Valeurs Actuelles
Katyn, un mensonge persistant
Ce 13 avril 1943, Radio Berlin diffuse une bombe sur les ondes. Des soldats de l’armée allemande, alertés par des cheminots des environs, ont exhumé, dans la forêt de Kosogory, près du village de Katyn, à l’ouest de Smolensk, des charniers où sont enterrés des milliers d’officiers polonais. Tous, souvent les mains liées avec des cordes ou du fil de fer, ont été exécutés d’une balle dans la nuque, col relevé pour éviter le giclement du sang. Pour la propagande allemande, aucun doute : ce crime est imputable aux Soviétiques, qui ont arrêté et déporté 10 000 officiers de l’armée polonaise en septembre 1939, lors de ce mois fatal où la Pologne sombre sous les assauts concertés de la Wehrmacht à l’ouest et de l’Armée rouge à l’est.
Devant les caméras allemandes, des médecins légistes, des journalistes des pays neutres en poste à Berlin, des officiers alliés prisonniers attestent la réalité du massacre. L’émoi dans le monde est énorme. Les images tournées par les opérateurs allemands ouvrent la séquence d’actualités diffusées dans les salles de cinéma de toute l’Europe occupée et dans les pays anglo-saxons.
Staline est obligé de riposter. Le 15 avril 1943, un communiqué de l’agence de presse Sovinformburo est lu à la radio de Moscou : le charnier est l’œuvre des « criminels fascistes allemands » qui « tentent de cacher les crimes incroyables qu’ils ont perpétrés » avec l’aide de la « propagande de Goebbels », le ministre de l’Éducation du peuple et de la Propagande du Reich.
Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940.
Selon la version soviétique, ces officiers polonais, « à l’œuvre pour des travaux publics dans la région de Smolensk », seraient tombés aux mains des Allemands à l’été 1941, au moment, où sous le coup de leur invasion surprise, les armées du Reich forcent l’Armée rouge à une retraite précipitée.
Le gouvernement polonais en exil à Londres est si peu convaincu de la version qu’on lui présente qu’il demande à la Croix-Rouge internationale de superviser une enquête, avant de se raviser sous la double pression de Churchill et Staline. Car la propagande allemande exploite l’aubaine. Dans son journal, dès le 9 avril, Goebbels décrit avec exultation comment ces fosses communes vont permettre de convaincre les journalistes étrangers « de ce qui les attend si ce qu’ils souhaitent tant s’accomplissait vraiment, à savoir que les Allemands soient battus par les bolcheviques ».
Les enquêteurs venus de pays occupés et de Suisse (le professeur François Naville, directeur de l’Institut de médecine légale de l’Université de Genève) vont en effet confirmer, point par point, les affirmations de Berlin. Les objets et papiers personnels retrouvés sur les corps permettent d’identifier les victimes ; celles-ci n’avaient plus donné signe de vie depuis le printemps 1940 ; tous les indices concordent pour dater précisément le massacre, ce qui accable les Soviétiques.
La Croix-Rouge polonaise parvient aux mêmes conclusions, mais ne rendra pas public son rapport : envoyé à Londres, il est classé ultrasecret et ne sera divulgué que quarante-six ans plus tard, en 1989.
Quand la Wehrmacht entame sa longue retraite et abandonne la région de Smolensk, à l’été 1943, une commission spéciale « pour étudier et déterminer les circonstances dans lesquelles des prisonniers de guerre, officiers polonais, ont été fusillés dans le bois de Katyn par les envahisseurs fascistes allemands » est mise sur pied par les Soviétiques. Présidée par l’académicien Nicolaï Bourdenko, elle compte parmi ses membres l’écrivain Alexis Tolstoï, le métropolite de Kiev Nikolaï…
Avant l’arrivée de cette commission à Smolensk, des agents du NKVD, la police politique, et du NKGB, les services de renseignements, maquillent la scène de crime, ajoutent dans les fosses des documents datés de l’été 1941, fabriquent de fausses analyses médico-légales, présélectionnent de faux témoins alentour. Sans surprise, la commission Bourdenko va conclure, en janvier 1944, que le charnier de Katyn est un crime perpétré « à l’automne 1941 » par les forces allemandes.
Une accusation que la propagande communiste n’aura de cesse de répéter. Les Polonais communistes doivent être les plus zélés à répandre cette version : comble du cynisme, leurs unités de combattants viennent même rendre hommage, le 30 janvier 1944, à leurs compatriotes assassinés à Katyn.
Pour asseoir définitivement la légitimité de sa version, le Kremlin tente, à la fin de la guerre, lors des procès de Nuremberg, d’ajouter le crime de guerre de Katyn à l’acte d’accusation frappant les dirigeants allemands. Le refus des procureurs occidentaux empêche la manœuvre, ce qui n’empêchera pas les Soviétiques de s’accrocher jusqu’au bout à leurs mensonges.
Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais.
Le 15 avril 1971, le bureau politique du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique écrit encore au ministère britannique des Affaires étrangères pour bloquer la divulgation d’archives contredisant la version de Moscou.
Il faut attendre encore dix-huit ans, le printemps 1989 et la levée de la chape de plomb communiste pour que des officiels polonais mettent publiquement en doute la responsabilité allemande à Katyn. Un an plus tard, le 13 avril 1990, quarante-sept ans jour pour jour après la divulgation du massacre, l’agence soviétique Tass reconnaît enfin la pleine culpabilité du NKVD.
Des prisonniers massacrés par un détachement de la police politique
À la demande de Varsovie, la plaque érigée à Katyn qui attribue le crime aux Allemands est aussitôt retirée. Les archives remises, deux ans plus tard, par le président russe Boris Eltsine à son homologue polonais permettent de faire en partie la lumière.
Dans une lettre secrète adressée à Staline, datée du 5 mars 1940, Lavrenti Beria, le patron du NKVD, a proposé l’élimination par balles des 22 000 officiers, policiers et autres fonctionnaires polonais qui croupissent, en proie au typhus, dans les camps soviétiques surpeuplés de Starobielsk (près de Kharkiv, en Ukraine), Kozielsk (près de Smolensk) et Ostachkov (près de Tver, sur la Volga, au nord de Moscou).
La lettre est approuvée par Staline, Vorochilov, Molotov, Mikoyan, Kalinine et Kaganovitch, tous membres du Politburo, qui y apposent leur paraphe. Pour Staline, c’est l’occasion unique de liquider toute l’élite (des officiers de carrière et des réservistes, dans le civil médecins, administrateurs, enseignants, avocats, banquiers, écrivains… ) de ce peuple polonais, coupable d’avoir arrêté en 1920 l’Armée rouge en route dans sa conquête de l’Europe, et de refuser le socialisme.
Tragique ironie de l’histoire : c’est pour aller célébrer les victimes de Katyn que les autorités polonaises perdent 82 de leurs membres.
La soviétisation à venir de la Pologne en sera facilitée. Du 3 avril au 14 mai 1940, par petits paquets, les prisonniers de Kozielsk sont convoyés par train, puis par camion, à Katyn, où ils seront massacrés par un détachement spécial de la police politique. On identifiera plus tard 4 500 corps. Le NKVD connaît bien l’endroit : des fosses ont été creusées ici en 1937 et 1938, à l’époque des Grandes Purges décidées par Staline au sein du Parti.
Une fois les corps déposés, les tombes sont recouvertes de couches de sable et de gazon sur lesquelles de jeunes arbres sont plantés. Les autres officiers sont assassinés à proximité de leurs camps d’internement (on y a retrouvé trace d’autres charniers) ou déportés en Sibérie. Certains témoignages font état de noyades de masse en mer Blanche : les barges chargées des prisonniers polonais y auraient été bombardées et coulées au canon.
Dans l’immense archipel des scènes de crime du monde communiste, Katyn fait figure d’exception par le soin avec lequel ses victimes ont été identifiées et recensées. Au printemps et à l’été 1943, la propagande allemande a, en effet, publié dans la presse polonaise les identités des cadavres exhumés. Une attention due au calcul : Goebbels compte voir le public polonais se rallier au combat du IIIe Reich. Ce sera peine perdue.
Ironie tragique de l’histoire, c’est à l’occasion d’une cérémonie commémorative du massacre de Katyn, le 10 avril 2010, que la Pologne va connaître une autre catastrophe nationale. Ce jour-là, alors qu’il se prépare à atterrir à Smolensk, un Tupolev Tu-154 de l’armée de l’air polonaise s’écrase. À son bord, le président de la République, Lech Kaczynski, son épouse, le chef d’état-major des armées ainsi que les chefs d’état-major des armées de terre, de l’air, de la marine et des forces spéciales, mais aussi le gouverneur de la Banque centrale, des parlementaires, des membres des familles des victimes de Katyn. Quatre-vingt-neuf passagers, sept membres d’équipage, aucun ne survit. Katyn aura une seconde fois décapité la nation polonaise.
L'Humanité
Faire culture : une cause commune
TribuneCollectifTexte collectif
Au lendemain d’un accord historique rassemblant dans la campagne législative les forces de progrès, nous voulons investir la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). C’est un rassemblement inédit qui donne à espérer. Nous le soutenons. Ce doit être également un rassemblement populaire et culturel. Nous y travaillons. Avec gravité autant que dans la joie.
Avec gravité, car la droite au pouvoir entend poursuivre son œuvre de sape des conquêtes sociales, de bradage des services publics, d’accroissement vertigineux des inégalités. Avec gravité, car les idées nauséabondes de l’extrême droite ont encore gagné du terrain. Avec gravité, car l’humain est mis en péril par le saccage de sa planète et de ses cultures.
Avec joie, car cette union est le moyen d’infliger au plus vite aux logiques capitalistes le camouflet électoral qu’elles méritent et de renverser le cours de l’histoire au profit du plus grand nombre et d’une société en harmonie entre les humains et avec la nature. Avec joie, car nous retrouver et reprendre langue dans la diversité de nos approches et de nos histoires nous fait du bien ! Avec joie, car replacer la question culturelle au cœur de cette campagne nous permet de libérer les mots, les signes et les imaginaires trop longtemps détournés par l’uniformisation marchande. Nivellement consumériste, arènes médiatiques, et repli identitaire qu’ils engendrent, sont autant de conditionnements à un ordre dénué d’issues alternatives et créatives.
Quand chaque jour une espèce et une langue disparaissent, nous voulons défendre la biodiversité tout comme la diversité culturelle. Nous appelons à raviver les liens de sens qui attachent l’humanité au vivant, la culture à la nature. L’urgence écologique est désormais au cœur des luttes émancipatrices. La politique comme l’art doivent s’y régénérer. Ce nouveau paradigme doit inciter à l’invention d’une vie culturelle riche, à partir de nos lieux de vie et reliés en rhizome au monde et aux autres.
Artistes, acteurs culturels, militant∙e∙s associatif∙ve∙s et de l’éducation populaire, publics et citoyen∙ne∙s, une occasion historique se présente à nous pour ces élections législatives, comme pour la suite. Nous devons y prendre notre place.
Nous voulons inventer dès à présent, à partir d’une multiplication de rencontres locales et nationales, une parole commune. Construire, par la mobilisation de l’intelligence collective, un maillage en archipel des espaces de pensée et de créativité. Par notre soutien aux candidates et candidats de la Nupes, par le foisonnement de nos pratiques, de nos initiatives et de nos débats, nous voulons ouvrir grandes les fenêtres à une nouvelle ère de la démocratie culturelle.
politique culturelle Opex 360
Artillerie : Les CAESAr cédés par la France aux forces ukrainiennes seraient déjà entrés en action
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Voilà maintenant un peu plus d’un mois que, à l’occasion d’un entretien donné à trois journaux européens, le président Macron a annoncé que la livraison de Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm [CAESAr] aux forces ukrainiennes. Depuis, les modalités exactes de cette cession n’ont toujours pas été confirmées par l’exécutif. Du moins officiellement.
Ainsi, le nombre de CAESAr concernés n’a pas été précisé, même s’il est question de dix ou douze exemplaires, a priori prélevés sur les 76 que l’armée de Terre avait jusqu’alors en sa possession. En revanche, on sait qu’un moins quarante artilleurs ukrainiens ont posé leur sac au camp militaire de Canjuers [Var] pour apprendre à les utiliser. Ou en est-on depuis?
Dans un article publié par le New York Times, le 23 mai, l’expert militaire ukrainien Mykhailo Zhirokhov, auteur d’un livre sur l’usage de l’artillerie dans la guerre du Donbass, a affirmé qu’apprendre à utiliser les CAESAr « prend des mois » et que « même les Français pensent qu’ils sont trop compliqués »… contrairement aux obusiers M777 américains, déjà mis en oeuvre par les forces ukrainiennes. Pour rappel, les États-Unis ont fait part de leur intention d’en céder 118 exemplaires à Kiev.
Trop compliqué le CAESAr? Ce n’est pas ce qu’affirme le portail des sites associatifs de l’artillerie française, une référence dans ce domaine.
« La simplicité de mise en œuvre du système de pointage automatique de ce canon permet de former les équipages de pièces avec une validation au tir en 114 heures. Le conducteur reçoit une simple information sur l’entretien du porteur, étant donné que le permis poids lourd est suffisant pour la conduite du CAESAr », lit-on dans une fiche publiée par ce site. En revanche, pour « afin de prétendre servir sur un théâtre d’opération, chaque régiment doté de ce système devra suivre une formation de quinze jours, puis effectuer une campagne de tir », précise le même document.
#Ukraine: The first ever spotting of the French CAESAR 155mm self-propelled howitzer in action.
This example is in service with the 55th Artillery Brigade- Ukraine received an estimated 10-12 pieces from France after training with the potent system last month. pic.twitter.com/ceoZizSHsJ
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 23, 2022
Quoi qu’il en soit, et sous réserve qu’elle soit authentique, une vidéo publiée sur Twitter par le compte « Ukraine Weapons Tracker » [@UAWeapons] suggère, malgré sa mauvaise qualité, que les CAESAr promis à la France sont bien arrivés en Ukraine, où ils sont utilisés par la 55e Brigade d’artillerie. Au début de la séquence, on distingue un panneau indicateur apparemment ukrainien… qu’il est très difficile de déchiffrer. Sur un obus manipulé par les servants d’un CAESAr, on peut lire « pour Marioupol » [selon les commentaires postés à la suite de ces images].
En tout cas, c’est la première fois qu’il est fait état de tirs de CAESAr en Ukraine. Probablement que ceux-ci ont eu lieu dans la région de Severdonetsk, où les forces russes concentrent actuellement leurs efforts.
Pour rappel, pouvant rapidement être mis en batterie par ses cinq servants, le CAESAr peut tirer six obus 52 calibres [compatibles Otan] par minutes, à une distance de 40 km.
Opex 360
La Russie déstocke ses vieux chars T-62 pour les envoyer en Ukraine
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
Lors de la première phase de l’invasion de l’Ukraine, les forces terrestres russes n’ont visiblement pas sollicité leurs matériels les plus récents, l’essentiel des chars engagés dans la bataille étant des T-72, dont plus de 2000 exemplaires étaient en service avant le début des hostilités [et 7000 mis en réserve, selon The Military Balance 2022, un document publié par l’International Institute for Strategic Studies – IISS, ndlr].
D’après le site spécialisé Oryx, qui s’attache à évaluer les pertes subies par les deux camps, les forces russes auraient perdu 700 chars, dont 425 T-72, 20 T-64B, 102 T-80 de différentes variantes et 19 T-90A.
Un responsable gouvernemental roumain récemment interrogé par le site Air Force Mag a d’ailleurs estimé que la Russie « gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censée venir ensuite ».
Et, effectivement, depuis qu’elles ont revu leur dispositif en Ukraine pour mieux se concentrer sur la région séparatiste du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces russes ont engagés des matériels plus récents, comme les chars T-90M, dont un exemplaire a d’ailleurs été détruit, ou encore les véhicules de combat d’infanterie BMPT Terminator qui, armés de deux canons de 30 mm, d’une mitrailleuse de 7,62 mm, de quatre missiles Ataka et de deux lance-grenades AGS-17, sont entrés en service en 2011.
Cependant, et dans le même temps, l’état-major russe a également déstocké des matériels très anciens, à savoir des chars T-62, dont la conception remonte au début des années 1960. Il avait été dit que ces derniers avaient été rayés de l’inventaire des forces terrestres russes en 2013. Mais cela s’est finalement révélé faux… puisque plusieurs exemplaires furent livrés aux forces syriennes par la suite.
Ainsi, selon des images diffusées via les réseaux sociaux, on peut voir de nombreux T-62 arriver en Ukraine par voie ferrée. Plus précisément, ces chars – ou du moins une partie – ont été transportés dans la région de Melitopol, localité située dans l’oblast de Zaporijjia et actuellement sous contrôle russe.
📽️A military echelon with T-62 tanks spotted in Russia. Ukrainian side reported a few days ago that due to high amount of tank losses, Russian army is forced to re-activate certain amount of T-62s. #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/Wn1RVqlW66
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) May 25, 2022
L’état-major ukrainien a ironisé en expliquant que « en raison des pertes subies, l’ennemi a été contraint de retirer du stockage des chars T-62 pour équiper les groupes tactiques de réserve qui sont en cours de formation pour être envoyés en Ukraine ». En outre, certains ont avancé l’hypothèse que ce recours à des chars dépassés était dû aux difficultés rencontrées par les forces russes pour entretenir leurs matériels.
#Ukraine: Ancient Russian T-62M and T-62MV tanks are already in Russian-controlled Melitopol, #Zaporizhzhia Oblast. We will monitor where they are used and the first time that they are lost or destroyed. pic.twitter.com/TujAvft6TI
— 🇺🇦 Ukraine Weapons Tracker (@UAWeapons) May 25, 2022
Cela étant, ce n’est pas la première fois que l’état-major russe déploie des T-62 sur des théâtres d’opérations. Ces chars ont en effet été engagés en Afghanistan durant les années 1980, en Tchétchénie [191 étaient encore en service actif, en 2000], puis en Géorgie, en 2008.
Seulement, la question est de savoir ce que ces T-62 pourront apporter en Ukraine, alors que l’on ne connaît pas leur état actuel… et qu’ils ne sont pas moins vulnérables que les T-72 et autres T-80, leurs munitions étant également stockées au niveau de leur tourelle. S’il était possible de les piloter à distance [la Chine a lancé un programme en ce sens pour ses T-59], alors on pourrait imaginer qu’ils puissent servir de leurres afin de faire baisser les stocks ukrainiens de missiles antichars… Mais rien n’indique qu’ils aient été modifiés de la sorte…
Le plus probable est que ces T-62 soient remis aux forces séparatistes pro-russes… ou qu’ils servent à sécuriser les zones conquises par les forces russes dans le sud de l’Ukraine, ce qui permettraient à celles-ci d’engager leurs chars les plus modernes dans les combats à venir.
Justement, à ce propos, et selon le dernier point de situation du ministère des Armées, et après avoir pris le contrôle de Novoselivka, les forces russes semblent porter leur effort en direction de la localité de Lyman, située à l’ouest de l’oblast de Donetsk, et accentue leur pression sur Sievierodonetsk, ville située à plus de 80 km à l’est de Kramatorsk, le centre administratif du Donbass. Dans le sud, une forte concentration de troupes russes a été observée à Inzhenerve.
À noter que, la semaine passée, le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, a remplacé le commandant des forces de défense territoriale, le général Youri Galouchkin ayant dû s’effacer devant le général Igor Tantsioura, auparavant chef d’état-major des forces terrestres ukrainiennes.
Le ministère ukrainien de la Défense a explique que la « croissance rapide » des forces de défense territoriale, dans des « conditions de combat intense » est une « expérience énorme, [avec] des erreurs et des réussites ». Et de conclure : « Il y a des réussites et, malheureusement, des pertes. »
L'Humanité
Bâtissons ensemble la fête de l’Humanité
Fabien Gay
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Enrico Berlinguer, un communiste loin de Moscou
Histoire de la semainePolitique Né le 25 mai 1922, le secrétaire du Parti communiste italien, longtemps le plus important d’Europe de l’Ouest au XXe siècle, n’aura eu de cesse de s’émanciper du modèle soviétique.
Gaël De SantisOn ne naît pas communiste, on le devient. Enrico Berlinguer voit le jour il y a cent ans, le 25 mai 1922, dans une famille où l’on cultive le souvenir du Risorgimento, l’unité italienne, et dans une ville de Sardaigne, Sassari, berceau d’une autre grande figure : Antonio Segni, président démocrate-chrétien de la République de 1962 à 1964. Pour la petite histoire, celui-ci fit un temps la cour à Mariuccia, la mère d’Enrico. Pour la grande histoire, ce dernier devient communiste en jouant au poker, à partir de 1934, avec le communiste Pietro Sanna. Dans l’Italie fasciste, il se tourne vers Radio Londres. En 1943, il adhère au Parti communiste italien (PCI). Il est alors dans le moule stalinien. Il n’est pas encore le poil à gratter du mouvement communiste international.
Cette vocation apparaît en novembre 1956, lorsque les chars soviétiques entrent dans Budapest, ville qu’il fréquente régulièrement puisqu’elle est le siège de la FMJD, l’internationale des Jeunes communistes. Il est lui-même, depuis 1950, secrétaire de la fédération italienne des Jeunesses communistes. Lors d’une réunion de direction du PCI, Giuseppe Di Vittorio, le secrétaire de la CGIL, qui a pris ses distances avec l’« intervention », est mis en accusation par ses camarades. Un seul le défend : Enrico Berlinguer. « En Hongrie, il y a eu une explosion de mécontentement populaire et cela exige que l’on en explique les causes », professe-t-il. Le jeune Enrico bafoue les dogmes, jusqu’à ce qu’il les fasse bafouer par le parti lui-même, dont il devient le vice-secrétaire en 1969 et le secrétaire en 1972.
un eurocommunisme aux caractéristiques différentes
Il prône une voie italienne au socialisme. « Nous ne sommes probablement qu’au début, déclare-t-il lors du congrès de Bologne du PCI en février 1969, alors que l’Europe connaît une forte contestation sociale. Le mouvement ouvrier et démocrate de l’Europe capitaliste n’a pas devant lui un chemin rectiligne et facile. Loin de là ! Mais une telle reprise semble provenir de processus profonds, avoir une signification et une valeur particulières : pour l’Europe elle-même et pour la fonction que la classe ouvrière européenne et l’Europe démocratique peuvent remplir dans le processus révolutionnaire mondial. » Il reprend le thème du « polycentrisme » laissé en jachère par celui qui dirigeait pendant et après la guerre le PCI, Palmiro Togliatti, selon lequel le mouvement communiste international devait avoir plusieurs centres. Cela conduira, dans les années 1970, Berlinguer à promouvoir, avec le PCF et le PC d’Espagne, un eurocommunisme aux caractéristiques différentes de celles du modèle soviétique. En juin 1969, lors de la conférence des partis communistes, il étale au grand jour les différences entre le PCI et le Pcus, à la lumière de la répression de Prague, un an plus tôt.
il mène une politique de « compromis historique »
En 1977, il va bien plus loin. Il déclare ne pas vouloir que « l’Italie sorte de l’Otan » pour ne pas bouleverser « les équilibres in ternationaux », mais aussi « parce qu’(il) (s)e sen(t) plus sûr de ce côté-ci » pour mener une politique autonome . Il s’empresse toutefois de préciser qu’à l’Ouest « certains ne voudraient même pas nous laisser commencer à faire (le socialisme), y compris dans la liberté ». Une autre déclaration détonne. En 1981, à la suite de la prise de pouvoir du général Wojciech Jaruzelski en Pologne, il déclare que la « poussée propulsive (…) de la révolution socialiste d’octobre, le plus grand événement révolutionnaire de notre époque », s’est épuisée dans les sociétés de l’est de l’Europe. Pour lui, il faut des « solutions originales » pour développer le socialisme en Occident.
Originales, les solutions le sont. Elles heurtent souvent ses partenaires communistes d’autres pays. De 1973 à 1979, il mène une politique de « compromis historique » : un soutien parlementaire aux gouvernements démocrates-chrétiens, au nom de la lutte antiterroriste et de la nécessaire rénovation démocratique. À la fin des années 1970, il promeut une politique d’« austérité ». Dans un contexte de crise et après les conquêtes sociales de 1968-1969, la classe ouvrière doit faire, prône-t-il, des « sacrifices » en échange d’un « nouveau modèle de développement » qui ne s’appuie plus sur la croissance de la consommation, mais introduise des « éléments de socialisme » et concentre les dépenses sur les personnes : culture, santé, formation. On est loin du sens donné aujourd’hui au terme « austérité ».
Petit à petit, le cordon ombilical est coupé avec Moscou. En février 1984, il s’y rend accompagné de Massimo D’Alema, l’un des fossoyeurs du PCI en 1991. Berlinguer, habitué des pays de l’Est, et qui a survécu à un trouble accident de la route en Bulgarie en 1973, voit les couronnes de fleurs qui leur sont offertes. Il dit alors à son acolyte : « Voici la première loi générale du socialisme réel : les dirigeants mentent toujours, même quand ce n’est pas nécessaire. La deuxième est que l’agriculture ne fonctionne pas. (…) La troisième, fais-y attention, c’est que les bonbons attachent toujours au papier. » C’est son dernier voyage à Moscou. Il meurt le 11 juin 1984, quatre jours après un malaise lors d’un meeting à Padoue. Il ne verra pas, le 17 juin, son PCI triompher, avec 33,33 % des voix, en tête des élections européennes. Une première et une dernière.
Italieenrico berlinguerpciparti communiste italien Opex 360
Finalement, la Roumanie va maintenir ses avions MiG-21 LanceR en service pendant un an de plus
par Laurent Lagneau · 26 mai 2022
En avril, un mois après un accident ayant coûté la vie au capitaine Costinel Iosif Niţă, le ministère roumain de la Défense fit part de sa décision de clouer définitivement au sol les 27 MiG-21 LanceR encore en dotation au sein de la Forțele Aeriene Române [force aérienne roumaine – FAR] en raison d’un « taux considérablement élevé » d’incidents.
Hérités de la période soviétique, ces MiG-21 LanceR avaient mis aux standards de l’Otan au début des années 2000 par Elbit Systems et Aerostar, avec l’intégration d’un radar Doppler, d’un ordinateur de mission, d’une avionique moderne et d’une suite de guerre électronique. Et probablement qu’ils pouvaient encore rendre quelques services, au regard du contexte actuel, marqué par les tensions engendrées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Quoi qu’il en soit, après cette décision, les capacités de l’aviation de combat roumaine ne devaient dés lors reposer que sur les 17 F-16 d’occasion acquis auprès du Portugal. Ce qui pouvai sembler insuffisant dans le contexte actuel. En outre, il était question pour Bucarest d’accélérer les discussions avec la Norvège pour l’achat de 32 appareils – également de seconde main – supplémentaires.
Finalement, le 24 mai, le ministère roumain de la Défense a fait savoir qu’il était revenu sur sa décision prise deux mois plus tôt. « Les vols des MiG-21 LanceR ont repris à partir du lundi 23 mai, pour une période d’environ un an », a-t-il en effet annoncé. Et de justifier ce revirement par la nécessité de mener des missions de police du ciel et de maintenir l’entraînement [et les qualifications] des pilotes.
L’annonce du retrait des MiG-21 LanceR – impliqués dans 26 accidents au cours de ces vingt dernières années – avait fait l’objet de critiques. Ainsi, ancien pilote de chasse, Nicu Fălco, membre de la commission de la Défense à la Chambre des députés romaine, fit valoir que les problèmes de sécurité ayant affecté ces avions étaient dus à un entraînement insuffisant des pilotes.
La FAR a « un besoin urgent d’une mise à niveau. Mais cela ne signifie pas que le MiG-21 n’est pas un avion fiable. […] Ces avions sont vieux et ne sont peut-être pas en mesure de faire face aux exigences d’une guerre moderne, mais ils ne sont pas la cause des tragédies que l’on a connues ces derniers temps, celles-ci étant la conséquence d’un entraînement médiocre et insuffisant », avait-il avancé.
Un point de vue partagé par le général Ștefan Dănilă, premier aviateur à avoir été nommé chef d’état-major des forces roumaines [entre 2011 et 2015]. « De mon point de vue, ces avions ne peuvent pas être considérés comme inaptes au vol parce qu’il y a eu de nombreuses victimes. Au cours des 20-25 dernières années, je ne connais aucun cas dans lequel il y a eu une catastrophe causée strictement pour des raisons techniques », avait-il dit, avant de rappeler que les MiG-21 LanceR avaient même été engagés dans les missions de police de ciel assurées au profit des pays baltes dans le cadre de l’Otan [Baltic Air Policing, ndlr]. Mais c’était en… 2007.
Pour autant, l’acquisition 32 F-16 d’occasion auprès de la Norvège demeure évidemment une priorité, le Parlement roumain devant la valider très prochainement. En outre, des mesures seront prises pour préparer l’arrivée de chasseurs-bombardiers de 5e génértion F-35A. « Le F-16 est l’avion de transition vers cet objectif final », a avancé le général Constantin Spînu, le porte-parole du ministère roumain de la Défense.
Photo : Bogdan Pantilimon / Forțele Aeriene Române
L'Humanité
Ukraine : de la raison !
TribuneCollectifTexte collectif
Ce qu’il se passe en Ukraine du fait de l’intervention russe, qui entraîne d’insupportables souffrances humaines et doit être condamnée évidemment, ne doit pas nous faire oublier et le rôle de l’Occident dans cette guerre et, du coup, l’impératif de pacification qui doit intervenir en priorité pour y mettre fin. L’Occident, sous une influence américaine que la plupart des médias occultent scandaleusement, ne cesse d’alimenter ce conflit en soutenant l’Ukraine économiquement, et désormais militairement, à un niveau de plus en plus dangereux au regard des risques d’extension du conflit, voire de guerre mondiale qu’il comporte : pensons aux armes que les États-Unis fabriquent dans ce sens, au prix de milliards et ce dans une perspective d’hégémonie économique et politique. À l’inverse et contre les va-t-en-guerre, y compris au plus haut niveau de responsabilité, les gouvernements occidentaux doivent « tout faire » pour choisir une tout autre orientation devant mener à la paix. Continuer à dialoguer avec Poutine, qui n’est pas le malade mental que l’on dit mais un idéologue de la « Grande Russie » qu’il faut raisonner. Mais tout autant et surtout rappeler l’impératif raisonnable autant que rationnel de la paix ; admettre que la guerre est un mal absolu (sauf contre la barbarie) et avoir conscience des moyens qui seuls peuvent y mettre fin : le respect de l’autonomie citoyenne ou politique des nations, la fin de la volonté de domination économique, donc politique, du capitalisme transnational dont les États-Unis sont le foyer, la sortie de l’Otan pour la France, voire la disparition de cette organisation militaire tant elle est le bras juridique et armé de l’impérialisme américain en Europe, orienter la politique vers un dépassement des antagonismes économiques des blocs dont la guerre en Ukraine est aussi le lieu. C’est ainsi que l’on réconciliera la morale et la politique dans un univers qui a de plus en plus besoin de cette réconciliation !
UkraineGuerre en Ukraine Opex 360
La Commission européenne pourrait retirer sa subvention au projet de drone MALE européen
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Après des mois – voire des années – de négociations entre les industriels [Airbus, Dassault Aviation et Leonardo] et les quatre États clients [Allemagne, Italie, France et Espagne] au sujet des spécifications et, surtout, des coûts, alors jugées trop élevés, le drone MALE européen – ou Eurodrone – a pu enfin décoller en février dernier, quand l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a notifié à Airbus Defence & Space GmbH, maître d’oeuvre, le contrat « MALE RPAS Stage 2 », lequel ouvre la voie développement et à la production de vingt systèmes.
Si ce programme a pu aller de l’avant, c’est en grande partie parce que ses promoteurs voulaient se doter d’une solution souveraine pour ne pas dépendre des États-Unis.
Or, après la notification du contrat, il restait encore à régler la question de la motorisation de ce drone MALE européens, celui-ci devant être dotés de deux turbopropulseurs. Deux candidats étaient sur les rangs : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]. Or, en mars, Airbus a annoncé avoir choisi… le second.
« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », avait alors expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. Et d’ajouter : « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer ».
Seulement, si le Catalyst sera produit en Europe, il intégrera très probablement des composants d’origine américaine. Ce qui pose la question de savoir s’il pourrait être ou non concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations] dont les États-Unis se servent pour bloquer des ventes d’équipements militaires s’ils estiment qu’elles sont contraires à leurs intérêts ou si elles sont susceptibles de faire de l’ombre à leur propre industrie…
Dans une question écrite adressée le 25 mars au ministère des Armées [et qui n’a, à ce jour, toujours pas reçu de réponse], le député Jean-Louis Thiérot [LR] fit part de ses doutes « quant aux garanties permettant de s’assurer que le gouvernement américain n’inscrira pas postérieurement sur la liste ITAR les composants » du Catalyst. Et de demander si ce « n’est pas un mauvais signal pour l’Europe de la Défense » que « de choisir un moteur américain pour un projet financé par des fonds européens ».
En effet, outre les investissements consentis par les quatre États clients [plus de 7 milliards d’euros au total], le programme Eurodrone bénéficie d’une subvention européenne de 100 millions d’euros, au titre du « Programme européen de développement de l’industrie de Défense » [PEDID]. D’où la question posée à la Commission européenne par l’eurodéputé Christophe Grudler, pour qui il est inconcevable que l’Eurodrone puisse être doté de turbopropulseurs de « certification européenne ».
Ccommissaire européen, chargé du marché intérieur, de la politique industrielle, de la défense et de l’espace, Thierry Breton y a répondu, ce 25 mai.
« Les États membres parties au projet, correspondant à une enveloppe globale de 7 milliards d’euros, ont décidé de laisser Airbus choisir indépendamment le constructeur du moteur,
conformément au marché public associé à la subvention de l’UE », a d’abord rappelé M. Breton.
Cependant, a-t-il continué, « l’octroi d’une subvention de l’UE est subordonné à certaines conditions, à commencer par le fait qu’un tel projet doit être un « catalyseur du renforcement de la souveraineté européenne ». Aussi, les « fournisseurs de systèmes critiques tels que le moteur doivent donc être européens ou basés dans l’UE et offrir toutes les garanties de sécurité requises par la législation européenne applicable », a souligné M. Breton.
Il revient donc à l’OCCAr, « dans sa gestion de la subvention », de vérifier que cette condition est remplie.
« Étant établi dans l’UE mais contrôlé par General Electric, Avio Aero est tenu, dans le cadre de l’application du droit de l’Union, de fournir tous les éléments de preuve garantissant que la
souveraineté européenne sera préservée. À ce titre, la sous-traitance à Avio ne doit pas être contraire aux intérêts de l’UE et de ses États membres en matière de sécurité et de défense. Plus particulièrement, le moteur doit être libre de toute restriction d’utilisation », a insisté M. Breton, avant de prévenir que toutes garanties requises seront « vérifiées et validées par la Commission ».
L'Humanité
Mieux vaut croiser un grand scorpion qu’un petit !
ActuZoologie Indiana Jones avait raison : plus ces arachnides sont petits, plus leur venin est mortel pour l’humain !
Anna Musso« En matière de scorpions, plus ils sont gros, mieux c’est », conseille Indiana Jones dans le film de Spielberg, le Royaume du crâne de cristal. Une réplique qui a inspiré une très sérieuse étude irlandaise, dont les résultats, parus dans la revue Toxins, viennent de confirmer ce lien entre la taille d’un scorpion et la toxicité de son venin. Après avoir rassemblé et croisé les travaux scientifiques mesurant la puissance des venins de 36 espèces de scorpions, les chercheurs les ont comparés aux mesures morphologiques de ces arachnides, pour voir si la dangerosité toxique dépendait vraiment de leur taille. Résultat : ce sont bien les espèces les moins grandes qui fabriquent les venins les plus mortels. Parmi elles figurent le scorpion des écorces , de 3 à 4 cm, ou le scorpion jaune brésilien, qui mesure entre 5 à 7 cm. À l’inverse, les plus grandes espèces sont souvent les moins dangereuses. Par exemple, le scorpion des rochers – environ 21 cm – a le venin le moins puissant.
Le scorpion est le 3e animal le plus meurtrier sur terre. S’ils ne sont pas tous mortels, ils sont tous venimeux. Dans la majorité des cas, leur piqûre provoque des symptômes locaux : rougeurs, douleurs, engourdissement, gonflement. Mais elle peut aussi déclencher des problèmes neurologiques graves, voire la mort, ce qui est le cas pour plus de 3 000 personnes chaque année dans le monde. Sachant que la plupart des victimes hospitalisées avec des symptômes graves sont des enfants de moins de 15 ans, l’identification de l’espèce responsable est essentielle pour administrer rapidement le bon traitement. A. M.
scorpions L'Humanité
Nouvelle grève à la RATP
TRANSPORTS Après leurs collègues du réseau de bus et de tramways, les machinistes des RER A et B se mobilisent, ce samedi, pour protester contre l’insuffisance des effectifs de leur département.
Marie ToulgoatLa colère des agents de la RATP n’en finit pas d’agiter le réseau de transports francilien. Après leurs collègues du « réseau de surface » (bus et tramways) et de certaines lignes de métro, c’est au tour des salariés des lignes de RER A et B d’entrer en grève. Les syndicats CGT, FO, Unsa et La Base ont appelé à la mobilisation, le samedi 28 mai, pour protester contre un manque d’effectif criant et « entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER », responsable de la dégradation des conditions de travail des agents. Le choix de la date de cette journée de lutte ne devrait pas laisser la direction de la RATP de marbre : elle entraînera de fortes perturbations sur le réseau de trains franciliens le soir de la finale de la Ligue des champions au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les lignes de RER conduites par les agents grévistes desservent également des zones de retransmission du match à Paris.
RATP Opex 360
Le BEA-É ouvre une enquête sur un accident ayant impliqué un hélicoptère NH-90 de la Marine
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] ne va manquer de travail dans les semaines qui viennent. En effet, le 24 mai, il a annoncé l’ouverture de quatre nouvelles enquêtes portant sur des incidents ayant impliqués des aéronefs militaires.
Ainsi, et comme on pouvait s’y attendre, ses enquêteurs se pencheront sur la collision entre deux Rafale de la 30e Escadre de chasse, survenue lors d’une démonstration tactique effectuée à l’occasion du dernier meeting aérien organisé le 22 mai sur la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard. Pour rappel, l’un des deux avions – le « Rogue Spartan », qui venait de participer au Nato Tiger Meet – a perdu une partie de sa suite de guerre électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale] – après avoir été accroché par son ailier, celui-ci ayant subi des dommages au niveau de son plan canard gauche.
La seconde enquête ouverte par le BEA-É concerne encore l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], pour un « incident aérien grave d’un avion Extra 330 » de son équipe de voltige [EVAAE], survenu le 4 mai dernier, à Salon-de-Provence. Une « panne de caburant en vol » en serait la cause. Cependant, aucun détail supplémentaire n’a été donné. Sans doute que cet incident est la cause de l’absence de l’EVAAE au meeting de Cognac alors que sa participation y était annoncée.
Quant à la troisième enquête, elle portera sur un incident survenu le 19 mai, probablement lors du stage « Rotary Wing Mission commander Course 2022 » [RW MC 2022], organisé par l’AAE sur la base aérienne 126 de Ventisera-Solenzara, en Corse. Le BEA-É évoque en effet un « incident aérien grave d’un hélicoptère Puma de la RAF [Royal Air Force] survenu […] en Corse ». Et d’expliquer que, lors d’un exercice, les pales de l’hélicoptère ont heurté le « casque d’un des commandos à sa sorte de l’appareil ». Fort heureusement, le « militaire est indemne », précise-t-il.
Si ces trois incidents ont été sans conséquence sur le plan humain, ce n’est pas le cas de celui ayant impliqué un hélicoptère NH-90 NFH [Nato Frigate Helicopter] de la Marine nationale. D’ailleurs, le BEA-É parle d’un « accident », survenu le 9 mai, au cours d’un entraînement sur la base aéronavale de Hyères, laquelle abrite la Flottille 31F.
« Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé », a indiqué le BEA-É.
Le BEA-É a déclenché une enquête de sécurité suite l’accident aérien d’un NH90 Caïman de la Marine nationale survenu le 9 mai 2022 à Hyères. Lors d’un vol d’entraînement au treuillage, le câble se rompt. Le treuilliste est gravement blessé et l’hélicoptère endommagé. pic.twitter.com/0X92eDlMUh
— BEA-É (@BEA_Etat) May 24, 2022
Pour rappel, un accident du même ordre était arrivé à un H225M Caracal de l’escadron d’hélicoptères 1/67 Pyrénées, en avril 2020. Il avait coûté la vie au sergent Pierre Pougin et à l’infirmier en soins généraux de premier grade [ISG 1G] Quentin Le Dillau.
Opex 360
La Turquie a l’intention de lancer une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
En octobre 2019, la Turquie lança, avec ses supplétifs de l' »Armée nationale syrienne », sa troisième opération militaire dans le nord de la Syrie. Appelée « Source de Paix », celle-ci visait à y établir une zone tampon sur une profondeur de 30 km afin d’empêcher d’éventuelles infiltrations de combattants kurdes sur son territoire et d’encourager le retour des réfugiés syriens dans leur pays.
Rendue possible par le retrait des forces américaines des localités de Tal Abyad et de Ras al-Aïn cette offensive fut suspendue une dizaine de jours plus tard, après une trêve obtenue par Mike Pence, alors vice-président des États-Unis et, surtout, un accord trouvé avec la Russie, proche alliée de la Syrie. Il fut ainsi convenu que la Turquie exercerait son contrôle sur une bande de 120 km de long et que les milices kurdes syriennes [YPG] abandonneraient leurs positions dans cette zone.
À l’époque, cette offensive turque avait mis à mal l’unité de l’Otan étant donné qu’elle compliqua le combat alors mené contre l’État islamique [EI ou Daesh], les YPG étant soutenues par la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis [opération Inherent Resolve – OIR]. En outre, certains supplétifs syriens de la Turquie furant accusés d’avoir entretenu des liens « étroits » avec l’organisation terroriste et commis des exactions contre les civils kurdes. À ce propos, la demande adressée par les Nations unies à Ankara pour enquêter sur ces dernières est restée, à ce jour, lettre morte.
On en était resté là quand, en octobre 2021, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, laissa entendre qu’une nouvelle offensive pourrait être lancée dans le nord de la Syrie, en réaction à des attaques menées contre ses troupes, en particulier dans les environs du canton d’Afrin. « Nous sommes déterminés à éliminer nous-mêmes les menaces en provenance de Syrie », avait-il dit.
En clair, l’objectif pour la Turquie serait de s’emparer des zones situés au sud de la localité de Kobané afin de les relier à celles déjà sous son contrôle, l’idée étant de s’assurer une continuité territoriale le long sa frontière avec la Syrie. Mais les choses n’allèrent pas plus loin que les quelques mouvements de troupes alors observés.
Seulement, M. Erdogan a annoncé, le 24 mai, le lancement prochain d’une opération militaire en Syrie afin d’élargir la zone de « sécurité » instaurée en octobre 2019. Et toujours avec l’idée d’y installer les 3,7 millions de ressortissants syriens actuellement réfugiés en Turquie. Ce qui ne va d’ailleurs pas sans susciter quelques tensions…
Pour favoriser le retour de ces Syriens dans leur pays, Ankara a l’intention de construire treize villes dans les secteurs sous contrôle turc, sur le modèle de celle d’al-Kamounah, inaugurée le 8 mai dernier par Süleyman Soylu, le ministre turc de l’Intérieur. Une telle politique permettrait de « diluer » la population kurde parmi celle des arabes syriens.
Le contexte à une telle opération peut sembler favorable : l’attention de la Russie se concentre sur l’Ukraine et l’Otan a besoin de se concilier les bonnes grâces de la Turquie pour permettre son élargissement vers la Suède et la Finlande. Élargissement pour le moment bloqué par Ankara, au motif que les deux pays candidats soutiendraient les militants du Parti des travailleurs du Kurdistan [PKK], organisation considérée comme terroriste et ayant des liens avec les YPG.
Cela étant, les États-Unis ont pris les devants. « Nous condamnons tout escalade. Nous soutenons le maintien des lignes de cessez-le-feu actuelles », a réagi Ned Price, le porte-parole de la diplomatie américaine. « Nous attendons de la Turquie qu’elle respecte le communiqué commun d’octobre 2019 », a-t-il continué. Et d’insister : « Nous reconnaissons les inquiétudes de sécurité légitimes de la Turquie sur sa frontière sud. Mais toute nouvelle offensive saperait davantage la stabilité régionale et mettrait en danger les forces américaines dans la campagne de la coalition contre l’EI. »
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s’est également opposé à cette offensive turque annoncée. « Nous défendons l’intégrité territoriale de la Syrie, et ce dont la Syrie a besoin, ce n’est pas de plus d’opérations militaires d’où qu’elles viennent », a-t-il dit. « Ce dont la Syrie a besoin, c’est d’une solution politique. Ce dont la Syrie a besoin, c’est de plus d’aide humanitaire, et ce sont les deux choses sur lesquelles nous travaillons », a-t-il martelé.
Opex 360
Le plus ancien des pilotes de chasse russes a été abattu en Ukraine, alors qu’il volait à bord d’un Su-25
par Laurent Lagneau · 25 mai 2022
Ces derniers jours, il a été rapporté que la chambre basse du Parlement russe [la « Douma »] examinait un projet de loi visant à abolir la limite d’âge pour servir au sein des forces armées. Actuellement, celle-ci est de 40 ans pour les citoyens russes [comme pour la Légion étrangère…] et de 30 ans pour les ressortissants étrangers.
« Le but du projet de loi est d’éliminer la limite d’âge pour les citoyens en âge de travailler […], à laquelle ils ont le droit de conclure le premier contrat de service militaire. Or, pour l’utilisation d’armes de haute précision, le fonctionnement d’armes et d’équipements militaires, des spécialistes hautement professionnels sont nécessaires. L’expérience montre qu’ils le deviennent entre 40 et 45 ans », est-il précisé dans l’exposé des motifs.
Cela étant, même si « la jeunesse n’est pas une période de la vie » mais un « état d’esprit », pour reprendre le poème de Samuel Ullman [et faussement attribué au général MacArthur, ndlr], il n’en demeure pas moins que, pour certaines spécialités, une limite d’âge s’impose. Comme par exemple pour les pilotes de chasse, métier exigeant s’il en est au regard des contraintes physiques qu’il suppose [il en va autrement pour les pilotes de ligne…. dont l’âge de départ à la retraite est de 60 ans, sauf cas particuliers].
Pour autant, le général russe Kanamat Botashev, 63 ans, s’est affranchi de toute limite d’âge en prenant les commandes de l’avion d’attaque Su-25 « Frogfoot » qui a été abattu par les forces ukraniennes avec un missile Stinger, le 20 mai dernier, au-dessus de la région de Louhansk.
Le décès du général Botashev a été annoncé via un canal fréquenté par les pilotes militaires russes sur le réseau Telegram. « Au revoir commandant. Il y a peu de gens sur cette planète qui vivaient dans le ciel comme vous. Le ciel prend le meilleur. Aujourd’hui, il vous a pris », a déploré l’un des participants à ce forum.
La mort du général Botashev a par la suite été confirmée par trois de ses anciens subordonnés auprès du service russe de la BBC. Cela étant, une telle information est toujours à prendre avec prudence dans la mesure où il a été dit qu’au moins douze généraux russes avaient été tués en Ukraine… alors que certains d’entre-eux sont toujours bel et bien vivants, comme le général Magomed Tushaev, lequel apparaît régulièrement dans des vidéos publiées par les forces russes.
Quoi qu’il en soit, que le fait que le général Botashev se soit retrouvé aux commandes d’un Su-25 « Frogfoot » est un mystère… Officiellement, il avait été contraint de mettre un terme à sa carrière militaire en 2013, alors qu’il commandait un régiment de chasse. Il lui avait été notamment reproché de voler sans autorisation médicale et d’être responsable de la perte d’un Su-27UB, qu’il avait piloté sans les qualifications requises. « Je voulais juste piloter un chasseur de ce type, mais je n’ai pas tenu compte du fait qu’un tel avion avait ses propres caractéristiques », avait-il déclaré lors de son procès, à l’issue duquel il fut condamné à quatre ans de probation et à une amende de 5 millions de roubles.
Par la suite, le général Botashev devint le vice-président de la DOSAAF [société des volontaires pour la coopération avec l’armée, l’aviation et la marine], une organisation paramilitaire visant à contribuer à « l’éducation patriotique de la population et sa préparation à la défense de la patrie ».
Étant donné les conditions dans lesquelles il fut contraint de quitter les forces aériennes russes, le général Botashev a probablement été embauché par un groupe paramilitaire, comme Wagner, lequel a accéléré son recrutement depuis mars dernier, en vue des opérations en Ukraine.
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
grèvescitroënAutomobile Opex 360
La Pologne veut se procurer des chars Leopard 2 ou K2 Black Panther pour remplacer les T-72 livrés à Kiev
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Ceux qui ont prophétisé la fin du char de combat dans leurs commentaires sur les déboires des forces russes en Ukraine en seront sans doute [et encore] pour leurs frais. En tout cas, cette opinion n’est pas partagée par la Pologne, qui a récemment livré à Kiev un nombre a priori significatif de T-72 hérités de la période où elle est membre du Pacte de Varsovie.
Pour rappel, le Royaume-Uni s’était dit prêt à envoyer des chars Challenger 2 en Pologne afin de compenser le déficit capacitaire créée par ce don des T-72 aux forces ukrainiennes, lesquelles n’auront d’ailleurs pas tardé à les modifier pour les adapter à leurs propres standard, à en juger par des images ayant circulé sur les réseaux sociaux.
Cela étant, on pouvait penser que l’armée polonaise attendrait la livraison des 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams récemment commandés auprès des États-Unis pour environ 5 milliards de dollars afin de remplacer ses T-72. Mais tel n’est pas le plan de Varsovie.
Selon une information repérée par Army Recognition, la Pologne ne compte pas compter sur le seul soutien britannique [susceptible d’être limité dans le temps, la British Army n’ayant que 225 Challenger 2 dans son inventaire, ndlr]… Surtout dans le contexte actuel. Aussi, a-t-elle entamé des discussions avec l’Allemagne et la Corée du Sud pour se procurer soit des Leopard 2A7, soit des K2 « Black Panther », dont une version fut développée pour répondre aux besoins de l’armée polonaise. Appelée « K2PL », elle avait été dévoilée lors du salon de l’armement MSPO, organisé à Kielce, en septembre 2020.
Visiblement, et contre toute attente, ce char sud-coréen, produit par Hyundai Rotem, pourrait finalement prendre la direction de la Pologne… Du moins, cette probabilité s’est renforcée après les propos tenus par Andrzej Duda, le président polonais, ce 24 mai, en marge du Forum économique mondial de Davos.
Pour des raisons pratiques [et de logistiques], la préférence de l’armée polonaise devait logiquement se porter sur le Leopard 2 allemand, pour la bonne et simple raison qu’elle en dispose déjà environ 250 exemplaires. Aussi, Varsovie comptait pouvoir s’en procurer davantage dans le cadre de l’initiative allemande « Ringstausch », laquelle prévoit le remplacement par Berlin des équipements d’origine soviétique livrés aux forces ukrainiennes par les États membres de l’Otan. Si la République tchèque va bénéficier de ce dispositif, ce n’est a priori pas le cas de la Pologne. D’où la colère du président Duda.
Le gouvernement allemand « n’a pas tenu ses promesses », a accusé le président polonais. « Et franchement, nous en sommes très déçu », a-t-il continué. « Nous avons fourni à l’Ukraine un grand nombre de chars. Ce faisant, nous avons affaibli notre propre potentiel militaire et nous avons épuisé nos propres stocks militaires. C’est pourquoi la Pologne espérait également le soutien de l’Allemagne », a-t-il rappelé.
Cela étant, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a dit vouloir dissiper toute ambiguïté. Il est clair « que nous ne pouvons pas livrer du matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts. Il est important que nous soyons en communication constante les uns avec les autres afin d’éviter tout malentendu », a-t-elle fait valoir.
Le Figaro
Maisons Phénix, la descente aux enfers d'un symbole du rêve pavillonnaire
Emmanuel EgloffRÉCIT - Geoxia, propriétaire de la marque, vient d'être placé en redressement judiciaire.
C'est un symbole des années 1980 qui risque de disparaître. Le groupe Geoxia, propriétaire de Maisons Phénix, a été placé mardi 24 mai en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Nanterre. Une situation que l'entreprise met sur le compte du «double effet de la pandémie et de l'inflation».
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La société Maisons Phénix est née en 1946, mais c'est bien dans les années 1980 qu'elle est devenue très connue, à grand renfort de publicités télévisées. Le sociologue Pierre Bourdieu consacra même une étude à la marque, devenue un symbole de l'accession à la propriété des classes populaires et du rêve pavillonnaire. Maisons Phénix, c'est d'abord une approche industrielle de la fabrication de la maison individuelle, un savoir-faire importé du Royaume-Uni à l'origine.
La société fabrique des panneaux en béton en usine avant de les assembler sur une charpente métallique. Gain de temps et d'argent sont au rendez-vous, ce qui permet de proposer des prix très attractifs. Maisons Phénix a toujours proposé le produit le plus compétitif du marché. Et le modèle a perduré jusqu'à aujourd'hui, puisque la société dispose encore de trois usines en France pour préfabriquer les éléments qui serviront à construire la maison.
Sortie de route
À la fin des années 1980, la société intègre CGIS, le pôle immobilier de la Générale des Eaux. C'est l'heure du développement tous azimuts, avec des acquisitions (Maisons Familiale, Catherine Mamet, Maisons Castor, Maisons Bouygues, Bruno Petit…) et des développements à l'étranger. En 1999, la Générale des Eaux, devenue Vivendi, cède ce pôle « maisons individuelles » à ses dirigeants. Six ans plus tard, la société devient Geoxia, nom qu'elle a conservé jusqu'à aujourd'hui. Maisons Phénix reste sa principale marque. Et son produit d'appel. Le groupe construit alors environ 5000 maisons par an et réalise presque 500 millions d'euros de chiffre d'affaires. Depuis la sortie de Vivendi, les fonds d'investissement s'intéressent à Geoxia. D'abord Barclays, puis Natixis. Mais les dirigeants restent majoritaires.
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En 2008, cependant, c'est la sortie de route. Une première fois. La faillite de Lehman Brothers provoque une tempête à l'échelle mondiale. La baisse des ventes combinée au gonflement du besoin de trésorerie met à mal les finances du groupe. Le Ciri (comité interministériel de restructuration industrielle) vient à la rescousse, et fait entrer le fonds LBO France au capital. Ce dernier restructure le portefeuille de marques, cédant celles ayant une empreinte seulement régionale et les moins attrayantes. Au final, il n'en reste plus que trois, Maisons Phénix, toujours, Maison Familiale, au positionnement plus haut de gamme, et Maison Castor. Malgré cette cure d'amincissement, la société reste le deuxième acteur de la maison individuelle dans l'Hexagone, derrière Hexaom (Maison France Confort). Surtout, elle gagne à nouveau de l'argent. En 2019, elle construit 2 500 maisons et réalise 320 millions d'euros de chiffre d'affaires.
L'entreprise emploie près de 1200 personnes, un chiffre élevé qui s'explique par les trois usines de fabrication toujours détenues, à Ambroise (Indre-et-Loire), Sablé-sur-Sarthe (Sarthe) et Maignelay-Montigny (Oise). Car le modèle de Maisons Phénix n'a pas changé au cours des années. La marque utilise largement la préfabrication, ce qui lui permet de proposer des prix agressifs. Une situation qui, paradoxalement, va la rendre vulnérable. La crise de 2020 liée au Covid se traduit pour Geoxia par une baisse de son chiffre d'affaires de 25 %. Surtout, la société n'a pas obtenu de PGE (prêt garanti par l'État) pendant cette période alors qu'elle était éligible, ce qui l'a fragilisée.
Recherche de repreneurs
De plus, les clients de Maisons Phénix, disposant de moyens modestes, ont subi une série de mesures qui les ont désolvabilisés. En tête, la fin des APL accession, ces aides qui permettaient à une majorité des clients de la société de disposer d'un apport pour accéder à la propriété. Même s'il elle ne s'applique que depuis le 1er janvier 2022, la nouvelle réglementation relative à la construction, RE2020 pour les maisons individuelles, a fait monter les coûts de construction. À cela s'est ajoutée la hausse des prix des matériaux à partir de 2021. En conséquence, le prix des maisons individuelles a augmenté de près de 11 % en moyenne l'an passé. Dans ce contexte, la crise ukrainienne va faire totalement dérailler l'entreprise, avec la hausse incontrôlable des matériaux de construction et du coût de l'énergie. D'autant que l'entreprise n'a pas la possibilité de répercuter ces hausses à ses clients pendant la construction, puisque le prix de la maison est fixé en amont.
Les dirigeants de Geoxia avaient déjà engagé la recherche de repreneurs il y a quelques mois. Des industriels et des fonds avaient alors regardé le dossier. Sans donner suite. Cette recherche va pouvoir reprendre sous l'égide des deux administrateurs nommés par le tribunal de commerce de Nanterre. Les acteurs intéressés précédemment devraient à nouveau regarder le dossier, avec un œil neuf puisqu'il n'y aura pas de passif à assumer. Pour autant, il n'est pas certain qu'une offre globale soit remise. Il pourrait y en avoir pour les usines, ou sur une seule marque.
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Les administrateurs ont fixé une date de dépôt des offres au 10 juin prochain. Et le tribunal les examinera le 28 juin. Il faut aller vite. Durant la période d'observation, les chantiers seront soit suspendus soit ralentis. Si un ou des repreneurs se manifestent, ils pourront reprendre normalement. Dans le cas contraire, un système de garant existe. Ce dernier trouvera un entrepreneur pour finir le chantier, mais cela prendra forcément plus de temps.
Les promoteurs craignent la panne sèche
« Depuis 2012 et que ces données sont disponibles, l'offre commerciale des promoteurs immobiliers n'a jamais été aussi faible. » Pascal Boulanger, le président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), est très inquiet. Les promoteurs disposent d'une offre commerciale - c'est-à-dire de logements actuellement en vente - de seulement 76.746 unités à fin mars, en baisse de plus de 33 % par rapport à la même période de 2018. En cause, la réticence des maires à accorder des permis de construire et la hausse des prix des matériaux, qui placent les entrepreneurs dans la plus grande incertitude. Logiquement, les ventes des promoteurs ne cessent de baisser (- 20,2 % sur le trimestre) et les prix de monter, puisque les acheteurs sont bien là. La FPI demande de toute urgence un plan de soutien de la part de l'exécutif. Et un ministre du Logement, puisque le nouveau gouvernement en est dépourvu pour l'instant.
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L'Humanité
Les candidats de gauche au chevet de l’hôpital à Strasbourg
ReportageLégislatives Aux côtés des prétendants de la Nupes pour le scrutin de juin, Jean-Luc Mélenchon a rencontré les soignants épuisés par deux années de lutte contre le Covid et mobilisés contre la casse du système de santé poursuivie par Emmanuel Macron.
Jean-Jacques RégibierStrasbourg (Bas-Rhin), correspondance.
« N ous savons que nous allons au-devant d’un été qui peut être meurtrier. » Si Jean-Luc Mélenchon dit ne pas découvrir l’ampleur du « crash sanitaire » en cours dans un hôpital public « en train de s’effondrer », il a tenu, mercredi à Strasbourg, à alerter sur l’urgence de la situation, aggravée par le risque de sécheresse. « Il faut oublier l’idée que c’est dans un bureau de l’ARS qu’on va savoir où il y a besoin d’aide pour continuer à fonctionner », assure l’insoumis devant le personnel hospitalier du Nouvel Hôpital Civil (NHC), qu’il est venu écouter dans la capitale alsacienne où il est arrivé en tête à la présidentielle. Ici comme ailleurs, après deux années en première ligne face à la pandémie, le personnel est au bout du rouleau, certains ont jeté l’éponge et le métier n’attire plus.
« Pendant que le système économique qui altère la planète et notre santé s’emballe, on a des dirigeants qui choisissent de diminuer les moyens de l’hôpital public. Il faut changer ce modèle, et reconnaître les personnels dont les vies ont été brisées pendant la période du Covid », explique Sandra Regol, la candidate écologiste de la Nupes dans la 1re circonscription du Bas-Rhin. Alors que la France compte 120 services d’urgences fermés partiellement ou en totalité, « il faut sortir l’hôpital de la start-up nation », affirme l’insoumis Emmanuel Fernandes, candidat dans la 2e circonscription, proposant notamment de revaloriser les salaires et d’engager un plan pluriannuel de recrutement.
Après les mesures d’urgence, ce sont des réformes de fond qu’exige l’hôpital public, a rappelé, au nom du Collectif Inter Hôpitaux, Vincent Poindron, qui en énumère plusieurs : l’arrêt de l’Ondam, de la tarification à l’acte, la réouverture de lits, ou encore un plan massif de formation. « Faute de quoi, dans trente ans, on continuera à fermer des lits », estime-t-il. « Les gens ici sont en train de mourir à petit feu d’une idéologie mortifère. Il y a un changement de mentalité à opérer. Le marché ne réglera pas les problèmes de santé », insiste Jean-Luc Mélenchon.
Et pour opérer ce virage, la Nupes a bon espoir, lors des législatives, de compter des renforts issus de cette ville qui a créé la surprise aux élections municipales de 2020 en confiant la mairie à une liste mêlant des partis de gauche et des citoyens engagés. « Quand on se met d’accord sur un projet clair et une démarche ouverte de rassemblement, cela répond aux attentes », confie Jeanne Barseghian. « Les derniers scrutins donnent à voir un électorat de gauche qui a une aspiration très forte pour les questions écologiques et sociales », observe la maire de Strasbourg, qui pense les circonscriptions de la ville « tout à fait gagnables ». C’est aussi l’avis de la conseillère municipale communiste, Hülliya Turan : « À Strasbourg, nous avons déjà une expérience à gauche avec la campagne des municipales, des départementales et des régionales. Ce travail en commun est un atout, une base sur laquelle on peut s’appuyer », explique la secrétaire du PCF du Bas-Rhin.
NupesLégislatives 2022Jean-Luc Mélenchonstrasbourg Opex 360
La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».
Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
La frégate Aconit a procédé avec succès à un tir de missile surface-air Crotale
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’an passé, la Marine nationale a régulièrement annoncé le succès de tirs de « munitions complexes » par certaines de ses unités, conformément aux orientations de son plan stratégique « Mercator ».
Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
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Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
Pour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
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Nous devons « nous préparer au combat […] en intensifiant notre entraînement opérationnel, […] en développant des tactiques dans de nouveaux milieux, […] et en nous assurant de la fiabilité de nos modes d’action et de nos armes, y compris de nos armes complexes. Nous avons l’ambition de poursuivre et de valoriser toujours davantage les tirs de munitions complexes au cours d’exercices réalistes », avait en effet expliqué l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], à l’occasion d’une audition parlementaire.
Cela étant, et depuis le début de cette année, les tirs de munitions complexes par des bâtiments de premier rang se sont fait plutôt rares… Pour autant, et même si elle ne fait pas encore partie de cette catégorie de navires, la frégate légère furtive Aconit vient d’effectuer un tir de missile surface-air Crotale au large des côtes varoises, dans le cadre de sa mission de surveillance des approches maritimes européennes.
« Réalisé dans des conditions météorologiques idéales, ce tir a permis de montrer que le principal système d’armes de lutte anti-aérienne présent à bord demeure un moyen efficace pour contrer la menace venant des airs », a en effet indiqué la Marine nationale, ce 23 mai.
Pour cet exercice, il été fait appel à la société AvDef, laquelle propose des cibles remorquées ou larguées depuis un Falcon 20. « Les cibles utilisées pour les exercices de tir canon et missile sol-air, surface-air et air-air, se distinguent par leurs équipements, l’altitude et la distance de remorquage ou de largage », précise-t-elle sur son site Internet.
site InternetPour rappel, les cinq frégates légères furtives de la Marine nationale étaient initialement toutes dotées du système surface-air Crotale CN2, reposant sur 18 missiles VT1, d’une portée de 13 km. Mais ce n’est désormais plus le cas.
En effet, les frégates Courbet et La Fayette ont troqué leur système Crotale par deux affûts SADRAL, armés de missiles MISTRAL M3 [missile transportable anti-aérien léger], dans le cadre de leur rénovation, laquelle a consisté à en faire des navires de premier rang, avec l’ajout d’un sonar de coque actif/passif à basse fréquence Kingclip Mk2 et de capacités de veille optronique améliorées. L’Aconit sera la troisième – et dernière unité – a être modernisée de la sorte.
Photo : Marine nationale
L'Humanité
Face à l’inflation, la Nupes dévoile son plan d’urgence
ActuPouvoir d’achat La coalition de gauche a présenté, mercredi, les mesures qu’elle mettrait en place dès cet été en cas de victoire, le 19 juin. Le gouvernement a, lui, repoussé ses annonces.
Florent LE DU« F i nalement, il n’y aura que notre plan, ça tombe bien, c’est celui que nous comptons faire appliquer en juin. » Jean-Luc Mélenchon et la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) avaient prévu de présenter une alternative au plan d’urgence pour le pouvoir d’achat du gouvernement d’Élisabeth Borne. Celui-ci, qui doit comporter plusieurs mesures pour contrer l’augmentation des prix, a finalement été reporté à l’après-législatives. Le chef de file de la Nupes, qui a maintenu sa conférence de presse mercredi, a son avis sur ce report : « Le gouvernement n’a aucune idée sur la manière de faire face à la situation ! » lance-t-il. Plus encore, il « soupçonne » l’exécutif « d’attendre les élections législatives pour faire le rattrapage des prix » annoncé par Jean Castex, alors premier ministre, lors du lancement du « bouclier énergie ». Car, sans s’attaquer au cœur du problème, « ce n’est pas tenable, sur la base du Trésor public, de continuer à compenser les augmentations », juge-t-il. L’inflation, selon l’insoumis, n’est pas « la conséquence d’une boucle perverse entre les prix et les salaires », mais « d’aspects purement spéculatifs, de surprofits et de l’interruption des chaînes de production mondiales ». Et la Nupes compte bien s’y attaquer : « L’idée centrale, c’est de faire payer l’inflation aux profits plutôt qu’aux salaires, et d’éviter la contamination de l’inflation d’un secteur à l’autre », résume Jean-Luc Mélenchon.
blocage des prix, interdiction des coupures d’énergie...
La première des mesures sera un blocage des prix de l’énergie mais aussi des tarifs des produits de première nécessité, alors que « les gens sont étouffés quotidiennement à chaque fois qu’il faut faire les courses ou le plein », justifie l’insoumise Clémence Guetté. En cas de victoire en juin, la gauche promet de procéder par décret, comme le permet le Code du commerce en cas de circonstances exceptionnelles. La Nupes cherchera ensuite à pérenniser ce blocage : « Un bouclier prix est déjà mis en place dans les territoires d’outre-mer, développe Clémence Guetté. L’idée est de former un panier de produits dont les prix seront contrôlés. »
Pour l’énergie, la coalition de gauche prévoit aussi d’abolir par la loi les coupures et réductions de puissance de l’électricité en instaurant une première tranche gratuite de « consommation de première nécessité », par décret. Afin de garantir l’accès aux réseaux de transport, elle propose aussi de créer un « billet unique pour les jeunes » et un pôle public de la mobilité qui « garantira qu’aucune petite ligne ne ferme », voire que celles supprimées soient rouvertes. Le logement, qui représente « 30 % des revenus » des locataires, n’est pas laissé de côté, avec « un nouvel encadrement des loyers » étendu à l’ensemble du territoire et prévu « à la baisse » dans les métropoles où la spéculation fait rage.
Création de l’impôt universel pour les entreprises
L’augmentation des salaires est également au cœur de ces mesures d’urgence pour le pouvoir d’achat. Outre l’augmentation du Smic à 1 500 euros prise par décret, la Nupes entend organiser une conférence salariale par branche pour renégocier les grilles de salaires. « À l’initiative de l’État, cela fonctionne, comme on a pu le voir récemment avec l’hôtellerie », fait valoir l’écologiste Éva Sas. La limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 est aussi au programme, comme l’égalité professionnelle femmes-hommes, avec la création d’une « commission de contrôle dans les entreprises » et des sanctions augmentées pour celles qui ne respectent pas la règle . « On ne relèvera pas la France avec des Français mal payés », insiste le communiste Ian Brossat, détaillant l’instauration d’ « une garantie dignité, avec l’objectif qu’aucun Français ne vive en dessous du seuil de pauvreté de 1 063 euros » et d’ « une allocation d’autonomie pour tous les jeunes à partir de 18 ans ».
Par ailleurs, le point d’indice des fonctionnaires serait relevé de 10 points. « C’est 10 milliards d’euros, soit le rendement de l’ISF, avec un barème renforcé », précise Julien Bayou, secrétaire national d’EELV. L’« allocation d’autonomie pour les jeunes » serait, elle, compensée par la création de l’impôt universel pour les entreprises. Quant à l’augmentation des pensions de retraite à hauteur du Smic revalorisé, d’un coût de 25 milliards d’euros, elle serait financée par les cotisations sociales de revenus aujourd’hui exonérés (dividendes, intéressement, participation, épargne salariale, heures supplémentaires). « La Nupes, c’est un Robin des bois légal, sourit Julien Bayou. Le fait de ne plus faire cotiser les plus riches sape les fondements de notre démocratie et le consentement à l’impôt. » Un paramètre que le gouvernement Borne, sciemment, ne prend pas en compte.
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Il était une fois... Mai 1972, la « deuxième indépendance » malgache
Il était une foisC’est une véritable révolution qu’a vécue Madagascar en mai 1972, douze ans après une indépendance qui fut source de vives déceptions, avec la perpétuation des pesanteurs coloniales et des inégalités. Lancée par les étudiants, la révolte va s’étendre jusqu’à devenir insurrection et abattre la Ire République. Un processus inachevé, mais qui pourrait un jour trouver un écho sur l’île Rouge en proie aux élites prédatrices.
Mai 1972 fut un temps de révolution à Madagascar. Douze ans après l’indépendance acquise le 26 juin 1960 par cette colonie française de l’océan Indien, de jeunes révoltés bientôt rejoints par parents et travailleurs revendiquent une « deuxième indépendance ». Ils s’insurgent contre la perpétuation de la présence française, codifiée dès 1960 par des accords de coopération signés avec la puissance coloniale et qui définissent les relations des deux États après l’indépendance. Ils désirent une société plus égalitaire. Et ils vont renverser la Ire République malgache, dont l’homme fort est le président Philibert Tsiranana, ouvrant ainsi paradoxalement la voie à des pouvoirs militaires.
Madagascar, 1971 : la révolte paysanne qui a ouvert l'avenirCette révolution trouve sa genèse dans un mouvement de contestation qui commence en janvier 1972 à l’école de Befelatanana, à Tananarive, la capitale. Elle formait sous la colonisation des médecins de « seconde zone », destinés à être les auxiliaires des Français. Les revendications sont d’ordre corporatiste, mais s’inscrivent sur un terreau général très sensible, celui des déceptions post-indépendance. Les élèves demandent une amélioration de leur quotidien – alimentation, douches… –, la fin des retards dans le versement des bourses, etc. C’est la mauvaise gestion gouvernementale qui va conduire à la radicalisation des revendications et aboutir à un mouvement d’ampleur. Le gouvernement laisse d’abord pourrir la situation, puis décide, en avril 1972, de fermer l’école, mettant ainsi les internes à la rue, et de dissoudre l’Association des étudiants en médecine et pharmacie.
Le 26 avril 1972, à Tananarive, une foule investit l’avenue de l’Indépendance et se dirige vers lestade pour dénoncer, notamment, les accords de coopération franco-malgache. Les manifestations se poursuivront jusqu’au 18 mai, quand le président Tsiranana remettra les pleins pouvoirs à l’armée. © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Les lycéens de Tananarive s’insurgent alors à leur tour, d’autant plus que le projet de création d’un concours d’entrée en seconde, gage de démocratisation dans l’accès à l’enseignement public, plus performant que le privé, vient d’être abandonné. L’université de Tananarive se met également en grève. Fondée en 1961, elle est encore très dépendante de la France : enseignement en français, enseignants majoritairement français, contenus non « malgachisés », et les réformes françaises y sont appliquées. Fin avril, on compte 95 établissements de la capitale en grève et 70 000 grévistes.
Élèves et étudiants se réunissent quotidiennement sur le campus de l’université, situé à 2 kilomètres du centre-ville. La Fédération des associations étudiantes de Madagascar impulse de nombreuses initiatives. Les étudiants s’organisent en divers conseils et commissions, et refont le monde dans un esprit de remise en question des inégalités et de révolte contre la persistance des pesanteurs coloniales, symbolisées par des accords de coopération qui couvrent tous les domaines. L’accord sur l’enseignement supérieur proclame notamment : « La langue française et l’enseignement d’inspiration française sont pour le peuple malgache l’instrument historique de sa promotion moderne et de son développement culturel, politique, économique et social. » Certains, réunis au sein du groupe Ny Andry, travaillent à malgachiser les concepts marxistes. De manière générale, la langue est au cœur de la révolte. On se réapproprie le malgache comme langue de savoir et de pouvoir. Les tracts sont d’abord écrits en français et en malgache, puis seulement en malgache.
Et la révolte gagne toute l’île, se propageant du centre et des hauts plateaux vers les côtes. Elle a aussi des dimensions festives, des groupes de musique, comme Mahaleo, s’y fabriquent une notoriété durable. Et lycéens et étudiants ont trouvé des alliés du côté des Zwam (« Zatovo western amical malagasy », Amicale des jeunes western), jeunes déscolarisés bien souvent descendants d’esclaves, qui se rebaptisent pour l’occasion Zoam (« Zatovo orin’asa malagasy », Jeunes sans travail). La révolte bénéficie aussi du soutien – ou tout au moins de la bienveillance – de la population et de celui des syndicats et des associations professionnelles. Ce mouvement s’inscrit parfaitement dans le prolongement des « global sixties » qui ont vu les étudiants et/ou travailleurs du monde entier s’insurger contre l’injustice et les pouvoirs en place. Certaines chansons reprises à Madagascar font d’ailleurs partie du répertoire mondial de la contestation : « Vous êtes reconnaissables, vous les flics du monde entier / Les mêmes imperméables, la même mentalité / Mais nous sommes de Tana, de Dakar et d’Abidjan et de Paris à Montpellier, à vous crier / À bas l’État policier ! »
Mais la révolte aurait pu s’essouffler si le pouvoir n’avait pas réagi encore une fois à contretemps et avec une grande maladresse. Un meeting convoqué le 26 avril par le ministre de la Culture donne l’occasion aux grévistes de défiler longuement, porteurs de pancartes et banderoles telles que : « Enseignement instable et non adapté aux Malagasy (Malgaches – NDLR) » ; « Les droits de l’élève » ; « À bas la colonisation culturelle » ; « Révisez les accords de coopération » ; « Non à la répression, oui à la compréhension » ; « Vous nous dites : ne gâchez pas le 1er Mai avec la grève, nous vous disons : ne gâchez pas notre avenir avec vos décisions instables » ; « Affrontons dès aujourd’hui les problèmes de demain, car qui dort sans prévoyance se réveille sans ressource » ; « Il vaut mieux mourir debout ! »
Parmi les bâtiments incendiés lors de l’insurrection du 13 mai 1972, l’hôtel de ville. Une banderole y proclame : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville. » © Fond anonyme / Musée de la Photographie de Madagascar
Le meeting est un échec pour le ministre, d’autant plus que c’est le lendemain qu’apparaissent les premiers slogans visant directement le président : « Tsiranana dictateur » ; « Tsiranana capitaliste : 40 villas, 4 châteaux »… Malade, il s’est fait soigner en France et est parti se reposer dans une station thermale. Bien qu’absent, c’est lui qui prend la décision qui va transformer la révolte en révolution. Le 12 mai, les forces de sécurité (FRS, conçues sur le modèle des CRS français) encerclent le campus et arrêtent les 395 étudiants qui s’y trouvent. Ils sont déportés dans l’île de Nosy Lava, un symbole lourd de sens : c’est là qu’avaient été envoyés les internés de la répression de l’insurrection de 1947, puis les déportés de celle de la révolte du Sud, en 1971. La première a laissé de très douloureux souvenirs ; la seconde, menée également avec l’appui des troupes françaises, n’a pas eu le temps d’être oubliée.
1947, un massacre colonial français à MadagascarLe 13 mai 1972 devait être un jour de meetings. Ce fut un jour d’insurrection. 100 000 personnes occupent les rues de Tananarive – pour quelque 250 000 habitants –, scandant des slogans hostiles au pouvoir et demandant le retour des « enfants », les étudiants déportés. Des bâtiments sont incendiés, dont l’hôtel de ville, et une banderole proclame sur ses ruines : « Étudiants et travailleurs luttent ensemble pour que les accords de coopération soient réduits en cendres comme l’hôtel de ville ». Revenu à Tananarive, Tsiranana prononce un discours délirant : « Il y a des meneurs qui entraînent les petits enfants (…). Attention, ce sont des bandits, donc des communistes (…). Je vous donne un conseil, parents, travailleurs, élèves, si vous tenez a la vie, ne participez pas à la grève (…). Si c’est nécessaire, même s’il faut 2 000 morts, nous le ferons en une seule fois ! 2000, même 3 000 ! En une seule fois ! Tsssak, Tsssak ! » Loin d’apaiser les manifestants, il met plutôt de l’huile sur le feu. Et on réclame sa démission. Les FRS, débordées, tirent sur la foule. Il y aura 45 morts.
Les jours suivants, les travailleurs s’organisent tant dans la capitale qu’en province. Ils se regroupent comme les étudiants et les Zoam dans des comités : les KTM (Komitin’ny tolon’ny mpiasa) que chapeaute le KIM (Komity iraisan’ny mpitolona), le comité des comités. Des négociations ont lieu et, le 18 mai, la foule assiste au retour des « enfants ».
C’est alors, semble-t-il, que le slogan « Le pouvoir à l’armée » va faire son apparition. L’armée en effet est restée neutre, n’est pas intervenue et semble être le seul recours dans un pays où il n’y a pas d’opposition crédible. Les Églises regroupées dans une Fédération des Églises de Madagascar, les militaires, mais aussi, officieusement, les Français – conseillers français du président ou de l’ambassadeur de France Alain Plantey – se font médiateurs. Les Français, qui ont des bases militaires dans l’île, sous le commandement du général Bigeard, n’interviendront pas pour sauver Tsiranana. Et celui-ci va céder. Le 18 mai, il dissout le gouvernement et donne les pleins pouvoirs au général Gabriel Ramanantsoa. La révolte est devenue révolution et la Ire République malgache n’est plus.
Le 1er janvier 1973, les troupes françaises quittent définitivement l’île. En 1975, Didier Ratsiraka, « l’Amiral rouge », est élu président démocratique de Madagascar. Son régime, socialiste et autoritaire, restera en place jusqu’en 1991. Réélu en 1996, il cèdera la place à Marc Ravalomanana en 2002. © Joël Robine / AFP
Mais les lendemains de révolution ne sont pas toujours des lendemains qui chantent. Le rêve de démocratie sociale, d’un « État des petits » (Fanjakan’ny madinika), qui était celui des révoltés va faire long feu. Le général Ramanantsoa assoit son pouvoir par référendum. Un Congrès national populaire a bien lieu en septembre, mais ses résultats sont bien en deçà des attentes qui étaient celles des étudiants. Les paysans, largement majoritaires, ont été et restent absents du mouvement. Il y a néanmoins quelques victoires : dès 1973, la malgachisation des enseignements primaire et secondaire, le départ des troupes françaises de Madagascar et la renégociation des accords de coopération.
Ramanantsoa ne va pas rester longtemps en place. Le 5 février 1975, il transmet le pouvoir au colonel Richard Ratsimandrava, qui s’était fait une popularité dans son gouvernement. Mais celui-ci est assassiné six jours plus tard – meurtre resté non élucidé. Se met alors en place un directoire militaire qui devient bientôt Conseil supérieur de la révolution, dont le capitaine de corvette Didier Ratsiraka prend la tête.
Didier Ratsiraka instaure un socialisme malgache inspiré des modèles tanzanien ou nord-coréen. Malgré quelques acquis, les difficultés économiques s’accumulent et l’autoritarisme du pouvoir ne se dément pas. En 1991, après l’élaboration d’une convention du Panorama issue d’un mouvement social de grande ampleur, des élections présidentielles ont lieu. Ratsiraka est battu et laisse la place à Albert Zafy, mais revient gagnant en 1996.
Il ne nous appartient pas d’entrer dans le détail de la vie politique chaotique de Madagascar jusqu’à nos jours. On peut seulement dire que le pays, avec ses deux derniers présidents, l’industriel Marc Ravalomanana et maintenant l’ancien disc-jockey Andry Rajoelina, est la proie d’élites prédatrices qui n’ont cure des inégalités croissantes ou de la misère d’une bonne partie de la population.
Et pourtant, Mai 1972 avait été porteur d’immenses espoirs, de projets culturellement et socialement égalitaires, du désir d’une nation indépendante et heureuse, débarrassée des séquelles du colonialisme, du désir d’un monde meilleur pour toutes et tous. Peut-être un jour la révolution de 1972 trouvera-t-elle quelque écho, sous des formes que nous ne pouvons encore imaginer. Tout au moins pouvons-nous l’espérer.
En savoir plus♦ Madagascar 1972 : l’autre indépendance. Une révolution contre les accords de coopération,de Françoise Blum, in « le Mouvement social », 2011/3, n° 236. En ligne sur : www.cairn.info♦ Aux origines du mai malgache. Désir d’école et compétition sociale.1951-1972,d’Anne-Marie Goguel, Karthala, 2006.♦ Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar. De Monja Jaona à Ratsimandrava (1960-1975),de Françoise Raison-Jourde et Gérard Roy, Karthala, 2010.♦ Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, de Sylvain Urfer, Maisonneuve & Larose-Hémisphères, 2021.
madagascarIl était une foisindépendance1972 Le Figaro
L’Allemagne, accusée de ralentir la livraison de chars à l’Ukraine
Pierre AvrilDÉCRYPTAGE - Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses.
Correspondant à Berlin
Les chars allemands peinent à trouver la route du front ukrainien. Un mois après avoir annoncé la livraison à Kiev de blindés Gepard de fabrication allemande et donné son feu vert à l’exportation de chars issus des stocks post-soviétiques, le gouvernement Scholz se retrouve accusé par l’opposition et son voisin polonais de ne pas honorer ses promesses. «Je crains que le chancelier ne veuille pas que l’Ukraine gagne la guerre, dans le sens où les troupes russes seraient chassées du pays», critique le porte-parole de la CDU pour les affaires étrangères du Bundestag, Roderich Kiesewetter.
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Épaulé par le groupe de presse Springer - propriétaire du quotidien à grand tirage Bild - le parti conservateur désormais en tête dans les sondages fait feu de tout bois contre un chef de gouvernement social-démocrate dépeint comme «hésitant» et inapte aux situations de crise. Relative à la livraison d’armes dans un pays traditionnellement pacifiste, la polémique lui est servie sur un plateau.
L’annonce récente, par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht selon laquelle 15 premiers chars Gepard, sur un volume de 50, et accompagnés de 59.000 pièces de munitions seront transférés très tard, à la mi-juillet, n’a fait que relancer les critiques sur la fiabilité de l’engin. Ce dernier est d’abord un outil de défense antiaérienne, conçu durant la guerre froide et retiré de la Bundeswehr depuis dix ans, doté d’un petit calibre et qui n’a jamais servi en situation de combat. Ses anciens conducteurs décrivent un outil difficile à manier. La formation est à la charge du fabricant KMW, qui devra faire appel à d’anciens soldats.
Une autre voie d’approvisionnement
Dans un courrier adressé à la commission de la défense du Bundestag, la secrétaire d’État à la défense, Siemtje Möller (SPD), a elle-même reconnu que son gouvernement privilégiait une autre voie d’approvisionnement: celle des échanges circulaires. En clair, les anciens membres du pacte de Varsovie livrent à l’Ukraine des chars soviétiques type T-72 issus de leurs stocks, familiers des soldats ukrainiens. Berlin compense les pertes de ses voisins en leur distribuant des engins «made in Germany», en l’occurrence des Leopard, dotés de gros calibres et expérimentés durant la guerre en Bosnie.
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Mais les négociations butent sur les modèles de remplacement. Prague, qui a déjà expédié à l’Ukraine vingt T-72, a accepté de recevoir en échange, d’ici à la fin de l’année, 14 Leopard 2 A4 mais avec l’espoir de bénéficier ultérieurement de versions plus récentes de l’engin (A7), et pour 50 unités. «Grâce à cela, je crois que notre armée sera plus forte et notre pays plus sûr», s’est félicitée la ministre tchèque de la Défense, Jana Cernochova.
La Pologne, en revanche, qui a livré 250 chars T-72 à Kiev, se plaint de l’insuffisance des contreparties allemandes. «Nous avons reçu une promesse permettant de remplacer les chars transférés à l’Ukraine, mais on entend aujourd’hui que l’Allemagne ne voudra pas la tenir. C’est une profonde déception», s’est plaint à Davos le président Andrzej Duda.
»Une longue chaîne de faux-fuyants»
La ministre allemande Affaires étrangères, Annalena Baerbock (Verts), favorable à une aide militaire à l’Ukraine a défendu sa coalition: «Nous ne pouvons pas fournir de matériel lourd en appuyant sur un bouton ou en claquant des doigts.» Selon l’institut Destatis, la Bundeswehr disposerait de seulement 266 Leopard.
Pour sa part, le fabricant Rheinmetall s’était déjà proposé il y a environ deux mois de fournir 88 exemplaires de ce modèle, ainsi que des chars Marder, hérités de la Seconde Guerre mondiale. Le gouvernement Scholz n’a pas formellement répondu à cette offre. Pour justifier ce retard, le SPD argue aujourd’hui de l’existence au sein des alliés de l’Otan, d’un accord informel empêchant la livraison à l’Ukraine de chars de combat occidentaux. Cette mesure non officielle serait destinée à ne pas provoquer la Russie. De fait, les blindés de fabrication occidentale livrés à Kiev servent principalement aux transports de troupes.
Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j’en suis convaincu : il ne la gagnera pas
Interrogée par Le Figaro, une source au sein de l’Alliance souligne que de telles initiatives relèvent de «décisions nationales». Pour la CDU, qui se plaint de ne pas avoir été informée au Bundestag de l’existence d’un tel accord, ces atermoiements relèveraient d’une «tactique» délibérée du gouvernement. «Il s’agit là d’une nouvelle variante dans une longue chaîne de faux-fuyants», critique le député chrétien-démocrate Johann Wadephul, soutenu dans ses positions par l’ambassadeur ukrainien à Berlin, Andrij Melnyk. «Nous ne faisons rien qui puisse faire entrer l’Otan dans la guerre», se défend Olaf Scholz, tout en ajoutant, à Davos, jeudi: «Poutine ne doit pas gagner sa guerre. Et j’en suis convaincu: il ne la gagnera pas.»
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Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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Mozart, génie
ChroniqueVincent RoyEn 1839, Gustave Flaubert a 18 ans et il écrit dans un essai intitulé Les arts et le commerce : « Je vous abandonne de grand coeur le luxe, le commerce (…), mais laissez-moi pleurer au théâtre, laissez-moi écouter Mozart, regarder Raphaël, contempler tout un jour les vagues de l’océan ». En 1846, il écrit à Louise Colet : « Pour moi, je ne sais pas comment font pour vivre les gens qui ne sont pas du matin au soir dans un état esthétique (…) Les trois plus belles choses que Dieu ait faites, c’est la mer, l’Hamlet et le Don Juan de Mozart ».
Ils sont nombreux les écrivains à s’être emparés du mythe Mozart. Hermann Hesse, dans Le loup des steppes — dont la dernière phrase est « Mozart m’attendait » —, raconte la vie d’un intellectuel solitaire et hautain qui place le compositeur parmi les immortels. En 1830, Alexandre Pouchkine écrit une série de drames courts, dont Mozart et Salieri — qui inspirera un opéra à Rimski-Korsakov. L’enjeu de cette pièce en un acte et deux scènes ? Montrer la différence entre le génie et le talent (question lancinante chez Pouchkine). Kierkegaard, dans son premier ouvrage publié en 1843, Ou bien… ou bien, écrit encore : « Grâce à son Don Juan, Mozart entre dans ce petit groupe d’hommes immortels dont les noms et les oeuvres ne seront jamais oubliés, car l’éternité en gardera souvenir ». Anthony Burgess, dans une pièce, imagine même le génie au Paradis. Et Proust lui consacre un poème dans Les Plaisirs et les jours. C’est en 1933 que François Mauriac, qui est à l’aube de la cinquantaine, découvre « l’enchantement de Mozart » alors même qu’il se considère comme un « illettré de la musique ».
En conclusion de son Discours musical, Nikolaus Harnoncourt, parle, au sujet de Mozart du « plus grand génie de l’humanité ». Et Cécile Balavoine, en introduction à cette petite anthologie intitulée Le goût de Mozart, rapporte que, sur le site Pantheon, crée par le Massachussetts Institude of Technology qui classe les personnalités les plus connues — le classement est basé sur les recherches internet mondiales —, le compositeur de Salzbourg est avant Platon et Jésus !
Le goût de Mozart
Préface de Cécile Balavoine
Mercure de France (Le petit mercure)
120 p.
8,50 euros
Littératuremozart Le Figaro
Nouveau gouvernement : Élisabeth Borne promet un «suivi continu» de son action
Le FigaroLa première ministre souhaite organiser, chaque mois, une réunion de travail avec son équipe.
Élisabeth Borne souhaite donner un cap à sa nouvelle équipe. Ce vendredi 27 mai au matin, la première ministre a réuni à Matignon les ministres de son gouvernement. Durant près de deux heures, elle a transmis à chacun sa feuille de route, et rappelé le changement de méthode que souhaite adopter Emmanuel Macron. Celui-ci passe par une première étape : assurer un «suivi continu» de l'action des ministres.
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Sur le perron de l'hôtel de Matignon, Élisabeth Borne a ainsi rappelé sa volonté de «faire vivre un collectif», et ce par le biais de «temps d'échange et de travail». Pour ce faire, la cheffe du gouvernement souhaite travailler étroitement avec ses équipes, en réunissant notamment les ministres «dans ce format, chaque mois». Avant «la fin du mois de juin», un «séminaire gouvernemental autour du président de la République» devrait également se tenir.
«Rapidité, efficacité et résultat»
En attendant, la première ministre a fait part des consignes données. Trois «mots d'ordre» ont été transmis : «Rapidité, efficacité et résultat». «Les éléments de contexte, de méthode et de calendrier» ont également été répétés, «pour nous permettre de fixer un cadre commun à notre action» et «partager la nouvelle méthode voulue par le président : concertation, coconstruction et résultat». «Le président a fixé des orientations fortes et je veux m'assurer qu'elles soient prises en compte par chacun et que le rythme soit tenu», a déclaré Élisabeth Borne. Laquelle a insisté, en affirmant que «chaque journée de ce quinquennat doit être utile».
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S'agissant du calendrier, les premières semaines devraient être consacrées «à répondre aux urgences des Français». À commencer par celle du pouvoir d'achat, qui doit faire l'objet d'un texte examiné au Parlement après les élections législatives. Arrivera ensuite le «défi du manque de personnel dans les services hospitaliers et les établissements médico-sociaux», sur lequel vont devoir plancher les ministres concernés. Ces derniers ont d'ailleurs été sommés de faire des propositions «très rapidement» sur le sujet «pour prendre des mesures efficaces pour l'été». Enfin l'urgence climatique sera centrale, et «tous les ministères doivent (...) participer à la planification écologique».
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L'Humanité
Agnès Pannier-Runacher, de l’industrie à la transition énergétique
ActuCelle qui vantait les «bonnes affaires» à faire en Bourse au début de la pandémie hérite de la transition énergétique.
Cyprien CaddeoExit les profils « écologistes » type Nicolas Hulot ou Barbara Pompili. C’est Agnès Pannier-Runacher, anciennement à l’Industrie, qui hérite de la transition énergétique, qui devrait inclure les transports et le logement. Fidèle du président, cette dernière admettait avoir une « culture politique presque nulle » avant son engagement à En Marche.
La « magie » des trois huit à l’usine
Pour la culture écologique, ce n’est guère mieux : peu loquace sur le sujet, elle s’est surtout illustrée au gouvernement durant le krach boursier de mars 2020, en pleine pandémie, déclarant : « c’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui ». Puis, en octobre 2021, lorsqu’elle louait la « magie » ressentie quand on fait les trois huit à l’usine…
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsGouvernement Borneagnès pannier-runachertransition énergétique Le Figaro
Haut potentiel : êtes-vous un HPI qui s'ignore ?
Morgane MielDÉCRYPTAGE - Comme les enfants que l'on dit précoces ou surdoués, certains adultes présentent des aptitudes particulières. Au quotidien, cette intensité cérébrale n'est pas toujours facile à gérer. Attention, sujets sensibles !
«Et vous, vous l'avez fait tester ?» La remarque est presque devenue banale dans la conversation des parents de jeunes enfants, en âge d'apprendre à lire et à compter. Et la démarche, de plus en plus conseillée à ceux dont l'enfant s'ennuie, décroche scolairement, ou semblerait plus à sa place dans la classe supérieure. Aujourd'hui, de nombreux enfants sont ainsi amenés à passer dans des cabinets spécialisés le fameux test WISC, qui analyse leur fonctionnement cognitif et permet de détecter les profils dits hauts potentiels (les HPI se situant officiellement au-dessus du seuil de 130 de QI) ou très hauts potentiels (THPI, au-dessus de 145 de QI), l'ensemble représentant environ 2,3 % de la population, selon l'Insee.
En réalité, pour parvenir à un «repérage» complet, ce test doit aussi évaluer l'homogénéité ou l'hétérogénéité de l'ensemble des critères observés et prendre en compte de nombreux paramètres comportementaux (vivacité, autonomie, personnalité passionnée et curieuse, créativité…), repérés au cours de l'entretien. Ce qui porterait à 5 ou 10 % la part de la population qui est véritablement concernée par ce «diagnostic».
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En vidéo, «HPI», la bande-annonce
Le chiffre concerne les enfants… mais aussi les adultes, et en premier lieu les parents. «La plupart des hauts potentiels ignorent tout simplement qu'ils le sont, jusqu'au jour où, par exemple devant la description du fonctionnement de leur enfant, un monde entier s'ouvre à eux, explique Margerie Véron, consultante spécialisée dans l'accompagnement des hauts potentiels et des personnes hypersensibles, auteure de L'Équilibre naturel du zèbre (Éd. Eyrolles). «Mais c'est moi que vous décrivez là !», s'écrient-ils souvent, comme ébahis d'avoir enfin touché du doigt le cœur de leur différence – cette complexité qu'ils avaient tant de mal à expliquer, cette façon de se heurter régulièrement au fonctionnement des autres qui, d'un seul coup, trouve tout son sens.
«Si tout va bien, on a la chance de découvrir que l'on est HPI grâce à une rencontre, confirme Hélène Vecchiali, psychanalyste et auteure d'Un zèbre sur le divan (Éditions Albin Michel). Ce fut mon cas, et je me souviens encore du jour où cette personne, devenue une amie depuis, m'a dit : “C'est émouvant de constater que vous êtes haut potentiel intellectuel comme moi.” J'en suis tombée de ma chaise. J'avais fait une psychanalyse poussée, qui avait laissé quelques zones d'ombre. Elles se sont éclairées à la suite de cette révélation. Un zèbre reconnaît toujours un autre zèbre. Le miroir que nous tend cette personne peut tout changer.»
Colonne cérébrale
On comprend mieux aujourd'hui l'ampleur que peut prendre cette révélation dans une vie. Les progrès des neurosciences ont ces dernières années permis de décrire de façon biologique ce qui n'était jusqu'ici qu'hypothèses. Et de mieux cerner les fonctionnements de ce «neurotype» à part, qui a tant souffert d'avoir été qualifié des années durant de «précoce» ou de «surdoué». «Comme le disait Albert Camus : “Mal nommer les choses, c'est ajouter du malheur au monde”, souligne Hélène Vecchiali. Or, c'est le premier enseignement des études scientifiques récentes : le HPI n'est ni surdoué, ni génie. Son cerveau fonctionne simplement de façon différente de celui des autres.» Avec son lot de fulgurances et d'obstacles. «Le mot doué vient de dotare en latin qui signifie doter, rappelle la psychanalyste : il renvoie à une aptitude innée, quand le terme potentiel, lui, exprime une possibilité qui demande à être exploitée, donc un effort à accomplir pour faire fructifier ce don.» Une définition bien plus proche de la réalité de ces hyperactifs cérébraux, qui doivent apprendre à maîtriser leur mécanique interne avant d'en explorer toute la puissance.
«Car l'imagerie médicale (IRM) l'a confirmé : les hauts potentiels ont des fonctionnalités neurobiologiques bien précises, décrypte Margerie Véron. Ainsi, on a observé un plus grand nombre de connexions chez eux dans certaines zones de leur cerveau – notamment celles dédiées à la résolution de tâches complexes. Ces zones sont sollicitées dans la résolution des tâches simples, ce qui explique leur propension à les complexifier. Les gaines de myéline qui relient ces zones sont plus épaisses, ce qui a pour effet d'accélérer la transmission des informations, l'influx nerveux passant deux fois plus vite. On constate enfin une densité de neurones deux fois supérieure à la moyenne dans les lobes frontaux et pariétaux, qui concentrent le raisonnement et la sensorialité. D'où au final une plus grande capacité à capter l'information, et aussi la traiter.» Autre découverte de taille : le corps calleux qui permet la communication entre les hémisphères du cerveau est plus développé chez les HPI, d'où leur capacité accrue à développer une pensée par arborescence (une idée menant à une autre). «L'amygdale du cerveau, qui capte les sensations externes et internes, détecte chez eux des signaux plus bas et réagit donc plus fortement aux stimuli sensoriels (bruits, odeurs…) et sensibles», poursuit Margerie Véron. Une particularité qui explique qu'ils soient souvent hypersensibles – même si tous les hypersensibles ne sont pas HPI.
Vibrer au murmure du monde
Si on redécouvre maintenant les vertus de ce trait de caractère, il les a généralement exposés dans leur enfance à l'incompréhension des adultes. «Contrairement au reproche qu'ils ont largement pu entendre, il ne s'agit pas là de sensiblerie, martelait encore la psychologue clinicienne Jeanne Siaud-Facchin, créatrice du concept de «zèbre», en février dernier dans La Vie, mode d'emploi sur France Culture. En fait, ils sentent ce que les autres ne perçoivent pas. […] Cela leur procure des facultés d'intuition, de précognition (comprendre avant les autres ce qu'il va se passer) et de proprioception (cette capacité à ressentir ce qu'il se passe dans notre corps). Ce sont des adultes qui vibrent au moindre murmure du monde.» Véritables capteurs de signaux faibles, prompts à déceler un imperceptible changement de ton, une nano-hésitation, ou, comme Bill Gates, à prédire avant les autres conflits ou pandémies, ils sont très précieux au moment de prendre des décisions stratégiques… mais pas forcément entendus de leur entourage, qui peut aussi être agacé par leur côté Cassandre.
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Et c'est là toute la condition du haut potentiel, dont, pour plagier Baudelaire, les ailes de géant l'empêchent parfois de marcher. La raison pour laquelle, aussi, malgré d'évidentes facilités, de nombreux enfants se retrouvent en situation de décrochage scolaire, le système s'adaptant mal à leur curiosité débordante, leur besoin de sortir du cadre. Certains sont parfois même orientés vers des voies manuelles ou technologiques, quand ils ne les ont pas volontairement choisies dans l'espoir d'apaiser le bruit de leur esprit.
Si la plupart des HPI vont très bien, cette fuite en avant n'est pas rare, car, même à l'âge adulte, s'adapter au monde «normal» n'est pas forcément le plus simple pour le zèbre. «Si l'on devait caractériser en un mot son fonctionnement, ce serait par celui d'intensité, souligne Hélène Vecchiali. Une intensité dans tous les domaines – intellectuelle, sensorielle, créative —, une intensité dans les valeurs de justice, loyauté, sincérité, une conscience aiguë des problèmes existentiels (maladie, solitude, mort). D'où une certaine exigence.» Et une conception très personnelle du repos… «Le haut potentiel ressent la nécessité de penser par lui-même, le besoin permanent de créer, dans une pensée toujours en mouvement, poursuit Hélène Vecchiali. Pour se détendre, il a un besoin vital de se retrancher derrière son intellect, dans cette bulle qu'il a construite très tôt à l'intérieur de lui, pour lire, continuer d'apprendre, se protéger d'un environnement dissemblable, ou d'émotions trop fortes.» Toute sa vie, il cherchera refuge dans cette «chambre à lui». «Elle abrite sa formidable capacité de résilience, précise Hélène Vecchiali, et joue un vrai rôle antidépressif, lui permettant de sublimer ses blessures comme on répare les objets cassés dans l'art japonais du kintsugi, avec une colle mêlée d'or. Il trouve en lui, au contact de son intelligence, le pouvoir de sortir des épreuves encore plus beau qu'avant.»
Toujours en surchauffe
En entreprise, généralement très apprécié pour sa puissance de travail et sa faculté à résoudre des problèmes complexes, le zèbre frise la surchauffe. «Le travail agit sur lui comme un hyperexcitant, analyse Margerie Véron. Ce que son collègue va mettre une journée à finir, il l'aura abattu en 4 heures. Du coup, il finira par en faire le double, par culpabilité, ou par peur de l'ennui.» Sa tendance à se dévaluer le mène à redoubler d'efforts pour faire ses preuves. Généralement, l'entreprise en redemande… Il est donc particulièrement exposé au risque de burn-out. Quand un problème se présente, il déploie toute son énergie pour le résoudre. Une attitude très appréciée de son employeur — un peu moins de ses collègues qui peuvent y voir (à tort) une volonté de se mettre en avant. «Très dépendants du champ affectif, ils sont particulièrement sensibles à la reconnaissance, complète Hélène Vecchiali. C'est pourquoi quand on manage un HPI, il est très important de veiller à sa motivation. On n'impose pas comme cela un “il faut” à ce type de profils…»
D'où l'intérêt pour eux, s'ils veulent travailler en groupe, d'essayer de se comporter de façon plus «neurotypique». C'est-à-dire, en prenant le temps de questionner les autres, de les écouter, au lieu d'avancer à toute allure leurs propres pistes de réflexion. Rechercher les postes qui proposent le plus d'autonomie et de créativité, sans hiérarchie trop pesante, peut aussi être une option. De même qu'inventer des troisièmes voies, investir ce qui n'existe pas encore. «Face au surinvestissement intellectuel, je leur conseille aussi de revenir au corps, aux sensations, explique Margerie Véron : que ressentent-ils dans leur corps ici et maintenant ? Chez eux, même si ce n'est pas prouvé scientifiquement, un apport en minéraux (magnésium…) peut être intéressant car leur cerveau en consomme beaucoup. Je les encourage à poser des actions concrètes en les décomposant en étapes, comme autant de petits pas. Cela ramène à une mesure du temps un meilleur équilibre.» Un défi qui devrait leur plaire.
Ils ont renoué avec passion avec leur amour de jeunesse
TÉMOIGNAGES - Si l'amour ne dure pas toujours, le premier impose sa marque à jamais dans notre mémoire. Idéalisé, il est de ces précieux souvenirs que l'on chérit. Au point pour certains de vouloir le faire revivre.
L'Humanité
États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armes
ActuPourtant minoritaire dans l’opinion publique, il empêche le vote de toute législation encadrant même au minimum l’achat et le port d’armes à feu.
Christophe DeroubaixLa réunion se tiendra aujourd’hui comme prévu. À Houston, dans l’État où s’est déroulée, mardi, une nouvelle tuerie de masse, la National Rifle Association tient son premier meeting annuel depuis trois ans. Donald Trump y est attendu, ainsi que le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Nul doute qu’une fois expédiée la sympathie pour les familles, ils répéteront tous en chœur la doxa du lobby des armes à feu : ce sont les humains qui tuent, pas les armes, donc il est inutile de légiférer sur la possession de ces dernières.
Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armesMieux : une arme entre les mains d’un good guy peut devenir la solution. Même si l’organisation traverse des problèmes internes, avec Wayne LaPierre, son président depuis trente ans, sur la sellette, son emprise sur la politique américaine ne semble pas se relâcher. Elle le doit à ses 4 millions de membres, mais aussi et surtout à la bataille idéologique qu’elle a menée depuis des décennies, conjointement avec les fabricants d’armes à feu (20 millions vendues rien que l’an dernier) et le Parti républicain, désormais totalement acquis à leur cause.
Tueries de masse aux États-Unis. Les condoléances du député Thomas Massie ? Cette photo de famille...Le rôle central de la cour suprême
Le lobby des armes a d’abord imposé sa lecture absolutiste du célèbre deuxième amendement de la Constitution. Que dit-il ? « Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, il ne pourra être porté atteinte au droit du peuple de détenir et de porter des armes. » Rédigé dans le contexte d’un pays en formation après une guerre d’indépendance où les « milices » ont joué un rôle d’importance, cet amendement assure, selon ceux qui en ont une interprétation « relativiste », un droit collectif. Mais dans le débat public comme devant les tribunaux, c’est la notion de possession individuelle qui prime.
Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feuEn 2008, dans le cas du District of Columbia v. Heller, la Cour suprême avait estimé, pour la première fois, que le deuxième amendement protégeait un droit individuel à détenir et garder des armes chez soi dans le but de se défendre. Au nom de cette jurisprudence, une cour d’appel fédérale vient d’ailleurs de bloquer une loi californienne qui interdisait la vente d’armes semi-automatiques aux personnes de moins de 21 ans. Elle a ajouté un autre argument presque terrifiant : la tradition, depuis la fondation du pays, qui autorise les jeunes adultes à porter des armes. En juin, la plus haute instance judiciaire du pays pourrait encore élargir la brèche, dans le cas d’une loi de l’État de New York, et rendre de plus en plus difficiles des législations visant au contrôle des conditions de vente d’armes par les États fédérés eux-mêmes.
États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?Comme pour l’avortement, la seule solution passerait alors par une loi fédérale, qui se heurtera au « filibuster ». Droit à l’avortement et contrôle des armes à feu : d’autres analogies existent entre deux des plus brûlants dossiers de la politique américaine. Dans les deux cas, l’opinion publique, favorable au droit des femmes à disposer de leur corps comme au renforcement des contrôles sur les achats d’armes, s’inscrit à rebours des positions républicaines. Dans les deux cas, les « bases » (chrétiens évangéliques, détenteurs d’armes à feu) sont en rétractation numérique. Les deux racontent la même capacité d’une minorité à imposer ses vues via des institutions datant du XVIIIe siècle.
NRAdonald trumptueriestexas Le Figaro
Dette, urbanisme, circulation, saleté... Rien ne va plus dans le Paris d’Anne Hidalgo
Sophie de RavinelRÉCIT - De retour dans la capitale après sa déroute à la présidentielle, la maire est plus contestée que jamais jusque dans sa majorité. Les projets fous succèdent aux polémiques, au grand dam des Parisiens.
Les polémiques s’enchaînent dans la capitale, où Anne Hidalgo s’est réinstallée après la présidentielle. À chaque jour la sienne… Sur la transformation du périphérique en «ceinture verte» ; sur les objectifs manqués en matière de changement climatique ; sur la tour Triangle, objet d’une enquête judiciaire ; sur Adidas qui impose son nom à la salle de sport et de spectacle prévue pour les JO de 2024, porte de la Chapelle ; sur un centre de soin pour toxicomanes ; sur la circulation, la piétonnisation, la végétalisation, les arbres… «Hidalgo n’en finit plus de se planter», ironise Le Canard enchaîné, pour le plus grand plaisir amer de ses nombreux opposants. Ces vagues secouent Anne Hidalgo, à peine remise d’une présidentielle à l’issue violente: 1,75 % en France et 2,17 % à Paris.
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Au sein de l’Hôtel de Ville, c’est la drôle de guerre. «Tout le monde est un peu en toupie, sans savoir ce qui va se passer, explique un adjoint. Des changements dans le cabinet de la maire sont attendus mais pour le moment, c’est calme plat et silence radio.» Certains imaginent que le verdict des législatives déliera les langues, bousculera les équilibres politiques. D’autres en doutent. Un cadre socialiste est impressionné: «Anne repart comme en l’an 40, comme si rien ne s’était passé, sans la moindre remise en cause, zéro. C’est comme pendant la présidentielle, lorsqu’elle dénonçait “les sondages menteurs”, jurant qu’elle aurait 15 %. C’est surréaliste mais c’est une force, ajoute-t-il. Reste à voir combien de temps elle va tenir…»
Tensions avec l’État
Si Anne Hidalgo tient pour le moment sa majorité disparate malgré les tensions, la relation se détériore visiblement avec l’État, jusqu’à devenir problématique. Exemple parmi d’autres, il y a quelques jours, la Préfecture de police, dirigée par Didier Lallement, a quasi humilié la maire et ses adjoints sur leur proposition de nouvel aménagement des Champs-Élysées. Après la présentation en grande pompe par la mairie, l’État, qui a son mot à dire sur la circulation de grands axes proches de lieux stratégiques, s’est contenté de quelques mots cinglants sur Twitter: «Le préfet de police a pris connaissance des propositions de la ville de Paris d’aménagement des Champs-Élysées, voie dont la compétence relève de l’État. Il les examinera avec attention.»
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Deux jours plus tard, Le Parisien a rendu publique une lettre sèche du même préfet, informant la maire du refus de l’État d’un autre projet de restriction de la circulation dans le secteur de la tour Eiffel, pourtant adopté au Conseil de Paris. Réaction très agacée de David Belliard, l’adjoint écologiste à la transformation de l’espace public et aux mobilités: «Entre la réduction de la place de voiture et la lutte contre la pollution, la Préfecture de police choisit une nouvelle fois de se battre pour préserver le tout voiture!» Assurant que «la préfecture a validé tout ce que nous lui avons soumis, absolument toutes les étapes auxquelles elle a été associée», Belliard a dénoncé «un revirement».
À Paris, l’opposition s’inquiète des conséquences de ces tensions pour les habitants. «Anne Hidalgo est comme un lapin pris dans les phares de la présidentielle, repliée sur elle-même, sans aucune remise en cause de son échec, qui n’est pas seulement lié aux autres comme elle l’affirme, mais bien à son action à Paris et à l’image qu’elle renvoie au niveau national», analyse le maire LR du 17e arrondissement, Geoffroy Boulard. Selon lui, le préfet Lallement - âgé de 66 ans et qui pourrait être bientôt remplacé, une partie de son cabinet étant sur le départ - est vu par l’exécutif parisien «comme un commissaire politique». Ce maire, comme d’autres dans la capitale, craint le durcissement. Particulièrement en prévision des Jeux olympiques de 2024. Anne Hidalgo en a fait l’emblème de ses deux mandatures et compte en tirer profit pour son image et celle de sa ville. Mais Emmanuel Macron n’est pas en reste: il commence à tirer la couverture à lui. Amélie Oudéa-Castéra, proche du chef de l’État et sa camarade de promo de l’ENA, vient d’être nommée ministre des Sports de plein exercice, avec ajout de la mention: «des Jeux olympiques et paralympiques».
Les amis de Delanoë
Beaucoup aussi, dans les exécutifs parisiens, s’interrogent sur les relations à venir entre Anne Hidalgo et la nouvelle chef du gouvernement, Élisabeth Borne. Si les liens avec son prédécesseur Jean Castex, étaient assez fluides, l’affaire s’annonce plus complexe avec celle qui fut directrice de l’urbanisme lors de la seconde mandature de Bertrand Delanoë. Anne Hidalgo, qui fut adjointe à l’urbanisme, a d’ailleurs travaillé avec elle. Mais la maire de Paris entretient des relations exécrables avec son prédécesseur. Pas seulement parce qu’il soutient Emmanuel Macron depuis 2017. Aussi parce qu’elle sait son mépris, ses critiques sur sa gestion de Paris. Une proche d’Élisabeth Borne rassure. «Élisabeth ne fait pas partie du clan Delanoë. Elle était dans l’administration de la ville, pas dans son cabinet. Contrairement à ce qui a pu être raconté, elle ne participe pas aux réunions annuelles des proches de l’ancien maire socialiste. D’ailleurs, c’est Anne qui a remis sa Légion d’honneur à Élisabeth…»
Les relations de la maire de Paris, en revanche, sont très mauvaises avec Aurélien Rousseau, directeur de cabinet d’Élisabeth Borne et, lui, membre du groupe des amis de Bertrand Delanoë, comme quelques proches du chef de l’État: Anne de Bayser, Nicolas Revel ou la nouvelle ministre de la Culture, Rama Abdul Malak, ex-conseillère culture du premier maire socialiste de Paris. Collaborateur de Bertrand Delanoë durant des années, aujourd’hui camarade de route de Jean-Luc Mélenchon, Bernard Pignerol raconte: «Anne Hidalgo, dont les convictions sont faibles et peu étayées, est très sectaire. Alors quand Aurélien Rousseau a décidé de quitter Paris en 2015 pour rejoindre le cabinet de Manuel Valls auprès de Véronique Bédague, autre proche de l’ancien maire de Paris, elle l’a jugée pour haute trahison…»
«Les bureaucrates de l’ARS»
Nommé ensuite à l’agence régionale de santé de l’Île-de-France, Aurélien Rousseau a entretenu des relations tendues avec Anne Hidalgo durant la crise du Covid. Cette dernière dénonçant volontiers à haute voix «les bureaucrates de l’ARS». Ces cicatrices sont vives. S’il ignore la qualité de leur relation, Bernard Pignerol ajoute qu’Anne Hidalgo aura fort à faire avec Élisabeth Borne. «Elle connaît très bien Paris. Elle est une X-Pont, une mécanique cérébrale et face à elle, la maire va devoir préparer ses dossiers et muscler ses arguments…» De quoi faire porter une pression supplémentaire sur Anne Hidalgo et sur son entourage, sur son premier adjoint Emmanuel Grégoire en particulier.
Aussi pudique sur ses sentiments que déterminé à devenir un jour maire de Paris, l’adjoint est plus ou moins en rupture avec la maire depuis février 2021, lorsqu’il avait annoncé un confinement de Paris et de la zone dense, dénoncé ensuite par sa supérieure. Il ne laisse rien paraître, concentré sur sa tâche. Au sein de l’Hôtel de Ville, une adjointe assure qu’«Anne Hidalgo lui a laissé des rênes courtes pendant sa campagne présidentielle, conservant un œil sur toutes les décisions urgentes, reportant les autres…»
Le maire d’une ville limitrophe évoque de son côté un premier adjoint «assuré, très au fait de ses dossiers, ouvert au dialogue». Quoi qu’il en soit, Hidalgo et Grégoire savent devoir rester unis face aux attaques internes à leur majorité. Les écologistes, comme les communistes, sont tenus, avec les socialistes, par de subtiles répartitions de postes aux enjeux politiques et financiers. Mais l’équilibre reste fragile. Les écologistes sont aux aguets. Parmi les nombreux points de tension, figurent le périphérique ou les Champs-Élysées.
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Conseiller EELV de Paris, élu du 18e et passionné par le fond des dossiers, Émile Meunier résume la situation en quelques mots: «Paris a besoin d’argent, ce besoin guide toutes les décisions. La ville a besoin de ressources financières pour sa politique mais annoncer une ceinture verte et la financer par une muraille de bureaux en béton qui ne cesse d’être construite, cela n’a pas de sens, cela retire des emplois à la banlieue. Comme le fait de faire payer une étude d’aménagement des Champs-Élysées par Vuitton et consorts…» Le conseiller de Paris interroge: «Vous trouvez normal qu’ils fassent de la plus belle avenue du monde un showroom privé pour leurs produits de luxe, aux frais de la collectivité? Ce n’est pas notre vision de la ville…» Réponse laconique du bureau d’Emmanuel Grégoire: «David Belliard était présent avec nous lors de la présentation de nos projets de transformation des Champs-Élysées.»
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Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB: «Poutine vit dans un monde parallèle virtuel»
Guillame RoquetteENTRETIEN - Ancien officier supérieur du KGB et camarade de promotion de Vladimir Poutine, Sergueï Jirnov est l'un des hommes les mieux renseignés sur ce qui se passe vraiment au Kremlin. Dans son dernier livre, il s'inquiète d'une mécanique qui rend aujourd'hui envisageable une guerre nucléaire.
C'était le soir même du début de l'invasion russe en Ukraine. Sur le plateau de Cyril Hanouna, un ex-espion russe sidère littéralement les téléspectateurs en annonçant la possibilité d'emploi par les Russes d'armes nucléaires tactiques. Les réseaux sociaux se déchaînent contre lui, de nombreux experts le traitent de va-t-en-guerre inconséquent… jusqu'à ce que Vladimir Poutine, trois jours plus tard, annonce la mise en état d'alerte de son arsenal atomique. Depuis, Sergueï Jirnov est écouté avec attention par tous ceux qui s'inquiètent d'un conflit dont nul ne sait où il peut nous mener. Le Figaro Magazine publie en exclusivité les extraits chocs de son nouveau livre, L'Engrenage (Albin Michel).
LE FIGARO MAGAZINE. - Pensez-vous que la Russie est en train de perdre la guerre en Ukraine ?
Sergueï JIRNOV. - J'aimerais bien mais rien n'est sûr pour le moment. Poutine peut gagner quelques batailles, éventuellement occuper tout le Donbass, garder certaines grandes villes pour tenir l'est de l'Ukraine entre le Donbass et la Crimée annexée en 2014. En revanche, il ne réussira jamais, avec les armes conventionnelles, à dominer tout ce pays. Si je voulais rester optimiste, je dirais: stratégiquement Poutine a déjà perdu cette guerre qu'il pensait gagner en une semaine! En s'attaquant sans la moindre raison à un État allié de longue date de la Russie, il est entré en guerre totale contre 45 millions d'habitants qui défendent leur terre et leurs choix de vie avec un courage inouï.
Poutine s'est trompé sur toute la ligne: sur les Ukrainiens, sur Zelensky, sur les «russophones», sur l'Europe, sur l'Otan et sur la réaction de la communauté internationale. Mais aussi sur les conséquences stratégiques pour la Russie à moyen et long terme.
Emmanuel Macron a choisi de maintenir le dialogue avec Moscou. Pensez-vous qu'il a raison? Peut-il faire entendre raison à Poutine?
Cette position n'est pas évidente. Elle a été violemment critiquée par les premiers ministres de Pologne et d'Estonie – les premiers concernés –, des pays qui ont souffert du joug soviétique et qui craignent d'être les prochaines cibles de Poutine si on le laisse faire. Leur logique est simple et jusqu'au-boutiste: Poutine est d'ores et déjà un criminel de guerre! L'Histoire nous l'a appris: on ne pactise pas avec le diable!
Quant à Joe Biden, il nous encourage à prendre les armes mais, lui, reste loin du champ de bataille.
La vérité, c'est qu'au bord d'une guerre nucléaire, il faudrait être irresponsable pour ne pas discuter avec celui qui pourrait déclencher la foudre. Je raconte dans mon livre les niveaux d'alerte nucléaire, ce que les spécialistes appellent Defcon 3, Defcon 2, Defcon 1. Il faut d'autant plus lui parler que les niveaux d'alerte, on ne le dit jamais, ne sont pas exactement les mêmes entre Américains et Russes! Je révèle ainsi comment, en 1983, un simple officier a compris que le message lui annonçant l'envoi de missiles américains était en réalité une fausse alerte. C'est d'autant plus indispensable que le despote est enfermé dans sa forteresse du Kremlin.
Vous souvenez-vous de votre première rencontre avec Vladimir Poutine?
Très bien. En août 1980, pendant les JO de Moscou, le jeune capitaine du KGB de Leningrad Poutine, venu renforcer les effectifs de sécurité à Moscou, m'a interrogé à la Loubianka concernant un coup de fil avec un touriste français qui a été jugé trop long et suspect. J'ai senti qu'il jouissait du pouvoir que lui procurait sa carte rouge, celle du KGB, que je connais bien, jusqu'au moment où je lui ai annoncé que je possédais un exemplaire de L'Archipel du goulag de Soljenitsyne grâce à un ami de fac qui était, par miracle pour moi, le petit-fils de Leonid Brejnev, à l'époque secrétaire général du Parti communiste soviétique!
Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car « ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions » – trop dangereux pour lui et le service!
Avez-vous travaillé ensemble au KGB ?
Nous étions ensemble au Comité de sécurité d'État, le bras armé du Parti communiste justement. On est entrés la même année à l'Institut Andropov, l'école d'élite qui formait les espions. J'ai été intégré à la Direction «S» – celle des «illégaux», la plus prestigieuse du KGB. Poutine a, quant à lui, été jugé inapte au service d'espionnage car «ne pouvant pas mesurer convenablement les conséquences de ses décisions» – trop dangereux pour lui et le service! Il a aussitôt été renvoyé au placard à Leningrad.
Le Poutine d'aujourd'hui est-il très différent de celui que vous avez connu ?
Oui et non. D'un côté, il semble accablé par l'URSS communiste et il vénère Staline. De l'autre, il prétend reconstruire la grande Russie impériale détruite justement… par le goulag de Staline et le KGB auquel il a appartenu pendant près de trente ans!
En fait, il se radicalise de plus en plus. Il suffit de songer, je l'évoque dans le livre, au nombre de journalistes éliminés, une trentaine, à la vague de suicides pour le moins surprenante d'oligarques devenus critiques. J'évoque aussi les accidents qui arrivent à ses proches dans l'appareil d'État. Par exemple, celui de son ancien garde du corps devenu ministre des Situations d'urgence, Evgueni Zinitchev. En septembre 2021, ce fidèle est bêtement tombé, avec deux proches, d'une falaise au-dessus des cascades proches de Norilsk. On peut espérer que cette série noire va bientôt s'arrêter.
Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis
Est-il totalement isolé au Kremlin?
Il l'est plus que jamais. Et plus encore depuis son divorce avec sa femme Lioudmila en 2013; il ne supporte plus la moindre critique. Il a ainsi humilié publiquement Sergueï Narychkine, chef de l'important service des renseignements extérieurs (le SVR). Il le laisse en fonction jusqu'au jour où… Il faut dire que même ses proches, comme Sergueï Choïgou, le ministre de la Défense, ou le général Guerassimov, son chef d'état-major, ont découvert éberlués à la télévision son annonce de la mise en alerte des forces nucléaires russes. Il n'est pas anodin de signaler que ces deux hommes sont ceux qui doivent valider l'ordre de mise à feu nucléaire que pourrait leur donner un jour Poutine…
Est-ce qu'il vous fait peur? Pensez-vous qu'il soit fou?
Poutine s'est coupé petit à petit de la réalité et s'est construit un monde parallèle virtuel. Je pense personnellement qu'il a fini par croire aux mensonges qu'il raconte sur les Ukrainiens nazis, l'armée russe qui va gagner toutes les batailles, etc. Mais il se soucie, c'est d'ailleurs le problème, de l'empreinte qu'il va laisser dans l'Histoire. Depuis le 21 février, chaque décision qu'il prend est pire que la précédente et cette logique ne peut le mener qu'à la catastrophe. C'est vrai pour la Russie voire l'ensemble du monde. Cela fait peur, oui. Dans son aveuglement, il est capable du pire. C'est ce que craignaient ses formateurs au KGB quand ils l'ont écarté de l'espionnage. Ils avaient raison…
Vivons-nous le retour de la guerre froide?
En fait, il s'agit moins du retour de la guerre froide que de la naissance d'une gouvernance mondiale chaotique. Poutine lui-même en donne l'exemple: il voit des nazis partout mais il parle allemand et commerce avec Berlin! Depuis peu, il semble un peu moins belliqueux en paroles tout en continuant à brandir la menace d'une attaque nucléaire qui pourrait être tactique. Il veut réintégrer la grande Russie dans le concert des nations tout en mettant une forte pression sur le reste du monde!
Cette période instable dans laquelle nous entrons a été provoquée par les conditions dans lesquelles l'URSS s'est effondrée. Si les peuples s'en sont réjouis, ce ne fut pas le cas des militaires, des services de renseignement ni du complexe militaro-industriel très puissant. Ces lobbies ont perdu des budgets, des effectifs et des commandes. Dans ce contexte, la surprise est que l'Otan a survécu, et même mieux que cela: l'alliance s'est développée, intégrant de nouveaux pays. En réalité, avec son profil d'ancien du KGB, Poutine est un épouvantail pour le monde libre mais il est frappant de voir, même si on parle beaucoup de la peur qu'il inspire, que cela n'a pas dissuadé la Finlande et la Suède de demander, dans l'urgence, à intégrer l'Otan. Ce qui est une forme de provocation à l'égard de Poutine.
Pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière
Vous êtes diplômé de l'Institut Andropov de Moscou, qui formait l'élite de l'espionnage soviétique, mais vous avez aussi fait l'ENA. Comment êtes-vous arrivé en France ?
L'apprentissage du français m'a été imposé par la décision du Parti communiste à l'Institut des relations internationales de Moscou en 1978. C'est peut-être la meilleure obligation de ma vie. Elle a fait de moi un francophone et un francophile. En France, je me suis toujours senti aussi bien que dans mon pays natal. Voire mieux car plus libre. À la télévision russe, j'ai fait longtemps la promotion du pays des Lumières. J'ai été en mission pour comprendre comment fonctionne l'élite française, j'ai fini par trouver refuge et protection dans votre pays. C'est un drôle de destin, je le reconnais!
Aujourd'hui, vous avez le statut de réfugié politique ?
Oui, obtenu en décembre 2004 avec l'effet rétroactif depuis juin 2001. Ce statut international, selon la convention de Genève de 1951, me protège mieux que n'aurait fait la nationalité française. Mais pour tous les métiers de l'ombre, la meilleure protection, c'est encore la lumière.
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Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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Mobilisation pour les salaires : « Sans nous, personne n’aurait d’électricité »
ReportageMobilisation En lutte pour de meilleurs salaires depuis plus de trois mois, les agents de maintenance de Réseau de transport d’électricité du site de Saint-Sébastien s’attaquent désormais, avec les autres syndicats et salariés des industries électriques et gazières, à la revalorisation de la branche. Une manifestation nationale est prévue le 2 juin.
Clotilde MathieuSaint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique), envoyée spéciale.
Ce 21 février, des barnums à l’effigie de la CGT mines-énergie sont déployés devant l’entrée du centre de maintenance RTE (Réseau de transport d’électricité), ex-EDF, à Saint-Sébastien en Loire-Atlantique. Il est 7 heures du matin. Les grévistes, presque uniquement des techniciens de maintenance, sont loin de se douter qu’une fois lancée, leur lutte contaminera la France entière.
Le 0,3 % d’augmentation générale des salaires proposé par la direction, quelques jours plus tôt, après dix années de gel, a été un véritable électrochoc. L’ « insulte » de trop. Déjà, l’an dernier, ceux qui travaillent en haut des pylônes, parfois sous haute tension, l’avaient eu mauvaise de recevoir la même prime de 200 euros que les autres. Pourtant, alors que leurs collègues et une grande partie des Français s’étaient cloisonnés chez eux, ceux-là continuaient d’arpenter le territoire dans leur camion, se logeant bon gré mal gré et avalant leur repas sur le pouce, pour assurer la continuité du service public malgré la fermeture des restaurants, hôtels et aires d’autoroute.
Or, sans eux, « personne n’a d’électricité », s’amusent Xavier, David, Stéphane et Benoît (1). Leur travail est méticuleux et le risque élevé : avec 400 000 volts à gérer, mieux vaut ne pas se louper. À cela s’ajoutent les astreintes et, pour certains, l’obligation d’habiter à dix minutes d’un poste. Des essentiels qui assurent que l’énergie produite par la centrale thermique, électrique, le barrage hydraulique ou un champ éolien ou solaire soit transportée via d’immenses câbles, pour ensuite être distribuée à nos domiciles.
Pour se hisser tout en haut et manipuler ces drôles de colliers de perles qui parcourent nos territoires, les agents sont formés pendant « quatre à cinq ans », explique Éric Dessort, représentant syndical CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Pourtant, relève Francis Casanova, le délégué syndical central CGT, « notre niveau d’embauche, niveau bac, est à peine au-dessus du Smic », supérieur de 34 euros par mois exactement. Très loin du salaire du premier dirigeant, Xavier Piechaczyk, qui palpe un fixe annuel de 262 500 euros, soit 21 875 euros brut par mois, auquel s’ajoute une part variable de 105 000 euros, soit une rémunération globale de 367 500 euros à l’année. « Si les écarts de salaires vont de 1 à 7 dans l’entreprise, en revanche les primes individuelles à la performance vont de 1 à 26 », décrypte le représentant de la CGT.
661 millions d’euros de bénéfices en 2021
Avec des salaires compris entre 1 400 et 1 700 euros net après dix ou vingt années d’ancienneté, syndiqués ou pas, les quatre agents de maintenance de l’Ouest n’ont pas hésité à se mêler à la lutte. Très vite, la revendication d’une hausse des salaires de 5 % et une reconnaissance des compétences sur les grilles ont rejoint leurs aspirations. D’autant qu’en 2021, RTE a réalisé 661 millions d’euros de bénéfices (+ 27 %) et a versé 397 millions d’euros en dividendes, soit 60 % du résultat net, rappelle la CGT dans son communiqué. Quelques jours après le début du mouvement, la grève se massifie. Sur 100 personnes à travailler sur le groupe de maintenance, une quarantaine se mettent rapidement en grève, à l’appel de la CGT, au rythme de deux heures par jour. Une semaine plus tard, le mouvement fait tache d’huile. Les agents du site d’Orléans installent à leur tour un piquet de grève, rejoignant ensuite ceux de Bretagne, de Saumur ou encore de Lyon… Pour autant, la direction n’ouvre pas sa porte.
Les semaines passent, les mois aussi. Et toujours rien. Le 15 avril, un mois, trois semaines et quatre jours après le début du mouvement, une première réponse leur est adressée avec l’envoi de CRS sur le site de Saint-Sébastien pour déloger les grévistes. Idem à Saumur et Orléans, où les agents se sont fortement mobilisés. Une première dans l’histoire sociale de l’entreprise. Malgré les intimidations, les tentatives de pourrissement du mouvement en jouant la montre, la grève se poursuit, obligeant la direction à ouvrir le dialogue. Un protocole de sortie de crise est proposé à la CGT, le 15 mai. Une « nouvelle insulte », puisqu’il « ne prévoit qu’une petite augmentation pour 160 à 200 salariés particulièrement mal payés au regard de leurs compétences », raconte Francis Casanova. Pour rappel, les agents affectés à la maintenance sont 3 000. « Cela ne représenterait qu’environ 5 % du personnel concerné par la mobilisation », poursuit le syndicaliste. Les négociations salariales devront finalement attendre l’été, et surtout « les mesures gouvernementales relatives au pouvoir d’achat », explique Francis Casanova. « Une manœuvre grossière », poursuit-il.
Face au mépris, écœurés, certains agents n’hésitent plus à se reconvertir, à partir. Le statut qui offre notamment la sécurité de l’emploi ne suffit plus. Les grévistes citent le prochain départ d’un de leurs collègues, meilleur ouvrier de France, qui deviendra bientôt électricien à son compte. Le mouvement est surtout visible chez les jeunes qui « regardent particulièrement le bas de la fiche de paie », constate Frédéric Wallet, secrétaire général CGT du syndicat Énergie RTE Ouest. Sur « une ligne », un quart des effectifs ont quitté l’entreprise. « Notre statut n’est pas un privilège, insiste Xavier, sinon notre direction ne nous obligerait pas à mettre sur nos camions que RTE recrute et les jeunes se bousculeraient. »
Depuis le 15 mai, un deuxième acte se prépare. Malgré la perte de salaire d’environ 350 euros qu’implique la grève, calcule David, les agents de maintenance ne veulent rien lâcher. D’autant qu’ils ont entendu Bruno Le Maire, ministre de l’Économie tout juste reconduit dans ses fonctions, assurer qu’ « il faut que le travail paye, paye bien et garantisse à tous nos compatriotes la dignité dans leur existence. Les entreprises qui peuvent augmenter les salaires doivent augmenter les salaires ». Les débrayages quotidiens vont laisser place aux actions plus ponctuelles et se concentrer au niveau de la branche, cette fois en intersyndicale. Le 12 mai, une réunion avec les représentants patronaux des industries électriques et gazières, dont fait partie RTE, s’est soldée par un échec. Après une hausse de seulement 0,3 %, octroyée en début d’année, « les employeurs ont refusé toute mesure de branche » sur les salaires, notent les organisations syndicales CGT, CFE-CGC, CFDT, FO dans un communiqué commun. Celles-ci appellent à faire grève le 2 juin et réclament une revalorisation de 4,5 % des salaires. Une nouvelle étape, avant celle des retraites, lancent en cœur Xavier, David, Stéphane et Benoît.
ÉnergiegrèvesSalaires et pouvoir d'achat Le Figaro
Le G7 s'engage à décarboner son électricité et cesser les subventions aux énergies fossiles à l'étranger
Ces engagements ont été pris à l'issue d'une réunion des ministres du Climat et de l'Énergie à Berlin.
Les pays du G7 se sont engagés vendredi à décarboner la majorité de leur secteur électrique «d'ici 2035», ainsi qu'à mettre fin à tout financement international des projets liés aux énergies fossiles dès cette année.
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«Nous nous engageons à atteindre un secteur de l'électricité majoritairement décarboné d'ici 2035», ont-ils déclaré dans une déclaration publiée à l'issue d'une réunion des ministres du Climat et de l'Énergie à Berlin. Pour atteindre cet objectif, les pays s'engagent «à soutenir l'accélération de la sortie mondiale du charbon» et à «développer rapidement les technologies et les politiques nécessaires à la transition vers une énergie propre».
Le revirement du Japon
C'est la première fois que les sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) s'engagent ensemble sur un tel objectif. Les ministres ont également promis de mettre un terme au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans technique de capture du carbone d'ici «fin 2022». Cette annonce a été permise grâce à un revirement du Japon, dernier pays du groupe qui refusait de s'engager sur cette question.
Une vingtaine de pays, dont les autres États du G7, avaient déjà signé une déclaration en ce sens en novembre dernier, lors de la COP 26 à Glasgow. «Il est bien que le Japon, premier financeur des combustibles fossiles au monde, ait rejoint les autres pays du G7», commente auprès de l'AFP Alden Meyer, expert pour le Think Tank européen E3G.
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Les États du G7 ont également rappelé leur objectif commun de supprimer toute subvention directe à des énergies fossiles «d'ici 2025». «Récompenser un comportement nuisible au climat par des subventions (...), c'est absurde et cette absurdité doit être éliminée», a commenté Robert Habeck le ministre allemand de l'Économie et du Climat, lors d'une conférence de presse vendredi. Selon l'ONG Oil Change International, entre 2018 et 2020, les seuls pays du G20 ont financé de tels projets à hauteur de 188 milliards de dollars, principalement via des banques multilatérales de développement.
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L'Humanité
Leonard Renteria, le rappeur colombien qui détourne les jeunes des gangs
Un jour avecNé en Colombie, dans la pauvreté, cet artiste aurait pu grossir les rangs d’une bande armée. Sauvé grâce à l’art, le militant s’emploie à détourner les jeunes de la spirale de la violence. À l’aune de la présidentielle du 29 mai, où la gauche est donnée favorite, il nourrit l’espoir d’un changement.
Buenaventura (Colombie), correspondance particulière.
Sur le malecón de Buenaventura, tout le monde connaît Leonard. Du jeune au policier en passant par la vendeuse de mangues, il distribue les abrazos – les étreintes. Une confiance acquise au gré d’années de travail social dans les quartiers marginalisés de cette ville de la côte pacifique colombienne. À 31 ans, ce rappeur, militant et étudiant en psychologie, s’est imposé comme une figure majeure et fédératrice d’une jeunesse décidée à rompre le cycle de la violence et de la misère.
Vivre hors du barrio pour échapper aux gangs
Sa notoriété dépasse les frontières de Buenaventura. En 2016, l’Afro-Colombien interpelle avec véhémence l’ex-président d’ultradroite Alvaro Uribe, venu dans la cité maritime faire campagne pour le « non » à l’accord de paix entre les Farc et l’État, au terme de cinquante ans de conflit. « Vous, vous quittez le territoire aujourd’hui mais c’est nous qui resterons et continuerons à souffrir des séquelles de la guerre, nous qui continuerons à compter nos morts », lance-t-il. La vidéo fait le tour du pays.
Car à Buenaventura, ville stratégique qui abrite le premier port de Colombie, la pression des groupes armés illégaux n’a jamais cessé. Les gangs y multiplient les épisodes de violence, et la population, jeune et principalement afrodescendante, en est la première victime. L’année 2021 s’est close avec 195 homicides.
Colombie. L’ombre du narcotrafic plane sur une élection présidentielle à hauts risquesLeonard n’a pas été épargné. Il grandit « dans la pauvreté, mais avec l’essentiel ». Une mère employée de maison, « guerrière », « qui a appris à écrire son nom à 40 ans ». Un père gros buveur, parfois brutal, tantôt pêcheur, tantôt chauffeur de taxi. Depuis son plus jeune âge, il connaît les déplacements forcés, qui l’obligent à vivre hors du barrio afin d’échapper aux groupes armés.
« L’État n’a jamais été présent ici »
« Agressif à l’adolescence », Leonard aurait pu comme beaucoup grossir les rangs de l’un de ces groupes. « Si l’art ne m’avait pas sauvé, je serais peut-être mort aujourd’hui. » C’est en rejoignant un collectif de danse que l’adolescent change de perspective. Il se lance aussi dans le rap, lui qui depuis tout jeune noircit des pages.
Formé aux droits humains dans un atelier de jeunes, il développe une conscience et se donne pour mission de détourner les jeunes du recrutement en les incitant à explorer leurs talents en danse, en rap, en photo, en street art.
À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale.
En arrachant des jeunes aux griffes des gangs, Leonard ôte à ces derniers leurs instruments de guerre. La mission lui a valu de nombreuses menaces. La responsabilité du drame de Buenaventura, le leader l’impute au désintérêt de l’État, qu’il explique en partie par le racisme structurel qui ronge ce pays où les Afrodescendants représentent un peu plus de 10 % de la population.
À Buenaventura, 30 % des habitants n’ont pas de travail, un taux deux fois plus élevé qu’à l’échelle nationale. Faute d’industrie, le port est la principale source d’emplois, pénibles et payés une misère. Si 45 % du fret international y transitent, l’argent lui aussi ne fait que passer faute d’investissements.
« L’État n’a jamais été présent ici. Les groupes armés occupent le vide laissé par les institutions. Sans les organisations sociales, la situation serait dramatique. » Depuis l’enfance, l’activiste n’a constaté aucune évolution, si ce n’est la mutation du centre-ville, aménagé pour accueillir les touristes et les visites d’affaires dans de luxueux hôtels. Pourtant, « certains quartiers passent quinze jours sans eau » malgré les sept bassins versants qui entourent la ville.
Forger une conscience politique
Leonard admet volontiers le caractère politique de son action. Début 2021, face à une vague de violence inédite, il fédère une mobilisation massive dans les rues à travers le mouvement #BuenaventuraResiste. Les luttes collectives contribuent à forger une conscience politique au sein d’une jeunesse défiante à l’égard de ses dirigeants.
Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoirLa possibilité de voir la gauche emporter la présidentielle du 29 mai se dessine. Leonard Renteria insiste sur le caractère inédit de la campagne du Pacte historique, de son candidat Gustavo Petro et de sa colistière Francia Marquez : « Pour la première fois, je vois beaucoup de jeunes engagés dans la campagne. » Comme sa propre mère, la candidate à la vice-présidence a été employée de maison. Le jeune homme se reconnaît dans son parcours, « pas uniquement parce qu’elle est noire, et pas seulement pour les Afro-Colombiens. Elle vient d’en bas ». Au pouvoir, elle saura, il en est convaincu, écouter la détresse de Buenaventura.
Nolwenn Jaumouillé
Colombieraphip-hopnarcotrafiquants Le Figaro
Une civilisation mystérieuse et inconnue d’Amazonie se dévoile depuis le ciel
Vincent BordenaveRÉCIT - Des observations par avion ont mis au jour les vestiges d’une culture disparue au cœur de la forêt amazonienne.
Dense, hostile, inhabitable, la forêt amazonienne a pourtant abrité pendant plusieurs siècles des civilisations complexes et connectées les unes aux autres. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature révèle l’existence d’une vingtaine de sites dans une zone de 4500 km² située dans l’actuelle Bolivie.
Ils sont les réminiscences de la civilisation Casarabe qui a peuplé la forêt pendant près d’un millénaire et qui, jusqu’alors, était totalement inconnue. «Pendant très longtemps, notre connaissance des peuplements précolombiens a été très influencée par notre vision de cet environnement, résume Stéphen Rostain, directeur de recherche au laboratoire archéologie des Amériques du CNRS à la Sorbonne. Comme la forêt amazonienne est peu habitée aujourd’hui, on pensait que cela avait toujours été le cas à l’exception de quelques petites colonies avec des systèmes agricoles très basiques. Mais depuis le développement de nouveaux outils comme le lidar, on se rend compte que c’est totalement faux.» Le lidar n’est pas un radar, mais fonctionne de la même façon. Il envoie depuis un avion des dizaines de milliers d’impulsions lumineuses par seconde, qui, par réflexion, permettent de mesurer avec une précision absolue les reliefs des zones étudiées, même à travers les arbres et la végétation, et de les coupler à un système GPS.
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«Ici, les reliefs dans le sol révèlent l’existence de structures exceptionnelles, juge Peter Eeckhout, archéologue à l’Université libre de Bruxelles. L’article évoque notamment un bâtiment d’une vingtaine de mètres de hauteur sur le site principal de Cotoca. Mais aussi des canaux, des routes et un système d’irrigation agricole.» Ce système permettait de détourner et de stocker l’eau, selon la saison et les besoins des agriculteurs. Les réservoirs auraient pu servir d’étangs à poissons, fournissant une ressource cruciale pour la subsistance.
«Une société complexe et hiérarchisée»
La plupart des traces laissées sont invisibles à nos yeux, car ces immenses constructions étaient bâties en terre et en bois. Des monticules de terre étaient ainsi surmontés de structure en bois. Des composants très périssables qui ne laissent quasiment aucune trace, mais qui ont tout de même provoqué une transformation profonde de la forêt. «On ne peut pas savoir quelle était la fonction et la symbolique de ces pyramides de terre, continue Peter Eeckhout. Mais l’ensemble de ces données indique qu’il s’agissait de populations assez denses qui évoluaient dans des paysages modifiés par l’homme. Tout ça montre l’existence d’une société complexe et hiérarchisée qui pourrait s’identifier à des formes de“proto-État”».
Les datations effectuées sur le terrain donnent une fenêtre d’occupation très large entre le VIe siècle et le XVe siècle après J.-C. «C’est assez courant en Amazonie, juge Stéphen Rostain. On a des sociétés qui ont pu rester très longtemps en place, en tout cas bien plus que ce que l’on connaît ailleurs.»
On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud
Difficile d’avoir une estimation du nombre d’habitants sur les sites mis au jour. Mais certains travaux estiment qu’entre 8 et 10 millions d’individus ont peuplé l’ensemble de l’Amazonie à cette époque. «Ce sont des calculs très imprécis, prévient Stéphen Rostain. Mais qui donnent une idée de l’importance de ces civilisations. On suppose qu’il y avait une connexion forte entre les différents groupes.»
«On retrouve désormais des structures similaires dans de plus en plus de sites d’Amérique du Sud, ajoute Peter Eeckhout. Il est probable que ces groupes aient aussi eu des échanges avec les empires côtiers sur la frange pacifique, vers les Andes. On sait d’ailleurs que les Incas, installés un peu plus à l’ouest au Pérou, ont pu tenter de conquérir ces territoires, mais n’y sont jamais parvenus.»
Une forte tradition orale
Nous disposons de peu de traces archéologiques pour comprendre le fonctionnement de ces groupes. Il n’y avait pas d’écriture. Mais il y avait une forte tradition orale, les mythes et la légende se sont transmis sur de très nombreuses générations et ont pu arriver jusqu’à nous. «Dans certains cas, la culture orale permet une meilleure conservation de la mémoire que les sources écrites, raconte Stéphen Rostain, qui a justement travaillé sur ces transmissions orales. Ainsi, ces, ou cette, civilisation amazonienne, car on ignore s’il faut parler d’un seul groupe, n’avaient pas les mêmes divinités que leurs contemporains, mais étaient animistes. Il semble aussi que ces groupes aient été moins expansionnistes, moins sacrificiels, moins violents que les civilisations impériales, aztèques ou mayas. Il existait sûrement une forme de violence, mais ces groupes ne se faisaient pas la guerre comme nous la concevons, ils développaient un système d’alliances et d’interdépendance avec des batailles intermittentes.»
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Ces civilisations ont totalement disparu peu de temps après l’arrivée des Européens. Les premiers conquistadors qui s’aventurent d’ailleurs au cœur de la forêt évoquent des populations très denses qui, à peine deux générations plus tard, auront quasiment toutes disparu. «Il n’y a pas eu une élimination militaire de ces cultures, comme ça a pu être le cas en Amérique du Nord, explique Stéphen Rostain. Mais des virus importés par les Espagnols, comme la rougeole ou la grippe, ont totalement décimé ces groupes. Le vaste maillage de routes et de sentiers qui a dû faire la force et la stabilité pendant plus d’un millénaire de ces groupes amazoniens a aussi pu causer leur perte. Les virus ont voyagé avec les hommes et les femmes qui ont emprunté ces chemins et ont pénétré très profondément dans la forêt, alors que les Européens restaient en lisière.»
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Variole du singe : plus d'une quarantaine de cas suspects ou confirmés en Espagne et au Portugal
Les autorités sanitaires du Canada examinent également treize cas de cette maladie qui se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires et une éruption cutanée sur les mains et le visage.
Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»
ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.
Covid-19 : 88 morts dans les hôpitaux français, 32.029 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.510 patients étaient hospitalisés dans les hôpitaux français ce mardi, contre 16.785 lundi.
Le Figaro
Emmanuel Macron et le préfet Lallement caricaturés sur un camion : deux «gilets jaunes» relaxés
Le préfet de police avait porté plainte pour «outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique» contre la propriétaire et le conducteur du véhicule.
Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé vendredi 27 mai deux personnes interpellées l'an dernier lors d'un rassemblement de «gilets jaunes» pour une caricature représentant Emmanuel Macron, le préfet de police de Paris et le président américain Joe Biden.
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Le préfet de police Didier Lallement avait porté plainte pour «outrage envers une personne dépositaire de l'autorité publique» contre la propriétaire d'un camion-restaurant et le conducteur du véhicule, arrêtés à Paris lors d'une manifestation à l'occasion du troisième anniversaire du mouvement des «gilets jaunes», en novembre 2021.
Marionnette
Particularité de cette camionnette entièrement peinte en rose: le côté gauche était recouvert d'une fresque sur fond bleu-blanc-rouge représentant Joe Biden manipulant telle une marionnette Emmanuel Macron. Ce dernier était figuré sans pantalon, placé derrière le préfet de police de Paris Didier Lallement à côté de moutons.
La caricature était surmontée de l'inscription «La sodomie en marche!! GJ», les initiales des «gilets jaunes». «Un outrage doit être adressé à son destinataire, ce qui n'était pas le cas en l'espèce», a indiqué le président du tribunal, pour expliquer la relaxe. A l'audience, le 1er avril, le parquet avait demandé 400 euros d'amende contre Carole Pigaiani, propriétaire du camion, et 300 euros contre le chauffeur, Ali M.
«Bonne nouvelle» pour la «liberté d'expression»
Leurs avocats avaient plaidé la relaxe, arguant que cette caricature s'inscrivait dans le libre exercice de la satire et de la liberté d'expression. «C'est une très bonne nouvelle pour la liberté d'expression», a réagi auprès de l'AFP David Libeskind, avocat de Carole Pigaiani, après la lecture du délibéré.
«On ne s'attendait pas à cette décision. Je suis agréablement surprise de l'indépendance de la justice», a ajouté Carole Pigaiani, régulièrement présente avec son «camion rose» lors de manifestations pour récolter des fonds au profit de l'association qu'elle préside, Exit-Life, qui a pour but «de lutter contre le suicide des jeunes LGBT». «C'est une juste application du droit», a aussi commenté auprès de l'AFP l'avocate d'Ali M., Alice Becker.
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Me Libeskind a confirmé que sa cliente entendait porter plainte pour «harcèlement» et «discrimination» contre les forces de l'ordre, comme il en avait annoncé l'intention en novembre dernier, faisant valoir que depuis la nomination de Didier Lallement, les forces de l'ordre bloquaient systématiquement le camion rose avec un sabot, pour le faire sortir des manifestations. La camionnette, sous scellé depuis l'interpellation de sa propriétaire, lui sera restituée, a aussi ordonné le tribunal.
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Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
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RÉCIT - Cette discrète localité de 6750 habitants se serait bien passée d’un tel éclairage national.
Le Figaro
Législatives: ces députés qui jettent l’éponge
Judith WaintraubENQUÊTE - Près de trois quarts des députés de l’Assemblée nationale élus en 2017 n’y avaient jamais siégé. Les troupes les plus fraîches étaient celles de la majorité présidentielle.«Soyez fiers d’être des amateurs!» leur avait lancé Emmanuel Macron. Cinq ans plus tard, les «amateurs» sont fatigués et ils ne sont pas les seuls.
Lassitude de combats trop souvent vains pour modifier des projets de loi intégralement rédigés dans les ministères, ras-le-bol des joutes stériles entre majorité et oppositions, refus du caporalisme du groupe, envie d’être mieux considéré et, parfois, mieux payé… La crise des vocations se confirme à l’Assemblée nationale. Il y a deux ans, déjà, les municipales avaient envoyé un signal inquiétant: on n’avait jamais vu autant de députés, parmi les plus aguerris et les plus actifs, abandonner leur mandat national pour se replier sur leur fief local. «Je pars après huit années à défendre, sans beaucoup de succès, des amendements jusqu’à point d’heure et à écouter les réponses des ministres dictées par la haute administration», avait résumé la républicaine Valérie Lacroute dans l’hémicycle en guise de discours d’adieu. Élue à Nemours, elle laissait son siège en Seine-et-Marne.
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«Dans l’opposition, on ne sert à rien et dans la majorité, on est un godillot», résume un sortant qui ne se représentera pas. Cette désaffection pour les ors et les pompes du Palais-Bourbon n’est pas un phénomène nouveau. L’interdiction du cumul des mandats, en 2014, l’a accéléré, avec notamment l’année suivante le départ simultané vers les régions des grands barons de la droite, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Laurent Wauquiez. À un mois des législatives, l’heure est venue de faire les comptes. Sur les 577 sortants, 105 ne se représentent pas, soit 18,2%.
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Promesse macroniste
Premier groupe en termes d’effectifs de la législature qui vient de s’achever, La République en marche (LREM) est aussi, logiquement, celui où les départs volontaires sont les plus nombreux, surtout parmi les primo-députés. Au total, l’Assemblée élue en 2017 en comptait 72%, soit plus de deux tiers, un record sous la Ve République. À l’époque, près de 39% des élus de 2012 ne s’étaient pas représentés. Parmi les marcheurs qui leur ont succédé, beaucoup avaient été attirés par la promesse macroniste d’en finir avec les pratiques de l’«ancien monde»politique. Leur déception est à la mesure de leur espoir.
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Dès le 16 février, le député de Paris Hugues Renson publiait une longue lettre titrée «Savoir s’écarter, pour ne pas renoncer». Se définissant comme un «gaulliste de gauche», ancien conseiller de Jacques Chirac à l’Élysée, ce quadragénaire avait soutenu François Hollande en 2012 avant de rejoindre Emmanuel Macron et La République en marche. Dans son courrier, il exprimait, outre son «doute sur la recomposition politique et le projet progressiste» voulus par le chef de l’État, son «inquiétude sur l’évolution de notre démocratie parlementaire».
Comme en écho à sa promesse de 2017, Emmanuel Macron a assuré le soir de sa réélection qu’il mettrait en œuvre une «nouvelle méthode» de gouvernement, mais Hugues Renson reste sceptique sur sa volonté de corriger la dérive des institutions: «On n’a pas tiré les conséquences de la rupture majeure de la réforme du quinquennat, regrette-t-il, et surtout de l’inversion du calendrier électoral. La concordance de la présidentielle et des législatives change profondément la nature des institutions. Quand vous ajoutez à cela les tempéraments de Nicolas Sarkozy et d’Emmanuel Macron, vous aboutissez à ce système où le chef de l’exécutif détient la légitimité, la majorité parlementaire étant là pour accompagner des décisions qui sont prises ailleurs.»
«Société civile»
Et la crise sanitaire n’a rien arrangé. Comme beaucoup de ses collègues d’En marche, le député de Paris a mal vécu la succession des états d’urgence, le remplacement du Conseil des ministres par un Conseil de défense à la composition variable et aux délibérations secrètes et, surtout, les changements de cap de l’exécutif. «Qu’on nous ait demandé d’acter l’inverse de ce qu’on venait de voter, ça ne m’a pas dérangé en soi, soupire-t-il. Encore eût-il fallu expliquer pourquoi et nous permettre d’en débattre!» Moins magnanimes, ses collègues Pacôme Rupin (Paris) et Valéria Faure-Muntian (Loire) n’ont pas digéré la façon dont le groupe a été sommé en juillet 2021 de valider en urgence le passe sanitaire, auquel ils étaient opposés. Aucun des deux ne se représente.
Pas étonnant, dans ces conditions, que la nomination d’Olivier Véran au ministère des Relations avec le Parlement suscite des réactions pour le moins mitigées au Palais-Bourbon. Le ministre de la Santé n’est pas responsable du traitement pour le moins cavalier imposé par Emmanuel Macron à la représentation nationale, mais il incarne une méthode qu’il a défendue jusqu’à la caricature quand, en novembre 2020, il a sommé les députés hostiles à la prolongation de l’état d’urgence sanitaire de quitter l’hémicycle en vociférant: «Vous êtes en train de débattre de sujets alors que nos soignants se battent pour sauver des vies. C’est ça, la réalité! Si vous ne voulez pas l’entendre, sortez d’ici!»
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Le choc a été particulièrement rude pour les représentants de la «société civile». Annie Chapelier a fait partie des 28% d’élus de 2017 qui n’avaient jamais été actifs et rémunérés en politique. Son profil est très différent de celui d’Hugues Renson: infirmière anesthésiste, elle est devenue députée du Gard sous l’étiquette LREM, qu’elle a abandonnée trois ans plus tard pour rejoindre le groupe Agir ensemble, le satellite centriste du groupe macroniste. Dès son élection, elle avait prévu de ne faire qu’une législature, parce qu’elle «exècre la professionnalisation de la politique». Ce qu’elle a vécu n’a fait que renforcer sa détermination: «Je n’ai pas arrêté de déposer des amendements et de faire des rapports, raconte-t-elle. La plupart ont été adoptés, mais aucun n’a abouti! Mon rapport sur l’équité salariale femme-homme, par exemple, a été adopté à l’unanimité mais jamais intégré dans un projet de loi car le Medef s’y opposait. Au bout du compte, le mot d’ordre c’est “surtout ne changeons rien”. On fait un peu de maquillage, de bricolage, mais ça s’arrête là. Je n’ai pas l’impression d’avoir été utile.»
« On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres »
La députée du Gard estime que les gardiens du statu quo sont surtout «les technocrates des ministères». Elle décrit leur méthode avec humour: «J’ai beaucoup fréquenté l’Intérieur et la Santé. Ils vous reçoivent très bien, s’extasient sur votre maîtrise des sujets, trouvent votre approche passionnante… C’est tout juste si vous ne leur apportez pas la lumière! Quand on est un peu naïf, on ressort tout content, mais au bout du compte, ça ne sert à rien. On vous explique que ce que vous proposez est trop compliqué, ou alors, le décret n’arrive pas.» Annie Chapelier précise qu’elle n’en veut pas aux ministres eux-mêmes. Selon elle, «ils ont les mêmes difficultés avec leur administration, où il y a des gens spécialement formés à faire lanterner les politiques pour que rien ne change. La devise de la technostructure c’est “Les chiens aboient, la caravane passe”!»
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Annie Chapelier a publié un journal de bord de son expérience au titre éloquent: Un Parlement en toc *. «Pourquoi avoir permis à huit infirmières de siéger dans l’hémicycle si toute la réforme du système de santé continue à être l’exclusivité des médecins? écrit-elle. C’est la méthode des figurants de cinéma: alors que nous sommes venus pour un engagement total, on nous met sur le banc de touche, éternels remplaçants, attendant notre heure qui n’arrive jamais.»
Sa collègue du Val-de-Marne Albane Gaillot, qui quitte également l’Assemblée, a exhalé son amertume dans le JJD. «On avait promis de changer les pratiques et on s’est rendu compte qu’on faisait la même chose que les autres. Sous ce mandat, le couple gouvernement-majorité a exclu toute initiative des députés. C’est dans tous les groupes comme ça: le quinquennat fonctionne parce qu’il y a une majorité qui peut valider le programme de l’exécutif sans ciller. Il faudrait laisser des marges de manœuvre et accepter qu’un député ne soit pas toujours d’accord, cela ne met pas en péril le groupe.» Rapporteuse d’une proposition de loi sur l’IVG qui a créé une vive polémique, elle se désole de n’avoir pu allonger le délai que de deux semaines et estime qu’elle sera «plus utile pour les droits des femmes à l’extérieur».
Un emploi ingrat
Albane Gaillot est l’une de ces élus de l’aile gauche de la majorité qui on quitté LREM en cours de législature. Comme sa collègue de la Meuse Émilie Cariou, qui raccroche elle aussi les gants. Forte de son expérience de cabinet sous la présidence de François Hollande, elle a fait le constat d’une «démocratie en berne» dans son communiqué d’adieu: «Un exécutif surpuissant, voire plus puissant que dans les régimes présidentiels purs, des méthodes de construction des textes technocratiques, dans le petit monde de hauts fonctionnaires fonctionnant en vase clos, incapables de remettre en cause la vision du monde que porte l’orientation qu’ils donnent aux politiques publiques, l’incapacité de l’exécutif de construire des solutions consensuelles et négociées avec le plus grand nombre: voilà l’état de nos institutions.»
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Pour Émilie Cariou, «le Parlement a été réduit au cours de ce dernier quinquennat à un fan-club, approuvant sans discuter ou amender la parole présidentielle». Elle relève dans des termes encore plus sévères que ceux d’Hugues Renson «des atteintes graves à notre démocratie», qu’elle énumère: «Législation par ordonnance, usage du 49-3 sur les retraites sans contestation de la majorité, législations par décret autorisées par une litanie de lois d’urgence sanitaire […]»
Minoritaire au sein du groupe majoritaire est un emploi ingrat. Appartenir à l’opposition l’est encore plus, mais parce que les sièges sont rares, leurs détenteurs n’y renoncent pas facilement. Les partants ont pour la quasi-totalité une longue carrière parlementaire derrière eux, comme parmi les socialistes et apparentés, Régis Juanico (Loire) et Christian Hutin (Nord). Ils quittent le Palais-Bourbon après trois mandats consécutifs.
«Chambre d’enregistrement»
Élu sans discontinuer dans le Val-de-Marne depuis 1993, Gilles Carrez y a été rapporteur du budget de 2002 à 2012, un record sous la Ve République. À ce poste stratégique, puis à la présidence de la commission des Finances sous l’ère Hollande, il a travaillé en bonne intelligence avec des collègues de tous les groupes. Cette coopération fructueuse s’est interrompue avec l’élection d’Emmanuel Macron. «Les élus LREM ont eu interdiction de faire quoi que ce soit avec l’opposition, regrette-t-il. Je n’ai jamais connu une majorité aussi aux ordres!» Quand un amendement ou une proposition de loi déposés par un autre groupe sont jugés pertinents par le gouvernement, les députés de la majorité ne les votent pas: ils en rédigent leur propre version, pour ne pas donner de victoire politique à l’adversaire.
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Comment revenir sur la transformation de l’Assemblée en «chambre d’enregistrement», pour reprendre l’expression consacrée? Décorréler les législatives de la présidentielle fait partie des solutions citées par les sortants, y compris dans la majorité. «Mais ça ne suffira pas, prévient Gilles Carrez, qui se mord aujourd’hui les doigts d’avoir voté l’inversion du calendrier. Pour rééquilibrer la relation entre le Parlement et l’exécutif, il faut en finir avec l’interdiction du cumul des mandats, qui rend le député totalement dépendant du parti majoritaire. C’est mon implantation locale qui m’a donné ma liberté par rapport au gouvernement: il savait qu’il ne pouvait pas me faire battre!» Voilà précisément pourquoi le rétablissement de l’autorisation du cumul des mandats ne figure pas au menu de la «rénovation des institutions» promise par Emmanuel Macron.
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Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner
INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
Le Figaro
Dans le secret de la stratégie russe en Ukraine: les révélations de Sergueï Jirnov, ex-agent du KGB
Guillame RoquetteEXTRAITS EXCLUSIFS - Dans un livre qui explore les arcanes du Kremlin, L’Engrenage, Sergueï Jirnov pose les questions taboues: jusqu’où ira Vladimir Poutine? Peut-on l’éliminer?
À l’automne 2021, des mois avant le lancement des hostilités, des sources confidentielles russes m’annonçaient déjà la possibilité d’emploi d’armes tactiques nucléaires (de faibles charges, 1 ou 2 kilotonnes, avec un rayon d’action relativement limité) dans le cadre d’une éventuelle intervention militaire russe. Quand je l’ai mentionné sur les plateaux télé en France après le 24 février, cela a créé une stupeur des animateurs et du public. On m’a traité d’alarmiste farfelu et de complotiste irresponsable qui voudrait volontairement provoquer un «buzz» dans les médias pour mieux se vendre.
Trois jours plus tard, dimanche 27 février 2022, le monde entier a vécu une scène glaçante où le commandant en chef des forces armées russes Poutine ordonnait, en direct à la télévision depuis son palais présidentiel, à son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, et son chef d’état-major, Valéri Guerassimov, d’élever «en état d’alerte particulière» les forces nucléaires de la Fédération de Russie. Dans une somptueuse salle du Kremlin se sont retrouvés momentanément trois hauts dignitaires russes qui possèdent les clés et codes nucléaires pour les trois mallettes identiques portées en permanence et partout par leurs aides de camp. Ces officiers sont les mieux protégés du pays. Le capitaine de corvette, en uniforme noir de la Marine russe, a la charge de la mallette du président. La légende dit que cet habit noir distinctif a été spécialement choisi afin que celui qui l’arbore soit instantanément visible de loin par le chef d’État dans la foule des militaires en kaki. Pour assurer la permanence de la veille nucléaire, autour des trois personnages détenant chacun une mallette fatale, il y a trois groupes d’officiers en faction qui se relayent 24 heures sur 24. Ils n’exécutent que les ordres donnés par le président et ne sont subordonnés à aucun haut gradé militaire ou des services spéciaux, y compris le chef de la garde présidentielle. (…)
Cette «mallette nucléaire» a un nom: Tchéguette - en référence à la montagne éponyme de la petite République autonome caucasienne de Kabardino-Balkarie. Contrairement à ce qu’imagine parfois le grand public, elle ne contient pas un gros bouton rouge, comme dans les films, sur lequel le président appuierait et ferait partir lui-même tous les missiles nucléaires du pays. Désolé pour les amateurs de pittoresque! C’est un «simple» poste mobile de communication, une sorte de tablette sophistiquée, qui interagit à l’aide de commandes codées et chiffrées avec le réseau automatique global de commandement et de contrôle des forces nucléaires stratégiques de la Russie, nommé Kazbek en référence au sommet géorgien préféré de Staline. Ce réseau englobe toutes les personnes et tous les organismes impliqués dans le commandement et le contrôle des forces nucléaires stratégiques russes - du président au dernier soldat qui manipule les vrais missiles. (…)
Le 27 février 2022, après l’annonce faite par Poutine de la mise en alerte des forces nucléaires russes, les deux personnages militaires les plus gradés, assis loin du président à cause des précautions drastiques du Covid-19 (le vaillant guerrier Poutine a la trouille d’être contaminé par un virus ou d’être empoisonné), ont eu, d’une manière spontanée incontrôlée, une très brève réaction d’effroi et de surprise sur leurs visages de marbre. Pourtant ni Choïgou ni Guerassimov ne sont des gamins innocents. De toute évidence, ils n’étaient pas dans la confidence de l’éventualité d’une telle mesure. Poutine, visiblement, jouissait de sa superpuissance, du pouvoir absolu et de l’effet théâtral escompté. Ses deux militaires les plus gradés se demandaient à l’évidence s’il avait encore toute sa raison et s’il fallait continuer à lui obéir aveuglément. Au risque de détruire la planète…
Car cette mise en alerte signifiait qu’il envisageait sérieusement la possibilité d’emploi effectif et réel des armes de destruction massive dans un conflit régional contre un pays non nucléaire agressé, dans un premier temps. Et il menaçait clairement le reste du monde d’une troisième guerre mondiale au cas où les pays occidentaux voudraient porter secours par une intervention militaire directe à la victime de l’attaque russe! Une dramatisation totalement inédite. Quelques secondes plus tard après la diffusion de cette vidéo, j’ai commencé à recevoir une avalanche de coups de fil, e-mails et SMS sur mon smartphone me demandant comment j’avais pu anticiper cette éventualité et quelles étaient mes sources. (…)
À la suite de la déclaration stupéfiante de Poutine, les «pays nucléaires» n’ont pu que réagir en mettant leurs propres forces de dissuasion nucléaire en état d’alerte plus élevé. Il se dit que les forces du commandement stratégique européen des États-Unis auraient été mises en Defcon 2. En raison de l’incertitude à la frontière ukrainienne et des tensions entre la Russie et l’Otan, le Defcon aux États-Unis est officiellement au niveau 3 depuis le 1er mars 2022. Le Defcon ne reviendra pas au niveau 5, le plus bas, tant que le conflit se poursuivra entre l’Ukraine et la Russie. Defcon, qui signifie Defense Readiness Condition, est un état d’alerte utilisé par l’armée américaine. Le commandement militaire conjoint des États-Unis et les chefs d’état-major interarmées ont développé le Defcon pour désigner cinq niveaux de préparation militaire:
• Defcon 5: le plus bas ou l’état de préparation ordinaire, permanent.
• Defcon 4: niveau de préparation supérieur à la normale avec une augmentation de la collecte d’informations et un renforcement des mesures de sécurité, le personnel commence à faire les exercices poussés d’utilisation des forces stratégiques.
• Defcon 3: alerte plus élevée avec la mobilisation grandissante des forces, dont certaines sont prêtes à se déployer en quinze minutes. Le niveau 3 fut activé au moment des attaques terroristes sur le sol américain le 11 septembre 2001, et le 6 décembre 2021 lors des mouvements de troupes russes près de la frontière ukrainienne.
• Defcon 2: l’ensemble des forces militaires américaines partout dans le monde sont prêtes à se déployer et à combattre en six heures ou moins.
• Defcon 1: préparation militaire maximale pour une «réponse immédiate» aux menaces ou aux attaques. Ce niveau n’a jamais été déclenché depuis la mise en place de ce système en 1959.
Le système russe des niveaux de préparation en réponse aux attaques extérieures lui ressemble mais n’est curieusement pas tout à fait le même:
• Niveau 4: le plus bas, préparation permanente, ordinaire, de routine.
• Niveau 3: préparation plus élevée, les procédures de lancement sont actualisées, les exercices sont plus fréquents pour rendre plus efficaces les réflexes dans le cas d’une attaque potentielle, les forces du premier échelon de défense (le plus près des pays ennemis) sont mises en état d’alerte, les sous-marins partent vers les régions désignées pour chacun d’entre eux.
• Niveau 2: préparation de l’ensemble des forces nucléaires à une menace militaire réelle, les sous-marins arrivent et restent dans les régions désignées, les références des cibles de frappe sont rentrées dans les ordinateurs des missiles.
• Niveau 1: préparation totale à une attaque imminente, tous les avions et missiles disponibles sont remplis de carburant, les sous-marins prêts à frapper, les bombardiers stratégiques en l’air. Et les mallettes nucléaires des trois décideurs sont activées.
Cette différence de niveaux d’alerte entre les États-Unis et la Russie n’a jamais été harmonisée ; ce qui représente un danger potentiel d’escalade car la réponse en face ne correspond jamais exactement. Cinq niveaux face à quatre!
Alors en février 2022, après l’attaque russe sur l’Ukraine et les déclarations belliqueuses de Poutine concernant la mise en état d’alerte, la tension est-elle revenue? C’est ça, le rêve soviétique du maître du Kremlin? C’est ça, sa conception de la sécurité? Croit-il vraiment que brandir la menace ultime est la meilleure façon de conforter ses positions?
Ce qui se joue en Ukraine n’est plus un simple conflit régional, terriblement meurtrier mais géographiquement circonscrit. C’est la mise en pratique de la nouvelle doctrine russe qui s’est recréé un ennemi : l’Europe, et son grand frère inconstant, les États-Unis. (…)
Le risque est réel, et le moindre incident incluant des soldats de l’Otan pourrait tout faire basculer. À l’heure où toutes les économies européenne et américaine sont inflationnistes, il s’en faudrait de peu pour que l’on soit plongé dans une guerre qui ne dit pas son nom. Tous les ingrédients, qui ont déjà conduit aux grandes guerres du XXe siècle, sont de nouveau réunis. Ne nous y trompons pas, Poutine nous a déclaré la guerre, que nous le voulions ou pas. Ce pourrait être la dernière.
Jusqu’où va-t-il aller?
La date symbolique du 9 mai, au cours duquel les Russes célèbrent la victoire de l’URSS sur les nazis, a peut-être poussé Poutine à engager une guerre dans la précipitation, sans tenir compte de l’avis de ses conseillers ou de l’état-major. Sur le papier cela aurait pu fonctionner, une puissance militaire conséquente face à un plus petit pays, qui avait déjà connu une intrusion de taille il y a huit ans, et qui s’était soldée par une victoire: l’annexion de la Crimée.
Une guerre conventionnelle, campagne de bombardements puis invasion terrestre par plusieurs fronts, le blitzkrieg façon Kremlin allait être une réussite. Le scénario a changé en quelques jours, les Ukrainiens se sont révélés beaucoup plus tenaces et assez peu enclins à accueillir les soldats russes avec des fleurs pour les remercier de les avoir «libérés».
Poutine a commis, comme d’autres avant lui - Hitler, Napoléon -, le péché d’orgueil classique de ceux qui se surestiment. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la mise en alerte des forces militaires nucléaires russes le 27 février 2022 n’est pas une démonstration de force, plutôt un aveu de faiblesse. Celui qui est véritablement fort n’a pas besoin de le montrer, sagesse populaire.
Certains mots effraient, à raison, les populations qui pensent certainement que l’Apocalypse est à nos portes et que le jour du Jugement dernier arrive.
Sans vouloir minimiser les risques et les dangers de l’utilisation d’armes nucléaires, il convient de préciser de quoi nous parlons. Poutine peut utiliser une arme tactique de 1 à 5 kilotonnes sur le champ de bataille. De petite taille, elle pourrait être lancée contre un État qui ne possède pas un tel équipement, selon la doctrine russe qui entérine un affrontement à armes inégales. Dans quel but? Frapper un coup, et faire cesser la guerre plus rapidement. Une telle bombe produirait une boule de feu de 50 à 200 mètres, un champignon s’élèverait à une hauteur de 3,5 kilomètres et détruirait absolument tout dans un rayon de 200 mètres.
En comparaison, Hiroshima, c’est une charge de 15 kilotonnes, un rayon de destruction totale de 1 kilomètre. On se rend compte qu’en multipliant par 15, ou 20 pour Nagasaki, la charge, on ne multiplie pas d’autant les effets sur le terrain. De plus, la charge radioactive est infime dans une bombe de 1 kilotonne, on estime qu’entre une ou deux semaines après l’explosion le terrain ne serait plus contaminé.
Le 16 avril, un bombardier Tupolev 22M3 largue ses bombes sur l’usine Azovstal, où se trouve une poche de résistance ukrainienne. Cet avion stratégique peut transporter des missiles nucléaires, il le fait savoir. Le 20 avril, le missile balistique intercontinental Sarmat, le plus lourd porteur stratégique créé, est «testé». Il peut être équipé de 10 têtes nucléaires pour une puissance totale de 7,5 mégatonnes. Tous ces événements isolés tissent ensemble un canevas, celui d’une escalade. Jusqu’où? Plus le tsar subira des revers en Ukraine, plus on peut penser qu’il se radicalisera. On peut cependant rester raisonnablement optimiste pour le moment, Poutine n’a pas perdu la raison, il suit sa logique mais n’est pas suicidaire. Et rassurons nos lecteurs, la France n’est pas située en haut de la liste des pays qu’il voudrait envahir ou combattre.
Peut-on éliminer Poutine?
Après trois mois de batailles, d’exactions sur les civils, de population en exil, plusieurs dizaines de milliers de morts - au moins 50.000 civils ukrainiens et de 20.000 à 25.000 soldats russes -, un conflit qui est devenu aujourd’hui planétaire, l’évidence est là: le despote est allé très loin dans l’horreur. Si loin que la question finit par se poser: et si Poutine était éliminé? Faut-il le laisser encore agir en toute impunité? Les instruments pour l’arrêter existent-ils?
La Russie est seule contre tous, ses alliés se tiennent prudemment à distance et n’ont certainement pas envie d’être entraînés dans une aventure aussi hasardeuse telle qu’un conflit ouvert avec les États-Unis et l’Europe.
Habituellement un délinquant qui nuit à un tiers est appréhendé par la police et jugé. Qui joue ce rôle au niveau mondial? L’ONU? L’Otan? La Cour pénale internationale à La Haye? Ont-ils déjà pu engager des actions coordonnées qui se sont soldées par une paix durable? Rien n’est moins sûr. (…)
L’élimination physique de Poutine, tant il incarne la source de nos frustrations et de notre impuissance? Il est âgé, il aura 70 ans le 7 octobre 2022. On le dit gravement malade, son teint est blafard, il a le visage bouffi. Il aurait un cancer, la maladie de Parkinson (c’est pourquoi il s’agrippe aux tables), on annonçait déjà il y a quelques années sa mort imminente. Et pourtant il est toujours là, bénéficiant d’une surveillance médicale hors norme, les meilleurs médecins à son chevet, on parle même de chamans de Sibérie. Si une maladie l’emportait, nous n’aurions pas à porter le poids moral de son élimination. Mitterrand, malade d’un cancer, a tenu deux septennats, Brejnev est resté au pouvoir dix-huit années, dont la moitié en étant malade, Eltsine avec son alcoolisme paraissait increvable.
Les plus radicaux d’entre nous voudraient que l’on envoie quelqu’un pour faire le job. Qui s’en chargerait? La CIA? le Mossad? le MI6? Mais la Russie est un château fort qui se sent assiégé, une dictature où le moindre étranger prétendant rencontrer le tsar doit donner la preuve de la réalité de sa mission et est de toute façon considéré comme un espion. On sait que Zelensky est à Kiev, Macron à l’Élysée, mais Poutine, où est-il? La Russie a élevé son niveau de sécurité et acté la possibilité d’un conflit nucléaire. Il passe le plus clair de son temps dans l’un des bunkers antiatomiques, dans les monts Oural et l’Altaï ou dans l’une de ses résidences officielles. Des sources affirment qu’il aurait deux «doublures», brouillant encore plus les pistes.
Autre problème de taille: l’armée et les services spéciaux qui veillent à sa sécurité. Au sommet, le FSO, service de la protection des personnalités, dont le président. Il compterait plusieurs dizaines de milliers d’agents, certains parlent de 40.000 officiers. Ils se tiennent en permanence autour de lui, formant jusqu’à quatre cercles de protection, armés de pistolets SR-1 Gyurza tirant 40 balles par minute, capables de percer un gilet pare-balles à plusieurs dizaines de mètres de distance. Sans compter les tireurs d’élite, les limousines blindées qui peuvent tenir un tir direct de lance-grenades, les voitures d’accompagnement équipées de système de missile antiaérien portatif. Le résultat est là: Poutine est l’homme le plus protégé du monde. De quoi refroidir les plus déterminés.
De plus nous avons affaire à un grand paranoïaque. Il n’utilise pas de téléphone portable, pas d’ordinateur, sa nourriture est analysée, et pour couronner le tout, en tant qu’ancien officier du KGB, il est plus sensible aux éventuelles «attaques» que n’importe quel autre dignitaire. Outre le FSO, les moyens ne manquent pas: il y a bien sûr le FSB - ex-KGB -, la GRU - la direction générale du renseignement militaire -, mais aussi le SVR de Narychkine, la Garde nationale dirigée par le général Zolotov, ancien garde du corps de Poutine, et les services spéciaux du ministère de l’Intérieur. Une armée! Des armées en fait. L’hypothèse d’une élimination depuis l’étranger, depuis l’extérieur du système, est quasi impossible.
Qu’en est-il du peuple russe aujourd’hui? Peut-il et veut-il décider de son sort et se débarrasser de Poutine? Je ne crois pas à cette hypothèse dans l’immédiat. S’il l’avait voulu, il l’aurait fait depuis longtemps. L’homme occupe le paysage politique depuis vingt-quatre ans ; lorsqu’il devient directeur des services de renseignement du FSB en 1998, son visage et son nom sont connus de tous. La machine de propagande à l’œuvre, depuis des années, est un rouleau compresseur qui a méthodiquement écrasé l’opposition et endormi les gens dans un récit ultrapatriotique et passéiste. La majorité de la population regarde les télévisions d’État et s’informe assez peu sur internet. Il existait quelques médias réellement indépendants. Le plus célèbre, Novaïa Gazeta, a cessé sa publication le 21 mars 2022. Six de ses journalistes ont été assassinés depuis 2000, dont Anna Politkovskaïa en octobre 2006. La chaîne de télévision Dojd a cessé d’émettre le 3 mars 2022à la demande du parquet général russe, la radio Écho de Moscou qui touchait un auditoire d’un million de personnes a été liquidée le même jour.
La main de Poutine contre ceux qu’il nomme les «ennemis de l’intérieur» est désormais clairement identifiée. Tous ceux qui ne relaient pas les discours officiels disparaissent des écrans et des ondes. Mais il avait déjà commencé son travail de sape bien avant.
La radio Écho de Moscou ayant des difficultés financières, la société Gazprom, dont l’État russe possède 50 % du capital, s’était portée à son «secours». Paradoxalement,
Poutine avait été assez intelligent, ou pervers, pour laisser une toute petite fenêtre d’expression médiatique aux journalistes indépendants. Une sorte de soupape pour évacuer le trop-plein de mécontentement et garder une certaine paix sociale, et qui en fin de compte ne faisait pas grand bruit. Les audiences cumulées étaient trop peu importantes pour lui nuire réellement. Que représentent deux millions de curieux face à la centaine de millions de gens qui regardent passivement les journaux «officiels» et les effrayantes émissions de la télévision centrale sous contrôle total? (…)
La grande majorité des Russes est galvanisée, jusqu’à la docilité: beaucoup pensent sincèrement lutter contre les nazis de 1941! À n’en point douter, les images des cadavres ukrainiens scarifiés, des croix gammées sur leurs corps, montrent bien que la machine de propagande poutinienne fonctionne parfaitement. Le tsar mégalo va décidément être difficile à liquider.
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Guerre en Ukraine : des élus communistes russes lancent un appel à Poutine pour arrêter l'offensive
L'initiative a été lancée par des élus de l'Assemblée locale de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe. Leur direction a promis de les sanctionner.
Des élus communistes de la région de Primorié, dans l'Extrême-Orient russe, ont demandé vendredi 27 mai, lors d'une réunion de l'Assemblée locale, l'arrêt de l'offensive en Ukraine, avant de se voir priver de droit de vote.
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C'est la première fois qu'une telle initiative est lancée par des élus du parti communiste, formation qui soutient l'assaut lancé sur l'ordre du président Vladimir Poutine le 24 février. Lors de cette réunion, le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF), s'est levé et a lu une adresse au président Vladimir Poutine, en dépit de plusieurs tentatives d'autres élus et du gouverneur de la région, également présent à la réunion, de le faire taire.
«Il y a quelques jours, lors d'une réunion de l'Assemblée législative du kraï de Primorie, a été adoptée une série de mesures de soutien des familles de soldats morts pendant l'opération militaire», a-t-il déclaré, selon la vidéo de la séance publiée sur le compte YouTube de l'assemblée. «Nous comprenons que si notre pays ne cesse pas l'opération de guerre, il y aura de plus en plus d'orphelins. Au cours de l'opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays», a-t-il poursuivi. «Nous exigeons un retrait immédiat des troupes russes», a-t-il conclu, recueillant quelques applaudissements.
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«Discréditer l'armée russe»
Le gouverneur de la région, Oleg Kojemiako, a ensuite demandé à priver de parole Leonid Vassioukevitch et un autre député communiste, Guennadi Choulga, qui l'avait soutenu après sa prise de parole, les accusant de «discréditer l'armée russe (...) qui se bat contre le nazisme», selon la vidéo également mise en ligne par le journal Kommersant.
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Ces deux députés ont ensuite été privés de droit de vote par l'Assemblée pour la journée, à 27 voix pour et 5 contre. Le chef du groupe communiste dans cette assemblée, Anatoli Dolgatchev, a ensuite dénoncé ses collègues et promis des «mesures (de représailles) les plus fermes». Les autorités russes ont vivement renforcé leurs pressions et leur arsenal juridique, qui permet désormais de punir de lourdes amendes ou de peines de prison toute personne reconnue coupable d'avoir «discrédité» l'armée ou publié de «fausses informations» à son sujet.
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EN COURS : Mis à jour le 27 mai 2022 à 15:00
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Fernandez se qualifie aux dépens de Bencic
La Canadienne Leylah Fernandez, tête de série n°17, s’est défaite de la Suissesse Belinda Bencic, pourtant tête de série n°14. Elle s'impose 7-5, 3-6, 7-5 en 2h49 de jeu sur le Philippe-Chatrier.
Ça passe pour la paire Garcia/Mladenovic
Les deux Françaises s’imposent 6-0, 6-4 en 1h08 de jeu.
Kerber surprise par Sasnovich
L’Allemande Angelique Kerber, tête de série n°21, s’est incliné 4-6 lors de la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e joueuse mondiale.
Trevisan qualifiée
L’Italienne, 59e joueuse mondiale, Martina Trevisan s’est imposée 6-3, 6-4 en 1h27 de jeu face à l’Australienne Daria Saville, Australienne et 127e joueuse mondiale, sur le court n°14.
Gauff domine
Coco Gauff (USA/18) remporte la première manche sur le score de 6-3 face à Kaia Kanepi en 40 minutes de jeu sur le Suzanne-Lenglen.
Tsonga évoque l’après
Lors d’un entretien accoré à la FFT, Jo-Wilfried Tsonga, le tout nouveau retraité, évoque ce qui l’attend.
Bencic égalise
La Suissesse a remporté le 2e set face à Fernandez. 2-2 dans le 3e set après 2h16 de jeu.
Léolia Jeanjean dans la forme de sa vie
Ancienne prodige du tennis français, Léolia Jeanjean a disparu des radars avant de faire son retour par la grande porte lors de ces Internationaux de France 2022. A 26 ans, la Française s’est qualifiée pour le 3e tour en effaçant la numéro deux mondiale.
A RETROUVER : Léolia Jeanjean, sa vie est un roman
Trevisan emporte la première manche
59e mondiale, l’Italienne Martina Trevisan remporte la première manche 6-3 en 40 minutes de jeu face à l’Australienne Daria Saville, 127e mondiale.
Schwartzman en deuxième semaine
Après un premier set accroché et remporté 6-3 en 66 minutes de jeu, Diego Schwartzman a ensuite déroulé pour s’imposer 6-1 et 6-2 lors des deux dernières manches face à Grigor Dimitrov, tête de série n°18. L’Argentin, tête de série n°15, se qualifie pour les huitièmes de finale en 2h15 de jeu.
Muchova abandonne
Après sa chute dans le deuxième set, lors du quatrième jeu, Karolina Muchova est contrainte d’abandonner. La Tchèque s’est visiblement fait une entorse à la cheville et n’a pas réussi à tenir le choc jusqu’au bout, elle qui n’a remporté qu’un seul jeu après cette blessure, qui a demandé l’intervention des soigneurs durant une dizaine de minutes. Karolina Muchova contrainte d’abandonner sous les applaudissements du Suzanne-Lenglen. Amanda Anisimova qualifiée pour les 8es de finale.
Anisimova recolle
L’Américaine Amanda Anisimova remporte la 2e manche 6-2 face à la Tchèque Karolina Muchova. Un set long d’environ 45 minutes de jeu mais interrompu pour une dizaine de minutes lors du quatrième jeu après la chute de la Tchèque et l’intervention des soigneurs pendant 10 minutes.
Fernandez remporte le 1er set
Après un début de manche serré et de nombreux breaks, Leylah Fernandez s’offre la première manche 7-5 en 58 minutes de jeu sur le Philippe-Chatrier face à la Suissesse Belinda Bencic.
C’est fini pour la paire Bonzi/Rinderknech
Djokovic à l’entraînement
Le numéro 1 mondial sera sur les courts en match 2 sur le Philippe-Chatrier face à Bedene. Il fera son entrée après le match entre Muchova et Anisimova.
Les places sont chères
Ils sont plus de 4000 à faire le test chaque année. Seulement 250 sont retenus. Découvrez comment sont sélectionnés les adolescents, entre 12 et 16 ans, au bord des courts.
Schwartzman déroule
Après un premier set long de plus d’une heure de jeu, Diego Schwartzman n’a pas traîné lors de la deuxième manche face à Grigor Dimitrov : 6-1 en 25 minutes de jeu.
Ecrire l’histoire…
Fils de Petr Korda, ancien numéro deux mondial et finaliste de l’édition 1992, Sebastian Korda défie Carlos Alcaraz, en session de nuit sur le Philippe-Chatrier.
A RETROUVER : Trente ans après son père, Sebastian Korda veut faire trembler la terre de Roland-Garros
Muchova emporte ce premier long combat
La Tchèque Karolina Muchova remporte la première manche au jeu décisif sur le score de 9-7 face à l’Américaine Amanda Anisimova après 1h22 de jeu. Six breaks au total ont été réalisés lors de ce set.
Swhwartzman remporte le premier set
L’Argentin mène 6-3 dans la première manche en 1h04 de jeu face à Grigor Dimitrov.
Choc à venir sur le Chatrier
Le 3e tour va débuter sur le court central par un match opposant la Canadienne Leylah Fernandez (17e) à la Suissesse Belinda Bencic (14).
Regarder Roland-Garros depuis… son balcon
Certains n’ont rien à débourser pour observer les meilleurs joueurs de tennis au monde les courts de la Porte d’Auteuil. Mieux, ces spectateurs privilégiés peuvent rester chez eux. «Des télévisions nous ont proposé plusieurs fois de louer notre appartement mais nous avons refusé» confient même Dominique et Bernard au Figaro. Retrouvez notre reportage au coeur l’ambiance parisienne.
A RETROUVER : Roland-Garros: ces riverains privilégiés assistant aux matches depuis leur terrasse
Schwartzman fait la course en tête
Diego Schwartzman mène 3-1 face à Grigor Dimitrov après 28 minutes de jeu.
Simon dans un cercle très fermé
Qualifié pour le 3e tour, Gilles Simon a remporté son 500e match en carrière. Il devient seulement le 3e Français de l’histoire à réussir cet exploit et rentre dans un cercle très fermé de tennismen.
Alizé Cornet est à moins de dix victoires des 500 et pourrait les atteindre d’ici la fin d’année 2022.
Cornet, pleine de joie
Alizé Cornet jouera un troisième tour lors de ces internationaux de France. «Quand je suis entrée sur le court, je ne m'attendais pas à autant de monde. J'ai été agréablement surprise. Du premier au dernier point, ils ne m'ont pas lâchée, ils m'ont portée à bout de bras»
A RETROUVER : Roland-Garros : « Je suis une joueuse et une femme comblée », savoure Alizé Cornet
Rafa à l’entrainement
Prévu en match 3 sur le Suzanne-Lenglen, Rafael Nadal devrait faire son entrée en jeu aux alentours de 16h00. L’Espagnol déjà à l’échauffement ce vendredi matin.
C’est parti à Porte d’Auteuil !
Nouvelle journée à Roland-Garros pour le début de ce 3e tour, avec un très alléchant Grigor Dimitrov, tête de série n°18, contre Diego Schwartzman, tête de série n°15, en ouverture sur le Simonne-Mathieu.
Cinq raisons du suivre Roland-Garros ce vendredi
Une très belle journée de tennis s’annonce aujourd’hui pour le début du troisième tour avec le retour de nombreux favoris sur les courts, mais aussi plusieurs outsiders.
Découvrez nos cinq raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi.
Une seule Française sur les courts en simple
Seule Diane Parry fera ses débuts au 3e tour ce vendredi. La Française, tombeuse de la tenante du titre, programmée en match 3 sur le court central. Elle devrait arriver vers 16h00.
Les favoris sont tous là ou presque
Un très beau programme ce vendredi, avec au rendez-vous :
Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO) - match 2, court central
Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6) - night session, court central
Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5) - match 3, court Suzanne-Lenglen
Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA) - match 4, court Suzanne-Lenglen
Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB) - match 4, court 14
Alcaraz, Parry, Djokovic : 5 raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi
Pour Carlos Alcaraz. Le phénomène espagnol (19 ans ; 6e mondial) a frôlé la sortie de route au 2e tour, a dû sauver une balle de match avant de se sortir des griffes de son compatriote Albert Ramos-Vinolas. Il sera au cœur de la session de nuit, ce vendredi, face à l'Américain Sebastian Korda (tête de série n°27). Les jeunes joueurs se sont affrontés deux fois sur le circuit. En 2021, en finale de la « Next gen ATP Finals », Carlos Alcaraz s'était imposé. En avril dernier, au 1er tour de Monte-Carlos, Sebastian Korda a pris sa revanche, infligeant à l'Espagnol sa seule défaite sur terre battue en 2022. Le match, programmé lors de la session de nuit, pourrait faire des étincelles.
À découvrir
Pour Diane Parry. Après un succès retentissant contre la Tchèque Barbora Krejcikova (tête de série n°2 et tenante du titre), la jeune Française (19 ans ; 97e mondial) a réussi à enchaîner, en éliminant la Colombienne Camila Osorio. Elle se mesurera à la redoutable Américaine Sloane Stephens (lauréate de l'US Open 2017 ; 64e mondiale) : « Ce sera un match très dur, compliqué. Elle a beaucoup d'expérience dans les Grands Chelems. Je crois qu'elle a déjà fait finale ici (en 2018, battue par Simona Halep). Ce sera une bonne adversaire. Je vais continuer à donner mon max et produire mon meilleur jeu possible », promet la Française.
Pour le match à distance Djokovic-Nadal. 15 jeux perdus pour Novak Djokovic en deux tours; 14 pour Rafael Nadal. 4h11 passées sur le court pour l'Espagnol; 4h14 pour le Serbe. Collés, serrés. Placés dans la même partie de tableau (en compagnie de Carlos Alcaraz), le Serbe et l'Espagnol se marquent à la culotte. Ils auront, une nouvelle fois, l'occasion de s'affronter… à distance, ce vendredi, avant de croiser le fer éventuellement en quarts de finale. Novak Djokovic (n°1) affrontera le Slovène Aljaz Bedene qu'il a dominé lors des trois matches joués contre lui ; Rafael Nadal (n)5) sera, lui, opposé au Néerlandais Botic Van de Zandschulp (tête de série n°26) qu'il n'a jamais croisé sur le circuit. Nadal visera une 108e victoire à Roland-Garros…
Pour Félix Auger-Aliassime. Le Canadien (tête de série n°9) est entré dans le tournoi à l'envers. À deux doigts de couler contre le Péruvien Juan Pablo Varillas issu des qualifications, avant de parvenir à composter sa première victoire dans le grand tableau à Roland-Garros (lui qui fut finaliste du tournoi juniors en 2016). Il a ensuite enchaîné avec autorité contre l'Argentin Camilo Ugo Carabelli. Au 3e tour, après avoir emmagasiné un peu de confiance, Félix Auger-Aliassime veut confirmer son retour au premier plan, lui qui fut un flamboyant quart de finaliste de l'Open d'Australie, stoppé difficilement par Daniil Medvedev, avant de dominer Stefanos Tsitsipas en finale à Rotterdam, de vivre une finale à Marseille, puis de progressivement s'effacer. Il a rendez-vous avec l'expérimenté Serbe Filip Krajinovic (55e mondial).
Pour Cameron Norrie. Il fait partie des joueurs qui montent. Le Britannique s'est faufilé dans le Top 10 en avril. Tête de série n°10, Cameron Norrie (26 ans, tête de série n°10) n'a jamais franchi le cap du 3e tour en Grand Chelem. Vainqueur cette année des tournois de Delray Beach et Lyon, il se posera face à Karen Khachanov. « Son revers est génial et il a un bon premier service. Quand il cherche le coup droit, il est dangereux. Ce sera un match délicat. J'ai hâte de relever le défi », salive-t-il.
Le programme du jour
Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h00)Belinda Bencic (SUI/14) - Leylah Fernandez (CAN/17)Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO)Sloane Stephens (USA) - Diane Parry (FRA)(pas avant 20h45) Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h00)Amanda Anisimova (USA/27) - Karoline Muchova (CZE)Coco Gauff (USA/18) - Kaia Kanepi (EST)Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5)Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA)
Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h00)Grigor Dimitrov (BUL/18) - Diego Schwartzman (ARG/15)Angelique Kerber (GER/21) - Aliaksandra SasnovichVictoria Azarenka (BLR/15) - Jil Teichmann (SUI/23)Cameron Norrie (GBR/10) - Karen Khachanov (21)
Court 7 (à partir de 11h00)Varvara Gracheva - Elise Mertens (BEL/31)John Isner (USA/23) - Bernabe Zapata (ESP)
Court 14 (à partir de 11h00)Martina Trevisan (ITA) - Daria Saville (AUS)Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB)
Bienvenue sur le live de cette 6e journée de Roland-Garros
Bonjour à tous et bienvenue sur notre site pour suivre une nouvelle journée de tennis à Roland-Garros.
Roland-Garros en direct
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Fernandez se qualifie aux dépens de Bencic
La Canadienne Leylah Fernandez, tête de série n°17, s’est défaite de la Suissesse Belinda Bencic, pourtant tête de série n°14. Elle s'impose 7-5, 3-6, 7-5 en 2h49 de jeu sur le Philippe-Chatrier.
Ça passe pour la paire Garcia/Mladenovic
Les deux Françaises s’imposent 6-0, 6-4 en 1h08 de jeu.
Kerber surprise par Sasnovich
L’Allemande Angelique Kerber, tête de série n°21, s’est incliné 4-6 lors de la première manche face à Aliaksandra Sasnovich, 47e joueuse mondiale.
Trevisan qualifiée
L’Italienne, 59e joueuse mondiale, Martina Trevisan s’est imposée 6-3, 6-4 en 1h27 de jeu face à l’Australienne Daria Saville, Australienne et 127e joueuse mondiale, sur le court n°14.
Gauff domine
Coco Gauff (USA/18) remporte la première manche sur le score de 6-3 face à Kaia Kanepi en 40 minutes de jeu sur le Suzanne-Lenglen.
Tsonga évoque l’après
Lors d’un entretien accoré à la FFT, Jo-Wilfried Tsonga, le tout nouveau retraité, évoque ce qui l’attend.
Bencic égalise
La Suissesse a remporté le 2e set face à Fernandez. 2-2 dans le 3e set après 2h16 de jeu.
Léolia Jeanjean dans la forme de sa vie
Ancienne prodige du tennis français, Léolia Jeanjean a disparu des radars avant de faire son retour par la grande porte lors de ces Internationaux de France 2022. A 26 ans, la Française s’est qualifiée pour le 3e tour en effaçant la numéro deux mondiale.
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Trevisan emporte la première manche
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Schwartzman en deuxième semaine
Après un premier set accroché et remporté 6-3 en 66 minutes de jeu, Diego Schwartzman a ensuite déroulé pour s’imposer 6-1 et 6-2 lors des deux dernières manches face à Grigor Dimitrov, tête de série n°18. L’Argentin, tête de série n°15, se qualifie pour les huitièmes de finale en 2h15 de jeu.
Muchova abandonne
Après sa chute dans le deuxième set, lors du quatrième jeu, Karolina Muchova est contrainte d’abandonner. La Tchèque s’est visiblement fait une entorse à la cheville et n’a pas réussi à tenir le choc jusqu’au bout, elle qui n’a remporté qu’un seul jeu après cette blessure, qui a demandé l’intervention des soigneurs durant une dizaine de minutes. Karolina Muchova contrainte d’abandonner sous les applaudissements du Suzanne-Lenglen. Amanda Anisimova qualifiée pour les 8es de finale.
Anisimova recolle
L’Américaine Amanda Anisimova remporte la 2e manche 6-2 face à la Tchèque Karolina Muchova. Un set long d’environ 45 minutes de jeu mais interrompu pour une dizaine de minutes lors du quatrième jeu après la chute de la Tchèque et l’intervention des soigneurs pendant 10 minutes.
Fernandez remporte le 1er set
Après un début de manche serré et de nombreux breaks, Leylah Fernandez s’offre la première manche 7-5 en 58 minutes de jeu sur le Philippe-Chatrier face à la Suissesse Belinda Bencic.
C’est fini pour la paire Bonzi/Rinderknech
Djokovic à l’entraînement
Le numéro 1 mondial sera sur les courts en match 2 sur le Philippe-Chatrier face à Bedene. Il fera son entrée après le match entre Muchova et Anisimova.
Les places sont chères
Ils sont plus de 4000 à faire le test chaque année. Seulement 250 sont retenus. Découvrez comment sont sélectionnés les adolescents, entre 12 et 16 ans, au bord des courts.
Schwartzman déroule
Après un premier set long de plus d’une heure de jeu, Diego Schwartzman n’a pas traîné lors de la deuxième manche face à Grigor Dimitrov : 6-1 en 25 minutes de jeu.
Ecrire l’histoire…
Fils de Petr Korda, ancien numéro deux mondial et finaliste de l’édition 1992, Sebastian Korda défie Carlos Alcaraz, en session de nuit sur le Philippe-Chatrier.
A RETROUVER : Trente ans après son père, Sebastian Korda veut faire trembler la terre de Roland-Garros
Muchova emporte ce premier long combat
La Tchèque Karolina Muchova remporte la première manche au jeu décisif sur le score de 9-7 face à l’Américaine Amanda Anisimova après 1h22 de jeu. Six breaks au total ont été réalisés lors de ce set.
Swhwartzman remporte le premier set
L’Argentin mène 6-3 dans la première manche en 1h04 de jeu face à Grigor Dimitrov.
Choc à venir sur le Chatrier
Le 3e tour va débuter sur le court central par un match opposant la Canadienne Leylah Fernandez (17e) à la Suissesse Belinda Bencic (14).
Regarder Roland-Garros depuis… son balcon
Certains n’ont rien à débourser pour observer les meilleurs joueurs de tennis au monde les courts de la Porte d’Auteuil. Mieux, ces spectateurs privilégiés peuvent rester chez eux. «Des télévisions nous ont proposé plusieurs fois de louer notre appartement mais nous avons refusé» confient même Dominique et Bernard au Figaro. Retrouvez notre reportage au coeur l’ambiance parisienne.
A RETROUVER : Roland-Garros: ces riverains privilégiés assistant aux matches depuis leur terrasse
Schwartzman fait la course en tête
Diego Schwartzman mène 3-1 face à Grigor Dimitrov après 28 minutes de jeu.
Simon dans un cercle très fermé
Qualifié pour le 3e tour, Gilles Simon a remporté son 500e match en carrière. Il devient seulement le 3e Français de l’histoire à réussir cet exploit et rentre dans un cercle très fermé de tennismen.
Alizé Cornet est à moins de dix victoires des 500 et pourrait les atteindre d’ici la fin d’année 2022.
Cornet, pleine de joie
Alizé Cornet jouera un troisième tour lors de ces internationaux de France. «Quand je suis entrée sur le court, je ne m'attendais pas à autant de monde. J'ai été agréablement surprise. Du premier au dernier point, ils ne m'ont pas lâchée, ils m'ont portée à bout de bras»
A RETROUVER : Roland-Garros : « Je suis une joueuse et une femme comblée », savoure Alizé Cornet
Rafa à l’entrainement
Prévu en match 3 sur le Suzanne-Lenglen, Rafael Nadal devrait faire son entrée en jeu aux alentours de 16h00. L’Espagnol déjà à l’échauffement ce vendredi matin.
C’est parti à Porte d’Auteuil !
Nouvelle journée à Roland-Garros pour le début de ce 3e tour, avec un très alléchant Grigor Dimitrov, tête de série n°18, contre Diego Schwartzman, tête de série n°15, en ouverture sur le Simonne-Mathieu.
Cinq raisons du suivre Roland-Garros ce vendredi
Une très belle journée de tennis s’annonce aujourd’hui pour le début du troisième tour avec le retour de nombreux favoris sur les courts, mais aussi plusieurs outsiders.
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Une seule Française sur les courts en simple
Seule Diane Parry fera ses débuts au 3e tour ce vendredi. La Française, tombeuse de la tenante du titre, programmée en match 3 sur le court central. Elle devrait arriver vers 16h00.
Les favoris sont tous là ou presque
Un très beau programme ce vendredi, avec au rendez-vous :
Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO) - match 2, court central
Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6) - night session, court central
Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5) - match 3, court Suzanne-Lenglen
Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA) - match 4, court Suzanne-Lenglen
Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB) - match 4, court 14
Alcaraz, Parry, Djokovic : 5 raisons de suivre Roland-Garros ce vendredi
Pour Carlos Alcaraz. Le phénomène espagnol (19 ans ; 6e mondial) a frôlé la sortie de route au 2e tour, a dû sauver une balle de match avant de se sortir des griffes de son compatriote Albert Ramos-Vinolas. Il sera au cœur de la session de nuit, ce vendredi, face à l'Américain Sebastian Korda (tête de série n°27). Les jeunes joueurs se sont affrontés deux fois sur le circuit. En 2021, en finale de la « Next gen ATP Finals », Carlos Alcaraz s'était imposé. En avril dernier, au 1er tour de Monte-Carlos, Sebastian Korda a pris sa revanche, infligeant à l'Espagnol sa seule défaite sur terre battue en 2022. Le match, programmé lors de la session de nuit, pourrait faire des étincelles.
À découvrir
Pour Diane Parry. Après un succès retentissant contre la Tchèque Barbora Krejcikova (tête de série n°2 et tenante du titre), la jeune Française (19 ans ; 97e mondial) a réussi à enchaîner, en éliminant la Colombienne Camila Osorio. Elle se mesurera à la redoutable Américaine Sloane Stephens (lauréate de l'US Open 2017 ; 64e mondiale) : « Ce sera un match très dur, compliqué. Elle a beaucoup d'expérience dans les Grands Chelems. Je crois qu'elle a déjà fait finale ici (en 2018, battue par Simona Halep). Ce sera une bonne adversaire. Je vais continuer à donner mon max et produire mon meilleur jeu possible », promet la Française.
Pour le match à distance Djokovic-Nadal. 15 jeux perdus pour Novak Djokovic en deux tours; 14 pour Rafael Nadal. 4h11 passées sur le court pour l'Espagnol; 4h14 pour le Serbe. Collés, serrés. Placés dans la même partie de tableau (en compagnie de Carlos Alcaraz), le Serbe et l'Espagnol se marquent à la culotte. Ils auront, une nouvelle fois, l'occasion de s'affronter… à distance, ce vendredi, avant de croiser le fer éventuellement en quarts de finale. Novak Djokovic (n°1) affrontera le Slovène Aljaz Bedene qu'il a dominé lors des trois matches joués contre lui ; Rafael Nadal (n)5) sera, lui, opposé au Néerlandais Botic Van de Zandschulp (tête de série n°26) qu'il n'a jamais croisé sur le circuit. Nadal visera une 108e victoire à Roland-Garros…
Pour Félix Auger-Aliassime. Le Canadien (tête de série n°9) est entré dans le tournoi à l'envers. À deux doigts de couler contre le Péruvien Juan Pablo Varillas issu des qualifications, avant de parvenir à composter sa première victoire dans le grand tableau à Roland-Garros (lui qui fut finaliste du tournoi juniors en 2016). Il a ensuite enchaîné avec autorité contre l'Argentin Camilo Ugo Carabelli. Au 3e tour, après avoir emmagasiné un peu de confiance, Félix Auger-Aliassime veut confirmer son retour au premier plan, lui qui fut un flamboyant quart de finaliste de l'Open d'Australie, stoppé difficilement par Daniil Medvedev, avant de dominer Stefanos Tsitsipas en finale à Rotterdam, de vivre une finale à Marseille, puis de progressivement s'effacer. Il a rendez-vous avec l'expérimenté Serbe Filip Krajinovic (55e mondial).
Pour Cameron Norrie. Il fait partie des joueurs qui montent. Le Britannique s'est faufilé dans le Top 10 en avril. Tête de série n°10, Cameron Norrie (26 ans, tête de série n°10) n'a jamais franchi le cap du 3e tour en Grand Chelem. Vainqueur cette année des tournois de Delray Beach et Lyon, il se posera face à Karen Khachanov. « Son revers est génial et il a un bon premier service. Quand il cherche le coup droit, il est dangereux. Ce sera un match délicat. J'ai hâte de relever le défi », salive-t-il.
Le programme du jour
Court Philippe-Chatrier (à partir de 12h00)Belinda Bencic (SUI/14) - Leylah Fernandez (CAN/17)Novak Djokovic (SRB/1) - Aljaz Bedene (SLO)Sloane Stephens (USA) - Diane Parry (FRA)(pas avant 20h45) Sebastian Korda (USA) - Carlos Alcaraz (ESP/6)
Court Suzanne-Lenglen (à partir de 11h00)Amanda Anisimova (USA/27) - Karoline Muchova (CZE)Coco Gauff (USA/18) - Kaia Kanepi (EST)Botic van de Zandschulp (NED/26) - Rafael Nadal (ESP/5)Alexander Zverev (GER/3) - Brandon Nakashima (USA)
Court Simonne-Mathieu (à partir de 11h00)Grigor Dimitrov (BUL/18) - Diego Schwartzman (ARG/15)Angelique Kerber (GER/21) - Aliaksandra SasnovichVictoria Azarenka (BLR/15) - Jil Teichmann (SUI/23)Cameron Norrie (GBR/10) - Karen Khachanov (21)
Court 7 (à partir de 11h00)Varvara Gracheva - Elise Mertens (BEL/31)John Isner (USA/23) - Bernabe Zapata (ESP)
Court 14 (à partir de 11h00)Martina Trevisan (ITA) - Daria Saville (AUS)Felix Auger-Aliassime (CAN/9) - Filip Krajinovic (SRB)
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REPORTAGE - Le Donbass s’efforce de faire fonctionner les hôpitaux, les réseaux électriques, les chemins de fer et de maintenir les services essentiels malgré la guerre.
Au cœur de l'enfer en Ukraine, les guerres des femmes
REPORTAGE - Certaines, députées ou anonymes, ont pris les armes. D'autres ont choisi d'aider une population apeurée, terrée dans des abris souterrains, ou se sont muées en médecins de guerre. Nous les avons rencontrées.
Pourquoi, malgré la guerre entre la Russie et l’Ukraine, le commerce du gaz continue
REPORTAGE - Le gazoduc, qui permet d’acheminer cette source d’énergie en Europe, transite par l’Ukraine et lui profite aussi en dépit de la guerre qui l’oppose à la Russie.
Sieverodonetsk, le verrou du Donbass sous la pression des forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sous un feu d’artillerie constant, les villes jumelles de Sieverodonetsk et Lyssytchansk (dont la raffinerie pétrolière est en feu) résistent de plus en plus difficilement à l’offensive russe, qui cherche à encercler l’armée ukrainienne.
À Kharkiv, la vie souterraine s’est organisée dans le métro: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dès le 24 février, le système de transports a cessé de fonctionner, à mesure que les habitants affluaient pour se réfugier sous terre.
Sous les bombes russes, l’identité bousculée de Kharkiv la russophone: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville ukrainienne où un habitant sur cinq a de la famille en Russie, plus de 2000 bâtiments ont été détruits par les bombes. Pour la population, c’est un monde qui s’effondre.
Malgré la résistance ukrainienne, les Russes se rapprochent de Sloviansk: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le feu massif de l’artillerie russe éprouve les défenses ukrainiennes et vide lentement de leur population les villes attaquées.
Après le fracas de la guerre en Ukraine, Kiev revient lentement à la vie
REPORTAGE - Bombardée pendant deux mois, la capitale ukrainienne porte encore de nombreux stigmates de l’agression russe. Mais, depuis que l’envahisseur a été repoussé des faubourgs nord, les habitants commencent à revenir chez eux, les commerces rouvrent leurs portes et la ville retrouve un peu de sa joyeuse vitalité d’avant.
Guerre en Ukraine: Jill Biden en Roumanie au chevet des réfugiés
REPORTAGE - La veille, la première dame américaine a rencontré des militaires américains sur la base aérienne de l’Otan à Constanta, sur la mer Noire.
Les rescapés de l’usine Azovstal de Marioupol racontent leur calvaire: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Ces habitants de Marioupol ont vécu l’enfer dans des abris souterrains bombardés depuis deux mois par les Russes.
En Transnistrie, les habitants craignent d’être rattrapés par la guerre voisine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur ce petit territoire enclavé entre la Moldavie et l’Ukraine, la présence d’environ 1500 soldats sous commandement russe fait redouter une extension du conflit.
Demydiv, un village ukrainien fier d’avoir été noyé pour sauver Kiev des Russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Demydiv se trouvait sur la route des Russes dans leur tentative, le 24 février dernier, de prendre Kiev. En faisant sauter un barrage, les militaires ukrainiens ont sauvé les 4000 habitants.
À Lviv, la cohabitation parfois difficile avec les déplacés de l’Est: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Dans l’urgence des premiers jours, les habitants ont accueilli des proches, des connaissances et même parfois des inconnus. Mais deux mois plus tard, la ville suffoque.
Traversée du Donbass, sur la route stratégique de Poutine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Notre journaliste a suivi ce corridor symbolique, du sud de la Russie jusqu’à la Crimée annexée.
Près de Mykolaïv, la guerre fait rage de part et d’autre du fleuve Boug: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sur les rives ensoleillées du Boug, près de l’endroit où le fleuve se jette dans la mer Noire, Russes et Ukrainiens s’installent dans ce qui ressemble de plus en plus à une guerre de position.
À Odessa, les danseurs de l’Opéra dans la guerre: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La scène du vaste bâtiment de style baroque est close et son rideau est lourd. Là-bas, les couloirs ne bruissent que de la sinistre musique des sirènes, quand menacent avions ou missiles russes.
L’Ukraine brise ses statues soviétiques: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Pendant la guerre, la lutte anticorruption s’enlise en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - À Odessa, dont l’image est noircie par le banditisme, les nombreuses affaires en cours passent au second plan.
Une Pâque orthodoxe sur fond de schisme entre Kiev et Moscou: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La guerre accélère la rupture entre l’Église orthodoxe ukrainienne de Kiev et le patriarcat de Moscou, allié politique de Poutine.
Sloviansk, le verrou ukrainien qui bloque les Russes dans le Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans cette ville, théâtre d’une des premières batailles entre l’armée ukrainienne et les séparatistes en 2014, riverains et combattants entendent repousser l’assaut imminent de Moscou.
La communauté grecque d’Odessa affiche sa solidarité avec l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les quelque 2500 Odessites d’origine grecque témoignent leur soutien à l’égard de l’Ukraine, comme un juste retour de l’Histoire.
Dans le Donbass, la vie des Ukrainiens sous les bombardements russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Située à moins de dix kilomètres de Donetsk, Avdiivka, dont une grande partie de la population a déjà été évacuée, se prépare à un assaut russe.
La guerre a forgé une nouvelle Ukraine, résolue, fière et déliée de la Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le sentiment national est à ce point exacerbé à Kiev que les plus russophones hésitent à utiliser la langue de Pouchkine.
Sur le front du Donbass, les cosaques se battent de père en fils contre les forces russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Même si elles sont sans nul doute fatiguées et amoindries par ces semaines de guerre, les unités ukrainiennes du front du Donbass sont les plus aguerries.
La guerre en Ukraine divise les pacifistes allemands
REPORTAGE - Les manifestants sont tiraillés entre le soutien inconditionnel aux victimes de l’agression russe et le refus de rentrer dans l’engrenage de la guerre.
Dans Kiev en guerre, le combat pour le salut de l’âme des chrétiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dimanche, la messe pascale a été célébrée par la petite communauté catholique de Kiev.
En Ukraine, les volontaires anglo-saxons qui évacuent les blessés sur le front et jusque derrière les lignes russes: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À Kiev, pris sous le feu des forces russes le 31 mars, des membres de Harp, une organisation humanitaire américaine, évacuent un homme paralysé et sa famille pour les emmener en Pologne.
Comment Poutine russifie les zones conquises en Ukraine: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Vladimir Poutine ne perd pas de temps pour faire avancer son projet politique, contruire une «Novorussia» sur les ruines du Donbass.
Ces semaines de martyre imposées par les Russes aux villages du Sud: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Dans leur contre-offensive vers Kherson, les forces ukrainiennes libèrent des habitants qui témoignent de la sauvagerie dont ont fait preuve les envahisseurs envoyés par Moscou.
À Boutcha, une topographie de la terreur russe: le reportage de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus.
À Zaporijjia, les rescapés de Marioupol assiégée racontent leurs traumatismes et l’enfer des combats
REPORTAGE - Selon l’armée de terre ukrainienne et des combattants du bataillon Azov, la lutte continue dans les décombres.
À Kramatorsk, poste avancé de la «grande bataille» du Donbass: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - C’est dans cette ville stratégique qu’est établi l’état-major régional de l’armée ukrainienne. Vendredi, une frappe russe contre la gare ferroviaire y a tué plus de cinquante civils.
À Lymany, village pilonné sur la route de Kherson, les rares habitants se serrent les coudes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Accessible par un chemin de terre après un dernier check-point ukrainien, Lymany est l’un de ces coins ignorés où la guerre n’a jamais cessé depuis le 24 février.
Varsovie ploie sous l’afflux de personnes fuyant l’Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Logement, éducation, travail, santé… Pour les autorités polonaises, comme pour les réfugiés, les défis sont nombreux.
Du Kurdistan à l'Ukraine, ces Français combattent pour les causes qui leur semblent justes
REPORTAGE - Il y a Max l'idéaliste, Sabri le militaire et Greg, qui n'a jamais porté une arme, mais qui est venu pour aider le peuple ukrainien. Les deux premiers se sont rencontrés au Kurdistan, où ils ont affronté Daech. À l'appel du président Zelensky, ils n'ont pas hésité à venir faire la guerre.
Ces volontaires français venus porter secours et résister avec les Ukrainiens
GRAND REPORTAGE - Taras, le médecin ambulancier corse, Edmond, l'instructeur de tir, Franck-Olivier, le combattant venu de Paris, Franck et Jade, les « exfiltreurs » d'Aurillac, ont répondu à l'appel de Volodymyr Zelensky.
À Mykolaïv et Odessa, la minorité prorusse de la population, accusée de «trahison» par les Ukrainiens: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Les Ukrainiens estiment qu’au fur et à mesure de la guerre, les sentiments prorusses de certains de leurs compatriotes s’étioleront, sans jamais disparaître complètement.
Kiev panse ses plaies et revient lentement à une vie normale: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La vie reprend ses droits dans la capitale ukrainienne, alors que les forces russes ont été repoussées de ses faubourgs, laissant derrière elles un sinistre cortège de victimes.
Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
In the mood for Cannes : en photos, ces couples qui ont monté les marches du 75e festival
Les couples de stars présents au Festival de Cannes 2022
Tina Kunakey et Vincent Cassel, Jeanne Cadieu et Jake Gyllenhaal, Virginie Efira et Niels Schneider... Tour d'horizon des couples les plus glamours de sur les marches du 75e Festival de Cannes.
Comme chaque année, de nombreux couples de stars ont défilé sur le tapis rouge du Festival de Cannes. Pour présenter un film, comme Bérénice Bejo et Michel Hazanavicius, ou simplement pour s'afficher devant les photographes, comme Aya Nakamura et Vladimir Boudnikoff. Baisers complices, sourires entendus ou main sur la hanche, les petites attentions ont évidemment été immortalisées par les photographes présents sur place.
En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022, épisode 2
Tout droit sortie d'une comédie romantique, Anne Hathaway est arrivée au bras de son mari Adam Shulman. Omar et Hélène Sy ont captivé le photocall. Et en habitués, Tina Kunakey et Vincent Cassel, ont repris volontiers une attaque de flashs.
«Le chemin a été long, difficile et si douloureux» : Charlène de Monaco se livre enfin sur sa convalescence
Interrogée par le quotidien Monaco-Matin, le 24 mai, la princesse a tordu le cou aux nombreuses rumeurs qui circulent autour de sa convalescence, en donnant sa propre version de l'histoire.
Le baiser endiablé d'Austin Butler et Kaia Gerber sur le tapis rouge de Cannes, à la première d'Elvis
Mercredi 25 mai, la fille de Cindy Crawford a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes 2022 pour soutenir son petit ami, acteur star du film Elvis, présenté hors compétition.
Bobby Wooten III, «utopiste» et compagnon désormais officiel de Katie Holmes
L'actrice et son nouveau petit ami ont fait leur première apparition ensemble sur le tapis rouge d'un gala new-yorkais, le jeudi 26 mai.
L'Humanité
Alain Supiot : « Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire se condamne à la répétition des crises »
EntretienLe juriste, professeur émérite au Collège de France, publie la Justice au travail, ouvrage dans lequel il met en perspective historique cette grande question et analyse les évolutions en cours. Il présente, d’autre part, une nouvelle édition des Lettres persanes. Dans nos colonnes, il appelle à dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». Entretien.
Anna MussoAlain Supiot a occupé la chaire « État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités » au Collège de France. Le professeur émérite a été membre, de 2016 à 2018, de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Ses travaux de juriste se sont principalement déployés sur deux terrains complémentaires : le droit social et la théorie du droit. Ses recherches en cours portent sur les mutations de l’État social dans le contexte de la globalisation.
Le titre de votre ouvrage, la Justice au travail (1), a, selon vous, une double signification : la « juste répartition du travail et de ses fruits » et « l’exigence de justice comme force historique ». Comment articulez-vous ces deux dimensions ?
La justice a souvent été conçue comme un ordre idéal et immuable auquel il conviendrait de se conformer. Mais c’est bien plutôt l’expérience historiquement changeante de l’injustice qui est première. C’est la misère ouvrière engendrée par l’essor du capitalisme industriel qui a suscité, au XIXe siècle, la volonté d’en comprendre les causes et d’en combattre l’extension. Cette expérience diffère de celle que peuvent avoir aujourd’hui les travailleurs sous plateforme ou les personnels de santé soumis au pilotage par indicateurs chiffrés.
Autrement dit, la justice n’est pas le résultat d’un « ordre spontané », d’un mécanisme autorégulateur de type biologique ou économique ; elle est l’horizon d’efforts toujours recommencés qui visent à réduire les facteurs d’injustice propres à une époque et dans des circonstances données.
L’histoire nous enseigne que plus l’injustice s’aggrave dans les sociétés, plus la violence se développe. La paix est donc fondée sur la justice sociale, comme l’a proclamé l’Organisation internationale du travail (OIT). Comment se fait-il que ce principe ne soit toujours pas entendu ?
Les révoltes contre les injustices peuvent être réprimées ou captées par des démagogues qui dirigent la colère sociale contre des boucs émissaires. C’est seulement lorsqu’elles sont animées par un projet politique cohérent qu’elles peuvent accoucher d’une société plus juste. Ce fut le cas au XXe siècle de l’invention de l’État social, qui a permis aux démocraties de triompher des régimes totalitaires.
Michaël Fœssel : « Une puissance critique est inscrite dans la joie »Son projet a été celui d’une citoyenneté sociale, qui garantisse à chacun une sécurité économique sans laquelle il n’est pas de véritable citoyenneté politique. Mais, comme l’indique le préambule de la constitution de l’OIT, « la non-adoption par une nation quelconque d’un régime de travail réellement humain fait obstacle aux efforts des autres nations désireuses d’améliorer le sort des travailleurs dans leur propre pays ». Autrement dit, la justice sociale doit être un objectif partagé par des nations qui coopèrent à cette fin.
Ériger en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public.
Or, depuis bientôt un demi-siècle, la foi en un « ordre spontané du marché » a conduit au contraire à attiser la compétition de tous contre tous, aussi bien au plan international qu’européen ou national. Ériger ainsi en norme fondamentale la poursuite par chacun de ses seuls intérêts particuliers disqualifie l’intérêt public et la frugalité, et engendre inévitablement la violence. Une société qui donne pour idéal à sa jeunesse de devenir millionnaire n’est soutenable ni socialement ni écologiquement et se condamne à la répétition des crises.
En France, « la justice sociale a été édifiée sur trois piliers : les services publics, la Sécurité sociale et le droit du travail ». Étant donné leur déconstruction actuelle, que deviennent la justice sociale et la solidarité dans notre pays ?
Contrairement à ce que pensent ses promoteurs, cette déconstruction ne conduit pas à l’avènement d’un ordre spontané du marché, fondé sur l’ajustement des calculs d’utilité entre individus animés par la seule poursuite de leurs intérêts privés. Le besoin de solidarité ne disparaît pas mais il se transporte sur d’autres bases – non démocratiques – telles que l’appartenance ethnique ou religieuse, la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. La « justice sociale » est alors invoquée au soutien de revendications identitaires, dont l’inflation est proportionnelle au déclin de la citoyenneté économique et sociale.
Alain Badiou : « Il est temps de s’atteler à une riposte générale »Vous écrivez que « la justice sociale ne doit pas être enfermée dans la binarité de l’avoir et de l’être, mais s’ouvrir à l’agir ». Qu’est-ce à dire ?
Il s’agit précisément de dépasser l’opposition entre justice distributive et justice recognitive, c’est-à-dire entre ce qu’on nomme aujourd’hui le « social » et le « sociétal ». La première réduit les humains à ce qu’ils ont – à leur patrimoine et leur pouvoir d’achat ; et la seconde à ce qu’ils sont – à leur identité religieuse, chromatique ou sexuelle. Or il convient de tenir compte d’abord de ce qu’ils font, c’est-à-dire de la contribution qu’ils apportent par leur travail au bien-être commun.
On ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
C’est l’une des leçons à tirer de la pandémie de Covid. Elle a mis en lumière le sort des « travailleurs essentiels », notamment de ceux qui soignent les malades dans les hôpitaux publics : les médecins, infirmiers, aides-soignants, sans oublier les agents d’entretien ou de restauration, aujourd’hui sous-traités dans tous les sens du terme. Il a bien fallu reconnaître que – peu importe leurs origines, la couleur de leur peau ou leur orientation sexuelle – ils n’étaient pas payés à la mesure du caractère essentiel de leurs tâches (que l’on songe aux écarts vertigineux entre la rémunération d’une infirmière et d’un banquier d’affaires…).
La pandémie a aussi montré que l’hôpital fonctionnerait beaucoup mieux s’il était organisé sur la base de leur expérience de ces tâches, plutôt que par des technocrates ou des cabinets de conseil. D’une manière plus générale, on ne répondra pas aux défis sociaux et écologiques qui sont les nôtres sans permettre aux travailleurs de peser sur ce qu’ils font et la façon dont ils le font.
Vous dites que « la gouvernance par les nombres » produit une nouvelle forme de déshumanisation. En quoi consiste-t-elle ?
La gouvernance par les nombres traite tous les travailleurs – dirigeants comme dirigés – comme des ordinateurs bipèdes. Ils doivent rétroagir en temps réel aux signaux qui leur parviennent pour réaliser les objectifs chiffrés fixés par des programmes. Ils sont ainsi enfermés dans les boucles spéculatives d’une représentation chiffrée du monde, déconnectée de leur expérience concrète des tâches à accomplir. Bien avant la pandémie, les personnels hospitaliers se plaignaient ainsi de devoir « soigner les indicateurs plutôt que les malades ».
Olivier Abel : « Pour le capitalisme, une part de l’humanité est superflue »Cet enfoncement dans la déshumanisation se traduit par une augmentation considérable des affections psychiques au travail. Ces risques d’altération de la santé mentale n’épargnent pas les classes dirigeantes. Ne percevant plus le monde qu’à travers sa représentation chiffrée, elles perdent pied avec le réel et apparaissent de plus en plus « déconnectées » ou « hors sol ».
Le travail sous plateforme, ce qu’on appelle l’« ubérisation », entraîne une résurgence des liens d’allégeance. Est-ce une sorte de reféodalisation des rapports humains ?
La résurgence des liens d’allégeance est un phénomène général, également manifeste entre les entreprises d’une même chaîne de production, entre l’Union européenne et États membres ou entre États hégémoniques et leurs vassaux. Mais il est vrai que l’ubérisation en offre une manifestation « chimiquement pure ».
Derrière la propagande vantant la liberté supposée d’« autoentrepreneurs », c’est en effet la structure juridique du servage qui ressurgit avec le travail sous plateforme. En droit féodal, le serf n’était pas un salarié, mais le tenancier de la « tenure servile » que lui concédait son seigneur, moyennant redevance. C’est exactement la formule que cherchent à imposer les plateformes. Elles veulent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant « déconnectent », sans devoir assumer de responsabilité patronale, notamment contribuer au financement de la Sécurité sociale.
Une caractéristique importante de ces nouveaux liens d’allégeance est en effet de permettre à ceux qui contrôlent les réseaux d’informations et détiennent la réalité du pouvoir de s’exonérer de leurs responsabilités sociales et écologiques.
Comment libérer le travail qui repose sur des liens de subordination dans le salariat et sur des liens d’allégeance pour les travailleurs « ubérisés » ?
Concernant ces derniers, il y a des raisons de penser que le gouvernement français, comme l’ont déjà fait la plupart des pays européens et comme le propose la Commission de Bruxelles, devra se ranger derrière la jurisprudence, qui y reconnaît le plus souvent des salariés.
C’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
Quant au « pacte fordiste », qui avait consisté à échanger la soumission des salariés contre un minimum de sécurité économique, il a été depuis trente ans la cible des politiques néolibérales illustrées en France par les réformes dites El Khomri et Macron. Elles ont notamment cherché à émanciper les entreprises des conventions de branche en matière de salaires et à les engager ainsi dans une course à la baisse des rémunérations, au lieu de se concurrencer seulement sur la qualité de leurs produits. Car c’est la négociation de branche et elle seule qui permet de tirer ainsi vers le haut à la fois cette qualité et le pouvoir d’achat.
L’absurdité de ces réformes apparaît à l’heure où la nécessité d’une telle hausse fait consensus, de même que la suppression des comités d’hygiène et de sécurité s’est révélée une sottise à l’heure du Covid. Plutôt que de courir derrière le moins-disant social, il serait plus à propos, ainsi que le suggère votre question, de concevoir des réformes qui assurent aux travailleurs « la satisfaction de donner toute la mesure de leur habileté et de leurs connaissances et de contribuer le mieux au bien-être commun ».
Cet objectif était peut-être irréaliste lorsqu’il a été proclamé en 1944 dans la déclaration de Philadelphie, mais il est aujourd’hui à notre portée, à condition de mettre nos nouvelles machines intelligentes au service du bien-être et de la créativité des humains et de leurs milieux vitaux, au lieu de s’acharner à faire le contraire. Je mentionne dans ce petit livre quelques signes avant-coureurs de ce très vaste chantier de la liberté dans le travail et de la démocratie économique.
Vous appelez de vos vœux une « véritable mondialisation » pour contrer la globalisation, que vous qualifiez d’« anarcho-capitalisme » menaçant la paix. Comment définir et enclencher une vertueuse « mondialisation » ?
Animé par la foi religieuse en un processus historique de globalisation, l’anarcho-capitalisme tend à liquider la diversité des lois et des territoires pour les soumettre uniformément à l’« ordre spontané » d’un marché devenu total, censé abolir les solidarités et les frontières nationales et régir uniformément la planète. Pour répondre aux révoltes suscitées par ce processus, un ethno-capitalisme est aujourd’hui en plein essor, qui dirige la colère sociale vers des boucs émissaires, désignés par leur religion, leur nationalité ou leurs origines, et offre ainsi un mixte de néolibéralisme et d’identitarisme.
Florent Guénard : « L'égalité comme une nécessité historique »Pour s’extirper de cette double impasse, il faudrait distinguer globalisation et mondialisation. Le monde, au sens étymologique du terme, est le contraire de l’immonde ; c’est un milieu rendu habitable par le travail des hommes et le respect de leur écoumène (la relation des humains à leur milieu – NDLR). Une véritable politique de mondialisation consisterait à inventer des solidarités nouvelles entre des nations que la révolution numérique et la montée des périls écologiques rendent plus interdépendantes que jamais. Évitant les écueils de la globalisation et ceux des repliements identitaires, une telle politique ferait de la diversité des langues et des cultures une force, et non une entrave sur la voie d’une conception nouvelle de la justice au travail, qui associe l’égale dignité des êtres humains et la préservation et l’embellissement de la diversité de leurs milieux vitaux.
Par ailleurs, vous avez publié et préfacé une nouvelle édition des Lettres persanes de Montesquieu (2). Quelle est l’actualité de ce texte classique ?
Si j’ai noué une correspondance posthume avec Montesquieu à l’occasion du tricentenaire des Lettres persanes, c’est précisément parce qu’il est le seul philosophe des Lumières à avoir compris que la compréhension et le respect de la diversité des civilisations n’étaient pas un obstacle, mais bien au contraire une condition de l’émancipation des hommes par la raison. C’est aussi parce qu’il écrit dans une langue admirable, qui nous repose du globish en vigueur chez ceux qui aujourd’hui nous gouvernent.
droit du travailalain supiotjustice Le Figaro
Revivez le «Club Le Figaro politique», l'émission hebdomadaire du Figaro
John TimsitLes suites du remaniement et la politique étrangère d'Emmanuel Macron face à la Russie étaient les thèmes traités dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue de faire vivre le débat post-présidentiel et pré-législatives. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission: «Le Club Le Figaro politique». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
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Pour ce nouveau numéro du «Club Le Figaro politique», le directeur adjoint de la rédaction recevait Anne-Charlène Bezzina, constitutionnaliste, maître de conférences en droit public. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine, d'Isabelle Lasserre, correspondante diplomatique du Figaro, et de Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro étudiant.
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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?», «Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?» et «Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?»
Affaire Abad : est-ce que l'exécutif pouvait ne pas savoir ?
Alors que l'affaire Abad empoisonne les premiers jours du gouvernement Borne, l'exécutif pouvait-il ignorer les deux anciennes plaintes classées sans suite à l'encontre de l'ex-président du groupe LR à l'Assemblée nationale, avant la nomination de ce dernier ? Si la question n'est pas encore tranchée, la polémique met en tout cas Emmanuel Macron en porte-à-faux face à sa promesse de refaire de l'égalité femmes-hommes et de la lutte contre la violence faite aux femmes une des grandes «causes» du quinquennat.
Emmanuel Macron et Pap Ndiaye pensent-ils la même chose ?
Nommé ministre de l'Éducation nationale vendredi, Pap Ndiaye a rapidement été la cible des attaques de la droite et de l'extrême droite. Ces dernières alimentant le procès d'un intellectuel «indigéniste» et «racialiste». Face à une nomination qui peut surprendre, Emmanuel Macron défend bec et ongles son nouvel arrivant, voyant en lui l'incarnation d'un «universalisme», comme le relate Le Figaro.
Le président adopte-t-il la bonne stratégie face à Vladimir Poutine ?
Trois mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, Emmanuel Macron tente encore de jouer les arbitres entre les présidents ukrainien et russe. Depuis fin-février, le chef de l'État a toujours voulu garder le contact avec Vladimir Poutine. Une sorte de bras de fer qui pour l'instant n'a pas permis d'amorcer une désescalade du conflit entre les deux pays de l'Est.
» Voir l'émission du mardi 24 mai :
Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale: une «triangulation» qui surprend jusqu’à l’Élysée
RÉCIT - Sa nomination rue de Grenelle serait pour partie liée au lobbying très actif de deux conseillers élyséens.
«Sa défaite me convient très bien» : Le Drian profite de son discours de passation pour régler ses comptes avec le premier ministre australien
Le désormais ex-ministre des Affaires étrangères s'est réjoui de la défaite de Scott Morrison, qui avait annulé le contrat portant sur des sous-marins entre l'Australie et la France.
Regarder la vidéoAccusé de viols, le ministre Damien Abad se confie au Figaro
EXCLUSIF - Le ministre des Solidarités dénonce des attaques qu'il juge récurrentes et estime que les élections législatives seront les «juges de paix».
Le Figaro
La nouvelle vie amère des réfugiés ukrainiens en Russie: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
Alain BarluetREPORTAGE - Des centaines de milliers de personnes fuyant la guerre reçoivent un accueil inégal selon les régions.
Envoyé spécial à Toula
«Ici, nous dormons dans un lit blanc comme neige. Et comme le silence est étrange après toutes ces explosions. Marioupol a été détruite comme Stalingrad»: Sergueï Klimovitch, 78 ans, n’en revient pas encore de sa nouvelle vie, dans un centre de vacances réquisitionné près de Toula, à deux heures et demie de train au sud de Moscou. Avec soixante-dix autres réfugiés venus d’Ukraine, il vit désormais dans ce «point d’hébergement provisoire», l’un des seize ouverts dans la province de Toula.
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Ils accueillent au total environ deux mille personnes. Quelques-uns parmi les centaines de milliers d’Ukrainiens venus de l’est du pays - leur nombre exact n’est pas connu, certaines sources parlent de 800.000 personnes. Leur avenir n’est pas moins incertain, ni leur souffrance moins grande, que ceux des réfugiés, cinq fois plus nombreux, à avoir rejoint l’Europe de l’Ouest. La situation de ces rescapés de la guerre varie surtout considérablement selon les régions et selon la manière dont ils ont gagné Russie, pris en charge collectivement ou arrivés individuellement.
Ancien capitaine de la marine russe, Sergueï Klimovitch vivait avec son épouse, Natalia Mikhaïlovna, au septième étage d’un immeuble qui en comptait neuf, avenue Azovstal, tout près de l’usine du même nom, épicentre des combats durant plusieurs semaines. C’est dire s’il en a vu! «On tirait depuis l’usine et contre l’usine. Et tout ça volait au-dessus de nous», raconte le vieil homme. Dès que cela a commencé, sa femme est descendue à la cave. Elle y passera trois semaines, dans le froid (il faisait jusqu’à moins neuf degrés), les doigts gelés, sans eau, sans électricité. Lui enfile aussitôt son vieil uniforme de la marine et décide de rester dans son appartement - «C’est ma maison. Je ne me cacherai de personne», clame-t-il. Infatigable, il fait des allers-retours avec le sous-sol, et malgré le danger va au ravitaillement: beaucoup de pâtes et l’eau, qu’il faut aller chercher à deux kilomètres et que l’on conserve dans la baignoire…
Volontariat et dons
Un jour, un obus a frappé l’immeuble de plein fouet. «Notre voisine du dernier étage, Maria Timofeevna a été tuée. On l’a descendue dans la cour, on l’a enterré là et on a mis une croix», se souvient le vieux marin. Jusqu’au jour où un soldat avec un brassard blanc - c’est-à-dire pro-russe - est monté à l’étage et lui a dit de partir. Avec son épouse, ils ont marché jusqu’à la mer au point de rassemblement où les attendaient des autobus. Ils ont alors rejoint Taganrog, dans le sud de la Russie. Un train - «treize wagons, juste pour les gens de Marioupol» - les a ensuite conduits à Voronej, Koursk et enfin Toula, où des volontaires se sont occupés d’eux. Toutes leurs affaires, leurs rêves, un petit bateau acheté à l’époque soviétique, la tombe de leur fils mort l’an dernier, sont restés là-bas. Restent, pour Sergueï Klimovitch, ses souvenirs intacts, notamment ses années de service à Cuba, qu’il raconte abondamment - et l’amour de la pêche: se procurer une canne a été l’un de ses premiers souhaits en débarquant ici…
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«Les réfugiés sont arrivés en deux vagues, d’abord ceux venant de Donetsk et Louhansk (les deux «républiques» pro-russes du Donbass, NDLR), puis ceux de Marioupol», explique Andreï Tcherezov, un jeune spécialiste de «high-tech» qui, depuis deux mois, consacre une bonne partie de son temps à aider les personnes venues d’Ukraine. Surtout des femmes avec enfants mais aussi des personnes plus âgées. Les hommes, nettement moins nombreux, viennent de Marioupol, car ceux des «républiques» sont obligatoirement mobilisés pour aller au front.
Au total, sur mille cas dont je me suis occupé à Toula, seul un souhaitait aller à l’étranger, en Pologne, où ces réfugiés avaient de la famille
Comme beaucoup de Russes, Andreï, le volontaire de Toula, a lui aussi là-bas de la famille, avec laquelle les ponts sont désormais rompus. «Beaucoup de ceux arrivés de Louhansk sont déjà repartis chez eux», affirme-t-il. Comment est-ce possible? Les autres attendent espérant pouvoir rentrer chez eux lorsque la situation se sera calmée. Une perspective beaucoup plus improbable pour ceux de Marioupol - la ville est largement détruite. «Au total, sur mille cas dont je me suis occupé à Toula, seul un souhaitait aller à l’étranger, en Pologne, où ces réfugiés avaient de la famille», dit Andreï Tcherezov.
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Une situation difficile
«Selon nos estimations, 15 à 20 % des réfugiés arrivant d’Ukraine souhaitent partir en Europe, 40 % aimeraient retourner chez eux et 40 % veulent rester en Russie», indique Danil Makhitnisky, un jeune homme politique moscovite qui a déployé son mouvement «Société, Avenir», et ses réseaux, au service des réfugiés. Huit mille personnes, dans treize régions du pays sont passées par son organisation. À Toula, ville industrielle, ils espèrent retrouver un travail sans trop de difficultés.
Les habitants de Marioupol ont eu très peur du bataillon Azov qui utilisait les civils comme boucliers humains
Trouver refuge dans le pays, la Russie, qui a lancé le 24 février «l’opération militaire spéciale», avec toutes les conséquences qui s’en sont suivies? Pour les habitants des régions de Donetsk et Louhansk, bombardées depuis huit ans, proche de la Russie par la langue et la culture, la question ne se pose pas. «La situation a toujours été difficile pour eux», commente Danil Makhnitsky. À Marioupol, où des couloirs humanitaires ont parfois été laborieusement mis en place, certains ont pu partir à l’Ouest. «Les habitants de Marioupol ont eu très peur du bataillon Azov qui utilisait les civils comme boucliers humains», affirme Danil Makhnitsky. Il dément fermement que des réfugiés aient pu être conduits en Russie contre leur gré. Ce que réfutent également toutes les personnes réfugiées rencontrées en Russie par Le Figaro. En mars, des sources ukrainiennes ont affirmé que 20.000 personnes avaient été conduites de force depuis la région de Marioupol jusqu’en Russie.
Une aide non centralisée
D’après lui, «en situation de guerre, il n’y aurait tout simplement pas assez de personnels pour se livrer à ce type d’opérations». Danil Makhnitsky rejette aussi des informations faisant état de violences, voire de disparitions, dans des «camps de filtration» par lesquels passeraient les réfugiés souhaitant rejoindre la Russie. Début mars, «on m’a contrôlé, en me déshabillant pour voir si je n’avais pas de tatouages ni des traces indiquant que j’ai pu porter une arme», raconte Evguéni, un électricien de 39 ans arrivé à Moscou depuis le Donbass. «La procédure a pris quarante minutes, mais je sais que c’est plus long maintenant», ajoute-t-il. Les investigations sont parfois poussées. On vérifie parfois si les réfugiés n’ont pas de traces de poudre sur les doigts. «Les autorités russes essaient d’éviter les attaques terroristes, ce n’est pas de la sélection à la Goebbels» (le responsable de la propagande nazie sous le III Reich, NDLR), s’agace Andreï Tcherezov. «Le mari d’une réfugiée n’a pas été autorisé à l’accompagner à Toula. Il a servi dans l’armée ukrainienne et s’en est vanté sur les réseaux sociaux», raconte le volontaire.
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En Russie, l’aide aux réfugiés n’est pas centralisée ; elle a été déléguée aux régions. Et repose en large partie sur le volontariat et les dons du public. «Pour que cela marche, il faut des directeurs de centre et des “tchinovniks” (des fonctionnaires) investis et, malheureusement, c’est loin d’être le cas partout», témoigne Andreï Tcherezov. Le coffre de sa voiture déborde de vêtements, chaussures et confiseries, achetés pour les réfugiés grâce aux dons du public, et qu’il vient de réceptionner. Il connaît presque chacun des destinataires par son prénom.
Pour d’autres réfugiés ukrainiens toutefois, la Russie est synonyme de galère. Partis individuellement en bus de Sieverodonestk, sous contrôle ukrainien, mais souhaitant aller en Russie, Tatiana, 50 ans et son frère Evgueni, l’électricien déjà mentionné plus haut, déchantent aujourd’hui. «Dans le bus, mon frère a dû se cacher entre les personnes âgées et les handicapés, pour éviter que les militaires ukrainiens ne l’arrêtent et ne l’envoient se battre», dit Tatiana.
Triste odyssée
Accueillis dans l’appartement d’un ami, dans la banlieue de Moscou, ils peinent à se faire enregistrer. Obtenir le statut de réfugié leur permettrait de recevoir les 10.000 roubles (60 euros au cours actuel) promis à chacun par Vladimir Poutine.
Un bien maigre pécule que tous sont loin d’avoir reçu à ce jour. Par le bouche-à-oreille, le frère et la sœur ont entendu parler de l’association moscovite animée, entre autres par Maria Makeeva. Dans un petit local débordant de cartons, vingt à trente familles viennent ici chaque jour récupérer des vêtements et des produits d’hygiène. «Beaucoup viennent à Moscou en croyant que ce sera plus facile, mais ce n’est pas le cas», reconnaît Maria Makeeva.
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D’autres ont eu encore moins de chance. Le site d’information Meduza raconte ainsi l’histoire d’un groupe de trois cents réfugiés à qui l’on avait fait miroiter un terrain, une aide financière substantielle et un travail, à Vladivostok, sur l’océan Pacifique, à l’autre bout du pays. Mais déjà lors du long voyage en train vers l’Extrême-Orient, les promesses ont commencé de fondre comme neige au soleil. Au lieu de Vladivostok, les réfugiés se sont retrouvés dans l’austère localité de Vrangel, près de Nakhodka, «sans aide ni travail», comme témoigne Olga, l’une des participantes de cette triste odyssée. Alexeï, natif de Marioupol, raconte lui s’être vu proposé pour seul travail dans ces parages du bout du monde un emploi de «décapiteur de poulets» pour un salaire mensuel de 35.000 roubles (580 euros). Aux dernières nouvelles, Alexeï envisage d’aller tenter sa chance… en Iakoutie. Et toujours ce même refrain, entendu mille fois: «Nous sommes fatigués de la guerre. La vie passe et nous voulons la paix.»
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Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
Etienne JacobSteve TenréLA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
LA QUESTION. La nomination de Pap Ndiaye rue de Grenelle n'en finit pas de faire grincer les dents. En cause: la proximité de cet historien, spécialiste des minorités, avec les idéologies décolonialistes, antiracistes et indigénistes. Perçu par Emmanuel Macron comme un simple «universaliste», le ministre voit ses déclarations passées disséquées par journalistes, intellectuels et autres politiques. À commencer par l'ex-candidate RN à la présidentielle, Marine Le Pen: «Pap Ndiaye est un universitaire de talent, qui a beaucoup travaillé sur les sujets qu'il porte. (..) Mais je le vois mal changer d'avis, et dire qu'il n'y a pas de racisme systémique en France», a-t-elle déclaré lundi soir, lors d'une conférence de presse dans les Bouches-du-Rhône. Et d'ajouter: «Il a quand même juste comparé la police aux coupables de la rafle du Vel d'Hiv. On ne peut pas dire que c'est un homme de modération». Le successeur de Jean-Michel Blanquer à l'Éducation a-t-il vraiment comparé les forces de l'ordre aux coupables de la rafle du Vélodrome d'Hiver, où plus de 13.000 Juifs ont été arrêtés à Paris du 16 au 17 juillet 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale? Et qu'aurait-il voulu dire à ce moment-là?
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VÉRIFIONS. Les propos de Pap Ndiaye, évoqués par Marine Le Pen, sont tirés d'une émission vidéo, diffusée par Mediapart, le 8 juin 2020. Interrogé sur le «racisme systémique» aux États-Unis, celui qui est encore professeur d'histoire américaine à Sciences Po Paris dévie sur la situation en France. Il déclare alors: «Quand on se penche sur l'histoire de France, il faut aussi se pencher, sur le cas de la police, sur une histoire de la police marquée par des formes de répression coloniales, pensons à la guerre d'Algérie (...) à l'occupation et aux rafles de Juifs opérées par la police française sous l'autorité de Maurice Papon à Paris ou Bordeaux». Sans comparer directement la police française actuelle et la rafle du Vel d'Hiv, comme l'a dit Marine Le Pen, l'universitaire effectue tout de même un parallèle, en affirmant que leur histoire est «marquée par des formes de répression coloniales». Mais alors, qu'a-t-il voulu dire?
Historien de la police et auteur d'une multitude d'ouvrages sur le sujet, Jean-Marc Berlière s'étonne de ces déclarations à la «coloration polémique et militante». L'agrégé d'histoire l'admet: «Dans l'histoire de la police, il y a des taches qui sont ineffaçables». Il cite la participation à la répression raciale «exigée par les Allemands et mise en place par le gouvernement de Vichy». Mais, il rappelle que les policiers (et gendarmes) ont avant tout «obéi» aux ordres qui leur étaient donnés, en tant que «soldats de la loi». «Beaucoup ont aussi désobéi, sinon, les trois quarts de la communauté juive n'auraient pas survécu aux rafles», affirme-t-il. Des sabotages survenus surtout à partir de l'automne 1942. Dans le cadre de ses ouvrages, l'historien a interrogé de nombreux rescapés juifs, et «tous avaient des flics ignobles et des flics formidables dans leur histoire».
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Concernant les rafles, «les forces de l'ordre ignoraient ce que l'on allait faire aux gens qu'ils arrêtaient, poursuit Jean-Marc Berlière. C'était suffisamment tragique de les voir partir avec leurs bagages. Les Allemands ne se sont jamais vantés de massacrer les Juifs». L'expert rappelle que ce sont bien les nazis qui ont ordonné les rafles, «contrairement à une idée reçue selon laquelle les flics étaient pires que les SS et la Gestapo». «Le génocide n'a pas été lancé par le gouvernement français de Vichy. La France a perdu la guerre et avec la signature de l'Armistice en 1940, devait, dans la zone occupée (55% du territoire environ, NDLR), obéir aux ordonnances allemandes», martèle-t-il. Lorsqu'il a ainsi été décidé de l'arrestation de Juifs, en juillet 1942, il était, selon lui, «impossible, de front, de désobéir». Même si certains ont «opéré discrètement» pour aider les civils.
Une «dimension coloniale» dans la police française?
Dans sa déclaration, Pap Ndiaye pointe également la «répression coloniale» de la police française à l'époque de la guerre d'Algérie (1954-1962). Une expression exhumée et contestée sur les réseaux sociaux, mais qui ne serait pas sans fondement, selon l'historienne spécialisée Raphaëlle Branche, auteur notamment de La guerre d'Algérie: une histoire apaisée? (Éditions du Seuil), et citée dans le rapport Stora adressé à Emmanuel Macron.
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«Il y a effectivement eu une dimension coloniale dans la police française, et notamment parisienne», appuie l'historienne, qui cite l'existence de la «brigade nord-africaine», créée pour surveiller la population maghrébine. Elle fut effective au sein du Service des affaires indigènes nord-africaines, autorisée en 1928 dans un décret et dissous en 1945. «Dès qu'un “indigène algérien” avait affaire (au Service) - pour la délivrance d'une carte d'identité (...) -, une fiche était établie et adressée à la Brigade nord-africaine. Le fichier de celle-ci (était) riche de milliers de noms. À certains égards, il préfigure (...) le Fichier juif établi par la PP début 1941», décrit Jean-Marc Berlière dans un de ses écrits. Pour Raphaëlle Branche, cette brigade symbolise «l'Etat colonial, parce que certaines populations n'étaient pas identifiées comme étrangères mais pas non plus comme des Français de plein droit».
Quant aux «répressions» pointées par Pap Ndiaye, Raphaëlle Branche, pour qui le nouveau ministre de l'Education nationale est «quelqu’un de tout à fait reconnu et dont les travaux sur l'histoire font autorité», estime qu'il ne faut pas oublier les manifestations du 14 juillet 1953 et du 17 octobre 1961, qui ont fait plusieurs dizaines de morts en raison de tirs de la police. La première, où une quinzaine de policiers a été blessée par des armes de fortune, était organisée par le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques algérien, quand la seconde résultait d'un appel au boycott par le Front de libération nationale (FLN) d'un couvre-feu institué par les autorités aux seuls Algériens. «Ce que voulait la police avec ce couvre-feu, c'était entraver l'action du FLN» qui séduisait de plus en plus d'Algériens, explique Raphaëlle Branche. Mais «puisque les autorités ne pouvaient pas l'admettre, il en a résulté un couvre-feu excessivement problématique, qui visait des gens en fonction de leur origine», soutient-elle.
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Mais «pour être violent, il faut être deux», tempère Jean-Marc Berlière. L'auteur d’Histoire des polices en France: de l'Ancien régime à nos jours (éditions Nouveau Monde, 2013) peint un contexte fait de «guerre et de terrorisme» où les policiers, «armés de mitraillettes derrière des guérites bétonnées», pouvaient à être la cible de «grenades» dans les commissariats. Avant le 17 octobre 1961, plusieurs dizaines de policiers sont morts dans des attentats du FLN en France, et plus d'une centaine blessés. «Le 17 octobre, certains policiers ont eu la volonté de venger leurs collègues assassinés, blessés, qui ont fini tétraplégiques», justifie l'historien spécialisé. «On ne peut pas réduire les policiers à des fascistes. En oubliant que la même police est garante de la République, de la démocratie»
Une histoire incomparable avec les États-Unis
Dans l'émission de Mediapart, Pap Ndiaye a également déclaré que «comparer la situation américaine à la situation française est légitime et nécessaire» en termes de «racisme systémique». Avant d'évoquer le cas de la police: «Il y a beaucoup de choses qui permettent de regarder comment la répression, les forces de l'ordre se sont comportées dans le cadre de systèmes qui étaient différents de ce qui pouvait exister aux États-Unis mais qui avaient quelque chose à voir». Ici, l'historien Jean-Marc Berlière s'inscrit en faux: «La comparaison avec les États-Unis n'a aucun sens». D'abord, car «en dehors du FBI, il n'y a pas de police fédérale qui couvre tout le territoire». Ensuite, car «les policiers américains tuent essentiellement par arme à feu plus de 1000 personnes par an, dont la majorité sont Noires», ce qui n'est «pas le cas en France».
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Pour Jean-Marc Berlière, les cas de violences policières ont été rares dans l'histoire récente de la France, particulièrement à partir de 1968, loin du «déni» dénoncé par Pap Ndiaye dans certaines publications. Il cite la mort de Vital Michalon, un professeur de physique, tué en 1977 alors qu'il manifestait contre l'établissement du site nucléaire de Creys-Malville (Isère). Ou encore, «l'émotion considérable» provoquée par la mort de l'étudiant Malik Oussekine, tué par «des flics dévoyés» dans la nuit du 5 au 6 décembre 1986 à Paris, après plusieurs semaines de contestation étudiante contre le projet de réforme universitaire Devaquet. «Quoi qu'il en soit, ça me paraît un argument polémique totalement irrecevable», tranche-t-il.
Quant à un prétendu «racisme systémique» dans la police, l'historien dénonce surtout un «racisme anti-flics» croissant dans la société française. Si les policiers entrés «pour de mauvaises raisons» dans cette institution existent, de même que les victimes du maintien de l'ordre, la plupart sont animés de bonnes intentions. «Lors des manifestations des “gilets jaunes”, certains venaient avec des boules de pétanque, des armes par destination dans le but de blesser, de tuer. Les mêmes venaient ensuite dénoncer le fait d'avoir reçu une balle de LBD», rappelle Jean-Marc Berlière. Et de conclure: «Ce serait hâtif de mettre dans la case “raciste” les 140.000 policiers en France, qui sont des citoyens comme vous et moi au métier épouvantablement difficile, peu soutenus par l'ensemble de la société».
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Le Figaro
Législatives 2022 : qui sont les candidats de votre circonscription ?
Nicolas MondonFIG DataFIG DATA - Les candidats aux élections législatives 2022 sont officiellement connus. À l'aide de notre moteur de recherche, découvrez qui est candidat dans votre circonscription.
Les élections législatives de 2022 se tiendront les 12 et 19 juin prochains. Les candidats avaient jusqu'au vendredi 20 mai pour déposer leur dossier en vue du premier tour. Les listes officielles des candidats ont été publiées par le ministère de l'Intérieur lundi 23 mai. En tout, on compte 6293 candidats. Un chiffre en net recul, en 2017, on en comptabilisait 7877.
Ensemble !, Nupes, RN, LR : découvrez les principaux partis
Une baisse explicable en partie par les deux larges alliances mises en place pour ce scrutin. À gauche le bloc NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) rassemble autour de Jean-Luc Mélenchon et de la France insoumise une coalition allant de l'extrême-gauche (NPA) au Parti socialiste. Disparate, un tel assemblage n'a pas manqué de créer des remous au sein de ses différentes composantes. Notamment du côté du Parti socialiste où l'on compte un certain nombre de candidatures dissidentes. Citons Lamia El Aaraje à Paris ou Jérôme Lambert en Charente, récemment épinglé au sujet d'un logement social qu'il occupe depuis vingt ans à Paris.
