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Pour l’EuroDrone, Airbus choisit le turbopropulseur proposé par la filiale italienne de General Electric

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Après des mois de palabres au sujet des spécifications et des coûts, l’Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement [OCCAr] a enfin notifié le contrat de développement et de production du futur drone MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] européen [ou Eurodrone] à Airbus Defence & Space GmbH, le maître d’oeuvre de ce programme, mené en coopération avec Dassault Aviation [chargé notamment des commandes de vol électriques] et de Leonardo.

Cependant, il restait à régler un détail, et non des moindres : la motorisation de ce futur appareil, qui, pour déplacer ses dix tonnes, aura besoin de deux turbopropulseurs. Deux industriels étaient en lice : le français Safran, avec l’Ardiden TP3, et Avio Aero, la filiale italienne de l’américain General Electric [GE], avec le Catalyst [ex-Advanced Turboprop, ou ATP]

Ce 25 mars, Airbus a mis fin au suspens, via un communiqué : alors qu’il est dit sur tous les tons que l’Eurodrone est un programme majeur pour l’autonomie stratégique européenne, le choix du maître d’oeuvre s’est finalement porté sur le Catalyst qui, conçu par GE, va aussi équiper le Beechcraft Denali du constructeur américain Textron.

« Le Catalyst a été choisi pour sa meilleure compétitivité. On une solution qui est plus mûre, qui est en vol d’essai sur un appareil commercial […], nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible », a expliqué Jean-Brice Dumont, le patron d’Airbus Military Aircraft. « C’est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer », a-t-il ajouté.

En outre, a encore valoir le responsable d’Airbus, le Catalyst affiche de meilleurs performaces techniques tout en étant plus économique.

Cela étant, même s’il est produit en Europe, il se pose la question de savoir si le Catalyst est concerné par la réglementation ITAR [International Traffic in Arms Regulations], qui permet à Washington de bloquer l’exportation de matériels militaires dès qu’ils contiennent des composants d’origine américaine.

« Le Catalyst est un moteur […] entièrement développé et fabriqué en Europe, conçu pour ne pas être soumis aux règles ITAR, permettant ainsi de s’affranchir d’exigences supplémentaires en matière d’exportation », a souligné Airbus dans son communiqué. Et cela, même si certaines pièces seront américaines. « On s’en est assuré par un audit », a précisé M. Dumont. Seulement, il ne faudrait pas que Washington fasse évoluer sa réglementation…

Évidemment, une telle question ne se posait pas pour l’Ardiden TP3, Safran ayant mis en avant le fait que son turborpropulseur était de conception totalement européenne. En outre, le motoriste français avait pris le soin de nouer des partenariats avec l’italien Piaggio Aerospace, l’espagnol ITP et les allemands MT-Propeller et ZF Luftfahrttechnik.

« Sur le moteur [de l’EuroDrone], Safran offre une solution à la fois performante et compétitive, qui a été maturée dans le cadre du programme européen Clean Sky. […] Safran est le seul industriel à offrir aux nations une solution vraiment européenne. Et dans l’esprit du plan de relance européen, il serait choquant que l’argent du contribuable européen serve à financer une solution de motorisation concurrente, qui est actuellement en cours de certification auprès des autorités américaines », avait affirmé Franck Saudo, le Pdg de Safran Helicopters Engine, dans un entretien publié par La Tribune, en juin 2021.

Et celui-ci d’insister : « Enfin, la sélection du moteur est naturellement un enjeu de souveraineté pour l’Europe, qui doit concerver son autonomie sur les enjeux de motorisation. Les autoriés françaises sont clairement mobilisées. Il me reste à souhaiter qu’Airbus et les nations prennent les bonnes décisions ».

Pour rappel, ce programme européen prévoit la livraison de 60 drones [soit 20 systèmes] à l’Allemagne [21 appareils], à l’Italie [15], à la France [12] et à l’Espagne [12] pour un montant de 7,1 milliards d’euros. D’une longueur de 16 mètres pour une envergure de 26 mètres, l’Eurodrone pourra voler à la vitesse de 500 km/h, pour une autonomie de 40 heures.

Valeurs Actuelles

1830 ou la révolution introuvable

À la gloire des citoyens français qui s’armèrent et combattirent pour la défense des libertés publiques, dans les mémorables journées des 27, 28, 29 juillet 1830. Voilà ce que proclame le bronze de la colonne de Juillet, place de la Bastille, avec au sommet son génie ailé, un ange chrétien recyclé dans le commerce et l’industrie, qui court vers l’ouest en brandissant des chaînes rompues et un flambeau pour éclairer l’avenir. Suivent de haut en bas une kyrielle de noms, que le bronze commémoratif n’a pas sauvés de l’oubli : Joseph de Maistre l’avait remarqué, l’instabilité qui suit l’Ancien Régime a besoin pour se consolider de saints et de héros fondateurs ; les “héros” des “Trois Glorieuses” en font partie, et le règne de Louis-Philippe, comme la colonne de Juillet, est bâti sur leur ossuaire.

Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée : le livre de M. de Mont-plaisir, on l’aura compris, laisse peu de place à cette rhétorique de compensation. Il cite l’un de ses prédécesseurs, Jean-Louis Bory, qui dédiait sa propre Révolution de Juillet aux « maçons, serruriers, tailleurs, mécaniciens […] qui se sont battus par trois très beaux jours de la fin d’un mois de juillet, persuadés de se battre pour la Liberté, alors qu’ils le faisaient pour que l’action des mines d’Anzin, de 1 000 francs en 1815, passe à 150 000 en 1834 », et la citation résume tout. Reste à « passer en revue », comme l’auteur se le propose, les causes de cette révolution introuvable ; lui reprochera-t-on d’être un peu trop plein de son sujet et de sacrifier quelquefois à sa volubilité la simple clarté d’exposition ?

Sous les pavés, Louis-Philippe

« Surtout n’ayez pas peur du peuple, il est plus conservateur que vous ! », disait Napoléon à ses ministres. La Restauration en eut peur, et cette timidité lui sera fatale : le suffrage censitaire donnait le pouvoir à la bourgeoisie et préparait le lit de Louis-Philippe. M. de Montplaisir détaille avec soin les « incompréhensions », les « imprécations », les « hésitations » qui aboutiront fin juillet, contre une chambre hostile et une opinion travaillée, au coup de force constitutionnel des ordonnances, par quoi la liberté de la presse était suspendue et la Chambre des députés, à peine élue, dissoute. L’opposition libérale voulait une monarchie parlementaire à l’anglaise (le nom même des Trois Glorieuses vient sans doute de la Glorieuse Révolution de 1688) ; il ne restait plus au petit peuple parisien qu’à se faire tuer pour la “liberté”, à Charles X à résigner sa couronne au duc de Bordeaux son petit-fils et enfin au duc d’Orléans à forfaire, en gardant pour lui-même, ès qualités de lieutenant général du royaume, la couronne que devait ceindre Henri V.

Il est entendu que la “révolution de juillet” a contre elle la plupart des historiens : peut-on pour autant la réduire à « un roi au rabais, né de la conjonction de la banque, de la barricade et de la lâcheté » ? Louis-Philippe a cru pouvoir royaliser la révolution. La tâche était audacieuse, sans doute impossible, mais n’était-ce pas Louis XVI lui-même qui en avait pris l’initiative, en acceptant, lui roi de France, de n’être plus que le roi des Français, autrement dit du corps électoral ?

“Les Trois Glorieuses, la révolution de 1830 démystifiée”, de Daniel de Montplaisir, Perrin, 448 pages, 22 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

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Airbus se joint à Boeing pour proposer l’hélicoptère de transport lourd H-47 Chinook aux forces allemandes

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

En 2017, le ministère allemand de la Défense lança une procédure pour se procurer 45 à 60 nouveaux hélicoptères de transport lourds [HTL] afin de remplacer la soixantaine de CH-53G « Stallion » en service au sein de la Bundeswehr depuis le début des années 1970. Deux industriels furent sollicités : Sikorsky [filiale de Lockheed-Martin] pour le CH-53K King Stallion et Boeing pour le CH-47 Chinook. Un choix devait être annoncé en 2020.

Seulement, cette année-là, la décision prise fut celle d’annuler cette procédure. « Il a été estimé que que le projet aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées », fit valoir le ministère allemand de la Défense. Selon la presse d’outre-Rhin, les coûts d’acquisition et de possession avaient alors été estimés à 5,6 milliards d’euros.

Cependant, le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH] fut finalement relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. Et pour augmenter ses chances de succès, après la décision de Berlin de renoncer à l’achat de 30 F/A-18 Super Hornet et de 15 E/A-18 Growler, Boeing a noué un partenariat avec Airbus Helicopters pour affiner son offre reposant sur le H-47 Chinook. Un protocole d’accord entre les deux industriels a été signé le 25 mars.

« S’appuyant sur des décennies d’expérience en tant que partenaire de la Bundeswehr, Airbus Helicopters est ravi de rejoindre l’équipe ‘Chinook Allemagne’ et de s’associer à Boeing pour offirer une disponibilité opérationnelle maximale » aux forces allemandes, a commenté Wolfgang Schoder, directeur général d’Airbus Helicopters en Allemagne. « Le H-47 Chinook est un appareil éprouvé et mature, utilisé par de nombreux alliés. Il est la solution optimale pour l’Allemagne, avec un excellent rapport qualité-prix », a-t-il insisté.

« Nous sommes ravis qu’Airbus Helicopters ait rejoint notre équipe de partenaires stratégiques sur le programme H-47 Chinook pour l’Allemagne, et ensemble, nous fournirons l’offre la plus solide à la Bundeswehr », s’est félicité Mark Cherry, vice-président et directeur général de Boeing chargé de la division « hélicoptères ».

Pour cette offre, le groupe américain s’appuie sur plusieurs autres partenaires allemands, dont AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Honeywell Aerospace et Rolls-Royce Deutschland. Et cela afin de respecter son engagement de travailler avec l’industrie d’outre-Rhin pour le maintien en condition opérationnel [MCO] des H-47 Chinook.

« Grâce à notre offre et en collaboration avec nos partenaires industriels allemands, nous créerons plus de 500 emplois hautement qualifiés dans le pays, le tout en soutien direct aux exigences des missions de transport lourd de la Bundeswehr », a d’ailleurs fait valoir le Dr Michael Haidinger, président de Boeing Allemagne.

France24 - Monde

Inde : le défi de l'accès à l'eau potable pour tous

Publié le : 22/03/2022 - 13:40Modifié le : 22/03/2022 - 13:45

L'Inde est l'un des pays au monde où le stress hydrique est le plus problématique, rendant très difficile l'accès à l'eau pour une partie de la population. Les conséquences sont désastreuses, tant sur le plan sanitaire qu’économique et environnemental. Pour y remédier, le gouvernement du Premier ministre Modi a mis sur la table 45 milliards d’euros. Objectif : de l'eau potable pour tous d'ici 2024. Point d’étape, trois ans après son lancement, sur ce programme baptisé "Jal Jeevan Mission".

Une émission préparée par Rebecca Martin 

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Forum mondial de l’eau au Sénégal : seulement un Africain sur quatre a accès à l’eau potable

Inde : face à la pollution de l'air, New Delhi prend des mesures d'urgence

Focus

Inde : le combat d'un citoyen pour nettoyer les lacs pollués de Bangalore

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Le futur drone aérien de la Marine va bientôt effectuer des essais à bord d’une frégate multimissions

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Comme l’a confié l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] à la revue Conflits, l’un des enseignements tirés de l’exercice Polaris 21, mené en décembre dernier en reproduisant un contexte de « haute intensité », est que la « composante drone » peut tenir un rôle important, « surtout avec les difficultés durables sur la disponibilité des hélicoptères Caïman ».

D’où l’intérêt du programme SDAM [Système de drones aériens pour la Marine], confié en 2017 par la Direction générale de l’armement [DGA] à Airbus et à Naval Group. Il repose sur le prototype VSR-700, c’est à dire un appareil dérivé de l’hélicoptère civil léger Cabri G2, développé par la PME française Guimbal.

En novembre 2020, ce projet a franchi une étape cruciale, un Cabri G2 transformé en banc d’essai volant, appelé OPV pour Optionnally Piloted Vehicle, ayant réussi des « approches de décollage et d’atterrissage entièrement autonomes vers et depuis une plate-forme mobile » qui, montée sur une remorque, était censée simuler les mouvements d’un navire. Et cela, grâce au système DeckFinder, qui transmet la position exacte d’une plate-forme en temps réel au pilote automatique de l’appareil. Ce succès ouvrait alors la voie à des premiers essais en mer.

Ceux-ci viennent d’avoir lieu au large de Brest, à bord d’un navire civil affrété pour l’occasion et avec le Cabri G2 « banc d’essais ». L’annonce en a été faite par Airbus Helicopters, ce 25 mars.

« En utilisant l’OPV, nous avons démontré les capacités uniques de décollage et d’appontage autonomes du VSR700. Nous avons aussi prouvé le bon fonctionnement de l’interface entre le véhicule et sa station de contrôle embarquée sur le navire », a expliqué Nicolas Delmas, le directeur du programme VSR700 chez Airbus Helicopters

Outre les capacités de décollage et d’appontage autonomes, cette campagne d’essais a permis d’évaluer l’enveloppe de vol du VSR700 en mer et à proximité d’un navire, l’objectif ayant été de confirmer « la compatibilité du véhicule avec les opérations navales ».

« Les modes d’appontage et de décollages semi automatiques et automatiques ont été testés avec succès par différents états de mer », a assuré Airbus Helicopters, précisant que 150 appontages autonomes ont été réalisés et que les « manœuvres de saisinages et de déplacement de l’OPV, représentatif du VSR700, sur le pont d’envol ont également été testées ».

« Ces essais en conditions réelle constituent une étape essentielle en vue des essais avec la DGA et la Marine Nationale qui auront lieu plus tard cette année », s’est félicité M. Delmas. Plus précisément, cette nouvelle campagne de tests mobilisera une frégate multimissions [FREMM].

Pour rappel, quinze SDAM doivent être livrés à la Marine nationale, qui prévoit d’en doter ses frégates dites de « premier rang ». Avec leurs performanes [endurance de 10 heures à 100 nm] et leurs capteurs, ces appareils seront des « multiplicateurs d’effets », notamment en matière de surveillance, de reconnaissance, et de renseignement. Selon la fiche du ministère des Armées, ils pourraient « engager » des objectifs ou encore servir de relais de communications. Ces drones « devraient être livrés à partir de 2029 », y est-il précisé.

France24 - Monde

Invasion de l’Ukraine : Odessa, le néon de la guerre

Publié le : 07/03/2022 - 18:37

Sébastian SEIBT Suivre

Alors que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a prévenu dimanche que la prochaine cible de l’armée russe pourrait être la ville d’Odessa, les spécialistes des chaînes d’approvisionnement craignent que cela pourrait entraîner le début d’une nouvelle pénurie de semi-conducteurs. Car cette ville du sud de l’Ukraine est considérée comme la capitale d’un élément crucial pour fabriquer ces puces informatiques : le gaz néon purifié.

"Les bombardements s’intensifient de jour en jour", s’alarme dimanche 6 mars Larisa Bondarenko, qui habite Odessa, dans le sud de l’Ukraine. "Le président Volodymyr Zelensky a dit que notre ville serait la prochaine cible de l’armée russe. Je ne peux pas demander aux employés de revenir travailler dans ces conditions. Ils sont un peu comme ma famille", ajoute cette femme qui est la directrice du développement de la société Cryoin.

Son entreprise fournit un produit très spécifique et demandé dans le monde : le gaz néon purifié. Mais depuis le début de la guerre, le 24 février, Cryoin a arrêté sa production par mesure de sécurité, faisant resurgir le spectre de nouvelle pénurie de semi-conducteurs.

Héritage de l’ère soviétique

"La guerre en Ukraine pourrait entraîner une nouvelle crise dans le secteur des puces informatiques", a averti le site Wired fin février. "Les fabricants de semi-conducteurs doivent trouver une alternative à l’Ukraine", soutient le Washington Post. "L’invasion en Ukraine risque d’aggraver le chaos généré par la pandémie de Covid-19", craint pour sa part le New York Times.

Quel rapport entre un obscur gaz et les puces qui font tourner nos smartphones, équipent les voitures modernes et se retrouvent dans à peu près tous les équipements électroniques modernes ? "C’est un élément crucial dans le processus de fabrication des puces informatiques", explique Jan-Peter Kleinhans, responsable des questions de technologie et géopolitique de la Stiftung Neue Verantwortung (Fondation pour une nouvelle responsabilité), un cercle de réflexion allemand, contacté par France 24.

Concrètement, la gravure des circuits sur les semi-conducteurs est impossible sans néon purifié. Ce gaz est utilisé dans le processus de lithographie extrême ultraviolet qui sert dans la fabrication des circuits "de 180 nanomètres et plus petit, ce qui représente la part du lion de tous les semi-conducteurs produits", souligne Techcet, le cabinet américain de référence sur les problématiques des semi-conducteurs, contacté par France 24.

Ce gaz, purifié à 99,99 %, remplace l’oxygène dans les tubes de gravure, ce qui permet d’éviter que des impuretés ne viennent se glisser dans les circuits des puces durant la lithographie.

Mais rares sont les sociétés qui fournissent ce néon purifié. Odessa, en Ukraine, a longtemps été la capitale mondiale de cette production. Une spécialité qui remonte à l’ère soviétique : les usines russes fabriquaient l’acier, et les gaz qui résultaient de ce processus étaient envoyés en Ukraine où ils étaient purifiés.

Après la chute de l’URSS, cette répartition des tâches a persisté. Grâce au gaz fourni par les Russes, une poignée d’entreprises ukrainiennes assurait près de 70 % des besoins mondiaux en néon purifié en 2014.

L'essor de la Chine

Après l’annexion de la Crimée cette même année, les prix de ce très précieux gaz ont été multipliés par six, entraînant l’une des plus importantes pénuries de semi-conducteurs… avant celle créée par l’arrêt du commerce mondial dû à la pandémie de Covid-19.

Depuis lors, la prolifération des "objets intelligents" – des smartphones aux réfrigérateurs et voitures connectés – n’a fait qu’accroître la pression exercée sur les fournisseurs ukrainiens. D’autant plus qu’il n’y a pas non plus eu multiplication des entreprises spécialisées dans la purification du gaz néon en Ukraine. "Nous sommes les principaux exportateurs et fournissons des clients aux États-Unis, au Japon, en Corée du Sud ainsi qu’en Europe. Il y a encore un autre fournisseur important à Marioupol, mais qui est aussi à l’arrêt depuis le début de l’invasion", détaille Larisa Bondarenko.

Pour évaluer le risque que l’invasion russe de l'Ukraine fait peser sur le très stratégique secteur des semi-conducteurs, "il faut savoir si les acheteurs de ce gaz ont su diversifier leurs sources d’approvisionnement après la crise de 2014", souligne Jan-Peter Kleinhans.

Une question sur laquelle les avis divergent. Pour Techcet, l’Ukraine n’assure plus que la moitié environ des besoins en néon pour la fabrication des semi-conducteurs, tandis que le reste provient dorénavant de "la Chine, et aussi un peu des États-Unis et d’Europe", affirment les analystes de ce cabinet. "Nous estimons que c’est entre 50 % et 70 %", soutient pour sa part Olivier Perrin, spécialiste des questions d’énergie et d’industrie pour la branche stratégie du cabinet d’audit et de conseil Deloitte, contacté par France 24. Pour lui, la réelle diversification n’a pas empêché l’Ukraine de rester la principale source d’approvisionnement pour des industries qui veulent toujours plus de gaz néon.

Ensuite, le risque d’une pénurie n’est pas pour tout de suite. Essentiellement grâce aux stocks. Mais ils ne sont pas éternels. Entreposer ces gaz nécessite de prendre toute une série de précautions spécifiques "pour s’assurer que le matériau reste de premier ordre", soulignent les analystes de Techcet. C’est donc un choix coûteux que "les fabricants de puces ne veulent pas avoir à payer" trop longtemps, ajoutent ces experts. Autrement dit, les stocks s’épuiseront d’ici quelques mois.

La guerre après la pandémie

Larisa Bondarenko confirme à France 24 que Cryoin pourrait encore faire face aux commandes "si la situation venait à s’améliorer bientôt". "Nous sommes restés en contact avec nos fournisseurs russes qui sont prêts à nous livrer dès que les frontières rouvrent. On aurait alors la capacité d’augmenter notre production afin d’honorer nos clients", affirme-t-elle.

Elle n’est cependant pas très optimiste. Les bombardements risquent en effet d’endommager les infrastructures à Odessa, comme les installations portuaires vitales pour les exportations. Il y a, en outre, "la question de la mobilisation des employés qui pourraient tous avoir à prendre les armes", rappelle-t-elle.

Selon des analystes joints par France 24, si les Russes parviennent à prendre Odessa, le président Vladimir Poutine pourrait aussi être tenté d’utiliser le gaz néon comme élément de négociation. L’arme du gaz et du pétrole est bien connue pour faire pression ; les installations de purification du gaz néon pourraient devenir un autre levier pour Moscou.

Le risque est d’autant plus à prendre au sérieux que le monde commençait à entrevoir la fin des problèmes d’approvisionnement liés à la pandémie. Dans ce contexte, "il y a une forte hausse de la demande de semi-conducteurs et les carnets de commande sont pleins. Toute perturbation de l’approvisionnement d’un des composants de la chaîne peut avoir un impact négatif sur la production des puces dans les six à douze mois à venir", estime Techcet.

Mais tout le monde ne sera pas logé à la même enseigne. "Les premiers affectés seront les clients européens", assure Olivier Perrin. La Chine a les moyens d’augmenter sa production de gaz néon purifié, mais va, d’après cet expert, servir en priorité ses sociétés nationales avant de vendre le surplus au reste du monde. Même les États-Unis ont quelques producteurs qui peuvent monter en régime pour limiter l’impact d’un arrêt de l’approvisionnement par l’Ukraine… contrairement à l’Europe.

La pandémie aura montré au monde que nos sociétés ultraconnectées dépendent d’une chaîne d’approvisionnement complexe et fragile. L’invasion de l’Ukraine risque d’enfoncer le clou en démontrant que le bien-être des consommateurs occidentaux, accros à leur iPhone ou fiers de conduire une Tesla, dépend aussi d’un gaz dont ils n’ont probablement jamais entendu parler et qui est purifié dans une zone de conflit.

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L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

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"La guerre détruit tout" : le monde russe de la culture dénonce la guerre en Ukraine

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En images : en jaune et bleu, le sport rend hommage à l'Ukraine

France24 - Monde

Mondial-2022 : le Canada décroche son deuxième billet, 36 ans après sa première Coupe du Monde

Publié le : 28/03/2022 - 11:13

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le Canada va retrouver la Coupe du monde de football, trente-six ans après sa dernière participation. Grâce à sa victoire (4-0) face à la Jamaïque, dimanche à Toronto, l'équipe nord-américaine a obtenu sa qualification pour le Mondial organisé au Qatar lors de l'avant-dernière journée des qualification de la zone Concacaf. 

Le Canada va participer au deuxième Mondial de football de son histoire. Trente-six ans après leur première apparition en Coupe du Monde, les "Canucks" ont obtenu, dimanche 27 mars, leur ticket pour la compétition organisée au Qatar en battant la Jamaïque sur le score de 4 à 0, lors de l'avant-dernière journée des qualification de la zone Concacaf.

À une journée de la fin des éliminatoires, les Canadiens sont assurés de finir à l'une des trois premières places du classement, qui ouvrent la voie à une accession directe. Ils ne peuvent plus être rattrapés par le quatrième, le Costa Rica qui s'est imposé (2 à 1) au Salvador. 

Qualification pour la coupe du monde : ✅Jouer à la coupe du monde : 🔜Le compte à rebours a commencé ⏳#CANMNT #PourCanada #WCQ #OuiCan pic.twitter.com/wbLNVUwecn

March 27, 2022

"Nous avons traversé des moments difficiles. Mais j'ai un groupe de joueurs incroyables. Et nous avons du talent. Je suis simplement heureux pour ces gars. Quand j'ai pris les rênes de l'équipe et que j'ai dit 'On va se qualifier pour la Coupe du Monde'. Je ne pense pas que beaucoup m'aient cru", a réagi le sélectionneur John Herdman.

"Le Canada est une nation de football et nous ferions mieux d'y croire. Nous allons continuer à avancer. Nous ne faisons que commencer", a-t-il ajouté.

Une seconde participation

Frustrés d'avoir manqué le coche jeudi au Costa Rica, où ils ont concédé leur premier revers de cette phase (1-0), ils ont mis un point d'honneur à finir le travail par un feu d'artifice, devant leur public chauffé à blanc dans le froid encore glacial de l'Ontario.

L'attaquant Cyle Larin, trouvé dans la surface par le milieu de terrain Stephen Eustaquio, a ouvert le score dès la 13e minute, faisant exploser de joie près de 30 000 doudounes et bonnets rouges.

Nous sommes qualifiés aujourd'hui. Mais il est temps de croire en demain. 🇨🇦#CANMNT #WCQ #OuiCan pic.twitter.com/qKMC75aVzu

March 27, 2022

Les occasions de but se sont alors multipliées, Larin, Jonathan David et Tajon Buchanon, manquant de précision dans le dernier geste. Ce dernier a tout de même doublé la marque avant la pause, à la réception d'un centre mal renvoyé par la défense adverse.

Au retour des vestiaires, David, l'attaquant de Lille (L1) a encore manqué de précision après un service idéal de Larin (49e), puis le Canada a légèrement levé le pied, afin d'inutilement se faire contrer en voulant marquer plus.

John Herdman a alors fait entrer du sang neuf pour que les remplaçants participent à la fête, et Junior Hoilett a ajouté le troisième but d'un pointu après une passe de Buchanon (82e). Puis, le Jamaïcain a donné encore plus d'allure au score, en marquant contre son camp (88e).

Un nul suffisait aux Canadiens pour se qualifier pour leur seconde Coupe du monde, après celle disputée au Mexique en 1986. Lors de cette compétition, ils avaient hérité du groupe C composé de la France, de l'URSS et de la Hongrie. Après avoir perdu contre les Bleus lors de leur premier match (0-1), ils avaient aussi été battus par la Hongrie (2-0) et l'URSS (2-0). L'équipe du Canada avait quitté la compétition après la phase de poules sans avoir marqué le moindre but, et en ayant encaissé cinq.

Les larmes d'Alphonso Davies

Au coup de sifflet final du match contre la Jamaïque, le défenseur canadien Alphonso Davies a fondu en larmesdimanche devant son écran d'ordinateur et a répété à plusieurs reprises "Oh mon dieu". Le joueur du Bayern Munich, éloigné des terrains depuis mi-décembre, a suivi la qualification de son équipe nationale à distance. 

Plus de trois mois après son dernier match, le footballeur, qui a contracté le Covid-19 et qui s'est fait diagnostiquer une myocardite (inflammation cardiaque), va bientôt reprendre le chemin de l'entraînement et espère être du voyage au Qatar. "Je suis heureux d'être de retour et de pouvoir m'entraîner de nouveau. La rééducation se passe bien jusqu'à maintenant", a-t-il expliqué dimanche sur le site Internet du club allemand. "Je n'ai pas de problème de muscle ou de cœur, mais je ne suis pas encore à 100 %".

#CanMNT icon @AlphonsoDavies REACTS to WORLD CUP QUALIFICATION ✅🍁Like all of us right now, Alphonso Davies is in tears 😭😭😭Join our post-game celebrations, LIVE 🔴https://t.co/NHgvgkyhxj pic.twitter.com/1fIikH2Z17

March 27, 2022

De leur côté, les États-Unis, faciles vainqueurs du Panama (5-1), grâce notamment à un triplé de Christian Pulisic qui a inscrit deux penalties, sont deuxièmes du groupe. Et le Mexique qui l'a emporté (0-1) au Honduras, reste troisième.

Ils possèdent chacun 25 points, soit 3 de mieux que le Costa-Rica, qui de surcroît compte une différence de buts générale (le critère premier en cas d'égalité de points, la meilleure attaque venant en deuxième) très défavorable par rapport à celle des Américains (+13/+3) et un peu moins défavorable, mais difficile à combler, par rapport à celle des Mexicains (+7/+3). Il faudrait donc une assez large victoire des Costaricains face aux États-Unis mercredi, conjuguée à une défaite elle aussi assez large du Mexique contre le Salvador, pour les voir grimper à la troisième place grâce au "goal-average".

Les vingt pays pour l'instant qualifiés

Après la qualification du Canada, 20 des 32 tickets pour le Mondial au Qatar ont pour l'instant trouvé preneurs. Outre le pays hôte qualifié d'office, dix sélections européennes, quatre sud-américaines, quatre de la zone Asie et une nord-américaine sont assurés de participer à la compétition.

  • Zone Amérique du Sud (4) : Brésil, Argentine, Equateur, Uruguay
  • Zone Amérique du Nord et centrale (1) : Canada  
  • Zone Asie (5) : Qatar (pays-hôte), Iran, Corée du Sud, Japon, Arabie saoudite
  • Zone Europe (10) : Danemark, Allemagne, France, Belgique, Croatie, Espagne, Serbie, Angleterre, Suisse, Pays-Bas 

Avec AFP

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Mondial-2022 : l'Égypte veut prendre sa revanche sur le Sénégal

Revue de presse

L'Italie, éliminée dans la course au Mondial-2022, se réveille "en enfer"

ZONE AFRIQUE

Mondial-2022 : l'Algérie, en quête de rachat, défie le Cameroun version Song

Opex 360

L’Allemagne veut se doter d’un bouclier antimissile et envisage l’achat du système israélien Arrow 3

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

La défense antimissile israélienne est dite multi-couches car elle utilise sur trois systèmes distincts selon la nature des projectiles à intercepter, à savoir l’Iron Dome, la Fronde de David et l’Arrow.

Le premier niveau de ce bouclier repose sur l’Iron Dome, conçu pour détruire en vol les roquettes et les missiles de courte portée [de 4 à 70 km] selon leur dangerosité, avec un taux d’efficacité avoisinant les 90%. Les missiles de portée intermédaire [comme les Scud-B et les Fateh-110 iraniens] sont du ressort de la Fronde de David, un système développé conjointement par Rafael Advance Defence Systems et l’américain Raytheon et reposant sur un radar multi-fonctions fourni par Elta Systems.

Enfin, le système Arrow, dont la dernière version – l’Arrow 3 – a récemment fait l’objet d’un essai réussi, a été développé pour intercepter et détruire les missiles balistiques lors de leur phase exo-atmosphérique grâce à un projectile cinétique [ou « kill vehicle]. Conçu par Israel Aerospace Industries [IAI] et Boeing, il fonctionne avec le puissant radar « Super Green Pine » [fourni par Elta Systems] et un C4ISR appelé « Yellow Citron ».

Et, apparemment, ce système Arrow 3 intéresse Berlin, qui envisage de se doter de son propre « bouclier » antimissile alors que l’Otan déploie un tel dispositif en Europe, avec deux sites AEGIS Ashore [l’un en Roumanie, l’autre en Pologne], un radar d’alerte avancée en Turquie et un centre de commandement à Ramstein [Allemagne]. Cette défense antimissile balistique [ou BMD] est même l’une de ses missions permanentes.

En tout cas, « c’est l’une des questions dont nous discutons, et pour une bonne raison », a déclaré le chancelier allemand, Olaf Scholz, à la télévision publique, le 27 mars, confirmant ainsi une information du quotidien Bild.

Celui-ci avait en effet avancé que la mise en place d’une défense antimissile censée couvrir l’ensemble du territoire allemand venait d’être évoquée par le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, et Olaf Scholz. Alors qu’il avait été précédemment rapporté que Berlin s’intéressait au système américain THAAD [Terminal High Altitude Air Defense], capable d’intercepter des missiles ayant une portée comprise entre 800 et 1500 km [en fonction de leur trajectoire], l’Arrow 3 tiendrait finalement la corde, selon Bild.

Cependant, M. Scholz n’a pas donné de détails sur le système susceptible d’être retenu. « Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts », a-t-il dit.

L’un des éléments susceptibles de faire pencher la balance en faveur du système israélien serait son radar « Super Green Pine ». En effet, de par sa puissance, il permettrait également de couvrir la Pologne et les États baltes… à charge pour eux de se procurer des missiles intercepteurs.

« Nous devons mieux nous protéger contre la menace russe. Pour cela, nous avons besoin d’un bouclier antimissile à l’échelle de l’Allemagne. Le système israélien Arrow 3 est une bonne solution. Nous pouvons également l’étendre aux pays voisins. Ce faisant, nous jouerions un rôle clé dans la sécurité de l’Europe », a fait valoir le social-démocrate Andreas Schwarz, rappoteur du budget de la Bundeswehr au Bundestag.

Pour rappel, le chancelier Scholz a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards de dollars afin de remédier aux déficits capacitaires de la Bundeswehr et assuré que les dépenses militaires allemandes seraient portée à plus de 2% du PIB [soit environ 70 milliards d’euros par an].

France24 - Monde

Cyclisme : l'Érythréen Biniam Girmay devient le premier africain à remporter Gand-Wevelgem

Publié le : 27/03/2022 - 18:22

FRANCE 24 Suivre

Biniam Girmay devient à 21 ans le premier coureur africain à remporter, dimanche, Gand-Wevelgem, une classique cycliste flamande. L'Érythréen a devancé le Français Christophe Laporte dans le sprint final.

Une victoire historique pour Biniam Girmay : l'Érythréen rentre dans l'histoire du cyclisme en remportant, dimanche 27 mars, Gand-Wevelgem. Il s'agit de la première victoire d'un coureur d'un pays d'Afrique subsaharienne dans une classique cycliste.

Girmay, qui est âgé de 21 ans, a devancé le Français Christophe Laporte dans un sprint qui a réuni quatre coureurs au bout des 249 kilomètres.

#GWEmen🤩 This is history! 🇪🇷 @GrmayeBiniam wins Gent-Wevelgem after a phenomenal sprint! @LAPORTEChristop 🥈and @VgDries 🥉join him on the podium. #GWE22 pic.twitter.com/UNyWYP7eKx

March 27, 2022

Médaillé d'argent dans la catégorie espoirs aux Mondiaux l'an passé, Girmay a signé la plus importante victoire d'un coureur d'Afrique subsaharienne dans le cyclisme.

L'Érythréen, passé professionnel en 2020 dans l'équipe française Delko, a rejoint le niveau WorldTour au printemps dernier. Il s'est affirmé en fin de saison en gagnant la Classic Grand Besançon avant d'entamer la saison 2021 par un succès fin janvier à Majorque.

Sous le soleil, la course n'a pu se décanter dans les différents "monts" malgré les attaques de la formation Jumbo.

Un quatuor en tête du peloton 

Le champion de Belgique Wout van Aert a forcé l'allure dans la troisième et dernière ascension du Kemmel, à 34 kilomètres de l'arrivée, et a entraîné avec lui un petit groupe d'hommes forts (Asgreen, M. Pedersen, Laporte, van Baarle, Kragh Andersen, Mohoric puis Benoot) sans parvenir à creuser un écart suffisant par la suite sur les routes planes ramenant à Wevelgem.

Un quatuor (Laporte, Van Gestel, Stuyven, Girmay) s'est détaché à l'entrée des 25 derniers kilomètres et le peloton principal, comprenant plusieurs sprinteurs, a échoué à combler l'écart.

"C'est juste incroyable, je ne pouvais pas espérer tant !", s'est exclamé Girmay, qui a prévu de rentrer dans son pays puis revenir en Europe afin de courir le Giro.

"J'ai un peu souffert sur les pavés, ce n'était vraiment pas confortable. Après je me suis senti de mieux en mieux et j'ai repris des places. Dans le sprint, j'avais affaire à des coureurs forts mais j'ai eu confiance", a ajouté le vainqueur qui a lancé le sprint de loin.

"Cela va changer beaucoup de choses pour mon futur et celui des coureurs africains", a conclu l'Érythréen, représentant d'un cyclisme en pleine ascension symbolisé par l'organisation des Mondiaux route 2025 au Rwanda.

Avec AFP

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Cyclisme : Tadej Pogacar s'adjuge les Strade Bianche

Cyclisme : le Slovène Matej Mohoric remporte Milan-San Remo

L’invité du jour

Bernard Hinault : "Le cyclisme africain est très prometteur"

France24 - Monde

Une cour ouest-africaine ordonne la suspension de sanctions contre le Mali

Publié le : 28/03/2022 - 18:14

Mounia BEN AISSA KACEM

Une cour de justice ouest-africaine a ordonné jeudi la suspension de sanctions prises en janvier contre le Mali en raison de la transgression par les militaires de leur engagement à un retour prochain des civils au pouvoir. La décision de la Cour de justice de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa), rare succès de la junte face aux organisations régionales, ajoute une inconnue à la confrontation diplomatique en cours. Décryptage d'Anne-Fleur Lespiaut, correspondante au Mali.

A la Une également, deux mois après le putsch au Burkina Faso, le président déchu Roch Marc Christian Kaboré est toujours placé en résidence surveillée. Nous évoquerons la situation de l'ex-président avec Germaine Pitroipa, représentante en France de l'Union pour la renaissance.

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France24 - Monde

Christelle Kwizera, l'entrepreneure qui fait couler l'eau potable au Rwanda

Publié le : 28/03/2022 - 14:19

Valériane GAUTHIER Suivre

Alors que 90 % des ménages n'ont pas accès à l'eau courante au Rwanda, Christelle Kwizera a mis au point une solution innovante et peu coûteuse. Elle a fondé l’entreprise sociale "Water Access Rwanda", qui permet de collecter, distribuer et purifier l’eau, et qui approvisionne près de 90 000 personnes en eau chaque jour, chez eux ou grâce à des kiosques publics. Un modèle qu'elle espère voir se développer dans d'autres pays du continent.

Également au sommaire de cette émission consacrée à l'eau, une ressource vitale et un enjeu social, géopolitique et écologique majeur :

  • La Tunisie sous stress hydrique, les agriculteurs en première ligne : la Tunisie est classée parmi les pays pauvres en eau, arides ou semi-arides. Un problème lancinant qui ne cesse de s’accentuer d’année en année. Face aux pénuries, les agriculteurs tentent de s'adapter. Les sécheresses récurrentes poussent certains d'entre eux à exploiter illégalement des nappes phréatiques.
  • Les robinets à sec à Dakar : Le 9e Forum mondial de l'eau se tenait pour la première fois en Afrique subsaharienne. Il s'est déroulé du 21 au 25 mars au Sénégal, sur un thème évocateur : "La sécurité de l'eau pour la Paix et le développement durable". Le Sénégal est régulièrement soumis à des sécheresses intenses, tout comme à d'importantes inondations. Dans la capitale, obtenir de l'eau est devenu pour certains un défi quotidien. Malgré les efforts pour satisfaire la forte demande des 4 millions d'habitants de la capitale, beaucoup de Dakarois peinent à y accéder. 
  • Le Kenya, premier producteur de géothermie d'Afrique : à Naivasha, l'eau très chaude des nappes souterraines sert à fabriquer de l'électricité! Le Kenya est devenu leader dans le domaine de la géothermie. Les immenses gisements de la vallée du Grand Rift produisent 700 Méga Watts, soit 30 % du mix énergétique du pays. Une énergie qui a en plus l'avantage d'être plus écologique! 

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France24 - Monde

Malgré la hausse des prix, le Maroc assure pouvoir échapper à la crise

Publié le : 26/03/2022 - 17:22

La flambée du prix du baril de pétrole, la guerre en Ukraine, le changement climatique et l’importante sécheresse de cette année font craindre une crise alimentaire sur le continent africain et bien au-delà. Au Maroc, le gouvernement assure que le royaume échappera à une pénurie sur les importations de blé tendre et d’orge. Afin de pallier l’augmentation des prix, les subventions sont maintenues pour stabiliser le tarif du pain et du gaz domestique. Reportage de notre correspondant 

Depuis quelques mois déjà, les consommateurs marocains assistent à une hausse généralisée des prix : les produits alimentaires, le transport, le carburant, tout augmente. La plupart des ménages marocains sont en grandes difficultés et la grogne et l'inquiétude se ressent de plus en plus, d'autant plus à quelques jours de la période du Ramadan.

Malgré les difficultés annoncées avec la crise ukrainienne, les tarifs du gaz et le prix du pain restent subventionnés et un soutien exceptionnel vient d'être lancé pour les professionnels du transport public et routier.

Les économistes se veulent rassurants. Le Maroc détient un stock stratégique d'une durée de 6 mois pour les matières premières qui reste quotidiennement renouvelé.

"Même si cette année nous avons eu une période de sécheresse, il ne faut pas oublier que l'année dernière, nous avions une surproduction de 105 millions de quintaux de blé, dont une partie a été stockée et qui va servir justement cette année. Pour le Maroc, il n'y a donc aucun problème de crise alimentaire, puisqu'en fait nous avons des stocks stratégiques qui sont très très importants, nous avons aussi des sources d'approvisionnements avec lesquels le Maroc a des contrats depuis longtemps et qui sont fidèles. Donc il y a une relation contractuelle avec ces différents pays, pour justement alimenter le Maroc et garder notre stock stratégique de 6 mois", explique Taib Aisse, un expert en économie. 

Avec des sources d'approvisionnement diversifiées en provenance de l'Argentine, du Brésil, du Canada, des États-Unis et l'annonce d'une politique d'aide et de soutien, le Maroc espère bien faire face à la crise.

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L'Humanité

Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Entretien

Ce lundi 28 mars se déroule la journée mondiale de l’endométriose. L’occasion de faire connaître cette maladie qui ne touche que les femmes, identifiée en 1860, mais qui reste encore trop souvent taboue. En France, 2,5 millions de femmes sont pourtant touchées. Cécile Togny, présidente d’Info-endométriose, explique cette récente prise de conscience et les défis qu'il reste à relever.

Nadège Dubessay

Il y a seulement cinq ans, l’endométriose faisait à peine parler d’elle. Aujourd’hui, la lutte contre cette maladie figure dans presque tous les programmes des candidats à la présidentielle. En janvier dernier, Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé une stratégie nationale. Mais nous en sommes qu'au début du combat contre cette maladie complexe...

Quel regard portez-vous sur cette prise de conscience ?

Il y a une réelle avancée dans la reconnaissance de la douleur des femmes et nous ne pouvons que nous en réjouir. Elles sont mieux écoutées et l’endométriose est devenue un vrai problème de société car des associations comme la nôtre sont allées titiller les pouvoirs publics.

Il faut arrêter de se mettre des œillères devant une maladie qui représente la première cause d’infertilité chez les femmes. On ne peut pas mettre tout le monde en PMA sans s’intéresser à l’origine du problème.

Info-endométriose a beaucoup œuvré pour qu’une stratégie nationale voie le jour. La gynécologue chirurgienne Chrysoula Zacharopoulos, aujourd’hui députée européenne (LaREM), fondatrice de l’association, a été mandatée par le ministre de la Santé Olivier Véran en ce sens.

En 2022, il y a enfin une prise de parole officielle du président de la République et l’annonce d’une stratégie nationale, avec pratiquement 30 millions d’euros consacrés à la recherche. Alors oui, pour nous, c’est une très bonne chose.

C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Pensez-vous qu’il s’agit d’un combat féministe, au même titre que les luttes pour la contraception ou de celles en faveur de l’avortement ?

Je suis pour la contraception. Pour l’avortement. Pour les droits des femmes en général. En ce sens, on peut dire que ce combat est féministe. Les règles taboues, des jeunes femmes qui méconnaissent leur corps, ce n’est plus possible aujourd’hui. Dans ce système patriarcal, la douleur occasionnée pendant les règles était entrée dans les mentalités.

Maintenant, les choses commencent à bouger. Mais ce ne doit pas être uniquement une histoire de femmes. C’est un problème de santé publique. Et je ne veux pas que ma fille, demain, vive ce que j’ai enduré.

Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir mal

Quel a été votre parcours ?

Mon endométriose a été diagnostiquée par Chrysoula Zacharopoulos alors que j’avais… 37 ans. Une amie journaliste m’avait parlé d’elle. J’ai fait des examens et un mois plus tard, j’étais sur la table d’opération. Le diagnostic était posé et on mettait enfin des mots sur des années d’incompréhensions et d’errances médicales. Une libération. Cette maladie était méconnue et les douleurs pendant les règles étaient banalisées.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. L’endométriose a gâché une partie de ma vie.

Avant de rencontrer cette spécialiste de l’endométriose, mon problème n’a pas été pris à la source. Les médecins n’avaient pas su diagnostiquer la cause de mon infertilité et ils m’avaient prescrit un tas de traitements hormonaux.

J’ai connu 9 ans de PMA très compliquée pour finalement réussir à avoir mon bébé. Le parcours a été très dur et je peux dire que l’endométriose a gâché une partie de ma vie. Du coup, après, j’ai voulu m’engager totalement. Jusqu’à devenir la présidente d’Info-endométriose. Je travaille dans la communication. Créer du lien, je sais faire. Et j’avais déjà un bon réseau.

Parlez-nous d’Info-endométriose…

L’association est née en 2015. Elle informe, sensibilise et mobilise sur la maladie. Nous avons créé des outils afin d’aider les associations de patientes. Nous avons mobilisé les réseaux sociaux, monté un partenariat avec France télévision, lancé une campagne visible sur 1 000 panneaux d’affichage partout en France.

Notre première campagne de sensibilisation s’intitulait « Les règles, c’est naturel, pas la douleur ». Aujourd’hui, notre nouvelle campagne s’appelle « Toujours là ». On redonne les chiffres : 47 % de femmes atteintes d’endométriose souffrent de douleurs sexuelles.

Il existe toujours entre 7 et 10 ans de retard pour le diagnostic. 89 % des malades ressentent un malaise au travail. Cette maladie ne touche pas que les organes. Psychologiquement, physiquement, elle isole la femme, elle peut entraîner une dépression. Elle est sournoise et handicapante au travail tout comme dans sa vie amoureuse…

Pourquoi le diagnostic est-il encore si long à être posé ?

Certains gynécologues ne savent pas ou ne veulent pas traiter et n’orientent pas non plus. Il n’y a pas si longtemps, j’ai entendu une gynécologue dire que l’endométriose était une maladie à la mode. Mais comment peut-on parler comme ça ? Il est nécessaire de former davantage de gynécologues et de radiologues car le diagnostic, il est sur l’image. Plus la femme est jeune, plus il est difficile à poser. D’où l’importance d’un suivi médical constant afin de voir si la maladie s’installe ou non. Il y a autant de femmes qui ont l’endométriose que d’endométrioses. c’est ce qui peut être compliqué pour les médecins.

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

Où en est-on de la recherche ?

Info-endométriose est en partenariat avec l’Inserm, ce qui a été très important pour construire une stratégie. Entre 20 et 30 millions d’euros vont être mis sur la table pour la recherche prochainement, avec à la clé, le développement de la recherche fondamentale. Un comité scientifique a été mis en place.

On connaît les symptômes de l’endométriose. Il faut aujourd’hui aller plus loin. C’est une maladie hormonale très complexe et elle nécessite la mobilisation de chercheurs qui étudient les cellules, les cancers. Aujourd’hui, il n’y a que des pansements. Mais aucun traitement curatif.

L’endométriose en quelques chiffres

  • 10% des femmes sont atteintes d’endométriose
  • 7 ans, c’est le délai moyen pour diagnostiquer la maladie
  • 70% souffrent de douleurs chroniques invalidantes
  • 40% des cas d’infertilité sont dus à l’endométriose
  • Il n'existe aucun traitement curatif
  • 10 milliards d’euros, c’est l’ensemble des coûts de prise en charge de la maladie et de ses répercussions

Source : ministère de la Santé.

endométrioseSanté
L'Humanité

Un rapport accablant sur Orpea... que le gouvernement ne veut pas dévoiler

Actu

EHPAD. Le gouvernement a saisi la justice après avoir reçu le rapport administratif sur le fonctionnement du groupe privé de maisons de retraite. Mais, contrairement à ce qu’il avait promis, il refuse de le rendre public, invoquant le secret des affaires. À y regarder de près, l’argument ne tient guère…

Alexandre Fache

Le front judiciaire s’élargit pour le groupe Orpea. Après les plaintes des familles qui ont suivi la publication ­retentissante du livre-­enquête de Victor Castanet, les Fossoyeurs (Fayard), en janvier, le gouvernement a annoncé, par la voix de Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l’autonomie, avoir saisi le procureur de la République dans cette affaire.

L’exécutif a en effet reçu, vendredi, le rapport commandé à l’Inspection générale des finances (IGF) et à celle des affaires sociales (Igas), et il n’est pas tendre, selon les premiers échos qui ont fuité, avec le groupe Orpea. « En vertu de l’article 40 du Code de procédure pénale, toute autorité est tenue de signaler des faits délictueux dont elle aurait connaissance », a justifié la ministre dans le JDD.

Or, poursuit-elle, « il y a de fortes présomptions de détournement à d’autres fins de dotations publiques destinées à financer des soins ou le paiement des personnels » et autres soupçons « d’irrégularités ». Au total, des sommes « de l’ordre de plusieurs dizaines de millions d’euros pour la période 2017-2020 », selon Brigitte Bourguignon, dont l’État demande au groupe privé « la restitution ».

La riposte du PDG d’Orpea

En réponse, le PDG d’Orpea, Philippe Charrier, a choisi lefigaro.fr, dimanche, pour contre-attaquer. S’il présente « ses excuses aux résidents et aux familles », et reconnaît du bout des lèvres certains « dysfonctionnements », le dirigeant conteste l’essentiel des accusations portées contre son entreprise. « Nous prenons acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République. Cela nous permettra de nous exprimer le moment venu, de faire valoir nos droits, de collaborer avec la justice, indique-t-il, (l’enquête administrative) permettant de conclure qu’il n’y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance. »

Le PDG cite plusieurs « allégations » mises en avant dans le livre les Fossoyeurs qui seraient « battues en brèche » par le rapport remis au gouvernement : « Le rationnement des protections urinaires n’est pas avéré. Le rapport dit clairement que notre prévention des escarres n’est pas un sujet (…). Et 82 % de nos Ehpad ont un médecin coordonnateur, alors que la moyenne nationale est de 67 % », affirme-t-il.

Quid de la liberté d’expression ?

Mais alors, qui dit vrai ? Rien de plus simple, pour répondre à cette question, que de consulter le rapport commandé par l’État, au nom de tous les citoyens français. Sauf que, surprise, celui-ci restera dans les tiroirs… « Je n’ai pas le droit de le rendre public pour des raisons de confidentialité et de secret des affaires », assure Brigitte Bourguignon.

Pourtant, le 11 mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, promettait d’en publier « la totalité, à l’exception de ce qui est couvert par le secret des affaires ». Il faut croire que ledit secret englobe tout, désormais, comme le craignaient les pourfendeurs de la loi du même nom votée le 30 juillet 2018, qui transposait une directive européenne de 2016.

À y regarder de près, l’argument ne tient guère… Certes, la loi protège désormais les informations revêtant « une valeur commerciale, effective ou potentielle, du fait de (leur) caractère secret ». Mais elle précise aussi que ces « mesures de protection » doivent être « raisonnables » et que ce texte ne peut être opposé au « droit à la liberté d’expression et de communication », au « respect de la liberté de la presse » ou encore au « droit d’alerte ». Autant de droits dont peuvent se revendiquer ceux qui ont révélé les pratiques douteuses d’Orpea auprès de ses résidents.

Au détriment de l’intérêt général

« Les familles de pensionnaires et les salariés qui ont participé à mon enquête (…) ne comprennent pas la non-publication de ce rapport », a réagi Victor Castanet auprès de l’AFP. « L’argument du secret des affaires m’a été opposé tout au long de mes trois années d’enquête » et, « de nouveau, cette notion floue protège un groupe privé au détriment de l’intérêt général », a-t-il déploré.

Corapporteur de la commission d’enquête du Sénat sur le scandale Orpea, le sénateur (LR) Bernard Bonne juge aussi cette décision « surprenante », voire « choquante ». « Mais de qui se moque-t-on ? s’est emporté sur Twitter le médecin urgentiste et conseiller régional Christophe Prudhomme. Nous ne sommes plus en démocratie quand l’argent est plus important que l’humain. » Le PDG d’Orpea lui-même a dit « regretter » que le rapport ne soit pas rendu public…

Un contexte qui donne un peu plus de relief aux auditions de la commission sénatoriale prévues cette semaine. Brigitte Bourguignon doit y être entendue, mardi après-midi, avant les dirigeants d’Orpea, mercredi matin.

secret des affairesOrpeaEhpad
France24 - Monde

Victime de la guerre, l'agriculture ukrainienne craint la panne sèche

Publié le : 28/03/2022 - 17:24Modifié le : 28/03/2022 - 17:37

Laura MOUSSET Suivre

Sur des champs à perte de vue du sud-ouest de l'Ukraine, les moissonneuses viennent de débuter le semis du tournesol. Quelque 50 % du commerce mondial repose sur la production ukrainienne. Mais à cause de la guerre, le manque de carburant menace la saison agricole, et les dernières récoltes n’ont pas pu être exportées. Un coup dur pour les agriculteurs, mais également pour la sécurité alimentaire mondiale.  

France24 - Monde

En fuyant Poutine, des Russes s'exilent dans une Serbie pro-Kremlin

Publié le : 25/03/2022 - 18:21Modifié le : 25/03/2022 - 18:40

AFP Juliette Halliez Suivre

Dans les jours qui ont suivi l'invasion de l'Ukraine par Vladimir Poutine, de nombreux Russes se sont enfuient de leur pays. Mais à près de 2 000 kilomètres de là, à Belgrade, ils n'échappent pas à la propagande tentaculaire de la Russie. En Serbie, nombreux sont ceux à approuver le conflit.

France24 - Monde

Pour Roberta Metsola, présidente du Parlement européen, "l'UE reste unie" dans la crise ukrainienne

Publié le : 18/02/2022 - 13:28

Caroline DE CAMARET

Élue présidente du Parlement européen le mois dernier, Roberta Metsola est la troisième femme à ce poste, après les Françaises Simone Veil et Nicole Fontaine. Cette conservatrice maltaise du Parti Populaire Européen a entamé son mandat sur fond de pandémie et de menaces de conflit aux portes de l’Europe. Au cours de cette interview menée par Caroline De Camaret, elle aborde la crise ukrainienne, la question des migrants, la présidence du conseil de l'UE par la France ainsi que ses votes polémiques contre les résolutions parlementaires défendant le droit à l'avortement.

DECRYPTAGE

La conservatrice maltaise Roberta Metsola élue présidente du Parlement européen

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

DECRYPTAGE

Roberta Metsola, élue anti-IVG pressentie à la présidence du Parlement européen

L'Humanité

Éditorial. Cent milliards à l’ombre

Éditorial

Stéphane Sahuc

Par Stéphane Sahuc

Cent milliards d’euros, c’est le chiffre vertigineux de la fraude fiscale en France. Entendons-nous bien : il ne s’agit pas de la somme des avoirs non déclarés à l’impôt, mais bien du montant soustrait annuellement aux caisses de l’État. Pour avoir une idée de ce que cela représente : le budget de l’éducation nationale est de 52 milliards d’euros. Et encore, ces 100 milliards n’incluent pas l’optimisation fiscale qui n’est rien d’autre que de la fraude légale.

Et ce sont les mêmes paradis fiscaux, dont certains sont à nos portes, qui accueillent et blanchissent l’argent de la fraude fiscale, celui de la drogue, de la traite des humains et des trafics d’armes . Pandora Papers, Panama Papers, LuxLeaks, l’accumulation d’enquêtes et de scandales n’a jamais débouché sur un véritable tournant dans la lutte contre les fraudeurs. Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille. Rien qu’en France, on imagine sans peine le travail que pourrait fournir une administration fiscale si elle disposait, comme le propose Fabien Roussel, de quelques centaines d’inspecteurs et contrôleurs supplémentaires. Un investissement somme toute minime au regard du trésor à récupérer, explique le candidat communiste à la présidentielle, qui a fait de la lutte contre la fraude fiscale l’un de ses principaux chevaux de bataille. D’autant que la guerre en Ukraine n’aura eu qu’une vertu : démontrer qu’il est possible de bloquer, voire de confisquer les avoirs et les comptes d’individus, d’entreprises, et même d’États.

Dans ce contexte, les interrogations soulevées par certains de nos confrères à propos de l’étonnante faiblesse du patrimoine du président de la République, et mettant en cause la véracité de ses déclarations de revenus, notamment lorsqu’il était banquier chez Rothschild, ne peuvent être traitées par le silence du côté de l’Élysée. Emmanuel Macron ne doit pas laisser planer un doute qui profitera malheureusement à l’extrême droite plutôt qu’à ceux qui s’engagent contre la fraude fiscale. Il faut que le président s’explique, et il serait bien inspiré d’en profiter pour se positionner sur certaines des propositions portées sur ce sujet par le candidat communiste.

Prendre de véritables mesures pour éradiquer la fraude fiscale implique une volonté politique sans faille.

Editorialfraude fiscalePrésidentielle 2022Emmanuel Macron
France24 - Monde

Déclarations de Joe Biden sur Vladimir Poutine : "Une nouvelle gaffe signée Sleepy Joe ?"

Publié le : 28/03/2022 - 07:48Modifié le : 28/03/2022 - 09:15

Hélène FRADE

À la Une de la presse, lundi : les allégations de Kiev, qui accuse la Russie de vouloir une partition de l’Ukraine, sur le modèle de la Corée du Nord et de la Corée du Sud ; les déclarations musclées de Joe Biden sur Vladimir Poutine, diversement appréciées par ses alliés et la presse américaine ; le début de la campagne officielle pour la présidentielle en France ; et une gifle aux Oscars.

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À la Une de la presse, les allégations de Kiev, qui accuse la Russie de vouloir une partition de l’Ukraine.

"Une tentative de créer la Corée du Nord et la Corée du Sud en Ukraine", qui va entraîner "une guerre totale de la part des Ukrainiens", selon le chef du renseignement militaire ukrainien, cité par The Guardian – qui montre à la Une des protestataires rassemblés dimanche à Beyrouth, au Liban, une des nombreuses manifestations qui ont eu lieu ce week-end à-travers la planète, contre la guerre en Ukraine. Le quotidien britannique fait également état de la déclaration du président français Emmanuel Macron, qui a prévenu qu’il ne fallait pas être "dans l’escalade ni des mots ni des actions" et a indiqué, pour sa part, qu’il n’irait pas aussi loin que Joe Biden, après que le président américain a qualifié, samedi, Vladimir Poutine de "boucher" et affirmé que son homologue russe ne devrait "pas rester au pouvoir". Des propos que le secrétaire d'État américain a nuancé dès dimanche , en assurant que les États-Unis n’ont "pas de stratégie de changement de régime en Russie – ou ailleurs".

Telegraph cartoon 28.3.22 #BidenInPoland #Oscars2022 #JoeBiden #StandWithUkraine #PutinMustGo pic.twitter.com/xjXZ7BrZdL

March 27, 2022KommersantWashington PostThe Wall Street JournalThe Daily TelegraphThe Independent

En France, c’est la dernière ligne droite pour les 12 candidats à la présidentielle, dont la campagne officielle débute lundi. Meetings géants, dernières propositions, ultimes manœuvres : plus que 13 jours avant le premier tour. La Croix, qui propose un comparatif des programmes des 8 principaux candidats sur l’immigration, annonce que les sondages donnent toujours Emmanuel Macron favori, mais que "l’opinion reste en partie indécise", avec un tiers des électeurs qui déclarent qu’ils pourraient encore "changer d’avis d’ici l’élection". "Abstention maximale, mobilisation générale" : Libération revient sur les meetings de ce week-end – des grands-messes pour "mobiliser les troupes et tenter d’endiguer l’abstention", attendue autour de 30 %. Un niveau que le journal attribue à une "perte de confiance dans les politiques, à l’absence d’intérêt pour le fonctionnement des institutions", mais aussi au "sentiment d’une élection jouée d’avance" : "Cela fait cinq ans que l’on nous répète que le second tour sera un remake de 2017, comment en vouloir aux déserteurs des urnes ?", interpelle le journal. Présenté un temps comme capable de bousculer Marine Le Pen à l’extrême-droite, le candidat de Reconquête!, Éric Zemmour, semble désormais en difficulté. L’Opinion évoque une multiplication d’"erreurs politiques" et de "coups mal maîtrisés", qui seraient en train de plomber sa campagne – d’où le dessin de Kak, qui le montre auprès d’un soldat russe en Ukraine. Le soldat est en train de peindre la lettre "Z" sur un char, et le candidat lui demande de choisir "un autre symbole". Éric Zemmour, qui a été très critiqué par ses adversaires, pour avoir laissé scander des "Macron assassin", lors de son meeting, dimanche, au Trocadéro.

À la une de Libération ce lundi : 🇫🇷 Présidentielle : abstention maximale, mobilisation générale https://t.co/nj2k4mQp7h pic.twitter.com/UoHjmkPF65

March 27, 2022Variety

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France24 - Monde

Ces adolescentes afghanes déterminées à retourner en cours

Publié le : 25/03/2022 - 15:12

Virginie HERZ Suivre

Les Taliban avaient assuré que les adolescentes reprendraient les cours au printemps. Mais le 23 mars, ils les ont renvoyées chez elles. Comment interpréter ce revirement ? Sept mois après la prise du pouvoir par les Taliban, quel est le sort des Afghanes ? Certaines continuent à revendiquer pour leurs droits, y compris des collégiennes.

De retour de Kaboul, Solène Chalvon Fioriti, grande reporter qui est autrice de "La Femme qui s'est éveillée" (Flammarion), analyse ces mouvements de résistance et comment ils s'inscrivent dans une lignée féministe locale ces quarante dernières années.

Au sommaire aussi : au Congo-Brazzaville, le parlement vote un projet de loi pour lutter contre les violences faites aux femmes. Ce texte condamne notamment le viol conjugal et protège le statut des veuves.

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L'Humanité

Endométriose. Tout ce que permet l'infinie bienveillance de Lamia Jarboui

Un jour avec

La Journée mondiale contre l’endométriose, un mal qui touche une femme sur dix en âge de procréer, est organisée ce lundi. Rencontre avec une radiologue engagée et passionnée.

Nadège Dubessay

C’est comme si le monde d’avant avait brutalement disparu. À 14 ans, Paloma (1) souffre le martyre chaque mois. Pendant trois jours, parfois une semaine. Une douleur pelvienne intense, tenace. Et ce, depuis qu’elle a ses règles. Sa mère aussi avait des règles douloureuses. Et tomber enceinte n’a pas été une mince affaire.

À l’époque, on ne parlait pas d’endométriose. Personne ne connaissait cette maladie, pourtant identifiée… en 1860. Les choses ont changé. Alors, quand Paloma a expliqué le mal qui la ronge, sa mère n’a pas hésité. Elle a filé avec sa fille chez le gynéco. « L’accueil a été glacial, un mur d’incompréhension », souffle la mère, qui s’inquiétait de plus en plus en voyant sa fille s’enfermer dans sa chambre et ne plus vouloir aller au collège.

Prendre le temps

À force de recherches, elle découvre Lamia Jarboui, une radiologue spécialisée en imagerie de la femme à la clinique du Landy, à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Un soulagement. D’emblée, la médecin explique. Entourée d’images de radiologie épinglées, elle montre le mécanisme, ô combien complexe mais passionnant, du corps de la femme.

Avec une infinie bienveillance, elle dit à Paloma qu’il est encore trop tôt pour poser un diagnostic. Mais lui assure qu’elle sera suivie régulièrement. Et lui préconise une pilule contraceptive pour apaiser la douleur. « L’absentéisme à l’école devrait être le premier signe qui attire l’attention », estime celle qui a fait de l’endométriose sa spécialité depuis presque quinze ans. Au point de devenir vice-présidente de l’association Info-endométriose.

Journée mondiale de l’endométriose : «Une maladie complexe, sans aucun traitement curatif»

Pour chaque jeune patiente, elle interroge. Fait-elle du sport ? A-t-elle un petit ami ? Une vie sociale ? « Ce n’est pas du voyeurisme. Une jeune femme de 18 ans qui ne sort pas, c’est que ça cloche quelque part », assure la radiologue qui va bien au-delà d’un regard professionnel posé sur une image. Elle prend le temps. Et tant pis si, derrière, les collègues râlent un peu car il y a embouteillage en salle d’attente. « Un examen gynécologique n’est jamais simple. Ce n’est pas facile de se retrouver à poil, les jambes écartées, les pieds sur l’étrier, et d’aborder des choses intimes. Pas le vagin, non, mais la souffrance. Cette relation de mise en confiance, elle est magique. »

Celle qui a renoncé à une carrière professionnelle

Lamia raconte l’histoire de cette femme obligée de divorcer car son mari refusait d’entendre sa douleur à chaque rapport sexuel. Ou de celle qui a été licenciée. Celle aussi qui a renoncé à une carrière professionnelle. Ou qui s’est mise à temps partiel, lasse de trouver chaque mois une excuse quand elle avait ses règles. « La perte de productivité a été estimée à 7,5 heures par semaine. C’est colossal. Ça freine des ambitions de carrière. Pouvoir concrétiser ses rêves, c’est pourtant un droit fondamental, non ? Un jour, une patiente m’a dit : “Cette saloperie m’a confisqué ma vie.” »

Endométriose : il n’y a rien de normal à avoir mal

D’où l’urgence de faire évoluer la recherche. Car cette maladie gynécologique qui concerne une femme sur dix (soit 2,5 millions), première cause d’infertilité, n’a toujours pas de traitement curatif. Il faut dire que, pendant longtemps, les scientifiques ne se sont pas intéressés au sujet. Après tout, une femme qui a ses règles et qui a mal, c’est bien normal, hein ? Si elle se plaint, elle est au mieux « douillette », au pire « hystérique ».

Lamia se souvient d’une femme, épuisée, qui a fondu en larmes lorsque le diagnostic a été posé. Non, elle n’était pas folle. Oui, il y avait quelque chose qui expliquait sa souffrance. « La science évolue avec la société, sourit Lamia. La route est encore longue, car on ne connaît toujours pas les causes de l’endométriose. Et puis, le corps de la femme est passionnant d’un point de vue scientifique, intellectuel. Mais source de complexité extrême. »

Le rêve d’une médecine personnalisée

En septembre 2021, l’étude d’une équipe de chercheurs de Boston et d’Oxford mettait le monde scientifique en ébullition. Une mutation génétique corrélée à des formes graves d’endométriose a été découverte. L’application sur des souris d’un inhibiteur de ce gène permettrait de bloquer les manifestations de douleur. « C’est un axe de recherche exceptionnel, se réjouit la radiologue. Mais qui nécessitera encore des années. Peut-être que nous pourrons aussi bénéficier des techniques de l’ARN pour traiter cancer et endométriose. »

Endométriose. 160 ans pour que la science s'intéresse à la souffrance des femmes

En attendant, Lamia rêve d’une médecine personnalisée, où le parcours de chaque femme sera pris en compte. Car il existe autant d’endométrioses que de patientes. Et au-delà de l’image et du diagnostic, ce qui continue de la passionner, c’est l’humain.

endométriosemédecinsgynécologietravail des femmes
L'Humanité

Pose

Billet

Maurice Ulrich

Comme toujours, il est en costume noir et chemise blanche, mais avec une grosse écharpe. On comprend le message. Il fait froid en Ukraine. Le bras tendu, il a la main sur l’une des poutrelles d’acier d’un enchevêtrement de fer et de béton. BHL, bien sûr, à Odessa, en photo sur deux pleines pages dans Paris-Match. On sait comment ça se passe. Le lieu a été choisi, la prise de vue a été répétée. C’est professionnel. Normal, c’est Paris-Match. « Jamais il n’avait eu comme ici, nous dit la légende, l e sentiment d’être là où la planète peut s’embraser. » Pour dire vrai, le sentiment de BHL, on s’en fout un peu. La guerre tourne autour de lui, ou c’est lui qui tourne autour. Ce n’est plus la mouche du coche, c’est la mouche des ruines, pour ne pas dire plus, qui se met en scène. On peut en éprouver de la colère. Ce n’est pas la première de ses poses. On l’a souvent trouvé outrecuidant, généralement ridicule, parfois pathétique, toujours déplacé. Là, il est obscène.

le billet de Maurice Ulrich
France24 - Monde

Poutine "ne peut rester au pouvoir" : la "gaffe" de Joe Biden qui "révèle sa conviction profonde"

Publié le : 28/03/2022 - 16:21

David RICH Suivre

En visite en Pologne, où il a rencontré des Ukrainiens ayant fui les combats, Joe Biden a qualifié samedi Vladimir Poutine de "boucher", jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir". Si la Maison Blanche a rapidement précisé que le président américain n’appelait pas à un "changement de régime", cette sortie traduit bien une divergence d’approche entre les États-Unis et certains de leurs alliés européens face à la Russie, selon le géopolitologue Pascal Boniface. Entretien.   

Alors qu'il prononçait, samedi 26 mars depuis la capitale polonaise Varsovie, un discours adressé au "monde libre" en soutien au peuple ukrainien, le président américain Joe Biden s'est livré à une attaque en règle contre le "dictateur" Vladimir Poutine, estimant que ce dernier ne pouvait "rester au pouvoir". Des propos rapidement recadrés par la Maison Blanche, qui a précisé que les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime en Russie, mais également par le chancelier allemand Olaf Scholz, qui a affirmé dimanche qu'un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan". 

Plus tôt samedi, après une rencontre avec des réfugiés ukrainiens, Joe Biden avait qualifié le dirigeant russe de "boucher", suscitant cette fois une réaction du président français, Emmanuel Macron, qui a mis en garde contre "l'escalade des mots et des actions en Ukraine" rappelant que l'Europe n'était "pas en guerre contre le peuple russe". 

Pour décrypter les propos de Joe Biden et les réactions qu'ils ont suscitées en Europe, France 24 s'est entretenu avec Pascal Boniface, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). 

La sortie de Joe Biden sur Vladimir Poutine qui ne peut rester au pouvoir a été suivie d'un rétropédalage de la Maison Blanche. S'agit-il d'une gaffe ou était-ce calculé 

Pascal Boniface : Ces propos correspondent à la conviction profonde de Joe Biden qui, depuis son arrivée au pouvoir, veut placer les droits de l'Homme au cœur de sa présidence, avec un changement de ton notable vis-à-vis de la Russie par rapport à l'ère Trump, mais aussi face à d'autre autocraties, comme par exemple l'Arabie saoudite. 

Pour autant, cette sortie n'en est pas moins une gaffe vis-à-vis de ses alliés et plus généralement du monde, car affirmer comme il l'a fait que Vladimir Poutine ne peut rester au pouvoir renvoie au fiasco de la politique de changement de régime en Irak et en Afghanistan. Les États-Unis, qui souhaitent unir les démocraties face à la Russie, ne peuvent fédérer autour de cette idée. C'est pourquoi la Maison Blanche a été contrainte de faire amende honorable. 

Avant même les réactions européennes, il était évident que de tels propos étaient contreproductifs. Ce n'est pas la première fois que Joe Biden commet ce genre d'impairs lors de déclarations publiques, cela lui arrive régulièrement lorsqu'il s'éloigne de ses discours et c'était même un sujet majeur d'inquiétude pour ses équipes lors de la campagne présidentielle. Donc oui, cette phrase est une gaffe qui révèle sa conviction profonde. 

I went to Europe with a clear message: We must commit now to be in the fight for democracy for the long haul. We stand with the people of Ukraine and we will continue to ensure Russia pays a severe price for its war of choice. pic.twitter.com/1gRvYnvNdr

March 27, 2022

En quoi les réactions de l'Allemagne et de la France traduisent-elles une différence d'approche avec les États-Unis face à la Russie 

Paris et Berlin sont certes favorable à un rapport de force avec la Russie, mais sont bien conscients qu'il est essentiel de maintenir le dialogue avec Vladimir Poutine dans l'optique d'une résolution du conflit. On peut considérer que ces pays ont une posture moins morale et plus pragmatique, alors que Joe Biden considère de son côté que la démocratie est le seul régime qui conduit un pays à la stabilité. 

Bien sûr, l'Europe est bien plus proche des États-Unis que de régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine, et il ne s'agit pas pour elle d'opter pour une posture d'équilibre, mais de maintenir une forme d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain. En ce qui concerne le conflit en Ukraine, la position d'Emmanuel Macron est que traiter Vladimir Poutine de "boucher" ou bien appeler à son départ ne peut conduire qu'à durcir sa position et donc nuire aux efforts de résolution du conflit. 

Emmanuel Macron "n'utiliserait pas" les mots de Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher" #DimPol @infofrance3 pic.twitter.com/60PGxOnAVw

March 27, 2022

Dans cette guerre, la position américaine face à Moscou est-elle perçue par l'Europe comme un danger ou un atout 

Avant même le début du conflit, les États-Unis avaient adopté une stratégie offensive vis-à-vis de la Russie, dévoilant les positions militaires russes et alertant sur l'imminence de l'invasion de l'Ukraine. Certes le constat était juste, mais force est de constater que cette stratégie de pression sur Moscou n'a pas empêché la guerre. Pour autant, les États-Unis n'en sont pas responsables ; ils n'ont pas tendu de piège à la Russie et Vladimir Poutine s'est lancé tout seul dans cette offensive. 

Cette guerre influe donc positivement sur l'image des États-Unis. Elle lui confère le statut de héros, seul capable de protéger l'Europe et ressouder l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique Nord) autour des Américains. Si le contexte contribue à un rapprochement entre les États-Unis et l'Europe, certains pays européens comme la France et l'Allemagne redoutent néanmoins que Joe Biden profite de ce contexte pour pousser son avantage et accentuer le clivage entre les démocraties et les régimes autoritaires.

Car si Washington cherche à créer une coalition anti-Pékin pour asseoir son leadership, la France et l'Allemagne préfèrent empêcher la formation de deux blocs antagonistes menant à un contexte d'hostilité permanente dangereuse. 

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Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

LE FIL DU 18 MARS

Guerre en Ukraine : les bombardements se poursuivent, entretien entre Xi Jinping et Joe Biden

LE FIL DU 24 MARS

Guerre en Ukraine : Joe Biden favorable à l'exclusion de la Russie du G20

France24 - Monde

Accueil des réfugiés ukrainiens en Pologne : "La sécurité est renforcée un peu plus chaque jour"

Publié le : 28/03/2022 - 18:33Modifié le : 28/03/2022 - 18:38

Pauline GODART

La Pologne accueille à elle seule plus de la moitié de tous les réfugiés qui ont fui l'Ukraine depuis le début de l'invasion russe - environ six réfugiés sur dix. Pauline Godart, envoyée spéciale pour FRANCE 24 en Pologne témoigne de la situation dans un camp d'accueil pour réfugiés.

France24 - Monde

Bleus: "Maignan, c'est la force tranquille" pour Deschamps

Publié le : 28/03/2022 - 18:46

Villeneuve-d'Ascq (AFP) – Mardi en amical contre l'Afrique du Sud, Didier Deschamps donnera sa chance à Mike Maignan, un gardien en "progression constante", "la force tranquille" selon le sélectionneur et un "leader dans l'âme" selon le vice-capitaine Raphaël Varane.

2010: "On apprend du passé"

Raphaël Varane (défenseur et vice-capitaine de la France): "J'aime bien parler des choses positives, or (l'élimination en phase de groupes contre l'Afrique du Sud au Mondial-2010) n'était pas un chapitre positif. Mais on apprend du passé, de ce qu'il y a eu. Depuis, il y a eu des modifications à tous les étages. Cela a permis de se restructurer, au sein de la fédération et de la vie de groupe. Je préfère voir le côté positif et ce que cela a apporté à l'équipe de France."

Maignan titulaire

Didier Deschamps (sélectionneur de la France): "Mike débutera demain. Il était déjà là en N.3 aussi, et Steve Mandanda a aussi vécu cette situation de N.2 avant: très souvent appelé, mais sans souvent récupérer avec des sélections. Mike est dans une progression constante. C'est une très bonne chose. Je vous avais dit que c'était le moment pour moi de voir le maximum de joueurs en action, les gardiens en font partie aussi. Mike c'est la force tranquille, avec les qualités athlétiques qu'il a, un bon jeu au pied, un bon caractère de leader expressif, ça fait beaucoup de choses. Même quand il ne joue pas, il joue ce rôle là aussi et c'est bien pour le groupe."

Varane: "En tant que joueur, il a de grandes qualités d'explosivité, il a aussi un super jeu au pied. Il apporte aussi son caractère, c'est un leader dans l'âme qui le transmet au groupe. Il continue son évolution, ne cesse de progresser. Il a beaucoup de talent".

La "fraîcheur" de Jonathan Clauss

Varane: "Il apporte beaucoup de fraîcheur, il a un parcours particulier, j'ai fait le maximum pour le mettre à l'aise. Il vit des moments exceptionnels, c'est communicatif, cela fait plaisir à voir. S'il a à jouer, je pense qu'il est prêt, s'il est là c'est qu'il a les qualités pour. C'est bien qu'il y ait une concurrence saine dans le groupe."

- Deschamps "peut compter" sur Kimpembe

Deschamps: "Je ne vais pas juger +Kim+ sur ses matchs au PSG, il faut englober d'autres joueurs, son équipe, les résultats. Il n'était pas disponible pour le premier match, aujourd'hui ça va, il n'y a pas de souci. Kim a joué beaucoup, beaucoup de matches avec nous, il y a forcément de la concurrence à ce poste-là, notamment avec Lucas Hernandez même s'ils n'ont pas le même profil. Kim reste Kim, même s'il peut avoir des périodes où il est moins bien aussi. C'est un défenseur qui aime bien les duels, il peut rater certains matches aussi parce qu'il en enchaine beaucoup. Mais je sais que je peux compter sur lui. Il n'a rien perdu, il n'a rien gagné, mais il est là."

- Mbappé "radieux, souriant"

Deschamps: Mbappé encore touché par l'élimination en Ligue des champions? "Depuis qu'il est arrivé, il est radieux, souriant, comme on le connaît depuis le départ. C'est le foot, c'est dur mais c'est déjà derrière. Il fait partie du groupe, il sait qu'il est un joueur important, décisif. C'est pas Kylian et le groupe, c'est Kylian dans le groupe. Il est encore jeune mais il voit arriver des plus jeunes, il joue ce rôle là aussi (de cadre, ndlr), ce qui permet d'avoir beaucoup de sérénité, Ils ont du plaisir à être ensemble en dehors du terrain aussi. C'est quelque chose à laquelle je suis attentif."

Varane "apporte son vécu"

Varane, pressenti pour être capitaine: "Porter le brassard, c'est bien sûr une immense fierté. C'est toujours spécial de jouer en Bleu et surtout de porter le brassard. J'ai eu la chance de le porter très tôt, j'essaie d'apporter mon vécu, mon expérience, de souder mes coéquipiers. C'est symbolique mais c'est un sentiment particulier."

Propos recueillis en conférence de presse.

© 2022 AFP

France24 - Monde

Présidentielle : qui vote pour Éric Zemmour ? Portraits d'électeurs

Publié le : 28/03/2022 - 15:10

Aude MAZOUE Suivre

Rassemblés dimanche sur la place du Trocadéro de Paris pour tenter de relancer une candidature qui s'essouffle, à deux semaines du premier tour, plusieurs dizaines de milliers de sympathisants ont répondu à l'appel d'Éric Zemmour. Qui sont-ils ? Portraits d'électeurs.  

Anciens fillonistes, déserteurs du Rassemblement national, soutiens de la Manif pour tous, plusieurs milliers de personnes – 100 000 selon Éric Zemmour – étaient rassemblés, dimanche 27 mars, place du Trocadéro à Paris. Ils sont venus soutenir le candidat d'extrême droite, à la peine dans les sondages avec 10 % des intentions de vote. Qui sont les électeurs de Reconquête!, le tout nouveau parti fondé par le désormais ex-journaliste ? France 24 est allé à la rencontre de certains de ses indéfectibles soutiens.  

  • Eugénie, 18 ans, de la Manif pour tous à Reconquête! 

Casquette "Zemmour 2022" vissée sur la tête et médaille de baptême en exergue, Eugénie, 18 ans, étudiante en philosophie à Paris, avait déjà battu le pavé à l'âge de neuf ans avec ses parents dans la capitale lors de la Manif pour tous en janvier 2013 pour s'opposer à la loi en faveur du mariage homosexuel en France. Dimanche, la jeune femme est de nouveau descendue dans la rue à l'appel du candidat de Reconquête!, car "c'est important de montrer qu'il n'est pas seul, comme les médias peuvent le laisser entendre. Il est au contraire soutenu par de nombreux Français. Les gens y croient", s'enthousiasme celle qui votera pour la première fois. "Jamais je n'aurais pensé que je soutiendrai un jour un candidat avec autant de ferveur", se réjouit la future électrice, enchantée à l'idée de se rendre pour la première fois dans un isoloir. "C'est une chance de pouvoir voter pour la première fois pour un candidat qu'on aime vraiment". Sincère, juste, honnête, patriote, les épithètes dithyrambiques n'en finissent plus dès qu'il s'agit d'évoquer l'ex-pamphlétaire. Mais ce qu'Eugénie aime par-dessus tout chez Éric Zemmour, c'est son amour de la France. "Et le fait qu'il soit le seul à défendre les valeurs chrétiennes". Catholique pratiquante, l'étudiante en sciences humaines estime qu'il est "le seul à clairement remettre en cause le mouvement transhumaniste. Or aujourd'hui, les questions bioéthiques participent en large partie de la déconstruction de la société." Même si Eugénie le reconnaît, ces questions ne sont pas le cœur de son programme. Il y a aussi et surtout l'immigration. Mais là aussi, la jeune fille souscrit à toutes les mesures. "C'est bien d'accueillir les étrangers, on doit avoir une part d'humanité. Mais quand il n'y a pas d'assimilation, on ne peut pas non plus abandonner notre culture". L'ardente supportrice sait tout de même que son candidat n'est pas le favori pour le second tour. S'il échoue, elle votera pour Marine Le Pen.  

  • Marc, 57 ans, dans la crainte du "grand remplacement" 

Cigarette aux lèvres, veste en cuir, Marc scrute la foule. "J'habite pas loin, il fait beau, je suis venu prendre la température", commence par dire celui qui a déjà participé à plusieurs manifestations de Florian Philippot (ex-Front national, fondateur du parti Les Patriotes). Anti-passe sanitaire et anti-vaccin [contre le Covid-19], le quinquagénaire se présente comme le "canard boiteux de la famille". "Je ne me suis pas fait vacciner, contrairement à ma mère et mon frère qui sont vendus à Macron". Né d'un père yougoslave et d'une mère française, il se reconnaît dans le parcours familial d'Éric Zemmour, dont les parents qui sont des immigrés d'Algérie. "D'ailleurs, il y a beaucoup de personnes issues de l'immigration et d'étrangers qui se retrouvent en lui", assure-t-il. Étrange paradoxe : ce fils d'immigré redoute pourtant par-dessus tout le "grand remplacement", dont Éric Zemmour s'est fait le chantre. L'ancien étudiant en classe préparatoire de mathématiques, aujourd'hui auto-entrepreneur à mi-temps dans le BTP affirme le constater chaque jour à travers ses déplacements dans certains quartiers de la capitale et en banlieue. "En cinquante ans, j'ai vu le nombre de femmes voilées augmenter, ça n'est pas qu'une théorie, on le voit partout, ça crève les yeux". Outre ses positions sur l'immigration et le renvoi des étrangers dans leur pays, ce Parisien est aussi sensible au discours d'Éric Zemmour sur la sortie de l'Otan, la ruralité, l'éducation ou encore le "wokisme". "Enfin un candidat qui s'en prend au discours anti-raciste, féministe, LGBT, qu'on rabâche partout dans les médias".  

  • Ana, 53 ans, filloniste reconvertie  

Ana, 53, est portugaise, "mais très bien assimilée, comme veut Zemmour", confie dans un grand sourire cette mère de quatre enfants. "D'ailleurs, tous mes enfants portent des prénoms français, c'est important pour bien s'intégrer", poursuit la quinquagénaire qui n'aurait raté ce grand raout politique pour rien au monde. Venue spécialement de Bellême (dans l'Orne en Normandie), elle n'a dormi que quelques heures pour écouter une nouvelle fois son candidat. Car Ana n'en est pas à son premier meeting. Admiratrice de la première heure, elle a d'abord été séduite par ses prestations télévisées comme chroniqueur dans les années 1990, et elle a lu tous ses livres. C'est donc naturellement qu'elle se rend à ses meetings quand elle n'est pas devant les fourneaux du restaurant où elle officie comme cheffe. Catholique pratiquante, cette ancienne supportrice de François Fillon en 2017 ne voit aujourd'hui qu'Éric Zemmour pour défendre les valeurs chrétiennes. "Il est le seul à proposer un projet pour sauver notre civilisation du grand remplacement. Nous sommes un peuple de fin de race qui court à sa perte. Heureusement qu'il mobilise les forces vives du pays. Il est une chance." Ana est convaincue qu'avec Éric Zemmour à la tête de la France, la guerre en Ukraine n'aurait pas eu lieu. "Il aurait su négocier avec Poutine, car c'est un homme qui veut la paix".  

  • Florent, 40 ans, adhérent de la première heure 

"Je le soutiens depuis le premier jour, j'ai pris ma carte d'adhésion au parti Reconquête! dès que j'ai pu", raconte Florent, 40 ans, polo violet et pull sur les épaules. "J'aime à la fois ses idées, sa personnalité, mais aussi son parcours familial et personnel. Il est le seul à porter un regard lucide sur la situation, notamment sur l'immigration." Marié, sans enfant, Florent s'inquiète aussi du "grand remplacement […] qui est déjà en action", selon lui. "J'ai grandi dans les Hauts-de-Seine, et j'ai pu voir le phénomène grandir au fil des années. Si je peux constater qu'il y a une augmentation du nombre de femmes voilées dans une ville chic comme Saint-Cloud où j'habite, c'est que l'immigration est partout. Que deviendra le pays dans vingt ans ?  Il y a urgence à agir". Conseiller principal d'éducation, il est aussi sensible au discours du candidat sur l'Éducation nationale. "Je fais chaque jour l'expérience du grand décrochage scolaire. Il faut aussi remettre de l'ordre dans un système devenu défaillant". Persuadé il y a encore quelques semaines que son candidat allait remporter la présidentielle, il est de plus en plus pessimiste devant les derniers sondages. Si Éric Zemmour n'était pas qualifié au premier tour ? "Sans aucune hésitation, je voterai pour Marine Le Pen", assène celui qui votait déjà auparavant pour la candidate du Rassemblement national. "Tout doit être fait pour dégager Emmanuel Macron".   

  • Séverine, 42 ans, lepéniste déçue  

Adjointe administrative à la préfecture du Val-de-Marne, Séverine, 42 ans, est venue d'Orly, en région parisienne, pour soutenir son candidat. "Mais s'il avait fallu venir de plus loin, j'aurais aussi fait le déplacement", précise la quadragénaire venue au meeting avec son compagnon. Adhérente au parti Reconquête! depuis décembre, elle a définitivement délaissé Marine Le Pen, qu'elle soutenait auparavant. "Je n'ai pas apprécié qu'elle qualifie Zemmour 'd'extrême droite'. Et puis sa sortie sur les nazis de son parti alors qu'elle est confrontée au même problème, c'est quand même absurde, estime celle qui ne se sent "ni de droite ni de gauche". Sous le charme des idées portées par l'ancien journaliste, elle ne tarit pas d'éloges : "Il incarne la simplicité, la droiture, la franchise. Ce n'est pas un homme politique, c'est un homme du peuple, il est comme un ami de la famille." Elle va plus loin : "Moi qui n'ai pas eu de père, c'est simple, j'aurais aimé qu'il soit le mien quand je vois l'attention qu'il porte à ses enfants." Séverine assure qu'elle n'a aucun intérêt personnel à le soutenir. "Je ne vis pas à la campagne, mais je trouve juste l'aide de 10 000 euros qu'il propose aux familles rurales. Je ne suis pas mariée, mais je trouve aussi bien qu'il aide les femmes veuves." Mère de deux filles, elle aimerait tout de même que son leader vienne à bout "du déclin de l'Éducation nationale". "Ma fille de 12 ans a constaté qu'elle avait le même programme d'Histoire que sa petite sœur qui est en CE1. Il y a quand même un problème", soulève la mère inquiète pour l'avenir de ses enfants. Quant aux accusations de misogynie faites contre son candidat, elle les balaye d'un revers de main. "Ces accusations sont portées par la propagande adverse. Elles sont totalement infondées. J'ai même l'impression qu'il y a plus de femmes que d'hommes dans ses meetings", estime la militante qui, à chaque salve d'applaudissements, brandit sa pancarte "Les femmes avec Zemmour" et son drapeau français.  

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Présidentielle : dimanche de mobilisation avant la dernière ligne droite

ÉLYSÉE 2022

Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

MA PREMIÈRE PRÉSIDENTIELLE (4/4)

Noélie, 18 ans : "Je suis sûre qu'une fois dans l’isoloir, je serai très émue"

L'Humanité

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

Regard de cartographe #13. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des réfugiés ukrainiens depuis le début de la guerre.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), près de 4 millions de personnes ont fuit l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.

Quels effets la guerre va-t-elle avoir sur la politique d’accueil ?

Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,1 million se trouvent aujourd'hui en Pologne,  500 000 en Roumanie, 380 000 en Moldavie et 320 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte ! 

Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes. 

Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.

Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.

Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.

(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert .  Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat.  Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.

Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.

Guerre en UkraineSolidarité UkraineRéfugiés ukrainiens
L'Humanité

Gagner la paix et changer la société

Chronique

Patrick Le Hyaric

Dans toutes les conversations revient une question angoissante : jusqu’où ira la folie guerrière du maître du Kremlin ? En Ukraine, des tapis de bombes russes rasent les villes et les habitations, frappent les populations civiles jetées à la rue, dans des caves ou sur les routes cabossées de l’exil.

Les bâtiments des services publics, des écoles, des hôpitaux et des maternités, sont détruits sans ménagement. L’eau et l’électricité sont coupées. La nourriture manque au point que la famine menace en plusieurs points d’Ukraine.

 Répétons-le sans cesse : tout doit être entrepris pour obtenir que les armes se taisent, le retrait des troupes russes, l’ouverture de discussions et l’accueil des réfugiés.

Le président ukrainien a affirmé qu’il abandonne sa demande d’intégration de son pays dans L’OTAN et s’est dit ouvert à une négociation sur le statut des républiques autonomes. Le secrétaire général de L’ONU, fort de la résolution votée par l’Assemblée générale et l’abstention de certains pays notamment la Chine, mais aussi l’Inde ou la Turquie, qui se sont  déclaré prêts à organiser des médiations.

Toutes ces voix doivent être soutenues et encouragées. C’est indispensable ! C’est urgent ! Pour faire cesser les horribles souffrances des populations ukrainiennes d’abord. Pour éviter un embrasement général aussi. Pour ouvrir la voie à une grande conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité sur le continent européen. La situation est trop dangereuse pour négliger la force de la politique.Quelques anicroches existent déjà entre les forces russes et celles de l’Otan. Le plus significatif a été ce bombardement d’un site militaire proche de la frontière polonaise dans la ville de Yavoriv.

Ce n’est pas n’importe quel site. Il s’agit d’une base de l’OTAN en territoire ukrainien dont la mission était de former des bataillons de la légion internationale et servait de zone de transit aux armes occidentales. En le bombardant, le président russe adresse un message clair et lourd de sens aux pays membres de l’Alliance atlantique. Dans sa tentative de fédérer les populations russes derrière lui, rien n’exclut qu’il multiplie ce genre d’opérations militaires. Ne lui en fournissons pas l’occasion. À ceci s'ajoute l'utilisation de parts et d'autres de milices privées. De surcroît, de plusieurs chancelleries, parviennent des informations selon lesquelles des armes nucléaires tactiques russes sont déployées sur le territoire ukrainien. Répétons-le encore et toujours : le mouvement international, populaire, politique, diplomatique doit se renforcer considérablement pour tout à la fois isoler politiquement le maître du Kremlin, contester en actes les rouages du système capitaliste et soutenir les populations, les travailleurs, les intellectuels, les journalistes et les créateurs russes. Honneur à Marina Ovsiannikova qui n’a pas hésitée a utiliser le journal télévisé de la chaine la plus regardée pour brandir une pancarte contre la guerre et les mensonges.

L’Ukraine ne doit pas être la victime de la guerre de proies qui oppose les capitalistes russes aux capitalistes européens pour l'accaparement  de ses richesses agricoles et de son sous-sol.

C’est ce système qui est en cause. Un système qui profite d'ailleurs déjà de cette guerre. Les majors pétroliers nord-américains comme Chevron continuent de bénéficier des achats et ventes du pétrole russe et de la spéculation qu’ils organisent en freinant leurs cargos en mer pour faire monter les prix. Total, qui n’a pas suspendu ses participations croisées avec des grandes entreprises russes du pétrole, continue de manière spéculative d’augmenter les prix à la pompe pour gaver ses actionnaires-propriétaires. Les ventes d’armes engraissent les marchands.

Quelle hypocrisie , quel enfumage  quand pendant les discussions sur la  « défense européenne » ou « la souveraineté européenne », l’Allemagne vote l’augmentation des crédits militaires pour acheter l’avion de combat américain F-35 plutôt que l’avion français ? Cet avion sera armé des engins atomiques fournis par … Les Etats –Unis. La militarisation se fait au profit des Etats Unis qui veulent faire de l’Union Européenne le gendarme envers La Russie pendant qu’eux s’occuperont de La Chine.

D’ores et déjà, cette guerre à de multiples conséquences pour tous les peuples du monde. Les flambées spéculatives sur les prix de l’énergie et ceux du blé annoncent plus de difficultés et de violentes famines dans les pays du sud.

Pour la sécurité humaine et la stabilité du monde, les pays européens doivent mutualiser leurs moyens et leurs stocks de matières premières énergétiques et alimentaires pour venir en aide au pays du sud. C’est aussi une façon de les engager à nos côtés pour gagner la paix.

Autant de grands enjeux qui, s’ils étaient débattus dans le cadre de la campagne électorale, sont susceptibles de mobiliser nos concitoyens. Au lieu de ce chemin démocratique, le déploiement de la pensée unique médiatique continue ses litanies, et le président de la République qui attend son auto-reconduction, choisit l’évitement de tout débat.

Or, cette guerre révèle l’impérieuse nécessité d’une controverse publique sur le devenir de la société, du monde et de la planète. L’heure est à construire des mises en commun, des solidarités qui tarissent les revenus spéculatifs, vident les paradis fiscaux, pulvérisent les inégalités, transformant la mondialisation capitaliste en mondialité coopérative. Il est urgent que naissent les souverainetés énergétiques ou alimentaires indispensables pour sortir des millions de familles françaises de la précarité et des privations.

L’opération électoraliste consistant à abaisser de 0,15 € le prix des carburants est significative de cette volonté de protéger toujours le capitalisme pétrolier. En vérité, cette réduction est payée par le consommateur lui-même puisque plus les prix à la pompe montent, plus les impôts indirects, avec les multiples taxes, augmentent. En fait, ce tour de passe-passe garantit aux géants du pétrole leurs profits.

En abaissant de cette manière, si peu, le prix des carburants, l’État autorise l’industrie pétrolière à augmenter ses prix, augmentant les impôts indirects et pour faire passer l'amère pilule, restitue une petite partie à la pompe. Mais ni Total, ni l’État ne perdent d’argent. C’est le contribuable-consommateur qui paie. Le même hold-up a lieu pour le blé puisque l’Union européenne dispose sur son territoire de stocks largement suffisants pour aller jusqu’aux prochaines récoltes. Ainsi, les hausses des prix du pain et des pâtes sont donc purement spéculatives, inhérentes au système capitaliste.

De même, le conseil européen vient de décider de créer un nouveau fond pour faire face à la guerre. Or, celui-ci n’est destiné qu’à l’achat de nouvelles armes et non à l'amélioration et à l’élargissement de l’action et des services publics nécessaires pour combattre les inégalités qui risquent de croître en cette période.

Le débat public en vue du choix du président de la République et des députés n’est donc pas un luxe ou un supplément d’âme. Il est indispensable, afin que nos concitoyens aient voix au chapitre sur leur quotidien et leur avenir.

Refusant cette voie, le chef de l’Etat veut profiter de la situation et faire campagne sans aucune confrontation démocratique.

Il entend ainsi faire accepter, sans discussions, de nouvelles mesures de régression sociale comme le recul de l’âge de la retraite ou l’obligation de fournir du travail gratuit contre un maigre  RSA.

Au nom de la pandémie et de la guerre, il camoufle son véritable plan caché : une violente purge d’austérité pour rembourser des dettes et pour augmenter le budget militaire.

Ces discussions pour d’autres choix, pour un autre avenir, peuvent et doivent avoir lieu. Librement, vraiment. Dans la rue, devant les écoles, dans les entreprises et les services publics que. C’est la seule façon de créer les conditions pour que chacune et chacun puisse décider en toute connaissance de cause.

Guerre en UkraineTribunes pour la paix en UkraineSolidarité Ukraine
L'Humanité

Avec le Secours populaire, solidarité avec le peuple ukrainien

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. Cette guerre totale voulue par l’autocrate du Kremlin, qui a déjà fait parler la force et la terreur à Grozny et à Alep, arrive après des années de tensions, de montée des nationalismes et d’une course effrénée au surarmement. Tout doit être fait, par la diplomatie et une action politique résolue, pour éviter une escalade guerrière qui serait dramatique pour les peuples. Il faut aussi dénoncer ceux qui aujourd’hui sont ce qu’il convient d’appeler des « profiteurs de guerre », en faisant jouer la spéculation sur le prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. Il faut imposer d’urgence le blocage des prix qui avaient, faut-il le rappeler, déjà augmenté avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

« L’Humanité », fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des troupes russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et la violence, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ils seraient aujourd’hui plus de deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines.

Alors que Kiev est encerclé, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et continuer d’œuvrer pour que de réels couloirs humanitaires restent ouverts afin de permettre aux populations civiles de quitter les zones d’affrontement. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité. Il ne peut y avoir de « tri » dans la fraternité !

C’est pour cela que nous avons lancé une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français, à l’instar d’autres initiatives prises ces dernières années pour les peuples afghan, palestinien, syrien, ou encore l’assistance envers Haïti.

Nous avons déjà commencé à récolter un certain nombre de dons. Avec le Secours populaire français, nous vous en remercions et nous continuons à appeler nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à amplifier ce mouvement de solidarité en envoyant des dons et des mots pour la paix. Chaque message participera à faire grandir le mouvement pour la paix et chaque euro collecté permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Notre envoyé spécial en Pologne, qui suit un des partenaires du Secours populaire français sur place, relate ces actions dans les colonnes de « l’Humanité » quotidienne. Les dons seront reversés intégralement à notre partenaire à l’occasion d’une grande soirée de solidarité.

Une nouvelle fois, avec vous, « l’Humanité » répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

EditorialUkraineGuerre en UkraineRussie
L'Humanité

Mots pour la paix

Événement

Fabien Gay

La guerre fait rage depuis maintenant trois semaines, semant la mort, le chaos et la destruction. La guerre totale que mène l’autocrate du Kremlin frappe des millions d’Ukrainiennes et d’Ukrainiens, obligés de fuir les bombes et les armes. Selon les ONG et l’Organisation internationale pour les migrations, il y a maintenant plus de trois millions de réfugiés dans les pays voisins, dont près de 1,4 million d’enfants et 1,85 million de déplacés à l’intérieur du pays en guerre.

Ces chiffres démontrent, s’il le fallait encore, que la guerre frappe de plein fouet toujours et d’abord les peuples. Obligés de fuir, ils abandonnent tout derrière eux et se retrouvent très rapidement en difficulté pour avoir accès à l’eau, l’alimentation, un toit, un travail… Tous les peuples qui fuient les guerres, la misère ou l’oppression sont dans cette situation. Notre devoir est donc d’accueillir dignement tous les réfugiés, sans distinction, car il ne peut y avoir de tri dans la fraternité. À l’inverse de ceux qui nous proposaient il y a encore quelques semaines, en pleine primaire des droites, d’ériger des murs pour ne pas accueillir de réfugiés, nous répondons qu’il est au contraire important de construire des ponts de solidarité et des couloirs humanitaires sécurisés pour les accueillir.

Chaque jour, l’Humanité décrypte les enjeux autour de la guerre et réalise des reportages avec ses envoyés spéciaux, qu’il faut saluer pour leur travail et leur courage. Engagés pour la paix et le cessez-le-feu immédiat, nous avons voulu également, fidèle à notre longue tradition, nous engager pour la solidarité concrète. Avec notre partenaire le Secours Populaire Français et ses partenaires locaux en Moldavie et en Pologne, nous avons lancé une grande opération de solidarité et de collecte de dons et de mots pour la paix.

Comme vous avez pu le voir à travers les reportages de notre envoyé spécial à la frontière polono-ukrainienne, les besoins sont immenses. Les rangs de réfugiés, désœuvrés et manquant de tout, grossissent chaque jour.Nous devons assistance à ces millions de personnes. Après une semaine de mobilisation, l'action des abonné·e·s, des ami·e·s et lecteurs·trices est à la hauteur de notre histoire faite de solidarité internationale.

Je veux saluer votre participation, qui nous honore : nous avons aujourd’hui collecté près de 60 000 euros.Je vous invite à amplifier cette démarche jusqu'à notre soirée de solidarité, que nous organiserons début avril et au cours de laquelle nous remettrons intégralement la somme récoltée au Secours Populaire Français.

Nous comptons sur vous.

Vous pouvez télécharger ici le formulaire en PDF.

Envoyez-nous vos messages pour la paix.

Vos mots pour la paix

17 mars 2022

Pour la paix en Ukraine et par la solidarité avec le peuple ukrainien et le peuple russe. Contre la surenchère guerrière.

Jacques Olichon, Plérin

***

Rien ne justifie la guerre contre un peuple souverain, quel qu’il soit.

Honte aux agresseurs.

Respect pour le peuple ukrainien.

Solidarité avec tous ceux qui souffrent, chez eux ou en exil.

Hervé Le Berre, Rennes

***

Vive la paix !

Solidarité.

Élisabeth Caumont Dartiguelongue

***

Je suis née en 1944 au mois d’Août au moment de la Libération. Mon père y participait, quelque part dans le maquis. Il m’a appris que la paix était quelque chose de précieux. C’est insupportable de voir toutes ces vies brisées, ces destructions, ces larmes, ces enfants terrorisés.

Que la paix revienne vite que vous puissiez rentrer chez vous.

Marie Le Fournis, Saint-Etienne-du-Rouvray

***

Mot pour la paix

Cessez-le-feu immédiat, retrait des chars russe.

L’OTAN n’a rien à faire en Europe.

Solidarité avec les populations.

France Di Giusto, Assas

***

On parle de folie d’un homme… Mais, si la solidarité avec le peuple ukrainien et l’exigence d’un cessez-le-feu et de la construction de la paix venaient à faiblir, il faudrait malheureusement parler de folie du monde lui-même…

André et Jeanne Albertini, Eureux

***

Dans l’espoir d’une PAIX durable.

Claudette Hubert, Meaux

***

STOP À LA BARBARIE – STOP À LA GUERRE

Simone Guerin-Klajnmic, Sartrouville

***

Solidaire du peuple UKRAINIEN pour l’arrêt immédiat de la guerre, halte aux destructions, halte aux souffrances infligées au peuple UKRAINIEN.

VIVE LA PAIX…

Michel Hoguin, Coudrecieux

***

En soutien et en solidarité avec le peuple ukrainien injustement agressé et mutilé.

Pour un retour à la paix au plus vite.

Gilbert Sinquin, Chateaulin

***

Halte à la guerre.

La paix doit devenir un droit de l’Homme.

16 mars 2022 

« Je peux bien dire qu’il fait beau 

Même s’il pleut sur mon visage 

Croire au soleil quand tombe l’eau » 

Louis Aragon, Le Fou d’Elsa 

*** 

L’agression de la Russie sur l’Ukraine, pour restructurer l’empire des Tsars, est contraire à tous pays respectueux de l’humanité. 

C’est un désastre qui interpelle le monde. Mais je n’oublie pas pour autant, les nombreuses guerres qui, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sont déclenchées à travers le monde. Et cela dans l’indifférence générale. 

Depuis 77 ans, la France et des pays membres de l’OTAN sont à l’origine de la tuerie des hommes dans le monde et ils oublient facilement leurs méfaits. De là à penser que l’OTAN est une organisation dangereuse, je le crois fortement et pense qu’il y a urgence à ce que la France en sorte, à nouveau, rapidement. 

De plus, arrêtons de recevoir, en grande pompe, les nombreux dictateurs qui sévissent de par le monde. 

*** 

Chers amis,  

J’ai 82 ans et j’ai vécu les abris et tout ce que je vois à la télé me rappelle ces mauvais souvenirs [et] me fend le cœur.  

Bon courage à tous. 

Françoise. 

*** 

Vive la paix et vive la vie 

« Quelle connerie la guerre » Jacques Prévert 

Foutez-nous la PAIX. 

M. et Mme Rouanet 

*** 

Nous sommes de la génération qui avons subi la guerre ; les bombardements. 

Une pensée pour ce peuple qui souffre. 

Bien cordialement 

M. et Mme Marzaiolli 

*** 

C’est d’abord à tous les réfugiés que je pense. 

Moi-même réfugié en 1940, dans la Nièvre, l’image de ce flot ininterrompu de réfugiés, venant parfois de très loin, à pied, en vélo, dans des chariots, femmes, enfants, est gravée dans ma mémoire… 

Et, évidemment, la paix, à imposer… Je suis adhérent du Mouvement de la Paix, car je pense que « la lutte pour une paix juste, durable » devrait être la priorité. 

Oui, « paix et solidarité » pour sortir de notre monde de l’inhumain… 

René Bailly 

*** 

À vous tous. Les enfants, femmes qui prennent les armes qui fuyez les bombes, [qui] me rappellent les Français sur les routes que nous étions lorsque j’étais une gosse. Les maisons bombardées. Jamais je n’aurais cru revoir cela. Un dingue – copie d’Hitler – est là. 

J’ai bientôt 85 ans. Mon vieux cœur vous accompagne dans votre courage, votre lutte. 

Il faut l’arrêter !!! 

*** 

« La paix, rien que la paix, toute la paix » 

Pour une Ukraine indépendante et neutre ! Garanties du retour de sa démocratie et d’une paix durable en Europe.  

Solidarité avec le peuple ukrainien ! Retrait des forces russes ! 

Mobilisation internationale ! 

Mouvement vers la paix ! 

Jacqueline Guillien  

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Que le peuple ukrainien retrouve la paix et sérénité le plus rapidement possible. 

Edmond et Joséphine Le Boubennec 

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Guerre à la guerre. 

Paix non seulement en Ukraine mais au Moyen-Orient, en Afrique. 

Faisons taire tous ceux qui poussent au crime. 

(J’étais enfant pendant la Seconde Guerre Mondiale et jeune homme pendant les « événements » d’Algérie) 

Alain Zamponi 

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Pour un cessez-le-feu immédiat. 

J’ai 82 ans, j’ai lutté pour la justice, le progrès humain, la Paix. 

Mon cœur pleure devant le désastre humain que représente l’invasion de l’Ukraine, un de plus après l’Irak, la Syrie, la Lybie, l’Afghanistan.  

Je suis en colère contre Poutine et tous ceux qui n’ont rien fait pour sauvegarder la paix du monde. 

Solidaire du peuple ukrainien, je demande aux nations du monde de tout faire pour créer un avenir de paix, de coopération, de fraternité. 

Jacqueline Dietrich 

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Résister à l’ignoble tragédie d’une guerre injuste ; se battre contre l’oppression, soutenir un/les peuples qui souffrent. 

Je suis donc en total soutien avec le peuple ukrainien contre cette guerre et la tyrannie, pour le dialogue entre les peuples et la paix. 

Fraternellement, 

Daniel Mauve 

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Paix en Ukraine et autodétermination pour le peuple ukrainien. 

Michel Coste 

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Ces deux peuples ont longtemps vécu ensemble, ils ont une culture commune. Rien ne justifie l’agression menée par le Président Poutine. 

En même temps que les négociations dont l’ONU (qu’il convient de renforcer) doit être partie prenante et garantir la sécurité des deux parties, les troupes russes doivent se retirer. Plutôt que de s’engager dans une course folle aux armements l’Europe doit se consacrer à l’amélioration des conditions de vie de la population très dégradées par cette guerre (coût de l’énergie entraînant des fermetures d’entreprises, de grosses difficultés pour les agriculteurs, les pécheurs). 

Eugène Crepeau 

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Message pour la paix en Ukraine. 

Poutine et son clan commettent un crime de guerre en Ukraine ; ils ont, de ce fait, sali la Russie aux yeux du monde. 

Aujourd’hui : soutien sans faille aux Ukrainiens ! et adresse au peuple russe : débarrassez-vous du clan Poutine pour retrouver PAIX et LIBERTÉ ! et pour que l’Europe se fasse elle-même « de l’Atlantique à l’Oural » ! 

VICTOIRE à L’UKRAINE ! 

André Canqueteau 

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La paix se construit tous les jours et sans arrêt tant que les humains seront sur terre. 

Solidarité avec le peuple ukrainien. 

Christian Coutarde 

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Vive la solidarité conjointe Huma – SPF que j’ai toujours soutenu selon mes moyens financiers. Pour moi, depuis toujours, le SPF est l’association humanitaire la mieux. 

Evelyne 

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À 83 ans, arrière-petit-fils de Juif Ukrainien d’Odessa, je suis solidaire du peuple courageux d’Ukraine. Poutine et ses oligarques seront condamnés, par le peuple russe qui a tant donné pour les libertés. 

Continuons les soutiens actifs et les sanctions, multiplions les batailles diplomatiques dans l’unité des pays européens. 

Sortons de l’OTAN et de la domination américaine militaire sur l’Europe.  

STOP ! à la guerre. Paix liberté et démocratie pour l’Ukraine. Restons le pays des Droits de l’Homme et des Lumières. 

Gérard Lucas 

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Mon message pour la PAIX en Ukraine. 

Né en 1940 à Lyon, Capitale de la Résistance, dans une famille entièrement acquise à la lutte pour la Liberté et la Paix, j’ai été confronté à la folie des hommes, à leur responsabilité meurtrière pour ce qui concerne des hommes de pouvoir qui n’hésitent pas à sacrifier la vie d’enfants pour leurs intérêts. 

Honte à eux et mobilisation des gens pour imposer un monde de PAIX et de Fraternité. 

À bas la guerre et vive l’amitié entre tous les peuples ! 

Gaby et Georges Grivolo, Malay 

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Solidarité avec le peuple ukrainien victime de la guerre 

Retour de la voie diplomatique à la place des solutions guerrières 

Arrêt des combats et des bombardements en Ukraine 

Solidarité avec les pacifistes russes 

Pour que vivent la paix et la fraternité entre les peuples russes et ukrainiens 

Colette et Georges Jorda, Nanterre 

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Non à toutes les guerres, pour l’amitié entre les peuples dans le respect de notre planète, et de sa biodiversité à préserver absolument. 

Alain Dautherives, Nîmes 

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La paix doit intervenir le plus rapidement possible, tout doit être fait pour sauver les femmes, les enfants, les personnes âgées… 

Non à la guerre. 

Oui au droit de vivre en paix. 

Nous savons trop bien que les guerres sont inutiles. 

Très vite il faut arrêter les combats. 

Jean-Paul Brezillon, Sète. 

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Il n’y a rien de plus horrible que la guerre. 

Je ne pensais pas vivre cela au XXIème siècle. 

Liberté, Fraternité, Solidarité sont les valeurs les plus importantes à défendre. 

Vivent les pacifistes du monde entier. 

Catherine Carmel, Bagneux 

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Du fond du cœur, je souhaite que la paix revienne vite en Ukraine ! Que de chagrin et de désespoir de devoir tout quitter sous les bombes et la mitraille ! Que ces femmes, ces enfants, ces familles trouvent la force de tenir et gardent l’espoir de se trouver réunis le plus tôt possible ! 

Il est de notre devoir d’y contribuer ! 

Sylviane Luquet, Paris 

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Notre priorité, tout faire pour favoriser le dialogue et construire une logique diplomatique de paix, afin d’arrêter les armes de la force poutinière antidémocratique… 

Francis Peyron et Yvette Zappaterra 

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Pour que cesse la folie meurtrière de POUTINE et que le peuple russe retrouve la démocratie. 

Michel Velez, Saint-Verand 

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La situation du peuple ukrainien est terrible. C’est la première fois que mon don est important (élevé pour moi) car je souhaite que le Secours Populaire puisse apporter « un peu de réconfort » à toutes ces familles complètement perdues et démunies. Je pense très fort à eux et qu’enfin cette destruction s’arrête. 

Michelle Tual, Montreuil 

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Un humain tue un humain. 

Sommes-nous civilisés ? 

NON à la guerre assassine en Ukraine 

OUI à la Paix 

OUI à la solidarité entre les peuples 

OUI au désarmement nucléaire dans le monde. 

Merci à l’Huma et au Secours Populaire. 

Josette et Jacky Tello, Bédarieux 

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J’apporte mon soutien au peuple ukrainien, contraint de fuir son pays ravagé par la guerre. 

Ceux, qui aujourd’hui se considèrent comme les « maîtres du monde », font fi de l’intérêt des peuples dans tous ces pays dominés par certains intérêts impérialistes et mercantiles. Il est inacceptable qu’une seule vie puisse être sacrifiée au nom de ces intérêts. 

Partout dans le monde des peuples subissent les assauts meurtriers de ces dirigeants, considérés comme « autoritaires » ou « dictateurs », selon les différentes « analyses ». 

Peu importe les mots, la réalité doit nous inciter à combattre, pacifiquement, pour que cessent toutes les oppressions et que l’humain redevienne une valeur universelle. 

Claude Allies, Breil-sur-Roya 

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Question : Comment en est-on arrivé là ? 

Soit Poutine est devenu fou, soit la montée de sa considération face à la sécurité de la Russie lui fait perdre la tête. 

Son cœur est devenu plus dur que sa table de marbre. Il ne respecte même plus, les lieux sacrés comme les hôpitaux ou autres. La guerre ne doit pas se prolonger, une solution diplomatique doit être trouvée. Car les risques dont grands pour nous tous. Nous, communistes ne seront pas épargnés, on nous accusera d’être semblables. Les États-Unis sont des va-t’en guerre et n’arrangent pas les choses. 

Pensons très fort aux correspondants sur place. 

Claire Prononce, Moëlan-sur-Mer 

*** 

De tout cœur avec vous, je vous souhaite bon courage, pense très fort à vous et vos souffrances, courage et amitié à votre peuple. 

Robert Courrier, Gentilly 

*** 

Que les larmes se taisent et qu’un vol de colombes envahisse l’Ukraine. 

Jean-Louis Naudet, Mehun-sur-Yèvre 

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Que l’Ukraine ne soit pas la base de lancement de l’OTAN et de l’Union européenne et que la Russie soit inculpée de crimes contre l’humanité. 

Clara et Guy 

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Toute ma fraternelle solidarité au peuple ukrainien et à toutes les forces qui s’unissent pour la paix, en Ukraine, en Russie et partout dans le monde.  

La folie ne peut pas l’emporter sur le courage et la volonté, la fraternité et la solidarité. 

Marie-Claude 

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J’en appelle à tous les peuples pour exiger le retrait immédiat des troupes russes d’Ukraine, seul garant d’une paix durable en Europe et dans le reste du monde. 

Marie-Claire Daubigné, Aigrefeuille d’Aunis 

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HALTE À LA GUERRE 

Pour le cessez-le-feu immédiat en Ukraine 

Pour la protection des civils 

Pour l’accueil des réfugiés ukrainiens, comme de tous ceux qui fuient les guerres dans leurs pays 

Si tu veux la paix, prépare la paix. 

Alain FERRAROTTI, Arbonne-la-Forêt 

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Je suis fière de mon parti qui a toujours lutté contre les différents conflits. 

Bouleversée par cette guerre je soutiens le peuple ukrainien et souhaite que cette tragédie se termine au plus tôt diplomatiquement. 

Nadine, communiste de toujours 

Nadine Sicard, Millau 

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Ce que les peuples veulent ce ne sont pas des bombes, la peur, la misère. Ils veulent aimer, rire, chanter des berceuses à leurs enfants. Qu’ont-ils fait ces bambins pour mériter ça ?! 

À bas les « grands » de ce monde !! 

[«] Quelle connerie la guerre [»] !!! 

Jacques Gastaud, Belvédère 

*** 

Solidarité entre les peuples du monde entier. 

À bas la guerre… 

Vive la paix 

En finir avec Poutine. 

Janine Buferne 

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PAIX 

1. Je voudrais faire un poème 

Immense, sur tout ce que j’aime 

Être le chantre des oiseaux et des fleurs 

Des femmes, et des élans du cœur 

2. Chanter les mères berçant tendrement 

Leurs tout-petits. Rien de plus émouvant 

Que les frimousses roses et fraîches 

Mais hélas, on écrase des crèches 

3. J’aimerais être un artisan 

Qui sur son métier se penchant 

Créerait des objets merveilleux 

Pour le confort, et le goût des yeux ! 

5. Pour des nobles causes prêter mes bras 

Des combats pacifiques être le soldat 

Mais hélas, chaque jour des fous meurtriers 

Détruisent des usines et des chantiers 

6. Être un laborieux paysan 

Qui jour et nuit creuserait son champ 

Ensemençant la terre entière 

Pour voir se lever des récoltes fières 

7. Savoir la faim à jamais disparue 

Par le vertueux sillon de la charrue 

À chacun sa croute et sa pierre 

Mais hélas, on brûle des rizières 

8. Je voudrais être un grand professeur 

Pour mettre dans les âmes et dans les cœurs 

La bonne et saine éducation 

À tous les êtres de toutes les nations 

9. De la culture être le prophète 

L’instruction serait alors une fête 

Où tous et chacun auraient son rôle 

Mais hélas, on bombarde des écoles 

10. Je voudrais être un grand prêtre 

Donner le bonheur à tous les êtres 

Réunir sur une grande place 

En famille, toutes les races 

11. Distribuer le pain et le vin 

Rendre à tous ce qui leur appartient 

Le blanc et le noir seraient frères 

L’amour laverait la misère 

12. Serait-ce donc un rêve insensé 

Que règne enfin sur la terre la PAIX 

Où on entendrait un grand écho 

La joie des enfants, le chant des oiseaux 

Robert Pagnossin 

*** 

Chers amis 

Que dire de cette situation faite à tout un peuple qui subit le fracas des bombes, laissant la mort régner en maître. Si le peuple ukrainien est en « première ligne », l’Europe prend en pleine face cette agression meurtrière, y compris le peuple russe qui va aussi payer le prix fort de l’irresponsabilité d’un autocrate au service de son complexe militaro-industriel. Si vous pouvez transmettre à tous ceux et toutes celles qui luttent pour la paix mon soutien. 

Fraternelles salutations 

Georges Bernard, Echirolles 

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Bonjour, 

À l’attention du peuple ukrainien avec toute mon amitié. Pour la paix, dans l’immédiat, il faut faire taire les armes, toutes les armes et les soldats russe doivent quitter l’Ukraine. 

En 1964, j’ai eu l’occasion de faire un séjour à Kiev avec un groupe en voyage organisé et j’en garde un très bon souvenir, on a tout fait pour nous rendre ce séjour agréable, pour nous servir à table, de charmantes jeunes filles toujours avec le sourire.  

En 1992 par hasard et par l’intermédiaire de l’Huma, j’ai fait la connaissance d’une jeune étudiante qui parle et écrit très bien notre langue, et je l’ai invitée un mois chez moi en Savoie. C’est Aliokina Orsana et qui habitait Kiev. Je n’ai pas de nouvelles depuis plus de 20 ans. Si vraiment par hasard on retrouve cette jeune femme qui a un peu plus de 50 ans, je serais très heureux de l’accueillir à nouveau. 

Avec mes amicales salutations 

Julien Buisson, Briançon 

*** 

Message pour la paix. 

La guerre à la guerre pacifiquement. Suivre l’idée de « Mandela » pour un monde Arc-en-ciel, quelle que soit la couleur de notre peau, nos origines, nos pensées. 

Un monde humain, solidaire, fraternel.  

Être citoyen du Monde. 

Un moyen : le désarmement. 

Comme Martin Luther King, « Je fais un rêve ». 

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La guerre, quelle connerie ! 

Qui peut décider de la vie d’autrui, des peuples ? 

Quelle honte pour ces individus lâches, dénués de toute valeur humaine. Est-ce que le « courage » se trouve dans les bombes ? 

Soutien au peuple ukrainien 

Jack-André 

*** 

À tous mes amis qui souffrent, je leur dis ; prenez soin de vos enfants. 

Courage et espoir en une paix retrouvée. 

*** 

Seule la lutte contre l’inhumain, si nous acceptons de le combattre ensemble, peut réconcilier celui qui croyait au ciel comme celui qui n’y croyait pas. 

Louis Aragon, cité par Martine et Yannick Griveau, Romorantin 

*** 

Camarades 

Aucun raisonnement ! Aucune cause ne peut conduire à la destruction d’un pays ! D’un peuple ! Je le redis… AUCUN ! 

Car si je devais écrire un ultime message il serait pour le MOT : PAIX : la PAIX sans condition, la paix pour tous ceux qui fuient par la mer, sur les routes ! Dans le froid, la faim, la neige etc. 

- Aujourd’hui c’est le peuple ukrainien qui subit cette horreur ! 

- Alors ! de toutes ces monstruosités : la GUERRE !? est l’inutile terreur d’inaccessibles va-t’en guerre ! 

Pour la PAIX je participe au soutien des UKRAINIENS avec l’amitié de tous les Français, de notre journal « l’HUMANITÉ et le Secours Populaire » 

- Une grand-mère française qui avait 2 ans sur les routes en 1940, fuyant les hordes : « NAZIS » 

Yvette Graffeuil, Fontenay-le-Fleury 

*** 

Le modeste chèque pour aider le peuple ukrainien. 

Avec notre souhait que les armes se taisent et que des négociations nécessaires ramènent les peuples à la paix. 

Bernard Comte, Arlay 

***  

D’où qu’ils viennent, les réfugiés sont avant tout des être humains. Ceux qui comme Le Pen, Zemmour, Pécresse et la Bouchart, Maire de Calais, perdent à mes yeux tous droits à l’Humanité, au respect et à la dignité. 

Norbert Lecomte, Chissay-en-Touraine 

*** 

Je vous souhaite la PAIX au plus vite. 

Jacqueline Poustilnik, les Sables-d-Olonne 

*** 

Mon profond respect pour la résistance héroïque du peuple ukrainien face à son belliqueux agresseur. 

Mon espoir le plus cher : que la solidarité dont il fait preuve permette que la raison l’emporte et qu’il retrouve la paix, une vie digne et apaisée. 

Nicole Chaumont, Chatellerault 

*** 

NON à LA GUERRE 

Et si NOS GOUVERNANCES 

1. CESSAIENT LEURS LEÇONS 

2. DÉCIDAIENT [LA] LIBRE CIRCULATION 

3. LIBERTÉ, avec pour seul papier « habitant de la Terre », avec « Liberté» de parole, partage et Respect des Biens Communs. 

Enfin un seul costume pour tous 

Tendresse – Humanité. 

GARANT D’UN AVENIR ici-bas 

Martine Gramond, Argenteuil 

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Aux enfants d’Ukraine 

Qu’en cette fin d’hiver, les armes se taisent, que l’eau revienne pour vous nourrir, que la chaleur de vos logements et le regard tendre de vos familles réunies à nouveau préparent vos jeunes vies à connaître la tendresse la solidarité le bonheur l’intelligence. 

Monique Longuenesse, Taillade 

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Nous vous aimons tous… 

Nicole et Marc Perrin, Saou 

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« À la manière dont un esprit se satisfait, on reconnait l’étendue de sa perte. » Hegel 

La barbarie plus forte que la culture ! 

Ce rouge-gorge , qui vient chaque jour, fidèle au poste, picorer les miettes de pain, éparpillées devant ma porte… semble être sensible à la musique de Bach. 

Plus de musique et moins de fusils ! La fraternité n’est pas un vain mot ; envolons-nous par-delà les frontières ! 

Marie-Noël Bourrel-Dubois, Tabanac 

*** 

Avec ces quelques mots je me joins à toutes les femmes et tous les hommes bouleversés, percutés par cette guerre. Je pense aux pères, mères, grands-parents, enfants : victimes : morts, blessés ou exilés. 

Rien ne peut justifier cette agression barbare. 

Il est urgent que cela cesse. 

Le peuple ukrainien doit retrouver sa souveraineté, sa liberté, la paix. 

Tous les peuples de la région et du monde n’ont-ils pas vocation à vivre ensemble afin de bâtir une humanité réelle et pacifique ? 

Des défis immenses sont à relever afin que chaque être humain vive dignement (inégalités, pauvreté, environnement). Fraternité. 

Désarmement. 

Philippe Lamotte, Le Mans 

*** 

Chers Camarades, 

Voici un soutien moral et financier aux Ukrainien(ne)s victimes de cette guerre absolument insensée et sidérante qui illustre le : « Quelle connerie, la guerre ! » [de] Jacques Prévert. 

Comment la diplomatie et la concertation n’ont pu parvenir à rapprocher les points de vue sur la territorialité du Donbass, de la Crimée, de Lougansk ? 

Il semblerait que les deux parties Putin-Zylynsky [Poutine-Zelensky] aient été chauffées à blanc (depuis 1999, 2008, 2014) par l’OTAN (qu’il faudrait dissoudre !), l’Union européenne, et la finance internationale qui rejoignent Jean Jaurès sur : « Le capitalisme porte [en lui] la guerre comme la nuée porte l’orage ». 

La finance et les marchands d’armes illustrent l’analyse désabusée d’Anatole France, après la Première Guerre Mondiale : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels. » 

Victor Kowalyk, Cusset 

*** 

Quelle connerie, quelle saloperie la guerre ! 

Dès que je l’ai pu, j’ai manifesté, milité à l’Appel des Cent pour la paix et l’amitié entre les peuples pour crier mon horreur contre la guerre. 

Mon père envoyé dans les tranchées en 1916 à 19 ans est revenu gazé, cassé par les horreurs qu’il a vécues et dont il n’a jamais parlé, [qui] m’ont marqué pour toujours. 

Aujourd’hui j’ai 84 ans et j’ai toujours connu la guerre. 

Enfant c’était l’occupation, les bombardements, la peur, la faim, le froid. 

Adolescent, adulte : les guerres coloniales et surtout celle dont on ne devait pas dire le nom ; la guerre d’Algérie pour laquelle j’ai été incorporé pendant 22 mois. 

Et puis le Vietnam, l’Afghanistan.  

Aujourd’hui toutes ces guerres cachées mais toutes aussi meurtrières pour les populations civiles. Et tous ces exilés abandonnés à leur sort, refoulés de partout. 

Sommes-nous encore humains ? 

Heureusement que je suis communiste depuis plus de 50 ans car je sais que toutes ces guerres ont la même origine : le capitalisme. Un monde fondé sur la recherche du profit comme moteur de l’activité humaine ne peut conduire qu’au même résultat : l’injustice, la violence, la guerre. 

Peut-être un jour entendrons-nous retentir partout dans le monde le refrain du chant des réfractaires de la guerre 14-18 : 

Non, non plus de combats 

La guerre est une boucherie 

Ici comme là-bas 

Les hommes n’ont qu’une patrie. 

Non, non plus de combats 

La guerre fait trop de misères 

Aimons-nous peuples d’ici-bas 

Ne nous tuons plus entre frères. 

René Borriglione, Nice 

Solidarité UkraineMots pour la paix
L'Humanité

« La gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours »

Entretien

Avec la guerre qui frappe l’Ukraine depuis trois semaines, la situation ne cesse de se dégrader pour les populations. Une aide d’urgence s’organise pour les réfugiés et les personnes qui ont dû rester. La présidente de l’association « Four leaf clover », Mila Havryliuk nous décrit le contexte à Odessa.

Patrick Kamenka

Présidente de l’Association ukrainienne pour la solidarité, « Four leaf clover », partenaire du Secours populaire français

Face au désastre humanitaire et les plus de deux millions de réfugiés qui ont quitté leur pays, les associations sur place tentent d’organiser des lieux d’accueil, de soins et de refuge. La solidarité se met en marche.

Quelle est la situation dans la ville portuaire d’Odessa sur les bords de la mer Noire ?

La ville s’est transformée en zone de refuge permettant d’apporter une aide humanitaire aux populations des localités environnantes qui fuient les bombardements. Car Odessa reste encore plus ou moins sûre par rapport à d’autres agglomérations en Ukraine. Les gens fuient les zones de combat situées le long de la mer Noire : Kherson, Mykolaïv, etc. Selon nos informations quelque 1 600 réfugiés gagnent quotidiennement Odessa où l’eau fonctionne toujours. Le ravitaillement alimentaire demeure encore accessible dans les magasins, ainsi que les produits d’hygiène. Nous aidons aussi les réfugiés à se connecter à Internet qui fonctionne toujours, même si le débit est lent. Nous essayons également de mettre le maximum de gens dans les abris contre les risques de bombardements. Pour la population locale, des bénévoles avec l’aide de la municipalité distribuent dans les foyers une aide alimentaire aux personnes qui ne peuvent pas déplacer : les personnes âgées, les handicapés, les mères de famille nombreuse sans ressource car les maris sont partis au front.

Quelle forme d’aide votre organisation humanitaire apporte aux réfugiés ?

Nous organisons des points d’aide avec une distribution notamment alimentaire. Ainsi la gare d’Odessa a été transformée en quartier général pour organiser les secours et la solidarité. Les écoles, jardins d’enfants et autres établissements ont été réquisitionnés pour héberger les réfugiés à qui l’on distribue des couvertures, des vêtements chauds recueillis par la population de la ville. En effet, il pouvait encore neiger sur place et il fait encore relativement froid. Les réfugiés sont pris en charge pour leur permettre de reprendre des forces après avoir dû fuir leurs lieux d’habitation à cause des combats. De plus nous leur apportons – notamment aux enfants — un soutien psychologique face aux traumatismes, aux chocs et à la panique endurés dans leur fuite et qui pour beaucoup se trouvent sans issue.

Après Odessa où se dirigent les personnes déplacées ?

Nombre de ces réfugiés tentent ensuite rejoindre en voiture la frontière avec la Moldavie pour quitter l’Ukraine. Nos bénévoles leur distribuent des boissons chaudes et des rations alimentaires car l’attente est longue aux postes frontières. Ceux qui ne disposent pas de moyen de locomotion peuvent encore prendre le train formé de quatre wagons qui part d’Odessa en direction de la frontière roumaine.

Nous avons également réquisitionné des centres de vacances où nous pouvons héberger et nourrir les réfugiés qui ensuite prennent la direction de la Moldavie avec notre aide.

Face à l’avancée des combats, est-ce que les habitants quittent Odessa ?

La ville, qui comptait à l’origine un million d’habitants, au moins 30 % de la population a quitté la ville depuis le début de l’entrée des troupes russes en Ukraine. C’est pourquoi aujourd’hui il apparaît difficile d’estimer le nombre précis de personnes qui sont restées. Car la population fluctue du fait des mouvements permanents entre les réfugiés qui arrivent et qui repartent et les habitants qui quittent la ville devant les menaces de plus en plus grandes de combats.

Nous espérons surtout que cette ville historique sera épargnée d’autant qu’elle constitue désormais un centre névralgique pour l’accueil des populations réfugiées.

Quels sont vos besoins en aide humanitaire ?

Les produits de première nécessité sont avant tout l’aide alimentaire, les produits d’hygiène, mais aussi les vêtements chauds, couvertures, sacs de couchage, que nous achetons sur place grâce aux dons reçus en particulier auprès du Secours populaire français.

UkraineGuerre en UkraineSolidarité Ukraineodessa
L'Humanité

"Le 24 février, la guerre a éclaté", par Kira Kovalenko, cinéaste russe

Le débat

Par Kira Kovalenko, cinéaste russe

On compte les jours, chaque jour on se réveille avec l’espoir que ce soit fini, mais non… Nous traînerons maintenant ces jours-ci toute notre vie et chaque jour le fardeau devient de plus en plus insupportable. Des gens perdent la vie, la chose la plus précieuse qui soit donnée. Tout ce que nous voyons, nous ne l’oublierons jamais. Jamais.

« Jamais » est le mot le plus effrayant. Le monde s’effondre… Tous les efforts se résument maintenant à rester humain et faire quelque chose d’utile. Mon film les Poings desserrés est sorti en salles, en France, la veille de la guerre. La guerre que mon pays a déclenchée. J’en porte la responsabilité, comme chaque citoyen russe. Si nous n’en prenons pas conscience, mon peuple n’en tirera aucune leçon, et l’histoire se répétera. Je voulais stopper la sortie de mon film, mais pour des raisons techniques, cela s’est avéré impossible, ce n’était pas en mon pouvoir. Il me semble, en tant qu’être humain, en toute conscience, qu’il serait juste de mettre la diffusion du film en pause tant que l’armée russe sera sur le territoire ukrainien, tant que des gens meurent, tant qu’il n’y a pas de paix.

De nombreux réalisateurs russes ne soutiennent pas la guerre, aussi leur État n’a plus besoin d’eux… ils sont même devenus gênants. Mais il est à présent temps d’aider d’autres voix à résonner plus fort. Il faut soutenir les réalisateurs ukrainiens qui sont maintenant obligés de défendre leur pays au lieu de tourner des films… C’est un simple geste de soutien envers nos confrères ukrainiens et une occasion d’exprimer notre solidarité avec l’Ukraine. Il ne doit pas y avoir de guerre.

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Tribunes pour la paix en Ukraine

Le débat

Les armes doivent se taire et l’invasion russe de l’Ukraine cesser. Il faut tout faire pour éviter une escalade et pour venir en en aide aux civils et aux réfugiés. Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon). Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France.

Une solidarité internationaliste concrète

Benoît Teste, secrétaire général de la FSU

L’invasion de l’Ukraine ouvre une ère instable et inquiétante dans les relations internationales qui peut amener à une confrontation, y compris nucléaire, des grandes puissances. La responsabilité de la guerre incombe au régime de Vladimir Poutine. De la capacité du peuple ukrainien à résister à l’impérialisme russe va dépendre l’issue d’un conflit dont nombre d’enjeux sont décisifs pour le XXI e siècle : la place du droit des peuples à l’autodétermination, le respect du droit international, les enjeux énergétiques, la place du nucléaire, dont les dangers sont décuplés en temps de guerre, mais aussi les enjeux de souveraineté alimentaire, avec la déstabilisation de la production et des échanges agricoles. Les impacts environnementaux, économiques et sociaux de la guerre auront des conséquences pour chacun-e d’entre nous. Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix, d’autant que les besoins de la population se nomment services publics, justice sociale et climatique.

Le réarmement en Europe et en France, qui plus est dans le cadre de l’Otan, n’est pas une solution pour la paix.

Dans l’immédiat, tout doit être fait pour éviter l’escalade, que les armes se taisent et les droits du peuple ukrainien soient préservés. Cela passe par la construction d’un mouvement populaire pour la paix et la solidarité avec la population ukrainienne et celles et ceux qui, en Russie et en Biélorussie, s’opposent à la guerre. Avec d’autres organisations, la FSU va mettre en œuvre concrètement une solidarité internationaliste avec les Ukrainiens-ne-s et leurs organisations syndicales. L’accueil inconditionnel de l’ensemble des réfugié-e-s doit être garanti et les politiques migratoires abjectes de ces dernières années doivent cesser. La FSU a alerté le gouvernement sur les dispositifs spécifiques d’accueil des élèves allophones (UPE2A), dramatiquement sous-financés. Il convient de les renforcer urgemment pour que les mots de M. Macron sur la solidarité soient suivis d’actes concrets.

Regard depuis l’autre rive de la Russie

Miho Shimma Autrice, poétesse et ambassadrice de la paix pour les villes de Hiroshima et de Nagasaki (Japon)

La guerre assombrit l’horizon européen… Elle traduit l’échec des diplomaties, dont nous espérons le regain. La guerre est toujours un échec, a fortiori depuis que la radioactivité est devenue une arme de guerre. La menace est là et, s’agissant de nucléaire, le déni est insupportable.

Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Avec des survivants des bombardements atomiques (hibakushas), avec de nombreuses organisations et institutions agissant pour la paix, j’ai consacré beaucoup de temps à dire que l’usage guerrier de la radioactivité a introduit une donnée nouvelle fondamentale dans les relations internationales en rendant possible une catastrophe irréversible. Aurions-nous oublié Hiroshima et Nagasaki, et le message des survivants : « Plus jamais ! »

Vu d’Europe, outre l’urgence humanitaire, les souffrances inacceptables, le conflit en cours alimente les rumeurs, réveille les rancœurs, attise les haines, laisse le champ libre aux pires cruautés et risque de déclencher une escalade qui échappera à ses auteurs.

Vu du Japon, sans prétendre tout expliquer, nous devons imaginer que la question des centrales rappelle un passé récent, une inquiétude profonde. Les plaies restent à vif et les effets psychologiques de la menace s’ajoutent à ceux du Covid. Ne négligeons pas d’autres facteurs de complexité : le Japon consomme pétrole et gaz, mais aussi beaucoup de bois de construction venant de Russie ; des recherches pétrolières sont en cours, avec des capitaux japonais et internationaux conséquents, sur l’île de Sakhaline, à cinquante kilomètres du Japon. Le passage d’avions, bateaux, hélicoptères russes au-dessus et dans les eaux territoriales du Japon n’est pas rare, mettant le monde à la merci d’une erreur ou d’une provocation !

La guerre en Ukraine assombrit aussi l’horizon mondial… L’issue ne peut qu’être diplomatique, adossée à la mobilisation durable des citoyens pour l’avènement d’une culture de la paix dotée de moyens conséquents, avec les Nations unies.

Faire de la paix une priorité politique

Philippe Rio, maire de Grigny, président de l’AFCDRP-Maires pour la paix France

Soixante-seize ans après les premiers bombardements atomiques, « tournant » décisif de l’histoire humaine en raison de la durée de l’empreinte laissée par la contamination radioactive sur les écosystèmes… la Russie a envahi l’Ukraine et agite la menace nucléaire en occupant une centrale électrique atomique… L’urgence immédiate est à la solidarité.

La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines.

Les Nations unies ont montré, avec les objectifs du développement durable (ODD), qu’une autre voie est possible pour « libérer les générations futures du fléau de la guerre ». Le seizième des dix-sept ODD est clair à cet égard, mais il inspire trop peu les politiques des États qui pourtant l’ont adopté. Comment avancer vers un monde sécurisé par la paix ? La réalité de notre Terre traduit la dégradation des valeurs humaines. De quelles valeurs parlent-ils quand ils fabriquent ou laissent fabriquer sans protester assez de bombes atomiques pour écraser l’espèce humaine dans son entier ?

Les communes et collectivités territoriales, premières victimes des guerres, comme nous le voyons en Ukraine envahie, ne restent pas en dehors de ces réalités. Les maires des deux villes japonaises réduites en cendres en quelques minutes, les 6 et 9 août 1945, ont créé un réseau original, pluriel, appelé Maires pour la paix. Il compte aujourd’hui plus de 8 000 villes et collectivités dans 166 pays. L’Association française des communes, départements et régions pour la paix (AFCDRP) le représente en France.

Nous sommes tous concernés, chaque citoyen peut solliciter maires et présidents de ces structures de proximité pour la mise en place de programmes locaux d’action pour une culture de la paix (Placp), en coopération avec des partenaires locaux. De telles démarches contribueront à une vie meilleure pour tous, avec moins de défiance, moins de violence et plus d’espoir vers ce « vivre bien » que nous attendons tous.

Mobilisés avec leurs élus, leurs associations, leurs institutions, les citoyens sont les seuls à pouvoir imposer la paix… Le temps est venu de faire de la paix une priorité politique universelle ! Le traité pour la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) nous y invite et la France l’a signé.

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Tribune pour la paix. La plus grande des batailles pour l’humanité

Le débat

Pierre Laurent

Est-ce le moment de parler paix, n’est-ce pas naïf, voire complice, face à Poutine ? Je vois pour ma part trois raisons impérieuses d’élever comme jamais la voix de la paix.

La première est la protection du peuple ukrainien. Depuis vingt jours, il vit l’horreur. L’avancée des blindés et des troupes russes se fait au prix d’un déluge de bombardements de toute nature sur les villes convoitées. L’utilisation massive de tous types d’armes explosives déversées sur des zones très peuplées provoque des victimes en grand nombre, la destruction d’habitations, de services publics et d’infrastructures vitales, une catastrophe humanitaire et un exode des populations déjà considérable. Compte tenu des énormes arsenaux mis en action, toute amplification de la guerre débouchera sur une généralisation du désastre. En Ukraine, comme dans toutes les guerres modernes, l’immense majorité des victimes seront civiles. Le prix à payer de la guerre sera le chaos pour longtemps. Nous devons être des millions à clamer : « Stoppez la guerre, arrêt immédiat des hostilités ! »

Et sans attendre, tout doit être entrepris pour protéger la population ukrainienne. Le travail humanitaire sur place doit être soutenu et protégé, les couloirs humanitaires et alimentaires négociés et garantis, la solidarité internationale amplifiée, et les réfugiés accueillis, sans tri racial ou religieux, par tous les pays d’Europe, dans le respect du droit commun. L’organisation et l’envoi de troupes paramilitaires doivent cesser de toutes parts. La Cour pénale internationale doit pouvoir enquêter en toute transparence et indépendance sur le déroulement du conflit et les actions des belligérants.

Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés dans le camp de Poutine.

La deuxième raison est la nécessité d’élever un barrage contre l’escalade, car le risque d’un engrenage qui embraserait toute ou partie de l’Europe, ou, pire, déclencherait l’utilisation d’armes nucléaires, est à prendre très au sérieux. Le danger de dérapages irréparables et incontrôlables menace à tout moment. C’est dans les voiles de la paix qu’il faut souffler et pas sur les braises de l’embrasement toujours possible. Toutes les pressions diplomatiques et économiques internationales exercées sur la Russie doivent viser le retour à la négociation des belligérants, et pas l’escalade guerrière.

L’enjeu est le respect de la souveraineté de l’Ukraine, pas son entrée dans l’Otan. Le président Zelensky a lui-même déclaré que la neutralité de son pays pouvait être mise sur la table de la discussion. Les courageuses voix russes pour la paix doivent être activement soutenues. Les pays qui se sont abstenus à l’ONU, nombreux en Asie et en Afrique notamment, doivent être traités comme des partenaires possibles pour la paix et non renvoyés par des discours binaires dans le camp de Poutine.

Quant à l’Europe, qui a déjà failli à faire appliquer les accords de Minsk, plutôt que d’accélérer son surarmement, elle devrait utiliser tout le poids de sa puissance pour peser en faveur de la paix et de la construction d’une nouvelle architecture de sécurité européenne, en demandant la convocation d’une conférence paneuropéenne qui mettrait toutes les questions sur la table.

Miné par les crises, les inégalités, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, le monde est une poudrière.

C’est la troisième raison. L’Ukraine nous appelle à reprendre sans délai la construction d’un grand mouvement mondial pour la paix et la sécurité du monde.

Miné par les crises, les inégalités, la guerre des ressources, les menaces climatiques et alimentaires, les dominations, les humiliations et les prédations, et gavé de surarmement, le monde est une poudrière. La militarisation des relations internationales, la multiplication des guerres et les cicatrices purulentes qu’elles laissent à la surface du globe, en Afghanistan, au Proche-Orient, en Libye, au Sahel, au Congo… doivent nous appeler à la raison. La construction de la paix doit redevenir une grande cause mondiale, car dans la mondialisation, la paix est affaire de sécurité globale. Le surarmement, les alliances militaires bloc contre bloc ne sont pas la solution mais le problème. Ils sont contraires à l’intérêt mondial, qui est de construire des solidarités multilatérales nouvelles pour le climat, la fin des inégalités, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation… Pour l’avenir commun de l’humanité, construire la paix est à nouveau la plus grande des batailles.

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La raison du plus fort n’est pas toujours la meilleure

Tribune

Nedim GÜRSEL

Nedim Gürsel Écrivain

Vous n’avez qu’à regarder les images de Vladimir Poutine qui défilent nuit et jour sur les écrans de télévision. Il est petit, pour ne pas dire trapu, mais solide. Il a des regards rusés pour ne pas dire ceux d’un renard. Il montre non seulement ses muscles mais aussi ses dents pointues. La nuit, se transforme-t-il en Dracula, je n’en sais rien, mais le jour, il ne se contente pas seulement de traverser les couloirs du Kremlin hantés par les fantômes du passé sanglant de la Russie, il monte aussi à cheval, il pilote un avion de combat, met à terre son adversaire au judo. Bref, il est fort, et comme dans la fable de La Fontaine, «  La raison du plus fort est toujours la meilleure ». Ce n’est même pas la peine de le montrer tout à l’heure.

Alors le loup finira par déchiqueter l’agneau, ses arguments sont impeccables, même s’ils paraissent quelque peu exagérés. Et personne n’interviendra pour empêcher le crime, car il s’agit d’un crime pur et simple. Vous allez voir, l’assassin reviendra sur le lieu du crime pour déclarer son innocence. Devant nos yeux, un État démocratique et souverain sera anéanti, un peuple créatif sera massacré. Car le peuple ukrainien est créatif, imaginatif, je dirais même génial. Vous n’avez qu’à lire ou à relire Gogol. Faute de ne pouvoir écrire dans sa langue maternelle, il s’exprima en russe, mais décrit à merveille la beauté de son pays et Kiev, sa ville bien-aimée. Le Dniepr aussi, qui la traverse.

« L’air fraîchit soudain ; ils sentirent la proximité du Dniepr. Et voici qu’il scintille au loin, raie sombre qui se détache de l’horizon. On sentait le souffle de ses vagues glacées, on le voyait s’étendre, toujours plus proche, et occuper enfin toute la moitié de l’horizon. C’était l’endroit où le fleuve, resserré jusque-là par des rapides, finissait par rentrer dans ses droits et grondait comm e une mer qui s’étale en liberté. »

Je me souviens d’une promenade en bateau en compagnie de ma traductrice russe, bien avant que le président russe mène en bateau les Européens, qui, contrairement aux Américains, n’étaient pas capables de prévoir ce qui se passe aujourd’hui, c’est-à-dire le désastre. Car il s’agit bel et bien d’un désastre, d’une guerre totale menée par un pays puissant contre un pays pacifique qui a besoin d’aide.

Quant le bateau avait quitté l’embarcadère, nous avions cherché une place sur le pont supérieur, en vain. Les tables étaient toutes prises depuis longtemps. Les gens de Kiev, après avoir commandé un verre de vodka, étaient déjà occupés à manger leurs victuailles. Malgré le tintamarre des enfants courant sur le pont, le grincement de vieilles tables héritées de l’époque soviétique s’accordant au bruit des hélices, le grondement des machines couvrant le vacarme des passagers enivrés par la vodka dans la chaleur d’août, on eût dit que le bateau s’était immobilisé au milieu du Dniepr. La ville de Kiev avait sur ses hauteurs à sa droite des coupoles dorées et en contrebas le long de ses quais des entrepôts de charbon, ainsi que des usines désaffectées aux cheminées inertes. À gauche, sur l’île Trukhaniv, qu’on n’avait jamais aménagée en zone habitable, des arbres se dressaient, tout verdoyants. Sur le rivage, j’avais aperçu des baigneurs. Ceux-ci ne savaient pas que, des années plus tard, ils allaient recevoir de leur frère aîné des bombes sur la tête et non des baisers.

« C’est un grand fleuve que le Dniepr, écrit Gogol, riche en bras morts, en épaisses jonchaies, en gouffres et en bancs de sable ; le miroir de ses eaux scintille, assourdi par le cri perçant des cygnes, sillonné par le vol rapide de la grèbe orgueilleuse, tandis que les courlis, les maubèches au bec rouge et d’innombrables oiseaux de toutes espèces se cachent dans ses roseaux et sur ses berges. »

Eh bien, que reste-t-il à présent de tout cela ? Rien que des ruines, et le grand fleuve charrie les corps des enfants morts. Je ne dirai pas, comme Prévert , « Quelle connerie la guerre ! », mais « Il faut arrêter Poutine avant qu’il ne soit trop tard ! » Kiev n’est pas encore tombée, alors que les civils meurent et que la résistance s’organise. Quant à Gogol, originaire de ce pays malheureux qu’il a tant aimé et chanté, il ne cesse de se retourner dans sa tombe.

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Ukraine. Volodymyr Zelensky piégé par les Pandora Papers

Actu

Les révélations se multiplient autour du président ukrainien sur de nombreuses affaires commerciales via des sociétés offshore. Elles débouchent sur une crise politique pour le dirigeant, qui avait promis de combattre ces maux lors de son élection en 2019.

Vadim Kamenka

Une semaine de tous les dangers. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky essuie une véritable tempête médiatique et politique. Les révélations sorties dans le cadre des Pandora Papers depuis lundi le visent directement. Cette enquête, menée par plus de 600 journalistes de 117 pays qui ont étudié 11,9 millions de dossiers confidentiels, pointe comment s’organise l’évasion fiscale.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

En Ukraine, c’est le site d’investigation de Slidstvo.info qui, en participant au Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a sorti plusieurs documents impliquant le président Zelensky dans des tractations commerciales secrètes. L’un d’eux pointe ainsi l’achat par des compagnies offshore (une entreprise enregistrée à l’étranger), appartenant à sa société de production Kvartal 95, « de trois appartements dans le centre de la capitale britannique (…) pour une somme d’environ 7,5 millions de dollars », atteste Slidstvo.info. Les journalistes ont réussi à retrouver leur localisation exacte. Les deux premiers appartiennent à l’entreprise de Serhiy Shefir, premier assistant du chef de l’État. L’un, acquis pour 3 millions de dollars en 2018, est situé dans une maison appelée Chalfont Court, en face du bâtiment 221B Baker Street. Le second se trouve dans l’immeuble Clarence Gate Gardens juste à côté. Le dernier, détenu par le copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev, se situe à quelques mètres du palais de Westminster.

Guerre en Ukraine Suivez l'évolution de la situation, retrouvez les reportages de nos envoyés spéciaux, nos analyses et décryptages.

Des entreprises détenues par son groupe d’amis

Cette affaire est éclairante sur le cercle proche de Volodymyr Zelensky, issue de sa société de production Kvartal 95 qui se trouve au cœur du scandale. Elle est derrière un vaste réseau tentaculaire d’entreprises enregistrées à l’étranger pour cacher leur activité et détenues en copropriété par son groupe d’amis. Tous sont issus soit de la ville natale de Zelensky, Kryvyï Rih, dans le sud, ou de sa société de production. « Il s’agit de Serhiy Shefir, qui a produit les émissions à succès de Zelensky, et le frère aîné de Shefir, Borys, qui a écrit les scripts. Un autre membre du consortium est Ivan Bakanov, un ami d’enfance. Bakanov était directeur général du studio de production et le réalisateur, producteur et copropriétaire de Kvartal 95, Andriy Yakovlev », raconte Slidstvo.info.

Lire aussi Pandora papers. Tony Blair, Dominique Strauss Kahn, Abdallah II... ou le gotha mondial de l’évasion fiscale

Ce partenariat autour de la société de production apparaît quand Volodymyr Zelensky est acteur, humoriste et comédien et pas encore dirigeant. Il s’est servi d’une de ses séries les plus populaires, Serviteur du peuple, où il tenait le rôle d’un enseignant indigné par la corruption de son pays qui devient président. En 2019, Zelensky reprend le nom de la série pour en faire une formation politique et se faire élire avec 73 % des voix sur un programme sans concession : la lutte contre les inégalités, mettre fin au système oligarchique et à la corruption. « Même si ces révélations ne nous surprennent plus. Nous sommes extrêmement déçus. Durant la campagne, Zelensky avait incarné un espoir de changement. Il s’en est pris à l’ancienne génération dirigeante impliquée dans de nombreux scandales, critiquant son prédécesseur Petro Porochenko, sur le fait de cacher des actifs à l’étranger, ou de ne pas assez combattre la corruption », rappelle Xenia, la quarantaine qui avait participé aux mobilisations massives de 2013 et 2014 sur la place Maïdan.

Deux autres crises : le Donbass et Nord Stream 2

À Kiev, un mécontentement général prend forme. Et cette colère populaire à l’égard du président pourrait bien grandir dans les jours qui viennent. Car Slidstvo.info promet encore de nombreuses révélations sur Zelensky et d’autres responsables ukrainiens. Pour Lena, une retraitée de 65 ans, habitant dans les environs de Kiev, ce scandale « n’apporte rien de nouveau. Tous les dirigeants ont été impliqués dans une affaire depuis l’indépendance. Mais il choque de nombreuses personnes qui voient leur retraite, leur salaire ne jamais augmenter, à la différence des prix, de la TVA, de l’énergie. Et à chaque fois les mêmes dirigeants nous promettent de sortir le pays de la crise économique et sociale et que chacun devra faire des efforts . Après deux révolutions (2004 et 2013-2014 – NDLR), on n’y croit plus. Et c’est le plus dangereux et regrettable ».

Tous nos articles sur le gazoduc Nord Stream 2

Deux autres crises émergent actuellement pour le chef de l’État : le Donbass et Nord Stream 2. Depuis plusieurs jours, la situation dans la région de l’est de l’Ukraine apparaît préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu ont fait plusieurs morts. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a d’ailleurs quitté la zone frontalière de la Russie, la mission n’ayant pas été renouvelée par Moscou. La paix dans la région, pour un conflit qui a causé la mort de 13 000 personnes, devait être l’autre priorité fixée par le président ukrainien pour son mandat. Elle est au point mort alors qu’un autre échec diplomatique semble se dessiner : la mise en marche du gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne. Elle apparaît inéluctable dans les prochains mois, le processus de remplissage ayant débuté.

Vidéo Pandora Papers : quelles solutions pour que cesse le scandale ?

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Heure d'été le 27 mars 2022 : on avance ou on recule ? Notre article pour remettre les pendules à l'heure

Chaque pays aurait dû normalement faire un choix sur le changement d'heure avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif est sans cesse repoussée. En attendant que la France acte la fin du changement d'heure bi-annuel comme la Commission européenne le propose aux États membres, le passage à l'heure d'été revient dans la nuit du 26 au 27 mars 2022... Le retour à l'heure d'hiver est prévu pour le 30 octobre 2022. Peut-être pour la dernière fois.

Daniel Roucous

Ça fait 48 ans que les gouvernements successifs, depuis Giscard d’Estaing en 1974, avancent ou retardent chaque année, nos horloges ! Et ça fait 24 ans que le passage à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche d'octobre et le passage à l’heure d’été le dernier dimanche de mars.

Deux heures de plus que le temps universel

Ainsi cette année, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, à 2 heures du matin, il faudra ajouter 60 minutes à l'heure légale. Il sera alors 3 heures. Nous perdons ainsi une heure de sommeil... et nous gagnerons une heure de jour. Ce changement d'heure nous amène à deux heures de plus que le temps universel (T.U) contre une seule après le passage à l'heure d'hiver. Un temps universel avec lequel nos édiles jouent au yoyo sous prétexte d’harmonisation européenne d’éclairage et, dernière lubbie, lutter contre l'éclairage artificiel.

Ce T.U correspond au temps solaire moyen tenant compte de la correction due à la longitude (4 minutes par degré). Un décret du 8 mars 2017 a, à cet effet, mis à jour les dispositions réglementaires relatives au temps légal français.

Le passage à l'heure d'hiver est déjà prévu : ce sera le 30 octobre 2022. Pour la dernière fois ?

Les citoyens poussent pour ne plus changer d'heure

1 Le calendrier du changement d'heure s'applique normalement jusqu'en 2032 inclus, date à laquelle l’impact sur les économies d’énergie devrait s’améliorer selon une étude de l'Ademe qui date maintenant de plus de 10 ans.

Cela dit, à la lecture des alertes régulières de l’ANPCEN (association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturne), on est en droit de s’interroger sur l’impact quant à la limitation de l’éclairage artificiel.

Cette association ne cesse d’alerter sur l’extension du parc d’éclairage public qui compterait 11 millions de points lumineux en France (+ 89% en 20 ans !) et ce malgré la réglementation.

2 Le Parlement européen, poussé par 4,2 millions d'Européens qui avaient demandé que ça cesse lors d'une consultation publique en 2018, est résolu à mettre fin au changement d'heure deux fois pas an.

Rebelote l'année suivante :  la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avait lancé une consultation en ligne sur le sujet, entre le 4 février et le 3 mars 2019.

Cette consultation sur la fin du changement d'heure avait reçu 2 103 999 réponses. Résultat : 61,16 % des citoyens ayant participé ont une expérience négative ou très négative du changement d'heure. Par ailleurs, 83,71 % des répondants souhaiteraient mettre fin au changement d'heure 2 fois par an. Enfin, en cas de suppression du changement d'heure, 59,17 % des participants choisiraient de rester définitivement à l'heure d'été.

En France, le maintien définitif de l'heure d'été plébiscité

Dans un communiqué de presse du 12 septembre 2018, le président de la Commission européenne proposait de tout arrêter en 2019. Comment et pour quelle heure ? Chaque Etat membre de l'Union européenne doit notifier à la Commission européenne son intention d'appliquer de façon permanente l'heure d'été ou l'heure d'hiver. Cependant il est conseillé aux États membres de "coordonner leurs choix afin de préserver le bon fonctionnement du marché intérieur et d'éviter la fragmentation qui pourrait survenir dans une situation où certains États membres décideraient de continuer à appliquer les dispositions relatives à l'heure d'été alors que d'autres les supprimeraient."

Mardi 26 mars 2019, le Parlement européen a acté la fin du changement d'heures. Mais la directive n'est toujours pas adoptée.

En France, c'est le maintien définitif de l'heure d'été qui a été plébiscité. Lors d'une consultation citoyenne des Français sur le changement d'heure réalisée par l'Assemblée nationale, 59 % ont voté en faveur de l'heure d'été.

Chaque pays aurait dû normalement faire un choix avant le 1er avril 2020. Cependant, avec la pandémie de Covid-19, ces derniers ne se sont toujours pas mis d’accord et la fin du dispositif semble compromise pour 2021. 

La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire

Rappelons que la directive européenne de 2001 relative au changement d'heure, transposée dans le droit français par arrêté du 3 avril 2001 du ministre de l'économie qui a pris effet le 1er janvier 2002, avait pour but d'harmoniser les dates auxquelles les états membres de l’Union européenne passent de l’heure d’hiver à l’heure d’été.

Elle n’a jamais obligé à appliquer le principe même du changement d’horaire, ce d’autant que la France avance déjà d’une heure sur le Royaume-Uni, l’Irlande, le Portugal. Celles et ceux qui voyagent en Europe le savent bien.

Les pays de l'UE sont répartis sur trois fuseaux actuellement :- Europe occidentale (UTC) : Irlande, Portugal et Royaume-Uni ;- Europe centrale (UTC+1) : Allemagne, Autriche, Belgique, Croatie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Pologne, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Suède ;- Europe orientale (UTC+2) : Bulgarie, Chypre, Estonie, Finlande, Grèce, Lettonie, Lituanie et Roumanie.

La faculté d’abandonner le mécanisme de changement d’heure a toujours été du ressort de chaque état en vertu du principe de subsidiarité… principe fondateur de l’Europe avec celui de la solidarité.

La Russie et la Chine ont renoncé, depuis longtemps, au changement d’horaire pour revenir au temps universel comme la majorité des pays hors Union européenne.

A quand enfin une décision similaire en Europe ?

En lien :

L'impact du changement d'heure au travail

On lira à ce sujet le rapport du Sénat qui date certes de 1996 mais est toujours d’actualité. Il démontre que le système de changement d’heures appliqué en France comporte deux inconvénients :

- il implique une chrono-rupture, c’est-à-dire le fait que le déroulement du temps est perturbé deux fois par an. Cela a des répercussions sur la santé, l'humeur, le sommeil, l'alimentation, le travail et pour les animaux d'élevage laitier une petite baisse de production.

- la situation particulière de notre pays fait que le principe du changement d’heure a été instauré à une époque où l’heure légale était déjà en avance de deux heures sur l’heure solaire TU (temps universel) ! Lire l’historique ci-après.

Pour les salariés en équipe non rémunérés forfaitairement au mois, si l'heure en plus travaillée lors du passage à l'heure d'hiver doit leur être payée comme heure supplémentaire ou repos compensateur (au tarif nuit pour ceux qui travaillent la nuit), l'heure en moins lors du passage à l'heure d'été (à 2 heures il est 3 heures) n'a pas être décomptée du salaire - convention collective de travail n° 30 du 28 mars 1977

Pour les autres salariés, si l'heure supplémentaire d'hiver donne lieu au paiement des heures supplémentaires ou un repos compensateur, l'heure de moins suite au passage à l'heure d'été (fin mars), peut donner lieu à une retenue sur salaire. Tout dépend des accords collectifs ou d'entreprises existants.

N'oublions pas nos amis éleveurs puisque le changement d'heure deux fois par an impacte sur leur animaux qui eux sont branchés sur l'heure solaire. Explications de web-agri/mais-pourquoi-les-eleveurs-laitiers-se-levent-ils-si-tot ?

N’oublions non plus les enfants surtout ceux qui empruntent les transports scolaires encore plus tôt pour se rendre à l’école, au collège ou au lycée toujours plus loin.

changement d'heuretransition énergétique
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Qui propose quoi ? Comparateur des programmes des candidats à l'élection présidentielle 2022

Avant l'élection présidentielle des 10 et 24 avril prochains, nous avons synthétisé plusieurs centaines de propositions des candidats, classées autour de 17 grandes thématiques proches des préoccupations des Français. Faites-vous votre avis sur les projets grâce à ce comparateur de programmes interactif, qui sera régulièrement mis à jour et complété par la rédaction.

la rédaction

ouvrir le Comparateur

La campagne pour l'élection présidentielle entre dans sa dernière ligne droite. Le dimanche 10 avril aura lieu le premier tour de cette élection structurante et déterminante de la Ve République. 12 candidats sont en lice.

Le contexte particulier marqué par la guerre en Ukraine dans lequel se déroule ce scrutin risque de réduire à la portion congrue les débats et confrontations nécessaires entre les candidats et les projets qu'ils portent.

Pour que les électeurs puissent choisir en connaissance de cause, l'Humanité met à disposition des internautes ce comparateur des programmes des candidats soutenus par les principales formations politiques ou ayant le plus d’intentions de votes selon les sondages.

Cas particulier, le président sortant, Emmanuel Macron, n’a dévoilé sa candidature que tardivement, le 3 mars, et n’a pas encore détaillé son programme. Nous ajouterons ces informations dès que possible. Nous vous proposons d’ores et déjà un rapide bilan de son action dans différents domaines et avons sélectionné des déclarations qui donnent à voir ce qu’il envisage pour un éventuel second mandat. 

Notre comparateur de programmes synthétise plusieurs centaines de propositions, et ce qui différencie les candidats autour de 17 thèmes. D’autres seront ajoutés au fur et à mesure.

Que se soit pour connaître les principaux engagements d'un candidat ou pour comparer les différentes propositions sur un sujet, ce comparateur vous permettra d'en savoir plus sur « qui propose quoi ».

ÉLECTIONS 2022. Un seul endroit pour suivre toute l'actualité de la campagne de la présidentielle et des législatives.

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A VOTÉ #4. Vous avez aimé Macron 1, vous allez adorer Macron 2 !

A VOTÉ #3. Comment la guerre en Ukraine percute la campagne présidentielle

A VOTÉ #2. Il est encore temps de s’inscrire sur les listes électorales !

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Présidentielle 2022Élections 2022démocratieLogement
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VIDÉO. Carburants et précarité : la colère gronde chez les chauffeurs VTC

Vidéo

Environ 150 chauffeurs VTC (voiture de transport avec chauffeur), ont manifesté lundi, à Paris, afin d'exiger plus de protection alors que la hausse du prix de l'essence grève leurs revenus. Une première mobilisation qui s'est tenue à l'appel de l'intersyndicale nationale VTC (INV).

"On veut un tarif minimum, horaire et kilométrique, négocié entre le gouvernement et les indépendants", a souligné Brahim Ben Ali, secrétaire général de l'INV, le syndicat national des chauffeurs VTC, qui revendique un peu plus de 2200 adhérents. 

"On a vu énormément de chauffeurs s'enfuir de cette profession qui nous promettait d'être nos propres patrons"."Même si l'Etat nous aide sur le prix du carburant, les plateformes vont baisser les prix pour attirer les clients", a-t-il également dénoncé.

Des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine

Autour de la Nation, où se sont rassemblés les chauffeurs, certains décrivaient des revenus divisés par deux depuis le début de la pandémie, avec des pleins de diesel à 120 euros trois fois par semaine. Uber, leader du marché, est au centre des attaques pour les fortes commissions qu'il prélève alors que les tarifs des course évoluent régulièrement à la baisse. Une situation devenue intenable avec la hausse des prix des carburants.

Les gens veulent du low cost

"Est-ce que l'on veut demain, pour nos enfants et petits enfants, des professions précaires, sans droit et sans aucune visibilité", s'alarme Denis Oudinet, président d'une petite société de VTC, avant de conclure : "Tout le monde regarde le prix donc les gens veulent du low cost et malheureusement, à ce prix là, on ne peut pas avoir un service de qualité".

A Nantes, selon la police, une quinzaine de VTC ont organisé une opération escargot sur la rocade. L'opération a duré moins d'une heure et provoqué 3 km de ralentissements selon Bison Futé.Des actions de VTC étaient également prévues à Bordeaux, Toulouse et Marseille entre lundi et mardi, et l'INV promet d'accélérer le mouvement début avril avec des opérations escargot, notamment à Rungis. 

M. Ben Ali a aussi interpellé les candidats à l'élection présidentielle à se positionner sur cette question des plateformes. "Qu'allez-vous faire si demain, vous êtes dans un monde où il n'y a pas une police du numérique pour réguler tout ça ? Dans un monde où on utilise les citoyens que l'on jette à la poubelle sans raison...Voilà la question aujourd'hui ?"

L'Humanité

Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien 

Éditorial

Fabien Gay

Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.

Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.

Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.

Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.

Vous aussi, participez :

  1. Téléchargez ce formulaire en PDF, à nous retourner (adresse : l'Humanité, Immeuble Calliope, 93528 Saint-Denis Cedex), accompagné de votre chèque libellé à l'ordre de : l'Humanité en partage - Solidarité Ukraine
  2. Envoyez-nous par mail vos messages pour la paix.
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L'Humanité

Décryptage vidéo. Prix de l'essence : les candidats à la présidentielle ont-ils la solution ?

Vidéo

La guerre en Ukraine a aggravé la hausse du prix des carburants en Europe. En France, le litre d'essence dépasse les 2 €. Journaliste au service planète, Emilio Meslet décrypte les propositions des candidats à la présidentielle pour lutter contre ces hausses.

Emilio Meslet

 

A voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.

Réalisation et montage : Marius Caillol.

L'Humanité

VIDÉO.« Est-ce que Monsieur Macron nous écoute ? »: manifestation des retraités à Paris

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Neuf organisations syndicales de retraités se sont mobilisées ce jeudi 24 mars dans toute la France, réclamant une augmentation des pensions de retraite pour faire face à la hausse du coût de la vie et de la santé.

Ils en ont « ras-le-bol d’être maltraités ». Des retraités manifestaient jeudi 24 mars dans une vingtaine de grandes villes, à l'appel de neuf organisations, dont la CCGT, FO ou le SNES-FSU, pour réclamer une hausse des pensions en pleine flambée de l'inflation et à deux semaines de l'élection présidentielle.

Dans le cortège parisien, le message porté par les quelques 3 000 manifestants est clair: « Macron, rends les sous ! ». Parmi les pistes évoquées par les manifestants pour rétablir l’équilibre dans le pouvoir d’achat des retraités, un plafonnement des pensions et retraites à 1 500 euros minimum, avec indexation sur l’inflation, ou encore l’instauration d’un 13ème mois pour les retraités.

« On se prive »

Huguette, retraitée du personnel d’EDF-GDF se demande bien si « Monsieur Macron » les écoute, eux, les retraités. Aujourd’hui, cette militante du parti communiste français perçoit 1 300 euros par mois. « Ce n’est quand même pas l’Amérique ! », ironise-t-elle. « Entre la CSG et les taxes sur les pensions, les mutuelles et tout ce que l’on doit payer au quotidien, c’est difficile de s’en sortir », assure Huguette, qui, de plus, accuse le coup de l’augmentation de l’inflation dans sa vie de tous les jours.

Alors, elle se prive: « on ne part pas en vacances, on regarde attentivement le prix des biens et l’on achète ce qu’il y a de pas trop cher », regrette-t-elle, mettant en avant, par ailleurs, le programme du candidat communiste Fabien Roussel pour défendre le pouvoir d’achat des Français.

Si elle est descendue dans la rue, c’est également pour défendre l’avenir des générations futures: « J’ai eu 4 enfants, 13 petits enfants et 9 arrières petits-enfants, et tout ce qui se passe les concerne aussi.  », s’inquiète-t-elle, alors qu’ils sont « tous partis de l’idée qu’ils n’auront, eux, de toute façon, pas de retraite… ».

Interrogations autour de la réforme des retraites 

La question du report de l’âge du départ à la retraite est une inquiétude partagée par de nombreux manifestants, concernés par le sort de ces actifs qui devront travailler encore plus tard, comme le propose Emmanuel Macron, qui souhaite fixer à 65 ans l’âge de départ légal.

Jean-Jacques Brilland s’estime chanceux d’avoir mis fin à son activité à 62 ans. « Je mesure ma chance, car chaque année qui passe à nos âges se ressent physiquement et intellectuellement ». Retarder l’âge de départ à la retraite à 65 ans serait une aberration, estime-t-il :« À cet âge, beaucoup de travailleurs n’auront plus l’intégrité physique ou intellectuelle de continuer à travailler ». Sur ce sujet, la CGT affirme qu’actuellement, « la moitié des salariés ne sont plus en poste lorsqu'ils prennent officiellement leur retraite ». Entre invalidité et chômage, de quoi « douter des économies que l’État pourrait réaliser, car il faudra bien indemniser ces gens-là et ne pas les laisser crever de faim », alerte Jean-Jacques.

L'Humanité

Ukraine: « La seule voie possible, c’est la paix » assure le député Sébastien Jumel

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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est adressé mercredi au parlement français, déclarant attendre de la France qu'elle aide l'Ukraine à mettre fin à cette «  guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité ». Le député de la Seine-Maritime Sébastien Jumel (PCF), a réagi au discours pour l’Humanité.

Le président Volodymyr Zelensky s’est adressé ce mercredi aux parlementaires français, lors d’une visioconférence retransmise au Sénat et à l’Assemblée nationale, survenant après plusieurs interventions similaires dans des capitales occidentales.

Ovationné par les parlementaires, le président ukrainien a fait appel à l’aide de la France lors de cette séance exceptionnelle. Le chef de l’État ukrainien a notamment appelé le pays à mettre fin « guerre contre la liberté, l'égalité et la fraternité », reprenant la devise tricolore. Il a ensuite exhorté les entreprises françaises implantées en Russie à cesser de soutenir « la machine de guerre » russe et à quitter ce pays, citant Renault, Auchan et Leroy Merlin.

Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime (PCF), rejoint le président ukrainien et commente: « Je partage cette idée, qui consiste à dire aux entreprises françaises: "quittez sans tarder le territoire de ceux qui commettent l’acte de guerre" ».

Pour l’élu de la Seine-Maritime, le « seul chemin » envisageable consiste à « isoler et condamner » le président russe, Vladimir Poutine, sans pour autant « humilier les Russes, le peuple russe », afin de ne jamais perdre de vue l’essentiel: « la paix ».

« L’urgence est d’arrêter les frappes, les bombes, et de contraindre Poutine à rejoindre le chemin des négociations », a-t-il ajouté, soulignant le rôle à jouer du format Normandie, qui pourrait constituer « le socle pour retrouver les bases d’une négociation et le chemin de la paix ».

L'Humanité

Ce qu'il faut retenir de l'intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français

Vidéo

Lors d’une allocution devant le Sénat et l’Assemblée nationale, mercredi 23 mars 2022, le président ukrainien a exhorté la France à la livraison d’armes -celles-ci passent actuellement par une enveloppe de l'Union européenne- et exhorte les entreprises françaises à cesser de commercer avec la Russie. Volodymyr Zelensky a réclamé une fois de plus l’adhésion de son pays à l’Union européenne.

Lina Sankari

Interpeller la représentation nationale et, par là-même, la société. Les parlementaires français arboraient, hier après-midi, un macaron jaune et bleu, les couleurs de l’Ukraine, pour l’occasion. Pour la première fois, le chef d’un État étranger en guerre s’exprimait en direct devant les deux chambres par visioconférence.

Zelensky, de comédien à chef de guerre : le parcours déroutant du président ukrainien

Comme il l’a fait devant les Assemblées britannique, canadienne, états-uniennes, allemande, israélienne, italienne et japonaise, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé au Sénat et à l’Assemblée nationale, dont les travaux sont clos depuis un mois du fait des échéances électorales, afin de pousser à un engagement accru face à la Russie.

La France a déjà promis une aide de 300 millions d’euros, en plus d’équipements de défense et d’un soutien en carburant aux forces ukrainiennes. Loin d’être suffisant aux yeux de Kiev, qui réclame depuis plusieurs semaines l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne.

Comme ce fut le cas devant les autres parlements, Volodymyr Zelensky a cherché, dans son allocution d’une quinzaine de minutes, à toucher les élus au cœur en dressant un parallèle entre les heures les plus sombres de l’histoire française et la guerre qui sévit sur le sol ukrainien. En l’occurence, c’est aux « ruines de Verdun » que le chef d’État a fait référence, et non à la Résistance comme beaucoup s’y attendaient. « L’armée russe ne distingue pas les établissement visés », a-t-il dit en référence au bombardement de l’hôpital pédiatrique de Marioupol et aux crimes de guerre. Volodymyr Zelensky a habilement fait de la guerre actuelle un combat pour la défense des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. « Pour que la liberté ne perde pas, elle doit être bien armée », a-t-il insisté dans un appel clair à la livraison de chars et d’avions de combat.

Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie »

Le président ukrainien a également demandé un renforcement des sanctions, dans des mots peu amènes pour les entreprises françaises qui continuent de commercer avec la Russie. Renault, Auchan, Leroy Merlin et d’autres sont des « sponsors de la machine de guerre de la Russie, qui doivent cesser de financer le meurtre d’enfants et de femmes. Tout le monde doit se rappeler que les valeurs valent plus que les bénéfices ». Volodymyr Zelensky a enfin poussé à ce que Paris assume son « leadership » afin que la présidence française de l’Union européenne soit l’occasion de valider la demande d’adhésion de l’Ukraine.

L'Humanité

Guerre en Ukraine. Biden sur le ton de l’escalade contre le « boucher » Poutine

Actu

Lors d’un discours tenu à Varsovie, le président américain a ciblé son homologue russe en souhaitant sa destitution. La Maison-Blanche s’est empressée de tempérer ses propos.

Nadjib Touaibia

Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », a martelé, samedi 26 mars, le président Joe Biden lors d’un discours au château royal de Varsovie, en Pologne. La guerre en Ukraine est un « échec stratégique pour la Russie », qui ne devrait « même pas penser à avancer d’un centimètre en territoire de l’Otan », a mis en garde le président américain après avoir qualifié son homologue russe de « boucher ». Un haut responsable de la Maison-Blanche a toutefois jugé utile de tempérer cette charge. «  Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d’un changement de régime », a précisé une voix anonyme. De son côté, le Kremlin a rompu le silence en invitant Biden à rester « réfléchi » dans ses propos. « À chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel », a réagi auprès de l’agence de presse russe Tass le porte-parole Dmitri Peskov.

« Cette guerre n’est pas digne de vous »

Joe Biden a aussi interpellé le « peuple russe », qu’il ne considère pas comme « ennemi ». « Cette guerre n’est pas digne de vous, Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre ! » a-t-il lancé avant de parler armes dans la logique de son discours de soutien à la Pologne, pays membre de l’Otan et frontalier de l’Ukraine. « Les États-Unis nous ont assurés qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec l’hôte de la Maison-Blanche. Le 8 mars, Varsovie avait en effet annoncé être « prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions MiG-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des États-Unis », pour qu’ils soient ensuite remis à l’Ukraine. La décision est désormais entérinée.

Elle fait écho à l’appel du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « Nous avons besoin de plus d’armement. Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe. Nous l’avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne », a-t-il déclaré dans une vidéo diffusée samedi soir. Et de s’interroger : « Que fait l’Otan ? Est-elle dirigée par la Russie ? Qu’attendent-ils ? » Le commandement russe, quant à lui, a annoncé vendredi son intention de « concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération » du bassin minier du Donbass. Il était jusque-là question de « démilitariser et dénazifier l’Ukraine » dans son ensemble. Le président américain dit ne pas croire à ce changement d’objectif. Son discours sur le ton de la surenchère accompagne les livraisons d’armes à l’Ukraine via la Pologne. Joe Biden parle comme s’il envisageait d’entretenir cette guerre particulièrement meurtrière pour les populations civiles. S’exprimant au sujet des mots employés par son homologue, Emmanuel Macron a déclaré, dimanche, qu’il « n’utiliserait pas » les mêmes propos concernant Vladimir Poutine.

joe bidenRussievladimir poutineGuerre en Ukraine
L'Humanité

Guerre en Ukraine: Kryvyï Rih, la ville refuge qui résiste aux assauts russes

Premier plan

Dans le centre industriel et sidérurgique, les hauts-fourneaux sont à l’arrêt. Tout le monde participe à la défense de la cité alors qu’y affluent les habitants des localités voisines déjà attaquées par l’armée de Vladimir Poutine. Reportage

Pierre Barbancey

Kryvyï Rih (Ukraine), envoyé spécial.

À l’aise dans son uniforme vert olive, la barbe soigneusement taillée et le sourire rassurant, Oleksandr Vilkoul commence par allumer une cigarette et boit un café. Un nouveau look pour cet homme politique né en 1947, ancien vice-premier ministre de décembre 2012 à février 2014, lorsque Viktor Ianoukovitch était président, stoppé net dans son ascension par la révolution de Maïdan. Candidat malheureux à la présidentielle de 2019 – arrivé en huitième position –, il demeure néanmoins une personnalité respectée au charisme certain. Il est maintenant en charge de l’administration militaire à Kryvyï Rih.

Devant nous, il étale sur son bureau une grande carte de la région et c’est comme si nous assistions au briefing d’un état-major. Au centre, il montre Kryvyï Rih. Au nord-est, la grande localité de Dnipro. Au sud, Mykolaïv et Kherson ; à l’est, Zaporijia. Plus loin encore, Donetsk puis, au bord de la mer d’Azov, Marioupol. C’est dire l’importance de Kryvyi Rih et l’intérêt que représenterait pour les Russes la prise de cette cité. Pas seulement parce qu’y est né le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, d’ailleurs. C’est une ville industrielle où la sidérurgie est ­solidement implantée.

« On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer »

« Au début de la guerre, l’armée russe a essayé de prendre la ville, rappelle Vilkoul. Q uatre avions ont tenté d’atterrir pour déposer des troupes mais nous avons bloqué les pistes avec des camions et des bulldozers. Le troisième jour, une colonne de 300 véhicules venus de Kherson a tenté de s’approcher, mais elle a été stoppée par nos hélicoptères du côté de Bachtanka et près de 200 ont été détruits. » La ligne de front se situe à 17 kilomètres à certains endroits, 40 kilomètre ailleurs.

Il le certifie : « Ces dix derniers jours, les combats étaient quotidiens mais nous ne sommes pas assiégés. On les frappe et ils n’arrivent pas à avancer. » En revanche, les villages alentour se révèlent de parfaites cibles pour l’artillerie russe. Celui de Zelenodolsk est régulièrement frappé par des roquettes Grad, particulièrement meurtrières et destructrices. « On gagne sur le terrain et on pourrait les mettre dehors, assure-t-il. Mais on ne peut rien contre leurs missiles et leurs avions. C’est pour cela que je soutiens l’appel du président Zelensky à instaurer une zone d’exclusion aérienne. »

La page Ianoukovitch semble définitivement tournée pour Oleksandr Vilkoul, qui réfute avoir jamais été prorusses. « Nous sommes nés dans une région russophone, ça ne veut pas dire que nous n’aimons pas l’Ukraine. Tout ça parce que nous célébrons le 9 mai (1945, victoire de l’URSS contre les nazis – NDLR) », estime-t-il.

« Quand Poutine bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? »

Quant à la « dénazification » de l’Ukraine prônée par Vladimir Poutine, il l’assimile à de la propagande. « Quand il bombarde une maternité à Marioupol, il pourchasse les nazis ? » Il se dit prêt à soutenir « toutes les décisions » du président ukrainien. Une attitude qui donne quelques indications sur ce qui pourrait se passer après la guerre, dans le cadre d’une recomposition du pouvoir, même si Oleksandr Vilkoul se refuse à l’évoquer.

Malgré les sirènes qui retentissent à espaces réguliers, les affrontements paraissent bien lointains lorsqu’on parcourt les artères « décommunisées » de Kryvyï Rih. L’avenue Karl-Marx est désormais l’avenue de la Poste, le cinéma Lénine avec ses deux salles a été transformé en église. Et la statue de Vladimir Ilitch remplacée par celle de saint Nicolas. Seuls quelques détails subsistent comme la faucille et le marteau moulés en haut d’un bâtiment. En réalité, les habitants ne sont pas sereins, leurs pas pressés trahissant les craintes d’un bombardement, même si, jusque-là, la ville n’a pas été touchée. Les effets de la guerre sont, de toute manière, bien réels pour cette gigantesque métropole qui s’étend sur près de 100 kilomètres alors que n’y vivent que 600 000 personnes.

Un fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants »

Ici, tout n’est que mine de fer et sidérurgie. Depuis le 24 février, date de l’entrée des troupes russes en Ukraine, les hauts-fourneaux ont cessé leur activité. Le charbon, qui provenait essentiellement de Donetsk et de Russie, manque. Conséquence, sur les six fours des cokeries, un seul fonctionne. Chez ArcelorMittal, qui possède une usine à Kryvyï Rih, Natalia Marynyuk est responsable du syndicat des mineurs et des métallurgistes (PJSC). 16 500 adhérents pour environ 23 000 salariés.

Carte interactive. Ces pays où les civils ukrainiens trouvent refuge

« Nous sommes parvenus non seulement à sécuriser les salaires, mais aussi à obtenir une prime de 30 %. Ceux qui sont au chômage technique ont touché leur paye en mars et en recevront deux tiers en avril. Et ceux qui participent aux brigades territoriales perçoivent un salaire moyen », se félicite-t-elle tout en relevant un paradoxe : « En temps de paix, il nous faut batailler dur, manifester pour obtenir quelque chose. »

Le 23 février, le syndicat avait annoncé que, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée le 8 mars, il distribuerait des coupons d’achat aux salariées pour un montant de 1 million de hryvnias (environ 33 333 euros). Le lendemain, au moment du déclenchement de la guerre, elles ont toutes refusé, demandant que l’argent soit utilisé pour acheter le matériel nécessaire aux fortifications, à l’achat de vêtements.

Pratiquement tous les travailleurs ont versé au fonds de solidarité baptisé « Revenez à la maison vivants », créé pour soutenir l’armée. « Certains ont fabriqué des poêles à bois, d’autres ont soudé des pièces métalliques, d’autres encore ont acheté des cochons pour distribuer de la nourriture », précise Natalia Marynyuk dont l’organisation a lancé un appel aux syndicats européens afin d’appuyer l’idée d’une zone d’exclusion aérienne et l’envoi d’équipements militaires.

« 95 % des réfugiés restent à Kryvyï Rih »

L’ancienne maison de la culture de Kryvyï Rih a également été réquisitionnée pour accueillir tous ceux qui ont fui les combats et les bombardements, qu’il s’agisse de Kherson, Mykolaïv ou Marioupol. Larissa, la cinquantaine, qui dirige les opérations, a elle-même fui l’oblast de Donetsk en 2015. « Cette ville est connue pour l’aide sociale qu’elle apporte aux gens en général, donc beaucoup préfèrent venir ici », explique-t-elle. Elle comptabilise l’arrivée des réfugiés : environ 400 par jour. « Les deux premières semaines, les gens étaient vraiment en transit. Mais maintenant, 95 % d’entre eux restent ici car il y a déjà beaucoup de déplacés dans l’ouest de l’Ukraine », assure-t-elle.

Ici, ceux qui arrivent trouvent de la nourriture, des jouets, des vêtements, des chaussures, mais aussi une aide médicale et un soutien psychologique. Des dortoirs ont été aménagés dans les gymnases et sur le campus universitaire. Des familles sont accueillies par les habitants. « Quand notre pays est secoué comme il l’est, nous devons tous nous aider », confie Larissa.

« Je ne dors que trois heures par nuit »

Les autorités municipales de Kryvyï Rih se démènent comme elles peuvent pour tout à la fois aider à la défense de la ville et fournir les moyens nécessaires à l’accueil des réfugiés. À l’image de Sergiy Miliutin, maire adjoint, qui ne ménage pas sa peine. « Je ne dors que trois heures par nuit, avoue-t-il. Nous avons prévu des stocks de nourriture et nous organisons des convois humanitaires pour ravitailler les villages alentour. » Fier de sa ville, surnommée « la Petite France » à cause de l’investissement d’industriels français dans les mines à la fin du XIX e siècle (une partie de l’acier ayant servi à la construction de la tour Eiffel vient de là), Sergiy Miliutin organise un rassemblement culturel, ce mardi, « pour fermer le ciel et arrêter la guerre ».

À cette occasion, des musiciens devraient – au-delà du répertoire ukrainien – interpréter des chansons françaises de Montmartre. « S’il n’y avait pas eu la guerre, j’aurais ouvert une antenne de l’Alliance française et jumelé des écoles avec des établissements de villes industrielles françaises », regrette l’élu.

À Kryvyï Rih, Iekaterina a pu enfin souffler. Il y a quelques jours, cette professeure d’anglais est parvenue, avec son mari, à s’extraire de l’enfer de Marioupol, cité portuaire meurtrie et en grande partie détruite. Iekaterina n’en revient toujours pas. « Les deux premières semaines, les bombardements étaient sporadiques. On descendait dans l’abri souterrain de temps en temps, se souvient-elle. Mais ensuite, nous avons dû y rester en permanence. Cela a duré une semaine. Nous n’avions pratiquement plus rien à manger, il n’y avait pas d’électricité, pas de gaz, pas de chauffage. »

« Il y avait des cadavres dans la rue, mais personne ne pouvait les enterrer »

Finalement, risquant le tout pour le tout, Iekaterina et son époux décident de quitter les lieux en voiture. « Ça explosait de partout. Je pense que 80 % de Marioupol étaient alors détruits. Il y avait des cadavres dans la rue, certains étaient recouverts mais personne ne pouvait les enterrer. Dans la banlieue de la ville, des adultes et des enfants cherchaient désespérément de quoi manger, pillaient les magasins. Il n’y avait plus rien. » Ils parviennent ainsi à Zaporijia puis, par convoi, à Kryvyï Rih. « Nous avons eu de la chance, souffle-t-elle. Mais ils ont pris ma vie. Je ne sais plus où vivre, ni pourquoi je vis. »

Via les réseaux sociaux, des groupes se sont formés. Soit entre salariés d’une même entreprise ou d’une même administration, soit par quartier. Le but : arriver à se retrouver, savoir qui a pu fuir, qui est encore vivant… et qui ne répond plus.

Lena, travailleuse sociale, qui avait déjà quitté Marievka, près de Donetsk en 2014, est partie très vite de Marioupol et s’enquiert de ses amis. « J’en ai retrouvé une quinzaine, se réjouit-elle. Beaucoup se sont réfugiés sur la côte de la mer d’Azov. Ils sont traumatisés. » Et Lena de raconter l’histoire de sa collègue Svetlana dont le mari a été pulvérisé par une roquette alors qu’il voulait convaincre ses parents de quitter la ville. « Svetlana est restée à Marioupol. Elle n’a qu’une idée, retrouver au moins la tête de son époux et surtout la main où il portait son alliance. Elle pourra ainsi l’enterrer dignement. »

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VIDEO Ce qu’il faut retenir de l’intervention de Volodymyr Zelensky devant le parlement français.

Guerre en Ukrainemarioupol Guerre en Ukrainemarioupol
L'Humanité

L’universitaire Philip Golub redoute le début d’une ère de dangers stratégiques durables

Entretien

Pour le professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, la guerre en Ukraine signe le retour du monde du XIXe siècle, sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable.

Christophe Deroubaix

Quelle analyse faites-vous de la situation du point de vue de la stratégie des États-Unis ?

Vladimir Poutine a réussi cet exploit tout à fait extraordinaire de refonder l’unité de l’Occident et de l’Alliance atlantique. L’invasion de l’Ukraine a cristallisé et reconsolidé l’Alliance atlantique et l’Otan, les deux, donc, aux niveaux politique et militaire. Alors que les deux rives de l’Atlantique étaient en voie de se séparer de plus en plus profondément, à la fois politiquement et idéologiquement, au cours des dernières décennies, cette guerre crée une dynamique d’affrontement, entre Est et Ouest, non pas idéologique comme au temps de la guerre froide entre communisme et capitalisme, mais en des termes de compétition politique et stratégique interétatique entre l’Alliance atlantique et la Russie.

On remarque une forme de prise conscience de la part des pays européens, qui ont très peu contribué à leur propre défense ces dernières décennies, de la nécessité d’augmenter significativement leur budget de défense, ainsi qu’une demande de présence accrue, à la fois politique et militaire, des États-Unis sur le continent européen. Les résultats sont à contre-courant des tendances des dernières décennies.

En ce qui concerne Joe Biden, il a géré de façon prudente, agissant à la fois sur des leviers diplomatiques et de sanctions économiques, sans jamais dépasser les limites qui pourraient entraîner une confrontation directe. C’est une gestion diplomatique qui a été comprise en Europe comme un retour à une certaine fiabilité américaine.

Existe-t-il un débat au sein des élites américaines sur le niveau de réponse à apporter à l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine ?

Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif.

Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington.

Le refus de s’engager militairement tient-il à l’héritage des guerres de Bush et de l’opposition de l’opinion à de telles aventures, ou à la capacité nucléaire de la Russie ?

Ce n’est pas en raison d’une défiance des Américains vis-à-vis des guerres que les États-Unis ont adopté cette position stratégique mais tout à fait exclusivement du fait de leur raisonnement en termes de potentiel d’escalade en cas d’affrontement plus large et direct. L’état-major américain estime que le danger serait que la Russie utilise les avantages comparatifs dont elle dispose, à savoir les armes nucléaires. C’est l’équilibre nucléaire qui préside aux décisions américaines de rester sous un certain seuil dans la manière dont ils gèrent ce conflit.

Dans quelle mesure ce qui est en train de se dérouler en Europe va-t-il impacter le fameux « pivot asiatique » des États-Unis ?

Ce qui se passe implique une certaine forme de recentrage vers la partie occidentale de l’Eurasie, donc le continent européen. Ce qui n’était pas désiré par les États-Unis du fait évidemment du défi plus grand constitué, à leurs yeux, par la montée en puissance de la Chine. La consolidation de l’Alliance atlantique et de l’Otan crée potentiellement les conditions de mise à l’épreuve de la Chine à l’avenir par le système atlantique tout entier. La crise actuelle démontre pour l’instant aux Européens que l’alliance américaine est indispensable dans un monde devenu de plus en plus anarchique, là où les Européens, sur les questions russe comme chinoise, étaient beaucoup plus orientés vers l’économie et le commerce.

D’un côté, la situation pose problème aux États-Unis dans leur ambition d’orienter leur énergie et leurs moyens vers l’Asie-Pacifique. Mais, dans le même temps, cela crée pour eux des conditions politiques meilleures du point de vue de la construction politique occidentale vis-à-vis de la Chine. Par exemple, la situation montre que les sanctions économiques concentrées et d’une très grande ampleur peuvent faire énormément de mal à de grandes économies. En ce sens, je ne pense pas que cela remette en cause les grandes orientations états-uniennes en Asie-Pacifique et vis-à-vis de la Chine.

L’abstention, lors du vote à l’ONU, indique que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Pour le dire d’une manière un peu triviale, c’est d’une certaine façon « tout bénéfice » pour la stratégie des États-Unis ?

D’abord, la situation est très périlleuse et nous n’en connaissons pas l’issue. Disons que, s’il n’y a pas une escalade au-delà d’un certain seuil, il est clair que, pour les États-Unis, ce que Poutine a initié représente une erreur stratégique de très grande envergure. Il est en train de construire ce qu’il voulait affaiblir. C’est son action mal pensée qui refonde l’unité atlantique. Pour les États-Unis, cela représente un gain au regard des divergences euro-américaines sur un certain nombre de sujets ces dernières années.

Quelle analyse faites-vous du vote aux Nations unies, où un certain nombre de pays se sont démarqués ?

En effet, 37 pays se sont abstenus, parmi lesquels l’Inde, l’Afrique du Sud, ainsi qu’une quinzaine d’autres pays africains. Ce vote ne veut pas nécessairement signifier un soutien à l’invasion de l’Ukraine. Il dit que les gouvernements d’une part importante de la population mondiale ne souscrivent pas une lecture binaire à la fois du conflit et des relations internationales.

Une partie importante du monde, qu’on appelait autrefois le monde en voie de développement, ne veut pas rentrer dans des logiques d’affrontement binaire ou dans un schéma de compréhension de ce qui vient de se passer comme étant réduisible à une lutte entre démocraties et autocraties. Cela pourra certes changer au gré de ce qui se passera sur le champ de bataille dans ce moment de tragédie historique.

Cela dit aussi que les États-Unis ne dominent pas la politique internationale aujourd’hui. Ils ne se trouvent pas dans une position unipolaire comme ils l’ont été très brièvement et pas tout à fait entièrement à la fin de la guerre froide. Le monde a toujours été polycentrique et pluriel. L’apparente difficulté des États-Unis aujourd’hui à créer un ordre mondial reflète en fait une évolution historique évidente : que la puissance américaine n’est plus ce qu’elle était en 1991, ni en 1945. Ça, nous le savions déjà.

Quel est le « nouveau » qui émerge de cette crise majeure, donc ?

L’environnement international est caractérisé aujourd’hui par un retour au XIXe siècle, à une anarchie au sens littéral et étymologique, c’est-à-dire sans centres d’autorité capables d’imprimer un ordre stable. Cette situation d’anarchie implique nécessairement une remise en cause des conceptions libérales de la mondialisation qui ont eu cours depuis la fin de la guerre froide et qui se trouvaient déjà très fissurées ces dernières années.

Le monde d’après, en supposant qu’il y ait un monde d’après, va être caractérisé par cette anarchie grandissante. On le voit dans la multiplication possible de conflits territoriaux et de possibles confrontations militaires – la Corée du Nord a profité de ce moment particulier pour lancer un missile balistique de portée plus longue que les missiles lancés précédemment. On le voit dans les fractures des flux internationaux et les déchirements des chaînes de production transnationalisées.

Nous sommes sortis du cadre d’une certaine forme de régulation du monde par à la fois la mondialisation économique et financière et la prédominance des logiques économiques sur les logiques politiques. Nous sommes de nouveau entrés dans une ère à la fois de rivalités, de compétitions et de dangers stratégiques durables.

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Non, le monde n’appartient pas à l’Occident

Chronique

Francis Wurtz

Joe Biden et ses alliés, anglo-saxons comme européens, semblent se voir (presque) revenus aux lendemains de la chute de l’Union soviétique, quand le président Bush (senior) pouvait encore dire, dans son « discours sur l’état de l’Union » de janvier 1992 : « Grâce à Dieu, l’Amérique a gagné la guerre froide. Un monde jadis divisé en deux camps reconnaît aujourd’hui la supériorité d’une seule puissance : les États-Unis. »

Certes, il y a aujourd’hui un gros caillou dans la chaussure des États-Unis. Il est économique plus que militaire : c’est cette insupportable épée de Damoclès de la puissance chinoise qui menace le « leadership » américain, l’enjeu stratégique numéro un pour Washington. Mais, par sa guerre d’agression contre l’Ukraine, Vladimir Poutine lui offre une occasion historique d’affaiblir lourdement l’autre éternel rival, la Russie, et permet à la coalition occidentale de revêtir la panoplie de défenseure du « monde libre », rassemblant, apparemment, derrière son étendard tous les pays en désaccord avec l’aventure sulfureuse du chef du Kremlin. Autrement dit, la quasi-totalité des nations du globe. Une aubaine stratégique inespérée pour « l’Amérique » et ses alliés. Et pourtant…

L’analyse des votes de l’Assemblée générale des Nations unies, le 3 mars dernier, donne une image du monde beaucoup plus contrastée que celle d’une hégémonie sans partage de « la famille occidentale ». Rappelons que, si Moscou fut, légitimement, isolé dans ce vote, puisque seules la Biélorussie, l’Érythrée, la Syrie et la Corée du Nord approuvèrent sa stratégie en Ukraine, les Occidentaux ne furent pas plébiscités pour autant. Bien des pays, et non des moindres, n’entendent plus être soumis à un camp. Pas moins de 35 pays se sont, en effet, abstenus et 12 autres ne prirent pas part à ce fameux vote. Parmi ces récalcitrants, il y a la Chine, qui, bien qu’alliée de la Russie, souligne que « la crise ukrainienne n’est pas quelque chose que nous souhaitions voir venir », car « la guerre n’est dans l’intérêt de personne » et doit cesser au plus tôt. Il y a également l’Inde, qui, bien qu’alliée des États-Unis, n’a pas cédé à leurs (fortes) pressions et a refusé de s’aligner sur les positions occidentales. Il y a, enfin, 22 pays africains, dont le Sénégal qui, bien que réputé proche de la France sinon de l’Europe, a tenu à marquer sa différence.

C’est que nombre de pays du Sud constatent chaque jour un peu plus que leurs intérêts bien compris sont les parents pauvres des stratégies des « grandes puissances » : l’ONU n’annonce-t-elle pas que la guerre russe contre l’Ukraine et la « guerre économique et financière totale contre la Russie » (Bruno Le Maire) risquent d’entraîner « une crise alimentaire mondiale », en particulier dans les pays les plus démunis ? Quant aux grands États « émergents », des voix fortes s’y élèvent en faveur de la mise en place d’un système financier et commercial international moins dépendant des instruments de la domination occidentale, comme le dollar ou le système de messagerie interbancaire Swift. Leur message est clair : notre opposition à la guerre russe ne fait pas de nous les obligés de l’Occident.

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Bertrand Badie : « L’Ukraine, première guerre de la mondialisation »

Le débat

Un mois après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Bertrand Badie rappelle les responsabilités de l’Occident après l’effondrement de l’URSS, analyse les stratégies déployées par les acteurs en présence et esquisse les solutions pour une sortie du conflit.

Lina Sankari

L’économie russe « va retourner vingt ou trente ans en arrière », assurait récemment l’ancien conseiller économique du gouvernement russe Sergeï Gouriev. Selon le professeur des universités à Sciences-Po Paris Bertrand Badie, les menaces d’exclusion de la Russie du système global et les perspectives d’anéantissement économique constituent une nouvelle forme de dissuasion. Auteur des « Puissances mondialisées : repenser la sécurité internationale », Bertrand Badie analyse les grandes lignes de force internationales qui émergent avec la guerre en Ukraine.

Assiste-t-on, à l’aune de la crise ukrainienne, à la naissance d’une nouvelle ère sur le plan international ?

Il faut se méfier des formules qui frappent l’imagination dans des périodes de troubles. On verra, lorsque la fièvre sera retombée, quelles seront les conséquences d’un événement dont on ne peut qualifier la nature aujourd’hui.

Il y a des tendances qui se dégagent. Lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies, est apparue une coupure entre le Nord et le Sud, une sorte de second Bandung, la grande conférence afro-asiatique de 1955 qui cherchait à s’émanciper de la bipolarité imposée. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une bipolarité imposée mais de conflits dénoncés comme étant des querelles internes au monde ancien et dont ils ont peur de devoir payer le plus gros de la facture parce que les conséquences économiques et humanitaires de cette crise seront beaucoup plus fortes là où les souffrances sociales sont les mieux installées. C’est une tendance négligée parce que l’idée que le Sud est une périphérie reste dominante.

L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique.

La seconde conséquence de ce conflit réside dans la physionomie de l’Europe. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’Europe a réussi en quelques semaines une intégration et une convergence qu’elle n’avait pu atteindre pendant des décennies. Personne ne peut prédire ce que sera l’Europe des 27 à la fin de cette crise. On ne sait si les divisions d’antan ne reprendront pas le dessus. En revanche, pour la première fois depuis 1945, on assiste à une certaine distanciation des États-Unis. L’Otan s’est construite sur l’européanisation des États-Unis, leur installation, pas seulement militaire, sur le continent. Aujourd’hui, si la superpuissance américaine suit les événements, on la sent moins impliquée, et l’Europe a vraiment le sentiment de se retrouver de l’autre côté de l’Atlantique.

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De même, la crise avec la Russie, qui n’a jamais été intégrée dans l’espace européen post-1989, a atteint son paroxysme. Il faudra bien penser un régime de sécurité commun. L’Europe occidentale a misé sur l’absurde en excluant politiquement la Russie de l’espace européen, tout en renforçant ses liens de dépendance économique et énergétique. On a aujourd’hui atteint un point de non-retour, où l’alternative réside soit dans l’exclusion complète – peu probable –, soit dans la définition d’un nouveau dénominateur commun que l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe aurait pu porter.

Cette guerre est enfin la première de la mondialisation. À l’aventure militaire totale lancée par le maître du Kremlin, répond un nouveau langage qui ne passe pas par la destruction militaire mais par l’exclusion du système global et les perspectives d’anéantissement économique. C’est une forme de dissuasion presque aussi angoissante que la dissuasion nucléaire. À l’issue de cette guerre, on saura si c’est réellement une voie de résolution des conflits.

Poutine a-t-il misé sur l’émergence d’un nouvel ordre international, favorable à la Russie et à la Chine ?

Je crois qu’il misait d’abord sur la restauration de l’ancien monde. Ce qui est frappant dans sa rhétorique, c’est son aspect passéiste. Les références de Poutine se construisent autour de l’Empire russe jusqu’à son berceau ukrainien qui nous ramène à la fin du XIXe siècle, de l’URSS non pas comme régime mais comme puissance, de la rhétorique d’après 1945 dont est extraite la notion absurde de dénazification et de la guerre froide où le bras de fer réglait le jeu international.

Les Occidentaux ont-ils minimisé l’impact de leurs interventions en Irak et en Libye sur le positionnement de la Russie ?

À la chute du mur de Berlin en 1989, Mikhaïl Gorbatchev déclarait, à Malte devant George Bush, que l’Union soviétique n’avait plus aucun intérêt à concurrencer le monde occidental. Les Occidentaux pensaient entrer dans une ère unipolaire où ils auraient vocation à être les gendarmes du monde, c’est le messianisme des néoconservateurs. Or, toutes leurs interventions ont échoué, sauf peut-être l’opération « Tempête du désert » menée sous mandat des Nations unies.

Ces interventions illimitées dans leur nombre, leur mode opératoire, leur façon de se légitimer ont réveillé les oppositions. Or, la Russie d’Eltsine ne s’était pas constituée dans l’opposition à l’Occident. La marginalisation, l’humiliation récurrente ont fabriqué un revanchard nationaliste inquiet de reconstituer sa puissance. Le danger s’est périodiquement manifesté : prise de l’aéroport de Pristina (en 1999, au lendemain de la guerre du Kosovo – NDLR), Géorgie, Syrie et Crimée. Ce qui nous ramène à cette décision extrêmement brutale de maintien de l’Otan, alors que le pacte de Varsovie a de fait été dissous avec l’effondrement de l’URSS. Ce maintien de l’Otan appelait à la reconstitution d’ennemis soit désignés, soit qui se considéraient comme tels.

Autres acteurs inattendus : les sociétés russe et ukrainienne. Que peut-on en attendre ?

Jamais Poutine ne pouvait imaginer que le paramètre social jouerait dans sa conquête de l’Ukraine. On voit à quel point l’entrée des chars russes en Ukraine ne ressemble en rien à celle des chars soviétiques en Tchécoslovaquie en 1968. Admettons que la puissance de feu finisse par l’emporter, nul ne dit que cette armée pourra se transformer en armée d’occupation sans essuyer des sabotages, des insurrections. Il en va de même avec cette jeune femme qui a brandi une pancarte pacifiste en direct au journal télévisé russe. Les dictateurs ne savent pas compter sur la pression sociale, cela a joué de mauvais tours à Moubarak, Ben Ali, Kadhafi, Blaise Compaoré…

Est-il réaliste d’envisager un statut neutre pour l’Ukraine ?

La solution à esquisser passe par cela, comme par la définition d’un statut pour le Donbass et d’un nouvel ordre de sécurité en Europe. Durant la guerre froide, les États passaient des traités pour garantir la neutralité d’autres pays. Aujourd’hui, les relations internationales ne peuvent plus fonctionner ainsi. On ne peut pas ôter sa souveraineté à un État et ses désirs ou attractions à un peuple. En revanche, on peut trouver une formule qui passe par la redéfinition de la fonction des alliances militaires et singulièrement de l’Otan. Ce n’est pas tant du peuple ukrainien qu’il faut obtenir des engagements mais de l’Otan comme organisation anachronique.

Cette question des garanties de sécurité se pose en Indo-Pacifique, où la stratégie états-unienne de pivot afin de contrer l’influence chinoise est perçue comme une menace par Pékin. Peut-on, au regard de l’expérience avec la Russie, persister dans cette voie ?

Cela montre la fragilité de cette construction à la serpe que constitue l’alliance indo-pacifique, qui recèle le même danger. À l’instar de la Russie, la Chine pourrait se sentir menacée lorsqu’elle verra se concrétiser ce cordon qui va de l’Inde au Japon en passant par l’Australie et le cœur du Pacifique. Le jeu très complexe de la Chine aujourd’hui tient probablement compte du message qu’elle entend adresser aux puissances occidentales. La manière dont les différents États indo-pacifiques ont réagi à la crise ukrainienne montre la fragilité de ce type d’alliances. L’Inde n’a pas voté la résolution condamnant la Russie. Ce qui en fait un allié étrange. Enfin, on comprend tout le danger et la naïveté à concevoir une coopération internationale s’adossant sur le jeu des alliances militaires. La Chine agit principalement par recours à des instruments économiques, les Nouvelles Routes de la soie. Est-il pertinent de répondre à un projet mondialisé par un projet militaire régionalisé ? Est-il raisonnable de se projeter dans un espace géographique qui n’est pas le sien ? C’est valable pour les États-Unis, mais également pour la France, même si Paris a encore des possessions dans le Pacifique. La version moderne de notre sécurité passe-t-elle par un engagement militaire dans un espace difficile à contrôler ? La France est incapable de s’imposer en Méditerranée. Ce n’est pas parce que, sur le papier, le droit de la mer donne un espace maritime dans le Pacifique à la France que l’avenir et le bonheur du peuple français se jouent là-bas.

L’ONU est-elle condamnée à l’impuissance ?

Le vote du Conseil de sécurité a clairement montré – mais est-ce nouveau ? – à quel point les institutions traditionnelles du système onusien sont paralysées par le droit de veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité et par une définition de la sécurité datée de la guerre froide. Ils ont toujours refusé de se saisir des enjeux nouveaux de sécurité globale comme le climat, l’alimentation et la santé. À l’Assemblée générale, qui n’a pas de pouvoir contraignant, le système onusien joue son rôle de forum. Autre élément qui n’est pas rassurant : l’effacement du secrétaire général. On n’a pratiquement pas entendu Antonio Guterres. Il aurait résolument été mis à l’écart, notamment par la Russie. Pendant la guerre froide, même le Birman U Thant, qui n’avait pas beaucoup d’épaisseur, avait joué un rôle très actif dans la crise des missiles de Cuba. On ne sait pas regarder des institutions telles que le Programme alimentaire mondial, le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l’OMS, qui font le succès ou du moins contiennent l’échec du système onusien. Il faut s’appuyer sur elles. Une fois qu’on aura surmonté la crise ukrainienne, il faudra bien s’occuper de la sécurité alimentaire, de la sécurité sanitaire qui n’a pas avancé malgré les millions de morts depuis 2020, du changement climatique. C’est l’Otan qui s’en occupera ? Vladimir Poutine ? La conquête éventuelle de l’Ukraine fera-t-elle avancer d’un iota ces questions ? On oublie le Yémen, la Syrie, le désastre absolu au Sahel. Qui les prendra en compte ? Les rodomontades de tel ou tel va-t-en guerre occidental ? Ces questions resteront les mêmes, elles seront aggravées par la crise ukrainienne et il faudra bien prendre des initiatives qui répondent à une tout autre grammaire.

Profil

Bertrand Badie est professeur des universités à l’Institut d’études politiques de Paris (Sciences-Po). Depuis sa thèse « Stratégie de la grève. Pour une approche fonctionnaliste du Parti communiste français », il est l’auteur de nombreux ouvrages clés et enrichit l’analyse des relations internationales de la sociologie durkheimienne. Avec Dominique Vidal, il codirige la collection « L’état du monde ».

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L'Humanité

Le monde est fou, mais nous sommes le monde

Chronique

Barbara Cassin

Constantin Sigov écrit sous les bombes que le printemps est irréfutable. Les boules d’épineux roulent aussi dans la pampa de manière irréfutable. Le monde est inarrêtable et il s’avère étranger. Le monde est maintenant devenu, escalade après escalade, un étranger inarrêtable. C’est une définition de la guerre.

Le monde est fou, mais nous sommes le monde.

Pourtant, voir la lumière et parler à quelqu’un aura toujours été ma définition du bonheur. Comment un bonheur si simple peut-il causer cela, d’une manière ou d’une autre le causer, être compatible ?

Je comprends de temps en temps aujourd’hui de bien petites choses, vraies ou fausses : par exemple que Macron tient Poutine au bout du fil tout comme le spécialiste de la brigade antiterroriste n’arrête pas de parler à Coulibaly dans l’Hyper Cacher, non tant pour savoir où il en est, épier la faille, que pour le garder humain. Garder humain. Rester humain. Est-il possible qu’il soit trop tard ?

Ma génération, née après la guerre et active activiste en 68, n’a pas connu « la guerre ». Il y a bien eu des guerres, mais c’était de la barbarie venue d’ailleurs, même Alep, Grozny, Sarajevo, etc. – si bien qu’on peut oser dire : etc. Ce furent des injustices, des horreurs, physiques et morales, à partager pour s’indigner ensemble, un peu comme les excisions, les mariées de 8 ans, atrocités impensables mais lointaines, que l’on peut tenir à distance, des noms et des choses qui ne nous arrivent pas directement. On pouvait le croire, on l’a cru.

L’accueil que nous faisons aux Ukrainiens est réjouissant, Dieu soit loué si j’ose dire. Réjouissant et, bien sûr, honteux par rapport à celui que nous réservons aux « migrants » ordinaires. C’est que, Zelensky le dit et nous le sentons, même sans penser stratégie et menace pour l’Europe, eux sont nous, ici et maintenant nous, non pas des humains comme moi, mais immédiatement des moi.

Ceux qui ne l’ont pas connue et croyaient ne jamais la connaître se demandent ce qu’est la guerre. Une réponse m’est venue : c’est la mort indistincte.

Avec des identités seulement fortuites. Une femme enceinte qu’on voit évacuée sur un brancard avec son gros ventre prête à accoucher. Elle n’a pas de nom, on ne sait qui la pleure. Ça frappe ça meurt comme dans un tsunami, une fente de la terre, une catastrophe naturelle, on peut seulement compter – et même pas tout de suite, on le saura un jour si on revoit le jour.

Mais cette catastrophe naturelle, c’est nous, les hommes, qui la causons. La guerre et le changement climatique, je mélange tout et les philosophes comme les historiens comme les politiques auront raison de hurler. Nous humains, nous voilà coupables et victimes, avec des coupables et des victimes à distinguer certes, mais humains tous : nous sommes aussi inarrêtables que les boules d’épineux que le vent fait tournoyer. Nous-qui-nous-? savons et n’arrêtons pas. Nous produisons un monde que nous ne savons pas arrêter.

La guerre, c’est la honte plus l’impuissance. C’est la mort indistincte.

Le courage, ce serait d’être quelqu’un face à la mort indistincte ?

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Guerre en Ukraine : les principales annonces du sommet de l’OTAN

Actu

Renforcement de la présence militaire états-unienne en Europe, déploiement de groupements tactiques à l’Est du continent et livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine... L’alliance atlantique sort revigorée de sa rencontre jeudi. Ce vendredi, Joe Biden poursuit le marathon diplomatique en Pologne.

Lina Sankari

Les États-Unis signent leur grand retour en Europe. Plus préoccupé, depuis Barack Obama, par la rivalité stratégique avec la Chine, Washington a considérablement renforcé sa présence à la faveur de la guerre en Ukraine. Jeudi, le sommet de l’OTAN a confirmé que 100 000 soldats états-uniens étaient prépositionnés sur le Vieux Continent dont plus de 40 000 sous commandement direct de l’Otan. Entre janvier et mars, 20 000 hommes ont été dépéchés en renfort par Washington, soit une augmentation de 25 %. Un niveau inédit depuis quinze ans. Pour compléter sa stratégie, le président Joe Biden s’appuie sur une Otan revigorée. «L’Otan n’a jamais, jamais été plus unie qu’elle ne l’est aujourd’hui. Poutine obtient exactement le contraire de ce qu’il voulait en envahissant l’Ukraine», s’est ainsi félicité le locataire de la Maison Blanche. Alors qu’il observait jusqu’ici une certaine prudence, veillant à ne pas allumer deux feux en même temps, Joe Biden a également mis en garde la Chine contre tout soutien à Moscou qui pourrait remettre en cause « son avenir économique».

L’alliance atlantique, qui s’est toutefois bien gardée de définir des lignes rouges susceptibles de déclencher une intervention, a annoncé le déploiement de groupements tactiques en Roumanie, Bulgarie, Hongrie et Slovaquie et la livraison d’équipements de protection contre les menaces chimiques, biologiques et nucléaires à l’Ukraine. «Nous répondrons s’il y a recours. La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a expliqué Joe Biden, à l’issue des sommets de l’Otan et du G7 à Bruxelles. Il confirme ainsi les propos d’Emmanuel Macron concernant l’efficacité de «l’ambiguïté stratégique et (de) la discrétion» tactique. Le secrétaire général de l’alliance atlantique, Jens Stoltenberg, dont le mandat a été reconduit jusqu’au 30 septembre 2023, a quant à lui rejeté l’idée d’une zone d’exclusion aérienne:  «Il n’y aura pas de troupes de l’Otan sur le terrain en Ukraine, ni d’avions dans le cielUne zone d’exclusion aérienne, il faut la faire respecter et cela nécessiterait d’attaquer les défenses antiaériennes et d’abattre des appareils russes. Cela provoquerait une guerre entre l’Otan et la Russie.»

Après le triple sommet extraordinaire de l’OTAN, de l’Union européenne et du G7, le marathon diplomatique se poursuit aujourd’hui pour Joe Biden. Ce dernier se rend ce 25 mars dans la ville polonaise de Rzeszow, à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, en compagnie du président Andrzej Duda. Après une rencontre avec les soldats américains positionnés dans la région, devrait arriver ce soir à Varsovie pour un entretien plus poussé avec son homologue. Après le «sommet pour la démocratie» de l’automne dernier, qui entendait redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires pour contrer la Chine, Joe Biden devrait lancer le deuxième acte symbolique depuis la Pologne en prononçant un discours  «sur les efforts unis du monde libre pour soutenir le peuple ukrainien, tenir la Russie responsable de sa guerre brutale et défendre un futur fondé sur des principes démocratiques», a indiqué la Maison Blanche.

Cette stratégie de blocs est confirmé par la volonté du président américain d’exclure la Russie du G20. Joe Biden a demandé au Groupe des Vingt que l’Ukraine puisse assister aux rencontres bien que classée au 59e rang mondial en 2018, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le Brésil s’est clairement opposé à l’exclusion de la Russie. «Le plus important pour le moment serait que tous ces forums, le G20, l’OMC, la FAO, soient pleinement opérationnels. Et pour qu’ils fonctionnent pleinement, il faudrait que tous les pays, y compris la Russie, soient présents», a soutenu le ministre des Affaires étrangères Carlos França devant le Sénat, lors d’un débat sur les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une faille dans le bloc de Joe Biden.

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L'Humanité

Thales : à salaires bloqués, sites bloqués

Reportage

Industrie Les employés de la multinationale ont lancé depuis bientôt deux mois un mouvement social inédit. À Élancourt, ils sont passés à la vitesse supérieure.

Luis Reygada

Élancourt (Yvelines), envoyé spécial.

«Les salariés grévistes portent directement et gravement atteinte aux intérêts stratégiques de la France et de son armée. » Nous ne sommes pas en mesure de savoir ce qui entre et sort du site d’Élancourt (Yvelines) de Thales, mais ce qui est certain, c’est que le géant de l’électronique civil et militaire n’y va pas de main morte pour tenter d’obtenir de la justice le « déblocage » de ses quais de livraison. Alors que la colère se fait entendre depuis fin janvier sur une cinquantaine de sites français du groupe pour exiger une plus juste revalorisation salariale, avec des débrayages chaque jeudi, ici, les travailleurs ont en effet décidé de passer à la vitesse supérieure : huit jours maintenant que les travailleurs en intersyndicale filtrent les accès. Réponse de la direction : mercredi, dix-huit salariés, dont certains représentants syndicaux, se sont vu notifier par huissier une assignation en référé à comparaître au tribunal judiciaire de Versailles mardi. Le document – que nous avons consulté – justifie la procédure d’urgence au motif du « contexte de guerre » que traverse actuellement l’Europe : les salariés grévistes empêcheraient « le départ du site de matériaux stratégiques à destination de bases militaires » ainsi que des « équipements montés sur (…) des Rafale ».

« C’est relativement tendu, on ne va pas se le cacher », avoue Cyril Dardenne, dont le nom est listé dans la convocation. « Les assignations ont vraiment choqué les salariés, c’était vraiment une réaction démesurée. Tout serait plus simple si la direction accédait à nos revendications, qui sont plus que raisonnables. » Alors que midi approche ce jeudi, le délégué syndical central CGT Thales LAS s’active à la préparation du « grand barbecue festif et revendicatif » organisé avec le soutien des collègues de la CFDT, CFE-CGC, CFTC et SUPPer. L’ambiance est bon enfant, les groupes d’employés sortis des bâtiments commencent à se former autour d’un barnum orné de drapeaux – où le café est distribué à volonté en échange d’une participation à la caisse de grève – et la queue pour les sandwichs grossit à vue d’œil à l’entrée du parking. L’espace, décoré de grandes banderoles et rebaptisé « place de la Résistance » pour l’occasion, se remplit rapidement de 150 personnes, ouvriers, ingénieurs, cadres ou encore personnels administratifs.

Mépris de la direction

Les communiqués intersyndicaux diffusés depuis le début de l’année font état du mécontentement qui couvait depuis deux ans au sein de la multinationale française ainsi que du mépris ressenti par les employés face à l’attitude de leur employeur lorsque celui-ci s’est présenté aux dernières négociations annuelles obligatoires – en janvier – avec une position figée : une augmentation salariale de seulement 3,5 %, et de surcroît effective seulement à partir du mois de juillet. Les syndicats estiment qu’une hausse de 4 % rétroactive à partir de janvier serait bien plus juste et méritée. Résultat : bientôt deux mois que l’entreprise connaît une mobilisation nationale inédite de ses salariés, avec un point d’orgue le jeudi 10 mars quand près de 1 000 manifestants se sont réunis devant le siège du groupe, dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine). C’est là que, face à une direction « totalement fermée » et qui a choisi « le camp de la finance », les grévistes ont décidé d’envisager des actions plus fortes en plus des « jeudis de la colère ».

« 3,5 %, ce n’est pas une vraie augmentation, ça couvre à peine la hausse de l’inflation, commente Cyril Dardenne. Dans les faits, ils maintiennent juste le pouvoir d’achat. Ce que nous demandons, c’est une reconnaissance pour notre travail, notamment durant la période Covid, ainsi qu’une plus juste redistribution de la richesse que nous avons contribué à créer », ajoute le syndicaliste. La direction tiendrait selon lui un « double discours » en présentant un panorama incertain pour les représentants du personnel et un horizon radieux pour les investisseurs et les actionnaires.

Pourtant, les excellents résultats de l’année 2021 sont indéniables : chiffre d’affaires de 16 milliards d’euros (en hausse de 5,3 %), bénéfice net de plus de 1 milliard, en hausse de 125 %, hausse des dividendes de 45 %… Et avec 19 milliards d’euros de prises de commandes, pas de souci à se faire pour l’avenir. D’autant plus que le contexte géopolitique actuel avec la guerre en Ukraine est extrêmement juteux pour le secteur de la défense et de l’armement. Depuis le début du conflit, le cours de l’action Thales s’est en effet envolé de 38 % !

« Ces chiffres, c’est du jamais-vu, remarquent Nadine Bellayer et Stéphane Husson, délégués centraux CFE-CGC respectivement chez Thales DMS et LAS. On a vraiment du mal à croire qu’il n’y ait pas 40 millions de disponibles pour mener une politique salariale qui n’a rien d’extraordinaire, surtout si l’on compare avec les pratiques qui se font dans le secteur », expliquent-ils.

Et de critiquer une stratégie qui se focaliserait « sur la finance et l’actionnariat » depuis l’entrée de Thales en Bourse, en 2019, délaissant l’aspect industriel au second plan. « C’est la direction qui bloque le bon développement de l’entreprise : si on veut rester performants et garantir la pérennité de l’activité au regard des carnets de commandes, il faut que les employés soient dans de bonnes conditions, sinon ils partiront chez la concurrence. Aujourd’hui, la confiance est brisée et le ras-le-bol est général. » Selon eux, des salariés auraient reçu des messages de menace de leurs managers pour les dissuader de rejoindre le mouvement de protestation, ce qui constituerait « un délit d’entrave au droit de grève caractérisé, pour ne pas dire des méthodes de voyou ».

Alors que le mouvement continue de se durcir, avec notamment des blocages sur les sites de Cannes et de Sophia Antipolis prévus entre hier et aujourd’hui, Cyril Dardenne rappelle le grand rassemblement national prévu à Élancourt le 5 avril, en espérant quand même que la situation se soit arrangée d’ici là. « Et sinon on s’organisera pour que ça dure, ajoute Claire, avec le soutien des salariés. » 

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L'Humanité

Mon espace santé est-il protégé ?

Chronique

Christophe Prudhomme

Après l’échec du dossier médical partagé, dont le développement a coûté près d’un milliard d’euros, l’assurance-maladie propose aujourd’hui un nouvel outil informatique appelé Mon espace santé. Si l’objectif d’un accès rapide aux données de santé individuelles importantes de chaque patient par les professionnels de santé a un intérêt certain, ce qui est proposé aujourd’hui pose différents problèmes.

Sur la forme, l’inscription est automatique et l’espace est créé sans le recueil du consentement préalable et explicite de l’assuré. Les tests effectués dans trois départements montrent que moins de 0,7 % des usagers se sont opposés à sa création mais que seuls 4,8 % des personnes ayant un espace santé l’avaient utilisé. Comment savoir si les 95 % restants ont réellement souhaité en avoir un ?

"Mon espace santé" : tout ce qu'il faut savoir sur le carnet de santé numérique

Au-delà de la question de l’utilité de ce dossier, les modalités de sa création sont peu respectueuses de la liberté des personnes auxquelles il est censé simplifier la vie. Cela s’apparente à un contrôle social qui ne peut qu’engendrer une suspicion légitime des intéressés. Il est certes possible de supprimer son compte, mais il faut être informé et capable de naviguer dans un système informatique complexe.

Une fois créé, l’espace santé a pour but de donner l’accès aux informations aux personnels de santé. Mais là aussi, la question du consentement est traitée avec une grande légèreté : il suffit au soignant de cocher une case qui servira de preuve de l’accord du patient. Pour preuve du caractère quasi automatique, l’attestation de vaccination Covid est automatiquement inscrite dans le dossier. Si l’accès aux données en urgence semble le plus utile, nous ne savons pas quels contrôles techniques permettent de définir ce qui est une situation d’urgence. Il en va de même pour le médecin traitant, qui a accès à l’ensemble des données. Mais que se passe-t-il quand on souhaite changer de médecin ? Qu’en est-il à l’hôpital, où il est impossible de savoir qui y a vraiment accès.

En fait, ce système n’a pas été pensé pour que l’assuré maîtrise ses données, comme avec les systèmes de « coffre-fort numérique » où la personne décide elle-même ce qu’elle stocke et en maîtrise l’accès. Les données nécessaires en urgence, comme des allergies ou des traitements particuliers, pourraient être disponibles sur la carte Vitale. Un dossier médical rapidement accessible est surtout utile pour les personnes atteintes d’affections chroniques, donc plutôt des personnes âgées, population où la « fracture numérique » est la plus importante. Cela montre qu’une fois de plus, le gouvernement ne privilégie pas l’intérêt des citoyens, mais se préoccupe de la collecte de données dont le contrôle ne semble pas satisfaisant.

SantéinformatiqueLe billet du Dr Christophe Prudhomme Santé
L'Humanité

Les talibans, mais pas que…

Chronique

Charlotte Recoquillon

Dès le premier jour de classe, les talibans ont de nouveau interdit l’école aux petites filles afghanes. La nouvelle a suscité une vive et légitime indignation, confirmant que les droits des filles et des femmes étaient piétinés par le régime. Et c’est inadmissible bien sûr. Mais les souffrances de la population afghane ne sont pas seulement le fait des talibans.

Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis le retrait un peu désastreux des troupes américaines et la reprise du pouvoir par les talibans en août 2021, Washington a imposé une série de sanctions économiques sur le régime de Kaboul. Les réserves de la banque centrale d’Afghanistan détenues aux États-Unis, soit 9,4 milliards de dollars (8,56 milliards d’euros), ont ainsi été gelées. Mais ceux qui en souffrent le plus ne sont pas les talibans.

Depuis le mois de janvier, 13 000 bébés sont morts de malnutrition en Afghanistan. Cela représente un nourrisson afghan sur dix, selon les informations recueillies par Human Rights Watch. Et malheureusement, l’aggravation de la pénurie alimentaire, la propagation des maladies liées à la malnutrition, l’effondrement du système de santé et la crise économique leur font craindre que la situation empire encore. Et si l’aide internationale promise ne peut pas être redistribuée efficacement actuellement, c’est parce que le système bancaire afghan est bloqué. Le mois dernier, Joe Biden a signé un décret permettant la saisie de 7 milliards de dollars de fonds afghans détenus par des institutions financières américaines. La moitié de cette somme devrait aller à l’aide humanitaire – qui ne peut pas être distribuée donc –, l’autre serait distribuée aux victimes du terrorisme aux États-Unis – l’argent des Afghans saisi pour être redistribué aux Américains, non mais allô ? ! Car oui, une grande partie de ces devises n’appartient pas au gouvernement ni aux talibans mais bien à la population afghane.

La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef

Et donc, par manque de liquidités, les Afghans ne peuvent pas retirer d’argent et acheter de la nourriture. Les salaires ne peuvent pas être versés. 95 % de la population est en situation d’insécurité alimentaire. Les bébés meurent. La guerre en Afghanistan était justifiée par la libération des femmes mais les sanctions appliquées actuellement les pénalisent au premier chef. N’ayant pas le droit de travailler, elles ont encore moins que les hommes accès à des ressources financières. Sous le joug des talibans d’un côté et sous la pression des Américains de l’autre, la société civile subit une double peine scandaleuse.

Depuis trois mois, 13 000 de leurs bébés sont morts. Qu’attendons-nous pour accueillir les Afghans ? Le régime taliban n’est pas seul responsable de leur misère et de leur détresse.

Afghanistantalibans Afghanistantalibans
L'Humanité

Les occasions de rire sont rares

Chronique

Jean-Pierre Léonardini

Patrick Dray anime la troupe des Absurdistes, qui porte bien son nom. Il met en scène Je veux voir Mioussov (1), pièce de Valentin Kataïev (1897-1986), écrivain soviétique né à Odessa, mort à Moscou. Une comédie burlesque de haut vol, créée en France par Jacques Fabbri en 1965. Voilà une intrigue échevelée à fond satirique, destinée à de joyeux brûleurs de planches qui n’ont pas froid aux yeux. C’est le cas ici. Patrick Dray en tête, dans le rôle de Mioussov, l’introuvable omniprésent, la distribution (Nina Batlaj, Antoine Cafano, Christophe Leduc, Nathan Lefèvre, Mathilde Lejeune, Florence Paris, Camille Remy) témoigne du jus et de la verve indispensables à ce théâtre de boulevard au temps des kolkhozes. Jeu clownesque, bondissant, excessif à juste titre, pour jongler vite de quiproquos en bévues. Par-dessus tout, une naïveté de bon aloi, matinée de malice, pour signifier des personnages hauts en couleur ; une héroïne de l’agriculture, une amoureuse à tout-va, un toubib adepte des électrochocs, un marin de retour de l’Arctique, un type qui veut acheter de la peinture, des histoires de cocus qui ne le sont pas…

On saute du coq à l’âne avec Foi d’animal ! , récital de fables choisies de Jean de La Fontaine. C’était présenté, dimanche et lundi dernier à Bagnolet, dans l’atelier du rez-de-chaussée de la maison des comédiens-amis que sont François Chattot et Martine Schambacher. Nous étions une trentaine à ne pas cacher notre joie devant ce cabaret animalier, conçu et interprété par Camille Granville et Michel Froehly. Elle, debout au micro, devant un pupitre, récite, chante et mime les situations, en mettant un grain de sel d’aujourd’hui entre chaque fable, qu’elle distille avec art, en toute liberté débridée sous contrôle. Il y en a vingt et une, des plus connues, la Cigale et la Fourmi, jusqu’aux plus secrètes telle la Génisse, la Chèvre et la Brebis en société avec le Lion. Lui, il pince sans rire les cordes de sa guitare électrique, en tire des miaulements, des bêlements, des braiements, des rugissements, des chants d’oiseaux… L’alexandrin du vieux maître rusé s’entend swingué, criblé de riffs. Au fond du bestiaire, l’homme est en jeu. On n’est pas des bêtes, mais faut voir malgré tout. C’était en avant-première, même si le spectacle a déjà été vu, en septembre 2021, dans le cadre du festival Le Rond-Point dans le jardin. On souhaite que des programmateurs, mammifères lents et timorés, sortent enfin du bois. Foi d’animal !

La chronique théâtrale de Jean-Pierre Léonardini
L'Humanité

« Votre mari a des tendances suicidaires »

Chronique

Pauline Le Bourgeois

Avocate au barreau de Toulouse

Un couple de salariés travaille pour le même employeur depuis plus de quinze ans. Monsieur rencontre des difficultés avec sa hiérarchie, reconnues par la suite comme harcèlement moral. À l’occasion d’un pot festif, le supérieur hiérarchique du mari vient trouver la salariée pour un « entretien informel », l’entraînant en aparté dans un bureau en présence de son chef d’agence. Le mari est alors en mission pour plusieurs jours. Il est annoncé à la salariée les « tendances suicidaires » de ce dernier et le caractère « ingérable » de la situation, suscitant des incertitudes quant à son avenir professionnel. Très choquée, la salariée est arrêtée dès le lendemain, et le restera pendant plus d’un an. L’accident du travail est reconnu. Saisie par cette dernière, la cour d’appel de Rouen a dû se prononcer le 16 mars sur la réalité de l’accident du travail contestée par l’employeur et sur la faute inexcusable de celui-ci.

Rappelons qu’un accident du travail est défini par un événement soudain à date certaine, survenu par le fait ou à l’occasion du travail, dont il est résulté une lésion corporelle ou psychologique, quelle que soit la date d’apparition de celle-ci. La faute inexcusable suppose en outre que soit démontrée l’existence d’un danger dont l’employeur aurait dû avoir conscience, auquel il a exposé un salarié, l’absence de mesures prises pour l’en préserver.

La salariée soutenait que l’entretien, pour lequel elle n’était pas assistée et ayant pour seul but de la déstabiliser, avait provoqué chez elle un choc psychologique constaté médicalement. Elle contestait par ailleurs la réalité des tendances suicidaires de son mari et les prétendues mesures invoquées par l’employeur pour les prévenir. De son côté, l’employeur prétendait que la discussion était « informelle » et procédait d’une démarche « bienveillante » pour prévenir la salariée en tant qu’épouse, sans lien avec le travail. Il soutenait, en outre, que l’entretien procédait du respect de son obligation de sécurité et de prévention.

Mais la cour a, fort logiquement, confirmé l’accident du travail et jugé que la révélation faite à la salariée, sur le temps et le lieu de travail, dans les conditions décrites, même faite sans brutalité, est en soi de nature à provoquer un choc. Le fait pour la salariée de ne pas laisser transparaître d’émotion immédiatement après l’entretien n’écarte pas le trouble post-traumatique constaté médicalement le lendemain. Elle a ensuite jugé que l’employeur ne pouvait ignorer le risque du choc psychologique causé par une révélation de cet ordre en y procédant dans les conditions rapportées et a conclu à l’existence d’une faute inexcusable. Sur le lieu de travail et pendant le temps de travail, « bienveillance » et caractère « informel » ne suffisent pas à écarter la responsabilité de l’employeur en cas de choc avéré.

L'Humanité

Samba-Mayela : une médaille et un cri

Chronique

Mejdaline Mhiri

Sept secondes et 78 centièmes. C’est le temps qu’il a fallu à Cyréna Samba-Mayela pour enjamber cinq haies sur soixante mètres et se couvrir d’or. Samedi 19 mars à Belgrade, aux mondiaux d’athlétisme en salle, la sportive de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) a remporté le premier titre international de sa carrière en réalisant une magnifique performance. Si la Campinoise de 21 ans ne s’est pas démarquée de ses concurrentes au début de l’épreuve, Cyréna Samba-Mayela a jailli en fin d’exercice pour débouler sur la plus haute marche du podium avec fracas. La Bahaméenne Devynne Charlton (7’’81) et l’Américaine Gabriele Cunningham (7’’87) ont subi l’explosivité et la détermination de la Française.

Si vous n’avez pas encore (re)vu les images de cet exploit, accordez-vous ce petit plaisir. Réécoutez la voix du commentateur exultant en symbiose avec Cyréna Samba-Mayela, qui n’en croit pas ses baskets. Alors que ses adversaires achèvent leurs efforts dans un immense matelas disposé en fin de piste pour éviter une arrivée trop brutale, l’athlète aux manchons rouge et bleu stoppe ses enjambées avant de toucher la mousse, porte ses mains au visage et éclate en sanglots. S’ensuit un très (très) long cri de bonheur, de rage et de plaisir. Puis un sprint avec le drapeau tricolore en guise de cape de super-héroïne. L’émotion sportive à l’état pur. « C’est le relâchement de toute cette pression depuis des années. Toute la frustration, tous les moments où j’ai pleuré à l’entraînement parce que c’était dur, tout ça est ressorti d’un coup, en même temps que la joie. Le travail paie, et je vais travailler encore plus dur », expliquait-elle à Annabelle Rolnin, pour l’Équipe. Jusque-là, aucun Français, femme ou homme, n’avait triomphé dans cette épreuve. Avec ce chrono, Cyréna Samba-Mayela bat le record de France de 7’’82, codétenu par Monique Ewanjé-Épée (en 1991) et Linda Ferga (en 2004).

Passée par le patinage artistique et la gymnastique avant de découvrir son talent sur la terre ocre, la licenciée du Lille Métropole Athlétisme s’était déjà fait un nom en junior. Chez les seniors, la protégée de l’ancien triple sauteur Teddy Tamgho devenait championne de France du 60 mètres haies en salle (8’’06) et du 100 m haies en plein air (12’’73) en 2020. Aux Jeux de Tokyo, elle avait été contrainte de déclarer forfait en raison d’une douleur à l’ischio-gauche et n’avait pas eu la chance de confirmer les attentes placées en elle.

Alors que l’athlétisme français ne parvient plus à exister lors des rendez-vous internationaux (une seule médaille argentée au Japon remportée par le décathlonien Kevin Meyer), la prouesse de Cyréna Samba-Mayela est sans conteste un réel motif d’espoir, à deux ans des Jeux de Paris.

La chronique sportive de Mejdaline Mhiri
L'Humanité

À gauche, quinze jours pour un vote de conviction

Analyse

Présidentielle Fabien Roussel à Toulouse, Jean-Luc Mélenchon à Marseille, Yannick Jadot à Paris : face à un président qui refuse le débat, trois meetings lancent la dernière ligne droite de cette campagne. Reportages.

Diego Chauvet

« I l est temps de redonner le pouvoir à ceux qui travaillent  ! » Depuis Toulouse, le candidat communiste Fabien Roussel s’adresse à la France populaire. Car c’est ici l’enjeu, pour la gauche, de cette présidentielle. Donnée à 25 % des intentions de vote dans sa globalité, elle n’a jamais été aussi faible. Il serait ainsi inutile d’espérer la moindre victoire sans aller d’abord à la rencontre des abstentionnistes et des classes populaires qui boudent les urnes et la gauche. Il reste en effet quinze jours avant le scrutin du premier tour de l’élection présidentielle. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine et le refus du président de la République sortant de débattre face à ses concurrents ont créé une « drôle de campagne ». La confrontation, à distance, des projets et des débats a pourtant lieu, comme en témoigne à gauche la série de meetings de ce dimanche. Le communiste Fabien Roussel s’est rendu à Toulouse, l’insoumis Jean-Luc Mélenchon à Marseille, l’écologiste Yannick Jadot au Zénith de Paris.

Chacun y avance donc l’originalité de son programme. Le communiste Fabien Roussel défend ses mesures en matière de politique énergétique, donnant toute sa place au nucléaire face au changement climatique, mais aussi le Smic à 1 500 euros et la retraite à 60 ans à taux plein. Jean-Luc Mélenchon tente également d’imposer la question sociale. « Renversez la table, votez par conviction ! » clame Yannick Jadot à Paris. Le président sortant prend, lui, un risque avec sa non-campagne, alors que la candidate d’extrême droite est en hausse dans les sondages, y compris au second tour. La bataille pour un vote de conviction – le seul susceptible dans le contexte si particulier de cette présidentielle d’augmenter le socle de la gauche dans son ensemble – entre donc dans la dernière ligne droite.

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Yannick Jadot se pose en rempart contre les lobbiesPrésidentielle 2022Jean-Luc MélenchonFabien RousselYannick Jadot
L'Humanité

Mélenchon appelle à « faire barrage à Le Pen dès le premier tour »

Actu

De retour sur les plages du Prado, le candidat de l’Union populaire, fort de sa dynamique dans les sondages, a principalement visé le duopole Macron-Le Pen.

Christophe Deroubaix

Marseille (Bouches-du-Rhône), envoyé spécial.

Ange et Samy se croisent pour la première fois. « Vous avez le programme ? » demande le premier au second, figure historique de la LCR à Marseille, membre d’Ensemble!, ancien universitaire de 75 ans déjà présent en 2012 sur ces plages du Prado, qui accueillirent alors 120 000 personnes pour la première candidature de Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre du Front de gauche. Le novice n’avait que 8 ans. Désormais majeur, cet étudiant en école de cinéma votera pour la première fois. A priori, il glissera un bulletin Jean-Luc Mélenchon dans l’urne : «  De base, je suis plutôt attiré par le NPA, mais c’est le candidat le plus proche de mes valeurs et il apparaît le mieux placé à gauche dans les sondages. » Politisé via YouTube, le jeune homme, est venu accompagné de son copain depuis la maternelle, Romain, et de Théo, tous deux observateurs plus distanciés. Les deux n’ont pas encore fait leur choix et le meeting du jour les y aidera peut-être. « Je vais lire les programmes », dit l’un. «  Moi aussi, poursuit l’autre . Mais s’il y a possibilité qu’un candidat de gauche soit au second tour, je ne vais pas hésiter longtemps.  »

Les milliers de personne qui rejoignent les plages passent devant ce qu’à Marseille tout le monde appelle « le David », une réplique de la célèbre œuvre de Michel-Ange. Un symbole qui va bien à certains d’entre eux. Prenez Patrick Candela, qui brandit le drapeau de la République espagnole. Responsable syndical à l’usine Nestlé de Saint-Menet, un quartier de Marseille, il s’est attaqué, à partir de 2004, au Goliath de la multinationale agroalimentaire qui entendait fermer le site. «  Je suis toujours communiste, toujours militant CGT, je continue le combat entamé en 2012 avec le programme de l’Avenir en commun et avec le candidat Jean-Luc Mélenchon  », explique-t-il. Autre syndicaliste, autre combat phare de ces dernières années, Xavier Mathieu, des Continental, s’apprête à monter sur scène. Pour l’Humanité, il se chauffe la voix et aiguise ses arguments : «  Il y a beaucoup d’espoir. Espoir d’une étincelle qui pourrait s’étendre à d’autres pays. Je sens que ça bouge, afin de ne pas se reprendre cinq ans de Macron ou cinq ans de Zemmour à la télé.  »

déjouer le scénario écrit à l’avance

Dix ans après un discours marquant sur la Méditerranée, Jean-Luc Mélenchon a donc retrouvé les plages du Prado de Marseille, ville dont il est député, avec moins de monde (35 000 personnes, selon les insoumis) face à lui («  Nous n’en attendions pas autant, le Covid est passé par là et la situation de la guerre n’aide pas  », souffle un responsable insoumis), mais dans un contexte de dynamique de sa campagne. Les sondages lui accordent, presque tous, la troisième position, avec un score qui s’affiche en hausse régulière. Du débat sur un supposé « vote utile », le candidat n’y réservera aucune place dans son discours de plus d’une heure, dont l’ouverture reprend l’antienne de celui de 2012. «  Une fois de plus, nous voici sur les lèvres fraîches de ce rivage », entame-t-il, soulignant que «  notre civilisation, la Méditerranée » va « de Tanger à Sotchi ». Le candidat appelle à «  un cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l’invasion russe  », et lance, reprenant une formule de son discours de 2017 à Marseille : «  Si tu veux la paix, prépare la paix. Si nous sommes élus, nous serons une nation non alignée, indépendante. » Concernant la situation intérieure à deux semaines du premier tour, il faudra retenir deux formules visant à déjouer le scénario écrit à l’avance : «  M. Macron, c’est le programme économique de Mme Le Pen, plus le mépris de classe. Mme Le Pen, c’est le programme de M. Macron, plus le mépris de race.  » Et de renverser l’argument du barrage de second tour à l’extrême droite : « Faites barrage dès le premier tour ! »  Au final, il l’a assuré : « La victoire, cette fois-ci, est à portée de main. »

Jean-Luc Mélenchonmeeting melenchonPrésidentielle 2022
L'Humanité

Pour Roussel, « c’est vous la France des Jours heureux » !

Actu

En meeting, Fabien Roussel a surtout évoqué le monde du travail, « les femmes et les hommes qui créent la vraie valeur ». Pour le candidat communiste, « voter utile, c’est voter pour (ses) convictions ».

Bruno Vincens

Toulouse (Haute-Garonne), envoyé spécial.

C’est d’abord aux Toulousains et aux habitants de la région que Fabien Roussel, en meeting hier dans la Ville rose, s’est adressé : « Vous les infirmières des hôpitaux de Rangueil et Purpan, vous les cheminots de Matabiau, défenseurs du rail, vous les métallos de la SAM qui luttez pour vos emplois et pour l’industrie… vous êtes le meilleur de la France ! » Parmi ces professions citées par le candidat communiste, figurent en bonne place « les aides à domicile, les auxiliaires de vie, métiers généralement exercés par des femmes et qui subissent horaires décalés et salaires de misère ». Fabien Roussel rappelle son engagement : « Ce n’est que justice de garantir l’égalité des salaires entre hommes et femmes. »

« Le meilleur de la France », c’est aussi les industries de pointe, l’aéronautique, le spatial, les laboratoires de recherche… autant de secteurs très implantés à Toulouse. Et Fabien Roussel égratigne au passage son concurrent Yannick Jadot, sans le nommer : « Nous aimons la science et le progrès. »

La Halle aux grains de Toulouse était, hier après-midi, une enceinte joyeuse et enfiévrée. Des cars venus des départements voisins ont convergé vers la capitale régionale. Dans les travées, Gérard, 73 ans, qui fut chef de magasin pour une célèbre enseigne de bricolage, n’a pas attendu le début du meeting pour décider de son vote du 10 avril : « Rien ne peut me faire changer. Pour une fois qu’on a un candidat communiste… Fabien Roussel parle franchement, il met les points sur les i. »

À toutes les femmes et les hommes qui créent des richesses, le candidat à l’élection présidentielle s’est adressé : « C’est vous, la France des Jours heureux ! » À plusieurs reprises dans son discours, Fabien Roussel le répète, comme un leitmotiv : « Le temps de la dignité est venu. » La dignité, ce n’est certainement pas de travailler 15 à 20 heures par semaine pour les bénéficiaires du RSA, en percevant à peine 6 euros de l’heure. Fabien Roussel ironise : « C’est intéressant, ça veut donc dire qu’il y a du travail. » Pour lui, pas question d’accepter le « MTO » : mi-temps obligatoire.

le contrepied des politiques néolibérales

La majeure partie de l’allocution a été consacrée au monde du travail, à son refus de repousser l’âge de départ à la retraite à 65 ans, comme le veut Emmanuel Macron, « alors que l’espérance de vie en bonne santé pour un ouvrier s’établit à 59 ans ».

À ceux qui s’interrogent sur la possibilité de financer le programme des Jours heureux, Fabien Roussel donne la réponse : « Nous irons chercher l’argent là où il est. » Il évoque notamment le prélèvement à la source sur les bénéfices des multinationales et la lutte contre la fraude fiscale « qui coûte plus de 100 milliards d’euros par an ». Et c’est sans complexe qu’il prend le contrepied des politiques néolibérales : « Macron, Pécresse et l’extrême droite veulent réduire le budget de l’État, nous voulons l’augmenter. (…) La vraie valeur n’est pas créée par les actionnaires mais par le monde du travail. »

Au cours de son allocution enflammée d’une heure, Fabien Roussel n’a fait qu’une seule fois allusion à Jean-Luc Mélenchon : « Certains nous chantent le refrain du vote utile. Il y aurait donc des votes inutiles… Toutes les voix sont utiles. Votez pour vous, vos idées, vos convictions ! » Cela suffira-t-il à convaincre Laurence, venue écouter le candidat communiste mais pas encore sûre de son choix : « J’hésite entre le cœur et la raison, entre Roussel et Mélenchon. » Elle n’a pas lu le programme des Jours heureux, mais apprécie l’idée d’indexer les retraites sur l’inflation, elle qui perçoit une pension d’à peine 1 250 euros, après avoir exercé la profession de médecin généraliste.

Vers la fin de son allocution, Fabien Roussel est interrompu par le public de la Halle aux grains, qui scande « Fabien, président ! » Avec un brin de malice le candidat communiste reprend la parole, entretient le suspense, un peu mystérieux : « Je vais vous faire une confidence… Nous allons gagner. La question est de savoir quand et pour quoi faire. » En attendant, il exhorte pour la date du 10 avril à « utiliser le bulletin de vote des Jours heureux avec fierté ».

Fabien RousselPrésidentielle 2022Élections 2022toulouse
L'Humanité

Zemmour, une grand-messe fascisante en plein Paris

Actu

Extrême droite Plus de 50 000 sympathisants exaltés ont écouté Éric Zemmour célébrer « la grandeur de la France » et en appeler au « vote vital ».

Benjamin König

Place du Trocadéro, 15 heures, ce dimanche. Dans une heure, Éric Zemmour doit prendre la parole, devant une foule d’environ 50 000 personnes, compacte et chauffée à blanc. « C’est incroyable, par rapport à Fillon, tu peux pas imaginer », s’enthousiasme un homme au téléphone. On s’approche. Il s’appelle Gérard, avait voté Fillon en 2017, se revendique gaulliste et déteste la famille Le Pen, « même Marion Maréchal ». Il est venu écouter Zemmour et se dit « pas encore sûr de (son) vote ». Des curieux, il n’y en a pas beaucoup à ce grand meeting imaginé comme « une démonstration de force », selon la formule employée par le porte-parole de Reconquête !, Stanislas Rigault. Une expression glaçante quand on sait la violence des militants, encadrés par plus de 1 600 policiers et agents de sécurité. On y croise un public soit âgé, soit très jeune. Pas de crâne rasé : ici, on vient en (bonne) famille. Une dame d’apparence très bourgeoise, lunettes de soleil et doudoune de marque de luxe, au teint hâlé, croit bon d’expliquer à son amie : « J’ai vendu un bien à un juif il n’y a pas longtemps, je vais te dire pourquoi ils ont réussi… »

« laver l’honneur de la droite »

La nuée innombrable de drapeaux bleu-blanc-rouge s’agite sans discontinuer et la foule est galvanisée. Une sorte de RN à l’ancienne, façon FN de Jean-Marie Le Pen : une France rance, catholique intégriste, ultranationaliste en loden, souvent issue de la grande bourgeoisie et occasionnellement de familles de l’aristocratie traditionaliste. On y croise des drapeaux bretons, celui de la Normandie version croix de Saint-Olaf, quelques bannières royalistes ou celle du sacré-cœur de Jésus sur fond tricolore, un étendard emblématique du catholicisme ultranationaliste où figure l’expression : « Espoir et salut de la France ».

Voici le lieu hautement symbolique pour la droite choisi par Éric Zemmour pour son plus grand meeting de campagne. Celui des défaites de 2012 et 2017 et du déclin de LR version Nicolas Sarkozy et François Fillon. Mais pour Zemmour, à la tribune, il s’agit justement de « laver l’honneur de la droite » au Trocadéro. Il cite Foch, dont la statue trône sur la place, de Gaulle, et lit la lettre de Lucien Legros, un des « cinq de Buffon », ces jeunes résistants fusillés. En baisse dans les sondages (entre 9 % et 10,5 %), l’ex-chroniqueur du Figaro joue son va-tout avec ce rassemblement, qu’il annonçait comme « le plus grand, l’événement de la campagne ». Une fuite en avant marquée par sa proposition d’un « ministère de la Remigration » chargé d’expulser un million d’étrangers. L’ex-élue RN de Guadeloupe Maxette Pirbakas ne rencontre que peu de succès lorsqu’elle parle de la situation des outre-mer. La foule préfère scander au rythme des harangues des orateurs : « Pour que la France reste la France », « Vive le Z », « On va gagner », « Remigration, oui ! », ou des « Macron assassin ».

Souvent, les discussions tablent sur un vote caché, voire une élection « qui va être volée ». Dans son discours, Éric Zemmour tente le tout pour le tout, en appelle au « soutien de toutes les droites et tous les patriotes », faisant applaudir Ciotti, Morano et même Jordan Bardella, le président du RN. « Le peuple, le travail, l’ordre et l’identité » : telles sont les « valeurs de la droite » qu’il martèle. « Ici, ici, c’est la France ! », rugit la foule. Qui reste circonspecte lorsque le candidat en appelle aux « musulmans qui peuvent pratiquer leur religion dans le respect de la France ». Personne n’est dupe : ce dimanche, au Trocadéro, l’ambiance était bien à nettoyer la France.

Éric ZemmourÉlections 2022Présidentielle 2022Extrême droite
L'Humanité

Présidentielle. Face à la vie chère, que propose la gauche ?

Décryptage

Déjà en tête des préoccupations des Français, le pouvoir d’achat revient dans les débats avec la guerre en Ukraine, à quelques semaines de la présidentielle. Mesures d’urgence face à l’envolée des prix, hausse des salaires… les candidats de gauche avancent leurs idées.

Julia Hamlaoui

Quand le prix à la pompe dépasse les 2 euros à quelques semaines de la présidentielle, impossible de faire l’impasse sur le pouvoir d’achat. Surtout lorsque, pour 54 % des Français, c’est le sujet qui comptera le plus au moment du vote (+ 21 points par rapport à 2017), selon un sondage Odoxa publié juste avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le contexte de guerre rend l’urgence d’agir encore plus palpable, alors qu’une enquête Ifop révèle que seuls 22 % des Français jugent le bilan d’Emmanuel Macron positif en la matière. Un terrain que les candidats de gauche sont déterminés à lui disputer, de nombreuses propositions à l’appui.

 

1 - Des mesures d’urgence contre la flambée des prix

Face à l’inflation liée au conflit en Ukraine, les prétendants progressistes à l’Élysée ont concocté des mesures d’urgence. Pour le communiste Fabien Roussel, il s’agit d’éviter que la guerre ne s’invite « dans le porte-monnaie des Français ». Il propose ainsi, outre une baisse des taxes sur les carburants et un chèque énergie de 700 euros, la création d’un « dividende citoyen » financé par la taxation « à 100 % dès le mois de juin de la totalité des dividendes du CAC 40 », et appelle à sortir les céréales et l’énergie des cotations boursières. Jean-Luc Mélenchon plaide, lui, pour le blocage des prix de l’énergie et des produits de première nécessité (dont un panier de 5 fruits et légumes) : « On veut revenir à 1,40 euro, au niveau d’avant cette grande inflation », précise le député Alexis Corbière, concernant le tarif des carburants, jugeant que la baisse de 15 centimes annoncée par le gouvernement « va compenser des augmentations dont profitent des groupes privés ». Il s’agit également pour la candidate PS, Anne Hidalgo, de bloquer les prix à la pompe « au moins pendant cette période exceptionnelle » à hauteur de 1,76 euro en ramenant la TVA à 5,5 %. Quant à Yannick Jadot, qui souhaite un embargo total sur le gaz russe, il défend une mesure plus ciblée avec 400 euros supplémentaires pour les personnes qui bénéficient déjà du chèque énergie, et 100 euros pour 15 millions de familles supplémentaires.

 

2 - Le Smic et les salaires revus à la hausse

Au-delà des mesures pour parer à la crise, c’est bien la hausse des revenus que visent les candidats de gauche. À commencer par la revalorisation du salaire minimum. Anne Hidalgo veut un Smic augmenté de 15 %. Yannick Jadot souhaite, lui, le porter à 1 500 euros net d’ici à 2027. Jean-Luc Mélenchon propose 1 400 euros net tout de suite et Fabien Roussel, qui tient à mettre l’accent sur le montant brut, met sur la table 1 923 euros (soit 1 500 net). Une façon pour le communiste d’insister sur l’importance des cotisations sociales, alors qu’à droite Valérie Pécresse s’applique à vendre une augmentation des salaires en rognant celles-ci (ce qui revient à prendre dans une poche pour en remplir une autre). Mais, d’EELV au PCF, tous plaident aussi pour une hausse dépassant le seuil fixé par l’État. Si, pour le candidat écologiste, elle doit en priorité concerner les « métiers qui ont tenu la société et qui sont aujourd’hui renvoyés à l’ingratitude sociale », pour les autres, des négociations de branche doivent être mises en route sans tarder dans le privé. Quant au public, si le gouvernement a opportunément décidé de dégeler le point d’indice d’ici à l’été, Jean-Luc Mélenchon veut le revaloriser de 15 %. La maire de Paris avait fait du doublement du traitement des professeurs une proposition phare, qu’elle a depuis ramenée à une augmentation, pour un début de carrière à 2 300 euros. « Les salaires de la fonction publique seront augmentés de 30 % », assure de son côté Fabien Roussel.

 

3 - Soutenir les jeunes et les personnes âgées

Du grand âge à la jeunesse, la crise sanitaire a particulièrement mis en lumière la pauvreté et la précarité des retraités comme des moins de 25 ans. Concernant les aînés, Anne Hidalgo justifie le statu quo qu’elle propose sur l’âge de départ à la retraite (62 ans) par la priorité qu’elle souhaite accorder à la revalorisation des « montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros ». Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon proposent pourtant de revenir à la retraite à 60 ans, sans pour autant y sacrifier le montant des pensions. Avec, pour le premier, un minimum de 1 200 euros, la fin de la CSG, le rétablissement de la demi-part fiscale pour les veufs. Avec aucune pension sous le Smic revalorisé à 1 400 euros net pour une carrière complète, pour le second. Les candidats de gauche se rejoignent en revanche pour, face à l’urgence, ouvrir le droit au RSA aux moins de 25 ans. La candidate PS leur promet également un « capital de départ sous condition de ressources » de 5 000 euros. Le prétendant FI y préfère « une garantie d’autonomie » atteignant le seuil de pauvreté (1 063 euros), quand celui du PCF propose, outre de conditionner les aides publiques à l’embauche de jeunes en CDI, un revenu étudiant d’au moins 850 euros par mois. L’écologiste Yannick Jadot, lui, entend créer « un revenu citoyen » de 880 euros, « automatique » dès 18 ans.

 

4 - Une pierre angulaire : la justice fiscale

Avec les « primes », la baisse des impôts est devenue la réponse automatique d’Emmanuel Macron face au pouvoir d’achat en berne, comme récemment avec sa proposition de supprimer la redevance. Une illusion qui profite aux plus riches, de la disparition de l’ISF à l’instauration de la flat tax. À l’inverse, c’est vers davantage de justice fiscale que veut tendre la gauche : « Que les gros paient gros et les petits paient petit », résume Fabien Roussel. À côté du triplement de l’ISF ou de la « taxation à la source des bénéfices des multinationales », le candidat PCF veut rendre l’impôt sur le revenu (IR) plus progressif avec 15 tranches, souhaite la disparition de la CSG et la réduction de la TVA. Pour les insoumis, le barème de l’IR devrait avoir 14 tranches, afin de le rendre, comme la CSG et la taxe foncière, plus progressif. Les réductions de TVA sur les produits de première nécessité seraient, elles, compensées par une « TVA grand luxe », tandis que l’ISF ferait son retour avec un volet climatique. Tout comme Yannick Jadot, qui veut baisser le taux d’IR pour les premières tranches et le déconjugaliser, Anne Hidalgo entend également remettre en selle un ISF « climat et biodiversité » destiné à accompagner les classes moyenne et populaire dans la transition écologique.

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L'Humanité

Oui, un vote utile

Éditorial

Sébastien Crépel

Le 10 avril, chaque voix comptera plus que jamais pour peser à gauche, face au total des bulletins de droite et d’extrême droite annoncé très haut : jusqu’à 75 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, selon les sondages. Personne, parmi celles et ceux qui ont le progrès et la justice sociale au cœur, ne peut se résigner à une telle marginalisation des idées de gauche, qui rassemblaient encore près de 45 % des exprimés dans la même élection il y a dix ans. Nul ne peut non plus se résoudre à la répétition d’un duel au second tour entre la droite et l’extrême droite pour la troisième fois depuis 2002. Toute la question est donc de parvenir à mobiliser les immenses forces encore en sommeil pour déjouer le désastre qui menace.

La première chose à faire est de se garder des raisonnements simplistes, à l’instar de celui qui chemine sur le thème du « vote utile ». Le problème de la gauche est non pas le vote prétendument « utile » mais l’abstention de ses électeurs : 25 % des suffrages exprimés avec un, deux ou quatre concurrents, cela reste 25 % seulement, et condamne par avance toute chance de succès au second tour, si tant est que l’on y parvienne. L’expérience a déjà été tentée en 2017. Les communistes furent alors les seuls à ne pas présenter de candidat pour soutenir Jean-Luc Mélenchon, éliminé du scrutin à l’issue du premier tour.

Aujourd’hui, rien ne permet de dire mieux qu’hier que 1 + 1 ferait 2, à l’heure où des dynamiques distinctes, fragiles mais réelles, se lèvent du côté de Fabien Roussel comme de Jean-Luc Mélenchon. Ce n’est d’ailleurs pas le moindre des paradoxes : les appels au retrait du candidat communiste se font plus pressants à mesure que Fabien Roussel démontre sa capacité à peser dans le scrutin, et que sa candidature est donc attendue potentiellement par des millions d’électeurs. S’amputer de cette dynamique, ce serait amputer toute la gauche : il faut au contraire qu’elle se renforce, pour que se renforcent les chances de la gauche au prochain scrutin.

Dire cela, ce n’est nullement renoncer aux combats communs qui attendent la gauche dans les luttes comme aux élections, législatives notamment, pour empêcher la droite et l’extrême droite de faire main basse sur le Parlement. La candidature de Fabien Roussel s’inscrit dans le cadre de cette volonté de victoire commune, en apportant une contribution indispensable à la constitution d’une majorité de gauche dès la présidentielle. Pour y parvenir, aucun effort ne sera de trop : les enquêtes qui ont testé l’hypothèse de Jean-Luc Mélenchon face à Emmanuel Macron au second tour – un scénario virtuel à ce stade, avec Marine Le Pen qui n’entend pas céder la place – font état invariablement d’un résultat de l’ordre de deux tiers/un tiers entre le président sortant et le candidat de la France insoumise. Ce n’est pas une simple question d’orientation ou de personnalité : c’est le reflet de l’état réel de la gauche. Mettre la charrue avant les bœufs en misant tout sur la qualification au second tour sans se donner les moyens d’élargir le socle de la gauche au premier, c’est se condamner à faire, au mieux, de la figuration.

C’est pourquoi l’urgence, comme Fabien Roussel s’y attelle, est de ramener les abstentionnistes au vote pour une gauche de combat. Un vote utile, oui, mais pour un projet plus ambitieux que de siphonner les voix du voisin. C’est possible : la preuve, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon ont progressé chacun dans les sondages sans faire perdre de voix à l’autre. La clé d’une victoire de la gauche est là.

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L'Humanité

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

Décryptage

Alors que les tarifs de l'essence et du gaz oil atteignent des niveaux record, les mesures du gouvernement ne suffisent pas à réduire durablement la facture des automobilistes et des professionnels.

Marie ToulgoatMarion d'Allard

Les prix à la pompe atteignent des records et la tendance n’est pas à la baisse. Face à une réalité qui dégrade sévèrement le pouvoir d’achat des automobilistes, le gouvernement a pris le parti d’accorder une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant pour une durée de quatre mois. Ce lundi, Jean Castex a également évoqué réfléchir à un dispositif « plus ciblé » en direction de « ceux qui gagnent peu » et de « ceux qui roulent beaucoup », sans donner plus de détails. Des mesures saupoudrées au gré de la volatilité des prix, alors que d’autres leviers existent que le gouvernement rechigne à actionner.

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

1. Remettre à plat l’imposition

Les taxes représentent environ 60 % du prix d’un plein. À la TVA de 20 % sur le pétrole brut s’ajoute, en effet, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), qui représente approximativement 40 % de la note réglée par les automobilistes. Une seconde TVA prélevée sur la TICPE complète l’addition. Les impôts représentent ainsi un pactole non négligeable que le gouvernement pourrait moduler pour faire baisser les prix à la pompe. « Si le prix des carburants explose, il faut baisser les taxes », estimait il y a quelques semaines l’économiste Christophe Ramaux, sur France Info.

Les propositions en ce sens ne manquent pas. Tandis que certains recommandent de réduire la TVA à 5,5 %, comme pour les produits de première nécessité, d’autres suggèrent de rogner la TICPE. Certaines de ces options ont d’ailleurs été passées au banc d’essai ces dernières années. En 2000, le gouvernement de Lionel Jospin avait opté pour la Tipp (ex-TICPE) flottante, permettant de moduler l’impôt selon les cours du pétrole. En 2012, le nouvellement élu François Hollande avait aussi baissé le niveau de cette taxe. Depuis 2018 et la crise des gilets jaunes, la TICPE est tout bonnement gelée.

Pour autant, selon l’économiste atterré Thomas Porcher, ces baisses ponctuelles des taxes ne diffèrent pas beaucoup de la récente ristourne du gouvernement. « Si on ne fait pas de refonte totale de la taxation du carburant, on sera toujours confrontés à ces situations où on sera contraints de baisser les prix de quelques centimes, mais ils continueront d’augmenter quoi qu’il arrive ! » tranche-t-il. En ce sens, l’économiste préconise de se passer de la TICPE et de la TVA – injustes puisque le même montant est facturé à tous les consommateurs – au profit d’un impôt plus progressif. « Il faudrait conduire une réflexion par département. À Paris, seulement 14 % des actifs se rendent au travail en voiture, contre 85 %, voire 90 % dans le reste de la France. La taxation sur les carburants devrait être plus forte dans la capitale pour inciter les gens à prendre les transports en commun et plus faible là où la voiture est indispensable », illustre le spécialiste.

2. Taxer les profits des pétroliers

Les profits des multinationales du pétrole s’envolent à mesure que les prix à la pompe flambent. Selon les chiffres de l’OCDE, les surprofits engrangés par les géants du secteur depuis le début de la guerre en Ukraine atteignent, au global, 200 milliards de dollars (181 milliards d’euros). Taxer la rente pétrolière serait donc un des leviers pour réduire la facture des automobilistes. D’ailleurs, le gouvernement n’exclurait pas de l’actionner, d’après les informations du Figaro. Mais, si l’option est bien sur la table des fonctionnaires de Bercy, Bruno Le Maire, lui, continue de se montrer sceptique. « Si, à chaque changement de conjoncture, votre réponse est une nouvelle taxe, vous affaiblissez toutes les entreprises parce que vous affaiblissez l’attractivité de votre pays », a fait valoir récemment le ministre de l’Économie.

En dehors de l’antienne sur l’attractivité, mettre en place une telle taxation exceptionnelle ne semble pas si facile, prévient pour sa part Xavier Timbeau, économiste à l’OFCE, qui dénonce une « certaine forme de démagogie » sur la question. « La majeure partie des profits dégagés par les grands pétroliers, TotalEnergies entre autres (qui affiche 16 milliards d’euros de profits sur la seule année 2021 – NDLR), est réalisée sur leurs opérations d’extraction, donc à l’étranger. La partie distribution, en France, sur laquelle une taxe pourrait s’appliquer est très minoritaire », explique l’économiste. En d’autres termes, poursuit Xavier Timbeau, « les pétroliers sont des entreprises privées qui font leurs profits à l’étranger ». Pour autant, « tout cela ne signifie pas que ces profits sont légitimes, mais la seule question qu’il convient de se poser, c’est : “Pourquoi existe-t-il une rente pétrolière ?” » conclut l’économiste.

3. Bloquer les prix par décret

Serait-il possible de tout simplement empêcher que les prix dépassent un certain plafond ? Le Code du commerce, en tout cas, le permet. Le gouvernement est habilité à décider par décret du blocage des prix, dans le cas d’une « situation de crise, de circonstances exceptionnelles, d’une calamité publique ou d’une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé », pour une durée de six mois au maximum. L’idée, reprise par de nombreux candidats à l’élection présidentielle, est adoubée par l’économiste Thomas Porcher. « On pourrait recourir au blocage des prix puisque la guerre en Ukraine est une circonstance exceptionnelle », confirme-t-il.

Ce mécanisme temporaire d’urgence a d’ailleurs été utilisé dans le passé. En 1990, lorsque la première guerre du Golfe éclatait et que les prix à la pompe subissaient une poussée inflationniste, le ministre de l’Économie, Pierre Bérégovoy, avait décidé de prix plafonds pour les carburants, pour préserver le pouvoir d’achat des automobilistes et des professionnels. Plus récemment, en juillet 2020, le gouvernement a plafonné les prix du gel hydroalcoolique.

Si le gouvernement choisissait de bloquer les prix du carburant, qui paierait la note ? Les autorités pourraient décider de mettre les groupes pétroliers à contribution en réduisant leurs marges. Pour compléter, l’État serait toutefois contraint de faire l’impasse sur une partie des taxes sur le carburant, qui représentent une part substantielle de l’addition.

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Essence, gazole : « On se serre la ceinture et d’autres se sucrent sur notre dos »

Reportage

À la campagne comme à la ville, dans les stations-service, pistolet de carburant en main, les automobilistes de la périphérie de Nice témoignent de leurs difficultés face à la hausse des prix. Reportage

Émilien Urbach

Cantaron/Nice (Alpes-Maritimes), envoyé spécial.

Dans l’arrière-pays niçois, tous les habitants de la vallée du Paillon viennent remplir leur réservoir au supermarché de Cantaron, sur les rives du fleuve qui, autrefois, en aval, enserrait Babazouk, la vieille ville de Nice. Sur le grand panneau rouge, noir et blanc, ce lundi 21 mars au matin, les prix affichés des carburants dépassent pour la plupart les 2 euros le litre.

Carburants. Comment éteindre la flambée des prix à la station-service

« En tant qu’infirmier libéral, je fais 40 000 kilomètres par an, explique Philippe. Si c’était pour le plaisir, je choisirais de moins rouler, mais je n’ai pas le choix. Je paye. » Même son de cloche pour Syndie, coiffeuse à domicile. « C’est mon outil de travail, explique-t-elle en pointant sa voiture avec le pistolet de la pompe à essence. Bientôt, ça va me coûter plus cher d’aller travailler que de rester chez moi. Le problème, c’est que ce sont toujours les mêmes qui payent. Je ne suis pas sûre que dans les familles riches, on calcule les prix des courses… »

Carburants. Avec les prix record, la campagne rebondit sur le pouvoir d’achat

Ici, la voiture est indispensable

Ici, on n’est pas loin de Nice mais tout de même en milieu rural. La voiture y est indispensable, au-delà même du trajet pour aller au travail. Les routes ne sont pas vraiment plates dans ce Piémont alpin et l’idée de prendre le vélo pour des petits déplacements requiert une bonne forme physique. Retraité, Jean-Jacques s’occupe justement d’un club cycliste dans la vallée et en veut aux responsables politiques locaux. « Ils découvrent qu’on pourrait imaginer des pistes cyclables pour se rendre en ville, mais rien n’a été prévu quand ils ont transformé les axes routiers, dénonce-t-il. Maintenant, c’est presque dangereux d’utiliser celles qui ont été tracées au sol. » Salvatore, également retraité, est venu remplir le réservoir rouge de sa débroussailleuse et n’imagine pas, lui, utiliser son vélo pour se déplacer. « J’évite de rouler pour rien, résume-t-il en haussant les épaules. Quand je pars faire les courses, je remplis le coffre pour deux semaines au lieu d’une seule. »

Une précarité grandissante

Tout le monde essaie de trouver des solutions. Certaines témoignent surtout d’une précarité grandissante. « Je mange plus de pâtes pour pouvoir payer mon plein, annonce Christelle, travailleuse en Ehpad. Cette hausse est une catastrophe. Comment voulez-vous que je m’en sorte avec 1 200 euros par mois ? Et ce n’est pas leurs 15 centimes qui vont changer quoi que ce soit. Il faut augmenter les salaires ! »

Essence. Une mesure ponctuelle contre la flambée des prix à la pompe

Le sentiment que cette crise vient surtout aggraver les injustices est largement partagé. « Un coup, c’est les gilets jaunes, ensuite le Covid, et maintenant la guerre en Ukraine, reprend Jean-Jacques, accoudé au toit de sa voiture. Chaque fois, on demande aux plus modestes de faire des efforts pendant que d’autres en profitent et se sucrent sur notre dos. »

La colère gronde contre les compagnies pétrolières

Les bénéfices engrangés ces derniers mois par les compagnies pétrolières ont du mal à passer. « Que des entreprises fassent de l’argent, ce n’est pas le problème, convient Philippe. Mais on pourrait quand même imaginer que les richesses soient un peu mieux réparties. Et sur des secteurs aussi importants que l’énergie, l’État devrait avoir le monopole. »

Bientôt ça va me coûter plus cher d'aller travailler que de rester chez moi.

Pierre arrive pour faire le plein de son camion-grue et voit les choses différemment. « Je n’y crois pas, à leurs histoires de solidarité avec les Ukrainiens, rouspète cet entrepreneur du bâtiment. On paye déjà assez, on n’a pas à sortir de l’argent pour les autres. Il faudrait surtout que le gouvernement baisse les charges. Moi, si ça continue, je répercuterai la hausse sur les prix facturés à mes clients. »

Dans une station du centre-ville de Nice, Richard, artisan serrurier, tient à peu près le même discours. Lui conduit une petite moto. Ici, les prix sont en moyenne 10 centimes plus élevés qu’à Cantaron. Du coup, les personnes conduisant des deux-roues y sont aussi plus nombreuses que les automobilistes. « Un plein peut me durer un mois, sourit Benjamin. D’autant que, la plupart du temps, je me déplace en bus. Mais je suis plus inquiet de la hausse des prix de l’électricité et du gaz… »

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Le Figaro

Mikhaïl Khodorkovski: «Vladimir Poutine est déjà en guerre contre l’Otan»

Arnaud De La Grange

RÉCIT - Dans un entretien au Figaro, l’ex-oligarque et opposant russe analyse les intentions du maître du Kremlin.

Correspondant à Londres

Alors que la déraison des armes règne depuis un mois dans les plaines d’Ukraine, le monde entier s’interroge sur les intentions de Vladimir Poutine, voire sur sa santé mentale. Un homme connaît bien le maître du Kremlin. Ils ont vécu tous les deux la chute de l’URSS, se sont côtoyés, combattus. Mikhaïl Khodorkovski en est persuadé, Poutine n’est pas fou. «Pas dans le sens de quelqu’un qui ne sait plus ce qu’il fait, en tout cas, dit-il, certes, il est devenu plus émotionnel ces derniers temps et ne se sent plus obligé de se contenir. Mais il reste rationnel, même si cela peut le servir de paraître ne plus l’être, pour faire peur.» Il n’est pas suicidaire non plus. «Sinon, il ne recevrait pas ses hôtes à distance, au bout d’une longue table…»

Pour celui qui fut un temps l’homme le plus riche de Russie avant de s’opposer et de passer dix ans en prison, Vladimir Poutine vit tout simplement ce que connaissent tous les dictateurs. Il s’est peu à peu isolé du monde réel, coupé des réalités par un entourage tétanisé par la crainte et lui disant ce qu’il a envie d’entendre. «Il a été très mal informé sur l’esprit qui anime les Ukrainiens, comme sur l’état de son armée, avance-t-il, c’est typique des régimes dictatoriaux. Je pense qu’il est réellement tombé des nues

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Quelle était son intention réelle en déclenchant cette guerre absurde et finalement bien incertaine? Khodorkovski fait une autre analogie, avec la mafia cette fois. «Poutine a toujours été un gangster à la tête d’une bande de gangsters, dit-il, et là, il s’est trouvé une mission, ce qui est typique des mafiosi aussi. À la fin de leur existence, ils ont des idées bizarres pour justifier la vie qu’ils ont vécue.»

Cette idée bizarre, c’est la réunification de l’empire. «Ce n’est pas une idée venue de nulle part, estime Mikhaïl Khodorkovski, c’est un long cheminement.» Il faut revenir en 1999, quand l’ex-officier du KGB émerge de l’obscurité en utilisant des attaques terroristes et la guerre en Tchétchénie. «Cela lui a réussi. Il a su déceler et exploiter un besoin chez les Russes d’être protégés par l’empire.» À plusieurs reprises, Poutine rejoue le même coup. En 2008, pour solidifier les manœuvres de succession croisée avec Medvedev, il déclenche l’affaire géorgienne. Cela fonctionne, encore. En 2014, quand son retour à la présidence fait grincer des dents, il lance l’opération dans le Donbass afin de mobiliser de nouveau le soutien populaire. En 2022, alors que la pandémie a ébranlé le pays et que Poutine a besoin de se relancer avant les élections de 2024. «Et sa popularité, au moins pour l’instant, a encore fait un bond. Il a réussi à infecter une grande partie de la population avec cette idée impériale», constate Khodorkovski.

Poutine a toujours été un gangster à la tête d’une bande de gangsters. Et là, il s’est trouvé une mission, ce qui est typique des mafiosi aussi. À la fin de leur existence, ils ont des idées bizarres pour justifier la vie qu’ils ont vécue

Mikhaïl Khodorkovski n’a donc pas été surpris par l’attaque sur l’Ukraine. Pas sur le plan du raisonnement intellectuel, même si, en for intérieur, il ne voulait y croire. Pour lui, le choc a été d’autant plus grand que toute sa famille, du côté de son père comme de sa mère, est originaire d’Ukraine et a gagné la Russie au moment de la révolution. Il se souvient de ses étés de garçonnet, à Kharkiv, chez son arrière-grand-mère. «Pour moi, confie-t-il, c’est une de mes patries qui envahit l’autre.»

Né en 1963 dans une famille de la classe moyenne moscovite - son père et sa mère sont ingénieurs chimistes - le jeune garçon a grandi au milieu des soubresauts de la fin du communisme. Il fait des études solides tout en militant dans les rangs du Komsomol (les jeunesses communistes). Comme d’autres futurs oligarques, il sait manœuvrer au milieu du chaos pour devenir l’un de ces nouveaux barons du capitalisme financier et pétrolier, aux trajectoires aussi audacieuses que semées de mystères. À la tête de la banque Menatep puis du groupe pétrolier Ioukos, il gravite dans les premiers cercles du pouvoir eltsinien, puis poutinien. Tout se gâte en 2003, quand il se mêle de politique, finance la société civile et l’opposition, et appelle à lutter contre la corruption qui ronge le pays.

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Le choc avec Vladimir Poutine est violent et la chute aussi fulgurante que l’ascension. Le milliardaire est arrêté en 2003, condamné pour «escroquerie et fraude fiscale» et jeté dans une geôle sibérienne pour dix ans.

Libéré en 2013, Mikhaïl Khodorkovski est contraint à l’exil et vit désormais à Londres. Il s’y occupe de son ONG, Open Russia, qui s’efforce de promouvoir les valeurs démocratiques en Russie. Avec des manières aussi simples que sa tenue - jean et chemisette -, il reçoit dans ses bureaux élégants situés dans le quartier chic de Marylebone. Le pouvoir de Poutine ne le perd pas de vue. Jeudi dernier, le Foreign Office a accusé le FSB (l’agence de renseignement ayant succédé au KGB) de mener une «campagne mondiale historique de cyberattaques». Parmi les cibles, le secteur de l’énergie britannique et Khodorkovski lui-même, avec des tentatives d’hameçonnage du mail de son attaché de presse ainsi que de pénétration du site de l’ONG.

Manifestation de faiblesse

L’opposant pointe le décalage entre la vision des Occidentaux et celle de Poutine. «Quand Macron ou Scholz s’évertuent à souligner qu’ils ne sont pas en guerre avec la Russie, cela fait hausser les épaules à Poutine, dit-il, lui, il pense l’inverse depuis longtemps: il est en guerre, non contre les Ukrainiens, mais contre les Américains et leurs alliés de l’Otan. Ce n’est pas seulement un discours vis-à-vis de son opinion. Il en est réellement persuadé. Lui, il est déjà en guerre contre l’Otan.»

Pour Khodorkovski, ce mode de pensée de Poutine s’applique de la même façon sur la scène intérieure russe. «Il n’a jamais pu accepter que Navalny (qui vient d’être condamné de nouveau à neuf ans de prison, NDLR) et moi-même puissions nous opposer avec sincérité à lui. Navalny était forcément mû par une ambition présidentielle dévorante et moi animé d’une farouche volonté de revanche. Et les Américains, forcément, étaient derrière tout cela. Dans son schéma, il ne peut accepter que des gens portent tout simplement des idées de liberté…»

Pour Poutine, l’Ukraine n’est pas un pays démocratique et les États-Unis y dictent tout. «Pour lui, la France n’est pas non plus un pays démocratique, Emmanuel Macron ne représentant que des minorités. Lui, à l’inverse, représente une majorité, et la Russie est une vraie démocratie. Il habite un monde complètement différent… C’est une version russe du fascisme.» L’ancien prisonnier déplore l’attitude trop timorée des Occidentaux face à Poutine. Là encore, un problème de logiciels différents. Les initiatives du président français lui semblent «dangereuses».

Quand Emmanuel Macron veut trouver une porte de sortie et un accord, Poutine ne voit qu’une manifestation de faiblesse. «Il faut imaginer ce que se dit un dictateur ou un voyou: il se dit que l’autre a peur. Poutine aime raconter ces échanges à la télévision russe, il a l’impression d’humilier le chef d’un grand pays. Tout cela n’apaise en rien Poutine, cela gonfle juste son ego et l’encourage pour les étapes suivantes.»

La popularité de Poutine pourrait-elle dangereusement chuter, avec le flot de cercueils de soldats tués en Ukraine et la dégradation des conditions de vie due aux sanctions? Pour Mikhaïl Khodorkovski, il faut là encore se garder de raisonner comme si la Russie était une démocratie. Il ne croit guère à la menace de la rue. «Dans une dictature, peu de gens soutiennent de manière consciente et intentionnelle le pouvoir, dit-il, mais ce qui compte, c’est la perception. Personne ne sait vraiment ce qu’il en est, et si les gens ont le sentiment qu’une large majorité soutient le régime, ils font de même. Si la situation s’inverse toutefois, s’ils voient que le régime est lâché, cela peut aller très vite dans l’autre sens.»

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Il cite en exemple le Roumain Ceausescu, passé en trois mois d’un taux de 90% d’adhésion à l’exécution… «Poutine a eu le sentiment que son soutien populaire était quelque peu malmené. Il lui fallait donc faire quelque chose…»

Pour le maître du Kremlin, la menace peut-elle plutôt venir des hommes des cercles du pouvoir? Le sujet est compliqué, car son entourage est constitué de différents groupes qu’il n’hésite pas à jouer les uns contre les autres. «Il y a des gens intelligents parmi eux, comme Kovaltchouk ou Patrouchev, qui apportent à Poutine le socle idéologique. Il y a aussi des voyous et des médiocres, qui ne sont que les chiens de leur maître.»

Et les oligarques, dont la fortune pâtit de l’aventure ukrainienne? Là encore, Khodorkovski invite à se défaire de la vision de l’Ouest, où les grands patrons du capitalisme ne sont pas à la merci du pouvoir. «En Russie, le pouvoir peut quand il le veut confisquer leurs biens, les jeter en prison où les faire assassiner. Malheureusement, les sanctions à leur égard n’ont pas d’impact sur Poutine, car ces hommes n’ont pas les moyens d’influer sur lui

Les problèmes pourraient en revanche venir, comme dans tous les régimes autoritaires, de l’armée et des services secrets. Si l’offensive ukrainienne se solde par un fiasco, le président russe entrera en zone de danger. «S’il n’arrive pas à convaincre d’une victoire en Ukraine, dit l’opposant, Poutine risque de tomber dans les deux ans.» Khodorkovski en appelle à l’Histoire. Après chaque guerre perdue, les dirigeants russes ont dû faire face à de graves difficultés. Après la guerre de Crimée, Alexandre II a dû faire de fortes concessions. Après la guerre russo-japonaise, il y a eu la révolution de 1905 qui a conduit à la chute du tsar en 1917.

Et s’il arrivait à sortir la tête haute de l’affaire ukrainienne? «Sa fin sera scellée un peu plus tard, par la guerre suivante, qui impliquera cette fois un pays de l’Otan, que ce soit des bombardements sur la Pologne ou des troupes pénétrant dans un pays Balte. La propagande prépare déjà l’opinion russe à cela, en expliquant qu’il faut un corridor terrestre pour Kaliningrad ou que la Pologne doit être punie…»

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La campagne vue de Roubaix « On ne demande pas du luxe, juste un toit »

Reportage

La campagne vue de… Dans le quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, l’élection présidentielle semble parfois lointaine, mais, du logement à la demande d’un revenu décent, les préoccupations politiques sont très présentes.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

L e Lac des cygnes par le ballet Preljocaj fin mars, le spectacle Ad vitam, d’Alex Vizorek fin avril, un concert de Yann Tiersen en septembre… Surnommé « l’Olympia du Nord », le Colisée, au cœur du quartier populaire de l’Épeule, à Roubaix, affiche ses prochains spectacles. À quelques mètres, sous le beau soleil de mi-journée, la devanture du café Alpha attire l’œil avec son immense blason du Futebol Clube do Porto. Mais aussi en raison des trophées exposés aux fenêtres, des coupes remportées par le club de billard domicilié ici. « Il y en a 97 », annonce fièrement le patron, Joaquim, Portugais arrivé à Roubaix il y a quarante ans. Un écran branché sur BFMTV égraine les dernières intentions de vote à la présidentielle et les bandeaux titres : « Guerre en Ukraine Jour 27. Zelensky prêt à négocier, Moscou en attend plus » ; « Pouvoir d’achat. Macron défend son bilan »

Comme beaucoup de ses clients, Joaquim est étranger et ne vote donc pas. Il assène cependant que « la droite ne passera pas » et ne voit « personne faire mieux qu’Emmanuel Macron », qu’il ne classe visiblement pas dans ce camp. La guerre en Ukraine le conforte dans son analyse et il pronostique même la réélection du président sortant « dès le premier tour »… Mais que dire de la focalisation de certains sur l’immigration ? « Les immigrés sont là depuis des années, ils font partie de la France ! » insiste-t-il. Derrière le comptoir, Jordan Courouble, salarié de Joaquim, sert un thé à la menthe. « En 2017, je me suis dit que ma voix ne changerait rien. Mais si tout le monde pense comme ça, personne ne vote… » pointe-t-il. À 24 ans, il s’apprête à voter pour la première fois. Pour Macron, dès le premier tour, « car personne ne lui arrive à la cheville », estime-t-il à propos du candidat porté par son costume de chef des armées. Cela ne l’empêche d’avoir des sentiments contradictoires et de s’intéresser à certaines propositions portées par Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel : la hausse du Smic, la retraite à 60 ans…

Dans la rue de l’Épeule attenante, les affiches squattent la façade d’un immeuble muré. Celles du Comité des sans-papiers du Nord qualifient la présidentielle de « bataille des barbares », sous les caricatures de Macron, Zemmour et Le Pen. Celle du candidat PCF, Fabien Roussel, appelle à relever le « défi des jours heureux ». Juste en face, l’association l’Univers, la cantine du cœur, sert une soixantaine de repas à prix libre, du lundi au vendredi midi. De la solidarité concrète en actes dans une ville où 44 % de la population vivent en dessous du seuil de pauvreté. En cuisine, Fatima Boukennat, salariée de l’association, et Ludovic préparent les coquilles de poisson, gratin de chou-fleur, ragoût de saucisse de Morteau et autre pannacotta au menu du jour.

« Je choisirai le moins pire »

Pour Fatima, les candidats à la présidentielle « ne parlent pas beaucoup de pauvreté alors qu’il faut augmenter le Smic, les pensions et le RSA. Macron a dit qu’il n’y aurait plus de SDF et la pauvreté n’arrête pas d’augmenter ». « Je choisirai au dernier moment le moins pire des candidats, mais pas le bulletin blanc. Voter, c’est important. J’ai incité (les bénéficiaires de l’association) à s’inscrire sur les listes électorales en leur offrant une boîte de chocolats », sourit-elle. Ludovic non plus n’est pas fixé, mais exclut Macron. Zemmour aussi : « Son programme, c’est faire du nettoyage, alors que la France est le pays du droit d’asile. » Depuis le déclenchement de la guerre par Poutine, « on entend souvent dire, ici, qu’on aide beaucoup les Ukrainiens alors qu’il y a de nombreux SDF en France, confie Fatima . Je leur réponds que cela pourrait aussi nous arriver ». « Tout le monde doit avoir le droit de venir vivre ici. D’avoir un logement, un travail et un revenu suffisant pour vivre et non survivre », ajoute Ludovic.

En salle, Monique Spysschaert dresse le couvert. « Je touche 497 euros de RSA. Je me prive beaucoup : un pantalon me dure trois ou quatre ans. Quand j’achète des baskets, c’est à 5 euros. Ça, on ne le dit pas assez. » Brigitte assure l’accueil à l’entrée. Elle est suivie par la médiatrice de l’Univers : « Avec mon compagnon, on dort dans un garage. On ne demande pas du luxe, juste un toit pour manger et dormir. » Reconnue travailleuse handicapée, elle cherche également un travail adapté. En 2017, elle a voté Marine Le Pen. « Je sais très bien qu’il faut aider tout le monde mais je suis française et, dans mon propre pays, je ne suis pas aidée. Macron ne fait pas assez pour les plus démunis », lâche-t-elle, pas sûre de retourner dans l’isoloir. « Le président ne voit pas la situation du peuple, qui s’effondre. » Brigitte garde pourtant espoir, mais ne compte que sur elle-même. Et sur l’Univers.

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Présidentielle 2022roubaix
L'Humanité

«  80 kilomètres à faire pour aller travailler »

Actu

À Bourgueil, comme dans toutes les zones périurbaines et rurales, beaucoup d’habitants subissent de plein fouet la hausse du prix des carburants.

Marie-Noëlle Bertrand

Bourgueil (Indre-et-Loire), envoyée spéciale.

« M oins rouler ? Ils sont marrants, eux… » Penché devant la pompe, Stivonn finit de remplir son jerrican, après avoir laissé 50 euros dans le réservoir de sa camionnette. « J’ai renoncé au plein, il m’aurait coûté 150 euros. » S’il avait pu se passer d’essence tout court, il l’aurait fait. Mais pas le choix. « Je suis chauffeur de bus. Selon d’où je démarre, j’ai entre 48 et 80 kilomètres à faire chaque jour pour aller travailler. » L’idée d’avaler ces distances à vélo le fait sourire ; l’option covoiturage est inenvisageable au vu de ses horaires fluctuants. Idem pour ce qui est du train. Bref, même si la hausse des prix du carburant le prend au porte-monnaie, il n’a pas d’alternative. Peu de ceux qui remplissent leur réservoir, ce mardi midi à la station-service du Super U de Bourgueil, en ont. Les prix qui s’affichent ont de quoi refroidir – ici, le sans-plomb 95 a grimpé à 1,985 euro, plus cher que le SP98 (1,918 euro) et moins que le gasoil (1,999 euro). Mais dans cette zone rurale, à cheval entre Maine-et-Loire et Indre-et-Loire, les trajets quotidiens, souvent, sont contraints.