L'autre bloc concerne la majorité présidentielle. Nommé Ensemble!, il fédère notamment le parti présidentiel (Renaissance, ex LaRem), le MoDem de François Bayrou, Horizon d'Édouard Philippe ou Agir.
Qui sont les candidats aux élections législatives dans votre circonscription ?
Le Figaro vous propose un moteur de recherche afin de trouver facilement la liste des candidats de votre circonscription.
Une large majorité de députés se représentent dans leur circonscription
Parmi les 567 députés sortants (les députés ne sont pas remplacés la dernière année de la législature), un premier décompte indique qu'environ 440 se présentent à nouveau dans leur circonscription. Un chiffre à mettre en perspective avec les 357 députés candidats lors des élections de 2017.
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Parmi les points d'interrogation, il y avait notamment le cas Damien Abad. Récemment mis dans la lumière médiatique à la suite de son ralliement tardif à la majorité présidentielle, il se trouve désormais accusé de violences sexuelles. Le nouveau ministre des Solidarités se présente dans la cinquième circonscription de l'Ain sous l'étiquette divers droite.
Méthodologie
Le nombre de députés sortants candidats a été calculé par correspondances automatiques entre les noms des candidats et ceux des députés. Le chiffre sera ajusté après vérification manuelle.
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La rupture entre Les Républicains et Damien Abad est actée
Christian Jacob a demandé au président du groupe LR à l'Assemblée nationale de partir. Ce dernier annonce sa mise en retrait du mouvement politique.
À trois semaines des législatives, les instituts de sondages dans le flou
Anticiper le choix des électeurs s’avère plus délicat pour les spécialistes de l’opinion que lors de la présidentielle.
Nouveau gouvernement : les ministres battus aux législatives devront démissionner
INFO LE FIGARO - L'Élysée maintient la consigne déjà édictée par Emmanuel Macron il y a cinq ans, et héritée de Nicolas Sarkozy en 2007. Quinze ministres sont concernés, dont la première d'entre eux Élisabeth Borne.
Le Figaro
Le Figaro lance son application de cuisine
Claudia CohenElle propose plus de cinq mille recettes et des articles portant sur l’actualité gastronomique.
Après son application de jeux, Le Figaro invite les Français à se mettre à table dès ce jeudi 12 mai avec le lancement de son application de cuisine. Baptisée Le Figaro Cuisine, elle propose aux amateurs de bons petits plats et aux débutants, plus de cinq mille recettes de Madame Figaro, des articles portant sur l’actualité gastronomique, des astuces autour de la nutrition et de la santé, des portraits et entretiens de chefs ainsi que des conseils du Figaro Vin. Des centaines de tutoriels sous format vidéo sont également disponibles.
Le Figaro Cuisine est téléchargeable sur les boutiques d’applications d’Apple et de Google. Dans sa version gratuite, elle offre un accès limité à un nombre de contenus. Sur l’application, les utilisateurs peuvent créer leur propre «carnet de recettes», accessible même hors connexion.
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Le Figaro enrichit son offre Premium
Un minuteur est par ailleurs intégré à un bon nombre de préparations pour les aider à surveiller le temps de cuisson. Il y a en a pour tous les goûts: de l’œuf Christian Dior au caviar au filet mignon de porc au miel, en passant par des recettes végétariennes et des plats à préparer en moins de 10 minutes ou avec trois ingrédients.
Une offre spécifique Le Figaro Cuisine permet d’avoir accès à l’ensemble des contenus de l’application pour 4,99 euros par mois. Enfin, les abonnés des offres Premium et Premium+ du Figaro pourront, eux, découvrir l’ensemble de l’univers Le Figaro Cuisine, dont les recettes exclusives de grands chefs comme Cyril Lignac, Jean-François Piège, Juan Arbelaez ou Eugénie Béziat. «En réunissant les meilleurs articles et recettes autour de la cuisine des rédactions du Figaro dans une application simple et utile pour le lecteur, nous souhaitons enrichir nos offres d’abonnement, au cœur de notre stratégie, et fidéliser nos 250.000 abonnés Figaro», explique Anne Pican, éditrice du Figaro et de Madame Figaro.
Entre «bien manger» et «art de vivre à la française», les experts gastronomiques font découvrir les grands classiques de la cuisine tricolore, que ce soit pour un dîner professionnel, un déjeuner à la bonne franquette ou des desserts gourmands pour le goûter.
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Selon le CNC, les Français ont perdu l’habitude d’aller au cinéma
48 % d’entre eux déclarent être revenus moins souvent ou plus du tout dans les salles depuis leurs réouvertures.
Culture: les dossiers chauds de la nouvelle ministre
DÉCRYPTAGE - Rima Abdul Malak devra gérer la fusion TF1-M6 et les états généraux de l’information.
Droits TV : L'Équipe diffusera les qualifications de l'Euro 2024 et du Mondial 2026
Ces droits n'incluent pas les matches de l'équipe de France dans ces épreuves, achetés par TF1 et M6.
Le Figaro
Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?
Tiphaine HonnetNOS CONSEILS PSYCHOLOGIE - Conflits, baisse de désir et ressentiments s'immiscent parfois tel un grain de sable dans la mécanique bien huilée de la relation amoureuse. Comment savoir s'il faut agiter le drapeau rouge ou le pavillon blanc ? Deux thérapeutes aident à se poser les bonnes questions.
«Couple: quand faut-il partir, quand faut-il se battre?» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
La relation amoureuse est loin d'être un long fleuve tranquille. Elle s'apparente plutôt à un électrocardiogramme, avec des hauts, des bas et puis d'autres moments où la ligne stagne. Parfois la tiédeur du quotidien l'emporte sur la passion. Des désaccords peuvent apparaître pour ne jamais disparaître. Ce dysfonctionnement est-il passager ou bien de mauvais augure ? Comment savoir s'il faut plier bagage ou rester pour réparer, reconstruire le couple ? Où se trouve la frontière entre concession et séparation ?
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Un seuil de tolérance en déclin
Selon Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, la question de la séparation émerge là où le sentiment de souffrance commence et se répète. «Cela va bien au-delà d'une divergence d'opinion sur le rangement ou une autre problématique du quotidien, c'est une accumulation, explique-t-elle. Le niveau de tolérance de la situation, du rapport au partenaire baisse dangereusement et si cela perdure, nous plonge dans une forme de désespoir.»
Avant même d'envisager la rupture, la spécialiste recommande de tenir au courant le conjoint de l'impasse face à laquelle on se trouve confronté. «Il ne s'agit pas de déverser un flot de reproches mais plutôt de questionner le partenaire, de lui demander son ressenti, s'il en est arrivé aux mêmes conclusions que nous, liste la psychologue. Il faut aller au bout des possibles pour se donner toutes les chances.»
La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive
Sans grande surprise, la communication apparaît comme l'un des leviers majeurs du couple. «Si le dialogue est difficile, si on peine à évoquer notre souffrance auprès du partenaire, il est bon de s'interroger sur ces limitations», souligne Anne Sauzède-Lagarde, psychothérapeute spécialisée en Gestalt thérapie et cofondatrice de l'École du couple (1).
Cet indicateur est d'autant plus alarmant quand il se produit dans une relation toxique. «La séparation doit être irrémédiablement envisagée quand le respect, la dignité de l'autre est piétinée, comme c'est le cas dans des situations d'addiction, de violences conjugales et dans certaines situations d'infidélité où il y a récidive», signale Camille Rochet.
Poison insidieux
Parfois, la crise se produit à bas bruit et impacte tel un poison insidieux les sentiments à l'égard de l'autre. De sorte que l'on se demande si notre affection mutuelle a évolué vers une complicité amicale, voire une joyeuse colocation, au détriment du couple. «Il existe une confusion entre l'excitation sexuelle et l'amour, note la psychologue. En cas de baisse de libido, on en conclut trop rapidement que le sentiment amoureux s'est envolé. Or, si la lune de miel ne dure pas en termes d'explosion, d'intensité, le désir de l'autre –pas uniquement sexuel mais dans son entièreté – doit, a minima, perdurer». «Plus que l'amour, l'attachement, l'estime de l'autre est une condition nécessaire à la vie commune et à son bien-être durable», renchérit Anne Sauzède-Lagarde.
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Enfants et achat immobilier
Rompre est une décision a fortiori vertigineuse quand les deux parties sont engagées, via un achat immobilier par exemple, et notamment quand elles ont fondé une famille. «Si on a des enfants, en particulier en bas âge, la responsabilité parentale ne doit pas être écartée du processus de réflexion mais elle ne doit pas non plus être la seule motivation à rester dans la relation», nuance la psychothérapeute gestaltiste.
Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer
Pour que ce questionnement soit le plus fécond possible et pour éviter les maladresses sous le coup de l'impulsion, la psychologue Camille Rochet invite à sonder au préalable notre volonté à réparer (ou non) les choses. «Même si l'émotion m'a lâché(e), il faut examiner les conséquences d'une potentielle séparation et se demander si on a envie concrètement que la situation s'améliore, si on est prêt à changer pour tout faire évoluer», propose la thérapeute de couple.
Tout redéfinir avec un regard extérieur
Un regard tiers va aussi amener de l'objectivité à ce raisonnement. «Certains patients demandent conseil à leurs enfants quand ils sont adultes, s'ils ont souffert de la relation de leurs parents, observe Camille Rochet. Ou bien se tournent vers des amis, des gens de confiance pour bénéficier d'un autre regard sur leur couple et sur leur comportement vis-à-vis du partenaire.»
Autre possibilité, plus professionnelle et plébiscitée en cas de crise: la thérapie de couple. «Contrairement aux idées reçues, le thérapeute n'est pas là pour décider de l'issue de l'histoire amoureuse, précise la psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde. Son rôle est d'accompagner, poser un cadre, notifier les situations de souffrance et d'immobilisation.»
La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre
Bon à savoir, la séance n'aboutit pas forcément sur une conciliation. «La thérapie offre un espace-temps au couple pour parler de l'avenir de la relation, des aspirations individuelles et de déterminer si ces deux facteurs coïncident, vivent sans que l'on se sente étouffé par l'un ou l'autre, détaille la cofondatrice de l'École du couple. Si c'est le cas, on accompagne la séparation dans le respect de l'autre, en essayant de faire accepter à la personne quittée l'idée que le couple n'existe plus, pour que cette décision soit acceptée dans un consentement mutuel.»
(1) Créer un couple durable, par Anne Sauzède-Lagarde et Jean-Paul Sauzède publié par InterEditions, 208 pages, 18,50€.
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Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
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Favorable à une «exception d'euthanasie», la nouvelle ministre de la Santé inquiète le milieu des soins palliatifs
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Le Figaro
Notre palmarès 2022 des villes et villages où il fait bon vivre en région lyonnaise
Marti BlanchoEXCLUSIF – Où vit-on le mieux dans la métropole lyonnaise ? Pour le savoir, Le Figaro a noté les 59 communes du territoire selon toute une batterie de critères.
Bruit, pollution, manque d'espaces verts… La crise sanitaire a exacerbé tous les inconvénients des grandes villes. Et Lyon est loin d'être une exception. Face à cela, nombreuses sont les envies de se mettre au vert, ou du moins d'habiter un endroit plus agréable sans trop s'éloigner de la cité des gones. Sauf que le choix est vaste parmi les 59 communes de la métropole. Nous les avons donc toutes notées à partir de 18 critères reflétant la qualité de vie (voir méthodologie détaillée).
Cette batterie d'indicateurs est regroupée en sept catégories : sécurité, immobilier, santé, commerces et culture, environnement - nature, emploi - éducation et enfin transports. En ressort une note finale qui nous permet de comparer les communes entre elles et de savoir dans quel coin de la métropole la vie est la plus douce.
Poleymieux en première place
Il suffit de remonter le cours de la Saône pour trouver les communes les plus agréables de la métropole lyonnaise. La première de notre classement trône à quelques encablures du fleuve sinueux, en plein centre des monts d'Or. Couverte à plus de 85% par des espaces verts et presque épargnée par le bruit routier, Poleymieux-au-Mont-d’Or décroche la palme.
La petite commune de 1400 habitants, qui a vu grandir le fameux physicien André-Marie Ampère, se hisse en tête grâce à sa verdure, sa sécurité et l'un des airs les plus sains de la métropole. « On a vraiment l'impression d'être à la campagne alors qu'on est à une vingtaine de minutes de Lyon », se réjouit Hortense Germain, artiste et commerçante installée à Poleymieux depuis 2011.
« Une maison mise en vente part dans les 48 heures »
Corinne Cardona, maire depuis 2010, assure que la « première place est bien méritée » pour ce village de maisons individuelles typiques, la plupart en pierres dorées. « Notre politique de préservation n'est pas uniquement environnementale mais aussi architecturale, explique l'édile. On veut garder l'authenticité de Poleymieux et préserver son patrimoine. »
Sécurité, cadre de vie, nature… La petite commune semble avoir tout pour plaire. Seul le manque de commerces et de transport vient quelque peu noircir un tableau idyllique. Avec une unique ligne de bus, la voiture est primordiale pour se déplacer. Pour autant, cela ne semble pas freiner les Lyonnais et autres urbains déterminés à s'y installer. Le prix de l'immobilier grimpe et les propriétés ne font pas long feu sur le marché : « Une maison mise en vente part dans les 48 heures sans que personne ne négocie le prix », rapporte Corinne Cardona.
La belle vie des monts d'Or
À l’instar de Poleymieux, les autres communes des monts d'Or figurent en très bonne place dans notre classement pour les mêmes raisons que la lauréate. Très prisées, ces petites villes concentrent d'ailleurs les revenus les plus hauts de la métropole lyonnaise, voire de France. C'est le cas de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, qui abrite une des propriétés de Tony Parker, président de l'ASVEL, club de basketball de Lyon-Villeurbanne.
Le nord de la métropole concentre d'ailleurs la majorité des communes où il fait bon vivre. Il suffit ainsi de traverser la Saône pour retrouver Cailloux-sur-Fontaines et Fontaines-sur-Saône. Respectivement seconde et troisième de notre classement, elles offrent un immobilier un peu plus abordable que la première tout en étant à peine moins vertes et un peu mieux servies en médecins généralistes et spécialistes.
Bruit et pollution plombent le centre
Les villes de l'est et du sud lyonnais, proches de la cité des gones, se retrouvent de l'autre côté du spectre. Vénissieux, Vaulx-en-Velin et Villeurbanne terminent dernières du palmarès, plombées par le bruit routier – plus de 20% de la population surexposée – et des niveaux de pollution de l'air élevés. Et ce malgré une bonne densité de transports en commun, de commerces et la proximité avec Lyon.
La capitale aurhalpine s'en tire un peu mieux : 34e place sur les 59 municipalités qui composent la métropole. Elle se démarque par un revenu médian plus élevé, beaucoup moins de jeunes non insérés et la plus forte densité de commerces et services. Lyon reste néanmoins tout aussi exposée que les dernières à la pollution et au bruit. De gros points noirs qui poussent les ultras-urbains à chercher une meilleure qualité de vie dans les communes moins denses et plus vertes.
Méthodologie détaillée
Notre palmarès s'appuie sur une vingtaine de critères regroupés dans les sept catégories suivantes. Chaque commune reçoit une note par catégorie. Le rang final est issu de la note finale, calculée à partir de celles des catégories auxquels on applique les coefficients suivants : six pour l'environnement-cadre de vie, quatre pour les commerces-loisirs, quatre pour le travail-éducation, trois pour les transports et enfin deux pour la sécurité, l'accès à la santé et l'immobilier.
Ci-dessous, l'ensemble des critères selon les catégories.
Sécurité
- Crimes et délits par commune enregistrés par le ministère de l'Intérieur
Santé
- L'accessibilité aux médecins généralistescalculée par l'Insee compte pour 50% de la note.
- Le nombre d'ophtalmologues, gynécologues, pédiatres et chirurgiens-dentistes libéraux recensés dans le BPE 2020, la dernière disponible, rapporté au nombre d'habitants compte pour l'autre moitié de la note.
Commerces et culture
- Le nombre de commerces alimentaires recensés par le BPE 2020 (boucherie, boulangerie, hypermarché, poissonnerie, surgelés, supermarché, supérette, épicerie) rapporté à la superficie de la commune compte pour 60% de la note.
- Le nombre de salles de cinéma, de bibliothèques et de bassins piscines recensés par le BPE 2020 et rapporté à la surface compte pour 30% de la note.
- Le nombre de banques recensé par OpenStreetMap et rapporté à la superficie compte pour 10% de la note.
Environnement et nature
- Somme de la surface des territoires agricoles, forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée et espaces verts artificialisés, non agricoles comptabilisés par le Corine Land Cover 2018. Ce chiffre est ensuite rapporté à la surface totale de la commune. Le critère compte pour 30% de la note.
- Les indicateurs de qualité de l'air et de population surexposé aux polluants calculés par Atmo AuRAentre 2018 et 2020 comptent pour 30% de la note.
- La part de la population surexposée au bruit routier, comptabilisée par Acoucité, compte pour 20% de la note.
- La densité de population compte pour 20% de la note.
Travail, économie, éducation
Transports
Immobilier
- Le prix du m2 à l'achat et à la location, du Figaro Immobilier, comptent respectivement pour 50% et 30% de la note ( CCM DATA / YANPORT / Figaro immobilier).
- Le délai de vente, de la même source, représente 20% de la note.
Affaire Jacques Bouthier : qui est ce PDG «ambitieux et prétentieux», accusé de viols sur mineure ?
Mis en examen et écroué samedi dernier, cet «industriel de la distribution» nourrit l'image d'un homme d'affaires parti de rien, ayant construit son empire dans un bungalow de neuf mètres carrés planté dans son jardin voilà près d'un demi-siècle.
Pap Ndiaye a-t-il comparé la police aux «coupables de la rafle du Vel d'Hiv» ?
LA VÉRIFICATION - Le ministre de l'Éducation nationale est sous le feu des critiques depuis sa nomination.
À Grenoble, la justice suspend l'autorisation du burkini
Saisi par le préfet de l'Isère, le tribunal administratif a retoqué la disposition municipale permettant l'utilisation de ce maillot dans les piscines.
L'Humanité
L’union de la gauche, toute une histoire
EmissionAlors que l'entente des forces de gauche autour de la Nupes en vue des législatives constitue un accord historique, comment cette union s'inscrit-elle dans l'histoire de la gauche en France ? Schismes, rassemblements, unions et désunions... On fait le point pour vous dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Cinq minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... Et voter en connaissance de cause.
L'Humanité
Festival de Cannes - Entretien avec Denis Gheerbrant et Lina Tsrimova, co-réalisateurs de La Colline
cinémaPrésenté au Festival de Cannes dans la sélection de l'Acid, La colline nous emmène au coeur du Kirghizistan, où le démantèlement du modèle soviétique a plongé des populations entières, mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos. entretien
C’est une colline, à une dizaine de kilomètres de Bichkek, capitale du Kirghizistan, au cœur de l’Asie centrale, à côté de la Chine. On pourrait dire un monticule, à peine plus d’une dizaine de mètres de hauteur, quelques hectares, un monticule dont on ne sait pas trop de quoi il est constitué, sans doute de terre, mais comment nommer le mélange qui se forme avec les déchets en décomposition ? Ce qui a été des sacs poubelle se fond dans un magma informe, puant, fumant, agité parfois de petites explosions d’aérosols.
Des hommes, des femmes, des enfants vont et viennent, fouillent à droite et à gauche, entourent les camions bennes qui déversent leur lot de “marchandise” et repartent avec de gros sacs de toile plastifiée. C’est l’économie de la colline, le rebut, ce qui est considéré comme rien retrouve une valeur, c’est tant le kilo de bouteille plastique, de carton, de verre, le métal.
Le lieu, d’abord, comme une citadelle, écrasée par la chaleur, battue par le vent, dévastée par la pluie, embrumée par des combustions délétères.
Les gens, surtout, les perdants de l’éclatement de l’URSS et de la crise économique et sociale qui s’en est suivie. Difficile de ne pas se dire que les rejetés d’une société n’ont qu’un seul endroit où aller, là où elle met ses déchets.
Le Figaro
Mission Artémis : comment la Nasa compte retourner sur la Lune
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INFOGRAPHIE - La fusée géante SLS doit être testée sur son pas de tir début juin pour un lancement prévu en juillet ou en août. Avec ce monstre de 98 m, la Nasa rouvre la porte de l’exploration spatiale habitée, d'abord vers la Lune avant d'espérer s'aventurer vers Mars.
Charles LescurierService InfographieLa fusée la plus puissante Après une batterie de tests devant commencer début juin et si ceux-ci sont concluants, la fusée la plus puissante jamais construite, d’une poussée supérieure à Saturn V qui avait propulsé Neil Armstrong et 11 autres astronautes entre 1969 et 1972 sur le sol lunaire, devrait décoller pour la première fois cet été. Même si le programme a pris beaucoup de retard, avec cet événement la Nasa signe son grand retour dans l’exploration de l’espace lointain. Et concrétise ses ambitions.
Orion en répétition
Lors de ce premier vol, juchée à son sommet, la capsule Orion sera envoyée vers la Lune sans équipage pour cette première mission Artémis-1. Elle s’approchera à une centaine de km de sa surface, puis en utilisant sa force gravitationnelle, elle se placera en orbite durant environ 6 jours, le temps d’évaluer ses systèmes. Elle se rapprochera de nouveau de l’astre pour rejoindre sa trajectoire de retour. Elle sera récupérée dans le Pacifique après avoir parcouru plus de 2 millions de km.
La Lune en 2025
En cas de succès, la mission suivante, Artemis-2, devrait partir en 2024. Cette fois avec quatre membres d’équipage, pour un autre vol test qui sera le plus lointain jamais réalisé dans l’univers par des humains, au-delà de la face cachée de la Lune. Si de nouveau tout se passe bien, Artémis-3 devrait permettre à deux astronautes d’alunir, sans doute en 2025, 53 ans après Apollo 17.
Un pas de géant vers Mars
Dès lors, une présence durable sur la Lune est envisagée. Elle s’appuierait sur une station spatiale construite en orbite, à partir de laquelle s’effectueraient de nombreux allers-retours vers le sol lunaire grâce à un atterrisseur. Cette porte vers l’espace serait annonciatrice de prochaines missions vers Mars, selon un mode opératoire similaire. Un futur pas de géant pour l'humanité.
Le Figaro
Deux jours à Monaco à l'heure du 79e Grand Prix de Formule 1
CITY GUIDE - Derrière sa vitrine dorée, ses paillettes et ses rêves, Monaco reste un rocher surplombant les flots. Au-delà des clichés, la Principauté cultive des surprises entre ciel et mer.
Tout le monde le sait : Monaco est un eldorado des grosses fortunes. Un habitant sur trois serait millionnaire. Porsche, Lamborghini et Ferrari s'exposent dans les parkings comme au Salon de l'Automobile quand elles ne roulent pas sur les routes manucurées dans des vrombissements de moteurs. Monaco est un show permanent où l'on vient rêver, gagner (ou perdre) au mythique Casino et s'étourdir dans des restaurants étoilés (dont l'un, bio). Trop à l'étroit, ce confetti d'État (2,02 km2) repousse sans cesse les limites, gagne sur la mer, la terre et le ciel. Pas un centimètre de terrain n'est perdu. Pour preuve : une ville dans la ville s'improvise sous terre et des jardins luxuriants et des potagers fleurissent sur les toits. Monaco verdit. Les grues de chantier forment une forêt en perpétuel mouvement au milieu des gratte-ciel. Sans surprise, la ville dégage une énergie singulière, pleine de vitalité mais nimbée de la langueur propre au sud. Sous le soleil enjoué, l'État a de quoi dépayser. À commencer par les photos du prince affichées fièrement dans chaque commerce et restaurant, un hommage des habitants à leur souverain. Monaco est décidément un monde à part. On s'y balade facilement à pied en découvrant, à l'aide d'une carte précieuse, les différents ascenseurs et escaliers roulants permettant d'économiser ses forces. Ça grimpe sec ! C'est aussi ce qui donne un certain charme au lieu avec la Grande Bleue pour horizon.
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L'arrivée
De Nice, le bus 100 de Lignes Azur et le train offre une liaison régulière avec Monaco. Depuis l'aéroport de Nice, la ligne express 110 relie Monaco par l'autoroute. Reste les airs… Héli Air Monaco et Monacair proposent des transferts privés entre l'aéroport de Nice et Monaco (vol de 7 minutes) à partir de 650 € l'hélicoptère de 5 ou 6 places.
Héli Air Monaco : tél. : +377 92 050 050. heliairmonaco.com.
Monacair : tél. : +377 97 97 39 00. monacair.mc.
SE DÉPLACER DANS MONACO
Bus
Entre 7h et 21h30, plusieurs lignes de bus permettent de se déplacer facilement dans Monaco – et de rejoindre ainsi les attractions touristiques. Un bus de soirée circule de 21h20 à 0h20 et un bus de nuit circule le week-end jusqu'à 4h00.
Compagnie des Autobus de Monaco : cam.mc.
Voiture électrique en autopartage
Monaco a beau avoir la taille d'un mouchoir de poche, cela monte sec. Pour aller d'un point à un autre, rien de mieux que d'utiliser Mobee Monaco, un service d'autopartage 100% électrique, sans frais de stationnement et avec places dédiés dans les parkings de la ville. Deux options de modèles : la voiturette de deux places (à emprunter et à laisser où l'on veut) ou un véhicule de cinq places (à prendre et à déposer dans l'un des 9 parkings spécifiés). Les voitures peuvent même dépasser les frontières de Monaco, voire rouler jusqu'au Piémont et Ligurie pour la plus grande. À partir de 0,45 €/ minute pour la voiturette et 0,70 € pour la voiture. Il existe aussi des tarifs à l'heure et à la journée.
Mobee Monaco : tél. : +377 92 00 07 40. mobee.mc
Taxi
Comptez 15 € au minimum pour les courses intra-muros et 95 € au minimum pour les courses vers l'aéroport.
Taxi Monaco : tél. : +377 93 15 01 01. taximonaco.com
VISITE GUIDÉE
Ancien pompier et enfant du pays, Jean-Marc Ferrié propose de découvrir Monaco lors de promenades selon différents thèmes : le Circuit du Grand Prix de F1, les quartiers de Monte-Carlo, La Condamine ou encore Le Rocher mais aussi, moins connue, La Via Alpina (Tél. : 06 30 12 57 03 ; monaco-rando.com).
PLUS D'INFOS
Visit Monaco : tél. : +377 92 166 166. visitmonaco.com.
Que faire en ce moment
L'EXPO À VOIR
Newton, Riviera
Le grand photographe Helmut Newton (1920 - 2004) a longtemps baladé son regard de la Côte-d'Azur à Bordighera, en Italie. Il l'a posé aussi sur Monaco où il s'installa de 1981 jusqu'à sa mort. La ville devient alors pour lui un nouveau cadre. Il intègre les chantiers de construction dans les campagnes des grandes maisons de couture. Il s'amuse à tirer le portrait d'une jet-set internationale de passage ou résidant sur place avec un brin d'ironie et de fascination. Enfin, Helmut Newton immortalise les étoiles du Ballet de Monte-Carlo et la famille princière. L'exposition Newton, Riviera, composée de 280 clichés, met l'accent sur cette période de sa vie qui donne lieu à des séries plus personnelles dont Yellow Press, inspirées de scènes de crime.
Newton, Riviera du 17 juin au 13 novembre 2022. Entrée 6 € donnant également accès à l'autre adresse du NMNM, la Villa Paloma. Ouvert tous les jours en période d'exposition de 10h à 18h.
NMNM (Nouveau Musée National de Monaco) Villa Sauber, 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.
LE RESTAURANT EN VUE
Elsa
C'est la table gastronomique 100% biologique et pêche sauvage de Monaco… ou plutôt de Roquebrune Cap-Martin ! Une curiosité locale puisque la Société des Bains de Mer monégasque a un pied en France. Mais laissons ces questions géographiques. En mai, la chef Mélanie Serre a repris les rênes du restaurant Elsa de l'hôtel Monte-Carlo Beach, membre de Relais & Châteaux. Ardéchoise d'origine, elle aime collaborer avec les producteurs locaux dont le Domaine d'Agerbol ou le Jardin des Antipodes. Légumes et fruits de saison sont mis à l'honneur dans ses assiettes. Ainsi en va de l'un de ses plats signatures : rouget barbet en filet, gnocchis de pomme de terre, jeune roquette poivrée et condiment à l'ail noir. Avant Elsa, Mélanie Serre est passée par L'Atelier Étoile Paris, deux étoiles Michelin. En 2020, elle rejoint le restaurant parisien Louis Vins et remporte le prix Jeune Talent Gault & Millau. Et en 2022 la voilà chez Elsa !
Déjeuner entrée / plat / dessert à partir de 68 € en semaine, 88 € le week-end et les jours fériés. Menu découverte en 5 services 138 €. Le restaurant est saisonnier - comme le Monte-Carlo Beach. Il fermera ses portes le 2 octobre 2022 avant de les rouvrir en 2023.
Elsa, avenue Princesse Grace, 06190 Roquebrune Cap-Martin. Tél. : +377 98 06 86 84.
L'HÔTEL EN VUE
Hôtel Miramar
Depuis 1956, l'hôtel Miramar regarde droit devant lui, dans le bleu de la mer et du ciel. Racheté en 2015, il vient de subir une rénovation de fond en comble, le transformant en boutique hotel qui, ici, ferait presque figure de curiosité. Ses quatorze chambres aux noms de bateaux (Queen Mary, Yellow Submarine, Potemkine et même Arche de Noé !) s'alignent dans le paysage du Port Hercule et déclinent une décoration nautique et marine. Chacune a son caractère bien trempé comme cette salle de bains jaune solaire. Aux murs, des dessins de maquette de voilier rêve d'horizon quand des baleines nagent sur le papier peint. On pourra les compter à la place des moutons si le sommeil tarde à venir. Dehors, la mélodie des bruits métalliques des mâts de bateaux… Reste le toit-terrasse embrassant une vue spectaculaire jusqu'au palais princier. Là, Équivoque entend entrer dans la ronde des meilleurs bars du monde. Son concept ? Des cocktails (de 27 à 50 €) basés sur les odeurs de la Provence. Heureusement, d'autres boissons sont plus abordables.
Nuitée à partir de 200 € en basse saison, 250 € en moyenne saison, 350 € en haute saison. Petit déjeuner à partir de 15 €.
Hôtel Miramar, 1 avenue JF Kennedy, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 00 21 00.
JOUR 1 : DU ROCHER À LA GRANDE BLEUE, EN PASSANT PAR LE TAPIS VERT DU CASINO
Matinée
Monter au « Rocher », c'est marcher dans l'histoire de Monaco. Laquelle est indissociable de la famille Grimaldi. Tout commence au XIIIe siècle par un corsaire déguisé en moine. François Grimaldi s'empare de la forteresse érigée par une communauté génoise mais c'est Charles Ier qui est considéré comme le tout premier seigneur de Monaco (1341). Près de 700 ans plus tard, les Grimaldi règnent toujours sur le palais princier, l'un des plus vieux d'Europe. Fermé durant deux ans, il rouvre autour de deux événements d'importance. La découverte de fresque de la Renaissance italienne et enfin le réaménagement des Grands Appartements avec l'accrochage inédit de peintures issues des collections historiques des princes (du 1er juillet au 15 octobre 2022, entrée 10 €). On pourra aussi s'en tenir à la façade du palais et à la relève de la garde à 11h55 très exactement. Bruits de bottes, claquements de main sur les cuisses et sons des armes sur le sol… La cérémonie des carabiniers vaut le coup d'œil.
Prendre ensuite vers la gauche (le palais devant soi) pour longer le rocher, au-dessus de l'eau. Jeter ensuite un œil à la cathédrale qui révèle, dans l'abside, la tombe souvent fleurie de Grace Kelly. Dans les Jardins Saint-Martin, descendre au plus près de la falaise – la plupart des touristes n'y vont pas. S'arrêter un moment sur un banc pour goûter au temps suspendu. À quelques pas de là, le musée Océanographique invite à une plongée dans les profondeurs des océans. On y tutoie les méduses dansantes dans une ronde, les requins à pointe noire et tous ces poissons aux couleurs de bonbons acidulés. Prévoir du temps. On se laisse vite dériver dans ce Temple de la mer…
Pause déjeuner
Après, direction le parking du Chemin des Pêcheurs tout près du musée Océanographique. Vous n'avez pas de voiture ? Justement ! Descendez au niveau des autobus et sortez par la route qui serpente le long de la côte. La chasse au trésor a commencé. Ouvrez bien les yeux : une discrète volée de marches descend vers la crique des pêcheurs, une plage « secrète » aussi grande qu'un mouchoir de poche. Le trésor est bien évidemment la Grande Bleue. Sur cette minuscule plage, on croise une brochette d'élèves de l'école voisine venue faire trempette avant les cours. Leur leçon ? Avoir toujours un maillot et une serviette sur soi ! On la retiendra - même si les plages sont rares à Monaco.
Ensuite, cap sur le Port Hercule. Le bateau-bus électrique emmène, en quatre minutes, de l'autre côté de la rive. L'occasion de s'extasier sur les yachts et d'apercevoir, avec un peu de chance, ceux dessinés par Espen Oeino, designer spécialisé dans les grands bateaux et dont les bureaux sont dans le port. C'est de l'art. On verra peut-être aussi le bateau d'Eric Rinaldi, l'un des derniers pêcheurs locaux. Il lui est déjà arrivé de revenir avec un thon de 113 kilos pêché au large de Monaco. La pêche, c'est toute sa vie. Et il l'enseigne déjà à son fils. Il tient la dégustation Pêcherie U Luvassu où quelques chaises et tables sont installées devant l'impressionnant comptoir. On s'y pose au bord de l'eau.
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Après-midi
Non loin de là, un ascenseur relie le port à Monte-Carlo, l'un des neuf quartiers de la ville. Voilà un autre volet de l'histoire de ce petit État. Au XIXe siècle, Monaco perd Roquebrune et Menton appauvrissant les caisses de la principauté. À la demande du prince Charles III, l'homme d'affaires François Blanc fonde le Casino de Monte-Carlo pour attirer une clientèle riche étrangère. Rien n'est très beau. On dépense sans compter. Plus tard, on invitera même Charles Garnier qui dessinera l'opéra dans le Casino même - à voir absolument lors d'un spectacle.
Quant au Casino, on y entre à partir de 14 heures pour tenter sa chance ou pour le simple plaisir de regarder les jeux (le coût ? 17 € le ticket soit le même prix qu'une visite de 10h à midi avec un audio-guide). Tong et short sont à proscrire et une carte d'identité ou un passeport sont nécessaires. Les lieux s'ouvrent alors sur des salles richement décorées et baignées de lumière naturelle. Les fresques et peintures rappellent l'époque des « demi-mondaines » qui accompagnaient autrefois les grandes fortunes comme la célèbre Belle Otero. On notera l'horloge, héritage d'un autre temps où les joueurs couraient attraper leur train et rentrer chez eux… C'était l'époque où il n'y avait pas encore autant d'hôtels à Monaco. Au Casino, on peut simplement prendre un verre et goûter à l'ambiance singulière du lieu. On y apprend que les « vrais » Monégasques (ceux qui ont la nationalité monégasque) ne peuvent pas prendre part aux jeux : ils en sont interdits – y compris le prince de Monaco. Il est temps de partir et de continuer la balade jusqu'au complexe balnéaire du Larvotto incluant la nouvelle promenade imaginée par Renzo Piano et sa plage. Sans oublier de passer par le Jardin japonais et le Grimaldi Forum. Terminer par la Villa Sauber qui fait partie du Nouveau Musée national de Monaco. Les expositions y sont toujours de bonne facture. Fatigué ? On s'en doutait...
Dîner
Sur la place du Casino, tout le monde est sur son 31. On fait des efforts de toilette. À deux pas, tout le gratin est chez Gaïa, une adresse née à Dubaï pour ensuite s'installer ici. D'ailleurs, cela se sent : on y entend toutes les langues, du russe à l'italien en passant par l'anglais. Le « bar à poissons » est un bijou. Et l'assiette, d'inspiration grecque, est splendide. Un exemple ? Le carpaccio de daurade, accompagné de gros sel et d'huile d'olive au citron ou mandarine ou truffe. Aussi beau que bon.
JOUR 2 : MONACO VU DE HAUT, PLONGÉE DANS L'EAU ET DANS LES EXPOS
Matinée
Comment embrasser Monaco d'un seul coup d'œil ? Depuis les hauteurs bien sûr. On prend donc la clé des champs jusqu'à la Turbie, en France. La voiture garée, on crapahute un peu jusqu'à atteindre les rochers plongeant sur la ville. Impressionnant quand le soleil levant vient caresser les gratte-ciel et les eaux. En redescendant, s'arrêter à la Villa Paloma, l'autre adresse du Nouveau Musée National, ouverte en fonction de la programmation d'exposition d'art contemporain. Cette maison du XXe siècle est dotée d'un très agréable jardin à la vue dégagée. Mais pour combien de temps encore ? On dit ici que personne n'est propriétaire de sa vue. À côté, le Jardin Exotique étant encore en travaux en 2022, on optera pour une virée dans les serres du Centre Botanique dont la structure de verre et de fer fut dessinée par les architectes Fabrice Notari et Rudy Ricciotti. Là, s'épanouissent 10.500 plantes dont 500 en bac et 10.000 en pot.
Pause déjeuner
Le ventre de Monaco se trouve au Marché de la Condamine. On pourra y butiner de multiples saveurs auprès des différents stands. Aroca est un excellent choix, rempli de soleil du sud dont la fameuse pissaladière rouge et blanche et le barbajuan, spécialité locale. Un conseil : y aller tôt car tout disparaît très vite. On peut s'installer sur des bancs et tables, au marché, ou prendre à emporter. L'autre option ? Les Perles de Monte-Carlo au Port de Fontvieille. Des perles, on en trouvera peut-être dans les huîtres affinées sur place par Brice Cachia et Frédéric Rouxeville, deux biologistes de formation. À la carte, aussi, des gambas, langoustine, daurade royale… C'est bon, c'est frais et à la bonne franquette. Sur la terrasse ensoleillée, au bord de l'eau et au pied du palais princier, on sentirait presque les effluves de tabac du capitaine Haddock...
Après-midi
Deux possibilités : mer ou terre. Qui n'a pas entendu parler de Pierre Frolla dont le palmarès compte quatre records du monde en apnée, trois en immersion libre et un en poids variable ? Ce Monégasque boute-en-train n'aime rien moins que de partager sa passion, la plongée. Dans son Académie Monégasque de la Mer, il est possible de découvrir la plongée bouteille ou l'apnée au large de Monaco. Avec un peu de chance, on y croisera peut-être le champion. Côté route, la collection de voitures de S.A.S. le prince de Monaco nous fait des appels de phares. Difficile de ne pas céder à la tentation.
Commencée par le prince Rainier III à la fin des années 1950, cette collection a continué à grandir avec Albert II rassemblant aujourd'hui une centaine de modèles. Toutes les époques y sont présentées, à commencer par la calèche ou encore la voiture à hélice Leyat d'avant la première guerre mondiale. Et puis, rêvons un peu : Rolls Royce, Lincoln, Facel Vega, Napier, Ferrari, Maserati, Lamborghini… Sans oublier la Lexus du mariage princier de 2011 et la Chrysler Imperial qui accueillit Grace Kelly à son arrivée en 1956. La collection déménagera dès le mois de juillet dans un superbe lieu offrant une nouvelle scénographie, dynamique et dans l'air du temps. D'un côté les voitures de la famille royale, de l'autre, les automobiles ayant roulé dans les films sous un plafond évoquant les vibreurs et les vagues d'un circuit.
Dîner
Komo est un « trois en un ». Comprendre : un concept store, une pâtisserie et un restaurant. Mais pas n'importe lesquels… La boutique rassemble différentes marques de mode et d'accessoires, les sucreries sont signées Pierre Hermé et la carte du restaurant a été imaginée par le chef étoilé Mauro Colagreco (encore lui !). Bref, the place to be… and to eat !
Carnet d'adresses
RESTAURANTS
Pêcherie U Luvassu, 8 quai l'Hirondelle, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 07 51. À partir de 19 € le tartare de poisson sur place. Ouvert à midi seulement, fermé le dimanche.
Gaïa, 15 galerie Charles III, 98000 Monaco. Tél. : +377 99 99 09 69. À partir de 38 € le plat. Ouvert tous les jours, de 12h à 14h et de 19h à 23h.
Aroca, Marché de la Condamine, 15 avenue place d'Armes, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 16 84. À partir de 5,50 € le cornet de 5 barbajuan. Plat du jour à partir de 10 €. Ouvert du mardi au samedi de 8h à 15h et le dimanche de 8h à 13h30.
Les Perles de Monte-Carlo, quai Jean-Charles Rey, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 77 84 31. À partir de 24 € le plat. Ouvert du lundi au samedi de 12h à 14h30 (dernier service 14h) et en soirée le mercredi, jeudi et vendredi de 19h à 22h. Réservation obligatoire.
Komo Monaco, 18 rue de Millo, 98000 Monaco. Tél. : +377 97 70 56 11. À partir de 22 € le plat. Ouvert tous les jours sauf le dimanche. Restaurant de midi à 22h, pâtisserie de 10h à 22h, concept-store 10h à 19h.
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MUSEES ET LIEUX CULTURELS
Musée Océanographique de Monaco, av. Saint-Martin, 98000 Monaco. Tél. : +377 93 15 36 00.
Nouveau Musée National de Monaco :
Villa Paloma 56, boulevard du Jardin Exotique, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 48 60.Villa Sauber 17, avenue Princesse Grace, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 98 91 26.
Collection de voitures S.A.S. le prince de Monaco, 5, terrasses de Fontvieille, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 28 56. À partir de juillet, la Collection déménagera au 54, route de la Piscine, 98000 Monaco. Le téléphone ne changera pas.
Logoscope, place de la crémaillère, 06240 Beausoleil (à côté du Palais Gallia). Tél. : 06 62 83 38 01.
Ballets de Monte-Carlo à l'Opéra de Monte-Carlo Salle Garnier
Opéra de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 28 28.
CASINO
Casino de Monte-Carlo, place du Casino, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.
SPORT
Académie monégasque de la Mer, plage du Larvotto, 98000 Monaco. Tél. : 06 78 63 50 52.
SHOPPING
L'Orangerie, 9, rue de la Turbie, 98000 Monaco. Tél. +377 99 90 43 38. Aujourd'hui encore, 600 orangers bordent les rues de la Principauté. Une fois par an, les agrumes ensoleillés sont cueillis à la main, lavés et pelés dans l'atelier et ajoutés à une recette préservée pour créer la seule et unique liqueur monégasque.
HÔTELS
Hôtel Métropole Monte-Carlo
Il a rouvert en avril 2021 après une première phase de travaux. Les habitués ne verront aucun changement. L'hôtel a revisité ses coulisses avant la grande opération de rénovation prévue dès novembre 2022. En avril 2023, cet établissement légendaire de 1886 passera ainsi de 125 chambres et suites à seulement 112 dont quatre suites d'exception. L'objectif est bien sûr d'offrir encore plus de confort à ses hôtes. Lesquels sont déjà bien lotis. Ils s'endorment dans l'univers du décorateur Jacques Garcia et, en journée, profitent exclusivement de la piscine extérieure (couverte en hiver) en nageant devant la grande photo de Karl Lagerfeld. Ils bénéficient aussi des expériences inoubliables Just for You dont la plus récente, « Une Nuit au Musée ». On y découvre le Musée Océanographique, de nuit, à la faveur de lampes de poche accompagné d'un guide biologiste. Frissons garantis. Nuitée à partir de 600 € pour deux personnes, petits déjeuners inclus.
Hôtel Métropole Monte-Carlo, 4 avenue de la Madone, 98007 Monaco. Tél. : +377 93 15 15 15.
Columbus Monte-Carlo
Dans le quartier de Fontvieille, le Columbus Monte-Carlo est un brin à l'écart de l'agitation monégasque. Lancé par David Coulthard, pilote de Formule 1, l'hôtel a, depuis, continué sa belle course. Son point fort ? Ses petites attentions, discrètes et chaleureuses de l'équipe. L'établissement a gardé une certaine simplicité, très appréciable à Monaco. Son restaurant décline des saveurs de la Méditerranée. À partir de 171 € la chambre double.
Columbus Monte-Carlo, 23 avenue des Papalins, 98000 Monaco. Tél. : +377 92 05 90 00.
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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
Hôtel Hermitage Monte-Carlo
Un cadre merveilleux encore empli de l'ambiance Belle Époque… L'Hôtel Hermitage Monte-Carlo est une agréable balade dans le temps. Sa nouveauté ? Le restaurant Yannick Alléno à l'Hôtel Hermitage Monte-Carlo. Le chef étoilé y compose une cuisine de produits locaux dont la carte évolue au fil des saisons. La terrasse est divine. À partir de 550 € la chambre double.
Hôtel Hermitage Monte-Carlo, square Beaumarchais, 98000 Monaco. Tél. : +377 98 06 20 00.
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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
Novotel Monte-Carlo
Une jolie surprise. En plein centre-ville, l'hôtel arbore les couleurs et le goût de la mer façon Riviera. Toute la décoration évoque la Grande Bleue jusqu'à l'équipe habillée d'une marinière. Rénové il y a peu, l'hôtel devrait bientôt entamer les travaux de son toit-terrasse dont la vue est sublime. À partir de 200 € la chambre double.
Novotel Monte-Carlo, 16 bld Princesse Charlotte. Tél. : +377 99 99 83 00.
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PRIX ET DISPONIBILITÉS AVEC BOOKING.COM
[Initialement publié le 23 septembre 2021, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
Vacances d'été 2022 : calanques, gorges de l'Ardèche... Ces coins de France qui seront saturés (et nos alternatives)
DÉCRYPTAGE - La majorité des Français passeront cet été encore leurs vacances dans leur pays, où les touristes étrangers font leur grand retour. L'Hexagone regorge de pépites touristiques, alors pourquoi tous s'agglutiner sur les mêmes sites en juillet et en août ? Dix idées pour élargir ses horizons.
Quels sont les monuments les plus visités au monde ?
Ils sont vastes, marqués par l'histoire et suscitent (beaucoup) d'intérêt : voici quels sont les monuments touristiques les plus visités dans le monde. Et la France est bien représentée !
Le Figaro
Djaïli Amadou Amal, l’impatiente combative
Anne FuldaPORTRAIT - L’auteur camerounaise, Goncourt des Lycéens 2020, continue, à travers son dernier livre, sa lutte pour la condition des femmes. Et l’éducation pour les filles.
Nous rencontrons Djaïli Amadou Amal, à Paris, à l’hôtel où elle réside, près du Châtelet, il y a quelques semaines alors que son dernier roman Cœur du Sahel (Emmanuelle Colas) vient de paraître en France. C’est la fin du ramadan, qu’elle respecte sans trop de difficulté malgré la chaleur. «Le corps s’est déjà adapté, on le fait sans effort. On ne boit pas, on ne mange pas et… on n’a pas de rapports sexuels pendant la journée!», ajoute-t-elle en baissant soudain sa voix d’un ton, comme une petite fille qui dirait un gros mot, avant d’éclater de rire.
Étrange contraste. Djaïli Amadou Amal, cette combattante qui a déployé une énergie hors du commun pour devenir ce qu’elle est et écrire, s’exprime d’une petite voix presque enfantine. Et toute forte qu’elle soit, lorsqu’elle évoque certains souvenirs douloureux, les larmes affleurent et sa voix - devenue, en Afrique et ailleurs, une voix qui porte - se fait encore plus fluette. Comme inversement proportionnelle à sa puissante détermination.
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Camerounaise, peule et musulmane, l’auteur des Impatientes (Emmanuelle Collas), ce livre qui a été dans la première sélection du Goncourt et a décroché le Goncourt des lycéens 2020 avant d’être vendu à plus de 250.000 exemplaires en France et d’être traduit dans une vingtaine de langues, est en effet devenue en quelques années à peine un symbole du combat pour la condition des femmes en Afrique, et particulièrement dans le Sahel, où, dans certaines zones, la présence de l’organisation islamiste Boko Haram a eu des conséquences dramatiques sur des femmes et fillettes enlevées et mariées de force.
Mariée de force à 17 ans
Une femme symbole, devenue ambassadrice de l’Unicef en 2021, et qui a toujours couplé littérature et combat. Grâce notamment à l’association Femmes du Sahel, qu’elle a créée en 2012 et qui prend en charge la scolarité de centaines d’enfants, met en place des bibliothèques, mène des actions dans les collèges et les lycées, surtout en direction des jeunes filles. Pour leur expliquer l’importance de l’éducation, comment se prémunir des violences, et notamment apprendre à refuser les mariages précoces et forcés. Une cause qui lui tient à cœur. «Pour moi, la violence la plus pernicieuse qui soit, est la mère de toutes les autres violences.»
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Djaïli Amadou Amal, mariée de force à 17 ans, puis remariée dix ans plus tard à un mari violent, sait de quoi elle parle. Elle pourrait être emplie de ressentiments et de colère. Elle aurait pu se muer en passionaria féministe exaltée et intransigeante. Pourtant, la romancière n’est pas en guerre contre les hommes en général. Elle ne poursuit pas de sa vindicte tous les représentants du sexe masculin. Mieux: elle rend hommage à certains d’entre eux qui l’ont soutenue pour parvenir à son émancipation. Comme ce professeur de français, «monsieur Motodé», qui repère, en seconde, cette jeune fille qui rêve d’écrire et de devenir journaliste télé, comme Denise Epoté, la Claire Chazal camerounaise. Il y a aussi ce professeur de faculté de Yaoundé, également écrivain, qui, plus tard, l’encouragera à s’inscrire à un atelier d’écriture.
Un père modèle
Et puis enfin, surtout, il y a son père. «Un père modèle», juriste de formation devenu professeur de langue arabe, qui, de concert avec sa femme égyptienne, l’a élevée dans la religion musulmane et la vénération de l’instruction. «Pour nous, c’était obligatoire de savoir lire, écrire. On s’habillait comme on voulait, on portait des robes courtes, des pantalons.» Un père, enfin, qui ne la rabroue pas lorsqu’il apprend que sa petite fille - «chamboulée» par le premier ouvrage de la «Bibliothèque rose» qu’elle lit - entre par effraction à l’église pour y «emprunter» des livres. Et qui, lorsque des «prétendants» commencent à lui tourner autour et à la demander en mariage, dès 10-12 ans, lui apprend à leur répondre qu’elle n’est pas prête pour l’instant et qu’elle veut faire des études.
«J’ai répété cette phrase comme une litanie.» Las! À 17 ans, la jeune fille, «pleine de rêves», voit son monde s’écrouler. Elle est en effet «repérée», lors de la parade de sa ville, par le maire. «Il avait 54 ans, était marié, avait une épouse qui pouvait être ma grand-mère, des enfants plus grands que moi, et a demandé ma main à mes parents qui ont refusé catégoriquement. Il est alors passé par les autres membres de la famille. Et à la fin, mes oncles et tantes ont pratiquement forcé la main de mon père. Le mariage s’est fait en un mois et demi. Il m’a vue le 20 mai, il m’a épousée le 1er juillet.
La littérature m’a sauvé la vie, m’a permis d’être partout sauf dans la réalité
Des années plus tard, Djaïli Amadou Amal se trouble encore à l’évocation de ce souvenir. «Le jour du mariage, c’est la première fois que j’ai vu mon père, raconte-t-elle en peinant elle-même à réprimer ses larmes, éclater en sanglots. Dans notre culture, cela ne se fait pas. Pour moi, cela a été le début d’une descente aux enfers.» Entre profonde dépression et tentatives de suicide, la jeune fille se réfugie alors dans les livres. Elle dévore des romans historiques, comme ceux de Juliette Benzoni et des classiques. «La littérature m’a sauvé la vie, m’a permis d’être partout sauf dans la réalité», résume-t-elle sans afféterie. La littérature et l’écriture. «Je me souviens d’un sentiment de bien-être qui m’a envahie, une libération. Comme si j’avais vomi sur le papier tout mon ressentiment, ma colère.»
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Au bout de cinq ans, elle s’échappe enfin. Fait une formation pour être secrétaire et trouve un petit emploi dans une banque. Les années qui suivent ne sont pas vraiment roses. Le père d’Amal décède d’un infarctus et Amaltombe amoureuse et épouse un homme polygame. «Une histoire d’amour qui était belle au début et qui, au fil du temps, est devenue cauchemardesque.» Son nouveau mari est violent. «Le cycle de la violence est toujours pareil, cela commence par une oppression: “Tu ne sors pas”, “Tu ne parles pas aux hommes”. Ensuite des insultes, une première petite gifle, une seconde, des coups de poing… On entre dans un cercle vicieux.»
«La voix des sans-voix»
Quand ses deux petites filles ont 6 et 7 ans, Djaïli Amadou Amal prend conscience qu’elles risquent d’être elles aussi forcées à se marier jeunes. Elle décide de s’enfuir. Encore. Pour sauver sa peau et l’avenir de ses filles. Et n’a plus qu’une obsession: écrire, être publiée. «Ce n’était pas une option. C’était une obligation, un objectif à atteindre par tous les moyens.» Elle vend les quelques bijoux en or, achète table, bureau ordinateur, beaucoup de café et de chocolat et écrit ainsi son premier roman presque d’un trait. Walaande, l’art de partager un mari, dédié à son père, paraît en 2010 au Cameroun.
Cette fois, ça y est, Amal touche son rêve du bout des doigts. Elle devient «la voix des sans-voix», comme la surnomme la presse camerounaise. Mais sa plus grande fierté, ce sont ses deux filles de 20 et 21 ans. « Des jeunes femmes indépendantes, émancipées. L’une veut devenir avocate, l’autre diplomate. Et quand je dis que je veux des petits-enfants, elles me rétorquent:“Tu n’as qu’à les faire toi-même!” ou “On va dire à la presse que celle qui dénonce le mariage forcé veut forcer ses filles à se marier!”»
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Lire le dossier Le Figaro
Pizzas Buitoni : sept nouvelles plaintes déposées au Tribunal judiciaire de Paris
Laetitia LienhardAlors qu'un juge d'instruction a été désigné mi-mai, deux familles représentant trois enfants contaminés se constituent partie civile pour avoir accès au dossier et demander des dommages et intérêts.
L'affaire des pizzas Buitoni contaminées se poursuit. Sous l'autorité du parquet de Paris depuis le 22 mars dernier, les investigations sont désormais diligentées un juge d'instruction qui a été désigné le 12 mai. C'est dans ce cadre que sept nouvelles plaintes ont été déposées avec constitution de partie civile, ce vendredi, au bureau du juge d'instruction, au tribunal judiciaire de Paris.
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«Cela va nous permettre d'accéder au dossier d'instruction», explique maître Richard Legrand, l'avocat des familles qui viennent de porter plainte. Ces sept plaintes sont portées par deux familles différentes qui représentent trois enfants d'une dizaine d'années contaminés par la bactérie E.coli après avoir consommé des pizzas de la gamme «Fraîch'up» de la marque Buitoni. «Les victimes mais aussi les familles proches qui constituent les foyers des victimes peuvent porter plainte à savoir les parents et les conjoints», met en avant l'avocat.
«Les personnes qui estiment avoir subi un préjudice direct du fait de l'infraction présumée peuvent porter plainte et demander des dommages et intérêts», explique Albane Lancrenon, avocate pénaliste au sein du cabinet de Gaulle Fleurance & Associés. C'est le cas pour ces sept plaintes déposées, mais le montant demandé n'a pas été dévoilé. L'avocat Richard Legrand représente, au total, une quinzaine de familles.
La semaine dernière, l'ONG Foodwatch a également déposé deux plaintes au tribunal de Paris pour sept infractions à l'encontre, respectivement, de Buitoni et de Kinder, dont «mise sur le marché de produits préjudiciables à la santé, mise en danger de la vie d'autrui et tromperie aggravée».
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Pour rappel, au 4 mai 2022, 56 cas confirmés de syndromes hémolytiques et urémiques (SHU) et d'infections aux bactéries E.coli producteurs de shiga-toxine (STEC) en lien avec la consommation de pizzas «Fraîch'up» de marque Buitoni ont été identifiés par Santé Publique France. 55 enfants et 1 adulte ont été touchés dont deux décès.
Soupçons d'optimisation fiscale: perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey
Le cabinet assure avoir fourni «l'ensemble des informations requises» aux enquêteurs, durant cette perquisition.
Orpea : les salariés en grève pour réclamer une prime d'intéressement
La prime d'intéressement ne sera pas versée cette année. La direction du groupe invoque les conséquences financières de la crise sanitaire.
La famille Mulliez met en vente Pimkie
L'enseigne est en difficulté depuis dix ans. Son propriétaire actuel paiera les salaires au moins jusqu'à fin 2022.
Le Figaro
Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux
Ghislain de MontalembertDÉCRYPTAGE - Les agents des impôts ne baissent pas la garde : faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'État est plus que jamais une priorité. Des experts nous dévoilent les points scrutés à la loupe par les limiers de Bercy.
«Ces dix indices qui déclenchent les contrôles fiscaux» fait partie des articles préférés des abonnés du Figaro. Nous vous proposons de le découvrir ou de le relire.
En 2020, l'État a encaissé 7,79 milliards d'euros grâce au contrôle fiscal (malgré le contexte sanitaire, 365 200 contrôles ont été menés en 2020). Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit et Arnaud Tailfer, avocat fiscaliste au sein du cabinet Arkwood, nous dévoilent les points sensibles qui déclenchent le plus fréquemment des demandes de renseignement de la part de l'administration des impôts, voire des contrôles et d'éventuels redressements fiscaux assortis de pénalités parfois salées.
1 - Les prêts familiaux non déclarés
Attention aux prêts entre époux, en faveur d'un enfant, ou encore, par exemple, entre frères et sœurs. En présence d'un prêt supérieur à 5000 euros n'ayant fait l'objet d'aucun enregistrement auprès des services des impôts, l'administration a tendance à considérer que les sommes mises à disposition constituent une forme de donation déguisée. « Souvent, le remboursement du prêt est prévu par les intéressés, précise Maître Arnaud Tailfer, avocat chez Arkwood. Mais c'est souvent à très longue échéance… Lorsque l'administration met son nez dans le dossier, le remboursement n'est bien souvent pas encore intervenu »
2 - Des variations de revenus suspectes
Déclarer des revenus en dents de scie, d'une année sur l'autre, est la meilleure manière d'éveiller l'attention du fisc, même si ces variations peuvent aisément se justifier (vente de son entreprise, versement de dividendes exceptionnels, acquisition ou vente d'un bien immobilier locatif…). « En cas de variation importante de vos revenus, l'administration fiscale vous adressera quasi systématiquement une demande d'éclaircissement, précise Olivier Rozenfeld. Et là, mieux vaut être en règle avec la loi. « Les agents des impôts font des recoupements entre les revenus et le patrimoine des contribuables, reprend-il. Et ils étudient, là encore, s'ils sont en cohérence. Quelqu'un qui se retrouverait par exemple du jour au lendemain avec de forts revenus immobiliers sans pour autant déclarer d'IFI (impôt sur la fortune immobilière) ne pourrait qu'éveiller les soupçons du fisc ».
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3 - Un train de vie incohérent
Les agents des impôts ont de plus en plus de moyens à leur disposition pour traquer les fraudeurs (recoupement des déclarations, réseaux sociaux, presse people …). Certains signes extérieurs de richesses ont vite fait d'attirer l'attention de l'administration fiscale dont l'une des tâches est de vérifier la réalité de la situation déclarée par les contribuables. « La balance de trésorerie du foyer est la première chose que regardent les agents des impôts, note Olivier Rozenfeld, président du Groupe Fidroit. Ils cherchent à identifier une possible distorsion entre le niveau de vie du contribuable et les revenus qu'il déclare ; et, le cas échéant, si celle-ci dissimule une activité occulte. 30% des contrôles font suite à l'identification d'un manque de cohérence entre le niveau de vie et les revenus déclarés, précise le fiscaliste. « Un de mes clients a expliqué un jour à la télévision qu'il faisait de l'immobilier en Thaïlande. Cela a aussitôt donné l'idée à l'administration fiscale de procéder à une vérification de ses déclarations de revenus. Cela fait dix ans qu'elle ne le lâche plus ! témoigne-t-il. Un autre client, chef d'entreprise, a confié un jour à un journaliste de la presse quotidienne régionale avoir envisagé de s'installer en Suisse, habitant tout près de la frontière. Mal lui en a pris : les inspecteurs des impôts font des revues de presse, y compris de la PQR ! »
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4 - Une résidence pas assez principale
Si vous mettez en vente votre résidence principale mais que l'opération traîne en longueur de façon déraisonnable après que vous avez quitté les lieux, l'administration fiscale peut refuser la qualification de « résidence principale » et remettre en cause l'absence de plus-value dont vous espériez en toute bonne foi pouvoir bénéficier. « Le cas est fréquent. On voit souvent des cadres quitter la France assez rapidement après que leur employeur leur a proposé une expatriation, témoigne Me Arnaud Tailfer. Monsieur s'installe à l'étranger, Madame et les enfants le rejoignent à la rentrée scolaire. Le temps de chercher une agence immobilière, de signer un mandat de vente et, pour l'acquéreur, de réunir toutes les conditions de financement…, on peut se retrouver à signer un acte de vente alors que l'habitation n'est quasiment plus occupée depuis un an ou plus ! L'administration s'engouffre dans la brèche, considérant que le bien n'était plus la résidence principale du couple au moment de la cession et que les diligences n'ont pas été faites en temps et en heure ».
Autre piège : le télétravail un peu trop officialisé. Imaginons que l'un des deux conjoints travaille à la maison et que le couple déclare que le tiers de l'habitation est utilisé à des fins professionnelles (avec versement d'un loyer permettant de générer un revenu complémentaire et surtout, une charge au niveau de l'activité professionnelle). Il ne faudra pas l'oublier au moment de la vente du bien : à défaut, l'administration fiscale, considérant qu'il ne s'agit pas d'une résidence principale à 100%, pourra procéder à un redressement. « Les cas de remise en cause de la résidence principale sont de plus en plus fréquents » prévient Me Alain Tailfer.
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5 - Un IFI insuffisant
« La plupart des contribuables minorent au-delà de ce qui est acceptable la valeur des biens déclarés à l'IFI, estime Olivier Rozenfeld. Quand on applique une succession de minorations et de décotes, on parvient à des valeurs totalement déconnectées de la réalité. Or, il faut rester raisonnable, d'autant que des valorisations incohérentes peuvent rendre toute opération ultérieure quasi impossible ». Le fisc attend les contribuables au tournant, notamment au moment de la transmission de leurs biens à leurs héritiers, ou lorsqu'ils les mettent en vente. « Quelqu'un qui déclare depuis 10 ans un appartement à une valeur de X et qui le vendrait pour une valeur de Y deux fois supérieure s'exposerait de façon quasi certaine à un contrôle fiscal » prévient Olivier Rozenfeld. « Cela fait trois ou quatre ans que l'on observe chaque été des vagues massives de redressements, enchaine Alain Tailfer. C'est mathématique : quelqu'un qui déclare la vente d'un bien sous-évalué à l'IFI est quasiment certain de subir un redressement dans les mois qui suivent ! Mon conseil : mieux vaut corriger spontanément une sous valorisation à l'IFI, en invoquant le droit à l'erreur, avant de mettre en vente son bien, de le donner à ses proches ou de mourir. Ce sera moins douloureux que de se faire attraper ! Un contribuable qui rectifie spontanément sa déclaration IFI bénéficie d'une ristourne de 50% sur les intérêts de retard et n'a pas de pénalités à payer ».
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6 - Une banque étrangère
Les banques en ligne et autres néo-banques sont nombreuses à proposer l'ouverture, en quelques minutes, d'un compte gratuit. Problème : certaines n'ont pas leur siège en France (comme le révèle l'IBAN de votre nouveau compte bancaire). Or l'administration impose de déclarer les comptes ouverts à l'étranger sur un formulaire spécifique. La seule omission de déclaration engendre une amende forfaitaire de 1500 euros, sur quatre années glissantes.
-7 - L'abus de Pinel
Les investisseurs en Pinel s'engagent à respecter des conditions précises concernant les plafonds de revenus des locataires et le niveau des loyers demandés, qui ne doivent pas excéder les limites imposées par la zone où le bien est situé. « La complexité des règles génère de nombreux pièges, témoigne Me Arnaud Tailfer. J'ai eu récemment à traiter le cas d'un couple qui a acheté en région parisienne. Juste avant la réception des travaux, un arrêté est passé, transférant la ville où se trouvait leur bien d'une zone A à A2, ce qui a abaissé la limite de loyer au mètre carré à respecter. Forcément, ils ne l'ont pas vu et ils ont loué au loyer qu'ils avaient en tête au moment où ils ont procédé à leur investissement. Deux ans après, ils ont été contrôlés : la totalité de leur avantage Pinel qui a sauté pour l'année ! Sans parler de la pénalité de 10% qui s'applique automatiquement en cas de redressement ».
8 - Le faux démembrement de propriété
La pratique est courante : les parents, pour anticiper la transmission de leur patrimoine, donnent la nue-propriété de leurs biens immobiliers à leurs enfants mais conservent l'usufruit. Au décès des parents, les enfants deviennent pleins propriétaires. « Attention : les enfants ne doivent pas habiter le bien démembré du vivant de leurs parents, sauf en prévoyant la signature d'un bail de location et le paiement bien réel d'un loyer, rappelle Arnaud Tailfer. Autrement, l'administration a vite fait de vous tomber dessus, considérant que vous n'avez pas donné que la nue-propriété, mais la totalité du bien ; et qu'il s'agit donc d'une donation déguisée ! »
9 - La location meublée en SCI
Détenir un bien au travers d'une Société civile immobilière (SCI) présente certains avantages, mais empêche de pratiquer une activité fiscalement commerciale, comme par exemple la location meublée (fiscalement attractive car elle offre la possibilité de bénéficier d'un abattement de 50% sur les loyers perçus), sauf à changer le régime fiscal de la SCI et à soumettre celle-ci à l'impôt sur les sociétés, ce qui est lourd de conséquences, notamment en termes de plus-value. Certains particuliers l'oublient un peu vite et décident du jour au lendemain de louer leur bien en meublé, sans autres formalités. Quand l'administration fiscale s'en aperçoit, il est trop tard pour rectifier les choses !
10 - La pension alimentaire abusive
De nombreux parents continuent d'aider leurs enfants, devenus de jeunes adultes, en leur octroyant de l'argent. Attention : aux yeux du fisc, le versement d'une pension alimentaire n'est déductible de vos revenus que si votre enfant est en état de nécessité. « Si vous lui donnez 2000 euros par mois alors qu'il dispose déjà d'un petit revenu, l'administration ne va jamais considérer que ce sera déductible, prévient Arnaud Tailfer. À partir du moment où l'enfant perçoit l'équivalent d'un SMIC mensuel, le fisc juge que les sommes que vous lui versez excèdent ses besoins essentiels ».
La baisse des impôts de production très attendue
Emmanuel Macron s’est engagé à supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.
Déclaration de revenus: dernière ligne droite
NOS CONSEILS - Même simplifié, l’exercice nécessite de vérifier les montants préremplis et de choisir entre différentes options.
Impôts: le régime réel, imbattable pour les loueurs en meublé
DÉCRYPTAGE - Grâce à cette option, vous pouvez déduire tous vos frais et amortir le coût de votre bien.
Le Figaro
Russie : un nouveau chef pour le parti ultra-nationaliste LDPR
L'économiste Léonid Sloutski succède à Vladimir Jirinovski, dont les idées anti-occidentales se sont imposées dans la vie publique russe.
Le parti ultra-nationaliste russe LDPR a choisi vendredi 27 mai son nouveau chef, le député Léonid Sloutski, un mois et demi après la mort de son dirigeant historique et emblématique, Vladimir Jirinovski.
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Sur son compte Telegram, la formation a indiqué que Léonid Sloutski, 54 ans, avait été élu «à l'unanimité» lors d'un congrès à Moscou. Il était le seul candidat. Léonid Sloutski est le chef de la Commission des Affaires étrangères à la Douma, la chambre basse du Parlement russe. Il a fait partie de la délégation de Moscou lors des récentes négociations de paix avec Kiev, des pourparlers au point mort depuis mars.
Économiste de formation, il est député à la Douma depuis 2000. Après son élection, vendredi, il a promis de «renforcer» le programme social de son parti, selon l'agence TASS. En 2018, Léonid Sloutski a été accusé de harcèlement sexuel par plusieurs journalistes russes, des accusations rares en Russie, un pays très à la traîne dans la lutte contre les violences sexistes. Une Commission de la Douma n'avait pas donné suite à ces accusations, rejetées en bloc par l'intéressé.
Rôle d'opposition de façade
Le parti libéral-démocrate (LDPR) a été fondé en 1992 par Vladimir Jirinovski. Il a remporté 7,55% des voix lors des législatives de 2021, derrière les communistes (18,93%) et le parti de Vladimir Poutine (49,82%).
Classé à l'extrême droite, Vladimir Jirinovski, mort en avril à 74 ans, avait participé à presque toutes les présidentielles de la Russie moderne. Son parti a toujours été représenté et bien visible dans les instances locales et nationales. Le LDPR est toutefois accusé de jouer un rôle d'opposition de façade qui, au final, se range toujours derrière les grandes décisions de Vladimir Poutine.
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Les idées anti-occidentales de Vladimir Jirinovski, obsédé par la grandeur de la Russie, et qui paraissaient extrêmes dans les années 1990, se sont peu à peu imposées dans la vie publique russe, y compris au Kremlin. Fin 2021, Vladimir Jirinovski avait prédit que l'année 2022 «ne sera pas une année pacifique, ce sera l'année où la Russie redeviendra une puissance», annonçant ainsi l'intervention militaire en Ukraine.
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Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
Regarder la vidéoSur le front, les Ukrainiens utilisent de l'artillerie fournie par l'Occident, selon l'armée ukrainienne
Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
L'Humanité
Chronique Vidéo. Les députés LaREM sont-ils des playmobils ?
EmissionCe qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le Parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien ça, de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Aujourd’hui, on ne va pas parler remaniement. Et pour cause. A l’heure où on tourne, seule Elisabeth Borne a été nommée Première ministre. Mais si vous savez, la gauchiste qui a ouvert la SNCF à la concurrence et qui a rogné sur les indemnités d’un million de chômeurs. En tout cas, on a pas le reste du casting. Mais vous inquiétez pas, on y reviendra bien assez vite. Ne serait-ce que pour fêter certains départs…
Ce qui nous intéresse dans cette vidéo, c’est de comprendre le rapport qu’entretient le macronisme avec le parlement. Puisque l’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est bien de renouveler sa majorité pour être « tranquille ».
Rappelons-le : le pouvoir législatif n'est pas supposé servir que de chambre d’enregistrement des désirs du pouvoir exécutif. Si on applique le strict principe de séparation des pouvoirs, qui est une condition de la démocratie et contribue à éviter l’arbitraire, c’est bien de le rappeler, le législatif est un pouvoir distinct.
Mais sous la Ve République, et surtout depuis le dernier quinquennat, le pouvoir législatif est devenu un supplétif de l’exécutif. Emmanue Macron a poussé le régime jusqu’à la caricature. Démonstration dans cette chronique vidéo.
Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Nous vous proposons, en quatre, cinq ou six minutes s'il le faut, de décrypter un élément de programme, des grandes promesses, des déclarations, des pratiques politiques... Et de voter en connaissance de cause !
L'Humanité
Chronique vidéo. Pourquoi la Nupes déchaîne les attaques
EmissionQui a peur de la grande méchante Nupes ? Et bien pêle-mêle, La République en marche, la droite, l’extrême droite, les philosophes qui s’autoproclament de la gauche républicaine, les socialistes anti-union…Ces derniers jours, on a vu les attaques se multiplier contre l’union de la gauche. Et dire qu’il y a moins d’un mois, l’électeur de gauche était la personne la plus aimée du pays, draguée à la fois par la Macronie et l’extrême droite parce qu’il pouvait faire basculer l’élection….
A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Le Figaro
«Manger ou se chauffer»: les Britanniques frappés par la crise
Arnaud De La GrangeREPORTAGE - Le gouvernement Johnson déploie 15 milliards de livres d’aides aux ménages et taxe les énergéticiens.
De notre correspondant à Londres
C’est un nouvel esclavage, une aliénation moderne qu’elle n’aurait jamais cru vivre. «Nous sommes devenus esclaves de nos compteurs à prépaiement pour le gaz et l’électricité. Ce qu’ils nous prennent et ce qu’ils nous laissent comme argent conditionne nos vies, ce que nous pouvons acheter pour nous nourrir», dit Kathleen Kerridge.
Cette habitante de Portsmouth, mère de quatre enfants, décrit avec pudeur et émotion la descente dans la précarité que provoque aujourd’hui la flambée du coût de la vie. Une situation qui frappe des millions de foyers britanniques, alors que la crise du coût de la vie représente le plus grand défi du moment pour le gouvernement britannique.
Comme nombre d’habitants du quartier et de familles modestes du pays, les Kerridge ont recours à ce système de cartes prépayées que l’on introduit dans le compteur après l’avoir achetée dans une boutique du voisinage. Faute de crédit, tout s’arrête. Avec le loyer et la taxe d’habitation, ces dépenses font partie des coûts «non négociables», explique Kathleen. «Alors, le seul budget sur lequel on peut jouer et économiser, c’est celui de la nourriture, dit-elle. On achète moins. Et, quand on achète, c’est de moins bonne qualité. Nous nous nourrissons mal, ce qui est désastreux à long terme pour la santé.» Elle avoue renoncer souvent aux fruits et légumes et à tant d’autres aliments «sains et nutritifs».
Sauter des repas
Cette peur de ne pouvoir nourrir, au moins sainement, ses enfants a fini par affecter sa santé mentale. «Je suis dans un état d’angoisse permanente, j’ai perdu le sommeil, dit celle qui est partiellement rédactrice indépendante et employée de bureau. C’est un cercle vicieux, j’arrive moins bien à travailler, et donc mes revenus baissent…»
À lire aussiCoût de la vie: des millions de Britanniques ne mangent plus à leur faim
Une étude de la Food Foundation publiée il y a deux semaines a créé un choc. Elle montre que des millions de Britanniques sont obligés de moins manger ou de sauter des repas. Plus de 7 millions d’adultes vivraient ainsi au sein d’un foyer qui a manqué de nourriture au mois d’avril. Et 2,4 millions d’entre eux n’auraient pas mangé pendant un jour entier. Le nombre de personnes touchées par cette insécurité alimentaire aurait augmenté de 57 % par rapport au mois de janvier. «C’est dû à la fois à l’augmentation des prix des produits alimentaires, d’au moins 6,7 % sur les douze derniers mois, et à la flambée d’autres budgets, en premier lieu celui de l’énergie, au détriment de celui de l’alimentation», explique Anna Taylor, directrice de la Food Foundation.
Elle s’inquiète de voir «une crise économique se doubler désormais d’une crise de santé publique». Alors que les Britanniques ont déjà des taux de surpoids et d’obésité qui battent des records européens, avec deux tiers des adultes concernés, la crise va encore amplifier le phénomène. «À calories égales, les produits sains sont trois fois plus chers que les autres, dit Anna Taylor, et l’obésité va mécaniquement augmenter chez les bas revenus, qui ne peuvent acheter que des biens de mauvaise qualité.» Elle s’inquiète particulièrement pour les enfants, chez qui la pandémie a déjà multiplié les cas d’obésité, et appelle à «élargir l’accès aux repas scolaires gratuits».
Les banques alimentaires notent que de plus en plus de gens demandent des produits qui ne doivent pas être cuisinés, afin de ne pas dépenser de gaz ou d’électricité. «On nous refuse les pommes de terre, par exemple, car les faire cuire consomme trop de gaz», dit Damien Conrad, du Felix Project, le plus gros distributeur de surplus alimentaires à Londres. «Non seulement de plus en plus de Britanniques sont touchés par la crise, mais ils le sont de plus en plus profondément, constate-t-il. Il faut vraiment en avoir besoin pour venir faire la queue à 8 heures du matin devant un centre qui n’ouvre que l’après-midi.» Au Harrow Hub, dans le nord-ouest de Londres, qui nourrit 1700 familles tous les samedis, la file peut s’étendre sur plus de 1 kilomètre et demi.
Quand le froid reviendra, un nombre croissant de Britanniques risquent de se trouver devant le triste dilemme: «heating or eating» («se chauffer ou se nourrir»). Le patron de Scottish Power, l’un des plus importants distributeurs d’électricité au Royaume-Uni, Keith Anderson, a averti que «jusqu’à 40 % des ménages pourraient être confrontés à la précarité énergétique» l’hiver prochain. Les factures ont bondi en avril, quand le plafond des prix de l’électricité et du gaz, encadré par le régulateur britannique Ofgem, a augmenté de 54 %. «Depuis cette date, le nombre de foyers en insécurité énergétique a bondi de 4,5 millions à 6,5 millions, soit près d’un quart des foyers de tout le Royaume-Uni, dit Adam Scorer, directeur de l’ONG National Energy Action (NEA). Et si des mesures sérieuses ne sont pas prises, ce chiffre montera à 8 millions en octobre.» Passé à 1 971 livres en avril, ce plafond des prix de l’énergie pourrait atteindre les 2 800 livres, a fait savoir mardi Ofgem, soit une nouvelle augmentation de 42 %.
Selon un sondage YouGov publié ce jeudi, 1 Britannique sur 5 dit ne plus parvenir à boucler ses fins de mois. Pour Anna Taylor comme pour Adam Scorer, il est urgent d’«augmenter les allocations dans les mêmes proportions que l’inflation». Celle-ci atteint déjà les 9 %, un taux record en quarante ans, et pourrait passer la barre des 10 %. Tirée pour l’essentiel par les prix de l’électricité et du gaz, elle est aggravée par un marché du travail très tendu, dans le sillage du Brexit. La semaine dernière, le gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE), Andrew Bailey, a qualifié la situation d’«apocalyptique» pour les prix alimentaires.
Agir plus vigoureusement
Le gouvernement se voit de toute part sommé d’agir plus vigoureusement. Accusé de pas aider suffisamment les familles en difficulté, le chancelier de l’Échiquier, Rishi Sunak, a dégainé un nouveau train de mesures ce jeudi. Une annonce opportune au lendemain d’un rapport sur le «Partygate» tançant Boris Johnson… Alors qu’il se refusait jusqu’à présent à une taxe exceptionnelle sur les profits des géants pétroliers et gaziers, estimant qu’elle risquerait de freiner l’investissement, le gouvernement a fait volte-face sous la pression de l’opposition et de l’opinion. Il a annoncé une taxe temporaire de 25 % sur les profits de ces entreprises, pour qui elle sera allégée si elles investissent. En levant 5 milliards de livres, elle nourrira un nouveau paquet d’aides de 15 milliards.
Près de 1 ménage sur 8 parmi les plus vulnérables recevra ainsi au moins 1200 livres cette année. Il s’agira notamment d’un versement unique de 650 livres, auquel s’ajouteront 400 livres de réduction sur les factures énergétiques pour tous les foyers. Les retraités en difficulté recevront 300 livres supplémentaires et les personnes handicapées, 150 livres. Ces mesures s’ajoutent à un premier paquet de 22 milliards de livres d’aides déjà annoncé, avec notamment des réductions des taxes sur l’essence, des coupes d’impôts locaux et, déjà, une réduction des factures énergétiques Devant le Parlement, Rishi Sunak a assuré qu’avec ces aides, pour un total de 37 milliards de livres, les Britanniques les plus modestes allaient ainsi «sentir le poids de l’inflation s’apaiser».
Pour Johnson, il est d’autant plus urgent d’agir que la crise du coût de la vie commence à grever sérieusement l’activité britannique, selon l’indice Flash Composite publié mardi par S&P Global. La BoE a aussi averti que le pouvoir d’achat plombé des Britanniques allait «lourdement peser» sur la demande. Avec une contraction de l’économie britannique au quatrième trimestre. Face à ces cris d’alarme, Boris Johnson a promis que son gouvernement allait «mettre ses bras autour du peuple britannique, comme il l’a fait pendant la pandémie».
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L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
L'Humanité
Législatives dans l'Oise. Nupes : Loïc Pen, en urgence à l'Assemblée nationale
ReportageSous un soleil éclatant, la caméra de l'Humanité a retrouvé le candidat Loïc Pen, pour une séquence de tractage au marché de Creil. Le médecin urgentiste est investi par la Nupes aux législatives, dans cette 7e circonscription de l'Oise.
"Ce serait bien, qu'enfin, les gens qui vivent les problèmes, essaient de les résoudre à l'Assemblée nationale /.../ on a une femme de chambre, un toubib, des infirmiers, un boulanger, un ouvrier qui vivent les choses et qui voient finalement comment on peut résoudre une partie des problématiques qu'on a dans nos vies professionnelles et quotidiennes" tient à préciser le candidat de la Nupes, dès notre arrivée au marché de Creil.
Loïc Pen fait partie de ces nouveaux visages de la Nupes, la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, qui regroupe les principales formations de gauche qui ont fait le choix de l'union afin de peser à l'Assemblée nationale. Et pourtant, Loïc est loin d'être un novice en politique. Il milite depuis de nombreuses années au PCF et s'était déjà porté candidat aux élections législatives de 2012 dans cette même circonscription.
Médecin urgentiste au centre hospitalier Laënnec de Creil, situé dans l'ancien bassin sidérurgique de l'Oise, il a été particulièrement combatif pour défendre l'idée d'un véritable plan d'urgence pour l'hôpital public.
L'ancien chef de service des urgences est une figure de la lutte des personnels soignants et de la crise de l'hôpital. Il a également exercé en tant que chroniqueur vidéo pour l'Humanite.fr durant la crise sanitaire.
Une majorité à gauche
"L'objectif est de re-mobiliser les électeurs car la plupart ont bien pris conscience qu'ils ne veulent pas de Macron et ils commencent à avoir la perception que ces législatives peuvent donner une majorité à gauche" déclare le militant communiste.
Marie-France Boutroue, retraitée de Villers-Saint-Paul, une petite commune de la 7e circonscription, nous explique : "Ça demande énormément d'explications car les citoyens se retrouvent avec un seul candidat à gauche, de l'union populaire, donc ça perturbe les électeurs".
Conquérir cette circonscription
Sur cette terre de gauche, puisque les habitants de Creil ont placé Jean-Luc Mélenchon en tête au premier tour de la Présidentielle avec 56,13% des voix, l'ambition est claire : conquérir cette circonscription, acquise à la droite depuis 15 ans.
"Cette élection avec ce rassemblement est vécu comme un possible 3e tour pouvant donner une majorité de gauche au Parlement qui finalement changera réellement les choses. Pour la première fois et depuis longtemps, Il y a une dynamique et un véritable espoir qui se lève", précise Loïc Pen.
De vraies valeurs de gauche
Pour Karim Boukhachba, 2e maire adjoint de Creil, loïc Pen est l'homme de la situation : "Les habitants ont vu son travail pour mobiliser le personnel hospitalier mais aussi la population et aujourd'hui, il est identifié comme une personne qui va défendre de vraies valeurs de gauche à l'Assemblée nationale"
"On a un fort soutien des élus de cette circonscription, dont la sénatrice socialiste Laurence Rossignol, donc on s'appuie sur tous ces soutiens pour organiser des porte-à-porte, des rencontres publiques et des distributions de tracts. Le collectif de campagne se rassemble tous les soirs pour élaborer les thèmes à developper pour les semaines suivantes" souligne le médecin candidat.
"Je vous invite, tous mes amis de Creil, à voter pour Loïc Pen. Vous ne serez pas déçus, il va bien nous défendre à l'Assemblée nationale" lance avec un grand sourire en direction de notre caméra, David Koya Guetta, agent de sécurité et habitant de Creil.
Le Figaro
La Chine s'estime «calomniée» par le discours d'Antony Blinken
Le secrétaire d'État américain a estimé jeudi que Pékin posait «le risque le plus sérieux de remise en cause de l'ordre international».
La Chine s'est estimée calomniée vendredi par le discours du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui a jugé que Pékin posait «le risque le plus sérieux de remise en cause de l'ordre international». Le but de ce discours était «d'endiguer et de bloquer le développement de la Chine et de maintenir l'hégémonie et la puissance américaines», a estimé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin.
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Dans un discours très attendu sur la Chine, le secrétaire d'État de Joe Biden a estimé jeudi que Washington était engagé dans une vigoureuse compétition avec Pékin dans le but de préserver l'ordre mondial, mais a démenti toute volonté d'entrer dans une nouvelle «guerre froide».
La Chine de nouveau au centre des préoccupations des États-Unis
Ce discours a «répandu de fausses informations, exagéré la menace chinoise, il s'est ingéré dans les affaires intérieures de la Chine et a calomnié sa politique intérieure comme extérieure», a dénoncé Wang Wenbin devant la presse. «La Chine fait part de son fort mécontentement et de sa ferme opposition», a-t-il ajouté.
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L'intervention de Blinken a remis la Chine au centre des préoccupations géopolitiques des Etats-Unis, après plusieurs mois monopolisés par la guerre en Ukraine. «La Chine est le seul pays qui a à la fois l'intention de remodeler l'ordre international et de plus en plus les moyens de le faire sur les plans économique, diplomatique, militaire et technologique», a affirmé le secrétaire d'État américain. «La vision de Pékin nous éloignerait des valeurs universelles qui ont soutenu beaucoup des progrès du monde dans les 75 dernières années», a-t-il ajouté.
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Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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Isère : un refuge ferme «définitivement», victime du réchauffement climatique
Le refuge, ouvert en 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d'alpinisme, était déjà fermé depuis l'été 2021 du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte.
Le refuge de la Pilatte, situé à 2577 m d'altitude dans le massif des Ecrins en Isère, ferme «définitivement» pour raisons de sécurité, le réchauffement climatique déstabilisant le socle rocheux sur lequel il est bâti, selon la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM).
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Le refuge, ouvert en 1954 et qui servait de camp de base pour de nombreuses courses d'alpinisme, était déjà fermé depuis l'été 2021 du fait de la fonte accélérée du glacier de la Pilatte, à l'origine d'un «phénomène paraglaciaire» qui a provoqué l'apparition d'importantes fissures au niveau du refuge. Ces fissures étaient suivies annuellement par des experts depuis les années 1990.
«Fragilisation de la structure de refuge»
Des mesures de suivi géologique menées parallèlement autour du bâtiment ont toutes accusé une «accélération nouvelle et brutale» au printemps 2021, «entraînant une fragilisation de la structure du refuge», explique la Fédération dans un communiqué sur son site internet. Le glacier, qui jouait le rôle de contrefort du socle granitique, a «perdu près de 50 mètres d'épaisseur depuis le début des années 1990», note la FFCAM.
«L'état de catastrophe naturelle est reconnu, et l'expertise assurantielle est en cours. Des études géologiques sont menées depuis un an pour comprendre les phénomènes en jeu, évaluer la stabilité du socle rocheux et son impact sur la sécurité des pratiquants», souligne la fédération.
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Une solution provisoire à proximité du refuge sera mise en place cette année pour permettre aux guides d'accompagner des groupes sur les courses autour du refuge, poursuit-elle. L'avenir du bâtiment, composé de la partie construite en 1954 et d'une autre édifiée en 1994, «est quant à lui très incertain», prévient-elle.
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Covid-19 : 82 morts en 24 heures dans les hôpitaux français, 4386 nouveaux cas en 24 heures
La baisse se poursuit à l'hôpital. 16.785 patients étaient hospitalisés ce lundi contre 16.941 dimanche.
Cancer : «Notre système immunitaire a des capacités qu'aucun médicament ne pourra jamais égaler»
ENTRETIEN - Le Pr Olivier Michielin, oncologue à Lausanne, fait le point sur les bénéfices extraordinaires de l'immunothérapie à l'occasion de la parution d'un ouvrage destiné au grand public.
Monkeypox : de nouveaux cas chaque jour au Royaume-Uni
Plusieurs pays européens ont recensé des cas de Monkeypox (variole du singe), qui pourraient s'accélérer en Europe, a estimé vendredi un responsable régional de l'OMS.
Le Figaro
Ministres, conseillers, députés : pourquoi leur départ dans le privé pose parfois problème
Océane HerreroClaudia CohenDÉCRYPTAGE - Le renouvellement du paysage politique amène de plus en plus d'anciens ministres et élus à commencer une deuxième carrière dans le privé. Une évolution qui amène à questionner les règles en place.
L'annonce, mais surtout son timing, a surpris. Le 16 mai, alors même que le gouvernement de Jean Castex n'a pas encore annoncé sa démission, la start-up Hopium, spécialisée dans les voitures à hydrogène, annonce qu'elle proposera à Jean-Baptiste Djebbari une place à son conseil d'administration. Venu du privé, l'ancien ministre délégué chargé des Transports y retourne donc, une transition avec laquelle il s'est d'ailleurs dit «pas du tout mal à l'aise».
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L'ancien pilote de ligne n'est pas le seul élu à envisager une nouvelle vie dans le secteur privé après un passage dans le monde politique. Les mêmes questionnements parcourent l'Assemblée nationale, où 109 députés, selon un décompte réalisé par l'Opinion , ne brigueront pas un nouveau mandat. La moitié d'entre eux - 54 - sont étiquetés La République en marche (LREM) : on y trouve par exemple Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d'État au Numérique et député de Paris, ou encore Pierre Person, une jeune pousse prometteuse de la macronie, particulièrement investi sur la question des cryptoactifs. Ce dernier ne briguera pas non plus de second mandat et élude pour l'instant les questions sur son avenir professionnel : «Je n'ai pas encore tranché ce que j'allais faire et je compte prendre un peu de temps avant de me décider. Ce n'est pas pour demain», nous écrit-il.
Une tendance en hausse
Ces passages du politique au privé se sont multipliés ces dernières années : le paysage politique a déjà beaucoup évolué à partir de 2017, avec l'entrée en trombe d'Emmanuel Macron à l'Élysée, amenant dans son sillage une nouvelle majorité de députés dont beaucoup sans expérience politique. À l’époque, cette nouvelle donne avait amené d'anciens professionnels de la politique à envisager une nouvelle carrière dans le privé. Ce fut par exemple le cas de Benoist Apparu, ministre délégué au Logement puis député jusqu'en 2017. Après avoir fait campagne auprès d'Alain Juppé lors de la primaire des Républicains, le maire de Châlons-en-Champagne a décidé de se tourner vers le monde de l'entreprise. Il est ainsi devenu président du directoire d'une filière d'Action Logement - domaine qu'il a découvert au cours de son expérience gouvernementale.
L'intéressé veut cependant balayer les critiques d'ordre éthique qui planent sur ce type de parcours. «Si j'avais postulé dans des secteurs qui n'étaient pas de ma compétence, les entreprises se seraient dit 'qu'est-ce qu'on va faire d'un type pareil ?' Il y a une question de légitimité quand on brigue un poste», argue-t-il. «Aujourd'hui, on demande aux politiques tout et son contraire : de ne pas faire carrière en politique, mais aussi de ne pas se reconvertir dans les secteurs qu'ils ont couverts», s'étonne l'ancien ministre.
Regard de la HATVP
Derrière ces reconversions, on retrouve des choix personnels, des espoirs déçus vis-à-vis de la politique, mais aussi un souhait de permettre le renouvellement du trombinoscope politique français. Certains s'en réjouissent : «Il y a davantage de départs et c'est heureux», estime Sylvain Waserman, député MoDem du Bas-Rhin et vice-président de l'Assemblée nationale, pour qui «on crève des professionnels de la politique».
Les ministres et anciens ministres qui convoitent un poste dans le secteur privé doivent malgré tout respecter certaines règles. Dans le délai de trois ans après la fin de leurs attributions, ils doivent ainsi saisir la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP), créée en 2013, en cas de changement de profession. Celle-ci rend alors un avis, qui peut être un feu vert, une autorisation avec réserves, ou un avis d'incompatibilité. En 2019, la Haute autorité avait ainsi demandé à l'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud de renoncer à un poste au sein du Forum économique mondial de Davos.
Jean-Baptiste Djebbari est lui-même passé par cette étape, soumettant à la HATVP trois potentiels postes qui l'intéressaient après avoir quitté le gouvernement. Parmi eux, celui proposé par Hopium, et auquel la Haute Autorité a répondu par un assentiment avec réserves, mais aussi un poste proposé par CMA-CGM pour rejoindre un nouveau pôle spatial. Cette demande-ci a été retoquée par la Haute Autorité, qui notait des «risques déontologiques substantiels».
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Il n'est pas rare que des ministres reçoivent durant l'exercice de leurs fonctions des propositions d'emploi dans le secteur privé. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État sous les gouvernements Valls et Ayrault de 2014 à 2017, a ainsi été contacté durant l'exercice de ses fonctions par Siaci Saint-Honoré, société française de courtage en assurance, qui a également par la suite recruté l'ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri. «Je les ai recontactés à la fin de mon passage au gouvernement pour savoir si l'offre tenait toujours», explique ainsi Jean-Marie Le Guen.
En 2020, nouveau coup de fil : l'ancien ministre de l'Écologie Jean-Louis Borloo lui propose de reprendre son siège au sein du conseil d'administration de Huawei Technologies France. Auparavant membre du groupe d'amitié France-Chine à l'Assemblée, l'ancien secrétaire d'État des relations avec le Parlement accepte. Cette nomination n'a pas été soumise à la Haute autorité, le délai de trois années après la fin des fonctions ayant été dépassé.
Reconversions inévitables
En parallèle de ces reconversions d'élus politiques bien connus du grand public, il y a bien sûr la traditionnelle valse des conseillers de cabinets ministériels, elle aussi scrutée par la Haute autorité. Dès le 1er juin par exemple, Éléonore Leprettre, ancienne chef de cabinet de Marc Fesneau lorsqu'il était ministre délégué aux relations avec le Parlement, occupera le poste de directrice de la communication et des affaires publiques du lobby des entreprises agrochimiques Phyteis. Une reconversion chez les fabricants de pesticides qui a aisément été validée par la HATVP… Durant ses prochaines interactions avec les fabricants de pesticides, le nouveau ministre de l'Agriculture pourrait ainsi se retrouver face à son ancienne collaboratrice, à moins que la Haute autorité n'exprime des réserves.
Autre cas récent, la HATVP a en revanche émis un avis de compatibilité, avec des réserves, concernant un membre du cabinet du ministre de la Santé sortant Olivier Véran, recruté par une entreprise de conseil. La personne concernée devra ainsi s'abstenir de toute représentation d'intérêts «auprès de monsieur Olivier Véran, tant que celui-ci sera membre du gouvernement, et des membres de son cabinet qui étaient en fonction en même temps que lui et qui occupent encore des fonctions publiques».
Ces retours dans le secteur privé posent en effet de récurrentes questions en matière de déontologie et de transparence. En particulier pour ceux qui se dirigent vers des activités de lobbying, où ils pourront réutiliser leur carnet d'adresses. Kevin Gernier, chargé de plaidoyer au sein de Transparency International France, souligne ainsi le cas particulier des députés, qui n'ont pas à soumettre leur reconversion au jugement de la HATVP. «Il faudrait davantage de contrôle des députés qui s'en vont exercer une activité de lobbying. Car par rapport à la population générale, les anciens députés sont surreprésentés dans ces professions».
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Selon un décompte réalisé par Transparency, 17 anciens députés de la mandature 2012-2017 sont désormais inscrits au répertoire de la Haute autorité en tant que lobbyistes. Kevin Gernier appelle cependant à «ne pas tout judiciariser». «Nous plaidons pour la limitation des cumuls dans le temps. On a conscience que l'on ne peut pas demander cela sans permettre aux personnes de se reconvertir dans le privé après leur mandat». L'équilibre reste donc difficile à trouver.
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Suicide d'un étudiant qui accusait un élu parisien de viol : l'enquête classée sans suite
Un conseiller à la mairie de Paris et son compagnon avaient été mis en cause à la suite de la mort de Guillaume T., retrouvé pendu dans sa chambre. L'affaire avait avait déclenché un mouvement #MeTooGay
L'enquête sur l'éventuelle responsabilité d'un élu parisien quant au suicide en 2021 de Guillaume T., étudiant qui l'accusait de viol et dont le témoignage avait déclenché un mouvement #MeTooGay, a été classée sans suite, a-t-on appris vendredi 27 mai de source proche du dossier.
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L'enquête a été classée le 3 mai, a confirmé à l'AFP le parquet de Paris. «Ce classement ne me surprend pas. Toutes les accusations étaient fausses, celles de viol et celles de violences», a réagi Me Fanny Colin, avocate de Maxime Cochard, conseiller à la mairie de Paris, qui avait été mis en cause. Me Colin souhaite, par ailleurs, que Maxime Cochard et le compagnon de ce dernier, qui avaient été «injustement évincés», «soient immédiatement réintégrés» dans leurs fonctions professionnelles.
«Des abus de nature sexuelle»
Le 21 janvier 2021 sur Twitter, Guillaume T., 20 ans, avait accusé de viol Maxime Cochard, alors élu PCF, et le compagnon de ce dernier. L'élu avait contesté ces accusations, qui avaient ensuite suscité des centaines d'autres messages sur les violences sexuelles dans les milieux gays. Le Parti communiste avait alors annoncé avoir demandé à Maxime Cochard et son compagnon «de se mettre en retrait de toutes leurs responsabilités du PCF Paris». Le 9 février, Guillaume T. était retrouvé mort, pendu dans sa chambre du campus de Nanterre (Hauts-de-Seine). Au nom de sa famille, Me Élodie Tuaillon-Hibon avait déposé le 18 février 2021 «une plainte contre X pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
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L'avocate avait choisi cette qualification criminelle, dite des «coups mortels», qui nécessitait de démontrer une volonté de l'accusé de porter une atteinte physique à la victime et que cette atteinte soit la cause directe de la mort. Elle avançait que des «violences volontaires» auraient pu, selon elle, causer son geste, les attribuant implicitement à Maxime Cochard et au compagnon de l'élu, comme «des abus de nature sexuelle susceptibles d'être qualifiés de viol, qui peuvent constituer des violences». Une enquête avait été ouverte le 22 mars 2021 et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP). Contactée, Me Tuaillon-Hibon n'a pas souhaité s'exprimer.
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Une orque en très grande difficulté dans la Seine, entre Rouen et le Havre
Le mammifère mâle long de 4-5 mètres inquiète la préfecture de de Seine-Maritime, qui estime qu'il «n'a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d'eau douce».
«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux
ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Le Figaro
Une ex-salariée d'Assu 2000 affirme avoir été licenciée après avoir refusé les avances de Jacques Bouthier
L'ex-patron du groupe de courtage en assurances a récemment été mis en examen, accusé entre autres de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».
Après la mise en examen de Jacques Bouthier, les langues se délient. Une ex-salariée d'Assu 2000 a raconté auprès de BFMTV avoir été licenciée en novembre 2021, après avoir refusé les avances insistantes de l'ex-patron du groupe de courtage en assurances, accusé notamment de «traite des êtres humains» et de «viols sur mineure».
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La jeune femme explique avoir été embauchée chez Assu 2000 en 2017 - rebaptisé Vilavi en début d'année -, pour travailler à Tanger, au Maroc. Dès le départ, elle affirme que des responsables de l'entreprise auraient joué les rabatteurs pour Jacques Bouthier. «Lors de ma formation, ils [les cadres de l'entreprise] m'expliquent que je suis clairement le style de Jacques Bouthier.»
Quelques mois plus tard, le PDG se rend dans les locaux de sa société à Tanger, où il fait la rencontre de la jeune femme d'une vingtaine d'années. «Il vient à côté de moi, il touche mon épaule, il glisse sa main. Je le repousse et ensuite il dit devant tout le monde : “au nom du ciel, quelle beauté, quelle belle poitrine”», raconte-t-elle.
Puis, l'année suivante, en 2018, il lui aurait fait de nouveau des avances à la jeune femme lors d'un gala organisé au consulat de France à Tanger. «Il me dit qu'au Consulat de France il y a des petites cachettes. Moi je disais : Monsieur Bouthier, pourquoi vous me parlez de ça, je ne vais jamais partir avec vous. Et en même temps j'ai peur de perdre mon travail», décrit-elle.
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Des propositions de plus en plus crues
Après ces refus, la jeune femme affirme avoir été mise de côté par l'entreprise, et menacée de licenciement. En novembre 2021, elle se tourne vers le chef d'entreprise pour avoir des explications. «Il me dit : “bientôt je viendrai à Tanger, vous couchez avec moi et je vous protégerai, vous serez ma protégée”», relate-t-elle. «Je refuse directement, je lui dis : Monsieur Bouthier, je ne suis pas ce genre de filles.»
Mais, selon elle, le harcèlement se poursuit, et les propositions deviennent de plus en plus crues. «Il me dit : “vous commencerez à me s*cer et ensuite je vous écouterai”.» Une autre fois, il lui envoie : «Ne t'inquiète pas, on va coucher ensemble et tout ira mieux. J'espère que tu s*ces bien, tu as une belle bouche de s*ceuse.»
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Le 18 novembre 2021, le ton de ses SMS change brutalement. «Je reçois un message de lui : “espèce de s*lope, tu vas dégager”. Le lendemain, j'étais licenciée», rapporte-t-elle. La jeune femme dit avoir ensuite été menacée pour ne pas dévoiler ces échanges.
Après la mise en examen de Jacques Bouthier - qui a démissionné de son mandat de président d'Assu 2000, a indiqué le groupe à l'AFP mardi -, la jeune femme a décidé de déposer plainte en France, notamment pour harcèlement.
Les syndicats de retraités veulent une hausse d'au moins 4,5% des pensions
La question des retraites est sensible et a fait débat lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron et des présidentielles.
Appel à la grève sur le RER B le jour de la finale de la Ligue des champions
La grève pourrait cependant avoir un faible impact, car la RATP n'exploite que la partie sud du RER B. À partir de la gare du Nord, c'est la SNCF qui gère la ligne en direction du Stade de France.
«On innove pour faire correspondre offre et demande» : à Pôle emploi, le défi des pénuries de main-d'œuvre
REPORTAGE - Pôle emploi multiplie les actions hors de ses agences, comme à Roissy, où était organisé lundi un «job dating» pour dénicher des agents de sûreté aéroportuaire.
Le Figaro
Épargne salariale: les Français vont toucher le jackpot
Jorge CarassoLes salariés qui disposent de ces placements, abondés chaque année par les entreprises, vont toucher 30% de plus qu’en 2021. Du jamais-vu.
Les 11 millions de Français qui disposent d’un compte d’épargne salariale - plan d’épargne entreprise (PEE) ou PER collectif (Perco) - vont avoir une bonne surprise dans quelques jours. Ils vont toucher plus d’argent au titre de l’intéressement et de la participation, selon Epsens, un distributeur spécialisé. «Les montants versés ont bondi de près de 30 % cette année», estime Catherine Pays-Lenique, directrice générale d’Epsens.
La participation est calculée en fonction des résultats de l’entreprise l’année passée, l’intéressement en vertu de la performance des salariés. Celle-ci peut être prise en compte de différentes façons. Or, l’an dernier, dans un contexte de rebond post-Covid, la croissance s’est envolée de près de 7 %, et bon nombre d’entreprises ont affiché des résultats record. L’épargne salariale en profite désormais largement.
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«On voit passer des enveloppes très importantes, et parfois jamais vues» confirme Marie-Noëlle Auclair, directrice du Cube chez Eres Group, autre spécialiste de l’épargne salariale. Ces versements généreux font plus que compenser la diminution de ces enveloppes en 2021, liée au choc du Covid. Les montants reversés avaient baissé (- 14 % pour la participation, - 11 % pour l’intéressement selon Epsens). Certaines entreprises n’avaient rien pu verser.
«Davantage d’épargne»
Lorsqu’ils reçoivent cet argent, les salariés ont la possibilité de le virer sur leur compte bancaire - les sommes sont dès lors fiscalisées- ou de le placer sur leur PEE ou Perco. Aujourd’hui, 60 % des salariés font ce choix, selon Eres Group. Avec le regain d’inflation, ces Français pourraient être encore plus nombreux. «En ce moment, on observe davantage d’épargne», constate Marie-Noëlle Auclair.
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Les frais de l’assurance-vie désormais à portée de clics
À compter du 1er juin, les coûts de gestion des contrats d’assurance-vie et des plans d’épargne retraite (PER) seront accessibles facilement, et donc plus aisément comparables.
Viager: comment fixer le montant du bouquet et de la rente
NOS CONSEILS - C’est au vendeur qu’il revient de choisir la ventilation entre la fraction du prix du bien payée en capital à la conclusion de la vente, et la rente versée tous les mois jusqu’à la fin de sa vie. Différentes formules sont possibles.
Le Figaro
Coup d'arrêt à l'unité du Conseil de sécurité de l'ONU face à la Corée du Nord
Chinois et Russes ont opposé un veto à une résolution américaine pour imposer des sanctions à Pyongyang après de nouveaux tirs de missiles balistiques.
La Chine et la Russie ont mis jeudi 26 mai leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord pour ses tirs de missiles balistiques, affichant avec éclat la division de l'instance au risque d'en faire profiter Pyongyang. Les 13 autres membres du Conseil ont voté en faveur du texte qui prévoyait notamment une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang.
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En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré l'insistance américaine à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie utiliseraient leur veto. Pour les Américains, ne rien faire était «pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution», a expliqué un ambassadeur sous couvert d'anonymat.
Depuis 2017, année au cours de laquelle le Conseil avait adopté à l'unanimité trois séries de sanctions lourdes, «la retenue et le silence du Conseil n'ont pas éliminé ni même réduit la menace», a souligné l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield, en justifiant sa démarche. «Au contraire, la Corée du Nord a été enhardie par l'inaction de ce Conseil», a-t-elle estimé.
Son homologue chinois, Zhang Jun, lors d'un échange tendu avec la diplomate américaine, a accusé les Etats-Unis d'avoir voulu un «échec» et d'avoir «éloigné le Conseil du dialogue et de la conciliation». «Le noeud du problème», a-t-il dit, «est de savoir s'ils veulent utiliser le dossier de la péninsule coréenne pour leur soi-disant stratégie indo-pacifique». Avant le vote, il avait affirmé à des journalistes le désaccord «total» de Pékin «à toute tentative de faire (...) de l'Asie un champ de bataille ou d'y créer des affrontements ou des tensions».
Zhang Jun a appelé les États-Unis à «travailler à promouvoir une solution politique», en affirmant que de nouvelles sanctions auraient eu des conséquences humanitaires en Corée du Nord, éprouvée depuis peu par de multiples cas de Covid.
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les États-Unis d'ignorer les appels de Pyongyang à mettre fin à leurs «activités hostiles». «Il semble que nos collègues américains et occidentaux souffrent de l'équivalent du blocage de l'écrivain. Ils semblent n'avoir aucune réponse aux situations de crise autre que l'introduction de nouvelles sanctions», a-t-il déclaré.
Essai nucléaire craint
Le projet de résolution américain prévoyait aussi d'interdire les exportations nord-coréennes de combustibles minéraux, de montres et d'horloges, et toute vente ou transfert à Pyongyang de tabac. Le texte visait en outre à accroître la lutte contre les cyber-activités de Pyongyang.
Après le rejet de ce projet et un affichage clair de la division du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier nord-coréen, cette instance risque d'avoir du mal à maintenir la pression pour faire appliquer les sanctions décidées en 2017, craignent des diplomates. À l'époque, de multiples mesures sectorielles et individuelles avaient été prises contre la Corée du Nord dans les domaines du pétrole, du charbon, du fer, de la pêche ou du textile.
Si les Nord-Coréens ont développé leur armement balistique et disposent de plusieurs bombes atomiques, ils ne sont pas encore parvenus, selon des diplomates, à associer les deux technologies afin d'avoir un missile à tête nucléaire. La Corée du Nord a procédé cette semaine à de nouveaux tirs de missiles, dont probablement son plus gros missile balistique intercontinental, peu après une visite en Asie du président américain Joe Biden.
À l'ONU, le Royaume-Uni, la France et la Corée du Sud ont exprimé leurs craintes de voir la Corée du Nord procéder à un septième essai nucléaire, annoncé comme imminent, qui serait son premier en cinq ans. En regrettant «profondément» un vote «qui marque la division du Conseil», l'ambassadeur français, Nicolas de Rivière, a jugé que l'utilisation du veto «revenait à protéger le régime nord-coréen et à lui donner un blanc-seing pour proliférer encore davantage».
En vertu d'une nouvelle procédure adoptée récemment à l'initiative du Liechtenstein, la Chine et la Russie devraient prochainement devoir expliquer devant l'Assemblée générale des Nations unies pourquoi ils ont utilisé jeudi leur droit de veto.
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Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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Les obusiers américains M777 sont entrés en action, améliorant significativement les capacités de bombardement.
Xinjiang : une fuite de fichiers jette une lumière crue sur les détentions des Ouïghours
Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Le Figaro
Après la tuerie au Texas, la police sous le feu des critiques
Les forces de l'ordre sont accusées par certains de leurs détracteurs d'avoir mis trop de temps à agir lors de la fusillade dans l'école d'Uvalde.
La police était sous le feu des critiques jeudi 26 mai au Texas, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde, où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi. Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.
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La Maison-Blanche a annoncé que Joe Biden se rendrait avec son épouse Jill dimanche sur place pour «partager le deuil de la communauté» de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu des dernières années dans le pays.
Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.
Une situation «complexe»
«Environ une heure» après que ce dernier était entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, «sont entrées dans l'école et ont tué le suspect», a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'État du Texas. Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait «beaucoup d'information, de nombreux points fluctuants» dans l'enquête. «Cela prend des jours, des heures, cela prend du temps», a dit Victor Escalon.
Il a indiqué que, contrairement à ce qui avait été mentionné auparavant, l'auteur de la tuerie n'avait «fait face à personne», à aucun policier, avant de s'introduire dans l'école. Avant d'y entrer, a souligné Victor Escalon, il a tiré sur l'école. «Quatre minutes plus tard», les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. «Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent», a déclaré le responsable de la police jeudi. Il était alors 11H40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb. C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.
«Durant ce temps-là», a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, «évacuent du personnel, des élèves, des enseignants... Il se passe plein de choses, c'est complexe». Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.
Le débat sur la possession d'armes n'avance pas
Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. L'auteur de la fusillade avait visé sa grand-mère avant de se rendre à l'école avec un fusil semi-automatique AR-15.
Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.
La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16.000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. En plus d'un mémorial similaire devant l'école, vingt-et-une croix blanches ont été alignées sur la place centrale d'Uvalde, autour d'une fontaine, pour marquer la mémoire de chacune des victimes. Des dizaines d'habitants, proches, élèves et amis s'y recueillaient jeudi, déposant des gerbes des fleurs, ainsi que l'a fait Meghan Markle, l'épouse du prince britannique Harry.
Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
Le mouvement «March for our Lives», créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.
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L'Humanité
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandales
ActuLa nomination d’Élisabeth Borne et des ministres confirme l’ancrage à droite et la pure logique macroniste. Une équipe déjà minée par plusieurs scandales, avec un garde des Sceaux mis en examen et un transfuge de LR accusé de viol. Et les attaques contre la gauche traduisent surtout une crainte d’être battu aux législatives.
Benjamin KönigPas moins de trois semaines pour constituer péniblement un gouvernement, mais moins de trois jours pour qu’éclate le premier scandale : le second quinquennat d’Emmanuel Macron débute décidément dans une atmosphère de contestation, à trois semaines seulement des élections législatives et après une élection présidentielle dont le chef de l’État a sciemment escamoté la campagne. À la suite de sa prise de fonction, la nouvelle première ministre, Élisabeth Borne, a voulu placer son action sous le signe de la cause féminine. C’est mal parti.
Damien Abad : la Macronie n'était pas au courant
Le 21 mai, Mediapart a révélé le témoignage de deux femmes qui accusent de viol le nouveau ministre des Solidarités, Damien Abad. Les récits particulièrement sordides porteraient sur des faits remontant à 2010 et 2011, et illustrent la difficulté de prendre la parole et porter plainte dans de telles situations. L’une d’elles a porté ses accusations à la connaissance de l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique, le 13 mai, lequel a ensuite alerté les partis LR et Renaissance, soit l’ancien et le nouveau mouvement de Damien Abad, celui-ci faisant d’ailleurs figure de principale « prise de guerre » à droite. L’autre femme, malgré des hésitations relatées par Mediapart, avait porté plainte en 2017 et celle-ci a été classée sans suite, faute de preuves suffisantes.
Pour l’heure, le ministre nie les faits et « affirme avec force que les relations sexuelles qu’(il a) pu avoir ont toujours reposé sur le principe du consentement mutuel », et use sans vergogne de son handicap pour se défendre, parlant « d’actes ou des gestes qui me sont tout simplement impossibles en raison de mon handicap ».
Du côté de la Macronie, on assure n’être pas au courant, malgré le signalement de l’observatoire : « Je n’ai pas plus d’éléments que le fait que l’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que, s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie, on en tirera toutes les conséquences », a réagi ce dimanche Élisabeth Borne.
Plutôt gênant pour un garde des Sceaux
Or, le cas Damien Abad vient s’ajouter à celui du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, reconduit par Emmanuel Macron dans sa fonction. Car le non-lieu et le classement sans suite dans les deux affaires qui le concernent n’occultent en rien son comportement sexiste et les accusations d’avoir profité de sa position dominante d’élu pour obtenir des faveurs sexuelles. Un climat malsain encore entretenu par les déclarations de Stanislas Guerini, nommé ministre de la Fonction publique, qui avait défendu la semaine dernière le député marcheur Jérôme Peyrat, parlant « d’honnête homme » pour un élu condamné pour violences volontaires sur son ex-compagne. Avant de faire amende honorable, contraint et forcé par la polémique née de ses propos.
Enfin, reste le cas d’Éric Dupond-Moretti, mis en examen, et dont les soupçons de prise illégale d’intérêts sont suffisamment graves pour que le ministère public ait demandé, le 10 mai, le renvoi devant la Cour de justice de la République pour un procès. Plutôt gênant pour un garde des Sceaux à qui il est reproché d’avoir usé de sa fonction pour régler des comptes judiciaires avec des magistrats.
14 membres sur 27 déjà dans le gouvernement Castex
Voilà qui augure bien mal d’un gouvernement nommé pour poursuivre la casse entreprise lors du précédent quinquennat, et dont les figures principales aux postes clés ont été reconduites : Bruno Le Maire à Bercy (secondé au budget par Gabriel Attal, ex-porte-parole), Gérald Darmanin à l’Intérieur. Une équipe profondément ancrée à droite, dont 14 membres sur 27 faisaient déjà partie du gouvernement de Jean Castex, ce qui donne lieu à un petit jeu de chaises musicales : Sébastien Lecornu à la Défense, Olivier Véran aux Relations avec le Parlement, Clément Beaune à l’Europe, Gabriel Attal au Budget, Marc Fesneau à l’Agriculture, Olivier Dussopt au Travail, Brigitte Bourguignon à la Santé. Hormis l’historien Pap Ndiaye à l’Éducation, Catherine Colonna aux Affaires étrangères et donc Damien Abad, les autres entrants sont tous de purs macronistes : Stanislas Guerini (Fonction publique), Yaël Braun-Pivet (Outre-mer, ancienne présidente de la commission des Finances de l’Assemblée) ou Olivia Grégoire (porte-parole).
Enfin, deux femmes ont été nommées auprès d’Élisabeth Borne pour mener à bien l’opération communication sur l’écologie : Amélie de Montchalin et Agnès Pannier-Runacher, authentiques néolibérales. « Amélie de Montchalin n’a jamais manifesté le moindre intérêt pour l’écologie », a cinglé Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. « Nous devons rattraper le temps perdu », a déclaré la ministre de la Transition énergétique : étrange aveu de l’inaction du chef de l’État au cours de son premier quinquennat. Plusieurs absences ont par ailleurs été remarquées : le logement, la ville, le tourisme, l’industrie et les transports. « Pas de ministre du Logement. Tout ça en pleine crise du pouvoir d’achat, alors que le logement est le premier poste de dépense des Français ! » a pointé Ian Brossat, porte-parole du PCF et adjoint à la maire de Paris sur le sujet. Ce à quoi l’Élysée a répondu, assurant que ce domaine relevait de la transition écologique et qu’un secrétaire d’État pourrait « éventuellement » voir le jour après les législatives. Les quatre millions de mal-logés en France apprécieront le terme.
Le premier Conseil des ministres est prévu ce lundi, sans ordre du jour établi. Mais, selon Élisabeth Borne, la priorité sera donnée au pouvoir d’achat, avec une loi de finances rectificative prolongeant notamment le « bouclier tarifaire » et le « chèque carburant » mis en place à la fin du premier quinquennat. Puis un projet de loi porté par Bruno Le Maire qui sera « le premier texte examiné par la nouvelle Assemblée nationale », a-t-elle déclaré dans un entretien au Journal du dimanche. Entretien où elle fait part de son engagement « sur le terrain, mobilisée pour gagner » les élections législatives. À ce sujet, elle a attaqué violemment Jean-Luc Mélenchon, l’accusant de ne pas « respecter les institutions ». Le signe d’un exécutif fébrile, qui voudrait bien escamoter ces élections pour composer une nouvelle Assemblée à sa main. Voilà le véritable mépris des institutions.
Gouvernement Bornescandales politiquesDamien AbadEmmanuel Macron Le Figaro
Zone euro : la croissance des crédits au secteur privé accélère en avril
Ceux-ci ont progressé de 5,3% sur un an, contre 4,6% en mars et 4,8% en février.
La croissance des crédits accordés par les banques au secteur privé a nettement progressé en avril, après un tassement en mars, a indiqué vendredi la Banque centrale européenne (BCE).
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Les prêts au secteur privé, ajustés de certaines opérations strictement financières, ont progressé de 5,3% sur un an, contre 4,6% en mars et 4,8% en février, sur fond de taux d'intérêt au plus bas. Dans le détail, les prêts aux entreprises industrielles et commerciales ont progressé de 5,2% sur un an en avril, une hausse de 1,1 point sur un mois. La croissance des prêts avec une durée entre un et cinq ans, censés financer des investissements, a particulièrement accéléré, à 1,9% contre une baisse de 0,8% le mois dernier. Les crédits accordés aux ménages ont de leur côté gardé un rythme de croissance inchangé de 4,5% en avril. Côté crédits à la consommation, la hausse était de 3,0%, contre 2,6% en mars, tandis que la croissance est quasiment inchangée (+5,3%) pour les emprunts liés à l'achat de logements.
Une inflation à 7,5% malgré un ralentissement de la création monétaire
La croissance de la masse monétaire M3, à 6,0%, poursuit sa lente décrue alors que les aides publiques liées aux effets de la pandémie de Covid-19 sont moins demandées. L'agrégat M3 est utilisé par la BCE comme indicateur avancé de l'inflation, en comprenant les espèces en circulation, les crédits à plus de deux ans ainsi que les dépôts des ménages et des entreprises. Mais le ralentissement de la vitesse de création de la masse monétaire n'a pas empêché l'inflation en zone euro d'atteindre en avril 7,5%, tirée par la flambée des prix de l'énergie sur fond de guerre en Ukraine.
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Ces niveaux restent bien au-dessus de l'objectif de 2% visé par la BCE à moyen terme et censé refléter la stabilité des prix. Les gardiens de l'euro ont préparé les esprits à une première hausse des taux directeurs en juillet et la fin de l'ère des taux négatifs d'ici la fin du troisième trimestre. Le conseil des gouverneurs devrait alors décider en juin d'arrêter ses rachats nets de dette avant un cycle de hausse des taux directeurs, le débat entre banquiers centraux portant dès lors sur la vitesse et l'ampleur à donner à cette remontée.
Comment la crise du Covid a fait la fortune des pharmacies françaises
ENQUÊTE - Dotées de nouvelles missions de vaccination et de dépistage, les 21.000 officines de l’Hexagone voient leur modèle économique évoluer.
La reconversion de l'ex-ministre Djebbari chez l'armateur CMA-CGM recalée par la HATVP
L'ancien ministre avait demandé un avis pour rejoindre l'entreprise en qualité de vice-président exécutif en charge du pôle spatial.
La Russie demande la levée des sanctions pour éviter une crise alimentaire mondiale selon un diplomate.
La Russie met en garde les pays européens devant une éventuelle crise alimentaire, à l'heure où l'inflation sévit.
L'Humanité
Pap Ndiaye, la surprise qui déchaîne l’extrême droite
ActuNommé ministre de l’Éducation nationale, il semble être à l’opposé de Jean-Michel Blanquer. L’historien est depuis la cible d’un déferlement de haine et de propos racistes.
Diego Chauvet« I ndigéniste assumé », selon Marine Le Pen. « Militant racialiste et anti-flics », selon Jordan Bardella. Pour le porte-parole du RN, Julien Odoul, un « militant immigrationniste ». Pour Éric Zemmour, il va « déconstruire l’histoire de France »… Sitôt connue la nomination de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l’Éducation nationale dans le nouveau gouvernement, l’extrême droite s’est déchaînée. Et elle n’est pas la seule. Certains membres de la droite LR ont tenu des propos de la même teneur. Ainsi, Éric Ciotti a fustigé un « adepte de l’islamo-gauchisme ». Directeur du musée de l’Histoire de l’immigration, historien spécialiste d’histoire sociale des États-Unis et des minorités, Pap Ndiaye a été la surprise et le principal « coup » politique d’Emmanuel Macron dans la composition du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne. Pour autant, s’il a été ciblé avec autant de véhémence par l’extrême droite, c’est bien en raison du champ de ses recherches, et par racisme. À gauche, malgré les critiques en règle contre la continuité qui s’instaure avec le quinquennat précédent, les leaders politiques sont plutôt montés en défense du nouveau ministre de l’Éducation nationale : « Une audace, la nomination d’un grand intellectuel, monsieur Pap Ndiaye », a ainsi twitté Jean-Luc Mélenchon, le 20 mai. « L’extrême droite reproche à Pap Ndiaye ses études sur le racisme en France, a également réagi le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Sans réaliser sans doute que le déchaînement nauséabond de propos racistes qu’elle répand depuis 24 heures lui donne raison sur toute la ligne. » « Quelle nomination de ministre en France a suscité un tel immédiat déferlement de haine ? » a interrogé l’ancienne ministre de la culture Aurélie Filippetti.
couper l’herbe sous le pied à la gauche
Si la gauche est montée en défense face aux attaques racistes visant le nouveau ministre, elle n’en est pas moins critique sur son aventure dans le gouvernement macroniste. « Que va-t-il faire dans cette galère ? » juge ainsi Julien Bayou sur RMC, même s’il concède que l’on « peut se réjouir du désaveu cinglant pour Jean-Michel Blanquer ». C’est bien là que se situe le « coup » politique d’Emmanuel Macron. Avec Pap Ndiaye, il semble prendre un virage à 180 degrés, alors que Jean-Michel Blanquer était l’un des principaux agitateurs du débat politique autour de l’« islamo-gauchisme » à l’université. Pap Ndiaye change la donne en la matière, mais jusqu’où et dans quel but ? Probablement, pour la Macronie, celui de couper l’herbe sous le pied à la gauche avant les législatives en envoyant un signal à ses électeurs et en tentant de remédiatiser un affrontement avec l’extrême droite, plutôt que de débattre social et écologie avec la Nupes. Le piège risque de se retourner contre le nouveau ministre, qui devra suivre les instructions de l’Élysée et Matignon. À travers sa nomination, qui prend de court les milieux enseignants et universitaires, Emmanuel Macron tentera ainsi de faire avaler ses projets de privatisation de l’enseignement. Jean-Luc Mélenchon l’a souligné ce dimanche sur RTL : « Quand on entre dans un gouvernement, on applique la politique de ce gouvernement. (…) L’objectif, c’est la privatisation maximale de l’école, avec des établissements en compétition les uns avec les autres. »
Pap Ndiayeministère de l'Education NationaleGouvernement Borneracisme Le Figaro
Julia Ducournau, réalisatrice de Titane : «Je refuse de m'interdire des choses à cause d'une prétendue bienséance»
En 2021, avec Titane, elle est devenue la deuxième réalisatrice de l'histoire du Festival de Cannes à recevoir la Palme d'or. Rencontre avec une audacieuse dont l'univers radical bouscule les stéréotypes.
Festival de Cannes, 17 juillet 2021. Julia Ducournau marque l'histoire du cinéma : Spike Lee lui remet la Palme d'or pour Titane, exploration viscérale et organique du corps, du genre et d'un amour né du chaos. Révélée par son premier film Grave en 2017, la cinéaste française devient alors la deuxième réalisatrice à obtenir le titre suprême sur la Croisette, vingt-huit ans après Jane Campion pour La Leçon de piano. La symbolique a certes son importance dans un milieu toujours dominé par les hommes, mais c'est avant tout une proposition de cinéma radicale, singulière et frappante que salue alors le jury.
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Un an a passé depuis le sacre. La réalisatrice s'est depuis expatriée à Marseille : nous l'y retrouvons en terrasse, quelques jours seulement avant qu'elle ne rejoigne Cannes pour les cérémonies du 75e anniversaire. «Je ne ressens que maintenant les répercussions de la Palme, à travers de nouvelles sollicitations notamment. Je ne veux pas que l'on vienne me chercher pour un prix, mais parce qu'on aime mon travail et qu'on a envie de le voir grandir.» Autre conséquence de sa notoriété désormais mondiale, elle reçoit aujourd'hui des témoignages d'admiration et de félicitations d'acteurs et de réalisateurs. Depuis peu, elle correspond avec Pedro Almodóvar, l'une de ses idoles. Rien d'étonnant à ce que le maître madrilène se soit d'ailleurs reconnu à certains endroits du cinéma de Julia. La transformation du corps en miroir des métamorphoses de l'âme, l'identité mouvante, le genre… sont des préoccupations communes.
En vidéo, «06400-Cannes» : la carte postale du festival de Cannes 2022
«J'ai toujours été attirée par les artistes qui décèlent la beauté dans des endroits où on ne la voit pas et qui en font quelque chose de plus profond et urgent que le simple plaisir esthétique», confie-t-elle avant de citer Pasolini, Lynch, Tarkovski, Cronenberg ou Fellini pour le cinéma, Edgar Allan Poe ou Lovecraft pour la littérature, Francis Bacon, Cindy Sherman, Nan Goldin ou Mapplethorpe chez les peintres et photographes. «ll y a un réseau de sens dans les œuvres qui m'ont formée : elles m'ont confrontée à l'idée que la lumière pouvait émaner d'un grand malaise existentiel, qu'une matière vivante ou que l'amour pouvaient émerger de n'importe où. Je suis en quête de cette vitalité dans la noirceur, de cette sidération.» Un effet qu'elle recherche à travers un langage spécifique, le cinéma de genre, idéal, selon elle, pour «manier le symbole de manière totalement désinhibée, créer des récits quasi-mythologiques, et transcender les tabous de l'humanité».
Julia Ducournau, la Cover Story
Dans le conte initiatique Grave , l'éveil à la sexualité et à l'âge adulte d'une étudiante vétérinaire passe ainsi par le cannibalisme. Dans Titane, elle déconstruit les stéréotypes de la féminité à travers le corps mutant — et greffé au titane — d'une danseuse érotique chargée de pulsions meurtrières (la révélation Agathe Rousselle). Perturbant. Polarisant. Insoutenable pour certains. Elle le sait, et l'assume. «Mes personnages ne sont pas à la marge comme on l'a beaucoup dit ou écrit. Ils sont marginalisés. C'est différent. À travers leur corps, j'essaie de montrer des sentiments que nous refoulons pour correspondre à une norme, pour ne pas briser les tabous sociaux. J'ai un besoin viscéral de malmener le non-dit, de montrer les angles morts, tous ces endroits que l'on déshumanise. Je refuse de m'interdire des choses à cause d'une prétendue bienséance. Cette quête de beauté dans les interstices est sans doute liée à l'envie d'avoir une expérience de mon humanité qui soit pleine. Une façon peut-être de conjurer ma peur de la mort.»
Laquelle fait partie du vocabulaire et du quotidien de Julia dès l'enfance : ses parents sont médecins, dermatologue et gynécologue. «Mon rapport à la vie et au corps a forcément été teinté par ce contexte familial. Il n'y a pas de non-dit dans la médecine, de mots qu'on n'ose pas prononcer, de corps qu'on n'ose pas toucher. Pour moi, le corps est depuis toujours au centre de tout. J'ai compris très jeune qu'il ne pouvait en aucun cas être dissocié de l'esprit.» Autrement dit, qu'il parlait pour lui, comme dans ses films où le ressenti physique, l'empathie à travers le corps, remplacent souvent le dialogue. Les mots, Julia Ducournau les aiment pourtant profondément : elle voulait être écrivaine.
Pour moi, le corps est depuis toujours au centre de tout
Enfant, la petite Parisienne est mélancolique, solitaire, comme Alice au pays des merveilles ou la jeune héroïne du film Cria Cuervos, de Carlos Saura dans lesquelles elle se projette immédiatement. Pour tromper l'ennui et rester «dans son monde», Julia écrit, beaucoup, et demande à ses parents de lui donner des sujets de rédaction pendant les vacances. «Il y a trois ans environ, ma mère a retrouvé un texte de CE1. En le lisant, j'étais au bord des larmes. Cela parlait exactement des préoccupations qui m'agitent encore : l'intrusion d'un tiers dans un habitat, le genre, la transformation, le non-dit… Que l'on soit cinéaste ou écrivain, les intrigues et les personnages diffèrent, mais je suis persuadée que le socle, qui vient souvent de quelque chose de lointain, d'archaïque, reste identique.» Adolescente, elle se toque de poésie et aligne les vers : là encore, l'imagerie est très forte, sans concession. Après hypokhâgne et khâgne, elle entend parler de la Fémis. Portée par son éducation cinéphile couvrant l'âge d'or hollywoodien comme la Nouvelle Vague, elle tente le concours en «Scénario» et intègre la prestigieuse école de cinéma. Au cours de la formation, elle s'amuse avec la caméra. «Une révélation. J'ai compris que je ne pouvais aller au bout de mon histoire qu'en la mettant moi-même en images.»
Diplômée en 2008, elle est sélectionnée à la Semaine de la critique à Cannes trois ans plus tard pour son court-métrage Junior. Un récit pas comme les autres, où la puberté d'une jeune fille se manifeste par la perte de lambeaux de chair dont s'échappe un étrange liquide. «Le corps de la femme est un lieu de projection et j'essaie de me le réapproprier dans tous mes films, en ne le considérant pas comme un objet, mais comme un sujet. Le genre et le corps féminins sont politiques au sens où ils font l'objet de projections, de spéculations extérieures qui ont toujours empêché les femmes de se les approprier librement. Par exemple, il est édifiant de voir notre rapport à l'espace public : là où un homme n'y pense pas à deux fois, les femmes l'appréhendent comme un lieu où il faut être vigilante, à l'affût, et établissent des stratégies “au cas où”. Cela reflète bien le statut de victime que la société impose au genre féminin, et que l'on a longtemps cru “normal”, jusqu'à MeToo. Le personnage d'Alexia dans Titane vient sans doute en réaction à ce fantasme archaïque qui a fait de la femme une proie désignée. Et une partie de sa violence vient de ma colère et de ma sidération face à l'ampleur des abus.»
Le corps de la femme est un lieu de projection et j'essaie de me le réapproprier dans tous mes films, en le considérant comme un sujet
La question du genre, prisme systématique des regards et des interprétations dans nos sociétés, elle la connaît à plus d'un titre : officiant dans un type de cinéma encore trusté par les hommes, elle est souvent définie comme l'exception, l'oiseau rare, parfois au détriment de la mise en lumière de son travail d'auteure et de technicienne. «C'est un effort continu de recentrer le débat. Mon genre ou qui je suis dans la vie, ça n'a aucun intérêt, la seule chose qui compte, ce sont les films. C'est à travers eux que nous pouvons communiquer», répond-elle avec le franc-parler qui la caractérise. «Je me suis d'ailleurs toujours reconnue dans les œuvres d'artistes aussi bien féminines que masculins.»
Aujourd'hui, Julia Ducournau travaille sur le scénario de son troisième long-métrage depuis la cité phocéenne, où elle a trouvé un mode de vie plus propice à la création. «Je suis un ours, je ne sors pas beaucoup, je préfère mettre mon énergie dans mon travail. Les deux précédents films, je les ai en partie écrits à Rome que j'avais découverte lors d'un séjour à la Villa Médicis. Cette ville, c'est tout ce que j'aime : la beauté dans le chaos.» De son propre aveu, pour Grave, l'écriture avait été plus limpide, portée par l'énergie vitale des premières fois et «ce luxe absolu de ne pas être attendue». Pour Titane, l'accouchement a été difficile, retardé par quelques périodes d'angoisse et de pages blanches. Aujourd'hui, son troisième bébé se construit à l'ombre d'une Palme d'or. Un poids ? Une reconnaissance rassurante ?
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«Je l'ai plutôt crue encombrante au début. Quand Steven Soderbergh l'a reçue pour Sexe, mensonges et vidéo, il a dit : “Je ne peux que régresser”. C'est exactement ce que j'ai pensé sur le coup. Il a fallu du temps pour que cela décante… Mais je suis mieux armée aujourd'hui pour appréhender les choses. Palme ou non, j'ai compris que le temps de la création est long et suscite de grandes frayeurs. Il y a quelque chose de l'ordre du sacré dans l'écriture qui teste la croyance, l'endurance, la résilience. C'est un processus souvent douloureux.» Pourquoi poursuivre alors ? «Pour la promesse d'extase !», répond-elle avant de retourner s'enfermer dans sa bulle pour concocter un nouveau vertige de cinéma dont elle ne dira rien. Ses préoccupations, de la déconstruction des stéréotypes à la découverte de soi, devraient pourtant y avoir de nouveau le beau rôle : «Je ne vois pas très bien comment un cinéaste pourrait complètement retourner sa veste d'un film à l'autre et oublier ses obsessions et ses fantasmes.» Un réalisateur a dit un jour : «Faire du cinéma, c'est regarder toujours le même diamant, mais sous une facette différente.» En l'occurrence, le diamant brut qu'elle façonne de film en film a déjà révélé un précieux éclat.
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Gouvernement d’intérim
ÉditorialMaud Vergnol« Plus rien ne doit être comme avant », jurait la main sur le cœur Emmanuel Macron, au soir du premier tour de la présidentielle. On allait voir ce qu’on allait voir, sur le climat, le social… finalement livrés à un trio de technocrates dans un gouvernement Borne qui reconduit treize membres du précédent, incarnations de la maltraitance sociale, avec les postes clés laissés aux barons de la droite. Le locataire de l’Élysée jugeait aussi, fut un temps, qu’ « un ministre mis en examen doit démissionner ». Éric Dupond-Moretti, qui l’est depuis juillet 2021 pour « prise illégale d’intérêts », reste à son poste. Au ministère de l’Intérieur, Gérald Darmanin, encore visé par une enquête pour viol, continuera à diriger la lutte contre les violences sexuelles ! Quant à Damien Abad, l’ex-chef de la prétendue « opposition de droite », il est nommé ministre des Solidarités, en dépit d’un signalement pour des faits présumés de viol adressé à LaREM et LR.
Même la nomination de l’intellectuel Pap Ndiaye, livré sciemment en pâture à l’extrême droite, sonne désagréablement faux. Le penseur du racisme structurel, l’un des plus grands spécialistes français de la condition noire, des violences policières, qu’il n’a cessé d’éclairer avec brio, succède au chasseur de sorcières et sa croisade « anti-woke ». Comprendra qui voudra le cynique coup de billard à trois bandes du locataire de l’Élysée…
L’essentiel du projet Macron II est ailleurs, dans ce remarquable oxymore formulé par la nouvelle première ministre. Élisabeth Borne défend donc le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ». C’est beau comme du Macron, qui devrait aujourd’hui, lors du premier Conseil des ministres, donner la feuille de route de la casse sociale à venir : retraite à 65 ans, conditionnement du RSA à du travail gratuit, 10 milliards d’économies sur le dos des collectivités locales, nouvelle cure d’austérité quand l’État social s’effondre, que les services d’urgences ferment les uns après les autres…
Heureusement, pour la première fois depuis l’inversion du calendrier électoral, ce scénario n’a rien d’inéluctable. La Nupes rend possibles l’échec de Macron et l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de progrès social, le vrai. Cet autre chemin est à portée de vote.
Élisabeth Borne défend le recul de l’âge de départ à la retraite… pour « poursuivre le progrès social ».
Gouvernement BorneEmmanuel MacronNupesLégislatives 2022 Le Figaro
Les clés pour comprendre ce vent d'espoir qui souffle sur le Liban
Guyonne de MontjouDÉCRYPTAGE - Plongé depuis trois ans dans une crise socio-économique redoutable, le peuple libanais a exprimé dans les urnes son désir de changement. Treize députés, issus de la société civile, font leur entrée au Parlement. De bon augure pour réformer.
1. Percée inédite des candidats indépendants
Par une espèce de miracle démocratique, la contestation lancée en octobre 2019 pour réclamer le départ d'une classe politique inchangée depuis des décennies, a fini par aboutir. Minés par la pire crise économique depuis 1850, épuisés, humiliés et ruinés par une inflation à 90%, les Libanais ont élu une quinzaine de députés issus de leur « révolution ». Les réformes structurelles, plébiscitées par les pays partenaires et les bailleurs internationaux, pourraient désormais être votées. Elles sont indispensables pour éviter l'effondrement.
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Tandis que 80% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté, que la classe moyenne a dévissé, la « kleptocratie redistributive », comme l'a qualifiée le politologue Ghassan Salamé, vacille. L'autre leçon du scrutin est l'affaiblissement des candidats alliés au Hezbollah, mouvement armé pro-iranien qui tire les ficelles économiques et politiques dans le pays depuis trente ans. Quoique restée puissante au pays du Cèdre, la vieille garde politique accusée de corruption, d'inertie et d'incompétence n'est plus assurée de sa prospérité.
2. Blocage politique ou coalitions opportunistes ?
En l'absence de bloc majoritaire net, les observateurs avisés craignent l'enlisement. À la fin de l'année 2022, les députés doivent élire un président de la République et aucun candidat ne semble en passe de l'emporter. En vertu du système confessionnel qui sous-tend les institutions du Liban, c'est un chrétien maronite qui doit occuper ce poste. Les résultats du scrutin législatif, défavorables au parti de Michel Aoun, président actuel contesté, douchent les espoirs de son gendre, Gebran Bassil, de lui succéder.
Refondre les institutions est une priorité absolue
Idem pour la présidence du Parlement, qui doit revenir à un chiite. Occupant cette fonction depuis 1992, Nabih Berri, chef du mouvement Amal et allié du Hezbollah, ne dispose plus de la majorité. Dans l'Assemblée issue des élections du 15 mai, le Hezbollah chiite et ses alliés politiques n'ont pas obtenu les 65 sièges nécessaires pour conserver leur majorité, sur les 128 députés. Ce résultat inattendu constitue d'ailleurs un camouflet pour ces partis qui soutiennent le régime de Bachar el-Assad, de la Syrie voisine, en guerre civile depuis plus de dix ans.
3. Compte à rebours pour éviter l'effondrement
« Refondre les institutions est une priorité absolue, analyse Karim Emile Bitar, l'un des courageux intellectuels et chercheurs émérites à ne pas avoir quitté le pays. Si une réforme institutionnelle n'est pas mise en œuvre dans les quatre prochaines années, il y a de très fortes chances qu'on assiste à un écroulement de toutes les institutions étatiques. »
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La dégringolade de la monnaie nationale, les restrictions bancaires étouffantes et l'appauvrissement de la population ont d'ores et déjà convaincu la plupart de ceux qui le pouvaient de fuir le Liban où les multiples pénuries transforment la vie quotidienne en survie. Condamnés à une mort économique à petit feu, les plus aisés ont pris le chemin de l'exil vers les pays du Golfe, l'Europe – a fortiori la France – et le Brésil, bassins historiques de la diaspora. Une majorité (60 %) des 225.000 Libanais de l'étranger ont voté pour élire leur député, ce qui explique le résultat inédit et timidement prometteur du dernier scrutin. Malgré le marasme protéiforme, au Liban, l'espérance n'est pas un vain mot.
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Texas : 19 enfants et un enseignant tués lors d'une fusillade dans une école primaire
Le suspect, un jeune homme de 18 ans, a été tué par les forces de l'ordre après avoir ouvert le feu dans une école à Uvalde. «Il est temps de transformer la douleur en action», a réagi Joe Biden depuis la Maison-Blanche.
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Le chercheur allemand Adrian Zenz a reçu des documents d'une source anonyme. Ils «mettent en pièces le vernis de la propagande chinoise», a-t-il déclaré à la BBC.
Guerre en Ukraine : la Russie va créer de nouvelles bases militaires en réplique à l'élargissement de l'Otan
Douze bases militaires et unités seront déployées dans l'Ouest, a annoncé samedi le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.
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La principale Église protestante américaine publie une liste d'agresseurs sexuels présumés
Le document, qui existe depuis 2007, était régulièrement alimenté par un employé de l'Église, mais est longtemps resté secret. Il recense des centaines d'agressions sexuelles.
Des responsables de la principale Église protestante américaine, la Southern Baptist Convention, ont publié jeudi 26 mai un document de 205 pages listant ses membres ayant été accusés de violences sexuelles.
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La publication de cette liste intervient quelques jours après celle d'un rapport d'enquête indépendant, qui a conclu que l'Église avait, pendant des années, pratiqué l'obstruction et la dissimulation face aux victimes d'agressions sexuelles. «La liste est rendue publique pour la première fois et constitue une étape initiale, mais importante, dans la lutte contre le fléau des violences sexuelles et la mise en œuvre d'une réforme dans la Convention», a déclaré la Southern Baptist Convention dans un communiqué.
Le document, qui existe depuis 2007, était régulièrement alimenté par un employé de l'Église, mais est longtemps resté secret. Malgré l'existence de cette liste, les responsables semblent n'avoir rien fait pour s'assurer que les personnes nommées n'occupent plus de postes importants, selon le rapport. La liste recense des centaines d'agressions sexuelles, ayant souvent mené à des condamnations. Dans certains cas, les noms des suspects ou d'autres détails sont masqués. Les noms des victimes ne figurent pas dans la liste, mais leur âge est souvent indiqué. Certaines des agressions sexuelles rapportées concernent ainsi des enfants âgés de cinq ans.
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«Protéger les plus vulnérables»
Selon le rapport publié dimanche, les victimes présumées d'agressions sexuelles ainsi que les personnes ayant cherché à dénoncer ces faits au sein de l'Église se sont heurtées durant presque deux décennies à «des résistances, de l'obstruction et même une franche hostilité» émanant de membres du comité exécutif. Jeudi, la Southern Baptist Convention a déclaré espérer que «les églises utiliseraient cette liste de façon proactive pour protéger et prendre soin des plus vulnérables d'entre nous».
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Ce scandale, impliquant près de 400 pasteurs, bénévoles et éducateurs sur deux décennies, et plus de 700 victimes, avait été mis au jour en 2019 grâce aux investigations de deux quotidiens texans, le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News. La Southern Baptist Convention, avec un réseau de milliers d'églises, compte plus de quinze millions de membres, surtout dans le sud des États-Unis.
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REPORTAGE - Sur les plages publiques ou à proximité de certains lieux touristiques, la diversité des tenues de bain est privilégiée.
Le Figaro
Au procès qui l'oppose à Johnny Depp, Amber Heard dit recevoir «des milliers» de menaces de mort
La fin du procès Heard-Depp approche et l'actrice a dévoilé, jeudi 26 mai, être victime de harcèlement moral de la part de milliers de personnes.
«Je reçois des menaces de mort régulièrement, voire chaque jour», a affirmé Amber Heard, rappelée à la barre lors de la dernière journée d'audition des témoins. En effet, l'actrice de 36 ans a affirmé, ce jeudi 26 mai 2022, avoir reçu «des milliers de menaces de mort» depuis le début de son procès contre son ex-mari Johnny Depp, qui la poursuit en diffamation devant un tribunal américain.
Une déclaration qui arrive au moment où le procès prend fin. Les avocats des deux parties doivent présenter leurs plaidoiries ce vendredi 27 mai et les sept jurés se retireront ensuite pour délibérer. S'ils ne parviennent pas à un verdict dans la journée, ils poursuivront leurs délibérations mardi prochain.
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En vidéo, Amber Heard dit avoir reçu des «milliers» de menaces de mort
«Je suis harcelée, humiliée, menacée tous les jours, juste parce que je suis dans cette salle d'audience», a dit Amber Heard, très émue. «Des gens se moquent de mon témoignage sur les agressions, des gens veulent me tuer, ils me le disent tous les jours, ils veulent mettre mon bébé dans le micro-ondes et ils me le disent», a raconté l'actrice, mère d'une petite fille.
«Chaque jour, je dois revivre le traumatisme» des violences conjugales qu'elle affirme avoir subies pendant sa relation avec Johnny Depp, a-t-elle dit. Le procès «a été la chose la plus atroce, douloureuse et humiliantes que j'aie eue à vivre», a-t-elle affirmé.
Remous dans la salle
La comédienne, apparue dans Justice League et Aquaman , fait l'objet d'une campagne de dénigrement et d'insultes sur les réseaux sociaux depuis le début de ce procès ultra-médiatisé au tribunal de Fairfax, près de Washington.
Chaque jour, des centaines de fans de Johnny Depp se massent devant l'entrée du bâtiment et dans la salle d'audience pour montrer leur soutien à la vedette de Pirates des Caraïbes. L'atmosphère feutrée qui règne dans cette salle depuis le 11 avril a été perturbée jeudi, après un vif échange entre Amber Heard et l'avocate de Johnny Depp, par des commentaires de membres du public rapidement réprimandés par la juge Penney Azcarate, qui a menacé de continuer le procès à huis clos.
Rappel des accusations
Ces six semaines de débats ont révélé au grand jour les détails sordides d'une relation émaillée de disputes et, selon Amber Heard, de violences lorsque Johnny Depp était sous l'emprise d'un cocktail de drogues et d'alcool. Johnny Depp, quant à lui, poursuit en diffamation Amber Heard, qui s'était décrite dans une tribune publiée dans le Washington Post en 2018 comme «une personnalité publique représentant les violences conjugales» subies deux ans auparavant, sans nommer son ex-mari.
Amber Heard, la belle qui fait fondre Johnny Depp
L'acteur de 58 ans dément avoir jamais frappé une femme et dénonce des accusations «ahurissantes». Il réclame 50 millions de dollars en dommages-intérêts, estimant que cette tribune a ruiné sa réputation et sa carrière. L'actrice a contre-attaqué et demande le double, affirmant que cette plainte est un prolongement d'une campagne de «harcèlement» qui a mis sa carrière entre parenthèses.
«Raconter mon histoire»
En 2020, Johnny Depp avait perdu un premier procès en diffamation à Londres contre le tabloïd britannique The Sun, qui l'avait qualifié de «mari violent». Ce procès est «un écho de l'autre salle (d'audience) dans laquelle il m'a traînée», a dit Amber Heard en évoquant le procès londonien. Elle a répété avoir subi des violences «verbales, physiques, émotionnelles et psychologiques» de la part de Johnny Depp pendant leur relation, entre 2011 et 2016.
«Je ne suis pas une sainte», a-t-elle dit à l'évocation de son premier témoignage, il y a dix jours, quand elle avait admis avoir frappé son ex-mari au moins une fois. Elle a expliqué avoir écrit cette tribune sur les violences conjugales «pour mettre ces questions en lumière, donner une voix aux gens qui n'en ont pas». En mai 2016, Amber Heard avait obtenu d'un tribunal une mesure d'éloignement contre son mari pour violences conjugales, après un an de mariage. Leur divorce avait été prononcé début 2017.
«J'ai le droit de raconter mon histoire, j'ai le droit de dire ce qui s'est passé» et de «raconter ma propre histoire et ma vérité», a-t-elle asséné, accusant Johnny Depp d'avoir «promis de détruire (sa) carrière» et de lui faire subir «une humiliation mondiale».
Carla Bruni, Pierre Niney, Isabelle Adjani… En photos, les invités du dîner Madame Figaro à Cannes
C'est le 21 mai que s'est tenu le dîner donné par Madame Figaro, la maison Dior et Canal +. Une soirée ardente, illuminée par un concert de Juliette Armanet.
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«Il ne m'a jamais jetée dans les escaliers» : le témoignage décisif de Kate Moss au procès qui oppose Johnny Depp à Amber Heard
Comme annoncé lundi 23 mai, le top model a témoigné mercredi 25 mai au tribunal de Fairfax, lors du procès qui oppose Johnny Depp et Amber Heard. La Brindille est revenue sur un événement qui aurait eu lieu lorsqu'elle sortait avec l'acteur.
«C'est horrible, humiliant, insensé» : Johnny Depp témoigne pour la seconde fois contre d'Amber Heard
Mercredi 25 mai, l'acteur a dénoncé les accusations de violences conjugales portées par Amber Heard, en témoignant de nouveau lors du procès pour diffamation qu'il lui intente.
Le Figaro
François d’Orcival: «À Bayonne, un juge d’instruction très politisé»
CHRONIQUE - Le magistrat chargé de l’enquête sur l’assassinat d’un chauffeur de bus, qui avait ému la France entière, requalifie les faits à la baisse.
Le sujet avait disparu de la campagne. Mais pas du bureau des juges. Il peut aussi en ressortir. L’affaire remonte au 5 juillet 2020 et s’est déroulée à Bayonne. Alerté par l’agitation qui règne dans son autobus, son chauffeur, Philippe Monguillot, veut vérifier que plusieurs individus montés à bord ont bien leur titre de transport. Ceux-ci se précipitent sur lui, et le lynchent. Il se redresse, prend un ultime coup au visage et s’effondre. Il mourra cinq jours plus tard à l’hôpital.
Au terme de son enquête, le procureur du parquet de Bayonne estime qu’il s’agit d’un «homicide volontaire aggravé» d’un conducteur de transport collectif. Cela destine l’affaire à une cour d’assises. Mais le juge d’instruction vient d’en décider autrement: il la requalifieet précise, reprenant l’opinion de l’avocat de l’un des deux agresseurs, que la qualification de meurtre ne tient pas, que s’il y a eu mort d’homme, cela s’est fait «sans intention de la donner».
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L’affaire n’ira donc pas en cour d’assises, mais devant une cour criminelle uniquement composée de magistrats, la peine prononcée ne pouvant excéder vingt ans. Comment ça? demande le procureur, le 18 mai, en faisant appel à son tour. La suite du débat de droit devra se dérouler à huis clos dans plusieurs mois, reportant l’audience publique à plus d’un an…
Pourquoi cette affaire échappe-t-elle à la cour d’assises?
Pourquoi le juge d’instruction a-t-il préféré que cette affaire échappe à la cour d’assises? S’est-il uniquement fondé sur la conception qu’il se fait du droit, sur les arguments qu’il tire de ce cas? Une cour d’assises, composée de juges et de jurés, ne juge pas nécessairement en portant ses arrêts au maximum des peines prévues: elle fait ses choix en toute liberté. Alors?
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Le magistrat instructeur sait qu’il va heurter la famille de la victime et l’association qu’elle a constituée - laquelle réagit aussitôt contre sa décision -, mais aussi l’ensemble de l’opinion publique, comme en témoignent les 6000 personnes qui ont défilé, le 8 juillet 2020, lors d’une «marche blanche», les visites sur place faites alors par trois membres du gouvernement, celles du ministre des Transports (alors Djebbari), de l’Intérieur (Darmanin), de la Citoyenneté (Schiappa), les réactions du premier ministre Jean Castex («crime abject»), de Marine Le Pen aussi bien que de Jean-Luc Mélenchon…
Le juge ne peut pas l’ignorer, mais il doit penser qu’en deux ans, le temps aura gommé ces réactions et que son propre jugement doit l’emporter. De son côté, le public est prêt à tout comprendre, mais il n’entend pas être privé de prendre toute sa part au débat.
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«La décision du Conseil constitutionnel, très décevante, était prévisible»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que le Conseil constitutionnel a validé l'essentiel du passe sanitaire, l'avocat Thibault Mercier estime sa décision très regrettable et juge le dispositif dangereux.
«Contrairement à certains diplômés d'AgroParisTech, nous, étudiants, croyons à la science et au progrès»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Lors de leur récente remise des diplômes, huit diplômés d'AgroParisTech ont appelé à «déserter» les métiers auxquels ils ont été formés. Les signataires de la tribune jugent que ces protestataires multiplient les poncifs et se comportent en enfants gâtés.
Marion Oury: «Les très bonnes notes ne sont plus décisives pour accéder aux meilleurs lycées parisiens»
TRIBUNE - L’uniformisation du niveau des lycées publics parisiens est en cours, en vertu d’une politique délibérée du ministère de l’Éducation nationale, étayée par des études qui ne prouvent rien, argumente l’universitaire.
L'Humanité
Damien Abad, de l’opposition au ministère des Solidarités
ActuJusque-là patron des députés LR, le nouveau ministre les abandonne en rase campagne pour rejoindre la macronie.
Cyprien Caddeo« Je regrette qu’à l’infidélité s’ajoute l’inélégance de ce départ. C’est de l’opportunisme politique et électoral. Je n’aime pas quand on change d’équipe en cours de match. » Voilà ce que disait le patron des députés LR Damien Abad en février dernier, à propos du transfert d’Eric Woerth en Macronie. Et voilà pourtant le même Damien Abad qui franchit le pas à son tour et rejoint le gouvernement Borne, trois mois plus tard. Le député de l’Ain constitue la principale - la seule, en fait - « prise de guerre » de Macron dans ce nouveau gouvernement. Mais elle est loin d’être anecdotique, compte tenu du rôle de chef d’un groupe d’opposition qu’il tenait depuis 2019. Damien Abad ne mâchait d’ailleurs pas ses mots contre le chef de l’État, en janvier dernier, dénonçant sa « trumpisation » après ses propos sur les non-vaccinés qu’il fallait « emmerder » : « c’est un populisme froid et calculateur, le président a fait une rechute », disait-il alors.
Sans rancune donc. À 42 ans, Damien Abad est nommé ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Un dossier qui lui tient à cœur, lui-même étant atteint d’arthrogrypose, une maladie rare qui lui paralyse les articulations des bras. Cela ne l’a pas empêché de mener une solide carrière, élu plus jeune député européen de la délégation française, en 2009, à seulement 29 ans. En 2012, ils faisaient partie des députés UMP les moins farouchement opposés au mariage pour tous, aux côtés d’un certain Édouard Philippe. Candidat à sa réélection dans l’Ain, il devra ferrailler contre son ancienne famille politique, qui s’est empressée d’investir un autre candidat, Julien Martinez.
Gouvernement BornesolidaritéDamien Abad L'Humanité
Dupond-Moretti, poursuivi mais reconduit à la Justice
ActuLe garde des Sceaux, dont le ministère public de la CJR a demandé le renvoi devant la Cour le 10 mai pour des soupçons de «prises illégales d’intérêts», est maintenu dans ses fonctions.
Julia HamlaouiLes jours de mai se suivent mais ne se ressemblent pas vraiment pour Eric Dupond-Moretti. 10 mai : le ministère public de la Cour de justice de la République (CJR) annonce avoir requis son renvoi devant la Cour pour des soupçons de « prises illégales d’intérêts » dans le cadre de ses fonctions de Garde des sceaux. 22 mai : Emmanuel Macron et Élisabeth Borne décident malgré tout de le reconduire au ministère de la Justice. « Le piètre bilan d’un ministre en plein conflit d’intérêts n’aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l’incompréhension », commente le syndicat de la magistrature.
Eric Dupond-Moretti maintenu au poste de GDS. Le piètre bilan d'un ministre en plein conflit d'intérêts n'aura pas empêché son maintien. Le monde judiciaire est évidemment dans l'incompréhension. Mais en définitive, c'est surtout les justiciables qui en subiront les conséquences
— SMagistrature (@SMagistrature) May 20, 2022
Dès l’annonce du gouvernement Castex à l’été 2020, la nomination de l’avocat médiatique avait suscité la polémique du fait de son implication dans certains dossiers. Dans la foulée, des plaintes de syndicats de magistrats et de l’association anticorruption Anticor, dénonçant deux situations de conflit d’intérêts depuis son arrivée à la Chancellerie, sont déposées. Celles-ci donnent lieu à l’ouverture d’une information judiciaire. Au final, Eric Dupond-Moretti a été mis en examen en juillet 2021 mais n’avait pas démissionné pour autant. Deux de ses interventions en tant que ministre sont en cause. D’abord, le déclenchement d’une enquête le 31 juillet 2020 à l’encontre de trois magistrats du Parquet national financier qui avaient fait éplucher ses factures téléphoniques détaillées («fadettes») quand il était encore une star du barreau. Ensuite, l’engagement de la même procédure, le 18 septembre suivant, contre un juge d’instruction précédemment en fonction à Monaco qui avait mis en examen l’un de ses ex-clients et dont il avait fustigé les méthodes de « cow-boy ». Mais le tout semble ainsi ne poser aucun problème au chef de l’État.
Gouvernement Borneéric dupond-morettijustice L'Humanité
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactions
Le nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne (retrouvez en lien les profils des différents ministres) :
- Bruno Le Maire reste à Bercy, au poste de ministre de l’économie et des finances, et de la souveraineté industrielle et numérique.
- Gérald Darmanin conserve son poste de ministre de l’intérieur.
- Catherine Colonna est nommée au ministère de l’Europe et des affaires étrangères. Elle remplace Jean-Yves Le Drian.
- Eric Dupond-Moretti reste au ministère de la justice.
- L’historien Pap Ndiaye est nommé ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse.
- Sébastien Lecornu est nommé ministre des armées. Il succède ainsi à Florence Parly.
- Brigitte Bourguignon est nommée ministre de la santé et de la prévention.
- Olivier Dussopt est nommé ministre du travail, du plein-emploi et de l’insertion. Il remplace Elisabeth Borne, qui dirige désormais le gouvernement.
- Rima Abdul Malak est nommée ministre de la culture. La conseillère culture d’Emmanuel Macron remplace Roselyne Bachelot.
- Sylvie Retailleau est nommée ministre de la recherche, de l’enseignement supérieur et de l’innovation.
- Amélie de Montchalin nommée ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires.
- Damien Abad est nommé ministre des solidarités, de l’autonomie et des personnes handicapées.
- Marc Fesneau est nommé ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. Il succède ainsi à Julien Denormandie.
- Stanislas Guerini est nommé ministre de la fonction publique. Il prend la place d’Amélie de Montchalin.
- Yaël Braun-Pivet est nommée ministre des outre-mer.
- Agnès Pannier-Runacher est nommée ministre de la transition énergétique.
- Amélie Oudéa-Castéra est nommée ministre des sports et des Jeux olympiques.
- Olivier Véran est nommé ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et de la vie démocratique.
- Gabriel Attal est nommé ministre délégué chargé des comptes publics.
- Franck Riester est nommé ministre chargé du commerce extérieur.
- Olivia Grégoire est nommée porte-parole du gouvernement. Elle succède à Gabriel Attal.
- Clément Beaune est nommé secrétaire d’Etat chargé de l’Europe.
Dans la partie "Contexte", accédez à des articles sélectionnés par la rédaction pour mieux comprendre tous les enjeux de ce moment politique.
Le Figaro
«Merci beaucoup d’avoir fait ce voyage avec moi»: les adieux très émouvants d’Ellen DeGeneres
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 27/05/2022 à 13:24
- Publié
le 27/05/2022 à 11:53
L’émission diffusée aux États-Unis depuis septembre 2003 a pris fin jeudi soir après 19 années d’existence. L’animatrice de 64 ans a contenu ses larmes au moment de faire son dernier monologue.
Tourné le 28 avril dernier, l’ultime numéro de «The Ellen DeGeneres Show» a été diffusé jeudi soir aux États-Unis. Il y a un an, Ellen DeGeneres avait annoncé que la 19e saison de son émission serait la dernière. Depuis 2003, ce sont plus de 3.000 numéros qui ont été tournés avec des audiences considérables, des invités exceptionnels et de multiples récompenses. «Cette émission est la plus belle expérience de toute ma vie», avait déclaré l’animatrice et coproductrice.
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Pour sa dernière, Ellen DeGeneres a invité celle qui avait été la première personnalité interviewée de son émission, Jennifer Aniston. Également présentes, les chanteuses américaines Billie Eilish et Pink. «Il y a vingt ans, lorsque nous essayions de vendre l’émission, personne ne pensait que cela fonctionnerait. Pas parce que le programme était différent mais parce que j’étais différente», a déclaré l’animatrice en introduction mariée à Portia de Rossi depuis 2008. «Lorsque nous avions débuté, je n‘avais pas le droit de dire “gay”. [...] Je ne pouvais pas dire “nous” car cela impliquait que j’étais avec quelqu’un. Je ne pouvais pas dire “ma femme” parce qu’il n’était pas légal pour les homosexuels de se marier. Maintenant, je le dis tout le temps.»
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Ellen DeGeneres a symboliquement terminé «The Ellen DeGeneres Show» comme elle l’avait entamée en septembre 2003, assise sur un canapé, dos au public et face à un écran de télévision. «J’espère vous avoir encouragé à être vous-même. Si quelqu’un est assez courageux pour vous dire qui il est, soyez assez courageux pour le soutenir, même si vous ne comprenez pas, a-t-elle confié dans sa conclusion. En ouvrant votre cœur et votre esprit, vous allez être beaucoup plus compatissant, et la compassion est ce qui rend le monde meilleur. Merci beaucoup d’avoir fait ce voyage avec moi. Je ressens l’amour et je vous le renvoie. Au revoir.»
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Le Figaro
Festival de Cannes: notre critique de Dodo, la comédie à la grecque qui réveille
Olivier DelcroixCRITIQUE - Entre cruauté, poésie et absurde, ce film de l’Athénien Panos H. Koutras est original et réjouissant.
Cannes première. C’est un film aussi vif que déstabilisant. De la même eau que ceux proposés par Almodovar à ses débuts. Présenté à Cannes Première, le cinquième long-métrage de Panos H. Koutras, Dodo, a secoué le public cannois parti dans un joyeux éclat de rire mêlé d’un brin de sarcasmes. Il faut dire que depuis L’Attaque de la moussaka géante, ou Xenia (déjà présent à Cannes à Un certain regard), le réalisateur grec aime à jouer avec son public.
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Ici, cette comédie à la grecque commence par immerger le spectateur dans l’action en le jetant dans la peau d’une étrange bestiole. De grandes herbes à la nuit tombée, des chiens qui aboient et qui commencent à traquer le gibier, un mur d’enceinte troué débouchant sur une luxueuse résidence près d’Athènes en guise de refuge providentiel. Ouf, le dodo est sauvé. Le film peut commencer.
Il tombe mal, cet animal étrange et ridicule, aussi maladroit que sympathique. La maisonnée est dans tous ses états. Pour se sortir de la ruine financière, survenue durant la crise économique, cette riche famille bourgeoise athénienne organise le mariage de leur fille Sofia.
Pavlos (Akis Sakellariou), le père, homme d’affaires cordial, un poil véreux et volontiers coureur, tente une dernière manœuvre qui pourrait tout changer. Mariella (la formidable et charmante actrice Smaragda Karydi) ne veut pas croire à la faillite de son couple. Son personnage d’ancienne star de série télévisée insuffle une touche d’espoir à l’ensemble du film. La jeune Sofia (Natasa Exintaveloni), elle, ne sait pas vraiment si elle veut de ce mariage arrangé… Mais sa candeur souriante illumine les préparatifs de la fête à venir.
Une folle sarabande
Comme dans La Ronde, d’Arthur Schnitzler, la vie des protagonistes va être percutée par l’irruption de cet étrange oiseau de légende, disparu depuis trois cents ans, exterminé par les Hollandais qui débarquèrent sur l’île Maurice. Cet oiseau qui glougloute en roulant des yeux exorbités met chacun face à ses responsabilités. Avec son allure de gros poulet multicolore effarouché de la taille d’une autruche aux ailes riquiqui, le dodo a l’air tellement pataud que tous ceux qui l’aperçoivent tombent sous le charme.
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Panos H. Koutras en fait le catalyseur de son film. Il en profite pour orchestrer une folle sarabande de personnages qui tombent le masque, abordant la question des migrants et de la sexualité, notamment grâce à un personnage non binaire très attachant. Bientôt, les frontières entre raison et folie sont mises à l’épreuve et la situation devient absurde, hors de contrôle.
Comédie douce-amère, disruptive, parfois cruelle, souvent poétique, Dodo s’amuse à détricoter les codes du film de famille qui règle ses comptes lors d’un banquet (Festen, Milou en mai, Week-end en famille…). L’argument fantastique issu d’Alice au pays des merveilles déjoue les attentes, surprend et apporte cette petite dose de surréalisme qui fait tout le charme du film. Un ovni cannois qui réveille!
Festival de Cannes: notre critique de Coupez!, le film de Michel Hazanavicius
HORS COMPÉTITION - Entre second degré, clin d’œil et décalé, l’auteur d’OSS 117 est dans son élément avec son nouveau film sur les zombies, qui fait l’ouverture du Festival de Cannes.
Embarquement pour Cannes : quatorze palmes d'or sur scène et une polémique sur le bitume
JOUR 9 - Alors que le festival fête ses 75 ans d'existence, plusieurs cinéastes, de Rebecca Zlotowski à Guillermo Del Toro, s'interrogent sur l'avenir de leur activité.
Embarquement pour Cannes : les crimes de David Cronenberg et le jogging de Nicolas Sarkozy
JOUR 8 - Le sulfureux cinéaste présente Les Crimes du futur. Édouard Baer joue les maîtres de ballet tandis que l'ancien président fait suer ses gardes du corps.
Le Figaro
RATP : grève sur les RER A et B samedi, à l'occasion de la finale de la Ligue des champions de football
Les syndicats veulent dénoncer «le manque d'effectifs entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER».
Les syndicats de la RATP veulent profiter de la finale de la Ligue des champions de football, au Stade de France (Saint-Denis), pour se faire entendre. La CGT, FO, l'Unsa et La Base appellent à la grève samedi 28 mai sur les RER A et B, pour dénoncer «le manque d'effectifs entretenu depuis plusieurs années par la direction du RER».
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D'abord circonscrit au RER B, le mouvement a été étendu mercredi à la ligne A. Dans un tract commun, les quatre syndicats de la régie des transports parisiens ont appelé à «impacter fortement» la finale de la Ligue des champions, qui doit opposer Liverpool au Real Madrid samedi à 21h. Programmée initialement à Saint-Pétersbourg, en Russie, elle a été délocalisée au Stade de France après l'invasion de l'Ukraine. Une «fan zone» va également être installée cours de Vincennes, dans l'est de Paris, pour accueillir des dizaines de milliers de supporters anglais.
Sur le RER A, la RATP a d'ores et déjà annoncé que le trafic serait «quasi normal». En revanche, sur le RER B, le trafic sera davantage perturbé. La RATP prévoit «deux trains sur trois en moyenne en journée et quatre trains sur cinq à partir de 17h jusqu'à fin de service». Elle invite à emprunter le RER D, opéré par le réseau SNCF. Les horaires des trains en circulation seront communiqués ce vendredi à 17h.
«Dégradations graves de nos conditions de travail»
Dans le tract diffusé lundi, les syndicats disent partager «le même constat sur le pilotage en sous-effectif du département RER aboutissant à des dégradations graves de nos conditions de travail et d'utilisation». Ils ont été reçus mardi en urgence par la direction de la RATP, à la suite d'une «alarme sociale» sur le manque de personnel. Mais la réunion n'a pas permis d'aplanir les différends.
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La direction de la RATP a imputé les problèmes d'effectifs de conducteurs à un taux d'échec important aux «séries», sessions de formation à la conduite du RER, fin 2021 et début 2022. Elle a donc proposé d'organiser deux «séries» supplémentaires sur le RER A ainsi que sur le B au second semestre 2022, «ce qui porte à huit le nombre de séries prévues durant l'année sur la ligne A et à cinq sur la ligne B», peut-on lire dans un document interne consulté par l'AFP. Les syndicats ont jugé la proposition insuffisante et souligné que 34 départs en retraite étaient prévus en 2022 sur la ligne A et 22 sur la ligne B. «Les dysfonctionnements (...) perdureront tant la proposition (de la direction) est faible», soulignent-ils.
La RATP a déjà été agitée cette semaine par trois jours de grève sur son réseau de bus et de tramways, tandis qu'un mouvement plus réduit affectait mercredi trois lignes de métro.
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Les syndicats de retraités veulent une hausse d'au moins 4,5% des pensions
La question des retraites est sensible et a fait débat lors du premier quinquennat d'Emmanuel Macron et des présidentielles.
Salaire, voiture... Les avantages que conservent les ministres sortants et ceux qu'ils perdent
S'ils peuvent conserver une rémunération pendant quelques mois après leur départ du gouvernement, ils perdent quasiment tous leurs avantages matériels. Seul le premier ministre est mieux loti.
L'Humanité
Sans rien de vert, Amélie de Montchalin atterrit à la Transition écologique
ActuL’ex-ministre de la Fonction publique, issue de l’UMP, hérite de l’une des «priorités» affichées par Emmanuel Macron.
Cyprien CaddeoElle vient de l’UMP, a travaillé chez l’assureur Axa, a conçu en partie le programme économique d’Alain Juppé en 2016 et considère que le traité de libre-échange avec le Mercosur, potentielle catastrophe écologique, est en soi un « bon accord ».
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsL’ex-ministre de la Fonction publique Amélie de Montchalin n’a rien d’une « verte » mais elle est la nouvelle ministre de la Transition écologique. Ou du moins, d’une partie du ministère car, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron, ce portefeuille est scindé en deux, avec la création d’un ministère de la Transition énergétique. Et les deux ministères seront directement liés à Matignon, car la première ministre est aussi en charge de la « Planification écologique et énergétique ».
Crash test en vue
Issue du monde de l’entreprise, macroniste pur jus, elle en est aussi une des plus fidèles lieutenantes du président de la République. Sa nomination à ce poste, alors qu’on ne l’a jamais vraiment entendu s’intéresser ou porter des sujets relatifs à l’écologie, rompt avec le précédent quinquennat.
Jusqu’ici, Emmanuel Macron avait cherché à rallier des profils issus des Verts, comme Nicolas Hulot, François de Rugy, ou Barbara Pompili. À noter qu’Amélie de Montchalin passera un crash test aux législatives, dans la sixième « circo » de l’Essonne, où elle avait gagné en 2017.
Gouvernement BorneTransition écologique L'Humanité
Sébastien Lecornu, promu à la Défense
ActuLe jeune ministre, qui a la confiance du président, est récompensé en prenant le poste en pleine guerre en Ukraine. Sa mission aux Outre-mer s’achève pourtant sur un constat d’échec.
Lina SankariSébastien Lecornu est désormais un maillon essentiel de la Macronie. Comptable d’un bilan en demi-teinte au ministère des Outre-mer, l’ancien membre des Républicains peut néanmoins considérer sa nomination à la Défense, en pleine guerre en Ukraine, comme une promotion. Proche de Bruno Le Maire, c’est grâce à lui qu’il gravit un à un les échelons.
Direct remaniement. Les ministres du gouvernement Borne, les premières réactionsÀ 36 ans, ce président du conseil départemental est l’ancrage local qu’il manque à Emmanuel Macron. C’est le rôle qu’il endosse dès novembre 2018 au moment de la crise des gilets jaunes. Il est chargé par le président de la République, dont il a la confiance, d’organiser le «grand débat national» alors qu’il est secrétaire d’État à l’Écologie où il est chargé de dossiers de premier plan comme la fermeture de la centrale de Fessenheim, l’ouverture de l’EPR de Flamanville et l’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Gendarme de réserve
Son arrivée dans le deuxième gouvernement d’Édouard Philippe lui vaudra d’ailleurs une exclusion des Républicains. L’ancien sénateur est également gendarme de réserve et est le chef de peloton du sulfureux Alexandre Benalla qui avait violenté des manifestants le 1er mai 2018.
En 2020, le Normand est nommé au ministère des Outre-mer mais peine à régler les crises. De celle du chlordecone, au Covid en passant par le mouvement social aux Antilles. Sa mission s’achève sur un puissant rejet du macronisme: à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon arrive en tête dans ces territoires au premier tour avant de basculer vers un vote de colère pour Marine Le Pen.
Gouvernement Bornesébastien lecornudéfense L'Humanité
Gérald Darmanin reste à l’Intérieur
ActuLe ministre, dont la nomination place Beauvau en 2020 avait fait scandale du fait d’une accusation de viol, est reconduit.
Julia HamlaouiSa nomination au ministère de l’Intérieur avait fait scandale, sa reconduction aussi :
Lors de ses premiers pas place Beauvau en juillet 2020, après son passage par Bercy au budget, le ministre est sous le coup d’une accusation de viol. L’enquête est toujours en cours alors que Gérald Darmanin prend la tête des services qui en ont la charge. Pas un problème pour Emmanuel Macron qui justifie son choix par « une relation de confiance d’homme à homme ». Tollé parmi le mouvement féministe et à gauche, mais l’ancien maire de Tourcoing venu des rangs de LR n’est pas déboulonné. Le tollé, lui, continue.
"L'égalité sera à nouveau la grande cause du quinquennat".
LOL.#Darmanin #DupondMoretti #Guerini #Remaniement
— Caroline De Haas ✌️ (@carolinedehaas) May 20, 2022
Un #nouveaugouvernement pas si nouveau dans sa célébration de la domination masculine entre Darmanin toujours 1er flic de France; celui à qui l'on doit le concept "d'inceste heureux et consenti" toujours à la justice et désormais en + le défendeurs des honnêtes hommes : Guerini.
— Osez le féminisme ! (@osezlefeminisme) May 20, 2022
S'il est maintenu, c'est que Gérald Darmanin est l’un des piliers droit de la macronie. Il avait pourtant virulemment critiqué le futur chef d’État pendant la campagne de 2017, avant de renoncer à soutenir François Fillon pour cause de Penelopegate. Mais il a su se montrer utile au président.
Promoteur de la chasse aux « islamo-gauchistes » avec la loi sur le séparatisme, il a alimenté les obsessions identitaires de l’extrême droite dont il a trouvé la première représentante trop « molle », sur le plateau de France 2, un soir de février 2021.
« Séparatisme ». Gérald Darmanin, premier pyromane au service de l’ÉlyséeIl a aussi conduit les réformes sécuritaires du précédent quinquennat, comme la loi sécurité globale. Et ne compte pas s’arrêter là. Histoire de convaincre les électeurs de droite, il a présenté en mars dernier – moins d’un moins avant le premier tour de la présidentielle – son prochain cheval de bataille : le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi) qui entend fixer le cap des 5 prochaines années.
Gouvernement Bornegérald darmaninministère de l'intérieur Le Figaro
En vidéo, le tuto pour recréer le chignon «dolce vita» de Kim Kardashian au mariage de sa sœur
Victoria HidoussiLe coiffeur des stars Chris Appleton dévoile comment réaliser facilement le chignon à l'italienne que Kim Kardashian arborait au mariage de sa sœur Kourtney et de Travis Barker, ce mois de mai.
Après s'être glissée dans la peau de Marilyn Monroe au Met Gala, Kim Kardashian s'est transformée en icône italienne au mariage de Kourtney et Travis Barker. Pour célébrer les noces de sa sœur aînée à Portofino, la star de la télé-réalité était vêtue d'une longue robe en dentelle noire signée Dolce & Gabbana et parée d'un collier opulent en forme de croix surdimensionné.
Pour parfaire son allure de donna siciliana des années 1990, Kim a relevé ses cheveux blond platine en chignon haut XXL. Contrairement aux apparences, cette coiffure sophistiquée est beaucoup plus facile et rapide à réaliser qu'elle n'en a l'air. La preuve, Chris Appleton a partagé un tutoriel coiffure sur son compte TikTok, dans lequel il reproduit son œuvre étape par étape. Seulement deux accessoires capillaires sont nécessaires pour y parvenir : un fer à boucler et une barrette à cheveux.
Un chignon imparfait
Chris Appleton qualifie ce look capillaire de «glamour dolce vita». Dans un premier temps, le coiffeur commence par onduler les longueurs de son mannequin à l'aide d'un fer à boucler doté d'un large diamètre, en prenant de grosses sections de cheveux. L'expert conseille de créer des boucles «inégales» et «aléatoires», afin de donner un effet plus naturel à l'ensemble. Ensuite, il applique un spray texturisant sur la chevelure pour lui apporter de la matière et une finition «imparfaite».
Puis, il laisse tomber deux mèches de part et d'autre du visage à l'avant. Il enroule les longueurs en torsade derrière la tête façon chignon banane, avant de les fixer avec une grosse pince à cheveux. Pour terminer, il utilise des petites pinces discrètes afin de fixer les pointes des cheveux qui dépassent du chignon au-dessus de la tête. Une bonne idée coiffure pour aller à un mariage à la portée de toutes.
Les coupes de cheveux et coiffures tendance de 2022
Emily Ratajkowski et sa fausse frange inspirée des «filles du sud de la France» au Festival de Cannes
Le mannequin est apparu avec une frange à clip à l'avant-première du film Les Crimes du futur au Festival de Cannes. Une nouvelle coiffure éphémère décryptée par sa styliste.
Regarder la vidéo
Les secrets du chignon ultra brillant et élégant de Charlotte Casiraghi au Festival de Cannes 2022
Le coiffeur des stars John Nollet nous dévoile comment réaliser le look capillaire de Charlotte Casiraghi qui a ébloui la Croisette.
Regarder la vidéo Le Figaro
Roland-Garros : une joueuse lance sa raquette de colère et blesse un enfant dans la tribune
LE SCAN SPORT - Irina Begu a jeté sa raquette en plein match mais celle-ci a rebondi avant d'atterrir dans les tribunes et blesser un garçon.
La Fédération internationale de tennis va-t-elle enfin agir afin de bannir définitivement les jets de raquette ou sanctionner durement les frappes de balle pour se défouler sur les courts ? Après le coup de sang d'Andrey Rublev mardi qui aurait pu blesser un membre de l'organisation c'est au tour de la Roumaine Irina Begu de faire parler d'elle après avoir perdu ses nerfs.
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La Bulgare était menée 0-2 dans le troisième set face à Alexandrova quand, de dépit, elle a jeté sa raquette sur sa chaise. Une bien mauvaise idée car, même si le lancer n'était pas très violent, celle-ci a rebondi avant d'aller terminer sa course dans le public et de heurter un jeune garçon assis dans les premiers rangs. Le bambin a même fondu en larmes, provoquant l'intervention de l'arbitre.
Mais Begu a échappé à la correctionnelle et n'a écopé que d'un avertissement pour ce geste d'humeur qui ne l'a pas déconcentrée puisqu'elle a réussi à renverser la vapeur pour finalement s'imposer (6-7, 6-3, 6-4). Et pour clore cet incident, la 63e joueuse mondiale a posé avec le malheureux enfant qui se souviendra de son passage sur les courts.
Le pire et le meilleur des tenues sur les courts de Roland-Garros
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Roland-Garros : Raducanu s'en sort en 3 sets
La jeune Britannique vainqueur surprise de l'US Open s'est imposée en trois sets.
Roland-Garros : Ivashka et Paire s'expliquent dans les couloirs du stade
Les deux joueurs ont eu une petite discussion après l'interruption du match en raison de la pluie. Sur le court, Paire avait reproché à son adversaire de prendre trop de temps pour s'éponger avec sa serviette.
L'Humanité
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure. Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse. Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition. À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida Le Figaro
«C'est tout bon» N°9 : merci les mères !
laurence HalocheLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Et si la fête des mères, ce week-end, était l'occasion d'honorer ces femmes qui nous nourrissent... à plus d'un titre ?
Chers gastronomes,
Tu honoreras ta mère... Ce commandement, qui n'en est plus un, sera-t-il vôtre dimanche prochain ? Les ventres mous de la reconnaissance, les cœurs de raisins secs s'abritent souvent derrière le faux argument d'une fête pétainiste - alors que ses origines remontent à l'antiquité, aux Grecs qui rendaient hommage à Rhéa. Ils dénoncent une opération purement commerciale, mais qui parle d'autre cadeau qu'un simple mot ? Peu importe que ce jour-là relève de l'injonction, profitons-en pour se dire ces tendresses qui câlinent, pour faire ces gestes qui réconfortent... Newsletter gastronomique oblige, je pense également à ces petites attentions gourmandes qui peuvent ravir une mère qui nous a nourris : les bien nommés chocolats d'À la mère de famille, le trompe-l’œil en fleur de tournesol chocolatée du pâtissier Jeffrey Cagnes, le gâteau de Stéphanie Le Quellec que la cheffe de La Scène, associée cette année à la maison Omy, accompagne d'un coloriage... Régressif, oui. Mais, on n'ira pas jusqu'à revenir au collier de pâtes. Pour ou contre ? La question fâche, divise encore. Aujourd'hui, la discorde est partout, et dans tout. Gardons nos forces pour d'autres débats d'importance. Sur le terrain des idées, profitons plutôt de l'occasion pour nous rappeler que les mères Guy, Fillioux, Brazier (première à obtenir trois étoiles au Michelin, en 1933), Gloanec, Bourgeois, Blanc, Poulard... ont été les pionnières de la haute cuisine française. Que d'autres patronnes, pas assez nombreuses, ont pris le relais comme Anne-Sophie Pic, Hélène Darroze, Amandine Chaignot, Amélie Darvas, Julia Sedefdjian, Fanny Rey, Nadia Sammut, Nolwenn Corre... Il y en a d'autres. Cuisinières, restauratrices, entrepreneuses, épicuriennes... elles composent, par le seul militantisme de leur talent, cette lettre exclusivement féminine.
Bonne lecture et bon week-end !
UNE RÉSERVATION POUR DEUX, AVEC KELLY CHEZ BENOIT
Benoit Paris. 20, rue Saint-Martin, Paris 4e (01.42.72.25.76 ; Benoit-paris.com).
C'est en assistant au Paris Seize, excellente adresse*, à la remise des Trophées Pudlo des bistrots où Kelly Jolivet était élue «Cheffe de l'année» que j'ai eu envie de revenir chez Benoit. Mon confrère Gilles Pudlowski, à l'initiative de ses nouveaux prix, vantait avec verve le talent de la jeune Savoyarde de 29 ans. À juste titre. Avoir fait ses classes chez Alain Ducasse est formateur, elle tient avec brio les fourneaux de cette institution bistrotière du groupe, la seule à être étoilée dans la capitale. N'hésitez pas à pousser la porte : vous sauterez à pieds joints dans le monde d'avant. Sublime comptoir en zinc avec ses étagères où s'aligne une palanquée de verres à l'éclat de diamant, banquettes en velours rouge, miroirs ciselés... Dans ce décor de cinéma, Philippe Noiret aurait pu rencontrer Romy Schneider en tailleur noir et voilette. Une autre époque. La carte imprimée - bientôt une relique ? - ressuscite le mot désuet de hors-d’œuvre. La cassolette de morilles au vin jaune, asperges, ail des ours et le foie gras de canard confit, brioche parisienne toastée ont été testés. Et approuvés. Parmi les plats qui égrènent les recettes gourmandes du terroir - Koulibiac de saumon, cassoulet maison, boudin aux deux pommes... -, la tête de veau préparée avec soin, et parfaitement assaisonnée, a de la gueule sans envoyer de coup de boule : un régal. En dessert, profiteroles, millefeuille, savarin à l'Armagnac... sont des classiques. Les Américains adorent. De la cuisine à la salle, on sent la grande maison bien tenue. Rares sont les lieux où lorsqu'un convive s'absente son assiette est maintenue au chaud sous une cloche d'argent, où l'on vous sert un Pouilly-Fuissé de Georges Duboeuf en jéroboam... Est-ce cher ? Le premier menu au déjeuner est 32 €. Sourire de l'équipe compris.
* Le Paris Seize: on se régale d’une cuisine simple et savoureuse
Et aussi...
C'EST OUVERT LE DIMANCHE : LES BICHETTES
Les Bichettes. 11, rue Marie et Louise, Paris 10e (01.42.08.01.10 ; Bichettesdebelleville.fr).
Bichette, oh ma bichette ! Un surnom affectueux que donnait sa grand-mère à Agathe et qui lui a inspiré, avec Hortense, rencontrée lors de leurs études à l'École hôtelière de Lausanne, l'esprit de ce bistroquet où règne une convivialité familiale. Ces deux sympathiques jeunes femmes vous reçoivent comme dans leur salle à manger (20 couverts), sans chichis, ni manières. Les meubles ont été chinés, et la vaisselle a le charme d'antan. Ambiance à la bougie le soir, et à la bonne franquette pour le déjeuner dominical. Sur l'ardoise s'écrivent à la craie des plats à partager ou pas, inspirés de recettes anciennes, d'une « franchouillardise» assumée comme les œufs Mimosa ou les croquettes de bœuf bourguignon. Les produits viennent du coin de la rue - boulangerie bio Sain, viande de chez Bidoche - les fruits et légumes d'Île-de-France... Les vins en biodynamie sont tous français. Un repère de filles ou d'amoureux au dîner. Il y a une petite table d'écolier pour deux à droite en rentrant où une demoiselle qui n'a pas connu Franck Alamo pourrait s'entendre murmurer à l'oreille, «biche, oh ma biche, lorsque tu soulignes au crayon noir tes jolis yeux...»
MISE EN BOUCHE, CHEZ MADAME DELIKATESSEN
Kaviari Delikatessen. 60, rue François Miron, Paris 4e (01.42.77.23.08 ; Kaviaridelikatessen.com).
Coup de chapeau à cette femme discrète qui a apporté à l'entreprise familiale Kaviari un sang neuf. Karin Nebot vient d'ouvrir son sixième Kaviari Delikatessen, 60 rue François Miron dans le quartier Saint-Paul (01.42.77.23.08), à Paris. On peut y acheter d'excellents caviars, mais aussi différents saumons fumés qui viennent taquiner la qualité de ceux de Petrossian, avec de moelleux blinis du jour. Les smorrebrods aux crevettes ou pastrami sont parfaits pour un pique-nique. Et le coin épicerie fine affiche de solides références comme les cornichons Malossols de Bornibus, les sardines de Rödel, ou les crackers de la maison Lebon, ainsi que quelques produits japonais à l'exemple de l'excellente sauce Yuzu Ponzu de Shibanuma que j'utilise pour assaisonner mes salades ou sur un carpaccio de Saint-Jacques. À quand une nouvelle enseigne à Nantes, Bordeaux ou Marseille ? En attendant, il reste toujours possible de commander sur le site (Kaviaridelikatessens.com).
ART DE LA TABLE : LA CÉRAMIQUE AU FÉMININ
Three Seven Paris. 69, rue des Saints-Pères, Paris 7e (Threesevenparis.com).
Elles font tourner la terre... Alix Depondt-Reynis et Marion Graux que j'ai eu l'occasion de rencontrer pour des portraits dans le Figaro Magazine comptent parmi ces jeunes femmes, mères de famille, qui se sont lancées avec succès, en autodidactes, dans l'art de la céramique. Leur travail n'a rien à voir avec le chromo de la post-soixante-huitarde dont les pots, les raviers à apéritif - contre toute attente, ils reviennent à la mode ! - s'exposaient sur les marchés des Corbières. Le geste reste artisanal, mais leurs réalisations raffinées et originales s'affichent sur les tables élégamment dressées des particuliers comme des étoilés. Repérée par Le Bon Marché pour ses premières assiettes, Caroline Petit Mason a fondé Three Seven et ouvert un atelier-boutique dans Saint-Germain-des-Prés. Il faut oser entrer, regarder à travers les verrières qui convoquent la curiosité. Tout est fait main - 3 semaines en moyenne pour produire une pièce. Les prix ne sont pas ceux des séries industrielles, mais compare-t-on un Duralex et un verre Saint-Louis ? Cette épicurienne livre également sur son site quelques recettes faciles à réaliser : filet de dorade et riz thaï épicé, pâtes au citron, pancake banane... Des petits plats à mettre dans les grands.
À LIRE : DU PIANO AU RÉCHAUD
Rencontrer Nathalie George m'a profondément marqué. De l'humour, de l'intelligence, de l'élégance, cette femme fait preuve d'une dignité exemplaire pour continuer à savourer la vie en cuisinant, avec très peu d'argent, dans le couloir de sa chambre de bonne parisienne. Son livre La cuisine du 6e étage (éditions Herodios) est une mine de recettes toutes simples, et délicieuses. Très utile au moment de serrer les cordons de la bourse.
PAROLES D'HOMME
« La mère Poulard, c'est la France », Paul Bocuse.
Claude Colliot, à Paris, une cuisine bistronomique créative
Elles sont devenues précieuses ces auberges urbaines où l’on se sent comme à la maison, accueilli et bien nourri.
Virtus ou la virtuosité
Le chef Frédéric Lorimier et sa femme Camille, formés à bonne école auprès d’Arnaud Donckele, ont repris à Paris le flambeau d’une adresse couronnée d’une étoile, maintenue dans le dernier guide, grâce à leur travail savant, inspiré et personnel.
Le Figaro
«Encore aujourd’hui je me demande pourquoi j’ai été éjectée»: Kelly Rangama évoque son élimination dans «Top Chef»
- Par
Cécile Brelot
- Mis à jour
le 27/05/2022 à 14:00
- Publié
le 27/05/2022 à 14:00
Invitée ce vendredi matin au micro de Philippe Vandel sur Europe 1, la cheffe étoilée et animatrice sur France 3 est revenue sur son départ de la huitième saison du concours de M6.
Une élimination difficile à digérer. Vendredi matin, Kelly Rangama était l’invitée de Philippe Vandel dans «Culture Médias» sur Europe 1. Si la cheffe de 34 ans est à présent comblée avec un restaurant étoilé, une émission hebdomadaire sur France 3 et un enfant, une étape clé de sa carrière reste sans réponse.
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En 2017, la cuisinière originaire de La Réunion avait participé à la huitième saison de «Top Chef». Lors de la sixième semaine du concours, la candidate de la brigade d’Hélène Darroze s’était inclinée face aux autres candidats. Une décision de la part du jury qui l’a fait toujours s’interroger. «Encore aujourd’hui, je ne comprends pas cette élimination. Je n’avais peut-être pas le niveau mais les raisons qui ont été évoquées ce jour-là, je ne les comprendrai jamais», explique-t-elle. Curieux, Philippe Vandel tente de savoir ce qui aurait pu conduire à son éviction. «Vous ne pensez pas que vos plats étaient moins bons que ceux des autres?», demande-t-il à son invitée. «Je ne sais pas, il faudrait faire venir les chefs qui étaient présents le jour de la dégustation», rétorque d’un ton énigmatique la cuisinière aussi vue dans le documentaire Chefs sur TMC.
Une élimination et des doutes
Les chefs en question étaient Philippe Etchebest, Michel Sarran, Jean-François Piège et Hélène Darroze, sa mentor du jeu avec qui elle n’est plus en contact. Pour cette épreuve éliminatoire, il avait été demandé aux participants de réaliser un plat salé sans aucune cuisson. Si la proposition de Kelly Rangama n’avait pas transcendé le jury, un autre plat avait reçu des commentaires bien plus mitigés. Il s’agissait d’un tartare de pigeon aux huîtres, proposé par celui qui s’avérera être le gagnant de cette saison, Jérémie Izarn. Hélène Darroze avait même refusé de terminer son assiette considérant qu’«au niveau du goût ça ne passe pas». Face à ce retournement de situation, Kelly Rangama s’interroge encore sur les raisons qui l’ont «éjectée» et émet «des doutes» sans pour autant les nommer.
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Néanmoins, son élimination ne l’empêche pas de considérer «Top Chef» comme «une très belle expérience» qui l’a «réveillée». Aujourd’hui la cheffe étoilée est aussi animatrice pour la chaîne France 3. Depuis 2017, tous les samedis matin, «Voyages et délices by Chef Kelly» met en lumière la cuisine des territoires ultramarins. Avec un invité, ils présentent et revisitent une recette traditionnelle des Outre-mer.
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Le Figaro
Nice : perpétuité requise pour empoisonnement contre un homme déjà condamné pour tentative
Il y a quelques mois, Olivier Cappelaere avait été condamné à 25 ans de réclusion, en appel, pour une tentative d'empoisonnement sur une autre retraitée.
Déjà condamné à 25 ans de prison pour tentative d'empoisonnement, sur une retraitée, Olivier Cappelaere est aujourd'hui accusé de meurtre, toujours par poison, sur une nonagénaire, un crime marqué par «la cupidité» pour lequel le parquet a requis la perpétuité vendredi 27 mai à Nice.
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Jacqueline Imbert, 92 ans, une veuve du Cannet (Alpes-Maritimes), était devenue «sa marraine de cœur», comme l'accusé de 52 ans, actuellement en détention, l'a expliqué lors de son procès devant la cour d'assises à Nice. Mais c'est bien lui qui est accusé de l'avoir empoisonnée en 2014, provoquant sa mort avec de l'atropine, un puissant toxique contenu dans certains collyres. «Jacqueline Imbert est morte pour rien, uniquement pour la cupidité et la vénalité de celui qui lui a donné la mort», a insisté l'avocat général, Christophe Raffin, avant de réclamer «la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans» à l'encontre de l'ancien chef d'entreprise, qui connaissait des difficultés financières.
Prémiditation
À la mort de Jacqueline Imbert, Olivier Cappelaere était devenu son légataire universel et avait hérité de 600.000 euros, dont une assurance-vie. Mais l'accusé n'en serait en fait pas au premier acte de ce type. Il y a quelques mois, Olivier Cappelaere avait déjà été condamné à 25 ans de réclusion, en appel, pour une tentative d'empoisonnement sur une autre retraitée, après avoir écopé de 20 ans en première instance, en 2019. Celle-ci avait bu de l'eau minérale dans laquelle l'accusé avait reconnu avoir dilué le collyre de son chien.
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Concernant Jacqueline Imbert, «il a tout programmé, la préméditation pour moi est bien là, il n'y a pas de doute», a plaidé vendredi matin Me Ariane Kabsch, avocate des parties civiles, en évoquant la victime, une femme qui «avait du caractère» et «aucune envie suicidaire». Quant à l'accusé, il aurait en fait «envouté son esprit»: «Les personnes âgées ont tellement peur de la mort et de la solitude qu'elles vont attraper la perche qu'on leur tend, mais elles se trompent et Jacqueline l'a appris à ses dépens», a poursuivi l'avocate. Après la plaidoirie de la défense, le verdict est attendu dans la journée.
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«Tous les jours, j'attends que ma fille rentre à la maison»: le cri du cœur de ces pères de famille victimes d'enlèvements parentaux
ENQUÊTE - Toutes les dix minutes en France, un enfant disparaît. À l'occasion de la Journée internationale des enfants disparus, Le Figaro a décidé d'enquêter sur le combat des pères partis à la recherche de leur progéniture. Depuis 2011, les enlèvements au sein des couples binationaux ne cessent d'augmenter.
«Elles vivaient dans un climat de peur»: une artiste saoudienne jugée pour avoir réduit en esclavage trois employées
Condamnée à trois ans de prison ferme en 2020, Shalimar Sharbatly, qui est depuis rentrée en Arabie saoudite, a fait appel de sa peine.
Une orque en très grande difficulté dans la Seine, entre Rouen et le Havre
Le mammifère mâle long de 4-5 mètres inquiète la préfecture de de Seine-Maritime, qui estime qu'il «n'a naturellement pas vocation à évoluer séparé de son groupe, ni dans des cours d'eau douce».
Le Figaro
L'acteur Ray Liotta s'affranchit de la vie à 67 ans
Le FigaroDISPARITION - L'acteur américain, indissociable du film Les Affranchis de Martin Scorsese, est décédé le 26 mai.
Les traits de son visage resteront à jamais liés à ceux d'Henry Hill, l'homme qui se rêvait gangster vivant grand train et qui achève sa «carrière» comme balance d'un gang, sous la protection du FBI, dans un anonyme pavillon d'une banlieue américaine quelconque. Ray Liotta a explosé à l'écran dans ce premier rôle d'anthologie, sous la direction de Martin Scorsese en 1990. C'était Les Affranchis et l'acteur entrait de plain-pied dans la légende du cinéma hollywoodien. Ray Liotta est décédé le 26 mai 2022, ont annoncé plusieurs médias américains.
La vedette est morte dans son sommeil, a précisé le site TMZ, citant une source proche de Ray Liotta. Le site Deadline a également rapporté le décès de l'acteur survenu alors qu'il était en tournage en République dominicaine. «Il était en compagnie de sa femme qui vous demande de respecter sa douleur», a confirmé à l'AFP un porte-parole de la direction générale du cinéma de la République dominicaine. Il travaillait sur un long-métrage intitulé Dangerous Waters, au moment de son décès soudain.
Originaire du New Jersey, où il est né il y a 67 ans, le 18 décembre 1954, il s'est d'abord fait connaître à l'écran en 1986 avec Dangereuse sous tous rapports, qui lui avait valu une nomination aux Golden Globes comme meilleur second rôle masculin. Mais ce n'est qu'au tournant des années 1990 qu'il s'impose à l'écran en enchaînant les rôles de malfrats, de flic plus ou moins honnêtes ou de suspects à la gueule de l'emploi. Outre Les Affranchis, on le retrouve dans Obsession fatale (1992), Mémoires suspectes (1996), Copland (1997) ou Phoenix (1998), films dans lesquels sa mâchoire carrée, sa lippe effacée et son regard inquiétant font souvent merveille.
En 2001, Ridley Scott l'enrôle encore une fois dans la police pour Hannibal, la suite pas exactement parfaite du Silence des agneaux. Ray Liotta ne cessera de tourner ensuite : plus de soixante films à son actif entre 2000 et aujourd'hui, même s'il ne retrouve jamais un rôle à la mesure de celui que Scorsese lui avait donné. Il est ainsi à l'affiche de films signés Nick Cassavetes (John Q, Yellow), Guy Ritchie (Revolver), Steven Soderbergh (No Sudden Move). Frank Miller et Robert Rodriguez lui offre un petit rôle dans la suite de Sin City - J'ai tué pour elle.
Pour l'une des ses dernières apparitions à l'écran, Liotta avait joué aussi en 2021 dans le film Many Saints Of Newark - Une histoire des Soprano, qui retrace les années de jeunesse du célèbre mafieux Tony Soprano, de la cultissime série télévisée. Et, encore ces derniers mois, il tournait avec Elizabeth Bank dans Cocaine Bear, dont la sortie n'est pas prévue avant 2023.
Il avait été marié de 1997 à leur divorce en 2004 à l'actrice Michelle Grace, avec laquelle il a eu une fille.
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Les salles de cinéma ne désemplissent pas pour voir le sorcier à la cape rouge, avec plus de 800 millions de dollars de recette à travers le monde. Le film reste en tête du box-office nord-américain pour le troisième week-end consécutif.
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Alors que l'acteur est de nouveau à l'affiche, avec Peter Five Eight, présenté au marché de Cannes, ses démêlés avec la justice semblent le rattraper.
Le Figaro
«Du coup», «en fait».... Pourquoi les tics de langage nous irritent?
Maguelonne de GestasDÉCRYPTAGE - Ces petits mots envahissants ont un effet néfaste sur l’entourage. Quelle en est la raison? Sont-ils vraiment inutiles?
Tout le monde en utilise. Et tout le monde les trouve insupportables. Les tics de langage sont un drôle de paradoxe. Lorsqu’un interlocuteur répète «en fait» et «du coup» tous les trois mots, on ne se focalise plus que sur ce maudit tic. Et le plus surprenant, c’est que celui qui le dit ne s’en rend pas compte la plupart du temps... Pourquoi ces tics de langage ont-ils cet effet d’irritation sur celui qui écoute? Sont-ils vraiment aussi nuisibles qu’on le pense?
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Leur répétition intempestive rend la parole inaudible
Le tic est un «geste ou une attitude habituels, que la répétition rend plus ou moins ridicule», selon Le Robert. Quand il concerne le langage, c’est un mot ou une expression qui revient anormalement dans le discours d’une personne ou d’un groupe. Pour Michel*, 22 ans, ce sont des poils à gratter. «Je dis souvent “tu vois”. Mais ce qui m’irrite plus, c’est quand quelqu’un lance en permanence “genre” ou “en mode”. Ça peut être deux à trois mots par phrase», gronde-t-il. Clotilde, une quadragénaire, n’est pas épargnée par le virus: «Mon mari menace de divorcer à chaque fois que je dis “Du coup”! Quant à “p’tain”… il ne l’entend même plus.» Les tics préférés de Madeleine, 25 ans, sont «en fait», «en vrai», «trop»...» Mais, confie-t-elle malicieusement, «c’est parce que je n’ai pas de vocabulaire!». «En fait», «du coup»... On le voit bien, ce sont toujours les mêmes qui reviennent. Pourquoi un tel engouement?
Un babillage vide de sens
«Je n’ai jamais vu un tel phénomène avec “du coup”, analyse pour Le Figaro Catherine Kerbrat-Orechionni, linguiste et spécialiste de l’énonciation. Je suis sidérée de voir à quel point ce mot s’est imposé dans notre langue en seulement deux ans.» Philippine, une institutrice de 28 ans, témoigne: «J’ai croisé un monsieur d’un certain âge la semaine dernière. Il m’expliquait que nous les jeunes disions tout le temps “du coup”. Je n’avais même pas remarqué…»
Ce connecteur logique est devenu selon elle un tic qui a pris la place du “heu”. Une rapide oreille dans la rue le confirme: «du coup» est partout. Si ces tics nous crispent autant ou du moins nous interpellent, c’est à cause de leur répétition intempestive qui rend la parole inaudible. Converser avec une personne qui ponctue toutes ses phrases d’un «tu vois» devient rapidement une épreuve.
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Si la parole est envahie de tics, elle se vide de son sens. «En les multipliant, les jeunes sont dans du lien pur, mais leur parole est dépourvue de contenu précis. Ils font du babillage», pointe la linguiste. Quand ils sont excessifs, ils deviennent des parasites gênants pour l’interlocuteur. Ce dernier se focalise alors sur ce mot qui revient sans cesse, et son attention décroche. Et le message essentiel de la discussion est brouillé.
« Les tics sont un peu comme les accents. »
Le tic de langage est donc viral. Les parents reprennent ceux de leurs enfants à force de les fréquenter. «Ils se répandent aussi par groupes d’individus, précise Domitille Caillat, maître de conférences en Sciences du Langage à l’Université de Montpellier. Ces mots sont un peu comme les accents. Si on côtoie des gens qui usent des tics, on finit par les reprendre. C’est une forme de code.»
Inutiles, les tics?
Les parents sont nombreux à vouer aux gémonies ces mots béquilles adorés de leur progéniture. Mais les tics ont une vraie utilité! Employés avec parcimonie, ils permettent de maintenir un lien avec son interlocuteur, ainsi que le rappelle Catherine Kerbrat-Orechionni . «J’ai envie de dire» par exemple, permet de nuancer. «Les tics sont une manière de prévenir son interlocuteur, de prendre des précautions par rapport au mot qu’on utilise. Ils préparent l’autre à quelque chose qu’il pourrait avoir envie de contester.» Leur absence donnerait un discours très professoral, sans lien avec celui qui écoute.
Or, le lien est le propre d’une conversation. Sans ces petits mots, c’est comme si on donnait une conférence. Pour Camille Caillat, ils ne sont pas nécessairement une preuve de l’appauvrissement du langage. «Ils peuvent même servir à gagner du temps, car le discours oral est quelque chose de très spontané, qui se fait dans l’urgence.» Le terrible «du coup», correctement dosé, permet ainsi de se lier à son interlocuteur. Pour juger de la bonne fréquence à adopter, se demander si le mot apporte quelque chose à sa phrase est une bonne technique. Si ce n’est pas le cas, il devient un tic… et donc un envahisseur.
(*) Le prénom a été modifié
Pourquoi ne faut-il (surtout) pas dire «lapin» sur un bateau?
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Comment la culture influence le choix des prénoms
TÉMOIGNAGES - Fardeau ou bénédiction, un prénom est un héritage que l’on garde toute notre vie. Voici un petit guide des sources d’inspiration possibles pour les futurs parents!
L'Humanité
Déconstruction(s)
ChroniqueJean-Emmanuel DucoinDétournement Ci-devant, le bloc-noteur en colère, quoique passablement prêt à en découdre… Sans doute avez-vous remarqué que, depuis de nombreuses années, un verbe fourre-tout revient en boucle dans le langage politique, essentiellement du côté de la droite identitaire et des pétainistes de toutes tendances : « déconstruire ». Avec, cela va sans dire, la référence explicite à l’inventeur du concept, Jacques Derrida, accusé avec tant d’autres (Bourdieu, Foucault…) d’avoir participé à la radicalisation de la pensée philosophique – donc politique – en remettant en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle instaurant une nouvelle manière de penser les sciences humaines et sociales. Par un détournement de sens absolument volontaire, nous entendons à longueur de discours ou de déclarations : « Ils déconstruisent la France », « ils veulent déconstruire notre pays », « ils déconstruisent notre histoire », sous-entendu « la France ne sera bientôt plus la France » et le responsable, l’unique coupable, le voici : le fameux verbe « déconstruire ».
« Déconstruire », pour Jacques Derrida, n’est pas détruire.
Structure L’absurdité des ignorants volontaires n’ayant pas de limites, un premier rappel s’impose, d’autant qu’il n’est pas sans rapport avec le point de départ de l’œuvre du philosophe, à savoir la critique de la linguistique et de la place dominante qu’elle occupait, jadis (toujours ?), dans le champ des sciences humaines. Car la déconstruction, dans l’acception derridienne, ne signifie en aucun cas « destruction ». Explication. Utilisé par Jacques Derrida pour la première fois en 1967 dans De la grammatologie (Éditions de Minuit), le terme « déconstruction » est emprunté à l’architecture, signifiant, à gros traits, déposition ou décomposition d’une structure.
Dans sa définition stricte, il renvoie à un travail de la pensée inconsciente (« ça se déconstruit ») qui consiste à défaire sans jamais le détruire un système de pensée hégémonique ou dominant. Dans De quoi demain… (Fayard Galilée, 2001), l’historienne Élisabeth Roudinesco, dans un dialogue fascinant avec le philosophe, expliquait notamment : « Déconstruire, c’est en quelque sorte résister à la tyrannie de l’Un, du logos, de la métaphysique (occidentale) dans la langue même où elle s’énonce, avec l’aide du matériau même que l’on déplace, que l’on fait bouger à des fins de reconstructions mouvantes. » Et elle ajoutait : « La déconstruction, c’est “ce qui arrive”, ce dont on ne sait pas s’il arrivera à destination, etc. »
Constructum Croyez-le ou non, bientôt dix-huit ans après sa disparition, Jacques Derrida n’est pas mort. Et il dérange toujours autant, jusqu’à la malversation de ses concepts. En vérité, ce que l’Absent continue de nous transmettre ne semble pas s’atténuer et, au contraire, se renforce, se gonfle à chaque lecture, témoin et maître, lequel, par une cinquantaine de livres, parcourut l’acuité du penser indissociable d’une écriture prodigieuse.
Derrida en philosophe absolu, mais aussi en écrivain total, moins hermétique qu’annoncé. Vénéré aux États-Unis, il a en effet marqué tous les domaines, de la philosophie à la littérature, où rien n’est produit qui n’ait été connu et interprété par lui de façon inédite et réinventée. Sans parler bien sûr de la célèbre « déconstruction », dont le nom même vulgarisé dans le monde entier (il est le philosophe français le plus lu et traduit) a fini par noyer l’exigence du primat de sa définition.
À toutes fins utiles, Jacques Derrida le démontrait par ces mots : « Il s’agit par là d’analyser quelque chose qui est construit. Donc, pas naturel. Une culture, une institution, un texte littéraire, un système d’interprétation des valeurs. En somme un “constructum”. Déconstruire n’est pas détruire. Ce n’est pas une démarche négative, mais une analyse généalogique d’une structure construite que l’on veut désédimenter. » Et il précisait : « La déconstruction s’attaque aussi à l’idée de critique elle-même. (…) Bref, la déconstruction n’est pas réductible à la critique. Elle n’est pas négative, c’est une pensée du oui affirmative, dans la grande tradition nietzschéenne. » Un conseil : toujours se référer à la source.
Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoinjacques derrida Le Figaro
«Je veux survivre et je survivrai» : Ruby Barker de La Chronique des Bridgerton se confie sur sa santé mentale depuis l'hôpital
C'est dans une vidéo publiée sur son compte Instagram que l'actrice britannique de 25 ans s'est livrée sur sa santé mentale.
«Je vais mieux.» Ruby Barker, interprète de Marina Thompson dans la saison 1 de la série La Chronique des Bridgerton, a tenté de rassurer ses fans dans une vidéo d'environ 5 minutes qu'elle a publiée sur son compte Instagram, le jeudi 26 mai. «La semaine de la santé mentale c'est chaque semaine pour moi. J'ai l'impression de ne pas avoir été totalement honnête, donc pour mes followers, il est temps d'être transparente. Je me bats depuis Bridgerton, c'est la vérité. Merci à tous de me soutenir et de me montrer votre amour. #sensibilisationàlasantémentale», a légendé la jeune femme de 25 ans.
C'est en direct de l'hôpital, dans un sweat noir avec l'inscription «Toxic» sur les deux coudes et avec le visage et les cheveux aux naturels qu'elle a décidé de prendre la parole auprès de ses 231.000 abonnés. Celle qui a brillé aussi dans dans How to Stop a Recurring Dream commence son témoignage par une question : «Comment allez-vous vraiment ? Moi, je vais mieux, je n'allais vraiment pas bien pendant très longtemps et pour être honnête avec tout le monde, j'ai dû me battre». L'actrice britannique a continué : «Je vais faire une petite pause et j'encourage tous ceux qui sont dans le même cas que moi à faire de même, arrêtez d'être si dur avec vous-même».
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«Je veux survivre, je vais survivre et je dois survivre»
Et de poursuivre : «On a besoin de changer le dialogue et parler de la santé mentale. Je dis ça parce que j'étais moi-même dans ce cas, j'étais pleine de rage, de colère, tout ce traumatisme intergénérationnel amassé en moi». Elle a ajouté : «Maintenant que j'ai un diagnostic, je trace une ligne dans le sable (...), je dois changer et c'est exactement ce que je suis en train de faire».
L'actrice britannique a ensuite voulu «remercier toutes les personnes qui m'ont aidée». Elle a fait référence à sa famille, ses amis, la productrice de la série Shonda Rhimes et la plateforme Netflix pour lui avoir «donné l'opportunité et m'avoir sauvée».
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Avant de terminer la vidéo par une chanson a cappella qui la fait se «sentir bien», elle conclut d'un puissant : «Je veux survivre et je survivrai, je vais le faire».
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Le Figaro
À Bourges, des élèves «concentrés» en classe dédoublée
Aude BariétyREPORTAGE - Cette mesure phare du premier quinquennat, qui concerne les classes de la grande maternelle au CE1, pourrait s’étendre jusqu’au CM2.
«En trente ans d’éducation prioritaire, c’est la première fois que je vois une mesure qui me permet d’augmenter nos résultats de manière pérenne. Et pourtant, j’en ai vu des réformes!» Tout en gardant un œil sur la cour de récréation où s’égaillent les 128 enfants accueillis dans son établissement, Catherine Bruneau, la directrice de l’école Paul-Arnault de Bourges (Cher), ne tarit pas d’éloges sur les classes dédoublées, mesure éducative phare du premier quinquennat Macron.
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Dans cet établissement classé REP+ (réseau d’éducation prioritaire) des quartiers nord de Bourges, «l’école où les parents d’élèves ont le revenu médian le plus faible du département», cinq classes - deux de CP, deux de CE1, une de CE1-CE2 - sont concernées. Parmi elles, le CE1 de Maud Guillot, qui enseigne à Paul-Arnault depuis 2014. «Je n’ai pas honte de dire qu’à l’origine, je n’avais pas forcément choisi l’enseignement prioritaire. Je voulais surtout me rapprocher de mon domicile», assume l’institutrice. «Mais maintenant que j’y suis, j’y reste par choix!»
Avant, nous étions vraiment en deçà des résultats départementaux et nationaux. Aujourd’hui, plus ça va, plus on recolle
Trois ans après son arrivée, le dédoublement a bouleversé son quotidien. La trentenaire a dû «tout réapprendre», en travaillant étroitement avec ses collègues du cycle 2 pour «recréer des habitudes communes». «Nous avions un a priori très positif sur le dédoublement. Nous nous étions dit que nous allions pouvoir connaître mieux les élèves, leur apporter une aide plus précise et plus ciblée. Cet a priori se confirme maintenant que nous avons un peu de recul. Avant, nous étions vraiment en deçà des résultats départementaux et nationaux. Aujourd’hui, plus ça va, plus on recolle», assure l’enseignante, qui gère cette année une classe de seulement huit enfants. Auxquels viennent s’ajouter pour certaines activités Victoria, scolarisée en classe Ulis, destinée aux élèves en situation de handicap, et Yaroslav, récemment arrivé d’Ukraine. Des élèves quittent ou rejoignent également la classe en fonction des matières. Estrela va ainsi en CP pour la lecture, Saker vient du CM1 pour les maths. Une souplesse rendue possible par les petits effectifs dans les classes et la bonne coordination entre les enseignants de l’établissement.
Du cocooning au grand groupe
Maud Guillot voit tout de même une limite au dédoublement. «On s’est rendu compte qu’on essorait les élèves, puisqu’ils étaient beaucoup moins nombreux! Nous avons appris à varier les modalités de travail pour les laisser souffler un peu.» De fait, les enfants sont très souvent sollicités dans les séquences de travail: lecture d’un extrait de Pierre et le Loup à voix haute et à plusieurs, recherche de mots contenant le son «gn», correction de calculs au tableau…
Lorsque les élèves utilisent leur ardoise, l’institutrice passe derrière chacun pour vérifier son avancement, donner un conseil, rectifier une erreur. Elle travaille également souvent en petits groupes, en fonction des difficultés des uns et des autres. Les soustractions avec retenue ont posé problème à Elif, Enes, Estrela et Saker la semaine précédente? L’enseignante réunit les concernés autour d’une grande table ronde pour leur réexpliquer la méthode, tandis que Balkiss, Rabi, Aliza, Zaineb et Stefania se concentrent individuellement sur des exercices portant sur les multiplications.
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Les enfants et leurs familles semblent aussi convaincus par le dédoublement. «Ça fait moins de bruit et on entend bien la maîtresse», déclare Balkiss. «Je trouve que c’est plus calme et que je me concentre mieux», renchérit Zaineb. «Si ça ne tenait qu’à moi, ce serait dédoublé tout le temps!», s’exclame de son côté la mère de la fillette. Un avis partagé par plusieurs parents, mais pas par la directrice, ni par la maîtresse de CE1. «Si on maintient les élèves dans des classes très cocooning, la transition vers le collège va être dure», note Catherine Bruneau. «Déjà, aujourd’hui, nous essayons de les remettre en grand groupe de temps en temps. Dans leur scolarité, ils seront forcément confrontés aux grands groupes, donc il faut s’y préparer.» Maud Guillot, elle, estime que le CE2 pourrait devenir une «année charnière». «Pourquoi pas des classes entières, mais avec un système qui ressemblerait à l’ancien dispositif “plus de maîtres que de classes”: un enseignant supplémentaire qui pourrait régulièrement prendre les élèves les plus fragiles à part pour les aider?»
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L'Humanité
Quand un membre du GIEC nous rejoue « CO2 mon amour »
ChroniqueDurant ce mois de mai chaud et sec, les conséquences très inquiétantes du réchauffement climatique en phase d’accélération ont souvent été évoquées dans la presse écrite et audiovisuelle. Même l’hebdomadaire « Challenges » y est allé de son dossier sur 12 pages. Mais en prenant soin de faire parler un membre du GIEC partisan de la mondialisation capitaliste.
Gérard Le PuillDans son édition du 12 au 18 mai, la couverture du magazine Challenges portait ce titre : « Climat : nous allons changer de vie ». Challenges promettait à ses lecteurs de leur parler « carburant, alimentation, logement ». Christian Gollier, citoyen belge, mais aussi directeur général de « Toulouse School of Economics », poste auquel il a succédé à Jean Tirole, accordait à « Challenges » un entretien couvrant trois pages. Cet homme fait aussi partie des experts du GIEC dont le cinquième rapport est sorti au mois d’avril. Mais les propos qu’il tient dans « Challenges » manquent de pertinence, vu sa vision de l’économie.
On pouvait s‘attendre de sa part à un diagnostic précis de la situation actuelle ainsi que des préconisations pertinentes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Mais, tout comme Jean Tirole, prix Nobel d’économie en 2014, et auteur du livre « Economie du bien commun » (1), Christian Gollier défend l’idée selon laquelle la taxe carbone que paierait chaque consommateur suffirait pour réduire les émissions de CO2 au niveau planétaire. Dans cet entretien, il la justifie en ces termes : « la taxe carbone a pour objectif de réaligner les intérêts privés avec l’intérêt général, en faisant en sorte que chacun intègre cette dimension climatique dans ses décisions (…). Si le seul instrument c’est la taxe carbone, il faudrait un prix autour de 160 € la tonne de CO2 », précise ce co-rapporteur du GIEC.
« Prendre les gens pour des imbéciles », dit-il
L’une des questions posées par la rédaction de Challenges était ainsi formulée : « Avec le Covid et le confinement, les émissions mondiales de CO2 ont baissé. Cela n’accrédite-t-il pas l’idée que la démondialisation, le « localisme », est bon pour a planète ? ». Sans détour, Christian Gollier déclare : « La réponse est non ! Croire que la mondialisation est responsable du changement climatique c’est prendre les gens pour des imbéciles. Le transport maritime représente moins de 5 % des émissions de CO2. La vraie source d’émission, c’est la production. Pas le transport. Je prends toujours l’exemple de la tomate espagnole versus la tomate française. La tomate espagnole émet potentiellement plus de CO2 parce qu’il faut la transporter, mais si la tomate française est produite en serre, elle est non seulement plus chère, mais émet davantage de CO2 ! », affirme-t-il sans plus de détail.
Notons à ce propos que les tomates espagnoles sont surtout produites en serre comme le montrent souvent les images en provenance d’Almeria et d’ailleurs au sud de l’Espagne. Elles sont ensuite transportées par camions en France et dans de nombreux pays du nord de l’Europe. Dans les zones de production légumière et fruitière d’Espagne, le pompage de l’eau d’irrigation dans les rivières et dans les nappes phréatiques est en train d’assécher le pays. Ces prélèvements ont considérablement réduit le débit du fleuve Douro quand il arrive au Portugal. Pour réduire le bilan carbone de la tomate, il faudrait surtout la consommer en pleine saison et pas toute l‘année.
Christian Gollier reste inspiré par David Ricardo…
Tout cela semble échapper au co-rapporteur du GIEC qu’est Christian Gollier. Il défend une vision « ricardienne » de l’économie mondialisée. Car cette concentration de production légumière et fruitière en Espagne obéit à la théorie des avantages comparatifs théorisée par l’économiste anglais David Ricardo qui écrivait dans un livre paru en 1817 (2) : « Si au lieu de récolter du blé chez nous et fabriquer nous-mêmes l’habillement et les objets nécessaires pour la consommation de l’ouvrier, nous découvrons de nouveaux marchés où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte, les salaires devront baisser et les profits s’accroître ».
Depuis plus de 40 ans, les firmes industrielles des pays développés ont justifié par la théorie des avantages comparatifs les fermetures d’usines dans les pays développés afin de produire à moindre coût dans les pays où les salaires sont quatre à cinq fois plus bas. Mais ces transferts de production ont un bilan carbone désastreux dès lors qu’il faut construire de nouvelles usines tandis que l’on ferme d’autres avant de les raser. Parallèlement, on construit d’immenses dépôts pour stocker les produits finis importés. Une fois produits en Chine ou ailleurs, ils passent du camion au bateau, puis du bateau au camion après être débarqués dans nos ports. Ensuite, l’ultime étape mettra beaucoup de camionnettes sur les routes pour livrer une par une les marchandises commandées sur Internet.
…et s’empêtre dans les contradictions de son raisonnement !
Comme il ne se méfie pas des contradictions contenues dans son raisonnement économique, Christian Gollier déclare aussi à « Challenges : « La concentration de CO2 ce n’est pas sur le dernier siècle qu’elle s’est produite, mais sur les trente dernières années. En 1990 on émettait 35 milliards de tonnes de CO2. Aujourd’hui, nous sommes à 52. On a augmenté de 50 % en trente ans au niveau mondial ».
« C’est ben vrai ça », aurait dit la Mère Denis, cette lavandière normande rendue naguère célèbre par une publicité. Mais c’est bien depuis 30 ans que les délocalisations de productions sont devenues massives. On se demande alors comment un membre du GIEC peut tenir un raisonnement à ce point contradictoire. Surtout quand on était habitué à entendre ces dernières années ceux, autrement argumentés et sérieux, de l’ancien membre du GIEC qu’est Jean Jouzel.
Réchauffement climatique Le Figaro
Sharon Stone fait dérailler une soirée caritative à Cannes en commettant deux délits
La vente était organisée au profit de réfugiés ukrainiens. Mais l'actrice l'a fait capoter avant de conspuer le public et de se sauver, entourée de ses gardes du corps.
Les vedettes défilent, les flashs crépitent, les groupies glapissent et les événements caritatifs implosent. Invitée à la projection du biopic événement de Baz Luhrmann consacré à Elvis, projeté mercredi soir à la 75e édition du Festival de Cannes, l'actrice et productrice américaine Sharon Stone a profité de son séjour cannois pour parrainer une vente aux enchères caritative. L'événement, organisé le 22 mai au profit d'hôpitaux pour enfants en Pologne et d'un projet de soutiens aux Ukrainiens, a cependant tourné au désastre.
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«C'était inimaginable, je n'ai jamais vu ça de ma vie», a témoigné pour Nice Matin un des organisatrices de la vente mise en place avec la participation de l'ONG Better World Fund. Sur le papier, l'encan devait disperser les œuvres de trente artistes depuis une salle de l'hôtel Marriott, sur la Croisette, en marge du festival et d'un prestigieux dîner de gala. Un programme simple et cossu, jusqu'à l'irruption de la vedette. «Sharon Stone est arrivée au dernier moment et a refusé de parler au commissaire-priseur», a témoigné pour nos confrères un des artistes présents à l'événement, dimanche soir. Selon un autre témoin, l'actrice - qui aurait été payée 25.000 euros pour l'événement - se serait «levée et a procédé à la vente elle-même, sans rien demander à personne, en méprisant toutes les règles».
«La fête a été gâchée»
Protégée par ses gardes du corps, Sharon Stone aurait ainsi mené les enchères pendant près d'un quart d'heure, commettant au passage deux infractions pénales : utiliser le marteau du commissaire-priseur et procéder à la vente d'objets qui n'étaient pas au programme de l'enchère. Quels objets ? Son sac à main et un porte-cartes, d'après les témoignages récoltés par Nice Matin. Bien loin de l'ambiance feutrée et polie d'une vente de gala, l'événement aurait alors pris un air chaotique. «Elle n'arrivait pas à procéder aux enchères», a précisé un témoin pour le quotidien niçois, en évoquant le chahut des invités «très enthousiastes». L'actrice serait finalement partie au milieu d'une enchère en rudoyant le public. À cause du bruit, semble-t-il.
La vente aux enchères a été aussitôt annulée après le départ de la vedette. L'interruption abracadabrante de la vente laisse un goût amer à une partie des organisateurs et participants de l'événement. Un artiste a affirmé se sentir «humilié» et «blessé». «La fête a été gâchée», a-t-il précisé à nos confrères. L'accident est d'autant plus pénible à certain qu'une partie des fonds récoltés devait être reversée à la fondation polonaise Virtuosa, qui soutient des hôpitaux pour enfants et entend développer un programme d'aide aux réfugiés de la guerre en Ukraine.
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Décès d'Andy Fletcher, membre fondateur de Depeche Mode
Né en juillet 1961 à Nottingham, Andy Fletcher, surnommé «Fletch» était l'un des claviéristes du groupe, connu pour ses tubes comme Just Can't Get Enough.
Regarder la vidéoL'acteur Ray Liotta s'affranchit de la vie à 67 ans
DISPARITION - L'acteur américain, indissociable du film Les Affranchis de Martin Scorsese, est décédé le 26 mai.
Regarder la vidéoPatti Smith émue d'être «adoptée» par la France, qui lui a remis la Légion d'honneur
Enfant, Patti Smith, à qui l'on avait appris à ne jamais rien accepter de la part d'inconnus, a dû refuser…
Regarder la vidéo Le Figaro
Challenge Cup : où va s'arrêter Toulon ?
David ReyratLe RCT, qui surfe sur une dynamique exceptionnelle depuis trois mois, s'avance comme le grand favori de la finale contre Lyon, ce vendredi soir à Marseille.
La dynamique est exceptionnelle. Dans les tréfonds du classement du Top 14 fin décembre, le Rugby Club Toulonnais n'arrête plus de gagner depuis trois mois. Neuf victoires lors de ses dix derniers matches (seule défaite à Biarritz, en Challenge Cup, pour une rencontre sans enjeu, NDLR). Pour une qualification pour la phase finale du championnat à portée d'un dernier exploit (s'imposer sur la pelouse synthétique du Racing 92 lors de la 26e et dernière journée) et une place en finale de Challenge Cup.
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Les Lyonnais, leurs adversaires ce vendredi soir (21h) au Stade Vélodrome, sont prévenus. Face à eux des joueurs qui ne doutent plus de rien, qui croient à nouveau en leur étoile, revigorés par la nomination de leur nouveau manager, l'ex-Clermontois Franck Azéma, appelé à leur chevet après la mise à l'écart de Patrice Collazo. «On a commencé nos phases finales en 512ème de finale car on a les a commencées depuis plus de deux mois désormais», s'amuse l'ouvreur Anthony Belleau, malheureusement pour lui pas retenu pour cette finale au profit de Louis Carbonel.
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Même son de cloche du côté du champion du monde sud-africain Eben Etzebeth. «Les dix-douze dernières semaines ont été comme des finales à chaque fois. Tous les week-ends, si on ne gagnait pas, on savait qu'on pouvait faire une croix sur le top six du Top 14. Donc on ne va rien changer», a prévenu le deuxième-ligne.
« Je ne sens pas la peur de perdre dans mon groupe. Tout le monde a une énergie positive et ça se transmet. »
Où va s'arrêter Toulon ? En finale de Challenge Cup ? Franck Azéma n'est pas de cet avis. «Ça fait trois mois que l'on est sous le même régime et qu'on n'a pas le droit à l'erreur. Mais je ne sens pas la peur de perdre dans mon groupe. Tout le monde a une énergie positive et ça se transmet. Les garçons qui entrent dans le groupe apportent leur énergie et les garçons qui jouent peu apportent énormément dans la vie de tous les jours. Il y a une bonne alchimie.»
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Et d'ajouter, jeudi, en conférence de presse de veille de finale : «On ne se pose pas de question. On va rester sur ce qu'on sait faire. On a de l'insouciance mais aussi des convictions, de l'engagement. On garde la même passion et la même désinvolture car on a confiance en ce qu'on produit. On ne va rien changer, on va rester nous-mêmes, a assuré le gourou du RCT. On veut continuer notre aventure, profiter pleinement de tout ça. Ce n'est rien d'autre que ça…» Arrivé en cours de saison dans le staff comme consultant et responsable des skills, Frédéric Michalak prolonge : «je n'ai jamais vu un groupe avec une telle force mentale !»
Revenu de loin, et désormais à deux matches, deux victoires, de réussir l'impossible, le RCT est l'épouvantail de cette fin de saison. Un groupe soudé et en mission, la jauge de confiance remplie à ras bord et le jeu enfin au point. Ajoutons à cela un ouvreur et buteur retrouvé, Louis Carbonel, libéré par le départ de Collazo qui l'avait dans le collimateur, et une infirmerie aux lits désormais dispo, après les retours de Cheslin Kolbe, Sergio Parisse, Eben Etzebeth ou encore du capitaine Charles Ollivon, catalyseur du renouveau varois. «Il y a beaucoup d'excitation, confie le troisième-ligne du XV de France. Il ne faut rien changer : qu'on garde l'enthousiasme des jeunes, l'assurance des anciens. C'est qui fait notre vestiaire, c'est ce qui nous compose.»
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Dernier élément qui semble jouer en faveur du club de la Rade, le lieu de la finale. Si environ 5.000 supporters lyonnais sont attendus, ils seront quasiment 40.000 Toulonnais, venus en voisins (60 kilomètres) pour transformer le stade Vélodrome de Marseille en chaudron. Le LOU devra avoir des très grandes dents pour arrêter le RCT…
Challenge Cup : Lyon en mission «sauvetage de saison» à Marseille
Qualifiés pour la première finale européenne de leur histoire, les Lyonnais défient Toulon ce vendredi 27 mai (21h) du côté du Vélodrome. Une rencontre synonyme, peut-être, de dernière chance pour sauver une saison en dents de scie.
Champions Cup : Hugues Aufray adresse un long message d'encouragement au Stade Rochelais avant la finale (en vidéo)
SCAN SPORT - Le chanteur de 92 ans s'est filmé face caméra pour souhaiter le meilleur aux Maritimes avant leur finale de coupe d'Europe, samedi, face au Leinster.
Challenge Cup : Toulon-Lyon, une finale en chiffres
Première pour le LOU, trois échecs pour le RCT, 7e finale franco-française, un lauréat inédit... : tout ce qu'il faut savoir avant le duel franco-français, ce vendredi soir à Marseille.
Le Figaro
Le journal du mercato : Chelsea ne lâche pas Jules Koundé
Chelsea sur Koundé, l'avenir de Leão ou encore l'envie de Pochettino : retrouvez toutes les infos mercato de ce vendredi 27 mai 2022.
Chelsea ne lâche pas Jules Koundé
Tout proche de s'engager avec Chelsea l'été dernier, Jules Koundé (23 ans) est finalement resté au Séville FC. Mais l'international français pourrait bien rejoindre les Blues durant l'intersaison. En tout cas, c'est le souhait de la formation londonienne et de Thomas Tuchel, qui apprécie son profil, comme le révèle le journaliste spécialisé dans le marché des transferts Fabrizio Romano. Le club vainqueur de la Ligue des champions la saison dernière compte ouvrir des pourparlers avec le Séville FC une fois que les sanctions qui pèsent contre lui seront terminées. Mais après avoir perdu Diego Carlos, parti à Aston Villa, le club andalou sera-t-il prêt à lâcher le Tricolore ?
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L'AC Milan ne compte pas se séparer de Rafael Leão
Homme fort de l'effectif milanais champion d'Italie, Rafael Leão (22 ans) attise les convoitises. Le Real Madrid - surtout après l'échec Kylian Mbappé - serait notamment sur les rangs pour recruter l'attaquant portugais cet été. Mais l'AC Milan entend bien le conserver, comme l'a expliqué le directeur sportif des Rossoneri Paolo Maldini : «Nous considérons Rafael Leao comme un joueur clé et intouchable. Il n'est pas à vendre. C'est encore un diamant brut qui progresse. Nous avons vraiment cru en lui», a confié l'ex-défenseur dans une interview accordée à La Gazzetta dello Sport. Cette saison, Rafael Leão a marqué 11 buts et délivré 10 passes décisives en 34 matches de Serie A.
Mauricio Pochettino espère rester au Paris SG
Alors que bon nombre de rumeurs annoncent un départ de Mauricio Pochettino du Paris Saint-Germain dans les prochains jours, l'entraîneur argentin a affirmé qu'il voulait poursuivre sur le banc des Rouge et Bleu la saison prochaine : «Aujourd'hui, je suis à 100 % au PSG, il me reste un an de contrat et j'espère continuer», a expliqué l'ancien défenseur à la radio espagnole Cadena Cope. Divers noms sont sortis dans la presse ces derniers jours pour (éventuellement) le remplacer. Ceux de Sérgio Conceição, Rúben Amorim, Christophe Galtier et surtout Zinédine Zidane reviennent avec insistance. Pour en savoir plus sur son avenir - et sur celui du club de la capitale - il faudra attendre encore plusieurs jours.
Mohamed Ali-Cho, priorité de l'Olympique de Marseille ?
Qualifié en Ligue des champions, l'Olympique de Marseille devrait se montrer actif sur le marché des transferts pour se renforcer et compenser les départs. À en croire La Provence, les Phocéens auraient fait du prometteur Mohamed-Ali Cho leur priorité dans le secteur offensif. Mais le dossier s'annonce compliqué. Si les dirigeants marseillais sont prêts à investir 15 M€ pour s'attacher les services de l'attaquant polyvalent âgé de 18 ans, Angers SCO pourrait en attendre beaucoup plus, lui qui réclamait 40 M€ pour lâcher sa pépite la saison dernière. D'autres clubs, à l'image du Bétis Séville, surveillent aussi le Français. À suivre.
Le Borussia Dortmund en passe de chiper une pépite à Manchester City
Le Borussia Dortmund prépare l'avenir. Selon les dernières indiscrétions de Fabrizio Romano, la formation de Bundesliga serait sur le point de conclure un accord avec Manchester City pour la pépite Jayden Braaf. L'ailier gauche néerlandais âgé de 19 ans - qui évolue avec l'équipe U23 des Citizens - aurait déjà trouvé un terrain d'entente avec le club de la Ruhr. Jayden Braaf avait rejoint l'équipe mancunienne à l'été 2018 en provenance du centre de formation du PSV Eindhoven.
Hervé Renard prolongé à la tête de l'Arabie saoudite
C'est officiel. Après avoir qualifié l'Arabie saoudite pour la Coupe du monde 2022 au Qatar, Hervé Renard (53 ans) a été prolongé à la tête de la sélection nationale saoudienne jusqu'en 2027. «Nous avons atteint notre premier objectif ensemble, nous travaillerons ensemble pour réaliser les autres. Je suis là pour rester», a indiqué le technicien français dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Le journal du mercato : Tchouameni à un pas du Real, le PSG ne lâche pas
Le Real à fond sur Tchouameni et Leão, Di Maria pas si proche de la Juve ou Martial de retour à Manchester : toutes les infos du mercato foot de ce mercredi 25 mai 2022.
Le journal du mercato : les offres détaillées du Real et du PSG qui ont fait hésiter Mbappé
Les détails du choix de Mbappé, Kamara à Aston Villa ou Neuer qui prolonge au Bayern : toutes les infos du mercato foot de ce lundi 23 mai 2022.
Mbappé au PSG, Haaland à City : symbole d'une géopolitique du football qui change
DÉCRYPTAGE – Les deux jeunes attaquants les plus courtisés du monde ont rejoint des clubs-Etats. Tout sauf un hasard. Un symbole et une confirmation.
L'Humanité
L’intervention publique : la pire ou la meilleure des choses
ChroniquePierre IvorraContrairement à ce que bêlent nos libéraux, dans quasiment tous les pays, la puissance publique intervient dans la vie économique et sociale. En bien ou en mal. C’est le cas chez nos voisins britanniques, qui passent pourtant pour être de « fieffés » libéraux. C’est ainsi que le très réactionnaire Boris Johnson vient de décider de soutenir l’activité de deux grands groupes automobiles. Les autorités publiques ont fourni 200 millions de livres à Nissan pour un investissement de 1 milliard de livres destiné à agrandir une usine de batteries et de voitures électriques. Le groupe Stellantis, dont Peugeot fait partie, a reçu quant à lui 30 millions de livres pour l’inciter à ne pas fermer son usine Vauxhall. Aux États-Unis aussi, contrairement à une certaine image d’Épinal, l’ensemble des activités du pays sont encadrées, orientées et contrôlées par le gouvernement fédéral, et cela depuis des années. En outre, la catastrophe de 2008 est encore très présente dans les esprits. Il faut se souvenir que la décision du gouvernement de ne pas aider la banque Lehman Brothers, menacée de faillite, fut l’étincelle qui précipita la crise financière mondiale. En France, selon certains spécialistes, les aides financières publiques aux entreprises s’élèveraient à 200 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un peu moins des deux tiers du budget total de l’État.
La puissance publique est donc interventionniste, mais ce n’est pas forcément une bonne chose, cela dépend de son sens, de sa nature, de ses conditions. Quels critères guident l’intervention publique, celle de l’État et des collectivités territoriales ? Trop souvent, ces versements ou ces exonérations fiscales et sociales ont pour but principal de soutenir la gestion capitaliste avec sa préoccupation essentielle : la réalisation d’un maximum de profits. Trop souvent, ces aides ne sont pas conditionnées à la préservation ou au développement de l’emploi, à l’amélioration des conditions de travail, et ne sont pas prolongées par la vérification des engagements pris. Le deuxième ressort de l’efficacité réelle des aides publiques, c’est la transformation du droit social et des entreprises. Les mieux placés pour savoir où, quand, comment utiliser les financements publics dans un sens favorable à l’emploi, à la formation, à la qualité des productions, ce sont les salariés eux-mêmes. Cela suppose qu’ils aient le droit d’intervenir, qu’ils puissent avoir le pouvoir de remettre en cause des licenciements, des suppressions d’emplois. C’est ainsi que la puissance publique pourra agir conformément aux intérêts de la société tout entière.
aides publiquesla chronique de Pierre Ivorra Le Figaro
Commandos de légende: le 27 mai 1995, les «Forbans» s’emparent du pont de Vrbanja
Arnaud De La GrangeENQUÊTE - Le 27 mai 1995, des soldats français reprennent aux forces serbes un de leurs postes de Sarajevo, capturé la veille avec quatorze otages. L’assaut du pont de Vrbanja fait partie de ces moments qui restent dans l’Histoire par leur charge symbolique.
Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.
Elles s’appellent Kolwezi ou Entebbe, Vol AF8969, La Mecque, Vrbanja ou Eagle Claw, elles ont à chaque fois été possibles grâce au courage des troupes d’élite de l’armée française, ou d’autres pays. Pour contrecarrer les nouvelles menaces, la France a donné une place centrale aux forces spéciales: des unités constituées, formées et entraînées en vue de missions particulières souvent éloignées des guerres «classiques». Le Figaro Enquêtes a choisi de présenter dans cet ouvrage dix opérations hors du commun. Pour revenir sur ces pages d’histoire, les journalistes du Figaro ont retrouvé acteurs et témoins. Ceux-ci ont fouillé dans leur mémoire afin de retracer
en détail ces événements dramatiques qui les ont marqués à vie. Mais ce recueil n’est pas seulement une rétrospective de raids effectués par des soldats héroïques. Il met aussi en perspective les changements opérés par les grandes armées du monde, dont les forces françaises, pour affronter des ennemis dont les actions n’ont cessé d’évoluer: détournements d’avion, prises d’otages, piraterie maritime, enlèvements. Avec un facteur déterminant: l’avènement d’un terrorisme toujours plus organisé et toujours plus meurtrier. Des interviews avec les plus hauts responsables de l’armée française éclairent ces guerres dites «asymétriques» et les changements qu’elles ont provoqués dans la doctrine, l’équipement et l’organisation de nos forces. Un ouvrage essentiel pour comprendre comment les forces dites «spéciales» veillent sur notre sécurité et répondent aux dangers d’un monde en désordre.
Commandos de légende, ces opérations militaires qui ont marqué l’histoire.
Le pont de Vrbanja est une «clé» de Sarajevo. Situé à l’angle nord-est de Gorbavica, le grand quartier serbe qui forme une encoche dans la capitale, il ouvre sur la vieille ville, la présidence et les principaux bâtiments publics bosniaques. Cette situation stratégique explique qu’il ait été le théâtre d’affrontements parmi les plus violents qu’ait connus la Bosnie. Et pourquoi les Casques bleus français y ont installé, sur la berge sud de la Miljacka, un poste tenu par une dizaine d’hommes.
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Il est 4 h 50, ce samedi 27 mai 1995. Le contrôle radio effectué depuis le PC de la 1re compagnie du 3e régiment d’infanterie de marine (3e RIMa) demeure sans réponse. Depuis deux jours, le capitaine François Lecointre - devenu depuis chef d’état-major des armées (CEMA) en juillet 2017 - a donné pour consigne à ses postes de se signaler toutes les heures. Les temps sont à l’orage. En représailles à un bombardement effectué près de Pale, la «capitale» des Serbes de Bosnie, ces derniers se sont livrés à une série de prises d’otages. On se souvient de ces images de Casques bleus placés dans des situations impossibles, se rendant à des miliciens dépenaillés, drapeau blanc à la main.
En cette aube printanière, l’officier décide d’aller lui-même voir ce qui se passe. Aux alentours de Sierra Victor, rien d’anormal. À l’extérieur, le site a l’allure d’un gros bunker recouvert de sacs de sable. À l’intérieur, c’est un dédale de boyaux et de sombres recoins. Au moment où il franchit la porte Est, le capitaine Lecointre espère trouver un opérateur radio assoupi. Dans la pénombre, il tombe bien sur un homme en casque bleu et gilet pare-balles ONU. Mais c’est un Serbe qui lui pointe son fusil sur la poitrine, lui ordonne de donner son arme et lui annonce qu’il est désormais otage. L’officier ne se démonte pas. Il répond qu’il n’en est pas question, qu’il va rendre compte à ses chefs et tourne les talons… Le Serbe le poursuit mais tombe sur le fusil Famas dissuasif du sergent Taupaka. Le costaud Wallisien bloque le canon sous le maxillaire du milicien. Les deux Français peuvent repartir.
Sans le feu vert de Paris
Retour à la Skenderija, l’ancienne patinoire des JO de 1984, où s’est installé le bataillon d’infanterie (Batinf 4), au cœur de Sarajevo. Un autre bataillon est basé à l’aéroport. Il est 5 h 45 et le capitaine Lecointre rend compte au colonel Sandahl, qui commence immédiatement à échafauder un plan de reconquête. Par téléphone, le colonel informe le général Hervé Gobilliard, qui commande le secteur de Sarajevo dans le cadre de la Forpronu (Force de protection de l’ONU, mise sur pied en 1992). En un quart d’heure, le général prend la décision de donner l’assaut. De sa propre initiative, sans en référer à l’ONU. Cet acte offensif sort du mandat donné aux Casques bleus et, de toute manière, la lourdeur de la chaîne de commandement risquerait de tout compromettre.
Le général doit aussi se passer du feu vert de Paris. «Deux éléments ont guidé ma décision, a confié le général Gobilliard. D’abord, une conversation la veille avec l’état-major des armées m’avait informé de l’état d’esprit du nouveau président de la République. Jacques Chirac était ulcéré par les prises d’otages et estimait que la coupe était pleine, que le temps de l’humiliation était terminé. Ensuite, si l’on voulait agir, il fallait le faire immédiatement, avant que les Serbes ne se renforcent.»
À 6 h 45, le général valide le plan du colonel Sandahl. Il est classique: infiltration d’un élément d’infanterie jusqu’à sa base d’assaut, appui avec des éléments blindés. La difficulté tient à la topographie et à l’imbrication des forces en présence. Le poste de Vrbanja est situé au bas d’une ligne de crête qui descend du cimetière juif jusqu’au pont. De part et d’autre, les forces bosniaques et serbes. Les premières tiennent un gros immeuble cubique, Union Invest. En face, les tireurs serbes sont postés dans deux immeubles de sept ou huit étages, baptisés Prisunic et Central.
La section du lieutenant Heluin, les «Forbans», est choisie pour mener l’attaque. Relevée la veille après avoir passé dix jours dans le poste de Vrbanja, elle connaît parfaitement les lieux. À 8 heures, la trentaine d’hommes se met en branle à bord de véhicules de l’avant blindé (VAB). Surpris, les combattants bosniaques regardent les soldats français, qui ont laissé leurs véhicules au cimetière nord, s’infiltrer à pied à travers leurs lignes. À 8 h 45, les hommes menés par le lieutenant Heluin et le capitaine Lecointre sont en position d’attaque, tapis dans un fossé d’écoulement des eaux. Les éléments d’appui sont prêts: des blindés Sagaie, équipés de canons de 90 mm, et des VAB équipés de canons de 20 mm.
Le capitaine Lecointre donne l’ordre de placer les baïonnettes sur les canons et de monter à l’assaut. Un premier groupe bondit hors de la tranchée. Il est aussitôt pris à partie par les Serbes. Des tirs violents de tous calibres les clouent au sol. Les Serbes disposent notamment de trois mitrailleuses de 14,5 mm, postées dans les immeubles Central et Prisunic. Cinq Français sont touchés, dont trois grièvement. Le colonel Sandahl déclenche les tirs d’appui au canon. En se décalant d’une vingtaine de mètres, le lieutenant Heluin s’élance à son tour à découvert. «En théorie, il aurait fallu monter à l’assaut en ligne, raconte-t-il, mais l’exiguïté du layon nous a obligés à foncer les uns derrière les autres.» Le capitaine Lecointre suit avec son radio. Les tirs serbes, y compris de mortier, redoublent. «On a riposté tout en fonçant, a raconté le caporal-chef Olivier Launay, tireur Minimi (une mitrailleuse légère de 5,56 mm), tout est allé très vite. C’était noir devant moi, je ne pensais plus à rien, ni à ma famille ni à la peur qui avait précédé.» Un nouveau bond et Heluin pénètre dans le poste suivi de ses hommes. Les Serbes refluent vers la «zone vie», laissant un mort derrière eux. Il faut alors progresser mètre par mètre dans le réduit.
Un assaut de vingt-trois minutes. Alors qu’il se place sur le toit pour couvrir le bond suivant, le marsouin Humblot est tué par une balle d’un tireur embusqué. Un autre marsouin, Amaru, qui appuyait l’attaque à la mitrailleuse 12,7 mm depuis le poste du cimetière juif nord, est tué d’une balle dans la tête. «Pour neutraliser les Serbes retranchés dans la zone vie, je lance une grenade offensive avant d’y pénétrer, a raconté Heluin, mais elle provoque l’explosion d’une grosse bouteille de gaz.» Le lieutenant s’écroule, touché par un éclat au front. Le capitaine Lecointre reprend la tête de l’assaut. Deux autres Serbes sont tués et quatre faits prisonniers. Deux autres Français sont blessés. Lecointre s’engage dans le couloir qui mène à la redoute ouest où se sont repliés les Serbes. On se bat au corps à corps. Un mort et un blessé grave côté serbe. Deux nouveaux blessés côté français. Ils ne sont plus que cinq à se préparer à lancer l’assaut sur le dernier réduit. Et là, coup de théâtre, les Serbes se présentent à l’entrée, poussant devant eux deux otages français (les douze autres ont été emmenés ailleurs), fusils d’assaut AK-47 braqués sur la nuque.
Pour compliquer le tout, les Bosniaques ont ouvert le feu depuis Union Invest. Croyant avoir affaire à des Serbes, ils blessent l’un des otages à la jambe. Le capitaine Lecointre rend compte au chef de corps. «Je lui ai demandé de cesser le combat, nous a-t-il raconté, et de tenter un échange entre les prisonniers que nous avions faits et nos hommes.» Accord. Il est 9 h 08, l’assaut a duré vingt-trois minutes.
Simulacre d’exécution
Le colonel Sandahl arrive sur les lieux et prend en charge les négociations. Les «Forbans», qui comptent deux tués et dix-sept blessés, sont relevés. Les discussions vont durer tout l’après-midi, alors que les blessés sont échangés. À un moment, les Serbes se livrent à un simulacre d’exécution sur un otage. À la nuit tombée, les Serbes restants quittent les lieux en tentant d’emmener un otage. Mais celui-ci parvient à prendre la fuite et à courir vers les lignes françaises. «Lui, il aura vraiment eu de la chance, en ne se faisant tuer ni par les Serbes ni par les Bosniaques ni par nous», a commenté en souriant Heluin.
Chez les Serbes de Bosnie, on enrage contre le coup de force français. L’état-major du général Mladic fait savoir au général Gobilliard qu’un otage français sera exécuté tous les quarts d’heure si les prisonniers serbes ne sont pas libérés. L’officier ne cédera pas au chantage. Tous les otages seront finalement libérés le 17 juin.
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Quel projet européen pour la nouvelle union de gauche ?
Le débatEntre la démarche de « désobéissance » et celle de « fédéralisme », les débats sont vifs au sein des partis politiques de la Nupes. Un accord a pourtant bel et bien été trouvé pour faire valoir au sein de l’Union européenne les droits sociaux et humains et les défis écologiques.
Pierre ChaillanLors des négociations pour présenter la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) au suffrage des électeurs lors des législatives, l’enjeu européen a fait l’objet de nombreuses discussions. Si les clivages sur cette question sont anciens depuis le traité de Maastricht, puis ensuite avec le référendum à propos du traité constitutionnel européen (TCE), les partis politiques de gauche ont su, sur cette question également, définir un périmètre qui permettait à chacun de se trouver dans un « programme partagé ».
Sur quoi les négociations entre les différentes formations politiquesFI, EELV, PCF et PS ont-elles porté pour aboutir à cet accord de la Nupes ?
Francis Wurtz Pour comprendre la nature de ces discussions, il faut garder à l’esprit une double réalité. D’abord, le rapport de forces est très inégal entre les formations en présence au lendemain des présidentielles. Ensuite, le fait que « l’Europe » n’est pas le sujet le plus consensuel à gauche ! Nul besoin d’avoir participé aux négociations pour savoir que les divergences portent parfois sur telle ou telle mesure concrète, parfois sur la vision même de la construction européenne. Donc, l’accord final est, de fait, un compromis sur des objectifs essentiels sur lesquels toutes les parties pouvaient honnêtement se retrouver. Il n’est plus question de « sortir de l’Europe » ou de l’euro, ni de « plan B ». Notre démarche commune est constructive. Elle vise, à mes yeux, à agir avec détermination pour avancer vers une Europe compatible avec des objectifs sociaux et écologiques tels que ceux que nous préconisons. Et, de fait, le résultat n’est pas négligeable. Citons, notamment, l’alignement des droits sociaux vers le haut, la clause de « l’Européenne la plus favorisée » (conçue par Gisèle Halimi) qui consiste à harmoniser par le haut les droits des femmes dans l’UE, la lutte contre l’évasion fiscale, l’augmentation de la réduction des émissions de gaz à effet de serre à 65 % d’ici à 2030, une réorientation de la politique agricole commune (un revenu plus juste pour les agriculteurs, une alimentation saine accessible à toutes et à tous), le recours aux capacités de création monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) pour financer des investissements sociaux et écologiques, la remise en cause de la règle de l’unanimité en matière d’impôt sur les sociétés et la renégociation des traités européens. Tout cela en attendant de prendre, au niveau d’une minorité de pays, des initiatives politiques spécifiques (clause des « coopérations renforcées »). Dans cet esprit, il s’agit d’engager des batailles pour changer concrètement l’Europe chaque fois que des règles de l’UE font obstacle à des avancées sociales ou écologiques.
La Nupes suscite l’espoir en EuropeDavid Cormand La question européenne constitue une divergence politique historique entre les écologistes et la gauche traditionnelle. Contrairement aux sociaux-démocrates européens, nous ne nous satisfaisons pas d’un statu quo politique qui repose à la fois sur une cogestion de fait avec la droite au niveau du Parlement et de la Commission et sur l’acceptation du poids du Conseil européen (c’est-à-dire les États) dans les décisions européennes. Et, contrairement à la FI, nous pensons que l’échelon européen est nécessaire et structurant pour imposer un mieux-disant social, écologique ou fiscal. En un mot, nous sommes fédéralistes. Ces divergences sont apparues lors du référendum de 2005 sur le projet de traité constitutionnel. Ce débat a vu la gauche française se fracasser et abandonner la volonté de transformation de l’Union européenne, avec, d’un côté, des eurobéats qui renonçaient à la changer, de l’autre, des europhobes qui la rejetaient en l’état. Celles et ceux qui étaient favorables à l’Union européenne mais critiques sur ce qu’elle était se sont divisés entre le oui et le non. Pour moi, cet accord ferme le cycle d’impuissance européenne de la gauche française initié il y a dix-sept ans. C’est la ligne d’Europe Écologie qui, depuis 2009, a réuni les fédéralistes européens déterminés à faire bouger l’Europe – qu’ils aient alors voté oui ou non –, qui, d’une certaine manière, l’emporte.
Manon Aubry La question européenne est une question délicate à traiter car elle se trouve bien souvent réduite à une opposition entre les prétendus pro- et anti-Européens. Cette situation rend la critique de l’Union européenne difficile, presque taboue, tant elle est caricaturée en volonté de frexit, en nationalisme, en tentation de repli sur soi. Dans les négociations, pour dépasser les postures, nous sommes partis du concret. On a regardé point par point dans le programme quels étaient les blocages posés par le cadre européen actuel. Nous sommes tous d’accord pour des cantines locales, la relance du fret public ou un grand plan d’investissement écologique, des propositions qui sont en contradiction avec certaines règles européennes, qu’elles soient budgétaires ou sur le droit de la concurrence. Dès lors, la désobéissance apparaît comme une évidence : si on veut appliquer le programme, il faut être prêts à ne pas respecter certaines règles. Nous avons aussi dû convaincre nos partenaires de l’importance de s’accorder sur des leviers de rapport de forces ambitieux, car la désobéissance est un outil parmi d’autres. Il faut être prêts à utiliser tous les outils à notre disposition pour ne pas renoncer à l’application de notre programme : par exemple, utiliser notre droit de veto contre les accords de libre-échange ou encore avoir des stratégies d’alliance pour faire des minorités de blocage ou avancer à quelques-uns. Toute l’histoire de l’Europe est faite de ces stratégies.
La question de la « désobéissance » aux règles européennes suscite des attaques du camp macroniste. Pourtant, les États et les gouvernements de l’Union européenne ne dérogent-ils pas assez fréquemment à ces règles communes ?
David Cormand Fréquemment, non, mais cela arrive. Par exemple, la France d’Emmanuel Macron ne respecte pas la Directive oiseaux, les objectifs d’énergie renouvelable ou les normes sur la qualité de l’air… Ce concept de « désobéissance », dont nous revendiquons la parentalité en tant qu’écologistes, ne mérite en vérité, ni excès d’honneur, ni indignité. La FI souhaitait en faire un totem, mais il ne faut pas non plus en faire un tabou. En l’espèce, il est explicitement circonscrit au respect de l’État de droit, et donc à la hiérarchie des normes et de fait à la reconnaissance des décisions de la Cour de justice européenne. La condamnation d’Orban et des positions de la Hongrie est par ailleurs clairement explicitée. Comme cela est rappelé dans le texte de l’accord, « déroger temporairement aux règles » n’est pas un objectif politique en soi, mais un outil pour imposer un rapport de forces aux conservateurs et défenseurs du statu quo qui, aujourd’hui, empêchent tant d’avancées. Mais ce concept n’est pas une baguette magique. Notre ambition européenne ne saurait se réduire à cet outil… Notre priorité doit être de convaincre.
Manon Aubry Le simple mot de désobéissance fait s’évanouir d’horreur les macronistes et tous les autres autodéclarés Européens de l’année. Pourtant, il est évident que la désobéissance est monnaie courante en Europe. Le cas du semestre européen et des règles budgétaires est emblématique. Depuis leur création, il n’y a pas eu une seule année où tous les États étaient dans les clous, et même la Commission a dû le reconnaître, en lançant une révision du mécanisme. Macron, champion de l’Europe autoproclamé, est d’ailleurs le premier à désobéir ! Il désobéit aux règles européennes sur la qualité de l’air. Il désobéit sur les objectifs européens en matière d’énergie renouvelable, la France est même le seul État qui n’atteint pas ses objectifs. Il désobéit sur la protection de l’eau. Et ce serait nous le problème, quand on parle de désobéir justement pour protéger les droits sociaux et l’environnement ? Ce n’est pas sérieux. Où sont les indignés de service quand Macron désobéit ? Quand il parle de révision des traités ? D’Europe à la carte ? De « différenciation » pour contourner les États membres bloquants sur un dossier ? Bien plus que l’idée de désobéissance, ce que ne supportent pas les macronistes, c’est la nature de notre projet politique : la rupture avec le libéralisme qui leur est cher, au service d’un progrès humain et écologique dont ils n’ont que faire.
Francis Wurtz Le défaut de cette formule est son ambiguïté. Nos adversaires en jouent. Il faut donc clarifier nos intentions. Il y a, je dirais, trois manières de ne pas appliquer le « droit commun » européen, qui peuvent nous intéresser. Toutes passent par la construction de rapports de forces, mais à des degrés très différents. La première consiste à se servir de façon offensive de la clause des « coopérations renforcées » que je viens d’évoquer. Par exemple, en 2012, sous la pression de leur opinion publique, 11 pays avaient décidé d’introduire entre eux une taxe sur les transactions financières, puis, la pression populaire se relâchant, l’initiative s’est enlisée, pas du fait de l’Europe, mais par la faute des gouvernements concernés. Un deuxième type fréquent de dérogation est celui qui s’obtient ponctuellement, toujours sur la base de rapports de forces, par voie de négociation avec la Commission européenne. Cela vient d’être le cas de l’Espagne et du Portugal. Après un mois de discussions, ils ont obtenu de pouvoir plafonner temporairement le prix de l’énergie et ainsi d’alléger la facture des ménages de 25 % ! Le troisième type de distanciation des règles européennes est celui qui s’attaque au « noyau dur » des traités : leur logique néolibérale. C’est naturellement le plus exigeant. Pour réussir cette démarche de rupture, indispensable pour engager un processus de transformation de l’UE, le « y a qu’à » ne suffit pas. Il faut construire un rapport de forces de haut niveau, qui passe par des mobilisations d’envergure, de la part de la société comme de l’État et, dans toute la mesure du possible, par des solidarités internationales. Elles avaient dramatiquement manqué à la Grèce en 2015. Il faudra beaucoup miser sur ce type d’action : imaginons une mobilisation comme celle de 2005 contre le TCE avec, cette fois, le soutien du gouvernement !
Quelle est alors la cohérence du projet européen de la Nupes ?
Francis Wurtz La cohérence est résumée dans son titre même : Nouvelle Union populaire écologique et sociale. Nos deux priorités sont de faire faire à notre pays un bond en avant dans la justice sociale et les urgences écologiques, en particulier climatiques. Et ce, dans un esprit de coopération et de solidarité avec les autres peuples européens.
Manon Aubry Peu importe le mot choisi, désobéir, déroger, contourner, la stratégie est la même : dépasser les blocages européens. Car la Nupes a une seule boussole : appliquer le programme. Cette boussole à la fois guide et borne notre stratégie. Ce que cela veut dire, c’est que nous ne désobéirons qu’aux règles qui s’opposent à la mise en œuvre de notre programme. Rien de plus, rien de moins. Désobéir n’est pas un objectif, mais bien un des moyens que nous sommes prêts à mobiliser chaque fois que nécessaire. C’est en montrant l’exemple et en agissant en éclaireur qu’on entraînera avec nous d’autres États. L’autre principe qui nous guide, c’est celui de non-régression sociale et environnementale. À l’inverse de Macron qui désobéit pour détruire l’environnement, à l’opposé des gouvernements polonais et hongrois qui désobéissent pour s’attaquer aux droits fondamentaux, notre but est au contraire d’étendre au maximum la protection des droits sociaux et de l’environnement. En pratique, cela veut dire que c’est le droit le plus protecteur qui primera. Que si le droit européen est moins ambitieux que l’accord de Paris ou que le droit social français, alors il ne s’appliquera pas.
David Cormand La cohérence réside dans le choix des objectifs, dans le niveau d’ambition et dans le fait d’admettre que nous avons besoin de l’UE pour atteindre tout cela. La boussole de notre position commune est simple : nous voulons faire bifurquer les politiques européennes vers la justice sociale, l’écologie, le progrès humain et le développement des services publics. Cela est et a toujours été l’objectif des écologistes : transformer les orientations des institutions européennes pour protéger le vivant. Renforcer la lutte pour le climat en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, transformer la politique agricole commune, harmoniser par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens, garantir un accès universel aux services de santé, éradiquer l’évasion fiscale, accueillir dignement les personnes exilées… Pour tout cela, nous avons besoin d’une France qui pèse au niveau européen et d’une gauche française qui joue un rôle d’impulsion qu’elle avait déserté. Avec cet accord, les écologistes ont voulu faire en sorte que les partis de gauche français infléchissent leurs positions vers davantage d’ambition sociale et écologique, d’une part, vers davantage de fédéralisme, d’autre part.
Union européenneeuropeNupesgauche Le Figaro
NBA : trois ans après, les Warriors retrouvent les Finales
Golden State a pris le meilleur sur Dallas (120-110) la nuit dernière pour composter son billet pour les Finales NBA. Les Warriors joueront le titre contre Boston ou Miami.
Golden State fait son retour en Finales NBA : les Warriors, portés par Klay Thompson comme à ses plus belles heures, ont remporté (120-110) un quatrième succès contre les Mavericks, malgré le sursaut tardif de Luka Doncic, jeudi en play-offs.
Après deux saisons à broyer du noir, à soigner des blessures, mais aussi à reconstruire un effectif compétitif, la franchise californienne, qui a dominé le championnat dans la seconde partie de la décennie précédente, effectue un formidable retour en pleine lumière.
Elle va disputer sa sixième finale en huit ans. Comme les Bulls de Michael Jordan dans les années 1990, mais avec à chaque fois une bague de champion passée au doigt (1991, 1992, 1993, 1996, 1997, 1998). Les Warriors ont eux été sacrés en 2015, 2017, 2018 et défaits en 2016 puis en 2019.
Serviette sur la tête et sourire en coin, Stephen Curry pouvait justement savourer l'instant pendant que les dernières secondes s'écoulaient, le regard perdu dans ce passé glorieux qu'il peut à nouveau toucher du doigt.
«C'est une bénédiction pour nous de revenir à notre place. Ce n'est pas encore le but ultime, mais nous devons célébrer ce moment, après tout ce que nous avons traversé ces trois dernières années», a dit le meneur, premier récipiendaire du tout nouveau trophée Magic Johnson, récompensant le MVP de la finale de conférence Ouest.
La revanche de Thompson
Avec Klay Thompson et Draymond Green, ils viseront un 4e titre, à partir du 2 juin, pour poursuivre une saga, que beaucoup croyaient stoppée il y a trois ans après la défaite contre Toronto et la dissolution de leur «big 3» avec le départ de Kevin Durant à Brooklyn. Ce sera contre Boston ou Miami, encore à la lutte dans la conférence Est, les Celtics menant 3 à 2 avec une sixième joute déjà décisive à domicile vendredi.
Comme une revanche sur le destin, c'est Thompson qui a pavé la voie de son équipe vers la finale, lui qui avait vécu l'enfer d'une rupture des ligaments croisés du genou gauche lors du match N.6 fatal face aux Raptors en 2019, avant d'en subir une deuxième au tendon d'Achille droit un an plus tard.
Revenu en janvier après deux ans et demi à se soigner, l'arrière n'est plus tout à fait le shooteur en série qu'il fut, ce joueur capable de planter 14 paniers derrière l'arc dans un match. Mais les 8 (sur 16) qu'il a réussis, pour 32 points au total, témoignent d'une performance remarquable et d'une capacité intacte à répondre présent dans les grands rendez-vous.
Dans son sillage, les Warriors, dont l'entraîneur Steve Kerr, ne cesse de marteler, pour l'instant à raison, qu'ils «ont conservé en eux l'ADN de champions», se sont rappelés comment finir une série.
Looney encore décisif
Pourtant, Curry ne s'est pas particulièrement montré à son avantage (15 pts à 5/17, 9 passes), contrairement à Draymond Green (17 pts, 9 passes, 6 rbds) agressif comme toujours, adroit comme rarement (6/7). Andrew Wiggins (18 pts, 10 rbds), Jordan Poole (16 pts, 6 passes) ont aussi contribué.
Et que dire de Keyvon Looney (10 pts), révélation de ces play-offs, encore ultra-dominant dans la raquette avec 18 rebonds captés, dont 7 offensifs? Deux d'entre-eux ont été cruciaux dans le money-time, car ils ont offert deux banderilles derrière l'arc à Thompson et Curry, pour repousser les ultimes assauts de Dallas.
Car si les Mavs ont accusé 25 unités de retard dans le troisième quart-temps, ils sont revenus à -8 dans cette même période, grâce au spectaculaire réveil de Luka Doncic, auteur de 15 points après n'en avoir marqué que 6 en première période.
«Luka Magic» (28 pts, 9 rbds 6 passes), sur lequel tous les Warriors ont défendu avec hargne, a fait son possible dans le dernier quart-temps, jusqu'à réussir un panier en cloche de funambule de derrière le panneau. Mais cela n'a pas suffi.
Pas plus que les 19 paniers primés réussis par les Mavericks, dont cinq du seul Spencer Dinwiddie (25 pts), encore excellent en sortie de banc. Car Golden State avait plusieurs cordes à son arc, l'expérience en prime.
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La gauche propose un « choc de démocratie » pour réécrire les traités
ActuDans son programme, la Nupes entend clairement installer un rapport de forces au sein de l’UE afin d’en changer les règles en profondeur, en matière économique, sociale et environnementale.
Diego Chauvet« Il faudra réformer nos textes, c’est évident. L’une des voix de cette réforme est la convocation d’une convention de révision des traités. C’est une proposition du Parlement européen et je l’approuve. » Le 9 mai, devant le Parlement européen, Emmanuel Macron semblait déterminé à changer les traités européens. Mais dans quel but ? Avant tout, celui de changer les règles de prise de décision au sein de l’Union européenne, soit notamment de mettre fin à la règle de l’unanimité qui impose l’approbation de tous les États membres. En termes de contenu politique, cette détermination s’arrête là : il prévoit, a-t-il annoncé lors de la campagne présidentielle, un retour en 2027 dans les clous des 3 % de déficit imposés par les traités, obligation suspendue depuis la crise du Covid. En 2017, le président de la République avait déjà fait une déclaration d’intention similaire à la Sorbonne, restée lettre morte.
Ses adversaires de la Nupes, eux, ne comptent pas en rester là. La coalition veut changer le contenu des politiques européennes en réécrivant les traités. Son programme assure ainsi vouloir modifier les règles « incompatibles avec (son) ambition sociale et écologique ». Elle compte ainsi elle aussi négocier mais pour obtenir de nouvelles règles harmonisant « par le haut les droits sociaux et les salaires minimums européens afin de lutter contre le dumping social ». Mais aussi « mettre fin au pacte de stabilité et de croissance, et abroger les règles budgétaires des 3 % de déficit et des 60 % de dette ». Exit également « l’unanimité en matière fiscale pour supprimer le droit de veto des paradis fiscaux ». En matière environnementale, les objectifs de cette UE réorientée seraient « de réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 ». Le rôle de la Banque centrale européenne est également dans le viseur de la gauche française. Le programme de la Nupes prévoit de « modifier les missions et les statuts de la BCE pour lui permettre de prêter directement aux États et la placer sous contrôle démocratique ». Le but ? « En faire un outil politique au service de l’intérêt général avec des objectifs écologiques et sociaux et non plus uniquement sur l’inflation ». La BCE pourrait ainsi être en mesure de racheter une partie de la dette publique, au-delà du programme d’urgence lié au Covid.
Pour y parvenir, la gauche française aspire à créer « un espace de négociation, d’équilibre des pouvoirs, de coopérations à géométrie variable » en convoquant une convention pour la réécriture des traités qu’elle qualifie de « choc de démocratie ». Y seraient associés les « forces vives et les mouvements populaires du continent », en même temps que les parlements nationaux et européen. Les partis ayant signé l’accord de coalition souhaitent en effet construire « des alliances et des convergences avec les forces politiques qui partagent ces objectifs et la société civile en Europe ». Au sein de l’UE, le rapport de forces passerait également par les « coopérations renforcées » à plusieurs, mais aussi avec des États tiers qui le souhaitent, notamment en matière fiscale et environnementale.
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Désobéir, une clé pour déverrouiller l’Europe
Premier planLégislatives Si elle obtient une majorité parlementaire, la Nupes entend bien déroger à certains carcans européens. Une stratégie qui vise à transformer de fond en comble l’UE pour sortir du dogme de la concurrence et de l’austérité budgétaire.
Gaël De SantisDans le flot d’attaques qui déferlent sur la gauche depuis son union pour les législatives de juin, l’Europe est au sommet de la vague. Un sujet de prédilection des détracteurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Une « victime collatérale », selon Daniel Cohn-Bendit et José Bové. Une « fuite en avant », selon l’ancien ministre socialiste Jean-Marc Ayrault. Et même, selon le ministre macroniste Clément Beaune, ce serait le « signe qu’on ne veut pas gouverner » que de « parler de désobéissance européenne ».
Au-delà des fantasmes de ses adversaires, si la gauche l’emporte le 19 juin au soir, à quoi ressembleront les relations entre l’Union européenne (UE) et la France ? Au pot de fer contre le pot de terre ou à un bras de fer ? À la Nupes, on penche pour le bras de fer. Car certaines de ses propositions s’intègrent fort mal dans le cadre européen, établi par le traité sur l’Union européenne et par celui sur le fonctionnement de l’Union européenne. Or les lois et décisions nationales sont censées respecter le droit de l’UE. Quand ce n’est pas le cas, un État peut s’exposer à des sanctions. En décembre 2021, la Commission européenne a adressé aux États pas moins de 101 lettres de mise en demeure, avis motivés ou autres saisines de la Cour de justice de l’UE, dans le cadre de procédures d’infraction.
Si la gauche arrive au pouvoir, elle sera confrontée à ce dilemme. Plier ou désobéir ? « Notre boussole est la mise en œuvre de notre programme », prévient Manon Aubry, coprésidente du groupe la Gauche (ex-GUE) au Parlement européen. « Nous avons passé l’ensemble de nos propositions au prisme des règles européennes, pour identifier les blocages et avoir une stratégie afin de les lever. Cela veut dire être prêts à ne pas appliquer certaines règles européennes », explicite la députée la France insoumise, jointe par l’Humanité. Une telle démarche ne faisait pas, pendant la campagne présidentielle et au tout début des négociations pour les élections législatives, l’unanimité avec les autres forces de gauche, qui, tels le Parti socialiste (PS) ou Europe Écologie-les Verts (EELV), sont moins en phase avec une telle politique de rupture.
« Mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Ue »
La droite en profite pour pousser des cris d’orfraie face à ce qui serait une « trahison » des idéaux européens. Ainsi, François Bayrou, président du Modem, a-t-il lâché début mai au micro de France Inter : « Derrière tout cela se dissimule l’idée que la France pourrait sortir de l’UE. C’était d’ailleurs leur projet, il y a cinq ans. » En réalité, lors de la dernière présidentielle, la France insoumise (FI) proposait une sortie de l’UE en cas de refus des autres pays européens de renégocier les traités. Pour le haut-commissaire au plan, rien n’aurait changé : « Si vous décidez qu’en Europe un pays aussi important que la France ne respectera pas les règles, alors c’est la sortie de la France, la fin de l’Europe. Parce que les autres pays, comment voulez-vous qu’ils acceptent que l’un des membres de notre entente, de notre organisation européenne (…) puisse s’abstraire, s’éloigner, refuser les décisions qu’on a prises ensemble ? » Voici la gauche désormais dépeinte en partisane d’un Frexit. Or, rappelle Manon Aubry, « l’approche nouvelle » de la France insoumise « a été en capacité de mettre tout le monde d’accord ».
Socialistes et Verts ont balisé le terrain. Il n’y aura pas de sortie de l’UE. L’accord avec EELV, signé le 3 mai, stipule que « la France ne peut avoir pour politique ni la sortie de l’Union, ni sa désagrégation, ni la fin de la monnaie unique ». De plus, la désobéissance aux règles de l’UE « ne peut se faire que dans le respect de l’État de droit », une assertion qui évite de donner des arguments aux dérives réactionnaires en cours en Hongrie et en Pologne. Les mêmes précautions sont prises le 4 mai entre la France insoumise, « héritière du non de gauche au traité constitutionnel européen en 2005 », et le Parti socialiste, « attaché à la construction européenne ». L’objectif commun est de « mettre fin au cours libéral et productiviste de l’Union européenne ». Dans le projet final figure « ce qui fait notre socle commun : la volonté de rester dans l’Union européenne et celle aussi de faire évoluer ses règles », note le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Pour cela, le compromis a été trouvé : « Du fait de nos histoires, nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres » pour « respecter (…) le mandat que nous auront donné les Français ». L’accord insiste sur la nécessité de déroger à certaines règles « en travaillant à les transformer ». « Nous sommes interdépendants ; l’idée centrale est qu’il faut une Europe différente. Et le fait que la gauche soit au gouvernement en France est déjà un élément du rapport de forces », résume l’ancien député européen communiste Francis Wurtz.
« Reconstruire une Europe plus citoyenne, plus solidaire »
Du côté d’Europe Écologie-les Verts (EELV), on encaisse les attaques d’une conversion à l’antieuropéisme de la part de la droite et on les récuse. La formulation du programme « est explicite. Elle indique très bien qu’il n’est pas question d’avoir une Europe à la carte ou de la désagréger », souligne Michèle Rivasi, coprésidente de la délégation EELV au Parlement européen. « Ce que nous voulons, c’est reconstruire une Europe qui soit plus crédible, on attend une Europe plus citoyenne, plus solidaire. Il faut pouvoir critiquer l’Europe actuelle pour mieux la construire », énonce-t-elle, refusant la vision binaire selon laquelle « la critique développe l’euroscepticisme ». À EELV, « on voit bien que c’est à la dimension européenne que l’on peut changer les choses. Mais il ne faut pas s’imaginer que nous sommes contents de l’Europe telle qu’elle est avec les accords de libre-échange qui promeuvent la déforestation, les émissions de gaz à effet de serre et la perte de la biodiversité ». Pour l’eurodéputée EELV, « pour modifier les règles, il faudra être plusieurs pays ». Elle relève d’ailleurs que certains d’entre eux comme l’Autriche et le Luxembourg vont attaquer devant la justice européenne la taxonomie européenne – qui classe le gaz et l’énergie nucléaire parmi les énergies de transition – et qu’ils sont suivis désormais par l’Allemagne. « Il y a une désobéissance au sein de l’UE » sur ce sujet, prend-elle en exemple.
Quelles sont ces règles européennes litigieuses ? « Le droit à la concurrence est l’un des fondements de l’UE. Cela pose problème pour la passation des marchés publics, par exemple si vous souhaitez privilégier une production locale dans l’approvisionnement des cantines », avance Manon Aubry. Ce bloc de mesures de l’UE rend plus difficiles « les aides d’État » et les nationalisations, alors que le retour dans le giron public du secteur de l’énergie figure dans le programme de la Nupes. Sortir d’une agriculture productiviste nécessitera de s’opposer à la politique agricole commune actuelle, font valoir les élus de gauche. En effet, 75 % des aides correspondent à une aide à l’hectare. Conditionner ce soutien pourrait signifier aller à la « confrontation avec les gros syndicats, qui pourraient attaquer devant la Cour de justice européenne », croit Michèle Rivasi. Autre dossier sur lequel la désobéissance pourrait être de mise selon Manon Aubry : « Le volet commerce et libre-échange des politiques européennes, qui empêche de faire du protectionnisme solidaire. » Toutefois, note la députée, ces accords internationaux sont adoptés « à l’unanimité », ce qui permet d’entamer un combat. Plusieurs solutions sont sur la table : clauses de sauvegarde prévues par le droit européen, négociation avec la commission de dérogation aux textes existants ou une désobéissance unilatérale. La France pourra aussi croiser le fer avec Bruxelles quand certaines lois européennes ne respectent pas les engagements internationaux de la France et des Européens en matière de travail et de climat pour faire primer la norme la plus exigeante.
La France ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air
En réalité, contrairement aux inquiétudes de la droite, la « désobéissance », les coups de force pour obtenir une négociation sont monnaie courante en Europe. À 171 reprises entre 1999 et 2018, les règles budgétaires (3 % du PIB de déficit public, 60 % du PIB de dette publique) ont été bafouées, sans sanction aucune. D’ailleurs, pendant la crise due au Covid, ce sont les chefs d’État et de gouvernement eux-mêmes qui ont choisi de ne plus respecter les critères de Maastricht. Pas plus tard que lundi, la Commission européenne a annoncé que cette décision de suspension de ces règles, jusque-là présentées comme immuables, restera en vigueur jusqu’en 2023, en raison des conséquences économiques de la guerre en Ukraine. Pendant des années, l’Allemagne et les Pays-Bas ont eu des excédents commerciaux supérieurs à 6 % du PIB. C’est pourtant prohibé. L’Espagne et le Portugal ont dit vouloir bloquer les prix du gaz ; la Commission vient d’accepter qu’ils contreviennent à la règle commune. L’Allemagne a par le passé obtenu que l’eau publique ne soit pas soumise aux règles du marché. Quant à la France, elle ne respecte pas les normes en matière de pollution de l’air.
La menace d’une désobéissance permet de faire bouger les lignes, car tout est question de rapport de forces. Et c’est lui qui est déterminant, d’autant plus qu’il n’est plus question de quitter l’UE. En 1983, François Mitterrand a fait le choix politique de l’austérité, car refusant de sortir du Serpent monétaire européen ou de mener la bataille pour en changer les règles. « Chaque fois qu’il y a un obstacle à la réalisation d’un progrès social ou écologique, il faut mener bataille, chercher des alliés », affirme Francis Wurtz, l’ancien président du groupe de la Gauche unie européenne (GUE) au Parlement européen. Le programme de la Nupes, présenté le 19 mai, annonce d’ailleurs la couleur, avec la volonté de « mener des batailles au sein du Conseil de l’UE » pour l’adoption de textes en faveur du progrès social, avec le recours à des coopérations renforcées pour avancer dans le bon sens à plusieurs quand ce n’est pas possible à 27. Par ailleurs, afin de sortir des verrous budgétaires et libre-échangistes, la gauche française prônera une « convention européenne pour la révision et la réécriture des traités européens ». Pour remporter les bras de fer, l’intervention citoyenne sera déterminante, partout en Europe.
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L’activiste Alma Dufour se frotte aux urnes
ActuCette figure des Amis de la Terre et de la bataille contre les projets d’entrepôts d’Amazon représente la Nupes dans la banlieue industrielle de Rouen. Portrait.
Le porte-à-porte, passage obligé de toute campagne électorale, peut être un exercice intimidant. Polie, avec une vraie crainte de déranger, Alma Dufour a la sincérité de la néophyte. « Je m’excuse de vous embêter, je serai votre candidate aux législatives, pour Jean-Luc Mélenchon. » Dans ce quartier populaire de Grand-Couronne (Seine-Maritime), elle cherche à capitaliser sur les bons scores réalisés par l’insoumis à la présidentielle et, surtout, à faire connaître son visage. À 32 ans, Alma Dufour, reconnaissable à sa coupe façon Uma Thurman dans Pulp Fiction, participe à sa première campagne électorale. Son parcours, en tant que diplômée de l’exigeante AgroParisTech en 2015, aurait pu la mener vers les industries de l’énergie, mais elle a préféré l’activisme.
Figure de l’association écologiste les Amis de la Terre depuis 2017, elle se fait connaître comme pourfendeuse d’Amazon. Par la voie juridique et sur le terrain – comme en s’enchaînant aux grilles des chantiers –, elle a mené bataille contre les implantations d’entrepôts du géant américain, victorieuse à cinq reprises. Comme en mars dernier à Petit-Couronne, dans la 4e circonscription de Seine-Maritime. Elle y est désormais candidate, quatre mois après avoir fini par succomber aux sirènes de la politique, en rejoignant le parlement de l’Union populaire, « guidée par l’urgence climatique ». « Les autres candidats aiment dire que je suis parachutée, mais les gens savent que je me suis battue contre le projet d’Amazon, relate l’intéressée. Et depuis six mois, j’ai dû vivre dans toutes les communes de la circonscription, tous ne peuvent pas en dire autant… » Dans cette banlieue industrielle, ses principaux concurrents sont la sortante Sira Sylla, réinvestie par la Macronie malgré sa condamnation pour harcèlement de collaborateurs, et l’influent dissident socialiste Djoudé Merabet. Alma Dufour apprend le jeu politique : « C’est un nouveau monde, pas toujours réjouissant, mais j’essaye de parler avec tous les élus locaux sans a priori, en m’attachant au projet. »
Un projet écologique, bien sûr, mais « en intégrant les classes populaires, le travail, l’emploi, c’est indispensable ». L’ancienne gilet jaune, qui a goûté aux violences policières et au Flash-Ball, s’est entourée d’une figure du mouvement, Olivier Bruneau, comme suppléant, et de Denis Sagot. Censé être le candidat du PCF, ce dernier s’est désisté du fait de l’accord, mais sans regret : « Elle m’impressionne par ses capacités à convaincre. Je crois qu’elle va en surprendre beaucoup, le 19 juin… » F. L. D.
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Molière, un «outil d’ambassade»
Anthony PalouLa 26e édition du Mois Molière se déroulera à Versailles du 1er au 30 juin. L’occasion de se pencher sur l’impact du dramaturge à l’étranger.
Au cœur du 400e anniversaire de la mort de Molière, Versailles se devait de fêter de façon remarquable celui qui, hors Louis XIV, représente la ville royale. Son château et son parc accueillent plus de 4 millions de visiteurs chaque année, autant dire que ce site est l’un des plus visités de France par un public du monde d’entier. Si le château est connu au-delà de nos frontières, qu’en est-il de celui qui en fut son principal saltimbanque?
La 26 édition du Mois Molière ne sera donc pas un cru comme les autres et ce n’est pas monsieur le maire, François de Mazières, créateur passionné de cette manifestation qui nous dira le contraire. Mercredi prochain, 1er juin, aura lieu l’inauguration de la nouvelle statue de Molière signée Xavier Veilhan dans le jardin de l’office de tourisme. Que la fête commence.
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Le jeudi 9 et le vendredi 10 auront lieu, au Théâtre Montansier, les rencontres internationales sur Molière avec conférences, tables rondes et représentations théâtrales autour du thème de l’influence de Molière à l’étranger organisées par Martial Poirson. Lorsqu’on demande à ce professeur des universités à Paris 8 si notre génial bonhomme s’exporte, il répond, net: «Molière est l’auteur de langue française le plus joué, traduit et mis en scène au monde, même si c’est dans des proportions inférieures à celles de Shakespeare, qui bénéficie de l’omniprésence de la langue anglaise au sein d’une culture globalisée. Particulièrement présent dans l’espace de la francophonie, il est aussi perçu en dehors comme la figure emblématique de notre culture, ce que traduit l’expression idiomatique de “langue de Molière”. Un Molière vu d’ailleurs, insolite et parfois déroutant, mais souvent inspiré.»
«Levier d’émancipation»
Martial Poirson nous rappelle que la diffusion internationale du dramaturge commence de son vivant: «Il est une pièce maîtresse de la politique de rayonnement culturel de Louis XIV, en Europe et au-delà. Des scènes de son répertoire sont représentées, en anglais, par la troupe du duc d’York, lors de la signature du traité de Douvres, en présence de la duchesse d’Orléans, sœur du roi d’Angleterre ; on joue Amphitryon devant l’ambassadeur du tsar de Russie, Potemkine, en septembre 1668. Le répertoire moliéresque est donc d’emblée considéré comme outil d’ambassade au sein d’une diplomatie d’influence, le fameux soft power.»
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Il poursuit, c’est fort instructif: «Le cosmopolitisme des philosophes des Lumières qui présentent Molière comme un illustre devancier et un philosophe universel, a accentué cette diffusion internationale d’un auteur qui, au XIXe siècle, deviendra le symbole de l’“esprit français”, voire, à la fin du siècle, l’émanation de la “race gauloise”. Le projet colonial a parachevé cet impérialisme culturel à partir des lois Jules Ferry des années 1882, transformant Molière en pièce maîtresse du dispositif d’instruction publique des «indigènes» de l’empire, en Afrique comme en Indochine. Mais, ironie de l’histoire, ce théâtre a été perçu par les élites intellectuelles comme un levier d’émancipation et un vecteur d’indépendance, par les valeurs mêmes qu’il incarne. C’est encore dans une large mesure le cas aujourd’hui. Molière est un des rares auteurs français resté très présent aussi bien en Asie du Sud Est, sur les anciens territoires d’Indochine (actuel Vietnam), qu’en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Plus largement, Molière est présent aujourd’hui sur les cinq continents, traduit dans de nombreuses langues et monté dans de nombreux contextes culturels, révélant l’infinie plasticité de ce théâtre qui appartient aujourd’hui au patrimoine de la littérature mondiale.» «Notre grand écrivain national» n’a pas fini de jouer d’un rivage à l’autre.
Mois Molière, à Versailles (78), du 1er au 30 juin. www.moismoliere.com
Laurent Pelly et Alice Dufour remportent les prix Plaisir du théâtre
NOUS Y ÉTIONS - Le metteur en scène et la comédienne ont été récompensés dans les locaux de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques, à Paris, lundi.
Les succès de la Billetterie, quand les spectacles parisiens rencontrent leur public
D'une enquête en compagnie de Sherlock et Holmes à une comédie de mœurs ponctuée de règlements de comptes en famille, en passant par une interprétation accomplie des Essais de Montaigne, la capitale regorge de spectacles captivants à vivre en bande ou en solo. Le Figaro a pioché pour vous parmi les spectacles parisiens les plus réservés de sa Billetterie, pour des moments suspendus qui s'annoncent riches en émotion.
Théâtre, les grandes reprises à voir à Paris
Empêchés par les affres du Covid et ou grands succès public ces pièces sont des reprises et courent pour certaines depuis plusieurs saisons. Une sélection avec laquelle on est sûr de ne pas se tromper.
L'Humanité
Détermination
ÉditorialSébastien CrépelC’était le 29 avril 1997, juste avant les législatives qui allaient voir la victoire surprise de la gauche. Qui se souvient des termes de la déclaration commune signée ce jour-là entre le PS et le PCF ? « Nous disons non à l’Europe libérale », disait le texte qui ne proposait rien de moins que de « dépass(er) le traité de Maastricht (…). C’est à partir de l’affirmation en France d’une politique économique et sociale de gauche (…) que nous pouvons nous engager sur une autre voie ».
Même si l’on ne parlait pas alors de « désobéissance » aux traités, Lionel Jospin avait pris l’engagement public de renoncer au critère des 3 % de déficit public imposé par Maastricht, si le prix en était une cure d’austérité. On sait depuis que les « conditions » posées par le PS au passage à l’euro n’ont guère été respectées. Mais ce n’est pas la politique proposée alors qui a échoué, c’est celle qui lui a tourné le dos par la suite.
Cela n’a donc aucun sens de prétendre aujourd’hui que la Nupes romprait avec toute ambition gouvernementale parce qu’elle aurait l’intention de désobéir aux règles de l’Europe libérale qui entraveraient sa politique. Comme s’ « il ne (pouvait) y avoir de choix démocratique con tre les traités européens », ainsi que l’avait affirmé un jour le président de la Commission de Bruxelles, Jean-Claude Juncker . C’était en 2015, à propos du vote de la Grèce en faveur de la coalition de gauche Syriza. Les Cassandre ne manquent pas pour promettre dès à présent à la Nupes le destin du premier ministre grec Alexis Tsipras, c’est-à-dire la capitulation. On peut leur répondre que la France n’est pas le Petit Poucet grec et que la Commission elle-même admet désormais que les règles du pacte de stabilité ne sont pas intangibles. Mais ces deux épisodes – France, 1997, et Grèce, 2015 – nous enseignent qu’il faudra une détermination autrement plus ferme que celle de Lionel Jospin pour engager le bras de fer européen. La Nupes n’y arrivera pas seule. La solution n’est pas dans le renoncement à cette ambition, comme on voudrait nous le faire croire. Elle est dans la confiance que la gauche accordera aux luttes populaires pour l’aiguillonner et l’encourager dans le respect de la parole donnée.
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Céline Pina: «L'éloge des rodéos urbains révèle la fascination d'une certaine gauche pour le voyou»
FIGAROVOX/TRIBUNE - Présenté à Cannes, le film «Rodeo» décrit l'univers des rodéos urbains. Dans une interview, sa réalisatrice a déploré ce qu'elle a appelé la «criminalisation» (sic) de cette pratique illégale. L'essayiste voit dans de tels propos une volonté de mythifier la violence et de «transformer les voyous en victimes».
Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).
Dans une interview accordée à Konbini, la réalisatrice du film Rodeo, actuellement en lice au Festival de Cannes a accusé la police d'être responsable des accidents liés à la pratique du rodéo urbain, activité aussi illégale que dangereuse. Son discours, pétri d'éléments de langage militant, érige cette pratique quasiment au rang de manifeste politique et assimile les interventions de la police à une persécution. Elle révèle la fascination d'une certaine gauche qui voit dans la figure du voyou de banlieue, le symbole de l'opprimé et le ferment de la révolte.
«En fait la pratique elle est criminalisée à mort. Parce qu'elle est illégale, qu'il y a eu des accidents mais surtout les accidents ils sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse et qui créent une forme de précarité qui pousse du coup les riders vers la mort, en fait concrètement», a déclaré la réalisatrice.
S'est-elle demandé ce que pensera de son discours la famille du petit garçon de 5 ans renversé dimanche par une bande de jeunes à moto? Mais pour autant force est de constater que ce type d'affirmation, qui transforme les voyous en victime, devient un incontournable du discours politique à gauche. Surtout depuis que l'extrême gauche a assis sa domination sur cette partie de l'échiquier politique. Le renversement de valeurs est devenu une forme d'exhibition de vertu, la fascination pour le «jeune de banlieue», dans sa version «racaille», une preuve de l'existence de sa conscience sociale et de sa sensibilité humaniste.
La réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique.
Ainsi, dans cette interview, la réalisatrice cumule les clichés les plus éculés pour transformer ce qui relève de l'irresponsabilité et de l'indifférence à l'autre en démarche politique. Les amateurs de ces rodéos incarnent la tentative de «se fabriquer une famille» dans des endroits «où c'est décomposé», s'ils font «du bruit, c'est pour se rendre visible», et ils sont bien entendu victimes d'une «imagerie complètement réactionnaire». Comprendre: quand on ne les apprécie guère, on est forcément en train de révéler son appartenance larvée à l'extrême droite. Quant à la police, elle les pousse dans la «précarité» et «vers la mort». Il n'y a pas de jeunes au comportement imbécile et dangereux, juste des victimes de la société qui essaient désespérément d'exister aux yeux du monde.
Pourtant une telle attitude pourrait aussi être lue comme la conséquence de familles incapables d'éduquer leurs enfants et de les socialiser normalement. Elle pourrait être la résultante d'un climat social et culturel propre aux quartiers qui impose une culture de la bande, du caïdat et de la violence de groupe. Une telle prise de risque pourrait montrer un besoin pathologique d'exhiber une hypervirilisation liée à des représentations très patriarcales de ce que doit être un homme. De tels comportements peuvent faire penser à un univers mental où le respect est lié à l'exhibition de la force et à la mise en scène de la transgression des règles. Mais non, l'alpha et l'oméga de la réflexion de la réalisatrice, c'est que c'est «la faute à la police».
Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité.
Ici la police est l'incarnation de l'autorité, de la société et de ses lois, de l'ordre établi. La mettre en accusation équivaut à trouver sa place dans le camp du Bien car tout ordre est assimilé à de l'oppression ou à de l'hypocrisie. Le délinquant est élevé au rang de dissident, la violence assimilée à la pureté, son indifférence à l'autre à une forme de sincérité envers lui-même et de loyauté envers le groupe. Il ne peut qu'être victime de la société car il la révèle pour ce qu'elle est: une imposture.
C'est tout le discours que l'on retrouve dans la gauche islamogauchiste, woke et racialiste: peu importe que nos sociétés soient démocratiques, égalitaires, laïques et sociales, elle fait comme si nos idéaux, principes et lois n'étaient que de faux-semblants car ils ne réalisent pas dans l'absolu l'idéal qu'ils prônent. C'est oublier que pour autant ces affirmations, traduites en lois, ont un impact réel. La situation des femmes, des étrangers, des vieillards et des malades est bien meilleure là où l'égalité et la solidarité sont des principes constitutionnels, que là où ils ne le sont pas. Contrairement à ce que beaucoup d'artistes et d'intellectuels se réclamant de la gauche dénoncent, les valeurs qui fondent une société et qui légitiment ses lois changent concrètement la vie des gens, même quand ils ne sont pas parfaitement réalisés.
Hannah Arendt , dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle « la populace ». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930.
Ce qui est révélateur dans la phraséologie militante de la jeune réalisatrice, c'est la fascination pour des activités aussi nuisibles que dangereuses. Il y a dans cette façon de mythifier le voyou, dans l'attraction pour la violence et la mise en danger de soi-même et d'autrui, une jouissance de la destruction qui ne dit jamais son nom.
Hannah Arendt, dans son ouvrage majeur sur les origines du totalitarisme a des pages fort éclairantes sur cette union entre une certaine élite et ce qu'elle appelle «la populace». Elle y voit une des causes de la décomposition des démocraties dans les années 1930. Elle raconte notamment que beaucoup d'intellectuels de cette époque «se satisfaisaient d'être les partisans aveugles de tout ce que la société respectable avait banni, sans considération de théorie ou de contenu, ils élevaient la cruauté au rang de vertu cardinale parce qu'elle contredisait l'hypocrisie humanitaire et libérale de la société». Cette alliance entre une certaine élite et le bas de la société se drape dans un discours de quête de justice, où devient exemplaire tout ce qui n'est pas hypocrite. Le mal, parce qu'il est exempt d'hypocrisie, devient donc exemplaire au nom de la franchise de sa cruauté. Le combattre revient donc à vouloir servir le mensonge, la manipulation et à renforcer le système de domination.
Dans cette vision politique où toute idée d'unité nationale a disparu, la société est constituée de groupes organisés qui ne partagent plus rien. La loi n'est plus une référence unificatrice, l'État n'est plus le tiers qui garantit l'existence du commun et il n'y a plus de bien ou de mal puisque rien n'est universel. Il n'existe plus que des tribus qui ne reconnaissent que ce qui est bon ou mauvais pour leur clan, considèrent que l'État est la propriété d'un groupe particulier et que tout ce qui les limite est une atteinte à leur puissance et à leurs membres. Dans ce cadre de représentations, faire de gamins irresponsables des victimes, nier leur dangerosité et mettre en accusation la police est vu comme un geste politique fort. La vérité reste que cette pratique a tué, tue et tuera encore et que la mythifier relève du procédé douteux. Si le film de la jeune réalisatrice peut avoir un intérêt artistique et raconter une histoire forte, sa manière de le promouvoir, elle, ne peut que susciter le rejet. À juste titre.
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«L'institutionnalisation de l'art contemporain a conduit à une fuite en avant dans la transgression»
ENTRETIEN - Dans son livre Le paradigme de l'art contemporain, la sociologue Nathalie Heinich propose d'envisager l'art contemporain non plus comme une période artistique mais comme un genre. Et explique pourquoi un certain nombre d'artistes se sont radicalisés.
L'Humanité
La Nupes à l’assaut de la plus vaste circonscription du monde
ActuÉlections Dominique Vidal, ancienne journaliste à l’Humanité, représentera l’espoir à gauche pour la 11 e circonscription des Français de l’étranger.
Marc de Miramon Elle portera les couleurs de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et sera la seule candidate de gauche au cœur de la plus vaste circonscription des Français de l’étranger. En réussissant l’exploit de chasser la Macronie dans ce scrutin traditionnellement acquis à la droite, Dominique Vidal représenterait la France et ses ressortissants dans 49 pays étalés sur 11 fuseaux horaires, de l’Europe de l’Est jusqu’à Vanuatu, au sud de l’océan Pacifique, lesquels comptent la Russie, l’Ukraine, l’Afghanistan, la Chine, l’Inde, l’Australie ou encore l’Indonésie. « C’est absolument énorme, et les problématiques sont bien entendu très différentes. Nous avons par exemple à la fois une guerre ouverte en Ukraine et de très vives tensions dans la zone Indo-Pacifique, où la France se doit de jouer une partition singulière afin de négocier et calmer les tensions, plutôt que de les exacerber par des ventes d’armes ou des déclarations intempestives », explique cette ancienne reporter de l’Humanité, journal pour lequel elle a arpenté et analysé durant plus de trente ans d’innombrables arcs de crise. « Peu de temps après mon arrivée au sein du service international en 1976, j’ai couvert la révolution iranienne et une partie de la guerre civile au Liban. Par la suite, j’ai été amenée à être la correspondante de l’Huma à Pékin, où je suis restée cinq ans de 1988 à 1993, période qui comprend les événements de Tian’anmen (1989) et une phase importante de développement et d’ouverture. »
De retour en France, la voilà en charge de l’ensemble de l’Asie, de l’Afghanistan à l’Inde en passant par le Pakistan. « J’ai donc pu connaître dès 1996 la ville de Kaboul passée sous la coupe des talibans. J’y suis retournée au printemps 2001 après l’explosion des bouddhas de Bâmiyân, puis dans la foulée des attentats du 11 Septembre, via le Pakistan, un pays où j’ai séjourné plusieurs mois », détaille encore celle qui est aussi spécialiste de l’Inde. « J’ai été amenée à m’y rendre à de très nombreuses reprises au gré d’un processus électoral quasi permanent du fait des difficultés à y mettre en place une coalition gouvernementale. L’extrême pauvreté, le taux d’analphabétisme et surtout la condition des femmes y atteignent des niveaux absolument dramatiques », à l’exception notable de l’État du Kerala, géré par les communistes, rappelle-t-elle. Autant d’expériences qui ont rendu Dominique Vidal « particulièrement sensible aux crises sanitaires ou alimentaires ». « Aucun pays ne peut progresser de manière significative en laissant de larges franges de sa population dans le dénuement le plus total », insiste-t-elle.
La candidate espère sensibiliser les électeurs, appelés à se prononcer dès vendredi via Internet, à ces grands enjeux internationaux, à l’heure où la famine guette et où le changement climatique provoque sécheresses et canicules record, en Inde comme au Pakistan. « Un pays tout seul n’arrivera à rien », conclut-elle, quand de très nombreux Français, à l’instar de ceux installés en Thaïlande, à Hong Kong ou en Russie, se sont laissé séduire, lors de la dernière présidentielle, par le discours du candidat d’extrême droite Éric Zemmour.
Marc de Miramon
Législatives 2022Nupespcf Le Figaro
Dans le Var, échappée green le long des golfs clairs
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REPORTAGE - Entre points de vue sur la Méditerranée, massifs hauts en couleur et parfums du Sud, le Var est devenu le grand terrain de jeu des golfeurs. Outre ses parcours réputés, la beauté de la nature et l'art de vivre local invitent à d'autres parties de plaisir.
Par Denis Lebouvier (texte) et Éric Martin pour Le Figaro Magazine (photos).
« Cette country est merveilleuse. Pour ses paysages… et ses golfs », nous confiait Sean Connery lors d'une inoubliable partie amicale, à quelques jours d'une édition du Festival de Cannes et avant de séjourner dans sa résidence de Tourrettes. Laissant un temps derrière nous la crise sanitaire - marquée par une évolution record en 2021 de la pratique du golf français, avec plus de 8% de hausse des licenciés, dont un bon tiers de nouveaux adeptes -, le Var et ses massifs des Maures et de l'Estérel se prêtait merveilleusement à une alliance entre le jeu et la redécouverte salutaire des grands espaces.
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Avec 16 parcours - et un deuxième rang dans le pays après les Yvelines -, le golf varois sillonne parmi les plus beaux dessins, sur les sites naturels les plus spectaculaires. Aussi, les architectes américains Pete Dye (qui a signé le fameux TPC Sawgrass en Floride) et son fils Paul Burke ont bénéficié des fertiles terres de la Provence verte, près de Brignoles, pour imaginer un grand parcours de championnat.
Le golf de Barbaroux affiche, sous son drapeau n° 9, le plus grand green d'Europe : 2000 m2, près de 70 mètres entre l'entrée et la sortie, pour ponctuer un « aller » vallonné très sylvestre. Sur les 9 trous du « retour », l'inspiration est nettement plus tournée vers la tradition américaine avec ces plans d'eau et ces vastes greens. « Le challenge au putting est prépondérant, note Nicolas Piquet, l'un des enseignants de Barbaroux. C'est la bonne stratégie, selon son niveau, qui doit absolument guider le joueur. »
Les différentes options de tactique, de la prudence à la prise de risque sur ce golf exigeant, sont développées à l'Academy de Fabrice Tarnaud. L'ancien joueur professionnel du circuit européen, pédagogue reconnu et commentateur avisé, distille de précieux conseils entre Megève et Barbaroux. « C'est l'un de mes terrains de jeu », souligne aussi Pauline Roussin-Bouchard, grand espoir du golf français, déjà familiarisée aux exigences des parcours américains et affichant clairement ses ambitions de devenir la meilleure joueuse du monde.
S'aventurer dans une savane africaine
Quittant les collines calcaires du Nord varois pour s'orienter vers la mer où se profilent d'impressionnants reliefs, c'est d'abord une vaste réserve naturelle nationale qui nous incite à une chevauchée inattendue. Il est temps de seller sa monture dans l'un des deux seuls centres équestres autorisés à fréquenter cette mystérieuse plaine des Maures. Le paysage, grandiose, procure l'étrange sensation de s'aventurer dans une savane africaine - l'été dernier, un incendie d'une vaste ampleur y a malheureusement sévi.
Au gué du Mourrefrey, franchissant l'un des nombreux ruisseaux de la plaine, les chevaux peuvent enfin s'abreuver. Et les cavaliers tenter d'apercevoir une tortue d'Hermann qui n'est plus présente que dans le Var et en Corse, et dont le territoire est ici le plus vaste pour sa survie. « Après le feu, la nature reprend vie, reverdit. Assez rapidement d'ailleurs, s'étonne Anaïs Pradel, propriétaire de ce centre équestre. Toutefois, le public ne peut pas encore s'aventurer seul. L'unique possibilité est de profiter de nos randonnées équestres. »
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Le panorama sur cette plaine des Maures s'avère aussi saisissant au sommet des cols du massif du même nom. Sur l'autre versant, depuis Bormes-les-Mimosas, dont la quinzaine de jardiniers s'évertue à conserver les quatre macarons des villages les plus fleuris de France, la route nous attire vers un horizon bleuté. Vers ces côtes méditerranéennes qui ne subiront pas les outrages du béton.
Des greens aux vignes
Grands espaces golfiques dans le Var
Le célèbre sentier du littoral débute sur la plage de l'Argentière à La Londe-les-Maures, puis se faufile jusqu'au fort de Brégançon, le long des plages et criques encore préservées. À bicyclette, sillonnant entre les différents grands domaines littoraux de l'AOC Côtes de Provence, la jolie départementale 42 nous amène au château Malherbe. Là, c'est à vélo électrique que l'on parcourt le vignoble du propriétaire surplombant la demeure présidentielle de Brégançon, pour accéder à cette plage « secrète » de la Vignasse, avant de déguster les vins bio de la maison. Les heureuses découvertes de la côte varoise naturelle peuvent se poursuivre en randonnée jusqu'au cap Taillat, îlot relié au continent par un tombolo, un isthme sableux. On peut même oser le Ramatuelle de la jet-set avec sa « nouvelle » plage de Pampelonne : la loi littoral et la volonté municipale imposent plus de discrétion aux paillotes ; les vertueuses ganivelles permettent le début de la reconstitution du cordon dunaire pour une reconquête des marcheurs sur les 4 kilomètres de la célèbre plage.
On échappe à l'effervescence de la presqu'île de Saint-Tropez en grimpant sur les hauteurs du Roquebrune Resort. La famille Delli-Zotti a repris, il y a onze ans, ce golf quelque peu en déshérence. Pour lui conférer le statut d'un des plus beaux parcours de la Riviera. « L'architecte Michel Gayon s'est appuyé sur les reliefs. Nous bénéficions de quatre décors magnifiques, quatre panoramas avec des vues superbes entre le massif des Maures, la montagne de Lachens, le rocher de Roquebrune et la baie de Fréjus/Saint-Raphaël au lointain », explique Hugo Oliveira, représentant la chaîne Résonance (anciennement Open Golf Club) qui vient de reprendre la gestion du golf.
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« Nous souhaitons avant tout que nos hôtes prennent du plaisir grâce à nos panoramas à couper le souffle, annonce le nouveau directeur. Avec un gage de haute qualité qui a fait la réputation de nos 13 golfs de la collection Résonance. » Et quelques bonnes raisons de s'attarder : le resort propose une plage sur son lac privé et la découverte des vignes de son château Vaudois. Lors de la dégustation, Constance Beziat, 24 ans, prodiguera les conseils d'une des plus jeunes maîtres de chai de l'Hexagone.
Roche écarlate et chênes verts
Pour mettre de l'eau dans ces vins, direction l'Argens, petit fleuve côtier de 115 kilomètres qui, au détour de ses modestes méandres, laisse apparaître de jolies surprises. Depuis le chemin du Lac à Roquebrune, une excursion en canoë s'organise. La remontée du cours d'eau permet de prendre peu à peu la mesure de la majesté du rocher. « En s'approchant, chacun tente une estimation de son altitude, raconte notre guide Erwan Chichery. De 700 à 800 mètres, entend-on souvent. C'est en réalité 373 mètres. Cela illustre l'impression ressentie au pied du phare de notre région. »
Face au fier pic, le très imposant massif de l'Estérel arbore ses roches rouges. Depuis son chemin côtier qui mène au cap Dramont, ou sa route sinueuse (fermée à la circulation automobile) grimpant vers le rocher de Saint-Barthélemy, les randonnées pédestres, à vélo ou grâce à une « via cordata », permettent d'entrer en osmose avec la puissance d'un univers brut.
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« Le sol de cet espace domanial est composé de rhyolite, une roche volcanique rouge, parfois gris-bleu comme celle dont on se servit pour tailler le pavé parisien, raconte Christophe Pint-Girardot, un agent de l'Office national des forêts. Ici poussent des pins d'Alep, des pins maritimes, des chênes verts, des chênes-lièges, des arbousiers, des bruyères arborescentes, le myrte. Nous protégeons aussi la faune, particulièrement les geais, les faucons pèlerins, les tortues cistudes, les gros lézards ocellés. »
L'Estérel, classé Grand Site de France, constitue l'écrin grandiose du golf de Saint-Endréol. « L'architecte Michel Gayon a pris un grand plaisir à dessiner ses 18 trous sur ce site exceptionnel, bénéficiant d'un “tableau” aux multiples paysages », remarque le pro Arnaud Poard. Entre le massif de pierre écarlate et le rocher de Roquebrune, l'Endre coule sur un parcours vallonné, doté de plusieurs trous spectaculaires, dont le fameux 13 par 3 plongeant sur un green en île. Dans cette région fortement marquée par les risques d'incendie, Les Domaines de Saint-Endréol constituent une barrière précieuse : en cas de départ de feu, les pompiers peuvent demander au golf d'arroser copieusement ses fairways pour éviter une terrible propagation. Le pays en est reconnaissant.
Quand l'élégance le dispute à l'excellence
Territoire quelque peu oublié entre la Méditerranée et le Verdon, la Dracénie se remet de la terrible crue de 2010. Qui a notamment frappé le charmant village de Trans-en-Provence où vient d'être inaugurée une passerelle himalayenne au-dessus des profondes gorges. Au château Font du Broc, le chef d'entreprise Sylvain Massa a créé son vignoble, un caveau monumental d'inspiration cistercienne et, en grand passionné de dressage, un manège unique où sont entraînés des chevaux d'allure internationale. Au château Sainte Roseline, la chapelle communale conserve les reliques de la sainte guérisseuse et une sublime mosaïque murale de Chagall. Au château des Demoiselles, on change de monture : c'est à trottinette électrique version tout-terrain que nous arpentons les vignes surveillées par l'Estérel.
La diagonale tonique du Var, d'ouest en est, par ses fairways et ses chemins de traverse, ne pouvait s'achever que par un séjour reposant à Terre Blanche. Dans le pays de Fayence, terre d'élégance… Adoptant la famille Dior, la région n'imaginait pas que le futur grand couturier allait considérablement marquer son activité économique et ses paysages. Christian Dior choisit en effet ces terres pour cultiver les fleurs de ses parfums. Un temps importées, les roses de mai (ou centifolia) sont de retour grâce à la maison Dior qui garantit l'achat de toute la production locale pour plusieurs années.
L'élégance qualifia aussi celui qui imagina, en premier, un parcours de golf sur Terre Blanche. Propriétaire du domaine et de son château, Sean Connery n'acheva toutefois pas sa mission, cédant son bien à Dietmar Hopp, fondateur de la société allemande de logiciels SAP, 86e fortune mondiale selon Forbes en 2020, et golfeur passionné. Le chic raffiné s'imposait naturellement au développement de Terre Blanche, resort discret avec ses villas à flanc de coteau. Au cœur de la végétation généreuse nichent un spa de 3200 m2, une magnifique piscine et le jardin secret de Christophe Schmitt.
Le 10e «plus beau resort golfique du monde»
Succédant au chef étoilé Philippe Jourdin, qui a noué son tablier de retraité, le nouveau patron d'une solide brigade de 50 collaborateurs ouvre sa table d'été pour une promenade aux senteurs. Ses hôtes sont invités à choisir la bonne alliance parmi les plantes aromatiques du jardin avant de suivre ses cours privés. «J'ai profité de ces mois de fermeture pour découvrir pleinement le travail des maraîchers et éleveurs du pays de Fayence, raconte le jeune chef. Et j'invite nos visiteurs à partir à leur rencontre pour constituer leur propre panier avec des produits originaux, notamment une trentaine de variétés de tomates, des betteraves multicolores et même du safran. » Sur la table gastronomique, parmi les quatre restaurants que compte le resort, Christophe Schmitt les sublimera avec un rouget à l'huile d'olive accompagné de petits légumes et de quartiers d'abricot ou un agneau de Tourrettes avec purée d'ail.
À déguster avant de savourer, à nouveau, une superbe expérience golfique. Terre Blanche doit d'abord sa renommée internationale à ses deux grands parcours (signés Dave Thomas) et à ses exigences environnementales. « Le Château », dès les premiers trous, s'ouvre sur les villages perchés de Seillans, Fayence, Callian et Montauroux. « Le Riou », au tracé plus encaissé, demeure réservé aux membres et résidents de l'hôtel que fréquenta 007, cette fois sous les traits de Roger Moore…
Tout récemment classé 10e « plus beau resort golfique du monde », Terre Blanche affiche le label GEO (Golf Environment Organization). « Depuis plus de dix ans, nous accentuons nos actions pour la préservation du milieu naturel », se réjouit le directeur Jean-Marie Casella. Cet environnement a conquis le Club France de la Fédération française de golf qui permet aux jeunes espoirs de s'épanouir. Pour profiter, à pleins poumons, d'une activité en immersion totale avec la nature. Car, finalement, les vignes et les golfs ont permis de préserver un Var sauvage.
Carnet de route
SE RENSEIGNER
Auprès de Visit Var (Tel. : 04 94 18 59 60), l'agence de développement touristique du Var.
NOTRE SÉLECTION D'HÉBERGEMENTS
Eden Rose Grand Hôtel (Tél. : 04 94 98 19 81). Établissement mythique de Bormes-les-Mimosas durant les Années folles, accroché à flanc de montagne, le Grand Hôtel vient tout juste de renaître en devenant l'Eden Rose. Depuis chacune des 43 chambres et la piscine tout en longueur, le panorama sur la Méditerranée est saisissant. À partir de 249€ la nuit.
Lily of the Valley (Tél. : 04 22 73 22 00). Aux portes de Saint-Tropez, à La Croix-Valmer, l'hôtel Lily of the Valley a inauguré l'an dernier 8 Pool Suites à deux pas de la mer. Chacune (entre 86 et 210 m2), dessinée par Philippe Starck, est dotée de sa piscine et bénéficie d'une équipe de majordomes. Sur la plage, le Beach Club de Lily, avec ses 2 restaurants, complète l'offre de l'hôtel réputé notamment pour son « programme minceur ». À partir de 3600€ la nuit pour 2 personnes avec petits-déjeuners.
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À Roquebrune-sur-Argens, Le Daya (Tél. : 04 94 19 60 36). Le plus petit 5 étoiles de France, avec ses 2 chambres et ses 3 suites, est niché au-dessus du club-house d'un des plus beaux golfs de la côte varoise. Les hôtes bénéficient du spa et de la plage privée du Darko Beach, au bord du lac privé appartenant au château Vaudois. À partir de 265€ la nuit. Package golfique (nuit, petits-déjeuners et green-fee) à partir de 356€ par personne.
La Villa Mauresque (Tél. : 04 94 83 02 42), à Saint-Raphaël. Propriété classée, l'ancien palais d'un pacha d'Algérie, devenu un hôtel raffiné sur un site unique donnant directement sur la mer depuis ses jardins, ouvre sa nouvelle suite Orangerie avec une vue splendide. À partir de 1100 € la nuit.
Les Domaines de Saint-Endréol (Tél. : 04 94 51 89 80). Sur le superbe site du golf de Saint-Endréol à La Motte, au pied des roches rouges de l'Estérel, les villas individuelles (de 3 à 5 chambres), au caractère provençal, possèdent leur jardin et leur piscine. À partir de 1057€ la semaine. Green-fee, 64€ pour les résidents.
À Tourrettes
Terre Blanche Resort (Tél. : 04 94 39 90 00). Élu ces deux dernières années « meilleur resort golfique en Europe continentale » par le magazine britannique Golf World, Terre Blanche est uniquement composé de suites et villas, harmonieusement disséminées sur la colline, au-dessus des 2 parcours de golf. À partir de 580€ la nuit en suite avec petits-déjeuners pour 2 personnes. Package golf à partir de 800€ par nuit pour 2 personnes, incluant 2 green-fees.
NOTRE PETIT-DÉJEUNER INÉDIT
À la Cabane Bambou (Tél. : 04 94 79 84 13). Sur la « nouvelle » plage de Pampelonne, à Ramatuelle, Joyce Naveau succède à son père Jacques, figure de l'établissement, subitement disparu en 2019. Petit-déjeuner « les pieds dans l'eau », dès 8h30.
NOS BONNES TABLES
À La Londe-les-Maures
L'Hemingway (Tél. : 06 32 50 02 57). Une terrasse fort accueillante sur la belle plage de l'Argentière, point de départ du sentier du littoral. Plats 26-34€.
À Bormes-les-Mimosas
Café Léoube (Tél. : 04 98 07 69 88). Accessible depuis le vignoble ou le sentier, le café - exclusivement extérieur - est niché en retrait de la petite plage du Pellegrin. Plats autour de 20€.
À Brégançon
La Cabasse (Tél. : 04 94 64 80 70). Nouveau propriétaire, nouveau nom et nouveau standing pour la « paillote » la plus proche de la plage et du fort. Pêche du jour entre 20 et 30€.
Aux Arcs
VagaBon (Tél. : 06 83 40 02 29). Dans l'allée des platanes qui borde la chapelle Sainte-Roseline et le vignoble, un food truck chic déclinant des recettes signées par une association de chefs MOF. Plats 10-15€.
Aux Issambres
Les Mûriers (Tél. : 04 94 55 32 33). Une adresse particulièrement prisée des locaux, avec notamment des plats provençaux traditionnels, bouillabaisse, bourride ou aïoli. Menus 35-50€.
À Saint-Raphaël
Le Bistrot Loudet (Tél. : 04 94 96 60 12). Face au petit port de Boulouris, on réserve sa table sur la terrasse pour déguster les redoutables pâtes aux langoustes. Autour de 60€.
BOIRE UN VERRE
À Saint-Raphaël
Le Baïa (Tél. : 04 94 44 61 66). La nouvelle adresse du vieux port, avec son rooftop pour savourer des cocktails originaux en admirant le coucher de soleil.
GOLFER
Barbaroux (Tél. : 04 94 69 63 63). Par 72, 6069 m. Green-fee : 86€. Location voiturette : 36€. Sur place, Mercure Brignoles (Tél. : 04 94 69 63 63) avec spa et piscine. À partir de 98€ la nuit et 199€ le forfait (dîner, nuit, petit-déjeuner, green-fee).
Roquebrune Resort (Tél. : 04 94 19 60 35). Par 71, 5897 m. Green-fee : 90€. Location voiturette : 45€.
Saint-Endréol (Tél. : 04 94 51 89 89). Par 72, 5883 m. Green-fee : 82€. Location voiturette : 41€.
Terre Blanche (Tél. : 04 94 39 36 93). « Le Château », par 72, 6616 m. Green-fee : 180€, location de voiturette comprise. « Le Riou », par 72, 6005 m. Réservé aux membres et aux clients de l'hôtel (green-fee : 144€, voiturette incluse).
ORGANISER SES PARTIES
Le Comité régional de tourisme de Provence-Alpes-Côte d'Azur propose des passes « sur mesure » pour les golfs de son territoire. Les quatre parcours, Barbaroux, Roquebrune, Saint-Endréol et Terre Blanche, 346€.
NOS ACTIVITÉS NATURE
Sentier du littoral, de la plage de l'Argentière au fort de Brégançon, renseignements auprès de l'Office de tourisme Porte des Maures (Tél. : 04 94 01 53 10).
E-vélo dans les vignes du littoral, à partir du château Malherbe (Tél. : 04 94 64 80 11). Promenade et visite guidée de 2 heures sur la propriété avec dégustation, 35€.
Randonnée équestre dans la plaine des Maures, écurie Anaïs Pradel (Tél. : 06 27 21 09 56). Balades pour tout âge et tout niveau, 30€ la première heure, 10€ par heure suivante.
Canoë sur l'Argens, La Base du Rocher (Tél. : 06 61 41 75 74). Deux parcours en canoë : en remontant l'Argens vers le rocher de Roquebrune, la demi-journée (4h) de 28 à 46€. En descendant le fleuve vers la mer, la journée (8h) de 35 à 74€.
E-trottinette dans les vignes de l'Estérel avec S-Quad (Tél. : 04 94 67 23 42). Excursion dans le vignoble, pour une demi-heure ou une heure, puis dégustation des vins du château des Demoiselles 25 et 45€.
Randonnée pédestre dans l'Estérel (Tél. : 04 94 19 10 60). Circuit sur le sentier du littoral autour du cap Dramont ; dans le massif de l'Estérel, sur le rocher de Saint-Barthélemy.
VISITER
Le fort de Brégançon : toutes les pièces (sauf la chambre) de la résidence présidentielle se visitent avec un guide. Dates sur demande à l'Office de tourisme (Tél. : 04 94 01 38 38).
La Chapelle Sainte-Roseline aux Arcs (Tél. : 04 98 10 51 05).
L'Humanité
Nottin renvoie Blanquer à ses chères études
Reportagecampagne L’Humanité a décidé de suivre la confrontation entre le candidat de la Nupes et l’ex-ministre de l’Éducation nationale, à Montargis, dans le Loiret. Suite de ce feuilleton avec une rencontre électrique, sur fond de bilan déplorable de la Macronie, tant pour l’école que pour le pouvoir d’achat.
Naïm SakhiMontargis (Loiret), envoyé spécial.
Selon une célèbre réplique, l’important, ce n’est pas la chute mais l’atterrissage. Envoyé depuis Paris dans la 4e circonscription du Loiret, Jean-Michel Blanquer en a fait l’expérience lors de sa première rencontre avec Bruno Nottin, samedi, sur le marché du centre-ville de Montargis, où l’un est candidat de la majorité sortante, l’autre de la Nupes. L’instant fut bref, aux alentours de 11 h 30, sous le ciel bleu. Saisissant l’occasion, le communiste adresse directement à l’ex-ministre de l’Éducation nationale les bonnes phrases qui l’ont fait gagner en notoriété sur Twitter . « Ça se passe bien, votre parachutage ? dégaine-t-il d’emblée. Dans la circonscription, ce sont 11 postes qui ont été supprimés dans les collèges en trois ans, les professeurs et les parents d’élèves, tous sont contre vous ! » « J’ai fait plus en cinq ans qu’aucun de mes prédécesseurs », essaie de justifier Jean-Michel Blanquer, qui porte dans son projet l’implantation d’un IUT dans le Montargois. « Cela fait trente ans que les communistes locaux se battent pour cela, vous pompez notre projet », poursuit Bruno Nottin. Et d’ajouter : « Vous savez que vous êtes dans une ville qui compte 33 % de pauvres ? Vous dites vouloir agir, mais vous n’y connaissez rien. »
Le candidat macroniste cherche une réponse, celle qui fuse est digne d’un mauvais sketch. « J’ai un grand-oncle qui vient d’ici », dit-il, sourire en coin et petite tape sur l’épaule de son adversaire. « Mais moi, j’y suis né et j’y ai toute ma famille », rétorque le candidat de la Nupes. C’en est trop pour Jean-Michel Blanquer, qui, casquette sur la tête, s’extirpe de la conversation en lâchant à son concurrent : « Vous êtes élu depuis vingt ans et rien n’a été fait pour les habitants. » Bruno Nottin siège au conseil municipal de Montargis depuis 2008. Mais dans l’opposition. Un détail omis par l’ex-ministre. Le communiste est surtout un militant de terrain. Ce samedi, il était, deux bonnes heures avant cette rencontre, devant le Super U de la Chaussée, un quartier populaire coupé par l’ex-nationale 7 du centre-ville, commerçant et plutôt aisé. L’initiative prend des airs de permanence pour l’élu, interpellé par des habitants en proie aux galères du quotidien et que les annonces du gouvernement sur une future loi « pouvoir d’achat » ne rassurent pas.
« Pas d’APL, 500 euros de loyer et une mutuelle de plus en plus chère », résume Maryse. « Qu’est-ce que je suis allée me faire c... quarante ans à l’usine, si c’est pour être dans cette situation une fois à la retraite ? » poursuit-elle. Dernièrement, elle a dû contracter un crédit : « Certains le font pour acheter une voiture, moi, c’est pour me refaire les dents. » « C’est pour des gens comme vous que l’on se bat, regardez, dans le programme, nous proposons de rembourser les soins à 100 % », lui répond le candidat, qui défend également l’augmentation du Smic à 1 500 euros ou encore le blocage des prix des produits de première nécessité. « Je n’ai, au mieux, que 100 euros pour vivre chaque mois. Heureusement, je peux compter sur une amie qui m’offre un repas de temps à autre », raconte aussi Martine. Également à la retraite, cette habitante, baguette à la main, s’émeut : « Voici mon repas chaque midi depuis huit jours, accompagné d’un bout de fromage. »
« Les préoccupations sont celles de gens privés d’argent »
« Je ne suis pas sûre que Jean-Michel Blanquer connaisse le prix d’une baguette de pain », assure une autre Martine, trésorière locale du Secours populaire français. L’antenne montargoise a vu les familles bénéficiaires de l’aide alimentaire croître de près de 30 % entre 2020 et 2022, des suites du Covid. Elles sont désormais 257 à recevoir de l’aide alimentaire deux fois par semaine. « Le burkini ? Personne n’en parle ici… Les préoccupations sont celles de gens privés de vacances, de loisirs, d’argent… » poursuit-elle. D’ailleurs, l’antenne du Secours populaire prépare les vacances à venir. Martine tient à monter le dossier d’une famille de huit enfants qui doit se contenter de 3,50 euros pour vivre quotidiennement. « Ils vont bénéficier d’une semaine aux Sables-d’Olonne », se réjouit-elle.
« Si on quitte la ville, les campagnes sont, elles aussi, populaires. La moindre augmentation du prix de l’essence est vécue comme un choc », assure Bruno Nottin. Marine Le Pen, arrivée en tête avec 52 % des voix au second tour, tire principalement ses électeurs de ces campagnes oubliées. En 2018, deux ronds-points aux entrées de l’agglomération montargoise ont été investis par des gilets jaunes. Séverine et Jacques en étaient. Elle, ancienne aide-soignante reconvertie comme comptable, n’arrivait plus à subvenir à ses besoins avec les 800 euros qu’elle touchait. Lui est un chômeur de longue durée. Tous deux se sont engagés dans la campagne du candidat de la Nupes. « Au fond, avec Bruno, nous avons les mêmes objectifs de justice sociale : augmenter les salaires et rétablir l’ISF », insiste Jacques, prêt à interpeller à son tour l’ex-ministre comptable du bilan d’Emmanuel Macron.
Législatives 2022Nupespcfjean-michel blanquer Le Figaro
Vous prévoyez d'aller aux États-Unis ? Sachez que le prix de l'ESTA a augmenté de 50 %
Jean-Marc De JaegerCette autorisation électronique de voyage, qui permet aux touristes de 40 pays dont la France de se rendre aux États-Unis sans visa, a vu son prix augmenter de moitié. Comment l'expliquer ?
Vous avez prévu de voyager prochainement aux États-Unis ? Préparez-vous à payer plus cher votre ESTA. Cette autorisation électronique de voyage, qui permet aux ressortissants de quarante pays de voyager sans visa pour des séjours touristiques ou d'affaires de moins de 90 jours, a vu son prix passer de 14 à 21 dollars le jeudi 26 mai, soit une hausse de 50 %. Il s'agit de la première augmentation depuis 2015.
Cette augmentation s'explique à la fois par la hausse des frais de promotion des voyages ESTA de 10 à 17 dollars, auxquels s'ajoutent des frais de fonctionnement de 4 dollars collectés par le Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis (US Customs and Border Protection), précise l'administration américaine dans un communiqué. Cette redevance de 4 dollars étant perçue jusqu'au 30 septembre 2027, le prix de l'ESTA devrait baisser d'autant à partir du 1er octobre 2027.
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Une exemption pour les voyageurs de 40 pays
Pour le reste, rien ne change. L'ESTA reste valable deux ans à compter de sa date d'émission et doit être demandé de préférence jusqu'à 72 heures avant le départ. Le formulaire doit être rempli sur le site officiel esta.cbp.dhs.gov, le seul à être habilité par les autorités américaines. La demande «doit être renouvelée en cas de changement de situation (nom, prénom, sexe, nationalité, passeport, réponses différentes aux questions posées, etc.), ou si la date de validité du passeport est inférieure à ce délai de 2 ans», détaille le site France Diplomatie.
Les voyageurs qui se sont rendus en Iran, Irak, Syrie, Libye, Somalie, Yémen ou au Soudan depuis le 1er mars 2011 et les personnes ayant la nationalité iranienne, irakienne, soudanaise ou syrienne ne peuvent pas bénéficier de ce régime d'exemption de visa et doivent donc solliciter un visa B1/B2 auprès d'une ambassade ou d'un consulat américain.
Fermés pendant plus d'un an et demi à cause de l'épidémie de Covid-19, les États-Unis ont rouvert leurs frontières aux touristes en novembre 2021. Pour s'y rendre, les voyageurs doivent disposer d'une preuve de vaccination et d'un test négatif (PCR ou antigénique) réalisé au plus tard la veille du départ.
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L'Humanité
Julien Léger, en première ligne vers l’Assemblée
Un jour avecSyndicaliste et agent public de catégorie C, le candidat de la Nupes à Champigny veut porter la voix des habitants des quartiers populaires où il est né et de ceux qui travaillent au quotidien au service de l’intérêt général.
Naïm Sakhi« V ous habitez à la résidence du Plateau ? J’y suis ce soir », glisse Julien Léger à un habitant. Au cœur du marché populaire du Bois-l’Abbé à Champigny-sur-Marne, le candidat de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) dans la 5e circonscription du Val-de-Marne savoure : « J’ai la patate », assure le communiste galvanisé par son lancement de campagne, la veille, avec 200 citoyens, militants politiques ou non, acteurs associatifs et syndicaux. Mais ce sont aussi les enjeux très concrets du scrutin qui l’animent. À Champigny, la misère est une réalité, assure-t-il : « Ce matin encore, j’ai croisé une femme qui m’a confié vivre avec une retraite de 800 euros. Ici, les gens ne parlent même plus d’accéder aux vacances ou aux loisirs. »
Le quartier du Bois-l’Abbé, conçu dans les années 1960 pour reléguer les précaires hors de la capitale, compte 10 000 âmes isolées du reste de la ville. Julien Léger le connaît bien. Ses parents y habitaient à sa naissance. À 42 ans, ce père de deux enfants n’imagine pas quitter « (s)a ville » : « J’y ai toujours vécu avec ma famille, on s’y sent bien, on y a nos attaches. » Un député issu de Champigny ? Ce serait une première, car, avec le découpage électoral, la ville dirigée par un maire communiste pendant soixante-dix ans, jusqu’en 2020, a été privée d’un représentant direct à l’Assemblée nationale. « Ils sont toujours issus des grandes villes bourgeoises du Perreux ou de Nogent-sur-Marne », explique-t-il à une habitante, sous un soleil printanier qui éclaircit le marché.
S’il est désormais militant accompli, le quadragénaire ne s’est engagé à la CGT et au PCF qu’une fois dans la vie active. C’était il y a tout juste vingt ans, après la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle en 2002. Avant cela, le bac en poche, il enchaînait les petits boulots (distributions publicitaires, secrétariat…) et multipliait les stages. « J’ai voulu avoir un emploi jeune, sous Jospin, mais il n’y avait plus de place », se souvient-il. À 21 ans, il est embauché au conseil général du Val-de-Marne. « Je faisais de la logistique, d’abord comme stagiaire, puis j’ai obtenu le concours d’adjoint administratif. Ce travail m’a fait comprendre l’utilité du service public. » Un sens de l’intérêt général qui ne le quitte plus. « Moi, contrairement aux technocrates, comme fonctionnaire de premier grade, je connais la dureté au travail et les conditions de vie des salariés, explique-t-il . L’Assemblée nationale doit être à notre image, il est temps de pousser la porte pour nous faire entendre. »
les services publics en situation d’urgence vitale
Cette détermination, il l’a éprouvée lors du premier quinquennat de Macron, en première ligne pour combattre la loi de transformation de la fonction publique. « Avec la CGT, j’ai organisé des centaines d’heures d’information auprès des agents, nous avons fait signer des milliers de pétitions, organisé des mobilisations devant la préfecture, devant les mairies, devant le tribunal administratif… raconte-t-il. Je compte poursuivre ce combat dans l’Hémicycle. » Pour le candidat de la Nupes, les services publics sont en situation d’urgence vitale : « Les écoles, les hôpitaux, la justice, la police… sont essorés, vidés de leurs moyens. Après le Covid, la priorité devrait être de valoriser ces métiers, d’embaucher, mais aussi de dégeler le point d’indice, de rattraper les salaires. »
L’accord à gauche rend une victoire envisageable. « Les électeurs ont exprimé un besoin d’unité et nous devions l’entendre, mesure Julien Léger. La Nupes répond aux aspirations des électeurs et change le scénario des législatives. » Au marché du Bois-l’Abbé, l’heure est aux explications. « Moi, j’ai voté Fabien Roussel, d’autres Jean-Luc Mélenchon, maintenant il faut se rassembler », détaille le candidat à un habitant qui s’étonne : « Il y a même EELV ? C’est une bonne chose. »
De là à espérer une dynamique populaire semblable à celle du non au référendum européen ? Julien Léger garde un souvenir heureux de 2005. Il raconte : « J’avais 24 ans et j’étais à la tête des Jeunes communistes de Champigny. Pour beaucoup, c’était notre première bataille... » Comme syndicaliste, sa plus belle victoire reste cependant la régularisation de 128 travailleurs sans papiers, en 2017, du Marché d’intérêt national de Rungis, au bout de trois semaines de grève. « Je relayais les copains la journée pour tenir l’occupation des locaux, se souvient-il. Le chanteur HK était venu pour fêter la victoire, une soirée mémorable... » Un autre combat qui trouverait toute sa place au Palais-Bourbon.
Législatives 2022Nupespcfchampigny-sur-marne Le Figaro
Artistes pionnières, héroïnes romantiques, photographes de guerre... Les femmes à l’honneur dans les expos printanières
Pierre De BoishueFigures de l’Histoire, de la littérature et de la mythologie ou artistes libres et indépendantes d’hier ou d’aujourd’hui, elles sont célébrées par plusieurs musées dans des parcours aussi originaux que passionnants.
L’art se décline au féminin dans les expositions de ce printemps. Par exemple à Blois, où l’équipe du château honore Catherine de Médicis, Diane de Poitiers, Marguerite de Valois avec l’intention de tordre le cou à des légendes tenaces sur leur compte. Ou à Paris, où le Musée de la vie romantique s’intéresse aux héroïnes de l’Histoire (Jeanne d’Arc, Marie Stuart…) ou de la littérature (Ophélie, Desdémone, Juliette…). Plus question d’égéries classiques, ici! Idem au Musée du Luxembourg où les «pionnières» (Suzanne Valadon, Marie Laurencin…) affichent leur indépendance. Les personnalités fortes sont légion. Même méconnues. Comme pour réparer les injustices du destin sans tomber dans le féminisme béat.
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Bien que s’effaçant volontiers derrière leurs clichés, les femmes photographes de guerre ne bénéficient pas toujours, elles non plus, de la reconnaissance qu’elles mériteraient pour leur courage et leur talent. Le Musée de la Libération rectifie le tir en célébrant huit d’entre elles, dont les Françaises Catherine Leroy, Christine Spengler et Françoise Demulder aux côtés de leurs consœurs américaines ou britanniques. L’autre tendance? L’ouverture aux créatrices étrangères, notable au Musée du Luxembourg, comme au Centre de création contemporaine Olivier Debré de Tours qui adresse un joli coup de chapeau aux artistes portugaises de 1900 à 2020. Parmi les hommages attendus: «Vieira da Silva, l’œil du labyrinthe» au Musée Cantini de Marseille (du 9 juin au 6 novembre), ou «Nadja, un itinéraire surréaliste» - dédié au personnage d’André Breton - au Musée des beaux-arts de Rouen (du 24 juin au 6 novembre). Les femmes superstars, on vous dit…
Les femmes d’avenir
Pleins feux sur des femmes restées dans l’ombre, en dépit de leur art subtil de braver les conventions, de participer à l’essor de nouveaux mouvements picturaux et d’affirmer leur indépendance… Ces «pionnières» méconnues des Années folles sont propulsées en pleine lumière par le Musée du Luxembourg aux côtés de Suzanne Valadon, Marie Laurencin ou Tamara de Lempicka. La commissaire générale Camille Morineau a décidé de faire la part belle à l’abstraction, au cubisme, au constructivisme ou au surréalisme. Les premiers chefs-d’œuvre apparaissent vite, comme La Mort et la Femme d’une éminente représentante de l’École de Paris, Marie Vorobieff, qui illustre à merveille la place nouvelle prise par les femmes au lendemain de 14-18. Suit une superbe série de compositions abstraites signées Marcelle Cahn, Franciska Clausen ou Anna Béöthy Steiner. Les styles s’enchaînent, les créations aussi, comme cette construction en cuivre d’Anna Prinner ou ce bronze d’Irène Codreanu. Voir aussi toutes ces photographies, brochures d’époque… ou vêtements (comme ce maillot de bain griffé Sonia Delaunay). On découvre plusieurs univers insoupçonnés. Dont celui, entre cubisme et art naïf, de la Brésilienne Tarsila do Amaral, ou celui de ses consœurs slaves, mises joliment à l’honneur dans ce parcours esthétiquement parfait et historiquement convaincant.
«Pionnières. Artistes dans le Paris des Années folles», Musée du Luxembourg, Paris 6e, jusqu’au 10 juillet.
Aux antipodes des postures de pouvoir, elles sont le plus souvent figées dans des poses passives, drapées, allongées, défaillantes ou à l’agonie, illustrant la recherche picturale d’un idéal féminin, atemporel et érotisé, paré de vertus sacrificielles et mystiques
Les femmes de devoir
Un vaste «sujet». L’équipe du Musée de la vie romantique en convient aisément. «Si l’héroïne est tragique, ses facettes sont multiples», indique la directrice des lieux, Gaëlle Rio. Les grandes figures de l’Histoire, de la mythologie et de la littérature, honorées par d’illustres artistes du XIXe siècle, se succèdent dans les premières salles. À l’image de Jeanne d’Arc, immortalisée sur son bûcher par Fragonard - une œuvre saisissante. Juste à côté: une eau-forte d’Emmanuel Phelippes-Beaulieu, Jeanne d’Arc en prison, suivie d’hommages marquants à Héloïse par Jean-Antoine Laurent ou Sapho par Antoine-Jean Gros. «Aux antipodes des postures de pouvoir, elles sont le plus souvent figées dans des poses passives, drapées, allongées, défaillantes ou à l’agonie, illustrant la recherche picturale d’un idéal féminin, atemporel et érotisé, paré de vertus sacrificielles et mystiques», note Gaëlle Rio. Autre modèle: Marie Stuart, par Édouard Hamman, jetant depuis les flots un dernier regard vers la France. Delacroix s’illustre plus loin avec une Médée pleine de cruauté sans pour autant écorner son «statut» d’héroïne. Place aux victimes shakespeariennes du destin, sous l’impulsion du même Delacroix (Desdémone maudite par son père) ou de Léopold Burthe (Ophelia), mais aussi à leurs interprètes sur scène (comme la cantatrice Maria Malibran, croquée par Henri Decaisne dans un émouvant portrait). Un ensemble dense et original, enrichi de sculptures et de costumes du meilleur effet.
«Héroïnes romantiques», Musée de la vie romantique, Paris 9e, jusqu’au 4 septembre.
Les femmes de combat
Elles sont moins célèbres que leurs clichés. Une injustice réparée par le Kunstpalast de Düsseldorf, initiateur de cet hommage à huit femmes photographes de guerre, honorées aujourd’hui par le Musée de la Libération de Paris sous l’autorité de sa directrice Sylvie Zaidman. Une exposition passionnante, où l’intensité des témoignages recueillis sur les zones de combat ou à l’arrière égale la force de caractère de leurs auteurs. Certaines de ces reporters ont perdu la vie sur le terrain, comme l’Allemande Gerda Taro, décédée à 27 ans durant la guerre civile espagnole. Demeurent ses photographies si évocatrices, révélant les abominations du régime de Franco ou la détresse de ses victimes. Même destin tragique pour sa compatriote Anja Niedringhaus, abattue en Afghanistan en 2014. Détentrice du prix Pulitzer 2005 pour ses reportages en Irak, elle se distinguait par ses compositions claires et son style direct. Parmi les Françaises honorées: Catherine Leroy, médaille d’or Robert-Capa, Christine Spengler, publiée dans les plus grands magazines internationaux, et Françoise Demulder, lauréate du World Press Photo of the Year, qui aimait à dire: «Avec des photos, tu peux secouer et réveiller.» Sans faire du sensationnalisme. Le choix des autres journalistes mis à l’honneur (Lee Miller, Susan Meiselas, Carolyn Cole) séduit de la même façon au fil de ce parcours à la fois superbe et bouleversant. Un parcours grâce auquel on devine aussi toute l’ingéniosité de ces vaillantes envoyées spéciales pour accéder aux secteurs les plus interdits, auprès des populations les plus prudentes (comme les femmes et enfants) ou face à des généraux des plus sanguinaires. Un formidable récit.
«Femmes photographes de guerre», Musée de la Libération de Paris, Paris 14e, jusqu’au 31 décembre.
Beaucoup de ces femmes pourraient être exemplaires aux yeux de la génération actuelle, car elles ont lutté face aux obstacles posés sur leur chemin et ont dénoncé publiquement les inégalités
Les femmes de pouvoir
En 2019, à l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Catherine de Médicis, le château de Blois dédie un colloque à l’épouse d’Henri II en marge d’une exposition sur les enfants à la Renaissance. Succès total. Naît alors l’idée de consacrer un parcours aux héroïnes liées au pouvoir ou aux arts en les confrontant à la mémoire collective. «L’objectif était de déconstruire le prisme du mythe et réhabiliter le rôle réel de ces femmes», explique la présidente de la demeure royale, Élisabeth Latrémolière. Le résultat est à la hauteur des ambitions. Catherine de Médicis, Diane de Poitiers et Marguerite de Valois - dont les destins sont liés à l’histoire du lieu - apparaissent sous un autre jour. Il est rappelé à quel point la première, traitée à l’envi de manipulatrice ou d’empoisonneuse, a été la cible de bien des attaques de la part des artistes… jusqu’au milieu du XIXe siècle! La couleur noire domine, à l’image des imposantes robes issues des films La Reine Margot ou La Princesse de Clèves. Ce qui frappe, d’emblée, c’est la diversité des œuvres réunies: près de 100 pièces (peintures, dessins, livres, mobilier, bijoux, coffrets…), issues des collections du château et des institutions comme Versailles ou Fontainebleau. Difficile de ne pas admirer de longues minutes la représentation de Marguerite de Valois par François Clouet… L’évocation d’une trentaine d’autres personnalités (dames de cour, écrivains), oubliées par l’Histoire, apporte un atout supplémentaire à l’ensemble. Et témoigne de toute leur modernité. «Beaucoup de ces femmes pourraient être exemplaires aux yeux de la génération actuelle, confie Élisabeth Latrémolière, car elles ont lutté face aux obstacles posés sur leur chemin et ont dénoncé publiquement les inégalités.»
«Renaissance des femmes», château de Blois, jusqu’au 10 juillet.
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Sebastião Salgado, au bord du canal Saint-Martin
Le célèbre photographe brésilien a installé là son studio, il y a trente ans. Un port d’attache pour ce grand voyageur dont l’amour pour le Paris de Marcel Carné n’a pas changé.
Exposition Marcel Proust. Du côté de la mère: à la recherche de la famille maternelle
CRITIQUE - Une exposition au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris sur la mère de l’écrivain explore sa «part juive».
L'Humanité
Festival de Cannes. Lina Tsrimova, «comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe en Ukraine»
Tribunela réalisatrice d’origine russe, s’est exprimée lors de la présentation de son film La colline, le 21 mai, co-réalisé avec Denis Gheerbrant, projeté à l’Acid. Discours
Le 21 mai, est le jour de la commémoration des victimes des guerres coloniales au Caucase du XIXème siècle. Aujourd’hui, c’est le peuple ukrainien qui subit les frappes de l’armée russe. Et moi, comme tous les citoyens russes, je me sens responsable de ce qui se passe. Responsabilité que l’on devra porter le reste de nos vies en contribuant à la reconstruction de l’Ukraine indépendante. Paradoxalement, c’est la première fois que je me sens russe et malheureusement pour de mauvaises raisons. Car, comme des millions des représentants des peuples non-russes et plus particulièrement des peuples du Caucase, je me sentais toujours comme citoyenne de seconde zone. Tous les peuples non-russes connaissent très bien la nature impérialiste du régime putinien, avec les restrictions politiques des républiques de la Fédération, avec l’impossibilité d’apprendre et faire vivre les langues non-russes, enfin, avec les guerres en Tchétchénie et les opérations militaires dont on ne voyait pas le bout au Caucase du Nord.
Aujourd’hui, pire encore, la jeunesse de ces périphéries parmi les plus démunies de la Russie est envoyée comme chair à canon en Ukraine, dans cette affreuse et criminelle guerre. J’ai envie de m’adresser, alors, à tous mes concitoyens russes et plus particulièrement à mes concitoyens caucasiens. Je vais m’adresser notamment au nom de mes amis qui ne peuvent pas le prononcer publiquement mais le pensent au fond de leur coeurs : « Vous savez mieux que quiconque ce que c’est l’impérialisme et le racisme de l’Etat putinien, ce que c’est la misère, la guerre et ces « opérations militaires ». Faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour faire revenir vos frères, amis, parents qui sont partis en Ukraine. Cette guerre va vous couvrir de honte ainsi que vos familles et les générations à venir ! »
Festival de CannesGuerre en Ukraine L'Humanité
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »
EntretienYurii Sheliazhenko revient sur les raisons d’une guerre qui pouvait être évitée. Il dénonce l’invasion par les troupes russes et le militarisme du régime de Volodymyr Zelensky.
Pierre BarbanceyComment jugez-vous ce qui se passe en Ukraine ?
L’invasion russe de l’Ukraine, qui a déjà tué des milliers de personnes, risque de se terminer par une effusion de sang prolongée, une famine mondiale ou même un cauchemar nucléaire. C’est une décision issue de trente années d’escalade. Ce conflit entre deux pays a commencé sur les ruines de l’Union soviétique et s’est transformé en guerre à grande échelle en raison de l’absence de système de sécurité commun dans le monde, de la persistance de l’antagonisme Est-Ouest et du conflit entre les États-Unis et la Russie pour le contrôle de l’Ukraine et d’autres pays post-soviétiques. Ensuite, parce que l’Ukraine et la Russie ont hérité de l’URSS une dangereuse machine de guerre, un système inhumain d’éducation et de conscription militaire patriotiques, placée hors du contrôle démocratique. Démocratie et militarisme sont incompatibles. Aucune guerre ne peut être menée dans l’intérêt du peuple.
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »Cette guerre aurait-elle pu être évitée ?
Oui. Les États-Unis et la Russie auraient pu nouer une coopération au travers des accords de sécurité communs prenant au sérieux leurs obligations en vertu de la charte de sécurité européenne de l’OSCE et en renoncant à renforcer leur sécurité aux dépens de celle d’autres États. L’Ukraine aurait pu ne pas brader, contre des relations étroites avec l’UE et l’Otan, sa démocratie inclusive qui permettait, avant 2014, à des millions de citoyens d’origine russe de préserver leur langue, leur culture, leurs liens religieux et économiques avec la Russie.
Ukraine. Marioupol, ville martyre ravagée par la guerre... et la propagandeQuant à l’opposition pro-Occidentaux, elle aurait pu se conformer à l’accord de médiation européen sur la transition pacifique du pouvoir avec le gouvernement pro-Russes, au lieu de le renverser en 2013. La Russie n’aurait pas dû soutenir les coups d’État en Crimée, à Donetsk et Louhansk, les tentatives de coup d’État à Odessa, Kharkiv et dans d’autres villes ukrainiennes. Entre 2014 et 2022, l’Ukraine, la Russie et les séparatistes, qu’elle soutient, auraient dû respecter les accords de Minsk et de Minsk II.
Les pacifistes ukrainiens peuvent-ils se faire entendre alors que plusieurs formations, dont le Parti communiste, sont interdits ?
C’est difficile, mais nous nous rassemblons pour diffuser un message de paix, en dépit de la loi martiale. Le principal obstacle pour les pacifistes n’est pas tant le régime militariste de Zelensky que l’absence d’une culture de paix. C’est sous Staline que l’illusion de parvenir à la paix par la force militaire s’est généralisée. Poutine et Zelensky ne font que poursuivre cette politique. Dans leur discours, le 9 mai, tous deux ont appelé à la poursuite de la Seconde Guerre mondiale contre le pays voisin décrit comme nazi, ne laissant aucune place à une résolution pacifique des différends, comme l’appelle la déclaration du 6 mai du Conseil de sécurité de l’ONU. L’apologie du stalinisme, la glorification nostalgique de l’URSS et le culte de la victoire en 1945 n’ont guère fait du Parti communiste d’Ukraine une voix de paix. Il existe aussi des pseudo-socialistes, patriotes bellicistes, en Ukraine, qui présentent la guerre comme une libération de l’impérialisme russe. Mais ils n’ont aucune objection à la subordination de l’Ukraine à l’impérialisme américain ainsi qu’aux politiques d’hégémonie ethnolinguistique. En tant que Mouvement pacifiste ukrainien, nous ne sommes pas pro-Russes, nous nous positionnons contre la guerre et en faveur du processus de paix.
Cette guerre est-elle autant celle de Biden que celle de Poutine ?
Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une guerre par procuration entre les États-Unis et la Russie, comme l’ont reconnu plusieurs législateurs américains et membres du renseignement. Les États-Unis mènent une guerre d’usure contre la Russie, y compris une course aux armements visant à l’affaiblir et à provoquer un changement de régime, répétant le scénario de dissolution de l’Union soviétique. Cependant, la structure économique russe est maintenant plus développée qu’à l’époque soviétique. En outre, la Chine peut protéger les arrières économiques de la Russie en restant militairement neutre. Elle y trouve son intérêt en raison de la concurrence géopolitique et géo-économique sino-américaine.
Ukraine. Joe Biden change de capQue pensez-vous de l’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis et l’Union européenne ?
La fourniture d’armes à l’Ukraine est très rentable pour le complexe militaro-industriel. Les membres présents et futurs de l’Otan se réarment et la menace nucléaire entre la Russie et l’Otan offre des perspectives de nouveaux contrats d’armement. Doté de davantage d’armes, le gouvernement ukrainien devient plus ambitieux et moins disposé à négocier la paix avec la Russie. Cela augmente le nombre de victimes civiles et prolonge la guerre pour une durée indéterminée.
Europe. Course au réarmement, les affaires décollentComment parvenir à la paix ?
Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix. Poutine et Zelensky, ainsi que leurs puissants alliés Xi Jinping et Joe Biden ne sont pas disposés à négocier la paix de bonne foi. L’ambition de l’emporter sur le terrain empêche les belligérants d’envisager la paix sérieusement.
Guerre en Ukrainepaix L'Humanité
Ukraine. Reportage à Marioupol : « Nous avons vécu le pire »
ReportageBombardée deux mois durant, la cité meurtrie se relève difficilement. Avec son cortège de dizaines de milliers de morts, cette réddition de la ville portuaire du Sud-Est est présentée comme une victoire par Moscou.
Vadim KamenkaMarioupol (Donbass), envoyé spécial.
D’immenses blocs de béton, bâchés, se dressent au loin. Les anciennes lettres en bleu et jaune, aux couleurs du drapeau ukrainien, qui dévoilent l’entrée de la ville de Marioupol ont été recouvertes. Juste à côté, les deux drapeaux tricolores de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) et de la Fédération de Russie ont été dressés. Depuis la ville aux millions de roses, à une centaine de kilomètres, des véhicules profitent du calme relatif dans cette zone prise aux forces ukrainiennes pour acheminer aliments, eau potable et produits de première nécessité. Les multiples champs ont été labourés et ensemencés comme si la guerre n’existait plus. « Depuis une vingtaine de jours, la route a été rouverte. La situation militaire a évolué rapidement… » raconte Denis.
Ukraine. « Il faut instaurer un cessez-le-feu et entamer des pourparlers de paix »Dans ce port stratégique, situé sur la mer d’Azov, à 800 kilomètres au sud-est de Kiev (Ukraine), des équipes du ministère des Situations d’urgence (MTCHS) s’activent à remettre en état de marche les réseaux de gaz, d’électricité et d’eau. Des groupes de volontaires, vêtus de leur chasuble orange et jaune, offrent également leur aide. « On a tous des amis, des connaissances, qui ont été coincés ici durant des semaines. On essaye de ramener un peu de normalité dans leur quotidien », nous explique Sergueï, la cinquantaine, venu avec des amis des villages avoisinants. Au milieu des décombres, la vie reprend peu à peu à l’entame d’un quatrième mois de guerre. Dans le « quartier central », qui n’a pas été épargné par les combats, une dizaine de personnes attendent le taxi collectif.
Derrière elles, le décor apparaît, surréaliste. Certains immeubles semblent à peine tenir. D’autres sont complètement éventrés ou sans façade. Les traces de balles et des tirs d’artillerie confirment l’intensité des affrontements dès le début de l’invasion russe, le 24 février. Des camions-bennes circulent et ramassent les nombreux monticules de gravats, ferrailles, morceaux de bois, vitres, qui ont été dressés par les habitants. Dans le centre-ville, des bâtiments noircis, en partie détruits, semblent à l’abandon. Des habitants en sortent pour aller chercher de la nourriture. D’autres veillent à l’entrée. Derrière une petite table avec deux chaises, Tania (1), exténuée et en colère, s’insurge : « Comme en 2014, nous sommes les victimes des puissances russe et états-unienne ! »
Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout« On n’est plus sortis pendant un mois »
Rue Zelinskoho, les dégâts sont considérables : toits arrachés, façades calcinées, balcons brisés, câbles électriques déchiquetés. Devant chaque porte, un tissu blanc a été attaché pour signaler la présence d’habitants. Casquette sur la tête, Sacha n’entend pas non plus déserter les lieux. À 70 ans, il a vécu l’enfer et assisté à la mort d’une dizaine de voisins. « À partir de mars, durant un mois, on n’est plus sortis du tout. Seule une personne tentait de récupérer des provisions », raconte-t-il en glissant que Marioupol ressemble « à une immense maison Pavlov » (bâtiment tenu par les Soviétiques durant la bataille de Stalingrad – NDLR).
Après avoir subi les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre.
Près de 150 000 personnes résideraient encore dans la ville. En plus des combats, elles ont subi un siège de plusieurs semaines. Selon le gouvernement ukrainien, 20 000 personnes seraient mortes durant ces terribles semaines, mais le retour de certains réfugiés a débuté. Dans l’arrondissement Azov, à l’ouest de Marioupol, Ania (1), contente de pouvoir enfin se livrer, relate : « Le manque d’eau nous poussait parfois à sortir. Seuls restaient les personnes âgées et ceux qui n’avaient aucun moyen de fuir. Les choses sérieuses ont débuté quand l’armée ukrainienne et le bataillon Azov se sont installés dans notre immeuble. Le pire étant arrivé aux bâtiments de 10 étages, juste derrière nous, où il y avait des snipers et de l’artillerie. » Au milieu des gravats, toute la famille s’active sans savoir où déménager. Ils entendent rester à Marioupol : « On a déjà vécu le pire. Un de nos voisins qui voulait absolument sortir a été abattu. Durant toutes ces semaines, on craignait de tomber sur les militaires ukrainiens et les forces du DNR. Une autre voisine s’est pendue », détaille le mari d’Ania.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreDans divers endroits stratégiques de la cité industrielle, les militaires russes et les forces du DNR ont installé des points de contrôle. De nombreux conducteurs ont d’ailleurs enlevé le drapeau ukrainien de leur plaque d’immatriculation. Après trois jours de pluie, tous les habitants profitent du soleil pour déblayer la route des gravats, de la ferraille, des bris de vitres et des douilles. « Il faut tout remettre en état avant l’automne et l’arrivée du froid », glisse l’un d’eux.
Dans un autre bloc de logements dont la façade gît au pied de l’immeuble, une dizaine de familles continuent d’occuper leurs appartements. Faute d’électricité, Vitya, lampe à la main, essaye de faire le ménage : « Les soldats, notamment ceux du bataillon Azov, venaient ici, tiraient, mangeaient et repartaient. Ils nous ont même menacés quand je suis sortie préparer à manger. “Partez demain”, m’ont-ils dit. J’ai juste eu le temps de prévenir tout le monde. Le lendemain, ils ont commencé à nous tirer dessus. Deux vieilles dames, qui n’ont pas pu fuir, sont décédées. »
L’air empli d’une odeur de brûlé
Complètement à l’est de la ville, l’hôpital numéro 4 révèle aussi l’intensité des combats : des centaines de douilles et de morceaux d’obus jonchent le sol. Les maisons tout autour sont partiellement détruites avec des carcasses de voitures calcinées encore sur place. En bas d’un des immeubles, un homme de 70 ans fait chauffer une marmite sur une plaque improvisée avec de l’essence et du bois. Juste à côté, Pavel et sa mère déblaient. « Mon mari n’a pas survécu. Il fallait le soigner mais tous les médecins et les infirmières sont partis. Que va-t-on faire désormais ? Voyez l’état des immeubles et comment travailler ? On va rester ici le temps de l’enterrer. Il faut que cette guerre s’arrête. Après avoir subi, les tanks, les snipers, les bombardements, nous voulons juste vivre », lâche-t-elle en sanglots.
Guerre en Ukraine. Le rapport alarmant de l’OITLe quartier Livoberejniï se trouve à proximité de l’usine Azovstal. Celle-ci est encore fumante et l’air reste largement empli d’une odeur de brûlé. Quelques soldats filtrent le passage. « Mettez un tissu blanc à votre manche ! nous lance l’un d’eux . Ça reste dangereux, ne traînez pas. » L’aciérie a été l’ultime lieu où se sont réfugiés les militaires ukrainiens et des membres du bataillon Azov durant la bataille. Les derniers membres se sont rendus, a indiqué, vendredi soir, le porte-parole du ministère russe de la Défense. Un soldat, la quarantaine, se veut plus prudent. « Une partie se cache aussi désormais dans la ville. Cela va être compliqué de retrouver ces nationalistes alors que les habitants reviennent à présent à Marioupol. Car il n’y a pas que le bataillon Azov. Il existe plusieurs autres forces du même genre comme Pravy Sektor », indique-t-il.
Une partie de Marioupol a été préservée des combats comme à Vinogradye, le long de la mer d’Azov. Autour du théâtre, les immeubles sont eux complètement ravagés. Le bâtiment est comme coupé en deux par l’impact des bombes tombées, le 16 mars. Des fleurs ont été déposées en mémoire des centaines de personnes qui auraient péri dans ce bombardement que l’armée russe ne reconnaît pas. Les autorités du DNR ont promis de remettre rapidement en route les usines, les magasins, les services de la ville. Après huit années d’un conflit sans fin, qui avait déjà fait 15 000 morts, notamment à Marioupol, durant les violents affrontements de 2014, Donetsk évoque déjà un projet de station balnéaire pour la ville meurtrie. Pour Moscou, il s’agit d’une victoire majeure pour le contrôle du littoral ukrainien. Après Kherson, elle lui assure la mainmise sur la mer d’Azov, le lien avec la Crimée. Pour Ania, peu importe, « On a survécu et on a même pu fêter les 7 ans de ma fille. Maintenant, il serait temps que les dirigeants pensent à leur peuple et arrêtent cette guerre. »
Guerre en UkraineUkraineRussie L'Humanité
Europe. Course au réarmement, les affaires décollent
EnquêteDepuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les pays européens s’alignent pour muscler leurs dépenses militaires, à hauteur de 2% de leur PIB. La perspective de belles commandes fait grimper la cotation en Bourse des géants du secteur. Le réarmement européen, « cette torche qui prépare l’incendie », prévenait Jaurès en 1914, offre une manne aux investisseurs flairant l’ouverture de nouveaux marchés juteux.
Gaël De SantisRosa MoussaouiMarc de Miramon Grâce à Vladimir Poutine, Donald Trump a gagné. Conformément à ses souhaits, les dépenses de défense repartent à la hausse. Tout au long de son mandat, le président des États-Unis n’avait eu de cesse de réclamer de ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (Otan) qu’ils consacrent 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) aux dépenses militaires.
En 2014, lors du sommet de Newport, qui se tenait après la conquête de la Crimée par la Russie, ils s’étaient engagés à respecter un tel objectif d’ici à 2024. Au sommet de Bruxelles en 2017, Donald Trump rappelait les Européens, qualifiés de « mauvais payeurs », à leurs engagements. Il disait alors que « 2 % est le strict minimum pour faire face aux menaces très réelles et très vicieuses d’aujourd’hui ». Huit ans après le sommet de Newport, on est loin du compte. Le « club des 2 % », comme l’avait surnommé Trump, ne comptait en 2020 qu’une dizaine de membres sur les trente alliés.
LES LIVRAISONS À L’UKRAINE CRÉENT UN APPEL D’AIR : LE STOCK HÉRITÉ DE L’ÈRE SOVIÉTIQUE EST REMPLACÉ PAR UNE ARTILLERIE ÉTATS-UNIENNE CAR JUGÉ INCOMPATIBLE AVEC L’OTAN. D. DURAND, DIR. DE L’INSTITUT DE DOCUMENTATION ET DE RECHERCHE SUR LA PAIX
Avec l’invasion de l’Ukraine, le clairon du réarmement sonne désormais clairement en Europe. L’Allemagne, à la traîne avec 1,56 % du PIB dédié à sa défense en 2020, montre désormais l’exemple. Trois jours après le déclenchement de la guerre, Berlin a dévoilé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars pour moderniser son armée et atteindre l’objectif des 2 %. Juste après le déclenchement des opérations militaires, le chef de l’armée de terre allemande, Alfons Mais, avait déclaré : « Je n’aurais jamais cru, après quarante et un ans de service en période de paix, devoir faire l’expérience d’une guerre et que l’armée, que je dirige, soit plus ou moins nue. »
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à MoscouLa cote de Dassault : + 63,44% en trois mois
Le 5 avril, la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, a décidé de participer elle aussi à la course. « L’attaque de la Russie contre l’Ukraine signifie que nous devons réévaluer nos besoins de défense », a justifié Antti Kaikkonen, le ministre chargé des questions militaires. La hausse devrait être de 40 % pour atteindre la cible des 2 %. En outre, au Parlement, un débat a montré qu’une majorité se dessinait désormais pour rejoindre l’Otan. En Suède, elle aussi neutre, ce débat existe également. Là encore, l’objectif est désormais de consacrer 2 % du PIB à la défense d’ici à 2028.
Le Danemark, membre de l’Otan, affiche également une hausse de ses fonds de défense pour atteindre les 2 % l’an prochain. La Lettonie, qui, comme les autres États baltes, accueille des renforts de l’Otan, va, elle, porter à 2,5 % de son PIB ses dépenses d’armement. C’est la mer Baltique dans son ensemble qui se réarme. Or, cette voie, tout comme l’accès aux mers du Sud, est stratégique pour Moscou.
Drones Bayraktar, missiles hypersoniques : l'Ukraine, nouvelle vitrine pour les marchands d’armesCes exemples ne demeurent pas isolés, et c’est toute l’Europe qui réarme. La question est : à qui va profiter cette manne ? Aux industriels de l’armement. Pour l’heure, les commandes n’ont pas été engrangées, car la programmation des achats militaires prend du temps. Mais il suffit de suivre les cours de la Bourse pour repérer où les investisseurs prévoient de voir ruisseler l’argent public. Depuis le début de l’année, les cours des français Thales et Dassault ont pris, entre le 1er janvier et le 27 avril, respectivement 61,54 % et 63,44 % ; le britannique BAE Systems a grimpé de 29,88 % ; l’italien Leonardo est en hausse de 54,65 % ; les états-uniens Lockheed Martin, Raytheon Technologies, Northrop Grumman, General Dynamics et L3Harris Technologies affichent une progression de 13,6 % à 25,89 %. Sur la même période, les Bourses de Paris et New York perdaient environ 10 %. Preuve que les financiers n’ont aucune morale, quand le 29 mars des perspectives de pourparlers s’ouvraient, Thales perdait en Bourse 6,02 % et Leonardo 3,96 % !
NOUS SOMMES DANS UNE GÉOPOLITIQUE DE L’ÉMOTION QUI DOIT PERMETTRE DE CRÉER LES CONDITIONS D’UNEINTERVENTION EN UKRAINE, PASSANT ACTUELLEMENT PAR DES LIVRAISONS D’ARMES. Pierre Conesa
Derrière ces chiffres, il y a en réalité une évolution du marché. « Les livraisons d’armes à l’Ukraine créent un appel d’air énorme, décrypte pour « l’Humanité magazine » Daniel Durand, directeur de l’Institut de documentation et de recherche sur la paix. Beaucoup de ces armements vont être pris dans les stocks de l’époque soviétique, en Allemagne, en Pologne, en Roumanie, en Bulgarie et dans les pays Baltes. Ce déstockage va être remplacé par une artillerie qui sera états-unienne, au motif que ce matériel sera compatible avec l’Otan. » Avec ses industriels, la France aussi essaie de se faire une place. Mais l’Alliance atlantique fonctionne surtout comme centrale d’achat auprès du conglomérat militaro-industriel américain – les cinq premiers vendeurs d’armes au monde sont états-uniens.
Le F-35 US ruine l’Europe de la défense
La Finlande vient de confirmer l’achat de soixante-quatre avions de chasse F-35 de Lockheed Martin, un concurrent du Rafale français et du Gripen suédois. Pour beaucoup, les pays de l’Est feront leurs emplettes auprès de Washington. Certains, telle la Pologne, ont signé un accord de défense en ce sens avec les États-Unis. L’Allemagne, où stationnent plus de 30 000 soldats américains, a annoncé elle aussi, à la mi-mars, qu’elle pourrait acquérir jusqu’à trente-cinq F-35. Or Berlin est engagé, avec Paris et Madrid, dans la création d’un nouvel avion de combat européen Scaf. Des craintes pèsent désormais sur ce programme qui doit aboutir en 2040.
Allemagne. Avions de combat F-35, le virage atlantiste de BerlinLe secteur militaire n’est pas le seul à bénéficier de cette manne. Le lobby des fonds de retraite danois, Insurance & Pension, souhaite un partenariat public-privé dans le domaine militaire. « Nos entreprises (…) peuvent faire une offre avec des investissements, de l’expérience et des compétences pour exploiter et rénover les bâtiments et installations militaires », a ainsi proposé son directeur, Kent Damsgaard.
Ces chiffres peuvent paraître abstraits. 2 % de PIB, cela signifie que chaque fois que 50 euros de richesse sont créés dans un pays, 1 euro finira en dépenses militaires. « Le rapport du Sipri sur les dépenses d’armement en 2021 annonce qu’on a dépassé les 2 000 milliards de dollars de dépenses militaires dans le monde. C’est obscène, à l’heure où les besoins de financement sont énormes sur le plan de la santé, de l’éducation ou de la sauvegarde de la planète », dénonce Daniel Durand. Avec plus de 800 milliards de dollars, les États-Unis représentent 40 % de cette somme. En 2015, l’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture estimait que, avec un investissement de 267 milliards d’euros annuels jusqu’en 2030, on pouvait éradiquer la faim dans le monde.
3 question à... Pierre Cones, pécialiste des questions stratégiques et militaires.
«Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète »
Pierre Conesa publie « Vendre la guerre » aux éditions de l’Aube, essai consacré à ce qu’il nomme le « complexe militaro-intellectuel ». Fustigeant les « bellicistes de plateau », le géopoliticien livre une reflexion sur l’interventionnisme militaire et le rôle des médias.
Selon le dernier rapport annuel du Sipri, les dépenses militaires mondiales ont dépassé les 2 000 milliards de dollars. Que vous inspirent ces chiffres ?
D’abord, il faut dire un mot sur la méthode du Sipri, qui prend en compte non pas les transferts commerciaux mais ceux concernant les équipements. Par exemple, les dons en matériel militaire des États-Unis à l’Ukraine ne seront pas forcément valorisés par une vente questions àcommerciale. Le Sipri, lui, les prend en compte. Ils ont toujours fait comme cela, et ça n’enlève rien au sérieux de leur travail. Pourquoi cette augmentation ? Après la fin de la guerre froide, il s’agissait de « gérer les dividendes de la paix » et de réduire les dépenses militaires, mais ces belles intentions se sont rapidement effacées, notamment avec les guerres en Yougoslavie. Il y a aujourd’hui plus de 400 conflits ou crises sur la planète, que ce soit des insurrections urbaines, des guerres, des conflits tribaux, etc. Le monde n’est pas devenu calme lorsque l’adversaire principal a disparu, même si notre perception de la menace a changé.
Votre livre décrypte ce que vous appelez le « complexe militaro-intellectuel ». Que signifie ce concept ?Lorsque BHL a effectué son voyage à Sarajevo, tout son discours consistait à dire « on ne peut pas ne pas » intervenir et, par cette double négation, attirer l’attention du politique en mobilisant les médias pour le pousser à agir militairement. C’est évidemment un membre éminent de ce complexe militaro-intellectuel, qui réunit entre autres des intellectuels et des humanitaires, et qui est le fruit de plusieurs changements fondamentaux. Après la Première Guerre mondiale, le héros, c’est l’ancien combattant, celui qui a défendu la ligne de front. La Seconde Guerre mondiale renverse cette perspective avec les victimes civiles érigées à leur tour en figures héroïques, à qui il s’agit de témoigner une forme de respect moral. C’est sur ce champ-là que le complexe va motiver les interventions post-guerre froide, qui sont à géométrie variable et ne suscitent pas du tout la même émotion.
Comment ce complexe s’est-il illustré depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ?On est dans une espèce d’« ukrainophilie » absolue qui n’a d’équivalent que la « poutinophobie » délirante. Il y a un récit mythique, basé sur le fait que l’Ukraine est agressée, ce qui est une évidence absolue, mais sans que personne se demande comment on est arrivé à la guerre. Nous sommes dans une géopolitique de l’émotion qui doit permettre de créer les conditions d’une intervention, qui passe actuellement par des livraisons d’armes. D’un autre côté, la guerre au Yémen a fait des centaines de milliers de morts, et l’Arabie saoudite mène ce conflit à distance, par des bombardements, sans qu’aucun contingent saoudien soit déployé sur le terrain. Bien sûr, on comprend la proximité avec l’Ukraine et la crainte d’une contagion de la guerre en Europe, mais personne n’a jamais menacé Riyad de sanctions.
Analyse. Engins de mort, « la vitrine de l’excellence française »
Jusqu’en 2020, Paris a livré du matériel de guerre à Moscou, en dépit de l’embargo européen. Les bénéficiaires de ces ventes : les groupes Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
Introduisant en 2020 le rapport du ministère de la Défense au Parlement sur les exportations françaises d’armes, Florence Parly exaltait « l’offre française en matière d’équipements militaires » : une « référence mondiale, connue et reconnue », « partie prenante de la vitrine du savoir-faire et de l’excellence française », avec des exportations caracolant l’année précédente à 8,33 milliards d’euros. « Cette vitrine, c’est une richesse que (…) nous devrons faire fructifier », concluait la ministre de la Défense, jugeant « essentiel » le maintien d’une « politique d’exportation volontaire et engagée ». Avec une assurance : « Nous continuerons de mener cette politique dans le respect le plus strict des exigences qui s’appliquent aux exportations d’armement, en pleine conformité avec nos valeurs et nos engagements internationaux. »
« La France applique rigoureusement les régimes de sanctions et les mesures restrictives imposés par les Nations unies, l’Union européenne et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) », assurait ce document. Au même moment, pourtant, Paris se jouait encore de l’embargo sur les armes à destination de la Russie décrété par l’Union européenne le 1er août 2014 à la suite de l’annexion de la Crimée, en février 2014, et de l’autoproclamation des républiques séparatistes pro-russes de Donetsk et Louhansk deux mois plus tard.
En plein conflit, la France livrait à l’armée russe des équipements de haute technologie, susceptibles d’être utilisés, encore aujourd’hui, en Ukraine : caméras thermiques destinées à équiper plus d’un millier de tanks, systèmes de navigation, détecteurs infrarouges pour les avions de chasse et les hélicoptères de combat. Les bénéficiaires de ces ventes : Thales et Safran, dont l’État français est le premier actionnaire.
En 2015, sous pression, l’Élysée avait fini par renoncer à la vente de deux navires Mistral à Moscou. Mais d’autres livraisons, plus discrètes, se sont poursuivies. Une enquête de Disclose a mis au jour des documents classés « confidentiel défense » confirmant le feu vert donné par Paris avec la délivrance d’au moins 76 licences d’exportation de matériel de guerre à la Russie depuis 2015. Montant total de ces contrats : 152 millions d’euros.
Pour contourner le régime de sanctions, le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, suivi par d’autres ministères, dont les Affaires étrangères, a fait valoir que ces demandes de licence portaient sur des contrats antérieurs au 1er août 2014, un calendrier qui les aurait soustraites à l’embargo européen. Avec l’invasion de l’Ukraine, le client Vladimir Poutine s’est mué en « dictateur » dans la bouche du chef de la diplomatie, Jean-Yves Le Drian. « Aucune livraison n’a été effectuée à la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine », jure-t-on au ministère de la Défense. Sans perdre le sens des affaires : le réarmement en cours offre aux entreprises françaises de juteuses opportunités.
défenseGuerre en UkraineOtanAllemagne L'Humanité
La guerre en Ukraine a bon dos
ÉditorialCathy Dos SantosLa guerre ravage l’Ukraine depuis le 24 février. Le constat est désolant : exil, morts, destruction. Par l’invasion de son voisin au mépris du droit international, la Russie a offert aux gouvernements qui s’étaient jusqu’alors tenus en retrait de la folle course aux armements et de l’Otan un prétexte inespéré pour revoir leur politique. Un mot à propos de l’Otan : Vladimir Poutine refusait de voir grandir l’influence de cet organisme à ses portes avec l’adhésion de l’Ukraine. Depuis le début du conflit, il en est devenu un des meilleurs alliés puisque la Finlande et la Suède, pays neutres jusqu’alors, ont décidé de rejoindre l’Alliance atlantique, renforçant ainsi sa présence militaire sur 1 300 kilomètres de frontières. Autre exemple : l’Allemagne. Dès le 27 février, le chancelier actait « un changement d’époque » pour enterrer la posture antimilitariste allemande. Malgré de vives oppositions, Olaf Scholz a promis de porter les dépenses consacrées à la défense à 2 % du PIB.
L’ancien président des États-Unis Donald Trump a dû jubiler, lui qui, en 2017, exhortait ses partenaires européens de l’Alliance atlantique à porter justement à ce niveau les fonds affectés à leur arsenal militaire. Avec un budget de 56 milliards de dollars annuels, Berlin fait pâle figure à côté de Washington, qui a engagé l’an passé dans les armes la bagatelle de 801 milliards de dollars. Les États-Unis figurent sur la première marche du podium mondial des dépenses militaires, loin devant l’Europe, l’Asie-Pacifique et la Chine. Les chiffres sont éloquents : les sommes allouées à l’armement ont atteint le montant vertigineux de 2 113 milliards de dollars en 2021, selon l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Jamais il n’y avait eu un tel emballement mortifère. La disparition de l’URSS et du bloc de l’Est n’a pas entraîné de désescalade. Bien au contraire. Les investissements dans les technologies et équipements sophistiqués sont chaque jour plus extravagants. Les grandes puissances et les royaumes pétroliers s’enferment dans une logique belliqueuse ; ils se projettent dans un monde qui serait menacé, selon eux, par des conflits d’une amplitude inédite. Pour y parer, ils ont pour seule réponse la guerre. Au point de préférer investir dans la mort plutôt que dans la santé, l’éducation, la transition écologique.
Cette dangereuse fuite en avant fait les affaires des industriels de l’armement. Depuis le début du conflit en Ukraine, les principaux groupes français, Thales et Dassault, ont vu leurs actions en Bourse s’envoler. Aux États-Unis, l’administration de Joe Biden n’en finit plus de faire des chèques et de livrer des armes à Kiev. Le complexe militaro-industriel, l’un des principaux piliers du capitalisme nord-américain, ne s’est jamais si bien porté. Après s’être insolemment enrichis ces dernières années en invoquant la prétendue menace chinoise, les Lockheed Martin, Raytheon, General Dynamics et autre Northrop Grumman vont voir leurs commandes gonfler à la faveur du déstockage des armes envoyées à Kiev et du réarmement allemand. Qu’il semble loin ce 17 janvier 1961, lorsque le président Eisenhower mettait en garde ses concitoyens contre « toute influence injustifiée, qu’elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel ».
Le capital fait feu de tout bois. Devant ce cynisme, il est impératif de revenir à la raison et de redessiner une architecture de relations internationales apaisées, pacifiées. Ce n’est pas faire preuve d’angélisme ni de manichéisme que d’affirmer ces principes. Les forces de frappe, les armes de dissuasion peuvent faire exploser mille fois la planète. Une seule suffirait à anéantir l’humanité.
Editorialventes d'armesGuerre en Ukraine L'Humanité
Géopolitique. Joe Biden cherche l’étincelle sur le front chinois
ActuLes mises en garde se multiplient envers Pékin. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, le président états-unien entame une tournée en Asie afin de resserrer les rangs. À Tokyo, il mènera une réunion du Quad, qu’il cherche à constituer en Otan bis.
Lina SankariJoe Biden court désormais deux lièvres à la fois. Depuis le lancement de l’offensive russe contre l’Ukraine, le président états-unien jouait la retenue sur le front chinois, pourtant défini à Washington comme la grande priorité géostratégique de ce siècle. Après une première phase où la Maison-Blanche semblait laisser l’initiative aux pays européens contre Moscou, elle a finalement repris le leadership, ressuscité l’Otan et ressoudé le Vieux Continent derrière elle à grand renfort de livraisons d’armes et de sanctions économiques. Cette victoire stratégique était cependant ternie par le non-alignement de certains alliés, dont l’Inde, qui, depuis le début de la guerre, s’abstient lors de votes majeurs au Conseil de sécurité de l’ONU ou au Conseil des droits de l’homme. L’heure est donc venue de resserrer les rangs. Hier, Joe Biden a entamé une tournée en Corée du Sud et au Japon pour réaffirmer l’influence de son pays dans la zone indo-pacifique.
L’étape tokyoïte sera marquée par une réunion du Quad (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité), qui regroupe pour l’heure les États-Unis, l’Inde, le Japon et l’Australie. Le but demeure la constitution d’une Otan bis dont le combat serait exclusivement tourné vers l’endiguement de la Chine. « Il n’y a pas de tension entre le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Europe et le fait d’accorder du temps, de l’énergie et de l’attention à l’Asie. Nous pensons que ces deux aspects se renforcent mutuellement », insiste le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan. Avant son départ pour l’Asie, le président états-unien devait d’ailleurs recevoir, à Washington, la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, et le président finlandais, Sauli Niinistö, dont les nations ont récemment fait acte de candidature à l’Otan.
Le concept flou de « sociétés ouvertes »
Dans le droit fil du Sommet pour la démocratie tenu en décembre 2021 sous l’égide des États-Unis et visant en premier lieu à coaliser contre la Chine, l’idée est d’ « affirmer l’image de ce que le monde pourra être si les démocraties et les sociétés ouvertes se rassemblent pour dicter les règles du jeu », explique en outre Jake Sullivan. Ce concept flou de « sociétés ouvertes » renvoie d’abord à Taïwan. Le 14 mai, le directeur de la CIA, Bill Burns, l’assurait : « Les dirigeants chinois suivent attentivement les leçons qu’ils peuvent tirer de l’Ukraine concernant leurs propres ambitions et Taïwan. » En clair, les difficultés de la Russie et le front uni américano-européen doivent servir de mise en garde à la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration dans son giron de l’île séparatiste. « Nous pensons que ce message sera entendu à Pékin », appuie Jake Sullivan. État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe d’une « Chine unique ». Il y a un an, le conseiller à la sécurité disait son pays « ouvert à une compétition rude ». Le moment semble venu.
joe bidenÉtats-UnisasieChine L'Humanité
Direct. Guerre en Ukraine. Reddition des Ukrainiens d'Azovstal, Biden reçoit les dirigeants de Suède et de Finlande candidats à l'Otan. L'actualité du 19 mai
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Ukraine. Pilonnée, Donetsk prend des airs de refuge… malgré tout
Premier planAu terme de 85 jours de combat, la ville séparatiste de l’Est abrite une partie des populations du Donbass. Les habitants de Marioupol et d’autres agglomérations assiégées, épuisés par les violents affrontements, y font également étape avant de rejoindre la Russie ou l’étranger. REPORTAGE
Vadim KamenkaDonetsk (Donbass), envoyé spécial.
Dans la ville aux millions de roses, les détonations restent récurrentes. Ces tirs d’artillerie principalement défensifs, les 500 000 habitants de Donetsk (1 million avant les affrontements de 2022) n’y prêtent plus attention. Au bout de huit années d’un conflit sans fin qui a pris une tournure internationale depuis l’invasion russe du 24 février, leur quotidien n’évolue guère. Les priorités demeurent : la recherche d’eau courante, de gaz, de médecins et autres besoins. « À partir des troisième et quatrième étages, l’eau a du mal à arriver et encore plus l’eau chaude. Certains quartiers ou immeubles sont épargnés. Du coup, on se rend chez des amis pour profiter d’une bonne douche chaude. C’est un luxe en ce moment qui dépasse même une invitation dans un très bon restaurant ! » raconte souriante Katia, la trentaine.
Des équipes mobilisées sept jours sur sept
Dans les rues, les équipes des services d’électricité, de gaz et d’eau sont d’ailleurs mobilisées sept jours sur sept. Au-dessus d’elles d’immenses affiches pour la victoire du 9 mai 1945, lors de la Grande Guerre patriotique (la Seconde Guerre mondiale), se succèdent. Elles alternent avec celles célébrant le référendum du 11 mai 2014 qui déboucha sur la création de la République autoproclamée. Après quatre-vingt-cinq jours de combat, la capitale de la République autoproclamée de Donetsk (DNR) sert désormais de ville- refuge. Plusieurs milliers de personnes, fuyant les zones de combat entre l’armée russe, les forces des deux Républiques (DNR, LNR) et l’armée ukrainienne, s’abritent dans des centres d’hébergement, des hôtels et des établissements scolaires. Jeunes, personnes âgées, malades, blessés… les profils sont nombreux. Dans le quartier Leninski, l’école 27 accueille ainsi plus d’une centaine de déplacés. « Malgré le poste de premiers secours, nous envoyons les personnes ayant de véritables besoins médicaux directement à l’hôpital. Au début, nous manquions d’un certain nombre de choses comme des médicaments, de l’eau potable, de la vaisselle. On s’est organisés au fur et à mesure », détaille Irina Kleshchukova, la directrice.
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerreLa scène se répète dans d’autres établissements de la ville, aux numéros 17, 122, 138. Anastasia (1), qui a fui Marioupol il y a une quinzaine de jours, raconte son calvaire. « C’est un petit miracle d’avoir survécu avec toutes les bombes qui ont été déversées. Un obus a détruit une partie de la maison et le plafond est tombé à quelques mètres de nous », décrit-elle, inquiète pour son frère, dont elle est sans nouvelles. Car la ville portuaire, qui se situe à une centaine de kilomètres au sud, sur la mer d’Azov, a essuyé les plus importants combats depuis le 24 février. Dès le début du mois de mars, elle a subi un siège de plusieurs semaines mené par l’armée russe.
Ces dernières semaines, la population de Marioupol, qui s’élevait à 400 000 habitants avant l’invasion, a réussi à fuir vers le reste de l’Ukraine. Une partie est arrivée à Donetsk. Ces réfugiés s’y installent pour quelques jours en attendant de pouvoir rejoindre la Russie ou l’étranger. D’autres restent dans l’espoir de pouvoir retourner chez eux. « C’est la même chose pour l’ensemble des déplacés venus des zones où ont lieu les combats. Mais leur arrivée a aussi permis de rendre les rues et les routes un peu moins désertes. Nous essayons de les aider car leur quotidien a été particulièrement terrible. Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs besoin de soins et se trouvent dans les divers établissements de santé de la ville », explique Ivan Kopilv qui dirige une organisation de défense des droits humains. D’autres habitants craignent que cet afflux ne déstabilise davantage la capitale du DNR.
On essaye d’oublier ces dernières semaines. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter. » SVETA
Les choses vont rapidement évoluer en ce qui concerne Marioupol. Les ultimes combattants de l’usine Azovstal, où avaient décidé de se regrouper et de se réfugier des militaires ukrainiens, des membres du bataillon Azov et des civils, ont été enfin évacués mardi. Selon le ministère russe de la Défense, « 265 combattants ont rendu les armes », dont 51 gravement blessés. Moscou a également promis que « tous ceux » ayant besoin d’une assistance médicale ont été envoyés « vers l’hôpital de Novoazovsk », à une trentaine de kilomètres plus à l’est, au sein de la DNR. « 211 autres ont été transportés à Olenivka par un couloir humanitaire », a déclaré de son côté la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyaren. Plus de 6 millions d’Ukrainiens ont fui à l’étranger et 8 millions sont des déplacés internes, a estimé, le Haut Commissariat aux réfugiés.
Des bombardements quotidiens
Le long des berges du fleuve Kalmious, à Donetsk, les familles se baladent, profitant des jours qui s’allongent et du soleil avant le couvre-feu de 22 heures. Quelques enfants font du roller et d’autres du vélo. « Cela fait du bien de se promener et sortir de ce quotidien. On essaye d’oublier ces dernières semaines, notamment pour les enfants. J’espère sincèrement que la guerre va s’arrêter », témoigne Sveta qui se promène avec son chien.
La ville n’est pas épargnée par les drames. Les bombardements touchent quotidiennement un certain nombre de quartiers : Kievski, Kirovski, Petrovski. Si le centre-ville a été relativement épargné, Viktor (1) n’a pas eu cette chance. La cinquantaine, il s’est retrouvé en plein cœur d’une frappe, le 14 mars, avec des dizaines d’autres personnes. « On se promenait avec ma femme le long de la rue Universkaya. Et, d’un coup, on s’est retrouvés au sol avec une immense chaleur qui nous parcourait. Puis une deuxième frappe, que je n’ai pas entendu, nous a projetés en arrière. Je ne comprenais rien. J’ai essayé d’aider ma femme, mais je n’arrivais plus à me tourner », décrit cet ancien professeur d’histoire.
Selon un communiqué du comité d’enquête russe, « au moins 23 civils (…), parmi lesquels des enfants, ont été tués et pas moins de 18 personnes ont été blessées », ce 14 mars, par un tir de missiles de type Tochka-U, à sous-munitions. Viktor, désormais amputé des deux jambes, vit avec son père et préfère garder l’anonymat, une partie de sa famille vivant en Ukraine. Si l’enseignant a appris la mort de sa femme après son opération, il reste optimiste : « Si je ne suis pas décédé ce jour-là avec elle… s’interrompt-il avant de poursuivre la voix tremblante, c’est pour continuer à vivre. De nombreuses personnes n’ont pas eu ma chance. Je vais avoir des prothèses et j’irai aider les gens. La guerre va bien finir par se terminer. »
Guerre en Ukrainedonbass L'Humanité
Ukraine. Le premier procès d’une série de crimes de guerre
ActuUn soldat russe âgé de 21 ans comparaît depuis hier devant un tribunal pour avoir abattu de sang-froid un civil devant son domicile. Les États-Unis et l’Europe passent à une nouvelle phase de pression sur Moscou.
Nadjib TouaibiaIls sont nombreux, selon les médias occidentaux, perpétrés par les soldats russes au contact des civils ukrainiens… Les crimes de guerre font l’actualité du conflit qui dévaste l’Ukraine après près de trois mois de guerre dévastatrice.
Le soldat Vadim Chichimarine, âgé de 21 ans, originaire d’Irkoutsk, en Sibérie, comparaissait, mercredi, devant le tribunal de district Solomiansky à Kiev, où il devait s’expliquer sur la mort d’un homme de 62 ans, le 28 février, dans le nord-est de l’Ukraine. Il est inculpé de crime de guerre et de meurtre avec préméditation. Le parquet ukrainien a requis jeudi la prison à perpétuité, la peine maximale, à son encontre.
Les autorités ukrainiennes affirment qu’il reconnaît les faits et qu’il coopère avec les enquêteurs. Selon son avocat, Viktor Ovsiannikov, qui n’a pas révélé sa stratégie de défense, « il comprend les accusations portées contre lui ».
Quels sont les faits ? L’accusation les date de quatre jours seulement après le début de l’entrée des troupes russes en territoire ukrainien, le 24 février. L’unité dont Vadim Chichimarine était en charge au sein d’une division de chars a subi une attaque. Afin d’échapper à l’offensive, il a volé un véhicule en compagnie de quatre autres soldats. L’équipage en fuite passe par un village et croise un homme de 62 ans sur son vélo. De crainte d’être dénoncés, les soldats pensent aussitôt à l’abattre. L’accusé fait usage de sa kalachnikov depuis la fenêtre du véhicule. L’homme, qui ne présentait aucune menace, s’écroule à une dizaine de mètres de son domicile. Le soldat auteur de ce crime de sang-froid a été arrêté début mai par les autorités ukrainiennes. Celles-ci ont publié une vidéo dans laquelle il disait être venu combattre pour aider financièrement sa mère. « J’ai reçu l’ordre de tirer, je lui ai tiré dessus une fois. Il est tombé et nous avons continué notre route », a-t-il expliqué aux enquêteurs.
Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes et arrêté 40 suspects. » IRYNA VENEDIKTOVA, PROCUREURE GÉNÉRALE D’UKRAINE
Ce premier procès a valeur de test pour le système judiciaire ukrainien. Plusieurs autres devraient suivre. Deux militaires russes vont d’ailleurs être jugés à partir de ce jeudi pour avoir bombardé de roquettes des infrastructures civiles dans la région de Kharkiv, la deuxième ville du pays, dans le Nord-Est. « Nous avons ouvert plus de 11 000 enquêtes pour crimes de guerre et arrêté 40 suspects », a signalé sur son compte Twitter la procureure générale d’Ukraine, Iryna Venediktova. « Avec ce premier procès, nous envoyons un signal clair : aucun bourreau, aucune personne ayant ordonné ou aidé à commettre des crimes en Ukraine n’échappera à la justice », a-t-elle affirmé.
De leur côté, les États-Unis ont annoncé mardi qu’ils consacraient 6 millions de dollars (5,7 millions d’euros) à la création d’un « observatoire du conflit ». Il s’agit de recueillir, d’analyser et de partager les preuves permettant de faire la lumière sur les exactions imputées à la Russie. Celle-ci se livre à un « génocide » en Ukraine, estiment les Américains. Le « boucher » Poutine, pour reprendre le qualificatif employé par Joe Biden, est désormais sous les projecteurs.
Les États-Unis, leaders d’un conflit par procuration
En prenant cette initiative, les États-Unis se positionnent ouvertement en leaders d’un conflit par procuration contre la Russie dont ils négocient aussi, semble-t-il, le dénouement sous certaines conditions, selon l’ambassadeur russe aux États-Unis lors d’une prise de parole dimanche à la télévision d’État. « J’en préciserai trois, révèle le diplomate , arrêter l’action militaire dans le cadre de l’opération spéciale, faire reculer les troupes à l’endroit où elles se trouvaient avant le 24 février et nous repentir de tout ce que nous avons fait. » Les pays européens accélèrent dans la foulée les livraisons d’armes à Kiev. « Elles se poursuivront et gagneront en intensité dans les jours et les semaines qui viennent », a promis, mardi, Emmanuel Macron. Le président Volodymyr Zelensky, quant à lui, multiplie les séances de communication tous azimuts.
Entre les crimes de guerre révélés au grand jour, les demandes simultanées d’adhésion à l’Otan de la Finlande et de la Suède, la garantie d’un renforcement de leur sécurité, l’équipement de l’Ukraine en armement de plus en plus perfectionné, le bloc États-Unis-UE entre à l’évidence dans une nouvelle phase de pression sur Moscou après les sanctions économiques dont on ne connaît pas encore vraiment les effets sur l’économie russe. « L’Occident a déclaré la guerre totale, hybride », a réagi, samedi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le mot « paix » a entre-temps disparu des discours, tandis que se profile le spectre du basculement de la guerre en cours, particulièrement dévastatrice et meurtrière, dans un conflit de plus grande ampleur.
Guerre en Ukrainecrimes de guerre L'Humanité
Otan. L’Alliance ressuscitée par les tambours de la guerre en Ukraine
ActuLa décision de la Suède et de la Finlande de rejoindre l’Alliance constitue un camouflet pour Moscou, et une victoire stratégique majeure pour Washington.
Marc de Miramon Déclarée en état de « mort cérébrale » par Emmanuel Macron il y a à peine trois ans, voilà l’Alliance atlantique en pleine résurrection. Après celle de la Finlande dimanche, la Suède va elle aussi officialiser sa candidature à l’Otan dans la foulée d’une consultation parlementaire survenue lundi 16 mai.
Diplomatie. Hubert Védrine : « L’Occident n’est plus capable de realpolitik »Une décision d’ores et déjà historique pour ces deux pays neutres et non alignés, que l’agression russe envers l’Ukraine a précipités dans les bras grands ouverts de Washington. « Je peux constater qu’il y a une grande et large majorité au Parlement pour que la Suède soit candidate à l’Otan (…) et le gouvernement est prêt à prendre cette décision », a déclaré la première ministre suédoise, Magdalena Andersson, devant les députés.
Toujours selon cette dernière, c’est bien l’adhésion finlandaise qui a précipité le suivisme suédois, puisque Helsinki « se concentrera davantage sur sa coopération avec les pays de l’Otan et la capacité de défense de la Suède diminuera à un moment où elle doit être renforcée », a-t-elle encore plaidé.
Une neutralité imposée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale
Pour l’Alliance, créée en 1949 et pilotée depuis par Washington, il s’agit d’une victoire stratégique majeure, après une neutralité imposée aux deux pays par les grandes puissances au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, même si la Finlande avait déjà adhéré à l’Union européenne en 2002, et si la Suède, troisième plus gros exportateur d’armes au monde par habitant (derrière la Russie et Israël), coopérait déjà largement avec les pays de l’Otan.
L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durablesSoutenu par les opinions publiques des deux pays, le processus ne devrait être qu’une formalité, fort du soutien enthousiaste manifesté dimanche par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, comme de celui du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, lequel souhaite une adhésion « rapide et efficace ». Ce sera la preuve qu’« une agression » comme la guerre en Ukraine « ne paie pas », s’est encore félicité ce dernier, alors que les autorités finlandaises ont plaidé que la Russie n’avait encore jamais attaqué un membre de l’Otan.
À l’occasion d’un entretien bilatéral tenu samedi entre le président finlandais, Sauli Niinistö, et Vladimir Poutine, ce dernier a qualifié d’« erreur » cette bascule historique, « puisqu’il n’y a aucune menace à la sécurité de la Finlande », un pays qui partage près de 1 300 kilomètres de frontières avec la Russie. « Nous sommes convaincus que l’entrée dans l’Otan de la Suède et de la Finlande ne va ni renforcer ni améliorer l’architecture sécuritaire de notre continent », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis que le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, estimait que « les conséquences » auraient « une portée considérable ».
Chaque pays demeure responsable de sa défense
Voilà donc Moscou menacé à court terme d’une exclusion formelle de la mer Baltique comme d’un encerclement presque total sur son flanc occidental, alors que la justification officielle de « l’opération spéciale » déclenchée le 24 février en Ukraine visait justement à empêcher Kiev de développer sa coopération militaire avec Washington, considérée comme une « menace existentielle ».
« Contrairement à l’Ukraine, nous n’avons pas de disputes territoriales avec la Finlande ou la Suède », a cependant nuancé Dmitri Peskov. Stockholm a déjà prévenu qu’il n’envisageait pas l’installation de bases de l’Otan sur son territoire, ni le déploiement d’armes nucléaires américaines – comme il en existe en Allemagne ou en Italie – et Helsinki insiste sur l’article 3 du traité de l’Atlantique Nord, lequel stipule que chaque pays demeure responsable de sa défense et ne peut donc pas se voir imposer des implantations militaires.
Le statut de cobelligérant des États-Unis
L’escalade en cours n’en demeure pas moins inquiétante. À l’unisson du ton martial adopté depuis le 24 février, les télévisions russes multiplient les débats sur la capacité nucléaire russe à rayer de la carte les territoires finlandais et suédois, à l’heure où la classe politique états-unienne assume de plus en plus ouvertement son statut de cobelligérant dans le conflit ukrainien.
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou« Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse pas faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine », avait déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin, lors d’un déplacement en Pologne le 25 avril. Quelques jours plus tard, le Congrès adoptait une « aide » militaire supplémentaire de près de 40 milliards de dollars à l’Ukraine, une somme colossale que Kiev, en vertu des contrats en vigueur outre-Atlantique, s’est engagé à rembourser une fois le conflit terminé.
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Séquelles #32 Muriel Pic bivouaque dans les temps faibles
Nos recommandations culturellesL’argument du rêve, deuxième volet de ses Élégies documentaires, fait de l’histoire tragique de notre temps le rêve de poètes du passé. Elle les invite dans un grand livre alliant didactique, critique et émotion
Alain Nicolas« Le rêve raconte », le rêve n’est pas raconté. L’argument du rêve, de Muriel Pic, accueille ceux dont des poètes se font les ambassadeurs. Sei Shōnagon, poétesse japonaise du XIème siècle, Annette von Droste-Hülshoff, Allemande des débuts du romantisme, Robert Lax et Lorand Gaspar, nos quasi-contemporains, « accueillent » des récits, des images d’époques différentes, parfois postérieures à la leur et s’en font les porte-paroles au moment où ils paraissent sous la plume de Muriel Pic.
Cette rencontre, impossible et pourtant pensable, logique, évidente, forme les rêves dont ce livre recueille les « arguments ». Arguments : comme on dirait pour un ballet ou un conte mais, pourquoi pas aussi comme un élément venant à l’appui d’un discours. C’est l’ensemble de la poésie qui, renversant l’argument, affirme son autorité rêveuse.
Ainsi Sei Shōnagon, qui vivait à la cour impériale du Japon, raconte l’histoire arrivée en avril 1945 à Okinawa, quand, devant le débarquement américain les militaires japonais forcèrent les civils à s’entretuer et à se suicider.
« C’est Sei Shōnagon
Témoin à rebours
Qui dicte en rêve une grisaille
Une épopée de la mélancolie »
Le passé comme rêve d’un passé plus lointain encore, comme rêve de poète, vision de plans en surimpression, c’est que propose Muriel Pic en une méditation informée dont la puissance emporte le lecteur. La poétesse japonaise, qui établissait des listes pour toutes les choses de la vie, est ainsi invoquée comme si la vigueur formelle de l’époque et son autorité d’autrice pouvaient se projeter dans son futur lointain devenu notre passé récent. L’événement réel d’Okinawa, impensable pour elle, rend pensable cette coïncidence onirique. Les thèmes de la poésie classique de cour et les faits cruels du militarisme japonais qui échappe à la stylisation des arts martiaux sont présents dans le texte de Muriel Pic, se mêlent avec subtilité et violence.
« Fin de partie
Le chant du coq est imité
le veilleur a donné le signal :
dans le cadre de la fenêtre
une ombre glisse sur le ciel
l’amant disparaît dans l’aube
d’oiseaux par la gauche.
Présage : ce sera batailles et guerres
le reverra-t-elle ?
Elle voit des plages couvertes de gisants
de secondes mortes
chacun la sienne »
Visions de l’horreur allant jusqu’à la précision des lettres des kamikaze et des blessures des irradiés, enchâssées dans la forme de moins en moins calme du poème ancien, les rêves rêvés de la « fille de l’an mille », forment ce que Muriel Pic appelle des « élégies documentaires », terme paradoxal alliant la « nécessité du rythme didactique et de l’émotion ».
Annette von Droste-Hülshoff, mal connue des lecteurs français, peu traduite, apparaît, en présence d’images d’il y a cent ans. Sur les îles de la Baltique ou au bord des lacs autour de Berlin, hommes et femmes dénudés s’adonnent aux joies de la « FreiKorperKultur », la culture du corps libre. La photo fixe ces activités joyeuses, tirant les corps vers la pose plastique, les études de nu. L’espéranto devient « l’idiome idéal », promesse de paix
« la compréhension d’égal à égal
la fraternité des hommes nus
le grand partage
en seize règles grammaticales »
Le monde poétique d’Annette, qui a vécu après les premières générations du romantisme allemand, nous parvient, réfractée par ces moments d’utopie de la nature. Orplid, une île imaginaire, « île libre, nom d’une utopie » venue de l’œuvre de Mörike un poète qui était son contemporain, s’impose à la place de l’île de Sylt, temple du nudisme. Muriel Pic réinvente ces rêves de liberté qui traversaient le corps de Droste, meurtri par la maladie.
« J’ai rêvé d’un impossible futur
les images d’un autre été
bien plus grande que des miniatures
où se baladaient des corps nus
des naïades avec leur progéniture »
Le rêve s’incarne, à l’image de cette plongeuse qui figure sur la couverture, en vol
« Ô toi qui ne touchera jamais le ciel
athlète de la fin suspendue
tu plonges dans l’étendue
ni sujet ni assujettie »
Droste rêve aussi la fin du rêve, l’utopie détruite ou alors, plus perversement, retournée en un moyen de contrôle social, par la « Stasi sans maillot ».
Une troisième partie se situe à Patmos, l’île où fut écrite l’Apocalypse, et, avec les poètes Loránd Gaspar et Robert Lax, travaille, selon les mêmes principes.
L’Américain Robert Lax « écrit les apocalypses quotidiennes ». Loránd Gaspar chante l’Exil, et leur rêve est roulé par toutes les vagues qui de Patmos à Lesbos transportent les rêves et les morts des persécutés.
« Un enfant écrit sur un carnet :
7 août 2017
rien ne change sur la terre,
Plus que sept secondes –solaires.
Clarté de la nuit ouverte
voilà les corps célestes
l’étoile des naufragés. »
L’argument du rêve gagne un des paris que la poésie n’a plus tenus depuis longtemps, dire le monde sans s’assujettir à l’ « universel reportage », écarter ses jointures sans grandiloquence. « Le poème bivouaque dans les temps faibles », dit Muriel Pic, qui le démontre simplement. « Le poème est un moment critique. Il donne forme à une inquiétude »
poésieséquelles Valeurs Actuelles
[LE DIRECT] Alice Cordier et Greg Tabibian décryptent l’actu
Ensemble ils sont revenus sur la nomination d’Élisabeth Borne au poste de Premier ministre, l’affaire Taha Bouhafs, l’autorisation du burkini dans les piscines publiques à Grenoble et sur l’affaire Idrissa Gueye, ce joueur de foot sénégalais qui a refusé de jouer avec un maillot aux couleurs LGBT.
L'Humanité
Sur la Colline, les anges déchus de l’empire soviétique
Nos recommandations culturellesAcid Au Kirghizistan, des femmes et des hommes survivent en triant à mains nues les ordures dans une déchetterie à ciel ouvert.
Marie-José SirachCannes, envoyée spéciale
Ce n’est pas la première fois que le sujet est traité. Partout dans le monde, il existe des déchetteries à ciel ouvert où des femmes et des hommes travaillent pour gagner à peine de quoi vivre. En Inde, au Kenya, au Ghana, au Brésil, en Malaisie… Certaines servent de dépotoir des pays riches moyennant quelques arrangements financiers avec les gouvernements dont ne bénéficient jamais les plus démunis. Business is business…
“La Colline” se situe au Kirghizistan, à une dizaine de kilomètres de la capitale du pays, Bichkek, au cœur de l’Asie centrale, non loin de la frontière chinoise. De jour comme de nuit, la ronde des camions bennes déversant des amas d’immondices forme un ballet insolite. La nuit, les brasiers confèrent à cette colline des allures de volcan en éruption sur lequel des vulcanologues, frontale vissée sur le crâne, effectueraient des prélèvements. Le jour, le tableau est tout autre. Des milliers de déchets à perte de vue, des déchets de pauvres pour encore plus pauvres : des bouteilles en plastique de sodas et des bouteilles en verre de vodka patiemment triés contre à peine de quoi se nourrir.
Denis Gheerbrant & Lina Tsrimova ont filmé en immersion, des jours durant, cet endroit, s’attachant plus particulièrement à quelques-uns de ces invisibles dont Alexandre et sa femme Lena. Le couple a échoué là il y a de nombreuses années et ne vit même pas dans ces vilaines bicoques en parpaing aux abords de la colline. Ils sont installés au cœur de la déchetterie, sous un parasol, tous leurs biens soigneusement rangés dans des sacs. Ils sont gitans, ce qui explique leur “statut” dans la hiérarchie de ces bas-fonds. Le témoignage d’Alexandre révèle son passé de jeune soldat enrôlé dans l’armée soviétique lors de la guerre en Tchétchénie. Il est devenu “un chien de guerre”. La cruauté des actes qu’il a commis l’a rendu fou. Condamné à vivre avec cette honte et cette blessure, la Colline devient son purgatoire. Autre personnage qui va se confier à la caméra, Tadjikhan, sorte de mère courage qui, malgré la mort de quatre de ses enfants, ramène tous les jours sur son dos d’immenses sacs à gravats remplis de plastique. Autrefois, elle travaillait dans un kolkhoze. La fin de l’Union soviétique “a plongé des populations entières, des populations autrefois mélangées du fait des déportations staliniennes, dans le chaos” écrit la réalisatrice.
La Colline témoigne de “ces expériences extrêmes de la survie” poursuit-elle. À ce titre, le film mérite notre attention même si sa construction, trop formelle, pâtit d’une mise à distance qui amoindrit la force du propos et nous laisse au milieu du guet.
Festival de Cannes Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
L'Humanité
Un certain regard. Plan 75, une optimisation appliquée à l’existence
Nos recommandations culturellesAvec ce premier long métrage, Chie Hayakawa imagine un plan gouvernemental accompagnant les seniors japonais vers la mort.
Michaël MélinardPlan 75 de Chie Hayakawa, Japon, France, Philippines, Qatar 1h 52
Dans un futur proche, un massacre froid ampute un Ehpad japonais d’une grande partie de ses patients, rappelant les fusillades de masse qui secouent ponctuellement les États-Unis. Et si cette séquence d’ouverture annonce une œuvre sanglante, la cinéaste Chie Hayakawa emprunte un chemin complètement différent. Fausse piste ? Pas tout à fait.
En effet, le gouvernement lance le Plan 75 pour réguler le vieillissement de la population. Le processus, plus doux que celui du meurtrier, armé de son fusil d’assaut, vise pourtant des objectifs similaires. Une forme d’eugénisme pour se débarrasser des personnes jugées inutiles. Ce fameux plan se présente comme une plate-forme offrant un accompagnement logistique et financier vers la mort auxquels tous les Japonais de plus de 75 ans sont éligibles. Et même encouragés à le faire. Des recruteurs répondent au téléphone aux questions des seniors. Hiromu (Hayato Isomura) et Yoko (Yuumi Kawai), promeuvent ce plan, sans véritablement s’interroger. Mais deux candidats à l’euthanasie les amènent à évoluer. Hiromu rencontre son oncle, Yukio (Taka Takao). Yoko contrevient au protocole en liant connaissance avec Michi (Chieko Baisho), vieille dame rongée par la solitude.
Sans en avoir l’air, Chie Hayakawa dénonce le cynisme d’un ultralibéralisme avilissant et un fascisme rampant. C’est d’autant plus efficace que les petits soldats du profit agissent en maillons obéissants et sympathiques. Une réflexion inspirée sur une société de la performance où l’optimisation appliquée à l’humain poursuit celle appliquée au travail. La solitude des vieux, leur tendance à se considérer de trop et à se mettre à l’écart fait le reste. Heureusement, le réel existe. Et danc ce cadre, l’abandon du virtuel devient une forme de résistance. Délicat, puissant sans montrer les muscles, ce récit choral envisage la possibilité d’un monde meilleur. Avec talent, la cinéaste oriente cette oeuvre du côté de la vie.
Festival de Cannes 2022Cinéma japonais L'Humanité
Acid. L’Atlantic Bar, un monde d’amitié en guenilles qui disparaît
ActuDans son documentaire présenté à Cannes dans la sélection des films indépendants, la réalisatrice Fanny Molins nous entraîne à Arles dans un rade où se retrouvent ces gens du peuple aux rêves fracassés sur la falaise de la vie.
Pierre BarbanceyAtlantic Bar de Fanny Molins, France, 87 mn
C’est un documentaire magnifique pour qui aime les histoires humaines. Les histoires vraies. Les histoires populaires. À Arles, il a longtemps existé un lieu de « débit de boissons » comme on dit dans les arrêtés préfectoraux, dénommé l’Atlantic Bar. Un endroit de convivialité où l’on boit son café le matin, la bière à 10h, le pastis ou le whisky un peu plus tard. Un lieu où se croisent des gueules. Certaines ont été cassées par la vie. C’est là que Fanny Molins est venue poser sa caméra pour y capter des instants d’émotions, ces moments où la pudeur, comme un voile levé, disparaît. Et ils ont tant à dire ceux qui apparaissent à l’écran. Nathalie et Jean-Jacques, bien sûr, les patrons de l’Atlantic Bar, rayonnants au centre de ce documentaire.
La première fois qu’elle s’y est rendue, Fanny Molins entendait réaliser un reportage photographique consacré à l’alcoolisme. On ne sait ce qu’elle voulait exactement montrer ou exorciser. Mais, de fil en aiguille, l’image en mouvement s’est imposée. Trois semaines de tournage ont permis tout à la fois de nous immerger dans un décor si commun il n’y a encore pas si longtemps et qui tant à disparaître. « Le temps du Formica et du ciné », chantait Ferrat même si, là, c’est plutôt Johnny qu’invoque Nathalie. Le Johnny de Salut Charlie qui, de sa voix rauque le proclamait : « L’amitié en guenilles était ma seule famille ». Une devise pour l’Atlantic Bar où se retrouvent ces gens du peuple, aux rêves fracassés sur la falaise de la vie, qui se confient devant la caméra. Ce n’est pas une psychanalyse des pauvres. Juste leurs paroles.
Un documentaire captivant. Paradoxalement c’est Saint-Exupéry qui remonte à la mémoire. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux ». C’est ce que nous rappellent toutes ces personnages si vrais. L’Atlantic Bar a fermé le 15 mars de cette année, tué par la volonté du propriétaire des murs de vendre le bar. « Mais la porte de derrière reste ouverte », précise Fanny Molins en clôture du film. De quoi pleurer de rage. L’autre soir, sur la plage de la Croisette, le Festival a projeté « Un Singe en hiver », d’Henri Verneuil, avec Gabin et Belmondo. Un autre hommage aux habitués du comptoir, du zinc, du rade, véritable confessionnal.
Un Certain Regard À Haïfa, un tableau de lutte, de nostalgie et de chagrin
Mediterranean Fever, de Maha Haj, Palestine-Allemagne-France-Chypre-Qatar, 1 h 48
Walid, un Palestinien de Haïfa, mariée à une infirmière, vit sa quarantaine dans la dépression. Il ne travaille plus et s’acharne à vouloir écrire un roman. À la maison du matin au soir, il s’occupe des tâches ménagères. Son voisin, Jalal, un petit escroc lié au milieu qui règne sur la ville, fait de même. Ils ne savent pas trop quoi faire de leur vie, confrontés à une réalité, en bute à une frustration qu’ils ne parviennent pas toujours à comprendre. Un quotidien d’ennui, de bataille permanente pour que les enfants parlent arabe, pour rappeler que Jérusalem n’est pas la capitale d’Israël. La rencontre de deux hommes, l’un dans l’imaginaire, l’autre dans la vie crue, va être explosive. Un tableau étonnant fait de luttes, de nostalgie et de chagrin dans cette ville de Haïfa si particulière. P. B.
Festival de Cannes 2022Arlescinéma L'Humanité
Compétition. Tahiti, polysémie française
Nos recommandations culturellesLe cinéaste espagnol signe un thriller politique sur fond de reprise des essais nucléaires français en Polynésie. Avec, dans le rôle phare, un Benoît Magimel magistral.
Marie-José Sirach Pacifiction – Tourment sur les îles, d’Albert Serra, France/Espagne/Allemagne/Portugal, 2 h 43
Albert Serra est décidément imprévisible. Découvert à la Quinzaine des réalisateurs en 2006 où il présentait Honor de Cavalleria, une divagation picaresque de l’ingénieux Don Quichotte de la Mancha, il s’est affirmé comme un des cinéastes les plus singuliers, iconoclastes de sa génération. En 2016, il filme l’agonie de Louis XIV sous les traits d’un Jean-Pierre Léaud emperruqué ; en 2019, Liberté est une balade libertine aux accents sadiens où Serra confie le rôle du duc de Walchen à Helmut Berger. Films d’époque, en costumes, rien de tout cela dans ce nouvel opus présenté en compétition.
Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel
Tourment sur les îles est un thriller politique, une réflexion sur le pouvoir, la folie des hommes et du monde vu d’une île paradisiaque s’il en est, Tahiti. Décor naturel insensé, si beau qu’on pourrait le croire irréel. Mais non. Au milieu de cette nature exubérante, tout est ordonné, de la barrière de corail aux palmiers dressés dans un alignement parfait face à la mer ; des villas de luxe aux bicoques des pêcheurs réparties dans une hiérarchie harmonieuse jusqu’aux ciels qui grondent et menacent, déployant leurs palettes monochromes où les bleus rivalisent avec les gris anthracite.
Les dialogues nous parviennent, feutrés et polis, qui ne masquent pas la violence des échanges. On avance à tâtons dans le film, chaque scène semble dissociée de celle qui la précède et de celle qui va suivre. Des officiers de la marine débarquent et se précipitent dans une boîte de nuit. Plus loin, dans la maison du haut-commissaire de la République De Roller, on assiste à un étrange déjeuner où des représentants du peuple natif exposent leurs craintes d’une reprise des essais nucléaires sans que De Roller interrompe son déjeuner. Un étrange homme d’affaires fait un malaise et est placé sous la surveillance d’une danseuse trans. De manière récurrente, on voit De Roller assister aux répétitions d’une troupe folklorique, donnant des indications chorégraphiques. Plus tard, il y a ce dialogue à fleurets mouchetés entre lui et un prêtre qui interdit à ses ouailles de festoyer. Ou encore cette scène surréaliste à bord d’un scooter des mers depuis lequel le haut-commissaire observe les surfeurs s’engouffrer dans des vagues géantes…
Un sous-marin qui rôde autour de l’archipel
De Roller est partout, inquiet, fébrile, aimable avec les uns, distant avec d’autres. Personnage énigmatique, à la fois rassurant et inquiétant, personnage trouble qui ne laisse jamais rien paraître de ses sentiments et qui semble vouloir tout contrôler, même quand la situation lui échappe. Il est le fil d’Ariane du récit mais ne tire pas les ficelles du drame. Cette histoire de reprise des essais nucléaires est corroborée par la présence mystérieuse d’un sous-marin qui rôde autour de l’archipel. De Roller enquête, croise des bribes de conversations entendues ou rapportées, scrute la mer, la nuit venue, avec des jumelles. Tous les sens aux aguets, il sait qu’il se trame quelque chose. Ici, l’armée l’emporte sur la raison d’État. Secret défense.
Une transe envoûtante
Albert Serra a confié le rôle du haut-commissaire à Benoît Magimel, qui se révèle exceptionnel. Le corps lourd, en sueur, engoncé dans des costumes en lin clair, il se déplace pourtant comme un félin, sans bruit, répond par périphrases, regarde ses interlocuteurs dans les yeux le regard fuyant. Magimel, à l’écran du premier au dernier plan, impressionne par son jeu intérieur qui laisse à peine percevoir les tourments qui l’agitent. Sur cet échiquier, piégé de toutes parts, il avance ses pions, tente des combinaisons pour percer le secret qui plane. On ne sait jamais quand il est sincère ou pas. Du haut de son statut de représentant de l’État, il impose une verticalité palpable à chaque instant face à ses interlocuteurs, stature imprégnée de relents néocolonialistes. À ses côtés, Pahoa Mahagafanau et Matahi Pambrun, deux acteurs polynésiens, parcourent le film par leur présence solaire.
Albert Serra sème autant d’indices qui viennent déranger l’apparente harmonie des hommes et des paysages. Sur cette île paradisiaque, la France a pratiqué des essais nucléaires jusqu’en 1995. Les populations locales vivent majoritairement encore aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Serra se paye le luxe de filmer ce paradis artificiel dans un temps long, laissant les images déployer leur magie et les spectateurs se laisser happer par cette transe envoûtante. En filmant le monde d’aujourd’hui, un « paradis sur terre », Serra ne perd rien de sa puissance poétique et signe un film imposant et organique.
Un certain regard Une balade islandaise en terre divine
Godland, de Hlynur Palmason, Danemark-Islande, 2 h 18
À la fin du XIXe siècle, un prêtre danois est envoyé en terres islandaises pour bâtir une église en dur. Amateur de photographie, il décide de traverser le pays du sud au nord avec tout son matériel, et intègre un groupe d’Islandais pur jus. Cette balade dans une nature à la fois hostile et sublime avance au rythme des intempéries, ne cache rien de la violence du climat qui affecte les hommes. Sans compter la barrière de la langue, le danois du prêtre, celle des colons, qui se heurte à la langue islandaise. Godland est un long poème onirique, une ode au cinéma, un film à l’esthétique épurée où les sentiments humains se bousculent et se brisent devant ces paysages balayés par les vents contraires. Interprété par des acteurs au diapason de cette atmosphère auréolée de mystère, Godland est un grand film, un très grand film. M.-J. S.
Festival de Cannes 2022cinémapolynésie française Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Une seconde femme Premier ministre…
L'Humanité
Quinzaine des réalisateurs. Bon sang, que la montagne est belle…
Nos recommandations culturellesUn ingénieur fait une sorte de burn-out et décide de bivouaquer à 3800 mètres, aux pieds du Mont-Blanc. Une fable contemporaine aux accents fantastiques.
Marie-José SirachLa Montagne de Thomas Salvador, France, 115 mn
Rien de particulier, aucun signe avant-coureur qui annonce cette décision, irréversible, de quitter le monde d’en-bas pour aller s’installer là-haut, tout là-haut. Pierre plaque tout, du jour au lendemain, une situation professionnelle confortable, une vie qui l’est tout autant. Son burn-out est une prise de conscience, une remise en question de nos vies modernes où tout va vite, très vite, où tout se prend et se jette. Là-haut, recroquevillé dans son sac de couchage, sous une tente aussi légère que résistante, Pierre, l’oreille aux aguets, écoute le vent souffler, hurler, siffler, frapper la toile de son abri. Chaque jour, il va s’équiper, s’harnacher pour s’aventurer dans cette mer de glace qui ne cesse de fondre à vue d’œil et qui s’écroule par endroits provoquant des avalanches de pierre impressionnantes. C’est là que Pierre va rencontrer d’étranges créatures, sortes de lucioles géantes qui vont le guider jusque dans les entrailles de la terre…
Passées les premières scènes d’exposition, aussi banales que la vie de Pierre, on saisit que ce qui attire notre homme est bien plus grand que lui, que nous. Cette force d’attraction inversée vers les sommets, Thomas Salvador va la filmer, pas à pas, dans la neige, au milieu d’un silence assourdissant et d’une lumière aveuglante. Ce n’est pas Pierre qui va apprivoiser la montagne mais la montagne qui va l’apprivoiser et l’enserrer dans ses crevasses. Comment résister à la beauté de ces paysages? Comment ne pas vouloir préserver ce que le monde moderne s’évertue à détruire, insidieusement? Le réalisateur parvient à trouver le juste équilibre, distillant, dans ce qui aurait pû être un film de montagne de facture classique, des soupçons de fantastique (aux effets artisanaux assez kitsch mais savoureux) qui donnent une dimension existentielle au film. La présence terrestre, et presque énigmatique, de Louise Bourgoin, participe de cette échappée belle montagnarde.
Festival de Cannes 2022quinzaine des réalisateurscinéma L'Humanité
Compétition. La nostalgie n’est plus ce qu’elle était
Nos recommandations culturellesLe réalisateur italien Mario Martone s’est inspiré du roman éponyme de l’écrivain Ermanno Rea, qui se déroule à Naples, sans parvenir à élever le propos. De quoi, hélas, rester sur sa faim.
Pierre BarbanceyNostalgia, de Mario Martone, Italie-France, 1 h 57
Le réalisateur italien Mario Martone avait déjà investi la question du retour à Naples et d’un passé enfoui avec ses drames et ses secrets. C’était l’Amour meurtri, en 1995. Trois auparavant, dans Mort d’un mathématicien napolitain (prix du jury à la Mostra de Venise 1992), il s’intéressait déjà au regard introspectif d’un homme qui déambule dans les rues de Naples. Poussant sa démarche plus avant, il s’est saisi du livre éponyme du romancier italien Ermanno Rea, qui lui-même avait défriché et peut-être déchiffré la Cité du soleil. « Il n’est pas si aisé de se dérober à l’appel d’une ville quand on se sent lié à elle par des liens si intenses qu’ils paraissent indéchiffrables », écrivait-il.
Martone reprend l’histoire et les personnages de Rea. Felice (Pierfrancesco Favino) a quitté la ville il y a plus de quarante ans. Il s’est installé au Caire, mais décide de revenir. L’envie certaine de revoir sa mère et un sentiment plus diffus le ramènent dans son quartier d’origine, l’un des plus populaires de Naples, la Sanità.
Les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine
Approche prudente, déambulation dans les ruelles, parcours à moto sur les traces de l’insouciance disparue, histoire de laisser le passé le happer. Non sans risques. Tête brûlée dans sa jeunesse, il est l’auteur de petits cambriolages avec son pote, son frère de toujours, Oreste. Felice s’enfuit, littéralement exfiltré par sa famille – on en connaîtra les raisons au fil de l’histoire. Son comparse n’a pas cette chance. Il reste à la Sanità, victime de la fatalité, du malaffare (le mal-être) et des tentacules mafieux. Plus que la mémoire, les sentiments remontent à travers les odeurs de cuisine, les photos de jeunesse sorties d’une boîte. Felice, devenu musulman, comprend, avec l’aide d’un curé qu’il prend pour confident, l’importance d’aider les jeunes du quartier pour les tenir hors d’atteinte de la Camorra. Il tente de rencontrer Oreste, devenu violent chef d’un clan. « Ne te fais pas d’illusions. Le cœur se ferme avec le temps », lui conseille le prêtre, qu’il n’écoute pas. Il aurait dû ! On n’en dit pas plus.
La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Pier Paolo Pasolini
En exergue, Mario Martone a pourtant placé cette pensée de Pier Paolo Pasolini : « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne possède pas. » Malheureusement, quelque chose ne fonctionne pas. C’est plat. On trouve de quoi picorer, pas de quoi se rassasier, le réalisateur restant en lisière des situations créées, nous laissant sur notre faim. Là où Rea sondait les mutations du temps, penchant pour le côté politique plutôt qu’existentiel, Mario Martone en prend le contrepied, perdant au passage la profondeur de son propos.
Festival de Cannes 2022naplescinéma L'Humanité
Compétition. David Cronenberg, dernier scalpel avant rideau
Nos recommandations culturellesAvec les Crimes du futur, le Canadien signe un film testament théorique et désincarné, parcouru de quelques fulgurances mais boursouflé. À boire, à manger et beaucoup à régurgiter.
Cyprien CaddeoLes Crimes du futur, David Cronenberg, Canada, 1 h 47
«La chirurgie est le nouveau sexe.» La promesse du nouveau David Cronenberg, contenue dans cette seule réplique, était alléchante : le retour du maître canadien à la science-fiction et au « body horror » (littéralement « horreur corporelle »), un sous-genre d’autant plus coté qu’il a été palmé l’an dernier, avec Titane. La déception est à l’avenant.
Tout est abstrait, intello, en apesanteur
Dans les ruines postindustrielles d’un futur délabré et non daté, l’humanité a repoussé les limites de la douleur et subit un syndrome d’évolution accélérée. Les organes poussent comme autant de nouveaux fruits, les corps sont en ébullition. Pour ressentir encore, les êtres se supplicient, se mutilent, s’incisent : l’érotisme à l’heure transhumaniste. Saul Tenser (Viggo Mortensen) et sa concubine Caprice (Léa Seydoux) sont deux performeurs, spécialistes de la chirurgie artistique. Devant leur public, ils tranchent avec raffinement, tatouent des organes, retirent des excroissances tumorales. Et palabrent jusqu’à l’indigestion sur le sens de la vie, de la finitude et de l’art.
Les Crimes du futur tient plus de l’essai théorique que de l’horreur viscérale. « Le corps est la réalité », professe pourtant le film. Alors, pourquoi rien n’y est palpable ? Tout est abstrait, intello, en apesanteur. Alors, oui, des pistes de réflexion géniales surgissent, mais elles s’évaporent dans un film trop dense, trop bavard. Multipliant les autocitations – ici les boyaux d’ eXistenZ, là les traumas de Crash –, David Cronenberg s’autopsie. Comme si son cinéma était déjà froid. À l’image des monstruosités géniales qu’il a créées tout au long de sa filmographie, le résultat est boursouflé.
Des navettes vides prétextes à l’autothéorie
Toison argentée, drapé de noir, artiste organique et tourmenté en décalage avec le monde, Saul Tenser campe un avatar évident de David Cronenberg lui-même. C’est le seul vrai personnage, les autres, que ce soit ceux de Léa Seydoux ou de Kristen Stewart, demeurant des navettes vides prétextes à l’autothéorie. Quand le héros s’embarque dans un absurde concours du « meilleur organe original », on devine le cinéaste, malmené par le Hollywood établi, snobé par les oscars, régler quelques comptes avec son humour acide. On espère, puis déchante. Le sujet n’est, comme le reste, que survolé.
Comble pour un Cronenberg qui a signé des œuvres aussi radicales que le Festin nu : son film n’est jamais subversif. Ses Crimes du futur semblent appartenir au passé. Pour cause, le monde, au fond, est déjà cronenbergien. La preuve, son vrai coup d’éclat a eu lieu durant la promotion : le cinéaste a vendu une image certifiée de ses calculs rénaux sur le Web. La course aux modifications corporelles ? Le transhumanisme est passé par là. Des humains cherchant à développer des néo-organes pour ingérer les déchets industriels ? Notre sang est déjà colonisé par les microplastiques. Le maître a un train de retard. On reste donc à quai. La comparaison avec Titane enfonce le clou. Le film de Julia Ducournau, qui n’a jamais caché sa passion pour Cronenberg, a certes ses scories et ses détracteurs, mais il a le mérite de réactualiser le « body horror » en le percutant aux préoccupations de l’époque : la transgression du genre et la fluidité des identités. La relève de la garde ?
Festival de Cannes 2022cinémadavid cronenberg Valeurs Actuelles
Piolle, l’homme déconstruit devenu dhimmi
Il le dit lui-même. Éric Piolle « assume d’être éduqué et rééduqué » aux luttes féministes, « construit et reconstruit ». Mieux, le maire écologiste de Grenoble admet « ses privilèges » qu’il subit comme un fardeau honteux et lourd à porter. Ils l’obligent. La confession est publique et télévisée. Esther Benbassa et Eva Joly, qui soutiennent sa candidature à la primaire Europe Écologie-Les Verts, pareilles à de grandes prêtresses, achèvent de lui accorder l’absolution.
Nous sommes en juillet 2021. Lavé de ses péchés originels, repenti, Éric Piolle est en droit d’espérer pouvoir représenter les écoféministes décoloniales à la présidentielle. Il s’imagine un destin majuscule. Après avoir été en 2014 le premier maire écologiste d’une ville de plus de 100 000 habitants, il rêve désormais d’Élysée. « Ce que je vise, c’est de dépasser les 25 % au premier tour de la présidentielle. » C’est compter sans Yannick Jadot et plus encore Sandrine Rousseau, dont la radicalité et les performances médiatiques ruinent bientôt ses espérances.
Déconstruction, boboïsation, islamisation
Il n’empêche. Cette confession est décisive pour comprendre qu’un an plus tard, le maire de Grenoble décide de soumettre au vote de son conseil municipal l’autorisation du burkini dans ses piscines, provoquant un malaise certain chez ses alliés de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
De l’homme déconstruit à l’homme soumis à l’islam politique, il n’y a qu’un pas qu’Éric Piolle franchit avec une naïveté confondante, conforté par la certitude que le vote communautaire est le nouveau saint graal de la gauche radicale. Les 22 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle ne sont pas pour rien dans ce coup d’accélérateur du maire écologiste de Grenoble.
Comme l’analyse Paul Melun, le programme des Verts à la tête des grandes villes se fonde sur un triptyque largement éprouvé. Il débute avec une première phase de déconstruction. « Il y a chez Éric Piolle, comme chez nombre de ses amis écologistes, une sorte de gallophobie qui lui fait détester tout ce qui a trait, de près ou de loin, à la culture française », argumente l’essayiste et président de Souverains demain !. Exit le Tour de France, le traditionnel sapin de Noël… S’ensuit la boboïsation de leur centre-ville. Avant que ne débute l’islamisation de leurs municipalités. Nous y sommes.
Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus
S’il n’était à gauche quelques pôles de résistance, cette décision d’Éric Piolle passerait comme une lettre à la poste. Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, déjà passablement échaudé par l’affaire Taha Bouhafs, ne se prive pas de lui voler dans les plumes. Et il n’est pas jusqu’à Jean-Luc Mélenchon, maître d’œuvre de cette alliance électorale, pour tenter d’en finir avec ce burkini qui s’invite dans la campagne législative et divise la Nupes au point de la mettre en péril. Jeudi 19 mai, alors qu’il présente les 650 mesures de son programme, le leader de La France insoumise se montre pressé de clore ce chapitre communautaire : « Il y a mieux à faire que de discuter les 6 000 règlements intérieurs des piscines de ce pays. En tout cas, moi, je ne suis pas candidat à être Premier ministre des piscines. » Fermez le banc de nage.
Demi-habile, le maire écologiste de Grenoble a cru bon de proposer à la délibération de son conseil d’ouvrir les bassins aux « maillots couvrants » et aux seins nus. Plus cool que Piolle tu meurs. L’essayiste Fatiha Agag-Boudjahlat, dans le Point, n’a pas tardé à dénoncer cette fausse équivalence. « C’est comme ceux qui prétendent que le voile islamique est l’équivalent des talons aiguilles. Il n’existe aucune société où les femmes sont enfermées, attaquées ou tuées parce qu’elles ne portent pas de talons aiguilles. En revanche, il existe des sociétés du voile, comme en Afghanistan et au Pakistan. Donc, non, je suis désolée pour Piolle, mais les seins à l’air libre, ce n’est pas une compensation au burkini. »
Stratégie de l’inversion
En réalité, personne n’est dupe de cette stratégie de l’inversion défendue par le maire de Grenoble qui consiste à instrumentaliser la promesse républicaine d’égalité pour mieux servir ceux qui veulent changer la France. À commencer par les Frères musulmans. Éric Piolle peut habiller des plus hautes vertus sa décision d’autoriser le burkini, il ne s’agit de rien d’autre qu’un grand détournement dont Naëm Bestandji a largement dévoilé les mécanismes dans le Linceul du féminisme, caresser l’islamisme dans le sens du voile (Sera-mis). « Cette dangereuse naïveté brandie comme le summum de la tolérance est ancrée dans le logiciel de bon nombre d’écologistes, écrit l’essayiste. En plus, le logiciel écolo est à la fois mondialiste, sans frontière, et communautaire. C’est aussi là qu’ils croisent l’islamisme, perçu comme un mouvement anti-impérialiste occidental. L’idée n’est donc pas de lutter pour des valeurs universelles, considérées comme colonialistes, mais de défendre les particularismes culturels y compris les plus rétrogrades. Les islamistes se présentent comme des victimes. Ça fait vibrer des écolos. »
Déjà, au début de l’année, Éric Piolle défendait les Hijabeuses, ces footballeuses qui souhaitent pouvoir jouer voilées. « Il reprend tous les arguments des islamistes », s’étranglait alors Émilie Chalas, députée LREM de l’Isère. Avec le burkini, il achève de dérouler le tapis vert aux musulmans.
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Emmanuel Macron, l’étrange victoire
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[Edito] Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation post-nationale ?
La guerre des républicanismes est déclarée ! Depuis sa bruyante nomination comme ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye est accusé d’être le fossoyeur de l’héritage républicain, brevet impératif de son prédécesseur. Le parcours du nouveau ministre ne permet guère de douter de son positionnement idéologique. Avec une constance mécanique, il a épousé toutes les causes progressistes, depuis son appel à une nouvelle République soutenant Hollande en 2012 au combat mené en faveur des minorités. Postcolonial, décolonial, indigéniste, woke, racialiste, il prend soin d’afficher une distance subtile avec tous ces concepts dont on l’affuble confusément, sans jamais les embrasser complètement ni les dénoncer définitivement. Quoi qu’il en soit, la logique de déconstruction de la “culture française” à laquelle s’attelle Emmanuel Macron est entre de bonnes mains.
Portrait d’un décolonial
Pap Ndiaye est l’héritier du postcolonialisme nord-américain des années soixante-dix, auquel il se confronte lors de son expérience universitaire outre-Atlantique. Influencée par le chercheur Edward Said, cette pensée dénonce la persistance d’une domination occidentale sur les pays juridiquement décolonisés. Dans les années quatre-vingt-dix, ce courant est débordé par la radicalité du décolonialisme, qui propose aux opprimés de s’affranchir de la pensée universelle occidentale par la prise de conscience raciale de leur oppression. Ainsi, la “racisation” assignant une personne à une minorité discriminée, la couleur de l’épiderme n’est plus pensée comme une donnée naturelle mais comme une norme historiquement construite. Le “privilège blanc” reposerait par exemple sur cette manière de se percevoir socialement. Se défaire de sa “blanchité” nous rendrait égaux quand la négritude demeure habilement chez Pap Ndiaye une « rébellion contre l’assimilation ». L’historien ne réactualise donc pas la biologie de la race mais retient d’elle sa « valeur heuristique » pour en faire une clé d’interprétation clivante des rapports sociaux.
Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”.
L’importation de ces concepts s’est trouvée facilitée par la spécificité de notre histoire, qui lie colonisation et immigration. Depuis 2005, la racialisation des émeutes en banlieue est excitée par de nouvelles associations “antiracistes” comme les Indigènes de la République ou le Cran, dont Pap Ndiaye est l’un des fondateurs. À l’instar des campus américains, il vante les réunions racialement non mixtes comme outil de libération de la parole souffrante. En 2007, il revendique le comptage “ethnique” sur le modèle du “baromètre de la diversité” de l’ex-CSA.
La chasse au « racisme culturel »
Du volet anglo-saxon des minorités, il retient l’idée que non seulement les institutions ne sont pas neutres mais qu’elles se rendent complices de discriminations impensées. Pour le nouveau ministre de l’Éducation, le racisme ne peut donc être que « structurel », “non d’État”, dit-il prudemment, mais “au cœur du système de l’État”. En 2020, il dénonce « le déni classique », entendez systémique, « sur les violences policières ». Puisque nous aurions intériorisé le racisme par la culture ou l’éducation, il faudrait s’arracher à ce mal inhérent par la déconstruction des cadres civilisationnels. Ainsi, l’écriture doit être repensée pour en extirper les stéréotypes de couleur. Contre le “racisme culturel”, Pap Ndiaye remet en 2020 un rapport sur l’Opéra de Paris qui dénonce l’absence de « livret ou composition écrits par une personne non blanche » et regrette que « l’opéra européen » soit celui des « dominants, hommes européens blancs ». Le nouveau ministre de l’Éducation nationale voudrait-il proposer aux élèves un patrimoine culturel expurgé de son passé ? Accusant le processus de sélection de perpétuer les préjugés raciaux, l’ancien professeur de Science Po estime la discrimination positive « inévitable ». En mars dernier, il soupçonnait des entreprises de « promouvoir la diversité » pour masquer des « discriminations indirectes » à l’embauche. Il faut donc décoloniser les savoirs et les esprits, y compris par l’intimidation.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle
Ces intentions ont suffi à ériger l’ancien ministre Blanquer en parangon de vertu républicaine. C’est oublier sa circulaire enjoignant une meilleure prise en compte de « la transidentité » des élèves dans un cadre que l’on croyait fait pour transmettre des connaissances et non panser le “ressenti” de chacun. Même son intention louable d’adopter une tenue scolaire dissimulait mal le souci de ne pas heurter les convictions de minorités actives au mépris de cet universalisme tant proclamé.
On ne saurait négliger la part de cynisme électoral que comporte cette nomination, mais Emmanuel Macron poursuit surtout méthodiquement son projet de société multiculturelle, mettant la singularité raciale, religieuse ou sexuelle sur le même plan que l’appartenance à un commun partagé. Au risque de fracturer davantage la société française. L’opinion publique est inquiète pour son école. Il n’est pas certain que la nomination de Pap Ndiaye, plus clivant sur le fond que lisse sur la forme, puisse la rassurer.
* Jean-Marc Albert est historien et universitaire.
L'Humanité
Compétition. La passion amicale selon les Dardenne
Nos recommandations culturellesMineurs étrangers non accompagnés, Tori et Lokita se soutiennent dans l’adversité. Mais le refus d’accorder des papiers à Lokita sème d’embûches leur parcours.
Michaël MélinardTori et Lokita, de Luc et Jean-Pierre Dardenne, Belgique, 1 h 28
Luc et Jean-Pierre Dardenne sont en quelque sorte nés à Cannes avec la présentation de Falsch, leur premier long métrage de fiction, à Perspectives du cinéma français en 1987, une section éphémère créée par la Société des réalisateurs de films (SRF). Depuis, ils ont gagné le droit à la belgitude, plaçant la ville de Louvain au centre de la planète cinéma. Double lauréat de la palme d’or (Rosetta et l’Enfant), grand prix (le Gamin au vélo), prix de la mise en scène (le Jeune Ahmed), prix du scénario (le Silence de Lorna), des prix d’interprétation pour ses comédiens (Émilie Dequenne, Olivier Gourmet)… la fratrie quitte rarement la Croisette les mains vides. Pour sa neuvième présence en compétition, elle brouille les pistes avec un titre, Tori et Lokita, aux allures de film pour enfants. Il n’en est rien, même si, comme souvent dans son œuvre, des personnages adolescents en sont la matrice.
Enfermée dans un système coercitif et contraignant
Lokita (Joely Mbundu) a sans doute mûri trop vite. Il est difficile de lui attribuer un âge précis. Elle apparaît dès la première séquence dans le cadre. Hors champ, une voix féminine l’interroge sur ces liens avec Tori, son petit frère. Une policière ? Une juge ? Peu importe, elle est suspecte, presque coupable. Le ton est donné. Elle n’arrange pas son cas avec des réponses insatisfaisantes comme dans une leçon mal apprise. Elle aura droit à une séance de rattrapage. Très vite on comprend qu’elle cherche à obtenir un titre de séjour. Tori (Pablo Schils) a été régularisé pour une raison que le récit révèle plus tard. Entre-temps, Lokita doit survivre, envoyer de l’argent à sa mère, demeurée au Cameroun. Tori l’épaule et l’accompagne. Chacun apportant à l’autre l’affection dont il manque. Prise en étau entre la violence ordinaire d’un pizzaïolo dealer qui l’utilise pour revendre de la drogue et des passeurs qui l’épient pour lui arracher son maigre pécule, elle est enfermée dans un système coercitif et contraignant. Reste cet amour fraternel qui permet à Tori et Lokita de résister à la dureté du quotidien.
Pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os
Avec ce double portrait, Luc et Jean-Pierre Dardenne ont voulu aborder la problématique des mineurs étrangers non accompagnés et le sort qui leur est réservé. Les cinéastes s’abstiennent certes de juger, mais le constat n’est pas très flatteur. En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, ils les sortent de l’anonymat statistique et d’une essentialisation qui les mue en boucs émissaires.
En personnifiant ces demandeurs d’asile, réfugiés économiques, climatiques ou politiques, les frères Dardenne les sortent de l’anonymat statistique.
Ils en profitent aussi pour revisiter leur propre cinéma. Une chanson interprétée par Tori et Lokita dans le karaoké d’une pizzeria renvoie à une séquence similaire de la Promesse. On y voyait un petit patron exploitant des sans-papiers, incarné par Olivier Gourmet, et son fils, sous les traits de Jérémie Rénier, entonner Siffler sur la colline, de Joe Dassin. Le paradigme a changé. Le point de vue aussi. Les Dardenne épousent celui des opprimés. Même sentiment de retrouver leur univers singulier avec la migration, déjà documentée dans le Silence de Lorna. Ils sont passés d’une Albanaise ayant contracté un mariage blanc avec un junkie à deux enfants africains parlant un français impeccable et capables de chanter une comptine sicilienne, signe de l’évolution de ces mobilités d’urgence. Comme à leur habitude, on sait peu de chose sur les personnages. Pas de psychologie, pas d’explications, pas de pathos, ni de gras chez les Dardenne, on est à l’os.
Loin de la caméra portée du Fils ou de Rosetta, la mise en scène épurée, sans mouvement virtuose, ni fioritures, témoigne du cloisonnement implacable de Lokita et de la prise de risques de Tori, qui lie son destin au sien. Si le film est très incarné par deux jeunes acteurs irréprochables – Pablo Schils (Tori) au naturel confondant, à l’agilité et à l’intelligence de jeu fascinantes –, le côté implacable des situations met à distance, limite l’empathie. Ce refus de la prise en otage émotionnel est tout à l’honneur des cinéastes. Mais là réside aussi la limite de Tori et Lokita. Pourtant, avec cette histoire d’amitié indéfectible, cette tragédie moderne, les Dardenne touchent juste. Les frères placent ici l’amitié au sommet, bien au-dessus des liens du sang. Ils forcent surtout à regarder où l’on ne peut ni ne veut voir. Et à mettre, sans la culpabiliser, la société devant ses propres contradictions. Une manière de tisser une passerelle entre le spectateur et le monde par la force d’un beau récit de cinéma.
Quinzaine des réalisateurs L’intimité en Super 8 d’Annie Ernaux
Les Années Super 8, d’Annie Ernaux et David Ernaux-Briot, France, 1 h 5
Avec les films tirés des œuvres littéraires à fort accent autobiographique, la vie d’Annie Ernaux constitue déjà une riche matière cinématographique. L’Événement, d’Audrey Diwan, lion d’or à Venise, Passion simple, de Danielle Arbid, ou l’Autre, de Patrick-Mario Bernard et Pierre Trividic, ont offert une réinterprétation passionnante de son travail. Annie Ernaux et son fils David Ernaux-Briot exhument, dans les Années Super 8, les archives familiales pour signer une œuvre en forme de journal intime. Ces années sont celles d’une femme mariée, mère de famille, inconsciente de sa jeunesse et de sa beauté. Le dispositif est simple. À l’image, le montage rassemble des films de famille tournés entre 1972 et 1981 par Philippe Ernaux, son ex-mari. Comme il cadre la plupart des scènes, il est par définition quasi absent de l’image dans cette ère préselfies.
Au son, la voix off d’Annie Ernaux raconte, de sa place d’autrice établie, ce passé révolu. Aucune nostalgie apparente mais le souvenir d’une époque, de frustrations et de disparus, ressuscités le temps d’un film. Des voyages en Albanie, en URSS, au Chili, où leur petit groupe de touristes français est reçu par Allende à la Moneda, témoignent d’un désir d’interroger les modèles, de se confronter aux utopies. Son quotidien d’épouse de notable de province renvoie au statut de la femme dans les années 1970, à l’inégalité du partage des tâches ménagères et à l’érosion presque mécanique de sa vie de couple. Il y a dans cette œuvre le charme et la patine vintage du Super 8, le format cinéma d’avant la vidéo et le numérique. D’autant que feu son époux possédait un bon sens du cadre, un talent d’autodidacte dans la composition des plans. M. M.
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Quinzaine des réalisateurs. Des corps, du cinéma pour une anatomie de notre temps
Nos recommandations culturellesLe long métrage de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor est une extraordinaire et dérangeante exploration de l’intériorité humaine.
Pierre BarbanceyDe Humani Corporis Fabrica, de Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, France-États-Unis-Suisse, 118 min
Pendant que David Cronenberg joue du scalpel métaphysique façon Nuit des gores-vivants dans une séance science-frictionnelle, Verena Paravel et Lucien Castaing-Taylor, au contraire, se tournent vers l’anatomiste André Vésale. Il y a cinq siècles, celui-ci ouvrait pour la première fois le corps au regard des scientifiques. Bien du sang est passé dans les corps depuis. Constatant que la médecine moderne utilise les outils du cinéma – scénario d’opérations, caméras, écrans de contrôle –, les deux réalisateurs se mettent à l’ouvrage. Le ressenti est au niveau de l’attente. C’est un objet qui relève du documentaire et du film expérimental.
Comme de la peinture figurative
De la chirurgie lourde à la microscopique, de la morgue à l’examen de tissus cancéreux, du détachement apparent des personnels médicaux qui évoluent dans cet univers pour eux quotidien (on pense à ces discussions surréalistes sur les prix de l’immobilier autour d’un corps) aux déambulations de patients en gériatrie ou porteurs de troubles mentaux, les deux cinéastes nous prennent par la main. Ils nous ouvrent des portes et nous entraînent sur des chemins que l’on voudrait faux, inexistants. Et pourtant… C’est parfois extraordinaire, comme de la peinture figurative, souvent dérangeant (les « clous » que l’on enfonce dans le crâne d’un homme ou le curetage de cellules invasives). Le tout dans des hôpitaux eux-mêmes corps vivants.
L’anatomie du XXI e siècle ou l’éternelle préoccupation de l’humain face à sa propre réalité physique, sa peur de la mort et la façon de la conjurer grâce à la médecine. En épilogue de ce déferlement moins voyeuriste qu’il n’y paraît, une scène de fête associant les praticiens des hôpitaux sur une musique de New Order nous plonge dans un univers digne de ceux de Gaspar Noé, de Carne à Vortex, bien sûr !
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[Albert] Nouvelle Union Populaire contre patriotes en ordre dispersé : quand la gauche fait la désunion des droites
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[Ferrand] Pap Ndiaye ? Sauve qui peut !
Depuis une dizaine d’années, voyant s’immiscer au sein de nos “élites” une culture de l’effacement que d’aucuns trouvent pleine d’attraits, je me demandais combien de temps nos dirigeants tiendraient dans leur refus d’y souscrire. Les meilleurs jours, je me prenais à noter des signes encourageants dans les propos de tel ou tel ministre ; ainsi de l’engagement de Jean-Michel Blanquer contre l’écriture inclusive… Quelles qu’aient pu être les insuffisances du locataire sortant de l’hôtel de Rochechouart, personne n’aurait pu douter en effet de son aversion pour les dérives anglo-saxonnes de l’égalitarisme.
Voilà renversée la digue. Ce n’est pas, je crois, sacrifier au procès d’intention que de relever, dans les états de service du professeur Ndiaye, ci-devant patron du musée de l’Histoire de l’immigration, des signes alarmants d’ouverture auxdites dérives.
On a beaucoup répété, depuis vendredi, que le nouveau ministre – membre du conseil scientifique du Cran et soutien ponctuel d’Assa Traoré – a prétendu appliquer à la situation des Noirs en France une grille de lecture américaine, forgée dans un pays qui, du moins en partie, fut longtemps et tard esclavagiste ; qu’il a publiquement considéré qu’existait, au pays de l’abbé Grégoire, « un racisme structurel » et qu’il est allé jusqu’à participer à un colloque interdit aux Blancs. Du reste, ne dénie-t-il pas toute légitimité à la notion de “racisme antiblanc” ?
Racialisme et “décolonialisme”, multiculturalisme, néo-féminisme et militantisme LGBT avaient pu, ponctuellement, séduire à ce jour certains membres – parmi les plus exposés – de récents gouvernements ; aucun n’était allé jusqu’à revendiquer des positions ouvertement “woke” . Et – si l’on met de côté le cas équivoque de Christiane Taubira – jamais la “déconstruction” des valeurs occidentales n’avait encore, en France, été représentée de manière officielle au sein de l’exécutif.
Voilà qui est fait, de surcroît dans un bastion régalien des plus stratégiques au regard des idées invoquées : l’Éducation nationale ! Passé le choc d’une telle annonce, outre la colère qu’elle provoque chez tous les conservateurs – des plus acharnés aux plus pondérés – envers un président décidément féru d’extrême provocation, la question se pose de ses motivations.
Quelle raison a pu pousser le chef de l’État à faire ainsi volte-face quant à l’instruction publique, et à franchir le Rubicon de la culture d’annulation ? Les plus pragmatiques y verront une tactique de plus, visant à hypnotiser la gauche bien-pensante, tout en fragilisant à la marge les candidats de la droite modérée – la plus gênante pour la mouvance présidentielle. Les plus fatalistes y voient la volonté de payer tribut aux capitaux mondialistes qui, bien plus encore qu’avec le premier mandat, pourraient trouver dans le second un terrain d’élection.
Quoique ces deux versions tiennent la route, j’en privilégierais une troisième. Il me semble qu’aux yeux d’Emmanuel Macron, la nomination de Pap Ndiaye à la tête de l’armée enseignante procède de la tombée des masques, et qu’elle révèle au plus grand nombre ce que subodoraient, depuis longtemps déjà, les familiers du pouvoir : le président, par sa formation, par sa sensibilité – par sa génération aussi -, non seulement ne serait pas l’ennemi des idées fallacieuses venues – ou revenues – d’outre- Atlantique, mais il en serait en vérité le défenseur sans complexe. N’avait-il pas, dès l’origine, ironisé sur l’existence d’une culture française ?
Au-delà du calcul électoral et du jeu des rapports de force, le président de la République pourrait ainsi avoir agi, sinon par conviction – il semble que les principes ne jouent guère de rôle dans ses décisions -, du moins par sympathie pour ce que représente, fort noblement d’ailleurs, Pap Ndiaye. Personne, à ce stade, ne saurait l’affirmer absolument ; mais si ce devait être le cas, sauve qui peut !
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - Monde
En direct : les séparatistes pro-russes revendiquent la prise d'une localité clé du Donbass
Publié le : 27/05/2022 - 06:50Modifié le : 27/05/2022 - 14:34
FRANCE 24
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Les Russes accélèrent leur offensive dans l'est. Les séparatistes soutenus par Moscou ont affirmé avoir pris la localité de Lyman, un carrefour important du Donbass tandis que Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, est de nouveau la cible de bombardements.
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13 h 47 : les évacuations de civils se poursuivent dans le Donbass bombardé
L'Ukraine décrit une offensive militaire russe "d'intensité maximale" dans l'est de son territoire tandis que les évacuations de civils menacés par des bombardements incessants se poursuivent, explique Gulliver Cragg, envoyé spécial de France 24 en Ukraine.
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13 h 11 : Finlande et Suède dans l'OTAN : Roumanie et Pologne "optimistes" malgré l'opposition d'Ankara
Bucarest et Varsovie sont "optimistes" concernant l'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan, malgré l'hostilité d'Ankara, ont affirmé leurs ministres des Affaires étrangères à Istanbul.
Les deux ministres s'exprimaient lors d'une conférence de presse commune avec leur homologue turc Mevlut Cavusoglu à l'issue de leurs entretiens. "Contrairement à beaucoup, je suis optimiste à ce sujet. Je suis convaincu que ce désaccord sera résolu de la meilleure manière, dans l'esprit de solidarité de l'Otan", a indiqué le ministre polonais Zbigniew Rau.
"L'adhésion de la Suède et de la Finlande à l'Otan est indispensable pour nous rendre plus forts. […] Cette adhésion doit cependant être bénéfique à tous les alliés de l'Otan, y compris la Turquie", a-t-il ajouté.
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13 h 08 : sur les rails avec ceux qui évacuent les civils
Depuis le début de la guerre, les chemins de fer sont au cœur de la logistique qui permet l'évacuation des civils ukrainiens.
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13 h 01 : "une dizaine de morts" dans une frappe russe sur un terrain militaire à Dnipro
"Une dizaine" de personnes ont été tuées et une trentaine blessées dans une frappe russe sur une installation militaire à Dnipro, grande ville industrielle du centre-est de l'Ukraine, a annoncé le responsable de la défense territoriale de la ville.
"Des missiles Iskander ont frappé un champ de manœuvre de la Garde Nationale. On déplore une dizaine de morts et entre 30 et 35 blessés", a déclaré Guennadi Korban à la chaîne locale Dnipro TV. "Ceci malgré le fait que nous et les militaires avions essayé de prendre des précautions, en répartissant le personnel [sur tout le périmètre de cette installation]", a-t-il ajouté, laissant entendre que les victimes étaient militaires.
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12 h 15 : la "guerre totale" de l'Occident contre la Russie va durer longtemps, selon Moscou
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé "une guerre totale" occidentale contre la Russie et estimé que celle-ci allait durer "longtemps".
"L'Occident a annoncé une guerre totale contre nous […]", a déclaré Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec des responsables de régions russes.
"On peut dire avec certitude que cette situation est avec nous pour longtemps", a-t-il estimé, alors que les puissances occidentales ont multiplié les sanctions contre Moscou.
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11 h 41 : la Russie va expulser cinq diplomates croates
La Russie a annoncé l'expulsion de cinq diplomates croates en représailles à celle de 24 Russes, décidée en avril par Zagreb, après le lancement de l'offensive russe contre l'Ukraine.
Le ministère russe des Affaires étrangères a indiqué avoir "protesté" auprès de l'ambassadeur croate contre le fait que son pays ait accusé la Russie "de crimes de guerre en Ukraine". Il accuse aussi Zagreb "de soutenir militairement le régime néonazi de Kiev".
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10 h 04 : les séparatistes disent avoir conquis la localité clé de Lyman
Les séparatistes prorusses de Donetsk ont affirmé avoir conquis la localité de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un important nœud ferroviaire qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.
Sur son compte Telegram, l'État-major de la défense territoriale séparatiste de Donetsk a indiqué avoir "pris le contrôle complet" de Lyman avec le soutien des forces armées russes. Une information confirmée lors d'une interview d'un proche conseiller du président ukrainien, selon Reuters.
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9 h 25 : le point sur l'offensive russe dans le Donbass
La Russie veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée. Elle pilonne depuis plusieurs jours la ville de Severodonetsk. L'armée russe tente d'encercler la ville et celle voisine de Lyssytchansk, a indiqué à Washington un haut-responsable du Pentagone.
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8 h 30 : les forces ukrainiennes perdent du terrain dans l'est, la ville de Severodonetsk sous les bombes
Après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv, l'armée russe a recentré ses efforts sur la conquête complète du Donbass, bassin industriel déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. Appuyée par un déluge de bombes, l'armée russe menace Severodonetsk, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, grand port du sud-est en majeure partie détruit après des semaines de siège. Les précisions de l'envoyée spéciale de France 24 en Ukraine, Gwendoline Debono.
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4 h 00 : Nouveaux bombardements à Kharkiv
Les sirènes d'alerte aérienne ont à nouveau retenti à l'aube à Kharviv, où des bombardements la veille ont fait 9 morts et 19 blessés, tous des civils selon Volodymyr Zelensky. Un bébé de cinq mois et son père ont notamment été tués, tandis que la mère a été grièvement blessée, a indiqué le président ukrainien.
La Russie avait cessé mi-mai son offensive sur Kharkiv pour concentrer plus de troupes à l'est et au sud de l'Ukraine, et la ville entamait ces derniers jours un difficile retour à la normale, rouvrant notamment la circulation du métro.
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1 h 08 : Une offensive d'une "intensité maximale" dans le Donbass
L'Ukraine a décrit une offensive militaire russe d'"intensité maximale" et une situation extrêmement difficile dans le Donbass, dans l'est de son territoire.
"L'actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée", a affirmé Volodymyr Zelensky dans son adresse télévisée dans la nuit de jeudi à vendredi, accusant les forces russes de chercher à "réduire en cendres" plusieurs villes de la région.
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00 h 15 : Zelensky accuse la Russie de "génocide" dans le Donbass
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie de pratiquer un "génocide" dans le Donbass, dans l'est du pays. La Russie pratique la "déportation" et "les tueries de masse de civils" dans le Donbass, a affirmé Zelensky dans son adresse télévisée quotidienne. "Tout ceci […] est une politique évidente de génocide menée par la Russie", a-t-il accusé.
Avec AFP
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Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède
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France24 - Monde
Après la tuerie du Texas, la NRA, le tout-puissant lobby des armes y tient son assemblée annuelle
Publié le : 27/05/2022 - 10:50Modifié le : 27/05/2022 - 13:33
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Trois jours après la fusillade qui a fait 21 morts dont 19 enfants au Texas, la NRA organise sa grand-messe annuelle en présence de Donald Trump. Si chaque nouvelle tuerie relance le débat autour de la régulation des armes à feu aux États-Unis, la loi est particulièrement permissive dans de nombreux États et la question continue de diviser les Américains, comme l'ont constaté nos correspondants au Texas, Pierrick Leurent et Éric Pape.
La NRA, le puissant lobby pro-armes américain tient vendredi 27 mai son assemblée annuelle au Texas en pleine polémique, trois jours jours seulement après l'effroyable fusillade dans une école de cet État américain.
À quelques heures de route de l'école primaire d'Uvalde, où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes mardi, la NRA organise sa grand-messe, en présence de l'ancien président Donald Trump.
Trump promet "un discours important au peuple américain"
L'ancien locataire de la Maison Blanche a confirmé mercredi sa présence, en lançant que les États-Unis avaient "besoin de vraies solutions et de vrai leadership en cette période, pas de politiciens et de considérations partisanes".
"C'est pourquoi je respecterai mon engagement de longue date de m'exprimer à la convention de la NRA au Texas", a-t-il fait savoir, promettant "un discours important au peuple américain".
>> À lire sur France 24 : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
Quant à l'opinion publique, elle reste très divisée sur la question. "Selon un récent sondage, 54 % des Américains souhaiteraient plus de restrictions sur les armes à feu, 16 % en voudraient moins et 30 % souhaiteraient que les choses restent comme elles sont", explique le correspondant de France 24 à Los Angeles, Pierrick Leurent.
Avec AFP
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ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
Valeurs Actuelles
Le burkini contre la France
C’était en 2018. Interrogé par BFM et Mediapart, Emmanuel Macron avait jugé le voile islamique « pas conforme à la civilité qu’il y a dans notre pays, c’est-à-dire au rapport qu’il y a entre les hommes et les femmes ». Il aurait fallu approfondir cette intuition pour comprendre la vraie question que posent le voile, ou hidjab, ou le burkini à la société française.
Ce n’est pas tant notre conception de la laïcité qu’interroge cette pratique vestimentaire étrangère, mais celle de la France : le port du voile relève du domaine culturel de la civilisation islamique. Une religion finit par modeler des comportements, des habitudes, des conceptions du monde et des personnes, une doctrine anthropologique, des définitions morales… Bref, une civilisation. André Malraux le disait autrement, qui affirmait que la nature d’une civilisation était « ce qui s’agrège autour d’une religion ».
Avec l’islam, que pratiquent les musulmans, vient la civilisation islamique, différente de la civilisation chrétienne. Puisque les partisans du voile répètent eux-mêmes que les femmes musulmanes le portent librement, c’est bien qu’il n’est pas une obligation religieuse : individuellement, les motivations peuvent être variées ; massivement, il devient le signe de la présence d’une “civilité” étrangère en France. Ce ne sont pas les choix individuels qui font la conquête, mais le nombre. La foi des musulmans doit être respectée ; à l’inverse, le renoncement à une partie de la culture islamique peut être exigé.
Immigration et haine de soi
Or, deux ans plus tard, aux Mureaux, le même Emmanuel Macron déclamait son discours contre « les séparatismes ». L’occasion pour lui de dessiner les contours de son ambition : non pas imposer la civilisation française à tous ceux qui sont français par le principe de l’assimilation, mais imposer à la France sa mutation multiculturelle : « Il n’y aura pas de réussite […] si nous ne comprenons pas mieux les civilisations qui de fait cohabitent sur notre sol compte tenu de ce qu’est aujourd’hui le peuple français. »
Avec ces deux déclarations successives, on comprend le véritable enjeu de ces débats interminables sur tous les voiles, qu’ils apparaissent dans la rue, sur un terrain de foot ou à la piscine. Il ne s’agit pas de féminisme, de liberté, d’hygiène ou de laïcité, mais bien de ce qui est français ou ne l’est pas. Il ne s’agit pas non plus de qualifier moralement un tel vêtement mais de lui reconnaître un caractère étranger aux pratiques vestimentaires françaises.
L’assimilation demande du temps, de l’investissement… Et un minimum d’amour de soi. Pour que les étrangers aient envie d’imiter, il faut séduire.
Cela interroge non pas le droit mais les mœurs et coutumes transmises de génération en génération par l’imitation des parents par les enfants : par l’assimilation d’une génération à la précédente. À Rome, les petits Romains de souche imitent leurs parents ; les étrangers imitent les Romains. À moins de choisir le modèle multiculturaliste où chacun vit selon ses coutumes importées – au risque de fracturer l’unité culturelle d’un pays, et donc d’un peuple. À défaut d’avoir accepté de prendre au sérieux les causes d’un bouleversement culturel inédit, nous courons après les conséquences comme un canard sans tête.
Le débat sur les voiles arrive après deux mouvements historiquement inédits qui ont chamboulé la France en l’espace d’un demi-siècle.
D’un côté, les gouvernements ont encouragé une immigration massive d’origine islamique forcément porteuse, par ceux qui la composent, de mœurs étrangères. Les hommes n’étant pas des pions interchangeables et dénués d’attachements, les individus ont été tentés très naturellement de reconstituer de petites sociétés d’origine selon leurs habitudes, leurs coutumes et leurs traditions en l’absence décidée de toute injonction à l’assimilation. L’idéologie ambiante a répété que la différence était une richesse ? Cette différence a proliféré.
L’autre mouvement est celui qui concerne le regard que la France a fini par porter sur elle-même : une remise en cause permanente de la civilisation occidentale, un mouvement de déconstruction d’habitudes millénaires, une interrogation inquisitrice de son histoire et une mise en cause de sa culture. Sans compter le déni même de la nécessité bien humaine de repères religieux.
Étranger dans son pays
À mesure que la France rendait coupable tout attachement profond aux marqueurs identitaires français, elle accueillait des personnes légitimement attachées à des marqueurs identitaires étrangers. Le réveil est douloureux, on peut l’appeler “insécurité culturelle”, on peut aussi le lire comme une impression soudaine d’être étranger à des pans entiers de son propre pays.
Alors on tente de réagir, avec des outils particulièrement inadéquats. On a invoqué les valeurs de la République… mais la liberté, l’égalité et la fraternité sont justement invoquées par les partisans du voile au nom de la sacralisation des droits individuels ! On a brandi la laïcité, oubliant un peu vite qu’elle commande le comportement de l’État mais peine à contraindre la société. Historiquement, la laïcité “à la française” a été une ambition de déchristianisation de la société : la religion s’est peu à peu effacée de la sphère publique. C’était compter sans l’apparition de l’islam, qui est une orthopraxie et qui pose par conséquent un défi nouveau.
La seule arme que possède la France, c’est sa “civilité” justement. Elle ne se conserve harmonieusement qu’avec une entreprise assumée d’assimilation. Et donc une maîtrise drastique du nombre d’arrivées : l’assimilation demande du temps, de l’investissement… et un minimum d’amour de soi. Pour que les étrangers aient envie d’imiter, il faut séduire.
La République est inefficace à clore le débat si elle oublie ce qu’est la France : c’est seulement en reconnaissant que le droit à la continuité civilisationnelle prime la consécration des droits individuels qu’elle sauvera l’harmonie de sa “civilité”.
France24 - Monde
La bataille de Bir Hakeim "a accru la confiance des Alliés dans la France libre"
Publié le : 27/05/2022 - 07:07
Alors que la Seconde Guerre mondiale fait déjà rage depuis deux ans et demi, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et de la France libre résistent héroïquement du 27 mai au 11 juin 1942 à Bir Hakeim, une oasis au milieu du désert libyen. Si cette bataille est techniquement une défaite, les deux semaines de combats permettent cependant aux hommes du général de Gaulle de gagner un immense respect et de contribuer à la victoire britannique d'El-Alamein, en Égypte, un mois plus tard.
Alors que le général de Gaulle et les Forces françaises libres (FFL) en exil tiennent une place privilégiée dans la mémoire collective française de la Seconde Guerre mondiale, la bataille de Bir Hakeim y est pour sa part reléguée au second plan. Pour un Parisien, "Bir Hakeim" désigne aujourd'hui, avant tout, une station de métro et un pont.
Pourtant, cette bataille a joué un rôle essentiel dans la prise en considération des FFL, cette "France qui se bat, la seule France, la vraie France, la France éternelle", comme en parlait De Gaulle dans son célèbre discours à l’Hôtel de Ville, quelques heures après la libération de Paris, le 25 août 1944.
Avant ces combats dans le désert libyen, les Alliés ont traversé une période sombre. Les Français libres exilés à Londres et la Résistance intérieure ont dû faire face à l’ignominie de la capitulation de la France et au choix de la collaboration du régime de Vichy, après l’effondrement du pays.
Les Britanniques, eux, ont connu leurs plus belles heures en repoussant les tentatives d’invasion allemandes lors de la bataille d’Angleterre, de juillet à octobre 1940. Après cette victoire, la stratégie de Londres s’est ensuite concentrée sur la lutte contre l’Italie fasciste en Afrique du Nord avec, comme point d’orgue, la bataille de Beda Fomm en Libye, en février 1941. Mais le haut commandement militaire d’Adolf Hitler a rapidement réagi en déployant son Afrikakorps. Dirigées par le général Erwin Rommel, le “renard du désert”, ces forces allemandes ont rapidement renversé la vapeur face aux Britanniques.
Un an après l’intervention de Rommel, la bataille de Bir Hakeim représente, sur le papier, une nouvelle défaite des Alliés. Mais lors de ces combats, les Français libres prouvent leur valeur, résistant avec “la plus grande galanterie”, selon l'expression du Premier ministre britannique Winston Churchill à la Chambre des communes.
Plus important encore, en infligeant de graves pertes à l’Afrikakorps, les forces du Royaume-Uni, du Commonwealth et du général de Gaulle ruinent les plans de Rommel et permettent au haut commandement britannique de regrouper les forces alliées. La défense héroïque de Bir Hakeim ouvre ainsi la voie au tournant de la campagne en Afrique du Nord, lorsque le field marshal britannique Bernard Montgomery prend les commandes et défait le "renard du désert" en octobre-novembre 1942 à El-Alamein, en Égypte. Cet épisode apparaît aussi décisif pour les Alliés que la bataille de Stalingrad (juillet 1942 à février 1943) pour les Soviétiques face aux Allemands ou celle de Midway (juin 1942) pour les Américains contre les Japonais dans le Pacifique.
À l’occasion du 80e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, France 24 revient sur ce moment historique avec Edward G. Lengel, historien en chef du National Medal of Honor Museum d'Arlington, au Texas.
France 24 : Comment en arrive-t-on, en Afrique du Nord, à la bataille de Bir Hakeim ?
Edward G. Lengel : Tactiquement, les forces de l’Axe n'ont cessé de battre celles du Royaume-Uni depuis l’intervention de Rommel en Afrique du Nord avec l’Afrikakorps au printemps 1941. L’équipement allemand est de loin supérieur, notamment en termes de chars, de canons antichars et d’artillerie. Lors de l’opération Crusader en novembre-décembre 1941, les forces de l’Axe infligent des pertes cinq fois plus lourdes à leurs ennemis. Cependant, stratégiquement, l’Axe reste dans une position difficile jusqu’au printemps 1942 en raison de ses lignes de ravitaillement étendues, de la présence britannique à Malte et surtout de la capacité de l’intrépide infanterie australienne à tenir le port stratégique de Tobrouk en Libye. Après un va-et-vient de la ligne de front dans les premiers mois de l’année 1942, celle-ci s'établit finalement à l’ouest de Tobrouk sur la "ligne de Gazala" (un village situé sur la côte libyenne, NDLR), qui va, au sud, jusqu'à l’ancien fort de Bir Hakeim. C’est là que les Britanniques, commandés par le lieutenant-général Neil Ritchie, se positionnent défensivement et se renforcent. De son côté, Rommel, toujours en infériorité numérique malgré des renforts, prépare un coup pour briser la ligne britannique, capturer Tobrouk et pénétrer en Égypte.
Rommel se rend compte de la fragilité des positions défensives britanniques, qui sont disposées en "boîtes" qui ne se soutiennent pas de façon adéquate. Pour simplifier, il a l’intention de maintenir les Britanniques le long de la côte libyenne grâce à des attaques de l’infanterie italienne, tout en utilisant les blindés allemands et italiens pour percer les lignes britanniques au centre et sur la gauche. Curieusement, Rommel ne mesure cependant pas l’importance de Bir Hakeim. Il permet aux tanks allemands de contourner le fort et laisse aux blindés italiens le soin de le capturer. C'est une grosse erreur.
Pourquoi les Forces françaises libres sont-elles impliquées à Bir Hakeim et quelle est l’importance de leur rôle par rapport à celui des forces britanniques et du Commonwealth ?
Tout comme Rommel, les Britanniques sous-estiment les FFL placées sous le commandement du général de brigade Marie Pierre Koenig à Bir Hakeim. Le lieutenant-général Ritchie y poste, presque après coup, la 1e brigade française libre, qui consiste en un assemblage de légionnaires étrangers (incluant beaucoup de réfugiés d’Europe de l’Est ayant fui les nazis) et de troupes coloniales. Mais il ne se rend pas compte de l’importance tactique du fort. Finalement, les hommes de Koenig jouent un rôle absolument crucial en freinant l’avancée de l’Axe. Il ne s’agit pas de sous-estimer la conduite courageuse des autres forces britanniques et du Commonwealth, mais les hommes de Bir Hakeim sont positionnés pour pouvoir faire la différence.
Si les soldats alliés tués ou blessés se comptent par centaines lors de ces combats, le même bilan atteint des milliers d'hommes du côté des forces de l’Axe. Quelle tactique et quelle stratégie expliquent le succès allié à Bir Hakeim ?
Pour être juste, au début de la bataille, les défenseurs affrontent principalement les forces italiennes, dont l’incompétence était bien connue en attaque. Cependant, quand Rommel comprend que cette position retarde son offensive, il déploie la Luftwaffe (l’armée de l’air allemande, NDLR), de l’artillerie et un nombre significatif de chars allemands et de forces d’infanterie pour la prendre. Malgré tout, les défenseurs tiennent bon. Bien que leur tactique, qui consistait à travailler à partir de positions “hérissons” (une tactique militaire pour se défendre contre une attaque blindée mobile, NDLR), se révèle efficace, c’est sans doute principalement la ferme détermination des Français libres qui leur permet de tenir aussi longtemps qu’ils le font.
Quelle est l’importance de la victoire alliée à Bir Hakeim, notamment dans la préparation de celle d’El-Alamein en octobre-novembre 1942 et pour le moral des Forces françaises libres ?
La défense de Bir Hakeim perturbe sérieusement le calendrier de Rommel. Bien qu’il finisse par détruire les Britanniques à Gazala, capturer Tobrouk et repousser ses adversaires en Égypte et à El-Alamein, la bataille de Bir Hakeim lui inflige des pertes qu'il ne peut pas se permettre et épuise les troupes impliquées. Cela joue assurément un rôle dans la capacité britannique à se rassembler et à tenir en Égypte. Plus largement, même si elle ne joue aucun rôle direct dans l’annulation de l’invasion de Malte, la bataille de Bir Hakeim complique fortement les problèmes stratégiques de Rommel. Plus important encore, elle se révèle essentielle dans la revitalisation de la fierté française après les défaites de 1940. Elle contribue à élever De Gaulle, qui présente cet événement comme une grande victoire française. Elle accroît aussi la confiance des Alliés, jusqu’alors inexistante, dans la France libre. Bir Hakeim devrait ainsi être reconnue en France comme un épisode crucial dans le redressement du pays après l’écroulement de 1940 et dans sa résurgence en tant que grande nation européenne.
Article adapté de l'anglais par Stéphanie Trouillard.
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SECONDE GUERRE MONDIALE
Crimes nazis en Italie : à Rome, des bâtiments de l'État allemand menacés de saisie
Un 8-Mai particulier pour Emmanuel Macron dans le contexte de la guerre en Ukraine
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
Valeurs Actuelles
[D’Ornellas] IVG : aux États-Unis, le débat n’est pas interdit
Le président du Rassemblement National Jordan Bardella a récemment appris sa mise en examen pour avoir qualifié la ville de Trappes de « république islamique en miniature ». Il réagit auprès de Valeurs actuelles.
L'Humanité
Le bioéthanol, une solution pour rouler moins cher ?
ActuLa hausse des prix de l’essence braque les projecteurs sur le bioéthanol, ou E85, dont la demande explose. Une alternative intéressante, à condition de prendre quelques précautions et de ne pas se laisser abuser par son côté « bio ».
Olivier ChartrainLe bioéthanol a le vent en poupe. Les chiffres sont là : alors qu’en 2020 la consommation française avait gentiment crû de 4 %, en 2021, elle a bondi de 33 %. Une tendance que le début de l’année 2022 n’a fait que confirmer. Logique : alors que le prix moyen du litre de SP95-E10 tourne autour de 1,75 euro, l’E85, lui, navigue entre 0,75 et 0,80 euro. Un euro de moins le litre : ça fait réfléchir ! D’autant que, désormais, près d’une station-service sur trois (2 725 sur 9 600, fin 2021) en propose.
Issu de plantes qui absorbent du carbone
Mais d’abord, de quoi parle-t-on ? L’éthanol (ou alcool éthylique), c’est celui que l’on trouve dans le vin ou le pastis. Hormis le diesel, non compatible et dont il ne sera pas question ici, tous les carburants actuels en contiennent : 5 % pour le SP98-E5, 10 % pour le SP95-E10. Dans l’E85, la proportion s’inverse : il contient jusqu’à 85 % d’éthanol, fabriqué à partir de végétaux. C’est pour cette raison qu’on lui a ajouté le préfixe « bio » : parce qu’il est issu de plantes qui absorbent du carbone pendant leur phase de croissance, ce qui compense partiellement les émissions de gaz à effet de serre (GES) produites lors de sa combustion dans le moteur.
C’est pourquoi son coût est si bas : considéré comme vertueux sur le plan environnemental, le bioéthanol est considérablement moins taxé que l’essence. Quand un litre de super subit quelque 66 centimes de taxes, l’E85, lui, est pénalisé de 12 centimes seulement. Et si on prend en compte les aides que perçoivent, dans le cadre de la politique agricole commune (PAC), les agriculteurs qui en produisent la matière première, on peut même dire qu’il s’agit d’un carburant subventionné.
L’impact des plantations énergétiques
Le sujet mérite que l’on s’y arrête. L’E85 vendu en France est principalement obtenu à partir de maïs (34 %), de blé (27 %) et de betterave sucrière (15 %). Tout cela provient essentiellement de nos champs puisque, en 2020, sur les 776 millions de tonnes de bioéthanol consommées en France, 78 % étaient produites sur le territoire national. C’est ce qui explique que ce carburant ait été moins sensible que les autres au déclenchement de la guerre en Ukraine… pour le moment.
C’est aussi la raison pour laquelle le vrai bilan carbone du bioéthanol reste difficile à mesurer. Selon une étude produite en 2016 par l’Union européenne, il permettrait une baisse des émissions de GES de seulement… 0,5 %. Pourquoi ? Essentiellement parce que blé, maïs et betterave sont issus de grandes cultures industrielles, ultra-mécanisées, donc voraces en fioul. Ce sont aussi des cultures à haut rendement, fragiles, qui nécessitent de recourir à des engrais issus du pétrole et à des pesticides controversés – on se souvient de la dérogation accordée aux betteraviers pour utiliser des néonicotinoïdes, interdits car dangereux pour les abeilles.
Mais la principale source de GES imputable au bioéthanol a pour cause le changement d’affectation des sols. En France, l’extension des plantations énergétiques s’est d’abord faite au détriment non des forêts, comme au Brésil ou en Indonésie, mais des protéagineux (aliments du bétail), des jachères et, de plus en plus, des prairies. Or, ces dernières sont des « puits de carbone » infiniment plus efficaces qu’un champ de blé ou de betterave. Ainsi, le pire schéma type, celui d’un éleveur bovin en difficulté économique qui se résigne à labourer ses prairies pour en faire des champs de blé ou de maïs énergétiques, pourrait devenir la règle, aggravant le bilan carbone du bioéthanol.
On reproche enfin à ce dernier de réduire les surfaces agricoles dédiées à l’alimentation. Un argument guère recevable dans un monde où, selon la FAO (agence des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation), on produit déjà de quoi nourrir deux fois la population mondiale. La faim est un problème purement politique, lié aux inégalités de revenus, d’accès à la nourriture et de spéculation.
Subventions et homologations
Reste donc cette réalité : pour une consommation de 8 l/100 km et un kilométrage de 10 000 km/an, l’E85 promet une économie annuelle de plus de 800 euros. Qui peut négliger une telle économie ? D’autant que la quasi-totalité des moteurs à essence peut tolérer ce carburant. Certains franchissent trop vite le pas : sur le Web, les forums regorgent de témoignages, les uns expliquant les dosages hasardeux auxquels ils se livrent (« Un plein de SP95, puis un demi-plein d’E85… »), les autres s’inquiétant des témoins d’alerte qui s’allument ou se lamentant sur leur moteur cassé. Car passer à l’E85 oblige à quelques modifications sur son véhicule.
Premièrement, le bioéthanol est légèrement corrosif : si le moteur lui-même ne craint pas grand-chose, ce n’est pas le cas des périphériques, Durit et autres joints, qui, à moyen ou long terme, le supportent mal. Deuxièmement, le pouvoir calorifique de l’E85 est inférieur à celui de l’essence. Il faut donc changer les réglages du moteur afin d’injecter plus de carburant dans les chambres de combustion – ce qui implique une surconsommation de 15 % à 20 %, largement compensée par le coût inférieur de l’E85.
Pour cela, on peut acheter une voiture (dite Flexifuel) modifiée d’origine pour accepter le bioéthanol. Problème : seul Ford (et des marques très haut de gamme comme Jaguar ou Land Rover) propose quelques modèles. L’alternative consiste donc à équiper son véhicule d’un boîtier électronique modifié pour rouler à l’E85. Soulignons au passage que, Flexifuel ou boîtier, les véhicules ainsi équipés peuvent ensuite rouler tout aussi bien au SP95-E10. Notre conseil : la modification apportée par un kit E85 étant moins exhaustive que sur un modèle Flexifuel, mieux vaut éviter les trop fortes sollicitations (montagne, tractage, conduite sportive) et faire surveiller régulièrement l’état du circuit d’alimentation.
La demande explosant, les installateurs de boîtiers E85 se sont multipliés. Le coût est assez variable, de 400 euros à plus de 1 000 euros. Il sera dans tous les cas rapidement amorti, d’autant que de plus en plus de collectivités locales subventionnent, parfois jusqu’à 500 euros, la pose de tels kits (1). Mais attention : pour éviter les ennuis, il faut que le boîtier soit homologué et que le fabricant assure ses produits contre les risques liés à leur utilisation. Car la loi est la loi : toute modification des caractéristiques d’origine d’un véhicule doit être portée sur sa carte grise, et seul un boîtier homologué vous permettra de modifier celle-ci. Sinon, vous serez hors la loi et votre véhicule sera inassurable.
Autre inconvénient : pour pousser leurs clients à faire entretenir leur véhicule chez leurs agents, les constructeurs suppriment leur garantie dès qu’une intervention est effectuée sur le moteur en dehors du réseau. C’est même le cas chez Ford, qui pourtant propose la pose de boîtiers chez ses agents ! Il faut le savoir, et en tirer les conséquences : mieux vaut poser un kit E85 sur une voiture d’occasion, ou attendre la fin de la garantie constructeur. Résumons : l’E85 présente un intérêt économique pour une voiture un peu ancienne, pour des trajets ordinaires et à condition d’assurer un entretien régulier.
www.bioethanolcarburant.combiocarburants Valeurs Actuelles
Burkini, l’agression identitaire
C’est l’une des conséquences du “dôme de chaleur” qui s’est installé sur la France au mois de mai : on se croyait en été. Et qui dit été dit vacances, plage, piscine, baignades et aussi, depuis quelques années, burkini. Ce mot, contraction de “burka” et de “bikini”, ce mot que, avec d’autres (tchador, hijab…), « nous n’aurions jamais dû connaître », comme s’en plaignait Alain Finkielkraut, a fait son apparition en France à l’été 2016. Cette année-là, de curieuses combinaisons de bain débarquent sur les plages de la côte méditerranéenne, suscitant diverses réactions allant de l’indifférence à l’indignation. Plus sensibles à ces dernières (l’attentat islamiste du 14 juillet 2016, à Nice, et ses 86 victimes, vient d’avoir lieu), une trentaine de municipalités décident d’interdire le port du burkini sur leurs plages.
Pour quel motif ? Le burkini, qui a été inventé par une musulmane australienne quelques années plus tôt, est pensé comme un vêtement de bain. Il ne saurait donc être “inadapté”. Alors quoi ? Interrogés sur les plages, les estivants hésitent. On sent qu’ils savent mais ne savent pas le dire. La polémique enfle et, le 26 août, une ordonnance du Conseil d’État annule les arrêtés d’interdiction. De par la liberté personnelle, la liberté de se déplacer, la liberté de conscience, le burkini, estime la haute juridiction, a toute sa place à la plage. Cela n’empêche pas certains élus de maintenir (plus ou moins formellement) leur interdiction, ni la cour administrative d’appel de Marseille de donner raison, un an plus tard, à la mairie de Sisco, en Haute-Corse, qui avait interdit le port du burkini au motif de “trouble à l’ordre public”, l’apparition d’une femme voilée sur une plage ayant donné lieu à des affrontements…
Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique et les problèmes du quotidien
L’été passe, la baignade recule, puis s’efface. Le burkini a obtenu ce qu’il était venu chercher, plus encore que la décision du Conseil d’État : son entrée dans le paysage, dans le vocabulaire, dans les têtes. L’affaire a été compliquée ? Peu importe : il y a un printemps et un été chaque année. Ce n’est qu’une question de temps. Trois ans plus tard, en mai 2019, l’irruption d’une quinzaine de personnes en burkini dans une piscine municipale de Grenoble, au mépris du règlement intérieur, un coup d’éclat soigneusement orchestré par le collectif Alliance citoyenne (lire notre enquête page 26), remet le vêtement de bain islamique sous le feu des projecteurs. « C’est une stratégie explicite d’occupation de l’espace public, note alors le sociologue et essayiste Mathieu Bock-Côté. Il s’agit d’inscrire l’islam une fois pour toutes dans le paysage social. »
Preuve que l’aspect politique et islamique l’emporte largement, dans cette histoire, sur le caractère “nautique”, la toute première incursion du burkini, à Émerainville (Seine-et-Marne), en 2009, avait eu lieu alors qu’une mission d’information parlementaire sur le port de la burqa venait d’être lancée, qui allait aboutir à la loi d’octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Aujourd’hui comme hier, ce genre de manifestation ne doit rien au hasard ni à la volonté personnelle des intéressées (ou à leur goût pour la natation).
Le contexte est plus que jamais favorable au communautarisme
« Le burkini occupe une place singulière dans la guerre civilisationnelle qui nous oppose à l’islam, pour deux raisons , observe de son côté le politologue Frédéric Saint Clair. Premièrement, il touche au corps féminin et à sa nudité, très symboliques dans la culture occidentale, très contrôlés dans la culture islamique. Ensuite, il y a le lien avec la période estivale, laquelle rime avec loisirs, plage, vacances, et donc liberté. » Le burkini percute l’actualité des Français au moment où ceux-ci s’apprêtent à mettre à distance la politique, les problèmes du quotidien, les difficultés économiques pour communier dans cette fête que constituent les grandes vacances. C’est l’agression identitaire prolongée jusqu’au cœur de l’été. « Le burkini vient codifier, de manière islamique, cette période estivale, et donc la contraindre. En quelque sorte, il vient gâcher la fête », résume Frédéric Saint Clair.
Il est vrai aussi que le contexte lui est, cette année, particulièrement favorable. Le très bon score de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle et les législatives à venir ont ramené au premier plan la question de l’islamo-gauchisme, et donc les concessions que la gauche plurielle, désormais embarquée à bord du navire de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes), est plus que jamais prête à faire aux électeurs musulmans.
Puisque des burkinis côtoient des seins nus, c’est que tout va bien…
La fenêtre de tir, comme on dit, est grande ouverte aux revendications communautaristes. Et comme si la situation ne leur était pas suffisamment favorable, le maire (EELV) de Grenoble, Éric Piolle, déjà familier du sujet (lire notre article page 30) a décidé de lui-même de le replacer dans l’actualité. Le 16 mai, en fin de soirée, après un débat parfois houleux, son conseil municipal a, par 29 voix contre 27 (et 2 abstentions !) décidé la modification du règlement intérieur des piscines de la ville afin qu’y soient autorisés non seulement les burkinis, mais aussi… les seins nus ! Comprendre : nous ne sommes pas rétrogrades, nous sommes modernes. Une décision qui vise à donner les apparences de l’équilibre et qui traduit surtout la confusion mentale des élus grenoblois.
Il est vrai que le président lui-même, Emmanuel Macron, croisant une femme voilée à Strasbourg durant l’entre-deux-tours, avait trouvé « beau », qu’une jeune personne se disant “féministe” décide “librement” de porter le voile. Traduction : Marine Le Pen veut interdire le voile, Éric Zemmour demande à une habitante de Drancy de retirer le sien, je vais vous montrer que tout ceci n’est pas à la hauteur et que le voile n’est pas un problème. La preuve : il est porté par des femmes qui se disent féministes ! Que faut-il de plus ? Une féministe porte le voile islamique, des burkinis côtoient des seins nus dans les bassins et on voudrait nous faire croire que la société est fracturée ? Allons, allons…
On peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre
Bref. Le préfet de l’Isère a annoncé qu’il allait demander au tribunal administratif d’annuler l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises. La préfecture devrait donc saisir le tribunal « par le biais d’un déféré laïcité en vue d’en obtenir la suspension, en complément du référé d’annulation », qui sera examiné plus tard. Cette disposition a été introduite par la loi séparatisme votée en août 2021 et concerne les actes qui portent “gravement atteinte au principe de laïcité et de neutralité du service public”. On peut saluer la fermeté du bras armé de l’État, on peut opiner aux propos martiaux de Gérald Darmanin, en réalité, il n’y a pas grand-chose à attendre de tout ceci.
Annoncée par le discours d’Emmanuel Macron aux Mureaux, le 2 octobre 2020, la fameuse “loi séparatisme”, en réalité “loi confortant le respect des principes de la République” dit assez, dès son titre même, qu’elle ne pourra jamais servir à quelque chose d’utile. À l’origine, elle devait viser le “séparatisme islamiste” (en réalité, plutôt une conquête qu’une séparation) ; elle commença par noyer le poisson en parlant de séparatismes au pluriel, insista sur le terrorisme (qui n’est qu’un aspect, extrémal, du problème), déboucha finalement sur un ensemble de propositions dont on retiendra qu’il complique surtout l’enseignement à domicile… Un fiasco !
C’est la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas
Il y a un problème de regard, il y a un paradigme à changer, pour reprendre un terme macronien, dans les réponses que nous donnons aux problèmes qui nous sont posés (lire notre article page 24). « J’entendais à la radio des personnes disant qu’à Rennes, c’était autorisé depuis trois ans et que les nageuses en burkini se comptaient en tout sur les doigts d’une main, raconte Georges Bensoussan, coauteur de l’ouvrage les Territoires perdus de la République (Mille et Une Nuits) et de sa suite Une France soumise (Albin Michel). C’est ridicule ! Ce n’est pas le nombre qui compte, c’est le sens. Le sens du burkini, et le sens de l’action consistant à l’autoriser. »
Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est
Or ces sens, quels sont-ils ? Le burkini, on l’a dit, c’est le voile, le voilement du corps de la femme : cela a donc tout à voir avec l’anthropologie islamiste et rien avec nous. Et vouloir qu’il soit autorisé en France, c’est évidemment politique : c’est l’entrisme, l’emprise, la roue à cliquets dont le mouvement ne se remonte pas. « On teste les défenses de l’adversaire , poursuit Georges Bensoussan : on les trouve faibles, friables et comme, devant ces maigres défenses, il y a la plus grande communauté musulmane d’Europe qui patiente, eh bien on insiste. Il n’y a que dix burkinis aujourd’hui ? Il y en aura cinquante demain. Ces gens-là savent très bien ce qu’ils veulent. »
Ils savent ce qu’ils veulent, et nous, nous ne le savons plus, car pour savoir ce que l’on veut, il faut savoir ce que l’on est. Or, l’Occident en général et la France en particulier sont travaillés en profondeur par des courants de dissolution extrêmement agressifs. « À Grenoble, la municipalité écologiste impose le burkini et au même moment, à Genève, des militants LGBTQ etc. empêchent Éric Marty, professeur de littérature, de présenter son livre le Sexe des Modernes, pensée du Neutre et théorie du genre (Seuil), explique le journaliste et essayiste Yves Mamou. Aussi étrange que cela paraisse, il s’agit du même évènement : des miliciens de la pensée s’attaquent sans rencontrer de réelles résistances aux fondements de la société occidentale. Ces assauts en apparence insignifiants contre des habitudes culturelles en principe établies, à force de se répéter, à force d’être impunis, finissent par donner le ton. » Un ton plutôt mineur, et même franchement sinistre : celui d’une défaite annoncée.
France24 - Monde
Qu'est-ce que l'Acte fondateur signé il y a 25 ans entre l'Otan et la Russie ?
Publié le : 26/05/2022 - 20:16
Grégoire SAUVAGE
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Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Alors que les combats font rage en Ukraine, retour sur une époque où l'Alliance atlantique et Moscou ne se considéraient plus comme des ennemis.
La date était censée marquer l'entrée dans une nouvelle ère pour l'Occident et la Russie après un demi-siècle de relations conflictuelles : le 27 mai 1997, le président français Jacques Chirac réunit en grande pompe, à Paris, ses homologues américain et russe, Bill Clinton et Boris Eltsine, pour la signature de l'Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles entre la Fédération de Russie et l'Otan.
Sans avoir la force juridique d'un traité, cet Acte fondateur, entériné après plusieurs années de tractations au plus haut niveau, fait naître une nouvelle architecture sécuritaire en Europe. Désormais, les deux parties ne se considèrent plus comme des adversaires mais des partenaires.
Le document de 24 pages prévoit ainsi un renforcement du partenariat avec Moscou en matière de lutte contre le terrorisme, de maintien de la paix, de désarmement ou encore de relations économiques. Il s'accompagne également de la création d'un Conseil conjoint permanent Otan-Russie.
Selon l'Acte fondateur, cette coopération doit reposer sur "les principes que sont les droits de l’Homme et les libertés civiles". Les pays signataires s'engagent, par ailleurs, à ne pas "recourir à la menace ou à l’emploi de la force" l’une contre l’autre ainsi que contre tout autre État. "C'était une autre époque et une période pleine d'espoir envers l'évolution de la Russie" alors en pleine transition démocratique, précise le chercheur Nicolas Tenzer, directeur de la publication Desk Russie sur l'antenne de France 24, rappelant que "l'Acte fondateur avait été précédé d'un Partenariat pour la paix en 1994".
Paver la voie de l'élargissement
Après la disparition de l'URSS en 1991, l'Otan s'interroge sur ses nouvelles missions. Les demandes d'adhésion des anciens pays du bloc de l'Est, plongés dans un vide sécuritaire avec la dissolution du pacte de Varsovie – l'alliance militaire qui unissait l'Europe de l'Est à l'Union soviétique pendant la guerre froide –, vont alors offrir une nouvelle légitimité à l'organisation emmenée par les États-Unis.
Dans ce contexte, l’Acte fondateur apparaît comme un "instrument nécessaire à l'expansion [de l'Otan] sur l’ancienne sphère d’influence de Moscou", écrit la chercheuse Amélie Zima, dans un article publié dans la Revue d'études comparatives Est-Ouest.
La vocation de l’Acte fondateur, qui formalise les relations Otan-Russie, est donc de déminer le terrain alors que se profile un premier élargissement avec les demandes d'adhésion de la Hongrie, de la République tchèque et de la Pologne. Ces trois pays intégreront l'Otan deux ans plus tard.
>> Crise en Ukraine : l'Otan a-t-elle "trahi" la Russie en s'élargissant à l'Est ?
Pour éviter que la Russie ne se sente isolée voire menacée par l'organisation politico-militaire créée en 1947 pour se prémunir d'une attaque soviétique, l'Otan offre dans l'Acte fondateur des garanties à Moscou : elle s'engage notamment à ne pas déployer d’armes nucléaires, y compris des sites de stockage, sur le territoire de futurs pays membres et à ne pas y renforcer ses troupes permanentes.
Malgré ces précautions, Boris Eltsine fait face à une forte opposition d'une partie de son opinion publique et du monde politique, qui lui reproche de participer à l'humiliation de l'ex-URSS en se pliant aux exigences occidentales. Le président russe, lui, est persuadé que ce rapprochement avec l'Otan sera bénéfique à son pays.
Considéré comme une "trahison" par Vladimir Poutine, l'élargissement aux anciens pays du bloc soviétique reste encore aujourd'hui l'une des principales pommes de discorde entre Moscou et l'Otan.
L'Acte fondateur "a souffert des années Poutine"
Historique, l’Acte fondateur donne un nouveau souffle aux relations Russie-Otan. Cependant, une première crise intervient dès 1999 avec l'opération militaire occidentale menée au Kosovo, à laquelle Moscou, membre du Conseil de sécurité de l'ONU, est hostile. Toutefois, cette forte opposition ne provoque pas de tensions durables et un réchauffement s'amorce dès le tournant des années 2000. Une période de détente qui doit beaucoup au rapprochement entre la Russie et les États-Unis au tout début de la première présidence de Vladimir Poutine.
"À la suite des attentats du 11-Septembre, l'objectif était celui de la lutte contre le terrorisme. Poutine était alors demandeur pour que la Russie joue un rôle plus important", explique Bruno Daroux, chroniqueur international à France 24. Vladimir Poutine voit dans ces attentats une occasion de se rapprocher de l'Occident, mais aussi de faire taire les critiques sur la guerre menée en Tchétchénie, présentée comme une "opération de contre-terrorisme".
C'est dans ce contexte favorable qu'un Conseil Otan-Russie voit le jour en 2002, permettant à Moscou de siéger sur un pied d'égalité avec chaque membre de l'Alliance. Les réunions seront interrompues en 2008, au moment de l'invasion de la Géorgie par la Russie.
Depuis, les relations n'ont cessé de se dégrader, faisant apparaître l’Acte fondateur comme le vestige d'un temps révolu. Il y a eu "les crimes de guerre massifs commis en Syrie, l'annexion de la Crimée en 2014 et l'envahissement d'une partie du Donbass", rappelle Nicolas Tenzer, selon qui ce partenariat a "souffert avec les années Poutine et un régime de plus en plus offensif".
Entre 2016 et 2019, le Conseil ne s'est réuni qu’à cinq reprises, dont la dernière fois en janvier, un mois avant le début de l'invasion russe de l'Ukraine. Les deux parties avaient alors constaté l'ampleur de leurs divergences.
Si les canaux de communication entre Moscou et l'Alliance restent ouverts, le Conseil Otan-Russie n'ayant jamais été suspendu, les deux anciens rivaux sont bel et bien redevenus des adversaires. Faut-il pour autant couper les ponts avec Vladimir Poutine et la Russie ? La question agite les pays occidentaux depuis le début de l'invasion. "Il y a de nouveau de très fortes tensions avec la Russie mais à un moment donné, et c'est ce qui crée des divisions parmi les Européens, il va falloir négocier une sortie de crise", souligne Bruno Daroux.
"Bien sûr qu'il faut maintenir des relations à long terme avec la Russie", estime, de son côté, Nicolas Tenzer. "Mais avec le régime de Poutine, responsable de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, ce n'est absolument pas envisageable."
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DEMAIN A LA UNE
Otan-Russie : une relation compliquée et des tensions sur fond de guerre
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
L'Humanité
Parentalité. Qu’est-ce qu’un enfant à haut potentiel ?
ActuCes dernières années, la recherche a revu sa copie sur ceux que l’on appelait autrefois les « surdoués ». Représentant 2 % de la population, les personnes reconnues « HPI » ont un fonctionnement encore mal compris par leur environnement social.
Noé BlouinOn parle de zèbres, de hauts potentiels intellectuels (HPI), d’enfants précoces, etc. Des notions en vogue qui pullulent jusqu’à l’overdose. Au premier abord, le terme semble pompeux, convoquant le champ lexical du surdoué et le baromètre suprême de l’excellence des génies : Einstein, Hawking… Ce fantasme est pourtant souvent loin de la réalité des personnes reconnues HPI. Être HPI n’est pas une pathologie ni un don du ciel : c’est une caractéristique. Avoir un enfant reconnu comme tel ne signifie pas forcément qu’il aura une scolarité, une vie sociale et professionnelle loin de tout tracas.
Mettre des mots sur leur vécu
De nombreux HPI sont des hauts potentiels dits hétérogènes. Outils clés pour les psychologues, les bilans Wisc-V de Wechsler basent leurs résultats sur plusieurs facettes de l’intelligence : la compréhension, la vitesse de traitement, le raisonnement et la mémoire de travail. Chacune de ces catégories bénéficie d’un nombre de points, attribués suivant le résultat obtenu par le patient à l’issue des exercices. Leur total forme ensuite la note du quotient intellectuel, mais l’important n’est pas vraiment là.
Il arrive que le sujet reconnu à haut potentiel ait d’excellents résultats dans une catégorie, tout en étant moyen dans une autre. Cela créé une dissension, des troubles dans sa manière de fonctionner qui peuvent déboucher sur de l’anxiété, un décalage avec son environnement social, un manque d’intérêt ou un repli sur soi. Le tout s’accompagne très souvent d’une hypersensibilité. L’intérêt d’effectuer ces tests, notamment pour l’enfant mais aussi pour l’adulte, est de comprendre leur fonctionnement interne et de mettre des mots sur leur vécu et leur façon de ressentir le monde. Pour certains, cela peut avoir un effet libérateur.
Chez les personnes à haut potentiel, on observe le phénomène de pensée en arborescence. Cette dernière, contrairement à la pensée linéaire – la plus commune –, fait naître d’une idée plusieurs autres, et ce, simultanément. D’un point de vue social, l’enfant peut donc avoir du mal à être compris de l’extérieur car son raisonnement est différent de celui de ses camarades. Il est donc important de mettre des mots dessus afin qu’il comprenne que ce qui se passe dans son cerveau peut parfois être incompris de l’autre.
Reconnu par l’éducation nationale
L’enjeu est aussi de ne pas « hiérarchiser » son enfant par rapport à ses pairs. Il a certes un cerveau qui va vite sur certains points, mais, et cela se vérifie plus tard, c’est son potentiel intellectuel qui est élevé, pas ses réalisations. Lui faire sentir, involontairement ou non, qu’il est inférieur ou supérieur aux autres ne fera que le handicaper dans ses rapports sociaux.
Chez les enfants dits précoces , on trouve aussi un besoin exhaustif d’informations sur un sujet. L’inverse est aussi valable. Une question qui l’intéresse peu le fatiguera rapidement. Ce point est surtout valable dans le milieu scolaire. En France, l’éducation nationale a reconnu la notion d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Pour les détecter, le gouvernement préconise de faire tester les élèves qui manifestent un mal-être à l’école, ceux qui ont des troubles de l’apprentissage ou des comportements repérés par l’enseignant. Les parents peuvent également en faire la demande.
Contrairement aux idées reçues, un enfant diagnostiqué EIP peut très bien être en échec scolaire. Sa manière de fonctionner peut lui apporter plusieurs troubles de l’apprentissage, les fameux « dys » (dyslexie, dyscalculie, dysphasie…), d’où l’importance d’effectuer tôt un diagnostic. Que ce soit en classe ou à la maison, verbaliser sa particularité ou encore adapter son discours sont le meilleur accompagnement d’un jeune HPI, dont le haut potentiel intellectuel s’accompagne souvent d’un profond besoin d’empathie.
« Ils ont besoin d’être rassurés »
3 questions à... Frédérique Cluzeau, présidente de l’Anpeip (1)
Pourquoi et quand faire passer un bilan à son enfant ?
Dans l’absolu, lorsque tout se passe bien, on se fiche qu’un enfant soit ou non à haut potentiel. Un enfant à haut potentiel ne se résume pas à un chiffre. L’identification est importante si l’enfant rencontre des difficultés d’ordre social, relationnel, comportemental ou d’apprentissage... Il devient alors intéressant de passer un bilan de type Wisc ou WPPSI, en fonction de l’âge de l’enfant. Plus on entreprend cette recherche tôt, plus on pourra mettre en place les accompagnements qui conviennent et apaiser les difficultés.
Quels conseils donneriez-vous à des parents dont l’enfant est reconnu à haut potentiel ?
Chacun a des besoins spécifiques et les manifeste différemment. Si l’on prend la question schématiquement, ce sont des enfants qui ont besoin d’un cadre, car ils peuvent être amenés à s’angoisser facilement. Ils ont donc besoin d’être rassurés. Il faut répondre à leur demande car leur besoin de sens est encore plus exacerbé. Leur répondre : « C’est comme ça ! » ne marche pas. Les parents doivent s’assurer que leur investissement à l’école ne faiblit pas. Si l’enfant a des facilités dans les petites classes, il n’aura pas besoin de faire l’effort de travailler, d’apprendre à apprendre. Ce qui est préjudiciable pour la suite. Il convient donc de lui trouver des activités extrascolaires, comme la musique ou le sport, qui lui inculqueront l’effort de l’apprentissage.
Comment l’enfant perçoit-il le fait d’être à haut potentiel ? Y a-t-il des risques ?
J’ai pu constater que, avant de passer un bilan, l’enfant se sentait en décalage par rapport aux autres. Par le biais du haut potentiel, on lui explique pourquoi ce décalage existe. Cela fait enfin sens pour lui et il s’accepte mieux. C’est souvent un soulagement. Tout dépend de comment les parents le vivent aussi. S’ils considèrent leur enfant comme un « petit génie », ce dernier va vite s’engouffrer dans cette spirale. Les enfants qui jouent des épaules et pensent qu’ils sont les meilleurs sont extrêmement rares. C’est même souvent l’inverse. Les familles sont plutôt réticentes, s’excusent presque de penser que leur enfant est à haut potentiel. Dans la société, le haut potentiel est bêtement associé à du plus. Or ce n’est pas vrai. J’ai en mémoire un jeune adolescent identifié à haut potentiel à l’âge de 11 ans et qui, dans l’ascenseur après le bilan, a dit à sa mère : « En fait, je n’étais pas fou. » Ce sont des mots très forts. Le bilan aide à savoir qui l’on est pour se construire correctement et devenir un acteur de la société. Le but est là.
familles Valeurs Actuelles
[Entretien] Guerre en Ukraine : “Jusqu’à trois heures de plus sur un vol Tokyo-Paris”
France24 - Monde
Tuerie d'Uvalde au Texas : la police sous le feu des critiques
Publié le : 27/05/2022 - 02:10Modifié le : 27/05/2022 - 03:27
FRANCE 24
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FRANCE 2
La police d'Uvalde au Texas est sous le feu des critiques, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école où un adolescent de 18 ans a tué dix-neuf enfants et deux enseignantes. Le président Joe Biden se rendra sur place dimanche pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de l'histoire du pays.
La police était sous le feu des critiques jeudi 26 mai au Texas, soupçonnée d'avoir mis trop de temps à intervenir dans l'école d'Uvalde où un adolescent de 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes mardi.
Lors d'une conférence de presse, un responsable des forces de l'ordre, accusées de passivité, a essuyé un barrage de questions de la presse, sans répondre à de nombreuses d'entre elles sur le déroulé exact de la tuerie.
La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden se rendrait avec sa femme dimanche sur place pour "partager le deuil de la communauté" de cette petite ville du Texas bouleversée par l'un des pires massacres par arme à feu de ces dernières années dans le pays.
Selon une vidéo et de nombreux témoignages, des parents ont attendu devant l'école, pendant une éternité selon eux, sans que la police n'intervienne, alors que le lycéen, Salvador Ramos, était en train de perpétrer son massacre dans une salle de classe.
"Environ une heure" après que ce dernier est entré dans l'école, des unités de la police aux frontières américaine sont arrivées, "sont entrées dans l'école et ont tué le suspect", a dit lors de la conférence de presse Victor Escalon, le directeur régional du département de la Sécurité de l'État du Texas. Face à la presse en nombre et à la douleur des familles, il a répété qu'il y avait "beaucoup d'information, de nombreux points fluctuants" dans l'enquête. "Cela prend des jours, des heures, ça prend du temps", a-t-il ajouté.
Avant d'y entrer, a souligné Victor Escalon, il a tiré sur l'école. "Quatre minutes plus tard", les premiers policiers locaux sont arrivés sur place. "Ils entendent des coups de feu, prennent des balles, se replient et s'abritent", a déclaré le responsable de la police jeudi. Il était alors 11 h 40 mardi, et Salvador Ramos était dans l'école primaire Robb.
L'indignation se mêle à la colère
C'est à partir de ce moment-là que des parents ont commencé à arriver devant l'école. Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux et obtenue par Storyful, on peut voir des parents frustrés, exhorter la police à entrer dans l'établissement au moment du drame. Les images montrent également un agent de police repousser sans ménagement l'une des personnes à l'extérieur de l'établissement.
WARNING SENSITIVE CONTENT - New footage shows angry parents endure heart-wrenching wait outside #Texas elementary school amid #massshooting. pic.twitter.com/YBMs15tVSG
May 26, 2022Daniel Myers, un pasteur de 72 ans, était arrivé avec sa femme Matilda à l'extérieur de l'école environ trente minutes après l'entrée du tireur dans l'école. Les parents sur place "étaient prêts à rentrer". L'un des proches explique à l'AFP : "J'ai été militaire, donnez-moi juste un pistolet, je vais y aller. Je ne vais pas hésiter. Je vais y aller".
"Donc durant ce temps-là", a indiqué lors de sa conférence de presse Victor Escalon, les policiers, touchés par des tirs, "évacuent du personnel, des élèves, des enseignants… Il se passe plein de choses, c'est complexe". Puis, une heure plus tard, les policiers spécialisés sont arrivés et ont tué le jeune homme à l'origine du massacre.
"C'est complexe"
Outre les 21 tués, 17 personnes ont été blessées dont trois policiers. Eulalio Diaz, un responsable local, a été chargé d'identifier les corps jusque tard dans la nuit, a-t-il raconté au quotidien El Paso Times. "Certains des enfants étaient dans un sale état", a relaté l'élu.
La tragédie a assommé de douleur Uvalde, ville de 16 000 habitants à mi-chemin entre San Antonio et la frontière mexicaine, et à majorité hispanique. La mère du tireur, Adriana Reyes, a déclaré à la même chaîne que son fils n'était pas "un monstre", mais qu'il pouvait lui arriver d'"être agressif".
Lors d'une conférence de presse mardi, le gouverneur du Texas Greg Abbott a révélé que le meurtrier avait tiré sur sa grand-mère de 66 ans en plein visage avant de se rendre à l'école primaire Robb, équipé d'un fusil semi-automatique AR-15. Jeudi, le fabricant de cette arme a annoncé qu'il ne se rendrait pas à la grande convention organisée au Texas en fin de semaine par la NRA, le principal lobby des armes du pays.
Formation des élèves
L'une des institutrices de l'école, présente dans l'établissement au moment du drame, a raconté à ABC que ses élèves regardaient un film de Disney pour célébrer la fin prochaine de l'année scolaire, quand des coups de feu ont retenti. Ses élèves ont alors mis en pratique leurs années d'entraînements pour une telle situation, en se rassemblant en silence sous leur table. Ces entraînements sont devenus la norme dans les écoles aux États-Unis, où les fusillades meurtrières se répètent inlassablement d'année en année.
Le bruits des tirs "étaient très fort" a raconté auprès de l'AFP Madison Saiz, une élève de 8 ans scolarisée là. "Quand c'est arrivé, notre enseignante nous a dit de nous mettre dans un coin, et toute notre classe l'a simplement fait".
Aux États-Unis, les fusillades en milieu scolaire sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu'à présent été impuissants à endiguer. Le débat sur la régulation des armes à feu dans le pays tourne pratiquement à vide, étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question.
Le mouvement "March for our Lives", créé après la tuerie de Parkland, a appelé à un grand rassemblement le 11 juin à Washington pour appeler à un durcissement de la réglementation sur les armes.
Avec AFP
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Décryptage
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
L'Humanité
Miel de fleurs, le sucre du printemps
ArticleDans le calendrier de la ruche, la saison printanière est synonyme d’intense activité. Les abeilles profitent de la remontée des températures et des premières floraisons pour produire un nectar riche en glucose, au goût particulièrement doux, fin et suave.
Lea DesportesDans la ruche, au printemps, c’est la crise du logement. Les jours s’allongent, les températures augmentent et les floraisons se multiplient. Résultat : pollen, nectar et eau abondent et ce ravitaillement offre aux colonies de quoi se développer rapidement.
Les butineuses se déploient dans les vergers et tirent profit de la grande variété des sources mellifères. Elles se nourrissent du nectar des fleurs, mais aussi des sécrétions d’insectes produites à partir de la sève des arbres qu’elles transforment en miellat. En avril et en mai, les plantes qui servent de carburant pour assurer ce développement effréné sont nombreuses : le pissenlit, des arbustes de haies comme l’aubépine, des arbres, notamment fruitiers (pommiers, poiriers ou cerisiers), le genêt, et surtout la flore spontanée qui pousse sur les talus et en bordure de chemins.
Jamais deux pareils
Toutefois, avec la disparition quasi générale des prairies naturelles, les abeilles ont perdu des ressources alimentaires variées et équilibrées et des apports de nectar non négligeables à cette époque de l’année. De plus, en zone de grande culture, autour des champs de colza ou de certains vergers, des intoxications massives de pollinisateurs sont observées lors des miellées de printemps. À l’origine de cette surmortalité, l’utilisation de produits toxiques. Autre danger pour le rucher : le dérèglement climatique, qui perturbe le cycle des végétaux. Les très fortes gelées printanières de l’année dernière ont, par exemple, gêné l’épanouissement des fleurs.