« Nous faisons près de 35 kilomètres par jour », expliquent Claude et Nadine, à l’avant de leur camion frigo. Ils sont poissonniers, vendent chaque jour sur un marché différent et se déplacent à deux véhicules. « On dépense déjà entre 200 et 250 euros par semaine », reprend Claude. Alors que la tendance ne va pas s’arranger, « cela va mordre sur le chiffre d’affaires ». Pareil pour le mari d’Aline. « Il a une entreprise de terrassement. À un moment, il faudra bien qu’il répercute le coût de la hausse des carburants sur ses clients », note la jeune femme. Elle se dit plus chanceuse que d’autres : elle roule à l’éthanol. Encore n’est-ce que relatif : « L’E85 était à 0,70 euro, hier, à Saumur. » Il s’affiche aujourd’hui à 0,91 euro à Bourgueil.

Certains tentent de modérer l’usage des moteurs. « Je prends le vélo quand il ne fait pas trop froid », explique Anne-Sophie, qui ne travaille qu’à 10 kilomètres de chez elle. Encore n’est-ce pas toujours possible. « Aujourd’hui, je dois me rendre à Tours (à 55 km – NDLR) pour des rendez-vous médicaux », relève-t-elle. Et il ne suffit pas de travailler près de chez soi pour être sorti d’affaire. «  Le vélo ? Impossible : il y a une grande route à passer, la petite à aller déposer à la crèche et les deux grands à l’école », explique Manon. Depuis peu, elle a décidé de regrouper ses plus gros déplacements : « Aller chez mes beaux-parents me coûte désormais 15 euros, alors je couple le trajet avec les matchs du fils. » Olivier, retraité, n’a plus tous ces soucis – au reste, il aime pédaler. N’empêche, il prend les devants : « Je viens de faire le plein de nos deux autos, de la motobineuse et de la tondeuse, après ça, je sortirai le moins possible les voitures. » Pas de chance, la station Total où il s’est arrêté affiche parmi les prix les plus élevés du coin, avec un gasoil à 2,199 euros.

carburantshausse des prixessenceUkraine
Le Figaro

Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines ?

EN COURS : Mis à jour le 28 mars 2022 à 19:46

L'homme aux cheveux gris est d'ordinaire un visage familier des écrans de télévision. Vladimir Poutine et lui se mettent régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.

Alors pourquoi a-t-il disparu pendant deux semaines? Le Figaro y répond dans son décryptage, à lire dès maintenant.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

L'Ukraine a des «preuves» de l'utilisation d'armes interdites dans le sud de son territoire

L'Ukraine a des «preuves» de l'utilisation par les forces russes de bombes à sous-munitions, des armes interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire, a assuré aujourd’hui la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova.

Interrogée pendant une conférence de presse sur l'éventuel recours à de telles armes pour bombarder Kiev, Iryna Venediktova a répondu qu'elle n'avait «pas de preuves concrètes» de leur usage dans la capitale et que des «investigations» étaient en cours.

«Mais (...) nous avons des preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région d'Odessa (grand port ukrainien sur la mer Noire, ndlr) et dans la région de Kherson», une ville dont s'est emparée l'armée russe, a-t-elle aussitôt ajouté.

«Nous voyons, notamment grâce à votre travail, à vous les journalistes, que d'autres armes interdites sont utilisées, mais, en ce qui me concerne, je ne peux évoquer que les cas dans lesquels je dispose de preuves sur une base très concrète, quand j'ai par exemple (...) des fragments (de ces engins) ou une analyse du sol», a-t-elle poursuivi, sans fournir d'autres détails.

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Londres met en garde contre un règlement revenant à «brader» l'Ukraine

Londres a mis en garde aujourd’hui contre des négociations avec la Russie revenant à «brader» l'Ukraine, estimant que tout accord mettant fin à l'invasion russe devrait prévoir un mécanisme de retour des sanctions contre Moscou en cas de nouvelle «agression».

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«Nous savons que Poutine ne veut pas négocier sérieusement», a déclaré la cheffe de la diplomatie Liz Truss devant les députés, accusant le président russe de «bombarder des innocents» malgré la tenue de pourparlers et estimant qu'il fallait «en faire plus» pour l'arrêter. Elle a appelé à se préoccuper du «long terme»: «Nous devons veiller à ce que les futurs pourparlers n'aboutissent pas à brader l'Ukraine et à répéter les erreurs du passé», a-t-elle souligné, jugeant que les accords précédents n'avaient pas permis d'apporter à l'Ukraine «une sécurité durable».

La ministre a insisté sur la nécessité de «restaurer l'intégrité territoriale» de l'Ukraine et de «tenir le régime de Poutine responsable devant la Cour internationale de justice». Elle a estimé que les sanctions imposées ces dernières semaines ne devaient pas être levées tant que «Poutine continue cette guerre et qu'il a des troupes en Ukraine».

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Deux biographies de Zelensky en français en mai et juin

Les deux premières biographies en français du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont une écrite par un journaliste correspondant en Ukraine, paraîtront en mai et juin, ont annoncé lundi les éditeurs.

Volodymyr Zelensky, dans la tête d'un héros, programmée le 19 mai chez Robert Laffont, sera signée de Stéphane Siohan, correspondant à Kiev pour plusieurs médias dont Libération, et Régis Genté, correspondant de RFI à Tbilissi et spécialiste des anciennes républiques soviétiques.

«Ce livre retrace le parcours du chef d'État le plus surprenant d'Europe de ce début de XXIe siècle, un destin qui se construit entre la fiction la plus légère et la réalité la plus brutale», indiquent les éditions Robert Laffont dans leur présentation de l'ouvrage.

Une autre biographie écrite en français, attendue le 1er juin, est signée d'un journaliste de France 24, Gallagher Fenwick. Elle s'intitulera Volodymyr Zelensky, l'Ukraine dans le sang, a appris l’AFP auprès des éditions du Rocher.

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Le Tchétchène Kadyrov s'est rendu à Marioupol, selon la presse russe

Des médias russes ont affirmé aujourd’hui que l'autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes qui participent à l'assaut contre cette grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine.

«Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov est à Marioupol pour renforcer le moral de nos combattants», a déclaré Akhmed Doudaïev, l'un des plus proches collaborateurs de Ramzan Kadyrov, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.

RIA Novosti a publié une photo sur laquelle on peut voir Ramzan Kadyrov posant au milieu d'une trentaine d'hommes armés dans une pièce fermée, déclarant qu'elle avait été prise à Marioupol. La télévision russe a par ailleurs publié des images montrant une rencontre entre Ramzan Kadyrov et un homme présenté comme un général russe, Andreï Mordvitchev, que l'armée ukrainienne affirme avoir tué. L'AFP n'était pas en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.

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EN IMAGES - La périphérie de Kharkiv, symbole d’une petite victoire ukrainienne

Sur la carte, ce ne sont que quelques kilomètres et un hameau de quelques âmes. Pour les forces ukrainiennes, c'est néanmoins une petite victoire. Les soldats ukrainiens ont chassé les troupes russes du village de Mala Rogan, à environ quatre kilomètres dans la campagne à l'est de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a constaté l'AFP.

» LIRE NOTRE GRAND REPORTAGE - Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

«Il y a des cadavres russes un peu partout, on ne les a pas comptés», a expliqué un sous-officier sur place. L'un de ses hommes parle de 25 Russes tués, ajoutant : «un des nôtres est mort». «Il y a d'autres cadavres dans les environs du village. Les Russes s'en foutent de leurs morts, ils ne veulent pas les récupérer», commente-t-il avec une mine de dégoût.

Plusieurs véhicules blindés russes ont été détruits dans les combats. Deux carcasses carbonisées sont encore présentes dans les cours des maisons aux toitures incendiées. Un camion russe frappé de la lettre Z est emmené à toute vitesse vers l'arrière du front dans un grondement de moteur. «Trophée!», s'exclame un soldat dans un grand sourire.

La prise de Mala Rogan «est d'une grande importance, car c'est à partir de là qu'ils (les soldats russes) bombardaient en permanence des zones d'habitation de la ville», a déclaré à un média local le maire de Kharkiv, Igor Terekhov. Des combats durent néanmoins depuis plusieurs jours pour le contrôle de la localité voisine de Vilkhivka, à quelques kilomètres plus au nord, une autre position avancée de l'armée russe d'où celle-ci bombarde également Kharkiv.

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En Russie, les options se réduisent toujours plus pour les entreprises étrangères

Revendre, mais à qui? Partir et tout perdre, ou rester malgré tout? Pour les entreprises étrangères présentes en Russie, les options sont de plus en plus réduites dans un contexte financier et géopolitique sur lequel elles n'ont aucune prise.

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«On n'est plus sur des considérations purement économiques : tous les mécanismes de marché sont sous cloche pour des raisons militaires et géopolitiques. Les entreprises ne savent pas ce qu'elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier», résume pour l'AFP Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asterès. «Il y a un problème d'absence de visibilité, mais il faut essayer de temporiser au maximum. Beaucoup d'entreprises sont livrées à elles-mêmes et, dans le raisonnement de leurs responsables, l'idée est de limiter la casse, ce que l'on peut comprendre», renchérit Philippe Métais, avocat associé au cabinet Bryan Cave Leighton Paisner.

Lundi, comme d'autres groupes depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, le brasseur néerlandais Heineken a annoncé son départ de Russie et dit «viser une cession ordonnée à un nouveau propriétaire en pleine conformité avec les lois internationales et locales», en indiquant que la transaction lui coûterait 400 millions d'euros pour perte de valeur et autres «charges exceptionnelles». Son concurrent danois Carlsberg a pris dans la foulée «la décision difficile et immédiate de viser une vente complète» de ses activités russes.

De son côté, le constructeur automobile français Renault évalue «les options possibles concernant sa participation» dans sa grosse filiale russe AvtoVAZ, ouvrant la voie à une éventuelle sortie. «Si Renault est allé en Russie, c'est bien parce qu'il n'y avait pas de constructeurs domestiques. Les seuls qui pourraient acheter seraient peut-être des Chinois car en termes de sanctions, c'est beaucoup trop délicat», juge Sylvain Bersinger. «Pour les entreprises non concernées par le périmètre des sanctions» décidées contre la Russie par l'Union européenne ou les États-Unis, comme Leroy Merlin ou Auchan, «tout ce qui n'est pas interdit devrait être autorisé, mais il y a une sorte de pression politique, économique, morale qui s'exerce sur elles», estime Philippe Métais.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible «empoisonnement», a rapporté aujourd’hui le Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens «ont développé des symptômes», écrit le journal américain en citant des «personnes au courant de cette situation». Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés «et leurs vies ne sont pas en danger», ajoute-t-il.

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent selon elles saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

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Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit pour sa part qu'il n'était pas certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

Le journal confirme en tout cas que l'oligarque russe, considéré proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.

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Projet de budget de Biden : 6,9 milliards de dollars pour aider l'Otan et un milliard pour l'Ukraine

Le projet de budget 2023 du président américain Joe Biden comprend 6,9 milliards de dollars pour l'Initiative européenne de dissuasion, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l'agression russe» ainsi qu'un milliard supplémentaire en faveur de l'Ukraine.

«J'appelle à la poursuite des investissements pour répondre avec force à l'agression de (Vladimir) Poutine contre l'Ukraine, avec le soutien des États-Unis pour couvrir les besoins économiques, humanitaires et de sécurité de l'Ukraine», a souligné Joe Biden dans un communiqué.

Le président souhaite aussi que d'importants investissements soient réalisés dans la sécurité nationale pour garantir que les militaires américains «restent les mieux préparés, les mieux entraînés et les mieux équipés au monde».

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d'un mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky presse les pays de l'OTAN de lui fournir davantage d'armes, notamment des avions de chasse, des systèmes de défense antimissile, des chars, des véhicules blindés et des missiles anti-navires.

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Les antivirus russes Kaspersky ajoutés à une liste noire américaine

L'éditeur russe de logiciels antivirus Kaspersky a été placé par le régulateur américain des télécoms (FCC) sur une liste noire qui sanctionne les entreprises considérées comme une «menace pour la sécurité nationale».

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Cette liste compte sept sociétés chinoises, dont Huawei et ZTE. Kaspersky est la première entreprise russe à être incluse sur cette liste, qui bloque l'accès aux subventions d'un fonds du régulateur public pour soutenir les télécommunications dans les zones rurales.

Le communiqué de la FCC, paru vendredi, ne mentionne pas l'invasion de la Russie en Ukraine. Mais selon Kaspersky, cette décision a été prise «pour des motifs politiques», selon un communiqué de réaction publié sur son site.

L'office allemand en charge des questions de cybersécurité (BSI) a récemment recommandé d'éviter l'utilisation des logiciels antivirus de Kaspersky, avertissant que l'entreprise pourrait être impliquée, de gré ou de force, dans d'éventuelles attaques informatiques.

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L'ONU va chercher à mettre en place un «cessez-le-feu humanitaire» entre la Russie et l'Ukraine

L'ONU va chercher à mettre en place un «cessez-le-feu humanitaire» entre la Russie et l'Ukraine, a annoncé lundi son secrétaire général Antonio Guterres.

Lors d'une déclaration à la presse au siège des Nations unies à New York, Antonio Guterres a déclaré avoir «demandé à Martin Griffiths (secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires, Ndlr) d'étudier immédiatement avec les parties impliquées la possibilité d'accords et d'arrangements pour un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine».

Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution

Le titre de presse est mis sous pression par la récente loi sanctionnant la critique de l'armée Russe.

Lire l’article de notre correspondant à Moscou : Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution

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Selon la mairie de Marioupol, 5000 personnes sont mortes dans le siège de la ville

Près de 5000 personnes ont été tuées dans la ville de Marioupol depuis que la ville est assiégée par l’armée russe, a déclaré lundi un porte-parole du maire de la ville. Selon les autres données relayées par la mairie, 90% des bâtiments de Marioupol ont été endommagés et environ 40% ont été détruits.

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Le même ordre de grandeur a été évoqué par une conseillère de la présidence ukrainienne, en charge des couloirs humanitaires. «Environ 5000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus», a annoncé Tetiana Lomakina à l’AFP, estimant qu'«au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (...) il pourrait y avoir autour de 10.000 morts».

Joe Biden propose 6,9 milliards de dollars pour aider l'Otan et un milliard pour l'Ukraine

Le projet de budget des États-Unis proposé par Joe Biden comprend 6,9 milliards de dollars pour l'Initiative européenne de dissuasion, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l'agression russe» ainsi qu'un milliard supplémentaire en faveur de l'Ukraine.

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«J'appelle à la poursuite des investissements pour répondre avec force à l'agression de (Vladimir) Poutine contre l'Ukraine avec le soutien des États-Unis pour les besoins économiques, humanitaires et de sécurité de l'Ukraine», a souligné Joe Biden dans un communiqué. Le président a appelé à procéder à d'importants investissements dans la sécurité nationale «pour garantir que nos militaires restent les mieux préparés, les mieux entraînés et les mieux équipés au monde».

Un festival de cinéma présentant des films russes annulé à Nantes

Un festival de cinéma qui devait présenter des films russes à Nantes du 31 mars au 3 avril et qui faisait l'objet de critiques d'une association franco-ukrainienne, a été annulé, ont annoncé lundi les organisateurs. «Dans l'impossibilité de projeter une partie des films programmés et d'accueillir tous les invités pressentis, l'association Univerciné annonce l'annulation du festival Univerciné Entre Lviv et l'Oural aux dates prévues (...) et son report à une date ultérieure, non connue à ce jour», ont-ils expliqué dans un communiqué.

L'association Univerciné dit regretter «que la création cinématographique ambitieuse et engagée, qui avait été sélectionnée, reste inaccessible au moment même où elle aurait pu contribuer à une appréhension intellectuellement fine et aiguisée de l'époque douloureuse que nous traversons». Sur Facebook, l'association franco-ukrainienne Tryzub avait dénoncé l'organisation de l'événement au cinéma Katorza.

«Le format de ce festival, proposé par les organisateurs, et plus encore son nom - »Entre Lviv et l'Oural« - provoque une grande indignation des citoyens ordinaires d'Ukraine. Cela est considéré comme propageant l'idée que Poutine a déjà annexé l'Ukraine - ce que diffuse également la propagande du gouvernement russe», estime l'association sur son site où figure une pétition réclamant l'annulation. Sur son site, l'association relaie également un texte du maire de Lviv Andrii Sadovyi demandant aussi l'annulation du festival. «La décision d'organiser une telle manifestation au moment d'une violation sans précédent de toutes les normes du droit international par l'agresseur russe est au moins illogique, biaisée et inhumaine».

Ukraine: les pertes économiques liées à la guerre estimées à plus de 500 milliards d'euros

Le gouvernement ukrainien a estimé lundi à plus de 500 milliards d'euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie, a annoncé lundi sur Facebook la ministre de l'Économie ukrainienne, Ioulia Sviridenko. La ministre a chiffré à «564,9 milliards de dollars» (515,8 milliards d'euros au cours actuel, ndlr) «l'impact direct des destructions» depuis le début de l'invasion russe le 24 février, auquel s'ajoutent «les effets indirects des combats» sur l'économie notamment liés à l'explosion du chômage, à la forte diminution de la consommation des ménages ou encore à la baisse des recettes de l'État.

C'est au niveau des infrastructures que les pertes sont les plus importantes, a indiqué Ioulia Sviridenko, avec «près de 8000 kilomètres de routes endommagées ou détruites», ainsi que «des dizaines de gares, des aéroports», pour un montant de 108,5 milliards d'euros. Dix millions de mètres carrés de logement et 200.000 voitures ont été détruits en plus d'un mois, a-t-elle ajouté. Loulia Sviridenko, également vice-première ministre, a par ailleurs estimé à 102 milliards d'euros la baisse du PIB en 2022, soit une contraction estimée de plus de 55% de l'économie par rapport à 2021. Le budget de l'État ukrainien risque, lui, d'être amputé de 43,8 milliards d'euros, selon la ministre de l'Économie, soit une baisse de près de 90% sur le budget annuel prévu.

La Macédoine du Nord ordonne l'expulsion de cinq diplomates russes

La Macédoine du Nord a ordonné lundi l'expulsion de cinq diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Ces diplomates «se livraient à des activités contraires à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a précisé le ministère dans un communiqué, en référence au traité qui encadre les rapports entre les États. Les intéressés ont cinq jours pour quitter le petit pays des Balkans, a ajouté le ministère.

Cette décision survient après une série d'expulsions récentes de diplomates russes des États-Unis, de Pologne, de Bulgarie, de Slovaquie ou des pays baltes. Ces dernières années, la Macédoine du Nord a expulsé des diplomates russes à trois reprises dans la foulée de l'affaire de l'empoisonnement de Sergueï Skripal à Salisbury, en Grande-Bretagne. Londres accuse Moscou d'en être responsable.

Moscou envisage de restreindre l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays «inamicaux»

Le chef de la diplomatie russe a annoncé lundi qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actes «inamicaux», en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine. «Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers», a déclaré Sergueï Lavrov, ajoutant que ce projet prévoyait «toute une série de restrictions» pour entrer en Russie, mais sans préciser quels pays seraient sanctionnés en particulier.

Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

Lire notre grand entretien : Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Bruxelles souhaite le retrait des «passeports dorés» aux Russes sous sanctions

La Commission européenne a recommandé lundi aux pays membres de l'UE ayant accordé des «passeports dorés» à des citoyens russes ou biélorusses, d'envisager de les retirer pour les personnes faisant l'objet de sanctions en lien avec la guerre en Ukraine. Trois pays de l'Union européenne, la Bulgarie, Chypre et Malte, ont tiré pendant des années d'importants revenus en octroyant la nationalité de leur pays à des étrangers en échange d'investissements. Ces programmes, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission, ont tous été soit arrêtés soit suspendus.

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«Certains ressortissants russes ou bélarusses qui font l'objet de sanctions ou soutiennent de manière significative la guerre en Ukraine pourraient avoir acquis la citoyenneté de l'Union européenne ou un accès privilégié à l'Union, y compris pour voyager librement dans l'espace Schengen, dans le cadre de ces programmes», a souligné l'exécutif européen dans un communiqué. «Pour faire face à ces risques immédiats», la Commission «recommande aux États membres d'évaluer s'il y a lieu de retirer la citoyenneté accordée dans le cadre d'un programme de “passeport doré” aux ressortissants russes ou bélarusses» figurant sur la liste noire de l'UE. La Commission a souligné qu'elle ne savait pas combien de personnes sanctionnées étaient potentiellement en possession de «passeports dorés».

Demander le paiement du gaz russe en roubles n'est «pas acceptable», affirme le G7

Les pays du G7 ont estimé lundi qu'exiger un paiement en roubles du gaz russe n'est «pas acceptable» et montre que le président russe Vladimir Poutine est «dos au mur», a déclaré le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck. «Tous les ministres du G7 sont tombés d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'une violation unilatérale et claire des contrats existants (...) ce qui signifie qu'un paiement en roubles n'est pas acceptable», a dit Robert Habeck, à l'issue d'une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. «Je pense qu'il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur», a-t-il ajouté.

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta annonce suspendre sa publication

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé lundi suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine, au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques. Dans un communiqué publié sur son site, le journal, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les «agents de l'étranger».

La Russie expulse trois diplomates slovaques

La Russie a annoncé lundi l'expulsion de trois diplomates slovaques, en réaction à une décision similaire prise en mars par la Slovaquie à l'égard de trois diplomates russes.

La Russie «a décidé de déclarer “persona non grata” trois diplomates de l'ambassade de Slovaquie. Ils doivent quitter le territoire de la Fédération de Russie dans les 72 heures», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Volodymyr Zelensky va s'adresser au Parlement grec le 7 avril

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'adresser au Parlement grec le 7 avril, moins d'un mois et demi après le début de l'invasion russe de son pays, où vivent environ 150.000 Grecs, a appris l’AFP lundi de source parlementaire. Son discours par visioconférence, qui suit plusieurs interventions similaires devant des parlements occidentaux, est annoncé pour 12h00 (9h00 GMT), a précisé l'Agence de presse grecque ANA, citant des sources parlementaires.

La date du 7 avril a été arrêtée lors d'un entretien lundi matin entre le président du Parlement grec Konstantinos Tasoulas et l'ambassadeur d'Ukraine en Grèce, Sutenko Sergiy. Volodymyr Zelensky répondra ainsi à l'invitation du premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, lors d'une conversation téléphonique avec lui vendredi, la troisième depuis le début du conflit, a encore précisé l'ANA. Dans un message vidéo diffusé dimanche, Kyriakos Mitsotakis a réaffirmé que la Grèce se tient aux côtés de l'Ukraine dans «la lutte contre la tyrannie» car «pour les Grecs, la souffrance des Ukrainiens est une question profondément personnelle».

Le Kazakhstan ne veut pas se retrouver derrière un «nouveau Rideau de fer»

Le Kazakhstan, allié de Moscou, n'entend pas se retrouver derrière «un nouveau Rideau de fer», prévient lundi son vice-ministre des Affaires étrangères, qui appelle les Occidentaux à investir dans son pays. «S'il y a un nouveau Rideau de fer, nous ne voulons pas être derrière», a déclaré au quotidien allemand Die Welt Roman Vassilenko.

Le vice-ministre appelle en outre les entreprises occidentales à investir dans ce vaste pays d'Asie centrale. Les entreprises ne doivent pas investir au Kazakhstan «uniquement pour contourner les sanctions contre la Russie», estime Roman Vassilenko. «Mais toutes les entreprises de bonne réputation qui veulent délocaliser leur production ici sont les bienvenues», assure-t-il.

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Ex-république soviétique d'Asie centrale, le Kazakhstan, qui jouit traditionnellement de relations cordiales avec l'Occident, cherche un équilibre entre la distanciation de la campagne russe en Ukraine et le maintien de ses liens amicaux avec Moscou.

Après le choc ukrainien, l'ONU appelle à agir contre la dette des pays vulnérables

Il est urgent d'agir contre la dette des pays défavorisés, affaiblis par la guerre en Ukraine et son cortège de hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, selon la cheffe de la Cnuced. La pandémie de Covid-19 avait déjà réduit la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement et alourdi leur dette, souligne dans un entretien à l'AFP Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, qui vise à mieux intégrer les pays en développement dans l'économie mondiale.

«Alors comment faire désormais face à l'augmentation des prix des carburants, des denrées alimentaires et des engrais?» liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, s'interroge t-elle. Le coût du fret a augmenté de 34% depuis le début de la guerre le 24 février, selon l'organisation qu'elle dirige. Les problèmes de transport et les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement mondiales entraînent également une hausse des coûts et des prix. Les pays pauvres ne vont pas être en mesure d'y faire face sans aide, alerte Rebeca Grynspan, qui réclame des mécanismes pour résoudre leurs problèmes de liquidités et de dette.

«Nous avons besoin d'un meilleur mécanisme de restructuration de la dette et d'allègement de la dette. C'est quelque chose qui doit être discuté au sein du G20 et également lors des réunions de printemps que nous aurons en avril, à la Banque mondiale et au FMI», plaide l'ancienne vice-présidente du Costa Rica. Selon la Cnuced, les pays en développement devraient avoir besoin de 310 milliards de dollars pour assurer le service de la dette publique extérieure en 2022, l'équivalent de 9,2% de l'encours de la dette publique extérieure à la fin de 2020.

40.000 réfugiés de plus en 24 heures, mais le flux ralentit

Un peu plus de 40.000 réfugiés ont fui l'Ukraine ces dernières 24 heures, portant le total de personnes qui essayent d'échapper aux combats déclenchés par l'armée russe le 24 février à près de 3,9 millions, selon le décompte de l'ONU.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti même si on se rapproche du nombre de 4 millions qu'avait projeté le HCR au début du conflit. Au total, plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

Dans l’ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales

Une femme erre sur le boulevard plongé dans le noir. «Où y a-t-il un abri?» demande-t-elle à la volée aux rares passants du quartier. Chargés de sacs et de valises, des riverains s’enfuient. Deux femmes en état de choc, qui travaillaient dans le quartier se pressent vers l’hypothétique arrêt de bus censé les ramener à la maison.

Il était 16 heures samedi lorsque trois salves ont retenti à Lviv, laissant s’échapper un immense nuage de fumée noire. «Des missiles de croisière de haute précision», s’est félicité le ministre russe de la Défense. Cinq blessés ont été répertoriés. Deux heures et demie plus tard, une attaque similaire s’est reproduite, cette fois dans une usine de réparation de tanks.

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Une rencontre Poutine-Zelensky serait actuellement «contre-productive», affirme Sergueï Lavrov

Le chef de la diplomatie russe a jugé qu'une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky serait pour l'heure «contre-productive» et l'a conditionnée à l'adoption des exigences de Moscou dans les négociations.

Vladmir Poutine «a dit qu'il ne refuserait jamais une rencontre avec le président Zelensky, mais il faut que cette rencontre soit bien préparée. Le conflit au sein de l'Ukraine s'est aggravé pendant toutes ces années, beaucoup de problèmes se sont accumulés», a déclaré Sergueï Lavrov. «Donc, se rencontrer et dire ''Qu'est-ce que tu penses? Moi je pense que…'' serait juste contre-productif», a-t-il poursuivi, lors d'une conférence de presse, alors que les délégations russe et ukrainienne sont attendues à Istanbul pour une nouvelle session de discussions.

«La dénazification et la démilitarisation de l'Ukraine sont un élément obligatoire de l'accord que nous essayons d'obtenir, a-t-il déclaré. Nous aurons besoin d'une rencontre entre Poutine et Zelensky, seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés.»

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Le Kremlin qualifie «d'alarmants» les commentaires de Biden sur Poutine

Le Kremlin a dénoncé les commentaires «alarmants» du président américain Joe Biden qui a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de «boucher», en pleine offensive russe en Ukraine.

«Cette déclaration est sans doute alarmante», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en soulignant que Moscou continuerait de suivre de manière «très attentive les propos du président américain».

Les pourparlers ne commenceront que demain, annonce le Kremlin

Alors que de nouvelles négociations devaient avoir lieu en ce début de semaine, la Russie a annoncé qu’elles ne commenceraient que demain en Turquie. De plus, le porte-parole du Kremlin a ajouté qu’aucune «avancée significative» n’était pour le moment constatée.

Kiev renonce à tout couloir d'évacuation de civils lundi par crainte de «provocations» russes

Alors que de nouveaux pourparlers ont lieu en ce début de semaine en Turquie, le gouvernement ukrainien renonce à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de «provocations» russes.

«Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd'hui», a écrit la vice-première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram.

Madrid annonce un plan d'aides directes de 6 milliards d’euros

Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé un plan d'aides directes de six milliards d'euros pour les ménages et les entreprises, dont des subventions sur les carburants, afin de compenser les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

Ce plan, qui sera adopté mardi en Conseil des ministres, «sera en vigueur jusqu'au 30 juin» et inclura également «10 milliards d'euros» de crédits garantis par l'Etat, a précisé le chef du gouvernement espagnol lors d'un forum économique.

Découverte d'une seconde mine en dérive à proximité des côtes turques

Une mine, qui pourrait avoir dérivé depuis l'Ukraine, a été découverte lundi au large d'Igneada, dans le nord-ouest de la Turquie, après la désactivation d'une première samedi à l'entrée du Bosphore, a annoncé le ministère de la Défense turc. «Une mine a été détectée au large d'Igneada, près de la frontière bulgare» sur la mer Noire, a indiqué le ministère sur Twitter, précisant que les unités d'opération spéciale de la marine turque ont été dépêchées sur place. La mine a été isolée «et une intervention a été initiée en vue de la neutraliser», a ajouté le ministère.

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Une première mine, découverte samedi, a été désactivée par la marine turque. Un pêcheur avait dit avoir vu cette mine à 2 km au large de Rumelifeneri, à l'entrée du Bosphore, au nord d'Istanbul. Ankara a indiqué s'être entretenu avec les autorités ukrainiennes et russes et poursuivre «sa coordination avec elles à ce sujet». Les autorités turques ont mis en garde il y a quelques jours contre le risque émanant de mines en provenance des côtes ukrainiennes, qui pourraient s'être désamarrées à cause d'une tempête, en publiant un message sur le système maritime d'alerte NAVTEX.

Zelensky estime «que la guerre peut rapidement se terminer»

Lors d’un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à envisager la «neutralité» de l’Ukraine. «Ce point des négociations est compréhensible pour moi, et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a déclaré le chef d’État. Zelensky pense également «que la guerre peut rapidement se terminer» car, selon lui, «c’est seulement Poutine et son entourage qui la retarde». Le président ukrainien a d’ailleurs expliqué qu’il était disposé à rencontrer le chef du Kremlin.

Heineken annonce son retrait de Russie

Le brasseur néerlandais Heineken a annoncé lundi qu'il quitterait la Russie, où il compte 1.800 employés, à cause de la guerre en Ukraine qui continue à «se déployer et à s'intensifier». «La propriété de Heineken dans l'entreprise en Russie n'est plus durable ni viable dans l'environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie», a déclaré le deuxième plus gros brasseur mondial dans un communiqué.

«En Ukraine, l’armée russe a opté pour une stratégie de terreur»

Pour le général (2S) Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales et auteur du livre Soldat de l’ombre, l’armée russe n’a pas su anticiper la résistance ukrainienne et se trouve dans une situation où, face à l’intensité croissante des combats et à la multiplicité des fronts, sa montée en puissance est inévitable. Jusqu’à quel point? Lisez notre entretien.

Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan

Renault a choisi la semaine dernière de se retirer de Russie. Danone, Lactalis et Air liquide y réfléchissent. Auchan, lui, a décidé d'assumer : le distributeur et ses enseignes cousines de la famille Mulliez, Leroy Merlin et Decathlon, persévèrent à rester malgré la virulence des critiques qui leur sont faites. La pression s'est accentuée ce dimanche lorsque le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé les clients à boycotter le distributeur, comme il l'avait fait la semaine dernière pour Renault. «Apparemment, les pertes d'emplois en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine, ­déplore sur Twitter Dmytro ­Kouleba. Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses ­produits.» Lisez notre décryptage.

Plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé leur aide à l'Ukraine, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée. Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, le chef d’État a déclaré avoir reçu «des signaux» de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni. «On a eu des signaux de lui et de quelques autres hommes d'affaires, proposant: on peut aider d'une manière ou d'une autre, on peut faire quelque chose”», a-t-il raconté.

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«Certains ont dit qu'ils étaient prêts à aider à la reconstruction du pays après la guerre. Nous sommes prêts à transférer nos affaires en Ukraine, nous vivons en Angleterre ou quelque part en Suisse, nous le voulons. Mais comment peut-on faire pour ne pas figurer sur la liste des sanctions?”», a relaté le président. «Certaines personnes ne veulent pas donner leur nom et disent qu'elles veulent aider notre armée, tout en étant des citoyens de la Fédération de Russie», a-t-il poursuivi.

Volodymyr Zelensky a ensuite assuré que quels que soient les hommes d'affaires prêts à donner de l'argent pour soutenir l'armée ukrainienne, l'Ukraine était prête à «assurer leur sécurité, leur fournir du travail et permettre à leurs affaires de se développer». «Je parle concrètement des sanctions dans notre État. On peut en discuter, on peut discuter du changement de citoyenneté de ces personnes», a-t-il expliqué, soulignant qu'il n'était pas «obligatoire de le faire publiquement». Selon le Wall Street Journal de mercredi, Volodymyr Zelensky aurait demandé à Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, estimant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie.

Le régulateur de l’énergie appelle les Français à réduire dès maintenant leur consommation

Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco, a appelé lundi l'ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d'énergie, au risque de faire face à des tensions d'approvisionnement l'hiver prochain. Dans un entretien au quotidien Les Echos, le patron du régulateur de l'énergie juge que les difficultés d'approvisionnement de gaz provoquées par la guerre en Ukraine et la baisse inédite de la production d'électricité nucléaire d'EDF vont nécessairement entraîner des difficultés à l'hiver 2022 si rien n'est fait.

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«Il faut économiser du gaz et de l'électricité en France dès maintenant sinon cela pourrait mal se passer l'hiver prochain», a insisté Jean-François Carenco, invitant chacun à faire des efforts, «les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d'entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières». «Il y a urgence et chacun doit s'y mettre», a-t-il ajouté.

Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir Poutine avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ? Lisez notre décryptage.

Une minute de silence pour l'Ukraine aux Oscars

Les stars d'Hollywood ont observé dimanche soir une minute de silence en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars, après moult spéculations sur la manière dont le gratin du cinéma américain allait aborder la question. Beaucoup appelaient les organisateurs à parler ouvertement de la guerre, mais d'autres craignaient que le moment soit vu comme déplacé ou irrespectueux au milieu des paillettes. Pendant le bref instant de recueillement dimanche, des textes ont été diffusés sur l'écran géant du Dolby Theatre, appelant à envoyer de l'aide en énumérant les besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la «nourriture», des «soins médicaux» ou des «couvertures». «Nous voudrions avoir une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien actuellement confronté à une invasion», disait le premier message. «Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles», ajoutait un autre.

L'actrice Mila Kunis, qui est née en Ukraine et y a passé une partie de son enfance, a fait référence à son pays d'origine en présentant la chanteuse Reba McEntire, sans toutefois le nommer. «Des événements mondiaux récents font que beaucoup d'entre nous se sentent abattus, mais lorsque vous voyez la force et la dignité de ceux qui sont confrontés à une telle dévastation, il est impossible de ne pas être ému par leur résilience», a dit Mila Kunis. «On ne peut qu'admirer ceux qui trouvent la force de continuer à se battre au milieu d'inimaginables ténèbres», a-t-elle ajouté. L'acteur Jason Momoa a lui arboré une pochette aux couleurs du drapeau ukrainien, tandis que le légendaire réalisateur Francis Ford Coppola a lancé «Viva Ukraine».

L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Peut-on aller jusque-là ? Nous avons vérifié.

L’Ukraine demande la «démilitarisation» de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies

De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l'égide de l'ONU. «Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences», a écrit la première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshchuk sur son compte Telegram dimanche soir. «Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation», a-t-elle ajouté. «Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l'ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d'excusion de Tchernobyl», a poursuivi cette responsable.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dimanche que la situation de sécurité dans les centrales nucléaires ukrainiennes demeurait inchangée. Elle avait estimé la semaine dernière que les feux de forêt autour de Tchernobyl ne posaient pas de risque radiologique majeur. L'AIEA a cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars. La centrale a été prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion.

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Le réacteur numéro 4 de la centrale a explosé en 1986, causant la pire catastrophe nucléaire civile de l'histoire. Il est recouvert d'un double sarcophage, l'un construit par les Soviétiques et désormais endommagé, l'autre, plus moderne, inauguré en 2019. Les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés après la catastrophe, le dernier en 2000.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes

«Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends». Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres. Découvrez le reportage de nos envoyées spéciales, Margaux Benn et Véronique de Viguerie.

La situation à Marioupol est «catastrophique»

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière», a-t-il ajouté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines. «Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a-t-il affirmé dimanche soir. «Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté.

Quelque 2000 enfants ont également été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. «Et cela veut dire enlevés. Parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe», a-t-il lancé. Plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol, d'après un récent bilan communiqué par la mairie. Selon le président ukrainien, quelque 100.000 personnes sont toujours bloquées dans ce port stratégique de la mer d'Azov. Plusieurs tentatives visant à établir des itinéraires sûrs pour les civils ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de cessez-le-feu.

Journée de nouvelles négociations à Istanbul ?

Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul, lundi ou mardi selon les sources, pour tenter d'arrêter ce conflit qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon un décompte de l'ONU dimanche, et quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev. Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

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«Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses». Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.

Le point sur la situation militaire

Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération» du bassin minier du Donbass. Ce changement de stratégie fait craindre aux autorités ukrainiennes une volonté russe d'obtenir à terme «deux Ukraines» sur le modèle de la Corée du Nord et du Sud. Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien, Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer un séparation à la coréenne, a déclaré dimanche le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov.

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Une crainte renforcée par l'annonce de la tenue «dans un avenir proche» d'un referendum pour rejoindre la Russie dans le territoire séparatiste de Lougansk (est), dont Moscou a reconnu l'indépendance. «Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité», a réagi Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Sur le terrain, les combats continuent mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine, pilonnée depuis des jours par l'artillerie russe. Et selon un communiqué de l'état-major ukrainien lundi, l'aviation ukrainienne a détruit quatre avions et un hélicoptère dimanche. Les forces ukrainiennes repoussent «cinq attaques ennemies par jour» sur le front de l’Est en direction des régions séparatistes de Dontesk et Lougansk, où deux tanks russes ont été détruits, selon cette même source. En revanche, à Mykolaïv, les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

Chers internautes, bienvenue dans ce nouveau direct, où nous allons suivre la 33e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

Retrouvez le déroulé de la journée de dimanche ici.

Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines ?

L'homme aux cheveux gris est d'ordinaire un visage familier des écrans de télévision. Vladimir Poutine et lui se mettent régulièrement en scène dans des séjours dans la taïga sibérienne, au volant de véhicules tout-terrain, buvant le thé ou cueillant des champignons.

Alors pourquoi a-t-il disparu pendant deux semaines? Le Figaro y répond dans son décryptage, à lire dès maintenant.

» LIRE NOTRE DÉCRYPTAGE - Pourquoi le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a-t-il disparu des écrans pendant deux semaines?

L'Ukraine a des «preuves» de l'utilisation d'armes interdites dans le sud de son territoire

L'Ukraine a des «preuves» de l'utilisation par les forces russes de bombes à sous-munitions, des armes interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire, a assuré aujourd’hui la procureure générale ukrainienne Iryna Venediktova.

Interrogée pendant une conférence de presse sur l'éventuel recours à de telles armes pour bombarder Kiev, Iryna Venediktova a répondu qu'elle n'avait «pas de preuves concrètes» de leur usage dans la capitale et que des «investigations» étaient en cours.

«Mais (...) nous avons des preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région d'Odessa (grand port ukrainien sur la mer Noire, ndlr) et dans la région de Kherson», une ville dont s'est emparée l'armée russe, a-t-elle aussitôt ajouté.

«Nous voyons, notamment grâce à votre travail, à vous les journalistes, que d'autres armes interdites sont utilisées, mais, en ce qui me concerne, je ne peux évoquer que les cas dans lesquels je dispose de preuves sur une base très concrète, quand j'ai par exemple (...) des fragments (de ces engins) ou une analyse du sol», a-t-elle poursuivi, sans fournir d'autres détails.

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Londres met en garde contre un règlement revenant à «brader» l'Ukraine

Londres a mis en garde aujourd’hui contre des négociations avec la Russie revenant à «brader» l'Ukraine, estimant que tout accord mettant fin à l'invasion russe devrait prévoir un mécanisme de retour des sanctions contre Moscou en cas de nouvelle «agression».

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«Nous savons que Poutine ne veut pas négocier sérieusement», a déclaré la cheffe de la diplomatie Liz Truss devant les députés, accusant le président russe de «bombarder des innocents» malgré la tenue de pourparlers et estimant qu'il fallait «en faire plus» pour l'arrêter. Elle a appelé à se préoccuper du «long terme»: «Nous devons veiller à ce que les futurs pourparlers n'aboutissent pas à brader l'Ukraine et à répéter les erreurs du passé», a-t-elle souligné, jugeant que les accords précédents n'avaient pas permis d'apporter à l'Ukraine «une sécurité durable».

La ministre a insisté sur la nécessité de «restaurer l'intégrité territoriale» de l'Ukraine et de «tenir le régime de Poutine responsable devant la Cour internationale de justice». Elle a estimé que les sanctions imposées ces dernières semaines ne devaient pas être levées tant que «Poutine continue cette guerre et qu'il a des troupes en Ukraine».

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Deux biographies de Zelensky en français en mai et juin

Les deux premières biographies en français du président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont une écrite par un journaliste correspondant en Ukraine, paraîtront en mai et juin, ont annoncé lundi les éditeurs.

Volodymyr Zelensky, dans la tête d'un héros, programmée le 19 mai chez Robert Laffont, sera signée de Stéphane Siohan, correspondant à Kiev pour plusieurs médias dont Libération, et Régis Genté, correspondant de RFI à Tbilissi et spécialiste des anciennes républiques soviétiques.

«Ce livre retrace le parcours du chef d'État le plus surprenant d'Europe de ce début de XXIe siècle, un destin qui se construit entre la fiction la plus légère et la réalité la plus brutale», indiquent les éditions Robert Laffont dans leur présentation de l'ouvrage.

Une autre biographie écrite en français, attendue le 1er juin, est signée d'un journaliste de France 24, Gallagher Fenwick. Elle s'intitulera Volodymyr Zelensky, l'Ukraine dans le sang, a appris l’AFP auprès des éditions du Rocher.

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Le Tchétchène Kadyrov s'est rendu à Marioupol, selon la presse russe

Des médias russes ont affirmé aujourd’hui que l'autoritaire dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov, proche de Vladimir Poutine, s'était rendu à Marioupol pour galvaniser ses troupes qui participent à l'assaut contre cette grande ville portuaire du sud-est de l'Ukraine.

«Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov est à Marioupol pour renforcer le moral de nos combattants», a déclaré Akhmed Doudaïev, l'un des plus proches collaborateurs de Ramzan Kadyrov, cité par l'agence de presse russe RIA Novosti.

RIA Novosti a publié une photo sur laquelle on peut voir Ramzan Kadyrov posant au milieu d'une trentaine d'hommes armés dans une pièce fermée, déclarant qu'elle avait été prise à Marioupol. La télévision russe a par ailleurs publié des images montrant une rencontre entre Ramzan Kadyrov et un homme présenté comme un général russe, Andreï Mordvitchev, que l'armée ukrainienne affirme avoir tué. L'AFP n'était pas en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante.

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EN IMAGES - La périphérie de Kharkiv, symbole d’une petite victoire ukrainienne

Sur la carte, ce ne sont que quelques kilomètres et un hameau de quelques âmes. Pour les forces ukrainiennes, c'est néanmoins une petite victoire. Les soldats ukrainiens ont chassé les troupes russes du village de Mala Rogan, à environ quatre kilomètres dans la campagne à l'est de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, a constaté l'AFP.

» LIRE NOTRE GRAND REPORTAGE - Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

«Il y a des cadavres russes un peu partout, on ne les a pas comptés», a expliqué un sous-officier sur place. L'un de ses hommes parle de 25 Russes tués, ajoutant : «un des nôtres est mort». «Il y a d'autres cadavres dans les environs du village. Les Russes s'en foutent de leurs morts, ils ne veulent pas les récupérer», commente-t-il avec une mine de dégoût.

Plusieurs véhicules blindés russes ont été détruits dans les combats. Deux carcasses carbonisées sont encore présentes dans les cours des maisons aux toitures incendiées. Un camion russe frappé de la lettre Z est emmené à toute vitesse vers l'arrière du front dans un grondement de moteur. «Trophée!», s'exclame un soldat dans un grand sourire.

La prise de Mala Rogan «est d'une grande importance, car c'est à partir de là qu'ils (les soldats russes) bombardaient en permanence des zones d'habitation de la ville», a déclaré à un média local le maire de Kharkiv, Igor Terekhov. Des combats durent néanmoins depuis plusieurs jours pour le contrôle de la localité voisine de Vilkhivka, à quelques kilomètres plus au nord, une autre position avancée de l'armée russe d'où celle-ci bombarde également Kharkiv.

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En Russie, les options se réduisent toujours plus pour les entreprises étrangères

Revendre, mais à qui? Partir et tout perdre, ou rester malgré tout? Pour les entreprises étrangères présentes en Russie, les options sont de plus en plus réduites dans un contexte financier et géopolitique sur lequel elles n'ont aucune prise.

» POUR EN SAVOIR PLUS - Partir ou rester ? Le dilemme des entreprises françaises implantées en Russie

«On n'est plus sur des considérations purement économiques : tous les mécanismes de marché sont sous cloche pour des raisons militaires et géopolitiques. Les entreprises ne savent pas ce qu'elles peuvent faire, doivent faire et comment elles devraient le faire, il y a un flou juridique et financier», résume pour l'AFP Sylvain Bersinger, économiste au cabinet Asterès. «Il y a un problème d'absence de visibilité, mais il faut essayer de temporiser au maximum. Beaucoup d'entreprises sont livrées à elles-mêmes et, dans le raisonnement de leurs responsables, l'idée est de limiter la casse, ce que l'on peut comprendre», renchérit Philippe Métais, avocat associé au cabinet Bryan Cave Leighton Paisner.

Lundi, comme d'autres groupes depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février, le brasseur néerlandais Heineken a annoncé son départ de Russie et dit «viser une cession ordonnée à un nouveau propriétaire en pleine conformité avec les lois internationales et locales», en indiquant que la transaction lui coûterait 400 millions d'euros pour perte de valeur et autres «charges exceptionnelles». Son concurrent danois Carlsberg a pris dans la foulée «la décision difficile et immédiate de viser une vente complète» de ses activités russes.

De son côté, le constructeur automobile français Renault évalue «les options possibles concernant sa participation» dans sa grosse filiale russe AvtoVAZ, ouvrant la voie à une éventuelle sortie. «Si Renault est allé en Russie, c'est bien parce qu'il n'y avait pas de constructeurs domestiques. Les seuls qui pourraient acheter seraient peut-être des Chinois car en termes de sanctions, c'est beaucoup trop délicat», juge Sylvain Bersinger. «Pour les entreprises non concernées par le périmètre des sanctions» décidées contre la Russie par l'Union européenne ou les États-Unis, comme Leroy Merlin ou Auchan, «tout ce qui n'est pas interdit devrait être autorisé, mais il y a une sorte de pression politique, économique, morale qui s'exerce sur elles», estime Philippe Métais.

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L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible «empoisonnement», a rapporté aujourd’hui le Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens «ont développé des symptômes», écrit le journal américain en citant des «personnes au courant de cette situation». Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés «et leurs vies ne sont pas en danger», ajoute-t-il.

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent selon elles saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

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Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit pour sa part qu'il n'était pas certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

Le journal confirme en tout cas que l'oligarque russe, considéré proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.

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Projet de budget de Biden : 6,9 milliards de dollars pour aider l'Otan et un milliard pour l'Ukraine

Le projet de budget 2023 du président américain Joe Biden comprend 6,9 milliards de dollars pour l'Initiative européenne de dissuasion, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l'agression russe» ainsi qu'un milliard supplémentaire en faveur de l'Ukraine.

«J'appelle à la poursuite des investissements pour répondre avec force à l'agression de (Vladimir) Poutine contre l'Ukraine, avec le soutien des États-Unis pour couvrir les besoins économiques, humanitaires et de sécurité de l'Ukraine», a souligné Joe Biden dans un communiqué.

Le président souhaite aussi que d'importants investissements soient réalisés dans la sécurité nationale pour garantir que les militaires américains «restent les mieux préparés, les mieux entraînés et les mieux équipés au monde».

Alors que la guerre en Ukraine fait rage depuis plus d'un mois, le président ukrainien Volodymyr Zelensky presse les pays de l'OTAN de lui fournir davantage d'armes, notamment des avions de chasse, des systèmes de défense antimissile, des chars, des véhicules blindés et des missiles anti-navires.

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Les antivirus russes Kaspersky ajoutés à une liste noire américaine

L'éditeur russe de logiciels antivirus Kaspersky a été placé par le régulateur américain des télécoms (FCC) sur une liste noire qui sanctionne les entreprises considérées comme une «menace pour la sécurité nationale».

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Cette liste compte sept sociétés chinoises, dont Huawei et ZTE. Kaspersky est la première entreprise russe à être incluse sur cette liste, qui bloque l'accès aux subventions d'un fonds du régulateur public pour soutenir les télécommunications dans les zones rurales.

Le communiqué de la FCC, paru vendredi, ne mentionne pas l'invasion de la Russie en Ukraine. Mais selon Kaspersky, cette décision a été prise «pour des motifs politiques», selon un communiqué de réaction publié sur son site.

L'office allemand en charge des questions de cybersécurité (BSI) a récemment recommandé d'éviter l'utilisation des logiciels antivirus de Kaspersky, avertissant que l'entreprise pourrait être impliquée, de gré ou de force, dans d'éventuelles attaques informatiques.

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L'ONU va chercher à mettre en place un «cessez-le-feu humanitaire» entre la Russie et l'Ukraine

L'ONU va chercher à mettre en place un «cessez-le-feu humanitaire» entre la Russie et l'Ukraine, a annoncé lundi son secrétaire général Antonio Guterres.

Lors d'une déclaration à la presse au siège des Nations unies à New York, Antonio Guterres a déclaré avoir «demandé à Martin Griffiths (secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires, Ndlr) d'étudier immédiatement avec les parties impliquées la possibilité d'accords et d'arrangements pour un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine».

Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution

Le titre de presse est mis sous pression par la récente loi sanctionnant la critique de l'armée Russe.

Lire l’article de notre correspondant à Moscou : Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution

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Selon la mairie de Marioupol, 5000 personnes sont mortes dans le siège de la ville

Près de 5000 personnes ont été tuées dans la ville de Marioupol depuis que la ville est assiégée par l’armée russe, a déclaré lundi un porte-parole du maire de la ville. Selon les autres données relayées par la mairie, 90% des bâtiments de Marioupol ont été endommagés et environ 40% ont été détruits.

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Le même ordre de grandeur a été évoqué par une conseillère de la présidence ukrainienne, en charge des couloirs humanitaires. «Environ 5000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus», a annoncé Tetiana Lomakina à l’AFP, estimant qu'«au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (...) il pourrait y avoir autour de 10.000 morts».

Joe Biden propose 6,9 milliards de dollars pour aider l'Otan et un milliard pour l'Ukraine

Le projet de budget des États-Unis proposé par Joe Biden comprend 6,9 milliards de dollars pour l'Initiative européenne de dissuasion, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et «la lutte contre l'agression russe» ainsi qu'un milliard supplémentaire en faveur de l'Ukraine.

>> LIRE AUSSI : Novaïa Gazeta, ultime bastion de la presse indépendante russe, suspend sa parution

«J'appelle à la poursuite des investissements pour répondre avec force à l'agression de (Vladimir) Poutine contre l'Ukraine avec le soutien des États-Unis pour les besoins économiques, humanitaires et de sécurité de l'Ukraine», a souligné Joe Biden dans un communiqué. Le président a appelé à procéder à d'importants investissements dans la sécurité nationale «pour garantir que nos militaires restent les mieux préparés, les mieux entraînés et les mieux équipés au monde».

Un festival de cinéma présentant des films russes annulé à Nantes

Un festival de cinéma qui devait présenter des films russes à Nantes du 31 mars au 3 avril et qui faisait l'objet de critiques d'une association franco-ukrainienne, a été annulé, ont annoncé lundi les organisateurs. «Dans l'impossibilité de projeter une partie des films programmés et d'accueillir tous les invités pressentis, l'association Univerciné annonce l'annulation du festival Univerciné Entre Lviv et l'Oural aux dates prévues (...) et son report à une date ultérieure, non connue à ce jour», ont-ils expliqué dans un communiqué.

L'association Univerciné dit regretter «que la création cinématographique ambitieuse et engagée, qui avait été sélectionnée, reste inaccessible au moment même où elle aurait pu contribuer à une appréhension intellectuellement fine et aiguisée de l'époque douloureuse que nous traversons». Sur Facebook, l'association franco-ukrainienne Tryzub avait dénoncé l'organisation de l'événement au cinéma Katorza.

«Le format de ce festival, proposé par les organisateurs, et plus encore son nom - »Entre Lviv et l'Oural« - provoque une grande indignation des citoyens ordinaires d'Ukraine. Cela est considéré comme propageant l'idée que Poutine a déjà annexé l'Ukraine - ce que diffuse également la propagande du gouvernement russe», estime l'association sur son site où figure une pétition réclamant l'annulation. Sur son site, l'association relaie également un texte du maire de Lviv Andrii Sadovyi demandant aussi l'annulation du festival. «La décision d'organiser une telle manifestation au moment d'une violation sans précédent de toutes les normes du droit international par l'agresseur russe est au moins illogique, biaisée et inhumaine».

Ukraine: les pertes économiques liées à la guerre estimées à plus de 500 milliards d'euros

Le gouvernement ukrainien a estimé lundi à plus de 500 milliards d'euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie, a annoncé lundi sur Facebook la ministre de l'Économie ukrainienne, Ioulia Sviridenko. La ministre a chiffré à «564,9 milliards de dollars» (515,8 milliards d'euros au cours actuel, ndlr) «l'impact direct des destructions» depuis le début de l'invasion russe le 24 février, auquel s'ajoutent «les effets indirects des combats» sur l'économie notamment liés à l'explosion du chômage, à la forte diminution de la consommation des ménages ou encore à la baisse des recettes de l'État.

C'est au niveau des infrastructures que les pertes sont les plus importantes, a indiqué Ioulia Sviridenko, avec «près de 8000 kilomètres de routes endommagées ou détruites», ainsi que «des dizaines de gares, des aéroports», pour un montant de 108,5 milliards d'euros. Dix millions de mètres carrés de logement et 200.000 voitures ont été détruits en plus d'un mois, a-t-elle ajouté. Loulia Sviridenko, également vice-première ministre, a par ailleurs estimé à 102 milliards d'euros la baisse du PIB en 2022, soit une contraction estimée de plus de 55% de l'économie par rapport à 2021. Le budget de l'État ukrainien risque, lui, d'être amputé de 43,8 milliards d'euros, selon la ministre de l'Économie, soit une baisse de près de 90% sur le budget annuel prévu.

La Macédoine du Nord ordonne l'expulsion de cinq diplomates russes

La Macédoine du Nord a ordonné lundi l'expulsion de cinq diplomates russes, a annoncé le ministère des Affaires étrangères. Ces diplomates «se livraient à des activités contraires à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques», a précisé le ministère dans un communiqué, en référence au traité qui encadre les rapports entre les États. Les intéressés ont cinq jours pour quitter le petit pays des Balkans, a ajouté le ministère.

Cette décision survient après une série d'expulsions récentes de diplomates russes des États-Unis, de Pologne, de Bulgarie, de Slovaquie ou des pays baltes. Ces dernières années, la Macédoine du Nord a expulsé des diplomates russes à trois reprises dans la foulée de l'affaire de l'empoisonnement de Sergueï Skripal à Salisbury, en Grande-Bretagne. Londres accuse Moscou d'en être responsable.

Moscou envisage de restreindre l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays «inamicaux»

Le chef de la diplomatie russe a annoncé lundi qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actes «inamicaux», en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine. «Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers», a déclaré Sergueï Lavrov, ajoutant que ce projet prévoyait «toute une série de restrictions» pour entrer en Russie, mais sans préciser quels pays seraient sanctionnés en particulier.

Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

Lire notre grand entretien : Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Bruxelles souhaite le retrait des «passeports dorés» aux Russes sous sanctions

La Commission européenne a recommandé lundi aux pays membres de l'UE ayant accordé des «passeports dorés» à des citoyens russes ou biélorusses, d'envisager de les retirer pour les personnes faisant l'objet de sanctions en lien avec la guerre en Ukraine. Trois pays de l'Union européenne, la Bulgarie, Chypre et Malte, ont tiré pendant des années d'importants revenus en octroyant la nationalité de leur pays à des étrangers en échange d'investissements. Ces programmes, depuis longtemps dans le collimateur de la Commission, ont tous été soit arrêtés soit suspendus.

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«Certains ressortissants russes ou bélarusses qui font l'objet de sanctions ou soutiennent de manière significative la guerre en Ukraine pourraient avoir acquis la citoyenneté de l'Union européenne ou un accès privilégié à l'Union, y compris pour voyager librement dans l'espace Schengen, dans le cadre de ces programmes», a souligné l'exécutif européen dans un communiqué. «Pour faire face à ces risques immédiats», la Commission «recommande aux États membres d'évaluer s'il y a lieu de retirer la citoyenneté accordée dans le cadre d'un programme de “passeport doré” aux ressortissants russes ou bélarusses» figurant sur la liste noire de l'UE. La Commission a souligné qu'elle ne savait pas combien de personnes sanctionnées étaient potentiellement en possession de «passeports dorés».

Demander le paiement du gaz russe en roubles n'est «pas acceptable», affirme le G7

Les pays du G7 ont estimé lundi qu'exiger un paiement en roubles du gaz russe n'est «pas acceptable» et montre que le président russe Vladimir Poutine est «dos au mur», a déclaré le ministre allemand de l'Économie Robert Habeck. «Tous les ministres du G7 sont tombés d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'une violation unilatérale et claire des contrats existants (...) ce qui signifie qu'un paiement en roubles n'est pas acceptable», a dit Robert Habeck, à l'issue d'une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. «Je pense qu'il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur», a-t-il ajouté.

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta annonce suspendre sa publication

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé lundi suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine, au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques. Dans un communiqué publié sur son site, le journal, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les «agents de l'étranger».

La Russie expulse trois diplomates slovaques

La Russie a annoncé lundi l'expulsion de trois diplomates slovaques, en réaction à une décision similaire prise en mars par la Slovaquie à l'égard de trois diplomates russes.

La Russie «a décidé de déclarer “persona non grata” trois diplomates de l'ambassade de Slovaquie. Ils doivent quitter le territoire de la Fédération de Russie dans les 72 heures», a indiqué le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

Volodymyr Zelensky va s'adresser au Parlement grec le 7 avril

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky va s'adresser au Parlement grec le 7 avril, moins d'un mois et demi après le début de l'invasion russe de son pays, où vivent environ 150.000 Grecs, a appris l’AFP lundi de source parlementaire. Son discours par visioconférence, qui suit plusieurs interventions similaires devant des parlements occidentaux, est annoncé pour 12h00 (9h00 GMT), a précisé l'Agence de presse grecque ANA, citant des sources parlementaires.

La date du 7 avril a été arrêtée lors d'un entretien lundi matin entre le président du Parlement grec Konstantinos Tasoulas et l'ambassadeur d'Ukraine en Grèce, Sutenko Sergiy. Volodymyr Zelensky répondra ainsi à l'invitation du premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, lors d'une conversation téléphonique avec lui vendredi, la troisième depuis le début du conflit, a encore précisé l'ANA. Dans un message vidéo diffusé dimanche, Kyriakos Mitsotakis a réaffirmé que la Grèce se tient aux côtés de l'Ukraine dans «la lutte contre la tyrannie» car «pour les Grecs, la souffrance des Ukrainiens est une question profondément personnelle».

Le Kazakhstan ne veut pas se retrouver derrière un «nouveau Rideau de fer»

Le Kazakhstan, allié de Moscou, n'entend pas se retrouver derrière «un nouveau Rideau de fer», prévient lundi son vice-ministre des Affaires étrangères, qui appelle les Occidentaux à investir dans son pays. «S'il y a un nouveau Rideau de fer, nous ne voulons pas être derrière», a déclaré au quotidien allemand Die Welt Roman Vassilenko.

Le vice-ministre appelle en outre les entreprises occidentales à investir dans ce vaste pays d'Asie centrale. Les entreprises ne doivent pas investir au Kazakhstan «uniquement pour contourner les sanctions contre la Russie», estime Roman Vassilenko. «Mais toutes les entreprises de bonne réputation qui veulent délocaliser leur production ici sont les bienvenues», assure-t-il.

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Ex-république soviétique d'Asie centrale, le Kazakhstan, qui jouit traditionnellement de relations cordiales avec l'Occident, cherche un équilibre entre la distanciation de la campagne russe en Ukraine et le maintien de ses liens amicaux avec Moscou.

Après le choc ukrainien, l'ONU appelle à agir contre la dette des pays vulnérables

Il est urgent d'agir contre la dette des pays défavorisés, affaiblis par la guerre en Ukraine et son cortège de hausse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, selon la cheffe de la Cnuced. La pandémie de Covid-19 avait déjà réduit la marge de manœuvre budgétaire des pays en développement et alourdi leur dette, souligne dans un entretien à l'AFP Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, qui vise à mieux intégrer les pays en développement dans l'économie mondiale.

«Alors comment faire désormais face à l'augmentation des prix des carburants, des denrées alimentaires et des engrais?» liée à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, s'interroge t-elle. Le coût du fret a augmenté de 34% depuis le début de la guerre le 24 février, selon l'organisation qu'elle dirige. Les problèmes de transport et les perturbations dans les chaînes d'approvisionnement mondiales entraînent également une hausse des coûts et des prix. Les pays pauvres ne vont pas être en mesure d'y faire face sans aide, alerte Rebeca Grynspan, qui réclame des mécanismes pour résoudre leurs problèmes de liquidités et de dette.

«Nous avons besoin d'un meilleur mécanisme de restructuration de la dette et d'allègement de la dette. C'est quelque chose qui doit être discuté au sein du G20 et également lors des réunions de printemps que nous aurons en avril, à la Banque mondiale et au FMI», plaide l'ancienne vice-présidente du Costa Rica. Selon la Cnuced, les pays en développement devraient avoir besoin de 310 milliards de dollars pour assurer le service de la dette publique extérieure en 2022, l'équivalent de 9,2% de l'encours de la dette publique extérieure à la fin de 2020.

40.000 réfugiés de plus en 24 heures, mais le flux ralentit

Un peu plus de 40.000 réfugiés ont fui l'Ukraine ces dernières 24 heures, portant le total de personnes qui essayent d'échapper aux combats déclenchés par l'armée russe le 24 février à près de 3,9 millions, selon le décompte de l'ONU.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti même si on se rapproche du nombre de 4 millions qu'avait projeté le HCR au début du conflit. Au total, plus de 10 millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

Dans l’ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales

Une femme erre sur le boulevard plongé dans le noir. «Où y a-t-il un abri?» demande-t-elle à la volée aux rares passants du quartier. Chargés de sacs et de valises, des riverains s’enfuient. Deux femmes en état de choc, qui travaillaient dans le quartier se pressent vers l’hypothétique arrêt de bus censé les ramener à la maison.

Il était 16 heures samedi lorsque trois salves ont retenti à Lviv, laissant s’échapper un immense nuage de fumée noire. «Des missiles de croisière de haute précision», s’est félicité le ministre russe de la Défense. Cinq blessés ont été répertoriés. Deux heures et demie plus tard, une attaque similaire s’est reproduite, cette fois dans une usine de réparation de tanks.

» LIRE NOTRE REPORTAGE : Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Une rencontre Poutine-Zelensky serait actuellement «contre-productive», affirme Sergueï Lavrov

Le chef de la diplomatie russe a jugé qu'une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky serait pour l'heure «contre-productive» et l'a conditionnée à l'adoption des exigences de Moscou dans les négociations.

Vladmir Poutine «a dit qu'il ne refuserait jamais une rencontre avec le président Zelensky, mais il faut que cette rencontre soit bien préparée. Le conflit au sein de l'Ukraine s'est aggravé pendant toutes ces années, beaucoup de problèmes se sont accumulés», a déclaré Sergueï Lavrov. «Donc, se rencontrer et dire ''Qu'est-ce que tu penses? Moi je pense que…'' serait juste contre-productif», a-t-il poursuivi, lors d'une conférence de presse, alors que les délégations russe et ukrainienne sont attendues à Istanbul pour une nouvelle session de discussions.

«La dénazification et la démilitarisation de l'Ukraine sont un élément obligatoire de l'accord que nous essayons d'obtenir, a-t-il déclaré. Nous aurons besoin d'une rencontre entre Poutine et Zelensky, seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés.»

» LIRE NOTRE ARTICLE : Volodymyr Zelensky veut des négociations en tête à tête avec Poutine

Le Kremlin qualifie «d'alarmants» les commentaires de Biden sur Poutine

Le Kremlin a dénoncé les commentaires «alarmants» du président américain Joe Biden qui a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de «boucher», en pleine offensive russe en Ukraine.

«Cette déclaration est sans doute alarmante», a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en soulignant que Moscou continuerait de suivre de manière «très attentive les propos du président américain».

Les pourparlers ne commenceront que demain, annonce le Kremlin

Alors que de nouvelles négociations devaient avoir lieu en ce début de semaine, la Russie a annoncé qu’elles ne commenceraient que demain en Turquie. De plus, le porte-parole du Kremlin a ajouté qu’aucune «avancée significative» n’était pour le moment constatée.

Kiev renonce à tout couloir d'évacuation de civils lundi par crainte de «provocations» russes

Alors que de nouveaux pourparlers ont lieu en ce début de semaine en Turquie, le gouvernement ukrainien renonce à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de «provocations» russes.

«Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd'hui», a écrit la vice-première ministre Iryna Verechtchouk sur Telegram.

Madrid annonce un plan d'aides directes de 6 milliards d’euros

Le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a annoncé un plan d'aides directes de six milliards d'euros pour les ménages et les entreprises, dont des subventions sur les carburants, afin de compenser les conséquences économiques de la guerre en Ukraine.

Ce plan, qui sera adopté mardi en Conseil des ministres, «sera en vigueur jusqu'au 30 juin» et inclura également «10 milliards d'euros» de crédits garantis par l'Etat, a précisé le chef du gouvernement espagnol lors d'un forum économique.

Découverte d'une seconde mine en dérive à proximité des côtes turques

Une mine, qui pourrait avoir dérivé depuis l'Ukraine, a été découverte lundi au large d'Igneada, dans le nord-ouest de la Turquie, après la désactivation d'une première samedi à l'entrée du Bosphore, a annoncé le ministère de la Défense turc. «Une mine a été détectée au large d'Igneada, près de la frontière bulgare» sur la mer Noire, a indiqué le ministère sur Twitter, précisant que les unités d'opération spéciale de la marine turque ont été dépêchées sur place. La mine a été isolée «et une intervention a été initiée en vue de la neutraliser», a ajouté le ministère.

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Une première mine, découverte samedi, a été désactivée par la marine turque. Un pêcheur avait dit avoir vu cette mine à 2 km au large de Rumelifeneri, à l'entrée du Bosphore, au nord d'Istanbul. Ankara a indiqué s'être entretenu avec les autorités ukrainiennes et russes et poursuivre «sa coordination avec elles à ce sujet». Les autorités turques ont mis en garde il y a quelques jours contre le risque émanant de mines en provenance des côtes ukrainiennes, qui pourraient s'être désamarrées à cause d'une tempête, en publiant un message sur le système maritime d'alerte NAVTEX.

Zelensky estime «que la guerre peut rapidement se terminer»

Lors d’un entretien en visioconférence avec plusieurs journalistes russes, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à envisager la «neutralité» de l’Ukraine. «Ce point des négociations est compréhensible pour moi, et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a déclaré le chef d’État. Zelensky pense également «que la guerre peut rapidement se terminer» car, selon lui, «c’est seulement Poutine et son entourage qui la retarde». Le président ukrainien a d’ailleurs expliqué qu’il était disposé à rencontrer le chef du Kremlin.

Heineken annonce son retrait de Russie

Le brasseur néerlandais Heineken a annoncé lundi qu'il quitterait la Russie, où il compte 1.800 employés, à cause de la guerre en Ukraine qui continue à «se déployer et à s'intensifier». «La propriété de Heineken dans l'entreprise en Russie n'est plus durable ni viable dans l'environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie», a déclaré le deuxième plus gros brasseur mondial dans un communiqué.

«En Ukraine, l’armée russe a opté pour une stratégie de terreur»

Pour le général (2S) Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire, ex-commandant des opérations spéciales et auteur du livre Soldat de l’ombre, l’armée russe n’a pas su anticiper la résistance ukrainienne et se trouve dans une situation où, face à l’intensité croissante des combats et à la multiplicité des fronts, sa montée en puissance est inévitable. Jusqu’à quel point? Lisez notre entretien.

Kiev appelle à boycotter les supermarchés Auchan

Renault a choisi la semaine dernière de se retirer de Russie. Danone, Lactalis et Air liquide y réfléchissent. Auchan, lui, a décidé d'assumer : le distributeur et ses enseignes cousines de la famille Mulliez, Leroy Merlin et Decathlon, persévèrent à rester malgré la virulence des critiques qui leur sont faites. La pression s'est accentuée ce dimanche lorsque le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé les clients à boycotter le distributeur, comme il l'avait fait la semaine dernière pour Renault. «Apparemment, les pertes d'emplois en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine, ­déplore sur Twitter Dmytro ­Kouleba. Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses ­produits.» Lisez notre décryptage.

Plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé leur aide à l'Ukraine, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée. Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, le chef d’État a déclaré avoir reçu «des signaux» de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni. «On a eu des signaux de lui et de quelques autres hommes d'affaires, proposant: on peut aider d'une manière ou d'une autre, on peut faire quelque chose”», a-t-il raconté.

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«Certains ont dit qu'ils étaient prêts à aider à la reconstruction du pays après la guerre. Nous sommes prêts à transférer nos affaires en Ukraine, nous vivons en Angleterre ou quelque part en Suisse, nous le voulons. Mais comment peut-on faire pour ne pas figurer sur la liste des sanctions?”», a relaté le président. «Certaines personnes ne veulent pas donner leur nom et disent qu'elles veulent aider notre armée, tout en étant des citoyens de la Fédération de Russie», a-t-il poursuivi.

Volodymyr Zelensky a ensuite assuré que quels que soient les hommes d'affaires prêts à donner de l'argent pour soutenir l'armée ukrainienne, l'Ukraine était prête à «assurer leur sécurité, leur fournir du travail et permettre à leurs affaires de se développer». «Je parle concrètement des sanctions dans notre État. On peut en discuter, on peut discuter du changement de citoyenneté de ces personnes», a-t-il expliqué, soulignant qu'il n'était pas «obligatoire de le faire publiquement». Selon le Wall Street Journal de mercredi, Volodymyr Zelensky aurait demandé à Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, estimant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie.

Le régulateur de l’énergie appelle les Français à réduire dès maintenant leur consommation

Le président de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), Jean-François Carenco, a appelé lundi l'ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d'énergie, au risque de faire face à des tensions d'approvisionnement l'hiver prochain. Dans un entretien au quotidien Les Echos, le patron du régulateur de l'énergie juge que les difficultés d'approvisionnement de gaz provoquées par la guerre en Ukraine et la baisse inédite de la production d'électricité nucléaire d'EDF vont nécessairement entraîner des difficultés à l'hiver 2022 si rien n'est fait.

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«Il faut économiser du gaz et de l'électricité en France dès maintenant sinon cela pourrait mal se passer l'hiver prochain», a insisté Jean-François Carenco, invitant chacun à faire des efforts, «les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics mais aussi chacun d'entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation, les lumières». «Il y a urgence et chacun doit s'y mettre», a-t-il ajouté.

Pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir Poutine avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ? Lisez notre décryptage.

Une minute de silence pour l'Ukraine aux Oscars

Les stars d'Hollywood ont observé dimanche soir une minute de silence en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars, après moult spéculations sur la manière dont le gratin du cinéma américain allait aborder la question. Beaucoup appelaient les organisateurs à parler ouvertement de la guerre, mais d'autres craignaient que le moment soit vu comme déplacé ou irrespectueux au milieu des paillettes. Pendant le bref instant de recueillement dimanche, des textes ont été diffusés sur l'écran géant du Dolby Theatre, appelant à envoyer de l'aide en énumérant les besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la «nourriture», des «soins médicaux» ou des «couvertures». «Nous voudrions avoir une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien actuellement confronté à une invasion», disait le premier message. «Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles», ajoutait un autre.

L'actrice Mila Kunis, qui est née en Ukraine et y a passé une partie de son enfance, a fait référence à son pays d'origine en présentant la chanteuse Reba McEntire, sans toutefois le nommer. «Des événements mondiaux récents font que beaucoup d'entre nous se sentent abattus, mais lorsque vous voyez la force et la dignité de ceux qui sont confrontés à une telle dévastation, il est impossible de ne pas être ému par leur résilience», a dit Mila Kunis. «On ne peut qu'admirer ceux qui trouvent la force de continuer à se battre au milieu d'inimaginables ténèbres», a-t-elle ajouté. L'acteur Jason Momoa a lui arboré une pochette aux couleurs du drapeau ukrainien, tandis que le légendaire réalisateur Francis Ford Coppola a lancé «Viva Ukraine».

L'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Peut-on aller jusque-là ? Nous avons vérifié.

L’Ukraine demande la «démilitarisation» de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies

De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes qui ont demandé la «démilitarisation» du secteur sous l'égide de l'ONU. «Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences», a écrit la première ministre adjointe ukrainienne Iryna Vereshchuk sur son compte Telegram dimanche soir. «Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation», a-t-elle ajouté. «Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l'ONU prenne des mesures immédiates pour démilitariser la zone d'excusion de Tchernobyl», a poursuivi cette responsable.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a indiqué dimanche que la situation de sécurité dans les centrales nucléaires ukrainiennes demeurait inchangée. Elle avait estimé la semaine dernière que les feux de forêt autour de Tchernobyl ne posaient pas de risque radiologique majeur. L'AIEA a cessé, depuis le 9 mars, de recevoir en direct les données provenant de Tchernobyl. Elle s'est inquiétée dimanche de l'absence de rotation du personnel de la centrale depuis le 20 mars. La centrale a été prise par l'armée russe le 24 février, au premier jour de l'invasion.

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Le réacteur numéro 4 de la centrale a explosé en 1986, causant la pire catastrophe nucléaire civile de l'histoire. Il est recouvert d'un double sarcophage, l'un construit par les Soviétiques et désormais endommagé, l'autre, plus moderne, inauguré en 2019. Les trois autres réacteurs de la centrale ont été progressivement fermés après la catastrophe, le dernier en 2000.

Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes

«Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends». Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres. Découvrez le reportage de nos envoyées spéciales, Margaux Benn et Véronique de Viguerie.

La situation à Marioupol est «catastrophique»

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, «la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique», a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. «Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière», a-t-il ajouté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines. «Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées (...) il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments», a-t-il affirmé dimanche soir. «Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs», a-t-il ajouté.

Quelque 2000 enfants ont également été emmenés vers la Russie, a-t-il dénoncé. «Et cela veut dire enlevés. Parce que nous ne savons pas exactement où ils sont. Certains sont avec leurs parents, d'autres non. C'est une catastrophe», a-t-il lancé. Plus de 2000 civils ont été tués à Marioupol, d'après un récent bilan communiqué par la mairie. Selon le président ukrainien, quelque 100.000 personnes sont toujours bloquées dans ce port stratégique de la mer d'Azov. Plusieurs tentatives visant à établir des itinéraires sûrs pour les civils ont échoué, les deux parties s'accusant mutuellement de violations de cessez-le-feu.

Journée de nouvelles négociations à Istanbul ?

Négociateurs ukrainiens et russes se retrouvent à Istanbul, lundi ou mardi selon les sources, pour tenter d'arrêter ce conflit qui a déjà contraint plus de 3,8 millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, selon un décompte de l'ONU dimanche, et quelque 63 milliards de dommages aux infrastructures du pays, selon une étude de l'Ecole d'économie de Kiev. Un des points importants des négociations porte sur «les garanties de sécurité et la neutralité, le statut dénucléarisé de notre Etat», a déclaré dimanche le président ukrainien Voldymyr Zelensky à des médias indépendants russes, selon la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

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«Ce point des négociations est compréhensible pour moi et il est en discussion, il est étudié en profondeur», a-t-il affirmé. Mais il devra être soumis à référendum et il faut des garanties, a-t-il prévenu, accusant le président russe Vladimir Poutine et son entourage de faire «traîner les choses». Une séance de négociations avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, au niveau des ministres des Affaires étrangères, mais n'avait débouché sur aucune avancée concrète. Depuis lors, les discussions se sont poursuivies par visioconférence, jugées «difficiles» par les deux camps.

Le point sur la situation militaire

Vendredi, le commandement russe avait créé la surprise en annonçant «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération» du bassin minier du Donbass. Ce changement de stratégie fait craindre aux autorités ukrainiennes une volonté russe d'obtenir à terme «deux Ukraines» sur le modèle de la Corée du Nord et du Sud. Après avoir échoué à prendre Kiev et à renverser le gouvernement ukrainien, Moscou «pourrait imposer une ligne de séparation entre les régions occupées et non occupées de notre pays, (dans) une tentative» d'instaurer un séparation à la coréenne, a déclaré dimanche le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov.

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Une crainte renforcée par l'annonce de la tenue «dans un avenir proche» d'un referendum pour rejoindre la Russie dans le territoire séparatiste de Lougansk (est), dont Moscou a reconnu l'indépendance. «Tous les faux référendums dans les territoires occupés temporairement sont nuls et non avenus et n'auront aucune légitimité», a réagi Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

Sur le terrain, les combats continuent mais l'étau semblait se desserrer dans certaines villes assiégées, comme à Mykolaïv, ville-verrou sur la route d'Odessa, plus grand port d'Ukraine, pilonnée depuis des jours par l'artillerie russe. Et selon un communiqué de l'état-major ukrainien lundi, l'aviation ukrainienne a détruit quatre avions et un hélicoptère dimanche. Les forces ukrainiennes repoussent «cinq attaques ennemies par jour» sur le front de l’Est en direction des régions séparatistes de Dontesk et Lougansk, où deux tanks russes ont été détruits, selon cette même source. En revanche, à Mykolaïv, les habitants ont retrouvé un peu d'espoir, après des semaines terribles pendant lesquelles l'armée russe a tenté en vain de prendre la ville. Le front a même sensiblement reculé, avec une contre-offensive ukrainienne sur Kherson, à quelque 80 km au sud-est, seule ville d'importance dont l'armée russe ait revendiqué la prise totale depuis le début de son invasion de l'Ukraine le 24 février.

Bonjour à tous et bienvenue sur ce direct

Chers internautes, bienvenue dans ce nouveau direct, où nous allons suivre la 33e journée de combats après le début de l’invasion russe en Ukraine, le 24 février. Suivez minute par minute les dernières informations liées à ce conflit.

Retrouvez le déroulé de la journée de dimanche ici.

Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

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L'Humanité

Allemagne. Dans la première économie de la zone euro, les pauvres grelottent

Actu

La flambée des prix, qui atteint 5,3 % outre-Rhin, soit un record absolu sur les trente dernières années, touche surtout les plus démunis, accablés par les hausses vertigineuses de leurs factures de gaz et d’électricité.

Bruno Odent

Des centaines de milliers de citoyens allemands affirment avoir des difficultés à faire face à leurs dépenses ordinaires. L’inflation, qui a atteint 5,3 % en décembre sur le niveau des prix mesuré le mois précédent, frappe de plein fouet les plus pauvres, les plus âgés et les femmes. Selon un sondage réalisé en ligne du 7 au 9 janvier par l’institut YouGov pour le compte de la Postbank (Banque postale), plus de 10 % des personnes interrogées affirment avoir désormais des difficultés à boucler leurs fins de mois. C’est même 17 % chez ceux qui perçoivent un revenu net mensuel inférieur à 2 500 euros. L’inflation, qui dépasse des niveaux jamais atteints sur trente ans outre-Rhin, dopée par l’explosion des prix de l’énergie et des loyers, touche de plein fouet les milieux populaires.

L’inquiétude s’étend dans de très larges couches de la population puisque 44 % des personnes interrogées par YouGov se disent préoccupées par l’évolution de leur pouvoir d’achat, leurs salaires restant en panne alors que les prix s’envolent. À côté de l’augmentation du coût du carburant, la flambée des factures de gaz et d’électricité frappe très douloureusement les plus modestes. Pour se chauffer, ceux qui sont équipés de chaudières au gaz ont ainsi dû dépenser près de 50 % de plus en 2021. Quant aux tarifs d’électricité, ils ont crû de 18,4 %, à 34 centimes le kilowattheure (14 centimes pour le tarif réglementé d’EDF), selon une moyenne réalisée entre les prix pratiqués par les différents opérateurs privés d’un marché électrique totalement libéralisé.

La précarité énergétique a fait irruption dans le débat public

Plusieurs associations tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences de ces hausses. Une allocation spécifique versée aux plus pauvres pour les aider à faire face à leurs dépenses énergétiques n’a pas été indexée sur cette soudaine flambée des prix. Ainsi n’en couvre-t-elle aujourd’hui que moins des deux tiers. Le Deutscher Paritätischer Verband (DPV), qui regroupe plusieurs dizaines d’ONG humanitaires et caritatives du pays, est sorti de ses gonds pour demander au chancelier Scholz ­et à son gouvernement de coalition – SPD­-Verts-libéraux – d’introduire d’urgence des dispositions exceptionnelles pour que les plus démunis ne soient « pas condamnés à grelotter cet hiver ». Pour les personnes réduites à survivre avec les minima sociaux comme l’allocation Hartz de base, « c’est une vraie descente aux enfers », souligne Dieter Kleinecke, responsable local de DPV à Düsseldorf, qui revendique « un relèvement d’au moins 50 % » de ces versements.

La Stromarmut (littéralement « indigence en courant électrique ») a fait irruption dans le débat public tant cela est devenu un sujet de préoccupation. Quelque 600 000 foyers ont déjà été victimes de coupures d’électricité durant l’hiver 2020-2021. Et ce nombre de citoyens de la première économie de la zone euro privés d’accès à la lumière, au chauffage et à l’usage du réfrigérateur va être dépassé cette année « tant la situation s’aggrave de jour en jour », prévient Dieter Kleinecke.

Les défauts systémiques de la transition énergétique organisée par les autorités allemandes ont largement contribué à l’envolée des prix de l’électricité. La confirmation de sortie du nucléaire comme la fuite en avant sur les renouvelables – éolien et solaire – dans l’aménagement du « territoire énergétique » par le nouveau superministre de l’Économie et de l’Écologie, le Vert Robert Habeck, ne peuvent qu’enclencher de nouveaux engrenages funestes. Tant sur l’envolée du prix du kilowatt­heure que sur le front climatique.

Un allégement de 50 % de la taxe destinée à subventionner les renouvelables, prélevée jusqu’ici directement sur chaque facture d’électricité, a bien été adopté, l’État fédéral se substituant désormais aux clients des fournisseurs d’électricité pour cofinancer l’installation de structures éoliennes ou photovoltaïques. Mais les indispensables centrales « pilotables » qui, faute de l’énergie nucléaire, devront assurer seules ­l’alimentation du réseau et le préserver d’intempestives coupures d’électricité quoi qu’il arrive dans le champ météorologique fonctionneront au gaz naturel et sinon avec ce charbon primaire qu’est le lignite. Ce qui ne va pas contribuer à réduire les factures des clients ni les émissions de CO2 d’une Allemagne qui est déjà l’un des principaux émetteurs européens de gaz à effet de serre.

Allemagnehausse des prixTarification de l'énergiepauvreté en europe
L'Humanité

Énergie. Pour les automobilistes, le coût du racket à la pompe

Actu

Les tarifs de l’essence et du diesel atteignent des records. Une nouvelle hausse qui creuse encore les inégalités sociales et impose l’option d’un blocage des prix.

Diego ChauvetMarion d'Allard

Poussés par des tensions sur les marchés mondiaux, les prix à la pompe enregistrent des records historiques. Pour la première fois, le litre de diesel a dépassé 1,60 euro. Dans la foulée des hausses considérables des prix de l’électricité et du gaz, cette flambée menace une nouvelle fois le porte-monnaie des ménages les plus modestes. Alors que le gouvernement rechigne à agir sur les taxes, les candidats de gauche se prononcent en faveur d’un blocage des prix.

1. Les plus modestes paient le prix fort

Électricité, gaz, carburant, les hausses tarifaires s’enchaînent, minant un peu plus le pouvoir d’achat des ménages alors que la crise sanitaire a considérablement creusé les inégalités sociales. L’électricité a augmenté de 12 % en octobre et, depuis 2020, le gaz a subi une hausse de 41 %, quand les prix à la pompe, eux, ont bondi de plus de 20 %. À l’origine du mouvement historique des gilets jaunes, la flambée des carburants atteint désormais des records, le litre de sans-plomb flirtant avec les 2 euros. S’il s’agit là de moyennes nationales, « le renchérissement de l’énergie affecte les ménages dans des proportions diverses (…) selon leur niveau de vie ou selon qu’ils résident en zone urbaine ou rurale », estime l’Insee. L’institut précise que le budget carburant s’établit en moyenne sur un an entre 650 euros pour les habitants des agglomérations et 1 550 euros pour ceux d’une commune rurale. « Le principal problème du budget auto, c’est qu’il n’est pas stable. Pour les familles populaires qui vivent en zone rurale ou périphérique, il est très dépendant des frais d’entretien et d’usage, auxquels se rajoute l’augmentation des prix du carburant », expose Yoann Demoli. « Ces ménages vont alors se priver de trajet, ils vont mettre 30 ou 50 euros d’essence et tenir  jusqu’à ce qu’ils puissent en remettre », poursuit le sociologue, maître de conférences à l’université de Saint-Quentin-en-Yvelines. « C’est un paradoxe terrible », note-t-il. Car, d’un côté, il y a l’injonction à se passer de son véhicule, à en acquérir un moins polluant, à faire du covoiturage ou à emprunter les transports en commun et, de l’autre, « on estime que 40 % des ménages ont au moins deux voitures, essentielles pour aller travailler, singulièrement lorsque les horaires de travail sont atypiques, ce qui est fréquent chez les familles populaires ». Quant à ceux qui parviennent à se démotoriser, « ce sont principalement les ménages du haut de la hiérarchie sociale », rappelle le sociologue.

2. Une augmentation sur fond de tensions internationales

L’augmentation des prix des carburants tient en premier lieu à celle de la matière première sur le marché : le baril de brut. Le lundi 17 janvier, le baril de brent (pétrole de la mer du Nord) dépassait ainsi les 84 dollars, en hausse de 4,60 dollars sur une semaine seulement. En décembre, le même baril s’écoulait à 70 dollars. Ce cours du pétrole brut varie en fonction de l’offre et de la demande, rappelle le ministère de la Transition écologique. Or en la matière, si la demande mondiale repart à la hausse, l’offre demeure de son côté stable. Les pays producteurs de pétrole, réunis au sein de l’Opep+, ont en effet décidé de ne pas extraire davantage de brut pour répondre à la reprise de l’économie mondiale, qui se poursuit malgré la diffusion du variant Omicron. En parallèle, la situation politique de certains pays producteurs et les tensions géopolitiques au Moyen-Orient compliquent sérieusement l’apaisement du marché mondial. La révolte sociale qui ébranle le Kazakhstan, plus gros producteur de pétrole d’Asie centrale et membre de l’Opep, a par exemple largement contribué à déstabiliser le marché, de même que les tensions persistantes entre la Russie et l’Ukraine. Dans un tel contexte, les analystes s’accordent sur un point : la hausse risque de se poursuivre dans les prochains mois.

3. Selon le gouvernement, ça aurait pu être pire

« Il y a une reprise économique très forte, il y a des besoins partout dans le monde et des manques, donc les prix augmentent, a justifié le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, le 19 janvier. Aucun autre gouvernement européen n’a fait autant que nous pour protéger les Français. » Alors qu’il fait face à cette flambée depuis des mois, l’exécutif se refuse toujours à agir sur les taxes. En octobre 2021, Jean Castex avait annoncé le versement d’une prime inflation de 100 euros, somme destinée selon lui à compenser les hausses qui pèsent sur les Français. Sauf que celle-ci a largement été absorbée depuis, alors que les factures d’énergie tombent dans les boîtes aux lettres ce mois de janvier et que le carburant bat de nouveaux records à la pompe. Bruno Le Maire n’en démord pourtant pas : pas question de baisser la TVA à 5,5 %. « 5 euros en moins sur un plein de cinquante litres, c’est 5 milliards de manque à gagner pour l’État », dit-il. Le 20 janvier, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, s’est à nouveau félicité du « blocage » des prix du gaz et de l’électricité, bien que la hausse de 2021 reste effective, jusqu’à dire qu’il a fait économiser « 300 euros en moyenne » aux Français… En somme, la réponse du pouvoir consiste à dire « sans nous ça aurait pu être pire ». Bruno Le Maire a tout de même précisé le 19 janvier que de nouvelles mesures seraient prises si « nécessaire ».

4. Ce que proposent les candidats à l’élection présidentielle

Les candidats à l’élection présidentielle avancent leurs propositions face à cette flambée historique des prix des carburants. Jean-Luc Mélenchon plaide ainsi pour un blocage des prix non seulement des carburants, mais aussi du gaz, de l’électricité et des produits alimentaires de base dans le cadre d’un projet de loi « d’urgence sociale » défendu le 13 janvier lors de la niche parlementaire des députés insoumis. À gauche toujours, le candidat communiste Fabien Roussel (lire ci-contre) se prononce en faveur d’un blocage des prix et de l’instauration d’une « taxe flottante » : lorsque les tarifs du pétrole grimpent, les taxes baissent de façon à épargner le budget des ménages. Il est en outre partisan d’une TVA à 5,5 % sur les carburants et défend la « gratuité des transports en commun où c’est possible ». Dans son programme présenté le 13 janvier, la socialiste Anne Hidalgo souligne que l’énergie est « un bien de première nécessité » et propose de baisser la TVA pour les carburants « en cas de flambée du prix à la pompe ». L’écologiste Yannick Jadot, qui ne dévoilera son programme que le 29 janvier, ne propose pas jusqu’ici de baisse des taxes, mais des chèques énergie : 400 euros pour les foyers les plus modestes, 100 euros pour les classes moyennes. À droite, Valérie Pécresse ne s’est pour l’instant prononcée qu’en faveur d’un relèvement du plafond kilométrique pris en charge par les employeurs de 50 %.

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L'Humanité

Éditorial. Ça gronde

Éditorial

Cédric Clérin

Mobilisations et inquiétudes s’accumulent sur le front social. La hausse des prix des carburants est dans toutes les têtes et pèse sur beaucoup de bourses. Plus 400 euros en 2021 selon certaines associations ! C’est particulièrement vrai pour les familles modestes et ceux qui ne peuvent se passer de leur voiture et se voient contraints de débourser un argent qu’ils n’ont pas. Si les poches sont vides, c’est aussi que les employeurs rechignent à les remplir. Les augmentations de salaires l’an dernier, autour de 0,6 %, n’ont même pas pu couvrir l’inflation. À ce tarif, pas étonnant de voir tant d’entreprises où les revendications salariales se font entendre. Cela devient parfois une question de survie.

Le décalage entre l’autosatisfaction du gouvernement sur ses résultats économiques et la réalité du vécu devient insupportable pour un grand nombre de nos concitoyens. La situation du service public, ceux de la santé comme de l’éducation, n’est pas de nature à rassurer. La mobilisation puissante dans l’éducation, la semaine dernière, a envoyé un signal fort. Il n’est pas besoin de dire que les blouses blanches sont aussi en état d’alerte. Ça gronde. La situation réelle du pays est en train de dissiper les chimères d’un débat présidentiel souvent bien éloigné de ces préoccupations.

La question sociale frappe à la porte et la droite et son extrême, qui ont tout misé sur les questions migratoires et sécuritaires, se voient dans l’incapacité d’y répondre. C’est à gauche que devrait donc se mener le débat sur les vrais enjeux de notre temps : comment permettre à chacun de vivre dignement et de ne pas subir les grands changements à l’œuvre ? L’heure n’est plus à la demi-mesure mais aux changements structurels quant à notre manière de produire, de répartir les richesses, de nous déplacer… Voilà quelques-unes des questions qui devraient agiter le débat. Certains à gauche, comme Fabien Roussel hier encore sur les péages, s’évertuent déjà à les mettre sur le tapis. L’urgence sociale peut-elle changer le cours de l’actuelle élection ?

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L'Humanité

Carburants. Laura Foglia : « Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : c’est un système »

Actu

Coûteuse, l’auto s’est imposée à nous au fil de politiques urbaines qui en ont décidé ainsi. Mais tout peut de nouveau changer, affirme Laura Foglia, ­experte en mobilités bas carbone. Entretien.

Marie-Noëlle Bertrand

Laura Foglia Experte en mobilités, responsable de projet au Shift Project

L’impact de la hausse des prix de l’essence sur le budget des ménages met en relief notre dépendance à l’automobile individuelle. Est-elle une fatalité ? Entretien avec Laura Foglia, autrice principale du Guide pour une mobilité quotidienne bas carbone, publié par le think tank The Shift Project.

Notre dépendance à la voiture nous coûte cher. Est-elle inéluctable ?

Laura Foglia Non. La voiture s’est installée dans nos usages après guerre, suivant une dynamique impulsée par les industries pétrolières et automobiles. Elle s’est imposée dans nos imaginaires comme l’accomplissement d’un idéal de liberté enfin accessible. Dans le même temps, la forte croissance démographique des années 1950 à 1970 a impliqué la réalisation de nouveaux espaces. Ce nouvel urbanisme s’est entièrement construit autour de la voiture, avec l’arrière-pensée d’un monde aux ressources infinies. Les espaces urbains tels que nous les connaissons sont le produit de tout cela, et c’est ce qui fait le « système voiture ».

Vous parlez des espaces urbains. C’est là que se trouvent les solutions ?

Laura Foglia Une partie des solutions : aujourd’hui, un déplacement sur quatre en voiture fait moins de 3 kilomètres. À condition que les aménagements existent, il pourrait se faire à pied ou à vélo. Cela posé, il faut bien distinguer deux choses : d’une part, les centres des grandes villes, où les destinations – emploi, école, espace culturel… – sont proches des habitations. Et les villes moyennes, aux tissus urbains plus distendus. Or ces espaces de moyenne densité, qui couvrent 11 % du territoire, concernent 40 % de la population. Depuis les années 1960, la longueur des distances parcourues a été multipliée par 4,7. Il faut revenir vers des modèles d’aménagement où faire de la distance sera moins nécessaire. Avec ce corollaire : plus les trajets sont courts, plus les alternatives à l’automobile individuelle deviennent accessibles.

Où porter les efforts en priorité ?

Laura Foglia Si la voiture est devenue incontournable, c’est parce qu’elle est plus qu’un véhicule : elle est un système. Les alternatives doivent, elles aussi, se réfléchir comme un système, c’est-à-dire globalement. Il ne s’agit pas d’être dogmatique et d’imposer la même solution partout, et il faudra sans doute investir davantage dans les zones rurales et de moyenne densité.

La disparition des commerces dans les villages ne va pas dans le sens d’un raccourcissement des distances en zone rurale…

Laura Foglia Effectivement. Il faut recréer des lieux de vie là où les gens habitent. Mais il faut aussi des équipements ad hoc. 45 % dès déplacements quotidiens font moins de 5 kilomètres. Encore une fois, ils pourraient se faire à vélo ou à pied. Or cela est souvent rendu impossible par le franchissement d’une voie rapide, par exemple. Aller prendre le train, par ailleurs, oblige à prendre sa voiture. Si les gares disposaient de parkings à vélos, de services d’autopartage ou de covoiturage, de navettes de bus, il en serait autrement. Il faut repenser cette palette des offres au porte-à-porte, y compris à la campagne.

Peut-on aller vite ?

Laura Foglia Certaines mesures peuvent avoir des effets rapides. Prenez les dispositifs d’urbanisme tactique installés à la sortie du premier confinement : avant cela, on pensait que construire une piste cyclable prenait des années. La preuve que non. Il est envisageable de faire vite, quitte à être imparfait dans un premier temps. L’important est de montrer les possibles.

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Le Figaro

Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

Pierre Avril

REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.

De notre envoyé spécial à Lviv

Une femme erre sur le boulevard plongé dans le noir: «où y a-t-il un abri?», demande-t-elle à la volée aux rares passants du quartier. Chargés de sacs et de valises, des riverains s’enfuient. Deux femmes en état de choc, qui travaillaient dans le quartier se pressent vers l’hypothétique arrêt de bus censé les ramener à la maison. Celui-ci se trouve 300 mètres plus loin mais le quartier est bouclé. Un gigantesque incendie ravage un dépôt de carburant situé dans une cuvette, dans une zone mi-résidentielle, mi-commerciale de Lviv. C’est la première fois que la grande ville de l’Ouest, frontalière de la Pologne, relativement épargnée par le conflit, est frappée d’aussi près, à quinze minutes du centre historique.

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Il était 16 heures samedi lorsque trois salves ont retenti, laissant s’échapper un immense nuage de fumée noire. «Des missiles de croisière de haute précision», s’est félicité le ministre russe de la Défense. Cinq blessés ont été répertoriés. Deux heures et demie plus tard, une attaque similaire s’est reproduite, cette fois dans une usine de réparation de tanks. Moscou affirme avoir ciblé une «installation de modernisation de systèmes de station-radar et d’équipements électroniques». L’après-midi même, le président américain, Joe Biden, délivrait un discours féroce à Varsovie contre son homologue russe. «L’agresseur a voulu dire bonjour au président Biden», a ironisé le maire de Lviv, Andriy Sadovy. Selon les autorités locales, les missiles ont été tirés depuis Sébastopol, le port de la Crimée, annexé par la Russie en 2014.

À 18 h 30, Lena dormait, aussitôt réveillé par les tremblements des murs de son appartement adjacent. Deux blindés destinés à l’unité de maintenance sont stationnés dans sa rue. Fuyant les bombardements de Kharkiv dans l’est du pays, cette quadragénaire était arrivée le 4 mars à Lviv en quête de sécurité, hébergée par des amis. «Ici, on est proches de la frontière polonaise, les diplomates se sont installés dans la ville, de quoi se sentir en sécurité. Maintenant, on va peut-être devoir à nouveau bouger… pourquoi pas en France», dit-elle dans un sourire fataliste. À côté d’elle, son mari la presse de rejoindre un abri antiaérien alors que les sirènes retentissent. L’épouse préfère rester sur le palier à bavarder.

Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population

Deux jours auparavant, l’état-major russe avait annoncé une réorientation de ses opérations militaires, envisageant d’élargir les territoires du Donbass sous son contrôle depuis 2014. Le jet de missiles sur Lviv, située 1200 kilomètres plus à l’ouest, semble contredire cet objectif. «Poutine ne fait que mentir depuis des décennies, le but de ces frappes est tout simplement de terroriser la population», affirme Ivan, un officier attaché à la protection des frontières. «Ce type est malade», renchérit un gardien d’usine, ébranlé par le bruit des explosions, indiquant d’un geste qu’il faudrait étrangler le président russe.

Après la déflagration qui les a jetés à terre, la famille de Slava, son épouse, Ioura, et sa fille Tania, sont sortis dans la rue pour se calmer les nerfs. À la nuit tombée, ils rebroussent chemin pour rejoindre leur habitation proche du dépôt de carburant. «Ça va aller», assure Ioura, les yeux rougis. Le message est moins destiné à son interlocuteur qu’à sa fille de 11 ans, vêtue d’un anorak jaune, qui affiche un sourire timide et désemparé. «Le quartier ici ressemble à n’importe quel autre quartier de Lviv. On sait que ça peut frapper à n’importe quel moment et on est préparé à ça», tente de relativiser le père.

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Depuis le début de la guerre, la région a déjà été visée à deux reprises, la première fois le 13 mars, lorsque deux douzaines de missiles à long rayon d’action, tirés depuis la Russie, selon le Pentagone, ont atteint la base militaire de Yavoriv, tout près de la frontière polonaise, tuant plus de 35 hommes. Quatre jours plus tard, une usine de réparation d’avions, contiguë à l’aéroport de la ville, était endommagée.

D’un point de vue russe, le fait de cibler ces infrastructures est logique. La région de Lviv est devenue un hub humanitaire et militaire par lequel transitent, de Pologne, des équipements en quantité croissante. La Hongrie et la Roumanie refusent de prêter leur territoire à de telles opérations. «Les Américains ont été longs au démarrage mais une fois que c’est parti, les volumes sont impressionnants, l’équivalent d’un véritable pont aérien», s’enthousiasme une source sécuritaire européenne.

L’ampleur des rotations expliquerait en partie les succès de la résistance ukrainienne. Mais jusqu’à présent, les forces russes ne s’y sont pas frontalement attaquées. Et donnent ainsi l’impression, dans la région, de tourner autour du pot.

Le 16 mars, la Maison-Blanche a débloqué 1 milliard de dollars d’assistance militaire auxquels s’ajoutent 450 millions d’euros de l’UE. Il s’agit principalement de systèmes légers de défense anti-aérienne (Stinger) et antichar, avoisinant côté américain les dix mille unités, ainsi que des drones. Jour et nuit, avions-cargos et convois déchargent leurs cargaisons dans l’aéroport polonais de Rzeszow, situé à 80 kilomètres de la frontière ukrainienne, traditionnellement exploité par des compagnies charters. Le Pentagone a déployé deux batteries de missiles Patriot en bordure de l’aérodrome. Ces équipements transiteraient ensuite par quatre à cinq postes-frontières disséminés sur une largeur de 535 kilomètres, changeant régulièrement de circuits, poursuit cette même source.

La base militaire ukrainienne de Yavoriv, frappée le 13 mars, n’était «pas utilisée pour l’assistance militaire des Occidentaux», a dénoncé le Pentagone. Dans le passé, elle a néanmoins servi de terrain d’entraînement aux forces ukrainiennes, encadrées par des militaires américains et canadiens. Autant de «mercenaires étrangers pour lesquels, nous n’aurons aucune pitié, où qu’ils se trouvent en Ukraine», a justifié le porte-parole du ministre russe de la Défense, Igor Konachenkov.

Dissimulée au creux d’une forêt, l’entrée de cette gigantesque base laisse transparaître un mélange de dilettantisme et de rudesse. Les check-points y ouvrant l’accès sont occupés par des civils non armés, laissant passer sur la foi d’une accréditation militaire. Une colonne de jeunes recrues, certains à l’allure négligée et non vêtus d’uniformes, pénètre dans l’enceinte. Deux détonations se font entendre dont on ignore l’origine. Après un court interrogatoire, le véhicule du Figaro est fouillé de fond en comble, avant d’être escorté jusqu’à la route principale, avec ordre de rebrousser chemin. «Nous allons gagner cette guerre», lance un sous-officier avant de nous saluer.

Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens

Pour Anatolei, témoin du tir de missiles contre l’aérodrome de Lviv, la succession de ces frappes justifie pleinement l’instauration d’un blocus aérien occidental. Exigé par Zelensky, ce déploiement se heurte au refus de l’Otan, qui craint d’être entraînée dans une confrontation directe avec la Russie. «Vous, les Occidentaux, avez tous peur de Poutine, à la différence de nous les Ukrainiens», critique le vigile de cette usine de béton, dont la guérite, endommagée, était située à 500 mètres du lieu de l’explosion.

À défaut, Kiev pousse en faveur de la livraison de chasseurs polonais MiG-29 aujourd’hui stationnés sur la base américaine de Ramstein (Allemagne). La délivrance de batteries antimissiles S-300, de fabrication russe mais aujourd’hui en possession de pays membres de l’Otan, est également à l’étude. Le transfert de tels équipements pourrait difficilement échapper aux yeux des Russes. La livraison d’armes occidentales constitue une «erreur» susceptible de prolonger le conflit, dénonce simplement l’état-major russe.

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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

L'Humanité

Carburants. Roussel veut taxer les dividendes de Total et consorts

Actu

Depuis le péage de Saint-Arnoult, sur l’A10, le candidat du PCF a proposé de « s’attaquer » au profit des compagnies pétrolières pour financer la baisse à 5,5 % de la TVA sur le carburant.

Julia HamlaouiNaïm Sakhi

Gilet jaune sur le dos – sécurité oblige – et écharpe de député en bandoulière, le candidat communiste à la présidentielle s’est rendu, jeudi, au péage de Saint-Arnoult, sur l’autoroute A10, avec un message : « Stop à la vie chère !  »  « Les automobilistes sont de véritables vaches à lait et sont saignés tous les jours, à chaque fois qu’ils paient leur plein d’essence. Nous voulons défendre le pouvoir d’achat et, pour cela, nous attaquer aux dividendes des compagnies pétrolières », explique Fabien Roussel entre deux tracts tendus aux conducteurs.

Une action symbolique, destinée à braquer les projecteurs sur des propositions que le gouvernement s’obstine, pour l’heure, à écarter. Face à la flambée des prix, le député du Nord plaide ainsi pour une baisse des taxes. Outre une « taxe flottante sur l’essence pour baisser de 50 centimes le prix au litre », la TVA pourrait être ramenée à « 5,5 % sur les carburants », juge-t-il. « 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c’est 5 milliards d’euros » de perte pour l’État, a objecté, mercredi, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Mais, quand les prix de l’essence grimpent, ce sont les frigos des Français qui se vident. Baisser le prix de l’essence, c’est sauver l’alimentation de toutes les classes populaires », réplique le candidat du PCF. Surtout, ce n’est pas sur le budget de l’État mais via un prélèvement lié aux dividendes distribués par les compagnies pétrolières à leurs actionnaires qu’il propose de financer la mesure : « 16 milliards d’euros de dividendes ont été versés en deux ans rien que par Total  ! » martèle-t-il.

« Mais nous savons que cela ne suffira pas : l’enjeu est aussi de consommer moins », estimait à l’automne Fabien Roussel, alors que les prix de l’énergie s’envolaient déjà. En la matière, le communiste défend « un plan de développement des transports en commun ». « Dans les 45 métropoles de notre pays, l’État doit prendre à sa charge leur gratuité, en priorité pour les moins de 25 ans et les salariés. Dans les autres territoires, je propose que les 50 % du ticket de TER des salariés non remboursés par l’employeur le soient par l’État », indique le candidat. Quelques heures avant de se rendre sur le péage yvelinois, il a d’ailleurs visité la gare routière de Briis-sous-Forges (Essonne), en compagnie du maire Emmanuel Dassa, où un « dispositif unique favorise l’usage du bus sur l’autoroute jusqu’à la gare RER de Massy ». Une alternative au tout-voiture en zone périurbaine déjà en actes.

Présidentielle 2022Fabien Rousselcarburantsdividendes
Le Figaro

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible «empoisonnement», selon le Wall Street Journal

Le propriétaire du club de football anglais Chelsea, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev, a «développé des symptômes» après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars.

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible «empoisonnement», a rapporté lundi 28 mars le Wall Street Journal .

DIRECT - Guerre en Ukraine : les forces ukrainiennes reprennent un petit village de la périphérie de Kharkiv

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens «ont développé des symptômes», écrit le journal américain en citant des «personnes au courant de cette situation». Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés «et leurs vies ne sont pas en danger», ajoute-t-il.

Soupçons de sabotage

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent selon elles saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit pour sa part qu'il n'était pas certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

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Le journal confirme en tout cas que l'oligarque russe, considéré comme proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes, dont Roman Abramovitch, avaient proposé leur aide à l'Ukraine. Le Wall Street Journal avait révélé dès la semaine dernière que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, arguant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie. Et de fait, le milliardaire ne figure pas à ce stade sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, pourtant rallongée à plusieurs reprises et encore jeudi dernier.

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Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

Un navire russe de transport de troupes détruit en mer d'Azov

Le navire en question pourrait avoir été touché par une frappe ukrainienne de missile balistique Tochka.

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L'Humanité

BD à Bastia, des rencontres pour cultiver l’insoumission et l’ouverture

Prescription culture

Bande dessinée L’événement organisé par le centre Una-Volta propose une programmation alléchante autour d’expositions, de rencontres et d’ateliers. Un festival qui rayonne jusqu’au continent.

Lucie Servin

L’expression corse « Mai Sottumessi » signifie « jamais soumis ». On pourrait croire à un slogan militant. C’est le titre de la rétrospective présentée au musée de Bastia jusqu’au 7 mai, autour d’Hugues Micol, l’invité d’honneur de la 29e édition des rencontres de la BD et de l’illustration BD à Bastia, qui se déroulent en fin de semaine dans cette ville. Le dessinateur signe la superbe affiche, comme un blason de Bastia, composée d’un assemblage de symboles dans une ambiance de cabaret. Tout y est : l’église Saint-Jean-Baptiste, le balbuzard, les chèvres, les danseuses en Colomba, la femme bandit, le ténor César Vezzani, sans oublier les touristes et les pêcheurs.

Tous les artistes invités sont exposés

L’artiste parisien aime la Corse. Son dernier album, Agughia, dans un style SF rétro, traite de la vampirisation de l’île de Beauté par le tourisme de masse. « C’est une critique très juste qui rejoint celles d’écrivains corses comme Jérôme Ferrari ou Marcu Biancarelli. Hugues Micol, touriste lui-même, garde toujours une distance, une ironie. “Jamais soumis”, était un clin d’œil à son indépendance. En réalité nous avions décidé de l’inviter à la parution de Black-out, son album précédent, scénarisé par Loo Hui Phang, sur le destin d’un acteur métis pendant l’âge d’or d’Hollywood. L’invitation avait dû être reportée avec la crise sanitaire. La parution d’Agughia tombe bien », précise Juana Macari, directrice du centre culturel Una-Volta de Bastia et programmatrice de l’événement. L’institution, une ancienne MJC, est un des poumons culturels de la ville. Très active auprès des scolaires, elle propose à l’année ateliers et expositions dans toutes sortes de disciplines artistiques. L’esprit d’ouverture et le soin apporté à la programmation ont peu à peu imposé le festival de BD à Bastia comme une référence.

Les rencontres sont au cœur de l’événement. Tous les artistes invités sont exposés. En tout, une vingtaine, venus d’Europe et même des États-Unis, répartis à travers onze expositions à retrouver au centre Una-Volta ainsi que dans différents lieux de la ville. On part en road trip à travers l’exposition collective « Cammini » qui réunit Nicolas de Crécy, Alfred, Didier Tronchet, Nylso, Ulli Lust et Alix Garin.

Pour la directrice : « Partir en voyage est une belle idée après deux années d’immobilité. Chaque année, l’exposition thématique donne une direction. C’est une manière aussi d’associer à l’actualité des albums plus anciens. Mettre en avant des regards singuliers qui témoignent des débats contemporains, c’est notre engagement depuis toujours. » Elle insiste, dans le contexte des dernières manifestations qui ont secoué l’île : « Notre mission est plus que jamais de créer des appels d’air pour parvenir à proposer des contrepoints, pour canaliser la colère et la violence. » Changer d’atmosphère, prendre du plaisir en questionnant des problèmes sérieux et en ouvrant des horizons, « BD à Bastia » nous rappelle l’importance de la culture, en Corse comme ailleurs, pour s’armer contre le climat dramatique ambiant.

https://una-volta.combande dessinéefestivalbastia
Le Figaro

Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Wally Bordas

INFO LE FIGARO – Le président des Républicains et député de Seine-et-Marne sera le chef de file de son parti pour l'élection des députés.

Une dernière bataille avant de quitter la présidence du parti. Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, c'est Christian Jacob, le patron des Républicains et député de Seine-et-Marne, qui conduira la bataille des élections législatives pour LR. «C'est tout à fait légitime. Il a toujours dit que sa mission s'arrêterait au lendemain des législatives, il est normal qu'il mène ce combat avec l'ensemble des candidats», confirme-t-on dans son entourage. «Il n'y a pas de discussion», confirme également le principal intéressé, qui précise que le travail sera mené comme pour les municipales, les départementales ou les régionales de manière collective et que les décisions seront prises lors du conseil stratégique des Républicains.

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Pour l'heure, le parti n'a pas encore déterminé les axes stratégiques autour desquels tournera cette campagne. «On sait déjà que nous devrons porter deux ou trois sujets forts, mais tout cela se décidera au lendemain de l'élection présidentielle», renseigne Christian Jacob, qui veut encore croire qu'une victoire de Valérie Pécresse est envisageable. Dans tous les cas, le président du parti souhaite jouer la gagne. «Notre campagne législative sera très offensive que Valérie Pécresse soit élue ou non», précise-t-il.

« Il n'y aura aucun accord avec LREM »

L'issue de ces élections législatives paraît pour l'heure compliquée pour le mouvement fondé par Nicolas Sarkozy. L'échéance arrivant dans la foulée de l'élection présidentielle, nombre d'élus craignent d'être balayés dès le premier tour. Selon Le Point, Nicolas Sarkozy aurait d'ailleurs déjeuné avec Bruno Le Maire il y a quelques jours afin d'évoquer l'éventualité d'arrimer à l'éventuelle future majorité d'Emmanuel Macron s'il est réélu un bataillon d'une soixantaine de députés LR. «Ce sont les échos de l'homme qui a vu l'ours qui a vu l'ours qui a vu l'ours», balaye Christian Jacob, qui assure que du côté des Républicains «il n'y aura aucun accord avec LREM». «Ça n'aurait aucun sens, on ne peut pas un jour condamner le laxisme du président de la République sur l'immigration ou la sécurité et le lendemain s'allier avec lui. Que les députés s'occupent de faire campagne pour la présidentielle s'ils sont attachés à leur siège et les législatives se passeront bien», ajoute-t-il.

En 2017, Les Républicains – menés par François Baroin - avaient réussi à sauver les meubles après la troisième place de François Fillon en faisant élire un peu plus d'une centaine de députés. Une telle performance est-elle envisageable en cas de quatrième ou de cinquième place de Valérie Pécresse à l'élection présidentielle ? «Pour l'instant, nous en sommes loin. Valérie Pécresse peut encore être élue», veut croire le président des Républicains.

L'Humanité

Le maréchal des logis veut s’adresser au monde

Prescription culture

THÉÂTRE Dans les Chaises, d’Eugène Ionesco, les comédiens Jean-Paul Farré et Catherine Salviat sont, avec humour, deux vieux magnifiquement égarés.

Gérald Rossi

Sur leur île isolée, cernée d’une mer que l’on imagine sauvage, le Vieux et la Vieille, patients depuis soixante-quinze ans, à bout de solitude, vont, doivent, peut-être, sans doute, vivre là, tout à l’heure, la plus grande soirée de leur longue vie. Avec les Chaises, pièce créée en 1952, Eugène Ionesco, à qui l’on devait déjà la Cantatrice chauve (1950) et la Leçon (1951), a confirmé sa verve dans ce qui fut alors qualifié de « théâtre de l’absurde ». Mais pas seulement, car, comme le disait l’auteur lui-même, « nous sommes là avec nos tableaux, nos musiques, nos poèmes, nos livres, en quête d’un semblant d’immortalité ».

Le vieux, très vieux « maréchal des logis », concierge si l’on veut, et sa très vieille amoureuse recherchent-ils autre chose qu’un peu d’humanité et beaucoup de reconnaissance des peuples ? Pour ce soir, ils ont convié une petite foule, et même l’empereur. C’est dire. Au cours de la soirée, un « orateur » spécialement convié devra livrer la pensée du maréchal, pour sauver le monde. Forcément, tout ne se passera pas exactement comme prévu ou espéré.

« On peut en faire une lecture apocalyptique, désillusionnée, qui dépeint la fin d’un monde ; j’ai opté pour une lecture plus légère, ludique », explique Stéphanie Tesson, la metteuse en scène avec Émilie Chevrillon. Un point de vue qui s’accorde au tempérament des deux comédiens, que l’on dirait taillés pour le rôle dans leurs étonnants costumes aux allures de folklore roumain. Catherine Salviat, sociétaire honoraire de la Comédie-Française, est parfaite, tout comme Jean-Paul Farré. Il est un habitué du Poche Montparnasse depuis la réouverture du théâtre en 2013, et on a pu l’y voir à de nombreuses reprises, notamment en 2019, dans deux courtes pièces d’Anton Tchekhov mises en scène par Jean-Louis Benoît, avec Manuel Le Lièvre et l’impayable Émeline Bayart.

Une dynamique qui fait recette

Dans les Chaises, dont la version a été un peu élaguée sur la fin, conservant une dynamique qui fait recette jusqu’au final, Alejandro Guerrero en alternance avec Jade Breidi donnent la réplique, enfin, si l’on peut dire, aux deux Vieux. Ils endossent en effet le rôle de l’Orateur, dont on ne sait et l’on ne saura rien. Est-il d’ailleurs bien cet orateur annoncé et promis ?

Quant au titre, il ne s’est jamais aussi bien porté, puisqu’il s’agit de trouver des chaises pour chacun des invités, et certains resteront debout, contre le mur. Dans la petite salle du Poche, cela ajoute au comique, car les vrais spectateurs, déjà assis normalement sur des chaises, se retrouvent au bord d’une marée de sièges qui envahit tout l’espace, transformant chacun en spectateur non plus de la pièce mais du discours de l’Orateur. La salle s’y prête, spectateurs et comédiens se trouvant par définition en permanence au même niveau. Marie-France Ionesco a estimé qu’à ses yeux il s’agit de « la pièce la plus importante » de son père. En tout cas, elle ne prend pas la poussière.

Théâtre
L'Humanité

Dix bougies déjà pour Séquence Danse Paris

Prescription culture

SCÈNE Au Centquatre, ce festival qui se prolongera jusqu’au 21 avril a notamment programmé, avec éclat, la pièce intitulée Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini.

Muriel Steinmetz

Le festival Séquence Danse Paris fête ses dix ans au Centquatre (1). À l’affiche, Fix Me, d’Alban Richard et Arnaud Rebotini. Le premier, figure emblématique de la musique électro, césar de la meilleure musique originale pour le long-métrage  120 Battements par minute, est présent sur scène. Il mixe à vue, sur des synthétiseurs analogiques. Le second dirige depuis 2015 le Centre chorégraphique national de Caen. La pièce, créée en 2019, se joue sur un plateau nu. Au sol, il y a beaucoup de cartons en guise de tapis. L’effectif de danseurs est réduit : deux femmes, deux hommes. Les costumes, c’est sportwear, avec un rien de paillettes. L’un est en short et veste grise scintillante, une autre en tennis, sur chaussettes à résilles et haut vert futuriste.

la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno

Ils ne tiennent pas en place. Avec des airs de déménageurs conspirateurs, ils improvisent une tribune à l’aide des cartons qu’ils empilent ici puis là. Depuis l’estrade éphémère, l’un d’eux harangue la foule. Sur le rythme amplifié de la musique techno, on les voit doigt tendu, langue sortie, les joues gonflées par la haine et la paume ouverte prêtant serment… Ils se glissent dans la peau de prêcheurs américains qui s’agitent avec frénésie. Le corps oratoire passe la « parole » à l’adversaire, qui s’affiche sur une estrade préfabriquée à la va-vite par un corps électoral en ébullition. Les autres, en retrait, bougent en rythme sur les sons du set électro survitaminé. En costard sombre, cheveux gominés et fine moustache, Arnaud Rebotini, dans l’ombre derrière ses consoles, manipule ce petit monde. Nul dépouillement des urnes, mais un décor de plus en plus encombré dans un grand désordre de cartons. Des drapeaux noirs flottent bientôt sur la scène, à peine dissimulés sous de la fumée blanche. À la renverse, comme démâtés, les danseurs s’éparpillent au sol, tandis que la salle se transforme, cinq minutes durant, en rave techno. Le public se lève comme un seul homme !

Autre pièce, de Sandrine Lescourant, qui propose entre autres Acoustique, pour quatre femmes (dont la chorégraphe) et deux hommes, plus un groupe de danseurs amateurs. Arrivés du fond de la salle, les six, en bouquet resserré, viennent observer sous le nez un puis deux spectateurs. Curieuse façon de se mouvoir, on les croirait retenus par un fil élastique. Les bras ballants, la nuque molle, ils dodelinent par brèves secousses. Le ressort en eux parfois se détend. Ils fonctionnent alors au ralenti, puis la machinerie semble s’arrêter avant de repartir de plus belle. Ce sont des corps agis, très informés par un hip-hop qui leur rafraîchit les idées. Ce n’est pas pour autant un spectacle de danse urbaine. On les dirait plutôt sortis d’une pièce de Beckett, vagabonds soudain traversés d’électricité, bardés d’électronique, hagards et sans voix. L’effet est un peu répétitif dans la forme, mais il y a, là, une façon neuve de se mouvoir, de rendre l’étrange familier. À venir, entre autres, Olivier Dubois, Alessandro Sciarroni, François Chaigneau, Christian Rizzo…

dansefestival
Le Figaro

Jean Lassalle veut «accentuer le statut d'autonomie» en Corse

EN COURS : Mis à jour le 28 mars 2022 à 20:02

En campagne en Corse, Jean Lassalle s'est présenté lundi en «homme de paix» en marge d'une signature de livres à Ajaccio, expliquant vouloir pour l'île de Beauté «accentuer le statut d'autonomie» en maîtrisant notamment «le foncier». «D'abord, je viens respirer en Corse», a déclaré aux médias le candidat du mouvement «Résistons». «Je trouve ici une forme d'authenticité et de vérité et je sais combien vous êtes touchés en ce moment et combien l'accident, je ne sais comment il faut l'appeler (en référence à la mort d'Yvan Colonna: NDLR), fait rejaillir tout ce qu'il y a pu y avoir de difficile et de douloureux sur cette île alors que tant de progrès ont été réalisés par ailleurs».

«Pour la Corse, je pense qu'il faut accentuer le statut d'autonomie, indépendamment de ce qui se passe», a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques qui siège à l'Assemblée nationale avec les députés nationalistes corses au sein du groupe «Libertés et Territoires». Il est l'un des candidats qui a obtenu le plus de parrainages de maires en Corse. «Je crois que ce qui a été fait par exemple pour les Açores par le Portugal, c'est un statut large et le Portugal garde le pouvoir régalien», a-t-il avancé, estimant que la priorité en Corse est de «pouvoir maîtriser le foncier». En Corse, 28,8 % du parc de logements est déclaré comme résidence secondaire, ce qui est trois fois plus que la moyenne de France de Province, selon l'institut de la statistique (INSEE).

» LIRE AUSSI - Jean Lassalle en campagne à La Réunion et Mayotte après avoir envisagé un retrait de la course à la présidentielle

Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Éric Zemmour agressé en province et exfiltré de la «colline du crack» à Paris, Pécresse enfarinée lors d’un grand oral… Dans la dernière ligne droite d’une campagne sous haute tension, le service de la protection à la personne est en mobilisation maximale. Mission? Éviter qu’une tragédie ne fasse dérailler les élections. Pour en savoir plus sur «ces anges gardiens», cliquez sur le lien ci-dessous pour lire notre article:

» LIRE NOTRE ENQUÊTE - Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

Pour son retour sur le terrain, Macron interpellé sur le pouvoir d'achat

«Avec 575 euros, on ne vit pas!» Pour son premier vrai déplacement de campagne, Emmanuel Macron a été vivement interpellé sur le pouvoir d'achat lundi à Dijon, où il s'est présenté de nouveau comme le candidat au dessus des partis, capable à la fois de «libérer» et de «protéger». Le président candidat a retrouvé pendant plusieurs heures le contact avec les Français qu'il avait délaissé ces derniers mois, accaparé par l'actualité brûlante de la guerre en Ukraine.

Dans le quartier populaire Fontaine d'Ouche, il a pu à la fois goûter aux encouragements de certains et mesurer les fortes inquiétudes de nombreux habitants pour leur pouvoir d'achat. «Est-ce que vous trouvez ça normal que je n'arrive plus à vivre de mes revenus?», l'a interpellé un agent commercial de 46 ans. «Tout flambe (...) Mettez-vous à la place d'une famille française. Ca ne peut plus durer, les gens vont péter un câble!», lui a-t-il lancé sur un ton décidé mais courtois.

Emmanuel Macron a tenté de lui répondre, en insistant sur la remise à la pompe de 18 centimes TTC par litre de carburant à partir de vendredi, et sur le «bouclier» pour limiter le prix du gaz... Mais «il n'y a pas d'argent magique», a-t-il reconnu, en soulignant que les entreprises «vont devoir accompagner leurs employés». Il a aussi affirmé que l'Etat français est «celui qui fait le plus» en Europe pour aider à faire face à l'inflation.

» LIRE AUSSI - Présidentielle 2022: comment Emmanuel Macron veut renforcer la «résilience» et le «lien armée-nation»

Eric Zemmour dénonce le «mépris» d’Emmanuel Macron

Accusé par une partie de la classe politique d'avoir laissé la foule scander «Macron assassin» pendant son meeting dimanche sur l'esplanade du Trocadéro, Eric Zemmour a réagi lundi aux propos d’Emmanuel Macron qui a qualifié l’ex-polémiste de «candidat malentendant». Emmanuel Macron a vivement dénoncé lundi comme «une indignité» le fait qu'Eric Zemmour avait laissé la foule scander «Macron assassin» sans réagir dimanche, en conseillant au «candidat malentendant» de profiter de la réforme permettant le remboursement des prothèses auditives.

Eric Zemmour a estimé que la réaction d'Emmanuel Macron est «très révélatrice de son mépris de la souffrance des Français, de son mépris des victimes, (...) des gens dont les enfants se font tuer parce que la politique migratoire n'est pas assez ferme», a-t-il lancé sur CNews. «Il voit tout de son Olympe, il fait des blagues minables», «il a raison Jean-Luc Mélenchon de dénoncer cela, c'est une blague de mauvais goût qui ne plaira pas aux malentendants», a ajouté le candidat.

«Macron traite Zemmour de "candidat malentendant". Décidément! Pas un pour rattraper l'autre! Insulter à partir d'un handicap, on en est encore là en 2022?», avait twitté le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon un peu plus tôt.

» LIRE AUSSI - «Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille le «candidat malentendant» Zemmour

Les soutiens de Valérie Pécresse la pressent de marquer les esprits

À treize jours du premier tour de la présidentielle, l'impatience voire l'agacement des équipes de Valérie Pécresse est de plus en plus palpable. Il y a évidemment ceux qui serrent les dents en espérant un sursaut de dernière minute chez les électeurs. Et ceux qui regrettent l'organisation d'une machine de campagne qui empêcherait la candidate de se lâcher. «Une bonne campagne de communication doit s'adapter au profil du candidat, ce n'est pas au candidat d'entrer dans le moule de la communication», peste un soutien de Pécresse qui refuse néanmoins de croire que le match est «plié». Après la suspension de l'agenda imposé par le Covid contracté par la candidate, les équipes préparent la dernière ligne de droite.

» LIRE NOTRE ARTICLE - Les soutiens de Valérie Pécresse la pressent de marquer les esprits

Emmanuel Macron en terre socialiste

Entré tardivement en campagne et très mobilisé par la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron est revenu lundi sur le terrain, en se déplaçant à Dijon, ville dirigée par le socialiste François Rebsamen qui a rallié le candidat.

«Quand on marche, il faut deux jambes, la droite et la gauche, et il faut mettre l'une après l'autre pour pouvoir avancer», a expliqué le président-candidat partisan du «en même temps», une semaine après avoir présenté un programme qui a été considéré par certains comme penchant à droite. Selon lui, la France «a besoin» à la fois de «mesures de couleur de droite» et «de gauche». «On a fait des réformes que les gens venant de la droite n'avaient jamais voulu, ou pu, ou su faire; et elles nous ont permis de financer des politiques sociales que les gens de gauche n'avaient jamais faites», a-t-il affirmé. «C'est la cohérence d'un engagement», a-t-il résumé.

Donné favori par les enquêtes d'opinion depuis des mois, le président candidat a jusqu'à présent mené une campagne a minima, avec deux rencontres avec le public, à Pau et à Poissy, et organise son premier, et peut-être dernier, grand meeting samedi prochain à l'Arena de Paris. Un deuxième déplacement devrait avoir lieu en fin de semaine.

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Pécresse veut faire mentir «le scénario écrit d'avance»

«Je veux mettre fin au scénario écrit d'avance» d'un second tour Macron-Le Pen, a affirmé sur BFMTV et RMC la candidate LR à la présidentielle, interrogée en duplex car ayant contracté le Covid, ce qui a bouleversé sa campagne alors qu'elle prévoyait un week-end intense de déplacements pour se relancer. La candidate LR, qui pointe à la 4e ou 5e place dans les sondages, a durement taclé Emmanuel Macron avec qui elle veut «un débat au second tour».

«Un fossé me sépare d'Emmanuel Macron», que ce soit sur «la conception de la France», la défense, l'autorité ou le «rapport aux Français», a-t-elle martelé. Le président-candidat «se dissimule, c'est un illusionniste et certainement pas un homme de droite», a-t-elle affirmé, estimant que «quand il plagie mes réformes, ce sont de mauvais plagiats».

Valérie Pécresse a notamment déploré une «reculade» sur les retraites, après qu'Emmanuel Macron a assuré dimanche que cette réforme n'était pas «la plus importante». Elle a également accusé le chef de l'Etat d'être «dans le déni total sur les questions de sécurité», et «d'avoir caché les comptes».

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Le Pen réduit l’écart avec Emmanuel Macron, selon un sondage Ifop-Fiducial

Marine Le Pen ressert l'écart avec le président sortant Emmanuel Macron, toujours en tête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle et stable sous la barre des 30%, selon un sondage «rolling» Ifop-Fiducial publié lundi. La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen rassemble désormais 21% des intentions de vote, un progrès de 2,5 point en une semaine, derrière Emmanuel Macron, qui conserve une avance confortable (28%), selon cette étude réalisée pour Paris Match, LCI et Sud Radio.

Au second tour, le candidat LREM l'emporterait par 53% des suffrages face à Mme Le Pen (47%). Il y a une semaine, le même institut présentait dans la cette configuration un scénario où le président sortant l'emportait par 56% contre 44%. Derrière le duo de tête, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon garde la troisième place avec un score stable (14%). L'érosion du score du candidat Reconquête! Eric Zemmour se poursuit (11%, -1,5 point), désormais à égalité avec la candidate LR Valérie Pécresse.

Parmi les sept autres candidats, seul Yannick Jadot atteint la barre des 5% (-0.5 point), suivi par le communiste Fabien Roussel (3,5%, - 0,5 point) et la socialiste Anne Hidalgo qui remonte légèrement (2,5%, +0,5 point). Jean Lassalle chute de moitié (1,5%, -1,5 point) et tombe à égalité avec le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, stable. La trotskiste Nathalie Artaud gagne un demi point et rejoint le candidat du NPA Philippe Poutou à 0,5% des intentions de vote, en dernière place.

*Le sondage a été réalisé du 24 au 28 mars auprès d'un échantillon de 1501 personnes représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur, selon le score visé, varie entre 1,1 et 2,5 points.

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Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Une dernière bataille avant de quitter la présidence du parti. Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, c'est Christian Jacob, le patron des Républicains et député de Seine-et-Marne, qui conduira la bataille des élections législatives pour LR. «C'est tout à fait légitime. Il a toujours dit que sa mission s'arrêterait au lendemain des législatives, il est normal qu'il mène ce combat avec l'ensemble des candidats», confirme-t-on dans son entourage. «Il n'y a pas de discussion», confirme également le principal intéressé, qui précise que le travail sera mené comme pour les municipales, les départementales ou les régionales de manière collective et que les décisions seront prises lors du conseil stratégique des Républicains.

» LIRE NOTRE ARTICLE - Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Poutou appelle la gauche à «un plan B» si Macron est réélu

«Le rapport de force électoral n'est pas du côté de la gauche, donc autant discuter du plan B: si c'est Macron qui gagne, ce qui est le plus probable, si c'est la droite ou l'extrême droite qui gagnent, les ultra-libéraux, les racistes et fascistes qui gagnent, ce qui est malheureusement aujourd'hui le plus probable, comment on fait pour se défendre juste après l'élection?», a interrogé sur franceinfo le candidat anticapitaliste du NPA, Philippe Poutou.

«C'est là où ça pose le problème de reconstruire un outil politique, un parti radical, reconstruire des syndicats, reconstruire des associations», a ajouté celui qui participe à sa troisième élection présidentielle. Pour l'ancien syndicaliste de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde), «la solution est dans la rue, dans les grèves», car «ce qui est fondamental, c'est comment il y a des solidarités qui se reconstruisent, comment on se défend au quotidien contre la rapacité des capitalistes, contre une société de plus en plus anti-démocratique et de plus en plus autoritaire».

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Dupont-Aignan mène «probablement» sa dernière campagne présidentielle

Nicolas Dupont-Aignan a déclaré lundi qu'il menait «probablement» sa dernière campagne présidentielle, alors que les sondages donnent le candidat souverainiste en queue de peloton à 15 jours du premier tour. «C'est probablement la dernière», a déclaré à France Inter Nicolas Dupont-Aignan, dont c'est la troisième campagne.

«Je défends des convictions qui je crois ne sont pas assez représentées dans mon pays», a expliqué le président de Debout la France, crédité entre 1% et 2% des intentions de vote. «Si les Français ne vont pas voter, c'est clair que Macron sera élu», a-t-il averti, mettant en garde contre les sondages «faits sur les 50% de votants qui disent être sûrs d'aller voter. Comme il y a de plus en plus d'abstention possible, (les instituts de sondages) sont dans le brouillard.»

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«Macron assassin» au meeting de Zemmour: une «indignité» pour Macron

Emmanuel Macron a vivement dénoncé lundi le fait qu'Eric Zemmour avait laissé la foule scander «Macron assassin» sans réagir dimanche. «Il y a deux hypothèses: la première c'est l'indignité, c'est celle qui me semble la plus crédible, mais ce n'est pas une surprise», a déclaré le président candidat à son arrivée à Dijon pour une visite dans le cadre de la campagne pour la présidentielle.

«La deuxième, c'est la méconnaissance d'une réforme très importante du quinquennat, c'est le 100% santé. Maintenant, les prothèses auditives, les lunettes et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale», a ajouté Emmanuel Macron. «10 millions de Françaises et de Français y ont eu accès, cela fait partie de mon bilan et c'est un bilan social dont je suis fier. J'invite le candidat malentendant à pouvoir s'équiper à moindre frais».

Eric Zemmour est accusé par une partie de la classe politique d'avoir laissé la foule scander «Macron assassin» pendant son meeting dimanche sur l'esplanade du Trocadéro. L'entourage du candidat de Reconquête! a indiqué que ce dernier n'avait «pas entendu» le slogan, qu'«il condamne ce qu'a dit la foule à ce moment-là», qu'«il ne reprenait pas l'expression à son compte».

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Marine Le Pen continue sa progression, Mélenchon troisième, selon un sondage Ipsos/Sopra Steria

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est créditée de 17,5% des intentions de vote au premier tour, gagnant 1,5 points par rapport à la précédente enquête du même institut au milieu du mois (16%). Emmanuel Macron reste largement en tête (28%) mais continue sa décrue (-1 point), selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).

Jusque-là stable, Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) s'élève au-dessus du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) à 14% (+2 points) tandis que les intentions de vote pour ce dernier s'érode (11,5%, -1,5). La candidate LR Valérie Pécresse ralentit sa chute, à 10% (-0,5 point). A gauche, l'écologiste Yannick Jadot est stable (7%), devant le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo qui reculent tous deux d'un demi point à respectivement 3,5% et 2% des intentions de vote. Jean Lassalle (Résistons) grimpe à 2,5% (+0,5 point) tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) stagne (2%). Philippe Poutou (NPA) enregistre 1,5% des intentions de vote et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5%.

*Le sondage a été réalisé en ligne du 21 au 24 mars, auprès de 13.269 personnes inscrites sur les listes électorales issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur est comprise entre 0,3 et 1 point de pourcentage.

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Présidentielle: la campagne officielle a débuté ce lundi

Après un week-end de mobilisation dans tous les camps, place lundi à la campagne officielle, qui laisse aux candidats - dont le favori Emmanuel Macron - deux semaines pour sensibiliser des Français jusqu'ici plutôt en retrait. Temps de parole, affiches officielles, clips de campagne... Avec le début de la campagne officielle lundi, les candidats sont tenus de respecter des règles strictes. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias.

Un tri pas toujours facile à faire alors que le chef de l'État est sur le devant de la scène en tant que président en exercice de l'Union européenne et à cause du conflit en Ukraine. Lundi commence également le temps des clips de campagne sur les radios et télévisions, ainsi que des professions de foi dans les boîtes aux lettres des quelque 48,7 millions de Français inscrits en mars 2022 sur les listes électorales, selon l'Insee. La campagne officielle se terminera le 9 avril à 00h00, soit la veille du scrutin. Le second tour est prévu le 24 avril.

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Bienvenue dans ce live

Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.

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Jean Lassalle veut «accentuer le statut d'autonomie» en Corse

En campagne en Corse, Jean Lassalle s'est présenté lundi en «homme de paix» en marge d'une signature de livres à Ajaccio, expliquant vouloir pour l'île de Beauté «accentuer le statut d'autonomie» en maîtrisant notamment «le foncier». «D'abord, je viens respirer en Corse», a déclaré aux médias le candidat du mouvement «Résistons». «Je trouve ici une forme d'authenticité et de vérité et je sais combien vous êtes touchés en ce moment et combien l'accident, je ne sais comment il faut l'appeler (en référence à la mort d'Yvan Colonna: NDLR), fait rejaillir tout ce qu'il y a pu y avoir de difficile et de douloureux sur cette île alors que tant de progrès ont été réalisés par ailleurs».

«Pour la Corse, je pense qu'il faut accentuer le statut d'autonomie, indépendamment de ce qui se passe», a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques qui siège à l'Assemblée nationale avec les députés nationalistes corses au sein du groupe «Libertés et Territoires». Il est l'un des candidats qui a obtenu le plus de parrainages de maires en Corse. «Je crois que ce qui a été fait par exemple pour les Açores par le Portugal, c'est un statut large et le Portugal garde le pouvoir régalien», a-t-il avancé, estimant que la priorité en Corse est de «pouvoir maîtriser le foncier». En Corse, 28,8 % du parc de logements est déclaré comme résidence secondaire, ce qui est trois fois plus que la moyenne de France de Province, selon l'institut de la statistique (INSEE).

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Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Éric Zemmour agressé en province et exfiltré de la «colline du crack» à Paris, Pécresse enfarinée lors d’un grand oral… Dans la dernière ligne droite d’une campagne sous haute tension, le service de la protection à la personne est en mobilisation maximale. Mission? Éviter qu’une tragédie ne fasse dérailler les élections. Pour en savoir plus sur «ces anges gardiens», cliquez sur le lien ci-dessous pour lire notre article:

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Pour son retour sur le terrain, Macron interpellé sur le pouvoir d'achat

«Avec 575 euros, on ne vit pas!» Pour son premier vrai déplacement de campagne, Emmanuel Macron a été vivement interpellé sur le pouvoir d'achat lundi à Dijon, où il s'est présenté de nouveau comme le candidat au dessus des partis, capable à la fois de «libérer» et de «protéger». Le président candidat a retrouvé pendant plusieurs heures le contact avec les Français qu'il avait délaissé ces derniers mois, accaparé par l'actualité brûlante de la guerre en Ukraine.

Dans le quartier populaire Fontaine d'Ouche, il a pu à la fois goûter aux encouragements de certains et mesurer les fortes inquiétudes de nombreux habitants pour leur pouvoir d'achat. «Est-ce que vous trouvez ça normal que je n'arrive plus à vivre de mes revenus?», l'a interpellé un agent commercial de 46 ans. «Tout flambe (...) Mettez-vous à la place d'une famille française. Ca ne peut plus durer, les gens vont péter un câble!», lui a-t-il lancé sur un ton décidé mais courtois.

Emmanuel Macron a tenté de lui répondre, en insistant sur la remise à la pompe de 18 centimes TTC par litre de carburant à partir de vendredi, et sur le «bouclier» pour limiter le prix du gaz... Mais «il n'y a pas d'argent magique», a-t-il reconnu, en soulignant que les entreprises «vont devoir accompagner leurs employés». Il a aussi affirmé que l'Etat français est «celui qui fait le plus» en Europe pour aider à faire face à l'inflation.

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Eric Zemmour dénonce le «mépris» d’Emmanuel Macron

Accusé par une partie de la classe politique d'avoir laissé la foule scander «Macron assassin» pendant son meeting dimanche sur l'esplanade du Trocadéro, Eric Zemmour a réagi lundi aux propos d’Emmanuel Macron qui a qualifié l’ex-polémiste de «candidat malentendant». Emmanuel Macron a vivement dénoncé lundi comme «une indignité» le fait qu'Eric Zemmour avait laissé la foule scander «Macron assassin» sans réagir dimanche, en conseillant au «candidat malentendant» de profiter de la réforme permettant le remboursement des prothèses auditives.

Eric Zemmour a estimé que la réaction d'Emmanuel Macron est «très révélatrice de son mépris de la souffrance des Français, de son mépris des victimes, (...) des gens dont les enfants se font tuer parce que la politique migratoire n'est pas assez ferme», a-t-il lancé sur CNews. «Il voit tout de son Olympe, il fait des blagues minables», «il a raison Jean-Luc Mélenchon de dénoncer cela, c'est une blague de mauvais goût qui ne plaira pas aux malentendants», a ajouté le candidat.

«Macron traite Zemmour de "candidat malentendant". Décidément! Pas un pour rattraper l'autre! Insulter à partir d'un handicap, on en est encore là en 2022?», avait twitté le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon un peu plus tôt.

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Les soutiens de Valérie Pécresse la pressent de marquer les esprits

À treize jours du premier tour de la présidentielle, l'impatience voire l'agacement des équipes de Valérie Pécresse est de plus en plus palpable. Il y a évidemment ceux qui serrent les dents en espérant un sursaut de dernière minute chez les électeurs. Et ceux qui regrettent l'organisation d'une machine de campagne qui empêcherait la candidate de se lâcher. «Une bonne campagne de communication doit s'adapter au profil du candidat, ce n'est pas au candidat d'entrer dans le moule de la communication», peste un soutien de Pécresse qui refuse néanmoins de croire que le match est «plié». Après la suspension de l'agenda imposé par le Covid contracté par la candidate, les équipes préparent la dernière ligne de droite.

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Emmanuel Macron en terre socialiste

Entré tardivement en campagne et très mobilisé par la guerre en Ukraine, Emmanuel Macron est revenu lundi sur le terrain, en se déplaçant à Dijon, ville dirigée par le socialiste François Rebsamen qui a rallié le candidat.

«Quand on marche, il faut deux jambes, la droite et la gauche, et il faut mettre l'une après l'autre pour pouvoir avancer», a expliqué le président-candidat partisan du «en même temps», une semaine après avoir présenté un programme qui a été considéré par certains comme penchant à droite. Selon lui, la France «a besoin» à la fois de «mesures de couleur de droite» et «de gauche». «On a fait des réformes que les gens venant de la droite n'avaient jamais voulu, ou pu, ou su faire; et elles nous ont permis de financer des politiques sociales que les gens de gauche n'avaient jamais faites», a-t-il affirmé. «C'est la cohérence d'un engagement», a-t-il résumé.

Donné favori par les enquêtes d'opinion depuis des mois, le président candidat a jusqu'à présent mené une campagne a minima, avec deux rencontres avec le public, à Pau et à Poissy, et organise son premier, et peut-être dernier, grand meeting samedi prochain à l'Arena de Paris. Un deuxième déplacement devrait avoir lieu en fin de semaine.

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Pécresse veut faire mentir «le scénario écrit d'avance»

«Je veux mettre fin au scénario écrit d'avance» d'un second tour Macron-Le Pen, a affirmé sur BFMTV et RMC la candidate LR à la présidentielle, interrogée en duplex car ayant contracté le Covid, ce qui a bouleversé sa campagne alors qu'elle prévoyait un week-end intense de déplacements pour se relancer. La candidate LR, qui pointe à la 4e ou 5e place dans les sondages, a durement taclé Emmanuel Macron avec qui elle veut «un débat au second tour».