Ce premier miel de l’année est souvent récolté quelques jours avant que les aubépines ne commencent à défleurir et avant l’apparition des fleurs blanches parfumées des robiniers (faux acacia). En effet, si l’environnement le permet, les apiculteurs préfèrent récolter un pur miel d’acacia, cru très apprécié des consommateurs.
Le miel de printemps est, lui, commercialisé sous l’appellation légale « miel de fleurs » et la saison est indiquée en mention complémentaire. Polyfloral, son goût varie selon les régions, l’emplacement des ruches et d’une année à l’autre. Produit de terroir, il n’y en a pas deux pareils et c’est bien ce qui fait tout son sel et… son sucre.
Le miel de printemps est riche en glucose, raison pour laquelle il cristallise vite. Grâce à son excellent pouvoir sucrant, il est le parfait remplaçant du sucre dans les boissons chaudes et sa texture crémeuse s’étale très bien sur les tartines. Ses qualités organoleptiques changent selon les fleurs butinées, mais il est souvent très peu coloré, doux et frais en bouche, légèrement acidulé et peu persistant. Ses arômes discrets en font un atout en cuisine, apprécié des gourmands petits et grands.
Une journée pour les abeilles. Afin d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les pollinisateurs et sur les menaces auxquelles ils sont confrontés, les Nations unies ont déclaré le 20 mai Journée mondiale des abeilles. Cette date correspond au jour de naissance du Slovène Anton Jansa (1734-1773), pionnier de l’apiculture moderne.
Alamy Stock Photo
Gâteau au miel et aux noix
Ingrédients pour 6 personnes Gâteau : 165 g de cerneaux de noix, 70 g de miel, 60 g de beurre mou, 15 g de farine, 3 œufs, 1 petit citron (zeste), 7 ml de jus de citron, 4 g de levure chimique, 1 pincée de cannelle en poudre, 1 pincée de sel.Sirop : 120 g de miel, 2,5 c. à c. de jus de citron.Préparation 25 minCuisson 35 minDifficulté facile
- Réduire les cerneaux de noix en une poudre et la mettre de côté.
- Dans un bol, battre les jaunes d’œufs avec le beurre ramolli jusqu’à obtenir un mélange mousseux, puis ajouter le miel, la cannelle, le zeste et le jus de citron.
- Incorporer petit à petit la farine tamisée avec la levure chimique, puis ajouter la poudre de noix. Bien mélanger jusqu’à l’obtention d’une préparation homogène.
- Dans un bol, monter les blancs en neige ferme avec la pincée de sel.
- Les incorporer délicatement à la spatule au mélange à base de noix en effectuant des mouvements lents de bas en haut.
- Préchauffer le four en mode statique à 170 °C.
- Verser la pâte dans un moule de 24 cm de diamètre muni de papier sulfurisé.
- Enfourner pendant environ 35 min.
- Sortir du four et laisser refroidir 10 min avant de démouler, puis laisser complètement refroidir à température ambiante.
- Avant de servir, faire chauffer le miel restant avec le jus de citron et bien mélanger le tout.
- Piquer la surface avec une fourchette et verser par-dessus le miel chaud.
Accords parfaits
Alsace. Douceur épicéeLes arômes fruités, mais aussi miellés et épicés de ce gewürztraminer créent un pont aromatique entre le vin et le gâteau. Avec 19 g/l de sucre résiduel, ce précieux nectar entre dans la catégorie des vins moelleux et il serait sans doute apprécié des abeilles. Sa saveur sucrée et sa texture soyeuse, produite par la terre limoneuse profonde du clos Bergweingarten, tapisseront agréablement le palais sans l’écraser. Les vignes, cultivées ici depuis le Moyen Âge, sont conduites aujourd’hui en agriculture biologique par la famille Rieflé.♦ Alsace lieu-dit Bergweingarten 2018, Domaine Rieflé, 17 euros
Bourgogne. Exotique et secVous ne raffolez pas des vins sucrés ? Pour un choix « sec » – l’adjectif désigne un vin avec une faible teneur en sucres naturels – mais non sans gourmandise, direction les côtes d’Auxerre, dans le nord de la Bourgogne. Au nez, le chardonnay signé Ghislaine et Jean-Hugues Goisot embaume les fruits mûrs exotiques comme l’ananas, les agrumes et le miel. La bouche, vibrante, ne déçoit pas. Pas forcément l’accord idéal sur un dessert mais ce vin bio de caractère ne se laisse pas impressionner par le gâteau.♦ Gueules de Loup 2017, Domaine Goisot, 21 euros
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Bon et sainrecettemiel France24 - Monde
L'Acte fondateur Otan-Russie : l'accord de coopération fête ses 25 ans
Publié le : 27/05/2022 - 14:37Modifié le : 27/05/2022 - 14:47
Le 27 mai 1997, la Russie et l'Otan pensent tourner la page de la guerre froide avec l'Acte fondateur, un accord de coopération visant à instaurer "une paix durable et inclusive". Les explications de Pascal Boniface, directeur de l'IRIS à Paris.
France24 - Monde
Élisabeth Borne fixe ses "urgences" à Matignon : pouvoir d'achat, santé et climat
Publié le : 27/05/2022 - 14:26
FRANCE 24
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La Première ministre Élisabeth Borne a réuni son gouvernement vendredi matin en séminaire et lui a fixé le pouvoir d'achat, la santé et le climat comme priorités.
Le pouvoir d'achat, la santé et le climat sont les trois "urgences" auxquelles le gouvernement doit s'atteler, a indiqué, vendredi 27 mai, Élisabeth Borne, après avoir fixé "trois mots d'ordre" à ses ministres réunis à Matignon : "rapidité, efficacité et résultats".
"Les premières semaines de notre action doivent être consacrées à répondre aux urgences des Français", a plaidé la Première ministre à l'issue de deux heures de réunion à Matignon avec l'ensemble du gouvernement.
Entrée en fonction mi-mai dans un contexte de forte inflation, Élisabeth Borne a ainsi fixé trois priorités, en commençant par le pouvoir d'achat, qui donnera lieu à des mesures dès la reprise des travaux parlementaires après les élections législatives (12 et 19 juin).
EN DIRECT | Réunion de travail avec les membres du Gouvernement : suivez la déclaration de la Première ministre @Elisabeth_Borne depuis l’hôtel de Matignon à Paris. https://t.co/xGQrZirne9
May 27, 2022"Nous sommes convenus qu'il ne devait y avoir ni oubliés ni angles morts. Outre les retraités, les salariés, les indépendants, les agents publics, j'ai demandé à mes ministres d'avoir une attention particulière pour les étudiants", a souligné la Première ministre devant la presse.
Appel à propositions pour les hôpitaux
Alors que les hôpitaux font face à une pénurie de personnels, elle a assuré avoir demandé aux "ministres concernés" de lui "faire des propositions très rapidement pour prendre des mesures efficaces pour l'été".
Enfin, la cheffe du gouvernement a dit vouloir mener le "chantier" de la planification écologique "à marche rapide", appelant tous les ministères à "se mobiliser" et "participer".
Afin de réaliser le suivi de ces feuilles de route, Élisabeth Borne a annoncé qu'un séminaire gouvernemental se déroulerait "avant la fin du mois de juin" autour d'Emmanuel Macron, et qu'elle-même réunirait les ministres "dans le même format" tous les mois à Matignon.
Avec AFP
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LÉGISLATIVES 2022
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
McKinsey : perquisition au siège français du cabinet américain
Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad
El País (ESP)
Mónaco más allá del circuito de fórmula 1 y Grace Kelly
MÓNACOLa panorámica desde el Trofeo de Augusto, las joyas del Museo Oceanográfico y el mercado de la Condamine protagonizan una ruta alternativa por la pequeña ciudad-estado
La carretera M6098 con sus curvas, sus pequeños túneles excavados en la roca y el mar de fondo recortando la costa; así se entra en Mónaco. La pequeña carretera se convierte en una intrincada red de túneles de varios kilómetros, aparecen los rascacielos que se mezclan con las pequeñas casas y mansiones de todas las épocas y en cada esquina se oye el rugir de los coches que se dirigen, cómo no, al corazón del principado: la plaza del Casino.
Cada día aparcan aquí los últimos modelos de las marcas más caras del mercado junto con vehículos clásicos igual de inaccesibles. En este lugar no hay una separación física entre los viandantes y los seres de otro planeta que se bajan de estos coches, unos y otros encantados de cumplir cada uno con su papel: el de admirar y ser admirado. No importa el día ni la hora, esta plaza tiene vida propia. Aquí van a parar las mesas de la terraza del Café de Paris donde se puede observar a toda esta gente que va vestida día y noche como para una boda.
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El alma de Grace Kelly, la actriz convertida en princesa a los 27 años, se respira en cada rincón de Mónaco, hay una anécdota en cada esquina, incluso hay fotografías suyas recordándola por toda la ciudad. Llevan su nombre el jardín japonés, el hospital, el teatro, la biblioteca y la rosaleda creada en su nombre poco después de morir en 1982. Fue ella la que consiguió darle un nuevo aire a Mónaco con su elegancia y glamur seduciendo a periodistas y famosos, lo que unido a ventajas fiscales que impulsó Rainiero atrayendo a las grandes fortunas hizo que el principado viviera en los años cincuenta y sesenta su momento de mayor esplendor.
Si nombramos Mónaco, de lo primero que nos viene a la mente es su prestigioso premio de fórmula 1 (que se celebra este domingo 29 de mayo), Grace Kelly con su angelical sonrisa y su trágico final, un Ferrari descapotable rugiendo, o el lujo del casino de Monte-Carlo, cuyo interior se puede visitar e incluso se puede comer en su restaurante Train Bleu por un precio bastante asequible. Pero Mónaco, una ciudad cada vez más visitada por turistas de cualquier condición, es mucho más que eso.
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Es el segundo Estado independiente más pequeño del mundo con sus dos kilómetros cuadrados de superficie, y para hacerse una idea de este estado-ciudad hay que subir al desconocido Trofeo de Augusto: un monumento romano que sobresale de la panorámica del pueblo de La Turbie, con sus cuatro blancas columnas aún en pie sobre su inmenso pedestal. En el camino por los jardines de su entrada veremos la totalidad del principado a nuestros pies. La pequeña zona de las playas a lo lejos, sus dos puertos, zonas verdes aquí y allá, torres de pisos y rascacielos. Una pequeña península en forma de coma llama la atención, es la Roca donde comenzó todo, Mónaco-Ville. Sus pequeñas calles peatonales van a dar al palacio Grimaldi, donde aún viven los príncipes y en cuya plaza cada día a las 11.55 se puede presenciar un majestuoso cambio de guardia. En este pequeño apéndice están los monumentos más importantes: el Palacio de Justicia, el Museo Oceanográfico y la catedral de estilo romano-bizantino, donde cada fin de semana se suceden las bodas de monegascos y donde están enterrados los restos de Rainiero y Grace Kelly.
Uno de los edificios más bellos de la ciudad es el Museo Oceanográfico: una de sus fachadas se funde con un acantilado de 85 metros dando una imagen impresionante desde el mar. Abrió sus puertas en 1910 y su director durante muchos años fue el mismísimo Jacques-Yves Cousteau. Cumple con las expectativas de cualquier acuario, pero además tiene unas cuantas pequeñas joyas que suelen pasar desapercibidas, como el cefalópodo Nautilus pompilius, un fósil viviente similar a los amonites que habita a más de 200 metros de profundidad, o varios ajolotes (Ambystoma mexicanum), unos curiosos anfibios endémicos de una pequeña zona de México que son muy estudiados por su capacidad para reproducir sus extremidades. La planta alta acoge gran cantidad de objetos de todo tipo recopilados por el príncipe Alberto I de Mónaco (1848-1922) en sus 28 exploraciones científicas.
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En cuanto uno se aleja de la orilla, las calles comienzan su pronunciado ascenso. Para superarlos existen ascensores que a los viajeros les cuesta encontrar. Los habitantes de Mónaco tienen que convivir con el lujo y los turistas en su día a día, pero ellos viven en otra realidad. El monegasco de a pie no puede permitirse comprar una casa al precio de mercado, así que es el Estado el que les provee de una vivienda en alguna de sus altas torres. Uno de los puntos de encuentro de los vecinos es el mercado de la Condamine, en la plaza de Armas, que cada mañana se cubre de puestos con productos de temporada y terracitas donde alternar al sol y probar los aperitivos típicos: los barbajuan (raviolis fritos).
Otra curiosidad de este pequeño territorio es que Mónaco tiene su propio licor local, L´Orangerie, fabricado con las naranjas que se recogen de los árboles que se encuentran en las calles y producido en una pequeña destilería que, a su vez, hace de tienda. Terrae, un proyecto creado por Jessica Sbaraglia que tiene su huerto-granja a los pies de la torre de Odeon (el edificio más alto de Mónaco), provee de huevos y verduras a particulares y restaurantes. También se plantan huertos por toda la ciudad, en rotondas, en el hospital, azoteas, restaurantes, escuelas o empresas. Intentando modernizar así esta urbe, con una de las mayores densidades de población del planeta, con otro tipo de lenguaje y acercarla a la naturaleza
Dónde comer
Dónde dormir
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L'Humanité
Semer de bons radis croquants, un jeu d’enfant
ActuLa culture du radis, c’est bête comme chou, alors ne vous en privez pas. Vous pouvez le semer dès la mi-mai et tout au long de l’été, et le récolter au fur et à mesure, en échange d’un peu d’attention.
Marcel GuedjDes radis toute l’année, c’est possible, en échelonnant les semis sur les saisons et en utilisant les variétés adaptées. Par exemple, le rond écarlate, que l’on sème en février-mars (sous abri) pour le récolter au printemps ; ou bien le noir gros rond d’hiver ou le rose de Chine, à semer aux beaux jours (de mai à août) pour une récolte près de quatre mois plus tard. Ces radis d’hiver sont relevés, volumineux, juteux et diététiques.
Mais, sans conteste, c’est le petit radis rond ou long, rouge ou bien blanc et rouge que nous préférons. Cet estival croquant et délicieux, dit « de tous les mois », vous le sèmerez tout l’été, pour le récolter et le déguster quelque trois semaines plus tard. Le nom de l’une de ses variétés l’affirme, et c’est tout dire : le radis de 18 jours.
Un peu de soleil et beaucoup d’eau
Le radis de tous les mois se sème directement en terre fraîche, humifère et bien émiettée (car le radis est un légume-racine, qui pousse donc dans la terre), à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ. On peut aussi le semer entre les rangs d’autres légumes (chou, haricots, pois, carotte, tomate, etc.) pour ne pas perdre de place, qui l’aident notamment contre certains parasites comme l’altise et lui apportent un peu d’ombre. Car le radis aime le soleil, mais point trop n’en faut. Dans de bonnes conditions, la levée intervient au bout de 3 à 5 jours.
Pensez à renouveler le semis tous les mois pour étaler les récoltes. Récoltez les radis régulièrement : ne tardez pas trop car, sinon, ils se creusent ou deviennent piquants. Arrachez-les dès qu’ils vous paraissent avoir la bonne taille, car ils sont plus doux quand on les récolte encore jeunes.
Les gestes précis du semis
- Semer les graines à la volée ou en lignes espacées de 20 cm environ.
- Recouvrir les graines d’une couche de 1 cm de terreau.
- Tasser avec le dos du râteau et arroser en pluie pour ne pas déranger les graines.
- Si la levée est trop serrée, arracher certaines pousses (on dit éclaircir) quand les plants ont 3 à 4 feuilles pour laisser environ 2 cm entre chaque radis afin de permettre à chacun de bien se développer.
Jardinage France24 - Monde
Pouvoir d'achat: Marine Le Pen pour une "taxation exceptionnelle" des pétroliers
Publié le : 27/05/2022 - 14:20Modifié le : 27/05/2022 - 14:19
Hénin-Beaumont (France) (AFP) – Marine Le Pen a relancé sa demande d'une "taxation exceptionnelle", notamment des pétroliers, pour "soutenir le pouvoir d'achat", invoquant vendredi, dans son fief d'Hénin-Beaumont, l'exemple de la Hongrie, dont elle a rencontré le Premier ministre dans la matinée.
La cheffe de file du RN a indiqué avoir discuté avec Viktor Orban de la guerre en Ukraine et des "conséquences des sanctions qui sont réclamées par l'Union européenne sur le pouvoir d’achat de nos compatriotes respectifs", pointant la "gravité" de la "situation économique et sociale de l’Europe".
Le Premier ministre hongrois a choisi "de mettre en place une taxation sur les super profits d’un certain nombre de secteurs économiques, au premier rang duquel le secteur pétrolier, pour pouvoir abonder un fonds pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages", a-t-elle développé.
"Il faut que nous continuions à réclamer cette taxation exceptionnelle de ceux qui (...) profitent en réalité de la crise économique", a-t-elle ajouté, reprenant une proposition qu'elle avait émise en campagne pour la présidentielle.
La rencontre avec le dirigeant nationaliste hongrois s'est tenue dans la matinée à l’ambassade de Hongrie à Paris, avait annoncé Mme Le Pen sur Twitter.
Leur dernier rendez-vous remonte à fin janvier à Madrid où, alors candidate à la présidentielle, Marine Le Pen avait rencontré ses alliés d'extrême droite et souverainistes d'Europe.
Marine Le Pen entamait à Hénin-Beaumont une visite électorale de deux jours dans le Pas-de-Calais, où elle se représente dans la 11ème circonscription. Elle y a gagné en 2017 son entrée au Parlement, avec 58,6% des voix face à la candidate LREM, Anne Roquet.
Elle y fera notamment face à Marine Tondelier, trésorière d'EELV et conseillère municipale d’opposition à Hénin-Beaumont, investie par la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes).
Au second tour de l'élection présidentielle, la dirigeante du RN avait obtenu 67,15% des voix à Hénin-Beaumont, ancien bastion socialiste frappé par la désindustrialisation dirigé par son suppléant, Steeve Briois.
© 2022 AFP
France24 - Monde
Rugby: Meafua, mort noyé, avait consommé cocaïne et alcool
Publié le : 27/05/2022 - 14:02Modifié le : 27/05/2022 - 14:00
Toulouse (AFP) – Kelly Meafua, troisième ligne samoan de Montauban, mort noyé le 7 mai après avoir sauté dans une rivière depuis un pont, avait consommé une grande quantité d'alcool et de la cocaïne, a-t-on appris vendredi auprès du parquet.
"Les analyses ont révélé qu'il avait 2,34 g d'alcool par litre de sang (la limite pour conduire est de 0,5g/L, ndlr). Pour la cocaïne, en fonction du taux, la consommation est de quelques heures antérieure à la noyade, bien après la fin du match", a dit à l'AFP le procureur de Montauban Bruno Sauvage, confirmant une information de la Dépêche du Midi.
Le joueur de 32 ans avait participé la veille à la victoire de son équipe contre Narbonne (48-40), une 3e mi-temps avait suivi jusqu'au petit matin.
Il venait de sortir d'une boîte de nuit du centre de Montauban (Tarn-et-Garonne) avec deux amis quand il a sauté du Pont-Vieux, 22 mètres au dessus de la rivière, à 06H34. "Par défi, précise le procureur, c'est un geste personnel et volontaire, d'après les témoignages et les images de vidéo-surveillance".
Il n'a ni été poussé, ni tenté de se suicider, comme cela a été écrit dans les réseaux sociaux, a souligné le magistrat.
Le pensant en difficulté car il ne l'apercevait plus, un de ses deux amis, Christopher Vaotoa, a plongé pour lui venir en aide, en vain.
Le drame a suscité une grande émotion au sein de l'US Montauban, où cet ancien international samoan de rugby à 7 jouait depuis 2020. Meafua avait évolué auparavant pour les clubs français de Narbonne et Béziers. Ce cadre de l'équipe de Montauban avait disputé 24 rencontres de championnat cette saison, inscrivant huit essais.
L'affaire a fait l'objet d'un classement sans suite, faute d'infraction.
© 2022 AFP
L'Humanité
Le glaucome, difficile à guérir mais possible à maîtriser
ActuCette maladie lente, qui détruit peu à peu le nerf optique et concerne une personne de plus de 70 ans sur dix, n’a pas encore de remède miracle, mais des traitements empêchent une détérioration rapide de la vue. Si elle est diagnostiquée à temps.
André GoulvenSouvent asymptomatique jusqu’à un stade avancé, le glaucome est la deuxième cause de cécité en France. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, cette maladie dégénérative touche entre 1 et 2 % des plus de 40 ans et 10 % des personnes âgées de 70 ans et plus. On peut aussi la retrouver chez les plus jeunes, surtout en cas d’antécédents familiaux. L’hérédité est un facteur dans 30 % des glaucomes avérés. Le glaucome se manifeste en raison d’une trop forte pression sur le nerf optique qui entraîne sa lente destruction. La maladie n’agit pas de manière égale sur les deux yeux, l’un peut ainsi compenser l’autre au début, retardant l’apparition visible des symptômes. Le malade commence par perdre sa vision périphérique, ne voyant plus que devant lui, comme s’il regardait dans une lorgnette. L’œil cesse à terme de fonctionner, amenant une cécité irréversible.
Gouttes de prostaglandines
Si la maladie n’est pas trop avancée, des traitements médicamenteux sur le long terme peuvent éviter qu’elle ne s’aggrave. Les tests de tonométrie, réalisés par les ophtalmologistes, sont le seul moyen, pour l’instant, de s’assurer de la présence ou non d’un glaucome. Ces tests sont vivement recommandés à partir de 40 ans ou si un membre de la famille a souffert d’un glaucome. Durant cet examen, le praticien mesure la pression oculaire, soit l’équilibre entre la production et l’élimination de l’humeur aqueuse, un liquide incolore se trouvant entre la cornée et le cristallin. La pression oculaire ne doit pas excéder 20 mmHg – ou 23 mmHg si le patient a plus de 40 ans –, au risque de dégrader le nerf optique.
Il existe différents types de glaucome. Le plus courant est le glaucome chronique, ou glaucome à angle ouvert, dont souffrent plus de 80 % des malades. Il se soigne grâce à des collyres à base de prostaglandines ou de bêtabloquants – un traitement bien souvent à vie. Il est aussi possible de se faire opérer pour créer une nouvelle voie d’évacuation de l’humeur optique. Il existe également des cas de glaucomes aigus ou glaucomes à angle fermé, caractérisés par une montée très soudaine de la tension oculaire. Lorsque le mal se déclenche, l’œil peut cesser de fonctionner en seulement quelques heures. Les personnes âgées et les hypermétropes ont plus de risques d’en pâtir. Dès l’apparition de la douleur, il est impératif de consulter un ophtalmologiste dans les plus brefs délais. À noter qu’une exposition à une lumière ou la prise de certains médicaments peut provoquer ces symptômes. Malgré de nombreuses recherches en cours, aucun traitement à court terme n’a encore vu le jour.
Santé France24 - Monde
Législatives : début du vote par Internet pour les Français de l'étranger
Publié le : 27/05/2022 - 10:12
FRANCE 24
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Les Français de l'étranger peuvent, dès vendredi midi, voter par Internet dans le cadre des élections législatives. Près de 150 candidats se présentent dans onze circonscriptions.
Législatives 2022 © Studio graphique FMM
Les Français vivant à l'étranger et inscrits sur les listes électorales consulaires peuvent voter par Internet pour le premier tour des élections législatives dès vendredi 27 mai, à 12 h (heure de Paris) et jusqu'à mercredi prochain.
Donnant le coup d'envoi de ce scrutin clé, ces électeurs à l'étranger disposent au total de quatre modalités de vote : à l'urne, par procuration, par Internet et par correspondance. Le vote par Internet n'est autorisé que pour les Français établis hors de France, et uniquement pour les législatives et les élections consulaires.
#Législatives2022 | Voter depuis l'étranger🌎💻A partir de demain, vendredi 27 mai, midi jusqu'au mercredi 1 juin midi (heure de Paris) vous pourrez voter par internet.C'est simple et rapide, suivez le guide⬇️ pic.twitter.com/kzzfBtwGMm
May 26, 2022Il existe 11 circonscriptions couvrant le globe, et autant de députés des Français de l'étranger depuis 2012. Le vote par Internet a été mis en œuvre cette année-là, mais pas en 2017 pour les dernières législatives. Il s'agissait de parer à d'éventuelles cyberattaques, dans un contexte de soupçons sur l'élection américaine de 2016 qui avait vu la victoire de Donald Trump.
11 députés à élire
Près de 150 candidats au total sont en lice cette année sur ces 11 circonscriptions, mais tous n'ont pas déposé de profession de foi ou de bulletin. Ainsi le député M'jid El Guerrab (ex-La République en marche), récemment condamné pour une agression, a renoncé à se présenter il y a une dizaine de jours et soutient l'ancienne ministre Élisabeth Moreno, investie par la majorité dans la circonscription des Français du Maghreb et Afrique de l'Ouest.
Le 4 juin se déroulera le premier tour de scrutin en Polynésie française et pour les Français de l'étranger qui votent dans les ambassades et les consulats du continent américain. Le 5 juin, ce sera au tour des Français de l'étranger hors continent américain.
Le 11 juin aura lieu le premier tour en Guadeloupe, Guyane, Martinique, à Saint-Barthélemy, Saint-Martin et Saint-Pierre-et-Miquelon. Et le 12 juin, le premier tour en métropole, ainsi qu'à Mayotte, en Nouvelle-Calédonie et à La Réunion, avant un second tour une semaine après.
Avec AFP
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Affaire Damien Abad : la justice n'ouvre pas d'enquête "en l'état" sur les accusations de viols
Un premier Conseil des ministres éclipsé par l'affaire Damien Abad
LÉGISLATIVES 2022
Législatives : la Nupes répond aux critiques avec son "programme partagé de gouvernement"
France24 - Monde
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Publié le : 21/05/2022 - 15:51Modifié le : 21/05/2022 - 15:56
Marc DAOU
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La composition du gouvernement d'Élisabeth Borne a été dévoilée, vendredi, avec le maintien de poids lourds comme Bruno Le Maire et Gérald Darmanin, l'arrivée de la diplomate Catherine Colonna aux Affaires étrangères et la surprise Pap Ndiaye à l'Éducation nationale.
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Le Maire, Colonna, Abad, Ndiaye : découvrez le gouvernement d'Élisabeth Borne
Portrait
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Le Débat de France 24
France : quels dossiers chauds pour Elisabeth Borne ?
France24 - Monde
Catherine Colonna, une ministre spécialiste de la diplomatie de crise au Quai d’Orsay
Publié le : 22/05/2022 - 16:20
Marc DAOU
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Cohabitation Chirac-Jospin, guerre en Irak, Brexit … Catherine Colonna, la nouvelle ministre française des Affaires étrangères, est rompue à la diplomatie de crise et aux négociations compliquées. Portrait d’une diplomate de carrière, très expérimentée et au fait des questions internationales.
"Vous me connaissez depuis quelques années, vous pouvez compter sur moi pour ne jamais oublier qui je suis, ni d’où je viens, et je viens de cette maison". C’est en ces termes que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s’est adressée aux diplomates qui assistaient à la passation de pouvoir avec son prédécesseur Jean-Yves Le Drian, samedi 21 mai, dans le célèbre salon de l’Horloge du ministère. Effectivement, "cette maison" n’a aucun secret pour Catherine Colonna, une femme qui, selon Jean-Yves Le Drian, a "consacré (sa) vie à servir notre pays en servant notre diplomatie".
Entrée au Quai d'Orsay en qualité de secrétaire des Affaires étrangères, après sa sortie de la prestigieuse École nationale de l’administration en juin 1983, Catherine Colonna, 66 ans, y a fait toute sa carrière. Ou presque : elle a aussi eu quelques incursions dans le privé, notamment au sein du cabinet international de communication financière Brunswick (2010-2014).
"Une diplomate très expérimentée"
Cette Tourangelle de naissance, fille d’une mère au foyer licenciée en anglais et d’un avocat corse reconverti dans l’agriculture, est depuis novembre 2020 – sur proposition de Jean-Yves Le Drian – l'une des trois femmes élevées à la dignité d'ambassadrice de France. Un titre prestigieux décerné à titre personnel après une carrière de premier plan.
Elle est toutefois seulement la deuxième femme à diriger le ministère des Affaires étrangères après le passage éclair de trois mois de la gaulliste Michèle Alliot-Marie, en 2010.
Depuis qu’elle a été nommée pour incarner la voix de la France, les observateurs mettent en avant la carrière remarquable et le professionnalisme de celle qui était il y encore quelques jours ambassadrice à Londres.
Immense honneur d’entamer cette mission à la tête de @francediplo avec toutes celles & tous ceux qui travaillent chaque jour au service de la France 🇫🇷 de par le monde. Avec @franckriester @CBeaune @CZacharopoulou, engagés ensemble pour contribuer à apaiser les désordres du monde pic.twitter.com/OYSgvsOoVV
May 21, 2022"C’est une diplomate très expérimentée, qui maîtrise parfaitement les dossiers européens et internationaux, et qui connaît très bien tout le milieu des Affaires étrangères, explique Bruno Daroux, spécialiste des questions internationales à France 24. C'est donc plutôt une nomination tout à fait cohérente et pertinente".
C'est une consécration pour Catherine Colonna qui est un visage familier pour ceux qui suivent de près la diplomatie française. Après avoir exercé en tant que Première secrétaire à l'ambassade de France aux États-Unis, entre 1983 et 1986, elle revient ensuite à Paris, à la sous-direction des questions européennes et du droit communautaire. En mai 1988, elle est nommée conseillère technique au cabinet de l'ancien résistant Maurice Faure, alors ministre de l'Équipement et du Logement dans le gouvernement du Premier ministre socialiste Michel Rocard.
En 1989, elle retourne au ministère des Affaires étrangères pour occuper la fonction de chargée de mission auprès du chef du Centre d'analyse et de prévision. En 1993, sa carrière bascule puisqu’elle est nommée porte-parole adjointe et directrice-adjointe de la presse, de l'information et de la communication du quai d’Orsay, alors dirigé par Alain Juppé.
"Une chiraquienne de premier plan"
Au lendemain de l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac, Dominique de Villepin, le nouveau très influent secrétaire général de l'Élysée – qui était son supérieur hiérarchique à Washington – l'appelle pour exercer les fonctions de porte-parole de la présidence. Elle occupera avec habilité et énergie cette fonction, aujourd’hui disparue, jusqu’en 2004. Notamment durant la délicate cohabitation avec le Premier ministre Lionel Jospin, lorsque l’Élysée et Matignon, dont le porte-parole à l’époque est Manuel Valls, ne se faisaient aucun cadeau.
"Elle a été une chiraquienne de premier plan. Outre Jacques Chirac, elle a travaillé avec Dominique de Villepin et Alain Juppé dont elle avait la totale confiance, et qui ont apprécié sa grande expérience", souligne Bruno Daroux.
Le journal Libération, auquel elle a confié avoir "plutôt le cœur à gauche", évoque, dans un portrait publié en 2004, "un bon petit soldat de la République" et une "bosseuse acharnée, disponible à tout moment, pour le Président".
Sommets européens, réunions du G7 ou de l'Otan, fortes tensions diplomatiques avec les États-Unis autour de l’intervention en Irak ordonnée par le président américain Georges W Bush… elle est sur tous les fronts de la diplomatie française.
"Quand Chirac l'a nommée, on a failli tomber de l'armoire. Pour nous, elle était de gauche", a confié au journal Le Monde, en 2003, le très chiraquien François Baroin à propos de celle qui a été sous-directrice de la presse au ministère des Affaires étrangères sous le ministre socialiste Roland Dumas (1990-1993).
Une ambiguïté assumée par Catherine Colonna qui semble compatible avec la stratégie politique d’Emmanuel Macron visant à sortir des logiques partisanes, en piochant ses ministres à droite et à gauche.
Après un passage à la tête du Centre national de la cinématographie (CNC), après son départ de l’Élysée accordé à contrecœur par le président Jacques Chirac, la diplomate de carrière revient aux affaires. Elle est nommée ministre déléguée aux Affaires européennes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, le 2 juin 2005, quelques jours après la victoire du "non" lors du référendum sur la Constitution européenne. Un poste qui lui est confié en pleine crise de l’UE, taillé sur mesure à l'époque pour cette Européenne convaincue, et qu’elle occupera jusqu’en 2007.
Après cette première expérience ministérielle, elle est nommée représentante permanente de la France auprès de l’Unesco, de 2008 à 2010, avant une parenthèse de quatre ans dans le privé. Elle revient dans le monde diplomatique au poste d’ambassadrice de France en Italie ainsi qu’auprès de la République de Saint-Marin (2014-2017). Représentante permanente de la France auprès de l’OCDE (2017-2019), elle retrouve une ambassade en 2019 : celle du Royaume-Uni, en plein milieu des négociations sur le Brexit et des tensions avec Londres. Encore une grande crise internationale à gérer pour Catherine Colonna.
Cette expérience lui sera très précieuse au moment où elle prend la tête d’un Quai d’Orsay lui-même secoué par une crise inédite, avec un appel à la grève lancé pour le 2 juin par six syndicats et un collectif de 400 jeunes diplomates. Ils protestent contre une accumulation de réformes, particulièrement celle actant la "mise en extinction" progressive d'ici à 2023 du prestigieux corps diplomatique.
>> À lire aussi : diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
La nomination d'une diplomate de carrière connaissant parfaitement les arcanes du ministère pourrait être vu comme un signe de bonne volonté de la part de l’Élysée. En plus de contribuer "à apaiser les désordres du monde", alors que la guerre fait rage sur le continent européen, avec l’invasion russe de l’Ukraine, Catherine Colonna devra également chercher à apaiser ses propres troupes diplomatiques.
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Diaporama
En images : Colonna, Ndiaye, de Montchalin... les visages du gouvernement d'Élisabeth Borne
Elisabeth Borne, une fidèle d'Emmanuel Macron issue de la gauche à Matignon
INTERVIEW
Diplomatie française : "Le Quai d'Orsay a trop tendance à fonctionner en vase clos"
France24 - Monde
L'historien des minorités Pap Ndiaye, la surprise à l'Éducation nationale
Publié le : 20/05/2022 - 19:57
FRANCE 24
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FRANCE 2
Jusqu'alors directeur du musée de l'Histoire de l'immigration, Pap Ndiaye a été désigné vendredi ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Universitaire respecté, le spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités présente un profil en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Sa nomination constitue la principale surprise du nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dévoilé vendredi 20 mai. L'arrivée de Pap Ndiaye à la tête du ministère de l'Éducation nationale est d'autant plus inattendue que le profil de cet universitaire apparaît en rupture avec celui de son prédécesseur, Jean-Michel Blanquer.
Né d'un père sénégalais et d'une mère française, ce chercheur de 56 ans est spécialiste de l'histoire sociale des États-Unis et des minorités. Il occupait depuis l'année dernière le poste de directeur du musée de l'Histoire de l'immigration.
Ancien élève de l'École normale supérieure de Saint-Cloud, agrégé d'histoire et titulaire d'un doctorat obtenu à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Pap Ndiaye est le frère aîné de l'écrivaine Marie NDiaye, prix Goncourt 2009. Il a étudié aux États-Unis de 1991 à 1996 et s'est fait connaître du grand public en publiant en 2008 "La Condition noire. Essai sur une minorité française", son ouvrage de référence.
"Une nouvelle manière d'appréhender le passé"
"Dans le domaine de l'histoire, c'est quelqu'un qui a été innovant, il a su montrer une nouvelle manière d'appréhender le passé. Ses travaux sur la présence noire en France sont fondateurs", dit de lui l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation.
En 2019, toujours soucieux de vulgariser ses sujets d'étude, Pap Ndiaye devient conseiller scientifique de l'exposition "Le modèle noir" au musée d'Orsay à Paris, consacrée à la représentation des Noirs dans les arts visuels. Plus récemment, en 2020, il a été le coauteur d'un rapport sur la diversité à l'Opéra de Paris.
Professeur pendant de nombreuses années à Sciences Po, il est apprécié de ses pairs et présenté comme un adepte du consensus.
"Il est diplomate dans sa façon d'être aux autres. C'est bien car c'est un ministère qui a besoin de diplomatie", estime Pascal Blanchard. "S'il a les moyens d'avoir la politique qu'il peut incarner, comme personnalité intellectuelle, je pense que nous irons dans une direction nouvelle", abonde le sociologue Michel Wieviorka, qui ajoute que "sur tout ce qui touche aux minorités, il incarne des orientations qui ne sont certainement pas celles que Jean-Michel Blanquer a mises en œuvre".
"Un coup médiatique"
La nomination à l'Éducation nationale de Pap Ndiaye, qui avait signé en 2012 une tribune appelant à voter pour François Hollande, suscite aussi des critiques.
"Je suis stupéfait de cette nouvelle. Pour moi, Pap Ndiaye n'était pas du tout là-dedans. Ce qui est sûr, c'est qu'il fallait 'déblanquériser' l'Éducation nationale", a réagi auprès de l'AFP le député La France insoumise Alexis Corbière. Mais "ce coup médiatique, le seul de ce gouvernement terne, ne désamorcera pas la profonde colère dans l'Éducation nationale", estime-t-il.
Les réactions les plus hostiles à cette nomination ont été exprimées dans le camp de la droite nationaliste. "Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger", a écrit sur Twitter le dirigeant du parti Reconquête!, Éric Zemmour.
Emmanuel Macron avait dit qu’il fallait déconstruire l’Histoire de France. Pap Ndiaye va s’en charger.#remaniement #nouveaugouvernement
May 20, 2022Dénonçant le choix d'un "indigéniste assumé" pour assurer la fonction de ministre de l'Éducation nationale, la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen à appelé à faire élire, le mois prochain, "un maximum de députés du Rassemblement national pour protéger notre jeunesse des pires idéologies".
Avec AFP
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Pourquoi trèfle des villes et trèfle des champs n’ont plus le même ADN
ActuUne vaste enquête internationale montre que le bagage génétique du trèfle blanc se modifie dès lors qu’il devient urbain. Et ce, à l’échelle planétaire.
Marine CyglerPlante cosmopolite s’il en est, le trèfle blanc est présent dans les campagnes, au bord des routes, dans les pelouses, et aussi dans presque chaque ville du monde tant et si bien qu’il est aujourd’hui la première plante à faire l’objet d’une vaste étude pour comprendre quel effet l’environnement urbain a sur lui.
De fait, l’urbanisation met à l’épreuve la biodiversité et, comme elle a tendance à se généraliser, il est intéressant de mesurer son impact sur les espèces sauvages. Les quelque 300 scientifiques du projet Glue (pour Global Urban Evolution Project) ont montré que les pressions exercées par la ville façonnaient le bagage génétique du trèfle blanc à l’échelle planétaire. Leurs travaux ont été publiés dans la revue « Science », en mars.
Les biologistes ont échantillonné 110 000 trèfles appartenant à plus de 6 000 populations réparties dans 160 villes de 26 pays. Pour cela précisément, ils ont récolté des trèfles le long d’un gradient d’urbanisation allant du centre-ville jusqu’à la campagne environnante.Par exemple, l’équipe française impliquée dans cette méga-étude a prélevé des trèfles dans plusieurs sites parisiens intra-muros puis sur un axe, un « transect », qui traversait des zones suburbaines puis rurales jusqu’à Limours. Pour chaque plante, les chercheurs ont mesuré la concentration de cyanure d’hydrogène dans les tissus des trèfles.
Véritable poison au goût très amer, le cyanure d’hydrogène est un composé produit et libéré par la plante quand ses feuilles sont endommagées. Stratégie adoptée par de nombreuses plantes, la cyanogenèse est un moyen efficace de défense contre les escargots, les insectes ou encore les vaches et autres herbivores. « Les feuilles s’autodétruisent pour protéger l’ensemble de la plante.
C’est mieux de se protéger et de perdre quelques feuilles plutôt que de risquer d’être mangé en entier », explique Jacqui Shykoff, du laboratoire Écologie, Systématique et Évolution (ESE-CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech). Comme on connaît les deux gènes qui gouvernent la cyanogenèse chez le trèfle blanc et qu’on a déjà observé que les trèfles produisaient plus de cyanure d’hydrogène dans les endroits où il y avait davantage d’herbivores, les scientifiques se sont demandé si cette capacité de produire du cyanure d’hydrogène était conservée. Résultat : globalement, la proportion de plantes productrices de cyanure d’hydrogène est moins élevée en ville qu’en milieu rural. Et c’est lié à la sélection naturelle et non pas à un effet du hasard qui aurait été amplifié par l’isolement des plantes urbaines.
« À chaque génération, il se produit des mutations liées au hasard. La sélection naturelle laisse d’autres traces très spécifiques dans le génome. Ici on démontre, et c’est une première, que c’est bien la sélection naturelle qui agit et que le moteur de l’évolution, c’est l’urbanisation », explique Jacqui Shykoff.
Les chercheurs ont toutefois été surpris de se rendre compte qu’il y avait une grande hétérogénéité selon les populations de trèfles. Autrement dit, certaines populations urbaines ont conservé leur matériel génétique leur permettant de produire ce composé. « C’est le cas des populations de trèfles des villes, plus sèches en été. C’est un résultat que nous n’avions pas prédit », commente Jacqui Shykoff.
Son hypothèse : dans ces villes au climat sec, il n’y a pas de neige qui protège les plantes au sol du gel. Or le gel agirait exactement comme les herbivores et déclencherait la production de cyanure d’hydrogène, qui détruirait les feuilles endommagées par le coup de froid, et dont la réparation coûterait bien trop cher en énergie. Une amputation pour éviter que les dommages ne se répandent, en somme.
Au fait, que fait la plante de l’énergie économisée quand elle s’arrête de faire de la cyanogenèse ? Autrement dit, si elle perd une fonction, en gagne-t-elle une autre ? « On suppose que, si un organisme possède de l’énergie en plus, il va grandir, fabriquer plus de fleurs… » indique Jacqui Shykoff.
Avant de souvenir d’une réalité urbaine : « Mais la vie en ville est stressante pour les plantes avec la chaleur ou encore la pollution. Alors, il est possible que l’énergie supplémentaire soit juste allouée pour se maintenir en vie. » La chercheuse tient à insister sur le fait que, si les plantes se sont en effet adaptées à la ville, cela ne signifie pas qu’elles vont bien : le terme « adaptation » dans le langage des biologistes est plus neutre que dans le langage courant.
L’espèce humaine, un moteur des évolutions végétale et animale
Cette étude inédite démontre que les humains, en façonnant profondément leur environnement, sont un moteur de l’évolution pour le trèfle blanc dont les gènes sont modifiés par la ville. Et il y a fort à parier que ce résultat concerne d’autres espèces, végétales comme animales. « Il y a eu des études sur les oiseaux des villes. Les pigeons, des moineaux, des étourneaux sont des espèces qui n’ont pas peur : c’est une caractéristique qui a été sélectionnée », précise Jacqui Shykoff. D’ailleurs, ce sont les individus les moins peureux de ces espèces déjà peu peureuses qui vivent en ville. Une expérience facile pour mesurer cette crainte de l’humain : déterminer à quelle distance on peut les approcher avant qu’ils ne s’envolent. « Bien sûr, il y a un phénomène d’habituation, mais pas seulement. L’évolution doit intervenir, car ils ne pourraient pas passer leur temps à s’envoler dès qu’ils sont dérangés : ils n’arriveraient même pas à se nourrir », indique la chercheuse. Finalement, les volatiles urbains sont devenus plus tolérants à l’activité humaine, au bruit et à la lumière.
sciences L'Humanité
Les forêts qui cachent des arbres
ActuDendrologie Plus de 9 000 espèces d’arbres sont encore inconnues sur Terre ! Telle est la nouvelle estimation à laquelle sont parvenus une centaine de chercheurs du monde entier.
Anna MussoUne centaine de chercheurs du monde entier ont publié, dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (1), une étude pour estimer le nombre d’espèces d’arbres sur Terre. Résultat très précis… 73 274 ! Ce nombre est ainsi supérieur de 14 % à celui établi précédemment, qui était de 64 100. Par conséquent, il n’en resterait pas moins de 9 200 à découvrir ! Pour obtenir cette estimation, les chercheurs ont construit une immense banque de données forestières en combinant les informations fournies par des plateformes comme TreeChange ou Global Forest Biodiversity Initiative. À partir de la quantité d’arbres rares contenue dans leur base, les chercheurs ont développé un nouveau modèle statistique d’extrapolation. La zone géographique qui abrite le plus d’espèces connues est l’Amérique du Sud. Là se trouveraient aussi près de 40 % de celles encore non découvertes, notamment dans le bassin amazonien et entre les Andes et l’Amazone. Une majorité d’espèces connues est située dans les forêts tropicales et subtropicales humides. Or ces zones sont peu étudiées par les scientifiques. Il y a donc là aussi encore beaucoup à découvrir. Mais, au fait, quel est l’intérêt de chercher de nouvelles essences d’arbres ? Il s’agit non seulement d’approfondir nos connaissances sur la biodiversité, mais aussi de préserver le fonctionnement fragile des écosystèmes, qui contribuent aux équilibres climatiques et à la qualité des milieux vivants. A. M.
sciencesarbresforêtsBiodiversité France24 - Monde
Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"
Publié le : 26/05/2022 - 17:47
David RICH
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Premier film pakistanais en sélection officielle à Cannes, "Joyland" suit le parcours d’un jeune homme écrasé par le poids des traditions familiales et dont la rencontre avec une artiste trans va bouleverser la vie. France 24 a rencontré son réalisateur, Saim Sadiq, pour aborder le message du film, la place de la communauté transgenre au Pakistan, et la situation du cinéma pakistanais.
Parmi les événements de cette fin de festival, Cannes a déroulé le tapis rouge pour le tout premier film pakistanais à intégrer sa sélection officielle. Tourné à Lahore, le premier long métrage du réalisateur Saim Sadiq raconte l’histoire de Haider, un jeune homme introverti qui accepte l’impensable : devenir danseur dans un spectacle érotique. Sa rencontre avec Biba, une femme trans éruptive, va changer le cours de son existence, jusqu’ici régie par le poids des traditions familiales.
Présenté dans le cadre de la section Un certain regard, dédiée au jeune cinéma innovant, "Joyland" déroule un scénario mordant, transgressif, qui navigue allègrement entre la comédie et le drame. "Hier, un Chinois est revenu d’un voyage sur Mars. Toi, tu ne peux même pas prendre la main d’une jolie fille", lance un soir Biba à Haider, dans l’intimité de sa chambre décorée comme une boîte de nuit.
À l’occasion de la première projection internationale de son film, le réalisateur pakistanais Saim Sadiq a accordé un entretien à France 24.
#Joyland Discours ému du réal Saim Sadiq pour la première d’un film pakistanais à Cannes ! pic.twitter.com/fmpgYlUWYB
May 23, 2022France 24 : Pourquoi avoir appelé le film "Joyland", du nom de ce parc d'attractions aperçu dans une scène du film ?
Ce n'était pas l’idée de départ mais ce titre est devenu une évidence au cours du projet. Joyland, c’est d’abord mes souvenirs d’enfance, l’endroit où j’allais avec mes cousins et mes amis. Plus tard, nous avons compris que ce parc n’avait rien d’exceptionnel mais, petits, nous étions extrêmement excités de nous y rendre et il incarne ces souvenirs de joie, d’innocence et de naïveté.
Ce mot renvoie également à l’état des personnages qui cherchent dans le noir et ne savent pas comment gérer leurs désirs. Cette recherche, qu’on peut interpréter comme une quête d'utopie, est mise à mal par le cadre familial car, chez nous, les gens sont trop connectés. Tout le monde s’occupe des affaires de tout le monde et la liberté des uns peut vite devenir la prison des autres. Le titre reflète la contradiction entre cette réalité peu romantique et l’idée d’utopie incarnée par Joyland.
Dans le film, le personnage principal découvre une communauté d’artistes transgenres par le biais de Biba, incarnée par l’actrice trans pakistanaise Alina Khan. Quel regard porte-t-on sur cette communauté au Pakistan ?
On pourrait qualifier ce regard de bipolaire. D’un côté, les transsexuels sont la cible d’attaques. Chaque mois ou presque, on entend dans les médias une affaire de violence contre des personnes transgenres et elles sont également très marginalisées. Mais en même temps, c'est une communauté ancrée et très visible dans la société pakistanaise, depuis très longtemps. Les transsexuels ne se cachent pas, ne se sont jamais cachés et il y a donc aussi une forme d’acceptation et une coexistence au sein de la société.
Ces dernières années, des mesures ont permis d’améliorer leur situation, notamment une loi de 2018 qui permet à chacun d’identifier son propre genre et permet désormais une troisième catégorie sur les papiers d’identité : féminin, masculin ou non binaire. C’est une avancée incroyablement progressiste.
Bien sûr, il reste beaucoup de travail sur cette question mais les choses avancent petit à petit. En 2018, une chaîne d’information a pour la première fois mis à l’antenne une présentatrice transsexuelle. C’est un grand pas en avant car cette personne donne désormais l’information tous les jours à l’antenne. Et puis, aujourd’hui, nous avons le premier film pakistanais à Cannes, qui non seulement met en avant une transsexuelle, mais une transsexuelle jouée par une actrice trans, ce qui est encore rarement le cas aujourd’hui dans les films qui abordent ce sujet.
Donc, pour moi, il y a plein de petites avancées qui rendent cette question plus complexe. L'idée que la transsexualité pose forcément plus de problèmes au Pakistan parce que c'est un pays musulman est, à mon sens, trop simpliste.
Avant "Joyland", il n’y avait jamais eu de film pakistanais sélectionné à Cannes. Comment l'expliquez-vous ? Que pouvez-vous nous dire sur l’industrie pakistanaise du cinéma aujourd’hui ?
Jusque dans les années 1980, nous avions une industrie cinématographique assez robuste, mais avec l’arrivée au pouvoir du dictateur militaire Zia-ul-Haq, de nouvelles lois de censure ont été introduites. Elles étaient tellement extrêmes qu’elles ont conduit à la mort du secteur. Les salles ont fermé alors que la télévision s’est développée et est devenue le seul moyen de raconter des histoires à l’écran. Depuis une quinzaine d’années, avec les progrès démocratiques dans le pays, l’industrie cinématographique effectue un retour.
Nous produisons aujourd’hui entre quinze et vingt films par an en moyenne. Comme l’industrie est encore en phase de renaissance, il n’y a pas vraiment de styles définis. Nous n’avons pas encore de critères établis pour définir ce qu'est un film commercial ou un film d’auteur par exemple, ni une idée de quel style de films peut générer de l’argent ou pas.
Sur le plan créatif, c’est une période intéressante qui permet aux cinéastes d’expérimenter et de tenter des choses sans avoir la pression des financiers. Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif, qui va probablement évoluer vers une industrie plus structurée, mais il est très excitant à l’heure actuelle de faire des films.
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Cannes 2022
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
Cannes 2022
Le Festival de Cannes ravive les douloureux souvenirs des attentats du 13-Novembre
cannes 2022
“Le sexisme est partout, nous aussi" : une riposte féministe au Festival de Cannes
L'Humanité
Alexander Wolszczan : « Nous finirons par trouver de la vie extraterrestre sur les exoplanètes »
EntretienAstronomie. La 5000e planète extrasolaire vient tout juste d’être ajoutée au catalogue officiel de la Nasa. Pour Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar, il est inévitable que l’on y découvre un jour la vie.
Anna MussoLa barre des 5 000 exoplanètes identifiées et confirmées, ces planètes extrasolaires dont on ne soupçonnait même pas l’existence il y a trente ans, a été franchie ! La Nasa vient tout juste d’en ajouter de nouvelles à son catalogue officiel. Il n’y a pas si longtemps, nous vivions dans un Univers qui ne comptait qu’un petit nombre de planètes connues, toutes en orbite autour de notre Soleil. Mais, depuis trois ans environ, les découvertes se sont accélérées, avec quelque 1 000 nouveaux spécimens confirmés en dehors de notre Système solaire.
Parmi les 5 000 planètes découvertes à ce jour, on compte de petits mondes rocheux comme la Terre, des géantes gazeuses plus grandes que Jupiter et des « Jupiter chauds » en orbite, très rapprochés autour de leur étoile. Il y a aussi des « super-Terres », qui sont peut-être des mondes rocheux plus grands que le nôtre, et des « mini-Neptune », des versions plus petites de la Neptune de notre Système. Ajoutez à cela les planètes orbitant autour de deux étoiles à la fois et les planètes tournant obstinément autour des restes effondrés d’étoiles mortes.
Ce n’est qu’une fraction des centaines de milliards de planètes que compte probablement notre galaxie. Selon l’astronome polonais Alexander Wolszczan, qui avait identifié la toute première exoplanète en 1992 autour d’un pulsar (étoiles à neutrons tournant rapidement), il est inévitable qu’on y découvre, un jour, de la vie. Entretien avec un pionnier.
Il y a tout juste trente ans, en 1992, vous avez identifié la première exoplanète autour d’un pulsar. Racontez-nous cette expérience extraordinaire et ce que vous avez ressenti.
La découverte a été faite au cours d’une vaste recherche d’étoiles à neutrons tournant rapidement, appelées pulsars millisecondes, que j’ai menée avec le radiotélescope d’Arecibo, de 305 mètres, situé au nord de l’île de Porto Rico. L’un des pulsars que j’ai identifiés présentait des irrégularités dans le temps d’arrivée de ses impulsions qui ne pouvaient s’expliquer que par la présence de deux, voire trois planètes en orbite autour de lui. Il est difficile de décrire exactement ce que j’ai ressenti lorsque j’ai compris qu’il ne pouvait s’agir que de planètes extrasolaires, peut-être une émotion pure mêlée à une tentative d’englober toute la gamme des conséquences d’une telle découverte.
Existe-t-il différents types d’exoplanètes ?
Oui, l’un des résultats de la découverte des planètes pulsars a été la prise de conscience qu’il pouvait y avoir beaucoup de planètes différentes orbitant autour de différents types d’étoiles. C’est exactement ce que nous voyons aujourd’hui, y compris des planètes et des Systèmes que nous n’avions pas prévus, sur la base de ce que nous savions de notre propre Système solaire.
Que savons-nous de ces planètes et que nous reste-t-il à découvrir ?
Nous avons maintenant dépassé la phase de découverte pure des exoplanètes et sommes entrés dans des études de plus en plus approfondies qui nous permettent d’en savoir plus sur leurs propriétés. Par exemple, nous disposons désormais de moyens observationnels et théoriques pour calculer la composition globale des planètes et nous pouvons étudier la composition chimique des atmosphères des plus grosses d’entre elles. Cette analyse se fait à l’aide de la spectroscopie dite de transmission. Cette technique étudie la lumière filtrée par l’atmosphère d’une exoplanète, alors que celle-ci passe devant son étoile. Les spectres stellaires portent avec eux des « empreintes » d’atomes et de molécules contenus dans l’atmosphère qui peuvent être analysées à l’aide de spectrographes fixés aux télescopes.
Le télescope James-Webb (JWST) est-il celui qui nous permettra d’en savoir beaucoup plus ?
Le JWST et les futurs très grands télescopes terrestres sont très susceptibles de faire des découvertes révolutionnaires concernant la vie extraterrestre en détectant dans les atmosphères planétaires des atomes et des molécules qui ne peuvent être synthétisés que par la vie, comme l’oxygène, le méthane et un nombre croissant d’autres molécules identifiées par les astrobiologistes. En outre, comme toujours, il existe un énorme potentiel de découvertes surprenantes que personne n’a anticipées.
Le 21 mars, la Nasa a annoncé que la barre symbolique des 5 000 exoplanètes avait été franchie avec l’ajout de 65 nouveaux spécimens aux archives des exoplanètes de l’agence spatiale américaine. Pensiez-vous qu’il pouvait y avoir autant d’exoplanètes dans l’Univers ?
Une fois de plus, les planètes pulsars suggéraient clairement que les planètes devaient être nombreuses dans l’Univers, et c’est précisément ce que nous constatons aujourd’hui. Je ne suis donc pas surpris, il fallait que cela se passe ainsi.
Les exoplanètes pourraient-elles abriter des formes de vie extraterrestres ? Comment les imaginez-vous ?
Oui, je pense que nous finirons par trouver de la vie extraterrestre. Notre relation étroite avec l’Univers, au moins en termes de chimie partagée, nous dit que cela doit arriver. Cependant, je partage l’opinion selon laquelle ce que nous allons découvrir ne sera pas ce que nous avons prévu. Ce que je veux dire, c’est que nous sommes limités par le fait même que nous ne connaissons qu’une seule manifestation de la vie, c’est-à-dire nous, ici sur Terre. Cela nous rend très anthropocentriques dans notre façon de penser à la vie ailleurs. Mais la vie sur d’autres planètes pourrait avoir évolué d’une manière que nous ne pouvons pas anticiper, et c’est ce qui peut rendre les découvertes futures encore plus passionnantes.
Entretien réalisé par Anna Musso
sciencesastronomieexoplanètesplanètes France24 - Monde
L'actu en dessin : les États-Unis sous le choc d'une nouvelle fusillade
Publié le : 27/05/2022 - 14:10
FRANCE 24
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La tuerie d'Uvalde au Texas relance l'éternel débat sur la régulation des armes à feu aux États-Unis. Cependant, une évolution de la législation est peu probable, tant la question divise la classe politique et l'opinion publique américaine. Au pays du deuxième amendement, où circulent plus de 300 millions d'armes à feu, les choses pourraient bien continuer comme avant, ironise le dessinateur français Urbs.
Mardi 24 mai, à 11h30, dans la ville d'Uvalde au Texas, un jeune homme de 21 ans a semé l'horreur dans une école primaire, fréquentée essentiellement par des élèves d'origine hispanique : au moins 19 enfants âgés de 7 à 10 ans et deux adultes ont été tués.
Le président américain, Joe Biden, a immédiatement réagi en rappelant que ces tueries de masse n'avaient pas d'équivalent ailleurs dans le monde. "En tant que Nation, nous devons nous demander : 'Quand, pour l'amour de Dieu ! allons-nous affronter le lobby des armes ?", a déclaré Joe Biden.
Nouveau drame, mais vieux débat, semble nous dire Urbs dans ce dessin pince sans-rire et un brin pessimiste quant à une évolution de la législation aux États-Unis.
Rodolphe Urbs, alias Urbs, est né à Limoges en 1970. Il est dessinateur de presse, après avoir décidé de son plein gré "d'hiberner" dans une librairie et une galerie d'art depuis 2002. Rodolphe Urbs doit son pseudo à sa période punk, très influencé par Bazooka, le situationnisme et un livre de latin sur son bureau de lycéen [urbs signifie ville en latin]. Il dessine pour les journaux Le Résistant, Sud-Ouest, Dazibao, et Le Canard Enchaîné.
Cartooning for Peace est un réseau international de dessinateurs engagés à promouvoir, par l’universalité du dessin de presse, la liberté d’expression, les droits de l’Homme et le respect mutuel entre des populations de différentes cultures ou croyances.
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Cartooning for peace
L'actu en dessin : la COP15 d'Abidjan peut-elle vraiment enrayer la dégradation des sols ?
CARTOONING FOR PEACE
L'Actu en dessin : le droit à l'avortement plus que jamais menacé aux États-Unis
Cartooning for Peace
L'actu en dessin : la Suède et la Finlande aux portes de l'Otan, un tournant historique
France24 - Monde
ONU : veto de Pékin et de Moscou sur de nouvelles sanctions contre Pyongyang
Publié le : 27/05/2022 - 00:59
FRANCE 24
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Pékin et Moscou ont mis jeudi leur veto à une résolution américaine imposant de nouvelles sanctions à Pyongyang à la suite de ses tirs de missiles balistiques. Une division du Conseil de sécurité de l'ONU qui pourrait profiter à la Corée du Nord. Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, et le président américain de l'époque Donald Trump.
La Chine et la Russie ont mis jeudi 26 mai leur veto au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution des États-Unis imposant de nouvelles sanctions à la Corée du Nord afin de sanctionner ses tirs de missiles balistiques, affichant avec éclat la division de l'instance au risque d'en faire profiter Pyongyang.
Les treize autres membres du Conseil ont de leur côté voté en faveur du texte, qui prévoyait notamment une réduction des importations de pétrole brut et raffiné par Pyongyang.
En coulisses, plusieurs alliés de Washington ont déploré son insistance à organiser un vote en sachant que la Chine et la Russie utiliseraient leur veto. Pour les Américains, "c'était pire de ne rien faire", "pire que le scénario de deux pays bloquant la résolution", explique un ambassadeur sous couvert d'anonymat.
Division au Conseil de sécurité de l'ONU
Les tirs de missiles balistiques, y compris intercontinentaux, sont "une menace pour la paix et la sécurité pour l'ensemble de la communauté internationale", avait souligné avant le vote de l'ambassadrice américaine à l'ONU, Linda Thomas-Greenfield.
Son homologue chinois, Zhang Jun, a estimé que la démarche américaine "éloignait le Conseil du dialogue et de la conciliation". Avant le vote, il avait affirmé le désaccord "total" de Pékin "à toute tentative de faire […] de l'Asie un champ de bataille ou d'y créer des affrontements ou des tensions".
Zhang Jun a appelé les États-Unis à "travailler à promouvoir une solution politique", en soulignant que de nouvelles sanctions auraient des conséquences humanitaires en Corée du Nord, qui a récemment admis des cas de Covid-19 dans le pays.
L'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a accusé les États-Unis d'ignorer les appels de Pyongyang à mettre fin à leurs "activités hostiles" et à engager le dialogue. "Il semble que nos collègues américains et occidentaux souffrent de l'équivalent du blocage de l'écrivain. Ils semblent n'avoir aucune réponse aux situations de crise autre que l'introduction de nouvelles sanctions", a-t-il déclaré.
Nouvel essai nucléaire, nouvelle provocation
Le projet de résolution américain prévoyait aussi d'interdire les exportations nord-coréennes de combustibles minéraux, de montres et d'horloges, et toute vente ou transfert à Pyongyang de tabac. Le texte visait en outre à accroître la lutte contre les cyber-activités de Pyongyang.
Après le rejet de ce projet et un affichage clair de la division du Conseil de sécurité de l'ONU sur le dossier nord-coréen, cette instance risque d'avoir du mal à maintenir la pression pour faire appliquer les sanctions décidées pour la dernière fois en 2017, craignent des diplomates.
À l'époque, répondant à des essais nucléaires et de missiles balistiques, le Conseil avait montré son unité en adoptant à trois reprises des sanctions économiques contre la Corée du Nord dans les domaines du pétrole, du charbon, du fer, de la pêche ou du textile.
Si la Corée du Nord a développé son armement balistique et dispose de plusieurs bombes atomiques, elle n'est pas encore parvenue, selon des diplomates, à associer les deux technologies afin d'avoir un missile à tête nucléaire. Elle a procédé cette semaine à de nouveaux tirs de missiles, dont probablement son plus gros missile balistique intercontinental, peu après une visite en Asie du président américain Joe Biden. Washington et Séoul ont aussi averti que Pyongyang pourrait mener sous peu un septième essai nucléaire, qui serait son premier en cinq ans.
Les pourparlers avec Pyongyang sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain de l'époque Donald Trump. Le régime nord-coréen a ignoré toutes les offres de dialogue formulées par Washington, qui se dit depuis l'an dernier ouvert au dialogue.
Avec AFP
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Missiles nord-coréens : Washington propose des négociations directes à Pyongyang
La Corée du Nord lance deux nouveaux missiles depuis un aéroport près de Pyongyang
Pyongyang a testé un "missile balistique lancé par sous-marin", une réunion convoquée à l'ONU
France24 - Monde
Pourquoi la propagation de la variole du singe dans le monde surprend
Publié le : 23/05/2022 - 18:01
Sébastian SEIBT
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Julie CHOUTEAU
Près d’une centaine de cas de variole du singe dans douze pays hors des foyers traditionnels de la maladie ont été confirmés, samedi, par l’Organisation mondiale de la Santé. Les autorités et les scientifiques rappellent que le risque de propagation de ce virus est faible, mais reconnaissent que la chaîne de transmission est très inhabituelle.
Ce sont 92 contaminations confirmées et une grande inconnue. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) est revenue pour la première fois, samedi 21 mai, sur la multiplication des cas de variole du singe dans le monde.
L'institution a confirmé la présence de cette maladie dans douze pays hors d'Afrique, qui était jusqu'à présent le seul continent à avoir connu des épidémies de variole du singe. Le Portugal, l'Espagne et le Royaume-Uni sont les principaux foyers de propagation avec plus de 20 cas chacun, tandis que la France a confirmé, vendredi 20 mai, le premier diagnostic positif.
Cette maladie est une zoonose - transmise à l'homme par l'animal - identifiée pour la première fois chez des singes en laboratoire en 1958 et qui appartient à la même famille que la varicelle ou la variole. Beaucoup moins mortelle que cette dernière, la variole du singe existe actuellement sous deux formes : l'une qui s'est propagée essentiellement en République démocratique du Congo et au Congo-Brazzavile, et l'autre plus à l'ouest du continent, principalement au Nigeria. "C'est cette deuxième souche, moins dangereuse, que l'on retrouve actuellement en Europe et en Amérique du Nord", précise Matthias Altmann, épidémiologiste à l'université de Bordeaux et spécialiste des maladies infectieuses en Afrique.
La plupart du temps, les symptômes du virus - fièvre, toux, maux de tête et éruptions cutanées - disparaissent d'eux-mêmes après quelques semaines et aucun des patients recensés en Europe et en Amérique du Nord n'est décédé de cette maladie.
Aucun lien direct avec un pays où le virus est endémique
Si l'origine de ce virus est bien connue, ce qui inquiète actuellement les scientifiques, c'est "qu'une majorité des cas de variole du singe n'avaient aucun lien direct avec un pays africain où la situation de ce virus est endémique, ce qui est très inhabituel", note l'OMS. "Il y a une transmission autochtone du virus à laquelle on n'avait pas encore été confronté avec cette maladie et qu'on ne s'explique pas", confirme Charlotte Hammer, spécialiste des maladies infectieuses à l'université de Cambridge, interrogée par le site Science Media Centre.
Jusqu'à présent, ce virus ne sortait que très exceptionnellement d'Afrique, et lorsque cela arrivait, il était très simple de trouver un lien. "Il y a eu des dizaines de cas aux États-Unis en 2003 qui étaient liés à un rongeur porteur du virus qui venait d'Afrique. En 2018, une infirmière britannique avait été exposée à cette maladie à l'hôpital en changeant les draps du lit d'un patient qui avait été contaminé au Nigeria", rappelle Paul Hunter, professeur de médecine à l'Université d'East-Anglia.
Si la variole du singe se transmet peu et qu'il est généralement aisé de remonter la chaîne des contaminations, c'est parce que cette maladie "est beaucoup moins contagieuse que le Covid-19, car il faut généralement un contact direct et proche avec un porteur", résume Matthias Altmann. Pour le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), c'est d'ailleurs l'une des principales raisons pour laquelle "la probabilité de contagion est très faible". "On pense, en outre, qu'elle se transmet après l'apparition des premiers symptômes", précise Matthias Altmann.
Les principaux vecteurs de contamination de la variole du singe sont "les cloques et les plaies sur le visage, les mains et les pieds qui apparaissent chez un individu infecté", souligne Paul Hunter. Rien à voir avec la propagation silencieuse du Sars-Cov-2, amplifiée par les porteurs asymptomatiques, qui a rendu la pandémie tellement difficile à contrôler.
Moins de vaccinés contre la variole
C'est pourquoi l'explosion actuelle des cas de variole du singe dans le monde a pris la communauté scientifique par surprise. Un élément d'explication vient "de la hausse continue du nombre de cas de contaminations sur le continent africain ces dernières décennies, ce qui faisait qu'une exportation du virus devenait de plus en plus probable", constate Matthias Altmann.
Une augmentation due, quant à elle, à un nombre toujours plus important de personnes qui ne sont pas ou plus protégées contre cette famille de virus. "Le vaccin utilisé pour protéger de la variole est aussi efficace contre la variole du singe. Mais il n'est plus utilisé depuis 1980, car l'OMS juge que la variole a été éradiquée, ce qui fait qu'il y a de moins en moins de personnes vaccinées et immunisées dans le monde", souligne Paul Hunter.
Mais encore faut-il un ou plusieurs élément(s) déclencheur(s) qui favoriserait une propagation sans frontière. En Espagne, l'un des pays européens les plus touchés avec 30 cas confirmés, les autorités cherchent actuellement à déterminer si un festival qui s'est déroulé début mai sur l'île de Grande Canarie pourrait être l'un des principaux foyers de contamination, explique le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Plus de 80 000 personnes y étaient réunies pendant dix jours pour faire la fête et des Italiens, Madrilènes et des résidents de l'île voisine de Ténérife ont ensuite été atteints par la variole du singe.
Mutation peu probable
Dans cette quête pour comprendre cette hausse des cas dans le monde, un autre élément est apparu qui a surpris les scientifiques : le facteur sexuel. À l'heure actuelle, "la plupart des cas, mais pas tous, concernent des hommes ayant eu des rapports sexuels avec d'autres hommes ", note l'OMS. "C'est la première fois que j'entends parler de transmission lors de rapports sexuels pour la variole du singe", reconnaît Paul Hunter.
Mais "il faut faire très attention à ne pas encore parler de maladie sexuellement transmissible", martèle ce spécialiste. Après tout, la contamination se fait lors de contacts directs avec une zone infectée, ce qui a plus de risque de se produire lors de rapports intimes.
La multiplication des contaminations pourrait aussi "être due au fait qu'il peut s'agir d'une mutation du virus qui serait plus contagieuse que la souche originelle", note Matthias Altmann. L'évolution du Covid-19 a montré à quel point les variants pouvaient changer la face d'une épidémie.
Mais la variole du singe est très différente du Sars-CoV-2 sur ce point. "Même si l'hypothèse n'est pas impossible, cette famille de virus à ADN est beaucoup plus stable et mute moins souvent que les virus à Arn tels que le Sars-CoV-2", précise Matthias Altmann. En outre, le Portugal a entrepris de séquencer le génome de la souche qui circule actuellement en Europe et "elle serait identique à celle qui est active en Afrique de l'Ouest", ajoute cet expert.
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Variole du singe : des infections quotidiennes enregistrées au Royaume-Uni
L'Humanité
Sciences. La musique, un langage qui convoque nos imaginaires
ActuUne équipe de chercheurs a fait écouter différents extraits de musique à des personnes d’origines géographiques diverses. Leur verdict est sans appel : la culture et les antécédents influencent les narrations que nous imaginons lorsque nous écoutons une mélodie.
Jérémie BazartLorsqu’on écoute « la Moldau », de Smetana, « les Quatre Saisons », de Vivaldi, ou trois notes d’harmonica d’Ennio Morricone dans « Il était une fois dans l’Ouest », des images arrivent tout de suite. Soit parce que ces musiques ont été composées pour un film, soit parce que leur titre, avant même l’écoute, contraint l’imaginaire aux désirs du compositeur et crée immédiatement des images. Ainsi, dans « la Truite », de Schubert, difficile de ne pas voir le poisson nager ; dans « le Vol du Bourdon », de Nikolaï Rimski-Korsakov, la vitesse des notes et les nuances qui y sont associées donnent tout de suite à voir l’insecte bourdonnant autour de nous ; pour le cygne du « Carnaval des animaux », de Camille Saint-Saëns, « la Mer », de Debussy, ou l’ensemble des instruments de « Pierre et le Loup », de Prokofiev, le même phénomène se produit : le titre prépare notre cerveau à l’écoute et les images se créent automatiquement – pour certaines personnes, il arrive aussi que des images de musique se créent spontanément dans leur cerveau (lire ci-dessous).
Mais, sans indication, sans indice, sans image préexistante, sans titre explicite, quel imaginaire nous apparaît-il ? Est-il toujours le même d’un individu à un autre, réalisant peut-être ainsi le souhait du compositeur de faire voyager l’auditeur dans son univers ? Partageons-nous un référentiel humain, commun, universel lorsque nous écoutons de la musique ? C’est pour étudier ces questions qu’une équipe internationale de chercheurs (dont un pianiste classique, un batteur de rock et un bassiste de concert) a demandé à des centaines de personnes quelles histoires elles imaginaient en écoutant de la musique instrumentale originale.
Oreille occidentale et oreille chinoise
Pour cela, l’équipe a testé 622 participants qui venaient de trois régions différentes de la planète, réparties sur deux continents : deux villes universitaires de banlieue aux États-Unis – l’une dans l’Arkansas et l’autre dans le Michigan – et une, Dimen, qui se trouve en Chine rurale, où les habitants ont peu accès aux médias occidentaux.
Les trois groupes ont entendu les mêmes 32 stimuli musicaux, qui se composaient d’extraits de 30 secondes de musique instrumentale occidentale et de 30 secondes de musique chinoise, sans la moindre parole. Après chaque extrait, chacun était libre de fournir une description des histoires, des images qui lui étaient parvenues lors de l’écoute. Les résultats de cette expérience ont été publiés en janvier dans les comptes rendus de l’académie des sciences américaine.
« L’expérience a été saisissante – explique Elizabeth Margulis, auteure de l’étude et professeur de musique à l’université de Princeton (États-Unis), dans un communiqué. Les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit des histoires très similaires, utilisant souvent les mêmes mots, tandis que les auditeurs de Chine ont eux aussi imaginé des histoires semblables, mais très différentes de celles des auditeurs états-uniens. »
Par exemple, dans le passage musical identifié W9, les auditeurs américains, en fermant les yeux, voyaient un lever de soleil sur une forêt, avec des animaux et des gazouillis d’oiseaux. Pour les Chinois de Dimen, la musique évoquait un homme soufflant dans une feuille sur une montagne et chantant une chanson à sa bien-aimée. Lors d’une autre écoute, C6, les auditeurs de l’Arkansas et du Michigan ont décrit un cow-boy assis sous le soleil du désert, tandis que les participants de Dimen ont imaginé un homme du passé contemplant tristement la perte de sa bien-aimée.
la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
« Vous pouvez prendre deux personnes au hasard qui ont grandi dans un environnement similaire, leur faire écouter une chanson qu’elles n’ont jamais entendue auparavant, leur demander d’imaginer un récit, et vous trouverez des similitudes », expliquent les auteurs. Pour les chercheurs, cette expérience est qualifiée à la fois de déroutante et de convaincante dans la publication, surtout en 2022. Car la façon dont nous écoutons de la musique aujourd’hui est souvent solitaire, au casque. Malgré cela, d’après cette étude, il s’avère qu’il s’agit presque toujours d’une expérience collective, comme une sorte de rêve partagé.
Cependant, si deux personnes n’ont pas une culture ou une situation géographique commune, tout est différent. Ainsi, si la musique peut aussi bien rassembler les gens autour d’un imaginaire, elle peut aussi les séparer en faisant la distinction entre des groupes de personnes ayant des antécédents ou une culture différents.
Le ver d’oreille, quand l’image de la musique résiste dans le cerveau. L’étude des chercheurs états-uniens montre donc que les imaginaires créés par la musique diffèrent d’une culture à l’autre. Mais il arrive aussi, à l’inverse, qu’une image de musique s’inscrive dans le cerveau.
Pour Nicolas Farrugia, chercheur transdisciplinaire en intelligence artificielle, neurosciences cognitives et musique à Brest, « c’est une expérience courante d’avoir de la musique en boucle dans la tête, on parle de “ver d’oreille” de “syndrome de la chanson coincée”, ou, plus formellement, d’imagerie musicale involontaire (Inmi) », déclare-t-il dans un article de 2015 consacré à ce sujet. Plus largement, ce phénomène se substitue à la conscience, on évoque aussi le terme de « cognition spontanée ». Pour le chercheur, « cette Inmi peut être considérée aux côtés d’autres pensées autogénérées telles que l’errance mentale ou la rêverie, qui sont connues pour occuper une part substantielle de la vie mentale ».
Cette imagerie est généralement déclenchée par une exposition musicale récente, ainsi que par des états d’attention faibles. Par ailleurs, il semblerait que les personnes formées à la musique font l’expérience de cette Inmi plus fréquemment. Le chercheur ajoute que « ces épisodes sont pour la plupart agréables mais peuvent aussi être dérangeants ». Ainsi, la musique génère des images chez tous le monde, mais des images musicales ne sont pas générées chez le commun des mortels. Encore un peu de ver d’oreille ?
sciencesMusiquemusique classique L'Humanité
La « bourde » d’Einstein pour comprendre l’Univers
Nos recommandations culturellesEssai La « constante cosmologique » telle que définie par le physicien pour mesurer des grandeurs de l’espace-temps est aujourd’hui appliquée à la neurologie.
Paul MazliakPosant que la vitesse de la lumière dans le vide (300 000 km/s) est une vitesse limite, Einstein montre, en 1905, que toutes les grandeurs de temps et d’espace mesurées par un observateur, dans un milieu donné, sont relatives à la position ou au mouvement de cet observateur. Ces grandeurs relatives s’inscrivent dans l’espace-temps plat de Minkowski à quatre dimensions (trois spatiales et une temporelle). Vers 1915, Einstein montre que la gravitation est une accélération : il remplace alors l’espace-temps plat par un espace-temps courbe de Riemann, ce qui ramène la gravitation à une cavité de l’espace-temps. En 1917, on pensait l’Univers stable : Einstein introduisit donc dans ses équations une constante de stabilité, la « constante cosmologique ». C’est là une erreur qu’il qualifia lui-même comme « la plus grosse bourde de (s)a vie ». En effet, Georges Lemaître observa, en 1920, que les longueurs d’onde des lumières provenant des galaxies lointaines se décalaient constamment vers le rouge, ce qui prouvait que ces galaxies s’éloignaient sans cesse de nous et que l’Univers était instable, en expansion.
Le cerveau a aussi son espace-temps
Einstein supprima donc, en 1931, la « constante cosmologique » de ses équations. Notre Univers, vieux de 13,7 milliards d’années, né à la suite d’un big-bang, se dilate sans cesse grâce à une « énergie sombre » fournie par une « matière noire » de nature inconnue. Cet Univers présente des « trous noirs » absorbant toute lumière. On sait aujourd’hui que l’expansion de l’Univers s’accélère, ce qui justifie la réintroduction d’une « constante cosmologique » de très faible valeur (10-52).
Le cerveau humain a aussi son espace-temps. Les neurones (environ 100 milliards) ont des corps cellulaires avec de longs prolongements (les axones) parcourus par les influx nerveux. Les neurones ne sont pas contigus mais séparés par de petits intervalles : les synapses. Les influx nerveux parcourent les axones de 0,3 à 100 m/s ; ce sont des potentiels électriques dus au franchissement des membranes neuronales par des ions sodium ou potassium. Le franchissement des synapses se fait à l’aide de neurotransmetteurs (acétylcholine, dopamine…) captés par des récepteurs spécifiques qui, une fois chargés, déclenchent de nouveaux influx.
Le maillage des neurones cérébraux forme un réseau, le connectome cérébral, observable par neuro-imagerie (IRM de diffusion). Les influx nerveux qui arrivent en un point du connectome ont des vitesses et des parcours différents selon la position du point et le moment de la réception. Le connectome cérébral peut donc être décrit mathématiquement par un espace-temps. Les états mentaux sont des configurations particulières de cet espace-temps. En cas de schizophrénie, la vitesse des influx se trouve limitée en certains points du réseau, alors qu’elle reste normale ailleurs. Ce décalage entraîne une incohérence dans l’expression du malade. Chaque cerveau interagit avec les cerveaux qui l’entourent. Un « tenseur d’interactions sociales » pourrait traduire mathématiquement les déformations induites dans un connectome cérébral par son environnement. Chez l’enfant autiste, certaines aires cérébrales étant altérées, les interactions entre le connectome de l’enfant malade et ceux environnants s’établissent très difficilement.
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Législatives : David Lisnard veut en profiter pour « refonder Les Républicains »
Invité des 4 Vérités de France 2, vendredi 27 mai, David Lisnard s’est avancé à dessiner le futur des Républicains, qui peinent à se remettre de l’élection présidentielle et craignent une campagne législative compliquée. Pour le maire de Cannes, qui se dit intéressé par la direction du parti, il faut au contraire profiter du marasme actuel pour refonder le parti – lancé en 2015 pour servir le jeu de Nicolas Sarkozy, désormais délaissé par celui qui l’avait pourtant taillé à sa main.
Que restera-t-il de la centaine de députés LR qui siégeaient il y a peu ? Que faire avec ceux qui survivront ? « Quelque soit le nombre de députés que l’on aura, il faut saisir cette opportunité pour refonder notre parti », répond David Lisnard. L’édile cannois espère pouvoir re-légitimer le parti et lui redonner une raison d’être, celle d’être une « alternative crédible à l’exécutif qui ne tombe pas dans les extrêmes et la démagogie ».
Tout un programme
C’est, selon David Lisnard, la raison pour laquelle plus de 500 candidats, sortants ou nouveaux, ont choisi de porter l’étiquette LR – pas vraiment très porteuse par les temps qui courent. Celui qui est également président de l’Association des maires de France (AMF) prend d’ailleurs le soin de préciser que 80 de ces candidats se présentent également sous l’étiquette de son mouvement lancé au niveau national en juin 2021, Nouvelle énergie.
S’il devait prendre la tête de ce qu’il restera des Républicains, David Lisnard entend faire appliquer une ligne « autour de vraies convictions » : en quelques mots, il s’agit pour lui de « réhabiliter la notion de liberté créatrice, mener une politique économique, sociale et écologique dans un pays où règne l’ordre public, et qui cultive l’unité de la nation ». Une ligne politique que David Lisnard espère voir s’imposer à terme, si toutefois les Français « votent pour ces candidats » LR.
«Ces élections sont l’opportunité d’amorcer une refondation de #LR autour de vraies convictions.»
🗨 @davidlisnard LR Maire de Cannes à propos des #Législatives2022
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— Info France 2 (@infofrance2) May 27, 2022
L'Humanité
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la rose
ActuQuand un micro-organisme saute d’un chromosome à un autre, il peut créer l’odeur la plus appréciée universellement. Récit d’un heureux accident génétique.
Marine CyglerD’où vient le parfum merveilleux de la rose ? D’un tour de passe-passe génétique, expliquent des chercheurs du Laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médicinales de l’université de Saint-Étienne, dont les conclusions ont été publiées dans « Molecular Biology and Evolution ».
Ils ont découvert que, en changeant la fonction d’un gène, un virus aurait amené les pétales de rose à produire du géraniol, molécule odorante essentielle au parfum typique des roses. Voici le récit qu’ils en font aujourd’hui.
L’églantier s’emmêle les pétales
Il y a plusieurs dizaines de millions d’années, les ancêtres des premières Rosidae ont connu un premier bouleversement génétique : le gène NUDX1 s’est multiplié trois fois sur le même chromosome. Puis ces ancêtres ont évolué et leurs descendants ont conservé les trois copies du gène.
Parmi ces descendants, il y a les premiers églantiers sauvages, dont l’un des spécimens a été vraisemblablement victime de l’attaque d’un virus. Celui-ci s’est intégré dans le matériel génétique du rosier, ce qui n’a rien d’exceptionnel, et il est devenu un transposon capable de sauter au hasard d’un chromosome à l’autre.
Et c’est ce qui s’est passé chez l’églantier. Lors d’un saut, ce transposon a entraîné avec lui une des trois copies de NUDX1 sur un autre chromosome. Cette copie s’est retrouvée à côté d’un autre transposon et leur interaction a profondément modifié le produit du gène : l’enzyme codée par le gène s’est non seulement mise à fonctionner uniquement dans les pétales, mais elle a commencé à fabriquer du géraniol.
35 000 variétés existantes à ce jour
Et cet accident a constitué un avantage évolutif évident, car les insectes pollinisateurs ont été attirés par la couleur, mais aussi l’odeur des roses. Si bien que le phénomène de duplication, c’est-à-dire de multiplication du nombre de copies d’un même gène, s’est reproduit, assurant une production maximale de molécules odorantes. Ce parfum a aussi séduit l’être humain qui a adopté cette fleur dont on compte 35 000 variétés aujourd’hui. Aucune plante, même la fascinante orchidée, ne peut rivaliser !
Le mystère du géraniol des roses
Le géraniol est une molécule odorante émise par de nombreuses fleurs, y compris la rose. Mais, en 2015, quand le matériel génétique du rosier a commencé à être séquencé, les généticiens n’ont pas retrouvé le gène qui code sa production chez le rosier. Autrement dit, ce gène connu chez les autres fleurs odorantes était absent chez les roses. C’est en fait un autre gène, dont l’histoire évolutive vient d’être démêlée, qui code le géraniol chez la rose.
« Il est très difficile de contrôler l’odeur de la rose »
Le point de vue Jean-Claude Caissard, du laboratoire de biotechnologies végétales appliquées aux plantes à parfums, aromatiques et médecinales (université de Saint-Étienne)
Dans la nature, à quoi sert le parfum de la rose ?
La couleur et l’odeur des roses sauvages, comme l’églantier par exemple, servent à attirer les insectes pollinisateurs. Ceux-ci entrent dans la fleur pour s’y nourrir de nectar et à l’occasion se couvrent de pollen. Quand ils passent d’une fleur à l’autre, le pollen se dépose sur le pistil des fleurs. Aujourd’hui, les roses horticoles ont moins de pollen et beaucoup de pétales, ce qui rend le cœur de la fleur peu accessible aux insectes. Le processus de pollinisation est assuré par la main de l’homme, au pinceau. Le sélectionneur prend le pollen d’un rosier et le dépose sur un autre. Il sème les graines obtenues et, lorsqu’un rosier a des roses qui lui plaît, avec toutes les caractéristiques souhaitées, il le conserve et le multiplie par bouturage. Pour obtenir un rosier commercialisable, le travail de sélection est extraordinaire. Sur les 20 000 à 30 000 nouvelles roses qu’elle obtient chaque année, la société Meilland n’en conserve qu’une en moyenne.
Est-on capable de contrôler l’odeur des roses ?
Non, c’est très difficile, car l’odeur de la rose, très complexe, résulte d’une combinaison d’environ 300 molécules. Aussi, seuls 10 % des rosiers obtenus par le croisement de deux rosiers parfumés ont des fleurs qui dégagent une odeur. Pour la grande majorité, soit il n’y a pas d’odeur, soit l’odeur obtenue est imperceptible pour le nez humain.
Pourquoi les roses du commerce sont-elles souvent sans odeur ?
La rose est la seule plante présente pendant toute l’histoire de l’humanité uniquement grâce à sa beauté et son odeur, et non à cause de propriétés culinaires ou médicinales. C’est probablement en remontant le temps qu’on peut expliquer pourquoi aujourd’hui les roses du commerce n’ont souvent plus d’odeur. Au XIXe siècle, les rosiers étaient sélectionnés pour leur parfum, ce qui explique qu’on peut encore retrouver des vieux rosiers très odorants dans les jardins. Puis au XXe siècle, avec l’industrialisation de l’horticulture, on a préféré les variétés très florifères, même si elles n’avaient pas de parfum. En outre, pour les variétés dont on coupe les fleurs pour les bouquets, les obtenteurs ont sélectionné des roses capables de tenir très longtemps, environ une vingtaine de jours en vase. Au laboratoire, nous avons essayé de comprendre pourquoi ces roses coupées n’avaient pas de parfum. Les obtenteurs avancent que l’épaisseur des pétales est en cause, car elle empêcherait le parfum d’être relargué. Nous avons testé cette hypothèse, sans succès. Je pense plutôt qu’à force de faire des croisements, on a peut-être fini par perdre des gènes essentiels pour le parfum. C’est sur ces gènes que nous travaillons.
À quoi ressemblera le rosier de demain ?
Cela dépend de l’utilisation. Si c’est pour le planter sur un rond-point par exemple, l’absence d’aiguillon sera une caractéristique essentielle qui sera sélectionnée afin que les jardiniers ne se blessent pas. On peut aussi imaginer des variétés avec une odeur prononcée à destination des fleuristes. Côté jardin, les rosiers couvrants dont les fleurs ne sont pas plus grosses que des pâquerettes à la mode aux États-Unis pourraient arriver en France. Je pense que, globalement, un des traits qui sera sélectionné très largement, quelle que soit l’utilisation du rosier, sera la rusticité, c’est-à-dire la résistance naturelle aux maladies, afin de pouvoir se passer de pesticide.
sciencesgénétique Valeurs Actuelles
Présidence de LR : David Lisnard “y pense”
Etoile montante des Républicains, David Lisnard a décidé de s’engager largement dans la campagne législative, relate, jeudi 5 mai, L’Opinion. Son mouvement, « Nouvelle énergie », a séduit 70 candidats à la députation. L’édile de Cannes et président de l’Association des maires de France (AMF) ira les soutenir à travers la France et a déjà une douzaine de déplacements prévus. « J’ai envie d’aller soutenir des gens que j’aime bien. Je veux rendre service », affirme-t-il.
« Une offre politique nouvelle »
Des déplacements qui pourraient aussi avoir un intérêt pour une autre campagne, celle pour la présidence des Républicains. Christian Jacob doit quitter le poste au cours de l’été. David Lisnard, défenseur d’une ligne libérale, apparaît comme un candidat sérieux pour un parti qui a besoin de se renouveler après la déroute de Valérie Pécresse à la présidentielle. L’intéressé ne cache pas y songer: « Certains m’en parlent. Du coup j’y pense. Mais la question se posera plus tard. C’est le temps des législatives aujourd’hui », tempère-t-il. Selon L’Opinion, Christian Jacob pense qu’il aimerait être candidat à ce poste.
A l’issue du second tour, il a publié une lettre plaidant pour « une offre politique nouvelle, avec des personnalités nouvelles, mobilisées autour d’approches nouvelles qui nous permettront de répondre aux grands défis de la France du XXIe siècle tout en assumant nos racines ». Les contacts se multiplient entre le président de l’AMF et les figures des Républicains comme Gérard Larcher, Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy ou encore Brice Hortefeux. David Lisnard explique être à la recherche du « dénominateur fort qui nous distingue et qui permet de revitaliser une marque ».
Cannes : les dernières actualités
France24 - World
Live: Russia's separatist proxies claim control of key town in Donbas
Issued on: 27/05/2022 - 07:34
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
Russia's separatist proxies in eastern Ukraine claimed full control of the important battlefield town of Lyman on Friday, and Ukraine appeared to concede it, as Moscow presses its biggest advance for weeks. Follow our live blog for all the latest developments. All times are Paris time (GMT+2).
2:32pm: UN says more than 4,000 civilians have been killed in Ukraine so far
More than 4,000 civilians have been killed in Ukraine since Russia's invasion began on February 24, although the true number is likely much higher, the UN rights office (OHCHR) said in a statement on Friday.
In total, 4,031 people have been killed, including nearly 200 children, according to OHCHR, which has dozens of monitors in the country. Most were killed by explosive weapons with a wide impact such as shelling from heavy artillery or airstrikes.
It did not attribute blame for the deaths. Russia has denied targeting civilians in the conflict.
12:45pm: Russia looking to boost grain production, exports
Russia said Friday it was looking to ramp up its production of grain to export in the coming season, amid a global food crisis exacerbated by Moscow's military campaign in Ukraine.
The military action and sanctions imposed on Russia over the offensive have disrupted global supplies of grain, wheat and other commodities. Russia and Ukraine alone produce 30 percent of the global wheat supply.
"In the current season (2021-2022) we have already exported over 35 million tonnes of grain, including 28.5 million tonnes of wheat," Agriculture Minister Dmitry Patrushev said at a Russian grain forum, adding that before the end of the season on June 30 the export volume will exceed 37 million tonnes.
"In the coming season (starting July 1, 2022) we estimate our export potential for grain at 50 million tonnes," he said.
12:34pm: Unclear what Ukraine wants: Kremlin on stalled peace talks
The Kremlin said on Friday that it blames Ukraine for the fact that peace talks between the two countries are frozen, saying it was unclear what Kyiv wanted.
Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said in a call with reporters: "The Ukrainian leadership constantly makes contradictory statements. This does not allow us to fully understand what the Ukrainian side wants."
Ukrainian President Volodymyr Zelensky said earlier that he had tried repeatedly to organise a meeting with Russian President Vladimir Putin to end the war, but that Russia did not appear to be ready yet for serious peace talks.
12:01pm: West has declared 'total war' on Russia, Lavrov says
Russian Foreign Minister Sergei Lavrov on Friday accused Western countries of waging a "total war" on Russia and its people and culture as Moscow pushes on with its military operation in Ukraine.
"The West has declared war on us, on the whole Russian world. The culture of cancelling Russia and everything connected with our country is already reaching the point of absurdity," Lavrov said at a ministry meeting.
He accused the West of banning Russian writers, composers and other cultural figures.
"It is safe to say that this situation will be with us for a long time," he added.
11:22am: Johnson says Putin making slow but palpable progress in Donbas
British Prime Minister Boris Johnson said on Friday that Russian President Vladimir Putin was making slow but palpable progress in the Donbas region of Ukraine. "I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the Russian military, is continuing to chew through ground in Donbas," he told Bloomberg TV.
"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we continue to support the Ukrainians militarily.
10:55am: Pro-Russia separatists say have captured strategic town of Lyman
Moscow-backed separatist forces in Ukraine said Friday they had captured Lyman, a strategic town that sits on a road leading to key eastern cities still under Kyiv's control.
Separatist forces have "taken full control of 220 settlements, including Krasny Liman", the breakaway region of Donetsk said on its Telegram channel, using an old name for the town.
Lyman, site of a key railway hub, has been a major front line as Russian forces press down from the north, one of three directions from which they have been attacking Ukraine's industrial Donbas region. The pro-Russian Donetsk People's Republic separatists said they were now in full control of it.
Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appeared to confirm the fall of Lyman in an interview overnight, and said the battle there showed that Moscow was improving its tactics.
7:16am: Zelensky condems Russia's assault on Donbas
Ukraine’s President Volodymyr Zelensky condemned Moscow's brutal assault on the Donbas – where it has redirected its forces after having failed to capture Kyiv – adding that its bombardment could leave the entire region "uninhabited".
"All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia," he said. Pro-Moscow separatist groups have since 2014 controlled parts of Donbas, but Russia now appears set on taking the whole region.
Invading forces are closing in on several cities, including the strategically located Severodonetsk and Lysychansk, which stand on the crucial route to Ukraine's eastern administrative centre in Kramatorsk.
(FRANCE 24 with AFP)
© France Médias Monde graphic studio
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ON THE GROUND
Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?
Focus
War in Ukraine: Russian patriotism at heart of Putin's strategy
As it happened
Russia shells Kharkiv, war in Donbas reaches ‘maximum intensity’
Valeurs Actuelles
Burkini : Gérald Darmanin accuse Eric Piolle de « jouer au pyromane »
Tout juste reconduit à la tête du ministère de l’Intérieur, l’ancien député LR ne pouvait rêver mieux pour ouvrir une nouvelle séquence place Beauvau que la résurgence de la polémique burkini à Grenoble. Face à Eric Piolle, déterminé à avancer quoiqu’il arrive au point de se voir attribuer le titre de « pyromane », le « premier flic de France » peut facilement adopter la posture rassurante du surveillant attentif et intransigeant sur ses principes. Il a en fait la démonstration dans les colonnes du Parisien, jeudi 26 mai, en se félicitant de l’intervention du tribunal administratif de Grenoble.
« C’est une victoire de la République, de la laïcité et du droit », a déclaré Gérald Darmanin, se félicitant que le droit ait rappelé à Eric Piolle « qu’il a des obligations comme élu, et qu’il a porté atteinte à la loi ». D’autant plus une victoire pour lui que la décision du tribunal administratif a été prise en application de la loi contre le séparatisme votée lors du précédent mandat, et tout particulièrement portée par Gérald Darmanin. C’est bien cette loi, rappelle ce dernier, qui « permet le ‘déféré laïcité’, grâce auquel, en 72 heures, la République a montré qu’elle pouvait se défendre face aux communautaristes ».
Haro sur « la gauche communautariste »
Jamais avare d’un coup sur sa droite, Gérald Darmanin en a également profité pour rappeler à l’ordre « la droite identitaire et l’extrême droite », dont les représentants réclament une loi sur le burkini depuis quelques jours. « Ni Marine Le Pen ni Monsieur Ciotti ni M. Jacob n’ont voté la loi contre le séparatisme, qui permet de sanctionner M. Piolle », a tancé le ministre de l’Intérieur, suggérant que ses adversaires « s’excusent de ne pas avoir été au rendez-vous ».
« La République s’est protégée contre quelques personnalités communautaristes », a encore dit Gérald Darmanin au Parisien, évoquant l’association Alliance citoyenne, « d’ailleurs privée de toute subvention publique ». Pour le ministre de l’Intérieur, aucun remords : « Ce n’est pas nous qui avons mis ce débat sur la table, mais la gauche communautariste », a-t-il rappelé, expliquant être toujours prêt à répondre « quand il y a des provocations ».
New York Times - World
Live Updates: Destruction in Ukraine’s East as Civilian Toll Rises
Kyiv May 27, 4:10 p.m.
Moscow May 27, 4:10 p.m.
Washington May 27, 9:10 a.m.
Russian forces’ capturing of Lyman made it the second midsize Ukrainian city to change hands this week. As civilian deaths and suffering mounted, a new report by international legal scholars and rights experts cited a “genocidal pattern” by Russia’s military.
Megan Specia, Andrew E. Kramer and Victoria Kim
As Russian forces make incremental gains in eastern Ukraine amid an intensified military campaign, including seizing the city of Lyman, the wide-scale devastation of towns and cities in the region has widened a spiraling crisis for civilians.
And the strikes continued to exact a daily toll on Friday. In Dnipro, in east-central Ukraine, an official said that at least 10 people had been killed and at least 30 injured in early morning shelling in the city. He said a missile launched from Russia’s Rostov region had hit a Ukrainian National Guard facility.
Russian and Ukrainian officials confirmed on Friday that Russian forces had captured Lyman, the second midsize Ukrainian city to change hands this week. Moscow’s forces have also encircled two-thirds of Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control, the province’s leader said on Friday.
Lyman’s fall followed intense artillery bombardments, including from one of the most fearsome weapons in Russia’s conventional arsenal: fuel-air bombs that set off huge, destructive shock waves. And while the weapons’ use highlighted the pyrrhic victories Russia’s military has achieved in its scaled-down objectives in Ukraine’s east, its capturing of Lyman also showed its ability to gain ground using creeping advances.
President Volodymyr Zelensky of Ukraine warned in an overnight address that Russian forces were trying to turn cities and towns in the east of the country “to ashes.” With civilians also being killed at an alarming rate, he charged that the actions amounted to “an obvious policy of genocide pursued by Russia.”
A new report from international legal scholars released on Friday echoed such claims about the war generally. It said that mass killings, deliberate attacks on shelters or evacuation routes, and the indiscriminate bombardment of residential areas by Russian forces established a “genocidal pattern” indicating an intent to wipe out a substantial part of the Ukrainian population.
In other developments:
More than 4,000 civilians have been killed since Russia invaded Ukraine, according to the United Nations. In its latest update, it said it had confirmed the deaths of 4,031 people but reiterated that the true toll was likely “considerably higher.”
European Union leaders will gather in Brussels on Monday and Tuesday to discuss the war in Ukraine, focusing on the country’s financial needs for reconstruction the effect the war is having on energy and global food prices, the European Council’s president said.
Several neighborhoods in Kharkiv, the northeastern city where the Ukrainians repelled an attempted Russian encirclement in mid-May, came under fire on Thursday, with at least nine people killed. It shattered a sense of relative peace that had begun returning to the country’s second-largest city.
The Biden administration said it expected Russia to default on its bond payments to U.S. investors now that the Treasury Department has allowed to lapse a sanctions exemption that permitted Russia to make those payments.
Cassandra Vinograd
More than 4,000 civilians have been killed since Russia invaded Ukraine, according to the United Nations. In its latest update, it said it had confirmed the deaths of 4,031 people but reiterated that the true toll was likely “considerably higher.”
Megan Specia
Russian forces have surrounded two-thirds of the city of Sievierodonetsk in eastern Ukraine, the governor of Luhansk Provice said on Friday. He said that while the city was not fully encircled, heavy shelling had continued unabated for two days.
Matina Stevis-Gridneff
European Union leaders will gather in Brussels on Monday and Tuesday to discuss the war in Ukraine, focusing on the country’s financial needs for reconstruction the effect the war is having on energy and global food prices, the president of the European Council, Charles Michel, said in his customary pre-meeting invitation letter. They’ll be joined by President Volodymyr Zelensky of Ukraine via videolink on Monday.
Andrew E. Kramer
POKROVSK, Ukraine — Russian forces’ capturing of the eastern city of Lyman, which both Russian and Ukrainian officials confirmed on Friday, makes it the second midsize Ukrainian city to change hands this week.
And with Russia’s artillery superiority in the fighting on the rolling plains of the Donbas region of eastern Ukraine — where Moscow has focused its war effort after losses around the capital, Kyiv, and in the country’s north — it is apparently close to seizing the easternmost Ukrainian city still under Ukrainian control, Sievierodonetsk.
The capture of Lyman, a city with a prewar population of about 20,000 near a strategic highway, followed intense artillery bombardments, including from one of the most fearsome weapons in Russia’s conventional arsenal, a rocket artillery system firing thermobaric explosives. Also known as fuel-air bombs, these explosives set off huge, destructive shock waves.
The weapons’ use highlighted the pyrrhic victories Russia was achieving with the artillery-heavy tactics as its ground forces pushed into cities already reduced to rubble by the artillery support needed for their capture.
Yet Lyman’s fall also underscored the Russian Army’s ability to gain ground using its artillery bombardments and creeping advances. On Tuesday, the Ukrainian Army withdrew from the city of Svitlodarsk to avoid becoming surrounded.
And after weeks of grinding artillery bombardments, a Russian assault force entered Sievierodonetsk on Friday, Serhiy Haidai, the head of the Luhansk region’s military administration, told the Ukrainian news media. The fighting centered on an outlying district of the city near a hotel, Mir Hotel.
Lyman is close to a highway connecting the cities of Sloviansk and Sievierodonetsk, although Ukraine can still supply Sievierodonetsk via another highway farther south.
The claim of the capture of Lyman came in a statement from a Russian-backed separatist entity, the Donetsk People’s Republic. “A group of forces of the Donetsk and Luhansk people’s republics with artillery support from the Russian armed forces liberated and established full control over” Lyman, the group said in a statement on Friday. It used the Soviet-era name for the city, Krasny Lyman, or Red Lyman.
Ukrainian officials acknowledged the city’s loss. “Most of Lyman is not controlled by the Ukrainian military,” the head of the Donetsk region’s military administration, Pavlo Kyrylenko, told the Ukrainian news media. “There was a regrouping of the armed forces in order to take fortified positions.”
The bombardments by Russia’s military have ground away at Ukraine’s defenses. On Tuesday, the mayor of Svitlodarsk, Serhiy Hoshko, said the city had fallen.
The thermobaric weapon now in use in the war in the east — called a Tos-1 but nicknamed Solntsepek, or Sunshine — was fired into Lyman on Tuesday, according to a drone video posted online by Ukrainian officials that showed huge fireballs bursting with the incoming rockets.
Mykhailo Podolyak, an adviser to President Volodymyr Zelensky, wrote on Twitter on Friday about the weapons system, attaching a video of its purported use in Lyman.
Russia “already uses the heaviest non-nuclear weapons against” Ukraine, “burning people alive,” the adviser wrote, adding that “maybe it’s time to respond and give us” rocket artillery systems as well.
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Victoria Kim
Russia is responsible for inciting genocide in Ukraine, with the apparent intent of destroying the Ukrainian people, a new report released Friday by international legal scholars and human rights experts concluded.
The report said that mass killings, deliberate attacks on shelters or evacuation routes, and the indiscriminate bombardment of residential areas by Russian forces established a “genocidal pattern” indicating an intent to wipe out a substantial part of the Ukrainian population, in violation of the U.N. Genocide Convention.
Rhetoric from the highest levels of the Kremlin and Russian state media denying the Ukrainian national identity and dehumanizing its people amounts to “state-orchestrated” incitement of genocide, according to the report, which was released by the Washington-based New Lines Institute for Strategy and Policy think tank and the Montreal-based Raoul Wallenberg Center for Human Rights.
“There is considerable evidence demonstrating that Russian soldiers have internalized state propaganda and either expressed genocidal intent or carried out atrocities in response to it,” wrote the authors, who include former war crimes prosecutors, former ambassadors and Canada’s former justice minister.
Under international law, genocide is defined as killing or causing serious bodily or mental harm “with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group.”
The report found evidence that Ukrainians are at “imminent” risk of genocide, which would require nations that are party to the Genocide Convention to act to prevent the deaths and punish those responsible. While the report’s authors noted that they were using a lower standard of proof than would be required in international courts, they said there were “reasonable grounds to conclude” Russia was in violation of the Genocide Convention.
Ukraine’s president, Volodymyr Zelensky, has repeatedly accused Russia of genocide.
After reports emerged of atrocities by Russian soldiers in the suburbs of Kyiv in April, President Biden accused Russia’s president, Vladimir V. Putin, of committing genocide. He qualified his remark by saying that it wasn’t a legal conclusion, and that “we’ll let the lawyers decide internationally.”
Mr. Putin has falsely accused Ukraine of committing genocide against Russian speakers and used it as a pretext for invasion. The report released Friday called this an “accusation in a mirror,” a method of inciting genocide that has historical precedents in the Holocaust and the massacre in Srebrenica, where an estimated 8,000 Muslim men and boys were killed in what is now the semiautonomous Serb region of Bosnia and Herzegovina.
The pattern of atrocities of Russians targeting civilians in Ukraine is comparable to the genocidal acts committed by Myanmar’s military against the minority Rohingya group, the report said, quoting from the U.N. fact-finding mission there: “The vastness of the State’s involvement is inescapable.”
Megan Specia
Prime Minister Boris Johnson of Britain made the case for further military support for Ukraine in the war against Russia, including sending more weapons. Asked in an interview with Bloomberg on Friday whether negotiations could take place with President Vladimir V. Putin of Russia, he said: “How can you deal with a crocodile when it’s in the middle of eating your left leg?” Mr. Johnson later added, “The guy’s completely not to be trusted.”
Megan Specia
The head of Dnipro’s territorial defense forces, in east-central Ukraine, said that based on early information, at least 10 people had been killed and another 30 injured in early morning shelling in the city on Friday. Genady Korban, the head of the forces, said a missile launched from Russia’s Rostov region had hit a Ukrainian National Guard facility.
Megan Specia
President Volodymyr Zelensky of Ukraine warned on Thursday that Russian forces wanted to burn cities in the country’s east “to ashes” and intended to inflict the same destruction there that they have on other cities.
As Russia ground out small gains in the Donbas region of Donetsk and Luhansk and local officials tallied losses from the fighting, Mr. Zelensky accused Moscow of a genocide and admonished the world for not acting earlier to stem its aggression.
“The current offensive of the occupiers in Donbas can make the region uninhabited,” he said in an address late Thursday night. “They want to burn Popasna, Bakhmut, Lyman, Lysychansk and Sievierodonetsk to ashes. Like Volnovakha, like Mariupol.”
Hours after Mr. Zelensky’s comments, Serhiy Haidai, the head of the Ukrainian military administration in the region of Luhansk, counted the losses from a day of fighting in the city of Sievierodonetsk.
Four residents were killed by Russian shelling on Thursday, Mr. Haidai said Friday morning in a post on his Telegram channel, and 11 apartment buildings and one house were destroyed.
Russian forces also opened fire on a police station, he said, though no one there was injured.
“Residents of Sievierodonetsk have already forgotten when the city was silent for at least half an hour,” he wrote. “Russians are attacking residential neighborhoods continuously.”
In the neighboring Donetsk region, there were at least five civilians killed on Thursday, according to a message posted on Telegram by Pavlo Kyrylenko, the head of the Ukrainian military administration there.
“Russia is killing civilians!” he wrote, saying two people were killed in the town of Marinka, two in Lyman and one in Zoria.
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Victoria Kim
Russian forces are continuing to carve out incremental gains in eastern Ukraine, fighting to take hamlets and villages and shelling cities from afar, with anxiety building among some Western allies that the war could grind to an extended impasse with spiraling economic consequences.
U.S. defense officials pushed back against calling the state of the battle in the Donbas a stalemate, saying there was fierce, active fighting by Russian troops and stiff Ukrainian resistance, if on a diminishing scale.
“Every day, there are skirmishes and fights over, sometimes very small hamlets and villages, sometimes bigger cities, where the Russians make gains and then they lose those gains in the next day or so,” John F. Kirby, the Pentagon press secretary, told reporters Thursday. “Every day, there’s literally ground that’s trading hands.”
Fighting from Russian troops, who are attempting to close in on Sievierodonetsk and advance toward the cities of Sloviansk and Kramatorsk, have “reached maximum intensity,” according to Ukraine’s deputy minister of defense, Hanna Malyar. Russian news reports said Moscow’s forces had captured Lyman, a Ukrainian railway hub in the Donetsk region.
Several neighborhoods in Kharkiv in the northeast, where the Ukrainians had driven away attempted Russian encirclement in mid-May, came under fire Thursday, with at least nine people killed, including a 5-month-old baby and her father. It shattered a sense of relative peace that had begun returning to the country’s second-largest city.
Livia Albeck-Ripka
President Volodymyr Zelensky of Ukraine expressed frustration that the European Union has yet to approve a sixth package of sanctions against Russia, which would include an oil embargo. “Where did those who block the sixth package get so much power?” he asked in his nightly address, an apparent reference to Hungary’s prime minister, Viktor Orban, who continues to block the oil ban.
Livia Albeck-Ripka
Nine civilians were killed Thursday when Russian forces shelled Kharkiv, including a 5-month-old baby and her father, according to Oleh Synehubov, the regional governor. An additional 19 people were wounded, he said on Facebook, including the child’s mother, who remained in serious condition. Earlier in the day, the reported death toll was eight.
David E. Sanger, Steven Erlanger and Eric Schmitt
News Analysis
WASHINGTON — Three months into Russia’s invasion of Ukraine, America and its allies are quietly debating the inevitable question: How does this end?
In recent days, presidents and prime ministers as well as the Democratic and Republican Party leaders in the United States have called for victory in Ukraine. But just beneath the surface are real divisions about what that would look like — and whether “victory” has the same definition in the United States, in Europe and, perhaps most importantly, in Ukraine.
In the past few days alone there has been an Italian proposal for a cease-fire, a vow from Ukraine’s leadership to push Russia back to the borders that existed before the invasion was launched on Feb. 24, and renewed discussion by administration officials about a “strategic defeat” for President Vladimir V. Putin — one that would assure that he is incapable of mounting a similar attack again.
After three months of remarkable unity in response to the Russian invasion — resulting in a flow of lethal weapons into Ukrainian hands and a broad array of financial sanctions that almost no one expected, least of all Mr. Putin — the emerging fissures about what to do next are notable.
At their heart lies a fundamental debate about whether the three-decade-long project to integrate Russia should end. At a moment when the U.S. refers to Russia as a pariah state that needs to be cut off from the world economy, others, largely in Europe, are warning of the dangers of isolating and humiliating Mr. Putin.
That argument is playing out as American ambitions expand. What began as an effort to make sure Russia did not have an easy victory over Ukraine shifted as soon as the Russian military began to make error after error, failing to take Kyiv. The administration now sees a chance to punish Russian aggression, weaken Mr. Putin, shore up NATO and the trans-Atlantic alliance and send a message to China, too. Along the way, it wants to prove that aggression is not rewarded with territorial gains.
The differences over war aims broke into the open at the World Economic Forum in Davos this week, as Henry Kissinger, the 99-year old former secretary of state, suggested that Ukraine would likely have to give up some territory in a negotiated settlement, though he added that “ideally the dividing line should be a return to the status quo” before the invasion, which included the Russian annexation of Crimea in 2014 and the seizure of parts of the Donbas.
“Pursuing the war beyond that point would not be about the freedom of Ukraine, but a new war against Russia itself,’’ Mr. Kissinger concluded.
Almost immediately, President Volodymyr Zelensky of Ukraine accused Mr. Kissinger of appeasement, retorting angrily that “I get the sense that instead of the year 2022, Mr. Kissinger has 1938 on his calendar.’’ He was referring to the year Hitler began his sweep across Europe — the event that caused Mr. Kissinger, then a teenager, to flee with his family to New York. “Nobody heard from him then that it was necessary to adapt to the Nazis instead of fleeing them or fighting them.”
But Mr. Zelensky has at various moments voiced contradictory views on what it would take to end the war, even offering to commit his country to “neutrality” rather than aspiring to join NATO.
Differing objectives, of course, make it all the more difficult to define what victory — or even a muddled peace — would look like. And they foreshadow a coming debate about what position Mr. Zelensky and his Western allies would take if negotiations to end the conflict finally get going. If Mr. Zelensky agreed to some concessions, would the United States and its allies lift many of their crushing sanctions, including the export controls that have forced Russia to shutter some of its factories for building tanks? Or would doing that doom their hopes of crippling Russia’s future capabilities?
In the end, American officials say, the hard choices will have to be made by Mr. Zelensky and his government. But they are acutely aware that if Mr. Putin gets his land bridge to Crimea, or sanctions are partially lifted, Mr. Biden will be accused by Republican critics — and perhaps some Democrats — of essentially rewarding Mr. Putin for his effort to redraw the map of Europe by force.
The debate is breaking out just as the shape of the war is changing, once again.
Three months ago, Mr. Putin’s own strategic objective was to take all of Ukraine — a task he thought he could accomplish in mere days. When that failed in spectacular fashion, he retreated to Plan B, withdrawing his forces to Ukraine’s east and south. It then became clear that he could not take key cities like Kharkiv and Odesa. Now the battle has come down to the Donbas, the bleak, industrial heartland of Ukraine, a relatively small area where he has already made gains, including the brutal takeover of Mariupol and a land bridge to Crimea. His greatest leverage is his naval blockade of the ports Ukraine needs to export wheat and other farm products, a linchpin of the Ukrainian economy and a major source of food for the world.
So far, with Russia gaining ground, there is no evidence yet that Mr. Putin is willing to enter negotiations. But pressure will build as sanctions bite deeper into his energy exports, and the cutoff of key components hampers weapons production for his depleted military.
“Putin, whether we like it or not, will have to bring home some bacon, and Mariupol is a small slice, but a slice,” Dov S. Zakheim, a former senior official in the Defense Department, said in a recent interview. “And the cost to Ukraine of life and matériel will continue to increase. So it’s a difficult political decision for Ukraine.”
From Biden, a Drive to Cripple Russia
For the first two months of the war, President Biden and his top aides largely spoke about providing Ukraine with whatever help it needed to defend itself — and about punishing Russia with sanctions on an unprecedented scale.
Every once in a while, there were hints of broader goals that went beyond pushing Russia back to its own borders. Even before the invasion, Jake Sullivan, the president’s national security adviser, warned that if Russia attempted to take Ukraine by force, “its long-term power and influence will be diminished.”
But on April 25, Defense Secretary Lloyd J. Austin III, speaking with a bluntness that took his colleagues by surprise, acknowledged that Washington wanted more than a Russian retreat. It wanted its military permanently damaged.
“We want to see Russia weakened to the degree it cannot do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said.
Mr. Austin’s candor prompted the White House to insist he wasn’t changing policy — just giving voice to the reality of what the sanctions and export controls were intended to do. But over time administration officials have gradually shifted in tone, talking more openly and optimistically about the possibility of Ukrainian victory in the Donbas.
Last week in Warsaw, the U.S. ambassador to NATO, Julianne Smith, a former national security aide to Mr. Biden, said: “We want to see a strategic defeat of Russia.”
Now, in meetings with Europeans and in public statements, administration officials are articulating more specific goals. The first is that Ukraine must emerge as a vibrant, democratic state — exactly what Mr. Putin was seeking to crush.
The second is Mr. Biden’s oft-repeated goal of avoiding direct conflict with Russia. “That’s called World War III,” Mr. Biden has said repeatedly.
Then come various versions of the goal Mr. Austin articulated: that Russia must emerge as a weakened state. In testimony earlier this month, Avril D. Haines, the director of national intelligence, explained Washington’s concern. “We assess President Putin is preparing for prolonged conflict in Ukraine, during which he still intends to achieve goals beyond the Donbas,” she said.
And increasingly, American officials talk about using the crisis to strengthen international security, winning over nations that were on the fence between allying with the West or with an emerging China-Russia axis.
As the United States hones its message, no one wants to get ahead of Mr. Zelensky, after months of administration proclamations that there will be “nothing decided about Ukraine without Ukraine.”
“President Zelensky is the democratically elected president of a sovereign nation, and only he can decide what victory is going to look like and how he wants to achieve it,” John F. Kirby, the Pentagon press secretary, said on April 29.
In Europe, Unity Begins to Fracture
NATO and the European Union have been surprisingly united so far in supporting Ukraine, both with painful economic sanctions aimed at Russia and in supplying an increasing quantity of weapons to Ukraine, though not jet fighters or advanced tanks.
But that unity is under strain. Hungary, which has supported five earlier sanctions packages, has balked at an embargo on Russian oil, on which it depends. And the Europeans are not even trying, at least for now, to cut off their imports of Russian gas.
The divisions are visible in war aims, too.
Leaders in central and eastern Europe, with its long experience of Soviet domination, have strong views about defeating Russia — even rejecting the idea of speaking to Mr. Putin. Estonia’s prime minister, Kaja Kallas, and Poland’s prime minister, Mateusz Morawiecki, speak of him as a war criminal, as Mr. Biden did.
“All these events should wake us from our geopolitical slumber and cause us to cast off our delusions, our old delusions, but is that enough?” Mr. Morawiecki said last week. “I hear there are attempts to allow Putin to somehow save face in the international arena. But how can you save something that has been utterly disfigured?” he asked.
But France, Italy and Germany, the biggest and richest countries of the bloc, are anxious about a long war or one that ends frozen in a stalemate, and nervous of the possible damage to their own economies.
Those countries also think of Russia as an inescapable neighbor that cannot be isolated forever. Following his re-election, Emmanuel Macron of France began hedging his bets, declaring that a future peace in Eastern Europe must not include an unnecessary humiliation of Russia, and could include territorial concessions to Moscow.
Italian Prime Minister Mario Draghi called this month for a cease-fire in Ukraine “as soon as possible” to enable a negotiated end to the war. Mr. Draghi, who has taken a hard line against Russia in traditionally Moscow-friendly Italy, said economic pressure was important “because we have to bring Moscow to the negotiating table.”
Zelensky’s Choice: Territorial Integrity or Grinding War
Mr. Zelensky has been careful not to expand his aims toward a larger degradation of Mr. Putin’s regime. He has said repeatedly that he wants the Russians pushed back to where they were on Feb. 23, before the large-scale invasion started.
Only then, he has said, would Ukraine be prepared to negotiate seriously again with Russia about a cease-fire and a settlement. He said again this week that the war will have to end with a diplomatic solution, not a sweeping military victory.
But even those aims are considered by some European officials and military experts to be ambitious. To get there, Ukraine would have to take back Kherson and the ravaged city of Mariupol. It would have to push Russia out of its land bridge to Crimea and stop Russia from annexing large parts of Donetsk and Luhansk.
Many experts fear that is beyond Ukraine’s capability.
While Ukraine did remarkably well in the first phase of the war, Donbas is very different. To go on the offensive normally requires a manpower advantage of 3 to 1, weaponry aside, which Ukraine does not now possess. The Russians are making slow but incremental gains, if at a high cost in casualties. (While Washington and London are happy to provide estimates of Russian casualties, sometimes rather high, according to some military experts, they say little about Ukrainian casualties. Ukraine is treating those figures as state secrets.)
“What is victory for Ukraine?” asked Daniel Fried, a former U.S. ambassador to Poland and longtime senior U.S. diplomat. “The Biden Administration’s comfort zone is not a bad place to be — that it’s up to the Ukrainians to decide,” Mr. Fried said. “I agree, because there’s no way a detailed conversation now on what is a just settlement will do any good, because it comes down to what territories Ukraine should surrender.”
David E. Sanger and Eric Schmitt reported from Washington. Steven Erlanger reported from Brussels. Julian Barnes and Helene Cooper contributed reporting from Washington.
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Patricia Cohen, Eshe Nelson, Valeriya Safronova and Michael Levenson
Gripped by heavy economic sanctions and increasingly isolated from Western suppliers, Russia worked on Thursday to keep its factories and businesses running and stave off a return to Soviet-era scarcity.
As the central bank slashed interest rates again in an effort to prop up the economy, its chairwoman, Elvira Nabiullina, warned that the coming months would be “difficult for both companies and citizens” as the fallout on the Russian economy deepens more than three months into the invasion of Ukraine.
The economic toll on Russia, though difficult to quantify, has spread widely, from its largest companies to its small shops and workers.
Basic items, from paper to buttons, are in short supply. Prices of consumer goods have been soaring, with the inflation rate rising to 17.8 percent last month before dipping slightly. Sales in the lucrative energy sector, while still high, are projected to fall as European customers begin to pivot away from Russian oil. Airlines, cut off from Western manufacturers, are searching for spare parts.
The Russian automaker Avtotor even announced a lottery for free 10-acre plots of land — and the chance to buy seed potatoes — so workers could grow their own food amid “the difficult economic situation.” The company announced the vegetable-farm giveaway after Western sanctions hobbled production at its assembly plant in Kaliningrad.
“I call what is happening now a horrible experiment,” Ivan Fedyakov, who runs Infoline, a market research firm in Russia, said in a telephone interview. “It has never happened in modern history when such a big and deeply integrated country would be so quickly and abruptly fenced off from the global economy.”
The shortages and supply chain issues will only worsen, economists predict, as the West moves to turn Russia into an economic pariah. It is unclear what might reverse that tectonic shift, short of major changes in Moscow, analysts say, including the end of President Vladimir V. Putin’s rule.
The central bank has been cutting interest rates faster than expected as the ruble has rapidly appreciated, reaching its strongest level in four years against the U.S. dollar this week. A strong ruble hurts exports and lowers government revenues from dollar-denominated energy sales.
Yet even that rebound in the ruble is a sign of weakness, economists say, reflecting a sanctions-induced collapse in imports that, combined with a continued gusher of energy revenues, has sent the country’s current account soaring.
“The economic prospects for Russia are especially gloomy,” the Bank of Finland said in an analysis this month. “By initiating a brutal war against Ukraine, Russia has chosen to become much poorer and less influential in economic terms.”
Mr. Putin, in a tacit acknowledgment of the economic toll of the war, promised this week to increase the minimum wage, pensions and military benefits, even as he shrugged off the mass exodus of foreign firms since the invasion on Feb. 24.
“Sometimes you look at those leaving and think, ‘Maybe thank God that they are,’” Mr. Putin said in a televised meeting on Thursday. “Our businesses and our manufacturers have grown up and will successfully find a place on ground prepared by our partners. Nothing will change.”
Mr. Putin also lashed out at Western governments that are freezing Russian assets, including yachts and bank accounts linked to his inner circle. “Stealing others’ assets never ends well, primarily for those doing such wicked things,” he said in the meeting, according to the Interfax news agency.
He dismissed as a trivial inconvenience a lack of luxury goods from European firms. Such items will be “a little more expensive,” he said, using the example of high-end Mercedes-Benz cars, but said that those who drove them previously would continue to drive them. They can be imported from anywhere, he said. “It doesn’t matter to us.”
Despite the devil-may-care official attitude, nearly 1,000 companies have left Russia, including Nike, Reebok, Starbucks and McDonald’s, citing an untenable situation, as well as logistical and payment issues, among other reasons.
Delivery paths that Russia relies on to import materials for products as diverse as cars, tampons and ceramic plates have been blocked by European countries. DHL, UPS and FedEx have refused to make deliveries in Russia for months.
Companies such as Adobe and Oracle have suspended operations there, and there are concerns that Russia could soon run out of data storage space.
Nino, a jewelry designer in Moscow who declined to give her full name for fear of reprisals, said that the clay she relied on had disappeared from the market because it is produced in Germany and in Ukraine’s embattled eastern Donbas region. The cost of the clay, she said, has shot up by 30 to 60 percent.
“My jewelry is produced by a Russian company,” she said. “They are also suffering from a lack of materials. There are big difficulties with logistics. Either we don’t have what we need or it’s significantly more expensive.”
Russia has avoided some economic pain, at least temporarily, because the European Union has not been able to overcome Hungary’s objections to a proposed oil embargo, which would be one of the toughest measures imposed by the West so far. But oil revenues are still expected to decline over time as individual countries reduce their dependence on Russian energy.
On the battlefield, Russia’s ambitions are narrowing to three cities in the Donbas region, where it has made significant gains and could soon gain complete control. Yet, with the unexpectedly rapid depletion of its troops and equipment, some analysts expect the battle to be Russia’s last major offensive of the war.
On Thursday, Russian forces shelled Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, 25 miles from the Russian border, resuming attacks weeks after Ukrainian forces pushed Russian troops away from the city, giving it a brief respite.
Seven people were killed and 17 more were injured as five neighborhoods came under fire from rocket-propelled grenade launchers and artillery, the head of the Kharkiv regional military administration, Oleh Synyehubov, said.
“Many people returned to Kharkiv thinking they were safe,” said a 28-year-old man in a bulletproof vest who gave his name only as Ilya. “But now they don’t feel that way anymore. I saw four families in my apartment building packing up their cars to leave.”
One person was also killed and another injured in a nearby town. In the Donetsk region, Russian shelling killed at least four civilians and wounded 12 others in the last 24 hours, Ukraine’s Defense Ministry said on Thursday.
As Ukraine seeks to hold Russia accountable for atrocities, two Russian soldiers on Thursday pleaded guilty to firing on a town in the Kharkiv region from a position across the border in Russia. It was the second war crimes trial held in Ukraine since the invasion began.
The soldiers, Aleksandr Bobikin and Aleksandr Ivanov, acknowledged serving in an artillery unit that had shelled the village of Derhachi, destroying a school, from a position near the Russian border city of Belgorod. The soldiers then continued their attack as they crossed into Ukraine, where they were captured and charged with violating the laws and customs of war.
The charge is laid out by the Geneva Conventions, to which Ukraine is a party. Prosecutors said the men should serve 12 years in prison.
Mr. Ivanov asked for leniency. “I repent and ask for a reduction in the sentence,” he said. Sentencing is expected on May 31.
Russia’s Supreme Court delayed until June 29 a hearing to determine whether the Azov battalion, a regiment of the Ukrainian National Guard that made up the bulk of the fighters at the Azovstal steel plant in Mariupol, should be designated a terrorist organization.
The Azov brigade has origins as a far-right group, giving a veneer of credibility in Russia to Mr. Putin’s claims that Russia is purging Ukraine of Nazis.
Reporting was contributed by Valerie Hopkins, Anton Troianovski, Neil MacFarquhar, Ivan Nechepurenko and Matthew Mpoke Bigg.
Alan Rappeport
The Biden administration expects Russia to default on its bond payments to U.S. investors now that the Treasury Department has allowed a sanctions exemption to lapse that had let Russia to make those payments, the White House press secretary, Karine Jean-Pierre, said on Thursday. A Russian default would have minimal impact on the U.S. and global economies, she said, but it would be “an enduring sign of their status as a pariah in the global financial system.”
Erika Solomon
LVIV, Ukraine — By midsummer, the world will start to feel the squeeze to food supplies and rising grain prices caused by Russia’s blockade of Ukrainian sea exports, Ukraine’s agriculture minister said on Thursday.
Global food distribution networks, still recovering from the shocks of the pandemic, are now facing a new crisis as a result of Russia’s invasion of Ukraine — the two countries that together supplied over a quarter of the world’s wheat.
“Countries right now still have some reserves, and they are still under the general hope that somehow this will work itself out,” the minister, Mykola Solskyi, said in an interview with The New York Times.
“But when they see in July or August that they are running out of grain, and that the prices are extremely high, then the world will start to show a lot of emotions,” he said. “There will be problems because of it.”
Fears of a global food crisis are intensifying amid concerns that President Vladimir V. Putin of Russia is using food as a potent new weapon in the conflict.
Russian forces, in addition to bombarding and seizing large swathes of Ukraine’s fertile farmland, have taken over some ports and blockaded the remaining sea routes on the Black Sea used for exporting most of Ukraine’s wheat, barley, corn, sunflower seeds and rapeseed oils.
Talks monitored by the United Nations are trying to reach a deal for sea exports, he said. But he rejected a proposal floated on Wednesday by Russia’s deputy foreign minister to open sea routes in exchange for lifting some sanctions on Russia.
“The limitations of exporting grain out of Ukraine is a world problem — it’s not just a Ukrainian problem,” Mr. Solskyi said. “And that’s why we think that any demands about lifting the sanctions are wrong.”
Asked how likely Mr. Solskyi thought a deal was, he said: “On a scale of one to 10? I give it five.”
European and Ukrainian officials have been scrambling to bring the country’s harvests to global markets via trucks, railroads, river barges and other alternative routes, but these options are complicated. Exporting by land out of western Ukraine means passing through border crossings that require trucks to wait in line for days. The other option, transport by rail, requires adapting train cars to tracks of different widths, a major logistical headache.
According to the country’s main agricultural lobby, land routes working at optimal capacity could bring out only three million tons per month — about two-thirds of what the country normally exports.
“It’s impossible to solve the problem completely without the sea,” Mr. Solskyi said.
Ukrainian farmers say Russian forces have also stolen large quantities of their stored grain. The minister warned international traders against buying stolen Ukrainian grain, saying that Kyiv would seek to penalize those who profited from stolen grain.
Kyiv was closely watching ships passing through the Black Sea and the Bosporus, he said, and was collecting information from grain traders of movements of stolen crops.
“At the very least we will ask for sanctions on traders who engage in this,” he said.
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Ivan Nechepurenko
Russian forces have captured Lyman, a major Ukrainian railway hub in the Donetsk region, according to Russian news reports. A Ukrainian official, Oleksei Arestovych, an adviser to the president’s chief of staff, said that while the report had yet to be confirmed, the attack on the city showed that “the Russian army has improved its tactical skills and operational management.”
Valerie Hopkins
KHARKIV, Ukraine — Russia shelled the northeastern city of Kharkiv on Thursday, killing nine people and wounding more than a dozen others after almost two weeks of relative quiet in Ukraine’s second largest city.
Several neighborhoods “came under fire from rocket-propelled grenade launchers and artillery,” the regional governor, Oleh Synehubov, said. Another person was killed and another wounded in the nearby town of Dergachi. Earlier in the day, the reported death toll had been eight.
Among the dead was a father and his 5-month-old baby who had been walking down the street at the time of the attack, the head of Ukraine’s national police wrote on Facebook. The baby’s mother was badly injured.
In mid-May, Ukrainian forces said they had pushed Russian troops beyond striking distance of Kharkiv, which is 25 miles from the Russian border, and there were signs the city was slowly coming back to life.
People sheltering in the subway system were told to return home or find alternate shelter, and on Tuesday its subway cars returned to their usual role of transporting people.
The strikes on Thursday disabused many Kharkiv residents of their fragile sense of calm.
At the site of one of the strikes, near the 23rd of August metro stop in the Shevchenkivskyi district, a subway employee, Viktoriya Konyevets, used a rag and an old bucket to clean up blood on the stairs at the entrance to the subway.
“Today was my first day back at work after three months sheltering at home,” she said. “I didn’t think it would be like this.”
A crowd of people had gathered outside the station after the strike to examine the damage.
“Many people returned to Kharkiv thinking they were safe,” said a 28-year-old man in a bulletproof vest who gave his name only as Ilya. “But now they don’t feel that way anymore. I saw four families in my apartment building packing up their cars to leave.”
Suddenly, there was another blast in the distance, and the group hurried back into the subway station to seek shelter.
Across the street, behind a massive World War II memorial commemorating a conflict in which soldiers from Kharkiv fought alongside Russians in the Soviet army, another explosion had knocked over several trees and wounded at least one person.
Oleh Shabelnikov, who lives nearby with his elderly mother, came out to assess the damage.
“Today is just a nightmare,” he said, turning away and choking back tears. His father died in mid-March from a stroke, a death he attributed to the war.
“How am I to continue living?” asked Mr. Shabelnikov, 47, who worked in construction before the war. “I am running out of money. How will I eat? How will I feed my mother?”
France24 - Monde
À Taïwan, "plus la capacité militaire de la Chine augmente, plus le risque d'invasion grandit"
Publié le : 23/05/2022 - 19:09
Cyrielle CABOT
Lundi, Joe Biden a provoqué la colère de Pékin en réaffirmant, lors d'un voyage au Japon, qu'il défendrait Taïwan en cas d'invasion par la Chine, relançant l'inquiétude d'une attaque imminente. Mais, malgré les apparences, attaquer l'île serait un défi extrêmement compliqué pour l'armée chinoise.
En mai 2021, The Economist présentait Taïwan comme "l'endroit le plus dangereux du monde". Selon l'hebdomadaire britannique, ce n'est qu'une question de temps avant que la Chine n'envahisse cette petite île située à environ 160 km de ses côtes, et qu'elle considère comme l'une de ses provinces historiques.
Un an plus tard, la menace ne cesse de s'accentuer au fur et à mesure que des exercices militaires chinois se succèdent au large de l'île. Lors des derniers en date, début mai, un porte-avions chinois et cinq destroyers ont été déployés à quelque 500 km des côtes. Dans le même temps, plusieurs aéronefs survolaient la zone d'identification de défense aérienne taïwanaise. Au total, en 2021, Taïwan a ainsi enregistré 969 incursions de ce genre, selon une base de données compilée par l'AFP – près de trois fois plus que l'année précédente.
Lundi 23 mai, cette crainte s'est faite encore plus vivace à l'occasion d'une escalade verbale entre Pékin et Washington, un allié historique de l'île. En déplacement au Japon, le président américain Joe Biden a fustigé les manœuvres militaires chinoises, estimant que Pékin "flirte avec le danger". Mais surtout, il a de nouveau averti que les États-Unis défendraient Taïwan militairement en cas d'invasion. Pékin a rétorqué immédiatement, mettant en garde de ne pas "sous-estimer" sa "ferme détermination à protéger sa souveraineté."
Des moyens militaires chinois encore insuffisants
Face à cette intensification de l'activité militaire et à ces nouvelles menaces, se pose une question : la Chine est-elle effectivement prête à attaquer Taïwan ? "À court terme, cela paraît peu probable", tranche Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie à l'Institut Montaigne, auteur de "La Chine en 2022 : l'armée au cœur des enjeux".
Première raison : si la Chine dispose d'une puissance militaire considérable, cela n'est pas encore suffisant pour s'assurer une victoire en cas d'offensive. "Les dépenses militaires de la Chine ont été multipliées environ par sept en une vingtaine d'années, ce qui lui a permis de se moderniser et de se renforcer", détaille Antoine Bondaz, chercheur spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Selon le ministère chinois de la Défense, le budget militaire atteignait un montant équivalent à 174 milliards de dollars en 2019. Il est annoncé à 270 milliards en 2023. "Pour autant, à court terme, cette force reste trop limitée pour envisager sérieusement une invasion totale puis le contrôle de Taïwan".
Car si Taïwan est loin d'avoir la même force de frappe que Pékin, elle peut se targuer de quelques atouts. "Sans même prendre en compte une intervention américaine, les forces armées taïwanaises ont la capacité d’engendrer des pertes très élevées pour Pékin, notamment en cas de tentative de débarquement par la mer ou par les airs", assure Mathieu Duchâtel.
"Les Taïwanais ont bâti une bonne défense asymétrique. Ils ont des missiles très précis et très performants qui leur permettront de contre-attaquer", précise Antoine Bondaz. Autre atout pour Taïwan : sa géographie. Outre son caractère insulaire, qui rend nécessairement plus difficile son approche, l'île profite aussi d'un terrain montagneux qui compliquerait les offensives sur le territoire.
Une stratégie à redéfinir après la guerre en Ukraine
Par ailleurs, jusqu'alors, détaillent les deux spécialistes, l'idée de conquérir Taïwan par la force passait par une intervention armée éclair, avec une capitulation de Taipei au bout de quelques jours. "Toute la stratégie visait à agir vite, pour obtenir une capitulation avant une intervention possible des États-Unis", explique Antoine Bondaz.
Depuis le 24 février, la guerre en Ukraine est venue bousculer ce scénario. "Les Chinois ont vu l'échec de la blitzkrieg russe et en tirent des leçons. Cela les force à repenser leurs options militaires vis-à-vis de Taïwan. Selon moi, cela éloigne encore le risque d'une opération à court terme."
Les deux spécialistes sont donc sans appel : une invasion de Taïwan "à court terme" paraît "peu probable". "Mais il ne faut jamais oublier que ce statu quo peut sauter à n'importe quel moment", estime Mathieu Duchâtel.
Ce dernier craint ainsi particulièrement l'année 2023 qui pourrait voir émerger une nouvelle escalade de tensions, avec l'horizon des élections législatives en janvier 2024. "Actuellement, Taïwan, sous la présidence de Tsaï ing-wen, a une politique très prudente vis-à-vis de Pékin", explique le sinologue. "Mais avec Joe Biden qui réaffirme la protection américaine, cela pourrait amener à une plus grande prise de risque du côté taïwanais. Aujourd'hui, on ne semble pas tendre vers cela. Mais c'est une hypothèse."
Et le chercheur de s'interroger : "Que se passerait-il si un candidat beaucoup plus indépendantiste émergeait ? Pékin a toujours été très clair sur le fait qu'une déclaration formelle d'indépendance déclencherait directement une intervention armée."
De son côté, Antoine Bondaz n'exclut pas que Pékin envisage d'autres types d'offensives, sans aller jusqu'à une invasion complète. "Elle peut opter pour d'autres types d'opérations comme un blocus de l'île ou une prise de contrôle d'autres îles de la zone", craint-il. "Bien sûr, rien ne dit qu'elle va le faire, mais elle en aurait les moyens."
"La communauté internationale doit jouer un rôle dissuasif"
"Quoiqu'il en soit, l'objectif de la Chine a toujours été clair : elle veut conquérir Taïwan", martèle encore Antoine Bondaz. "Et plus ses forces militaires augmentent, plus la menace d'une invasion de Taïwan grandit", poursuit-il. "Et si elle n'en a pas les moyens aujourd'hui, elle en aura les moyens dans quelques années."
Le chercheur insiste donc sur l'importance d'une prise de position de la part de la communauté internationale. "Elle joue un rôle très important pour réussir à dissuader la Chine d'utiliser la force", poursuit-il. "Elle doit lui faire comprendre que le coût – en termes humains, militaires mais aussi géopolitiques – est prohibitif."
Cet aspect dissuasif était exactement l'enjeu de la prise de parole de Joe Biden lundi, selon Mathieu Duchâtel. "En faisant cette déclaration, il a voulu souligner les différences entre l'Ukraine et Taïwan. L'objectif était de montrer à Pékin que si les États-Unis ne combattent pas aux côtés de Kiev, directement contre les forces russes, une tentative d’invasion de la Chine provoquerait une intervention américaine directe."
"Depuis un an environ, on a un changement de posture de la communauté internationale. Du côté des États-Unis, Joe Biden s'exprime beaucoup plus clairement sur sa volonté d'intervenir en cas d'invasion. Mais on voit aussi plus de prises de position de la part du Japon, de l'Australie, mais aussi de l'Europe", salue Antoine Bondaz. "Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Joe Biden a choisi de faire cette annonce lors d'un déplacement au Japon. Il montre qu'il y a un front uni contre la Chine."
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JEUX D'INFLUENCE
Comment la Chine pousse les Européens dans les bras de Taïwan
ANALYSE
Entre Russie et Occident, la Chine confrontée au "dilemme ukrainien"
L'Entretien de France 24
Pour le ministre taïwanais des Affaires étrangères, la menace chinoise est "très sérieuse"
New York Times - World
As U.N. Rights Chief Visits China, Some Fear She’ll Become Part of the Spin
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Michelle Bachelet’s tour includes Xinjiang, where China has been accused of genocide. The terms of her visit are unclear, and critics say Beijing is using her for propaganda.
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By Vivian Wang and Austin Ramzy
The news was given prime placement in Chinese state media: The United Nations’ human rights chief, on her long-awaited visit to the country, had spoken with China’s leader, Xi Jinping. An article plastered across the website of Xinhua, the state news agency, relayed Mr. Xi’s declaration that the Chinese people were enjoying “unprecedented” rights. Then the article quoted the U.N. official, Michelle Bachelet.
“I admire China’s efforts and achievements in eradicating poverty, protecting human rights and realizing economic and social development,” she said, according to Xinhua.
But within hours, Ms. Bachelet’s office issued a rebuttal. It pointed to “her actual opening remarks,” which made no mention of admiring China’s record on rights.
It was a stark illustration of the narrative battle over the visit by Ms. Bachelet, the first U.N. high commissioner for human rights to visit China since 2005. When Ms. Bachelet first proposed visiting, she described it as a chance to independently examine China’s rights landscape, especially in the far western Xinjiang region, where scholars and human rights groups say one million or more Uyghurs, Kazakhs and members of other predominately Muslim groups have been held in indoctrination camps.
But as the trip unfolded this week, it instead became fresh material for China’s propaganda about the region.
The government, before agreeing to allow Ms. Bachelet’s tour, which includes Xinjiang, insisted that the visit be “friendly.” Chinese officials have threatened Uyghurs overseas who asked Ms. Bachelet to seek information about their relatives. Even Ms. Bachelet has privately acknowledged the challenge of securing meetings free from official surveillance.
What Ms. Bachelet is able to see, and what she says about it, could have major implications for attempts to hold China accountable for its alleged abuses. Critics say a highly choreographed tour would only lend legitimacy to the government’s denials of wrongdoing in Xinjiang.
“This visit is already being used by China as propaganda to conceal its ongoing, heinous crimes,” said Mehmet Tohti, executive director of the Ottawa-based Uyghur Rights Advocacy Project.
In recent years, the Chinese authorities have vastly expanded the police presence in Xinjiang, destroyed mosques and rounded up religious leaders and intellectuals. Residents have been enlisted in work programs that experts say can amount to forced labor. The United States has labeled the repression as genocide. Chinese officials have denied the accusations, saying their sweeping campaign in Xinjiang is aimed at guiding Uyghurs and other minorities away from religious extremism.
On Tuesday, a consortium of media outlets, including the BBC, reported on an extensive cache of internal Chinese police files that further detailed the extent of the repression in Xinjiang. The documents, obtained by the scholar Adrian Zenz, include orders for guards to shoot to kill escapees who refuse to stop, as well as a speech by a top security official, delivered in a closed meeting, that cited orders from Mr. Xi to expand detention facilities.
Thousands of photographs in the cache show some of those who have been held in the mass detention program. The youngest photographed detainee is 15, the oldest 73. One woman’s eyes well with tears, another indication that the camps are much more coercive than the vocational training programs the authorities have portrayed them as being.
A Chinese government spokesman dismissed the materials as “anti-China forces’ smearing.” Ms. Bachelet, who is not being accompanied by reporters on her trip, did not immediately address the new evidence.
Ms. Bachelet had requested access to China since taking office in 2018, citing the “deeply disturbing” allegations of abuses against Uyghurs. But Chinese officials refused any visit that was framed as an investigation. In December, a spokesman for Ms. Bachelet’s office said that although talks had stalled, a separate report on conditions in Xinjiang, also years in the making, would be published within weeks; he added that the office had “identified patterns of arbitrary detention and ill-treatment.”
But the report was not released. Then, in March, Ms. Bachelet’s office unexpectedly announced that she had secured a visit for May.
Her office did not disclose the terms of the trip, which ends Saturday, including who she would meet and under what circumstances. Even the exact dates were not announced until three days before her arrival.
In the absence of information, competing narratives about the trip have emerged. Uyghurs overseas, Western governments and human rights groups have warned that Ms. Bachelet risks becoming a tool for Beijing’s efforts to whitewash its crackdown.
China has portrayed the trip as a chance for Ms. Bachelet to view Xinjiang unencumbered by Western biases, and to see the success of its efforts to promote the region’s economy while preventing terrorism and religious extremism.
Xu Guixiang, the spokesman for Xinjiang’s regional government, dismissed the allegations of genocide, forced labor and internment camps. “If they want to see these things, they should go to the U.S.,” he said at a news conference.
China has also made more coercive efforts to control the narrative.
Kalbinur Gheni, a Uyghur who lives in Virginia, said security officials threatened her family in Xinjiang after she made an online appeal to Ms. Bachelet. She had called on her to investigate the case of her sister, Renagul, who she believes is serving a 17-year prison sentence for religious activities, including praying at their father’s funeral, although no official notice of her conviction has ever been provided.
The Latest on China: Key Things to Know
Discontent among the population. The Chinese government’s censorship and surveillance, which the pandemic has aggravated, are pushing a small but growing group of Chinese to look for an exit. Younger Chinese in particular are embracing the view that they might need to flee the country in the pursuit of a safer and brighter future abroad.
A new trick for internet censors. To control the country’s internet, China’s censors have relied for years on practices like on deleting posts, suspending accounts and blocking keywords. Now they have turned to displaying users’ locations on social media, fueling pitched online battles that link Chinese citizens’ locations with their national loyalty.
An uncertain harvest. Chinese officials are issuing warnings that, after heavy rainfalls last autumn, a disappointing winter wheat harvest in June could drive food prices — already high because of the war in Ukraine and bad weather in Asia and the United States — further up, compounding hunger in the world’s poorest countries.
A strict Covid policy. As China battles its worst coronavirus outbreak since the beginning of the pandemic, its uncompromising determination to eliminate infections is taking its toll on the economy. Lockdowns have left millions unable to work, and foreign companies are becoming less willing to continue investing in the country.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
Ms. Gheni said that after she posted her message on Twitter, Chinese officials contacted her on the WeChat platform. “They said, ‘Yesterday we visited your mom. She is not doing well. She is sick, you need to think about her. You put her in this kind of situation,’” Ms. Gheni said.
Her mother called and pleaded for her to stop. A brother in Xinjiang, whom she hadn’t heard from in years, also messaged to urge her not to criticize the government. Ms. Gheni said she believed the warnings were the result of threats to her relatives from Chinese officials worried about bad publicity during Ms. Bachelet’s visit. “I think they just want to shut me up,” she said.
Ms. Bachelet herself has revealed little. On the first day of her visit, she hosted a call with representatives from dozens of countries, including many Beijing-based diplomats. Several people raised concerns about her degree of access, according to three people on the call, who asked for anonymity to discuss the private conversation.
Ms. Bachelet reassured participants that she could read between the lines of what she saw, the people said. She said she had arranged some meetings independently of the government, though she did not elaborate, citing safety concerns. And she said she would visit a detention center, though she did not say whether that had been arranged by the government.
Ms. Bachelet’s few public comments have been largely nonconfrontational. Her opening remarks to Mr. Xi, as shared by her office, did not raise concerns about China’s rights record. When the official United Nations account on Weibo, a Chinese social media platform, shared news of her visit, it quoted Foreign Minister Wang Yi as saying Ms. Bachelet would see a “Xinjiang region where peace and stability are maintained, and people of all ethnicities live in harmony.”
When Ms. Bachelet’s office clarified her comments to Mr. Xi, it did not specify that it was contradicting Xinhua, citing only “widely reported remarks.”
Activists and diplomats acknowledged that it was unknown what Ms. Bachelet, or her office’s report, would eventually say. Overseas Uyghur activists have met with Ms. Bachelet and shared their experiences.
Philip Alston, a former U.N. Human Rights Council special rapporteur on extreme poverty and human rights, said it was crucial for Ms. Bachelet to engage with China, even given the limitations on access.
“China is not any other country. It’s a huge player,” Mr. Alston said during an online discussion on Friday. “At a certain point, it’s really essential to be more realistic.”
But China’s growing global might could also shape what is said about that engagement.
China in recent years has exercised considerable influence on the Human Rights Council, which works closely with the commissioner’s office, said Yaoyao Dai, a political science professor at the University of North Carolina at Charlotte who studies Chinese propaganda. If the report ends up being positive, China can hail it as vindication.
And if not, she continued, China can dismiss the commissioner’s office as a tool of its enemies. “Either way, state media has the strategy to respond,” she said.
Joy Dong contributed research.
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Valeurs Actuelles
[D’Orcival] Le “wokisme” est-il arrivé au gouvernement ?
On devrait se le rappeler. Le premier à avoir salué la nomination de Pap Ndiaye aux fonctions de ministre de l’Éducation nationale est celui qui se présente comme le futur “Premier ministre” de gauche issu des prochaines élections : Jean-Luc Mélenchon. « Je salue une audace », dit-il en parlant du « grand intellectuel » qu’il reconnaît en M. Ndiaye, au moment de sa nomination. Le président de la République a dû se dire qu’il avait gagné, puisqu’il vient d’obliger son principal adversaire à plier.
Mais Mélenchon ajoute aussitôt : « Je partage ce qu’il [Pap Ndiaye] disait en juillet 2019 : “Quant à Emmanuel Macron, s’il lui arrive de s’exprimer avec éloquence comme le 10 mai, à propos de la mémoire de l’esclavage, on peine à discerner une politique ou même un point de vue consistant…” » Une petite citation assassine qui va nourrir les commentaires.
De Blanquer à Pap Ndiaye: le grand écart
Pap Ndiaye est le dixième ministre de l’Éducation nationale depuis vingt ans, c’est-à-dire depuis Luc Ferry. Son prédécesseur immédiat, Jean-Michel Blanquer, aura été le premier à demeurer cinq ans dans ses fonctions. La politique qu’il a conduite était à l’opposé de celle de Najat Vallaud-Belkacem qui l’avait précédé sous François Hollande. Cela supposait un revirement assez spectaculaire de la part d’Emmanuel Macron, ancien ministre de l’Économie de Hollande, devenu président à son tour.
Macron aurait pu, comme Jacques Chirac, se garder de rien faire à l’Éducation nationale, en évitant la moindre grève ou le moindre incident (il se souvenait de la mort, en décembre 1986, de Malik Oussekine, qui, trente-six ans après, donne lieu à une série télévisée). Mais non, Macron a laissé faire Blanquer. Celui-ci aurait pu, et c’était le conseil que lui donnait son lointain prédécesseur, Luc Ferry, s’emparer de la réforme de l’enseignement professionnel, il a préféré s’occuper du baccalauréat tout en laissant les maths à l’abandon. Macron est-il maintenant en train de parier sur un second retournement, à l’inverse de celui de 2017 ?
Pap Ndiaye n’a eu jusqu’à présent ni carrière ni ambition politiques. Cinquante-six ans, normalien (Saint-Cloud) et agrégé d’histoire, c’est un professeur. Il a passé cinq ans dans les universités américaines, s’est impliqué dans la création du Conseil représentatif des associations noires (Cran) en France, a publié plusieurs livres dont le dernier (chez Tallandier) est titré les Noirs américains , très impressionné par leur histoire, marquée par le mouvement Black Lives Matter. Il a été chargé du musée d’Histoire de l’immigration avant d’être appelé par l’Élysée. Quand, l’accueillant à son ministère, rue de Grenelle, au moment de la passation des pouvoirs, Jean-Michel Blanquer lui rappelle que « l’école de la République, c’est la liberté, l’égalité, la fraternité et la laïcité », ce n’est pas sans intention. Pap Ndiaye lui répond : « Je suis un pur produit de la méritocratie républicaine dont l’école est un pilier… »
Woke contre anti-woke
D’évidence, la différence est ailleurs. Le 7 janvier dernier, Jean-Michel Blanquer ouvre un colloque à la Sorbonne intitulé “Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture”. Un colloque organisé par le Collège de philosophie, qui, en décembre, en faisait ainsi l’introduction et en définissait l’esprit : « La “pensée” décoloniale, aussi nommée woke ou cancel culture, représente un défi pour le monde éducatif. » Parce que de cette pensée découle « une forme d’ordre moral incompatible avec l’esprit d’ouverture, de pluralisme et de laïcité qui en constitue l’essence ».
« Le “wokisme” est un épouvantail, plus qu’une réalité sociale ou idéologique », réplique Pap Ndiaye dans le Monde du 6 janvier. « Blanquer doit se dire que le “wokisme” est arrivé au gouvernement », assure le sénateur communiste Pierre Ouzoulias. Devenu l’anti-Blanquer, le nouveau ministre de l’Éducation nationale va-t-il continuer à vouloir « faire de l’immigration un élément central de l’histoire nationale » ? Le président de la République, au nom du “en même temps”, lui donnera-t-il toute latitude en ce sens ?
France24 - Monde
En Pologne, les femmes se mobilisent pour permettre aux Ukrainiennes d’accéder à l’avortement
Publié le : 14/05/2022 - 18:03
Bahar MAKOOI
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D’un côté de la frontière la guerre, de l’autre des lois anti-IVG. Pour les déplacées ukrainiennes en Pologne, avorter relève du parcours du combattant. Des ONG leurs viennent en aide.
"Nous avons commencé à recevoir des sollicitations d’Ukrainiennes réfugiées en Pologne dès la première semaine suivant le début de la guerre en Ukraine", raconte Venny Ala-Siurua, directrice de Women on web. Depuis plus de quinze ans, cette ONG basée au Canada aide les femmes à avoir accès à l’IVG dans les pays aux lois restrictives, en leur faisant parvenir, par la poste, des kits d’avortement médicamenteux pour les grossesses de moins de 12 semaines, après une téléconsultation gratuite avec un médecin.
"Très vite, nous avons dû organiser un service d’assistance en ukrainien", poursuit Venny Ala-Siurua. La hotline de Women on web, qui répond déjà en seize langues à travers le monde, reçoit au moins cinq appels par jour en provenance de réfugiées ukrainiennes en Pologne. Depuis le début de l’invasion russe, une soixantaine d’entre elles ont pu recevoir des kits d’avortement à temps.
La Pologne, où près de trois millions d’Ukrainiens, dont 90 % de femmes et d’enfants, ont trouvé refuge depuis le début du conflit, n’autorise le recours à l’IVG qu’en cas d’inceste, de mise en danger de la vie de la mère ou de viol. Encore faut-il prouver le viol dans le délai imparti pour pouvoir bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse. "Il faut pour cela présenter un certificat du procureur attestant que vous avez bien été violée. Et avant cela, il y a une enquête. Vous imaginez le temps que ça prend ? Avorter est déjà très compliqué pour les Polonaises, alors que dire des réfugiées ukrainiennes… Cela relève de l’impossible", se désole Mara Clarke d’Avortement sans frontières. "Les Ukrainiennes sont désormais soumises aux mêmes lois atroces contre l’avortement que subissent les Polonaises".
Solidarité entre Polonaises et Ukrainiennes
Alors la solidarité s’organise entre les femmes des deux pays voisins. "Les Polonaises sont habituées à combattre les fausses informations circulant sur l’avortement dans leur pays. Elles sont très investies dans le soutien aux réfugiées ukrainiennes", souligne Venny Ala-Siurua. Une aide d’autant plus précieuse que Human Rights Watch (HRW) avait alerté, fin avril, sur l’absence de mesures "pour dépister les abus ou identifier le besoin de traitements appropriés", médicaux ou psychologiques "après un viol ou des violences sexistes" dans cinq centres d’accueil pour réfugiés ukrainiens visité par l’ONG en Pologne.
Un manque de soin démenti par la Fédération polonaise pour les femmes et la planification familiale, qui a assuré à HRW avoir mis en place une ligne téléphonique d'assistance gynécologique et ne pas connaître de cas où des femmes ukrainiennes se seraient vu refuser des soins à la suite de violences sexuelles.
Le Parlement européen a, lui aussi, demandé, début mai, aux pays accueillant les femmes fuyant l’Ukraine de leur donner accès aux soins gynécologiques, à la contraception et à l'avortement, estimant "inacceptable que des femmes qui se réfugient dans l'UE soient privées des services fondamentaux de santé sexuelle et génésique".
L'organisation Avortement sans frontières, qui travaille avec six ONG partenaires, dont deux sont basées en Pologne, affirme avoir reçu 326 appels de femmes déplacées en Pologne, entre le 1er mars et le 1er mai, et que la plupart ont pu avorter en toute sécurité avec des pilules. Tout comme Women on web, elle a vu les demandes se multiplier depuis la guerre en Ukraine.
Un risque pour les militantes polonaises
En Pologne, il est légal de donner des informations sur l’IVG. Sur place, les partenaires polonais d’Avortement sans frontières voyagent dans le pays et réalise un travail de fond. Mais si quelqu’un appelle la hotline et a besoin de recourir à une IVG, l’envoi de médicaments abortifs doit se faire depuis un pays extérieur. "De nombreuses Polonaises sont bénévoles et font un travail de terrain formidable, mais parfois risqué", explique Mara Clarke.
L’une des militantes pour le droit à l’avortement en Pologne vient de l’apprendre à ses dépens. Il y a quelques mois, Justyna Wydrzyńska, fondatrice d’Abortion Dream Team, un collectif qui fait campagne contre la stigmatisation de l’avortement dans le pays, a aidé une femme qui fuyait une relation violente en lui donnant, dans l’urgence, un paquet de pilules abortives. Le mari violent a porté plainte et pour ce geste, elle encourt jusqu’à trois ans de prison et sera jugée devant un tribunal de Varsovie le 14 juillet.
"Si tu es Polonaise et que tu aides directement une réfugiée ukrainienne à avorter tu risques gros. Que faire si une déplacée que tu héberges te demande de l’aide dans l’urgence ? À partir de quand es-tu coupable ? Si j'héberge une réfugiée et que je la laisse utiliser mon adresse pour commander des pilules, suis-je pénalement responsable ? Si je la conduis à une clinique ? Si je lui donne de l'argent pour le bus vers une clinique d'avortement ?", soulève Mara Clarke.
Dans les cas où le délai de 12 semaines de grossesse est passé, Avortement sans frontières finance des voyages pour prendre les déplacées ukrainiennes en charge en Allemagne, aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni, comme elle le faisait déjà et continue de le faire pour les Polonaises.
Sans compter qu’avant la guerre en Ukraine, un certain nombre de Polonaises se rendaient par leurs propres moyens en Ukraine pour y bénéficier d’une interruption volontaire de grossesse, ce qui est désormais impossible.
Risque de voir arriver des Ukrainiennes avec des grossesses tardives
À mesure que certaines zones occupées par les Russes sont libérées par les forces ukrainiennes, Mara Clarke alerte : "Nous nous attendons à ce que des Ukrainiennes ayant besoin d'avortements plus tardifs commencent à nous demander de l'aide bientôt. Nous nous attendons également à ce que ces chiffres montent en flèche à mesure que d'autres déplacées traversent les frontières, s'installent et découvrent leur grossesse".
Un constat partagé par Women on web. Joignable depuis l’Ukraine, l'ONG a observé "un afflux des demandes à chaque fois qu’une ville est libérée, comme ce fut le cas à Boutcha", précise Venny Ala-Siurua. En Ukraine, l'organisation met en contact les femmes qui en ont besoin avec les associations et les centres médicaux encore fonctionnels les plus proches de chez elles. En parallèle, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF), dont le Planning français est membre, envoie des pilules abortives ainsi que des fournitures et de l'équipement pour rendre possible les avortements chirurgicaux dans les hôpitaux ukrainiens.
À Paris, l’Association de défense de la démocratie en Pologne (ADDP) se tient prête. "Nous avons pris contact avec l’assistance publique des hôpitaux de Paris, un réseau de cabinets de gynécologie privé et le planning familial qui nous ont assurés que les Ukrainiennes envoyées ici seront immédiatement prises en charge", explique Joanna Lasserre, présidente de l’ADDP, qui accueille et accompagne des réfugiés dans la capitale française depuis le début de la guerre.
"Ces cas sont délicats, nous ont prévenus nos partenaires associatifs polonais, ce sont des femmes qui viennent des régions les plus touchées par les violences de l’armée russe et il est possible qu’elles aient subies ou aient été témoins de violences sexuelles", prévient Joanna Lasserre. L’association a d’ores et déjà préparé des brochures en ukrainien détaillant le fonctionnement de la prise en charge pour interruption de grossesse en France. "Nous voulons les rassurer un maximum, on a de la chance ici, elles seront bien accompagnées".
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États-Unis : les démocrates du Sénat tentent en vain de garantir l'accès à l'avortement
DROITS DES FEMMES
En Pologne, "les femmes paient le prix fort de la crise de l'État de droit"
Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France
Valeurs Actuelles
Législatives : pour Marine Le Pen, il faut que Reconquête! “accepte son autonomie”
L’union des droites ne se fera décidément pas pour ces législatives. En visite à Blangy-sur-Bresle (Seine-Maritime) jeudi 26 mai, Marine Le Pen n’a pas mâché ses mots à l’égard de Reconquête!, rapporte Le Figaro. « Si nous ne sommes pas arrivés en tête à l’élection présidentielle, c’est parce qu’Éric Zemmour s’est présenté. Car la réalité, c’est que nous serions arrivés en tête s’il ne s’était pas présenté », a lâché la candidate malheureuse du Rassemblement national à la présidentielle lors d’une conférence de presse. Et de marteler : « Il faut que Reconquête!, maintenant, accepte son autonomie ! »
« Pour une question d’ego »
La députée du Pas-de-Calais, candidate à sa réélection, redoute que la situation se reproduise lors de ces législatives. « Si dans un certain nombre de circonscriptions nous n’arrivons pas en tête, ce sera également le fait [des] candidats [de Reconquête!] », a-t-elle estimé. Avant de livrer son interprétation : « Pour une question d’ego, en raison d’une erreur d’analyse majeure, [Éric Zemmour] a pensé qu’il pouvait rencontrer la confiance des Français plus que le Rassemblement national. Il s’est trompé lourdement, mais, du coup, il a affaibli le camp national, ça, c’est une certitude. »
Elle en a ensuite profité pour renouveler ses railleries à l’égard de Nicolas Bay, eurodéputé et ex-vice-président du RN ayant rejoint Reconquête!, qui n’était pas parvenu à l’emporter dans la 6e circonscription de Seine-Maritime en 2017, et qui figure seulement en qualité de suppléant, cette fois, dans la 4e circonscription. « On sait très bien pourquoi, parce que (Nicolas Bay) ferait un score très mauvais », a taclé celle qui est à la tête du RN, considérant que ne pas être candidat « n’est pas extrêmement courageux ».
L'Humanité
Jean-Pierre Luminet : « Les arts et les sciences naissent des mêmes instincts et intuitions »
EntretienPassionné de sciences, de littérature et de musique, l’astrophysicien publie un nouveau recueil de neuf histoires méconnues de grands et singuliers astronomes. Entretien
Anna MussoJean-Pierre Luminet, astrophysicien spécialiste des trous noirs et de la cosmologie, directeur de recherche émérite au CNRS, est aussi un écrivain, un poète et un musicien. Talentueux passeur de savoirs, le chercheur est déjà l’auteur de sept romans « historico-astronomiques ». Dans son dernier ouvrage (1), il offre neuf nouvelles inspirées d’histoires méconnues d’astronomes européens ayant vécu entre le XV e siècle et la fin du XIX e. Entretien avec un passionné de sciences et de beaux-arts, qui dépasse le clivage éducatif introduit dès le lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
Dès la présentation de votre livre, vous annoncez vouloir à nouveau « réduire à néant » le cliché du savant qui serait toujours « dans la lune ». Pourquoi ce combat contre une telle image d’Épinal doit-il être toujours recommencé ?
Il faut toujours lutter contre les clichés, les idées toutes faites et surtout la pensée binaire, particulièrement en cette période de l’évolution de la société occidentale et de sa culture déclinante plus que jamais soumise à l’empire américain. Au-delà de cet aspect géopolitique et militant, je me suis toujours intéressé à l’histoire des hommes et des femmes qui ont apporté leur pierre à l’édifice des connaissances scientifiques, et dont le public ignore généralement tout. Pour ce qui est du cliché du savant distrait toujours dans la lune, l’expression « la tête dans les étoiles » souvent utilisée par les médias m’a toujours un peu agacé, car elle suggère que les savants n’ont pas les pieds sur terre, ce qui est une absurdité. Ces neuf histoires l’illustrent en mettant en scène des astronomes dont les vies, les parcours et les actes montrent toute la variété de la psyché humaine, allant de la générosité et du désintéressement à l’anticonformisme, l’extravagance, l’ambition ou la jalousie.
Théorie des cordes, matière noire, univers multiples, gravité quantique à boucles... Les explications de Jean-Pierre Luminet
Comment avez-vous choisi ces personnages originaux et peu connus ?
Au fil des années, à travers mes lectures et mes recherches sur l’histoire des sciences, je prends note des anecdotes les plus étonnantes et des aventures hors du commun qu’ont vécues certains savants du passé. Ma série de sept romans « historico-astronomiques » se concentrait sur des personnages phares comme Ptolémée, Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée, Newton… Les personnages que j’ai choisis dans ce recueil de nouvelles ne sont pas aussi célèbres, mais leurs aventures auraient pu faire l’objet de romans à part entière.
Vous rapportez des épisodes de leur vie quotidienne, des éléments scientifiques et des anecdotes. Ces récits sont-ils tous authentiques ou romancés ?
Tous reposent sur une sérieuse documentation historique. Il peut certes y avoir quelques incertitudes – l’assassinat au cœur du Vatican de Regiomontanus au XV e siècle est probable, mais n’a jamais pu être prouvé. De même que l’histoire de la reliure de livre en peau humaine a peut-être été enjolivée par Camille Flammarion. Mais le reste est parfaitement authentique, y compris les délires de Sylvain Bailly sur l’Atlantide et sa dernière phrase prononcée sur l’échafaud. La part romanesque tient dans certains dialogues que j’ai imaginés, mais de manière plausible en fonction des situations et du caractère des protagonistes.
J’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ».
S’il n’y avait qu’une histoire à nous présenter, laquelle sélectionneriez-vous ?
Dans « La robe de Madame Hevelius », il y a trois personnages particulièrement attachants. Le Polonais Johannes Hevelius, astronome amateur puisque brasseur de profession, mais doué d’une vue si exceptionnelle qu’il dédaigne l’usage du télescope pour établir son catalogue d’étoiles. Elisabeth Hevelius, sa très jeune épouse, qui l’assiste dans ses observations tout en s’occupant des affaires de la brasserie, et qui, à la fin de sa vie, rédigera ses travaux en améliorant son style latin. Et le jeune Edmund Halley, qui deviendra plus tard célèbre pour sa prédiction du retour de la fameuse comète : envoyé par la Royal Society pour « piéger » Hevelius, il admet de bonne grâce la valeur du travail de ce dernier et décide de remercier le couple en faisant confectionner pour Elisabeth une robe d’apparat à la dernière mode londonienne !
En plus d’être astrophysicien et écrivain, vous êtes pianiste et mélomane. Quels liens unissent la musique et le Cosmos depuis l’Antiquité ?
La « Musique des Sphères » est une théorie d’origine pythagoricienne, fondée sur l’idée que l’Univers est régi par des rapports numériques harmonieux. Les orbites des « planètes » (incluant à l’époque la Lune et le Soleil) et de la sphère des étoiles fixes étaient censées reproduire les notes de la gamme naturelle, et leurs séparations mutuelles correspondre à des intervalles musicaux. L’astrophysique moderne a rendu caduque l’« harmonie céleste » rêvée par les Anciens, mais, à l’heure de la relativité, de la radioastronomie et de la conquête spatiale, le concept n’en garde pas moins un fort pouvoir d’évocation. Le bruit et la fureur cosmiques révélés par les télescopes contiennent une dynamique temporelle qui interpelle tout autant le compositeur que l’astrophysicien.
Dans votre récente autobiographie musicale (2), vous exprimez votre passion pour Franz Liszt. Racontez-nous cette « rencontre ».
Le point de départ a été ma première écoute, sur un vieux 78-tours en celluloïd rigide, de la « 2 e Rhapsodie hongroise » de Liszt. J’avais 11 ans. Je me rendrai compte plus tard que ce n’est sans doute pas le plus grand chef-d’œuvre du compositeur, mais c’était une introduction idéale à la partie de sa musique la plus connue, placée sous le signe du folklore hongrois et de la haute virtuosité. Outre son œuvre musicale immense, j’ai admiré la prodigieuse générosité du personnage. Exemple quasiment unique dans l’histoire de l’art, cet artiste a consacré une bonne moitié de sa vie à promouvoir la musique des autres : Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Borodine…
La création artistique et la recherche scientifique sont, in fine, inexorablement liées…
Physicien théoricien formé aux mathématiques et féru de géométrie, mais aussi et surtout amateur des beaux-arts, j’ai toujours tenté de dépasser le clivage éducatif introduit dès les bancs du lycée entre les disciplines scientifiques et celles relevant des « humanités ». Passionné par les diverses formes d’expression artistique, j’ai moi-même pratiqué ces multiples formes de l’imagination créatrice que sont la littérature, la musique et les arts plastiques. Mon programme vise à recréer un « humanisme de la connaissance » – non pas que les arts et les sciences soient confondus, car ils fonctionnent de manière très différente, mais ils naissent des mêmes instincts et intuitions. Je ne crois pas que l’on ait au départ une « âme d’artiste » ou une « âme de scientifique », il y a avant tout une dévorante curiosité pour le monde, et cette curiosité nous pousse à l’explorer à travers différents langages.
(1) « Histoires extraordinaires et insolites d’astronomes », Éditions Buchet-Chastel, 270 pages.(2) « Du piano aux étoiles, une autobiographie musicale », le Passeur Éditeur, 350 pages.
PROFIL
Jean-Pierre Luminet est un astrophysicien, écrivain et musicien français. Il est directeur de recherche au CNRS, membre du Laboratoire d’astrophysique de Marseille et de plusieurs académies et sociétés savantes. Auteur de sept romans, Il est lauréat de nombreux prix, notamment le prix Kalinga et la médaille Einstein de l’Unesco en 2021. Un astéroïde, découvert en 1991, porte son nom en hommage à ses travaux.
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Turquie : les sanctions contre la Russie freinent les ambitions nucléaires d'Erdogan
Publié le : 19/05/2022 - 18:59
Bahar MAKOOI
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La première centrale nucléaire turque doit voir le jour en 2023. Construite et exploitée par un groupe russe, elle est un projet phare du président turc Recep Tayyip Erdogan, qui va devoir revoir ses ambitions à la baisse en raison des sanctions affectant ses créanciers.
La guerre en Ukraine vient mettre à mal l’un des projets les plus chers au président turc Recep Tayyip Erdogan. Elle pourrait entraîner d’importants retards de livraison de la centrale d’Akkuyu, toute première centrale nucléaire de la Turquie, censée entrer en production dès 2023. Une date qui ne doit rien au hasard puisqu’elle correspond au centenaire de la création de la République de Turquie, qui sera fêté en grande pompe par le régime turc.
Le projet est pharaonique. La centrale d'Akkuyu, située dans le sud du pays sur les bords de la Méditerranée, vise à fournir à la Turquie 10 % de ses besoins énergétiques avec ses quatre réacteurs de 1 200 mégawatts.
Avec ce projet, la Turquie ambitionne de devenir "un hub énergétique entre la mer Caspienne à l’est et l’Union européenne à l’ouest", explique Nora Seni, professeure à l’Institut de géopolitique de l’université Paris-VIII et ancienne directrice de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul. Mais Akkuyu relève aussi d’une nécessité, comme le souligne Deniz Ünal, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII), "la Turquie étant le pays du G20 qui dispose du moins de ressources énergétiques propres".
Et ce, alors que le pays voit ses besoins énergétiques décupler. "La Turquie, qui compte désormais 84 millions d’habitants, vient de dépasser l’Allemagne en population. Son industrie, très exportatrice, tourne à bloc et ambitionne à terme d’exporter encore plus en suivant la tendance de produire localement après la crise du Covid-19", poursuit Deniz Ünal.
Les Russes aux commandes de la centrale nucléaire
L'idée d’une centrale nucléaire en Turquie mijote depuis une trentaine d’années. Après de multiples appels d’offres et des rapprochements avortés avec des sociétés canadiennes mais aussi Suez ou Vinci, c’est Rosatom, l’entreprise nationale russe spécialiste du nucléaire qui finit par décrocher le contrat en 2010 – avec de très nombreux avantages. Nora Seni y voit "une façon pour la Turquie de jouer la surenchère vis-à-vis de l’Occident en faisant mine de se tourner vers la Russie".
"Un choix parfois critiqué par les Turcs eux-mêmes", souligne-t-elle, car avec ce projet, la Turquie a accordé des concessions de grande envergure à la Russie et accroît sa dépendance vis-à-vis de cette puissance qui lui fournit déjà pour plus de 50 % de ses besoins en énergie. Plusieurs banques russes, dont Sberbank et Sovcombank, financent entièrement la centrale. Rosatom construit et exploite Akkuyu, et en échange, Ankara paiera la société russe pour l’électricité produite pendant 25 ans. Rosatom gagne aussi des exonérations fiscales ainsi que le droit de construire et l’usage exclusif d’un port à proximité, soit une quasi-mainmise sur un bout de territoire turc.
Or les créanciers russes, frappés par les sanctions occidentales depuis l’invasion de l’Ukraine, ont été coupés du système bancaire international et se retrouvent dans l’incapacité de continuer à financer ce projet à 20 milliards de dollars. Ankara, qui a condamné la guerre en Ukraine, n’a pas de son côté participé aux sanctions.
Rosatom a jusqu'à présent échappé aux sanctions internationales, mais l'option aurait été examinée par les États-Unis. Si l’entreprise russe était sanctionnée, cela pourrait affecter l’importation des équipements nécessaires à la construction d’Akkuyu.
La Turquie incapable de trouver d’autres financements
Pour la Turquie, cela tombe au plus mal. "Le pays n’est pas loin d’une banqueroute. Ce n’est pas du tout le moment de financer de grands projets", explique Deniz Ünal. "Le pays manque cruellement de financements, et il aura du mal à en trouver auprès d’autres créanciers internationaux à cause de la crise économique qu’il traverse, en partie causée par une mauvaise politique dans le domaine monétaire et une inflation énorme – près de 70 % en avril."
Et quand bien même la Turquie trouverait de nouveaux investisseurs, ajoute l’économiste, le personnel turc a déjà été formé par Rosatom pour ce projet fait sur mesure. Il paraît donc impossible de se passer des Russes. Résultat : sur les quatre réacteurs prévus initialement pour la centrale d’Akkuyu, seul un, déjà sorti de terre, pourrait être livré pour l’an prochain. Une façon d’inaugurer la centrale sans perdre la face. Pour la Russie, il s’agit également de prouver qu'elle peut encore assurer ses exportations nucléaires malgré les sanctions.
Un projet contesté sur les plans écologique et sécuritaire
Si le temps presse pour le président turc, c’est aussi parce que le projet, inédit, est contesté depuis des années sur les plans écologique et sécuritaire. "Si la centrale d’Akkuyu voit le jour, ce sera la première centrale nucléaire sur la mer Méditerrannée, une mer relativement chaude. Il est problématique de construire ce genre de centrale sur une mer chaude, alors que nous sommes soumis au réchauffement climatique et que la technologie nucléaire nécessite un refroidissement [en général par un plan d'eau à proximité, NDLR]", relève Deniz Ünal.
Autre source d’inquiétude et non des moindres, la Turquie est sujette aux tremblements de terre. Or le site d'Akkuyu se situe à seulement 25 kilomètres d'une faille sismique. De nombreuses associations écologistes ont tiré la sonnette d’alarme mais n’ont jamais été entendues.
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DIPLOMATIE
Guerre en Ukraine : la Turquie jongle entre Moscou et Kiev sur fond d'intérêts économiques
ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Erdogan en Arabie saoudite, plus de deux ans après l'assassinat de Jamal Khashoggi
Valeurs Actuelles
Présidentielle : la dette de 5 millions d’euros de Valérie Pécresse “quasiment” remboursée
En n’atteignant pas les 5% de voix à la présidentielle, nécessaires pour le remboursement des frais de campagne, Valérie Pécresse s’était endettée à hauteur de 5 millions d’euros. Mais la présidente LR de la région d’Île-de-France, qui avait lancé un appel aux dons après son mauvais résultat en avril, a « quasiment » remboursé sa dette. « Je pense que c’est bouclé », a assuré le patron des Républicains, Christian Jacob, au micro de RTL ce jeudi 26 mai.
1,7 million d’euros de la part de LR
D’après Philippe Mouiller, sénateur et trésorier de la campagne de Valérie Pécresse, environ 3 millions d’euros ont été récoltés parmi les militants LR. Mais le parti a lui aussi grandement contribué, en fournissant à sa candidate malheureuse « un soutien supplémentaire » de près de 1,7 million d’euros. « Il manque environ 300.000 euros », a ajouté l’élu, insistant néanmoins sur les « quelques jours de collecte » restants.
Au lendemain de son faible score à l’élection présidentielle, l’ex-ministre de l’Enseignement supérieur, la mort dans l’âme, avait dû contracter un prêt à son nom pour rembourser ses frais, le parti n’en ayant pas les capacités. « La situation financière de ma campagne est désormais critique. Les Républicains ne peuvent pas faire face à ces dépenses. Je suis endettée personnellement à hauteur de 5 millions d’euros », avait-elle reconnu.
France24 - Monde
La journaliste Shireen Abu Akleh ciblée par un tir israélien, conclut le procureur palestinien
Publié le : 26/05/2022 - 21:45
FRANCE 24
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La journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien, a conclu, jeudi, le procureur en chef palestinien.
Le procureur en chef palestinien a affirmé, jeudi 26 mai, que la journaliste vedette de la chaîne Al-Jazira, Shireen Abu Akleh, tuée récemment en Cisjordanie occupée, a été la cible d'un tir d'un soldat israélien.
L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas et la chaîne qatarie Al-Jazira accusent Israël d'avoir tué Shireen Abu Akleh le 11 mai dernier aux abords du camp de réfugiés de Jénine, bastion des factions armées palestiniennes où les forces israéliennes menaient ce jour-là un raid.
Jeudi soir, le procureur en chef de l'Autorité palestinienne, Akram al-Khatib, a dévoilé lors d'une conférence de presse à Ramallah les conclusions de son rapport.
Cinq projectiles provenant de la même arme
Selon une déclaration du procureur en conférence de presse, Shireen Abu Akleh a été la cible d'une balle de calibre 5.56 mm tirée par un "Ruger M40", un fusil de précision américain. Mais le rapport officiel de son bureau, consulté par la suite par l'AFP, fait plutôt état d'un Ruger Mini-14, présenté comme une arme semi-automatique.
La journaliste américano-palestinienne portait une veste pare-balles sur laquelle était inscrite le mot "presse" et un casque de protection lorsqu'elle a été atteinte d'une balle juste sous la coupe de son casque.
Un autre journaliste sur place a été blessé par balle. Et trois autres balles ont atteint un arbre à proximité, a indiqué le procureur, affirmant que les cinq projectiles provenaient de la même arme.
Selon un journaliste de l'AFP sur place, aucun combattant palestinien ne se trouvait à proximité du groupe de reporters postés sur une zone ouverte à l'entrée du camp.
D'après le procureur palestinien, une jeep des forces israéliennes se trouvait à 200 mètres des journalistes et les balles ont été tirées à environ 170-180 mètres.
"Les traces sur l'arbre sont concentrées à une hauteur de 127 à 178 cm, ce qui indique que le tireur vise les parties supérieures du corps dans le but de tuer", a-t-il déclaré. Des traces de trois balles sont d'ailleurs encore visibles dans le tronc de l'arbre, a constaté cette semaine une équipe de l'AFP.
"L'ensemble de ces faits : le type de projectile, l'arme, la distance, le fait qu'il n'y avait aucun obstacle à la vision et qu'elle portait une veste de presse (...) nous porte à conclure que (Shireen) Abu Akleh a été la cible d'un meurtre. La seule source de tirs était les forces d'occupation israéliennes", a-t-il ajouté.
"Un tir ciblé"
Dans une enquête diffusée plus tôt cette semaine, la chaîne américaine CNN pointait aussi en direction d'une responsabilité israélienne. "Le nombre de marques sur l'arbre sur lequel Shireen se tenait montre que ce n'était pas un tir aléatoire (à l'arme automatique, NDLR) mais un tir ciblé", a déclaré à la chaîne, Chris Cobb-Smith, un consultant en sécurité et expert en balistique.
Jeudi soir, le nouveau secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Hussein al-Cheikh, a annoncé avoir transmis ce rapport d'enquête palestinien aux autorités américaines.
D'après une enquête préliminaire israélienne, il est impossible de déterminer dans l'immédiat l'origine du tir ayant tué la journaliste d'Al-Jazira.
L'État hébreu a rejeté les appels à une enquête internationale, arguant du "sérieux" de ses procédures judiciaires internes, tandis que l'Autorité palestinienne a refusé de collaborer à l'enquête israélienne.
Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a qualifié, jeudi soir, de "mensonge éhonté toute affirmation selon laquelle l'armée israélienne visait intentionnellement des journalistes ou des civils non impliqués" dans des violences, fustigeant à la fois le rapport palestinien et l'enquête de CNN.
Le ministère israélien de la Défense n'a pas rendu public le compte-rendu de ses soldats qui opéraient dans le secteur de Jénine au moment du drame.
Avec AFP
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Funérailles de Shireen Abu Akleh : enquête sur la police israélienne après un tollé international
EXPRESS ORIENT
Mort de Shireen Abu Akleh : le traitement des journalistes en question
Info ou intox
Mort de Shireen Abou Akleh : un usurpateur engrange des abonnés sur la mémoire de la journaliste
L'Humanité
Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
ÉgyptologiesciencesExpositionsbnf L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec Valeurs Actuelles
[Edito] Les leçons de l’affaire Idrissa Gueye
Au moment où la guerre est à 1 500 kilomètres de notre pays et que la famine guette des centaines de millions de personnes, faut-il perdre du temps à évoquer l’histoire du footballeur Idrissa Gueye, qui a refusé de jouer, le 14 mai dernier, au motif que le maillot du PSG portait, comme tous les clubs de Ligue 1, les couleurs des promoteurs de la cause LGBT à l’occasion de la journée contre l’homophobie ? Cet incident est moins futile qu’il y paraît, car il a déclenché une vraie tempête médiatique, sans parler du lynchage dont le joueur a été victime devant les ersatz de tribunaux nord-coréens appelés réseaux sociaux.
Le racisme, l’homophobie, l’antisémitisme, la christianophobie sont des fléaux planétaires qu’il faut continuer de combattre sans relâche. Mais il y a bien longtemps que les activistes LGBT ont parfaitement compris qu’il fallait assimiler lutte contre l’homophobie et promotion de la cause homosexuelle pour bâtir une discrimination positive en leur faveur dans la société, comme aucune minorité n’avait jamais encore réussi à le faire. Doit-on les juger pour cet esprit de revanche quand on a souffert comme eux pendant si longtemps ? Cela devient leur cause et l’on doit rester libre ou non de la soutenir. Comme tant d’autres causes justes. L’homophobie constitue un délit ; la promotion de l’homosexualité, un choix.
C’est cet amalgame qui est la source de cet imbroglio pour lequel Gueye est pourchassé et sommé d’affirmer qu’il n’est pas homophobe… en prenant la pose photographique avec les couleurs de la Gay Pride. Ceux qui combattent l’antisémitisme doivent-ils porter sans cesse une kippa ? Ceux qui dénoncent la haine des chrétiens dans le monde doivent-ils tous avoir une croix sur la poitrine ?
Les choses se compliquent encore quand le joueur et le président du Sénégal expliquent que l’on doit respecter les croyances religieuses, l’islam au cas d’espèce. L’attitude de Gueye serait donc aussi soupçonnée d’être un réflexe identitaire musulman, ce qui peut valoir pour lui également un motif de condamnation.
L’homosexualité n’a pas toujours bonne presse dans les trois religions filles d’Abraham, simplement parce qu’ « homme et femme Il les créa » pour qu’ils s’unissent et ne fassent plus qu’un, selon le récit de la Création. Mais pour autant, ils sont enfants de Dieu, fils et filles d’Abraham, donc frères et sœurs de tous les croyants.
Décider, depuis notre petite lorgnette occidentale, d’une hiérarchie des fléaux, des injustices à dénoncer, des discriminations positives à encourager et se servir du sport pour les promouvoir, c’est prendre le risque de fissurer encore un peu plus le monde, car les sensibilités sont différentes. Oui, les sportifs sont des exemples pour la jeunesse, mais demandons-leur de respecter les règles, leur adversaire, le public, d’agir avec fair-play et de nous enchanter ainsi. Ils jouent ce rôle admirable de fraternité que si peu savent incarner universellement. Libre à eux ensuite à titre individuel d’épouser tel ou tel combat qui résonne particulièrement dans leur cœur. Mais gardons l’unité collective qui lie la planète devant le ballon rond en le regardant simplement filer au fond des filets sans se précipiter pour le récupérer et poser avec une banderole à six couleurs, aussi chatoyantes soient-elles. Il y a sinon une solution très simple : il suffi rait de décider que quand les joueurs mettent un genou à terre, avant le début du match, ils le fassent non seulement pour condamner le racisme, mais aussi toutes les discriminations, homophobie comprise. Chiche ?
* François Morinière est dirigeant d’entreprise, spécialiste du sport et des médias.
France24 - Monde
Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
Publié le : 26/05/2022 - 03:46Modifié le : 26/05/2022 - 11:42
FRANCE 24
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Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de province la veille et qui a semé consternation et colère parmi les proches et dans l'opinion. Le drame de Tivaouane a suscité des promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités. Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national.
Face à la consternation et la colère de la population, le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi 26 mai après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de Tivaouane la veille.
Le drame de Tivaouane, provoqué par un court-circuit selon les premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Il a suscité promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités, et appels à la démission dans l'opinion et l'opposition, notamment celle du ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr.
Dans la soirée, à l'heure du journal de la télévision publique, la présidence a annoncé que le chef de l'État avait pris un décret pour "remplacer" Abdoulaye Diouf Sarr par Marie Khemesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la Santé publique.
"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C'est inacceptable Macky Sall", avait tweeté, parmi beaucoup d'autres, un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.
Le chef de l'État a décrété trois jours de deuil national. Il avancera son retour de déplacement à l'étranger vendredi pour se rendre à Tivaouane samedi, selon ses services. Les autorités ont annoncé une enquête et la justice a promis de se montrer intraitable.
Défaillances ou négligences ?
L'incendie se serait déclaré vers 21 heures. Il a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", a indiqué le maire Demba Diop.
Devant l'hôpital ou sur les réseaux sociaux les accusations de négligence fusent. Mais le maire a assuré sur place qu'une sage-femme et une infirmière se trouvaient dans la pièce. "Il y a eu un bruit et une explosion, ça a duré trois minutes maximum. Cinq minutes après, les sapeurs-pompiers étaient là. Les gens ont utilisé les extincteurs" mais les produits contenus dans les climatiseurs ont accéléré la propagation, a-t-il dit. Les deux soignantes se sont évanouies mais ont été réanimées, a-t-il rapporté. "Il n'y a pas eu de négligence", a-t-il tranché.
Des témoins ainsi que le maire ont indiqué qu'un certain nombre de bébés avaient été sauvés des flammes. Mais onze n'ont pas survécu selon les autorités. Les proches n'ont pas pu récupérer leur dépouille jeudi.
Avec AFP
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LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane
New York Times - World
11 Families Had Just Welcomed Newborns. A Hospital Fire Left Them Devastated.
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Joy over the births turned to shock and grief after a blaze swept through a neonatal ward at a hospital in Senegal. “There’s nothing we can do but suffer,” said a man who lost his grandson.
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By Elian Peltier and Ruth Maclean
TIVAOUANE, Senegal — The baby boy did not yet have a name.
He was only a day old on Wednesday when a fire broke out in the neonatal section of the hospital where he was born, in the holy city of Tivaouane in central Senegal. He was on the maternity ward’s third floor; his mother, still recovering from a caesarian, was on the first and had not seen him since.
Eleven newborn babies died in the fire, devastating their families and shocking the West African nation, which has faced a series of deadly incidents in maternity wards in recent years.
Relatives of the newborn boy had flocked to the hospital to celebrate his arrival. When the fire started at about 9 p.m. on Wednesday, his aunt, Mame Anta Gueye, had been praying in the hospital compound.
“We were here,” Ms. Gueye said on Thursday, sitting with relatives near the ward where her nephew had died, and where her sister was mourning. “And we couldn’t do anything.”
The fire at the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital of Tivaouane was caused by a short circuit, according to the city’s mayor, Demba Diop. But on Thursday, there were few details of how the fire had spread, and whether any adults — hospital workers or parents — had been in the room with the newborns.
Three babies were saved, Mr. Diop said on local radio.
Grieving families waited for news on Thursday afternoon under the shade of neem trees outside the hospital, desperate for more details about what had happened, and why, and when they could retrieve the bodies of their loved ones.
Inside the grounds of the hospital, the troubled state of Senegal’s health care system was on display, with discarded stretchers and broken hospital beds strewn about, as well as syringes, bedside monitors and microscopes.
A streak of black soot marked the area where the babies had been sleeping, rising from a top-floor window of the turquoise-and-white painted building to where the roof met the near-cloudless sky.
El Hadj Gueye looked up at the broken windows and the smoke-stained building. He had no words. His baby son had died in the blaze.
This was the second tragedy to hit the family in less than a month. At the same hospital on May 4, Mr. Gueye’s wife, Ramatou Laye Gueye, had died giving birth to the baby. Mr. Gueye had given the boy his mother’s name as a middle name, in remembrance of her: Mohamed Ramatou Gueye.
Next to Mr. Gueye stood Moura Diallo, his father-in-law. He lived in the capital, Dakar, but had come to Tivaouane to mourn his daughter. Now he was mourning a grandson as well.
Mr. Diallo blamed the health care system’s lack of adequate equipment and training for nurses.
“There’s nothing we can do but suffer,” he said.
A series of deadly incidents that officials said were avoidable have raised serious questions from the Senegalese public about the state of the country’s public health system, which faces a significant lack of health care workers, financial resources, infrastructure and equipment, according to a national plan outlining development priorities for the 2019-2028 period.
Last month, Astou Sokhna, a pregnant woman in her 30s, died at a hospital in the northern town of Louga, after her requests for a caesarian were ignored for hours. The unborn child died, too.
In April 2021, four newborns died in another hospital fire that officials attributed to a malfunction in the air-conditioning unit of a maternity ward.
On Thursday, the country’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, was dismissed, just hours after he visited the grieving families.
President Macky Sall has declared three days of national mourning, and the events of the Dakar Biennale, West Africa’s biggest art event, were paused.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall wrote on Twitter.
The president’s office said Mr. Sall was cutting short a trip abroad and would visit the victims’ families on Saturday in Tivaouane, the center of the Tijanis, one of the most influential Muslim Sufi sects in Senegal, and a city that attracts hundreds of thousands of pilgrims every year.
The Senegalese authorities said six people had already been interrogated as part of the investigation into the fire.
But opposition politicians argued that investigating those responsible was not enough.
Gorgui Massamba Boye, a local representative of the opposition party Pastef, said it was critical to “anticipate potential tragedies.”
“The lack of rigor and laxity cost the lives of many innocent people,” he said.
On social media, other politicians directly blamed the president.
“Once again, babies were burned alive in a public hospital,” Mamadou Lamine Diallo, an opposition lawmaker, posted on Twitter. “That’s unacceptable, Macky Sall.”
Despite all the lives lost, at least one baby was born on Wednesday night at the hospital.
Hours before the fire broke out, Aminata Diaw’s contractions had started. She was rushed to the hospital.
At 9 p.m., as her contractions intensified, the fire started spreading on the third floor. She was evacuated from the maternity ward and taken to the road across from the hospital. Once the firefighters had extinguished the fire, Ms. Diaw was one of the first to be rushed back in, and an hour later was giving birth to a baby girl.
On Thursday afternoon, Ms. Diaw’s sister-in-law, Kiné Diop, said mother and daughter were alive and well and would spend the night together, but that Ms. Diaw was still struggling to process what had happened.
“She gave life while others were losing theirs in the same building,” Ms. Diop said.
Elian Peltier reported from Tivaouane, Senegal, and Ruth Maclean from Dakar.
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France24 - Monde
Mort d'Andy Fletcher, membre fondateur du groupe Depeche mode
Publié le : 26/05/2022 - 23:45Modifié le : 26/05/2022 - 23:47
FRANCE 24
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Membre fondateur et claviériste du groupe Depeche mode, Andy Fletcher est mort jeudi à l'âge de 60 ans. Pionnier de la pop synthétique au début des années 1980, le groupe britannique a fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.
Andy Fletcher, membre fondateur du groupe britannique Depeche mode, est décédé à l'âge de 60 ans, a annoncé jeudi 26 mai le groupe. "Nous sommes choqués et remplis d'une immense tristesse en raison du décès prématuré de notre cher ami, membre de la famille et membre du groupe", a indiqué le groupe qui s'était formé en 1980 à Basildon, à une quarantaine de kilomètres à l'est de Londres.
pic.twitter.com/RlB7QM6ckW
May 26, 2022Né en juillet 1961 à Nottingham, Andrew Fletcher, surnommé "Fletch" était l'un des claviéristes du groupe. Il laisse derrière lui Grainne, son épouse de 30 ans, et deux enfants, Megan et Joe. "Fletch avait un véritable cœur en or, et était toujours là quand vous aviez besoin de soutien, d'une conversation animée, d'une bonne rigolade ou d'une pinte fraîche", a déclaré le groupe dans un communiqué.
Pionniers de la pop synthétique
Depeche Mode a vendu plus de 100 millions de disques dans le monde. Parmi ses plus grands hits, "Just Can't Get Enough", "Everything Counts", "Never Let Me Down Again", ou "Walking In My Shoes". Pionniers de la pop synthétique au début des années 1980, ils ont fait évoluer ce genre jusqu'à s'en affranchir en s'ouvrant aux guitares au début des années 1990. Le groupe a connu un immense succès avec l'album "Violator" (1990), qui comprend notamment les tubes "Personal Jesus" et "Enjoy the Silence".
Depeche Mode avait fait ses débuts dans le top 11 des charts britanniques en juin 1981 avec son deuxième single "New Life". À l'origine, le groupe comprenait le claviériste et auteur-compositeur Vince Clarke, le claviériste, chanteur et auteur-compositeur Martin Gore, le claviériste Andy Fletcher et le chanteur et compositeur Dave Gahan. Vince Clarke a quitté le groupe à la fin de l'année 1981 et a été remplacé deux ans plus tard par Alan Wilder.
Le dernier album studio de Depeche mode, "Spirit", est sorti en 2017, et a été suivi d'une tournée en Europe et sur le continent américain. De nombreux artistes, de la pop à la techno, se réclament aujourd'hui de leur influence.
Avec AFP
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Burkini : “Les islamistes veulent nous conquérir et la gauche en est complice”, estime Jordan Bardella
Le vif débat autour du burkini n’est pas près de se terminer. Alors qu’Éric Piolle a annoncé faire appel de la décision du tribunal administratif suspendant l’autorisation du burkini dans les piscines grenobloises, les personnalités politiques de droite continuent de fustiger les dispositions prises par le maire EELV. « Les islamistes veulent nous conquérir et la gauche en est complice aujourd’hui », a notamment dénoncé le président par intérim du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur France 2, jeudi 26 mai.
L’eurodéputé se positionne également pour la création « d’une grande loi » sur la question de l’idéologie islamiste, assurant que « cela fait partie » des sujets que le parti lepéniste portera à l’Assemblée nationale après les élections législatives de juin.
« Une provocation politico-religieuse »
Selon le jeune président du RN, « il faut une loi à ce sujet », même si l’autorisation du port du burkini dans la cité iséroise a été suspendue. « Les islamistes ne veulent pas se séparer, mais nous conquérir. C’est une provocation politico-religieuse, qui est contraire à l’image que nous nous faisons en France des femmes, de nos mœurs, nos us et coutumes », a-t-il estimé.
Mais, d’après lui, si la question de l’islamisme est prépondérante, elle est également étroitement liée à un autre sujet : la politique migratoire. « On ne paye pas seulement une revendication, mais le poids d’une immigration toujours plus importante dans notre pays », a-t-il poursuivi. Avant d’assurer : « L’islamisme n’est pas né dans les prairies normandes, il se nourrit de l’anarchie migratoire. »
France24 - World
US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings
Issued on: 27/05/2022 - 10:20
NEWS WIRES
America's biggest gun lobby, the National Rifle Association, pressed ahead with preparations for its annual gathering starting on Friday in Houston, just 280 miles (450 km) from the scene of the country's worst school shooting in a decade.
An 18-year-old gunman armed with a semi-automatic rifle that he was legally able to purchase stormed an elementary school in Uvalde, Texas, on Tuesday, killing 19 children and two teachers in a hail of bullets.
The NRA gathering takes place this year in the shadow of not one but two gun-driven massacres in recent days. An avowed white supremacist who was also armed with a semi-automatic rifle shot and killed 10 Black people at a supermarket in Buffalo, New York, earlier this month.
In a country where gun rights are enshrined in the Constitution and gun sales in the millions are surging, the NRA is likely to shrug off new calls for more gun control measures despite the latest shootings. The Republican Party, which has thwarted Democratic Party efforts in Congress to legislate stricter gun measures, is closely aligned with the NRA.
A page on the NRA's website dedicated to the gathering is dominated by a message offering its "deepest sympathies" to the victims of Tuesday's school shooting. The rest of the page promotes the annual meeting, where Republicans including former President Donald Trump are scheduled to speak.
"See thousands of guns from top manufacturers," NRA CEO Wayne LaPierre says in a video below the statement. "The enemies of freedom are real and we need to be ready."
The NRA's decision to proceed with its largest annual gathering, despite planned protests, is part of a decades-long strategy of standing up to pressure for gun control that harks back to the 1999 Columbine High School shooting in Colorado.
Then, the NRA's annual convention was scheduled to take place in Denver just days after the shooting, in which two high school seniors shot and killed 12 classmates and a teacher before taking their own lives.
NPR in 2021 obtained a recording of top NRA officials deciding not to cancel the meeting, in part to avoid looking like they were accepting responsibility for the massacre.
The meeting was scaled down and an accompanying gun show cancelled, according to media reports at the time.
Its Houston meeting, however, comes with the NRA embattled on several fronts - apart from the shootings, it is battling internal discord, corruption scandals, and shaky finances.
"The NRA is fumbling financially and organizationally," said Brandon Rottinghaus, a political science professor at the University of Houston. But, he added, "their influence is beyond politics. It's about crafting a narrative about what gun ownership means in America."
The NRA's reputation with some gun rights supporters was hit in 2020 when New York Attorney General Letitia James sued the group, alleging senior leaders of the non-profit group of diverting millions of dollars for personal use, including family trips to the Bahamas. The NRA then filed for bankruptcy protection but a U.S. bankruptcy judge ruled against the group, finding it did not file for Chapter 11 in good faith.
With the NRA looking at the possibility of both bankruptcy and a takeover by James, a New York Democrat, LaPierre is facing a leadership challenge in Houston, but is widely expected to survive.
"The NRA is much more focused on its internal battle right now," than on lobbying, said Richard Feldman, a former NRA lobbyist. "It's about the survivorship of the current leadership and board."
The NRA did not respond to requests for comment.
Asked whether the timing of the meeting was appropriate, White House Press Secretary Karine Jean-Pierre said, "It's not about the convention, what is inappropriate is that the (NRA) leadership ... has proven time and time again that they are contributing to the problem of gun violence, not trying to solve it."
Arms manufacturer Daniel Defense said it was no longer attending the NRA meeting due to the Uvalde shooting where “one of our products was criminally misused.” “We believe this week is not the appropriate time to be promoting our products in
Texas at the NRA meeting,” Steve Reed, VP of Marketing, said in an email.
Americans have nuanced view of guns
Americans are broadly supportive of both the right to own firearms and the idea of regulating gun ownership. A Reuters/Ipsos poll conducted on Wednesday found that 66% of Americans, including 53% of Republicans, supported moderate or strong regulations on gun ownership.
But some 57% of respondents said they were less likely to vote for a candidate who takes money from the NRA or gunmakers, a view held by 43% of Republicans.
As the NRA, which says it has more than 5 million members, has lost might, national and state-level gun rights groups have emerged -- at times promoting a platform of zero compromise on gun control.
"The gun lobby has only gotten more extreme, violent and dangerous over time," said Shannon Watts, founder of the gun control group Moms Demand Action.
After the Uvalde shooting, Gun Owners of America, which bills itself as tougher than the NRA, said policymakers should discuss "real solutions" like arming teachers.
(REUTERS)
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‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response
The Debate
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
New York Times - World
Will Colombia Elect Its First Leftist Leader?
A rally for presidential candidate Gustavo Petro in Cartagena, Colombia, on May 14.Credit...
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A large and loud youth electorate hungry to transform one of Latin America’s most unequal societies could propel Gustavo Petro, a former rebel, to the presidency.
By Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — The man onstage surrounded by a screaming, sweating, fawning crowd seemed like an odd choice for a youth icon. Gustavo Petro is gray-haired, 62, and, in his speeches, he’s more roaring preacher than conversational TikTok star.
But after an improbable rise from clandestine rebel to Bogotá mayor and bullish face of the Colombian opposition, Mr. Petro could soon become the country’s first leftist president, a watershed moment for one of the most politically conservative societies in Latin America.
And his ascent has, in no small part, been propelled by the biggest, loudest and possibly angriest youth electorate in Colombia’s history, demanding the transformation of a country long cleaved by deep social and racial inequality.
There are now nearly nine million Colombian voters 28 or younger, the most in history, and a quarter of the electorate. They are restive, raised on promises of higher education and good jobs, disillusioned by current prospects, more digitally connected and arguably more empowered than any previous generation.
“Petro is change,” said Camila Riveros, 30, wrapped in a Colombian flag at a campaign event this month outside Bogotá, the capital. “People are tired of eating dirt.”
As Colombians prepare to vote on Sunday, Mr. Petro has promised to overhaul the country’s capitalist economic model and vastly expand social programs, pledging to introduce guaranteed work with a basic income, shift the country to a publicly controlled health system and increase access to higher education, in part by raising taxes on the rich.
Mr. Petro has been ahead in the polls for months — though surveys suggest he will face a runoff in June — and his popularity reflects both leftist gains across Latin America and an anti-incumbent fervor that has intensified as the pandemic has battered the region.
“We have a decision to make,” Mr. Petro said at another campaign event this month in the Caribbean city of Cartagena. “We maintain things the way they are, or we scream: Freedom!”
But critics say Mr. Petro is ill-suited for office, arguing that his policies, which include a plan to halt all new oil exploration in a country where fuel is a critical export, would ruin the economy.
He has also taken direct swings at the country’s major institutions — most notably the armed forces — escalating tensions with military leaders and leading to concerns about the stability of Colombia’s longstanding but vulnerable democracy.
Mr. Petro’s main opponent, Federico Gutiérrez, 47, a former mayor of Medellín, the country’s second largest city, and the candidate of the conservative establishment, proposes a more modest path forward.
“Of course we need to change many things,” he said in an interview, citing a plan that would ramp up fracking for oil, steer more money to local governments and create a special unit to fight urban crime. “But changes can never mean a leap into the void without a parachute.”
A third candidate, Rodolfo Hernández, 77, a former mayor with a populist, anti-corruption platform has been climbing in the polls.
The election comes at a difficult moment for the country. Polls show widespread dissatisfaction with the government of the current president, Iván Duque, who is backed by the same political coalition as Mr. Gutiérrez, and frustration over chronic poverty, a widening income gap and insecurity, all of which have worsened during the pandemic.
Among those hurt the most by these problems are younger Colombians, who are likely to play a big role in determining whether the country takes a major lurch to the left.
Young people led anti-government protests that filled the streets of Colombia last year, dominating the national conversation for weeks. At least 46 people died — many of them young, unarmed protesters and many at the hands of the police — in what became referred to as the “national strike.”
Some analysts expect young people to vote in record numbers, energized not just by Mr. Petro, but by his running mate, Francia Márquez, 40, an environmental activist with a gender, race and class-conscious focus who would be the country’s first Black vice president.
“The TikTok generation that is very connected to Francia, that is very connected to Petro, is going to be decisive,” said Fernando Posada, 30, a political analyst.
Today’s younger generation is the most educated in Colombian history, but is also grappling with 10 percent annual inflation, a 20 percent youth unemployment rate and a 40 percent poverty rate. Many — both supporters and critics of Mr. Petro — say they feel betrayed by decades of leaders who have promised opportunity but delivered little.
In a May poll by the firm Invamer, more than 53 percent of voters ages 18 to 24 and about 45 percent of voters ages 25 to 34 said they were planning to vote for Mr. Petro. In both age categories, less than half those numbers said they would vote for Mr. Gutierrez or Mr. Hernández.
Natalia Arévalo, 30, a single mother of three, marched for days during protests last year, with her daughter, Lizeth, 10, wearing a placard around her neck that read: “What awaits us children?”
“You have to choose between paying your debts and feeding your kids,” said Ms. Arévalo, who supports Mr. Petro.
“You can’t eat eggs, you can’t eat meat, you can’t eat anything,” she added. “We have to give a 180-degree turn to all that we’ve had for the last 20 years.”
To be sure, many young voters are skeptical of Mr. Petro’s ability to deliver on his promises.
In Fusagasugá, Nina Cruz, 27, a cafe worker, said Mr. Petro would fail Colombia’s struggling families, and she was particularly repulsed by his past as a member of a leftist rebel group.
The country has a long history of violent militias that claim to help the indigent — and end up terrorizing them.
“What he is saying is: ‘I’m going to help the poor,’” she said. “That’s a total lie.”
Mr. Petro, an economist, grew up outside Bogotá. As a teenager, he joined the M-19, a leftist urban militia that sought to seize power and claimed to promote social justice.
The group was never as large or as violent as the country’s main guerrilla force, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC. But in 1985, the M-19 occupied a national judicial building, sparking a battle with the police and the military that left 94 people dead.
Mr. Petro, who did not participate in the takeover, ended up in prison for his involvement with the group.
He eventually demobilized and ran for a senate seat, emerging as the combative face of the left, pushing open conversations about corruption and wrongdoing.
Some critics have warned that Mr. Petro’s energy proposals would bankrupt the country. Oil represents 40 percent of Colombia’s exports and Juan Carlos Echeverry, a former finance minister, has said that halting oil exploration “would be economic suicide.’’
Mr. Petro also has a reputation for an authoritarian streak. As mayor of Bogotá, he circumvented the City Council and often failed to listen to advisers, said Daniel Garcia-Peña, who worked with Mr. Petro for a decade before quitting in 2012. In his resignation letter Mr. Garcia-Peña called Mr. Petro “a despot.”
The election comes as polls show growing distrust in the country’s democratic institutions, including the country’s national registrar, an election body that bungled the initial vote count in a congressional election in March.
The error, which the registrar called procedural, has led to concerns that losing candidates will declare fraud, setting off a legitimacy crisis.
The country is also being roiled by rising violence, threatening to undermine the democratic process. The Mission for Electoral Observation, a local group, called this pre-election period the most violent in 12 years.
Candidates pushing change have been murdered on the campaign trail before.
Both Mr. Petro and Ms. Márquez have received death threats, and at his campaign event in Cartagena, he took the stage flanked by men holding bulletproof shields.
Some voters held signs that read “Black children’s lives matter,” and “if it’s not Petro, we’re screwed.”
There was excitement — but also trepidation.
“What we want are opportunities for everyone,” said Lauren Jiménez, 21, a university student.
But “if Petro can’t follow through, I know we will see the same thing that happened with the Duque government: a social explosion,” she warned. “Because we’re tired of staying quiet.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá, and Federico Rios from Cartagena.
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France24 - World
‘Rejuvenating French pride’: The Battle of Bir Hakeim, 80 years on
Issued on: 27/05/2022 - 07:22
Tom WHEELDON
As World War II inched towards crucial turning points in 1942, British, Commonwealth and Free French forces mounted a heroic defence of their positions at Bir Hakeim, an oasis in the Libyan desert, from May 27 to June 11. While technically a defeat, the two-week battle nevertheless won tremendous respect for General Charles de Gaulle’s Free French – and helped set the stage for the famous British victory at El Alamein, which months later turned the tide of war in the West. FRANCE 24 looks back at the Battle of Bir Hakeim, 80 years later.
While Charles de Gaulle and his exiled Free French forces have a cherished place in France’s collective memory of World War II, the Battle of Bir Hakeim has receded into the background. Ask the average Parisian what Bir Hakeim is and they will tell you that it is a metro station – right next to an iconic bridge over the Seine with the same name.
Yet the Battle of Bir Hakeim played an invaluable role in boosting the pride of the Free French forces – the morale of “the France that fights, the only France, the true France, the eternal France”, as de Gaulle called it in his renowned speech at the Hôtel de Ville upon the Liberation of Paris in August 1944.
The Allies had gone through a dark period before. The Free French exiled in London – and the Resistance waging their heroic struggle within France – had to grapple with the ignominy of France’s capitulation and subsequent collaboration upon the precipitous collapse of the French military in May 1940.
In contrast, the British had seen their finest hour as they repelled the Nazi attempts to invade – with the Royal Air Force defeating the Luftwaffe in the Battle of Britain from July to October 1940. Following this victory, British strategy focused on fighting fascist Italy in North Africa. A series of British victories culminated in the destruction of the Italian 10th Army in the Battle of Beda Fomm in Libya in February 1941.
>> A game changer for the French Resistance: The Barbès metro attack, 80 years on
But the German high command acted decisively to rescue their Italian ally’s collapsing North African campaign, deploying the Afrika Korps in the immediate aftermath of Beda Fomm. Led by Erwin Rommel – arguably Hitler’s most militarily astute general, nicknamed the “Desert Fox” – the Afrika Korps soon turned the tide against the British.
A year after Rommel stepped in, Bir Hakeim was another Allied defeat – on paper. But the Free French proved their worth, resisting with the “utmost gallantry”, as Winston Churchill told the House of Commons at the time.
Even more importantly by inflicting serious losses on the Afrika Korps, the British, Commonwealth and Free French forces made a mess of Rommel’s strategic plans, allowing the British high command to regroup Allied forces.
In this way, the doomed, heroic defence of Bir Hakeim facilitated a pivotal moment for the Allies – when the legendary Field Marshal Bernard Montgomery took charge and Rommel finally met his match at El Alamein in October-November 1942. This proved decisive in the Western Allies' fight against Germany, as Stalingrad (July 1942 to February 1943) did for the Soviet Union and Midway (1942) had for the US forces fighting Japan in the Pacific.
To take a closer look at the Battle of Bir Hakeim, FRANCE 24 spoke to Dr Edward G. Lengel, chief historian at the National Medal of Honor Museum in Arlington, Texas.
How did events in the North African theatre and decisions by military high commands lead to the battle taking place at Bir Hakeim?
Tactically, Axis forces had defeated British Imperial forces again and again since Rommel's intervention in North Africa with the Afrika Korps in the spring of 1941. German (not Italian) equipment was far superior, especially in terms of tanks, anti-tank guns and artillery. In Operation Crusader in November-December 1941, Axis forces inflicted losses five times heavier than their own. Strategically, however, the Axis remained in a difficult position in the spring of 1942, thanks to their extended supply lines, British retention of Malta, and especially the ability of intrepid Australian infantry to hold on to the critical port of Tobruk. After the lines surged back and forth in the early months of 1942, they finally settled just west of Tobruk at the so-called Gazala line, anchored in the south at the old fort of Bir Hakeim. Here the British, under Lieutenant General Neil Ritchie, settled down in defensive positions while building reinforcements while Rommel, though reinforced and still outnumbered, prepared a stroke to break up the British line, capture Tobruk and push into Egypt.
And the more short-term context?
Rommel recognised the frailty of the British defensive positions, which were arranged in so-called boxes that did not adequately support each other. Very simply stated, he intended to hold the British along the Libyan coast with attacks by Italian infantry while using his German and Italian armour to break through the British centre and left. Oddly, though, Rommel did not adequately recognise the importance of Bir Hakeim, and so he allowed his German tanks to bypass the fort and left it to his Italian armour to capture it. Big mistake.
Why were the Free French forces involved at Bir Hakeim and how significant was their role in the Allied victory compared to that of British and Commonwealth forces?
Just as Rommel underestimated the Free French at Bir Hakeim under Brigadier General Marie-Pierre Koenig, so did the British. Ritchie posted the Free French brigade, which consisted of a hodgepodge of Foreign Legionnaires (including many Eastern European refugees who had fled the Nazis) and African colonial troops, there almost as an afterthought. But then, he also didn't recognise the fort's tactical importance. As it turned out, though, Koenig's men played an absolutely critical role in holding up the Axis advance. That's not to understate the brave conduct of other British and Commonwealth forces, but the men at Bir Hakeim were positioned to make a difference.
The number of Allied soldiers killed or wounded was in the hundreds, while the same figure was in the thousands for Axis soldiers. What tactics and strategy explain the Allied success at Bir Hakeim?
To be fair, in the early part of the battle the defenders faced mainly Italian forces, whose ineptitude in the attack was well known. Once Rommel recognised that the post was holding up his overall attack, however, he deployed the Luftwaffe, artillery, and significant German tank and infantry forces to take the position. Still, the defenders held on. While their tactics in working from well-concealed “hedgehog” positions were effective, however, it was arguably mainly the raw determination of the Free French that allowed them to hold on for as long as they did.
How consequential was the Allied victory at Bir Hakeim – notably, in building up to the victory at El Alamein and in boosting the morale of the Free French forces?
The defence of Bir Hakeim seriously disrupted Rommel's timeline. Although he would eventually all but destroy the British at Gazala, capture Tobruk, and drive his opponents into Egypt and El Alamein, the contest at Bir Hakeim imposed losses that he could ill afford and exhausted the troops involved. It did play a role in the British ability to reassemble and hold in Egypt. More broadly, while it had no direct role in the cancellation of the invasion of Malta, Bir Hakeim deeply complicated Rommel's strategic problems. Most important, it was vital in rejuvenating French pride after the defeats of 1940, helped to elevate De Gaulle who treated the event as a great French victory, and increased Allied confidence – hitherto non-existent – in the Free French. Bir Hakeim should be recognised in France as a critical moment in the country's recovery from 1940 and resurgence as a great European nation.
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‘Blood, toil, tears, and sweat’: Churchill’s ‘electric’ speech, 80 years on
Hitler’s ‘war of annihilation’: Operation Barbarossa, 80 years on
Why did France lose to Germany in 1940?
France24 - World
Should the war in Ukraine spur a nuclear security rethink?
Issued on: 26/05/2022 - 19:25
David GORMEZANO
With Russia’s invasion of Ukraine, nuclear facilities have been caught up in the midst of conventional warfare for the first time in history. That nightmare scenario is one that few of the industry’s players had anticipated. In Chernobyl and Zaporizhzhia, Russian forces represent a lingering threat to the most basic rules of nuclear security.
On the way to Chernobyl along the Dnipro River, a two-hour drive from Kyiv, the imprint left by Russia’s occupation remains, two months after an ordeal that lasted from the February 24 invasion until March 31. Most bridges have been destroyed and our driver warns us to stay on the pavement as landmines lurk beyond.
After the invasion, the exclusion zone around Chernobyl – a 30-kilometre radius around the notorious nuclear plant near Ukraine’s border with Belarus – made global headlines once again. For some 35 days, Chernobyl personnel had to abide the Russian soldiers who seemed oblivious to the dangers inherent in a nuclear site.
“They had a very low level of knowledge. They didn’t understand that the soil here is contaminated, that one mustn’t touch it, and certainly not dig trenches in it,” recounted Ruslan, a technician at the plant, waiting for his bus into work. “And yet that’s what they did and it spurred an increased level of radioactivity at the site. Happily, management handled the situation well.”
Chernobyl shift chief Valentin Geïko became a national hero after he was able to tell various media how he resisted the orders of Russian officers with no scientific knowledge and with ambiguous intentions. Geïko’s sense of humour and his determination helped the plant’s personnel cope while they were held hostage for 20 days, until Russian soldiers finally allowed their colleagues in to relieve them of their duties.
With Russia’s invasion, Chernobyl had the world’s nuclear experts in a cold sweat all over again. Deactivated sensors, troop movements on contaminated soil, and a plant disconnected from the electrical network from March 9 to 14 had specialists fearing the worst.
Sergei, another plant employee, can still hardly believe it, after seeing “the barbarians” turn up inside the exclusion zone that has been insulating the damaged reactor since 1986. “They pillaged everything, broke technical material, equipment. But happily, they didn’t damage the cooling system, which could have provoked a catastrophe.”
Indeed, the Chernobyl nuclear site remains active 36 years after the worst nuclear accident in history. The dismantling of the site’s four reactors is still in progress and, most importantly, some 22,000 highly radioactive spent fuel assemblies are being kept in storage pools that require constant cooling. Another major activity at the site is the surveillance of the 100-plus metre sarcophagus completed in 2019, which isolates the reactor that “melted” during the 1986 disaster.
In Zaporizhzhia, a menacing and disconcerting occupation
While Russian soldiers have now left the Chernobyl site, allowing the plant to return to a level of risk deemed acceptable by international standards, the Zaporizhzhia plant’s occupation, ongoing since March 4, has made for some surreal and worrisome scenes on the other side of the country. The images of artillery fire targeting buildings inside the plant’s enclosure spurred major concern, although no nuclear incident came of it.
Ukrainian authorities said 500 soldiers settled in at the site, with 50-odd military vehicles, including tanks, weapons and explosives of all sorts; an arsenal entirely incompatible with the most basic security rules inside the walls of a nuclear facility.
“Nobody had ever imagined that one could open fire on a nuclear power plant, the way the Russians did in Zaporizhzhia,” said Petro Kotin, president of Energoatom, the public company in charge of nuclear energy in Ukraine. “Today, they are using it as a military base because the perimeter is well protected by walls and video surveillance. They also use the cafeteria and the canteen to better the daily life of their soldiers,” he said thoughtfully. “We have the impression that they themselves don’t understand the objective of occupying the plant. They came, they occupied and they didn’t really know what to do with it.”
Indeed, neither the Russian soldiers nor the 10 to 15 technicians from Rosatom, the powerful Russian civil nuclear energy firm, on site at Zaporizhzhia tried to get their hands on nuclear fuel. Moreover, the plant’s two functioning reactors (out of six in total) are still supplying electricity to the Ukrainian network and powering the cooling systems of the largest nuclear plant in Europe.
Could Russia’s objective be to use the site as a spoil of war to supply electricity to Crimea or other territories? Russia’s deputy prime minister appeared to indicate as much during a visit to Zaporizhzhia last week. “If Ukraine is ready to pay, then (the plant) can operate for Ukraine. If not, then it will operate for Russia,” said Marat Khusnullin, as cited by Russian press agencies.
“For the moment, it is impossible to connect Zaporizhzhia to the Russian electrical network,” Kotin retorted. “For that, one would need to build 200 to 400 kilometres of lines, which would cost more than €500 million and could take two years. But with time and money, the Russians can do it, of course. Look at the means they deployed to build a bridge between Crimea and the Russian Federation” between 2014 and 2018, he added.
The challenge of nuclear security in wartime
Those in the civil nuclear industry believe it is vital to deliberate on the issue of nuclear security in wartime. Terrorist attack scenarios had been considered in the past. But in light of the Russian invasion, the matter of adopting international rules is now on the table.
Over the past three months, Ukrainian authorities have been calling – so far without success – for the International Atomic Energy Agency (IAEA) to commit its members to respecting a five-kilometre perimeter around nuclear facilities inside of which no military forces can be permitted to penetrate.
For now, the Ukrainian government has reinforced the defence of its nuclear sites. “We now have soldiers equipped with Javelin and NLAW anti-tank missiles to protect the nuclear plants. In Zaporizhzhia, we were taken by surprise; there was not yet a single weapon on site. I don’t know specifically what military means were deployed. That is confidential information that I don’t have access to,” said Kotin.
The head of Ukraine’s nuclear power plants has meanwhile forbidden the transport of nuclear material anywhere on Ukrainian territory for security reason. Moving the fuel needed for the reactors to operate will just have to wait until the end of the war. The measure shouldn’t hamper the functioning of Ukraine’s nuclear infrastructure because the country’s authorities followed the advice of American experts dispatched after war began in the Donbas in 2014.
“We followed their recommendation to build new nuclear fuel storage units on Ukrainian soil that would allow our plants to operate for two years. If ever the war were to last more than two years, we’ll see what we have to do then,” Kotin explained.
In Ukraine, the prospect of peace seems a distant one. But the long run is just the sort of timeline that the civil nuclear industry needs to guarantee optimal nuclear security. In the short term, the threat of a battle between Ukrainian and Russian forces for control of the Zaporizhzhia plant cannot be dismissed, with Ukraine displaying its willingness to reclaim all of its occupied territory in the months to come. The prospect of high-intensity combat for control of a nuclear facility? A nightmare, for Europe as a whole.
This article has been translated from the original in French.
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AS IT HAPPENED
Fighting reaches 'outskirts' of key east Ukraine city Severodonetsk
Q&A
‘We will not surrender the station’: Concern over Russian attacks on Ukrainian nuclear plants
US, allies condemn Russia at UN over its attack on Ukraine nuclear plant
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Pop legends ABBA return to stage, but only as virtual avatars
Issued on: 27/05/2022 - 14:36
NEWS WIRES
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Performing their much-loved hits like "Mamma Mia!" and "Dancing Queen", Swedish supergroup ABBA returned to the stage on Thursday, albeit as digital avatars, for a new London concert residency.
The band - Bjorn Ulvaeus, Benny Andersson, Agnetha Faltskog and Anni-Frid Lyngstad have been brought to virtual life as digital versions of themselves from their 1970s heyday, thanks to motion-capture technology. Their last performance together was some 40 years ago.
The foursome, all now in their seventies, posed for pictures together at the concerts' red carpet premiere on Thursday at a purpose-built venue, dubbed ABBA Arena.
"I think we all are very happy to be back in London because I haven't been here for I don't know how many years," Faltskog told Reuters.
"It is so nice to see all the faces and all the expectations and everything. It goes right into your heart."
ABBA worked with an 850-strong team from Industrial Light & Magic, founded by "Star Wars" creator George Lucas, for the project.
Accompanied by a live band, the avatars, or ABBA-tars, perform some 20 songs during the 90-minute show, called "Voyage". During the show, they made jokes and even had costume changes.
The real ABBA watched among the audience and came on stage at the end, hugging each other and waving to the crowd.
The concerts, which officially begin on Friday, are part of a hugely successful comeback for the band, who topped charts last November with "Voyage", their first album in 40 years.
Formed in 1972, ABBA won legions of fans around the world and has sold an estimated 385 million records.
They split in the early 1980s, with rumours swirling for years they would reunite on stage.
"ABBA has never left us," Faltskog told one reporter.
Asked if this was it for the band, Lyngstad told Reuters: "Depends how long we stay alive... If we are lucky."
"I don't think we'll do another one... Definitely no but never say never," Andersson added.
"The avatars go on living," Ulvaeus said
(REUTERS)
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Swedish supergroup ABBA return with new album ‘Voyage’ after 40-year hiatus
Depeche Mode keyboard player Andy Fletcher dies at 60
ENCORE!
France's Eurovision entry to sing in Breton language
France24 - World
Ibrahimovic intends to continue playing, says Maldini
Issued on: 27/05/2022 - 14:30Modified: 27/05/2022 - 14:28
Milan (AFP) – Zlatan Ibrahimovic intends to continue playing despite the end of his contract with AC Milan and a lengthy layoff in store following knee surgery, club director Paolo Maldini said Friday.
"From what I understand, his intention is to continue," Maldini told Gazzetta dello Sport, two days after the striker, who turns 41 in October, underwent surgery that is expected to sideline him for eight months.
"We have made an appointment in a fortnight. I don't see any problem in reaching an agreement. He is certainly not at ease playing so little. We will see what happens in the next two weeks," Maldini said.
Ibrahimovic, who returned to AC Milan in January 2020 eight years after leaving and has just helped the club win their first Serie A title since 2011, has had the anterior cruciate ligament in his left knee reconstructed.
The former Inter Milan, Paris Saint-Germain and Manchester United forward said this week he endured six months of sleepless nights due to the pain in his knee because he was determined to fulfil his promise to AC Milan of delivering their first Serie A crown in 11 years.
Meanwhile, Maldini confirmed that the club are in the process of signing Belgian striker Divock Origi from Liverpool to support Olivier Giroud, Rafael Leao and Ante Rebic in attack.
Milan does not currently have "the financial means" to make large transfers, said former 'Rossoneri' icon Maldini, with negotiations currently underway for the sale of the club which has won 19 Serie A titles.
Discussions between Bahrain-based Investcorp and AC Milan's current owners, American investment fund Elliott Management, ended on Thursday without a deal.
Another American investment fund, RedBird Capital Partners, are now thought to be in the driving seat to secure a takeover.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Yvelines : la population vent debout contre la construction d’une mosquée
Une mosquée devrait bientôt être construite sur le site d’un ancien terrain de rugby, à Guyancourt (Yvelines). Un symbole que goûteront comme il se doit les amateurs de ballon ovale, mais que ne digèrent pas les habitants du quartier. Selon Actu.fr, il existe déjà à Guyancourt une mosquée, installée depuis 2014 dans les préfabriqués qui abritaient autrefois l’école Varlin – autre symbole. L’Union des musulmans de Guyancourt (UMG) a cependant estimé que les actuels locaux ne suffisent plus à accueillir sa communauté.
L’UMG a donc mis sur pied le chantier d’une nouvelle mosquée en dur, sur un terrain vaste de 7 500 m2, et a présenté son projet aux habitants lors d’une réunion publique, le 10 mai dernier. Au cours de cette dernière, où 130 Guyancourtois se sont déplacés, le ton est rapidement monté, faisant clairement apparaître la franche opposition du voisinage. « Au moins, les choses deviennent plus claires chez certains riverains. On a bien compris : ‘Surtout pas là’ », résume François Morton, maire (DVG) présent à la réunion avec deux adjoints.
Désordre, insécurité et prosélytisme
Parmi les craintes soulevées par les habitants, l’afflux de voitures que provoquerait la construction de la mosquée. « Nous allons voir un flux de voitures pérenne sur des voiries comme les rues des Fédérés et Louise-Michel, qui ne sont pas calibrées pour un fort trafic », ont expliqué les occupants de la résidence voisine des Garandes, craignant une accentuation « des problèmes de stationnement, de vitesse, d’incivilités ». Au cours de la réunion, le risque d’une augmentation de l’insécurité et du prosélytisme a également été évoqué.
L’Association de sauvegarde des étangs de la Minière (ASEM) s’est également opposé au projet, le parking et le jardin de la mosquée devant être élevés sur une zone agricole. « Nous sommes d’accord pour une mosquée, mais pas sur un terrain agricole non constructible. Il y avait un projet pédagogique environnemental sur ce site, qui est utile à la biodiversité et ne doit pas être artificialisé », ont expliqué les responsables de l’ASEM. Une inquiétude à laquelle a tenté de répondre François Morton, en évoquant « des techniques novatrices permettant de ne pas artificialiser les emplacements réservés aux véhicules ». Pour l’heure, précise Actu.fr, aucun permis de construire n’a encore été validé. Au cours de la réunion publique, la mairie a tenu à préciser qu’aucune subvention publique ne serait allouée au chantier.
L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Sciences. La Balkanatolie, le continent disparuFace à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti L'Humanité
Timor Oriental. 20 mai 2002, la naissance d’un État dans la douleur
Il était une foisLa petite nation arrache son indépendance, après plus de quatre siècles de colonisation portugaise, suivis de vingt-cinq ans d’une sanglante occupation indonésienne. Allié des États-Unis, qui craignent le « virus » indépendantiste et visent l’or noir du minuscule territoire, le dictateur de Djakarta, Suharto, mène une féroce répression qui fera entre entre 100 000 et 200 000 victimes dans l’indifférence générale.
Dominique BariCamp David, 5 juillet 1975. Dans la résidence de villégiature des présidents américains, le président Ford, son secrétaire d’État, Henry Kissinger, et le dictateur de Jakarta, le général Suharto se penchent avec appétit sur l’avenir d’un minuscule territoire de l’archipel de la Sonde, une moitié d’île coincée entre l’Indonésie et l’Australie (1) : le Timor oriental, libéré depuis le 16 mai 1974 du joug colonial portugais à la suite de la révolution des œillets (25 avril), à Lisbonne.
La perspective de l’indépendance se dessine pour les quelque 700 000 Est-Timorais, après quatre cents ans de domination lusitanienne. Les partis politiques, jusque-là interdits, militent au grand jour. Deux formations s’affirment : la conservatrice Union démocratique timoraise (UDT) et le Front révolutionnaire pour un Timor-Est indépendant (Fretilin), dont le leader, Xanana Gusmao, résume ainsi le programme : indépendance, élections libres et nouvelles structures économiques, sociales et politiques, s’appuyant sur la coopération villageoise.
Il n’en faut pas plus au trio de Camp David pour voir « rouge ». Le Fretilin est infiltré par de « dangereux marxistes » qui s’apprêtent à faire du Timor un « nouveau Cuba » dans les eaux du Pacifique aux portes de l’Australie et de Jakarta ! clame Suharto, partisan de l’annexion à l’Indonésie de l’ancienne colonie. Il avance ses pions avec un autre argument de poids : l’or noir. N’y a-t-il pas tout avantage à ce que les importantes réserves pétrolières du Timor oriental tombent entre des mains amies ?
Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie »
Quelques semaines après la défaite historique états-unienne au Vietnam (Saigon a été libéré le 30 avril 1975), la hantise de l’expansion communiste en Asie tétanise l’administration américaine et le vieil allié Suharto est le mieux qualifié pour entraver toute menace. Ce dernier, dix ans plus tôt, le 30 septembre 1965, a déjà été le bras armé des États-Unis pour se débarrasser de l’encombrant général Sukarno, organisateur de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955, matrice du Mouvement des non-alignés. À la suite du putsch militaire, toutes les forces démocratiques indonésiennes ont été écrasées, à la grande satisfaction du clan occidental. Évoquant les « tueries de masse », le « New York Times » les qualifiait alors de « coulée de lumière en Asie » (2). Depuis, Washington peut compter sur un ralliement sans faille de la dictature de Suharto à ses guerres menées en Extrême-Orient.
Avec la complicité des États-Unis et de l’Australie, qui font main basse sur le pétrole local, l’armée indonésienne étrangle une population révoltée par les vexations et les exactions. © John Stanmeyer/Redux-REA
Dès le printemps 1975, Jakarta est à la manœuvre pour contrer ce « virus » du nationalisme indépendant en Asie, selon la terminologie d’Henry Kissinger. Le temps presse : l’UDT et le Fretilin, passant outre leurs divergences idéologiques, se sont rassemblés au sein d’une coalition gouvernementale dans une perspective d’indépendance. Des élections pour une assemblée constituante sont prévues en octobre 1976.
Les services secrets indonésiens n’ont de cesse de briser la coalition en poussant l’UDT à un coup de force contre le Fretilin. Celui-ci a lieu le 11 août 1975 et échoue. S’ensuit un conflit fratricide au bilan meurtrier – entre 1 500 et 3 000 victimes –, dont le Fretilin sort vainqueur. Le 28 novembre, il proclame la République du Timor-Est. Elle ne vivra que dix jours. Le 7 décembre, les troupes indonésiennes envahissent le territoire est-timorais. Douze heures avant le déclenchement de l’offensive, Ford et Kissinger font escale à Jakarta. Dili, la capitale, est bombardée et prise. La chasse aux « communistes », indépendantistes et aux membres du Fretilin est ouverte. Le Timor-Est devient en une semaine « une prairie de feu et de destruction » (3).
Les Nations unies restent en retrait. L’octroi du prix Nobel de la paix en 1996, à José Ramos-Horta et à l‘évêque de Dili, Mgr Belo, n’y changera rien. © Tor Richardsen/Scanpix Nrway/AFP
Le 22 décembre 1975, le Conseil de sécurité de l’ONU, à la suite d’un vote de l’Assemblée générale, ordonne à l’unanimité le retrait de l’Indonésie du Timor oriental, mais aucune force d’interposition n’est envoyée. Daniel Patrick Moynihan, ambassadeur américain auprès de l’ONU, s’en explique dans ses mémoires. Il a reçu pour instruction du département d’État de rendre l’ONU « complètement inefficace, quelque initiative qu’elle entreprenne… Les États-Unis voulaient que les choses se passent comme elles se sont passées (et ils) agirent en ce sens ». En 1976, le Timor oriental devient la 27e province de la République d’Indonésie avec la bénédiction des puissances occidentales, plus intéressées à rechercher les faveurs de Suharto qu’à défendre les agressés. La France n’est pas en reste. En 1978, le ministre des Affaires étrangères de Giscard d’Estaing se rend à Jakarta pour offrir aide militaire et soutien diplomatique à la dictature indonésienne dans les forums internationaux (4).
Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. Mgr Carlos Belo
La résistance timoraise s’annonce plus importante que prévu et oblige Jakarta à porter à 25 000 hommes les effectifs engagés, soit un soldat pour 28 habitants. Des attaques foudroyantes sont menées contre les centaines de milliers de civils réfugiés dans la montagne. En décembre 1978, l’armée indonésienne reconnaît avoir interné 372 900 Timorais dans 150 camps (soit 60 % de la population) et la Croix-Rouge alerte sur des cas récurrents de famine. En 1989, l’évêque de Dili, Mgr Carlos Belo, en appelle au secrétaire général de l’ONU : « Nous sommes en train de mourir en tant que peuple et en tant que nation. » En vain, la chape de silence continue d’étouffer l’île martyre. Cette même année 1989, l’Australie signe un accord avec Suharto pour exploiter le pétrole de la « province indonésienne du Timor Oriental ». Accord auquel se sont associées les compagnies occidentales sans que cela suscite le moindre commentaire.
Après dix ans de traque, Xanana Gusmao, leader du Fretilin, est capturé en novembre 1992 et condamné à vingt ans de prison. Paradoxalement, son arrestation donne un nouveau souffle à la lutte, mais les manifestations sont durement réprimées. José Ramos-Horta, ancien ministre des Affaires étrangères de l’éphémère République est-timoraise et représentant à l’étranger du Conseil national de la résistance, parcourt le monde pour mobiliser les opinions publiques et briser l’indifférence générale et la passivité des gouvernements. Mais, même le prix Nobel de la paix, qui lui est décerné en octobre 1996 de concert avec l’évêque de Dili, ne fait pas réagir le Conseil de sécurité de l’ONU, ni n’oblige l’Indonésie à mettre un terme à son occupation illégale… Après la réception de son prix, le retour d’Oslo de Mgr Belo fut triomphalement salué à Dili : près du tiers de la population se trouvait dans les rues. La répression indonésienne fut à la mesure de l’événement.
La situation commence à évoluer à partir de 1997, année de la crise financière asiatique qui entraîne la chute des devises régionales et une récession économique de grande ampleur. Les conséquences sont terribles pour le peuple indonésien et suscitent une explosion de contestations. Après trente-trois années de pouvoir, Suharto démissionne en mai 1998 à la suite de violentes émeutes à Jakarta. Officiellement, la dictature a vécu, mais toutes les structures du régime restent en place, notamment l’armée. Jusuf Habibie, vice-président de Suharto, lui succède. Il consent à une consultation d’autodétermination organisée par les Nations unies auprès des Timorais.
Les militaires ne l’entendent pas ainsi. La perte du Timor oriental, où ils disposent de gros intérêts économiques, est inacceptable. À l’annonce du référendum, prévu à l’été 1999, ils lancent une nouvelle campagne de terreur et d’intimidation. L’équipe de l’ONU en charge de la préparation du scrutin témoigne de ces violences : en juillet 1999, 90 000 personnes, soit 13 % de la population, ont dû se réfugier dans les montagnes pour échapper aux agressions ; 3 000 à 5 000 personnes sont tuées dans les mois qui précédèrent le vote : « Le pire est peut-être à venir, alerte la mission. On ne peut écarter l’idée que l’on assiste aux premières étapes d’une campagne de génocide pour écraser définitivement par la force le problème du Timor oriental » (5).
Embastillé par l’occupant, le leader du Freitelin Xanana Gusmao est investi président, le 20 mai 2002, jour de la proclamation de l’indépendance. © Paulo Novais/Lusa/AFP
Des alarmes hautement fondées. En mai 1999, un document public de l’armée indonésienne confirme la planification de nouveaux massacres en cas de victoire indépendantiste : « Ce sera pire qu’il y a vingt-trois ans ! » prévient-il. Le mouvement indépendantiste « devra être éliminé du sommet à la base » (6). En dépit de ces annonces, la Maison-Blanche reste aux abonnés absents. L’administration Clinton refuse de discuter de la formation d’une force internationale pouvant faire échec aux buts de l’armée. Au contraire, le Pentagone fait état du succès d’« un exercice d’entraînement américano-indonésien, le 25 août ». Soit cinq jours avant le référendum.
Le 30 août 1999, c’est pourtant un pays entier qui se rend aux urnes : 98,6 % de participation et un résultat sans appel à 78,5 % des voix pour l’indépendance. Fidèle à ses promesses, l’armée indonésienne passe à l’action avec ses bataillons d’élite Kopassus – de sinistre renommée –, épaulés par les milices locales supplétives. Le territoire du Timor oriental est incendié et pillé, quasiment réduit en cendres. En quelques jours, en cette fin d’été 1999, près de la moitié de la population, selon un rapport des Nations unies, est expulsée de ses foyers, soit déplacée de force vers le Timor ouest, indonésien, soit fuyant vers les montagnes les exécutions sommaires. Au moins 1 400 civils sont massacrés.
Ce n’est que le 10 septembre 1999 qu’une force d’interposition internationale, l’Interfet, débarque à Dili pour faire cesser la terreur. En moins de trois semaines, elle sécurise l’ensemble du territoire. Une administration provisoire des Nations unies est créée et gérera pendant près de trois ans le pays dévasté. Elle travaille en étroite concertation avec les dirigeants timorais, réunis au sein d’une coalition de partis présidée par Xanana Gusmao et José Ramos-Horta. Au soir du 20 mai 2002, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, leur remet symboliquement la souveraineté du Timor oriental, qui prend le nom officiel de République démocratique du Timor oriental.
Pendant un quart de siècle d’occupation indonésienne, 100 000 à 200 000 Timorais (sur une population de 700 000 en 1975) ont été tués dans des combats, sous les bombardements aériens, ou victimes de maladies consécutives aux conditions de vie des populations déplacées et assignées à résidence dans des équivalents locaux de camps de concentration. L’ancien président Clinton, invité à l’émouvante cérémonie du 20 mai 2002, y prononce cette phrase : « Je ne crois pas que nous puissions défendre tout ce que nous avons fait. » Cynique mea culpa.
timor orientalIl était une fois Valeurs Actuelles
Accusée de promouvoir un islam radical, la mosquée d’Allonnes ne devrait pas rouvrir à court terme
La mosquée d’Allonnes (Sarthe) devrait rester fermée pour le moment, bien qu’une nouvelle association se soit créée pour en prendre la gestion, indique le journal Ouest-France. Le 27 octobre 2021, cette mosquée, accusée de promouvoir un islam radical, était fermée pour 6 mois. Elle devait ainsi ouvrir de nouveau ses portes mercredi 27 avril 2022, alors qu’une enquête judiciaire est toujours en cours. Mais des questions administratives – notamment une contractualisation avec la mairie – retardent l’ouverture.
Une nouvelle association
Mardi 26 avril, Ouest-France annonçait que des candidats s’étaient manifestés pour reprendre la gestion de la mosquée d’Allonnes, située dans l’espace associatif interculturel Yvon-Luby. Une nouvelle association intitulée « L’Association allonnaise pour le Vivre ensemble (AAVE) » s’est déclarée en préfecture le 31 mars dernier et souhaite gérer le lieu de culte.
Les deux associations en charge de sa gestion avaient été dissoutes par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 5 janvier dernier. L’AAVE est donc attendu au tournant. « Il faut qu’on retrouve une association qui souhaite reprendre une activité cultuelle qui ne laisserait pas de doute quant à la volonté des porteurs du projet », indique Agathe Cury, directrice de cabinet du préfet de la Sarthe Emmanuel Aubry. « Il est important que les musulmans pratiquants aient un lieu de prière, on doit s’assurer qu’ils puissent pratiquer leur culte au mieux, pas trop loin de chez eux, dans de bonnes conditions », ajoute-t-elle.
France24 - Monde
Ray Liotta, l'acteur américain star des "Affranchis", est mort à 67 ans
Publié le : 26/05/2022 - 21:29Modifié le : 27/05/2022 - 13:37
FRANCE 24
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L'acteur américain Ray Liotta, connu notamment pour son rôle dans le film "Les Affranchis" sorti en 1990, est décédé en République dominicaine, où il était en tournage, ont rapporté, jeudi, plusieurs médias américains.
L'acteur américain Ray Liotta est décédé. L'une des stars du film mythique sur la mafia "Les Affranchis", de Martin Scorsese, s’est éteinte à l'âge de 67 ans, alors qu'il tournait en République dominicaine, ont annoncé, jeudi 26 mai, les autorités cinématographiques de ce pays et des médias américains.
La vedette est morte dans son sommeil, a précisé le site TMZ, citant une source proche de Ray Liotta. Le site Deadline a également rapporté le décès de l'acteur survenu alors qu'il était en tournage en République dominicaine. Il travaillait sur un long-métrage intitulé "Dangerous Waters", au moment de son décès soudain.
"Il était en compagnie de sa femme qui vous demande de respecter sa douleur", a confirmé à l'AFP un porte-parole de la direction générale du cinéma de la République dominicaine.
Star mondiale
Né le 18 décembre 1954, à Newark, dans le New Jersey, en grande banlieue de New York, Raymond Allen Liotta est devenu une star mondiale pour avoir campé à l'écran le vrai gangster mafieux new-yorkais Henry Hill (1943-2012) dans le chef d'œuvre de Martin Scorsese "Les Affranchis" ("Goodfellas") en 1990.
L'acteur du film - qui est aussi son narrateur - crève l'écran aux côtés de Robert De Niro, et de Joe Pesci, dans ce qui est considéré par les cinéphiles comme l'un des plus grands films du genre au 20e siècle, avec la trilogie "The Godfather" ("Le Parrain") de Francis Ford Copolla.
En 1991, le film "Les Affranchis" avait remporté un Oscar (Joe Pesci, meilleur second rôle) et avait été nommé dans cinq autres catégories. Certaines de ces scènes, parfois ultraviolentes, et les dialogues sont entrés pour toujours dans la culture cinématographique mondiale.
Sa femme à l'écran dans "Les Affanchis", le personnage de Karen Hill joué par Lorraine Bracco, s'est déclarée sur Twitter "complètement brisée par l'annonce de cette terrible nouvelle".
"Jusqu'au bout du rêve"
Pour l'une de ses dernières apparitions à l'écran, Liotta avait joué aussi en 2021 dans le film "Many Saints Of Newark - Une histoire des Soprano", qui retrace les années de jeunesse du célèbre mafieux Tony Soprano, de la cultissime série télévisée éponyme.
Ray Liotta s'était fait connaître du public américain en jouant dans le film de baseball "Jusqu'au bout du rêve" ("Field of Dreams") en 1989 au côté de Kevin Costner et, en 1986, dans "Dangereuse sous tous rapports" ("Something Wild"), qui lui avait valu une nomination aux Golden Globes comme meilleur second rôle masculin.
Il avait été marié de 1997 à leur divorce en 2004 à l'actrice Michelle Grace, avec laquelle il a eu une fille.
Avec AFP
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Dans certains écoles, la Fête des mères remplacée par la « fête des gens qu’on aime »
La fête des mères est-elle démodée ? A en croire un article du Parisien, publié le 26 mai, la vieille célébration des mères de famille par leurs enfants, organisée au sein de l’école, vivrait ses derniers jours. C’est ce dont témoignent quelques initiatives éparses, prises par des enseignants en quête d’inclusivité : ainsi, dans plusieurs écoles, la Fête des mères a été remplacée par la « Fête des gens qu’on aime ». « J’ai vu plusieurs fois des enfants en larmes au moment de confectionner le cadeau de la Fête des mères, parce que leur maman était morte », explique la directrice d’une petite école dans la Sarthe.
Une bonne intention donc, fondée sur les cas d’enfants orphelins touchés à juste titre, en pareille occasion ? Pas exactement : souvent, la motivation des enseignants et de certains parents d’élèves est beaucoup plus politique. Ainsi, dans les Yvelines, ce sont deux parents homosexuels qui ont écrit à la mairie et à l’école de leur fille, demandant le remplacement de la Fête des mères par la Fête des gens qu’on aime. Une demande à laquelle a accédé la mairie : « Il faut des parents pour tirer les sonnettes d’alarme, pour que la société soit en phase avec son époque », explique la maire (UDI) de la commune concernée.
Pas seulement une tradition gentillette
« De plus en plus d’enseignants prennent les devants pour réfléchir à la question, cela paraît de plus en plus naturel », constate une autre institutrice, qui évoque même des écoles où « des collègues ont carrément décidé de tout supprimer ». Souvent, pourtant, ces initiatives isolées sont prises au détriment des enfants et de leurs parents : « On a des parents qui réclament et se braquent sur le sujet, alors que cela ne fait évidemment pas partie des programmes pédagogiques », s’agace la même enseignante.
Pourtant, la Fête des mères n’est pas une tradition gentillette. « Les rituels sont importants, ils sont vecteurs de transmission de valeurs pour un groupe, ils servent à définir la place de chacun », explique au Parisien Nora Bouaziz, responsable du CMP infanto-juvénile de l’hôpital de Créteil (Val-de-Marne). « Le jour de la Fête des mères, les mamans sont sacralisées », ajoute-t-elle encore. Histoire de rappeler, à bon entendeur, l’importance de la norme dans la société, supposée primer sur la multiplicité des cas individuels.
France24 - Monde
Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv
Publié le : 26/05/2022 - 07:27Modifié le : 26/05/2022 - 22:44
FRANCE 24
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Sur le terrain, les russes accélèrent leur offensive vers le Donbass et encerclent la ville de Severodonetsk. La deuxième ville d'Ukraine, Kharkiv, est de nouveau la cible de bombardements. Par ailleurs, Emmanuel Macron a appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan.
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00 h 15 : Zelensky accuse la Russie de "génocide" dans le Donbass
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé jeudi la Russie de pratiquer un "génocide" dans le Donbass, dans l'est du pays. La Russie pratique la "déportation" et "les tueries de masse de civils" dans le Donbass, a affirmé Zelensky dans son adresse télévisée quotidienne. "Tout ceci (...) est une politique évidente de génocide menée par la Russie", a-t-il accusé.
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23 h 13 : Moscou aidera à "surmonter la crise alimentaire" si les sanctions sont levées
Le président russe Vladimir Poutine s'est dit jeudi prêt à aider à "surmonter la crise alimentaire" provoquée par le blocage de céréales ukrainiennes et russes en raison du conflit en cours, sous réserve d'une levée des sanctions contre Moscou.
La Russie "est prête à apporter une contribution significative pour surmonter la crise alimentaire grâce à l'exportation de céréales et d'engrais, sous réserve de la levée par l'Occident des restrictions à motivation politique", a déclaré Vladimir Poutine, selon un communiqué du Kremlin, lors d'un appel téléphonique avec le Premier ministre italien Mario Draghi. Cet appel a eu lieu à l'initiative de M. Draghi.
À Washington, le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a accusé la Russie de "se servir de l'alimentation comme d'une arme". "Et nous sommes évidemment en discussions avec (...) nos partenaires et alliés internationaux sur la façon de répondre aux mieux à tout ceci."
L'Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats.
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22 h 04 : nouveaux bombardements meurtriers sur Kharkiv
Le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sa indiqué sur Telegram que neuf civils sont morts dans de nouveaux bombardements russes sur Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai. "Un bébé de cinq mois a péri, de même que son père. La mère est grièvement blessée et 19 civils ont été blessés".
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20 h 00 : "On a vu des tirs nourris dans le nord et le centre de Kharkiv"
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16 h 04 : l'Occident ne parviendra pas à s'isoler de la Russie, assure Vladimir Poutine
S'adressant par liaison vidéo aux dirigeants de pays de l'ex-URSS, Vladimir Poutine a convenu que les sanctions occidentales perturbaient les chaînes d'approvisionnement de l'économie russe, mais il a assuré qu'elles ne parviendraient pas à isoler la Russie sur le plan technologique. "Les représentants de nos entreprises sont confrontés à des problèmes, bien sûr, notamment dans le domaine des chaînes d'approvisionnement et des transports. Mais cependant, tout peut être ajusté, tout peut être construit d'une nouvelle manière".
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15 h 33 : la France appelle la Turquie à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède d'entrer dans l'Otan
Le président français, Emmanuel Macron, a appelé son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan, et souhaité qu'une "solution" soit rapidement trouvée pour lever la menace de veto turc.
Ankara accuse notamment les deux pays d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan qu'elle considère comme une organisation terroriste, et demande leur extradition.
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15 h 31 : "intensité maximale" des combats dans l'est de l'Ukraine, selon une vice-ministre
"Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend", a déclaré la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Ganna Malyar. Le gouverneur de la région de Lougansk, l'une des deux régions formant le Donbass où les combats font rage, a lui aussi mis en garde contre l'intensité des combats.
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15 h 15 : "La ville de Kharkiv est en état d'alerte"
Au moins quatre civils ont été tués et plusieurs autres blessés dans des bombardements russes sur Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. Une situation critique que décrit Cyril Payen, envoyé spécial dans la ville bombardée.
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13 h 32 : Moscou sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a indiqué que des médias et des journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si la plateforme YouTube bloquait, comme elle l'a déjà fait, ses briefings hebdomadaires.
De nombreux sites et réseaux sociaux, y compris YouTube, ont expliqué avoir bloqué, après l'offensive russe en Ukraine, des médias et des pages officielles russes, car elles tombaient sous le coup de sanctions ou pratiquaient la désinformation. Des actes de censure "russophobes", selon Moscou.
Maria Zakharova a expliqué avoir signifié à YouTube que si ses conférences de presse hebdomadaires, diffusées en direct, étaient bloquées, "un journaliste ou un média américain rentrera[it] à la maison", selon l'agence TASS.
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12 h 46 : deux soldats russes plaident coupables de crime de guerre
Deux soldats russes capturés ont plaidé coupables de crime de guerre pour le bombardement d'une ville de l'est de l'Ukraine dans le deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes.
Devant le tribunal de Kotelevska, dans le centre de l'Ukraine, les représentants du parquet ont requis des peines de 12 ans de prison pour Alexandre Bobikine et Alexandre Ivanov pour violation des lois de la guerre.
L'avocat des accusés a réclamé la clémence des juges en affirmant que les deux soldats russes n'avaient fait qu'obéir aux ordres et avaient exprimé leurs regrets.
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11 h 25 : Poutine ne dictera pas les termes de la paix, dit le chancelier allemand
Olaf Scholz, le chancelier allemand s'est dit "convaincu" que la Russie ne gagnerait pas la guerre qu'elle a provoqué en Ukraine, affirmant aussi que le président russe, Vladimir Poutine, ne serait pas autorisé à "dicter" la paix.
"Il n'y aura pas de paix imposée", a-t-il par ailleurs affirmé. "L'Ukraine ne l'acceptera pas et nous non plus."
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09 h 02 : les Russes supérieurs en nombre dans l’est de l’Ukraine, reconnaît Zelensky
Le président ukrainien a déclaré mercredi soir que les forces russes étaient nettement supérieures en nombre dans certaines parties du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, où, selon l'armée ukrainienne, plus de 40 villes sont sous les bombardements.
Dans certaines parties de l'est de l'Ukraine, les forces russes "nous dépassent largement en nombre", a-t-il Volodymyr Zelensky dans son allocution nocturne quotidienne.
"Les occupants ont bombardé plus de 40 villes dans les régions de Donetsk et Louhansk, détruisant ou endommageant 47 sites civils, dont 38 maisons et une école. En conséquence de ces bombardements, cinq civils sont morts et 12 ont été blessés", a pour sa part déclaré l'armée ukrainienne sur Facebook.
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7 h : à Kharkiv, la crainte d'un nouvel assaut
À Kharkiv (Est), seconde ville d'Ukraine, désormais libérée, les rues sont désertes et seuls passent les camions militaires, constate sur place notre envoyé spécial, Cyril Payen. Les combats ont cessé il y a une dizaine de jours avec le début de la contre-offensive ukrainienne, mais la loi martiale est toujours appliquée et les quartiers centraux sont totalement vidés de leur population.
Sur le million et demi d'habitants que comptait Kharkiv, on estime à environ 60 % la population ayant fui les combats. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les sirènes d'alertes ont retenti, faisant craindre un nouvel assaut dans cette ville aux abords de laquelle les forces russes sont toujours stationnées.
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04 h 32 : les Russes cherchent à s'emparer de Severodonetsk
Les forces russes se rapprochent chaque jour un peu plus de Severodonetsk, ville de quelque 100 000 habitants avant la guerre, dont la prise leur est indispensable pour contrôler totalement le Donbass, un bassin minier déjà en partie occupé par des séparatistes pro-russes soutenus par Moscou.
"Les troupes russes ont avancé pour être si proches qu'elles peuvent tirer au mortier [sur Severodonetsk]", a assuré Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région. Selon lui, la ville "est tout simplement en train d'être détruite".
"La situation dans la ville est très difficile. Hier, il y avait déjà des combats en périphérie [de Severodonetsk]", a-t-il poursuivi, estimant que "la semaine prochaine serait décisive".
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00 h 56: à Davos, l'Ukraine réclame plus d'armes lourdes
L'Ukraine a grandement besoin d'unités mobiles capables d'envoyer plusieurs roquettes simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la Russie, a insisté mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. "La bataille pour le Donbass ressemble beaucoup aux batailles de la deuxième guerre mondiale", a indiqué Dmytro Kuleba aux journalistes. Il a expliqué que "certains villages et villes n'exist[ai]ent plus" dans cette région de l'Ukraine, qui essuie ces derniers jours des bombardements intensifs. "Ils ont été réduits en ruines par les tirs d'artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples roquettes."
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23 h 21: Kiev remercie Paris de soigner des "blessés de guerre ukrainiens"
Lors d'un échange téléphonique avec son nouvel homologue français Sébastien Lecornu, le ministre ukrainien de la Défense Oleksiy Reznikov a remercié la France d'accueillir "des blessés de guerre ukrainiens au sein de ses hôpitaux, et notamment au sein des hôpitaux des armées", selon un communiqué publié mercredi soir par le ministère français des Armées.