«Un fossé me sépare d'Emmanuel Macron», que ce soit sur «la conception de la France», la défense, l'autorité ou le «rapport aux Français», a-t-elle martelé. Le président-candidat «se dissimule, c'est un illusionniste et certainement pas un homme de droite», a-t-elle affirmé, estimant que «quand il plagie mes réformes, ce sont de mauvais plagiats».

Valérie Pécresse a notamment déploré une «reculade» sur les retraites, après qu'Emmanuel Macron a assuré dimanche que cette réforme n'était pas «la plus importante». Elle a également accusé le chef de l'Etat d'être «dans le déni total sur les questions de sécurité», et «d'avoir caché les comptes».

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Le Pen réduit l’écart avec Emmanuel Macron, selon un sondage Ifop-Fiducial

Marine Le Pen ressert l'écart avec le président sortant Emmanuel Macron, toujours en tête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle et stable sous la barre des 30%, selon un sondage «rolling» Ifop-Fiducial publié lundi. La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen rassemble désormais 21% des intentions de vote, un progrès de 2,5 point en une semaine, derrière Emmanuel Macron, qui conserve une avance confortable (28%), selon cette étude réalisée pour Paris Match, LCI et Sud Radio.

Au second tour, le candidat LREM l'emporterait par 53% des suffrages face à Mme Le Pen (47%). Il y a une semaine, le même institut présentait dans la cette configuration un scénario où le président sortant l'emportait par 56% contre 44%. Derrière le duo de tête, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon garde la troisième place avec un score stable (14%). L'érosion du score du candidat Reconquête! Eric Zemmour se poursuit (11%, -1,5 point), désormais à égalité avec la candidate LR Valérie Pécresse.

Parmi les sept autres candidats, seul Yannick Jadot atteint la barre des 5% (-0.5 point), suivi par le communiste Fabien Roussel (3,5%, - 0,5 point) et la socialiste Anne Hidalgo qui remonte légèrement (2,5%, +0,5 point). Jean Lassalle chute de moitié (1,5%, -1,5 point) et tombe à égalité avec le président de Debout la France Nicolas Dupont-Aignan, stable. La trotskiste Nathalie Artaud gagne un demi point et rejoint le candidat du NPA Philippe Poutou à 0,5% des intentions de vote, en dernière place.

*Le sondage a été réalisé du 24 au 28 mars auprès d'un échantillon de 1501 personnes représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur, selon le score visé, varie entre 1,1 et 2,5 points.

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Après la présidentielle, Christian Jacob mènera la bataille des législatives pour LR

Une dernière bataille avant de quitter la présidence du parti. Quel que soit le résultat de l'élection présidentielle, c'est Christian Jacob, le patron des Républicains et député de Seine-et-Marne, qui conduira la bataille des élections législatives pour LR. «C'est tout à fait légitime. Il a toujours dit que sa mission s'arrêterait au lendemain des législatives, il est normal qu'il mène ce combat avec l'ensemble des candidats», confirme-t-on dans son entourage. «Il n'y a pas de discussion», confirme également le principal intéressé, qui précise que le travail sera mené comme pour les municipales, les départementales ou les régionales de manière collective et que les décisions seront prises lors du conseil stratégique des Républicains.

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Poutou appelle la gauche à «un plan B» si Macron est réélu

«Le rapport de force électoral n'est pas du côté de la gauche, donc autant discuter du plan B: si c'est Macron qui gagne, ce qui est le plus probable, si c'est la droite ou l'extrême droite qui gagnent, les ultra-libéraux, les racistes et fascistes qui gagnent, ce qui est malheureusement aujourd'hui le plus probable, comment on fait pour se défendre juste après l'élection?», a interrogé sur franceinfo le candidat anticapitaliste du NPA, Philippe Poutou.

«C'est là où ça pose le problème de reconstruire un outil politique, un parti radical, reconstruire des syndicats, reconstruire des associations», a ajouté celui qui participe à sa troisième élection présidentielle. Pour l'ancien syndicaliste de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde), «la solution est dans la rue, dans les grèves», car «ce qui est fondamental, c'est comment il y a des solidarités qui se reconstruisent, comment on se défend au quotidien contre la rapacité des capitalistes, contre une société de plus en plus anti-démocratique et de plus en plus autoritaire».

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Dupont-Aignan mène «probablement» sa dernière campagne présidentielle

Nicolas Dupont-Aignan a déclaré lundi qu'il menait «probablement» sa dernière campagne présidentielle, alors que les sondages donnent le candidat souverainiste en queue de peloton à 15 jours du premier tour. «C'est probablement la dernière», a déclaré à France Inter Nicolas Dupont-Aignan, dont c'est la troisième campagne.

«Je défends des convictions qui je crois ne sont pas assez représentées dans mon pays», a expliqué le président de Debout la France, crédité entre 1% et 2% des intentions de vote. «Si les Français ne vont pas voter, c'est clair que Macron sera élu», a-t-il averti, mettant en garde contre les sondages «faits sur les 50% de votants qui disent être sûrs d'aller voter. Comme il y a de plus en plus d'abstention possible, (les instituts de sondages) sont dans le brouillard.»

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«Macron assassin» au meeting de Zemmour: une «indignité» pour Macron

Emmanuel Macron a vivement dénoncé lundi le fait qu'Eric Zemmour avait laissé la foule scander «Macron assassin» sans réagir dimanche. «Il y a deux hypothèses: la première c'est l'indignité, c'est celle qui me semble la plus crédible, mais ce n'est pas une surprise», a déclaré le président candidat à son arrivée à Dijon pour une visite dans le cadre de la campagne pour la présidentielle.

«La deuxième, c'est la méconnaissance d'une réforme très importante du quinquennat, c'est le 100% santé. Maintenant, les prothèses auditives, les lunettes et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale», a ajouté Emmanuel Macron. «10 millions de Françaises et de Français y ont eu accès, cela fait partie de mon bilan et c'est un bilan social dont je suis fier. J'invite le candidat malentendant à pouvoir s'équiper à moindre frais».

Eric Zemmour est accusé par une partie de la classe politique d'avoir laissé la foule scander «Macron assassin» pendant son meeting dimanche sur l'esplanade du Trocadéro. L'entourage du candidat de Reconquête! a indiqué que ce dernier n'avait «pas entendu» le slogan, qu'«il condamne ce qu'a dit la foule à ce moment-là», qu'«il ne reprenait pas l'expression à son compte».

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Marine Le Pen continue sa progression, Mélenchon troisième, selon un sondage Ipsos/Sopra Steria

La candidate du Rassemblement national Marine Le Pen est créditée de 17,5% des intentions de vote au premier tour, gagnant 1,5 points par rapport à la précédente enquête du même institut au milieu du mois (16%). Emmanuel Macron reste largement en tête (28%) mais continue sa décrue (-1 point), selon un sondage Ipsos/Sopra Steria pour Le Monde, la fondation Jean Jaurès et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).

Jusque-là stable, Jean-Luc Mélenchon (Union populaire) s'élève au-dessus du candidat d'extrême droite Eric Zemmour (Reconquête!) à 14% (+2 points) tandis que les intentions de vote pour ce dernier s'érode (11,5%, -1,5). La candidate LR Valérie Pécresse ralentit sa chute, à 10% (-0,5 point). A gauche, l'écologiste Yannick Jadot est stable (7%), devant le communiste Fabien Roussel et la socialiste Anne Hidalgo qui reculent tous deux d'un demi point à respectivement 3,5% et 2% des intentions de vote. Jean Lassalle (Résistons) grimpe à 2,5% (+0,5 point) tandis que Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) stagne (2%). Philippe Poutou (NPA) enregistre 1,5% des intentions de vote et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5%.

*Le sondage a été réalisé en ligne du 21 au 24 mars, auprès de 13.269 personnes inscrites sur les listes électorales issues d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d'erreur est comprise entre 0,3 et 1 point de pourcentage.

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Présidentielle: la campagne officielle a débuté ce lundi

Après un week-end de mobilisation dans tous les camps, place lundi à la campagne officielle, qui laisse aux candidats - dont le favori Emmanuel Macron - deux semaines pour sensibiliser des Français jusqu'ici plutôt en retrait. Temps de parole, affiches officielles, clips de campagne... Avec le début de la campagne officielle lundi, les candidats sont tenus de respecter des règles strictes. Le temps de parole des douze candidats à la présidentielle est désormais décompté selon le principe d'égalité stricte, chacun disposant du même temps d'antenne dans les médias.

Un tri pas toujours facile à faire alors que le chef de l'État est sur le devant de la scène en tant que président en exercice de l'Union européenne et à cause du conflit en Ukraine. Lundi commence également le temps des clips de campagne sur les radios et télévisions, ainsi que des professions de foi dans les boîtes aux lettres des quelque 48,7 millions de Français inscrits en mars 2022 sur les listes électorales, selon l'Insee. La campagne officielle se terminera le 9 avril à 00h00, soit la veille du scrutin. Le second tour est prévu le 24 avril.

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Bienvenue dans ce live

Bonsoir et bienvenue sur ce live consacré à la campagne présidentielle. Retrouvez toutes l’actualité des candidats à la présidence de la République sur ce direct.

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Présidentielle 2017 : poursuites aggravées à l'encontre de l'association prestataire de Mélenchon

L'association l'Ère du peuple, prestataire de la campagne présidentielle du candidat LFI en 2017, a été mise en examen notamment pour «escroquerie aggravée» le 3 février dans l'enquête sur ses comptes de campagne.

Mort d'Yvan Colonna : affrontements entre CRS et nationalistes en Corse

Les manifestants accusent les forces de l'ordre d'avoir chanté la Marseillaise le jour des obsèques du militant indépendantiste.

La France teste avec succès son missile nucléaire modernisé

Le missile nucléaire ASMPA entrera dans la composante aérienne de la dissuasion française.

Le Figaro

La littérature, la souffrance, la vie... la rencontre Philippe Lançon - Michel Houellebecq

RÉCIT - Les deux écrivains avaient rendez-vous au début du mois de janvier 2015. L’attentat de Charlie Hebdo en a décidé autrement. Houellebecq apparaît dans Le Lambeau, et on retrouve le livre de Lançon dans Anéantir. Pour un soir, Le Figaro a réuni les deux auteurs, figures de proue de la littérature française.

Le rendez-vous remonte à loin. C’était au début du mois de janvier 2015. Michel Houellebecq publiait Soumission et Philippe Lançon avait chroniqué le roman dans Libération. La rencontre devait se faire dans le bureau de leur éditrice, Teresa Cremisi. Avant, il y avait la conférence de presse hebdomadaire de Charlie Hebdo. Sur la une du dernier numéro, on voyait Houellebecq en mage décati, cigarette au bec: «En 2015, je perds mes dents, en 2022 je fais ramadan.»

Lançon avant de partir montre une photo dans un livre de jazz à Cabu. Et puis, soudain, les cagoules, les balles, les cris, la mort. «L’irruption de la violence nue isole du monde et des autres celui qui la subit.» Blessé au visage, Lançon gît aux côtés de Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski… Les morts s’ajoutent aux morts. Houellebecq chez lui ne sait rien. C’est le jour de la sortie de son roman. Le téléphone sonne. Il décroche. Son éditrice l’informe du drame et bientôt le rejoint. Le romancier pleure en songeant au massacre. Bientôt il apprend la mort de son ami Bernard Maris. Lançon est transporté en urgence. Les sirènes sonnent dans Paris, la France tremble, les larmes coulent.

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La hache de l’histoire fend violemment le bois tendre de la rentrée littéraire. L’attentat, le roman, la plume et le sang se mêlent en ce jour maudit. Lançon doit traverser un fleuve de souffrance, Houellebecq abandonne immédiatement la présentation de son livre. Un roman? C’est une prophétie. Le rendez-vous prévu chez Teresa Cremisi appartient à un monde révolu, celui d’avant l’attentat.

Tout cela remonte à l’esprit quand arrivent, un soir de mars, sept ans plus tard, Philippe Lançon et Michel Houellebecq. L’idée de cette rencontre est née de l’écoute d’un numéro de Répliques, l’émission d’Alain Finkielkraut sur France Culture, durant laquelle l’auteur du Lambeau expliquait le rôle joué par Proust durant sa convalescence. La littérature soigne l’âme du corps qui souffre. Houellebecq est présent dans le livre de Lançon: «Il avait l’air d’un vieux chien pas si gentil, abandonné sur une aire d’autoroute près d’un Flunch, ce qui me le rendait sympathique (…). Je l’imaginais volontiers avachi dans un fauteuil comme Gai Luron (le chien imaginé par Gotlib, NDLR) et disant, les bras croisés sur le ventre: “Je sens comme une douce torpeur s’abattre sur moi.”» Le Lambeau apparaît dans le dernier roman de Houellebecq. Le héros, Paul, atteint d’un cancer de la mâchoire, hésite à lire le livre de Lançon mais il lui préfère Conan Doyle et les enquêtes de Sherlock Holmes.

La littérature est un secours providentiel, parce qu’elle nous permet de nous échapper. Une enquête de Sherlock Holmes vous sort de l’hôpital

Ils se retrouvent dans l’un des salons privés d’une institution fréquentée en son temps par Musset, Balzac ou Hugo. Le salon des amours où des putti s’embrassent dans un jeu de reflets très Offenbach. On s’attend à voir surgir le Baron de Gondremarck mais c’est Philippe Lançon qui arrive. Il est le premier. Visage émacié, cheveux ras, silhouette mince, il mêle à la fragilité qui l’accompagne depuis l’attentat de Charlie Hebdo la grâce d’un danseur ou celle d’un bonze. Élégance du geste, jeu de mains, propos précis et soigné, en pull et tee-shirt, l’écrivain dégage une distinction certaine, presque celle d’un dandy. Michel Houellebecq, bientôt, pousse la porte. Parka, sac à dos, il reconnaît les lieux, ceux où il a fêté son mariage. Dans le sourire discret de l’écrivain se mêlent la curiosité, l’acuité et la malice.

Houellebecq salue, un peu intimidé, son frère de lettres. Il s’étonne de ces cheveux coupés à ras. S’ensuit une conversation étonnante sur les mérites des coiffeurs, les limites de la coupe en brosse et la différence des sabots d’une tondeuse. Pour un romancier, un simple détail suffit à faire jaillir un monde.

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Que lire avant la mort? En chroniquant dans Charlie Hebdo, Anéantir, le dernier roman de Michel Houellebecq, Philippe Lançon avait posé la question fondamentale. Que peut la littérature pour consoler celui qui souffre? C’est aussi cette question qui a inspiré cette rencontre. Elle se déroule sur fond de guerre d’Ukraine et d’élection présidentielle. Elle préférera aux fracas du monde le mystère des personnes quand la souffrance les possède, que la maladie les menace. Ce que Houellebecq dépeint magistralement dans son dernier roman. Les deux hommes se parlent avec précaution et délicatesse. Depuis l’attentat, ils ne se sont croisés qu’une fois. C’était lors d’un cocktail sur l’une des terrasses du Musée de la Marine. Nous étions quelques mois après l’attentat, et Lançon sortait pour la première fois de l’hôpital. «Nous sommes venus chacun avec notre policier», se souvient Lançon. Que se sont-ils dit? Houellebecq avait murmuré, citant saint Matthieu: «Et ce sont les violents qui l’emportent.»

L’univers clos de l’hôpital

Ces retrouvailles ressemblent donc à des présentations. Deux écrivains qui se sont lus, se comprennent et s’estiment établissent entre eux une forme de lien invisible. Comme les membres d’une même confrérie, ils ne se connaissent pas et, pourtant, ils se reconnaissent. La conversation s’enclenche naturellement. Le débit est lent, le silence et les mots jouent en rythme. Comme pour donner un tour comique à ce moment qui ne l’est pas, le serveur au physique de dessin animé entre et sort, avec une fascinante régularité, pour proposer, tout sourire, un peu de vin, un peu de pain, un peu de vin encore.

Déjà, la fumée du tabac ajoute un nuage au clair-obscur. Rien de flottant pourtant dans les mots que s’échangent les deux hommes. Chaque chapitre du livre de leur conversation a un début, un milieu, une fin. Ce peut être l’évocation des écrivains maudits, morts ou vivants - Drieu, Morand, Céline, Renaud Camus - ou l’attachement qu’ils portent aux 33-tours vinyles, attachement supérieur même à celui qu’ils ont pour les livres. Houellebecq s’interroge sur le pouvoir presque diabolique de l’accord géométrique qu’est un rond rangé dans un carré, Philippe Lançon évoque avec nostalgie Sticky Fingers, l’album des Rolling Stones sur lequel il pouvait zipper sur la pochette une braguette en relief - «Une vraie braguette», répète-t-il, songeur.

La science-fiction leur donne l’occasion d’un duo intimidant pour celui qui, en cette matière, s’est arrêté au Seigneur des anneaux. Thomas Dish, Planète à gogo, titres et auteurs défilent pour nous mener au confinement, véritable événement, selon les deux écrivains, de science-fiction. Lançon était dans la Nièvre, refuge de libertés réduites. «Ma chirurgienne m’avait donné comme conseil l’adage: “Partir vite, loin, longtemps”», se souvient Lançon. «Vous avez de la chance, dit Houellebecq, je m’y suis pris trop tard, j’ai dû rester à Paris.» Revient l’angoisse des surfaces à nettoyer et des attestations à remplir. «Je les ai toutes remplies bien soigneusement», poursuit l’auteur des Particules élémentaires, avec un mélange de satisfaction et d’accablement. Puis vient, naturellement, l’objet de leur rencontre. Philippe Lançon conserve dans son sourire empêché et sa lippe cicatrisée par le temps les stigmates d’une souffrance indélébile. Houellebecq commence. Le héros de son dernier roman est atteint d’un cancer de la mâchoire. «Le plus terrifiant, dit-il, c’est le cancer de la langue.»

Il poursuit: «Huysmans est mort d’un cancer de la mâchoire et Freud aussi, le pauvre, qui fumait beaucoup. Il n’avait pas que des défauts, finalement, cet homme.» L’auteur du Lambeau répond par un éloge des chirurgiens, de leur précision, de leur puissance de concentration. Il cite Chloé, sa chirurgienne, celle dont le portrait par Lançon agrémente désormais, entre Jean Cau et Rimbaud, l’un des spectacles de Fabrice Luchini: «Dans votre malchance, vous avez eu de la chance, lui a-t-elle dit, parce que la langue, on ne peut pas toucher. On ne sait pas faire, on ne sait pas réparer une langue.»

La bibliothèque d’un homme et tout ce qu’elle recèle reflète ses passions, son tempérament, ses défauts, ses tentations: son âme

Les deux écrivains entrent alors dans l’univers clos de l’hôpital. «Les salles d’attente longues et laides» (Philippe Lançon), les bruits que l’on entend, les médecins que l’on consulte. Les auteurs que l’on lit, aussi. «On pourrait croire, explique Houellebecq, que les auteurs existentiels nous aident dans l’attente d’une IRM ou des résultats d’un traitement. Pour moi, pas du tout. La littérature dans cette situation est un secours providentiel parce qu’elle nous permet de nous échapper. Une enquête de Sherlock Holmes vous sort de l’hôpital.» Lançon ne dit pas le contraire. Saint Augustin, Pascal, experts en fins dernières, sont déjà un peu groggy. Les poètes ne s’en sortent pas mieux. Houellebecq, pourtant éminent poète, ne puise pas à cette source quand vient l’heure du rendez-vous médical. Si l’auteur du Lambeau reconnaît avoir récité mécaniquement quelques vers de Baudelaire en entrant au bloc, il trouvait secours dans les pages de Proust, celles notamment sur la mort de la grand-mère.

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Mais c’est dans la peinture qu’il est parvenu à s’échapper. Les tableaux sont des refuges. Il évoque alors une exposition Poussin, la première qu’il avait pu visiter durant sa réparation. Il décrit avec précision la composition du maître: des funérailles sont placées discrètement dans un coin de l’œuvre pendant que les vaches continuent de paître, la vie de se dérouler sans que la disparition d’un seul ne perturbe le mouvement du monde. Rappelons ici que Lançon une fois hospitalisé avait décidé de supprimer tout bruit médiatique: pas de télévision, peu de radio. Une ascèse qui continue aujourd’hui de sauver son existence de la dispersion et du temps bêtement gaspillé. Pas de réseaux sociaux non plus.«Une fois, il y a quelques mois, commence Lançon comme s’il allait raconter une expérience hallucinogène ou la découverte d’un passage secret, j’ai regardé CNews pendant vingt minutes. Il y avait des messieurs qui parlaient fort en disant des choses qui n’étaient pas passionnantes. J’ai éteint.» Houellebecq rit tout seul en se remémorant le sketch des Guignols montrant Serge July et Philippe Alexandre échangeant des banalités devant un verre de poire Williams. «Tous ces duels, ces débats, c’est tout de même un peu ridicule», poursuit-il, un peu gêné d’un tel jugement.

Deux silhouettes graciles

La politique s’invite entre deux verres de meursault. Lançon tente d’expliquer le mécanisme du quoi qu’il en coûte. Houellebecq se lance dans une profession de foi populiste: «Je suis favorable à ce que l’on écoute la majorité, c’est-à-dire le peuple. Je pense l’exact contraire de la phrase de Céline: “Les cons sont toujours la majorité”. Au fond je suis le contraire de Céline sur beaucoup de choses.» Le serveur entre, sort et dans un geste triomphal vide le cendrier avant d’en poser un autre. Les mérites comparés de Chesterton et Bernanos donnent selon Houellebecq une victoire écrasante de l’Anglais sur le Français. Lançon reste sidéré de l’esprit puritain qui plane sur la littérature: «La bibliothèque d’un homme et tout ce qu’elle recèle reflète ses passions, son tempérament, ses défauts, ses tentations: son âme. La seule purge de bibliothèque qui devrait être autorisée, c’est celle que l’on fait quand on a décidé de la ranger ou de déménager.» Les deux écrivains en quittant la table réalisent qu’ils sont presque voisins. Il est tard. Paris s’étire avant de s’endormir. Les réverbères jettent leur lumière tremblante sur le quai des Grands-Augustins. Un taxi pour Houellebecq, une vieille bicyclette pour Lançon. Deux silhouettes graciles se séparent dans la nuit.

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Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro

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GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.

Dans une chambre d'enfant, Spider-Man s'est écroulé. Dans une autre, le sapin de Noël est toujours décoré. Les bombes ne ciblent pas, elles s'abattent au hasard. Rien ne bouge, sauf des flammes qui entraînent dans leur danse macabre le squelette de béton. L'immeuble a été frappé il y a quelques minutes. Depuis, d'autres ont été dévastés. Le ciel gronde ; Un autre bâtiment vient de s'écrouler.

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Sergueï Dmetrovitch, 82 ans, ramasse les débris qui recouvrent la moquette du salon. «Il y a trois jours, un missile est venu s'abattre sur l'appartement du dessus ; hier, c'est celui du dessous qui a été frappé. Et moi, je suis là. J'attends», témoigne cet homme aux cheveux blancs coiffés d'un béret.

Un immense tableau est demeuré intact: il représente son épouse, Olga, morte l'année dernière. L'opulente femme vêtue d'une robe bleu roi est figée dans un éclat de rire qu'on pourrait presque entendre. «Je l'aime tellement. Nous avons été mariés 42 ans. Je continue de lui parler et je ne m'arrêterai pas», soutient-il. Alors, il reste là. Son fils le supplie de le rejoindre dans un endroit un peu moins dévasté, pour tromper la mort au moins temporairement. «Jamais», s'obstine-t-il.

Il y a encore un mois, Saltivka était le plus grand quartier résidentiel de Kharkiv. Aujourd'hui, c'est un vaste cimetière abandonné. La plupart des habitants ont déménagé ; les autres vivent sous terre, dans des caves aménagées en abris antibombes. Saltivka est si proche de la frontière russe que Sergueï capte la chaîne de télévision publique de l'État voisin… Et sa propagande. «Ils disent que c'est l'armée ukrainienne qui frappe le quartier. Je ne sais pas quoi penser», s'interroge le vieil homme, perplexe.

Devant l'édifice, une peluche – un ours blanc muni d'un sac à dos – gît parmi des manuels scolaires et d'autres fragments de vie dans un parc pour enfants. Les arbres, dénudés pour l'hiver, ont vu bourgeonner sur leurs branches d'étranges ornements: des vêtements, des draps, des bouts de tissus soufflés par les bombes et portés là par le vent. Par terre, d'innombrables éclats d'obus, de béton et d'objets en tous genres tapissent le givre et la neige. Chaque pas fait crisser des existences brisées.

«Dans cette voiture, hier, j'ai découvert trois corps : ceux d'un homme et de deux femmes», lance Borys Redin en désignant une berline blanche complètement défoncée. «Ils devaient rentrer chez eux ou se préparer à partir», continue le quadragénaire, l'un des rares bénévoles qui s'aventurent ici pour distribuer de la nourriture. Juste à côté, un propriétaire avait recouvert sa voiture d'une bâche pour la préserver de la poussière et du froid ; c'est maintenant une carcasse de métal démantibulée.

Les bombes ont fait s'envoler la porte qui mène aux caves. Il faut la remplacer, j'ai trop peur des voleurs

Un grand chien au pelage doré trottine sur le chemin verglacé. Il rencontre une vieille dame qui titube et qui s'appuie sur lui pour traverser les décombres. Bonnet bleu marine sur ses cheveux coupés court, emmitouflée dans son manteau, Valentina Ouchakova, 67 ans, se hâte à petits pas pour rejoindre son refuge. Une lampe frontale autour du cou, elle s'engouffre dans un passage au pied d'un immeuble, descend des escaliers. «Les bombes ont fait s'envoler la porte qui mène aux caves. Il faut la remplacer, j'ai trop peur des voleurs», marmonne-t-elle. «Natalia! Natalia!», résonne sa voix éraillée le long du labyrinthe.

Après mille virages, Natalia apparaît. C'est une autre version de son amie : même âge, mêmes cheveux courts, même anorak qui descend jusqu'aux genoux. «Lysia! Où es-tu ma chérie? Oh! Voyez comme elle est belle», chantonne-t-elle d'une voix douce. Une chatte surgit, puis une autre: c'est Masya. «La plus curieuse!» D'autres encore se faufilent jusqu'à elle, bondissent dans le minuscule cellier. Dans leur galerie secrète, les deux grands-mères s'occupent d'une quarantaine de félins. Avant la guerre, elles étaient voisines de palier au 13e étage de l'immeuble et occupaient leurs journées à héberger et nourrir les chats errants du quartier. «Nous en avions toujours, chacune, une vingtaine ou une trentaine chez nous, que nous donnions aux organisations d'aide aux animaux», se rappelle Natalia.

Quand les bombes ont commencé à tomber, les ascenseurs ont cessé de fonctionner pour que personne ne se retrouve coincé, si la centrale électrique était détruite. Puis, avec le souffle des explosions, les fenêtres se sont brisées. «Alors, nous nous sommes installées ici», explique Natalia. Elles occupent trois caves : deux d'entre elles sont dédiées aux chats, abandonnés ou orphelins depuis que leurs maîtres sont morts ou ont quitté le quartier. «C'est comme un hôpital: on les nourrit, on les soigne, et ils peuvent dormir confortablement», sourit Valentina. Dans une troisième cave d'une dizaine de mètres carrés, les deux amies ont installé leur dortoir. Des affiches parodiant des films soviétiques, des portraits d'animaux, des oreillers brodés, une télévision datant des années 1980 s'amoncellent dans un chaos chamarré. «Depuis hier, on n'a plus d'électricité pour faire marcher le four et le poêle. C'est comme ça parfois, il faut patienter», sourit Valentina, qui indique se chauffer «à l'espoir et à la chaleur des chats».

Sa fille et son petit-fils sont partis se réfugier dans l'ouest du pays, davantage épargné par la guerre. Elle a refusé de les suivre. Natalia, veuve, a perdu son fils il y a dix-sept ans: «Tout ce qu'il me reste est ici», murmure-t-elle. À la vie, à la mort, dans leur propre univers, les babouchkas ignorent les grondements au-dehors. Dans leur forteresse glaciale, elles s'assoient sur des chaises grinçantes, entonnent une mélodie. Chacune berce un chaton. «Comme ça, on est bien: on oublie», murmure l'une d'entre elles.

Non loin, dans une cour entourée de barres d'immeubles dévastées, trois voisins entassent dans une petite voiture des valises et des sacs. Une femme sanglote, le visage enfoui dans ses mains. Un homme se met aussi à pleurer. Un autre, déjà installé à l'arrière, tourne vers l'extérieur un regard éteint.

Yura leur dit au revoir sans paraître saisir complètement la scène. Ses membres se tordent, son visage se transforme en différentes grimaces. Atteint de trisomie, il indique vivre seul. Il ne compte pas partir: «C'est ma maison!» insiste-t-il.

Encore une explosion. La femme qui sanglotait relève soudain la tête. Elle s'appelle Lyda. Son visage ridé est joliment maquillé. «Aidez-nous… Aidez-nous! Tout brûle, tout est cassé. Des enfants sont tués. Je n'ai plus de mots pour décrire… Aidez-nous, par pitié!», hurle-t-elle dans le vide. Elle s'adresse au ciel, aux érables vêtus de chaussettes, au monde entier. Des bouts de papier planent au milieu des oiseaux.

Pourquoi l'Otan ne ferme pas l'espace aérien? Pourquoi laissez-vous des innocents se faire massacrer? Vous avez peur de Vladimir Poutine, mais ignorez que vous êtes ses prochaines victimes. En attendant, nous, on crève!

Borys Redin, le bénévole, s'emporte contre «le reste de l'Europe». «Pourquoi l'Otan ne ferme pas l'espace aérien? Pourquoi laissez-vous des innocents se faire massacrer? Vous avez peur de Vladimir Poutine, mais ignorez que vous êtes ses prochaines victimes. En attendant, nous, on crève!», martèle l'activiste. Redoutant d'être entraînée dans la guerre, l'Otan refuse à ce jour, malgré les demandes du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de mettre en place une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine, afin d'empêcher les bombardements russes.

Les frappes russes se concentrent sur le nord et l'est de la ville, mais le centre est également visé. La route qui y mène est ponctuée de longues files d'attente devant les bureaux de Poste. Ce sont des distributions d'aide alimentaire. Plusieurs ont été touchées. Les déflagrations sont devenues un bruit de fond et n'émeuvent plus personne. «Au début, on sursautait, mais elles sont entrées dans nos vies», explique Victoria, ingénieure, qui porte un petit cabas dans un district autrefois cossu de la ville. Quand on a besoin de manger, on accepte plus aisément la fatalité. Quelques minutes plus tard, une frappe tue quatre personnes et en blesse une quinzaine, qui attendent à une distribution similaire.

Avec mes amis, on sortait dans les cafés, on s'amusait, on étudiait… Jamais je n'aurais songé me retrouver ici, avec des morceaux de roquette dans la jambe. C'est absurde!

«Je faisais la queue pour obtenir des médicaments pour ma grand-mère. Puis, il y a eu un gros bruit», dit Cristina sur son lit d'hôpital. Sa mère, qui attendait avec elle, est indemne et couve la jeune femme du regard. À 21 ans, cette étudiante en économie peine à réaliser ce qui lui est arrivé. «La vie était belle à Kharkiv», tient-elle à préciser. «Avec mes amis, on sortait dans les cafés, on s'amusait, on étudiait… Jamais je n'aurais songé me retrouver ici, avec des morceaux de roquette dans la jambe. C'est absurde!»

À l'hôpital régional, l'afflux de blessés est constant. L'équipe médicale n'a pas quitté les lieux depuis le début de la guerre. Anton et Ivan, deux internes de 24 ans, tentent d'adoucir leurs journées à grand renfort de blagues. Pour faire sourire Cristina, ils la couvrent de compliments : «Ce n'est pas parce que c'est la guerre qu'on ne peut plus draguer!» fanfaronne Anton, cheveux en bataille rasés sur les côtés.

Dans la salle de garde, à l'abri des regards, les comparses s'avouent terrorisés. «On ne se déplace nulle part sans notre kit de soins d'urgence», lance Ivan en désignant la trousse qu'il porte en bandoulière. «On sait ce que ça fait que de se vider de son sang», abonde Anton, un jeune homme blond au visage rond qui semble avoir à peine 20 ans. Ils distribuent des solutions et une seringue «à injecter dans le muscle si les Russes balancent du gaz moutarde. Puis, vous avez vingt minutes pour déguerpir». Les rumeurs selon lesquelles Moscou pourrait faire usage d'armes chimiques courent ici sur toutes les lèvres.

Un homme entre dans la pièce. «C'est l'un des meilleurs chirurgiens d'Ukraine», chuchote Ivan. Maxim Suplechenko est taiseux, épuisé. Malgré tout, il prend le temps de dispenser des conseils à ses deux internes, qui se destinent à la chirurgie de crise. Il sort de la poche de sa blouse une pochette en plastique contenant un minuscule éclat d'obus. Il l'a extrait du corps d'une jeune femme qu'il n'a pas pu sauver, et la conserve sur lui en permanence: «Pour me rappeler de ne jamais laisser tomber». «Cette toute petite chose est mortelle», assène-t-il à l'attention des jeunes hommes.

Lorsqu'on est chirurgien, même si l'on perd un patient sur la table d'opération, il faut terminer le travail jusqu'au bout. Recoudre, faire un massage cardiaque, même quand on sait que c'est vain. Il nous arrive de rester longtemps avec un cadavre, comme s'il était encore vivant. C'est horrible

«Lorsqu'on est chirurgien, même si l'on perd un patient sur la table d'opération, il faut terminer le travail jusqu'au bout. Recoudre, faire un massage cardiaque, même quand on sait que c'est vain. Il nous arrive de rester longtemps avec un cadavre, comme s'il était encore vivant. C'est horrible», témoigne Anton. Les deux étudiants ne l'ont pas encore avoué à leur supérieur mais, à mesure qu'ils découvrent l'ignominie de la guerre, ils hésitent à poursuivre leur spécialisation.

Dans une chambre voisine à celle de Cristina, d'autres patients sont alignés. La plupart sont inconscients. Ceux qui peuvent parler racontent les mêmes histoires. Un homme de 38 ans, médecin dans un autre hôpital, a été poly-criblé alors qu'il dînait dans son salon. Victor, 61 ans, est un ouvrier à la retraite qui, comme Borys Redin, distribuait de l'aide humanitaire dans des quartiers excentrés. Mikhaïl, 75 ans, sortait d'un supermarché quatre heures plus tôt lorsqu'il a été soufflé contre un mur par la même frappe qui a blessé Cristina. Sa mâchoire a été arrachée. À côté de lui, Sergueï, la vingtaine, a le regard vague et l'âme anesthésiée : on lui a injecté une dose maximale d'antidouleurs. «C'est préférable. Il va mourir. Autant qu'il ne le sache pas», lâche Anton. Deux femmes d'une cinquantaine d'années, blessées alors qu'elles allaient au marché, mourront le jour d'après.

Depuis un mois, je porte un treillis, mais je ne suis pas militaire. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je pleurerais des amis morts déchiquetés

Même défigurée, Kharkiv garde les traits d'une cité cosmopolite, indiscutablement belle. Ses bâtiments historiques, construits pour certains au XIXe siècle par les plus grands architectes de Moscou et Saint-Pétersbourg, côtoient des magasins branchés. La place de la Liberté, la plus grande d'Ukraine, et le marché Barabachovo, le plus vaste d'Europe de l'Est, conservent leur splendeur sous les pluies de gravats. Devant ce qui fut le conseil régional, Yulia, membre de la Défense territoriale, un groupe de volontaires civils, garde ce qu'il reste du monument. Un chapiteau a été érigé devant, surmonté d'une banderole clamant: «Tout pour la victoire!»

Le 1er mars, elle gardait le bâtiment lorsqu'il a été attaqué. «Il y a eu une énorme explosion, et on est tombés par terre. J'ai vu un morceau de métal fuser tout près de mon visage. Notre responsable nous a ordonné de courir nous réfugier au sous-sol», raconte la trentenaire. «Puis, il y a eu une seconde frappe. J'ai pensé à mes collègues, là-dehors, qui n'avaient pas pu se mettre à l'abri». La jeune femme arrête son récit. «Depuis un mois, je porte un treillis, mais je ne suis pas militaire. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour je pleurerais des amis morts déchiquetés.»

80 frappes russes chaque jour

Kharkiv fut l'une des premières villes ukrainiennes à être attaquées, le 24 février dernier. Depuis, elle est l'une des principales cibles des Russes. Bien que l'installation de matériels de défense aérienne ait limité les bombardements aériens depuis une semaine, les frappes de missiles et de roquettes continuent sans tarir. Le maire de Kharkiv, Ihor Terekhov, interrogé par Le Figaro, estime qu'environ 80 frappes russes tombent sur la ville chaque jour. Le 23 mars, 140 roquettes se seraient abattues sur la ville. Selon l'édile, plus de 1330 bâtiments ont été affectés par les frappes depuis le 24 février. Parmi eux: 1105 logements, 69 écoles, 52 écoles maternelles et 14 hôpitaux. Les autorités tiennent à ne pas divulguer le nombre de victimes de la guerre, mais estiment que près des deux tiers du 1,5 million d'habitants ont fui la ville, située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe.

La mairie elle-même a été démolie mais, assure Ihor Terekhov, les services municipaux continuent de fonctionner et occupent des bureaux disséminés dans la ville. Celle-ci, d'ailleurs, continue d'être nettoyée. Les grandes avenues bordées d'immeubles en ruine sont immaculées. Le ramassage des déchets continue d'être fait. Des chauffeurs de taxi se sont organisés pour balayer les gravats.

Depuis plusieurs jours, des ouvriers érigent des sacs de sable tout autour de l'immense statue du poète Taras Shevchenko, figure de la révolte contre l'Empire russe au XIXe siècle. «Nous avons une culture, une histoire et beaucoup de fierté. Pas question qu'ils détruisent nos symboles avec leurs missiles et leurs bombes», lance l'un des employés de mairie. Le 26 mars, alors qu'aurait dû être inauguré le festival annuel de musique classique, les musiciens ont joué où ils le pouvaient : dans la rue, dans le métro, dans des abris de fortune… Le violoncelliste de renom Denys Karachevtsev a fait résonner sa musique en pleine rue.

Pourtant, peu à peu, une atmosphère de paranoïa s'est installée en ville. Les habitants éteignent la lumière dès la tombée du jour, pour éviter que leurs logements ne deviennent des cibles. Les forces de l'ordre – l'armée, la police et la Défense territoriale – sont à cran. Au détour d'une rue, un camion militaire freine brusquement. Des soldats sautent sur le bitume, braquent leurs armes sur nous. Une voiture de police s'est arrêtée juste derrière. «Papiers!», ordonne l'un d'eux. La voiture est fouillée. «On craint les infiltrés», explique un officier.

À l'est de la ville, Victoria garde le dernier checkpoint de l'armée avant les positions russes. Ces dernières sont à deux kilomètres. Le crâne rasé surmonté d'une casquette, les oreilles constellées de bijoux en forme de cœurs, la militaire de 40 ans veille nuit et jour, scrutant les alentours. Comme la plupart des femmes de l'armée ukrainienne, par ailleurs la plus féminisée d'Europe, cette mère de deux adolescentes ne combat pas au front. «Notre rôle ici est tout aussi crucial», s'empresse-t-elle de souligner. «En plus d'essuyer les tirs ennemis, nous recevons les blessés que nous amènent les médecins militaires depuis le champ de bataille. Et puis aussi, les infiltrés», ajoute-t-elle. La chasse aux «saboteurs» russes est l'une des priorités des autorités et de leur armée.

Par terre, d'ailleurs, gisent deux cadavres recouverts de linceuls: il s'agirait, selon les soldats, de Russes ayant tenté de s'introduire dans les positions ukrainiennes. «Ils sont morts, mais parfois, nos hommes sur le front les capturent vivants. Alors, ils nous les emmènent et nous les livrons aux services spéciaux», détaille-t-elle. Quatre autres cadavres sont, eux, couverts de couvertures de survie: «des hommes à nous. Nous n'avons pas pu les sauver», regrette Victoria. Une ambulance arrive. Le checkpoint est un point de rendez-vous où les infirmiers viennent récupérer des morts et les blessés civils et militaires afin de les transporter à l'hôpital régional.

Un ordre retentit. Tous les soldats courent dans la même direction et dévalent des escaliers, sous une station de métro, qui fait office de bunker pour les gardiens de l'Est. Des frappes d'artillerie lourde s'abattent au-dessus. «C'est la mort qui tombe du ciel», souffle Victoria, hors d'haleine. Une dizaine d'obus s'abattent ici chaque jour. «On joue avec le destin, mais c'est notre métier.»

À Kharkiv, les métros sont devenus des refuges pour des milliers d'habitants. Dans la station Heroiv Pratsi, conçue à l'ère soviétique pour servir de bunker en cas d'attaque nucléaire, une ville sous la ville s'est peu à peu installée. Des familles dont les appartements ont été trop détruits y habitent jour et nuit. D'autres, qui craignent de dormir à la merci des bombes, le rejoignent entre 18 heures à 6 heures, le temps du couvre-feu. Des policiers patrouillent. Des bénévoles servent des repas et distribuent des couches. Des annonces sont passées: «Place pour une famille dans un véhicule qui part à la frontière polonaise demain matin… Si vous souhaitez être évacués, merci de vous annoncer à l'entrée!»

Ici, une jeune mère berce son nouveau-né. Là, des septuagénaires regardent passer les gens sur des chaises de camping. Une femme aux lunettes rondes brosse son chat posé sur un petit coussin. Des adolescentes aux cheveux violets regardent un film sur un téléphone portable, tandis que leurs parents étalent sur une nappe les mets pour le dîner : un peu de pain, du pâté, des fruits.

Les plus chanceux ont posé leur campement en hauteur ou bien dans des wagons, pour plus d'intimité. Les toilettes font office de laverie. Les voisins discutent, s'entraident en permanence : en pleine nuit, voyant qu'un homme n'a pas de couverture, un inconnu le réveille pour lui prêter la sienne. Une famille propose à des nouveaux venus de les guider vers la fontaine d'eau.

Campé sur un tabouret, un homme prend sa guitare et se met à jouer. Vitaly Pavlovitch affirme être né en 1936 et en avoir vu d'autres. Selon un spectateur, c'est un acteur de théâtre, bien connu dans la ville. Ses mélodies résonnent, couvrent les pleurs des bébés. Ses chansons parlent d'amour, d'Ukraine et de patrie.

Polina, 82 ans, s'avance timidement. «Voilà mon amoureuse!» plaisante le musicien. La vieille dame esquisse quelques pas de danse. Quelques enfants s'attroupent. Le bruit des bombes commence : il est plus fort la nuit, plus fréquent aussi. Qu'importe : ici, dans le métro, la vie s'anime. «Les Russes refusent qu'on dorme, alors on fait la fête», lance Sergueï, ancien serveur dans un café.

Il prend la main de Polina et l'invite à danser. La foule applaudit. On se ressert du thé. La nuit va être longue. Sous la ville détruite, malgré tout, Kharkiv veut résister.

De nos envoyés spéciaux Margaux Benn (texte) et Véronique de Viguerie (photos) - Édition web Arthur Bayon

L'Humanité

Et si l’on pouvait corriger sa propre histoire ?

Prescription culture

THÉÂTRE Frédéric Bélier-Garcia met en scène « Biographie : un jeu » de Max Fridch. Un étonnant voyage dans le jeu du temps intime.

Gérald Rossi

Peut-être Frédéric Bélier-Garcia fait-il partie de ces individus, tous sexes confondus, qui aimeraient pouvoir réécrire leur propre et intime histoire individuelle. Quoi qu’il en soit, « Biographie : un jeu », écrit par Max Frisch en 1967 a été en 1999 sa première mise en scène, et il en propose actuellement, une nouvelle création… François Berléand, Emmanuelle Devos et Éric Elmosnino tenaient alors les principaux rôles. Cette fois, sont convoqués sur scène, tout autant épatants, José Garcia, Isabelle Carré, Jérome Kircher, avec Ana Blagogević et Ferdinand Régent-Chappey.

Le principe est en fait assez simple. Il s’agit, pour les protagonistes de rejouer certains épisodes de leur existence et d’en modifier quelques instants, afin que la vie de chacun prenne (ou pas) une autre direction. L’idée est formidable et banalement humaine. Qui en effet ne se l’est pas posée un jour au moins ? Sauf que personne ne sait vraiment comment remonter le temps pour, à un moment donné, changer d’aiguillage.

Ce que Frédéric Bélier-Garcia résume ainsi : « Revivre sa vie, rejouer sa partie, imaginer d’autres passés (…) tout aurait aussi bien pu se passer autrement, avec un peu de chance, un autre hasard, moins de peurs (…) il aurait peut-être suffi de tendre une cigarette, de poster la lettre ou de ne pas se retourner… ». Pour autant, Max Frisch, qui rappelons-le exerça conjointement et assez curieusement les métiers de dramaturge et d’architecte, n’avait pas lui non plus la réponse à ces questions, et d’ailleurs, il publia deux versions de sa pièce, la seconde en 1984.

Dans l’ambiance feutrée d’un appartement bourgeois, il est très tard. Restent, après une soirée de fête, Kürmann, le maître des lieux et Antoinette, jeune femme dont on ne sait encore rien, sauf qu’elle joue un peu les incrustes. Très vite, les premiers échanges annoncent la couleur. Comme celui-ci quand deux heures sonnent à la pendule. Antoinette : « vous attendez encore quelqu’un ? » Kürmann : « au contraire ». Drôle et déroutant. Mais pas question de s’arrêter en chemin.

Le décor manipulé à vue (conçu par Alban Ho Van) correspond aux divers âges des protagonistes, qui ne changent pour autant pas d’apparence ni d’allure. Ils entrent et sortent, reviennent sur leurs propos, sur leurs ides, mais le fil ne se rompt jamais. « J’ai toujours été fasciné, attiré, par la réversibilité des choses, et notamment du tragique et du comique » insiste Frédéric Bélier-Garcia. « Il suffit que je me comporte différemment… ne serait-ce qu’une seule fois » tente Kürmann, mais rien n’est en fait aussi simple.

Sait-on en effet ce que l’on désire, et peut être surtout, ce que l’on aurait désiré, vraiment, des années en arrière. Et puis se choisir un autre passé ne serait-il pas plus effrayant que de se souvenir de son vécu ? D’autant plus que sa propre histoire ne peut s’inscrire, pour exister, que dans celle des autres. S’agirait-il d’une partie d’échecs que l’on pourrait recommencer indéfiniment ? Et si, comme Antoinette, on ne connaît pas les règles de ce jeu ?

Jusqu’au 3 avril, théâtre du Rond-Point, 2 avenue Franklin-Roosevelt, Paris 8e. Téléphone : 01 44 95 98 21. À Marseille de 3 au 7 mai ; à Nice du 11 au 14 mai.

L'Humanité

Pour Michaël Zemmour « la retraite à 65 ans, un choix politique, non économique »

Entretien

L’économiste Michaël Zemmour décortique la réforme macroniste et met en garde contre ses effets pervers à court et moyen terme.

Cyprien Boganda

Contrairement à ce que beaucoup de libéraux nous assurent depuis des années, notre régime de retraite n’est pas menacé. L’acharnement de l’actuel président à vouloir repousser l’âge de départ, en cas de deuxième mandat, est donc en bonne partie motivé par des raisons idéologiques.

Comment analysez-vous la rapidité du recul de l’âge de départ à la retraite voulu par Emmanuel Macron ?

L’objectif affiché est de repousser de trois ans l’âge légal de départ, au rythme de quatre mois par an. Cela va concerner des personnes qui se trouvent déjà aux portes de la retraite : imaginez la situation de ceux qui comptaient partir à 62 ans en 2023 et qui vont devoir attendre quatre mois supplémentaires. Quant à la génération née en 1969, elle devra patienter trois ans de plus. C’est une très grosse augmentation.

Pour avoir une idée des conséquences immédiates d’un tel recul, on peut analyser ce qui s’est produit lors du passage de 60 à 62 ans (après la réforme des retraites de 2010 de Nicolas Sarkozy – NDLR). Pour résumer, les gens qui étaient encore en emploi à 60 ans sont restés deux ans supplémentaires.

En revanche, tous ceux qui n’avaient plus de travail à ce moment-là (je rappelle que c’est le cas d’une personne sur deux au moment où elle prend sa retraite) ont vu se prolonger cette période de précarité où le taux de pauvreté est très marqué.

Le deuxième effet produit par le recul de l’âge de départ se situe au niveau des conditions de travail. Avec l’âge, les risques d’incapacité faible ou sérieuse augmentent fortement. Dans le secteur du nettoyage, par exemple, le taux d’emploi chute après 45 ans à la suite de tous les facteurs de pénibilité (troubles musculo-squelettiques, notamment).

Y a-t-il une logique économique derrière la décision d’allonger la durée de cotisation au régime des retraites ?

Selon moi, cette mesure n’est pas une réponse à une nécessité financière : le Conseil d’orientation des retraites (COR) nous explique que le déficit va se résorber de lui-même à l’horizon 2030 et que le régime des retraites n’est pas menacé. Les économies représentées par un passage à 65 ans excéderaient largement ce qui serait nécessaire pour revenir à l’équilibre. En réalité, cette mesure ne répond pas à une logique économique, mais relève d’un choix politique.

Emmanuel Macron cherche soit à réduire les dépenses publiques en tant que telles au nom d’une idée non démontrée selon laquelle une baisse des dépenses serait nécessairement une bonne chose pour l’économie, soit à augmenter la population présente sur le marché du travail (ce qu’on appelle « l’offre du travail »).

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire affirme en substance que « nous rembourserons notre dette publique par la croissance créée par la réforme des retraites ». Selon ce raisonnement, la réduction de la part des retraites dans le PIB, et plus largement de nos dépenses publiques, dynamiserait mécaniquement l’économie. Pour un économiste, c’est une logique curieuse qui ne repose sur aucune démonstration.

Quelles pourraient être les conséquences sociales, à long terme, d’un nouveau recul de l’âge de la retraite ?

Le temps que l’on passe à la retraite a déjà commencé à diminuer, car les précédentes réformes ont reculé l’âge de départ plus vite que nous ne réalisions des gains d’espérance de vie : autrement dit, cette nouvelle mesure conduirait surtout à raccourcir encore la durée de la retraite.

Les salariés atteindront l’âge légal plus tard, et en plus mauvaise santé. Par ailleurs, on sait déjà que nous allons vers un appauvrissement relatif des retraités : le niveau de vie de ces derniers par rapport à celui des actifs sera 20 % plus faible en 2070. En réalité, le vrai sujet, c’est que si l’on ne fait rien, les retraités pourraient connaître l’expérience d’un déclassement demain.

Emmanuel Macron n’essaie-t-il pas de s’attaquer à ce risque d’apauvrissement des retraités en relevant le minimum vieillesse à 1 100 euros ?

Cette proposition est cosmétique. Le gouvernement précise bien que ces 1 100 euros ne seraient accordés qu’aux personnes avec des carrières complètes… c’est-à-dire à des gens qui, très largement, perçoivent déjà ce niveau de pension ! Ce sont les retraités aux carrières incomplètes qui sont les plus pauvres.

Il faudrait prendre de vraies mesures pour s’attaquer au problème en envisageant une véritable retraite minimale, certes plus coûteuse pour les finances publiques. Cela supposerait de redéfinir les conditions nécessaires pour percevoir les minima de retraite : aujourd’hui, ils ne se déclenchent que lorsque l’on part à temps plein. Demain, certaines personnes devront donc attendre 67 ans pour pouvoir les toucher.

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L'Humanité

Les perdants de la future réforme des retraites donnent de la voix

Premier plan

Entre le recul de l’âge légal de départ à 65 ans et la fin programmée des régimes spéciaux, la réforme imaginée par le candidat Emmanuel Macron va toucher de nombreux travailleurs déjà soumis à des conditions de travail difficiles.

Cécile RousseauCyprien Boganda

Qu’il semble loin, le temps où un certain Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, s’engageait à ne pas toucher à l’âge légal de départ à la retraite ! « Il restera à 62 ans ! » martelait-il alors, soulignant dans son programme l’ineptie économique d’un éventuel recul. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts et le Macron 2022 semble décidé à enterrer la promesse faite par celui de 2017. Le président­-candidat a prévenu : s’il est réélu, l’âge légal de départ passera de 62 à 65 ans en 2034. Et de façon abrupte. Si le projet de réforme Delevoye-Philippe, mis en échec par les mobilisations en 2019 et 2020, se donnait dix ans pour se mettre en place, ne touchant que les générations 1975 et suivantes, celui présenté il y a huit jours commencera à s’abattre sur les personnes nées dès 1961. Tant pis si celles-ci pensaient déclencher leurs droits à pension l’an prochain, dès 62 ans : elles devront travailler quatre mois de plus. Chacune des ­générations suivantes, jusqu’à celle de 1969, se verra accablée d’un trimestre supplémentaire à cotiser, afin de parvenir à l’officialisation du nouvel âge légal de départ à 65 ans, en 2034.

Aucune urgence économique

Cette réforme est d’autant plus brutale qu’elle n’est justifiée par aucune urgence économique (lire notre entretien). Le Conseil d’orientation des retraites (COR) le rappelait en juin 2021 : « Malgré le contexte de la crise sanitaire et le vieillissement progressif de la population française, les évolutions de la part des dépenses de retraite dans le PIB resteraient sur une trajectoire maîtrisée à l’horizon de la projection, c’est-à-dire 2070. »

Valérie Pistone craint de se retrouver prise au piège de ces nouvelles bornes d’âge. Née en 1965, l’infirmière à l’hôpital gériatrique René- Muret à Sevran (Seine-Saint-Denis) n’imagine pas une seconde pousser son activité jusqu’à 65 ans : « Cette mesure s’inscrit dans un quinquennat injuste pour les soignants et ne prend absolument pas en compte le quotidien professionnel des gens », tacle celle qui est aussi syndicaliste SUD santé. La quinquagénaire avait initialement envisagé son départ pour 2025. En 2012, elle avait choisi de passer en catégorie A de la fonction publique avec une retraite portée à 60 ans. Un effort consenti pour percevoir un meilleur salaire. D’autres infirmières sont restées en catégorie B (catégorie active) et ont conservé la possibilité de départ à 57 ans. « Je me suis assise sur la pénibilité à ce moment-là, je n’aurais peut-être pas dû », glisse-t-elle, en précisant bien que les primes des infirmières ou de week-end ne rentrent pas dans le calcul de la pension.

 

Miser sur la formation et l’embauche des jeunes

Alors que les tâches administratives se sont multipliées pour coller à l’impératif de rentabilité et que le quotidien s’est alourdi avec le Covid, Valérie est épuisée : « On y laisse notre santé, donc on aimerait bien profiter de notre retraite. Quand on s’occupe des autres, il faut être en forme ! D’ailleurs, je ne fais pas des actes, mais des soins. L’interaction avec le patient est essentielle, surtout pour les personnes âgées. » À rebours de la future réforme, la soignante souhaiterait plutôt que les personnes proches de la retraite puissent diminuer leurs heures et qu’en retour, un jeune soit formé puis embauché.

Chez d’autres spécialistes du soin, le corps a déjà lâché. Fabienne Montet, aide à domicile de 53 ans, souffre de multiples pathologies apparues dans l’exercice de son travail-passion : tendinite du bassin, arthrose aux deux genoux, hernie discale… « On est seul pour effectuer les transferts du lit au fauteuil avec des personnes qui n’ont souvent plus aucune autonomie. On est auxiliaire de vie, femme de ménage… Le métier est très physique, comme celui d’assistante maternelle que j’occupais avant. » En arrêt maladie depuis un an et en parcours de reconnaissance de maladie professionnelle, elle envisage une reconversion dans un métier administratif. Pourtant, selon ses calculs, Fabienne ne pourrait prétendre à une retraite complète qu’à 67 ans, avec un montant de misère. « J’ai travaillé à temps plein puis à temps partiel pour m’occuper de mes trois enfants, le tout payée un peu plus de 8 euros de l’heure, soit le Smic ! s’indigne-t-elle. Je devrais toucher 1 000 euros de pension. Je vis comment avec cette somme, compte tenu de l’augmentation des prix ? Sans mon mari artisan, je ne m’en sortirais pas. Plutôt que de subir la réforme d’un président installé bien au chaud dans son bureau, j’attendais une augmentation de salaire et la reconnaissance de la difficulté de notre travail. »

 

L’usine à gaz du compte professionnel de prévention

Dans le secteur du bâtiment, cet éloignement de l’âge légal de départ paraît aussi inconcevable. Si la pénibilité­ des tâches n’est plus à démontrer, leur reconnaissance concrète reste compliquée. Le compte professionnel de prévention (ex-compte pénibilité) a tout d’une usine à gaz. « Quatre critères de pénibilité ont été supprimés par Emmanuel Macron, comme l’exposition à des vibrations et le port de charges lourdes. Pour les critères restants, on nous répond qu’on ne peut pas toujours mesurer l’impact réel sur le salarié », déplore Ali Tolu, représentant CGT au comité de groupe de Vinci.

Tenir jusqu’à 62 ans relève déjà de l’exploit. « Comme les patrons proposent rarement des postes aménagés, à 55 ans, de très nombreux collègues finissent licenciés pour inaptitude avec juste les indemnités légales. Beaucoup d’anciens, partis en retraite, sont tombés malades quelques mois après et sont décédés, dénonce Seyfettin Kurnaz, représentant de FO dans l’entreprise Dodin Campenon Bernard.

Une impression de bis repetita de 2019

Décidé à ignorer les particularités inhérentes aux métiers, l’actuel locataire de l’Élysée a réaffirmé sa volonté de supprimer les régimes spéciaux. Ciblés explicitement, les agents de la RATP ont une impression de bis repetita de l’année 2019. « Notre régime nous donne théoriquement le droit de partir à 52 ans avec vingt-sept années d’ancienneté­ pour les conducteurs et à 57 ans pour les agents de maintenance, rappelle Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT. Dans les faits, c’est très compliqué car l’impact des réformes précédentes s’amplifie avec le temps. Tout cela vise à réduire le montant des pensions car aucun conducteur ne restera jusqu’à 65 ans au volant, en horaires de nuit, en repos ­décalé… »

En grève ce vendredi contre la dénonciation des accords sur les conditions de travail par leur direction en vue de la privatisation du réseau bus, les conducteurs refusent de travailler, entre autres, une heure de plus par jour. Une mobilisation qui devrait en appeler bien d’autres en cas de réélection du président de la République.

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L'Humanité

Mélenchon espère un duel avec Macron au second tour de la présidentielle

Actu

Le 20 mars, à Paris, la Marche pour la VIe République a rassemblé « plus de 100 000 personnes ». Le candidat FI appelle à faire du scrutin élyséen un référendum pour la retraite à 60 ans.

Diego Chauvet

«Si on est au deuxième tour, ce sera déjà une très belle victoire. Ça obligera Macron à affronter de vraies problématiques. » Pierre, la vingtaine, est monté de Lyon rejoindre la Marche pour la VIe République, organisée par la France insoumise, dimanche à Paris. Au même moment, sur le boulevard Beaumarchais, le candidat de l’Union populaire à la présidentielle fait son entrée dans le cortège sous les ovations de la foule. Malgré la virulence des attaques dont il est l’objet depuis l’invasion russe de l’Ukraine, Jean-Luc Mélenchon garde un soutien intact dans les rangs des insoumis et des sympathisants. Alors que les manifestants rejoignent la place de la République, la situation internationale qui bouleverse la campagne est évidemment dans toutes les têtes.

Un grand coup de pression dans la campagne

Manon, venue de Haute-Savoie, reconnaît que « ça a changé les choses, oui. Mais pour l’essentiel, ce sont des gens qui ne voulaient pas voter pour Mélenchon, et qui se sentent renforcés dans leurs positions. » Jean-Luc et Félix, eux, ont fait « dix heures de bus depuis Brest » pour être présents. Le premier est optimiste, persuadé que son candidat va l’emporter. Le second, lui, est conscient que, si le second tour peut être à portée, la marche vers la victoire est beaucoup plus haute… « Si on avait un mois de campagne de plus, peut-être que ce serait possible. Mais Macron, c’est un mur. C’est incroyable, il est à 33 % dans certains sondages. » La marche du 20 mars fait ainsi figure de grand coup de pression dans la campagne pour faire grimper le candidat d’ici au 10 avril. Car certains dans le cortège ont vraiment du mal à envisager un nouveau second tour entre Macron et Le Pen. C’est le cas de Christine, « militante depuis trente ans », qui dit qu’elle pourrait ne pas glisser un bulletin au nom du président sortant dans une telle configuration… Drapeau à la main, venue d’Île-de-France, elle se dit persuadée que « 90 % des gilets jaunes vont voter Mélenchon ».

Smic à 1 400 euros net et blocage des prix

Dans son intervention, le candidat FI leur a d’ailleurs adressé quelques signaux, promettant l’amnistie de tous ceux qui ont été condamnés, et l’indemnisation des victimes des violences policières en manifestation. Il s’est aussi déclaré en faveur du référendum d’initiative citoyenne, et de la fin de la monarchie présidentielle à travers la mise en place d’une Constituante pour une VIe République. Mais c’est surtout face au programme du président sortant que le député s’est positionné. Jean-Luc Mélenchon commence son discours en dédiant ce rassemblement « à la résistance du peuple ukrainien face à l’invasion russe », et aux « Russes courageux qui résistent dans leur propre pays ». Sortant du seul débat international qui domine la campagne depuis plusieurs semaines, il ouvre alors le feu sur la mesure la plus emblématique du programme d’Emmanuel Macron : la retraite à 65 ans. Il y oppose la retraite à 60 ans, qu’il promet de rétablir s’il est élu le 24 avril. Juste avant le discours, le coordinateur de la FI, Adrien Quatennens, le clamait : « Avec Jean-Luc Mélenchon au second tour, cette élection présidentielle vaudra un référendum pour la retraite. » « Une nouvelle fois, nous allons lui faire remballer sa réforme », promettait-il. « Ne vous cachez pas derrière les divergences entre les chefs et les étiquettes, c’est vous qui faites la différence », appuie ensuite le candidat à la présidentielle à l’intention des électeurs, notamment ceux qui, à gauche, hésiteraient encore sur le nom à glisser dans les urnes le 10 avril. Et d’en appeler à leur « responsabilité » : « Oui, ce vote est un référendum social, vous êtes prévenus », un vote pour faire barrage à « la retraite à 65 ans », lance-t-il à la foule.

 Une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps » jean-Luc Mélenchon

Pour mobiliser encore au-delà de ses troupes rassemblées place de la République (plus de 100 000 personnes selon les insoumis), le candidat met aussi l’accent sur la rapidité avec laquelle de nouvelles « conquêtes sociales » pourraient être mises en place en cas de victoire. C’est « une élection qui, parce qu’elle concentre tous les pouvoirs, nous permet de les renverser tous en même temps ». Aussi, dès son arrivée au pouvoir, Jean-Luc Mélenchon promet un décret faisant passer le Smic à 1 400 euros net et le blocage des prix. Avec la retraite à 60 ans, « tout de suite, 830 000 personnes pourront partir jouir de leur temps libre », tandis qu’autant d’emplois seront libérés pour les jeunes. « Pas besoin de grèves coûteuses pour votre budget, ou de manif rendue dangereuse par le préfet Lallement », assure encore le candidat. Pour y parvenir, il reste trois semaines à la « tortue électorale », donnée entre 12 % et 14 % des intentions de vote selon les sondages, pour convaincre… une majorité de Français.

Jean-Luc MélenchonPrésidentielle 2022réforme des retraitesunion populaire
Le Figaro

Pourquoi Emmanuel Macron a une telle aversion pour l’immobilier et les propriétaires

Jean-Pierre Robin

ANALYSE - Pas la moindre trace de pierre, d’ailleurs, dans la déclaration de patrimoine du président-candidat...

Que ce soit le président ou le candidat à sa propre succession, l’homme politique ou la personne privée, Emmanuel Macron est cohérent: il n’aime pas la pierre. On n’en trouve pas la moindre trace dans la déclaration de patrimoine exigée des douze compétiteurs de la présidentielle 2022. La sienne est d’ailleurs relativement modeste, 550.000 euros, bien peu comparé à ses émoluments actuels ou passés. Ni appartement familial ni résidence secondaire, l’hôte de l’Élysée épargne peu et surtout pas pour se loger. Homme aux semelles de vent, quand il se pose, les palais nationaux l’hébergent, de la rue du Faubourg-Saint-Honoré au fort de Brégançon, en passant par le pavillon de chasse La Lanterne à Versailles.

Le quinquennat s’est ouvert en fanfare avec deux gestes fondateurs jugés agressifs par les publics concernés, qui se sont sentis stigmatisés. En juillet 2017 le projet de réduire de 5 euros par mois les APL, les aides personnalisées au logement, a sidéré les gens qui ont peu pour trouver un toit. Et, trois mois plus tard, en octobre à l’Assemblée nationale, la transformation de l’ISF, l’impôt sur la fortune, en IFI, l’impôt sur la fortune immobilière, a mis en émoi ceux qui ont beaucoup. Le dénominateur commun entre ces mesures visant les moins nantis et les plus aisés est l’immobilier.

La «rente foncière»

L’aversion macronienne pour ce bien essentiel à l’existence de tous, source de travail pour les uns, placement pour d’autres, s’articule autour de deux idées-forces: l’immobilier est porteur d’immobilisme - une tautologie à la vérité - et, injure suprême, il s’assimile à une rente, selon Macron. Ces deux griefs n’ont cessé d’être déclinés tout au long du quinquennat. Et même avant.

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Dès novembre 2016, à peine candidat déclaré au remplacement de François Hollande, il lance tout à trac devant les professionnels du réseau Orpi: «Si, la propriété, c’est un accès à l’immobilisme géographique et social, on peut questionner la fascination pour une société de propriétaires.» Les aides publiques au logement sont dans le collimateur: «On ne va pas continuer indéfiniment à financer 20 millions de ménages par les APL en nourrissant l’inflation immobilière.» Et, à l’autre bout du spectre, les plus riches doivent se le tenir pour dit: «Je transformerai l’ISF en impôt sur la rente immobilière (sic)» (février 2017). Deux ans plus tard, en janvier 2019, lors du grand débat organisé à la suite du mouvement des «gilets jaunes», le chef de l’État se justifie ainsi: notant l’envolée des prix de la pierre à Bordeaux après l’ouverture de la ligne de TGV, il juge «injustes» les plus-values des propriétaires qui «n’ont pas travaillé pour ça», dit-il. Au même moment, devant un parterre de maires, il est plus péremptoire encore, prétendant que «l’immobilier ne crée pas d’emploi». Affirmation pour le moins paradoxale alors que le secteur de la construction emploie 1,417 million de personnes (selon l’Insee) sans compter les 700.000 postes de services de la filière.

Le chef de l’État ramène obstinément l’immobilier à la «rente foncière», laquelle est effectivement une réalité qui repose sur la rareté du sol, à l’origine de la cherté des prix de la terre. La notion de rente est en revanche impropre, sinon absurde, appliquée à l’immobilier dont la valorisation n’a rien de naturel ni d’automatique. Celle-ci correspond à des investissements aussi «productifs» que ceux de l’industrie. N’oublions pas ce vieil adage français, «on rachète sa maison tous les quarante ans» (du fait des frais de réparation et de l’entretien du bien). À quoi il faudrait ajouter les taxations de toutes sortes.

À cet égard l’aversion d’Emmanuel Macron pour la pierre s’est exprimée pleinement aux dépens des contribuables. Il y a eu tout d’abord l’IFI, sanctionnant la seule «fortune immobilière». De même les revenus immobiliers n’ont pas bénéficié de l’imposition forfaitaire de 30% sur les revenus financiers, ils continuent d’être soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu (jusqu’à 45%, plus les prélèvements sociaux). Troisième facette de la fiscalité, les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), appelés improprement «frais de notaire», car ils reviennent à l’État (entre 6% et 8% du prix d’achat des transactions immobilières) n’ont pas changé. Soucieux de favoriser la mobilité géographique et professionnelle, le candidat Macron de 2017 avait pourtant considéré que «cette mobilité implique de revoir nos droits de mutation à titre onéreux». Promesse restée lettre morte. Autre promesse, qui sera tenue, quant à elle, l’exécutif a d’ores et déjà relevé les bases d’imposition de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) de 3,4% en 2022 pour tenir comptes de la dérive des prix à la consommation constatée en 2021…

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L’immobilier vache à lait de l’État? Selon la très officielle Commission des comptes du logement, les dépenses publiques dédiées à ce secteur (toutes aides comprises) se sont élevées à 28 milliards d’euros en 2020 quand les recettes fiscales nettes ont atteint 78,8 milliards (TVA, taxe foncière, droits de mutation principalement) Attention quand même à ne pas tuer la poule aux œufs d’or!

«Arrivé dans ce secteur compliqué avec des idées simples», pour paraphraser le général de Gaulle, Emmanuel Macron espérait provoquer «un choc d’offre» (sa formule) et relancer le logement. Rien n’est moins sûr. «Le nombre de constructions a fortement baissé se rapprochant de ses niveaux les plus bas» rappelle une note de l’Institut Montaigne (437.000 mises en chantier en 2017 et 385.100 en 2021). Quant aux prix de vente des logements anciens, ils ont grimpé de 22,1% en quatre ans selon les données de l’Insee et des notaires. Ce qui est rare est cher. Aimons-le.

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Le Figaro

«Macron assassin» : à Dijon, le président-candidat étrille le «candidat malentendant» Zemmour

Arthur Berdah

Le sortant dénonce «l'indignité» de son adversaire nationaliste, qui affirme n'avoir pas entendu le slogan de ses militants dimanche. Il «l'invite à s'équiper» de prothèses auditives, «à moindres frais».

Envoyé spécial à Dijon (Côte-d'Or)

Cette fois, il est bien en campagne. Accusé d'avoir profité de la crise sanitaire du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine pour rester en surplomb, Emmanuel Macron a décidé d'entrer de plain-pied dans l'arène à moins de quinze jours du premier tour de l'élection présidentielle de 2022. En déplacement à Dijon (Côte-d'Or) ce lundi, où il a été reçu par le maire futur-ex-PS de la ville François Rebsamen, et le patron des sénateurs LREM élu de la circonscription, François Patriat, le président-candidat est allé au contact des quelques habitants qui l'attendaient aux abords du Lycée Polyvalent des Marcs d'Or.

L'occasion de répondre à une question à la volée sur l'absence de réaction d'Éric Zemmour qui, la veille, a longuement laissé ses militants scander «Macron assassin», en marge de son grand meeting du Trocadéro. Slogans que le candidat nationaliste affirme n'avoir pas entendus, et qu'il a fini par condamner en fin de journée par la voix de son entourage. «Il y a deux hypothèses. La première c'est l'indignité, c'est plutôt celle qui me semble la plus crédible, mais ça n'est pas une surprise», a d'abord asséné le chef de l'État sortant, face caméra.

Et d'enchaîner, détaillant la seconde option qu'il imagine de façon plus ironique : «La deuxième, c'est la méconnaissance d'une réforme très importante du quinquennat, c'est le “100% santé”. Et maintenant, les prothèses auditives, les lunettes, et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale. Dix millions de Françaises et de Français ont eu accès à cela. Ça fait partie de mon bilan. C'est un bilan social dont je suis fier. Et j'invite alors, à ce moment-là, le candidat malentendant à s'équiper à moindres frais», a-t-il tancé.

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INFO LE FIGARO - Sept personnalités de la droite LR cosignent une tribune expliquant pourquoi le candidat de «Reconquête» ne peut pas incarner la «droite patriote».

Emmanuel Macron «condamne avec la plus grande fermeté» l'agression de Marine Le Pen en plein duplex

Invité sur France 3, le président de la République a déploré une scène «inacceptable».

Le Figaro

La France est-elle «championne du monde» des prélèvements obligatoires ?

Wladimir Garcin-Berson

LA VÉRIFICATION - «Nous sommes le peuple le plus imposé au monde», s'est indigné Eric Zemmour. Une idée reprise également par Valérie Pécresse.

LA QUESTION. L'antienne est connue, au point de prendre des allures de dicton : en France, particuliers comme entreprises sont écrasés par les prélèvements obligatoires. Le sujet, ancien, revient lors de chaque élection présidentielle et celle d'avril 2022 ne fait pas exception. Invité des Grandes Gueules sur RMC, la semaine dernière, Eric Zemmour s'est prononcé pour une baisse massive des impôts et des taxes. «Nous sommes le peuple le plus imposé au monde. Nous avons une protection sociale obèse», s'est insurgé le candidat à l'élection présidentielle, ajoutant que «nous sommes les recordmen des prélèvements obligatoires du monde, à 47%».

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Invitée d'Élysée 2022, quelques jours plus tard, Valérie Pécresse a repris ce refrain : «nous sommes champions du monde des impôts», a assuré la candidate LR. De son côté, pourtant, le gouvernement l'assure : le poids des prélèvements obligatoires a baissé durant le quinquennat. Alors, qu'en est-il ? La France reste-t-elle écrasée sous les impôts ? Ou l'étau fiscal s'est-il légèrement desserré ?

VÉRIFIONS. Qu'il s'agisse d'Eurostat, de l'OCDE ou de l'Insee – chacune de ces institutions ayant sa propre définition -, le constat est clair : en matière de prélèvements obligatoires, la France est ancrée fermement sur le podium mondial. On trouve notamment, dans ces prélèvements, l'impôt sur les sociétés, les taxes comme la TVA, l'impôt sur le revenu, les impôts sur la production, sur le capital. On les mesure de deux manières : en valeur, et en pourcentage du PIB, pour constater leur poids dans l'économie d'une nation.

Selon l'Insee, en 2020, les prélèvements obligatoires avaient atteint 1024,5 milliards d'euros, contre 1068,6 milliards en 2019, dernière année pré-crise sanitaire. Soit, respectivement, 44,5% et 43,8% du PIB. Le taux stagne entre 43,8% et 44,9% depuis 2013 : il n'est jamais repassé sous la barre des 40% depuis l'élection de François Mitterrand, en 1981.

En 2021 et 2022, le gouvernement table sur une baisse du taux, à 43,7%, d'abord, et 43,5%, ensuite. Son niveau le plus bas depuis 2011, atteint grâce aux allègements des impôts de production, la suppression progressive de la taxe d'habitation ou encore la baisse par palier de l'impôt sur les sociétés et la reprise de l'activité post-crise sanitaire. Pour l'exécutif, la baisse des prélèvements de «50 milliards d'euros» – la moitié pour les ménages, l'autre pour les entreprises – depuis 2017 a «enclenché une baisse durable du ratio de prélèvements obligatoires».

La France, vice-championne d'Europe des prélèvements obligatoires

Ceci posé, qu'en est-il par rapport à nos voisins ? Rappelons que chaque institution a sa propre définition des prélèvements obligatoires : Eurostat ne déduit pas les crédits d'impôts des prélèvements obligatoires, contrairement à l'Insee, par exemple. Les taux peuvent donc varier, mais le constat global reste le même : l'Hexagone présente l'un des taux les plus élevés de tous les États membres de l'UE. En 2020, à 47,5%, la France était même vice-championne d'Europe, juste derrière le Danemark, alors qu'elle était première en 2017 et 2018, avec plus de 48%. On retrouve ici le chiffre de «47%» cité par Eric Zemmour. Précisons également que le taux tricolore était, en 2020, 5,7 points de pourcentage supérieur à celui de la moyenne de la zone euro, et… 26,7 points au-dessus de l'Irlande. Autre enseignement, en valeur absolue, la France était classée deuxième, derrière l'Allemagne, mais loin devant l'Italie, qui ferme le podium.

L'OCDE, qui a une définition différente, arrive à un résultat similaire : la France est seconde, juste derrière le Danemark, mais loin devant la Belgique, troisième pays sur la liste, la Suède et l'Italie. Le taux tricolore est près de douze points de pourcentage au-dessus de la moyenne de l'OCDE, et près de 20 points au-dessus de celui des États-Unis, à titre de comparaison.

«Si la Belgique a un taux proche de celui de la France, les autres grands pays européens ont des taux nettement plus bas, notamment l'Allemagne (41,5 %)», pointe l'ancien magistrat à la Cour des comptes, François Ecalle, sur son site Fipeco. «Mis à part le Danemark, nous sommes le pays de l'OCDE et de l'Union européenne où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, c'est un fait», confirme Emmanuel Jessua, directeur des études de Rexecode. Et ce, quelle que soit la définition des prélèvements.

Entre 2011 et 2013, un bond correspondant à la crise des dettes souveraines de la zone euro peut être relevé. À l’époque, les prélèvements ont été alourdis pour remettre le budget d'équerre et réduire le déficit. À l’inverse, récemment, des baisses d'impôt – comme la taxe d'habitation ou le taux d'impôt sur les sociétés – ont permis de mettre en branle une « tendance » à la baisse, décrit l'expert.

L'épineuse question de l'acceptation des prélèvements

Deux aspects doivent aussi être soulignés. D'abord, la France a fait un «choix collectif», culturel et social : les impôts sont certes élevés, mais ils financent des dépenses publiques élevées. «Il y a une contrepartie collective», souligne Emmanuel Jessua. Les comparaisons entre pays sont donc complexes, puisque chacun a un système différent, par exemple en termes de système des retraites ou de santé. «Quand on se compare à des pays qui ont un modèle proche de nous, la France présente quand même des dépenses publiques et donc des prélèvements obligatoires plus élevés», précise le directeur des études.

Enfin, se pose la question «de la limite de l'acceptation des prélèvements obligatoires». La crise des «gilets jaunes», sur ce point, a fait figure d'alarme, soulignant le besoin d'efficacité de la dépense. Publié en février, le baromètre des prélèvements obligatoires montrait que les trois quarts des Français jugent le niveau d'imposition «trop élevé». Également, les deux tiers se disaient «insatisfaits de l'utilisation qui est faite de ces prélèvements». «Il y a un problème de cohérence globale», note Emmanuel Jessua.

En résumé, en matière de prélèvements obligatoires, la France n'est plus «championne du monde», ni même championne d'Europe. Elle reste en revanche fermement ancrée sur le podium à la deuxième place. Le résultat d'un choix culturel, historique et social, mais qui pose la question de l'efficacité de la dépense et de l'acceptabilité de l'impôt.

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Le Figaro

Covid-19 : 151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants: Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

La moitié de Shanghai confinée pour quatre jours, une autre porte-parole de Biden atteinte du Covid, le premier ministre israélien Bennett testé positif... Le Figaro fait le point ce lundi 28 mars sur les dernières informations liées à la pandémie de Covid-19.

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151 morts en 24 heures, 21.072 malades hospitalisés

L'épidémie continue de sévir en France, où 151 personnes sont mortes ces dernières 24 heures, selon le bilan quotidien de Santé publique France. 21.072 malades sont actuellement hospitalisés (contre 20.606 dimanche), dont 1694 arrivés ce lundi. 1533 patients sont traités en services de soins critiques. 174 d'entre eux le sont depuis la veille.

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Espagne : plus de quarantaine pour les cas légers et asymptomatiques

L'Espagne a supprimé l'obligation de quarantaine pour les cas légers de Covid-19 et ne suivra plus que les malades graves ou les personnes vulnérables, dans le cadre d'une nouvelle stratégie visant à traiter la maladie comme endémique. Le pays a justifié ce virage par l'immunité très élevée de la population et la faible incidence actuelle.

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Comme l'avait annoncé le gouvernement dès le mois de janvier, sa volonté est de traiter le Covid-19 non plus comme une pandémie, mais comme une maladie endémique dont le suivi épidémiologique ressemblera à celui de la grippe. Selon le ministère de la Santé, cette «stratégie différente» concentrera les efforts «sur les personnes et les milieux à risque», ce qui «implique d'accepter un certain niveau de transmission» du Covid «au sein des populations vaccinées et jeunes».

Outre la levée de l'obligation de s'isoler pour les cas asymptomatiques et légers et les cas contacts, le gouvernement met également fin aux tests systématiques pour tous les cas suspects ou cas contacts afin de les limiter aux personnes à risque (plus de 60 ans, immunodéprimés ou femmes enceintes), aux soignants et aux cas graves.

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La moitié de Shanghai confinée pour quatre jours

Confinement en deux temps: la moitié de Shanghai est mise sous cloche ce lundi au moment où la capitale économique chinoise de 25 millions d'habitants affronte sa pire flambée de Covid-19 depuis deux ans. Les Shanghaïens habitant dans l'est de la ville sont confinés jusqu'au 1er avril à 5h du matin à leur domicile, avec interdiction d'en sortir. À cette date, ce sera au tour de la partie ouest.

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Jusqu'alors, Shanghai avait cherché à éviter un confinement total, très préjudiciable à l'économie, cherchant plutôt à minimiser les perturbations avec une approche plus ciblée: des confinements de 48 heures de bâtiments ou complexes résidentiels. La métropole est devenue ces derniers jours l'épicentre d'une nouvelle vague de contaminations, liée au variant Omicron, qui a commencé à s'accélérer début mars et met à rude épreuve la stratégie chinoise zéro Covid. Le ministère de la Santé a rapporté lundi 3500 nouveaux cas positifs à Shanghai.

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Le premier ministre israélien Bennett testé positif après sa rencontre avec Blinken

Le premier ministre israélien Naftali Bennett a été testé positif au Covid-19, a annoncé lundi son bureau au lendemain d'un entretien à Jérusalem entre Naftali Bennett et le secrétaire d'État Antony Blinken venu assister à une rencontre avec ses homologues de pays arabes. «Le premier ministre se sent bien et il poursuivra son emploi du temps comme prévu depuis son domicile», a précisé son bureau dans un communiqué.

Arrivé samedi soir en Israël, Antony Blinken s'est entretenu dimanche avec Naftali Bennett avant de se rendre dans le Néguev (sud d'Israël) pour rencontrer avec le chef de la diplomatie israélienne Yaïr Lapid leurs homologues de pays arabes ayant normalisé leurs relations avec l'État hébreu.

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Une autre porte-parole de Biden atteinte du Covid-19

La porte-parole adjointe de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre a annoncé dimanche avoir été testée positive au Covid-19 après son voyage en Europe avec le président Joe Biden, auquel elle a participé car la porte-parole en titre avait elle-même été testée positive. Karine Jean-Pierre est le dernier d'une série de cas positifs parmi des personnes rencontrées par le président américain.

Elle a expliqué qu'un test PCR s'était révélé positif après son retour dimanche matin aux États-Unis d'une tournée avec Joe Biden à Bruxelles et en Pologne. Mardi dernier, à la veille du départ de M. Biden, la porte-parole Jen Psaki avait annoncé être positive au Covid.

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Birmanie : Aung San Suu Kyi en quarantaine, cas de Covid dans son entourage

Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis plus d'un an, a été placée en quarantaine après que des cas de Covid-19 ont été détectés dans son entourage, a indiqué lundi à l'AFP une source proche de l'ex-dirigeante birmane.

«Certaines personnes autour d'elle ont contracté le Covid-19 (...) Elle est maintenue en quarantaine bien qu'elle ne soit pas elle-même infectée», a déclaré cette source. Ciblée par une multitude de procédures judiciaires depuis son arrestation, la prix Nobel de la paix 1991 ne s'est pas rendue au tribunal depuis jeudi, a-t-on ajouté de même source. L'ex-dirigeante et son personnel ont été entièrement vaccinés contre le coronavirus, d'après son entourage.

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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Figaro

Carburants : les prix remontent à un niveau historiquement élevé

Wladimir Garcin-Berson

La semaine dernière, en moyenne, le prix du litre de gazole a augmenté de quatorze centimes, se rapprochant de son record historique.

L'accalmie aura été de courte durée. Après une baisse il y a deux semaines - la première de l'année -, les prix des carburants sont de nouveau repartis à la hausse la semaine dernière, selon les relevés du ministère de la Transition écologique. Depuis le début de l'année, le litre de gazole a pris 58 centimes, et celui de SP95 37 centimes.

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Sur les sept derniers jours, en moyenne, le litre de gazole a bondi de 14 centimes, atteignant 2,1165 euros. Celui de SP95 a atteint 1,9670 euro, frôlant la barre des deux euros, quand celui de SP98 a augmenté à 2,0620 euros. Une hausse respective de trois centimes et 2,6 centimes. Ces différents carburants s'approchent donc de leur record historique, atteint il y a deux semaines.

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Un sujet devenu central dans la campagne présidentielle

La hausse est portée par l'augmentation des prix de la matière première et des produits pétroliers. Après une baisse temporaire, mi-mars, le cours du Brent est de nouveau reparti à la hausse, passant, en dix jours, de 98 dollars à près de 120 dollars le baril. De quoi peser lourdement sur les prix à la pompe. La guerre en Ukraine et la crainte d'un affaiblissement de l'offre inquiètent les opérateurs et gonflent les prix, y compris sur le diesel. Les prix du marché européen du gazole «connaissent des progressions exceptionnelles», souligne l'IFPEN, ce lundi, ajoutant que «l'écart entre le prix du gazole et le prix du Brent a ainsi atteint des sommets (+420 $/t le 24 mars soit 30 ct€/l) largement au-dessus des seuils traditionnels». De quoi expliquer les hausses actuelles.

Le sujet est devenu central dans la campagne présidentielle : à partir du 1er avril, une remise sera accordée aux consommateurs afin d'alléger la facture. Cette mesure complète d'autres déjà annoncées, dont l'indemnité inflation ou le relèvement du barème de l'indemnité kilométrique. S'il est réélu, Emmanuel Macron pourrait aller plus loin via un «dispositif plus intensif» pour les personnes obligées d'utiliser leur véhicule pour travailler, ainsi que pour les ménages «dont les revenus sont bas», a déclaré la semaine dernière Jean Castex.

Certains candidats appellent à aller plus loin : Éric Zemmour et Jean-Luc Mélenchon appellent à «bloquer les prix» des carburants, quand Marine Le Pen plaide pour une baisse des taxes qui alourdissent le prix final. En temps normal, celles-ci - la TICPE, la TVA et la fameuse «taxe sur la taxe», autrement dit, la TVA sur la TICPE - pèsent quelque 50 à 60% du prix total. Avec l'explosion du prix des matières premières, cette part a légèrement décru.

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Prix du carburant: les places proposées explosent sur BlaBlaCar

La hausse atteint 227% entre mars 2021 et mars 2022 «en France, en Allemagne, en Espagne ou encore en Italie», assure l'entreprise de covoiturage.

Carburant : les modalités de mise en œuvre de la remise de 15 centimes par litre

L'État va faire en sorte que toutes les stations-service puissent être en mesure de proposer la réduction dès le 1er avril.

Lait, porc, œufs... Quels produits pourraient être impactés par la guerre en Ukraine?

Le président français a proposé, ce jeudi, à Bruxelles un «plan d'urgence de libération des stocks en cas de crise pour éviter toute pénurie et modérer les hausses de prix».

Le Figaro

Alain Finkielkraut: «Cette guerre nous rappelle que les nations doivent être défendues»

Eugénie Bastié

GRAND ENTRETIEN - Le philosophe, dont la mère est née à Lviv, livre son regard sur l’invasion russe à partir de son expérience familiale, mais aussi des lectures de Milan Kundera et Vassili Grossman.

LE FIGARO. - Cela fait plusieurs mois qu’on ne vous a pas entendu dans le débat public, pour des raisons de santé. Vous voilà de retour?

Alain FINKIELKRAUT. - À la suite d’une bénigne opération, j’ai contracté ce qu’on appelle une maladie nosocomiale: trois vertèbres infectées, un long séjour à l’hôpital, deux interventions chirurgicales très périlleuses qui auraient pu me laisser paraplégique. Après bientôt trois mois de douleur et d’effroi, je sors de l’enfer et je fais le trajet inverse à celui de la grande vieillesse: je me réapproprie peu à peu les gestes élémentaires de la vie quotidienne, je marche avec un déambulateur, j’utilise aussi des cannes. Une kinésithérapeute, ferme et douce, remuscle mes jambes et fait patiemment de moi un homme comme les autres. Mais je ne veux pas verser dans le mélodrame: mes progrès sont rapides et, n’était un mal au cœur irréductible, j’aurais retrouvé la joie de vivre. Je suis très sensible à la fidélité de la directrice de France Culture, Sandrine Treiner, qui diffuse d’anciennes émissions de Répliques, et, si la nausée me laisse tranquille, j’espère revenir bientôt dialoguer sur l’antenne. C’est aujourd’hui le but de mon existence.

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La guerre en Ukraine est une surprise que la plupart des commentateurs n’avaient pas anticipée. Entre «retour de l’histoire» et «réveil de l’Europe», quelle lecture faites-vous personnellement de cet événement?

Les souffrances que j’ai connues ne m’ont pas recroquevillé sur moi-même au point de me rendre sourd et aveugle à ce qui se passe autour de nous. «Siphonné, dérangé, cinglé, malade mental, psychopathe, paranoïaque»: toutes les épithètes cliniques qui pleuvent aujourd’hui sur Vladimir Poutine traduisent notre désarroi. Il est vrai que nul ne s’attendait à voir l’autocrate du Kremlin lancer son armée à l’assaut de l’Ukraine et menacer de riposte nucléaire tous ceux qui voudraient lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Poutine ne procède pas que de lui-même. Sa voracité vient de loin. On a cru qu’avec la chute du mur de Berlin le Vieux Continent renonçait une fois pour toutes à la forme de l’empire. Ce qui est le plus frappant dans cette guerre, ce n’est pas la folie d’un homme seul, devenu étranger à la réalité, ce n’est pas non plus le retour de l’histoire, c’est la persistance de la fatalité russe. Tsarisme, communisme, poutinisme: la continuité impériale l’emporte sur toutes les ruptures.

Certains esprits fiers de leur impartialité et de leur réalisme soutiennent que l’Occident a sa part de responsabilité dans la situation actuelle. L’Otan aurait provoqué la Russie amoindrie en venant la narguer jusqu’à ses nouvelles frontières. Cet argument ne tient pas: les pays Baltes, la Pologne, et tous les pays de l’Europe centrale, ont choisi la protection de l’Otan contre ce qu’ils savaient être l’expansionnisme russe. Dans un magnifique entretien avec Philip Roth publié au milieu des années 1980, Milan Kundera affirme qu’«après l’invasion russe en 1968 tout tchèque a dû faire face à l’idée que sa nation pouvait être effacée de l’Europe sans faire plus de vagues que les 40 millions d’Ukrainiens qui ont disparu dans les cinq dernières décennies dans l’indifférence générale». C’est le refus d’un nouvel effacement que les réalistes considèrent comme une offense faite à l’effaceur. Ils appellent cela «humiliation de la Russie».

Votre mère est née à Lwow, Lviv aujourd’hui, ville anciennement polonaise devenue ukrainienne. Quel regard jetez-vous depuis cette histoire familiale sur le devenir national de l’Ukraine?

Lviv est une ville qui a beaucoup voyagé dans l’histoire. Située à la périphérie de l’empire austro-hongrois, cette capitale de la Galicie portait au XIXe siècle le nom de Lemberg. Après la Première Guerre mondiale, elle fut incorporée dans la Pologne indépendante et devint Lwow. Occupée par les Soviétiques en 1945, elle est aujourd’hui ukrainienne et s’appelle donc Lviv.

J’avoue que j’ai du mal à m’habituer à ce nom. Ma mère est née et a grandi à Lwow, et elle a gardé de sa jeunesse dans ce joyau architectural un souvenir… disons, mitigé. Comme beaucoup de Juifs ashkénazes, j’ai été élevé dans la méfiance, pour ne pas dire pire, des Polonais et des Ukrainiens. «Pires que les Allemands!», disaient mes parents, comme tous les rescapés, qui, pour la plupart, ont toujours refusé de remettre les pieds en Ukraine et en Pologne. J’ai toujours voulu leur être fidèle, mais l’héritier d’une victime manque à la fidélité lorsqu’il se prend lui-même pour une victime. Qu’il s’agisse de la Pologne de Solidarnosc ou de la Croatie assiégée, j’ai même mis un point d’honneur à transgresser l’interdit parental. J’ai protesté contre l’invasion et la destruction de Vukovar (ville défendue par les Croates et assiégée par les Serbes pendant 87 jours en 1991 pendant la guerre de Croatie, NDLR) quand la Serbie de Milosevic présentait cette ville - avec un certain succès, hélas - comme un bastion oustachi, c’est-à-dire hitlérien. Poutine a voulu rééditer la même opération avec Kiev et Marioupol. Mais il a échoué. La ficelle était trop grosse. À l’idée d’un procès de Nuremberg contre les dirigeants ukrainiens dans Kiev dévastée par l’armée russe, la décence commune a réagi par le dégoût.

Depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’antinazisme ment, et c’est toujours au nom du «plus jamais ça» que quelque chose comme «ça» se prépare.

Justement, Poutine affirme vouloir «dénazifier» l’Ukraine. L’Ukraine n’a-t-elle pas effectivement un passé nazi qu’elle n’a pas voulu traiter, et qu’on retrouve aujourd’hui dans une partie, certes minoritaire, mais existante, du nationalisme ukrainien?

Du passé et du présent de l’Ukraine, rien ne doit être laissé de côté: ni l’Holodomor, l’effroyable famine fomentée par Staline qui fit des millions de morts et conduisit certains parents devenus fous à dévorer leurs propres enfants, ni le rôle des supplétifs ukrainiens dans la solution finale, ni la complaisance actuelle pour certaines figures du nationalisme antisémite. L’émotion ne saurait nous fermer les yeux ni justifier l’ignorance. Mais je pense que, confronté à l’anti-modèle russe, le président Zelensky conduit son pays sur le chemin de la complexité mémorielle et de la sincérité démocratique.

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Vous affectionnez beaucoup l’auteur soviétique Vassili Grossman, né en Ukraine. En quoi son œuvre peut-elle éclairer le présent?

Vassili Grossman est l’un des plus grands écrivains du XXe siècle. Et Tout passe, son testament littéraire, nous en apprend plus sur l’actualité que nos commentaires érudits ou indignés. À la différence de l’Occident, écrit-il, la Russie a choisi pour réaliser le progrès d’emprunter le chemin de la servitude. «L’obsession révolutionnaire de Lénine, sa foi fanatique en la vérité du marxisme, sa totale intolérance envers ceux qui pensaient autrement que lui l’amenèrent à favoriser cette Russie-là, qu’il haïssait de toutes les forces de cette âme fanatique.» Poutine et ses oligarques n’ont que faire du marxisme, mais eux non plus n’ont pas rompu avec ce que Grossman appelle la malédiction de la Russie, la connexité du progrès et du servage.

Une partie de la droite conservatrice a été accusée de complaisance et d’aveuglement envers le tyran du Kremlin. Diriez-vous, vous aussi, qu’il y a eu une indulgence coupable en raison d’une convergence idéologique?

Ce sont les souverainistes de droite et de gauche qui ont longtemps fait les yeux doux à Vladimir Poutine. Comme si, face à l’hégémonisme de Washington et à la bureaucratie bruxelloise, la Russie défendait le droit des nations à disposer d’elles-mêmes… C’était grotesque. J’espère que la guerre à nos portes leur a ouvert les yeux.

Le rêve d’une Europe supranationale semble ressurgir à la faveur du réarmement de l’Europe face à Poutine. Mais la résistance de Kiev ne nous montre-t-elle pas, justement, que les nations sont indispensables?

Dans son article «La tragédie de l’Europe centrale. Un Occident kidnappé», qui vient d’être réédité chez Gallimard, Milan Kundera rappelle qu’en 1956, «au mois de septembre, le directeur de l’agence de presse de Hongrie, quelques minutes avant que son bureau fût écrasé par l’artillerie, envoya par télex dans le monde entier un message désespéré contre l’offensive russe, déclenché le matin contre Budapest. La dépêche finit par ces mots: “Nous mourrons pour la Hongrie et pour l’Europe.”» Ce «et», en Europe centrale, va de soi. L’Europe n’y est pas conçue comme la maison de redressement des nations meurtrières, les nations y sont défendues comme un produit de la civilisation européenne. La nation, c’est l’architecture, la poésie de certains lieux, ce qui manque quand on est ailleurs, les soubresauts d’une histoire particulière, une langue commune - toutes ces choses qui ne sont pas la démocratie, mais qui la rendent possible. Il y a les concepts et il y a les noms propres. «Ukraine» est un nom propre que la Russie impériale veut rayer du monde.

La crise humanitaire en Ukraine met en lumière la question des réfugiés. Jusqu’où doit, selon vous, aller l’accueil? L’Europe peut-elle s’ouvrir sans limites et sans conséquences pour l’avenir? Certains parlent déjà d’un deux poids, deux mesures avec les pays du Moyen-Orient ou d’Afrique subsaharienne…

Jean-Luc Mélenchon, à la fin de son impressionnant rassemblement place de la République, a expliqué que, dans le monde qui vient, l’afflux de réfugiés était inéluctable et qu’il fallait y répondre par une hospitalité inconditionnelle. Les guerres et le dérèglement climatique vont conduire par milliers, par millions, voire par milliards, de pauvres gens à l’exode. Il faut être raciste, a ajouté Mélenchon, pour répondre à cette urgence par la discrimination entre le proche et le lointain, ou le réfugié politique et le réfugié économique. Il n’y a pas d’autre alternative, autrement dit, qu’entre le racisme et la submersion migratoire.

Les néoprogressistes plaident ardemment pour le grand remplacement qu’ils dénoncent pourtant à longueur de colonnes comme une théorie conspirationniste. Plus de France, plus d’Allemagne, plus d’Espagne, plus d’Ukraine, plus d’individus, plus de noms propres, mais une immense infirmerie, car, comme l’écrit Michel Serres, «à l’infirmerie, aucun ne souffre ni ne gémit bien différemment des autres. Universelle comme la violence et la mort, la douleur nous égalise. La même amertume sale la sueur, les larmes et le sang.» L’Ukraine et l’humanité tout entière méritent mieux que d’être noyées dans l’anonymat d’une espèce. D’autres leçons doivent être tirées de cette guerre que ce cauchemar de l’interchangeabilité des êtres, et notamment que tout doit être fait pour préserver le trésor de la pluralité humaine.

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Le Figaro

De nouvelles poussières du Sahara attendues cette semaine

Céleste de Kervenoael

Une nouvelle vague de poussières désertiques est attendue cette semaine, une quinzaine de jours seulement après l'épisode du «Sirocco», ce vent saharien qui avait recouvert le ciel d'une poussière orangée.

La douceur et le grand soleil qui règnent sur la France depuis plusieurs jours touchent à leur fin. Des averses sont attendues dans le nord du pays mardi après-midi, qui auront la particularité d'être boueuses et jaunâtres. En effet, les poussières désertiques apparues mi-mars font leur retour : c'est l'effet du «Sirocco», le vent chaud venu du Sahara.

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Il y a quinze jours, le ciel était orange et les voitures poussiéreuses. Un phénomène peu fréquent mais «pas inédit, explique Cyrille Duchesne, météorologue pour La Chaîne Météo*. Il dépend d'une situation bien spécifique.» En effet, ces poussières orange viennent directement du désert. Soulevées dans les airs par un flux en altitude venant du Maghreb, elles progressent ensuite vers le Nord poussées par le «Sirocco» en passant au-dessus de la péninsule ibérique puis de la France. Ainsi les poussières ont déjà recouvert le sud de l'Espagne ces derniers jours, et devraient atteindre la France dès demain, avec des concentrations élevées dans le Sud de la France.

Cette fois-ci cependant, les nuages de sable s'accompagneront de fortes averses dans le nord du pays jusqu'en Ile-de-France. Mais l'épisode ne devrait durer que jusqu'à mercredi, annonce Cyrille Duchesne, le Sirocco étant moins fort cette fois-ci. «Les pluies boueuses seront moins salissantes qu'il y a quelques semaines», rassure le spécialiste. Le mauvais temps et les pluies perdureront quant à eux le reste de la semaine, avec un risque fort de neige en plaine. Les températures baisseront également, n'excédant pas les 17 degrés, et un voile nuageux de plus en plus épais devrait recouvrir la moitié Ouest du pays.

* La Chaîne Météo appartient au groupe Figaro.

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La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil

En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

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La météo de dimanche : du beau temps pour le passage à l'heure d'été

Le soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.

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L'Humanité

Présidentielle. Les mauvais coups que mijote Emmanuel Macron pour son deuxième mandat

Enquête

Le président de la République a annoncé sa volonté de briguer un nouveau mandat. Que prépare-t-il ? Réforme des retraites et des institutions, fin des 35 heures et attaques contre la Sécurité sociale au nom de la dette... S’il est réélu, Macron, aux manettes d’un deuxième quinquennat, va se lâcher. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée. décryptage et Entretien

Aurélien Soucheyre

Emmanuel Macron aura attendu le dernier moment pour se déclarer candidat à la présidentielle, à travers une lettre publiée jeudi soir dans la presse quotidienne régionale. Mais le président, très investi sur le sujet de la guerre en Ukraine, va-t-il seulement faire campagne ? Quel programme proposera-t-il aux Français ? Quels coups durs et coups de bluff leur réserve-t-il ? Macron n’a jamais renoncé à son projet de sape des fondamentaux démocratiques et sociaux. Décryptage.

Qui propose quoi ? Comparez les programmes des candidats à l'élection présidentielle !

La retraite pour les riches

Dans sa missive, le chef de l’État se veut clair : « Il n’y a pas d’indépendance sans force économique. Il nous faudra donc travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production. »

« Bien sûr, il va falloir remettre les retraites sur la table », confirme d’emblée Roland Lescure, qui fait partie des députés LaREM qui travaillent au nouveau programme d’Emmanuel Macron. Soit l’une des réformes les plus impopulaires du quinquennat, abandonnée en pleine crise sanitaire au plus grand regret de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui appelle sans cesse à la reprendre. « Il faut bien la relancer pour des raisons de dette et de financement », confirme Sacha Houlié, qui soumet lui aussi des idées en interne.

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Les arguments types déjà utilisés en 2018 et 2019 sont toujours là : « Aucune pension ne doit être sous les 1 000 euros. » Mais à partir de combien d’années de travail ? Les macronistes n’ont pas de réponse. Reste à savoir s’ils entendent reprendre le texte déjà adopté en première lecture, à coups de 49-3, ou non. « Il faut tout remettre à zéro et ne rien s’interdire, affirme Bruno Questel, député LaREM. Il faut faire davantage de coconstructions, même si la concertation avait duré dix-huit mois quand même avec Jean-Paul Delevoye. »

L’ex-haut commissaire à la réforme des retraites, qui défendait un texte sans aucune garantie de montant de pension et d’âge de départ, avait dû démissionner après la révélation de ses liens étroits avec les assurances, très intéressées par une privatisation des retraites. Si le programme n’est pas encore ficelé, Macron lui-même s’est prononcé en novembre pour la suppression des régimes spéciaux et la possibilité de travailler plus longtemps. Concernant le temps hebdomadaire de travail, ses équipes parlent déjà d’en finir avec les 35 heures.

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Des institutions verrouillées

« Une autre réforme qu’il faut relancer, c’est celle des institutions », mesure Roland Lescure. Celle-ci avait été stoppée par l’affaire Benalla. Mais que contenait-elle ? Un renforcement accru de la verticalité de l’exécutif à travers l’affaiblissement d’un Parlement de plus en plus transformé en chambre d’enregistrement.

« Je pense toujours qu’il faut réduire le nombre de députés et de sénateurs », affirme Sacha Houlié, qui souhaite également instaurer une dose de proportionnelle de 25 % pour les législatives. « Je suis pour la proportionnelle intégrale », prévient cependant Erwan Balanant, député Modem, qui défend ici une proposition chère à François Bayrou.

Comment les deux partis les plus importants de la majorité dialoguent-ils pour préparer le programme de Macron ? « On travaille, mais c’est difficile de faire vivre une campagne qui n’existe pas vraiment », observe l’élu.

Les marcheurs promettent néanmoins « d’innover pour faire vivre la démocratie, comme lors du grand débat national et lors de la Convention citoyenne pour le climat ». Deux innovations, en effet. Mais les cahiers de doléances des gilets jaunes et les recommandations des citoyens tirés au sort lors de la Convention sur le climat ont été jetés aux orties.

Enfumage sur l’énergie

Le président sortant a annoncé depuis Belfort vouloir renforcer le nucléaire : « Je souhaite que six EPR2 soient construits et que nous lancions les études sur la construction de huit EPR2 additionnels ».

Dans son courrier de candidature, il plaide également pour « continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial ». Le tout afin de « devenir une grande nation écologique, celle qui la première sera sortie de la dépendance au gaz, au pétrole et au charbon ».

« Décarboner l’énergie est un enjeu majeur et non négociable, mais celui du contrôle public de la production et de la distribution de l’énergie l’est tout autant », fait valoir Sébastien Jumel. Le député PCF fustige un président « qui essaie de rattraper ses erreurs juste avant le scrutin présidentiel ». Après avoir laissé General Electric acheter l’essentiel d’Alstom, le chef de l’État s’est réjoui du rachat des turbines Arabelle par EDF. Et Bruno Le Maire a même déclaré qu’une nationalisation d’EDF « ne doit pas être écartée ».

« En réalité, ce gouvernement a volontairement affaibli EDF et le risque de voir démantelée cette structure primordiale est réel. Elle pourrait être découpée comme l’a été la SNCF. De plus, il laisse totalement les énergies vertes et renouvelables au privé », ajoute le parlementaire communiste. Derrière les coups de com de l’exécutif se cache un véritable risque de privatisation accrue de la filière, quand bien même les macronistes reprennent de plus en plus l’expression de « souveraineté énergétique », notamment depuis l’invasion russe en Ukraine.

Une grande attaque contre la Sécu

L’Humanité avait révélé que la Macronie voulait supprimer toutes les références au budget de la Sécurité sociale dans la Constitution, avant de faire marche arrière.

Elle parle désormais de mettre en place une « grande Sécu ». L’idée, sur le papier, est alléchante : la prise en charge par l’assurance-maladie de toutes les dépenses de santé, y compris celles jusque-là dévolues aux complémentaires. Sauf qu’en réalité, le projet entend instaurer un « panier de soins » limité, ainsi qu’un « périmètre remboursable » au-delà duquel les dépenses seront… à la charge individuelle des patients ! Il s’agira donc avant tout d’un beau cadeau aux assurances privées, bien loin de tout esprit mutualiste.

Grande sécu, grosse manip’

D’ailleurs, le rapport remis sur la « grande Sécu » invite à la « régulation » des dépenses, soit une réduction des dépenses publiques et sociales de santé. Et au lieu de lever les exonérations de cotisations sociales (75 milliards d’euros par an sont ici à récupérer !) et de taxer le capital, le rapport n’évoque comme source de financement que la TVA et la CSG, soit essentiellement les poches des Français.

Du reste, concernant les aides sociales telles que le RSA, les APL ou l’ancienne prime d’activité, elles pourraient se voir fusionnées au sein d’un « filet de protection » unique. Mais la Macronie ne précise ni les montants ni les personnes concernées.

En débat Financement, mutualisme, accès aux soins. Comment répondre au projet de « Grande Sécurité sociale » ?

Les services publics dans le viseur

Les marcheurs parlent désormais de « refonder l’école et l’hôpital » après leur avoir fait tant de mal. Le président promet ainsi que la « priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés », et qu’en « matière de santé, nous opérerons la révolution de la prévention et ferons reculer les déserts médicaux ». « Il faut mettre des moyens massifs. Dans les années 1980, un professeur en début de carrière touchait 2,3 Smic. Aujourd’hui, c’est 1,2 Smic, ce n’est pas normal », assure l’élu LaREM Sacha Houlié. « L’Élysée parle surtout de supprimer le Capes et le recrutement à vie dans l’éducation nationale. L’idée, c’est encore une fois de casser la fonction publique, de remplir les établissements de vacataires et d’affaiblir l’école de la République », s’inquiète Pierre Dharréville, député PCF.

Même son de cloche pour l’hôpital et les Ehpad : « Nous investirons pour permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines », écrit Emmanuel Macron. « L’attitude de surprise de l’exécutif devant le scandale Orpea est révoltante, s’insurge le parlementaire marseillais. Cela fait des années que nous dénonçons cette situation.

Quelles préconisations du rapport Fiat-Iborra ont été retenues par LaREM sur le sujet ? Quasiment aucune. » Quant à la cinquième branche de la Sécu dédiée à la dépendance, elle a bien été créée pour 2022, mais sans pour autant être financée. Les services publics pourraient également trinquer au motif que Bruno Le Maire exclut « toute idée de nouvelle recette fiscale pour financer l’amortissement de la dette », et préconise surtout une baisse de la dépense publique.

Vers un durcissement sécuritaire

Le nombre de personnes mutilées en manifestations n’avait jamais été aussi fort depuis le départ de De Gaulle. L’hôte de l’Élysée, qui a fait réprimer par la violence les revendications sociales des gilets jaunes, a également commencé à privatiser les missions de police avec la loi de sécurité globale. « Parce que le respect des lois n’est pas négociable, nous poursuivrons l’investissement dans nos forces de sécurité et notre justice », assure le président-candidat dans un paragraphe de sa lettre à la rhétorique toute sarkozyste, où il évoque « une histoire, une langue, une culture que, lorsque l’on est français, on se doit de connaître, d’aimer, de partager ».

Il a annoncé pour 2022 son intention d’augmenter de 1,5 milliard d’euros le budget du ministère de l’Intérieur, de lutter contre « l’intolérable combat que certains mènent contre les forces de l’ordre » et de simplifier les mesures pénales. Si l’exécutif n’a pas pu mettre en place l’interdiction qui devait être faite à tous de filmer la police, il entend mieux « encadrer » la présence des journalistes en manifestation, et n’a pas renoncé à la surveillance par drones, malgré les avis du Conseil d’État. La multiplication des états d’urgence, des interdictions de manifester et le renforcement permanent des pouvoirs des préfets interrogent de plus en plus quant à la nature du régime. Réélu, Macron se sentirait autorisé à aggraver cette dérive.

Frédéric Dabi : « Une campagne figée sous l’effet drapeau qui bénéficie au sortant »

La déclaration de candidature du chef de l’État intervient dans un contexte de guerre inédit pour une élection présidentielle. Le directeur général de l’Ifop, Frédéric Dabi, explique comment la situation de crise se transforme en arme politique pour l’actuel locataire de l’Élysée et le place en position de force.

C’est en pleine guerre qu’Emmanuel Macron vient de se déclarer officiellement pour la présidentielle. Quelles conséquences peut avoir ce contexte sur sa candidature ?

C’est une situation inédite, jamais nous n’avions connu de crise si aiguë si près de la présidentielle. Et elle bénéficie clairement à Emmanuel Macron. Il est passé en moins d’une semaine de 26 à 29 % d’intentions de vote et relègue à plus de 12 points ses premiers poursuivants. Cette progression est due à ce que j’appelle « l’effet drapeau » : dans un contexte de crise, beaucoup de Français resserrent les rangs autour du président de la République. Cela a été un peu le cas lors du Covid, mais cette fois c’est particulièrement spectaculaire. Cette guerre exacerbe une logique de distinction en faveur du locataire de l’Élysée. Cela signifie que nombre d’électeurs n’imaginent pas un autre candidat faire mieux que lui à sa place. Les enjeux internationaux font partie de la panoplie présidentielle. Quand, en 2012, nous interrogions les futurs électeurs pour savoir s’ils pensaient que François Hollande ferait mieux que Nicolas Sarkozy, le prétendant socialiste devançait le chef de l’État sortant en tout domaine sauf sur la dimension internationale. De surcroît, Emmanuel Macron est préservé d’un sentiment de fin de règne qui peut nuire au sortant, parce que, par la force des choses, il peut tous les jours montrer qu’il est en action. En outre, cet effet drapeau fige la campagne et empêche pour l’instant l’émergence d’autres thématiques qui pourraient le gêner.

En 2017, le candidat Macron faisait campagne sur le thème « et de droite et de gauche ». Cinq ans plus tard comment se compose son électorat ?

Contrairement à ce qui a pu être dit, on observe une certaine continuité. En 2017, Emmanuel Macron a capté presque 50 % de l’électorat 2012 de François Hollande, un électeur de Nicolas Sarkozy sur cinq et tous ceux de François Bayrou. En 2022, il conserve trois quarts de son électorat de 2017 et prend 10 % de celui de Jean-Luc Mélenchon, 24 % de celui de Benoît Hamon, et 27 % de celui de François Fillon. Même si les Français ont le sentiment que sa politique est de droite, son équation « électorat », qui consiste à capter des votants de chaque bord, mise à mal pendant le mouvement des gilets jaunes ou avant le Covid, fonctionne désormais peu ou prou. Et cette crise si singulière va sans doute la favoriser.

En revanche, l’implantation locale, concernant les élus comme le parti LaREM, a assez peu fonctionné. Cela peut-il être un handicap pour la constitution d’une majorité ?

À l’issue de cette longue séquence électorale 2017-2022, on voit que le dégagisme qui a marqué le quinquennat de François Hollande ne s’est pas poursuivi. Mais aussi que coexistent un champ politique national dominé par Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et un espace local où les partis traditionnels PCF, PS, LR, UDI ont plutôt bien tenu. Néanmoins, cette dernière donnée ne posera aucun souci au chef de l’État dans la course à l’Élysée. Aux législatives, cela peut avoir des conséquences si des députés En marche élus en 2017 se représentent. Mais n’oublions pas l’effet de souffle lié à une victoire à la présidentielle. Il est, pour l’heure, difficilement mesurable mais il devrait quand même lui assurer, s’il était réélu, un avantage sans doute décisif.

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Le Figaro

Pourquoi les prix de l’électricité s’envolent-ils en France?

Guillaume Guichard

DÉCRYPTAGE - La France bénéficie d’une électricité nucléaire historiquement peu chère. Mais cela ne suffit pas à la protéger contre l’emballement des prix de l’énergie.

Il s’en est fallu de peu, début février, pour que les Français subissent une flambée de 35% de leur facture d’électricité. Seul un blocage des prix, imposé par le gouvernement quelques semaines auparavant, a pu ramener la hausse à «seulement» 4%. Comment se fait-il que le pays du nucléaire, connu pour son électricité bon marché, voit ainsi s’envoler les prix?

● Un tarif protecteur

Les consommateurs français sont censés être protégés des variations du prix de marché. Côté particuliers et très petites entreprises, un tarif régulé de vente (TRV), exclusivement proposé par EDF, sert de référence de prix pour le marché grand public. C’est au regard de ce tarif que les concurrents d’EDF mettent en avant des offres à -5% voire -10% pour essayer de grignoter des parts de marché. Le TRV est revalorisé par décret une fois par an, en février.

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À côté de ce prix réglementé, le marché français est aussi régulé en amont, côté production, afin de faire bénéficier les entreprises comme les particuliers du nucléaire compétitif. La clé de voûte de ce dispositif s’appelle l’Arenh. Dans ce cadre, EDF vend à ses concurrents, à un tarif fixe et très modique de 42 euros par mégawattheure, pas moins de 100 térawattheures (TWh) d’origine nucléaire sur une consommation française totale d’environ 470 TWh. Le reste est vendu par EDF en contrats long terme aux industriels électro-intensifs, et sur le marché de gros. Comme le résume Julien Teddé, cofondateur du courtier Opéra Énergies, «côté clients, que ce soient les entreprises ou les ménages, entre les deux tiers et les trois quarts de la hausse des prix est anesthésiée grâce à l’Arenh à prix fixe».

● Recours au marché

Mais la partie non anesthésiée est de plus en plus importante et fait de plus en plus mal. Jusqu’à il y a quelques années, les 100 térawattheures satisfaisaient aux besoins des fournisseurs alternatifs. Ce n’est plus le cas. Ayant gagné des parts de marché contre EDF, ils ont davantage besoin d’électricité. Cet hiver, ils ont déposé un niveau de demandes record de 160 TWh au titre de l’année 2022. Ils ont par conséquent dû acheter les 60 TWh manquants sur le marché de gros français en décembre. Au moment où le cours de l’électricité battait tous ses records en France et en Europe.

Le surcoût lié au recours au marché, bien qu’inédit dans son ampleur, a été pris en compte mécaniquement dans la formule de revalorisation annuelle du TRV. Ne pas le faire aurait conduit les fournisseurs, qui proposent des offres à prix indexés sur l’évolution du TRV, à la faillite. Ils verraient en effet leur coût d’approvisionnement s’envoler, vu les records sur les prix de gros, sans pouvoir augmenter leurs prix, entraînant une vente à perte mortifère. Le TRV est donc ajusté en tenant compte du marché de gros qui flambe depuis des mois, et les 60 TWh achetés à prix d’or expliquent la hausse de 35% qu’aurait dû connaître le TRV.

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Le mécanisme du TRV fonctionne donc bien quand les fournisseurs alternatifs ne demandent pas plus de 100 TWh d’Arenh. À partir du moment où il y a dépassement, l’évolution du TRV, censé protéger les consommateurs contre de fortes variations de prix tout en leur faisant bénéficier du nucléaire pas cher, est tributaire des prix de marché. Une partie de la formule de revalorisation du TRV prend en compte la moyenne des prix de marché lissée sur deux ans. Une autre prend en compte les prix de marché durant décembre. Ceux-ci ont explosé en 2021.

● Des réseaux nationaux interconnectés

Sur le marché de gros, ce n’est pas le nucléaire, réputé bon marché - et surtout à coût fixe -, qui fait le prix, mais la dernière centrale mise en route pour satisfaire la demande. Ce rôle est rempli, même au pays de l’atome civil, par les centrales tournant au gaz ou au charbon. Leurs coûts dépendent directement du cours du gaz et de celui de la tonne de CO2. Quand ceux-ci battent des records historiques, comme c’est le cas depuis l’automne 2021, le prix du mégawattheure fait de même. Cette règle vaut pour tous les marchés nationaux européens.

Les réseaux nationaux sont d’ailleurs interconnectés, ce qui permet de combler les manques ponctuels d’électrons dans un pays, en cas de pic de consommation hivernal en France, par exemple. En temps normal, cela contribue à rapprocher les prix entre pays voisins. «Les prix de marché reflètent toujours l’utilisation optimale des capacités d’interconnexion, gérée par un algorithme, explique Emeric de Vigan, cofondateur de la start-up COR-e. Ainsi, sans ces câbles reliant les réseaux des différents pays, le prix sur le marché de gros serait plus cher dans les pays qui importent.» Des interconnexions d’une capacité infinie déboucheraient sur un prix unique européen. Mais comme elles ont des capacités limitées, cela provoque des goulets d’étranglement expliquant des différences de prix entre pays. En clair, si un pays dispose d’excédents d’électricité pas chère, celle-ci sera exportée, contribuant à faire baisser le prix dans le pays qui l’importe. Dans la limite de ce que peut faire transiter les interconnexions.

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L’approche consistant à fixer le prix en fonction du coût de production de la dernière centrale électrique démarrée pour répondre à la demande a été conceptualisée par le PDG emblématique d’EDF durant les Trente Glorieuses, Marcel Boiteux - un élève de l’économiste Maurice Allais. Si le prix de l’électricité était inférieur aux coûts de la dernière centrale mise en marche pour satisfaire la demande, l’exploitant ne voudrait pas la faire tourner - il perdrait de l’argent - et il n’y aurait pas suffisamment d’électricité sur le réseau. Voilà pourquoi en France, les énergies fossiles, qui ne sont utilisées que pour produire moins de 10% de l’électricité, déterminent le prix du marché de gros quand celles-ci sont nécessaires. Cela impacte au passage beaucoup plus les entreprises, qui ne bénéficient pas de tarif régulé, que les ménages.

● Bientôt une réforme

Du côté des particuliers, une hausse du TRV de 35% (évitée de justesse) révèle un profond dysfonctionnement de la régulation en place en France. «Le dispositif ne permet plus de remplir l’un de ses principaux objectifs, à savoir faire bénéficier les consommateurs de la compétitivité du parc électronucléaire historique français», relève l’Autorité de la concurrence dans un avis publié mi-mars. Conscient du problème, l’exécutif veut davantage lier le prix sur un marché national au coût de production du mix électrique national. «Nos prix de l’électricité doivent faire l’objet d’une réforme, et nous porterons ce sujet, car ils sont aujourd’hui trop dépendants du gaz et ne correspondent pas au mix électrique français», a déclaré Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme le 17 mars.

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Reste que la moitié des États membres, dont l’Allemagne, ne sont pas d’accord. Une réforme est de toute façon inévitable en France. L’Arenh doit disparaître en 2025 sur ordre de la Commission européenne, qui n’a jamais aimé ces mécanismes dérogatoires aux règles de la concurrence. De plus, si le prix de l’électricité sur le marché de gros français est si élevé, c’est aussi parce que la production nucléaire d’EDF atteint un plus bas historique - au moment où le pays aurait le plus besoin d’elle - raréfiant les mégawattheures disponibles à la vente et contribuant ainsi à renchérir les prix français par rapport aux autres pays européens.

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En réponse à une baisse de la fréquentation en 2021, le nombre de trains en circulation sur les lignes normandes va diminuer. Une décision qui ne passe pas pour les associations d'usagers.

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L'Humanité

Départ à 65 ans : Macron parti pour accélérer la casse sociale

Actu

La majorité a présenté, jeudi 10 mars, sa future réforme en cas de second mandat. Avec un report de l’âge légal de départ à la retraite – comme le proposent Valérie Pécresse et Éric Zemmour – affiché comme indispensable pour faire face à des « difficultés de financement » et à l’allongement de l’espérance de vie. Des arguments fallacieux.

Florent LE DU

Cinq ans de plus pour finaliser la destruction de notre modèle social. Deux ans après avoir renoncé à sa réforme des ­retraites pour cause de crise sanitaire, le président-candidat promet aux travailleurs un scénario encore plus sombre en cas de second mandat : attendre 65 ans pour partir à la retraite à taux plein. Exit la proposition de fin 2019 d’introduire un « âge pivot » qui n’avait pas valeur de couperet à 64 ans, le chef de l’État veut bien repousser au-delà de 62 ans l’âge légal de départ, comme Valérie Pécresse (65 ans) et Éric Zemmour (64 ans).

« C’est une réforme de responsabilité et de justice », a osé le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, jeudi. Les arguments fallacieux ne manqueront pas pour défendre cette « réforme prioritaire » qui doit se faire progressivement, jusqu’à 2032. Le 9 novembre, Emmanuel Macron avait ainsi prévenu qu’il faudrait « travailler plus » afin de « préserver les pensions de nos retraités ». Comme ses concurrents de droite et d’extrême droite, la majorité présente le report de l’âge de départ comme le seul moyen « d’équilibrer l’ensemble du système », comme l’a soutenu Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale. Mais réformer le financement des retraites est d’abord une question de choix politique. « Les difficultés dont parle la majorité sont dues aux critères capitalistes qui dictent notre gestion de l’économie en voulant toujours faire baisser le coût du travail et des cotisations pour laisser plus de place aux profits », explique l’économiste communiste Denis Durand. Pour Jean-Marie Harribey, ancien coprésident d’Attac, « la droite veut faire oublier que d’autres solutions existent, comme augmenter les volumes des cotisations en augmentant leur part dans le salaire brut, en embauchant davantage, en augmentant les salaires, en stoppant les exonérations accordées aux plus riches . »

le chef de l’État entend toujours supprimer les régimes spéciaux

Selon la majorité, ce « sauvetage » du système des retraites permettrait à terme 14 milliards d’euros d’économies annuels. Mais d’après l’économiste François Ecalle, pourtant favorable au recul de l’âge de départ, la réforme ne rapporterait que 3,75 milliards d’euros par an en 2032, en prenant en compte les prestations sociales qu’induit le report (chômage, invalidité, RSA). Des économies qui ne pourraient suffire qu’à financer la hausse des montants minimaux des pensions à taux plein : 1 100 euros pour Emmanuel Macron et Éric Zemmour, 1 230 euros pour Valérie Pécresse. Et donc ne pas résoudre les fameuses difficultés de financement du système. De quoi justifier d’ici là une accélération de la mesure ou un nouveau report de l’âge ?

D’autres différences existent entre la réforme avortée en 2020 et le projet présenté par les soutiens d’Emmanuel Macron. Fini la retraite par points, système plébiscité par Valérie Pécresse pendant la primaire LR. Tandis que, si le chef de l’État veut toujours supprimer les régimes spéciaux, il prévoirait désormais « trois grands régimes » pour les fonctionnaires, les salariés du privé et pour les indépendants. Reste une conséquence pouvant bouleverser durablement notre modèle social : faciliter la retraite par capitalisation. La majorité prévoit qu’au-delà de 120 000 euros de revenus bruts par an, les plus riches ne cotiseraient qu’à hauteur de 2,81 % (au lieu de 6,90 %), sans ouvrir de droits à la retraite. « Un manque à gagner qui en plus ouvre un boulevard aux fonds de pension privés pour récupérer leurs cotisations », anticipe Jean-Marie Harribey.

un quart des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans

Quant à l’âge légal, la Macronie adopte désormais le même argument que « Les Républicains  », qui réclamaient déjà son report en 2019 : « Parce que nous vivons plus longtemps, il nous faudra partir à la retraite plus tard », déclarait Emmanuel Macron en juillet 2021. Une drôle de vision du progrès social. « Pourquoi est-ce qu’on vit plus longtemps ? Aussi parce qu’on a baissé l’âge de départ à la retraite, commente Ian Brossat, directeur de campagne de Fabien Roussel (PCF). Dans le même temps, les richesses produites ont augmenté de manière considérable. Est-ce que ces gains de productivité ne doivent pas aussi profiter au monde du travail ? » L’argument selon lequel « nous vivons plus longtemps » est factuellement discutable : selon l’Insee, depuis 2016, l’espérance de vie en France stagne, tandis que l’espérance de vie en bonne santé commence à baisser. Elle se situait en 2020 à 63,7 ans mais fluctue en fonction des catégories sociales : pour les ouvriers, elle se situe entre 55 et 59 ans.

Repousser l’âge de départ à la retraite ­continuerait d’accroître ces inégalités sociales. Économiquement, avec des difficultés d’embauche des plus de 60 ans et la tentation de prendre une ­retraite anticipée avec une pension revue à la baisse. Du point de vue de la santé également alors que, toujours selon l’Insee, 25 % des travailleurs les plus pauvres meurent avant 62 ans, contre 5 % des plus riches. Mais la majorité sortante a tout prévu. Selon Richard Ferrand, la ­réforme « doit permettre, dès l’âge de 40 ans, d’investir dans les formations et de faire en sorte qu’on soit en capacité physique, intellectuelle de se réorienter et d’embrasser d’autres tâches dans sa deuxième partie de carrière ». Plutôt que de prendre en compte la pénibilité de certains métiers et des carrières, la Macronie exhorte les Français à s’adapter, anticiper. Défense de vous plaindre si à 60 ans le travail ronge votre santé : vous n’aviez qu’à y penser avant.

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Le Figaro

Guerre en Ukraine : pourquoi l'armée russe veut se concentrer sur le Donbass

Amaury Coutansais Pervinquière

DÉCRYPTAGE - Alors que ses troupes marquent le pas autour de plusieurs grandes villes d'Ukraine, l'état-major russe a annoncé vendredi son intention de se concentrer sur «la libération du Donbass».

La Russie cherche-t-elle une porte de sortie «honorable» ? Dans un communiqué diffusé vendredi, l'armée russe se félicite d'avoir achevé la «première phase de l'opération» en Ukraine et annonce vouloir «concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal : la libération du Donbass». Une déclaration méliorative qui contraste avec les difficultés rencontrées sur le terrain. Vladimir Poutine avait pourtant fixé la barre plus haut au moment de lancer l'invasion : «démilitariser» et «dénazifier» tout le pays, et faire tomber le gouvernement de Zelensky. Or ce dernier est toujours en place et l'Ukraine, aidée par l'Occident, conserve des capacités militaires. De quoi ce revirement est-il le signe ?

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«Les Russes ont d'abord voulu mettre l'accent sur la 'dénazification' et sur un changement de régime. Puis ils ont insisté sur l'encerclement des villes. Mais l'armée n'a pas été accueillie en libératrice et la résistance ukrainienne ne s'est pas effondrée», résume Joseph Henrotin, rédacteur en chef de la revue Défense et sécurité internationale (DSI). En effet, aucune grande ville n'est tombée, en dehors de Kherson dans le Sud. Et même là, une contre-offensive ukrainienne venue de Mykolaïv anciennement assiégée est en cours depuis quelques jours. L'armée russe, confrontée à des difficultés logistiques, s'efforce de stabiliser ses lignes de front, notamment à l'aide de mines, autour d'agglomérations comme celles de Kiev ou de Kharkiv.

La durée, clef de la résistance ukrainienne

Mais «attention à ce type d'annonces vagues et ambiguës», met en garde l'historien militaire Cédric Mas. «Comme les différentes annonces d'un 'retrait russe' de Syrie, il s'agit plus de propagande à destination de la Russie et des pays neutres que d'une véritable directive militaire. Cette annonce peut aussi être un moyen de neutraliser auprès des opinions publiques les effets des reculs et d'éventuelles défaites dans l'Ouest», ajoute-t-il.

Poutine pourra au moins se vanter d'aller au bout de ce qu'il avait promis aux Russes. «Le président russe avait annoncé l'appui aux républiques séparatistes comme but de guerre, précisant que l'armée s'établirait sur la totalité des provinces administratives (oblasts). Cela signifie donc repousser les Ukrainiens pour en prendre le contrôle. Dans le cas de la république de Louhansk, les Russes contrôleraient 90% du territoire et entre 50 et 60% de celui de la république de Donetsk», rappelle le général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

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Il est pour l'heure difficile de déterminer si cette réorientation tactique à l'Est traduit un affaiblissement profond de l'armée russe. Joe Biden a lui-même déclaré samedi à Varsovie qu'il «n'était pas sûr» que l'annonce russe signifiait un changement de stratégie. Le renseignement américain fait état de 7000 soldats tués, et l'Otan évalue le nombre de militaires hors de combat (blessés ou prisonniers) entre 30.000 et 40.000. L'état-major russe a pour sa part officiellement reconnu 1351 morts dans ses rangs.

La sous-estimation par les Russes de la résistance ukrainienne est désormais une certitude. «L'armée russe partait un peu la fleur au fusil, puisque ses renseignements l'assuraient d'une victoire rapide», note Joseph Henrotin. Finalement, après plus de trente jours de combats, les deux camps ont-ils la capacité de s'inscrire dans un conflit de longue durée ? «Il est difficile de prévoir une telle chose. Les deux armées font face à la problématique du renouvellement de matériel, à la nécessité de recompléter et à l'usure des forces et des stocks», décrypte le général Kempf.

D'autant que la combativité ukrainienne n'a eu de cesse de surprendre. Ses récents gains territoriaux galvanisent la résistance et les livraisons d'armes se poursuivent. «Début mars, on parlait de 20.000 armes livrées. Il est fort probable que d'autres aient été livrées depuis, la Grande-Bretagne et la Suède l'ont annoncé. Ces livraisons ont un effet positif sur le moral des troupes», souligne Joseph Henrotin. Une donnée essentielle dans le cadre d'une guerre longue.

Faible moral de l'armée russe

Côté russe, le moral faiblit : les sanctions économiques touchent les familles, les approvisionnements sont mauvais et les lignes logistiques sont harcelées par les Ukrainiens. De plus, «le repli est souvent vécu comme déshonorant», poursuit Joseph Henrotin, selon qui des troupes fraîches seront nécessaires pour poursuivre l'offensive dans le Donbass. Il s'agit aussi de finaliser la prise de Marioupol, ville martyre prise en tenaille entre les troupes venues de Crimée et celles des républiques séparatistes.

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Si les troupes russes appliquent à la lettre la réorientation stratégique affichée, ce sera effectivement une nouvelle phase de la guerre qui commencera. Car depuis 2014 et la première invasion russe, 30% des effectifs ukrainiens se trouveraient dans le Donbass. «Les Ukrainiens ne sont pas restés inactifs et sont particulièrement organisés. Ils ont une position défensive de plusieurs lignes, ils ont aménagé le terrain», explique le général Kempf qui loue un dispositif «remarquable».

Peser sur les négociations

Outre l'aspect tactique, une prise du Donbass dans son intégralité permettrait à la Russie de peser plus lourdement dans les négociations en cours. Car si l'abandon de nouveaux territoires paraît inenvisageable aux yeux de Kiev, il s'agit là d'une exigence a minima de Moscou.

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Vladimir Poutine «peut chercher à sauver ce qui peut l'être en partant du principe que ses troupes vont prendre le Donbass et établir une ligne de défense empêchant l'Ukraine de le reprendre», suggère Joseph Henrotin. Une victoire tactique comme réponse à la démobilisation des soldats russes et comme argument de poids dans les négociations, donc.

Le spectre des armes chimiques

Abandonner l'Ouest préfigure-t-il aussi une attaque chimique, sans risque dès lors pour les troupes russes ? Le scénario, malgré les dénégations de Moscou, est anticipé depuis plusieurs semaines par les états-majors ukrainien et occidentaux. Face à la Russie qui joue l'ambiguïté sur cette question, Joe Biden a promis une «réponse» de l'Otan. «La nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation», a-t-il ajouté.

Joseph Henrotin souligne l'ambiguïté de Vladimir Poutine quant à une potentielle escalade nucléaire ou biologique. «La question est : la Russie ne joue-t-elle pas aussi sur les Occidentaux en leur faisant comprendre qu'il y a une possible négociation, mais que l'Ukraine doit accepter de lâcher quelque chose ? Sinon, la Russie se réserve le droit à une escalade et poursuivra son offensive». Amener ainsi les Occidentaux à faire pression sur les Ukrainiens pour que ceux-ci renoncent sur certains points des négociations serait déjà une victoire pour Vladimir Poutine.

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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

L'Humanité

La bataille des retraites est (à nouveau) déclarée

Actu

ENJEU DE CAMPAGNE Comme le président qui veut reporter la retraite à 65 ans, les tenants du « travailler plus » disent qu’il n’existe pas d’alternative. Pourtant, des candidats de gauche proposent de la ramener à 60 ans, financements à l’appui.

Julia Hamlaoui

Travailler toujours plus. Tel est le credo d’Emmanuel Macron, dont le futur programme prévoit, a confirmé jeudi le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, de reporter la retraite à 65 ans (lire page 10). C’est aussi ce que proposent Valérie Pécresse ou encore Éric Zemmour. Pourtant, près de quarante ans après son premier aboutissement, le combat pour la retraite à 60 ans est toujours d’actualité : 71 % des Français se déclarent favorables à son retour, selon un sondage Ifop paru dans le JDD en février. La mobilisation historique en 2019 contre la réforme du chef de l’État en témoigne également. Mais que mettent au juste sur la table ceux des candidats qui proposent de réduire le temps de travail ?

« L’allongement de la durée de vie doit améliorer l’existence au lieu d’allonger le temps de travail. En dégageant une offre importante d’emplois dans des délais rapides, (le départ à la retraite à 60 ans) associera efficacité économique et progrès social », plaide le programme du candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel. « Rien ne justifie que l’espérance de vie gagnée ou les gains de productivité soient rendus au capital », ajoute le député PCF Pierre Dharréville, précisant que la mesure est assortie d’une « pension à taux plein garantie pour une carrière complète, allant de 18 à 60 ans, avec prise en charge des cotisations pour les périodes de non-travail ». À défaut, « les jeunes qui entrent tard dans l’emploi n’auraient pas le bon nombre d’annuités ».

La question de ce fameux nombre de trimestres de ­cotisation est également posée dans le monde syndical : « Il s’agit de ne plus nécessairement se référer à des annuités car cela permet de prendre en compte les différents parcours professionnels, les durées de formation, de recherche d’un premier emploi, de transition… » défend Régis Mezzasalma, en charge du dossier pour la CGT, qui porte l’ambition d’une « retraite à 60 ans pour toutes et tous ». En attendant l’avènement d’un tel système, le PCF plaide pour un retour à 37,5 annuités. « Le sens de l’Histoire, ce n’est pas d’allonger la durée du travail et notre proposition de sécurité d’emploi et de formation s’inscrit dans ce mouvement », explique l’économiste communiste Denis Durand.

Anne Hidalgo et Yannick Jadot pour le statu quo à 62 ans

Cet âge de départ à 60 ans est également défendu dans son programme présidentiel par Jean-Luc Mélenchon. Nuance   chez les insoumis, le compteur affiche 40 annuités de cotisation pour ouvrir le droit au départ à taux plein. « En dix ans, les dividendes aux actionnaires ont augmenté de 70 % alors que les salaires n’ont progressé que de 10 % et que l’investissement productif recule de 5 %. Le capital s’est bien servi, maintenant c’est l’heure du travail », estime le député FI Adrien Quatennens. La mesure, pointe-t-il, s’inscrit « au volet diminution et répartition du temps de travail de notre programme, avec un réel retour aux 35 heures et une 6e  semaine de congés payés ».

La candidate PS, Anne Hidalgo, en revanche, souhaite, peu ou prou, le statu quo avec un « âge légal de départ (qui) ne sera pas augmenté, et plafonné aux 62 ans actuels ». Même position pour l’écologiste Yannick Jadot, dont le programme promet de ne reporter « en aucun cas l’âge légal de départ à la retraite », s’engageant à permettre « à toutes celles et tous ceux qui ont exercé des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ».

Élément tout aussi essentiel que l’âge de départ, le niveau des pensions est également au cœur de toutes les attentions. D’ailleurs, la maire de Paris justifie sa position sur la borne d’âge en plaidant la priorité aux « retraités qui ont des petites pensions et une vie professionnelle difficile pour les augmenter et pour leur permettre de vivre mieux ». Elle propose ainsi de porter « les montants nets du minimum vieillesse à 1 000 euros et du minimum contributif à 1 200 euros » et de rétablir « les 4 critères de pénibilité supprimés par le président sortant ». Des ­revalorisations que ceux des candidats qui plaident pour le retour à 60 ans ne comptent pas sacrifier. « Aucune pension sous le Smic, revalorisé à 1 400 euros net, pour une carrière complète », promet Adrien Quatennens. «  Nous voulons que tout le monde parte à la retraite avec un ­minimum de 1 200 euros », répond aussi Fabien Roussel, qui, au-delà du Smic, veut atteindre 75 % du revenu net d’activité et indexer les pensions à l’évolution des salaires. Quant au calcul, le député du Nord défend un retour aux 10 meilleures années dans le privé, avec dans le public la création d’un droit d’option entre les six derniers mois et l’alignement sur le privé en incluant les primes.

Des progrès sociaux qui nécessitent des financements ? Impossible, jurent en chœur les droites et le Medef. À l’inverse, Jean-Luc Mélenchon assume que ce soit « la mesure la plus chère de tout (son) programme ». « Cela suppose 2 points de plus aux quasi 14 % du PIB consacrés aux retraites », complète Adrien Quatennens. La FI compte sur les cotisations supplémentaires qu’apporteraient l’égalité salariale femmes-hommes, la création d’emplois – dont 1,5 million par la planification écologique – et la hausse des salaires. « Augmenter de 1 % les salaires fait rentrer 2,5 milliards d’euros dans la caisse », y rappelle-t-on. Des leviers qu’entend aussi actionner le PCF : « Concrètement, cela signifie d’aller vers une société zéro chômage » via « l’embauche de 500 000 fonctionnaires, des conférences permanentes pour l’emploi et la formation, mais aussi par l’attribution de droits nouveaux aux salariés dans les entreprises. Au bout de cinq ans, nous visons 650 milliards d’euros de PIB supplémentaires », détaille Denis Durand.

Exit, bien sûr, la retraite par capitalisation. Pour renforcer le système par répartition, une « surcotisation de 2 points sur tous les salaires au-delà de 3 400 euros » est aussi à l’ordre du jour chez la FI, quand le PCF mise aussi sur une nouvelle contribution, celle des revenus financiers, à hauteur de 30 milliards d’euros. Sans compter la suppression des exonérations de cotisations. À commencer par le Cice, qui grève les comptes d’environ 20 milliards d’euros. « La cotisation sociale – la part différée du salaire – ne doit pas être une variable d’ajustement qui sert à financer des politiques économiques. C’est pour ça que la Sécurité sociale n’a pas été pensée à sa création comme une structure d’État », insiste le parlementaire communiste des Bouches-du-Rhône, dont le parti propose « de faire progressivement disparaître la CSG », contrairement à la FI, qui veut la « rendre progressive avec 14 tranches ». Selon le sondage Ifop, les catégories populaires sont les plus favorables (85 %) à la retraite à 60 ans, que le RN vient d’enterrer. Reste à savoir si elles se mobiliseront quand l’électorat de droite, lui, ne s’y trompera pas.

Présidentielle 2022Retraite à 60 ansréforme des retraitesFabien Roussel
Le Figaro

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Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial

GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.

Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro

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Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro

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Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète

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STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»

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REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.

Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis

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Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine

PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.

Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique

REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.

Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger

REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.

Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale

REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.

Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa

REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.

En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts

REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.

Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise

REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.

Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie

REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.

À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko

REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.

Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes

REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.

Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés

REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.

À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied

REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.

Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins

REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.

Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes

REPORTAGE - Personne ne veut ­imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.

À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front

REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.

Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe

REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.

Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent

REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.

À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés

REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.

«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation

REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.

Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation

RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et ­restaurants délicieux, les expo­sitions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.

Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires

REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.

Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés

REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.

À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes

REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.

Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé

REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.

Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes

REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.

Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou

REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.

Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode

REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.

Donetsk à l’heure de la mobilisation générale

REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.

Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais

REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.

À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir

REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.

Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion

REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.

Des colonnes de blindés en direction de Donetsk

EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.

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À Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»

REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.

Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade

REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.

À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre

REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.

Le Figaro

«Je présente mes excuses aux résidents et à leurs familles» : le PDG d'Orpea répond à la mise en cause du géant des Ehpad

Keren LentschnerIvan Letessier

ENTRETIEN EXCLUSIF - Philippe Charrier, le PDG du groupe d'Ehpad, réagit à la plainte déposée par l'État à la suite du rapport de l'IGF et de l'Igas.

Sous le feu des critiques depuis la parution du livre Les Fossoyeurs il y a deux mois, Orpea est bien décidé à se défendre. C'est désormais en justice que le groupe d'Ehpad va faire valoir ses droits, puisque l'État a saisi le procureur de la république après avoir reçu, dans la nuit de vendredi à samedi, un rapport commandé à l'Igas et à l'IGF sur le fonctionnement du groupe.

Dans un entretien au Figaro, Philippe Charrier, PDG d'Orpea, reconnaît certains dysfonctionnements et présente ses excuses aux résidents et à leurs familles. Mais il estime qu'Orpea n'a pas enfreint la loi et réfute plusieurs accusations du rapport.

Le FIGARO. – Sur la base du rapport de l'Igas et de l'IGF qu'il a reçu dans la nuit de vendredi à samedi, le gouvernement annonce que l'État porte plainte contre Orpea. Craignez-vous une condamnation ?

Philippe CHARRIER. – Nous prenons acte de la décision de la ministre de transmettre le rapport au procureur de la République. Cela nous permettra de nous exprimer le moment venu, de faire valoir nos droits, de collaborer avec la justice. Nous regrettons que le rapport définitif ne soit ni rendu public, ni mis à disposition des parties prenantes. Il permet de conclure en effet qu'il n'y a pas chez Orpea de système organisé qui aboutirait à de la maltraitance.

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Êtes-vous prêt à rembourser la partie des dotations publiques «détournées de leur fin», c'est-à-dire celle qu'Orpea n'aurait pas dépensée pour les soins apportés à ses résidents ? La ministre Brigitte Bourguignon évoque plusieurs dizaines de millions d'euros.

Nous n'avons à ce stade pas reçu de demande en ce sens. Cela s'explique par la grande technicité du sujet et le stade préliminaire des analyses. Je constate à cet égard que l'ordre de grandeur des montants évoqués est profondément disproportionné.

Le rapport IGAS-IGF semble dépeindre Orpea comme un groupe privilégiant la performance financière sur le bien-être des résidents.

Les valeurs et les principes du groupe Orpea ont toujours été centrés sur le bien-être de nos résidents. À cet égard, les allégations les plus choquantes du livre de Victor Castanet sont battues en brèche : le rationnement des protections urinaires n'est pas avéré. Le rapport dit clairement que notre prévention des escarres n'est pas un sujet : seuls 3,4% des résidents portent des pansements à escarres, c'est un taux modéré. Il note que 82% de nos Ehpad ont un médecin coordonnateur, alors que la moyenne nationale est de 67%. Les dysfonctionnements relevés par les inspecteurs relèvent le plus souvent d'une pénurie de professionnels du soin et de l'accompagnement touchant l'ensemble du secteur. Cela étant dit, nous avons pris toute la mesure de l'émotion légitime suscitée par ces dysfonctionnements. Au nom d'Orpea, je présente mes excuses les plus sincères aux résidents et aux familles qui en ont subi les conséquences. Nous devons et nous allons nous améliorer.

Brigitte Bourguignon accuse tout de même Orpea d'avoir parfois sous-alimenté ses patients. Que lui répondez-vous ?