Deux premiers militaires ukrainiens ont été accueillis à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, a précisé à l'AFP le cabinet du ministre français.
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22 h 47: entretien entre Macron et Erdogan prévu ce jeudi
Le président français, Emmanuel Macron, s'entretiendra jeudi par téléphone avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, qui menace de mettre son veto à l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, en pleine crise ukrainienne.
Ankara a prévenu mercredi qu'elle ne donnerait pas son accord à l'adhésion de la Suède et de la Finlande sans avoir obtenu des "mesures concrètes" de leur part concernant ses préoccupations sécuritaires, après avoir reçu les délégations de diplomates de ces deux pays.
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ANALYSE
Annexés, indépendants ou ukrainiens : quel avenir pour les territoires occupés par la Russie ?
Reportage
Avec la guerre en Ukraine, faut-il repenser la sécurité nucléaire ?
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
Valeurs Actuelles
Après la Barbie voilée ou la Barbie handicapée, Mattel lance une nouvelle poupée transgenre
Barbie et le progressisme, c’est un mariage qui dure depuis déjà longtemps – et qui n’a pas fini de faire des petits. Depuis le début des années 2010, la célèbre poupée produite par le géant Mattel n’a cessé de se révolutionner afin de mieux cocher les cases de l’inclusivité. Adieu le top-modèle longiligne à la chevelure blonde, jugé discriminant : désormais, Barbie se décline sur fauteuil roulant, avec prothèse, sans cheveux ou aux couleurs LGBT, etc. Récemment, un Ken – la version masculine de Barbie – atteint de vitiligo a même fait son apparition ! Dernière innovation en date, rapporte Le Parisien : la poupée transgenre.
Mattel vient, en effet, d’annoncer la commercialisation d’une nouvelle Barbie à l’effigie de l’actrice américaine Laverne Cox, découverte dans la série « Orange is the new black ». Détail qui a son importance : à sa naissance en 1972, Laverne Cox s’appelait Roderick et était un homme. Lamar M., son frère jumeau, a même interprété son personnage « avant transition » dans les premiers épisodes de « Orange is the new black ».
Une poupée à 40$
Depuis, Laverne Cox est devenue le fer de lance du mouvement transsexuel à Hollywood. Évoquant sa collaboration avec Mattel, elle a même expliqué espérer que cette nouvelle Barbie aiderait les gens… à « rêver grand ». « J’espère que les enfants de toutes les identités de genre pourront regarder cette Barbie et rêver », a également déclaré Laverne Cox, qui a étroitement travaillé avec le fabriquant de jouets pour développer la poupée. Cette dernière, précise Le Parisien, sera mise au vente pour la modique somme de 40$ – soit 37 euros.
France24 - Monde
Bangladesh : l'éternel exil des Rohingya
Publié le : 27/05/2022 - 11:52
Les Rohingya, une minorité musulmane, subissent de graves persécutions en Birmanie. Suite à des massacres de l'armée en 2017, 740 000 Rohingya ont ainsi fui massivement vers le Bangladesh voisin, qui les a accueillis dans des camps de réfugiés à Cox’s Bazar. Cinq ans après, il s'agit du camp de réfugiés le plus densément peuplé au monde. Le plus dangereux aussi, entre les inondations, les incendies et des guerre de gangs. Fin 2020, le Bangladesh a donc décidé de transférer une partie de ces réfugiés vers une île isolée dans le golfe du Bengale sur laquelle les reporters Alban Alvarez et Mathilde Cusin ont réussi à se rendre.
Le transfert de réfugiés dans le camp situé sur Bhasan Char a suscité de vives critiques et réserves de la part d'associations de défense des droits de l'Homme qui dénonçaient l'enfermement et les conditions de vie des réfugiés sur une île éloignée de tout.
En visite au Bangladesh, le Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés Filippo Grandi a lancé, mercredi 25 mai, un appel en faveur d'une aide durable et prévisible pour les réfugiés rohingyas et leurs communautés d'accueil.
Selon le communiqué officiel de cet organisme, "quelque 28 000 réfugiés rohingyas ont été relocalisés à Bhasan Char par le gouvernement du Bangladesh, et le Haut Commissaire a constaté que les services humanitaires essentiels y ont été renforcés. Il a appelé à la poursuite d’un leadership fort du gouvernement sur l’île, ainsi qu’à l’amélioration des services d’éducation, du développement des compétences et des initiatives en matière de moyens de subsistance".
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Le Bangladesh poursuit le transfert controversé de Rohingya vers une île
La Birmanie sommée par la Cour internationale de justice de prévenir le génocide des Rohingya
Le Bangladesh rétablira "bientôt" l'accès internet aux réfugiés rohingya
Valeurs Actuelles
Un spectacle de Richard Berry, accusé d’inceste, perturbé par des Femen
Il n’a même pas eu le temps de commencer son spectacle. Sur la scène du théâtre Libre, où il joue actuellement ses « Plaidoiries », l’acteur Richard Berry a été interpellé par trois Femen au sujet des accusations d’inceste de sa fille, rapporte Le Parisien, jeudi 26 mai. Au début de la représentation ce mercredi, au moment où le comédien s’apprêtait à enfiler sa robe d’avocat pour interpréter cinq textes issus de grands procès judiciaires, les militantes féministes ont surgi en hurlant « Rideau sur Berry ! ».
RIDEAU POUR BERRY !#Femen pulvérise le 4e mur et interpelle #RichardBerry sur la scène d’un théâtre privé parisien avec les slogans : « #Berry, tu plaides coupable » et « Rideau pour Berry » #MeToo#MeTooTheatre #metooinceste #ColineBerry #BERRY PLAIDE COUPABLE ! pic.twitter.com/yuCTO10Wwa
— sophiasept (@sophiasept) May 25, 2022
Soutien du directeur du théâtre Libre
L’acteur de 71 ans est centre d’une affaire judiciaire depuis la plainte déposée contre lui par sa fille Coline Berry-Rojtman il y a plus d’un an. Elle l’accuse de « viols et [d’]agressions sexuelles » pour des faits qu’elle situe en 1984 et 1985, alors qu’elle avait moins de 10 ans. Richard Berry ainsi que Jeane Manson, l’ex-belle-mère de Coline, également accusée, démentent les faits qui leur sont reprochés.
Dans la salle au moment de l’incident, le directeur du théâtre Libre, Jean-Marc Dumontet, a largement soutenu Richard Berry une fois les militantes évacuées. « C’est une épreuve absolue d’être traîné dans la boue et de ne pas pouvoir se défendre. En tant que directeur de théâtre, je n’ai pas le droit d’être un juge, ni de bannir Monsieur Berry. Je n’ai pas le droit de lui interdire de faire son métier », a-t-il déclaré, applaudi par le public.
New York Times - World
‘Escalation of Secrecy’: Global Brands Seek Clarity on Xinjiang
Companies that sourced cotton from the region in China are weighing evidence of forced labor, a lack of visibility into operations and new regulation.
Reports of forced labor of Uyghur people in Xinjiang have made retailers rethink their supply chains.Credit...Agence France-Presse — Getty Images
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By Alexandra Stevenson and Sapna Maheshwari
In the summer of 2019, an executive at Patagonia got a phone call from a trusted auditor working in China. A planned trip to visit some cotton farms in the region of Xinjiang wasn’t going to happen. Soon other barriers were thrown up. Information from suppliers in the region ran dry.
“We saw this escalation of secrecy,” said Matt Dwyer, the Patagonia executive who oversees the privately held outdoor apparel maker’s supply chains. He spent a year trying to figure out what was going on as media reports detailed widespread repression and forced labor of Uyghur people in Xinjiang.
“When you peel the onion, it starts to reek pretty quick,” Mr. Dwyer said. By July 2020, Patagonia had decided to break the two-decades-long ties with its Chinese partners and build relationships with new cotton farmers, ginneries and spinners in other countries.
China’s repression of the Uyghur people is in the spotlight this week after hacked police documents detailed systemic abuse in Xinjiang. Michelle Bachelet, the United Nations high commissioner for human rights, is also visiting the region on a trip that faces severe limitations. Her movements have been confined to what Chinese officials describe as a “closed-loop bubble” to prevent the spread of the Covid-19 virus, dashing any hope of an assessment of the repression of the Uyghurs and prompting the United States to call it a mistake.
China’s leader, Xi Jinping, told Ms. Bachelet this week that his country didn’t need “patronizing lectures” about human rights issues, according to Chinese state media.
The lack of access in Xinjiang has also made it pretty much impossible for global clothing brands like Patagonia to figure out if their Chinese suppliers use forced labor.
At best, their auditing firms have been offered factory visits by video. At worst, local monitoring staff members are harassed and their offices raided and shut down by the Chinese police.
Cotton from Xinjiang is widely used in the global garment industry. As of last fall, 16 percent of cotton clothes on store shelves in the United States had fiber from Xinjiang, according to a survey by Oritain, a company that does forensic testing to determine the origin of raw materials. But regulation soon to go into effect in the United States will allow customs officers to seize shipments of any goods that are made in Xinjiang unless companies can prove their supply chains are not tainted with forced labor.
The new rule, called the Uyghur Forced Labor Prevention Act, and the inability of companies to determine what is happening in their supply chains are unraveling decades of the clothing industry’s expansion in China.
Understand the Supply Chain Crisis
“That era is drawing to a close because of the gravity of the forced-labor crisis and the broader human-rights crisis in the Uyghur region,” said Scott Nova, executive director of the Worker Rights Consortium, a steering committee member of the Coalition to End Forced Labour in the Uyghur Region. “The increasing authoritarianism of the Chinese government across the board is creating a situation where business as usual isn’t feasible anymore.”
Calculating whether to leave Xinjiang is complicated for international brands. The reputational risk and legal costs from the West that they could incur by staying are huge, yet brands face large commercial losses in China if they leave. There is also the challenge of finding new partners, when the costs of both cotton and shipping have soared and competition has increased.
Speaking out about Xinjiang can unleash fury from nationalistic Chinese consumers, like calls for boycotts and accusations of companies being complicit with Western governments in trying to keep China down. That anger has translated into lost sales totaling hundreds of millions of dollars for companies like H&M and Nike.
Brands are typically keen to showcase actions they have taken against forced labor, but when it comes to Xinjiang many simply avoid the subject altogether. Some fear that speaking out might imperil their other China operations and provoke officials to delay shipments of their goods. Mr. Nova at the Worker Rights Consortium said some brands had given him informal commitments to leave China but on the condition that the information remain private.
Prominent fashion brands like Reformation have spoken out in the past about labor issues but declined a request for comment for this article.
Patagonia’s willingness to share its experience in moving its cotton supply chain out of China stems in part from a corporate identity rooted in activism. And its executives have decided that their relatively small presence in China is worth risking.
“We were faced with a moral decision that was in direct conflict with a business decision,” Mr. Dwyer said. After unsuccessfully contacting its Chinese suppliers, farmers and spinners to try to get more information about reports in 2019 of forced labor in Xinjiang, Patagonia hired research firms to look into the accounting and financial documents of its partners. It was soon clear that getting details would be very difficult.
“When it came down to it, yes, we believe these things are happening,” Mr. Dwyer said. “We didn’t believe staying there for the sake of our revenue was worth it.”
Patagonia developed partnerships in Xinjiang two decades ago after deciding in the mid-1990s to use organic cotton. When it cut its ties with Chinese suppliers in 2020, Patagonia had to phase out some products that had been available for more than a decade because the fabric couldn’t be easily replicated.
Patagonia has now turned to cotton farmers in Peru, but many are still transitioning to growing organic cotton. As a result, Patagonia has had to change product labels to note they are made with “cotton-in-conversion.”
Around the time that Patagonia was asking questions about Chinese suppliers, Eileen Fisher, another privately held clothing brand, began to take a look at its own operations in China, which are mostly related to silk production. The company was one of dozens that pledged a decade ago to eliminate Uzbek cotton from their supply chains. That experience gave it “training wheels” to deal with Xinjiang, said Inka Apter, a designer for fabric research and development at Eileen Fisher.
Ms. Apter said that while no Eileen Fisher garments were being made in Xinjiang and that it wasn’t getting fabric or yarn from the region, the company didn’t know whether any of the cotton fiber it was using could be traced to Xinjiang.
“Two years of pandemic and a deteriorating political situation made it impossible to fully vet what is happening on the ground,” Ms. Apter said.
How the Supply Chain Crisis Unfolded
The pandemic sparked the problem. The highly intricate and interconnected global supply chain is in upheaval. Much of the crisis can be traced to the outbreak of Covid-19, which triggered an economic slowdown, mass layoffs and a halt to production. Here’s what happened next:
A reduction in shipping. With fewer goods being made and fewer people with paychecks to spend at the start of the pandemic, manufacturers and shipping companies assumed that demand would drop sharply. But that proved to be a mistake, as demand for some items would surge.
Demand for protective gear spiked. In early 2020, the entire planet suddenly needed surgical masks and gowns. Most of these goods were made in China. As Chinese factories ramped up production, cargo vessels began delivering gear around the globe.
Then, a shipping container shortage. Shipping containers piled up in many parts of the world after they were emptied. The result was a shortage of containers in the one country that needed them the most: China, where factories would begin pumping out goods in record volumes.
Demand for durable goods increased. The pandemic shifted Americans’ spending from eating out and attending events to office furniture, electronics and kitchen appliances – mostly purchased online. The spending was also encouraged by government stimulus programs.
Strained supply chains. Factory goods swiftly overwhelmed U.S. ports. Swelling orders further outstripped the availability of shipping containers, and the cost of shipping a container from Shanghai to Los Angeles skyrocketed tenfold.
Labor shortages. Businesses across the economy, meanwhile, struggled to hire workers, including the truck drivers needed to haul cargo to warehouses. Even as employers resorted to lifting wages, labor shortages persisted, worsening the scarcity of goods.
Component shortages. Shortages of one thing turned into shortages of others. A dearth of computer chips, for example, forced major automakers to slash production, while even delaying the manufacture of medical devices.
A lasting problem. Businesses and consumers reacted to shortages by ordering earlier and extra, especially ahead of the holidays, but that has placed more strain on the system. These issues are a key factor in rising inflation and are likely to last through 2022 — if not longer.
The company debated what to do.
“You know, maybe this farm got certified, but we have no way to independently audit, the people are intimidated, the auditors don’t want to work on the ground anymore, it’s impossible to really go by that,” Ms. Apter said, recalling the discussion.
By 2021, Eileen Fisher had removed any Xinjiang cotton fiber from its supply chain, she said.
L.L. Bean, the privately held outdoors retailer based in Maine, said in a statement that it had ceased sourcing from textile mills in Xinjiang in 2020 and “completely removed ourselves out of the cotton production process” in early 2021.
“We have full confidence in our due diligence process to state that none of our products are made with Chinese cotton or use forced labor,” the company said.
The decisions by smaller, privately owned companies to leave China have been more straightforward than they were for bigger retailers, which have cultivated a lucrative consumer market in the country. For fast fashion companies like H&M and luxury brands like Burberry, which has also been the target of boycotts, the decision ultimately amounts to picking a side: China or the rest of the world.
“It’s very hard for a giant company,” said Michael Posner, who is the chair of the Fair Labor Association, a nonprofit organization that has worked with companies like Apple to investigate worker conditions at suppliers’ factories.
“It’s possible to say, ‘We’re trying,’ and they are, but they are nowhere close to achieving a system where their cotton comes from other places,” he added.
Many bigger companies outsource the manufacturing of their products to companies like Li & Fung, a Hong Kong-based company that connects big-brand retailers with manufacturers in China.
Li & Fung did not respond to a request for comment, but its chief executive, Joseph Phi, recently gave an interview to Nikkei Asia, a Japanese media group. When asked whether Li & Fung worked with factories in Xinjiang, Mr. Phi did not respond.
Instead, he told Nikkei that the subject of Xinjiang had become politicized and that Li & Fung was apolitical. “We don’t take certain positions,” he said.
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New York Times - World
Johnson Takes Aim at Next Big Political Threat: Soaring Prices in U.K.
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Prime Minister Boris Johnson, under pressure over a scathing report on lockdown parties in Downing Street and with his party trailing in opinion polls, unveiled an aid package Thursday.
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By Stephen Castle
LONDON — His job seemingly secure despite new revelations over lockdown parties in Downing Street, Prime Minister Boris Johnson on Thursday moved to confront another big threat to his political future: the worst squeeze on British incomes in a generation.
Adopting a policy championed by the opposition Labour Party, the government promised a new and more generous package of aid worth billions of pounds to help all British households, but especially those struggling the most to pay spiking bills for gas and electricity.
The scale of the intervention underscored the headwinds still faced by Mr. Johnson as his Conservative Party trails in the opinion polls, inflation surges toward double figures and the British economy teeters on the brink of a recession.
Critics accused Mr. Johnson of rushing out his new announcement to distract attention from the “Partygate” scandal that for months has threatened to end his career.
That embarrassing saga reached its climax on Wednesday with the publication of a long-awaited internal report, complete with photos and replete with embarrassing details of alcohol-fueled karaoke parties.
On Thursday, Downing Street apologized for misleading journalists by denying that parties had taken place, and three more Conservative lawmakers called on Mr. Johnson to quit. In a statement, one of the lawmakers, David Simmonds, said that “while the government and our policies enjoy the confidence of the public, the prime minister does not.”
His colleague John Baron said that Mr. Johnson’s denial that he misled Parliament over what he knew about the parties in Downing Street was “simply not credible,” and Stephen Hammond, another Conservative lawmaker, issued a statement saying: “I have said consistently throughout I cannot and will not defend the indefensible.”
While the number of lawmakers now publicly demanding Mr. Johnson’s resignation now stands at around 20, a total of 54 would need to write letters to a senior colleague to trigger a no-confidence vote in Mr. Johnson.
And while many Conservative lawmakers seemed reluctant on Wednesday to back Mr. Johnson publicly in Parliament over the “Partygate” scandal, so far they do not seem to want to fire him either.
“In the end, the number of members of Parliament who are unwilling to defend him is irrelevant, what is important is the number willing to condemn him — and there are simply not enough of them,” said Tim Bale, a professor of politics at Queen Mary University of London.
Part of their caution is the lack of an obvious successor, particularly given that the popularity of one leading contender, Rishi Sunak, the chancellor of the Exchequer, has slipped in recent months following a furor over his wife’s tax arrangements.
But Mr. Johnson also has created a political brand that would be hard to replicate.
In the 2019 general election he won over many voters in the “red wall” areas in the north and middle of England — regions that had traditionally supported Labour — with his populist pro-Brexit campaigning.
In government, Mr. Johnson has talked tough on divisive issues like immigration, for example, outlining plans to send asylum seekers, including those arriving on small boats from France, to Rwanda to process their claims. But he also raised public spending and taxes against the ideological grain of the Conservative Party, which prides itself on fiscal discipline.
If his lawmakers want to retain that blend of policies, and keep the coalition of voters they assembled in the 2019 general election, their options are limited. “It’s difficult to see who else could straddle it rather than Boris Johnson,” Professor Bale said.
Yet that might not be enough to protect the prime minister ahead of the next election, which must be held by the end of 2024, but could come next year.
The “Partygate” saga is not yet over because a committee of lawmakers is investigating whether Mr. Johnson deliberately misled Parliament about what he knew about lockdown-breaking gatherings in Downing Street. Lying to the House of Commons is considered a resigning matter in Britain.
News of the Downing Street parties enraged many Britons who obeyed rules that sometimes barred them from visiting dying relatives, and it has taken a big toll on Mr. Johnson’s personal ratings, particularly those tracking levels of trust in him.
With Britons feeling the effects of higher inflation and rising interest rates, the Conservatives are trailing Labour in opinion polls and in local elections earlier this month lost around 500 seats in local municipalities.
The announcement Thursday on the cost of living aid was designed to claw back some of that support, but also represents a reversal by the government because it raises funds through a windfall tax on energy firm profits.
That policy was dismissed by ministers for months and, though Mr. Sunak’s plan has another name — “a temporary targeted energy profits levy” — it differed only in detail from Labour proposals that Conservative lawmakers were ordered to vote against recently.
Acknowledging the problems that lie ahead, Mr. Sunak said there was “a collective responsibility to help those who are paying the highest price for the high inflation we face.”
But worse could come for the government next month when elections are held in two parts of the country where Conservative lawmakers have been forced to resign in disgrace. Labour will hope to win in Wakefield, a seat in the north of England where Imran Ahmad Khan was elected for the Conservatives in 2019. He has since been convicted of sexual assault on a teenage boy.
The Conservatives have a much bigger majority in the other area, Tiverton and Honiton in the south of England, where their lawmaker, Neil Parish, resigned after admitting to watching pornography in Parliament. Here, the centrist Liberal Democrats are well placed to make gains.
If these elections go against the Conservatives and Labour consolidates its opinion poll lead, Mr. Johnson’s lawmakers might calculate that their own prospects of re-election are bleak. And if defeat appears to loom at the next election, more will want to roll the dice and remove their scandal-prone leader.
“The only metric that really counts,” said Professor Bale, “is the Conservative opinion poll rating.”
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France24 - Monde
Trafic d'antiquités au Louvre : "Le trafic qui fait trembler les musées"
Publié le : 27/05/2022 - 11:24
Sandrine GOMES
À la une de la presse, ce vendredi 27 mai, le musée du Louvre au coeur d'un scandale au retentissement mondial sur fond de pillages et de trafic d'oeuvres d'art. Au Sénégal, après la mort de onze nourrissons dans l'incendie d'une maternité, la presse africaine dénonce "une série noire d’un système sanitaire malade". En Ukraine, des soldats russes sont accusés de piller le pays en guerre pour leur propre compte. Enfin, depuis dix jours, un orque erre dans les eaux de la Seine, loin de la Manche.
Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen
Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
Le Débat de France 24
Après trois mois de guerre en Ukraine, la Russie déterminée à poursuivre ses attaques
New York Times - World
11 Newborns Killed in Hospital Fire, Senegal’s Leader Says
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President Macky Sall said the blaze broke out in a neonatal unit, but gave no further details.
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By Yonette Joseph
At least 11 newborns were killed after a fire tore through a neonatal unit of a regional hospital in the West African nation of Senegal, the country’s president, Macky Sall, said on Thursday on Twitter.
Mr. Sall, who was on a state visit to Angola, said the blaze had broken out at Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in the city of Tivaouane, which is about 50 miles northeast of Dakar, the capital.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy,” Mr. Sall said. He gave no further details.
Senegal’s health minister, Abdoulaye Diouf Sarr, who was in Geneva for the World Health Assembly, posted on Twitter, “We learned with sorrow of the deadly fire in the neonatology department of the Mame A. A. Sy Dabakh hospital in Tivaouane.” He said that he had dispatched a delegation to the site of the blaze and was cutting short his trip to immediately return to Dakar.
He later told the television station TFM that “according to a preliminary investigation, a short circuit triggered the fire.” The news site Senegal7 also reported that the fire had broken out around 8 p.m. on Wednesday.
The city’s mayor told reporters that the fire spread rapidly but three babies had been rescued, according to the BBC.
Cheikh Bamba Dièye, minister of regional planning and local government, suggested on Twitter that deeper scrutiny of the state of the country’s hospitals was in order.
“I am appalled by the horrific and unacceptable death of 11 newborn babies in Tivaouane,” he wrote. “The recurrence of tragedies in our hospitals reminds us of the obligation to thoroughly review the quality of service in our hospitals.”
Senegal’s hospital system was already facing public scrutiny over a case in which a woman nine months pregnant and her unborn baby died in April in the northern town of Louga after her requests for a cesarean section were ignored, according to news reports. In response, members of a national midwives’ association went on strike, the hospital’s director was dismissed, and six midwives were charged with failing to assist a person in danger, the BBC reported. Three were acquitted this month, and the others received suspended six-month sentences.
There have been a number of devastating fires in Senegal in recent years. In April 2021, four newborn babies died after a fire broke out at a hospital in the northern town of Linguère, which the mayor said had most likely been caused by the electrical malfunction of an air-conditioning unit in the maternity ward. In 2013, at least nine children died in a house blaze in the Medina neighborhood of Dakar, Senegal’s state news agency reported at the time. Seven of the children were Koranic students who took classes from a holy man who employed them as beggars.
In 2017, a fire killed at least 22 people and injured more than 100 during an Islamic festival in the village of Médina Gounas, in the eastern part of the country. In 2010, six people were killed and several injured after a blaze broke out at the same spiritual retreat.
Mike Ives and Elian Peltier contributed reporting.
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France24 - World
La Rochelle boost as Skelton named for Cup final with Leinster
Issued on: 27/05/2022 - 13:48Modified: 27/05/2022 - 13:46
Marseille (AFP) – La Rochelle's hopes of better combatting Leinster's giant pack in Saturday's European Champions Cup were given a boost when giant Australian lock Will Skelton was named in the starting line-up.
Skelton played 13 minutes off the bench of the Top 14 match against Stade Francais last week in his slow comeback from a calf injury, showing enough form to convince La Rochelle's Irish coach Ronan O'Gara to start the Wallaby.
It was not all positive news, however, with former All Blacks scrum-half Tawera Kerr-Barlow missing out with a hand injury and influential backrower Victor Vito sidelined with an ankle injury.
France's Gregory Alldritt skippers the side from No 8 with Kiwi fly-half Ihaia West now partnered by Thomas Berjon.
Leinster also had a boost with Tadhg Furlong named at tighthead prop, having recovered from an ankle issue.
Johnny Sexton captains a Leinster side oozing class, alongside Jamison Gibson-Park at half-back.
Teams (15-1)
Leinster
Hugo Keenan; Jimmy O'Brien, Garry Ringrose, Robbie Henshaw, James Lowe; Johnny Sexton (capt), Jamison Gibson-Park; Jack Conan, Josh van der Flier, Caelan Doris; James Ryan, Ross Molony; Tadhg Furlong, Ronan Kelleher, Andrew Porter
Replacements: Dan Sheehan, Cian Healy, Michael Ala'alatoa, Joe McCarthy, Rhys Ruddock, Luke McGrath, Ross Byrne, Ciaran Frawley
La Rochelle
Brice Dulin; Dillyn Leyds, Jeremy Sinzelle, Jonathan Danty, Raymond Rhule; Ihaia West, Thomas Berjon; Gregory Alldritt (capt), Matthias Haddad, Wiaan Liebenberg; Will Skelton, Thomas Lavault; Uini Atonio, Pierre Bourgarit, Dany Priso
Replacements: Facundo Bosch, Reda Wardi, Joel Sclavi, Romain Sazy, Remi Bourdeau, Arthur Retiere, Levani Botia, Jules Favre
Referee: Wayne Barnes (ENG)
© 2022 AFP
France24 - World
Zinchenko wants to make Ukraine 'proud' in World Cup play-off
Issued on: 27/05/2022 - 13:38
London (AFP) – Oleksandr Zinchenko says he wants to give Ukrainians something to smile about as his team prepares for next week's World Cup play-off semi-final against Scotland.
The match, taking place in Glasgow next Wednesday, was rescheduled from March after Russia's invasion of Ukraine.
Ukraine are certain to earn the support of fans around the world in their first competitive match since the war started and Manchester City defender Zinchenko said he was "shaking inside" at the prospect.
"Ukraine is still alive," the 25-year-old defender told the BBC. "Ukraine is going to fight until the end. This is our mentality. We never give up.
"I'm so grateful and so thankful for all the support around the world. Scotland are such a good team. They have unbelievable fans.
"I can promise all the Ukrainian people that every one of us is going to give everything to win the game and to make them proud of us and just maybe for a few seconds we would like to give them this smile."
The left-back, who won the Premier League title with City last weekend, said it had been difficult to focus on football in the early weeks of the conflict.
"All my thoughts were with Ukraine, Ukrainian people. I would say for everyone, for every Ukrainian footballer, it was exactly the same," he said.
"This game is one of the most important games in my life. The guys look ready and it's not necessary to talk about motivation.
"The physical condition, obviously without the games, it's not easy to prepare yourself for the guys that haven't played for a while. In this case, there is no excuses and we have to do our job as best as we can."
Scotland are trying to qualify for the World Cup for the first time since 1998 while Ukraine have only appeared at the tournament once since they began playing as an independent nation, in 2006.
The winner of the match in Glasgow will face Wales in the play-off final in Cardiff on June 5.
© 2022 AFP
L'Humanité
Il était une fois... Serge Reggiani, la douloureuse quête du bonheur
Il était une foisCent ans après sa naissance, le 2 mai 1922, sa présence au détour d’un film ou d’un refrain nous émeut toujours. C’est que Serge Reggiani a eu, en quelque soixante années de carrière, plus d’une corde à son arc artistique ! Théâtre, poésie, cinéma, chanson… Avec sa puissance d’interprétation teintée d’une inaltérable mélancolie, il nous a légué un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’humanité.
Edgard GarciaIl aurait donc 100 ans ! Cela paraît incroyable, tant résonnent encore ses interprétations puissantes et la force du désarroi de vivre qu’il portait à fleur de peau. Assurément une des figures les plus attachantes de la scène artistique de la seconde moitié du XXe siècle, dont la présence au détour d’un film ou au tournant d’un refrain continue de nous émouvoir, Sergio Reggiani est né le 2 mai 1922 en Italie, à Reggio Emilia, dans un milieu très modeste. Il arrive en France en 1930, avec ses parents antifascistes contraints à l’exil. À Paris, faubourg Saint-Denis, son père ouvre un salon de coiffure, auquel Serge envisage de lier son destin. Sa mère, Laetizia, seconde son mari, souvent brutal, toujours volage et porté sur la boisson. L’appétit de savoir de leur fils en fait vite un bon élève, sensible et résolu. Deux mots qui le caractériseront toute sa vie.
En 1941, en pleine Occupation, Serge Reggiani fait ses débuts sur les planches. Il donne la réplique à Jean Marais, puis il est repéré par Jean Cocteau. Un début de carrière où il se lie d'amitié avec Simone Signoret, qu’il retrouve en 1952 dans « Casque d'or". © Mondadori/Getty Images
Après avoir fait de la figuration et le clown à la terrasse des bistrots pour quelques sous, et fréquenté le petit cours de théâtre de Raymond Rouleau, il apprend l’ouverture d’un cours d’art dramatique dans le 8e arrondissement, un autre monde. Pas dégonflé, le petit rital s’y présente et y est pris. Assidu et travailleur, il décroche un premier prix d’interprétation l’encourageant à tenter le Conservatoire national supérieur d’art dramatique, où il passe deux ans d’intense apprentissage. En 1940, l’exode le pousse un temps sur les routes.
Revenu à Paris, il fait ses débuts au théâtre dans « le Loup-Garou », de Roger Vitrac, mis en scène par Raymond Rouleau. D’amitiés durables en rencontres remarquables, il décroche des rôles. Le voici, en 1941, dans « Britannicus » avec Jean Marais et dans « les Amants de Galice », de Lope de Vega, mis en scène par Charles Dullin. Puis, remarqué par Cocteau, il joue en 1942 dans les sulfureux « Parents terribles ». La pièce est vite interdite, accusée par la presse collaborationniste d’incitation à la dépravation morale. Début de carrière réussi ! Il fréquente le cabaret le Théâtre de nuit, où il récite des poèmes : exercice sans doute capital pour la suite de sa carrière. En 1942, « le Voyageur de la Toussaint », premier film avec Louis Daquin, où il noue une amitié pour la vie avec Simone Signoret, puis « le Carrefour des enfants perdus », de Leo Joannon, où il rencontre Janine Darcey, qui devient son épouse.
Ayant échappé au STO et à l’enrôlement dans l’armée de Mussolini (il ne sera naturalisé français qu’en 1948), le voici à l’affiche du premier film traitant de la Résistance et de la trahison, « les Portes de la nuit », du tandem Carné-Prévert. Il s’y mesure à un autre débutant, Yves Montand, forte tête italienne lui aussi : une autre amitié solide est nouée. Sa carrière est lancée, sa vie aussi : Stephan naît en 1946, puis Carine en 1951. Il tourne plusieurs films, tandis que le théâtre le rappelle pour « les Justes », d’Albert Camus, avec Maria Casarès ; il la retrouvera en 1953 pour « la Dévotion à la croix ».
En peu d’années, le jeune fils d’immigré est devenu un artiste accompli, pour qui s’ouvre une carrière s’annonçant riche et féconde. Une nouvelle occasion s’offre avec le tournage de « Casque d’or », de Jacques Becker (1952), avec Simone Signoret – une de ses plus belles réussites.
Mais son couple bat de l’aile : comme son père, il préfère au domicile conjugal bars et cabarets. Il quitte Janine en 1955, puis épouse en 1957 Annie Noël, rencontrée sur un tournage. Celia naît un an plus tard. Annie engage Serge à renouer avec le théâtre et la poésie. Premier enregistrement : des poèmes de Pierre Villon, puis deux 45-tours consacrés à Blaise Cendrars. Sa belle voix de baryton se fait passeuse de poésie.
En 1974, un de ses plus beaux rôles au cinéma, sous la direction de Claude Sautet dans "Vincent, François, Paul... et les autres" avec Yves Montant et Michel Piccoli. © Michel Ginfray/Gamma-Rapho/Getty Images
Et le théâtre reprend ses droits : en 1959, il joue, dans « les Séquestrés d’Altona », de Jean-Paul Sartre, le rôle d’un jeune officier nazi dévoré par la culpabilité des horreurs commises en Russie. En pleine guerre d’Algérie, alors que l’usage de la torture est révélé, la pièce connaît un vaste succès. Reprise en 1965, il la jouera près de 420 fois. Sa famille agrandie par Simon (1961) puis Maria (1963) s’installe sur la Côte d’Azur, à Mougins, qui devient le havre des Reggiani.
Le cinéma frappe de nouveau à la porte en Italie, où il acquiert une belle notoriété en 1961 : il est Robespierre dans une très populaire série de la RAI, « I Giacobini », et joue dans « le Guépard », de Visconti. En France, c’est « le Doulos », de Jean-Pierre Melville, avec Jean-Paul Belmondo et Michel Piccoli, un de ses sommets au cinéma.
Ses amis Montand et Signoret lui font rencontrer Jacques Canetti, historique directeur artistique de Philips, dont il vient de claquer la porte, qui le convainc de faire un disque (1964) sur les chansons de Boris Vian, disparu en 1959. Ressortent particulièrement « Arthur, où t’as mis le corps ? » et « le Déserteur », fameuse chanson censurée moult fois. Reggiani impose sa formidable griffe d’interprète et se fraie un chemin auprès d’un jeune public, pourtant enamouré des idoles yéyé.
Pressé par Canetti, il donne, en janvier 1965, un premier récital en première partie de Catherine Sauvage, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis : c’est l’ovation. Il fait alors la rencontre, décisive, de Barbara, qui le place en ouverture de plusieurs de ses récitals et lui prodigue aide et conseils. Une page est en train de se tourner : on verra toujours Reggiani sur les planches, mais celles du music-hall.
Sa puissance d’interprétation va agréger autour de lui une équipe de créateurs, musiciens et arrangeurs, dont Louis Bessières, complice de la bande à Prévert, qui s’étoffera de collaborations prestigieuses, tressant une œuvre d’une extraordinaire densité, mots et musique.
Son deuxième album, « N° 2 Bobino », en 1967, toujours chez Canetti, sera celui de la confirmation. « Les loups sont entrés dans Paris », chanson signée Albert Vidalie et Louis Bessières, fait un tabac en radio ; « Sarah », « Ma solitude » et « Ma liberté », de Moustaki, « le Petit Garçon », de Jean-Loup Dabadie, une reprise du « Déserteur » et d’autres titres signés Vian et même Gainsbourg en font un disque d’une exceptionnelle richesse, où sa voix mûrie fait des merveilles d’émotion. C’est ce qu’entend un vaste public populaire qui en fait un succès imposant. Ironie de l’histoire, son fils Stephan, engagé lui aussi dans une carrière dans la chanson, sera éclipsé par ce « nouveau » chanteur de 45 ans qui connaît une ascension fulgurante.
En 1967, il chante en soutien à Mendès France (PSU) pour les législatives. © Keystone france/Gamma-Rapho
Brouillé avec Canetti, il signe chez la major Polydor pour un troisième album, « Et puis… », en 1968, celui de la consécration. De « Votre fille a vingt ans » à « Il suffirait de presque rien », de « l’Homme fossile » à « la Java des bombes atomiques », il continue à explorer le registre de la mélancolie comme des chanson corrosives et cocasses. Anne Sylvestre lui propose « la Maumariée », encore un succès. Serge Reggiani figure dorénavant au panthéon des grands de la chanson française, interprète applaudi quand la mode vire aux auteurs-compositeurs-interprètes qui fleuriront tout au long des années 1970.
Et le comédien, plus prisé que jamais, tourne à un rythme soutenu : « l’Armée des ombres », avec Melville, puis avec Lelouch, Verneuil et Chabrol, Claude Sautet ou Jacques Rouffio, mais aussi Luigi Comencini ou Aki Kaurismäki… Quelle carrière ! Impossible de citer ici tous ses films…
La poésie reste une source : en 1974, sort « Poètes 2 et 3 », album consacré à des textes de Prévert, avec notamment « l’Effort humain » qui « porte (…) les cicatrices des combats livrés par la classe ouvrière contre un monde absurde et sans lois… » : pour Reggiani, dire Prévert est aussi un acte politique.
Les disques succèdent aux films, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Jean Dréjac, le jeune Sylvain Lebel et Michel Legrand, Alain Goraguer, Alice Dona, Moustaki, son fils Stephan et d’autres encore le nourrissent, sous la houlette de Jacques Bedos, l’ami producteur.
Sur l’écran comme sur les disques, Reggiani construit un personnage attachant, toujours un peu réservé, voire intimidé, porteur d’une inaltérable mélancolie, d’un vent de défaite face à l’avancée inexorable du temps qui empêche, dans notre immense appétit de vivre, de tout embrasser durablement. En 1973, nouvelle rupture et nouvel élan du cœur, il rencontre Noëlle Adam, danseuse et comédienne, qui sera sa compagne jusqu’au bout.
Pour autant, ce fond de gris dans ses yeux verts ne l’a pas empêché d’être de son monde, de prendre part aux combats politiques et sociaux, soutenant des causes telles que la résistance chilienne, et accompagnant, à sa façon, la gauche et sa promesse de changer de cap et la vie au fil des années 1970. Témoigne de cet élan progressiste « Villejuif », sur l’enfermement psychiatrique, mis en regard d’autres enfermements, à Prague, Athènes ou Madrid.
Cette période d’accomplissement se brise quand, le 30 juillet 1980, son fils Stephan se suicide. Un fils qui lui avait écrit de bien belles chansons ; un disque à deux et des concerts ensemble, notamment en 1975 à la Fête de l’Humanité, avaient cimenté leur complicité.
Reggiani s’enfonce dans un état dépressif, avec l’alcool comme compagnon de tristesse – « un euphorisant qui empêche de craquer », écrira-t-il (1). En mai 1981, en pleine euphorie de la gauche victorieuse, il publie un 11e album et fait son premier Olympia sous les vivats d’un public heureux de le retrouver. Toutefois, le chanteur décline, sa santé est fragilisée par l’alcool, sa voix est rongée par la cigarette, sa mémoire défaille ; le succès est moins au rendez-vous.
Il parvient à surmonter ses démons avec la peinture – c’est à son ami Picasso qu’il doit de s’y être autorisé. Il peint, expose et reprend confiance pour de nouvelles chansons et des séries de concerts à l’Olympia, des tournées – Palais des congrès et Francofolies de La Rochelle –, jusqu’aux « Enfoirés » de la bande à Goldman. Le septuagénaire enregistre plusieurs disques malgré les ennuis de santé, toujours soutenu par ses amis, Lemesle, Legrand et autres artisans géniaux.
Honoré aux victoires de la musique en 2003, salué par ses pairs qui enregistrent un album d’hommages (2), alors qu’il entame une tournée en France et au Québec, il est terrassé par une crise cardiaque en juillet 2004, à l’âge de 82 ans. Le ciseleur de mots, le magicien de l’émotion, le fils d’immigrés intransigeant de dignité s’en va, laissant un répertoire d’une exceptionnelle fécondité, pétri d’une humanité fragile mais inflexible. Entre douleur et bonheur, une leçon de vie.
(1) « Dernier Courrier avant la nuit », de Serge Reggiani, l’Archipel, 1995 ; Archipoche, 2022.(2) « Autour de Serge Reggiani », avec entre autres Arno, Renaud, Patrick Bruel, Jane Birkin, Juliette… Trema, 2002.
DISCOGRAPHIE SÉLECTIVE
Serge Reggiani. L’acteur de la chanson, de Daniel Pantchenko, Fayard, coll. « Biographies », 2014.Serge Reggiani. Album n° 2, disques Jacques Canetti, CD (l’album de 1967, comportant les 12 titres originaux).Serge Reggiani chante Boris Vian, disques Jacques Canetti, CD (le premier album paru chez Jacques Canetti).Disponibles, ainsi que d’autres trésors, sur : www.jacques-canetti.comSerge Reggiani. Intégrale des albums studio 1968-2002, coffret de 13 CD, Polydor, 2014.Les chansons de Serge Reggiani sont également accessibles sur les plateformes.
chanson françaiseserge reggiani France24 - World
Iran says Canada's football friendly cancellation political
Issued on: 27/05/2022 - 13:32Modified: 27/05/2022 - 13:30
Tehran (AFP) – Tehran on Friday said "politics" was behind the decision by Canadian football authorities to cancel a friendly against Iran in preparation for the FIFA World Cup Qatar 2022 finals.
"Canada’s decision to call off a friendly with Iran is testimony to the fact" that it "can’t keep politics off the pitch", Kazem Gharibabadi, vice-president of Iran's judiciary tweeted.
Canada's game against Iran in Vancouver on June 5 was seen by Canadian football authorities as pivotal to preparations for the finals to be held in Qatar later this year.
But the fixture created controversy, with Canadian Prime Minister Justin Trudeau opposed to the game, describing it as a "bad idea".
The families of passengers killed when Iranian armed forces shot down Ukraine International Airlines flight PS752 after take-off from Tehran on January 8, 2020 had criticised the fixture.
Eighty-five Canadian citizens and permanent residents were among the 176 people killed in what the Iranian armed forces described as a "mistake".
Shortly after the Canadian decision, Iran's "Team Melli" media officer Mohammad Jamaat told state television that Tehran will "file a complaint to FIFA", the world game's governing body, against the Canadian decision.
In January, Iran qualified for the World Cup finals, their third in a row and sixth overall.
Canada's national team will be playing its first World Cup finals in 36 years.
Iran, who have never advanced beyond the group stage, will face the United States and England along with another European team from play-off games in Group B, while Canada in Group F are pitched against Belgium, Morocco and Croatia.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Paris : les habitants du 16e arrondissement s’inquiètent de l’installation d’un centre de soins pour toxicomanes
Les habitants du 16e arrondissement de Paris ne cachent pas leur inquiétude. Le 18 mai dernier, Anne Hidalgo annonçait la prochaine ouverture d’un centre d’accueil pour toxicomanes dans les locaux de l’ancien hôpital Chardon-Lagache. Une perspective qui alarme le voisinage, qui craint de voir son quartier devenir un nouveau « Stalincrack ». Amandine, une trentenaire qui aime amener ses enfants dans un parc situé à côté du futur complexe, redoute que la zone devienne un repère de toxicomanes. « Dans ce parc, il y a tellement d’endroits où ils pourraient s’installer », explique-t-elle à 20 Minutes.
Même topo pour un commerçant du quartier, qui glisse que ses clients ne parlent que de ça. « Il faut faire très attention, parce qu’il y a plusieurs lycées dans les parages », abonde Alain, retraité. Certes, reconnaît-il, le complexe que compte ouvrir la mairie de Paris n’est pas une salle de shoot : a priori, il n’accueillera pas des toxicomanes actifs, mais plutôt ceux qui sont en voie de guérison. Le retraité craint tout de même que l’ouverture de la salle de soins, en attirant les (ex-)clients, ne fasse venir les dealers. « Pourquoi ils ne construisent pas ce centre proche des endroits sensibles ? » se demande encore un élève du lycée Jean-Baptiste-Say.
Pas d’inquiétudes à avoir, assure la mairie
La réponse de la mairie à cette dernière question est, une fois n’est pas coutume, limpide : le 16e arrondissement a été choisi parce qu’il se trouve littéralement à l’opposé du Nord-Est parisien, où se concentrent la plupart des toxicomanes parisiens. Or, les consommateurs qui seront accueillis dans le 16e seront des repentis, a promis Anne Hidalgo. « Ce sont des personnes qui sont volontaires pour être hospitalisées », abonde Anne Souyris, adjointe à la Santé de la maire de Paris. Or, pour soigner un consommateur de crack, il faut « faire de la médicalisation loin de la scène de consommation ». Rien qui ne rassure vraiment les riverains, qui continuent à craindre le déplacement de dealers peu enclins à laisser partir leurs clients tout comme les excès de toxicomanes en manque de crack.
L'Humanité
Histoire. Philadelphie, 1972 : la traque mortelle du Move
Il était une foisEn 1972, une petite communauté noire, le Move, prône la révolution pour « libérer la vie » de l’exploitation capitaliste, responsable de l’oppression, des inégalités, du racisme, des guerres et de la destruction de la nature. Ce mouvement protestataire non violent a fait l’objet, à l’instar des Black Panthers, d’une répression systématique et démesurée, qui résonne encore aujourd’hui.
Michel MullerPhiladelphie, Pennsylvanie 1972. À Powelton, un quartier populaire et multiculturel, une communauté d’une trentaine de membres s’installe dans une vieille bâtisse sous le nom de Move, le mouvement, en tant que « l’essence même de toute forme de vie ». Prônant une sorte de synthèse entre le Flower Power de 68 et le militantisme des Black Panthers contre la ségrégation raciste, le petit groupe de familles affirme vouloir revenir aux valeurs originelles des êtres humains pour se libérer du « système » – la destruction de la nature par l’industrialisation – et de l’exploitation capitaliste responsable des inégalités et des guerres. Tous ont adopté le patronyme Africa, à la suite de John Africa, qui vient de fonder Move, car « c’est d’Afrique que provient toute vie ».
Avec la présidence de Richard Nixon, s’est ouverte, en janvier 1970, une longue période de répression de toute protestation visant en particulier les militants noirs. Sous la houlette du tout-puissant chef du FBI, John Edgar Hoover, le parti des Black Panthers (BPP) est l’objet d’une répression multiforme qui aboutit à sa désintégration. Dans le même temps, montent en puissance les révoltes des jeunes contre la guerre du Vietnam et le mouvement hippie qui incarne l’aspiration au retour à la « pureté primitive » de l’être humain.
1971. Scandale du Cointelpro : la face noire du FBI au grand jourDans les quartiers noirs de Philadelphie, la vie quotidienne est faite de luttes pour la survie et de résistance à la répression policière meurtrière. Le BPP y a un rôle social et organisateur majeur. C’est dans cette atmosphère que Mumia Abu-Jamal – aujourd’hui symbole du combat contre la peine de mort –, que nous retrouverons plus loin, fait son apprentissage, dès ses 14 ans, de militant puis de responsable de l’information du BPP, et de journaliste.
VIDÉO. Mumia Abu-Jamal, dans les prisons américaines depuis 40 ansC’est aussi dans cet environnement que le futur fondateur de Move, Vincent Leaphart, connu comme « philosophe de coins de rue » pour ses tirades contre la mal-vie, survit avec des petits boulots. Sa rencontre en 1971 avec un doctorant en sociologie et militant antiraciste, Donald Glassey, lui donne la clé de l’épanouissement de ses idées : il rédige un document de 300 pages, « The Guidelines ».
Les lignes directrices de celui qui a pris pour nom John Africa sont une sorte de synthèse d’une volonté inébranlable de solidarité, de pacifisme et d’action pour la justice, l’égalité et la liberté, conjuguée à un mode de vie quasi monastique : ne posséder que ce que l’on porte sur soi, manger cru, ne former qu’une seule famille. « Il y a parmi nous des Noirs, des Blancs, des Latino-Américains, des gens d’origine sociale variée », proclame ce manifeste. « Organiser la révolution (…) a pour objectif de briser un mode de fonctionnement artificiel qui emprisonne la vie. Les industries doivent cesser de polluer l’air, l’eau et la terre : il faut libérer la vie. » Celle-ci, quelle que soit sa forme, a une origine unique : Dieu, Mère Nature ou Mama ; « chaque vie (étant) un élément de la chaîne du vivant, (elle) revêt une importance égale ». Il s’agit de « montrer aux gens combien le “système” est corrompu et tyrannique, à l’origine de tous leurs maux : le chômage, la drogue, l’alcoolisme, le racisme, la violence familiale, les maladies vénériennes, la criminalité, la guerre ».
Move multiplie les actions : interpellations de personnalités, happenings contre l’enfermement des animaux dans les zoos, et surtout contre le racisme et l’emprisonnement jusqu’à ce que mort s’ensuive. John Africa devient une sorte de « messie en dreadlocks ». Ce qui est un aspect de l’éthique de Move : « Hostiles aux produits cosmétiques et jetables, aux détergents chimiques, nous laissons nos cheveux pousser naturellement », tout en consacrant « énormément de temps à notre hygiène corporelle et à l’entretien de nos maisons ».
Tout cela ne peut qu’agacer l’establishment tenant aux « bonnes mœurs » et à « la loi et l’ordre ». Le clou noir qui dépasse doit être enfoncé : telle est la ligne de Frank Rizzo, élu maire de Philadelphie en 1972. L’ancien chef de la toute-puissante police de la ville a fait de celle-ci le bras armé de sa politique.
Move fait l’objet d’un harcèlement systématique, judiciaire et policier. La répression prend aussi la forme d’une violence ciblée : pour les hommes, les frapper aux parties génitales ; quant aux femmes enceintes, c’est le ventre qui est visé. Quelques exemples : le 9 mai 1974, Janet et Leesing Africa, arrêtées et battues, avortent à la suite des coups subis. Le 29 avril 1975, à l’issue d’une manifestation contre les violences policières, Alberta Africa, est frappée au ventre par quatre policiers et une infirmière : même dramatique résultat. Le 28 mars 1976, la police investit la maison sous prétexte de tapage nocturne : le nourrisson de Janine Africa, Life, est violemment piétiné et décède. Les policiers nient le meurtre, affirmant qu’il n’y avait pas de bébé. Un juge prononce un non-lieu : sa mère ayant accouché à domicile – selon les principes de Move –, l’enfant n’est pas déclaré à l’état-civil… et n’a donc jamais existé.
Mais le pire se prépare activement du côté du maire Frank Rizzo. Une campagne de presse accusant Move de clochardiser le quartier avec son mode de vie (notamment… l’usage d’une caisse de compost pour recycler les déchets) est lancée. Le 18 décembre 1975, une inspection des services d’hygiène est ordonnée : Move interjette des dizaines d’appels. Fin 1977, à la suite d’un arrêté de péril, un accord fixe un délai de 90 jours pour que Move trouve un autre lieu avec l’aide de la municipalité… qui n’en fait rien. Elle décide alors la destruction de l’habitation.
Le 16 mars 1978, des centaines de policiers investissent les alentours, des tireurs d’élite sont postés. Un blocus est mis en place pour affamer les habitants. « S’ils résistent, on les prendra de force, qu’il y ait des enfants ou non ! » annonce Frank Rizzo. Le 8 août 1978, à l’aube, la police envahit la maison. Les habitants se sont barricadés dans la cave : elle est inondée et des tirs éclatent en tous sens. Un policier, James Ramp, est tué et trois autres sont blessés. Les assiégés se rendent et sont violentés. Une photo fait le tour des médias : Delbert Africa, au sol, les bras tendus en croix, battu par trois policiers – qui seront acquittés.
C’est là que les destins de Move et de Mumia Abu- Jamal, jeune journaliste à la radio publique locale, se croisent. Ce dernier fait connaître à un large public le traitement infligé à Move. Neuf de ses membres ont été inculpés du meurtre du policier Ramp : Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Edward, Phil et Chuck Africa. Le 8 mai 1980, le juge Malmed les déclare coupables, sans qu’aucune preuve n’ait été produite ; les « Move Nine » (« les Neuf de Move ») sont condamnés à des peines d’emprisonnement allant de trente à cent ans.
Début 1980, les Move s’installent dans une maison au 6621 Osage Avenue, au cœur d’une cité de pavillons. Leur combat pour la libération des « Move Nine » se heurtant aux murs de la justice et au silence des médias, ils alertent les passants avec leurs porte-voix.
Toujours sous surveillance et harcelés, craignant un nouvel assaut, les militants se barricadent. Le 11 mai 1985, la juge Lynne Abraham émet des mandats d’amener contre Ramona, Conrad, Frank et Teresa Africa pour troubles sur la voie publique et menaces terroristes. Le lendemain, la police fait évacuer la cité.
Le 13 mai 1985, à l’aube, le commissaire Gregore J. Sambor lance aux Move un ultimatum pour qu’ils se rendent et, sans attendre, l’assaut est déclenché : des centaines de policiers usent de gaz lacrymogène, de canons à eau et de carabines, de fusils-mitrailleurs et de mitrailleuses. En une heure trente, au moins 10 000 coups de feu sont tirés. En début d’après-midi, un hélicoptère lâche sur la maison une bombe de 20 kg de TNT fournie par le FBI. Un incendie éclate, ordre est donné aux pompiers de ne pas intervenir ; il s’étend et détruit 65 pavillons de la cité. Cinq enfants et six adultes, dont John Africa, meurent brûlés vifs. Seuls Ramona Africa et un enfant, Birdy, ont pu s’échapper de la maison malgré les tirs. L’autorisation d’utiliser des explosifs avait été donnée par Wilson Goode, le premier maire noir de la ville fraîchement élu.
Dans le monde entier, télévisions et journaux diffusent les images de l’assaut. C’est un véritable séisme à Philadelphie. Le chef de la police démissionne. Une commission d’enquête municipale conclut, en mars 1986, que le largage d’une bombe sur une maison occupée, notamment par des enfants, est « inacceptable » et observe que l’attentat n’aurait pas eu lieu « si la maison Move et ses occupants avaient été situés dans un quartier blanc comparable ». Le maire sera pourtant réélu en 1987.
Aucun des responsables du crime raciste n’a été inculpé. Ramona Africa a été incarcérée sept ans pour « complot et émeutes ». Il a fallu attendre 1996 pour qu’un jury conclue que les autorités ont utilisé une « force excessive » et violé les droits constitutionnels de Move. La Ville de Philadelphie a été condamnée à verser 500 000 dollars à Ramona et 1 million aux proches de John Africa, 90 000 dollars à chacune des familles des adultes décédés, 25 millions aux parents des cinq enfants immolés et 1,7 million à Birdy Africa.
Les « Move Nine » n’ont été libérés qu’entre juin 2018 et février 2020. Deux d’entre eux ont passé plus de quarante-deux ans en prison, deux autres y sont morts dans des conditions très suspectes. Et ce n’est qu’en novembre 2020 que la municipalité a présenté des excuses officielles pour le crime de 1985.
Le 23 avril 2021, le quotidien britannique « The Guardian » a révélé qu’une anthropologue de l’université de Pennsylvanie a présenté à ses étudiants… des ossements de victimes de l’incendie de la maison Move issus du musée d’Anthropologie et d’Archéologie de l’université, où ils étaient entreposés. En mai 2021, le commissaire à la santé de Philadelphie a démissionné pour avoir ordonné, en 2017, l’incinération d’une partie de ces ossements sans prévenir les familles. Une boîte étiquetée « Move » a alors été retrouvée : les restes qu’elle contenait ont été rendus à la communauté. Interrogé par « The Guardian », Michael Blakey, professeur d’anthropologie en Virginie, a expliqué que « les États-Unis continuent à fonctionner sur le socle du “privilège blanc”. Ce que nous voyons ici en est la manifestation scientifique – l’objectivation de l’“autre” et l’absence d’empathie dans une société dont les Blancs croient détenir le contrôle ».
Move est toujours vivant, ses membres – dont les enfants devenus adultes – mènent notamment le combat pour la libération de Mumia Abu-Jamal. Leur incessante solidarité a contribué à sa survie dans le couloir de la mort après sa condamnation en août 1982.
En savoir plus
Sur move-thestory.com , un « livre-Web » militant, richement documenté, sur la longue histoire de Move, créé notamment par Claude Guillaumaud-Pujol, universitaire spécialiste des États-Unis.« Mumia Abu-Jamal. Un homme libre dans le couloir de la mort », de Claude Guillaumaud-Pujol, le Temps des cerises, 2007.
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Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia New York Times - World
Palestinian Inquiry Accuses Israel of Intentionally Killing Al Jazeera Journalist
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The Palestinian Authority reported its final findings from a two-week investigation into the killing of the journalist Shireen Abu Akleh. Israel said it was still conducting its own inquiry.
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By Raja Abdulrahim and Hiba Yazbek
RAMALLAH, West Bank — The Palestinian Authority announced on Thursday its final findings from a two-week investigation into the killing of a veteran Palestinian-American journalist, again accusing Israeli soldiers of intentionally killing her.
The Authority’s attorney general said at a news conference in the West Bank city of Ramallah that an Israeli soldier shot the Al Jazeera journalist, Shireen Abu Akleh, on May 11 with an armor-piercing bullet fired from a Ruger Mini-14 semiautomatic rifle. It based its findings in part on examination of the high-velocity 5.56 mm bullet that struck her in the back of the head.
Palestinian officials said that they were the only ones who had examined the bullet and neither Israeli nor U.S. authorities were permitted to examine it.
“It was proven that a member of the Israeli occupation forces stationed in the middle of the street fired a live bullet that hit the martyr journalist” directly in the head, said the attorney general, Akram Al-Khateeb. She was shot “while she was trying to escape from the successive gunshots fired by the occupation soldiers,” he added.
Israel’s Defense Minister Benny Gantz responded to the Palestinian announcement by saying Israel was still conducting its own investigation into her killing, adding that any claim that the military intentionally harms journalists is a “blatant lie.”
The Palestinian conclusions reiterated those of the Authority’s preliminary investigation, announced two days after Ms. Abu Akleh was killed during an early morning Israeli military raid on the occupied West Bank city of Jenin. She was wearing a blue flak jacket and a helmet marked with the word “Press” when she was shot.
Another Al Jazeera journalist, Ali Samoudi, who was also wearing a protective vest, was shot in the back.
The bullet became the focus of separate efforts by Palestinians and Israelis to investigate the killing because etchings could match it to the gun that fired it. Israel has called for Palestinian officials to share the bullet that killed her so that Israel can see if it matches a rifle used by one of its soldiers on the day of her death.
But the Palestinian Authority, which administers parts of the West Bank, has repeatedly rejected Israeli calls to jointly investigate Ms. Abu Akleh’s killing as well as Israel’s request to examine the bullet.
The Israeli military said in its initial investigation that it was not possible to unequivocally determine the source of the gunfire that killed Ms. Abu Akleh and she could have been killed by an Israeli soldier or a Palestinian gunman.
A spokesman for the Israeli military, Lt. Col. Amnon Shefler, said the army could not comment on whether Israeli soldiers used Ruger rifles during the raid before the conclusion of Israel’s own investigation into the killing.
The results of the Palestinian investigation drew from an autopsy, forensic testing on the bullet and witness accounts as well as tree markings where other bullets struck, according to the attorney general.
Amateur video filmed at the site before and after her killing shows that there was no gunfire in the minutes preceding her killing. Bystanders were chatting and joking with each other in the seconds before she was killed, during a lull in the fighting.
Ms. Abu Akleh was shot from a distance of between 170 to 180 meters away, the Authority’s investigation found. Multiple videos from before she was shot showed a number of Israeli military vehicles stationed up the road.
An experienced reporter for Al Jazeera, Ms. Abu Akleh was an icon to many Palestinians, having reported for years on the Israeli occupation of the West Bank for one of the Middle East’s leading television channels.
Two days after her death, her funeral brought thousands of Palestinians to the streets of Jerusalem. Israeli police officers beat and kicked mourners carrying her coffin, after a disagreement about how the coffin should be carried to the funeral ceremony in a church in the Old City of Jerusalem.
Israel has mounted regular raids in the Jenin area since late March. Israel says the raids are necessary to curb a recent wave of attacks on Israelis, some of whose perpetrators came from the Jenin region. Palestinians consider the raids as a form of collective punishment.
This week, the Palestinian foreign ministry said it had submitted a letter to the International Criminal Court regarding various crimes committed by Israel in the occupied West Bank and particularly the “crime of execution” of Ms. Abu Akleh.
Patrick Kingsley contributed reporting from Jerusalem.
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France24 - World
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Issued on: 20/05/2022 - 18:35
NEWS WIRES
Pap Ndiaye, a historian specialising in minorities who currently heads the museum of the history of immigration in Paris, is President Emmanuel Macron's surprise choice to head the French education ministry.
Whereas most of the top ministerial posts in Macron's new cabinet that aims to take the government into parliamentary elections next month went according to script, Ndiaye's nomination was a surprise to most observers.
His appointment carries on a tradition for Macron of taking prominent French personalities from outside politics to lead ministries, after he named star defence lawyer Eric Dupond-Moretti justice minister in 2020.
Ndiaye is a historian with an international profile, specialising in the social history of the United States and minorities, who was named to lead the Museum of the History of Immigration last year.
He will now need to use all his experience and knowledge for taking on the new challenge of the education ministry, which has seen major tensions in the last years between his predecessor, Jean-Michel Blanquer, and teachers.
Born outside Paris to a Senegalese father and French mother, Ndiaye was for many years a professor at the elite Sciences Po university in Paris.
"In the field of history, he is someone who has been innovative and able to show a new way of understanding the past," said historian Pascal Blanchard.
"He's a teacher who knows what it's like to be in front of a class of students," he told AFP, adding, "In a diverse society, it is important to have someone who is attentive to diversity."
'Field of possibilities'
Ndiaye first gained national prominence with his 2008 work "The Black Condition, an essay on a French minority."
"My objective was to provide arguments and knowledge as robust as possible to young people who lack solid references," he told AFP in March 2021, when he took over at the immigration museum.
"It seemed to me that it was part of my role as a teacher to offer these foundations," he said.
He said at the time that his appointment at the museum should open "the field of possibilities" to young "non-whites", while emphasising that his appointment was due to a long career as an academic.
"I am not blind to, and don't turn my back on, questions of symbol. I also apply the same to the colour of my skin."
In 2019, he was a consultant for an exhibition at the Musee d'Orsay in Paris on black models, and in 2020 he co-authored a report on diversity at the Paris Opera.
His sister is the prominent French novelist and playwright Marie Ndiaye.
Some on the French left reacted with astonishment that the celebrated historian of social change was now in the government.
"I am amazed. I did not see him in there at all," said Alexis Corbiere of the far-left France Unbowed party. He said the "media stunt" would not defuse anger within the French education system.
SNES-FSU, the main secondary school teachers' union, welcomed the appointment of Ndiaye "as a break with Jean-Michel Blanquer in more ways than one".
But it also warned that education "is not governed solely by symbols" and that rapid responses were needed "particularly in terms of wages".
(AFP)
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FAMILY HERITAGE
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
The Debate
Can Macron renew himself? New term begins with change of French prime minister
France24 - World
In pictures: the faces of France’s new government
Issued on: 21/05/2022 - 17:47
Henrique VALADARES
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Freshly re-elected President Emmanuel Macron has unveiled his new government, which will serve under newly appointed Prime Minister Élisabeth Borne. The list includes some new faces in key posts but Macron notably opted for continuity at the finance, interior and justice ministries. Macron’s revamp of his administration is, in part, aimed at building momentum ahead of parliamentary elections in June.
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Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
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FRENCH POLITICS
France’s new PM Elisabeth Borne dedicates nomination ‘to all little girls’
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South Korean Workers Turn the Tables on Their Bad Bosses
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“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse” from the powerful, said one famously bullied advocate. A backlash has erupted.
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By Choe Sang-Hun
SEOUL — A boss orders a worker to feed and clean up after his dog. An airline heiress makes a taxiing passenger plane return to the gate to remove a flight attendant who rubbed her the wrong way. The 10-year-old granddaughter of a newspaper tycoon hurls insults at her chauffeur, threatening to fire him for being spoiled.
Such behavior has become so common in South Korea that the country now has a name for it: “gapjil.”
The word is a portmanteau for when “gap,” people with power, abuse “eul,” those who work for them. And in South Korea’s deeply hierarchical society, where one’s social standing is determined by profession, job title and wealth, hardly anyone has escaped its claws.
More recently, though, gapjil has triggered a backlash. On websites, street banners and even stickers in public bathrooms, government agencies, the police, civic groups and corporations are offering “gapjil hotlines” encouraging citizens to blow the whistle on officials and bosses who abuse their authority.
Using bullying language, offering bribes, preying on subcontractors and failing to pay workers on time are all examples of gapjil. On college campuses, students are hanging placards accusing “gapjil professors” of sexual harassment.
The campaigns appear to be working. Politicians, senior government officials and corporate bigwigs have all seen their reputations ruined after gapjil scandals. The public has swelled with pride — and a good dose of schadenfreude — while watching the rich and powerful fall from grace for being, well, jerks.
Gapjil became an election issue during the presidential campaign. The wife of Lee Jae-myung, a leading candidate, was forced to apologize after she was accused of treating government officials as though they were her personal servants, having them pick up takeout food and do her holiday shopping while Mr. Lee was a provincial governor. Mr. Lee lost the election by a razor-thin margin.
“South Koreans live with an enormous tolerance for abuse, but when they can’t take it anymore and explode, they call it gapjil,” said Park Chang-jin, a former Korean Air flight attendant who campaigns against gapjil as a leader of the small opposition Justice Party.
Mr. Park knows the feeling.
In 2014, Cho Hyun-ah, the daughter of the former Korean Air chairman Cho Yang-ho, forced a passenger jet taxiing at Kennedy International Airport in New York to return to the gate because she didn’t like the way the macadamia nuts were served to her in first class. Mr. Park and another flight attendant were made to kneel before Ms. Cho, who let the plane depart only after Mr. Park had been kicked off the plane.
The Korean Air family became the epitome of gapjil again, in 2018, when audio and video files emerged showing another daughter, Cho Hyun-min, and her mother, Lee Myung-hee, screaming insults at workers. The chairman had to apologize and banish both of his daughters from management positions at the company.
There was a time when South Koreans were more likely to tolerate such behavior, especially when it involved the superrich families who run the country’s business conglomerates, known as chaebol, said Park Jum-kyu, an official at Gabjil 119, a civic group that offers legal advice for victims. (The group uses an alternate spelling of the word.)
“But people now demand higher standards on what behavior is acceptable and what is not,” Mr. Park said. “Now, when someone says to an authority figure, ‘Are you doing gapjil to me?’ the accusation packs a punch.”
South Korea has one of the longest workweeks among the world’s wealthier nations, and gapjil is often cited as one of the reasons behind the country’s miserable work conditions. The phenomenon takes many forms, like excessive hours with no overtime and bullying by supervisors.
“I hated it when they seemed to have nothing to do other than going around the office commenting on female workers’ clothes, saying that we could not get married because of the way we dressed,” said Hong Chae-yeong, referring to older male managers at her former corporate job. Ms. Hong, 30, said that behavior was one of the reasons she had quit.
Corporate and government elites have been notorious for a type of gapjil known as “imperial protocol,” which includes having a row of underlings hold umbrellas or commandeer elevators while ordinary people are forced to take the stairs. In 2017, Kim Moo-sung, a political boss, became a symbol of that sort of entitlement when he rolled a suitcase at an assistant at the airport. He later became the subject of public ridicule.
Some trace the origins of gapjil to South Korea’s military dictators, who enforced a command-and-compliance culture that remains pervasive. It is both “the basic grammar” and “a deep rooted malaise” of a South Korean society that reflects the “rankism its people are addicted to,” Kang Jun-man, a media scholar, wrote in his book on gapjil.
“People who suffer gapjil at work commit gapjil themselves when they are in the position of authority, as when they talk to a call-center employee on the phone,” said Cho Eun-mi, 37, who quit a stationery factory in April because of her manager’s abusive language.
But the country’s march toward democracy is also filled with stories of rebellion against the powerful: citizens driving a dictator into exile, taking up arms against a military junta and holding massive rallies to win a right to free election.
The impeachment of President Park Geun-hye in 2017 was started when it was revealed that her secret adviser, Choi Soon-sil, was accused of forcing an elite university to change its admission policies to accept her daughter. “Money speaks,” the daughter said in a Facebook comment that triggered public outrage.
The recent trend of whistle-blowing on gapjil also reflects a deep mistrust of the justice system in South Korea, where many have said the courts rarely punish corporate elites who act as though they are above the law. In 2007, Kim Seung-youn, chairman of the Hanwha conglomerate, was imprisoned only briefly after assaulting workers.
And in 2010, Chey Cheol-won, a member of the family that ran the SK conglomerate, received only a suspended prison sentence after battering a union activist with an aluminum baseball bat.
When victims of gapjil exhaust resources to address their grievances legally, they often resort to exposing the abusers in the court of public opinion, usually with the help of camera phones and social media. In 2018, video footage emerged of Yang Jin-ho, the head of an online file-sharing company, ruthlessly slapping a former employee.
In 2017, audio files emerged of Lee Jang-han, chairman of the pharmaceutical company Chong Kun Dang, harassing his chauffeur with a stream of insults. “What kind of bastard your father was to have raised a son like you?” he said.
Mr. Yang was imprisoned for violence and other crimes, while Mr. Lee was forced to hold a news conference to apologize.
Despite the anti-gapjil movement, South Korea may have a long way to go to make its work environment more fair and its society more equal. A law against workplace harassment took effect in 2019, but it mandates only disciplinary actions or a financial penalty of up to $8,000 against offenders. In a survey by Gabjil 119 last year, nearly 29 percent of workers reported abuse at work.
“Gapjil is still treated as something that should be resolved within the company,” said Yun Ji-young, a human rights lawyer who helps gapjil victims. “There is a huge animosity against people who take the problem outside.”
Without more accountability, though, Mr. Park at Gabjil 119 fears little will change for South Korean workers being tormented by their abusive bosses. “We have ended the military dictatorship, and we have impeached a president,” he said. “But we still have to change our workplace culture.”
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France24 - Monde
Cannes 2022 : avec "Nos Frangins", l'affaire Malik Oussekine pour la première fois au cinéma
Publié le : 26/05/2022 - 22:52
Louise DUPONT
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Le réalisateur Rachid Bouchareb raconte pour la première fois au cinéma l’affaire Malik Oussekine, un épisode douloureux de l’histoire de France du nom d'un jeune homme tué par des policiers en 1986 alors que Paris était secoué par des manifestations étudiantes. Louise Dupont a également rencontré pour cette émission de "À l'affiche à Cannes" l'acteur Raphaël Personnaz qui joue dans le rôle d'un inspecteur de police dans "Nos frangins".
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Cannes 2022
Festival de Cannes : "Le cinéma pakistanais vit une sorte d’âge d’or créatif"
CINÉMA
Le film "Hors la loi" de Rachid Bouchareb est accusé de contrefaçon
COMPÉTITION OFFICIELLE
"Hors-la-loi", le western-politique de Rachid Bouchareb qui provoque un duel avec les anti-FLN
France24 - Monde
Otan : Macron enjoint Erdogan à "respecter le choix souverain" de la Finlande et la Suède
Publié le : 26/05/2022 - 18:19
FRANCE 24
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Emmanuel Macron a tenté d'infléchir la position de la Turquie sur l’entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Otan, lors d'une conversation téléphonique, jeudi, en appelant son homologue à "respecter le choix souverain". Recep Tayyip Erdogan menace en effet de mettre son veto à l’adhésion de ces deux pays nordiques dans l’Alliance atlantique.
L’entretien téléphonique a eu lieu jeudi 26 mai pendant une heure. Le président français, Emmanuel Macron, a appelé à 11 h 30, depuis Paris, son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, à "respecter le choix souverain" de la Finlande et de la Suède d'entrer dans l'Otan, et souhaité qu'une "solution" soit rapidement trouvée pour lever la menace de veto turc.
"Le président de la République a souligné l'importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d'un processus démocratique et intervenant en réaction à l'évolution de leur environnement de sécurité", a indiqué la présidence française. "Il a souhaité que les discussions se poursuivent pour trouver une solution rapide" à l'opposition turque aux deux candidatures, a ajouté l'Élysée.
La fin de la neutralité ?
Les deux pays nordiques, rompant avec une longue tradition de neutralité, ont décidé d'adhérer à l'Otan en réaction à l'offensive lancée par la Russie en Ukraine le 24 février.
Mais la Turquie menace de bloquer leur entrée dans l'Alliance, qui requiert l'unanimité des États membres de l'organisation.
Ankara accuse notamment les deux pays d'abriter des militants kurdes du PKK, le Parti des Travailleurs du Kurdistan, qu'elle considère comme une organisation terroriste, et demande leur extradition.
La Turquie envisage, par ailleurs, une nouvelle opération contre les Kurdes dans le nord de la Syrie, qui risque de susciter de nouvelles tensions au sein de l'Otan, notamment avec la France.
Les présidents français et turc ont évoqué en outre "l'urgence de rendre possibles les exportations de céréales ukrainiennes", bloquées par la guerre dans les ports du sud du pays, ce qui menace d'entraîner une crise alimentaire mondiale. Emmanuel Macron va poursuivre "dans les jours qui viennent les contacts à ce sujet avec les acteurs internationaux pertinents".
"Trouver une solution rapidement"
Ils ont discuté des "différentes voies possibles pour acheminer" ces récoltes, en lien avec les Nations unies, et sont "convenus de rester en contact afin de trouver une solution rapidement".
Une des pistes étudiées est la mise en place d'un corridor naval depuis Odessa, en mer Noire, dont la Turquie pourrait être un acteur important.
Les deux dirigeants ont par ailleurs dit "leur préoccupation face à la dégradation de la situation en Libye".
Après plus d'une décennie de chaos consécutif à la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, la Libye, minée par les divisions entre institutions concurrentes dans l'Est et l'Ouest, compte depuis début mars deux gouvernements rivaux, comme entre 2014 et 2021, alors en pleine guerre civile.
Un gouvernement formé par l'ex-ministre de l'Intérieur Fathi Bachagha, approuvé par le Parlement siégeant dans l'Est, est en concurrence avec l'exécutif à Tripoli dirigé par Abdelhamid Dbeibah, issu des accords politiques parrainés par l'ONU.
Avec AFP
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ANALYSE
La Turquie peut-elle bloquer l’entrée de la Suède et de la Finlande dans l'Otan ?
Otan : la Suède doit cesser son "soutien" aux "organisations terroristes", selon Erdogan
Le fil du 26 mai
Ukraine : les Russes encerclent Severodonetsk, bombardements à Kharkiv
France24 - Monde
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
Publié le : 26/05/2022 - 11:16
FRANCE 24
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Deux jours après la fusillade dans une une école à Ulvade, au Texas, où dix-neuf enfants et deux enseignants ont été tués, le déroulé des faits se précise. Le tireur était un jeune homme de 18 ans en conflit familial, isolé et en décrochage scolaire, qui avait annoncé son geste sur Facebook. Il est resté une heure dans l'école, armé d'un fusil semi-automatique AR-15, avant d'être abattu par la police.
Il l'avait annoncé sur Facebook : l'adolescent qui a tué mardi 19 enfants d'une école primaire d'Uvalde, au Texas, avait écrit le jour du drame qu'il allait tuer sa grand-mère, puis s'attaquer à une école dans cette petite ville à majorité hispanique située à 130 kilomètres à l'ouest de San Antonio. France 24 fait le point sur ce que l'on sait deux jours après les faits.
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Des messages sur Facebook, trente minutes avant la fusillade
Le matin du drame, vers 11 heures, le tueur, identifié plus tard comme Salvador Ramos, âgé de 18 ans, annonce "sur Facebook" qu'il va "tirer" sur sa grand-mère, chez qui il habite, a indiqué mercredi le gouverneur du Texas, Greg Abbott. Touchée au visage, la femme de 66 ans parvient néanmoins à alerter la police. Elle sera transportée peu après dans un état critique à l'hôpital University Health de San Antonio.
De son côté, le jeune homme s'enfuit avec le pick-up de sa grand-mère. Sur Facebook, il annonce alors qu'il va s'attaquer à "une école primaire".
Vers 11 h 30, après 3,5 kilomètres de route, le jeune homme est victime d'un accident de la route, pour une raison indéterminée, alors qu'il se trouve près de l'école primaire Robb, où plus de 500 enfants entre 7 et 11 ans sont scolarisés. Ils n'avaient plus que quelques jours de classe avant la fin de l'année scolaire.
Il sort alors du véhicule avec un fusil semi-automatique AR-15 et un sac à dos. Rapidement, il est confronté à un policier assigné à la sécurité de l'école primaire qui essaie de l'empêcher d'entrer dans l'établissement, sans succès, poursuit Steven McCraw, le chef du département de la sécurité publique du Texas.
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Une heure dans l'établissement
Dès qu'il entre dans le bâtiment, il s'engage dans un couloir qui mène à deux salles de classe adjacentes, suivi par trois policiers qui demandent du renfort. Il se barricade dans l'une d'elles et "le carnage commence", selon Steven McCraw.
Il tue dix-neuf élèves, âgés de 9 à 10 ans, et les deux enseignantes présentes.
Rapidement, la police intervient. Hors des murs de l'école, elle brise les vitres des autres classes et évacue élèves et enseignants. À l'intérieur, les forces de l'ordre se positionnent dans le couloir et dans la salle de classe adjacente pour empêcher l'assaillant de s'échapper. Il est finalement tué par une unité d'élite de la police aux frontières, le Mexique se situant à près de 90 kilomètres à vol d'oiseau d'Uvalde, une heure plus tard.
Il est 13 heures quand la police indique sur Twitter que Salvador Ramos a été "neutralisé", c'est-à-dire abattu.
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Dix-neuf enfants de 9 à 10 ans et deux enseignantes tués
Les identités des victimes ont été révélées par leurs familles, qui partagent leur douleur sur les réseaux sociaux. Parmi eux, Xavier Lopez, un petit garçon de 10 ans qui aimait danser, ou Amerie Jo Garza, une petite fille au large sourire qui venait d'avoir 10 ans. Deux enseignantes ont également été tuées, Eva Mireles, 44 ans, et Irma Garcia, décrites comme "des héroïnes qui ont tenté de protéger leurs élèves. Les portraits des victimes font la une de nombreux journaux aux États-Unis. La tragédie a également fait 17 blessés.
⚫️ Mardi 24 mai, #SalvadorRamos, un lycéen de 18 ans, a ouvert le feu dans une école primaire à #Uvalde, au #Texas. Il a tué 21 personnes, dont 19 enfants et deux enseignantes 🔽 pic.twitter.com/e5ZCORFyjZ
May 25, 2022 -
Un meurtrier sans antécédent judiciaire
Salvador Ramos est un citoyen américain inscrit au lycée d'Uvalde d'où il avait décroché, a indiqué le gouverneur du Texas. Il vivait depuis deux mois chez sa grand-mère, a précisé Steven McCraw. Selon les médias, il s'était disputé avec sa mère.
Il n'a pas d'antécédents judiciaires chez les mineurs ou de problèmes psychologiques connus des services de santé locaux, a précisé le gouverneur, Greg Abbott, le qualifiant pourtant de "dément" ayant "des handicaps le poussant à tirer sur sa grand-mère et ensuite tuer des bébés, tous ces jeunes enfants".
Le 17 mai, au lendemain de son 18e anniversaire, il avait acheté un fusil semi-automatique, puis des munitions, et un autre fusil automatique le 20 mai dans la même armurerie d'Uvalde, a indiqué Steven McCraw. Les enquêteurs n'ont pour l'instant trouvé aucun autre élément permettant d'expliquer la raison de son geste, a-t-il souligné.
Une cousine, Mia, a indiqué au Washington Post qu'il n'était "pas très sociable" et ne voulait plus aller en cours où il était harcelé à cause de son bégaiement. Il aimait les jeux vidéo de combat selon d'autres amis.
Avec AFP
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Fusillade au Texas : retour du débat sur les armes au cœur d'une Amérique endeuillée
ARMES À FEU
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
Valeurs Actuelles
Marseille : le phénomène des voitures “désossées” prend de l’ampleur, les habitants n’en peuvent plus
Portières, pare-chocs, tableau de bord… Des Marseillais se retrouvent avec des pièces, essentielles pour leur voiture, manquantes. Voici la vague d’incivilités qui vogue à Marseille et qui exaspère les riverains. Depuis le premier confinement lié à l’épidémie de Covid-19, une centaine de voitures ont été « désossées », rapporte BFM Marseille Provence, jeudi 26 mai. Le quartier de Pont-de-Vivaux, dans le Xe arrondissement de la cité phocéenne, serait le plus touché. Une jeune femme victime de ce vol dit à BFM être « tombée des nues » lorsqu’elle a vu sa voiture complètement mise en pièces alors qu’elle était garée dans un parking sécurisé.
Un type de voitures privilégié
Le remorqueur lui a ensuite appris qu’elle était loin d’être la seule personne dans cette situation à Marseille. Il y aurait même un certain type de voitures que les malfrats préféreraient : « Il m’a dit que c’était le modèle en vogue en ce moment. Que cela touchait beaucoup les 208, Peugeot et Renault », a raconté la même témoin.
Une pétition lancée
Face à la montée de ces incivilités, un groupe nommé Touche pas à ma rue a été créé sur les réseaux sociaux, regroupant les témoignages des victimes et des photos de voitures disloquées. Les habitants réclament également plus de sécurité et de surveillance pour éviter de nouveaux actes de vandalisme, rapporte BFM Marseille Provence. Une pétition a été lancée rassemblant jeudi soir déjà 1 000 signataires.
Marseille : les dernières actualités
L'Humanité
Sur la tête
BilletMaurice UlrichUne lourde menace pèse sur la démocratie. Le pouvoir des juges. C’est, nous dit Franz-Olivier Giesbert dans un de ses éditos hallucinés du Point, « la thèse d’un livre passionnant que l’on attendait depuis longtemps et qui fera date » : la Démocratie au péril des prétoires (éd. Gallimard), d’un énarque et polytechnicien, Jean-Éric Schoettl. Penser, donc, que la démocratie serait menacée par les populismes de Le Pen ou Zemmour, c’est « confondre les conséquences avec les causes : l’affaissement de l’État et de son autorité consacré par beaucoup de magistrats ». Ainsi, l’instauration de la république des juges passe par « la mise au pas de la classe politique ». Par exemple, Jean-Éric Schoettl démonte sans pitié, écrit l’éditorialiste, ce que sont les affaires Fillon ou Sarkozy : « Des farces judiciaires indignes d’une démocratie, où des magistrats gonflés à l’hélium de leur hubris s’opiniâtrent à envoyer en prison d’anciennes grandes figures de la V e République. » La justice française, titre-t-il, a « la tête à l’envers ». Ou il est plutôt tombé sur la tête. Ça fait mal…
BBC
Uvalde shooting: Texas police change key details as criticism mounts
By Gareth EvansBBC News
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Police in Texas have revised key details about Tuesday's deadly school shooting as criticism mounts from parents over the initial response.
The gunman roamed outside the Uvalde school for 12 minutes before entering unchallenged, police said on Thursday.
That contradicted earlier statements which said the attacker had been confronted and shot at by an officer.
He killed 19 children and two teachers before he was shot dead 90 minutes after he arrived, police said.
That delay, combined with video footage showing frustrated parents being tackled and handcuffed by police while the gunman was still inside the school, has led to growing public anger and scrutiny of the early response.
It has also called into question claims by state Governor Greg Abbott, who earlier this week hailed the "quick response" of "valiant local officials" who he said had engaged the gunman before he entered the school. "They showed amazing courage by running toward gunfire," he said.
The latest timeline was given at a news conference by Texas Ranger Victor Escalon, who said several times that he wanted to "clear up" previous statements. He defended the police response and spoke of the emotional toll the shooting had taken on officers. "We're all hurting inside," he said.
But the timeline of events was still unclear after Thursday's briefing, and questions remain about how long it took officers to arrive and why the gunman, 18-year-old Salvador Ramos, was inside the school for more than an hour before he was killed - not by local officers - but by a tactical unit led by US border agents.
Mr Escalon said Ramos crashed his vehicle nearby at 11:28, with the first emergency call coming two minutes later as witnesses reported a man carrying a gun. Ramos then shot at members of the public, roamed the school premises, and entered freely through an unlocked door at 11:40.
Police arrived on site four minutes later, Mr Escalon said. But it is unclear how close they got to the gunman or whether they attempted to enter the classroom where the shooting took place.
Police initially said the officers were "inside making entry" and took cover after coming under heavy fire. This was revised on Thursday by Mr Escalon. "They [didn't] make entry immediately because of the gunfire they were receiving," he said.
At 12:45, the gunman was shot dead by a team led by an elite Border Patrol tactical unit. Mr Escalon played down previous statements by police that there had been ongoing exchanges of gunfire during the previous hour. "The majority of the gunfire was in the beginning," he told reporters.
Witnesses have said police were hesitant to confront the killer, and videos from the scene show officers gathered outside while being urged by desperate family members to storm the building immediately.
One mother told the Wall Street Journal that she was briefly handcuffed and accused of impeding a police investigation, after demanding - along with other parents - that officers enter the school. Angeli Rose Gomez said she saw one father thrown to the ground by an officer, another pepper-sprayed and a third who was tasered.
"The police were doing nothing," said Ms Gomez, who was eventually released. She said she jumped over the school fence and ran inside to rescue her two children. "They [the police] were just standing outside the fence. They weren't going in there or running anywhere."
"They say they rushed in," Javier Cazares, whose daughter Jacklyn was killed in the attack, told the Associated Press. "We didn't see that."
"A lot of us were arguing with the police, 'You all need to go in there. You all need to do your jobs'. Their response was, 'We can't do our jobs because you guys are interfering.'"
Texas shooting: More coverage
The apparent delay in entering the building deviates from guidance that became standard police practice after the 1999 Columbine High School massacre, which states that the first officers on the scene should do whatever they can to stop an attack without waiting for backup.
Mr Escalon refused to answer several questions about why the gunman had not been killed sooner. He said he had "taken all those questions into consideration" and would give an update later.
Investigators have found no indication the gunman had a history of mental illness or a criminal record. He legally purchased two AR-style rifles in the week before the attack, shortly after his 18th birthday.
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Valeurs Actuelles
Gap : après un refus d’obtempérer, une moto de la gendarmerie percutée
Une traque qui frôle le drame. Mercredi 25 mai, à Gap (05), deux gendarmes ont été pris dans une course-poursuite avec un automobiliste refusant d’obtempérer. Résultat, un enfant a été légèrement touché et une moto appartenant à l’un des agents a été percutée par le fuyard, selon BFMTV. Une enquête ouverte « pour refus d’obtempérer aggravé » a été confiée à la brigade de recherche de la gendarmerie de Gap, indique Florent Crouhy, procureur de la République de Gap, d’après une information du Dauphiné Libéré.
Le propriétaire du véhicule identifié
Mercredi 25 mai, aux alentours de 8h, deux gendarmes de la brigade motorisée de Gap se rendent à la station essence Esso de l’avenue de Provence. Sur le chemin, les militaires remarquent un individu en plein appel téléphonique au volant de son véhicule et lui somment de s’arrêter. L’homme refuse, et tente alors de semer les gendarmes en faisant fi de toutes les règles du code de la route : excès de vitesse, conduite sur les trottoirs, ligne blanche franchie… Un comportement dangereux à une heure de forte affluence, raconte BFMTV.À ses trousses, les gendarmes parviennent à le prendre en tenaille à proximité de l’université de Gap, au niveau de la rue Bayard. Alors que l’un des motards descend de son véhicule pour tenter d’interpeller l’individu, ce dernier déclenche une dangereuse marche arrière, percutant la moto stationnée, avant de repartir de plus belle. Le fuyard finira par abandonner son véhicule près de la préfecture.
D’après BFMTV, un enfant a été légèrement heurté par le rétroviseur du véhicule en fuite qui roulait à toute allure. Le propriétaire de la voiture a été identifié grâce au relevé de la plaque d’immatriculation, bien que cette information ne préjuge pas de l’identité de son conducteur. Pour ce faire, les enquêteurs comptent sur la description physique du chauffard par les gendarmes, ainsi que sur les relevés vidéos des caméras de surveillance.
Gap : les dernières actualités
France24 - Monde
Armes à feu : l'Australie, un modèle pour les États-Unis après la tuerie au Texas ?
Publié le : 26/05/2022 - 14:29
Grégoire SAUVAGE
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Considérée comme un exemple en matière de contrôle des armes à feu, l'Australie a entamé dans les années 1990 un programme de rachat massif par l'État d'armes détenues par des particuliers. Un possible modèle à suivre pour les États-Unis après la tuerie survenue mardi au Texas, même si une telle législation a peu de chances d’y être adoptée.
Columbine, Sandy Hook, Virginia Tech, Orlando, Las Vegas, Buffalo, Uvalde... À chaque tuerie de masse, le débat sur le contrôle des armes à feu refait surface aux États-Unis sans entraîner une quelconque remise en cause de la législation. Une absence de volonté politique qui contraste avec la situation de l'Australie, pays souvent cité en exemple pour avoir réduit de manière spectaculaire la violence par arme à feu.
Le tournant pour l'Australie intervient le 28 avril 1996. Martin Bryant, un jeune homme instable de 28 ans, entre dans un café de Port-Arthur, une ville touristique de Tasmanie, et ouvre le feu avec un fusil semi-automatique, faisant 35 morts et 28 blessés. La pire tuerie de masse de l'histoire australienne.
L'événement sert d'électrochoc. Douze jours plus tard, le gouvernement australien, dirigé par John Howard, le Premier ministre conservateur récemment élu, passe à l'action. "Je savais que je devais employer l'autorité de ma fonction pour contrôler la possession et l'usage du genre d'arme qui avait tué 35 innocents. Je savais aussi que ce ne serait pas facile", se souvient le chef du gouvernement dans une tribune publiée par le New York Times en 2012.
650 000 armes mises hors circuit
En un temps record, John Howard réussit le tour de force de convaincre les membres de sa coalition et les différents États australiens d'adopter une vaste réforme de la législation sur les armes à feu. Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d'arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers et impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.
Le NFA prévoit également l'interdiction des fusils automatiques et semi-automatiques, ainsi que les fusils à pompe. Problème : plusieurs centaines de milliers de ces armes meurtrières sont déjà en circulation en Australie. Pour les récupérer, l'État met en place un programme de rachat des armes, financé par une hausse des impôts. Ceux qui possédaient légalement ce type d'armes reçoivent ainsi une compensation financière. Quant aux détenteurs d'armes illégales, ils n'obtiennent aucune compensation mais ne sont pas poursuivis.
>> À lire aussi : Les "armes fantômes", ce phénomène bien réel que Joe Biden veut combattre
Malgré les craintes d'une forte résistance de la part de la population, l'Australie récupère sans encombre puis détruit, entre octobre 1996 et septembre 1997, plus de 650 000 armes à feu, soit environ 20 % de toutes les armes détenues par des particuliers, selon le média en ligne américain Vox.
Une baisse spectaculaire de la violence
De nombreuses études universitaires ont ensuite prouvé l'efficacité de la nouvelle législation australienne et de la politique de rachat massif des armes les plus dangereuses. Des chercheurs d'Harvard ont ainsi montré en 2011 que dans les sept années qui ont suivi le NFA, l'Australie a connu une baisse de 42 % des homicides par arme à feu et une chute de 57 % des suicides. Une autre étude australienne intitulée "Le programme de rachat d'armes sauve-t-il des vies ?" confirme cette tendance.
Globalement, la littérature scientifique est claire sur un point : plus les armes à feu sont accessibles, plus le risque est élevé d'être victime d'un homicide par balle, rappelle l'université d'Oxford.
Autre élément qui semble prouver l'efficacité du NFA : au cours des dix années qui ont précédé le massacre de Port-Arthur, l'Australie avait connu 11 fusillades. Il n'y en a plus eu une seule jusqu'au 15 décembre 2014 et une prise d'otages à Sydney qui a fait trois morts, dont l'auteur de l'attaque, rapporte le média Slate.
Un succès qui fait dire à John Howard, cité par le Washington Post quelques jours après la tuerie d'Aurora dans le Colorado en 2012, que si l'Australie pouvait s'inspirer des États-Unis dans de nombreux domaines, "en ce qui concerne les armes, nous avons eu raison de prendre un chemin totalement opposé".
>> À voir : Contrôle des armes à feu : ces shérifs américains qui refusent d'appliquer la loi
Cependant, la législation australienne est loin d'être facilement transposable aux États-Unis. Sans frontière terrestre, l'Australie dispose d'un atout considérable pour contrôler la circulation des armes à feu. Le pays peut également compter sur un service des douanes efficace et bien organisé, souligne l'étude australienne précédemment citée.
Plus important encore, le NFA a bénéficié d'un large consensus politique. Un scénario difficile à imaginer aux États-Unis, où chaque nouvelle tuerie semble mettre en lumière le fossé idéologique entre les camps démocrate et républicain. Au pays du sacro-saint deuxième amendement, qui garantit le droit des Américains à porter une arme, une telle législation semble toujours, à l'heure actuelle, relever de la science-fiction.
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Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Archives
Les "armes fantômes", phénomène inquiétant aux États-Unis, auquel Joe Biden s'attaque
LE POINT SUR L'ENQUÊTE
Un adolescent isolé, un "carnage" d'une heure… Ce que l'on sait sur la fusillade au Texas
BBC
Ray Liotta: Scorsese and De Niro lead tributes to the late Goodfellas actor
Hollywood director Martin Scorsese and actor Robert De Niro have led the tributes to Goodfellas star Ray Liotta, who died this week aged 67.
Scorsese, who directed both in the 1990 gangster crime film, called Liotta a "uniquely gifted" and "courageous" performer.
The late actor is best known for his portrayal of mobster Henry Hill in the film, opposite De Niro and Joe Pesci.
De Niro said: "I was very saddened to learn of Ray's passing."
"He is way too young to have left us," he added, in a statement shared to US media.
Liotta died in his sleep in the Dominican Republic at the age of 67, it was confirmed on Thursday.
The US star had been on location filming the movie Dangerous Waters, his publicist Jennifer Allen said.
His fiancée Jacy Nittolo was on location at the time of his death, Ms Allen added.
Scorsese said he was "absolutely shocked and devastated" by the news and that he would always be proud of their work together.
"Playing Henry Hill in Goodfellas was a tall order, because the character had so many different facets, so many complicated layers, and Ray was in almost every scene of a long, tough shoot," the filmmaker explained.
"He absolutely amazed me, and I'll always be proud of the work we did together on that picture.
"My heart goes out to his loved ones, and it aches for his loss, way too early."
Lorraine Bracco, who played Karen Friedman Hill in Goodfellas, said she was "shattered" to hear the news of her former co-star's death.
She shared a photo of them both on Twitter, saying being with him had been the best part of making the film.
I am utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta. pic.twitter.com/3gNjJFTAne
While best known for Goodfellas, Liotta also appeared in the heart rending 1989 film Field of Dreams, playing a dead baseball player who came back to life to play in a game at Kevin Costner's character's new playing field.
Reacting to the news, Costner tweeted he was "devastated".
Devastated to hear the news of Ray Liotta’s passing. While he leaves an incredible legacy, he’ll always be “Shoeless Joe Jackson” in my heart. What happened that moment in the film was real. God gave us that stunt. Now God has Ray. pic.twitter.com/JQmk1PsuSK
Liotta got his big break playing ex-convict Ray Sinclair in 1986 black comedy Something Wild, getting a Golden Globe nomination for that role, before going to star in the 1988 film Dominick and Eugene, about the strained relationship between twins with very different characters.
Actor and comedian Seth Rogen wrote online that working with him, on the 2009 dark comedy Observe and Report, had been "one of the great joys of my career".
I can’t believe Ray Liotta has passed away. He was such a lovely, talented and hilarious person. Working with him was one of the great joys of my career and we made some of my favorite scenes I ever got to be in. A true legend of immense skill and grace.
More recently, Jennifer Lopez aka singer J-Lo acted opposite Liotta in the US TV crime series Shades of Blue.
"Ray was the epitome of a tough guy who was all mushy on the inside," she wrote. "I guess that's what made him such a compelling actor to watch."
Ray was my partner in crime on Shades of Blue … the first thing that comes to mind is he so was kind to my children. Ray was the epitome of a tough guy who was all mushy on the inside … I guess that’s what made him such a compelling actor to watch. The original Goodfella. 1/5 pic.twitter.com/IDbOBPNydY
And another superstar singer, Ed Sheeran paid tribute to Liotta, with the actor having appeared in the music video for his and Rudimental's 2014 collaboration, Bloodstream.
"I got to work with him on the Bloodstream music video with [music video director] Emil Nava, and got hung out with him at gigs," posted the English singer-songwriter.
"He was such a fun guy, so so sweet, and I loved being around him. Goodfellas will always be my favourite movie."
Batman regret
By the 90s, Liotta was starring in Unlawful Entry, Cop Land and Corrina, Corrina with Whoopi Goldberg.
Last year he starred in the Sopranos prequel film The Many Saints Of Newark,having turned down a role in the original series.
The New Jersey-born actor said in 2016 that he regretted turning down the chance to audition for Tim Burton's Batman film.
"When I did my first movie, Tim Burton was getting ready to do Batman and he was interested in me because he wanted it to be edgy and real.
"I thought, 'Batman? That's a stupid idea', even though he had just done one of my favourite movies of all time, Beetlejuice. So yes, I regret not auditioning for that'."
He also played lawyer Jay Marotta in the critically acclaimed 2019 film Marriage Story, which starred Adam Driver and Scarlett Johansson as a couple whose relationship was breaking up. Laura Dern won a best supporting actress Oscar for playing a lawyer in the film.
The actor had recently finished working on the 2023 film The Cocaine Bear, directed by Elizabeth Banks.
Liotta also narrated documentary series The Making Of The Mob, and appeared in several music videos including David Guetta's song Lovers On The Sun.
Liotta leaves his daughter Karsen, who he shares with his ex-wife Michelle Grace, and his fiancée.
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France24 - Monde
Scandale sexuel chez les évangélistes : séisme en terre ultraconservatrice américaine
Publié le : 26/05/2022 - 12:32
Sébastian SEIBT
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Un rapport, mis en ligne dimanche, dévoile l’ampleur des agressions sexuelles passées sous silence au sein de la Convention baptiste du sud. De quoi fragiliser ce groupe religieux américain, fort de 13 millions de membres, dont le Parti républicain recherche activement le soutien depuis les années 2000.
C’est une liste qui va faire grand bruit aux États-Unis. Elle est censée contenir environ 700 noms de membres de la Convention baptiste du sud (SBC) - le plus important et influent groupe évangéliste chrétien du pays - soupçonnés depuis des années par leurs supérieurs d’agressions sexuelles.
L’existence d’une telle liste, longtemps niée par les pontes de la SBC, est l’une des principales révélations d’un rapport explosif, publié dimanche 22 mai. Un document qui, au fil de ses 300 pages, détaille les agressions sexuelles en série au sein de ce groupe et la manière dont la hiérarchie a ignoré, voire étouffé, les témoignages et plaintes depuis le début des années 2000.
"Ce n'est plus une crise, c'est l'apocalypse"
La décision de rendre publique cette liste, probablement jeudi 26 mai, représente le premier signe que les responsables de la Convention baptiste du sud prennent au sérieux non seulement les conclusions du rapport, mais aussi la réalité de l’ampleur du scandale.
Il faut dire que le rapport, commandé en 2021 à des enquêteurs indépendants, entre dans les moindres détails sans épargner personne. Il met même en cause un ancien président de la SBC, accusé d’agressions sexuelles.
“C’est tellement pire que ce à quoi je m’attendais”, a reconnu Ed Litton, l’actuel président de la Convention baptiste du sud. “Ce n’est plus une crise, c’est l’apocalypse. C’est tout le système qui est remis en cause”, a écrit Russell Moore, un prédicateur qui a quitté la SBC l’an dernier.
En effet, le rapport ne se contente pas d’énumérer le tragique décompte des cas d’agressions sexuelles, aussi bien contre des mineurs que contre des femmes. Sur ce point, les enquêteurs confirment pour l’essentiel les révélations faites en 2019 par le Houston Chronicle et le San Antonio Express-News.
“Ce qui est tout aussi alarmant, c’est la description des efforts entrepris depuis plus de vingt ans par des hauts responsables pour minimiser la parole des victimes et protéger à tout prix l’institution contre tout risque de poursuite”, résume Andrew Lewis, politologue à l’université de Cincinnati et spécialiste de l’engagement politique des groupes religieux.
August Boto, un influent ex-responsable du comité exécutif de la SBC qui est souvent cité dans le rapport, avait ainsi comparé dans un email les efforts des victimes pour attirer l’attention sur leur sort à “un complot satanique visant à nous distraire de notre mission d’évangélisation”.
“Ce rapport est terrifiant à lire. Peut-être qu’il est temps de tourner définitivement la page de la SBC”, a réagi Boz Tchividjian, un avocat qui représente des victimes d’agressions sexuelles, interrogé par le New York Times.
L’institution de référence dans le monde protestant américain
Difficile pour un observateur extérieur aux États-Unis de comprendre à quel point l’hypothèse d’une fin de la Convention baptiste du sud peut être, en soi, un tremblement de terre, non seulement religieux, mais aussi culturel et politique aux États-Unis.
Ce n’est, en effet, pas seulement un nouveau scandale sexuel qui s’abat sur un groupe religieux, comme cela avait pu être le cas avec l’Église catholique nord-américaine au début des années 2000.
Forte d’environ 13 millions de membres, la Convention baptiste du sud représente le principal courant du protestantisme, c’est-à-dire de la branche majoritaire du christianisme aux États-Unis. “Comme les autres groupes protestants, la SBC est très décentralisée avec des chapelles locales plutôt autonomes, mais elle a aussi un comité exécutif très structuré et puissant qui fait d’elle l’institution de référence dans le monde protestant américain”, résume Tobias Cremer, spécialiste des relations entre religion et politique à la Faculté de théologie d’Oxford.
Un statut particulier et influent dans une Amérique profonde encore très religieuse, qui fait de ces évangélistes une espèce très courtisée par le monde politique depuis longtemps. Et leur rôle n’a fait que croître dans l’arène politique. Les présidents démocrates Jimmy Carter et Bill Clinton se revendiquaient de la Convention baptiste du sud.
Mais depuis le début des années 2000, il est devenu de moins en moins opportun pour un responsable politique modéré ou libéral de clamer son appartenance à la SBC. Ces religieux portent dorénavant haut les couleurs des “évangélistes chrétiens ultra-conservateur blancs”, souligne Tobias Cremer.
Ce n’est pas non plus un groupe monolithique et les éléments les plus modérés font qu’il peut apparaître moins extrémiste que les petites chapelles évangélistes les plus enragées. Mais même les factions les moins à droite défendent des valeurs familiales - sur les questions d’avortement, de mariage homosexuel - qui sont irréconciliables avec le Parti démocrate.
Un glissement à droite qui a permis à la SBC de “devenir pendant longtemps les faiseurs de roi au parti républicain. John McCain, Mitt Romney ou encore George W. Bush ont tous cherché activement leur soutien en leur donnant des gages”, explique Tobias Cremer.
Plus modéré ou plus trumpien ?
En d’autres termes, celui qui contrôle la SBC a son mot à dire sur le programme du Parti républicain. C’est pourquoi le scandale sexuel qui ébranle cette institution “va avoir des conséquences politiques et sociales au niveau national”, assure Andrew Lewis.
Ces révélations interviennent, en effet, à un moment charnière de la vie de la Convention baptiste du sud. “C’est une institution en crise et en proie à une intense lutte de pouvoir depuis cinq ans”, explique Andrew Lewis.
La SBC n’est plus seulement le petit coin de paradis de l’Américain blanc qui suit aveuglément ce que lui dit son prédicateur. “Il y a un double mouvement à l’œuvre : d’un côté, un changement démographique lié à la sécularisation rapide de la population active blanche, ce qui fait qu’une partie importante des moins de 30 ans à la SBC sont maintenant issus des minorités ethniques”, note Tobias Cremer.
De l’autre, un nombre grandissant de membres quittent ce groupe parce qu’ils jugent que la direction est devenue trop politique et pas assez religieuse. En parallèle, “la plupart des nouveaux arrivants se disent évangélistes parce qu’ils associent ce mouvement à Donald Trump, qu'ils soutiennent”, note l’expert d’Oxford. Ces nouvelles ouailles font donc pencher la balance vers une plus grande politisation du SBC.
Face à ces changements, deux grandes factions tentent d’imposer leur vision du futur de la SBC. Les modérés, qui affirment qu’il faut tenir compte des changements démographiques et mettre de l’eau dans son vin sur des questions comme l’immigration ou la place des femmes dans l'organisation, affrontent les ultra-conservateurs, qui veulent rester aussi dogmatiques que possible.
Il se trouve que “ce sont les ultra-conservateurs qui ont été le plus opposés à l’enquête sur les scandales sexuels”, souligne Andrew Lewis.
Pour ce spécialiste, la publication du rapport constitue un sérieux revers pour cette faction extrémiste. La frange la plus modérée pourrait en profiter très rapidement, puisque des élections pour renouveler le comité exécutif doivent avoir lieu cet été.
Le Parti républicain pourrait alors vouloir leur plaire en se montrant plus ouvert sur certains thèmes comme l'immigration, ou les droits de la communauté LGBT.
Mais ce n'est qu'un scénario. L'autre est que "ce scandale accélère l'exode des membres du SBC et sape davantage l’influence que l’organisation peut avoir dans le monde politique”, extrapole Tobias Cremer. Auquel cas, il ne resterait au Parti républicain comme boussole idéologique que le seul candidat à avoir obtenu l’investiture du parti sans draguer les évangélistes : Donald Trump. Cette crise pourrait ainsi rendre les républicains encore plus “trumpo-dépendants” qu’ils ne le sont déjà.
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BBC
SANS TITRE
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
John Murray
BBC commentator on BBC Radio 5 Live
These two clubs are incredibly well supported in the cities that they come from in Liverpool and Madrid but they also have this world base and people are coming from all over the world to watch this game.
Simon Stone
BBC Sport
There is growing interest in Canada coach John Herdman.
The Englishman has guided Canada to the World Cup for the first time since 1986 but is having to navigate some pretty delicate political waters internally after the Canadian FA was forced to scrap next month's friendly with Iran due to widespread opposition in the country, including from Prime Minister Justin Trudeau.
Herdman has already been looked at closely by clubs in England and now the 46-year-old, who comes from the north-east, is attracting admiring glances from Anderlecht and Standard Liege.
It seems unlikely Herdman will leave before the World Cup but after that, he could be tempted to move despite Canada co-hosting the 2026 tournament.
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
The plane carrying the Liverpool squad was given a traditional water salute by two fire engines as it prepared to fly to Paris.
Either that or a quick wash to make it more presentable.
Borussia Dortmund have made a success of signing young talent from the Premier League in recent years, will they do so again?
The Bundesliga have confirmed the signing of Jayden Braaf from Manchester City on a free transfer.
The 19-year-old Netherlands youth forward joined City from PSV Eindhoven in 2018 but never made a senior appearance for the club.
Simon Stone
BBC Sport
England goalkeeper Sam Johnstone is close to joining Crystal Palace.
Johnstone is out of contract at West Brom at the end of the month and has already told the Baggies he will not be staying at the Championship club.
A number of clubs have been interested in the 29-year-old, with West Ham particularly keen last season.
However, it is understood Palace are now at the head of the queue, with Johnstone set to become Patrick Vieira's first signing of the summer.
More details here.
Make sure you pop in and say hello to Giulia and the rest of the Radio Merseyside team at Lush Bar in Paris.
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
The Lush Bar in Paris is the home of the Liverpool Supporters Club in France, the owner Ken spoke to BBC Radio 5 Live earlier:
"We started this about 15 years ago and there were probably six Liverpool supporters that came in to watch a game and that's what started it off and we've now got probably a thousand supporters in France. People come to the bar for the games and the privilege of being a Liverpool fan.
"We had probably 80 Liverpool fans in last night, two days before the game, today we're expecting a lot more. We're expecting probably 200 people outside the bar today trying to get in and we'll try to accommodate everybody.
"Tomorrow night we'll try and spread it out across the bars and point people in the right direction so that everyone can see the game, that's the most important thing.
"I was in Madrid and didn't have a ticket for the game so I know what it's like - I remember Liverpool fans scarpering to try and get in any bar they possibly could. I've probably responded to about 3000 emails trying to get people into different places in Paris!"
The hop across the channel is usually straight forward for travellers from the UK - but the journey has proven tricky for Liverpool fans heading to Paris for the Champions League final.
Reds fans are facing long queues at Dover as thousands of supporters descend on the Kent port to board ferries.
Some fans are complaining of "chaos" as they are stuck in hours long queues alongside families heading for half-term holidays.
The port advised people to "pack adequate supplies including food and water" as major delays were expected.
For the non-drivers among them I'm sure "adequate supplies" mean something else other than water.
More details here.
Jose Mourinho has been given the full Roman treatment after guiding Roma to Europa Conference League success against Feyenoord earlier this week.
Good news, Liverpool fans.
The Reds have confirmed Thiago Alcantara and Fabinho - who were both injury doubts - are included in the squad travelling to Paris.
Will they will be fit enough to start at the Stade de France? Liverpool say they "are set to come into contention to return".
To quote Alan Partridge: that sounds disconcertingly vague.
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
The Liverpool squad are on their way to Paris!
These are the scenes from Liverpool John Lennon airport a few moments ago - but they have an extra piece of luggage on their return flight? Maybe that's what Jordan Henderson's huge rucksack is for....
The Carraghers are on their way to Paris, with some snazzy souvenir t-shirts to boot.
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
Former Real Madrid president Ramon Calderon speaking to BBC Radio 5 Live:
"Of course we lost Cristiano [ Ronaldo] who was a very good asset for us, scoring 40 or 50 goals every season. But Karim Benzema is in very good shape and Vinicius Junior has been a surprise, the way he has been playing recently and Rodrygo too.
"We have a very good midfield with Toni Kroos and Casemiro, the defence is also very strong and the goalkeeper too. I don't think it's weaker than the last time we met Liverpool in the final but Liverpool have improved a lot in the last three or four years.
"These matches are decided by small details and this will certainly be the case tomorrow night."
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
Former Real Madrid president Ramon Calderon speaking to BBC Radio 5 Live:
"When Cristiano [Ronaldo] left Karim Benzema decided to be the leader, he has been that leader, scoring many goals, helping the team in defence and midfield. Nowadays he is a player that will always be remembered in our club."
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
Former Real Madrid president Ramon Calderon speaking to BBC Radio 5 Live:
"I think what we did in the last three ties gives us a lot of confidence. We deserve the trophy already because of those miracles - everyone in the world was amazed so for us confidence is very high.
"We can rely on our players, they have made good performances throughout the season. We also have won La Liga, 13 points ahead of Barcelona and we're in the Champions League final because we had a lot of good performances. We know that Liverpool are a very strong team so it's a fascinating match. It's the best game in the world right now."
Let's hear things from a Real Madrid perspective now with former club president Ramon Calderon, who spoke to BBC Radio 5 Live earlier this morning.
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
Fans in Paris couldn't resist a slightly cheeky flag...
Moving away from the Champions League final briefly and there have been a couple of managerial appointments in the EFL.
Newly promoted Forest Green Rovers have appointed Notts County boss Ian Burchnall as their new head coach.
Burchnall got his first taste as a manager working in Scandinavia's top tiers, first as assistant manager to former Sheffield United striker Brian Deane at Norwegian side Sarpsborg in 2012.
In 2017 he took over as manager at Viking FC, before replacing Graham Potter as boss of Swedish side Ostersunds FK a year later.
Meanwhile, Barrow have appointed Pete Wild as their new manager on a three-year deal.
Wild, 38, left his position as Halifax boss on Thursday, two days after they were beaten in the National League play-offs by Chesterfield.
Jonathan Jurejko
BBC Sport at Roland Garros
While those here in Paris for the tennis are largely concentrating on exactly that, we do know one player who already planned ahead with an eye on the Champions League final.
That’s 21-time men’s Grand Slam champion Rafael Nadal.
Nadal, going for a record-extending 14th title at the French Open, is a Real Madrid super fan. Earlier this month he was at the Bernabéu to celebrate his team’s latest La Liga triumph.
Asked before Roland Garros if he was worried about a potential clash between one of his matches and the final, Nadal laughed: “I already have my tickets [for the football].”
Choosing when you want to play in the clay-court Grand Slam tournament is a privilege earned when you’re the King of Clay…
Liverpool v Real Madrid (Sat, 20:00 BST)
Guillem Balague
Spanish football journalist
This was supposed to be a dream seven days for Real Madrid.
Announce the signing of Kylian Mbappe - arguably the world's most coveted player - at the start of the week, and win the Champions League at the end of it.
That was the expectation from club president Florentino Perez, who had been ultra confident a deal for the World Cup-winning France forward would be done.
That Mbappe chose to stay at Paris St-Germain has not gone down well. The Madrid press have been apoplectic, to the point that in the early part of this week all coverage was about the non-deal rather than the small matter of Saturday's final against Liverpool.
The fallout has involved Karim Benzema courting controversy, but may actually end up being good news for some of the Bernabeu club's key players.
Either way, it has certainly not been the build-up to their bid for a 14th Champions League title that Real Madrid had been expecting.
Read the rest of Guillem Balague's thoughts on Real Madrid's preparations here.
France24 - World
Veteran diplomat Catherine Colonna takes the helm at France's troubled foreign ministry
Issued on: 22/05/2022 - 18:25Modified: 22/05/2022 - 18:28
Henrique VALADARES
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When French President Emmanuel Macron unveiled his new government this week, the list included known heavyweights, newcomers, and personalities from both the left and the right. Among them was career diplomat Catherine Colonna – a former ambassador to the UK and only the second woman to take up the foreign ministry dossier – who inherits a host of complicated issues, from deteriorating relations with former French colony Mali to responding to Russia’s invasion of Ukraine.
As his newly re-elected administration faces multiple challenges on the world stage, French President Emmanuel Macron chose Catherine Colonna, 66, as the country’s top diplomat to replace another outgoing veteran – Jean-Yves Le Drian, who headed France’s foreign affairs ministry (2017-2022) after a five-year term as defence minister. Colonna is best known in France as former president Jacques Chirac’s spokeswoman, a post she held for almost a decade.
Only the second woman ever to hold the post, Colonna is a career diplomat with a wealth of experience who inherits a variety of complicated dossiers, including the response to Russia’s invasion of Ukraine, deteriorating relations with former colony Mali and often troubled post-Brexit negotiations with the UK in addition to pressing global issues like climate change and Covid-19.
A pro-European herself, Colonna has served as France’s ambassador to London since 2018 during a particularly rocky time for Franco-British relations due to tensions over Brexit, fishing rights and immigration. In a highly unusual step, she was summoned by the British government in October 2021 as Paris and London clashed over fishing rights in the Channel.
In her last official tweet as ambassador to the UK on Friday, she said she "wanted to thank everyone who understood we are friends of this country and will keep working for a better future".
This was my last tweet as 🇨🇵 ambassador to the 🇬🇧. I wanted to thank everyone who understood we are friends of this country & will keep working for a better future. Heartfelt thanks for your warm welcome and best wishes to all, starting with my brilliant team @FranceintheUK 🙏 https://t.co/yv61bYhAy8
May 20, 2022A 'countrywoman' at heart
Before London, Colonna held various posts in Washington and Brussels before being appointed as France’s representative to UNESCO and then ambassador to Italy (2014-2017).
She is "simple when it comes to human relations, hard-working and very demanding", a source close to her told Reuters.
Born in the Centre-Val de Loire region, Colonna grew up on a farm run by her Corsican father. In a 2004 interview with French daily Libération she called herself "a countrywoman" at heart, someone who is "pragmatic and who likes to work the land".
The left-leaning publication described her as "a good little soldier of the Republic”.
>> In pictures: the faces of France’s new government
A ‘left-leaning heart’
Colonna is best known as late president Jacques Chirac's spokeswoman, a job she held for nine years (1995-2004) – an unusually long tenure for such a post – including when France opposed the 2003 US-led war in Iraq. According to Libération, visitors to the Elysée Palace would sometimes spot Chirac looking for her when he would forget a name or a detail.
Although she served under the conservative Chirac from 1995 until 2004 – a nomination that "stunned" her, as she told Libération – she has a "rather left-leaning heart". She returned to government as deputy minister for European affairs from 2005 until 2017, under then prime minister (and decades-long friend) Dominique de Villepin.
Anger of the diplomatic corps
For now, however, she is tasked with facing down the wrath of the diplomatic corps, whose unions have called for a strike – only the second in their history –starting June 2 over Macron’s proposals to reform the diplomatic service. Among his reforms is scrapping a special status for senior foreign ministry officials that would see them integrated into a broader pool of civil servants.
Colonna’s appointment may signal that Macron is seeking to appease those at the foreign ministry. During a transfer of power ceremony with her predecessor Le Drian on Saturday, the new foreign minister assured diplomats that they had her "full confidence".
"We need each and every one of you. You can count on me never to forget who I am or where I come from … you have my full confidence," she said in a brief speech. "Let's get to work, together.”
"She will be appreciated at the foreign ministry. She will reassure them at a time when the ministry is facing doubts and uncertainty about the end of the diplomatic corps," Jean de Gliniasty, former ambassador to Russia, told AFP.
"The foreign ministry is not in a good state psychologically."
As France’s top diplomat, she will work closely with centre-right lawmaker Sebastien Lecornu, a close ally of Macron, who takes over as defence minister.
In his farewell speech on Saturday, her predecessor Le Drian summed up some of the challenges ahead for the foreign ministry at Quai d’Orsay: the war in Ukraine, the jihadist threat and an increasingly "brutalising" world.
For her part, Colonna said that she took up her new mission "with humility, determination and conviction" while noting that much effort will be needed to "alleviate the disorders of the world" of which Le Drian spoke.
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In pictures: the faces of France’s new government
Profile
Historian Pap Ndiaye, an expert on minority issues, is Macron’s surprise education pick
Macron revamps cabinet under new Prime Minister Élisabeth Borne
BBC
Broker keeps on getting funnier and knottier as secret motives are revealed, sympathies shift, mysteries deepen and dangers multiply
It's not often that you're in a cinema and you realise that you're watching one of the year's most delightful films, but it happened to me during a screening of Broker at the Cannes Film Festival, and I'm sure that I won't be alone. Broker is written and directed by Hirokazu Kore-eda, who won the Palme d'Or at Cannes in 2018 for Shoplifters, and in some ways his new film is just what you'd expect from the master of nuanced, bittersweet dramas about makeshift families. But in other ways Broker is a major departure. Not only is it Kore-eda's first Korean production, but it's an accessible, high-concept genre movie that brings to mind the Coen brothers and such crowd-pleasing indies as Little Miss Sunshine. I can't recall a non-English-language film which was so ripe for an English-language remake – or one that was so expertly crafted as to render a remake completely redundant.
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Given the global success of Parasite and Squid Game, the fact that this is a Korean film shouldn't put off Western audiences, especially as its loveable star, Song Kang Ho, was the paterfamilias in Parasite. In Broker he plays Sang-hyun, the owner of a small launderette in Busan. He is proud of his work, but he is being leaned on by local gangsters, so he resorts to another, far less legal job: he sells babies. A church near his launderette has a "baby box" by the front door, a hatch with a basket inside where new mothers can leave unwanted infants. Sang-hyun's big-hearted right-hand man, Dong-soo (Gang Dong Won) works part-time at the church, so if a baby arrives while he is on duty, he spirits it away and erases the CCTV footage. The partners in crime then set up a black-market adoption: the going rate for boys is a lot higher than it is for girls, apparently. But they always take care to ensure that the baby is going to suitably caring parents.
Their operation gets complicated when one baby box drop-off is observed by two police detectives on a stake-out, Su-jin (Doona Bae) and Lee (Lee Joo Young). They get more complicated still when the mother in question, So-young (Lee Ji Eun), has a change of heart, returns to the church, and cottons on to the men's racket. "Think of us as two cupids who will embrace your precious child," bluffs Sang-hyun, but So-young is more streetwise than both of them put together. After a slow, uncertain start, Broker gets into gear as a romantic road movie, as the two crooks, the mother, the cute baby boy and an adorably mischievous stowaway squeeze into a beat-up van, and set off in search of the child's ideal adoptive parents. Predictably, but nonetheless sweetly, the group becomes a family. They don't like to admit it, but moment by moment, misadventure by misadventure, they learn how good they are for each other. One twist is that they are being tailed by the two detectives who hope to catch them in the act – and because the detectives are always keeping an eye on them, they become part of the extended family, too.
Broker keeps on getting funnier and knottier as secret motives are revealed, sympathies shift, mysteries deepen and dangers multiply. It is, on one level, a farcical crime caper, but it is so elegantly plotted that it never seems contrived. On a similar note, the film gets more and more nakedly emotional as the journey continues from the vibrant green countryside to soft brown cityscapes, and the characters open up about their feelings of rejection: Dong-soo was abandoned as a baby, too. But the writing and the performances are so sincere and understated that scenes which would be unbearably twee in some film-makers' hands are heart-rending in Kore-Eda's. Besides, his explorations of sacrifice and responsibility are always deeply rooted in the messy real world, so you know that these criminals won't get a Hollywood happy ending. The poignant version of a happy ending they get instead is all the more rewarding.
You have to assume that US producers are lining up to grab the remake rights, but, again, they shouldn't bother. Which other writer-director has Kore-Eda's impeccable skill, delicacy and compassion? None that I can think of.
★★★★★
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France24 - World
Explainer: How do France's legislative elections work?
Issued on: 11/05/2022 - 10:14
Aude MAZOUE
Close on the heels of April's presidential vote, French voters go back to the ballot box on June 12 and 19 to elect lawmakers to the National Assembly. France's legislative elections tend to pale next to the limelight-stealing race for the Élysée Palace, but with 577 distinct races to fill lower-house seats, their results are no less critical to daily life. FRANCE 24 explains the ins and outs.
French voters will elect 577 lawmakers from as many districts to sit in the lower-house National Assembly in June. The lawmakers are known as deputies and sit for five-year terms, voting for (or against) legislation in a semi-circular chamber – known colloquially as the hémicycle – inside the Bourbon Palace in central Paris. During the most recent legislature – which began in 2017 and was suspended shortly before the 2022 presidential campaign began in March – National Assembly deputies passed some 354 bills into law.
Beyond lawmaking, deputies are also tasked with monitoring government activity. They can hold cabinet ministers to account, in writing or orally, during designated question periods on Tuesdays and Wednesdays, be it with questions on local matters in the districts they represent or on national policy. They can also demand that parliamentary inquiry committees be convened to enlighten legislators on a particular issue. Recent examples include a committee convened over a scandal in private care homes and another after Corsican nationalist Yvan Colonna was fatally assaulted in prison in March.
The number of National Assembly deputies has changed over time to track with population shifts nationwide. For the purposes of the upcoming legislative elections, seats are divided by tranches of the population, known as circonscriptions or constituencies. Each is meant to represent 125,000 residents. France is currently divided into 566 legislative districts, plus the 11 more added in 2012 to provide representation for some 2.5 million French citizens resident abroad.
Still, today's legislative divisions have not necessarily kept pace with population shifts: The numbers of deputies in administrative departments that have shed residents in recent years have never been scaled back. During his first presidential campaign in 2017, Emmanuel Macron pledged to reduce the number of deputies (and senators) by one-third as a cost-cutting measure. But Macron's institutional reforms were hobbled by a series of national and international crises – the Benalla scandal, the Yellow Vest protests and Covid-19 – falling by the wayside during his first term. The campaign platform that saw Macron re-elected in April didn't put the issue back on the table.
Deputies are elected by direct universal suffrage, which means every French adult registered to vote can cast a ballot. In each district, the vote takes place in two rounds, one week apart. But if one candidate scores an absolute majority, more than 50 percent of the vote as well as 25 percent of registered voters, the individual is elected without the need for a second round. That feat is rare, however: only four deputies of the 577 elected in 2017 won office directly in the first round.
Every candidate who wins the support of at least 12.5 percent of registered voters can advance to the second round. If only one candidate hits that mark, the next-highest-scoring candidate nevertheless gets promoted to the second-round duel. If no candidate manages it, the top two vote-getters advance regardless.
To stand in France's legislative elections, a candidate must be a French national aged 18 or older. But there are caveats: Courts can issue penalties to offenders that render them ineligible to run for elected office. Certain high-level public servants (prefects, magistrates, school superintendents) aren't allowed to run in the districts where they held those positions for a specific period of time. Individuals under guardianship aren't allowed to run. Since 2017, deputies aren't allowed to combine that job with other elected offices such as mayor or the presidency or vice-presidency of a region, department, or grouping of towns or cities; they can stand as candidates, but must decide which mandate to keep and which to quit once elected.
Having any connection to a particular district isn't required before running to represent it, and a candidate doesn't have to establish residency. "Deputies are invested with a national mandate. Although elected in one constituency, each deputy represents the nation as a whole," the National Assembly website states. How such "parachuted in" candidates play with the voters they'll need to persuade to get elected is another matter.
Although political parties begin their behind-the-scenes negotiations well before – with horse-trading rife as they seek out potential alliances – the window for filing candidacies only opens on May 16. The final deadline is May 20 at 6pm sharp. For the second round, the window for finalists to officially throw their hats in the ring is June 13-14.
The legislative campaign officially begins on May 30. Campaign posters appear, pasted in specially designated locations in every city, town and village across the country. The campaign also kicks off on radio and television for the parties taking part.
Three days after the second round, the freshly elected Assembly takes office. For the next slate of lawmakers – to be known as the 16th Legislature of the Fifth French Republic – it begins on June 22. On June 28, the lawmakers elect the chamber's president by secret ballot. The political group slated to sit in the house will be officially announced that same day. Finally, the rosters of the National Assembly's eight permanent committees (Foreign Affairs, Economic Affairs, National Defence, etc.) are composed the following day.
Any deputy elected can decide to join the political group of his or her choice. To form an official parliamentary group, the threshold is 15 deputies (down from 20 before 2009). In general, groups are formed according to lawmakers' political allegiances. But it does happen that deputies from multiple parties band together to form a parliamentary group to meet that golden threshold.
The stakes are indeed high, politically and financially. Having a group is a prerequisite to bringing any real influence to bear on the chamber's debates or the workings of the Assembly. In practical terms, a parliamentary group is allocated more speaking time to query government ministers during question periods. It can also request that a session be suspended. Financially speaking, only parliamentary groups receive Assembly funding to cover their expenses, allowing them to take on parliamentary staff. And those groups alone enjoy access to facilities like parliamentary offices and conference rooms.
>> How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Higher thresholds open doors to yet more coveted privileges, which are generally only accessible to France's major political parties. Some 58 deputies are required to issue a no-confidence motion, which launches a debate and entails a vote. Sixty deputies from one party are needed to refer a law to the Constitutional Council to rule on whether it complies with France's fundamental principles. Meanwhile, a full 185 deputies are required to request the holding of a shared-initiative referendum. But before any such referendum can be held, the proposal must first garner the signatures of 4 million French voters.
Simply put, "cohabitation" is a power-sharing scenario wherein France's president and prime minister hail from different sides of the political fence. It occurs when, after legislative elections, the National Assembly is dominated by a party other than the president's own party.
Cohabitation has happened three times in France's modern political era since 1958, including twice under Socialist president François Mitterrand, with conservative prime ministers Jacques Chirac and Édouard Balladur serving from 1986 to 1988 and 1993 to 1995, respectively. The most recent period of cohabitation dates back 20 years. In 1997, Chirac, by then president, unwisely dissolved parliament thinking he could bolster his majority with fresh legislative elections; he was wrong. The left won a majority and Socialist Lionel Jospin served as prime minister for five years, until 2002.
>> Explainer: What does a French president do?
During periods of cohabitation, the president is obliged to name a prime minister from the new lower-house majority. The head of state and head of government must "coexist" to run the country. The situation is disadvantageous to a president, who loses decision-making power over domestic matters as the prime minister's majority in parliament hews to its own legislative agenda. The president has to share prerogatives with the prime minister and cannot compel the latter to resign. A president does, however, maintain the power to dissolve parliament and trigger new legislative elections (for better or worse – see Chirac, above).
Since 2002, after reforms that rejigged the electoral calendar and shortened presidential terms to parallel legislators' own five years in office, France's legislative elections have been scheduled to follow shortly after presidential elections. The move has naturally made cohabitation less likely since a population who just weeks prior voted to choose a new president has generally given the freshly elected leader the legislative wherewithal to make good on those winning campaign pledges.
But while less likely, cohabitation isn't impossible. And so the suspense remains ahead of voting on June 12 and 19. Stay tuned.
This article has been translated and adapted from the original in French.
French legislative elections © FRANCE 24
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONS 2022
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BBC
We love the whale sharks. I was taught that they will always bring our family good luck
My husband and I awoke to the voice of our guide, Indra, outside our bungalow. "Hey guys, we're on," he said. It was 04.30 and still pitch black out, but the sea was calm and the waning crescent moon was full of promise. A flock of Papuan hornbills soared overhead, their sound mimicking that of a helicopter flying by.
We were in Triton Bay in Indonesia's West Papua province to experience its incredible underwater landscape and photograph whale sharks. Triton Bay is one of very few places in the world where scuba diving with whale sharks is allowed, and the low visitor numbers and immense marine biodiversity make it one of the most unique and beautiful places to do it.
Safeguarded by virtue of its remoteness (Triton Bay is part of the Bird's Head Seascape, a 225,000 sq km global epicentre of marine biodiversity on West Papua's north-west tip), fewer than 500 people venture here each year. Those who do come will be awed by lush limestone peaks and white talcum-powder sands that plunge into a kaleidoscope of underwater coral gardens in nutrient dense, inky-blue seas.
We were staying at Triton Bay Divers, the first and only resort in Triton Bay: it caters to just 12 guests and organises dives with the giant sharks. We emerged from our beachfront bungalow and excitedly climbed into the waiting boat. Our Papuan captain signalled for us to turn off our torches so his night vision could take over: he needed it to safely navigate around the many islands and rocky limestone outcrops as we searched for the floating wooden fishing platforms, called bagans, where the whale sharks congregate.
The Bugis are a maritime people who spend most of their life at sea (Credit: Anita Verde)
The bagans are built by the Bugis, a maritime people who originated in southern Celebes (now known as the Indonesian island of Sulawesi), who are often referred to as "sea gypsies" or "sea nomads". The Bugis spend the majority of their lives at sea on their bagans, moving long distances in search of the richest fishing waters. Over generations they have developed an extraordinary relationship with the whale sharks who feed each morning beneath their nets, sucking succulent sardines through the tiny openings.
There are many places in the world where whale sharks congregate – such as Australia's Christmas Island and Ningaloo Reef, the Galapagos Islands, the waters off the Philippines' Donsol municipality and even the Red Sea – but unlike these places, where the majestic creatures are often fleeting visitors, whale sharks can be found year-round at Triton Bay. That's because where the Bugis and their bagans go, the whale sharks follow. Their reason? To get a free feed.
Diving with whale sharks here can't be prearranged: first you must find the Bugis and then ask their permission. Sometimes the Bugis are as close as 30 minutes to Triton Bay Divers Resort; however, on this occasion, it took us two hours to find them as the fish had migrated north towards the Kaimana coastline. As dawn approached, the soft morning light revealed a village of floating wooden structures in the waters. Their giant frames stretched out from all sides, supported by outrigger floats to keep them stable.
At night, rows of bright lights on the bagans illuminate the water below to attract fish, shrimp and plankton to the fishing nets. However, it was now 06:30 and the lights were dimmed and the nets raised. We approached one of the biggest bagans. As we docked by its side, Indra spoke with the operator, asking permission for us to dive beneath it. A Bugis fisherman named Aching immediately welcomed us on board.
Whale sharks feed each morning beneath the Bugis' nets, sucking small fish through the tiny openings (Credit: Peter Marshall)
He told us that all generations of his family have worked the bagan. In the past, Bugis fished just for themselves and to trade with local communities, but today the scale of industry is much larger, providing fish to local markets and further afield throughout the region. Aching had been fishing through the night and, with his nets now full, he was relaxing in the morning sun.
He gestured to us to peer beneath the platform into the sea. Immediately we glimpsed a colossal, whale shark: the world's biggest fish, as long a school bus. Its size was breath-taking. Aching told us there were actually three whale sharks below his bagan and he had left a net full of small sardines in the water for them to feed on.
Affectionately known by the Bugis as ikan bodo (stupid fish), because of their incredibly gentle and docile nature, whale sharks are revered by the Bugis as harbingers of good fortune. For generations, Aching said, his family has nurtured their relationship with the sharks in the hope that they will be reciprocated with a good catch. Each morning when he lifts his nets, he leaves one in the water for the whale sharks to feed from. "Just the small fish. They only like the small ones," he said.
To dive with whale sharks at Triton Bay, you must first find the Bugis and ask their permission (Credit: Anita Verde)
Interestingly, the belief that the whale sharks bring good fortune is supported by science. "Whalesharks, as well as dolphins, are believed to be good luck because their presence brings important fish such as anchovies, mackerel and tuna to the waters where they feed. They are an indicator of nutrient-dense water and ecosystem health," said Iqbal Herwata, elasmobranch and charismatic species conservation strategy manager at Konservasi Indonesia, Conservation International's Indonesian division. "Overall, the presence of whale sharks helps balance the food chain and ensures abundant food sources for their fellow ocean species and the Bugis fishermen.
"We love the whale sharks. I was taught that they will always bring our family good luck," Aching said.
That love has created an interesting migratory pattern. Data from Konservasi Indonesia indicates that while Triton Bay's whale sharks do display migratory patterns, many choose to spend most of their time in the area.
One whale shark, called Dipsy, who was satellite tagged, spent most of its time over a 17-month period in Triton Bay, only briefly visiting the Aru and Kei Islands in the Maluku province of eastern Indonesia. Another, Junior, displayed a clear annual migration over 24 months, feeding in Triton Bay from November through to April, exploring the nearby Arafura Sea and the Timor Gap in May before returning back to Triton Bay in November. Because of this, the Bugis have over time developed unique relationships with the sharks. "It's a bit like they're catching up with old friends every time they pull up their nets," Indra said.
Before we got into the water with these gentle giants, Indra briefed us thoroughly. "Maintain a visual connection to the bagan," he said. "If you try to follow the whale sharks, it's easy to lose sight of the baganand become disorientated in the blue."
Triton Bay is part of the Bird's Head Seascape, a 225,000 sq km epicentre of marine biodiversity (Credit: Anita Verde)
Although there are no regulations in Indonesia as to how close you can get to a whale shark (unlike other countries), we were conscious to give the whale sharks the space and respect they need.
As we descended, we realised nothing had quite prepared us for the size of the creatures. A huge male rose from the deep, gently gliding past us and up to the surface, sucking the succulent sardines from the net's tiny openings into his cavernous mouth. Dwarfed, we cautiously moved closer to take a photo.
Suddenly a second huge male emerged from below, gently nudging us with his pectoral fin as he passed. We photographed his left pectoral fin, because the unique spot patterns there and behind the gills are the best way to identify it. After sending our photograph to Konservasi Indonesia as a contribution to their whale shark monitoring programme, we learned that he had first been sighted on 16 December 2021 and goes by the moniker WP-RT-0209.
Next, a third, slightly smaller male appeared. He curiously approached us front-on, with his enormous, fleshy mouth wide open. Peering inside to see rows of hundreds of tiny teeth, we held our ground, wondering if a collision might be imminent. But he gracefully passed by, looking deep into our eyes as he went. Below, a large pod of dolphins kept their distance, feeding on the odd sardine that drifted down from the nets.
The momentousness of being surrounded by three of the planet's largest yet most docile fish was difficult to comprehend. After three hours, with camera memory cards full and batteries exhausted, we were immensely grateful to the Bugis for sharing the opportunity to sit at the dining table of the biggest fish in the sea.
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France24 - World
Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response
Issued on: 27/05/2022 - 03:19
NEWS WIRES
The gunman in the Texas elementary school massacre barged unchallenged through an unlocked door, then killed 19 children and two teachers while holed up in their classroom for an hour before a tactical team stormed in and killed him, police said on Thursday.
The latest official details from the Texas Department of Public Safety (DPS) on Tuesday’s mass shooting differed sharply from initial police accounts and raised questions about security measures at the school and the response of law enforcement.
The school district in Uvalde, Texas, about 80 miles (130 km) west of San Antonio, has a standing policy of locking all entrances, including classroom doors, as a safety precaution. But one student told Reuters some doors were left unlocked the day of the shooting to allow visiting parents to come and go for an “awards day” event.
The newly detailed chronology also came hours after videos emerged showing desperate parents outside Robb Elementary School during the attack. They pleaded with officers to storm the building, and some fathers had to be restrained.
The human toll of the rampage, which ranks as the deadliest U.S. school shooting in nearly a decade, deepened with media reports that the husband of one of the slain teachers died of a heart attack on Thursday while preparing for his wife’s funeral.
At a briefing for reporters, DPS spokesperson Victor Escalon said the gunman, Salvador Ramos, 18, made his way unimpeded on to the school grounds after crashing his pickup truck nearby. The carnage began 12 minutes later.
Preliminary police reports had said that Ramos, who drove to the school from his home after shooting and wounding his grandmother there, was confronted by a school-based police officer as he ran toward the school.
Instead, no armed officer was present when Ramos arrived at the school, Escalon said. He said the majority of the killer’s gunfire came in the early moments of the attack.
The suspect crashed his pickup truck outside the school at 11:28 a.m. (1628 GMT), opened fire on two people at a funeral home across the street, then scaled a fence onto school property and walked into one of the buildings through an unlocked rear door at 11:40 a.m. (1640 GMT), Escalon said.
Two responding officers entered the school four minutes later but took cover after Ramos fired multiple rounds at them, Escalon said.
The shooter then barricaded himself inside the fourth-grade classroom of his victims, mostly 9- and 10-year-olds, for an hour before a U.S. Border Patrol tactical team breached the room and fatally shot him, Escalon said.
The hour-long interval appeared to be at odds with an approach adopted by many law enforcement agencies to confront “active shooters” at schools immediately to stop any further bloodshed.
‘Tough question’
Asked if police should have made en masse entry sooner, Escalon answered, “That’s a tough question,” adding that authorities would offer more information as the investigation proceeded.
He described a chaotic scene after the initial exchange of gunfire, with officers calling for backup and evacuating students and staff.
In one video posted on Facebook by a man named Angel Ledezma, parents can be seen breaking through yellow police tape and yelling at officers to go into the building.
“It’s already been an hour, and they still can’t get all the kids out,” Ledezma said in the video. He did not immediately respond to a request for comment.
This video make so much more sense now. The cops literally stopped parents from helping their kids. pic.twitter.com/zhQfUjlpjd https://t.co/DqgZUH3uCC
May 26, 2022
Another video posted on YouTube showed officers restraining at least one adult. One woman can be heard saying, “Why let the children die? There’s shooting in there.”
“We got guys going in to get kids,” one officer is heard telling the crowd. “They’re working.”
‘Awards day’
Investigators were still seeking a motive, Escalon said. Ramos, a high school dropout, had no criminal record and no history of mental illness. Minutes before the attack, however, he had written an online message saying he was about to “shoot up an elementary school,” according to Governor Greg Abbott.
Why a rear door to the school building would be left unsecured remained under investigation, Escalon said.
Miguel Cerrillo, 35, and his 8-year-old daughter, Elena, a third-grader at Robb, said the door the shooter used was usually locked.
“But that day they were not locked because it was awards day, and some parents were coming in through those doors,” said Elena, who was in the school at the time of the shooting. “The parking was really packed in front so people were parking back there and using that door.”
At least 17 people, including children, were also injured in the massacre.
Uvalde County, one of the poorer in Texas, has four police personnel – a chief, a detective and two officers – to patrol nine schools in its district, with some “secondary” campuses assigned a security guard, according to the school district website.
Teachers undergo annual security training, and students are instructed in lockdowns, evacuations and other safety procedures, it said. Robb Elementary is enclosed within a perimeter fence.
The attack, coming 10 days after 10 people were killed by an 18-year-old gunman in a supermarket in Buffalo, New York, has reignited a national debate over firearms. U.S. President Joe Biden and fellow Democrats have vowed to push for new gun restrictions, despite resistance from Republicans.
Biden is due to travel to Uvalde on Sunday.
(REUTERS)
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‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
In the papers
NRA convention is 'slap in the face' to Texans after Uvalde school shooting
The Debate
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
France24 - World
Macron urges Turkey to respect ‘sovereign choice’ of Finland, Sweden on NATO
Issued on: 26/05/2022 - 17:58
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron asked his Turkish counterpart Recep Tayyip Erdogan on Thursday to "respect the sovereign choice" of Finland and Sweden to join NATO.
He was hoping to avoid Ankara vetoing their requests to join the trans-Atlantic defence pact.
Turkey warned Wednesday that the NATO accession process for Sweden and Finland would not move forward unless they addressed Ankara's security concerns, a reference to their supposed sympathy toward Kurdish militant groups.
"The president underscored the need to respect the sovereign choice of these two countries, which emerged from a democratic process and in reaction to the changes in their security environment," Macron's office said after a telephone call with Erdogan.
"He said he hoped the discussions would continue to find a solution quickly," his office added.
Stockholm and Helsinki submitted their bids to join NATO last week, reversing decades of military non-alignment, after political and public support for membership soared following Russia's invasion of Ukraine.
But Turkey, a NATO member, is throwing a spanner in the works as any membership must be unanimously approved by all alliance members.
Ankara accuses Stockholm in particular of providing a haven for the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK), listed as a terror group by Turkey and its Western allies.
Erdogan is also weighing a new military operation in northern Syria aimed at crushing Syrian Kurdish fighters who assisted the US-led campaign against the Islamic State group.
Such an incursion risks creating new tensions between Ankara and other NATO members, with the US warning this week that its soldiers could be put in jeopardy.
During the call between Erdogan and Macron, the two leaders agreed to continue efforts to restart Ukraine grain exports now that Russian forces control most of the country's ports, in order to avoid food shortages that threaten several developing countries.
But the Kremlin denied Monday any blame for the halted grain deliveries, and accused Western countries of preventing cargo vessels from leaving Ukrainian ports.
(AFP)
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Analysis
Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?
Turkey's Erdogan sets conditions for Finland, Sweden's NATO bids
Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
BBC
Texas school shooting: Husband of killed teacher 'dies of grief'
By Bernd Debusmann JrBBC News, Washington
The husband of one of the teachers slain in Tuesday's mass shooting in Uvalde, Texas, has reportedly died of a heart attack.
Joe Garcia was the husband of Irma Garcia, who taught for 23 years at Robb Elementary School.
Mrs Garcia was one of two teachers killed by a teenage gunman in the shooting that left 21 people dead - including 19 children.
The couple - who were married for 24 years - are survived by four children.
By Thursday night, an online fundraiser for the Garcia family had raised nearly $1.6m (£1.3m) out of an initial modest goal of $10,000.
This video can not be played
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The GoFundMe page said it was being organised by Mrs Garcia's cousin, Debra Austin, who wrote: "I truly believe Joe died of a broken heart."
On Twitter, a nephew of Mrs Garcia, John Martinez, said that Mr Garcia had "passed away due to grief" in the wake of his wife's murder.
EXTREMELY heartbreaking and come with deep sorrow to say that my Tia Irma’s husband Joe Garcia has passed away due to grief, i truly am at a loss for words for how we are all feeling, PLEASE PRAY FOR OUR FAMILY, God have mercy on us, this isn’t easy pic.twitter.com/GlUSOutRVV
A local Fox affiliate has reported that Mr Garcia died of a heart attack.
The Garcias leave behind four children - two boys and two girls - ranging from 12 to 23 years old.
In the aftermath of the deadly shooting in Uvalde, Mr Martinez told the New York Times that Mrs Garcia was found by officers "embracing children in her arms pretty much until her last breath".
"She sacrificed herself protecting the kids in her classroom," he wrote on a fundraising page. "She was a hero".
Mrs Garcia and the other teacher killed in the shooting, Eva Mireles, had been teaching together for five years and had more than 40 years of experience between them.
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The teachers who died trying to save their pupils
Where does US gun control go from here?
Uvalde: How a sunny school day ended in bloodshed
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New York Times - World
Hindi Novel Wins International Booker Prize for the First Time
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“Tomb of Sand,” written by Geetanjali Shree and translated by Daisy Rockwell, won despite getting little previous attention from reviewers.
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By Alex Marshall
LONDON — “Tomb of Sand,” a novel about an 80-year-old Indian woman’s sudden decision to travel to Pakistan, was named on Thursday as the winner of the International Booker Prize, the prestigious award for fiction translated into English.
Geetanjali Shree, the book’s author, and Daisy Rockwell, who translated the 739-page novel from its original Hindi, will split the prize of 50,000 British pounds, about $63,000, which they received at a ceremony in London.
The novel claimed the title despite not having been reviewed by a major British newspaper. It is the first in an Indian language to win the International Booker Prize, and the first in Hindi to even secure a nomination.
Frank Wynne, the chair of the judges for this year’s prize, said in an online news conference that “Tomb of Sand” was “overwhelmingly” the judges’ choice, deserving to beat the five other shortlisted novels. Some of those books were by internationally well-known authors, including “The Books of Jacob” by Olga Tokarczuk, the Nobel Prize-winning Polish novelist, and “Heaven,” by Mieko Kawakami, the Japanese author best known for “Breasts and Eggs.”
Wynne called “Tomb of Sand” an “extraordinarily exuberant and incredibly playful book,” even though it deals with such topics as bereavement and India’s partition from Pakistan. Set in northern India, the book’s protagonist falls into a depression after the death of her husband, then travels to Pakistan to confront the traumas of her teenage years. Wynne said it was “a novel of partition unlike any novel of partition I have ever read.”
The book includes some sections told from the perspective of inanimate objects, and much of the original novel depends on wordplay in Hindi. Rockwell’s work on the book showed “the small miracle of translation,” Wynne said, borrowing a phrase from the Italian author Italo Calvino.
In a review for The Hindu newspaper, Mini Kapoor wrote that “while it may often appear that Shree is playing with words for the sake of word play, and that her digressions are asides, in the end nothing turns out to be self-indulgent or extraneous.”
The International Booker Prize is awarded every year to the best book translated into English and published in Britain or Ireland. It is separate from the better-known Booker Prize, awarded for novels originally written in English, but it comes with the same prize money and has helped turn some authors into stars.
Last year’s winner was “At Night All Blood Is Black,” by David Diop — a novel originally in French, and translated by Anna Moschovakis, about a Senegalese soldier’s descent into madness as he fights for France in the trenches of World War I.
Shree’s novel was published last August by Tilted Axis Press, a small imprint set up by the translator Deborah Smith after she won the International Booker Prize in 2016 for her translation of “The Vegetarian.” It is Shree’s third novel and her first to be published in Britain, although another had been previously translated into English.
At the news conference, Wynne said the recognition for “Tomb of Sand” was important given its language. Tens of thousands of books are published every year in Indian languages including Hindi, Urdu, Bengali and Malayalam, yet few are translated into English, he said.
That was partly because some Indian authors write in English, he said, but it may also be because some readers “feel we have the Indian writing that we need.”
“Tomb of Sand” had yet to secure an American publishing deal, Wynne said, but he was aware that conversations were underway. Given the novel’s win on Thursday, he added, “I fully expect those conversations to conclude tomorrow with a flurry of offers.”
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France24 - World
China, Russia veto US-led push for tougher sanctions on North Korea
Issued on: 27/05/2022 - 00:40
NEWS WIRES
China and Russia on Thursday vetoed tougher United Nations sanctions against North Korea, rejecting a US effort to punish Pyongyang for testing an intercontinental ballistic missile.
The resolution enjoyed the support of the 13 other members of the Security Council, although some US allies quietly wondered why Washington went ahead with the vote knowing the unflinching opposition from Beijing and Moscow.
China, the closest ally of North Korea, and Russia, whose relations with the West have sunk over its invasion of Ukraine, both said they would have preferred a non-binding statement rather than a fresh resolution with teeth against Pyongyang.
The United States “should not replace one-sided emphasis on the implementation of sanctions alone. It should also work to promote the political solution,” said China’s ambassador to the United Nations, Zhang Jun.
He warned that sanctions would have humanitarian consequences for North Korea, which recently announced an outbreak of Covid in one of the most closed societies.
Additional sanctions “will not only not help solve the problem but will lead to more negative effects and an escalation of confrontation,” he said.
Russia’s ambassador, Vassily Nebenzia, accused the United States of ignoring North Korea’s appeals to stop “hostile activity” and engage in dialogue.
“It seems that our American and other Western colleagues are suffering from the equivalent of writer’s block. They seem to have no response to crisis situations other than introducing new sanctions,” he said.
President Joe Biden’s administration has repeatedly said it is willing to speak with North Korea without preconditions.
It has found little interest in working-level talks from North Korea, whose leader Kim Jong Un held three high-profile meetings with Biden’s predecessor Donald Trump.
While offering talks, the United States said that North Korea had clearly violated a 2017 Security Council resolution that called for further consequences if Pyongyang fires a long-range missile.
The US-drafted resolution would have reduced the amount of oil that North Korea can legally import each year for civilian purposes from four million to three million barrels (525,000 to 393,750 tons).
It would similarly cut imports of refined petroleum from 500,000 to 375,000 barrels.
(AFP)
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North Korea launches ballistic missiles hours after Biden leaves Asia
Biden begins Asia tour in S. Korea, under shadow of North's nukes
North Korea reports uptick in suspected Covid-19 cases
France24 - Monde
Nikos Anastasiadis, président chypriote, note un "parallèle" entre "le révisionnisme" turc et russe
Publié le : 26/05/2022 - 19:18
Alexia KEFALAS
Le président chypriote Nikos Anastasiadis s'est entretenu avec France 24 depuis la capitale chypriote, Nicosie. Le tiers nord de l'île de Chypre est sous domination turque depuis 1974. Nikos Anastasiadis estime qu'un "parallèle" peut être établi entre le révisionnisme d'Ankara sur l'île et son voisinage, et celui de Moscou en Ukraine, tout en espérant que la Turquie ne "mettra pas en danger la paix dans la région".
L'île de Chypre est divisée depuis 1974, suite à l'invasion de l'armée turque dans la partie nord. Après 48 ans de négociations avec les dirigeants de la partie occupée, dans le but d'une éventuelle réunification de l'île, les négociations semblent aujourd'hui au point mort. Le président chypriote Nikos Anastasiadis estime l'invasion russe de l'Ukraine s'appuie exactement sur "les mêmes arguments que ceux utilisés par la Turquie pour envahir Chypre il y a 48 ans."
Il dresse un "parallèle entre les actions de certains pays qui veulent changer, avec un révisionnisme prononcé, la position géographique de certains pays ou des faits liés à l'Histoire."
Nikos Anastasiadis plaide pour une fédération en deux zones, bicommunautaire, avec une égalité politique entre les deux zones. Une solution qui se heurte à l'"intransigeance" d'Ankara, la Turquie souhaitant être la seule garante des Chypriotes turcs.
>>> Sur le même sujet : À Varosha, le temps s'est arrêté en 1974
Alors que la Turquie convoite une part des hydrocarbures trouvés dans les fonds marins chypriotes, Nikos Anastasiadis se dit prêt à partager les ressources en lançant "un arbitrage basé sur le droit international de la mer, afin de trouver la ligne séparatrice des zones économiques exclusives de chaque partie". Il ajoute vouloir espérer qu'Ankara ne mettra pas en danger la paix dans la région.
Tandis que Chypre est suspectée de délivrer des visas dorés à des oligarques russes figurant sur la liste des quelque 13 000 sanctionnés par Bruxelles, Nikos Anastasiadis affirme que seuls 8 d'entre eux détiennent une nationalité chypriote. Il ajoute avoir demandé le retrait de leur passeport en obéissant à la ligne commune de l’Union européenne.
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BILLET RETOUR
Chypre : à Varosha, le temps s'est arrêté en 1974
Chypre : la France dénonce une "démarche unilatérale" d'Erdogan et "une provocation"
Chypre : les conservateurs au pouvoir remportent les législatives malgré la gronde sociale
France24 - Monde
Guerre en Ukraine : à Kharkiv, on "dérussifie" les noms de rues
Publié le : 25/05/2022 - 17:04
Laura MOUSSET
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Dans la deuxième ville d'Ukraine, l'ancienne avenue de Moscou a été rebaptisée "Héros de Kharkiv", en hommage aux soldats qui ont défendu la cité. La mairie de Kharkiv a déjà renommé trois rues faisant référence à la Russie et souhaite poursuivre l’initiative. Les habitants approuvent la démarche.
France24 - Monde
Comment les États-Unis font-ils face à la pénurie de lait pour bébé ?
Publié le : 23/05/2022 - 18:03
Laura MOUSSET
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Plus de 30 tonnes de boîtes de lait en poudre pour bébé en provenance d’Allemagne ont atterri aux États-Unis, le 22 mai. Une livraison visant à alimenter le marché américain, qui fait face à une grave pénurie de lait infantile ces derniers mois. Pour y remédier, le gouvernement a récemment mis en place un pont aérien et a activé un texte hérité de la Guerre froide. Dans certaines villes, la solidarité s’organise pour aider les familles.
France24 - Monde
En Allemagne, la seconde vie des bunkers 30 ans après la fin de la Guerre froide
Publié le : 23/05/2022 - 17:18
Samia METHENI
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Y a-t-il encore à Berlin des bunkers en état de fonctionnement ? Au temps de la Seconde Guerre mondiale, puis de la Guerre Froide, la capitale allemande comptait 2.000 abris anti-aériens publics, contre 600 aujourd'hui. Depuis le début de la guerre en Ukraine, les commandes de bunkers privés explosent dans la capitale allemande.
France24 - Monde
Fact or fake : le locataire de l'Élysée est-il à la tête de l'Union Européenne ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:31
La France a pris la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne le 1er janvier 2022. Mais cette présidence ne signifie pas pour autant que le chef d'État français dirige l'Union Européenne. Notre équipe a fait le point sur le fonctionnement des institutions européennes pour clarifier les fonctions de chacun et démêler le vrai du faux.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Le libre marché, l’assassin qui court toujours
ÉditorialBruno OdentIls sont 19 victimes innocentes par essence puisque c’étaient 19 enfants âgés de 9 à 10 ans. Ils ont été massacrés avec leurs deux institutrices dans une école du Texas. Exit le tueur, un adolescent d’à peine 18 ans, qui a fait feu sur la classe avec son « top gun » de guerre acheté quelques jours plus tôt dans un magasin, aussi simplement qu’on se procure un smartphone ou du matériel de jardinage au centre commercial du coin. Il a été abattu par la police. Mais l’assassin, le vrai, celui qui commet depuis des lustres ces meurtres en série, court toujours. Son nom : le marché libre des armes à feu. Son chargé d’affaires, la NRA (National Rifle Association), le surpuissant lobby qui a ses entrées au Congrès et dans les plus hautes institutions des États-Unis.
Le sang du carnage de Buffalo qui a coûté la vie à 10 autres êtres, éliminés, eux, parce qu’ils avaient simplement le tort d’être noirs, était à peine séché. Le président Biden a dit son émotion, comme l’avait fait Barack Obama en 2015, au lendemain d’un autre massacre raciste à Charleston. L’ex-locataire de la Maison-Blanche avait alors rappelé l’abomination de l’une des précédentes tueries de bambins dans une école du Connecticut, trois ans plus tôt, pour insister sur la nécessité de « revoir la législation ». Entre-temps, rien n’a changé et on peut craindre que, malgré les accents pleins d’émotion biblique de Biden s’insurgeant « pour l’amour de Dieu » contre la NRA, la volonté de réguler même modestement le marché des armes à feu ne se heurte à l’étendue de la corruption instillée par le lobby parmi les élus républicains et certains démocrates.
Un sursaut démocratique serait pourtant nécessaire, comme le revendiquent ces jeunes, anciens élèves du lycée de Parkland en Floride, lieu en 2018 d’un précédent carnage d’adolescents, ou ces associations qui se battent pour que l’accès aux armes soit au moins limité. Les États-Unis doivent enfin sortir de leur addiction mortifère. Celle qui fait gonfler leur budget de guerre à des niveaux aujourd’hui astronomiques. L’exact pendant de celle qui nourrit la litanie de leurs tragédies intérieures.
France24 - World
Ukraine today, Taiwan tomorrow? Tensions mount between US and China over Taiwan
Issued on: 23/05/2022 - 19:47
Diana LIU
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Kethevane GORJESTANI
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As the West spends billions in aid to support Ukraine’s offensive against Russia, concerns are mounting over the looming possibility of a Chinese invasion of Taiwan. President Joe Biden said Monday that the United States would intervene militarily if the self-governing island came under attack by the mainland. But is Beijing ready to mount a full-scale takeover of Taiwan – and succeed?
Biden’s unequivocal remark about Taiwan came at a news conference with Japan’s Prime Minister Fumio Kishida during a visit to Tokyo, as the president responded to a question regarding whether, contrary to his approach to Ukraine, he would use military force to defend Taiwan.
“Yes … that’s the commitment we made,” Biden responded. “The idea that [Taiwan] could be taken by force … would dislocate the entire region and be another action similar to what happened in Ukraine.”
The president’s clear answer departed from the traditional stance of strategic ambiguity: a decades-old US policy of deliberate vagueness regarding the defence of Taiwan in case of Chinese invasion. But as Taiwan has reported a troubling increase in provocative military activity from Beijing, with spikes in Chinese military aircraft overflights in the island’s air defence identification zone, top US and EU officials have openly voiced their support for the democratic island, whose plight has also drawn comparisons to Ukraine.
The White House hurriedly walked back Biden’s statements, denying that the president’s remarks represented any change in policy – but not before they had provoked the ire of Beijing, whose foreign ministry expressed “strong dissatisfaction and firm opposition” within hours.
"Biden wants to send a strong message of deterrence to Beijing," says Mathieu Duchâtel, director of the Asia programme at Institut Montaigne. "He wanted to show Beijing that while the US has refused to intervene directly in the war in Ukraine, it is determined to help Taiwan in the event of a Chinese invasion."
All this rhetoric begs the question: Just how feasible is a Chinese invasion of Taiwan at this point?
Invading Taiwan would be “extremely difficult for Beijing”
China’s defence budget, currently at $229 billion, has allowed it to boost research and development into new weapons systems, carriers and military exercises – with an emphasis on strengthening its navy. Currently, the country has considerable military capabilities that would allow it to intervene in and around Taiwan, explains Antoine Bondaz, director of the Taiwan programme at the Foundation for Strategic Research.
"China's military spending has increased sevenfold over the past twenty years – and these efforts will continue. Today, there are an estimated 10,000 Chinese marines. It is projected that there will be 100,000 by 2027.”
In the short term, these growing resources are still too limited to envision a total invasion and control of Taiwan, the researcher says. "But if Beijing continues at this rate, it will have the resources necessary in a couple of years.”
Although China may far surpass Taiwan in its military arsenal and manpower, in terms of strategy, such an invasion would remain “extremely difficult for Beijing”, says Duchâtel.
“The Taiwanese, without even taking into account the US intervention, have a strong response capability, and could generate heavy losses for Beijing in case of an amphibious or airborne landing attempt."
Indeed, Taiwan has also boosted its defence spending, allocating in January an extra $8.6 billion on top of a record annual defence budget, dedicated to buying weapons like long-range precision weapons and warships.
Both sides learning lessons from Ukraine war
The island’s defence ministry has also been following Russia’s invasion of Ukraine closely, and has said that it will incorporate lessons from the war into its military exercises. Taiwanese officials and analysts have said that Ukraine’s resistance against the much larger Russian army also brings to mind the importance of asymmetric warfare and reservists.
Indeed, the Chinese are also gleaning insights from the conflict in Ukraine, causing them to reassess their hopes for a quick “lightning war” operation by which “reunification” by force would be possible after a few days, says Duchâtel.
"The Chinese saw the failure of the Russian blitzkrieg. This therefore forces them to rethink their military options vis-a-vis Taiwan and removes the risk of a short-term operation. We also do not know whether Chinese forces would be able to hold Taiwan in the event of an invasion”.
Towards an escalation in Taiwan-China relations?
Though an imminent, short-term Chinese invasion of Taiwan seems unlikely, “the status quo could shift at any given moment”, says Duchâtel.
The researcher points to two key events as being pivotal to the evolution of Taiwan-China relations: the 20th Congress of the Chinese Communist Party in the second half of 2022, and Taiwan’s parliamentary elections scheduled for January 2024.
Could tensions escalate during this period? "Currently, Taiwan, under the presidency of Tsai Ing-wen, takes a very cautious approach towards Beijing," explains Duchâtel. "But this reaffirmed American protection, coupled with China’s declining image on the international stage, could lead Taiwan to take greater political risks. Today, we don't seem to be moving in that direction. But it is a possibility”.
‘The international community must play a dissuasive role’
China’s objective to conquer Taiwan has always been clear, says Bondaz. As the mainland amasses military might, the threat to Taiwan grows – and if Beijing doesn’t have the means to launch a successful attack now, it will in a couple of years, by 2025 according to some estimates.
The researcher thus insists on the role the international community must play to dissuade China from using force. “They have to make Beijing understand that the cost, in human, military and geopolitical terms, is prohibitive.”
Biden’s remarks serve as a warning more pointed than any the US has issued to China over Taiwan in decades. “He underscored the difference between Ukraine and Taiwan” says Duchâtel. How this deterrence will play out concretely as the fraught relationship between Taiwan and China evolves remains to be seen.
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COUNTERING CHINA
As EU-Taiwan ties deepen, cybersecurity is front and centre
The France 24 Interview
Chinese ambassador to France: Beijing has 'not ruled out use of force' against Taiwan
DIPLOMACY
With heightened rhetoric, is US moving away from ‘strategic ambiguity’ on Taiwan?
L'Humanité
Tueries de masse : les États-Unis face au démon des armes
ActuAprès un nouveau massacre dans une école d'Uvalde au Texas, la question de cette violence endémique se repose, comme celle de l’incapacité des pouvoirs publics à l’endiguer.
Christophe Deroubaix«C'est presque comme une rediffusion. » Une école, des balles, des enfants morts… Neil Heslin a vécu cela en 2012 à Newton (Connecticut) où son fils Jesse Lewis a fait partie des victimes de la pire tuerie dans une école primaire aux États-Unis (26 morts, dont 20 enfants). Et c’est donc à une « rediffusion » qu’il a eu le sentiment d’assister – comme des millions d’Américains –, mardi, en ouvrant son poste de télévision. Une école, des balles, des enfants morts. À Robb Elementary School, à Uvalde, une ville de 15 000 habitants à 150 kilomètres à l’ouest de San Antonio, Texas. Dix-neuf gamins de 7 à 10 ans et deux enseignantes tués.
Fusillade de Buffalo : l’Amérique n’en a pas fini avec ses néonazisLe meurtrier : un adolescent de 18 ans (depuis le 16 mai), Salvador Ramos, un Latino de nationalité américaine. Comme Adam Lanza, il y a près de dix ans à Newton, qui avait commencé le massacre en tuant sa propre mère, il a d’abord tiré sur un de ses proches (en l’occurrence sa grand-mère, dont l’état est annoncé comme stable). Puis, vêtu d’une tenue paramilitaire et armé de deux fusils semi-automatiques, il s’est rendu dans l’établissement scolaire qui accueille plus de 500 enfants, dont près de 90 % d’origine hispanique. Le tout annoncé via des messages privés sur Facebook, dans lesquels pourtant il ne livre aucune clé sur les motifs du massacre qu’il s’apprête à déclencher. Le 14 mai, les intentions racistes du tueur étaient claires : Payton Gendron, également âgé de 18 ans, adepte du « grand remplacement », a exécuté dix personnes dans le supermarché d’un quartier africain-américain de Buffalo (État de New York) avec un fusil automatique sur lequel il avait écrit « Nigger », avant d’être arrêté par les forces de police. Salvador Ramos, lui, a été tué par une unité spéciale près d’une heure après son irruption dans l’établissement.
Reportage. Dans les lycées du Texas, des adolescents formés « façon paramilitaire »Deux pays irréconciliables, même dans le deuil
« Rediffusion ». L’Amérique sous le choc, mais différemment. Une Amérique crie : « Assez ! » Une Amérique prie. Deux pays irréconciliables, même dans le deuil, qui se sont incarnés lors d’une conférence de presse, mercredi. Organisée par Greg Abbott, le gouverneur du « Lone Star State », elle a été interrompue par Beto O’Rourke, son concurrent démocrate lors du prochain scrutin de novembre, surgissant pour accuser les élus républicains « de ne rien faire », avant d’être accompagné vers la sortie par la sécurité. Greg Abbott a pu ensuite reprendre le fil de ses sophismes, estimant que si Salvador Ramos ne présentait aucun casier d’antécédents psychiatriques, « toute personne qui tue quelqu’un a un problème de santé mentale ». Interrogé sur le fait qu’un jeune de 18 ans puisse avoir accès à une arme semi-automatique comme celle utilisée par le tueur d’Uvalde, le gouverneur a répondu que, depuis soixante ans, on peut acheter au Texas, dès cet âge, un « fusil long », faisant mine de confondre la forme d’une arme et sa cadence de tir.
États-Unis. Après le massacre d’Uvalde : la puissance intacte du lobby des armesQuant à son adjoint, le lieutenant gouverneur Dan Patrick, il n’envisage d’autres solutions que des entrées uniques dans les écoles pour filtrer et l’armement des enseignants « là où les écoles le souhaitent ». Les officiels du deuxième État le plus peuplé du pays, l’un des plus laxistes en matière de contrôle des armes à feu depuis l’adoption d’une loi, l’an dernier, abrogeant la nécessité d’un permis pour les acheteurs de plus de 21 ans, ne comptent donc prendre aucune initiative législative. Pourtant, selon un sondage réalisé la même année par l’université du Texas et le journal The Texas Tribune, 60 % des habitants de l’État se disaient opposés à la levée de ces restrictions
États-unis. Les ados contre les armes : un soulèvement historiqueLa même distorsion se reproduit à l’échelle fédérale : une majorité d’Américains se prononcent pour le renforcement du contrôle des armes (vérification des antécédents, interdiction des armes semi-automatiques), mais le lobby des armes bloque toute loi sur le sujet. Selon une étude du Pew Research Center, 53 % des Américains se disent favorables à des lois plus strictes, contre 32 % qui se satisfont de leur état actuel et 14 % qui préféreraient une législation encore moins stricte. La ligne de partage suit les lignes partisanes entre électeurs démocrates, largement favorables au renforcement du contrôle, et républicains, de plus en plus hostiles.
Etats-Unis. Biden ouvre le brûlant dossier des armes à feuPourtant, lorsque des mesures spécifiques sont évoquées, un consensus se dégage sur au moins trois d’entre elles : empêcher toute personne présentant des problèmes psychiatriques d’acheter des armes, soumettre les achats sur Internet ou dans des foires à une vérification d’antécédents, interdire de porter une arme dissimulée sans un permis spécifique. Même si leur base y concède, les élus républicains les refusent de toutes leurs forces.
Le « filibuster », l’arme des républicains
C’est ce que les Américains devraient sans doute encore une fois constater dans les jours et semaines qui viennent. Une loi existe : elle a été votée à deux reprises (en 2019 et 2021) par la Chambre des représentants à majorité démocrate. En totale osmose avec la NRA (National Rifle Association), les républicains veulent empêcher son adoption. Leur tactique est à chaque fois la même : utiliser le fameux « filibuster », cette obstruction parlementaire qui permet de bloquer toute loi autre que budgétaire au Sénat, si une supermajorité de 60 sénateurs (sur 100) ne la votent pas. Les démocrates disposent actuellement d’une majorité simple de 50 sénateurs.
États-Unis. Qu’est-ce que le « filibuster », cet art tout américain de pirater le débat au Sénat ?La grande loi sociale et climatique de Joe Biden s’est brisée sur ce mur. Tout comme une loi garantissant le droit à l’avortement, alors que la Cour suprême s’apprête à invalider l’arrêt Roe v. Wade qui le garantit. Jeff Merkley, député démocrate de l’aile gauche, l’a ainsi rappelé : « Pour s’attaquer au problème des armes, il faut s’attaquer au fait que le Sénat est une institution brisée. » L’abrogation du « filibuster » ne nécessite que 50 voix, mais deux démocrates (Joe Manchin et Kyrsten Sinema) s’y refusent, ramenant l’appel de Joe Biden ( « Il est temps de transformer la douleur en action ») à un vœu pieux, préparant la répétition d’un scénario connu qui se termine immuablement par une nouvelle tuerie. Comme une énième « rediffusion ».
texastueriesarmes à feuÉtats-Unis France24 - World
The ‘untouchable’ parliamentary speaker at the heart of Lebanon’s next political storm
Issued on: 19/05/2022 - 13:36
Leela JACINTO
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At 84, Nabih Berry is a seasoned Lebanese political player who has been the country’s parliamentary speaker for 30 years. Following Sunday’s legislative elections, the octogenarian stalwart is running for another term. But a record number of newcomers and political opponents are against his reelection – and in Lebanon, that could be dangerous.
On October 14, 2021, residents of Beirut were shaken by deadly armed clashes right by the birthplace of Lebanon’s 1975-1990 civil war.
Six people were killed as rival gunmen fired at each other while residents cowered, schoolchildren dashed for safety, and the city froze with a heightened awareness that Lebanon remains just a hair’s breadth away from all-out sectarian conflict.
The October clashes erupted when a protest by two Lebanese Shiite parties – Hezbollah and Amal – arrived at the Tayouneh roundabout, which links the Christian neighbourhood of Ain El Remmaneh with the Shiite stronghold of Chiyah.
Today, the two rival camps are critical actors in Lebanon’s next political steps following Sunday’s parliamentary elections. At stake is the future of a country in the grips of a devastating economic crisis, which requires an IMF bailout, which in turn needs a functioning government.
The results of Sunday’s vote were encapsulated in headlines this week proclaiming, “Hezbollah and its allies lose parliamentary majority”. News stories hailed the record 13 seats won by reform-minded political newcomers entering a system of entrenched parties and interests.
But the after-party celebrations have been subdued with the glum reckoning that Sunday’s vote has set the stage for a round of backroom dealings and deadlocks at best – or violence at worst.
In the absence of an outright majority in Lebanon’s 128-seat parliament, the largest blocs in the new parliament are the two camps that faced off and traded accusations at the Tayouneh roundabout last year.
The 2022 vote may have heralded a historic rise of reformist newcomers in parliament. But the next step in Lebanon’s democratic process involves the oldest member of parliament.
Enter Nabih Berri, an octogenarian central figure in Lebanon’s postwar politics and an icon – according to critics – of everything that is wrong with the country’s political system.
For many Lebanese who voted for change, Berri is the embodiment of a system that has spawned political paralysis, economic collapse, and the sort of rampant mismanagement that enabled the deadly 2020 Beirut port explosion. “He represents everything that is wrong with the Lebanese system, which is today not only a kleptocracy, but also a gerontocracy,” said Karim Emile Bitar, director of the Institute of Political Science at the Saint Joseph University of Beirut.
‘Quintessential crooked Lebanese political dinosaur’
Exactly a week after the May 15 vote, Lebanon’s newly elected parliamentarians are expected to begin a new legislature following the expiration of the current assembly’s mandate.
Their first mission will be electing a new speaker, a position 84-year-old Berri has held since 1992. After three decades in the powerful post, Berri – the leader of the Shiite Amal party – is in the running for a seventh consecutive term and has no intention of retiring.
“Nabih Berri is the quintessential crooked Lebanese political dinosaur,” explained Bitar. “He has been speaker for the past 30 years, which is unprecedented even by Lebanese standards, and he could very well be elected once again.”
The problem this time though, is that not everyone is inclined, or resigned, to a Berri speakership – and that can be dangerous in Lebanon.
After his party made major gains in Sunday’s vote, the Christian Lebanese Forces (FL) chief and arch Hezbollah foe, Samir Geagea, laid down the gauntlet by vowing never to support Berri's re-election. “Electing the head of parliament will not take place as it used to,” Geagea told a local TV station. “We want a parliamentary speaker that stands for Lebanon.”
First test for the new parliament
But critics say Lebanon’s democratic system serves not so much the nation as the country’s political elites.
Under an antiquated confessional system, the Lebanese presidency is reserved for a Maronite Christian, the prime minister’s post is held by a Sunni Muslim, and the parliamentary speaker’s position goes to a Shiite Muslim.
While Hezbollah and its allies lost its parliamentary majority in the latest election, the two Shiite parties – Hezbollah and Amal – won more seats this year than in 2018. “They will use the argument of so-called consociational democracy,” said Bitar, referring to power-sharing to avoid violence, “saying that even though we do not have an absolute majority in parliament, considering we control all Shiite seats, one of us has to be the speaker and our candidate is Nabih Berry.”
Lebanon’s confessional political arrangement has not changed despite frequent calls for an overhaul, including by a youth-led protest movement that erupted in October 2019 in the wake of the devastating economic crisis.
The protest movement saw several civil society and activist leaders enter the political fray and, for the first time in Lebanese history, win an exceptional 13 seats.
But now that a record number of newcomers have entered parliament, their first test will be their resolve to challenge the Shiite power axis.
Since the end of the Lebanese civil war in 1990, Berri has earned a reputation for being “virtually untouchable”, an indispensable figure wielding charm and force to get his way on the political stage. It was a long journey for the son of a trader, born in West Africa, to the position of Lebanon’s top political zaim – or overlord.
Two Shiite movements rise and become allies
Born in 1938 into a trading family that had moved to Sierra Leone, Berri returned to his native Lebanon, where he earned a law degree and worked in the Lebanese courts in the 1960s.
It was a time when Musa al-Sadr, a charismatic Shiite cleric, arrived in southern Lebanon to set up social services for the historically marginalised Shia community.
At a time when leftists – including communists – in the Arab world were engaged in social justice issues, attracting urban youths, Sadr formed the Harakat al-Mahrumin, or Movement of the Dispossessed. The movement, that later became Amal (Hope), effectively co-opted the Shiite Left, placing religion at the heart of class struggle.
When the Lebanese civil war broke out, the movement initially stayed out of the conflict. But when Berri took over the movement’s leadership in 1980, he didn’t hesitate to get involved in the war. During the bloody, internecine sectarian strife, Berri’s militia fought against almost every side, including at one point, an upstart Shiite rival called Hezbollah.
The 1990s end of the civil war saw Berri, like most Lebanese warlords, turn into state players. Amal settled its differences with the overly religious Hezbollah movement, and the two parties established a mutually beneficial working relationship.
“Nabih Berri is helpful to Hezbollah because he can maintain bridges between Hezbollah and various Western countries which have put Hezbollah on terrorist organisation lists. So, he is Hezbollah’s ally, but he’s also able to talk to the Saudis, the Americans, to the French,” said Bitar. “He is the face that Hezbollah uses when it wants to negotiate with countries that are not ready to talk directly with Hezbollah.”
‘Street smart’ mediator
Berri’s ability to engage with all players and to joke and defuse tensions inside and outside the chamber have made him an indispensable figure in Lebanon’s complex political landscape.
“He does have a sense of humour which is recognised by his supporters and opponents alike. He can always find magical solutions to complex constitutional deadlocks even as these magical solutions, as you can imagine, are very often unconstitutional,” said Bitar.
In his role as a canny mediator, Berri has worked to prevent the country from sliding into another civil war. But critics say the process has unfairly enriched him and his allies while robbing the country of a transparent, accountable political system that can tackle the country’s myriad crises.
“The secret of his success is also that he is indeed very bright, very shrewd. He’s a lawyer, but he’s not a heavyweight intellectual, he’s street smart,” explained Bitar.
Days after the 2022 vote, Hezbollah’s powerful chief Hassan Nasrallah on Wednesday called on all parliamentary factions to cooperate.
Nobody "can claim that the majority belongs to this or that group," said Nasrallah, acknowledging for the first time that his organisation and its allies lost their overall parliamentary majority in Sunday's poll.
The problem though is that Hezbollah, aided by the very able Berri, has historically only “cooperated” on its own terms. Lebanon’s consociationalism, epitomised by its longstanding speaker, has so far prevented conflict by promoting consultation among political elites. It’s at the heart of the system that the Lebanese voted to change. But Berri’s reelection bid highlights the challenges the tiny Middle East country will face in its next democratic steps.
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LEBANON VOTES
Overseas Lebanese vote in key poll with high stakes for crises-hit country
On the ground
Lebanese youths seek a brighter future abroad amid economic, political crises
Lebanon's Hezbollah, allies lose parliament majority in elections
L'Humanité
Colombie. La gauche de Gustavo Petro aux portes du pouvoir
ActuLa droite, l’une des plus dures d’Amérique latine, a des sueurs froides : pour la première fois de leur histoire, les progressistes sont en capacité d’emporter la présidentielle du 29 mai.
Lina SankariC’est un clin d’œil de la ville de « l’éternel printemps » au basculement politique qui pourrait advenir, ce 29 mai, en Colombie, à la faveur de l’élection présidentielle où, pour la première fois de son histoire, la gauche est donnée favorite.
Dans un quartier riche de Medellin, une femme en combinaison fluo balaye les rues d’un geste déterminé. Accolée à son chariot, une petite affiche des candidats de l’union, le Pacte historique, soutenu par le Parti communiste colombien et le Parti des communs (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie), et représenté par Gustavo Petro et sa colistière Francia Marquez. Un habitant interpelle la jeune femme en plein travail, l’agresse même, pour s’insurger contre cet affront. Elle poursuit son labeur, l’ignorant ostensiblement.
La vidéo a été relevée, en fin de campagne, par Gustavo Petro, qui y voit un signe de la « dignité » du peuple face au mépris de classe. L’ancien maire de Bogota (2012-2015) a souvent dit qu’il espérait rompre avec la confiscation du pouvoir par une élite raciste, nostalgique de l’ère coloniale et liée au crime organisé (lire page ci-contre). En Colombie, selon l’OCDE, il faut onze générations pour s’extirper de la pauvreté et 85 % de la population estiment que le pays va dans la mauvaise direction.
Menaces de mort des paramilitaires
« Ce que nous avons proposé, c’est une unité nationale construite sur de nouvelles bases », résumait le candidat à la présidentielle lors de son dernier meeting à Bogota. Candidat pour la troisième fois à la fonction suprême, l’ex-guérillero Gustavo Petro était parvenu, en 2018, à se hisser au second tour avant de s’incliner face à l’ultradroite d’Ivan Duque, dont la victoire enterrait l’espoir d’une réconciliation nationale, malgré l’accord de paix de 2016 avec les Farc. L’ascension du ticket de gauche donne des sueurs froides aux conservateurs. Comme cinq autres candidats avant eux, tués de sang-froid pour avoir défendu la justice et l’égalité, Gustavo Petro et Francia Marquez font face à des menaces de mort des paramilitaires. Jusqu’aux derniers instants de la campagne, personne n’excluait un coup d’État qui douche les espoirs de changement, confirmés par les législatives de mars. Il y a moins de trois mois, le Pacte historique s’est ainsi hissé au rang de première force politique au Sénat, balayant les partis traditionnels.
Les candidats de gauche sont portés par le mouvement social réprimé dans le sang en 2021. Comme d’autres organisations, la Fédération colombienne des travailleurs de l’éducation leur a apporté son soutien afin de faire de l’enseignement « un droit fondamental ». Gustavo Petro a également reçu l’appui de 50 organisations indigènes, « lasses de cette longue nuit qui dure depuis cinq cents ans », selon la sénatrice Martha Peralta (Pacte historique). Artistes, personnel soignant, défenseurs de l’environnement… le mouvement est inédit. La sortie du modèle extractiviste et la démocratisation des institutions font partie des priorités érigées par le Pacte historique. Le secteur minier « n’est important ni en termes de recettes fiscales ni en termes d’emploi. Il pèse peu dans l’économie du pays. Mais il a bénéficié de nombreux avantages fiscaux », relève pour le Centre tricontinental Alvaro Pardo, directeur du centre d’études minières Colombia Punto Medio. Ces dernières années, la population n’a pas manqué d’exprimer son opposition à ce modèle en organisant des consultations avant que la Cour constitutionnelle ne les rende illégales. Le Pacte historique propose, en outre, une réforme agraire qui permette de redistribuer les terres spoliées. En un demi-siècle de conflit armé, plus de 7 millions de paysans ont dû laisser leurs terres derrière eux ou en ont été expulsés.
Une campagne qui réactive la « peur du rouge »
Face à Gustavo Petro, le candidat conservateur Federico Gutierrez a mis l’accent sur l’insécurité pour son dernier meeting de campagne. En référence à l’extradition du narcotrafiquant Otoniel vers les États-Unis, qui avait provoqué le blocage par le Clan du Golfe de la moitié du pays, le candidat de droite joue les matamores : « Quand nous serons à la présidence, pour tout type de problème de ce genre, vous savez que je serai là, j’arrive en cinq minutes et l’on fera face en bombant le torse. » Sa campagne a réactivé la « peur du rouge », dernière carte en sa possession. Comptable du bilan du gouvernement sortant, massivement rejeté par les Colombiens, il bénéficie néanmoins, selon Yann Basset, docteur en sciences politiques de l’Institut des hautes études d’Amérique latine, du soutien de l’armée et d’ « une droite structurée et puissante », déterminée à empêcher le printemps.
Colombiegustavo petro Valeurs Actuelles
Yvelines : un adolescent de 15 ans tente de braquer… un véhicule de la BAC
Les policiers de la BAC ont procédé à une drôle d’interpellation, dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai à Saint-Cyr-l’Ecole (Yvelines). Vers minuit, raconte le site spécialisé Actu 17, une patrouille de policiers circulant en voiture banalisée aperçoit un jeune homme au loin. Habillé de noir et dissimulé par un masque chirurgical, il se tient au milieu de la route, et semble vouloir barrer la route des voitures s’aventurant dans le quartier.
Comprenant qu’il a affaire à des policiers, l’individu rejoint d’abord un complice qui patientait sur le trottoir. Ce dernier prend alors la fuite, laissant son compère seul face aux policiers. Les policiers l’immobilisent et découvrent en le fouillant un pochon de cannabis… ainsi qu’un couteau, portant une lame longue de 15 centimètres.
Il voulait revendre des voitures
Un attirail qui rend l’affaire nettement moins amusante. Interpellé, le porteur du couteau se révèle être un fugueur âgé de 15 ans, déjà défavorablement connu des services de police. Sans attendre, les policiers décident de l’amener au commissariat de Plaisir. C’est sur le chemin, relate Actu 17, que le jeune homme confie aux policiers qu’il avait l’intention de braquer une voiture afin de la revendre. Vendredi 27 mai en fin de matinée, il était toujours en garde à vue.
BBC
SANS TITRE
About 70 bodies have been discovered under the rubble of a former industrial building in the Russian-occupied city of Mariupol, an aide to the city's mayor says.
The bodies were found by Russian emergency workers and taken to a mass grave, Petro Andryushchenko said on Telegram.
He said they were people who had been trapped in the collapsed building after it was struck by shelling.
"No identification was carried out, but locals say there was basically nothing to identify given the condition of the bodies," Andryushchenko said.
Andryushchenko, the mayor and other local officials are no longer in the city and are posting updates from a location in Ukrainian-controlled territory.
On Tuesday Andryushchenko reported that nearly 200 severely decomposed bodies had been recovered from under the rubble of a residential building in the city.
Paul Kirby
Digital Europe editor
Seizing Lyman represents a significant moment in the slow advance of Russia's proxy forces in eastern Ukraine. The battle for the city has been intense, even if Ukrainian forces started pulling back from it earlier this week. It's the second major success for Russia this week, following the fall of Svitlodarsk further south.
Lyman is not a big city in itself, but it gives Russia's proxies control of a key east-west road. It also means they are now within 20km (12 miles) of the city of Slovyansk, to the south-west. Slovyansk is a major transport and supply hub for Ukraine, even though the trains stopped running there weeks ago.
The other big battle is further to the east, where Russian forces are targeting the twin cities of Severodonetsk and Lysychansk. Local officials say there is heavy fighting on the outskirts of Severodonetsk and two-thirds of the city is surrounded.
Although much of the population has fled, there are still thought to be more than 10,000 civilians sheltering there.
These are important cities in Ukraine's industrial heartland known as Donbas and losing them would be a signficant blow for the army.
The total economic losses to Ukraine caused by Russia's invasion amount to $564-600bn (£447-476bn), according to the Kyiv School of Economics (KSE).
The measure includes direct damage to housing and other buildings, infrastructure and property as well as indirect damage in the form of GDP decline, lost investment, workers leaving and additional defence and social support costs, the KSE said.
Direct losses from the destruction of buildings and infrastructure are estimated at $105bn, with damaged housing accounting for about $40bn of that figure.
The cities of Mariupol - now under Russian control after a long siege - Kharkiv and Chernihiv - both heavily shelled by Russia before its forces withdrew - and Severodonetsk and Lysychansk in Donbas where heavy fighting is currently taking place have seen most damage to residential buildings, the KSE said.
Meanwhile Ukrainian companies have suffered $11bn of economic losses, including more than half a billion dollars in the past week alone. More than 200 Ukrainian companies, factories and plants have been destroyed, damaged or seized by Russia, the KSE says.
The KSE says Ukrainians can report the loss of physical infrastructure, including residential
buildings, via its website.
Earlier today a former finance minister said Ukraine would need $750bn for reconstruction. Tymofiy Mylovanov told the BBC World Service's Newsday programme that the work could bring with it the chance to "build back better".
If you're just joining us or need a catch-up, here are the latest developments in Ukraine:
More now on the news we reported earlier on the fall of the city of Lyman in Ukraine's eastern Donetsk region.
Oleksiy Arestovych, adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky, appears to have also confirmed that Russian-backed separatists have control of the city.
"According to unverified data, we lost the town of Lyman," Arestovych said in a video, adding that the attack had been well organised.
"This shows, in principle, the increased level of operational management and tactical skills of the Russian army," he added.
His comments come as Ukrainian governor of the Donetsk region, Pavlo Kyrylenko, told media outlet Hromadske that Lyman was "mainly controlled by Russian troops" but the Ukrainian military had taken up new fortified positions in the area.
Lyman is the site of a key railway hub and has long been a target of pro-Russian forces.
News presenter and correspondent Zhanna
Agalakova was one of the most famous faces on Russian state television until March, when she quit her job over the war in Ukraine.
Agalakova, who is now in hiding, tells the BBC's Newsnight that Russian TV is a "brainwashing machine" and she wishes people would switch it off.
"It's like two different planets," she says, contrasting Russian TV telling viewers Vladimir Putin's invading forces are being cheered and handed flowers with the images of death and tragedy in Ukraine seen by viewers the rest of the world.
You can see more of her interview on Newsnight on BBC Two at 22:30 BST.
Robert Greenall
BBC News
Since Russia invaded in February, one of the overwhelming narratives in the Western media has been that of low morale among its troops.
The Ukrainian armed forces, on the other hand, have been portrayed as being highly motivated to fight to defend their country.
But that may not be the whole picture. In an article in today's Washington Post, two officers leading a company of volunteers describe their concerns about lack of support from senior commanders on the front line.
Company commander Serhiy Lapko says: "Our command takes no responsibility. They only take credit for our achievements. They give us no support.”
They are refusing to continue to fight, and face arrest and court-martial.
The Post also includes a video by a group which says it is part of the 115th brigade, 3rd battalion fighting at Severodonetsk. They say they are refusing to serve because they have "no battle commanders, no equipment, no respect".
"We
have been waiting for reinforcements for two weeks now," one serviceman says. "We are being sent to
certain death."
Cases of Ukrainian volunteers refusing to fight have been rare, and another group of fighters in the same battalion have countered with a video of their own, describing them as deserters who abandoned their colleagues.
"They thought they were on holiday," a service member says in the video.
Rumblings of dissatisfaction do appear to have become more common, though.
Members of a territorial defence battalion from the central Cherkasy region said that though they were willing to fight, they lacked the heavy weaponry they needed for combat.
The video, which has the address of an unofficial military channel on Telegram, was posted by a pro-Russian blogger in recent days.
The channel says there has been a sharp rise in the number of similar videos since the beginning of May.
We have more details now on the three explosions that reportedly happened overnight in Dnipro, a region in central-eastern Ukraine.
Ten people have been killed and 30-35 wounded as a result of Russian missile strikes against a National Guard base in the Dnipro district, according to the head of the Territorial Defence Centre, Hennadiy Korban.
He says three missiles were launched from the Rostov region of Russia.
Earlier, we reported rescuers were going through the rubble to look for people after explosions were heard overnight and several more were incoming, the region's governor Valentyn Reznichenko says.
Both sides have given a fresh assessment of whether peace talks can restart - having stalled for weeks.
President Zelensky says Ukraine is not "eager" to talk to his Russian counterpart Vladimir Putin - but it will have to anyway.
"We have to face the realities of what we are living through," Zelensky said in an address to an Indonesian think tank, according to the Reuters news agency.
Meanwhile, the Kremlin blames Ukraine for the freeze in negotiations. Spokesperson Dmitry Peskov told reporters on Friday it was unclear what Kyiv wanted, Reuters reported separately.
Peskov accused the Ukrainian leadership of "contradictory statements".
UK Prime Minister Boris
Johnson says Russian forces are continuing to "chew through ground" in the Donbas region of Ukraine, adding that Putin is making slow but palpable progress.
"I'm afraid that Putin, at great cost to himself and to the
Russian military, is continuing to chew through ground in
Donbas," he says in an interview with Bloomberg this morning.
"He's continuing to make gradual, slow, but I'm afraid
palpable, progress and therefore it is absolutely vital that we
continue to support the Ukrainians militarily."
Johnson says more offensive weapons are needed in Ukraine, including long-range multiple-launch rocket systems.
"I think it's very, very important that we do not get lulled because of the incredible heroism of the Ukrainians in pushing the Russians back from the gates of Kyiv," Johnson adds.
Recent images from Getty photojournalists have revealed the desperate conditions for civilians in Severodonetsk and Lysychansk - two besieged eastern cities which are on the front line of the Russian offensive.
There has been heavy fighting on the outskirts of Severodonetsk - a key Russian target - as Russian troops attempt to capture the city in the Luhansk Region of Ukraine.
The city is under almost continuous shelling - 60% of the housing stock is completely destroyed and up to 90% of buildings are damaged and will need major repairs, the mayor, Oleksandr Stryuk, says.
Four civilians were killed in Severodonetsk on Thursday and 1,500 have died since the invasion began in February and the city's regional centre is being destroyed by Russian artillery and aircraft, head of the Luhansk Regional Military Administration, Serhiy Haidai says.
He says Russian troops tried to break into Severodonetsk from nearby towns, Purdivka and Shchedryshcheve, and attacked Ukrainian military positions.
Russian forces have been making sporadic breakthroughs against heavily entrenched Ukrainian positions in the Donbas since Moscow focussed its war efforts there.
Russian-backed separatists claim to have taken control of the city of Lyman in Ukraine's eastern Donetsk region.
In a Telegram post, the armed forces of the self-declared Donetsk People's Republic says 220 settlements are now under their control.
The BBC has not been able to independently verify the claims.
Lyman is on the road to the Ukrainian city of Slovyansk - which is a key Russian target as Moscow tries to take full control of the Donbas.
A Ukrainian former finance minister estimates that Ukraine needs up to £600bn for reconstruction as a result of Russia's invasion.
Tymofiy Mylovanov tells the BBC World Service's Newsday programme that the work could bring with it the chance to "build back better."
He asks "whether we really need to rebuild what has been destroyed or whether we use this as an opportunity to modernise the country".
Mylovanov is in London for a conference exploring how to use resources available for rebuilding work.
Ukraine claims that Russia has scattered between 400 and 500 old soviet mines in the Black Sea, which are being ripped off their anchors during storms and drifting - making it impossible to export goods from Ukraine's ports.
Odesa regional military administration spokesman, Serhiy Bratchuk, says Russia has "created a food crisis in the world" by blocking ports, adding that Russia is using an "information alibi" by blaming Ukraine for the food crisis.
Ukraine's Black Sea ports have been blocked since the beginning of the war on 24 February, suspending vital grain exports and officials say 20 million tonnes of grain are now stuck in the country.
The UN says some countries could face long-term famines if Ukraine's exports are not restored to pre-war levels. Russia has offered to open a corridor through the Black Sea for food shipments, in return for an easing of sanctions.
The BBC has not been able to independently verify these claims.
When officers from the National Crime Agency (NCA) arrived at an apartment on 17 May to carry out a search, it soon became clear that it was no ordinary property.
Stretching to 7,000 sq ft (650 sq m) the apartment - in one of London's wealthiest districts - had seven en-suite bedrooms spanning three floors, an internal lift, a transparent grand piano in the lounge and a private-access underground garage.
It was no ordinary property and this was no ordinary search. The target was not the owner of the property - even though the owner is a sanctioned Russian oligarch. The target was someone described in a piece of intelligence the NCA had received as the "domestic".
This is the work of a new team within the NCA called K-Cell - the K stands for kleptocracy, which is when rulers use their power to steal their country's resources.
Their mission is to make life difficult - or, as they put it, "introduce friction" - into the life of sanctioned oligarchs, super-rich businessmen close to the Kremlin.
The BBC was given exclusive access to the team's work - read more here.
Jeremy Bowen
Reporting from Slovyansk in Donbas
I get the impression that almost everybody who wants to
leave the Donbas, and is able to, has left.
Slovyansk, the place I’m standing now, has an alarm going. It’s
a pretty big city, but it’s almost deserted.
I cross the road to an open shop. Inside are a couple of
soldiers buying stuff.
One thing that’s here is an immense amount of sunflower oil.
It’s made in the area, of course. They’ve got sausages, frozen chicken in the freezer
and loads of tea. The shelves are actually groaning. There’s no shortage of
food in Ukraine.
There’s a distant thunder coming from the battlefield. While
the troops’ morale here is pretty good, the military situation is difficult.
There’s a very different feel now to how things were at the
end of March and beginning of April, when the Russians pulled back from Kyiv
because they had lost the battle for the capital.
It’s different here. The Russians are grinding forward. If
they get Severodonetsk and Bakhmut, as well as this town and Kramatorsk, then
basically they could say they’ve got the Donbas.
Putin at that point would be
able to declare a certain victory in this part of the country.
President Zelensky says lives are lost in Ukraine every moment the West delays putting more pressure on Russia.
"Just look at the situation now," he said in last night's video address. "Look at the number of weeks the European Union has been trying to agree on the sixth package of sanctions against Russia."
It's now nearly a month since European Commission chief Ursula von der Leyen announced proposals to ban imports of Russian oil. But why's it taken the EU so long for such measures to be agreed?
Resistance from countries dependent on Russian oil - notably Hungary - has meant there's been no unanimous agreement. Slovakia and the Czech Republic are among the others that have expressed concern.
EU leaders meet on Monday - but our Brussels correspondent Jessica Parker writes that it's "doubtful" the unresolved oil issue, specifically, will be up for discussion.
Read more from Jessica here.
Russian forces are firing on Ukrainian military units and launching missile strikes in the Donetsk region of Ukraine, where they are regrouping troops in their active offensive, the General Staff of the Ukrainian Armed Forces says in its morning update.
Russia is trying to capture the eastern city of Lyman with artillery weapons, while also trying to cut off Ukrainian military units from reaching troops in the city of Bakhmut, it adds.
In Slovyansk - a city of 125,000 people that was seized by Russian-backed forces in 2014 before being recaptured - Russia continues to shell positions where Ukrainian troops are stationed, it adds.
In southern Ukraine, Russian forces have increased the shelling of Ukrainian military units and transferred reserve troops to the area to strengthen its attack.
However, the General Staff says 12 Russian attacks have failed in the Donetsk and Luhansk regions over the past day and several Russian military units have been destroyed.
More now from Joe Inwood, our correspondent in Kyiv.
Speaking on Radio 4’s Today programme, he says the Ukrainian
messaging has changed in recent weeks – with optimism over the situation in the
Donbas giving way to a tone that’s “a bit more pessimistic – a bit more
realistic maybe”.
Russian forces have been battling to cut off the cities of
Severodonetsk and Lysychansk.
Elsewhere, Thursday’s strike on Ukraine’s second city
Kharkiv matters as well, says our correspondent, because “this could be where
the Russians turn once they’ve finished with the Donbas”.
Russian troops were previously pushed back from the area.
France24 - World
New French Prime Minister Élisabeth Borne, daughter of a stateless Auschwitz survivor
Issued on: 19/05/2022 - 18:32Modified: 19/05/2022 - 18:38
Stéphanie TROUILLARD
French Prime Minister Élisabeth Borne's childhood was marked by the suicide of her father in 1972, when she was just 11 years old. Joseph Borne, whose original name was Bornstein, was a Jewish resistance fighter of Polish origin who survived the hell of Auschwitz but never quite recovered from the experience.
When President Emmanuel Macron picked Élisabeth Borne as France’s new prime minister earlier this month, not too many French people knew about the 61-year-old career bureaucrat’s family background.
Borne, who became France’s first female prime minister since the 1990s, has been discreet about her private life and her family heritage, which was marked by the horrors of World War II.
Her father Joseph, a Jewish resistance fighter, was deported to the Auschwitz-Birkenau concentration camp in 1944. While he was freed a year later, the ghosts of the past – the atrocities at Auschwitz, the loss of loved ones – continued to haunt him. Joseph Borne committed suicide when his daughter was only 11 years old.
"It wasn't always easy. I lost my father when I was very young. And so, we ended up with my mother, who had two daughters and did not have much of an income," she told French channel C8 in a 2021 interview.
Borne traces her family’s roots to Poland. Her grandfather Zelig Bornstein – who perished in the camps along with two of his sons – fled anti-Semitism in the 1920s for Belgium, where he found work with a diamond dealer. Joseph was born in Antwerp in 1925 under the surname Bornstein. He was one of four boys, Léon born in 1921, Isaac in 1923 and Albert in 1930.
When World War II broke out, the family was forced into exile once again, fleeing to southern France where they sought refuge in Toulouse, Montauban, and then in Nîmes. The Bornstein boys’ mother, Anna, died aged 36.
La photo date de 1939. Zelig Bornstein, né à Lukow, en Pologne, pose avec ses trois fils : Joseph, Isaac et Leon. Ils seront tous les 4 déportés. Joseph et Isaac survivront, pas les deux autres. Joseph (le premier à gauche, sur la photo) est le père d'#ElisabethBorne pic.twitter.com/snTfiTw2xp
May 16, 2022Joining the French Jewish Resistance
In August 1942, Joseph and his brother Isaac were arrested for the first time as stateless Jews and taken to the Camp de Rivesaltes, a transit and internment centre in southern France. "Zelig went to Rivesaltes and managed to bribe a guard, who let Isaac and Joseph 'escape'. They returned to Nîmes at the end of 1942 and decided to join the resistance," Jean-Paul Boré, vice-president of AFMD (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation), told the Cultea website.
Léon, the eldest, was also arrested. He was deported with Convoy 51 on March 6, 1943, to the Sobibor extermination camp in eastern Poland, where he was murdered.
The surviving three Bornstein brothers shortened the family name to Borne and joined the resistance in France. Their mission was to transport men and women from the eastern French city of Grenoble to the scrublands in the southern Tarn region to join the French Jewish Resistance led by one of the group's founders, Abraham Polonski, according to French weekly Le Point.
But on December 24, 1943, Zelig and his three sons – Joseph, Isaac and Albert – were arrested by the Gestapo in Grenoble. "We had false papers, and when the police stormed into the apartment at 10pm, they made us drop our pants...They were looking for Jews. They were bent on getting people to denounce others. We were also subjected to what was called 'the bathtub' at that time. It's a board which they tipped into the water. It was a very, very hard interrogation," Isaac told the French Institut National de l’Audiovisuel (INA) in recorded testimony.
‘That is your parents, who are going to heaven’
The family was then transferred to Drancy, near Paris, before being deported to Auschwitz-Birkenau in Convoy 66 on January 20, 1944.
There they discovered hell. "There were rows of SS and Sonderkommando people,” said Isaac, referring to the Sonderkommando groups of Jewish prisoners forced to perform a variety of duties in the Nazi camp system. “There were dogs, and the screams: 'Raus, raus, raus' ['Out, out, out,' in German]. We had to get out quickly. It was already snowing. And that's when my brother Joseph and I were selected" to work, recounted Isaac. Zelig and Albert were taken directly to the gas chamber.
Joseph and Isaac went to work in Buna-Monowitz, or Auschwitz III, one of the three large camps in the vast prison system. "When we arrived, the ashes were flying up into the air. When it was windy and the chimneys were burning, it smelled foul everywhere. And the elders, the elders who were in the camp, said to us, 'You see, that is your parents who are going to heaven. They are burning."
For a year, the Borne brothers managed to survive thanks, in particular, to their spirit of solidarity, according to Isaac. "We always shared everything, he with me and I with him, because I watched him like milk on the boil.”
In early 1945, as the Soviet Red Army advanced from the east, the Borne brothers were evacuated further west to the Buchenwald camp, from which they were liberated by the US military on April 11, 1945.
After the war, when the brothers returned to France, Isaac reconnected with Odette, a young woman he had met in Nice. Joseph meanwhile recovered in Calvados, in the northern Normandy region, where he met Marguerite Lescene, a pharmacist. He converted to Christianity and married her. The couple had two daughters, including Elisabeth, who was born in 1961.
But Joseph remained traumatised by his wartime experience. According to Isaac, his younger brother could not bear to talk about those years. In 1972, aged only 47, Joseph committed suicide by jumping out of a window. While the reasons for the suicide are not known, Isaac believed Joseph suffered from a sort of guilt after having lost his father and two of his brothers in the camps. "Guilty of what? We don't always know. But I believe that each person, on losing loved ones, always says to him- or herself, even today: 'I should have, would have, if only I had known...'"
Borne, who was 11 when her father died, became a “Pupil of the Nation” – a status in France given to the children of victims of war, terrorist attacks or those who have perished while serving the country. This meant she received a full scholarship for her education, which she pursued with honours.
In a 2015 interview with French daily Libération, Borne confided that she thought about her father when, as a public servant, she presented naturalisation certificates to new French citizens. "That I, the daughter of a stateless refugee, who only became French in 1950, should be doing this, says something about integration."
(This is a translation of the original in French.)
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La Rochelle en ordre de marche pour enrayer la ballade irlandaise du Leinster
ActuRugby. La province irlandaise fait figure de favorite pour cette finale de coupe d’Europe qui a lieu samedi à Marseille sur la pelouse du Vélodrome. Les Marines ne désespèrent pourtant pas de dérégler cette impressionnante machine à gagner.
Éric SerresAvec le deuxième ligne Will Skelton, la possible présence du 3 e ligne Viktor Vito, et encore un peu de suspense autour de la présence Tawera Kerr-Barlow, véritable maître à jouer, la Rochelle, annoncé un temps affaibli, aura tout de même belle allure pour la finale de la Coupe d’Europe face à la province irlandaise du Leinster. Absent à Lens lors de la demi-finale face au Racing, le géant australien Skelton sera donc là pour donner du fil à retordre au pack irlandais. Impressionnant l’an dernier lors de la demi-finale, qui avait déjà opposé les deux équipes, il est l’un des fers de lance des Jaunes et Noirs.
Le Néo-Zélandais Victor Vito, - il mettra un terme à sa carrière en fin de saison -, qui souffre toujours de la cheville gauche, pourrait lui aussi d’être de la fête. Au poste de demi de mêlée, la main cassée du titulaire néo-zélandais Tawera Kerr Barlow aurait dû propulser le jeune Thomas Berjon titulaire. Mais voilà, le manager irlandais du club de l’Atlantique, Ronan O’Gara ne manque ni d’imagination ni de solutions. Il pense pouvoir faire jouer le champion du monde All Black avec une protection spéciale. Enfin à l’arrière Brice Dulin, arrêté depuis plusieurs semaines, a repris l’entraînement collectif avec de bonnes sensations. Reste à voir si O’Gara le relancera face à ses compatriotes, impressionnants contre Toulouse en demi-finale (40-17). Affaire à suivre…
Autre année, autre histoire
Quoi qu’il en soit cette finale ne ressemblera pas à la demi-finale de l’an dernier. Il y a un an, le Stade rochelais s’était imposé avec la manière face au Leinster (32-23), dans son stade fétiche de Marcel-Deflandre. Au terme d’une démonstration de puissance, les Maritimes s’étaient qualifiés pour la première finale de Coupe d’Europe de leur histoire.
Autre année, autre histoire ! Car le Leinster, impressionnant en demi-finale face à Toulouse, arrive cette fois-ci dans la capitale phocéenne avec son effectif au complet. La formation irlandaise a notamment retrouvé sa redoutable paire à l’ouverture Gibson-Park-Sexton qui était absente, l’an dernier : « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent : des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande », explique ainsi l’international français Gregory Aldritt qui malgré tout espère pouvoir enrayer la machine irlandaise. « Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons, poursuit-il. On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »
Ce match des retrouvailles entre les deux clubs sera aussi celles de deux hommes. Les Irlandais Ronan O’Gara et Johnny Sexton, anciens rivaux en sélection, adversaires avec leur province puis ensemble au Racing 92, auront l’occasion de réanimer cette vieille rivalité. Le premier sera sur le banc pour la Rochelle afin de décrocher une première coupe, l’autre sur la pelouse afin d’emmener son équipe vers une cinquième couronne européenne.
rugby BBC
Ancient DNA reveals secrets of Pompeii victims
By Victoria GillScience correspondent, BBC News
Researchers studying human remains from Pompeii have extracted genetic secrets from the bones of a man and a woman who were buried when the Roman city was engulfed in volcanic ash.
This first "Pompeian human genome" is an almost complete set of "genetic instructions" from the victims, encoded in DNA extracted from their bones.
Ancient DNA was preserved in bodies that were encased in time-hardened ash.
The findings are published in the journal Scientific Reports.
The two people were first discovered in 1933, in what Pompeii archaeologists have called Casa del Fabbro, or The Craftsman's House.
They were slumped in the corner of the dining room, almost as though they were having lunch when the eruption occurred - on 24 August 79AD. One recent study suggested that the huge cloud of ash from the eruption of Mount Vesuvius could have become lethal for the city's residents in less than 20 minutes.
The two victims the researchers studied, according to anthropologist Dr Serena Viva from the University of Salento, were not attempting to escape.
"From the position [of their bodies] it seems they were not running away," Dr Viva told BBC Radio 4's Inside Science. "The answer to why they weren't fleeing could lie in their health conditions."
Clues have now been revealed in this new study of their bones.
"It was all about the preservation of the skeletons," explained Prof Gabriele Scorrano, from the Lundbeck GeoGenetics centre in Copenhagen, who led the study. "It's the first thing we looked at, and it looked promising, so we decided to give [DNA extraction] a shot."
Both the remarkable preservation and the latest laboratory technology allowed the scientists to extract a great deal of information from a "really small amount of bone powder", as Prof Scorrano explained.
"New sequencing machines can [read] several whole genomes at the same time," he said.
The genetic study revealed that the man's skeleton contained DNA from tuberculosis-causing bacteria, suggesting he might have had the disease prior to his death. And a fragment of bone at the base of his skull contained enough intact DNA to work out his entire genetic code.
This showed that he shared "genetic markers" - or recognisable reference points in his genetic code - with other individuals who lived in Italy during the Roman Imperial age. But he also had a group of genes commonly found in those from the island of Sardinia, which suggested there might have been high levels of genetic diversity across the Italian Peninsula at the time.
Prof Scorrano said there would be much more to learn in biological studies of Pompeii - including from ancient environmental DNA, which could reveal more about biodiversity at the time.
"Pompeii is like a Roman island, " he added. "We have a picture of one day in 79AD."
Dr Viva added that every human body in Pompeii was "a treasure".
"These people are silent witnesses to one of the most well-known historical events in the world," she said. "To work with them is very emotional and a great privilege for me."
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Can Turkey block Sweden and Finland’s entry into NATO?
Issued on: 17/05/2022 - 17:27
Turkish President Recep Tayyip Erdogan has expressed strong views against Sweden and Finland’s entry into NATO. He has accused the two Nordic countries, in particular Sweden, of serving as a refuge for the "terrorists" of the Kurdistan Workers' Party, Ankara's bête noire. However, will Turkey go all way and block the accession process? FRANCE 24 takes a closer look.
Turkey has consistently adopted different positions to that of other countries within the North Atlantic Treaty Organization (NATO). After buying an anti-missile system from Russia in 2019, Ankara is once again alone in opposing Finnish and Swedish membership.
"How can we trust them? Sweden is a breeding ground for terrorist organisations (...) We will not support giving NATO membership," Turkish President Recep Tayyip Erdogan said on Monday, May 16, after the two Nordic countries had formally decided to apply for membership.
Officially, Ankara is angered by the close ties that these two countries, in particular Sweden, have with the Kurdistan Workers' Party (PKK), an armed political group. Formed in 1978, the PKK has been designated as a terrorist organisation by Turkey and much of the international community, including the US and EU.
"Sweden occupies a specific place in the Turkish diaspora. Since the 1980s, the country has taken in many political refugees, many of whom are suspected by Turkey of being PKK militants. This is a long-standing dispute between Stockholm and Ankara," said Élise Massicard, a specialist in the political sociology of contemporary Turkey and a researcher at Sciences Po. "According to a widespread view among Turkish nationalists, the reason the PKK still exists, despite 40 years of a war waged with extraordinary means, is because it has these 'rear bases' outside Turkey," added Massicard.
'Right of veto'
Ankara has made it clear that it wants to use Sweden and Finland’s applications as a tool to weaken support for Kurdish separatist groups. "We must absolutely stop supporting terrorist organisations (...). I am not saying this as a bargaining chip, but because this is what it means to be allies," Turkish Foreign Minister Mevlüt Cavusoglu said Sunday in Berlin, on the sidelines of one of the organisation’s informal meetings.
In theory, Turkey has every right to block Sweden and Finland’s accession to NATO. As per Article 10 of its founding treaty, the two Scandinavian countries must convince all 30 members of the organisation of the merits of their application.
>> No longer neutral? War in Ukraine tests Finland’s stance on Russia
"The alliance works on the principle of consensus. Each member therefore has the right of veto. We saw this with Greece, which opposed North Macedonia’s accession for years" because of a dispute over the country's name [Macedonia is also the name of a Greek region], said geopolitologist Olivier Kempf.
Although the red carpet seemed to have been rolled out for Sweden and Finland, two solid democracies close to NATO via its Partnership for Peace programme, Turkey's position is causing confusion within the defence alliance.
"I am confident that we will be able to find common ground, a consensus on how to move forward on membership issues," said Jens Stoltenberg, the organisation's secretary-general, before adding that Turkey had "clearly indicated its intention not to block" the process.
"There will be so much political pressure on Turkey that it will not be able to block Finland and Sweden’s accession," said Kempf.
Turkey awaits compensation
According to specialists, Ankara is above all shedding light on Swedish support for the PKK in order to regain influence within the military alliance. "Turkey's relationship with NATO has been very complicated for several years. It had come to the point of talking about its exclusion. For Turkey, it is a question of avoiding being marginalised," said Massicard.
Turkey has adopted this position in the hopes of obtaining compensation from the organisation’s members, in particular the United States. In 2020, Washington imposed sanctions on the Turkish defence industry, following the latter’s purchase of the Russian S 400 anti-missile system. Turkey was also excluded from the US F-35 stealth fighter programme, for which "it had placed an order and paid a down payment of $1.4 billion", according to Courrier International. A gesture by Joe Biden on this issue would undoubtedly overcome Ankara's reluctance.
>> Not what Putin wanted: How will Russia respond to NATO bids by Finland and Sweden?
Finally, it is very possible that Turkey is sending a message to Russia, which sees Western countries’ expansion of NATO to the East as a betrayal. Since the outbreak of the war in Ukraine, Ankara has been trying to maintain good relations with the two opposing countries on which its economy is heavily reliant. "The Turks and the Russians also share the Black Sea and common interests in Syria," said Kempf. "Erdogan supports Ukraine but is careful not to go too far."
This issue serves as a good reminder that NATO, even though it has been reinvigorated by the Russian invasion of Ukraine, is not immune to strategic divergences. "Just because NATO is united on the essentials, doesn’t necessarily mean that there is widespread consensus on everything," summarised Kempf. "In the end, the underlying problems remain and have not disappeared with the war in Ukraine."
This article was translated from the original in French.
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Finland announces 'historic' NATO bid, Sweden expected to follow suit
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Turkey says it is ready to discuss NATO membership with Finland, Sweden
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Blinken 'confident' Finland and Sweden will join NATO despite Turkey's concerns
France24 - World
Palestinian probe finds Israel deliberately killed Al Jazeera journalist
Issued on: 26/05/2022 - 18:38
NEWS WIRES
The Palestinian Authority on Thursday announced the results of its investigation into the shooting death of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh, saying it had proven she was deliberately killed by Israeli forces as she tried to flee.
The conclusion echoed the results of a preliminary investigation announced nearly two weeks ago and were widely expected. Israel rejected the findings, with Defense Minister Benny Gantz calling them, “a blatant lie.”
Abu Akleh, a veteran Palestinian-American reporter for Al Jazeera’s Arabic service, was shot in the head on May 11 during an Israeli military raid in the city of Jenin in the occupied West Bank.
Witnesses and Palestinian officials have said she was hit by Israeli fire. Israel says she was shot during a battle between Israeli soldiers and Palestinian militants. It says that only a ballistic analysis of the bullet – which is held by the Palestinian Authority – and the soldiers’ guns can determine who fired the fatal shot.
Announcing the results of his probe at a news conference in the West Bank city of Ramallah, Palestinian Attorney General Akram Al Khateeb said he had determined there were no militants in the immediate area where Abu Akleh was located.
“The only shooting was by the occupation forces, with the aim of killing,” he said.
Abu Akleh was in a group of journalists wearing helmets and protective vests marked “press.” Al Khateeb said the army saw the journalists and knew they were journalists.
He accused Israel of shooting Abu Akleh “directly and deliberately” as she tried to escape. He also repeated the Palestinian position that the bullet will not be handed over to the Israelis for study. He said they decided not even to show images of the bullet “to deprive (Israel) of a new lie.”
Al Khateeb said his investigation was based on interviews with witnesses, an inspection of the scene and a forensic medical report.
In a speech later Thursday, Lt. Gen. Aviv Kohavi said it was impossible to know who fired the bullet and once again called on the Palestinians to cooperate to “get to the bottom” of what happened.
“But there is one thing that can be determined with certainty,” the military chief said. “No soldier fired intentionally at a journalist. We investigated that. We checked it. That is the conclusion. There is no other.”
Israel denies targeting journalists and has offered two possible scenarios, saying Abu Akleh was either shot by Palestinian militants who were firing recklessly at an Israeli army convoy or that she was hit by Israeli gunfire aimed at a nearby militant. The military has identified the rifle that may have been used in that scenario, but says it needs to test the bullet to make any final determination.
An AP reconstruction of events has lent support to eyewitnesses who say she was shot by Israeli troops. But a weapons expert interviewed by the AP as part of the reconstruction said that it was impossible to reach a conclusive finding without further forensic analysis.
Palestinian witnesses say there were no militants or clashes anywhere near Abu Akleh. The only known militants in the area were on the other side of the convoy, some 300 meters (yards) from her position. They did not have a direct line of sight, unlike the convoy itself, which was some 200 (meters) away on a long straight road.
Israel has publicly called for a joint investigation with the PA, with U.S. participation, and has asked the PA to hand over the bullet for testing. But the State Department said Wednesday that it had received no formal request for assistance from either side two weeks after her death.
The PA has refused to hand over the bullet to Israel or cooperate with it in any way, saying Israel cannot be trusted to investigate its own conduct. Rights groups say Israel has a poor record of investigating when security forces shoot Palestinians, with cases often languishing for months or years before being quietly closed.
The PA administers parts of the Israeli-occupied West Bank. Hussein Al Sheikh, a top Palestinian official, said Thursday’s report would be shared with the U.S. administration. Copies will also be delivered to Abu Akleh’s family and to Al Jazeera, he said.
The Palestinians say they will also share their results with international parties, including the International Criminal Court, which launched an investigation into possible Israeli war crimes last year. Israel has rejected that probe as being biased against it and is not cooperating with it.
The severe distrust means the Israeli and Palestinian investigations into Abu Akleh’s death are unfolding separately, with neither likely to accept any conclusions reached by the other.
Each side is in sole possession of potentially crucial evidence. Ballistic analysis could match the bullet to a specific firearm based on a microscopic signature, but only if investigators have access to both. Lt. Col. Amnon Shefler, a military spokesman, told the AP the military has additional footage from that day, but declined to say what it shows or when it would be released, citing the ongoing investigation.
Palestinians are still mourning Abu Akleh, a widely known and respected on-air correspondent who rose to fame two decades ago, during the second Palestinian intifada, or uprising, against Israeli rule. The 51-year-old documented the harsh realities of life under Israeli military rule – now well into its sixth decade with no end in sight – for viewers across the Arab world.
Jenin has long been a bastion of Palestinian militants, and several recent attacks inside Israel have been carried out by young men from in and around the town. Israel has continued to carry out near-daily raids in Jenin since Abu Akleh’s death, which it says are aimed at preventing more.
Israel captured the West Bank in the 1967 war and has built settlements where nearly 500,000 Israelis live alongside nearly 3 million Palestinians. The Palestinians want the territory to form the main part of their future state, but peace talks broke down more than a decade ago, and Israel’s dominant right-wing parties are opposed to Palestinian statehood.
The PA itself is seen by many Palestinians as a corrupt and authoritarian body that aids the occupation by coordinating with Israel on security matters. Any cooperation with Israel on the Abu Akleh investigation would likely spark a popular backlash among Palestinians, who view her as a martyr to both journalism and their national cause.
(AP)
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Al Jazeera journalist killed while covering Israeli raid in West Bank
Palestinians honour slain journalist, reject joint investigation with Israel
Israeli police clash with mourners at funeral of slain Palestinian journalist
L'Humanité
Ligue des champions. La furia du FC Liverpool face au Real(isme) de Madrid
ActuFootball. Opposition de styles entre deux grands d’Europe, ce samedi à 21 heures au Stade de France, en finale de la Ligue des champions.
Éric SerresSamedi, à 21 heures, au Stade de France à Saint-Denis, le FC Liverpool, vainqueur de la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, retrouve en finale de la Ligue des champions une vieille connaissance : le Real Madrid, nouveau champion d’Espagne. En 2018, les deux équipes s’étaient en effet déjà affrontées à Kiev, au même stade de la compétition. Cette finale avait basculé en faveur du Real, qui s’était imposé grâce à une inspiration de Karim Benzema (déjà) et deux coups de génie de Gareth Bale (3-1).
Encore une fois, donc, ces ténors européens du ballon rond vont croiser le fer afin de gravir la plus haute marche du Vieux Continent. Une habitude, pourrait-on dire, pour les deux clubs, mais aussi pour les joueurs. Les Benzema, Kroos ou encore Modric sont quadruples vainqueurs de la C1 avec la Maison blanche. Les Mané, Salah, Firmino ou encore Van Dijk ont, quant à eux, été couronnés en 2019 avec les Reds.
À cette occasion, sur la pelouse du Stade de France, c’est aussi le football de ces deux pays qui sera à l’honneur. Depuis 2011, les clubs ibériques par huit fois et d’outre-Manche par sept fois ont atteint ce niveau de compétition dans la Coupe aux grandes oreilles. Une véritable mainmise qui laisse loin derrière les écuries allemandes (quatre fois), la Juventus Turin (deux apparitions) et le PSG en 2020. Il faut d’ailleurs remonter bien loin, à la saison 2003-2004, pour dénicher un vainqueur n’appartenant pas à l’un des quatre grands championnats européens. C’était le FC Porto !
Un pressing incessant
Quoi qu’il en soit, ce choc de titans entre Liverpool, avec ses six C1 en poche, et Madrid, détenteur de 13 titres, promet d’être à la hauteur des attentes du public, et ce même si celui-ci doit marcher un peu jusqu’au Stade de France en raison de la grève de la RATP. Un petit bol d’air salvateur pour les 60 000 Scousers – habitants de la région de Liverpool –, que l’on imagine mal n’avoir pas bu quelques pintes avant le coup d’envoi.
Mais, qui dit affiche alléchante dit opposition de style. Les Reds dirigés par l’Allemand Jürgen Klopp, qui a été désigné meilleur coach de l’année de Premier League, aiment en effet jouer et, grâce à un pressing incessant, pousser l’adversaire à la faute, comme le rappelle celui qui fut l’entraîneur des deux formations, Rafael Benitez : « Liverpool a de la qualité et de l’intensité, et a tendance à avoir plus de ballons que l’adversaire. C’est une équipe qui crée, qui n’attend pas. Il sera intéressant de voir comment une équipe comme Madrid, qui a l’habitude d’avoir la majorité de la possession du ballon en Liga, fera face à Liverpool qui presse de manière très agressive pour récupérer le ballon. »
Madrid, de son côté, déception dépassée de ne pas accueillir Kylian Mbappé l’an prochain, a démontré tout au long de son parcours européen une indéniable force mentale, symbolisée par le talent de quelques joueurs hors normes. Le duel attendu des attaquants, entre Salah et Benzema mais aussi Sadio Mané et Vinicius Junior, pourrait être une des clés.
Des talents individuels
« Un joueur peut changer un match grâce à son talent individuel, et le Real Madrid l’a montré en atteignant la finale avec Benzema aux moments clés. Le Real est bien huilé et a de la qualité. Ancelotti a donné confiance et calme à son équipe. La défense de Liverpool doit se méfier de la qualité de Benzema (44 buts en 45 matchs cette saison – NDLR), de la vitesse de Vinicius et du sens du but de Ro drygo », prévient Benitez. « On a signé un parcours incroyable, avec des matchs historiques au stade Bernabeu contre Paris, Chelsea et City, donc il faut à tout prix gagner ce samedi. Sinon, toutes ces remontadas ne resteront que des anecdotes », met en garde le portier madrilène Thibaut Courtois. Septième titre pour les Reds ou Decimocuarta, 14e titre pour la Maison blanche ? La balle est maintenant au centre.
liverpoolreal madridligue des champions BBC
SANS TITRE
Mick Schumacher and Valtteri Bottas need to get out of the blocks sharpish for second practice to make up for their lost running.
Lewis Hamilton sounds like he will battered and bruised stepping out of the Mercedes after that opening practice session.
Hamilton finished in 10th place, while team-mate George Russell was nearly three tenths quicker than the seven-time world champion in eighth.
Good session for Ferrari and the Red Bulls lads - and not much to separate the top three.
Sergio Perez comes home in second with a 1:14.570, next up is Leclerc's team-mate Carlos Sainz, just 0.07 seconds away from the Monegasque driver.
In fourth is Max Verstappen with a time of 1:14.712, and a great run out for Lando Norris after his sickness in Spain, the McLaren finishes fifth with a 1:15.056.
First session goes to the Monaco man himself, Charles Leclerc. The Ferrari driver tops the board with a 1:14.531.
"Need elbow pads in this cockpit. Bouncing like mad."
The Ferrari of Carlos Sainz fancies going a bit quicker through the swimming pool section than the Spaniard would prefer. But at a place where so many drivers have come a cropper, Sainz experiences just a slight lock up and can continue with his lap.
Five minutes to go.
A yellow flag in sector one is briefly waves after Sergio Perez locks up in the Red Bull. The Mexican is able to readjust just as quickly as he hit the brakes and he's back on his way.
1. Charles Leclerc (Ferrari) - 1:14.531
2. Sergio Perez (Red Bull) +0.039s
3. Carlos Sainz (Ferrari) +0.07s
4. Max Verstappen (Red Bull) +0.181s
5. Lando Norris (McLaren) +0.525s
The front-right tyre of Kevin Magnussen is toast after the Haas driver had to escape down the same route as Max Verstappen a few moments earlier.
Valtteri Bottas is the only driver to have set a time so far. On the tyre front, the two Aston Martins of Sebastian Vettel and Lance Stroll, plus Nicholas Latifi's Williams, are running the soft compounds.
Charles Leclerc, who can give a wave to his friends and family watching on, goes top with a 1:14.531 on a the mediums.
The Red Bull of Max Verstappen comes screeching to a halt after a lock up. The Dutchman luckily finds the only patch of run-off area and avoids a calamity in the opening session of the weekend.
The timing sheets have changed within the blink of an eye as the Red Bulls, fresh from their one-two finish in Barcelona, now head the field.
World champion - and now 2022 title leader - is quickest with a 1:14.712; Perez is just two tenths shy of his team-mate.
Russell is 0.155 seconds off the pace of leader Lando Norris. Both cars are on the medium compound.
Jennie Gow
BBC Radio 5 live pit-lane reporter
The Ferrari boys are going out. Set-up change complete. Yellow-banded medium tyres are on.
A change at the top. The Alpha Tauri of Pierre Gasly, who finished 14th at the Spanish Grand Prix, splits the two McLarens with a 1:15.150.
Lando Norris' is returning to full fitness after his week of illness as the 22-year-old's McLaren banks the quickest lap so far with a 1:15.056 on the medium tyres.
The momentum is with the papaya brigade - team-mate Daniel Ricciardo slots into second, 0.185 seconds behind Norris.
France24 - World
Swiatek cruises, Tsitsipas hangs on at Roland Garros day five
Issued on: 27/05/2022 - 00:33
NEWS WIRES
Unstoppable world number one Iga Swiatek racked up her 30th successive victory at the French Open on Thursday as 2021 runner-up Stefanos Tsitsipas survived another Roland Garros rollercoaster.
Swiatek swept past Alison Riske of the United States 6-0, 6-2 to reach the third round as only three of the top 10 women’s seeds survived the opening two rounds.
Eighth-seeded Karolina Pliskova and Danielle Collins, the ninth seed, joined fellow top 10 players, defending champion Barbora Krejcikova, Maria Sakkari, Ons Jabeur, Anett Kontaveit and former winner Garbine Muguruza in failing to reach the last 32.
Swiatek, the 2020 champion in Paris, is on the best streak since Serena Williams’s 34-match winning run in 2013 and goes on to face Danka Kovinic of Montenegro for a place in the last 16.
Swiatek raced through the first set against 43rd-ranked Riske in just 21 minutes and was 3-0 up in the second before the American avoided a ‘double bagel’.
The Pole still managed to take her record of 6-0 sets in 2022 to a season-leading 15.
“I’m pretty happy to play some solid tennis,” said Swiatek who joins third seed Paula Badosa and seventh-seeded Aryna Sabalenka in the last 32.
Fourth seed Tsitsipas needed another epic performance to reach the third round, beating world number 134 and qualifier Zdenek Kolar of the Czech Republic.
The Greek star saved four set points in the fourth set tiebreaker to win 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7) in a little over four hours.
On Tuesday, Tsitsipas had to come back from two sets down to defeat Lorenzo Musetti in the first round.
Kolar, 25, was playing in his maiden Grand Slam having tried and failed 16 times to qualify.
Tsitsipas will face Sweden’s Mikael Ymer for a place in the last 16.
“He drove me crazy,” said Tsitsipas. “It was really frustrating because he got behind every ball.”
Pliskova was knocked out by French world number 227 Leolia Jeanjean while Collins fell to American compatriot Shelby Rogers 6-4, 6-3.
Pliskova, a semi-finalist in Paris in 2017, lost 6-2, 6-2 to 26-year-old Jeanjean.
Jeanjean is the lowest-ranked woman to beat a top 10 player at Roland Garros in 34 years.
Considered a future star at 12, she saw her career abruptly halted by injuries, including a triple dislocation of the knee.
She then left to study in the United States, only returning to top-level tennis at the end of 2020.
‘No regrets’
“I wanted to come back so as not to regret anything. I think I made the right choice,” she said.
Pliskova has made the second week at Roland Garros just once in 11 visits.
Jeanjean will next face Romania’s Irina-Camelia Begu who was fortunate not to be defaulted in her 6-7 (3/7), 6-3, 6-4 win over 30th seed Ekaterina Alexandrova.
Begu, in frustration, bounced a racquet into the crowd which then hit a child who burst into tears.
The supervisor was called but the 31-year-old escaped with a warning.
“It was embarrassing and I apologise,” said Begu.
World number three Badosa overcame a scare to defeat 68th-ranked Kaja Juvan of Slovenia 7-5, 3-6, 6-2.
Spain’s Badosa, a quarter-finalist in 2021, recovered from a break down in the decider to set up a meeting with 29th seed Veronika Kudermetova.
New York-born Badosa has endured a mediocre clay court season with a semi-final run in Stuttgart but early exits at the elite events in Madrid and Rome.
“That competitive streak that I had lost in recent weeks has come back,” she warned.
Simona Halep, the 2018 champion, fell to big-serving Chinese teenager Zheng Qinwen, playing just her second Slam, 2-6, 6-2, 6-1.
Halep admitted after the match that she had suffered a panic attack at the end of the first set. Sabalenka saw off Madison Brengle 6-1, 6-3.
Medvedev untroubled
Daniil Medvedev, the men’s second seed, had few problems in making the third round with a 6-3, 6-4, 6-3 win over Laslo Djere of Serbia.
Medvedev, who made the quarter-finals in 2021, goes on to face another Serb in Miomir Kecmanovic, the 28th seed.
Djere hit 39 winners Thursday but was undone by 68 unforced errors.
Danish teenager Holger Rune reached his first Slam third round with a 6-2, 6-3, 6-3 win over Switzerland’s Henri Laaksonen.
The 19-year-old fired 28 winners and managed to avoid a worrying injury when his foot became lodged in a tarpaulin cover on Court 12.
(AFP)
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Monaco Grand Prix: Lewis Hamilton says wearing jewellery should not be a problem
Last updated on 1 hour ago1 hour ago.From the section Formula 1
Lewis Hamilton has said "way too much time" is being devoted to the issue of drivers wearing jewellery in the cars.
Formula 1's governing body the FIA has ducked a potential stand-off over on the matter at this weekend's Monaco Grand Prix by referring it for further analysis.
The move follows talks with the drivers at the race in Spain last weekend.
Hamilton said: "It's not been a problem in the past and there's no reason for it to be problem necessarily now."
Hamilton has been the focus of the debate because, of all the drivers, he wears most jewellery.
The issue has arisen this year after FIA president Mohammed Ben Sulayem asked his officials to strictly impose the rules governing race equipment, which forbid drivers from wearing jewellery in their cars.
Hamilton, who has been the focus of the debate, had talks with Ben Sulayem at the Miami event earlier this month and was given a two-race exemption to continue wearing a nose ring he says is fixed in place and would have to be cut off.
That could have led to a stand-off in Monaco this weekend, but the FIA has decided to refer the matter to its medical commission so that the safety implications can be fully studied.
The FIA has given itself a deadline of the end of June to come to a position on the wearing of jewellery in cars, how the rules should be applied and whether a changes needs to be made.
This was forbidden in the rules many years ago because of the perception that it could heighten the risks for drivers in the event of a fire.
But several of the drivers have said they feel it should be a personal matter for them to decide whether they want to take that risk.
Hamilton said: "Honestly, I feel like there's just way too much time and energy being given to this. I've said everything I feel I need to say on it in the last races and that's not what my focus is this weekend [in Monaco].
"[I've been] taking out my [ear] studs for every time I've been in the car, and I will continue to do so. The nose ring is not a problem, at the moment."
He added: "Look, [the jewellery rule] came in in 2005. I think we've all worn jewellery our whole careers in Formula 1.
"It definitely is positive that we're working with [the FIA] and I think they're accommodating a little bit at the moment.
"But we shouldn't have to keep on revisiting this thing every weekend. We've definitely got bigger fish to fry."
Meanwhile, Haas driver Kevin Magnussen said that since Miami he has started taking off his wedding ring before getting in the car, despite wanting to wear it, as a result of the FIA's stance.
"I took it off once they said there was a €50,000 fine," he said. "That's it - I put it right in my drawer! Not gonna take the risk."
France24 - World
Depeche Mode keyboard player Andy Fletcher dies at 60
Issued on: 27/05/2022 - 00:07
NEWS WIRES
Andy “Fletch” Fletcher, keyboardist for British synth pop giants Depeche Mode for more than 40 years, has died at age 60.
Depeche Mode announced the death of founding member Fletcher on its official social media pages.
A person close to the band said Fletcher died Thursday from natural causes at his home in the United Kingdom. The person spoke on condition of anonymity because they were not authorized to speak publicly.
“We are shocked and filled with overwhelming sadness with the untimely passing of our dear friend, family member and bandmate Andy ‘Fletch’ Fletcher,” the band’s posts said. “Fletch had a true heart of gold and was always there when you needed support, a lively conversation, a good laugh, or a cold pint.”
Fletcher formed Depeche Mode along with fellow synthesizer players Vince Clarke and Martin Gore, and lead singer Dave Gahan, in Basildon, England in 1980.
The band would break out a year later with their debut album “Speak and Spell,” which opened with the modest hit “New Life” and closed with one of the band’s enduring hits, “Just Can’t Get Enough.”
Clarke would leave the group and be replaced by Alan Wilder after the album.
The group would find international success with 1984’s “Some Great Reward” and the single “People are People,” and their prominence would only grow throughout the 1980s and early 1990s.
Fletcher would lend his keyboards to classic albums including “Music for the Masses,” “Black Celebration” and “Violator.”
The first of these led to a world tour that brought a live album, a documentary, and a legendary concert at the Rose Bowl in Pasadena, California, that represented the pinnacle of the band’s prominence.
Fletcher assumed a low-profile in the group, his face never as familiar as those of his bandmates.
“Martin’s the songwriter, Alan’s the good musician, Dave’s the vocalist, and I bum around,” he said in the tour documentary, “101.”
His death leaves Gahan and Gore as the only permanent members of the band.
(AP)
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OBITUARY
Vangelis, Greek composer renowned for 'Chariots of Fire' score, dies at 79
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France's Eurovision entry to sing in Breton language
ENCORE!
Lisbon: How African music is breaking down racial barriers
BBC
Liverpool v Real Madrid: Mohamed Salah out for revenge in Champions League final
Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Liverpool
Mohamed Salah's Champions League final motivation was summed up in a six-word tweet posted moments after Real Madrid completed a dramatic resurrection against Manchester City to set up a meeting in Paris.
"We have a score to settle," announced Salah, a superstar of few words but barely able to conceal the hint of menace in his message to the team responsible for the worst night of his Liverpool career.
When Liverpool meet Real Madrid in the Stade de France on Saturday, memories of a balmy May evening in Kyiv four years ago - when Jurgen Klopp's side were beaten 3-1 - will be painfully revived for Salah.
That night in Ukraine contained many striking images, from the sight of Liverpool keeper Loris Karius alone and in tears at the final whistle after his calamitous performance gifted Real two goals, to the acrobatic bicycle kick from Gareth Bale to put Real on the path to victory.
But for Liverpool, it was the sight of a tearful Salah receiving a consoling pat from Cristiano Ronaldo as he walked off heartbroken after only 30 minutes, following a mischievous tangle with Real's enforcer-in-chief Sergio Ramos that encapsulated the agony.
Ramos, of course, pleaded his innocence but Salah and Liverpool will never sway from the belief he was targeted by a master of the defensive dark arts, a challenge and fall that caused serious damage to Salah's shoulder, forcing his early departure.
Liverpool manager Klopp was measured as he said: "I don't believe in revenge or think revenge is a fantastic idea. I understand what Mo said. He wants to put it right, but in Germany we say you always meet twice in life."
Klopp's words somewhat overlook the fact that he and Salah actually met Real Madrid again and came out on the wrong end of a 3-1 aggregate score in last season's quarter-final. However, those games were staged in surreal atmospheres behind closed doors.
This is different. This is the Champions League final and there can be no question that Salah will be, as he said himself, "very motivated - motivated through the roof".
Klopp may play down talk of revenge, but Salah's tweet told the tale. If revenge is a dish best served cold, Salah wants to pluck something right from the bottom of the deep freeze for Carlo Ancelotti's side.
And this is a much more powerful and rounded Liverpool than the side overcome by Real Madrid following Salah's injury and rare managerial mis-step from Klopp, who paid a heavy price for keeping faith with a goalkeeper in Karius who was nowhere near the required standard.
Salah was having a stellar first season at Liverpool with 44 goals in 51 games before that 2018 final. When he went off he was replaced by Adam Lallana, who had only made 14 appearances and played 395 minutes without scoring a goal that season.
This is no slight on Lallana, merely confirmation that Klopp was juggling limited resources last time the Reds met Real in the Champions League final. Now he has vast riches at his disposal.
Klopp would never want to lose Salah, although the FA Cup was won against Chelsea after he suffered a first-half injury. Liverpool now have a dazzling array of attacking options should problems arise.
As well as Salah, Liverpool have the tried and trusted Sadio Mane and Roberto Firmino, as well as free-scoring Diogo Jota plus the explosive Colombian Luis Diaz, a transformative January signing from Porto.
Salah is still Liverpool's main man when it comes to goals, with 31 goals in 50 appearances this season, and Saturday is the chance for Liverpool, not just the Anfield idol known as 'The Egyptian King', to set the record straight.
Stade de France was bathed in warm sunshine and heavy humidity on Thursday afternoon as the pageantry was being planned and the final touches put in place for Europe's biggest club occasion, which will have Salah as one of its star turns.
The teams arrive on Friday, when Klopp and Ancelotti, seeking a record fourth Champions League win as a manager, will face the media, and Liverpool and Real will train on a surface that was still being worked on throughout Thursday.
Klopp's playing down of the revenge motive may well have been a psychological ploy to stop Salah taking too much on his own shoulders, trying too hard when his side have enough weaponry to go around.
Salah has dominated the build-up to this showpiece and, as Liverpool fans started to arrive in the French capital on Thursday, pouring off Eurostar at Gare du Nord, the 29-year-old's name and image were very much in evidence.
It is not just that Salah is clearly intent on writing a redemption story, the sub-plot also features his own long-term future at Anfield.
The new contract Liverpool want Salah to commit to remains unsigned and while his declaration that he will be at Anfield "for sure" next season is a short-term lift, it does not clarify whether he will commit to the club. Indeed, it only adds to the possibility he could walk away for free in 12 months' time. Salah certainly holds all the cards.
But this, for now, is a side issue.
The main priority is Saturday in the swirling bowl of Stade de France.
Salah has waited two years since he sat in a Kyiv hospital, helpless and in agony, as Liverpool suffered that agonising defeat. The tweet once the date with Real Madrid was set in the diary was concrete evidence of just how much this means to him.
Liverpool's dream of a historic quadruple is over after Manchester City's miraculous five minutes against Aston Villa clinched the Premier League on the final day of the season, but the Champions League can still complete a magnificent treble trophy haul with the EFL Cup and FA Cup already safely pocketed.
And no-one in the Stade de France will be more determined to make that happen than Mohamed Salah, a man on a mission that has been two years in the making.
New York Times - World
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
By Marian CarrasqueroMay 26, 2022
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
Mexico’s president called the new airport outside Mexico City “one of the most important works’’ in the world. So far, it hasn’t really taken off, with less than 20 flights daily. We visited recently →
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
The new airport, an hour north of the capital, is meant to relieve congestion at the older airport in Mexico City, where some 60 flights operate every hour. But just four airlines — three Mexican and one Venezuelan — are using the new facility.
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
Inside the main terminal, a sea of bright blue chairs outnumbered travelers. Many people at the airport were local residents checking out the modern architecture.
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
There were few businesses open — Krispy Kreme, Subway, Hudson News — and most commercial spaces had “For Rent’’ signs.
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
When I visited, only a single flight was scheduled to leave in the afternoon — to Merida, in the state of Yucatán. Once it left, only workers remained in the terminal.
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
Flights to and from the U.S. are not permitted at the airport because of an air safety directive imposed on Mexico by the Federal Aviation Administration.
A New, Mostly Empty Airport for Mexico City
The airport’s two museums, one focused on aviation, the other on skeletons dug up during construction, seem to be its biggest draw. “After not having anything nearly this modern around,” Conrado de la Cruz, who was visiting with his family, told me, “now we have this.”
Read more about the new Mexico City airport.
France24 - World
Ray Liotta, 'Goodfellas' star, dies at 67
Issued on: 26/05/2022 - 22:20
NEWS WIRES
Ray Liotta, the blue-eyed actor best known for playing mobster Henry Hill in “Goodfellas” and baseball player Shoeless Joe Jackson in “Field of Dreams,” has died. He was 67
Liotta's publicist, Jen Allen, said he was in the Dominican Republic shooting a new movie and didn't wake up Thursday morning. An official at the Dominican Republic’s National Forensic Science Institute who was not authorized to speak to the media confirmed the death of Ray Liotta and said his body was taken to the Cristo Redentor morgue.
Robert De Niro, who co-starred with Liotta in “Goodfellas,” said in an emailed statement: “I was very saddened to learn of Ray’s passing. He is way too way young to have left us. May he Rest in Peace.”
Lorraine Bracco, who played Karen Hill in “Goodfellas” tweeted Thursday that she was, “Utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta.”
I am utterly shattered to hear this terrible news about my Ray. I can be anywhere in the world & people will come up & tell me their favorite movie is Goodfellas. Then they always ask what was the best part of making that movie. My response has always been the same…Ray Liotta. pic.twitter.com/3gNjJFTAne
May 26, 2022Alessandro Nivola, who recently appeared with Liotta in “The Sopranos” prequel film “The Many Saints of Newark” wrote, “I feel so lucky to have squared off against this legend in one of his final roles. The scenes we did together were among the all time highlights of my acting career. He was dangerous, unpredictable, hilarious, and generous with his praise for other actors. Too soon.”
Seth Rogen, who Liotta acted with in the 2009 comedy “Observe and Report” tweeted, “He was such a lovely, talented and hilarious person. Working with him was one of the great joys of my career and we made some of my favorite scenes I ever got to be in. A true legend of immense skill and grace.”
The Newark, New Jersey, native was born in 1954 and adopted at age six months out of an orphanage by a township clerk and an auto parts owner. Liotta always assumed he was mostly Italian — the movies did too. But later in life while searching for his birth parents, he discovered he’s actually Scottish.
Though he grew up focused on playing sports, including baseball, during his senior year of high school, the drama teacher asked him if he wanted to be in a play, which he agreed to on a lark. Whether he knew it or not at the time, it planted a seed, though he still assumed he'd end up working construction. And later, at the University of Miami he picked drama and acting because they had no math requirement attached. He would often say in interviews that he only started auditioning for plays because a pretty girl told him to. But it set him on a course. After graduation, he got an agent and soon he got his first big break on the soap opera “Another World.”
It would take a few years for him to land his first big movie role, in Jonathan Demme’s “Something Wild” as Melanie Griffith’s character’s hotheaded ex-convict husband Ray. He was 30 years old at the time and hadn’t had a steady job in five years. In an interview in 1993, he told The Associated Press that he wanted to get the part on his own merits even though he knew Griffith. When that didn’t work, he “phoned Melanie.
“I hated doing it, because that’s politics for me; calling someone to help you out. But I kind of realize that’s part of what it’s all about,” he said.
The turn earned him a Golden Globe nomination. A few years later, he would get the memorable role of the ghost of Shoeless Joe Jackson in “Field of Dreams.” Though it moved many to tears, it wasn’t without its critics. Liotta remembered hearing a baseball announcer during a Mets game complain that he batted the opposite way Joe Jackson did.
“(Bleep) you! He didn’t come back from the dead either!” Liotta recalled thinking.
His most iconic role, as real life mobster Henry Hill in Martin Scorsese’s “Goodfellas” came shortly after. He and Scorsese had to fight for it though, with multiple auditions and pleas to the studio to cast the still relative unknown.
Roger Ebert, in his review, wrote that “Goodfellas” solidified Liotta (and Bracco) as “two of our best new movie actors.”
“He creates the emotional center for a movie that is not about the experience of being a Mafioso, but about the feeling,” Ebert continued.
In a 2012 interview, Liotta said that, "Henry Hill isn’t that edgy of a character. It’s really the other guys who are doing all the actual killings. The one physical thing he does do, when he goes after the guy who went after Karen — you know, most audiences, they actually like him for that.”
In the same interview, he marveled at how “Goodfellas” had a “life of its own" and has only grown over time.
“People watch it over and over, and still respond to it, and different ages come up, even today, teenagers come up to me and they really emotionally connect to it,” he said.
It didn’t matter the size of the role, or even the genre, Liotta always managed to stand out and steal scenes in both dramas and comedies, whether as Johnny Depp’s father in “Blow” or Adam Driver’s bullish divorce lawyer in “Marriage Story.”
Mafiosos seemed to be his specialty (he even narrated an AMC docu-series called “The Making of the Mob”), though he was wary of being typecast. He turned down the part of Ralphie on “The Sopranos” because of it. But he'd still end up playing a mob type with James Gandolfini in Andrew Dominik's “Killing Them Softly.” And later, he would pay his own ticket to audition for “The Many Saints of Newark.”
“I’m really not sure what made me so determined,” he told The Guardian last year. “But I was and luckily it all worked out.”
Liotta also often played various law enforcement types, from cops and detectives to federal agents in films as diverse as “Unlawful Entry,” “Cop Land,” “Narc,” “The Place Beyond the Pines” and “Observe and Report.” Many were corrupt.
He got to be a victim of Hannibal Lecter in the 2001 film “Hannibal” and played Frank Sinatra in the TV movie “The Rat Pack,” which got him a Screen Actors Guild nomination. For gamers, he's immortalized as the voice of Tommy Vercetti in the video game “Grand Theft Auto: Vice City.” He also starred opposite Jennifer Lopez in the series “Shades of Blue.”
Liotta has one daughter, Karsen, with ex-wife Michelle Grace and was engaged to be married to Jacy Nittolo at the time of his death.
He also had a number of projects recently wrapped and upcoming, including “Cocaine Bear,” directed by Elizabeth Banks, which is supposed to come out in February, and the Apple TV+ crime series “Black Bird,” developed by Dennis Lehane and starring Taron Egerton and Paul Walter Hauser. He was due to start another film soon too: “The Substance” with Demi Moore and Margaret Qualley.
“The business is rough, no matter where you’re at in your career,” Liotta said in 2012. “There’s always some reason for them to say no to you — that part of it is horrible... But the job itself — making people believe that what they’re seeing is really happening—that’s still a challenge, putting that puzzle together. You know, what can I say, I still like playing pretend. And it’s sure a fun way to make a living.”
(AP)
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Medicine blister packs can end up in with metals because of the layer of foil used to seal them
Have you ever wondered if you need to wash your plastic trays before putting them into the recycling? Or should you put them in a plastic bag before throwing them into the recycling bin? How about soaking the labels off bottles before putting them out for collection? And what about leaving the caps on bottles?
The rules of recycling can feel confusing, particularly when they can differ so much from area to area. While BBC Future can't claim to provide a definitive guide on what to recycle where you live, we decided to embark on a journey to learn what exactly happens to our recycling after it is collected. Along the way we will correct some of the myths, and share tips from the experts on how to recycle considerately.
So where does your recycling go? And what happens to it?
Domestic recycling first goes to a material recovery facility (MRF). These buildings, typically the size of a football pitch, are a whirling mass of conveyors and machines. The recycling is first unloaded and then tipped into a machine that shreds plastic bags with a mechanical claw. While in much of Europe it is normal for communal recycling bins to be segregated by type, in the UK and the US household recycling is usually commingled – and that's what I've come to see.
At the next stage, the recycling is given a first pass by a small team of human sorters. According to Tim Duret, director of sustainable technology at Veolia in the UK, 80% of the sorting is done by machines and 20% is done by hand. These first human sorters search for large items that shouldn't be there and might slow down the machines, such as clothes or towels, which can get tangled up. On my visit, two bins filled with frying pans stand to one side, and a beaten up microwave is pulled from the belt. These definitely shouldn't be in with the domestic recycling.
In the UK and the US, most household recycling is collected commingled and then sorted by material at an MRF (Credit: Veolia UK)
Duret says the rise in popularity of vegan milks has helped to create demand to recycle liquid beverage cartons. But they weren't always recyclable. The problem with cartons and plastic pouches is that they are made of a mix of materials – plastic with either card or foil – and they can't be recycled back into their original components.
After the first human sort, the waste proceeds along a series of disc screens. These are made up of rows of rotating bars interspersed with oval discs. It works a little like a conveyor belt, bouncing larger items along while smaller ones fall through the gaps onto another belt below. Larger cardboard boxes are extracted at this point.
No, but if the food is 3D – ie a chunk of leftover pizza – remove it. You don't need to wash off sauces, oil and stains, says Duret. There is no need to wash out shampoos and cosmetics either.
The remaining recycling then passes onto a similar disc screen with smaller gaps and the process is repeated. Here, smaller boxes or large plastic items are pulled out. Then follows a machine that shatters glass. The waste is split into the smallest items – usually bottle caps, small bits of paper and glass fragments – and pieces about the size of soft drinks bottles or newspapers. The smallest waste is bounced around in a machine that works a little like a sieve, separating the heavier glass fragments from the lighter bottle caps or pieces of paper.
The other waste goes past a type of magnet called an eddy current, which induces a current in non-magnetic metals. The current repels aluminium cans, flinging them off the belt and onto another track. Magnetic metals like iron and steel are extracted with another magnet. Optical sorters detect paper with lights and cameras at lightning speed as it cascades over the end of a conveyor belt. While in mid-air, it's hit with a precise puff of air to remove it from the belt.
Humans also give the waste a scan to make sure that nothing erroneous has beaten the system. For example, medicine blister packs, the kind with individually-sealed pills, can end up in the wrong place. While most of the packet is made from plastic, the top surface is made from aluminium foil. This can mean they end up with the metals. (Duret recommends not trying to recycle these and throwing them away instead.)
At a glance, each conveyor belt looks a bit messy. There are still plenty of plastic bags and other bits and pieces that are in the wrong place, but Duret says that recycling can typically go around four or five times before ending up in the right place. The system is designed to keep pushing the material around, and humans are on hand to pull out anything that shouldn't be there. By the end, neat lines of plastic bottles and card wind their way to baling machines that crush and bind them into cubes, ready to be shipped out to another facility for more specialist sorting.
Disc screens like this one separate large flat items like cardboard boxes from other mixed recycling (Credit: Veolia UK)
Which plastics are recyclable?
After plastics are separated at an MRF, they are sent to a plastic-specific facility. Here, the plastics are cleaned and sorted into different polymers.
You might notice somewhere on your plastic bottles, pots, tubs and trays a small triangle made of three arrows with a single number in its centre. Sometimes there is also an acronym like "HDPE" below it. This is not to be confused with the universal recycling symbol, which is also made up of three arrows in a triangle.
The triangles with numbers in the middle are resin identification codes and were created by the Plastic Industry Association. They communicate which polymer the product is made from. Not all of them are recyclable.
The resin identification codes mean the following:
1: PETE (or sometimes PET) – polyethylene terephthalate
Commonly used to make soft drinks bottles. It is widely recycled.
2: HDPE – high-density polyethylene
The polymer used to make milk bottles, but widely used elsewhere. It is widely recycled.
3: PVC – polyvinyl chloride
This polymer has many applications from pipes to toys and window frames, but is not widely recycled in household waste.
4: LDPE – low-density polyethylene
You will most commonly come across this in plastic carrier bags. These can be recycled but not commonly in household recycling. You can usually take them to a supermarket.
5: PP – polypropylene
Take away containers and squirty bottle lids – this polymer is used in flexible plastics. It is recyclable in some curbside recycling.
6: PS – polystyrene
You might think of polystyrene as foam (which is expanded polystyrene) but its unexpanded form is used for yoghurt pots and plastic cutlery. It used to be widely recycled but less so today.
7: OTHER – all other plastics
Acrylic, nylon and other mixed plastics. These are almost certainly not recyclable in household collections.
There are three types of plastic that are widely recycled – HDPE, PET and to a lesser but increasing extent PP. If you have a plastic bottle with one of these codes it will almost certainly be suitable for recycling. Sometimes a bottle might be made from one of these polymers and the cap from another, but Chris Hanlon, the commercial director at the recycling centre Biffa Polymers in northeast England, says this shouldn't be an issue.
Generally, paper, card and plastic smaller than 5cm (2 inches) will likely slip through the system. Small pieces of metal will be fine – the magnet will catch them.
At Biffa’s facility, the plastics are cleaned, sorted and shredded into millions of tiny flakes roughly 3mm long. If you send a plastic bottle made with two types of plastic to be recycled, it will be broken up by these machines, so there is no need to separate the caps from the bodies anymore.
Optical sorters also divide plastic by colour. Undyed plastics – called "natural polymers" – can be reprocessed into new products almost indefinitely. Milk bottles in countries like the UK, US and Australia are most commonly made from HDPE plastic. The body of the bottle is a translucent, cloudy white, the natural colour of HDPE, while the cap is often coloured to match the fat content of the milk. Plastic milk bottle bodies can be reprocessed into new plastic milk bottles over and over, but the coloured caps have to be separated and turned into a new HDPE product. (Some retailers are now starting to sell milk with a natural colour cap to make them easier to recycle.)
Mixed dyed plastics are referred to as "jazz plastics", says Hanlon. Jazz plastics can only be turned into a product that's a darker colour than the original material, so most jazz plastic is dyed black, and in the case of HDPE might find its way into drainage pipes or garden furniture.
Hanlon says that milk bottles are about as "closed loop" as it gets in plastic recycling – most of the plastic will find its way into a new product. Hanlon says that 73% of the milk bottles they recover will be used again as a milk bottle, and the remaining 27% will be turned into something else. Even the label is designed to drop off in the process and will be recycled.
If the cap is plastic, no. If it's metal – like those on beer or wine bottles – yes. You can leave the label on.
Similarly to the MRF, people are on hand to look for erroneous items. Hanlon says one of the biggest nuisances is tubes of silicone – the kind used to seal bathrooms. "Small amounts of silicone contamination can end up going right the way through the system," he says. "What happens is very small amounts of silicone go through into the HDPE, and can leave holes in the final product." Tubes of silicone have to be picked out by hand.
Hanlon says the recycling process is also designed to remove any chemical contamination – should, for example, a plastic bottle have been used to store something toxic before being thrown out. Over time, chemicals will ingress into plastic, so washing is insufficient to remove contamination.
The extrusion process at a plastic recycling facility operates under an "extreme vacuum", says Hanlon. "And that vacuum effectively sucks the living daylights out of the plastic, and any chemical impurities ingressed into the plastic is very simply sucked away."
An eddy current separates aluminium from mixed recycling, flinging it off the coveyor belt (Credit: Veolia UK)
While some products, like liquid beverage cartons, are more easily recycled today, others are becoming harder to recycle. Whether your local authority or even your country recycles a material depends on whether there is a buyer for it. Polystyrene (resin code 6) used to be more widely recycled in the UK, for example, when it was used to make plastic ready meal trays. But today you are most likely to come across it in yoghurt pots and unlikely to find it elsewhere. "There's no market for polystyrene anymore," says Hanlon.
Manufacturers are moving to make packages from similar materials to increase their recyclability. The Coca-Cola Company recently started to make their Sprite bottles from clear PET plastic, moving away from green. Clear PET can be recycled over and over into new clear bottles, which like milk bottles, closes the loop. Whereas green PET bottles are downcycled into dark plastic products, like strapping or fleece.
Unlike plastic, paper is more easily spoiled by food contamination. After the MRF, bales of paper and cardboard head for a paper mill where most is recycled into new cardboard. While it's normal for bales to be processed as soon as they arrive, says Jonathan Scott, technical operations manager for DS Smith, if food contamination has snuck through it might have started to go mouldy in the truck.
To improve your recycling credentials remove pieces of food, take glass to a bottle bank and separate it by colour and check before recycling plastic bags (Credit: Veolia UK)
Scott works at the Kemsley Mill facility in the UK, which is the second largest paper mill in Europe. The mill processes paper from households as well as boxes sourced from retail. Retail sources tend to be more closed loop as there is far less contamination. "Segregated collections unquestionably give us a much purer source of fibre," says Scott.
It's possible that if food is thrown out with recycling it will spoil a large amount of paper and card, and it might need to be sent to landfill or incinerated, says Scott.
After a first round of checks, the paper and card is put in a "pulper" to separate the fibres. Scott describes the pulper as a bit like a giant food blender filled with water. A paddle at the bottom swirls the mix around and helps to extract any contamination. "It sounds really crude," says Scott, "but it's an incredibly effective way of getting the big stuff out."
When bales of paper arrive at the mill they are wrapped in wire, which needs to be extracted. This is done with a "ragger" – a piece of rope that dangles into the paper soup, tangling up the wire and then which can be pulled out. This stage also helps to remove any plastic that might have found its way in.
Once plastic polymers have been separated they can be extruded and chopped into beads ready to be turned into a new product (Credit: Biffa Polymers)
Another machine spins the pulp, a bit like a centrifuge, so that heavy items, like staples, drop down and light items, like polystyrene which is sometimes found attached to greetings cards, float up. This helps to remove anything that was attached to the paper.
"Then we move into the paper making bit, which is to dilute the pulp down to a very dilute suspension," says Scott. "And that allows it to form a very even sheet of paper. Then we take all the water back out again. So we drain it, apply a vacuum, and we press it and ultimately put it through drying sections to drive out the remaining water that we can't get through mechanical means."
Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product
There are a couple of things that make paper recycling tricky – anything that prevents water getting to the fibre in the pulper, like plastic coatings, and glitter. Glitter is small enough to pass through each stage of screening, and can find its way into the final product. Even small quantities of glitter can cause visual defects.
Yes, but if you're tearing up a piece of paper, try not to create small pieces. They will not be picked up.
Paper can be recycled "more than 25 times," says Scott. So contamination-free sources of fibre – like the cardboard boxes from retail – are important for closing the loop. Recycled paper tends to be turned into cardboard boxes and other packaging materials.
Pigments in paper can be separated out more easily than with plastic and glass. Like plastic, coloured glass can only be downcycled once it's mixed together. The glass I saw at the Veolia MRF in Southwark would likely end up as glass fibre insulation. Whereas glass taken to a bottle bank and separated into green, brown and clear, can be recycled into new glass bottles.
Manufacturers will be encouraged to make packaging from recycled materials and to make their packaging easier to recycle under legislation like the extended producer responsibility (EPR). Although voluntary in some places, the EPR applies across the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD) member countries and incentivises manufacturers to use designs that are easier to recycle through financial benefits or penalties. Waste processing companies such as Biffa, Veolia and DS Smith work with manufacturers to explain which materials flow through their systems well, and which cause problems.
Australia – 25%
Belgium – 34%
Costa Rica – 3%
France – 24%
Germany – 48%
Ireland – 28%
Japan – 19%
South Korea – 57%
Spain – 20%
Switzerland – 30%
UK – 27%
OECD average – 24%
"Eco design is only one element of the big picture," says Duret. "But ultimately, the goal is to collect more, recycle more, and have a circular economy to reduce our reliance on landfills."
Scott agrees: "The more things are designed with recycling in mind, then the greater the chance of them being recycled successfully."
But eco design doesn't mean removing packaging, and Duret warns of the "unintended consequences" of targeting specific materials. Plastic packaging has been vilified, and in some countries, like France, is starting to be removed from fruit and vegetables. However, some have raised concerns that this will encourage manufacturers to switch to other materials that are less suitable.
"Plastic is everywhere for a reason, it's a victim of its own success," says Duret. "It's very light, it's quite cheap, it's versatile. And actually plastic is a very low carbon-intense packaging, both to manufacture and to recycle if you compare it with glass or aluminium. But it's probably been overused, and the end of life management of plastic has not been considered sufficiently enough. We have to be careful not to shift away from plastics to something which is worse for the environment."
Duret has one more parting piece of advice, and that is if in doubt to check the label or with your local authority. Most packages will give you some idea of whether they can be recycled among the symbols on their label – you just have to look.
* William Park is a senior journalist for BBC Future and tweets at @williamhpark. Please get in touch if you have any unanswered recycling questions.
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Blistering spring temperatures have devastated crops of the country’s most beloved fruit. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees,” one grower said.
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By Suhasini Raj
MALIHABAD, India — No fruit in India is as universally loved and as eagerly anticipated as the mango, which, for one brief window each year, cools and sweetens the long days of summer.
Mangoes are added to kebabs, used to sour dishes and puréed with mint to make refreshing drinks. Connoisseurs argue fervently about which of India’s dozens of varieties — each with a distinct flavor, color and texture — are best, and disagree politely about the correct way to eat the fruit: by cutting it into slices, or by sucking the juice straight from the top.
But this year, this centuries-old ritual is imperiled. As blistering heat has struck northern India weeks earlier than usual, mango crops have been devastated, threatening a way of life for the thousands of small farmers who grow the fruit and the millions more who consume it.
The heat wave is a vivid example of the challenge India faces in ensuring its food security as the effects of climate change worsen, compounding its difficulties in raising agricultural productivity to international standards to feed a growing population of nearly 1.4 billion.
The dangers of a hotter future are achingly visible on a small farm in Malihabad, a prime northern mango-growing district, where Mohammed Aslam tends about 500 trees.
A few months ago, his mango trees were the picture of health, their deep green leaves glistening above the well-hydrated soil and their branches bearing perfect clusters of white flowers. Then India experienced its hottest March in 122 years of record-keeping, with temperatures averaging nearly 92 degrees Fahrenheit and soaring as high as 104. The mango flowers withered and died before bearing fruit.
Virtually none of Mr. Aslam’s trees, spread over four acres, produced mangoes. In a normal year, they would have yielded more than 25,000 pounds of fruit.
“I have never witnessed this phenomenon before in my lifetime,” he said as he looked over his farm in the state of Uttar Pradesh one recent afternoon, lamenting the thousands of dollars he stood to lose on the failed harvest.
Mr. Aslam is one of hundreds of farmers who have watched helplessly as the intense heat of March continued into the hottest April in 50 years and then carried on into May. Climate scientists, in a report issued on Monday, said the chances of such a heat wave in India had increased by at least 30 times since the 19th century.
The heat has far exceeded the optimal temperature for fertilization of mango trees, which is around 77 degrees Fahrenheit, said Dheeraj Kumar Tiwari, a scientist at an agricultural university in Uttar Pradesh.
India is the world’s largest mango producer, accounting for nearly 50 percent of the global crop. Much of it is consumed domestically, but the country exports tens of millions of dollars’ worth of mangoes each year to the United Arab Emirates, Britain, Germany and the United States. Over the past decade, India has been trying to penetrate markets in other European Union countries as well.
In the past, export growth has been limited by the higher costs of Indian mangoes compared with those from countries like Brazil, Peru, Israel and Pakistan. India has been striving to increase productivity, which would lower costs.
Even before the extreme heat, India’s mango exports had been badly damaged by the supply chain disruptions of the pandemic, with shipments abroad shrinking by almost 50 percent last year. India’s top export organization had hoped for a big turnaround this year as the Indian and U.S. governments eased trade rules.
Instead, severe weather has hurt yields not just in northern India, but also in the south, which has been hit by heavy, untimely rain.
In Uttar Pradesh, the northern mango-growing powerhouse, a government agriculture official estimated that mango production in the state would fall by close to 20 percent this year. The Mango Growers Association said the yield in the northern mango-growing belt would fall by closer to 70 percent.
In the state of Andhra Pradesh, in the south, the heavy rains delayed the mango plants’ flowering by a month. By the time the fruits emerged, it was too hot, and many dropped from the branches prematurely.
B. Sreenivasulu, deputy director in the horticulture department of the Chittoor district in Andhra Pradesh, said that during the heavy rainfall that lashed the area in November and December, when flowering occurs, farms were inundated and many riverside trees were uprooted.
Cultivation of mangoes in the district, the most productive in the state, has been reduced by at least 30 percent this season. “This time, the climate change effect was so visible,” Mr. Sreenivasulu said. “Like never before.”
The harsher conditions threaten mango-growing cultures with roots stretching back hundreds of years.
The Malihabad district in Uttar Pradesh is known for delectable varieties like the Dasheri, which is named after a village in the area. The district is home to numerous families who have been growing the fruit for at least three generations. Most farmers in Malihabad own small plots of land and depend solely on mangoes for their livelihood.
Jyotsna Kaur Habibullah, who runs a farmers’ market, started a mango festival in 2013 in Malihabad to revive the tradition of eating mangoes straight from the orchard so that consumers could be directly in touch with the farmers.
“Food is intrinsically linked to a people’s culture, and mangoes play a major role in not just the food of the region but art and textiles, in the form of motifs and poetry, too,” Ms. Habibullah said. “The emotional and psychological connection of mangoes is not just with its taste but its linkage to the culture of the place and a legacy we cannot let die.”
One recent afternoon, against the backdrop of the serene beauty of the mango orchards lining both sides of a smooth highway in Malihabad, farmers who had gathered at a roadside stand expressed anxiety about the future. They discussed diversifying into other fruits and vegetables, or selling off their lands.
Nadeem Ahmad, a third-generation mango farmer, took a long breath as he walked onto his small farm next to the highway. He pointed toward trees that would normally be laden with fruit this time of year.
“With a heavy heart, I will have to start chopping these trees down if this pattern continues,” he said. “The soul of a farmer shudders at seeing these fruitless trees.”
Across from Mr. Ahmad’s farm, Mr. Aslam said he was living in “acute tension” over a mango crop yield that was merely 5 percent of previous years’. His 14-year-old son said he did not want to carry on the family business when he grew up.
“There will not be enough fruit even for my children,” Mr. Aslam said, his square forehead creasing under the strong afternoon sun. He noted that the hardships had forced him to postpone his daughter’s wedding.
“No mango, no life,” he added, his words tapering off in a small voice.
Karan Deep Singh contributed reporting from New Delhi.
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France24 - Monde
Macron 2 : une impulsion pour les Européens ?
Publié le : 29/04/2022 - 16:05
Caroline DE CAMARET
Les leaders des institutions et la majorité des eurodéputés ont poussé un ouf de soulagement à l'annonce des résultats des élections présidentielles françaises. Emmanuel Macron rempile donc pour un second mandat après avoir mené une campagne pro-européenne alors que la France est toujours présidente en exercice du Conseil de l'UE.
Du point de vue des européens, une victoire d'une candidate d'extrême droite, Marine le Pen, représentait un danger existentiel pour la construction européenne. La France, pays fondateur, deuxième économie de l'Union, et locomotive des 27, ne peut avancer sans son engagement. Cinq ans de plus, mais pour quoi faire au plan européen ? Quel regard nos voisins européens portent-ils sur ce second mandat et les ambitions affichées par Emmanuel Macron ?
Émission préparée par Isabelle Romero, Perrine Desplats, Sophie Samaille et Georgina Robertson.
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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China Seeks Sweeping Regional Deal With Pacific Island Countries
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Newly obtained documents shed light on how Beijing hopes to win friends and gain influence in an area of strategic importance.
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By Damien Cave
SYDNEY, Australia — China is pursuing a regional agreement with Pacific island nations that would expand Beijing’s role in policing, maritime cooperation and cybersecurity while offering scholarships for more than 2,000 workers and young diplomats, according to documents obtained by The New York Times.
Drafts of the deal were sent to 10 Pacific countries in advance of a Pacific tour by China’s foreign minister, Wang Yi, who is scheduled to meet with regional leaders next week in Fiji.
Covering a range of issues, the documents appear to be a joint communiqué that Beijing wants the countries to adopt. They offer a detailed outline of how Beijing seeks to win friends and gain greater access to the island chains that have long played a strategic role in Asia’s geopolitical contests.
The visit and the agreement both seem aimed to counter American efforts to strengthen alliances in Asia.
Mr. Wang’s first stop is the Solomon Islands, where he is scheduled to appear on Thursday to sign a security pact that has already put the Americans and the region on edge. And he is visiting within days of President Biden’s Quad meeting in Tokyo with the leaders of Australia, Japan and India, where the focus was on containing China’s regional influence.
“Wang Yi’s visit in my view is a direct challenge to the open and free Indo-Pacific,” said Peter Kenilorea Jr., the Solomon Islands deputy opposition leader.
China is trying to show the Pacific that while the United States and its allies are “talking about you” in their Quad meeting, he said, Chinese officials are “here to talk directly to you.”
But, he added, China was also making demands.
“A regional approach is a clear escalation of C.C.P.’s ambition in the Pacific,” Mr. Kenilorea said, referring to China’s ruling Communist Party.
It amounts to a rapid acceleration of a diplomatic push that has, until now, largely focused on one country at a time. The leaked agreement has the potential to pull several nations into Beijing’s orbit at once — if widely approved.
And there are signs that the bold approach could backfire. The Pacific islands span thousands of miles, with sparsely populated countries that have unique histories and rivalries. Regional agreements typically take years to hammer out; springing a complex proposal onto the Pacific a week before Mr. Wang’s visit will be viewed by many leaders with suspicion.
President David Panuelo of the Federated States of Micronesia has already warned that the documents reflected nothing short of an effort by China “to acquire access and control of our region.”
In a letter sent last week to 21 countries in the region, he wrote that the proposed language in the agreement “opens our countries to having our phone calls and emails intercepted and overheard.”
He also noted that the regional agreement included language requiring that Pacific island countries abide by the “one China” principle. The Federated States of Micronesia have a defense agreement with the United States and an economic cooperation agreement with China. Granting China greater access, to the seas, lands, customs systems and digital networks of their countries, Mr. Panuelo argued, increased the chances of China invading Taiwan and going to war with the United States, Japan, Australia and New Zealand.
“Whoever wins in such a conflict, we will once again be the collateral damage as we become stuck in the crossfire of the bigger countries,” he wrote.
And yet, his warning may not be heeded — in part because of what else the agreement includes. There are offers of assistance for dealing with climate change, for development, and for sophisticated police laboratories, and promises of at least 2,500 government scholarships over the next five years.
The educational giveaways reflect how Chinese diplomacy has evolved to become more sophisticated throughout the Pacific in recent years. Instead of just offering loans for infrastructure, roads and bridges, China now emphasizes its ability to provide vocational and other kinds of training — something that the United States and its main allies, New Zealand and Australia, do not offer at the same scale, if at all.
Related to that, the proposed Pacific agreement also includes the promise of an even more direct link to Beijing: This year, if Covid allows, the documents state, China promises to start a new training program for young diplomats from Pacific Island countries. It’s part of a capacity building plan that also includes seminars on Chinese governance.
Some of the language in the documents is vague enough to allow countries to sign on and pick and choose how they participate. A section on “network governance and cybersecurity,” for example, calls for the parties to “take a balanced approach to technological progress, economic development and protection of national security and public interests.”
Some analysts said that the proposal feels rushed and ad hoc, along with Mr. Wang’s visit, which appears to have been hastily pulled together, with Covid keeping travel limited and some stops still not confirmed.
The Solomons deal, which could allow for Beijing to deploy forces to the country to maintain stability or refuel naval ships, gave China an opening, critics argue. Now, they said, Beijing’s top diplomat is trying to leverage that across the region.
“It feels like this is more opportunistic than a grand strategy,” said Jonathan Pryke, director of the Lowy Institute’s Pacific islands program. “There’s a lot of pressure in the Chinese system, so that everywhere the foreign minister goes, a lot of action has to follow him. It seems like they’ve gained an inch in the Solomons and are trying to run a mile.”
But in a region where unexploded bombs from World War II are still killing innocent people, as recently as last year, anything that undermines stability intensifies anxiety and stirs opposition.
On the Solomon Islands, the country’s media association has vowed to boycott Mr. Wang’s visit to Honiara, the capital, because the published schedule included a news conference on Thursday specifying that only one local journalist would be allowed to ask just a single question.
“It’s so unfortunate that Solomons is being used by Beijing now to push their own regional ambitions and destabilize order,” Mr. Kenilorea said.
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BBC
Presley himself has so little depth that the film should probably be called "Tom" instead
If you're looking for a sensitive and thoughtful biopic of Elvis Presley, you came to the wrong place. If you're looking for a hyperactive sensory overload, then you came to the right one, because Elvis is directed and co-written by Baz Luhrmann, and you can tell within seconds that the maker of Strictly Ballroom, Romeo + Juliet, and Moulin Rouge! is taking care of business.
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And I do mean "within seconds". Even the Warner Bros logo is bejewelled and gilded, and the opening scenes that follow are a riot of captions and split screens, soundtracked not just by rock'n'roll but classical pomp and deafening hip-hop. What's even loopier is that the film is narrated by Presley's conniving manager, Andreas Cornelis van Kuijk, a Dutch carnival impresario straight out of Nightmare Alley who awarded himself the name and rank of Colonel Tom Parker when he sneaked into the US. Parker is played by Tom Hanks with a fat suit, a long false nose, rubbery prosthetic jowls, and a high, squawking, vaguely European voice. Imagine a fairy-tale goblin played by Mike Myers, or a version of the Penguin that Tim Burton deemed too far over the top for Batman Returns.
In a device that echoes both Citizen Kane and A Christmas Carol, the decrepit Parker reminisces about Presley's career, and insists that he shouldn't be branded the villain of the piece. (Spoiler alert: yes, he should.) First he hears Presley's debut single, That's All Right, and is shocked to learn that the singer is white. Then he tracks the callow Presley (Austin Butler) to a country and western show, and sees him transforming magically from shy crooner to pink-suited sex god. There are glimpses of Presley's hard-scrabble childhood in Mississippi and Tennessee, when his father Vernon (Richard Roxburgh) was jailed for forging a cheque. And then it's time for Parker to sweet-talk the ambitious youth into a partnership, and for the hit records and movie roles to come flooding in.
Elvis
Directed by: Baz Luhrmann
Starring: Austin Butler, Tom Hanks, Olivia DeJonge
Length: 2 hours 39 minutes
All of this is conveyed in unbridled Luhrmannish fashion; that is, the action flashes back and forward through time so fast that you'll get whiplash, the camera whirls all over the place, and there are sudden switches to black-and-white and to animated comic strips. This glitzy exuberance will infuriate anyone who is not a fan of the director's manic style, but, let's face it, these sequences are a terrifically fun and invigorating way to get reams of information across, and only a genius could have put them together. This is what Luhrmann's film is going to be like, it seems, so you might as well strap in and enjoy the rollercoaster ride.
Bit by bit, though, he calms down. Parker's wheedling voice-over continues, but the stylistic pyrotechnics fade until Elvis becomes a straightforward biopic. This will be a blessed relief to some viewers, but it soon becomes clear that once Luhrmann has discarded his trademark music-video flourishes, there isn't much left. Elvis is revealed as an old-fashioned, daytime-TV life story, the kind that ticks off its subject's career landmarks as if it is scrolling through Wikipedia, and rejects intelligent dialogue in favour of clunky explanations along the lines of: "Sun Records? That's Sam Phillips' label, the one that puts out records of black music."
The theme that runs through the film is the push and pull between Presley's natural rebelliousness and Parker's obsession with controlling and exploiting him. This is fair enough, as narrative threads go. But Luhrmann is so focused on Parker's whiny and obnoxious self-justifications that no one else gets a look-in. Little Richard and BB King have insulting blink-and-you'll-miss-them cameos, just to acknowledge Presley's debt to black musicians. Presley's backing band consists of ciphers. The hangers-on known as the Memphis Mafia all get their names on the screen, but none of them does or says anything. Even Elvis's wife Priscilla (Olivia DeJonge) is reduced to sitting around, looking either adoring or sad, so if there was anything to distinguish her from all the young women who screamed at him, we're none the wiser.
Worse still, Presley himself has so little depth that the film should probably be called "Tom" instead. Butler does an impressive job, especially during the ferocious concert scenes. His feverish hip-shaking and shadow-boxing are of Olympic standard, and when he flashes a smile at the audience, to let them know he is in on the joke, you can see why they adored him. But when Presley is off stage, Butler is stranded in an underwritten role, as if he is a guest star in someone else's biopic. What did Presley think about music or life or his family and friends? What were his political convictions? Who was the man beneath the quiff? It's possible that Luhrmann didn't want to upset the singer's estate, which authorised the film, because he seems to be careful of taking any stand that might be controversial. Instead, he spends close to three hours telling us that Presley did whatever Parker wanted, but only because that was what he wanted, too. He was addicted to drugs, but only because a doctor insisted he take them. The press mocked him for being bloated and fat, but he (or rather Butler) remained as slim and fresh-faced as ever. He led a tragic, empty life according to one closing scene, but a happy, fulfilled life according to another.
Elvis isn't bad, but this is a film about one of the 20th Century's most electrifying and controversial performers, and it's made by one of cinema's most irrepressible stylists. It really shouldn't be as staid and cautious as this.
★★★☆☆
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UE
Conférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UE
Conférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
L'Humanité
Ligue des champions. Un goût de « made in France »
ActuLa finale Liverpool-Real Madrid, au Stade de France le 28 mai, est un sommet européen. Le football tricolore a réussi à y glisser des talents issus de la formation à la française.
Etienne BonamyLe Stade de France n’avait plus accueilli une finale de la Ligue des champions (LDC) depuis 2006. L’affiche Liverpool-Real Madrid du samedi 28 mai ressort le programme et la passion à temps. L’événement est toujours remarquable à défaut d’être une référence tricolore (1). Pas de club de Ligue 1 donc, mais le foot français ne sera pas absent à Saint-Denis. Le choix de Clément Turpin pour arbitrer le match n’est pas anodin (2) mais c’est la persistance de joueurs issus de la formation des clubs français dans ce rendez-vous qui dit autre chose ce printemps. Une fois de plus.
Cinq sont annoncés dans les effectifs. Dans celui de Madrid, Karim Benzema (Lyon), Ferland Mendy (Lyon) et Eduardo Camavinga (Rennes). Ibrahima Konaté (Sochaux) et le Belge Divock Origi (Lille) appartiennent à Liverpool. Sadio Mané, le buteur sénégalais de l’attaque anglaise, pourrait même prétendre à rejoindre le groupe, lui qui a bouclé son apprentissage en débutant en pro à Metz il y a dix ans.
Bien « éduqué », vite adapté
À défaut de voir les clubs français se présenter régulièrement dans une finale européenne, désormais au nombre de trois, la jeunesse tricolore sait se faire remarquer hors des frontières. La trajectoire de Benzema, 35 ans et treize saisons passées à Madrid, rappelle qu’il a quitté jeune son club formateur, l’Olympique Lyonnais, quand Michel Platini, Zinédine Zidane ou Jean-Pierre Papin étaient partis à l’étranger une fois leur talent reconnu en France. Autres temps…
La qualité du travail des éducateurs des centres de formation, qui voient passer aussi des stagiaires étrangers comme les frères Hazard à Lille, est une saine explication. L’exportation des talents précoces, encouragée par la rentabilité des transferts ou poussée par un manque de reconnaissance en France, est une autre piste. Le succès de l’équipe de Didier Deschamps a grossi le trait. À la Coupe du monde 2018, ce groupe était le plus jeune vainqueur du trophée depuis le grand Brésil en 1970 avec les deux tiers de l’effectif engagés hors de France. Et dans ce même Mondial, le football bleu-blanc-rouge s’est emparé d’un autre record : sur les 736 joueurs ayant participé au tournoi, 52 sont nés et ont été formés en France. Le chiffre est en progression régulière depuis 2002. Une étude a révélé que, durant les deux décennies, la France est le pays qui a fourni le plus de joueurs de Coupe du monde (216). Quand les grands clubs européens font leur marché, ils investissent sur des joueurs confirmés quand il s’agit de recruter des joueurs espagnols, néerlandais, allemands ou sud-américains et préfèrent miser sur des talents précoces sur le marché français.
Dès qu'il s'agit de recruter des talents précoses, l'élite europèenne préfère le marché tricolore.
Après l’effet des chiffres, les faits du terrain. Les parcours d’Eduardo Camavinga et Ibrahima Konaté, qui se trouveront peut-être face à face au Stade de France. Le premier a suivi tout le cursus de formation à Rennes jusqu’à son arrivée explosive en Ligue 1 à 16 ans puis l’équipe de France. La suite ? Après une courte période de stagnation sportive dans son club breton, le Real Madrid l’a acheté 31 millions d’euros hors bonus en août 2021. L’histoire était écrite d’avance. « C’est le plus grand club du monde, hein ! Ce n’est pas rien », s’enthousiasmait Camavinga, 20 ans, dans une interview à « France Football » début mai. « Tout va plus vite sur le terrain, dans ton développement, partout… Mais c’est comme tous les jobs, en fait : si tu es dans un top environnement et qu’en plus tu t’y sens comme à la maison, tu évolues rapidement. »
Freiner le « pillage »
Ibrahima Konaté, promu dans la défense de Liverpool en ce début d’année, 23 ans, a lui aussi connu une formation à la française, du centre de préformation du Paris FC à celui de Sochaux, où il a débuté en pro et en Ligue 2, il y a cinq saisons. Avant de franchir la marche haute d’une finale de Ligue des champions et peut-être l’arrivée en équipe de France, avec laquelle il « rêve de jouer la prochaine Coupe du monde », le grand Parisien a rodé son C.V. au RB Leipzig pendant quatre saisons, de 2017 à 2021. Le club allemand, comme d’autres équipes de la Bundesliga, offre aux jeunes Français de franchir un palier. Avant d’assurer des reventes et des transferts rentables.
En mars, la Ligue de football professionnel (LFP) a validé l’allongement de trois à cinq ans du premier contrat pro. Les clubs le réclamaient pour freiner le « pillage » ou valoriser la vente d’un premier transfert. Un bon point. Puis début mai, « l’Équipe » a révélé que la même LFP songerait à limiter les effectifs pros à 25 joueurs. Une volonté qui pourrait, effet collatéral, réduire l’accès des plus jeunes aux contrats pros. « C’est une aubaine pour les clubs étrangers, qui vont venir encore plus se servir en France », ironise un agent de joueurs. La jeunesse du foot français n’a pas fini de voyager.
footballligue des champions L'Humanité
Anniversaire. Le « Parc », cinquante ans d’histoire du sport
ActuCe monument de béton fête aujourd’hui son demi-siècle. Autant de souvenirs et d’anecdotes à jamais gravés dans la mémoire de ceux qui l’ont vu devenir le témoin de petits et grands événements.
Éric SerresC’est un jour pas comme les autres pour les jeunes footeux de la région parisienne. Pas d’entraînement en ce jeudi 25 mai 1972 – jusqu’à cette date, dans les écoles françaises, le jeudi était un jour de repos alors que le mercredi étaitstudieux. Pas de rendez-vous au club, donc, mais accompagnés de leurs éducateurs sportifs, un départ pour une destination encore inconnue de tous : le nouveau Parc des Princes.
Sans trop savoir ce qui les attend, au 24, rue du Commandant-Guilbaud, dans le 16e arrondissement de la capitale, tous ces minots vont découvrir la nouvelle enceinte du sport français et y encourager l’équipe de France olympique qui affronte l’URSS dans un match de qualification pour les JO de Munich – défaite des Bleus 3-1. L’affiche ne fait pas recette alors que les tribunes peuvent recevoir 45 600 personnes. Ils ne sont que 35 000 dans les gradins, et surtout ces 30 000 gamins invités. Les 5 000 « vrais » spectateurs ont quant à eux déboursé 5 francs pour vivre un instant que peu perçoivent comme historique. Et pourtant ! Outre le match complètement à la main de l’équipe soviétique, c’est dans les tribunes que le spectacle bat son plein. Le dossier des sièges en plastique légèrement amovibles rythme en trois temps les « la France ! » hurlés à pleins poumons. Ce jour-là, combien sont-ils à être revenus aphones à la maison ? Beaucoup. Une semaine après son inauguration, c’est à la finale de la Coupe de France de football de faire vibrer l’enceinte flambant neuve. L’Olympique de Marseille l’emporte (2-1) face au Sporting Club de Bastia.
L’antre du Paris Saint-Germain
Dès lors, vont s’y succéder le Paris Saint-Germain dès 1974, qui en fera son antre jusqu’à aujourd’hui ; le feu Matra Racing, mais aussi l’équipe de France de football jusqu’à l’inauguration du Stade de France en janvier 1998 ; le XV de France. Finales de la Coupe de France, finales européennes, matchs du tournoi des Cinq-Nations, sans oublier quelques concerts, le « Parc » sera de tous les grands rendez-vous.
Autant de souvenirs mémorables ! Ainsi, cette finale de Coupe d’Europe en 1975. Le Leeds United d’Allan Clarke défie le Bayern Munich de Franz Beckenbauer. Les Bavarois s’imposent (2-0) grâce à Gerd Müller et Franz Roth. Le spectacle sera tout autant dans les travées qu’aux abords du stade envahis par des hordes de hooligans assoiffés. La bière y coule à flots plusieurs jours de suite, au point que, le lendemain de la finale, les rues entourant l’enceinte vont ressembler à une mer compacte de bouteilles de bière. Mais le vrai locataire des lieux sera le jeune PSG, tout juste monté en division 1 et dirigé par le créateur de mode Daniel Hechter. L’ambiance à ses débuts y est bon enfant. Pas d’ultras, de kop de Boulogne, pas de contrôles dans les rues adjacentes, de portiques hypersécurisés et de prix exorbitants. Bien au contraire, lors des matchs de championnat du dimanche après-midi, les stadiers ouvrent souvent les portes aux gamins du coin qui attendent patiemment à l’extérieur. Une mi-temps gratuite pour admirer Mustapha Dahleb, cela ne se refuse pas.
Ne se refuse pas non plus un match des Bleus comme ce France-Brésil amical en 1978. Il faut attendre les dernières secondes de la rencontre pour que Michel Platini débloque la situation (1-0). La dimension de cette enceinte prend ce jour-là tout son sens. D’une seule voix, le public délivré hurle un unique « Y est » ! Avec ce toit qui plonge vers la pelouse, le vacarme est assourdissant pour les acteurs. Le milieu de terrain des Tricolores Alain Giresse dira plus tard qu’il était impossible d’entendre le bruit du ballon lorsqu’il était frappé. Ces Bleus-là vont y écrire la première partie de la légende du football français. En 1984, Michel Platini et sa « dream team », après un parcours sans faute, deviennent champions d’Europe en maîtrisant en finale l’Espagne d’Arconada (2-0).
Après le ballon rond, treize ans plus tard, c’est au tour de l’ovalie et du XV de France de savourer enfin ce plaisir unique de triompher devant le public parisien. En s’imposant face à l’Écosse lors du dernier match du tournoi des Cinq-Nations, les hommes dirigés par la paire Skrela-Villepreux peuvent fêter dignement ce 5e Grand Chelem sur la pelouse du Parc des Princes. Une première qui sera la dernière. Le Stade de France est bientôt prêt. Des dates anniversaires, le Parc n’en manque décidément pas. En 1993, Johnny Hallyday, pour ses 50 ans, y donne un concert mémorable. Un demi-siècle s’est donc aujourd’hui écoulé pour l’enceinte de béton qui surplombe le périphérique et son histoire n’a toujours pas fini de s’écrire en lettres majuscules.
Histoirestades France24 - Monde
Russie : un patriotisme à toute épreuve au cœur de la stratégie de Vladimir Poutine
Publié le : 26/05/2022 - 15:25
Karina CHABOUR
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Ces dernières années, Vladimir Poutine n'a eu de cesse d'exalter la culture du souvenir et du respect dû aux vétérans. Il ne rate jamais une occasion de faire référence au patriotisme et à l'unité nationale, qu'il utilise comme un remède face aux difficultés et pour justifier ses agressions extérieures. Un patriotisme auquel adhèrent spontanément une grande majorité de Russes, toutes générations confondues, en rejoignant notamment le mouvement Unarmia créé par le ministère russe de la Défense.
DÉCRYPTAGE
Déclin démographique en Russie : "Poutine n’a pas d'autre issue que de gagner" en Ukraine
GUERRE EN UKRAINE
Discours du 9 mai : Vladimir Poutine, la stratégie du flou
ANALYSE
Défilé du 9 mai à Moscou : le régiment immortel ou l'armée mémorielle de Vladimir Poutine
France24 - Monde
Trafic d'antiquités : Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre mis en examen
Publié le : 26/05/2022 - 11:03Modifié le : 26/05/2022 - 11:04
FRANCE 24
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Placé lundi en garde à vue, Jean-Luc Martinez, ancien président du musée du Louvre a été mis en examen mercredi pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" dans une enquête portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient.
Un ancien président-directeur du musée du Louvre, Jean-Luc Martinez, a été mis en examen, mercredi 25 mai à Paris, pour "blanchiment et complicité d'escroquerie en bande organisée" et placé sous contrôle judiciaire dans une enquête sur un trafic d'antiquités du Proche et Moyen-Orient, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Jean-Luc Martinez avait été placé lundi en garde à vue dans les locaux de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), avec deux éminents égyptologues français, selon une source proche du dossier. Les deux spécialistes ont été libérés sans poursuites à ce stade, a-t-elle ajouté.
L'ancien président-directeur du musée a été mis en examen pour "complicité d'escroquerie en bande organisée et blanchiment par facilitation mensongère de l'origine de biens provenant d'un crime ou d'un délit", a précisé la source judiciaire.
Selon Le Canard enchaîné, qui a annoncé les gardes à vue, les enquêteurs cherchent à savoir si Jean-Luc Martinez aurait "fermé les yeux" sur de faux certificats d'origine de cinq pièces d'antiquité égyptiennes, dont une stèle en granit rose de Toutankhamon, acquises par le Louvre Abu Dhabi "pour plusieurs dizaines de millions d'euros".
Jean-Luc Martinez, patron du Louvre de 2013 à l'été 2021, est aujourd'hui ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine.
Objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité
Une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d'antiquités provenant de pays instables du Proche et Moyen-Orient avait été ouverte en juillet 2018 par la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (Junalco) du parquet de Paris. Les investigations ont été confiées en février 2020 à un juge d'instruction.
Ce trafic concernerait des centaines de pièces et porterait sur plusieurs dizaines de millions d'euros, selon des sources proches à l'époque.
Dans cette affaire, au moins trois autres personnes sont poursuivies pour "escroqueries en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment en bande organisée".
Un expert en archéologie méditerranéenne et son mari avaient été mis en examen en juin 2020 et placés sous contrôle judiciaire.
Ils sont soupçonnés d'avoir "blanchi" des objets archéologiques pillés dans plusieurs pays en proie à l'instabilité depuis le début des années 2010 et l'émergence des Printemps arabes : Égypte, Libye, Yémen ou Syrie.
Un galeriste germano-libanais a été placé en détention provisoire en mars 2022.
L'OCBC cherche à déterminer les conditions d'acquisition par le Louvre Abu Dhabi, via ce galeriste, des cinq antiquités sorties illégalement d'Égypte, d'après Le Canard Enchaîné.
L'annonce de cette enquête avait troublé le milieu du marché de l'art et des antiquaires de Paris, l'une des places fortes mondiales du secteur.
Avec AFP
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Le Louvre sera dirigé par une femme pour la première fois de son histoire
après-guerre en irak
Au musée de Mossoul, les antiquités détruites par l'EI "ressuscitées" avec l'aide du Louvre
L’invité du jour
Emmanuelle Polack, chasseuse de tableaux spoliés sous l'Occupation
L'Humanité
La croissance française grippée par la guerre et les prix de l’énergie
ActuAlors même que l’économie française avait amorcé en 2021 une belle reprise, les scénarios optimistes quant à la progression du PIB en 2022 ont été déjoués par de multiples chocs. Initialement prévue à 4,2 %, la croissance française en 2022 est révisée à 2,7 %.
Marie ToulgoatAprès le scénario catastrophe de 2020, confinements et pandémie obligent, la reprise de 2021 a redonné des couleurs à l’économie française. Fort d’une politique du « quoi qu’il en coûte » persistante alors même que l’activité du pays reprenait son cours, le PIB français a crû de 7 % en 2021, balayant la récession de la croissance de l’année précédente. Malgré ce terreau encourageant, les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ont dû revoir leurs prévisions de croissance pour l’année 2022 à la baisse. Alors que ceux-ci tablaient sur une croissance du PIB de 4,2 points pour cette année, elle ne sera vraisemblablement que de 2,7 points, estiment les experts. En effet, une série de chocs – dont certains sont apparus dès le deuxième semestre 2021 – ont mis un coup d’arrêt à la vigueur de la reprise et ont précipité des inflations records partout dans le monde.
En premier lieu, la persistance de la pandémie de Covid et le virulent variant Omicron qui s’est propagé en 2021, ont grippé le commerce et multiplié les difficultés d’approvisionnement. « Les perturbations engendrées par les vagues successives de la pandémie ont désorganisé le fonctionnement des ports et raréfié l’offre de fret face à la reprise de la demande », notent les économistes du département analyse et prévision de l’OFCE. Selon ces derniers, les difficultés d’approvisionnement extérieurs seront responsables en 2022 d’un recul de 0,3 % du PIB français. Survenue en février 2022, l’invasion par la Russie de l’Ukraine et l’incertitude géopolitique que l’attaque militaire a provoqué amputera également la croissance de 0,5 % points.
Mais ce sont les fortes tensions sur les prix de l’énergie et des carburants, à leur tour accélérées par le conflit ukrainien, qui affectent le plus la croissance française. Selon l’OFCE, l’augmentation du coût du gaz, de l’électricité et du pétrole sera responsable d’un reflux de 1,3 % de la croissance française, à présumer que les prix resteront stables d’ici la fin de l’année. Cette hausse des coûts est également la principale source de l’accélération de l’inflation : elle représente 2,5 points sur un total en glissement annuel de 4,8 % en avril. À noter tout de même que les mesures budgétaires prises par le gouvernement – le boulier tarifaire et la remise de 15 centimes par litre de carburant – ont toutefois permis de limiter la casse et de relever les prévisions de croissance de 0,8 point. Point de quoi se réjouir tout de même, tant la force de ces chocs pèse sur les économies. « Ces chocs multiples qui se cumulent et ont un impact massif. Ils auront sûrement des effets persistant en 2023 », confirme l’économiste Mathieu Plane.
croissanceÉnergie L'Humanité
Energie : les opérateurs alternatifs dans le collimateur
ActuLe Médiateur de l’énergie épingle les concurrents d’EDF et Engie, qu’il accuse de profiter de la flambée des prix pour flouer les consommateurs.
Cyprien BogandaL’actualité fournit aux opposants à la libéralisation de l’énergie des arguments en rafale. En voici encore un : le Médiateur national de l’énergie vient de publier un rapport édifiant quant aux pratiques des opérateurs dits alternatifs, c’est-à-dire les entreprises concurrentes d’EDF et Engie, qui s’approvisionnent sur les marchés. Ils sont accusés de profiter de la flambée des prix de l’énergie, sur fond de guerre en Ukraine, pour mettre en place des pratiques pour le moins discutables.
« Les consommateurs n’ont jamais été aussi nombreux à faire appel au médiateur national de l’énergie pour résoudre un litige, indique le rapport. Alors que 12 260 litiges étaient recensés en 2016, le médiateur en a enregistré 30 626 en 2021, soit une augmentation de 150 % en 5 ans. La hausse continue des litiges reçus par le médiateur national de l’énergie s’explique essentiellement par les mauvaises pratiques de certains fournisseurs, souvent cumulées à un traitement défaillant des réclamations des clients. La forte hausse des prix a également conduit les consommateurs à être plus attentifs à leurs factures d’énergie, et à plus souvent les contester. » Dans le détail, les fournisseurs les plus cités sont OHM ENERGIE, GREENYELLOW et MINT ÉNERGIE.
De nombreux fournisseurs ont choisi d’indexer leurs prix de vente sur ceux des marchés, en forte augmentation, plutôt que sur les tarifs réglementés permettant aux consommateurs d’être protégés (quoique de manière insuffisante) par le « bouclier tarifaire » mis en place par le gouvernement. De nombreux consommateurs (particuliers comme entreprises) se plaignent d’avoir vu leur facture exploser sans même en avoir été informés par leur fournisseur. Par ailleurs, le Médiateur assure que des offres supposées indexées sur les tarifs réglementés étaient en réalité indexées sur les prix de marché…
Les opérateurs historiques ne sont pas forcément toujours exemplaires, mais ils génèrent beaucoup moins de plaintes que leurs concurrents : le taux de litiges (nombre de litiges rapporté au nombre de contrats résidentiels pour chaque opérateur) est ainsi de 47 pour EDF, contre 78 en moyenne pour l’ensemble des fournisseurs.
Cyprien Boganda
ÉnergieTarification de l'énergie Valeurs Actuelles
Essonne : des jeunes agressent des policiers de la BAC après avoir volé leur matraque
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre une scène violente. Dans le quartier des Mazières, à Draveil (Essonne), une patrouille de la brigade anti-criminalité (BAC) du Val d’Yerres est insultée par un jeune, mercredi 11 mai, vers 19 heures, selon Le Parisien qui cite une source policière. L’équipe de la BAC s’arrête au niveau de l’individu pour procéder à son interpellation. Le suspect se rebelle et provoque un rassemblement autour de la voiture des agents qui font rentrer, tant bien que mal, l’individu dans leur véhicule.
Un policier blessé
L’intervention se transforme rapidement en guet-apens pour les policiers. Une vingtaine de jeunes font pression sur la BAC pour relâcher le suspect. Des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser la foule. Dans le même temps, l’un des policiers s’est fait voler sa matraque. Le voleur est menaçant avec les agents, mais il n’a pas été interpellé. L’équipage parvient finalement à partir. « En quittant les lieux, les fonctionnaires ont fait l’objet de jets de projectiles, dont un a atteint la lunette arrière de la voiture », a indiqué une source policière au journal. Un policier serait blessé à la pommette après avoir reçu un coup.
L’agression des policiers a été dénoncée par le syndicat de police Unité-SGP 91. « Ces violences sont intolérables, j’apporte mon total soutien au collègue blessé », a déclaré Guillaume Roux, secrétaire départemental du syndicat. « Ces délinquants sont prêts à tout pour libérer l’un des leurs. Il faut des sanctions exemplaires afin de faire cesser ce sentiment d’impunité », a-t-il ajouté.
France24 - Monde
Cannes 2022 : Virginie Efira et Tahar Rahim réunis pour la présentation de "Don Juan"
Publié le : 25/05/2022 - 23:20
Louise DUPONT
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Dans cette émission de "À l'Affiche" spéciale Cannes, Virginie Efira et Tahar Rahim, deux des stars les plus en vue du cinéma français. Les deux acteurs sont réunis dans "Don Juan", de Serge Bozon, un film présenté dans la sélection "Cannes Premières". Fidèles de la Croisette, ils nous parlent de leur amour pour le Festival et de leur actualité sur le grand écran.
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Cannes 2022
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
De Tahar Rahim à Mylène Farmer, le Festival de Cannes dévoile le jury qui décernera la Palme d'Or
À L’AFFICHE !
Virginie Efira : "J’ai la certitude absolue que le cinéma existera encore dans 30 ans"
Valeurs Actuelles
Marseille : l’homme poignardé au nom de “Dieu“ devant un collège est mort
Il a succombé à ses blessures dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai. Après une attaque au couteau survenue devant le groupe scolaire Sévigné – rassemblant une école, un collège et un lycée – à Marseille, un mort est à déplorer, relate Le Point. Le 10 mai dernier, un homme a été victime de coups de couteau au niveau du thorax dans le 13e arrondissement de la cité phocéenne. D’autres sources assurent qu’il aurait été touché à la gorge. Ce médecin-militaire d’une trentaine d’années venait chercher ses deux enfants à l’école, lorsqu’il avait été pris à parti par un individu armé d’un couteau, déjà connu des services de police pour des délits liés aux stupéfiants. Le pronostic vital de la victime était engagé. Elle est finalement décédée une quinzaine de jours plus tard.
La piste terroriste écartée
Comme le rappelle Le Point, des témoins auraient indiqué que l’individu à l’origine de l’agression, âgé de 23 ans et de nationalité française, aurait évoqué le « diable » ainsi que « Dieu » au moment de son arrestation. Le Parquet national antiterroriste (Pnat) ne s’est pourtant pas saisi de l’affaire. La perquisition réalisée n’aurait pas apporté d’éléments menant à une piste terroriste. Une information judiciaire pour tentative d’homicide volontaire a donc été ouverte par le parquet de Marseille, relate Le Point. L’homme est toujours en détention provisoire en prison.
Marseille : les dernières actualités
BBC
Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother
When Elizabeth Ng was seven, her hideout wasn't the local playground or her bedroom, but the kitchen tucked at the back of a single-storey timber house in a beachside kampong (village) facing the Malacca Strait.
Ng grew up in Malacca, Malaysia, and was raised by her maternal grandmother, living with her four siblings and 15 cousins while her parents travelled around Southeast Asia as salespeople. After school ended for the day, she would go home, finish her homework and be beckoned into the kitchen with the other girls. The tasks were menial but had to be handled delicately, like carefully slicing fresh makrut lime leaves or dodging splashes of burning gravy or syrup while stirring a pot of curry or pineapple jam over a flame.
Peranakan cooking, a Southeast Asian cuisine with multicultural roots, created and popularised by nyonyas (Peranakan women), is often labour-intensive and time-consuming. Sometimes it takes several days to prepare one dish. Take ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) for instance. The buah keluak, a nut native to Malaysian and Indonesian mangroves, has to be soaked in water for three to five days, changing the water every day, before extracting the black paste inside the nuts.
The women in Ng's family would also clean and cut whole fresh chickens, and use a mortar and pestle to pound ingredients such as turmeric, lemongrass and shallots to make a rempah (spice paste). But Ng enjoyed the work, even when her grandmother chided her if there was a burnt smell coming from the pot. "I learnt to be meticulous and patient," Ng said.
Dishes like ayam buah keluak (chicken and black nuts stew) take several days to prepare (Credit: PixHound/Getty Images)
Her grandmother had mastered cooking under Ng's great-grandmother, who had learned from her great-great-grandmother. "It was always mothers," Ng said.
Now living in Singapore, Ng is passing on the secrets of her family recipes. "Whenever I cook, it brings back memories of spending time in the kitchen with my grandmother." On weekends, the financial services executive holds classes at her home, teaching eager adults how to make appetisers, gravies, dips, desserts and snacks, from the aromatic nasi ulam (a rice salad with mixed herbs) to a melt-in-your-mouth kueh salat (a cake made with glutinous rice and pandan custard).
Peranakan food is known to be colourful and chockfull of local herbs and spices that give the eye-catching dishes their complex flavours. They can be spicy, salty and slightly sweet at the same time, like babi pongteh (pork braised with fermented soybean gravy); or sour, spicy and bursting with umami such as ikan asam pedas (spicy tamarind fish). Since most dishes require the ingredients to stew for long periods of time, all their flavours are released into the gravies, creating a tasty, indulgent mixture you can pour over rice or noodles, or dip your bread into.
Elizabeth Ng learned to cook Peranakan food from her grandmother and now teaches classes in her Singapore home (Credit: Rachel Phua)
Desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue – all dyed naturally using ingredients such as pandan leaves, gula melaka (palm sugar), turmeric and blue pea. For example, when making apom berkuah (rice flour pancakes), a few drops of blue pea tea are added to the batter and swirled to give each pancake a pretty blue spiral.
Unique to Malaysia, Singapore and Indonesia, Peranakan food originated around the 15th Century. It is often considered one of Southeast Asia's first fusion cuisines, mixing Malay, Chinese, European and Indian influences.
Men from South India, China and Europe – many of them single – had sailed to Southeast Asia in search of riches from sea trade. Some of them settled in the port cities of Malacca, Penang and Singapore along the Malay Archipelago, and started families with the local Southeast Asian women. Descendants of these blended families were called Peranakan, which means "local born".
Under a patriarchal system, the women were in charge of the home. They cooked in a style they had learned from their Malay and Indonesian mothers: lots of stews and curries cooked in a plethora of local herbs and aromatics – lemongrass, blue ginger, pandan leaves, to name a few – which helped to preserve the food in a tropical climate without refrigeration, said Lee Geok Boi, author of In A Straits-Born Kitchen and other cookbooks.
Peranakan desserts come in vivid shades of green, brown, yellow and blue (pictured: pulut tai tai) (Credit: MielPhotos2008/Getty Images)
But they blended their food and cooking styles with ingredients introduced through trade. South Indian traders brought spices like coriander and cumin; while chillies were brought by the Portuguese after they captured Malacca in 1511. And some Malay-style dishes were tweaked to include pork (which the local Muslims would not eat) and Chinese ingredients that travelled well, such as pickled vegetables, dried mushrooms and shrimp, taucheo (fermented soybean paste) and soy sauce.
"The local wives transformed [traditionally Chinese] dishes into babi pongteh [braised pork stew] and mah mee [stir-fried seafood noodles], which were more robust and varied than the original Fujian [a province in south-eastern China] dishes," said Violet Oon, a Peranakan chef who runs several eponymous restaurants in Singapore such as National Kitchen by Violet Oon Singapore and Violet Oon Singapore at Jewel.
Peranakan culture reached its zenith in the late 19th and early 20th Centuries before the Great Depression and World War 2. The British had colonised what was then called Malaya, and the Peranakans became a bridge between the colonial settlers and newer immigrants from countries like China and India. The Peranakan community learned English, embraced Christianity and amassed wealth as bureaucrats and business owners.
Lee Geok Boi holding her recipe book, In a Straits-Born Kitchen (Credit: Rachel Phua)
Many elite Peranakan families employed servants. With more spare time, the wives were able to cook and experiment in the kitchen. "It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine," said Dr Lee Su Kim, a sixth generation nyonya who has written fiction and nonfiction books about Peranakan culture.
It was the combination of innovation, wealth and openness that led to an amazing fusion cuisine
Though Peranakan girls were among the first females to be educated during this period, domestic skills like cooking were still an essential part of their upbringing – it was a matter of pride that they learned to cook in preparation for marriage.
Oon said mothers of young men of marriageable age would visit friends who had daughters around the same age to hear the sound of the girls pounding spices in the kitchen with their mortar and pestle. If her pounding sounded correct, the girl was believed to be able to cook well.
Peranakan dishes like ikan asam pedas (spicy tamarind fish) can be sour, spicy and bursting with umami (Credit: i'am/Getty Images)
"It's not just about taste, but also colour, variety and finesse in presentation," said Lee Su Kim. Kueh (cake) had to be carefully cut into small diamond shapes with a serrated knife, displayed neatly on fine porcelain, when guests came, for example.
After World War 2, the idea that women had to be domestic goddesses gradually faded away. A growing embrace of feminism meant that some younger women deliberately avoided the kitchen.
Oon, for example, said her mother, a secretary, never learned to cook until much later in life. "It was like a badge of honour for my mother to say that she could not even boil an egg," she said. But as a teenager, worried she wouldn't be able to taste her favourite dishes when her aunts got older or passed on, Oon decided to learn to cook the Peranakan dishes she loved as a child.
But not all women snubbed cooking. In fact, it was women who popularised the cuisine among the masses. Some Peranakan women taught cooking classes between the 1950s and '80s to earn money. Before that, in the 1930s, Peranakan recipes began to appear in cookbooks, said Geok Boi. In 1931, The YWCA of Malaya Cookery Book was the first local cookbook to be published and featured several Peranakan recipes like pork sambal (spicy pork), hati babi bungkus (pig liver balls) and vindaloo (spicy meat curry), alongside other recipes.
Violet Oon's aunts sharing a plate of hati babi bungkus (fried liver balls) (Credit: Violet Oon/A Singapore Family Cookbook)
The first cookbook to label itself Peranakan was Mrs Lee's Cookbook: Nonya Recipes and Other Favourite Recipes. It was self-published in 1974 by Chua Jim Neo (also known as Mrs Lee Chin Koon after she married), the mother of Singapore's first prime minister Lee Kuan Yew. Another cookbook that popularised Peranakan cooking was My Favourite Recipes by Ellice Handy, a science teacher who had it published in 1952 to raise funds for the Methodist Girls' School in Singapore, where she taught. The book is still in print.
As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds
Today, women across the Malay archipelago are showcasing their talent and skill in well-known Peranakan restaurants, from Nancy Goh's Nancy's Kitchen, a stalwart in Malacca since 1999, to Annette Tan, who spearheads Peranakan private dining venue Fatfuku.
"As a Peranakan and a woman, it gives me ultimate pleasure to be still performing the duties of pleasuring the taste buds," Oon said. "For a woman – cooking food is not only about deliciousness... food is the very essence of providing life."
Nasi kerabu (a type of nasi ulam with blue rice) is an aromatic Peranakan dish (Credit: simon2579/Getty Images)
Nevertheless, being able to cook Peranakan food is no longer an identity marker for women. Many babas, or Peranakan men, are also cooking it and some of them helm restaurants today, such as Malcolm Lee and his one Michelin-starred restaurant Candlenut in Singapore, and MasterChef Singapore judge Damian D'Silva, who runs Rempapa also in the city.
Six-hundred years on, Peranakan continues to endure and evolve. Whether served in restaurants or in the home, for modern-day Peranakans, the delicious recipes passed down over generations are a reminder of their rich, intricate heritage and the connection they have over family meals.
"It's such a beautiful and unique part of the culture you don't want to lose," said Lee Su Kim.
BBC.com's World's Table "smashes the kitchen ceiling" and changes the way the world thinks about food, through the past, present and future.
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France24 - World
Russia shells Kharkiv, war in Donbas reaches ‘maximum intensity’
Issued on: 26/05/2022 - 06:18
FRANCE 24
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Russian forces shelled Kharkiv, killing nine people on Thursday after Moscow’s bid to capture Ukraine’s second city was repelled early in the war. Further south, fighting in the Donbas region reached of “maximum intensity”, according to a senior Ukrainian defence official. Read about the day’s events as they unfolded on our liveblog. All times are Paris time (GMT+2).
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
1:51am: Ukrainian Railways speed evacuees west from war-ravaged Donbas
From the start of Russia’s invasion, Ukraine’s national railways have been critical to the evacuation of refugees from the hardest-hit regions. That effort continues today as the war intensifies in the country’s southeast, with employees trained in first aid in order to better serve the wounded and vulnerable. FRANCE 24’s Gulliver Cragg, David Gormezano, and Nataliia Paruboch report.
May 27, 12:48am: Zelensky accuses Russia of ‘genocide’ in Donbas region
Ukraine’s President Volodymyr Zelensky on Thursday accused Russia of carrying out “an obvious policy of genocide” in his country’s eastern Donbas region.
Moscow’s offensive in Donbas could end up leaving the region “uninhabited,” he said, accusing the Russians of wanting to reduce its cities to ashes.
“All this, including the deportation of our people and the mass killings of civilians, is an obvious policy of genocide pursued by Russia,” he said in his nightly televised address.
11:10pm: No talks about relaxing sanctions on Russia to get grain exports, White House says
The White House said on Thursday there were no talks being held about relaxing sanctions on Russia in order to get grain exports.
Russian President Vladimir Putin and Italy’s Prime Minister Mario Draghi on Thursday discussed ways to help ease the international food crisis, with the Kremlin saying this could be done only if the West lifts sanctions.
10:25pm: Death toll in Kharkiv rises: regional governor
The death toll due to Russian shelling on Ukraine's second city Kharkiv has risen from four to nine, according to local officials.
"Russian shelling in Kharkiv today left nine civilians dead," regional governor Oleg Sinegubov said on social media.
A 5-month-old child as well as her father were among the dead, while her mother was gravely wounded, he added.
"Nineteen civilians were injured," he said.
9:22pm: Ukraine’s top diplomat asks for multiple launch rocket systems
The military situation in eastern Ukraine is even worse than people say it is and the country needs heavy weapons now to effectively fight Russia, said Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba.
During a question and answer session over Twitter Kuleba said that "without multiple launch rocket systems, we won't be able to push them back".
He said that if Russia were to request a ceasefire, "we will think twice, three times before agreeing to it".
https://t.co/yxkKLI4PoP
May 26, 20226:03pm: Mariupol port demined, open for civil vessels, says Russia
Civil vessels may use the Azov Sea port of Mariupol in Ukraine as the danger from mines has been eliminated, the Russian defence ministry has announced.
It said a maritime humanitarian corridor was opened on Wednesday in the Azov Sea.
Russia took full control of Mariupol last week when more than 2,400 Ukrainian fighters surrendered at the besieged Azovstal steel plant.
5:10pm: Clearing up Azovstal after Ukrainian surrender
After a Russian siege that lasted more than two months, the Azovstal steel plant in Mariupol today is completely destroyed. Russian state TV has aired footage of pro-Russian separatist forces clearing out mines and combing through the sprawling complex after Ukrainian defenders surrendered on the orders of their superiors.
The Ukrainian soldiers are now prisoners of war in Russia. Officials hope they can be released in a prisoner exchange between the two countries.
4:54pm: Lukashenko orders new military command for southern Belarus
Belarus leader Alexander Lukashenko has ordered the creation of a new military command for the south of country, bordering Ukraine, according to a video release.
Belarus planned to deploy special operations troops in three areas near its southern border with Ukraine as Lukashenko talked up the role of Russian-made missiles in boosting the country's defences.
4:10pm: Putin says West will fail in isolating Russia
Russian President Vladimir Putin says the West will fail in its attempts to isolate Russia and face growing economic problems.
Speaking via video link to members of the Eurasian Economic Forum, Putin said Russia wasn’t going to shut itself off from international cooperation. The forum includes several ex-Soviet nations.
Putin said that trying to isolate Russia is “impossible, utterly unrealistic in the modern world” and “those who try to do it primarily hurt themselves.”
3:48pm: 'Terrifying scenes' in Kharkiv region after Russian pullback
Reporting from Ukraine’s Kharkiv region, FRANCE 24’s Cyril Payen describes “terrifying scenes” even after Russian forces pulled back from the northeastern area to focus on the Donbas assault further south.
The “whole area” is mined, says Payen, with the landscape littered with burned out Russian trucks. But the worst has been the testimonies of “barbarity” during the Russian occupation, he added.
2:41pm: Four civilians killed in Kharkiv: governor
At least four civilians were killed and several were wounded in Russian shelling of the city of Kharkiv in northeastern Ukraine, according to the regional governor.
"The occupiers are shelling the regional centre again," said Kharkiv Governor Oleh Synehubov on the Telegram messaging app. "According to preliminary information, seven people were injured. Unfortunately, four were killed."
Synehubov urged residents to go to shelters during the bombardments.
2:21pm: War in Donbas at 'maximum intensity': Ukraine
Fighting in the eastern Donbas region has reached its fiercest level yet, said Ukraine's Deputy Defence Minister Ganna Malyar.
"The fighting has reached its maximum intensity," Malyar told a press briefing, warning that an "extremely difficult" and "long" period of combat lay ahead.
12:19pm: Kremlin says Moscow expects Kyiv to meet its demands
The Kremlin said on Thursday that Moscow expected Kyiv to meet its demands, adding that Ukraine needed to have an awareness of the situation for peace talks to take place.
Kremlin spokesman Dmitry Peskov was reacting to comments by former US Secretary of State Henry Kissinger, who this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.
Moscow is demanding that Ukraine acknowledge Crimea as Russian territory, and recognise breakaway Russian-backed parts of eastern Ukraine as independent states, among other demands. Ukraine categorically disagrees with Russia's claims.
11:45am: Scholz says Putin won't be allowed to dictate peace
Russian President Vladimir Putin will not be allowed to dictate peace in a war that he "will not win" in Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz said Thursday. Putin has "already failed in all his strategic aims", the German leader told the World Economic Forum in Davos.
Russia's plan to capture all of Ukraine is "further away today than it was at the beginning" of its invasion on February 24 as Ukraine put up an impressive defence.
Putin "underestimated" the "resolve and strength" of allies in countering his aggression in Ukraine, said Scholz, noting that Moscow has also now pushed Finland and Sweden to join the NATO defence alliance.
10:39am: Fierce fighting rages on outskirts of east Ukrainian city of Severodonetsk
Fighting between Russian and Ukrainian forces has reached the limits of the key eastern Ukraine city of Severodonetsk, the regional governor said Wednesday, describing the combat as "very difficult". FRANCE 24’s Gulliver Cragg reports from Kyiv:
08:38am: 8,000 Ukrainian POWs held in Luhansk and Donetsk, report says
Ukrainian prisoners of war held in the Russian-backed self-proclaimed Luhansk and Donetsk People's Republics number about 8,000, Luhansk official Rodion Miroshnik was quoted by TASS news agency as saying on Thursday.
"There are a lot of prisoners. Of course, there are more of them on the territory of Donetsk People's Republic, but we also have enough, and now the total number is somewhere in the region of 8,000. That's a lot, and literally hundreds are being added every day," Miroshnik said.
08:07am: Ukraine says Russian forces shell 40 towns in Donbas region
Russian forces shelled more than 40 towns in Ukraine's eastern Donbas region, Ukraine's military said, threatening to shut off the last main escape route for civilians trapped in the path of their invasion, now in its fourth month.
After failing to seize Ukraine's capital Kyiv or its second city Kharkiv, Russia is trying to take full control of the Donbas, comprised of two eastern provinces Moscow claims on behalf of separatists.
Russia has poured thousands of troops into the region, attacking from three sides in an attempt to encircle Ukrainian forces holding out in the city of Sievierodonetsk and its twin Lysychansk. Their fall would leave the whole of Luhansk province under Russian control, a key Kremlin war aim.
5:30am: G7 faces challenges to keep climate change goals on track amid rising fuel prices due to the war in Ukraine
Ministers from the world's wealthiest democracies will wrangle over how to keep climate change goals on track as they meet in Berlin on Thursday for talks overshadowed by spiralling energy costs and fuel supply worries sparked by the war in Ukraine.
Energy, climate and environment ministers from the Group of Seven (G7) countries want to reaffirm a commitment to cap global warming at 1.5 degrees Celsius and protect biodiversity at the May 25-27 meeting.
The group will also consider committing to a phase-out of coal power generation by 2030, according to a draft communique seen by Reuters, though sources suggested that opposition from the United States and Japan could derail such a pledge.
The draft, which could change considerably by the time talks conclude on Friday, would also commit G7 countries to have a "net zero electricity sector by 2035" and to start reporting publicly next year on how they are delivering on a past G7 commitment to end "inefficient" fossil fuel subsidies by 2025.
The invasion of Ukraine by Russia has triggered a scramble among some countries to buy more non-Russian fossil fuels and burn coal to cut their reliance on Russian supplies, raising fears that the energy crisis triggered by the war could undermine efforts to fight climate change.
12:57am: Ukraine rebukes Western proposals for concessions to end war
The angry comments by Zelensky come as Ukrainian troops are facing a renewed offensive in two eastern regions that Russian-speaking separatists seized part of in 2014.
The New York Times editorial board said on May 19 that a negotiated peace might require Kyiv to make some hard decisions, given that a decisive military victory was not realistic.
And former U.S. Secretary of State Henry Kissinger this week suggested at the World Economic Forum in Davos that Ukraine should let Russia keep Crimea, which it annexed in 2014.
“Whatever the Russian state does, you will always find someone who says ‘Let’s take its interests into account’,” Zelensky said in a late-night video address.
“You get the impression that Mr Kissinger doesn’t have 2022 on his calendar, but 1938, and that he thinks he is talking to an audience not in Davos but in Munich back then.”
In 1938, Britain, France, Italy and Germany sighed a pact in Munich that gave Nazi dictator Adolf Hitler land in the then Czechoslovakia as part of a failed attempt to persuade him to abandon further territorial expansion.
“Perhaps the New York Times also wrote something similar in 1938. But let me remind you, it’s now 2022,” said Zelensky.
“Those who advise Ukraine to give something to Russia, these ‘great geopolitical figures’, never see ordinary people, ordinary Ukrainians, millions living on the territory they are proposing to exchange for an illusory peace.”
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
© France Médias Monde graphic studio
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As it happened
Live: Russia cuts off gas exports to Finland after payments dispute
CANNES FILM FESTIVAL
Cannes screens the last testament of filmmaker killed in Ukraine’s Mariupol
Perspective
'In the mind of a hero': Biographers of Ukraine's Zelensky explore his rise and appeal
L'Humanité
Le rail d’or pour Dalva
Nos recommandations culturellesCréés par Jean Roy et l’association des cheminots cinéphiles ceux du rail, ces récompenses ont couronné deux femmes cinéastes.
Les femmes ont pris le pouvoir lors des rails d’or, les prix remis par ceux du rail, l’association des cheminots cinéphiles. Le rail d’or du long métrage est revenu à Emmanuelle Nicot pour son superbe film Dalva, récit de la reconstruction d’une jeune fille victime d’inceste, encore sous l’emprise affective de son père.
La jeune cinéaste dont le film sortira à la fin de l’année 2022 s’est réjouie de cette récompense pour cette œuvre qui a bénéficié d’un excellent bouche-à-oreille pendant le festival. Pour le court métrage, le rail d’or est décerné à l’Espagnole Estibaliz Urresola Solaguren pour Cuerdas. Elle y confronte une chorale de femmes à un choix cornélien après l’arrêt des subventions municipales.
Disparaître ou accepter le financement de l’entreprise la plus polluante du secteur. Le rail d’or, fondé en 1992, à l’initiative du critique de l’Humanité Jean Roy et du cheminot André Gomar, choisit ses lauréats parmi les films présentés à la Semaine de la Critique.
Dalva, portrait d’une trop jeune femme
Dalva, d’Emmanuelle Nicot, France, 1 h 20
Un choc viscéral et une entrée en matière qui saisissent d’emblée. Des cris et des pleurs, Dalva résiste autant qu’elle peut pour éviter d’être arrachée à son père. Les services sociaux éloignent cette fillette de 12 ans, victime d’inceste. Dalva ne voit pas où est le mal, se dit amoureuse de son père. D’ailleurs, au foyer où elle a été prise en charge par Jayden (Alexis Manenti), un éducateur social, elle continue de s’habiller comme son père le lui a appris. Elle se veut féminine, maquillée et apprêtée. Elle reste volontairement à l’écart, animée par l’envie de retourner dans les bras de son père incarcéré. La rencontre avec Samia, une autre fille du foyer, fait peu à peu bouger les lignes.
Révélée par À l’arraché, un court métrage multiprimé dans les festivals, Emmanuelle Nicot signe avec ce premier long métrage une œuvre éprouvante et magnifique. S’il est question d’inceste, la jeune cinéaste s’attache surtout au long processus émancipateur, à l’accompagnement des victimes, à la puissance et à la complexité des sentiments à cet âge charnière, dernières prémices à l’adolescence. Sa manière de décortiquer les ambiguïtés de l’amour et son dévoiement intrigue. Outre sa mise en scène qui alterne une caméra portée et un filmage plus posé, un scénario maîtrisé qui dessine peu à peu son héroïne, le long métrage est porté par Zelda Samson, une comédienne non professionnelle choisie après un casting sauvage. Elle est renversante en Dalva qui n’arrive pas à se dépêtrer de l’emprise de son père. On retrouve aussi avec plaisir Alexis Manenti, l’un des trois policiers de la BAC des Misérables de Ladj Ly, impressionnant en travailleur social à la sensibilité exacerbée. Sur un sujet sensible, la cinéaste brosse un portrait lumineux, tout en finesse et en délicatesse. M. M.
BBC
We figured it would probably be the last chance for us to do that sort of thing alone, and both were dreams that we didn’t want to let go of – Marc
Like many couples, Viva and her husband John had spent more than enough time with each other during the pandemic. Viva, who is 40 and originally from the Philippines, but lives in the UK, longed to spend time with her family when restrictions lifted, while John had work commitments at home.
But John had a suggestion.
Rather than either of them compromising on how they wanted to spend their time post-lockdowns, why not spend it apart? The couple were also healing from miscarriage, and they thought a breather could be good for them.
At first, Viva was unsure. She hadn’t been away from John for a prolonged period since they were married seven years earlier. But she was eventually convinced – and she hasn’t looked back. The couple are now three months into a planned separation, which Viva has spent in Manila with family. John has been able to visit his own family in Ireland, take work trips and is planning a vacation in Denmark.
Some people might think choosing to spend so much time apart would be the death knell of a relationship, but Viva and John have found that it has reinvigorated their marriage. “We keep in touch every day, through WhatsApp, Facebook and email,” says Viva. “It’s like going back to how it was at the start of our relationship.”
Viva isn’t the only one looking for a way out of her marriage, at least temporarily. Some counsellors and relationship therapists report coming across couples that don’t see a desire to sample a new life without their partner as a sign that a relationship is over. Instead, some are choosing to take a so-called relationship ‘gap-year’, to give them the space to explore different interests, travel experiences and – in some cases – sexual partners.
But can a gap-year really strengthen a relationship, or is it a sign that couples are on course for a split?
Putting yourself first
Long-term relationships inevitably come with a certain amount of restriction. They might mean committing to staying in a certain city, compromising on some of your wants and ambitions and remaining sexually monogamous.
Yet this doesn’t have to be the case. In a world where relationships are becoming increasingly varied, some are deciding to write their own rules.
“Couples might choose to take a relationship gap-year because of job opportunities, a desire to live in a location that they have always dreamed of that is away from the home, or pursuit of personal interests,” says Marisa T Cohen, a relationship scientist and psychology professor who works as a researcher at dating app Hily. “People are most likely to take a pause in a relationship when going through a transition, such as changing jobs or becoming empty nesters.”
The idea of taking time apart during a period of transition certainly resonates with Marc and his wife Sam, who took a relationship gap when they were 31 and 32, respectively. While, for most couples, getting married means starting a great adventure together, Marc and Sam, who are both based in London, decided that they wanted to begin their honeymoon apart. Marc wanted to pursue his passion for marine biology, while Sam wanted to train as a yoga instructor. The newlyweds decided to take several months away from their relationship: Sam at an ashram in India, and Marc at a shark-research station in the Bahamas.
“We figured it would probably be the last chance for us to do that sort of thing alone, and both were dreams that we didn’t want to let go of,” says Marc. “It gave us the time to really think about each other, and reflect on what marriage meant to us.”
The couple are now back together and remain happily married, and Marc argues his time away from Sam strengthened their relationship. Sam was able to jumpstart a career integrating clinical psychology and yoga therapy, and he was able to fulfil his dream of working with sharks, while also putting to bed his fantasy of switching fields full-time.
It meant neither of them had any lingering sense of ‘what-if’ in their fledgling marriage, and that they were confident they could survive periods apart. “Marriage isn’t about letting go of the things that you feel passionate about, but about finding someone you can support – and be supported by – to pursue those passions,” says Marc.
Some couples decide to take gap years to pursue passions they might not have been able to otherwise (Credit: Getty Images)
Why relationship gap-years might be on the rise
Marc is not alone in seeing marriage as a place where individual passions and interests can still thrive. This outlook may play an important role in why relationship gap-years could be becoming more common.
Research shows individualism – defined as seeing independence and uniqueness as important traits – has been globally on the rise since at least the 1960s. People who are individualistic tend to place greater importance on friendships compared to family, and think it is important to prioritise self-expression. These traits might make the idea of taking a break from a relationship to focus on personal goals, ambitions or interests more appealing. It means traditional constructions of long-term relationships or marriages as places of compromise and self-sacrifice might be becoming less appealing to some people.
There’s also the fact that many people are increasingly approaching relationships with greater flexibility as well as a much broader definition of what a successful marriage or partnership looks like.
A rising number of people are now engaging in unconventional relationship structures, with arrangements such as consensual non-monogamy and platonic life partners becoming more commonplace. With data showing millennials are driving a declining divorce rate in the US, some experts speculate that tolerance for a broader spectrum of relationships – including ones where couples take time apart from each other – could actually be keeping couples together.
Rather than leaving a relationship where people feel unhappy or unfulfilled, they can instead adapt it to suit the needs of both partners. “If both partners are on the same page, then taking a gap can lead to relationship growth,” says Cohen. “It can allow both members of the couple to further grow as individuals, which leads to personal development and fulfilment that feeds back into the relationship.”
A ‘graceful exit’ or a fresh outlook?
Viva and Marc might have found that a relationship gap was beneficial for their relationship, but this isn’t always the case. For some, a suggestion from their partner that they should spend time apart might seem like a warning sign.
If there are unspoken agendas, such as a desire to exit gracefully from the relationship, then things can dissolve very quickly – Tom Murray
Tom Murray, a sex therapist and professor at Adler University, US, believes that for some couples, gap-years can signal deeper issues. He argues the most common reasons that couples choose to take a break are because of boredom, a desire for sexual exploration and a grass-is-always-greener belief that happiness can be found outside their current situation. If partners are not on the same page about their intentions for taking time apart, then a relationship can rapidly break down.
“The primary downside is that human beings are very fickle,” he says. “Because we are social creatures, we yearn to belong and be in community with others, therefore if jealousy and insecurity are present, then I doubt that a relationship would survive [a gap year]. And if there are unspoken agendas, such as a desire to exit gracefully from the relationship, then things can dissolve very quickly.”
Although Murray is sceptical of relationship gap-years, he adds they can work – particularly when communication is prioritised by both partners.
He says it is important to think about practical issues such as joint expenses, responsibilities and potential emergencies as well as the emotional complexities of spending time apart. He also suggests agreeing on a definitive end-date and on what is acceptable behaviour when apart.
“I would strongly encourage couples considering taking a relationship gap-year to consider their motivations,” he says. “What would have to happen for them to agree that the gap-year was a success? I would encourage them to come up with a vision for their relationship to ensure that their behaviours when apart are in service of the relationship that they want to sustain in future.”
Nurturing a relationship through a long period apart can be a challenge, but for many couples it can make a marriage stronger more easily than it can break one.
Reflecting on her time away from her husband and their upcoming reunion, Viva is positive about the experience. “Spending time apart has been good for our relationship,” she says. “In our case, absence does make the heart grow fonder. It’s freshened our relationship. We appreciate and love each other more.”
Valeurs Actuelles
“C’était un fêlé” : l’étrange profil du suspect du meurtre du nonagénaire juif à La Duchère
Les habitants de l’avenue du Plateau sont encore ébranlés par le drame. Mardi 17 mai, René Hadjadj, 89 ans, décrit par un voisin comme « un Juif algérien que tout le monde aimait bien », est mort. Il aurait été poussé de l’un des étages de l’immeuble où il habitait, situé avenue du Plateau dans le quartier de La Duchère (9e arrondissement de Lyon). Les autorités ont d’abord évoqué la piste d’un homicide à caractère antisémite, mais cette hypothèse a été finalement écartée. Le principal suspect serait un voisin proche du vieil homme : Rachid Kheniche, « un Kabyle, un type bizarre », selon le même témoin au Progrès ce vendredi 27 mai. Les riverains sont unanimes à ce sujet : l’homme de 51 ans, soupçonné d’avoir tué le presque nonagénaire, avait un profil étrange.
Une bagarre et un « doigt croqué »
Rachid Kheniche serait même dérangé mentalement selon un habitant : « C’était un fêlé ! Il a eu des problèmes avec des tas de gens. » Et de citer une affaire où le quinquagénaire se serait fait « croquer un doigt par un voisin ». Le Progrès rapporte que l’acte remonterait au 3 janvier dernier. Rachid Kheniche se serait bagarré avec un voisin qui sortait de l’hôpital. Faisant une crise d’épilepsie, l’homme aurait alors fortement mordu la main de Rachid Kheniche. L’un de ses doigts aurait été sectionné. Le parquet de Lyon a indiqué au Progrès que la justice avait convoqué les deux hommes, en avril, pour une composition pénale pour violences réciproques.
Un comportement inquiétant
Le suspect du meurtre de René Hadjadj aurait également des habitudes bizarres. La semaine précédant le drame, un habitant aurait entendu d’effrayantes incantations nocturnes, parlant même de « chants malsains qui duraient des heures ». Rachid Kheniche n’hésitait pas non plus à accrocher des gris-gris et à disposer une sorte de couronne mortuaire à l’extérieur. Cela lui arrivait également d’allumer des bougies ou de faire brûler de l’encens dehors. Un autre témoin a enfin pointé au quotidien régional un comportement impulsif voire violent : « Il pouvait donner des grands coups de poing dans le mur pendant les matchs de foot. » Ou encore, « cela lui est arrivé aussi deux fois de crier dans un porte-voix la nuit sur son balcon des mots incompréhensibles. »
Lyon : les dernières actualités
France24 - World
Rohingya refugees face eternal exile in Bangladesh
Issued on: 27/05/2022 - 11:55
The ethnic minority Rohingya Muslims suffer severe persecution in Myanmar. Following a deadly crackdown by the Burmese army in 2017, some 740,000 Rohingya fled to neighbouring Bangladesh, where they were settled in the southern town of Cox’s Bazar. Five years on, the town is home to the world’s largest and most dangerous refugee camp, with frequent floods, fires and gang wars. In December 2020, the Bangladeshi government decided to relocate some of the Rohingya refugees to a remote island in the Bay of Bengal. Our reporters Alban Alvarez and Mathilde Cusin managed to gain access to it.
Bangladesh's transfer of Rohingya refugees to the camp on the island of Bhasan Char sparked strong criticism from human rights groups, which denounced the living conditions on a remote island, especially a lack of freedom of movement.
On a recent visit to Bangladesh, the United Nations High Commissioner for Refugees Filippo Grandi appealed for sustained and predictable support for Rohingya refugees and their host communities. According to a UNHCR statement dated May 25, "some 28,000 Rohingya refugees have been relocated to Bhasan Char by the Government of Bangladesh, and the High Commissioner observed that essential humanitarian services have been scaled up. He called for continued strong government leadership on the island, enhanced education services, skills development and livelihood initiatives".
>> Watch our previous Reporters show: No way home for the Rohingya
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Several killed in clash at Rohingya refugee camp in Bangladesh
UN urged to investigate 'improper' sharing of Rohingya refugee data with Myanmar
Deadly fire at Bangladesh refugee camp leaves tens of thousands of Rohingya homeless
BBC
Jessica Ennis-Hill: Why I now train around my period
By Shiona McCallumTechnology reporter
Dame Jessica Ennis-Hill says she could have been an even better athlete if she had trained around her periods.
Nearly 10 years after winning gold in the heptathlon, at the London Olympics, the mother-of-two is launching Jennis, a menstrual-cycle mapping app.
It aims to tell users how to use their hormones to their advantage by exercising in different ways at different times of the month.
But experts say everyone experiences their menstrual cycle differently.
'Gold-medal moment'
Dame Jessica remembers starting her period in the middle of the heptathlon at the Junior European Championships in Lithuania, in 2005.
"I was so preoccupied and worried that anyone was going to see that I started my period and that I didn't have the right protection to sort myself out," she said.
"I remember just running that 800m thinking I'm trying to run for a gold medal here but I'm also very aware that I've just started my period.
"I just rushed off the track and felt that I couldn't absorb that amazing, gold-medal moment.
"That was something that really stuck out to me as an athlete."
Period tracking is a tool anyone who menstruates, not just professional athletes, could benefit from, experts say. There are a number of popular apps on the market, including FitrWoman, Clue and Flo.
For most, the cycle is about 28 days, with four phases, during which the two main sex hormones, oestrogen and progesterone, ebb and flow, producing varying levels of energy:
"Maybe if I would have spent more time understanding, particularly when to push myself in the strength room in that follicular phase, then perhaps I would have built more lean muscle and become stronger," Dame Jessica told BBC News.
"Who knows? That may have affected my performance in a positive way."
But Kelly Lee McNulty, who is studying the menstrual cycle's effect on exercise, at Northumbria University, said more research was needed.
"At the moment, the research is really in its infancy," she said.
"Only 6% of sport and exercise studies have been focused on women specifically.
"So that shows you the gap that we have in our knowledge base in terms of women's specific factors.
"There are only four major studies [into periods and exercise] and they were done in the 1990s - plus none of them were using blood sampling or those gold-standard methods.
"Moving forward, not only do we need to increase the quantity of research we're getting but we also need to make it better so we can get more accurate conclusions on female physiology."
'Being aware'
With so many factors that can influence menstruation - from stress and obesity to polycystic ovaries - Ms McNulty warned against "one-size-fits-all" advice.
"Women are on a spectrum," she said.
"Some won't get much benefit or notice any differences and some will notice massive differences in their performance and training.
"So it's about being aware of your own individual physiology."
The US women's football team head coach Dawn Scott said tailoring their diets and exercise around their periods helped optimise performance.
But for some, something about periods still feels taboo.
"I always remember it being an awkward conversation," Dame Jessica said.
"I had a male coach and it was predominantly a male environment.
"I remember having those small conversations of, 'I'm on my period, or I'm bit tired, or I'm not feeling 100%,' but never feeling fully confident about having an open conversation about how I felt and how it was making me feel when I trained.
"That was just something that was still very much a taboo and something that we didn't really focus on unless it was having a negative impact on my training."
'Little information'
Sarah Taylor, 45, who has been using the Jennis app for months, after coming into the perimenopause, said: "Given my age, I wanted to see how things were working with my body.
"I noticed how little information there is out there about women's health.
"It still seems to be a taboo to talk about periods - and especially the perimenopause.
"The dialogue is beginning to change though - and I want to be part of that."
The more data users feed the app, the Jennis team says, the more bespoke the algorithm becomes - and it will work for those on irregular cycles.
"It's definitely in its early stages - but we want to reach as many women as possible and help them understand their bodies and hormones," Dame Jessica said.
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Period apps data warning over US Roe v Wade case
Are women let down by period trackers?
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Besançon : un homme blessé à l’arme blanche dans une rixe
Ce serait vers 3 h 45 du matin que la situation aurait dégénéré. Dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 mai, une violente bagarre a eu lieu entre plusieurs individus à Besançon, relate France 3 Bourgogne-Franche-Comté ce vendredi. Un homme a été gravement blessé.
Une enquête ouverte
Les faits se sont donc produits dans la rue d’Anvers à Besançon, en Bourgogne-Franche-Comté. En pleine nuit, une rixe a éclaté faisant un blessé grave. Cet homme âgé de 19 ans a reçu des coups de couteau. Il a été touché à l’abdomen et au niveau thoracique. La victime a été prise en charge par les sapeurs-pompiers, et ensuite transportée au CHU de Besançon pour être soignée. Ses jours ne seraient toutefois pas en danger, selon France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Une enquête a été ouverte et est actuellement en cours. La police souhaite trouver l’identité des individus ayant participé à la rixe, ainsi que leurs motivations et les circonstances de ces violences.
Les forces de l’ordre ont de quoi faire à Besançon et ses alentours. Chaque semaine, elles font face à des situations compliquées. C’était le cas il y a un peu plus d’une semaine. Le 18 mai dernier, deux adolescentes de 13 ans ont été arrêtées au volant d’une voiture. En refusant d’obtempérer au contrôle de police, elles n’ont pas hésité à foncer sur des agents à moto. Aucun blessé n’était à déplorer, mais les deux jeunes filles ont été immédiatement placées en garde à vue. Une enquête est en cours.
Besançon : les dernières actualités
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Davos Debate 2022: A new era of industrial development?
Issued on: 27/05/2022 - 13:53
Kate MOODY
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Two years of crises have changed almost everything we thought we knew about business and politics, including how they intersect. Supply chains have been turned upside down, while national economic interests have clashed with global partnerships. So is now the time for bigger and bolder spending, cooperation and innovation? Is this the beginning of a new area of industrial development? At the World Economic Forum in Davos, FRANCE 24's Business Editor Kate Moody puts these questions to a panel of prestigious guests.
Our guests:
Herbert Diess, CEO of Volkswagen Group
Pat Gelsinger, CEO of Intel
Paolo Gentiloni, European Commissioner for Economy
Mariana Mazzucato, Professor of Economics at University College London
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People & Profit
Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'
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Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?
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Trafic d’antiquités : l’ancien président du Louvre Jean-Luc Martinez mis en examen
Dans le milieu de l’art aussi, le trafic existe. Et même jusque dans les plus hautes sphères. L’ancien directeur du Louvre Jean-Luc Martinez a été mis en examen mercredi 25 mai à Paris pour « blanchiment et complicité d’escroquerie en bande organisée » dans une affaire concernant un trafic d’antiquités. L’historien de l’art de 58 ans, actuellement ambassadeur pour la coopération internationale dans le domaine du patrimoine, a été libéré, mais reste sous contrôle judiciaire. Selon Le Canard enchaîné, deux de ses collaborateurs, qui avaient également été placés en garde à vue par les policiers de l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC), ont, eux, été libérés, pour le moment sans poursuites.
Plusieurs dizaines de millions d’euros
Les trois hommes sont accusés d’avoir participé à un trafic d’œuvres remontant à 2016. Cette année-là, le Louvre d’Abou Dabi, antenne du musée parisien, avait acquis plusieurs œuvres égyptiennes pour des dizaines de millions d’euros, selon l’hebdomadaire. Parmi elles, une stèle de granit rose gravée au nom du roi Toutânkhamon. Les enquêteurs soupçonnent une production de faux papiers pour « blanchir » certains objets archéologiques pillés dans des pays du Proche et du Moyen-Orient, sur laquelle Jean-Luc Martinez aurait « fermé les yeux ».
En juillet 2018, une enquête préliminaire portant sur des soupçons de trafic d’antiquités provenant de pays instables du Moyen-Orient avait été ouverte. Un réseau qui serait lié à des centaines de pièces et représenterait plusieurs dizaines de millions d’euros.
BBC
Geetanjali Shree is first Indian winner of International Booker Prize
By Zoya MateenBBC News, Delhi
Geetanjali Shree has become the first Indian writer to win the International Booker Prize.
Her novel Tomb of Sand, a family saga set in the shadow of the partition of India, follows an 80-year-old woman after the death of her husband.
It was the first Hindi-language book to be shortlisted for the £50,000 prize.
"I never dreamt of the Booker, I never thought I could," Ms Shree said. "What a huge recognition. I'm amazed, delighted, honoured and humbled."
In her acceptance speech, quoted by the Press Trust of India, she said being the first book in Hindi to win the prize felt good.
"Behind me and this book lies a rich and flourishing literary tradition in Hindi, and in other South Asian languages. World literature will be the richer for knowing some of the finest writers in these languages," she said.
Frank Wynne, the chair of judges, said the panel were "captivated by the power, the poignancy and the playfulness" of her novel.
"This is a luminous novel of India and partition, but one whose spellbinding brio and fierce compassion weaves youth and age, male and female, family and nation into a kaleidoscopic whole," he said.
He added that he had not read anything like it before, and its "exuberance" and "passion" make it a book "the world could do with right now."
The prize money will be split between Shree and the book's translator, US-based Daisy Rockwell.
The International Booker Prize is awarded every year for a book that is translated into English and published in the UK or Ireland.
This is different from the Man Booker Prize which is for English novels and has been won by Indians in the past, including Arundhati Roy and Aravind Adiga.
Shree's 725-page novel competed against five other shortlisted titles, by Mieko Kawakami, Bora Chung, Jon Fosse, Claudia Pineiro and former winner Olga Tokarczuk.
Born in the city of Mainpuri in Uttar Pradesh state, Shree, 64, is the author of three novels and several story collections. Tomb of Sand is the first of her books to be published in the UK.
Published in Hindi in 2018 with the title Ret Samadhi, it traces the transformative journey of Ma, who becomes depressed after the death of her husband. She then decides to travel to Pakistan, confronting trauma that has remained unresolved since she was a teenager who survived the partition.
"Once you've got women and a border, a story can write itself. Even women on their own are enough. Women are stories in themselves, full of stirrings and whisperings that float on the wind, that bend with each blade of grass," Shree writes in the opening pages of the novel.
In a BBC interview, Shree said the novel tells human stories that are universal irrespective of their cultural backdrop.
"There are many stories that came together in the book... but it's also the story of an old woman who gradually rose up from her deathbed to reinvent her life," she said.
Tomb of Sand has received rave reviews in Shree's home country. "The novel is a stunningly powerful story about stories that never end," The Hindu newspaper said.
"All of human history, literature, art, thought, politics have been at the service of this tale that's telling itself - and while it may often appear that Ms Shree is playing with words for the sake of word play, and that her digressions are asides, in the end nothing turns out to be self-indulgent or extraneous."
Rockwell said Tomb of Sand was one of the most difficult works she had ever translated because of the "experimental nature" of Shree's writing and "her unique use of language". But she added that the experience was also "great fun" and "liberating".
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New York Times - World
Film on Expulsion of Kashmir’s Hindus Is Polarizing and Popular in India
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Called propaganda by critics and essential viewing by fans, “The Kashmir Files,” an unexpected blockbuster, has drawn the support of Prime Minister Narendra Modi’s Bharatiya Janata Party.
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By Suhasini Raj
SIKAR, India — A group of boys are playing cricket on a snowy field in Kashmir, a war-scarred, Muslim-majority region contested between India and Pakistan.
As the boys play, they’re listening in the background to radio commentary about a professional cricket match between the archrivals India and Pakistan. When one of the boys, a Hindu named Shiva, cheers on the famed Indian cricketer Sachin Tendulkar, he is beaten for doing so, and his abusers force him to chant, “Long live Pakistan, down with Hindustan!”
This opening scene sets the tone for “The Kashmir Files,” a film that has become an unexpected blockbuster, drawing millions of moviegoers across India and the support of Prime Minister Narendra Modi’s Bharatiya Janata Party, or B.J.P.
The film, released in March, is largely set in the late 1980s and the early 1990s when a group of militant Islamists forcibly expelled Kashmiri Pandits, upper-caste Hindus, from the region. It has been seized on by the B.J.P. as a tool to advance its narrative of Hindu persecution in India, at a time of increasing calls for violence against India’s minority Muslims.
Bharatiya Janata Party workers are encouraging members and supporters to attend, the cast and crew are doing photo ops with Mr. Modi and some states governed by the party have been offering tax breaks on ticket sales and days off from work to spur attendance.
“Those who have not watched it must watch the movie to learn how atrocities and terror gripped Kashmir during Congress rule,” said Amit Shah, India’s home minister, referring to one of India’s major political parties and a rival of the B.J.P.
From the late 1980s to the mid-1990s, Kashmir was in the grip of an insurgency led by militants seeking independence or union with neighboring Pakistan. About 65,000 families, mostly Pandits, left the region in the early 1990s, according to a government report.
The region remained restive in the decades that followed, and in 2019, the Modi government stripped Jammu and Kashmir of its long-held semiautonomous status, splitting it into two federal territories administered by New Delhi and deploying a heavy security presence amid a clampdown on free speech.
While the Indian government has insisted that its decision to take away Kashmir’s special status was intended to improve governance there, and to cut down on militancy, the region has experienced unrest and violence, sometimes deadly, since then, with the killings by both militants and security forces.
The film’s critics, including opposition politicians and left-leaning intellectuals and historians, have called it “divisive” and “propaganda,” an attempt to sensationalize the killing of Kashmiri Pandits while avoiding the depiction of any violence against Muslims. In 1990, the peak year of the Pandits’ exodus, hundreds of both Hindus and Muslims were killed by militants.
Critics also say the film has given the B.J.P. ammunition to widen the wedge between Hindus and Muslims.
A.S. Dulat, a former head of India’s intelligence agency and the author of a book on Kashmir, said there was no doubt that Pandits were targeted by Islamist radicals. But he refused to watch the movie, finding its message unhelpful and poorly timed.
“This movie is made to unnecessarily polarize the nation, and Kashmir can do without it,” he said.
Many on the political right say that dismissing the film is tantamount to shooting the messenger.
“This movie is special because before now, the actual cruelty suffered by Kashmiri Pandits had never been told in this unadulterated manner,” said Gaurav Tiwari, a Bharatiya Janata Party member who has arranged free tickets for moviegoers.
Mohit Bhan, a Pandit whose ancestral home was burned during the expulsion in 1993, said many in his community saw the film as a long-overdue exploration of the period.
“Now that the Pandits have come to believe that justice is hard to come by at the hands of successive governments, they think this movie is it,” said Mr. Bhan, whose party, the People’s Democratic Party, led Jammu and Kashmir in an alliance with Mr. Modi’s B.J.P. before the state was changed into a federal territory.
While the response to the film has been deeply divided along political and sectarian lines, its commercial success is beyond dispute: Despite having no song-and-dance numbers — a staple feature of Bollywood movies — “The Kashmir Files” was an instant hit, grossing more than $40 million so far, making it one of the top earners this year. It cost about $2 million to make.
Sandeep Yadav, a businessman in his early 30s, was waiting to watch the movie on a recent Sunday at a mall in Sikar, a quiet farm town in the Indian state of Rajasthan.
Mr. Yadav said that he had previously learned about what happened to the Pandits on television, and that he rarely went to the movies, relying instead on his cellphone for a daily dose of entertainment.
But this movie was a special occasion, he said before the screening at a theater which had completely sold out for “The Kashmir Files” in the first few weeks of its release.
“I had heard that Pandits were driven out from their homes in the middle of the night,” he said. “I was curious about the topic and wanted to watch this movie, especially for that.”
Vivek Ranjan Agnihotri, the director, said he made “The Kashmir Files” after taking close to 700 video testimonies from people who had directly suffered during that period. He declined to say how many of those were Hindus or Muslims.
In an interview, Mr. Agnihotri said his goal with the film was to expose what he called the “genocide” inflicted on Pandits and his contention that leftist-leaning academics, intellectuals and writers were complicit in covering up that history.
“All I am saying is acknowledge that genocide happened so that nobody repeats it against Hindus or Muslims or Buddhists or Christians,” he said.
In both a 2018 book and in interviews, Mr. Agnihotri has railed against left-wing student activists and intellectuals for supporting the Naxalite-Maoist insurgency in India, calling these so-called urban Naxalites “worse than terrorists.” He has also voiced his support for Yogi Adityanath, the firebrand Hindu monk who recently won re-election as the chief minister of India’s most populous state.
Some of Bollywood’s elite have praised the film. Ram Gopal Varma, a director and producer, posted on Twitter that it “will inspire a new breed of revolutionary film makers.”
But some of the film’s critics have disparaged the movie for having more violence than nuance.
In one scene, an aging teacher, played by the acclaimed Bollywood actor Anupam Kher, is forced to leave his home with his daughter-in-law and two grandchildren after his Muslim student-turned-militant shoots his son. His daughter-in-law is forced to eat rice mixed with her husband’s blood and then, in a later scene, she is sawed to death by militants.
In Sikar, the moviegoers sat stunned by the movie’s final scene, which critics say essentially ensures that audiences exit enraged.
In it, terrorists storm a Pandit refugee camp camouflaged in Indian Army uniforms, then line up refugees and shoot them dead at point-blank range.
In the theater, Mr. Yadav moved to the edge of his seat as bodies slumped over onscreen. He winced when the last refugee, the young boy, Shiva, is fatally shot.
“This movie makes me so very angry,” he said after the screening. “This is what will stay with me,” he added, “the pain of the Hindu Pandits and the gruesomeness of the Muslim terrorists.”
While the movie has been widely seen across India, it hasn’t been screened in the Kashmir Valley, where theaters have been shuttered since the 1990s, so Kashmiris haven’t been able to assess it themselves. Just this month it was added to a streaming service that will enable some Kashmiris to view it.
Mohammad Ayub Chapri, a taxi driver in Srinagar, Kashmir’s largest city, said that while he had not been able to see the film, he had gathered through social media that it cast his community in a negative light.
“It makes me sad to know this,” Mr. Chapri said. “We Muslims have shared meals with the Pandits, eating from the same plate. Even Muslims were killed by the radicals, but the movie seems to paint all Muslims here with the same brush.”
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France24 - World
Texas school shooting: Senate minority 'holding America hostage' over gun control
Issued on: 27/05/2022 - 12:24
Police in the US town of Uvalde, Texas are facing questions over why it took an hour to neutralise the gunman who murdered 19 small children and two teachers at Robb Elementary School. The tragedy comes amid increasing calls for greater gun control measures. Among the demands of campaigners are a ban on assault weapon sales, as well as universal background checks and so-called red flag laws. Pastor Mike McBride, director of the LIVE FREE gun violence prevention campaign with the Faith in Action network, joined us on Perspective to tell us more.
US's biggest gun lobby prepares for major gathering in shadow of mass shootings
Officials say Texas gunman entered unimpeded as anger mounts over police response
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
BBC
Russian mum's fight to save sons from Putin's war
By Steve RosenbergRussia Editor, Moscow
When Marina's two sons were conscripted last winter to the Russian army she welcomed the idea of her children doing a year's military service.
"I told them that they had to serve," Marina tells me, "it was their duty to the motherland."
But a few weeks later she began to worry. Her sons had been deployed to an area close to the border with Ukraine.
On 24 February President Vladimir Putin ordered Russian troops to invade Ukraine. That day Marina (not her real name) lost contact with her sons.
"Time stopped for me. I couldn't eat. I couldn't sleep," she told me. "I exchanged messages with the mothers of other conscripts from the same unit. It turned out that many of them had lost contact with their children, too."
The Kremlin promised that Russian conscripts would not be sent to Ukraine.
So where were Marina's sons?
"I got in the car and started searching. On the phone one of the commanders insisted that they were on military exercises out in the fields. I said: 'I've driven round all the fields near here where there had been exercises. They're not there. Please don't lie to me.' He hung up."
"Once, out of desperation, I tried to drive into Ukraine. Of course, they didn't let me through. There were check-points everywhere."
"Then the casualties started arriving. I got a call from someone telling me there were dead and wounded. I rushed to the military hospital."
Marina's sons were not there, but she was shocked by what she saw.
"In the military hospital there wasn't enough medicine or bandages. Local residents supplied everything. The soldiers were cold and hungry. Local people with a big heart were bringing food and drink to the hospital."
Eventually someone at her sons' military unit admitted that they were, indeed, in Ukraine.
"I was told the terrifying news: 'Your children have signed military contracts to be professional soldiers. They're taking part in the special military operation [in Ukraine]. They will return as heroes'."
"What on earth are you talking about? They had no plans to sign a contract," was her response. "They've been in the army for three months. They've only held a gun once. They've only been to a firing range once. Most of the time they've been shovelling snow."
"I wrote to the prosecutor-general's office asking to investigate. I told them there was no way my sons could have signed military contracts. I was certain. Other mothers wrote, too. They all knew their children."
Russia relies on conscription to boost troop numbers in the armed forces. Military service lasts 12 months and, with some exceptions, is mandatory for Russian men aged between 18 and 27.
On 5 March President Putin announced that "only professional soldiers, officers and contract servicemen are taking part in the operation [in Ukraine]. There is not a single conscript there and we do not plan, we are not going to use them".
But just four days later the Russian defence ministry admitted, for the first time, that conscripts were among military personnel involved in the Russian offensive in Ukraine. The ministry claimed that "virtually all such servicemen have now been returned to Russia".
A Kremlin spokesman said the president had ordered the military prosecutor's office to investigate how conscripts had turned up in Ukraine.
Marina's official complaint was upheld. The Russian authorities confirmed that her sons had not signed military contracts. Both sons were returned to Russia.
"They allowed me to come and take my younger son home for the day," Marina says. "While I was driving to collect him, I called and asked him if there was anything he needed. 'Mum, I don't need anything,' he replied, 'just you'."
"When I saw him he looked a total mess. The lads that came back from there were so thin, dirty and exhausted. Their clothes were torn. My son said: 'It's better that you don't know what happened there.' But all that mattered to me was that he had come back alive."
Marina is angry about what happened.
"They lied to my face," she told me. "First they lied that my sons weren't in Ukraine. Then they lied that they'd signed military contracts. Officers lied, sergeants lied. Later someone told me that they weren't allowed to tell me the truth. Incredible. They were allowed to break the law and send my sons [to Ukraine], but they weren't allowed to tell a mother where her children are."
"I'd like to believe that our president, the commander-in-chief, just isn't aware of the mess and chaos in the army. I want to tell him that not everything here is like they say it is on television."
Marina is relieved that her conscript sons are safe. Her thoughts now are with other families.
"So many sons haven't come back and never will. So many mothers are still searching for their children. It's terrible. We're supposed to have reached the peak of human development. How come we couldn't reach agreement? Why do we have to fight and kill?
"My children were different people when they came back. You can see it in their eyes. They're different. They're disillusioned. I want them to believe again in a bright future, in peace and love. They've stopped believing."
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La ‘última generación’: la desilusión de los jóvenes chinos
Muchos creen que son la generación más desafortunada desde la década de 1980 porque el afán del gobierno de Pekín para imponer la política de “cero covid” causa estragos en la población.
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Por Li Yuan
Hace cuatro años, a muchos jóvenes chinos les gustaba usar la etiqueta #AmazingChina (China asombrosa).
Hace dos años, afirmaban que China era el estudiante más brillante en la materia de control pandémico y exhortaban al resto del mundo, en especial a Estados Unidos, a “copiarle la tarea a China”.
Ahora, muchos de esos jóvenes opinan que son la generación más desafortunada desde la década de los ochenta, conforme la persistente búsqueda de Pekín de la política de “cero covid” genera caos. Los empleos son difíciles de conseguir. Las pruebas frecuentes para detectar la COVID-19 dictan su vida. El gobierno está imponiendo cada vez más restricciones a su libertad individual, al mismo tiempo que los presiona para casarse y tener más hijos.
“No puedo soportar la idea de que tendré que morir en este lugar”, dijo Cheng Xinyu, de 19 años, una escritora en la ciudad de Chengdu, al suroeste de China, quien contempla la posibilidad de migrar al extranjero antes de que el puño de hierro del gobierno caiga sobre ella.
Tampoco se puede imaginar teniendo hijos en China.
“Me gustan los niños, pero no me atrevo a tenerlos aquí porque no podré protegerlos”, comentó y justificó su decisión por preocupaciones como que los trabajadores de control pandémico irrumpen en los apartamentos para rociar desinfectante, matar a las mascotas y exigir a los residentes que dejen las llaves en las cerraduras de las puertas de sus apartamentos.
Cheng forma parte de una nueva tendencia conocida como la “filosofía de huir”, que fomenta el hecho de salir de China para buscar un futuro mejor y más seguro. Ella y millones de personas compartieron un video en el cual un joven discute con policías que le advierten que su familia será castigada por tres generaciones si él se rehúsa a ir a un campamento de cuarentena. “Esta será nuestra última generación”, les respondió a los policías.
Su respuesta se convirtió en un meme en línea que las autoridades censuraron. Muchas personas jóvenes se identificaron con el sentimiento, expresaron que estaban reacias a tener hijos ante un gobierno cada vez más autoritario.
“No traer niños a este país, a esta tierra, será la acción más caritativa que puedo hacer”, escribió un usuario de Weibo con la etiqueta #LaÚlltimaGeneración antes de ser censurado. “Como personas comunes que no tienen derecho a la dignidad individual, nuestros órganos reproductores serán nuestro último recurso”, publicó otro usuario de Weibo.
La “filosofía de huir” y la “última generación” son los gritos de guerra para muchos chinos de veintitantos y treinta y tantos años que están angustiados por su país y su futuro. Están ingresando a la fuerza laboral, se están casando y decidiendo si tener o no hijos en uno de los momentos más sombríos del país en décadas. Censurados y reprimidos políticamente, algunos están considerando mostrar su rechazo, mientras que otros han decidido no tener hijos como forma de protesta.
Esta es una manera de pensar muy diferente para los miembros de una generación previamente conocida por su inclinación nacionalista.
Crecieron a la par de China, conforme el país se convertía en la segunda economía más grande del mundo. Atacaron a los críticos del historial de derechos humanos de Pekín y boicotearon muchas marcas occidentales al percibir algún desprecio hacia su patria.
En ocasiones, se quejaban sobre sus jornadas laborales agotadoras y la falta de movilidad social ascendente. Sin embargo, aunque estaban menos seguros de su futuro personal, tenían confianza en que China sería grandiosa de nuevo (como prometió su líder máximo).
Esta primavera, se ha vuelto cada vez más claro que el gobierno no puede cumplir sus promesas y que el Estado tiene expectativas diferentes para la vida de sus gobernados.
Una nueva encuesta a más de 20.000 personas, la mayoría mujeres cuya edad oscilaba entre los 18 y los 31 años, descubrió que dos terceras partes de ellas no querían tener hijos. El gobierno tiene una agenda diferente: impulsar a la gente a que tengan tres hijos para rejuvenecer una de las poblaciones que experimentan el envejecimiento más rápido del mundo.
Doris Wang, una joven profesional en Shanghái, aseguró que nunca había planeado tener hijos en China. Experimentar el confinamiento estricto durante los dos últimos meses ha reafirmado su decisión. Los niños deberían jugar en la naturaleza y con otros niños, comentó Wang, pero están confinados en apartamentos, atraviesan ronda tras ronda de pruebas para detectar la COVID-19, mientras los trabajadores de control pandémico les gritan y escuchan las advertencias severas a través de los altavoces en la calle.
“Incluso los adultos se sienten muy deprimidos, desesperados y poco saludables; eso sin mencionar a los niños”, relató Wang. “En definitiva, tendrán problemas psicológicos que resolver cuando crezcan”. Contó que planea migrar a un país occidental para recuperar su dignidad y tener una vida normal.
Agravando las frustraciones, los titulares están plagados de malas noticias sobre los empleos. Habrá más de 10 millones de graduados universitarios en China este año, una cifra récord. Sin embargo, muchas empresas están despidiendo a trabajadores o congelando la cantidad de personal mientras intentan sobrevivir los confinamientos y la mano dura regulatoria.
Zhaopin.com, un sitio de reclutamiento, descubrió que su índice de perspectivas laborales en el primer trimestre de este año era aproximadamente la mitad del año anterior e incluso más bajo que cuando el coronavirus surgió en 2020. Los graduados que hayan sido contratados recibirán un pago mensual 12 por ciento menor en comparación con el año pasado, informó la compañía.
Un número creciente de graduados universitarios está tratando de ingresar a escuelas de posgrado o aprobar los exámenes de servidor público, cada vez más competitivos, para conseguir un trabajo seguro en el gobierno.
Dos tercios de los 131 nuevos funcionarios públicos contratados en abril en el distrito Chaoyang de Pekín tenían un título de maestría o doctorado, según un documento del gobierno, lo que refleja una tendencia creciente. Se graduaron en las mejores universidades de China y de todo el mundo, incluidas la Universidad de Pekín, la Universidad de Hong Kong, la Universidad de Sídney y el Imperial College de Londres. Muchos realizarán los trabajos gubernamentales más básicos, los que solían ocupar los graduados de la escuela secundaria.
Una persona con doctorado en física de partículas de la Universidad de Pekín se convertirá en un oficial de gestión urbana (también conocidos como chengguan), según el informe. Los chengguan son los funcionarios más vilipendiados, conocidos por maltratar a los mendigos, perseguir a los vendedores ambulantes y ayudar a derribar las casas de las personas. El contraste es demasiado grande.
Una excepción en el mercado laboral son las pruebas de covid. Mientras Pekín se apega a la política de “cero covid”, los gobiernos locales necesitan mucha gente para dotar de personal a sus numerosos centros de pruebas. Las autoridades de la provincia de Henan, en el centro de China, dijeron en enero que este año capacitarán a 50.000 personas en gestión de pruebas, desinfección y saneamiento público de covid. Pero incluso un sitio de noticias administrado por el gobierno preguntó qué tipo de perspectivas de carrera ofrecían estos trabajos después de la pandemia.
Para los jóvenes chinos, los controles sociales cada vez más estrictos son igualmente deprimentes.
Algunos estudiantes de Changchun, en la provincia nororiental de Jilin, se quejaron en las redes sociales de que no pudieron ducharse durante más de 40 días cuando la ciudad estaba cerrada y no tenían acceso a los baños públicos.
La Universidad de Tongji en Shanghái, conocida por sus programas de ingeniería y arquitectura, emitió instrucciones detalladas sobre cómo usar un sistema de filas basado en teléfonos celulares para los inodoros y baños, según un documento revisado por The New York Times.
En una aplicación, los estudiantes tendrían que presionar el botón “comenzar” cuando salieran del dormitorio para ir al baño y luego presionar la tecla “detener” cuando volvieran para evitar que dos personas estén en el pasillo al mismo tiempo, según decían las instrucciones. Cada turno en el inodoro tiene una duración máxima de 10 minutos. Después de ocho minutos, las demás personas en la fila pueden llamar la atención digitalmente al estudiante del baño. Después de 10 minutos, el alumno debe explicarle al grupo que hace la fila por qué estuvo tanto tiempo en el baño.
Algunos mecanismos de control social nunca se dejaron de aplicar.
En 2020, la prestigiosa Universidad de Fudan en Shanghái desarrolló un sistema de seguimiento que requiere que sus estudiantes registren sus condiciones de salud y ubicaciones en tiempo real todos los días. Es similar a los sistemas que algunos países, incluida Corea del Sur, desarrollaron para monitorear a los viajeros durante las cuarentenas cortas en los hogares y hoteles. Los estudiantes de Fudan han tenido que registrarse en el sistema a diario, incluso durante el año y medio en que hubo muy pocos contagios en China. Si no lo hacen, no se les permite ingresar al campus, según un proceso de registro revisado por el Times.
Las universidades tienen muy poca tolerancia para cualquier acto de desobediencia.
Sun Jian, un estudiante de posgrado de la Universidad de Ludong, en la provincia oriental de Shandong, fue expulsado a fines de marzo después de caminar por el campus con un cartel que decía: “Desbloquear Ludong”. También fue amonestado por la policía por alterar el orden público.
Una estudiante universitaria en Shanghái me dijo que su asesor había podido localizarla por un comentario crítico que hizo en Weibo sobre los cierres, a pesar de que había usado un seudónimo. Le pidieron que borrara la publicación.
Es imposible medir cuántos jóvenes chinos se han desilusionado por el puño de hierro del gobierno en los últimos confinamientos, los cuales han afectado a cientos de millones de personas. Pekín tiene control total sobre los medios de propaganda, internet, los libros de texto, las escuelas y casi todos los aspectos que podrían influir en la mentalidad del público chino.
No obstante, el creciente desencanto en línea es inconfundible. Además, las personas siempre encontrarán maneras de escapar a la represión. En 1984, Winston escribió un diario. En La insoportable levedad del ser, Tomáš y Tereza se mudaron al campo.
“Cuando descubres que como individuo tienes cero capacidad de combatir al sistema del Estado, tu única salida es huir”, concluyó Wang, la joven profesional de Shanghái.
Li Yuan escribe la columna Nuevo Nuevo Mundo, enfocada en la intersección entre la tecnología, los negocios y la política en China y en toda Asia. @liyuan6
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Cannes 2022: Noomi Rapace on her Cannes Film Festival jury experience
Issued on: 26/05/2022 - 22:52
Eve JACKSON
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FRANCE 24's Jennifer Ben Brahim meets the actress who was launched to international stardom as Lisbeth Salander in the "Girl with the Dragon Tattoo". Swedish actress Noomi Rapace is on the jury that will decide which film gets the big prize at this year’s Cannes Film Festival. She has to watch 21 films in 12 days. We also meet actress Sarwat Gilani, who stars in Pakistan’s first ever film at Cannes. "Joyland" is a daring portrait of a transgender dancer.
Cannes Film Festival © FRANCE24
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CANNES FILM FESTIVAL
‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence
ENCORE!
Taking a tip from the pros: Mads Mikkelsen holds masterclass at Cannes
ENCORE!
Cannes 2022: 'Normal People' star Paul Mescal on his role in 'Aftersun'
BBC
SANS TITRE
Claire Denis is one of the most beloved filmmakers in international art-house cinema, but in a career that has stretched across three decades, her films haven't crossed over to a mainstream English-speaking audience. The closest she got up until now was with High Life in 2018, a science-fiction horror drama starring Robert Pattinson and Juliette Binoche. Now she is at the Cannes Film Festival with The Stars at Noon, which would appear, at first glance, to be even closer to a commercial genre movie. Adapted from the acclaimed novel by Denis Johnson, this is a romantic thriller set in the tropics, with two hot young Hollywood stars, Margaret Qualley and Joe Alwyn, an undercurrent of danger, and so many torrid sex scenes that it's quite a surprise when the actors have their clothes on.
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Johnson's novel was set in Nicaragua in 1984. The film version is set in the present day, with Covid tests and face masks in abundance, but Denis is deliberately vague about whether the characters are in Nicaragua or some other Central American country. Indeed, she's deliberately vague about most things. Qualley plays Trish, who was once an idealistic campaigning journalist, but now seems to be stuck in this cesspool (her words) with no job, no purpose, and no money except for what she gets by sleeping with various militia officers and government ministers. Her home is a motel on the crumbling outskirts of a city with a shortage of luxury goods, but no shortage of armed soldiers on every corner. "I'm going home tomorrow," she declares, "or the day after". You get the feeling that she's been saying that for a long time.
One night in the Inter-Continental Hotel bar, she spots Alwyn's character, Daniel, a brooding loner who claims to be working for an oil company, but keeps a gun stashed in his hotel bathroom. He wears a white suit which is obviously going to get a lot more stained and crumpled as the film goes on. Both Qualley and Alwyn are a little too fresh-faced and youthful to be the jaded, well-travelled lost souls they're supposed to be, but Qualley throws herself into the role with firecracker energy, and the gravel-voiced, chain-smoking Alwyn does a serviceable audition to be the next James Bond.
The day after they've spent the night together in his hotel room, she spots him again, this time having a breakfast meeting with a businessman (Danny Ramirez). Or is he? Trish works out that the other man is a Costa-Rican policeman, and that he's planning to arrest Daniel at the very least. The lovers have to get out of the country as quickly and quietly as possible, and so they immediately spring into action. Well, no, not really. What they actually do is go back to her motel room for lots of sweaty sex, popping out on occasion to knock back industrial quantities of booze. Take the title of Denis' much-loved 2008 drama, 35 Shots of Rum, add an equivalent amount of beer, and you'll have some idea of how much alcohol they get through.
The Stars at Noon
Directed by: Claire Denis
Starring: Margaret Qualley, Joe Alwyn, Danny Ramirez
Length: 2 hours 15 minutes
The characters' willingness to indulge in rest and recuperation – or, perhaps, their desperate, fatalistic need to do so – is typical of a film that has the nail-biting plot of a politically-charged conspiracy thriller, but which is much more concerned with atmosphere than activity. There are scenes in which the fugitives have to hotwire cars and wrongfoot their pursuers. There are shootings, assassinations and an over-friendly US "consultant" (Benny Safdie) who clearly works for the CIA. But over the course of two-and-a-quarter hours, Denis's beguiling, immersive film drifts here and there, as if its strength has been sapped by the steamy tropical heat.
There is plenty of time to admire the ominous city streets and the lush countryside, and to appreciate the cool, jazzy score by the Tindersticks. There is also plenty of time to try and work out what on Earth is going on. The characters keep making gnomic, ironic comments, but it's almost impossible to tell what they mean or who they are. They hardly ever explain what's happening, and when they do explain it, you're left more confused than you were when they started.
Maybe the film won't be a crossover hit, then. Partly because the characters look so healthily pretty, and partly because the mood is so woozy, The Stars at Noon feels more like a stylish pastiche of a Graham Greene novel than the story of real people battling their way out of a difficult, potentially deadly situation. It's beautifully made, but to enjoy it you have to relax, and let it wash over you. Just be careful not to treat it as part of a drinking game. Anyone who attempts to match the protagonists' alcohol intake will be hospitalised before the halfway mark…
★★★★☆
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New York Times - World
Tras lidiar con tiroteos masivos, varios países han incrementado las restricciones de armas con resultados exitosos
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El Reino Unido, Australia, Canadá, Nueva Zelanda y Noruega son algunos países que, a pesar de tener una cultura de posesión de armas, decidieron endurecer las restricciones. Ahora sus estadísticas de violencia son muy distintas a las de Estados Unidos.
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Por Max Fisher
En todo el mundo, casi siempre se responde a los tiroteos masivos de una manera común: las autoridades imponen nuevas restricciones a la tenencia de armas y las masacres se vuelven menos frecuentes; también los homicidios y los suicidios tienden a disminuir.
Después de que un hombre británico mató a dieciséis personas en 1987, en el Reino Unido se prohibieron los modelos de armas semiautomáticas como las que había usado ese atacante. Lo mismo se hizo en 1996 con la mayoría de las pistolas tras un tiroteo dentro de una escuela. Ahora ese país tiene una de las tasas más bajas de muertes vinculadas a las armas en el mundo.
En Australia, una masacre ejecutada en 1996 ocasionó un desarme obligatorio en el que, según algunos cálculos, hasta un millón de armas de fuego fueron fundidas. Desde entonces, el índice de tiroteos masivos descendió de uno cada 18 meses a solo uno en 26 años, hasta ahora.
Canadá también endureció las leyes relacionadas con el control de armas después de una masacre en 1989. Lo mismo sucedió en Alemania en 2002, en Nueva Zelanda en 2019 y en Noruega, el año pasado.
Solo Estados Unidos, cuya tasa de tiroteos masivos y su gravedad no tienen paralelo fuera de las zonas de conflicto, se ha rehusado de manera tan sistemática a responder a esos eventos con leyes más estrictas para el control de armas.
A pesar de que esas restricciones siempre desencadenan cierta controversia, en otros países la mayoría de esas medidas fueron bien recibidas por los electores.
Incluso en Australia, donde la política de tendencia conservadora y las tradiciones rurales habían respaldado la tenencia de armas durante mucho tiempo, los ciudadanos aceptaron el desarme de manera generalizada. Algunos, como una muestra de apoyo a las leyes más estrictas para el control de armas en su país, incluso entregaron armas que podían conservar según la ley.
En cierto sentido, cada tiroteo masivo es un evento aislado, motivado por factores únicos, como la ideología o las circunstancias personales del atacante. Es imposible erradicar el riesgo por completo.
No obstante, la relación es clara y ha sido confirmada por muchos estudios en los que se han analizado los resultados de políticas como las del Reino Unido y Australia: cuando los países endurecen las leyes relacionadas con el control de armas, hay menos armas en manos de civiles, lo cual reduce la violencia con armas de fuego… y los tiroteos masivos.
El Reino Unido: prohibiciones radicales
Hoy en día, el Reino Unido tiene uno de los regímenes más estrictos del mundo desarrollado en cuanto al control de armas en el que incluso muchos policías van desarmados. Pero no siempre fue así.
Debido a su historia relacionada con la caza deportiva, en ese país estaba arraigada una larga tradición cultural de posesión de armas, sobre todo en las zonas rurales.
Esto comenzó a cambiar en 1987 con la masacre de Hungerford, llamada así por el pequeño pueblo de Inglaterra donde ocurrió. Un hombre de 27 años de la localidad usó dos rifles semiautomáticos y una pistola, que poseía legalmente, para matar a 16 personas. Sus motivos siguen siendo desconocidos.
De inmediato, el gobierno conservador del Reino Unido prohibió el tipo de rifles usado por el atacante y ordenó que los propietarios de escopetas las registraran con la policía.
El tiroteo de 1996 en una escuela de un pequeño pueblo escocés, donde un hombre de la localidad mató a quince estudiantes y a un docente, ocasionó cambios más radicales. Una investigación del gobierno recomendó restringir el acceso a las pistolas.
El gobierno conservador fue incluso más lejos y prohibió todas las pistolas excepto las de más bajo calibre, las cuales un gobierno laborista subsiguiente prohibió al siguiente año.
Con estas reformas, también se exige que los propietarios de las armas de fuego autorizadas pasen por un estricto proceso de certificación que consiste en entrevistas y visitas domiciliarias por parte de la policía local, la cual puede negar la aprobación si considera que el futuro propietario sería un posible peligro para la seguridad pública.
Los tiroteos masivos no desaparecieron por completo en el Reino Unido: un atacante mató a 12 personas en 2010, y otro mató a cinco en 2021. Pero han disminuido de manera considerable todas las formas de violencia relacionada con armas
En la actualidad, en el Reino Unido, hay alrededor de cinco pistolas por cada cien personas (excepto en Irlanda del Norte, donde esta cifra es más elevada), que es una de las tasas más bajas en el mundo desarrollado. La tasa de homicidios con pistola es de alrededor de 0,7 por millón, también una de las más bajas.
Australia: desarme a nivel nacional
En Estados Unidos, los activistas para el control de armas casi siempre citan los desarmes radicales de Australia. Aunque ningún país tiene una tasa de tenencia de armas similar a la de Estados Unidos, que es más del doble que la de Yemen, que está en segundo lugar, Australia ha tenido similitudes políticas y culturales en cuanto a la posesión de armas.
A pesar de esto, tras una masacre en 1996, en la cual un hombre armado mató a 35 personas en el pueblo de Port Arthur, las autoridades impusieron nuevas restricciones radicales.
A fin de cuentas, el desarme a nivel nacional sacó de circulación entre una de cada cinco y una de cada tres armas de civiles. Esta medida tuvo como objetivo principal armas como los rifles semiautomáticos y muchas escopetas que, según las nuevas leyes, ya no estaban permitidas.
Este país también replanteó la tenencia de armas: de ser un derecho inherente, como solo sucede en unos cuantos países como Estados Unidos, pasó a convertirse en un privilegio que tienen que ganarse expresamente los ciudadanos.
En Australia, los posibles propietarios de armas ahora necesitan un registro nacional, un periodo de espera de 28 días y un trámite de certificación en el que tienen que demostrar una razón válida para portar un arma.
Desde entonces, las masacres han desaparecido de manera eficaz en Australia. Lo que solía ser un evento casi anual, solo ha sucedido una vez desde que se impusieron las reformas: en 2018, un atacante ocasionó el fallecimiento de siete personas.
Sin embargo, tal vez esto haya tenido un mayor impacto en otras formas de violencia. Una investigación de 2011 sobre los datos relacionados con crímenes y suicidios concluyó que el programa “al parecer ha sido muy exitoso en términos de vidas salvadas”.
Según el estudio, la tasa de homicidios relacionados con armas se redujo a la mitad posteriormente, así como la tasa de suicidios con armas de fuego. No aumentaron ni los homicidios ni los suicidios que no involucraran armas de fuego. Investigaciones posteriores confirmaron estos hallazgos.
Al principio, las reformas generaron una gran controversia, incluso dentro de las filas del gobierno conservador que las aprobó, así como en algunas comunidades rurales. Pero los temores de una reacción violenta electoral o incluso de una resistencia violenta (el primer ministro de Australia, John Howard, usó un chaleco antibalas durante un discurso) nunca se materializaron.
“Pocos australianos negarían que su país es más seguro hoy en día como consecuencia del control de armas”, escribió Howard en The New York Times en 2013.
No obstante, en los últimos años, las tasas de tenencia de armas en Australia han aumentado, así como las tasas de asesinatos vinculados a su uso.
Canadá y Noruega: un cambio gradual
No todas las reformas han sido tan drásticas como las del Reino Unido y Australia.
Canadá endureció las restricciones sobre la tenencia de armas en respuesta a un tiroteo masivo ocurrido en 1989 en el que murieron 14 mujeres universitarias. Se exigió que tuvieran licencia quienes usaban rifles y escopetas, y esas armas tenían que ser registradas ante las autoridades. Para las pistolas ya se aplicaban reglas parecidas.
Pero las nuevas normas, que fueron muy controvertidas en las comunidades rurales, no se aplicaron sino hasta 1995, seis años después del tiroteo, y fueron abolidas casi en su mayoría en 2012.
Aunque en Canadá, las reglas relacionadas con las pistolas siguen siendo mucho más estrictas que en Estados Unidos, son más laxas que en la mayoría de los demás países. Sus tasas de tenencia de armas, homicidios con armas y frecuencia de tiroteos masivos siguen una tendencia parecida: un pequeño porcentaje de las de Estados Unidos, pero más elevadas que en la mayor parte de los demás países desarrollados.
También Noruega ha avanzado con relativa lentitud tras un ataque terrorista de la extrema derecha en 2011 en el que murieron 77 personas.
Pese a que este país tiene una de las tasas más altas de Europa en tenencia de armas, cuenta con tasas relativamente más bajas de violencia vinculada con ellas. Durante años, el país ha aplicado reglas muy estrictas, que incluyen clases obligatorias en el uso seguro de las armas y un proceso de certificación. Pero tuvieron que pasar siete años después de la masacre de 2011 para que se decretara una prohibición a las armas semiautomáticas, misma que fue suscitada por ese ataque y entró en vigor hasta el final del año pasado.
Nueva Zelanda, la cual al igual que Noruega, tradicionalmente ha tenido una elevada tasa de tenencia de armas, pero restricciones estrictas, junto con una baja tasa de violencia con armas, avanzó más rápido.
En 2019, cuando una persona vinculada a la extrema derecha mató a 50 peregrinos a una mezquita, las autoridades tardaron menos de una semana en anunciar la prohibición de los rifles semiautomáticos de tipo militar y de los cargadores de alta capacidad como los que había usado el atacante.
Pero Noruega, Nueva Zelanda, Canadá y Australia son casos atípicos de una manera importante: todos comenzaron con una elevada tasa de tenencia de armas, relativamente pocas restricciones, o ambas cosas.
En la mayoría de los países, hay menos armas o derechos de armas preexistentes para restringir después de un tiroteo masivo y, tal vez como resultado, también hay muchos menos tiroteos masivos en esos países.
Sin embargo, esos gobiernos también han tenido que actuar. En Alemania, después de que un hombre armado matara a 16 personas, el gobierno elevó la edad mínima para portar las pocas armas permitidas de 18 a 21 años.
Cuando otro ataque sucedió en Alemania siete años después —ambos incidentes fueron extremadamente raros en un país con poca violencia armada— los legisladores establecieron nuevas reglas que permitían controles policiales aleatorios a los propietarios de armas.
Como la propiedad de armas ya estaba estrictamente controlada, quedaban pocas medidas adicionales para imponer.
Max Fisher es reportero y columnista de temas internacionales con sede en Nueva York. Ha reportado sobre conflictos, diplomacia y cambio social desde cinco continentes. Es autor de The Interpreter, una columna que explora las ideas y el contexto detrás de los principales eventos mundiales de actualidad.@Max_Fisher • Facebook
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France24 - Monde
Festival de Cannes : au-delà du soutien à l'Ukraine, le vif débat sur le boycott des œuvres russes
Publié le : 25/05/2022 - 22:42
David RICH
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"Butterfly Vision", le nouveau film ukrainien présenté cette année à Cannes, s'est vu offrir un traitement de faveur avec l'organisation d’une manifestation autorisée contre la guerre en Ukraine. En toile de fond, la question du boycott des films russes continue de faire débat.
L'Ukraine à nouveau à l'honneur au Festival De Cannes. À trois jours de la fin de l'événement, la Croisette a accueilli la projection du dernier film ukrainien de la sélection officielle. Présenté dans la catégorie Un Certain Regard, "Butterfly Vision", de Maksym Nakonechnyi raconte le retour d'une femme soldat auprès de sa famille après avoir été emprisonnée et torturée par les forces séparatistes du Donbass.
Pour marquer le coup, le Festival de Cannes avait donné son autorisation pour qu'une manifestation politique contre la guerre en Ukraine soit organisée lors de la montée des marches. Une protestation silencieuse au cours de laquelle l'équipe du film a déroulé une grande banderole noire, dévoilant le message : "Les Russes tuent des Ukrainiens. Trouvez-vous qu'il est offensant et dérangeant de parler de génocide ?"
À la fin de la séance, le public a longuement ovationné l'équipe du film, présente dans la salle. Derrière eux, des drapeaux ukrainiens ont été brandis en soutien.
Un soutien qui "réchauffe le cœur"
Nika Shova, réalisatrice ukrainienne installée en France, a, elle aussi, assisté à la séance. La jeune femme travaille au pavillon ukrainien, qui représente l'industrie cinématographique de son pays, et se félicite de l'accueil "très chaleureux" réservé par le festival à l'Ukraine.
"Les gens ont défilé chez nous pour nous demander comment ils pouvaient nous soutenir, nous et notre industrie. Tout cela nous réchauffe le cœur. La presse internationale nous a beaucoup soutenu et surtout c'était vraiment touchant de voir notre président à [la cérémonie d'] ouverture. Quand je l'ai vu, j'ai pleuré" explique-t-elle, émue.
Depuis l'ouverture du Festival de Cannes, marquée par le discours surprise, à distance, de Volodymyr Zelensky, l'Ukraine s'est imposée comme le thème majeur de l'événement. Alors que le pays est représenté en sélection officielle avec deux films, "L'Histoire naturelle de la destruction", de Sergueï Loznitsa et "Butterfly Vision", la guerre en cours est évoquée dans un troisième long métrage choc, "Mariupolis 2", dont le réalisateur, le lituanien Mantas Kvedaravicius, est décédé durant le tournage, tué par les forces russes.
"On va penser beaucoup [à l'Ukraine]", avait affirmé Thierry Frémaux, quelques jours avant le festival. Si tout le monde s'accorde à dire que le délégué général du Festival de Cannes a tenu sa promesse, la présence du réalisateur russe Kirill Serebrennikov cette année sur la Croisette, continue quant à elle de faire grincer des dents.
L'affaire Serebrennikov
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les soutiens européens et américains de Kiev ont imposé de lourdes sanctions à l'égard de Moscou afin d'isoler au maximum la Russie. Face à la multiplication des appels à boycotter les produits culturels russe, le Festival de Cannes avait choisi une autre voie en invitant le réalisateur Kirill Serebrennikov, qui a passé deux années assigné à résidence en Russie, avant de quitter le pays au début de la guerre.
Pour certains ukrainiens, la présence de cet habitué de la Croisette, qui a ouvert le bal de la compétition avec "La femme de Tchaïkovski", ne passe toujours pas. "Serebrennikov n'a pas soutenu l'Ukraine", s'indigne Nika Shova, la jeune réalisatrice ukrainienne. "Est-ce qu'on l'a vu à notre stand ? A-t-il pris des photos avec nous ? Non, il n'est même pas venu dire bonjour."
Considéré comme un opposant au Kremlin, le cinéaste a, à plusieurs reprises, affirmé son opposition à l'invasion russe de l'Ukraine. "Nous nous battons pour la culture russe, la vraie culture russe, pas la propagande. Il s'agit de la vie humaine, de la fragilité de la vie humaine. Cette culture est contre la guerre", déclarait-il jeudi dernier, interviewé par France 24.
Mais pour Artem Koliubaiev, producteur et président du Conseil de l'industrie cinématographique ukrainienne, le réalisateur sert la propagande de Moscou. "C'est un faux opposant, lorsqu'il était assigné à résidence, il a pu continuer à tourner ses films. Puis, lorsque la guerre a éclaté, il a été libéré. Depuis, quand la Russie libère les dissidents en période de guerre ? C'est de la manipulation. De plus il ne dit rien sur Poutine. Il dit qu'il est contre la guerre… Mais tout le monde est contre la guerre, ce n'est pas un engagement !"
Débat sur l'exclusion de la culture russe
Artem Koliubaiev milite pour un boycott total de la Russie y compris contre sa culture et sa langue. "Nous nous battons contre leur culture, car c'est par ce biais qu'ils justifient l'invasion de notre pays", souligne le producteur, en référence aux déclarations de Vladimir Poutine sur l'opération spéciale motivée par la défense des populations russophones en Ukraine. Une position partagée par la jeune réalisatrice Nika Shova, qui juge qu'au vu de la gravité de la situation, tout doit être mis en œuvre pour contrer le Kremlin.
En Ukraine, quelques rares voix s'élèvent pour défendre une approche moins radicale. C'est le cas du réalisateur Sergueï Loznitsa, présent cette année sur la Croisette. Je trouve la position du Festival de Cannes tout à fait appropriée", a-t-il estimé sur France 24 lundi.
"Toute délégation officielle représentant la Fédération de Russie représente un État fasciste. Pourtant, je ne suis pas d'accord pour exclure les auteurs, cinéastes et artistes russes qui sont contre cette guerre et qui, comme le reste du monde civilisé, essaient de lutter contre ce mal. Chaque artiste doit prendre sa propre décision. Mais je pense qu'ils doivent savoir qu'en acceptant un financement public, ils travaillent avec un État fasciste. Accepterais-je un financement de l'État russe si j'étais un réalisateur russe ? La réponse est bien sûr non".
En mars 2022, le réalisateur avait été exclu de l'Académie cinématographique d'Ukraine pour sa prise de position en défense de la culture russe.
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France24 - Monde
États-Unis : après la fusillade au Texas, la position délicate du gouverneur Greg Abbott
Publié le : 25/05/2022 - 22:24Modifié le : 26/05/2022 - 09:41
Henrique VALADARES
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Alors que les États-Unis sont en deuil après la fusillade dans la ville texane d'Uvalde, qui a fait mardi 21 morts, principalement des enfants, le débat sur le contrôle des armes est relancé. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, qui a regretté un drame "atroce et insensé" est sous le feu des critiques des citoyens et des chercheurs. Ces derniers pointent le fait que cet ultra-conservateur a allégé les contrôles des armes à feu à plusieurs reprises et appelé les Texans à en acheter davantage.
"Les Texans pleurent les victimes de ce crime insensé, [nous] pleurons cette perte horrible et exhortons tous les Texans à se rassembler", a tweeté mardi 24 mai le gouverneur du Texas, Greg Abbott, après la fusillade dans cette ville près de la frontière avec le Mexique. Quelques heures auparavant, un adolescent âgé de 18 ans avait ouvert le feu dans une école primaire, tuant 19 enfants âgés d'une dizaine d'années et deux enseignants. Et ce "d'une façon atroce et insensée" a ajouté cet ultraconservateur. Le tireur a ensuite été abattu par la police.
Le drame a choqué les États-Unis et de nombreux autres pays. "Il est temps de transformer la douleur en action", a réagi Joe Biden, visiblement ému, dans une allocution solennelle à la Maison Blanche. "Quand, pour l'amour de Dieu, allons-nous affronter le lobby des armes ?", a lancé le président américain, se disant "écœuré et fatigué" face à la litanie des fusillades en milieu scolaire.
Peu après la tuerie, de nombreux internautes ont remis en lumière les anciens tweets du gouverneur : "J'ai HONTE : le Texas est le deuxième du pays dans les nouveaux achats d'armes à feu, derrière la CALIFORNIE. Accélérons le rythme, les Texans", avait tweeté Greg Abbott, en octobre 2015.
I'm EMBARRASSED: Texas #2 in nation for new gun purchases, behind CALIFORNIA. Let's pick up the pace Texans. @NRA https://t.co/Ry2GInbS1g
October 28, 2015Des observateurs, spécialistes et simples citoyens accusent Greg Abbott "d'hypocrisie". Car ce républicain a lui-même annoncé en janvier 2022 avoir "signé plus de vingt lois pour protéger les droits du deuxième amendement [de la Constitution américaine – garantissant le droit au port d'armes]", a-t-il dit en déclarant sa candidature à un troisième mandat de gouverneur.
"C'est de votre faute !", lui a ainsi lancé, mercredi, lors d'une conférence de presse, son rival démocrate, Beto O'Rourke, qui l'affrontera lors des prochaines élections pour le poste de gouverneur, en novembre 2022.
Si les mobiles du tireur d'Uvalde sont encore inconnus, le jeune américain aurait acheté un fusil, des munitions et une tenue paramilitaire de façon légale. "Vous dites que cela n'était pas prévisible, c'était complètement prévisible à partir du moment où vous avez décidé de ne rien faire", a fustigé le démocrate de 49 ans. "Je défends les enfants de cet État pour que cela ne se reproduise plus", a-t-il ajouté.
"Ultraconservateur" aux "positions très dures"
"Greg Abbott est un ultraconservateur : il a remplacé Rick Perry, qui est arrivé après George W. Bush, et suit la même tradition ", explique à France 24 Françoise Coste, professeure de civilisation américaine à l'université Toulouse-Jean-Jaurès. "Sa grande différence est qu'il est handicapé [il est paraplégique depuis un accident à 26 ans], chose rare dans la vie politique américaine et républicaine. Certains auraient pu penser qu'il serait par conséquent empathique et aurait une sensibilité sociale, mais c'est bien le contraire : il est connu pour des positions très dures, notamment sur les armes, l'avortement et l'immigration."
Depuis juin 2021, ce soutien indéfectible de l'ex-président Donald Trump a signé plusieurs lois emblématiques pour les conservateurs américains, commençant par un texte autorisant tout texan majeur à porter une arme à feu en public et à demander une licence. En septembre, l'État du Sud a commencé à appliquer une des lois anti-avortement les plus restrictives des États-Unis.
"Mais il est très hypocrite : comme son parti, Greg Abbott insiste sur le fait que les tueries ne sont qu'une question de santé mentale. Mais il est contre l'Obamacare ! Il est donc contre les programmes qui permettraient d'établir un suivi psychiatrique pour les plus défavorisés", résume la chercheuse.
Dans sa conférence de presse, mercredi, Greg Abbott a répété plusieurs fois que l'assaillant était une "personne démente", "sans antécédents criminels, ni de maladie mentale". Bien qu'il ait insisté sur le fait qu'"il n'y a pas eu d'information qui aurait pu laisser prévoir [ce drame]", le gouverneur a toutefois insisté sur "la recrudescence de problèmes de santé mentale dans la ville d'Uvalde, selon les autorités locales".
"Il se délecte à exploiter les différences idéologiques entre les rouges et les bleus [les républicains et les démocrates]", dit la chercheuse. "Non seulement il exacerbe ces positions, mais il fait également d'horribles blagues à ce sujet, comme pour ce tweet sur les ventes d'armes."
Favori aux élections de gouverneur malgré un "manque de charisme"
Mais Greg Abbott n'a pas le "charisme" de ses prédécesseurs, il est plutôt une "énigme", estime le mensuel Texas Monthly. "Dans l'ensemble, il s'est plutôt concentré sur ce à quoi il s'oppose : le programme 'libéral radical'."
Cette stratégie semble porter ses fruits : le républicain de 63 ans n'a jamais perdu une échéance électorale et est le favori aux élections de gouverneur prévues en novembre, malgré "une voix robotique", selon le site Politico. Avant même de déclarer sa candidature à un troisième mandat à la tête du Texas, en janvier, il avait déjà levé 55 millions de dollars (environ 52 millions d'euros) pour sa campagne – plus que n'importe quel autre candidat texan – en plus du soutien de Donald Trump.
"Il est sur la même ligne que l'ex-président, et cela suffit à rassurer les électeurs, car ses idées vont de soi", complète Françoise Coste. "Son manque de charisme n'est pas très grave au niveau local".
Abbott prévu pour parler devant le NRA
Mais beaucoup de voix s'élèvent contre lui après la tuerie d'Uvalde. D'autant que, selon le journaliste de la MSNBC Kyle Griffith, le gouverneur devait prendre la parole à la rencontre annuelle du lobby pro-armes américain, le National Rifle Association (NRA), vendredi 27 mai. Une intervention prévue de longue date, mais qui tombe mal. D'autant que l'événement est prévu à Houston, "à quelques centaines de kilomètres d'Uvalde", en présence du sénateur républicain du Texas Ted Cruz et l'ex-président Donald Trump.
At the moment, Republicans Greg Abbott, Ted Cruz, and Donald Trump are scheduled to speak at the NRA's annual meeting in Houston in three days. Houston is only a few hundred miles away from Uvalde.
May 24, 2022"Malgré ses contradictions, Greg Abbott ne va pas changer d'opinion sur les armes à feu, car cela signerait la fin de sa carrière : à chaque fois qu'un républicain texan a mentionné un éventuel contrôle des armes, c'était sa mort politique", précise Françoise Coste.
En face, le premier rival démocrate crédible depuis des années
Son rival pour le poste de gouverneur, Beto O'Rourke, semble vouloir capitaliser sur ce débat relancé autour de la prolifération des armes à feu. La nouvelle "star" du parti démocrate a tweeté mercredi que "ces massacres ne sont pas des catastrophes naturelles, ni des actes de Dieu, ni le fruit du hasard. Ce sont des conséquences directes et totalement prévisibles des choix faits par Greg Abbott et la majorité des membres du corps législatif".
Ce jeune candidat démocrate veut "tester le pouvoir de son camp" en novembre, dans un État solidement conservateur mais "dont la population s'est beaucoup diversifiée ces dernières années", selon le New York Times. "Ces élections seront intéressantes, car les démocrates ne suscitaient pas l'envie des électeurs texans jusque-là et cela a changé", poursuit Françoise Coste. "Et il sera très généreusement financé par le parti, donc la course sera compétitive".
"Mais il a très peu de chances de gagner", écarte la chercheuse, et ce malgré le dernier drame.
Pas de changement de position
Car le débat tourne pratiquement à vide étant donné l'absence d'espoir d'une adoption par le Congrès d'une loi nationale ambitieuse sur la question. Chris Murphy, sénateur démocrate de l'État du Connecticut (nord-est des États-Unis), a "supplié" mardi ses collègues élus d'agir, assurant que ces tragédies n'étaient pas "inévitables" : "Cela n'arrive que dans ce pays, et nulle part ailleurs. Dans aucun autre pays les enfants ne vont à l'école en pensant qu'ils pourraient se faire tirer dessus".
Mais selon Françoise Coste, ces appels sont vains : "Les fractures idéologiques sont encore plus radicales depuis la présidence de Donald Trump, tout le parti a dû le suivre dans la radicalisation".
Les États-Unis – pays le plus lourdement armé du monde, selon le groupe suisse de chercheurs Small Arms Survey – ne peuvent pas changer leurs règles sans l'accord de 60 sénateurs fédéraux sur 100. Alors que les États ruraux, plutôt favorables au port d'armes, ont déjà une surreprésentation au Sénat, la chambre haute est partagée à égalité totale entre démocrates et républicains.
"Il n'est pas possible de changer les républicains actuellement. Si la fusillade de Sandy Hook [qui a fait 26 victimes en 2012, dont 20 enfants âgés de 6 et 7 ans, NDLR] n'a pas été suffisante pour inciter à un changement, celle-ci n'y fera rien non plus", regrette Françoise Coste.
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États-Unis : un tireur tue 19 enfants et deux adultes dans une école du Texas
Revue de presse
Fusillade dans une école du Texas : "un suicide national"
Le Débat de France 24
Fusillade au Texas : un contrôle des armes impossible ?
Opex 360
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
Le même jour, la Royal Navy a mis hors service deux de ses sous-marins nucléaires d’attaque
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl n’est pas commun de voir deux sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] être officiellement retirés du service durant la même journée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé aux HMS Trenchant et HMS Talent, deux bâtiments appartenant à la classe « Trafalgar », le 20 mai, à la base navale de Devonport.
Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
After 32 years in service, HMS Trenchant and Talent – 2 of the 3 final Trafalgar-class boats – decommissioned @HMNBDevonport before HRH The Princess Royal.https://t.co/ub76YHpQSC pic.twitter.com/aXR8CuCzHF
— Royal Navy (@RoyalNavy) May 20, 2022
Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
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Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
Qui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
The baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
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Quoi qu’il en soit, et alors que le contexte sécuritaire actuel est tendu, la marine britannique ne dispose plus que de cinq SNA opérationnels sur les sept prévus dans son contrat opérationnel, dont quatre appartenant à la nouvelle classe Astute [qui n’est pas si nouvelle que ça étant donné que le premier de la série, le HMS Astute, navigue depuis maintenant douze ans] et le HMS Triumph, le dernier bâtiment de classe Trafalgar, admis en service en octobre 1991.
Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
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Si le sort du HMS Trenchant était scellé depuis sa dernière patrouille, celui du HMS Talent ne semblait pas l’être définitivement, sa mise hors service n’ayant été officieusement confirmée qu’en avril dernier, selon le site spécialisé « Navy Lookout ».
Le ministère [britannique] de la Défense [MoD] a « refusé de confirmer le statut du HMS Talent. Il y a quelques années, il a institué une politique selon laquelle il ‘ne commente pas les dates de mise hors service et d’admission en service des sous-marins », avait alors souligné Navy Lookout, ironisant sur le fait qu’une telle pratique avait « plus à voir avec la dissimulation d’une réalité inconfortable qu’avec des considérations de sécurité opérationnelle ».
souligné Navy LookoutQui plus est, le HMS Talent avait récemment subi une lourde opération de remise à niveau afin de garantir son fonctionnement « au cours de la prochaine décennie » et de faire en sorte qu’il resterait « l’un des atouts militaires les plus puissants du monde », pour reprendre les termes de la Royal Navy.
de remise à niveauThe baton of Royal Navy submarine operations today passed firmly to the cutting-edge Astute class.
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Cependant, un cinquième SNA de type Astute, le HMS Anson, a récemment effectué sa première plongée statique et devrait donc entamer ses essais en mer d’ici quelques mois. Mais il ne sera pas opérationnel avant deux ou trois ans [si l’on se fie aux délais constatés pour ses prédécesseurs]. Suivront ensuite les HMS Agamemnon et HMS Agincourt, actuellement en cours de construction. Mais ils ne figureront pas dans l’ordre de bataille de la Royal Navy avant 2024 dans le meilleur des cas.
Photo : HMS Trenchant – Royal Navy
L'Humanité
Compétition. Avec Close, Lukas Dhont danse avec sa caméra
Nos recommandations culturellesCe deuxième long métrage du cinéaste belge, caméra d’or en 2018 avec Girl, est le récit tendu d’une amitié fusionnelle entre Léo et Rémi, deux préadolescents, qui vire au drame. Un véritable choc esthétique.
Michaël MélinardClose, de Lukas Dhont, Belgique, 1 h 45
Close signifie à la fois proche et fermé. Ce titre polysémique résonne comme l’affirmation au premier plan de l’intime. Il dévoile aussi une partie des injonctions contradictoires et des obstacles à surmonter pour imposer son identité. Avec Girl, le cinéaste belge Lukas Dhont a décroché la caméra d’or en 2018. Close l’impose comme un sérieux prétendant à la palme d’or. Car cette histoire d’amitié solaire entre deux garçons offre une leçon de cinéma. Des travellings somptueux, une composition des plans splendide, des changements de focale audacieux, une économie de mots salutaires assoient sa maîtrise filmique. Au ballet de Girl, il a substitué les courses effrénées dans les champs de fleurs, la rugosité du hockey sur glace et les bagarres de garçons à la lisière de l’adolescence. Avec un sens inouï de la chorégraphie. Enfant, Lukas Dhont s’est rêvé danseur, il l’est devenu caméra en main.
Il serait néanmoins erroné de le réduire à un talentueux formalisme. Son cinéma est aussi lourd de sens. Tout comme l’autre grand film d’amitié enfantine de la compétition, Armageddon Time. Comme James Gray, Lukas Dhont regarde la fin d’un monde ouvrir une nouvelle ère. Mais là où le cinéaste états-unien donne à voir une difficulté à être ensemble, Dhont travaille sur la proximité fusionnelle des personnages. En effet, Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav De Waele) sont amis à la vie à la mort. L’insouciance des deux inséparables s’étiole avec les premières interrogations sur la nature de leur relation. Léo prend une infime distance. Rémi ne la supporte pas. Survient alors un drame.
Si le récit laisse peu de place à la surprise, c’est qu’il apparaît comme une évidence. Avec son coscénariste, Angelo Tijssens, le cinéaste a su trouver le ton et dessiner les enjeux narratifs les plus justes dans ce film incandescent. Dans un écrin queer discret, Dhont délivre une œuvre délicate et émouvante. Un des grands chocs esthétiques de la compétition.
Compétition Le nouveau bébé de Kore-eda est « bien né »
Les Bonnes Étoiles, de Hirokazu Kore-eda, Japon-Corée, 2 h 9
Le cinéaste japonais, palme d’or en 2018, continue d’explorer ses thématiques fétiches : l’enfance et la famille dans un environnement économique et social contraint. Après une incursion ratée en France avec la Vérité, il exporte avec plus de réussite son univers en Corée du Sud. Les Bonnes Étoiles rassemblent, dans un mélange de road movie et de polar, deux trafiquants d’enfants, un bébé, sa mère et un jeune orphelin. Le récit commence avec une tentative d’abandon. S’ensuit un jeu de poker menteur avec la police pour trouver au bébé des parents adoptifs. La faculté de Kore-eda à saisir les inflexions et les évolutions de ses personnages est l’une de ses plus évidentes qualités. Le résultat est splendide. Seul bémol, la musique prend trop de place, comme si le cinéaste manquait de confiance en ses images, pourtant magnifiques. M. M.
Festival de Cannes 2022cinémabelgiqueCinéma japonais France24 - Monde
Au Pakistan, Imran Khan met fin à sa "longue marche", mais exige des élections
Publié le : 26/05/2022 - 09:34
FRANCE 24
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Au terme d'une journée marquée par des échauffourées entre la police et les manifestants, l'ex-Premier ministre pakistanais Imran Khan, renversé le 10 avril par une motion de censure, est arrivé dans la nuit à Islamabad où il s'est adressé à une foule de supporteurs. Il a par ailleurs lancé un ultimatum au gouvernement, exigeant la convocation d'élections.
L'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, arrivé dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 mai à Islamabad à la tête de plusieurs milliers de ses supporteurs, les a ensuite appelés à se disperser, mais en lançant un ultimatum au gouvernement, sommé de convoquer sous six jours des élections.
La police pakistanaise avait dès mercredi matin verrouillé l'accès à la capitale, placée sous haute surveillance, et bloqué plusieurs routes de province y menant, pour empêcher la "longue marche" convoquée par Imran Khan d'atteindre Islamabad.
Des échauffourées ont éclaté toute la journée entre la police, qui a recouru aux gaz lacrymogènes, et les manifestants qui ont tenté d'enlever les barrages placés sur la route d'Islamabad. En fin de soirée, un ordre de la Cour suprême a finalement contraint la police à laisser entrer les marcheurs dans la capitale.
Renversé le 10 avril par une motion de censure, Imran Khan et son parti, le Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), ont organisé de vastes rassemblements dans le pays pour faire pression sur la fragile coalition au pouvoir, imposée selon lui par une "conspiration étrangère".
Après une journée et une nuit de forte tension, l'ancien joueur vedette de cricket s'est adressé à une foule de quelques milliers de supporteurs dans le centre de la capitale, bien moins que ce qu'il avait escompté.
"Le message que je lance à ce gouvernement importé, c'est qu'il doit annoncer des élections sous six jours. Dissolvez les assemblées et convoquez une élection en juin", a-t-il déclaré, prévenant que si ce n'était pas le cas, il organiserait un nouveau rassemblement dès la semaine prochaine.
Heurts avec la police
Il a ensuite appelé à la fin de la présente marche et ses partisans ont commencé à se disperser. La date limite pour la tenue des élections législatives est fixée à octobre 2023, ce qui correspondait à la fin du mandat d'Imran Khan, élu en 2018.
Après avoir hésité, le gouvernement du Premier ministre Shehbaz Sharif semble avoir fait le choix de tenter de redresser un peu l'économie du pays, avant de se présenter devant les électeurs.
Imran Khan a été poussé sur la touche, car sa propre coalition a éclaté sous l'effet du délabrement de l'économie, avec une croissance restée nulle depuis trois ans, une inflation élevée, une roupie faible et une dette qui s'est creusée, ainsi que la détérioration de la situation sécuritaire.
Toute la journée mercredi, des heurts ont opposé la police aux membres du Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI, Mouvement du Pakistan pour la justice), le parti d'Imran Khan. La police a utilisé des gaz lacrymogènes notamment à Lahore, Rawalpindi, Karachi et dans la capitale.
La Commission pakistanaise des droits humains s'est déclarée "très préoccupée par les méthodes autoritaires des forces de l'ordre". "La réaction excessive de l'État a déclenché, plus qu'elle n'a empêché, la violence dans les rues", a-t-elle twitté.
Le gouvernement s'était dit mardi déterminé à empêcher la tenue d'un événement qui ne viserait qu'à "diviser la nation et propager le chaos".
Intervention de la Cour suprême
Mais alors que la situation s'envenimait en plusieurs endroits, la Cour suprême est intervenue en début de soirée pour ordonner au gouvernement de laisser les marcheurs se rassembler dans la capitale, bien à l'écart des bâtiments ministériels fortement protégés, pour peu que ceux-ci restent pacifiques.
Elle a aussi mis en demeure les autorités de libérer les personnes détenues par la police les 24 dernières heures. Au total, 1 700 personnes ont été arrêtées depuis que la police avait commencé à perquisitionner des maisons de partisans du PTI dans la nuit de lundi à mardi, selon le ministre de l'Intérieur, Rana Sanaullah.
Imran Khan avait fait une arrivée spectaculaire sur la marche, partie de la province du Khyber Pakhtunkhwa, bastion du PTI qui la gouverne. Il avait atterri dans son hélicoptère personnel sur une autoroute au milieu de ses partisans en voiture ou à pied agitant des drapeaux aux couleurs rouge et vert du PTI.
Il avait été élu en 2018 en dénonçant la corruption des élites symbolisée par la Ligue musulmane du Pakistan (PML-N) de M. Sharif et le Parti du peuple pakistanais (PPP) de la famille Bhutto, deux partis longtemps rivaux qui ont dominé la vie politique nationale pendant des décennies.
Imran Khan s'est accroché au pouvoir, au risque de polariser un peu plus la société pakistanaise. Engagé depuis plusieurs mois dans une surenchère rhétorique, il n'a pas hésité à prétendre que sa chute était le fruit d'une "conspiration" ourdie par les États-Unis. L'accusation a été jugée fantaisiste par Washington.
Mais il a finalement dû se résoudre à voir la PML-N et le PPP revenir au pouvoir, cette fois-ci associés dans un gouvernement de coalition.
Avec AFP
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Pakistan : le Premier ministre, Imran Khan, renversé par une motion de censure
Pakistan : Shehbaz Sharif élu Premier ministre après la chute d'Imran Khan
Pakistan : la Cour suprême annule la dissolution de l'Assemblée nationale
France24 - Monde
Sénégal : colère et consternation après la mort de 11 bébés dans l’incendie d’un hôpital à Tivaouane
Publié le : 26/05/2022 - 23:40
Fatimata WANE
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Le système de santé du Sénégal est de nouveau pointé du doigt pour ses graves carences. Un drame a eu lieu dans l’hôpital de Tivaouane où onze bébés sont décédés dans un incendie causé par un court-circuit. Le pays est sous le choc. Le président Macky Sall, en déplacement pour un sommet de l'Union africaine, a annoncé qu'il écourtait son voyage. Le ministre de la Santé du Sénégal Abdoulaye Diouf Sarr a été démis de ses fonctions suite au drame. Le reportage de Sarah Sakho et Elimane Ndao.
Beaucoup des Burundais vivent de l'élevage des vaches, moutons et chèvres. Depuis fin avril, plus de 500 bovins ont été tué par la fièvre de la vallée du Rift, une maladie qui est aujourd'hui signalée sur plus de la moitié du Burundi. La panique est générale chez des milliers des Burundais qui vivent de l'élevage des vaches.
Le musicien Boddhi Satva, créateur du genre musical de "l’ancestral soul", est l’invité du "Journal de l'Afrique". Il présente son prochain album "Manifestation", dont la sortie est prévue le 17 juin. Un premier tire est déjà disponible : "Kilulu", en collaboration avec DJ Spilulu, H Baraka et Kaysha.
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Incendie meurtrier au Sénégal : consternation et colère après la mort de 11 bébés dans un hôpital
LE JOURNAL DE L’AFRIQUE
Au Sénégal, l'affaire "Astou Sokhna" remet le système de santé en question
Au Sénégal, la mort d'une femme enceinte à l'hôpital provoque un tollé
L'Humanité
Compétition. Les sables mouvants de l’Iran
Nos recommandations culturellesAprès la Loi de Téhéran, le réalisateur iranien Saeed Roustayi poursuit avec éclat l’introspection de son pays.
Pierre BarbanceyLeila et ses frères, de Saeed Roustayi, Iran, 2 h 45
Trois cinéastes iraniens présents sur la Croisette, dont l’un à la Quinzaine des réalisateurs (Ali Behrad pour Tasavor) et deux en compétition, Ali Abbasi avec les Nuits de Mashhad (voir l’Humanité du 23 mai) et Saeed Roustayi venu présenter son troisième long métrage, Leila’s Brothers (Leila et ses frères), ce n’est pas rien. À quoi il faut ajouter la présence de l’oscarisé Asghar Farhadi, récompensé en 2021 par le grand prix du Festival de Cannes et cette année membre du jury. Si Abbasi a choisi l’exil, Behrad et Roustayi, tout comme Farhadi, continuent à tourner dans leur pays d’origine même s’ils doivent souvent employer la ruse pour contourner la censure. Tous n’ont de cesse d’imprimer à leurs histoires singulières la marque de leur société.
Ainsi, Saeed Roustayi n’esquive pas les questions politiques, économiques et sociales. Celles-ci ne sont pas des toiles de fond mais le moteur des comportements. Son film précédent, la Loi de Téhéran, avait révélé son talent en la matière, dévoilant une société rongée par la corruption et la drogue, mettant en scène des milieux pauvres, des personnages mafieux et des corps d’État consacrés à une terrible répression.
Leila (Taraneh Alidoosti), une femme iranienne, forte même si célibataire, ses quatre frères et ses vieux parents tentent de survivre, voire de simplement exister dans un pays en plein bouleversement, où la crise économique est un quotidien sans éclat. Comme un poids qui attire la famille dans les sables mouvants de la pauvreté. La plus consciente et la plus courageuse est bien sûr Leila. Les premiers plans, où la police, matraque en main, pénètre dans une usine et intime l’ordre aux ouvriers d’arrêter le travail comme le veut la direction pratiquant le lock-out, sont sans concession. Mais c’est également le premier signe de lâcheté de l’un des frères, Alireza (Navid Mohammadzadeh, excellent). Au lieu de se battre avec ses camarades, il s’enfuit. Les trois autres garçons, quadras et quinquas, pourtant attachants, ne valent guère mieux. Connaissant cette tendance, Leila va tenter de prendre les choses en main.
Des tentatives qui se heurtent au poids de la tradition au moment où il faut remplacer le chef du clan de la famille non pas nucléaire mais étendue, tribale. Contre toute attente, le père de Leila, Esmail (Saeed Poursamimi), méprisé par les autres jusque-là, est d’abord choisi pour de vulgaires raisons pécuniaires avant d’être déchu et donc humilié. Le choc des temps anciens et des temps dits « modernes », nœud gordien de l’histoire et, plus largement, de l’Iran d’aujourd’hui.
Le film de Saeed Roustayi recèle en lui, dans les propos, les personnages (et leurs caractéristiques), l’image, le rythme (et le montage) une dynamique étonnante. Dès les premiers plans, des pleurs de Leila lorsqu’elle se fait masser – filmée en contre-plongée, seul son visage apparaissant –, aux derniers, les larmes d’Alireza à la mort du père lors de la fête d’anniversaire d’une nièce, la boucle n’est jamais bouclée. La vie n’est qu’une tragi-comédie où le seul curseur est la dignité humaine, nous dit Saeed Roustayi.
Festival de Cannes 2022 Valeurs Actuelles
Pas-de-Calais : un automobiliste agresse des policiers et se vante d’avoir “séché les flics de la BAC”
Un homme de 34 ans était jugé, mercredi 25 mai, pour avoir agressé deux policiers de la Brigade anti-criminalité (BAC), après un refus d’obtempérer. L’auteur des faits a été condamné à dix-huit mois de prison ferme avec annulation de son permis de conduire et maintien en détention, indique CNews. De son côté, le procureur avait requis trois ans de prison ferme et une interdiction de paraître dans le Pas-de-Calais pendant cinq ans.
Changement brutal de comportement
Dans la nuit du 21 au 22 mai aux alentours de 4 heures du matin, à Saint-Omer (62), un homme d’une trentaine d’années a été arrêté par les forces de l’ordre alors qu’il circulait à grande vitesse dans les rues. Étonnamment, le chauffard – très alcoolisé – s’est d’abord soumis à l’interpellation en s’asseyant de lui-même dans le véhicule de police.
Mais les choses ont ensuite dégénéré. Après avoir été tiré de la banquette arrière par les policiers, l’homme a d’abord coopéré en donnant ses papiers, discutant même avec les agents. Mais, soudain, le trentenaire a fait brutalement volte-face en agressant physiquement les deux agents. Le premier policier s’est d’abord effondré sous les coups, pendant que le second tentait de maîtriser l’agresseur. Finalement, le premier a réussi à se munir d’un taser afin de neutraliser l’assaillant. Au sol, le conducteur du véhicule a continué de résister, refusant les menottes et insultant les forces de l’ordre, relate CNews.
Dix-sept condamnations
Le déroulement des faits a été entièrement confirmé par les images de vidéosurveillance de la ville. L’individu se serait vanté d’avoir « séché les flics de la BAC », selon une source du parquet interrogée par CNews. Cet homme de 34 ans était bien connu des services de police avec dix-neuf mentions à son casier judiciaire dont dix-sept condamnations. Parmi elles, douze correspondent à des infractions routières et plusieurs à des faits de violence. L’agresseur avait également déjà purgé une peine de six ans de prison pour trafic de stupéfiants. À son procès, il n’a pas su expliquer son comportement envers les membres de forces de l’ordre, qui, de leur côté, sont sortis indemnes de la rixe.
Saint-Omer : les dernières actualités
France24 - World
Will Colombia look left? Presidential race focuses on inequality, enduring violence
Issued on: 26/05/2022 - 20:18
François PICARD
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Is a peace generation coming of age in Colombia? Six years after the FARC rebellion laid down its arms and one year after student-led protests against inequality and police brutality, citizens will vote on Sunday in the first round of a presidential election where the 2016 peace deal that ended the Americas' longest civil war is but one factor. For the very first time in the country's history, the left could come to power.
We ask about the many lives of candidate Gustavo Petro, a one-time rebel turned economist and mayor of Bogota. How radical a change do he and his running mate Francia Marquez represent? How real are the threats against them and the electoral process, in a nation where militias still kill human rights activists and which still counts at least one active rebellion?
More broadly, we see why the protests sparked by the perceived mismanagement of the Covid-19 pandemic resonate well beyond Colombia's borders: in a Peru that faces a potential food crisis, a Venezuela still isolated on the world stage and a Brazil that also heads to the polls later this year.
Produced by Alessandro Xenos, Juliette Laurain and Guillaume Gougeon.
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INSIDE THE AMERICAS
Special programme: Colombia's peace deal generation
Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians
Former guerrilla Petro wins decisive presidential primary victory in Colombia
L'Humanité
La nécessaire dignité dans le travail
ChroniqueCynthia FleuryUn nouveau quinquennat s’inaugure, et sans doute avec lui une relance de l’autre nom « gouvernemental » du travail, à savoir la réforme des retraites. Et derrière celle-ci, il s’agit ni plus ni moins que de refonder notre modèle social.
Alain Supiot (lire aussi p. 24 – NDLR), dans une conférence donnée aux Rendez-vous de l’histoire de Blois, revient sur la Justice au travail (Seuil/Libelle, 2022) pour nous rappeler, en amont de l’agenda de l’exécutif, d’indispensables leçons. C’est avec Solon (VII-VIe avant J.-C.) que l’esclavage pour dettes est aboli et que les plus pauvres accèdent à la citoyenneté grâce à leur travail. De tout temps, la justice sociale est au fondement de la cité, en lui assurant de façon pragmatique stabilité et recours contre la violence. Elle n’est pas un supplément d’âme mais une fiction régulatrice, mécanisme de conversion des rapports de forces en rapports de droits. Le XXe siècle, avec la Déclaration de Philadelphie (1944), a ouvert une nouvelle ère dans laquelle la justice au travail est une force historique et progressive majeure, mais les « tenures serviles » prospèrent encore et toujours, sous de nouvelles formes.
Le cas actuel des plateformes est éloquent. Celles-ci, écrit Supiot, « entendent bénéficier de l’activité de travailleurs qu’elles pilotent, contrôlent et le cas échéant déconnectent, sans assumer de responsabilité patronale, et, notamment, sans contribuer au financement de la Sécurité sociale. Une telle dissociation entre les lieux d’exercice du pouvoir et les lieux d’imputation de la responsabilité est un trait caractéristique de l’économie néolibérale ». L’avènement d’un servage moderne n’est pas la seule conséquence de ces modes d’organisation et de production du travail. L’accroissement des revendications identitaires est connexe. « On ne sortira pas de ces pièges identitaires sans se tenir fermement au principe d’égale dignité des êtres humains. (…) Cette égale dignité impose de ne les réduire ni à ce qu’ils ont, ni à ce qu’ils sont, mais de prendre d’abord en considération ce qu’ils font. » Avec la pandémie, quantité de métiers dévalorisés sont apparus comme « essentiels », « premiers de cordée », irréductibles contributeurs au bien-être commun des sociétés.
Pour autant, avec le retour « à la normale », le télétravail a bien plus passionné les experts que la protection desdits travailleurs essentiels. Contre cette indifférence, Supiot s’insurge et défend une mondialisation, à bien différencier de la globalisation qui n’est qu’un hors-sol, soit ce « mundus » qui s’oppose à l’immundus, « c’est-à-dire à l’immonde, et aux immondices et plus généralement à tout ce qui n’a pas été orné par le travail des hommes ».
La chronique de Cynthia Fleurydroit du travailalain supiot Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Zelensky réédite ses accusations de « génocide »
Des députés du Parti communiste russe souhaitent l’arrêt de la guerre en Ukraine
Le député Leonid Vassioukevitch, appartenant au Parti communiste de Russie (KPRF) a appelé à l’arrêt de l’offensive en Ukraine. « Si notre pays ne cesse pas l’opération de guerre, il y aura de plus en plus d’orphelins. Au cours de l’opération militaire des gens finissent invalides, ce sont de jeunes gens qui pourraient apporter beaucoup à notre pays », a-t-il déclaré, rapporte BFMTV.
Les séparatistes pro-russes progressent
Ce vendredi 27 mai, les séparatistes pro-russes, qui prennent une part importante dans les combats dans le Donbass, ont annoncé avoir conquis la ville de Lyman, dans la région de Donetsk, située entre Sloviansk et Severodonetsk. Une prise très importante, note Le Parisien, puisque Lyman est un nœud ferroviaire très important, ouvrant la route vers Sloviansk et Kramatorsk.
Combats très intensifs autour de Severodonetsk
Les combats sont de plus en plus violents autour de Severodonetsk, nouvel objectif central de l’armée russe après la prise de Marioupol. « Il y a des combats extrêmement intenses aux alentours de Severodonetsk », a déclaré Roman Vlasenko, chef du district militaire de la ville. « Je pense que la semaine à venir sera décisive, j’espère que nous allons tenir bon (…). Notre objectif est de rester debout jusqu’au bout », a-t-il expliqué, regrettant que les troupes qu’il a à sa disposition sont « moins nombreuses par rapport à l’ennemi ».
Zelensky maintient ses accusations de génocide
Lors de son adresse quotidienne à la nation, jeudi 26 mai au soir, le président ukrainien a, une nouvelle fois, accusé la Russie de pratiquer un « génocide » dans le Donbass, alors que la ville de Severodonetsk subit de très importants bombardements. Severodonetsk, nouvelle cible prioritaire de l’armée russe, pourrait devenir la nouvelle Marioupol, dans les prochaines semaines du conflit.
« L’actuelle offensive des occupants dans le Donbass pourrait rendre la région inhabitée », a précisé M. Zelensky, estimant que les Russes veulent « réduire en cendres » la ville.
L'Humanité
Le «Parc» : 50 ans d'histoire de l’arène des Princes
Il était une foisLe 25 mai 1972, le Parc des Princes accueillait son premier match. Le coup d’envoi d’émotions grandioses, servies par le PSG, le XV de France et les Bleus, tel le sacre de 1984. Devenue « monument national », l’enceinte parisienne – bijou de conception – s’ouvrira aux stars du rock, au pape... Récit d’un vaisseau des Trente glorieuses où s’est façonnée une partie de l’histoire du pays.
Lionel VenturiniIl a rendu le béton aérien. Le nouveau stade des compétitions internationales des équipes de France de football et de rugby ouvre le 25 mai 1972 avec une rencontre modeste, un match amateur retour des éliminatoires des JO 1972 de Munich. L’équipe de France olympique reçoit sa consœur soviétique, en tâchant de faire oublier le 5-1 infligé à l’aller.
Malgré la nouvelle enceinte remplie aux deux tiers (35 000 spectateurs, dont… 30 000 écoliers invités pour faire nombre), l’URSS d’Oleg Blokhine, futur ballon d’or trois ans plus tard, l’emporte 1-3. Les tribunes seront en revanche pleines le 4 juin 1972, pour la finale de la Coupe de France de football opposant, devant Georges Pompidou, l’OM à Bastia (2-1 pour les Marseillais). Vingt-six années durant, le « Parc », comme joueurs et supporters l’appelleront la plupart du temps, sera l’écrin des plus sublimes moments de football et de rugby.
Une ancienne zone de chasse de la noblesse
Dans la France de Georges Pompidou, il était temps que le pays se dote d’un stade moderne, audacieux dans sa forme, pour accueillir un football de plus en plus professionnel. Jusqu’à ce premier match de mai 1972, c’est le vieux stade Yves-du-Manoir, à Colombes, qui abrite les matchs internationaux de football et de rugby, ainsi que les finales de la Coupe de France.
L’enceinte des Hauts-de-Seine peut certes recevoir plus de 60 000 spectateurs, mais le manque d’investissements se fait ressentir, l’inconfort est là, au point que les trois quarts des tribunes seront bientôt interdites au public, avant d’être rasées.
La France des Trente Glorieuses ne sait pas alors que ces dernières vont bientôt s’achever quand, au milieu des années 1960, est prise la décision de doter la capitale d’un stade moderne et d’un troisième Parc des Princes. Sur l’emplacement de ce qui était à la fin XVIIIe siècle une zone de chasse de la noblesse, s’élève à partir de 1897 un premier stade vélodrome du Parc des princes : 3 200 places assises seulement, mais le directeur du stade, un certain Henri Desgrange, a le sens du spectacle – et de ses affaires.
Celui qui est aussi le directeur de « l’Auto-vélo » et le créateur du Tour de France cycliste en 1903, pour augmenter les ventes de son journal, prend ainsi soin d’y faire arriver l’ultime étape du Tour, jusqu’en 1967. Le Parc est alors plutôt un vélodrome prisé, même si des matchs de « football-association » ou de « rugby football », comme l’on disait alors, s’y déroulent.
Boxe anglaise et patinage artistique
En 1932, ce premier Parc évolue, les tribunes s’agrandissent, offrant 40 000 places, et leurs noms demeurent, encore aujourd’hui, tribune présidentielle, Paris, Auteuil et Boulogne. Ce deuxième Parc des princes est toujours à prédominance cycliste, le long des 454 mètres de ciment rose qui ceinturent l’arène centrale.
À côté des rencontres de Football et de rugby, de matchs des Bleus, du Stade français ou du Racing, la boxe anglaise s’y invite parfois et même le patinage artistique, en 1933. C’est là que Nicolas de Staël a, en 1952, un choc esthétique et peint cinq toiles sur les footballeurs du Parc, où la pelouse peut être pour lui rouge ou bleu sombre.
En 1967, Raymond Poulidor franchit en vainqueur de l’étape la porte du Parc et referme sur lui l’histoire entre le Parc et le vélo. C’est que pointe à Paris une autre enceinte, le boulevard périphérique. Construit tronçon par tronçon, celui-ci s’approche des beaux quartiers de l’ouest de la capitale. Son tracé passe juste… en dessous des tribunes du stade. Le second Parc est détruit pour laisser place à l’enceinte qui se dresse aujourd’hui encore.
50 portiques courbes
Son architecte, Roger Taillibert, y multiplie les audaces. Le Parc, c’est d’abord un coup de crayon, une ondulation de sa cime rythmée par 50 portiques courbes de béton précontraint, chacun de hauteur différente. « J’ai utilisé le béton, dira-t-il, pour démontrer qu’il pouvait être aussi intéressant que l’acier. Il peut prendre la même forme que ce dernier et la même résistance. Il propose aussi un espace beaucoup plus vivant. » « Le vocabulaire plastique du béton armé est si riche que l’on ne se lasse jamais de l’explorer », affirmait en écho Oscar Niemeyer, le grand architecte brésilien.
Ancré dans l’aire urbaine de la capitale, le Parc des princes, et ses encorbellements qui ajoutent des jeux d’ombre à sa façade, surgit au détour de la rue parisienne ou du périphérique, près de la porte de Saint-Cloud. Enchâssé dans les beaux quartiers parisiens, le stade se découvre mieux de l’intérieur : 77 000 m3 de béton et 7 000 tonnes d’acier l’enserrent.
Taillibert signera par la suite un stade plus audacieux encore, celui de Montréal pour les JO de 1976. Là encore, ce sera en béton, avec un toit rétractable – jamais il ne fonctionnera –, attaché par des câbles à une tour inclinée de 165 mètres de haut. Le Canada imputera à l’architecte et au maire de Montréal une lourde part de responsabilité dans le naufrage financier de ces jeux Olympiques.
Taillibert pourtant, à 80 ans, concevra encore des stades en Afrique du Sud, en prévision de la Coupe du monde de 2010, avant de mourir en 2019. En comparaison, le Parc des Princes, avec une facture finale de 150 millions de francs (168 millions d’euros en 2022 actualisés avec l’inflation), quoique doublée par rapport au devis initial, paraît raisonnable.
Un chaudron de béton
Le Parc, où aucun pilier n’est là pour gêner la vue des spectateurs, est aussi le premier en Europe à se doter d’un éclairage intégré sur le pourtour du toit, là encore pour libérer le regard. L’absence de piste d’athlétisme et le fort degré d’inclinaison des tribunes, comme dans les stades anglais, permet à la majorité des 45 000 spectateurs d’être à proximité des lignes de touche.
L’ellipse dessinée par Taillibert a toutefois un inconvénient majeur les tribunes situées dans les virages sont, elles, éloignées des buts, à l’instar des stades de la Beaujoire à Nantes ou de Gerland à Lyon. L’absence de parking est critiquée, tout comme la capacité, modeste. Mais quand Taillibert livre le stade, au terme d’un chantier principal de vingt-quatre mois, l’architecte sait ce qu’il a fait : un chaudron de béton.
« Quand les gens chantent, explique-t-il dans le documentaire “Le Parc, prince des stades”, de Nicolas Bergès (voir « En savoir plus »), le bruit tourne comme dans les arènes de Rome. » « Effectivement, une arène », songe lui aussi le rugbyman Jean-Baptiste Lafond, qui a plus à l’esprit l’image de gladiateurs secoués. La clameur du Parc, elle, peut tout autant porter qu’intimider. « On entend bien quand on se fait siffler », admet le footballeur Daniel Bravo, resté sept saisons sous le maillot parisien.
Jean-Pierre Rives, maillot en sang
Jusqu’à ce qu’il soit détrôné par le Stade de France, en 1998, pour les compétitions internationales, le Parc des Princes fut l’emblème de la nation. Club résident depuis son accession en première division en 1974, le PSG y gagne, en 1982, la Coupe de France face à Saint-Étienne au terme d’une rencontre épique, avec les supporters envahissant le terrain pour les tirs au but, devant un François Mitterrand impassible. C’est là encore que Jean-Pierre Rives en sort le maillot en sang, lors d’un France-Galles en 1983 – en fait, le sang de Serge Blanco qu’il a involontairement percuté. Là encore que les Tricolores emmenés par Platini remportent la finale du championnat d’Europe en 1984, face à l’Espagne (2-0).
À quelques reprises, le Parc sort de sa destination initiale, il accueille le pape Jean-Paul II en 1980, un concert des Stones en 1990 ou des Pixies en 2004, en dépit d’une acoustique inadaptée, voire un meeting de Jacques Chirac lors de la campagne présidentielle de 1981.
La face sombre du supportérisme
Le Parc est bien sûr indissociable du Paris Saint- Germain Football club (1), qui ne l’a plus quitté depuis 1974 et son accession à la première division, avec Just Fontaine comme entraîneur et Daniel Hechter comme président – le couturier dessinera le maillot historique du club. Quand Canal Plus rachète le PSG à Francis Borelli en 1991, c’est avec l’ambition de transformer le club parisien. L’aboutissement est ce titre de vainqueur de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes, en 1996, avec Luis Fernandez.
Le Parc, c’est aussi la face sombre du supportérisme ultra. Deux fois il fut endeuillé par la mort de supporters aux abords du stade. En 2006, un supporter du Paris SG est abattu par un policier lors d’échauffourées à la sortie d’un match contre l’Hapoël Tel-Aviv. En 2010, un supporter ultra meurt de ses blessures au cours d’un affrontement entre hooligans de la tribune Auteuil et de la tribune Boulogne. Sommé de réagir, le PSG se débarrasse du problème en supprimant les abonnements annuels à prix réduit.
Après l’intermède du rachat par le fonds d’investissement Colony Capital en 2006, le PSG est racheté en 2011, avec la bénédiction du président Nicolas Sarkozy, par une entité du fonds souverain qatari Qatar Sports Investments (QSI), émanation du soft power de l’émirat. QSI injecte des moyens conséquents dans le club, lui permettant d’écraser le mercato mondial et d’attirer des joueurs parmi les plus chers au monde, comme Neymar, Mbappé ou Messi.
L'aire des Qataris
Le représentant du fonds qatari, désormais propriétaire à 100 % du club, Nasser Al Khelaïfi, PDG depuis novembre 2011, engage vite des travaux de transformation du Parc. À commencer par des entrées modifiées pour rendre moins visible la présence de policiers… Ses invités se nomment Leonardo Di Caprio, Jay-Z ou Beyoncé ; 2 000 places supplémentaires sont créées pour une jauge qui approche les 48 000 au total. Plus de spectateurs choisis aussi : les places VIP en loges passent de 1 600 à 4 500 quand il n’y en avait que 350 dans les années 1980, des chiffres qui signent les transformations du football professionnel. « On s’est inspiré de l’avenue Montaigne », reconnaît l’architecte Tom Sheehan, qui a œuvré à la rénovation des espaces VIP du Parc. Les touristes se pressent pour visiter le vestiaire des joueurs, le couloir qui répertorie les maillots historiques du club, se calent dans les sièges rembourrés des loges qui contrastent avec les strapontins des virages.
Les Qataris ont fait entrer le Parc dans la cour des grands du foot business. Une loge à l’année peut monter à 300 000 euros, et Nasser Al Khelaïfi a obtenu de la Mairie de Paris (propriétaire du stade) un accord pour porter la capacité du Parc à 60 000 places après les JO 2024. En 1997, pour le dernier match au Parc du XV tricolore, Richard Bohringer prononce sur la pelouse, micro en main, une fois le match terminé, l’oraison funèbre d’un Parc qui en termine avec les matchs internationaux : « Une âme restera, un stade va s’éteindre, mais son écho nous suivra. »
(1) Voir « l’HD » n° 723 du 10 septembre 2020, « Paris Saint-Germain. Cinquante ans, encore trop jeune pour le sommet ? » par Patrick Mignon.
EN SAVOIR PLUS
« Roger Taillibert, architecte », d’Alain Orlandini, éditions Somogy, 2006.
« Le Parc, prince des stades », documentaire de Nicolas Bergès, 52 min, Productions-France Télévisions, 2012. Disponible en DVD et VOD sur capuseen.com
« Parc », de William S. Touitou et Jérôme Bénadiner, documentaire de 70 min, When We Were Kids Production, 2010 ; whenwewerekids.fr
Pour visiter le Parc : psg.fr/stadium-tour
footballrugbypsg France24 - World
Paris Fashion Week, ready-to-wear winter 2022/23: It's always about love
Issued on: 27/05/2022 - 14:53
This year's ready-to-wear winter collections are all about love and seduction: the delicate balance between what's shown and what isn't. Vaquera has found inspiration in the iconic black latex jumpsuit worn by Maggie Cheung in the 1996 film "Irma Vep" directed by Olivier Assayas. Victor Weinsanto, meanwhile, showcases an extravagant corset-and-cape look for "Emily in Paris" star Philippine Leroy-Beaulieu. Finally, the Love Brings Love exhibition offers a moving homage to late iconic designer Alber Elbaz.
BBC
The meat and dairy farmers who are going vegan
By Suzanne BearneBusiness reporter
It was after Laurence Candy lost most of his dairy herd to bovine tuberculosis that he decided he would no longer send animals to the slaughterhouse.
"It made me wonder if we can justify the industrial slaughter of sentient beings," says the 50-year-old looking back on the event in 2017. "As a society, we have to question this."
Since last year, Mr Candy has been working with a Scottish-based organisation called Farmers For Stock-Free Farming (FFSFF), which has been set up to support meat and dairy farmers who want to transition to animal-free agriculture.
He is now in the process of selling his remaining animals - 35 beef cattle - and concentrating instead on growing cereals such as oat, wheat, barley and broad beans.
Mr Candy is also switching to "veganic production", which prohibits the use of manure, or any other animal product, to improve the soil. For this, he is working with a body called International Biocyclic Vegan Network, which promotes and certifies plant-based, organic farms around the world.
"It allows for two years to transition out of a livestock enterprise and establish suitable alternatives," he says. "This approach enables the farmer to have a suitable timescale to develop their business plans, without a financial impact."
Mr Candy adds: "I'm trying to add value. There's currently very few farmers growing veganically, but obviously veganism is a growing trend in his country."
The statistics bear out his comments. The number of vegans in Britain quadrupled between 2014 and 2019, according to a survey for the Vegan Society.
Meanwhile, almost half (49%) of Britons are now limiting their meat consumption, or not eating it at all, found research this year from market research group Mintel. This was up from 41% in 2020.
It comes at the same time as the National Food Strategy, an independent review, said last year that the UK's current appetite for meat was "unsustainable". It concluded that intake needed to fall by 30% to help improve the environment.
This call to reduce meat consumption, and a parallel increased interest in veganism, is replicated around the world.
In Canada, Mark Lanigan decided to give up his farm in Ontario, in 2016, when a calf was born three months premature, and he spent all day trying to keep it alive. "I had an epiphany," says the 65-year-old.
Instead of sending his animals to slaughter, he decided to set up an animal sanctuary. "It wasn't something that was planned, or talked about, it just happened really quickly."
While his Farmhouse Garden Animal Home currently has 28 cows, one horse, a donkey, and chickens and ducks, Mr Lanigan is also focused on selling vegetables such as radishes, cabbages, and beets.
"It's been a major transition," he says. "My sons were going to take over the farm. They thought I was nuts."
His decision also caused friction with the local farming community. "It's been difficult," says Mr Lanigan. "My neighbours don't talk to me. They think I'm anti-farming.
"But I can speak on both sides of the fence. I can talk to animal activists and beef farmers with an open mind."
FFSFF advises farmers wishing to give up animals to explore a number of revenue streams rather than just growing crops. For example, it suggests they set up a glamping business- offering upscale campsites. At the same time, it encourages them to plant more trees and restore ecosystems.
"UK farmers have been in a terrible position for some time," says Rebecca Knowles, executive director of FFSFF. "The price of produce can be so low, there's the devastating environmental impact, the departure from European Union, and changing consumption preferences.
"We know we need to reduce livestock to meet climate change goals... we're seeing farmers here in Scotland reach out to us; one sheep farmer contacted us worried about methane emissions from sheep [asking] what options are there for me, another for ethical reasons."
UK organisation, Refarm'd, specialises in helping dairy farmers switch to making and selling plant-based milk, cheese and yoghurt substitutes, such as oatmeal water.
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
"The whole reason I set up the business was to stop animal exploitation," says founder Geraldine Stark. "[And] we heard a lot of stories of how farmers were struggling, and thought how can we work together."
Refarm'd says it has, so far, worked with several farms in the UK and Switzerland to provide them with equipment and recipes.
However the transition isn't always plain sailing. Claudia Troxler, 37, and her husband Beat, run a farm in Switzerland. In 2020 they shifted from dairy farming to producing oatmeal water, which they tried to sell nationwide.
Yet, by the end of last year Ms Troxler says they decided to scale back production as it was taking "an enormous amount of time" to deliver to organic shops across Switzerland. They now instead, sell only from their farm shop.
Dr Nicola Cannon, associate professor of agriculture at the Royal Agricultural University, says it's not surprising dairy and cattle farmers may be considering going animal-free.
"The farming sector, especially the dairy industry, is struggling to meet the labour requirements at the moment, and what with the meat sector's ageing agricultural population, the crop sector is generally less intensive," she says.
"They're [also] being driven to reduce greenhouse gas emissions. It's difficult for the livestock sector as they're burping and farting methane... it might make people think of moving to a simpler system and a plant-based system, where they've got more control of emissions."
However, Di Wastenage, chairman of UK charity Royal Association of British Dairy Farmers, says: "We are not aware of farmers moving away from dairy and meat production, for other organic and plant-based crops.
"British dairy farmers are proud to produce healthy and nutritious products with a high nutritional density, meaning relatively small quantities of dairy help fulfil dietary needs. [And] the total amount of carbon emitted to meet the nutritional needs may be lower when consuming dairy, versus alternatives.
"Dairy farmers are also taking proactive steps to reduce emissions by adopting regenerative farming principles and pasture systems, which are helping drive down emissions by sequestering carbon with diverse swards [areas of grassland] and legumes."
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Valeurs Actuelles
Un député algérien déchu par le Parlement en raison de son passé dans la Légion étrangère en France
Dépossédé de son mandat d’élu pour un engagement passé dans l’armée française. C’est la situation dans laquelle se retrouve Mohamed Bekhadra. Député de la communauté algérienne à l’étranger dans la circonscription de Marseille depuis 2021, l’homme de 50 ans a été déchu de son mandat par le Parlement algérien après des révélations sur son passé dans la Légion étrangère en France, rapporte Le Figaro, jeudi 26 mai. Il avait notamment combattu dans plusieurs pays du Sahel au nom de la France, avant d’être naturalisé en 2006.
Dans le rapport, le Parlement a estimé que le député « n’était pas qualifié pour se porter candidat » lors des élections, car « le fait que le député ait reconnu avoir servi au sein d’une armée étrangère avec le rang de caporal » implique que sa « loyauté va vers un État étranger ».
« J’ai tourné cette page il y a quinze ans »
Le principal intéressé s’est défendu d’avoir commis une quelconque infraction dans une vidéo partagée sur Facebook. « On ne peut pas me déchoir de mon mandat simplement parce que j’ai servi comme infirmier militaire avec un contrat de courte durée au sein d’une armée étrangère », a-t-il jugé. Et d’assurer : « J’ai tourné cette page il y a quinze ans, je n’ai pas trahi mon pays car aucune loi ne prohibe ce que j’ai fait. »
Mohamed Bekhadra a indiqué avoir rejoint la Légion étrangère à l’âge de 29 ans « par nécessité impérieuse pour ne pas être expulsé », étant immigré clandestin. Depuis ces révélations, sa position était devenue intenable, un service au sein d’une unité de l’armée de l’ex-puissance coloniale étant très mal perçu en Algérie.
France24 - World
‘Go in there!’: Parents of Texas school shooting victims question police delays
Issued on: 26/05/2022 - 15:36
NEWS WIRES
Law enforcement authorities faced questions and criticism Thursday over how much time elapsed before they stormed an Uvalde elementary school classroom and put a stop to the rampage by a gunman who killed 19 children and two teachers.
Investigators were also unable to say with any certainty whether an armed school district security officer outside Robb Elementary exchanged fire with the attacker, 18-year-old Salvador Ramos, when he first arrived on Tuesday.
The motive for the rampage — the nation's deadliest school shooting since Newtown, Connecticut, a decade ago — remained under investigation, with authorities saying Ramos had no known criminal or mental health history.
During the siege, which ended when a Border Patrol team burst in and shot Ramo to death, frustrated onlookers urged police officers to charge into the school, according to witnesses.
“Go in there! Go in there!” women shouted at the officers soon after the attack began, said Juan Carranza, 24, who watched the scene from outside his house, across the street from the school.
Texas Department of Public Safety Director Steve McCraw said Wednesday that 40 minutes to an hour elapsed from when Ramos opened fire on the school security officer to when the tactical team shot him.
But a department spokesman said later that authorities could not give a solid estimate of how long the gunman was in the school.
“The bottom line is law enforcement was there,” McCraw said. “They did engage immediately. They did contain (Ramos) in the classroom.”
Meanwhile, a law enforcement official familiar with the investigation said the Border Patrol agents had trouble breaching the classroom door and had to get a staff member to open the room with a key. The official spoke on the condition of anonymity because he was not authorized to talk publicly about the investigation.
Javier Cazares, whose fourth grade daughter, Jacklyn Cazares, was killed in the attack, said he raced to the school when he heard about the shooting, arriving while police were still gathered outside.
Upset that police were not moving in, he raised the idea of charging into the school with several other bystanders.
“Let’s just rush in because the cops aren’t doing anything like they are supposed to,” he said. “More could have been done.”
“They were unprepared,” he added.
Carranza had watched as Ramos crashed his truck into a ditch outside the school, grabbed his AR-15-style semi-automatic rifle and shot at two people outside a funeral home, who ran away uninjured.
Lt. Christopher Olivarez of the Department of Public Safety told CNN that the school security officer outside was armed and that initial reports said he and Ramos exchanged gunfire. “But right now we’re trying to corroborate that information,” Olivarez said.
After entering the school, Ramos barricaded himself in a classroom and began to kill.
Carranza said the officers should have entered the school sooner.
“There were more of them. There was just one of him,” he said.
On Wednesday night, hundreds packed the bleachers at the town’s fairgrounds for a vigil. Some cried. Some closed their eyes tight, mouthing silent prayers. Parents wrapped their arms around their children as the speakers led prayers for healing.
Before attacking the school, Ramos shot and wounded his grandmother at the home they shared.
Neighbor Gilbert Gallegos, 82, who lives across the street and has known the family for decades, said he was puttering in his yard when he heard the shots.
Ramos ran out the front door and across the yard to a truck parked in front of the house and raced away: “He spun out, I mean fast,” spraying gravel in the air, Gallegos said.
Ramos' grandmother emerged covered in blood: “She says, ‘Berto, this is what he did. He shot me.’” She was hospitalized.
Gallegos said he had heard no arguments before or after the shots, and knew of no history of bullying or abuse of Ramos, whom he rarely saw.
Lorena Auguste was substitute teaching at Uvalde High School when she heard about the shooting and began frantically texting her niece, a fourth grader at Robb Elementary. Eventually she found out the girl was OK.
But that night, her niece had a question.
“Why did they do this to us?” the girl asked. “We’re good kids. We didn’t do anything wrong.”
(AP)
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Desperation turns into sorrow in the aftermath of Texas school shooting
The Debate
In the name of freedom? Texas shooting fuels fury over weaponsation of America
Teenage gunman kills 19 students, 2 adults in Texas school shooting
Valeurs Actuelles
La romancière de « Comment tuer son mari » condamnée pour avoir tué son mari
Une condamnation aussi grave qu’insolite. Après huit heures de délibération, le jury d’un tribunal de l’Oregon (États-Unis) a jugé l’écrivaine Nancy Crampton Brophy coupable du meurtre de son époux en juin 2018, rapporte Le Point, jeudi 26 mai. L’Américaine de 71 ans, spécialisée dans les romans sentimentaux, avait notamment publié un essai intitulé Comment tuer son mari, dans lequel elle dresse une stratégie pour se débarrasser de son conjoint sans s’attirer d’ennuis judiciaires. La durée de la peine reste pour le moment inconnue.
Des problèmes financiers au moment du crime
Assurant que les images de vidéosurveillance qui la montrent proche de la scène du crime sont trompeuses et qu’elle était seulement là pour chercher de l’inspiration pour ses livres, la romancière nie tout en bloc et envisage de faire appel. Au sujet de l’arme du crime – selon les policiers –, un pistolet qui n’a pas été retrouvé, l’accusée assure se l’être procurée uniquement par « réalisme », comme un accessoire utile dans son processus d’écriture.
D’après les procureurs, l’écrivaine, lorsqu’elle a tué son mari de deux balles dans le cœur, avait des problèmes financiers. Elle était notamment accusée d’avoir fait cet acte afin d’empocher des centaines de milliers de dollars d’assurance-vie, ce qu’elle réfute également.
Dans son essai consacré à l’art et à la manière de se débarrasser d’un conjoint, l’écrivaine déconseillait pourtant les armes à feu, jugeant qu’elles sont « bruyantes » et qu’elles « mettent le désordre ». « La chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun d’entre nous en est capable, quand on le pousse suffisamment », concluait le texte.
L'Humanité
Faire la lumière sur les crimes médicaux commis en Alsace sous l’occupation nazie
ActuEn complément du rapport de la commission historique mise en place par l’Université de Strasbourg en 2016, une exposition dans le lieu de mémoire du Struthof fait la lumière complète sur les expérimentations médicales criminelles commises entre 1941 et 1944 dans le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur ordre de la Faculté de médecine alors dirigée par des médecins nazis.
Jean-Jacques RégibierPourquoi a-t-il fallu attendre 80 ans pour que soient enfin établis et documentés de façon complète, rigoureuse et vérifiée, tous les crimes pour expérimentations médicales ordonnés par la ReichsuniversitätStrassburg, le nom donné par les nazis à l’Université de Strasbourg suite à l’annexion de l’Alsace par le 3e Reich ? « Les crimes qui ont été commis l’ont été dans une université nazie alors que l’Université française avait déménagé à Clermont-Ferrand à la même époque », rappelle Frédérique Nau-Dufour qui a dirigé de 2011 à 2019 le Centre européen du résistant déporté (CERD) situé sur l’ancien camp de concentration du Struthof, et qui a elle-même participé aux travaux sur les « crimes médicaux de guerre » commis en Alsace pendant l’annexion allemande. Elle ajoute qu’à la Libération, « les Français ont dit qu’ils n’avaient rien à voir avec cela puisque c’était un crime nazi. Sauf que ce qu’a permis de montrer en l’occurrence la commission de l’Université, c’est qu’une bonne part du personnel de cette université nazie, pas les grands professeurs, mais les assistants, les personnes qui travaillaient dans les facultés, étaient des Français, des Alsaciens, à 40 % ». Sans oublier qu’il y a eu aussi pendant la même période un certain nombre d’étudiants alsaciens qui, parce qu’ils n’avaient pas pu aller ailleurs, ont fait leurs études et obtenu leurs diplômes dans cette université nazie.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux
Pour bien comprendre les enjeux de cette mémoire compliquée que se sont renvoyée, après la Seconde guerre mondiale, les Français, les Alsaciens et les universitaires, « cette mémoire qui semblait n’appartenir à personne », dit Frédérique Nau-Dufour, il a fallu aussi attendre que la France ouvre elle-même les yeux sur son passé vichyste, et une fois que ce travail a été fait en France, le cas spécifique de l’Alsace a pu à son tour sortir de l’ombre, explique l’historienne.
Après 5 années de recherches, c’est cette mémoire des crimes commis entre 1941 et 1944 au motif d’expérimentations médicales que restitue aujourd’hui le rapport des 12 experts internationaux nommés par l’Université de Strasbourg, qui ont collecté et croisé 150 000 pages d’archives réparties dans plusieurs pays. Une exposition sur le site de l’ancien camp de concentration du Struthof où eurent lieu les exécutions, présente la synthèse de ces recherches.
Gazés pour une collection anatomique
Le camp de concentration du Struthof, seul camp de concentration de la Seconde guerre mondiale construit sur le territoire français, ainsi que le « camp de rééducation par le travail » de Schirmeck, à une cinquantaine de km à l’ouest de Strasbourg, ont servi de « sources d’approvisionnement en êtres humains » à au moins trois professeurs de la Reichsuniversität de Strasbourg, explique la commission d’experts.
La transmission de la mémoire des camps de concentration jugée prioritaire par les FrançaisDès son arrivée en 1941 à Strasbourg, le professeur SS August Hirt propose à Himmler d’élargir les collections anatomiques existantes en ajoutant des squelettes de sujets juifs, en expliquant que l’Université doit pouvoir les conserver à des fins d’études puisque les Juifs vont disparaître. Himmler donne son accord.
Une commission d’anthropologue SS se rend à Auschwitz pour « sélectionner » 86 personnes juives, essentiellement des hommes et des femmes jeunes, qui sont acheminées au camp de concentration du Struthof où elles sont immédiatement gazées, et leurs cadavres transportés à l’Institut anatomique de Strasbourg pour y être conservés dans de l’alcool.
Bien que Himmler ait ordonné d’effacer toute trace de ces crimes devant l’avancée des troupes alliées en novembre 1944, les restes des 86 corps échapperont à la destruction et seront inhumés à Strasbourg le 23 octobre 1945. Le médecin SS Hirt se livre également dès novembre 1942 à des expérimentations humaines utilisant l’ypérite, le gaz de combat mis au point par les Allemands sur le front des Flandres en 1914, dont il cherche un antidote.
Si l’on ignore le nombre exact des prisonniers ayant gravement souffert des expérimentations au gaz moutarde, on a réussi à identifier une dizaine de personnes ayant servi de cobayes, dont trois sont mortes au cours des expériences. D’autres expériences menées dans la chambre à gaz du Struthof en 1943 et 1944 par le médecin SS Otto Bickenbach sur un autre gaz de combat, le phosgène, ont fait une quarantaine de victimes, certaines issues de la communauté Rom, ciblée pour des motifs raciaux. La dernière expérience réalisée impliquait « l’utilisation d’une dose de gaz si élevée que la mort d’un certain nombre de détenus était prévue par le protocole expérimental », précise les experts.
Les rapports des recherches de Bickenbach seront encore utilisés en 1988 par des chercheurs américains. Un autre enseignant à la Reichsuniverstät de Strasbourg à partir de 1941, Eugen Haagen, brillant chercheur dont le nom avait été cité pour le Prix Nobel de médecine en 1936, teste son vaccin sur le typhus à Schirmeck, puis au Struthof, faisant des centaines de victimes dont 196 ont pu être identifiées à la suite des travaux de la Commission.
Photographie. Michael Kenna, une mémoire des camps nazisArrêté par les Américains en 1945, puis relâché en 1946, il sera condamné en France en 1952 et amnistié dès 1955. Il continuera à effectuer des recherches sur les maladies virales des animaux dans un institut fédéral allemand de Tübingen, dans le Bade-Wurtemberg, jusqu’en 1965. « On s’aperçoit que ces travaux n’étaient pas de la pseudoscience ne présentant aucun intérêt, mais qu’il s’agissait de travaux de qualité qui ont, pour certains, servi bien après la guerre. Cela montre que le camp du Struthof n’était pas isolé et sans rapport avec l’extérieur. Si l’on compare avec d’autres camps comme Auschwitz où le médecin SS Josef Mengele a été responsable du gazage immédiat des déportés et de diverses expérimentations médicales meurtrières sur de nombreux détenus, on a, à Strasbourg, des professeurs de médecine extérieurs au camp, qui prennent conscience qu’il y a un dispositif humain à leur disposition, et qui finalement commandent un certain nombre de cobayes, et pratiquent leurs expériences sur ces cobayes », analyse Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté du Struthof.
Plus de restes humains criminels datant de l’université nazie
Les travaux effectués par la commission d’experts permettent également d’affirmer qu’il n’y a plus de restes humains criminels datant de l’université nazie, aujourd’hui, dans les locaux de l’université de Strasbourg. « C’est vraiment une forme de soulagement parce que l’on redoutait qu’il y ait encore des cadavres dans le placard depuis la découverte faite en 2015 par Raphaël Tolédano, de trois flacons contenant des restes des personnes juives qui avaient été assassinées dans la chambre à gaz du Struthof », confie Frédérique Nau-Dufour. Au-delà de la présence de ces restes humains d’origine criminelle, c’est le silence pesant entretenu par les responsables successifs de l’Université sur l’épisode nazi qui était à nouveau mis en cause.
La présence de collections anatomiques « suspectes » dans les locaux de l’Université avait pourtant été signalée dès 1992 par deux lanceurs d’alerte du CNRS. Une association, le Cercle Menachem Taffel, du nom de la seule personne d’origine polonaise identifiée jusqu’en 2003 parmi les 86 victimes d’origine juive gazées pour les « collections anatomiques » du médecin nazi SS Hirt, se crée pour demander que toute la vérité soit faite sur cette période.
Président du cercle, le psychiatre strasbourgeois Georges Federmann parle de « l’hostilité de la Faculté de médecine jusqu’en 2003 », date-clé où un journaliste allemand, Hans-Joachim Lang, à la suite d’une longue et minutieuse enquête, révèle les noms des 85 autres victimes. « Pendant 11 ans, de 92 à 2003, c’est une volée de bois vert de la part de la Faculté de médecine de l’Université, de tous les doyens respectifs, de tous les présidents d’université qui s’opposent à nos travaux, qui laissent entendre que ça va altérer la réputation de l’Université, et que les étudiant vont confondre la ReichUniveristät et l’Université actuelle. La révélation de Lang en 2003 met les gens devant le fait accompli », explique Georges Federmann, connu par ailleurs à Strasbourg pour son aide aux sans-papiers.
Il a pourtant fallu encore attendre jusqu’en 2015 et la découverte du médecin chercheur strasbourgeois indépendant, Raphaël Tolédano, pour que l’Université se décide à lancer une enquête internationale indépendante. « La principale leçon, c’est qu’il est toujours préférable d’affronter son passé même quand il est lourd et nauséabond, plutôt que d’entretenir l’illusion que ce passé n’a pas existé. La seconde leçon, à l’échelle de l’humanité, c’est qu’il ne faut pas grand-chose pour que certains individus basculent du côté obscur, même quand ils sont apparemment prémunis par leur culture scientifique ou leur serment d’Hippocrate. Tout ce qui permet de faire carrière, de faire de l’argent ou de gagner en notoriété devient une source de mobiles ravageurs. Il faut que la société reste très vigilante surtout quand on a une idéologie mortifère qui favorise toutes les dérégulations », prévient l’ancienne directrice du lieu de mémoire du Struthof, où une grande exposition présente jusqu’au 19 mars 2023 l’histoire complète de cette sinistre période.
nazismecrimes nazisuniversitéstrasbourg France24 - World
UK govt, reeling from ‘partygate’, announces financial aid package
Issued on: 26/05/2022 - 14:45
NEWS WIRES
The British government unveiled a multibillion-pound package Thursday to ease a severe cost-of-living squeeze, announcing the plan a day after Prime Minister Boris Johnson vowed to “move on” from a months-long scandal over parties in government buildings during COVID-19 lockdowns.
Treasury chief Rishi Sunak said the government would introduce a temporary windfall tax on the profits of oil and gas firms. The tax is expected to raise around 5 billion pounds ($6.3 billion) over the next year and fund cash payments to help millions of people cope with sharply rising energy bills, Sunak said.
He said some 8 million of the country's lowest-income households will receive a one-off government payment of 650 pounds ($818).
Johnson had opposed a windfall tax, and his Conservative government previously said that imposing one would deter investment in the U.K.’s energy sector. But the government is under heavy pressure to act as skyrocketing energy and food bills cause financial hardship for British households.
Sunak said the temporary levy would feature an "investment allowance” to motivate companies to reinvest their profits.
U.K. inflation hit 9% in April, the highest level in 40 years, and millions of customers saw their annual energy bills jump by 54% the same month — amounting to an extra 700 pounds ($863) a year on average for each household.
Britain’s energy regulator said this week that domestic energy bills could shoot up by another 800 pounds a year in the fall, as Russia’s war in Ukraine and rebounding demand after the pandemic push oil and natural gas prices higher.
Johnson’s government is trying to turn a page after an investigator’s report on what has become known as the “partygate” scandal slammed a culture of rule-breaking inside the prime minister's No. 10 Downing St. office.
In the report published Wednesday, civil service investigator Sue Gray described alcohol-fueled bashes held by Downing Street staff members in 2020 and 2021, when pandemic restrictions prevented U.K. residents from socializing and visiting sick or dying relatives.
Gray said the “senior leadership team” must bear responsibility for “failures of leadership and judgment.”
The prime minister said he was “humbled” and took “full responsibility” -- but insisted it was now time to “move on” and focus on Britain’s battered economy and the war in Ukraine.
Johnson still faces an inquiry by a House of Commons standards committee over whether he lied to Parliament when he insisted no rules had been broken in Downing Street. Ministers who knowingly mislead Parliament are expected to resign.
The scandal leaves Conservative Party lawmakers in a quandary: try to topple their leader amid a war and financial crisis, or stick with a prime minister whose perceived willingness to flout rules he applies to others has caused public outrage.
Under party rules, a no-confidence vote can be triggered if 15% of party lawmakers — currently 54 — write letters calling for one.
If Johnson lost such a vote, he would be replaced as Conservative leader and prime minister. It’s unclear how many letters have been submitted so far, but the number is growing.
Two more Tory legislators, John Baron and David Simmonds, called Thursday for Johnson to resign.
Baron said Johnson’s previous claim “that there was no rule-breaking is simply not credible,” and therefore he had misled Parliament.
(AP)
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PARTYGATE
Johnson takes responsibility for lockdown-era Number 10 parties – but won't quit
UK police concludes 'partygate' investigation into Johnson government
New photos of UK PM Boris Johnson drinking reignite 'Partygate' row
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : Macron demande à Erdogan de “respecter le choix souverain” de la Finlande et la Suède sur l’Otan
Otan : Macron appelle Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et la Suède
Le président de la République Emmanuel Macron a appelé jeudi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à « respecter le choix souverain » de la Finlande et de la Suède sur une possible adhésion à l’Otan, souhaitant qu’une « solution » soit rapidement trouvée pour lever le veto turc. « Le président de la République a souligné l’importance de respecter le choix souverain de ces deux pays, résultant d’un processus démocratique et intervenant en réaction à l’évolution de leur environnement de sécurité », a communiqué l’Élysée à l’issue de l’entretien téléphonique des deux chefs d’États. Le président turc avait menacé, ce mercredi, de mettre un veto à l’entrée de ces pays dans l’Otan s’il n’obtient pas des « mesures concrètes » concernant ses préoccupations sécuritaires.
La Russie sanctionnera des médias occidentaux si YouTube bloque sa diplomatie
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a annoncé que des médias et journalistes occidentaux seraient expulsés de Russie si YouTube bloquait, comme cela a déjà été le cas, ses briefings hebdomadaires, rapporte Le Monde, ce jeudi.
Deux soldats russes avouent un crime de guerre
Deux soldats russes capturés en Ukraine ont plaidé coupable de crime de guerre pour le bombardement d’une ville de l’est du pays, lors du deuxième procès de ce type organisé par les autorités ukrainiennes, rapporte Le Monde, jeudi 26 mai. « Je suis complètement coupable des crimes dont je suis accusé. Nous avons tiré de Russie contre l’Ukraine », a déclaré Alexandre Bobikine, l’un des deux soldats russes. Le jugement est prévu pour le 31 mai.
Olaf Scholz certain que la Russie ne gagnera pas
Au forum économique de Davos, Olaf Scholz, s’est déclaré « convaincu » que la Russie de Vladimir Poutine ne gagnera pas la guerre en Ukraine, pas plus que le président russe ne sera en capacité de « dicter » ses conditions pour la paix en Ukraine, insiste-t-il. Selon Scholz, Poutine « a déjà manqué ses objectifs stratégiques », trois mois après le lancement de la guerre.
Également invité à Davos, le maire de Kiev a rappelé que « la Russie espère toujours prendre le contrôle de la capitale ukrainienne », estimant que « ce n’est pas un secret qu’elle souhaite occuper tout le territoire ukrainien ». Il a également fait état de la mort de 120 civils à Kiev, depuis le début de la guerre.
8000 soldats ukrainiens prisonniers dans le Donbass
Selon l’agence de presse Reuters, Moscou a fait savoir que 8 000 soldats ukrainiens sont retenus prisonniers par les troupes pro-russes dans les régions de Louhansk et de Donetsk.
La mer d’Azov « définitivement perdue »
Georgy Muradov, vice-Premier ministre de Crimée – annexée en 2014 par la Russie, a indiqué que la mer d’Azov est « définitivement perdue pour l’Ukraine », relate Le Parisien ce jeudi 26 mai. Selon lui, « les ports des régions de Kherson et Zaporijjia ne seront plus jamais ukrainiens (…) la mer d’Azov finira par être exclusivement une mer de la Fédération de Russie ».
France24 - World
Cyprus's president sees parallel between Turkish and Russian 'revisionism'
Issued on: 26/05/2022 - 19:18
Cypriot President Nikos Anastasiadis granted an interview to FRANCE 24 from the capital Nicosia. The northern third of the Republic of Cyprus has been under Turkish domination since 1974. Anastasiadis said that Russia's invasion of Ukraine uses the "exact same arguments that Turkey used to invade Cyprus". Asked about tensions with Turkey over hydrocarbons, he expressed hope that Ankara will not "will not attempt to do anything that will cause conflagration and risk peace in the region".
Cypriot President Nikos Anastasiadis spoke to FRANCE 24 from the capital Nicosia, Europe's last divided city. Cyprus has been split into two since 1974, following the Turkish army's invasion of the northern part of the island. After 48 years of negotiations, progress on reunification appears to have stalled.
Anastasiadis said that Russia’s invasion in Ukraine uses the "exact same arguments that Turkey used to invade Cyprus" in 1974. He drew a parallel with "similar actions of certain countries" which "seek, through revisionism, to overturn either geographical or historical data records".
The Cypriot president pleaded for a "bizonal, bi-communal federation" in Cyprus, an option refused by Ankara, which claims that Cyprus "remains under Turkey’s guarantee regime".
Asked about Turkey coveting a share of the hydrocarbons found on the Cypriot seabed, Anastasiadis said he was ready to share the resources by appealing to the International Court of Justice in The Hague or through arbitration, based on the International Law of the Sea, to find the dividing line between the two countries' exclusive economic zone (EEZ). The Cypriot president said he hoped that Turkey "will not attempt to do anything that will cause conflagration and risk peace in the region."
Finally, with Cyprus suspected of issuing golden visas to oligarchs on the list of 1,300 Russians sanctioned by Brussels, Anastasiadis claimed that only eight of them hold Cypriot nationality, and added that instructions were given for this to be revoked, in "compliance with the common EU line".
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REVISITED
Cyprus's Varosha, where time came to a halt in 1974
Pope Francis ends Greece, Cyprus trip focused on migrant rights
Focus
Cyprus: New illegal immigration routes converge on divided island
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’humoriste britannique Ricky Gervais se moque des trans et scandalise des militants LGBT
Il a suffi de quelques heures pour que le dernier spectacle de Ricky Gervais suscite de vives réactions outre-Manche. Avec « Super Nature », sa nouvelle émission spéciale diffusée sur Netflix depuis le mardi 24 mai, l’humoriste s’est attiré les foudres de militants de la communauté LGBT sur les réseaux sociaux, lesquels l’accusent de « transphobie », rapporte le magazine américain Variety.
Le dernier spectacle de Ricky Gervais, "SuperNature" est sorti aujourd'hui sur Netflix. 👀 pic.twitter.com/HmahsbEGUj
— Euphoria 🫧 (@_Oct14th) May 24, 2022
Dès les premières minutes du show, le créateur de la série « The Office » enchaîne les blagues sur les transgenres : « Oh, les femmes ! Pas toutes les femmes, je veux dire celles de l’ancienne génération. Les femmes à l’ancienne, celles qui ont un utérus. Ces putains de dinosaures. J’aime les nouvelles femmes. Elles sont géniales, n’est-ce pas ? Les nouvelles qu’on a vues récemment. Celles avec des barbes et des bites. Elles sont aussi bonnes que l’or, je les aime (…) »
« Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir »
Quelques instants plus tard, celui qui est également acteur et chanteur, mentionne le cas de l’humoriste américain Kevin Hart, s’étant retiré de l’animation des Oscars en 2018 pour des tweets passés jugés homophobes. « Vous ne pouvez pas prédire ce qui sera offensant à l’avenir », se projette Ricky Gervais. « Vous ne savez pas qui sera la foule dominante. La pire chose que vous pouvez dire aujourd’hui est ‘Les femmes n’ont pas de pénis’, n’est-ce pas ? Personne ne l’a vu venir. Vous ne trouverez pas un tweet vieux de 10 ans de quelqu’un disant ‘Les femmes n’ont pas de pénis’. Vous savez pourquoi ? Nous ne pensions pas que nous devions le faire, putain ! »
Ricky Gervais has a new stand up show out on Netflix today.
5 minutes in and he’s making jokes about trans women attacking & raping people in public bathrooms. To him we exist only as a punchline, a threat, something less than human.
— Esme (@discount_Ripley) May 24, 2022
Des mots qui n’ont pas manqué de faire réagir. « Si vous êtes un comédien et que vous soutenez les personnes trans, il est de votre responsabilité de vous élever contre Dave Chapelle et la nouvelle émission spéciale de Ricky Gervais. Vous ne pouvez pas vous considérer comme un allié si vous ne prenez pas publiquement position contre cela. C’est le strict minimum », tacle une internaute. « Pour lui, nous n’existons que comme une punchline, une menace, quelque chose de moins qu’humain », estime une autre.
« Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d’Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est-ce que je me plains ? Non », ironise ensuite Ricky Gervais, au sujet des revendications des différentes minorités dans la société.
.@RickyGervais : "Dans ce pays, il y a seulement 5% de Noirs, 5% d'Asiatiques, 5% de LGBTQ. Des chiffres minuscules. Moi, je suis un multimillionnaire hétérosexuel blanc, nous sommes moins de 1%. Est ce que je me plains ? Non." pic.twitter.com/ycEu4gq2Xr
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) May 24, 2022
Vers la fin de l’émission, il tente de clarifier ses positions… non sans moqueries : « Dans la vraie vie, bien sûr, je soutiens les droits des trans. Je soutiens tous les droits de l’homme, et les droits des trans sont des droits de l’homme. Vivez votre meilleure vie. Utilisez vos pronoms préférés. Soyez le genre que vous sentez que vous êtes. Mais rencontrez-moi à mi-chemin, mesdames : Laissez tomber la bite. C’est tout ce que je dis. » Lors de la 77e cérémonie des Oscars, le comédien de 60 ans avait déjà marqué les esprits avec un discours tirant à boulets rouges sur l’hypocrisie de la sphère hollywoodienne.
France24 - Monde
Burkina Faso : plus de 50 morts dans une attaque dans une région de l'Est
Publié le : 26/05/2022 - 19:24Modifié le : 27/05/2022 - 09:00
FRANCE 24
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Une attaque perpétrée par des jihadistes présumés à Madjoari, localité de l'est du Burkina Faso, a fait une cinquantaine de victimes civiles, ont indiqué jeudi les autorités régionales. Survenue la veille, la tuerie a eu lieu dans une commune sous blocus de jihadistes.
Des assaillants armés ont tué une cinquantaine de personnes dans une région de l'est du Burkina Faso ravagée par les violences commises par les groupes islamistes, a annoncé jeudi 26 mai le gouverneur de la région.
"Des habitants de Madjoari", localité placée sous blocus de jihadistes et qui tentaient de la quitter, "ont été pris pour cible (...) par des individus armés non identifiés", a indiqué le colonel Hubert Yameogo dans un communiqué transmis à l'AFP. "Le bilan provisoire" fait état "d'une cinquantaine de personnes tuées", a-t-il dit.
Sécurisation en cours
Comme d'autres communes du nord et de l'est du Burkina, celle de Madjoari a été placée sous blocus par les jihadistes qui frappent ces régions.
Privés de ravitaillement, ses habitants tentent de fuir depuis la semaine dernière, ont indiqué plusieurs d'entre eux joints par l'AFP depuis Ouagadougou.
Ce sont "ces populations qui ont été interceptées et exécutées par les terroristes", a indiqué l'un de ces habitants précisant que "toutes les victimes sont des hommes".
Le gouverneur de la région de l'Est a assuré que "des actions de sécurisation sont en cours afin de ramener la quiétude".
Cette attaque suit plusieurs autres enregistrées récemment à Madjoari contre des militaires et des civils.
"Priorité" sécuritaire
Le 19 mai, le détachement militaire y a été visé : onze soldats sont morts et vingt autres blessés. Cinq jours auparavant, une attaque contre les populations civiles avait fait 17 morts et sept blessés.
Le Burkina Faso, en particulier le Nord et l'Est, est la cible d'attaques jihadistes depuis 2015 perpétrées par des mouvements affiliés à Al-Qaïda et à au groupe État islamique qui ont fait plus de 2 000 morts et 1,8 million de déplacés.
Le nouvel homme fort du pays, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, qui a renversé fin janvier le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé d'être inefficace face à la violence jihadiste, a fait de la question sécuritaire sa "priorité".
Après une relative accalmie lors de sa prise de pouvoir, M. Damiba fait depuis face à une recrudescence d'attaques de jihadistes présumés qui ont fait quelque 200 morts, civils et militaires.
Avec AFP et Reuters
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Burkina Faso : une dizaine de personnes tuées dans une attaque contre un détachement militaire
Burkina Faso : "dialogue" avec des groupes armés pour tenter de sortir de la spirale de la violence
Burkina Faso : une quarantaine de morts dans trois attaques perpétrées samedi
New York Times - World
¿Colombia elegirá a su primer presidente de izquierda?
Un mitin del candidato presidencial Gustavo Petro en Cartagena, Colombia, el 14 de mayoCredit...
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Un electorado joven, numeroso y expresivo que anhela transformar una de las sociedades más desiguales de América Latina podría impulsar a Gustavo Petro a la presidencia.
Por Julie Turkewitz
Photographs by Federico Rios
FUSAGASUGÁ, Colombia — El hombre en el escenario, rodeado de una multitud sudorosa, apasionada y bulliciosa parecía una elección peculiar para un ídolo de juventudes. Gustavo Petro tiene el pelo cano, 62 años y, en sus discursos, parece más un predicador clamoroso que una estrella conversadora de TikTok.
Pero luego de un inesperado ascenso de rebelde clandestino a alcalde de Bogotá y rostro obstinado de la oposición colombiana, Petro podría convertirse en el primer presidente de izquierda de Colombia, un momento crucial para una de las sociedades más políticamente conservadoras de América Latina.
Y, en cierta medida, su auge ha sido impulsado por el electorado joven más numeroso, bullicioso y tal vez más indignado en la historia del país, un sector que exige la transformación de una nación caracterizada por una profunda desigualdad social y racial.
En la actualidad casi nueve millones de votantes colombianos tienen 28 años o menos, la mayor cantidad en la historia; son una cuarta parte del electorado. Están inquietos: crecieron con la promesa de la educación universitaria y buenos empleos y se ven decepcionados ante el panorama actual, también están más conectados al mundo digital y posiblemente más empoderados que cualquier generación previa.
“Petro es el cambio”, dijo Camila Riveros, de 30 años, envuelta en una bandera de Colombia en un evento de campaña este mes en las afueras de Bogotá, la capital. “La gente está aburrida”.
Mientras los colombianos se preparan para votar el domingo, Petro ha prometido repensar el modelo económico capitalista del país y expandir ampliamente los programas sociales, al proponer trabajo garantizado con una renta básica, cambiar el sistema de salud hacia un sistema controlado públicamente y aumentar el acceso a la educación superior, en parte a través de un aumento de impuestos a los ricos.
Petro lleva meses liderando las encuestas —aunque los sondeos sugieren que tal vez no se libre de una segunda vuelta en junio— y su popularidad refleja tanto el avance de la izquierda en América Latina como el fervor contra los políticos de turno que se ha intensificado debido a los embates de la pandemia en la región.
“Este 29 de mayo, entonces, tenemos una decisión que tomar”, dijo Petro en otro evento de campaña celebrado este mes en la ciudad caribeña de Cartagena. “O mantenemos las cosas como están o gritamos: ¡Libertad! Yo los invito a gritar: ¡Libertad!”.
Pero sus críticos aseguran que Petro no está preparado para gobernar y argumentan que sus políticas, que incluyen un plan para detener todas las nuevas exploraciones petroleras en un país donde el combustible es una exportación clave, arruinarían la economía.
También ha interpelado directamente a las instituciones más importantes del país —en particular a las fuerzas armadas— aumentando las tensiones con los líderes militares y causando preocupación sobre la estabilidad de la duradera pero vulnerable democracia de Colombia.
El principal oponente de Petro es Federico Gutiérrez, de 47 años, exalcalde de Medellín, la segunda ciudad del país, y candidato de la clase gobernante conservadora. Gutiérrez propone un camino menos ambicioso.
“Y claro que hay que cambiar muchas cosas”, dijo en una entrevista en la que mencionó un plan que intensificaría la explotación petrolera con el método de fractura hidráulica, llevaría más fondos a los gobiernos locales y crearía una unidad especial para combatir el crimen urbano. “Pero los cambios jamás pueden suponer un salto al vacío sin paracaídas, como le ocurrió a Venezuela o Nicaragua, o como le está pasando a Perú, a Chile”.
Un tercer candidato, Rodolfo Hernández, de 77 años, es un exalcalde con una plataforma populista anticorrupción que está avanzando en las encuestas.
La elección sucede durante un momento difícil para el país. Los sondeos muestran una insatisfacción generalizada con el gobierno del actual presidente, Iván Duque, respaldado por la misma coalición política que apoya a Gutiérrez, así como una frustración por la pobreza crónica, una brecha de ingresos cada vez mayor y la inseguridad, que se han intensificado durante la pandemia.
Uno de los sectores que ha sido más afectado por estos problemas es la juventud colombiana, y esos votantes podrían ser quienes decidan si el país da un gran giro a la izquierda.
La gente joven ha encabezado las protestas contra el gobierno que llenaron las calles de Colombia el año pasado y han dominado la conversación nacional durante semanas. Al menos 46 personas murieron —muchos eran manifestantes jóvenes que no estaban armados y muchos de esos incidentes sucedieron en encuentros con la policía— en lo que se conoce como “el paro nacional”.
Algunos analistas esperan que los jóvenes acudan a votar en cifras récord, impulsados no solo por Petro sino también por su candidata de fórmula, Francia Márquez, una activista ambientalista de 40 años con un enfoque de género, raza y con conciencia de clase y quien se convertiría en la primera vicepresidenta negra del país.
“La generación de TikTok que está muy conectada con Francia, que está muy conectada con Petro, va a ser determinante”, dijo Fernando Posada, un analista político de 30 años.
La generación joven actual es la más educada de la historia colombiana, pero también enfrenta una inflación anual del 10 por ciento, una tasa de desempleo juvenil del 20 por ciento y una tasa de pobreza del 40 por ciento. Muchos —tanto seguidores como los críticos de Petro— dicen sentirse traicionados por décadas de líderes que han prometido oportunidades pero han cumplido poco.
En una encuesta de mayo de la empresa Invamer, más del 53 por ciento de los votantes de entre 18 y 24 años y alrededor del 45 por ciento de los de 25 a 34 años indicaron que planeaban votar por Petro. En ambos grupos etarios, menos de la mitad de esa cifra dijo que votaría por Gutiérrez o Hernández.
Natalia Arévalo, de 30 años y madre soltera con tres hijos, marchó varios días en las protestas del año pasado con su hija Lizeth, de 10 años, quien llevaba un cartel colgado del cuello que decía: “¿Qué nos espera a los niños?”.
“Uno tiene que elegir entre pagar las deudas o darle de comer a los hijos”, dijo Arévalo, quien apoya a Petro.
“No se puede comer huevo, no se puede comer carne, o sea, no se puede comer nada”, añadió. “Hay que darle una vuelta de 180 grados a todo esto que llevamos desde hace más de 20 años”.
Por supuesto, muchos votantes jóvenes se muestran escépticos de la capacidad de Petro para cumplir sus promesas.
En Fusagasugá, Nina Cruz, de 27 años y empleada de un café, dijo que Petro le fallaría a las familias con más dificultades de Colombia y dijo que no le gustaba en particular su pasado como miembro de un grupo rebelde de izquierda.
El país tiene una larga historia de milicias violentas que dicen ayudar a los pobres y acaban por aterrorizarlos.
“Lo que está diciendo es: ‘Yo voy a ayudar a los pobres. Yo hago esto por los pobres’”, dijo. “Y a ciencia cierta es pura mentira”.
Petro es un economista que creció en las afueras de Bogotá. De adolescente se unió al M-19, una milicia de izquierda que buscaba tomar el poder y que decía impulsar la justicia social.
El grupo nunca fue tan numeroso ni tan violento como la principal fuerza guerrillera del país, las Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia o FARC. Pero en 1985, el M-19 ocupó el Palacio de Justicia, lo que inició un enfrentamiento con la policía y el ejército y dejó a 94 personas fallecidas.
Petro, quien no participó en la toma, acabó en la cárcel por su relación con el grupo.
Con el tiempo se desmovilizó y se postuló al Senado para convertirse en un rostro combativo de la izquierda, impulsando debates francos sobre la corrupción y los delitos.
Algunos críticos han advertido que las propuestas energéticas de Petro podrían quebrar el país. El petróleo representa el 40 por ciento de las exportaciones de Colombia y Juan Carlos Echeverry, un exministro de Economía, ha dicho que cortar la exploración petrolera “sería el suicidio económico”.
Petro también tiene la reputación de ser autoritario. Como alcalde de Bogotá sorteó al Concejo de la ciudad y a menudo no escuchó a sus asesores, dijo Daniel García-Peña, quien trabajó con Petro durante una década antes de renunciar en 2012. En su carta de renuncia, García-Peña llamó a Petro “un déspota”.
La elección se lleva a cabo en un momento en el que las encuestas muestran una creciente desconfianza en las instituciones democráticas del país, incluida la Registraduría Nacional, un organismo electoral que cometió fallas en el conteo inicial de votos en una elección legislativa en marzo.
El error, que la Registraduría definió como de procedimiento, generó preocupaciones de que los candidatos que pierdan declaren un fraude, lo que desencadenaría una crisis de legitimidad.
El país también se ha visto afectado por el aumento de la violencia, que amenaza con socavar el proceso democrático. La Misión de Observación Electoral, un grupo local, calificó este periodo preelectoral como el más violento en 12 años.
En el pasado, candidatos que impulsan el cambio han sido asesinados en la campaña electoral.
Tanto Petro como Márquez han recibido amenazas de muerte y en su evento de campaña en Cartagena el candidato subió al escenario flanqueado por hombres con escudos antibalas.
Algunas personas llevaban carteles que decían: “La vida de lxs ninxs negrxs importan”. Y también: “Si no es con Petro, nos jodemos”.
Había entusiasmo pero también inquietud.
“Lo que queremos es que haya oportunidades para todos”, dijo Lauren Jiménez, una estudiante universitaria de 21 años.
Pero “si Petro no cumple va a pasar lo mismo que en el gobierno de Duque, un estallido social”, advirtió. “Porque nosotros nos cansamos de quedarnos quietos”.
Sofía Villamil colaboró con la reportería desde Bogotá y Federico Rios Escobar desde Cartagena.
Julie Turkewitz es jefa del buró de los Andes, que cubre Colombia, Venezuela, Bolivia, Ecuador, Perú, Surinam y Guyana. Antes de mudarse a América del Sur, fue corresponsal de temas nacionales y cubrió el oeste de Estados Unidos. @julieturkewitz
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Tunisie : le président Kaïs Saïed officialise la date du 25 juillet pour son référendum
Publié le : 26/05/2022 - 12:27
FRANCE 24
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Le président tunisien a publié mercredi un décret pour convoquer les électeurs le 25 juillet à un référendum sur une nouvelle constitution, selon le Journal officiel, ignorant les appels de l'opposition à revenir sur cette décision controversée.
Le président tunisien Kaïs Saïed a officialisé la date du 25 juillet pour la tenue d'un référendum sur une constitution amendée, censée marquer l'avènement d'une "nouvelle République", malgré les critiques dénonçant un processus bâclé, susceptible d'instaurer une autocratie.
La date du 25 juillet 2022, que Kaïs Saïed avait unilatéralement fixée en décembre, a été officialisée dans un décret présidentiel "portant convocation des électeurs pour un référendum sur un projet de nouvelle Constitution de la République tunisienne", publié mercredi 25 mai dans le Journal officiel.
Après des mois de blocage politique, le président tunisien, élu démocratiquement fin 2019, s'est arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet 2021 en limogeant le Premier ministre et en suspendant le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahda, sa bête noire, avant de le dissoudre fin mars.
"Dialogue national" excluant les partis
Dans une feuille de route censée sortir le pays de la crise politique, dévoilée en décembre, Kaïs Saïed avait annoncé un référendum sur des amendements constitutionnels le 25 juillet 2022, avant des législatives le 17 décembre.
Une consultation populaire en ligne organisée entre janvier et mars, et très largement boudée, a plébiscité l'instauration d'un régime présidentiel que Kaïs Saïed appelle de ses vœux, à la place du système hybride actuel, source de conflits récurrents entre les branches exécutive et législative.
Le président a nommé vendredi un juriste proche de lui, Sadok Belaïd, à la tête d'une commission chargée d'élaborer la nouvelle constitution à travers un "dialogue national", dont les partis politiques ont été exclus.
Conviée à ce dialogue, la puissante centrale syndicale tunisienne UGTT, acteur incontournable de la scène politique tunisienne, refuse d'y participer.
Pour l'UGTT, le dialogue dans le format proposé par Kaïs Saïed vise à "cautionner des conclusions décidées unilatéralement à l'avance et [à] les faire passer par la force comme des faits accomplis."
Dans la même édition du Journal officiel, Kaïs Saïed a publié un second décret stipulant que le texte de la nouvelle constitution qu'il préconise serait publié "au plus tard le 30 juin", avant d'être soumis à référendum.
Par ces décisions, il fait fi des critiques de ses opposants qui l'accusent de chercher à rétablir une autocratie dans le pays qui fut en 2011 le berceau du Printemps arabe en renversant la dictature de Zine El Abidine Ben Ali.
Avec AFP
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En Tunisie, des centaines de personnes dans la rue en soutien au président Kaïs Saïed
Tunisie : à trois mois d'un référendum, Kaïs Saïed renforce sa mainmise sur la vie politique
L'Entretien de France 24
Samir Saïd, ministre tunisien de l'Économie : "Les réformes ont été trop longtemps retardées"
New York Times - World
‘Quiero reiniciar mi cerebro’: veteranas de guerra recurren a la psicoterapia psicodélica
Traumatizadas por la guerra y las agresiones sexuales, algunas veteranas estadounidenses o parejas de militares buscan ayuda en una clínica mexicana que trata la depresión y la adicción con potentes alucinógenos como el veneno de sapo.
Mujeres reunidas para una ceremonia de té de hongos alucinógenos en marzo, en un retiro de terapia para veteranas en México.Credit...
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Por Ernesto Londoño
Photographs by Meridith Kohut
TIJUANA, México — El humo de muchos inciensos se arremolinaba en la sala con luz tenue, mientras siete mujeres se turnaban para explicar las razones que las habían llevado a inscribirse en un fin de semana de psicoterapia psicodélica en una villa en el norte de México con vistas panorámicas al mar.
Una exmarine estadounidense afirmó que esperaba poder conectar con el espíritu de su madre, quien se había suicidado hace 11 años. Una veterana del ejército contó que un pariente la había agredido sexualmente cuando era niña. Un puñado de veteranas aseguraron haber sido agredidas sexualmente por compañeros del servicio militar.
A la esposa de un experto en desactivación de bombas de la Marina se le quebró la voz mientras lamentaba el hecho de que años de implacables misiones de combate hubieran convertido a su esposo en un padre ausente y disfuncional.
Kristine Bostwick, de 38 años, exintegrante del cuerpo médico de la Marina, confesó que esperaba que hacer que su mente experimentara ceremonias con sustancias psicotrópicas la ayudaría a hacer las paces con el final de un matrimonio turbulento y quizás aliviar las migrañas que se habían convertido en un tormento diario.
“Quiero reiniciar mi cerebro de abajo hacia arriba”, sentenció, mientras se secaba las lágrimas durante la sesión introductoria de un retiro de tres días hace poco. “Mis hijos se lo merecen. Yo me lo merezco”.
Un creciente conjunto de investigaciones sobre los beneficios terapéuticos de la psicoterapia psicodélica ha generado entusiasmo entre algunos psiquiatras e inversores de capital de riesgo.
En los últimos años se han aprobado medidas para despenalizar las drogas psicodélicas, financiar la investigación sobre su potencial curativo y establecer marcos para su uso medicinal, con apoyo bipartidista en los ayuntamientos y legislaturas estatales por todo Estados Unidos.
Gran parte del creciente atractivo por este tipo de tratamiento ha sido impulsado por veteranos de las guerras estadounidenses en Afganistán e Irak. Tras haber recurrido a terapias experimentales para tratar el trastorno por estrés postraumático, las lesiones cerebrales traumáticas, la adicción y la depresión, muchos exmilitares se han convertido en defensores efusivos de una aceptación más amplia de las drogas psicodélicas.
Los participantes del retiro psicodélico suelen pagar miles de dólares por la experiencia. Pero estas veteranas y esposas de veteranos que habían viajado a México para recibir tratamiento en The Mission Within estaban allí de forma gratuita, cortesía de Heroic Hearts Project y de Hope Project. Las organizaciones, fundadas por un ranger del ejército y la esposa de un SEAL de la Marina, recaudan dinero con el objeto de que la psicoterapia psicodélica sea asequible para las personas con antecedentes militares.
The Mission Within, en las afueras de Tijuana, es dirigida por Martín Polanco, quien desde 2017 se ha enfocado casi exclusivamente en tratar a veteranos.
“Desde muy temprano me di cuenta de que si centrábamos nuestro trabajo en los veteranos tendríamos un mayor impacto”, afirmó Polanco, quien aseguró haber tratado a más de 600 veteranos estadounidenses en México. “Entienden lo que se necesita para lograr el máximo rendimiento”.
Al principio, afirmó, solía tratar casi de forma exclusiva a veteranos hombres. Pero recientemente comenzó a recibir muchas solicitudes de mujeres veteranas y esposas de militares y comenzó a organizar retiros solo para mujeres.
Con la excepción de los ensayos clínicos, la psicoterapia psicodélica se realiza actualmente de forma clandestina o bajo una legalidad difusa. A medida que se ha incrementado la demanda, un puñado de países de América Latina, incluidos Costa Rica, Jamaica y México, se han convertido en centros de protocolos experimentales y estudios clínicos.
Polanco, quien no tiene licencia en Estados Unidos, lleva años ejerciendo al margen de la medicina convencional, pero su trabajo está despertando ahora el interés de especialistas más consolidados en salud mental. A finales de este año, investigadores de la Universidad de Texas en Austin y de la Facultad de Medicina de Baylor pretenden examinar sus protocolos en dos estudios clínicos.
Según Randal Noller, portavoz del Departamento de Asuntos de los Veteranos, el uso de tratamientos psicodélicos no forma parte actualmente de la atención estándar para el tratamiento de las enfermedades mentales en los hospitales de veteranos. Pero con una aprobación especial, es posible que se administren como parte de un protocolo de investigación, y la Oficina de Salud Mental y Prevención del Suicidio del departamento está “siguiendo de cerca el desarrollo de la literatura científica en esta área”, dijo Noller.
En México, dos de las sustancias que administra Polanco —la ibogaína, un psicoactivo de origen vegetal comúnmente utilizado para tratar la adicción, y la 5-MeO-DMT, un poderoso alucinógeno derivado del veneno del sapo del desierto sonorense— no son ilegales, pero tampoco están aprobadas para uso médico. La tercera, los hongos psilocibios, pueden consumirse de manera legal en ceremonias que sigan tradiciones indígenas.
En el transcurso de un retiro de fin de semana, los pacientes de Polanco comienzan con una ceremonia en la que se utiliza ibogaína o psilocibina. El viaje inicial pretende desencadenar un pensamiento perturbador y una profunda introspección.
“Te conviertes en tu propio terapeuta”, dijo Polanco.
El domingo, quienes participan fuman 5-MeO-DMT, a menudo descrita como algo entre una experiencia mística y una experiencia cercana a la muerte.
Charles Nemeroff, presidente del departamento de psiquiatría y ciencias del comportamiento de la Universidad de Texas en Austin, quien recientemente creó un centro de investigación psicodélica, dijo que el revuelo sobre el potencial curativo de los psicodélicos ha superado las pruebas sólidas. Los riesgos —que incluyen episodios de psicosis— son considerables, dijo.
“Actualmente, no tenemos forma de predecir quién responderá o no terapéuticamente o quién podría tener una mala experiencia”, dijo. “Hay muchas cosas que todavía no sabemos”.
Las mujeres del retiro de México comprendían los riesgos. Pero varias dijeron que habían perdido la fe en los tratamientos convencionales, como los antidepresivos, y que habían escuchado suficientes historias inspiradoras de amigos como para dar un salto de fe.
Antes de que las siete mujeres se reunieran en un círculo para la ceremonia de los hongos hace algunos sábados, cada una de ellas había firmado una cláusula de exención de responsabilidad. Habían llenado cuestionarios para medir el estrés postraumático y otras dolencias psicológicas y se habían sometido a un chequeo médico.
Quien dirigió la ceremonia fue Andrea Lucie, una chilenaestadounidense experta en medicina “mente y cuerpo”, quien pasó la mayor parte de su carrera trabajando con veteranos estadounidenses heridos. Tras soplar salvia ardiente en tazas de té de hongos servidas en una bandeja decorada con flores y velas, Lucie leyó un poema de María Sabina, una curandera indígena mexicana que solía dirigir ceremonias con hongos.
“Cúrate mijita, con amor bonito, y recuerda siempre… tú eres la medicina”, recitó Lucie, quien proviene de una familia mapuche en Chile.
Tras beber, las mujeres se acostaron sobre unos colchones dispuestos en el suelo y se pusieron gafas protectoras mientras sonaba música relajante en un parlante.
Las primeras reacciones se produjeron unos 40 minutos después. Un par de mujeres se quitaron las gafas y comenzaron a llorar. Una soltó una risita y luego estalló en carcajadas.
Luego comenzaron los lamentos. Jenna Lombardo-Grosso, la exmarine cuya madre se suicidó, salió de la habitación y se acurrucó junto a Lucie en el piso de abajo.
Lombardo-Grosso, de 37 años, sollozaba y gritaba: “¡¿Por qué?!, ¡¿Por qué?!”. Más tarde explicó que los hongos habían hecho emerger episodios traumáticos de abuso sexual infantil.
Dentro de la sala de ceremonias, Samantha Juan, la veterana del ejército que sufrió abuso sexual cuando era niña, comenzó a llorar y sacó su diario. Esta era su tercera vez en un retiro administrado por Polanco, donde afirmó haber enfrentado toda una vida de recuerdos traumáticos que la condujeron a beber en exceso y a depender de las drogas para escapar de su dolor, tras salir del ejército en 2014.
“He aprendido a ser empática conmigo misma y a mostrarme gracia”, aseguró Juan, de 37 años.
Su objetivo en este retiro, dijo, era hacer las paces con una agresión sexual que aseguró haber sufrido en el ejército.
“En el viaje de hoy, el foco es el perdón”, sentenció Juan poco antes de tomar los hongos. “Ya no quiero que nada así me ate”.
A medida que los efectos de los hongos fueron desapareciendo, prevaleció una sensación de calma. Las mujeres intercambiaron historias sobre sus viajes, contaron chistes y se perdieron en largos abrazos.
Los nervios regresaron a la mañana siguiente, cuando las mujeres esperaban su turno para fumar 5-MeO-DMT, un viaje que Polanco denomina “la catapulta”, por la velocidad e intensidad de la experiencia.
Segundos después de que sus pulmones absorbieran las secreciones del sapo, Juan soltó gritos guturales y se removió en su colchoneta. Bostwick parecía asustada e inestable cuando pasó de estar tumbada de espaldas a ponerse a cuatro patas. Lombardo-Grosso vomitó, jadeó y se sacudió violentamente mientras una enfermera y Lucie la mantenían firme.
Cuando recuperó la conciencia, Lombardo-Grosso se sentó y empezó a llorar.
“Fue como un exorcismo”, dijo. “Sentí como si subiera el azufre, negro, y ahora no hay más que luz”.
Esa noche, Alison Logan, la esposa de un experto en desactivación de artefactos explosivos de la Marina que estaba a punto de divorciarse, lucía desalentada. Los viajes, afirmó, habían sacado a relucir su tristeza, pero no le habían proporcionado conocimientos ni un sentido de resolución.
“Sentí mucho dolor y no obtuve respuestas”, dijo.
Sin embargo, las otras participantes aseguraron que sus dolencias físicas habían desaparecido y que su estado de ánimo había mejorado.
Bostwick dijo que estaba “desconcertada”, pero eufórica, porque sus migrañas habían desaparecido y que por primera vez en mucho tiempo tenía una sensación de posibilidad ilimitada.
“Siento que mi cuerpo ha liberado gran parte de la ira y la frustración y todas las cosas insignificantes a las que nos aferramos”, dijo. “Estaba rebosante de negatividad”.
Durante los días posteriores al retiro, Juan dijo que se sentía “llena de energía y lista para afrontar cada día”.
Lombardo-Grosso afirmó que el retiro la había ayudado a hacer las paces con la pérdida de su madre y había cambiado su perspectiva hacia el futuro, de una sensación de angustia a una de optimismo.
“Me siento plena”, aseguró unos días después desde su casa en Tulsa, Oklahoma. “Ya no siento que me falte algo”.
Ernesto Londoño es un corresponsal que trabaja en un libro sobre salud mental y psicodélicos medicinales en colaboración con el departamento de desarrollo de libros del New York Times. @londonoe
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France24 - Monde
En plein krach high-tech, les voitures volantes peinent à décoller
Publié le : 20/05/2022 - 19:12
Guillaume GRALLET
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De Jules Vernes à "Retour vers le futur", en passant par "Le Château Ambulant", le film d'animation du cinéaste japonais Hayao Miyazaki, les engins volants font partie de notre imaginaire. De plus en plus de modèles sont capables de s'envoler. Il reste cependant plusieurs problèmes à résoudre pour que le grand public puisse s'en emparer au quotidien.
"On nous avait promis des voitures volantes, nous avons eu des messages de 140 caractères", s'amusait en 2013 l'entrepreneur Peter Thiel pour se moquer de perspectives longtemps évoquées, mais qui tardaient à se réaliser, de voir se multiplier des véhicules au dessus de nos têtes. Aujourd'hui, les modèles se multiplient dans le monde, de la Slovaquie aux États-Unis en passant par la Chine. Un aéroport, permettant à ses véhicules de se recharger comme de décoller, s'apprête à ouvrir dans la ville britannique de Coventry.
Mais voilà, décoller n'est pas tout. Il va falloir, si ces véhicules deviennent grand public, inventer un "code de la route" dans les airs, tout comme mettre au point des modèles de gestion du trafic particulièrement sûrs. Si les derniers modèles de voitures volantes sont beaucoup moins bruyants que les hélicoptères, ils doivent toutefois gagner en stabilité, mais aussi consommer moins d'énergie. En ce sens, le prototype d'avion à hydrogène Blériot, sur lequel travaille la start-up française Beyond Aero, mérite l'attention. S'il a encore tout à prouver, son nom, un hommage à l'ingénieur qui a réussi le premier à survoler la Manche, rappelle les heures risquées, mais enthousiasmantes des débuts de l'aviation.
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Guerra Rusia-Ucrania
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‘Por favor, Dios, déjalo vivir’: las fuerzas rusas azotan el este de Ucrania
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial que se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, está en la mira de Moscú.
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Por Carlotta Gall
Photographs by Finbarr O’Reilly
SEVERODONETSK, Ucrania— Una mujer se bajó de la ambulancia llorando y con las manos llenas de sangre. Los médicos de la policía la llevaron al interior de su puesto de primeros auxilios mientras la mujer pedía ayuda para su esposo, quien yacía en la ambulancia.
“Por favor, Dios, déjalo vivir”, suplicó la mujer, Olha. “Ni te imaginas la persona que es. Tiene un corazón de oro”.
Pero los camilleros ya habían dejado de atenderlo. El esposo de Olha, Serhii, murió al mediodía del martes 24 de mayo. Es otra víctima del incesante bombardeo de artillería y disparos que, durante tres meses, las fuerzas rusas han lanzado sobre esta ciudad ubicada en el frente de guerra.
Severodonetsk, una ciudad minera e industrial, se encuentra en el corazón de la región del Donbás en Ucrania oriental, lo que la coloca directamente en la mira de Moscú. Las fuerzas rusas, repelidas en la capital, Kiev, han volcado toda la fuerza de su estrategia hacia el este. El objetivo es apoderarse de una gran parte del territorio que está cerca de la frontera rusa, aunque eso ha tenido cierto costo para ellos.
Severodonetsk también tiene una gran importancia estratégica para los ucranianos, quienes han pasado semanas defendiéndola de manera feroz. A principios de este mes, las fuerzas rusas sufrieron grandes pérdidas cuando intentaban cruzar el río Síverski Donets y consolidar su posición.
En Severodonetsk, eso ha ocasionado meses de trauma a medida que Moscú ha intentado rodear la ciudad y asediarla. En la actualidad, las fuerzas rusas están apostadas en tres lados.
Viajar a Severodonetsk es peligroso. Para poder llegar aquí el martes 24 de mayo, un equipo de reporteros de The New York Times condujo con escolta policial a través de pequeños pueblos y campos para evitar los disparos de artillería desde las posiciones rusas y luego pasó a gran velocidad por un puente de un solo carril, que es la única ruta de acceso que le queda a la ciudad.
En casi todas las calles, había escombros causados por los bombardeos rusos.
Las aletas de los cohetes sobresalían de los cráteres en el asfalto. Un poste eléctrico destruido y sus cables colgaban del otro lado de la calle. Coches quemados, destrozados por la metralla y a veces volcados, yacían abandonados dondequiera que los hubiera arrojado una explosión. Un camión colgaba de forma precaria al costado de un puente.
Para los policías de Severodonetsk, era un día más.
Los agentes han mantenido una presencia policial en la ciudad, así como en la ciudad vecina de Lisichansk. Les han llevado suministros a los habitantes que quedan, recogen a los muertos y heridos y evacúan a las personas para que se alejen del frente de batalla.
“Muchos eran tipos normales, pero cuando comenzó la guerra se convirtieron en héroes”, afirmó el jefe de policía de la región de Lugansk, Oleh Hryhorov, sobre sus oficiales. “Muchos se han quedado porque de verdad comprenden que es su deber”.
Aunque gran parte de la región de la que Hryhorov es responsable ha sido ocupada por las fuerzas rusas, ha logrado mantener un cuartel general en Severodonetsk y comanda una fuerza compuesta principalmente por nativos de las regiones orientales de Lugansk y Donetsk, las cuales Rusia reclama como propias. Muchos de ellos perdieron sus hogares hace ocho años en la guerra en Ucrania oriental y ahora lo han vuelto a perder todo, afirmó.
Mientras las fuerzas militares ucranianas luchan por defender la ciudad, con artillería y tanques para repeler los avances rusos, la fuerza policial ha intentado atender las necesidades de la población civil. Dentro de un galpón, un grupo de trabajadores redactaba listas sobre las personas que necesitaban ayuda y las que querían evacuar la zona. Una hilera de mantas sobre tablas de madera fungía como un puesto de primeros auxilios. En el patio, la gente llenaba baldes de agua de un camión cisterna.
Mientras tanto, los rusos han incrementado sus bombardeos en los últimos días y, según el jefe de la policía, parece inminente que realizarán un nuevo ataque.
Ahora, incluso los civiles que habían optado por quedarse en sus hogares y que habían rechazado ofertas de evacuación están pidiendo ayuda para salir, aseguró Hryhorov. En la actualidad, la policía está sacando entre 30 y 40 personas al día.
El peligro también es cada vez mayor para sus oficiales, que son más de 100 en los dos asentamientos. El martes 24 de mayo, Hryhorov sostuvo una reunión con su personal para diseñar una estrategia sobre qué hacer en caso de que los rusos los rodearan.
Por ahora, se quedarán donde están, afirmó, ya que no hay nadie más que pueda ayudar a la población.
Antes de la guerra esta ciudad tenía una población de 100.000 habitantes, y todavía quedan miles de personas. Muchas viven en sótanos y refugios antibombas comunales. Otras siguen en sus apartamentos o pequeñas cabañas de madera en medio de jardines y calles arboladas. Algunos son pensionistas. Otros carecen de los medios —o las ganas— para escapar. Otros incluso simpatizan con el gobierno ruso.
Muchos parecían estar simplemente abrumados por los acontecimientos.
Mientras un equipo de oficiales descargaba suministros de alimentos para las familias de los bloques de apartamentos que están en la parte vieja de la ciudad, dos mujeres se le acercaron al comandante de la policía. Querían ser evacuadas, pero cuidaban a sus madres, quienes estaban confinadas en sus camas debido a accidentes cerebrovasculares.
“No tengo nada de dinero, ni siquiera monedas”, afirmó Viktoriya, de 49 años, mientras comenzaba a llorar. “No tengo familiares ni adónde ir”.
Viktoriya había estado en contacto con un grupo de ayuda estadounidense que se había ofrecido a ayudarla cuando la ciudad todavía tenía conexiones de teléfono e internet. Sin embargo, contó, nunca llegaron. Su madre, Valentina, tiene 87 años y no puede caminar.
Mientras hablaba, el disparo de un francotirador pasó silbando muy cerca de sus cabezas. El comandante de la policía se agachó y se dio la vuelta para buscar el lugar del impacto. Sin embargo, las dos mujeres parecieron hacerle caso omiso al disparo, así como a las explosiones que sonaban cerca.
La segunda mujer, Lyudmila, de 52 años, dijo que vivía en un apartamento en el cuarto piso y que no se atrevía a bajar al sótano cuando había bombardeos porque no podía dejar sola a su madre en el piso de arriba.
“Tengo que darle de comer con la mano”, dijo. “Nos sentamos y sentimos miedo y no sabemos qué hacer”.
El bloque de apartamentos ya había sido alcanzado una vez por un proyectil, y un apartamento estaba parcialmente quemado.
“No lo prometemos, pero lo intentaremos”, dijo el jefe de policía, en respuesta a la petición de evacuación de las mujeres.
Los equipos policiales han estado reuniendo a quienes quieren irse en pequeños grupos y los han llevado a un punto de reunión, donde los sacan en un autobús blindado.
La operación está llena de escollos e incertidumbres, entre ellos el inicio de nuevos bombardeos, que paralizan cualquier movimiento. Pero mientras los equipos se reunían en el cuartel general de la policía en Lisichansk para planificar la próxima evacuación, dijeron que el último retraso había sido causado por un grupo de evacuados que exigían garantías adicionales.
Otros agentes estaban atendiendo a aquellos para los que la ayuda llegaba demasiado tarde.
Tres agentes de policía, desafiando el fuego de los proyectiles, salieron a recoger y enterrar a los muertos en Lisichansk. Condujeron una furgoneta blanca hasta una casa donde una mujer de 65 años, a la que los vecinos llamaban la abuela Masha, yacía en el patio de espaldas, con los brazos extendidos bajo una manta. Su perro gruñía y ladraba desde su perrera mientras los agentes la metían en una bolsa para cadáveres y la sacaban en una camilla.
La abuela Masha era diabética y la guerra dificultaba conseguir sus medicinas, dijo su vecina, Lena, de 39 años. Su hijo se había marchado con su familia y no pudo volver cuando ella cayó enferma, dijo Lena. Como la mayoría de las personas entrevistadas para este artículo, prefirió dar solo su nombre de pila, por razones de seguridad.
“No quería que esto sucediera”, declaró. “Es una guerra completamente estúpida, pero nadie me pidió mi opinión”.
Los agentes de policía recogieron otro cadáver, el de un hombre de 60 años llamado Sasha, que vivía en una pequeña casa de madera con un jardín muy grande cerca de una base militar.
“Hubo disparos de proyectiles y luego murió”, dijo su vecino y amigo, Mikhail, de 51 años, exasperado. “Dijo que se sentía mal, pero ¿dónde íbamos a llevarlo en caso de emergencia?”.
Severodonetsk tiene un hospital. Pero el único médico que hay allí está atendiendo a 30 pacientes, y ha sido fuertemente bombardeado y es prácticamente inaccesible, dijeron los habitantes de la ciudad.
Los agentes de policía se dirigieron al cementerio, en las afueras de la ciudad, y acercaron su furgoneta a una línea de estrechas zanjas excavadas por una retroexcavadora. Sacaron las bolsas de la furgoneta y las introdujeron sin contemplaciones en la zanja, donde ya había unas 10 bolsas para cadáveres.
Han enterrado a 150 civiles en tres meses, dijo el oficial a cargo, que solo dio su nombre de pila, Daniel, de 26 años. Solamente unos pocos familiares estaban cerca para organizar los entierros adecuados, y el resto iba a las fosas comunes.
“Da mucho miedo que te acostumbres”, dijo Hryhorov.
Su forma de afrontar la guerra es concentrarse en una tarea a la vez, dijo.
“Y mañana será otro día y habrá nuevas tareas”, dijo. “Probablemente, cada uno de nosotros debe hacer lo que debe, y el resultado será alguna victoria común”.
Carlotta Gall es la jefa del buró del Times en Estambul y cubre Turquía. Antes reportó sobre las consecuencias de la Primavera árabe en Túnez, informó desde los Balcanes durante la guerra en Kosovo y Serbia y cubrió Afganistán y Paquistán. @carlottagall • Facebook
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France24 - Monde
Ukraine : de Moscou, Pékin ou Téhéran, les 1001 facettes de la guerre de l’information
Publié le : 19/05/2022 - 18:03
Sébastian SEIBT
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L’étendue des efforts des groupes prorusses pour répandre la désinformation autour de la guerre en Ukraine est dévoilée dans un rapport de la société de cybersécurité Mandiant, consulté par France 24. Mais le conflit a aussi été récupéré par des cyberagents chinois et iraniens.