La politique nutritionnelle mise en place par Orpea répond en tout point aux besoins protéino-énergétiques des résidents et respecte les normes de l'ANSES et de la HAS. L'essentiel, en matière de nutrition, est que nos aînés aient envie de manger. Pour cela, il faut prendre le temps de leur donner à manger. Que cela soit bien présenté, que les textures soient adaptées, que le goût, les couleurs et les odeurs les mettent en appétit. Qu'on fragmente les apports, qu'on leur propose de dîner plus tardivement, qu'on observe ce qu'ils aiment. En somme, que nos aînés prennent du plaisir à manger comme nous tous.

Les conclusions et le ton du rapport sont pourtant très sévères, d'autant qu'il ne semble pas avoir tenu compte de vos remarques à la suite du pré-rapport…

Le rapport définitif retranscrit l'ensemble de nos remarques. Beaucoup des formulations initiales ont été atténuées, et certaines assertions ont été supprimées. Les inspecteurs de l'Igas et de l'IGF voudraient qu'Orpea incarne la perfection, mais ils font peu référence aux pratiques du secteur, soulignées par la Cour des comptes dans son rapport de février 2022. Enfin, il n'est pas suffisamment tenu compte du contexte du Covid qui a marqué la fin de la période 2017-2020. Je vous rappelle qu'Orpea a été la première société à fournir massivement des protections, y compris des masques, à l'ensemble de nos résidents et soignants, grâce à notre présence en Chine.

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Le rapport estime qu'Orpea a indûment perçu 18 millions d'euros entre 2017 et 2020 via des remises de fin d'année sur des dépenses de matériel médical et de protections urinaires, financées par des dotations publiques. Il confirme ainsi l'une des principales accusations des Fossoyeurs .

Le rapport définitif mentionne un montant compris entre 13 et 18 millions d'euros. Il s'agit, en fait, de contrats de prestations de service, qui ont remplacé les remises de fin d'année pratiquées dans le passé. L'auteur du livre souligne que nous ne sommes pas les seuls à pratiquer ainsi. Il s'agit d'une pratique du marché. La mission IGF-IGAS considère que nos prestations de service sont imprécisément décrites dans les contrats. Cette appréciation est à notre sens discutable.

Le rapport vous reproche de ne pas avoir dépensé la totalité des dotations publiques. Comment justifiez-vous ces profits réalisés sur l'argent public ?

Le rapport relève 20 millions d'euros d'excédent en quatre ans, soit environ 1,5% des dotations publiques perçues sur la période. Il faut souligner que ces excédents n'ont eu aucun effet sur les profits du groupe. Ils ont fait l'objet de la constatation d'une charge visant à neutraliser l'impact favorable sur les comptes du groupe. De plus, il n'y a pas de système Orpea visant à optimiser l'utilisation de ces dotations. Ces excédents résultent de l'entrée en vigueur en 2017 de la loi d'adaptation de la société au vieillissement. Jusque-là, les Ehpad privés étaient sous-dotés par rapport à ceux du public. Il y a eu une période de transition, au cours de laquelle une convergence tarifaire a été appliquée. Les établissements privés ont reçu une allocation complémentaire qui est devenue plus importante au moment où la crise sanitaire est arrivée. Cela a entraîné une baisse du nombre de résidents et du nombre d'aides-soignants disponibles, réduisant mécaniquement les dépenses sur la période.

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Le rapport relève qu'Orpea a rémunéré des auxiliaires de vie avec des fonds publics dévolus aux aides-soignantes, contrairement à ce que prévoit la loi…

Face à la situation de pénurie d'aides-soignants et pour continuer à accompagner au mieux les résidents, les établissements n'ont pas d'autre choix que de faire appel à des auxiliaires de vie faisant fonction d'aide-soignant. C'est une pratique généralisée du secteur. Nous avons donc imputé sur les dotations publiques de soin ces charges salariales correspondantes aux besoins de prise en charge des résidents. Le coût de ces imputations a toujours été déclaré aux ARS en charge du contrôle des établissements concernés.

Le rapport pointe un faible taux d'encadrement et un manque de formation. Faites-vous des économies sur le personnel ?

Nous contestons les chiffres de l'IGAS et de l'IGF. Chez Orpea, il y a 7 salariés pour 10 résidents, un taux en augmentation continue. Et ce chiffre ne suffit pas à évaluer la qualité de la prise en charge : il varie selon les établissements en fonction du niveau de dépendance des résidents, du caractère fonctionnel des bâtiments… Lorsqu'un bâtiment est mal organisé, il faut plus de personnel. Nous avons massivement investi dans l'immobilier afin de nous doter de résidences apportant à nos aînés des chambres individuelles, des salles de bains fonctionnelles ainsi que des lieux de soin et de vie de qualité. Cela explique l'endettement élevé d'Orpea. S'agissant de la formation, au-delà du plan traditionnel, nous avons renforcé nos dispositifs par de nombreuses mini-formations pour répondre au plus vite et au mieux aux besoins des résidents.

Vos réponses face aux cas de maltraitance constatés dans vos Ehpad sont jugées insuffisantes. Avez-vous fait preuve de négligence ?

Nous déclarons aux ARS et bien entendu aux familles concernées tous les incidents. Il nous faut en revanche jusqu'à 14 jours en moyenne pour remonter les déclarations aux autorités, parce que notre système est très centralisé. Nous allons faire évoluer notre procédure de déclaration des événements indésirables et sensibiliser davantage les équipes sur le sujet pour raccourcir le délai de ces déclarations.

Votre manque de réaction à la sortie des Fossoyeurs a choqué. Orpea n'a-t-il pas tardé à faire son autocritique ?

Je comprends le reproche et l'émotion suscitée. Nous aurions dû faire notre mea culpa plus tôt. Mais nous avons été pris de court par la publication des bonnes feuilles sur le site du Monde, dans la soirée du 23 janvier. Nous nous sommes retrouvés confrontés à un livre dont on ignorait tout, avec un directeur général qui a dû être hospitalisé et ne pouvait pas diriger. Dans ce contexte, le conseil d'administration a fait son devoir et m'a donné mission, en tant que président, de faire toute la lumière sur les allégations du livre. Nous avons immédiatement mandaté deux cabinets extérieurs réputés pour réaliser un audit de l'entreprise. Ils travaillent en toute indépendance. Le conseil a ensuite démis Yves Le Masne de ses fonctions et j'ai assumé mes responsabilités en reprenant la direction générale. Je l'ai fait pour les résidents, leurs familles et pour les 70.000 collaborateurs d'Orpea.

Redoutez-vous des pertes d'agrément pour certains Ehpad ?

Nos Ehpad ont fait l'objet de 150 inspections ces dernières semaines. J'ai demandé que les prescriptions et recommandations faites à l'issue des visites soient traitées immédiatement. Nous n'avons pas fait l'objet de perte d'agrément pour nos établissements. Bien entendu, nous coopérerons pleinement avec la justice, comme nous l'avons fait jusque-là avec les enquêteurs de l'IGAS et de l'IGF. J'y ai veillé personnellement. Je continuerai à assumer mes responsabilités. Nous sommes face à un enjeu de société. La France compte 2 millions de personnes de plus de 85 ans. Dans 30 ans, elles seront 2,5 fois plus. Notre souhait est de tenir toute notre place dans les évolutions réglementaires et législatives à venir en tant qu'acteur majeur de ce secteur. Nous voulons faire partie de la solution.

Craignez-vous pour la pérennité du groupe Orpea ?

Je pourrais évoquer des enjeux économiques extrêmement sérieux, pour une entreprise française en fort développement qui emploie 70.000 personnes dans le monde. Mais je préfère parler de la souffrance des collaborateurs d'Orpea. Depuis des semaines, ils subissent une constante stigmatisation et un opprobre quotidien alors même qu'ils doivent prendre le plus grand soin de nos résidents. C'est à leurs côtés que je veux assumer toutes mes responsabilités de dirigeant d'entreprise pour assurer la pérennité de notre groupe Orpea.

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Les entreprises françaises menacées par un projet de loi russe visant à les nationaliser

DÉCRYPTAGE - Ce projet de loi, en passe d'être voté, vise à nommer des administrateurs «externes» à la tête des entreprises occidentales, dont françaises, tentées de quitter la Russie. Avec un risque, à terme, de les nationaliser.

Guerre en Ukraine : la Russie accusée d'avoir «volé» des centaines d'avions de ligne

Une loi promulguée par Poutine permet aux compagnies aériennes russes d'enregistrer en Russie les avions qu'elles louent à l'étranger de manière à pouvoir les faire voler dans le pays.

La Grèce achète six Rafale supplémentaires

Athènes a désormais commandé 24 avions de combat français dans le cadre de son effort de défense.

Le Figaro

Vaccination Covid-19 : rendez-vous, différences Pfizer, Moderna, AstraZeneca, effets secondaires…

Camille Lestienne

TOUT SAVOIR SUR LES VACCINS - Une quatrième dose de vaccin est recommandée aux personnes de plus de 80 ans.

  • Face au rebond de l'épidémie, Jean Castex a annoncé le 12 mars l'ouverture de la quatrième dose de vaccin aux Français plus de 80 ans ayant eu leur dose de rappel il y a plus de trois mois. Au total, cela fait 2,5 millions de personnes éligibles environ a précisé le ministère de la Santé. De son côté, la Haute autorité de santé (HAS) s'est prononcée le 18 mars en faveur de l'ouverture de la quatrième dose aux personnes de plus de 65 ans à risque, sur la base du volontariat. Depuis le 14 mars, le passe vaccinal est supprimé mais le passe sanitaire reste toujours exigé dans les établissement de santé et les maisons de retraite.

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  • Depuis le début du mois de mars, le vaccin de Novavax est disponible en France en primo-vaccination pour les personnes de plus de 18 ans. Le sérum de Novavax baptisé Nuvaxovid est un vaccin dit «sous-unitaire», à base de protéines qui déclenchent une réponse immunitaire, sans virus. Un technologie proche de celle de vaccins courants et qui pourrait séduire les personnes hostiles au vaccin à ARN messager. Dans les huit premiers jours de mars, seulement 1200 personnes environ se sont laissées convaincre. Le sérum serait efficace à 90% mais les données restent cependant limitées sur son efficacité contre le variant Omicron.

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  • Le vaccin de Sanofiest enfin prêt. Le laboratoire français et son allié britannique GSK s'apprêtent à soumettre leur dossier auprès des autorités réglementaires européenne et américaine. En cas de feu vert, les premières doses de ce sixième vaccin pourraient être disponibles au printemps. Ce vaccin est, comme celui de Novavax, à base de protéine recombinante et serait commercialisé comme booster (ou rappel).

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  • Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva pourrait, lui, être disponible en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué son directeur général Franck Grimaud le 18 mars, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé.
  • Depuis le 15 février, le délai pour recevoir sa dose de rappel est raccourci, passant de sept à quatre mois après la fin de son schéma vaccinal initial (deuxième dose ou infection au Covid). Les mineurs ne sont pas concernés par ces nouvelles règles tout comme les personnes qui ont eu le Covid après leur deuxième dose.

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Dans cet article régulièrement mis à jour, Le Figaro vous propose un point complet sur les vaccins et sur la campagne de vaccination en France.

1. Où en est la campagne de vaccination?

En France. Au 20 mars 2022, 54,3 millions de personnes ont reçu au moins une injection (soit 80,5% de la population totale) et 53,3 millions de personnes ont désormais un schéma vaccinal complet (soit 79,1% de la population totale), selon les données de la Direction générale de la Santé. 39,4 millions de personnes ont reçu une dose de rappel. Si 92% des Français de plus de 18 ans sont complètement vaccinés, 12% encore des personnes de plus de 80 ans n'ont reçu aucune dose de vaccin.

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2. Qui peut se faire vacciner et quand ?

Comment ça se passe ? La vaccination contre le Covid-19 se fait en deux temps : une première injection intramusculaire dans le bras, suivi d’une seconde après un délai de trois à sept semaines pour les vaccins Pfizer et Moderna et de neuf à douze semaines pour le vaccin d'AstraZeneca qui n'est presque plus utilisé en France. Le vaccin de Johnson & Johnson ne nécessite en théorie qu'une seule dose. Le vaccin de Novavax est administré en deux doses espacées de trois semaines.

• Une dose de rappel de vaccin à ARNm est fortement recommandée trois mois après la vaccination initiale pour toutes les personnes majeures et à toutes les personnes ayant reçu le vaccin Janssen quatre semaines après la première injection. Une quatrième dose de vaccin est dorénavant recommandée aux personnes de plus de 80 ans. Pour connaître la date limite à laquelle la dose de rappel doit être faite, l'Assurance maladie propose un téléservice Mon rappel Vaccin Covid.

L’inscription se fait via le numéro national 0800 009 110 ou en appelant directement un centre de vaccination référencé sur sante.fr. Ou en utilisant les plateformes de prise de rendez-vous médical en ligne - Doctolib, Maiia et Keldoc. Les injections se font également en ville chez le médecin et le pharmacien sans prescription médicale.

• Les adolescents de plus de 12 ans sans comorbidités, sont éligibles à la vaccination avec le vaccin de Pfizer/BioNTech. Les mineurs de plus de 16 ans n'ont pas besoin de l'autorisation de leurs parents. Pour les autres, âgés de 12 à 15 ans, l'autorisation d'un seul parent est requise.

Les enfants de 5 à 11 ans en surpoids et à risque de faire une forme grave de la maladie sont éligibles à la vaccination depuis le 15 décembre. Les autres depuis le 22 décembre. Ils bénéficient du vaccin Pfizer/BioNTech avec un dosage pédiatrique adapté.

• Le vaccin Moderna n'est plus recommandé pour les personnes de moins de 30 ans. Le vaccin Janssen est réservé aux plus 55 ans tout comme AstraZeneca qui n'est quasiment plus administré en France.

• Le vaccin de Novavax est réservé aux aux personnes de plus de 18 ans.

Faut-il se vacciner si on a déjà eu le Covid ? Les personnes ayant déjà développé une forme symptomatique ou asymptomatique du Covid-19 n'avaient besoin que d'une seule dose de vaccin pour être totalement vaccinées. Mais une dose de rappel est maintenant recommandée, elle doit être faite trois mois après la dernière injection ou après l'infection au Covid-19 si la contamination a eu lieu après la primo-vaccination.

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3. Pfizer, Moderna, AstraZeneca… Quels sont les vaccins disponibles contre le Covid-19?

L’OMS recense plusieurs dizaines de candidats vaccins contre le SARS-CoV-2 en phase d’essais cliniques chez l’homme à travers le monde.

En Europe, cinq vaccins ont pour le moment été autorisés par la Commission européenne après avis favorable de l’Agence européenne du médicament (EMA). Celui du germano-américain Pfizer/BioNTech le 21 décembre 2020, celui de l’américain Moderna le 6 janvier 2021. Un troisième vaccin, celui de l'anglo-suédois AstraZeneca/Oxford a été approuvé le 29 janvier 2021 par l’EMA. Enfin le vaccin de l'américain Johnson & Johnson mis au point par sa filiale Janssen a été approuvé le 11 mars 2021 en Europe. Ils ont, dans la foulée, obtenu de la Haute Autorité de Santé l’autorisation de mise sur le marché français. Depuis fin juillet toutefois, les nouvelles doses livrées d'AstraZeneca sont en France destinées aux pays en développement via Covax, le système de solidarité internationale.

L'Europe a donné son accord à une mise sur le marché du vaccin du laboratoire américain Novavax le 20 décembre 2021. En France, le sérum a obtenu le feu vert de la Haute autorité de santé le 14 janvier dernier.

Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva est en cours d'évaluation et pourrait être disponible en mai 2022.

4. ARN messager, vecteur viral, virus atténué... Quels types de vaccin?

Les vaccins développés contre le coronavirus SARS-CoV-2 utilisent différentes techniques.

Les vaccins à ARN messager (ARNm) : Ce sont ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et CureVac. Pour les deux premiers déjà commercialisés, le taux d’efficacité annoncé est de plus de 90%. Cette technologie très récente utilise des fragments d’ARN du virus qui, une fois dans les cellules de l’organisme, vont leur faire fabriquer des protéines virales qui vont déclencher la réaction immunitaire. Cet ARN est ensuite rapidement éliminé par l’organisme et ne pénètre jamais dans le noyau de la cellule et n’a aucune action sur le génome, précise le ministère de la Santé. L’inconvénient ? Ils ne peuvent être stockés à long terme qu’à très basse température (-70° Celsius pour le premier, -20°C pour le second).

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Les «vaccins à virus inactivé» et les «vaccins à virus vivant atténué» : C’est la méthode la plus courante déjà utilisée pour la grippe, la rubéole ou la rougeole et développée contre le Covid-19 par les chinois Sinovac et Sinopharm et le franco-autrichien Valneva. Ces vaccins reposent sur une injection du virus entier préalablement rendu inoffensif afin de déclencher une réponse immunitaire en cas d’infection.

Les vaccins à «vecteur viral non réplicatif» : Ce sont ceux d’AstraZeneca et Johnson & Johnson. Un virus inoffensif est utilisé pour transporter le matériel génétique du coronavirus, fabriquant la protéine qui enclenchera une réponse immunitaire. Ils présentent l’avantage d’être conservé à la température d’un réfrigérateur, soit entre deux et huit degrés Celsius.

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Le vaccin développé par Sanofi Pasteur avec l’anglais GSK et celui de Novavax sont basés sur la méthode de protéine recombinante. On ne présente pas le virus en entier, mais des fragments de son enveloppe ou son enveloppe vidée du virus. Les vaccins contre l’hépatite B ou le papillomavirus sont fabriqués selon cette méthode.

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5. Pourquoi se faire vacciner?

La vaccination contre le Covid-19, qui est gratuite en France, n’est pas obligatoire sauf pour les soignants, les professionnels travaillant avec des personnes fragiles et les gendarmes. L’objectif de la campagne déterminé par le ministère de la Santé est de faire baisser le nombre des formes graves de COVID-19 et empêcher ainsi la saturation des services hospitaliers. Le second objectif plus incertain est de réduire le risque de transmission du virus d’une personne à l’autre. Or, si le vaccin protège d’une infection «profonde», le virus peut éventuellement être transmis, sans provoquer de symptôme autre qu’un léger rhume. La contagiosité sera donc plus faible mais pas éliminée. Le respect des gestes barrières reste donc de mise en attendant une immunité collective qui ne serait pas atteignable en 2021 selon l’OMS.

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Se faire vacciner facilite les déplacements et la vie quotidienne. Il permet d'éviter les tests. Initialement prévu pour les rassemblements de plus de 1000 personnes et les discothèques, le passe sanitaire a été élargi aux lieux culturels et de loisirs, aux restaurants, bars et trains. Il est constitué de la preuve d'un test négatif RT-PCR ou antigénique, d'un certificat de rétablissement du Covid-19 ou d'un certificat de vaccination (attestant d'un vaccin reconnu par l'UE, Pfizer-BioNtech, Moderna, AstraZeneca ou Janssen). Le passe sanitaire permet aux voyageurs de se déplacer dans l'espace européen.

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6. Doit-on craindre des effets secondaires?

Les effets secondaires associés aux vaccins anti-Covid autorisés en France sont principalement légers à modérés : des douleurs au point d’entrée de l’injection, frissons, fièvres ou maux de tête. Le vaccin est bien sûr contre-indiqué en cas d’hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients. Les autres contre-indications listées par le ministère de la santé sont le syndrome de fuite capillaire, des réactions graves à une première dose (réaction anaphylactique de grade 2, PiMS, myocardite ou péricardite...)

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a mis en place un dispositif spécifique de surveillance renforcée des effets indésirables des vaccins anti-Covid-19 sur le territoire français. Sur signalement-sante.gouv.fr, les professionnels de santé et les usagers peuvent signaler tout effet indésirable à la suite d’une vaccination. L'ANSM publie chaque semaine sur son site internet un point de situation sur la surveillance des vaccins et les potentielles alertes. Suite à ces dernières, les vaccins d'AstraZeneca et Janssen ont été réservés aux plus de 55 ans (rares cas de thrombose) et le Moderna aux plus de 30 ans (rares cas de myocardite et péricardite évoluant favorablement).

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Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

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L'Humanité

Retraites : le grand revirement de Marine Le Pen

Actu

La candidate du Rassemblement national a entériné, jeudi 17 février, l’abandon de la retraite à 60 ans, qu’elle défendait bec et ongles depuis dix ans.

Benjamin König

C’est la « question centrale du programme que je défends », qui touche à la « juste répartition des richesses et à la conception de notre modèle social (…) après tant de décennies de trahison et de fausses promesses ». C’est par ces mots que Marine Le Pen a entamé la présentation de son projet de réforme des retraites, jeudi, pour mieux noyer le poisson. Car, après plusieurs semaines de tergiversations, il paraissait de plus en plus clair que la cheffe du RN était sur le point d’abandonner un des marqueurs sociaux forts de son projet politique, qu’elle défendait depuis dix ans : le retour à 60 ans de l’âge légal de départ à la retraite. Lors de son premier grand meeting, à Reims, le 5 février, elle n’en a pipé mot.

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Cette fois, si elle a dit croire « au système de protection sociale français », c’était pour mieux le dénoncer au prétexte qu’il aurait été « dévoyé et ouvert au monde entier ». Dans le détail, son projet ne fait nulle mention de l’âge légal, aujourd’hui fixé à 62 ans. Il ne sera possible de partir à 60 ans à taux plein qu’à deux conditions : avoir commencé à travailler entre 17 et 20,5 ans, et avoir cotisé et validé 40 annuités. Pour la tranche suivante, ceux qui ont commencé à travailler entre 21 et 24,5 ans, la cheffe du RN propose « un système progressif de 160 à 168 trimestres de cotisations » pour un départ entre « 60,75 et 62 ans ». Pour les autres, les 42 années de cotisations seront maintenues et l’âge effectif de départ à la retraite monterait donc à 67 ans. Et si elle a bien évoqué la question de la pénibilité, elle n’a en rien détaillé les modalités de sa prise en compte.

Des gages aux patrons

Pourtant, voici à peine plus de trois mois, le 15 novembre 2021, Marine Le Pen, déjà candidate à l’élection présidentielle, exposait sa vision du sujet : « La manière dont vivent nos aînés, pour moi, c’est un marqueur de civilisation. » Elle critique alors « la vision ultralibérale (qui) consiste à dire qu’il faut un allongement indéfini de la durée de travail ». Et met en avant « un choix budgétaire » pour financer ce départ à 60 ans. Début février, Marine Le Pen et son entourage réfutent encore tout virage. « Rien ne change ! avance Philippe Ballard, l’ex-journaliste devenu directeur de la communication : Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, et tous les autres auront aussi 40 annuités pour partir à la retraite. » Raté. En réalité, ce changement de pied avait déjà été esquissé dès janvier dernier. Tout à sa volonté de se « présidentialiser », la candidate avait montré patte blanche lors de son déjeuner avec le mouvement Ethic (Entreprises de taille humaine, indépendantes et de croissance), un organisme patronal inféodé au Medef. « C’est un vrai problème », lui ont alors lancé les patrons présents, à propos du financement de l’âge légal à 60 ans. Marine Le Pen leur répond déjà que son seul objectif est d’éviter que des salariés ayant commencé à travailler avant 20 ans ne doivent attendre l’âge légal de 62 ans. Et donne des gages pour le reste…

Course à l’échalote

Ce recul est d’autant plus criant que les programmes des deux élections présidentielles précédentes sont des plus clairs. Celui de 2017 indique : « Engagement n° 52 : fixer l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations pour percevoir une retraite pleine. » En 2012, il était plus net encore, puisque à l’âge légal de 60 ans et aux 40 annuités s’ajoutait un « élargissement de l’assiette aux revenus du capital pour financer l’ensemble des prestations ». Mais là encore, il y avait un loup libéral : cet élargissement de l’assiette était justifié par une « perte de compétitivité » due aux cotisations.

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Si, à l’instar d’autres propositions comme la sotie de l’euro, Marine Le Pen fait machine arrière sur celle centrale des retraites, c’est également en raison de la bataille qui se joue à droite et à l’extrême droite entre la cheffe du RN, Éric Zemmour et Valérie Pécresse. Cette dernière annonce un âge légal de 65 ans, quand l’ex-chroniqueur du Figaro parle de 64 ans. Dans cette course à l’échalote, Marine Le Pen a été critiquée jusque dans son camp pour des positions jugées bien trop « sociales », notamment de la part de l’aile ultralibérale et conservatrice qui refuse ce que ses partisans nomment le « national-populisme ». C’est cette fraction du RN, politiquement plus encline à l’union des droites, qui a pour partie rejoint Éric Zemmour. Jeudi, Marine Le Pen a ponctué son laïus d’une formule traditionnelle du RN : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas. » Difficile à croire.

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L'Humanité

Retraites. Le Pen retour aux fondamentaux...ultra-libéraux

Actu

Promesse phare de son programme de 2017, la retraite à 60 ans a été rayée d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite. Après l’abandon de la sortie de l’euro, ses mesures fiscales ou les exonérations de cotisations promises aux patrons, c’est une étape de plus vers un retour à la ligne libérale pure et dure de son père.

Julia Hamlaoui

L’embarras a été de mise toute la semaine dans les rangs du RN. Sans prévenir personne, Marine Le Pen a opéré un virage stratégie sur une question essentielle : la retraite. Sous la pression de l’ultralibéralisme assumé d’Eric Zemmour, le vernis « social » de celle qui se targue de parler aux classes populaires se craquelle chaque jour un peu plus. Promesse phare de son programme de 2017, le retour à la retraite à 60 ans a été rayé d’un trait de plume par la candidate d’extrême droite, qui renoue avec les fondamentaux économiques de son père.

Le scénario s’est joué en plusieurs actes. À l’occasion du premier meeting de Marine Le Pen à Reims le 5 février, qui valait « convention présidentielle », son site de campagne est dévoilé. Il contient 22 mesures dont celle portant sur les retraites. En la matière, il s’agit de « refuser tout allongement de l’âge de départ à la retraite » et de « permettre à ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, pendant quarante annuités, de prendre leur retraite à 60 ans », est-il indiqué . Dans la foulée, l’équipe de campagne plaide l’erreur de ponctuation : « Il manque une virgule, plaide dans le Monde Philippe Ballard, directeur de la communication.  Ceux qui ont commencé à 20 ans partent à 60 ans, virgule, et tous les autres auront aussi quarante annuités pour partir à la retraite. Rien ne change ! » Mais en fait non. Sur le plateau de France 2, Marine Le Pen persiste et signe : « Ce sera progressif. Tous ceux qui seront entrés avant 24 ans dans le monde du travail auront un avantage » pour partir à la retraite qui sera « très important entre 17 et 20 ans » puis « important jusqu’à 24 ans ». Exit donc la retraite à 60 ans pour tous qu’elle avait piquée à la gauche, histoire de séduire un électorat déçu, mais qu’elle ne pouvait financer faute de s’attaquer à la répartition de la valeur ajoutée. D’ailleurs, son entourage tente de minimiser, plaidant une simple « inflexion » liée au contexte budgétaire post-crise sanitaire.

Ce virage à 180 degrés a déjà été opéré sur d’autres sujets (lire notre décryptage Marine Le Pen, ou la grande arnaque sociale). La sortie de l’euro a disparu des radars tandis que l’idée que la «  dette doit être remboursée » est désormais assumée. Outre convaincre les libéraux tentés par un autre candidat d’extrême droite, « ce ­retour à une orthodoxie économique vise à se présidentialiser », avance Bruno Cautrès, politologue au Cevipof. Ses mesures fiscales sont du même tonneau, entre maintien de la flat tax et suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans. Elle propose aussi comme perspective aux jeunes chômeurs « une dotation en fonds propre égale à leur apport » pour créer leur entreprise – presque du Macron dans le texte. Quant à l’augmentation des salaires, comme les autres candidats à droite et à l’extrême droite, face à l’impératif d’agir pour le pouvoir d’achat, Marine Le Pen procède à un tour de passe-passe. Elle propose d’exonérer de cotisations patronales les hausses de 10 % accordées à l’ensemble des salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic. Des cotisations qui sont censées participer au financement de la protection sociale… des salariés.

Gageons que ce retour à la doxa libérale aura au moins le mérite de mettre en lumière l’arnaque sociale qu’a toujours été le programme de l’extrême droite.

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Le Figaro

Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine : un allègement trop rapide?

Camille Lestienne

Alors que le rebond de l'épidémie se confirme, l'OMS juge que la levée des restrictions a été trop brutale en France et en Europe.

Bonjour,

Beaucoup le pensent, l'OMS le dit. Alors que les contaminations repartent à la hausse en France et en Europe, la levée des restrictions aurait été trop rapide. Et pourtant, ne vaut-il pas mieux apprendre à vivre avec le virus tout en continuant à le contrer par la vaccination et les traitements? La Chine choisit, elle, de continuer sa stratégie zéro Covid alors qu’Hongkong commence à alléger (un peu) les contraintes.

Et sinon, quoi de neuf sur le Sars-CoV-2? Bonne nouvelle, la transmission du virus de la mère à l'enfant né ou à naître est très limitée selon une étude. On apprend aussi que les hommes ont payé en 2021 un plus lourd tribut à la maladie. Enfin, retrouvez le portrait de l'épidémiologiste Martin Blachier, activiste télévisuel et «rassuriste» controversé.

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro.

1. Une levée des restrictions trop brutale?

Trop rapide. Serions-nous allés trop vite dans la levée des restrictions? C'est ce qu'a déploré mardi l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) face à la nouvelle envolée des contaminations. «Les pays où nous observons une hausse particulière sont le Royaume-Uni, l'Irlande, la Grèce, Chypre, la France, l'Italie et l'Allemagne», a souligné Hans Kluge, le directeur de l'OMS en Europe. «Ces pays ont levé les restrictions brutalement de “trop” à “pas assez”». D'autant plus que le «sous-variant» d'Omicron, le BA.2, est une fois et demie plus contagieux que l'original, selon une étude. Mais si «la pandémie de Covid-19 semble jouer le jeu de l'éternel recommencement, repoussant sans cesse une fin maintes fois annoncée», l'heure n'est plus à l'inquiétude, analyse Vincent Bordenave du service Sciences du Figaro. Grâce à la vaccination, la stratégie de «vivre avec le virus» apparaît possible. Et cela malgré le rebond actuel qui devrait être absorbé assez facilement par notre système de soins. «Si cela se confirmait, nous nous dirigerions ainsi vers une sorte de normalisation du virus, avec des vagues successives de moins en moins importantes», ajoute le journaliste.

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Les chiffres à retenir en France

  • 1564 malades en soins critiques (-40 depuis la veille)
  • 20.653 patients hospitalisés (-89 depuis la veille)
  • 145.560 nouveaux cas détectés (contre 108.832 il y a une semaine)
  • 91 décès en 24 heures à l'hôpital (141.319 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)

Source : Santé publique France au 23 mars

Accros au masque. Après l'allègement des mesures sanitaires le 14 mars dernier, c'est au tour de l'isolement des cas contact d'être abandonné. Depuis lundi, les personnes non vaccinées qui ont été en présence d'une personne positive au Covid-19 n'ont plus à s'isoler. Même régime pour les élèves non vaccinés des collèges et des lycées. Le port du masque en intérieur est en revanche «fortement recommandé pendant 7 jours après la survenue du cas confirmé», souligne le ministère de l'Éducation nationale. Des établissements scolaires privés bretons vont cependant plus loin et ont décidé de réimposer le masque en intérieur malgré les décisions gouvernementales. Une «décision unilatérale et non réglementaire», dénonce le rectorat de Rennes. Quant aux Cinémas, commerces... Est-il légal de continuer à imposer le port du masque aux salariés et aux visiteurs ? Il leur faudrait apporter une justification fondée sur une analyse des risques spécifiques à leur activité.

2. Vu de Chine

En Chine, pas de relâchement. La semaine dernière, le président Xi Jinping a ordonné de poursuivre la politique du zéro Covid et ses stricts confinements. Et pourtant, la faible immunité collective du pays est perçue par les plus critiques du régime comme un point faible par rapport à l'Occident. À cela s'ajoute la moindre efficacité des vaccins chinois par rapport à celle des vaccins à ARN messager dont le pays est dépourvu. «Beaucoup d'experts peinent à comprendre comment la Chine, si prompte à se mesurer aux Occidentaux, a laissé passer le train de l'ARN messager», rapporte Keren Lentschner du Figaro économie. À Hongkong, toujours en proie à une flambée épidémique, un assouplissement des restrictions a été entamé. Ce n'est pas encore suffisant pour des scientifiques réputés qui exhortent les autorités à considérer le Covid comme une maladie endémique et à mettre l'accent sur la vaccination, faute de quoi Hongkong «restera un port fermé pour toujours».

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3. Quoi de neuf sur le Covid?

Transmission limitée au bébé. Selon des chercheurs de l'OMS et de l'université de Birmingham (Royaume-Uni), la transmission du Covid-19 de la mère à l'enfant né ou à naître est limitée. «Le taux global de positivité du Sars-CoV-2 chez les bébés nés de mères infectées est faible» (inférieur à 2%), écrivent les auteurs de l'étude, et plus encore si on se limite à l'exposition au virus durant l'accouchement et immédiatement après (moins de 1%). Attention toutefois, le Covid reste dangereux pour la femme enceinte qui risque davantage de développer une forme sévère et/ou d'accoucher prématurément. D'où l'importance de la vaccination avant ou lors de la grossesse.

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Un vaccin français? Le vaccin de la biotech franco-autrichienne Valneva, basée à Saint-Herblain, près de Nantes, pourrait arriver sur le marché en mai. «On espère pouvoir avoir fin avril l'enregistrement final de la part de l'Agence européenne du médicament», a indiqué jeudi dernier son directeur général, pour de «premières livraisons aux États membres quelques semaines plus tard». Le produit de Valneva n'utilise pas la technologie de l'ARN messager mais celle, plus classique, du virus inactivé et pourrait convaincre les récalcitrants à l'ARN messager.

Les chiffres de la vaccination en France

  • 54,2 millions de personnes ont reçu une première dose (80,5% de la population).
  • 53,3 millions de Français ont un schéma vaccinal complet (79,1% de la population).
  • 39,4 millions de doses de rappel administrées.

Source : Ministère de la Santé au 23 mars

4. Le portrait

Le Figaro Magazine s'est intéressé à Martin Blachier, figure incontournable et controversée des plateaux de télévision depuis le début de la crise sanitaire. Tour à tour «affoliste» ou «rassuriste», l'épidémiologiste de 36 ans s'est imposé dans la sphère médiatique et publie aujourd'hui un livre Méga gâchis. Histoire secrète de la pandémie. Il y dézingue à tout va l'Institut Pasteur qui «prévoit presque tout et son contraire, histoire probablement de ratisser large et de ne pas être contredit» ou, encore, le Conseil scientifique, coopté «sans aucun contradictoire, sans aucune procédure officielle», rapporte Judith Waintraub.

5. Masque et passe

Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:

Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.

Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.

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6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

  • Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
  • Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
  • Utiliser des mouchoirs à usage unique
  • Eviter de se toucher le visage
  • Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
  • Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.

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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.

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À la semaine prochaine.

Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

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L'Humanité

Éditorial. Projet de société

Éditorial

Jean-Emmanuel Ducoin

Par Jean-Emmanuel Ducoin

Les hasards du calendrier s’avèrent parfois facétieux, sinon taquins. Ainsi donc, ce lundi 24 janvier, à la même heure, deux hommes donnaient une conférence de presse. D’un côté, le candidat communiste Fabien Roussel exposait les grandes lignes de son programme. D’un autre côté, Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, détaillait les propositions du patronat pour la présidentielle. Vous l’avez compris : le choc des idées. Et, bien au-delà, deux projets de société absolument frontaux. Deux visions du monde, en quelque sorte.

PCF / Medef : une élection, deux projets que tout oppose

Salaires, emploi, retraites, fiscalité, temps de travail, aides aux entreprises, rôle de l’État, etc. Les sujets de débat et de discorde ne manquent pas, au moment où se profile une séquence électorale décisive pour l’avenir du pays. Nous connaissons le dilemme. Est-il possible, oui ou non, de rompre avec le libéralisme politique et économique par lequel toute visée de développement authentiquement humaniste se confronte à la sauvagerie de l’argent, des profits et de la haute finance du capitalisme globalisé. Avec la droite et son extrême, sans oublier Emmanuel Macron bien sûr, le système n’a rien à craindre. Ce qu’ils nomment tous « réformes » ne sont rien d’autre que la continuation de la contre-révolution néolibérale qui atomise le monde du travail et continue de creuser les inégalités.

Le choc des idées et, bien au-delà, deux visions du monde.

Soyons clairs : l’ambition programmatique des « jours heureux » n’est pas un rêve désincarné. Les propositions, concrètes, disent « quelque chose » de l’ampleur de la tâche en tant qu’exigence de gauche. Le Smic à 1 500 euros net ; 500 000 emplois en plus dans les services publics ; un revenu étudiant à partir de 850 euros ; la nationalisation d’EDF ; le triplement de l’ISF. Les exemples foisonnent et participent désormais du débat public – avec d’autres –, sachant que les Français placent largement en tête de leurs préoccupations la crise sociale et le pouvoir d’achat, comme en témoigne un sondage Ipsos pour France Inter.

Un petit rappel, comme pour s’en inspirer. Le geste que posèrent les révolutionnaires de 1946 en créant le régime général consistait à socialiser une part importante de la valeur dans un régime unique qu’ils gérèrent eux-mêmes pour produire une autre valeur que la valeur capitalistique. Au XXIe siècle, l’enjeu se situe au moins au même niveau !

Présidentielle 2022geoffroy roux de bézieuxpcfMedef
Le Figaro

Covid-19 : dans quels lieux le passe sanitaire est-il encore obligatoire ?

Le Figaro

FOCUS - Le passe vaccinal est suspendu en France depuis le 14 mars mais le passe sanitaire est encore exigé dans les établissements de santé.

Moins de deux mois après son entrée en vigueur le 24 janvier dernier, le passe vaccinal a été suspendu le 14 mars, tout comme le port du masque dans la plupart des lieux publics. La raison ? Malgré un rebond récent des contaminations au Covid-19, les indicateurs hospitaliers se sont stabilisés. Le sésame vaccinal n'est ainsi plus exigé, ni dans les lieux de loisirs et de culture, activités de restauration commerciales, foires et salons professionnels, ni dans les transports publics longue distance interrégionaux (vols intérieurs, trajets en TGV, Intercités et trains de nuit, cars interrégionaux).

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Mais si le passe vaccinal n'est plus, le passe sanitaire est toujours obligatoire dans certains lieux. Le Figaro fait le point.

Comment activer le passe sanitaire ?

Le passe sanitaire se présente sous la forme d'un QR code stocké dans l'application TousAntiCovid ou en format papier. Il peut être activé par plusieurs documents :

  • Un certificat de vaccination attestant d'un schéma vaccinal complet de plus de sept jours (avec une dose de rappel pour les majeurs sauf en cas d'infection plus de trois mois après la deuxième dose).
  • Un test PCR ou antigénique négatif de moins de 24 heures.
  • Un certificat de rétablissement (test positif d'au moins 11 jours et de moins de 4 mois pour les personnes non vaccinées ou d'une durée illimitée pour les personnes vaccinées).
  • Un certificat attestant une contre-indication médicale à la vaccination.

Dans quels établissements faut-il présenter un passe sanitaire?

Le passe sanitaire est exigé pour les personnes de plus de 12 ans, accompagnants ou visiteurs, se rendant dans les établissements de santé suivants:

  • Les hôpitaux, cliniques, établissements médico-sociaux.
  • Les maisons de retraites, Ehpad.
  • Les établissements accueillant des personnes en situation de handicap.

Les patients qui ont un soin programmé à l'hôpital doivent se munir d'un passe sanitaire, sauf décision contraire du chef de service. L'obligation est évidemment levée dans toutes les situations d'urgence.

En revanche, l'obligation vaccinale pour les soignants (avec une dose de rappel) est maintenue, a précisé le premier ministre sur TF1 le 3 mars dernier.

Puis-je voyager sans passe sanitaire ?

Oui en France, en trains, cars ou avions, mais le passe sanitaire peut être exigé lors du passage des frontières dans le cadre de voyages de/vers la France et dans certains territoires d'Outre-mer où des restrictions sont maintenues. Les voyageurs doivent toujours se conformer aux règles du pays de destination en Europe ou ailleurs. Certains pays comme l'Irlande ou l'Islande n'exigent plus aucun document de santé, preuve de vaccination ou test alors que d'autres imposent une vaccination complète.

En France, les autorités ont établi une classification par couleur des pays du monde en fonction du niveau de circulation du virus et de la présence de variants du Covid-19. Le service voyage du Figaro tient à jour la liste des pays classés aujourd'hui en vert ou en orange. Depuis le 1er juillet 2021, le QR code présent sur le passe sanitaire français peut être lu partout en Europe, directement dans l'application TousAntiCovid ou au format papier, en français et en anglais.

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Jusqu'à quand?

Le recours au passe sanitaire est possible jusqu'à l'été. Après des débats houleux à l'Assemblée nationale et au Sénat, la loi de vigilance sanitaire publiée au Journal officiel du 11 novembre 2021 a prolongé jusqu'au 31 juillet 2022 le régime de sortie de l'état d'urgence sanitaire. Elle prévoit notamment la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu'à cette date si la situation sanitaire le justifie.

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En Europe, les règles relatives à la présentation par les voyageurs de leur certificat COVID numérique de l'UE pour leurs déplacements dans l'Union sont prévues au plan juridique jusqu'au 30 juin 2023, selon.

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Le Figaro

Gifle, larmes et gros câlins : les photos «émotions fortes» des Oscars 2022

Leonie Dutrievoz

De la joie, de l'amour et un geste choc : telle a été la recette des Oscars 2022. Retour en images sur les moments forts cette 94e cérémonie.

Il y a eu des moments nostalgiques, un peu fous, drôles, quelques larmes ou encore plein d'amour. Dimanche 27 mars 2022, la cérémonie des Oscars a accueilli son lot péripéties. L'événement a débuté avec un traditionnel tapis rouge de stars profitant d'un bain de foule sous les flashs des appareils photos. Jessica Chastain et sa robe sirène, Jason Momoa coiffé d'une jolie tresse et d'un chouchou rose, Kristen Stewart et son short Chanel ou encore Jada Pinkett-Smith et sa longue traîne bouffante... Les célébrités ont tout fait pour marquer les rétines, et les réseaux sociaux.

Les moments forts des Oscars 2022

Dans la salle, Al Pacino, Francis Ford Coppola et Robert De Niro sont montés sur scène pour un hommage au Parrain, sorti il y a 50 ans. C'est ensuite Uma Thurman et John Travolta qui ont fait revivre leurs personnages, Mia Wallace et Vincent Vega, en montant sur scène pour reprendre le célèbre twist du film Pulp Fiction. À leurs côtés, Samuel L. Jackson, qui figurait également au casting du film, a reçu un Oscar d'honneur. Autres images fortes : les étranges grimaces de Nicole Kidman, les larmes de Billie Eilish, ou encore le câlin d'Anthony Hopkins et Jessica Chastain.

En vidéo, les larmes de Will Smith qui remporte l'Oscar du meilleur acteur

Une gifle, des récompenses et des larmes

Mais le moment le plus mémorable de la soirée restera la gifle de Will Smith. L'acteur s'en est pris violemment à l'humoriste Chris Rock lorsque ce dernier a fait une blague sur sa femme, Jada Pinkett-Smith, a propos de son alopécie. Un geste choc qui ne l'a pas empêché de monter sur scène, quelques minutes plus tard, pour recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour son rôle dans La méthode Williams, et de prononcer un discours de remerciement et d'excuses, les larmes aux yeux.

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La gifle Will Smith ne doit pas faire oublier les femmes mises à l'honneur durant la cérémonie. Celle-ci était notamment présentée par les actrices Amy Schumer, Wanda Sukes et Regina Hall. L'Oscar de la meilleure réalisatrice a été attribué à Jane Campion pour son film The Power of Dog ,  faisant d'elle la troisième femme à recevoir une telle distinction après Kathryn Bigelow (Démineurs) et Chloe Zhao (Nomadland). Côté récompenses, Ariana DeBose a remporté l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation d'Anita dans West Side Story de Steven Spielberg, et Jessica Chastain a été sacrée meilleure actrice pour son interprétation de télé évangéliste dans le film Dans les yeux de Tammy Faye .

Iris Knobloch, élue première femme présidente du Festival de Cannes

L'ancienne PDG de WarnerMedia succédera à Pierre Lescure, bras droit de Thierry Frémaux au Festival de Cannes depuis 2014, dès le 1er juillet.

En vidéo, Léa Drucker, une présidente face à l'extrême droite dans Le Monde d'hier

Entre conte moral et thriller politique, le film de Diastème réunissant Léa Drucker et Denis Podalydès résonne étrangement avec l'actualité. Trois raisons de le voir.

Regarder la vidéo

Victoria Bedos : «Le remake de La Famille Bélier aux Oscars ? C'est tellement énorme que j'ai du mal à réaliser !»

La scénariste de La Famille Bélier revient sur le succès du film en France et à l'étranger. Coda, son adaptation américaine, a remporté les trois Oscars, dont celui du meilleur film.

Le Figaro

L’Île aux trente cercueils: trois raisons de voir ou revoir la série de 1979

  • Par  Julia Baudin
  • Mis à jour le 28/03/2022 à 19:26
  • Publié le 28/03/2022 à 19:26

En marge de la diffusion, sur France 2, de L’Île aux trente cercueils, avec Virginie Ledoyen dans le rôle principal, la plateforme de l’INA, Madelen, rediffuse l’adaptation de 1979, avec Claude Jade.

Parce qu’elle donne envie de lire ou de relire l’œuvre de Maurice Leblanc

Publié en feuilleton à la fin de la guerre de 1914, L’Île aux trente cercueils de Maurice Leblanc se situe à mi-chemin entre littérature «gothique», roman populaire et œuvre politique. Une héroïne connaît de multiples épreuves. Une force mystérieuse déchaîne les éléments et sème l’épouvante. Une prophétie très ancienne se réalise, selon laquelle les trente écueils deviendront bientôt les trente cercueils de trente habitants de l’île de Sarek et quatre femmes, dont trois Bretonnes, seront mises en croix... L’étrangère, l’héroïne, s’appelle Véronique d’Hergemont. Enlevée à son père par Alexis Vorski, un aristocrate à la réputation sulfureuse, elle est, dès la naissance de son premier enfant, rattrapée par un funeste destin, et finit par prendre le voile. Jusqu’à ce qu’une étrange série d’indices la conduise, quatorze ans plus tard, vers l’île maudite. Isolement, vents déchaînés, meurtres, disparitions, sous-terrains, brumes opaques, trésor, grottes creusées par le marnage, maisons en ruines... Tout, dans ce roman, peut-être le plus méconnu du créateur d’Arsène Lupin, est mis en place pour produire un climax digne des meilleurs romans et nouvelles fantastiques de la première moitié du XXe siècle qui, en toile de fond, décrivent l’époque tumultueuse et sombre que l’Europe toute entière traverse. Leblanc n’est certes pas le plus grand des auteurs. On lui doit néanmoins les aventures épiques du gentleman cambrioleur. On lui doit aussi d’avoir donné une épaisseur inédite au personnage de Véronique d’Hergemont, pas seulement femme et victime, mais aussi courageuse, aventurière et prête à tout pour retrouver ceux qu’elle aime.

Parce qu’elle est beaucoup plus impressionnante que la version diffusée ces jours-ci sur France 2

On a tous en mémoire - à tout le moins ceux qui regardaient la télévision à la fin des années 1970 - les scènes d’épouvante de la minisérie diffusée en 1979 sur Antenne 2. Adaptée de Leblanc par Robert Scipion (La Poupée sanglante, d’après Gaston Leroux) et mise en images par Marcel Cravenne (Sous la terreur, Danse de mort...), ses six épisodes suivent assez fidèlement la trame du roman, mettant l’accent sur sa dimension mystique et sur le personnage de Véronique D’Hergemont plutôt que sur l’entrée en scène d’Arsène Lupin dont l’adaptateur avait jugé l’arrivée dans le récit trop tardive ou grotesque pour ne pas gâcher l’aspect fantastique de son œuvre. Claude Jade campe une héroïne dont il eut été facile de faire une figure de martyr mais dont on a au contraire mis en avant l’audace, la détermination et le courage. La série est dépourvue de sa dimension historique mais on n’oublie pas que Véronique est une allégorie de ces milliers de femmes qui ont traversé la Première Guerre mondiale sans mettre un genou à terre, travaillant à la place des hommes envoyés au front, nourrissant leurs familles, fondant de l’acier et des armes avant d’enfiler leurs tabliers d’infirmières. Claude Jade, magnifique, donne la réplique à Jean-Paul Zehnacker et à Georges Marchal dans les rôles respectifs du comte Vorsky et d’Antoine d’Hergement, son père. Et si les dialogues, le ton un peu traînant, sont vaguement désuets, les décors, les visages grimaçants des harpies, la mise en scène quasi expressionniste de la terreur - la scène du gibet particulièrement - font du programme un must de l’épouvante télévisuelle.

Parce que c’est aussi l’occasion de découvrir la plateforme Madelen

L’Île aux trente cercueils est disponible dans son intégralité sur la plateforme de l’INA, Madelen. Pour ceux qui n’en connaissaient pas l’existence, le service est accessible pour 2,99 € par mois et propose un catalogue riche de milliers de références, films, séries, émissions cultes, captations de pièces de théâtre, documentaires, dont les bobines, précieusement conservées dans les silos de l’institution, sont peu à peu numérisées et restaurées. On peut y voir des œuvres, certaines méconnues, de François Truffaut, Claude Chabrol, Alain Resnais, Agnès Varda, Marcel Carné, mais aussi Philippe Labro, Jean-Louis Comolli, Philippe de Broca. Mais aussi des séries, telles Les Nouvelles Aventures de Vidocq, Thierry la Fronde, Les Cinq Dernières Minutes ou Vipère au poing avec l’inoubliable Alice Sapritch dans le rôle de la cruelle Folcoche. Ou encore le meilleur de la collection Cinq colonnes à la une, les plus riches heures de Droit de réponse, émission culte de Michel Polack, et d’Apostrophes. Cerise sur le gâteau, une foultitude de podcasts, d’interviews et d’éclairages apportés sur la télévision et le cinéma par les figures d’aujourd’hui. Le service de streaming de l’INA est disponible sur ordinateur, tablette, mobile et TV avec la fonction CAST.

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Le Figaro

Présidentielle 2022: «La vitalité d’une démocratie»

Yves Thréard

L’éditorial du Figaro, par Yves Thréard.

Tous les candidats, ou presque, étaient sur le pont en ce dimanche de printemps. Alors qu’une forte abstention pourrait marquer le premier tour de la présidentielle dans treize jours, sans doute voulaient-ils faire mentir les sondages. Et montrer, du Trocadéro, à Paris, à la plage du Prado, à Marseille, qu’ils attirent les foules, déchaînent les applaudissements, suscitent encore l’espoir d’autres lendemains.

Cette détermination à vouloir convaincre les électeurs jusqu’au dernier instant va à rebours des commentaires souvent narquois entendus jusqu’ici. Après des mois de campagne éprouvants et des passages à vide pour chacun des prétendants, elle traduit à sa façon la noblesse du débat politique. Rien n’est effectivement écrit à l’avance, seul le verdict des urnes compte. Et l’expérience nous a appris que celui-ci pouvait réserver beaucoup de surprises. C’est à cette aune-là que la vitalité d’une démocratie se juge, ce que nombre de peuples bâillonnés, y compris en Europe, nous envient.

On dit cette campagne singulière, car elle serait reléguée au second plan de l’actualité. La longue crise sanitaire, qui a causé la mort de quelque 140.000 personnes en France, puis la guerre en Ukraine, dont nul ne peut prédire le déroulement, auraient détourné l’attention des électeurs. C’est pourtant l’effet inverse que ces deux événements devraient produire.

Dans ce contexte angoissant et en partie inattendu, les questions sur l’avenir de notre pays sont plus nombreuses que jamais. Elles portent sur notre indépendance industrielle et militaire, sur les capacités de notre État à remplir ses missions avec efficacité, sur la préservation de notre souveraineté nationale, sur la défense de nos valeurs républicaines…

Ces sujets appellent des réponses qui s’inscrivent dans un projet cohérent, ambitieux, et non dans un catalogue de mesures sans souffle relevant d’un simple esprit gestionnaire. Dans la dernière ligne droite avant le scrutin, les candidats à l’investiture suprême ont donc encore les moyens de faire leurs preuves sur ce front. Et ainsi d’inciter les Français à interrompre leur partie de pêche dominicale. S’il existe un vote utile, c’est bien celui-là, et lui seul…

Benjamin Morel : Éric Zemmour peut-il encore créer la surprise au soir du premier tour ?

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Éric Zemmour se place désormais en quatrième position des sondages, derrière Jean-Luc Mélenchon. L'universitaire Benjamin Morel pense que la guerre en Ukraine et la mobilisation de l'électorat populaire lui portent préjudice.

Soirée électorale écourtée: «TF1 ne fait que consacrer la crise aiguë de la démocratie française»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Le 10 avril, la chaîne TF1 a choisi d'arrêter plus tôt la soirée électorale du premier tour de la présidentielle, pour rediffuser à 21h30 le film culte «Les Visiteurs». L'essayiste et historien, Maxime Tandonnet, explique pourquoi cette décision est loin d'être anecdotique.

Ivan Rioufol: «La fragile légitimité des dirigeants mal élus»

CHRONIQUE - Les «élites», convaincues de leur exemplarité, ne voient le risque d’autoritarisme que chez les autres. Mais la dérive autocratique n’épargne pas, à plus bas bruit, la présidence française et sa propre oligarchie macronienne.

L'Humanité

Les retraités bientôt dans la rue : « Le rapport de force est bouillonnant »

Actu

Lors d’une conférence de presse, l’UCR-CGT a rappelé ses revendications pour améliorer le quotidien des pensionnés touchés de plein fouet par la précarité. De nombreuses actions sont prévues dans les semaines à venir.

Les aînés font entendre leur voix. L’Union Confédérale des Retraités-CGT tenait jeudi une conférence de presse pour rappeler l’urgence de la situation. « Nos revendications prennent la forme d’un triptyque », explique Marc Bastide, secrétaire général de l’UCR-CGT.

La première d’entre elles : l’augmentation des pensions. Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%. Après des années de gel et de baisse, ce minuscule coup de pouce ne change rien à la précarisation endémique des retraités hexagonaux.

Alors que l’inflation s’élève à 3%, la revalorisation de base n’atteint, elle, que 0,4%.

Au quotidien, les conséquences sont palpables. Faute de moyens, nombre d’entre eux font l’impasse sur certains soins. Quant au déclin des services publics de proximité, il ajoute à l’isolement des aînés. « Il ne s’agit pas d’être contre les nouvelles technologies. Mais aujourd’hui, 30% des retraités n’ont pas accès au numérique. Et quand on arrive à la Poste, on se retrouve livré à nous-même face à des automates. Il y a un manque criant de personnel », expose le cégétiste. Les retraités demandent également la mise à disposition d’un bulletin de retraite, afin de pouvoir évaluer le poids des cotisations et de l’imposition et de pouvoir mieux gérer leur budget.

Combien me faut-il pour vivre ?

En ce début d’année, et afin de coller au plus près des préoccupations, l’UCR-CGT a lancé une grande consultation auprès de ses adhérents. Celle-ci porte sur deux grandes questions : de quoi-ai-je besoin ? Combien me faut-il pour vivre ? Ce sondage fait suite à celui commandé par l’organisation auprès de Harris interactive. « Il s’agissait pour nous d’avoir une photographie en temps réel de la situation des retraités », explique Catherine de la CGT.

Mobilisation des retraités. « Il est temps que le gouvernement cesse de nous prendre pour des nantis »

Cette étude révèle notamment que l’énergie, l’alimentation et la santé représentent respectivement 89%, 87% et 64% des postes de dépense des sondés. Cette consultation, « inscrite dans un processus revendicatif », vient s’ajouter à un ensemble d’actions prévues dans les semaines à venir. « Le rapport de force est bouillonnant (…) Il s’agit de le porter vers le haut et d’imposer les questions sociales dans cette présidentielle qui commence », précise Marc Bastide.

Tous se donnent rendez-vous lors de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour la hausse des salaires et des pensions le 27 janvier prochain.

Emile Leauthier

retraitésréforme des retraitescgtpouvoir d'achat des retraités
Le Figaro

Seniors : les secrets pour rester attractif dans un monde du travail impitoyable

Quentin Périnel

NOS CONSEILS - Dans une phase de transition ou de recherche d'emploi après une période de chômage, les seniors n'ont pas tout le temps la cote auprès des recruteurs. Voici comment changer la donne.

Le taux d'emploi des seniors français est l'un des plus faibles d'Europe. Dès l'âge de 45 ans, dans le monde du travail, un actif est considéré comme un senior. Et cela baisse d'années en années... Est-ce trop tôt ? Peut-être. Mais c'est ainsi : année après année, l'ancienneté fait reculer l'employabilité. Si bien que lorsque l'on se retrouve au chômage ou dans une phase de transition/reconversion professionnelle, la jungle de l'emploi est souvent impitoyable. Et retrouver un job devient d'un coup une tâche titanesque. Pas à la mode les seniors ? C'est vrai que les éléments de langage et les tendances en vigueur font plutôt les yeux doux aux jeunes... Les générations Y - qui ne tarderont pas à devenir seniors - et Z, les «jeunes talents», l'innovation, le digital. Les exemples ne manquent pas.

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La bonne nouvelle, c'est qu'il existe des secrets pour «rester à la page», attractif pour les recruteurs, jusqu'à l'heure de la retraite... et même après. Le Figaro a demandé à Anne Hodique, coach professionnelle et partenaire chez Chance, spécialiste des seniors, ses clefs pour éviter les «trous d'airs professionnels» de fin de carrière. Et surtout, ses secrets pour éviter d'être mis sur la touche... «Je me suis moi-même reconvertie en 2014, à 48 ans, explique Anne Hodique. J'étais cheffe de produit dans l'événementiel et cela ne m'apportait plus rien. Aucune satisfaction. Aucun sens. J'ai donc signé une rupture conventionnelle et je me suis lancé dans mon activité.» Selon elle, on accorde en France beaucoup trop d'importance à la notion d'âge... Les clichés vont bons trains et ils sont souvent faux. «En vérité être un senior est un atout, insiste-t-elle. Ils ont mille cartes à jouer pour faire la différence. J'ai bon espoir que le RSE remette du bon sens et que les seniors cessent d'être stigmatisés. C'est une aberration.»

Le senior est loyal et sait prendre du recul

Le premier réflexe à avoir est absolument indispensable : il faut avoir des outils à jour. Le CV, évidemment. Mais surtout, les outils digitaux. Le roi des rois : LinkedIn. Le profil doit être détaillé, fourni, raconter à la perfection qui l'on est vraiment. «Le profil LinkedIn est le reflet de notre personnalité, précise Anne Hodique. Il révèle nos valeurs, ce qui nous fait vibrer, nos aspirations... Les seniors sont 90% à penser qu'il est important d'être sur LinkedIn. Ils ont mille fois raison. Mais pour qu'un profil soit parfait, il faut faire un bilan personnel de qui l'on est vraiment et bien se connaître.» C'est ce fameux profil qui fera sortir du lot. L'environnement dans lequel on se sent bien, la culture d'entreprise que l'on attend... Et surtout ce que l'on attend d'un job et de ses missions.

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Ensuite, il est primordial de valoriser le savoir être et ses qualités humaines, communément appelées soft skills. Généralement, les seniors sont des personnalités lucides, calmes, qui savent prendre du recul, qui ont un sens de la hiérarchie et un respect du management... Ce sont également des profils très loyaux envers leur employeur : ils n'appartiennent pas à la «génération zapping» qui a la bougeotte et qui change de boîte tous les ans... «Les seniors sont des collaborateurs à qui l'on peut faire confiance, ajoute Anne Hodique. Ils connaissent très bien leurs forces et leurs faiblesses, ils ont appris de leurs expériences passées, ils ont des capacités d'adaptation énormes, sont fiables, et généralement assez flexibles sur les horaires. Leurs enfants ont grandi et sont donc autonomes.» Tous ces critères renforcent l'attractivité des seniors et leur importance dans une organisation.

Transmission et complémentarité avec les juniors

Le réseau, c'est capital. En théorie, du fait de son expérience, chaque senior a un réseau, une solide connaissance du marché, des acteurs... C'est un argument rassurant pour un employeur. Mettre en valeur ce réseau et savoir le vendre est donc indispensable pour être attractif. Pour certains métiers - comme celui de commercial par exemple - c'est même là que tout va se jouer... Ou presque. Il faut également identifier et savoir vendre ses compétences dites «transférables» dans plusieurs situations et plusieurs métiers. Car Dieu merci, chaque compétence n'est pas valable uniquement pour un métier ! «Il ne faut pas oublier non plus la vie privée, qui est un vivier de compétences, rappelle Anne Hodique. La parentalité, le bénévolat, les passions... Ce sont des éléments essentiels dans la vie professionnelle et l'expérience, même si cela sort des murs de l'entreprise.»

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Les seniors ont aussi un rôle primordial à jouer dans la transmission, et dans la complémentarité avec les juniors. Se séparer des seniors est parfois absurde : ils sont l'Histoire d'une entreprise, en connaissent les rouages, les qualités, les failles... «Tout âge a des savoirs et des histoires à raconter à un autre, conclut Anne Hodique. Le management intergénérationnel, le mentoring, sont des méthodes qui ont fait leurs preuves. Les seniors sont une vraie écoute et ont une vraie liberté de parole par rapport aux juniors. Ils apportent leur aide précieuse dans des situations délicates.» Enfin, il faut savoir qu'embaucher des seniors peut constituer un avantage financier pour les recruteurs. L'État propose en effet des aides pour inciter les entreprises à «vieillir» le recrutement. Et, pour toutes les raisons évoquées plus haut, l'idée ne semble en effet pas complètement absurde...

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Revivez le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro

John Timsit

La percée de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages, la question corse qui intervient dans la campagne et la négociation dans la crise ukrainienne étaient au centre de ce nouveau numéro, présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.

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Pour le onzième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré de Marie Visot, rédactrice en chef adjointe au service Économie du Figaro, de Patrick Saint-Paul, rédacteur en chef du service International du Figaro, et de Wally Bordas, journaliste au service Politique du Figaro.

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Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?», «Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?», et «Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?»

En hausse dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon a-t-il raison d'y croire ?

Va-t-il retrouver la dynamique de 2017 ? C'est en tout cas ce que le leader insoumis espère dans ces derniers jours de campagne. Jaugé à 14-15% dans les sondages, Jean-Luc Mélenchon compte sur sa capacité à mobiliser ses troupes et à jouer la carte du vote utile à gauche pour confirmer sa troisième place, voire se faufiler pour affronter Emmanuel Macron. Alors qu'il a su effectuer une nouvelle démonstration de force dimanche dernier place de la République, à Paris, Jean-Luc Mélenchon sait que la marche reste haute. D'autant que Marine Le Pen, à la deuxième place, conforte sa position depuis quelques jours et rehausse le seuil du second tour.

Emmanuel Macron n'est-il pas en train de brader la Corse ?

Après l'agression d'Yvan Colonna dans sa prison il y a trois semaines, la Corse avait connu plusieurs jours de violences. Des tensions qui avaient poussé Gérald Darmanin à se rendre sur l'île de Beauté et à laisser entendre que le gouvernement pourrait aller «jusqu'à l'autonomie» et donc céder du terrain aux indépendantistes. Une déclaration qui a provoqué l'ire des oppositions qui accusent Emmanuel Macron de laisser la rue dicter sa politique en pleine campagne électorale.

Y a-t-il encore une place pour la négociation en Ukraine ?

Alors qu'Emmanuel Macron multiplie les appels diplomatiques avec ses homologues ukrainien et russe pour tenter de résoudre le conflit qui fait rage à l'est de l'Europe, les combats sur le terrain ne se calment pas. D'autant que si l'armée de Vladimir Poutine n'avance pas aussi vite que le dirigeant russe le souhaiterait, les villes de Marioupol, d'Odessa et la capitale Kiev restent sous une forte pression militaire. Dans ce contexte, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a décidé de faire quelques pas vers l'apaisement, en demandant notamment une rencontre avec le maître du Kremlin.

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Rendez-vous pour un nouveau «Le Club Le Figaro présidentielle» mardi prochain, à 20 heures, sur le figaro.fr

Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs

Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».

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Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

Alexis FeertchakService Infographie

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.

La ligne de front s'étire sur plusieurs centaines de kilomètres au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022, qui s'impose comme une invasion de toute la moitié Est du pays et ne se limite pas à la région séparatiste du Donbass, même si la Russie a annoncé le 25 mars qu'elle y ait concentré ses efforts. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²).

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Comme le rappelle l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, les Russes sont engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945». La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.

Au 33e jour de l'invasion, les forces en présence se sont largement immobilisées par rapport au début du conflit, mais l'on observe néanmoins deux dynamiques : les contre-attaques ukrainiennes, notamment près de Kiev, continuent ; les Russes poursuivent le Donbass, à Marioupol, ville portuaire en partie conquise, et plus au nord avec une prise en tenaille progressive des troupes ukrainiennes. Au Sud, les percées russes lancées assez loin ont dû marquer l'arrêt, voire reculer localement.

Une certitude à ce stade : Moscou n'aura pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à prendre le contrôle du pays rapidement. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure, se déroulent désormais aux abords de grandes villes, ce qui risque d'entraîner des affrontements urbains meurtriers, y compris pour les civils.

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Si le rapport de force général reste en faveur de Moscou, les Ukrainiens montrent depuis le 24 février une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson - mais sont dans les faubourgs de plusieurs centres urbains importants, à commencer par Tchernihiv, Kharkiv, Marioupol, Mykolaïv et surtout Kiev. La relative stabilisation de la situation militaire ne présage pas nécessairement de la suite : le chef d'état-major de l'Armée de terre française, le général Burkhard, a récemment dit craindre un «effondrement brutal» des forces ukrainiennes. Ce scénario ne peut se produire par une poussée russe sur toute la ligne de front, mais une avancée même localisée - par exemple dans le Donbass - pourrait entraîner un effet domino. Si les contre-attaques ukrainiennes fixent durablement les Russes sur leurs positions, un enlisement est une autre hypothèse, plus crédible qu'une victoire ukrainienne qui impliquerait de transformer ces contre-attaques en véritable contre-offensive. L'idée que l'on s'approche du «point culminant» de la guerre est en tout cas avancée par plusieurs analystes, notamment dans une récente note de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

Passons en revue les fronts.

À l'Est, avancée russe dans le Donbass

À l'est du pays, les forces russes sont aux portes de Kharkiv, mais sont loin d'avoir encerclé la deuxième plus grande ville d'Ukraine et n'ont guère avancé cette semaine dans leur manœuvre d'enveloppement. Depuis le premier jour de l'invasion, des combats ont lieu aux abords, voire à certains moments à l'intérieur de la cité d'1,4 millions d'habitants où les tirs d'artillerie sont nombreux, occasionnant des destructions importantes. Située à 25 km de la frontière russe et traditionnellement russophone, Kharkiv est un verrou clé, néanmoins hors de portée pour les Russes à ce stade.

Plus au Nord, au début du conflit, le front de l'Est a avancé rapidement plein ouest en ligne droite vers Kiev, en passant par la ville de Konotop, toujours encerclée. Les troupes les plus avancées sont désormais aux portes de la capitale ukrainienne [dont il sera question plus bas dans l'article], mais la ligne de front s'est fixée, Kiev n'étant plus à ce stade la priorité des Russes, qui se retranchent en position défensive.

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Toujours sur le front de l'Est, c'est l'opération dans le Donbass qui est désormais la plus stratégique, les séparatistes ne contrôlant depuis 2014 qu'une partie des oblasts de Donetsk et de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud. Au Nord, cette tenaille s'est particulièrement resserrée ces derniers jours avec la prise de la ville d'Izyoum.

En ligne de mire aussi, cette fois dans le sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Les Russes l'ont encerclé depuis le 1er mars et sont désormais à l'intérieur de la ville. Le 24 mars, ils auraient même pris la mairie, selon les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov, atout essentiel du Kremlin, face aux combattants ukrainiens du bataillon ultranationaliste Azov désormais retranchés dans plusieurs quartiers. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.

Au Sud, percée interrompue autour du Dniepr

La bataille de Marioupol ne se joue pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement n'aurait pas été possible si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes du Donbass. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.

Le front au Sud a donc comme objectif probable le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, voire une remontée vers le Nord.

Depuis la Crimée, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest dans les premiers jours de l'invasion, mais leur avancée est pour l'instant stoppée, la priorité semblant être le Donbass. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et est aux portes d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, qui n'est pas encore encerclée, à ce stade. Des troupes avancées, mais qui ont été repoussées ces deux dernières semaines, se sont même approchées d'Odessa, troisième ville du pays - 100 km à vol d'oiseau de Mykolaïv - et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» est craint, mais improbable à ce stade sans avancée terrestre en parallèle. Si les Ukrainiens perdaient cette ville fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait privée de tout accès à la mer.

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Depuis la Crimée, les troupes russes ont également percé vers le Nord avec la prise de contrôle le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être un prochain objectif russe. Sur l'autre rive, l'on notera une autre percée - aujourd'hui immobilisée - vers le Nord, depuis Mykolaïv, qui coïncide en termes de direction avec une autre centrale nucléaire, celle de Konstantinovka, située à Youjnooukraïnsk. Si les Russes s'en emparaient, ils contrôleraient 2 des 4 centrales nucléaires ukrainiennes en activité (et 9 des 15 réacteurs).

Néanmoins, dans cette vaste région, ces derniers jours ont été marqués par des contre-attaques ukrainiennes qui ont fait reculer les forces russes situées les plus à l'Ouest (notamment vers Mykolaïv) et les plus au Nord. Néanmoins, même si les Russes sont sur la défensive dans cette direction, ils ne sont plus loin de Kryvyï Rih. Les Russes manquent en réalité de combattants pour avancer massivement à l'ouest et au nord du Dniepr car leurs troupes sont largement fixées dans le Donbass, priorité du moment. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine leur permettrait de redéployer des forces vers l'Ouest ou vers le Nord - illustration du risque de «domino» mentionné par le CEMAT français.

Au Nord, la bataille de Kiev

Marqué par des contre-attaques ukrainiennes, le front du Nord est aujourd'hui immobilisé et n'est plus un axe stratégique pour les Russes, qui fortifient leurs positions actuelles.

Il semblait être pourtant, au départ, la priorité de Moscou. Les opérations terrestres ont été lancées depuis le territoire russe, mais aussi depuis la Biélorussie, alliée de Moscou. Les forces ont avancé des deux côtés des rives du Dniepr, la capitale, Kiev, étant située à seulement 150 km au sud de la frontière biélorusse. À l'ouest du fleuve, la première étape pour les Russes a été de prendre le contrôle, dès le 24 février, de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl. À l'est du fleuve, la percée russe s'est heurtée à la ville largement russophone de Tchernihiy, où les forces ukrainiennes font toujours preuve d'une résistance acharnée, malgré d'intenses bombardements. Les Russes ont choisi d'encercler la ville plutôt que de la prendre frontalement : les Ukrainiens sont désormais quasiment enclavés dans un large chaudron qui les isole du reste des forces.

Une triple offensive a donc visé donc Kiev depuis le Nord (rive droite du Dniepr), depuis le Nord-Est (rive gauche) et depuis l'Est (la percée déjà mentionnée passant par Konotop). Celle du Nord est la plus avancée puisqu'elle a atteint au bout de quelques jours seulement les faubourgs nord-ouest de la capitale et s'est même installée dans le quart sud-ouest. Néanmoins, non seulement les Russes sont aujourd'hui immobilisés, mais des contre-attaques ukrainiennes ont lieu, avec la reprise de Makariv et une autre poussée depuis Irpin. Selon les Ukrainiens, les Russes pourraient même être encerclés dans une poche autour de Bucha et Gostomel, ce qui est très loin d'être confirmé. «Un projet ambitieux et improbable», note l'historien militaire Michel Goya, par ailleurs ancien colonel des troupes de marine, dans son dernier bilan publié sur Twitter.

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De l'autre côté, et depuis une semaine, les Russes sont aussi aux portes de la capitale depuis les percées venant du Nord-Est et de l'Est. Néanmoins, pour l'instant, le verrou clé de Brovary résiste, les attaques russes ayant été repoussées par les Ukrainiens.

Dans ces conditions, l'objectif de Moscou d'un encerclement de la capitale paraît hors de portée à court terme, ce qu'a confirmé l'annonce officielle d'une concentration des combats dans l'est de l'Ukraine. Dans tous les cas, la bataille de Kiev - 2,8 millions d'habitants - s'annonçait longue. Pour faire le siège du berceau de la Rus de Kiev du 9ème siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique -, les Russes devraient contrôler une zone circulaire d'environ 150 km de périmètre, par ailleurs densément peuplée (les combats urbains avantagent structurellement le défenseur) et avec de nombreuses rivières à traverser.

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Le plan initial russe - une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement - a échoué. Le premier jour de l'opération, le 24 février, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les prestigieuses VDV reconnaissables à leurs marinières et à leurs bérets bleus - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.

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La stratégie russe en question

Si d'aucuns évoquent l'atteinte d'un possible «point culminant» du conflit, c'est que la stratégie russe en Ukraine est à un tournant, officialisé par les déclarations de Moscou du 25 mars. Cette stratégie s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Si les Russes sont toujours à la manœuvre dans cette région, ils ne disposent pas de forces suffisantes pour appliquer cette stratégie sur les autres fronts. À Kiev, à Kharkiv, la marche est pour l'instant trop haute. Même à Tchernihiv ou à Mykolaïv, elle n'a pour l'instant pas abouti. Cette stratégie, qui nécessite d'aller vite dans la profondeur et de prendre le contrôle des axes de communication principaux sans s'attarder sur les villes, est risquée car elle implique des contraintes fortes en termes de logistique avec des lignes de front étirées.

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Pour les Russes, il est donc urgent que cette stratégie ne conduise pas à un enlisement, alors que la construction de fortifications dans la région de Kiev ces derniers jours montre qu'un tel risque existe. Si c'était le cas, l'invasion de l'Ukraine deviendrait une longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, il faudrait aux Russes obtenir des succès locaux, comme à Marioupol, pour redéployer ailleurs les forces qui y étaient fixées et pouvoir reprendre des manœuvres en profondeur, par exemple dans le Sud-Ouest vers la mer Noire ou en remontant dans le Nord le long du Dniepr pour créer au moins localement ce «choc» contre les forces ukrainiennes en les prenant en tenaille dans de nouveaux «chaudrons». Mais, dans le Donbass, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», comment Michel Goya. Autre scénario : si les contre-attaques ukrainiennes se transformaient en une véritable contre-offensive, les troupes russes disséminées sur trois fronts, parfois très en avant de leurs bases arrière, seraient vulnérables.

Un recours croissant à l'artillerie

Les experts militaires ont d'ailleurs noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.

Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue, ce qui a des effets d'autant plus graves pour les populations civiles que les combats se déroulent désormais aux abords et dans les villes. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front, notamment autour des principales villes assiégées ou en passe de l'être.

De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs-bombardiers Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance.

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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington. «Les deux tiers du stock ont déjà été consommés», estime Michel Goya. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal, tiré depuis un bombardier MiG-31 contre un dépôt de munitions sous-terrain. Le lendemain, Moscou a affirmé de nouveau avoir utilisé une «arme hypersonique», sans préciser laquelle, cette fois contre un dépôt de carburant. Ces missiles, qui entrent dans la catégorie des armes dites «stratégiques», représentent surtout un message adressé aux Occidentaux et font partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.

Une forte résistance ukrainienne

Cette montée en puissance des frappes russes est directement liée à la forte résistance des Ukrainiens. Si leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plusieurs centaines d'entre eux auraient été détruits ou capturés.

Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.

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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.

Vers une victoire russe ?

Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.

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Quid de la suite ? Au vu de l'état du conflit, «la guerre d'usure pourrait durer non plus des semaines mais des mois», prédit sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), qui observe que «les Russes ont engagé de 150.000 à 200.000 de leurs troupes», mais que «leurs forces armées s'élèvent à près de 850.000 hommes». «Ils semblent avoir plus de réserves que ce que certains estiment. On observe d'ailleurs des relèves s'organiser côté russe, signe du changement d'approche. Il n'est pas sûr que les Ukrainiens aient autant de disponibilités pour cette guerre longue», avance prudemment l'ancien officier.

Plusieurs inconnues demeurent : un quatrième front va-t-il s'ouvrir dans l'ouest de l'Ukraine ? Vu la décision russe de se concentrer dans le Donbass, c'est improbable. Et l'armée biélorusse pourrait-elle intervenir directement dans le conflit ? Les troupes de Minsk seraient peu motivées, élément significatif étant donné que le régime du président Loukachenko est extrêmement affaibli depuis sa réélection contestée de 2021. Quid également des «volontaires» prorusses qui pourraient venir de Syrie ou d'autres pays alliés de Moscou ? De même, qu'en sera-t-il des milliers de volontaires, côté ukrainien ? Peuvent-ils compenser l'attrition des forces ?

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Au-delà, même si les Russes parvenaient à vaincre militairement l'armée ukrainienne, qu'en serait-il ensuite ? Une «inconnue réside dans la capacité de structuration des 'bataillons de volontaires' à se structurer en force de guérilla de longue durée et à faire de l'Ukraine un piège pour Vladimir Poutine», estimait Michel Goya au début de l'invasion. Au fond, pour le président russe, une victoire militaire est de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations. Vladimir Poutine a-t-il intérêt à une guerre longue ?

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Le Figaro

«Et en plus, vous êtes député européen»: les approximations en géographie de Yannick Jadot moquées par les enfants dans «Au tableau!»

  • Par  Damien Mercereau
  • Mis à jour le 28/03/2022 à 15:48
  • Publié le 28/03/2022 à 15:27

Dans l’émission diffusée dimanche soir sur C8, le candidat des Verts à la présidentielle n’a pas été très performant au moment de deviner le nom et de situer plusieurs capitales de pays de l’Union européenne.

Les enfants de la classe de «Au tableau!» ont proposé à Yannick Jadot un petit exercice pour tester ses connaissances en géographie. «Nous vous proposons de placer avec le stylet quelques capitales de l’Union européenne», a expliqué une des élèves. «Ah ouais! Ça, c’est un piège», a réagi le candidat des Verts à la présidentielle manifestement pas très à l’aise avec cette matière. S’il n’a pas rencontré de soucis pour mentionner Lisbonne au Portugal et Vienne en Autriche, en revanche il s’est fait piéger en mentionnant Londres en Angleterre qui ne fait plus partie de l’Union européenne.

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Les choses se sont compliquées lorsqu’il a fallu aborder les quatre points les plus à l’est de la carte. «Là, ce sont les pays baltes et c’est très compliqué, on ne va pas se raconter d’histoires», a reconnu Yannick Jadot au sujet des deux capitales les plus au nord. Alors qu’il a tenté de s’en sortir en demandant aux élèves de répondre à sa place, ces derniers l’ont laissé tenter sa chance et le candidat à la présidentielle a inversé l’emplacement de l’Estonie et celui de la Lituanie. «C’est Vilnius et Tallinn», a précisé un des enfants au sujet de la capitale de chaque pays.

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Puis Yannick Jadot a fait mine d’oublier les deux derniers points de la carte avant d’être relancé par la classe. «Mais vous m’avez dit dans l’Union européenne», a-t-il tenté de se justifier alors que les pays concernés sont la Roumanie et Bulgarie, deux nations faisant partie de l’UE. Là encore, l’homme politique de 54 ans n’a pas semblé en mesure de les identifier. S’il a finalement su mentionner Bucarest comme capitale de la Roumanie, il est une fois encore resté sans voix pour trouver Sofia en Bulgarie. «Ce n’était pas terrible, ce n’était pas un grand succès la géographie» a-t-il reconnu avant d’entendre un élève lui dire: «En plus, vous êtes député européen».

Le Figaro

Guerre en Ukraine : l'offensive russe s'enlise-t-elle vraiment ?

Mayeul Aldebert

LA VÉRIFICATION - «Malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour», l'offensive russe «s'enlise» en Ukraine, a estimé le chancelier allemand Olaf Scholz. Peut-on aller jusque-là ?

LA QUESTION. Un mois après le début de l'invasion, les forces armées russes ont ralenti considérablement leur offensive face à la résistance acharnée des soldats ukrainiens. L'offensive russe en Ukraine «s'enlise», a estimé mercredi 23 mars Olaf Scholz, «malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour». Vladimir Poutine, qui comptait vraisemblablement vaincre rapidement l'armée ukrainienne avec une stratégie de guerre éclair, a dû revoir son schéma initial pour désormais envisager une guerre plus longue. Ce vendredi, l'adjoint au chef d'état-major russe a même indiqué que l'armée russe allait se concentrer sur l'Est de l'Ukraine, confirmant l'immobilisation sur le front nord.

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Les divers éléments sur la fébrilité de l'armée russe n'ont cessé d'étonner depuis le début de la guerre. Mal engagée dans le conflit, celle-ci a révélé de nombreux problèmes de coordination, de communication et de logistique. Face à la défense ukrainienne, plusieurs milliers de soldats russes ont été tués, «des pertes considérables» selon le ministère de la défense britannique qui a indiqué ce jeudi que la Russie pourrait faire appel à des réservistes et des mercenaires étrangers. Enfin, depuis quelques jours, les forces ukrainiennes contre-attaquent dans les environs de Kiev. Peut-on dire pour autant que l'offensive russe est en train de s'enliser ?

VÉRIFIONS. Un enlisement correspond à l'impossibilité de reprendre l'initiative en relançant une guerre de manœuvre et de mouvements. En général, ce scénario se réalise quand l'armée en question n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, n'a plus de réserves, et doit se reconstituer et se réorganiser en effectuant une pause opérationnelle.

«Parmi les objectifs initiaux, aucun n'a été atteint à l'exception de Kherson qu'ils ont du mal à tenir», indique Vincent Tourret, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). En parallèle, les forces russes - au même titre que l'armée ukrainienne - ont usé une grande partie de leur réserve. En plus de la perte de 7000 à 15.000 hommes selon les estimations de l'Otan, «l'usure du matériel se concentre sur les meilleures unités russes». Le potentiel offensif russe est donc largement dégradé même si Moscou peut compter encore sur une très forte puissance de feu.

Face à ces réalités, Vladimir Poutine a donc fait le choix d'opérer une pause opérationnelle sur le font nord pour réarticuler ses troupes, et compartimenter les objectifs initiaux. «Au nord-ouest de Kiev et vers Kharkiv, la logique est celle de la sanctuarisation des territoires conquis avec du retranchement, des poses de mines, une pression constante de l'artillerie sur les centres urbains proches», explique Vincent Tourret. Mais cette pause est volontaire et permet de concentrer les efforts sur le front du Donbass et le siège de Marioupol.

Contre-offensives ukrainiennes

Là-bas, «les lignes de front se déplacent rapidement», rapporte Cédric Mas, expert en stratégie militaire. Le ministère russe a annoncé hier avoir repris Izioum, une étape importante dans la stratégie d'encerclement des forces ukrainiennes dans l'Est. «La situation ukrainienne est mauvaise dans cette zone», ajoute Vincent Tourret. Et à Marioupol, le chef tchétchène Kadyrov a annoncé que ses hommes auraient pris l'hôtel de ville sans que l'information ait pu encore être vérifiée.

La pause temporaire des Russes dans le Nord n'est donc pas forcément synonyme d'enlisement. D'autant que cette situation a motivé les Ukrainiens à lancer récemment des contre-offensives, témoignant d'une ligne de front loin d'être immobile. «En plus du harcèlement que mènent des petits détachements ukrainiens depuis le début du conflit, on voit se dessiner une grande offensive avec une tentative d'encerclement au nord ouest de Kiev depuis quelques jours», note Cédric Mas. Ce jeudi, les autorités britanniques indiquaient également que les Ukrainiens réoccupaient des villes et jusqu'à 35 kilomètres à l'est de la capitale.

Cette contre-offensive pourrait constituer un point de bascule dans un sens ou dans l'autre. La reprise d'initiative des Ukrainiens est significative mais dans le même temps, la pause opérationnelle russe depuis deux semaines pourrait avoir porté ses fruits. L'armée russe a commencé à redéployer son matériel de guerre électronique, et notamment ses drones de repérage, peu utilisés jusqu'ici. «Ils en ont utilisé un pour cibler un centre commercial à Kiev », précise Vincent Tourret. Les Ukrainiens auraient aussi mis la main sur un appareil de brouilleur électronique, un très moderne Krasukha de l'armée russe.

Scénario possible

Dans une note de l'institut Action résilience publiée le 21 mars, trois scénarios futurs sont envisagés parmi lesquels l'enlisement du conflit. Ce dernier suppose «l'échec des forces russes à reprendre l'offensive et l'échec des forces ukrainiennes à tirer profit de leur contre-offensive», commente un des auteurs. Mais à ce stade, la réussite de la réorganisation russe autour des objectifs prioritaires que sont Marioupol et le Donbass, malgré l'épuisement de ses effectifs et de son matériel, est encore possible. Un troisième scénario, moins probable, mais néanmoins envisageable serait le succès de la contre-offensive ukrainienne menant à «l'effondrement» de l'armée russe. Mais ce scenario se confronte à l'artillerie russe encore puissante, note le think thank.

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En résumé, s'il y a bel et bien un risque d'enlisement du conflit pour les Russes qui n'ont plus les réserves nécessaires pour bousculer les lignes de front sur tous les théâtres d'opérations, l'offensive n'en est pas pour autant au point mort. Moscou a décidé d'une pause opérationnelle au nord de Kiev qui pourrait lui permettre d'une part de se concentrer sur les fronts du Donbass et sur le siège de Marioupol, et d'autre part de réorganiser et de réarticuler son armée pour atteindre l'un après l'autre, ses objectifs initiaux. Viendra alors le spectre d'une guerre de sièges, où la résistance de l'armée ukrainienne sera déterminante, si elle ne s'effondre pas précipitamment comme le craignait à la mi-mars le général Burkhard, chef d'état-major des armées en France.

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INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

L'Humanité

CBD, ou les bienfaits du chanvre

Actu

Depuis quelques années, les boutiques fleurissent à tous les coins de rue et l’offre marketing bat son plein. Après un feuilleton législatif à rebondissements, comment s’initier au CBD sans se planter ?

Marie Mersier

Le CBD, ou cannabidiol, est un cannabinoïde présent dans la fleur de chanvre, tout comme le THC. Ce qui va faire la différence et donc induire des usages et des effets singuliers, c’est la concentration plus ou moins élevée en THC et en CBD, car dans le cannabis il existe plein de variétés : certaines très riches en THC, d’autres en CBD. Les premières, considérées comme stupéfiants, correspondent à un usage « récréatif », le THC ayant des effets psychoactifs modifiant l’état de conscience du consommateur et pouvant provoquer une accoutumance. Les deuxièmes, s’apparentant au « cannabis bien-être », sont dépourvues de THC ou en tout cas à un taux inférieur à 0,2 %.

Le CBD a la capacité de réguler et dynamiser un système clé de notre organisme : le système endocannabinoïde, sorte de chef d’orchestre jouant un rôle central dans l’équilibre de notre corps. Il a ainsi de nombreux atouts « bien-être », confirmés par l’expérience positive des personnes en consommant et par des études menées dans le domaine. Anti-inflammatoire, le CBD peut réduire les douleurs dans le corps, qu’elles soient musculaires, articulaires… Par ailleurs, en régulant la production de sérotonine, il agit sur les états anxieux. Son spectre d’action est dès lors très vaste : il peut contribuer à améliorer la qualité du sommeil, aider à la récupération sportive ou offrir une alternative lorsque l’on souhaite se détacher de la consommation du THC.

En huiles sublinguales, en capsules à ingérer, par vaporisation ou par combustion de la fleur, le CBD se prête à de multiples usages et besoins. En quelques années, il a connu un véritable essor, mais difficile de s’y retrouver face à une offre qui abonde et qui ne garantit pas toujours la qualité des produits. La France est autorisée à cultiver des variétés de chanvre avec un maximum de 0,2 % de THC, mais n’a pas le droit d’isoler la fleur pour la vendre, ni de l’extraire en France pour fabriquer les huiles ou baumes à base CBD. Le CBD que l’on consomme en France a poussé ou a été transformé à l’étranger, parfois de façon très éthique, parfois non.

 

Apaisant ou stimulant

Pour s’orienter avec justesse, nous avons glané quelques conseils auprès de Frédéric Gié, fondateur d’Arpa (ar-pa.fr/), l’une des marques précurseurs dans le domaine du CBD. Arpa propose des huiles 100 % naturelles issues de de chanvre biologique cultivé en France, Suisse et Autriche et se rend disponible 7 jours sur 7 afin de répondre à toutes les questions de néophytes ou de consommateurs aguerris. « Le CBD est un produit qui aide à tendre vers un certain équilibre, mais les bienfaits ressentis seront propres à chacun. Il ne faut pas s’attendre à des effets miraculeux du jour au lendemain, mais plutôt être patient et régulier dans ses prises, jusqu’à trouver le dosage adéquat. Sur certains, le CBD aura un effet apaisant, sur d’autres il sera stimulant », explique-t-il. « Quant à la fleur, qui aura un effet assez immédiat sur l’état de détente mais moins durable que les huiles sur les inflammations ou douleurs, je conseille de ne pas la fumer pour éviter la combustion, mais de la consommer grâce à un vaporisateur. Il faut, enfin, sensibiliser les consommateurs sur la provenance du CBD qu’ils vont acheter, ajoute Frédéric Gié, et les inciter à aller vers des produits au plus proche de la plante qui auront vraiment conservé un maximum de principes actifs. »

Bien-être
France24 - Monde

En direct : situation "catastrophique" à Marioupol, près de 4 millions de déplacés selon l'ONU

Publié le : 28/03/2022 - 06:35Modifié le : 28/03/2022 - 20:05

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Des négociations entre Kiev et Moscou s'ouvrent en début de semaine à Istanbul, l'Ukraine se disant prête à discuter "en profondeur" de sa neutralité, au moment où la situation humanitaire à Marioupol, dans l'est du pays, est décrite comme "catastrophique". D'après l'ONU, 3,9 millions d'Ukrainiens ont fui à l'étranger. Suivez notre direct.

  • 20 h 00 : Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement"

L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible "empoisonnement", rapporte le Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire et propriétaire du club de football anglais de Chelsea, ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens, "ont développé des symptômes", écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent : ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", ajoute le Wall Street Journal.

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent, selon elles, saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Russian oligarch Roman Abramovich and Ukrainian peace negotiators suffered symptoms of suspected poisoning after a meeting in Kyiv earlier this month, people familiar with the matter said https://t.co/uuf16onHCu

March 28, 2022
  • 19 h 42 : l'Ukraine a des "preuves" de l'utilisation d'armes interdites dans le sud de son territoire

Iryna Venediktova, procureure générale ukrainienne, affirme que l'armée russe a utilisé des bombes à sous-munitions, interdites par les conventions internationales, dans deux régions du sud de son territoire. Elle ne dispose "pas de preuves concrètes" de leur usage à Kiev, où des "investigations" sont en cours.

Toutefois, "nous avons des preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région d'Odessa et dans la région de Kherson", une ville dont s'est emparée l'armée russe, précise-t-elle. Des ONG internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch ont affirmé avoir réuni les preuves de l'utilisation de bombes à sous-munitions dans des zones abritant des civils en Ukraine.

Ces armes peuvent contenir plusieurs dizaines de mini-bombes qui se dispersent sur une vaste surface. Mais elles n'explosent pas toutes, se muant en mines antipersonnel qui, au moindre contact, peuvent tuer et mutiler même longtemps après les conflits.

  • 19 h 07 : le maire d'Irpin affirme que l'armée ukrainienne a repris la ville

L'armée ukrainienne a totalement repris le contrôle d'Irpin, dans la banlieue ouest de Kiev, déclare le maire de la ville, après des semaines de violents combats contre les forces russes. "Nous avons de bonnes nouvelles aujourd'hui : Irpin a été libérée", dit Oleksandr Markouchyne dans un message vidéo diffusé sur Telegram. "Nous savons qu'il y aura d'autres attaques contre notre ville et nous la défendrons avec courage", ajoute-t-il. Gulliver Cragg, correspondant de France 24 en Ukraine, fait le point sur la situation. Selon lui, l'information sur la libération annoncée d'Irpin est à prendre avec prudence encore pour l'heure.

  • 18 h 11 : l'ONU va chercher à mettre en place un "cessez-le-feu humanitaire" entre la Russie et l'Ukraine

Lors d'une déclaration à la presse au siège des Nations unies à New York, Antonio Guterres, secrétaire général de l'organisation, a déclaré avoir "demandé à Martin Griffiths (secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires) d'étudier immédiatement avec les parties impliquées la possibilité d'accords et d'arrangements pour un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine".

Antonio Guterres a précisé que son adjoint Martin Griffiths allait revenir de Kaboul, où il se trouve présentement, et a dit "espérer qu'il puisse se rendre à la fois à Moscou et à Kiev aussi vite que possible".

Selon l'ONU, l'invasion de l'armée russe en Ukraine a provoqué le déplacement de 10 millions d'Ukrainiens. Près de 4 millions d'entre eux ont fui à l'étranger. "Cela doit cesser", a martelé Antonio Guterres.

  • 17 h 29 : au moins 5 000 morts à Marioupol depuis le début de l'invasion russe

Au moins 5 000 personnes ont été tuées à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, depuis le début de l'invasion russe, indique à l'AFP une conseillère de la présidence ukrainienne, en charge des couloirs humanitaires. "Environ 5 000 personnes ont été enterrées, mais les gens ne sont plus enterrés depuis dix jours à cause des bombardements continus", a déclaré Tetiana Lomakina, estimant qu'"au vu du nombre de personnes encore sous les décombres (...) il pourrait y avoir autour de 10 000 morts".

  • 16 h 52 : l'Ukraine estime ses pertes économiques liées à la guerre à plus de 500 milliards d'euros

Ioulia Sviridenko, ministre de l'Économie ukrainienne, estime à plus de 500 milliards d'euros les pertes économiques engendrées par la guerre avec la Russie. Elle chiffre à "564,9 milliards de dollars (515,8 milliards d'euros) l'impact direct des destructions" depuis le début de l'invasion russe, le 24 février.

À ces destructions s'ajoutent "les effets indirects des combats" sur l'économie, notamment liés à l'explosion du chômage, à la forte diminution de la consommation des ménages ou encore à la baisse des recettes de l'État. Ioulia Sviridenko liste "près de 8 000 kilomètres de routes endommagées ou détruites" ainsi que "des dizaines de gares, des aéroports", pour un montant de 108,5 milliards d'euros. Quelque 10 millions de m² de logements et 200 000 voitures ont été détruits en plus d'un mois.

Enfin, la ministre évalue à 102 milliards d'euros la baisse du PIB en 2022, soit une contraction estimée de plus de 55 % de l'économie par rapport à 2021.

  • 15 h 40 : la Russie pourrait restreindre l'accès à son territoire aux pays "inamicaux"

Le chef de la diplomatie russe a annoncé qu'un décret était en préparation pour limiter l'accès au territoire russe aux ressortissants de pays auteurs d'actions "inamicales", en pleine vague de sanctions contre Moscou depuis son offensive en Ukraine.

"Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers", a déclaré Sergueï Lavrov, ajoutant que ce projet prévoyait "toute une série de restrictions" pour entrer en Russie.

Face aux sanctions économiques occidentales, Moscou a publié début mars une liste de pays "inamicaux" qui comprend notamment les États-Unis, les membres de l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, la Suisse, Taïwan, la Corée du Sud, la Norvège et l'Australie. Sergueï Lavrov n'a pas précisé si le décret en préparation s'appliquerait contre ces pays.

  • 14 h 50 : le G7 estime qu'il n'est "pas acceptable" que la Russie exige le paiement de son gaz en roubles

Les pays du G7 estiment qu'exiger un paiement en roubles du gaz russe n'est "pas acceptable" et montre que le président russe Vladimir Poutine est "dos au mur", selon Robert Habeck, le ministre allemand de l'Économie.

"Tous les ministres du G7 sont tombés d'accord sur le fait qu'il s'agissait d'une violation unilatérale et claire des contrats existants (...) ce qui signifie qu'un paiement en roubles n'est pas acceptable", a déclaré Robert Habeck, à l'issue d'une réunion virtuelle avec ses homologues du G7. "Je pense qu'il faut interpréter cette demande comme le fait que Poutine est dos au mur", a-t-il ajouté.

Le 23 mars, le président Vladimir Poutine avait annoncé que la Russie allait exiger que les "pays hostiles" paient le gaz russe en roubles, pour contrer les sanctions prises depuis le début de l'invasion en Ukraine.

  • 14 h 15 : Novaïa Gazeta, journal russe indépendant, suspend sa publication

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé suspendre ses publications en ligne et au format papier "jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine", au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué publié sur son site, le journal, dont le rédacteur en chef est Dimitri Muratov (prix Nobel de la Paix en 2021), a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement du gendarme russe des télécoms pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

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March 28, 2022
  • 12 h 53 : 40 000 réfugiés de plus en 24 h

Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l'Ukraine ces dernières 24 h, portant le total de personnes qui essayent d'échapper aux combats déclenchés par l'armée russe à près de 3,9 millions, selon le décompte de l'ONU publié lundi.

Depuis le 22 mars, le flux de réfugiés s'est nettement ralenti même si on se rapproche du nombre de quatre millions qu'avait projeté le HCR au début du conflit.

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine

L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

  • 11 h 39 : pas de rencontre Poutine-Zelensky avant qu'un accord soit prêt

Le président russe, Vladimir Poutine, n'a aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu'un accord soit à portée de main, a estimé le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

Un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait "contre-productif", a déclaré le ministre russe à des médias serbes.

  • 11 h 26 : le Kremlin qualifie "d'alarmants" les commentaires de Joe Biden sur Vladimir Poutine

Le Kremlin a dénoncé les commentaires "alarmants" du président américain, Joe Biden, qui a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de "boucher", en pleine offensive russe en Ukraine.

"Cette déclaration est sans doute alarmante", a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin en soulignant que Moscou continuerait de suivre de manière "très attentive les propos du président américain".

  • 11 h 22 : pas "d'avancées significatives" pour l'instant

La Russie et l'Ukraine n'ont pas accompli d'"avancées significatives" pour l'instant dans leurs négociations visant à mettre fin au conflit en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin.

"Pour l'instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d'avancées significatives quelconques", a-t-il affirmé à la presse.

  • 11 h 06 : Kiev renonce à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de "provocations" russe

Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d'évacuation de civils par crainte de "provocations" russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre négociateurs russes et ukrainiens en Turquie.

"Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd'hui", a déclaré la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.

  • 10 h 01 : le maire de Marioupol craint une catastrophe humanitaire majeure

Vadym Boichenko, maire de Marioupol, ville du sud-est de l'Ukraine, a déclaré que la ville assiégée depuis plusieurs semaines par les forces russes était au bord d'une catastrophe humanitaire et qu'elle devait être entièrement évacuée.

Selon Vadym Boichenko, environ 160 000 civils sont pris au piège à Marioupol, sans électricité.

Alors que 26 autobus attendaient de pouvoir évacuer des civils, les forces russes ont une nouvelle fois refusé de garantir la sécurité des évacuations, a ajouté le maire de Marioupol. "La Fédération de Russie se joue de nous", a-t-il déclaré.

  • 9 h 03 : l'Ukraine n'attend pas d'avancée majeure dans les pourparlers avec la Russie

Un haut responsable ukrainien a déclaré ne pas s'attendre à des avancées majeures lors des pourparlers de paix qui doivent s'ouvrir ce lundi en Turquie entre l'Ukraine et la Russie.

"Je ne pense pas qu'il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets", a déclaré Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien.

  • 7 h 45 : à Marioupol, 50 à 100 bombes quotidiennes, plus de 100 000 habitants bloqués

Immeubles déracinés, magasins ravagés... À Marioupol, 90 % des bâtiments sont détruits. "La ville est constamment sous les bombes", dit Serguei Orlov, maire adjoint de la ville.

Selon le maire de la ville, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d'Azov (sud-est de l'Ukraine). Ceux qui peuvent fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres, affichant le mot '"enfant" sur le pare-brise afin de se protéger. En vain.

Les corps jonchent les rues. "On creusait des fosses dans les parcs de la ville et on y mettait des cadavres par centaines", raconte un habitant. "Un camion poubelle rempli de corps les déversaient dans la fosse".

Ils sont encore 100 000 habitants bloqués dans la ville assiégée. "Ce n'est pas une guerre, c'est un génocide", affirme Iryna Venediktova, procureure générale en Ukraine. "Les théâtres de guerre ont des règles, des principes. De ce que nous voyons à Marioupol, il n'y a absolument aucune règle."

Emmanuel Macron avait indiqué qu'il parlerait à son homologue russe, Vladimir Poutine, lundi ou mardi pour organiser une opération d'évacuation de Marioupol.

 

  • 6 h 30 : Situation "catastrophique" à Marioupol

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

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France24 - Monde

Rappelé à l'ordre, le journal indépendant russe Novaïa Gazeta suspend sa publication

Publié le : 28/03/2022 - 15:54

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Sous pression en raison de plusieurs lois russes restreignant la liberté d'expression des médias, Novaïa Gazeta suspend ses publications en ligne et son édition papier jusqu'à la fin de la guerre en Ukraine. Le journal, dont le rédacteur en chef a reçu le prix Nobel de la Paix, était l'un des derniers bastions de la presse libre en Russie. 

Le célèbre journal indépendant russe Novaïa Gazeta, dont le rédacteur en chef Dmitri Mouratov a reçu en 2021 le prix Nobel de la Paix, a fini par craquer. Le média a annoncé, lundi 28 mars, suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'"opération militaire" en Ukraine, à l'heure où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Dans un communiqué, le journal a indiqué avoir pris cette mesure après avoir reçu un second avertissement en moins d'une semaine du gendarme russe des télécoms, pour manquement à une loi controversée sur les "agents de l'étranger".

"Il n'y a pas d'autre solution. Pour nous, et, je le sais, pour vous, c'est une décision terrible et douloureuse. Mais il faut que nous nous protégions les uns des autres", a écrit Dmitri Mouratov, dans une lettre adressée aux lecteurs du journal.

Concrètement, il est reproché à Novaïa Gazeta de n'avoir pas précisé qu'une ONG mentionnée dans l'un de ses articles était qualifiée d'"agent de l'étranger" par les autorités russes, comme l'exige la loi. Le journal a reçu un premier avertissement le 22 mars, puis un deuxième lundi.

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March 28, 2022

Loi contre les "fausses informations" et contre les "agents de l'étranger"

Depuis le déclenchement de l'opération militaire le 24 février, les sites de nombreux médias russes ou étrangers ont été bloqués. Novaïa Gazeta faisait figure de dernier bastion de la presse libre encore en activité en Russie.

Le journal avait déjà retiré de son site internet toutes les informations sur la guerre en Ukraine pour se mettre en conformité avec une nouvelle loi sur les médias punissant de 15 ans de prison toute information non officielle.

Les autorités ont voté plusieurs lois réprimant de lourdes peines de prison ce qu'elles considèrent comme de "fausses informations" sur le conflit en Ukraine. La loi sur les "agents de l'étranger" est une autre arme utilisée par les autorités contre les organisations ou individus critiques du Kremlin.

Réputé pour ses enquêtes dénonçant les atteintes aux droits humains

Ceux qui sont qualifiés d'"agent de l'étranger" sont tenus de se présenter comme tel dans chacune de leurs publications, y compris sur les réseaux sociaux. Et les médias qui les mentionnent doivent également le préciser à chaque fois.

Les poursuites pour manquement à cette loi peuvent avoir de lourdes conséquences. En décembre, l'ONG la plus respectée de Russie, Mémorial, qui était qualifiée d'"agent de l'étranger", a été interdite pour avoir oublié de préciser ce statut dans certaines publications. 

Fondée en 1993, Novaïa Gazeta jouit d'une grande réputation pour ses enquêtes sur la corruption et les atteintes aux droits humains en Tchétchénie. Cet engagement a coûté la vie à six de ses collaborateurs, dont la célèbre journaliste Anna Politkovskaïa, assassinée en 2006.

Avec AFP

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Reportage : en Russie, une population résignée face à l'inflation galopante

Russie : l'opposant Alexeï Navalny de nouveau condamné, ses avocats interpellés

En direct : situation "catastrophique" à Marioupol, près de 4 millions de déplacés selon l'ONU

France24 - Monde

Oscars 2022 : Will Smith gifle Chris Rock, "Coda" meilleur film, Jane Campion meilleure réalisatrice

Publié le : 28/03/2022 - 05:47Modifié le : 28/03/2022 - 07:49

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"Coda", film adapté du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche soir l'Oscar du meilleur long-métrage, à l'issue d'une soirée marquée par la diversité de son palmarès et par un coup donné par l'acteur Will Smith, par ailleurs oscarisé, à l'humoriste Chris Rock. La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog".

Le long-métrage "Coda", adaptation réalisée par Siân Heder du film français "La Famille Bélier", a remporté dimanche 27 mars à Los Angeles l'Oscar du meilleur film. Il raconte l'histoire d'une adolescente du Massachusetts étant la seule membre de sa famille non atteinte de surdité et qui se passionne pour le chant.

Parmi les autres grosses récompenses de la soirée, le toujours très populaire Will Smith a reçu l'Oscar du meilleur acteur, pour son rôle dans "La Méthode Williams", où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams."Je veux m'excuser auprès de l'Académie" des Oscars, a lancé en pleurs l'acteur, qui a provoqué un peu plus tôt un moment de stupeur dans la salle après être monté sur scène, apparemment furieux, pour gifler l'humoriste Chris Rock qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d'alopécie, une chute importante des cheveux. "L'amour vous fait faire des choses folles", a déclaré Will Smith après avoir reçu son trophée.

Qu'est ce qu'il s'est passé Entre Will Smith et Chris Rock là ? 🤔 #Oscars pic.twitter.com/lYznPBZyd0

March 28, 2022

 

La police de Los Angeles a publié un communiqué selon lequel Chris Rock ne portait pas plainte.

L'Américaine Jessica Chastain a pour sa part remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour "Dans les yeux de Tammy Faye" et son rôle de télévangéliste au grand cœur et au maquillage outrancier.

Jane Campion meilleure réalisatrice

L'actrice, tout juste âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d'abord pour "La Couleur des sentiments", puis pour "Zero Dark Thirty". Elle l'a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars très en vogue : Penelope Cruz ("Madres Paralelas"), Kristen Stewart ("Spencer"), Nicole Kidman ("Being the Ricardos") et Olivia Colman ("The Lost Daughter").

La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a quant à elle reçu l'Oscar de la meilleure réalisation pour son film "The Power of the Dog", devenant la troisième femme à être distinguée par cette récompense prestigieuse, un an seulement après Chloé Zhao. La pionnière dans cette catégorie était Kathryn Bigelow, pour "Démineurs", en 2010. Jane Campion avait déjà été récompensée en 1994 par l’Oscar du meilleur scénario adapté pour "La Leçon de piano".

Parmi les autres récompenses notables, "Summer of Soul", film du musicien hip-hop Ahmir Khalib "Questlove" Thompson, sur un concert mémorable et pourtant oublié à Harlem en 1969, surnommé le "black Woodstock", a reçu l'Oscar du meilleur documentaire.

Souvent critiqués pour leur manque de représentativité de la société, les Oscars ont primé cette année Ariana DeBose, une actrice qui se définit comme "afro-latina" et queer, pour son rôle d'Anita dans le remake de "West Side Story" de Steven Spielberg.

Troy Kotsur, acteur sourd de naissance, a quant à lui reçu l'Oscar du meilleur second rôle masculin pour "Coda", où il interprète un père de famille grognon mais aimant. L'acteur a dédié sa victoire à la "communauté des sourds et des handicapés" et a été applaudi en langue des signes par les invités présents dans la salle.

Côté meilleur film en langue étrangère, c'est "Drive My Car", long-métrage fleuve de trois heures, du Japonais Ryusuke Hamaguchi, qui a été reçu l'Oscar. Inspiré de trois nouvelles du recueil "Des hommes sans femmes" du célèbre romancier Haruki Murakami, le film raconte l'histoire d'un acteur et metteur en scène de théâtre hanté par la mort de son épouse. 

Minute de silence pour l'Ukraine

La soirée de gala avait été ouverte par les sœurs Serena et Venus Williams, dont les débuts sont retracés dans le film "La Méthode Williams", et une spectaculaire performance de Beyoncé, en direct depuis un court de tennis de Los Angeles.

Parmi les vedettes de retour sur le tapis rouge de Hollywood après deux ans de pandémie, certaines avaient ajouté aux smokings ou robes de soirée de rigueur un ruban bleu portant l'inscription #WithRefugees ("Avec les réfugiés") pour exprimer leur solidarité avec les civils chassés par les conflits. Jason Momoa arborait sur scène une pochette bleue et jaune aux couleurs de l'Ukraine.

Durant la cérémonie, les organisateurs ont profité d'une pause publicitaire pour afficher un message appelant à "une minute de silence pour montrer notre soutien au peuple ukrainien, actuellement en butte à une invasion".

Avec AFP

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"The Power of the Dog" de Jane Campion en tête des nominations aux Oscars

France24 - Monde

L'unité affichée d'Israël et de plusieurs pays arabes pour "intimider" l'Iran

Publié le : 28/03/2022 - 15:36Modifié le : 28/03/2022 - 19:37

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Qualifiant l'Iran d'"ennemi commun", le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a voulu envoyer un message fort à Téhéran à l'issue du sommet du Néguev en présence de plusieurs pays arabes. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken, invité de ce sommet, a plutôt insisté sur le conflit israélo-palestinien, rappelant que la normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays arabes ne devait pas être "un substitut" à des "progrès" avec les Palestiniens.

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et ses homologues d'Israël et de quatre pays arabes ont conclu, lundi 28 mars, une rencontre inédite sur le sol israélien visant à renforcer leur coopération. L'État hébreu a voulu envoyer un message d'"intimidation" à l'Iran, qualifié d'"ennemi commun".

Réunis à Sde Boker, un kibboutz du désert du Néguev (sud), où repose la dépouille du fondateur d'Israël David Ben Gourion, les chefs de la diplomatie des États-Unis, d'Israël, d'Égypte, du Maroc, des Émirats arabes unis et de Bahreïn ont tous condamné l'attaque du groupe jihadiste État islamique dimanche à Hadera (nord) dans laquelle deux policiers dont une Franco-israélienne ont été tués.

Lors d'une conférence de presse commune, Israël a exprimé principalement ses craintes d'un possible retour à un accord de 2015 encadrant le programme nucléaire de l'Iran auquel il s'oppose. Les représentants des pays arabes et des États-Unis ont eux plutôt insisté sur l'importance de renforcer la coopération multilatérale et de résoudre le conflit israélo-palestinien.

"Un coup de poignard dans le dos" des Palestiniens répond Téhéran

"Nous écrivons ici l'histoire, bâtissons une nouvelle architecture basée sur le progrès, la technologie, la tolérance religieuse, la sécurité et le renseignement (...) Cela intimide, dissuade nos ennemis communs, en premier lieu l'Iran", a déclaré le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid.

Réagissant à la rencontre, Téhéran a affirmé que "toute tentative" de normalisation avec l'État hébreu constituait "un coup de poignard dans le dos" des Palestiniens.

"La terre de Palestine ne sera pas libérée sans la résistance du peuple palestinien et le soutien des nations et gouvernements islamiques", a estimé dans un communiqué le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh.

Alors qu'un accord sur le nucléaire iranien semble de plus en plus proche, la rencontre en Israël, considéré par les experts comme la seule puissance nucléaire du Moyen-Orient, affirme craindre de voir l'Iran, son ennemi juré, profiter de ce pacte pour se doter en douce de l'arme nucléaire. L'Iran, pour sa part, a toujours démenti chercher à se doter d'une telle bombe.

>> À lire : Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

"Tous les pays ici exceptés les États-Unis ont des réserves sur un accord nucléaire avec l'Iran et nous les avons rapprochés de notre position", a affirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable israélien, en marge des entretiens à Sde Boker.

Blinken demande la normalisation entre Israël et Palestiniens

Au côté de Yaïr Lapid, Antony Blinken a plutôt insisté sur les "gains" liés à la normalisation en 2020 entre Israël, les Émirats, Bahreïn et le Maroc, qui selon lui ne doivent pas faire oublier le conflit israélo-palestinien.

La normalisation n'est "pas un substitut" à des "progrès" entre Israéliens et Palestiniens, a-t-il dit, avant de quitter Israël pour le Maroc, prochaine étape de sa tournée régionale qui le mènera également en Algérie.

En effet, les négociations de paix israélo-palestiniennes sont au point mort depuis des années.

Une poignée de personnes ont manifesté face à l'hôtel où s'est déroulée la rencontre du Néguev, avec des pancartes en hébreu, arabe et anglais avec l'inscription "N'avez-vous pas oublié quelqu'un ?", en allusion aux Palestiniens. Ces derniers dans leur ensemble ont fustigé le processus de normalisation, estimant qu'il ne devrait intervenir qu'après un règlement du conflit israélo-palestinien.

Avec AFP

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Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

Normalisation des relations : le Premier ministre israélien en visite historique à Bahreïn

À Jérusalem-Est, une famille palestinienne risquant l'expulsion menace de s'immoler

Le Figaro

La météo du lundi 28 mars : une dernière journée de beau temps avant les perturbations

Le Figaro

Ce lundi 28 mars est la dernière journée de soleil après plusieurs semaines de beau temps. Dès mardi, les conditions météo vont être davantage perturbées.

L'approche de la perturbation commence dès lundi matin sur les régions de l'Ouest, avec un ciel soit couvert, soit très nuageux, prévient La Chaîne Météo *. Le Cotentin est concerné, comme une partie des pays de la Loire. Autre forme de grisaille, des nuages bas et des brouillards sur les régions de l'Est, dus à ce petit vent de Nord-Est chargé en humidité. Ailleurs le soleil prédominera, notamment en Méditerranée. Il fera 13 à Marseille, 8 à Toulouse, 10 à la Rochelle ou encore 7 degrés à Rouen.

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L'après-midi sera marqué par la progression de la perturbation, avec toujours plus de nuages sur les régions de l'Ouest, y compris sur la façade Atlantique avec une certaine douceur. Les températures se maintiennent toutefois à un bon niveau : 19 à Nantes, 21 à Paris, 20 à Strasbourg et à Marseille.

Les deux journées suivantes seront marquées par l'arrivée réelle de la perturbation, avec des températures très nettement à la baisse. Le pourtour de la Méditerranée sera relativement épargné par la grisaille, même si quelques nuages arriveront par le Languedoc-Roussillon. Mercredi, l'ambiance sera quasi automnale avec des précipitations pour tout le monde.

La météo dans votre région

Sur les régions Atlantique, le ciel se voilera le matin avant de devenir très nuageux l'après-midi. Il fera 8 à 12 °C le matin et 18 à 22 °C l'après-midi, de la Bretagne à la Nouvelle-Aquitaine.

Des côtes normandes aux Pyrénées en passant par les régions centrales, les matinées seront ensoleillées, avant un après-midi plus voilé. Les températures iront de 4 à 8 °C le matin et atteindront 20 °C l'après-midi en moyenne.

Dans l'Est, le soleil sera radieux du matin au soir, de la Lorraine et de l'Alsace au Rhône-Alpes jusqu'en Provence Côte d'Azur et en Corse. Il fera 3 à 10 °C le matin et 18 à 22 °C l'après-midi.

*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.

La météo du vendredi 25 mars : la France sous un grand soleil

En ce début de week-end, le soleil continue de briller sur la majeure partie du territoire, accompagné de températures dignes d'un mois de mai.

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La météo de dimanche : du beau temps pour le passage à l'heure d'été

Le soleil brille sur une majeure partie de la France ce week-end, à l'exception du Sud où le ciel est passagèrement nuageux.

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France24 - Monde

La Bourse de Paris finit dans le vert (+0,54%), tirée par des espoirs liés à l'Ukraine

Publié le : 28/03/2022 - 18:52

Paris (AFP) – La Bourse de Paris a fini dans le vert lundi (+0,54%), portée par les espoirs d'une issue à la guerre en Ukraine et profitant du recul du pétrole, en l'absence de statistiques économiques.

L'indice CAC 40 a pris 35,43 points, terminant à 6.589,11 points. Vendredi, il avait clôturé à l'équilibre (-0,03%), en baisse d'environ 1% sur la semaine.

"Les investisseurs ont l'espoir que les discussions entre l'Ukraine et la Russie puissent aboutir", a indiqué à l'AFP Mikaël Jacoby, responsable du courtage Europe continentale chez Oddo Securities.

L'indice parisien a avancé de près de 2% en séance, se rapprochant de ses niveaux d'avant l'invasion russe en Ukraine, le 24 février, avant de calmer ses ardeurs. La veille du conflit, le CAC 40 avait clôturé à 6.780,67 points.

Côté valeurs, la séquence a marqué une inversion, les secteurs les plus exposés à la Russie reprenant du poil de la bête, à l'instar de l'automobile et des financières, tandis que les secteurs gagnants comme les matières premières et les spécialistes de la défense ont perdu du terrain. Le titre du groupe de technologie et de défense Thales (-1,95% à 117,95 euros) a fini dans le rouge.

Les négociateurs russes et ukrainiens doivent arriver lundi à Istanbul pour une nouvelle session de pourparlers visant à tenter d'arrêter un conflit qui a causé plus de 500 milliards d'euros de pertes économiques à l'Ukraine, dont 108,5 milliards de dommages aux infrastructures, selon la ministre de l'Économie ukrainienne, Ioulia Sviridenko.

Le conflit en Ukraine renforce les prix des matières premières et de l'énergie, faisant ainsi grimper l'inflation qui mine le pouvoir d'achat des ménages.

Le marché obligataire est ainsi resté au coeur des préoccupations, le taux d'intérêt américain à cinq ans étant passé pendant quelques heures au-dessus de celui à échéance 30 ans, du jamais-vu depuis 2006.

Cette situation souligne la crainte des investisseurs d'une récession aux Etats-Unis, avec le durcissement de la politique monétaire de la banque centrale américaine (Réserve fédérale, Fed).

© 2022 AFP

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Afghanistan: voyage au pays des talibans

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REPORTAGE - De Kaboul à Bamiyan, puis à Kandahar et dans le Helmand, nos reporters ont parcouru des centaines de kilomètres sur les routes afghanes. Entre rencontres officielles et personnelles, ils racontent ce pays qui vit en apesanteur depuis la prise du pouvoir par le mouvement islamiste, en août 2021.

Jean-Marc Gonin

Depuis la chute de ­Kaboul le 15 août 2021, sept mois se sont écoulés. Sept mois durant ­lesquels l'Afghanistan n'a cessé de s'enfoncer dans la crise. Nouveaux maîtres du pays, les ­talibans se sont emparés de tous les pouvoirs, écartant les femmes de la vie active et congédiant des cohortes de militaires et de fonctionnaires.

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Le pays vit en apesanteur. Ostracisé, frappé par des sanctions, privé de ­reconnaissance internationale, l'Afghanistan des talibans est pris au piège. Ces « étudiants en religion » tentent de convaincre le visiteur qu'ils ont ramené la paix et la sécurité, et qu'ils n'ont pas l'intention de restaurer le ­régime qu'ils imposèrent entre 1996 et 2001. Au chapitre de la paix, on peut leur faire (temporairement ?) crédit : nous avons pu emprunter des routes et sillonner le pays avec une ­facilité ­inédite depuis 1979.

La sécurité est une tout autre ­affaire. Dans les premières semaines du nouveau pouvoir, des dizaines d'exécutions sommaires ont eu lieu. Depuis lors, leurs dirigeants tentent de réfréner la violence. Ils savent que le monde extérieur ­observe et qu'en cas de ­rechute, l'Afghanistan ne recevra aucune aide ni n'accédera à ses milliards gelés.

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Deux semaines après notre ­visite, pourtant, l'une des deux femmes activistes que nous avions rencontrées à Kaboul, dans un café où elles étaient venues à visage découvert malgré nos craintes pour leur sécurité, a reçu la ­visite de talibans. Déjà brièvement ­interpellée puis relâchée après une ­manifestation à l'automne dernier, elle a reçu, cette fois, deux balles dans une jambe. Elle vit désormais cachée.

Jour 1 : hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan

Les formalités d'accréditation auprès du ministère des Affaires étrangères ont pris moins d'une heure. On nous a délivré le sauf-conduit nécessaire pour sillonner le pays.

Avant de nous mettre en route le ­lendemain, nous nous rendons à l'hôpital Wazir Mohammad Akbar Khan, le plus important de Kaboul. Le Dr Abdulrahim, chirurgien ­orthopédiste, nous reçoit. Une tasse de thé à la main, cet ancien interne, diplômé il y a un an, dépeint une situation bien moins tendue qu'avant août 2021. « Nous effectuions 20 à 30 interventions par jour à cause des combats, dit-il. Aujourd'hui, ce ne sont pas plus d'une ou deux, dues à des accidents classiques. »

Jour 2 : troglodytes à Bamiyan

Les trois niches sont désespérément vides. Elles ne portent presque plus trace des bouddhas détruits à l'explosif en 2001. La falaise où ils se dressaient est criblée de trous : des habitations troglodytes. À Bamiyan, elles hébergent les plus pauvres. Habib, 60 ans, est de ceux-là. Pour 50.000 afghanis (570 $), il a fait creuser un trou. Il y a sept ans, ce chiite ­hazara avait quitté l'Afghanistan pour l'Iran. Immigré clandestin, il avait trouvé du travail à Ispahan. Sa famille l'avait rejoint. Pendant cinq ans, ils ont vécu de petits boulots. Soudain, en 2020, les autorités iraniennes les ont renvoyés. Retour à ­Bamiyan. Avec ses économies, Habib a logé les sept membres de sa famille dans cette pièce sombre gagnée sur la ­roche. Il est prêt à n'importe quel ­travail pour nourrir les siens. Mais Bamiyan n'a rien à offrir.

Jour 3 : visite chez le gouverneur

C'est un passage obligé. Malgré le ­document reçu à Kaboul, il vaut mieux effectuer une visite au gouverneur de la province où nous nous trouvons. À Bamiyan, il s'appelle ­Abdullah Sarhadi, 55 ou 56 ans - il ne sait pas. Une figure des talibans, ou plutôt une gueule cassée. Il a perdu l'œil droit dans les combats il y a plus de 20 ans. Il était commandant ­militaire dans la région lors du premier pouvoir taliban. On lui attribue des massacres de Hazaras et la démolition des bouddhas géants. En 2001, quand la coalition internationale a chassé les « étudiants en religion », il a été envoyé quatre ans à Guantánamo.

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Le mollah Sarhadi signale qu'il n'a pas de temps à perdre avec des reporters français. Il nous a fait ­attendre une heure devant une tasse de thé et des fruits secs, mais il expédie nos questions en dix minutes. « La sécurité est assurée à ­Bamiyan ; les Hazaras ne sont pas persécutés ; les talibans aident la ­population ; on va bientôt payer les fonctionnaires ; l'économie se porte normalement. » Comment dit-on langue de bois en pachtoun ?

Jour 5 : au palais du gouverneur de Kandahar

Au bout de 14 heures de route harassante, nous sommes arrivés la veille au soir à Kandahar, la grande cité des Pachtouns afghans. Des ­chaînes du centre de l'Afghanistan aux plaines du Sud, on change aussi de géographie. Mais on grelotte ici aussi. Les hommes se blottissent dans d'amples châles chocolat tandis que les femmes ont passé des ­vêtements chauds sous leur inévi­table burqa. Contrairement à ­Bamiyan ou Kaboul, ici, aucune ne montre son visage.

Visite au palais du gouverneur. ­Celui de Kandahar est spectaculaire. Vaste bâtiment blanc agrémenté d'une ­colonnade et précédé d'un grand jardin, il date de la colonie britannique. Les talibans y ont marqué leur territoire : au sommet d'un mât de plusieurs dizaines de mètres de haut, flotte un drapeau des talibans « king size ». De part et d'autre, 28 fanions identiques hissés sur des hampes plus modestes encadrent la gigantesque bannière.

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Le gouverneur n'ayant pas le temps, c'est son adjoint, Molawi Ayatullah Mubarak, qui nous reçoit. Dans son antichambre, une dizaine de quémandeurs attendent. L'excellence nous fait entrer juste après avoir présenté ses condoléances à la famille d'une femme abattue dans un rick­shaw par un taliban en faction sur un barrage. Il leur a promis que le cou­pable, mis sous les verrous, serait puni. Le vice-gouverneur a 44 ans. Son ton et ses manières diffèrent de l'attitude du mollah de Bamiyan. Il essaie de nous convaincre que les ­talibans sont là pour le bien du peuple. Son offensive de charme est transparente : il espère que les ­médias étrangers contribueront à la levée des sanctions. « Après des ­années de guerre, souligne-t-il, nous avons ­ramené la paix. Pourquoi nous interdit-on l'accès aux ressources placées dans des banques étrangères ? »

Avant de le quitter, nous lui demandons - sans illusion - s'il serait possible d'accompagner les talibans lors d'une patrouille ou d'une mission. Prudent, le vice-gouverneur répond qu'il va voir.

Jour 5 : la prison de Kandahar

Le haut mur hérissé de miradors longe la route de l'ouest qui conduit à Herat. Une heure plus tôt, nous avons demandé à entrer dans la prison de Kandahar. Le directeur, Saïd Akhtal Mohammad Agha, 40 ans, nous attend. Il est ­novice : il ne dirige la maison d'arrêt que depuis deux semaines. Auparavant, il faisait du prosélytisme pour les talibans dans les villages. Débonnaire, il parle sans filtre des 1950 détenus que contiennent ses cellules réparties en cinq secteurs : les toxicomanes, les ­criminels, les détenus politiques, les femmes sans enfants et les femmes avec enfants. Saïd Akhtal garantit que l'établissement est supervisé par la Croix-Rouge et que les détenus y ­reçoivent nourriture et soins.

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Sa fierté, c'est la lutte contre la toxicomanie, une obsession des talibans. Les 1500 drogués constituent la ­majeure partie des personnes ­incarcérées. Selon le directeur, les ­cures de sevrage sont d'une efficacité sans égale. Il nous guide vers le bâtiment des toxicomanes. Nous découvrons un espace où convergent trois voûtes closes chacune par une grille. Des hommes amaigris aux yeux cernés s'approchent pour nous parler. Sakharma a 36 ans. Sa famille l'a ­dénoncé il y a quatre mois et demi. Cela fait 14 ans qu'il consomme du haschich. Sous le ­regard d'un maton, il assure que les conditions de détention sont bonnes et qu'il parvient à décrocher de la drogue. « J'ai le droit de sortir, dit-il, mais je préfère rester ici pour éviter les tentations en ville. » Sous les voûtes sombres et froides, on aperçoit les portes des cellules qui contiennent chacune 20 détenus. Les trois blocs peuvent accueillir jusqu'à 600 prisonniers chacun. Thérapie de choc.

Jour 6 : au service pédiatrique

Avec son bonnet gris rayé, sa longue barbe poivre et sel et ses yeux rieurs dissimulés derrière des lunettes ­fumées, le Dr Mohammad Sadiq respire la bienveillance. Il dirige le service de pédiatrie de l'hôpital régional de Kandahar où il exerce depuis 16 ans, dont 8 comme patron. Et en ce mois de février, il ne sait plus où mettre les patients. Ils sont 244 pour une capacité de 155 lits. « Plusieurs facteurs se combinent, explique le ­pédiatre. Nous récupérons des enfants en très mauvais état parce que les ­parents avaient peur de les amener ici à cause des combats. Leurs pathologies se sont donc aggravées. Et puis, ces derniers mois, c'est la malnutrition qui frappe. » En tout, 36 enfants hospitalisés au deuxième étage sont sous-alimentés.

Dans la salle des admis­sions, une mère vêtue d'une burqa crème tient un bébé de quelques mois au visage décharné, coiffé d'un bonnet. Au-dessus de ses pommettes saillantes, ses yeux bruns paraissent totalement disproportionnés. « Cet enfant est dans un état critique, estime immédiatement le Dr Sadiq. Pas sûr que nous parviendrons à le sauver. »

Jour 6 : justice coutumière en pleine nature

Contre toute attente, le ballon d'essai lancé chez le vice-gouverneur a marché. Un coup de fil nous prie de ­rejoindre une escouade de talibans sur la route de l'aéroport. Sur place, trois 4 x 4 remplis d'hommes barbus et armés s'apprêtent à nous conduire vers un village où un juge coutumier va rendre un arbitrage entre deux tribus pachtounes qui se querellent pour un terrain. L'une veut y semer du blé tandis que l'autre veut le conserver en pâturage.

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Après deux heures de route et de piste, notre convoi est rejoint par un pick-up vert occupé par des talibans locaux. Sur la zone du litige - une vaste plaine de plusieurs dizaines d'hectares -, les délégations d'anciens des deux tribus partent visiter l'espace conflictuel avec le juge. Une heure plus tard, alors qu'un vent ­glacial balaie la zone, le magistrat s'assoit en tailleur avec les deux délégations. « Vous voyez que nous nous occupons des problèmes de la population, lance un des chefs talibans. Cette querelle durait depuis des ­dizaines d'années. »

Jour 8 : école coranique à Lashkar Gah

En route pour Lashkar Gah. À la mi-août 2021, les combats y ont fait rage entre police et talibans. Ces derniers n'ont jamais réussi à prendre le poste central abrité par de hauts murs. Les policiers ont fini par négocier leur sortie, tête haute, sans se rendre.

Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures

À côté de la forteresse imprenable, une bâtisse de couleur beige contient la plus grande école coranique de la ville : la madrasa Abdul Hannan. Pas moins de 850 écoliers la fréquentent : 250 pensionnaires et 600 externes. Les premiers y vivent et y reçoivent l'intégralité de leur ­enseignement, les ­seconds fréquentent l'école publique le matin et viennent ici réciter le ­Coran l'après-midi. Le directeur ­Abdul Hannan l'a ouverte il y a 13 ans. « 50 ou 60 ­talibans sont passés par mon école », avoue-t-il sans enthousiasme. Car, paradoxalement, ce professeur de ­religion n'est pas aimé par les nouveaux maîtres et il le leur rend bien. « Je suis favorable à l'éducation des filles, y compris pour les études supérieures, dit-il. Et, ici, les enfants ­suivent aussi des cours de ­matières scientifiques. »

Il y a quelques mois, les talibans sont ­venus arrêter ce « mal pensant ». Quelques heures plus tard, il a été ­relâché sur ordre d'un chef taliban de Kaboul. Ces différends ne font certes pas d'Abdul Hannan un libéral, mais les vues étroites des talibans ne lui conviennent pas. « J'espère qu'ils vont assouplir leur doctrine », ­rêve-t-il. En attendant, la tradition ­rigoriste est observée dans ses classes : des dizaines de gosses accroupis psalmodient en chœur, des heures durant, des versets du Coran en balançant le buste d'avant en arrière…

Jour 8 : dans un champ de pavot

En franchissant la rivière Helmand, on pénètre dans le district de Nawa. C'est une mosaïque de parcelles striée par des canaux. Jusqu'ici, ­céréales et cultures vivrières les occupaient. Mais depuis cette année, une plante a refait son apparition : le ­pavot. En nous apercevant, Dastagir, 35 ans, le propriétaire, vient à notre rencontre. « Si vous étiez venus dans un mois, vous auriez vu les fleurs de la première récolte », lance-t-il. Tandis que le précédent gouvernement interdisait le pavot, les talibans, eux, ferment les yeux. 90% de la production mondiale d'opium provient du Helmand et ceux qui en font le négoce ont su graisser la patte des « étudiants en religion ».

Pour Dastagir, le calcul est vite fait. Cette année, sur son demi-hectare, la parcelle de blé va lui rapporter l'équivalent de 700 $, les légumes 2000 $ et le pavot… 7000 $. Avant de nous quitter, le chef de famille précise qu'il fait vivre 40 personnes sur les revenus de cette terre. Ahmad Jan Popal, le président de la Bost University qui nous a conduits jusqu'ici, nous offre une clé pour comprendre le monde complexe des Pachtouns. « La tribu du district de Nawa soutenait l'ancien gouvernement et bénéficiait par conséquent d'emplois publics. À présent, ils ne touchent plus leur salaire et ne subsistent que grâce à la solidarité familiale. » Pour soutenir tout ce monde, l'opium paie mieux que les courgettes.

Jour 8 : le conteneur magasin

Au bord d'un rond-point de Lashkar Gah, un conteneur est apparu en début de semaine. Une planche posée en travers de son ouverture sert de comptoir. Sur quelques étagères posées à la hâte s'étalent des cigarettes, des canettes de soda, des conserves et des paquets de biscuits. Wahidullah, 50 ans, a ouvert ce « magasin » il y a quatre jours en empruntant 50.000 afghanis (environ 500 $) à des proches pour acquérir les quelques articles qu'il vend. Personne ne lui a rien acheté depuis l'ouverture. « Je n'ai plus d'argent, dit-il, il fallait bien tenter quelque chose pour nourrir les miens. » Jusqu'à août 2021, Wahidullah était colonel dans le renseignement militaire.

Jour 9 : les drogués du cloaque

Retour à Kaboul. Pour éviter les 13 heures de route, nous avons pris l'avion de Kandahar. En quelques jours, l'ambiance a changé : les talibans ont établi des check-points à chaque carrefour. Ils exigent des automobilistes qu'ils ouvrent le coffre. Ailleurs, ils fouillent maison après maison. Que craint le pouvoir ? Des infiltrations de Daech ? Le retour d'une opposition armée ? Nul ne le sait, mais la tension est palpable.

La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer

Dans le quartier de Koti Sangi, sous un large pont qui enjambe un cloaque, c'est la cour des Miracles. Plusieurs centaines de drogués s'entassent dans la pénombre. Au bord de l'eau pestilentielle, un cadavre gît, dissimulé sous une couverture. « Il y en a trois autres un peu plus loin », explique Jawadi, 34 ans. Visage émacié marqué de profonds cernes bleutés, cet ancien soldat est devenu opiomane voilà trois ans alors qu'il portait encore l'uniforme. Il a quitté sa famille pour dormir sous le pont. « La nuit, il faut faire attention, tu peux te faire violer. » Jawadi part en chasse d'un petit boulot pour financer sa dose d'opium qui lui coûte 250 afghanis (3 $). Pourquoi les talibans, si hos­tiles à la toxicomanie, n'interviennent pas ? « Au début, ils sont venus et ont arrêté des drogués, raconte Jawadi. Mais on ne les voit plus. Ils ne s'attaquent plus qu'aux vendeurs. »

Jour 10 : «T», ancien des services secrets

« T » nous a donné rendez-vous dans un de ces lieux branchés qui ne ­désemplissaient pas avant le 15 août 2021. Cet établissement, ouvert avec des capitaux turcs, a ­encore de la clientèle. Le gérant a simplement dû séparer les salles entre ­celles pour les hommes et ­celles pour les familles où les femmes peuvent s'attabler. Pour les plus prudes, des boxes semi-fermés sont à disposition. ­Curieusement, on nous a laissés nous installer côté famille. Trois femmes fument la chicha. Quand « T » arrive, il nous prie de choisir une table moins en vue. Sous le gouvernement précédent, il a travaillé dans les services de sécurité et collaboré avec la CIA.

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« T » n'a pas de mots assez durs sur l'incompétence des talibans. « Cela ne va pas durer, prédit-il, ils sont incapables. » Ce jeune homme diplômé, entre autres, d'études islamiques remâche la défaite du gouvernement précédent. Le retour des talibans l'accable et lui fait honte. Il accuse la soudaine débandade américaine.

« T » regarde l'arrivée du printemps avec optimisme. « En Afghanistan, on l'appelle la saison des guerres. » Selon lui, dans plusieurs régions, la résistance se prépare dans l'ombre à s'attaquer aux talibans et à renverser le régime. Son regard pétille, il déborde d'énergie en tentant de convaincre ses interlocuteurs. Dit-il vrai ou bien veut-il seulement y croire ? Épuisés, meurtris par des décennies de conflits armés, victimes d'une saignée des ­élites parties en exil, les Afghans, même ceux opposés aux talibans, veulent-ils encore la guerre ? « T » en est sûr. Après deux semaines sur les routes du pays à rencontrer des ­dizaines de pauvres gens accablés et désargentés, nous le sommes beaucoup moins.

De nos envoyés spéciaux Jean-Marc Gonin (texte) et Pascal Maitre/MYOP (photos) - Édition web par Marie Boetti

Le Figaro

«La flambée du prix du pétrole va-t-elle se répercuter sur celui de mon billet d'avion ?»

Pierre Morel

LE FIGARO VOUS RÉPOND - Notre lectrice s'inquiète. L'ampleur des surcoûts à prévoir dans les transports aériens va-t-elle faire doubler le prix de son aller-retour en avion ? Pas nécessairement.

Avec le conflit en Ukraine, a-t-on déjà une idée de la hausse du prix des billets d'avion ?

Chère lectrice,

Il est difficile de chiffrer précisément le montant de la hausse attendue du prix des billets, conséquente à la montée du cours du baril de pétrole. Tout dépend, d’abord, du type de vol que vous envisagez, court ou long. «Le coût du carburant représente 35 à 45 % du prix d’un billet pour un vol long courrier, et 25 à 35 % pour un moyen et court courrier», précise au Figaro Didier Bréchemier, senior partner au cabinet Roland Berger, spécialiste du transport aérien. À titre d'exemple, si 30 % du prix d’un billet correspond au carburant et que le coût de celui-ci est multiplié par deux, les passagers paieront leur vol seulement 15% plus cher. Ou encore moins : « Certaines compagnies pourront faire le choix d’amortir la hausse en réduisant leur marge », indique Didier Bréchemier.

Mais toutes ne pourront pas le faire. Certaines, incapables d’amortir cette hausse des prix, devront réduire leur offre, comme l'Américaine Alaska Airlines, qui a d'ores et déjà annoncé revoir à la baisse ses prévisions de capacité. Certaines compagnies pourraient aussi choisir de réduire leur offre pour se concentrer sur les destinations les plus indispensables, celles qui attireront des passagers même en cas de flambée des prix.

La hausse pourrait en outre mettre plusieurs mois à se répercuter sur le prix des billets. « Certaines compagnies ont souscrit à des couvertures (ou hedging) auprès d’une banque, qui s’engage ce faisant à compenser les éventuelles hausses de prix du carburant pour un temps donné, le plus souvent 6 à 9 mois », explique Didier Bréchemier. Air France-KLM, Lufthansa, easyJet ou Ryanair utilisent ce système selon Air Journal.

Rappelons enfin que malgré la forte hausse de ces dernières semaines, le cours du prix du baril de pétrole, estimé à 120 dollars le 24 mars 2022, n’a pas atteint un niveau inédit. Il s'est maintenu autour de ce seuil de 2011 à 2014.

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Le Figaro

Philippe Rousselet, un Français à Hollywood

Anne Fulda

PORTRAIT - Il a produit La famille Bélier, puis Coda, son adaptation américaine, qui vient de rafler trois Oscars dont celui très convoité du meilleur film. Portrait d’un producteur élégant.

«On a un peu peur. On aimerait avoir au moins un Oscar, ce serait déjà exceptionnel, et ma plus grande fierté serait que l’on ait celui du second rôle masculin (joué par Troy Kotsur, acteur sourd de naissance, NDLR). De toute façon, quel que soit le résultat, cela aura été une aventure unique dans une carrière de producteur.»

Quelques jours avant la 94e cérémonie des Oscars, qui s’est déroulée à Los Angeles dans la nuit de dimanche à lundi, Philippe Rousselet, déjà sur place depuis un mois afin d’assurer la campagne de promotion de son film, n’osait envisager qu’il pourrait monter sur scène afin de recevoir la récompense suprême du cinéma américain: celle de l'Oscar du meilleur film.

«Continue, fonce!»

Il faut dire que la concurrence était rude. En lice, à côté de Coda (en anglais, les initiales de «Child of deaf adult», enfant de parents sourds), ce petit film indépendant, adaptation américaine de La Famille Bélier, qu’il avait également produit, il y avait notamment les films de Jane Campion, Steven Spielberg, Denis Villeneuve, Paul Thomas Anderson, Kenneth Branagh ou Guillermo del Toro… «Que des légendes! Nous, on est le Petit Poucet, le challenger», analysait d’une voix calme et posée Philippe Rousselet avant le verdict.

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Pourtant, comme dans une production hollywoodienne de la meilleure facture, c’est le Petit Poucet qui a gagné. Dimanche, Coda a ainsi raflé les trois Oscars pour lesquels il était en compétition (meilleur film, meilleur second rôle et meilleur scénario adapté). L’occasion pour ce producteur discret de 53 ans, qui a à son actif quelque 45 films des deux côtés de l’Atlantique totalisant plusieurs dizaines de millions de spectateurs, de sortir de l’ombre.

Pour une fois. Afin de remercier sur scène «l’incroyable équipe du film», cette «famille merveilleuse et aimante à l’écran mais aussi en dehors». L’occasion aussi de songer probablement, lors de ce jour à marquer d’une pierre blanche, à sa propre famille. Et notamment à son père, André Rousselet, le fondateur de Canal+ (chaîne sur laquelle la cérémonie était diffusée), qui lui disait toujours, notamment lors de ses débuts difficiles qui menaçaient de ruiner sa santé et ses finances: «Il faut y aller, continue, fonce!»

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Il a foncé, donc. Sans à-coups ni démonstration égotique. Jusqu’à cette récompense pour un film qui, en France comme aux États-Unis, a eu une histoire incroyable. Au point que la semaine dernière, avant la soirée des Oscars, l’équipe du film - qui depuis sa présentation au festival de Sundance, en janvier 2021, a accumulé presque tous les prix de la saison américaine cinématographique - a été reçue à la Maison-Blanche. Et qu’hier, en France, le président-candidat Emmanuel Macron s’est fendu d’un tweet de félicitations («Un grand bravo à ses producteurs, français, et aux équipes qui en font un succès à l’étranger. Avec ce film, ils ouvrent le regard sur le handicap et le vécu des proches aidants.»)

Il est à la fois libre et à l’écoute des autres, ce qui est assez rare dans le métier

Cette percée d’un Frenchie aux États-Unis mérite d’être saluée. Tout d’abord parce qu’elle s’explique avant tout par la détermination d’un homme. Depuis La Famille Bélier, cette comédie d’Éric Lartigau qui avait totalisé 7,5 millions d’entrées, Rousselet, convaincu que cette histoire d’une jeune fille tiraillée entre son attachement à sa famille sourde et sa passion pour la chanson avait une portée universelle, rêvait d’une adaptation à l’étranger. Cela n’a cependant pas été une mince affaire. Le film, tourné en 2019, à Gloucester, dans le Massachusetts, a été freiné par la pandémie de Covid, et, alors qu’il devait être initialement diffusé en salle aux États-Unis, il a été finalement racheté par Apple TV+ qui de fait est devenue la première plateforme à obtenir un Oscar pour un film qui n’a pas été diffusé au cinéma.

Un indéniable succès

Dans la version américaine, le rôle des parents est interprété par des acteurs sourds. Un choix politiquement correct, dicté par le souci de ne pas être accusé d’une forme d’appropriation culturelle? Rousselet le réfute fermement: «C’est un choix délibéré, un choix d’authenticité de la réalisatrice Sian Seder» qui n’avait pas été fait en France pour des raisons de financement. Qu’importe, à l’arrivée, le succès est là. Indéniable. Et selon Jérôme Seydoux, qui le connaît «depuis toujours», il s’explique parce que «Philippe a fait des choses très intelligentes: il a notamment fait ses classes aux États-Unis et c’est un énorme plus. C’est là que beaucoup de choses se passent, c’est là que sont tous les requins, et il a appris à nager parmi eux».

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Un prisme américain également relevé par Nicolas de Tavernost, président de M6. «Philippe Rousselet connaît extrêmement bien les États-Unis et la sensibilité américaine, il est presque binational. Sa ravissante compagne (l’actrice et mannequin Liya Kebede) vit à New York, certains de ses enfants aussi.» Une orientation choisie très tôt, lorsqu’à 20 ans, après avoir fait la connaissance de Terry Semel, alors président de la Warner, il part à Los Angeles pour faire un stage chez le géant du cinéma. «Je suis resté à l’époque quatre ans sur place et si je suis ici et que je fais des films en langue anglaise, c’est grâce à Semel, qui a été un peu mon mentor.»