Un faux Zelensky qui apparaît en vidéo pour affirmer que l’Ukraine se rend, des rumeurs propagées laissant entendre que des Polonais prélèvent des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les revendre, ou encore un journaliste russe inventé de toutes pièces qui affirme sur Twitter qu’Israël a toujours soutenu l’Ukraine pour nuire à la Russie.
L’ampleur et la diversité des campagnes de désinformation et d’influence en ligne autour de la guerre en Ukraine est illustrée dans un rapport de Mandiant – l’une des principales entreprises américaines de cybersécurité – que France 24 a pu consulter jeudi 19 mai. Si les efforts de hackers pro-Kiev ont déjà été largement commentés, les observateurs commencent tout juste à avoir une idée de l'étendue des opérations menées par le camp pro-Moscou.
Faux suicides et trafic d’organes bidon
Depuis le début de la guerre et la célèbre fausse vidéo de Volodymyr Zelensky en train d'annoncer la capitulation de l'Ukraine, les opérations de désinformation se sont multipliées.
À cet égard, le rapport de Mandiant permet de lever le voile sur une série de campagnes russes en ligne qui n’avaient pas jusqu’à présent été repérées ou attribuées. C’est notamment le cas de "Secondary Infektion", une vaste opération russe de manipulation de l’information, certes connue depuis 2014, mais qui a multiplié les initiatives anti-ukrainiennes depuis le début de la guerre.
Ainsi, en mars, ces pros de la désinformation ont "fait circuler la rumeur sur Internet que [le président ukrainien] Volodymyr Zelensky s’était suicidé dans un bunker, accablé par les nombreuses défaites militaires ukrainiennes", écrivent les experts de Mandiant. Toute ressemblance avec le sort d’un certain dirigeant nazi du IIIe Reich à la fin de la Seconde Guerre mondiale n’est probablement pas fortuite. La propagande russe ayant depuis le début du conflit tenté de dépeindre le président ukrainien comme un Adolf Hitler moderne…
"Secondary Infektion" est aussi responsable d’une autre "fake news" ayant largement circulé sur les réseaux sociaux en avril selon laquelle le régiment Azov chercherait à "se venger" de Volodymyr Zelensky – probablement en l'éliminant –, accusé de les avoir abandonnés à Marioupol. Une manière de saper l'autorité du président ukrainien sur l'un de ses plus célèbres bataillons.
Le rapport de Mandiant dévoile aussi à quel point les alliés de la Russie ont participé à cet effort de guerre de l’information. Ainsi, les Biélorusses de Ghostwriter ont fabriqué de toutes pièces des documents administratifs propagés sur Internet pour nourrir une théorie du complot selon laquelle "un gang de criminels polonais – ayant des liens avec 'des responsables haut placés dans l’appareil d’État' – prélèverait des organes sur des réfugiés ukrainiens pour les vendre à une riche clientèle européenne", écrivent les auteurs du rapport.
Ces quelques exemples illustrent les deux principaux axes d’attaque de ces cyberagents : semer la confusion dans les rangs de l’ennemi (en faisant croire que Zelensky est mort, par exemple) et affaiblir les relations que l’Ukraine peut avoir avec ses voisins européens.
Ghostwriter n’en est d’ailleurs pas à sa première opération du genre. Ces apôtres de la discorde en ligne ont toujours été des spécialistes pour tenter de semer la zizanie au sein des pays occidentaux. "Jusqu’en 2020, cette opération visait surtout à affaiblir le soutien à l’Otan des populations en Lettonie, Lituanie et Pologne", écrivait Mandiant dans un rapport publié en 2021.
Le retour de "l’usine à trolls" russe
Ils ont simplement adapté leur modus operandi à la nouvelle réalité de la guerre. Et c’est d’ailleurs une constatation plus générale faite par les experts de Mandiant. "Chaque groupe prorusse met son savoir-faire spécifique développé au fil des ans à profit dans cette guerre de l’information", souligne Alden Wahlstrom, analyste chez Mandiant et coauteur de leur rapport.
Ainsi, le groupe APT28, qui avait été accusé de s’être introduit en 2016 dans les serveurs du Parti démocrate américain avant l’élection présidentielle, est soupçonné de chercher à mettre la main sur des informations pouvant nuire à l’Ukraine.
Ce conflit semble même marquer le grand retour de l’Internet Research Agency (IRA), la célèbre "usine à trolls" de Saint-Pétersbourg qui était devenue synonyme de "fake news" à l’époque de la présidentielle américaine de 2016. "Un nouveau groupe Telegram – baptisé 'Cyber Front Z' – a été créé au début de la guerre en Ukraine dans le but d’organiser la propagation des contenus prorusses. Les médias ukrainiens affirment qu’il est géré par l’IRA, et même si nous n’avons pas pu le confirmer indépendamment, l’activité observée dans ce salon de discussion correspond aux pratiques de l’IRA", explique Alden Wahlstrom.
Les cyberpropagandistes et autres hackers russes ainsi que leurs alliés directs en Biélorussie ne sont pas les seuls à être obnubilés par la guerre en Ukraine. Des groupes d’autres pays "amis" de Moscou – surtout la Chine et l’Iran – ont aussi sauté sur cette occasion, mais pas forcément pour relayer la propagande "made in Russia". "Ils agissent par opportunisme et développent des récits propres à servir leurs intérêts nationaux", résume Alice Revelli, analyste chez Mandiant et coauteure de l’étude.
Opportunisme à Pékin et Téhéran
Dragonbridge, un groupe chinois qui dirige une armée de milliers de faux comptes sur les réseaux sociaux, est devenu l’un des principaux promoteurs sur Internet de la thèse farfelue selon laquelle les États-Unis développent en secret des armes biologiques dans des laboratoires situés en Ukraine.
Toujours prompt à dépeindre les États-Unis en grand méchant de l’ordre international, ce même groupe propage des messages suggérant que Washington à "attisé les braises du conflit dans l’espoir qu’une guerre leur permettrait de vendre davantage d’armes à l’Ukraine", notent les auteurs du rapport de Mandiant.
Des groupes iraniens profitent aussi de ce conflit pour développer des récits anti-américains… mais pas seulement. C’est une occasion pour eux de louer la politique nucléaire de Téhéran car ils assurent que "si l’Ukraine n’avait pas abandonné son arsenal nucléaire, le pays n’aurait pas été attaqué", rapportent les analystes de Mandiant.
Des hackers pro-Téhéran ont même créé un compte de faux journaliste russe sur Twitter, appelé Fyodor Lukyanov, afin de lui faire écrire qu’Israël est un important soutien de l’Ukraine. Cette campagne d’influence, baptisée "Roaming Mayfly" par Mandiant, "vise délibérément l’opinion publique russe afin d’essayer de créer des tensions entre la Russie et Israël", notent les experts de Mandiant.
Il est difficile de savoir si ces opérations ont été efficaces. Après tout, le moral de l’armée ukrainienne semble être plutôt élevé, et les Occidentaux apparaissent unis dans leur soutien à Kiev.
Mais, au minimum, "ces campagnes ont créé un chaos informationnel qui rend plus difficile de distinguer le vrai du faux, et c’est déjà un accomplissement", assure Alden Wahlstrom. Et puis c’est aussi un gigantesque terrain d’expérimentation des méthodes de désinformation en temps de guerre. "Tous ces groupes regardent ce que font les uns et les autres durant ce conflit, afin d’en retenir quelque chose pour le futur", estime l’analyste de Mandiant. En espérant être plus efficaces lors du prochain conflit.
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RAPPORT DE FORCE
Guerre en Ukraine : la victoire de Kiev, si proche, si loin
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Le corridor de Suwalki, un enjeu stratégique pour les pays Baltes et l'Otan
GÉOPOLITIQUE
Eurovision : sans la Russie au concours, "l'Ukraine a déjà gagné"
France24 - Monde
Le métavers, une idée qui vaudrait vraiment 3 000 milliards de dollars ?
Publié le : 18/05/2022 - 17:17
Sébastian SEIBT
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Le développement du métavers, cet univers virtuel comparé par certains à l’Internet de demain, permettrait d’ajouter en dix ans 3 000 milliards de dollars au PIB mondial, d’après une étude parue lundi. Mais ces travaux, financés par Facebook, comportent plusieurs hypothèses discutables.
Un monde virtuel qui pourrait faire pleuvoir des milliards sur l’économie réelle. Trois mille milliards en dix ans pour être précis. Le métavers, le désormais célèbre concept d’univers virtuel promu par Meta (ex-Facebook), aurait la capacité de gonfler le PIB mondial de 2,8 % en dix ans, d’après une étude publiée lundi 16 mai par Analysis Group, un cabinet américain de conseil économique, et financée par… Meta.
Ces économistes ont calculé que le métavers “s’il était adopté aujourd’hui” contribuerait à la croissance du PIB en Asie à hauteur de 1 000 milliards de dollars d’ici 2031, ajouterait 440 milliards de dollars au PIB européen ou encore plus de 500 milliards de dollars à celui des États-Unis sur la même période. La région la moins affectée par le métavers serait l’Afrique sub-saharienne puisque l’impact économique n’y serait que de 40 milliards de dollars.
Un paradis consumériste sans consommateur ?
“C’est une étude qui a, au moins le mérite d’exister car généralement ce type de données – aussi discutables soient-elles – manquent souvent à l'apparition d'une nouvelle technologie. Cela permet au moins de poser des bases pour le débat”, note Pascal de Lima, économiste en chef pour Harwell Management, un cabinet de conseil économique.
C’est d’autant plus vrai avec le métavers, un concept aux contours flous qui a fait naître des fantasmes à foison depuis que Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, en a fait la pierre angulaire de l’avenir de son empire numérique en octobre 2021. Le métavers serait le “successeur de l’Internet”, selon les auteurs du rapport d’Analysis Group, ce qui veut tout et rien dire.
Plus prosaïquement, le métavers comprend un aspect technologique – le développement d’outils comme les casques de réalité virtuelle – qui permet de se projeter dans un monde persistant en ligne où tout ce qui est réel peut devenir virtuel. Les utilisateurs sont censés, en incarnant un avatar, pouvoir communiquer, travailler, voyager, jouer, construire ou encore acheter dans le métavers.
De quoi aiguiser l’appétit des commerçants en tout genre. Nombre d’entre eux ont déjà mis un pied dans ce métavers, alors même que Mark Zuckerberg lui-même affirme qu’il faudra encore attendre des années avant de le voir réellement prendre forme. Zara a, ainsi, lancé une collection “phygital” (une contraction de physique et digital) de vêtements qui existent à la fois en magasin et pour les avatars, tandis que Decentralant, l’un des principaux projets de metavers (Facebook n’est pas le seul à tenter de bâtir cet univers), a organisé une “métavers fashion week” réunissant des marques comme Dolce & Gabbana ou Tommy Hilfiger. Il existe même des promoteurs immobiliers qui vendent des parcelles de métavers.
On se retrouve ainsi dans une “situation risquée” pour ces commerçants, d’après l’économiste espagnol Manuel Hidalgo, interrogé par le quotidien espagnol El Pais. “Auparavant quelqu’un créait une technologie, comme le moteur à combustion, et une fois qu’elle était viable, des produits voyaient le jour, comme la voiture. Avec le métavers, la situation est inversée : l’idée est promue et lorsque les commerçants y investissent on la développe”, résume-t-il.
Le métavers est ainsi en train de devenir un paradis consumériste sans consommateurs. Et c’est là que l’étude d’Analysis Group entre en jeu : elle est censée rassurer ces investisseurs en donnant un vernis académique à l’idée que le métavers va avoir un impact économique colossal.
Un parallèle osé avec l'internet mobile
Et “les auteurs ont rendu une copie très sérieuse qui a l’ambition d’être rigoureuse”, reconnaît Pascal de Lima. Leur démonstration semble, en effet, très alléchante. Ils extrapolent l’impact économique à venir du métavers à partir de celui de l’internet mobile.
“La manière dont le smartphone combine les technologies – un appareil, l’accès à internet, ou encore la photographie – pour réinventer la manière dont les individus communiquent fait échos aux promesses du métavers”, écrivent les auteurs de l’étude.
Ils ont ensuite estimé l’apport économique de l’internet mobile dans chaque pays en comparant le taux de pénétration de cette technologie à l’évolution du PIB entre 2007 et 2019. “Nos résultats indiquent qu’une progression de 10 % de l’adoption de l’internet mobile dans un pays était associée à une hausse de 0,087 % du PIB”, peut-on lire dans l’étude.
Il suffit alors d’appliquer la même méthode au métavers pour arriver à la conclusion que “l’impact potentiel est d’une contribution au PIB mondial à hauteur de 2,8 %“. Simple, efficace et de quoi faire plaisir à Meta, qui a financé ces travaux ?
“Il y a cependant un problème d’honnêteté intellectuelle à plusieurs niveaux”, tranche Pascal Lima. À commencer par le calcul de l’impact économique de l’internet mobile. “Les auteurs relèvent des corrélations statistiques entre la hausse du PIB et l’adoption des smartphones, mais ça ne veut pas dire qu’il y a forcément un lien de cause à effet”, note cet économiste, auteur de “Capitalisme et Technologie : les Liaisons dangereuses”.
Ensuite, la comparaison avec l’Internet mobile a ses limites. Nul ne sait encore quelle sera l’ampleur du ou des métavers et “comparer cela à l’internet mobile permet de banaliser le phénomène en le mettant au même niveau qu’une technologie que nous connaissons bien et qui a, globalement, eu un impact plutôt positif”, souligne Pascal de Lima.
Une étude qui se veut surtout rassurante
Pour lui, le but principal des auteurs de l’étude avec cette comparaison est de “rassurer le public” au sujet d’une technologie qu’on a encore du mal à cerner. Le message presque subliminal de ce document serait de dire “vous avez survécu à la révolution du mobile, vous survivrez très bien à celle du métavers”.
“Cela permet de mettre de côté toute discussion sur les possibles effets économiques indésirables et les risques sociétaux propres au métavers”, explique Pascal de Lima. Pour lui, le principal danger d’un métavers triomphant concernerait le monde du travail. Les métiers qui impliquent de se déplacer ou d’avoir un rapport humain direct – comme VRP, médecin, vendeur, enseignant, ou encore livreur – vont nécessiter “une obligation de formation beaucoup plus importante qu’après l’irruption de l’internet mobile”, affirme l’économiste.
Le risque serait alors de laisser sur le bas-côté tous ceux qui n’auront pas su s’adapter à cette nouvelle réalité… du virtuel. Le coût économique de ce “chômage technologique potentiellement bien plus important qu’avec l’internet mobile” n’est pas du tout pris en compte par l’étude.
La conclusion logique d’Analysis Group est aussi de dire que la bonne fortune de Mark Zuckerberg fait le bonheur de l’économie mondiale. “C’est une approche macroéconomique qui revient à dire que le métavers va faire exploser le PIB mondial parce que les Gafam et les grands groupes s’enrichissent en le construisant et en vendant leurs produits dedans”, résume l’économiste de Honeywell Management.
C’est une application somme toute classique de la théorie du ruissellement qui consiste à suggérer que tout ce qui enrichit les plus fortunés va, in fine, bénéficier à tous grâce aux recettes fiscales supplémentaires et à l’argent qui sera réinvesti dans l’économie. Sauf que “l’on ne nous explique nulle part comment la richesse concentrée entre les mains de Mark Zuckerberg et les autres va bénéficier à tout le monde”, note Pascal de Lima.
Cela ne veut pas dire que c’est impossible, mais encore faut-il démontrer comment, par exemple, des pays en voie de développement – où l’internet haut débit nécessaire au bon fonctionnement du métavers n’existe pas encore – vont en profiter.
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marchés financiers
Facebook et ses déboires en Bourse, les symptômes d'une nouvelle ère à Wall Street
TECH 24
Inégalités : le coup de gueule d'un SDF dans le métavers
Focus
Présidentielle en Corée du Sud : un scrutin à l'ère des métavers et de l'intelligence artificielle
El País (ESP)
Planes para viajar por España con perro: bodegas, golf o un parque acuático
LONELY PLANETCada vez son más los turistas que se mueven acompañados de sus mascotas, y ciudades, espacios naturales y establecimientos se adaptan a ellos
En España hay cerca de 10 millones de personas que tienen un perro en la familia y más de mil hoteles que admiten mascotas. Y cada vez hay más blogs específicos con información que facilitan el viaje. Uno de los más completos es el que protagoniza Pipper, el primer perro influencer que ha dado la vuelta a España para dar a conocer los destinos más amables para quienes viajan con mascota. Su creador, Pablo Muñoz Gabilondo, acaba de publicar la primera guía de viajes, escrita a dos manos y dos patas, que analiza los lugares accesibles con perro de compañía en toda España: medios de transporte, playas, museos, castillos, hostelería… una información que se puede ampliar y actualizar a través de códigos QR que aparecen en cada capítulo. Estas son algunas de sus propuestas dog friendly.
Más información: en la nueva guía 'España con Perro', de Pablo Muñoz Gabilondo (GeoPlaneta) y en lonelyplanet.es.
País Vasco adora a los perros
Las tres capitales vascas —Bilbao, San Sebastián y Vitoria-Gazteiz— figuran entre las ciudades españolas más amigables con los perros. En San Sebastián, por ejemplo, hay hasta tres playas urbanas (La Concha, Ondarreta y Zurriola) abiertas a las mascotas caninas del 1 de octubre al 31 de mayo. Donosti dispone asimismo de numerosas zonas verdes —como el monte Urgull, coronado por su castillo— donde se puede pasear con perros sueltos a horas concretas. Además, por toda la ciudad proliferan bares y restaurantes que admiten perros, al igual que en los autobuses urbanos e interurbanos. En la provincia de Gipuzkoa hay varios arenales donde los perros pueden disfrutar con libertad y propuestas turísticas que los tienen en cuenta, como las excursiones guiadas por el geoparque de la Costa Vasca.
Bilbao es asimismo una ciudad amistosa con los canes, que pueden moverse en tranvía (con sus dueños y siempre que lleven correa), y abundan los alojamientos, restaurantes, bares y cafeterías donde se les permite la entrada. El Ayuntamiento bilbaíno ha creado una decena de zonas de esparcimiento canino, donde los perros (excepto aquellos catalogados como peligrosos) pueden ir sueltos a unas horas concretas, y también pueden subir a las barquillas del puente colgante y transbordador Bizkaia, que une Getxo y Portugalete.
En el hotel Palacio Urgoiti, en Mungia, los perros bien educados son bienvenidos. Y como ruta para disfrutar de la naturaleza vizcaína, una propuesta: el parque natural Gorbeia, al que se puede acceder pero siempre con el perro atado, pues abundan los rebaños de ovejas guardados por imponentes mastines.
Otro oasis perruno es la verde Vitoria-Gasteiz, con sus numerosos parques urbanos y rodeada de bosques y humedales. Casi todo el centro es peatonal, y en muchos de sus bares y restaurantes les dejan entrar. En el tranvía de Vitoria pueden viajar atados sin bozal y sin límite de tamaño, pero a los autobuses solo pueden subir los perritos pequeños y en transportín.
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Pero si lo que nos lleva a viajar hasta Álava son sus vinos riojanos, Bodegas Lozano, en Leza, muy cerca de Laguardia, admite perros en algunos de sus programas de enoturismo. Pero mucho cuidado: pasear con el perro entre las vides tiene sus riesgos, ya que las uvas pueden sentarles mal si se las comen.
Por las rías gallegas
Pazos señoriales, jardines frondosos con camelias, playas como las de O Grove (Pontevedra), coquetos pueblos y ciudades de piedra, pequeñas aldeas llenas de encanto… las Rías Baixas son otro destino donde se puede disfrutar mucho. Pasear por sus pueblos y paisajes naturales con el perro es gratis, pero hay lugares como las islas Cíes donde no está permitido ir con mascotas. Sí se puede en cambio navegar por la ría y disfrutar del paisaje en los barcos entre Vigo y Moaña, siempre que los animales vayan atados y tranquilos. Una curiosidad: en el paseo marítimo de Moaña hay un monumento a los perros maltratados o abandonados, uno de los primeros que se hicieron sobre este sensible tema. También hay dos playas caninas en Vigo: A Foz y A Calzoa, contiguas y separadas por la desembocadura de Lagares.
También es un gusto pasear con el perro por el centro peatonal de Pontevedra, seguir la ruta de las camelias visitando jardines románticos como los del pazo de Lourizán o el pazo de Oca, o pasar un gran día en las playas de O Grove, O Espiño o en O Portiño.
Si escogemos las Rías Altas, en Lugo, podremos disfrutar de la monumental playa de las Catedrales o la de Punta Corveira, un arenal kilométrico en el que es fácil ver a la gente paseando con sus animales de compañía. Y en la Galicia interior está la Ribeira Sacra, con alojamientos que admiten mascotas.
Málaga, destino ‘dog friendly’
Málaga es uno de los mejores destinos en España para viajar con perros: hay cafés, restaurantes hoteles y atracciones turísticas que aceptan la entrada de mascotas. Y por toda la provincia hay campos de golf y playas donde los dueños pueden entrar con sus cánidos amigos. Málaga también fue la primera ciudad que implantó un censo de ADN canino para ayudar a mantener las calles sin excrementos. Una iniciativa que permite poder sancionar a quienes abandonan los excrementos de las mascotas en la calle y que ha servido de ejemplo para más de 50 poblaciones españolas que también lo han implantado.
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En general, se respira tolerancia y bienvenida hacia los visitantes con mascotas, incluso en el Jardín Botánico de la Concepción donde podremos pasear con el perro (atado) entre jardines tropicales y subtropicales. Otros planes incluyen hacer excursiones por la costa malagueña en catamarán, practicar el golf en el primer campo dog friendy de la zona, el del Lauro Golf Resort, o descubrir tres de las mejores playas caninas de España: la de Torre del Mar (que tiene incluso pipican y una zona de juegos enorme), la playa para perros de Fuengirola, con duchas caninas, o la del Pinillo en Marbella, de arena y con duchas para perros.
El municipio malagueño de Antequera tiene incluso un distintivo especial, “mascotas bienvenidas”, que lucen restaurantes, bares o espacios culturales. Su famoso Torcal, uno de sus principales atractivos de los alrededores, se puede recorrer con perro (sujeto). En 2020 la ciudad inauguró el parque de la Glorieta de Rojas Pérez dedicado a perros famosos, reales o de ficción, como el japonés Hachiko, la cosmonauta Laika o Snoopy.
Caminatas por los Pirineos
En el pueblo medieval de Aínsa, en el corazón del Pirineo de Huesca, la visita turística puede comenzar en un espacio como el Eco Museo Centro de Visitantes del Castillo de Aínsa, dedicado a la flora y la fauna pirenaica. Para visitar una de sus joyas, el aviario en el que viven aves accidentadas que no pueden devolverse a su entorno natural, hay que controlar a las mascotas y asegurarse de que están tranquilas.
Cualquier otro pueblo de los Pirineos merece la pena. Es el caso de Alquézar, punto de entrada al parque natural de la Sierra y Cañones de Guara, donde los perros han de ir atados porque la presencia de ciertos animales, como los buitres, pueden asustarles. La asociación Aragonesa de Actividades Caninas CanyonCan está especializada en rutas de montaña y deportes activos con mascotas.
Otro espacio dog friendly en Pirineos es el pueblo de Cofita, cerca de Barbastro, donde las Bodegas Sers elaboran vino de Somontano. Aunque la legislación prohíbe la entrada de animales en zonas de elaboración de alimentos, la bodega ha habilitado un jardín de juegos cerrado para las mascotas mientras se hace la visita y permite que acompañen a los humanos en la sala de cata.
En el parque nacional de Ordesa y Monte Perdido, en el Pirineo oscense, todavía se tolera el acceso con mascotas caninas, aunque hay fuertes presiones para que se prohíba (como ya ocurre en la parte francesa de la cordillera, el llamado Parque Nacional de los Pirineos). Aun así, deben ir bien atados.
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Gijón, pionera en turismo perruno
Gijón (Asturias) fue una de las primeras ciudades españolas en recibir a los turistas con perro con los brazos abiertos. Muchos bares, sidrerías, cafeterías y comercios permiten la entrada a las mascotas bien educadas, al igual que espacios culturales como Laboral. La ciudad tiene más de 40 zonas dentro de los parques donde los perros pueden moverse libremente, y una playa canina abierta todo el año: la de Cervigón (El Rinconín). Los transportes públicos todavía tienen bastantes restricciones, aunque los trenes de Cercanías sí que admiten perros de todos los tamaños.
En Oviedo, en cambio, las posibilidades son más limitadas, tanto en playas como en establecimientos. Una curiosidad es el monumento a Rufo, en la céntrica calle del Doctor Casal. Este perro vagabundo, muy querido por los ovetenses, murió en 1997 y unos años más tarde se levantó esta escultura sufragada por los ciudadanos.
Sin salir de Principado hay algunas aventuras en la naturaleza que se pueden hacer con las mascotas, como el senderismo por la ruta del Cares o el descenso en canoa del Sella, en compañías que admiten perros y les facilitan chaleco flotador, o la subida a los lagos de Covadonga o a los Picos de Europa, siempre con el perro atado ya que hay mucho ganado suelto. Y en cuanto a playas caninas, en los últimos años se han habilitado bastantes, incluso en verano. En general son poco atractivas, a excepción del Playón de Bayas, en Castrillón.
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Campos para correr como un galgo
Entre las regiones del interior peninsular, la provincia de Burgos destaca por su buena acogida a los visitantes con perro. Su capital, por ejemplo tiene una buena oferta de establecimientos que acogen a huéspedes con mascotas. Podremos dar un agradable paseo por las calles del centro, los alrededores de la maravillosa catedral gótica o el monasterio de las Huelgas. Y hay zonas verdes muy atractivas por las que pasear con el perro, como el cauce del río Arlanzón, el parque del Castillo o el paseo del Espolón.
Más allá de la ciudad, Burgos tiene parajes como Clunia, una ciudad romana en la que los perros pueden pasear, atados con correa, entre los restos del foro, su basílica, templos y termas. O por pueblos como Covarrubias, Silos o Lerma. Una parada imprescindible para los amantes de la naturaleza es Poza de la Sal, donde nació el naturalista Félix Rodríguez de la Fuente. Hoy se puede uno acercar a su obra y su legado en el Espacio Medioambiental de Poza, donde se le recuerda y los perros son bienvenidos.
Uno de los lugares donde más disfrutaremos del paseo con nuestra mascota es La Metrópoli Verde, un espacio dentro del parque natural de los Montes Obarenes, al norte de la provincia. Se trata de una ciudad natural, donde no hay nada de hormigón ni ladrillos, sino un inmenso bosque con muchas rutas señalizadas como si fueran calles o barrios. Es un lugar lleno de bonitos recovecos, como el barrio de las Hayas, que cambia de colores según la época del año, y muchos caminos que se abren paso entre acebos, robles, encinas, secuoyas, pinos y castaños centenarios. No lejos de allí queda Frías, uno de los pueblos más bonitos de la comarca de Las Merindades.
Desde 2019, la localidad salmantina de Alba de Tormes, a unos 20 kilómetros de Salamanca, tiene el título de villa dog friendly, una iniciativa que ha habilitado monumentos, restaurantes y alojamientos para facilitar la visita a los turistas con mascota. Merece la pena acercarse a esta villa donde murió y fue enterrada santa Teresa de Jesús. Los restos del gran palacio Ducal, donde está la oficina de turismo, dominan la parte alta de la población. A su torre del homenaje se puede entrar con perro, y la sorpresa son los magníficos frescos renacentistas que representan la batalla de Mühlberg.
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'Perreando' en Cataluña
Barcelona es una de ciudades españolas que reciben más turistas, y muchos llegan con sus mascotas. Sin embargo, muchos de sus parques no permiten el acceso (ni atados) a los animales, y otros prohíben que anden sueltos. En compensación, hay lugares turísticos que sí los permiten, como el Poble Espanyol, la Casa Batlló o la fundación Fran Daurel. Los perros pueden viajar en metro o tranvía con correa corta y bozal, e incluso en Rodalies (Cercanías de Cataluña) pero respetando ciertas normas.
En verano podremos refrescarnos con nuestra mascota en un estupendo parque acuático para perros en la localidad de La Roca del Vallés (Perros al agua), a unos 40 minutos de Barcelona. Allí los humanos no se pueden meter dentro del agua, pero sí acompañar a sus mascotas mientras estas chapotean en los lagos artificiales o corretean por sus zonas verdes. En la provincia hay en verano ocho playas para perros, entre ellas la del Llevant, en la misma capital; la de Les Salines, en Cubelles; la de Pineda de Mar; la de la Conca, en Malgrat de Mar, o la playa de Vallcarca, en Sitges.
En Girona están algunas de las mejores playas caninas de España, con buenos hoteles y restaurantes donde los animales de compañía son bien recibidos. Para los que prefieran el interior, Girona tiene espacios bellísimos, como el paisaje volcánico de La Garrotxa, con excursiones entre bosques frondosos para acceder a la cumbre de sus volcanes apagados. Allí espera el restaurante Ca L’Enric, con una estrella Michelin, que admite perros siempre que se indique en el momento de hacer la reserva.
Los 200 kilómetros de Costa Brava que van desde Portbou hasta Blanes son de los destinos más amables para los viajeros con mascotas, con más facilidades que en otras zonas de la Península para disfrutar de todos los espacios y encontrar alojamientos. Además, destacan sus playas caninas, siete en total, entre las que está la de la Rubina, en Empuriabrava (la zona canina está en un extremo, junto al espigón, y es apta para baño de perros y humanos). Muy cerca hay otras, como la del camping Castell Mar, que incluso tiene un menú para perros; la del Rec del Molí, en L’Escana o la de Sant Jordi en Llançà.
En España hay 110 playas caninas, un porcentaje bastante pequeño. Y no todas son buenas ni reúnen las condiciones para disfrutar del baño. En ocasiones es necesario, además, llevar atado el perro en todo momento o sacar un carné específico. Cada ayuntamiento tiene sus propias normativas sobre animales y playas, así que conviene informarse antes de elegir dónde pasar las vacaciones.
Otra opción que no abunda son los parques acuáticos específicos para perros, como los que existen en Alicante (Trust Resort), en Barcelona (Perros al agua) o Castellón (Gos Aventura). En otras comunidades, como Madrid, hay piscinas más pequeñas para perros donde pasar el día y con unas normas de cumplimiento obligado.
De los 16 parques nacionales españoles, solo nueve se pueden visitar con perros (sujetos por correa): Picos de Europa (en Asturias, León y Cantabria), Teide (Tenerife), Aigüestortes i Estany de Sant Maurici (Lleida), Garajonay (La Gomera), Sierra Nevada (Granada y Almería), Cabañeros (Ciudad Real y Toledo), Monfragüe (Cáceres), Sierra de Guadarrama (Segovia y Comunidad de Madrid) y el ya mencionado de Ordesa y Monte Perdido (Huesca). Está prohibido soltar al perro porque son entornos naturales frágiles y su presencia, si se alejan de los senderos, puede asustar a los animales salvajes o alterar su ecosistema.
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France24 - World
Davos 2022: IMF chief says food export bans 'only making crisis worse'
Issued on: 26/05/2022 - 19:14
Kate MOODY
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This year's World Economic Forum in Davos has been dominated by the war in Ukraine and its implications on the global economy. With the drop in grain exports from the region, concern is growing over a looming food crisis. FRANCE 24's Business Editor Kate Moody spoke to IMF Managing Director Kristalina Georgieva, who criticised food export restrictions by countries such as India for "only making a crisis worse". She also called for governments to help "speed up" agricultural production "where this is still possible".
The IMF chief regretted that "we have not learned how to deal with multiple crises at the same time", adding that countries should "build resilience" to better prepare for shocks such as climate change.
"We are living in a more shock-prone world, more of these shocks are going to come," she warned.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Business Daily
Davos 2022: 'Europe wrongly relied on Russian gas for years,' IEA chief says
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Davos 2022: Will war in Ukraine derail international investment?
Opex 360
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
Barkhane : Des Mirage 2000 sont intervenus au Burkina Faso pour contrer une attaque jihadiste massive
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAlors que certains responsables russes – dont ceux du groupe paramilitaire Wagner – se sont félicités du coup d’État qui, en janvier dernier, a porté le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba au pouvoir à Ouagadougou et que le Premier ministre burkinabé, Albert Ouédraogo, a récemment estimé que son pays devait « diversifier » ses partenariats militaires pour faire face à la menace terroriste, on pourrait craindre que le Burkina Faso mette ses pas dans ceux du Mali, dont les relations avec la France se sont dégradées, au point que Paris a décidé de revoir son dispositif militaire au Sahel. D’autant plus que la « lutte informationnelle » y fait rage, comme l’a montré, en novembre, la prise à partie d’un convoi de Barkhane devant se rendre à Gao depuis la Côte d’Ivoire.
En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 22, 2022
En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
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En tout cas, pour le moment, rien n’a changé : le groupement français de forces spéciales [ou « Task Force »] Sabre est toujours basé au Burkina Faso et les accords de défense conclus par Paris et Ouagadoudou n’ont pas été remis en cause.
Pour rappel, ceux-ci avaient été renforcés en décembre 2018, afin de « d’améliorer le cadre juridique de la coopération » entre les forces françaises et burkinabè, « dans le plein respect de la souveraineté de chacun ». À l’époque, Barkhane avait dû intervenir à plusieurs reprises, à la demande de Ouagadougou, pour contrer des attaques jihadistes.
Et c’est donc sur la base de ces accords que les autorités burkinabè ont une nouvelle fait appel à Barkhane, le 21 mai, pour mettre en échec une offensive jihadiste d’envergure contre la garnison de Bourzanga, située dans la province du Bam [centre-nord du pays].
A priori, cette attaque aurait été menée par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda], avec plus de 200 assaillants. L’alerte ayant été rapidement donnée, les Forces armées du Burkina Faso [FABF] ont demandé, sans tarder, l’appui de Barkhane pour repousser les terroristes. Une patrouille de Mirage 2000, en provenance de la base aérienne projetée [BAP] de Niamey, a donc été engagée en urgence dans le secteur de Bourzanga. De même qu’un hélicoptère Mil Mi-24 burkinabè.
Dans son communiqué relatif à cet appui fourni aux FABF, l’État-major des armées [EMA] ne précise pas si les chasseurs-bombardiers français ont effectué des frappes au sol. En revanche, l’état-major général burkinabè a indiqué que l’intervention du Mi-24 et celle des Mirage 2000 ont « pemis l’interception de certains éléments [terroristes] qui tentaient de s’échapper ».
a indiqué#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
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#Barkhane | Le 21/05, @BARKHANE_OP a appuyé les forces 🇧🇫 de Bourzanga alors attaquées par + de 200 terroristes. La riposte des forces armées 🇧🇫 combinée à l’intervention d’une patrouille de M2000 a mis en échec cette attaque et infligée de lourdes pertes aux terroristes. pic.twitter.com/8ueWnxLjcZ
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En outre, et toujours selon la même source, un avion Cessna 208B doté de capacités ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance] et appartenant à la force aérienne nigérienne a pris part aux opérations de ratissage et de sécurisation une fois l’attaque jihadiste mise en échec par la « riposte » des FABF. La Task Force « Sabre » est également intervenue, a priori pour assurer l’évacuation des blessés.
« Les opérations de sécurisation se sont poursuivies toute la journée du samedi 21 mai 2022 suite à l’attaque terroriste qui a visé le détachement militaire de Bourzanga. Le bilan actualisé fait état de 5 soldats tombés et 10 blessés. Côté ennemi, 35 corps de terroristes ont été dénombrés. Un important lot de matériel a également été saisi [un véhicule blindé et 2 véhicules pick up armés, de l’armement individuel et collectif, des munitions, une quarantaine de motos, des moyens de communication, etc] », a détaillé le gouvernement burkinabè.
Le lendemain, le président du Burkina Faso s’est rendu sur les lieux de l’attaque pour « saluer la bravoure et l’engagement » des soldats de la garnison de Bourzanga « face à la puissance de feu d’un ennemi lourdement armé ».
Selon le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’EMA, dont les propis ont été rapportés par RFI, l’envoi des Mirage 2000 à Bourzanga « illustre le fait que quand les forces partenaires se coordonnent bien avec Barkhane ou d’autres pays alliés engagés dans la région, les résultats opérationnels obtenus sont très bon ». D’autant que « l’alerte a été très vite passée vers Barkhane » et la « demande d’appui est arrivée assez vite », a-t-il ajouté.
Photo : archive – AAE
France24 - World
Former president of Louvre museum charged in art trafficking case
Issued on: 26/05/2022 - 13:42Modified: 26/05/2022 - 13:43
NEWS WIRES
The former president of the Louvre museum in Paris has been charged with conspiring to hide the origin of Egyptian archaeological treasures that investigators suspect were spirited out of the country during the Arab Spring uprisings, a French judicial source said Thursday.
Jean-Luc Martinez was charged Wednesday after being taken in for questioning along with two French specialists in Egyptian art, who were not charged, another source close to the inquiry told AFP.
The case was opened in July 2018, two years after the Louvre's branch in Abu Dhabi bought a rare pink granite stele depicting the pharaoh Tutankhamun and four other historic works for eight million euros ($8.5 million).
Martinez, who ran the Paris Louvre from 2013 to 2021, is accused of turning a blind eye to fake certificates of origin for the pieces, a fraud thought to involve several other art experts, according to a report Wednesday in the Canard Enchaine investigative weekly.
He has been charged with complicity in fraud and "concealing the origin of criminally obtained works by false endorsement," according to the judicial source.
The move comes after the German-Lebanese gallery owner who brokered the sale was arrested in Hamburg in March and extradited to Paris for questioning in the case.
French investigators suspect that hundreds of artefacts were pillaged during the Arab Spring protests that engulfed several Middle Eastern countries in the early 2010s, and then sold to galleries and museums that did not ask too many questions about previous ownership.
The Canard Enchaine reported that some of the same French experts who certified the Tutankhamun stele also certified another prized Egyptian work, the gilded coffin of the priest Nedjemankh, that was purchased by the Metropolitan Museum of Art in New York in 2017.
After an inquiry by New York prosecutors, the Met said it had been a victim of false statements and fake documentation, and said the coffin would be returned to Egypt.
(AFP)
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Louvre museum visitors dropped more than 70% in virus-wracked 2020
Louvre museum will be headed by woman for first time in its 228-year history
Louvre museum makes its entire collection available online
Opex 360
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
Le président Biden assure que les États-Unis défendront Taïwan et estime que la Chine « flirte avec le danger »
par Laurent Lagneau · 23 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn octobre 2021, et alors qu’il était interrogé par CNN pour savoir si les États-Unis défendraient Taïwan en cas d’invasion chinoise, le président américain, Joe Biden avait répondu : « Oui, nous avons un engagement en ce sens ». Puis de préciser aussitôt qu’il ne voulait « pas s’engager sur la voie d’une guerre froide » avec Pékin. Seulement, son administration dut rectifier le tir par la suite étant donné de tels propos étaient susceptibles de contredire le principe de « Chine unique », auquel Washington souscrit depuis 1979 et le « Taiwans Relation Act ».
« Personne ne souhaite voir les questions transversales se heurter à des obstacles, certainement pas le président Biden et il n’y a aucune raison pour que cela se produise. Nous continuerons d’aider Taïwan avec toutes les sortes de capacités militaires dont il aurait besoin pour se défendre lui-même. Donc, nous restons concentrés sur ces mesures », affirma Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Puis, trois semaines plus tard, M. Biden précisa son propos. « Nous n’encourageons pas l’indépendance. Nous les encourageons à faire exactement ce que prévoit le Taïwan Act », assura-t-il, le 15 novembre. Et de se dire opposé « fermement » à toute tentative « unilatérale de changer le statu quo ou de porter atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », ce qui pouvait s’adresser aussi bien à Pékin qu’à Taipei.
Cela étant, lors d’une tournée diplomatique dans la région Indo-Pacifique, et après s’être rendu en Corée du Sud, M. Biden a remis une pièce dans la machine en déclarant, depuis Tokyo, que les États-Unis défendraient Taïwan contre une éventuelle attaque chinoise.
« Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée […] mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée », a déclaré M. Biden, lors d’une conférence de presse donnée ce 23 mai au côté de Fumio Kishida, le Premier ministre japonais.
« Cela disloquerait toute la région et serait une autre action similaire à ce qui s’est passé en Ukraine. Donc, le fardeau est encore plus fort », a continué M. Biden, estimant que les Chinois « flirtent déjà avec le danger en ce moment en volant si près [de Taïwan] et avec toutes les manœuvres qu’ils entreprennent ».
Effectivement, ces derniers mois, l’Armée populaire de libération [APL] a accutué sa pression militaire sur Taïwan en multipliant les incursions aériennes dans sa zone d’identification de défense aérienne [ADIZ]. Et, récemment, un groupe aéronaval formé autour du porte-avions CNS Liaoning a effectué une série d’exercices au large des côtes orientale de l’île considérée comme étant « rebelle » à Pékin.
Toutefois, le président américain a également dit ne pas croire à une attaque chinoise contre Taïwan. Du moins à court terme. « Je m’attends à ce que cela ne se produise pas », a-t-il affirmé. Mais il est « important que les dirigeants mondiaux envoient un message fort indiquant qu’il y aura des conséquences si Pékin entreprend une telle action », a-t-il souligné.
Par ailleurs, MM. Biden et Kishida ont aussi dit s’être mis d’accord pour surveiller les activités de la marine chinoise dans la région ainsi que les exercices menés conjointement par la Chine et la Russie.
« Nous nous opposons fermement aux tentatives de changer le statu quo par la force en mer de Chine orientale et en mer de Chine méridionale », a même insisté le chef du gouvernement japonais. « De plus, nous sommes convenus de nous occuper ensemble de diverses questions liées à la Chine, dont celle des droits humains », a-t-il ajouté.
Pour rappel, en mars 2021, et selon des informations rapportées par l’agence de presse Kyodo News [qui, sauf erreur, n’ont pas été démenties], le Japon et les États-Unis se seraient mis d’accord sur le principe d’une « coopération étroite en cas d’affrontement militaire entre la Chine et Taïwan », les forces d’autodéfense japonaises étant appelées à tenir un rôle de « protection » des navires et des avions américains.
France24 - World
“Emily in Paris,” but in London? Camille Razat speaks to FRANCE 24 in Cannes
Issued on: 27/05/2022 - 01:32
Juliette MONTILLY
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FRANCE 24 met “Emily in Paris” French star Camille Razat at the 75th Cannes Film Festival. She features in Didier D. Daarwin's film "Mastemah'' at the "Marché du Film" section of the festival. She speaks about everything from Paris and cinema to feminism.
Opex 360
Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».
Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4
— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
Deux Rafale sont entrés en collision lors du meeting aérien de Cognac
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerL’Escadron de chasse 3/30 Lorraine a presque fait un carton plein lors de l’édition 2022 du Nato Tiger Meet, organisée sur la base aérienne d’Araxos [Grèce]. En effet, celui-ci a remporte trois prix sur cinq, dont le très convoité Silver Tiger, qui récompense l’unité ayant fait preuve du plus haut degré de professionnalisme et d’ouverture aux autres, et le Best Tiger Aircraft, pour la livrée du Rafale « Rogue Spartan ».
Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4
— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
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Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Meeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
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— Henry Girard (@HryGrd) May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
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Le Nato Tiger Meet terminé, ce Rafale du 3/30 Lorraine a pris la direction de la base aérienne 709 de Cognac-Châteaubernard, pour le meeting de l’air organisé au profit de la Fondation des oeuvres sociales de l’Air [FOSA].
Fondation des oeuvres sociales de l’AirMeeting qui a compté plus de 30’000 entrées, ce 22 mai et pour lequel la Patrouille de France, le Rafale Solo Display de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] ainsi que le F-16 Solo Display de la composante « Air » de la Défense belge, la patrouille acrobatique croate et l’Eurofighter Typhoon Solo Display de l’Ejército del Aire avaient fait le déplacement.
Deux #Rafale du meeting de l’air de #Cognac entrent en #collision: dégâts et grosse panique à Gensac-la-Pallue. #Charente https://t.co/TVc9lZsRb4
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May 22, 2022
Mais ce meeting aérien aurait pu tourner au drame. En effet, lors de la démonstration tactique de deux Rafale de la 30ème Escadre de chasse, le « Rogue Spartan » a été accroché par son ailier. Sa dérive a été sectionnée au niveau de l’élément qui concentre plusieurs capteurs de sa suite électronique SPECTRA [Système de Protection et d’Evitement de Conduite de Tir du Rafale], dont le boîtier de détection de départ de missile, la tête analyse détecteur départ de missile, le détecteur alerte arrière et le boitier amplification et communication haut de dérive [BACHD].
Cette partie de la dérive du Rafale Rogue Spartan est tombée sur le village de Gensac-la-Pallue [16], sans faire de dégâts. Les deux avions de la 30e Escadre ont pu regagner la base de Cognac. Le Bureau enquêtes accidents pour la sécurité de l’aéronautique d’État [BEA-É] va certainement se saisir de cet incident afin d’en déterminer les causes. Pour le moment, l’armée de l’Air & de l’Espace n’a fait aucun commentaire.
Photos : 1/ Armée de l’Air & de l’Espace 2/ « Stratospheric57 », que je remercie vivement pour ses informations
El País (ESP)
Entre viñedos milenarios a los pies de Montserrat en Oller del Mas
BARCELONADormir en una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos, y este alojamiento cerca de Manresa, con bodega y restaurante, es una buena pista
En el reciente libro El viaje y su sentido, la viajera y profesora británica Emily Thomas dedica un capítulo a la fascinación que despierta el concepto cabaña y su relación con la filosofía de la naturaleza salvaje y de autores como Henry David Thoreau y Ralph Waldo Emerson. “Quiero vivir en una cabaña. Me imagino en una casita de madera, escondida en un bosque o asomada a orillas de un lago. Una techumbre a dos aguas por encima de grandes ventanas en las que se reflejan los árboles de alrededor…”. Emily Thomas no es la única persona a la que le pasa esto. Basta con echar un vistazo a la web Cabin Porn para hacerse una idea de la fascinación que despiertan estas construcciones en esa amplia parte de la sociedad contemporánea que busca la naturaleza para entender por qué la vida moderna de la ciudad le distrae continuamente con tonterías.
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Habitar una cabaña es un clásico sueño de niños que en los últimos tiempos ponen en práctica muchos adultos. Se tenga la edad que se tenga, cuando se visitan las cabañas de Oller del Mas, donde la idea se refina hasta la perfección (actualmente es lo más de lo más en cuanto a hostelería en la provincia de Barcelona), se entiende esa fijación y uno se replantea cosas.
A juzgar por la cantidad de reservas que tienen desde que abrieron sus puertas hace nueve meses no hay quien se resista. Construidas con madera de los pinos blancos de la finca, diseñadas por el estudio Tribuna de Arquitectura de Arenys de Mar (Barcelona), las cabañas se integran de manera sutil y armónica en el bosque, ejerciendo el mínimo impacto sobre el terreno. Si no fuera por los amplios ventanales en los que, como le gusta recalcar a Thomas, se reflejan los árboles, pasarían desapercibidas. Se han incorporado de manera tan delicada que ni siquiera apoyan su peso en la tierra: flotan en un campo cuidado con un cariño que explica perfectamente por qué pertenece a la misma familia desde hace 10 siglos. Es un detalle que dice mucho y que, además, ayuda a entender por qué este lugar (con bodega, hotel, restaurante…) es pionero como negocio sostenible. “Queremos proteger un entorno que ha sido antes protegido por 35 generaciones y que deberá pertenecer y proteger la número 37”, destaca Frank Margenat, actual propietario.
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Vayamos por partes. Oller del Mas es consecuencia de una herencia y de una historia milenaria. Su filosofía es bastante sencilla: respeto por el medioambiente y compromiso con el territorio. Gracias a ese savoir faire fue condecorado en 2016 como mejor experiencia enoturística por la Generalitat de Cataluña. Aquí se hace vino desde el año 964. Y es que antes de convertirse, gracias a sus cabañas, en hotel de lujo discreto, Oller del Mas es una bodega con grandes vinos provenientes de las distintas variedades de uvas. Hay 60 hectáreas de viña y 600 hectáreas de finca. Destacan variedades autóctonas como garnacha y cariñena, pero quizás las más sorprendentes sean el picapoll negro, el picapoll blanco (que dan lugar a vinos divertidos y gastronómicos como el Especial Picapoll Negro —cantidad de restaurantes con estrella Michelin lo incluyen en sus menús degustación; seleccionado como mejor vino de Cataluña en 2014— o Els Ecos, Merlets, Lautats) y, por supuesto, la malvasía manresana, gracias a la cual se obtiene uno de los vinos más especiales, el 201, que recibe ese nombre en referencia a los 201 días que la uva blanca está macerándose con las pieles de la propia variedad, sin sulfitos, con fermentación espontánea. Un auténtico Orange Wine (vino brisado) absolutamente insólito.
El objetivo del joven enólogo Carles Murai es obtener la máxima expresión de las uvas que crecen en este entorno. Vinos expresivos, singulares, comprometidos. Todos ecológicos, creados a partir de la mínima intervención. Al respecto, cuenta Margenat que usan la biodinámica (trabajo de la tierra en función de la luna y los astros) “para cumplir el objetivo de reflejar un paisaje dentro de una botella, pues esa es la magia de este producto, que no caduca y viene siempre envuelto por un aura de romanticismo que permite incluso averiguar la climatología de cierto año lejano”.
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En septiembre, durante la vendimia, a diferencia de otras bodegas, esta permanece abierta. Se invita a conocer el proceso de selección de la uva (obviamente manual). La experiencia incluye cenas con el propietario y el equipo. Si bien aquí se hace vino desde el siglo X, se comercializa como Oller del Mas desde 2003, cuando Frank Margenat se decidió a dar el salto y profesionalizar, mejorar y comercializar los vinos que antes se vendían a bodegas y vecinos y se bebían en familia. De modo que esto es el sueño hecho realidad de unos emprendedores que pese a la expansión no dejan de mirar a las raíces, lo que explica que conserven el viejo ollero (donde se cocían las ollas) que da nombre al vino, al castillo y a la finca. Fue la primera bodega de España con certificado de huella de carbono y la tercera en el mundo en contaminar menos para elaborar una botella de vino. “El objetivo para 2022 es ser la primera” añade Margenat durante la cata.
Por lo pronto, no solo han conseguido diferenciarse con sus vinos sino también con su oferta hotelera y con su compromiso sostenible, de ahí que las cabañas, el castillo, la bodega y el restaurante se nutran con energía geotérmica, solar y aerotérmica. Mención aparte merece el restaurante Bages 964, abierto al público (no es necesario hospedarse en las cabañas) y en el que conviene reservar. La cocina atrevida de Alex Portales (que llega tras su paso por escuelas como Disfrutar Barcelona o El Celler de Can Roca) destacan los arroces —atención al de tallata con trufa negra—, los pescados de pieza entera y una variedad de platillos que denotan un espíritu cosmopolita.
Con vistas a la montaña mágica
Desde las terrazas de Las Cabañas del Oller que dan a las viñas se obtienen las únicas vistas que mantienen el paisaje de Montserrat virgen. Es una panorámica prodigiosa del macizo más especial de Cataluña, unas montañas cuya morfología no ha dejado de fascinar a viajeros con ánimo de perderse en ella durante siglos. Y es que Oller del Mas es ese punto intermedio por el que pasaba San Ignacio de Loyola (Loyola, 1491 – Roma, 1556) cuando, desde su Cueva en Manresa, de vez en cuando salía a visitar Montserrat. De ahí viene el llamado Camí ignasià Manresa Montserrat cuya última parte bonita pasa por aquí.
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Para empatizar con el paisaje de Oller del Mas, quienes gusten de montar a caballo lo tienen igual de fácil (el hotel cuenta con una hípica y caballos) que quienes practiquen senderismo (con opciones como el Camí del Torrent o la Riera dels gorgs). Quien no pueda resistirlo, o quien venga con niños, también se puede hacer en un carro tirado por mula.
Si se decide visitar la cercana localidad de Manresa conviene dejarse caer por la basílica de Santa María de la Seu de Manresa, que este año cumple 500 años con su espectacular gótico tan joven, así como por el famoso Carrer del Balç y por dos edificios art déco de primer nivel como son el Antic Restaurante Miami y los almacenes Cal Jorba, un prodigio de Arnald Calvet, proyectado en los años treinta, afortunadamente protegido.
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Al final del día, no hay mejor lugar para reponerse que el restaurante Bages 964 y el interior y las terrazas de las cabañas del Oller, donde se puede recibir la noche con el silencio y el respeto que merece. El filósofo Ralph Waldo Emerson empezó su libro Naturaleza así: “Para buscar la soledad, un hombre necesita alejarse tanto de su propia alcoba como de la sociedad. Al leer o escribir no estoy solo, aunque nadie esté conmigo. Pero si el hombre desea realmente sentirse solo, no tiene más que contemplar las estrellas. Los rayos que proceden de esos mundos celestiales le distinguirán de las cosas que toca…”. Difícilmente en estas cabañas uno se distrae con lo que no procede. Por algo el desayuno se sirve a partir de las nueve. Cero estrés, please.
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Opex 360
L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
L’armée de Terre lance le projet « OPTIMUS » pour généraliser l’impression 3D sur les théâtres d’opérations
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2017, l’armée de Terre avait levé le voile sur ICAR et DEDAL, deux innovations censées faciliter le maintien en condition opérationnelle de ses véhicules [MCO-T]. À l’époque, il s’agissait de projets alors en phase d’évaluation… Cinq ans plus tard, ils se sont concrétisés et les applications qu’ils ont permis de développer commencent à être déployées dans les régiments.
Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
D’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
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Ainsi, ICAR [Interface de connexion automatique pour le recueil de données technico-logistiques] et DEDAL [Déploiement d’écrans digitaux pour les activités de maintenance hors ligne] permettent de collecter des informations sur l’état des matériels via une tablette ou un smartphone afin de les communiquer ensuite aux maintenanciers. Comment? Grâce à un code barre ou une étiquette RFID [radio frequency identification ou radio identification] servant à identifier chaque véhicule.
En clair, le Bureau maintenance et logistique [BML] n’a plus besoin de saisir une ribambelle de chiffres sur papier, ce qui écarte le risque d’erreur dans leur restranscription lors de leur tranfert vers le SIM@T, le système d’information logistique du MCO-T.
« ICAR nous fait gagner, dès à présent, 50% du temps pour le relevé des potentiels et nous gagnons aussi en fiabilité », s’était félicité un sous-officier du BML du 501e Régiment de Chars de Combat [RCC] de Mourmelon, où cette solution avait été testée, en 2017. « Les recensements sont des opérations lourdes et les nombreux mouvements de matériels imposent une gestion et un suivi permanents. L’outil nous permettra de gagner des délais dans nos inventaires de magasins après mouvements et un suivi beaucoup plus sûr », avait confirmé son supérieur.
Cinq ans plus tard, l’utilisation d’ICAR est sur le point de se généraliser au sein des régiments de l’armée de Terre, 7000 terminaux leur ayant déjà été livrés. Quant à DEDAL, qui permet de saisir en temps réel les actes de maintenance et de consulter la documentation technique via une « borne mobile à écran tactile », il est question d’aller plus loin.
Pour le moment, explique un brigadier du 8e Régiment du Matériel [RMAT] dans les colonnes du dernier numéro de Terre Infos Magazine, « avec la borne, je visualise rapidement le statut des véhicules présents dans l’atelier. Je peux voir la date des prochains contrôles annuels, commander des pièces et suivre leur livraison. J’ai aussi un accès direct aux fiches techniques de chaque engin, un avantage comparé aux versions papier qui finissent par s’user ou s’égarer ». Mais demain, DEDAL fera appel à la réalité augmentée, grâce des lunettes « Holo Dedal ». Ainsi, un maintenancier aura accès des indications visuelles et interactives concernant le véhicule sur lequel il travaille.
Une autre innovation à venir – elle est pour le moment au stade de « l’idéation » – a trait à l’impression 3D, un domaine sur lequel l’armée de Terre travaille depuis maintenant plusieurs années. Étant donné que les délais de livraison pour des pièces de rechange ne sont pas forcément compatible avec le tempo opérationnel sur le terrain, l’idée de recourir à cette technologie qui permet de fabriquer des objets complexes par la juxtaposition de couches successives d’un matériau en fonction de plans élaborés par CAO [Conception assistée par ordinateur], a été testée en 2019 au Mali. Et si elle s’est avérée concluante, une des limites tient aux matériaix disponibles.
s’est avérée concluanteD’où le projet « OPTIMUS ». Porté par le MCO Lab Terre, il vise « à projeter sur un théâtre d’opération des imprimantes 3D capables de produire rapidement des pièces de rechange en polymère mais aussi [et surtout, ndlr] en métal, plus résistant », explique Terre Infos Magazine. Et « c’est la grande nouveauté de cette année », insiste-t-il.
« Éviter de faire appel à un fournisseur pour commander une pièce permet de gagner des délais sur la disponibilité technique opérationnelle des véhicules, qui impacte directement la capacité opérationnele des forces », fait valoir le commandant Anthony, chargé de ce projet au sein du MCO Lab Terre.
Mieux encore : avec OPTIMUS, il sera possible de produire des pièces qui ne sont plus au catalogue des partenaires industriels quand elles ne sont pas devenus trop coûteuses en raison de leur rareté. Reste maintenant à faire franchir à ce projet les étapes suivantes, à savoir celles du développement, de l’expérimentation, du déploiement et de la normalisation….
France24 - World
Cannes Film Festival: How Tahar Rahim’s partner influenced his role in ‘Don Juan’
Issued on: 26/05/2022 - 14:42Modified: 26/05/2022 - 14:45
Juliette MONTILLY
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Tahar Rahim talks to France 24 about how his partner Leïla Bekhti influences his acting, especially his role as "Don Juan" in Serge Bozon's latest film of the same name, presented in the "Cannes Première" section of the 75th Cannes Film Festival.
L'Humanité
Bruno Fuligni, le goût de l’anecdote
Un jour avecD’une curiosité insatiable, l’essayiste passe avec délice d’un sujet à l’autre, explorant les moments les plus absurdes et les plus parlants de notre histoire, en bon pataphysicien.
Aurélien SoucheyreBruno Fuligni est le plus sérieux des drôles d’érudits. Voilà quelques années qu’il a été nommé régent du Collège de pataphysique. « La pataphysique est essentiellement compliquée. Elle est la science des solutions imaginaires, des épiphénomènes et des exceptions », expose-t-il d’un ton docte et courtois. « C’est le collège qui repère vos travaux et vous appelle. C’est ainsi que je suis devenu régent de Pompagogie, Pomponiérisme et Zozologie, avec des majuscules », précise-t-il. Bruno Fuligni en parle avec application et gravité. Pas un rire. Même pas un sourire dans l’œil ou dans la voix. Et c’est tout ce qui fait le charme de la démonstration. « La pataphysique est l’ennemie de la certitude. Il s’agit d’étudier très sérieusement ce que les esprits légers considèrent comme futile, et inversement. Cela me convient tout à fait. Dans la plus petite anecdote, on trouve des significations qui ne demandent qu’à être relevées et explorées. »
L’art de l’injure
Parfois, Bruno Fuligni porte la Grande Gidouille qui distingue les pataphysiciens. « Il n’y a aucune vanité à en tirer », ajoute-t-il aussitôt. Qu’a-t-il fait pour mériter pareille médaille ? Des livres, à la pelle, où sa passion pour cette petite histoire qui fait la grande s’exprime allègrement. C’est lui qui a dirigé un dictionnaire des injures politiques. Sa préférée ? « J’aime celles qui ont la beauté d’un compliment. À la mort de Faure, Clemenceau a déclaré : “En entrant dans le néant, il a dû se sentir chez lui”. C’est un pur chef-d’œuvre. » C’est aussi lui qui a écrit une histoire amusée des promesses électorales, dont certaines totalement absurdes. « On y trouve un candidat qui avait proposé d’accorder une particule à tous les Français. » Bruno Fuligni s’est également penché sur les guerres les plus stupides de l’histoire. « Celle des émeus est spectaculaire. C’est la première fois qu’une nation, l’Australie, va déclarer la guerre à une espèce animale, en plus de la perdre ! »
« Jaurès, l’honnête homme »
Le lecteur, dans son ouvrage consacré aux gastronomes de l’extrême, apprendra aussi qu’au XIX e siècle, des scientifiques et des élus avaient déjà essayé de convertir la population française à la dégustation d’insectes, au motif que c’est une formidable réserve de protéines. Sans succès. « Au Sénat, Achille Testelin a donné la recette de la soupe aux hannetons en pleine séance, c’est donc consigné au Journal officiel », s’enthousiasme Bruno Fuligni, passionné par l’histoire parlementaire. Entré comme rédacteur de comptes rendus de séances à l’Assemblée nationale, il y est désormais chargé de mission. C’est lui qui a coordonné, à l’intérieur même du Palais Bourbon, l’exposition sur d’authentiques affiches placardées sur les murs de Paris pendant la Révolution française. « Un fonds colossal de 2 500 affiches. Un patrimoine historique qu’il fallait absolument mettre en valeur », mesure-t-il.
Sa connaissance de l’Assemblée l’a amené à écrire un livre sur les « quinze mille », soit le nombre de députés depuis la Révolution. « On serait plutôt à 16 000 aujourd’hui. Certains parcours me fascinent : Philibert Besson, poilu, sort d’hôpital psychiatrique lorsqu’il est élu député en 1932. Il prédit la Seconde Guerre mondiale et propose une solution pour l’éviter : lier les économies européennes avec une monnaie unique, qu’il appelle l’Europa. » Un autre député l’impressionne. « Dans la galerie des parlementaires, il y a des personnages d’exception tels Jean Jaurès. Il anéantit les cloisons entre philosophie, politique, poésie, histoire et journalisme. C’est l’idéal de l’honnête homme. Ses discours sont d’une très grande richesse, j’ai lu ses écrits par goût. » C’est Bruno Fuligni qui a écrit le docu-fiction la Séparation, sur la loi de 1905, en plus de deux pièces de théâtre consacrées à Jaurès, incarné par l’acteur Jean-Claude Drouot.
Vieux papiers et jargon taafien
Fils d’un militaire, petit-fils d’un marchand forain, l’auteur se dit émerveillé par Paris, cette « gigantesque bibliothèque » où il fréquente avec assiduité librairies, bouquinistes, marchés aux puces et salles de vente : « Je vais partout où il y a du vieux papier », à la recherche de documents rares. Il a ainsi exploré les archives de la police pour plusieurs livres. « Parce qu’elle écrit beaucoup, la police laisse des témoignages de ceux qui n’en ont pas laissé, de la vie sociale intime du peuple des bas-fonds. C’est ce qui m’intéresse. » Ses derniers ouvrages ? Un sur les « lois folles » de la République, dont celle autorisant de « glander » en forêt. Et, enfin, le premier lexique complet du taafien, le jargon utilisé sur les Terres australes et antarctiques françaises (Taaf). Là-bas, on gondonne, on slingue, on s’ensouille… Anecdotique ? « En réalité, il n’y a pas d’anecdote, car l’anecdote ne vaut que lorsqu’elle éclaire », répond Bruno Fuligni.
Histoireassemblée nationale France24 - World
Ukrainian army and volunteers gather Russian dead from Kharkiv rubble
Issued on: 25/05/2022 - 18:34Modified: 25/05/2022 - 20:47
Sam BALL
Digging among the rubble of destroyed buildings, Ukrainian servicemen and volunteers are engaged in a gruesome task: gathering the bodies of dead Russian soldiers. So far they have collected around 60 bodies in Ukraine's Kharkiv region, where Russian forces have retreated in recent weeks, stacking them in a refrigerated rail carriage. It is hoped that the bodies may be exchanged for Ukrainian war prisoners.
Opex 360
L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
L’armée de Terre tire les premiers enseignements de la guerre en Ukraine pour ses futures capacités
par Laurent Lagneau · 22 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerSi plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerSi plusieurs conflits dits de « haute intensité » ont eu lieu au cours de ces quinze dernières années [que l’on songe à la guerre entre Israël et le Hezbollah, en 2006, à la dernière guerre du Haut-Karabakh en 2020, voire à la guerre du Tigré, en Éthiopie], l’invasion de l’Ukraine par la Russie marque un tournant. « Nous avons changé d’époque, d’échelle et d’enjeux », a ainsi estimé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], dans un récent ordre du jour.
Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
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Et d’ajouter : « La guerre est là, plus proche que nous ne l’avons jamais connue. Pour nous, militaires français, cela signifie que nous devons nous y préparer. La probabilité d’un engagement majeur a considérablement augmenté et nous devons en tenir compte ».
Justement, se préparer à une telle éventualité commence par l’étude des opérations menées en Ukraine, afin d’en tirer les enseignements utiles – c’est à dire d’en faire le retour d’expérience [RETEX] – afin de nourrir les réflexions sur les capacités à développer. Tel est le rôle, pour l’armée de Terre, du Centre de doctrine et d’enseignement du commandement [CDEC], dirigé par le général Pierre-Joseph Givre.
Dans un entretien accordé à la revue Conflits, celui-ci a livré ses premières analyses de la guerre en Ukraine. En premier lieu, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le général Burkhard parle d’un changement d’échelle et d’enjeux, le général Givre s’est dit « surpris par l’ampleur de l’engagement russe » et, surtout, par « l’ambition stratégique » de la Russie.
à la revue Conflits« Je pensais […] que si les Russes attaquaient, ils se borneraient […] à élargir les limites du Donbass sécessioniste et, peut-être, à créer une continuité territoriale avec la Crimée, voire jusqu’à la Transnistrie. En visant Kiev, le Kremlin inscrit sa guerre dans une dimension stratégique qui s’apparente à une guerre quasi-totale. […] Pour moi, ce qui constitue la surprise, c’est vraiment le caractère généralisé de l’attaque », a confié le général Givre.
Depuis, l’état-major russe a revu ses objectifs initiaux à la baisse, en raison de la résistance [et la résilience] des forces ukrainiennes. Et, désormais, il se concentre sur le Donbass et le sud de l’Ukraine. L’offensive en direction de Kiev peut être vue comme un coup de poker… À moins que sa raison d’être était d’éprouver les capacités ukrainiennes. Voire les deux…
Cela étant, pour le général Givre, l’échec des forces russes durant cette première phase de la guerre est probablement dû à leur faiblesse dans l’exécution et la conduite des opérations. « Si les choses ne se déroulent pas conformément aux prévisions, ils ne peuvent pas compter sur la subsidiarité pour réagir et relancer l’action. C’est une qualité absente de leur bagage militaire et politique », a-t-il résumé.
Quoi qu’il en soit, le CDEC a indentifié plusieurs axes capacitaires que l’armée de Terre devra sans doute renforcer afin de « contrebalancer », le cas échéant, une « puissance de type russe ». Le premier d’entre-eux avait déjà fait l’objet d’un débat il y a quelques mois : la protection des unités de mêlée contre les menaces aériennes.
Actuellement, et depuis le retrait, en 2008, des missiles ROLAND qui étaient montés sur un châssis de char AMX30 celle-ci est exclusivement assurée par des missiles sol-air à très courte portée MISTRAL [missile transportable anti-aérien léger], mis en oeuvre notamment par le 54e Régiment d’Artillerie [RA], dont la mission consiste à assurer la défense aérienne basse et très basse altitude des forces terrestres engagées sur le terrain.
S’il avait admis, lors d’une audition parlementaire, en février 2020, que les moyens en courte ou en moyenne portée [comme les CROTALE et le SAMP/T, qui relèvent exclusivement de l’armée de l’Air & de l’Espace, ndlr] permettaient « de défendre les bases aériennes et les bases à vocation nucléaire dans le cadre du contrat opérationnel en matière de dissuasion » mais pas d’accompagner une « manoeuvre mobile offensive d’un dispositif terrestre, le prédécesseur de l’actuel CEMA, le général François Lecointre, avait estimé qu’il fallait réfléchir « dans un cadre plus global de nouveaux entrants, de nouveaux mobiles dans la troisième dimension et de nouveaux moyens de menaces sur nos propres forces ».
« La question aujourd’hui est de déterminer la vraie menace dans la troisième dimension. Alors que j’étais raisonnablement couvert en très courte portée, moyenne portée et courte portée par une adaptation des procédés de la très courte portée, comment vais-je prendre en compte dans les années qui viennent la menace qui apparaît de plus en plus forte? Je pense aux technologies ‘nivelantes’ qui se retrouveront très prochainement sur les théâtres où nous sommes déployés, en particulier en Afrique. Nous lançons une réflexion sur ce thème », avait expliqué le général Lecointre, à l’époque.
Quoi qu’il en soit, la guerre en Ukraine a fait évoluer la réflexion. « L’enjeu premier me semble être la maîtrise de la basse et moyenne couche dans la troisième dimension, c’est à dire d’être capable de se défendre contre les aéronefs, drones, missiles balistiques, obus ennemis, de battre des objectifs dans la grande profondeur tactique et de contrebattre les frappes ennemis. Le tout en disposant des moyens de commandement, dans les radars, permettant de détecter et de transmettre les ordres de tir entre zéro et moins de dix secondes. Ces systèmes doivent nous permettre d’agir simultanément et non plus séquentiellement », a estimé le général Givre dans les colonnes de la revue Conflits.
Faudra-t-il revenir sur la décision, prise en 2008, de doter la seule armée de l’Air & de l’Espace de systèmes Sol-Air Moyenne Portée / Terrestre [SAMP/T], dont seulement huit unités sont en service? En tout cas, la question est posée par le commandant du CDEC.
Par ailleurs, celui-ci pense aussi qu’il est nécessaire d’augmenter la portée des canons mis en oeuvre par les unités d’artillerie [dont le CAESAr] étant donné que l’armée de Terre devra être en mesure « d’appliquer des feux dans la grande profondeur tactique ».
En outre, le général Givre a évoqué des capacités supplémentaires en matière de renseignement [drones, guerre électronique, cyber] jusqu’au niveau tactique. « Nous en aurons besoin pour intoxiquer, brouiller, neutraliser l’ennemi; pour capter et localiser l’information disponible sur les réseaux numériques », a-t-il fait valoir.
Un autre point qui a pu faire débat depuis l’invasion de l’Ukraine concerne l’utilité des chars de combat, les forces russes en ayant laissé plusieurs centaines sur le terrain [notamment des T-72, dont la conception, avec les obus stockés autour de leur tourelle, les rend vulnérables]. Pour le général Givre, ils restent « incontournables par leur puissance de feu et leur mobilité tout terrain ». À ce propos, il a également souligné que « la chenille reste un facteur clé de mobilité tactique, en zone urbaine et sur tous les terrains difficiles ». Voilà qui va rouvrir le débat avec les partisans ds blindés à roues…
Un autre élément évoqué par le général Givre est l’importance des unités d’infanterie légère, surtout si elles sont armées de missiles anti-chars performants « pour évoluer notamment dans les villes », comme cela été le cas du côté ukrainien.
Enfin, un dernier axe d’effort identifié par le CDEC coule de source : la guerre en Ukraine a mis en évidence, une fois de plus, l’importance de la logistique. Un domaine « prioritaire », pour le général Givre. « Notre défi est d’avoir les moyens de tenir initialement au moins un mois dans un engagement de très haute intensité, notamment en consommation de munitions », a-t-il dit. Ce qui passera par plus de fluidité entre les forces et leurs soutiens [et sans doute par une remise en cause des externalisations], une « remontée en puissance » de l’industrie de défense et l’augmentation des stocks de munitions.
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Hongrie déclare l’état d’urgence
Nike suspend ses ventes en Russie dans des magasins partenaires
L’équipementier sportif américain Nike a annoncé la suspension de ses ventes dans des magasins partenaires en Russie, rapporte BFMTV, mercredi 25 mai. L’interruption de tous ses partenariats avec des détaillants dans le pays a également été décrétée, deux mois après avoir fermé temporairement ses propres magasins.
La Russie facilite l’octroi de passeports russes aux habitants du sud de l’Ukraine
Moscou va permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson, situées dans le sud de l’Ukraine, d’obtenir un passeport russe grâce à « une procédure simplifiée », d’après un décret présidentiel publié ce mercredi 25 mai. La région de Kherson a été entièrement conquise par les forces russes depuis son offensive lancée le 24 février. Celle de Zaporijjia est également, en partie, aux mains du Kremlin.
Le groupe vainqueur du concours de l’Eurovision met son trophée aux enchères
Dans un post publié sur Instagram, le groupe de rap-folk ukrainien, Kalush Orchestra, récent vainqueur du concours Eurovision de la chanson, a décidé de mettre aux enchères son trophée afin de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. Récemment, le groupe a avait déjà annoncé l’organisation d’une tournée en Europe pour lever des fonds pour l’Ukraine.
La Russie abolit la limite d’âge pour s’engager dans l’armée
Le Parlement russe a aboli, ce mercredi, la limite d’âge pour s’engager dans l’armée, rapporte Le Monde. « L’adoption de cette proposition de loi permettra d’attirer dans l’armée des experts de spécialités recherchées », a expliqué l’un des auteurs du texte. Jusqu’à présent, seuls les citoyens âgés de 18 à 40 ans pouvaient conclure un premier contrat avec l’armée. Pour les citoyens étrangers, la fenêtre était entre 18 et 30 ans. Il sera maintenant possible pour toute personne volontaire n’ayant pas atteint l’âge légal de la retraite, fixé actuellement à 61,5 ans pour les hommes, de prendre les armes.
« Les canons français Caesar sont sur les champs de bataille », annonce Kiev
Le gouvernement ukrainien a annoncé, ce mercredi sur Twitter, l’arrivée des canons Caesar français sur les champs de bataille.
NATO-style artillery depot of the #UAarmy enlarged: CAESARs from 🇨🇵 are already on the battlefields.It helps 🇺🇦 to resist, but to liberate our land from the barbarians we need M270 and HIMARS. pic.twitter.com/ScAjZzTODK
— Defence of Ukraine (@DefenceU) May 25, 2022
Selon Zelensky, l’armée russe veut « tout détruire »
Lors d’une allocution diffusée mardi soir, le président ukrainien a indiqué que l’armée russe maintient une très importante pression sur le Donbass. Pour Volodymyr Zelensky, elle aurait même pour objectif de « tout détruire » dans la région.
La Hongrie proclame l’état d’urgence
« La Hongrie doit rester en dehors de cette guerre et protéger la sécurité financière de ses familles », a déclaré Viktor Orban mercredi 25 mai, en annonçant la promulgation d’un second état d’urgence lié au conflit en Ukraine, alors qu’un autre état d’urgence sanitaire doit expirer 31 mai prochain, selon Europe 1. « Cela nécessite une marge de manœuvre et une action immédiate. Le gouvernement, exerçant son droit en vertu de la Loi fondamentale, déclare l’état d’urgence pour cause de guerre à partir de minuit ».
Le Parlement hongrois, aux deux tiers acquis à la cause du Premier ministre, avait procédé à une modification de la Constitution quelques heures auparavant, permettant la mise en place d’un état d’urgence pour cause de guerre.
L'Humanité
Une plaque à la mémoire de Salek Bot et Hersch Zimmermann
ActuÀ Paris, il y a 80 ans, deux résistants FTP-MOI périssent en préparant un attentat contre l’occupant nazi. Les habitants se mobilisent pour que leur combat et leur histoire soient reconnus.
Patrick KamenkaLe 25 avril 1942, deux jeunes résistants juifs polonais communistes, appartenant au 2 e détachement des Francs-Tireurs et Partisans juifs de la Main-d’œuvre immigrée, trouvent la mort en préparant un attentat à l’explosif contre l’armée allemande.
Salek (Saül) Bot, violoniste, militant antifasciste, qui a quitté en la Pologne en 1937 pour la France où il poursuit des études musicales, est recruté en novembre 1941, par Anna Kowalska, ancienne rédactrice de Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive de la MOI, pour participer à des actions de résistance. Il entre alors dans la clandestinité sous le pseudonyme d’Yves Moulin. Il fait la connaissance de Hersch Zimmermann, ingénieur chimiste, un ancien des Brigades internationales, alias Henri Lefevre dans la Résistance.
Leur mission : créer un laboratoire clandestin pour y fabriquer des explosifs et frapper l’occupant à l’aide de bombes artisanales.
Ce 25 avril, réunis au 7 e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire, les deux jeunes communistes s’activent pour fabriquer les bombes qui doivent être utilisées par la résistance contre une caserne allemande à l’occasion du 1 er mai. Mais une tragique erreur de manipulation provoque vers 20 h 30 une violente explosion – dont ne connaîtra jamais la cause réelle — entraînant la mort des deux résistants : l’un périra déchiqueté, l’autre grièvement blessé trouvera la mort à l’hôpital.
Avant ce tragique accident, Salek, qui utilisait pour donner le change son étui de violon afin de transporter armes et munitions, avait déjà opéré un attentat à la grenade contre une unité allemande et placé un engin explosif dans l’immeuble du journal allemand Parizer Zeitung…
Aussitôt, la direction des Renseignements généraux de la préfecture de police enquête sur les lieux de l’explosion et identifie Masza Lew, l’amie de Salek, elle-même résistante et militante du Travail allemand (TA) qui consistait à approcher les soldats allemands pour obtenir des renseignements et les pousser à déserter les rangs de la Wehrmacht.
Au lendemain de l’explosion, elle est appréhendée à son domicile 1 bis rue Lacépède, tout proche du laboratoire. Les Brigades spéciales, qui traquent les résistants, découvrent chez elle des documents prouvant sa participation à la lutte antinazie et au Travail allemand. Livrée aux nazis, Masza Lew sera internée à Drancy avant d’être déportée par le convoi N° 33 à Auschwitz où elle périra assassinée le 7 décembre 1942. Le nom de Masza Lew a été inscrit sur le mur des noms au Mémorial de la Shoah.
Après l’arrestation de Masza, les policiers tendent une souricière à son domicile entre le 26 et 30 avril et procèdent dans la foulée à l’arrestation le 4 mai de 10 militant(e) s juifs communistes, décapitant ainsi le réseau.
Parmi eux figurent deux femmes : Souka Guttmann, Raissa Kagan-Rappoport. Et sept hommes : Zygmunt Brajlowski, Bronislav Lecki, Tibor Kallai (chimiste), Joseph Bursztyn médecin et responsable du travail parmi les intellectuels juifs et non juifs, rédacteur de Notre Voix et Notre Parole édition en français de la Naïe Presse clandestine, Stanislas Toporowski, Samuel Nadler (1), et Natan Dyskin, ingénieur chimiste, engagé dans la Résistance dès l’arrivée des Allemands à Paris.
Accusés d’ « être des terroristes communistes à la solde de l’Angleterre », ils seront tous fusillés dans un groupe de 88 otages, le 11 août 1942 au mont Valérien. En hommage à ces femmes et ces hommes qui ont combattu les nazis, plusieurs personnalités, association et habitants ont formulé le souhait que la Ville de Paris, comme elle a l’habitude, apposera une plaque 49 rue Geoffroy Saint Hilaire. Cela permettrait de faire connaître une page méconnue de l’histoire de la Résistance, au cœur de la capitale.
Un musée virtuel dédié à la section juive de la MOI sera inauguré officiellement, au cours d’une soirée de présentation et artistique le 24 mai à 18 heures à l’espace Jean Dame 17 rue Léopold Bellan 75002 (2). C’est l’Association Mémoire des Résistants juifs de la Main-d’Oeuvre Immigrée (MRJ-MOI) qui a lancé ce projet (3). Elle a entrepris un travail d’Histoire et de Mémoire pour mettre en lumière le rôle de la section juive de la MOI et, après un film documentaire, a réalisé un musée virtuel dédié aux femmes et aux hommes de la section juive de la MOI qui se sont engagés dans la lutte civile et armée contre l’occupant nazi (dont Salek Blot et Hersch Zimmermann).
mrjmoi@mrj-moi.comFTP MOI2ème guerre mondialerésistance France24 - World
'Make culture, f*** war’: Ukraine takes starring role in Cannes
Issued on: 25/05/2022 - 17:29
Juliette MONTILLY
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The war in Ukraine took a starring role on the opening night of the 75th Cannes Film Festival and it has rarely been far out of frame since. Throughout the French Riviera spectacular has run a discourse about the role of cinema in wartime. FRANCE 24’s Nina Masson and Juliette Montilly report.
L'Humanité
Règles abondantes : « Elle se vidait de son sang, mais trouvait ça normal »
ReportageFatigue, anémie, essoufflement… les ménorragies dont souffrent un bon nombre de femmes constituent un trouble méconnu aux conséquences lourdes. Depuis décembre, un service spécifique de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, reçoit les personnes atteintes par ce mal.
Loan NguyenLyon, envoyée spéciale.
C’est une petite plaque sur une porte d’hôpital : « Diagnostic et prise en charge des règles abondantes. » Un banal écriteau pourtant porteur de grands espoirs pour nombre de femmes qui souffrent de ménorragies – ces menstruations dont le volume dépasse 80 millilitres par jour ou excède une durée de sept jours. Dans ce service innovant de l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon, ouvert en décembre 2021 et porté par les docteurs Lucia Rugeri, hématologue, et Giulia Gouy, gynécologue, les femmes peuvent trouver l’écoute et l’expertise multidisciplinaire qui leur manquaient jusqu’alors.
« Chaque jour, on a des nouvelles demandes de prise en charge ! Certaines viennent de Chalon-sur-Saône ou de Nancy… Pourtant, ce qu’on propose n’a rien de révolutionnaire ! » affirme Lucia Rugeri, véritable cheville ouvrière de ce projet pionnier. « C’était un peu exceptionnel d’obtenir des moyens pour un projet sur la santé de la femme, mais le CHU nous les a donnés. On écoute les femmes et on leur explique, on leur fait faire une échographie, un bilan sanguin, puis elles sont reçues par deux spécialistes en un seul rendez-vous », précise-t-elle. Pour évaluer l’importance des saignements, les patientes sont tout d’abord invitées à répondre à un questionnaire basé sur le nombre de protections périodiques utilisées par jour, leur donnant un « score » appelé « score Higham ». Un résultat supérieur à 100 permet de poser le diagnostic de ménorragies. « C’est un outil qui existe depuis longtemps, mais quasiment aucun gynécologue ne l’utilise », déplore Lucia Rugeri. « Les femmes elles-mêmes ne savent pas toujours si elles ont des règles abondantes ou pas. C’est un sujet qui reste tabou et on peut avoir du mal à savoir ce qui est normal ou pas », constate le Dr Giulia Gouy, qui remarque que l’absence totale de données chiffrées sur les femmes atteintes de ce trouble prouve l’ampleur de son invisibilité.
le signe d’une pathologie gynécologique
Arrivée en mars dans le service, la gynécologue s’est rendu compte de l’importance de cette problématique lors du suivi d’une patiente dans son précédent poste à Bordeaux. « Elle saignait tellement qu’elle devait carrément apporter des serviettes de bain au bureau pendant ses règles, et qu’elle avait fait réaménager son bureau pour être plus près des toilettes. Elle se vidait de son sang et elle trouvait ça normal », raconte-t-elle encore effarée. Elle évoque aussi cette autre patiente forcée de mettre un réveil plusieurs fois par nuit pour changer de protection. « À la gêne physique et sociale de ces saignements s’ajoutent l’essoufflement et la fatigue. Le moindre effort devient une contrainte. Cela peut finir par jouer sur le moral mais aussi sur la libido et le rapport au conjoint », résume-t-elle. « Certaines ne sortent pas de chez elles le jour où elles ont leurs règles. On voit des collégiennes qui nous disent que leurs professeurs refusent de les laisser sortir de classe pour changer leurs protections… Il y a encore du boulot pour faire bouger les lignes ! » dénonce le Dr Rugeri.
Surtout, ces saignements peuvent être le signe d’une pathologie gynécologique – polypes, fibromes, adénomyose (une forme d’endométriose…) –, d’un dérèglement hormonal ou d’un trouble de la coagulation. C’est en particulier dans ce dernier cas qu’intervient le Dr Lucia Rugeri. Spécialiste de la maladie de Willebrand, une maladie hémorragique héréditaire parfois à l’origine de règles abondantes, l’hématologue examine scrupuleusement les bilans sanguins des patientes qui poussent la porte de son bureau. À l’issue de ce rendez-vous, un diagnostic est posé et un traitement proposé, parfois chirurgical, le plus souvent une pilule contraceptive ou un stérilet hormonal. Un remède pas toujours bien accueilli par les patientes. « On doit vraiment dédiaboliser les hormones. Beaucoup de femmes ont des réticences, certaines ont déjà subi des effets secondaires. Mais ces traitements présentent un énorme bénéfice », souligne le Dr Gouy. « Je dis aux patientes : si vous aviez du diabète, vous ne vous poseriez pas la question de prendre de l’insuline, alors qu’il s’agit aussi d’une hormone ! »
Pour les femmes qui poussent la porte du service des règles abondantes, cette consultation représente bien souvent un dernier recours après une longue errance diagnostique. « Je suis arrivée au bout du supportable », témoigne Sandra, 49 ans, qui souffre d’une anémie sévère lui occasionnant une fatigue telle qu’elle a failli être transfusée. « Il y a cinq ans, j’avais consulté un gynécologue pour ça, mais il avait totalement banalisé les choses en me disant que c’était classique en préménopause », se souvient la patiente. Après plusieurs années à s’être résignée à souffrir en silence, cette aide-soignante a entendu parler de la consultation règles abondantes de la Croix-Rousse par une collègue. « Ici, j’ai trouvé plus d’humanité, on prend le temps de nous expliquer. J’ai passé une IRM pour confirmer le diagnostic et on m’a donné un traitement hormonal et du fer », explique-t-elle. Pour Coralie, 29 ans, le simple fait d’être prise au sérieux est déjà un progrès. « Je saigne tellement que ça me cause des vertiges et des chutes de tension, mais pour la gynécologue qui me suivait jusque-là, ce n’était pas handicapant ! J’étais censée continuer à aller au boulot comme ça. Là, au moins, on me confirme que ce n’est pas normal, qu’il y a peut-être une cause génétique, et je me dis qu’on va trouver une solution. »
populariser cette problématique
En tout cas, ce service innovant fait déjà des émules : une deuxième consultation devrait être ouverte dans les mois qui viennent à l’hôpital femme-mère-enfant (HFME) de Bron, à côté de Lyon. Et plusieurs sages-femmes, mais aussi des internes, viennent se former auprès des docteurs Rugeri et Gouy. Mais, au-delà du corps médical, les médecins du service des règles abondantes souhaitent aussi populariser cette problématique dans la société et rendre les femmes atteintes de ménorragies actrices de leur traitement. « Notre but serait de développer l’éducation thérapeutique pour réellement informer et former les patientes. On aimerait aussi créer un groupe de parole pour qu’elles puissent échanger entre elles », explique le Dr Rugeri.
Santéprécarité menstruelledroit des femmesÉgalité hommes femmes Valeurs Actuelles
Etats-Unis : 19 enfants tués lors d’une fusillade dans une école élémentaire du Texas
Effroi aux Etats-Unis. Mardi 24, peu après 11h du matin – heure locale, une fusillade a éclaté dans l’école élémentaire de Robb, située à Ulvade au Texas. Le suspect, un lycéen de 18 ans nommé Salvador Ramos, a pénétré dans les lieux armé d’un fusil automatique et équipé d’un gilet pare-balle. 19 enfants de moins de dix ans ont péri sous ses coups de feu, ainsi qu’au moins un enseignant, précise Le Figaro mercredi 25 mai.
Abattu par la police peu après les premiers coups de feu, le jeune homme est mort sans que son geste n’ait, pour l’heure, été expliqué. Peu avant la tuerie, Salvador Ramos s’en serait d’ailleurs pris à sa grand-mère, dont l’état de santé n’est pas connu. Selon Greg Abbott, gouverneur républicain du Texas, il a tué ces 19 enfants « d’une façon atroce et insensée ».
Dix ans après Sandy Hook, aucun changement
Très rapidement, l’exécutif américain s’est emparé de l’affaire. Visiblement très ému, alors qu’il revenait d’une tournée en Asie, Joe Biden a appelé à « transformer la douleur en action », appelant son pays à « affronter le lobby des armes ». « Trop, c’est trop : nous devons trouver le courage d’agir », a plus tard abondé Kamala Harris, vice-présidente des Etats-Unis. Selon Le Figaro, les drapeaux américains ont été mis en berne sur tous les bâtiments publics.
Une telle tuerie relance, une énième fois, le débat sur la libre circulation des armes aux Etats-Unis. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler le massacre de l’école primaire de Sandy Hook, à Newtown (Connecticut). En 2012, un jeune homme de 20 ans avait tué 20 enfants et sept adultes – dont sa propre mère – avant de se donner la mort. Alors président des Etats-Unis, Barack Obama était apparu les larmes aux yeux à la télévision, appelant à une large prise de conscience et à une réforme. Une émotion qui n’a toutefois pas permis de véritables changements, achoppant sur une large partie de la population américaine et de puissants lobbys.
« Notre pays est paralysé, non par la peur, mais par un lobby des armes à feu et un parti politique qui n’ont montré aucune volonté d’agir d’une manière qui pourrait aider à prévenir ces tragédies », a d’ailleurs déclaré l’ancien président démocrate sur Twitter, quelques heures après le drame. Plus tard, c’est Emmanuel Macron qui a réagi à la tuerie, déclarant « partager le choc et la peine du peuple américain, et la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences ».
19 victimes n’avaient pas plus de 10 ans. Dans leur école au Texas, des enfants et enseignants ont été lâchement assassinés. Le choc et la peine du peuple américain, la colère de ceux qui luttent pour mettre fin aux violences, nous les partageons.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) May 25, 2022
Opex 360
Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.
En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
Le Mirage 2000D vole de nouveau avec le Mirage F1 au Maroc
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDepuis décembre 2012 [soit quelques semaines avant le début de l’opération Serval, au Mali], l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] n’a plus participé à des exercices aériens au Maroc. À l’époque, des Rafale de l’Escadron de chasse 1/7 Provence et du Régiment de chasse 2/30 Normandie Niemen ainsi que quatre Mirage 2000D avaient été déployés sur la base de Guelmim [sud] pour une campagne de tir ayant duré une dizaine de jours.
En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
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En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
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En outre, en 2014, les derniers Mirage F1 de l’AAE furent définitivement retirés du service… Ce qui fait que, depuis, les Rafale et autres Mirage 2000 n’ont plus l’occasion de côtoyer ce type d’appareil… Sauf à revenir au Maroc, les Forces royales « Air » ayant conservé leur vingtaines d’exemplaires… Et c’est d’ailleurs le cas.
En effet, le 16 mai, et pour la première fois depuis dix ans, l’AAE a envoyé trois Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse ainsi qu’un détachement de 80 aviateurs [pilotes, navigateurs officiers systèmes d’armes, mécaniciens, secrétaires, commandos, technicien informatiques ou encore opérateurs renseignement] sur la base aérienne de Sidi Slimane, située dans le nord du royaume chérifien, pour prendre part à l’exercice « Échange Air Maroc 2022 ».
« Le détachement français s’emploie à renouer les liens de coopération aéronautique militaire entre l’armée de l’Air et de l’Espace et les Forces Royales Air. Les pilotes ont ainsi pu retrouver les connaissances nécessaires à un déploiement opérationnel au nord du Maroc », explique l’AAE. Et plus encore : ils ont également l’occasion de voler avec les Mirage F1 marocains, ce qui ne s’était plus vu depuis… 2003.
Cet exercice « nous permet de voler avec l’avion mythique qu’est le Mirage F1 en développant notre interopérabilité. Les jeunes de l’escadre peuvent ainsi avoir une première approche du milieu africain désertique. En plus, c’est génial de pouvoir voler avec le Mirage F1 que les marocains nous ont fait voir de près. Je suis bluffé par le système qui a été modernisé à l’intérieur », a commenté le commandant Nicolas, le directeur de l’exercice « Échange Air Maroc » côté français.
Effectivement, les Mirage F1 marocains ont été portés au standard « ASTRAC » entre 2006 et 2011. Cette opération a consisté à leur intégrer une avionique modernisée, un radar RDY-3 [dérivé du RDY du Mirage 2000-5]n une centrale inertielle de navigation Sigma 95 et nouvelle architecture numérique. En outre, elle a permis à ces appareils d’emporter une nacelle de désignation Damoclès, des kits AASM [Armement Air-Sol Modulaire] et des missiles anti-navire AM-39 Exocet.
L’exercice « Échange Air Maroc » est assez intense, avec « deux vagues de départs par jour ». Et les Forces Royales Air en profitent pour faire passer à leurs pilotes les qualifications de chef de patrouille.
Reste maintenant à voir si de telles manoeuvres vont se perenniser par la suite… En tout cas, la coopération franco-marocaine en matière de défense tend à s’intensifier ces derniers temps. Ainsi, en mars dernier, la 4e Brigade d’aérocombat de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] a participé à l’exercice Chergui 2022, organisé dans la province d’Errachidia, située le long de la frontière avec l’Algérie. Celui-ci, expliquèrent les Forces armées royales marocaines [FAR] à l’époque, devait permettre de « consolider les capacités de planification et le développement de l’interopérabilité technique et opérationnelle » avec les forces françaises.
France24 - World
Debunking claims that the French president is the head of the EU
Issued on: 29/04/2022 - 18:31
Georgina ROBERTSON
In one of the final televised debates before the first round of the French presidential election, the far-left candidate Jean-Luc Mélenchon claimed that if he were elected, he would become the head of the European Union for six months. FRANCE 24's Georgina Robertson and Sophie Samaille look at what it actually means to be at the helm of the Presidency of the Council of the EU and how long the French presidency will last.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Le programme économique de Jean-Luc Mélenchon vivement décrié dans un rapport du think tank Terra Nova
« Un plan de dépôt de bilan »
Mais selon le professeur associé à Normale Sup, le principal problème du programme économique de Jean-Luc Mélenchon réside dans le fait que pour être mis en œuvre, le pays devrait encore plus s’endetter et emprunter davantage. « Il faudra financer un énorme déficit, et il n’y a que deux manières de le faire : l’endettement et la création monétaire. Et comme on entre dans une période d’inflation, aucun économiste ne recommandera de financer durablement les déficits par la planche à billets », estime-t-il. Avant de conclure, sans mâcher ses mots sur les experts économiques de La France insoumise : « Ils méconnaissent les lois de l’économie, le fonctionnement de la finance, et surtout, les leçons de l’Histoire. »
Opex 360
Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
Contre la menace russe, le Royaume-Uni dit vouloir équiper l’armée moldave aux normes de l’Otan
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 1992, pour mettre un terme aux combats opposants les forces moldaves aux milices russophones séparatistes de Transnistrie, il fut convenu que Chisinau donnerait une large autonomie à la république moldave du Dniestr et renoncerait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie, qui était intervenue militairement dans le conflit.
Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
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Depuis, la Moldavie s’est rapprochée de l’Otan et fait part de son souhait d’intégrer l’Union européenne [UE] tandis que la république moldave du Dniestr s’est proclamée « indépendante » en se dotant de tous les attributs d’un État tout en revendiquant sa proximité avec la Russie, qui y a maintenu une présence militaire. Évidemment, les positions pro-occidentales affichées par Chisinau ne sont pas au goût de Moscou, ce qui a pu donner lieu à des frictions [ainsi qu’à des opérations d’influence] au cours de ces dernières années.
Quoi qu’il en soit, tous les ingrédients sont réunis – ou presque – pour que la Moldavie soit la prochaine cible de la Russie qui, après avoir revu ses objectifs initiaux à la baisse en Ukraine, cherche désormais à s’assurer du contrôle total de la mer d’Azov et à sécuriser les approches de la Crimée. D’où la tentation qui lui est prêtée de mettre ensuite la main sur la république moldvave du Dniestr , voire sur le reste du territoire moldave.
« Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a en effet affirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril dernier.
Aussi, après avoir reçu à l’Élysée, cette semaine, son homologue moldave, Maia Sandu, le président Macron a fait part de ses craintes. « L’agression inacceptable de l’Ukraine par la Russie constitue une menace pour la stabilité de toute la région et en particulier pour la Moldavie » car « les récents incidents survenus dans la région transnistrienne montrent qu’une propagation du conflit » ne « peut pas être exclue », a-t-il déclaré.
Seulement, les forces moldaves n’ont pas la capacité de s’opposer à une éventuelle invasion russe. D’un format très modeste [5000 militaires d’active et environ 70000 réservistes], leurs capacités aériennes reposent sur une quinzaine d’hélicoptères [dont 4 Mil Mi-24 pour effectuer des frappes] tandis que ses équipements sont essentiellement d’origine soviétique. En clair, ils sont anciens et, qui plus est, en nombre limité. Elles n’ont ni aviation de chasse, ni drones… Et elles ont des lacunes dans les domaines du renseignement, de la logistique et des transmissions.
Le 4 mai, le président du Conseil européen, Charles Michel, alors en visite à Chisinau, a promis un soutien militaire à la Moldavie de la part de l’UE, via la « livraison d’équipements militaires à ses forces armées ». Deux semaines plus tard, le Royaume-Uni a fait part de son intention d’aller plus loin.
« Ce sur quoi nous travaillons actuellement, c’est une commission conjointe avec l’Ukraine et la Pologne sur la mise à niveau des défenses ukrainiennes aux normes de l’Otan. […] Cela s’applique également à d’autres États vulnérables comme la Moldavie. Parce qu’encore une fois, la menace venant de la Russie est plus large, nous devons également nous assurer qu’ils sont équipés aux normes de l’Otan », a en effet déclaré Liz Truss, la ministre britannique des Affaires étrangères, dans un entretien publié par le quotidien « The Telegraph », ce 20 mai.
un entretien publié« Je voudrais voir la Moldavie équipée selon les normes de l’Otan. C’est une discussion que nous avons avec nos alliés », a-t-elle encore insisté. « [Vladimir] Poutine a été claié sur son ambition de créer une plus grande Russie. Et ce n’est pas parce que ses tentatives pour prendre Kiev ont échoué qu’il a abandonné ces ambitions », a fait valoir Mme Truss, qui, par ailleurs, a estimé que l’objectif de porter les dépenses militaires 2% du PIB, comme s’y sont engagés les Alliés en 2014, devrait être un « plancher » et non un « plafond ».
Quoi qu’il en soit, la proposition de la diplomatie britannique suppose donc que les Alliés de l’Otan fournissent aux forces moldaves des équipements modernes pour remplacer ceux hérités d de la période soviétique. Et de les former à leur usage. Ce qui passerait par des exercices conjoints. Seulement, étant donne l’aide militaire qu’ils ont déjà fournie à l’Ukraine, cela risque d’être compliqué à court et moyen terme… Et cette approche ne règle pas la question de la « masse ».
BBC
'Switch off the TV': Former Russian-state journalist's plea to Russians
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Zhanna Agalakova quit her job as a journalist in March for Channel One, a Russian state-controlled TV channel, over the invasion of Ukraine, she's now in hiding.
In an interview with BBC Newsnight, she urged people in Russia to switch off their TVs if they wanted the truth about the war in Ukraine.
"It's a brainwashing machine," she told David Grossman.
Watch the full interview Friday 27 May on BBC Two at 22:30 BST (UK only).
L'Humanité
Violences sexuelles. Elles ont dit non à « Abadarmanin »
ActuPlusieurs centaines de personnes se sont réunies, mardi 24 mai au soir, à Paris, pour condamner la présence au gouvernement de deux ministres accusés de viols.
Camille Bauer« Insultant » est le mot qui revient le plus souvent. Pour les quelques centaines de personnes rassemblées ce mardi 24 mai, à 18 heures, devant l’église Saint-Augustin de Paris, le maintient de Gérald Darmanin et la nomination de Damien Abad dans le nouveau gouvernement, malgré les accusations de viols ou de harcèlement sexuel qui pèsent contre eux, est une gifle. « C’est un crachat au visage de toutes les victimes de violences sexuelles. On nous dit qu’il faut libérer la parole, mais quand on parle, il faut qu’on nous entende », s’emporte Erell. La jeune femme de 34 ans au béret noir a elle-même porté plainte pour violences sexuelles. « Quel message cela envoie-t-il, d’avoir quelqu’un comme ça à la tête de la justice et de la police ? Est-ce qu’elle a une chance d’être suivie d’effet, ma plainte ? »
Affaire Abad. La justice, un paravent pour les agresseurs présumés ?Le retranchement de la Première ministre derrière l’attente d’une décision judiciaire sur le cas Abad ne passe vraiment pas. La difficulté des femmes qui viennent dénoncer des violences sexuelles dans les commissariats, et plus encore à obtenir une condamnation, alors que la grande majorité des plaintes terminent par un classement sans suite, est sans cesse soulignée. « La présomption d’innocence, c’est jamais pour les femmes. Elles sont toujours considérées comme des menteuses », souligne Aurélie, la quarantaine. Personne ne croit que les membres de l’exécutif aient découvert les accusations contre Damien Abad en lisant Médiapart. « Pas au courant, vraiment ? » proclame une pancarte. Dans la foule qui se serre en chantant « Féministes et radicales et en colères », on aperçoit Alice Coffin, conseillère écologiste de Paris, cofondatrice de l’Observatoire des violences sexuelles et sexistes en politique, la structure à l’initiative du rassemblement. Plus loin, Sandrine Rousseau ex-porte-parole d’EELV, est venue aussi apporter son soutien.
Un observatoire des violences sexistes et sexuelles en politiqueUn deux poids deux mesures entre le viol et les autres infractions
Les manifestantes rappellent que justice et politique ne sont pas sur le même plan. « La présomption d’innocence, c’est normal devant les tribunaux, mais ça ne devrait pas s’appliquer pour être membre d’un gouvernement », estime Jade, une étudiante aux doigts couverts de bagues. Elle souligne, comme d’autres, que certains politiques, à l’image de François de Rugy ou François Bayrou, ont dû quitter leurs postes pour des présomptions de fraudes fiscales ou de détournement de fonds, avant même qu’il y ait eu de décision de justice. Un « deux poids, deux mesures » qui fait apparaître le viol comme une infraction de bien moindre importance. D’autres soulignent que dans certains pays, notamment nordiques, l’exercice d’une fonction publique exige un comportement irréprochable à tous points de vue, quand on tolère, en France la promotion d’hommes entachés de soupçons de violences.
Abad, Darmanin et consorts... Le gouvernement Borne naît sous le signe des scandalesCette tolérance est le fruit d’un mépris contre les femmes qui s’exprime sans cesse. La fameuse phrase prononcée par Gérald Darmanin à la journaliste Apolline de Malherbe, « ne vous en faites pas madame, ça va bien se passer », est brandie sur des pancartes. « La façon dont il parle aux femmes est révélatrice. C’est ultra-méprisant, s’insurge Mathilde. Cette quinquagénaire, mère de trois enfants, à la sage coupe au carré, ne décolère pas devant l’accumulation des signaux négatifs qu’envoie le gouvernement, malgré les déclarations sur l’égalité hommes-femmes, proclamée à nouveau « grande cause du quinquennat ». « On pourrait aussi parler plus de l’affaire Guérini. Deux jours après avoir qualifié d’honnête homme quelqu’un qui a été condamné pour violences contre son épouse, il est nommé au gouvernement. Je trouve ça écœurant. »
« Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, à quelques dizaines… »
Malgré les chants et l’ambiance chaleureuse, la lassitude pointe. « Je ne sais pas quoi dire, je suis blasée », commente Sarah. Sa copine, qui explique être féministe depuis ses dix ans, « quand j’ai compris que je n’avais pas les mêmes droits que mes frères et que certains dans ma classe », affiche le même dégoût. « De toute façon, on n’en attendait pas moins de Macron. » Pauline Barron, du collectif Nous toutes, co-organisateur du rassemblement, se veut plus positive. « On assiste à une levée de boucliers de l’ancien monde qui voit que ça bouge et veut garder ses privilèges. Mais les choses évoluent. » Un peu décontenancée par une mobilisation pas à la hauteur de la gravité des faits, Erell, de son côté, invoque les conquêtes passées. « Dans l’histoire des luttes féministes, beaucoup d’avancées n’ont reposé que sur une poignée de militantes. Regardez ce que les suffragettes ont obtenu, alors qu’elles n’étaient que quelques dizaines… »
Violences sexuellesDamien Abadgérald darmaninviolences faites aux femmes France24 - Monde
Roland-Garros en direct : Schwartzman écarte Dimitrov
Publié le : 27/05/2022 - 10:28Modifié le : 27/05/2022 - 15:09
Romain HOUEIX
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La journée du 27 mai verra les favoris au titre final, Rafael Nadal, Novak Djokovic et Carlos Alcaraz, jouer leur troisième tour. Dans le tableau féminin, la Française Diane Parry veut continuer sa belle aventure. Suivez la journée en direct.
Le phénomène Carlos Alcaraz (6e), qui s'est fait quelques frayeurs au 2e tour, aura les honneurs de la session de nuit vendredi 27 mai sur le Central, qui accueillera pour la deuxième fois Diane Parry.
La Française de 19 ans avait remporté lundi sur ce court son match de premier tour face à la tenante du titre, Barbora Krejcikova. Elle y affrontera cette fois l'Américaine Sloane Stephens (64e), finaliste à Paris en 2018 et lauréate de l'US Open 2017.
Juste avant, le Philippe-Chatrier verra s'opposer le n°1 mondial Novak Djokovic et le Slovène Aljaz Bedene (195e), tandis qu'en soirée, Alcaraz rencontrera l'Américain Sebastian Korda, 30e mondial. Autre survivant sur le fil au tour précédent, l'Allemand Alexander Zverev, 3e mondial, tentera lui de décrocher sa place pour les 8es de finale sur le Suzanne Lenglen en fin de journée, juste après le duel opposant Rafael Nadal au Néerlandais Botic van de Zandschulp.
Suivez en direct les principaux développements
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15 h 05 : Fernandez en huitièmes de finale
Après une longue bataille, la Canadienne Leylah Fernandez, 19 ans, s'est imposée face à la Suissesse Belinda Bencic (7-5, 3-6, 7-5).
Elle rejoint, pour la première fois de sa carrière, les huitièmes de finale à Roland-Garros. Elle sera opposée à Amanda Anisimova.
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13 h 58 : Schwartzman écarte Dimitrov et attend Djokovic
L'Argentin Diego Schwartzman, 16e mondial, a dominé le Bulgare Grigor Dimitrov (21e), 6-3, 6-1, 6-2, et pourrait affronter Novak Djokovic en huitièmes de finale.
Après des débuts un peu compliqués – il a dû remonter deux sets de retard face à l'Espagnol Jaume Munar au deuxième tour –, le demi-finaliste de l'édition 2020 monte en puissance.
Face à Dimitrov, qui n'avait pourtant lâché que dix jeux lors de ses deux premiers tours, Schwartzman a su dès le départ prendre le contrôle du jeu pour ne plus le lâcher. Et quand en début de troisième set, le Bulgare a semblé se rebeller en réalisant le break d'entrée, Schwartzman a vite remis les pendules à l'heure, enchaînant six jeux d'affilée pour s'imposer en 2 h 15. "El Peque" prend ainsi sa revanche sur leur récente rencontre à Madrid où Dimitrov l'avait sèchement battu 6-0, 6-3.
Au prochain tour, Schwartzman pourrait tomber sur un adversaire autrement plus coriace en la personne de Djokovic. Pour cela, le Serbe doit d'abord battre ce vendredi au troisième tour le Slovène Aljaz Bedene (195e).
Pour le moment, les affrontements entre les deux hommes ont toujours tourné à l'avantage du numéro 1 mondial (6 victoires à 0), mais comme l'a fait remarquer l'Argentin juste après sa victoire, "quand on s'est affrontés ici (en 2017), ça s'était fini en cinq sets, donc qui sait. Je me sens bien à Paris, j'ai beaucoup de bons souvenirs ici, donc on verra bien."
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11 h : les matches ont débuté
C'est le début de la sixième journée de Roland-Garros du côté de la Porte d'Auteuil !
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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LE FIL DU 25 MAI
Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours
LE FIL du 5e jour
Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu
LE FIL DU 24 MAI
Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite
Valeurs Actuelles
« Vacarme, outrance, confrontation » : à Paris, Bernard Cazeneuve règle ses comptes avec Mélenchon
Quand Bernard Cazeneuve attaque, il ne fait pas semblant. L’ancien Premier ministre de François Hollande, qui a claqué la porte du Parti socialiste dans la foulée de la création de la Nupes, a très vigoureusement attaqué Jean-Luc Mélenchon, mardi 24 mai à Paris. Il s’était rendu dans le 20ème arrondissement pour soutenir Lamia El Aaraje, candidate socialiste soutenue par le PS… mais faisant face à une autre candidate investie par la Nupes. Une soirée au cours de laquelle Bernard Cazeneuve a salué en Lamia Aaraje une figure républicaine « dont la représentation nationale ne peut que s’enorgueillir », relate Le Figaro ce mercredi 25 mai.
Mais si l’ancien socialiste a tant salué la femme politique, c’était surtout pour mieux taper sur Jean-Luc Mélenchon. Face à « la gauche républicaine et laïque » de Lamia El Aaraje se dresse, selon Bernard Cazeneuve, une gauche « tumultueuse, qui préfère le vacarme, l’outrance, la confrontation de tous contre tous à la nécessité de trouver un chemin qui rassemble », une gauche qui préfère « attiser les colères que nourrir l’espérance ».
« La 4e République sans le talent ! »
Face à cette gauche désormais rassemblée, l’ancien Premier ministre a appelé les socialistes à « trouver les valeurs pour dire ce [qu’ils sont], avoir suffisamment de fierté de ces valeurs pour les porter dans une campagne et loin, dans le temps long de [leur] histoire ». Parmi ces valeurs, Bernard Cazeneuve a évidemment cité la laïcité, « une valeur intangible (…) et le droit donné à chacun d’entre nous de croire ou ne pas croire ». Une laïcité qui, surtout, est « une manière de dire à tous les musulmans de France que parce que nous n’aimons pas l’islamisme qui est un totalitarisme, nous les protégerons de ce que l’islamisme peut produire d’enfermement de la femme dans une prison, qu’elle soit de vêtement ou de béton », cite Le Figaro.
Et au cas où Jean-Luc Mélenchon n’en aurait pas eu assez, ou n’aurait pas compris qu’il est la véritable cible de ces saillies, Bernard Cazeneuve persiste et cible : « La 6e République de Mélenchon, c’est la 4e République, sans les talents », a-t-il persiflé, non sans fustiger les marottes de l’ancien sénateur socialiste – telles que « la consubstantialité de la violence à la police » ou « l’organisation de la discrimination au moyen des institutions et des administrations de la République ». Preuve qu’en plus de bien les porter, l’ancien Premier ministre sait aussi tailler des costumes.
L'Humanité
Une vie de femme : A Bad Trip
ChroniqueViolaine de Filippis AbateAvocate
Comme nous le rappelle l’actualité gouvernementale, le classement sans suite d’une plainte pour agression sexuelle ou viol l’est presque toujours par manque de preuves. Car l’état de la science ne nous permet pas de prouver les faits : comment prouver avoir été droguée quand la substance disparaît à une vitesse éclair ? Comment prouver avoir été violée par un homme qu’on fréquentait quand sa réputation est « respectable » ? Comment être jugée crédible quand, prise dans la spirale du trouble de stress post-traumatique, notre mémoire, notre humeur, notre discernement font le grand huit ? Je donne ici la parole à une femme, Julia Guillo, qui pourrait être n’importe laquelle d’entre nous, votre amie, votre fille, votre sœur, votre femme, votre mère :
« Le harcèlement de rue, les violences sexistes et sexuelles ont débuté pour moi dès l’âge de 4 ans à la maternelle, où un garçon me mordait la joue en guise de “bisous”. À 5 ans, quand on m’a forcée à baisser ma culotte pour “comparer” à la récréation. À 6 ans, quand un exhibitionniste m’a dit “le petit oiseau va sortir” alors que je m’étais à peine éloignée de ma mère dans un parc. À 8 ans, lors qu’un garçon m’a harcelée pendant toute la colonie pour regarder sous ma serviette quand je changeais mon maillot à la piscine, qu’il m’a collée et fait des réflexions sexistes pendant une semaine, et qu’on voulait me forcer à danser un slow avec lui à la boum. Adolescente, quand un homme en voiture m’a demandé son chemin en se masturbant devant moi… Violée à 18 ans par mon petit ami qui avait “un peu trop bu” et s’est “excusé” le lendemain. Au-delà de l’aspect traumatisant du moment du viol, il s’ensuit un autre traumatisme qui est de ne pas être reconnue victime. Puis pendant mes études en alternance, où mon collègue me faisait des allusions sexuelles tous les jours et me harcelait par messages pour connaître mes positions sexuelles préférées. Une fois entrée dans le monde du travail, où mon collègue me donnait un coup de torchon sur les fesses pour rire, qu’un autre me les frôlait avec sa main pour me prévenir de sa présence, ou encore un supérieur qui se collait derrière moi, bien trop proche. C’est peut-être pour cela que les deux emplois suivants je n’ai travaillé qu’avec des femmes… Un jour, un homme m’a craché dessus dans la rue parce que je n’avais pas le temps de répondre à ses avances. J’ai dû supporter les blagues sexistes de certains amis et collègues toute ma vie. »
Nos histoires ne sont pas exceptionnelles, elles sont partout. Et partout où une femme est agressée, il y a un agresseur. Alors à ceux de Julia Guillo, aux miens et à ceux de chaque femme, j’adresse ces mots : se cacher derrière un masque social de respectabilité ne fera jamais disparaître le sale connard et le criminel, car, vous et moi, nous savons.
harcèlement sexuel France24 - Monde
Roland-Garros : Cornet écarte la lauréate 2017, Gaston et Simon en feu
Publié le : 26/05/2022 - 13:08Modifié le : 27/05/2022 - 07:31
FRANCE 24
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Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge au deuxième tour de Roland Garros tandis que Daniil Medvedev s'est tranquillement imposé en trois sets face Laslo Djere. Dans le camp tricolore, Gilles Simon a décroché sa 500e victoire, Léolia Jeanjean a crée l'exploit en éliminant la numéro 8 mondiale, Karolina Pliskova. Enfin, Alizé Cornet s'est imposée face à la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko.
L'un prolonge le plaisir de Roland-Garros, l'autre le découvre : Gilles Simon, 37 ans, et Léolia Jeanjean, 26 ans, ont été portés par la magie du tournoi et son public pour se hisser jeudi 26 mai au 3e tour, tout comme Hugo Gaston et Alizé Cornet.
Parmi les favoris, Iga Swiatek (n°1 mondiale) a été impériale face à Alison Riske (43e) avalée 6-0, 6-2 et elle est l'une des trois joueuses du Top 10 seulement encore en course.
Dans le tableau masculin, Daniil Medvedev (2e) poursuit tranquillement son parcours sans avoir cédé un set avec une victoire 6-3, 6-4, 6-3 contre Laslo Djere, alors que Stefanos Tsitsipas (4e) poursuit son chemin de croix avec un nouveau match marathon de plus de quatre heures pour éliminer le qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e) 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7).
Côté Français, le 2e tour a été fatal à Caroline Garcia. La 79e mondiale, à court de compétition, a été éliminée malgré une belle résistance par l'Américaine Madison Keys (22e) 6-4, 7-6 (7/3).
Mais les couleurs tricolores ont été ravivées par Simon, Gaston, Jeanjean et Cornet qui rejoignent au 3e tour Diane Parry, qualifiée la veille..
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23 h 06 : Alizé Cornet qualifiée pour le 3e tour
Alizé Cornet, 40e mondiale, s'est qualifiée jeudi pour le 3e tour de Roland-Garros en venant à bout de la championne 2017, la Lettone Jelena Ostapenko (13e), 6-0, 1-6, 6-3 en 1h41 pour le premier match du tableau féminin en session nocturne de l'édition 2022.
"Dès le premier point vous m'avez portée, jusqu'au dernier. Vous ne m'avez pas lâchée d'une semelle et j'en avais besoin", a lancé la Française au public. "À 32 ans, je tiens encore la route physiquement et ça fait plaisir, car contre Jelena il faut être en jambes", a-t-elle ajouté.
Elle a pourtant semblé ressentir une douleur à l'intérieur et en haut de la cuisse gauche en fin de partie. Mais une Marseillaise entonnée par le public qui la voyait en souffrance lui a donné la force d'aller au bout. "Au deuxième set, je me sentais sans solution, mais ça s'est équilibré au troisième. J'ai essayé d'être la plus stable possible, dans la tête aussi et ça, chez moi, c'est pas gagné. Donc je suis très fière", a-t-elle souligné.
Elle affrontera au prochain tour la Chinoise Qinwen Zheng (74e), qui a écarté jeudi la lauréate 2018 Simona Halep (19e), 2-6, 6-2, 6-1. Alizé Cornet a atteint le premier quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem de sa carrière à l'Open d'Australie en janvier dernier.
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22 h 08 : Stefanos Tsitsipas se sort d'un nouveau match à rallonge
Stefanos Tsitsipas a de nouveau été poussé dans un match à rallonge. Le n°4 mondial et finaliste sortant ne s'est extirpé qu'en plus de quatre heures et quatre sets 6-3, 7-6 (10/8), 6-7 (3/7), 7-6 (9/7) des griffes du qualifié tchèque Zdenek Kolar (134e).
Il n'y a eu "que" quatre sets, mais le match s'est étiré pendant 4 h 05 min. Et ça aurait pu être encore pire pour Tsitsipas, puisque que Kolar s'est procuré quatre balles pour revenir à deux sets partout dans le dernier jeu décisif (6-2) avant de céder. "Il m'a rendu fou", a lâché Tsitsipas.
Pour une place en huitièmes de finale, le Grec affrontera le Suédois Mikael Ymer.
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19 h 39 : Gilles Simon décroche sa 500e victoire
Gilles Simon, 158e mondial, s'est qualifié pour le 3e tour de son 17e et dernier Roland-Garros avant de prendre sa retraite à la fin de l'année, en dominant l'Américain Steve Johnson (92e) 7-5, 6-1, 7-6 (8/6), signant ainsi sa 500e victoire sur le circuit.
À 37 ans, Simon prolonge donc le plaisir à Roland-Garros où le public du court Philippe-Chatrier l'a encore porté. Il devra battre samedi le Croate Marin Cilic (23e) pour atteindre les huitièmes de finale et ainsi égaler sa meilleure performance sur la terre battue parisienne.
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18 h 23 : Simona Halep perd, une autre favori à la trappe
Simona Halep, 19e mondiale et ancienne lauréate de Roland-Garros en 2018, a été éliminée dès le 2e tour du Grand Chelem parisien, battue par la Chinoise Zheng Qinwen (74e), 2-6, 6-2, 6-1.
Dès le milieu de la rencontre, la Roumaine a semblé ne pas être au mieux physiquement. Plusieurs fois, elle est apparue comme à bout de souffle, devant même prendre une minute pour s'accroupir le front appuyé sur sa raquette. Elle a fini par faire appel au médecin à deux reprises lors du 3e set, puis de reprendre la partie. Mais malgré les encouragements du public, elle n'a pas réussi à reprendre le dessus, laissant Zheng enchaîner les jeux.
Halep avait pourtant remporté facilement le premier set, avant de commettre plus de fautes (15 contre 4 en première manche), cédant par trois fois son service à la Chinoise dans la 2e manche. Et de n'être que l'ombre d'elle-même dans la troisième, ne réussissant à prendre qu'un seul jeu sur les 11 derniers de la partie. Au premier tour déjà, Halep, désormais entraînée par le coach de Serena Williams, Patrick Mouratoglou, avait semblé en difficulté le temps d'un set face à la lucky loser allemande Nastasja Schunk (165e), avant de l'emporter.
Zheng, 19 ans, participe à son tout premier Roland-Garros et remporte ainsi la plus belle victoire de sa carrière, sa première sur une membre du top 20. Au troisième tour, elle sera opposée à la lauréate du match opposant en soirée Jelena Ostapenko (13e), qui s'était imposée en 2017 Porte d'Auteuil, à la Française Alizé Cornet (40e).
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17 h 41 : trentième victoire de suite pour Iga Swiatek
Cinquante-quatre minutes au premier tour, 61 au deuxième : la n°1 mondiale Iga Swiatek a gardé le rythme pour se qualifier pour le troisième tour de Roland-Garros 6-0, 6-2 au dépens de l'Américaine Alison Riske (36e).
Sa série de matches gagnés consécutivement, de Doha en février à Paris, s'étire désormais à trente. Elle devient ainsi la quatrième joueuse depuis le début du siècle à réussir une série d'au moins trente victoires, après les sœurs Williams et Justine Henin.
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16 h 50 : Caroline Garcia stoppée par Madison Keys
Comme l'an dernier, Caroline Garcia s'arrête au deuxième tour. La Française a été battue par l’Américaine Madison Keys. Dans un match sans rythme, marqué par des échanges courts, elle n’a pas réussi à prendre l'avantage sur la tête de série n°22, plus opportuniste.
Madison Keys affrontera la Kazakhstanaise Elena Rybakina pour une place en huitième de finale.
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16 h 15 : Hugo Gaston enchaîne
Hugo Gaston, huitième-de-finaliste à Roland-Garros il y a deux ans, s'est qualifié sans perdre de temps pour le troisième tour au dépens de l'Argentin Pedro Cachin (153e) 6-4, 6-2, 6-4 en à peine plus de deux heures.
Au premier tour, Gaston (74e, 21 ans) était venu à bout du n°20 mondial Alex de Minaur au super tie-break du cinquième set après un long combat de quatre heures. De nouveau sur le court Suzanne-Lenglen, le petit gaucher toulousain (1,73 m) a cette fois rapidement déboussolé son adversaire sud-américain par ses variations et son coup signature, l'amortie. Il en a réussi une vingtaine.
Cachin n'a finalement été dangereux que le temps des quatre premiers jeux, jusqu'au premier break de Gaston pour prendre les devants 3-2. Après moins de 70 minutes de match, le Français menait déjà deux sets à 0, non sans avoir gratifié le public enthousiaste d'une de ses inspirations, avec ce point gagnant en contournant le filet en fin de première manche.
L'attend désormais un test d'un autre niveau au prochain tour, avec le jeune Danois Holger Rune, 40e mondial à 19 ans, tombeur au premier tour du n°15 mondial Denis Shapovalov (6-3, 6-1, 7-6). Et devenu le plus jeune joueur depuis Rafael Nadal à atteindre le troisième tour de Roland-Garros sans perdre un set depuis... Rafael Nadal en 2005.
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15 h 15 : Daniil Medvedev continue sa route
Le n°2 mondial Daniil Medvedev n'a pas eu à trop forcer pour se hisser au 3e tour de Roland-Garros au dépens du Serbe Laslo Djere (56e) qu'il a battu (6-3, 6-4, 6-3) en 2 h 35. La tâche risque d'être plus compliquée au prochain tour pour le Russe de 26 ans qui goûte peu la terre battue et qui affrontera un autre Serbe, Miomir Kecmanovic (31e), tombeur d'Alexander Bublik jeudi.
Après le gain des deux premiers sets, Medvedev a été accroché dans le troisième par un adversaire qui a réussi beaucoup de points gagnants (39 au total). Mais le Serbe a aussi commis de nombreuses fautes directes (68) qui ont permis au Russe de contrôler la partie.
Avec un break réussi d'entrée dans la troisième manche et en s'appuyant sur un service efficace (7 aces au total dont 3 dans le troisième set), Medvedev n'a jamais été réellement mis en danger. Il a même conclu sur le service de Djere en profitant d'une double faute puis d'une faute directe de son adversaire.
"Je n'étais pas confiant dans ce troisième set parce que je n'avais qu'un break d'avance et sur la terre-battue, un break ce n'est rien", a commenté le Russe heureux de s'être sorti d'un "match difficile".
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14 h : Paula Badosa qualifiée dans la douleur
L'Espagnole Paula Badosa, tête de série n°3, a bataillé pendant plus de deux heures et quart et comblé un break de retard dans le troisième set pour écarter la Slovène Kaja Juvan (68e) (7-5, 3-6, 6-2).
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12 h 23 : l'exploit de Léolia Jeanjean, tombeuse de Karolina Pliskova
Léolia Jeanjean, 227e mondiale, poursuit son beau parcours et s'offre l'exploit d'éliminer la Tchèque Karolina Pliskova, 8e mondiale (6-2, 6-2), décrochant ainsi son billet pour le troisième tour. Bénéficiaire d'une "wild card", la Française, ex-espoir du tennis tricolore, participe à 26 ans à son premier Grand Chelem.
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LE FIL DU 24 MAI
Roland-Garros : Cornet, Gasquet passent, Simon se sublime, Tsonga prend sa retraite
LE FIL DU 25 MAI
Roland Garros : Nadal et Djokovic qualifiés facilement, Parry continue son parcours
PORTRAIT
Tennis : Jo-Wilfried Tsonga, le plus brillant des Quatre Mousquetaires tire sa révérence
Valeurs Actuelles
Perquisition au siège français de McKinsey pour des soupçons d’optimisation fiscale
Après avoir émergé pendant la campagne présidentielle, l’affaire McKinsey reprend de plus belle. Dans la journée du mardi 24 mai, une perquisition menée par le Parquet national financier (PNF) a eu lieu au siège français du cabinet américain, rapporte Le Figaro. Une opération qui s’inscrit dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte le 31 mars dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, après un rapport explosif du Sénat quant aux recours aux cabinets de conseils de l’exécutif. Selon ce dernier, les filiales françaises de la firme américaine auraient recours à de l’optimisation fiscale et n’auraient pas versé d’impôts sur les sociétés de 2011 et 2020. « Le cabinet McKinsey est bien assujetti à l’impôt sur les sociétés en France, mais ses versements s’établissent à zéro euro depuis au moins 10 ans », était-il stipulé dans le rapport
De son côté, le cabinet a indiqué avoir fourni « l’ensemble des informations requises » aux autorités dans le cadre de cette perquisition, assurant collaborer « pleinement avec les autorités publiques ». Et a réaffirmé son respect des « règles fiscales et sociales françaises qui lui sont applicables ».
Une autre procédure lancée par le Sénat
Le Sénat avait également annoncé récemment avoir saisi le parquet pour « suspicion de faux témoignage » quant à la situation fiscale de McKinsey en France. Karim Tadjeddine, directeur associé du cabinet, est accusé d’avoir menti sous serment au cours d’une audition. « Nous payons l’impôt sur les sociétés en France et l’ensemble des salaires sont dans une société de droit français qui paie ses impôts en France », avait-il déclaré, contredisant le rapport sénatorial. Cette procédure dépendra néanmoins de celle lancée par le Parquet national financier, car il est d’abord nécessaire de déterminer si McKinsey a bien payé l’impôt en question.
Valeurs Actuelles
SOS Chrétiens d’Orient au chevet de l’Ukraine
Valeurs Actuelles. Comment SOS Chrétiens d’Orient s’est-elle mobilisée dans la guerre russo-ukrainienne ?
Benjamin Blanchard. Nous œuvrons habituellement au Proche-Orient, en Afrique du Nord et dans le Caucase ; ce n’était donc pas une évidence de nous mobiliser. Mais lorsque la guerre a été déclarée, nous n’avons pas hésité un seul instant à envoyer des équipes sur place car venir en aide aux chrétiens orientaux, à l’est de l’Europe de l’Ouest, répond bien évidemment à notre objet social. Une première équipe est partie en Hongrie, une autre en Moldavie. Cela nous a permis d’identifier très rapidement les besoins vitaux des Ukrainiens qui avaient trouvé refuge dans ces deux pays.
Pourquoi la Hongrie et la Moldavie ?
La Moldavie accueille une part très importante de réfugiés – environ 120 000 personnes – par rapport à la taille du pays (2,5 millions d’habitants) ; elle reçoit en revanche peu d’aides et s’est vite trouvée dépassée par l’immensité des besoins. En Hongrie, la situation est différente car l’aide mise en place par le gouvernement a été bien organisée dès l’afflux des premiers réfugiés. Je suis moi-même parti à Budapest le 8 mars. Nous avons la chance d’entretenir de très bonnes relations avec les autorités, ce qui nous a permis d’organiser des visites dans les camps, dans les maisons culturelles, les maisons de retraite, les paroisses…
Quels sont les besoins les plus urgents ?
Des camions entiers de vêtements affluent alors que ce n’est pas nécessaire. En Moldavie, la nourriture manque cruellement – y compris les aliments pour bébé -, ainsi que les produits d’hygiène. Habituellement, le pays se fait livrer par la Russie et l’Ukraine, il n’y a donc plus de chaîne d’approvisionnement. Devant un tel désordre, nous avons commencé à prospecter en Roumanie pour faire acheminer des camions alimentaires et nous avons même fait venir des lits et des matelas. En Hongrie, après quelques jours à Budapest, nous avons pris la route pour Kiev, à deux jours et demi de voiture, et avons organisé la distribution de soupes populaires et l’accueil de réfugiés dans des églises et dans un hôpital. En parallèle, nous avons mené une troisième mission à Tiraspol, un territoire officiellement moldave, mais majoritairement peuplé de russophones et d’ukrainophones, devenu de fait indépendant, prorusse et vers lequel 25 000 réfugiés ont fui sans qu’ils puissent recevoir aucune aide.
Quels liens entretenez-vous avec les Églises, que ce soit en Hongrie, en Moldavie ou en Ukraine ?Nous sommes en relation avec tous les chrétiens d’Europe de l’Est ; en Moldavie, nous nous sommes mis à la disposition des curés de l’Église orthodoxe pour aider à l’accueil des réfugiés ; en Hongrie, nous avons fait des donations importantes à l’Église grecque catholique. Nous avons apporté quelques médicaments à l’évêché d’Odessa. Mais en Ukraine, les relations sont plus limitées avec les autorités religieuses. Dans l’Église orthodoxe, les tensions avec la Russie ont profondément divisé les fidèles.
Vous venez de rentrer de votre mission. Quel est à présent votre objectif ?
Deux autres équipes de volontaires se sont succédé en Hongrie et en Moldavie. Nous organisons les relèves pour les mois à venir. En France, mon premier objectif est de sensibiliser les donateurs – nous avons lancé un appel aux dons auprès de 65 000 personnes -car les besoins financiers sont énormes. Nous avons déjà dépensé plus de 100 000 euros, mais il reste tant à faire. Nous avons promis à des hôpitaux du sud et de l’est de l’Ukraine de leur envoyer des médicaments et autres dons. Nous comptons sur la générosité de chacun.
France24 - Monde
Football : José Mourinho offre à la Roma la première Ligue Europa Conférence
Publié le : 26/05/2022 - 01:01
FRANCE 24
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La Louve remporte mercredi son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0).
José Mourinho a confirmé ses dons de porte-bonheur du football italien en offrant à l'AS Rome son premier trophée européen, la nouvelle Ligue Europa Conférence, en battant difficilement en finale le Feyenoord Rotterdam (1-0) mercredi 25 mai, à Tirana.
La Roma s'en est remise à un bel enchaînement de Nicolo Zaniolo pour débloquer un match verrouillé (32e) puis aux gants, et aux poteaux, de son gardien Rui Patricio pour résister ensuite aux Néerlandais. Cette courte victoire vaut un premier titre international pour la Louve, après deux finales perdues (1984 en C1, 1991 en C3), si on excepte le succès en 1961 dans la Coupe des villes de foires, ancêtre officieux de la Ligue Europa.
"J'avais dit aux joueurs qu'ils avaient fait leur travail en se qualifiant pour la Ligue Europa [avec la 6e place en championnat]. Aujourd'hui ce n'était pas du travail, c'était l'histoire à écrire", a commenté Mourinho. "Ce titre est dans l'histoire de la Roma, mais aussi dans la mienne", a ajouté le spécialiste des finales européennes, qui remporte son cinquième trophée continental, après ses deux Ligues des champions (2004 avec le FC Porto, 2010 avec l'Inter Milan) et ses deux Ligues Europa (2003 avec le FC Porto, 2017 avec Manchester United).
Si on compte son succès en Coupe des coupes (la défunte C2) comme adjoint au FC Barcelone, il cumule même les quatre coupes européennes.
Une finale en forme de partie d'échecs
Sa victoire sur le banc de l'Inter, en C1, était aussi la dernière d'un club italien sur la scène européenne. Il aura donc fallu attendre douze ans et le retour du Portugais en Italie pour voir un club de Serie A de nouveau soulever une coupe en Europe. De quoi entretenir la "Mourinho-mania" au Stadio Olimpico, où plusieurs dizaines de milliers de Romains se sont retrouvés mercredi pour suivre cette victoire historique sur grand écran, selon Sky Sport.
Les spectateurs étaient environ deux fois moins nombreux dans le stade de Tirana (21 000 places), trop petit pour contenir les 100 000 fans des deux camps ayant fondu sur l'Albanie. Avec à la clé des tensions, des interpellations et des tifosi expulsés. Dans le stade, pas de débordement à signaler même si le jet de deux bananes gonflables a fait réagir certains observateurs. En 2015, lors d'un précédent match entre les deux clubs, le jet d'une banane géante en plastique en direction des rangs italiens fut interprété sur les réseaux sociaux comme un acte à connotation raciste.
La finale a d'abord ressemblé à une partie d'échecs, avec deux blocs serrés et un engagement total. Henrikh Mkhitaryan, titularisé par Mourinho malgré son manque de matches (absent sur blessure depuis fin avril), n'a pas tenu le rythme, victime d'une rechute à la cuisse droite après un quart d'heure.
Spinazzola à la rescousse
L'ouverture est venue de Gianluca Mancini, trouvant dans la surface Nicolo Zaniolo, qui s'est ouvert le but d'un contrôle de la poitrine avant de marquer de la pointe du pied gauche (32e). La suite a tenu pour beaucoup aux gants et aux poteaux de Rui Patricio.
D'abord pas très serein sur une frappe axiale d'Orkun Kökçü (41e), le gardien portugais de la Roma a sorti deux parades décisives sur des frappes de Guus Til (47e) et surtout Tyrell Malacia (50e), sauvé sur ces actions aussi par ses montants !
Le ton était donné pour une seconde période d'un autre registre, avec des Néerlandais à l'attaque et une Roma faisant le dos rond, avec à la rescousse le revenant Leonardo Spinazzola entré en seconde période. Jordan Veretout (73e), entré à la place du buteur Zaniolo, puis Lorenzo Pellegrini (85e) auraient pu donner un peu d'air à Mourinho, mais ils sont eux aussi tombés sur un gardien néerlandais Justin Bijlow vigilant.
Pour lever les bras au ciel, le Portugais a dû patienter durant encore de longues minutes de temps additionnel. Mais il tient bien ce trophée qui permet de finir sur un joli cri de joie cette saison terminée assez loin du Top 4 en Serie A, et même derrière la Lazio Rome, à la 6e place. Mais une petite Coupe change tout.
Avec AFP
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AVANT-MATCH
Ligue Europa Conférence : malgré les doutes, l’OM espère regoûter à une finale européenne
COMPTE-RENDU
Ligue Europa Conférence : inoffensif, l'OM laisse filer le Feyenoord Rotterdam en finale
Ligue Europa : l'Eintracht Francfort remporte la finale au bout des prolongations
France24 - Monde
Davos : le Forum économique mondial revient en présentiel
Publié le : 24/05/2022 - 12:22
Aziza NAIT SIBAHA
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Près de 2 500 dirigeants et experts du monde entier sont attendus du 22 au 26 mai dans les Alpes suisses, pour la première édition du Forum de Davos en présentiel depuis le début de la pandémie de Covid-19. À l’ordre du jour, une multitude de défis géo-économiques qui affectent le monde aujourd’hui. Au programme dans cette émission également, la finale de la Ligue des champions qui aura lieu le 28 mai au Stade de France, enceinte dans laquelle le Real Madrid va affronter Liverpool.
Une émission préparée par Aziza Nait Sibaha, Mohamed Chenteur et Lamiaa Maniar.
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L'Ukraine au cœur de l'édition 2022 du Forum économique mondial de Davos
La chronique de l’éco
Le Forum économique mondial de Davos à un tournant
COMPTE-RENDU
Ligue des champions : invincible, le Real Madrid renverse Manchester City et file en finale
France24 - Monde
RD Congo : un an après l'éruption du volcan Nyiragongo
Publié le : 24/05/2022 - 12:16Modifié le : 24/05/2022 - 13:10
Il y a un an, l'éruption du volcan Nyiragongo dans l'est de la RD Congo avait provoqué la panique des habitants. La lave s'était arrêtée aux portes de Goma et plus de 3 000 maisons avaient été détruites. L'éruption avait mise en évidence le manque de préparation des autorités. Un an après, les correspondants de France 24 sont retournés sur place.
Valeurs Actuelles
Venir en aide aux Ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février dernier, le nombre de réfugiés et de déplacés ne cesse de progresser. Plus de 5,2 millions de personnes ont quitté leur pays, selon l’agence de l’Onu pour les réfugiés (HCR). Près de six réfugiés ukrainiens sur dix ont fui en Pologne. La deuxième destination est la Roumanie. Suivent la Hongrie, la Moldavie et la Slovaquie.
Les hommes de 18 à 60 ans n’ayant pas le droit de partir, l’immense majorité des millions de personnes qui ont pris le chemin de l’exil sont des femmes et des enfants. Par ailleurs, plus de 7,7 millions de déplacés ont quitté leur foyer tout en restant dans le pays. Dès fin février, des fonds d’urgence ont été mis en place. En soutien à la Croix-Rouge ukrainienne et au Comité international de la Croix-Rouge, la Croix-Rouge française a lancé un appel aux dons financiers pour aider la population touchée par le conflit. Présentes dans les pays limitrophes de l’Ukraine, les équipes de Médecins sans frontières comme celles de Médecins du monde cherchent à faire entrer du matériel médical et du personnel en Ukraine où elles s’activent dans les zones les plus touchées par les bombardements.
De son côté, le Secours catholique Caritas France collecte des fonds pour financer l’action de ses partenaires en Ukraine et dans les pays voisins. Ces organisations distribuent des repas, gèrent des centres d’hébergement et prennent en charge le transport de personnes.
Plus de 100 000 personnes ont déjà fui le sud-ouest de l’Ukraine.
Assurer une formation éducative
La Fondation de France appelle à la générosité pour soutenir les associations humanitaires implantées notamment en Pologne, en Roumanie et en Moldavie. « Outre participer à l’évacuation des familles et à la distribution d’aide alimentaire, elles dispensent un appui psychologique aux réfugiés traumatisés par les bombardements, explique Karine Meaux, responsable des urgences à la Fondation de France. C’est important de divertir les jeunes exilés et d’accompagner leurs parents sur le plan juridique, notamment pour les formalités d’entrée dans un pays étranger. »
À l’approche des vacances scolaires, les parents ne savent pas encore où leurs enfants suivront leur scolarité à la rentrée prochaine, en raison de l’absence de visibilité. « Si la situation politique leur permet de rentrer dans leur pays, il faudra les aider. Tout comme, s’ils restent dans leur pays d’accueil. Assurer un minimum éducatif et des sessions de divertissement tout en procurant une activité professionnelle aux mères, telles sont les priorités de nos partenaires pour les prochains mois », conclut Karine Meaux.
Les dons Ifi consentis notamment à la Fondation Médecins sans frontières, Fondation Caritas ou Fondation de France donnent droit à une déduction de 75 % de leur montant de l’Ifi, dans la limite de 50 000 euros. Les dons versés aux associations permettent une réduction (66 % du montant des dons) de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 20 % du revenu imposable. Ceux accordés à la Croix-Rouge, Médecins du monde ou Médecins sans frontières sont assortis d’une réduction de l’impôt sur le revenu (75 % de leur montant) dans la limite de 1 000 euros (au-delà, c’est la règle précédente qui s’applique).
New York Times - World
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
In 1791, enslaved Haitians did the seemingly impossible. They ousted their French masters and founded a nation.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
But France made generations of Haitians pay for their freedom — in cash.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
How much has remained a mystery, until now. The Times scoured centuries-old documents to find the answer.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
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By Catherine Porter, Constant Méheut, Matt Apuzzo and Selam Gebrekidan
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DONDON, Haiti — Adrienne Present steps into the thin forest beside her house and plucks the season’s first coffee cherries, shining like red marbles in her hands.
The harvest has begun.
Each morning, she lights a coal fire on the floor of her home in the dark. Electricity has never come to her patch of northern Haiti.
She sets out a pot of water, fetched from the nearest source — a mountain spring sputtering into a farmer’s field. Then she adds the coffee she has dried, winnowed, roasted and pounded into powder with a large mortar called a pilon, the way she was taught as a child.
Coffee has been the fulcrum of life here for almost three centuries, since enslaved people cut the first French coffee plantations into the mountainsides. Back then, this was not Haiti, but Saint-Domingue — the biggest supplier of coffee and sugar consumed in Parisian kitchens and Hamburg coffee houses. The colony made many French families fabulously rich. It was also, many historians say, the world’s most brutal.
Ms. Present’s ancestors put an end to that, taking part in the modern world’s first successful slave revolution in 1791 and establishing an independent nation in 1804 — decades before Britain outlawed slavery or the Civil War broke out in America.
But for generations after independence, Haitians were forced to pay the descendants of their former slave masters, including the Empress of Brazil; the son-in-law of the Russian Emperor Nicholas I; Germany’s last imperial chancellor; and Gaston de Galliffet, the French general known as the “butcher of the Commune” for crushing an insurrection in Paris in 1871.
The burdens continued well into the 20th century. The wealth Ms. Present’s ancestors coaxed from the ground brought wild profits for a French bank that helped finance the Eiffel Tower, Crédit Industriel et Commercial, and its investors. They controlled Haiti’s treasury from Paris for decades, and the bank eventually became part of one of Europe’s largest financial conglomerates.
Haiti’s riches lured Wall Street, too, delivering big margins for the institution that ultimately became Citigroup. It elbowed out the French and helped spur the American invasion of Haiti — one of the longest military occupations in United States history.
Yet most coffee farmers in Ms. Present’s patch of Haiti have never had running water or septic tanks. They have crude outhouses and cook their diri ak pwa — rice and beans — over campfires. They deliver their coffee harvests on the backs of thin horses with palm-leaf saddles and rope reins, or hoist the loads on their heads to carry them, by foot, for miles on dirt roads.
Many, like Ms. Present’s husband, Jean Pierrelus Valcin, can’t read, having never “sat on a school bench,” as the Haitian Creole saying goes. All six of the couple’s children started school, but none finished, given the steep fees charged in Haiti, where the vast majority of education is private because the country never built more than a tiny public school system.
“There is nothing here,” said Mr. Valcin, who is losing his eyesight but can’t afford to visit a specialist. “Our children have to leave the country to find jobs.”
He used a term you hear often in Haiti — mizè. More than poverty, it means misery.
Violence. Tragedy. Hunger. Underdevelopment. These bywords have clung to Haiti for more than a century. Kidnappings. Outbreaks. Earthquakes. The president assassinated — this time in his bedroom.
How is it possible, many ask, that Haiti shares an island with the Dominican Republic, with its underground subway system, health care coverage, public schools, teeming resorts and impressive stretches of economic growth?
Corruption is the usual explanation, and not without reason: Haiti’s leaders have historically ransacked the country for their own gain, legislators have spoken openly on the radio about accepting bribes and oligarchs sit atop lucrative monopolies, paying few taxes. Transparency International ranks it among the most corrupt nations in the world.
But another story is rarely taught or acknowledged: The first people in the modern world to free themselves from slavery and create their own nation were forced to pay for their freedom yet again — in cash.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
Twenty-one years after Haiti’s revolutionary heroes declared their country’s independence, swearing to die before being put back in chains or living under French domination again, a squadron of French warships — equipped with some 500 cannons — loomed off Haiti’s coastline.
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
The king’s envoy, the Baron of Mackau, issued a daunting ultimatum:
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
Hand over a staggering sum in reparations to Haiti’s former slave masters, or face another war.
The Haitians had ample reason for alarm. Two decades earlier, Napoleon had tried to destroy them, sending one of the largest expeditions of warships ever dispatched by France, with his brother-in-law at the helm. The Haitians won and declared independence. Napoleon lost more troops than he did at Waterloo and withdrew.
But rich French colonists continued to press to reconquer the territory, and they found another sympathetic ear when the Bourbon monarchy returned to power. One minister of the navy, a former colonist and prominent defender of slavery, even drafted a new plan to put Haitians back in bondage or “crush them” with a still larger army.
No country could be expected to come to Haiti’s defense. The world powers had frozen it out, refusing to officially acknowledge its independence. American lawmakers in particular did not want enslaved people in their own country to be inspired by Haiti’s self-liberation and rise up.
So, Haiti’s president, eager for the trade and security of international recognition, bowed to France’s demands. With that, Haiti set another precedent: It became the world’s first and only country where the descendants of enslaved people paid reparations to the descendants of their masters — for generations.
It is often called the “independence debt.” But that is a misnomer. It was a ransom.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. Even the first installment was about six times the government’s income that year, based on official receipts documented by the 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
But that was the point, and part of the plan. The French king had given the baron a second mission: to ensure the former colony took out a loan from young French banks to make the payments.
This became known as Haiti’s “double debt” — the ransom and the loan to pay it — a stunning load that boosted the fledgling Parisian international banking system and helped cement Haiti’s path into poverty and underdevelopment. According to Ardouin’s records, the bankers’ commissions alone exceeded the Haitian government’s total revenues that year.
And that was only the beginning. The double debt helped push Haiti into a cycle of debts that hobbled the country for more than 100 years, draining away much of its revenue and chopping away at its ability to build the essential institutions and infrastructure of an independent nation. Generations after enslaved people rebelled and created the first free Black nation in the Americas, their children were forced to work, sometimes for little or even no pay, for the benefit of others — first the French, then the Americans, then their own dictators.
Two centuries after French warships blew their terrifying cannons from Port-au-Prince’s harbor to celebrate the debt, the echoes from that moment still wash across the country in its slums, bare hospitals, crumbling roads and empty stomachs, even in the countryside, once considered the most lucrative and productive in the world.
“This was a poor country that was always impoverished after 300 years of exploitation,” Cedieu Joseph said over the buzz of cicadas in his coffee garden in Dondon, the town in northern Haiti where Ms. Present lives. He manages a coffee cooperative named after a Haitian revolutionary hero from the area, and calls the so-called independence debt a modern whip, wielded by France to punish its former colony for wanting, and winning, its freedom.
“The slaves fought for our independence,” he said. “To make them pay for that independence again, it was setting up another form of slavery.”
Since then, the double debt has largely faded into history. France has repeatedly downplayed, distorted or buried it. Only a few scholars have examined it deeply. No detailed accounting of how much the Haitians actually paid has ever been done, historians say. Even in Haiti, debates over its effect on the country’s economy, development and political destiny continue today.
The New York Times spent months sifting through thousands of pages of original government documents, some of them centuries old and rarely, if ever, reviewed by historians. We scoured libraries and archives in Haiti, France and the United States to study the double debt and its effect on Haiti, financially and politically.
In what leading historians say is a first, we tabulated how much money Haitians paid to the families of their former masters and to the French banks and investors who held that first loan to Haiti, not just in official government payments on the double debt but also in interest and late fees, year after year, for decades.
We found that Haitians paid about $560 million in today’s dollars. But that doesn’t nearly capture the true loss. If that money had simply stayed in the Haitian economy and grown at the nation’s actual pace over the last two centuries — rather than being shipped off to France, without any goods or services being provided in return — it would have added a staggering $21 billion to Haiti over time, even accounting for its notorious corruption and waste.
For perspective, that’s much bigger than Haiti’s entire economy in 2020.
We shared our findings and analysis with 15 leading economists and financial historians who study developing economies and how public debt affects their growth. All but one either agreed with our $21 billion estimate, said it was squarely within the range of possibilities, or considered it conservative. A few suggested additional ways of modeling, which mostly showed far bigger long-term losses for Haiti.
The reason is simple: Had the money not been handed over to Haiti’s former slaveholders, it would have been spent in the Haitian economy — by the coffee farmers, laundresses, masons and others who earned it. It would have gone to shops, school fees or medical bills. It would have helped businesses grow, or seeded new ones. Some of the money would have gone to the government, possibly even to build bridges, sewers and water pipes.
That spending pays off over time, boosting a country’s economic growth. It’s impossible to know with any certainty what Haiti’s economy would have looked like, and given the history of self-dealing by officials, some historians say the needs of poor farmers in places like Dondon would never have been priorities anyway.
But several others said that without the burden of the double debt, Haiti might have grown at the same rate as its neighbors across Latin America. “There is no reason why a Haiti free of the French burden could not have,” said the financial historian Victor Bulmer-Thomas, who studies the region’s economies. André A. Hofman, an expert on Latin America’s economic development, also called this scenario “very reasonable.”
In that case, the loss to Haiti is astounding: about $115 billion over time, or eight times the size of its economy in 2020.
Put another way, if Haiti had not been forced to pay its former slave masters, one team of international scholars recently estimated, the country’s per capita income in 2018 could have been almost six times as large — about the same as in its next-door neighbor, the Dominican Republic.
They called the burden imposed on Haiti “perhaps the single most odious sovereign debt in history.”
The Times calculated the impact of the double debt alone — the reparations to colonists and the initial loan to pay them.
But Haiti’s troubles didn’t end there.
The double debt helped set off a cascade of privation, budgetary shortfalls and onerous foreign loans that shaped the country into the 20th century and beyond.
Emmanuel Macron’s Second Term as President of France
With the reelection of Emmanuel Macron, French voters favored his promise of stability over the temptation of an extremist lurch.
Though Haiti’s government made the last payments connected to its former slaveholders in 1888, the debt was far from settled: To finish paying it off, Haiti borrowed from other foreign lenders who, in league with a few self-serving Haitian officials indifferent to their people’s suffering, laid claim to a significant share of the nation’s income for decades to come.
Depleted after decades of paying France, Haiti took out even more loans after that. By 1911, $2.53 out of every $3 Haiti took in from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors, according to Gusti-Klara Gaillard and Alain Turnier, Haitian historians whose accounts are consistent with ledgers found in the diplomatic archives in suburban Paris.
That left precious little to run a country, much less build one.
In some years of the United States occupation, which began in 1915, more of Haiti’s budget went to paying the salaries and expenses of the American officials who controlled its finances than to providing health care to the entire nation of around two million people.
Even after the Americans relinquished fiscal control in the late 1940s, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Debt still shrouded the country. In the 1940s, Haitian children lucky enough to attend school were asked to bring coins to class to finish paying the avalanche of loans that had weighed on their nation since its infancy.
Little of this history is recognized by France. The reparations Haitians were forced to pay their former masters for generations are not covered in French schools, researchers say. And when a Haitian president began loudly raising the subject, the French government scoffed and tried to squelch it.
In 2003, Jean-Bertrand Aristide, a former priest who became the first democratically elected president after decades of dictatorship, launched a campaign demanding that France repay the money it had extracted, with television ads, street banners and a legal team putting together the elements of an international lawsuit. The French government responded by assembling a public commission to study relations between the two countries, but quietly instructed it “not to say a word in favor of restitution,” Thierry Burkard, the French ambassador to Haiti at the time, recently told The New York Times in an interview.
The commission dismissed Mr. Aristide’s claims as the ploys of a demagogue and portrayed the independence debt as a “treaty” between Haiti and France — making only passing mention of the French warships looming off the Haitian coast to enforce the demand in an annex to a 2004 report.
A month later, the French government helped remove Mr. Aristide from power, saying it was trying to prevent Haiti, which was heaving with turmoil, from spinning into civil war. But while French officials have long said the restitution claim was not the reason for Mr. Aristide’s ouster, Mr. Burkard acknowledged it was “probably a bit about that, too.”
“It would have set a precedent” for many other countries, he said.
Despite Mr. Aristide’s removal, the issue has not gone away. In May 2015, François Hollande, France’s president, stunned an audience gathered for the opening of a memorial center on the slave trade in Guadeloupe when he referred to Haiti’s payments to its former slave masters as “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he continued, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd, which included Haiti’s president at the time, instantly stood up in loud applause.
“People cried, African heads of state cried,” said Michaëlle Jean, the Haitian-born former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who was present at the speech. “It was immense.”
The excitement was short-lived.
A few hours later, Mr. Hollande’s aides clarified to news organizations that he was speaking only of the “moral debt” France owed to Haiti, not of any financial compensation. The French government maintains the same position today.
“France must face up to its history,” the French Foreign Ministry told The Times, expressing “solidarity” with Haiti. Even so, it has not calculated how much money France received from Haiti over generations.
“That’s the job of historians,” the ministry said.
Haiti’s payments to former colonists were supposed to go solely to individual property owners, not to the French government itself. Yet the state ended up with a cut anyway. The Times unearthed several government documents from the early 1900s revealing that 2 million francs from the descendants of Haiti’s enslaved people, or $8.5 million in today’s currency, landed in French state coffers. (France’s treasury declined to comment, saying its archives dated from only 1919.)
Some of the families that received payments over decades remain European royalty and French aristocracy. Their descendants include Maximilian Margrave of Baden, a first cousin of Prince Charles; the French businessman Ernest-Antoine Seillière de Laborde, who once ran the country’s powerful association of big businesses; and Michel de Ligne, the Belgian prince whose ancestors were close to Catherine the Great and built a castle known as the “Belgian Versailles,” where hundreds of Jewish children were hidden during the Holocaust.
The Times tracked down and spoke to more than 30 descendants of families that received payments under Haiti’s independence debt. Most said they had never heard of it.
“This is part of my family history I never knew,” Nicolaus Herzog von Leuchtenberg, the Duke of Leuchtenberg and a sixth-generation descendant of Joséphine de Beauharnais, Napoleon’s first wife, said in a phone interview from Germany.
The debt was not shouldered by all Haitians equally. The country’s small elite, who today live in gated mansions and travel regularly for vacations in Paris and Miami, remained largely untouched. It was the poor who paid — and continue to pay, many argue, because the country has never had enough schools, clean water, electricity and other basics.
“As of today, we suffer the consequences of the debt,” said Dr. Francis Saint-Hubert, a doctor who worked on Mr. Aristide’s restitution campaign and teaches at the Aristide Foundation for Democracy’s medical school in Haiti. On a recent visit to a public hospital, he found the cupboards bare of the most elemental supplies, like blood pressure cuffs, or even thermometers.
“We are still paying,” he said, “and sometimes with our lives.”
The documents reviewed by The Times show how that debt came to be, and how its impact stretched across history. The earliest records, in fact, date to a time before the nation of Haiti even existed.
The most profitable colony in the world
During slavery, Haiti brimmed with such wealth that its largest and most important city, Cap-Français, was known as the “Paris of the Antilles,” bursting with bookstores, cafes, gardens, elegant public squares and bubbling fountains. The Comédie du Cap sat 1,500 people and put on 200 performances a year — many direct from Paris — as well as regular dances and balls. The town’s slate-roofed houses, with their whitewashed walls and courtyards, rented for four times the price of a ground-floor apartment in central Paris, according to the historian John Garrigus. The harbor, choked with garbage today, was perennially full of ocean-worthy sailing ships.
All this happened quickly. The mountainous colony, tucked into the western part of the island of Hispaniola, was colonized by France later than most of the Caribbean, yet in less than a century its plantations were the leading suppliers of sugar to Europe. Only in the late 1730s were the colony’s first coffee plantations cut into the mountainsides in Dondon, where Ms. Present still farms today.
Within decades, the colony’s reliance on slave labor swelled. Between 1785 and 1790, Saint-Domingue absorbed 37 percent of the entire trans-Atlantic slave trade. Many kidnapped Africans died within a few years of being pulled from the putrid, crowded bowels of slave ships and branded with their new masters’ names or initials.
The survivors made up an astounding 90 percent of the colony’s total population, kept in line by hunger, exhaustion and public acts of extreme violence. Crowds of colonists gathered in one of the island’s fancy squares to watch them be burned alive or broken, bone by bone, on a wheel.
Sadistic punishments were so common they were given names like the “four post” or the “ladder,” historians note. There was even a technique of stuffing enslaved people with gunpowder to blow them up like cannonballs, described as burning “a little powder in the arse,” according to French historian Pierre de Vaissière, who cited a 1736 letter from a colonist.
“O land of mine, is there any other on this planet whose soil has been more soaked in human blood?” asked the Baron de Vastey, a government officer in the northern part of Haiti in his 1814 work “The Colonial System Unveiled.”
“To France’s shame, not a single one of the monsters,” he wrote, singling out plantation owners and their managers by name, has experienced “even the slightest punishment for his crimes.”
France strengthened its laws forbidding the mutilation or killing of enslaved people in the 1780s, a sign of how openly cruel some plantation owners had become. A few years later, 14 enslaved people from a remote coffee plantation made the long trip to the Cap-Français courthouse to test the new laws. Their master, a rich planter named Nicolas Lejeune, had tortured two women whom investigators found in chains, their legs charred from burns. They died soon after, yet Lejeune was acquitted.
The only thing that will prevent “the slave from stabbing the master” is “the absolute power he has over him,” Lejeune wrote to the prosecutor, according to historian Malick Ghachem. “Remove this brake and the slave will dare anything.”
The enslaved people of Saint-Domingue rose up late one August evening in 1791, starting what some historians call the largest slave uprising in history.
Little documentation about the early days of the revolution exists. One enslaved person confessed, most likely under torture, that a clandestine meeting took place in the woods, attended by 200 others from across the north. The rebels later held a ceremony, vowing to destroy their oppressors and the tools of their subjugation.
They did it with whatever weapons they could grab or fashion and — most effectively — with fire, burning sugar cane fields and plantation buildings. The cloud of black smoke that engulfed Cap-Français made the sky glow after sunset like the northern aurora, one French surgeon recounted.
Within two weeks, every plantation within 50 miles of Cap-Français was reduced to ash and the rebels, many dressed in rags, organized into three armies, with hundreds on horseback. One leader became infamous for wielding the same cruel punishments slaveholders had used, whipping colonists hundreds of times and hacking off their hands.
After two years, the French commissioners of the colony announced that all enslaved people would be free and become French citizens. It was practical — they needed recruits to defend the colony against attacks, including from Britain or Spain, which controlled the eastern side of Hispaniola. But it was also ideological, some historians say, reflecting the revolutionary ideals that had erupted back home.
Soon after Louis XVI and Marie Antoinette were guillotined in France, the revolutionary government abolished slavery in 1794, not just in Saint-Domingue but in all French colonies. The historian Laurent Dubois calls that the most dramatic change brought about by the French Revolution, yet for enslaved people of Saint-Domingue, he says, “it was only the end of the beginning of a long struggle for freedom.”
Napoleon, who seized power in 1799, had very different views on slavery. In December 1801, he dispatched some 50 ships to Saint-Domingue to reimpose the French colonial empire and “rid us of these gilded Africans,” as he put it to the commander, his brother-in-law. Napoleon reinstated the slave trade in France’s other colonies and thought it would take three months to vanquish the Haitians.
Instead, as many as 50,000 French soldiers, sailors and colonists died, according to the historian Philippe Girard. Almost two years later, the ragged remains of Napoleon’s forces pulled out of the charred harbor of Cap-Français — later renamed Cap-Haïtien.
The declaration of independence for Haiti — the Indigenous name that revolutionaries reclaimed for their country — offered enslaved people hope from Brazil to South Carolina, noted the historian Julius S. Scott.
But for their masters, it set a chilling precedent.
“The peace of 11 states in this union will not permit the fruits of a successful Negro insurrection,” Senator Thomas Benton of Missouri told his fellow lawmakers in Congress, explaining why the United States should not recognize Haiti’s independence. “It will not permit Black consuls and ambassadors to establish themselves in our cities, and to parade through our country.”
Or, as Senator John Berrien of Georgia said, official relations with Haiti would “introduce a moral contagion” that would make even the most horrifying pestilence seem “light and insignificant.”
The ultimatum
Haiti knew the French would return, a premonition that still towers in stone over the country from a green peak above Dondon’s coffee farms. It is called the Citadelle, the largest military fortress in the Caribbean and arguably Haiti’s most important building. Its gray walls, now patched with orange lichen, are as thick as 16 feet and as high as 147 feet. From one angle, they sweep like the prow of a monstrous ocean tanker bearing down on any flimsy vessels below. More than 160 cannons point threateningly from its openings and ledges.
Some 20,000 peasants — conscripted by the new Haitian government — built it in just 14 years, beginning shortly after independence. It was just one of 30 forts ordered up by Jean-Jacques Dessalines, Haiti’s first ruler, in preparation for what he called “an eventual offensive return of the French.”
That day finally came, 21 years after independence.
On July 3, 1825, a French warship, accompanied by two other ships, sailed into the port of Port-au-Prince, Haiti’s capital.
They were sent by Charles X, the newly installed king of France, to enforce an ordinance: In exchange for 150 million francs, and an enormous reduction in custom taxes on French goods, France would recognize its former colony’s independence.
If the Haitian government did not accept the ordinance, exactly as written, the Baron of Mackau, Ange René Armand, had orders to declare Haiti an “enemy of France” and blockade its ports. In his own handwritten account, the baron said he had been instructed to launch military operations that “can no longer be stopped.”
“I am not a negotiator,” he told Haiti’s president, Jean-Pierre Boyer, according to the baron’s account, which was published in France this year. “I am only a soldier.”
Just up the coast, 11 more French warships waited. One of the Haitian president’s top generals rushed a letter to him in the middle of the talks, saying his men in the coastal mountains northwest of Port-au-Prince had spotted the French fleet.
The idea of payment had been raised before, first by the Haitian president in 1814 as a way of fending off what many saw as an imminent French invasion. Frozen out of trade with France and at times the United States, Boyer himself had discussed the idea, in exchange for international recognition of Haiti’s independence.
But those were diplomatic negotiations. Now, a crippling amount was being demanded under threat of war. The French demand was “excessive” and beyond “all our calculations,” Boyer said, according to the baron’s account.
But after three days of meetings, he relented.
Some historians dispute the notion that Boyer accepted the demands merely to protect his people from war. Alex Dupuy, a Haitian American scholar, argues that the president wanted to enshrine the property rights of the Haitian elite who had taken over land, and knew the costs would be offloaded onto the poor masses. “One has to understand the pressure France put on Haiti, but also the interests of the Haitian ruling class,” he said.
The ordinance broke new ground. Typically, historians say, war reparations are imposed on the losers. Victorious European nations forced France to pay them after the Napoleonic Wars in 1815, a decade before the Baron of Mackau set foot in Haiti. After World War I, Allied nations imposed huge penalties on Germany in the Treaty of Versailles, fueling bitter resentment that carried into World War II.
But in this case, the victors — who had first thrown off their shackles, and then defended themselves by beating back Napoleon’s forces — were the ones to pay. Instead of remedying, or even acknowledging, the abuses of slavery, the ordinance focused on the financial losses of the former masters.
In the coming decades, some nations, like Britain, abolished slavery and paid slaveholders for their losses, while also requiring newly freed people to continue working for their former masters for a number of years without pay. As the Swiss historian Frédérique Beauvois points out, the United States was an outlier: It freed people after the Civil War, and granted no compensation to their enslavers.
But Haiti’s case was unique. The Haitians had already freed themselves.
In the other cases, governments paid slaveholders to ease their opposition to abolition laws and to ensure that the economy would not crash, she said. But with Haiti, France demanded payment from those who had been in chains.
“It was to punish them,” Ms. Beauvois said. “It was vengeance.”
The price tag was huge. In 1803, France sold Louisiana to the United States for 80 million francs — just over half what it demanded from Haiti. And back then, Louisiana encompassed a large sweep of the continent, stretching across all or parts of 15 modern states. Haiti was 1/77 the size.
The Haitian government didn’t have enough money to pay even the first of five installments.
So the baron brought three Haitian diplomats with him back to France. There, they sealed a 30 million franc loan. But after the group of bankers, which included the Rothschilds, took its commissions, Haiti got only 24 million francs.
Instead of 150 million, Haiti suddenly owed 156 million, plus interest.
It was one of the first of many loans by French bankers to foreign governments that transformed Paris into a hub of international finance. And it became a prototype for controlling colonies after their independence, fulfilling the vision of the baron, who later became France’s minister of the navy and colonies.
“Under such a regime,” he wrote, “Haiti would undoubtedly become a highly profitable and costless province of France.”
‘Reduced by Death’
In Paris, the king named a commission to sort through more than 27,000 demands for compensation that flooded in decades after the Haitian revolution.
The biggest single payout went to the family of one of the biggest slaveholders in Haiti’s history, Jean-Joseph de Laborde, a banker for Louis XV, according to Oliver Gliech, a German historian who has created a database of former colonists.
In the late 18th century, Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti in his slave boats and had more than 2,000 enslaved people on his plantations there, many of whom died. French revolutionaries beheaded him in 1794, but two of his children, Alexandre and Nathalie, received about 350,000 francs, or about $1.7 million today, for his claimed losses in Haiti.
Officially, former colonists got just one-tenth of what they lost. But Laborde’s son, Alexandre, a fervent abolitionist, said in an 1833 parliamentary debate that the compensation payments were so large they actually exceeded the plantation owners’ losses.
“With half of the compensation I would receive, I could buy the three houses I owned,” he told lawmakers.
By law, the commission could compensate Frenchmen only for lost real estate. But it was clear that “slaves were almost the only value of Saint-Domingue” and should be part of the calculus, Jean-Marie Pardessus, an official who helped set the rules on compensation, told his fellow lawmakers.
What little is known about the commission’s decisions comes from a 990-page volume of its original handwritten notes discovered in the French archives in Roubaix in 2006.
Some former colonists submitted letters from slave ship captains and slave merchants as proof of the kidnapped Africans they had purchased on the eve of the revolution. Conversely, commissioners subtracted the value of enslaved people colonists took with them when fleeing.
In 1828, the commission heard from Philippine Louise Geneviève de Cocherel. Her father, the recently deceased Marquis of Cocherel, had owned six properties, including a sugar plantation and a coffee plantation.
Cocherel had been singled out by the Baron de Vastey in his treatise on the horrors of slavery, but in flowing handwriting, the commissioner’s note taker recorded the marquis’s losses with bureaucratic dispassion:
His sugar and cotton plantations had been “reduced by death” to 220 enslaved people, valued at 3,425 francs per head.
The coffee plantation’s slaves had been “reduced to 40 by death,” their worth put at 3,250 francs each. On the ranch, the seven enslaved people had been “reduced to” six, worth 2,500 per head.
In 1789, before the slave rebellion, the marquis bought 21 recently kidnapped Africans before leaving for France. But he didn’t indicate where they were put to work, so the commission valued them at an average rate, down to the cent: 3,366.66 francs.
In the end, it awarded Cocherel’s daughter, a newly married marquise, average annual payments of 1,450 francs, or about $280 in the 1860s, for dozens of years, according to government publications of the commission’s decisions.
By contrast, coffee farmers in Haiti were earning about $76 a year in 1863, Edmond Paul, a Haitian economist and politician, wrote at the time — barely enough to cover one meal a day of “the least substantive foods.”
It was reminiscent, he said, of slavery.
‘Ready to Fight’
The Haitian government ran out of money right away. To finish its first payment, it emptied its state coffers, sending it all to France on a French ship, sealed in bags inside nailed crates reinforced with iron bands. That left no money for public services.
The French government threatened war to collect the rest.
“An army of 500,000 men is ready to fight,” wrote the French foreign minister in 1831 to his consul in Haiti, “and behind this imposing force, a reserve of two million.”
In response, President Boyer passed a law commanding every Haitian to be ready to defend the country. He built the leafy suburb of Pétionville, now the bastion of the Haitian elite, up the hill from the harbor — out of range of cannon fire.
Even French diplomats recognized their threats had prompted the Haitian government to pour money into its military, rather than send it to France.
“The fear of France, which naturally wants to be paid, does not allow it to reduce its military state,” reads a 1832 letter by one French diplomat.
In late 1837, two French envoys arrived in Port-au-Prince with orders to negotiate a new treaty and get the payments flowing again. The so-called independence debt was reduced to 90 million francs, and in 1838, another warship returned to France with Haiti’s second payment, which swallowed much of Haiti’s revenues once again.
The military sucked up another large chunk, according to the French abolitionist writer and politician Victor Schœlcher. After that, there was very little left for hospitals, public works and other aspects of public welfare. Education had been assigned a mere 15,816 gourdes — less than 1 percent of the budget.
‘And Then Sells Himself’
From the very beginning, French officials knew how disastrous the payments would be for Haiti. But they kept insisting on getting paid, and for decades — with some exceptions, notably during periods of political upheaval — Haiti came up with the money.
The Times tracked each payment Haiti made over the course of 64 years, drawing from thousands of pages of archival records in France and Haiti, along with dozens of articles and books from the 19th and early 20th centuries, including by the Haitian finance minister Frédéric Marcelin.
In some years, Haiti’s payments to France soaked up more than 40 percent of the government’s total revenues.
“They don’t know which way to turn,” a French captain wrote to the Baron of Mackau in 1826 after collecting a shipment of gold from Haiti.
“After trying domestic loans, patriotic subscriptions, forced donations, sales of public property, they have finally settled on the worst of all options,” the captain wrote: 10 years of exorbitant taxes that were “so out of all proportion to the achievable resources of the country, that when each one sells all that he possesses, and then sells himself, not even half of the sums demanded will be collected.”
Yet by 1874, Haiti had paid down all but 12 million francs of its double debt to France, in large part through coffee taxes. To finish off the rest — and finally invest in the country’s development by building bridges, railroads, lighthouses — the government took out two more hefty loans from French bankers.
The borrowing ended up being a “shameless waste,” the president of Haiti’s national assembly said after a parliamentary investigation.
In an 1875 loan, the French bankers and investors took a 40 percent cut off the top. Most of the rest went to paying other debts, while the remainder lined the pockets of corrupt Haitian officials who, historians say, enriched themselves at the expense of their country’s future.
Instead of escaping mizè, Haitians slid deeper into it.
While the world’s great powers, and even some smaller countries like Costa Rica, were investing in huge public health projects to fight disease and improve their citizens’ quality of life, Haiti had scraps for things like hospitals and water pipes. In 1877, when the public works department was officially created, it had two architects and six engineers for the entire country.
One British diplomat, Spencer St. John, described Port-au-Prince at this time as perhaps “the most foul smelling, dirty and consequently fever-striken city in the world,” with human waste collecting in fetid pools on the streets that “in other countries is carried off by the sewers.”
The bank that benefited most from the 1875 loan was Crédit Industriel et Commercial, the French institution that helped finance the Eiffel Tower. And soon after its first lucrative foray into Haiti, Crédit Industriel shaped the country yet again, helping to establish the National Bank of Haiti.
Nearly the only thing Haitian about it was the name.
Headquartered in Paris, controlled by French businessmen and aristocrats, the bank took over Haiti’s treasury operations, charged a commission any time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, and delivered the profits to its shareholders in France. In 1894, a banner year, its French investors earned more than the Haitian government’s proposed agriculture budget for the entire country.
After 1915, when the Americans replaced the French as the dominant force in Haiti, they did more than just control the country’s national bank: They installed a puppet government, dissolved parliament at gunpoint, entrenched segregation, forced Haitians to build roads for no pay, killed protesters and rewrote the nation’s Constitution, enabling foreigners to own property for the first time since independence.
The military occupation lasted 19 years, and was justified as vital to securing American interests in the region and taming Haiti’s chaos. The United States, where lawmakers once feared the contagion effect of Haitian independence, now depicted the invasion as a civilizing mission, necessary because, as Secretary of State Robert Lansing wrote in 1918, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
There was another hand behind the occupation, as well: Wall Street, in particular the National City Bank of New York, the predecessor of Citigroup. By 1922, its affiliate had bought all the shares in Haiti’s national bank and, with a guarantee from the American government that it would be repaid, won the chance to lend still more money to Haiti. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt — and then followed a well-established pattern.
It did little to develop Haiti, while sucking up a quarter of the country’s revenues over the next decade, according to annual fiscal reports reviewed by The Times.
When investigators with the newly formed United Nations visited Haiti after the Americans gave up financial control in 1947, they found a country in the same desperate straits as always.
From 1825 to 1957, the analysis by The Times found, international debt drained an average of 19 percent of the country’s annual revenue, and in some years ate up more than 40 percent.
“It’s a really massive number by modern standards,” said Ugo Panizza, an Italian economist who has examined the double debt.
Moreover, loans are often taken on by countries to invest in their welfare and development. That was rarely the case in Haiti. The double debt was imposed by an outside power that provided no goods or services in return, sapping the new nation’s wealth from the beginning.
“The first economic impact of this drain was the absence of funds to invest in education, health and infrastructure,” said Thomas Piketty, a French economist who has also studied the double debt. “But even more decisively, in the long term, this drain has totally disrupted the process of state building.”
Not everyone agrees. In some periods, the biggest line item in the Haitian state’s budget — even bigger than its debt payments — was the military.
Some experts described the expense as understandable, given the Haitian fear of a French invasion and the American occupation decades later. But others see Haiti’s heavy military spending as a reflection of a predatory government more interested in reaping financial rewards and staying in power than helping its people.
“There was always the alternative: Spend less on the military, spend more on development,” said Mats Lundahl, a Swedish economist who has published several books on Haiti. “This was a deliberate choice.” From 1843 to 1915, Haiti had 22 governments, he pointed out. Seventeen were deposed in revolutions or coups.
The double debt imposed by France clearly had an impact, Mr. Lundahl said, but “I don’t think it’s the main reason for Haitian underdevelopment.” Haiti’s leaders, he said, “did a pretty good job themselves.”
‘President for Life’
A bookish, middle-aged doctor was elected president in 1957.
François Duvalier, who had run a clinic training doctors to treat a disfiguring disease called yaws, promised to free the government from the grip of the country’s elite and represent the other Haiti: the poor with no paved roads, no running water and no education. He called them “the great unacknowledged” and promised to bring them out of their mizè.
The country’s prospects looked good. For the first time in more than 130 years, Haiti was unburdened by crippling international debt. And after frost had damaged Brazil’s coffee crop, the price of the commodity soared, offering Haiti’s government a windfall that it began to spend on irrigation canals and the country’s first big hydroelectric dam.
“The present moment offers Haiti an exceptional opportunity,” the World Bank said in 1954, adding that “this opportunity has to be seized now.”
Instead, Duvalier drove his country into despair.
The 28-year dictatorship he shared with his son Jean-Claude terrorized the nation. The Tontons Macoutes, a militia Duvalier created, attacked every perceived threat, including students and journalists. Hundreds were thrown into a network of prisons Human Rights Watch called the “triangle of death” and never heard from again. Others were shot on the street, their bodies left in heaps. In 1964, Duvalier declared himself “president for life.”
Professionals fled the country, taking their expertise. By 1970, more Haitian doctors were practicing in Montreal than in Haiti, one journalist, James Ferguson, estimated.
Duvalier perfected the corruption of past leaders, dipping into the state tobacco monopoly and skimming the pay of Haitian workers sent to Dominican sugar mills. His government outright extorted citizens, particularly through its “National Renovation Movement,” demanding that they donate to the construction of what jurists called a “purely fictitious” city named “Duvalierville.”
Initially, the Duvalier government found an ally in the Cold War struggle unfolding across the hemisphere: the United States.
After a Haitian diplomat voted in favor of ejecting Cuba from the Organization of American States, the American government agreed to fund a large airport — named the François Duvalier International Airport — in Port-au-Prince. The arrangement was widely cast by journalists as a tit-for-tat agreement, but the United States Agency for International Development soon closed its freshly built headquarters in Port-au-Prince because of corruption in the Duvalier government.
After a second heart attack, Duvalier, nicknamed “Papa Doc,” had the country’s Constitution changed so that his young son, just 19, could replace him. Known as “Baby Doc,” Jean-Claude Duvalier continued his father’s reign of terror and graft. By the time protests forced the dictator and his family to be spirited away on an American plane to France, he and his relatives had stolen hundreds of millions of dollars, having treated the state like a “royal fiefdom,” a Haitian government investigation found.
Over that time, the country’s misery deepened. Fewer than one in four adults could read, according to a 1985 World Bank report. From a quarter to half of Haitian children suffered severe malnutrition. Many were in the countryside, where coffee farmers earned even less than they had before the Duvalier regime.
After Jean-Claude Duvalier fled the country, the coffee tax was removed for the first time in more than a century. But it was too little, too late.
Farmers had been growing coffee more or less the same way since the days after the revolution, in very small garden plots where the trees seeded themselves naturally, mixed with banana and orange trees, as well as vegetables. There had never been a serious push by the government to develop the industry with new technology, fertilizers or new varieties of coffee.
The bountiful harvests that continued for generations and paid the nation’s debts were “like magic,” said Jobert Angrand, the former head of the National Coffee Institute of Haiti and a recent minister of agriculture.
By the 1980s, the magic had worn off. Poor farmers began to cut down their coffee trees and plant quicker-growing cash crops instead, leading to erosion. In Dondon, farmers who once couldn’t see the Citadelle from their fields because of the thick foliage above them suddenly had a clear view. Coffee exports began to plummet.
“This is the problem in Haiti,” said Mr. Angrand. “There is no investment in the countryside.”
‘All the Better’
The Americans arrived at the gates of President Jean-Bertrand Aristide’s house before dawn on Feb. 29, 2004. Flanked by security officers, a U.S. diplomat climbed the mansion’s steps to see the president — and ask for his resignation letter before whisking him into exile.
Mr. Aristide, a former Catholic priest who had railed against the dictatorship from his pulpit in the slums, and the first lady, Mildred Aristide, stepped into a diplomatic car to the airport and boarded an American plane from the tarmac.
Their destination was unknown even then. They were simply being removed from the country.
As the plane circled in the air, its blinds down, French officials frantically called the leaders of African countries, searching for someone willing to host Haiti’s soon-to-be former president, according to Mr. Burkard, the French ambassador to Haiti at the time. Finally, after three rejections, President François Bozizé of the Central African Republic agreed.
After Mr. Aristide landed in Bangui — a capital thousands of miles from his own, on a different continent — he made reference to Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader. He had been abducted by French soldiers in 1802 after signing a peace agreement, carted off to France and thrown in prison without a trial in the frozen Jura Mountains, where he died a year later.
Louverture’s famous line is a standard of Haitian history books: “In overthrowing me, you have done no more than cut down the trunk of the tree of Black liberty in Saint-Domingue. It will spring back from the roots, for they are numerous and deep.”
Mr. Aristide changed it slightly. “In overthrowing me they have uprooted the trunk of the tree of peace,” he said, “but it will grow back because the roots are Louverturian.”
Later, he was more pointed: He told American news outlets by phone that he’d been kidnapped.
Haiti’s two former colonizers described their joint action as both a rapprochement after their friction over the Iraq War and a humanitarian mission to avoid a looming civil war in Haiti. Haitian rebel soldiers were in the north, threatening to soon take the capital and Mr. Aristide. Pro-Aristide and anti-Aristide protesters had clashed violently in the streets. Secretary of State Colin L. Powell called Mr. Aristide’s claim of being kidnapped “absurd.”
But Mr. Burkard, the French ambassador, told The Times in a recent interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by forcing him into exile.
And while Mr. Aristide’s demand for financial restitution from France was not the principal reason for his removal, Mr. Burkard said, his ouster had an added benefit: It ended Mr. Aristide’s noisy campaign, which had landed with the force of a grenade, threatening to blow up relations with all former colonies.
That made his removal “all the better,” said Mr. Burkard.
Mr. Aristide had been ousted before, in a military coup in 1991, less than a year after winning the first democratic election since the dictatorship. But he was re-elected nine years later and launched his restitution campaign in 2003, on the 200th anniversary of Toussaint Louverture’s death.
With the money Haiti shipped to France for the so-called independence debt back in hand, he said, his country could invest in all the things it had never been able to afford, including schools, hospitals, roads, tractors and water for peasants.
Tallying Haiti’s losses, he presented a bill: $21,685,135,571.48.
The figure, both for its size and its precision, was mocked by French diplomats and denounced by some Haitian intellectuals as an attempt by Mr. Aristide to distract from the country’s woes and maintain his grip on power. But, as the estimates vetted by economists and historians consulted by The Times show, his calculations may have been close to the mark — and possibly even modest.
The Aristide government had hired international lawyers to assemble arguments and a researcher to dig through French archives. On the nation’s 200th Independence Day, Mr. Aristide celebrated before huge crowds on the lawn of the national palace, promising to replace a 21-gun salute with 21 things he would do once the restitution was paid — a retort to the cannons fired by the Baron of Mackau’s fleet centuries ago.
“Why after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide asked during a rare interview with The Times at his home office in the suburbs of Port-au-Prince, a large gold-painted bust of Toussaint Louverture on a table behind him.
“We were condemned to live in poverty — not just poverty, but misery,” he said. “An abject misery tied to 1825.”
Since his departure, none of his successors have pressed the issue. In 2003, the French government dismissed his claim of restitution. Twelve years later, Mr. Hollande acknowledged that France did indeed owe Haiti a debt — before his staff quickly said it was not a monetary one.
Still, Mr. Aristide argued that he and others had “seeded the field,” noting that while the Haitian revolution started in 1791, it took years before enslaved people became free, and years more until they claimed independence.
“It’s not finished,” he said.
‘Resign yourself to mizè’
The tinny scrapes of metal shovels on concrete echo outside the Vincent Ogé coffee cooperative. Using methods that haven’t changed for generations, workers scoop up the coffee beans drying in the sun and toss them in wheelbarrows.
As dusk nears, the farmers begin to arrive, carrying the season’s first crop directly from their gardens in buckets and in thick plastic sacks.
“All the benefits of coffee were never returned to the peasants,” says Françisque Dubois, the local coffee cooperative’s founder.
“Even if the money came back, it wouldn’t reach us,” he says. “It would go into the pockets of the gwo moun — the big shots,” he adds, “like Duvalier, who put it all in Swiss banks.”
Mr. Dubois greets the arriving farmers from a straw chair in the dim processing room. Beside him, a barefoot worker dips each farmer’s load into a bucket of water to remove any cherries that have been hollowed out by pests. Then, the cherries’ flesh is removed, and the remaining seeds — known widely as beans — go to a cistern to ferment. The process hasn’t changed all that much since the coffee boom of Saint-Domingue.
Very few of the coffee farmers in Dondon had heard of the so-called independence debt, despite the pivotal roles their ancestors played in paying it. The handful who had a notion said they were too full of other worries to ponder what it meant for the nation’s evolution. They were busy battling mizè.
Hunger. Sickness. Unpaid school fees. The crippling cost of a father’s funeral. One man steps out of the cooperative, runs his hands over his face, and says forlornly that he can’t keep anything in his head since his grandchild died of fever.
“You have to resign yourself to mizè,” said Rose Melanie Lindor, a 70-year-old coffee farmer on the other side of town. Five of her 10 children died.
By the time Etienne Roberson stepped into the cooperative, the sun had painted the trees with honey. He almost made it through high school before his family stopped being able to pay the fee, and knew more than most about the so-called independence debt.
“It was bad for the country,” he said. “When we were paying it, that’s when the country became poor.”
Across the dirt road, Ms. Present stopped picking cherries from her coffee trees earlier that day, taking a rare moment to contemplate her nation’s past and her ancestors’ parts in shaping it.
“If we have our liberty now because of coffee,” she said finally, “I’m proud of that.”
Then, she got back to work.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Charles Archin, Harold Isaac and Ricardo Lambert from Port-au-Prince; Daphné Anglès, Claire Khelfaoui and Oliver Riskin-Kutz from Paris; David Foulk from Mont-de-Marsan, France; Sarah Hurtes and Milan Schreuerfrom Brussels; Allison Hannaford from North Bay, Ontario; and Kristen Bayrakdarian from New York. Photo and video editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran. Map by Scott Reinhard.
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France24 - Monde
Burkina Faso : les parcs naturels victimes des groupes terroristes
Publié le : 23/05/2022 - 13:34
Valériane GAUTHIER
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Neuf gardes-forestiers de l'ONG African parks ont été tués en février dans une attaque jihadiste dans le parc W, qui s'étend entre le Bénin, le Niger et le Burkina Faso. Souvent peu peuplés et compliqués à contrôler, les parcs naturels sont devenus ces dernières années la cible de groupes terroristes. À cela s'ajoute le braconnage. Le reportage de Kalidou Sy dans le parc dans la réserve de Nazinga, au Burkina Faso, avec des gardes forestiers qui luttent tant bien que mal contre ces fléaux.
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Trois attaques ont fait au moins 9 morts dont un Français dans le nord du Bénin
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France24 - World
Pro-EU 'Monsieur Europe' Emmanuel Macron re-elected: Europe reacts
Issued on: 29/04/2022 - 17:47
Catherine NICHOLSON
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It was a French election, to elect a French president. But Emmanuel Macron took to the stage below the quintessentially French Eiffel Tower on April 24 for his victory speech to the sound of the European anthem, Beethoven's "Ode to Joy". He told his supporters that their fellow electors had chosen "a more independent France and a stronger Europe". Many of them waved EU flags, as well as the French tricolore. So what does the re-election of "Monsieur Europe" mean for the Union and France's place in it? We speak to MEPs from the two European political groups represented by Emmanuel Macron and his rival Marine Le Pen.
Produced by Perrine Desplats, Georgina Robertson, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
Selon une étude, la transformation du dispositif militaire français en Afrique de l’Ouest est « incontournable »
par Laurent Lagneau · 21 mai 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
La renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerÀ l’issue du processus de décolonisation amorcé en 1958 par le général de Gaulle, la France instaura une sorte de « Pax Gallica » en Afrique [encore appelée « françafrique »] qui lui permit de maintenir son influence sur le continent, via une présence militaire relativement importante motivée par des accords de défense noué avec les régimes « amis de la France », un dispositif de coopération civile et technique [avec 8000 conseillers ou coopérants] et une aide publique au développement supérieure à 1% du PIB.
La fin de la Guerre Froide [qui permettait de justifier une « realpolitik » menée au nom de la lutte contre l’influence soviétique] marqua une rupture dans la politique française, avec le discours prononcé par le président Mitterrand lors du sommet franco-africain de La Baule, en 1990. Désormais, le soutien de la France serait désormais conditionné aux progrès démocratiques de ses anciennes colonies.
Seulement, les bons sentiments ne coïncident pas toujours avec la défense de certains intérêts… Et la politique africaine française devint hésitante, si ce n’est illisible, ce qui a ainsi conduit à une perte d’influence continue de la France dans son ancien « pré-carré ».
« La nouvelle logique transactionnelle est d’autant plus difficile à mettre en œuvre qu’elle se combine mal avec le fond des intérêts géopolitiques de la France – réels ou perçus – et la quête de stabilité sur un continent où se multiplient les guerres civiles. Son application au cas par cas provoque incompréhensions, frustrations et sentiments de trahison, tant par les autocrates s’estimant abandonnés par la France, que par les militants d’opposition dénonçant une démocratisation de façade », résume une récente étude de l’Institut français des relations internationales [IFRI].
récente étudeLa renégociation des accords de défense passés avec une dizaine de pays africains durant le mandat du président Sarkozy mit un terme aux clauses d’assistance en cas de troubles intérieurs. Ce qui a fait que la « France a de facto mis fin à son rôle ‘d’assurance vie » des régimes africains.
Depuis, plusieurs chefs d’États présentés comme étant des « amis de la France » ont été renversés par des coups d’État, comme Mamadou Tandja [Niger, 2010], Ahmadou Toumani Touré [Mali, 2012], François Bozizé [Centrafrique, 2013], Blaise Compaoré [Burkina Faso, 2014], etc. Pour autant, les contradictions françaises demeurent… La France n’a rien dit au sujet de l’accession au pouvoir de Mahamat Déby après la mort de son père, Idriss Déby, en dehors de toute règle démocratique alors que, dans le même temps, elle a condamné le coup d’état du colonel Assimi Goïta au Mali.
Par ailleurs, souligne l’IFRI, et alors que « la ligne politique et l’offre stratégique de la France en Afrique se font plus hésitantes, ses moyens civils et militaires connaissent une réduction continue ». Réduction confirmée par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 et la Révision générale des politiques publiques [RGPP].
Le lancement, à la demande de Bamako, de l’opération Serval [puis Barkhane] pour contrer la menace jihadiste aurait pu changer la donne et relancer l’influence française dans la région. Or, il n’en a rien été puisque celle-ci est contestée notamment par la Russie [mais aussi, dans une moindre mesure, par la Chine et la Turquie].
D’ailleurs, résume l’IFRI, et malgré des succès opérationnels indiscutables, « l’intervention française dans la zone, et tout particulièrement au Mali a finalement agi comme un révélateur des limites de l’influence française, conduisant à une contre-performance stratégique qu’il importe aujourd’hui de regarder en face ».
Pour cela, un premier travail consisterait à définir et à assumer les intérêts stratégiques de la France dans la région. Ceux-ci ne sont pas nécessairement économiques [le volume de ses échanges commerciaux avec l’Afrique est inférieur à celui des Pays-Bas, voire de l’Allemagne] même s’il convient de ne pas les balayer d’un revers de manche, « ne serait-ce qu’au regard des relais de croissance » que le continent africain peut offrir à plus long terme.
Les intérêts de la France sont avant tout politiques et sécuritaires, 150’000 ressortissants français s’étant établis au sud du Sahara, « concentrés en majorité le long de la côte atlantique, dans une zone à la stabilité relative » et potentiellement menacée par l’expansion de la menace jihadiste.
En outre, rappelle l’IFRI, et au-delà des luttes d’influence avec la Russie et la Chine, « l’Afrique de l’Ouest se place au cœur des préoccupations de la sécurité intérieure française en raison de sa place sur la carte des trafics. Porte majeure des produits stupéfiants sud-américains vers l’Europe, elle est également un important réservoir de migration, au regard de sa dynamique démographique. Finalement, la présence en France des nombreuses diasporas subsahariennes – plus d’un million d’immigrés, étrangers ou naturalisés, vivant en France viennent d’Afrique subsaharienne, pour l’essentiel d’Afrique de l’Ouest – demeure un point de vigilance en raison de la communautarisation ».
Aussi, l’IFRI appelle à « repenser en profondeur l’offre stratégique française en Afrique de l’Ouest », en se recentrant sur les intérêts essentiels de France et sur « ce qui est à la portée de ses moyens ». Et d’ajouter : « Redéfinir une stratégie pérenne pour la France en Afrique de l’Ouest implique donc de changer d’approche en adoptant des objectifs réalistes qui ne présument pas du bon vouloir des partenaires mais de leurs intérêts et des attentes qu’ils peuvent formuler. Ceci passe également par la capacité à retrouver une liberté d’action en rompant la logique des ‘opérations extérieures’ et de leurs enjeux, organiques pour les armées et médiatiques pour le pouvoir politique, pour lui préférer les modalités de la présence, à la fois plus discrète et plus durable ».
Cette nouvelle stratégie doit être mis en oeuvre pour préserver au moins trois intérêts principaux : endiguer l’instabilité politique et la progression continue du phénomène jihadiste, préserver une influence française en Afrique de l’Ouest, « indispensable au maintien d’une stature de puissance dans le contexte de compétition systémique », améliorer l’image de la France en Afrique francophone.
Pour cela, estime l’IFRI, la France doit revoir « son offre stratégique », en faisant évoluer la coopération de défense, perçue comme ayant une approche « néo-coloniale », vers une « logique moins structurelle, au profit d’une logique de financement et d’équipement d’une part et d’appui opérationnel d’autre part, notamment en matière de renseignement, de logistique et d’appui-feu [terrestre ou aérien] ». En clair, il s’agirait d’établir des partenariats similaires à celui qui été proposé aux forces de sécurité irakienne ainsi qu’aux milices kurdes syriennes, dans le cadre de l’opération Chammal.
Ensuite, l’IFRI propose de rompre avec la logique des opérations extérieures, le modèle « intervention-stabilisation-normalisation » s’effaçant au profit du triptyque « compétition-contestation-confrontation », au profit d’une logique de « présence » de longue durée, les forces ainsi prépositionnées ayant une « posture opérationnelle » discrète.
« Les forces de présence incarnent la permanence des intérêts français dans la zone. Il n’existe donc pas de compte à rebours politique exigeant une ‘stratégie de sortie’, même si elles sont évidemment soumises aux impératifs de résultats. […] Leur visibilité politique est faible en France, du fait de leurs effectifs réduits et de la relative discrétion de leurs activités qui attirent bien moins l’attention politique que les très médiatiques ‘OPEX' », plaide l’IFRI.
Une telle approche suppose de simplifier le dipositif militaire français en Afrique de l’Ouest, celui-ci empilant actuellement les structures [force Barkhane, opération Corymbe, Task Force Sabre, Éléments français du Sénégal, Forces françaises en Côte d’Ivoire, Éléments français du Gabon, etc]. L’IFRI propose ainsi de placer toutes ces dispositifs sous l’autorité d’un commandement régional unique.
« En s’inspirant des aspects les plus vertueux du modèle des Combattant Commands américains – comme AFRICOM pour le continent africain – il serait ainsi possible d’imaginer confier ce
commandement à un officier général de division ou de corps d’armée disposant d’un état-major ramassé, chargé du niveau ‘opératif haut’. En outre, et ce point est capital, ce commandeur incarnerait l’interlocuteur unique, durable et local des partenaires locaux comme internationaux dans la sphère de la sécurité et de la défense », soutient l’IFRI.
Ce commandement régional pourrait également « assurer une responsabilité dans la mise en œuvre des politiques de coopération de sécurité et de défense qui sont aujourd’hui pensées et exécutées depuis Paris » tout en offrant une « une interface unique pour les pays alliés désireux de s’engager aux côtés de la France dans la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », ce qui permettrait d’intégrer, par exemple, des contributions européennes, la France gardant son statut de « nation cadre ».
Les missions de ce commandement ainsi unifié consisterait à assoir l’influence française dans le région, à mener des actions de coopération militaire tout en étendant celles-ci aux domaines aériens et navals, à appuyer les forces locales quand elles en font la demande, voire à intervenir directement contre une menace si nécessaire.
Quoi qu’il en soit, pour l’IFRI, les derniers évènements au Mali offrent finalement une « opportunité de remise à plat de l’engagement de la France et de l’Europe en Afrique » et la « transformation du dispositif français est […] devenue incontournable et constitue un enjeu décisif ».
Et de conclure : « L’histoire commune de la France avec ses anciennes colonies, qui se prolonge par les relations politiques, économiques, culturelles et de diaspora, lui donne en effet à la fois une responsabilité historique à assumer et un rang à tenir. Cet état de fait rejaillit également sur l’ensemble de sa politique étrangère ».
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
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La femme du jour. Elodie Nace
La femme du jourMarie-Noëlle BertrandIls voulaient empêcher la grand-messe d’officier : c’est gagné. Les activistes du mouvement climat sont parvenus, mercredi, à bloquer l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies. « Eux avaient prévu les petits-fours, nous, de mettre un coup de loupe sur les agissements du pétrolier », raconte Elodie Nace, d’Alternatiba. Dans le collimateur des militants de Greenpeace, des Amis de la Terre ou d’ANV-COP21, la poursuite des activités en Russie ou encore les 22 « bombes climatiques » en projet (lire notre édition du 25 mai). L’opération a fait mouche, et les actionnaires l’ont eu plutôt mauvaise. « Nous voulions dialoguer, leur demander d’agir pour le retrait de Total en Russie, pour un vrai plan climat », explique Elodie Nace. « Connasse ! », « Vas crever ! » Les réponses, tout en finesse, de ces messieurs agacés ont fait le tour des réseaux sociaux.
totalEnergiesmanifestationécologistes L'Humanité
400 nouveaux puits de pétrole en Ouganda
ActuAu cœur de l’Afrique des Grands Lacs, les projets pétroliers de TotalEnergies soulèvent une vive contestation.
Marion d'AllardEdwin Mumbere a fait le voyage jusqu’à Paris. Et il n’est « pas venu pour négocier ». « Je suis là pour dire à TotalEnergies de renoncer à ses projets et à ses actionnaires de voter contre », confie ce jeune Ougandais, coordinateur du Centre for Citizens Conserving (Cecic), président, aussi, d’une alliance d’organisations qui luttent, dans son pays, en faveur d’une transition juste.
Edwin Mumbere est en guerre et ses bêtes noires s’appellent Tilenga et Eacop, deux monumentaux projets pétroliers pilotés par la multinationale en Ouganda et en Tanzanie et dont les conséquences sur les populations, la biodiversité locale et le climat mondial sont dévastatrices. Deux projets interdépendants, sorte d’hydre à deux têtes consistant d’une part à forer 400 puits de pétrole en Ouganda – dont 132 au milieu du parc naturel de Murchison Falls –, d’autre part, à construire un oléoduc pour relier les forages de Tilenga à la côte tanzanienne : l’East African Crude Oil Pipeline (Eacop). Sur 1 443 kilomètres, l’immense serpent de fer, chauffé 24 heures sur 24 à 50 °C, traversera 200 rivières et deux lacs, dont le lac Victoria, plus grande réserve d’eau douce du continent.
Sur place, depuis des années, la résistance s’organise, malgré la répression. « Au total, 100 000 personnes vont être affectées par ce projet à 10 milliards de dollars », explique Edwin Mumbere. Dans une région où 80 % de la population exploitent la terre à des fins vivrières, les expropriations font des ravages et les compensations prévues ne suffisent souvent pas à racheter un lopin. Pire, « certains paysans ne peuvent déjà plus utiliser leurs terres alors qu’ils n’ont toujours rien reçu de la part de Total », témoigne l’activiste. Une atteinte aux droits humains doublée d’ « une violation de nos droits culturels », poursuit Edwin Mumbere. « En Ouganda, la tribu Alur a pour tradition d’enterrer ses proches autour des habitations. Mais lorsque ces familles sont expropriées, l’État (via des financements de TotalEnergies – NDLR) les reloge ailleurs, dans des maisons collées les unes aux autres, autour desquelles il est impossible de faire reposer les personnes décédées », détaille-t-il. Une violence de plus, religieuse et symbolique, qui s’ajoute aux atteintes à l’environnement, elles aussi dramatiques pour les populations sur place. « Dans le district de Nwoya , les travaux ont déjà commencé. Les éléphants qui vivaient là ont fui et se sont rapprochés des zones habitées. Ils ont détruit des récoltes et deux personnes qui protégeaient leurs terres sont mortes, piétinées », raconte le militant.
Ce lundi à Paris, Edwin Mumbere, accompagné de Baraka Lenga, spécialiste tanzanien du changement climatique, et de l’ancien évêque de l’église anglicane d’Ouganda, Nathan Kyamanya, a été reçu par la direction de TotalEnergies. Les trois membres de l’ONG GreenFaith ont redit leur opposition, répété que Tilenga et Eacop devaient être mis à l’arrêt. « Ils nous ont écoutés », témoigne Edwin Mumbere, mais « les réponses qu’ils ont pu nous donner ne nous ont pas convaincus. » Alors, pour lui, comme pour les autres, l’exigence ne change pas : « Il faut stopper ces projets, arrêter avec l’injustice climatique. » M. d’A.
pétroleougandatotalEnergies Valeurs Actuelles
Coup de projecteur sur neuf associations
Les Éveilleurs : retrouver la grandeur de la France
La génération Éveilleurs est née d’un constat : la disparition des frontières devait nous amener prospérité économique et paix ; il n’en a rien été. À la place, le monde agricole s’est replié, notre industrie s’est effondrée, une partie de la population s’est retrouvée sous perfusion sociale tandis que l’immigration non contrôlée morcelait la France. En quelques décennies, les valeurs françaises, celles qui ont fait la grandeur de notre pays, ont été minées par les révolutions sociétales et conséquence, les repères importants ont disparu.
Pour la génération Éveilleurs, ce n’est pas une fatalité ; elle se bat aujourd’hui pour retrouver la grandeur de la France. Depuis 2015, Les Éveilleurs organisent des manifestations (notamment avec Valeurs actuelles), avec des philosophes, des écrivains, des journalistes, des historiens, des responsables politiques et associatifs, dans un seul et même but : donner des pistes de reconstruction de notre société. Ils ont donc besoin de nous tous pour avancer et aller encore plus loin.
www.eveilleurs.fr
L’Œuvre salésienne : faire grandir l’école à Rennes
C’est à l’école de saint François de Sales et à l’exemple d’un de ses illustres disciples, saint Jean Bosco, que les prêtres de l’Institut du Christ-Roi veulent relever le défi de la formation de la jeunesse. Ils œuvrent d’ores et déjà dans huit écoles – de Lille à Montpellier en passant par Le Pecq, Reims, Rennes, Orléans, Saintes, Limoges – avec pour ambition d’élever les jeunes avec enthousiasme au Vrai, au Beau et au Bien.
L’objectif de la levée de fonds est de construire un nouveau bâtiment pour le collège de Rennes (destiné à accueillir 150 élèves), avec en son sein une future chapelle. « Nous pouvons nous lamenter devant le “wokisme” et la cancel culture , mais nous pouvons aussi contribuer au développement d’écoles vraiment libres », affirment les prêtres. « Soutenir l’Œuvre salésienne, c’est assurer à notre pays des espaces de refondation en donnant à des jeunes la possibilité de s’enraciner dans les principes de l’Évangile pour mieux défendre notre civilisation demain. »
icrspfrance.fr/oeuvres/ecoles
SOS Chrétiens d’Orient : une église pour Mossoul
Depuis 2013, SOS Chrétiens d’Orient intervient au cœur des zones sinistrées du Proche-Orient (Irak, Syrie, Jordanie et Liban), mais aussi en Égypte, en Éthiopie, au Pakistan, en Arménie et tout récemment en Ukraine, où elle s’est mobilisée aussitôt après le début de la guerre (lire l’entretien page 42).
Dans chaque mission, l’objectif est d’apporter une aide matérielle et un soutien moral aux chrétiens d’Orient touchés par les conflits, la pauvreté ou l’isolement. Elle intervient aussi bien dans l’aide d’urgence, le soutien médical, la reconstruction, le développement économique et social, le soutien à l’éducation et la jeunesse que pour la valorisation de la culture et du patrimoine. Les dons récoltés le 30 mai seront affectés à la reconstruction d’une église au cœur de Mos-soul (Irak).
www.soschretiensdorient.fr
Arcade : restaurer le patrimoine
Apporter une nouvelle jeunesse aux vieilles pierres. En 2019, après sept mois de service civique au sein de l’association du Rocher qui œuvre dans les cités populaires, Amaury Gomart, un diplôme de droit en poche, crée l’association Arcade. Objectif : former des équipes de volontaires – par groupe de 5 à 20 – pour aider à restaurer le patrimoine bâti. Une première mission, la réhabilitation d’une ancienne abbaye cistercienne, leur est confiée.
Ils souhaitent à présent restaurer l’église Saint-Martin de Vernas, située à deux pas de la cité médiévale de Crémieu (Isère), et le fort militaire de la Pointe du Diamant, qui fait partie de la célèbre place fortifiée de Langres (Haute-Marne). L’association ne veut pas « être de simples “gardiens de ruines” pour citer Denis Tillinac » mais souhaite, au-delà de la reconstruction matérielle, « créer une véritable rencontre entre les jeunes et les habitants du coin, la jeunesse pouvant apporter sa joie et son espérance et recevoir aussi beaucoup des anciens ».
patrimoine-arcade.fr
L’Institut de formation politique : servir le bien commun
Ne recevant aucun financement public, l’IFP veut former des jeunes pour « sortir la France de l’ornière et faire émerger des acteurs du redressement moral, économique et culturel de notre pays ». Une antithèse à la formation dispensée à Sciences Po, à la sensibilité de gauche dominante, devenue un cauchemar pour les étudiants de droite.
Signe qu’il répond à une préoccupation croissante, l’Institut, qui compte plus de 350 intervenants, a déjà formé 2 346 jeunes ; nombre d’entre eux ont déjà percé dans les médias, accompagné des élus politiques ou affronté eux-mêmes le suffrage universel dans le but de servir leur pays. L’objectif de la levée de fonds est de former 280 jeunes supplémentaires « au service du bien commun ».
ifpfrance.org
Stop au porno : une guerre incessante
Nul ne peut le nier : depuis une dizaine d’années, le fléau pornographique est en pleine expansion et il se répand comme une traînée de poudre au fur et à mesure que les outils de communication se développent. Conséquence, notre civilisation est attaquée sur ses racines chrétiennes avec des effets délétères tant sur le corps que l’esprit. L’association Stop au porno s’est fixé pour objectif d’y répondre avec un discours où les notions de bien et de mal, la voie vers le bonheur ou vers le malheur, sont expliquées.
Pour y parvenir, elle a donc besoin de nous tous. Elle s’est donné pour mission de faire une veille permanente sur la législation concernant la pornographie, elle n’hésite pas aussi à s’attaquer, en estant en justice, aux acteurs de l’industrie pornographique (producteurs, annonceurs, etc. ). Cette association organise aussi des conférences, et enfin diffuse des outils pédagogiques (livres, kits éducatifs, DVD… ) pour expliquer aux parents et éducateurs comment protéger les enfants.
www.stopauporno.fr
SOS Calvaires : redresser les croix
Reprise en 2015 par Paul Ramé, président de l’entreprise Xilo Menuiserie en Maine-et-Loire, l’association SOS Calvaires œuvre pour la sauvegarde des calvaires, oratoires et chapelles qui composent notre patrimoine à travers la France. Sa mission est non seulement de les entretenir mais aussi de les restaurer dans le respect du style de l’époque et avec des matériaux nobles, le chêne, l’acacia et le châtaignier étant les trois essences principales de bois utilisées pour les croix.
Grâce à une équipe de jeunes dynamiques, l’association a d’ores et déjà permis de ressusciter 90 calvaires en Anjou, Vendée, Bretagne… Elle est désormais capable d’en restaurer un par mois. L’appel aux dons vise à permettre à l’association de déployer des antennes partout en France, sachant que la restauration d’un calvaire coûte entre 800 et 1 000 euros.
soscalvaires.org
Lejeune Académie, défendre la dignité
Donner à la jeunesse les outils et la formation adéquate afin de promouvoir la dignité de la vie humaine dans les différents milieux de notre société, c’est l’ambition de Lejeune Académie. Elle a aujourd’hui un nouveau projet : l’organisation d’une université d’été qui se déroulera sur quatre journées, du 23 au 27 août 2022 à Pontlevoy (Loir-et-Cher, région Centre-Val de Loire).
Au cours de cette manifestation, les jeunes (18-25 ans), qui seront coachés par des intervenants d’exception, de l’univers médical, juridique, philosophique et politique, pourront approfondir les sujets de bioéthique, se former techniquement et ainsi, disposer d’armes et d’outils pour défendre la dignité de chaque personne humaine sur les plateaux de télévision, en interview ou sur les réseaux sociaux. Donc, une manière de montrer que militantisme peut rimer avec excellence, technique, exploitation des talents et surpassement de soi.
lejeune-academie.com
Fondation pour l’école : mieux former
L’éducation est un investissement pour l’avenir de nos enfants. Encore faut-il trouver les bons “formateurs”. C’est pour cela que la Fondation pour l’école, créée le 18 mars 2008 par décret du Premier ministre, œuvre au renouveau de l’école en France en développant des solutions pilotes dans le cadre d’écoles indépendantes.
Elle s’est fixé pour ambition de former la communauté éducative (80 formations certifiées et formation diplômante reconnue), de soutenir les écoles hors contrat (soutien technique et juridique gratuit et financement des écoles indépendantes) et de promouvoir la liberté scolaire.
Son nouveau projet ? Former 2 450 créateurs, directeurs d’école indépendante, enseignants et éducateurs. Le nombre de personnes formées sera multiplié par 3,5.
www.fondationpourlecole.org
France24 - World
Senegalese president fires health minister after deadly hospital fire
Issued on: 27/05/2022 - 00:39
NEWS WIRES
Senegal’s President Macky Sall fired his health minister on Thursday as his country mourned the death of 11 newborn babies in a hospital fire blamed on an electrical short circuit.
The tragedy late Wednesday in the western city of Tivaouane was just the latest in a series of hospital deaths that have exposed the weaknesses of the nation’s healthcare system.
Sall earlier announced the tragedy on Twitter and declared three days of national mourning.
“I have just learned with pain and dismay about the deaths of 11 newborn babies in the fire at the neonatal department of the public hospital,” he wrote.
“To their mothers and their families, I express my deepest sympathy.”
Outside the Mame Abdou Aziz Sy Dabakh Hospital in Tivaouane, a city with a population of 40,000, one of the distraught mothers called out for her son.
“Where is Mohamed?” she cried.
Her baby son was taken to the hospital 10 days ago and was baptised on Monday, Mohamed’s 54-year-old father Alioune Diouf said.
The city’s mayor Demba Diop said the fire had been caused by a short circuit and spread very quickly.
He denied allegations from relatives at the hospital and across social media that the babies had been left alone, saying a midwife and nurse were present on Wednesday evening.
“There was a noise and an explosion that lasted three minutes at most,” he said outside the hospital entrance.
“Five minutes after, the fire brigade arrived. People used fire extinguishers.”
The mayor said the air-conditioning had accelerated the flames and added that the two nurses fainted but were revived.
“There was no negligence,” Diop insisted.
The disaster however sparked calls for the resignation of Health Minister Abdoudaye Diouf Sarr, who was quoted in media reports also as blaming an electrical fault.
The presidency in the evening said he would be replaced by Marie Khemesse Ngom Ndiaye, formerly the director-general of the public health authority.
Sall would return early from abroad and visit the hospital on Saturday, his office said.
‘Beyond heartbroken’
The maternity unit was equipped to take care of 13 babies.
“At the time of the fire, there were 11 whom nurses were unable to save,” the minister said.
World Health Organization chief Tedros Adhanom Ghebreyesus tweeted that he was “beyond heartbroken with this tragic news.
“I’m sending my deepest condolences to the parents and families of the babies who lost their lives.”
Outgoing health minister Sarr, who had been in Geneva attending a meeting with the WHO, said an investigation is under way.
The tragedy in Tivaouane comes after several other public health incidents in Senegal, which suffers from a great disparity between urban and rural areas in healthcare services.
In the northern town of Linguere in late April, a fire broke out at a hospital and four newborn babies were killed.
The town’s mayor cited an electrical malfunction in an air-conditioning unit in the maternity ward.
‘This is unacceptable’
Wednesday’s accident came over a month after the nation mourned the death of a pregnant woman who waited in vain for a caesarean section.
The woman, Astou Sokhna, arrived at a hospital in the northern city of Louga in pain. The staff refused to accommodate her request for a C-section, saying it was not scheduled.
She died on April 1, 20 hours after arrival.
Sokhna’s death caused a wave of outrage across the country over the dire state of the health system. Sarr acknowledged two weeks later that the death could have been avoided.
Three midwives on duty the night Sokhna died were given a six-month suspended prison sentence on May 11 by the High Court of Louga for “failure to assist a person in danger” in connection with her case.
Amnesty International’s Senegal director Seydi Gassama said his organisation had called for an inspection and upgrade for neonatal services in hospitals across Senegal after the “atrocious” death of the four babies in Linguere.
With the new tragedy, Amnesty “urges the government to set up an independent commission of inquiry to determine responsibility and punish the culprits, no matter the level they are at in the state apparatus”, he tweeted.
Opposition lawmaker Mamadou Lamine Diallo also responded with outrage to the Tivaouane blaze.
“More babies burned in a public hospital... this is unacceptable @MackySall,” he tweeted.
“We suffer with the families to whom we offer our condolences. Enough is enough.”
(AFP)
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Several newborn babies die in hospital fire in Senegal, says president
The France 24 Interview
On FRANCE 24 and RFI, Senegal's Macky Sall continues to demand cancellation of Africa's debt
THE INTERVIEW
Macky Sall, Senegalese President
Valeurs Actuelles
Dans le Vaucluse, le savoir-faire nucléaire perdure
Sujet de tous les fantasmes pendant la présidentielle, érigé parmi les priorités du nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron, toujours raillé par la gauche et les écologistes, le nucléaire est au coeur des préoccupations depuis quelques mois. Pourtant, au milieu du bourdonnement incessant d’informations contradictoires, les professionnels du secteur s’activent pour faire perdurer l’excellence d’un savoir-faire accumulé depuis les années 1950, au même titre que le ferroviaire.
C’est le cas de l’entreprise Teknofluid, filiale du groupe Galilé, spécialisée dans les métiers de la tuyauterie industrielle et des équipements chaudronnés. « Nous intervenons sur les activités liées au nucléaire civil ou militaire, explique Philippe Blanchard, directeur du pôle nucléaire du groupe incluant Teknofluid, qui vient de fêter ses deux ans. Nos équipes travaillent en atelier mais interviennent également directement sur sites nucléaires. »
Majoritairement présente sur les sites d’Orano et du Centre nucléaire de production d’électricité (CNPE) du Tricastin, mais aussi sur le centre du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) de Marcoule, l’entreprise dirigée par Philippe Blanchard fait face aux nombreux défis de la relance du nucléaire. Teknofluid s’est récemment lancé dans la conquête du territoire national, avec de nouveaux chantiers en Bourgogne- Franche-Comté, Centre-Val de Loire et dans le Sud-Ouest. Avec un effectif toujours plus nombreux au sein d’un atelier de 1600 mètres carrés, l’entreprise basée dans la commune de Bollène entame une phase de croissance importante, avec l’acquisition de nouveaux équipements de production et une robotisation de certaines séquences de fabrication. « Il y a un enjeu économique majeur, dans lequel le nucléaire a toute sa place, mais également un enjeu écologique, puisque nous cherchons à décarboner la production d’énergie, explique Philippe Blanchard. Il ne faut pas négliger non plus l’aspect stratégique, défense et dissuasion. Au vu de la situation mondiale et géopolitique actuelle, l’arme nucléaire compte. » Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la relance franche du nucléaire avec une vision à long terme pour atteindre la neutralité carbone à l’échéance de 2050 aurait tendance à rassurer les professionnels du secteur.
Une énergie contestée mais d’avenir
À ce jour, six nouveaux EPR de deuxième génération ont été annoncés par le chef de l’État, avec une mise en service du premier réacteur à l’horizon 2035. La première génération d’EPR est déjà opérationnelle en Finlande et en Chine, mais elle tarde pour l’instant à démarrer à Flamanville (Normandie). « C’est une nouvelle génération qui tire les conclusions de la première, moins coûteuse et plus sûre », confie Philippe Blanchard. Sur les six nouveaux EPR, un pourrait d’ailleurs être installé dans le Vaucluse, fleuron de cette industrie française, au même titre que la Drôme, la vallée du Rhône et la Normandie.
« Nous n’avons pas eu un aussi beau programme de construction depuis des décennies, se félicite le directeur de Teknofluid, convaincu que la transition énergétique passera par le nucléaire. Le nucléaire a toujours été un enjeu symbolique. Je comprends qu’on en fasse un symbole, mais il ne faut pas le diaboliser et générer des craintes. La préoccupation majeure de la filière, c’est bien la sûreté et la sécurité. »
France24 - World
Tragedy strikes Senegalese hospital as fire leads to infant deaths
Issued on: 26/05/2022 - 22:23
James CREEDON
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A fire has left 11 babies dead in a hospital in the west of Senegal. The tragedy has been blamed on an electrical short circuit, as our correspondent reports. We also take a look at ongoing fighting between the Congolese army and the M23 militia near the Rwandan border. It's the biggest surge in violence related to the group since a 2013 insurrection. Finally, we talk to Sonia Kabanda, the founder of the African Zuri Festival in Kinshasa. The festival is a celebration of life with dancing, performance, cooking and much more from all corners of the continent.
L'Humanité
TotalEnergies : toujours plus de cash au détriment du climat
ActuEn 2022, changement de nom mais pas de pratiques pour la transnationale : plus de 70 % de ses investissements devraient aller aux énergies fossiles d’ici à 2030. L'assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies s'est tenue ce mercredi à Paris dans une salle presque vide, en raison du blocage des portes par des militants environnementaux. La multinationale s’apprête néanmoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires. De quoi faire taire les dissensions ?
Marion d'AllardAu grand raout des actionnaires de TotalEnergies, c’est en général la bonne humeur qui domine. Mais à l’assemblée générale du pétrolier français, qui s'est tenue ce mercredi à Paris, la fête a tourné court : des militants de plusieurs ONG, parmi lesquelles Greenpeace, Alternatiba ou encore les Amis de la Terre, ont bloqué les principaux accès de la salle Pleyel. Et l'AG s'est tenue dans une salle presque vide. Après l’annonce de profits record – 14 milliards d’euros en 2021 – et une hausse de 46 % de son chiffre d’affaires en un an, la multinationale s’apprête nénamoins à verser près de 7 milliards d’euros à ses actionnaires.
Une rentabilité indécente après deux années de pandémie, alors que la guerre en Ukraine menace la stabilité économique et que l’urgence climatique impose aux géants des énergies fossiles un changement radical de braquet. Mais, chez TotalEnergies, la transition écologique semble cantonnée au rang des beaux discours – et d’un changement de nom qui fleure bon le greenwashing.
Tout miser sur sur le sous-sol
En dépit de nouveaux investissements fléchés vers les énergies renouvelables, la politique du groupe reste désespérément centrée sur le sous-sol. Jusqu’en 2030, le pétrolier prévoit que plus de 70 % de ses dépenses d’investissements restent dédiées aux énergies fossiles, avec le gaz en tête de gondole et le gaz naturel liquéfié (GNL) – dont le prix de vente a bondi de 82 % en un an – en produit phare.
Dans les documents internes remis aux actionnaires, la firme expose clairement ses intentions. En 2022, prévoit-elle, le GNL, « second pilier de (la) stratégie de croissance rentable », selon Patrick Pouyanné, PDG du groupe, continuera de remplir les caisses en « générant une croissance structurelle du cash-flow de 1 milliard de dollars » (937 millions d’euros). Et si la hausse de la demande mondiale en GNL est en partie liée à la guerre en Ukraine, TotalEnergies n’a pas pour autant décidé de retirer ses actifs de Russie.
Pourquoi TotalEnergies s'accroche à ses activités en RussieAu contraire. Dans une note publiée il y a quelques semaines, le T-lab (centre d’innovation et de recherche) démontrait que le gaz représentai, à lui seul la moitié des perspectives de développement du groupe, avec 40 % de ses réserves situées en Russie. La multinationale conserve ainsi ses objectifs d’augmenter de 50 % sa production de gaz sur la période 2015-2030 et d’en doubler les ventes entre 2019 et 2030. Pourtant, TotalEnergies l’affirme : son ambition est « de devenir un acteur majeur de la transition énergétique ». Une antinomie plus stratégique qu’il n’y paraît.
« En plein déni de réalité »
« Total a peur de voir ses actionnaires partir du fait de son positionnement en contradiction avec les politiques climatiques », expliquait récemment l’économiste Maxime Combes, l’un des auteurs de la note du T-lab. Pour les « fidéliser », la multinationale « leur verse toujours plus de dividendes ». Mais elle tente également de verdir son image.
Lors de l’assemblée générale, les actionnaires seront d’ailleurs appelés à un vote consultatif sur le « sustainability and climate progress report 2022 » , sorte de plan climat interne censé mettre le groupe sur la voie de la baisse de ses émissions en réponse aux objectifs de neutralité carbone fixés à l’horizon 2050 par l’Agence internationale de l’énergie. Un document qui rend compte, aussi, « des progrès réalisés », affirme la direction.
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à TotalL’ONG Reclaim Finance a mis son nez dedans, et ses conclusions sont sans appel : « TotalEnergies multiplie les engagements à géométrie variable pour mieux masquer l’absence complète d’objectifs », estime Guillaume Pottier, chargé de campagne pour l’organisation. « En plein déni de réalité face à l’urgence climatique, il prévoit une baisse insignifiante de ses émissions réelles », poursuit-il.
Entourloupe sur les normes
Reclaim Finance démontre ainsi que le pétrolier s’en sort en jouant sur les mots, ou plutôt sur les normes. « TotalEnergies prend soin d’indiquer qu’il atteindra la neutralité carbone d’ici à 2050 sur son Scope 3 », explique l’ONG. Un détail révélateur. Car les émissions de gaz à effet de serre sont segmentées en trois catégories : les émissions directes de l’entreprise – Scope 1 –, les émissions indirectes liées au processus de production – Scope 2 – et enfin toutes les émissions indirectes, qui ne reposent donc pas sur la seule responsabilité de l’entreprise – Scope 3. En n’évoquant que cette dernière catégorie, TotalEnergies « rejette la responsabilité de la transition sur ses clients », résume Reclaim Finance.
400 nouveaux puits de pétrole en OugandaLe modèle « vert » défendu par TotalEnergies repose, enfin, sur la compensation carbone et sur la capture directe de CO2 – y compris sur les centrales à gaz. Une technologie encore immature mais dont le groupe compte bien, à terme, tirer profit en « utilisant le CO2 capturé pour produire de nouveaux carburants aériens », prévient Reclaim Finance. La boucle est bouclée.
totalEnergieshydrocarburestransition énergétiquepétroliers Valeurs Actuelles
[Ferrand] 8 000 milliards d’euros : la dette atteint des sommets
La semaine dernière, le gouverneur de la Banque de France a tiré la sonnette d’alarme : mesdames et messieurs, notre endettement collectif explose ! François Villeroy de Galhau a martelé que la situation de la dette « doit nous inquiéter » et dénoncé solennellement la « double illusion » d’une dette « sans limites et sans coût ». De fait, il ne sera pas possible pour notre pays de vivre indéfiniment à crédit, ni de le faire sans que les intérêts de la dette n’en viennent à tout déstabiliser.
Faut-il rappeler que, depuis des décennies maintenant, notre déficit structurel et nos incessants dérapages, fort aggravés, lors de la crise sanitaire, par un laxisme budgétaire assumé, se sont traduits par un recours déraisonnable à l’emprunt ? À l’heure actuelle, la dette de la France représente environ 113 % de son PIB, contre 64 % en 2007, à la veille de la crise financière. Soit un quasi-doublement en quinze ans !
Le chiffre vertigineux dont il est question – près de 3 000 milliards d’euros – ne tient même pas compte de ce que l’on appelle la dette hors bilan, comprenant toutes sortes d’engagements de l’État – notamment un provisionnement de la retraite publique : une “dette cachée” supplémentaire, dont le montant s’élèverait – folie – à plus de 5 000 milliards d’euros ! Ce qui nous hisse, ou nous enfonce, aux alentours de 8 000 milliards… Pure folie.
Même s’il occupe le 7e rang mondial en termes de richesses, un pays dont la dette globale représente en vérité plus de trois fois le produit intérieur brut – proportion effroyable, pour peu qu’on veuille bien y songer – peut-il encore prétendre à une quelconque souveraineté ? Un tel pays peut-il imaginer de se relancer, la fleur au fusil, dans la bataille économique mondiale ? Peu probable.
Or, et c’est ce qu’il y a d’alarmant, la situation ne peut que s’aggraver dans les temps qui viennent. Nous sortons d’une période illusoire durant laquelle, l’argent ne coûtant presque rien, l’État pouvait nous endetter sans frais – c’est ce que prétendait du moins une armée de technocrates à la vue courte. Mais ce temps-là est révolu : l’inflation est de retour, et donc une hausse, chaque semaine plus angoissante, des taux d’intérêt.
Le service de notre énorme dette va donc se révéler de plus en plus pesant, voire asphyxiant, pour une économie déjà fragilisée de toute part. Rappelons qu’une hausse d’un seul point des taux d’intérêt coûterait, au bout de dix ans, une quarantaine de milliards annuels aux finances publiques…
Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales
Cet endettement frénétique aura-t-il du moins stimulé l’activité et assaini les structures ? Aura-t-il rénové, renforcé, réorienté notre appareil productif ? Pas même ! Les sommes gigantesques empruntées sur nos têtes ont été goulûment affectées à des dépenses sociales – faciles – à court terme, au détriment d’un investissement – difficile – sur le long terme.
En cette heure assez dramatique, le gouvernement français va-t-il prendre ses responsabilités et se lancer – enfin – dans une politique drastique de baisse de la dépense publique ? Il est permis d’en douter, pour le moins. Durant une campagne qu’il a traitée comme une succession de promesses catégorielles, le président sortant, il est vrai réélu dans l’aisance, n’a cessé de faire miroiter à ses clientèles variées des subsides que peut seul abonder un creusement de la dette de plusieurs dizaines de milliards…
Tout cela va finir mal – on n’aura cessé de le dire et de l’écrire, de le redire et de le réécrire. « La dette est comme la blessure, comme le feu ; il ne faut pas qu’elle s’éternise », dit un proverbe indien. À l’instar de Cassandre, condamnée à prévenir en vain les Troyens de dangers qu’ils refusaient de voir, les défenseurs – plus nombreux qu’on ne le croit – de la rigueur budgétaire auront usé leur voix à tenter d’avertir leurs contemporains. Il faut croire que ceux-ci sont durs d’oreille. Ou incrédules. Ou égoïstes.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
France24 - World
Suspected jihadists kill dozens in eastern Burkina Faso
Issued on: 26/05/2022 - 19:16
NEWS WIRES
Suspected jihadists killed around 50 civilians in Burkina Faso, the Eastern region's governor said Thursday, in the latest attack in the impoverished Sahel nation.
The civilians from Madjoari died on Wednesday trying to flee a jihadist blockade, said Colonel Hubert Yameogo in a statement, adding that the toll was provisional.
Survivors told AFP by telephone they had been trying to get away from the attackers as food ran out.
"The people were intercepted and executed by the terrorists," one survivor said. "All the dead were men."
The governor of the region said: "Security operations are underway to restore peace".
One of the world's poorest countries, Burkina Faso has been shaken by jihadist raids since 2015, with the movements linked to Al-Qaeda and the Islamic State group.
More than 2,000 people have been killed and 1.8 million displaced.
Last Sunday suspected jihadists killed 11 people in two villages in northern Burkina.
And last Thursday, 11 soldiers and 15 gunmen died in another attack, in the east, the army said.
In January mutinous troops, angered at mounting losses, ousted elected president Roch Marc Christian Kabore.
Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba took charge making the security crisis his priority.
But after a relative lull in violence, a surge in attacks has claimed well over 200 lives among civilians and security forces.
(AFP)
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Dozens killed in suspected jihadist attacks in Burkina Faso
UN chief calls on juntas in Burkina Faso, Guinea, Mali to hand power back to civilians
Burkina Faso junta defends three-year plan for transition to constitutional rule
L'Humanité
Malgré la pluie, la sécheresse guette toujours
ActuCet été, il fera chaud et l’eau manquera. Une majorité de départements devraient bientôt connaître un important stress hydrique.
Emilio MesletLa pluie est de retour sur une grande partie du territoire. Et, malgré l’approche de la période estivale, où soleil et chaleur riment avec beau temps, la récente arrivée des précipitations est une excellente nouvelle, notamment pour les agriculteurs qui manquent d’eau. En effet, la France a connu un épisode de chaleur exceptionnel, qui vient de s’achever après trente-huit jours au-delà des normales saisonnières. Un record. Il est « fort probable », d’après Météo France, que le mois de mai 2022 devienne le mois de mai le plus chaud depuis l’après-guerre. Un tel phénomène, couplé au manque de précipitations observé depuis le début de l’année (- 20 % par rapport aux moyennes connues entre 1981 et 2010), a conduit à « assécher grandement les sols », affirme Simon Mittelberger, climatologue à Météo France. Les récentes précipitations vont donc « réhumidifier les sols » sans pour autant écarter le risque de sécheresse. « Les sols resteront secs malgré tout », assure le spécialiste, un « événement exceptionnel » qui a forcé de nombreuses préfectures à imposer des restrictions en matière de consommation d’eau .
Selon une cartographie du Comité d’anticipation et de suivi hydrologique (Cash), l’éventualité d’une sécheresse est jugée « très probable » d’ici à la fin de l’été dans 22 départements et « probable » sur la majorité du pays. Jusqu’alors, la région Paca et l’ex-région Poitou-Charentes étaient les plus touchées par le stress hydrique, mais la problématique s’étend peu à peu à toute la moitié nord, ainsi qu’à la région Auvergne-Rhône-Alpes. « À l’échelle de la France, l’actuel état des sols est celui qu’on rencontre habituellement début juillet », constate Simon Mittelberger. Si bien que les prévisions pour l’été inquiètent. « Pour les trois prochains mois, le scénario le plus probable est celui d’un été plus chaud que la normale dans toute la France et plus sec que la normale dans la moitié Sud », prédit le climatologue. « Face à la sécheresse, prévient le Cash, économiser l’eau doit être l’affaire de tous. (…) Chacun peut agir. »
sécheresseeaumétéo france Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
BBC
Soaring fertiliser prices force farmers to rethink
By Christine RoBusiness of Technology reporter
It's a tough time to be a farmer.
Just ask Rachael Sharp, a third-generation farmer in the US state of South Carolina, who grows a varied mix of soybeans, corn, wheat, cotton, peanuts and oats.
She saw fertiliser prices for her crops soar 320% last year - the sharpest rise that she, or her father, can remember.
Ms Sharp says some of her fellow farmers aren't planting anything due to the excessive costs.
Around the world, prices of fertilisers have been breaking records over the past year, amidst extreme weather, transport disruptions, and now the Russian invasion of Ukraine.
Russia, which is contending with Western sanctions, produces large quantities of key chemicals used in the production of fertilisers. It also supplies much of the natural gas used to produce ammonia - a major component of nitrogen fertilisers.
The conflict is making other countries aware of their dependency on Russia for fertiliser. The US government has responded by investing in innovative, domestically made fertilisers, but it will take time for those investments to pay off.
Soaring prices are causing farmers to adjust their planting strategies. They're also driving interest in alternatives to conventional fertilisers.
Environmentalists have long-called for such a move. Producing traditional fertilisers is energy intensive, resulting in significant carbon dioxide (CO2) emissions.
But nitrogen fertilisers have a second sting. When they get into the environment they spur the production of nitrous oxide, a potent greenhouse gas.
One relatively straightforward measure would be cutting down on the amount of synthetic fertilisers used.
Fertiliser overuse is an enormous problem. It's been estimated that globally, crops use only 35% of the nitrogen and 56% of the phosphorus applied to them; the remainder settles in the environment.
This varies widely, of course. Low-income farmers may be grappling with too little fertiliser, not too much.
But overall, substantially more fertiliser is being added to fields than is needed - increasing costs and environmental damage.
Overuse "is a huge challenge in our field," says Bhupinder Farmaha, a nutrient management specialist at Clemson University in the US, as well as an agricultural extension agent who works with farmers like Ms Sharp.
Overuse is due in part to tradition, and in part to outdated recommendations for fertiliser application that does not take account of specific environmental conditions.
Sri Lanka came up with a radical solution to the problem: the government abruptly banned chemical fertilisers in April 2021.
Subsidies of chemical fertilisers had increased yields but also led to dependence and inefficient application.
The effects of the ban were catastrophic. Farmers who had depended on chemical fertilisers were suddenly scrambling for organic alternatives, with little time to prepare.
Very few Sri Lankan farmers were accustomed to organic fertilisers, which in any case were in short supply.
While the ban was eased in November 2021, Sri Lankan agriculture and the economy are still feeling the shocks.
More technology of business:
Saman Dharmakeerthi, who heads the Department of Soil Science at Sri Lanka's University of Peradeniya, believes that "the take-home message is that if you want to do something, do it with statistics and research evidence".
A more measured approach is to use technology that can cut back on fertiliser use.
Soil spectroscopy, which uses infrared light to quickly determine the nutrient and pH levels of soil samples, can make fertiliser application more targeted.
And more precise application (such as fertiliser microdosing) can reduce the amount of fertiliser used, as can slow-release fertilisers.
Ms Sharp is open to such technologies. "Not every place in the field needs the same prescription," she explains. "I think that's where Daddy and I differ. He's used to just putting out the same amount because that's what they did for years and years."
Another way to reduce the use of chemical fertilisers would be to adopt farming methods that improve the quality of soil.
Conservation tillage, where the soil is disturbed as little as possible, and the use of cover crops like ryegrass can enhance fertility while reducing the climate impacts of agriculture.
Crop rotation can contribute to soil health as well. Ms Sharp says that on her farm; "We try to plan our crop rotation in a way where the crop we're planning on planting uses the nutrients from the previous crop."
There is also a renewed interest in organic fertilisers.
Leigh Ann Winowiecki, a soil systems scientist at the research organisation CIFOR-ICRAF in Nairobi, Kenya, says farmyard manure has a host of benefits: providing nutrients to the plants, improving soil structure, and increasing the soil's ability to hold water.
"Our research has also shown that inputs of compost and composted farmyard manure increases the effectiveness of synthetic fertilisers," reports Ms Winowiecki.
She says that in eastern Kenya it could be a practical solution as "most farmers have at least one cow near the homestead".
While compost and manure can be effective soil supplements, Dr Dharmakeerthi questions whether they can replace nitrogen-based fertilisers altogether, due to their lower levels of vital nutrients.
It will be very difficult to move away from the world's current dependence on these high-yielding chemical fertilisers, particularly to grow enough animal feed to satisfy the growing global demand for meat.
An additional problem is the availability of organic fertilisers. Ms Sharp reports that chicken litter is an effective fertiliser but has been hard to source this year. Where it was available, prices were about 200% higher than last year.
It also smells bad. "The people around town hate it, because it stinks to high heaven," says Ms Sharp.
A different kind of beneficial organism is algae, which for centuries has been used to enhance crops. The marine biotech company Ficosterra is seeking to update this tradition, and is currently trialling algae-based fertilisers produced in Spain and Mexico.
It also extracts nutrients from a seaweed called Macrocystis Piryfera, that grows in dense forests along the American Pacific coast and sells that as a fertiliser.
For his part, Dr Dharmakeerthi sees great potential in organic waste, such as fermented fish waste. "That is the best alternative," he says.
The challenge is to develop technologies to extract the nutrients in a cost effective way, he says.
One positive aspect of the current fertiliser crisis is soaring interest in ecologically friendly and widely available types of fertiliser. "Because of this scarcity there will be a big research boom," Dr Dharmakeerthi predicts.
Back in South Carolina, Ms Sharp has turned to waste ash produced at a local paper mill. All she had to pay for were transport costs.
"It actually changed the pH in our favour by about a percent," Ms Sharp reports. "That's not going to take the place of a potash or a chicken litter, but it does take the sting out of the prices."
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L'Humanité
Une intelligence artificielle pour parer aux tsunamis
ActuOn peut désormais mieux prédire la magnitude d’un séisme, de laquelle dépend la taille du raz-de-marée. Une donnée essentielle pour donner l’alerte et protéger les populations. Explications.
Marine CyglerEn 2011, deux minutes après la survenue du gigantesque séisme sous-marin de Fukushima, les Japonais des zones côtières ont reçu un SMS sur leur téléphone les avertissant que le séisme de magnitude 8,1 serait suivi d’un tsunami.
Près d’une heure après le tremblement de terre, les vagues sont en effet arrivées. Sauf que la magnitude du séisme japonais avait été estimée à 8,1, alors qu’en réalité elle était de 9. Cela a eu des conséquences gravissimes car la population s’était préparée pour une vague de 3 mètres de haut, et non pas à ce qui a en effet déferlé sur les côtes, à savoir une vague de 15 mètres de haut.
Capter les vibrations du sol ne suffit pas
Estimer correctement la magnitude d’un grand séisme permettrait de donner une alerte fiable pour les tsunamis. Las, les systèmes d’alerte utilisés aujourd’hui sont incapables de le faire. Mais une équipe internationale (IRD-CNRS-université Côte d’Azur-Observatoire de la Côte d’Azur-Los Alamos National Laboratory-Kyoto University), dont les travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue « Nature » le 11 mai propose un tout nouveau système d’alerte permettant d’estimer de manière instantanée la magnitude des grands séismes.
Aujourd’hui, lorsqu’un séisme se produit, des détecteurs captent les toutes premières ondes sismiques, c’est-à-dire les vibrations du sol. Mais très peu de temps s’écoule entre ces signaux et le tremblement de terre, ce qui ne permet d’avertir les populations que quelques secondes avant les secousses.
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismesLes ondes des tsunamis, elles, se propagent beaucoup moins vite, si bien qu’il y a un délai de trente minutes à deux heures entre le séisme et le tsunami, ce qui laisse aux populations le temps de fuir. « Le problème, c’est que si la magnitude du tremblement de terre est supérieure à 7,8, le système sature et on ne peut pas avoir une meilleure estimation », explique le chercheur Quentin Bletery, qui a participé à l’étude (lire encadré ci-dessous).
Or, ce sont les séismes les plus importants qui sont à l’origine d’un tsunami généralement bien plus meurtrier que le tremblement de terre lui-même. C’est ce qu’il s’est passé le 26 décembre 2004 quand un gigantesque séisme au niveau de Sumatra d’une magnitude de 9,3 a déclenché un tsunami dévastateur qui a touché douze pays et tué plus de 230 000 personnes, en Indonésie et au Sri Lanka principalement.
À la vitesse de la lumière
Les géophysiciens qui ont participé à l’étude ont proposé d’utiliser des signaux gravitationnels, les Prompt Elasto-Gravity Signals (Pegs), qui ont l’avantage de se propager très rapidement, à la vitesse de la lumière.
Mais il fallait encore surmonter un problème majeur : la très faible amplitude des Pegs ne permet pas leur utilisation dans des systèmes d’alerte. Les chercheurs sont parvenus à contourner cette difficulté grâce à un algorithme d’intelligence artificielle qui transforme ces signaux gravitationnels en une estimation tout à fait fiable de la magnitude.
Sciences. Comment un virus a donné son parfum à la roseEt les tsunamis dans tout ça ? Eh bien, le tour de passe-passe est bien là : non seulement le signal gravitationnel est instantané mais, étant donné sa faiblesse, il est capté lors des tremblements de terre les plus puissants, de magnitude supérieure à 8,3, ceux-là mêmes que les sismomètres sont incapables d’évaluer.
Les résultats sont très prometteurs : les Pegs pourraient vraiment améliorer les systèmes d’alerte aux tsunamis. De quoi avoir – enfin – une efficacité sur l’évacuation des populations, la protection des aéroports mais aussi des centrales nucléaires.
« C’est la perturbation de la gravité que l’on mesure »
Le point de vue de Quentin Bletery, géophysicien à l’Institut de recherche pour le développement (IRD)
D’où vient l’idée d’utiliser un signal gravitationnel en sismologie ?
Lors d’un séisme, une énorme masse de roche bouge soudainement, ce qui perturbe le champ de gravité terrestre.
Cette perturbation de la gravité se propage, comme une onde gravitationnelle, à la vitesse de la lumière, c’est-à-dire 50 000 fois plus vite que les ondes sismiques. Mais le signal est si faible qu’il a fallu attendre 2017 pour qu’on l’identifie sur des sismomètres, les appareils qui enregistrent les ondes sismiques. Évidemment, la découverte de ce signal a tout de suite présenté un intérêt potentiel pour l’alerte. Mais exploiter un signal si faible pour estimer quasi instantanément et de manière fiable la magnitude et la localisation du séisme restait un grand challenge. Comme le signal est faible, l’algorithme ne fonctionne, pour l’instant, que sur les plus grands séismes, de magnitude supérieure à 8,2, mais ce sont justement ceux dont on veut connaître la magnitude pour en déduire la taille du tsunami.
Comment avez-vous testé votre algorithme ?
Après l’avoir validé avec des centaines de milliers de signaux gravitationnels virtuels, on a testé notre algorithme avec des données réelles issues d’anciens séismes. L’algorithme nous a donné des estimations quasiment exactes des magnitudes qui avaient été en effet mesurées. On est maintenant en train de l’implémenter au Pérou, où le déploiement d’un réseau d’instruments classiques de surveillance des séismes est en cours. Immense et densément peuplée, située en bord de mer, la capitale, Lima, est très exposée au risque de tsunami car une très grande faille marine se trouve juste en face. Cela fait trois cents ans qu’il n’y a pas eu de séisme et on en attend un sans savoir s’il se produira demain, dans dix, cent ou cinq cents ans.
Quelles sont les autres zones particulièrement exposées aux tsunamis ?
Le tour de l’océan Pacifique est exposé à un risque élevé de tsunami car cet océan se situe sur une grande plaque très ancienne qui s’enfonce sous les autres plaques le long d’immenses failles. L’océan Indien et les Caraïbes sont également concernés.
tsunamis France24 - World
‘Front-row seats to the apocalypse’: Cannes doc takes on Delhi pollution, sectarian violence
Issued on: 26/05/2022 - 20:15
Benjamin DODMAN
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India’s prolific movie industry enjoyed pride of place at the Cannes Film Festival, starring as the film market’s first-ever guest of honour. FRANCE 24 spoke to director Shaunak Sen about his stunning New Delhi-set documentary “All That Breathes”, which screened at the festival this week.
The festival’s 75th anniversary has been celebrated as a homecoming, a much-needed reunion after two years of lockdowns and virtual events. It’s also been a time of farewells, with at least two Cannes stalwarts bowing out this year.
Pierre Lescure, the festival’s president for much of the past decade, is passing the baton to Iris Knobloch, the former head of Warner Europe – an appointment that has raised eyebrows among French cinema workers wary of seeing the industry’s crown jewel fall under American influence.
Perhaps more significant for industry workers is the departure of Jérôme Paillard, the head of the all-important Cannes Film Market, who is bowing out after a whopping 27 years at the helm.
Cannes Film Festival © FRANCE24
When Paillard joined the organisation back in 1995, the Marché du film was, in his own words, “a basement with some porno booths”. Since then, it has grown into the world’s largest film market, a sprawling maze where buyers and sellers from all continents discuss film rights and hash out production deals.
The market counted around 2,000 delegates when Paillard stepped in. This year there were more than 12,000 scattered across 360 physical booths – with around half as many attending online.
China was one notable absentee – ostensibly due to Covid restrictions, though the screening of a hard-hitting documentary on Hong Kong’s pro-democracy protests last year is rumoured to be the real cause of Beijing’s no-show. Other countries have sent their largest delegation yet, most notably India, the market’s first-ever “guest of honour” this year.
Both Cannes and New Delhi have made much of their concommittant anniversaries, the festival’s diamond jubilee coincinding with the 75th anniversary of India’s independence.
India sent a high-profile delegation to the Riviera, including a government minister and the country’s ambassador to France. Inaugurating its pavilion on the Croisette last week, the Indian delegation hailed cinema as “one of the most potent instruments of soft power of our country”. Paillard, for his part, spoke of a “renewal of Indian cinema”.
The potential is indeed immense. India's film industry produces up to 2,000 movies per year, more than any other country. The country's 1.4 billion inhabitants, growing middle class, huge theatre network, and sizeable global diaspora give the sector a fanbase that is the envy of the world.
“We’ve been making movies for 60 years and it’s really nice to be recognised on such an international platform,” the Indian model, actress and activist Nidhi Sunil told FRANCE 24 in an interview in Cannes. “I wasn’t here with a brand – I was here as ‘brand India’. And that’s something that’s truly special,” added fellow Indian actress Pooja Hegde, who shoots three films a year in as many Indian languages and has 20 million Instagram followers.
New Delhi’s stifling smog
India’s turbulent politics, and the immense challenges facing the world’s largest democracy, form the backdrop to the most high-profile Indian film at Cannes this year: Shaunak Sen’s hauntingly beautiful “All That Breathes”, which won the grand jury prize at Sundance earlier this year. It is the second film in as many years to touch on the catastrophic consequences of India’s economic growth at breakneck speed, after Rahul Jain’s “Invisible Demons” premiered here last year.
The latter film focused on the tangible experience of climate change: the unbearable heat, the lack of water, the smog so thick that cars and rickshaws keep their signal lights on at all times, hoping other drivers will spot them. It was a powerful indictment of the way unbridled capitalism has precipitated cataclysmic changes in the lives of ordinary people – its ominous warning finding an echo in the blistering heatwaves that have scorched India and neighbouring Pakistan in recent weeks.
In “All That Breathes”, Sen has opted for a more subtle approach, weaving elements of the climate emergency, nature, politics and human brotherhood into a “dense tapestry” depicting life in his hometown of New Delhi. Set in a predominantly Muslim district of the Indian capital, his documentary focuses on two brothers who have dedicated their lives to rescuing birds injured in the city’s chronically polluted skies.
Nadeem and Saud tend to hundreds of injured kites, birds of prey that drop to the ground in droves because the air is so filthy they crash into each other or collide with kids’ paper kites. Wildlife Rescue, the charity they founded two decades ago, is like “a tiny band-aid on a gaping wound”: a dingy basement crowded with more injured birds than the brothers can handle.
In the background, sectarian violence triggered by a controversial citizenship law spreads across the city, threatening its Muslim population and adding to the sense of an environment that is both stifling and off-balance – as precarious as the power lines and equipment that regularly leave the brothers without clean air, electricity or food for the kites.
FRANCE 24 spoke to the director about the film’s message and his experience of the Cannes Film Festival.
Your film touches on many subjects, including the environmental emergency, human interactions with nature, and social strife. What was your starting point and how did you bring it all together?
We began with a clear idea of what this was not, rather than what it was. We knew this was neither a nature film, nor a frontally political snapshot of the country, nor a regular environmental documentary. Instead, it was a dense tapestry of things I’m interested in and which were very consonant with everything I just mentioned (…) The political metaphor only evolved over time because of things that happened during the shooting. It certainly wasn’t premeditated.
The brothers are more than just characters in the film; they provide its title and much of the thinking. How did you come across them?
I was looking for people who have a deep or profound relationship with the skies or birds, that’s how it began. I wanted to find the kind of metaphor for a broader ecological and social malaise. Fortuitously, the first people I met were the brothers and so I didn’t have to meet anybody else.
The minute I walked into their basement – in equal measure full of industrial decay and majestic, vulnerable birds – it had a salient bipolarity that was inherently cinematic. So I immediately got hooked into it.
Cinema has tackled the pollution crisis, in New Delhi in particular, head-on. Is there still reason for hope?
There’s always reason for hope – guarded, cautiously optimistic hope. What I find interesting about the brothers is that neither do they have a kind of maudlin sentimentality when it comes to environmental issues, nor are they constantly, bleakly spelling doom and gloom, even though they have front-row seats to the apocalypse. They have a kind of wry resilience in terms of putting their head down and soldiering on. I like that kind of attitude. A kind of philosophical disposition of calmness in the face of (…) ecological disaster.
What has your experience of Cannes been like?
It’s difficult not to answer that in clichés. It’s any filmmaker’s dream, obviously. It’s not often that you’re in a space that is sprinkled with such cinematic royalty. It’s an enormous honour and the fact that the characters, the brothers were able to come it means a lot to them, and to get a long standing ovation after the screening was a big deal for them.
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ENCORE!
Cannes 2022 rolls out the red carpet for Indian cinema
CANNES FILM FESTIVAL
War films, protests and Russia boycotts: How Ukraine’s plight shaped Cannes 2022
ENCORE!
Cannes 2022: Palme d'Or-winning director Ruben Östlund on his satire of the super-rich
New York Times - World
Haiti’s Lost Billions
By Lazaro Gamio, Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan, Allison McCann and Matt ApuzzoMay 20, 2022
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
Two decades after Haiti won its independence from France, a squadron of warships returned with an ultimatum from King Charles X.
The choice: money or war.
The choice: money or war.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
France demanded that Haitians pay their former masters 150 million francs, a staggering amount, far beyond their means.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With the warships looming off the coast, Haiti agreed.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
With that, Haitians, who had paid for their freedom in blood, were forced to pay for it yet again — this time in cash.
French National Library
French National Library
In exchange, France recognized Haiti’s independence. At home, Charles X was portrayed as the true liberator of the Haitian people.
Lepelletier de Saint Remy
But a different history is written in ledgers and banking statements. They reveal a debt so large, and so lasting, that it would help cement Haiti’s path to poverty and underdevelopment.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
The New York Times pored through archives and government documents to make what many historians call the first complete tabulation of how much Haiti paid for its independence.
What France demanded
150 million francs
1st payment
2nd
3rd
4th
5th
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
In 1825, France demanded five annual payments of 30 million francs.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
The amount was far beyond Haiti’s meager means. The first payment alone was about six times Haiti’s entire revenue that year, according to the prominent 19th-century Haitian historian Beaubrun Ardouin.
That was part of France’s plan.
That was part of France’s plan.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
France pushed Haiti into taking out a loan, so it could make its first payment. But that only added to the burden, after interest and commissions for French bankers.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
Together this became known as Haiti’s “double debt” — the French demand and the loan to start paying it.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
In late 1837, a second French fleet sailed into Port-au-Prince, intent on forcing the Haitians to pay.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
France ultimately agreed to reduce its original demand to 90 million francs. But we found that Haiti made payments totalling 112 million francs over the course of seven decades, or about $560 million in today's dollars.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
If that money had remained in Haiti, rather than being shipped off to France, it would have added $21 billion to Haiti’s economy over the last two centuries.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
While the exact amount is unknowable, numerous economists and financial historians who reviewed our analysis said that estimate was, if anything, conservative.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
Others said that if Haiti had not been forced to pay the double debt, the country could have mirrored the growth rates of its neighbors across Latin America.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
That would put our estimate at a $115 billion loss for Haiti.
Departmental Archives of Landes
Federico Rios for The New York Times
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
In 1826, Haiti emptied its treasury, looking for money to complete the first payment. Documents from a French ship captain detail how the money was collected and transported back to Paris inside locked cases.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
Afterward, Haiti began defaulting on payments almost immediately.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
The burden wasn’t shouldered by the country's elite. It was the coffee farmers who ultimately paid it, through taxes on their exports.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
Haiti, also battered by natural disasters, soon faced another revolution.
French National Library
In 1843, Jean-Pierre Boyer — the Haitian president who agreed to the double debt — was driven out of the country by people demanding more rights and fewer taxes.
Many were bitter that he had resumed payments on the reviled debt.
National Archives, France, CC//379
Despite Haiti’s troubles, France made sure its former colony kept paying. It sent warships again, threatening to bomb the country’s ports.
The payments were France's "principal interest in Haiti, the question that dominated everything else for us," explained one French minister at the time.
Mauricio Lima for The New York Times
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
For decades, Haiti continued to pay down the double debt. Then, a French bank arrived on the scene — Crédit Industriel et Commercial. In 1880, it set up Haiti’s first national bank.
It was a disaster — national in name only.
It was a disaster — national in name only.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
Haiti’s treasury was now controlled by a French bank. The Haitian government could not deposit or spend money without paying a commission.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
In some years, French profits exceeded Haiti’s entire public works budget.
Haiti’s debt burden
In 1825 french francs
Double debt
1874 and 1875 loans
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Haiti officially made its last payments on the double debt in 1888. But, to do that, it took out two additional hefty loans in 1874 and 1875.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
Again, the French bankers took handsome commissions. Corrupt Haitian officials also lined their pockets, siphoning off much of the money.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
More disastrous loans followed. Officially, they were not directly tied to the double debt. But by this point Haiti’s coffers were so depleted that its leaders could barely govern, let alone build the country.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
In 1910, Haiti’s national bank was re-established under new owners. A Parisian bank still owned the biggest share, but American and German banks took over the rest.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
It may have been the national bank of Haiti, but Haiti didn’t own it.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Soon after, the national bank issued a new loan to Haiti on terrible terms, and often withheld money from the government, worsening the nation’s political instability.
Library of Congress
By 1911, $2.53 out of every $3 that Haiti earned from coffee taxes, its most important source of revenue, went to paying debts held by French investors.
French National Library
In France, meanwhile, it was a time of prosperity. The cafes of Paris overflowed, many of its patrons drinking coffee cultivated by debt-hobbled Haitians half a world away.
U.S. Navy
Museum of the City of New York, via Getty Images
Library of Congress
Bettmann Archive/Getty Images
Bettmann Archive/Getty Images
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
In December 1914, this gunboat pulled into harbor in Port-au-Prince. The U.S. Marines on board were on a mission.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
For years, U.S. business interests led by the National City Bank of New York — Citigroup’s predecessor — had pushed for American control over Haiti.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
They persuaded the U.S. State Department to remove gold from the vaults of Haiti’s National Bank.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Marines strolled into Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold.
Their loot was in New York within days.
Their loot was in New York within days.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
The Marine operation was a precursor to a full-scale invasion of Haiti the following summer. Americans took control of Haiti’s government and rewrote the country’s Constitution.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
Lasting 19 years, the military occupation was one of the longest in U.S. history.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
The Americans forced Haitians to build roads for no pay, and soldiers shot those who tried to escape. Many Haitians saw this as a return to slavery.
Haiti’s Debt Burden
In 1825 french francs
Americans invade
Franc loses value
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
The U.S. now controlled Haiti’s finances.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
In 1922, Haiti was forced to borrow from Wall Street, despite fierce objections from Haitians that it would drive them deeper into debt.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
American financial control continued until 1947. By that time, Haitian farmers were living on a diet that was “often close to the starvation level,” United Nations officials reported. As few as one in six children went to school.
Bettmann Archive/Getty Images
Damon Winter/The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Adriana Zehbrauskas for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
Federico Rios for The New York Times
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a story of corruption. Some leaders, most notoriously the Duvalier father-and-son dictators who ruled for nearly 30 years, enriched themselves and plunged their country further into poverty.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
It’s easy to see the history of Haiti as just a series of hurricanes, epidemics and natural disasters, like the 2010 earthquake that devastated the country.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
Haiti has been called a disaster. A failed state. An aid trap.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
But for generations after independence, Haiti was forced to send a large portion of its wealth overseas.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
A bronze statue in Haiti’s capital, known as Nèg Mawon, depicts a rebel who has escaped slavery and blows a conch shell to summon the revolution.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The price of that freedom was long lasting, depleting Haiti of the resources it needed to build a nation.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The legacy of the debt and the history of extraction is embedded in Haiti’s education system, where even today only one in four children make it to high school, according to Haiti’s education ministry.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
The debt is also felt in Haiti’s public hospitals, many of which lack basic equipment and supplies.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
And it is present in Haiti’s inadequate water and sanitation infrastructure.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
After U.N. peacekeepers introduced cholera to the country in 2011, it spread rampantly, killing thousands.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The debts may be paid, but Haitians are still paying the price.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Additional production by Gray Beltran, Jonathan Huang and Rumsey Taylor.
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
L'Humanité
Canicule, experts et ministre
ChroniqueSylvestre HuetAu nord de l’Inde et au Pakistan voisin, les peuples suffoquent. Alors que les pluies de la mousson ne sont pas encore là, des températures extrêmes, de 45 à plus de 50 °C, épuisent les populations, rendent insupportables les durs labeurs des paysans et ouvriers, tuent les plus faibles. Elles frappent également les cultures. Trop sec, trop chaud pour les jeunes blés dont les rendements menacent de s’écrouler. Alors qu’il espérait remplacer l’Ukraine sur les marchés mondiaux, le premier ministre Indien, Narendra Modi, s’est résigné à un embargo sur les exportations de la céréale.
Question de science : ces températures dévastatrices, ponctuelles et régionales, ont-elles un rapport avec le changement climatique planétaire dû à nos émissions de gaz à effet de serre ? Oui, vient de répondre une étude du service météorologique britannique.
Les scientifiques du Met Office se sont plongés dans plus de 150 simulations du climat planétaire de 1850 à 2100, réalisées pour le rapport du Giec (1). Ils y ont étudié les températures de cette région du monde durant les mois d’avril et mai. Et recherché les probabilités d’une telle canicule précoce dans des simulations intégrant l’intensification de l’effet de serre par nos émissions et dans celles qui font « comme si » ces dernières n’avaient pas existé, ne tenant compte que des seules causes naturelles de variations climatiques.
Résultat ? Si le climat n’avait pas été modifié par nos émissions de gaz à effet de serre, le temps de retour d’une telle canicule aurait été d’une fois tous les trois siècles. Aujourd’hui, avec un climat planétaire réchauffé de 1,1 °C depuis la fin du XIXe siècle, sa probabilité est cent fois supérieure. Elle peut donc revenir tous les trois ans en moyenne. Quant au futur, à l’horizon 2100, même si l’on suivait un scénario de réduction très sévère de nos émissions, de telles températures surviendraient tous les ans.
Le résultat donne raison au Giec, qui, dans le dernier rapport de son groupe 1, affirme ceci : « Certaines des chaleurs extrêmes de la dernière décennie ne seraient très probablement pas survenues sans le réchauffement provoqué par nos émissions de gaz à effet de serre. »
La politique climatique française est-elle à la hauteur de ce défi ? Macron II vient d’en confier la responsabilité à sa première ministre. Mais si Élisabeth Borne ne fait que poursuivre la politique conduite sous Macron I, cela ne suffira pas.
la chronique scientifique de sylvestre huet New York Times - World
How a French Bank Captured Haiti
How a French Bank Captured Haiti
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
It helped finance the Eiffel Tower as it drained millions from Haiti. The bank, C.I.C., won’t talk about it, but The Times tracked how much its investors made — and what Haiti lost.
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How a French Bank Captured Haiti
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By Matt Apuzzo, Constant Méheut, Selam Gebrekidan and Catherine Porter
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Every sentence of the invitation ended with an inky flourish, a triple loop of calligraphy befitting a night of dinner, dancing and fireworks at Haiti’s national palace.
Debt had smothered the country for more than half a century. Despite ousting its colonial rulers in a war of independence, Haiti had been forced to pay the equivalent of hundreds of millions of dollars to its former French slave masters, a ransom for the freedom it had already won in battle.
But on the night of Sept. 25, 1880, paying off the last of that money finally seemed within reach. No longer would Haiti lurch from one financial crisis to the next, always with a weather eye on the horizon for the return of French warships. The new president, Lysius Salomon, had managed a feat that had eluded the nation since birth.
“The country will soon have a bank,” he told his guests, proposing a toast. Outside, soldiers paraded down streets festooned with enormous flags.
Salomon had reason for optimism. European national banks had financed railroads and factories, softened the blows of recessions and added certainty to the business of governing. They helped bring life to a majestic version of Paris, one with clean water, sewers and grand avenues — investments that would pay off long into the future.
Now, it was Haiti’s turn. Salomon called it “a great event, which will go down in history.”
It was all a mirage.
The National Bank of Haiti, on which so many hopes were pinned that night, was national in name only. Far from an instrument of Haiti’s salvation, the central bank was, from its very inception, an instrument of French financiers and a way to keep a suffocating grip on a former colony into the next century.
Haiti’s central bank was set up by a Parisian bank, Crédit Industriel et Commercial. At a time when the company was helping finance one of the world’s best-known landmarks, the Eiffel Tower, as a monument to French liberty, it was choking Haiti’s economy, taking much of the young nation’s income back to Paris and impairing its ability to start schools, hospitals and the other building blocks of an independent country.
Crédit Industriel, known in France as C.I.C., is now a $355 billion subsidiary of one of Europe’s largest financial conglomerates. But its exploits in Haiti left a crippling legacy of financial extraction and dashed hopes — even by the standards of a nation with a long history of both.
Haiti was the first modern nation to win its independence after a slave uprising, only to be financially shackled for generations by the reparations demanded by the French government for most of the 19th century.
And just when that money was nearly paid, Crédit Industriel and its national bank — the very instruments that seemed to hold the promise of financial independence — locked Haiti into a new vortex of debt for decades more to come.
French elites, including a descendant of one of the wealthiest slaveholders in Haiti’s history, controlled Haiti’s national bank from the French capital. Their ledgers show no investments in Haitian businesses, much less the kinds of ambitious projects that modernized Europe.
Instead, original records uncovered by The New York Times show that Crédit Industriel siphoned tens of millions of dollars out of Haiti and into the pockets of French investors.
The national bank that Crédit Industriel created charged fees on nearly every transaction the Haitian government made. French shareholders earned so much money that in some years, their profits exceeded the Haitian government’s entire public works budget for a country of 1.5 million people.
That history has been all but erased. Scholars say most of Crédit Industriel’s archives have been destroyed, and Haiti does not appear on the timeline used to publicize the company’s history as one of France’s oldest lenders. When it commissioned an official history to commemorate its 150th birthday in 2009, Haiti barely warranted a mention. The scholar who wrote that history, Nicolas Stoskopf, called the company “a bank without a memory.”
A spokesman said the bank had no information about this period and declined repeated requests to discuss it. “The bank that we manage today is very different,” the spokesman, Paul Gibert, said. (After this article was published, the chairman of the bank’s parent company said it would hire researchers to delve into the bank’s history in Haiti and any role it may have played in “financial colonization.”)
Today, the brazen assassination of Haiti’s president in his own bedroom, the rampant kidnappings and the gangland lawlessness in the capital have given fresh urgency to a question that has long bedeviled the Western world: Why does Haiti seem perpetually stuck in crisis, with staggering illiteracy, $2-a-day wages, hunger and disease? A country without public transportation, reliable electricity, garbage collection or sewage systems?
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Persistent corruption by Haiti’s leaders is surely part of any answer. But another part can be found in long-forgotten documents sprinkled in archives and libraries across Haiti and France.
The Times sifted through 19th-century texts, diplomatic records and bank documents that have seldom, if ever, been studied by historians. Together, the documents make clear that Crédit Industriel, working with corrupt members of the Haitian elite, left the country with barely anything to operate, let alone build a nation.
By the early 20th century, half of the taxes on Haiti’s coffee crop, by far its most important source of revenue, went to French investors at C.I.C. and the national bank. After Haiti’s other debts were deducted, its government was left with pennies — 6 cents of every $3 collected — to run the country.
The documents help explain why Haiti remained on the sidelines during a period so rich with modernization and optimism that Americans dubbed it the Gilded Age and the French called it the Belle Époque. This extraordinary growth benefited both faraway powers and developing neighbors, yet Haiti had vanishingly little to invest in basics like running water, electricity or education.
The damage was lasting. Over three decades, French shareholders made profits of at least $136 million in today’s dollars from Haiti’s national bank — about an entire year’s worth of the country’s tax revenues at the time, the documents show.
The Times vetted its methodology and sources for these calculations with economic historians and accountants. The financial historian Éric Monnet of the Paris School of Economics summed up the national bank’s role as “pure extraction.”
But the cumulative losses to Haiti were far greater: Had the wealth siphoned off by Haiti’s national bank stayed in the country, it would have added at least $1.7 billion to Haiti’s economy over the years — more than all of the government’s revenues in 2021.
And that’s if the money had simply remained in the Haitian economy, circulating among its farmers, laborers and merchants, without being invested in bridges, schools or factories, the sort of projects that help nations prosper.
More important, the toll Haiti’s national bank took came after generations of payments to former slaveholders that inflicted as much as $115 billion in losses to the Haitian economy over the last two centuries.
It did not take long after the fireworks and feasting at the palace for Haitians to realize that something was not right. The national bank extracted so much and returned so little that Haitians quickly called it “the financial Bastille,” equating it with the notorious prison that became a symbol of a despotic French monarchy.
“Isn’t it funny,” the Haitian politician and economist Edmond Paul wrote of the national bank in 1880, “that a bank that claims to come to the rescue of a depleted public treasury begins not by depositing money but by withdrawing everything of value?”
Hopes and Aspirations
Haiti’s president was not the only one with heady aspirations. In Paris, the president of Crédit Industriel, Henri Durrieu, had ambitions of his own.
Durrieu was not born into the world of high finance. He started his career as a tax collector, like his father, before striking off in his 40s to join a new bank, C.I.C. But the early years were tough. The bank had introduced the checking account to France, yet the novelty had not taken off and, by the 1870s, the company remained stuck in the second tier of French finance.
Crédit Industriel enjoyed an advantage, though. It was the preferred bank for much of the nation’s Catholic bourgeoisie, clients who had money to invest and expected returns.
Durrieu, with a taste for risk taking, drew inspiration from state-led banks in French colonies like Senegal and Martinique. He and his colleagues were enthralled by the idea of “creating a bank in these rich but distant countries,” as they described it in handwritten notes found in the French National Archives.
These banks “generally give brilliant results,” the founding fathers of the National Bank of Haiti said.
Haiti — “a country new to credit markets, a country of renowned wealth,” the national bank’s executives concluded — seemed a good bet.
“Wealth” might seem a peculiar word for a Parisien banker to use to describe Haiti at the time. Its capital, Port-au-Prince, was overrun by trash and human waste that washed into the harbor. Streets and infrastructure were so neglected that Haitians had a saying: “Go ’round a bridge, but never cross it.”
But while Haitians themselves were poor, Haiti could make you rich. As a British diplomat, Spenser St. John, wrote in 1884: “No country possesses greater capabilities, or a better geographical position, or more variety of soil, of climate, or of production.”
Slaveholders had taken that wealth for themselves, first with the whip, then with a flotilla of French warships, demanding compensation for plantations, land and what France considered its other lost property: the Haitian people. It was the first and only instance in which generations of free people had to pay the descendants of their former slave masters.
A half-century later, Durrieu and C.I.C. approached Haiti with a different tactic: the outstretched hand of a business partner.
‘We Owe More Than Before’
Durrieu knew how to sell a dream.
Five years earlier, C.I.C. and a now-defunct partner had issued Haiti a loan of 36 million francs, or about $174 million today. The money was supposed to build bridges, marketplaces, railroads and lighthouses.
It was a time of worldwide investment. England built new schools and passed laws on mandatory education. Paris opened a 97-mile aqueduct carrying clean drinking water to the capital. In New York, the iconic arches of the Brooklyn Bridge rose above the East River, an engineering marvel that would forever transform the city’s economy.
Beyond bricks and steel, Haiti earmarked about 20 percent of the French loan to pay off the last of the debt linked to France’s original ransom, according to the loan contract. “The country will finally come out of its malaise,” the Haitian government’s annual report predicted that year. “Our finances will prosper.”
None of that happened. Right off the top, French bankers took 40 percent of the loan in commissions and fees. The rest paid off old debts, or disappeared into the pockets of corrupt Haitian politicians.
“None of the goals has been achieved,” one Haitian senator declared in 1877. “We owe more than before.”
The 1875 loan from Crédit Industriel and its partner left two major legacies. First is what the economist Thomas Piketty called the transition from “brutal colonialism” to “neocolonialism through debt.”
Haiti took on millions in new interest, hoping to finally shed the burden of paying its former slave masters. In that way, the loan helped prolong the misery of Haiti’s financial indentureship to France. Long after the former slaveholding families considered the debt settled, Haiti would still be paying — only now to Crédit Industriel.
Haitian leaders, of course, share the responsibility, and some scholars have argued that this loan shows that politicians cared more about lining their pockets than developing a nation.
The second legacy was felt more immediately. The loan initially obligated the Haitian government to pay C.I.C. and its partner nearly half of all the taxes the government collected on exports, like coffee, until the debt was settled, effectively choking off the nation’s primary source of income.
That was the first step, giving Durrieu and his French bank a claim to much of Haiti’s financial future. He soon set his sights on even more.
The National Bank
Haiti had tried to start a national bank for years. Salomon’s predecessor had even bought bank vaults. But in 1880, Haiti’s longing for financial independence aligned neatly with Durrieu’s plans.
The contract establishing Haiti’s national bank reads like a series of giveaways. Durrieu and his colleagues took over the country’s treasury operations — things like printing money, receiving taxes and paying government salaries. Every time the Haitian government so much as deposited money or paid a bill, the national bank took a commission.
Lest there be any doubt where that money was headed, the contract said the National Bank of Haiti would be chartered in France and exempted from Haitian taxes and laws. All power was put in the hands of the board of directors in Paris. Haiti had no say in the operation of its own national bank.
The national bank’s headquarters — which also happened to be Crédit Industriel’s headquarters — sat in the Ninth Arrondissement of Paris, in the shadow of the lavish Palais Garnier opera house.
Durrieu was the first chairman of a board that included French bankers and businessmen, including Édouard Delessert, a great-grandson of one of the biggest slaveholders in Haiti’s colonial history, Jean-Joseph de Laborde.
Handwritten notes from the national bank show, from the beginning, who was in charge. As the Paris Financial Association wrote in 1896: “The National Bank of Haiti is a French financial institution whose headquarters, which is open to bondholders, is in Paris. Its offices in Haiti are only branches, placed under the authority and control of the head office.”
Durrieu’s gamble paid off. At a time when typical French investment returns hovered around 5 percent, board members and shareholders in the National Bank of Haiti earned an average of about 15 percent a year, according to a New York Times analysis of the bank’s financial statements. Some years, those returns approached 24 percent.
Durrieu made out handsomely. His contract with Haiti granted him thousands of special shares in the national bank, worth millions in today’s dollars.The same year he christened Haiti’s national bank, he was named a commander of the Légion d’Honneur, an order of merit awarded for service to France.
‘Betrayed by Their Own Brothers’
The fact that Haiti would agree to such debilitating terms — particularly with the same bank behind an earlier loan so publicly condemned — shows its desperation. But it also highlights a recurring figure in Haitian history: the self-serving member of Haitian society who prospers as his country suffers.
In the case of the national bank, Haiti’s chief negotiator was Charles Laforestrie, a Haitian official who had spent most of his life in Paris. The French newspaper La Petite Presse described him at the time as a man whom “fortune had always taken by the hand and led to the best seats in government.”
When Parisian bankers held a party to celebrate the 1875 loan from Crédit Industriel, Laforestrie made a grand entrance. At a time when Haitian coffee farmers raised families on roughly 70 cents a day, Laforestrie arrived elegantly dressed, passing out expensive cigars, according to Paul, the Haitian economist, who described the gala a few years later.
Laforestrie pushed so hard to get the national bank approved that the president of Haiti called him out by name during the palace celebration, according to a diplomat’s handwritten notes of the party. But Laforestrie did not stick around for the fallout. Dogged by corruption allegations, he resigned and retired to France.
Laforestrie’s critics ruefully noted that he retired with a generous pension from the Haitian government. He later padded that retirement with another job: as a board member of the National Bank of Haiti.
“That’s not the first case of a Haitian official selling the interest of his country for personal gains,” said Georges Michel, a Haitian historian. “I would say it’s almost a rule.”
That’s why, historians say, Haitians cannot blame French or American meddling alone for their misfortunes.
“They were betrayed by their own brothers,” Mr. Michel said, “and then by foreign powers.”
Dashed Hopes
Soon after the fireworks display at the national palace, Haitians began realizing they had received a raw deal.
The national bank offered no savings accounts to Haitian people or businesses. And though the contract allowed it to loan money to businesses — and Haitians clearly hoped it would — bank ledgers from an archive in Roubaix, France, showed that seldom, if ever, happened.
“It is not from the Bank of Haiti, as it functions, that Haitians can expect their recovery,” Haiti’s finance secretary, Frédéric Marcelin, wrote at the time.
Marcelin, the mustachioed son of a successful Haitian merchant, emerged as the bank’s most passionate opponent. A businessman, journalist and politician, he spent years trying to wrest control of the national bank from Paris.
The relationship was so lopsided that, Marcelin wrote, “at the National Bank of Haiti, the only positions reserved for Haitiens are the cashier boys.”
Yet Another Loan
The second half of the 19th century should have offered Haiti an enormous opportunity. Global demand for coffee was high, and Haiti’s economy was built around it.
Across the Caribbean Sea, Costa Ricans were putting their coffee wealth to work building schools, sewage systems and the first municipal electrified lighting system in Latin America. Haiti, by contrast, obligated much of its coffee taxes to paying France — first to its former slaveholders, then to Crédit Industriel.
Despite all that, Haiti was a middle-of-the-road Caribbean economy, thanks to high coffee prices. But when the market tanked in the 1890s, Haiti’s coffee taxes exceeded the price of the coffee itself. The entire economic model was on the brink of collapse.
It was time for yet another loan: 50 million francs (about $310 million today) from the National Bank of Haiti in 1896. It was, once again, guaranteed by coffee taxes, the country’s most reliable source of money.
Haitians had been poor for generations. But this moment — when the country was tethered to coffee, C.I.C. and the national bank — is when Haiti began its steep decline relative to the rest of the region, according to data compiled by Victor Bulmer-Thomas, a British economist who studies Caribbean history.
“Haiti made plenty of its own mistakes,” he said, like taking on new debt and failing to diversify its economy. “But there’s no doubt, a lot of its problems from the late 19th Century onward can be attributed to these imperial powers.”
The Fall of the National Bank
Durrieu died in 1890, before the unraveling of the national bank he created.
The Haitian authorities began accusing the bank in 1903 of fraudulent overbilling, double-charging loan interest and working against the best interest of the country. But the bank reminded them of an important detail: It was chartered in France, and considered such disputes beyond the reach of Haitian courts.
Undeterred, Marcelin persuaded Parliament to retake control of the government treasury. Haiti would print its own money and pay its own bills.
But records in the French Diplomatic Archives show that the national bank still had a powerful ally in its corner: the French government.
In January 1908, France’s envoy to Haiti, Pierre Carteron, met with Marcelin and urged him to restore normal relations with the bank. Marcelin refused. The National Bank of Haiti, should it survive at all, would actually need to work toward the economic development of Haiti, he said.
That might be possible, Carteron replied. Of course, he added, Haiti would first have to return its treasury to French control. And besides: “You need money,” Carteron said, according to his own notes. “Where are you going to find it?”
As his handwritten messages show, Carteron suspected Marcelin would never agree to that. So he encouraged his colleagues in Paris to come up with a new plan.
“It is of the highest importance that we study how to set up a new French credit establishment in Port-au-Prince,” Carteron wrote, adding: “Without any close link to the Haitian government.”
That new institution opened in 1910 with a slight tweak to the name: the National Bank of the Republic of Haiti. France still had a stake, but, after 30 years, Crédit Industriel et Commercial was out.
By then, there was a new center of gravity in the financial world: Wall Street, and a swaggering group of bankers from the National City Bank of New York, which ultimately became Citigroup.
The American financiers continued operating from Durrieu’s playbook and became the dominant power, leading to a consequence even more lasting than the debt he helped orchestrate.
After all, Wall Street wielded a weapon more powerful than a French diplomat making oblique threats. American bankers called on their friends in Washington and, 35 years after Durrieu’s bank came into existence, the United States military invaded Haiti.
It was one of the longest military occupations in American history, enabling the United States to seize control over Haiti’s finances and shape its future for decades to come.
Once again, the country had been undermined by the institution President Salomon had so proudly feted that night at the palace: Haiti’s national bank.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris; Sarah Hurtes and Milan Schreuer in Brussels; Kristen Bayrakdarian in New York; Ricardo Lambert, Harold Isaac and Charles Archin in Port-au-Prince. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - Monde
Vendre dans le nouveau monde du travail
proposé et financé par
Publié le : 23/05/2022 - 10:52
Business Reporter
Suite à la pandémie, de nombreuses personnes souhaitent changer d'emploi, cela représente une véritable opportunité pour les professionnels des ventes.
La pandémie a sans aucun doute donné aux gens des fourmis dans les jambes. Ils n'ont pas seulement une envie de loisirs et de voyage, mais ils sont de plus en plus désireux de découvrir de nouvelles choses au travail. Et cela se traduit par un sursaut du nombre de transitions d'emploi.
Les données de LinkedIn montrent qu'il y a eu une augmentation de 19 % du nombre d'acheteurs B2B qui ont changé d'emploi dans la région EMEA entre octobre et décembre de l'année dernière. Avant la pandémie, un acheteur B2B conservait son emploi pendant plus de neuf ans en moyenne. Au plus fort de la pandémie, les changements d'emploi sont pratiquement passés à zéro.
Cependant, à mesure que le monde tire un trait sur ce qui est, espérons‑le, le pire de la crise, le turnover des employés atteint des niveaux sans précédent. On appelle ce phénomène le « Great Reshuffle », et il représente à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels de la vente.
Ryan Roslansky, PDG, Linkedln.
La conséquence directe de la pandémie dans le monde du travail est la demande accumulée de gens qui cherchent de nouveaux emplois et déménagent à un rythme record. Cela peut poser des difficultés aux professionnels de la vente. Les objectifs de vente changent beaucoup plus souvent. Il n’est pas surprenant qu’un récent sondage de Linkedln ait révélé que quatre vendeurs sur cinq ont perdu une opportunité ou perdu du temps parce qu’une personne qui travaillait sur le compte en question était partie.
Sécurisation des comptes avec le multithreading
Mais si avoir à faire face à l'évolution des perspectives de vente peut être difficile, ce n'est pas un problème sans solution. La solution est le « multithreading ».
Le multithreading consiste à établir des relations de confiance avec plusieurs personnes qui ont une influence sur les achats effectués sur un compte. Cela fait partie des bonnes pratiques, comme le prouve la recherche de Linkedln Sales Navigator : les vendeurs qui sont connectés sur Linkedln à au moins quatre personnes sur un compte donné sont 16 pour cent plus susceptibles de conclure un accord avec cette entreprise, comparé aux vendeurs qui ont moins de quatre connexions.
Cela signifie que si vous pouvez établir des relations avec plusieurs personnes au sein d'une organisation, vous êtes plus susceptible de conclure un accord. C'est évident : si vous n'avez qu'un seul contact et que celui-ci s'en va, vous devrez tout recommencer et établir de nouveaux liens.
Pour éviter cela, vous devez vous montrer proactif. Faites un inventaire des personnes qui ont une influence sur les achats dans votre compte. Prenez le temps de comprendre qui sont ces personnes : prenez le temps d'apprendre à les connaître, d'évaluer leurs rôles et leurs besoins et de voir comment elles interagissent avec leurs collègues. Ensuite, faites de votre mieux pour nouer des relations multiples au sein de ce réseau.
Pour commencer, demandez à quelqu'un de votre réseau de vous faire une chaleureuse introduction auprès de ses collègues. Vous pouvez également vous présenter vous-même, peut-être en posant une question qui montre votre connaissance de leur secteur d'activité.
Le multithreading demande du temps et des efforts. Mais c’est beaucoup plus facile que de repartir de zéro sur un compte. Établissez de multiples relations au sein de vos comptes clés et vos opportunités de vente deviendront plus sûres, et pourraient même prendre de l’ampleur à mesure que les différentes exigences de vos différents contacts entrent en jeu.
L'opportunité offerte par les contacts qui changent de société
Le multithreading est un excellent moyen de protéger vos comptes lorsque des contacts importants s'en vont. Mais il existe également une épingle du jeu à tirer de ces changements. Si un employé clé quitte sa société, cela vous offre une porte d'entrée au sein de cette entreprise.
Cette opportunité ne concerne pas seulement les personnes que vous connaissez déjà. Toute personne qui commence un nouvel emploi est susceptible d'être plus ouverte à de nouveaux contacts, le temps qu'elle s'adapte à son nouvel environnement. Par exemple, les taux d'acceptation des lnMails Linkedln sont beaucoup plus élevés parmi les professionnels qui ont récemment commencé un nouvel emploi.
C'est particulièrement important lorsqu'un nouveau leader prend en charge une équipe. Bien souvent, ils souhaitent changer un peu les choses, et cela se traduit généralement par un investissement dans de nouveaux outils et services. C'est le moment idéal pour présenter une opportunité d'achat.
Donc, lorsque vous remarquez un nouvel employé dans un compte prioritaire, contactez-le pour le féliciter. Ensuite, apprenez à le connaître et à comprendre quels sont leurs défis et leurs objectifs, afin de savoir comment vous pourriez lui apporter une valeur ajoutée.
Pour profiter au mieux de cette opportunité, vous devrez tenir à jour une liste de contacts. Il est important de surveiller quand vos acheteurs actuels changent de rôle ou si un nouvel acheteur rejoint un compte clé. Vous devrez également identifier chaque personne qui a une raison d'acheter vos produits et établir des relations avec le plus grand nombre possible. Il est très utile de garder une liste de vos anciens acheteurs qui travaillent dorénavant dans d'autres entreprises. Toutes ces activités importantes peuvent être automatisées, par exemple en utilisant l'outil Sales Navigator de Linkedln.
S’adapter au « great reshuffle »
Il n'y a pas moyen d'éviter tous ces changements. Mais les vendeurs qui savent s'adapter verront cela comme une opportunité et en profiteront pour créer de nouveaux liens et élargir leur réseau, ce qui facilitera leur succès. Vos acheteurs vont changer. Et cela signifie que la façon dont vous abordez vos comptes cibles devra également changer. Il est crucial d'avoir la bonne information, mais aussi le bon état d'esprit pour utiliser cette information à bon escient.
« Cette tendance n'est pas propre à la vente, mais bon nombre de ses implications le sont », explique Liam Halpin de Linkedln. « Dans notre profession, tout dépend des relations - et les relations dépendent de la continuité. Nous ne pouvons pas accepter que les cycles de vente stagnent et que les clients s'en aillent parce que cette continuité est constamment interrompue. Il est donc essentiel pour nous de développer des structures et des méthodologies de vente qui peuvent continuer à fonctionner dans un monde en mouvement. »
Donc, acceptez le changement. Mais assurez-vous que vous et vos équipes de vente disposez des outils nécessaires pour tirer votre épingle du jeu.
En savoir plus sur Linkedln Sales Solutions ici
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Eglise catholique : les “abus” du rapport Sauvé…
Si nous publions ce travail et ce genre de réflexion sur le rapport Sauvé [ le Rapport Sauvé, une manipulation ? , NDLR], c’est bien parce que notre premier souci se porte sur les victimes. Si l’on souhaite traiter un problème grave (en l’occurrence ici la question des abus sexuels sur mineurs dans l’Église), il est nécessaire de fonder et de développer un plan d’action sur des bases certaines. [… ] Dans le cas présent, les “résultats” ont été jetés en pâture à l’opinion publique à grand renfort d’une campagne médiatique préparée et annoncée. [… ] Nombre d’évêques ont alors fait discrètement comprendre être tombés des nues, découvrant à ce moment-là, en direct, l’ampleur du phénomène. Plus d’un a été choqué par les « exercices préparatoires » à la communication, que certains ont jugés « malsains » (pour essayer de demeurer charitable). Cette théâtralité a culminé avec la mise en accusation publique, haineuse, du “Vous devez payer pour tous ces crimes”, les doigts pointés vers les évêques présents. […] À partir de là, le raz-de-marée médiatique était en route et nombre de nos représentants ecclésiastiques se sont retrouvés emportés dans un tourbillon face auquel ils n’ont eu d’autre choix que de courber l’échine.
Du rôle de la parole
Il y a plusieurs décennies, la “société” considérait, à tort ou à raison, que c’était l’intérêt des enfants, des familles et des différentes institutions de rapidement “tourner la page” quand abus il y avait eu. Que ce soit de la part d’un enseignant, d’un membre de la famille, d’une institution civile, laïque, religieuse ou d’un groupe sportif par exemple. On estimait qu’il était traumatisant pour un enfant d’être confronté à la justice, à la police, aux mises à l’épreuve des témoignages, aux vérifications face aux potentiels mensonges, etc. Il y avait une forme de consensus social qui allait dans ce sens, dans l’ensemble des institutions et l’ensemble de la société. Il s’agissait d’une réalité sociétale de toute une époque qui estimait que la parole ne libérait pas. Qu’au contraire, elle éclairait d’une trop vive lumière des situations qu’on estimait préférable de laisser dans l’ombre, dans l’intérêt des victimes et des différentes institutions. Les années 1990 ont représenté un tournant dans la perception que les sociétés ont eue de ce genre de traumatismes. Nous sommes passés actuellement dans une tout autre représentation, on estime que c’est justement la parole qui libère. Et je souhaite évidemment que la parole aide effectivement les victimes à se libérer.
Une temporalité sujette à caution
Un certain nombre d’évêques auraient souhaité que l’enquête portât sur vingt à trente ans, ce qui aurait permis, dans l’intérêt des victimes, d’étudier des cas concrets au sein d’une Église qui avait pris des positions claires, et surtout des mesures. En prenant soixante-dix ans pour enquêter, on faisait donc déjà fausse route parce qu’on était obligé d’avoir recours à d’autres procédés qu’à ceux qu’on utilise pour une enquête, utiliser des sondages, forcément hasardeux, et de mélanger plusieurs époques qui avaient une vue et un fonctionnement radicalement opposés sur le sujet.
Partir sur une période plus courte n’indiquait nullement la volonté d’enterrer des crimes anciens, mais simplement la volonté de poser un diagnostic indiscutable, avec des enquêtes scientifiques rigoureuses, qui permettent de dresser un état des lieux et d’analyser comment les dispositions mises en place pour lutter contre ce fléau ont été respectées ou non, dans l’intérêt des victimes, comme de ceux qui auraient pu le devenir.
Des questions qui en disent long
Nous sommes le 12 avril 2019, il s’agit chronologiquement de la première audition en audience plénière qui a été publiée, l’acte premier du travail de la Ciase. Les enquêteurs sont donc, en théorie, à ce moment, libres de tout préjugé, vierges de toute idéologie. Cependant, nous allons découvrir que les préjugés les plus naïfs sont déjà là, les questions ne sont pas posées de manière neutre, une hostilité sourde se fait déjà entendre et les germes des préconisations finales sont, dès le premier jour, dans l’esprit de l’équipe. Relisons un certain nombre d’interventions de membres de la Ciase.
Question 8 : La place faite aux femmes dans l’Église n’est-elle pas contraire à l’égalité en dignité de tous les êtres humains, telle qu’elle est proclamée par l’article 1er de la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Question 9 : Le fonctionnement hiérarchique, purement masculin et parfaitement pyramidal de l’Église catholique n’induit-il pas une culture du secret et ne favorise-t-il pas une grande solitude qui peut être facteur de troubles et d’actes délictueux jusqu’à la pédophilie ?
Question 11 : Quels remèdes entrevoyez-vous pour éviter que ces abus ne se reproduisent ? En termes d’exercice de l’autorité, de gouvernance de l’Église, de sélection et de formation des prêtres et religieux, de statut des clercs ?
Des interventions ignorantes et hostiles…
Philippe Portier, historien et sociologue, premier vice-président de l’École pratique des hautes études : « Cette obsession de la pureté remonte à l’avant-XIXe siècle, à la sacralisation de la pureté du prêtre. »
Christine Lazerges, professeur émérite de l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, ancienne présidente de la Commission nationale consultative des droits de l’homme : « Si le problème tient au piédestal sur lequel on place le prêtre, on le résoudrait en grande partie en ordonnant des femmes. »
Anne Devreese, ancienne directrice générale de l’École nationale de protection judiciaire de la jeunesse : « Vous avez insisté sur le registre lexical utilisé, renvoyant à la famille, avec les termes de père, de frère et sœur. Cela évoque l’inceste. J’ai été frappée d’entendre, dans le reportage d’Arte sur les religieuses abusées, exactement les mêmes phrases que ce que l’on entend lorsqu’il est question d’inceste, un sujet que je connais bien. »
Antoine Garapon, magistrat, ancien secrétaire général de l’Institut des hautes études sur la justice : « Vous avez passé quatre années au Vatican. Le contraste est saisissant entre la lutte farouche menée contre le mariage homosexuel et la situation de crise actuelle liée aux scandales de pédophilie, le cas du cardinal Barbarin étant d’ailleurs emblématique de ces deux aspects. Quel est votre sentiment à ce sujet ? Dans le livre de Frédéric Martel, l’Église est constantinienne : elle fait passer au premier plan la lutte politique, contre le communisme avec Jean Paul II, quitte à soutenir l’insoutenable avec Alfonso López Trujillo par exemple ; la lutte contre le mariage gay est aussi politique. L’objectif politique prime la morale. Est-ce la même chose aujourd’hui selon vous ? »
Christine Lazerges : « Que pensez-vous du fait que les enfants de chœur soient toujours des garçons, habillés comme le prêtre ? Pourrait-on préconiser une mixité ? » Anne Devreese : « Je reviens sur le traitement différencié entre filles et garçons. N’y a-t-il pas un lien avec le sujet de la dévalorisation des filles et de leur sexualité, elles qui sont vues comme vicieuses, tentatrices ? N’y a-t-il pas dans l’Église non seulement une vision extrêmement dégradée de la sexualité, mais plus encore quand elle implique des femmes ? N’est-ce pas “moins grave” d’avoir des relations sexuelles avec un garçon ? »
Les auditions de victimes n’ont pas encore commencé, mais les bases des préconisations finales sont là, et les clichés qui animent les membres de la commission semblent empruntés à la pire littérature de gare. On est ici bien davantage dans un réquisitoire qui cherche des confirmations à ses postulats que dans une analyse posée et équilibrée sur un sujet. Ils auraient souhaité se caricaturer, ils n’auraient pas mieux fait.
Que cherchait vraiment la Ciase ?
M. Sauvé a déclaré le 5 octobre au journal le Figaro : « Ce rapport serait un échec si l’essentiel de nos 45 recommandations n’était pas suivi d’effet. » Cette commission qui n’était à la base qu’une “expertise” de consultation, fondée sur la confiance, a trop rapidement sombré dans l’hubris, la démesure. Nous ne pouvons qu’être surpris que M. Sauvé en arrive à s’autoattribuer, s’autoaccorder le principe d’une d’infaillibilité quasi pontificale, alors qu’il ne présidait qu’une commission d’enquête, pouvant faire des recommandations, mais qui ne devaient pas s’étendre au-delà de certaines limites qui malheureusement ont été franchies. [… ] Quand on est chargé d’une mission qui cherche à déterminer un nombre de victimes et les manières de les protéger, on n’a pas le droit de faire dérailler cette mission pour la transformer en argument de révolution dans l’Église catholique, surtout quand cette Église nous a donné sa confiance. [… ]
Sur le cas Barbarin…
Une autre “anecdote” est particulièrement marquante : la commission Sauvé a reçu les avocats de ceux qui ont attaqué le cardinal Barbarin en justice, et le rapport les cite. Mais l’avocat de Son Éminence n’a même pas été contacté et donc n’a pu faire valoir les jugements successifs de la cour d’appel et de la Cour de cassation en faveur du cardinal, qui a été totalement relaxé. Cela se passe de commentaires.
Une méthodologie douteuse
La Ciase a pu consulter toutes les archives judiciaires qu’elle a voulu. Pour un total maximal de 413 dossiers qui apparaissent dans les archives publiques. Soit, par rapport aux 45 360 plaintes qui sont estimées à partir des projections de Mme Nathalie Bajos, moins de 1 %. Les autres ont disparu dans la nature, comme par enchantement. Comment peut-on avoir confiance dans ces travaux de l’Inserm ? [… ] Cinquante-six pour cent du total des abus estimés ont eu lieu entre 1950 à 1970, 8 % des abus dans la société à l’époque. À propos de l’appel à l’ensemble de la population française : sur 1 500 personnes qui ont répondu à un appel à témoignages, il n’y en a que quatre qui ont témoigné pour des abus commis depuis les années 1990. Et pourtant, à partir de ces quatre témoignages, la commission annonce que les choses n’ont pas changé au cours de ces dernières décennies. [… ] Étant donné le faible taux (au sens purement mathématique du terme) des personnes concernées dans ce “sondage” par les abus (0,17 % chez les femmes et 0,69 % chez les hommes après redressement), il suffi t ici que sur la totalité de sondés, un homme sur 300 mente sur Internet de manière anonyme, pour doubler le nombre d’abus par les clercs, reportés dans le sondage.
Une “prévalence” fabriquée
Nous remarquons l’approche “originale” de la Ciase, qui regroupe pour l’Église l’ensemble des lieux d’abus (écoles, patronages, paroisses… ) pour produire ce chiffre de 1,2 %. Pendant ce temps, les lieux laïcs (écoles, clubs de sport, centres aérés, colonies…) sont éclatés. Si l’on prend le soin de regrouper les différents lieux laïcs de la même façon, les chiffres sont équivalents. Cet argument suffi t déjà à éliminer le concept de « plus forte prévalence » du rapport de la Ciase. Il existe un certain nombre d’études internationales sur le sujet, qui placent l’Église dans une position plus favorable que les autres milieux, c’est-à-dire avec proportionnellement moins de cas d’abus sexuels que dans les autres sphères sociales.
Extrapolation à géométrie variable
Au cours des dernières années, l’archevêque de Paris a fait le choix, dès qu’il y avait des dénonciations, de transférer immédiatement et directement les dossiers au parquet. Sur les 23 ou 24 dossiers transmis, il n’y en a que trois qui ont été retenus. Le parquet ne s’est pas prononcé sur ces trois cas, il estime simplement que les dossiers méritent d’être creusés, de donner lieu à des investigations, ce qui ne signifie pas qu’agression il y a eu. Les 20 ou 21 autres dossiers n’avaient, selon le parquet, aucune consistance et aucune crédibilité et ne pouvaient donner lieu à poursuites. Si l’on va au bout de la méthodologie de l’Inserm, en appliquant le même principe de l’extrapolation par multiplicateurs, sur huit personnes qui déclarent avoir été agressées, ou qui interprètent des gestes comme des agressions, il y en a qu’une qui l’a peut-être potentiellement été. Nous pouvons donc, en fidélité à cette logique, immédiatement diviser les chiffres de l’Inserm par huit. Mais l’Inserm n’est pas allé au bout du travail.
Conclusion
Il n’est pas insensé qu’une commission qui est allée très loin dans le “passage au crible” de l’institution puisse admettre d’être, à son tour, passée au crible et remise en question sur un certain nombre de ses aspects, sans avoir à se braquer en écrivant qu’ « il ne reste rien des critiques très graves qui ont été adressées à ce rapport » (synthèse de la réponse de la Ciase à l’Académie catholique de France, 8 février 2022). Si la lettre de mission a effectivement demandé une étude historique depuis 1950, elle a pris soin de demander des préconisations à partir des mesures que l’épiscopat avait prises depuis 2000. La Ciase semble s’être engouffrée (sans doute en grande partie par aveuglement) dans cette brèche et a utilisé l’ensemble de la période 1950-2020 comme base pour ses recommandations, ce qui n’avait plus rien à voir avec le cadre fixé au départ. L’immense majorité des abus ayant été commis avant 2000, cela ne pouvait conduire qu’à un résultat biaisé car les 45 recommandations de la commission semblent pour la plupart s’adresser à une Église qui n’existe plus, ou presque plus depuis près d’un demi-siècle.
Ce rapport ne permet donc pas de déterminer les priorités nécessaires pour renforcer la prévention aujourd’hui et à l’avenir, ce qui peut être finalement considéré comme une grave occasion manquée. […] Ceci ayant été exprimé, nous redisons, toute révérence gardée, aux responsables de la Conférence des évêques de France que nous regrettons que l’on parle de « responsabilité institutionnelle » là où seules des personnes sont engagées, et de « dimension systémique des abus », alors que ceux qui ont perpétré ces abus ont très gravement enfreint les lois du système (c’est-à-dire de l’Église). Il faut être intransigeant sur le fait que l’Église renforce et pérennise les mesures mises en œuvre depuis vingt ans, sans remettre en cause certains éléments fondamentaux de l’institution, de l’ordre et de la doctrine. Ceci à la seule condition de l’objectivité, loin de toute récupération idéologique : alors le travail de justice, pour les victimes en premier lieu, pourra se faire dans les meilleures conditions.
Le Rapport Sauvé, une manipulation ?, du père Michel Viot et Yohan Picquart, préface de Paul Deheuvels, de l’Institut, Via Romana, 158 pages 15 €.
L'Humanité
Pourquoi Uranus devient le nouveau cap de l'exploration spatiale
ActuLa Nasa devrait envoyer dans les prochaines années une mission pour sonder Uranus, cette lointaine planète du Système solaire, qualifiée de « géante de glace », entourée de lunes tout aussi intrigantes qu’elle.
Anna MussoLongtemps délaissée par l’exploration spatiale, contrairement à Mars ou à la Lune qui attirent tous les regards, la discrète et étrange Uranus est désormais sous le feu des projecteurs. Septième planète du Système solaire, à la couleur bleu clair, elle devrait faire l’objet d’une prochaine mission orbitale de la Nasa.
C’est la principale recommandation du rapport décennal de l’Académie américaine des sciences (conseil de la nation en science, ingénierie et médecine), paru le 19 avril, qui la désigne « cible prioritaire » d’explorations planétaires à mener pour la période 2023-2032.
Saturne n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Par le passé, ces conseils ont toujours été suivis par l’Agence spatiale américaine. « Uranus est un des corps les plus intrigants du système solaire : sa faible énergie interne, sa dynamique atmosphérique, son champ magnétique complexe sont autant d’énigmes majeures », relèvent les auteurs du rapport.
Quatre fois plus grande que la Terre
La mission pourrait être lancée dès juin 2031, « en raison d’un positionnement favorable des différentes planètes, car on se servirait de Jupiter pour qu’elle puisse jouer le rôle de fronde gravitationnelle », nous précise Olivier Mousis, professeur d’astrophysique et directeur de l’institut Origines à Aix-Marseille université. « L’assistance gravitationnelle » consiste à utiliser l’attraction des planètes pour accélérer une sonde, tout en économisant le carburant de son moteur-fusée.
La mission déployée vers Uranus permettrait d’étudier la planète qui n’a été visitée qu’une seule fois, lors d’un survol de quelques heures par la sonde Voyager 2 en janvier 1986. Explorer les mystères d’Uranus est d’autant plus important sur le plan scientifique que c’est une planète tout à fait unique.
Nasa. Programme Artemis : un seul objectif la LuneD’abord, c’est une des planètes qualifiées de « géantes » avec Saturne, Jupiter et Neptune. Elle est quatre fois plus grande et quinze fois plus massive que la Terre. On l’a même définie comme une « géante de glace », car elle serait la planète la plus froide du Système solaire, avec une température atmosphérique oscillant entre – 226 °C et – 197 °C. Elle n’a presque pas de source de chaleur interne, ce qui demeure incompréhensible.
Un mélange d’eau, d’ammoniac et de méthane
Selon les quelques données collectées par la sonde Voyager 2 ou des observations télescopiques, on sait que sa surface n’est pas solide, mais l’on n’est pas sûr de sa composition exacte. Elle serait faite essentiellement d’un mélange d’eau, d’ammoniac, de méthane et baignée dans une atmosphère gazeuse surtout composée d’hydrogène et d’hélium.
Découvrez ci-dessous notre série d'entretiens avec les plus grands astrophysiciens !
Ce qui est aussi très original, c’est sa rotation : à la différence de toutes les autres planètes connues, elle tourne sur elle-même autour d’un axe horizontal et non pas vertical. « Uranus a la particularité d’être inclinée de 97 ° sur le plan du Système solaire, nous explique Olivier Mousis. En d’autres termes, Uranus roule sur elle-même lorsqu’elle tourne autour du Soleil. » Ainsi, elle semble évoluer comme une balle et présente alternativement ses pôles Sud et Nord lorsqu’elle effectue son orbite autour du Soleil… sachant qu’elle met 84 années terrestres à accomplir ce tour !
Un voyage de douze à treize ans
Comme les trois autres planètes géantes, Uranus possède plusieurs anneaux : elle en a exactement 13, décrits seulement en 1977 et observés par Voyager 2 peu après. Elle possède également 27 satellites naturels tout aussi mystérieux qu’elle. Dont certains seraient des « mondes océaniques » susceptibles d’abriter des formes de vie.
«Savoir si les lunes d'Uranus peuvent constituer des niches d’habitabilité» : entretien avec Olivier MousisCes lunes ont reçu des noms de personnages shakespeariens, comme Titania, Miranda ou Oberon, et du poète anglais Alexander Pope, alors qu’Uranus emprunte le sien à Ouranos, le dieu du ciel de la Grèce antique.
Cette planète a tant d’originalité qu’on peut se demander pourquoi ne pas y être allé plus tôt ? En fait, c’est très compliqué et cela suppose une mission de très longue durée : une dizaine d’années, selon le rapport de l’Académie américaine des sciences. Uranus se situant à une distance d’environ 2,7 milliards de kilomètres de la Terre, le voyage en lui-même devrait durer douze à treize ans, mais cela peut monter à quinze ans.
Un budget de 4,2 milliards de dollars
Si le projet est retenu par la Nasa, le meilleur scénario possible prévoit de faire décoller la sonde en 2031, ce qui lui permettrait d’arriver aux abords d’Uranus en 2043-44 ! La sonde devrait se poser sur la planète au début de la mission, puis effectuer un tour orbital pendant une décennie environ pour étudier les satellites et leur intérieur, les anneaux et l’atmosphère, et effectuer des relevés détaillés.
Enfin, pour que la sonde arrive jusqu’à Uranus, si éloignée de la Terre, il faudra lui donner une source d’énergie capable de durer plus de vingt ans sans risquer de tomber en panne ou de s’abîmer, soit une pile atomique.
L'Agence spatiale européenne et la Nasa discutent d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique.»
Olivier Mousis, professeur d’astrophysique
Ainsi s’annonce une mission complexe et de très longue haleine, supposant des coopérations durables, impliquant des générations de chercheurs et nécessitant un très gros budget, estimé par la Nasa à 4,2 milliards de dollars minimum.
Olivier Mousis nous révèle que « l’Agence spatiale européenne et la Nasa sont en pourparlers pour discuter d’une combinaison dite “orbiteur + sonde” de rentrée atmosphérique. L’orbiteur explorerait l’ensemble du système d’Uranus et la sonde de rentrée serait une mission kamikaze larguée dans l’atmosphère de la planète pour en mesurer sa composition chimique et isotopique ».
Dans tous les cas, cette mission sera un bel exemple d’exploration scientifique qui exige toujours de voir grand et loin, fût-ce à un horizon de trente ans et à près de 3 milliards de kilomètres…
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
The long occupation of Haiti began with a drumbeat from the bank that became Citigroup, decades of diplomatic correspondence and other records show.
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Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
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By Selam Gebrekidan, Matt Apuzzo, Catherine Porter and Constant Méheut
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In the drowsy hours of a December afternoon, eight American Marines strolled into the headquarters of Haiti’s national bank and walked out with $500,000 in gold, packed in wooden boxes.
They drove the loot by wagon to the shore, past American soldiers in civilian clothes who kept watch along the route. Once at the water, they loaded the boxes and sped to an awaiting gunboat.
The gold was in the vault of a Wall Street bank within days.
The operation took place in 1914 — a precursor to the full-scale invasion of Haiti. American forces took over the country the following summer and ruled it with brute force for 19 years, one of the longest military occupations in American history. Even after the soldiers left in 1934, Haiti remained under the control of American financial officers who pulled the country’s purse strings for another 13 years.
Invading Haiti was necessary, the United States said. The country was so poor and unstable, the explanation went, that if the United States didn’t take over, some other power would — in America’s backyard, no less. Secretary of State Robert Lansing also portrayed the occupation as a civilizing mission to end the “anarchy, savagery and oppression” in Haiti, convinced that, as he once wrote, “the African race are devoid of any capacity for political organization.”
But decades of diplomatic correspondence, financial reports and archival records reviewed by The New York Times show that, behind the public explanations, another hand was hard at work as well, pushing the United States to step in and seize control of Haiti for the wealth it promised: Wall Street, and especially the bank that later became Citigroup.
Under heavy pressure from National City Bank, Citigroup’s predecessor, the Americans elbowed the French aside and became the dominant power in Haiti for decades to come. The United States dissolved Haiti’s parliament at gunpoint, killed thousands of people, controlled its finances for more than 30 years, shipped a big portion of its earnings to bankers in New York and left behind a country so poor that the farmers who helped generate the profits often lived on a diet “close to starvation level,” United Nations officials determined in 1949, soon after the Americans let go of the reins.
“I helped make Haiti and Cuba a decent place for the National City Bank boys to collect revenues,” Maj. Gen. Smedley Butler, a leader of the American force in Haiti, wrote in 1935, describing himself as a “racketeer for capitalism.”
For more than a century, Haiti has been labeled a disaster, a basket case, a place so destitute, indebted, lacking and lawless that it needs constant saving. The assassination of the president in his bedroom, the kidnappings in the capital, the swells of Haitian migrants heading to the United States — they all point to a country in a seemingly endless vortex of despair that the world’s great powers, whether with troops or mountains of aid, have not managed to fix.
But the documents and financial records reviewed by The Times in Haiti, the United States and France show how much of Haiti’s misery has been brought by the outside world — and how often intervention has been portrayed as a helping hand.
By the time U.S. forces arrived in the summer of 1915, Haiti had already spent more than half a century handing over big slices of its meager earnings to France. Though the Haitians had overthrown their French enslavers, beaten Napoleon’s forces and declared their independence in 1804, French warships sailed back to Haiti decades later, demanding staggering amounts of cash under threat of war.
Haiti became the first and only country where the descendants of enslaved people paid the families of their former masters for generations, hampering its ability to build a nation almost since birth.
After that came French bankers, dangling loans before a country that had been depleted by decades of paying France. They took so much in commissions, interest and fees that, in some years, their French shareholders’ profits were bigger than the Haitian government’s public works budget for the entire country.
Next were the Americans, at times portraying their intervention as a way of defending Haitian “sovereignty.” And just as it had for generations of Parisian bankers, Haiti proved profitable for Wall Street. In its filing to the Senate Finance Committee in 1932, National City Bank said it secured one of its largest margins during the 1920s from a debt it controlled in Haiti.
Little of that history remains part of Citigroup’s public profile today. Haiti is barely mentioned in its official timeline. The company declined to provide access to its archives and said it was unable to find any information on some of its biggest loans to Haiti.
But according to nearly two dozen annual reports published by American officials and reviewed by The Times, a quarter of Haiti’s total revenue went to paying debts controlled by National City Bank and its affiliate over the course of a decade — nearly five times the amount spent on government-run schools in Haiti during that time.
And in some years, the American officers who controlled Haiti’s finances spent more of its money on their own salaries and expenses than on public health for the entire nation of about two million people.
“We have had absolute domination” by the United States, Georges Léger, a Haitian lawyer, told American senators in 1932, explaining how deeply Haitians resented the financial and political control of their country “just to satisfy a group of New York bankers.”
At first, many American lawmakers wanted nothing to do with Haiti and adamantly ignored its independence. Though Haitians had fought alongside Americans during the Revolutionary War, the United States refused to recognize Haiti for nearly six decades, fearful it might inspire enslaved people to rise up and overthrow their masters in the American South.
But around the turn of the 20th century, as the American footprint in the hemisphere expanded, Americans saw an imperative — and an opportunity. They wanted to blunt European influence in the region, particularly Germany’s, but also recognized what the French had known all along: There was ample money to be made.
Historians still debate the legacy of the American invasion and how it shaped, or continues to shape, the Haiti of today. Some credit the occupation with imposing order in Haiti at a time of searing violence and coups, while others note that the Americans crushed dissent, shot civilian protesters, committed extrajudicial killings and enforced martial law for long stretches of time.
Some historians cite tangible gains, like hospitals, 800 miles of roads and a more efficient civil service, but they also point to the American use of forced labor, with soldiers tying up civilians in ropes, making them work for no pay and shooting those who tried to flee.
The Ransom
How much did Haiti’s independence from France truly cost? A team of Times reporters tried to put a number on it.
Still others say the American land grab in Haiti set off one of the most intractable crises besieging the hemisphere today: the vast migration of Haitians to countries across the region.
The United Nations experts who visited in the late 1940s, shortly after the end of American financial control, found an impoverished nation lagging “even more markedly than other countries and territories of the region.” Most towns had no lights, sewage systems or paved streets. As few as one in six children attended school.
American financial officers had been so focused on paying off Haiti’s loans — including the ones the United States had imposed on the country over strident objections — that a commission appointed by President Herbert Hoover to investigate the occupation questioned “the wisdom of this course.”
“It might have been better,” its report said in 1930, to have kept “more money in the country where experience has shown it was badly needed.”
More than a century after American forces landed, the United States remains an abiding feature of Haitian politics. Washington has propped up successive presidents, at times even the Duvaliers, the father and son dictators who ruled for nearly three decades after the occupation. Jovenel Moïse, the president assassinated in his bedroom last July, also enjoyed the public backing of two American presidents despite mounting evidence of his government’s abuses, enraging opponents of his autocratic rule.
When the senior American diplomat in Haiti, Daniel Foote, quit his job last year, he drew attention to American mistreatment of Haitian refugees at the cracking end of a whip. But he also made an argument that didn’t receive the same attention: that foreign meddling had led to disastrous consequences in Haiti.
“What our Haitian friends really want, and need, is the opportunity to chart their own course, without international puppeteering,” Mr. Foote wrote.
‘Detrimental to American Interests’
“Let us take the high ground,” Robert Y. Hayne of South Carolina appealed to his fellow American lawmakers in 1826 — Haiti’s independence was a subject that “the peace and safety of a large portion of our Union forbids us even to discuss.”
For decades, Southern planters had worried about Haiti, the modern world’s first nation to emerge from a slave uprising, and Hayne was a natural emissary of their fears: a staunch defender of slavery who had been born on a rice plantation and at one point enslaved 140 people.
He was the state’s attorney general during the failed slave insurrection led by Denmark Vesey, a free man from the West Indies, and like some of his contemporaries, Hayne believed that recognizing Haiti — or even debating slavery at all — would “put in jeopardy our dearest interests.”
“Our policy, with regard to Haiti is plain,” he said in his address to Congress. “We never can acknowledge her independence.”
Only during the Civil War, after Southern States had left the union, did President Abraham Lincoln recognize Haiti. He saw it, along with Liberia, as a viable destination for America’s freedmen and sent a few hundred of them there to set up a settlement.
By the early years of the 20th century, Haiti sat at the nexus of multiple American interests. It was across the Caribbean Sea from the Panama Canal, which was under construction. The United States had taken over Puerto Rico and American money had flooded into sugar plantations in Cuba. Import and export taxes in the Dominican Republic, which shares an island with Haiti, were under American control.
The French still exerted sway in Haiti, but in 1910, the United States saw an opening to gain a foothold: the reshuffling of Haiti’s national bank.
The bank was national in name only. Controlled by its board in Paris, it had been set up in 1880 by the French bank Crédit Industriel et Commercial to deliver eye-popping profits for its French investors and shareholders. It controlled Haiti’s treasury — the Haitian government could not even deposit or spend money without paying commissions to it — but the Haitian authorities eventually accused the national bank of fraud, jailing some of its employees.
As Haitian distrust of the national bank deepened, investors from France and Germany scrambled to recast it under new European ownership. The United States cried foul: The State Department called the proposal a threat not only to the United States, but also to the welfare and independence of the Haitian people.
One top State Department official lashed out at the 1910 deal as “so detrimental to American interests, so derogatory to the sovereignty of Haiti” that it could not be permitted.
Secretary of State Philander Knox invited a few Wall Street banks to Washington and encouraged them to invest in Haiti’s national bank. Four American banks, including the National City Bank of New York, bought up a significant portion of the bank’s shares. Another slice went to a German bank. But the largest piece stayed in Paris.
No Haitians had a controlling stake. The National Bank of the Republic of Haiti was, once again, run by foreigners.
“It was the first time in the history of our relations with the United States that they intervened so openly in our affairs,” wrote Jean Coradin, a Haitian historian and former ambassador to the United Nations.
Soon after it was set up, the new national bank did what its predecessor had: charge the government for every deposit and expense, while generating big profits for its shareholders abroad. It also issued a loan to the Haitian government. After commissions and profits were deducted, Haiti received about $9 million — but still had to pay the full face value of nearly $12.3 million.
Haitians started wondering which politicians had been paid off to secure such a bad deal, and the bank became so powerful that one Haitian president publicly mused whether his country had ceded its independence.
French shareholders fretted about growing American control, and with good reason. The U.S. investment in the national bank was the start of the American campaign to squeeze them out of Haiti — with one man in particular egging it on.
Claiming the Gold
Roger Leslie Farnham was a former journalist turned lobbyist when National City Bank poached him in 1911.
His mandate was to push the bank’s interests abroad, and Haiti was one of his first stops. He rode across the country on saddle horses he imported from Wyoming and, along the way, became the American government’s most trusted source on Haiti.
Farnham, already well known in Washington for his machinations to persuade Congress to choose Panama for the canal, was a frequent caller at the State Department and was close to William Jennings Bryan, the secretary of state under President Woodrow Wilson.
Bryan did not know much about the Caribbean nation. So, in 1912, he invited John H. Allen, a manager of Haiti’s national bank who became a National City Bank vice president, to “tell me everything there is about Haiti.”
According to Allen’s account of the meeting, Bryan was surprised by what he heard. “Dear me, think of it! Niggers speaking French,” Allen recounted the secretary of state as saying.
Though Bryan had expressed hostility to Wall Street in political campaigns, declaring “you shall not crucify mankind upon a cross of gold,” he trusted Farnham’s counsel. The two men met in Washington, exchanged telegrams and wrote each other confidential letters. They eventually became so close that Bryan sought Farnham’s approval for new government hires.
Farnham used this relationship to press for an invasion of Haiti to secure American business interests, and he got Washington’s attention by raising the specter of a German takeover. At the time, National City Bank’s footprint in the country was expanding, and Wall Street began exerting its leverage over Haiti’s leaders by withholding the money it controlled at the national bank.
In the months to come, the State Department adopted what diplomats called the “Farnham Plan,” laying out the American takeover of Haiti’s import and export taxes, a vital source of the country’s income.
Though the Americans were still minority stakeholders in the national bank, Farnham later told Congress that France eventually became far too consumed by World War I to run it, so “active management has been from New York.” The State Department drafted a convention based on Farnham’s plan and sent him to help deliver it.
Haitian lawmakers assailed their minister of foreign affairs over the deal. They accused him of “endeavoring to sell the country to the United States” and even tried to deliver their fury through “severe blows,” forcing him to flee the National Assembly “amidst the wildest excitement,” according to a State Department telegram.
The national bank punished them for their defiance: It held back funds, and Haiti’s government, already reeling from political and economic turmoil, became even more unstable. The country changed presidents five times in three years during successive coups, some financed by German merchants who traded in Port-au-Prince, American officials said at the time.
Then, in December 1914, the State Department stepped in more forcefully. Bryan authorized the Marine operation that seized $500,000 in gold after a last-minute consultation with Farnham.
The Haitian government was outraged, calling the operation a brazen heist of central bank funds and a “flagrant invasion of the sovereignty” of an independent nation. But the United States shrugged off the complaint, arguing that it had taken the gold to protect “American interests which were gravely menaced.”
Historians note that American politicians and financiers were not always in sync. “The relationship between Wall Street and Washington was complicated,” said Peter James Hudson, a U.C.L.A. associate professor of African American studies and history who has written an account of Wall Street’s actions in the Caribbean. “It’s a lot of collusion, but it’s sometimes contradictory.”
At times, Bryan wavered on America’s role in Haiti. He believed that Haiti needed American guardianship, but he was reluctant to be a tool for Wall Street. “There is probably sufficient ground for intervention, but I do not like the idea of forcible interference on purely business grounds,” he wrote to President Wilson.
But Farnham pressed his hand, issuing what the historian Hans Schmidt called a threat: All American businesses would leave Haiti, Farnham warned, unless the United States government intervened to protect their interests.
In the end, Bryan wrote to Wilson in support of the invasion.
“The American interests are willing to remain there, with a view of purchasing a controlling interest and making the bank a branch of the American bank,” he said. “They are willing to do this provided this government takes the steps necessary to protect them.”
‘The Triumph of the Wolf’
An angry mob dragged Haiti’s president from the French Consulate and killed him in July 1915, part of the political upheaval Wall Street feared — and, some historians say, worsened by withholding money from the shaky Haitian government and seizing the gold.
American troops occupied the country the same day.
The invasion followed a detailed plan that the United States Navy had drawn up the previous year. American soldiers took over the presidential office and the customs houses that handled import and export taxes.
The Americans installed a puppet government, and by that fall Haiti had signed a treaty giving the United States full financial control. The United States appointed American officials, whom they called advisers, but the term hardly conveyed their true power: They oversaw Haiti’s revenue collection and approved, or denied, its expenses.
Martial law became the rule of the land. Private newspapers were muzzled and journalists jailed.
The Americans explained the invasion by saying Haiti was bound to fall to the Europeans, particularly Germany.
“If the United States had not assumed the responsibility, some other power would,” Secretary of State Lansing, who had replaced Bryan a month before the occupation, later said.
Lansing was also blinkered by racial prejudice. He once wrote that Black people were “ungovernable” and had “an inherent tendency to revert to savagery and to cast aside the shackles of civilization which are irksome to their physical nature.”
Racism shaped many aspects of the occupation. Many administrators appointed by the United States came from Southern states and made no bones about the worldview they brought with them.
John A. McIlhenny, an heir to Louisiana’s Tabasco sauce fortune who had fought in Theodore Roosevelt’s Rough Riders cavalry during the Spanish-American War, was appointed American financial adviser in 1919, with broad authority over Haiti’s budget.
At one official luncheon before his appointment, McIlhenny could not stop staring at a Haitian government minister because, as he later told Franklin D. Roosevelt, “that man would have brought $1,500 at auction in New Orleans in 1860 for stud purposes.”
Soon after the occupation, the American overseers started building roads to connect Haiti’s mountainous interior to its coast. To do so, they resurrected corvée, a 19th-century Haitian law for indentured labor.
The law required citizens to work on public works projects near their homes for a few days a year in lieu of paying taxes. But the American military, along with a constabulary it trained and oversaw, seized men and forced them to work far from home for no pay. Rich Haitians paid their way out of indentured labor, but the law entrapped the poor.
Haitians saw this as a return of slavery and revolted. Armed men, called cacos, fled to the mountains and began an insurgency against American forces. Laborers forced into corvée fled their captors and joined the fight. One leader of the cacos, Charlemagne Péralte, invoked Haiti’s revolution against France to call on his countrymen to “throw the invaders into the ocean.”
“The occupation has insulted us in every way,” read one poster plastered on walls in Port-au-Prince, the capital.
“Long live independence,” the poster read. “Down with the Americans!”
The United States responded forcefully. Soldiers bound workers in rope to keep them from fleeing. Anyone who attempted to escape corvée labor was treated like a deserter, and many were shot. As a warning, the Americans killed Péralte and distributed an image of his corpse tied to a door, evoking a crucifixion.
Leaked military documents from the time showed that the “indiscriminate killing of natives has gone on for some time,” with 3,250 Haitians killed. When Congress began investigating in 1921, the American military lowered the number, saying that 2,250 Haitians had been killed in the occupation, a figure Haitian officials denounced as an undercount. As many as 16 American soldiers died, as well.
“It was a strict military regime, the triumph of the wolf,” Antoine Bervin, a Haitian journalist and diplomat, wrote in 1936.
The first few years after the invasion brought little economic benefit to Haiti. American advisers appointed by the United States president collected up to 5 percent of Haiti’s total revenues in salaries and expenses — more, at times, than the spending on public health for the entire country.
In 1917, the United States directed Haiti’s National Assembly to ratify a new Constitution to allow foreigners to own land. Since independence, Haitians had outlawed foreign land ownership as a symbol of their freedom and a bulwark against invasion.
When Haitian lawmakers refused to change the Constitution, General Butler dissolved parliament by what he called “genuinely Marine Corps methods”: Soldiers marched into the National Assembly and forced lawmakers to disperse at gunpoint. The Americans then pushed through a new Constitution that Franklin Roosevelt later claimed at a campaign rally to have written himself.
American businesses leased thousands of acres of land for plantations, forcing farmers to either serve as cheap labor at home or migrate to neighboring countries for better pay. The Haitian-American Sugar Company once boasted to investors that it paid only 20 cents for a day’s worth of labor in Haiti, compared with $1.75 in Cuba.
According to the Haitian historian Suzy Castor, women and children in Haiti were paid 10 cents a day.
Displaced farmers went to Cuba and the Dominican Republic, setting off what some historians say is the most lasting effect of the American occupation: the mass migration of Haitians to other countries in the Americas.
“This is the big legacy,” said Weibert Arthus, Haiti’s ambassador to Canada and a historian.
As Secretary of State Bryan suggested in his letter before the invasion, Farnham was not satisfied with a share of Haiti’s national bank, so he worked with the State Department to orchestrate a full takeover. By 1920, National City Bank had bought out all shares of the national bank for $1.4 million, effectively replacing the French as the dominant financial power in Haiti.
With Haiti’s national bank under his control, and the troops protecting American interests, Farnham began acting like an official envoy himself, often traveling aboard American warships, historians say.
“The word of Mr. Farnham supersedes that of anybody else on the island,” wrote James Weldon Johnson, the executive secretary of the National Association for the Advancement of Colored People, who visited Haiti in 1920.
Farnham was also not shy about his views on Haiti and its people.
“The Haitian can be taught to become a good and efficient laborer,” he told senators investigating the occupation. “If let alone by the military chiefs he is as peaceful as a child, and as harmless.”
“In fact,” he continued, “today there are nothing but grown-up children.”
‘Haiti Does Not Want This Loan’
For five years, American officials insisted that Haiti borrow from New York banks to settle its past debts. And for five years, Haitians resisted.
“Haiti does not want this loan. Haiti does not need this loan,” wrote Pierre Hudicourt, a Haitian lawyer who represented Haiti in debt negotiations.
Any new loan, Haitians knew too well, would extend the authority of American financial advisers who determined the country’s future from afar. McIlhenny, the Tabasco heir appointed as financial adviser, spent much of the year on his pineapple plantation in Louisiana while drawing a big salary from Haiti’s revenues. He also suspended the salaries of senior Haitian officials who disagreed with him.
By 1922, the United States was determined to arrange a loan from Wall Street. Tired of Haitian resistance, the Americans installed Louis Borno, a savvy politician sympathetic to the occupation, as president.
Borno admired Mussolini and aspired to a Fascist ideal of Haiti’s rapid development under American control, historians say. He once wrote that the invasion “came to us when we were on the brink of a bloody chasm and saved us.” Weeks after he took office, he greenlighted a loan from New York.
National City Bank, which now owned Haiti’s national bank through an affiliate, issued the first loan after securing an upfront guarantee that the United States would manage Haiti’s finances until the debt was paid off. The bank ended up controlling nearly all of Haiti’s foreign debt.
Just as it was during the 19th century, Haiti was often too indebted to invest in its people. Even Borno, addressing National City Bank’s bigwigs in New York, noted that Haiti’s debt was getting paid off faster than the United States’ own.
That continued even with the stock market crash of 1929 and the economic devastation that followed. Years of austerity helped fuel widespread discontent, and plummeting global coffee prices deepened hardship in a country that relied so heavily on the crop. Protests erupted against the United States and the Borno administration doing its bidding.
Students demonstrated against the withdrawal of scholarships. Customs employees in Port-au-Prince stormed their workplace demanding better pay. In the city of Les Cayes, more than a thousand farmers railed against their threadbare living conditions. A detachment of 20 U.S. Marines confronted the crowd and killed at least a dozen people. It became known as the Les Cayes massacre.
Faced with an international outcry, the United States began to contemplate its withdrawal.
Nearly five years later, in August 1934, the last American troops left Haiti. But the United States retained financial control for 13 more years, until Haiti paid off the last of its debts to Wall Street.
How much responsibility the United States bears for Haiti’s chronic instability is still a matter of fierce disagreement.
Some historians say the original payments demanded by France to punish Haiti for its independence inflicted a deeper scar on the nation’s development. Others say the long history of self-enrichment by Haiti’s leaders is the principal cause. But many say that, taken together, more than 130 years of sending a large share of Haiti’s income overseas took an indelible toll, sapping its ability to build a nation since its infancy.
“This succession of financial debacles is, in part, responsible for where we are at right now,” said Mr. Hudson, the U.C.L.A. professor, adding that the American occupation was a “psychic blow” that curtailed Haiti’s independence for decades.
“I think that’s as important as any kind of financial loss,” he said.
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Reporting was contributed by Harold Isaac from Port-au-Prince; Sarah Hurtes from Brussels; Kristen Bayrakdarian from New York; and Audrey Kolker from New Haven. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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France24 - World
The virtues of France's most remarkable trees
Issued on: 23/05/2022 - 17:08
FRANCE 24
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We take you to discover some of France's most remarkable trees. In the village of Lucheux, in the northern Somme region, two triple-centenarian lime trees have intertwined over time to become one. They have even played a part in village history: for the past 300 years, they have shaped the future of married couples. Meanwhile, in the Seine-et-Marne region east of Paris, a Japanese sophora (pictured) arouses wonder and curiosity in observers. It stands in the grounds of a school for teenagers with learning difficulties, who regularly draw the tree.
L'Humanité
Le Ku Klux Klan, une véritable contre-société
Nos recommandations culturellesTélévision David Korn-Brzoza a réalisé un documentaire passionnant et implacable sur la plus vieille organisation terroriste américaine.
Caroline ConstantDes corps pendus à des arbres, brûlés. Des hommes fouettés si profondément qu’on pourrait plonger un doigt dans chaque blessure. Des croix enflammées. Point commun entre toutes ces victimes : elles sont noires. Le Ku Klux Klan, cette association secrète américaine, ravage par son racisme systémique et sa violence la société américaine depuis cent cinquante ans. David Korn-Brzoza a consacré une série documentaire en deux épisodes, très richement étayée d’archives, à ce mouvement qu’il qualifie, d’entrée, de « plus ancien groupe terroriste » des États-Unis.
Le réalisateur revient d’abord sur la création du mouvement, à la fin de la guerre de Sécession, en 1865 : dans le Sud, des soldats démobilisés décident de faire peur aux Noirs, émancipés depuis la fin du conflit. Ce qui, au départ, selon un des historiens interrogés, est une simple « plaisanterie » de très mauvais goût, dégénère rapidement : les meurtres se multiplient, les lynchages aussi, qui visent en premier lieu les Noirs qui se battent pour leurs droits et les fonctionnaires. « En lynchant un individu, il y a la volonté d’intimider tous les autres : c’est la définition même du terrorisme », relève l’historienne Linda Gordon. En 1868, près de 1 000 meurtres sont imputés aux hommes aux chapeaux pointus.
Ce que montre le film, c’est que chaque avancée des droits aux États-Unis, dans tous les domaines, fait renaître le Ku Klux Klan de ses cendres. Il se détermine comme un mouvement antimigrants, antisémite, anticommuniste et anticatholique. Réservé aux élites, il représente une véritable contre-société. Des gouverneurs, des sénateurs en sont issus. Le documentaire, implacable, donne à voir l’autre visage de l’Amérique. Un visage cauchemardesque, basé sur un racisme systémique. On est bien loin du « rêve américain ».
ku klux klandocumentaireTélévisionfrance 5 Valeurs Actuelles
Le cercle vicieux des médecins intérimaires
Moins de médecins, moins de malades, a-t-on pensé il y a quelques années. En leur rendant plus difficile d’obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, les patients seraient incités à diminuer leur consommation excessive de soins médicaux. Bientôt, par la grâce de ces restrictions, le trou dans les comptes de la Sécurité sociale ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Pourtant, fort curieusement, la baisse du nombre de praticiens à grands coups de numerus clausus n’a pas empêché les gens de continuer à avoir besoin de soignants. Sauf que maintenant il n’y en a plus assez. Ce n’est pas une vraie surprise mais cela cause de vrais ennuis, et la pyramide des âges montre que ceux-ci ne sont pas près de s’arranger.
L’un des aspects qui concentrent beaucoup des effets pervers de la situation, tristement prévisible depuis plus de vingt ans, est celui des médecins remplaçants. À part peut-être Mère Teresa en son temps, ceux qui prennent soin des malades ont parfois besoin de prendre soin d’eux-mêmes. Non pas parce qu’ils formeraient une bande de rois fainéants, mais parce que le serment du médecin, qui figure en annexe du code de déontologie médicale et constitue une sorte de prolongement du serment d’Hippocrate, engage le médecin à déclarer : « Je veillerai à ma propre santé, à mon bien-être et au maintien de ma formation afin de procurer des soins irréprochables. »
Comme les maladies ne se mettent pas toujours en congés en même temps que le médecin, lorsque ce dernier doit s’absenter il a recours à un médecin remplaçant, qui n’a pas de cabinet à lui mais qui est au système de santé ce que l’huile est à l’engrenage : l’indispensable auxiliaire qui permet à la machine de continuer de tourner. Malheureusement, tels des rois Midas des temps modernes, en organisant la pénurie de médecins, les gouvernements successifs ont changé cette huile en or, et à l’instar du fameux récit mythologique cette transmutation ne s’est pas faite pour le meilleur mais pour le pire.
au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet
Par un mécanisme de marché qui évoque plutôt la loi de la jungle, les trop rares médecins remplaçants sont devenus les rois de la place, même hors déserts médicaux, au point qu’un jeune docteur peut se demander l’intérêt qu’il aurait à ouvrir son propre cabinet. Il y a vingt ans, la rétrocession accordée à un remplaçant pouvait être de 70 % (en clair : 70 % du chiffre d’affaires réalisé pendant son remplacement lui revenait). L’on est passé ensuite à 80 %. À présent, 85 % est en passe de devenir la nouvelle norme, et rien ne semble pouvoir stopper la tendance haussière. Atteindre 100 % n’est pas encore la règle mais n’est déjà plus si rare.
Voilà bien des problèmes de riches, diront certains. Les médecins sont loin d’être au plus bas de la pyramide des revenus, ils peuvent bien donner un peu ! Problèmes médicalo-médicaux, renchériront d’autres, qui se demanderont ce que ça peut bien faire au citoyen lambda que des médecins donnent trop ou pas assez à d’autres médecins.
Ami lecteur, sans aller jusqu’à dire comme le Dr Knock que tout bien portant est un malade qui s’ignore, reconnaissons que nous sommes tous appelés à avoir un jour besoin de soins. Et donc, si, quelles qu’en soient les raisons, l’organisation du système de santé conduit à la réduction de l’offre, tout le monde en pâtit.
La position excessivement dominante des remplaçants sur le marché des soins les encourage à se vendre au plus offrant, que ce soit à d’autres médecins ou à des collectivités qui subissent les ravages des déserts médicaux. Ces dernières en sont réduites à signer des contrats de plus en plus léonins pour faire venir des praticiens de moins en moins impliqués. Or si les remplaçants continuent à être courtisés ainsi, ils seront de moins en moins enclins à faire les efforts nécessaires pour que l’offre de soins se maintienne à un niveau acceptable.
Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur.
Entendons-nous bien : il n’est pas question ici de prétendre que les médecins remplaçants seraient davantage prédisposés au tempérament de mercenaire que le reste de la population. Le problème est que si l’on avait voulu concevoir un système favorisant leur comportement intéressé, on n’aurait pas fait mieux que celui qui est en vigueur. Il est devenu parfois si difficile de faire face que des praticiens installés en sont désormais à renoncer à chercher des remplaçants, préférant fermer leur cabinet le temps de leur absence plutôt que de se mettre en quête d’une si coûteuse arlésienne.
Que faire ? Parmi les pistes de réflexion, il y a celle des contrats de remplacement. Il serait souhaitable que ceux-ci soient davantage encadrés, de manière à éviter que sous la pression exercée par les circonstances ils s’alignent encore et toujours sur le moins-disant en termes d’investissement individuel. Par exemple, un seuil de rétrocession fixe (ou compris entre certaines limites) pourrait permettre de limiter les risques de “débauchage”. Et il conviendrait de réfléchir à instituer des clauses plus précises, qui dissuadent les annulations intempestives. Aujourd’hui, en effet, rien n’empêche vraiment un remplaçant de renoncer au dernier moment, par simple convenance, à un contrat pourtant signé en bonne et due forme. Seule sa conscience professionnelle peut le retenir de laisser tomber les patients qui lui avaient été confiés et ne pourraient peut-être pas sans dommage attendre le retour de leur médecin référent.
Bien sûr, on ne réglera pas ces questions d’un coup de baguette magique, et encore une fois il n’est pas question de faire porter le chapeau de tous les problèmes aux seuls médecins remplaçants, indispensables au système et dont beaucoup font leur travail avec dévouement pour le bien de tous. Il reste que les problèmes posés par l’organisation actuelle devront absolument être traités dans les débats à venir sur les évolutions nécessaires de notre système de santé, pour faire en sorte que l’idéal de carrière de nos jeunes docteurs ne se rétrécisse pas à celui d’ intermittents de la médecine.
* Asclépios est médecin généraliste.
New York Times - World
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
A firebrand Haitian president tried to hold France to account for its years of exploitation. He soon found himself ousted from power.
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Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
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By Constant Méheut, Catherine Porter, Selam Gebrekidan and Matt Apuzzo
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The shock came midway through the speech.
“Reparation!” boomed Jean-Bertrand Aristide, Haiti’s firebrand president, to the cheers of the farmers, workers and students in the crowd.
The French ambassador sitting on stage hid his alarm behind an awkward smile. He knew Mr. Aristide well enough to expect barbs at Haiti’s former French colonizers and slave masters. But on that day, April 7, 2003, the president suddenly started calling for reparations, a bombshell that became a hallmark of his presidency — and, diplomats now concede, part of his undoing.
“We had to try to defuse it,” the French ambassador, Yves Gaudeul, said of Mr. Aristide’s call for reparations, calling it an “explosive.”
With his remarks, Mr. Aristide tried to excavate a history that remains all but buried in France. Long after Haitians threw off their shackles, beat Napoleon’s forces and won their independence two centuries ago, France came back with warships and an unheard-of demand: that Haitians pay astounding amounts of money to their former slave masters, or face war again.
Haiti became the first and only nation to pay reparations to its former masters and their descendants for generations. According to a New York Times analysis of thousands of pages of archival documents, it shipped the equivalent of hundreds of millions of dollars to France, setting off a cycle of perpetual debt that sapped Haiti’s ability to build a nation for more than 100 years.
Yet to this day, that history is not taught in French schools, and many of the country’s most prominent aristocratic families are unaware that their ancestors kept collecting payments from Haiti’s poorest people — long after the end of slavery.
Mr. Aristide, Haiti’s first democratically elected president after decades of dictatorship, wanted France to do far more than acknowledge its past. He wanted restitution.
“What beautiful schools, universities and hospitals we will be able to build for our children!” he told the crowd. “How much food we will have in abundance!”
The consequences were immediate, and lasting. In interviews, a dozen French and Haitian political figures recounted how a worried France worked quickly and doggedly to stifle Mr. Aristide’s call for reparations before siding with his opponents and collaborating with the United States to remove him from power.
France and the United States have long said that Mr. Aristide’s call for restitution had nothing to do with his ouster, that he had taken an autocratic turn, lost control of the country, and was spirited into exile to prevent Haiti, already heaving with turmoil, from careening into chaos. But France’s ambassador to Haiti at the time, Thierry Burkard, said in an interview that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide, and that his abrupt removal was “probably a bit about” his call for reparations from France, too.
“It made our job easier” to dismiss the reparations claims without Mr. Aristide in office, Mr. Burkard noted.
The showdown underscores how, two centuries after France forced Haitians to pay their former slave masters for the liberty they had already won in battle, the effects continue to ripple through the politics of both countries. By calling for restitution, Haiti, a nation born from what historians call the world’s most successful slave rebellion, struck at France’s national identity as a beacon of human rights and threatened to inspire others with historical grievances against France to follow its lead, from the Caribbean to Africa.
“We were very disdainful of Haiti,” Mr. Gaudeul recalled. “What I think we will never forgive Haiti for, deep down, is that it is the country that beat us.”
Even after Mr. Aristide’s removal in 2004, the calls for restitution have continued to reverberate, leading to a stunning concession more than a decade later by François Hollande, France’s president, who referred to the money Haiti was forced to hand over as “the ransom of independence.”
Since then, scholars have increasingly explored the history of Haiti’s payments. Just this past December, at a conference on the grounds of the French Finance Ministry, one of the most prominent French historians on relations between the two countries, Jean-François Brière, called the payments a form of “meta-slavery” that prevented Haiti from breaking free of France, long after independence.
“All French people are affected” by the nation’s past in Haiti, said Jean-Marc Ayrault, a former French prime minister. Yet, he said, French students don’t learn about it and few officials discuss it.
“It’s never taught,” he said. “It’s never explained.”
$21,685,135,571.48
Mr. Gaudeul, France’s former ambassador to Haiti, wanted to negotiate.
Mr. Aristide’s sudden call for restitution was a political hand grenade, he feared, threatening to embarrass France on the world stage and rip apart relations between the two countries.
Yet Mr. Aristide’s stance was not unreasonable, he recalled thinking.
“He wasn’t wrong to say how much harm it had done to his country,” Mr. Gaudeul said of France’s history in Haiti, “and to ask France for compensation in turn.”
The ambassador said he urged the French government to open discussions with Haiti to help defuse the situation, but was firmly rejected.
“I didn’t understand how we could be so stupid,” Mr. Gaudeul said.
Mr. Aristide, a polarizing figure who rose to office as a champion of the poor, knew his campaign was contentious and had timed it for maximal impact: He announced his demand on the 200th anniversary of the death of Toussaint Louverture, the Haitian revolutionary leader seized by Napoleon’s forces and carted off to prison in France, where he died without trial.
“Why, after 200 years, is Haiti this impoverished?” Mr. Aristide said in a recent interview at his home in a suburb of Haiti’s capital. One of the reasons, he said, was the enormous amount of money Haiti had been forced to hand over to France for generations — a heavy burden often called “the independence debt.”
Mr. Aristide uncovered this history only after he had already been ousted from office the first time, his aides said, when a military coup deposed him in 1991 and forced him into exile in the United States. He began immersing himself in the growing scholarship on a history that, even as Haiti’s president, he knew little about.
After the Americans helped restore him to power, he was re-elected in 2000 and intensified his research. “He would call many times, asking for more information,” recalled Dr. Francis Saint-Hubert, a Haitian physician who had studied the links between the abysmal state of public health in Haiti and the money siphoned off by France.
On the bicentennial, Mr. Aristide upped the political ante by declaring the precise amount he said France owed Haiti: $21,685,135,571.48.
French diplomats and some Haitians mocked the multibillion dollar figure as a misguided publicity stunt by a demagogue trying to maintain his grip on power. A group of 130 Haitian intellectuals denounced the restitution campaign as a “desperate attempt” to distract attention from the Aristide government’s “totalitarian drift, incompetence and corruption.” A French Foreign Ministry spokesman said France did not need to take “lessons” from Haiti’s leaders.
But a New York Times analysis of the long-term damage done by sending enormous sums to France shows that Haiti’s losses may have been surprisingly close to Mr. Aristide’s figure.
In fact, his estimate may have even been modest.
The Times scoured thousands of pages of archival government documents to determine how much Haiti sent to France over the course of generations, not just in official payments to former slaveholders, but also for a loan to help pay them. We found that Haiti paid France a total of $560 million in today’s dollars.
But that only begins to account for the loss. With the help of 15 leading economists from around the world, we modeled what might have happened if that money had gone into the Haitian economy, rather than being shipped off to France without getting any goods or services in return.
Our estimates found that over time, the payments to France cost Haiti from $21 billion to $115 billion in lost economic growth. Put in perspective, that is anywhere from one to 8 times the size of Haiti’s entire economy in 2020.
“We were building a path to the truth,” Mr. Aristide said in the interview, without being told the outcome of The Times’s analysis.
The French Fight Back
Mr. Aristide’s calls for reparations grew bolder. Banners, bumper stickers, government ads and graffiti demanding restitution were plastered around the country.
The government hired Bichot Avocats, a French law firm, and Günther Handl, a professor of international law, to draft legal arguments and find a court where Haiti could press its case, according to hundreds of pages of documents and email exchanges reviewed for the first time by The Times.
The chances of legal success appeared uncertain. But the legwork seemed less about winning at trial than pressuring France.
“As part of this strategy,” Mr. Handl wrote in a November 2003 email to Ira Kurzban, an American lawyer who served as counsel for Haiti’s government, “Haiti must convey to France” that there are suitable opportunities “for washing France’s dirty laundry in public.”
France’s views soon shifted from disdain to concern, former officials said, especially as Mr. Aristide invited other former colonies to join his fight. It sent a new ambassador to Haiti, Mr. Burkard, who saw the restitution campaign as “a trap” that risked opening the floodgates for similar demands from former French colonies.
“Algeria can perfectly make claims, as well as most of our colonies,” recalled Mr. Burkard. “There was no end to it. It would have set a precedent that we would have been greatly blamed for.”
France moved swiftly. Soon after Mr. Burkard arrived in Haiti, France’s foreign minister launched a commission headed by a famous philosopher, Régis Debray. The commission was publicly tasked with exploring ways to improve French-Haitian relations. But in private, another mandate was made clear, according to both Mr. Burkard and Mr. Debray: to shift the discussion away from reparations.
Mr. Burkard, now retired, said Mr. Debray was “instructed not to say a word in favor of restitution.”
The commission’s trip to Haiti in December 2003 was tense, according to interviews with six of its members and with several Haitian officials. The group went to a meeting at the Foreign Ministry with armed officers, prompting Mr. Aristide’s team to protest what it saw as intimidation.
“You have not demonstrated anything serious on this subject,” Mr. Debray said, dismissing the restitution request, according to handwritten notes taken by a commission member.
Mr. Debray said in an interview that while he deplored the fact that the history of France’s colonial rule in Haiti had been erased from French memory, he considered the restitution request “some demagogy for a 7-year-old child.”
Dr. Saint-Hubert, the Haitian physician, who was seated at a conference table during the meeting, said Mr. Debray argued that France owed a moral debt to Haiti — not a financial one.
“What we paid, it wasn’t in morals,” Dr. Saint-Hubert recalled responding. “It was cash. Good solid cash.”
Several members of the French commission told The Times that they saw the Haitian president as corrupt, and worried that any money given to him would be used for personal gain.
Clashes between Mr. Aristide’s supporters and opponents had grown violent, and Mr. Aristide’s government was accused of cracking down on dissent. Human rights groups said his police force and “pro-government thugs” were attacking opponents and the independent press. American officials accused — and later convicted — some members of his administration of drug trafficking.
In its final report, the commission praised Mr. Aristide’s adversaries as a hopeful sign of “a civil opposition” that is “ready to assume its civic rights and duties.” It hinted that Mr. Aristide might not last in office and discussed “a future interim government.” Jacky Dahomay, a French philosopher and commission member, said he “was in favor of Aristide leaving.”
In mid-December, Mr. Debray showed up at Mr. Aristide’s presidential palace in Port-au-Prince to deliver a warning.
“It smells like trouble for you,” Mr. Debray said he had told Mr. Aristide, advising him to leave office to avoid a fate like Salvador Allende’s, the Chilean president who died in 1973 as his presidential palace was overrun by the military.
Mr. Debray said in the interview that he had wanted only to help save the president’s life, and warned him that the United States planned to depose him. But Mr. Burkard said Mr. Debray had gone “too far,” and Mr. Aristide publicly said he had been told to resign.
“The threats were clear and direct: ‘Either you resign, or you can be shot!’” Mr. Aristide later said of the meeting.
A Flight to Anywhere
The pilots didn’t know where they were going. Neither did Mr. Aristide. The plane circled for hours, the blinds drawn, while French officials scrambled to find a country willing to take him.
It was Feb. 29, 2004, and Mr. Aristide had just been removed from power.
Before dawn, Luis Moreno, a senior American diplomat, had driven through the large gate of the president’s walled compound and climbed the steps to the front door, accompanied by security officers from the State Department.
Mr. Moreno had helped Mr. Aristide return to Haiti after the military ousted him a decade earlier. Now, the opposite was happening: Mr. Moreno greeted the president — and asked for his resignation letter.
Minutes later, Mr. Aristide and his wife were taken to the airport, where an American-chartered plane flew them into exile.
“How ironic it was that I was one of the first people to shake his hand when he returned out of exile,” Mr. Moreno recalled saying to Mr. Aristide. “And now I was going to be the last one to say goodbye to him.”
With the plane in the air, Mr. Burkard said, the French authorities pleaded with the leaders of three African countries to take Mr. Aristide in. All refused. At last, the Central African Republic, a former French colony, agreed. Mr. Aristide stayed there about two weeks before being sent into exile, briefly in Jamaica and then in South Africa, until 2011.
Mr. Aristide called it a kidnapping. Secretary of State Colin L. Powell called that “absolutely baseless, absurd” and, along with France, said the president had left power willingly.
To this day, many French and American officials maintain that Mr. Aristide resigned to prevent the political crisis upending Haiti from escalating into civil war. Armed rebels were closing in on Port-au-Prince. France had publicly urged Mr. Aristide to step down, while the United States had strongly hinted at it.
Mr. Moreno said Mr. Aristide’s departure “was all at his behest” and that he “wanted to avoid a bloodshed.”
But Mr. Aristide’s resignation letter was written in Haitian Creole, and debates over the proper translation continue to this day. Mr. Burkard, the former ambassador at the time, said that the letter was “ambiguous,” and that the wording did not exactly point to a resignation.
He also acknowledged, for the first time, that France and the United States had effectively orchestrated “a coup” against Mr. Aristide by pressuring him to step down and taking him into exile. Another former French ambassador to Haiti, Philippe Selz, a member of the French commission to Haiti, said in an interview that the decision had been made in advance “to extradite the president, to send him away.”
A few weeks after his removal, Gérard Latortue, Haiti’s new Western-backed interim leader, met with President Jacques Chirac of France, walked out of the gilded Élysée Palace in Paris and told reporters that he had dropped the restitution claims. French-Haitian relations needed a new start, he said, after being “negatively affected by all the efforts of the former regime to demand restitution of the independence debt.”
A Silenced History
Looking back, Mr. Gaudeul, the former ambassador, said France’s combative response to the restitution claims had been rooted in its reluctance to reckon with a past that challenged its national narrative as a champion of universal human rights.
“Haiti was really a very bad example” for France, he said.
Much of the nation’s history in Haiti remains distorted, downplayed or forgotten, researchers say. Barely any French textbooks mention that by the late 1780s, Saint-Domingue, the name of Haiti under colonial rule, absorbed 40 percent of the entire trans-Atlantic slave trade, they say. Or that Napoleon, when he tried to reinstate French rule over Haiti in 1803, lost more soldiers there than at Waterloo.
A report published in 2020 by France’s Foundation for the Remembrance of Slavery found that only one in 10 French primary and secondary school students learn about Toussaint Louverture and the Haitian revolution.
As for the history of Haiti’s payments to France, it is “not included in the French school curriculum at any level,” said Nadia Wainstain, a history teacher who coordinated the foundation’s report.
France’s education ministry said the report did not account for some of the instruction on Haiti in French middle schools, but it acknowledged that the ministry had never discussed teaching students about the payments to former slaveholders.
Even the descendants of slaveholders who were paid say they have been largely left in the dark.
They include members of Napoleon’s family, European royalty and some of France’s most famous aristocratic families. Very few of the 31 descendants contacted by The Times said they were aware of this past.
“I didn’t know about it,” said Louis Baudon de Mony-Pajol, a sixth-generation descendant of Jean-Joseph de Laborde, a banker to King Louis XV who was also one of the biggest slaveholders in Haiti, comparing this history to “a political and social bombshell” threatening to ignite a cultural war.
Emmanuel de la Burgade, a descendant of another slaveholder, said he had discovered the history only while writing a book about his family. When he told his father about it, he remembered him answering, “Don’t tell anyone.”
Several Laborde descendants said they discovered their family’s past while reading the news in 2015 that an antiracism group in France announced it would sue Ernest-Antoine Seillière de Laborde, a rich French businessman, for having profited from the slave trade.
“It was scathing news,” said Natalie Balsan, a seventh-generation Laborde descendant. “To know that I was the descendant of a slave owner was quite a slap in the face.”
In the late 18th century, Jean-Joseph de Laborde shipped nearly 10,000 Africans to Haiti on his slave ships and enslaved as many as 2,000 people on his plantations there, many of whom died. A village in southwestern Haiti is still named after him.
Laborde lost his plantations during Haiti’s slave uprising and was guillotined by French revolutionaries in Paris in 1794. But two of his children, Alexandre and Nathalie, received compensation totaling about $1.7 million in today’s dollars — the biggest payout to a single family, according to a database compiled by Oliver Gliech, a German historian.
The lawsuit against his descendant never happened, but it ignited a discussion in the family. Cousins started to exchange emails. Mr. Seillière de Laborde — a former head of France’s largest business lobby and an heir to the Wendel family, one of France’s richest — consulted several historians to look into the payments to his family.
One historian said the money had most likely been squandered by Alexandre, the son, who died broke. Mr. Seillière de Laborde did not respond to several interview requests made through his family and business associates.
Five Laborde descendants, including Ms. Balsan, said they did not feel responsible for their ancestor’s actions. But she supported the restitution claims, saying they were “justified” by the damage suffered. Mr. Baudon de Mony-Pajol, her cousin, disagreed, saying that France did not have to show repentance and that the calls for restitution were part of a “woke culture” coming from the United States.
Romée de Villeneuve Bargemont, 22, another Laborde descendant, said he regretted not having learned this history in school. A 10-volume family biography lies in a cardboard box in his apartment in Paris, the history of the compensation payments occupying barely a few lines.
“France’s longstanding policy on history has been more or less to forget,” he said.
A Painful Reckoning
Haiti’s payments to its former slave masters added up for generations, costing its economy billions of dollars over time, The Times analysis found, and a little-known public bank called the Caisse des Dépôts et Consignations collected the vast majority of the money.
But after Haiti’s disastrous earthquake in 2010, Didier Le Bret, the French ambassador, said the bank reached out to him to help and, at least partly, make amends: It donated about $400,000.
A spokesman for the bank said the donation was simply part of its policy to help countries afflicted by humanitarian disaster. But Augustin de Romanet, the bank’s director at the time of the donation, told The Times that “there were probably some useful things to do toward Haiti, in view of what had happened in the past.”
The bank’s discreet gesture, however small, spoke to a broader phenomenon: Mr. Aristide has been out of power since 2004, but his fight has forced a slow, often painful, reckoning in France.
In recent years, famous intellectuals have spoken out in favor of restitution, and academics have increasingly explored the economic and legal aspects of reparations. Last year, France’s national public research organization published a database listing compensation paid to French slaveholders, including the ones from Haiti.
Myriam Cottias, who oversaw the database, was a member of the French commission that dismissed Mr. Aristide’s calls for restitution two decades ago. But she said that her views had changed, and that reparations should be discussed.
“The debate, yes, it must be raised,” she said.
The French authorities have, at times, shown some willingness to address this past as well. In mid-December, France’s finance ministry hosted, for the first time, an international symposium on the economics of slavery, with conferences focusing specifically on the history of Haiti’s payments to France.
But the public discussion has involved some rhetorical tightrope walking.
In his 2015 speech, Mr. Hollande, France’s president, acknowledged that Haiti’s payments to its former slave masters were sometimes called “the ransom of independence.”
“When I come to Haiti,” he said, “I will, for my part, pay off the debt we have.”
The crowd before him, which included African heads of state and the Haitian president, instantly stood up in applause.
“People cried,” recalled Michaëlle Jean, the former secretary-general of the International Organization of la Francophonie, who attended the speech. “It was immense.”
A few hours later, Mr. Hollande’s aides issued a major caveat: Mr. Hollande was speaking only of a “moral debt” France owed to Haiti, not a financial one. The French government maintains the same position today. (Mr. Hollande declined to comment for this article.)
France’s delicate stance toward Haiti reflects a lingering uncertainty, at times a malaise, over the way to address the country’s colonial and slave-owning past. In 2016, France’s parliament symbolically repealed the 1825 ordinance that required the Haitian payments to former slaveholders — but stopped short of considering any financial restitution.
“One cannot, objectively, present the slightest argument that claims we owe nothing to Haiti,” Christiane Taubira, a justice minister in Mr. Hollande’s government, said in an interview.
Looking back, Mr. Aristide said that his restitution campaign had at least led to French acknowledgments of its past.
“If I hadn’t asked the question in 2003, probably in 2015 François Hollande wouldn’t have admitted to the debt,” he said.
“That was a step,” he said. “It’s not finished.”
The Root of Haiti’s Misery: Reparations to Enslavers
Haiti’s Lost Billions
How a French Bank Captured Haiti
Invade Haiti, Wall Street Urged. The U.S. Obliged.
Demanding Reparations, and Ending Up in Exile
Research was contributed by Daphné Anglès and Claire Khelfaoui in Paris, Charles Archin, Harold Isaac, Ricardo Lambert and Gessika Thomas in Port-au-Prince, Haiti, and Allison Hannaford from North Bay, Ontario. Photo editing by Craig Allen. Produced by Rumsey Taylor. Additional production by Gray Beltran.
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BBC
Abba: All four members of the Swedish band reunite ahead of Voyage concert
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All four members of the Swedish band ABBA have reunited on the red carpet ahead of their Voyage concert in London.
This is the first time all four members have been interviewed together since the band announced they were reuniting last year.
The gig in London's Olympic Park will feature avatars of the four stars, alongside a live band playing their greatest hits.
France24 - World
Australia's federal election: Climate change becomes top concern for voters
Issued on: 17/05/2022 - 12:24
Sonia BARITELLO
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Australia is counting down to its next federal election on May 21. The environmental crisis is high on voters' minds and smaller parties and independents are gaining momentum by riding a wave of disillusionment over the conservative coalition's lack of climate action. With a hung parliament looking likely, these minor players could force the traditional parties to do more to tackle global warming. Climate change is an increasingly hot-button issue since the country's devastating bushfires of 2019-20. Our correspondents Richelle Harrison Plesse and Gregory Plesse report.
Meanwhile, the price of wheat has hit record highs globally in the wake of the war in Ukraine and India's recent decision to ban exports. The country was supposed to fill the gap in supply caused by the disruptions in Eastern Europe, but it has food security concerns of its own due to rising global prices as well as a heatwave that has damaged crops and reduced output.
Finally, South Korean K-pop juggernauts BTS are at the centre of a national debate over military service. All able-bodied males in the country must enlist in the armed forces for two years before they turn 30, an age the oldest member of BTS will reach in December. The country's culture minister wants to exempt the band from service and find another way for the superstars to serve their country. But some South Koreans are angry at the proposal.
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#The 51%
Women voters could swing Australian election result
‘Blindsided’ Australia slams UN recommendation to list Great Barrier Reef as ‘in danger’
Thousands evacuated in Australia's worst floods in decades
Valeurs Actuelles
“Je me souviens du procès Salan… ” Hippolyte Wouters témoigne
Mon propos n’est pas de refaire ici le parcours du général Salan, ni même son procès, qui eut lieu il y a soixante ans, en mai 1962. Rappelons à toutes fins, pour les jeunes générations, que le général Salan était un des plus brillants officiers de France, de tous les militaires le plus décoré, notamment pour ses campagnes en Indochine, et que, chargé des campagnes d’Algérie et délégué général du gouvernement français en Algérie, il s’écria au balcon du forum d’Alger devant une foule en colère : « Vive de Gaulle ! », ce qui semble assez clairement avoir contribué à ramener ce dernier au pouvoir.
Comme le général de Gaulle, après avoir été élu, fit une politique contraire à celle qui lui valut son élection, le général Salan entra dans la clandestinité, à la tête de l’OAS (Organisation armée secrète), dont le but était de maintenir l’Algérie française. Cette organisation eut beaucoup d’attentats et de morts à son “actif”, faisant en quelque sorte “contrepoids” au terrorisme du FLN, qui, avec les mêmes moyens, luttait pour l’indépendance de l’Algérie. Le général Salan fut arrêté en 1962 et traduit en justice quelques semaines après son adjoint, le général Jouhaud, qui fut condamné à mort par le même tribunal que celui devant lequel il allait comparaître.
Mon propos est en fait de vous livrer le témoignage de celui qui, tout jeune avocat au barreau de Bruxelles, avait été choisi avec son confrère Me Vergauwen par la Ligue belge des droits de l’homme pour faire un rapport sur le respect par cette juridiction du caractère équitable du procès et des droits de la défense. J’acceptai bien entendu avec enthousiasme ! J’y allai, grisé de pouvoir assister à un procès d’une telle envergure, sans préjugés, même si, en tant qu’observateur, mon rôle consistait plus à critiquer le tribunal que l’accusé. Et peut-être aussi avec, comme tout avocat, un peu plus d’empathie pour la défense que pour l’accusation.
Je comprenais parfaitement, en l’espèce, la position des deux parties. Celle du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle, qui, en voulant donner l’indépendance à l’Algérie, avait une politique, sans doute sage, mais difficile à faire admettre, et aussi celle de l’accusé qui s’était senti trahi par celui qu’il estimait avoir amené au pouvoir pour réaliser une politique conforme à ses promesses. C’est dire qu’on allait vivre des jours intenses ! Le général Salan allait-il pouvoir sauver sa tête ? Question d’autant plus brûlante que, comme je l’ai déjà dit, son adjoint avait été condamné à mort par le même tribunal quelques semaines plus tôt. Mais les plus désespérés ne sont-ils pas les chants les plus beaux ?
Le Haut Tribunal militaire était composé de trois hauts magistrats professionnels, de trois hauts gradés militaires, et, curieuse anomalie, de trois membres de la société civile désignés par le chef de l’État lui-même. Le procès commença le 15 mai. Il était prévu pour trois jours. Il en prit huit. Le procès Salan étant ma seule occupation à Paris, j’étais derrière les barrières Nadar deux heures avant l’audience qui commençait à 13 heures. Soucieux d’avoir la meilleure place – mes confrères parisiens vaquant à leurs occupations -, je m’installais inconfortablement, muni d’un sandwich, d’une bière et de quelques journaux, les mots croisés complétant mes activités. Mais cette longue et bancale attente avait l’avantage de me placer juste à côté du banc de la défense et de me permettre non seulement d’entendre les témoins, mais aussi de les voir parler, ce qui me paraissait plus instructif encore.
Cette proximité avec le banc de la défense occupé par quatre avocats créait, je dois bien le dire, une inconsciente solidarité avec ceux-ci : je m’imaginais déjà en être le cinquième homme ! Les premières choses qui me firent impression étaient le décor, et surtout le décorum : le chatoiement des robes rouges et des hermines, le foisonnement des décorations qui bardaient les poitrines des juges, le solennel aboiement des huissiers qui annonçaient l’arrivée du tribunal ! Tout cela me parut grisant, tant il est vrai que la France a, bien plus que la Belgique, le sens du spectacle, et que même ce qui n’y est pas plus reluisant y est toujours plus brillant !
Je scrutais aussi les visages. Le président du Haut Tribunal militaire, M. Bornet, n’était pas tout à fait à la hauteur du décor : il avait l’air d’un comptable bien nourri. En revanche, le procureur Gavalda était un homme beau et de haute stature. Il s’exprimait avec un léger accent cévenol (je dis “cévenol” parce qu’il était originaire des Cévennes !) et cela donnait un surcroît d’authenticité à ses propos. Me Tixier-Vignancour ressemblait un peu à un taureau, qui, selon les dires d’un de mes confrères, aurait une âme de poisson.
Comment la justice allait-elle résoudre l’incompatibilité des deux serments prêtés par l’accusé ? Celui d’obéir aux autorités de son pays et celui qu’il avait fait de ne pas abandonner les Français d’Algérie, et surtout les Algériens qui avaient fait confiance à la France et risquaient d’être massacrés dès l’indépendance acquise. J’allais assister à une tragédie grecque auréolée du panache français ! Et une tragédie d’autant plus poignante que la vie ou la mort en était l’enjeu. Premier moment de grande émotion : l’accusé entre dans la salle, entouré de deux gendarmes et vient se placer dans le box.
Son aspect manque un peu d’aura. On imagine que le général le plus décoré de France doit avoir un aspect à la mesure de sa gloire militaire. En fait, il avait un air un peu flasque et rond, et sa rare chevelure grise était encore teintée du roux dont elle était enduite pour favoriser sa clandestinité. Cela lui donnait un peu un air de clown triste, mais cette impression se dissipa assez rapidement lorsqu’il prit la parole pour dire très longuement au tribunal qu’il garderait le silence !
Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence.
Sa déclaration fut hautaine, percutante et d’assez bon aloi. J’ai pu prendre note de son exorde et de sa péroraison. « Je suis le chef de l’OAS, ma responsabilité est donc entière. Je la revendique […] . Je ne suis pas un chef de bande, mais un général français représentant l’armée victorieuse, et non l’armée vaincue. » Et ses derniers mots : « Je ne dois de comptes qu’à ceux qui souffrent ou meurent pour avoir cru en une parole reniée et à des engagements trahis. Désormais je garderai le silence. » Et on ne l’entendit plus pendant les huit jours que dura le procès !
J’avoue que j’ai gardé un souvenir un peu plus estompé des toutes premières journées consacrées aux inévitables escarmouches visant ou la compétence du tribunal ou la validité des actes de procédure, ou le choix des témoins à entendre, escarmouches qui se terminent tout aussi inévitablement par la décision de joindre l’incident au fond, en d’autres mots d’écarter tout ce qui pourrait empêcher le procès d’avoir lieu !
Il n’en reste pas moins que les passes d’armes entre l’accusation et la défense, assurée sur ce point par Mes Menuet et Le Corroller, ne manquaient pas de piquant et d’intérêt.
On entra dans le vif du sujet avec l’audition des témoins. Sur les 180 proposés, on en garda une soixantaine. Quelques hautes personnalités à charge et la grande majorité à décharge. Je ne citerai ici que ceux qui, d’une manière ou d’une autre, m’ont frappé par le fond ou la forme de leurs dépositions. J’avoue avoir été ému par le frère de l’accusé, Georges Salan, médecin de son état et gaulliste convaincu. Il ne partageait donc en rien les opinions de son frère et il termina son intervention en disant : « J’ai tenu à apporter publiquement le témoignage de mon amitié conservée et de mon affection toujours fidèle, car Raoul et moi appartenons à une famille dans laquelle, quelles que soient les divergences d’opinions et les oppositions d’idées, on ne se renie pas entre frères. »
On entendit alors un témoin de première importance, Michel Debré, qui fut le Premier ministre du général de Gaulle et qui avait à faire le grand écart entre son obédience à son chef et ses prises de position extrêmes, mais antérieures, en faveur de l’Algérie française. Il avait notamment écrit, avant d’être aux affaires : « Que les Algériens sachent bien que tout abandon de l’Algérie est un acte illégitime qui place ceux qui le commettent hors la loi et que tous ceux qui s’y opposent, quels que soient les moyens employés, se trouvent en état de légitime défense ! » On imagine bien que les avocats n’allaient pas manquer d’exploiter une veine pareille ! Le témoin négocia vaille que vaille son virage à 180 degrés, et il sortit de l’audience en donnant l’impression non pas d’avoir tranché son dilemme, mais de l’avoir réduit en purée. C’est ce qu’il avait sans doute de mieux à faire. Il est vrai qu’il n’y a que les sots pour ne jamais changer d’avis.
On attendait avec impatience François Mitterrand. Il avait été, lui aussi, un partisan de l’Algérie française, et, comme ministre de la Justice de la IVe République, il avait battu le record des refus de recours en grâce émanant des avocats de fellaghas et était responsable des exécutions d’un grand nombre de ces derniers. Mais le témoin avait l’art du slalom. Il haïssait le général de Gaulle : rien ne rapproche plus les hommes qu’une haine commune pour un autre et cela servit l’accusé. Je l’entends encore dire : « Salan est un rebelle et un rebelle battu, deux fautes que ne pardonne pas aisément son vainqueur, qui ne respecte jamais autant l’État que quand il l’incarne lui-même. »
Vous avez entendu Mitterrand, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine).
La défense, bien entendu, le ménagea, et c’est l’accusation qui le mit sur la sellette. Ce qui n’empêcha pas Me Tixier-Vignancour (dont mes relations de voisinage avec lui me valaient une certaine sympathie de sa part) de me souffler, lors de la suspension d’audience qui suivit cette déposition, de manière à la fois confidentielle et goguenarde, quelques réflexions toutes personnelles sur l’individu. « Vous avez entendu Mitterrand, me dit-il, et vous avez même eu la chance de le voir à l’œuvre. Il ment comme il respire, il rougit quand il dit la vérité (c’est pour cela qu’il a si souvent mauvaise mine). D’ailleurs, je vois tout de suite quand il ment : il bat des cils et encastre les doigts de sa main droite entre ceux de sa main gauche. Mais il arrivera sans doute un jour où il ne fera plus cela qu’en disant la vérité. »
Il y eut bien d’autres témoignages dont je vous ferai grâce car, selon le parti qu’ils avaient pris, ils répétaient les mêmes critiques, les mêmes éloges et les mêmes arguments, ce qui avait un intérêt d’autant plus relatif que les mobiles étaient connus et les faits reconnus. Seule la forme était souvent fascinante, tout comme de deviner à travers ce qu’ils avaient à dire ce qu’ils avaient à cacher. Mais quel brio dans l’expression ! Il semble qu’aujourd’hui on en ait oublié l’art et jusqu’au souvenir !
Je citerai volontiers quelques phrases et passes d’armes que j’ai eu l’occasion – et le soin – de noter, car les répliques faites aux témoins par l’accusation et la défense valaient aussi leur pesant d’or ! Ainsi M. Morin, ancien préfet, ancien délégué général d’Algérie et féroce contempteur de l’accusé. Une fois son témoignage terminé, Me Tixier-Vignancour s’adresse au président : « J’observe, sans en tirer d’autres conséquences, que, contrairement au serment qu’il a prêté, l’intéressé a fait davantage un réquisitoire qu’une déposition. » Le procureur général : « C’est une appréciation ! C’est une plaidoirie que vous faites déjà. » Tixier-Vignancour : « Le témoin a tenu votre place, ne tenez pas la mienne ! » Et ce dernier encore : « Vous aurez constaté, monsieur le Président, que le témoin, en citant l’accusé, parle toujours de “Salan” et non du “général Salan”, ce qui démontre que, s’il suffi t d ‘un décret pour faire un préfet, il ne suffi t pas d’un décret pour faire un homme du monde. »
On entendit également la maréchale de Lattre de Tassigny. Feu son mari avait œuvré avec l’accusé. Le président lui fait remarquer que, si on lui demande ce qu’en aurait pensé le maréchal, une telle question n’aurait guère sa place. La maréchale lui répond alors du tac au tac : « Monsieur le Président, je serais la première à interdire que l’on fasse parler mon mari. Je pense que personne, dix ans après sa mort, n’a à interpréter ce qu’il aurait pu penser ou dire, mais moi je le pense et moi je le dis, et je suis sa veuve et la mère d’un garçon qui, en Indochine, est mort pour la France. »
Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée !
Un député d’Alger, M. Lauriol, dit à un certain moment : « L’Assemblée nationale n’est pas maître de son ordre du jour. » Le procureur général : « Nous vivrions dans un régime tyrannique, alors ? » Tixier-Vignancour : « Certes non, nous vivons dans un régime qui a tous les inconvénients de la dictature sans en avoir aucun avantage. Cela se voit au résultat ! » Un mot, aussi, de Jean-Marie Le Pen : « Qui peut dire que le général Salan a pu agir par ambition personnelle ? S’il en avait eu il n’aurait pas crié sur le balcon du forum d’Alger : “Vive de Gaulle” , mais “Vive Salan”. Et au lieu d’être aujourd’hui dans ce box, il serait peut-être à l’Élysée ! »
Un autre député, Me Biaggi, cite un très beau passage de Chateaubriand : « Il est des autels comme celui de l’honneur, qui, bien qu’abandonnés, réclament encore des sacrifices ; le Dieu n’est point anéanti parce que le temple est désert. Partout où il reste une chance à la fortune, il n’y a point d’héroïsme à la tenter ; les actions magnanimes sont celles dont le résultat prévu est le malheur et la mort. Après tout, qu’importent les revers si notre nom, prononcé dans la postérité, va faire battre un cœur généreux deux mille ans après notre vie ! »
Enfin un grand moment d’émotion avec la déposition de Me Fondo, qui perdit la vue en Indochine au moment où il arrachait le drapeau de la troupe ennemie. Il commence par dire : « Le général Salan restera pour moi l’exemple du courage, du sacrifice, de la fidélité à la parole donnée et à l’honneur. Je tiens à donner au général Salan, aujourd’hui même, le drapeau que j’ai pris à l’ennemi en perdant la vue. » Et, guidé par un tiers, il se rend jusqu’au banc des accusés pour remettre le drapeau entre les mains de Salan.
Vint alors l’heure du réquisitoire. Le procureur général avait sollicité, pour raisons de santé, de pouvoir, contrairement à l’usage, requérir assis, ce qui lui fut, bien sûr, accordé. Ce fut un réquisitoire bien structuré et bien dit, avec un recours un peu systématique aux Pères de l’Église (ils y sont à peu près tous passés !) et quelques concessions à l’accusé, de quoi se donner un certificat d’objectivité de nature à accroître le poids de ses réquisitions.
Il y eut un moment impressionnant : en commençant sa péroraison, il se leva de tout son long pour entamer, dit-il, ses réquisitions suprêmes. Et l’on vit alors son apparition fantomatique et majestueuse requérir la peine capitale ! Cet assis-debout était-il une marque de solennité due à une sorte de respect pour la vie sacrifiée de l’accusé, ou une astuce de métier pour donner plus de poids à ses propos ? On ne le saura jamais !
Il termina en disant : « Craignez que, quand viendra l’heure, Dieu lui-même oublie la promesse faite à saint Jean et ne daigne pas essuyer les larmes qui coulent de vos yeux ! » Invoquer Dieu dans cette affaire de justice et envisager pour ce faire que Dieu oublie des promesses me paraissait peu flatteur pour Dieu et une outrance difficilement qualifiable à l’égard de l’accusé.
Ce fut le tour de la défense. Après Me Menuet, on entendit Me Goutermanoff, Russe blanc et pied-noir, qui se lança dans une brève et intense plaidoirie ; ce fut plutôt un long cri de détresse et de gratitude. Il termina en se retournant vers l’accusé et, dans un cri déchirant, il lui lança : « Adieu Salan ! Merci Salan ! » L’émotion était à son comble et le silence total. La plupart des assistants avaient les larmes aux yeux (même les gendarmes d’audience !) et les décorations des militaires du tribunal battaient la chamade sur leur poitrine chamarrée. Seul le président restait marmoréen. D’emblée, il donne la parole à Me Tixier-Vignancour. Ce dernier sent d’instinct que ce n’est pas encore le moment de la prendre. Il veut permettre à l’émotion de pénétrer les âmes et au silence d’y parvenir.
Alors il se lève, garde un long moment le silence et puis, d’une voix grave et basse, il dit : « Monsieur le Président, vous me demandez de parler… alors que j’écoute encore. » Puis il replonge dans le silence. Enfin, par borborygmes graduellement dilués, il adopte son rythme normal et termine trois heures de plaidoirie époustouflante par une péroraison en apothéose ! « De Cao Bang et de Mulhouse, des grandes nécropoles militaires et des petits cimetières de ce qui fut le front, j’entends monter l’innombrable oraison de ceux qui ne sont plus, mais qui ne sont plus parce qu’ils ont tout donné à la patrie. Ceux-là savent, monsieur le Procureur général, le prix du sang, et certains sont couchés auprès de leur fils, pour avoir une double fois accompli l’ouvrage et refusé d’amener le drapeau. »
Ce fut la plus belle plaidoirie que j’aie entendue en soixante-cinq ans de barreau : tout y était, l’intelligence, l’émotion, la juste mesure, dans l’éloquence et même l’humour à point nommé ! Son habileté était remarquable : jamais il n’a attaqué de Gaulle de front. Ce dernier faisait, disait-il, son devoir d’homme politique et il respectait ce devoir.
Mais, ajouta-t-il, le général Salan était l’incontournable pion qui devait lui permettre de réaliser son projet. L’accusé était donc la victime propitiatoire toute désignée d’une duplicité nécessaire et en soi non critiquable. Ajoutant toutefois : « Le général de Gaulle est un homme politique qui écrit avec de l’encre sur du papier, le général Salan, un militaire qui écrit sur le sable avec son sang et celui de ses soldats. Machiavel, concluait-il, ne préconisait pas de tuer ceux qu’il était nécessaire de tromper. »
Par ailleurs, l’avocat fit part au Haut Tribunal militaire de ce que 122 députés, sous la houlette de M. Lefèvre d’Ormesson, venaient de déposer sur le bureau de l’Assemblée nationale un projet de loi visant à l’amnistie générale pour tous les faits relatifs aux événements d’Algérie. Il était clair que, dans le contexte de l’époque, ce projet n’avait pas une once de chance d’aboutir, mais il avait le mérite d’exister. Ce qui permettait, cette fois, à la défense de dire : « Imaginez un instant que vous prononciez un verdict de mort (qui serait immanquablement exécuté) et qu’intervienne peu de temps après une loi d’amnistie ! Vous seriez bourrelés d’un remords qui vous poursuivrait toute votre existence. »
C’était donc tendre au Haut Tribunal une perche pour rendre un arrêt qui puisse justifier l’illogisme consistant à ne pas condamner à mort le chef alors qu’il avait condamné à mort son adjoint, le général Jouhaud. On peut dire que Me Tixier-Vignancour pouvait ainsi sauver par ricochet la tête de celui pour lequel il n’avait pas plaidé !
La plaidoirie se termina à 21 heures. L’agitation verbale était forte. Que n’ai-je entendu des morceaux d’éloquence dans la bouche des assistants dans l’attente du verdict !
Deux heures et demie plus tard, les cris stridents de la sonnette et de l’huissier aboyeur retentirent de concert (si je puis dire…) et le Haut Tribunal militaire, la mine grave, fit son entrée dans la salle d’audience.
Chacun tentait de décrypter les visages des juges pour y deviner un verdict qui ne pouvait être que binaire : la mort ou la perpétuité. Impossible. Le tribunal était de marbre, sauf un juge militaire qui esquissait un léger sourire ; mais de quel verdict souriait-il ? Après quelques fastidieux paragraphes consacrés à la lecture des articles de loi, aux actes de procédure et aux questions concernant la culpabilité, vint enfin la question essentielle : y avait-il des circonstances atténuantes ? Oui ! Elles furent proclamées ! Le président n’avait pas terminé sa phrase que la salle se leva comme un seul homme et entonna la Marseillaise. Je ne sais ni comment ni pourquoi, mais je me retrouve debout et je la chante aussi ! À vrai dire, on n’est plus le maître de ses réactions au sein d’une foule ! On n’est plus tout à fait soi-même. Cela fait réfléchir…
Le plus extraordinaire est que Me Tixier-Vignancour s’était levé non pas sur le siège, mais sur le banc de la défense, avait ouvert sa robe d’où jaillissaient une chemise blanche et des bretelles tricolores. Et il se mit à chanter aussi, en solo, de sa voix de basse ! Nous devenions le chœur antique d’une tragédie qui se terminait bien… Les officiers du Haut Tribunal, prisonniers de la Marseillaise des “factieux”, saluaient debout, la main au képi ! Ce fut un moment grandiose, surréaliste, émouvant et même un peu drolatique !
Voilà ce qui est resté dans ma mémoire, soixante ans plus tard. Tout y est profondément gravé. Je peux dire que j’ai vécu lors de ce procès les jours les plus intenses des soixante-cinq ans de ma vie professionnelle et peut-être bien de mes quatre-vingt-sept ans d’existence tout court. J’étais venu pour observer et en fait j’y ai vibré et j’y ai vécu. Et en plus j’ai pu y apprendre la difficile symbiose entre la passion et l’objectivité. J’y ai appris aussi à mieux apprécier le peuple français, au sein même de ses grands conflits, par la manière profonde et brillante dont il a l’art de les traiter, à défaut de les résoudre.
J’ai songé à publier ces souvenirs parce que je suis sans doute le dernier survivant de ceux qui ont vécu ces journées dans le prétoire et que je me suis dit que, quelle que soit leur appartenance politique, rappeler aux Français cet intense moment de leur histoire était leur donner, en toute modestie, malgré la dilution de certaines valeurs (qui n’est pas leur apanage !), des motifs d’être encore plus fiers de ce qu’ils sont !
Guerre d’Algérie, les derniers secrets, hors-série n° 30 “Valeurs actuelles”, 130 pages, 10,90 €, en vente sur boutique. valeursactuelles.com.
L'Humanité
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donjons et dragons
Stranger Things continue de jouer avec les codes de la nostalgie. Dans les premières saisons, elle s’adressait clairement à ce niveau aux quadragénaires élevés aux films Amblin Entertainment, regorgeant de clins d’œil à ces œuvres, les Goonies ou E.T., pour les stéréotypes de personnages et l’ambiance. Cette quatrième saison fourmille aussi de références, mais d’un autre genre : on repérera des hommages à Carrie au bal du diable, avec Eleven en lycéenne harcelée, ou au Silence des agneaux quand Nancy (Natalia Dyer) et Robin (Maya Thurman-Hawke) se prennent pour Clarice Starling. Les amateurs auront à cette occasion reconnu Robert Englund, inoubliable Freddy des Griffes de la nuit, dont l’influence résonne jusque dans certaines scènes.
Cette saison marque une progression vers des références cinématographiques plus adultes – même si la référence centrale, qui structure ce début de saison et crée l’indispensable Némésis, reste Donjons et Dragons. L’histoire rappelle d’ailleurs comment le jeu a été au centre de polémiques, agitées par les conservateurs américains, déplorant sa mauvaise influence sur la jeunesse.
Sur la côte Ouest magnifiant les corps et esprits sains, les « parias » qui s’y adonnent écoutent aussi du hard rock, portent les cheveux longs… et sont poursuivis par des athlètes propres sur eux et populaires. Comme si, avant même l’ouverture d’un portail entre les dimensions, deux mondes coexistaient déjà, qui peuvent entrer en collision à tout moment. Une manière aussi pour Matt et Ross Duffer, les créateurs de la série, de portraiturer une Amérique divisée ?
Séries téléviséesNetflixscience-fiction New York Times - World
Free Ambulances in Mogadishu, Thanks to This Determined Dentist
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Dismayed that victims of the incessant violence in Somalia’s capital were being rolled to hospitals on wooden carts and in wheelbarrows, a dentist decided to do something about it.
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By Abdi Latif Dahir
MOGADISHU, Somalia — On the way to and from his dental clinic every day, Dr. Abdulkadir Abdirahman Adan was appalled by an all-too-common sight: severely injured and dead Somalis being transported to hospitals in wooden hand carts or wheelbarrows.
This was in 2006 in Somalia’s capital, Mogadishu, when government troops, bolstered by Ethiopian forces, were engaged in a brutal war with Islamist fighters that saw thousands of people killed and many more mutilated in the violence.
Dr. Adan, who had just returned to the city from studying abroad and had opened his dental practice in the city’s largest open air market, felt powerless to end the bloodshed. But he thought he could do something to help still-living victims get treatment faster and make sure the dead were handled with dignity.
“I asked myself, ‘How can I help my people?’” Dr. Adan said recently in an interview at his office.
His first step was modest: He rented a minibus, painted blue and white in the color of Somalia’s flag, and paid its owners a few dollars a day to carry the injured to safety. People would call Dr. Adan or the bus owners on their cellphones to direct them to those in need of aid.
But this approach could help only a handful of victims each day, and the city’s violence was only intensifying.
“I thought the situation would get better, but it kept getting worse,” he said.
So within months, Dr. Adan poured all his savings — about $2,400 — into buying a van, with some additional funding coming from a campaign he ran urging university students to donate $1 to save a life.
And so began Aamin Ambulance: the first and still the only free ambulance service operating in the capital of over three million people.
Sixteen years later, Aamin Ambulance — “Aamin” means “trust” in Somali — now has a fleet of 22 ambulances and a team of 48 drivers, nurses, paramedics, radio operators and security officers.
“Anyone who is in need of an ambulance, 24/7, we are here,” said Dr. Adan, 48. “And it is free.”
Since Aamin Ambulance was founded, there have been few periods of extended peace in Mogadishu, with Al Shabab, the Somali terrorist group affiliated with Al Qaeda, continuing to carry out frequent attacks. While its deadliest came in 2017 — a double truck bombing that killed 587 people — the group remains a constant threat. Just this week, President Biden authorized the deployment of hundreds of U.S. troops to the country on a counterterrorism mission.
The Aamin Ambulance workers are often among the first to arrive at the scene of an attack, often just minutes after a bomb blast.
“We almost always reach before the police come,” Dr. Adan said.
This has meant that Dr. Adan and his team are often the first call for journalists looking to verify the number of casualties and to help fact-check what transpired at the scene of the attack.
But this speed also puts the team at risk: The Shabab will sometimes detonate a second bomb in the area of an attack, specifically meant to target those arriving to help.
Abdulkadir Abdullahi, a nurse with Aamin, has experienced this type of explosion while evacuating casualties, with the windows of the ambulance he was in once shattering from a blast as he prepared to leave a scene. “Just when you think it is safe, it turns out that it isn’t,” Mr. Abdullahi said.
Responding to terrorist attacks is hardly the service’s only mission. It also transports sick children, mothers in labor, accident victims and anyone else in need of urgent care. Through its 999 hotline, the team fields a minimum of three dozen calls a day.
It also engages in public health campaigns, including educating people about Covid-19 and providing first-aid training.
Despite recent progress on some fronts, the health sector remains weak in Somalia. There are few public hospitals, and receiving treatment at private facilities is expensive and out of reach for many.
The coronavirus pandemic underscored how vulnerable Somalia’s health infrastructure is, with medical workers facing long working hours and lacking protective gear.
Mogadishu is particularly vulnerable to infectious diseases, with many residents living in cramped settlements with unsanitary conditions. Tens of thousands of displaced people, many of them with unvaccinated and malnourished children, continue to flock to the city, presenting a growing health challenge for the authorities, who must depend on private groups to deliver the services the government can’t.
“This is why the work that Aamin Ambulance does is indispensable,” said Mohamed Adow, the director of health at the Benadir Regional Administration, which oversees Mogadishu. “We need more of them.”
Dr. Adan is not alone in his civic engagement. His work is among many citizen-led initiatives that have sprung up across Somalia since its central government disintegrated in 1991.
For decades, this Horn of Africa nation has been caught between factional wars and terrorism, with successive weak governments unable to fully secure the country or provide key services. But through it all, Somalis have cobbled together some basic services: building schools and universities, establishing thriving telecommunication and banking services, collecting garbage, building streets and even rehabilitating child soldiers.
“People were the ones who made their own development, their own progress,” Dr. Adan said.
While Dr. Adan and his team have been exposed to the grisly aftermath of many attacks, the twin truck blasts on Oct. 14, 2017, at a busy intersection in Mogadishu still stand out, with nearly 600 killed and 316 injured.
“It was something that is not good to remember,” Dr. Adan said.
On that afternoon, he was about five minutes away from the bombing and immediately rushed there to meet his team. “Lots of people were crying, dying, bleeding,” he remembered. “It was highly disastrous. It is still like a nightmare in our mind.”
But the horrific attack brought much-needed recognition of the ambulance service, among both Somalis and international donors.
Nimo Mohamed was one of the many Somalis who rushed to the scene of the explosion that day to help. What she saw — burned body parts, mangled vehicles, collapsed buildings — shocked her, but also made her determined to do what she could to improve life in the capital.
She soon volunteered with Aamin and pursued a degree in nursing and midwifery.
“Our people need help,” said Ms. Mohamed, now a nurse and trained ambulance driver with Aamin.
In the days after the attack, a crowdfunding campaign for Aamin drew contributions from the Somali supermodel Iman and the British rock band Coldplay. Abdi Addow, a Somali-Swede, said he helped launch the campaign because he was both moved and surprised that Aamin provided such a public service for free.
In Somalia, he said, “Everyone is focused on his own benefit, of making profit out of the poverty and the chaotic systems.” But with Aamin Ambulance, he added, “They are the ones that always have the courage to help other people.”
Dr. Adan said he picked up the spirit of volunteerism and generosity to others from his grandfather, a religious scholar. Dr. Adan’s father taught the Quran and other religious subjects, and his mother ran a small shop.
Years after finishing high school in the capital, he left Somalia at the turn of the century to study dentistry at Peshawar Medical College in Pakistan. While there, he said, he was inspired by the example of Abdul Sattar Edhi, who had begun Pakistan’s largest ambulance service.
Dr. Adan’s work has not brought him the universal good will of the country’s authorities, with some questioning if the speed with which his team arrives at attack scenes means they were tipped off in advance. Other officials have expressed suspicions about how he’s able to afford running the service.
Dr. Adan dismissed the idea of getting any early attack warnings and said he funds the ambulances through income from his own dental practice, along with support from local companies, the United Nations and other nongovernmental organizations.
Aamin’s workers face harassment and even beatings by security forces, who regularly deny them access to pass roadblocks when carrying injured people.
“Security forces put a gun in your mouth and threaten you,” said Ali Mohamed, an ambulance driver with Aamin for 14 years. In its decade and a half of operation, three Aamin staff members have died on the job as a result of gunshots or accidents.
So far, the service has not received any threats from the Shabab, Dr. Adan said.
His future ambitions are to offer a free hospice and mortuary service in Mogadishu and to expand the ambulance service beyond the capital, eventually catering to the entire country.
“Somalia and Somalis deserve better,” he said.
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Valeurs Actuelles
“L’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre ‘wokiste’”
Dans votre prologue, vous expliquez longuement que vous êtes un enfant de la ville et de la campagne. Est-ce une richesse pour comprendre les enjeux écologiques ?
J’ai une double culture et une double attache qui viennent de ma naissance. Mon père, patron relativement puissant issu du monde rural, a su garder ses racines. Je connais parfaitement ces deux mondes. À l’heure où la France rurale se sent méprisée, je considère que mon éducation tournée vers la campagne et la ville est une immense richesse. Diplômé d’une grande école de commerce, ancien banquier d’affaires et autoentrepreneur, je suis également exploitant agricole, chasseur, pêcheur. Cette double culture me permet de mieux apprivoiser la ruralité. J’éprouve une vraie colère contre l’intelligentsia parisienne qui rejette cette partie du territoire. L’attitude nonchalante des surdiplômés métropolitains et urbains vis-à-vis de la ruralité a des conséquences politiques : Valérie Pécresse fait 4 % quand Marine Le Pen est en tête dans 22 000 communes. Le parti écolo n’a fait que 1 % dans la ruralité. Ces deux France doivent se réconcilier et arrêter pour de bon de se tourner le dos.
Adepte de l’antispécisme, supposément pour “défendre les animaux”, l’écologie radicale ne se trompe-t-elle pas de combat ?
Pour préserver l’environnement, la durabilité de nos actions est fondamentale. Il n’est pas besoin d’être agrégé ou docteur pour comprendre que la surconsommation des ressources entraîne leur diminution. Cet adage paysan dit vrai : « Si on veut des œufs au printemps, il ne faut pas manger toutes les poules l’hiver. » L’écologie, qui devrait être l’étude des milieux et de l’interaction entre les êtres, gagnerait en efficacité en se focalisant sur la durabilité des actions qui se base en partie sur la recyclabilité de tout. C’est un vrai sujet qui est malheureusement mis sous le tapis.
La stigmatisation des utilisateurs de l’animal n’aide pas l’écologie. Dans mon livre, je démontre que toutes ces mouvances radicales ont des propositions incohérentes et contradictoires. Le raisonnement par l’absurde permet de mettre en relief l’incongruité de leur démarche : après avoir dit qu’on ne doit plus manger d’animaux, que fait-on ensuite ? On s’accorde avec toutes les espèces ? On établit un pacte avec elles ? On ne mange plus rien ? Contrairement aux animaux, les êtres humains ont recours à la police et à la justice. Comment voulez-vous mettre autour d’une table des animaux qui sont déraisonnables de nature ? L’autre incohérence de l’écologie radicale porte sur le recours irrémédiable au chimique. En effet, si on ne consomme plus l’animal, les champs seront davantage exploités. Cette surproduction passera par le chimique, qui fait du mal à la terre.
Votre premier chapitre est consacré au « végétalisme paisible » et à « la radicalité végane ». Comment différencier ces deux pratiques alimentaires ?
Le végétalisme est un choix de vie respectable qui consiste à exclure les produits animaux (viande, poisson, œufs, miel, lait) de son alimentation. Contrairement à l’antispéciste, le végétaliste ne veut pas imposer son mode de vie à autrui. L’antispécisme se différencie par son caractère totalitaire. L’animalisme est à l’antispécisme ce que la république est à la démocratie, c’est-à-dire une manière de l’appliquer. Cette mouvance antispéciste cherche perpétuellement des boucs émissaires. Très friands de néologismes pour essayer d’imposer leurs vues, ces militants nous appellent « les spécistes » ou encore « les carnistes ».
En utilisant des termes spécifiques comme « sentients », ils veulent démontrer que les animaux sont des êtres doués d’une pseudo-conscience. Cette vision est profondément dangereuse, car, en plus de desservir l’animal, elle n’est pas durable. Dans ce livre, j’insiste sur le totalitarisme antispéciste. Mais je considère plus largement que l’écologie radicale est un tentacule de la pieuvre “wokiste”. En effet, en remettant en question ce qu’il y a de plus élémentaire et de plus indispensable à tous les peuples, ces militants font preuve d’un fascisme alimentaire. Certains vont très loin, comme David Olivier, qui veut rendre les grands carnivores sauvages végans. Que deviendrait le lion sans l’antilope ? Ouvrons les yeux, car cette mouvance est nocive pour les hommes, pour les animaux et pour le vivre-ensemble.
Vous traitez dans votre ouvrage de l’industrie chimique, qui permet aux végans de compenser leurs carences alimentaires. Est-ce une autre contradiction de cette mouvance radicale, qui consomme des produits en rien écologiques ?
En effet, les végans et les végétaliens ont besoin de prendre des compléments pour pouvoir tenir le coup, car la vitamine B12 présente dans la viande est indispensable pour les transmissions neurologiques. Ces gens-là sont obligés de se complémenter, sinon leur corps ne tiendrait pas. Le paradoxe est là : ils prônent la protection des espèces… mais par pour l’espèce humaine. Celle-ci, qui est omnivore, n’est pas obligée de prendre de la viande tous les jours, mais elle a besoin de cette diversité alimentaire pour sa physiologie. Là encore, les végans et les végétaliens ont recours à des intermédiaires qui n’ont rien de naturel. C’est un non-sens écologique, puisqu’ils vont devoir se rapprocher d’une industrie polluante pour produire ce que nous mangeons.
Malgré les failles de ces mouvements radicaux, vous concédez au véganisme la capacité de donner « parfois l’image d’une parfaite cohérence ». Que voulez-vous dire ?
Connaissez-vous des gens qui souhaitent faire du mal aux animaux gratuitement ou détruire notre planète par simple distraction ? Si oui, c’est inquiétant et ils ressortissent des tribunaux… Tout le monde veut éviter ou limiter la souffrance animale. Oui, certaines choses doivent changer, mais le véganisme est un leurre qui détourne le regard des vrais sujets ! Le véganisme consiste à culpabiliser l’être humain. Si la planète brûle, c’est parce que l’homme moderne mange des animaux et les maltraite.
Prenez l’exemple des bovins. Pour les nourrir, nous importerions du soja qui engendre la déforestation de l’Amazonie. Ainsi, un piège à carbone est détruit et nous faisons traverser la planète aux denrées. Puis, une fois dans nos champs et étables, les vaches participeraient massivement au réchauffement climatique à cause d’un système digestif générant beaucoup de méthane. Donc arrêtons de manger des vaches. Et comme en plus elles souffriraient, comme les autres animaux, dans le processus d’élevage, arrêtons de manger des animaux une fois pour toutes. Donc mangeons du végétal ou des substituts à la protéine animale faits en laboratoire.
Nous pourrions en venir à nous demander si les végans n’auraient pas raison. Tout à leur propagande, ils “oublient” simplement de dire que leur monde est fait de chimie dans les champs, dans les assiettes et dans les compléments alimentaires. L’absence de fumure dans les champs, c’est plus d’engrais chimiques. Et surtout, ils occultent que les animaux seraient en danger immédiat d’extinction si on venait à leur enlever leur utilité. Qu’ils soient sauvages ou domestiques !
Dans leur ouvrage Zoopolis, sorti en 2011, Will Kymlicka et Sue Donaldson développent une théorie politique des droits des animaux. Comment en est-on arrivé là ?
L’humanisme veut dire quelque chose : la différence fondamentale entre l’homme et l’animal est que l’homme peut poser la question du destin animal, l’inverse n’est pas vrai. Même l’homme doué de raison et de conscience peut retourner à la loi du plus fort. Comment voulez-vous instaurer une démocratie pour l’animal si celui-ci ne connaît que la loi du plus fort ? Il faut considérer les animaux à leur juste place.
Les personnes qui défendent cet écologisme radical ont tout intérêt à nous faire changer de modèle de civilisation contre l’intérêt de la nature, des animaux et de l’homme. Tout cela n’est qu’un délire de puissance prométhéenne ajouté à une cupidité exacerbée. Certes, ces activistes sont peu nombreux, mais ils sont formés et financés. C’est comme ça qu’on se retrouve avec L214, qui est soutenu, depuis le milieu des années 2010, par l’Open Philanthropy Project financé par Cari Tuna, femme du cofondateur de Facebook Dustin Moskovitz.
Derrière cet Open Philanthropy Project se cachent des fortunes du numérique américain qui, d’un côté, investissent dans des substituts à la protéine animale à partir de végétaux ou dans la viande cellulaire et qui, d’un autre côté, défiscalisent leurs impôts et subventionnent ensuite des activistes dans nos pays. Si la question d’une démocratie animale se pose, c’est bien parce qu’il y a un intérêt économique derrière. Gilles Luneau le dénonce d’ailleurs dans son ouvrage Steak barbare, où il parle d’une mafia puissante. De grands noms font de gros chèques pour ces projets délirants, à l’instar de Xavier Niel, qui investit dans plusieurs agrithèques.
L’écho médiatique et le financement de ces activistes risquent-ils de nourrir un basculement anthropologique où l’animal deviendrait l’égal de l’homme ?
Bien que je fasse confiance à l’intelligence populaire, je suis quelque peu inquiet de cette possible rupture et de ses conséquences sur notre environnement et sur l’animal. Dans notre monde, ce qui n’est pas utile disparaît. Si l’animal sauvage n’est plus utile, alors il ne sera plus préservé. Comme on ne pourra plus porter son cuir, sa laine ou manger ses œufs ou son lait, l’animal domestique finira par disparaître. Je suis donc davantage inquiet pour les animaux que pour les hommes.
Je pense néanmoins que l’Occident n’est pas prêt à vivre un tel basculement. Les Français ont consommé 8 % de plus de fromages l’année dernière, on est loin d’une rupture anthropologique ! En revanche, les antispécistes et les animalistes ont une audience médiatique qui n’est pas du tout proportionnelle à leur nombre. Ils sont très forts pour ce genre de chose. J’étais au Salon de la chasse, le dimanche 27 mars. Une manifestation à l’appel du Parti animaliste s’est tenue en face des locaux. Ce jour-là, nous étions 13 000 amoureux de la chasse, les manifestants n’étaient que 15…
La chasse, précisément, est dans le viseur de certains lobbys. La critique de la chasse n’est-elle pas le reflet d’une société qui délaisse l’héritage et les modes de vie traditionnels ?
Barbara Pompili a commis une grosse erreur en disant que la chasse était un loisir. La chasse est une manière de concevoir l’existence et la relation au monde ; c’est une culture. Je n’achète plus de viande en boucherie. Je chasse, je tue et je mange. Je passe un temps fou à préserver les milieux pour qu’ils soient favorables aux animaux. J’aspire à ce qu’on laisse tranquille les chasseurs pour plusieurs raisons. D’abord parce que la chasse est un mode de vie favorisant le vivre-ensemble et ensuite parce qu’elle est durable et vertueuse.
En quoi l’antispécisme, le véganisme et aussi le courant antichasse entrent-ils en contradiction avec les besoins existentiels de l’espèce humaine ?
Nous sommes des hommes modernes, enfants de chasseurs et d’éleveurs. Si nous nous sommes redressés et que notre cerveau s’est développé, c’est parce que nous avions accès à de la protéine animale. On s’est coordonnés grâce à la chasse. Puis est venu naturellement l’élevage. Le nomade chasseur-cueilleur est devenu un éleveur. Dès qu’il y a eu la chasse, la question déterminante “comment allons-nous survivre ?” ne pouvait plus se poser. C’est important de revenir sur ce point, car il ne faut pas oublier que nous sommes les enfants de ces hommes modernes du néolithique. Les déconstructeurs de notre temps veulent la mort de notre civilisation. Le mouvement qui lutte contre la chasse, qui se croit majoritaire alors qu’il est minoritaire, s’attaque très violemment – comme les végans et les animalistes – à l’élevage. Cette défiance brutale est contraire à l’essence de l’humanité, car nous, les chasseurs, sommes les fondations anthropologiques et culturelles de l’homme moderne.
En plus de démontrer l’imposture de ces nouveaux prédateurs, vous défendez une lecture de l’écologie connectée au réel. Sans passer par le véganisme et l’antispécisme, quelles solutions concrètes doit-on mettre en place pour sauver notre écosystème ?
Revenir à des choses simples et de bon sens. Consommer mieux et moins, en circuit court. Ceci est applicable pour l’alimentaire et le vêtement. Nous portons des jeans qui ont fait en moyenne plus d’une fois le tour de la planète ! Tâchons de réparer ou faire réparer et de recycler tous nos déchets quand cela est possible. En bref : l’approche paysanne de l’existence, sans pour autant revenir deux siècles en arrière, est fondamentale.
Il faut lutter contre le gaspillage. Chez les particuliers, dans la distribution ou la restauration, nous gaspillons plus que de raison. Regardez dans les poubelles des grandes surfaces, des particuliers et des restaurants… vous serez sidérés ! Cessons de jeter par la fenêtre ses déchets lorsque l’on roule. Une étude de Vinci montre que près de 40 % des automobilistes sont des jeteurs. Je ramasse ces déchets avec la Fédération des chasseurs des Hauts-de-France par tonnes ! La Terre est notre maison commune, ne l’oublions pas. Une fois ces quatre choses réglées, nous aurons fait un bon bout de chemin. Le tout sans incantation, sans culpabilisation et sans toucher à ce que nous avons de plus cher et réconfortant : nos assiettes !
Les Nouveaux Prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux, de Charles-Henri Bachelier, Le Cherche-Midi, 160 pages, 16 €.
L'Humanité
Briser le silence de l’occupation israélienne
Nos recommandations culturellesTélévision Arte diffuse, ce soir, les deux parties du documentaire d’Avi Mograbi qui dissèque le mécanisme de la politique coloniale en Palestine depuis 1967.
Sohir BelabbasA près le récent assassinat de la journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh et la violence de la police israélienne à l’encontre de son cortège funèbre, voilà un documentaire plein d’à-propos. Les 54 Premières Années remet en perspective les pratiques et les logiques coloniales d’Israël depuis la guerre des Six-Jours. Le documentaire d’Avi Mograbi veut être un manuel militaire abrégé de l’occupation d’un territoire, l’exemple israélien étant pour le réalisateur « paradigmatique ».
En 1967, Israël occupe Jérusalem Est, la Cisjordanie et la bande de Gaza. Aujourd’hui, on compte plus de 250 colonies et 600 000 colons dans les territoires palestiniens. Une situation qui entrave le droit de 5 millions de Palestiniens de circuler, travailler ou cultiver leur terre. Pour exposer les principes fondamentaux de l’occupation, le cinéaste ant-isioniste de Comment j’ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon recourt une nouvelle fois à sa propre mise en scène. Il campe cette fois-ci du fond de son fauteuil le rôle d’un expert militaire qui vouvoie froidement le spectateur, droit dans les yeux : « Vous venez de vous emparer d’une terre. Que va-t-il se passer à présent ? »
une mention spéciale au festival de berlin
Pour illustrer chaque point de sa démonstration, d’anciens soldats qui ont servi dans les territoires occupés témoignent, presque tous à visage découvert. Ces militaires font partie des quelque 2 000 réservistes qui ont décidé de révéler les dessous de l’occupation à l’ONG Breaking the Silence (Briser le silence), cofondée par le réalisateur israélien lui-même. Dans un ordre chronologique, ils rapportent les exactions qu’ils ont commises ou dont ils ont été témoins, comme les expropriations de terre par les colons. La première partie documente les étapes qui conduisent à la première Intifada, en 1987 : la confiscation des terres, le nombre croissant de victimes et la négation systématique de l’aspiration à l’autodétermination. Il fallait « briser les jambes et les bras », rapportent les soldats, sommés de réprimer toute forme de résistance, y compris celle des enfants. Les images, parfois difficiles, viennent soutenir des propos qu’on voudrait pouvoir oublier, comme celle de l’affiche du film représentant une vieille dame menacée par la matraque d’un soldat. La seconde partie revient sur les effets des accords d’Oslo (1993), la deuxième Intifada (2000), la construction du mur en 2002 et le retrait de Gaza, suivi de son blocus, en 2005. Les lanceurs d’alerte décrivent la torture, la banalité de l’humiliation quotidienne aux checkpoints ou l’engrenage de la violence lié aux attentats-suicides et à la répression aveugle de l’armée israélienne.
Le film dérange, si bien qu’Avi Mograbi n’a pas trouvé de diffuseur en Israël. Mais il a trouvé de l’écho au Festival de Berlin, qui, l’an dernier, lui a décerné la mention spéciale de la section documentaire. Avec son ton didactique empreint d’ironie, le réalisateur livre une description clinique et implacable de la mise en œuvre de l’occupation d’un territoire.
Israël-PalestinedocumentaireArte New York Times - World
Teen Mother. Housekeeper. Activist. Vice President?
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Francia Márquez could soon be Colombia’s first Black vice president, and she has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely seen in national politics.
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By Julie Turkewitz
CALI, Colombia — In the streets of Cali, a cradle of Colombian culture and protest, a crowd stretched for blocks, flying white campaign flags and wearing T-shirts that read “the people will not surrender!”
Amid the throng was a famous singer, an important senator, a well-known journalist, a child rapper and a cluster of local dignitaries. But the real celebrity was about to take center stage.
“We love you, Francia!” shouted hundreds of people.
Addressing the crowd, microphone in hand, was Francia Márquez, 40, who once worked as a housekeeper and is now Colombia’s leading vice-presidential candidate as the nation prepares for elections later this month.
For the first time in Colombia’s history, a Black woman is close to the top of the executive branch.
Wearing a printed blue and orange blouse that paid homage to Afro-Colombian style, Ms. Márquez called on the country’s marginalized peoples — Indigenous, Black, rural — to unite. She laid into the elite, who “have condemned our people to misery, to hunger, to desolation,” and evoked the Black Lives Matter movement by appealing to supporters “to break the structural racism that has not allowed us to breathe.”
“The moment has arrived to go from resistance to power!” she shouted before the crowd.
Then she invoked the most Colombian of phrases, as the crowd exploded in cheers: “Que viva la berraquera, carajo!”
Roughly: “Long live our strength, damn it!”
In a matter of months, Ms. Márquez, an environmental activist from the mountainous department of Cauca in southwestern Colombia, has become a national phenomenon, mobilizing decades of voter frustration to win third place in a March presidential primary, and compelling the country’s leading presidential candidate, Gustavo Petro, to name her as his running mate.
On the campaign trail, Ms. Márquez’s persistent, frank and biting analysis of the social disparities in Colombian society has cracked open a discussion about race and class in a manner rarely heard in the country’s most public and powerful political circles.
Those themes, “many in our society deny them, or treat them as minor,” said Santiago Arboleda, a professor of Afro-Andean history at the Universidad Andina Simón Bolívar. “Today, they’re on the front page.”
Ms. Márquez’s rise is significant not only because she is Black in a nation where Afro-Colombians are regularly subject to racist insults and treatment and must contend with structural barriers, but because she comes from poverty in a country where economic class so often defines a person’s place in society. Most recent former presidents were educated abroad and are connected to the country’s powerful families and kingmakers.
Despite economic gains in recent decades, Colombia remains starkly unequal, a trend that has worsened during the pandemic, with Black, Indigenous and rural communities falling the farthest behind.
In all, 40 percent of the country lives in poverty.
Ms. Márquez has chosen to run for office, she said, “because our governments have turned their backs on the people, and on justice and on peace.”
“If they had done their jobs,” she said of the political establishment, “I wouldn’t be here.”
To a segment of Colombians who are clamoring for change and for more diverse representation, Ms. Márquez is their champion. The question is whether the rest of the country is ready for her.
Her more generous critics have called her divisive, saying she is part of a leftist coalition that seeks to tear apart, instead of build upon, past norms.
“She is part of the polarization of this country,” said Érika Ibargüen, an Afro-Colombian accountant who recently ran for Congress as a part of a centrist coalition. “We are part of the change of this country, but from the center.”
She has never held political office, and Sergio Guzmán, director of Colombia Risk Analysis, a consulting firm, said that “there are a lot of questions as to whether Francia would be able to be commander in chief, if she would manage economic policy, or foreign policy, in a way that would provide continuity to the country.”
Her more extreme opponents have taken direct aim at her with racist tropes, and criticize her class and political legitimacy, expressing sentiments that continue to pervade and sway portions of Colombian society.
In recent weeks, a well-known Colombian singer and television host has called her King Kong; a popular right-wing senator has suggested she should be “coherent” and change her name from Francia, a nation that was a “slaveholding colonizer”; and the head of the senate has called her the candidate of the National Liberation Army, a violent rebel group that claims to defend the poor.
“She has too much resentment to be vice president,” said José Luis Niño, 68, a taxi driver.
“Maybe she should go run a town in Africa,” he said.
Ms. Márquez grew up sleeping on a dirt floor in the community of La Toma, near Colombia’s Pacific Coast, in a region battered by violence related to the country’s long internal conflict. She became pregnant at 16, went to work in the local gold mines to support her child, and eventually sought work as a live-in maid.
Her mother, a midwife, gave birth to her alone, Ms. Márquez said in an interview, because no one else was home.
Ms. Márquez became an activist when she was around 13, amid a proposal to expand a dam project that would have diverted a major river in her region, upending community life. She eventually went on to law school, winning a legal campaign to stop major mining companies trying to move into the area.
In 2014, she drew national attention when she led a 400-mile march from Cauca to Bogotá, demanding that the government stop illegal miners with backhoes who had invaded her community.
The march ended in a sit-in at the Interior Ministry, and an accord with the government. For her work, Ms. Márquez won the Goldman Environmental Prize, sometimes called the “environmental Nobel.”
Colombia’s presidential election is May 29, and it comes at a critical inflection point in the country. For generations, national politics have been driven by opposition to a brutal leftist insurgency, the Revolutionary Armed Forces of Colombia, or FARC.
But in 2016, the insurgents signed a peace deal with the government, laying down their arms and ending a decades-long conflict that had helped conservatives stay in power for so long.
The end of the war between the government and the FARC has since opened space in the political discourse for left-wing movements that cannot be so easily dismissed as violent rebels. And it comes just as the most educated generation in the country’s history comes of age, with many young people expressing frustration with the low salaries and persistent barriers to economic ascension that they say they feel unable to escape.
So far, Mr. Petro, a former Bogotá mayor and a ex-member of a rebel group called M-19, is leading the polls against Federico Gutiérrez, a former mayor of Medellín representing a right-wing coalition.
Mr. Petro has rankled the right, and parts of the center, with his proposals to halt oil exploration and overhaul the pension system, while also drawing criticism from former allies, some of whom say he is an incapable administrator.
If Mr. Petro wins, Ms. Márquez is sure to try to push him toward a more feminist platform, and she has at times openly criticized his record on women’s issues.
In one presidential debate, Mr. Petro declined to offer full support for abortion rights, instead saying he would push for pregnancy prevention programs that would bring the country to “abortion zero.”
On the debate stage, Ms. Márquez turned to her ally: “I ask Petro, how many women have to die, how many women have to go through these painful situations until ‘zero abortion’ arrives?”
Today, for the first time, five of the country’s vice-presidential candidates are Afro-Colombian, something Mr. Guzmán attributed to Ms. Márquez’s rise.
“Once Francia became a candidate, inclusion became a central narrative in the election,” he said.
Like many activists in Colombia who challenge the status quo, Ms. Márquez has received repeated death threats.
At the campaign event not far from her hometown, Ms. Márquez stood surrounded by the Indigenous guard, a traditional security unit that carries wooden staffs meant to represent peace and strength.
Nearby was a squad of stone-faced plainclothes bodyguards, and beyond them, a circle of police officers in green.
In the crowd, amid a marimba player and a banner that read “dare to vote,” stood a cross-section of Colombia, including many women in turbans, which have come to symbolize Afro-Colombian struggle and strength.
Melba Sánchez, 67, in a purple turban, said she was there because “discrimination is what I have experienced most in life.”
On stage, Ms. Márquez said that if she’d followed the rules, she’d be washing dishes in a wealthy family’s kitchen.
“Part of what disturbs the elite,” she boomed, “is that a woman who was working in their homes, today is going to be their leader.”
Sofía Villamil contributed reporting from Bogotá.
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L’assimilation ou “l’adoption” d’une personne par la nation
L’“assimilation” comme manière d’intégrer les personnes immigrées à la communauté nationale est décriée ; elle les dépouillerait de leur identité et de leurs traditions, effet d’un manque d’ouverture que respecterait au contraire l’intégration diversitaire des pays anglo-saxons. La pratique de l’adoption permet d’éclairer le débat : leur point commun, l’accueil d’un membre initialement étranger à la famille (adoption) ou au pays (immigration) concernés a pour enjeu qu’il en devienne un membre à part entière.
La pratique française de l’adoption est “plénière” : l’enfant devient pleinement l’enfant de ses parents adoptants comme s’il était né d’eux. Le lien filial avec un enfant adopté s’établit sans différence de nature avec celui d’un “enfant biologique” ; la situation filiative d’un enfant venu dans sa famille par adoption est similaire à celle d’un enfant né de la vie sexuelle du couple parental. Le lien créé par l’adoption est inconditionnel, l’enfant est dans cette famille comme s’il y avait toujours été, la famille adoptante est pour l’enfant sa famille car la seule ayant noué le lien filiatif avec lui.
L’open adoption à l’américaine est différente : c’est un contrat de cession d’enfant ; les avocats formalisent les droits de chacune des parties selon la manière coutumière aux États-Unis. L’enfant devient juridiquement celui de sa famille adoptante ; mais qu’un enfant “ne s’adapte pas” à elle, la situation est gérée depuis des blogs d’échange d’enfants, avec l’idée qu’un enfant qui ne s’est pas fait sa place dans une famille la trouvera peut-être dans une autre, éventuellement en allant jusqu’à changer son prénom : le lien est conditionnel. L’adoption ne crée pas une implantation symbolique, comme si l’enfant était natif de sa famille ; la manière anglo-saxonne établit l’adoption en une filiation seconde, elle formalise le transfert d’un enfant d’une famille à une autre mais qui pourrait devenir une autre encore : de ce fait, elle n’est pas sécurisante comme la manière française.
La différence des pratiques correspond à des sensibilités culturelles façonnées par les traditions religieuses des deux pays. L’adoption française donne le primat au lien symbolique, ce qui permet la création d’un lien pleinement filiatif en l’absence même de lien organique entre les parents et l’enfant ; cette manière fait écho à la tradition catholique où le lien spirituel suffit à fonder pleinement une parenté, ce que reflète la paternité symbolique selon une hiérarchisation : depuis les parrain et marraine, éponymes de l’enfant et parents spirituels, le prêtre appelé père, le pape ; contrastant avec la tradition protestante, matrice de la société américaine, pour laquelle la relation du croyant se fait sans intermédiaire avec son Dieu. De la même manière, l’eucharistie distingue la foi catholique pour laquelle elle spiritualise la présence du Christ, de la foi protestante. Les divergences des deux cultures se reflètent dans la confection du lien de filiation : la manière française en fonde la vérité sur une construction psychique et symbolique, l’anglo-saxonne requiert le caractère charnel, organique, conservant donc une référence originelle aux géniteurs, selon l’ancrage réaliste qui la caractérise.
Poursuivons notre analogie : ces différences s’illustrent dans les approches différentes de l’immigration. La manière française est symbolique et culturelle ; elle fait du nouvel arrivé un enfant du pays comme s’il en était natif. D’où importe qu’il témoigne un privilège aux manières du pays d’accueil, non comme une soumission ni un oubli du pays quitté, mais comme un pacte nouant un lien immarcescible, et le témoignage d’endosser la dette symbolique commune qui fait entre tous le lien citoyen, ferment même du lien national, quelle que soit de chacun sa provenance géographique.
L’approche américaine n’enracine pas les personnes immigrées dans des mœurs communes ; c’est d’abord le fait que les États-Unis se sont constitués comme une agrégation de diversités culturelles. Mais surtout le critère d’intégration y est autre qu’en France : il est surtout économique. La diversité ne fait pas embarras car ce qui compte est l’insertion productive, dans la logique postprotestante du “on a ce que l’on mérite”, qui découle de la doctrine réformée de la grâce. Le pays ne se sent pas engagé autrement, reflet d’un lien social privatisé jusqu’à l’excès aux États-Unis alors qu’il est socialisé jusqu’à l’excès inverse en France, dans cette opposition culturelle entre la France prompte à la compassion et qui « réserve sa pitié pour le déshérité [tandis que le monde américain d’influence protestante veut] construire un monde d’égalité, de justice et de droit », comme le note Jean-Marie Rouart ( Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 2021).
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ?
Aussi est-il surprenant que l’assimilation soit en France tenue pour une dépossession faite aux immigrés : elle est une main tendue. Mais une main tendue ne noue le lien que si elle est saisie. Il en résulte une impérative régulation qui soit au préalable du moment migratoire, et non pas postérieure comme la régulation économique américaine. De même qu’une adoption plénière justifie une évaluation préalable : celle de la motivation du couple adoptant et de ses capacités matérielles d’accueil (le fameux “parcours d’agrément”) en même temps qu’une préparation de l’enfant à la mutation filiative à laquelle il est destiné ; de même l’assimilation suppose une double évaluation nécessairement préalable au moment de la migration : économique (du côté du pays) et culturelle (du côté du migrant, surtout la maîtrise de la langue). Sans quoi le rejet est inévitable : rejet de l’adoption par un enfant qui ne parvient à honorer la dette symbolique qu’il ressent à l’égard de sa famille adoptante, et qui du coup le déborde ; rejet de l’immigration pour des raisons analogues, par impossibilité de se sentir en mesure d’honorer la dette symbolique à l’égard du pays d’accueil, souvent par mauvaise conscience d’avoir délaissé le pays d’origine.
L’immigration en provenance de pays d’islam est-elle plus rétive à l’assimilation ? Faut-il le comprendre en fonction du fait que le principe de l’adoption comme instaurant une filiation n’existe pas en islam : l’enfant abandonné est recueilli mais demeure à jamais le fils, la fille de ses géniteurs, et à jamais musulman, ce qui est corrélé ?
Pourtant le problème n’est pas de cette conception culturelle ; il est de l’approche française de l’immigration faite depuis l’importation en France de la manière américaine de la gérer, véritable déculturation imposant le principe diversitaire de la logique américaine. Cette importation, effet de l’idéalisation des élites, dans l’illusion que l’américanisation favoriserait de coller à la réussite des États-Unis, prive de la régulation culturelle de l’immigration en France, au risque d’en faire un grave problème de société, qu’il serait injuste d’attribuer à quelque intolérance des Français à l’égard des personnes immigrées.
Comment susciter l’envie d’assimilation si notre culture lorgne ailleurs, si nous proposons de notre histoire un récit débilitant ? L’assimilation ne peut fonctionner sans une fierté d’être français : non pas une fierté prétentieuse, mais celle banale qui fait fier de sa famille parce qu’elle est sa famille, de son pays parce qu’il est son pays ; la fierté est le ciment de la filiation, qu’il s’agisse de faire l’enfant d’une famille ou le citoyen d’un pays. L’assimilation est la manière culturelle française d’accueillir l’immigration.
*Christian Flavigny est pédopsychiatre et psychanalyste. Une version intégrale de cette tribune a été publiée sur le site de l’Institut Thomas-More.
L'Humanité
Pour des partenaires démocratiques
TribuneÉlisabeth GodfridÉlisabeth Godfrid Philosophe
Le sentiment d’impuissance qui a conduit à l’abstention aux dernières élections témoigne qu’une large part a d’emblée compris qu’elle ne pourra participer aux décisions qui la concernent. Dès lors, il reste soit la lassitude d’un à quoi bon de ne pouvoir vraiment exercer une puissance d’agir, soit la colère contre une dépossession réduisant la politique à de simples expressions épisodiques, ne laissant que la rue pour refuser ses effets, avec l’accaparement par un petit nombre des ressources et du pouvoir.
Désengagement déceptif et ressentiment signent que la démocratie ne peut se cantonner au seul système représentatif, quand bien même le Parlement rendrait vie à un contre-pouvoir, mais requiert son alliance à un système participatif qui n’est pas greffon sur une verticalité surjouant le débat. Méthode d’expérimentation où tous contribuent à agir sur ce qui les concerne. « Tout gouvernement par les experts, dit John Dewey , ne peut être autre chose qu’une oligarchie administrative en vue des intérêts de quelques-uns. » Le tollé contre les cabinets de consultants n’a pas grondé seulement des coûts exorbitants mais du sentiment de désappropriation de ne pouvoir décider ce qui importe sur son lieu de vie. À l’hôpital, qui sait mieux par expérience que les soignants eux-mêmes ? Chiffrer sa réorganisation avant de l’élaborer ensemble avère que l’optimisation financière est pensée indépendamment de la vie hospitalière dans ses besoins et relations. Ne reste qu’une idéologie managériale, inefficace dans sa perspective utilitariste, incapable de concevoir une pratique de responsabilité partagée où peut advenir une intelligence collective dans un espace public.
Le mépris n’est pas que dans les paroles mais dans cette non-reconnaissance de ce qui peut être créé quand, dans la rencontre, chacun, écouté, peut comprendre aussi la part de l’autre dans l’œuvre commune . Des partenaires démocratiques.
Misère de la démocratie quand se substitue au faire en commun le simulacre d’une parole qui mime « un commun », non plus référé à sa naissance par délibération et concertation mais à une identité : « Je suis comme vous, j’ai souffert, j’ai des chats. » Spectacle, dit Guy Debord, qui manifeste, « l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle ». La croyance née de la manipulation démagogique, faisant miroiter empathie et proximité, avant d’être d’un côté expression populiste d’un « nous » usurpé, manifeste de l’autre un horizon de survie, la détresse d’être laissé pour compte, d’être soumis à autrui, faisant perdre l’espoir démocratique de pouvoir inventer ensemble les moyens de donner forme librement à son existence. « Rien n’est plus radical, dit John Dewey , que de promouvoir les méthodes démocratiques comme moyen d’effectuer des changements sociaux radicaux. »
Le déficit démocratique ne se résout pas par l’intermède d’un « grand débat » laissant inchangées l’absence de dialogue social, la mise à distance des corps intermédiaires, la pratique des coups de force et du secret, faisant entériner ce qui déjà est décidé. Que veut dire le « nous » de l’intérêt commun si, dans les lieux de vie, ne peuvent s’exprimer les voix plurielles, ne pouvant devenir partenaires qu’en rendant d’abord publics leur conflit de « mondes » ?
L’expérience d’un processus démocratique est apprentissage, réajustement permanent des moyens pour une fin, toujours en transition. Un art de la métamorphose propice à une écologie politique où humains et non-humains par leurs actes réciproques font alliance pour une terre vivable.
Ce mode de vie ouvert au changement, l’accueillant et l’initiant, s’expérimente de façon d’autant plus vivante que son expérience se vit enfant et dès l’école, plaisir de créer ensemble dans un espace de mutualité et de coopération.
Les référendums, les conventions s’intègrent dans ce processus mais ne s’y réduisent pas. Entreprises, collectivités urbaines, territoriales, assemblées citoyennes à tous les niveaux de la vie sociale, le commun et ses « communes » ne peuvent naître sans l’ouverture à l’autre et sa puissance de changement.
La démocratie, une forme de l’amour en général. « Aimer, dit Daniel Sibony , c’est désirer faire la rencontre de l’être qui puisse heurter votre mémoire inerte pour lui redonner vie, heurter votre support d’être identique à soi ; qui forcera votre identité à faire le voyage qu’elle élude… » Les partenaires démocratiques ou les voyageurs du politique.
démocratie New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
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Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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Valeurs Actuelles
Le progressisme de A à Z
Propos recueillis par Mickaël Fonton
Emmanuel Macron vient d’être réélu président de la République. Votre Dictionnaire du progressisme consacre une entrée au « Macronisme ». Y a-t-il vraiment un courant intellectuel derrière la personne d’Emmanuel Macron et, si oui, quel est son progressisme ?
La question est on ne peut plus d’actualité, car il y a une dizaine de jours Emmanuel Macron, dans l’un de ces grands “entretiens-confessions” dont il est coutumier, a déclaré qu’il continuait de parler « de progrès du quotidien », mais « plus vraiment de progressisme. Parce que le progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes, comme une dépossession de ce qui est ». Il faut, certes, se méfier de ces textes, qui se situent souvent entre l’exhibition et l’enfumage, entre psychanalyse et démagogie, mais celui-ci paraît réellement intéressant.
Emmanuel Macron y laisse entendre qu’il aurait été, mais qu’il ne serait plus vraiment progressiste, allant jusqu’à décrire celui-ci comme le ferait un lecteur de Burke ou de Roger Scruton : « une dépossession de ce qui est », une négation du réel et des limites – avant de s’élever vigoureusement contre le « renoncement à notre Histoire et à nos racines » (sic) ! Comme toujours avec Emmanuel Macron se pose la question de la sincérité du propos. Aurait-il changé ou se borne-t-il à caresser dans le sens du poil la fraction la plus conservatrice de son électorat, s’amusant à jouer avec virtuosité sur tous les claviers ? Est-on toujours dans le “en même temps” ?
La question se pose d’autant plus que, dans la suite de cette longue confession, le lecteur constate que le président Macron, s’il ne se reconnaît plus dans le progressisme, en conserve toutes les idées-forces : « Oui au neuf, à l’optimisme, à la conquête », oui au mouvement, à l’émancipation, à l’universalisme, aux Lumières, etc. Un progressisme hérité de la tradition saint-simonienne, dont nous avons essayé de montrer dans ce Dictionnaire qu’il constitue effectivement la colonne vertébrale idéologique du président : le “Macron profond”, en somme. Un progressisme dont il semble douteux qu’il ait pu se débarrasser d’une seconde à l’autre, prenant subitement (et miraculeusement) conscience de ce qu’il n’aurait jamais perçu jusque-là : que le « progressisme brandi comme étendard peut parfois apparaître comme une fuite en avant sans bornes » – un thème récurrent dans les différentes entrées du Dictionnaire.
Comment cerne-t-on cet objet total qu’est le progressisme et en quoi le format du dictionnaire vous semble-t-il particulièrement satisfaisant pour cette entreprise ?
Après le Dictionnaire du conservatisme et le Dictionnaire des populismes, publiés également au Cerf, il s’agissait pour nous de boucler ce que nous considérons comme un triptyque. Notre ambition est d’offrir à travers ces trois ouvrages un panorama des grandes idées politiques de notre temps. Lorsque nous avons mis sur pied le dernier, en 2020, les difficultés étaient nombreuses. D’une part, parce que les études disponibles sur le progressisme étaient bien moindres que sur le conservatisme et les populismes. Ensuite, parce que le progressisme a connu des sens très différents depuis l’apparition du mot en 1842. Avant d’être repris à son compte par Emmanuel Macron, il a notamment désigné l’aile droite des républicains à la fin du XIXe siècle, les catholiques de gauche de “l’Union des chrétiens progressistes” proches des communistes, ou encore l’“Union progressiste” réunissant en 1950 des compagnons de route du PCF.
Notre objectif a été de saisir deux siècles de progressisme pour rendre compte de sa diversité, mais aussi de ses caractères structurants, marqués par une vision de l’histoire et de l’homme qui découlent de l’idée de Progrès. Pour mener à bien cette entreprise, nous avons très longuement réfléchi à une liste d’entrées, faisant toute sa place au cas français mais pas seulement. Celle-ci établie, nous avons ensuite sollicité chacun des auteurs, qui sont principalement des universitaires mais aussi des journalistes et des écrivains. Ces dictionnaires assument leur diversité et le choix d’une politique d’auteurs qui en rend la lecture moins monotone. La forme même du dictionnaire nous paraît bien adaptée. Certes, nous n’échapperons jamais au reproche d’avoir omis telle ou telle entrée, mais il faut souligner que, grâce au double index, nominum et rerum, le lecteur peut voyager sans problème dans l’ouvrage et y découvrir, comme nous d’ailleurs, des liens et des cohérences auxquels nous n’avions pas spontanément pensé.
Le clivage progressiste/conservateur remonte selon vous à la Révolution française ; pourquoi ?
Il remonte à la Révolution française pour la simple et bonne raison que c’est à cette époque que l’idée de Progrès, qui constitue la matrice philosophique du progressisme, et donc la condition de son émergence, va être pour la première fois synthétisée à travers l’œuvre-testament de Condorcet, le Tableau historique des progrès de l’esprit humain (1794). Par ailleurs, c’est également à ce moment-là, en rapport direct avec la prise de conscience de la fragilité des choses suscitée par la violence de la rupture révolutionnaire, que naît le conservatisme – naissance symbolisée elle aussi par la parution d’un ouvrage, les Réflexions sur la Révolution de France (1790) du Britannique Edmund Burke.
En somme, l’événement révolutionnaire porte à la fois l’idéologie progressiste, qui voit en lui la preuve incontestable de sa propre véracité (la sortie de l’Ancien Régime démontre que l’homme est nécessairement voué à s’améliorer et à se libérer au cours du temps) ; et la pensée conservatrice qui, à partir de cette expérience, reconnaît que le mouvement peut être bénéfique, mais qu’il peut aussi s’avérer mortellement dangereux pour les valeurs qui fondent la civilisation. Clivage déterminant, dans la mesure où l’appartenance à l’un ou à l’autre de ces courants entraîne, au-delà du simple positionnement politique, des façons opposées de concevoir l’homme, la société, l’histoire, la nature et la culture, la guerre et la paix, la vie et la mort, comme nous avons tenté de le démontrer dans nos deux dictionnaires consacrés à ces notions…
Au-delà de l’évident “progrès”, quels sont les mots principaux du progressisme ? “Amélioration”, “technique”, “mouvement” ?
« Aller vite ? Mais aller où ? », se demandait Georges Bernanos en 1947 dans la France contre les robots , où il dénonçait, sans être écouté, « un monde tout entier voué à l’Efficience et au Rendement » . Qu’aurait-il écrit sur notre temps, où les termes d’amélioration, de technique et de mouvement sont connotés très positivement par le progressisme technocratique gouvernemental, qui pourrait effectivement en faire sa devise ? J’ajouterai d’ailleurs que se pose la question de la finalité d’un tel projet, en citant toujours Bernanos, qui ne discernait « aucun but déterminé, sinon celui de durer le plus longtemps possible ». « Un monde gagné pour la tech-nique est perdu pour la Liberté », notait-il encore. Une formule à méditer.
La couverture de votre ouvrage figure un échangeur autoroutier. La mobilité, on l’a dit, est centrale dans le progressisme ; quel rôle y joue la vitesse, la voiture, la voie rapide ?
La civilisation moderne, grande consommatrice d’espace, puisque basée sur la mondialisation des échanges, est nécessairement obsédée par le temps de transport d’un point à l’autre, qu’il importe de réduire. Certes, routes, voiture ou vitesse représentent une certaine forme de liberté individuelle : celle du voyageur, du pilote de voitures rapides, de l’Homme pressé, le progressisme futuriste de Marinetti. Mais c’est aussi un monde où l’homme se perd dans le mouvement…
De plus, le temps est venu des déplacements en masse des personnes et des biens, dans lequel l’objet qui vient de Chine n’est qu’un ignoble ersatz de notre artisanat et où des hordes profanent jusqu’aux plus secrets des temples oubliés. Encore s’agit-il ici de déracinements volontaires, mais notre époque est aussi celle du déracinement obligatoire : on est contraint d’utiliser sa voiture, pour aller travailler, amener ses enfants à l’école, faire ses courses ; contraint aussi de déménager pour trouver un travail. La mobilité brouillonne et aléatoire du zombie ou celle, subie, de l’esclave, accompagnées dans les deux cas de ces “projets structurants” qui détruisent tout par leur indicible laideur et la pollution qu’ils engendrent, voilà sans doute le vrai visage de la modernité progressiste.
On a l’impression que le progressisme ne renvoie pas à une valeur morale (vrai/faux ; bien/mal) mais plutôt à une question de tempérament ; le progressiste est-il par nature un insatisfait ?
Dans une certaine mesure, on pourrait dire que le “tempérament” occupe toujours une certaine place, plus ou moins significative, dans les choix idéologiques, politiques, sociaux, etc. de chacun, de même que l’histoire familiale. De ce point de vue, le progressiste n’échappe pas plus à la règle commune que le conservateur ou le populiste. En revanche, le qualifier d’ insatisfait paraît difficilement recevable : le progressiste ne se confond pas avec les nihilistes que Dostoïevski décrit dans les Possédés, pas plus d’ailleurs qu’avec le Raskolnikov amer et jaloux de Crime et châtiment.
S’il fallait mettre en avant un trait de son caractère, c’est sans doute à l’optimisme qu’il faudrait songer ; car le progressiste, s’il considère que sa situation est moins satisfaisante que ne le sera celle de ses descendants, n’en est pas moins persuadé qu’elle est aussi infiniment supérieure à celle de ses ancêtres, et qu’en définitive, on n’a jamais été aussi bien : c’est le fameux “penser printemps” que Macron avait emprunté au philosophe Alain. C’est aussi ce que déclament, de l’autre côté de l’Atlantique, ceux que l’on a appelé les “Nouveaux Optimistes”, en particulier leur star incontestée, le psychologue évolutionniste Steven Pinker, à qui l’on doit la bible du mouvement, la Part d’ange en nous. Dans cet ouvrage, dont Bill Gates affirmait qu’il s’agissait du meilleur livre qu’il ait lu de toute sa vie, Pinker répète en boucle, “chiffres à l’appui”, que nous vivons l’époque la moins violente et par conséquent la plus heureuse de toute l’histoire de l’humanité. Et qu’il n’y a aucune raison pour que cela cesse.
Le progressiste a-t-il un problème avec la mesure, avec la limite ? La notion de seuil, de bascule, est très présente dans votre ouvrage.
Le progressisme pousse à l’extrême des comportements naturels (curiosité, goût de la nouveauté ou du mouvement), mais en en faisant la seule vérité, sans plus concevoir qu’ils s’articulent avec d’autres (prudence, goût de la tradition), et que c’est cet équilibre seulement qui a rendu possible la survie de l’humanité. À la démesure, à cette hubris qui conduit au néant, le monde antique opposait pourtant la nécessaire phronesis, qui est bien une détermination des limites. En ce sens, la question du refus des limites, de l’impossibilité que l’homme puisse en accepter sans en être nécessairement diminué ou humilié, paraît centrale dans le progressisme – d’où, d’ailleurs, son opposition au conservatisme.
Le territoire que l’on parcourt, les familles, les solidarités, les amitiés qui nous entourent dans une Cité, la culture spécifique dont on s’imprègne, voilà autant d’éléments sans lesquels, pour un conservateur, l’homme ne serait pas ce qu’il est, mais que le progressiste perçoit, lui, comme autant d’atteintes à sa liberté de devenir non ce qu’il est mais ce qu’il voudrait être, et ce qu’il voudrait par cela seulement qu’il le pourrait : car à ses yeux ce qui est possible doit être réalisé, parfois uniquement parce qu’il est possible de le faire. Mais plus les techniques progressent, et plus elles imposent leurs méthodes, leurs logiques… et moins l’homme est homme.
« Start-up », « Selfie », « Nudge », « Safe space », etc. Le dictionnaire compte un certain nombre d’entrées en langue anglaise. L’Amérique est-elle une des sources du progressisme – et pourquoi ?
Les États-Unis, nation d’immigrants, se sont formés autour du mythe d’un monde meilleur que l’on trouverait en se coupant de ses racines, et cette nouvelle “promesse” donnée à un peuple élu porte encore des millions d’aventures individuelles. Il était dès lors logique qu’ils soient une source du progressisme. Celui d’un progressisme économique d’abord : entre fordisme et propagande publicitaire, c’est le monde de la production illimitée, de la croissance sans fin, qui culmine dans une mondialisation financiarisée. Mais il s’agit aussi de nos jours d’un progressisme “culturel” qui vise à déconstruire les sociétés en en faisant éclater tout ce que l’on considérait classiquement comme devant en constituer les bases, des territoires qui ne sauraient plus être bornés par aucune frontière aux familles maintenant nécessairement “recomposées”, des rapports sociaux d’où toute autorité est bannie au remplacement des sexes imposés par la nature par des genres librement choisis. Ce qu’il convient d’appeler “l’idéologie woke ”, grosse de heurts et de violences, est maintenant passé des campus d’Amérique du Nord aux universités françaises et irrigue notre classe médiatique – et donc notre classe politique. On notera pour conclure que ces deux visages du progressisme états-unien, loin de s’opposer comme le croient certains, se complètent parfaitement pour aboutir à un monde d’ilotes au service d’une superclasse.
Le Dictionnaire du progressisme, sous la direction de Christophe Boutin, Frédéric Rouvillois et Olivier Dard, Les Éditions du Cerf, 1 234 pages, 39 €.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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Michel Lambert, l’écrivain émérite de la nouvelle
Les nouvelles de M. Michel Lambert font irrésistiblement songer au Rêve d’un curieux de Baudelaire : « J’étais mort sans surprise et la terrible aurore / M’enveloppait […] / La toile était levée et j’attendais encore. » Le ciel regarde ses personnages – nos semblables, nos frères – et ce regard implacable exige d’eux ils ne savent quoi au juste : un souvenir, un regret, un remords… Vrai ou inventé ? Quelle différence, au regard du ciel…
Le ciel de ces nouvelles est d’un bleu sans pitié ; il fait toujours trop chaud, les villes devenues fournaises ne font plus semblant d’être humaines. Qu’espérer alors, à part la rémission d’un orage, des trombes entre deux soleils pour se donner le temps de ne pas faire un geste ? Un habitué des bars retrouve attablées non loin de lui deux anciennes amantes qui l’ont peut-être reconnu, ou peut-être pas, et qu’importe ? « Et ça m’a fait mal ce qu’elles avaient été, ce qu’elles étaient devenues. » Il les file cependant, mais sans les rejoindre : « Je reste immobile dans une semi-obscurité sans appel. » Pourquoi se faire reconnaître, s’écrier « Je suis là », comme fait un inconnu qui tape sur l’épaule d’une femme attablée à une terrasse, avant de disparaître dans la foule à l’instant où elle se retourne ? Pourquoi ce jeu cruel, cette prétérition que nous impose le temps, qui fait si bon marché de nous, de notre prétention à dire “Je” ? Quelle compassion si peu personnelle porte tel buveur solitaire vers une inconnue ? « Il me semblait que si je découvrais son secret à elle, je découvrirais le mien, pourquoi l’élan s’était brisé, un jour ou au fil du temps. »
« Drôle d’expression, payer l’addition. L’addition de quoi, voilà le problème. Et comment payer ? » M. Michel Lambert retrouve avec une douloureuse ironie, celle qui survit aux batailles perdues, les mots de la plus secrète sagesse des contes : “Va je ne sais où et me rapporte je ne sais quoi”. « L’enfant mal vieilli » s’esquive, se tait, il fait partie de ces « réprouvés » qui « observent en silence le plafond de leur vie » : « Attendre, ç’avait toujours été notre second métier. »
La littérature n’a d’objet que le “plus vrai que vrai”
Que retient-on de notre vie ? Les lâchetés, les démissions, quand nous avons un peu trop bien imité l’impermanence des choses, alors que tel condisciple retrouvé si longtemps après rappelle avec gratitude au narrateur tel geste de courage à son endroit, que le narrateur a bien sûr oublié… « Notre histoire à chacun devenait, à mesure que le temps fuyait, un souvenir toujours plus inaudible, toujours plus informe. » Qu’importe dès lors que ces souvenirs soient intervertis, ou fabriqués ? Toutes les monnaies se valent pour passer le Styx, « payer l’addition » – même la fausse. Mais c’est mal dire, et médire de la littérature, que de parler de fausse monnaie à son propos, elle qui n’a d’objet que le « plus vrai que vrai ». Un écrivain à la hauteur de sa vocation n’invente jamais que la réalité.
Ce talent de saisir le monde en quelques phrases – tout est là, et c’est tout – ; cette miséricorde désarmée envers ses personnages, ce mezza voce fraternel qui le caractérise dès ses premiers mots : M. Michel Lambert est un maître incontestable de la forme brève.
“Le ciel me regardait”, de Michel Lambert, Le Beau Jardin, 144 pages, 14 €.
BBC
Abba Voyage: The band's virtual concert needs to be seen to be believed
By Mark SavageBBC Music Correspondent
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The four members of Abba made their first public appearance in 14 years as they attended the premiere of their Abba Voyage show in London.
Agnetha, Frida, Benny and Bjorn reunited for the opening night of the concert, which features digital versions of the band.
Frida watched the show with a wide grin across her face, while Benny stood up and clapped along to Dancing Queen.
They took a curtain call at the end, to deafening applause from the audience.
"Abba has never left us, in my heart," singer Agnetha Faltskog told the BBC on the red carpet.
"It was not such a difficult decision [to reunite] because the music is part of us."
"I dreamed of this for years," added Anni-Frid Lyngstad. "We love our music, we love to sing."
The launch night was attended by a host of musical stars including Kylie Minogue, Sophie Ellis-Bextor, Jarvis Cocker and Keira Knightley.
Swedish King Carl XVI Gustaf and his wife Silvia also joined the audience - meaning there was a real life Dancing Queen in attendance.
The concert has been in the works since 2016 and features ground-breaking new technology that recreates the sight of Abba in their 1970s prime, playing hits like SOS, Voulez-Vous and Lay All Your Love On me.
To create the spectacle, the band performed in motion capture suits for five weeks, with 160 cameras scanning their body movements and facial expressions.
Those became reference points for hundreds of animators and visual effects artists to create avatars of the band in their heyday.
Affectionately known as "Abba-tars", the characters are not 3D holograms - as everyone involved in the production is at pains to point out.
"I don't think any hologram shows have been successful,"producer Baillie Walsh told Dazed magazine last year. "After five minutes, I don't think they're that interesting."
Instead, the characters appear on a massive, 65million pixel screen, with lights and other effects blurring the boundaries between the digital elements and the "real world" in the arena.
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"We want to pull on the emotions," producer Svana Gisla told the BBC.
"So if you come out of here and feel like you've seen a visual spectacle, we will have failed. If you come out of here and you've laughed and you've cried and you can't wait to go back, that's what we want."
Amazingly, they've pulled it off. The images might be 2D, but impressive lighting effects and back projections provide a crucial depth of field - creating the illusion that the band are really in the room with you.
I was cynical about the technology ahead of the show, but the effect is mystifyingly realistic. It needs to be seen to be believed.
As the concert begins, the quartet "emerge" from under the stage on risers, before launching into the spooky electric psychodrama of The Visitors - the title track of their penultimate album, from 1981.
A photo-realistic Agnetha and Frida resemble peacocks in red and blue winged catsuits, twirling around the stage while Benny and Bjorn vamp on the piano and guitar.
Although the band members were in their 70s when the motion capture footage was filmed, the Royal Ballet's resident choreographer Wayne McGregor helped them recreate the movement of their younger selves.
Agnetha and Frida's home-spun dance routines, which could charitably be described as "extravagant walking", are both instantly recognisable and achingly nostalgic.
While the virtual Abba are restricted to the centre of the stage, a spectacular floor-to-ceiling light show adds a propulsive dynamism to proceedings. The band perform Chiquitita against an eclipsing sun, and are surrounded by pulsing laser beams during Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight).
As long as you keep your eyes away from the big screens, where the avatars assume an unfortunate "uncanny valley" effect, you feel like you've been transported back to the band's last UK concert, in London's Wembley Arena, 42 years ago. (One more look and you forget everything, to coin a phrase.)
Wisely, the production acknowledges all the digital trickery, with Benny's avatar declaring: "To be or not to be, that is no longer the question," during an early interlude.
"This is the real me," he continues, to laughter from the audience. "I just look very good for my age."
The music is enhanced by a precision-drilled, 10-piece live band, who race through an eclectic set of Abba songs that mixes classics like Mamma Mia and Thank You For The Music with unexpected deep cuts such as Eagle and the tender When All Is Said And Done.
The two new songs they released last year, Don't Shut Me Down and I Still Have Faith In You, slot into the setlist seamlessly; while the footage of the band winning the Eurovision Song Contest in 1974 elicits an audible "aaaahh" from the audience during Waterloo.
But there are some surprising gaps, with The Name Of The Game, Super Trouper and Money Money Money among the songs consigned to the dustbin of history.
It seems likely, however, that Abba recorded more songs than currently appear in the show, to encourage repeat visits.
But no matter what happens next, the opening night audience of celebrities and hardcore fan club members was rapt.
"That was frickin' incredible," pop star Zara Larsson told the BBC after the show. "I cried four times. I didn't know I was going to feel like that."
"It felt like I was experiencing them in their prime and it was very emotional."
"It was an extra-terrestrial, extraordinary, exhibition of fabulousness," agreed choreographer Les Child. "They've done an amazing job."
"I felt like I spent the evening with Abba" added Hanna Rossman, who had travelled from Berlin for the show. "And the absolute highlight was that they came on stage at the end."
The quartet didn't speak during their brief appearance on stage - but, by then, the concert had said everything they needed to say.
42 yearssince their last concert, in Japan
1,000visual effects artists created the show
160cameras captured the band performing
1bncomputing hours to animate the avatars
500lights in the purpose-built arena
3,000people can attend every show
The show, which takes place in a purpose-built arena in east London, is currently due to run until December 2022. Then, in true Swedish style, the venue can be collapsed into a flat-pack and taken on the road.
It's the perfect solution for a band who swore never to tour again after they dissolved in 1982 - even turning down a $1bn offer to play 100 shows at the turn of the Millennium.
But the new technology, pioneered by Star Wars VFX company Industrial Light & Magic, tempted them back into the live arena.
"Being able to be on stage and perform for an hour or two, while being home walking the dog or making a carbonara? That's how it all started. We were intrigued by that," Benny Andersson told the BBC last year.
"And the vision of creating something spectacular which no-one had ever seen before," added Bjorn Ulvaeus. "I think, after we open [this show] there might be one or two who want to do the same, while they're still alive."
So, could the concert be replicated in purpose-built Abba Arenas around the world?
"It all depends," said Benny. "We'll see how it goes in London. Are people really interested in coming to see this?
"If they are, yes, it'll continue. If they're not coming, then we just close."
On tonight's evidence, the show will go on.
Setlist
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El País (ESP)
SANS TITRE
El Comidistest es la sección de El Comidista en la que probamos cosas: desde trucos para hacer huevos fritos hasta formas de enfriar bebidas a toda velocidad, pasando por recetas virales de TikTok o creencias extendidas sobre la pasta. Pero cuando mejor nos lo pasamos es cuando pasamos revista a artilugios de cocina extraños, especialmente si vienen de Aliexpress: aunque sean un fracaso, nunca defraudan en diversión.
Nuestra entrega de hoy pertenece a este último apartado, y se fija en dos categorías que rebosan de oferta en dicha web: los peladores y los batidores. ¿Conseguirán estos artefactos que abandonemos el cuchillo y el tenedor, o acabarán en el cajón de los trastos olvidados junto a las tijeras para moldear croquetas y la jeringuilla para espaguetis de gelatina? Mira el vídeo y disfruta.
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Céline dans tous ses états
La publication de Guerre (Gallimard) ne va certes pas émousser la passion que suscite Louis-Ferdinand Céline. Il est avec Marcel Proust l’écrivain français le plus lu et le plus commenté. Le plus controversé aussi. La gamme de ses exégètes va des admirateurs inconditionnels à ceux qui nient sa valeur littéraire en passant par les équilibristes séparant l’œuvre de l’écrivain, pour ne conserver que la première. Les articles à son sujet se comptent par milliers, les livres et les thèses universitaires par centaines. Trois publications périodiques lui sont consacrées : l’Année Céline, les Études céliniennes, et le Bulletin célinien.
C’est à l’éditeur de cette dernière revue, Marc Laudelout, que l’on doit aujourd’hui un livre épatant, constitué de petits essais savamment composés, qui est une excellente introduction à l’œuvre de Céline, aux controverses qu’il suscite, mais aussi à cet univers baroque qui est celui des “célinistes” : un chapitre présente les plus grands d’entre eux, Philippe Alméras, François Gibault, Marc Hanrez ou Henri Godard (l’éditeur de la Pléiade), ainsi que les précurseurs, Paul Chambrillon, Pol Vandromme, Pierre Monier ou Dominique de Roux.
Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques
Depuis 1981, de Bruxelles, Laudelout publie chaque mois des études, des témoignages et des documents relatifs à l’auteur de Voyage au bout de la nuit ; c’est peu dire qu’il connaît son sujet. Il se range bien entendu parmi les inconditionnels, partageant le jugement de Roger Nimier selon qui « Céline est de la famille des grands orateurs sacrés, des prophètes, des poètes épiques ». Contrairement à une idée reçue, la droite conservatrice ne porte pas nécessairement Céline dans son cœur, à qui elle préfère les auteurs au style plus classique et à qui elle reproche surtout d’avoir ouvert la voie à « tous les gougnafiers qui ne savent pas tenir une plume » et qui s’autorisent un langage relâché en se réclamant du précédent célinien, comme le dit un Philippe d’Hugues. L’argument est loin d’être idiot, mais enfin Céline n’y est pas pour grand-chose, lui qui a inventé une langue n’ayant rien du sabir mais tout de la « prose très travaillée utilisant les ressources du langage populaire pour élaborer un style lyrique et baroque à la fois », écrit Laudelout.
De l’autre côté du spectre politique, c’est l’homme qu’on attaque, un “salaud” auquel on refuse de donner le moindre nom de rue, contrairement à Aragon qui a chanté « le Guépéou nécessaire à la France » et s’est fait le complice d’un régime aussi monstrueux que celui défendu par Céline. Laudelout ne nie rien de l’antisémitisme et des prises de position prohitlériennes de l’écrivain, mais estime qu’il est inutile de charger la barque. Sans apporter la moindre preuve, un essai farfelu paru il y a quelques années est allé jusqu’à faire de Céline un agent de la SS et un partisan du génocide des juifs… Sur ce sujet, toute la question est finalement de savoir s’il est pertinent de juger un écrivain sur des critères moraux, comme le réclamait un Jean-Paul Sartre. Le lecteur se fera son opinion.
“Céline à hue et à dia”, de Marc Laudelout, La Nouvelle Librairie, 416 pages, 19 €.
BBC
Climate Change: MPs say building demolitions must be reduced
By Roger HarrabinBBC energy and environment analyst
The number of buildings being knocked down must be reduced because demolition and rebuilding adds to climate change, MPs say.
Previously developers have been encouraged to knock down old, poorly-insulated homes and offices and replace them with buildings needing less heating.
More recently the government has agreed with engineers who argued that replacing buildings was often bad for the climate in the short and medium term.
That's because lots of emissions are created to make materials for buildings - such as steel, cement, bricks, glass, aluminium and plastics.
Demolishing and rebuilding creates double emissions by necessitating the manufacture of two lots of construction materials.
The Commons Environmental Audit Committee says the government's recent decision to relax planning rules may be leading to an unintended increase in demolition.
It insists that emissions created in the construction of buildings must be reduced if the UK is to meet its climate change targets
The Committee chairman, Philip Dunne MP, said: "From homes to offices, retail units to hospitality venues, our buildings have a significant amount of locked-in carbon, which is wasted each time they get knocked down to be rebuilt, a process which produces yet more emissions.
"Ministers must address this urgently."
The government said it welcomed the report and was carefully considering its findings. A spokesman from the business department said the UK was a leader in tackling greenhouse gas emissions.
Don't demolish old buildings, urge architects
Climate change: Construction companies told to stop knocking down buildings
The issue is complicated. In places such as the City of London, there's often pressure to capitalise on the high value of land by knocking down and building tall.
And some developers say that many buildings can't be kept and converted.
Take the case of the Marks and Spencer Marble Arch store in London's Oxford Street. Michael Gove, the minister controlling planning in the UK, recently agreed to review a plan to demolish it.
M&S insists that knocking down what it calls a "mish-mash of poor, idle shopping space" is the "green" option. The group's Property Director Sacha Berendi agreed that climate change was an emergency.
But he pledged: "Over the long term, the modern lower-carbon building will more than offset any emissions from the redevelopment.
"The new building will be amongst the top 10% best performing buildings in London (for energy consumption)."
He said that within 17 years the lower energy use in the new building would outweigh the emissions created by making it.
The demolition and re-building has been estimated to cause 40,000 tonnes of CO2 emissions.
Will Hurst from the Architects Journal told me: "Climate change is indeed an emergency but if M&S really thought that, they wouldn't be creating extra emissions when they really need to be drastically cut."
He pointed to comments in the magazine dezeen from Yamina Saheb, a lead author on the United Nations climate change panel, IPCC.
"The (construction) sector hasn't modernised since the Second World War - and now, the data shows it's lagging behind all other sectors," she told the magazine.
The Commons committee wants developers to be obliged to calculate emissions over the entire lifetime of buildings. It's urging the government to set ratcheting targets for the buildings sector, which is responsible for 25% of the UK's emissions.
The battle against demolition is already underway in the UK, with pioneering architects and engineers urging solutions such as adding extra storeys to existing buildings - such as the Standard Hotel near St Pancras station.
Other options are to recycle as much of the old building as possible, or keep the facade - or indeed the foundations, which need vast amounts of carbon-intensive cement.
There's now pressure for a major new refurbishment prize for architects to sit alongside the Stirling Prize, which some argue has featured flamboyant creations that showed too little care for the environment.
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Stop knocking down buildings, say engineers
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New York Times - World
Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Debating the war’s end. As the conflict rages on in Ukraine’s east, the global conversation is increasingly focusing on how the fighting could end and how to define victory — and for whom. Some Western leaders are suggesting a territorial compromise, which Ukraine opposes.
The war’s economic toll in Russia. Gripped by heavy sanctions and increasingly isolated from Western suppliers, Russia is working to keep its factories and businesses running and stave off a return to Soviet-era scarcity. Meanwhile, Russia’s central bank slashed interest rates again in an effort to prop up the economy.
Russian oil ban. The European Union has stalled on its proposed ban on Russian oil. The measure is being held up by Hungary’s refusal to back the embargo, claiming it would devastate the country’s economy.
On the ground. Moscow’s military has narrowed its focus to a 75-mile-wide sliver of land in the heart of the eastern Donbas region, which has allowed Russian forces to make incremental gains. Russia’s main immediate target remains Sievierodonetsk, the easternmost city still under Ukrainian control.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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Valeurs Actuelles
Une statue de Louis XIV à plus de deux millions d’euros pour le Musée des Beaux-Arts de Rennes
Le Roi Soleil n’a rien perdu de son faste. Le Musée des Beaux-Arts de Rennes s’est félicité, mercredi 18 mai, de l’acquisition par la Ville d’un objet « d’intérêt patrimonial majeur », pour 2,4 millions d’euros, relate France Bleu. Il s’agit d’une statue équestre en bronze de Louis XIV, réalisée par Antoine Coysevox, sculpteur majeur du XVIIe et XVIIIe siècle. Outre son intérêt artistique, l’œuvre est un témoignage d’un patrimoine disparu. Car c’est une réduction d’une statue plus imposante du souverain, qui avait été installée à Rennes.
Fondue à la Révolution
Terminé en 1689 et initialement destiné à Nantes, l’objet d’origine, haut de quatre mètres et reposant sur un piédestal de trois mètres, a été installé à Rennes à la suite du grand incendie de 1720. Mais il n’a pas survécu à la Révolution. En 1793, Louis XIV a été désarçonné et le bronze fondu pour construire des canons. « Suite à des plaintes de révolutionnaires qui disaient que le cheval avait l’air d’attendre le [roi] suivant, quelques mois après, il part à son tour à la fonte », raconte à France Bleu Guillaume Kazerouni, responsable des collections d’art ancien au Musée des Beaux-Arts.
Il ne restait donc de l’œuvre que sa réduction. Ce type d’oeuvres servait notamment de cadeaux diplomatiques. Elle a donc fini dans la collection privée d’un aristocrate britannique. La Ville l’a achetée grâce au mécénat du groupe agroalimentaire rennais Norac. Haute de 94 centimètres et trônant sur un socle de 1,20 mètre, la statue est actuellement exposée au Musée du Louvre mais devrait arriver à Rennes en septembre.
La réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de la célèbre statue monumentale de Coysevox conçue entre 1688 et 1689, puis démontée et fondue en 1793 pour réaliser des canons.
Le dossier de presse complet est à retrouver ici > https://t.co/m4XD7SG1o1 pic.twitter.com/F2RrKcB11S
— Service de presse (@Rennes_presse) May 18, 2022
Rennes : les dernières actualités
BBC
Monkeypox: Cases detected in three more countries for first time
The United Arab Emirates (UAE) has became the first Gulf state to record a case of monkeypox.
The Czech Republic and Slovenia also reported their first cases on Tuesday, joining 18 other countries to detect the virus outside its usual Africa base.
That number is expected to rise further still, but experts say the overall risk to the general population remains low.
Outbreaks of the virus have been found in Europe, Australia and America.
The symptoms often include a fever and rash - but the infection is usually mild.
In the UAE, health officials announced a case had been detected in a traveller who had recently visited west Africa and is now receiving medical treatment.
Authorities there say they are "fully prepared" to handle any outbreak, adding that early surveillance protocols for detecting the disease were in place.
The World Health Organization (WHO) says the virus can be contained with the right response in countries outside of Africa where it is not usually detected.
"We encourage you all to increase the surveillance of monkeypox to see where transmission levels are and understand where it is going," the WHO's director for Global Infectious Hazard Preparedness, Sylvie Briand, said at a conference on Tuesday.
The outbreaks may not be normal but remain containable, she added.
Outside Africa there are now 237 confirmed and suspected cases of monkeypox and health authorities around the world have announced plans to contain the virus.
Germany says it has ordered up to 40,000 doses of the Imvanex vaccine - used to treat smallpox, but also effective against monkeypox - to be ready in case the outbreak worsens.
Anyone already vaccinated with a smallpox vaccine years ago as part of a global bid to eradicate the disease should have existing immunity, German health officials said. But they added that the older treatment has more side-effects so is not suitable for fighting monkeypox today.
And in France, which has detected three cases, officials announced a targeted vaccination campaign of adults who had been recently exposed.
Authorities there are recommending that a vaccine be given within four days of exposure, but up to 14 days afterwards if necessary.
In England, officials announced on Tuesday that 14 more cases of the virus had been detected - bringing the total number of cases in the UK to 71.
Monkeypox is usually associated with travel to Central or West Africa, but some of the cases which have been occurring outside these countries have had no travel link.
It does not spread easily between people, but it can be spread through:
If you get infected with monkeypox, it usually takes between five and 21 days for the first symptoms to appear.
Symptoms include fever, headache, muscle aches, backache, swollen lymph nodes, chills and exhaustion.
A rash can develop, often beginning on the face, then spreading to other parts of the body. The rash changes and goes through different stages - a bit like chicken pox - before finally forming a scab, which later falls off.
Read more about the virus here.
What are your questions about Monkeypox? You can get in touch by emailing haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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Monkeypox cases rise to 71 in the UK
Monkeypox outbreaks are containable - WHO
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El País (ESP)
SANS TITRE
¿Mancillar una buena salsa de tomate con un chorretón de nata es pecado? Posiblemente. ¿Remite a tiempos pasados en los que se abusaba de la crema de leche? Seguro. ¿Está buena la mezcla? Sí rotundo sin ninguna clase de duda. Los sacerdotes de la modernidad culinaria podrán amenazarnos con la excomunión, pero disfrutar con la unión de estos dos ingredientes bien vale un futuro en el infierno.
Los italianos lo saben, y por eso llevan décadas haciendo penne al baffo, una pasta en la que se juntan la acidez y el dulzor del tomate y la cremosidad de la nata. En la versión más extendida, las notas saladas las ponen unos tropezones de jamón cocido, pero la receta admite variaciones con otros ingredientes como el atún, las salchichas o las verduras. En la región del Trentino la preparan con calabacín y speck (una especie de jamón ahumado típico del Tirol), y en Sicilia se pasan por el forro la norma de no juntar lácteos con seres marinos al añadir gambas, mejillones o pulpitos.
¿De dónde sale esta receta? Sus orígenes son inciertos, pero huele a ochentera. En aquella década, las salsas con nata no sólo arrasaron en España, sino que también se pusieron de moda en Italia, como demuestran los muy retro penne al vodka. El nombre baffo, según cuenta el New York Times, proviene supuestamente de la expresión “da leccarse i baffi” (“de chuparse los bigotes”). Si non è vero, è ben trovato: la salsa es bien golosona y te puedes lamer cualquier parte del cuerpo en la que te caiga.
Mi versión trata de actualizar la fórmula apostando por una mayor ligereza. Es decir, por menos nata y más verdura. Elimino el jamón y lo sustituyo por un extra de queso curado y unos tomatitos que de ninguna manera aparecen en la receta original, pero que la refrescan. Si te apetece, le puedes poner unos daditos de jamón cocido, cecina, butifarra o el embutido que te salga del níspero en el momento en el que se incorpora el calabacín. Importantísimo para triunfar: usar una marca de pasta de buena calidad y una passata o tomate triturado en la misma línea.
Dificultad
Es una pasta, así que no deberías ni preguntarlo.
Ingredientes
Para 4 personas
- 400 g de rigatoni, penne rigati o cualquier pasta corta
- 700 g de passata (o tomate triturado reducido al fuego hasta que espese un poco)
- 1 calabacín
- 16 tomatitos
- 50 g de queso curado rallado (parmesano u otros)
- Una cebolla
- 1 diente de ajo
- 100 ml de nata líquida para cocinar
- 1/2 cucharadita de guindilla seca picada o de copos de chile
- Aceite de oliva
- Sal
Preparación
- Poner a calentar un chorro de aceite a fuego medio-bajo en una cazuela. Picar la cebolla y el ajo y ponerlos a rehogar con la guindilla en la cazuela. Cocinar unos 5 minutos removiendo de vez en cuando, hasta que la cebolla empiece a ablandarse y el ajo tome un poco de color.
- Mientras, rallar el calabacín y añadirlo cuando la cebolla se haya ablandado un poco. Salar ligeramente, remover y subir el fuego a medio. Tapar y dejar que se cocine otros 5 minutos, removiendo de vez en cuando.
- Sumar la passata (para aprovecharla al máximo, mojar el recipiente con un poco de agua, agitar y verter el líquido en la cazuela). Salpimenta y, cuando empiece a borbotear, bajar el fuego, cubrir casi del todo la cazuela con una tapa y dejar que se haga unos 10 minutos.
- Mientras, cocer la pasta en otra cazuela con agua hirviendo el tiempo que indique el paquete, y poner los tomatitos en una sartén con un poco de aceite y una pizca de sal a fuego medio. Taparla y dejar que se ablanden, meneando la sartén de vez en cuando.
- Escurrir la pasta reservando una taza del agua de cocción. Incorporar la pasta a la salsa de tomate junto con la nata y el queso. Remover bien y, si se ve muy espeso, añadir un poco del agua de cocción de la pasta y volver a remover.
- Servir con los tomatitos por encima y más queso rallado aparte para quien quiera.
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
Valeurs Actuelles
Bonheur de ville en Toyota Aygo X
PHILOSOPHIE
On l’appelle “crossover”, parce qu’elle se prend pour une baroudeuse. Voyez ces extensions d’aile, ces sabots avant et arrière et cette garde au sol relevée… d’un centimètre. Bon, tout cela, c’est du marketing. Retenons surtout que la Toyota Aygo X (prononcez Aygo “cross”) est l’une des dernières micro-citadines à essence. Un marché déserté par les constructeurs, ses marges se révélant particulièrement faibles. La Citroën C1, la Peugeot 108 et la Renault Twingo, par exemple, ne seront pas renouvelées. Les firmes préfèrent le créneau des petites autos 100 % électriques. Alors, dans son genre, l’Aygo X fait de la résistance. Et avec panache ! On aime son exubérance bicolore. Et puis, quatre portes, pour un encombrement si réduit, c’est rare. Les grands gabarits se sentiront peut-être à l’étroit à l’arrière, mais le coffre a gagné 60 litres, pour atteindre 231 litres.
PRESTATIONS
La finition est un tantinet au-dessus de la moyenne. Ergonomie du poste de conduite bien pensée. Levier de vitesses agréable à manier en boîte manuelle. Les rondeurs de la planche de bord rassurent. Le large écran tactile des versions les plus huppées est bien intégré dans un grand insert ovoïde. Il pilote la navigation. Le système multimédia accède à la connectivité Android Auto et Apple Carplay. À noter aussi : le chargeur à induction au-dessus des portegobelets pour les amateurs. Sans oublier, au sommet de la gamme, une sono JBL de 300 watts, avec caisson de basse logé dans le puits de la roue de secours. En entrée de gamme, sur la version Active, vous aurez déjà droit en série à un beau festival : climatisation, ordinateur de bord, banquette fractionnée (50/50), aide au maintien dans la voie, régulateur adaptatif, freinage d’urgence avec détection des cyclistes et piétons, lecture automatique des panneaux et même feux de route automatiques. Des équipements comme sur une grande ! Mais qui font grimper la note… et la marge.
TECHNIQUE
Le 3-cylindres essence 1 litre “atmo” développe 72 chevaux pour un poids inférieur à la tonne. La “boîte 5” mécanique fera l’affaire, mais sur route, pour doubler, il faudra souvent jouer du levier de vitesses pour relancer. La boîte S-CVT (1 000 euros supplémentaires) offre un gain de souplesse. Sans grever la consommation, très raisonnable d’ailleurs, sous les 5 litres aux 100 kilomètres en moyenne. Confort, précision de la direction, roulis modéré en courbe, agilité due au poids plume de l’engin et rayon de braquage de Lilliputienne ne sont pas les moindres atouts de cette attachante petite voiture garantie trois ans.
Valeurs Actuelles
Chapeau rouge à Dijon
Le chef William Frachot comptabilise deux étoiles au guide Michelin depuis bientôt dix ans et l’assiette a pris des allures contemporaines depuis la réflexion qu’a imposée la dernière pandémie. Côté décoration, de hauts panneaux arrondis de bois cérusé couleur miel cassent les volumes, la lumière entre dans les lieux par une grande baie vitrée donnant sur la rue. Lumière du jour pour le déjeuner et douces harmonies derrière de grandes bulles de stuc blanches le soir. Les assises jaune soleil mettent de bonne humeur. Les assiettes de la maison Coquet sont la continuité élégante et fine, aux formes douces, de la salle à manger.
Avec ses équipes, le chef met plus que jamais en avant les produits bourguignons qu’il réinterprète en mode léger. Les escargots sont entourés de salade rôtie aux champignons, la partie de pêche en rivière fait découvrir des poissons d’eau douce méconnus, la volaille de Bresse est agrémentée d’un jus réduit au vin jaune, le pigeon twiste avec l’orge maltée fumée et le ris de veau s’étale sur une purée de racines de persil caramélisées avec les panais.
Côté desserts, le talentueux chef pâtissier Jérémie Parmentier, maître de la précision, nous séduit avec une poire vigneronne où la réduction magistrale du vin donne du peps au fruit poché. Mais son soufflé cazette du Morvan, qui met l’accent sur les textures de la noisette croquante et en émulsion, n’est pas mal non plus.
Cinq menus sont proposés : Affaires, en trois services pour le déjeuner, à 65 euros ; Émotions, quatre services pour 105 euros ; et deux menus Esprit William Frachot, cinq services à 155 euros et huit services pour 182 euros.
Hostellerie du Chapeau rouge, 5, rue Michelet, Dijon (Côte-d’Or). Tél. : 03.80. 50.88.88.
Opex 360
La force aérienne égyptienne autorisée à acquérir 23 hélicoptères de transport lourd CH-47F Chinook
par Laurent Lagneau · 27 mai 2022
En 1980, l’Égypte reçut 15 hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-47C Chinook, dont 12 furent portés au standard CH-47D au tournant des années 2000, dans le cadre d’un contrat attribué à Boeing. En outre quatre exemplaires supplémentaires furent commandés, portant ainsi la flotte égyptienne à 19 appareils [16 CH-47D et 3 CH-47C, ces derniers servant à la formation des équipages], répartis entre les 8e et 33e escadrons, basés à Kow Awshim.
Cela étant, Le Caire a l’intention non seulement de moderniser mais aussi d’étoffer sa flotte de Chinook. En effet, dans un avis publié le 26 mai, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des exportations d’équipements militaires américains dans le cadre du dispositif FMS [Foreign Military Sales] a recommandé au Congrès des États-Unis d’accepter la vente à l’Égypte de 23 hélicoptères CH-47F Chinook, pour un montant estimé à 2,6 milliards de dollars.
Outre la livraison des 23 appareils, ce montant inclut notamment 56 moteurs T-55-GA-714A [46 installés et 10 de rechange], 52 systèmes de navigation inertielle, 29 systèmes d’alerte de missile AN/AAR-57, 75 mitrailleuses M-240, des munitions, différents dispositifs d’auto-protection et de navigation ainsi que des équipements nécessaires à la maintenance.
Pour rappel, évolution du CH-47D, le CH-47F dispose d’un poste de pilotage conforme au CAAS [common aviation architecture system], avec une avionique modernisée, un système de contrôle de vol numérique avancé [DAFCS], d’une protection renforcée et d’une motorisation plus puissante.
Cette vente « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’u allié majeur non membre de l’Otan qui continue d’être un partenaire stratégique important au Moyen-Orient », justifie la DSCA dans son avis.
Et d’ajouter : « L’Égypte utilisera cette capacité améliorée pour renforcer sa défense intérieure et dissuader les menaces régionales », à commencer par l’activité des organisation jihadistes présentes notamment dans le Sinaï. Début mai, 11 militaires égyptiens ont été tués lors d’une attaque revendiquée par la branche locale de l’État islamique [EI ou Daesh].
Malgré les critiques de certaines Organisation non gouvernementales [ONG] sur l’aide militaire américaine à l’Égypte, l’administration Biden, qui avait pris l’engagement de placer les droits humains au cœur de sa relation avec l’Égypte, a autorisé la vente aux forces égyptiennes de 12 avions de transport C-130J Super Hercules pour 2,2 milliards de dollars, de trois radars SPS-48 LBR [Land Based Radar] pour 355 millions de dollars et 5070 missiles antichars TOW 2A pour 691 millions de dollars.
Valeurs Actuelles
Monaco, figure de proue de la Riviera
Le Blue Bay est le restaurant gastronomique du Monte-Carlo Bay Hotel & Resort. Il a reçu cette année sa deuxième étoile, ce qui est une belle récompense qui vient distinguer la gastronomie très créative du chef Marcel Ravin. Le Guide Michelin salue ainsi les créations du chef originaire de Martinique et son mix entre les saveurs caribéennes et méditerranéennes. Une cuisine unique et audacieuse dans un cadre féerique.
Attentif aux exigences de sa clientèle internationale, Marcel Ravin s’est nourri des demandes parfois irréelles. Il faut goûter sa fameuse sucette de foie gras à la barbe à papa. Le Blue Bay possède depuis peu son propre potager et peut proposer les produits de saison à chaque instant. C’est le challenge de Marcel Ravin d’associer poissons de Méditerranée et légumes de son potager. Sa cuisine colorée, épicée et très iodée est à l’image du chef : très généreuse.
Monte-Carlo Société des Bains de Mer innove et présente ses nouveaux chefs féminins à la tête de trois de ses restaurants les plus en vogue. La petite dernière est Mélanie Serre, qui est là pour relever un défi de taille. Son arrivée dans les cuisines d’ Elsa, la table du Monte-Carlo Beach, est un challenge car elle prend indirectement la suite d’un chef qui a mené la bataille du bio jusqu’à le faire estampiller. Son successeur immédiat fut une chef qui a pris sa relève un peu trop en dilettante pour que ça marche : on ne la voyait pas souvent.
L’arrivée de Mélanie Serre était très attendue dans ce cocon, membre des Relais & Châteaux. Cette professionnelle passionnée, qui fut élève du regretté Joël Robuchon, nous fait découvrir ici un univers culinaire entre gourmandise et élégance. Dans un premier temps, les produits de la mer sont mis à l’honneur avec des soupes, des sauces bien réduites, à base de poissons. Le végétal aussi, comme la carotte, salée, sucrée, cuite, crue, confite, en utilisant tout, des fanes à la peau en passant par le cœur du produit.
Yasmina Hayek tout juste 25 ans dirige Em Sherif
À l’Hôtel de Paris, une nouvelle enseigne : Em Sherif, une affaire de famille et d’amour, présente dans le monde entier avec déjà 16 établissements. Ce restaurant ouvre ses portes au sein de l’hôtel, dirigé par la chef exécutive Yasmina Hayek, fille de Mireille Hayek, créatrice de cette enseigne qui fait rimer gastronomie libanaise et plaisirs des sens. Yasmina Hayek est une femme très entreprenante au savoir-faire précis, qui démultiplie l’art de recevoir à la libanaise, si réputé pour sa convivialité et unique au monde. Dans l’assiette, la générosité libanaise au cœur teinté de Méditerranée s’offre avec des dizaines de plats colorés en petites portions à partager. Mezze froids et chauds, mix de grillades, shawarma, kharouf et bar entier ou autres poissons de la Méditerranée grillés avant d’aboutir sur de multiples desserts.
La troisième femme, Victoria Vallenilla, arrive pour relever le défi gourmand des très animés Coya. Celui de Monte-Carlo est une référence gastronomique et festive, le lieu prisé par une jeunesse branchée et aisée. À tout juste 27 ans, Victoria Vallenilla a pris les commandes de la brigade de l’établissement qui sublime les grands classiques de la cuisine péruvienne grâce à de délicates touches de gastronomie asiatique. La Vénézuélienne qui a grandi dans les Caraïbes est ainsi devenue la première chef du groupe Coya. Formée au Vistamar de l’hôtel Hermitage, il y a quelques années, par le chef Joël Garault, elle connaît bien Monaco et les envies des Monégasques. Elle a créé pour Coya un croustillant pop-corn de poulet, concocté à l’issue d’un processus de deux jours de marinade, mais aussi des plats légers et sains, avec l’ umami, cette fameuse cinquième saveur qui réveille le palais et pétille en bouche. Il y a fort à parier que le talent de la jeune femme aura une incidence bénéfique sur les assiettes de ce lieu de rendez-vous international à la vue directe sur la mer.
Enfin, pour parfaire la nouvelle gourmandise monégasque, Yannick Alléno, qui était déjà présent dans la principauté depuis un an, importe son concept de comptoir gastronomique Pavyllon (comme à Paris) au sein de l’hôtel Hermitage à Monte-Carlo. Une nouvelle adresse qui bouscule les codes du grand restaurant en mêlant raffinement, décontraction et une cuisine en liberté. L’intérieur, signé Chahan Minassian, le décorateur fétiche de Yannick Alléno, laisse place à un vaste comptoir face à la cuisine ouverte dans un esprit de convivialité. À l’extérieur, la terrasse végétalisée s’habille d’une superbe vue sur la mer.
À découvrir absolument : le menu aux saveurs raffinées et authentiques de la Méditerranée aux couleurs des saisons qui se succèdent pour 78 euros. Ce menu peut être servi à la demande en une heure pour une entrée, un plat et un dessert. La tornade Alléno vient d’investir le Rocher et lui fait découvrir ainsi toutes les subtilités de l’extraction, la signature du chef. Ce style de restaurant est une nouveauté très séduisante qui plaît à toute la principauté.
BBC
Depeche Mode: Pet Shop Boys lead tributes to late keyboardist Andy Fletcher
Pet Shop Boys, Alison Moyet and The Smashing Pumpkins have led the tributes to Depeche Mode keyboardist Andy Fletcher, who died this week aged 60.
Fletcher was a founding member of the UK electronic band who found success with hits including Personal Jesus.
Synth-pop duo Pet Shop Boys described him as "a warm, friendly and funny person who loved electronic music..."
Singer Moyet, who grew up on the same Basildon estate as Fletcher, was left speechless by the news of his death.
She said: "I have just heard the news. Since we were 10. Same estate. Class mates to label mates. He who kept faith with all the old gang and they with him. It doesn't compute. Fletch. I have no words."
We’re saddened and shocked that Andy Fletcher of Depeche Mode has died. Fletch was a warm, friendly and funny person who loved electronic music and could also give sensible advice about the music business. pic.twitter.com/tOMQaeaFoc
US rock band The Smashing Pumpkins, in an online post, described the musician as "legendary and inspirational", saying they were "saddened" to hear of his death.
British singer Carol Decker tweeted: "Fletch was a lovely guy, DM [Depeche Mode] one of my all time favourite bands, sending all my love to his family friends and band members."
Depeche Mode had chart success in the 1980s and 1990s with dark electronic singles including New Life, Enjoy the Silence and Just Can't Get Enough.
The band confirmed the news of Fletcher's death on Thursday, saying they were "shocked and filled with overwhelming sadness".
The statement went on to say that the keyboard player had a "heart of gold" and their "hearts are with his family".
Founded in Basildon in 1980, the group were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame two years ago.
In a statement posted on social media, the band said: "Fletch had a true heart of gold and was always there when you needed support, a lively conversation, a good laugh or a cold pint."
pic.twitter.com/RlB7QM6ckW
Fletcher, who was born in Nottingham but moved to Basildon as a child, remained with the Depeche Mode throughout its four-decade history, which included two number one albums, Ultra and Songs of Faith and Devotion.
Broadcaster and DJ Richard Blade told the BBC that Fletcher was the driving force behind the band.
'The backbone of Depeche Mode'
"People always think of Dave [Gahan] being the singer and frontman and Martin [Gore] being the songwriter, but Andrew was the backbone of Depeche Mode," said Blade.
"Martin Gore said to me one time that there would be no Depeche Mode without Andrew Fletcher, he was the one who would always get Dave and Martin and at the time [former bandmate] Alan Wilder together and say, 'get in the studio, let's work on a new album, let's get a tour together'."
Lol Tolhurst, the drummer in fellow 80s rock act The Cure, described the news of Fletcher's death as "very sad".
"I knew Andy and considered him a friend. We crossed many of the same pathways as younger men," he tweeted.
Sister Bliss, from electronic outfit Faithless, described Fletcher as a "keyboard warrior" and tweeted that he was "gone way too soon".
Miles Hunt, frontman of The Wonder Stuff, recalled Fletcher and his Depeche Mode bandmates having been a "welcoming, kind and encouraging bunch of people".
Fletcher's last studio album with the band was 2017's Spirit, their 14th, which reached number five in the UK albums chart.
He leaves behind wife Grainne, to whom he was married for almost 30 years, and two children, Megan and Joe.
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Opex 360
La Lituanie propose une coalition navale pour forcer le blocus russe sur le blé ukrainien
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
Va-t-on vers une crise alimentaire majeure, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, d’une éventuelle baisse de la production mondiale de blé provoquée par les aléas météorologiques ainsi que par le manque d’engrais, de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et de la hausse des prix de l’énergie et des produits agricoles?
Ainsi, en janvier, la tonne de blé valait 275 euros… Or, actuellement, elle se négocie désormais aux alentours de 430 euros sur le marché Euronext. Un record. Au-delà, sans doute, de la spéculation de certains sur les cours, cette inflation tient au fait que la Russie et l’Ukraine représentent à eux deux le quart, voire le tiers, des exportations mondiales de cette céréale. Et 400 millions de personnes dans le monde dépendent du blé ukrainien…
Évidemment, compte des sanctions internationales infligées à Moscou, le blé russe ne peut plus être exporté vers l’Europe. D’ailleurs, Dmitri Medvedev, l’actuel vice-président du Conseil de sécurité de Russie, a prévenu, le 1er avril dernier : son pays ne livrera plus ses récoltes aux pays « inamicaux » et n’exportera plus que vers les pays « amis ». Et d’ajouter que la nourriture pouvait aussi être une « arme silencieuse ».
Quant à l’Ukraine, il ne lui est plus possible d’exporter sa production comme elle le faisait jusqu’alors, c’est à dire depuis ses ports donnant sur la mer Noire, ceux étant soumis à un blocus imposé par la marine russe.
« Arrêtez de bloquer les ports de la mer Noire ! Autorisez la libre circulation des navires, des trains et des camions transportant de la nourriture hors d’Ukraine! », a lancé Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, à la partie russe, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, la semaine passée. Et d’insister : « Arrêtez de menacer de suspendre les exportations de nourriture et d’engrais vers les pays qui critiquent votre guerre d’agression ».
Pour M. Blinken, « l’approvisionnement alimentaire de millions d’Ukrainiens et de millions d’autres personnes dans le monde a littéralement été pris en otage par l’armée russe ». En outre, la Russie est accusée de détruire les silos ukrainiens situés sur les territoires qu’elle a conquis et de s’accaparer le blé qui s’y trouvait.
« À vous entendre, messieurs, nous voudrions tout simplement affamer la terre entière, tandis que vous et les Ukrainiens seriez soucieux du sort de tous! », a rétorqué Vassili Nebenzia, le réprésentant permanent de la Russie auprès des Nations unies, avant d’expliquer que ce risque de crise alimentaire était dû à d’autres causes [climat, pandémie, spéculation, etc]. Et de dénoncer à son tour l’attitude occidentale consistant à « faire porter le chapeau à la Russie pour tous les problèmes du monde ».
C’est donc dans ce contexte que la Lituanie a proposé l’idée de mettre en place une « coalition navale de volontaires » pour briser le blocus imposé par la marine russe aux ports ukrainiens. Son ministre des Affaires étrangères, Gabrielius Landsbergis, en a discuté avec Liz Truss, son homologue britannique, à l’occasion d’un déplacement à Londres, le 23 mai.
« Le temps est très très court. Nous approchons d’une nouvelle récolte et il n’y a pas d’autre moyen pratique d’exporter le grain que par le port d’Odessa », a fait valoir M. Landsbergis dans les colonnes du quotidien The Guardian. « Il n’y a aucun moyen de stocker ce grain et aucun autre itinéraire alternatif adéquat. Il est impératif que nous montrions aux pays vulnérables que nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour nourrir le monde », a-t-il ajouté.
Dans le détail, le plan proposé par Vilnius consisterait à escorter les navires céréaliers lors de leur traversée de la mer Noire pour se rendre à Odessa. Cette opération décrite comme « humanitaire » ne serait évidemment pas conduite sous la bannière de l’Otan.
« Ce serait une mission humanitaire » qui ne serait « pas comparable à une zone d’exclusion aérienne. […] Des navires ou des avions militaires, voire les deux, seraient utilisés pour garantir que les chargements de céréales puissent quitter Odessa en toute sécurité et atteindre le Bosphore sans intervention russe. Nous aurions besoin d’une coalition de volontaires – des pays dotés d’une puissance navale importante – pour protéger les voies de navigations », a détaillé le ministre lituanien.
A priori, le Royaume-Uni serait ouvert à cette idée poussée par Vilnius. Idée qui serait compliquée à mettre en oeuvre, compte tenu de la présence éventuelle de mines mouillées dans le secteur d’Odessa par la marine russe, du risque élevé de dérapage [sachant que, par le passé, des navires occidentaux ont été « intimidés » en mer Noire] et de la Convention de Montreux, qui s’applique aux détroits turcs… qu’Ankara a fermés aux navires de guerre en mars dernier.
« Ce que nous devons faire, c’est traiter ce problème de sécurité alimentaire mondiale et le Royaume-Uni travaille sur une solution urgente pour faire sortir le grain de l’Ukraine », a cependant fait valoir Mme Truss.
Pour le moment, la solution passe par la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes, afin de permettre à celles-ci de tenir les navires militaires russes à distance… D’où l’annonce faite le 23 mai par Lloyd Austin, le chef du Pentagone [lequel a d’ailleurs brûlé la politesse à son homologue danois…].
En effet, à l’issue d’une réunion « virtuelle » du groupe de contact ukrainien dirigé par les États-Unis [et qui compte une quarantaine de pays], M. Austin a annoncé que le Copenhague donnerait à Kiev des batteries de défense côtière armées de missiles RGM-84. « Je suis particulièrement reconnaissant au Danemark, qui a annoncé aujourd’hui qu’il fournirait des missiles Harpoon pour aider l’Ukraine à défendre ses côtes », a-t-il dit. Faut-il comprendre que les forces ukrainiennes ont déjà épuisé leur stock de missiles P360 Nepture, dont deux exemplaires coulèrent le croiseur russe Moskva?
Valeurs Actuelles
Saint Charles de Foucauld, une chance pour la France
Sur les bancs de Saint-Cyr, il avait cultivé l’oisiveté à la Georges Moustaki, entre siestes et nonchalance. Jeune cavalier à Saumur, il avait vécu l’ivresse des occupations mondaines à la Frédéric Beigbeider, entre démesure et raffinement. Aux frontières de la Moselle et dans le désœuvrement des garnisons, il avait espéré tirer de la chair et de ses tourbillons, réconforts et plaisirs. Il ne goûtera que l’amertume de la misère affective décrite par Houellebecq.
Las de tant d’excès et de paresse, il reprit goût à la vie en devenant un aventurier géographe à la Sylvain Tesson. Parcourant, carnets en main, les grands espaces du Maroc, de Tanger à Mogador, ses travaux sur l’extrémité occidentale de la chaîne de l’Atlas seront couronnés par la Société de géographie de Paris. Elle lui attribuera le grand prix annuel de l’Exploration scientifique la plus remarquable. Nous sommes en 1885. Du corps des femmes à la terre des hommes, Charles de Foucauld pense avoir tout exploré. Il est riche, comblé et admiré à la Largo Winch. Il a 27 ans et est promis au meilleur. L’orientation de sa vie va pourtant changer d’une façon radicale.
Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir
Le renversement, fulgurant et complet, qui va s’opérer dans la vie de ce jeune homme jouisseur, talentueux et intrépide est à lui seul une leçon de vie magistrale qui vaut les meilleurs sermons. La conversion de Charles de Foucauld à Paris dans l’église Saint-Augustin rappelle que l’homme ne vit pas seulement de pain, de gloire, de plaisir et d’honneurs. La voix de bronze de l’abbé Huvelin résonne du haut de la chaire : « Jésus a tellement pris la dernière place que jamais personne n’a pu la lui ravir. » Profondément marqué par la formule du prédicateur et attiré par l’invisible, il rejoindra le prêtre à la sacristie, tel un assoiffé qui réclame à boire : « Monsieur l’abbé, s’il vous plaît, donnez-moi la foi. » Le vicaire répondra avec l’assurance d’une foi dans la grâce qui semble faire défaut à un certain clergé aujourd’hui : « Si vous voulez croire, alors commencez par vous mettre à genoux et confessez-vous. Vous croirez. » Lui qui avait éprouvé les limites de l’enivrement des sens et les maux de l’âme des lendemains de fête trouvait enfin le bonheur d’un absolu qui ne déçoit pas. La plénitude vivante d’une miséricorde sans rivage et d’une charité jamais satisfaite de ne pas donner davantage. Touché par la grâce, Charles de Foucauld découvrait un infini à explorer.
L’Homo festivus décrit par Muray peinera sans doute à comprendre qu’une telle quête de Dieu soit en mesure de modifier ainsi le cours d’une existence. Noyés dans la culture du moindre effort, la conscience ramollie en raison d’une décontraction morale sans borne et étourdis par des divertissements futiles, les Français de 2022 ont-ils des inquiétudes spirituelles ? La canonisation de Charles de Foucauld offre à chacun la possibilité de se remettre en question. Les catholiques français ont désormais un nouvel et formidable intercesseur au Ciel. Il nous appartient à chacun de l’invoquer pour notre pays. De prendre conscience que pour qu’une vie soit pleinement vécue, à la française, la foi en Jésus-Christ est un atout merveilleux. Pour ne pas dire nécessaire.
* Le père Danziec est prêtre et chroniqueur sur le Club VA.
BBC
The Unseen Queen: New BBC film shows Royal Family's private family videos
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Buckingham Palace and the BBC have announced details of a 75-minute programme shown on BBC One and iPlayer on Sunday, May 29th. The documentary reveals for the first time unseen private family videos of the Queen as a young girl.
Elizabeth: The Unseen Queen contains unique footage filmed by the Royal Family. They can be seen relaxing on board the Royal Navy’s battleship HMS Vanguard in 1947, the vessel which took them to and from South Africa for their tour at the time.
In this preview, there are extracts of the Queen's speeches from her 1996 Christmas broadcast, and also her address at the Guildhall on June 11th, 1947.
Elizabeth: The Unseen Queen, will air on Sunday, May 29th at 745pm on BBC One/BBC iPlayer.
Opex 360
Le PHA Mistral et la frégate Courbet ont saisi près de deux tonnes de cocaïne dans le golfe de Guinée
par Laurent Lagneau · 24 mai 2022
En 2021, la Marine nationale a intercepté près de 45 tonnes de drogue, que ce soit dans le cadre de ses missions relevant de l’action de l’État en mer ou lors d’opérations extérieures. Un record obtenu grâce à plusieurs saisies importantes, à l’image de celles effectuées par la frégate de surveillance Germinal [4,2 tonnes de cocaïne, en janvier, aux Antilles] et le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Dixmude, alors engagé dans l’opération Corymbe, dans le golfe de Guinée [6 tonnes saisies à bord du cargo Najlan].
Le volume de produits stupéfiants saisis sera-t-il de la même ampleur cette année? L’avenir le dira… En attendant, les prises se multiplient, comme en témoigne l’action de la frégate de surveillance Floréal, qui, lors de son engagement dans l’opération européenne EUNAVFOR Atalanta, au large de la Corne de l’Afrique. Durant un mois, le navire français a réalisé sept inspections de boutres suspects, ce qui lui a permis de mettre la main sur plus de 1,3 tonne de métamphétamine, 1,4 tonne d’héroïne et 6 tonnes de résine de cannabis. Soit l’équivalent de 200 millions d’euros « en valeur de rue en Europe ».
À ces huit tonnes de drogues viennent s’ajouter les 2 tonnes de cocaïne saisies par le PHA Mistral et la frégate légère furtive [FLF] Courbet, actuellement engagés dans la mission Jeanne d’Arc 2022, dont le parcours passe par le golfe de Guinée et donc par l’opération Corymbe.
Selon les explications données par l’État-major des armées [EMA], le groupe « Jeanne d’Arc » a d’abord repéré, le 21 mai, un navire de pêche de vingt mètres de long suspecté de se livrer à des trafics illicites. Celui-ci a été mis sous surveillance durant deux jours, grâce à l’hélicoptère Dauphin du PHA Mistral ainsi qu’au drone aérien S-100 Schiebel, actuellement en expérimentation opérationnelle à son bord.
La mise en oeuvre de ce drone, encore appelé « Serval » [Système Embarqué de Reconnaissance Vecteur Aérien Léger], a « permis l’identification du navire suspect et le suivi de l’action de l’équipe de visite du Courbet pendant plusieurs heures », relate l’EMA. Celle-ci a ainsi mis la main sur des sacs étanches contenant au total près de deux tonnes de cocaïne. Une quantité qui représente, selon l’Office anti-stupéfiants [OFAST], 50 millions d’euros. Cela étant, rien n’a été dit au sujet de l’équipage du navire de pêche arraisonné.
#Corymbe | Nouveau coup porté aux trafics illégaux à destination de l’#Europe.Le 22/05, une opération de lutte contre le narcotrafic conduite par le groupe @Mission_JDA a permis de saisir près de 2 t de cocaïne sur un navire de pêche dans le golfe de Guinée. @premar_ceclant pic.twitter.com/muInPuDBSe
— Armée française – Opérations militaires (@EtatMajorFR) May 24, 2022
À noter que cette saisie a été effectuée sous la direction du préfet maritime de l’Atlantique et du procureur de la République de Brest. Et qu’elle a pu se faire parce que le contrôle documentaire n’a pas permis de déterminer la nationalité du navire suspect, lequel a donc été déclaré comme sans pavillon.
Quoi qu’il en soit, et d’après le dernier rapport du Centre d’expertise français dédié à la sûreté maritime [le MICA Center, ndlr], « la production de cocaïne explose et les flux vers l’Europe s’adaptent aux contrôles grandissant dans les Caraïbes. Ainsi, la route vers l’Europe via l’Afrique de l’Ouest puis la Méditerranée est désormais considérée par l’ONUDC [Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, ndlr] comme la principale artère de cocaïne ». Et d’ajouter : « Longtemps épargnée, l’Afrique consomme de plus en plus de cocaïne en raison de la baisse de son prix. Une hausse de 40% de la consommation est attendue dans la
décennie ».
Cette tendance qui fait de l’Afrique une plaque tournante du trafic de drogue s’est amorcée vers 2005, quand les trafiquants sud-américain ont commencé à réorienter leur « production » vers l’Europe, le marché américain étant alors saturé. Ainsi, et alors que les flux ne cesse de grossir, l’ONUDC estime qu’environ 50 tonnes de cocaïne transitent chaque année par le seul golfe de Guinée pour ensuite être acheminée vers le continent européen.
Cela étant, il n’est pas impossible que le groupe « Jeanne d’Arc » fasse d’autres saisies dans les jours à venir, étant donné qu’il va prochainement mettre le cap vers le Brésil et remonter vers les Antilles avant de traverser de nouveau l’Atlantique pour rejoindre Lisbonne, puis Toulon.
Valeurs Actuelles
[VIDEO] Charlotte rencontre la descendante de Jeanne d’Arc !
20 ans après avoir elle-même incarné Jeanne d’Arc, Charlotte d’Ornellas vous emmène à Orléans à la découverte des fêtes johanniques. Fait exceptionnel cette année, la jeune fille figurant Jeanne d’Arc lors de ces célébrations centenaires n’est autre que Clothilde Forgeot d’Arc, descendante du frère de la pucelle d’Orléans. Une plongée, le temps d’un week-end, dans l’histoire glorieuse d’une jeune bergère qui mena les Français vers la victoire lors de la Guerre de Cent ans. Une mémoire toujours présente dans le cœur des Orléanais qui rendent hommage à son sacrifice chaque année.
BBC
Cost of living crisis: Sheerness cafe owner sleeps on shop floor to save money
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Steve Jackson sleeps on the floor of the Jacksonwood Vintage Tea Rooms in Kent as he can't always afford the petrol to get home - and regularly skips meals to help him pay the bills.
Since the cost of living crisis started earlier this year, Mr Jackson said he's lost half of his trade.
Now down to his last £800 in savings, he said he can't afford to heat his shop, has had to let two members of staff go and now fears he will have to close his small business within months.
He said: "There is no light at the end of the tunnel. I've done everything possible and can't seem to make a living."
The government has set out new measures to help people pay for energy bills, but they may be too late for people like Steve.
A government spokesperson said: "We understand that people are struggling with rising prices, and while we can't shield everyone from the global challenges we face, we're supporting British businesses to navigate the months ahead."
Video Journalist: Stuart Maisner
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BBC
Triangle of Sadness has quite some running time for a satirical comedy – but it is never boring.
Ruben Östlund won the Palme d'Or at Cannes in 2017 with his modern-art satire, The Square. Five years on he returns to Cannes with another satire, Triangle of Sadness, and it's even better – a frontal assault on the super-rich, and on the capitalist system in general, which has enough rage and riotous abandon to compensate for its lack of subtlety. More like this: – Top Gun 2 is 'better than the original' – An 'eccentric fantasy' from the director of Mad Max – Men is a 'smart and stylish' horror
Actually, that's not entirely fair, because although Östlund makes his points with unapologetic frankness, the Swedish writer-director's first English-language film shows that he is still capable of quietly uncomfortable, penetrating social comedy. This is what we get in the opening scenes, when the film appears to be a straightforward lampoon of the fashion industry. In advertising shoots, notes Östlund, the more expensive the brand, the more grumpy the models have to pretend to be. As for the title, the "triangle of sadness" is the term given to the frown lines between your eyebrows.
The poor soul who may need Botox to treat his own triangle is Carl (a superb Harris Dickinson), a gangly male model who would like to be intellectually and politically progressive, but whose better instincts are always overtaken by his insecurities. His girlfriend Yaya (Charlbli Dean) is a model, too, but because she is female, she gets paid much more than he does – so why is she so slow to pay the bill at a fancy restaurant? The couple's disagreement on this matter could have come from an episode of Seinfeld, but Östlund doesn't ease the tension with a punchline. Just as he did in his breakthrough film, Force Majeure (which was remade in America, incidentally, with Julia Louis-Dreyfus from Seinfeld in one of the starring roles), he keeps the argument going well after the stage that most directors would have given up and moved on. It's an excruciatingly funny reminder that Östlund is cinema's king of the awkward situation, but it also sets up the question which will recur throughout the film: why is it that some people are deemed to be more worthy of money than others?
This question is unavoidable when the action moves away from the modelling industry and on to a luxury cruise liner: Yaya and Carl are on board for free, because the photos of her posing with food she won't actually eat will be seen by millions of Instagram followers. The couple meets a grotesque array of haves and have-nots, plus the have-somes in between. The haves include a cheerful oligarch (Zlatko Buric) who made his millions by selling animal droppings as fertiliser, and a cosy old British couple who amassed their fortune in an even less savoury way. The have-somes include a captain (Woody Harrelson) who would rather get blind drunk in his cabin than mix with the passengers he despises, and a steely chief steward, Paula (Vicki Berlin), who is left to run the show. One searing example of the haves' entitlement comes when a passenger insists, on a whim, that the crew members enjoy themselves by having a swim. It doesn't occur to her that they'd rather get on with their jobs: she wants them to swim, so that's what they'll do.
Triangle of sadness
Directed by: Ruben Östlund
Starring: Harris Dickinson, Charlbli Dean, Woody Harrelson
Length: 2 hours 30 minutes
But the hierarchy is about to change. First, some stormy weather and some glutinous haute cuisine results in the most hilariously disgusting vomiting scene since the Mr Creosote sketch in Monty Python's The Meaning Of Life. The sozzled captain and the oligarch swap quotes from Noam Chomsky and Ronald Reagan, and the cruise seems to be hurtling towards a bacchanalian anarchy redolent of JG Ballard's High-Rise. Then Östlund begins a sardonic third chapter. For reasons I won't reveal, eight people from the ship ended up stranded on a desert island, and suddenly it doesn't matter who has the most dollars or Instagram followers. Antonia (Dolly De Leon), the cool, savvy toilet cleaner, is the only person capable of catching a fish or lighting a fire, so she becomes the survivors' leader. She alone has the power to give or withhold packets of pretzel sticks. Offers of Rolex watches aren't going to sway her, but some time alone with Carl just might.
Be warned. Triangle of Sadness rants and smirks at the state of the world over two-and-a-half hours, which is quite some running time for a satirical comedy. But it is never boring. Partly that's because the political commentary is so shrewd, and partly it's because it has a surprising amount of warmth and nuance, too. Östlund ensures that while the situations may be absurd, the people in them are as human as any of us.
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BBC
'I found my dream job in retirement - marrying people'
By Dougal ShawBusiness reporter, BBC News
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Amanda Wheal, 58, was a teacher for three decades before retiring from the profession in 2020. Inspired by her brother, she decided to follow a completely different career path.
She discusses the challenges of taking on an entirely new job in your fifties, for our business advice series CEO Secrets.
Why did you change track?
I loved teaching, working with kids and changing lives. It was very rewarding but towards the end of my career I was a bit disenchanted. I grew tired of the bureaucracy and box-ticking and felt the creativity had gone. Sometimes I used to look out the window in the classroom and watch the cars go past, wondering what other people are doing. I was thinking: 'There's a whole world out there, and I've been doing this for so long'.
I confessed this to my brother, who was quite a free-spirit of the seventies. He said: "Amanda, you can do it, you know there's lots of skills that you've got that people don't have."
The thing that triggered the change for me was my brother's death: it was my first real bereavement. I'd been doing things on autopilot, like clearing his flat, keeping myself distracted and people thought I was coping very well. But I was absolutely dreading the funeral.
My dad suggested we have a celebration, with a celebrant conducting the ceremony. I'd never heard of that role before.
Preparing the eulogy I got to know the celebrant and got on well with him. He was very supportive and down to earth. The ceremony was amazing. Suddenly I thought I'd like to do that for other people. It was an impulse and it was like my brother's legacy to me.
What types of weddings have you taken part in?
My most recent wedding was a pirate-themed ceremony at a marina in Harlow, Essex. It took me out of my comfort zone. The couple loved sailing. I had to ham it up and I don't normally even like dressing-up parties.
I was nervous at first, which doesn't usually happen to me, but then I found myself really getting into it and loved it. They'd made a stage for me on the prow of the boat. When I was rehearsing for that one, my neighbours must have thought I was mad!
I've done weddings, funerals and vow renewals, but the majority of my work is weddings.
Most of the weddings I do are more traditional. I don't judge. I just help the couples achieve the personalised ceremony they want. I meet the couples several weeks or even months before the event to get to know them and start planning things. I also officiate at the ceremony.
Why are more people using celebrants?
Celebrants are often chosen by couples who want a personalised, non-religious ceremony - people renewing their vows, or people who are marrying from two different faiths. In England and Wales a registrar still needs to officiate during part of the wedding, for it to be legally binding. This element is usually performed separately.
Was the transition from teaching to weddings hard?
The one thing you might not realise is all the transferable skills you have - your employer might not even appreciate them.
In my case from teaching it was public speaking, practised in school assemblies standing in front of 300 teenagers every week. I also had people and project management skills, and the ability to listen - actively rather than passively - through the pastoral roles I had at school, or parents' evenings.
But with teaching every hour, every holiday was dictated, every deadline was set by someone else. Now I have to be self-disciplined.
I'm making a bit of money through the business, though not much yet.
How did the pandemic affect your new career?
I suppose in some ways it was a blessing in disguise, since you couldn't do weddings at first - it gave me time to network, build up my contacts and lay the groundwork for my new business. I've done 15 weddings so far, and have 15 more booked-in. There is a big backlog now since restrictions have lifted, so there is work out there.
Have you faced ageism as an entrepreneur?
First of all, I don't act my age. I kayak, I'm into electronic dance music and I go to music festivals.
You might think people will be ageist when you start a business and you are over 50. And people do say, 'Oh, that's crazy, that's incredible!' But actually, people are really curious to find out your story, your journey and why you started a business. There are very supportive people out there who just want to guide and help you.
Any advice for others?
When you start a business in retirement, you might be surprised, but in fact one of the things you need to think about is managing your energy. You wake up every morning just buzzing and have lots of adrenalin and are learning new things, getting a new lease of life. But you have to manage your emotions. Not every day brings good things.
But I love this job, every minute and every aspect of it, from meeting the couples to the creative side of researching and writing the material for the ceremonies.
I stay in touch with all the couples and they are all special to me. Sometimes I have to pinch myself, I'm now living my best life.
You can find more stories about entrepreneurship here in our CEO Secrets series
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Whitby Dracula gathering smashes vampire fancy dress world record
A new world record has been set for the largest gathering of people dressed as vampires.
A total of 1,369 people attended Whitby Abbey in North Yorkshire dressed as the ghoulish character, breaking the previous record of 1,039 set in 2011.
The event was organised to mark 125 years since Bram Stoker's novel Dracula was published in 1897.
The Gothic horror tale was said to have been inspired by Stoker's trip to Whitby in 1890.
Out for the count
The event was organised by English Heritage as part of a year of special events in honour of the book.
The previous record stood at 1,039 vampires set at Doswell in Virginia, USA in 2011.
The "vampires" needed to stand together in the same place for five minutes to break the record.
And shortly after 21:00 BST on Thursday, confirmation came that the record had been broken.
We’ve just broken the GUINNESS WORLD RECORD™ for the Largest Gathering of People Dressed as Vampires with 1369 vampires! 🎉🏅We’d like to say a BIG thank you to everyone who has come along to Whitby Abbey to help make this happen - you all looked fang-tastic! 🧛🧛♀️@GWR pic.twitter.com/0rjjAFVnUa
Ahead of the record attempt, the abbey's manager Mark Williamson said the event had attracted interest from all over the world, including participants who had travelled to the North Yorkshire resort from California.
The event also featured music from local band Westernra and a performance of excerpts of Dracula by theatre group Time Will Tell.
Jack Brookbank, official adjudicator for Guinness World Records, said: "We are quite strict about the official costume that is allowed.
"It must include black shoes, black trousers or dress, waistcoat, shirt, black cape or collared overcoat and fangs on the top set of teeth."
Hundreds of Dracula fans descend on Whitby every year, with many visitors to the resort asking where Dracula's grave is located, forgetting he is a fictional character.
Last year, staff at St Mary's Church posted a note on the door telling tourists not to ask.
The house where Bram Stoker stayed, and where much of the book was researched, still stands and a plaque marks his time there.
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Your pictures of Scotland: 20 - 27 May
A selection of your pictures of Scotland sent in between 20 - 27 May.
Send your photos to scotlandpictures@bbc.co.uk. Please ensure you adhere to the BBC's rules regarding photographs that can be found here.
Please also ensure you take your pictures safely and responsibly.
Conditions of use: If you submit an image, you do so in accordance with the BBC's terms and conditions.
Please ensure that the photograph you send is your own and if you are submitting photographs of children, we must have written permission from a parent or guardian of every child featured (a grandparent, auntie or friend will not suffice).
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Senegal's Dakar Biennale: From red swimmers to floating teapots
By Annika HammerschlagDakar
One of the largest events in the African modern art world, the Dakar Biennale, has returned for its 14th edition - after a four-year gap because of the coronavirus pandemic - featuring hundreds of pieces from artists from around the world.
Exhibits have popped up throughout Senegal's capital, including in galleries, fine art centres, restaurants and hotels.
The theme for this year is Ndaffa, which means "to forge out of the fire" in the Serer language.
One of the artists, British-Nigerian painter Tunji Adeniyi-Jones, said his time in Senegal had inspired his work.
His pieces, including the blue and red one pictured below, centre on dance and movement.
"I absorbed everything in my surroundings and that manifested in some paintings that were a bit more fluid and expressive," he said. "There was more spirit in the work."
Another Nigerian artist, Tyna Adebowale, said she was touched by how welcomed she felt in Senegal. She was particularly inspired after spending several days with an elderly woman who would go on to become the voice behind her paintings.
Her work, she said, is an exploration of feminism through the lens of that Senegalese matriarch.
"Senegal is this very beautiful spirit," she said. "Inserting yourself in a space where you don't understand the language but you still feel at home - it's beautiful."
The main exhibit is being held at the Ancien Palais de Justice in Dakar and is composed of 59 artists from nearly 30 countries.
The month-long event is expected to attract 250,000 visitors, as it did when it was last held in 2018, when around 50,000 travelled to the Senegalese capital from abroad for the festival.
One work, by Nigerian artist Ngozi Ezema, features hundreds of strings beaded with bits of clay suspended in mid-air.
From the front angle it takes the shape of a teapot being tipped into a teacup.
The piece represents the effort Ezema pours into her various endeavours: her work, her children and her marriage. Often the teacup is cracked and unable to be filled - she rarely has a chance to enjoy the tea.
Another striking piece of artwork is found on Dakar's coastal walkway - a red swimmer by Senegalese artist Diadji Diop.
The sculpture symbolises the emergence from the pandemic and a moment to catch one's breath.
During the biennale outdoor spaces have transformed into walkable exhibits and performance halls.
Some of the other artists being featured at the festival are from the United States, Mali, Rwanda and France.
Moses Hamborg's work, pictured on the right hand side in the photo below, was on display at the opening of the Black Rock gallery on 20 May.
He has been in Dakar for the last two months and is impressed by how integrated art and culture are in everyday life.
"I feel like the biennale's been going on for a while. It's on the streets of Dakar everyday," he said. "Senegal is such a welcoming place and I feel so lucky to have been able to access that."
Meanwhile, back at the Ancien Palais de Justice, the work of Malian artist Abdoulaye Konaté was on display on 21 May:
At the same event on the same day, paintings by Rwandan artist Gilles Dusabe were on display:
As was the work of French artist Louisa Marajo:
Senegalese artists are also front and centre at the Biennale, including works of Aissa Dione:
And these sculptures by Abdou Fary Faye:
Alioune Diagne, who uses a combination of figurative and abstract styles, is known for his paintings inspired by daily life in Senegal:
The biennale, which started on 19 May, will run until 21 June.
One of the attendees, from New York City, said he admired how the art he had seen around Dakar acted as a mirror.
"It responds to what's around, it doesn't add fluff. It doesn't overcomplicate things," Devin B Johnson commented.
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Nigeria's facial scars: The last generation
By Nduka OrjinmoBBC News, Abuja
Facial scarification was once popular across Nigeria.
Deep cuts, usually on both cheeks or the forehead, were carved on children by families and communities, mostly as a mark of identity.
The marks also held stories of pain, reincarnations and beauty.
The practice, however, has been fading away since a federal law banned all forms of child mutilation in 2003.
So the current bearers of facial marks are the last generation - their facial stripes as varied as Nigeria's many ethnic groups.
The 15 slashes on the face of Inaolaji Akeem (above) identify him as someone from the Owu kingdom in Nigeria's south-western Ogun state.
Mr Akeem is royal-born, so he has long stripes on his face.
"It is like a football jersey," he quips, adding that they made him popular in the local market.
On a serious note, Mr Akeem says he regards the scars as sacred, and does not believe people should mark their faces just for beautification.
This need for identification through facial marks was also strong in northern Nigeria, especially among the Gobir people of Sokoto state.
Ibrahim Makkuwana's ancestors, pastoralists from Gubur in present-day Sokoto, did not have facial marks. But, he said, as they moved around looking for farming land, "they fought many battles and conquered many places".
They then decided to make distinctive marks on their cheeks, "akin to the ones their animals had, which would help them in identifying their kinsmen during battles", Mr Makkuwana says.
"That was the origin of our marks," he tells the BBC.
But there is also a distinction between the Gobirawas.
Those with six scars on one cheek and seven on the other have both parents from royalty. Those with six marks on both sides have only their mothers from the royal family.
Then there are the children of butchers, with nine scars on one side and 11 on the other, while those with five and six marks on either side trace their lineage to hunters.
As for fishermen, they have distinct marks drawn up to their ears.
Meanwhile, among the Yorubas and Igbos of southern Nigeria, some marks are linked to life and death.
There was a belief in their communities that some children were destined to die before puberty.
Known as Abiku and Ogbanje respectively by the two ethnic groups, these children were believed, by the Yoruba, to belong to a coven of demons living in large iroko and baobab trees.
It was common for women to lose several children at a young age in succession, and it was thought it was the same child, reappearing again and again to torment their mother.
Such children were then marked to make them unrecognisable to their spirit mates so they would stay alive.
Many of these infant deaths are now known to be caused by sickle cell anaemia, an inherited disorder common among black people.
Yakub Lawal in Ibadan in south-western Oyo state, was marked as an Abiku.
"This is not my first sojourn to earth, I have been here before," he says.
"I died thrice, and on my fourth return I was given these marks to stop me from returning to the spirit world," he adds.
Closely related to stories of the Abiku and Ogbanje are those whose marks are in memory of a departed family member or one who has been "reborn".
Olawale Fatunbi's four horizontal and three vertical marks were inscribed by his grandmother, who said he was a reincarnation of her late husband, who had those facial scars.
But Mr Fatunbi wishes he didn't have them.
"I don't really like them because I see it as child abuse but it is our culture," he says.
With 16 marks on her face, it is hard to miss Khafiat Adeleke. Even harder to miss is the huge signboard at her shop in Ibadan, where she has taken the moniker, Mejo Mejo (Eight Eight) - to represent the scars on her cheeks.
"People call me Mejo Mejo from here to Lagos.
"My grandmother gave them to me because I am an only child," she says.
Some scars are for beauty.
Foluke Akinyemi was marked as a child, a deep gorge on each cheek supervised by her dad at the hands of a local circumciser, who also did facial scarring.
"My father made a decision to give me a mark just for the sake of it and because he thought it was beautiful.
"It makes me stand out and I thank my parents for giving it to me," she says.
Ms Akinyemi's story is similar to that of Ramatu Ishyaku from Bauchi, north-east Nigeria, who has tiny whisker-like lacerations on both sides of her mouth.
"It is for beauty," she says, adding that she also tattooed her face at about the same time.
As a girl, the whisker-like markings and tattoos were popular in her village and she and her friends went to the local barber to have them, she adds.
The marks on the face of Taiwo, who only gave her first name, are now fading but the memory of why she was carved still lingers.
When her twin sister died within weeks of her birth, Taiwo became ill and a traditional healer recommended marking her face to prevent her from joining her twin.
She became better within days of the scarification, she says, but that has not made her love the marks on her face.
"It makes you look different from anyone else - I'd rather not have any marks on my face," she said.
There are also those like Murtala Mohammed in Abuja who don't know the story behind their marks.
"Almost everyone in my village in Niger state had one, so I never bothered to ask," he says.
Facial marks were inscribed by local circumcisers and barbers like Umar Wanzam using sharp blades.
He describes it as a painful experience done without anaesthetics.
Many of those like Mr Akeem, who were marked as children, agree it was right to stop facial scarification.
He did not pass on the tradition to his children even before it was outlawed.
"I love the marks but they belong to a different time and age," he says.
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