Cette sensibilité américaine n’explique évidemment pas tout. Rousselet Junior (dont le frère, Nicolas, dirige le groupe G7) s’est surtout fait une place au soleil grâce à son travail. Tavernost, qui ne tarit pas d’éloges à son égard, relève: «Philippe est quelqu’un de loyal, très franc, d’une extrême courtoisie. Il sait faire confiance à des gens qualifiés et, je l’ai constaté quand on fait ce film remarquable qu’est Lord of War, il a un sens artistique. Bref, il délivre, il est à la fois libre et à l’écoute des autres, ce qui est assez rare dans le métier.»

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«Enfin, j’ajouterais que dans la vie professionnelle, il y a des gens avec qui on déjeune, d’autres avec qui on dîne, et que lui appartient à la deuxième catégorie.» Le réalisateur Fred Cavayé, qui a notamment travaillé avec Philippe Rousselet pour son dernier film, Adieu Monsieur Haffmann, mais aussi pour Radin, souligne pour sa part «la curiosité» de ce producteur qui aime avant tout «parler de projets précis» plutôt que de recettes. «Philippe fait des films qui lui plaisent, qu’il a envie de voir. Il a un vrai œil, participe aux étapes de fabrication. Il ne dit pas “Il faut faire comme çail demande “Pourquoi as-tu fait comme ça?”»

«Le métier de producteur n’est pas un métier pour caniches, c’est un métier très dur, commente encore Jérôme Seydoux. Ce n’est pas facile de monter un film, de trouver les financements.» N’est-ce pas plus facile tout de même lorsque l’on a un père qui a créé la chaîne du cinéma? «Philippe Rousselet est l’un des meilleurs producteurs français, tranche le patron de Pathé. Si on veut être bon quelque part, il faut d’abord travailler, puis il faut être difficile, exigeant. On ne réussit pas parce qu’on est le fils de son père.» Sur ce sujet, le principal intéressé, qui a longtemps semblé un peu gêné aux entournures, a également évolué. Quand on lui demande s’il n’a pas été pesant tout de même d’être souvent rattaché à cette qualité de «fils de», il répond: «Ce n’était pas pesant parce que mon père était merveilleux. Il m’a beaucoup transmis ; mais là, c’est moi.»

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Le Figaro

Entre le triomphe de Coda et la gifle de Will Smith, la cérémonie des Oscars frappe fort

Constance Jamet

DÉCRYPTAGE - La victoire du remake de La Famille Bélier offre à une plateforme de streaming - Apple TV+ - sa première statuette de meilleur film et une visibilité inédite pour les talents en situation de handicap. Will Smith est sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct.

Cérémonie pour l'histoire. Cherchant à reconquérir son audience et les cinéphiles, qui les désertent depuis plusieurs années, les 94e Oscars ont écrit une page d'histoire du 7e art au-delà de leurs propres espérances. Le gala de dimanche a été marqué par deux événements majeurs. Le triomphe de Coda , remake américain de La Famille Bélier d'Apple TV+ vaut à une plateforme de streaming sa première statuette de meilleur film et offre aux talents en situation de handicap une visibilité inédite. Contrairement à La Famille Bélier, Coda a fait appel à des acteurs sourds. Le récit de Sian Heder a remporté les deux autres statuettes auquel il avait le droit : meilleur second rôle, meilleure adaptation.

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Netflix et The Power Of The Dog mal aimés

Porté par la popularité et l'enthousiasme modeste de ses stars sourdes, Marlee Matlin et Troy Kotsur, Coda symbolise le désir de légèreté et de grands sentiments des votants après deux ans de pandémie. Sombre, froid et cérébral, The Power Of The Dog de Netflix a été pénalisé par le système de vote préférentiel de la catégorie reine des Oscars. La réputation d'ogre et la campagne forcenée menée par Netflix qui n'a pas regardé à la dépense, ont pu aussi agacer. Malgré 12 nominations le sombre The Power Of The Dog se contente d'une statuette, celle de meilleure réalisatrice pour Jane Campion.

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Mais c'est peut-être une autre image choc qui restera dans les mémoires au grand dam de l'Académie. Celle de Will Smith décochant une gifle ou une droite à Chris Rock sur scène, quelques minutes avant de recevoir l'Oscar du meilleur acteur pour La Méthode Williams.

La star de Men In Black n'a pas supporté que Chris Rock plaisante sur la calvitie de sa femme Jada Pinkett Smith. Consolé par son ami Denzel Washington, Will Smith a présenté ses excuses en venant récupérer sa statuette et a reconnu avoir gâché son moment de gloire et celui de ses partenaires, notamment les joueuses de tennis Serena et Venus Williams, dont il joue le père égocentrique.

Dune recordman des victoires de la soirée

Parti favori avec douze nominations, The Power Of The Dog se contente d'un trophée. Tout de même historique pour sa cinéaste. Sacrée meilleure réalisatrice, Jane Campion est seulement la troisième femme de l'histoire du septième art à être récompensée. Dans les catégories techniques, son western, portrait d'un cow-boy refoulant son homosexualité, a été étouffé par le rouleau compresseur Dune. Le space opera de Denis Villeneuve est le film le plus primé de la soirée avec six Oscars (montage, musique, décors, son, photographie, effets spéciaux).

Les surprises Jessica Chastain et Kenneth Branagh

Dernière catégorie incertaine et disputée, celle de la meilleure actrice d'où a émergé Jessica Chastain , méconnaissable sous les traits de la télévangéliste Tammy Faye. Cet Oscar, remporté face à Penelope Cruz et Nicole Kidman, couronne une filmographie exigeante. La comédienne de 45 ans est une des rares à s'être autorisée un discours politique, prenant la défense des communautés LGBT.

Autre surprise avec l'Oscar du meilleur scénario remis à Kenneth Branagh pour Belfast , récit poétique de son enfance pendant les troubles nord-irlandais. Une victoire inattendue : l'exégète de Shakespeare n'avait pas eu les faveurs des Oscars anglais, les Bafta. Pour le premier Oscar de sa riche carrière, le Britannique a rappelé que «Belfast était avant tout la recherche de l'espoir en dépit de la violence».

Ces feux d'artifice de surprises, de coup de sang et la magnifique interprétation du tube de James Bond par Billie Eillish qui repart avec l'Oscar mérité de la meilleure chanson ont réveillé un gala de près de quatre heures qui a combiné le spectaculaire (lancement et monologue d'ouverture) et des premières victoires prévisibles.

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De l'amphithéâtre Dolby Theater, à Los Angeles, les joueuses de tennis Serena et Venus Williams ont levé le rideau de cette édition en la délocalisant et en lançant la performance de Beyoncé du tube de leur film La Méthode Williams. La chanteuse était loin de Hollywood. Elle interprétait Be Alive, de la ville de Crompton d'où sont originaires les sœurs Williams. Beyoncé était entourée de danseuses et musiciennes toutes de jaune tennis vêtue.

Un monologue d'ouverture décapant et tonique

Les trois maîtresses de cérémonie Amy Schumer, Wanda Sykes et Regina Hall ont mené leur mission de renouvellement et décapage tambour battant. Ironie corrosive au programme : «Dont Look Up, un film dans lequel Leonardo DiCaprio laisse la planète plus verte pour ses petites copines bien plus jeunes que lui. Being The Ricardos réussit le miracle de parler de la mère de la sitcom Lucille Ball sans être drôle, La Méthode Williams célèbre les femmes en parlant de leur père». «C'est moins cher d'embaucher trois femmes qu'un homme pour présenter cette cérémonie» s'est amusée Amy Schumer qui s'est lamentée des rides créées par deux ans de pandémie en expliquant que l'idole des jeunes Timothée Chalamet avait bien vieilli. La caméra s'amusait en effet à fixer J.K Simmons.

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Peu après sa consœur Regina Hall s'est amusée à appeler sur scène les acteurs «célibataires» Bradley Cooper, Timothée Chalamet, dont le choix de ne pas porter de chemise de smoking a été remarqué, et Simu Liu sous prétexte que leurs tests Covid avaient été égarés pour mieux flirter avec eux.

Des Oscars des seconds rôle attendus et historiques

La première statuette décernée en direct a couronné une lauréate attendue. Ayant raflé tous les trophées précurseurs, Ariana DeBose a été sacrée meilleur second rôle pour son rôle dans le remake de West Side Story de Steven Spielberg.

«Je sais pourquoi Anita veut être en Amérique car dans ce monde étrange les rêves y deviennent réalité. Merci Steven Spielberg pour cet été inoubliable et merci Rita Moreno [interprète d'Anita dans le film original] qui a pavé le chemin de tant d'Anita comme moi. À tous ceux qui questionnent leur identité, il y a une place pour vous en ce monde comme le prouve la petite fille latino queer que je suis ». Le discours de la comédienne de 31 ans, originaire de Porto-Rico a été très applaudi. Et parfaitement dans le slogan de la soirée «Movie Lovers Unite» (l'union des cinéphiles, ndlr).

Père poule mais rustre dans Coda, le remake américain de La Famille Bélier, le grand favori Troy Kotsur a décroché l'Oscar du meilleur second rôle. Le lauréat, sourd de naissance, a été applaudi en langue des signes par l'assistance lorsqu'il est venu chercher son prix sur scène. Sa remettante l'actrice coréenne Yuh-Jung Youn (Minari) a annoncé son nom en langue des signes également.

Il devient le second acteur sourd à être reconnu par l'Académie trois décennies après le triomphe de sa partenaire dans Coda, Marlee Matlin. Le comédien de 53 ans a dédié cette victoire historique à la communauté malentendante et handicapée : «C'est notre moment. Merci à notre réalisatrice Sian Heder d'avoir créé un pont entre entendants et sourds à Hollywood». Dans un discours en langue des signes drôle et émouvant, Troy Kotsur, qui a connu des années de galère, dormant même dans sa voiture, a promis de ne pas signer «des gros mots». Il a eu une pensée pour son père : «C'était un encore meilleur signeur que moi mais un accident qui l'a paralysé l'a privé de ce moyen de communication». À sa famille, il a déclaré, visiblement très touché: «Regardez-moi, je l'ai fait! Je vous aime, merci.»

La diversité était aussi au cœur des mots émus des créateurs du film d'animation Disney Encanto meilleur long-métrage d'animation. Ils ont rendu hommage à la culture colombienne qui a inspiré le récit. Cette victoire suit une poignante performance de la chanson phare du conte.

Autre non surprise, le trophée du meilleur film international a été remis au road-trip japonais Drive My Car  du Japonais Ryusuke Hamaguchi.

Les drôles de choix des cinéphiles sur Twitter

Huit catégories techniques et mineures avaient été remises peu avant le début de la retransmission. Décision controversée mais qui permet effectivement de fluidifier la cérémonie. Autre innovation un peu raillée, la place accordée aux fans invités à voter pour leurs séquences favorites et leur film de prédilection. Au rayon des scènes culte plébiscitées, un tsunami de film de superhéros : la version longue de Justice League, Spider-Man No Way Home, Avengers Endgame, Matrix et le biopic d'Aretha Franklin Respect. La catégorie meilleur film selon le public a fait la preuve du pouvoir de traction des réseaux sociaux et communautés de fan avec un podium improbable : Mimimata avec Johnny Depp qui n'a jamais trouvé de distributeur en raison des accusations de violences conjugales contre la star, le blockbuster à paillettes Cendrillon et le film de zombies de Netflix Army Of The Dead.

Une minute de silence pour l'Ukraine

Tenant leur promesse, les organisateurs des Oscars, réticents à politiser la cérémonie, ont évoqué sobrement la guerre en Ukraine. Pas d'allocution du président Volodymyr Zelensky. Mais une minute de silence et un carton à l'écran appelant à la solidarité. En guise d'introduction, l'actrice d'origine ukrainienne Mila Kunis a fait allusion aux «événements actuels qui déchirent le monde».

Le palmarès

  • Meilleur film : Coda
  • Meilleure réalisatrice : Jane Campion, The Power of the Dog
  • Meilleure actrice : Jessica Chastain, Dans les yeux de Tammy Faye
  • Meilleur acteur : Will Smith, La Méthode Williams
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Troy Kotsur, CODA
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Ariana DeBose, West Side Story
  • Meilleur film international : Drive my car (Japon)
  • Meilleur film d'animation : Encanto
  • Meilleur documentaire : Summer of Soul
  • Meilleur scénario original : Belfast
  • Meilleur scénario adapté : Coda
  • Meilleure chanson : No Time To Die, de Billie Eilish
  • Meilleur son : Dune (Mac Ruth, Mark Mangini, Theo Green, Doug Hemphill and Ron Bartlett).
  • Meilleur montage : Dune (Joe Walker).
  • Meilleure musique originale : Dune (Hans Zimmer).
  • Meilleur décor : Dune.
  • Meilleurs maquillages et coiffures : Dans les yeux de Tammy Faye (Linda Dowds, Stephanie Ingram and Justin Raleigh).
  • Meilleur court-métrage animé : The Windshield Wiper (Alberto Mielgo and Leo Sanchez).
  • Meilleur court-métrage documentaire : The Queen of Basketball (Ben Proudfoot).
  • Meilleur court-métrage de fiction : The Long Goodbye (Aneil Karia and Riz Ahmed).

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky serait en discussion pour intervenir en vidéo aux Oscars 2022

À la reconquête de son audience, l'Académie du cinéma américain veut une cérémonie joyeuse centrée sur le septième art mais ne peut faire l'impasse sur la guerre en Ukraine.

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DÉCRYPTAGE - Ultra-favori jusqu’à il y a peu, The Power Of The Dog pourrait se faire damer le pion par CODA, le remake de La Famille Bélier.

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Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

L'Humanité

Chien, chat, lapin,.. Ce qu’il faut savoir avant d’adopter un ami à pattes

Actu

Chien, chat, lapin, furet ou perruche… un animal domestique peut jouer un rôle significatif dans le développement de l’enfant. Compagnon de jeu et ami, il permet aussi de renforcer chez les petits le sens des responsabilités.

Théo Gobbi

Un foyer français sur deux accueille un animal de compagnie. C’est ce que révèle une étude réalisée par la Fédération des producteurs d’aliments pour chiens, chats, oiseaux, poissons et petits mammifères (Facco) en 2020. Pour les parents qui veulent adopter l’un de nos amis à poil, plumes ou écailles, se posent une série de questions, comme le choix de l’animal, l’aspect financier ou encore l’intérêt pour l’enfant d’avoir un compagnon. « Avoir un animal est quelque chose de très positif pour le développement cognitif d’un enfant », explique la psychanalyste Élisabeth Dahan-Soussy.

 

Faciliter l‘apprentissage

Il y a une attirance naturelle entre l’animal et les petits, car la communication est non verbale : tout passe par le comportement et les émotions. L’un comme l’autre cherchent à se comprendre et y parviennent en scrutant leurs réactions réciproques. De plus, la présence de l’animal, ses déplacements, sa façon de vivre, en particulier s’il s’agit d’un chat ou d’un chien, conduisent l’enfant à explorer l’espace, stimulent sa curiosité. Une interaction qui facilite des apprentissages par l’observation, le toucher, la marche… L’animal joue d’ailleurs un rôle de stabilisateur sur le développement psychologique et affectif de l’enfant de nature agitée ou apathique. « Les animaux brisent aussi parfois l’isolement des enfants uniques. On recommande d’ailleurs d’en adopter un dans ce cas. Cela les conduit à jouer et à travailler leur imagination », souligne la spécialiste.

Hamster, canari ou matou… si un enfant plus âgé peut désirer un animal en particulier, le choix est essentiellement l’affaire des parents. « Chien qu’il faut sortir ou chat dont il faut changer la litière, l’enfant qui demande un animal va jurer de s’en occuper, puis finira par manquer à ses engagements. Mais il ne faut pas oublier que la prise de responsabilité ne tient pas seulement au fait de nourrir ou sortir l’animal. La dimension de protection et de respect envers ce compagnon est essentielle », poursuit Élisabeth Dahan-Soussy.

Pour que la relation entre les deux se passe au mieux, il est impératif d’éduquer l’animal à la présence de l’enfant. Pour le chien, il faut être particulièrement vigilant afin d’éviter tout risque. « Un chien mal éduqué ne canalise pas son agressivité. Dans tous les cas, on ne laisse pas d’emblée un chien avec un enfant par terre. Il y a tout un travail de connaissance, le chien sent le bébé qu’on garde dans les bras. Il ne faut pas mettre la tête et le visage à hauteur de l’animal… », conseille la psychanaliste. Du reste, il n’est pas rare que l’enfant ait envie de tirer sur la queue du chat, du chien ou d’un rongeur et de le toucher de manière indélicate. Il faut alors lui apprendre à traiter l’animal en douceur, car même s’il a tendance à le prendre comme un jeu, l’animal pourra à l’inverse se sentir attaqué et riposter en conséquence.

Enfin, le rôle réconfortant d’un animal de compagnie ne se limite pas à la petite enfance. « Lorsque les ados passent par une période de mal-être avec des changements physiques et psychiques impliquant une perte de repères, l’animal constitue un élément de stabilité et de constance. Un compagnon sécurisant qui devient même parfois un confident », conclut Élisabeth Dahan-Soussy. Ou comment mêler l’utile à l’agréable.

3 questions à… Élisabeth Dahan-Soussy, psychanalyste « Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux »

Quelles solutions les parents qui ne voudraient pas d’animaux à la maison ont-ils pour que l’enfant ait tout de même un contact avec ces derniers ?

On parle beaucoup des animaux domestiques à domicile, mais il y a aussi ceux de l’extérieur. Je pense particulièrement aux chevaux et à la relation de certains enfants, notamment autistes, avec eux. Le lien avec l’animal leur apporte quelque chose dans la perception de leur corps. Ils forment un tout avec lui, mais seulement après un gros travail. Il y a des thérapeutes spécialisés qui travaillent en lien étroit avec des éducateurs de chevaux pour amener des enfants avec des troubles psychologiques graves à apprivoiser et se laisser apprivoiser. Cela existe aussi avec les dauphins. Des chercheurs se sont rendu compte que l’eau ainsi que

le mouvement fluide et atténué des poissons calmaient certains enfants dits hyperactifs. Ils se poseraient et observeraient les mouvements, même d’un seul spécimen, sans aquarium géant. Un laps de temps très court mais suffisant, selon les retours de parents, pour entrevoir une sensation d’apaisement chez l’enfant.

Adopter un animal de compagnie implique aussi qu’il meure un jour. N’est-ce pas un risque pour le développement de l’enfant ?

Si les choses se passent bien, l’animal fait partie de la famille, il en devient un membre à part entière. Quand l’enfant rentre de l’école, il vient le voir pour jouer, le câliner, peu importe le type. Sa mort est perçue aussi fortement émotionnellement que celle d’un parent. Intervient alors le même travail d’échange de parole avec l’enfant que lorsqu’on perd un grand-parent, par exemple. Cela reste imprégné très longtemps dans l’esprit de l’enfant. La relation avec l’animal met en scène beaucoup d’éléments émotionnels et de sécurité. Selon une récente étude menée sur des jeunes d’une dizaine d’années, ils sont la moitié à préférer jouer avec leur animal en rentrant de l’école. L’autre moitié opte plus naturellement pour les jeux vidéo.

Peut-on qualifier l’animal de compagnie d’« ami » pour l’enfant ?

Si certains adultes ont la réflexion de dire qu’« il ne s’agit que d’un animal », les enfants réfléchissent différemment. Ils ne font pas du tout la différence et, pour eux, il s’agit effectivement d’un ami et d’un soutien. Les enfants ne sont jamais indifférents aux animaux. Ils peuvent être amusés, excités, mais aussi en avoir peur, car l’animal bouge, est agité. Mais au final, ils s’apprivoisent l’un, l’autre. Cela permet de renforcer une certaine confiance réciproque et un sentiment de sécurité affective.

Famille
Le Figaro

Guerre spatiale: alertes sur les réseaux satellites

Nicolas Barotte

DÉCRYPTAGE - Dans les premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, un réseau commercial satellite a été victime d’une attaque. Sans doute la première véritable opération de guerre aux conséquences dans l’espace.

Le coupable a presque été désigné. Il aura fallu un mois aux cyber-enquêteurs des agences de renseignement occidentales et aux experts en «forensic» de l’entreprise Mandiant, spécialiste en cybersécurité, pour consolider leurs faisceaux d’indices. Tous ont soigneusement analysé l’intrusion qui a visé, dans les premiers jours de l’invasion russe en Ukraine, le réseau commercial satellite Ka-Sat de l’entreprise Viasat, privant d’accès à internet, et aux moyens de communications, une partie de l’armée ukrainienne. Dépourvue de capacités souveraines, celle-ci utilisait un réseau privé. En France, le Commandement de l’espace avait confirmé l’attaque.

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Cette attaque a constitué sans doute la première véritable opération de guerre aux conséquences dans l’espace. «C’est la première avec des effets aussi visibles», confirme un haut gradé français. «Nous avions identifié qu’il n’y aurait désormais plus de conflit sur terre qui ne s’étende pas dans l’espace, cela se vérifie», poursuit-il.

«Des hackers russes»

«Nous n’avons pas encore attribué cette attaque, mais nous la regardons de près en raison de son impact non seulement en Ukraine, mais aussi sur les systèmes de communication satellites en Europe», a commenté la Maison-Blanche la semaine dernière. En matière cyber, la certitude absolue est impossible. Il y a quelques jours, le Washington Post citait pour sa part, sous couvert d’anonymat, «un responsable américain» désignant comme responsable le GRU, le renseignement militaire russe spécialisé dans les cyberopérations offensives.

En plein conflit, le doute semblait relatif. «Nous n’avons pas besoin d’attribuer (l’attaque, NDLR) à partir du moment où nous avons des preuves évidentes qu’elle a été organisée par des hackers russes pour perturber les connexions de ceux utilisant ce système satellite», avait affirmé après l’incident Victor Zhora, le responsable de l’agence de cybersécurité ukrainienne.

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À la frontière entre la guerre spatiale et la cyberguerre, l’attaque contre Viasat a été ciblée pour toucher les réseaux militaires ukrainiens au début de l’opération russe, estime un analyste. Il s’agissait de les priver de moyens de communications. Elle semble avoir été menée d’abord au sol contre le réseau informatique au travers du Network Operations Center (NOC). Le NOC permet de faire transiter les informations transmises par les satellites. Les attaquants ont corrompu les terminaux, qui ont ensuite transmis des informations erronées aux satellites. Les terminaux au sol sont probablement irréparables.

«Dans la zone grise»

Si l’attaque paraît sophistiquée, les analystes réservent leur jugement sur le caractère de l’opération: d’opportunité ou longuement préparée? Révéler des conclusions signifierait révéler des compétences d’analyse. «Viasat utilisait un système ancien qui devait comporter des failles exploitables», estime seulement le gradé français.

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Les répercussions de cette guerre dans l’espace dépassent l’Ukraine. L’hypothèse d’une nouvelle attaque touchant les réseaux satellites n’est pas écartée. Mi-mars, l’agence de cybersécurité américaine (Cisa) et le FBI ont aussi publié un message d’alerte en raison «de possibles menaces contre les réseaux de communication satellites américains et internationaux». En France, les opérateurs avaient reçu des mises en garde plusieurs jours avant le début du conflit, les invitant à rehausser leurs mesures de sauvegarde. On craignait alors d’être victime d’un conflit «dans la zone grise».

Des sécurités cyber fragiles

Le caractère public de l’attaque contre Viasat change la donne. «Elle va obliger les opérateurs à revoir leurs modèles de sécurité», explique Mathieu Bailly, qui dirige les activités spatiales de Cysec, une entreprise suisse spécialisée dans la cybersécurité des satellites. Le domaine n’en est qu’à ses débuts, bercé pendant des années par l’idée que les satellites, en raison de l’altitude, seraient épargnés par les pirates informatiques.

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Or ils sont vulnérables. Des années peuvent effectivement en effet s’écouler entre la conception d’un réseau et la mise en orbite du segment spatial. Les sécurités cyber de nombreux satellites commerciaux lancés il y a une décennie s’avèrent fragiles. Les processus de certification se sont renforcés au fil des ans. Mais la multiplication des constellations avec le développement du newspace a augmenté le nombre de cibles. Beaucoup de minisatellites ne disposent pas d’un niveau suffisant de cybersécurité. Les militaires imaginent déjà des scénarios d’attaque où des satellites sont déviés et transformés en projectiles.

La «dualité» du secteur spatial

Les états-majors étudient les enseignements de l’attaque contre Viasat. «Les événements récents en Ukraine vont inciter les opérateurs à augmenter la surveillance de leurs systèmes», veut-on croire au sein de l’armée. Mais contrairement aux pratiques américaines, les Européens n’ont pas mis en place des plateformes de partage d’information pour s’informer mutuellement des vulnérabilités détectées dans les systèmes informatiques. «Pourtant, la menace cyber contre les satellites avait été identifiée comme étant la principale, car la plus accessible à des acteurs tiers», dit-on au sein de l’armée.

La «dualité» du secteur spatial est une autre source d’inquiétude. Ainsi, si l’armée française dispose pour ses communications stratégiques de satellites robustes capables de résister à des cyberattaques, elle utilise parfois «en complément» des réseaux commerciaux.

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Le Figaro

Train du futur: TransPod prend de l’avance

Véronique Guillermard

INFO LE FIGARO - Le canadien lève 550 millions de dollars pour financer le premier tronçon d’une ligne à ultra-grande vitesse.

Le projet de train à ultra-grande vitesse de TransPod franchit une étape majeure. La start-up canadienne, fondée en 2015, annonce ce mardi 29 mars avoir trouvé un accord avec le fonds britannique Broughton Capital, associé à la société publique chinoise Cerieco. Ces derniers apportent un financement combiné de 550 millions de dollars afin de lancer la première phase de la construction d’une ligne de 300 km à ultra-grande vitesse, entre Edmonton et Calgary (Alberta) au Canada.

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«Ce financement servira à construire le premier segment de la ligne, entre l’aéroport et la ville d’Edmonton, et à certifier la technologie. TransPod est la première entreprise à avoir sécurisé un financement de cette ampleur», souligne Sébastien Gendron, PDG fondateur et ex-ingénieur d’Airbus, dans un entretien au Figaro. TransPod espère que cet accord aura un effet d’entraînement auprès d’autres fonds privés pour financer les autres phases de la ligne, dont le budget total est estimé à près de 19 milliards d’euros. Les travaux doivent commencer en 2027, en vue d’une mise en service à partir de 2031.

Ce train du futur, inspiré des plans de l’Hyperloop mis en ligne par Elon Musk, le patron de SpaceX, en 2012, se présente comme «plus propre que l’avion et plus rapide que le TGV». Sa promesse est de transporter marchandises et passagers dans des capsules, propulsées à 1000 km/h, par sustentation magnétique au sein d’un tube. Le voyage entre Calgary et Edmonton prendra ainsi 45 minutes, contre plus de trois heures par la route. Cela, en réduisant les émissions de CO2 de 636.000 tonnes par an. La ligne aura une capacité de transport de 8 millions de passagers et 3 millions de tonnes de marchandises par an. L’Alberta parie sur le train TransPod et en attend des retombées locales importantes. Selon l’étude de faisabilité menée avec ses services, la construction de la ligne devrait entraîner la création de 140.000 emplois.

Discussions avec Airbus

Parallèlement, TransPod travaille avec les ministères des Transports canadien et américain, ainsi qu’avec la direction transport de la Commission européenne pour certifier sa technologie et établir les normes de sécurité et d’exploitation. En mai, la jeune pousse doit dévoiler, à Toronto, un prototype de capsule passager, en partenariat avec Mars Discovery District, l’équivalent de Station F en France. TransPod bâtit aussi un écosystème de sous-traitants majoritairement européens. «Nous discutons avec Airbus Atlantic, qui a une filiale à Montréal, et à qui nous souhaitons confier la fabrication des capsules, ainsi qu’avec Liebherr pour leur pressurisation», précise Sébastien Gendron.

À côté du Canada et des États-Unis (projet au Texas), TransPod parie sur la France pour y lancer les premières lignes européennes. La société construit à Droux (Haute-Vienne) un centre de R&D et une piste d’essais où les premiers tests doivent débuter fin 2022. La société cherche des capitaux privés après avoir identifié deux lignes à fort potentiel. La première, entre Paris et Le Havre ; la seconde, entre Paris et Toulouse. «Le port du Havre et la ville de Rouen ont confirmé leur intérêt, ce qui nous donne une base pour présenter le projet à des investisseurs privés», souligne Sébastien Gendron. Il appelle à la mobilisation en faveur de l’innovation de rupture en Europe. «Certes il y a toujours un risque, mais il faut le prendre afin de devenir un leader industriel technologique. L’Europe a déjà raté trop de virages, dont celui d’internet et des fusées réutilisables», plaide-t-il.

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TransPod prend une longueur d’avance dans la course mondiale à l’hyperloop, face à ses sept autres concurrents. Quatre sont européens: Zeleros en Espagne, Hardt Hyperloop aux Pays-Bas, Nevomo en Pologne et Swisspod, un projet développé dans le cadre de l’École polytechnique de Lausanne. Un seul est encore américain. C’est celui du californien Hyperloop TT (dont le projet d’implantation à Francazal, à côté de Toulouse, a pris du retard) depuis que les Émirats arabes unis ont pris le contrôle de Virgin Hyperloop, via le port de Dubaï, en 2018. Ce dernier a recentré le projet sur le transport ultra-véloce de fret via sa filiale DP World Cargospeed. L’Asie est aussi dans la course avec un projet en Chine et un autre en Corée du Sud, impliquant KRRI, l’agence de recherche ferroviaire nationale.

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L'Humanité

Échapper aux décibels des collègues

Actu

Après de longues périodes de télétravail, il n’est pas toujours simple de se réadapter aux contraintes du lieu de travail. Parmi elles, une des plus envahissantes est le bruit !

Mélanie Mermoz

Après deux années de pandémie, l’éditeur de logiciels de paie ADP vient d’annoncer la fin du télétravail intégral et la mise en place d’une organisation de travail hybride. Un peu partout, les salariés ont déjà depuis des mois repris le chemin de leurs bureaux. Pour ceux qui travaillent en open space, se réadapter au bruit n’est pas simple. De nombreux travaux attestent, en effet, de la gêne et de la fatigue provoquées par le bruit. S’il n’atteint pas un volume réellement dangereux pour la santé (80 dB), il est tout de même estimé à 50 dB. Les travaux de l’Institut national de recherche et de sécurité mettent en évidence combien le fait d’être exposé non seulement à un bruit de fond mais aussi à de multiples conversations provoque une importante fatigue cognitive. L’esprit doit sans cesse faire le tri et rejeter les propos intelligibles qu’il perçoit. « Les visioconférences se sont développées pendant la pandémie et certains salariés sont parfois amenés à y participer depuis leur bureau ; or, en visioconférence, on a tendance à parler plus fort. Pour les collègues, c’est très compliqué à gérer », observe Nathalie Arnould, médecin du travail.

Avec l’expérience du télétravail, cette gêne devient encore plus insupportable pour beaucoup de salariés. Celles et ceux qui conservent des jours de télétravail et bénéficient chez eux d’un espace dédié tentent de s’organiser pour caler les « visio » et autres appels sur cette journée. D’autres réservent au domicile les activités qui nécessitent une grande concentration. Si ce n’est toutefois pas toujours possible, il faut alors trouver des solutions pour « faire avec ». « Pour arriver à me concentrer sur mes articles dans le bruit ambiant, j’ai acheté un casque antibruit. C’est mieux que rien ! » soupire Maria Teresa (1), journaliste. Cet équipement de protection individuelle doit être pris en charge par l’employeur, qui doit surtout aménager les locaux de façon à réduire au minimum l’exposition au bruit. Pour cela, il peut se faire accompagner par le service de santé au travail.

 

Des espaces dédiés à des tâches précises

Avec la signature d’accords de télétravail en région parisienne et dans les grandes métropoles, afin de réduire la surface utilisée, de grandes sociétés optent pour le flex office : plus de bureau, ni de place de travail attitrée. Dédier des espaces adaptés aux différentes tâches à réaliser était déjà, avant le Covid, une des grandes tendances de l’aménagement de bureaux : petites salles de réunion, espaces dédiés aux coups de téléphone… « Pour se concentrer, nous pouvons nous isoler dans une quiet room, voire dans un connecto, sorte de wagon dans lequel on peut s’enfermer, explique-t-elle. Il faut se réhabituer à avoir du monde autour de soi. » Pour certains, la fin du télétravail à grande échelle est une bonne nouvelle. Soraya est maîtresse de conférences. C’est chez elle qu’elle lit, corrige ses copies. « Dans cet immeuble parisien, les murs sont “en papier” : pendant les confinements, je pouvais suivre les visio de mes collègues. Là, tout est redevenu calme ! » s’amuse-t-elle.

droit du travail
Le Figaro

Immigration : l'accord franco-algérien de 1968, un cadre contesté mais «ultrasensible»

Luc Lenoir

DÉCRYPTAGE - Ce texte, signé pendant les Trente Glorieuses, accorde des facilités aux Algériens pour s'installer en France. Alger s'oppose à toute renégociation.

C'était le 2 mars 2003. Jacques Chirac déambulait dans Alger, lors d'une visite protocolaire, sans doute la plus importante depuis l'indépendance du pays. De jeunes femmes en habits traditionnels lançaient des youyous... Bientôt couverts par une rumeur plus forte, celles des jeunes hommes, qui devant le président Bouteflika, n'hésitaient pas à supplier en hurlant : «Chirac, des visas, des visas!».

L'année précédente, le gouvernement français avait en effet fixé à 180.000 le nombre d'autorisations d'entrée d'Algériens sur le sol national. Un chiffre insuffisant pour ces jeunes qui savaient bien que ces visas équivalent, en Algérie, à une possibilité d'installation en France. Et ce en vertu de l'«accord franco-algérien», signé le 27 décembre 1968, en pleines trente glorieuses et dans le cadre d'une pénurie de main-d’œuvre.

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Un texte toujours en vigueur aujourd'hui, sur lequel ont promis de revenir Eric Zemmour ou encore Éric Ciotti, qui dénonçait en octobre dernier les «avantages migratoires» algériens et l'inaction d'Emmanuel Macron sur le sujet. En 2018, le nombre de visas culminait d'ailleurs à 413.000, avant de redescendre les années suivantes. Selon l'Institut National d'Études Démographiques (INED), 1,15 million de descendants d'immigrés algériens résident en France, un chiffre largement inférieur à d'autres estimations, comme celle du président algérien Abdelmadjid Tebboune lui-même, comptant «six millions d'Algériens» en France.

Des facilités d'installation sur le sol français

Concrètement, le ministère de l'Intérieur mentionne que l'accord bilatéral implique trois points principaux. D'abord, l'entrée des Algériens en France est «facilitée», une entrée régulière (la même que pour tourisme) suffisant pour se voir délivrer certains titres de séjour. Un visa long séjour n'est pas nécessaire. Ensuite, selon l'article 5, «les Algériens bénéficient de la liberté d'établissement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante» en France. Ceux qui souhaitent lancer une activité reçoivent un certificat de résidence. Les Algériens peuvent enfin «accéder plus rapidement que les ressortissants d'autres États à la délivrance d'un titre de séjour valable 10 ans».

Ce dernier aspect recouvre plusieurs possibilités. Par exemple, le conjoint de nationalité algérienne marié ou pacsé à un ressortissant français obtient un certificat de résidence de dix ans après une année de séjour, contre trois pour les autres pays. De la même manière, le père ou la mère algérien d'un enfant français obtient dix ans de résidence dès la fin de sa première année en France. Le regroupement familial est également plus rapide, et ne peut être refusé que pour certains motifs précis. Et même en l'absence de parent ou de conjoint, une dernière voie privilégiée s'applique aux Algériens pour s'installer en France : «s'ils ne l'ont pas obtenu avant, les ressortissants algériens peuvent solliciter un certificat de résidence de 10 ans après 3 ans de séjour, contre 5 ans dans le cadre du droit commun».

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L'accord va loin dans le détail et la prise en compte de certaines spécificités, toujours dans le sens d'une facilitation d'installation sur le sol français. Il transcrit ainsi en droit français la «kafala», coutume musulmane de transfert d'autorité parentale ou d'adoption. Tout en se plaçant, dans la hiérarchie des normes, au-dessus du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile (CESEDA), qu'il surpasse en tant qu'accord international.

Ce dernier point donne lieu à des controverses, les préfectures favorisant parfois certaines circulaires plus précises pour traiter les cas particuliers. Toutefois, en octobre dernier, un ressortissant algérien en appelait avec succès au Défenseur des droits, qui lui-même évoquait l'accord franco-algérien pour obliger une préfecture à lui donner le titre de séjour demandé.

Enfin, l'obtention d'un «visa» pour entrer une première fois sur le sol français semble de moins en moins constituer une condition sine qua none. En effet, les Algériens qui n'ont pas ce document peuvent toujours passer par l'Espagne ou l'Italie, et ensuite transiter vers la France en vertu de l'accord de Schengen, où ils bénéficieront de l'accord. Un mécanisme qui faisait dire à un consul, cité par l'ambassadeur Xavier Driencourt, auteur de L'énigme algérienne: Chroniques d'une ambassade à Alger, que le texte sert à «blanchir la fraude» de l'immigration illégale algérienne vers la France.

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Revenir sur l'accord constituerait «l'arme atomique»

En plus de constituer une soupape sociale pour le pays, l'accord se traduit en divers avantages stratégiques et financiers pour l'Algérie, qui envoie par exemple nombre de ses ressortissants bénéficier de soins en France. De ce côté de la mer en revanche, le contexte a bien changé, entre déclassement économique et difficultés associées à l'immigration... Mais aucun gouvernement ni aucun président de la République ne sont pourtant revenus sur le texte. Xavier Driencourt rappelle au Figaro que «la France a essayé plusieurs fois de le renégocier, mais l'Algérie a toujours fait échouer les discussions. C'est l'arme atomique, mais c'est très dangereux et délicat à manipuler». Et décrit un État français divisé sur la question : «L'Intérieur peut avoir ses propres objectifs, mais c'est un sujet tellement multiforme que d'autres administrations peuvent avoir leur propre agenda» sur la question. Par exemple, les autorisations de survol pour l'armée, ou bien sûr les livraisons stratégiques de gaz algérien pour des entreprises d'État.

Le diplomate décrit le sujet comme «ultrasensible» : «j'ai été très critiqué quand, en revenant à Alger en 2018, j'ai réduit les visas [qui avaient atteint 413.000 par an, ndlr], pour les ramener à 250.000. Alors, revenir sur l'accord, ce serait un coup de tonnerre». Lorsqu'en septembre dernier, Beauvau avait annoncé encore réduire de 50% le nombre de visas, Alger avait convoqué l'ambassadeur français pour «protester»... Alors que le chemin dans l'autre sens semble beaucoup plus difficile: Le Figaro révélait au même moment que seules 0,2% des expulsions de clandestins vers l'Algérie sont habituellement réalisées, en raison de l'obstruction du pays.

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Seuls les véhicules munis d'une vignette Crit'Air 0, 1 et 2 auront le droit de circuler samedi de 05H30 à minuit dans Paris, la petite et la moyenne banlieue.

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Le Figaro

Attaque de l'État islamique en Israël : deux policiers dont une Franco-Israélienne tués, cinq personnes interpellées

Deux policiers ont été tués dimanche soir dans le nord d'Israël. Shirel Aboukrat, née à Marseille, avait 19 ans, a indiqué l'ambassade de France à Tel-Aviv.

L'un des deux policiers tués dimanche 27 mars en Israël dans une attaque revendiquée par le groupe djihadiste État islamique (EI) avait la double nationalité, française et israélienne, a indiqué à l'AFP l'ambassade de France à Tel-Aviv. «Nous pouvons confirmer la double nationalité israélienne et française de Shirel Aboukrat», une jeune policière, a déclaré l'ambassade. «L'ambassadeur de France en Israël, Eric Danon, se tient aux côtés de ses parents et proches endeuillés», a tweeté l'ambassade française à Tel-Aviv, précisant que la jeune femme, âgée de 19 ans, était née à Marseille, dans le sud de la France.

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Elle a été tuée dimanche soir avec un autre policier, Yezen Falah, un druze également âgé de 19 ans, dans la ville de Hadera, dans une attaque ayant fait plusieurs blessés. Les funérailles de Shirel Aboukrat doivent avoir lieu lundi après-midi au cimetière militaire de Netanya, dans le centre d'Israël. Celles de Yezen Falah, l'autre policier tué, doivent avoir lieu dans son village druze dans le nord d'Israël.

Cinq suspects

Le groupe EI a indiqué dans un communiqué que deux de ses militants étaient les auteurs de la fusillade. Les assaillants, identifiés par Israël comme étant des Arabes israéliens et des agents locaux de l'organisation EI, ont été tués par des policiers qui se trouvaient à proximité. Cinq suspects ont été arrêtés, a rapporté la police israélienne qui a annoncé avoir mené des perquisitions dans la ville arabe d'Umm el-Fahm, à une vingtaine de kilomètres de Hadera où a eu lieu l'attaque dimanche soir, en collaboration avec le service de sécurité israélien Shin Beth. «À l'issue des perquisitions, les forces de l'ordre ont arrêté trois habitants soupçonnés d'appartenir à une organisation terroriste. Deux autres suspects ont été arrêtés ailleurs», a indiqué la police dans un communiqué.

«Une deuxième attaque par des partisans de l'État islamique à l'intérieur d'Israël oblige les forces de sécurité à s'adapter rapidement à la nouvelle menace», a commenté lundi le premier ministre israélien. «J'invite les citoyens à continuer d'être vigilants. Ensemble, nous pourrons également vaincre cet ennemi». L'attaque intervient au moment où Israël accueille une rencontre sans précédent, dimanche et lundi, des chefs de la diplomatie des États-Unis, de l'Égypte, des Émirats, du Bahreïn et du Maroc dans une localité du désert du Néguev (Sud).

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Mardi dernier, deux hommes et deux femmes ont été tués dans une autre attaque, au couteau et à la voiture bélier à Beersheva (Sud). L'assaillant était un enseignant du Néguev, condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein du groupe EI et pour des prêches faisant son apologie. Des agressions au couteau contre les forces de l'ordre israéliennes ont lieu sporadiquement à Jérusalem et en Cisjordanie occupée et sont souvent le fait de Palestiniens sans lien avec l'EI.

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Ces «anges gardiens» qui protègent les candidats à la présidentielle

Christophe CornevinJean-Marc Leclerc

ENQUÊTE - Marine Le Pen chahutée en Guadeloupe, Éric Zemmour agressé en province et exfiltré de la «colline du crack» à Paris, Pécresse enfarinée lors d’un grand oral… Dans la dernière ligne droite d’une campagne sous haute tension, le service de la protection à la personne est en mobilisation maximale. Mission? Éviter qu’une tragédie ne fasse dérailler les élections.

En ce mercredi 16 mars au matin, la guigne s’acharne sur Valérie Pécresse. À la peine dans les sondages, la candidate finit son grand oral devant la Confédération des petites et moyennes entreprises. Satisfaite, elle se dirige vers le premier rang pour saluer l’assistance quand deux membres du collectif révolutionnaire Akira surgissent de nulle part et l’aspergent de poudre rose.

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Quatre jours auparavant, c’est Éric Zemmour qui a été visé par un œuf frais qu’un inconnu lui a claqué sur la tête à son arrivée de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. L’ex-polémiste venait de sortir de sa voiture. L’agresseur, retraité et père d’un enfant autiste, prétend avoir agi pour protester contre les déclarations de l’ancien journaliste sur les jeunes handicapés, en janvier dernier. Les deux incidents, vite relégués au rang d’aléas, ont électrisé les équipes de campagne. «Si cela avait été un couteau à la place d’un œuf ou une enveloppe d’anthrax plutôt que de la farine…», frissonne un policier sans terminer sa phrase, bien conscient que le processus électoral peut à tout moment virer à la tragédie, à quinze jours du premier tour.

Le «risque zéro n’existe pas»

Pour éviter le scénario du pire, le service de la protection à la personne (SDLP) est en tension maximale. Forte de quelque 1 440 policiers, dont 700 experts chevronnés de la protection rapprochée, cette unité spécialisée propose un dispositif taillé sur mesure que les candidats peuvent solliciter, en plus des «gros bras» recrutés par les partis. «Chaque demande est évaluée par l’unité de coordination de lutte antiterroriste (Uclat), dépendant de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), qui va estimer le degré de la menace pesant sur la tête de chaque candidat, souffle un responsable policier. Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent.»

Le baromètre va de T1 à T4, sachant que le niveau 1 correspond au seuil le plus élevé. Ce dernier, qui obligerait à bunkériser le candidat en urgence, ne serait déclenché qu’en cas d’attentat imminent

Quand une personnalité passe en T2, elle peut bénéficier d’une voiture blindée. «C’est naturellement le cas d’Emmanuel Macron, qui, en sa qualité de chef de l’État, aimante toutes les menaces terroristes, d’activistes et de fous», souffle une source informée. Incarnation «jupitérienne» de la République au début de sa mandature et maintenant «chef de guerre» depuis la crise en Ukraine, le président-candidat reste l’homme le plus menacé de France. Le mieux protégé, aussi. Bénéficiant d’un bouclier aux contours élargis par rapport à son prédécesseur, François Hollande, il peut compter sur les 78 policiers et gendarmes d’élite du groupe de sécurité de la présidence de la République (GSPR). Celui qui a hérité du nom de code «Vega», attribué aux présidents depuis Jacques Chirac, bénéficie d’un dispositif pouvant aller au minimum d’une dizaine de gardes du corps pour les déplacements de «faible intensité», à plus de 40 «mousquetaires» lors d’une tournée à hauts risques, comme celle effectuée au Liban à la veille de Noël.

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L’emploi des gros moyens n’a pas empêché la gifle reçue par Emmanuel Macron, en juin dernier, lors d’un déplacement à Tain-l’Hermitage. Si les policiers ont coutume de dire que le «risque zéro n’existe pas», tout est mis œuvre en amont pour fermer les «angles morts» et sanctuariser la «bulle de sécurité» autour du candidat. Avant chaque déplacement, des «précurseurs» du SDLP déminent. Avec méthode, ils inspectent le parcours et les bâtiments, balaient le spectre de la menace avec les services de renseignement et verrouillent la sécurité avec les responsables locaux de la police, de la gendarmerie et des sociétés privées. «Discrète, cette étape préparatoire représente 90 % du travail du SDLP, souffle un responsable opérationnel. L’image traditionnelle du garde du corps, avec oreillette et costume sombre, n’est que la partie émergée de l’iceberg.»

«Triangle de sécurité»

En fonction de l’actualité du candidat, de ses gros meetings et du degré de rejet qu’il inspire dans l’opinion, les dispositifs peuvent évoluer à la hausse. Nul doute qu’Éric Zemmour, qui a tenu ce dimanche un rassemblement géant au Trocadéro, en a fait l’expérience. Cible de toutes les menaces, l’ex-polémiste serait classé en niveau T3, c’est-à-dire «consigne de vigilance», depuis le meeting de Villepinte, où il a été blessé par un militant. Six à huit policiers du SDLP l’entourent désormais, dont trois qui se relaient en permanence pour former autour de lui le «triangle de sécurité». Vendredi dernier, sur la colline du crack, à Paris, ils ont déployé leur valise et leur parapluie en Kevlar pour le protéger d’une pluie de projectiles.

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Dès cet automne, la sécurité de Zemmour était montée d’un cran, après qu’un inconnu lui eut lancé, boulevard de la Chapelle, à Paris: «Sur Le Coran de La Mecque, je vais te fumer!». Plus récemment, son entourage a demandé à renforcer la cuirasse depuis que des militants ont été agressés, voire aspergés d’essence alors qu’ils déployaient une banderole de soutien à leur champion sur la Francilienne. «Si le format des équipes de protection n’est pas extensible à l’infini, la copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats, souffle un connaisseur. Il s’agit de protéger aussi bien les prétendants à l’Élysée que les institutions.» Et d’interroger, presque par défi: «Quid si on tuait un des deux finalistes? On referait des élections? Le rescapé serait élu automatiquement?»

La copie est toujours revue au second tour pour mobiliser au moins une quinzaine de policiers pour chacun des deux candidats

Jamais les «anges gardiens» de la République n’ont si bien porté leur nom, même s’ils ne trouvent pas grâce aux yeux de tous. Ainsi, Yannick Jadot n’a a priori pas jugé utile de solliciter de policiers pour l’accompagner présenter son programme à Lyon, où, le 29 janvier dernier, il s’est rendu seul en train. Du côté de Jean-Luc Mélenchon, qui a longtemps été protégé de près par un «camarade» ceinture noire de judo et agrégé de philosophie, les gardes du corps du SDLP ne sont pas les bienvenus. Motif? Le candidat ne souhaiterait pas, comme l’a relaté Paris Match le 24 février dernier, «donner son emploi du temps à des gens qui sont noyautés par l’extrême droite». «À partir du moment où le Conseil constitutionnel valide les candidatures, la police offre ses services, mais il n’y a aucune obligation et le choix appartient à chacun», résume un cadre.

«La menace islamiste est également prise très au sérieux»

«Avec l’extrême gauche, on n’arrive pas à travailler tant le culte du secret y frise la paranoïa et le complotisme, grince un ancien grand flic. Pour des candidats comme Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, une protection policière est synonyme d’espionnage. Ils préfèrent donc recourir aux gros bras de la Ligue communiste révolutionnaire ou de Lutte ouvrière.» En général, les candidats se prêtent au jeu de bonne grâce. Après son «enfarinage», Valérie Pécresse a réclamé un renfort en officiers de protection à Beauvau et deux agents supplémentaires lui ont été affectés. Mais son programme de déplacement a été quelque peu bouleversé par le Covid, qu’elle a contracté. Marine Le Pen dispose, pour sa part, depuis longtemps, d’un expert en sécurité rapprochée à ses côtés: Thierry Légier, ancien militaire au physique imposant. Il coordonne sa propre équipe privée et assure le lien avec le dispositif d’État d’une dizaine d’agents mis en place. Il tient le rôle du «siège» lors des déplacements.

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C’est-à-dire celui qui est assis à côté du chauffeur et qui est le plus proche de la personnalité. «C’est ma sixième campagne présidentielle», s’enorgueillit ce solide Normand, qui commença sous Jean-Marie Le Pen en 1992. Selon lui, la campagne actuelle est «plus calme» qu’au temps du père. «À l’époque, se souvient-il, la moitié des meetings étaient attaqués.» Et pourtant. Jusqu’ici relativement épargnée, la candidate du Rassemblement national a été bousculée ce samedi dans son hôtel de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, par une quarantaine d’indépendantistes qui s’en sont pris physiquement à son attachée de presse et à son conseiller outre-mer, l’eurodéputé André Rougé. Cette attaque réveille de mauvais souvenirs dans le camp de Marine Le Pen.

Chacun conserve en mémoire la façon dont son convoi automobile fut pris à partie le 16 juin 2020, par des militants d’extrême gauche, quand, comme présidente de son mouvement, elle se rendit à Dijon, au lendemain des violences entre Tchétchènes et habitants du quartier des Grésilles. «La menace islamiste est également prise très au sérieux», affirme-t-on dans son entourage. Car, au-delà des bousculades, du folklore de jets d’œufs, de farine ou de tarte à la crème, la sécurité lors de la séquence présidentielle demeure une affaire de professionnels. En avril 2017, le candidat François Fillon fut informé de «risques avérés» pesant sur sa personne. Un duo de djihadistes avait été détecté par les services de renseignement. Six jours durant, l’ex-premier ministre de Nicolas Sarkozy a vécu sous protection renforcée. Il se conforma à ces nouvelles exigences, mais déclina la proposition que lui firent les policiers de porter un gilet pare-balles.

Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé . Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection

C’est Charles Pasqua qui eut l’idée, dès 1994, d’affecter une protection spécifique aux candidats à l’élection suprême. Une liste de noms de fonctionnaires leur était présentée, dans laquelle ils pouvaient choisir. Un temps béni où les «anges gardiens» de la République étaient moins sollicités qu’aujourd’hui. «Il faut, en tout cas, une confiance absolue entre le protecteur et le protégé», assure Jo Querry, le père de la réforme du service des voyages officiels, ancêtre de l’actuel SDLP. «Ce n’est jamais la personnalité menacée qui définit la dimension de son dispositif de protection», confie ce «grand flic». Le coût d’un «bodyguard» d’État s’élève à plus de 70.000 euros par an, selon la Cour des comptes. Un montant à la hauteur d’une menace omniprésente. Sur fond de colère sociale et de complotisme lié à la pandémie, les représentants de la République sont au cœur d’un jeu de massacre. Selon un bilan révélé par Le Figaro, 1 186 élus ont été pris pour cible dans les onze premiers mois de l’année 2021. Depuis la tentative d’attentat de Jacques Chirac sur les Champs-Élysées, en 2002, les «mousquetaires» de Beauvau veillent au grain. Gare aux gorilles.

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Le Figaro

1600 autorisations accordées : les restaurateurs parisiens réclament davantage de «terrasses estivales»

Océane Herrero

Né après le premier confinement puis pérennisé, ce dispositif leur permet de s'étendre sur les trottoirs et certaines places de stationnement.

Le soleil revient sur la capitale et avec lui, les terrasses estivales. Celles-ci doivent faire leur retour à Paris à compter du vendredi 1er avril. Mais ces extensions des terrasses de bars et restaurants s'annoncent bien moins nombreuses qu'au cours des deux saisons précédentes. Car ces installations - précédemment qualifiées «d'éphémères», puis pérennisées par la mairie de Paris - n'ont pas toujours été bien accueillies par les riverains depuis leur instauration en 2020, au sortir du premier confinement. Certaines associations leur ont reproché d'être trop bruyantes ou d'entraver la circulation et le stationnement dans Paris.

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La mairie a donc décidé de serrer la vis et de mieux contrôler leur installation dans les rues de la capitale. «L'année dernière, il y avait tellement d'abus que je comprends», reconnaît un représentant de la profession. Car auparavant, il suffisait aux restaurateurs de déclarer leur terrasse pour l'installer librement. Ce n'est plus possible aujourd'hui : il leur faut obtenir une autorisation des autorités en amont pour pouvoir installer tables et chaises supplémentaires.

De quoi créer la panique parmi les restaurateurs parisiens. Plus de 11.000 demandes ont été déposées pour obtenir une terrasse estivale, mais seuls 4000 ont été étudiés à ce stade et 1600 dossiers ont été validés. Le tout pour un lancement du dispositif le 1er avril. «L'année dernière, on comptait plus de 12.000 terrasses éphémères. Aujourd'hui, si on arrive à 3000, ce sera déjà bien», soupire Franck Delvau, président de la branche de l'Umih en Île-de-France.

Une décision pourtant défendue par Olivia Polski. «Au moment de la crise du Covid, nous avons mis en place un dispositif exceptionnel. Mais maintenant, il faut des règles», estime l'adjointe à la maire de Paris en charge du commerce et de l'artisanat. Selon elle, seuls 7000 dossiers étaient complets au total. Ce qui signifie que 3000 attendent toujours d'être examinés, normalement dans un délai de deux mois après leur dépôt.

Esthétique davantage contrôlée

Les nouvelles contraintes ne s'arrêtent pas là : les terrasses estivales sont désormais payantes pour les restaurateurs. Le règlement des étalages et des terrasses (RET) précise également que les terrasses doivent abandonner les palettes, utiliser des «planchers» en bois, et ne pas déborder sur le trottoir d'en face. Mais surtout, elles ne doivent pas s'étendre sur les places de livraison, ce qui est selon Franck Delvau le cœur du problème. «Il y a inégalité de traitement entre les établissements», estime le représentant.

Désormais, l'Umih souhaite décompter les demandes en attente pour accompagner les restaurateurs qui n'auraient pas d'autorisation dans les temps. L'organisation patronale remarque en tout cas que certaines mairies d'arrondissement se montrent beaucoup plus frileuses que d'autres à l'installation de ces terrasses - car désormais, le restaurateur a besoin de l'accord de la mairie centrale, de la préfecture de police et de la mairie d'arrondissement.

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Certains restaurateurs ont ainsi pu faire face à des refus alors qu'ils respectaient bien le règlement. «Il a pu y avoir des refus de la part de certaines mairies d'arrondissement et de la préfecture pour des emplacements particuliers, comme des restaurants proches de ministères ou d'ambassades», développe Olivia Polski. La mairie de Paris affirme en tout cas ne pas avoir l'intention de revenir sur les règles du jeu pour cette saison. Les terrasses estivales autorisées pourront rester en place jusqu'à la fin du mois d'octobre.

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L'Humanité

Empruntez la Route des abolitions de l’esclavage

Dans l’est de la France, un chemin du souvenir traverse cinq départements pour rappeler et célébrer les voix qui, très tôt parfois, se sont élevées contre l’asservissement des êtres humains et la traite atlantique. Un parcours poignant.

Sabine Jeannin

C’est un chemin mémoriel que nous empruntons cette semaine. Il nous mène à l’est, berceau de la pensée abolitionniste. Dans des villages reculés, loin des côtes atlantiques et de leurs ports négriers, sont nés, ont vécu ou sont morts des hommes et des femmes qui ont combattu la traite occidentale à l’origine de la déportation de plusieurs millions d’Africains. À la fin du XXe siècle, un réseau de lieux de mémoire, le premier au monde, s’est structuré pour rendre hommage à ces figures humanistes en avance sur leurs contemporains. Certaines sont des « grands personnages » – trois sont enterrés au Panthéon –, d’autres des anonymes. La Route des abolitions de l’esclavage est désormais une association reconnue d’intérêt général soutenue par l’Unesco. Ses cinq « petits sites » – ils accueillent entre 60 000 et 80 000 visiteurs par an, selon Philippe Pichot, son coordinateur – ont une grande portée symbolique et émotionnelle. Ils commémorent autant qu’ils racontent l’évolution du mouvement abolitionniste dans l’Hexagone, ses avancées et ses reculs jusqu’à l’abolition définitive de l’esclavage en 1848. Nous partons à la découverte de trois d’entre eux, un bout de chemin qui couvre la période de la Révolution française.

 

À Champagney, la fraternité

Première étape : la Maison de la négritude et des droits de l’homme, à Champagney, en Haute-Saône. Ici, en 1789, les habitants, paysans, bûcherons, mineurs, demandent dans leur cahier de doléances l’abolition de l’esclavage des Noirs, qu’ils considèrent comme « leurs semblables », à une époque où le Code noir les réduit à des « biens meubles », et sans avoir eu besoin d’en croiser aucun. Sauf un peut-être : le mage Balthazar sur un tableau dans l’église, à une centaine de mètres du mémorial. Allez admirer sa façade rose en grès des Vosges et son clocher comtois recouvert de tuiles vernissées aux motifs jaune, orange et rouge. La rédaction de cet article leur fut probablement suggérée par Jacques-Antoine Priqueler. Cet officier de la garde du roi, alors en congé dans son village natal, est membre de la Société des amis des Noirs, créée en France en 1788. Première association française abolitionniste, elle milite pour l’interdiction immédiate de la traite et pour une suppression progressive de l’esclavage dans les Antilles. Ce qui n’empêchera pas certains de ses adhérents de défendre ardemment le décret voté par la Convention nationale le 4 février 1794, qui abolit la traite et l’esclavage dans les colonies françaises.

« Vivre n’est rien, vivre libre est tout. »

À  Emberménil, vivre pour l’égalité

Henri Grégoire, figure majeure de la Révolution, a été le curé d’Emberménil, modeste bourg aux portes de Lunéville, à 150 km au nord de Champagney. Un musée qui porte son nom raconte la vie et l’œuvre de l’abbé lorrain sur douze vitraux, à la manière d’une bande dessinée. Sous le buste en bronze devant le bâtiment, on peut lire cette citation : « Vivre n’est rien, vivre libre est tout. » Le prêtre républicain s’est battu toute sa vie pour que soit appliqué un autre principe, celui d’égalité.

 

À Pontarlier, la liberté

Si la Révolution française s’est emparée de la question de l’esclavage, c’est notamment parce que, en 1791, sur l’île de Saint-Domingue, les esclaves se sont libérés eux-mêmes. C’est le début de la révolution haïtienne, la première révolte d’esclaves réussie du monde moderne. Parmi ses instigateurs, un esclave affranchi nommé Toussaint Louverture. Devenu général de l’armée française puis gouverneur autoproclamé de l’île, il ne connaîtra pas l’indépendance d’Haïti en 1804. Bonaparte le fait arrêter et déporter en France en 1802, année où il rétablit l’esclavage. Louverture est enfermé le plus loin possible de la mer, au fort de Joux, au cœur du massif du Jura. Il y meurt sept mois plus tard. Sa dernière demeure sera notre dernière halte. L’endroit est spectaculaire. Tout près de la frontière suisse, perchée sur un éperon rocheux, la forteresse sert de prison d’État depuis la fin du règne de Louis XV. Encore trop méconnu en France, le château est un lieu de pèlerinage pour de nombreux chefs d’État et personnalités étrangères. Il est aussi un site pionnier en matière mémorielle : le premier hommage au héros émancipateur s’y est tenu en 1901. Plusieurs manifestations sont prévues en 2023 pour célébrer le 220e anniversaire de sa mort. La mémoire, elle, doit rester vivante.

 

Vingt-cinq lieux de mémoire

Au fil des ans, la Route des abolitions s’est prolongée. Elle relie désormais vingt-cinq sites et lieux de mémoire pour former le Pôle mémoriel national de l’est de la France et de la Suisse. Ils représentent tous les courants et acteurs historiques qui, en Europe, ont mené les combats contre l’esclavage, des premières dénonciations au milieu au XVIIe siècle à son abolition définitive en 1848. Rendez-vous sur www.abolitions.org pour connaître la liste exhaustive. Le site propose aussi des circuits thématiques.

Découverteesclavageabolition de l'esclavage
Le Figaro

Une innovation réussie contre la malnutrition des enfants

Pauline Fréour

Un protocole simplifié et plus économe en compléments a donné des résultats spectaculaires en RDC.

Au moins 47 millions d’enfants de moins de 5 ans souffraient de malnutrition en 2019, selon l’Organisation mondiale de la santé. Une situation qui ne s’est probablement pas améliorée avec la pandémie de Covid… Malheureusement, seul un quart des cas sévères sont pris en charge. D’où l’intérêt suscité par les résultats d’un essai conduit par l’ONG Alima (Alliance for International Medical Action) et des chercheurs du Bordeaux Population Health Center (Inserm/IRD/université de Bordeaux) parus dans le Lancet Global Health. Ils prouvent qu’il est possible d’optimiser les traitements existants pour soigner plus d’enfants, mieux et à moindre coût. Avec la nouvelle stratégie mise au point par Alima, l’équipe est parvenue à soigner 30 % d’enfants en plus, pour 20 % de produits nutritionnels en moins. En outre, le poids des petits volontaires progressait plus vite, plus haut et ils rechutaient moins souvent.

À quoi sont dus ces progrès spectaculaires? À une vaste simplification du protocole standard recommandé par l’OMS. La stratégie, mise en musique par Susan Shepherd, pédiatre chez Alima, a été baptisée Optima. Pour commencer, le dépistage et le suivi de la malnutrition ont été simplifiés pour ne retenir qu’un seul outil: la mesure du «périmètre brachial», effectuée sur le bras entre le coude et l’épaule. Des petits rubans mesureurs à trois couleurs (vert, orange, rouge) donnent à tout le monde, y compris aux parents, parfois illettrés, les moyens de surveiller l’évolution de l’enfant et de le conduire au centre de santé s’il sort de la zone verte, réduisant ainsi les besoins en personnel pour les ONG, qui en manquent souvent.

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Par ailleurs, tous les enfants (âgés de 6 mois à 5 ans) ont été traités de la même façon, qu’ils aient souffert de «malnutrition aiguë sévère» (périmètre brachial inférieur à 11,5 cm ou présence d’un œdème) ou de malnutrition «modérée» (12,5 cm). D’ordinaire, les cas les plus graves reçoivent un aliment thérapeutique prêt à l’emploi (ATPE), en l’occurrence le Plumpy’Nut, une pâte à base de cacahuètes, poudre de lait, farine de soja et matière grasse mise au point en France. Les cas modérés bénéficient d’un autre type de complément. Or, les deux produits sont acheminés par des circuits différents et financés via des programmes distincts, ce qui complexifie la prise en charge. Résultat: un nombre important d’enfants en malnutrition modérée ne sont pas soignés. Avec Optima, le même produit a été distribué à tous.

Mais c’est sur le dosage que la stratégie testée innove le plus. Le Plumpy’Nut a en effet été donné en diminuant la dose quotidienne à mesure que l’enfant reprenait du poids. Cela peut sembler logique, et pourtant c’est l’inverse que préconisait l’OMS jusqu’à présent. «Paradoxalement, la quantité de Plumpy’Nut à administrer dans les protocoles standards est basée sur le poids, rappelle le Dr Shepherd. Si bien que les enfants en fin de récupération reçoivent plus d’ATPE qu’en début. Mais, en regardant des milliers de courbes de croissance dans des centaines de programmes de prise en charge de la malnutrition aiguë partout sur le continent africain, j’ai observé que l’enfant prend rapidement du poids et que son périmètre brachial augmente durant les deux, trois premières semaines, mais qu’ensuite cette progression ralentit. Il semblait dès lors évident qu’on pourrait maintenir les mêmes résultats en termes de gain de poids et de périmètre brachial, en réduisant progressivement la quantité d’ATPE.» Un paramètre essentiel quand on sait que le coût du traitement pour un enfant est relativement élevé, «environ 45-50 dollars», rappelle Susan Shepherd.

Des données solides

Ces mesures peuvent sembler rationnelles, mais encore fallait-il en mesurer la portée. «On s’attendait à ce que ça marche, mais pas aussi bien», témoigne le Dr Renaud Becquet, chercheur Inserm en épidémiologie au Bordeaux Population Health Center, qui a supervisé la méthodologie de l’étude. Celle-ci a été réalisée dans le Kasaï, une région de République démocratique du Congo très fragilisée par plusieurs années de conflits interethniques. La moitié des quelque 900 enfants de l’étude ont suivi le protocole simplifié, les autres étant pris en charge de manière traditionnelle. L’essai randomisé individuel a l’intérêt de fournir des données solides. Les travailleurs humanitaires sont parvenus à suivre individuellement tous les enfants de l’étude pendant six mois, un défi dans ce territoire forestier enclavé, où la moto est le seul transport praticable.

Dans ce contexte délicat, «il était important de vérifier que la diminution des doses n’augmentait pas le risque de rechute», souligne Renaud Becquet. Ce n’est pas le cas, au contraire: la part d’enfants guéris était supérieure de 9 points dans le groupe Optima au regard de l’autre groupe. «Cela montre qu’il est plus facile de les guérir lorsqu’ils sont pris en charge tôt», traduit le chercheur. Pour Suvi Kangas, chercheuse en nutrition à l’International Rescue Committee, qui travaille sur les mêmes thématiques, «cette étude montre surtout qu’il vaut mieux avoir un traitement simple mais stable et disponible qu’un traitement plus complexe mais irrégulier».

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Les résultats ont été transmis à l’OMS, qui est en train de réviser ses recommandations sur la prise en charge de la malnutrition. Renaud Becquet s’en réjouit: «On fait ce métier pour cela: proposer de nouvelles interventions qui permettent de sauver des vies.» Un autre essai est désormais en cours au Niger pour vérifier si les résultats se confirment dans un environnement plus aride.

Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

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France24 - Monde

L'oligarque russe Abramovitch et des négociateurs ukrainiens ont souffert d'un possible "empoisonnement" (presse)

Publié le : 28/03/2022 - 18:32

Washington (AFP) – L'oligarque russe Roman Abramovitch, qui tente de jouer les médiateurs entre Moscou et Kiev pour faire cesser la guerre en Ukraine, ainsi que deux négociateurs ukrainiens ont souffert de symptômes qui font penser à un possible "empoisonnement", a rapporté lundi le Wall Street Journal.

Après une réunion dans la capitale ukrainienne courant mars, le milliardaire propriétaire du club de football anglais Chelsea ainsi qu'au moins deux hauts responsables de l'équipe de négociateurs ukrainiens "ont développé des symptômes", écrit le journal américain en citant des "personnes au courant de cette situation". Yeux rougis et larmoyants, visage et mains qui pèlent: ces symptômes se sont ensuite améliorés "et leurs vies ne sont pas en danger", ajoute-t-il.

Les sources du quotidien ont évoqué un possible empoisonnement, et soupçonné les partisans d'une ligne dure à Moscou qui veulent selon elles saboter les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.

Un proche de Roman Abramovitch a toutefois dit pour sa part qu'il n'était pas certain de l'identité de ceux qui auraient pris le groupe pour cible, précise le Wall Street Journal, affirmant aussi que des experts occidentaux n'ont pas pu déterminer la cause des symptômes.

Le journal confirme en tout cas que l'oligarque russe, considéré proche du président russe Vladimir Poutine et déjà visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni dans la foulée de l'invasion russe de l'Ukraine, a commencé à faire la navette entre Moscou et l'Ukraine dans le cadre d'une médiation pour mettre fin au conflit.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé dimanche que plusieurs hommes d'affaires russes, dont Roman Abramovitch, avaient proposé leur aide à l'Ukraine.

Le Wall Street Journal avait révélé dès la semaine dernière que le président ukrainien avait demandé à son homologue américain Joe Biden de ne pas sanctionner Roman Abramovitch, arguant qu'il pourrait jouer un rôle dans les négociations de paix entre l'Ukraine et la Russie.

Et de fait, le milliardaire ne figure pas à ce stade sur la liste des oligarques sanctionnés par Washington, pourtant rallongée à plusieurs reprises et encore jeudi dernier.

© 2022 AFP

Le Figaro

Annecy : un homme jugé pour le meurtre de sa compagne, retrouvée dans une valise

Driss Ouhmid, 47 ans, est accusé d'avoir tué Marianne Chèze, 37 ans, en août 2019. Il aurait agi «par jalousie».

Un homme est jugé depuis ce lundi devant la cour d'assises de la Haute-Savoie, à Annecy, pour le meurtre de sa compagne, dont le corps avait été retrouvé en août 2019 dans une valise.

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L'accusé, Driss Ouhmid, 47 ans, qui aurait agi par «jalousie», avait été arrêté le 18 août 2019 au volant d'une voiture sur la commune de Doussard, près du lac d'Annecy, avec à son bord ses deux enfants de six et neuf ans et le cadavre de sa compagne. Le corps de la victime, mince et de petite taille, a été retrouvé en position fœtale, enfermé dans une valise cadenassée, rangée dans le coffre du véhicule.

L'homme avait lui-même annoncé à des membres de sa famille quelques heures auparavant avoir tué Marianne Chèze, 37 ans. Les enquêteurs ont donc pu le pister à son retour d'Italie, où il a fait un aller-retour pour voir un cousin avant de rentrer en France «se livrer», selon son avocat. «Il n'a pas tenté du tout de s'échapper», assure Me Marc Dufour à l'AFP.

La mort de la victime, par strangulation, est survenue dans la nuit du 16 au 17 août 2019 dans l'appartement du couple à Annecy. Driss Ouhmid «reconnaît être l'auteur du décès», indique son avocat, mais il évoque «une dispute». Durant l'instruction, l'accusé a contesté avoir voulu tuer sa compagne, mais avoué lui avoir porté de nombreux coups et l'avoir étranglée.

De précédentes violences conjugales

«Il voulait avoir le code de son téléphone portable parce que ça faisait très longtemps qu'il pensait qu'elle avait un amant attitré», explique Me Dufour. Pour lui, la «jalousie» est au cœur de l'affaire, ainsi que la perspective d'une séparation. «À l’évidence, elle souhaitait partir. (...) Je pense que cette perte de l'être cher, c'est un deuil absolument impossible qui conduit au drame».

La présence de serflex (colliers de serrage) aux poignets, chevilles et autour du cou de la victime a été présentée par l'accusé, lors de ses auditions, comme une sorte de jeu sexuel, qui aurait ensuite dégénéré. Ce qui est «complètement hors sujet», selon le vice-procureur de la République d'Annecy, Pierre Filliard. Avocat général au procès, il considère que la «volonté de tuer» est bien présente dans ce dossier qu'il qualifie «d'homicide conjugal».

Des faits de violences conjugales sont ressortis lors de l'enquête, donnant lieu à une main courante en juillet 2018, un an avant le décès, mais aucune plainte n'avait été déposée. La mort de Marianne Chèze a été comptabilisée comme le 93e féminicide de l'année 2019 par le collectif «Féminicides par compagnons ou ex».

Jugé pour meurtre sur conjoint, Driss Ouhmid, qui est incarcéré depuis le 20 août 2019 au centre pénitentiaire d'Aiton (Savoie), encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Son procès doit durer jusqu'au 1er avril.

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Mort d'un rugbyman argentin à Paris : qui est Loïk Le Priol, le principal suspect interpellé en Hongrie ?

Ancien militaire et ex-membre du GUD, il est soupçonné d'avoir tiré sur Federico Martin Aramburu le week-end dernier.

Loire : un maire retrouvé mort sur sa propriété après un écobuage

Jean-Marc Thélisson, maire de Saint-Héand, avait 69 ans. Le parquet a ordonné des analyses toxicologiques et anatomopathologiques, ainsi qu'une autopsie.

Assassinat d'Aramburu à Paris : Loïk Le Priol, le principal suspect, remis par la Hongrie aux autorités françaises

Romain Bouvier, ancien étudiant de l'université parisienne d'Assas lié à l'ultradroite, et autre mis en cause dans la mort de l'ex-rugbyman, a quant à lui été mis en examen ce vendredi pour «assassinat» et écroué.

L'Humanité

Les acouphènes savent se faire entendre

Actu

En France, environ un adulte sur dix souffre de ce petit « bruit fantôme », extrêmement insidieux. Malgré les avancées scientifiques, la recherche peine toujours à trouver un traitement universel à ce dysfonctionnement auditif. Passage en revue des solutions existantes.

André Goulven

Avoir des acouphènes, c’est un peu comme dire adieu au silence. Ce trouble peut s’apparenter à un sifflement, un bourdonnement, un grésillement ou à des pulsations continues dans une ou dans les deux oreilles. Le phénomène est permanent, périodique ou passager. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, la gêne serait due dans la plupart des cas à une perte d’audition entraînant une mauvaise interprétation des informations du cortex auditif au niveau du système nerveux central. Plus grossièrement, le cerveau crée ces sons, alors qu’il se base habituellement sur des stimuli acoustiques externes. D’autres cas d’acouphènes ont aussi été décelés à la suite d’inflammations après des otites moyennes, des complications après une opération ou encore la prise de médicaments toxiques. Enfin, des maladies vasculaires ou une hypertension artérielle peuvent générer ce trouble. Ces acouphènes pulsatiles sont appelés « acouphènes objectifs » et représentent une infime partie des personnes touchées (environ 5 % des cas).

Outre le facteur de l’âge, ce sont les traumatismes acoustiques qui sont à l’origine de la majorité des problèmes d’acouphène « subjectif ». Une exposition trop longue et/ou répétée à un volume sonore trop élevé peut durablement affecter le système auditif. Lors des concerts ou d’événements en discothèque, le niveau sonore est par exemple autorisé légalement à 102 décibels, alors que les premiers seuils de risque direct pour les oreilles se situent aux alentours de 85 dB. Les spécialistes conseillent donc de se protéger. Si les boules Quies ont tendance à atténuer le son en le rendant presque inaudible, des bouchons spécialement conçus pour l’écoute musicale existent à des prix très abordables. Fonctionnant avec un système de filtres, ceux-ci bloquent les fréquences trop hautes et trop basses, tout en laissant à l’auditeur le plaisir de comprendre ce qui l’écoute.

 

L’importance de faire un bilan auditif

En cas d’acouphène, il est inutile de s’inquiéter immédiatement. Ce bruit peut être simplement passager, et tant qu’il n’affecte pas le quotidien, il ne nécessite pas de consultation médicale. Dans les cas où celui-ci persiste, un rendez-vous chez le médecin généraliste devient cependant indispensable. Un autre chez l’ORL permet, via un bilan auditif, de mesurer l’ampleur des dégâts en cas de traumatisme acoustique. Souvent, un processus d’accommodation se met en place et, si l’acouphène ne disparaît pas, il donne ainsi l’impression de s’atténuer au bout de quelques semaines ou de quelques mois. Si cela ne fonctionne pas, il existe aussi des méthodes telles que les thérapies cognitives et comportementales, la sophrologie… qui permettent de délocaliser l’attention des patients du sifflement insidieux. Des appareils permettent aussi de mieux vivre avec un acouphène à haute intensité. Placés dans le canal auditif, ils diffusent un son venant masquer le bruit dérangeant, tout en laissant passer les sons extérieurs.

Santé
France24 - Monde

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta annonce suspendre sa publication

Publié le : 28/03/2022 - 18:31Modifié le : 28/03/2022 - 18:36

Le journal indépendant russe Novaïa Gazeta a annoncé lundi suspendre ses publications en ligne et au format papier jusqu'à la fin de l'opération militaire en Ukraine, au moment où le pouvoir russe accentue ses pressions contre les voix critiques.

Le Figaro

Présidentielle: le vrai coût des programmes des candidats

Ghislain de Montalembert

EXCLUSIF - La Fondation Ifrap a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, les programmes des principaux candidats, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

Hausse du smic, prime au mérite pour les enseignants, embauche de milliers d’infirmiers et aides-soignants dans les Ehpad, augmentation de l’allocation de soutien pour les mères célibataires, suppression de la redevance audiovisuelle… Plus les jours passent, plus les promesses des candidats à l’élection présidentielle s’accumulent, chacun brandissant de nouveaux projets, de nouvelles dépenses, au nom de la préservation du pouvoir d’achat des Français, de la justice sociale, de la transition énergétique, de la sécurité, de la souveraineté… L’heure est à la surenchère: à partir de 2022, on rase gratis, ou presque! Qui va payer? Tout le monde semble s’en moquer… sauf la Fondation Ifrap qui a chiffré, en exclusivité pour Le Figaro Magazine, le vrai coût des programmes des principaux candidats en lice dans la course à l’Élysée, pointant du doigt les dépenses les plus coûteuses et les recettes, parfois hasardeuses, prévues pour les financer.

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«La pratique consistant à séduire les électeurs avec la promesse de nouvelles dépenses est courante à l’approche d’une élection présidentielle, notamment à gauche de l’échiquier politique. Mais le phénomène, cette fois-ci, prend des proportions inédites, estime l’économiste Olivier Babeau, président de l’Institut Sapiens, qui voit dans la politique du quoi-qu’il-en-coûte menée par le gouvernement durant la crise sanitaire une explication à cette surenchère. «Nos repères en matière de dépenses publiques et de financement ont volé en éclats, analyse-t-il. Pendant des années, on a expliqué aux Français que débloquer 50 millions d’euros pour tel ou tel projet était une mission délicate, voire impossible. Et voilà que tout d’un coup, avec la crise de la Covid, l’État a montré qu’il était capable de mettre 100 milliards d’euros sur la table, apparemment sans aucune difficulté! Après, il devient compliqué d’expliquer que l’on ne peut pas faire cela en permanence.»

Pas de grande réforme

Quel responsable politique se risquerait, aujourd’hui, à un discours sur la nécessaire rigueur budgétaire, l’urgente nécessité de réduire la dette, de réformer l’État, d’instaurer des outils de mesure et d’évaluation de l’action publique en vue de réaliser des économies bénéfiques pour les finances de l’État? Seule Valérie Précresse, qui ambitionne de freiner l’endettement, de réaliser 45 milliards d’euros d’économies par an sur les dépenses publiques (économies chiffrées à 30 milliards d’euros net par l’Ifrap) et de supprimer 150.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, ose dire que «la mère des réformes est la réforme de l’État» si l’on veut récupérer des marges de manœuvre financière et permettre aux entreprises d’être plus compétitives. Mais les autres? Silence radio.

«Les candidats savent qu’il y a un consensus, au sein de l’opinion publique, pour augmenter les dépenses publiques dans un grand nombre de secteurs comme la sécurité, l’éducation ou encore la transition énergétique, note l’économiste Nicolas Bouzou, directeur du cabinet de conseil Asterès, qui juge problématique que «certains se contentent trop souvent de proposer des dépenses supplémentaires sans envisager des réformes de fond». «Anne Hidalgo, au début de la campagne, avait par exemple annoncé une revalorisation des salaires des enseignants, rappelle-t-il. Pourquoi la candidate socialiste n’a-t-elle rien proposé, en parallèle, en matière d’augmentation du travail des enseignants, de réaménagement de leurs horaires, d’appel à des contractuels…? Sa proposition était légitime, elle l’a gâchée en en faisant un sujet électoraliste.»

La guerre en Ukraine est venue troubler un peu plus la campagne, rappelant la nécessité d’investir massivement dans l’armée (Éric Zemmour promet par exemple de porter le budget de la Défense à 70 milliards d’euros d’ici à 2030) ou la cybersécurité, mais aussi d’atténuer, autant que possible, les répercussions concrètes que ce conflit aura immanquablement sur la vie quotidienne des Français, et leur pouvoir d’achat.

Une économie de guerre

Pas vraiment le moment, pour les candidats à l’élection présidentielle, d’aller expliquer qu’il faudrait se serrer la ceinture alors que tous nos concitoyens redoutent de voir s’envoler les tarifs à la pompe (c’est déjà le cas…), leur facture de gaz ou d’électricité et le prix de la baguette de pain! «Mis à part le recul de l’âge de la retraite ou la réforme de l’assurance chômage, il n’est pas envisageable de se lancer dans une grande remise à plat de notre système social alors que nous sortons de deux ans d’une crise sanitaire grave et que nous entrons dans une période extrêmement anxiogène, concède Nicolas Bouzou. En revanche, rendre l’État plus efficace est plus que jamais une priorité, ne serait-ce que pour lui permettre de faire face aux défis du moment.»

Dernièrement, Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, n’a pas mâché ses mots: avec la crise ukrainienne, nous sommes entrés dans une économie de guerre, conjuguant une forte montée des prix et une nécessaire croissance de la dépense publique, a-t-il expliqué. «L’heure est moins que jamais à la rationalisation budgétaire et les candidats à l’élection présidentielle le savent», confirme Olivier Babeau.

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Le spectre de la dette

Il est symptomatique de voir que l’une des premières annonces du président Macron, lors de son entrée en campagne, a porté sur la suppression de la contribution à l’audiovisuel public (également proposée par Éric Zemmour, Marine Le Pen et partiellement, par Valérie Pécresse), payable par toute personne imposée à la taxe d’habitation et détenant un téléviseur. Un cadeau à 138 euros qui n’en est pas tout à fait un cependant: via leurs impôts, les Français - même ceux qui n’ont pas de téléviseur chez eux - continueront bien à verser leur tribut au fonctionnement de l’audiovisuel public!

Faut-il s’inquiéter de cette montée prévisible des dépenses publiques (la France en est déjà la championne du monde) qui viendra à des degrés divers, selon l’issue du scrutin, alourdir un peu plus le déficit public français et la dette nationale? «Il y a bien un jour où va sonner l’heure du réveil, prévient Olivier Babeau, et celui-ci sera d’autant plus sévère que le retour de l’inflation pourrait contribuer à une remontée des taux d’intérêt, ce qui aura pour effet d’alourdir le coût de la dette. À 115 % du PIB, celle-ci peut potentiellement devenir explosive, chaque point supplémentaire étant extrêmement lourd à supporter pour les finances publiques.»À moins que l’inflation ne vienne mécaniquement ramener notre endettement à des niveaux plus raisonnables. «En période de hausse des prix, la dette baisse toute seule», rappelle Nicolas Bouzou. Bercy soufflerait alors un peu, mais pas les épargnants qui pourraient voir leurs économies fondre comme neige au soleil. Mais quel candidat s’en préoccupe?

Le choc fiscal des Insoumis

Certains proposent même de les taxer davantage, que ce soit à travers le retour de l’ISF (Fabien Roussel propose de le tripler!), éventuellement assorti d’une dimension climatique (Anne Hidalgo, Yannick Jadot…), ou la suppression du prélèvement forfaitaire unique (PFU), la fameuse flat tax à 30 % sur les revenus du patrimoine financier instaurée par Emmanuel Macron. Jean-Luc Mélenchon en fait partie. Le candidat de la France insoumise ne s’en cache pas: il n’aime ni les rentiers ni les riches, qu’il voudrait taxer à 90 % pour les plus hauts revenus (au-delà de 400.000 euros par an). Car il faudra bien trouver des ressources pour financer son incroyable programme de dépenses, qu’il a lui-même chiffré à 250 milliards d’euros.

«Les dépenses augmenteront, mais elles généreront des recettes, a expliqué Jean-Luc Mélenchon. On parle de 250 milliards d’euros de dépenses supplémentaires par an, et à la sortie du circuit de 267 milliards de recettes. Résultat: un budget positif de 17 milliards par an.» À voir… car avec le choc fiscal qu’il prévoit, il y a fort à parier que de nombreux contribuables fortunés préféreront investir leurs économies aussi loin que possible de l’Hexagone, ce qui finira par réduire les recettes fiscales de l’État, mais aussi l’investissement, la croissance, l’emploi… Le vrai coût des programmes se ressent parfois des années plus tard.

Affaire McKinsey : «Qu'ils aillent au pénal», lance Macron à ses accusateurs

Le président candidat a défendu le recours à des cabinets externes et expliqué que chaque contrat «respecte la règle des marchés publics».

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Présidentielle 2022: en Guadeloupe, Marine Le Pen touche aux limites de la «dédiabolisation»

La candidate Rassemblement national a vu son déplacement chahuté par des opposants.

Ce que révèle la radiographie d’un électorat zemmouriste si différent de l’électorat lepéniste

ANALYSE - Si Éric Zemmour parvient à concurrencer Marine Le Pen chez les CSP+, il est largement distancé dans le «cœur nucléaire» de l’électorat mariniste.

Le Figaro

Français de Londres: quelles aides gouvernementales pour acheter son premier bien immobilier

NOS CONSEILS - Le gouvernement britannique a mis en place plusieurs aides pour faciliter l'acquisition à Londres, où les prix au mètre carré demeurent très élevés. Le Figaro vous guide.

Acheter son premier bien dans la capitale anglaise est un pas important. Mais le marché immobilier londonien reste l'un des plus chers d'Europe. Pour aider à la primo-accession, le gouvernement britannique a mis en place de nombreux programmes de financement. Mais comment faire le bon choix ? Car selon le profil de l'acheteur et/ou son budget, certaines aides présentent plus d'avantages que d'autres. Le Figaro vous éclaire.

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Le «shared ownership»

C'est le programme d'aide le plus avantageux pour les personnes n'ayant pas de gros revenus pour emprunter. L'acheteur peut mettre un apport entre 5% et 10% de la valeur de la part de propriété achetée, en fonction du prix du bien. Cependant, il n'est pas totalement propriétaire, mais seulement à hauteur de 10 à 75% de la valeur totale du logement, selon le pourcentage du logement qu'il peut payer avec son crédit. «Puis, il peut accroître graduellement d'1% ou plus chaque année sa part de propriété. L'accession à la propriété se fait donc en douceur», explique Muriel Zsiga, directrice de Wise Rock Property à Londres. À noter que pendant dix ans, le copropriétaire - en général une «housing association», une municipalité ou d'autres organisations privées -, qui détient l'autre part du bien, aide aux coûts de travaux de réparation en cas de problème.

Pour prétendre accéder à ce programme, l'acheteur ne doit pas détenir d'autres biens (que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde), prouver qu'il n'est pas déjà endetté et percevoir un revenu annuel de moins de £90.000 ou 80.000 (pour le foyer global). «Le credit score (outil permettant de vérifier la solvabilité de l'emprunteur) sera étudié ainsi que la capacité à rembourser votre prêt», confie Muriel Zsiga. Impossible cependant pour l'acheteur de mettre le logement en location avant d'en être l'entier propriétaire.

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Aussi, en plus de rembourser son emprunt, l'acheteur devra payer un loyer mensuel, fixé à environ 3% de la valeur nette invendue. Par exemple : s'il achète une part de 50 % d'une propriété d'une valeur de £200,000, la valeur nette sur laquelle il paiera un loyer est de £100,000. Il faut ensuite diviser ce montant par 100 puis multiplier le résultat par 3, ce qui donnera le loyer annuel. Soit £3,000 ce qui revient à un paiement mensuel de £250. Attention, le montant du loyer variera selon la part achetée et la valeur de la propriété au moment de l'achat.

Le «Help to buy» (ou «equity loan»)

Ce prêt n'est disponible qu'en Angleterre et permet à un acheteur, ne disposant que de 5% d'apport de la valeur du bien, de devenir propriétaire. L'État lui prête alors entre 20 et 40% de montant de l'emprunt. «Le maximum que vous pouvez emprunter par le biais de ce «prêt participatif» est de £240,000, soit 40% de £600,000. Dans ce cas précis, vous aurez ainsi besoin d'un acompte de £30,000», souligne Muriel Zsiga.

L'avantage de ce programme «help to buy», qui ne concerne que les biens dans le neuf, est que les cinq premières années d'emprunt sont sans intérêt. La directrice de Wise Rock Property conseille ainsi de profiter de cette période pour rembourser le prêt du gouvernement. «À partir de la sixième année, il y a £1 de frais de dossier à payer chaque mois, plus les intérêts. Ces derniers ne sont facturés que sur le montant initial que vous empruntez, mais peuvent ajouter £100 ou même £1000 à vos coûts annuels.» Aussi, le taux d'intérêt est variable au bout de la sixième année. Il faut ajouter, au taux d'emprunt initial, l'évolution annuelle de l'indice des prix à la consommation (mesurant l'inflation). Et ce, jusqu'à ce que le prêt soit totalement remboursé.

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Ce programme d'aide impose cependant une condition d'importance : l'acheteur ne peut pas être marié à quelqu'un qui possède déjà un bien, que ce soit au Royaume-Uni ou ailleurs dans le monde. «Les deux partenaires doivent être des premiers acheteurs», précise la Française.

Le «Buy to Let»

Ce programme ne permet pas à l'acheteur d'habiter dans le logement, «buy to let» signifiant acheter pour louer. «Cela reste avant tout de l'investissement locatif, l'acheteur ne devient pas vraiment propriétaire tant qu'il n'a pas remboursé l'hypothèque», prévient Muriel Zsiga. L'experte explique qu'il faut attendre en moyenne 25 à 30 ans pour pouvoir revendre le bien et ainsi «libérer du cash», qui cette fois-ci va directement dans la poche de l'acheteur. Cette somme pourra ensuite être réinvestie dans l'achat comptant d'un autre bien.

Le «Buy to Let» présente un autre inconvénient : avoir au moins 25% d'apport. «Les taux d'emprunt sont aussi plus élevés (entre 1,7 à 2%, voire plus selon la banque) et vous ne pouvez donc emprunter qu'à hauteur de 75 %», précise Muriel Zsiga. «Les meilleurs taux ne sont accessibles que si vous empruntez jusqu'à 60% seulement.» Cela signifie qu'il faut donc apporter de sa poche 40% d'apport. Une grosse somme au vu des prix des logements sur le marché de l'immobilier londonien. Le «Buy to Let» impose aussi une «stamp duty» (équivalent des frais de notaire mais versés à l'État) plus élevée, à savoir 3% de plus sur chaque tranche de valeur de la propriété. Ce programme d'emprunt présente des intérêts hypothécaires non déductibles fiscalement des revenus locatifs. Ce qui peut être un frein.

Il existe deux solutions pour le remboursement de l'hypothèque : payer chaque mois les intérêts jusqu'à la fin du prêt, ce qui permet d'économiser un peu d'argent mensuellement car le loyer est supérieur aux intérêts hypothécaires. «Mais vous devez payer le montant emprunté à la fin du crédit», précise la directrice de l'agence immobilière. «L'argent économisé avec le loyer ne sera cependant pas suffisant pour rembourser cette somme, donc il faudra revendre le bien.» Avec le risque de voir baisser sa valeur. Autre option, payer tous les mois les intérêts ainsi que l'hypothèque mais l'acheteur ne pourra pas faire de bénéfices sur le loyer versé par le locataire.

Le «Mortgage Guarantee»

Lancé en avril 2021 par le gouvernement britannique, ce «mortgage guarantee» avait pour objectif de redonner confiance aux banques et autres prêteurs immobiliers, devenus frileux depuis la crise sanitaire, et ainsi aider les personnes qui n'ont qu'un petit apport, en règle générale 5%, à franchir le pas de la primo-accession.

Le prix du bien ne doit pas excéder £600,000. L'État se porte garant pour les acheteurs auprès de leur prêteur immobilier. Ce dernier, en cas de pertes liées à une restitution du bien, est couvert ce qui limite son risque de pertes nettes à 5%. Mais attention, cela ne veut pas non plus dire que l'État prend en charge le remboursement du prêt pour l'acheteur s'il a des difficultés à payer son crédit immobilier. L'acquéreur reste toujours responsable de ses échéances.

Des conditions s'imposent aussi pour accéder à ce programme d'aide : impossible d'acquérir un bien dans le neuf, d'acheter une résidence secondaire ou un bien locatif ou encore d'acheter par l'intermédiaire d'une société ou d'une fiducie.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

Guerre en Ukraine : l'Allemagne sévit contre l'emploi de la lettre «Z»

Ce signe inscrit sur les véhicules et uniformes des forces d'invasion russes est devenu un signe de ralliement pour les pro-Kremlin.

Le Monde

Elodie, une mère dans les filets de « l’aliénation parentale »

Xavier Deleu Stéphanie Thomas

Publié le 25 mars 2022 à 13h00, mis à jour à 18h57

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RécitLa commission sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, qui rendra un rapport le 31 mars, appelle à une meilleure prise en compte de la parole des mères. Une parole parfois rendue inaudible par le syndrome controversé d’aliénation parentale, qui prête à l’un des parents le pouvoir de manipuler son enfant pour en obtenir la garde.

Benjamin* est installé devant l’écran de son ordinateur, concentré sur sa partie de jeu vidéo. C’est l’année du bac, mais les cours à distance, en ces temps de pandémie, ont eu raison de sa motivation. Son grand frère, Hugo, 20 ans, vient de sortir faire une course. Les deux petits, Maxime, 9 ans, et Inès, 6 ans, sont à l’école depuis plus de deux heures. La maison est calme.

Sa mère vaque dans la cuisine. Soudain, un cri retentit dans l’appartement. Benjamin se précipite dans le salon et voit sa mère derrière la baie vitrée, en train d’enjamber la rambarde, prête à se jeter du 8e étage. Le garçon la rattrape in extremis par le bras. La serre contre lui. Il a compris.

Ce jeudi 5 novembre 2020, Elodie, 38 ans, attendait la décision du juge des enfants concernant la garde des deux derniers. Au téléphone, la directrice de l’école vient tout juste de lui annoncer que des éducateurs de l’aide sociale à l’enfance (ASE) sont venus chercher Maxime et Inès en plein cours, devant leurs camarades. Le juge a décidé de les placer en famille d’accueil. Il estime que leur mère les a manipulés pour obtenir leur garde. Ses enfants seraient, selon lui, atteints d’un « syndrome d’aliénation parentale ». L’argument fatal pour séparer une mère de ses enfants.

Un syndrome critiqué

Le syndrome d’aliénation parentale est défini en 1985 par un pédopsychiatre américain, Richard Gardner, qui intervient en tant que conseil auprès de couples en situation de divorces conflictuels. Selon lui, les déclarations d’agressions sexuelles faites par un enfant dans un contexte de litige sont le plus souvent fausses.

« Sa théorie consiste à dire que, lorsqu’un enfant accuse son père d’inceste, il est forcément en mission commandée par sa mère, qui veut rayer l’autre parent de la vie de l’enfant pour se venger, résume Christine Cerrada, l’avocate référente de l’association L’Enfance au cœur. Ce concept a été beaucoup utilisé par la justice, ce qui a entraîné l’invisibilisation des violences sexuelles sur mineurs et des effets lourds de conséquences sur le parent protecteur, accusé de “laver le cerveau” de son enfant. »

Le recours au syndrome d’aliénation parentale est aujourd’hui décrié : il ne repose en effet sur aucun fondement scientifique. En 2018, la sénatrice Laurence Rossignol, ex-ministre des familles, de l’enfance et des droits des femmes, obtient la diffusion d’une note sur le site du ministère de la justice pour « informer les magistrats du caractère controversé et non reconnu du syndrome d’aliénation parentale ». Pourtant, il continue d’être invoqué par des psychiatres et des magistrats.

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Le Monde

Vous ne vouliez pas savoir

Tribune. Mes chers amis russes : certains de vieux amis, d’autres plus récents, d’autres encore que je ne connais que de loin, amis d’âme et d’esprit. Pour vous aussi, les temps sont durs. Comme celles de tous les Ukrainiens, vos vies, jamais simples, sont bouleversées. Beaucoup d’entre vous fuient la Russie. Et beaucoup d’entre vous me font part de vos sentiments de culpabilité et de honte à propos de ce que votre pays est en train de faire, en votre nom, à l’Ukraine.

Les activistes parmi vous étaient depuis longtemps en sursis, et se préparent au coup final. Le 4 mars, j’ai écrit à Alexandre Cherkasov, un très vieil ami de l’ONG Memorial. « Je te raconterai plus tard, m’a-t-il laconiquement répondu. Après la perquisition on erre au milieu des ruines. Ordinateurs éventrés. Coffres-forts forcés. » D’autres sont stupéfiés par l’effondrement soudain de leur monde fragile. Aucun de vous n’aime Poutine et son régime de voleurs et de fascistes ; la plupart d’entre vous les haïssent. Mais soyons honnêtes : à quelques rares exceptions près – les amis de Memorial, Novaïa Gazeta, Meduza, et une poignée d’autres –, combien d’entre vous ont levé le petit doigt pour résister à ce régime ? Se pourrait-il ainsi que vos sentiments de honte et de culpabilité ne soient pas entièrement abstraits ? Qu’ils soient dus aussi à votre longue indifférence à ce qui se passait autour de vous, à votre apathie, à votre complicité passive ?

Ça n’a pas toujours été comme ça. Il y a eu un temps, dans les années 1990, où vous avez eu la liberté et la démocratie, chaotiques, sanglantes même, mais bien réelles. Mais 1991 a fini comme 1917. Pourquoi, chaque fois que vous faites enfin votre révolution, vous prenez tellement peur du Temps des troubles que vous filez vous cacher sous les jupons d’un tsar, Staline ou Poutine ? C’est vrai, il y a eu des erreurs. Au lieu d’exposer les archives du KGB, comme les Allemands avec la Stasi, vous vous êtes laissé distraire par la statue de Dzerjinski et vous avez laissé le KGB faire le dos rond, puis se reconstruire et mettre la main sur la nation. Quand on vous a offert le choix entre le pillage du pays ou le retour des communistes, vous ne vous êtes pas battus pour imposer un troisième choix et vous avez accepté le pillage. En 1998 votre économie s’est effondrée : fini les manifestations de masse pour la justice sociale ou contre la guerre en Tchétchénie. La survie devint la principale préoccupation.

En Russie, la dissolution de l’ONG Memorial marque l’ampleur du recul démocratique de l’ère Poutine

Puis on vous présenta Poutine. Jeune, audacieux, agressif, promettant la destruction des terroristes et le redressement de l’économie. Peu d’entre vous y ont cru, mais vous avez quand même voté pour lui, ou alors vous n’avez pas voté du tout. Et quand il se mit à raser la Tchétchénie, la plupart d’entre vous ont fermé les yeux. Je me rappelle très bien ces années-là. J’y travaillais, livrant de l’aide humanitaire aux innombrables victimes de son « opération antiterroriste », sillonnant les ruines de Grozny et de tant d’autres bourgades. Parfois, je montais à Moscou et je faisais la fête avec vous, mes amis. On buvait, on dansait, et puis j’essayais de vous raconter les horreurs de là-bas. Et vous me disiez : « Jonathan, on en a marre de ta Tchétchénie. » Je me rappelle précisément ces mots. Et j’enrageais : « Les gars, c’est pas ma Tchétchénie, c’est votre Tchétchénie. C’est votre putain de pays, pas le mien. Je ne suis qu’un imbécile d’étranger ici. C’est votre gouvernement qui bombarde une de vos villes, qui tue vos concitoyens. » Mais non, c’était trop compliqué, trop douloureux, vous ne vouliez pas savoir.

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Le Figaro

«On m’a coupé au montage»: Loup-Denis Elion raconte son expérience ratée au cinéma

FIGARO LIVE - L’acteur se glisse dans la peau du petit ami de l’héroïne dans la 12e saison de Clem, ce lundi 28 mars, en prime time sur TF1. Invitée du «Buzz TV», l’ex-star de Scènes de ménages revient sur son bref passage dans les salles obscures.

Ce comédien a interprété pendant dix ans les tracas du quotidien auxquels tous les couples sont confrontés dans leur vie amoureuse. Mais depuis 2017, Loup-Denis Elion a raccroché le costume de Cédric qu’il endossait dans Scènes de ménages pour appréhender des rôles plus variés. Ce lundi 28 mars, il se glissera dans la peau de Matthieu, le compagnon de l’héroïne campée par Lucie Lucas, à l’occasion du lancement de la douzième saison de Clem, en première partie de soirée sur TF1. Les deux tourtereaux décident d’emménager sous le même toit, ce qui provoque quelques bouleversements dans la vie d’Emma, la fille du personnage éponyme.

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Cette dernière, en pleine crise d’adolescence, souhaite accueillir un chien quand Matthieu s’y oppose. De colère, elle décide de se venger, et entre en rébellion. À l’école, elle se distingue lamentablement par son insolence et ses écarts de conduite. «Je fais aussi partie des traumatisés de l’école. C’était compliqué! Je séchais les cours. C’est le chant lyrique qui m’a cadré, quand ma mère m’a inscrit à la maîtrise de Paris», révèle Loup-Denis Elion, ajoutant que la fiction abordera de nombreux thèmes de société au fil de cette nouvelle salve d’épisodes, comme le harcèlement ou l’écologie.

« Avec Audrey Lamy, on ne se voit pas beaucoup...»

Loup-Denis Elion, invité du «Buzz TV», le lundi 28 mars 2022.

Ce rôle, qu’il campe depuis deux saisons, s’inscrit dans la suite de celui qu’il a joué pendant dix ans dans Scènes de ménages, sur M6. Avec Audrey Lamy, il formait un couple de choc auquel de nombreux amoureux pouvaient s’identifier. «On était en osmose totale! On n’avait plus besoin de communiquer verbalement pour se comprendre. On ne se voit pas beaucoup mais on reste en contact», confie le comédien, qui n’envisage pas de reformer ce duo à court terme. «Il fallait casser cette dynamique pour que les gens puissent m’imaginer dans d’autres rôles», ajoute-t-il sur le plateau du «Buzz TV».

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Prochainement, Loup-Denis Elion enfilera le brassard de capitaine de gendarmerie dans une fiction policière programmée sur France 3, intitulée Maman a disparu. Il donnera la réplique à Claire Keim et Claire Borotra. S’il multiplie les projets pour le petit écran, le cinéma ne lui a pas encore ouvert ses portes. Jusque-là, l’acteur n’a fait que quelques passages éclair dans les salles obscures. «J’ai fait deux films, dont un où je suis coupé au montage. Au générique, il y a même une erreur dans mon nom», se souvient-il. Avant que l’univers du septième art ne lui tende les bras, l’ex-vedette de Scènes de ménages espère bien mener plusieurs projets à leur terme, dont un téléfilm sur l’homosexualité dans les sports de combat qu’il écrit en tant que scénariste.

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Le Figaro

Charles Pépin : «Dans la guerre, même les vainqueurs sortent détruits»

Morgane Miel

Alors que l'Europe s'unit pour la paix et que plane la menace d'un conflit mondial, le philosophe Charles Pépin nous explique comment penser la guerre autrement pour mieux la combattre.

Madame Figaro. – Un monde sans guerre est-il possible ?Charles Pépin. - C'est tout le projet kantien, le projet de la philosophie des Lumières, que de penser une humanité délivrée de la guerre. Kant, frappé par la façon dont les Nations se déchirent en son temps, écrit deux opuscules majeurs : Projet de paix perpétuelle et Idée d'une histoire universelle du point de vue cosmopolitique. Il faudrait, selon moi, revenir à sa démarche, malheureusement minoritaire dans l'histoire de la pensée. La majorité des philosophes ont plutôt défendu l'idée de la guerre comme «la continuation de la politique par d'autres moyens». C'est la théorie de Clausewitz, partagée par Poutine et tant d'autres, et qui lève une sorte d'inhibition morale qu'il pourrait y avoir à la mener. Chez Platon et Héraclite, on trouvait déjà cette idée que la guerre est «naturelle», puisque, au cœur de l'être même, s'affrontent déjà des contraires, cette conflictualité étant le moteur qui conduirait à l'harmonie… Pour Hegel, la guerre est même nécessaire à la «santé morale» d'un peuple… Ces idées ont probablement fait beaucoup de morts. Je pense aussi qu'elles ont fait leur temps. Pour lutter contre la guerre, on doit commencer par la penser autrement.

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Comment cela ?En affirmant que le but de la politique est précisément d'éviter la guerre. Et que, devant les moyens utilisés (armes chimiques, bombardements massifs, attaques de civils…), et a fortiori depuis le développement des armes nucléaires, on ne peut plus soutenir que la finalité de la guerre soit politique, car on ne peut penser la destruction du monde comme politique. D'où l'idée de se tourner vers d'autres philosophes comme Fénelon, qui explique très bien – comme Sting dans sa chanson Russians – que dans la guerre, il n'y a que des perdants. Elle nous habitue à l'immoralité, crée en nous de tels dérèglements, que même les vainqueurs en sortent détruits. «Jamais aucun peuple n'a eu un roi conquérant sans avoir à souffrir de son ambition, écrit Fénelon. Un conquérant enivré de sa gloire ruine presque autant sa nation victorieuse que les nations vaincues».

Le but de la politique est précisément d'éviter la guerre

Freud soutenait dans sa correspondance avec Einstein que l'homme est traversé d'un désir inconscient de faire la guerre, qui lui permet d'exprimer son agressivité naturelle.Peut-être, mais en relisant les travaux de Darwin ou ceux de Matthieu Ricard, on sait qu'il existe aussi une empathie naturelle. Dans les guerres, ces deux dimensions combattent : la pulsion meurtrière et un élan tout aussi important de bonté et d'empathie, la vague de solidarité envers l'Ukraine le montre bien. Mais, même si l'on reconnaît que la guerre n'est pas morale, il y a malgré tout des moments où il faut la faire. C'est la notion de patriotisme constitutionnel développée par Habermas. On entre en guerre pour défendre des valeurs démocratiques fondatrices. C'est ce qui arrive à l'Ukraine et, en la soutenant, nous défendons un modèle de civilisation fondé sur le droit et la liberté. Ce qui permet de dire qu'il s'agit peut-être d'une guerre juste.

Une guerre peut-elle l'être ?Elle peut être dite «juste» quand elle est défensive. Mais aussi, précise le philosophe américain Michael Walzer, quand elle est limitée, proportionnée. Churchill n'aurait pas dû bombarder Dresde en 1945 : il se laisse déborder par un sentiment de vengeance disproportionné. Ce que nous dit Walzer, c'est qu'il faudrait en quelque sorte savoir, dans la guerre, raison garder. Mais est-ce possible ?

Comment défendre notre modèle de paix, cette douceur de vivre que vous évoquez, si on ne veut pas se battre ?Parfois, on n'a pas d'autre choix. Si l'Europe ne défend pas son modèle démocratique, c'est le début de sa fin. La moins mauvaise des solutions est alors de choisir une guerre défensive et limitée. Encore une fois, est-ce possible ? Notre responsabilité est d'essayer malgré tout.

Tsunami, canicule, séisme : pourquoi les femmes survivent moins aux catastrophes naturelles

Dans la nouvelle et quatrième saison du podcast Injustices, la journaliste Lucile Torregrossa nous explique comment un tsunami, une canicule ou une sécheresse, exacerbent les inégalités de genre et tuent à grande échelle les femmes.

«Le candidat ou la candidate politique doit inscrire son récit personnel dans le récit national»

Leçon de campagne 2/4.- Dans la course à la présidentielle, tous les moyens sont bons pour convaincre. Chaque semaine, un expert décortique un incontournable de la stratégie politique. Ici, Jean Viard analyse l'art de cultiver ses racines.

«L'île de l'orgie» de Jeffrey Epstein est à vendre pour 125 millions de dollars

Également baptisé «île de la pédophilie», Little Saint James fut, entre 2001 et 2019, le refuge idéal pour le trafic sexuel de mineures du magnat américain.

Le Figaro

Céline Pina: «Pourquoi 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Selon un sondage CSA/CNews, paru le 24 mars, 61 % des Français sont pour l'interdiction du port du voile dans l'espace public. Cette interdiction serait légitime, car le voile opère une rupture d'égalité entre les sexes, argumente l'essayiste.

Ancienne élue locale, Céline Pina est essayiste et militante. Elle est la fondatrice de «Viv(r)e la République», elle a également publié Silence coupable (Kero, 2016) et Ces biens essentiels (Bouquins, 2021).

Selon un sondage CSA pour CNews, 61 % des Français se déclarent favorables à une loi interdisant le port du voile. Ainsi posée, la question a le mérite de la clarté et évite l'hypocrisie des circonvolutions sur l'interdiction des signes ostentatoires religieux. Elle remet le débat à sa juste place : le problème qui se pose avec le voile ne concerne pas l'interdiction de la manifestation d'une appartenance religieuse (le port du croissant autour du cou par exemple ne pose de problème à personne), mais l'interdiction d'un signe sexiste, insultant pour la femme et qui met en cause l'égalité des droits. En effet, le voile n'est pas un accessoire de mode ni un vêtement mais un signe, dont la signification est claire et le message univoque : il parle de l'impureté du corps de la femme et de la provocation que constitue la vue de sa chevelure. Une telle vision de la femme se traduit par un refus de lui accorder l'égalité des droits au nom de son infériorité «naturelle» par rapport à l'homme. D'ailleurs dans tous les pays où le voile est imposé, la femme est une éternelle mineure qui passe de la coupe du père ou du frère à celle du mari et a à peine plus de droit qu'un animal. Le réel est cruel mais a le mérite de la limpidité.

Derrière la question du voile, c'est bel et bien l'égalité des droits et une certaine idée de la démocratie qui est directement attaquée.

Voilà pourquoi cette interdiction ne peut avoir pour fondement juridique l'atteinte à la laïcité, mais bel et bien la remise en cause d'un principe fondamental de notre constitution et de notre lien social : l'égalité entre les personnes au-delà du sexe, de la race, de l'appartenance philosophique ou religieuse, du statut social… Certes, certains peuvent opposer à ce principe d'égalité, celui de «liberté religieuse». Sauf qu'aucune disposition relevant du bloc de constitutionnalité ne consacre expressément la liberté religieuse, à la différence de l'égalité des droits. Quant au respect des croyances, ces principes définissent des obligations générales des pouvoirs publics et non des droits fondamentaux. En effet le législateur n'étant pas complètement idiot, il a pensé que certains principes pouvaient s'opposer entre eux, voire générer des conflits. Il y a donc une hiérarchie qui organise ces principes et, en théorie, dans la pyramide des normes, l'égalité des droits s'impose face à un dogme religieux qui la refuse. Sauf à nier la signification du voile.

Ainsi, le refus d'accorder l'égalité à un sexe en s'appuyant sur son appartenance religieuse est aussi violent que le fait de le refuser à raison de la couleur de peau. Pourtant là où le racisme, lui, ne fait plus débat en France car il suscite de la part des élites une condamnation explicite et une clarté dans le discours, la remise en cause de l'égalité en droit des femmes est en revanche jugée légitime et peut faire l'objet de controverses amplement relayées en donnant abondamment la parole aux militantes voilées. Le racisme est à juste titre considéré comme honteux et est combattu au plus haut niveau, sans état d'âme et c'est heureux. En revanche le voile, lui, est défendu par une partie des politiques comme une liberté. Derrière la question du voile, c'est pourtant bel et bien l'égalité des droits et une certaine idée de la démocratie qui est directement attaquée. L'interdiction de ce signe est donc parfaitement légitime et fondée, il suffirait d'un peu de courage politique pour que cette lutte légitime soit menée.

La jeunesse est clairement la cible du discours politique porté par les islamo-gauchistes, discours qui unit « wokisme » et islamisme dans la même détestation de l'universalisme.

L'interdiction de ce signe est donc parfaitement défendable. Pour autant, le sondage montre aussi pourquoi ce combat n'est pas si simple. Notons d'abord l'existence d'une fracture générationnelle. Ce qui est politiquement clair pour la part la plus âgée de notre population, ne l'est pas chez les plus jeunes, élevés dans un discours politique, médiatique et universitaire axé principalement sur la «liberté de porter le voile». Ainsi si 75% des plus de 65 ans sont pour l'interdiction, cette part tombe à 44% chez les 18 /25 ans. Il faut dire que là où les générations les plus âgées ont été confrontées à un discours politique et à des enseignements très clairs sur les fondamentaux de notre civilisation comme sur l'exigence d'égalité, les jeunes générations sont biberonnées à la propagande multiculturaliste et au discours sur le respect des religions. Un discours relayé au plus haut niveau institutionnel. L'Europe et les pouvoirs publics sont ainsi friands de visuels assurant la promotion du voile et pour désigner une femme musulmane, ils la représentent comme systématiquement voilée. Ils sont les meilleurs relais de la propagande islamiste qui a fait du voile le cheval de Troie de son influence et la matrice de son discours différentialiste. S'opposer au voile est même devenu une preuve de racisme pour ces jeunes générations qui ne voient le sexisme que dans la violence physique, mais pas dans le refus de l'égalité des droits. Elles mettent toujours en avant le respect de la religion et des origines ainsi que le consentement des femmes à leur propre oppression pour combattre le discours d'émancipation et d'égalité pourtant au cœur de la civilité française. Ce qui prouve d'ailleurs que quand une cible est soumise à un discours idéologique, elle finit par y adhérer. Et la jeunesse est clairement la cible du discours politique porté par les islamo-gauchistes, discours qui unit «wokisme» et islamisme dans la même détestation de l'universalisme. La seule question qui se pose dans un tel contexte est : pourquoi l'État français est-il incapable de porter un discours civilisationnel et de défendre les fondamentaux qui légitiment son existence et son action ? Fondamentaux dont l'égalité des droits est un des piliers.

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Et cette trahison vient du sommet de l'État. Au moment de l'examen de la loi sur le sport, le gouvernement a fait en sorte de rejeter un amendement sénatorial porté par la majorité LR visant à interdire le port du voile lors des compétitions sportives, alors que dans le même temps le porte-parole du gouvernement reconnaissait le sexisme que ce signe incarnait. Or quand un pouvoir refuse de faire respecter un des fondamentaux de notre constitution, il donne un caractère contingent et éphémère à ce qui est sacré depuis la Grèce antique à savoir l'isonomie, soit l'égalité devant la loi. Refuser cette égalité à une catégorie de population à raison de son sexe, c'est lui refuser d'exercer ses droits politiques. Cela explique pourquoi un signe politiquement lié au racisme comme la svatiska est interdit dans l'espace public, car il envoie le message d'une haine revendiquée et assumée de toute personne considérée comme non-blanche ou juive. Le voile, lui envoie un message sexiste, mais comme il est porté, non par les bourreaux mais par celles qui sont vues comme victimes, il embarrasse profondément ceux dont la mission devrait être d'en révéler le sens et d'en combattre l'influence sociale et politique.

La trahison de l'égalité est devenue un outil du clientélisme communautariste et est donc électoralement utile.

Aujourd'hui, alors que la question de l'interdiction de ce symbole sexiste dans l'espace public est posée, la grande partie des élites politiques et administratives invoque le risque d'une censure juridique par le conseil constitutionnel ou le conseil d'État pour justifier son inaction. Le pouvoir n'aurait pas les moyens juridiques de combattre le sexisme faute de légitimité pour défendre l'égalité en droit des femmes. Le Conseil d'État, comme le conseil constitutionnel, ferait ainsi passer systématiquement la norme religieuse avant l'égalité des droits. L'argument n'est pas sans fondement même s'il dénote une crise profonde de la loi. Le conseil d'État a par exemple souvent refusé de regarder en face la signification du voile et a notamment combattu l'interdiction de celui-ci à l'école. Autre point mis en avant, l'impossibilité de faire respecter la loi si elle était votée. Au vu de l'explosion des violences dans notre pays et de la difficulté à faire régner l'ordre public, difficulté que l'on ne cesse de déplorer que pour mieux constater que rien ne s'arrange, cet argument est factuel. Mais il parle d'un renoncement qui prend acte du désordre civique existant et annonce qu'il ne saurait aller qu'en augmentant, ce qui est fort inquiétant.

Certes on ne peut pas régler tous les problèmes politiques par la loi, mais encore faut-il alors que le politique fasse son travail et combatte réellement dans le discours et par la transmission les signes contraires à nos principes et idéaux fondamentaux. Or aujourd'hui si légiférer sur ces questions est vu comme impossible, c'est parce que le port du voile est valorisé et défendu comme une liberté par une partie des politiques qui devraient pourtant être les garants de notre constitution. C'est parce que la trahison de l'égalité est devenue un outil du clientélisme communautariste et est donc électoralement utile, que l'interdiction du voile est devenue juridiquement compliquée et politiquement impossible.

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

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FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France, mais les hospitalisations restent relativement stables. Pour le médecin urgentiste, il faut accepter de laisser circuler le virus, tout en continuant de protéger les populations fragiles.

Charles Jaigu: «Comment décarboner la présidentielle»

CHRONIQUE - En matière d’écologie, Sarkozy a un bon bilan, Hollande et Macron ont été médiocres. Pour la suite, demandez le programme au Shift Project. Presque tout reste à faire, juge Jean-Marc Jancovici.

Le Monde

Le Grand Nord canadien encore hanté par le père Rivoire, accusé d’agressions sexuelles sur de jeunes Inuits

Marie-Béatrice Baudet (Lyon, envoyée spéciale) Hélène Jouan (Montréal, correspondance)

Publié aujourd’hui à 01h14, mis à jour à 15h40

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EnquêteAujourd’hui pensionnaire d’un Ehpad à Lyon, Joannes Rivoire, 91 ans, a vécu plus de trente ans au Canada, où plusieurs plaintes ont été déposées contre lui. L’ombre du religieux devrait encore planer sur les entretiens entre le pape et une délégation d’autochtones, prévus au Vatican à partir de lundi.

A peine le seuil de l’Ehpad franchi, on cherche le vieux prêtre du regard. L’une des dernières photos de lui date de 1962. Entouré de ses pairs, le religieux français apparaît en soutane noire sur un cliché célébrant le 50e anniversaire de la mission catholique installée au Nunavut, dans le Grand Nord canadien. Mais, aujourd’hui, Joannes Rivoire ne se mêle plus aux autres. A 91 ans, il déteste les activités proposées dans la salle commune de cet établissement pour personnes âgées, situé à Lyon. Il se terre dans sa chambre et ne la quitte que pour les repas.

Provincial de France des missionnaires oblats de Marie-Immaculée, Vincent Gruber a accepté, « par souci de transparence », d’organiser, jeudi 9 décembre 2021, une rencontre avec Joannes Rivoire, dont il est le supérieur direct. Depuis sa prise de fonctions, en 2014, l’ecclésiastique exhorte le vieillard à se mettre à la disposition de la justice afin qu’il réponde « en vérité » aux accusations d’agressions sexuelles portées contre lui par des Inuits. Le père Gruber sait que sa congrégation a été fortement critiquée, « avec raison », sur la gestion passée du dossier Rivoire. « N’ayant reçu, au début, aucune information de nos frères du Canada, nous avons découvert l’affaire par la presse, en 2013. Et c’est seulement à partir de là que nous avons assigné Joannes Rivoire à résidence. Ces défaillances sont inexcusables. »

Canada : mandat d'arrêt contre un prêtre français pour agressions sexuelles

Malgré les incantations de son supérieur, le nonagénaire, qui a encore toute sa tête, continue de nier et refuse de retourner au Canada, où son affaire non jugée reste un obstacle au rapprochement entre l’Eglise catholique et les autochtones. Ces derniers réclament des excuses à Rome pour l’ensemble des outrages commis par les évangélisateurs d’antan. A commencer par ce qui s’est passé dans les 139 pensionnats ouverts par le gouvernement canadien entre 1830 et 1996, des écoles « d’assimilation » forcée, destinées à « tuer l’Indien dans l’enfant » et gérées principalement par des religieux.

En mai 2021, la découverte en Colombie-Britannique et en Saskatchewan de centaines de dépouilles à proximité de ces institutions de la honte a ravivé les plaies. Dès 2008, la commission Vérité et réconciliation mise en place par Ottawa avait aussi révélé les sévices physiques, psychologiques et sexuels perpétrés par certains missionnaires, des oblats de Marie-Immaculée notamment, un ordre particulièrement actif auprès des peuples de l’Arctique. Le nom de Joannes Rivoire sera certainement prononcé lors des entretiens qui devaient débuter au Vatican, lundi 28 mars, entre le pape et la délégation d’une trentaine d’autochtones issus des Premières Nations, des Inuits et des Métis, tous venus dans l’espoir d’entendre le souverain pontife leur demander pardon.

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France24 - Monde

Présidentielle : dimanche de mobilisation avant la dernière ligne droite

Publié le : 27/03/2022 - 21:25

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À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle française, les principaux prétendants à l'Élysée ont entamé dimanche la dernière ligne droite de la campagne. Le président candidat Emmanuel Macron a appelé les électeurs à se rendre aux urnes.

Jean-Luc Mélenchon qui cultive son espoir du second tour, Éric Zemmour se disant "seul candidat de droite", Yannick Jadot qui s'offre un Zenith : les principaux candidats à la présidentielle ont entamé la dernière ligne droite de la campagne, dimanche 27 mars, avec l'objectif de mobiliser dans les meetings, à deux semaines du premier tour, auquel le président candidat Emmanuel Macron a exhorté les Français à participer.

La candidate RN Marine Le Pen, toujours donnée au second tour face à lui (17,5 % selon un sondage SopraSteria samedi), a elle été chahutée en Guadeloupe, où l'enregistrement d'un entretien télévisé a été perturbé par des manifestants.

>> À (re)lire : "Emmanuel Macron, le bilan (4/4) : des priorités marquées par la discordance entre paroles et actes"

Toujours annoncé en tête des intentions de vote (28,5 % selon SopraSteria), Emmanuel Macron s'est dit sur France 3 "choqué" par cette "scène totalement inacceptable", tandis que les porte-parole de Marine Le Pen dénonçaient les agissements de "militants d'extrême gauche" ayant "bousculé assez violemment" la candidate.

Avec ce voyage sans grand rendez-vous, Marine Le Pen a toutefois encore travaillé son recentrage alors que les propositions toujours plus radicales de son concurrent d'extrême droite Éric Zemmour contribuent à lisser son image.

À la veille de l'ouverture officielle de la campagne, elle a aussi joué la contre-programmation, face au meeting d'Éric Zemmour au Trocadéro à Paris, où le candidat Reconquête!, qui reflue autour de 10 % dans les sondages et se retrouve au coude-à-coude avec la candidate LR Valérie Pécresse, s'est présenté devant plusieurs milliers de personnes et des dizaines de drapeaux français comme le "seul à être de droite dans cette campagne".

>> À (re)lire aussi : "Présidentielle : que proposent les candidats en matière d’éducation ?"

Sous un soleil éclatant, il a qualifié Valérie Pécresse de "centriste, déjà prête à voter Emmanuel Macron" au second tour, et Marine Le Pen de "socialiste en matière économique", tandis que le président sortant ne saurait selon lui "toujours pas de quel bord il est" malgré l'exercice du pouvoir.

"Combien de temps avant que la France devienne une France africaine […], que l'islam devienne majoritaire sur notre terre ?", avait auparavant lancé à la tribune son soutien Marion Maréchal, nièce de Marine Le Pen.

"Second tour low-cost"

À gauche, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, crédité de 12 % à 15 % dans les sondages, ce qui alimente ses espoirs de franchir le cap du premier tour, a également rassemblé des milliers de personnes, sur la plage du Prado à Marseille. Il a mis en garde contre un "second tour low-cost" entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. "Cette fois-ci vous le sentez comme moi, on sait pas pourquoi, tout d'un coup on s'est dit 'On va y arriver', de tous les côtés", s'est-il exclamé.

Au Zenith de Paris, Yannick Jadot, arrivé à vélo, a attaqué Emmanuel Macron qui, selon lui, "n'a eu de cesse de souffler sur les braises de la division" et d'afficher son "mépris" des plus faibles. Quant à l'extrême droite, "c'est le chaos, la haine et la peine. Nous sommes la joie, l'égalité, la liberté, la fraternité", a lancé l'écologiste qui compte relancer une campagne qui patine (6 % dans les sondages).

Emmanuel Macron n’a eu de cesse de souffler sur les braises de la division en méprisant les gilets jaunes, les précaires, les mesures de la convention citoyenne pour le climat, le rapport Borloo sur les banlieues. #ZenithJadot #Jadot2022 pic.twitter.com/625ZilB9Zl

March 27, 2022

En meeting à Toulouse, le communiste Fabien Roussel a dénoncé le "programme commun" des "Macron, Zemmour, Le Pen" dicté, selon lui, "par le Medef", estimant qu'il était "temps que les cigares changent de bouche".

Pour la candidate LR Valérie Pécresse (autour de 10 % dans les sondages), malade du Covid-19, dimanche était en revanche seulement l'occasion d'une visioconférence avec des militants en fin d'après-midi.

"Équité" ou "inégalité"

Alors que plane le risque d'une forte abstention sur le premier tour du 10 avril, Emmanuel Macron a rappelé aux Français que "l'élection c'est le meilleur moyen de porter ses choix".

Il sera de son côté de retour sur le terrain lundi, à Dijon, pour faire taire les critiques l'accusant de fuir le débat, dans une campagne asphyxiée par la crise du Covid-19 puis écrasée par la guerre en Ukraine.

Le conflit s'est encore invité dans les interviews et les meetings dimanche. Un dossier qui a obligé tous les candidats à se positionner depuis un mois, alors que les sujets internationaux sont traditionnellement loin des préoccupations des électeurs lors d'une présidentielle.

Jean-Luc Mélenchon a dédié son meeting dimanche à "la lutte pour le cessez-le-feu en Ukraine et la fin de l'invasion" russe, Yannick Jadot a "salué le courage du président Zelensky face aux crimes de guerre".

Je veux dédier notre rassemblement à la lutte pour le cessez le feu en Ukraine et pour la fin de l’invasion russe. Je le fais avec l’exigence qui nous implique dans un destin commun. #MelenchonMarseille pic.twitter.com/kG7diJBWzO

March 27, 2022

Peu avant, Emmanuel Macron avait mis en garde sur France 3 contre une "escalade des mots et des actions en Ukraine", après les propos du président américain Joe Biden qui a traité Vladimir Poutine de "boucher", et Marine Le Pen de nouveau insisté sur les conséquences de la guerre sur le pouvoir d'achat des Français.

Si l'entrée en vigueur lundi des règles rigoureuses de la campagne officielle mettra médiatiquement les 12 candidats sur un pied d'égalité, ceux sous les 3 % d'intentions de vote ont toutefois encore protesté dimanche.

"L'équité, c'est un mot habile pour l'inégalité", a estimé Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) sur France Inter, tandis que Jean Lassalle (Résistons!) appelait à "résister contre ce système féroce qui est une dictature molle", et Nathalie Arthaud (LO) dénonçait un large "problème de pluralisme" dans l'ensemble de la société.

Avec AFP

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Le Figaro

Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

Eugénie Bastié

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

Pierre Brochand a été directeur général de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) de 2002 à 2008, ainsi qu’ambassadeur de France, notamment, en Hongrie et en Israël. Il est intervenu lors d’un colloque de la Fondation Res Publica sur le thème: «Pour une véritable politique de l’immigration».

LE FIGARO.- A l’automne dernier, l’immigration semblait prendre une place centrale dans la campagne présidentielle. Le sujet est aujourd’hui éclipsé par la guerre en Ukraine et le pouvoir d’achat. Pourquoi selon vous ce thème de l’immigration avait-il réussi à se frayer un passage dans le débat?

Pierre BROCHAND.- Il est vrai que, pendant quelques mois, à la fin de l’année dernière, on a davantage «parlé» d’immigration. A mon sens, pour deux raisons. D’une part, le temps passant et le phénomène s’amplifiant, il s’est avéré de plus en plus difficile - selon la formule de Péguy, désormais consacrée - d’empêcher les Français de «voir ce qu’ils voient». D’autre part, une personnalité de rupture a brusquement surgi dans le champ convenu de la politique pour les inciter à ouvrir leurs yeux.

Pour autant, les choses n’ont pas tardé à «rentrer dans l’ordre» et tout indique qu’une fois encore, l’immigration ne tiendra pas, dans la campagne actuelle, une place à la hauteur des enjeux qu’elle porte. Dans un premier temps, les pratiques coutumières de diversion ont fait florès. La principale a consisté en la mise en avant systématique d’inquiétudes présentées comme concurrentes: le «pouvoir d’achat», la crise sanitaire, le changement climatique. Aujourd’hui, la guerre à l’Est a pris le relais. Non que ces préoccupations soient infondées, loin s’en faut, mais le fait de les opposer les unes aux autres, à coup de sondages, au sein d’une seule et même échelle de valeurs, de priorités et de temporalités, comme si elles étaient commensurables entre elles, s’apparente, je le redoute, à une énième façon de «noyer le poisson».

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D’ailleurs, même lorsque, presque par hasard, le sujet est mis sur la table, tous les moyens sont bons pour l’escamoter à nouveau, soit en le détournant vers des impasses sémantiques (le «Grand Remplacement»), soit en accolant à ses promoteurs les étiquettes disqualifiantes habituelles, soit en reprenant les mêmes artifices éculés (accent mis sur les courants [d’immigration] «illégaux»).

Or, pour ma part, vous le savez, je tiens le type d’immigration, que nous subissons depuis un demi-siècle, pour un événement hors catégorie, sans précédent dans notre Histoire. Et, très honnêtement, j’avoue ne pas comprendre comment des esprits libres et éclairés peuvent encore sous-estimer sa gravité.

Pourquoi cet enjeu est-il, à vos yeux, particulièrement grave?

Il suffit pourtant d’en énumérer froidement les caractéristiques, pour mesurer l’impact de ce qui nous arrive: volume massif des flux, vocation de peuplement, absence de régulation politique et économique, majorité de civilisation extra-européenne et musulmane, esprit de revanche post-colonial, réticence à la mixité, préférence pour l’endogamie, cristallisation en diasporas, taux de fécondité supérieur à celui du peuple d’accueil, et surtout - novation inouïe - évolution non-convergente au fil des générations.

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A mes yeux, ce bouleversement progressif de la population française, s’il n’est pas l’unique défi auxquels nous sommes confrontés, est le seul qui menace directement la paix civile sur notre territoire.

Vous avez été ambassadeur, puis directeur général de la DGSE. Comment avez-vous été amené à formuler un jugement aussi sévère sur la question de l’immigration?

J’ai entièrement consacré ma vie à l’étranger. Ce qui me vaudra, je l’espère, l’indulgence du jury et, notamment, d’échapper à l’accusation - classique mais rédhibitoire - de «repli frileux sur un hexagone rabougri». D’abord, je rappelle que, dans l’exercice des deux métiers que vous avez cités, le déni du réel et son corollaire, le «wishful thinking», constituent des fautes lourdes, de nature à se voir montrer la sortie. Si, donc, je mets les «pieds dans le plat», c’est au nom de ces décennies d’expérience, qui m’ont appris à lire le monde tel qu’il est, et maintenant qu’il est entré chez nous, à regarder mon pays tel qu’il devient. Et, à ce titre, je crains de devoir tempérer quelque peu les nouvelles rassurantes, que l’on nous sert, à longueur de journée, sur la généralité humaine.

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En effet, au contact des milliers d’étrangers que j’ai côtoyés, j’ai pu vérifier la validité lancinante de constats, autrefois banals, aujourd’hui tabous. A savoir que, si la nature nous réunit, la culture impose entre les groupes que nous formons, une distance qui peut aller jusqu’à exclure leur cohabitation. De même, passée une masse critique, les interactions individuelles - jamais irréparables - cèdent la place à des forces collectives, qui n’obéissent en rien aux mêmes lois. Soit un effet de seuil, qui commande, entre autres, l’acculturation: possible en deçà, irréalisable au-delà. Si bien que ce que l’on dénonce avec horreur sous le nom d’amalgame n’est, au fond, que l’observation d’un fait, déterminé par le nombre.

De sorte que le monde que dessinent ces «collectivités en action» n’est ni plaisant, ni souriant. D’un côté, ne nous le cachons pas, nul sentiment n’y est plus répandu que la xénophobie, en particulier au sein des pays dont nous recevons les immigrants. D’un autre côté, toutes - je dis bien toutes - les sociétés «multi» sont vouées à des déchirements plus ou moins profonds. Et dans ce cadre, il arrive que les minorités soient violentes et gagnantes, les majorités placides et perdantes, voire que les victimes n’en soient pas, car responsables de leurs malheurs.

Enfin, il faut admettre que l’Occident, dont la France ne saurait s’exclure, est une exception, dont la domination écrasante sur les affaires de la planète - couronnée par la Globalisation - a partout semé envie et ressentiment.

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Dans ce contexte, l’islam, entré en ébullition en réaction à cet ultime avatar de notre suprématie, est devenu le porte-drapeau des «humiliés et offensés», l’emblème du refus, voire du rejet, de ce que nous sommes, alors que la Chine et l’Asie, pareillement outragées, choisissaient de nous défier sur notre créneau de la compétition économique: le fait que l’arc musulman ne compte aucune démocratie mais concentre au moins 80 % des crises «chaudes» de la planète, le fait aussi que ses formes de contestation (jihadisme, salafisme, islamisme) se retrouvent à l’identique sur notre sol, en disent long sur l’insatisfaction d’un acteur historique de première grandeur, à la fois dynamique et rétrograde, dont il est clair qu’après des siècles d’absence, il a repris - via l’immigration - sa marche en avant sur la rive nord de la Méditerranée.

Dernier enseignement, franco-français celui-ci: en conversant avec nombre de personnalités politiques dans la quiétude des salons d’ambassade, j’ai pu mesurer le fossé qui séparait leurs propos publics des jugements, moins amènes, qu’ils émettaient en privé, sur les effets de l’immigration dans leurs fiefs électoraux.

Quelles conclusions en tirez-vous?

La première est que, si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs. La deuxième est qu’il n’y a aucune raison que les désastres observés ailleurs ne se reproduisent pas chez nous, pour peu que les mêmes ingrédients y soient réunis: ne nous prétendons pas plus intelligents que les Libanais ou les Yougoslaves. La troisième est qu’il vaut mieux prévoir le pire pour avoir une chance de le prévenir et qu’au fond telle est la fonction du régalien, auquel j’ai consacré ma vie.

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J’en ai conclu que, derrière la générosité des discours, personne ici-bas ne faisait de cadeau à personne, qu’en conséquence l’émotion et la compassion n’étaient pas les plus fiables des outils d’analyse, que les conseilleurs - fussent-ils le New York Times ou d’honorables ONG - n’étaient pas les payeurs et que, si nos dirigeants renonçaient à défendre nos intérêts vitaux, sur notre propre territoire, personne ne le ferait à leur place.

C’est ce corpus ultra-réaliste et, je le reconnais, désenchanté - mais, vous en conviendrez, pas vraiment réfuté par les événements du moment -, qui a servi de trame à mes réflexions, non sur l’immigration en général, inévitable et parfois souhaitable, mais sur le ressac des vagues «anormales» qui s’abattent sur nous depuis les années 70 et dont seuls des rêveurs ou des hypocrites peuvent tirer un bilan «globalement positif».

Plusieurs candidats à la présidentielle ont avancé des solutions pour maîtriser les flux migratoires. Celles-ci sont-elles satisfaisantes?

Nous n’avons d’autre choix, si nous voulons vraiment reprendre le contrôle de notre démographie, que d’opérer un renversement de cap à 180 degrés, c’est à dire envoyer le message, urbi et orbi, «loud and clear», que la France ne sera plus, pour l’avenir prévisible, une terre d’accueil. Ce qui suppose une approche globale du problème et une intransigeance de tous les instants pour la mettre en oeuvre.

Si la coopération entre les civilisations est désirable, elle reste moins probable que leur rivalité, proportionnelle à leurs disparités culturelles, imbrications territoriales et conflits antérieurs

Toute émigration est, en effet, activée, à la fois, par un facteur «push» (qui incite à quitter le pays d’origine) et un facteur «pull» (qui attire vers le pays de destination). N’ayant guère le moyen d’agir sur le premier - l’invocation rituelle du «co-développement» ne dupant plus personne -, nous n’avons d’autre solution que de réduire notre attractivité à zéro.

Je ne perçois pas, chez nos néophytes - et, soit dit en passant, encore moins chez le Président-candidat, pour qui l’immigration reste un angle mort - la féroce inflexibilité qu’appelle l’urgence absolue. Sans compter le colossal travail de «rétropédalage» historique, qu’exige la restauration du «pouvoir de faire et d’empêcher» de l’Etat National, aux lieux et place du «laissez aller, laissez passer», que nous proposent la Société des Individus et son extension européenne.

Il serait donc, selon vous, trop tard?

En tous cas, il est bien tard. Car voyons les choses en face. Nous avons désormais affaire non plus à des individus dispersés, soit autant de «cas particuliers», en quête chacun d’avenir meilleur, mais à des «diasporas», c’est à dire des réalités collectives, solidement ancrées dans notre sol, fermement décidées à y persévérer dans leur être et dont la dynamique holiste dépasse et emporte la destinée particulière de leurs membres. Pour moi, c’est une circonstance a priori banale - la rencontre de football France-Algérie en 2001, déjà bien oubliée - qui a marqué symboliquement ce basculement.

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Pour être plus explicite, une «diaspora» est une entité, formée d’immigrés et de leurs descendants - y compris, fait capital, de nationalité française -, dont les effectifs, regroupés dans l’espace, atteignent une masse critique suffisante pour que la pression sociale y favorise la pérennisation des croyances et modes de vie des pays d’origine, avec lesquels les relations demeurent intenses: ainsi se forment spontanément des enclaves étrangères, plus ou moins fermées, tournant le dos au pays d’accueil et à ses mœurs.

Maintenant que ces noyaux durs sont fermement incrustés, il est bien naïf de croire que les clivages qu’ils portent comme la nuée l’orage, soient exclusivement de nature économique et, donc, solubles dans la quantité. En fait, ces différences sont, d’abord et surtout, de type qualitatif, donc a priori non négociables. Elles recoupent même très exactement les conflits indécidables qui ont causé nos pires malheurs dans le passé: le dissentiment religieux (en l’occurrence, celui, millénaire, entre l’islam et le christianisme, de part et d’autre de la Méditerranée), l’antagonisme colonial (autrement dit, la guerre des mémoires, pas davantage monnayable que celle des croyances), le prisme racial (qui tend insidieusement à rapprocher le statut de nos immigrés de celui des descendants d’esclaves noirs américains, avec les mêmes effets calamiteux qu’outre-Atlantique).

Ne nous cachons pas la vérité. Un tel triptyque est voué à provoquer des enchaînements quasi-mécaniques, dont nous voyons poindre les prémices, ainsi que je l’ai déjà indiqué: progression accélérée de la défiance sociale, séparation des ethnies (preuve par neuf de la faillite du «multi»), rivalité pour le contrôle des enclaves (en parodie des guerres coloniales), propension multiforme à la violence.

Oui, il est très tard. Si l’on veut éviter qu’il ne soit trop tard, écoutons Monsieur de La Palice, quand il nous rappelle qu’il n’est pas d’effets sans causes et que, pour contrecarrer les premiers, il faut au minimum commencer par s’attaquer aux secondes.

Cet hiver à la frontière polonaise se pressaient des migrants d’origine syrienne envoyés par la Biélorusse pour faire pression sur l’Union européenne. Ce printemps, ce sont des réfugiés ukrainiens fuyant les bombes russes qui se sont rués vers les frontières européennes. Que vous inspirent ces deux évènements?

Ce qui s’est passé à la frontière polonaise, au cours des derniers six mois, illustre la complexité et la variété des problèmes que posent les flux de population aujourd’hui. Nous avons à faire, en effet, à deux cas de figure diamétralement opposés, qui ne nous concerneraient qu’indirectement, s’ils ne mettaient, une nouvelle fois, en cause l’Union Européenne.

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Au cours du premier épisode, les migrants ont été l’objet d’une lutte entre États, donc sans rapport avec les flux auto-générés d’outre-Méditerranée, auxquels nous sommes abonnés. En l’occurrence, ils ont été le jouet des relations entre la Russie, la Biélorussie et la Pologne, pimentés d’un zeste d’activisme ottoman, l’Union européenne ne faisant que réagir à ces interactions. Ce qui est clair, néanmoins, à la lumière de cet exemple, c’est que l’émigration vers notre continent est aussi devenue une arme de guerre contre lui, aux mains d’Etats qui la manipulent au gré de leurs intérêts. La Turquie est passée maître dans cet art du chantage, mais d’autres (les milices libyennes, le Maroc) s’y emploient à l’occasion, tout comme, donc, en dernier lieu, la Biélorussie.

Ce à quoi nous assistons depuis l’invasion de l’Ukraine, est un phénomène radicalement différent. Il s’agit là d’un afflux massif, non pas d’immigrés, ni de migrants, mais d’authentiques réfugiés de guerre, principalement de femmes, d’enfants et de vieillards, dont l’intention, semble-t-il très majoritaire, est de ne pas s’installer définitivement dans les pays qui les accueillent.

Néanmoins, ces deux séries d’évènements ont en commun de se dérouler aux pseudo-frontières de l’Union Européenne, laquelle est devenue la cible privilégiée des mouvements de population, pour deux raisons: d’abord, à l’évidence, du fait de son haut niveau de revenus, mais aussi parce que les sociétés qui la composent vivent toutes, désormais, sous le régime de la «Société des Individus».

Qu’est-ce que cette société des individus, et en quoi est-elle selon vous une particularité européenne?

La Société des Individus présente, entre autres, deux caractéristiques. D’une part, elle fait de chaque être humain vivant, quelle que soit son origine et sa nationalité, européen ou non, l’ultime décideur de son sort, à commencer par le choix de ses déplacements et lieux d’existence, au sein d’un espace mondial indifférencié. D’autre part, en se prétendant la pointe avancée d’une émancipation humaine, gouvernée par les lois de la dialectique, elle est amenée à condamner le modèle immédiatement antérieur de l’Etat National, symbole et gardien de son antithèse, à savoir un espace cloisonné par le politique.

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Aussi cette configuration est-elle spontanément «immigrationiste». En premier lieu, parce que, se voulant universaliste, elle répugne à faire la différence entre l’autochtone et l’étranger, et, par extension, à admettre l’existence de limites entre un dedans et un dehors. En deuxième lieu, parce que, logiquement, elle n’interprète la matière sociale que comme une somme de relations interpersonnelles, de «cas particuliers» et de «faits divers» sans liens entre eux, ce qui réduit, de fait, la sphère du collectif aux registres folkloriques du divertissement et de l’art culinaire, et plus généralement du «tourisme», comme Nietzsche l’avait si génialement entrevu. Enfin, parce que, je l’ai dit, tout en érigeant le rempart de l’Etat National en contre-modèle, la Société des Individus porte un regard paradoxalement indulgent sur l’antépénultième strate des Communautés Naturelles, dans la mesure où, prééminente chez les immigrés, celle-ci est considérée comme la victime historique dudit État dans sa version «coloniale», lequel se retrouve pris en sandwich par cet improbable duo.

Or, la superstructure bruxelloise, loin de contredire ce schéma, en est devenu l’accomplissement le plus pur, transformant notre «petit cap» de l’Asie en zone -unique au monde- d’aplatissement étatique, d’auto-désarmement politique et d’effacement frontalier. Soit ce que l’on appelle l’espace Schengen, perméable à tous les courants, alors même que la géographie l’encercle d’étendues turbulentes et vengeresses, ainsi que d’entités rapaces, prêtes à tout pour exploiter ses faiblesses.

Comme si la maîtrise de l’immigration contemporaine n’était pas, en elle-même, une tâche herculéenne, nous l’avons entravée, compliquée et envenimée à plaisir, en plaquant, sur la couche des Etats, rendus à l’impuissance, un dispositif «accélérationniste». Pire, nos dirigeants semblent attendre de ce dispositif qu’il joue le rôle d’un filtre, alors qu’il a été précisément conçu, calibré et programmé pour l’inverse. Cet entêtement à creuser davantage, afin de sortir d’un trou où l’on s’est soi-même enfoui, serait comique, si les conséquences n’en étaient dramatiques.

Vous dites que la société des individus, qui se veut ouverte, est paradoxalement celle qui a le plus besoin de fermeture. Pouvez-vous expliquer ce paradoxe?

Ce n’est là qu’une des très nombreuses contradictions de notre société, qui en font, à bien des égards, un voyage en Absurdistan.

En effet, nous ne nous interrogerons jamais assez, non seulement sur la radicale nouveauté de la Société des Individus, mais aussi sur l’arrogance de son ambition, qui prétend transférer la souveraineté - le pouvoir du «dernier mot» - aux milliards d’individus vivant sur la planète à un instant donné, chacun d’eux étant sommé de «choisir» sa vie, que cela lui plaise ou non. Le tout en jetant un voile pudique sur l’appartenance à des groupes circonscrits, en rivalité (ou en coopération) pour leur survie, leur indépendance et leur puissance. En d’autres termes, un modèle qui refuse de faire la différence entre les aspirations du comptable suédois et du guerrier pachtoun, du geek californien et du berger sahélien, du paysan béarnais et du jeune «harrag» algérien, comme si tous étaient interchangeables et disposés à jouer le même jeu.

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Il va de soi que ce paradigme est frappé, d’emblée, d’une vulnérabilité à la mesure de son irréalité.

En effet, même pour les tenants du système, la marge de viabilité est étroite: leur comportement ne doit à aucun prix sortir du couloir exigu défini par «l’Etat de droit», autrement dit le «politiquement correct», mais sans y être contraint par la coercition. En pratique, il s’agit pour eux, d’une part, de souscrire inconditionnellement à des valeurs «enveloppes» (tolérance, transparence, «respect») et, d’autre part, de participer à des mécanismes de conciliation de leurs «contenus» (marché, contrat, communication). A cette «ceinture» officielle, s’ajoutent les «bretelles» officieuses, plus sûres, d’un verrouillage par l’affect: d’un côté, la culpabilité (seconde guerre mondiale, colonisation, climat), de l’autre, la peur (là encore le climat, la sécurité sanitaire, la «guerre à nos portes»). Enfin, dernier rebouclage, on place le système sous le magistère moral et la surveillance active des juges et des media, devenus les chiens de garde d’un ordre social et «moral», prétendument horizontal. En bref, au nom même de leur liberté, et pour ne pas basculer dans l’anarchie qui les guette, les convaincus de la Société des Individus se doivent d’observer une discipline de tous les instants, à base de travail sur soi, d’auto-censure et d’intériorisation des interdits. Pour délivrer leurs corps, il leur faut accepter d’enfermer leurs esprit, sauf à «déraper» hors du corridor, véritable catastrophe qui met en péril tout l’édifice.

On aura compris que ce modèle est réservé à une catégorie restreinte, celle du «Gentil Bobo», petit bourgeois des métropoles et de la «nouvelle ruralité», qui réussit à cumuler tout à la fois un conformisme cool, un haut degré d’ignorance ou de lassitude historique, le refus unilatéral de la culture de l’honneur, la disposition à tendre l’autre joue, la pratique généralisée de l’euphémisme, en un mot la bienveillance et la non-violence de principe envers l’Autre (aussi longtemps que les enfants de celui-ci ne fréquentent pas la même école que les siens).

Or, nous sommes là en présence d’une «espèce à protéger», tellement antinomique de tout ce que l’espèce humaine a produit jusqu’ici, qu’elle ne peut survivre et prospérer que dans l’enceinte d’une sorte de zoo, coupé de tout ce qui ne lui ressemble pas. Pour faire court, une société «ouverte» qui a besoin d’être «fermée» pour rester «ouverte»: la quadrature du cercle.

Nous sommes les seuls à avoir ce modèle?

En effet, cette approche angélique ne se rencontre nulle part ailleurs qu’en Occident, lequel n’y est parvenu qu’à la suite d’un long cheminement solitaire. De notre point de vue, ce périple modernisateur a vu se succéder, je l’ai dit, les Communautés Naturelles (présentes partout), l’Etat National Moderne (première de nos inventions, répandue par la colonisation), enfin la Société des Individus (zénith de l’occidentalisation, diffusé par la Globalisation).

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De fait, cette utopie est encore largement minoritaire, non seulement au loin de nos frontières, mais aussi - ce qui est plus grave - à l’intérieur. Toujours en résumant beaucoup, on peut avancer que les immigrants ont massivement réimplanté sur notre sol les Communautés Naturelles, tandis que l’imaginaire des Français, autochtones et assimilés, reste profondément attaché à l’Etat National. D’où un espace au minimum tripartite, mais en pratique infiniment plus fragmenté, où l’oligarchie qui se donne le monde pour horizon et l’Humanité pour boussole, entend formater les mentalités sans y parvenir vraiment: celles-ci, même fortement perfusées par les séductions de l’individualisme, lui résistent encore au nom de la «persistance des agrégats» et de «l’inertie des affections».

Donc, c’est vrai, nous vivons dans une sorte de magasin de porcelaine, où se meuvent, avec des docilités inégales, ces vieux éléphants remuants que sont les nostalgies nationales et communautaires. Ou, si vous préférez, la Société des individus est tellement «en avance» par rapport au ressenti de la majorité de la population, qu’elle flirte en permanence avec le chaos et, à la limite, la «guerre de tous contre tous». Sans autre filet de sécurité que l’espoir de voir le virus du narcissisme finir par pénétrer suffisamment les cerveaux, pour qu’ils perdent à jamais l’idée saugrenue de fomenter des projets alternatifs.

La crise du Covid a été l’occasion d’un retour du «politique» sur l’ ««économique» dans les démocraties libérales. Celui-ci peut-il selon vous s’avérer pérenne, et permettre de reprendre à bras-le corps les sujets régaliens comme la maitrise de nos frontières?

Il est exact que la crise du Covid aurait pu être l’occasion théorique d’un «retour» du politique, sous un régime qui a renié sa légitimité, au point d’en oublier l’existence. On aurait, d’ailleurs, pu en attendre autant du terrorisme de masse et, maintenant, de l’invasion de l’Ukraine (quoique à un degré moindre, n’y étant pas en première ligne). De même, l’immigration aurait pu et dû offrir un champ privilégié à un telle remise en question.

Le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps

Au fond, qu’est-ce que le Politique? Beaucoup d’autres avant moi, infiniment plus qualifiés, se sont risqués à répondre à la question. Pour ma part, je le définirai comme l’activité qui vise à assurer la pérennité des groupes humains. Il est donc inséparable d’une aventure collective, située dans l’espace et dans le temps, dont il assume la responsabilité de la continuité. Dans notre sphère de civilisation, ce projet collectif a fini par se confondre avec l’Etat National. Par temps calme, le Politique ne fait qu’affleurer en surface. Il n’émerge en pleine lumière, dans toute sa singularité, que lorsque la tempête se lève et que la mort redevient l’enjeu déterminant. Ou encore, selon Carl Schmitt, quand l’on est obligé de distinguer entre l’ami et l’ennemi. Dans ces circonstances, foin de tergiversations, il devient impératif de prendre des décisions tranchées, c’est à dire non-juridiques, discrétionnaires et souvent négatives, la plus haute manifestation du politique étant, à mes yeux, de dire non à la facilité. La Raison et le Secret d’Etat deviennent alors des armes justifiables, dussent la morale et le sentiment en souffrir.

On voit par là en quoi notre Société des Individus, en prenant le contrepied de l’Etat National, se révèle anti-politique par essence, puisqu’elle contredit tout ce que je viens d’énoncer: les appartenances, la verticalité, le discrétionnaire, et même l’éventualité de la mort, considérée comme un scandale, dès lors que, pour l’individu isolé, «né orphelin, mort célibataire», la vie est une occasion unique à prolonger le plus longtemps possible.

C’est dans ce contexte que nous est «tombée dessus» l’épidémie. En fait, ce que vous appelez le retour du politique nous a été imposé par les évènements, sans qu’il y ait eu, au départ, la moindre volonté de nos dirigeants de remonter le cours du temps.

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Plongés dans cette situation, ces mêmes dirigeants, mais aussi, avec eux, beaucoup de nos compatriotes, se sont retrouvés comme une poule devant un couteau: les premiers avaient perdu jusqu’au souvenir du commandement, les seconds de l’obéissance. Il s’en est suivi une grande désorientation de la société, prise au dépourvu par ce «flash-back» inattendu. D’où une invraisemblable série de pataquès: d’un côté, un pouvoir, qui, loin de retrouver une authentique inspiration politique, s’est abrité derrière son contraire, id est la tyrannie des experts, et, de l’autre, une opinion tourneboulée, où les habituels défenseurs de la loi et l’ordre se sont révélés les plus insoumis des individus.

En bref, une expérience peu concluante, pleine d’impréparation et d’improvisation, qui a confirmé la fameuse expression de Marx, selon laquelle les évènements, d’abord vécus en tragédie, se répètent en farce, ou le non moins célèbre aphorisme d’Héraclite, qui veut que l’on ne se baigne jamais deux fois dans la même eau d’un fleuve.

Êtes-vous optimiste?

Si je refuse de perdre espoir, je ne nourris pas non plus d’illusions excessives quant à la possibilité d’une reprise en mains «politique» des courants d’immigration. Quand on constate que le programme de l’actuel chef de l’Etat, candidat à sa réélection, continue d’ignorer superbement le sujet, on se prend à réfléchir sur ce que l’Histoire peut comporter d’inéluctable et d’irréversible, même si, ce faisant, elle nous conduit droit vers les plus grands des malheurs. Pour conclure, tout en essayant d’éviter la paranoïa, j’avoue sans ambages être obsédé par la menace que l’immigration, telle que nous la connaissons, fait peser sur l’avenir de notre pays. Si rien n’est décidé pour la réduire à sa plus simple expression, toute mes expériences accumulées me font prévoir un futur sombre, et même très sombre, pour nos enfants et petits-enfants. Au mieux, s’achemineront-ils vers un effondrement insoupçonné de leur qualité de vie (l’implosion) ; au pire, c’est vers de terribles affrontements que nous les dirigeons (l’explosion). Le plus probable étant une combinaison des deux, dans une confusion croissante.

Tous nos gouvernants sans exception, mais aussi beaucoup de nos compatriotes, ont préféré regarder ailleurs. Les premiers par lâcheté, puisqu’ils n’en pensaient pas moins. Les seconds par naïveté, insouciance ou idéologie. Ce comportement d’autruche m’angoisse encore davantage qu’il ne m’exaspère. Pour nos jeunes, intellectuellement désarmés par la scolarité compatissante qui leur a été servie, les réveils risquent d’être terriblement difficiles. Mais, alors, quelle responsabilité pour tous ceux qui, bien qu’ayant eu la possibilité de l’empêcher, auront laissé s’installer cette bombe à mèche lente et ne seront plus là pour en subir la déflagration.

Charles Jaigu: «Comment décarboner la présidentielle»

CHRONIQUE - En matière d’écologie, Sarkozy a un bon bilan, Hollande et Macron ont été médiocres. Pour la suite, demandez le programme au Shift Project. Presque tout reste à faire, juge Jean-Marc Jancovici.

Le Capitalisme woke d’Anne de Guigné: l’entreprise à l’heure du discours moralisateur

BIBLIOTHÈQUE DES ESSAIS - Les sociétés ont petit à petit fait une entrée fracassante dans la politique en portant une attention particulière aux questions identitaires, développe dans un essai Anne de Guigné, grand reporter au Figaro.

Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

France24 - Monde

Présidentielle : le dessinateur Mathieu Sapin dans les pattes des candidats

Publié le : 28/03/2022 - 15:37

Axelle SIMON

Jusqu'à l'élection présidentielle, "Premières" s'intéresse aux liens entre culture et politique. Cette semaine, lumière sur le travail de l'auteur de bandes dessinées Mathieu Sapin. Il y a dix ans, il publiait "Campagne présidentielle" (éd. Dargaud) et cette année, avec "Douze voyages présidentiels" (éd. Zadig), il nous plonge au cœur de l'exercice du pouvoir, sous la présidence Macron. Et à paraître le 13 mai, son projet collectif à 12 mains, qui plonge dans les coulisses de la campagne présidentielle. 

France24 - Monde

Russie : la lettre "Z" utilisée pour intimider les activistes antiguerre

Publié le : 28/03/2022 - 16:06

Poline Tchoubar Suivre

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, la lettre "Z" est devenue un signe de ralliement des partisans de la guerre. Ce marquage visible sur les véhicules militaires russes en Ukraine figure désormais sur des affiches et des t-shirts en Russie, et sur des dessins d'enfants à l'école. Des lettres "Z" ont aussi été taguées sur les logements d'activistes antiguerre à Moscou. Les locaux de l'ONG Memorial, pilier de la défense des libertés en Russie, ont notamment été visés. Deux activistes racontent ces tentatives d'intimidation à la rédaction des Observateurs.

"Voici la missive que l'on m'a laissée sur ma porte", écrit l'activiste russe Dmitry Ivanov sur sa chaîne Telegram le 16 mars. En dessous, une photo où l'on peut voir sa porte d'entrée recouverte de graffitis en peinture blanche, représentant plusieurs lettres "Z" :

Photo publiée par l’activiste russe Dmitry Ivanov sur sa chaîne Telegram le 16 mars 2022. Sur la porte, on peut lire : "Ne trahis pas ton pays, Dima" ("Dima" est un diminutif pour "Dmitry").

 

"Comment ont-ils trouvé nos adresses ?"

Dmitry Ivanov est étudiant en informatique à l'Université d'État de Moscou. Depuis plusieurs années, il participe à des manifestations et des actions citoyennes contre le gouvernement. Contacté par la rédaction des Observateurs, il raconte comment sa porte s'est retrouvée taguée :

Il était 22 h, j'étais encore au travail quand ma mère m'a téléphoné pour dire qu'on avait dessiné sur la porte. La peinture était encore fraîche, on pouvait sentir l'odeur.

J'ai posté la photo sur Telegram. Puis une amie m'a dit que sa porte aussi avait été taguée, et le lendemain nous avons découvert que deux autres portes avaient été marquées avec le même message anonyme.

Je ne sais pas qui a fait ça. Cela ressemble à des activistes progouvernement. Mais comment ont-ils trouvé nos adresses ? Mon adresse est trouvable en sources ouvertes, elle avait déjà fuité auparavant. Mais une des autres adresses n'était disponible nulle part : il s'agissait d'un appartement de location occupé depuis peu de temps. Peut-être que la police leur a fourni nos adresses.

Il faut savoir que c'était le jour où Poutine a prononcé son discours sur la nécessité de purifier la société des traitres. Peut-être que des gens ont écouté son message et ont décidé d'afficher ainsi leur loyauté à leur leader. Ou peut-être qu'ils ont été payés pour le faire.

Russian military column in Volchansk, Kharkiv with Msta-B howitzers, MT-LB, BMP-2, TOS-1A thermobaric MLRS, T-72B3, Tigr-M vehicles, etc. https://t.co/DFCJRQuy4F pic.twitter.com/pI4w2PDqsQ

February 24, 2022

À l'origine, la lettre "Z" était visible sur les véhicules militaires russes depuis le début de l'offensive, comme le montre cette vidéo filmée le 24 février à Voltchansk en Ukraine.

 

Quelques jours après le début de l'offensive militaire russe en Ukraine, la lettre "Z" a commencé à être de plus en plus visible dans la société russe. Des images amateur montrent des pizzas en forme de "Z", des patients formant un "Z" dans la cour d'un hôpital et des écoliers affichant des dessins de la lettre "Z" :

Worth flicking through the timeline of @skazal_on who is collecting the grimmest examples of the way Russia’s new “Z” invasion symbol is being used. Pretty dystopian. pic.twitter.com/6JfxAQPBBC

March 16, 2022

Un musée de la ville de Mourmansk dans le nord de la Russie a publié une vidéo sur le réseau social Vkontakte où des personnes de l’ethnie indigène Sami en costumes traditionnels affirment leur soutien au président, à l'armée et à la paix. Elles sont dans un traîneau conduit par des rennes avec une lettre "Z" accrochée sur le dos :

Vidéo repérée par le journal russe indépendant Novaya Gazeta. La vidéo a été publiée le 17 mars 2022 par le Musée régional d’histoire locale à Mourmansk, avec une légende précisant que la vidéo a été tournée par une organisation de l’ethnie Sami pour fêter le "printemps en Crimée," une référence à l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

 

Les autorités russes ont activement repris ce symbole à leur compte pour promouvoir l'effort de guerre. La région du Kouzbass a par exemple changé l'orthographe de son nom sur les réseaux sociaux, remplaçant le "Z" cyrillique par son équivalent latin.

"Ils veulent de cette façon justifier leurs actes oppressifs"

L'ONG russe Memorial HRC a aussi été confrontée au symbole "Z". Les locaux de l'organisation de défense des libertés ont été tagués avec des "Z" pendant une perquisition policière le 4 mars 2022. Des photos postées par l'ONG sur son compte Instagram montrent des lettres "Z" tracées sur les murs :

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par ПЦ «Мемориал» (@memorial.hrc)

Pour Taissia Krugovykh, réalisatrice vidéo à Memorial, la lettre "Z" est utilisée comme un moyen de pression par le gouvernement :

Ils veulent de cette façon justifier leurs actes oppressifs, se réhabiliter en montrant qu'ils font cela au nom de la "paix russe". Je crois que cette lettre "Z" est délibérément ambiguë : personne ne l'a expliquée officiellement, mais les gens comprennent eux-mêmes comment l'utiliser. Cela fait sa force. Et cela sème la peur chez ceux qui y voient une ressemblance avec des symboles fascistes.

L'ONG Memorial HRC lutte contre les répressions en Russie. Memorial International, la branche de l'organisation qui se focalise sur la préservation de la mémoire des victimes du Goulag, a été dissoute par une décision de la Cour suprême le 28 décembre 2021. 

 >>> LIRE AUSSI SUR LES OBSERVATEURS :  Que sait-on de cette vidéo où l’on voit deux femmes russes arrêtées près de la Place Rouge ?

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Le Figaro

Afghanistan : les femmes interdites de voyager en avion sans être accompagnées

Les talibans ont ordonné aux compagnies aériennes d'Afghanistan de refuser d'embarquer des femmes souhaitant voyager seules.

Les talibans ont ordonné aux compagnies aériennes en Afghanistan de refuser d'embarquer des femmes si elles ne sont pas accompagnées d'un homme de leur famille pour voyager, a appris l'AFP auprès de compagnies aériennes afghanes.

À lire aussiAfghanistan: voyage au pays des talibans

Deux responsables des compagnies Ariana Afghan Airlines et Kam Air ont indiqué dimanche soir à l'AFP avoir reçu l'ordre des talibans de ne plus délivrer de billets aux femmes qui ne seraient pas accompagnées d'un homme de leur famille pour leur voyage. La décision a été prise à l'issue d'une réunion en milieu de semaine entre des représentants des talibans, de ces deux compagnies aériennes et des autorités de l'immigration de l'aéroport de Kaboul.

À VOIR AUSSI - Afghanistan: Washington espère un retour des filles à l'école «dans les prochains jours»

Aucun billet délivré aux femmes voulant voyager seules

Une lettre envoyée par un haut responsable d'Ariana Afghan Airlines au personnel de la compagnie aérienne, et dont l'AFP a obtenu copie, confirme ces nouvelles instructions qui s'appliquent à tous les vols. «Aucune femme n'est autorisée à voler sur des vols intérieurs ou internationaux sans un parent masculin», indique la lettre. Deux agents de voyages contactés par l'AFP ont également confirmé avoir cessé de délivrer des billets aux femmes voulant voyager seules.

À lire aussiSix pays, dont les États-Unis, appellent les talibans à «revenir» sur l'interdiction des écoles secondaires aux filles

«Certaines femmes qui voyageaient sans un parent de sexe masculin n'ont pas été autorisées à embarquer sur un vol Kam Air de Kaboul à Islamabad vendredi», a déclaré à l'AFP une passagère qui se trouvait sur ce vol. Une femme afghane disposant d'un passeport américain n'a pas non plus été autorisée à embarquer sur un vol pour Dubaï vendredi, a indiqué une autre source. Fin décembre, les fondamentalistes talibans avaient déjà interdit aux femmes afghanes d'effectuer des voyages de plus de 72 kilomètres dans le pays si elles n'étaient pas accompagnées par un membre proche de la famille.

Cette nouvelle restriction imposée aux Afghanes intervient quelques jours après la décision des talibans de fermer les écoles secondaires pour filles, juste après leur réouverture qui avait pourtant été annoncée de longue date. Dimanche, le ministère de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice a par ailleurs ordonné la séparation des femmes et des hommes dans les parcs publics de Kaboul, en instaurant des jours de visites pour chaque sexe. Les mercredis, jeudis, vendredis et samedis sont désormais réservés aux hommes et les dimanches, lundis et mardis aux femmes, a-t-il précisé.

À lire aussiLes talibans promettent de répondre à «toutes les préoccupations» de Pékin

Depuis leur arrivée au pouvoir il y a sept mois, les talibans ne cessent d'imposer des restrictions aux femmes. Elles sont exclues de nombreux emplois publics, contrôlées sur la façon de s'habiller et interdites de voyager seules en dehors de leur ville et désormais pour prendre l'avion. Ils ont aussi arrêté et détenu des militantes -certaines pendant plusieurs semaines- qui avaient manifesté pour les droits des femmes.

À VOIR AUSSI - «L'Afghanistan est devenu une prison»: la tristesse des jeunes Afghanes privées d'école

Guerre en Ukraine: l’hypothèse d’une frappe nucléaire tactique russe prise au sérieux par les alliés

DÉCRYPTAGE - Un mois après le déclenchement des hostilités, Vladimir Poutine n’a pas atteint ses objectifs sur le terrain. Pour conjurer l’échec, il pourrait être tenté par une escalade, intensifier le conflit pour faire plier son adversaire.

La théorie de «l’humiliation de la Russie» par l’Occident battue en brèche

ANALYSE - L’Ouest aurait cherché à rabaisser la Russie par l’abandon économique et l’asphyxie stratégique. Mais c’est bel et bien la Russie qui n’a jamais réussi a trouver sa place dans le monde post-guerre froide.

Guerre en Ukraine : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct

INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution de la situation sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 33e jour de l'invasion, des attaques russes dans le Donbass et des contre-attaques ukrainiennes près de Kiev.

France24 - Monde

Présidentielle : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

Publié le : 26/03/2022 - 10:49

Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. Et la présidentielle française, qui se déroulera les 10 et 24 avril, n'y échappera pas. Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage. 

Faire campagne sans passer par les réseaux sociaux est inimaginable aujourd'hui. Ils sont devenus des outils de communication, d'influence même, et les opinions politiques de tout bord s'y confrontent. Mais les règles du jeu démocratique sont bien souvent méprisées. Alors que le jour du scrutin de l'élection présidentielle française approche, des acteurs vont chercher et cherchent déjà à manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux, de France comme de l'étranger. 

Les #reseauxsociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La #presidentielle2022 🇫🇷 n'y échappera pas, d'autant plus avec le contexte actuel en Europe. Quelles sont les techniques ? Qui se trouve derrière ? Décryptage ⤵️ @chavalarias @cyberguerre pic.twitter.com/hVnYWIJU0Z

March 22, 2022

Opérations de déstabilisation depuis l'étranger

David Chavalarias, directeur de l'Institut des systèmes complexes (ISC-PIF) à Paris et auteur de "Toxic Data", explique à France 24 quelles actions peuvent être menées et quelles sont les techniques employées les plus courantes.

Avec son équipe de chercheurs, il a développé un outil baptisé le "Politocospe", qui permet d'analyser des données à partir de la plateforme Twitter. Ils ont ainsi scruté depuis 2017 des centaines de millions de tweets issus des différentes communautés politiques et des médias. Cela leur a permis de mettre en lumière "plusieurs actions qui ont visé à déstabiliser les élections ou influencer le choix des électeurs [lors de la dernière présidentielle]", indique David Chavalarias. "Une première action qui s'est développée sur plusieurs semaines consistait à amplifier et à reprendre les discours anti-Macron, anti-Mélenchon, pour favoriser principalement l'extrême droite, poursuit-il. Cette action a été menée en partie par des acteurs qui étaient à l'étranger, notamment les supporters de Trump aux États-Unis". 

>> À lire aussi : Retour sur deux mois d'intox en images autour de la présidentielle française

Mais ce qui a marqué les mémoires, c'est surtout un événement qui s'est produit à moins de deux jours du deuxième tour du scrutin. Alors que s'ouvrait la période de réserve, des milliers de documents piratés du parti "En marche", principalement des échanges de mails, ont été diffusés sur le Net. "C'est ce qu'on a appelé les 'MacronLeaks'", précise le directeur de l'ISC-PIF. L'objectif était de "faire croire qu'il y avait des documents compromettants et qu'il ne fallait pas porter la confiance à Emmanuel Macron", analyse-t-il. 

Ce type d'événement pourrait-il se reproduire en 2022 ? Le contexte actuel en Europe, avec la guerre en Ukraine, vient renforcer les préoccupations. "La période actuelle est très sensible parce que, déjà en 2017, la Russie avait agi notamment via les 'MacronLeaks'", remarque David Chavalarias. En effet, les tensions géopolitiques sont bien plus fortes aujourd'hui et peuvent se muer en tentatives de désinformation. "Lorsqu'il y a un affrontement entre un pays et d'autres nations – et c'est le cas avec le conflit russo-ukrainien –, mais également avec l'environnement des Alliés, évidemment le terrain informationnel est un théâtre d'affrontements qu'il faut particulièrement surveiller", souligne Nicolas Arpagian, enseignant, et auteur de "La Cybersécurité" (PUF), interrogé par France 24.

Quelle protection contre les ingérences étrangères ? 

Directeur de la stratégie en cybersécurité chez Trend Micro et auteur du livre "Frontières.com", ce dernier explique pourquoi ces opérations menées depuis l'étranger sont parfois difficiles à repérer. "Souvent, ce sont des actions conduites sur la durée, c'est-à-dire que des faux profils vont être créés sur les réseaux sociaux, et pour leur donner de la consistance, de la crédibilité, on va commencer à les faire s'exprimer sur plusieurs sujets. Ils vont interagir entre eux, ils vont se recommander entre eux, ils vont être présents sur différentes plateformes". 

Ces actions s'appuient également sur des technologies de plus en plus élaborées et performantes. "Il faut reconnaître que la Russie a un savoir-faire dans la manipulation de l'information et a justement une capacité d'action dans ce domaine", ajoute Nicolas Arpagian.

La France a-t-elle les moyens de se prémunir ? Face à la menace, le gouvernement a mis en place, en juillet 2021, un dispositif de protection contre les ingérences numériques étrangères, Viginum. "Son rôle est précisément d'étudier les mouvements informationnels", relève Nicolas Arpagian. L'enjeu est de pouvoir détecter rapidement les "actions concertées, malveillantes ou en tout cas initiées par des intérêts politiques extérieurs". Ce nouveau service est encore amené à grandir et doit atteindre une cinquantaine de professionnels, analystes et autres, d'ici à fin 2022.

L'astroturfing "industrialisé" par la communauté Zemmour 

Si des entités à l'étranger interviennent sur les plateformes, certaines communautés politiques en France, elles aussi, ont bien compris les rouages qui permettent d'amplifier leur discours. L'une des techniques les plus utilisées est l'astroturfing. Cela consiste à simuler à un élan spontané autour d'un sujet alors qu'en réalité, il s'agit d'un mouvement bien coordonné.

"Ce qu'on a fait, c'est qu'on a regardé fin 2021 quels étaient les comptes qui avaient reposté au même moment le même message, mais au moyen de plusieurs comptes différents pour faire croire que ce message-là étaient défendu par plusieurs personnes au même moment", explique David Chavalarias. 

Sur la visualisation réalisée par David Chavalarias et son équipe, chaque point symbolise un compte et plus le point est gros, plus il a pratiqué cette technique. Avec son équipe, ils ont remarqué qu'elle était utilisée à grande échelle au sein d'une communauté en particulier : "la communauté autour d'Éric Zemmour, a vraiment industrialisé ça". "Les plus gros comptes ont fait jusqu'à 1 300 campagnes d'astroturfing", rapporte-t-il. 

De la simple diffusion de fausses informations à des mécanismes plus complexes, les manières de manipuler l'opinion sur les réseaux sociaux sont infinies. Plus la date du scrutin approche, plus les offensives seront virulentes. Alors, comment les contrer ? Ce qui fait le succès ou non de ces campagnes en ligne, c'est aussi et surtout la capacité des utilisateurs à les déceler. Pour en savoir plus à ce sujet, rendez-vous très bientôt pour le deuxième épisode de cette série. 

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Reportage : en Russie, une population résignée face à l'inflation galopante

Publié le : 28/03/2022 - 09:54

Elena VOLOCHINE Elena VOLOCHINE

Depuis le début de la guerre en Ukraine et la mise en place des sanctions économiques, le cours du rouble n'en finit pas de chuter. Résultat : les Russes subissent de plein fouet une inflation galopante. Pour autant, le soutien à Vladimir Poutine reste fort. Reportage.

Comme tous les Russes, Alexandre est de plus en plus vigilant lorsqu'il fait ses courses. Les prix ne cessent d'augmenter depuis le début de la guerre en Ukraine, la Banque centrale russe évoquant début mars une inflation de 20 % en 2022.

"Le jus de fruits, par exemple. Je ne peux pas prendre celui qui me fait envie, je dois chercher les articles en réduction", explique-t-il au micro de France 24, à la sortie d'un supermarché de Moscou.

>> À lire : le fil du 28 mars - Reprise des négociations sur l'Ukraine, situation "catastrophique" à Marioupol

Pour l'aider à s'adapter, la télévision russe affirme que le monde entier subit la même inflation. Alexandre y croit, mais il a aussi parfois des doutes, comme pour la guerre en Ukraine et les soi-disant projets belliqueux de Kiev.

"Je dois soutenir mon pays"

"Une attaque de l'Ukraine contre la Crimée ? J'en doute. Ils savent que cela aurait été une guerre ouverte avec la Russie", réagit Alexandre lorsque le présentateur TV affirme que l'armée russe a mis la main sur des documents "prouvant" que l'Ukraine préparait une invasion.

Pour autant, Alexandre soutient son pays et son président. "Accuser Poutine de tous les maux, c'est comme accuser Staline. C'est le cours politique et historique qui les a forcés à prendre de telles décisions, ils n'avaient pas le choix, pense-t-il. Je suis Russe. Je vois mal comment je pourrais ne pas soutenir mon pays. Je peux être critique, ou ne pas l'aimer, mais dans une telle situation, je dois le soutenir."

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En direct : situation "catastrophique" à Marioupol, près de 4 millions de déplacés selon l'ONU

LE FIL DU 27 MARS

L'Ukraine défend son intégrité territoriale en amont de pourparlers avec la Russie

LE FIL DU 26 MARS

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

France24 - Monde

Vu de Russie : comment la propagande russe forge la conscience de "forteresse assiégée"

Publié le : 28/03/2022 - 15:39Modifié le : 28/03/2022 - 16:36

Elena VOLOCHINE

La chronique "Vu de Russie" analyse la façon dont les Russes perçoivent au quotidien la guerre en Ukraine. Elena Volochine, correspondante depuis dix ans en Russie, décrypte aujourd'hui la propagande d'État entretenue par des stars de la télévision russe, dont Dmitri Kisselev, le directeur de l'agence RT.

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Le Monde

Cercle vicieux

Editorial du « Monde ». Au moment où les Ukrainiens se battent avec courage, ferveur, et au péril de leur vie pour défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le spectacle que renvoie la campagne électorale française suscite, par contraste, un malaise. Notre pays présente tous les symptômes d’une démocratie fatiguée alors qu’il devrait entretenir et chérir la liberté de débat et de choix qu’il a conquise au prix de son histoire mouvementée.

A moins de deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, nombre d’électeurs ne parviennent toujours pas à s’y intéresser. Les principaux acteurs peinent à les y aider. Selon la huitième vague de l’enquête électorale réalisée par Ipsos-Sopra Steria pour Le Monde, seuls 67 % d’entre eux se disent certains d’aller voter, alors qu’ils étaient 78 % il y a cinq ans. Parmi les motifs du désintérêt sont notamment avancés l’impression « qu’il n’y a rien de nouveau » ou encore le sentiment que « les jeux sont déjà faits ».

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Cette lassitude est d’autant plus surprenante que l’actualité, passablement dramatique, se charge d’établir une hiérarchie des urgences qui n’était pas celle de 2017 et autour de laquelle un débat de fond est impératif si l’on veut éviter à l’avenir les blocages, les tensions et les mauvaises surprises. Le réchauffement climatique, la reprise de l’inflation, la réapparition des épidémies, le retour de la guerre en Europe, les craintes qu’elle fait naître autour de l’approvisionnement énergétique et alimentaire montrent à quel point tout ce qui nous paraissait définitivement acquis, il y a encore quelques années, est brusquement remis en cause.

L’impossibilité de structurer des échanges de qualité autour de ces grandes mutations laisse pantois, tout comme la facilité avec laquelle certains acteurs impliqués dans le débat public tirent les conséquences de la dépolitisation ambiante. La semaine dernière, TF1, qui avait coutume, comme ses confrères du service public, d’organiser de longues soirées électorales à l’occasion de la présidentielle, a annoncé qu’elle programmerait, dimanche 10 avril, le film Les Visiteurs dès 21 h 30. Un symptôme parmi d’autres du cercle vicieux qui menace la vie politique : puisque l’audience manque, réduisons la voilure.

Election présidentielle : sur TF1, « Les Visiteurs » vont vite chasser la soirée électorale du premier tour

Contrairement à ce que plaident la plupart des candidats, ce n’est pas la guerre en Ukraine qui écrase le débat, mais la façon dont chacun s’en est servi à des fins politiciennes. Le président de la République, d’abord, pour gérer aussi longtemps que possible sa position de favori en surplomb de ses concurrents. La droite et la gauche, ensuite, pour masquer la faiblesse de leur campagne qui avait pris l’eau bien avant le déclenchement du conflit. Face à la recomposition en cours du paysage politique, leur logiciel s’est révélé complètement usé. L’extrême droite, enfin, qui, par la voix de Marine Le Pen, exploite jusqu’à la corde le thème porteur du pouvoir d’achat en tentant de faire oublier sa complaisance à l’égard de Vladimir Poutine.

Pour Emmanuel Macron, les risques d’une campagne présidentielle sans élan

Les ratés de la campagne n’exonèrent cependant pas les citoyens de leur propre responsabilité. Le plus inquiétant dans ce qu’il se passe aujourd’hui est l’apathie boudeuse dans laquelle se retranchent nombre d’électeurs, sous prétexte que les politiques ne pourraient rien pour eux. Gageons que s’ils s’étaient mobilisés en nombre suffisant pour bousculer les positions acquises, exiger une confrontation des idées et des réponses précises à leurs questions, ils auraient fini par l’obtenir. La démocratie n’est ni un luxe ni une évidence. En ces temps troublés, chacun a malheureusement tendance à l’oublier.

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Le Figaro

«Capture d'écrans» N°54 : l'Europe-puissance de la tech

Benjamin Ferran

LETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Le nouveau règlement européen «Digital Markets Act», finalisé jeudi, prouve que les GAFA ne sont pas aussi puissants que les États.

Chers abonnés,

Je suis heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de «Capture d'écrans».

Il existe des mots à ne surtout pas écrire trop tôt dans un article, sous peine de perdre l'attention d'une bonne partie de ses lecteurs. Des mots tels que «trilogue», «règlement européen», «transposition» ou «commissaire au Marché Intérieur». Et pourtant : ce qui s'est déroulé la semaine dernière à Bruxelles marquera durant longtemps notre expérience de la tech. Je vais vous expliquer pourquoi, et vous demande de m'accorder pour cela quelques minutes d'attention.

Jeudi, aux alentours de 23 heures, les députés européens, le Conseil et la Commission sont tombés d'accord sur la version définitive du «Digital Markets Act». Il s'agit d'un des deux textes phares de régulation du numérique portés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et soutenus par la France dans le cadre de sa présidence du Conseil de l'Union européenne.

Ce texte est historique pour le numérique. «C'est une régulation de notre espace économique bien au-delà du numérique et de notre espace démocratique, un écho des régulations américaines de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle», a commenté vendredi matin notre secrétaire d'État à la Transition numérique, Cédric O, lors d'une conférence de presse. Chloé Woitier, dans Le Figaro de samedi, est revenue sur la genèse de ce texte, son adoption rapide, ses principales dispositions, et a interviewé Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, forcément ravi.

Si vous ne deviez retenir que trois informations sur ce règlement, les voici:

• Une régulation ciblée de la Big Tech. Le DMA n'est pas une régulation complète du numérique. Il cible les gros acteurs, qui ont un pouvoir structurant sur le marché, dès lors qu'ils franchissent dans l'UE un seuil d'utilisateurs (45 millions), de chiffre d'affaires (7,5 milliards d'euros) et pour la première fois, de valorisation boursière (75 milliards). Google, Apple, Facebook, Amazon et consorts tombent bien sûr dans cette escarcelle. Les Européens Booking.com, Spotify - et peut-être un jour Doctolib -, aussi. Les PME, sauf exception, seront exemptées. Ainsi, le DMA ne reproduira pas l'erreur du RPGD, le règlement sur la protection des données, qui a déstabilisé les petits et épargné les géants.

• Une régulation avant qu'il ne soit trop tard. Les plateformes dominantes (les «contrôleurs d'accès», dans le jargon de la Commission), devront respecter une série d'obligations corsées. Interdiction d'installer un logiciel par défaut, de favoriser leurs produits dans des résultats de recherche, de réutiliser des données personnelles pour autre chose que le but initial, d'imposer un système de paiement. Les applications de messageries devront s'ouvrir à la concurrence, ce qui autorisera les échanges entre utilisateurs de WhatsApp et d'iMessage. Les boutiques alternatives d'applications auront droit de cité sur les smartphones d'Apple et de Google.

• Des sanctions massives et dissuasives. Elles pourront atteindre 10% du chiffre d'affaires annuel et même 20%, en cas de récidive. On est loin des amendes symboliques de quelques millions d'euros portées jusqu'alors par les autorités nationales de la concurrence. L'exemple récent d'Apple est édifiant. Il préfère payer 5 millions d'euros d'amende par semaine, plutôt que d'ouvrir l'iPhone aux boutiques d'applications concurrentes. La Commission pourra aussi bloquer les acquisitions durant un certain temps, ou imposer des scissions entre activités sur l'espace du marché intérieur européen, autrement dit, des démantèlements.

En résumé, à défaut de compter parmi ses rangs les plus grands champions du numérique, l'Europe montre la voie en matière de régulation du numérique. L'Europe-puissance de la tech est une réalité, sur le plan défensif du moins. «Le retard européen que nous avons longtemps eu en matière d'innovation et une forme de jachère régulatrice ont fait que (notre) souveraineté était partiellement théorique. Je crois que nous sommes en train de reprendre la main», a dit Cédric O vendredi.

Il subsiste trois écueils, malgré tout:

Quels moyens alloués à la Commission? Les services de Bruxelles seront-ils suffisamment outillés pour veiller au respect du nouveau règlement? Pour Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la Concurrence, c'est une question de «second plan, on y reviendra évidemment en temps utile». «On a déjà des équipes exceptionnelles», a évacué Thierry Breton. Pour l'heure, seules 80 personnes seront chargées d'éplucher les pratiques de tous les géants du numérique, et de les rappeler à l'ordre. Andreas Schwab, député européen et rapporteur du texte pour le Parlement, en demandait pas moins de 220.

Le risque de l'usine à gaz. On connaît le talent des géants de la tech pour jouer avec les règles. Que donnera l'obligation d'interopérabilité entre les messageries instantanées? Le sujet est d'une complexité affolante, et la Commission n'attend pas de réels résultats avant plusieurs années. Il pose d'importantes questions techniques, en termes de confidentialité des échanges. Les développeurs auront trois mois pour rendre les échanges directs compatibles, deux ans pour les discussions de groupe, quatre ans pour les appels audio et vidéo.

La même réserve vaut pour l'ouverture des réseaux sociaux, des boutiques d'applications et des moteurs de recherche à la concurrence. Les Big Tech, dont les services sont jugés «essentiels», pourront toucher une rémunération contre cette ouverture, comme Orange dans l'ADSL, avec les opérateurs télécoms alternatifs. Ils devront définir un prix d'accès, ce qui promet encore de longs débats.

L'internet segmenté. De par le monde, tous les régulateurs cherchent à resserrer leur emprise sur la Big Tech. «Ce qu'on constate, c'est qu'il y a un alignement», s'est félicitée Margrethe Vestager. C'est exact, tant en Corée du Sud qu'aux États-Unis, où une nouvelle doctrine de l'antitrust s'impose, portée par les figures comme Lina Khan nommée directrice de la FTC (le régulateur américain du commerce), et Tim Wu, conseiller de Joe Biden à la Maison-Blanche. Pour autant, rien n'est encore écrit. Les géants de la tech américaine peuvent décider de proposer des versions différentes de leurs produits aux Européens.

Le feront-ils? Ce serait présumer peut-être de leurs forces. Tel est, selon moi, le principal enseignement du DMA. Depuis jeudi, les Européens se félicitent d'avoir fait adopter le règlement en un temps record - moins d'un an et demi! - et ce malgré le «lobbying» de la Big Tech. «C'est extrêmement rapide en fait», s'est réjouie Margrethe Vestager. Et si l'emprise des GAFA était exagérée? Et s'ils n'étaient finalement pas aussi puissants que des États?

Le «Far West» numérique, métaphore que le commissaire Thierry Breton brandit tant et plus, est parfois un habile épouvantail. En France, policiers et gendarmes savent bien remonter le fil de tweets anonymes. De même, il n'a fallu que quelques jours pour que les États obtiennent le retrait des chaînes russes RT et Sputnik des principales plateformes numériques (réseaux sociaux, moteurs de recherche, boutiques d'applications), après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Lorsque la volonté politique est là, les géants de la tech finissent tôt ou tard par s'y plier. Ils ne sont pas hors sol, dans ce que l'on appelait le «cyberespace». Après le DMA arrivera le DSA, régulation de l'espace informationnel, qui leur imposera de fortes contraintes en matière de régulation des contenus. Ce texte comprendra notamment l'interdiction de la publicité ciblée à l'encontre des mineurs et l'interdiction de l'utilisation des données sensibles pour faire de la publicité ciblée.

Nous en reparlerons dans Le Figaro.

QUELQUES LIENS mis de côté

• Règlement de comptes chez The Family. Deux des cofondateurs de l'incubateur accusent le troisième d'avoir détourné 3 millions d'euros. Ils l'attaquent devant le tribunal de commerce et au pénal pour «abus de confiance» et «faux». The Family était l'un des emblèmes de la French Tech. À lire sur Capital .

• Le virage d'Uber vers les taxis. Dans un mois et demi, les New-Yorkais pourront, depuis l'application VTC, passer commande de taxis traditionnels. Un accord gagnant-gagnant, après une décennie d'affrontement féroce? Sur Le Figaro .

À lire aussi sur ce sujet, la chronique de Jacques-Olivier Martin, rédacteur en chef du Figaro Économie: La reddition des “yellow cabs” new-yorkais.

Au Texas, la plus grande usine à bitcoins des Etats-Unis consommera l'équivalent d'un demi-réacteur nucléaire. Depuis l'interdiction du minage de bitcoin en Chine, les États-Unis sont le nouvel eldorado des cryptos. Dans l'usine de Whinstone au Texas, quelque 38.300 ordinateurs battent de la cybermonnaie. Sur Le Monde .

Merci d'avoir lu cette édition de «Capture d'écrans».

Bonne semaine!

Jacques Aschenbroich, futur président d’Orange

INFO LE FIGARO - Le choix de l’actuel président de Valeo a beau faire grincer quelques dents du côté des syndicats, le gouvernement a maintenu sa préférence à «un vieux sage».

Rançongiciels : le montant moyen des rançons payées atteint un nouveau record en 2021

Les criminels mettent la pression sur leurs victimes en publiant certaines données sur le Dark Web pour forcer le paiement.

L'Europe adopte une régulation historique des Gafam

Le Digital Markets Act vise à endiguer les pratiques anticoncurrentielles des plus importants acteurs mondiauxdu numérique.

France24 - Monde

L'Ukraine défend son intégrité territoriale en amont de pourparlers avec la Russie

Publié le : 27/03/2022 - 08:22Modifié le : 27/03/2022 - 22:47

FRANCE 24 Suivre

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine. Un bilan qui pourrait considérablement s'alourdir, selon l'organisme. Côté diplomatie, les délégations ukrainienne et russe reprennent les négociations en Turquie à partir de lundi. Voici le fil du 27 mars.

Ce fil (du 27 mars) n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 28 mars, cliquez sur le lien suivant

• 4 h 49 : situation "catastrophique" à Marioupol

Dans la ville assiégée et bombardée depuis des semaines, "la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique", a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. "Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière", a-t-il ajouté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, dénonçant de son côté un blocus total de cette ville que l'armée russe tente de prendre depuis des semaines.

"Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées […], il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments", a-t-il affirmé dimanche soir. "Les forces russes bombardent les convois d'aide humanitaire et tuent les chauffeurs", a-t-il ajouté.

• 4 h 09 : les Oscars demandent une minute de silence pour l'Ukraine

Une minute de silence a été demandée en hommage à l'Ukraine, envahie par la Russie, lors de la 94e cérémonie des Oscars à Hollywood dimanche soir. Pendant ce bref instant de recueillement, des écrans diffusaient des messages appelant à envoyer de l'aide en énumérant des besoins essentiels des Ukrainiens tels que de la "nourriture", des "soins médicaux" ou des "couvertures". "Nous vous demandons d'aider l'Ukraine par tous les moyens possibles", a ajouté l'un des messages.

• 1 h 17 : nouveaux incendies dans la zone de Tchernobyl, selon l'Ukraine

De nouveaux incendies se sont déclarés dans la zone de la centrale nucléaire de Tchernobyl, occupée par les forces russes, selon les autorités ukrainiennes.

"Des feux importants ont commencé dans la zone d'exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences", a déclaré la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshuk, dimanche soir. "Cependant, il est aujourd'hui impossible de contrôler et d'éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d'exclusion par les forces russes d'occupation", a-t-elle ajouté. "Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone d’exclusion de Tchernobyl", a poursuivi la responsable.

• 0 h 15 : l'Allemagne envisage de se doter d'un système anti-missile

L'Allemagne envisage de se doter d'un système de défense anti-missile afin de se protéger contre une éventuelle attaque de Russie, a déclaré dimanche soir le chancelier allemand Olaf Scholz, sans préciser le type de système que Berlin pourrait se procurer. Interrogé sur l'hypothèse que Berlin se tourne vers un système de défense à la portée plus longue que ses missiles Patriot actuels, le chancelier allemand a répondu : "Nous devons être conscients que nous avons un voisin qui est disposé à recourir à la violence pour faire valoir ses intérêts".

• 23 h 58 : l'Ukraine va insister sur son intégrité territoriale lors des pourparlers

L'Ukraine va insister sur sa souveraineté et son intégrité territoriale lors du prochain cycle de négociations de paix avec la Russie prévu en Turquie, a déclaré dimanche soir le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

"Nos priorités dans les négociations sont connues : la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, sans doute aucun", a-t-il dit lors de son allocution quotidienne par vidéo. "Des garanties sécuritaires sont incontournables. Notre but est évidemment la paix et le retour à la vie normale dans notre pays dès que possible", a-t-il ajouté.

• 23 h 32 : la télévision polonaise organise un téléthon mondial pour soutenir l'Ukraine

Vedettes de la musique et du sport se sont succédé sur scène dimanche lors d'un téléthon en faveur de l'Ukraine, diffusé par la chaîne publique polonaise TVP dans plus de 20 pays. "Nous reconstruirons l'Ukraine quand la guerre sera gagnée", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo.

• 23 h : un changement de régime en Russie n'est pas "l'objectif de l'Otan"

Un changement de régime en Russie "n'est pas l'objectif de l'Otan, ni celui du président américain", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz sur la chaîne publique allemande ARD. "J'ai eu l'occasion de m'entretenir longuement avec lui à la Maison-Blanche et nous avons également discuté de ces questions", a-t-il ajouté.

• 21 h 49 : plusieurs hommes d'affaires russes ont proposé leur aide à l'Ukraine, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que plusieurs hommes d'affaires russes avaient proposé de donner de l'argent pour aider l'Ukraine, notamment pour soutenir son armée.

Lors d'un entretien en visioconférence avec plusieurs médias russes, Volodymyr Zelensky a déclaré avoir reçu "des signaux" de plusieurs hommes d'affaires russes, dont le milliardaire Roman Abramovitch, un proche de Vladimir Poutine visé par des sanctions de l'Union européenne et du Royaume-Uni.

• 21 h 06 : le président palestinien critique le "deux poids deux mesures" des Occidentaux

Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a pointé du doigt le "deux poids deux mesures" des Occidentaux, prompts à invoquer le droit international pour imposer des sanctions à la Russie qui a envahi l'Ukraine, mais pas à Israël pour ses "crimes" dans les Territoires palestiniens.

L'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas n'a pas condamné l'invasion récente de l'Ukraine par la Russie, puissance membre du Quartette pour le Proche-Orient et pays qui reconnaît officiellement la Palestine comme un État, contrairement aux États-Unis et la majorité des pays européens.  

• 20 h 03 : la question de la "neutralité" de l'Ukraine est "étudiée en profondeur"

La question de la "neutralité" de l'Ukraine, l'un des points centraux des négociations avec la Russie pour mettre fin au conflit, est "étudiée en profondeur", a assuré dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une interview à des médias russes.

"Ce point des négociations(...) est en discussion, il est étudié en profondeur", a-t-il déclaré dans cet entretien en ligne, diffusé sur la chaîne Telegram de l'administration présidentielle ukrainienne.

• 17 h 48 : la France met en garde contre une "culpabilité collective" à Marioupol

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a appelé à poursuivre le dialogue avec le président russe, Vladimir Poutine, jusqu'à ce qu'il se rende compte du "prix à payer" pour son invasion de l'Ukraine et qu'il veuille négocier.

Ce serait une "culpabilité collective" si rien n'est fait pour aider les civils à Marioupol, ville ukrainienne assiégée par les forces russes, a également déclaré Jean-Yves Le Drian.

"Aujourd'hui nous sommes dans la guerre de siège et Marioupol en est l'exemple le plus frappant, a dit le ministre français des Affaires étrangères à l'occasion de la conférence internationale du Forum de Doha.

• 17 h 23 : nouvelle session de négociations russo-ukrainiennes en Turquie 

Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver à partir de lundi en Turquie pour un nouveau round de négociations en présentiel, a annoncé dimanche David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens.

"Lors de discussions aujourd'hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars", a-t-il indiqué sur sa page Facebook. Une séance de négociations russo-ukrainiennes en présentiel avait déjà eu lieu le 10 mars en Turquie, à Antalya, entre les ministres des Affaires étrangères, sans déboucher sur des avancées concrètes.

• 16 h 36 : l'ONU fait état de 1 119 civils tués en Ukraine

Le bureau des droits de l'homme des Nations unies a fait savoir dimanche que 1 119 civils avaient été tués et 1 790 blessés depuis le début de l'invasion russe en Ukraine.

Une quinzaine de filles et 32 ​​garçons, ainsi que 52 enfants dont le sexe est encore inconnu, figurent au nombre des personnes décédées entre le début de la guerre, le 24 février, et le 26 mars à minuit.

Le bilan pourrait considérablement s'alourdir, prévient l'organisme mondial, car des rapports sont retardés dans certaines régions où les combats sont intenses.

• 15 h 48 : un référendum à Louhansk n'aurait aucune base légale, selon Kiev

L'Ukraine a déclaré que l'organisation par la Russie d'un référendum dans le territoire ukrainien occupé de Louansk n'aurait aucune base légale et appellerait une réponse forte de la communauté internationale.

• 14 h 41 : le chef de la diplomatie ukrainienne appelle à boycotter les supermarchés Auchan

Le ministre des Affaires étrangères ukrainien a appelé à boycotter les magasins Auchan, après que le groupe français a annoncé vouloir maintenir ses activités en Russie, arguant notamment de la nécessité de soutenir le pouvoir d'achat des Russes.

"Apparemment, les pertes d'emploi en Russie sont plus importantes que les morts en Ukraine", a écrit Dmytro Kouleba sur Twitter. "Si Auchan ignore les 139 enfants ukrainiens assassinés pendant ce mois d'invasion russe, ignorons Auchan et tous ses produits", a-t-il ajouté, appelant à "boycotter" les magasins Auchan, Leroy-Merlin et Decathlon, tous détenus par l'Association familiale Mulliez.

• 13 h 25 : le pape François dénonce "le martyre" de l'Ukraine 

"Plus d'un mois est passé depuis le début de l'invasion de l'Ukraine, depuis le début de cette guerre cruelle et insensée, qui comme chaque guerre représente un échec pour tous, pour nous tous", a déclaré le souverain pontife à l'issue de la prière de l'Angélus.

"La guerre ne dévaste pas seulement le présent, mais aussi l'avenir d'une société. J'ai lu que depuis le début de l'agression de l'Ukraine, un enfant sur deux avait quitté le pays. Cela détruit le futur, provoque des traumatismes dramatiques pour les plus jeunes et les plus innocents d'entre nous. Voilà la bestialité de la guerre. Un acte barbare et sacrilège", a-t-il dit.

• 12 h 45 : Emmanuel Macron contre "l'escalade des mots" vis-à-vis de la Russie

Emmanuel Macron a affirmé dimanche qu'il "n'utiliserait pas" les termes du président américain Joe Biden, qui a traité Vladimir Poutine de "boucher", en estimant qu'il ne fallait pas être "dans l'escalade ni des mots ni des actions" dans la guerre en Ukraine.

Le candidat président a par ailleurs indiqué qu'il parlerait au président russe "demain ou après-demain" pour organiser une opération d'évacuation de la ville de Marioupol, dans l'est de l'Ukraine, qu'il faut "faire dans un délai rapide".

• 12 h 09 : le retour à un semblant de vie normale est essentiel pour les enfants réfugiés, explique l'Unicef

Selon l'Unicef, quelque 1,8 million d'enfants se trouvent parmi les personnes ayant fui la guerre en Ukraine. Sur France 24, la directrice d'Unicef France, Ann Avril, explique que le retour à un semblant de vie normal le plus rapide possible est essentiel pour aider les enfants à combattre les traumatismes de la guerre.

• 11 h 35 : un référendum d'adhésion à la Russie à Louhansk ?

Le territoire séparatiste de Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, pourrait bientôt organiser un référendum pour rejoindre la Russie, a déclaré dimanche le leader de ce territoire, Léonid Passetchnik.

"Je pense que dans un avenir proche, un référendum aura lieu sur le territoire de la république (autoproclamée de Louhansk, ndlr), au cours duquel le peuple exercera son droit constitutionnel absolu et exprimera son opinion sur l'adhésion à la Fédération de Russie", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.

Les républiques séparatistes prorusses de Donetsk et Louhansk, dont Moscou a reconnu l'indépendance, sont situées dans le bassin minier russophone du Donbass (est de l'Ukraine) et échappent depuis 2014 au contrôle de Kiev.

• 10 h 41 : les États-Unis n'ont "pas de stratégie de changement de régime en Russie"

Les États-Unis n'ont pas de stratégie de changement de régime pour la Russie, a déclaré le secrétaire d'État Antony Blinken aux journalistes, alors que Joe Biden avait affirmé samedi que le président russe Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir".  

"Je pense que le président, la Maison Blanche, a tout simplement souligné hier soir que le président Poutine n'a pas de légitimité à faire la guerre ou à s'engager dans une agression contre l'Ukraine ou qui que ce soit", a déclaré Blinken lors d'une visite à Jérusalem. 

• 10 h 02 : dans les camps d’accueil en Pologne, les médecins mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies

L'exode de milliers d'ukrainiens fuyant la guerre représente un défi logistique important pour la Pologne voisine mais également sanitaire. Dans les centres d’accueil, des médecins sont mobilisés pour prévenir les risques d'épidémies, explique l'envoyée spéciale de France 24, Pauline Godart.

• 9 h 52 : la Russie a visé des cibles militaire à Lviv,  selon Moscou

Des missiles de croisière de haute précision russe ont visé des cibles militaires à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, a annoncé le ministère russe de la Défense.

La Russie a frappé un dépôt de carburant utilisé par les forces ukrainiennes près de Lviv et une usine de la ville utilisée pour réparer des systèmes anti-aériens, des stations radar et des viseurs pour chars, a détaillé le ministère.

"Les forces armées de la Fédération de Russie poursuivent leurs actions offensives dans le cadre de l'opération militaire spéciale", écrit le ministère dans un communiqué.

La Russie a utilisé des missiles à longue portée basés en mer pour détruire un arsenal de missiles S-300 et de systèmes de missiles anti-aériens BUK près de Kyiv, a indiqué le ministère. Les forces russes ont également détruit des drones, a-t-il ajouté.

• 9 h 35 : 30 000 réfugiés ukrainiens arrivés en France

Environ 30 000 réfugiés ukrainiens sont arrivés en France, dont la moitié de passage vers des pays comme l'Espagne, a déclaré la ministre du Logement, Emmanuelle Wargon.

Sur franceinfo, Emmanuelle Wargon a ajouté que le gouvernement voulait être en mesure de recevoir 100 000 personnes fuyant la guerre en Ukraine.

• 8 h 39 : Kiev annonce un nouvel accord pour deux "couloirs humanitaires"

L'Ukraine et la Russie ont convenu de deux "couloirs humanitaires" pour évacuer les civils des zones de la ligne de front dimanche, y compris l'autorisation de quitter la ville de Marioupol, dans le sud du pays, a déclaré le vice-Premier ministre ministre Iryna Vereshchuk.

• 8 h 18 : la Russie accusée de cibler les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture

La Russie a commencé à détruire les dépôts ukrainiens de carburant et de nourriture, a déclaré Vadym Denysenko, conseiller au ministère de l'Intérieur ukrainien, ce qui signifie que le gouvernement devra disperser rapidement les stocks de ces deux produits.

S'exprimant à la télévision locale, Vadym Denysenko a également déclaré que la Russie faisait venir des forces à la frontière ukrainienne par rotation, laissant craindre de nouvelles incursions militaires.

•  8 h 02 : la Russie continue à viser des cibles "militaires et stratégiques" à travers l'Ukraine

La ville de Lviv, à l'ouest, a été frappé samedi par des bombardements russes. Alors que Moscou a affirmé concentrer désormais ses opérations militaire sur l'est de l'Ukraine, la Russie compte néanmoins continuer à frapper des cibles stratégiques à travers le pays, explique le correspondent de France 24 à Kiev, Gulliver Cragg.

 

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Cette vidéo de Will Smith qui chante et danse, l'air de rien, à l'after-party des Oscars 2022

Will Smith et toute sa famille se sont rendus à l'after-party Vanity Fair, après la 94e cérémonie des Oscars.

Après avoir giflé Chris Rock devant l'assemblée des Oscars et avoir reçu le prix du Meilleur acteur pour son rôle dans le film La Méthode Williams (2021), Will Smith s'est volontiers rendu à l'after-party Vanity Fair. L'acteur oscarisé est arrivé à l'événement en compagnie de sa femme, Jada Pinkett Smith, leurs enfants Jaden, 23 ans et Willow Smith, 21 ans, ainsi que son fils Trey Smith, issu d'un premier mariage.

Dans les vidéos de l'after-party, l'acteur est apparu indifférent à l'altercation entre lui et l'humoriste Chris Rock. Au contraire, même, il tenait fièrement son nouvel Oscar tout en chantant et dansant sur ses propres morceaux, Summertime (1991) ou Gettin' Jigging Wit It (1997). Sa femme avait elle troqué sa robe verte Jean Paul Gaultier pour une robe bustier couleur champagne et une cape transparente. Le couple hollywoodien a cependant refusé toute interview aux abords de la soirée, mais Jada Pinkett Smith a néanmoins confié à The Hollywood Reporter : «Ça a été une belle nuit».

Les stars qui soutiennent Will Smith

En venant chercher son Oscar sur scène, peu après son altercation avec Chris Rock, Will Smith a tenu un discours dans lequel il s'est excusé «auprès de l'Académie et les co-nommés».

À lire aussi«Ne parle plus jamais de ma femme !» : Will Smith gifle Chris Rock en pleine cérémonie des Oscars 2022

Pendant la soirée, certains invités et proche du comédien lui ont montré leur soutien, à l'image de Lupita Nyong'o, Lena Waithe et Trevor Noah qui ont tous les trois pris la star du Prince de Bel Air dans leur bras avant de lui adresser quelques mots à l'oreille.

Château Marmont : quand le paradis des célébrités est devenu l'enfer de ses employés

Racisme, inconduite sexuelle, négligence... Après une vague de licenciements, les employés du Château Marmont, un hôtel de Los Angeles prisé des célébrités, ont raconté leur calvaire. Le lieu aurait néanmoins été choisi par Beyoncé et Jay-Z pour leur after party des Oscars 2022.

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La Hongrie et l’UE face au risque d’une nouvelle victoire électorale de Viktor Orban

Le premier ministre hongrois semble en mesure de briguer un quatrième mandat à la tête de son pays malgré une opposition unie contre lui. Mais cette possible nouvelle victoire nationale ne signifie pas pour autant un renforcement de ses positions « illibérales » en Europe.

Analyse. L’Union européenne et la Hongrie vont-elles devoir composer quatre ans de plus avec Viktor Orban ? Tel est l’enjeu central des élections législatives organisées, dimanche 3 avril, dans ce pays d’Europe centrale, après douze ans de pouvoir du leader nationaliste marqués par les pires reculs démocratiques depuis 1989. Au pouvoir depuis 2010, le fondateur et président du Fidesz, une formation qui a basculé à l’extrême droite, s’apprête, certes, à 58 ans, à vivre des élections très serrées. Pour la première fois en douze ans, la quasi-totalité de l’opposition s’est alignée derrière un candidat unique pour essayer de le renverser.

A l’issue de primaires ayant réuni six partis, plus de 800 000 électeurs ont désigné Peter Marki-Zay, 49 ans, maire profondément catholique d’une petite ville de province. Son conservatisme doit permettre de débaucher des électeurs traditionnels du Fidesz écœurés par la corruption, et de « mettre fin à l’illibéralisme », le concept flou derrière lequel M. Orban a justifié tous ses reculs démocratiques.

En Europe centrale, une nouvelle droite contre l’illibéralisme

M. Marki-Zay promet ainsi de réconcilier la Hongrie avec l’UE, d’adopter l’euro, d’adhérer au parquet européen pour qu’il puisse enquêter sur l’enrichissement suspect des proches de M. Orban, et de s’aligner sur les positions de l’OTAN dans le conflit ukrainien. « L’Ouest plutôt que l’Est », martèle-t-il, alors que le premier ministre sortant, admirateur de Poutine, entretient l’ambiguïté sur la guerre en Ukraine, défendant une forme de neutralité qui ne dit pas son nom. « Viktor, sais-tu ce qui est en train de se passer à Marioupol ?  », l’a interpellé le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en plein Conseil européen jeudi 24 mars, en demandant à la Hongrie de « décider une fois pour toutes avec qui vous êtes ».

Débat refusé

« Viktor » sait sûrement ce qu’il se passe dans cette ville assiégée du bord de la mer d’Azov, mais il s’arrange pour que ses électeurs, eux, ne le sachent pas trop, vu la couverture très distanciée du conflit par ses médias d’Etat. Profitant d’un réflexe légitimiste propre aux situations de guerre, le premier ministre a même grappillé quelques points dans l’opinion à la faveur du conflit en Ukraine. Laissant suggérer que le cocktail de l’opposition semble de moins en moins gagnant à mesure que le scrutin approche.

Pas un sondage ne donne la coalition de six partis vainqueure, alors que, en vertu du complexe mode de scrutin hongrois, les experts estiment qu’il faudrait au moins deux ou trois points d’avance à M. Marki-Zay pour être sûr d’emporter la majorité. Volontiers provocateur, l’opposant multiplie les gaffes, reprises en boucle par la puissante machine médiatique aux ordres du pouvoir. Très disparate, sa coalition a perdu des mois à se disputer sur son programme et sur la répartition des sièges plutôt qu’à combattre Viktor Orban.

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Le Figaro

Stéphane Guillon étrille le seul en scène de Gaspard Proust à la soirée des «nostalgiques du maréchal»

L'humoriste n'a pas apprécié la participation de son confrère en première partie d'une soirée débat organisée par Valeurs actuelles.

La présence du comédien Gaspard Proust à la soirée de débat organisée le 22 mars par l'hebdomadaire Valeurs Actuelles n'a pas fait rire tout le monde. Invité par le magazine afin d'animer l'ouverture du «grand débat des valeurs», l'humoriste caustique a égrené quelques sketchs avant de céder la scène à une série de face-à-face où se sont succédé les candidats à l'élection présidentielle Valérie Pécresse (LR) et Éric Zemmour (Reconquête!), ainsi que plusieurs figures de la droite telles que Marion Maréchal, Éric Ciotti ou encore Jordan Bardella. La liste des invités n'a pas laissé de marbre Stéphane Guillon qui a lancé, trois jours plus tard, quelques piques à l'encontre de Gaspard Proust.

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«Qu'ils se rassurent ! Les militants de Génération Identitaire, les Civitas , les nostalgiques du maréchal peuvent rire avec lui ! Proust n'est pas n'importe qui !», a souligné vendredi l'ancien chroniqueur de Canal+ sur son compte Instagram. Sur un ton jovial, le comédien a paru prendre la défense de son confrère pour mieux critiquer sa participation à la soirée de Valeurs Actuelles. «Il y a beaucoup de jalousie, beaucoup. Vous savez, partager la scène avec Éric Zemmour, Jordan Bardella, Marion Maréchal-Le Pen et arriver à faire rire autant qu'eux, si ce n'est plus… Chapeau !», a souligné Stéphane Guillon. «De mémoire, il y a deux comiques qui ont réussi à faire applaudir des révisionnistes sur scène : Dieudonné avec Robert Faurisson et Proust avec Éric Zemmour. Ça place Gaspard dans le rang des très très grands !».

«Ça dépend du chèque !»

Intervenu en première partie de la soirée organisée en public, au Dôme de Paris, par le magazine Valeurs Actuelles, Gaspard Proust a animé la salle pendant vingt minutes en expédiant dès son entrée en scène la question de sa présence à l'événement. «Évidemment j'ai eu des scrupules à venir ici, a énoncé le comédien et provocateur chevronné. Je ne pouvais pas venir sans penser à notre saint-père de l'humour, notre Saint François de la blague, l'immense Pierre “Jean-Michel Apathie” Desproges , qui disait “Mais enfin, est-ce qu'on peut rire de tout avec tout le monde ?” La réponse est évidente : ça dépend du chèque !». Gaspard Proust, qui évoquait également être venu «faire l'imbécile ce soir», a aussi raillé dans son sketch les voix comparant la soirée à un Congrès de Nuremberg, le grand rassemblement nazi organisé en Bavière en 1936. L'humoriste n'avait, lundi matin, pas réagi aux propos de Stéphane Guillon.

Le mois dernier, celui-ci avait déploré sur France 5 la «politique spectacle», la recherche des coups d'éclat et de l'audience à tout prix que lui inspirait l'émission politique de Cyril Hanouna sur C8, Face à Baba. «L'échange Jean-Luc Mélenchon - Éric Zemmour a atteint des sommets. On n'est même plus à la cave, on est au sixième sous-sol, s'était désolé le comédien. Il n'y a plus que l'invective et le mépris de l'adversaire.» Stéphane Guillon présente depuis janvier un nouveau spectacle au théâtre Tristan-Bernard. Enregistré en septembre à la Bourse du travail de Lyon, le Dernier Spectacle de Gaspard Proust est quant à lui disponible en VOD sur Prime Vidéo.

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La vengeance de Poutine: dans la tête du maître du Kremlin sur France 5

CRITIQUE - Le documentaire édifiant d’Antoine Vitkine revient sur le parcours de l’autocrate russe depuis dix ans, de l’annexion de la crimée à l’invasion de l’Ukraine. Un film à ne pas manquer, ce dimanche 27 mars à 20 heures 55 sur France 5.

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

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CRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?

Le Figaro

Classement 2022 des meilleures prépas D1: le lycée Blomet à Paris en tête

Par Youness Rhounna • Sophie de Tarlé • Publié le 23/07/2020 à 07:00 • Mis à jour le 28/03/2022 à 16:03

CLASSEMENT EXCLUSIF - La prépa D1 est méconnue des bacheliers. Elle propose pourtant une formation solide en droit et en économie. Ce palmarès consacre celle du lycée privé Blomet à Paris en partenariat avec l’Université Panthéon Assas.

La prépa D1 est sans doute la classe préparatoire la moins connue. Il est vrai qu’elle n’a besoin d’aucune publicité, puisqu’elle prépare à un concours, celui de l’École normale supérieure de Rennes, en droit économie et gestion, doté d’une quinzaine de places. Malgré tout, cette CPGE (classe préparatoire aux grandes écoles) mérite qu’on s’y attarde car c’est la seule qui propose une spécialisation en droit. Au-delà de l’ENS Rennes que seule une poignée réussit, la D1 permet aux bacheliers de se préparer aux cursus les plus exigeants: Instituts d’études polititiques, écoles de commerce.

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«Après la prépa D1, nos étudiants peuvent postuler dans les L3 de droit, économie, administration économique et sociale ou dans des doubles cursus tels droit sciences politiques, droit économie, droit gestion. Les universités sélectionnent les étudiants de L3 sur dossier, et nos étudiants les intéressent grâce à leur parcours pluridisciplinaire», affirme Isabelle Le Texier, professeur de droit au lycée de Cachan. «Ensuite, ajoute-t-elle, d’autres étudiants choisissent d’entrer en école de commerce ou en IEP (Instituts d’études politiques) après le concours». Cette classe préparatoire est proposée dans 19 lycées et universités en France seulement. L’enseignement en prépa D1 conviendra aux bacheliers généraux attirés par le droit, l’économie et la gestion. Les étudiants suivent une partie des cours en prépa et d’autres sur les bancs de l’université.«Le volume horaire de chaque prépa D1 et son niveau peuvent différer d’un lycée à l’autre, tout dépend avec quelle université la prépa est en partenariat», précise un enseignant de l’ENS Rennes.

Comment choisir sa prépa D1?

En effet, si le taux de réussite à l’ENS Rennes est un critère important (voir tableau), le niveau de l’université partenaire l’est tout autant. Le lycée Blomet dont la création de la formation ne remonte qu’à 2015, prend la tête du classement. Il est vrai que son partenariat avec l’université Panthéon Assas attire les meilleurs éléments. Toutefois, les places au concours étant rares, la plupart des étudiants intègrent la prépa D1 surtout pour améliorer leurs chances de réussir leurs études de droit, et tenter les concours sur titre des écoles de commerce et des IEP.

Un programme intense

Toutefois cette formation n’est pas faite pour tous. La difficulté est de tenir le coup tant le programme est dense. À titre d’exemple, au lycée ENC Bessières à Paris 17 ème, les bacheliers suivent en première année 13 heures d’enseignement par semaine, et 16 heures en deuxième année. Ils bénéficient également de conférences assurées par des universitaires, des magistrats, et des avocats, des devoirs sur table et des interrogations orales (Khôlles). Ils suivent également des cours au sein de l’université partenaire, celle de Nanterre. Paul, en deuxième année à la prépa de Sainte-Croix de Neuilly dans les Hauts-de-Seine confirme la difficulté du rythme parfois schizophrène.

«En prépa, on nous oblige à travailler tous les jours»

«La prépa D1 permet de bénéficier d’un côté de l’autonomie accordée par l’université de Nanterre, où je suis les cours deux jours par semaine en droit civil et droit administratif et l’excellence des professeurs, souvent auteurs d’ouvrages réputés. De l’autre, je profite aussi du suivi des professeurs de prépas, de jeunes normaliens de 25 ans». Il apprécie la complémentarité des deux formations: «A l’université nous devons travailler surtout au moment des partiels, même si ce n’est pas conseillé, tandis qu’en prépa, on nous oblige à travailler tous les jours, et nous avons des khôlles chaque semaine». Mais Paul ne regrette pas son choix. Il se prépare au concours de l’ENS, mais en cas d’échec, il pense aussi après sa licence de droit passer les concours des admissions parallèles des écoles de commerce. «Cela me fera un bon bagage pour la suite de mon cursus», conclut-il.

■ La liste complète des lycées proposant une prépa D1 en France

Le lycée André Boulloche, à Livry-Gargan (93)

Le lycée de Cachan (94)

Le lycée François 1 er au Havre (76)

Le lycée Marie Curie à Sceaux (92)

Université de Bretagne sud à Lorient 56)

Lycée Jean Perrin, Marseille 10 ème

Université de Bretagne sud, site de Vannes (56)

Lycée Gustave Eiffel à Dijon (21)

Lycée Bessières, à Paris, 17 ème

Lycée Jean Mermoz à Montpellier (34)

Lycée Gustave Eiffel, à Bordeaux (33)

Lycée privé Blomet, Paris 15 ème

Lycée Ozenne de Toulouse (31)

Lycée René Cassin à Strasbourg (67)

Lycée Turgot, Paris 3 ème

Lycée Juliette Récamier, Lyon 2 ème

Lycée Carcouët, Nantes (44)

Lycée De Sainte-Croix de Neuilly (92)

Université de Bretagne sud, site de Lorient, site de Vannes

La rédaction vous conseille

Le Figaro

La méthode Chameroy: «L’équipe de “C à vous” comprend mon cerveau bizarre»

  • Par  Benjamin Puech
  • Mis à jour le 28/03/2022 à 18:59
  • Publié le 28/03/2022 à 18:59

Arrivé sur France 5 en 2020, le trentenaire passé par C8 et Europe 1 fait rire chaque jour l’équipe d’Anne-Élisabeth Lemoine avec des chroniques joviales, qui rebondissent sur l’actualité. Le fruit d’un important travail au quotidien.

Il faudra qu’il se rende à l’évidence. Bertrand Chameroy a tendance à croire que seule sa maman le regarde à la télévision. On ne doute pas que celle-ci visionne avec une attention toute particulière ses chroniques quotidiennes, mais elle n’est plus vraiment la seule... Les audiences de «C à vous, la suite», deuxième partie de l’émission, tournent désormais autour des 850.000 téléspectateurs. Quand on le rencontre un matin à la terrasse d’une brasserie, le pimpant trublion doit même faire face à une volée de compliments, qu’il réceptionne avec humilité. Les raisons de ce succès? Un humour bonhomme, pinçant mais pas sarcastique, fruit d’une bonne dose de travail quotidien.

» LIRE AUSSI - Bertrand Chameroy viré d’Europe 1 après sa chronique sur l’arrivée de Vincent Bolloré

La journée débute par une réunion avec son acolyte Timothy Lavedrine, qui fut son stagiaire chez «TPMP» avant de la suivre sur W9 puis le rejoindre sur France 5. «Il nous faut aller vers notre terrain propice à la vanne, en navigant entre le Covid et la guerre en Ukraine», raconte le chroniqueur viré d’Europe 1 en juillet dernier après avoir ironisé sur le rachat de la station par Vincent Bolloré. Jusqu’au début de l’après-midi, les trentenaires visionnent en intégralité, donc en accéléré, les discours (les mimiques de Jean Castex n’ont plus de secret pour eux) d’hommes politiques et candidats, et les différents JT. Certains jours offrent une matière miraculeuse. D’autres se montrent pingres. «Mais on doit bien finir par trouver quelque chose.» Quatorze extraits composent en moyenne cette chronique de sept minutes. «Je ne veux pas qu’elle soit une redite de ce qui a déjà “tourné” sur Twitter. On essaie de trouver un angle qui n’a pas été trouvé. Avec cet objectif: faire rire à partir de vraies infos d’actualité.»

Égalité de temps de raillerie

Le montage, qui commence dès le début de l’après-midi, ne s’arrêtera qu’au dernier moment. Récemment, l’un des passages les plus applaudis de Chameroy fut la parodie de Stromae au JT de TF1. «J’ai eu l’idée une demi-heure avant d’entrer sur le plateau, donnant de rapides indications pour le placement des caméras et les lumières», raconte-t-il. Pour pimenter l’exercice, le chroniqueur aime varier les plans ou ajouter des accessoires. «En régie ou en plateau, on ne me freine jamais quand je propose mes idées bizarres. Les monteurs comprennent mon cerveau malade...» Il a récemment fait ses choux gras des vidéos du «candidat» Emmanuel Macron. En ordre général, le trentenaire rend son texte une heure avant d’entrée en scène, glissant des annotations («son», «lumière», «magnéto»...) au milieu des parapraphes, parfois des phrases, pour la régie. Avec cette difficulté de taille: il n’y a pas de répétition.

Deux femmes sont essentielles dans la vie (professionnelle) de Bertrand Chameroy. L’animatrice de «C à vous» Anne-Élisabeth Lemoine, qui rit plus vite que son ombre et le soutient au long de ses chroniques. Et Valérie Pécresse, grâce à qui il fait rire... Anne-Élisabeth Lemoine. La gestuelle lors du meeting au Zénith de la candidate, le mois dernier, a donné lieu à un montage particulièrement cocasse. Mais Chameroy l’a appris récemment, il doit désormais respecter le temps de paroles des différents prétendants à l’Élysée. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique n’en déroge pas: chaque candidat a le droit à sa ration de raillerie. «La difficulté, souligne le jeune homme, c’est que certains sont moins plongés dans la “com”, il faut aller chercher dans leurs vidéos sur Youtube...» Nathalie Artaud sera-t-elle à la hauteur humoristique de la candidate des Républicains?

» LIRE AUSSI - «J’étais convaincu qu’on ne reverrait jamais ces images de guerre»: l’émotion du neuropsychiatre Boris Cyrulnik dans «C à vous»

Sur la Cinq depuis 2020, Bertrand Chameroy ressemble à un homme comblé. «J’aime beaucoup le rôle que je tiens aujourd’hui. Je me sens très bien dans l’équipe et plus à l’aise qu’avant à l’antenne. Le passage par la radio m’a rôdé sur l’écriture et donné plus de naturel dans l’attitude.» Ce qui ne l’empêche pas de se remettre en cause, de pouvoir regretter «une blague mal formulée». Les bons souvenirs sont déjà légion, comme la venue de Benoît Poelvoorde en juin dernier (Franck Ferrand en avait pris pour son grade). La présence autour de la table de personnalités qu’il admire ne le laisse pas indifférent. La matinée touche à sa fin. Que verra-t-on ce soir à l’antenne? «Je suis encore incapable de vous le dire...», sourit Bertrand Chameroy, avant de filer visionner les images de la journée. Une recommandation pour lui: ne pas chatouiller la famille Smith.

Valérie Pécresse en Céline Dion

La séquence Stromae

Benoît Poelvoorde se tire-bouchonne

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Le Monde

« Les services publics doivent apporter des services numériques de même qualité que le privé »

Le chercheur Gilles Jeannot détaille, dans un entretien au « Monde », comment l’usage d’outils comme Uber, Doctolib ou Airbnb interfère avec les politiques publiques de la voirie, du logement, de la santé…

Avec La Privatisation numérique (Raisons d’agir, 172 p., 9 €), cosigné avec Simon Cottin-Marx, le chercheur au Laboratoire techniques, territoires et sociétés (LATTS) à l’Ecole nationale des ponts et chaussées, fait une analyse critique de la numérisation des services publics, diagnostiquant une nouvelle extension de l’aire du capitalisme.

Quel a été le point de départ de ce livre ?

Comme bien des citadins, l’étonnement devant l’envahissement des trottoirs par les trottinettes, l’apparition et la disparition de stations de vélos « partagés », la noria des scooters de livraison de repas, le recours à Doctolib ou Vite ma dose pour aller se faire vacciner contre le Covid-19, etc. Ou encore le débat public sur Health Data Hub (la collecte de nos données de santé sur un serveur de Microsoft), sur le poids d’Airbnb dans le parc immobilier locatif… Le point commun de ces étonnements est, bien sûr, l’usage des outils numériques, mais aussi le fait qu’ils concernent tous les frontières du service public : voirie, logement, santé…

Mais la numérisation de l’administration, d’une part, la privatisation des services publics, d’autre part, font déjà l’objet de nombreux travaux de recherche…

Oui, mais la numérisation de l’administration a été étudiée jusqu’ici comme une évolution interne. On connaît aussi les formes classiques d’interaction entre public et privé : la sous-traitance des services informatiques à IBM ou à Capgemini, la délégation de service public à Bouygues ou Suez, qui à leur tour sous-traitent à des réseaux d’entreprises spécialisées dans les services de la « ville intelligente ». Il y a aussi quelques privatisations, comme les « bus Macron » de la SNCF, vendus à Blablacar.

BackMarket, Swile, Doctolib… L’envol de la French Tech

Mais on voit émerger des formes nouvelles. Tout d’abord, l’appropriation de l’espace public par des opérateurs privés de « mobilité partagée » ou d’applications, comme Waze, qui génèrent du trafic et des usages sur la voie publique. Il y a aussi l’interférence avec des politiques publiques : le logement lorsque Airbnb modifie la destination d’une grande partie du parc immobilier ; la santé lorsque Apple et Google bloquent l’accès de StopCovid par leur application Bluetooth en invoquant la « protection de la vie privée » ; les droits sociaux lorsque Uber organise et finance un référendum en Californie pour abroger une loi qui régule son activité.

Si ces opérateurs numériques offrent un service plus efficace et plus « convivial » que les services publics, pourquoi devrait-on s’en plaindre ?

Il s’agit en fait des marqueurs d’une transformation économique fondamentale du capitalisme, usant de nouveaux modes de production du profit. La valorisation des données, déjà bien connue, permet des approches marketing très fines au bénéfice de celui qui les possède : c’est le capitalisme de surveillance. La rapidité de la circulation des informations et de la « connectivité » des réseaux réduit les coûts de transaction au bénéfice de celui qui les contrôle : c’est le capitalisme de plates-formes. Le problème n’est pas tant le risque « orwellien » du contrôle de nos vies – car les algorithmes sont en réalité incapables de tenir leur promesse de connaissance parfaite – que l’incapacité de ces entreprises à traiter les problèmes de tout le monde à égalité. Les opérateurs de mobilité partagée sont efficaces en centre-ville ou en intercités, mais pas en périphérie urbaine ou en zone rurale. Il en est de même pour les opérateurs des infrastructures numériques. C’est la répétition du phénomène, hélas classique, de la privatisation des profits et de la socialisation des pertes : Netflix profite du déploiement de la fibre par les services publics sans dépenser un dollar ; les Parisiens utilisent Doctolib pour trouver des créneaux de vaccination dans la Seine-Saint-Denis, où la population est sous-vaccinée…

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New York Times - World

Live Updates: Ukraine Sees Fighting on Multiple Fronts

Kyiv March 28, 9:08 p.m.

Moscow March 28, 9:08 p.m.

Washington March 28, 2:08 p.m.

Despite talk of Russia focusing its ambitions in the east, action on several battlefronts suggested a more dynamic and volatile situation. Ukraine and Russia will meet this week for in-person talks.

Dan Bilefsky and Shashank Bengali

Here are the latest developments from Ukraine.

Fighting raged across Ukraine on Monday in the war’s fifth week, with Ukrainian forces appearing to make gains in the northeast, and Russia continuing its unrelenting assault against the southern port city of Mariupol, which was desperately trying to fend off a takeover.

In recent days, the Russian military has signaled that it might be taming its territorial ambitions by focusing on cementing control of eastern Ukraine. But the fighting on Monday across multiple battlefronts suggested a more dynamic and volatile situation. Russian forces were trying to capture key towns east and northwest of Kyiv, Ukrainians claimed advances in the northeast of the country and Russia was edging closer to capturing Mariupol.

In Mariupol, strategically located between a separatist enclave and Crimea, the mayor said Ukraine was clinging to control and accused the Russian military of committing “genocide.” But defense analysts said the city, where the dead have been buried in mass graves and which has been without electricity or water for weeks, could fall in a matter of days.

A Ukrainian counteroffensive appeared to be making gains in parts of the northeast, with officials claiming that Russian forces had been pushed out of several towns including Trostyanets, which lies 30 miles from the besieged provincial capital of Sumy.

Here are some other major developments:

Diplomats from Ukraine and Russia were scheduled to arrive in Turkey on Monday for talks, with President Volodymyr Zelensky saying his country was “ready” to discuss adopting neutral status. But the Kremlin offered little hope for an agreement that would end five weeks of fighting.

Schools in Kyiv reopened online on Monday, the city’s authorities said. Teachers were encouraged to give light workloads to students already under strain from the Russian invasion.

Novaya Gazeta, the Russian newspaper that helped define fearless journalism in the post-Soviet era and whose editor shared the Nobel Peace Prize last year, suspended publication on Monday, leaving Russia without any major media outlets critical of the Kremlin amid the toughest clampdown on media freedoms in decades.

Haley Willis

A video shows Russian prisoners of war in Ukraine being beaten and shot in their legs.

A video shared online Sunday shows soldiers who are likely Ukrainian beating and shooting prisoners from the Russian military. The footage shows five of the prisoners tied up and lying on the ground — some held at gunpoint and some with bags over their heads.

In the footage, which runs for over five minutes, the five tied-up prisoners appear to have serious injuries, but it’s not clear how they were wounded. Later in the video, three other captives are shot in their legs without provocation and fall to the ground. One of them is then struck in his face with the end of a rifle. The Times is not publishing the video because of the graphic imagery it contains.

A number of the captors, who kick and hit the prisoners throughout the video, are wearing blue armbands characteristic of the Ukrainian military. Both parties are mostly speaking Russian, with the captors speaking Russian in a Ukrainian accent. At one point in the video one captor is heard speaking Ukrainian.

The Times has not identified the source who originally posted the video. But based on the video’s perspective and dialogue, it appears to have been filmed by one of the captors.

The location of the video, first suggested by a Twitter user, has been independently verified by The Times. It was filmed on the eastern outskirts of Kharkiv, near the frontline of the conflict, in an area still held by Ukrainian forces. Kharkiv, Ukraine’s second-largest city, is closer to Russia than any other large Ukrainian city and has been targeted by Russia with overwhelming and indiscriminate firepower that has reduced parts of the city to ruins.

Following the circulation of the footage, Oleksiy Arestovych, an adviser to the head of Ukraine’s President’s Office, released a video where he said that “all prisoners are to be treated in accordance with the Geneva Convention, whatever your personal emotional motives” — though he did not refer to the specific incident near Kharkiv.

The abuse of the prisoners could be a possible violation of the Geneva Conventions, a series of treaties, signed in the aftermath of World War II, which are considered the essence of the rules for modern armed conflict, including the humane treatment of prisoners of war. Ukraine’s government has previously faced criticism for distributing videos of Russian prisoners of war in its custody.

In the video, the captors spend most of their time interrogating the five prisoners about the locations of various military units in the area, and ask the prisoners personal details such as their ranks and hometowns. At one point, one of the captives appears to lose consciousness. In the background, a man is heard yelling that they are doing this because “you were [expletive] destroying Kharkiv” — in what appeared to be a reference to Russian forces’ actions demolishing the city.

As the questioning is underway as to whether any of the prisoners are officers in the Russian military, three other captives emerge from a van before a soldier wearing a blue arm band shoots them at close range in the leg with an assault rifle. Two have their hands already tied behind their backs, while the other does not appear to have threatened the soldiers in any way.

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Helene Cooper

The Pentagon is sending six Navy planes and 240 troops to Germany.

WASHINGTON — The Pentagon is sending six Navy attack planes and 240 troops to Germany, the latest Biden administration effort to warn President Vladimir Putin that the tough fight he is facing against Ukraine is nothing compared to the fight he would face should he strike a NATO country.

Defense officials said that the EA-18G Growlers — electronic warfare planes that pave the way for stealth attacks by jamming enemy air defenses — are not meant to be used against Russia in Ukraine.

“They are not being sent because of some sort of acute threat that was perceived or some specific incident that happened,” the Pentagon press secretary, John F. Kirby, told reporters during a news conference on Monday. But, he added that Defense Secretary Lloyd J. Austin III “wants to keep options open.”

The planes are the latest move in the administration’s steady escalation of troops and resources to Europe, as NATO and Russia edge closer to conflict than at any time since the military alliance was formed in 1949.

President Biden has maintained that he will not send American troops to fight Russia in Ukraine. But he has also said repeatedly that any Russian attack on a NATO member country would be seen as an attack on the alliance.

“These Growlers, as those of you who are familiar with the platform know, are equipped for a variety of missions, but they do specialize in flying electronic warfare missions, using a suite of jamming sensors to confuse enemy radars, greatly aiding the ability to conduct suppression of enemy air defense operations,” Mr. Kirby said.

Farnaz Fassihi

António Guterres, the United Nations secretary general, announced an initiative to arrange a humanitarian cease-fire in Ukraine. Martin Griffiths, the coordinator of U.N.’s humanitarian work worldwide, will lead this initiative and begin a dialogue with Russia and Ukraine. “The solution to this humanitarian tragedy is not humanitarian. It is political,” Mr. Guterres said.

Andrew E. Kramer

Ukraine has pushed Russian forces from Irpin, one of the largest and most fiercely contested towns in the fighting in the suburbs around Kyiv, the town’s mayor said Monday, though Ukrainian soldiers and police said pockets of Russian combatants were still holed up in some locations. Oleksandr Bogai, the deputy police chief of Irpin, said in a telephone interview that fighting continued but most Russian troops had retreated to the north.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

Novaya Gazeta, the hard-hitting Russian newspaper, suspends publication.

Novaya Gazeta, the Russian newspaper that helped define fearless journalism in the post-Soviet era and whose editor shared the Nobel Peace Prize last year, suspended publication on Monday, leaving Russia without any major media outlets critical of the Kremlin as it wages war in Ukraine.

The newspaper, led by Dmitri A. Muratov, the Nobel-winning editor, said it would cease publishing in print and online until the end of the fighting — or what it called, in keeping with Russia’s new wartime censorship law, “the special operation on the territory of Ukraine.” Earlier in the day, the paper received a second warning from Russia’s telecommunications regulator that threatened to shut it down or revoke its license, Mr. Muratov said.

“We kept working until the last possible second,” Mr. Muratov said in a phone interview. “The newsroom will remain, we’re not going anywhere, and we will think about what new products we can make and will think about ways to return to our audience.”

But Mr. Muratov acknowledged that he could not say what exactly those products would be or when the paper could resume publication. His newspaper, which has suffered the murders of six of its journalists in its three-decade existence, held out longer than any other independent media outlet based in Russia amid President Vladimir V. Putin’s brutal crackdown on what remained of the country’s free press.

Russia’s only independent television news channel, TV Rain, suspended operations shortly after the war began in late February, and the country’s most popular liberal radio station, Echo of Moscow, was shut down by its board at around the same time.

Hundreds of Russian journalists fled the country, fearing enforcement of a law signed by Mr. Putin this month that threatens prison terms of up to 15 years for anyone whose reporting about the war in Ukraine deviates from the Kremlin narrative.

Rather than shut down immediately, Novaya tried to keep reporting, publishing several searing, eyewitness articles from the front lines in Ukraine. To try to avoid prosecution, Mr. Muratov made some compromises, such as avoiding use of the word “war” to describe the invasion, which the Kremlin insists should be called a “special military operation.” On Sunday, he decided not to publish an interview with President Volodymyr Zelensky of Ukraine after Russia’s telecommunications regulator ordered Russian news outlets to refrain from printing it.

Mr. Muratov’s connections in the Russian elite, along with his Nobel, for a time seemed to offer some protection. But the Kremlin appeared determined to silence Novaya as well, leaving Russians without any major, independent media outlets based in their country.

“We are forced to suspend the publication of the newspaper and not update the website and our social networks until the end of hostilities on the territory of Ukraine,” Mr. Muratov said in an email to subscribers on Monday. “For us, and, I know, for you, this is a terrible and difficult decision. But we must preserve each other, for each other.”

Mr. Muratov promised that he would stay in Russia.

“This is absolutely certain,” he said.

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Niki Kitsantonis

President Volodymyr Zelensky of Ukraine will deliver a virtual address to Greece’s Parliament on April 7. Mr. Zelensky has given a series of such speeches in recent weeks, including to lawmakers in the United States and Canada.

Matina Stevis-Gridneff

European Union ministers are meeting in Brussels to put in place funding and measures to support Ukrainian refugees arriving in the bloc. Arrangements so far have been ad hoc, but the E.U. has decided to grant asylum to all Ukrainian refugees for up to three years. More than 3.8 million people have fled Ukraine since the Russian invasion, with 2.2 million arriving in Poland alone.

Melissa Eddy

Members of the G7 have rejected a demand by President Vladimir V. Putin to pay for Russian gas and oil in rubles, Germany’s economy minister, Robert Habeck, said Monday. “All of the Group of 7 ministers have fully and unanimously agreed that would be a clear violation of the contracts,” he said in Berlin.

Ivan Nechepurenko

Novaya Gazeta, the Russian newspaper known for its critical stance toward the government, said in a statement that it would suspend publication until the end of the war. The news organization, whose editor, Dmitri A. Muratov, won the Nobel Peace Prize last year, said the decision was prompted by increased pressure from Russian authorities.

Carlotta Gall

Ukraine says it retook several towns as it seeks to relieve hard-pressed cities.

KYIV, Ukraine — Ukrainian troops have regained control of the northeastern town of Trostyanets, a local official said, potentially marking a significant breakthrough for Ukraine’s counteroffensive that punches a hole in Russia’s effort to encircle Ukrainian cities.

The head of the Sumy regional military administration, Dmytro Zhyvytsky, announced the recapture of Trostyanets and another town, Boromlya, in a statement posted on Sunday on Telegram, the messaging app.

If confirmed, the freeing of the towns from Russian control would bring Ukrainian troops within 30 miles of the provincial capital of Sumy, which is surrounded by Russian forces.

The Ukrainian military also announced that its forces had taken control of two towns close to the northeastern city of Kharkiv.

The gains come after Ukraine announced a series of counterattacks in several regions, aimed at breaking Russian forces’ stranglehold on besieged cities.

Mr. Zhyvytsky said local residents had helped the army defeat the Russian forces.

“Today, our Trostyanets and Boromlya were liberated by the armed forces together with local residents,” his statement said. “We bow to the local defense forces and to all those who helped liberate the communities.”

Trostyanets was blockaded for a month by Russian forces who broke into and occupied people’s houses after throwing them out, the mayor, Yuriy Bova, said in an interview. Heavy fighting erupted in the town last Wednesday, he said. Two days later, Russian troops started leaving the town — some fleeing in stolen cars and on scooters, he wrote in a Facebook post — as Ukrainian soldiers began to re-enter.

Kaly Soto

Mariupol’s mayor says Russia wants ‘to wipe the city off the face of the earth.’

The mayor of the besieged port of Mariupol said Ukrainian forces were still defending the city and accused the Russian military of committing “genocide.”

“The task was to wipe the city off the face of the earth along with its inhabitants,” Mayor Vadym Boychenko said of the Russian troops in an interview with the UNIAN news agency that was posted on Sunday. “This is genocide, there is no other way to call what is happening.”

Mr. Boychenko insisted that the city, which has been bombarded for weeks by the Russian troops that have surrounded it, has not been captured.

“Today the city of Mariupol remains a Ukrainian city,” he said. “Our military is doing everything to keep it that way in the future.”

Still, defense analysts have said the city could soon fall into Russian hands. President Volodymyr Zelensky of Ukraine said on Sunday that he had urged soldiers defending the city to withdraw if their survival was at risk, but said they had remained because they feared abandoning civilians and their dead and wounded comrades.

Among the dead are at least 300 people who were killed in a Russian strike on a drama theater that was being used as a shelter. Mr. Boychenko said that because of continuing shelling, the site had not yet been cleared of bodies.

The mayor said that about half the population of the largely Russian-speaking city, which had 540,000 residents before the war began, has evacuated. He spoke of terrible conditions endured by those who remain, saying that Russian troops had methodically knocked out power, water and communications to the city, and destroyed nearly 90 percent of the houses.

And he said the City Council’s figure of more than 2,100 civilians killed in Mariupol was outdated.

“I don’t want to scare anyone,” he said. “I can say for sure that this figure is already much higher.”

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Cora Engelbrecht

Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, raised concern over President Biden’s comment Saturday that President Vladimir V. Putin could not remain in power. “Indeed, this statement makes us worry,” Peskov said, adding that the Kremlin would “continue to closely monitor” any statements made by Biden. American officials have been quick to clarify that Biden’s ad-lib remark — delivered during a speech in Poland — was not intended as an appeal for a regime change.

Ivan Nechepurenko

The Kremlin’s spokesman painted a grim picture of the status of talks between Russia and Ukraine, saying that so far “no significant progress” has been made. Speaking ahead of another round of negotiations, scheduled for this week, Dmitri S. Peskov said that the very fact that discussions will be held in person for the first time in weeks is important because it allows the talks to be conducted “in a more concentrated way.”

Cora Engelbrecht

Iryna Vereshchuk, Ukraine’s deputy prime minister, warned that the activity of Russian forces around the Chernobyl nuclear power plant has put “hundreds of thousands of Europeans” at risk of radiation and called on the U.N. to establish a mission to take immediate measures to demilitarize the exclusion zone around the plant.

Emily Flitter

Russia’s stock exchange allows limited trading on all its shares.

Russia’s stock market opened on Monday and allowed all listed stocks and corporate bonds to trade for four hours. It was the first time the Moscow Exchange’s full listing of several hundred stocks had been available for trading since Russia invaded Ukraine on Feb. 24.

But certain restrictions instituted last week when the exchange reopened for two days will continue: Foreigners will still be unable sell shares, and there is a moratorium on short selling.

The benchmark MOEX Russia index closed 2.2 percent lower.

Last week’s reopening of stock trading on the Moscow Exchange was limited to only 33 listed stocks. The MOEX is down 20 percent from the day before the war, and more than 30 percent lower since the start of the year.

A U.S. official called the limited open “a Potemkin market reopening.”

The going is likely to remain rough for Russia’s publicly traded companies. Some of their owners are under Western sanctions. Some with shares trading in markets other than Moscow have had their overseas stock prices fall to near zero. S&P Global Market Intelligence recently estimated that the average public company in Russia has a 1-in-5 chance of defaulting on its debt.

Valerie Plesch

Responding to President Volodymyr Zelensky’s call for protests, crowds gathered in major cities across Europe and the United States on Sunday. In Washington, Oksana Markarova, Ukraine’s ambassador, spoke outside of the Lincoln Memorial.

Andrés R. Martínez

Heineken said it plans to leave Russia, following its decision earlier this month to stop investments there. The brewer said owning the business in Russia “is no longer sustainable nor viable in the current environment.”

Adam SatarianoPaul Mozur and Aaron Krolik

Adam Satariano, Paul Mozur and Aaron Krolik, who report on technology, vetted more than 75,000 documents for this article.

When Nokia pulled out of Russia, a vast surveillance system remained.

Nokia said this month that it would stop its sales in Russia and denounced the invasion of Ukraine. But the Finnish company didn’t mention what it was leaving behind: equipment and software connecting the government’s most powerful tool for digital surveillance to the nation’s largest telecommunications network.

The tool was used to track supporters of the Russian opposition leader Aleksei A. Navalny. Investigators said it had intercepted the phone calls of a Kremlin foe who was later assassinated. Called the System for Operative Investigative Activities, or SORM, it is also most likely being employed at this moment as President Vladimir V. Putin culls and silences antiwar voices inside Russia.

For more than five years, Nokia provided equipment and services to link SORM to Russia’s largest telecom service provider, MTS, according to company documents obtained by The New York Times. While Nokia does not make the tech that intercepts communications, the documents lay out how it worked with state-linked Russian companies to plan, streamline and troubleshoot the SORM system’s connection to the MTS network. Russia’s main intelligence service, the F.S.B., uses SORM to listen in on phone conversations, intercept emails and text messages, and track other internet communications.

The documents, spanning 2008 to 2017, show in previously unreported detail that Nokia knew it was enabling a Russian surveillance system. The work was essential for Nokia to do business in Russia, where it had become a top supplier of equipment and services to various telecommunications customers to help their networks function. The business yielded hundreds of millions of dollars in annual revenue, even as Mr. Putin became more belligerent abroad and more controlling at home.

For years, multinational companies capitalized on surging Russian demand for new technologies. Now global outrage over the largest war on European soil since World War II is forcing them to re-examine their roles.

The conflict in Ukraine has upended the idea that products and services are agnostic. In the past, tech companies argued it was better to remain in authoritarian markets, even if that meant complying with laws written by autocrats. Facebook, Google and Twitter have struggled to find a balance when pressured to censor, be it in Vietnam or in Russia, while Apple works with a state-owned partner to store customer data in China that the authorities can access. Intel and Nvidia sell chips through resellers in China, allowing the authorities to buy them for computers powering surveillance.

The lessons that companies draw from what’s happening in Russia could have consequences in other authoritarian countries where advanced technologies are sold. A rule giving the U.S. Commerce Department the power to block companies, including telecom equipment suppliers, from selling technology in such places was part of a bill, called the America Competes Act, passed by the House of Representatives in February.

“We should treat sophisticated surveillance technology in the same way we treat sophisticated missile or drone technology,” said Representative Tom Malinowski, a New Jersey Democrat who was an assistant secretary of state for human rights in the Obama administration. “We need appropriate controls on the proliferation of this stuff just as we do on other sensitive national security items.”

Andrei Soldatov, an expert on Russian intelligence and digital surveillance who reviewed some of the Nokia documents at the request of The Times, said that without the company’s involvement in SORM, “it would have been impossible to make such a system.”

“They had to have known how their devices would be used,” said Mr. Soldatov, who is now a fellow at the Center for European Policy Analysis.

Nokia, which did not dispute the authenticity of the documents, said that under Russian law, it was required to make products that would allow a Russian telecom operator to connect to the SORM system. Other countries make similar demands, the company said, and it must decide between helping make the internet work or leaving altogether. Nokia also said that it did not manufacture, install or service SORM equipment.

The company said it follows international standards, used by many suppliers of core network equipment, that cover government surveillance. It called on governments to set clearer export rules about where technology could be sold and said it “unequivocally condemns” Russia’s invasion of Ukraine.

“Nokia does not have an ability to control, access or interfere with any lawful intercept capability in the networks which our customers own and operate,” it said in a statement.

MTS did not respond to requests for comment.

The documents that The Times reviewed were part of almost two terabytes of internal Nokia emails, network schematics, contracts, license agreements and photos. The cybersecurity firm UpGuard and TechCrunch, a news website, previously reported on some of the documents linking Nokia to the state surveillance system. Following those reports, Nokia played down the extent of its involvement.

But The Times obtained a larger cache showing Nokia’s depth of knowledge about the program. The documents include correspondence on Nokia’s sending engineers to examine SORM, details of the company’s work at more than a dozen Russian sites, photos of the MTS network linked to SORM, floor plans of network centers and installation instructions from a Russian firm that made the surveillance equipment.

After 2017, which is when the documents end, Nokia continued to work with MTS and other Russian telecoms, according to public announcements.

SORM, which dates to at least the 1990s, is akin to the systems used by law enforcement around the world to wiretap and surveil criminal targets. Telecom equipment makers like Nokia are often required to ensure that such systems, known as lawful intercept, function smoothly within communications networks.

In democracies, the police are generally required to obtain a court order before seeking data from telecom service providers. In Russia, the SORM system sidesteps that process, working like a surveillance black box that can take whatever data the F.S.B. wants without any oversight.

In 2018, Russia strengthened a law to require internet and telecom companies to disclose communications data to the authorities even without a court order. The authorities also mandated that companies store phone conversations, text messages and electronic correspondence for up to six months, and internet traffic history for 30 days. SORM works in parallel with a separate censorship system that Russia has developed to block access to websites.

Civil society groups, lawyers and activists have criticized the Russian government for using SORM to spy on Mr. Putin’s rivals and critics. The system, they said, is almost certainly being used now to crack down on dissent against the war. This month, Mr. Putin vowed to remove pro-Western Russians, whom he called “scum and traitors,” from society, and his government has cut off foreign internet services like Facebook and Instagram.

Nokia is best known as a pioneer of mobile phones, a business it sold in 2013 after Apple and Samsung began dominating the market. It now makes the bulk of its $24 billion in annual sales providing telecom equipment and services so phone networks can function. Roughly $480 million of Nokia’s annual sales come from Russia and Ukraine, or less than 2 percent of its overall revenue, according to the market research firm Dell’Oro.

Last decade, the Kremlin had grown serious about cyberspying, and telecom equipment providers were legally required to provide a gateway for spying. If Nokia did not comply, competitors such as the Chinese telecom giant Huawei were assumed to be willing to do so.

By 2012, Nokia was providing hardware and services to the MTS network, according to the documents. Project documentation signed by Nokia personnel included a schematic of the network that depicted how data and phone traffic should flow to SORM. Annotated photos showed a cable labeled SORM plugging into networking equipment, apparently documenting work by Nokia engineers.

Flow charts showed how data would be transmitted to Moscow and F.S.B. field offices across Russia, where agents could use a computer system to search people’s communications without their knowledge.

Specifics of how the program is used have largely been kept secret. “You will never know that surveillance was carried out at all,” said Sarkis Darbinyan, a Russian lawyer who co-founded Roskomsvoboda, a digital rights group.

But some information about SORM has leaked out from court cases, civil society groups and journalists.

In 2011, embarrassing phone calls made by the Russian opposition leader Boris Y. Nemtsov were leaked to the media. Mr. Soldatov, who covered the incident as an investigative reporter, said the phone recordings had come from SORM surveillance. Mr. Nemtsov was murdered near the Kremlin in 2015.

In 2013, a court case involving Mr. Navalny included details about his communications that were believed to have been intercepted by SORM. In 2018, some communications by Mr. Navalny’s supporters were tracked by SORM, said Damir Gainutdinov, a Russian lawyer who represented the activists. He said phone numbers, email addresses and internet protocol addresses had been merged with information that the authorities collected from VK, Russia’s largest social network, which is also required to provide access to user data through SORM.

“These tools are used not just to prosecute somebody but to fill out a dossier and collect data about somebody’s activities, about their friends, partners and so on,” said Mr. Gainutdinov, who now lives in Bulgaria. “Officers of the federal security service, due to the design of this system, have unlimited access to all communication.”

By 2015, SORM was attracting international attention. That year, the European Court of Human Rights called the program a “system of secret surveillance” that was deployed arbitrarily without sufficient protection against abuse. The court ultimately ruled, in a case brought by a Russian journalist, that the tools violated European human rights laws.

In 2016, MTS tapped Nokia to help upgrade its network across large swaths of Russia. MTS set out an ambitious plan to install new hardware and software between June 2016 and March 2017, according to one document.

Nokia performed SORM-related work at facilities in at least 12 cities in Russia, according to the documents, which show how the network linked the surveillance system. In February 2017, a Nokia employee was sent to three cities south of Moscow to examine SORM, according to letters from a Nokia executive informing MTS employees of the trip.

Nokia worked with Malvin, a Russian firm that manufactured the SORM hardware the F.S.B. used. One Malvin document instructed Malvin’s partners to ensure that they had entered the correct parameters for operating SORM on switching hardware. It also reminded them to notify Malvin technicians of passwords, user names and IP addresses.

Malvin is one of several Russian companies that won lucrative contracts to make equipment to analyze and sort through telecommunications data. Some of those companies, including Malvin, were owned by a Russian holding company, Citadel, which was controlled by Alisher Usmanov. Mr. Usmanov, an oligarch with ties to Mr. Putin, is now the subject of sanctions in the United States, the European Union, Britain and Switzerland.

Malvin and Citadel did not respond to requests for comment.

Other Nokia documents specified which cables, routers and ports to use to connect to the surveillance system. Network maps showed how gear from other companies, including Cisco, plugged into the SORM boxes. Cisco declined to comment.

For Nokia engineers in Russia, the work related to SORM was often mundane. In 2017, a Nokia technician received an assignment to Orel, a city about 225 miles south of Moscow.

“Carry out work on the examination of SORM,” he was told.

Michael Schwirtz contributed reporting.

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Natasha Frost

New Zealand said Monday that its military will assist with intelligence related to the war in Ukraine, including analyzing satellite images. The country will supply intelligence efforts “taking advantage of the time zone difference to help with key tasks during their night time and our day time.”

Ada Petriczko

Schools in Kyiv will reopen online on Monday, the city authorities announced, aiming not only to resume education but also to provide “psychological support” and to distract children from the war, Valentyn Mondryivsky, deputy chairman of the Kyiv state administration, said in a news release. He added that teachers had been instructed not to overburden students with assignments to keep from causing additional anxiety.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

Zelensky gave an interview to Russian journalists. Moscow ordered it quashed.

It was a remarkable moment in the war in Europe: President Volodymyr Zelensky of Ukraine gave a 90-minute-long Zoom interview on Sunday to four prominent journalists from Russia, the country invading his.

Hours later, the Kremlin responded. A government statement notified the Russian news media “of the necessity to refrain from publishing this interview.”

Journalists based outside Russia published it anyway. Those still inside Russia did not. The episode laid bare the extraordinary, and partly successful, efforts at censorship being undertaken in Russia by President Vladimir V. Putin’s government as his bloody invasion of Ukraine enters its second month, along with Mr. Zelensky’s attempts to circumvent that censorship and reach the public directly.

In the interview, Mr. Zelensky offered a graphic description of what he claimed was the Kremlin’s disregard for both Ukrainian and Russian lives, to the point, he said, that the Russian army was slow to pick up the bodies of its fallen soldiers.

“First they refused, then something else, then they proposed some sorts of bags to us,” Mr. Zelensky said, describing Ukraine’s efforts to hand over the bodies of Russian soldiers. “Listen, even when a dog or a cat dies, people don’t do this.”

Mr. Zelensky generally speaks Ukrainian in public — his country’s official language — but he is a native Russian speaker, and he has repeatedly switched into Russian in the video addresses that he posts to social media, seeking to encourage Mr. Putin’s critics inside Russia. But Sunday’s interview marked the first time since the war began that Mr. Zelensky had spoken at length with Russian journalists, in their language.

The journalists were Ivan Kolpakov, the editor of Meduza, a Russian-language news website based in Latvia; Vladimir Solovyov, a reporter for Kommersant, a Moscow-based daily newspaper; Mikhail Zygar, an independent Russian journalist who fled to Berlin after the war began; and Tikhon Dzyadko, the editor of the temporarily shuttered, independent television channel TV Rain, who had left Moscow for Tbilisi, Georgia.

After they finished the interview, the journalists posted about it on social media, promising that they would soon publish it. Several hours after that, the Russian telecommunications regulator, Roskomnadzor, released a statement directing Russian news outlets not to publish the interview, and warning that an inquiry had been launched against the reporters involved to “determine their responsibility.”

Even by the standards of contemporary Russia’s arbitrary law enforcement, the statement was remarkable, offering no legal pretext to justify the order not to publish the interview. But in the wake of the law signed by Mr. Putin early this month — potentially punishing news reporting on the Ukraine invasion that deviates from the Kremlin narrative with as much as 15 years in prison — the government directive had an impact.

Novaya Gazeta, the independent newspaper whose editor, Dmitri A. Muratov, shared the Nobel Peace Prize last year, decided not to publish the interview, even though Mr. Zygar asked a question on Mr. Muratov’s behalf. Unlike many other Russian journalists, Mr. Muratov has stayed in Russia and kept his newspaper operating despite the new law, even though that has meant using the Kremlin’s terminology of calling the war a “special military operation” and not an invasion.

“We have been forced not to publish this interview,” Mr. Muratov said in a phone interview, noting that his newspaper was based in Russia and was under the jurisdiction of Russian law. “This is simply censorship in the time of the ‘special operation.’”

Kommersant, as of early Monday in Moscow, also had not published the interview on its website; Mr. Solovyov did not respond to a request for comment. It was unclear whether he or his newspaper would face legal consequences for conducting the interview.

But Mr. Kolpakov’s publication, Meduza, as well as Mr. Dzyadko and Mr. Zygar, all now based outside Russia, did publish it, both in text form and on YouTube. While the Meduza website is blocked in Russia, YouTube remains accessible. (Probably not for long, many analysts believe, with Facebook and Instagram having been blocked earlier this month.)

Videos of the interview had been viewed more than a million times within a few hours of being published, offering a very different picture of the war to Russians than what they see daily on their televisions screens. Most independent news organizations have either been banned or forced into exile, while polls show that most Russians rely on state television for their news — in which the war in Ukraine is cast as a righteous crusade against extreme nationalism and necessary to pre-empt a threat emanating from an expanding NATO.

“It was very important for us to speak, for him to be able to address the Russian audience,” Mr. Zygar said of Mr. Zelensky in a telephone interview from Berlin, citing the Kremlin propaganda tropes of Ukraine as overrun by Russia-hating Nazis. “For him, it appears, this also was important.”

Even as the fighting continued, Ukraine and Russia on Sunday agreed to conduct a new round of negotiations this coming week in Istanbul. It will be the first time that senior officials from both countries meet in person in more than two weeks, after a series of long sessions conducted by video link in the interim.

With Russian troops having failed to achieve a swift victory and seemingly bogged down, Mr. Zelensky is seeking a negotiated end to the war, without ceding Ukrainian sovereignty. But the two sides still appear to be far apart. He said in Sunday’s interview that Ukraine was not discussing two of Mr. Putin’s main, vaguely defined demands — the demilitarization and “de-Nazification” of Ukraine.

He said that Ukraine would, however, be willing to discuss lifting restrictions on the Russian language and adopting a neutral geopolitical status. Any deal, he said, would need to be validated by a referendum to be held after Russian troops withdraw.

He described a potential deal as including “security guarantees and neutrality, the non-nuclear status of our state.”

“We are ready to go for this,” he said.

In the interview, Mr. Zelensky blamed Mr. Putin for manufacturing the enmity between Russia and Ukraine. He said the war would have the opposite effect of what Mr. Putin apparently planned — marking a definite split between the Russian and Ukrainian people, rather than somehow reuniting them.

“This is not simply a war, this is much worse,” Mr. Zelensky said. “A global, historical, cultural split has happened over this month.”

Mr. Zelensky’s descriptions of the violence of Russia’s invasion ran directly counter to the Kremlin narrative, which accuses Ukrainians of firing on their own cities and blames them for any civilian casualties and urban destruction. He said that the port city of Mariupol was “littered with corpses — no one is removing them — Russian soldiers and Ukrainian citizens.”

He also accused the Russian government of forcibly taking more than 2,000 children from Mariupol, saying that “their location is unknown.” He said that he had told his officials that Ukraine would halt all negotiations with Russia “if they will steal our children.”

Mr. Putin has received grossly exaggerated reports about the attitude of the Ukrainian people toward Russia and its government, Mr. Zelensky said.

“They probably said that we are waiting for you here, smiling and with flowers,” he said, adding that the Russian government “does not see Ukraine as an independent state, but some kind of a product, a part of a bigger organism that the current Russian president sees himself as the head of.”

After Meduza, Mr. Dzyadko and Mr. Zygar published the interview, the Russian prosecutor general’s office released its own threat. It said it would conduct a “legal assessment” of Mr. Zelensky’s statements and their publication, given “the context of mass anti-Russian propaganda and the regular placement of false information about the actions of the Russian Federation” in Ukraine.

“It would be funny if it wasn’t tragic,” Mr. Zelensky said in a video posted to his account on Telegram, commenting on the Kremlin’s frantic censorship efforts. “This means that they are nervous. Perhaps they saw that their citizens are beginning to question the situation in their own country.”

Valerie Hopkins

In Lviv, new Russian strikes pierce the sense of security in Ukraine’s west.

LVIV, Ukraine — Mariana Vladimirtsova was finally settled in western Ukraine after evacuating her native Kharkiv, which has been pummeled by Russian bombs since the first days of the war. Now she and her family are fleeing again because their new makeshift home in Lviv is near one of several targets struck by Russian missiles on Saturday night, upending the region’s sense of security.

“We were only just starting to feel settled here,” she said as she stood with her husband, her two children and her husband’s mother on the platform at Lviv’s train station Sunday evening, about to board for Przemysl, just across the border in Poland. They were still deeply shaken by the memory of what they experienced in Kharkiv, in Ukraine’s northeast. “We were so close to the explosions there,” she said.

She lamented their departure, especially the fact that she would have to leave her husband behind because martial law prevents men of military age from leaving the country. But they had decided that it was safer for the children if Ms. Vladimirtsova took them over the border.

Until Saturday, the only target near Lviv that had been hit was an airplane repair factory near the city’s airport. Before that, the nearest attack had come at a military training base near Yavoriv, more than an hour’s drive away.

But now the war was moving closer to their doorstep. On Sunday, Ms. Vladimirtsova and others living in Lviv woke and began surveying the damage from an overnight barrage of missile attacks on a fuel storage site and a tank repair facility. The fuel site in the city’s northeast was completely destroyed, according to Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky.

The new strikes have intensified fears that the city in western Ukraine may no longer be a safe haven. “It is one thing to see the war on television and it is another thing to experience it and feel that it is much closer right now,” said Yuliya Kuleba, 38, who lives near the fuel storage site. “We are worried for our kids.’’

Nataliya Tatarin swept broken glass from the small shop she runs near the fuel storage facility, as firefighters lugged hoses to the site.

“We heard three big explosions, and everything started to shake and fall off the shelves,” said Ms. Tatarin, 42. She ran to her nearby home, where her three children were sheltering.

“There was a lot of fog and it was all just black,” she said. “My 7-year-old daughter was shaking and vomiting for most of the night,” she added, as tears welled in her eyes. The roof of the store had cracked and she was worried that it could cave in.

By early Sunday, most of the fires in Lviv had been extinguished. The local authorities said the missiles had been fired from Sevastopol, a port on the Crimean peninsula, which Russia annexed in 2014.

The attacks on Saturday evening came as President Biden delivered a fiery speech in Warsaw, castigating Russia for its invasion. Lviv is about 35 miles from Poland.

“I think with these strikes the aggressor wants to say hello to President Biden,” Lviv’s mayor, Andriy Sadoviy, said on Saturday night.

An independent Russian website calculated that on Saturday Russian forces had sent a record 52 missiles from the occupied Black Sea port of Sevastopol, and at least 18 from Belarusian territory. The website, The Insider, found that of the 70 rockets, at least eight landed, meaning that Ukraine had also repelled a significant amount. Those figures could not be independently verified.

Russia’s Defense Ministry said on Sunday that its military had struck 67 “military objects” in Ukraine in the past 24 hours. It said that it had also destroyed a military installation in Lviv that helped upgrade and modernize missile systems, radar stations and electronic warfare equipment. Ukrainian authorities did not confirm this and it could not be independently verified.

Some people in Lviv said a tank repair factory had been hit in Saturday’s strike. The uniformed men guarding the site would not provide any information on Sunday afternoon. In a small shop nearby, a man in fatigues was overheard telling a shopkeeper about how he and his comrades saw the missiles flying in the air and hid under the tanks inside the facility.

Since the war began in late February, hundreds of thousands of Ukrainians have fled west to Lviv and beyond, trying to escape the worst of the fighting, which was concentrated in the east.

Alyona Puzanova arrived in Lviv on March 11 after two harrowing weeks in Bucha, a suburb of Kyiv, the capital, where there was intense fighting with Russians.

“Yesterday when they hit Lviv, the place I felt safe, I started to worry that it is going to be a new Bucha,” said Ms. Puzanova, 35, as tears streamed down her face. “I can’t believe this is happening.”

Despite her fears, Ms. Puzanova said she wanted to remain in Lviv and volunteer, instead of accompanying her mother to a village a few miles away from the city center that they hope will be safer.

“I want to help here, there is so much to do,” said Ms. Puzanova, who previously worked as a waitress and restaurant manager.

Before Saturday, many people ignored air raid sirens in Lviv. They did not seek shelter, and could be seen strolling about Rynok Square, a UNESCO world heritage site and the city’s ancient heart, unflinchingly raising their coffee cups.

But at the Dovzhenka Center, a former movie theater now hosting people who have been displaced, the families staying there take the sirens seriously. On Saturday, everyone piled behind the stage when the sirens blared, Julia Muzhik, a volunteer at the bomb shelter, said.

Violetta Kalashnikova said after being in Kharkiv, where she left behind two apartments and her beauty salon, the sound of every plane made her flinch.

But she was grateful to be far from that city, where bombs are falling indiscriminately, and which is only 30 miles from the Russian border.

“In Lviv,” she said, “At least you are far enough away from where the missiles are being fired, whether it is the Black Sea or Belarus, that you have time for the system to detect the missiles and 15 or 20 minutes to hide.”

Back near the fuel storage facility, Ms. Kuleba said that the soil in her yard, where she had planted vegetables, was covered in oil. She said she hoped that this would be the last missile strike and that the oil would be cleaned away soon.

Ms. Tatarin, the shop owner, was inconsolable. She showed a video of her daughter, asking Russian troops not to attack children. The young girl held a heart-shaped piece of paper that she had colored in with yellow and blue, the colors of the flag of Ukraine.

Ms. Tatarin said her pro-Russian mother-in-law, who lives in Crimea, from where the missiles were reportedly fired, now sees her son as a “traitor” and believes he was “brainwashed” by his wife.

“We are totally alone now, my husband and I,” she said. “And each air raid siren stops my breath.”

Anna Ivanova contributed reporting from Lviv.

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The New York Times

Scenes from Ukraine as the war enters its second month.

Firefighters worked Sunday at an oil terminal on the outskirts of Lviv in western Ukraine that was hit in an overnight barrage of missiles. The mayor of Lviv, Andriy Sadoviy, said he thought the strikes signaled that “the aggressor wants to say hello to President Biden who is in Poland.”

Mr. Biden had met with Ukrainian refugees in Poland on Saturday before giving a speech in Warsaw.

A day earlier, Dima Neron, 19, lay in a Kyiv hospital. He lost three fingers on his left hand and suffered multiple fractures to his left leg when a bomb exploded not far from where he was charging his phone on his family’s farm in the Chernihiv region.

On the northern outskirts of Kyiv, a Ukrainian soldier walked near the remnants of a Russian tank at a frontline position on March 25.

For the past four weeks, photographers with The New York Times and other news organizations throughout Ukraine have chronicled the invasion.

Andrew E. Kramer

Zelensky, whose career started in show business, pressed Hollywood for an appearance at the Oscars.

KYIV, Ukraine — He has spoken with two movie stars by video call from the bombarded and encircled city of Kyiv.

His aides lobbied the Academy of Motion Picture Arts and Sciences for an Oscar night show of support. He rereleased his own television show on Netflix in the middle of the war.

President Volodymyr Zelensky, the actor turned wartime leader of Ukraine, has dedicated most of his public appearances to appeals to Western nations for lethal weaponry to fight the Russians: tanks, jets and missiles.

But Mr. Zelensky, who before he became president had starred in romantic comedies and performed stand-up routines, has also pressed for celebrities and artists to speak up for his country, in what aides say is a worthwhile effort to solidify Ukraine’s global soft power advantage over Russia.

“We live in the modern world, and we know that opinion makers and celebrities are important,” said Ekaterine Zguladze, a former deputy minister of interior now involved in the Ukrainian government’s effort to win support from artists, musicians and celebrities. “Not only politicians shape the world.”

Ms. Zguladze added: “Right now, there exists genuine solidarity around the world for Ukraine. And this solidarity is not because of the heartbreaking images of destroyed cities and human tragedy, but because of the values we all share.”

But Ukraine’s appeal to the academy, the organization that awards the Oscars, encountered drama of its own.

Before the show, organizers said the war would be noted and the human toll honored, but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky, said Brian Keith Etheridge, a sitcom writer based in Los Angeles. He helped coordinate the Ukrainian government’s outreach to the academy, with help from Mila Kunis, an actress of Ukrainian origin, and her husband, Ashton Kutcher.

“The concern that we were told is, they don’t want to overly politicize the show,” Mr. Etheridge said. “If Zelensky just says ‘thank you’ it will remind people, and it could raise millions of dollars. It’s such a giant platform just to have his face show up.”

Sean Penn, who had been filming a documentary in Ukraine when the war broke out, called for a boycott of the Oscars if Mr. Zelensky is not permitted to appear by video and vowed to smelt his own awards if the academy snubs the Ukrainian leader. The award statues are made of gold-plated bronze.

If the Oscar producers did not allow an appearance for “the leadership in Ukraine, who are taking bullets and bombs for us, along with the Ukrainian children that they are trying to protect, then I think every single one of those people, and every bit of that decision, will have been the most obscene moment in all of Hollywood history,” Mr. Penn told CNN in an interview.

Speaking at a news conference on Thursday, the producers said they intended to commemorate the war’s toll but did not commit to a video appearance by Mr. Zelensky.

“We’re going to be very thoughtful about how we acknowledge where we are in the world,” Will Packer, a producer of the Oscar ceremony, said Thursday at a news conference.

The comedic actress Wanda Sykes, one of the ceremony’s co-hosts, noted of Mr. Zelensky, “Isn’t he busy right now?”

Mr. Zelensky did not appear on the show. Ms. Kunis did speak about the war when she appeared on the telecast to introduce a Reba McEntire performance of her song from Ms. Kunis’s movie “Four Good Days.”

Before turning the show over to Ms. McEntire, Ms. Kunis said, “recent global events have left many of us feeling gutted.”

“Yet when you witness the strength and dignity of those facing such devastation, it’s impossible to not be moved by their resilience,” Ms. Kunis continued. “One cannot help but be in awe of those who find strength to keep fighting through unimaginable darkness.”

The show also displayed three screens of gold text on black backgrounds after Ms. McEntire’s performance, calling on viewers to donate to the humanitarian effort.

“While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services,” the message read. “Resources are scarce, and we — collectively and as a global community — can do more.”

While Mr. Zelensky’s aides had pressed for support during the show in whatever form it takes, seeking any avenue to win public backing in the West, the value of celebrity support in a shooting war is not universally acknowledged in Ukraine.

“Ultimately, it’s important what is happening on the ground,” Oleksandr Danylyuk, a former secretary of Ukraine’s National Security and Defense Council, said. “Everybody is doing what they can. I don’t know if one more speech of Zelensky will make a difference. But it’s good those who initiate it want to do it. Everybody wants to help in any way possible.”

But Mr. Danylyuk said that “in the end, you need results,” like supplies of fighter jets, tanks or missiles for the Ukrainian Army.

Mr. Zelensky has pressed on all fronts to convey to a broad audience, and particularly to countries that are providing weaponry, the moral imperative of supporting Ukraine in the war.

“In general, Zelensky is really following the news from Hollywood and looking for opportunities for support,” Serhiy Leshchenko, an adviser to the president’s chief of staff, said in an interview.

The push for backing for Ukraine during the Oscars began a week ago, after Mr. Zelensky spoke on a video call from Kyiv with Mr. Kutcher and Ms. Kunis, to thank the couple for raising $35 million for Ukrainian refugees and humanitarian aid in a GoFundMe campaign, Mr. Leshchenko said.

Ms. Kunis most recently starred in “Breaking News in Yuba County” and has a planned movie release by Netflix, “Luckiest Girl Alive.”

“Ukrainians are proud and brave people who deserve our help in their time of need,” she wrote in the fund-raising appeal. “This unjust attack on Ukraine and humanity at large is devastating and the Ukrainian people need our support.”

After the video call, Mr. Zelensky’s aides sought a last-minute slot at the Oscar ceremony.

Mr. Zelensky has always had a keen sense of image and storytelling in politics. Earlier this month, he said he was aware that his repeated televised appeals for resistance, and continued presence in the beleaguered capital, had turned him into a symbol of bravery in many countries.

The Oscars are also a natural fit for an appeal by his government for humanitarian assistance, as many of his top aides are also movie industry veterans.

The chief of the presidential administration, Andriy Yermak, was a media lawyer and movie producer. The head of the domestic intelligence agency, Ivan Bakanov, had been the director of the Kvartal 95 studio. A chief presidential adviser, Serhiy Shefir, was a screenwriter and producer whose major credits included a hit romantic comedy film, “Eight First Dates,” and a television series, “The In-laws.”

Before becoming president of Ukraine, Mr. Zelensky played a president in his own television series, “Servant of the People,” which was rereleased on Netflix this month. The character, a teacher, is propelled to the presidency after he goes on a tirade against corruption, which is filmed by his students in a video that goes viral.

Maria Varenikova contributed reporting from Kyiv, and Matt Stevens from New York.

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Jesus Jiménez

The U.N. says 1,119 civilians have been killed in Ukraine since the war began.

More than 1,100 civilians have been killed since the war began in Ukraine, the United Nations High Commissioner for human rights said in a report on Sunday.

The 1,119 civilians confirmed dead include 99 children, according to the report. Another 1,790 civilians have been injured, including 126 children, the U.N. said.

The report noted that the U.N. believes the actual figures of deaths and injuries are “considerably higher,” but that ongoing fighting has delayed receipt of some information and that other reports are still being confirmed. (For that reason the casualty toll does not include the besieged city of Mariupol.) The U.N. noted a report from Ukraine’s prosecutor general’s office that said 139 children have been killed and at least 205 have been injured.

Most of the deaths and injuries were caused by the use of explosive weapons that can impact a wide area, such as shelling from heavy artillery, missiles and airstrikes, according to the report.

In an address on Saturday, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said Russian forces were deliberately killing civilians and targeting residential areas, shelters, educational facilities and churches.

“Russian troops receive just such orders: to destroy everything,” Mr. Zelensky said in a translation of his remarks shared by his office. “No one will forgive them. There will be responsibility.”

Russia has denied its military has purposely targeted civilians.

An estimated $63 billion in Ukrainian infrastructure has been damaged or destroyed as of March 24, Ukraine’s Parliament said in a Twitter post on Sunday. The losses include more than 4,400 residential buildings, 138 health care facilities, eight civilian airports and 378 education institutions. The cost was calculated by the Kyiv School of Economics.

Valeurs Actuelles

À la veille du Trocadéro, les militants d’Éric Zemmour entre doutes et espoirs

Eric Zemmour fin février, était à nouveau très haut dans les sondages atteignant, dans le baromètre quotidien OpinionWay – Kéa Partners pour «Les Echos»et Radio classique, les 15% des intentions de votes. Une nette hausse, qui le plaçait à égalité avec Marine le Pen et Valérie Pécresse. Puis le drame, le début du conflit en Ukraine, affaibli le candidat, accusé de bienveillance à l‘égard de Vladimir Poutine. S’en suit une réelle difficulté à sortir des polémiques, notamment concernant l’accueil des réfugiés ukrainiens.

Sans surprise pour Bruno Jeanbart, vice-président d’Opinionway pour Les Echos, qui analyse: « Eric Zemmour était plus exposé que Marine Le Pen car son électorat est plus âgé, et constitué de plus de classes moyennes ou aisées. » Et le même, d’ajouter: « Le fait que ce candidat soit complètement neuf en politique est également devenu handicapant alors que c’était jusque-là un point positif ».

Pour enrayer la chute, le candidat de « Reconquête! » a finalement abattu deux cartes maîtresses : d’une par le ralliement de Marion Maréchal, figure phare de la droite conservatrice française, et d’une autre l’annonce d’un ministère de la remigration. Mais la guerre en Ukraine – encore elle – aura capté l’essentiel des projecteurs médiatiques, si bien que le ralliement de l’ex-député RN, est finalement passé sous les radars. D’autant plus que sa tante, Marine Le Pen, creusant l’écart sondagier, avec 21% des intentions de vote, a joué à fond la carte du « vote utile » de la droite, face à Macron. « Mais ce n’est pas définitif, les français commencent simplement à rentrer dans l’élection (…) d’autant qu’il y a beaucoup plus de variations qu’en 2017 » confie le vice-président d’Opinionway aux Echos.

En apparence, face aux caméras, le candidat de « Reconquête! » garde la face. Pas question de baisser les bras si près du premier tour, qu’il compte toujours franchir en seconde position derrière Macron, à grand renfort de mobilisation militante, d’audiences records et de déclarations fracassantes, dont le meeting du Trocadéro de ce dimanche devrait être le point d’orgue. Trop tard ?

Un doute se fait sentir

Dans le cœur de certains militants de la première heure un doute commence à se faire sentir, à l’image d’Hervé, militant de 20 ans qui pour sa première élection à rejoint Génération Zemmour dès le début, en avril 2021. Il note une baisse de la dynamique, « qui me fait plus que douter et me fait peur que le candidat ne puisse plus envisager le second tour […] de vieilles images de Zemmour sont revenues sur le devant de la scène. ». Pas question néanmoins de changer de candidat au dernier moment, « même si les sondages le mettaient à moins de 5% » , son admiration pour « le Z » reste la même. Hervé déplore tout de même une certaine déception vis-à-vis d’Éric Zemmour, « non pas par des prises de décisions mais de mauvais coup de com dans l’apparence et la forme plus que dans le fond ».

Même fidélité malgré le doute qui s’installe, du côté de Victoire, militante de 25 ans, chez Génération Zemmour depuis 4 mois. « Jamais je ne voterai pour quelqu’un d’autre, explique-t-elle, le vote au premier tour reste un vote de conviction ». Mais, à l’évocation de la perte de dynamique, la même répond: « je doute, j’ai beaucoup de mal à accepter que les gens ne se rendent pas compte de la gravité de la situation en France. [ …] Le covid puis l’Ukraine nous volent l’élection, je l’ai remarqué avec l’invisibilisation du ralliement de Marion à cause de l’actualité. Certain finissent par parler du besoin d’un vote utile, c’est là, ma plus grande crainte. » Et de conclure: « j’ai envie de continuer à y croire mais ça sera plus difficile que prévu. »

les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau.

Dorian, militant à Paris depuis octobre 2021, fait quant à lui part de sa méfiance vis à vis des sondages, et son espoir quant à l’existence d’un « vote caché »: « les gens voient les sondages comme une boussole. Mais le vote pour Zemmour est plus que difficile à deviner, il y a un manque de données car le phénomène est nouveau. » Et le militant de rappeler que les instituts de sondages sont des entreprises qui répondent à une demande, souvent émanant des médias, eux-mêmes majoritairement hostiles à Eric Zemmour. Les sondages agiraient donc comme une sorte de « prophétie auto-réalisatrice », assure le mitant, néanmoins conscient de la baisse de moral de certain de ses amis. Mais, précise-t-il, « le moral des troupes commence à revenir depuis le show spectaculaire de Zemmour au Débat des Valeurs », ainsi qu’avec le ralliement de la « brillante » Marion Maréchal.

Et puis il y a ce meeting du Trocadéro, qui de la bouche de plusieurs militants pourrait permettre de relancer la dynamique Zemmour. Comme une ultime chance de remonter la pente descendante, avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Le Figaro

Tsunami, canicule, séisme : pourquoi les femmes survivent moins aux catastrophes naturelles

Tiphaine Honnet

Dans la nouvelle et quatrième saison du podcast Injustices, la journaliste Lucile Torregrossa nous explique comment un tsunami, une canicule ou une sécheresse, exacerbent les inégalités de genre et tuent à grande échelle les femmes.

Inondations, fortes vagues de chaleur, sécheresses… La question du réchauffement climatique n'est plus à ignorer. Certains impacts sont d'ailleurs irréversibles, déplorait le Giec dans un rapport publié fin février. Ce qu'on le sait moins en revanche, c'est que ces catastrophes naturelles touchent davantage les femmes. D'après le rapport des Nations unies Gender and Disaster Risk Reduction, elles ont 14 fois plus de risques de mourir face à un événement climatique extrême que les hommes. Comment est-ce possible ? La journaliste Lucile Torregrossa creuse le pourquoi du comment dans «Un jour la Terre s'ouvre», la quatrième saison du podcast Injustices, produit par Louie Media.

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Des freins à la survie

Dévoilé mercredi 23 mars, le premier épisode de la série revient sur le tsunami de 2004, qui a frappé 14 pays de l'Océan Indien. En faisant l'état des lieux des victimes, le constat est alarmant : environ 60% des victimes sont des femmes. Un tsunami peut-il être sexiste ?, s'interroge la journaliste. En s'intéressant aux récits des enfants survivants et collectés des années plus tard par les chercheuses Maila Rahiem et Robin Ersing, Lucile Torregrossa, balaye cette hypothèse et montre combien les facteurs socioculturels pèsent dans la balance.

Par exemple, en imposant une tenue restrictive ou en assignant à domicile une femme, certains préceptes religieux contraignent le comportement de survie féminin. «Certaines ont refusé de monter dans les canots de sauvetage car leur vêtement était déchiré et qu'elles se souciaient plus de leur fierté et de leur honte plutôt que de leur sécurité», rapporte au micro Maila Rahiem. L'éducation genrée limite aussi la prise de risque. Les femmes ont moins tendance à savoir grimper aux arbres ou à savoir nager, souligne le podcast. Des capacités pourtant cruciales pour espérer résister face une vague de 30 m.

En vidéo, inégalités hommes-femmes en France : que disent les chiffres

Les effets indirects du patriarcat

Ces dommages collatéraux sont loin d'être isolés. La journaliste Lucile Torregrossa nous le démontre dans un second épisode consacré à la canicule de 2003 en France. Cette vague de chaleur a emporté la vie de 64,7% des femmes de plus de 75 ans. Ces dernières ne sont pas plus affectées que les hommes par les violents coups de chaleur, mais après 65 ans, leurs conditions de vie se précarisent davantage que celles des hommes, alors que, paradoxalement, elles continuent de prendre plus soin des autres, notamment du conjoint et des enfants.

«Quand les catastrophes frappent, elles révèlent et exacerbent les inégalités, résume Lucile Torregrossa. L'assignation à la sphère domestique, aux soins des enfants… Ce sont des normes sociales qui rendent les femmes plus vulnérables».

Comment réparer ?

L'enquête ne s'arrête pas à ce dramatique constat. Les trois prochains épisodes, à paraître prochainement, braquent le projecteur sur le sort tragique des survivantes de ces catastrophes naturelles, au Malawi ou au Mozambique, et sur le combat inaudible de celles en première ligne de la lutte pour la protection de l'environnement. Enfin, dans le dernier volet, des solutions sont abordées pour permettre de réinventer un lien plus sain entre femmes et climats.

Le tout forme un décryptage habile d'une thématique assez complexe. De quoi éveiller et réveiller un peu plus les consciences des auditeurs à la préservation de notre planète. Et pourquoi pas inviter aussi à passer à l'action. Cette saison a d'ailleurs été réalisée avec le soutien de la Fondation L'Oréal, qui accompagne, entre autres, les femmes porteuses de projets répondant à l'urgence climatique.

«Un jour la Terre s'ouvre», saison 4 d'Injustices, présenté par Lucile Torregrossa et produit par Louie Media. Une série diffusée sur louiemedia.com et sur toutes les plateformes et applications de podcasts.

«Le candidat ou la candidate politique doit inscrire son récit personnel dans le récit national»

Leçon de campagne 2/4.- Dans la course à la présidentielle, tous les moyens sont bons pour convaincre. Chaque semaine, un expert décortique un incontournable de la stratégie politique. Ici, Jean Viard analyse l'art de cultiver ses racines.

«L'île de l'orgie» de Jeffrey Epstein est à vendre pour 125 millions de dollars

Également baptisé «île de la pédophilie», Little Saint James fut, entre 2001 et 2019, le refuge idéal pour le trafic sexuel de mineures du magnat américain.

L'Humanité

Le cerveau augmenté, mythe ou réalité ?

Agoras

La 24e édition de la Semaine du cerveau, qui s’est déroulée en France jusqu’au 20 mars, donne l’occasion de questionner l’intelligence artificielle, de repenser les rapports de cet organe central au corps, à la société et à l’environnement. Regards croisés entre un philosophe, un psychiatre et un neuropsychologue.

Anna Musso

L’imaginaire des technosciences dans la Silicon Valley peut-il aider et même suffire à comprendre le vivant ? L’humain pense-t-il uniquement avec son cerveau ou avec tout son corps ?

Tristan Desiles Cette approche peut aider et aide déjà d’ailleurs à explorer notre fonctionnement cérébral, mais je doute qu’elle soit suffisante étant donné la complexité du cerveau. Pour savoir si l’homme pense avec son cerveau ou avec son corps, il serait bon de définir ce que l’on entend par la pensée. En sachant que tout notre corps est déjà présent dans notre cerveau, par la sensorialité ou encore la motricité. Le concept de pensée me semble personnellement intimement lié au cerveau.

Serge Tisseron Le rôle de ce qu’on appelle l’embodiment, c’est-à-dire la pensée incarnée dans un corps, est de plus en plus pris en compte aujourd’hui. La pensée de l’homme n’est pas une sorte de réalité qui flotte au-dessus de son corps, sans connexion avec lui, mais elle est au contraire étroitement dépendante de ses informations sensorielles, venant de l’extérieur et de l’intérieur de lui. Mais la question de l’intelligence artificielle (IA) ne concerne pas seulement le fait de lui donner une expérience sensible du monde. C’est de façon plus générale la question des données qui l’alimentent. L’IA est toujours inséparable de sa place dans une chaîne qui commence par les données qui lui sont fournies (les big data), qui continue avec son programme – les fameux algorithmes –, puis passe par son action sur le monde, et se termine par l’utilisateur qui peut accepter ou refuser cette action. Il ne suffit pas qu’une machine soit capable d’accomplir un travail ou de prendre des décisions à notre place pour que cela nous enchante. Il existe deux représentations extrêmes de la relation entre un humain et un robot qui font obstacle à leur cohabitation. La première voit l’homme comme asservi au programme de la machine : l’intelligence artificielle concevrait, l’homme exécuterait. La seconde se situe exactement à l’opposé : l’être humain concevrait et la machine réaliserait. Ces deux imaginaires sont des obstacles importants à leur introduction. Le plus dramatique serait qu’aucun des neuroscientifiques ne pose comme préalable un grand débat citoyen sur ces questions qui engagent pourtant notre avenir à tous. Quels robots voulons-nous et, plus encore, quels robots ne voulons-nous pas ?

Jean-Michel Besnier La préoccupation des technosciences est moins de comprendre que de maîtriser. Décrypter le génome pour le manipuler et augmenter les performances cognitives et sensorimotrices, agir sur les télomères (les extrémités de nos chromosomes – NDLR) pour limiter les effets du vieillissement, modéliser le fonctionnement du cerveau pour le dupliquer et le transférer : c’est bien plus important pour elles que de comprendre comment nous faisons société grâce au langage et aux symboles constitutifs des cultures. On sait bien que l’humain pense avec l’ensemble de son corps – ce qui peut vouloir dire que la sensibilité lui est essentielle pour être intelligent. Mais on peut aussi réduire cela à l’idée que les organismes sont des machines à capter et émettre des informations – ce qui nous apparente aux machines pensantes fonctionnant au deep learning. Il est bien difficile de sauver la cause d’une représentation humaniste de l’humain quand on se situe depuis le pragmatisme des technosciences.

Peut-on isoler le cerveau et le traiter comme une machine ou un ordinateur qui échange et traite des informations et impulse des comportements ? N’est-ce pas la vision de la cybernétique ?

Serge Tisseron Le développement de l’IA est porté par deux projets ou, si on préfère, deux désirs. Le premier est de créer un « résolveur de problèmes universel » capable de rivaliser avec la polyvalence de l’intelligence humaine. C’est le projet avancé en 1956 par John McCarthy à la conférence de Dartmouth (atelier scientifique considéré comme l’acte de naissance de l’intelligence artificielle en tant que domaine de recherche autonome – NDLR). Le second est de créer une machine capable de se faire passer pour un humain. C’est le projet d’Alan Turing : une intelligence artificielle se reconnaîtrait par le fait qu’un interlocuteur interagissant avec elle, sans la voir, pense avoir affaire à un humain. Le second de ces projets est accessible dans un avenir proche, mais le premier est hors de portée.

Tristan Desiles Si on veut faire la comparaison entre l’humain et l’ordinateur, notre cerveau serait plutôt comme le processeur de la machine. Seul il n’est pas vraiment utile ; il est nécessaire de le relier à d’autres éléments pour avoir un ensemble fonctionnel. Notre cerveau en effet reçoit, traite et émet des informations qui se manifestent sous la forme de pensées, de comportements, de langage ou d’autres modalités. Cependant, la ressemblance s’arrête selon moi ici. Notre fonctionnement à nous, humains, est éminemment plus complexe. Par exemple, notre façon de traiter les informations va être dépendante de nombreux facteurs, là où les machines traitent généralement une même donnée de la même façon. On peut illustrer cela avec les impacts de la culture, de l’âge, de la vie personnelle, des stimulations passées… La plasticité de notre cerveau implique des connexions différentes chez chaque individu, alors que les ordinateurs sont tous les mêmes à la sortie de l’usine. La cybernétique utilise la comparaison avec la robotique comme postulat de base d’une étude des systèmes complexes comme le nôtre. C’est une science qui cherche à nous comprendre par le biais des machines avec lesquelles nous partageons certaines caractéristiques mais pas toutes…

Jean-Michel Besnier La vision cybernétique a cru pouvoir penser le cerveau comme un ordinateur capable d’émettre des messages et de rétroagir en fonction des réponses qu’il reçoit. Elle a cédé à un dualisme digne de Descartes et a même imaginé qu’on puisse séparer le corps et l’esprit. Mais les neurosciences lui ont rappelé qu’un cerveau coupé d’un environnement qui lui impose de se modifier sans cesse était indispensable à sa survie. Un cerveau plongé dans un bocal de formol est condamné à mourir… Tant pis pour l’approche technicienne du problème. C’est la phénoménologie qui dit le plus vrai du cerveau. Le biologiste Francisco Varela avait raison…

Le rêve des neuroscientifiques, est-ce l’homme-machine et le projet de dupliquer le cerveau-ordinateur, ou un cerveau-machine comme l’imaginent Elon Musk ou Google. Est-ce possible, et est-ce même souhaitable ?

Tristan Desiles Elon Musk ou Google sont avant tout des entrepreneurs. Les neuroscientifiques n’ont, à mon sens, pas les mêmes rêves. Les scientifiques ont principalement comme but la compréhension, le savoir, ce qui est loin d’être terminé en ce qui concerne les neurosciences. Dans les concepts d’homme-machine, de cerveau-ordinateur… on semble laisser de côté une des caractéristiques humaines principales, à savoir les émotions. Cependant, c’est un champ d’études très important dans les neurosciences. Je doute donc que ce soit le souhait de ces personnes. La création d’un homme-machine n’est actuellement pas possible car nous n’avons tout simplement pas toutes les connaissances sur l’humain. Nous sommes pour l’instant en mesure d’imiter certaines actions comme le mouvement, la parole, certains aspects de la perception, mais on est loin d’un être humain. Est-ce souhaitable ? Sur un plan personnel, je vous répondrai que non. Nous sommes déjà bien assez sur Terre et puis… nous connaissons déjà la recette pour fabriquer des vrais humains. Si le but est de fabriquer des robots pour des tâches spécifiques, pas besoin de recréer des humains a priori.

Serge Tisseron Lorsque ces machines diront « je » en simulant des émotions, trois risques nous guetteront : oublier qu’elles sont connectées en permanence à leurs programmeurs ; les croire capables d’émotions alors qu’elles ne feront que les simuler ; et même préférer leur compagnie à celle des humains. Déjà, les voix données aux chatbots (programmes informatiques qui simulent et traitent une conversation humaine – NDLR) suivent les stéréotypes sociaux, avec le risque de les renforcer. Et une fois que nous serons en confiance avec ces machines, nous deviendrons extrêmement vulnérables à leurs suggestions. Il est urgent de créer un cadre éthique clair et précis.

Jean-Michel Besnier Je ne sais si les neuroscientifiques rêvent. Ils peuvent imaginer résoudre des pathologies (comme la maladie de Parkinson) avec de la stimulation neuronale profonde, être capables de lire dans la pensée, vouloir augmenter la mémoire ou modifier l’humeur en agissant sur les neurotransmetteurs… mais ils sont souvent réalistes. Le projet du Human Brain, à Lausanne, de dupliquer un cerveau ne les mobilise plus beaucoup et le Mind uploaping (téléchargement d’un cerveau) ne les mobilise guère plus. Reste que Stanislas Dehaene (neuroscientifique, professeur au Collège de France – NDLR) travaille encore à réaliser une conscience artificielle…

Quel peut être l’apport de la psychanalyse, des sciences humaines et sociales et de l’art pour compléter ou corriger ces approches des neurosciences ?

Jean-Michel Besnier Les sciences humaines et sociales (SHS) ont leur rôle à jouer : elles savent l’importance de la dimension symbolique de l’humain. Elles savent que l’humain est compliqué et elles ne cèdent pas à la tentation de le réduire à des dispositifs techniques. Elles n’ont pas une conception rudimentaire de la conscience et savent relativiser les prétentions à l’artificialiser. Elles cherchent au mieux à rendre compatibles les données objectives (par exemple, celles de la neuro-imagerie) avec les ressentis phénoménologiques (par exemple, la conscience réflexive ou l’expérience de la douleur). Mais, pour être capable d’interagir et de réguler les ambitions des neurosciences, il faut aller un peu à la paillasse, et les théoriciens des SHS sont trop rares à s’y engager…

Serge Tisseron Là où les concepteurs d’intelligence artificielle pensent les choses en termes de performances des machines, les sciences humaines les pensent en termes de relations entre les humains et les machines. Elles se préoccupent des conditions pour que les hommes et les machines puissent collaborer. C’est notamment l’objectif de la cyberpsychologie, ou psychologie de l’homme en interrelation avec ses technologies. Elle étudie la façon dont les outils utilisés par l’Homme le transforment et peuvent être mises au service de son asservissement ou au contraire de son épanouissement. C’est l’angle mort des recherches des ingénieurs.

Tristan Desiles Les sciences humaines travaillent de concert avec les neurosciences, encore une fois dans le but de mieux nous comprendre. Chacun apporte sa pierre à l’édifice à travers le prisme de sa spécialité. C’est évidemment nécessaire, compte tenu de la complexité de notre fonctionnement. L’art est souvent là pour nous rappeler notre potentiel créatif et émotionnel, ce qui est également une différence majeure par rapport aux machines. Il est également là pour observer les avancées de la science, parfois en les critiquant, parfois en les soulignant, mais l’art permet toujours de proposer une vision alternative aux changements de notre monde.

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France24 - Monde

VIH : des injections au lieu du comprimé quotidien, "une révolution" pour certains patients

Publié le : 25/03/2022 - 18:55Modifié le : 25/03/2022 - 18:59

Cyrielle CABOT

Depuis fin décembre 2021, les patients atteints du VIH qui le souhaitent peuvent, s'ils remplissent certaines conditions, remplacer leur comprimé quotidien par des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "Une révolution", "une vraie charge en moins", témoignent auprès de France 24 certains qui ont déjà abandonné leur boîte de cachets.

Chaque jour, pendant un an, à 12h30 tapantes, le téléphone de Mathieu* sonnait, marquant l'heure de prendre son comprimé quotidien. Mais depuis le 11 février, son alarme ne retentit plus au moment du déjeuner. Ce franco-algérien de 45 ans, testé positif au VIH en juin 2020, fait partie des premiers patients à avoir remplacé son médicament quotidien par un nouveau traitement disponible en France : des injections intramusculaires à effectuer tous les deux mois. "C'est génial ! Aujourd'hui, c'est un vrai soulagement… ça n'a pas de prix", témoigne-t-il auprès de France 24. 

Ce traitement est remboursé en France depuis décembre 2021, après deux ans d'essais cliniques. Concrètement, il s'agit de la combinaison de deux antirétroviraux, le cabotégravir et la rilpivirine. Comme tous les virus, le VIH mute et peut ainsi développer des résistances à certains médicaments. Pour contrer cela, les médecins le traitent avec des trithérapies ou des bithérapies, c'est-à-dire qu'ils mélangent des antirétroviraux de façon à mieux contrôler les réplications du virus. 

Avec ce traitement injectable, la méthode ne change pas. Sauf qu'au lieu de prendre quotidiennement des comprimés, les patients peuvent se rendre tous les deux mois à l'hôpital et recevoir une double injection. "Les essais cliniques ont montré que les deux traitements sont tout aussi efficaces, c'est uniquement la forme qui change", insiste auprès de France 24, Bruno Spire, directeur de recherche à l'Inserm [institut national de la santé et de la recherche médicale] et président d'honneur de l'association Aides. 

"Plus il y a de traitements, mieux c'est", salue-t-il. "Il  ne conviendra pas à tous les patients, mais cela peut simplifier la vie pour d'autres. Et c'est tout l'intérêt : permettre à chacun de trouver quelque chose qui lui convient."

Cacher sa séropositivité 

Mathieu, lui, a sauté sur l'occasion dès que cela a été possible. "J'ai entendu parler du traitement par injection dès juin 2021. J'ai tout de suite été partant", témoigne-t-il. "Malheureusement, la mise en place a été ralentie par la pandémie de Covid-19 et je n'ai pu commencer que le 11 février." 

Sa principale motivation pour en finir avec les comprimés : pouvoir rester plus facilement discret sur sa séropositivité. Dans son entourage, seule sa sœur et ses plus proches amis sont au courant de sa situation. "Les premiers mois, j'avais beaucoup de mal à en parler, j'avais honte. Et j'ai toujours peur de faire face à la sérophobie et au manque de connaissances sur le sida", explique-t-il. 

Il se souvient ainsi, par exemple, de la gêne qu'il ressentait quand il devait prendre son médicament au milieu d'un déjeuner avec des collègues ou des amis. "Il fallait toujours que j'invente une histoire. Je racontais que je prenais des vitamines, parce que j'étais fatigué…", raconte-t-il. "Tout ça c'est terminé !" 

"Le sida reste quelque chose de stigmatisant. Pour certaines populations, notamment en situation de grande précarité ou migrante, le VIH est même quelque chose de très tabou", abonde par ailleurs à France 24 Victor Galarraga, militant de l'association Aides, qui travaille à l'accès aux soins pour tous. "Pour elles, le traitement par injection pourrait être une vraie révolution. Je connais certaines personnes qui doivent encore cacher leurs boîtes de médicaments…"

Une vingtaine de comprimés il y a vingt ans

Lionel, lui aussi, a décidé d'abandonner les cachets en faveur des injections. Âgé de 53 ans, il n'avait que 23 ans quand il a appris qu'il était séropositif. En trente ans, il a assisté à de nombreuses avancées thérapeutiques dans la lutte contre le sida. "Les dix premières années, je ne me suis pas soigné. Il n'existait quasiment pas de traitements et les rares protocoles étaient très lourds", se souvient-il, contacté par France 24. "Mais mon état a fini par se dégrader et je n'ai plus eu le choix." Les premières trithérapies ont vu le jour en 1996.

"Au début, je devais prendre une vingtaine de comprimés tous les jours à heures fixes. Ils me donnaient des effets secondaires, comme des diarrhées, des maux de tête, de la fatigue. C'était très contraignant", raconte-t-il. "Maintenant on me propose de faire de simples injections tous les deux mois, évidemment que je suis partant !"

"C'est vraiment révolutionnaire", insiste-t-il. "Sans compter qu'avec ça, on est tranquilles aussi pour voyager. Plus besoin de se balader avec ses médicaments, à risquer qu'on nous pose des questions désagréables…"

Tous les patients atteints du VIH ne sont cependant pas éligibles à ce nouveau traitement par injection. Il ne peut en effet n'être administré qu'à des personnes qui ont une charge virale stabilisée depuis au moins six mois. Il est aussi contre-indiqué chez des personnes qui ont déjà connu des résistances aux traitements ou des échecs thérapeutiques. 

"Et certains préféreront s'en tenir aux comprimés", relève Bruno Spire de l'Inserm. Dans une étude effectuée par son association auprès de 581 personnes, majoritairement des hommes (80 %) nés en France, 48 % des répondants se disent très intéressés et 30 % assez intéressés. "Les comprimés ont un côté rassurant. En le prenant tous les jours, on a l'impression de contrôler notre maladie", explique Mathieu. "J'ai d'ailleurs mis plusieurs semaines avant d'enlever l'alarme sur mon téléphone", avoue-t-il en riant.

Difficulté d'accès aux populations précaires

"Le traitement injectable présente un autre obstacle majeur : pour le moment, il faut nécessairement se rendre à l'hôpital pour en bénéficier", déplore de son côté Victor Galarraga. "Pour les personnes éloignées du système de santé, c'est déjà compliqué d'aller à la pharmacie et d'être suivies par un médecin, alors se rendre à l'hôpital…", poursuit-il. "C'est très dommage, parce que c'est finalement les publics qui en auraient certainement le plus besoin. Pour nous c'est un gain en confort, pour eux, cela pourrait être bien plus." 

Lui-même recevra ses premières injections d'ici une dizaine de jours. "Chaque jour, en prenant mon médicament, cela me ramène à ma maladie. Avec les injections, ce ne sera plus le cas", témoigne-t-il. 

Face à cette avancée thérapeutique, Victor, Mathieu et Lionel caressent tous le même espoir : que cela ne soit qu'une étape supplémentaire avant la mise en place de traitements très longue durée, voire de l'arrivée d'un vaccin. "Peut-être que bientôt on ne pourra prendre un comprimé que tous les six mois, ou avoir une injection tous les ans", espère Mathieu.

"Aujourd'hui, on vit très bien avec le VIH, notre espérance de vie est longue et avec les injections, notre quotidien est encore allégé", insiste Mathieu. "Le véritable obstacle qui persiste, et ce sur quoi il faut vraiment que les choses évoluent : c'est l'image que la population a de la séropositivité. C'est la chose la plus difficile à vivre, le regard des autres."

Bruno Spire à l'Inserm, quant à lui, rappelle que si les traitements progressent, il ne faut pas oublier l'importance du dépistage et de la protection, notamment via la Prep (prophylaxie pré-exposition), le traitement de prévention contre le VIH. En France, on estime à 180 000 le nombre de personnes actuellement infectées, dont près de 25 000 ne le savent pas. 

*Le prénom a été modifié

>> À (re)voir sur France24 : L'espoir d'un vaccin ARN contre le Sida

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Le Figaro

À Genève, le plus grand salon horloger du monde

Judikael Hirel

DÉCRYPTAGE - Alors qu’on croyait ce type d’événements dépassé par les évolutions numériques, la Suisse accueille mardi Watches & Wonders, la plus importante concentration d’exposants de montres jamais vue.

On avait enterré, sans doute un peu vite, le concept même de grand salon horloger. En 2018-2019, le plus connu et le plus ancien d’entre eux, Baselworld, incapable de prendre le virage d’une époque connectée, avait été délaissé par bon nombre des plus grands acteurs du secteur comme par la plupart des griffes de luxe. Certains des partants avaient alors rallié la manifestation concurrente, Watches & Wonders, nouveau nom du SIHH, Salon international de la haute horlogerie, à Genève. Las, la pandémie et le confinement avaient fini par entraîner une annulation générale de tout salon physique.

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Nous voici en avril 2022: le rendez-vous de Bâle, vieux de plus d’un siècle, a (définitivement?) fermé ses portes. Mais, contre toute attente, le salon traditionnel, avec ses stands et ses exposants, renaît de ses cendres. La nouvelle édition de Watches & Wonders se tient cette semaine au sein du complexe d’exposition Palexpo de Genève, du 30 mars au 5 avril. Plus qu’une renaissance, c’est un coup de maître que ce salon. Sans doute le plus grand de l’histoire horlogère avec pas moins de 38 marques. En effet, il accueille cette année non seulement les pépites du groupe Richemont (Cartier, Van Cleef & Arpels, IWC, Montblanc, Panerai, Baume & Mercier…), mais aussi 18 maisons indépendantes, et surtout le cœur des exposants historiques de Baselworld: Chanel, Chopard, Patek Philippe, Rolex, Tudor, ainsi que Hublot, Tag Heuer et Zenith du groupe LVMH. Et, last but not least, la manufacture japonaise Grand Seiko.

Finalement, à quoi sert encore un salon horloger de nos jours? D’abord à se retrouver, après des mois de relations virtuelles. «Une fois par an, peut-être même tous les deux ans, le salon Watches & Wonders va devenir un rendez-vous physique indispensable, pour que tous les acteurs de la branche puissent se rencontrer, d’autant qu’il s’agit de la plus grande concentration de marques horlogères haut de gamme que l’on ait jamais vue, confirme Karl-Friedrich Scheufele, coprésident de Chopard. Même si une partie du monde sera encore absente lors de cette édition, en particulier la Chine, nous sommes d’abord très heureux de retrouver un salon horloger. J’ai fait le calcul: au total, j’ai dû passer presque une année de ma vie à Baselworld! Et puis, les visioconférences sont certes pratiques, mais vous ne pouvez pas prendre une montre en main. Il manque le côté charnel de la chose.»

Les visioconférences sont certes pratiques, mais ne vous permettent pas de prendre une montre en main

Il y manque également la part de hasards et de découvertes inhérente à tout salon. «C’est comme en patinage artistique, il y a les figures imposées - les conférences et les présentations - et les figures libres, c’est-à-dire les rencontres que l’on fait au gré des allées, explique Stephan Ciejka, directeur de la rédaction de La Revue des montres. Je n’oublierai jamais que c’est au poignet de son créateur, dans une allée de salon, que j’ai remarqué par hasard une montre Richard Mille pour la première fois, bien avant l’annonce officielle du lancement de la marque.»

Au fond, les occasions de placer l’horlogerie sous les feux des projecteurs à l’échelle mondiale ne sont pas si nombreuses pour que quiconque veuille s’en priver. «Un salon ne se réduit pas à vendre des montres, rappelle Jean-Marc Pontroué, président de Panerai. D’ailleurs, toutes les nôtres sont déjà vendues. Nous n’avons pas besoin de cet événement pour prendre des commandes. Mais c’est le cadre idéal pour présenter toute notre histoire à nos partenaires et à nos distributeurs. Ils peuvent y voir les produits, les campagnes, les visuels, les discours… C’est un peu comme une Fashion Week réunissant tous les acteurs établis ou émergents dans un espace-temps. Une sorte de miracle où tout est prêt et en place cinq minutes avant que le show ne commence! Dans ce lieu unique de Genève, où sont également présentes des marques de mode telles que Chanel et Hermès, qui apportent une touche glamour, on pose un regard différent sur l’horlogerie.» Même son de cloche chez la marque indépendante Ulysse Nardin, membre de la Fondation de la haute horlogerie et exposant historique du SIHH. «L’utilité d’un tel événement est assez évidente pour nous qui travaillons essentiellement avec des détaillants. Ce moment nous donne l’opportunité de rencontrer les principaux et d’établir un contact direct avec les clients finaux, résume Patrick Pruniaux, son président. La mise en scène d’un salon est importante pour expliquer ce que nous voulons dire, revenir sur qui nous sommes.»

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Certes, certaines maisons manquent à l’appel, à commencer par celles du Swatch Group. De son côté, Breitling a fait le choix de prendre de la hauteur… en organisant sa présentation dans les airs, à bord d’un avion entre Zurich et Genève! D’autres encore préfèrent présenter leurs nouveautés au sein des suites feutrées des grands palaces genevois, à l’instar de Bulgari. «Nous sommes les premiers convaincus que les salons sont nécessaires, explique Jean-Christophe Babin, son président. Comme bon nombre de marques, nous avons beaucoup réduit notre réseau pour tisser de vrais partenariats avec des détaillants, tels que Chronopassion, qui croient véritablement aux montres Bulgari.» Cette année, le plus romain des horlogers présente ses nouveautés - dont son nouveau record du monde de finesse (lire ci-dessous) - au sein d’un hôtel en bordure de lac. «Rien ne dit qu’un jour, nous ne rejoindrons pas Watches & Wonders, poursuit le CEO. Pour nous, c’est en quelque sorte une année d’évaluation.»

4 nouveautés en avant-première

• Le fin du fin

La prestigieuse marque Bulgari a enchaîné les records du monde au gré de dix ans d’existence de sa collection Octo. La maison romaine profite de la Wonder Week genevoise pour présenter la huitième merveille des montres, la plus fine jamais créée. Épaisse de seulement 1,8 mm, l’Octo Finissimo Ultra est produite à 10 exemplaires et vendue à 440.000 euros. Au sein de cette création au boîtier octogonal de 40 mm, dont le fond est fait de platine, se trouve un mouvement maison constitué de 170 composants, entièrement réinventé pour l’occasion.

«Octo est la première et la seule icône horlogère du XXIe siècle, souligne Jean-Christophe Babin, président de la maison. Pour fêter ses dix ans, nous avons pratiquement fait un saut quantique en termes d’élégance et d’épaisseur. Nous avons remis en cause tous les principes de la chaîne mécanique horlogère afin de franchir ce pas.» Son imposant barillet à même de lui accorder 60 heures de réserve de marche est orné d’un QR Code lisible. «C’est aussi la première montre de la génération NFT et métavers, la porte d’entrée vers une œuvre d’art unique inspirée par cette pièce, dont on n’est propriétaire que si l’on en possède une.»

• Brillant!

Innovation toujours chez LVMH, La Fabrique du Temps-Louis Vuitton vient de lever le voile sur une nouvelle incarnation de la Spin Time. C’est en 2009 que deux horlogers de génie, Michel Navas et Enrico Barbasini, imaginent une montre à heures sautantes dont le principe s’inspire des tableaux d’affichage des vols des aéroports avec l’heure 3D et des cubes pivotants en lieu et place des index.

Cette fois, avec sa Tambour Spin Time Air Quantum (83.000 €), la manufacture ajoute une dimension ludique à sa complication, à travers une douzaine de minuscules LED électroluminescentes éclairant l’affichage de l’heure dans le noir. Tout cela est au service d’un calibre manufacture automatique maison en quasi-lévitation au cœur d’un imposant boîtier de 42,5 mm.

• Mystérieuse

Fondée en 2010 à Anvers, la marque Ressence dévoile, pour sa part, à Genève, sa nouvelle Type 8 (12.500 €), elle aussi en titane, ne pesant que 42 grammes. Son cadran convexe bleu tourne de façon à afficher en toute fluidité les heures et les minutes grâce à un système breveté. Ici, sans aucun texte ou chiffres, de simples marqueurs blancs en forme de bâtons affichent l’heure.

• Figaro-ci, Figaro-là

Une jeune marque française indépendante bouscule, elle aussi, les règles de l’affichage du temps qui passe. Chez Trilobe, exposant au Carré des horlogers, trois anneaux rotatifs remplacent les aiguilles: le plus grand pour les heures, le médian pour les minutes et le plus petit pour les secondes. Avec sa Folle Journée (21.500 €), la maison créée en 2018 par Volcy Bloch et Gautier Massonneau prend de la hauteur, «Cette troisième collection inspirée de la première, est spectaculaire. C’est un hommage aux Noces de Figaro, car Beaumarchais était aussi horloger!, précise Gautier Massonneau. Sur cette montre de 40,5 mm surmontée d’une bulle saphir bombée de 10,5 mm, la lecture de l’heure est très facile.»

Le défi technique aura été d’avoir recours au titane afin d’alléger ses anneaux excentrés et flottants.

Breguet, d’une simple pression

Ce double GMT à mémoire programmable dissimule sa technicité sous un cadran cartographique.

Omega et Swatch, une collaboration interstellaire

Les deux marques horlogères suisses de Swatch Group, aux antipodes en termes de prix, lancent une collection commune en biocéramique reprenant les attributs de la mythique Speedmaster «Moonwatch».

Le Monde

Oscars 2022 : Will Smith sacré meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct, Jane Campion meilleure réalisatrice, « CODA » meilleur film

L’acteur américain a giflé le comique Chris Rock, qui venait de faire une blague sur le crâne rasé de sa femme, l’actrice et chanteuse Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie. Jane Campion a remporté l’Oscar de la meilleure réalisatrice pour « The Power of the Dog ».

La cérémonie des Oscars cherchait à reconquérir le public après plusieurs années de chute des audiences. Will Smith lui aura sans nul doute assuré le buzz. Alors que le comique Chris Rock venait de faire une blague sur le crâne rasé de son épouse, Jada Pinkett Smith, atteinte d’alopécie, l’acteur américain s’est levé et l’a giflé devant les spectateurs médusés.

L’assistance comme les téléspectateurs ont d’abord cru à une mise en scène, mais lorsqu’il est monté sur scène près d’une heure plus tard pour recevoir l’Oscar du meilleur acteur, Will Smith n’a pas laissé de doute sur la spontanéité de son geste.

Oscars 2022 : Will Smith nommé meilleur acteur, juste après un accès de violence en direct

« Je veux m’excuser auprès de l’Académie » des Oscars, a lancé en pleurs l’acteur. « L’amour vous fait faire des choses folles », a déclaré Will Smith après avoir reçu sa statuette. Il a été récompensé pour son rôle dans La Méthode Williams, où il incarne le père entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams. « Richard Williams était un farouche défenseur de sa famille », a-t-il lancé en forme d’aveu.

Le triomphe de « CODA »

La cérémonie a par ailleurs été marquée par le sacre de CODA, remake du film français La Famille Bélier, qui remporte notamment l’Oscar du meilleur film et celui du meilleur scénario adapté.

En recevant la récompense suprême des Oscars, CODA, film à petit budget sur la vie compliquée d’une famille sourde et de sa fille entendante, a déjoué les pronostics et fait mordre la poussière à de nombreux poids lourds en compétition.

Cette victoire permet à Apple TV+ de devenir la première plate-forme de streaming à remporter l’Oscar du meilleur long-métrage, la catégorie-phare. La réalisatrice Sian Heder a aussi remporté l’Oscar du meilleur scénario adapté et l’acteur Troy Kotsur, sourd de naissance, celui du meilleur second rôle.

La cinéaste néo-zélandaise Jane Campion a reçu l’Oscar du meilleur réalisateur pour The Power of the Dog, qui était nommé dans douze catégories. Elle devient la troisième femme de l’histoire à recevoir cette récompense prestigieuse, un an seulement après Chloé Zhao, pour Nomadland. La pionnière était Kathryn Bigelow, pour Démineurs, en 2010. Jane Campion avait déjà été récompensée, en 1994, par l’Oscar du meilleur scénario adapté pour La Leçon de piano.

Jessica Chastain meilleur actrice

L’Américaine Jessica Chastain décroche l’Oscar de la meilleure actrice pour Dans les yeux de Tammy Faye et son rôle de télévangéliste au grand cœur et au maquillage outrancier. L’actrice, âgée de 45 ans, avait déjà été à deux reprises candidate malheureuse à un Oscar, d’abord pour La Couleur des sentiments, puis pour Zero Dark Thirty. Elle l’a finalement emporté dimanche dans une compétition serrée face à quatre autres stars, Penélope Cruz (Madres Paralelas), Kristen Stewart (Spencer), Nicole Kidman (Being the Ricardos) et Olivia Colman (The Lost Daughter).

West Side Story, le remake de Steven Spielberg, doit se contenter de l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour l’Américaine Ariana DeBose. A 31 ans, elle succède à Rita Moreno, originaire comme elle de Porto Rico, qui avait déjà reçu en 1962 un Oscar pour le rôle d’Anita dans la version originale du film. Elle s’est revendiquée sur scène comme afro-latino et queer. « A tous ceux qui s’interrogent sur leur identité et qui se trouvent en zone grise, je vous le promets, il y a une place pour nous », a affirmé Ariana DeBose sur scène, dans une référence à la chanson de West Side Story, Somewhere (There’s a Place for Us).

Dune, le film de science-fiction de Denis Villeneuve, qui n’était nommé dans aucune grande catégorie, a raflé quatre Oscars techniques, dont celui des effets spéciaux.

Enfin, Drive My Car, long-métrage fleuve de trois heures du Japonais Ryusuke Hamaguchi, a été désigné Oscar du meilleur film international.

La cérémonie a consacré une minute de silence à la guerre en Ukraine et appelé à soutenir les Ukrainiens.

Palmarès

  • Meilleur film : CODA
  • Meilleure réalisatrice : Jane Campion, The Power of the Dog
  • Meilleure actrice : Jessica Chastain, Dans les yeux de Tammy Faye
  • Meilleur acteur : Will Smith, La Méthode Williams
  • Meilleur acteur dans un second rôle : Troy Kotsur, CODA
  • Meilleure actrice dans un second rôle : Ariana DeBose, West Side Story
  • Meilleur film international : Drive My Car (Japon)
  • Meilleur film d’animation : Encanto
  • Meilleur documentaire : Summer of Soul
  • Meilleur scénario original : Belfast
  • Meilleur scénario adapté : CODA
  • Meilleure chanson : No Time to Die, de Billie Eilish
  • Meilleur son : Dune (Mac Ruth, Mark Mangini, Theo Green, Doug Hemphill et Ron Bartlett)
  • Meilleur montage : Dune (Joe Walker)
  • Meilleure musique originale : Dune (Hans Zimmer)
  • Meilleur décor : Dune
  • Meilleurs maquillages et coiffures : Dans les yeux de Tammy Faye (Linda Dowds, Stephanie Ingram et Justin Raleigh)
  • Meilleur court-métrage animé : The Windshield Wiper (Alberto Mielgo et Leo Sanchez)
  • Meilleur court-métrage documentaire : The Queen of Basketball (Ben Proudfoot)
  • Meilleur court-métrage de fiction : The Long Goodbye (Aneil Karia et Riz Ahmed)

Le Monde avec AFP

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France24 - Monde

États-Unis : Ketanji Brown Jackson, la première femme noire aux portes de la Cour suprême

Publié le : 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT Suivre

La juge Ketanji Brown Jackson est auditionnée depuis lundi par les sénateurs, qui doivent confirmer sa nomination comme juge à la Cour suprême des États-Unis. Elle deviendrait la première femme noire à occuper un tel poste et permettrait au président Joe Biden de tenir l’une de ses promesses de campagne.

Les républicains américains ont tenté de la dépeindre comme une "défenseure" de terroristes, qui se montrerait clémente avec les pédophiles. Au quatrième jour de son audition par les sénateurs, jeudi 24 mars, Ketanji Brown Jackson n’a pas semblé ébranlée par ces accusations. Cette juge de 51 ans sait que malgré les attaques, elle est en bonne voie pour entrer dans l’histoire américaine en devenant la première femme noire à siéger à la Cour suprême.

Ketanji Brown Jackson n’a, en effet, besoin que d’une majorité simple pour être confirmée. Elle sait pouvoir compter sur le soutien des 50 sénateurs démocrates et, si la totalité des 50 républicains devait lui être hostile, la vice-présidente Kamala Harris aurait le dernier mot… très probablement en sa faveur.

La Cour suprême, un bastion blanc et masculin

En la choisissant pour remplacer le juge Stephen Breyer, qui prend sa retraite, Joe Biden espérait aussi que des républicains la soutiennent. Après tout, il y a à peine un an, Ketanji Brown Jackson avait été confirmée par ce même Sénat pour devenir juge à la Cour d’appel fédérale du district de Columbia avec le soutien de trois sénateurs républicains.

Mais une nomination à la Cour suprême est une toute autre histoire. "Toutes les auditions depuis plusieurs années sont devenues des foires d’empoigne politiques [entre démocrates et républicains]", rappelle la radio publique américaine NPR. Les démocrates avaient tout essayé, sans succès, pour bloquer la nomination en 2018 de Brett Kavanaugh, soupçonné d’agression sexuelle, puis d’Amy Coney Barrett en 2020, accusée d’être une intégriste religieuse. Auparavant, à la fin de la présidence de Barack Obama en 2016, les républicains avaient réussi à éviter que Merrick Garland entre à la Cour suprême, tout simplement pour empêcher l’ex-président démocrate de faire pencher le rapport de force au sein de la plus haute instance judiciaire américaine en faveur du camp progressiste.

Avec Ketanji Brown Jackson, il ne s'agit pas de faire bouger les lignes politiques à la Cour. La candidate de Joe Biden prendrait la place d’un autre démocrate, ce qui ne changerait rien au fait que la Cour suprême est actuellement très marquée à droite, avec six juges conservateurs sur neuf.

L’enjeu avec Ketanji Brown Jackson est à la fois hautement symbolique tout en étant politiquement très important pour Joe Biden. En effet, ce dernier avait fait de la nomination d’une femme noire à la Cour suprême l’une de ses promesses de campagne en juin 2020. Cette nomination s’inscrirait très bien aussi dans une stratégie plus générale adoptée par le président depuis son arrivée à la Maison Blanche : "Sur les près de 50 magistrats fédéraux nommés, les trois quarts étaient des femmes et les deux tiers des personnes de couleur", souligne le Wall Street Journal.

Ce serait aussi un événement historique pour la Cour suprême, qui demeure l’une des institutions les plus "wasp" ("white anglo-saxon protestant", c’est-à-dire à l’image du pionnier blanc protestant qui incarne la classe dominante depuis la fondation des États-Unis) de tout le pays. En près de 200 ans d’existence, la Cour suprême a accueilli 120 juges, dont 115 étaient des hommes et 117 étaient blancs.

Le premier juge afro-américain – Thurgood Marshall – a siégé de 1967 à 1991, date à laquelle il a été remplacé par Clarence Thomas, un autre juge de couleur, qui s'est révélé être très conservateur.

“You have earned this spot. You are worthy. You are a great American.”Senator Cory Booker offered Judge Ketanji Brown Jackson a respite from conservative attacks during her Supreme Court confirmation hearing, endorsing her candidacy in emotional terms.https://t.co/LBUOzMBIva pic.twitter.com/H2NHOsSB9H

March 24, 2022

Ketanji Brown Jackson est parfaitement consciente de la portée historique de sa candidature. Lors de sa prise de parole devant les sénateurs lundi, elle a assuré se tenir devant eux comme tant d’autres femmes "avant moi, y compris Constance Baker Motley, la première femme noire à avoir été juge fédérale et qui est née le même jour que moi [mais 49 ans plus tôt]".

Un passé inédit d’avocate de la défense

Ketanji Brown Jackson n’est cependant pas qu’un symbole. Cette juriste, mariée à un chirurgien et mère de deux enfants, est sortie de la prestigieuse faculté de droit de Harvard avec les honneurs, a travaillé comme assistante pour Stephen Breyer, le juge de la Cour suprême qu'elle doit remplacer, et siégeait jusqu’à présent à la cour d’appel fédérale du district de Columbia, "qui est considérée comme la deuxième plus prestigieuse juridiction du pays après la Cour suprême à cause de l’importance des affaires qui y sont traitées", rappelle le site Scotusblog, consacré à l’actualité de la Cour suprême – "Scotus" signifiant "Supreme Court of the United States".

Telles sont en tout cas ses lettres de noblesse juridique. Mais Ketanji Brown Jackson a aussi emprunté des chemins professionnels qu’aucun autre de ses probables futurs collègues à la Cour suprême n’a suivis. Elle a officié pendant deux ans comme avocate commise d’office et a aussi été juge d’application des peines. "La plupart des juristes qui envisagent une carrière dans les plus hautes sphères de la magistrature préfèrent passer par le bureau du procureur car ils savent que les politiciens ont tendance à soutenir plutôt ceux qui se trouvent du côté des forces de l’ordre plutôt que les avocats de la défense, qui se retrouvent souvent à plaider la cause de criminels", explique le site américain d’information Vox. Et "elle n’a pas eu peur d’aider des clients que les autres évitaient à tout prix", note le New York Times.

Pour plusieurs commentateurs, c’est ce choix de carrière particulier plutôt que sa couleur de peau qui fait tout l’intérêt de la nomination de Ketanji Brown Jackson. "Elle aura plus d’expérience de la réalité de l’application des peines pénales que tous les autres juges de la Cour suprême réunis", résume le Los Angeles Times.

Ce sont ces quelques années passées à défendre des criminels ou à décider de la sanction à appliquer que les républicains ont épluchées pour tenter de déstabiliser Ketanji Brown Jackson durant les auditions cette semaine. ll lui a ainsi été reproché d’avoir défendu, il y a seize ans, un détenu de Guantanamo. Ketanji Brown Jackson a été accusée d’avoir pris le parti de "combattants ennemis" des États-Unis, ce à quoi elle a répondu que l’affaire lui avait été attribuée et que n’importe qui avait le droit à la meilleure défense possible.

Plusieurs sénateurs républicains ont ensuite suggéré qu’elle avait de l'indulgence pour les pédophiles car elle avait "souvent infligé des peines moins lourdes" que le maximum prévu par la loi pour des individus possédant des images pédopornographiques. Mais plusieurs médias, y compris conservateurs, ont relevé qu’une écrasante majorité des juges américains faisaient de même. "C’est digne de QAnon [le groupe conspirationniste pro-Trump qui est persuadé qu’une secte sataniste et pédophile dirige les États-Unis]", s’est emporté sur Twitter Andrew Bates, un porte-parole de la Maison Blanche.

Mais qu’importe pour les républicains, souligne la radio NPR. Ils savent qu’ils ne pourront pas empêcher la nomination de la première femme noire à la Cour suprême. Mais s’ils peuvent faire passer le message que les démocrates ont soutenu une juge "qui serait peu sévère avec les criminels", c’est l’essentiel. Après tout, les élections de mi-mandat ne sont que dans quelques mois.

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États-Unis : Joe Biden nomme la magistrate noire Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême

Cour suprême américaine : le juge progressiste Stephen Breyer va quitter ses fonctions

États-Unis : Biden fait un premier pas vers une réforme de la Cour suprême

Le Figaro

Gérald Kierzek: «Ne tombons pas à nouveau dans l'hystérie sanitaire !»

Aziliz Le Corre

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter en France, mais les hospitalisations restent relativement stables. Pour le médecin urgentiste, il faut accepter de laisser circuler le virus, tout en continuant de protéger les populations fragiles.

Gérald Kierzek est médecin urgentiste et chroniqueur santé, directeur médical de Doctissimo. Il publie ce 16 février «Votre santé dans le monde d'après - Préparez-la aujourd'hui !», aux éditions du Rocher (304 p., 18,90€).

FIGAROVOX.- Le nombre de cas de Covid-19 est en hausse. Le gouvernement a-t-il relâché trop tôt les mesures sanitaires ? Fallait-il au moins préserver les gestes barrières ?

Gérald KIERZEK.- Il n'y a aucune preuve de causalité entre relâchement des mesures et hausse des cas. Corrélation temporelle ne veut pas dire relation de cause à effet. Et d'ailleurs, il serait grand temps de pratiquer ce que les militaires appellent un Retex (retour d'expérience) et les scientifiques une évaluation de l'efficacité des mesures barrières prises. Que penser du masque en extérieur ou du masque chez les enfants ? Quels sont les bénéfices par rapport aux risques réels, immédiats ou à distance (psychologiques notamment, d'apprentissage…) ? Le masque en intérieur permet-il d'éviter les contaminations ? Rien n'est moins sûr quand on regarde d'autres pays qui subissent actuellement le même rebond de cas comme l'Italie qui avait pourtant mis en place des mesures encore plus strictes (port du masque FFP2 obligatoire dans les transports publics de tout le pays ainsi que dans les cinémas, théâtres, salles de concert et pour les événements sportifs, en intérieur comme en extérieur !). D'ailleurs, il va être intéressant de comparer a posteriori la mortalité dans différents pays depuis le début de la crise et mesurer l'impact des mesures prises, strictes, souples voire inexistantes, toutes choses égales par ailleurs évidemment (démographie, structures de soins...).

Le reflux est tout aussi naturel et la priorité n'est donc pas tant d'essayer de le stopper par des mesures illusoires que de protéger les plus fragiles qui présentent potentiellement un risque.

On s'aperçoit de plus en plus que le virus évolue pour son propre compte, par vagues inéluctables comme quasi tous les virus respiratoires et que sa forte contagiosité (variants omicron) ne peut arrêter sa dissémination. Le reflux est tout aussi naturel et la priorité n'est donc pas tant d'essayer de le stopper par des mesures illusoires que de protéger les plus fragiles qui présentent potentiellement un risque. Le zéro Covid-19 est un échec partout.

Il est urgent de changer de paradigme et de considérer que la circulation du virus en population générale ne pose pas de problèmes à condition de cibler les mesures de protection des plus âgés et/ou fragiles (dont les rappels vaccinaux s'ils prouvent leur efficacité). De même, rien n'a été fait pour traiter le problème des structures de soins permettant d'accueillir, si besoin, des patients en hospitalisation. Si le système médical et hospitalier était à la hauteur avec un maillage territorial permettant de diagnostiquer et traiter précocement partout et tout le temps, nous aurions probablement sauvé des vies et ne serions pas dans cette angoisse collective.

Le variant actuel étant moins dangereux, faut-il alors laisser le virus circuler ?

Oui, car il est très contagieux donc impossible à arrêter et sa gravité et létalité sont beaucoup plus faibles. Cette évolution est relativement classique : quand un virus mute, il s'affaiblit. La décorrélation entre nombre de cas importants (plusieurs centaines de milliers quotidiens) et les hospitalisations faibles est ainsi le constat depuis des mois. Il faut également bien distinguer les hospitalisations en raison du Covid-19, rares, et avec le Covid-19, fréquentes. Vous rentrez pour une intervention chirurgicale et avez un test positif ; vous serez compté Covid-19 positif et entrerez dans les statistiques anxiogènes alors que votre hospitalisation est sans rapport.

Ces biais sont connus et devraient rassurer nos autorités sanitaires et mes collègues.

Laisser circuler le virus permet une immunisation naturelle durable et forte.

Sur un plan médical, on sait maintenant qu'Omicron a un tropisme ORL essentiellement et se manifeste par un rhume et n'atteint pas préférentiellement les poumons. De plus, laisser circuler le virus permet une immunisation naturelle durable et forte, efficace sur la transmission virale puisqu'il ne s'agit pas uniquement d'anticorps dans le sang (comme avec le vaccin) mais aussi muqueux au niveau de la bouche, du nez, etc. Les enfants et les adultes sans comorbidités peuvent ainsi largement contribuer à une immunité collective sans risques importants pour eux. Cette circulation ne fait pas plus émerger de variants, voire serait même un rempart à leur apparition créant un équilibre dans l'écosystème entre l'humain et les microbes.

Craignez-vous que les restrictions sanitaires réapparaissent ?

Les décisions sont forcément politiques et médicales, et l'alignement n'est heureusement pas toujours parfait. Le président Emmanuel Macron a rapidement compris en 2020 que ce virus n'allait pas décimer la France avec un taux de mortalité de l'ordre de 0,07% et un âge médian de décès de 85 ans. Il a dès lors pris ses responsabilités s'affranchissant du courant médical hygiéniste et enfermiste et refusant à juste titre le confinement en janvier 2021. Il fallait un courage politique certain. Mi et fin 2021, avec l'arrivée du vaccin, la décision de vacciner «vite et fort» avec le passe sanitaire puis vaccinal permettait d'asseoir le rôle de président protecteur, quasi de «bon roi qui rassure son peuple». Une frange importante de la population est en effet très anxieuse et le contexte général participe à cet état psychologique vulnérable. Le virus est moins sévère et les plus fragiles sont vaccinés : il est donc temps maintenant de revenir à la raison et de sortir de l'hystérie collective. Cela reste compliqué avant l'élection où il faut trouver le juste équilibre pour montrer que l'exécutif n'est pas passif face à la remontée des cas tout en proposant des mesures réalistes. Le débat sur le retour du masque l'illustre parfaitement. Qu'il soit utile ou pas sur un plan infectieux, son utilité est avant tout politique et un outil de communication.

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J'espère qu'une fois les échéances électorales passées, le futur président ou la future présidente aura les coudées plus franches pour assumer sa position et vivre avec le virus, faisant fi de tous les discours démagogiques, médicaux en particulier. Gouverner par la peur n'est plus possible.

Plus important en revanche serait de s'attaquer aux racines du mal, à savoir l'échec de la politique de prévention en France (mieux vieillir, en meilleure santé et avec une alimentation renforçant le système immunitaire) et la paupérisation de notre système de santé, hospitalier en particulier. La santé est un enjeu de fond, de protection, de cohésion sociale et de consentement à l'impôt. Les prochains élus ne pourront faire l'économie de les traiter en profondeur et non par des réformettes ou du saupoudrage. Une réforme d'ampleur est indispensable, tant en ville qu'à l'hôpital avec de nouveaux modes de gouvernance et de pensée car les actuels ont conduit à un échec massif, que le Covid-19 n'a fait que révéler.

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Transgenres: «En cessant de prendre en compte les spécificités des femmes, on brade le sport féminin»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Aux États-Unis, la victoire d'une nageuse trans aux championnats universitaires de natation suscite la polémique. L'essayiste Claude Habib examine cette délicate question, inquiète de voir les instances sportives céder face aux revendications de militants.

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CHRONIQUE - En matière d’écologie, Sarkozy a un bon bilan, Hollande et Macron ont été médiocres. Pour la suite, demandez le programme au Shift Project. Presque tout reste à faire, juge Jean-Marc Jancovici.

L'Humanité

Sciences. Quand les palynologues prêtent main forte aux historiens

Actu

La Grande Peste qui a sévi en Europe au XIVe siècle aurait tué uniformément 50 % des populations. Une hypothèse réfutée par une étude récente sur les grains de pollen des céréales…

Jérémie Bazart

La peste est une maladie écologiquement et épidémiologiquement complexe qui se transmet par de multiples voies. Son réservoir principal se trouve parmi les rongeurs et le bacille Yersinia pestis, responsable de la maladie, se transmet à l’homme via le contact direct avec des animaux infectés, la piqûre de leurs puces ou par voie aérienne.

La Grande Peste a dévasté le Vieux Continent

Au milieu du XIVe siècle, entre 1347 et 1352, la Grande Peste a décimé, d’après les historiens, entre 30 et 50 % des Européens. En seulement cinq ans, 50 millions de personnes seraient mortes de cette pandémie. Les conséquences sur la civilisation européenne sont sévères et durables, car cette maladie a entraîné des bouleversements socio-économiques majeurs, parmi lesquels la transformation des structures religieuses, politiques, culturelles et économiques.

Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartisà travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens. 

Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS

Jusqu’à présent, les historiens affirmaient, textes à l’appui, que l’impact de la peste aurait eu un effet dévastateur sur la démographie partout sur le Vieux Continent. Une étude récente (1), basée sur les grains de pollen, vient invalider cette idée. « Les données polliniques peuvent être utilisées pour évaluer la dynamique démographique passée, car la pression humaine sur le paysage dans la période préindustrielle dépendait directement de la disponibilité de la main-d’œuvre rurale », explique Florence Mazier, palynologue et chargée de recherche au CNRS. Elle a participé à l’étude qui vient d’être publiée par le groupe Paléoscience et histoire de l’Institut Max-Planck dirigé par Adam Izdebski.

La palynologie est l’étude des grains de pollen et des spores de végétaux archivés dans les sédiments de lacs et des tourbières. Mais quel peut bien être son lien avec la peste ? « Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire », poursuit la chercheuse.

Identifier les grains de pollen permet de retracer l’histoire du couvert végétal et d’appréhender, à travers les changements des paysages, les conséquences démographiques de la peste noire.Florence Mazier, palynologue

Dans la publication, les auteurs ont identifié des régions caractérisées par une réduction, une stabilité ou une extension des paysages agraires en Europe. Pour cela, les scientifiques ont creusé non pas dans les couches sédimentaires mais dans des bases de données. L’étude publiée est en effet une des premières du genre à utiliser le big data en palynologie. « Nous avons utilisé les données polliniques de 261 sites répartis à travers toute l’Europe. Ainsi, c’est dans un corpus de 1 634 échantillons que nous avons recherché des pollens », déclare Florence Mazier.

Des disparités régionales

Les chercheurs ont en effet ciblé leurs analyses sur quatre groupes de plantes : celles des milieux cultivés (qui témoignent d’une main-d’œuvre agricole disponible), celles qui traduisent des milieux pâturés (territoires qui nécessitent moins de main-d’œuvre), celles caractérisant des « successions secondaires forestières rapides », c’est-à-dire les arbustes et arbres qui poussent cinq à dix ans après l’abandon d’une terre, et celles des « successions secondaires forestières lentes », qui témoignent d’un abandon plus ancien encore.

Les résultats sont sans appel ! Sur la période de la peste noire, les pollens ont révélé une disparité régionale de l’intensité agraire en Europe. Ainsi, les chercheurs ont identifié des régions caractérisées par une forte diminution des pratiques agricoles, en Scandinavie, en France ou dans le centre de l’Italie, par exemple. À l’inverse, certaines régions d’Europe centrale, d’Irlande ou d’Espagne montrent des signes de continuité et parfois même de croissance agraire.

Ce qui est donc nouveau, c’est que les études polliniques montrent que la mortalité de la peste noire était beaucoup plus hétérogène dans l’espace que les historiens ne le pensent. « Le fait que la pandémie ait été extrêmement destructrice dans certaines régions, mais pas dans toutes, falsifie la pratique, courante dans les études sur la peste noire, consistant à prédire l’expérience d’une région sur la base d’une autre », concluent les chercheurs dans leur publication. Les résultats de mortalité à l’échelle d’un pays doivent être reconstruits à l’aide de sources plus locales que le pollen, preuve en est faite, peut aider à connaître…

(1) « Palaeoecological data indicates land-use changes across Europe linked to spatial heterogeneity in mortality during the Black Death pandemic », « Nature Ecology and Evolution », 2022

Point de vue 

« La peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme »

Florence Mazier, palynologue chargée de recherche au CNRS

Comment le choix des 261 sites a-t-il été réalisé ?

Nous étions contraints par la disponibilité des sites polliniques déjà datés, analysés, publiés et accessibles dans les bases de données polliniques ou directement auprès des chercheurs. Ces sites devaient en plus disposer d’une bonne résolution temporelle pour renseigner la période de la peste au milieu du XIVe siècle. Là-dessus, il fallait également prendre en compte des régions pour lesquelles plusieurs sites étaient disponibles, afin que nos résultats soient bien représentatifs. Pour de futures expériences, des carottages/prélèvements seront réalisés dans des lieux bien déterminés pour croiser données historiques et polliniques à haute résolution temporelle sur les mêmes espaces.

Pour quelles raisons les études actuelles sur la peste ne sont-elles pas exactes ?

Un des buts de cette recherche était de montrer que les études actuelles sur la peste, qui se fondent sur des analyses de documents, de textes ou des récits qui parlent de la pandémie dans les grandes villes, sont incomplètes. En milieu urbain, la mortalité atteint 25 à 50 % à cause de la concentration de la population ou des conditions sanitaires insalubres qui existent à cette époque. Le bacille se transmet très facilement. Le problème, c’est que cette image est forcément biaisée, car la population en Europe est essentiellement rurale à plus de 70 % au XIVe siècle. Nous devions donc trouver de nouvelles sources de données. Il fallait boucher les trous de l’histoire, car il y a peu de textes sur le milieu rural. Notre étude apporte la preuve que la peste n’a pas affecté l’Europe de façon uniforme.

Que pensent les historiens de votre travail ?

Ils sont très étonnés, et cela les oblige à revoir certaines informations. Mais notre recherche montre surtout que, lorsqu’on croise les disciplines, on en apprend beaucoup plus. C’est un bel appel à collaborations entre les sciences humaines et les sciences naturelles. En palynologie, nous pouvons également voir les conséquences des guerres, des révolutions qui entraînent des changements d’utilisation des sols, donc un changement du couvert végétal. On regarde les effets des abandons des terres depuis les deux cents dernières années dans les montagnes, on observe ce qui se passe au niveau de la végétation, au niveau de la diversité végétale. La palynologie est une science transversale qui nous offre la possibilité de travailler avec des historiens, des botanistes, des écologues et même des climatologues…

Propos recueillis par J. B.

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Le Figaro

Comment la violence sur écran rend les ados agressifs

PSYCHOLOGIE - À force d’y être exposés à longueur de films ou de jeux vidéo, le cerveau s’«habitue» à la violence… et en deviendrait de plus en plus friand.

De nombreux facteurs peuvent conduire un adolescent à la violence: un milieu social valorisant la loi du plus fort, des proches maltraitants, un traumatisme, la prise de drogues… Il est désormais prouvé que l’augmentation des représentations de violence dans les médias, les films, les séries ou la téléréalité, y contribue également.

«Un large consensus se dégage au sein de la communauté scientifique pour reconnaître l’impact délétère, à court et long terme, des contenus médiatiques violents sur le développement et le comportement des adolescents, souligne Michel Desmurget, directeur de recherche Inserm au Centre de neurosciences cognitives à Lyon et auteur de La Fabrique du crétin digital (Seuil). L’existence de quelques études orphelines contradictoires ne saurait démentir cette réalité.»

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À l’échelle d’une population, la surexposition à des images et des contenus véhiculant une certaine brutalité (bagarres, tueries, pornographie…) se traduit par une augmentation de l’agressivité comparativement à une population témoin où les jeunes n’y sont pas confrontés. Quant au supposé «effet cathartique» aidant les joueurs de jeux vidéo à se libérer de leurs pulsions, décrit par certains chercheurs, il n’existe pas, poursuit le chercheur. «En 2001 déjà, l’Académie américaine de pédiatrie évoquait plus de 3500 études sur ce sujet, aucune n’ayant validé la thèse cathartique. À une vingtaine d’exceptions près, toutes ont montré que l’exposition à des contenus violents augmentait l’agressivité. La corrélation était supérieure à celle observée, par exemple, entre tabagisme passif et cancer du poumon», insiste Michel Desmurget.

«Amorçage cognitif»

Bien que ces conclusions très claires soient établies depuis plus de vingt-cinq ans, rien n’a changé. Au contraire, les jeunes générations semblent encore plus exposées. Une étude publiée dans Pediatrics en 2013 montre par exemple qu’entre 1950 et 2012, le nombre de scènes violentes dans les films hollywoodiens (les 30 les plus vus au cinéma chaque année) a augmenté de 100% et que la durée de ces scènes violentes a même triplé entre 1970 et 2012, atteignant 15 minutes par heure de film visionné, contre 5 minutes avant.

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Quelques travaux contradictoires ont bien conclu, depuis, que les enfants et les adolescents savent faire la différence entre des personnages violents fictifs et réels… mais les études en imagerie les contredisent! «Plus les enfants et les ados sont exposés aux représentations de violence, plus leur niveau de tolérance à la brutalité réelle augmente, explique Michel Desmurget. La réponse cérébrale devient moins intense, notamment dans certaines régions liées à l’empathie. De même, la réponse électrodermale, qui offre une fenêtre indirecte sur le niveau de réactivité émotionnelle, s’atténue sensiblement. Pire, la zone préfrontale impliquée dans l’inhibition de nos comportements agressifs les plus primaires présente un défaut de maturation chez les ados surexposés aux images violentes.» Non seulement le cerveau de ces jeunes gens devient moins sensible à la violence externe, mais il perd aussi une part de son aptitude à réguler ses pulsions internes.

Ces changements subtils ne sont pas sans conséquence. «À court terme, cela se traduit par une augmentation des comportements d’agressivité en raison d’une excitation de l’amygdale, une structure cérébrale chargée de décoder les stimuli menaçants pour l’organisme (l’amygdale est activée lors du visionnage de scènes violentes, NDLR)», explique le Dr Catherine Solano, sexologue et auteur du Grand livre de la puberté (Éd. Robert Laffont). Outre ce transfert d’excitation, un «amorçage cognitif» entre en jeu. «Plus on regarde d’images violentes et plus on a de pensées violentes, car le cerveau utilise ce qui revient souvent et qui est mis en mémoire. C’est le principe même de l’apprentissage: on s’imprègne de ce qui est répété», rappelle le Dr Solano.

Le cerveau est friand d’émotions fortes, mais comme il s’habitue vite à un certain niveau de violence, il lui en faut toujours plus pour avoir sa dose d’émotions et donc pour se satisfaire

À plus long terme, il y a un effet de «norme»: si le jeune voit partout sur les écrans que la résolution d’un conflit passe par la bagarre, il aura un peu plus tendance à fonctionner sur ce mode. Enfin, joue un mécanisme d’habituation: une violence intolérable pour des jeunes très peu exposés devient normale pour ceux qui le sont souvent. Il y a même un risque d’addiction. «Le cerveau est friand d’émotions fortes, mais comme il s’habitue vite à un certain niveau de violence, il lui en faut toujours plus pour avoir sa dose d’émotions et donc pour se satisfaire. C’est l’escalade», insiste le Dr Solano.

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Malheureusement, des contenus violents interdits aux moins de 17 ans dans d’autres pays sont souvent classés «tous publics» en France, sous prétexte de ne pas tomber dans la censure et le puritanisme. «Mais qui peut encore croire que cette orgie de violence dans les médias, les films, les jeux, certains clips musicaux, etc., laisse indemne le cerveau en développement des jeunes?», s’insurge Michel Desmurget.

Alors pourquoi continuer dans cette voie, depuis des décennies? Peut-être parce que la violence fait vendre. Notre système de mémorisation est complexe, mais l’un des moyens les plus efficaces pour se rappeler une scène est l’anxiété, la peur ou le stress. En interrompant un thriller au moment d’une scène de crime un classique! - Le niveau d’attention du cerveau pour l’écran reste élevé. La publicité qui suit a plus de chance d’être retenue…

Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Des microplastiques détectés dans du sang humain, une première, selon une étude

Cette étude, publiée jeudi dans la revue Environment International, soulève des interrogations sur une éventuelle pénétration de ces particules dans les organes.

Covid-19 : 143.571 nouveaux cas en 24 heures, 112 morts dans les hôpitaux français

LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.

Le Monde

Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

A Varsovie, samedi, le président américain a déclaré que son homologue russe « ne peut pas rester au pouvoir », déclenchant une avalanche de commentaires et de questions, et obligeant ses propres conseillers à préciser à la hâte le sens de ses propos.

Ce devait être l’apothéose d’une visite de deux jours en Pologne, dense et réussie. Le discours prononcé par Joe Biden, samedi 26 mars, au palais royal à Varsovie, avait été poli, soigné, pour en faire une borne dans sa politique étrangère. Cette adresse aux Polonais et aux Européens en général était l’occasion de souligner la cohérence de l’approche américaine face à l’invasion russe en Ukraine : sanctions économiques drastiques contre Moscou, livraisons d’armes, refus d’un engagement militaire direct, unité absolue entre alliés.

Et puis une phrase tomba, improvisée, juste avant que le président américain ne se retire. « Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir. » Ainsi parla Joe Biden de Vladimir Poutine.

En Pologne, Joe Biden salue un pays aux avant-postes du soutien à l’Ukraine

Le président américain venait de parasiter son propre discours, voire sa ligne politique disciplinée depuis octobre 2021 à l’égard de Moscou. Une ligne qui se veut à la fois réaliste – sur les limitations américaines – et intransigeante, basée sur la pression économique et une cohésion du bloc occidental. Une ligne incarnée par deux hommes, le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, et le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, qui n’ont encore jamais été pris en défaut de maîtrise oratoire.

Le discours de Varsovie avait été pourtant d’une grande habileté. Joe Biden avait évoqué la longue et âpre lutte en défense de la liberté, touchant son auditoire par des références historiques pertinentes. Il avait dénoncé les mensonges du Kremlin, salué l’extraordinaire mobilisation des Polonais en faveur des réfugiés, assuré de la solidité de l’article 5 de l’OTAN, « obligation sacrée » de solidarité collective en cas de menace contre l’un de ses membres.

« Joe Biden veut consolider l’Europe dans un monde à l’équilibre dangereusement instable »

Mais la phrase fatidique, à peine prononcée, déclencha une avalanche de commentaires et de questions. Les propres conseillers de Joe Biden ont été obligés de préciser à la hâte « ce que le président voulait dire ». Non, ce dernier n’aurait pas rêvé à voix haute d’un changement de régime en Russie. Non, Washington ne venait pas d’adopter, au grand jour, une stratégie de déstabilisation agressive du Kremlin. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région », a-t-on expliqué.

« C’est un boucher »

Dimanche, Antony Blinken cherchait lui aussi à redresser la barre. En déplacement en Israël, il soulignait : « Comme vous nous avez entendus le dire de façon répétée, nous n’avons pas de stratégie de changement de régime en Russie, ni d’ailleurs nulle part ailleurs. Dans ce cas, comme dans tous les cas, c’est au peuple du pays en question de décider. C’est au peuple russe de décider. »

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New York Times - World

Israel, U.S. and 4 Arab Nations Focus on Security at Summit

The talks centered on shared concerns, particularly over Iran, and on food shortages brought on by the war in Ukraine, which are being felt in Egypt and Morocco, two of the attendees.

Here’s what you need to know:

Mutual worries over Iran were a central theme at the talks.

Israel-Arab normalization deals of 2020 have already achieved results.

Frustration with the U.S. unites Israel and the Persian Gulf states at the summit.

Only a few Arab leaders have visited Israel before.

Arab gunmen kill 2 in northern Israel on the eve of the summit.

Mutual worries over Iran were a central theme at the talks.

SDE BOKER, Israel — At a groundbreaking summit in Israel on Monday, the top diplomats of Israel, the United States and four Arab countries discussed how to coordinate against Iran; the importance of Washington’s remaining engaged in the region; and the need to maintain calm over the next weeks, when a convergence of religious holidays could raise tensions between Israelis and Palestinians.

Several of the Arab participants also publicly pressed Israel on the need to create a sovereign Palestinian state, signaling that while they had normalized ties with Israel, they had not abandoned the Palestinian cause.

But if that created mild tension between Israel and its guests, they appeared united in their shared fears of Iran and its proxies at a news briefing at the summit’s conclusion.

“What we are doing here is making history — building a new regional architecture based on progress, technology, religious tolerance, security and intelligence cooperation,” said the Israeli foreign minister, Yair Lapid, who organized the conference.

“This new architecture and shared capabilities we are building,” Mr. Lapid added, “intimidates and deters our common enemies — first and foremost Iran and its proxies.”

The historic summit was the first Arab-Israeli diplomatic meeting on Israeli soil, and several of the attendees did not hide their enthusiasm.

“This is our first time” in Israel, said Abdullah bin Zayed Al Nahyan, the Emirati foreign minister, in his closing statement. “If we are curious sometimes, and we want to know things and learn, it’s because although Israel has been part of this region for a very long time, we’ve not known each other. So it’s time to catch up.”

In that spirit, the participants confirmed that they would try to meet in a different country every year — and that they hoped to welcome more countries to the gatherings in the future.

The summit brought together Mr. Lapid with the foreign ministers of Bahrain, Egypt, Morocco and the United Arab Emirates, along with the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken. It reflected how Israel has cemented its partnerships with parts of the Arab world. Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates all normalized diplomatic ties with Israel in 2020, while Egypt was the first Arab state to sign a peace treaty with Israel, in 1979.

A terrorist attack that killed two people on Sunday night in northern Israel, just as the ministers were gathering in the south, was a reminder of how Israel’s acceptance by some Arab states has done little to resolve its primary challenge: the conflict with Palestinians.

The summit took place in Sde Boker, a small desert town in southern Israel that was the final home of David Ben-Gurion, Israel’s first prime minister.

The meetings provided a forum to discuss disagreements and shared concerns about the war in Ukraine and gave Mr. Blinken a chance to encourage Washington’s Middle Eastern allies to align with efforts to isolate Russia.

Though the United States helped Israel broker the deals with Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates, the summit was an indication that Israel could now itself act as a public conduit between Washington and some Arab countries.

By hosting, Israel brought together Mr. Blinken and his Emirati counterpart, Abdullah bin Zayed Al Nahyan, at a time of friction over Russia’s invasion of Ukraine. The United Arab Emirates has so far dodged U.S. demands to increase its oil production to help American allies find alternatives to Russian gas.

The foreign ministers met as American-backed efforts to secure a new nuclear deal with Iran reach a climax. The meeting gave participants the chance to express concerns to Mr. Blinken about aspects of the proposed deal that they deem too lenient.

It also gave the Emirates and Bahrain an opportunity to encourage a distracted Washington to play a more active role in the region — a demand that they consider particularly urgent after recent attacks on Emirati and Saudi infrastructure by an Iranian-backed militia in Yemen that is fighting Saudi-led forces.

Small groups of protesters, standing on a hill opposite the hotel where the summit was held on Monday morning, attempted to draw attention to the Palestinians. One group held both a Palestinian and an Israeli flag. Another held a banner that said: “Isn’t someone missing?”

Patrick Kingsley

Israel-Arab normalization deals of 2020 have already achieved results.

SDE BOKER, Israel — Israel and its new Arab partners have already reaped benefits from the diplomatic deals sealed in 2020.

Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates all normalized ties with in 2020, agreements that came to be known as the Abraham Accords. The Israeli Defense Ministry has signed memorandums of understanding with its Bahraini and Moroccan counterparts, making it easier for the three countries to trade military equipment and for their armies to coordinate.

Trade between Israel and the Emirates ballooned in 2021 to about $1 billion, roughly 20 times more than in 2020, according to estimates from business leaders.

Israel and other countries in the Middle East are also working to formalize a communication system that will allow each partner to warn each other in real time about incoming drones from Iran and its proxies, according to a senior Israeli defense official.

And Israel has already said that it will send a military officer to Bahrain as part of a regional military task force that will fight piracy in the Persian Gulf.

Prime Minister Naftali Bennett of Israel and several of his ministers have visited Bahrain and the Emirates — trips once considered unthinkable — and some ministers have also gone to Morocco.

The deals have also prompted Egypt to engage more meaningfully with Israel. Egypt was in 1979 the first Arab country to sign a peace treaty with Israel, but for years kept its relationship away from the public gaze, and the most substantial interactions were largely between the two countries’ militaries. There were commercial flights between Cairo and Tel Aviv, but they were not announced publicly at Cairo’s airport.

After the success of the 2020 deals, which risked sidelining Egypt, the Egyptian government seems keen to regain its mantle as Israel’s main bridge to the Arab world. The Egyptian president, Abdel Fattah el-Sisi, recently hosted both Mr. Bennett and the Emirati crown prince, Mohammed bin Zayed, in Sharm el Sheikh — a trilateral summit that would have been hard to imagine just two years ago.

Egypt and Israel have also announced a new flight route between Sharm el Sheikh and Tel Aviv.

The 2020 accords, which some said might allow the Arab participants to encourage Israel to make more concessions to the Palestinians, have not yet had any visible effect on the possibility of a resolution to the Israeli-Palestinian conflict.

The Emirates did condition its normalization deal on Israel’s agreeing to suspend plans to annex parts of the West Bank. But since then, Emirati officials have said little about the Palestinians, let alone encouraged a resumption of Israeli-Palestinian peace negotiations.

Patrick Kingsley

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Frustration with the U.S. unites Israel and the Persian Gulf states at the summit.

BEIRUT, Lebanon — Israel and the four Arab states that met on Monday at the historic summit in the Negev desert have many shared concerns, among them Iran and the militia it backs in Yemen, which has attacked oil facilities in the Persian Gulf, as well as pressure from the United States to turn against Russia over the invasion of Ukraine.

But the overarching sentiment uniting them as they talked to Secretary of State Antony J. Blinken is that the United States, their most powerful ally, is failing to take their worries seriously.

“The summit is a demonstration that important countries in the region are coming together and have significant concerns that they don’t see the Biden administration addressing,” said Steven A. Cook, a senior fellow at the Council on Foreign Relations, an American research organization, who recently returned from a trip to Israel and the United Arab Emirates.

For decades, the oil-rich monarchies of the Persian Gulf, including Bahrain and the United Arab Emirates — both participants in the summit on Monday — and Saudi Arabia, which did not attend the meeting, have relied on the United States for security while hosting its military bases and generally backing American policies in the Middle East.

But U.S. actions in recent years have shaken their confidence, from the chaotic withdrawal from Afghanistan to the push for renewing the agreement to limit Iran’s nuclear program, which many Middle Eastern states fear will empower Tehran, their most dangerous rival.

As those countries see it, Iran has undermined regional security by building a vast ballistic missile program and backing militant groups in Iraq, Syria and Yemen to help advance its interests.

Exacerbating the fears of the countries at the summit in Israel is the possibility that Iran and the United States could reach a new agreement over Tehran’s nuclear program, which could lift Iran’s economy without limiting its support for militants.

An attack on Friday by the Iranian-backed Houthi rebels in Yemen that set fire to a key storage facility in western Saudi Arabia was just the latest reminder of the dangers Tehran poses. Such attacks have become common, targeting both Saudi Arabia and the United Arab Emirates, whose leaders feel that the United States has not done enough to help stop them.

“The sense is, ‘We are getting hit, and the U.S. is not upholding its end of the bargain,’” Mr. Cook said.

That sense of American neglect has grown more acute as U.S. officials have beseeched gulf leaders to use their oil wealth to ease the energy supply problems caused by the war in Ukraine and to join Western sanctions on Russian officials and oligarchs.

So far, Iran and its allies are watching, but have done little more than criticize the summit, calling it a betrayal of the Palestinians.

Ayatollah Sheikh Isa Qassim, a prominent Shiite cleric whose Bahraini nationality was revoked because of his antigovernment stance, referred to Arab ties with Israel as a “conspiracy” and called on the Muslim world to “be patient in fighting it and resisting it with everything it possesses until it is thwarted.”

Talal Atrisi, a professor of political science at the Lebanese University who studies Iran in the Arab world, said that the summit had been motivated by the hope that “such alliances can limit Iran’s influence.”

But he downplayed the summit’s significance, noting that the Emirates had avoided confrontation with Iran and maintained diplomatic relations with Tehran, while Bahrain and Morocco are too small or too far away to confront Iran militarily.

While Arabs are divided over Iran, Israel is overwhelmingly unpopular, which limits the ability of Arab governments to push their dealings with Israel forward.

Ben Hubbard

Egypt looks to shore up its role as a bridge between Israel and the Arab world.

CAIRO — Egypt, which decades ago became the first Arab country to reach a peace treaty with Israel, was attending the summit on Monday in hopes of holding on to its traditional position as the bridge between Israel and the Arab world, a role that has become less critical over time with the emergence of other normalization deals.

Egypt is also struggling with a deepening economic crisis, worsened by the years of pandemic; a sharp drop in tourism; and now a surge in food and energy prices brought on by Russia’s war in Ukraine. So it may also be looking to shore up any alliances that could offer an avenue for some economic relief.

Still, Egypt was not on the original list of Arab nations attending the summit and the confirmation that its foreign minister, Sameh Shoukry, would join alongside Arab counterparts from Bahrain, Morocco and the United Arab Emirates, came instead from Israel on Saturday, a day after the meeting was announced. That was seen as a sign of its reluctance to attend.

“The Egyptian stance is based on not making free concessions,” said Mustapha Kamel Al-Sayyid, a political science professor at Cairo University, adding that the Emirati-led vision that guided the normalization agreements reached in 2020, known as the Abraham Accords, did not align with the decades-old “land for peace” principle that has guided Egyptian policy on Israel.

While those agreements signed by Bahrain, Morocco and the U.A.E. aimed to normalize relations with Israel and foster friendly ties, Egypt’s approach to normalization remained delicately connected to mediating and resolving the Israeli-Palestinian conflict.

As the United Arab Emirates opened its doors to tens of thousands of Israeli visitors over the past year, a prominent Egyptian singer and actor who was photographed with Israeli celebrities at a party in Dubai faced an onslaught of criticism, a lawsuit and the threat of suspension from a professional union upon returning to Cairo.

“Perhaps the U.A.E. thought that this was the right moment to pressure Egypt to participate in light of its increasing debt and need for economic aid.” Professor Al-Sayyid said.

In the past month, Egypt, where about a third of the population survives on less than $2 a day, has had to cope with shortages in wheat that it predominantly imports from Russia and Ukraine, and confront public outrage at rising prices of staples such as oil, sugar and rice. In that short time, the country has also had to try to counter the flight of foreign capital, devalue its currency and request financial assistance from the International Monetary Fund.

Against this troubled backdrop, the Egyptian president, Abdel Fattah el-Sisi, had a series of meetings this month that appear to have led up to the decision to finally participate in the foreign ministers’ meeting in Israel.

Last week, he hosted a summit in the Red Sea resort of Sharm el Sheikh with the leaders of Israel and the United Arab Emirates. Three days later, he traveled to Jordan, where he met with three Arab heads of state, and earlier in March, he paid a visit to Saudi Arabia.

Official Egyptian statements indicated that Mr. el-Sisi had broached issues related to energy, food security, trade and regional stability.

Mona El-Naggar

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Morocco’s foreign minister makes his country’s first official visit to Israel.

CAIRO — With hopes of relieving economic pressures at home, a top Moroccan official was making his country’s first official visit to Israel on Sunday, the latest in a series of steps toward normalizing relations.

The visit by the official, the Moroccan minister of foreign affairs, Nasser Bourita, comes at a sensitive time. Morocco is facing a severe economic crisis, worsened by a drought that has pushed up food prices and fueled protests across the North African kingdom.

Amid those problems, Morocco will probably be hoping that the summit in Israel will help bolster trade and attract investment and tourism.

“From a Moroccan perspective, I only see gains,” said Rachid Touhtou, an associate professor at the National Institute of Statistics and Applied Economics in Rabat, the Moroccan capital. “Morocco is looking for new bilateral relations that can solve local issues like unemployment and the drought and its impact on agriculture,” he added.

In a sign of changing times, Professor Touhtou noted, the idea of forging a closer relationship with Israel appeared to be more palatable to Moroccans.

Morocco agreed to normalize relations with Israel in December 2020 — following closely on the deals with Bahrain and the United Arab Emirates — in return for American recognition of Rabat’s sovereignty over the long-disputed Western Sahara region.

The deal led to multiple accords and the reopening of ​​liaison offices in Israel and Morocco, with a plan to upgrade to embassies in the coming months. A business forum is also set for Casablanca, in the North African kingdom, in May.

More recently, the reconciliation has produced other results, such as when senior Israel Defense Forces officials met with high-ranking Moroccan officers to bolster military cooperation. This month, a commercial plane of the Moroccan carrier Royal Air Maroc flew for the first time from Casablanca to Tel Aviv.

The mood was perhaps best captured in a billboard recently erected on the side of a five-story building in Casablanca advertising “travel ideas.” That ad openly promoted a visit to Tel Aviv for 4,300 dirhams, or about $440.

David Govrin, head of the Israeli Liaison Office in Rabat, posted a photograph of the billboard on Twitter. “I invite our Moroccan brothers to visit Israel and discover its culture,” he wrote.

For many Moroccans, however, the summit is also a sore reminder of the government’s push to normalize relations with Israel, all while seemingly ignoring the Palestinian conflict, which continues to galvanize the Arab public and feed anti-Israel sentiment.

“This just further shows that Morocco is going full steam in its relationship with Israel,” said Aboubakr Jamai, dean of the School of Business and International Relations at the American College of the Mediterranean in Aix-en-Provence, France.

He said he also saw Morocco’s decision to deepen ties with Israel as aimed at strengthening its relationship with the United States and blunting criticism over human rights abuses.

Mona El-Naggar reported from Cairo and Aida Alami from Paris.

Mona El-Naggar and Aida Alami

To Palestinians, the summit is another betrayal.

SDE BOKER, Israel — To many Palestinians, the timing of the summit in Israel is driving home the feeling that they have been abandoned by parts of the Arab world.

Sunday, the first of two days of meetings, was the 20th anniversary of the Arab Peace Initiative, a pact that was endorsed in 2002 by all members of the Arab League and that promised normalization with Israel in exchange for the creation of a Palestinian state.

Two decades later, the presence of several Arab League members at the summit in Israel showed just how far that solidarity had ebbed. Of the five countries invited to the ceremony, only Jordan declined. The Jordanian king, Abdullah II, had a prior commitment on Monday in the West Bank city of Ramallah with Mahmoud Abbas, president of the Palestinian Authority.

Support for Palestinians remains high among the Arab public. But some Arab leaders now seem to prioritize what they see as their countries’ economic and security interests above the issue of the Palestinians, whose leaders — divided between the West Bank and Gaza — have been at loggerheads for years and are in no position to mount a united push for sovereignty.

“Israel has long tried to get the world to ignore its occupation and its apartheid regime, and now it seems these other states are going along with it,” said Diana Buttu, a Palestinian analyst and former lawyer for the Palestine Liberation Organization. “This just shows that we were right all along — they work with Israel for their own limited security benefits and not for Palestinians. These regimes aren’t friends to Palestinians and shouldn’t be viewed as such.”

As the summit got underway, the Israeli Defense Ministry announced that it would allow 8,000 more Palestinians in Gaza to work in Israel, almost doubling the current number. But there was no suggestion that the conference would help advance the prospect of new peace negotiations.

The meeting in Israel also highlighted the limits of a continuing campaign by Palestinians and rights organizations to cast Israel as an apartheid state in the global consciousness. Israel strongly rejects the accusations of apartheid.

If the claim has helped delegitimize Israel in the global rights community, the summit shows how Israel’s legitimacy is simultaneously growing in the Arab world.

At a meeting with Mr. Blinken in Ramallah on Sunday, the Palestinian Authority president, Mahmoud Abbas, contrasted what he said was a lack of international concern for Palestinians with the global outpouring of emotion for Ukraine.

“The latest incidents in Europe have proven that there are double standards being flagrantly observed around the world,” Mr. Abbas said through a translator after his meeting with Mr. Blinken.

The prime minister of the Palestinian Authority, Mohammad Shtayyeh, condemned the summit on Monday, saying, “Arab normalization meetings without ending the Israeli occupation of Palestine are just an illusion, a mirage, and a free reward for Israel.”

For all the fanfare surrounding the summit, Israel would ultimately still need to return to the negotiating table with the Palestinians, said Mkhaimar Abusada, a Gaza-based professor of political science.

“At the end of the day, they need to realize that it’s the Palestinians that they have to make peace with, not the other countries,” he said.

But the only Palestinians close to the talks were the handful of Palestinian workers at the hotel where the summit was held.

“You probably know how I feel as Palestinian about this summit,” said Fares Argan, a 42-year-old cleaner who commutes to the hotel every day from the occupied West Bank.

“We’re used to this kind of treatment from others,” he added.

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Haifa, Israel.

Patrick Kingsley and Lara Jakes

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Only a few Arab leaders have visited Israel before.

SDE BOKER, Israel — The summit in Israel substantially lengthens a very short list of high-level Arab visitors to Israel in the past.

Perhaps the most famous was that of Anwar Sadat, the Egyptian president who surprised the world by flying to Israel in 1977 and calling for peace in an address to the Israeli Parliament.

Coming just four years after the Arab-Israeli war of 1973, Mr. Sadat’s visit helped pave the way for a peace deal in 1979 between Israel and Egypt, and the subsequent withdrawal of Israeli troops and civilians from the Sinai Desert. It was the first peace treaty between Israel and any Arab country.

“If you want to live with us in this part of the world, in sincerity, I tell you that we welcome you among us with all security and safety,” Mr. Sadat told Israeli lawmakers in 1977, warning nevertheless, “there can be no peace without the Palestinians.”

Several Arab leaders then attended the funeral in 1995 of the prime minister, Yitzhak Rabin. Among them were the Egyptian president, Hosni Mubarak, and King Hussein of Jordan. Both men eulogized Mr. Rabin, who was assassinated by a Jewish extremist opposed to his negotiations with the Palestinians.

Mr. Mubarak, in his eulogy for Mr. Rabin, said, “The success he achieved in this regard has firmly laid the foundations of peaceful coexistence between Palestinians and the Israelis in a climate of trust and a mutual respect,” reflecting widespread hopes at the time that the region was on the cusp of reaching a peace deal.

Like Mr. Sadat’s earlier calls for a peace that included the Palestinians, those hopes have dissipated.

King Hussein later memorably visited Israel again in 1997 to pay condolences to the families of seven Israeli schoolgirls killed by a Jordanian soldier.

“The king knelt before each of the families in their separate homes as they sat on the floor in the Jewish custom for the seven-day mourning period,” Serge Schmemann, then The New York Times’s bureau chief in Jerusalem, wrote at the time.

“Your daughter is like my daughter,” the king reportedly said. “Your loss is my loss.”

The president of the Palestinian Authority, Mahmoud Abbas, has also visited Israel on rare occasions, mostly recently last December for an informal meeting with Benny Gantz, the Israeli defense minister. The Israeli government was quick to note that the meeting did not indicate the resumption of formal peace negotiations.

Patrick Kingsley

Arab gunmen kill 2 in northern Israel on the eve of the summit.

Two Arab gunmen killed at least two people and injured several others in an unusually brazen attack in northern Israel on Sunday night, on the eve of a groundbreaking diplomatic summit in southern Israel between top Arab, Israeli and American diplomats.

The attack is the fourth act of terrorism in Israel in less than two weeks, and has heightened fears that the country may be on the cusp of a new surge in violence just as Passover, Easter and the Muslim holy month of Ramadan are set to occur next month in a rare convergence.

Tensions between Israelis and Palestinians often rise during this period, most recently last May, when Ramadan-related clashes helped lead to an 11-day war between Israel and Islamist militants in Gaza.

The nature of the attack on Sunday in Hadera, a city of nearly 100,000 on the Mediterranean coast, was considered particularly worrying by officials because it involved two attackers, both wielding what appeared to be heavy automatic weapons — details that implied a level of planning and coordination unseen in other recent attacks.

The attack was later attributed to the Islamic State, according to a statement circulated on social media bearing the name and logo of a news outlet affiliated with the extremist group.

Patrick Kingsley

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Prime Minister Naftali Bennett of Israel tests positive for the coronavirus.

SDE BOKER, Israel — Prime Minister Naftali Bennett of Israel has tested positive for the coronavirus and will work from home, his office announced Monday.

Mr. Bennett’s spokeswoman said the prime minister felt fine and was still scheduled to lead an online security meeting with senior military, police and intelligence officials on Monday morning, following an unusually brazen gun attack in northern Israel on Sunday. The Israeli police chief, Kobi Shabtai, with whom Mr. Bennett met Sunday night at the scene of the attack, also tested positive on Monday.

Mr. Bennett, 50, is not attending a landmark diplomatic summit in southern Israel, where the top envoys from Israel, the United States, Egypt, the United Arab Emirates, Morocco and Bahrain are gathering in the Negev desert to discuss shared security concerns about Iran and the fallout from the war in Ukraine.

But Mr. Bennett did meet on Sunday in Jerusalem with Antony J. Blinken, the U.S. secretary of state. Mr. Blinken still attended the meeting in southern Israel, and will follow appropriate guidelines. He was spotted jogging early Monday.

Mr. Bennett’s infection comes weeks after Benjamin Netanyahu, Mr. Bennett’s predecessor as prime minister, also contracted the virus.

Both men are considered trailblazers in coronavirus policy. Under Mr. Netanyahu, Israel became an early leader in vaccine distribution, though the country later fell behind. Under Mr. Bennett, Israel was one of the first to roll out a fourth shot of the vaccine to older and vulnerable people, even as other countries remained wary.

Israel emerged from a fifth wave of the virus late last month. But cases are beginning to rise sharply again. The average daily number of new infections rose this week beyond 12,000, the highest in more than a month.

Lara Jakes contributed reporting.

Patrick Kingsley

The summit’s venue avoided controversy over Jerusalem.

SDE BOKER, Israel — The decision to hold the summit in the tiny, remote desert town of Sde Boker, rather than in Jerusalem, was a reminder that the status of Jerusalem remains a highly sensitive issue for the Arab countries that participated.

While some Arab governments are prepared to work with Israel, analysts say that those countries still want to avoid any gesture that symbolically undermines Palestinian hopes of establishing the capital of a future Palestinian state in the eastern portion of Jerusalem, which Israel captured from Jordan in the Arab-Israeli war of 1967.

A meeting in Jerusalem might have been considered an implicit endorsement of the Israeli position that the entire city should remain Israel’s undivided capital.

But a meeting in Sde Boker, in the heart of the Negev desert, still carries resonance and meaning. It was the final home of Israel’s first prime minister, David Ben-Gurion, who is buried nearby. Ben-Gurion saw the establishment of desert towns like Sde Boker as an important emblem of the Zionist dream of resettling the land of Israel.

Sde Boker “is the pinnacle of pioneering Zionism in our day,” he told a cabinet meeting in 1953.

By gathering at the last home of Israel’s founding father, the leaders are paying implied respect to his vision for the country.

Those themes have particular resonance today, given recent tensions between nearby Bedouin communities and their Jewish neighbors in the Negev. Arab Bedouins demonstrated in large numbers in January to protest Israeli government-backed attempts to plant trees on desert land that the Bedouin claim as their own.

It was the latest salvo in what the Bedouin see as a decades-long campaign, beginning under Ben-Gurion, to force them off their ancestral land.

The Israeli government says that the land never legally belonged to the Bedouin claimants. And many Israeli Jews believe that more Jewish settlement of the Negev is needed to assert Israeli sovereignty over the area — a perception that was heightened last week when a Bedouin extremist killed four Israeli Jews in Beersheba, a city in the Negev.

To guests staying this weekend at the Kedma Hotel, where the summit was taking place, the meeting was simply a charming surprise. Oren and Meital Dror, an Israeli couple celebrating their 15th wedding anniversary, were swimming in the pool just hours before the ministers arrived.

“An exciting experience,” said Oren Dror, a 42-year-old entrepreneur. “We will remember it for years.”

But, if he were alive today, “no one would be more stunned than Ben-Gurion himself” to see the summit, said Tom Segev, an Israeli historian and biographer of the Israeli leader.

“He never believed in real peace with the Arabs,” Mr. Segev said of Ben-Gurion. “On the other hand, he always attributed greater significance to the Negev than to the West Bank and Gaza. So he may have said, as was his way, ‘I always told you so.’”

Patrick Kingsley

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Blinken says peace efforts will break down barriers between leaders, citizens and societies.

The gathering of top diplomats from Israel and Arab states on Monday in the Negev desert took place a day after a terrorist attack in northern Israel, and the meeting represented “the exact counterpoint to this senseless destruction and violence” Secretary of State Antony J. Blinken said.

Mr. Blinken joined the summit, a historic meeting involving Arab nations on Israeli soil, to help shepherd and strengthen the nascent diplomatic, economic and cultural ties among countries that support the so-called Abraham Accords, the agreements that have normalized ties between Israel and some of its Arab neighbors.

He said the efforts would “break down barriers” not only among the leaders of nations, but also among their societies and citizens. He said it was not, however, a substitute for challenges that have yet to be resolved between Israel and Palestinians, a topic that was among the closed-door discussions at the summit.

Mr. Blinken also underscored the threats and other security concerns faced by all of the regional states assembled on Monday, including actions by Iran and its affiliated movements, including Houthi fighters in Yemen and Hezbollah in Lebanon.

He cited the teachings of Abraham, the prophet who heavily influenced Judaism, Christianity and Islam and whose name is used to refer to the accords that bring together nations of the three religions.

“He had the temerity, perhaps, to ask why,” Mr. Blinken said, citing Abraham’s dialogue with God in the context of considering the growing political partnerships in the Middle East and North Africa.

“We have the temerity to ask why not,” Mr. Blinken said, paraphrasing Robert F. Kennedy.

“That is what this is about,” he added. “Once impossible things became possible.”

Lara Jakes

L'Humanité

La coopération scientifique, l’autre victime de la guerre

Actu

Recherche Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la plupart des instances scientifiques occidentales ont annoncé la suspension de toute nouvelle collaboration avec la Russie. Un véritable désastre pour la recherche, où les échanges internationaux jouent un rôle crucial.

Anna Musso

Les répercussions de la guerre en Ukraine se font sentir jusque dans l’espace… Depuis trois semaines, les coopérations scientifiques avec la Russie sont mises à mal dans nombre de domaines de recherche. Mais le premier concerné reste le secteur spatial civil, où les grandes puissances collaborent activement depuis la fin de la guerre froide. Plusieurs projets majeurs y sont désormais suspendus, voire menacés. L’agence spatiale russe Roscosmos a, tout d’abord, annulé les lancements des fusées Soyouz prévus dans les prochains mois depuis la base française de Kourou, en Guyane, et elle y a retiré sa centaine d’ingénieurs et techniciens. Depuis plus de dix ans, la collaboration entre Arianespace et Roscosmos permettait d’exploiter ce lanceur très fiable. Mais, après l’annexion de la Crimée en 2014, les tensions se sont multipliées jusqu’à interrompre les relations.

l’iss va-t-elle quitter son orbite ?

Le coup est sévère pour Arianespace. « Le retrait de la fusée russe Soyouz de Kourou affecte le lancement des satellites de navigation Galileo », regrette Bernard Foing, astrophysicien, directeur du Groupe international d’exploration lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA). Sur 17  lancements prévus en 2022, huit seront supprimés, dont celui de la mission russo-européenne ExoMars. Le rover européen Rosalind-Franklin, élément clé de cette mission, devait décoller vers Mars, en septembre prochain, à bord d’une fusée russe pour aller fouiller le sol de la planète rouge, en quête de traces d’une vie passée. Cette mission a été officiellement suspendue jeudi dernier par l’ESA.

« C’est très regrettable », a réagi le directeur général de l’agence spatiale russe Roscosmos, Dmitri Rogozine, assurant toutefois que son pays pourrait effectuer cette mission en toute autonomie, « dans quelques années, depuis le nouveau site de lancement du cosmodrome de Vostotchny », en Sibérie orientale. En tout cas, rien ne pourra se faire dans l’immédiat. Sachant que les fenêtres de tir vers Mars ne s’ouvrent que tous les deux ans, le décollage d’ExoMars serait reporté au mieux à la fin 2024, voire après 2026 avec de nouveaux partenaires.

Autre conséquence du conflit, la Station spatiale internationale (ISS), fruit d’une exceptionnelle coopération entre Américains, Russes, Européens, Japonais et Canadiens, serait menacée. Depuis son lancement, plus de 250 astronautes, dont le Français Thomas Pesquet, y ont séjourné et conduit des milliers d’expériences. Dmitri Rogozine a averti que l’ISS ne pourrait plus être maintenue sur orbite : « Si vous bloquez la coopération avec nous, qui sauvera l’ISS d’une désorbitation incontrôlée et d’une chute sur le territoire américain ou européen ? » En effet, le module russe Zvezda, qui permet à la station de conserver son altitude, ne parviendrait plus à propulser les vaisseaux de ravitaillement en carburant de la station. Les 420 tonnes de l’ISS pourraient alors s’écraser sur Terre. Toutefois, la Nasa a de nouveau affirmé que la collaboration entre États-Unis et Russie sur l’ISS se poursuivait. « Rien n’a changé ces trois dernières semaines », a rassuré Joel Montalbano, le directeur du programme de la station pour la Nasa. Pour l’instant, du moins.

Au-delà de la science spatiale, d’autres disciplines et institutions pâtissent de ce conflit. À commencer par les mathématiques. Les sociétés de mathématiques française, américaine, canadienne et polonaise ont annoncé qu’elles ne participeraient pas au 29e Congrès international qui devait se tenir à Saint-Pétersbourg en juillet. C’est au cours de cet événement majeur, organisé tous les quatre ans, que sont remises les prestigieuses médailles Fields. L’Union mathématique internationale (IMU) l’a remplacé par une rencontre en ligne : « Une perte de liens, surtout après deux années de confinement liées au Covid », déplore Mélanie Guenais, enseignante-chercheuse à l’université Paris-Saclay et vice-présidente de la Société mathématique de France. Mais les médailles seront, elles, bien remises « en présentiel » dans un nouveau lieu à fixer.

« Nous sommes soulagés que le congrès n’ait pas lieu en Russie, en raison de la proximité du comité avec le pouvoir », poursuit la mathématicienne, qui déplore les effets néfastes pour les échanges « entre les écoles de mathématiques russe et française ». La Russie est, avec les États-Unis et la France, un leader mondial de cette discipline et suscite de multiples collaborations : 150 à 200 publications mathématiques sont corédigées chaque année par des scientifiques russes et français. Et, contrairement à une idée reçue, il est impossible de travailler seul dans le domaine de la recherche : « La communauté mathématique est plutôt bien soudée, les collaborations sont très nombreuses, y compris avec les disciplines voisines », ajoute Mélanie Guenais. Désormais, tout est suspendu.

Quant aux institutions scientifiques, les ruptures entre la Russie et les pays occidentaux se multiplient. Aux États-Unis, le célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technology) a mis fin, dès l’attaque des troupes russes, à son partenariat avec l’Institut Skolkovo de science et de technologie, situé près de Moscou. Le même jour, le gouvernement allemand a gelé toutes ses collaborations scientifiques avec le pays dirigé par Vladimir Poutine. En France, le CNRS, un des principaux partenaires scientifiques de la Russie, avec plus de 2 000 publications annuelles signées par des équipes des deux pays, a arrêté « toute nouvelle forme de collaboration ». « La science n’a pas de frontières, mais les valeurs que toutes les communautés scientifiques portent et partagent ne peuvent tolérer cette guerre », a publié le CNRS.

« La science au service de la paix »

De son côté, le prestigieux Cern, plus grand centre de physique des particules au monde, dont la devise est « la science au service de la paix », a décidé de suspendre le statut d’observateur de la Russie, mais n’a pas expulsé le millier de chercheurs russes qui travaillent dans ses laboratoires. La Russie ne devrait pas, non plus, être exclue du projet international de réacteur à fusion expérimental Iter, basé en France. « Iter est un enfant de la guerre froide et est délibérément non aligné », a déclaré son porte-parole.

En Russie même, les scientifiques ont rapidement protesté contre l’invasion militaire de l’Ukraine. Dès le 24 février, ils ont adressé une lettre ouverte à Vladimir Poutine : « Nous, scientifiques, ne pourrons plus travailler normalement. Conduire des recherches scientifiques sans coopération avec les collègues d’autres pays est inimaginable. » Les 6 900 signataires de ce texte rappellent que « les valeurs humanistes sont le fondement sur lequel se construit la science ». C’était déjà la conviction du grand physicien pacifiste Paul Langevin qui, en 1945, espérait avoir vu la dernière guerre mondiale. Dans son article « La science et la paix» (1), il écrivait : « Une des raisons qui me font espérer la fin prochaine des guerres est que celle-ci vient de s’étendre au monde entier et ne peut aller plus loin, puisque la Terre est ronde. (…) j’ai confiance, pour conjurer la guerre, dans le sens général du développement de la vie. »

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[Albert] La Corse mérite-t-elle d’être française ?

En 2018, Emmanuel Macron faisait montre d’intransigeance à l’endroit des nationalistes corses en affirmant qu’il ne leur accorderait pas plus d’autonomie qu’ils n’en aient déjà. On était encore loin des élections présidentielles. À trois semaines de l’échéance, pressé par les émeutes, le très président – très peu candidat – a finalement cédé aux revendications autonomistes.

Faute d’avoir ouvert un débat crucial sur l’islam carcéral, le décès de Colonna, curieusement qualifié d’acte terroriste, a surtout révélé nos discordances sur la question corse. Condamné pour le lâche assassinat du préfet Érignac, le « berger de Cargèse » conspué alors par les Corses est aujourd’hui érigé en martyr par les nationalistes. Les provocations indécentes autour des obsèques de Colonna donnent le sentiment d’un éloignement irrémédiable de la “plus proche des îles lointaines”.

Controuvant, une fois de plus, le principe de fermeté et notamment l’engagement pris auprès de la veuve du préfet, Jean Castex a levé le statut de « détenu particulièrement signalé » des complices de Colonna et permis leur rapprochement sur l’île. Mais toutes ces concessions ne contenteront jamais ceux qui veulent conformer les structures politiques à l’existence d’un peuple corse. La seule évocation d’une identité corse constitue déjà pour les pinzuti une atteinte portée aux « valeurs de la République ». Mais plutôt que de ressasser le désamour des Corses pour la France, on pourrait d’abord se demander si les Français ont encore envie de la Corse.

L’italianité corse est indiscutable. Province romaine disputée avec Carthage, l’île est confisquée par Gênes au XIIIe siècle. À moins de 90 km de la Toscane, les Corses partagent avec les Italiens une culture et une langue proches. Il existe même une garde corse auprès du pape. Un temps aux mains des Français, le traité de Cateau-Cambrésis, en 1559, la restitue à la Sérénissime. Au XVIIIe siècle, les Lumières se prennent d’admiration pour la révolte suivie de l’expérience démocratique de Paoli, le « père de la patrie ». Les Corses font alors de la tête de Maure l’emblème de leurs libertés. En défaut de paiement, Gênes n’a d’autre choix que de céder, en 1768, l’île à Louis XV. Mais le récit fondateur du nationalisme corse préfère à ce moment sans panache la conquête armée de 1769. Militairement dominée, la Corse n’est pourtant pas encore française en droit.

Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

C’est justement parce que les Corses redoutent de repasser sous pavillon génois ou d’être soumis aux « hérétiques » anglais que les députés insulaires proposent l’intégration de leur île à l’imperium français le 30 novembre 1789. Si Napoléon accorde des exemptions fiscales à sa province natale, le rationalisme révolutionnaire veut en uniformiser les structures administratives. Par condescendance pour le “provincialisme” des petites “patries”, on cherche à “républicaniser” les mœurs locales et éradiquer le folklore jugé contre-révolutionnaire.

Le XIXe siècle signe cependant le réveil des identités locales, en Bretagne, en Provence et surtout en Corse. Alexandre Dumas et Maupassant figent dans la mémoire collective la figure du bandit corse qui refuse d’être banni de son île. En 1840, avec Colomba, Mérimée popularise l’image d’une société fondée sur l’honneur et la vendetta. Le régionalisme corse trouve dans la revue A Tramuntana fondée en 1896 l’occasion de se déployer au moment même où la très bonapartiste corse s’ancre politiquement dans la République. Les insulaires seront de tous les combats de la France et fourniront de nombreux cadres de la fonction publique métropolitaine et coloniale dans l’entre-deux-guerres. Cette intégration n’est pas exclusive de l’idée défendue par le journal A Muvra d’un « peuple corse méprisé » par la République. Mais la tentation irrédentiste de Mussolini pousse les autonomistes à la discrétion et renforce le sentiment d’appartenance à la France. Le serment de Bastia prononcé le 4 décembre 1938 ne peut être plus clair, « nous jurons sur nos tombeaux, sur nos berceaux, de vivre et de mourir français ».

L’île ne connaît guère de contestations publiques avant les années 60. Sous l’influence des courants gauchistes anticolonialistes, plusieurs mouvements indépendantistes se cristallisent au Pays basque, en Bretagne, en Occitanie ou encore en Corse. Se sentant mis à l’écart de la modernisation initiée par Paris, les Corses s’estiment lésés par concurrence des rapatriés d’Algérie à qui l’on a proposé des terres agricoles. L’obligation pour les étudiants de s’inscrire dans les universités du continent et un exode massif font désormais des non-insulaires les Corses les plus nombreux. Le manifeste d’inspiration socialiste, Main basse sur une île, séduit en 1971 une nouvelle génération indépendantiste. En 1973, l’appel de Castellare lance la bataille de la langue corse reconnue “langue régionale” l’année suivante. Le mouvement se radicalise lorsqu’en 1975, Edmond Simeoni prend en otage des viticulteurs pieds-noirs à Aléria pour dénoncer la chaptalisation et exiger une redistribution des terres. L’affaire vire au drame. Des gendarmes sont tués. En 1976, le Front de libération nationale de la Corse fondé par Poggioli, figure de la gauche locale, donne une résonance inédite à l’indépendantisme en lançant une série d’attentats. Les inscriptions murales I Francesi fora, « les Français dehors ! » se font plus explicites. Réduit à la clandestinité dès 1982, le mouvement se scinde progressivement entre « légalistes » et « terroristes ». Écartée du pouvoir local, la gauche trouve alors un espace politique par l’action indépendantiste.

Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire.

Aujourd’hui, nationalistes et autonomistes ont en commun la détestation d’un système politique clanique et corrompu accusé de défendre sa clientèle plutôt que la culture corse. Ils leur reprochent de ne pas soutenir le Riacquistu, élan de réappropriation de l’identité insulaire, et de railler leur patrimoine culinaire. Ils militent pour la sauvegarde d’un paysage soumis à la rentabilité touristique de promoteurs indélicats. Établissements polluants, bétonisation du littoral et résidences secondaires sont perçus comme des agressions commises contre la nature corse. Les nationalistes redoutent une « colonisation intérieure » par l’immigration sauvage. Ils voient dans la défense de la tradition catholique – dévotion à Santa di U Niolu, hymne Dio vi Salvi Regina –, de la langue corse, de la méritocratie la marque de leurs libertés. Ils veulent faire de leurs particularismes un signe d’appartenance.

Les nationalistes sont aujourd’hui pris dans leurs propres contradictions. Ils rêvent d’une autonomie politique tout en continuant de profiter des avantages fiscaux et économiques que leur confère leur statut insulaire. En outre, l’exercice du pouvoir depuis 2017 rend la coalition Per a Corsica prudente dans ses revendications. Les grands principes moraux et environnementaux sont tempérés par les réalités économiques. La notion de « corsitude » est plus facile à pérorer qu’à définir avec précision. Et même le « statut du résident » préféré à la « citoyenneté territoriale » ne fait pas l’unanimité parmi les autonomistes.

Mme Érignac espérait « que la République ne faiblira[it] jamais en Corse ». On est en droit aujourd’hui d’en douter. Le rapport de force a remporté, au moins dans les intentions, plus de succès que la seule négociation. Mais l’État et les dirigeants corses s’inquiètent d’une autonomie qui libérerait des forces incontrôlables. On peut s’inquiéter de ce séparatisme qui ne dit pas son nom, on peut aussi se demander si les Français ont encore envie de voir la Corse demeurer française. À ne s’en tenir qu’aux derniers sondages, on ne sent pas s’exprimer beaucoup de regrets à l’idée que l’île prenne son indépendance.

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Le Figaro

Marcello Quintanilha, Fauve d'or à Angoulême 2022: «Jair Bolsonaro est la pire personne qui soit pour le Brésil»

Olivier Delcroix

INTERVIEW - L'auteur d’Écoute jolie Márcia, prix du meilleur album de l'année lors de la 49e édition du festival, était de passage à Paris. L'occasion d'un entretien à bâtons rompus sur le statut des artistes dans son pays.

Il a été le premier étonné lorsque son nom a été prononcé au théâtre de la ville d'Angoulême. Le dessinateur Brésilien Marcello Quintanilha n'en revient toujours pas d'avoir remporté le Fauve d'Or de la meilleure bande dessinée de l'année pour son album Écoute jolie Márcia, édité aux éditions Çà et Là.

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De passage à Paris, après une tournée des librairies françaises, ce Brésilien de 51 ans, répond avec un grand sourire, et une franchise parfois déconcertante, aux questions du Figaro.

LE FIGARO - D'où vous est venue l'idée de cet album très ancré dans le Brésil contemporain ?

Marcello QUINTANILHA - J'avais envie de raconter l'histoire d'une mère obligée de prendre une décision grave vis-à-vis de sa fille. Une décision qui sauve son enfant, mais qui passe pour une trahison à ses propres yeux. J'aime bien soumettre mes personnages à des choix cornéliens, mais qui s'imposent à eux. C'est le cas pour Márcia...

Qui est cette femme selon vous?

Avant tout, Márcia est une femme forte. Infirmière à Rio, elle partage son quotidien avec son compagnon Aluisio et sa fille unique Jacqueline, qu'elle a eu avec un autre homme. Insouciante, rebelle, Jacqueline ne cesse de poser des problèmes en se fourvoyant avec des gangs de la favela. Un jour, elle va trop loin... Sa mère va alors tout tenter pour tirer sa fille de ce guêpier. Le personnage de Márcia s'inspire beaucoup de ma propre mère. Je crois que dans des conditions similaires, elle aurait agi comme Márcia.

S'agit-il d'une BD féministe?

Disons plutôt qu'une thématique féministe traverse tout l'album. Cela va de pair avec l'émancipation de la femme au Brésil. Même si je pense que le machisme est encore très présent au Brésil, malheureusement. Mon héroïne est une femme qui n'a d'autre choix que d'être courageuse, sinon toute sa vie s'effondre.

Les couleurs de cette bande dessinée sont assez inhabituelles. Pourquoi?

J'ai voulu que les teintes de mon album soulignent la déconnexion de mon histoire avec la réalité. J'ai travaillé sur une palette réduite à 28 couleurs. Les coloris de la BD sont très acidulés, à la fois agréable à l'œil, rappelant l'enfance, mais laissant tout de même un arrière-goût doux-amer. J'ai été très marqué par le théâtre de l'absurde cher à Samuel Beckett. Comme dans En attendant Godot, j'ai souhaité que le lecteur s'évade du réel, tout en y restant quand même raccroché. Alors oui, la peau des personnages est mauve. Et le ciel est vert. Mais l'intrigue demeure proche de celle d'un polar.

Y a-t-il un côté surréaliste?

Non, pas vraiment. Le surréalisme habite franchement le rêve. Alors que le théâtre de l'absurde reste ancré dans le réel, même s'il va plutôt se loger dans la région de l'absurde. Ce que j'ai voulu souligner avec ces couleurs différentes, c'est le rapport entre l'histoire imaginaire, et le contexte social du Brésil d'aujourd'hui qui est très dur.

On remarque également que le trait noir se fait très discret. Le contour même des cases a disparu. Pour quelles raisons?

En fait, je voulais ne dessiner l'album qu'avec les couleurs, et je souhaitais qu'elles donnent également le cadre de l'action. C'est un choix esthétique. Cela apporte à mon sens une sorte de liberté. Les cases de la planche sont ainsi perçues comme en mouvement dans la page. Et cela se voit particulièrement dans les séquences d'action.

Vous êtes né en 1971 à Niterói au Brésil. Comment avez-vous découvert la bande dessinée?

Je suis né dans une famille issue de la classe ouvrière. Mon père était joueur de foot et ma mère enseignante à l'école. Après une blessure au genou, mon père est devenu comptable. Ma sœur aînée qui a dix ans de plus que moi est devenue dessinatrice de mode. Je me souviens avoir découvert la BD dans les journaux, dans les années 70. Mon premier souvenir se rapporte à la série américaine Alley Oop, une BD qui racontait les aventures d'une famille d'hommes préhistoriques. Sinon, je me souviens d'avoir lu les aventures de Valérian, notamment Bienvenue sur Afflolol, ou que dans les années 80, la découverte d'auteurs comme Bilal ou Moebius m'avait mis la tête sens dessus dessous ! (Rires).

Que pensez-vous de la situation politique au Brésil actuellement?

Une chose est sûre, la situation est très inconfortable pour les artistes depuis quelques années.

Pourquoi?

Parce que le président Jair Bolsonaro est un homme d'État épouvantable! Pour le Brésil, c'est la pire personne dans le pire moment pour faire les pires choses. Certes, Bolsonaro représente une partie de la société brésilienne. Une société pleine de ressentiment. Une partie du peuple brésilien cherche des réponses simples à leurs angoisses quotidiennes. Il se raccroche à un régime autoritaire, où règne la force. Quant au président Bolsonaro, il considère les artistes comme des proies potentielles. Nous circulons avec une cible sur le front. C'est très difficile. Jair Bolsonaro fait tout ce qu'il peut pour détruire l'univers des arts au Brésil. Car l'art est quelque chose de libre qui lui échappe.

Que pensez-vous de la manière dont le Brésil a géré la pandémie de Covid?

Justement, Bolsonaro n'a rien géré. Il ne voulait pas y croire. C'est quand même lui qui a incité les Brésiliens à ne pas utiliser le masque! Au plus fort de la montée en puissance du Covid, cela aurait pu être considéré comme un crime.

Le fait que vous ayez gagné un Fauve d'or à Angoulême, qu'est-ce que cela vous fait? Est-ce que cela peut changer quelque chose à votre vie?

J'ai encore besoin de quelques jours pour prendre la mesure de tout ça. Je ne m'y attendais pas du tout. Mes albums parlent essentiellement du Brésil. Je ne croyais pas qu'ils pourraient avoir une portée universelle. C'est incroyable. Peut-être que l'attribution du Fauve d'or va changer un peu les choses, chez moi, au Brésil. Je n'en sais rien. Cela prouve déjà que mon travail peut avoir un rayonnement international. Et c'est déjà magnifique!

Écoute jolie Márcia, de Marcello Quintanilha, 128 p., Éditions Çà et Là. 24 €.

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Le scénariste et théoricien du neuvième art, Benoît Peeters, offre un savant et savoureux aperçu des tournants majeurs d'une histoire marquée par une effervescence créative bravant les obstacles du dédain ou de la censure.

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France24 - Monde

Comment expliquer le coup de chaleur sans précédent des régions polaires ?

Publié le : 23/03/2022 - 17:38

Sébastian SEIBT Suivre

En fin de semaine dernière, les températures ont battu tous les records de chaleur aussi bien en Antarctique qu'en Arctique. Non loin du pôle Sud, elles étaient jusqu’à 40 °C supérieures aux moyennes saisonnières.  Des hausses liées aux caprices des “rivières atmosphériques”.

Des températures allant jusqu' 40 °C au-delà des normales saisonnières en Antarctique et entre 20 et 30 °C de plus que d'habitude à certains endroits en Arctique. Les deux régions polaires ont connu simultanément une vague de chaleur inédite aux alentours du vendredi 18 mars. "Une telle coïncidence est très inhabituelle", reconnaît Julienne Stroeve, spécialiste du climat polaire à l'University College de Londres, contactée par France 24. 

C'est la montée en flèche du thermomètre en Antarctique qui a attiré l'attention des scientifiques en premier. "Les températures enregistrées, même sur le plateau Antarctique [situé à plus de 2 000 mètres d'altitude en moyenne], étaient absolument absurdes", souligne Jonathan Wille, postdoctorant et spécialiste de la météo et du climat en Antarctique à l'Institut des géosciences de l'environnement à l'Université Grenoble Alpes, contacté par France 24. 

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

À plus de 3 000 m d'altitude, -11,5 °C au lieu de -40 °C

Il faisait ainsi plus qu'anormalement doux à la station Concordia qui se trouve à plus de 3 000 mètres d'altitude dans l'est de l'Antarctique. La température est, en effet, montée à -11,5 °C alors qu'il fait généralement plutôt entre - 40 °C et - 50 ° C dans cette région à cette période de l'année.

"La barrière topographique formée par le dénivelé dans l'est de l'Antarctique fait que le climat y est très stable et les températures ne devraient jamais dépasser les -30 °C", explique à France 24 Martin Siegert, un glaciologue à l'Imperial College de Londres qui n'en revient pas des relevés de températures réalisés dans cette partie du globe la semaine dernière.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

En 65 ans d'observations météorologiques dans cette partie proche du pôle Sud - qui se trouve à plus de 4 000 km de l'Australie -, un tel pic de chaleur ne s'était jamais produit. Mais le thermomètre est resté sous les 0° C, ce qui a permis d'éviter une fonte des glaces "qui aurait été complètement inédite", note Martin Siegert.

>> À lire aussi sur France  24 : En Antarctique, les jours du "glacier de l'Apocalypse" sont comptés

De l'autre côté du globe, dans la région Arctique, le thermomètre a dangereusement flirté avec les températures de dégel alors même "qu'on est encore à la fin de la période froide", souligne Martin Siegert. À certains endroits, comme sur l'île de Hopen (au nord de la Norvège et au sud de l'archipel de Svalbard), "une température de 3,9 °C a été enregistrée, ce qui ne s'est jamais produit depuis le début des relevés en 1944", indique sur Twitter Ketil Isaksen, un climatologue norvégien.

Mais la vague de chaleur en Arctique est "moins inhabituelle que celle en Antarctique", souligne Julienne Stroeve. Cette région du monde est la plus durement affectée par le réchauffement climatique - les températures y augmentent trois fois plus vite qu'ailleurs en moyenne -  et les événements météo extrêmes commencent à s'y multiplier. 

Il n'en demeure pas moins que "la magnitude de ce pic de chaleur est surprenante", estime Martin Siegert. Pour lui, il pourrait avoir pour corollaire une saison des fontes de glaces qui commencerait un peu plus tôt que d'habitude. En général, le dégel débute à la fin du mois de mars et dure jusqu'en septembre dans la région arctique.

De l'air chaud d'Espagne et de Nouvelle-Zélande

Si ces records historiques se sont produits en même temps dans les deux régions polaires, "c'est une coïncidence", assure Julienne Stroeve. "Il n'y a presque aucun lien entre les mouvements d'air qui façonnent la météo en Arctique et en Antarctique", précise Martin Siegert.

Mais dans les deux cas, ce sont des rivières atmosphériques qui sont à l'origine de ce réchauffement soudain des pôles. Il s'agit de couloirs d'air qui, comme des tapis roulants volant, transportent des grandes quantités de vapeur d'eau sur de longues distances.

Pour expliquer le phénomène dans la région Arctique, il faut descendre "vers le sud-ouest de l'Espagne et le nord de l'Afrique, d'où est partie la rivière atmosphérique qui a transporté toute l'humidité vers le nord et surtout dans la région de la Sibérie", explique Jonathan Wille. 

En Antarctique, le phénomène a été plus complexe. Il y a bien eu une rivière atmosphérique qui a pris son origine "à l'extrémité sud-est de l'Australie et en Nouvelle-Zélande", remarque le spécialiste de l'université de Grenoble.

Mais ce n'est pas tout. En atteignant les côtes de l'Antarctique, cet air plus chaud a engendré des pluies et, un peu plus en altitude, de la neige. Ensuite, au lieu de se disperser et repartir vers le nord, ce courant atmosphérique est resté sur place et s'est même engouffré toujours plus vers le pôle Sud. "C'est une rivière atmosphérique qui est allée plus vite, est restée plus longtemps au-dessus de l'Antarctique et a poussé plus au sud que d'autres" qui ont atteint ce continent, résume Jonathan Wille. 

Une "bizarrerie météo ou un événement précurseur" ?

"Il serait tentant de mettre ces anomalies sur le compte du réchauffement climatique", reconnaît Martin Siegert. Après tout, l'une des conséquences de ces changements dus à l'activité humaine est que les événements météo extrêmes - comme des pics de chaleur dans les régions polaires ou les ouragans - deviennent plus courants. 

Mais pour l'instant, il est encore trop tôt pour attribuer ces pics de température au réchauffement climatique. "La situation est revenue à la normale dans les régions polaires cette semaine, et il se peut que la météo de la semaine dernière reste un phénomène isolé", estime Julienne Stroeve.

"C'est la grande question à laquelle il va falloir répondre : est-ce qu'on a eu affaire à une bizarrerie météo ou à un événement précurseur [du climat à venir dans ces régions] ?", ajoute Jonathan Wille. La question est d'autant plus importante qu'"on a eu de la chance cette fois-ci en Antarctique", estime Martin Siegert. Si la rivière atmosphérique s'était dirigée plus à l'ouest du continent austral - où les températures sont déjà naturellement plus douces en cette saison -, la vague d'air chaud aurait pu entraîner une fonte des glaces inédite. Ce qui serait une mauvaise nouvelle pour la montée des eaux.

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Au sommet de l'Antarctique, une coopération pour préserver "un continent sanctuarisé"

CHANGEMENT CLIMATIQUE

En Antarctique, les jours du "glacier de l’Apocalypse" sont comptés

EXPOSITION

De l’Arctique à l’Antarctique, une exposition alerte sur les effets du changement climatique

L'Humanité

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Décryptage

Le réchauffement climatique modifie les trajets des migrateurs. À tel point que certaines espèces ne ressentent plus le besoin de quitter les zones de reproduction du nord de l’Europe et ne passent plus en France.

Marine Cygler

Réduction de la distance parcourue, retour anticipé ou encore arrêt pur et simple de la migration, les oiseaux migrateurs sont affectés à plusieurs niveaux par le changement climatique. Et ce phénomène s’observe de nos fenêtres. « En Charente-Maritime, il y a une population de quelques centaines de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Finalement, elles restent toute l’année près de leur zone de reproduction », indique Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO).

En Charente-Maritime, il y a une population de cigognes blanches qui ne migrent plus en Afrique car les marais ne gèlent plus l’hiver. Jérémy Dupuy, de la Ligue pour la protection des oiseaux

Outre cette tendance à la sédentarisation, les oiseaux qui migrent encore reviennent plus tôt dans la saison : « Les espèces qui migrent au sud du Sahara ont du mal à hiverner au Nord. En revanche, elles avancent leur date de retour pour “coller” au retour du printemps, qui correspond au débourrage des feuilles et à l’explosion des insectes », détaille l’expert de l’association ornithologique et naturaliste.

Quant à ceux dont la limite de la zone d’hivernage est en France, ils ne sont parfois même plus observés dans l’Hexagone. « En France, certains oiseaux d’eau comme les canards, les limicoles ou encore les hérons ne passent plus l’hiver chez nous. Ils ont raccourci leur distance de migration et n’ont plus besoin de rejoindre l’Europe de l’Ouest à la saison froide », explique-t-il.

Conséquences darwiniennes

Ces modifications des trajets migratoires sont-elles préoccupantes ? D’après l’expert de la LPO, ce n’est pas le cas. Bien au contraire, elles démontrent la capacité des oiseaux à s’adapter au changement climatique. Reste que l’aléa climatique, avec l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, peut être fatal. Les espèces qui continuent à hiverner au sud du Sahara, comme les hirondelles et les coucous, peuvent mourir des épisodes de sécheresse. Pour les individus qui reviennent précocement en Europe, gare aux variations annuelles, si l’hiver est rigoureux, ils peuvent mourir de froid ou de faim.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Mais la tendance au retour précoce n’est pas seulement un effet du changement climatique. Ce comportement existe déjà en dehors de la hausse des températures. Pourquoi ? Pour être le premier arrivé sur les zones de reproduction et profiter de la nourriture. « Avec le changement climatique, cette capacité à revenir de plus en plus tôt va être sélectionnée », avance Jérémy Dupuy. Autrement dit, le réchauffement climatique joue sur la sélection naturelle en favorisant les oiseaux qui ont déjà tendance à revenir tôt.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Au-delà de la hausse des températures, la pression sur les migrateurs a lieu au cours des trois phases de leur cycle – reproduction et nidification, migration et hivernage. « Dans les zones de reproduction et les zones d’hivernage, il y a la destruction des zones d’habitat des oiseaux. Quant aux haltes nécessaires pour reconstituer le stock de graisse au cours de la migration, elles se font souvent dans des zones humides, elles aussi menacées », précise Jérémy Dupuy, soulignant que cela explique la difficulté des programmes de conservation pour les migrateurs.

Quand les oiseaux ne sont plus là où on les attend

Attention, le comptage peut induire en erreur. Explications de Jérémy Dupuy, de la LPO : « Dans les années 1990, il y avait entre 3 000 à 4 000 garrots à œil d’or en France. Aujourd’hui, on en compte moins de 1 00. » De quoi s’alarmer, non ? « Eh non, car il faut regarder les indicateurs européens, qui sont plutôt stables. Ces oiseaux ne viennent simplement plus passer l’hiver en France, qui correspond à la limite sud de leur zone d’hivernage. »

La perdrix des neiges repoussée en altitude

Le changement climatique a des effets sur la migration, mais aussi sur l’habitat et les ressources alimentaires. Aussi la hausse des températures a-t-elle des conséquences sur les oiseaux qui ne migrent pas, en particulier en France pour les espèces spécialisées des estives, les prairies situées à plus de 2 000 mètres d’altitude.

De fait, la forêt a tendance à remonter en altitude. Or la perdrix des neiges, ou lagopède alpin, qui ne peut s’adapter au milieu forestier, est maintenant obligée de grimper à des altitudes plus élevées pour retrouver son milieu ouvert de prairies et d’éboulements de roches. Heureusement pour les gallinacées, la présence des troupeaux, liée à un pastoralisme encore bien présent, permet de limiter l’expansion de la forêt.

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecsciencesRéchauffement climatiqueoiseaux
France24 - Monde

Ukraine : le ministre de la Défense britannique prêt à envoyer des armes nucléaires ? Pourquoi c’est faux

Publié le : 25/03/2022 - 16:54

Aude Dejaifve Suivre

Des Youtubeurs russes se sont fait passer pour le premier ministre ukrainien Denys Shmygal auprès du ministre de la Défense du Royaume-Uni. Ils ont publié le 17 mars une vidéo avec des extraits de l’appel, suggérant que le ministre était prêt à envoyer des armes nucléaires à l’Ukraine. Reprise par des médias russes et sur les réseaux sociaux, cette vidéo s’avère trompeuse. La séquence a été coupée et le ministre britannique n’approuve en aucun cas l’envoi d'armes nucléaires à l’Ukraine.

La vérification en bref

  • Des médias russes et des publications sur les réseaux sociaux affirment que le ministre britannique de la Défense Ben Wallace est prêt à aider l’Ukraine en lui envoyant des armes nucléaires.
  • Ils se fondent sur une vidéo publiée par des YouTubeurs russes qui se sont fait passer pour le premier ministre ukranien auprès de Ben Wallace.
  • Cette vidéo est éditée. Dans la version complète de l’appel, Ben Wallace n’approuve pas l’envoi d’armes nucléaires.

 

Le détail de la vérification

Les auteurs de la chaîne YouTube russe Vovan222prank, connus pour piéger des personnalités, en particulier celles qui critiquent le gouvernement russe, se sont fait passer pour le premier ministre ukrainien Denys Shmygal lors d’un appel vidéo avec le ministre britannique de la défense Ben Wallace. Le 17 mars, ils ont publié des extraits de leur appel avec le ministre dans une vidéo d’une minute trente, qui a atteint plus de 290 000 vues.

Sur la vidéo “teaser”, on peut écouter les YouTubeurs demander à Ben Wallace :

“Nous voulons continuer le programme nucléaire pour nous protéger de la Russie. C’est une question difficile mais nous pensons débuter le programme”.

Le ministre britannique hésite d’abord : “mais pensez-vous… Je veux dire, je pense que la Russie, loin d’être neutre, va vraiment détester cela”. Les YouTubeurs insistent, et le ministre britannique répond : “Sur toutes ces questions, je dois en parler au Premier ministre. Puis il ajoute : “le principe est que nous soutiendrons l'Ukraine dans n'importe quel choix que vous ferez”.  

“Le ministère britannique de la Défense prêt à aider l'Ukraine à acquérir des armes nucléaires” titre Komsomolskaya Pravda, un journal russe qui partage les vues du gouvernement, dans un article du 21 mars. NTV, une chaîne de télévision russe contrôlée par l’Etat, affirme également que le ministre “n'a pas exclu d'aider Kiev dans le dossier des armes nucléaires.

Le ministère russe des Affaires Étrangères a également commenté le 24 mars sur Twitter, en republiant la vidéo : “la facilité avec laquelle les responsables de Londres sont d'accord avec la possibilité que l'Ukraine ait des armes nucléaires est étonnante”.

La vidéo a également été partagée sur les réseaux sociaux. T-house, un média chinois contrôlé par l’Etat, a publié la vidéo dans une publication en anglais sur Facebook le 22 mars.

La vidéo circule aussi sur des comptes anglophones de Twitter et en russe.

Une vidéo “teaser” éditée par les YouTubeurs russes

Le 21 mars, les YouTubeurs russes ont publié la version complète de l’appel, d’une durée de 16’28, depuis supprimée et republiée le 24 mars sur leur chaîne YouTube. 

Lorsque les YouTubeurs russes demandent à Ben Wallace : “Nous voulons continuer le programme nucléaire pour nous protéger de la Russie. C’est une question difficile mais nous pensons débuter le programme”, la réponse du ministre est effectivement hésitante : “mais pensez-vous… Je veux dire, je pense que la Russie, loin d’être neutre, va vraiment détester cela”. Il répond à 12’33, après que les YouTubeurs insistent : “Sur toutes ces questions, je dois en parler au Premier ministre. Le principe est que nous soutiendrons l'Ukraine dans n'importe quel choix que vous ferez”. 

Cependant, les YouTubeurs ont coupé une partie de l’appel, dans laquelle la position de Ben Wallace est plus claire. A 15’39, soit trois minutes après sa réponse hésitante, il explique : “Concernant votre acquisition d'armes nucléaires ou une recherche similaire, je serais très prudent à ce sujet. Nous avons signé le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. C'est une tout autre affaire. Il faut être très prudent avec ça”. 

Le ministère britannique de la Défense a réagi en demandant à YouTube dans une déclaration publiée sur Twitter le 23 mars de supprimer les vidéos "truquées par la Russie”.

Télécharger l'application

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New York Times - World

Explosion of Gang Violence Grips El Salvador, Setting Record

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Gangs went on a killing spree, gunning down anyone on the street. At least 62 were killed on Saturday, the deadliest day on record since the country’s civil war ended 30 years ago.

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By Maria Abi-Habib and Bryan Avelar

El Salvador declared a state of emergency Sunday after gangs went on a killing spree on Saturday, randomly shooting street vendors, bus passengers and marketgoers. It was the single bloodiest day in the country on record since the end of its civil war 30 years ago.

In the early hours of Sunday morning, El Salvador’s Parliament approved the emergency rule for 30 days, suspending some civil liberties guaranteed in the Constitution, loosening conditions for arrest, restricting free assembly and allowing the government to intercept the communications of citizens.

The military also began restricting who could leave and enter neighborhoods under control of the notorious street gang MS-13.

The measures are an effort to stem the violence that killed at least 62 people on Saturday, a record for the country of six million, according to government officials.

The violence threatens to tarnish the record of President Nayib Bukele, El Salvador’s charismatic young leader, whose approval ratings are some of the highest in the world, hovering around 85 percent. Mr. Bukele, 40, campaigned on the promise of bringing law and order to El Salvador’s streets, some of the world’s most violent, and since taking office nearly three years ago he had seemed to be making good on that pledge.

However, the reduction in violence may not have been the fruit of Mr. Bukele’s security policies, but of a clandestine deal between the government and the gangs that was apparently cobbled together shortly after he was elected president, as was first revealed by the media outlet El Faro in September 2020.

In December, the U.S. Treasury Department slapped sanctions on top Salvadoran officials, including the vice minister of justice and public security, for their roles negotiating “a secret truce with gang leadership.”

Mr. Bukele has denied those accusations and has championed his tough approach as the reason homicides have fallen dramatically.

Now, analysts and an American official say, that agreement may be falling apart.

Under these secret negotiations, according to the Treasury Department, the government provided financial incentives to the gangs and preferential treatment for gang leaders in prison, such as access to mobile phones and prostitutes. In exchange, the gangs apparently promised to cut down on gang violence and homicides.

Mr. Bukele is the latest in a long string of Salvadoran presidents accused of negotiating with gangs and giving them incentives to keep the peace. The tactic has been used by successive governments to win elections and appeal to a population that is tired of the never-ending violence.

A resident in the capital, San Salvador, said he woke up Saturday to an explosion of gang activity, shouts, gunshots and violence after having enjoyed a few years of relative peace since Mr. Bukele was elected in 2019.

His neighbor, a young man, was killed Saturday morning as he went out to buy bread for his family in their neighborhood, controlled by MS-13. On Sunday, soldiers and police officers swarmed the area, restoring order.

“This is always the case: Homicides rise and operations are strong and soldiers walk in” after the violence is over, said Marvin, 34, who asked that his last name not be published since he lives in a gang-controlled neighborhood.

“But in about 15 days they will leave and everything will return to normal,” he added, clarifying that normal means the gangs are back to controlling the streets.

Mr. Bukele, a youthful, energetic master of social media who prefers backward baseball caps to the usual pomp and circumstance connected to the presidential office, promised to retaliate against the gangs in response to the latest violence.

“Message to the gangs: because of your actions, now your ‘homeboys’ won’t be able to see a ray of sunshine,” the president wrote on Twitter on Sunday, adding that the government has locked down prisons and no inmates are allowed to leave their cells in keeping with the state of emergency.

Security and political analysts speculated that Saturday’s violence may have been a pressure tactic by the gangs to renegotiate the terms of the purported deal they struck with Mr. Bukele’s government. The violence was random, not the result of spats between gang members or intimidation of vendors who refused to pay extortion fees, as is often the case. It ensnared anyone caught on the streets.

“The terms of the previous pact with Bukele’s government may have been untenable and the gangs may be trying to change the terms of that pact,” said Paul J. Angelo, a fellow of Latin America studies at the Council on Foreign Relations. “Bukele is not letting a good crisis go to waste and this happened as he was already pushing the legislature to help him consolidate power.”

The Salvadoran president has been criticized in the past by rights groups for using the military to interfere with the legislature and for his decision last year to dismiss Supreme Court judges and the attorney general in what the opposition called an unconstitutional power grab.

The issuance of the state of emergency on Sunday has stoked concerns that Mr. Bukele will use the weekend violence to empower himself even further.

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France24 - Monde

Israël : deux policiers tués dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique

Publié le : 28/03/2022 - 03:00Modifié le : 28/03/2022 - 13:57

FRANCE 24 Suivre Wassim NASR

Deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement de l'État hébreu comme des agents locaux de l'organisation État islamique ont été éliminés après une attaque à Hadera, dans le nord d'Israël. Deux policiers, dont l'un avait également la nationalité française, sont morts dans cette attaque dimanche soir.

Au moins deux policiers sont morts et plusieurs personnes ont été blessées dans une attaque revendiquée par l'organisation État islamique (OEI) dans la ville israélienne de Hadera (nord) dimanche 27 mars.

Dudu Boani, haut responsable de la police dans cette région, a indiqué que les deux morts étaient deux policiers et que des forces spéciales avaient tué les assaillants, deux Arabes israéliens identifiés par le renseignement israélien comme des agents locaux de l'OEI.

Les funérailles de ces policiers, qui étaient âgés de 19 ans et appartenaient à la police aux frontières israélienne, doivent avoir lieu lundi 28 mars. L'une des deux victimes, Shirel Aboukrat, avait les nationalités française et israélienne, d'après l'ambassade de France à Tel-Aviv.

La police israélienne a annoncé avoir mené des perquisitions dans la ville arabe d'Umm el-Fahm, à une vingtaine de kilomètres de Hadera où a eu lieu l'attaque dimanche soir, en collaboration avec le service de sécurité israélien Shin Beth. "À l'issue des perquisitions, les forces de l'ordre ont arrêté trois habitants soupçonnés d'appartenir à une organisation terroriste. Deux autres suspects ont été arrêtés ailleurs", a indiqué lundi la police dans un communiqué.

Une attaque à l'arme automatique

"Deux membres des forces de police juives ont été tués et plusieurs ont été blessés dans une attaque d'un commando infiltré", a revendiqué l'OEI dans un communiqué diffusé lundi sur un site de propagande, indiquant que deux de ses militants étaient les auteurs de cette fusillade.

Les images des caméras de surveillance de Hadera, ville située entre Tel-Aviv et Haïfa, montrent deux hommes ouvrant le feu à l'arme automatique dans une rue où circulent des voitures, avant de se diriger vers le trottoir.

Or "deux membres des unités de contreterrorisme de la police des frontières qui étaient dans un restaurant tout près du lieu de l'attaque sont sortis et ont neutralisé les assaillants", a indiqué à l'AFP une source sécuritaire israélienne.

Ayman Odeh, chef de file de la "Liste unie", un regroupement de partis politiques arabes israéliens concentrant ses appuis dans le nord du pays, a condamné l'attaque, estimant qu'elle "n'avait rien à voir avec la lutte politique que le public arabe mène pour ses droits".

Dans des communiqués différents, les mouvements islamistes armés palestiniens du Hamas et du Jihad islamique ont salué "l'opération héroïque de Hadera", le Hamas disant quelle avait été "menée en réponse au sommet de normalisation sur notre terre". Car elle intervient alors qu'Israël accueillait dimanche et lundi un sommet réunissant les chefs de la diplomatie des États-Unis, de l'Égypte, des Émirats, du Bahreïn et du Maroc dans une localité du désert du Néguev (sud).

Sommet du Néguev

Cette attaque à Hadera survient quelques jours après une autre survenue dans le sud d'Israël, à Beersheva, qui avait fait quatre morts. L'assaillant de cette attaque au couteau et à la voiture bélier a été identifié par les autorités israéliennes comme étant un enseignant condamné en 2016 à quatre ans de prison pour avoir planifié de se rendre en Syrie afin de combattre au sein de l'OEI.

"Une deuxième attaque par des partisans de l'OEI à l'intérieur d'Israël oblige les forces de sécurité à s'adapter rapidement à la nouvelle menace", a commenté lundi le Premier ministre israélien. "J'invite les citoyens à continuer d'être vigilants. Ensemble, nous pourrons également vaincre cet ennemi".

Le ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a tenu dimanche en soirée des consultations avec le chef de la police et de l'armée, tandis que le Premier ministre, Naftali Bennett, qui s'était entretenu plus tôt en journée à Jérusalem avec le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, s'est rendu à Hadera. Il s'y est entretenu avec des responsables locaux, a indiqué son bureau.

Le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, a indiqué avoir "informé" les participants au sommet du Néguev. "Tous les ministres des Affaires étrangères ont condamné l'attaque et transmis leurs condoléances aux familles des victimes", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Avec AFP

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Israël : quatre morts dans une attaque au couteau et à la voiture bélier

Normalisation des relations : le Premier ministre israélien en visite historique à Bahreïn

Antony Blinken en visite "historique" en Israël pour atténuer le différend sur l'Iran

Le Monde

SANS TITRE

  • Joe Biden a violemment attaqué Vladimir Poutine, samedi à Varsovie, le qualifiant de « boucher » et jugeant qu’il ne pouvait « pas rester au pouvoir » après son invasion de l’Ukraine, une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche. Le président américain a également mis en garde la Russie en enjoignant Moscou de ne « même pas [penser] à avancer d’un centimètre en territoire de l’OTAN ».
  • Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a appelé, dans sa dernière vidéo samedi soir, les Occidentaux à la fourniture de plus d’armes. « Nous devons non seulement protéger l’Ukraine mais aussi les autres pays d’Europe de l’Est, sous la menace d’une invasion russe (…) Qui dirige l’OTAN ? Est-ce toujours Moscou, à coups d’intimidation ? », a-t-il critiqué.
  • Le ministre des affaires étrangères ukrainien a affirmé, samedi, que Washington n’avait « pas d’objection » au transfert d’avions de combat polonais à l’Ukraine, quelques semaines après que le Pentagone avait dit rejeter une proposition similaire.
  • Sur le front militaire, les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est de l’Ukraine, où les combats avec les soldats russes faisaient rage, a affirmé le ministère de la défense ukrainien, samedi. Le ministère de la défense russe a fait état, lui, d’une bataille pour le contrôle de deux villages près de Donetsk, dans le Donbass.
  • A environ 120 kilomètres au nord-est de Kiev, la ville de Tchernihiv est encerclée par les forces russes et il est impossible d’en évacuer massivement les civils et les blessés, a annoncé son maire, Vladislav Atroshenko. La ville de Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, relativement épargnée par les combats jusqu’ici, a subi des frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, selon le gouverneur de la région.
  • Selon les autorités régionales ukrainiennes, l’armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutytch, où réside le personnel de la centrale nucléaire de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes.
  • A l’aube du 32e jour de guerre, plus de dix millions d’Ukrainiens (sur environ quarante millions) ont fui leurs foyers, dont 3,8 millions sont partis à l’étranger, principalement en Pologne, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies publié samedi. Presque 6,5 millions sont déplacés à l’intérieur de l’Ukraine.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Reportage. « Ce n’est pas une émigration, c’est une fuite » : l’exil de Vladislav, Ioulia, Andreï, Russes de la classe moyenne

Enquête. En Ukraine, une économie au service de la guerre

Tribune. Jonathan Littell : « Mes chers amis russes, c’est l’heure de votre Maïdan »

Décryptages. Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

Factuel. Auchan explique rester en Russie pour le bien de ses salariés et des clients

Décryptages. En Amérique latine, les accents pro-Poutine de la gauche

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

L'Humanité

Sciences. Comment faire de l’hydrogène un carburant abordable. Explications

Actu

L’hydrogène, carburant du futur ? Une équipe de chercheurs vient de mettre au point un matériau qui divise par 100 le coût de sa production traditionnelle. Une découverte qui pourrait donner un coup d’accélérateur aux recherches actuelles pour développer le combustible vert de demain.

Jérémie Bazart

«Je crois que l’eau sera un jour employée comme combustible, que l’hydrogène et l’oxygène, qui la constituent, utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable (…) Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu de charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique. (…) Je crois donc que, lorsque les gisements de houille ­seront épuisés, on chauffera et on se chauffera avec de l’eau. L’eau est le charbon de l’avenir. » Ce texte est tiré de l’édition de 1875 du roman de Jules Verne « l’Île mystérieuse ». Cent cinquante ans plus tard, il fait encore rêver, mais peut-être plus pour longtemps.

Les objectifs de la France pour 2030

♦ 7 milliards d’euros d’investissement.♦ 6 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année dès 2030, soit l’équivalent des émissions annuelles de la ville de Paris.♦ 6,5 GW d’électrolyseurs installés (un réacteur nucléaire en fait 900).♦ 150 000 emplois créés ; une industrie en neutralité carbone pour 2050.Source : ministère de la Transition écologique.

Les prix des carburants à la pompe ­atteignent 2 euros le litre aujourd’hui, les réserves de combustibles fossiles (­pétrole, charbon et gaz) se réduisent et il y a urgence à utiliser des énergies décarbonées, comme l’a rappelé le rapport du Giec publié le 28 février. Alors remplacer ces énergies polluantes par de l’eau du ­robinet serait de bon augure, et pas si ­insensé que ça. Car l’électrolyse de l’eau, c’est-à-dire la séparation des molécules constituantes de l’eau par l’électricité, produit de l’oxygène et de l’hydrogène. Ce dernier peut être stocké pour être ensuite réutilisé comme carburant (en étant brûlé) ou intégré dans une pile à combustible pour produire de l’électricité. Mais sans « aide », « cette ­réaction est lente et, pour l’accélérer, il faut dépenser beaucoup d’énergie.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du Giec

L’efficacité globale est faible et c’est pourquoi les ­ingénieurs utilisent des catalyseurs », ­expliquent des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dans une étude qui vient de paraître dans la revue « Nature Materials ». Effectivement, l’électrolyse doit être réalisée avec un matériau facilitateur, mais, jusqu’à maintenant, les versions de ces auxiliaires de réaction nécessitaient l’utilisation d’éléments rares et coûteux comme l’iridium (26 euros/gramme), et cela limitait le ­potentiel de production de l’hydrogène.

Des composants peu coûteux et abondants

Les chercheurs du MIT ont trouvé un moyen d’adapter les propriétés des catalyseurs. Pour cela, ils sont parvenus à structurer des cadres organométalliques, des matériaux poreux déjà connus qui, grâce à leur grande surface et à leur architecture tridimensionnelle, sont susceptibles de jouer un rôle important dans le stockage et la conversion de l’énergie. L’équipe a été en mesure d’ajouter en fait un groupement chimique supplémentaire qui parvient à booster la réaction. « Le nouveau matériau présente l’avantage d’être constitué à partir de composants peu coûteux et abondants, comme le ­nickel et le fer.

L’électrolyse sépare les molécules constituantes de l’eau au moyen de l’électricité.La réaction produit de l’oxygène et de l’hydrogène.

De plus, il offre un paramétrage précis du catalyseur en fonction des besoins de la réaction chimique. L’électrolyse réalisée peut alors égaler, voire dépasser les performances des ­catalyseurs conventionnels, et peut même durer plus longtemps, augmentant encore le rendement de la production d’hydro­gène, déclarent les ingénieurs. Cette famille de matériaux permet en effet de régler les sites actifs de catalyse de la séparation de l’eau afin de produire de l’hydrogène avec un apport d’énergie ­réduit. » Jusqu’à présent, les matériaux ont été testés dans des dispositifs expérimentaux à petite échelle, et l’équipe s’attaque maintenant à l’extension du procédé à une échelle industrielle, ce qui pourrait encore prendre quelques années.

Mais, pour les chercheurs, cette idée a un grand potentiel pour aider à catalyser la production d’hydrogène propre (à partir d’électricité ­décarbonée renouvelable, par exemple) et sans émissions, de sorte que « nous puissions réduire le coût de l’hydrogène de ce processus sans être limité par la disponibilité des métaux précieux ». En baissant le coût de production de l’hydrogène, d’autres laboratoires devraient expérimenter ces nouveaux matériaux et accélérer la recherche pour l’utilisation de cette énergie potentielle.

 

Le dihydrogène : des atouts et des limites

Incolore, inodore, non corrosif, le dihydrogène a l’avantage d’être particulièrement énergétique. La combustion de 1 kg de ce gaz libère environ trois fois plus d’énergie que le même volume de pétrole. En revanche, comme ce gaz est très peu dense, il occupe, pour la même masse, un volume bien plus grand qu’un autre gaz. Ainsi, pour produire autant d’énergie qu’avec 1 L d’essence, il faut 4,5 fois plus de dihydrogène comprimé à 700 bars. Ce sont donc des volumes importants qui constituent une contrainte pour leurs transport et stockage sous forme gazeuse.

scienceshydrogènecarburantsrapport du giec
France24 - Monde

À Shanghai, un confinement en deux temps face à la flambée du Covid-19

Publié le : 27/03/2022 - 18:46

FRANCE 24 Suivre

Pour éviter un confinement total face à un rebond de l'épidémie de Covid-19, Shanghai va être divisée en deux parties qui seront soumises tour à tour à cinq jours de confinement, ont rapporté dimanche les autorités locales.

Shanghai sera soumise à partir de lundi à un confinement par secteur, face à un rebond de l'épidémie de Covid-19 lié au variant Omicron, a annoncé dimanche 27 mars le gouvernement de la plus grande ville de Chine.

La partie est de la ville sera confinée pour cinq jours afin de permettre le dépistage de sa population, suivie par la partie ouest pour la même durée à partir du 1er avril. Shanghai compte au total 25 millions d'habitants.

La métropole est devenue ces derniers jours l'épicentre d'une nouvelle vague de contaminations dans l'ensemble de la Chine, qui a commencé à s'accélérer début mars.

Nouveau record de cas depuis deux ans 

La Commission nationale de la santé a fait état dimanche de plus de 4 500 nouvelles contaminations, un chiffre inférieur de plus de 1 000 à ceux enregistrés au cours des jours précédents, mais bien supérieur à ceux des deux dernières années.

Des millions d'habitants de régions touchées dans l'ensemble du pays ont été soumis à des confinements décrétés dans des villes comme la cité industrielle de Shenyang (nord-est), capitale de la province du Liaoning, frontalière de celle du Jilin, la plus touchée par la récente vague épidémique.

Shanghai a toutefois évité un confinement total, les responsables jugeant impératif de maintenir ouverts le port et le pôle financier de la ville, afin de préserver l'économie nationale et aussi mondiale.

Bien que les chiffres concernant les nouveaux cas quotidiens de diffusion du virus soient très bas en comparaison avec d'autres pays dans le monde, ce sont les plus hauts en Chine depuis les premières semaines de la pandémie qui avait émergé à Wuhan à la fin de l'année 2019.

Avec AFP

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Covid-19 : des millions de personnes confinées en Chine face à une flambée des cas

Chine : en plein rebond épidémique, Xi Jinping s'accroche à la stratégie "zéro Covid"

Covid-19 : nouveau record de cas depuis deux ans en Chine

L'Humanité

Russie et coopération

Chronique

Sylvestre Huet

L’invasion de l’Ukraine par l’armée russe sur ordre de Vladimir Poutine provoque des réactions fortes dans le monde de la science. En Russie, où des scientifiques s’opposent courageusement et publiquement à cette agression. Dans de très nombreux pays, ces ­réactions visent à punir la Russie en restreignant ou en interrompant certaines coopérations en cours. Les échanges de chercheurs et de technologies sont ainsi suspendus en France, annonce le CNRS, même si les scientifiques russes travaillant aujourd’hui au sein d’un laboratoire français peuvent y rester.

En riposte aux sanctions prises par les pays qui s’opposent à cette invasion, la Russie tente, elle aussi, d’utiliser des mesures de rétorsion. Elle bloque la livraison des fusées Soyouz qui décollent du port spatial européen en Guyane française et font revenir ses ressortissants qui y travaillent. Quant au rover martien Rosalind Franklin de l’Agence spatiale européenne, dont le lancement par une fusée russe Proton est prévu en septembre prochain, il est fortement mis en péril.

Si ces mesures réciproques devaient se prolonger, qui en paiera le prix le plus élevé ? Certainement la Russie, sa capacité scientifique et technologique et donc sa population. Se couper des échanges scientifiques internationaux, des coopérations en recherches fondamentales, comme dans les technologies de pointe, est un excellent moyen de se retrouver à la traîne.

L’apport russe à la science mondiale n’est pas ­négligeable. Et ces dix dernières années, la Russie était remontée du seizième au dixième rang dans un classement mondial du nombre des publications de ­recherche. Il demeure cependant modeste et amputé par la fuite des cerveaux, entretenue par la politique autoritaire du pouvoir politique. De sorte que les scientifiques et les entreprises technologiques russes ont beaucoup plus besoin du reste du monde que l’inverse.

La coopération scientifique peut contribuer à pacifier les relations internationales et le retour de la Russie dans un concert apaisé des nations se traduirait par la reprise des échanges. Pour le bénéfice de tous. Mais, en attendant le retour de la paix et de la coopération, Vladimir Poutine prend le risque d’affaiblir encore plus son pays en le mettant à l’écart des échanges d’idées et de scientifiques qui caractérisent la recherche contemporaine. La Russie et surtout sa population ­paieront le prix de cet isolement volontaire et délétère, un prix d’autant plus élevé qu’il sera durable.

la chronique scientifique de sylvestre huetRussieGuerre en Ukrainevladimir poutine
Le Figaro

Décès de Marie-Thérèse Allier, dénicheuse de pépites de la danse contemporaine

DISPARITION - La fondatrice et directrice de La Ménagerie de Verre à Paris, créatrice des festivals «Les Inaccoutumés» et «Étrange Cargo», cette ancienne danseuse classique s'est éteinte à l'âge de 91 ans.

La fondatrice-directrice de La Ménagerie de Verre à Paris, Marie-Thérèse Allier, qui avait accueilli dans ce lieu expérimental plusieurs noms d'avant-garde de la danse contemporaine, est décédée, a annoncé lundi cette institution.

Elle s'est éteinte «le 26 mars, à l'âge de 91 ans», ont indiqué dans un communiqué Le Fonds de dotation Marie-Thérèse Allier et l'équipe de la Ménagerie de Verre. C'est en 1983, rue Lechevin (Paris XIe), que cette ancienne danseuse classique repère une imprimerie avec une façade de verre et un puits de lumière au centre du bâtiment (ce qui explique par la suite le nom emprunté à la célèbre pièce de Tennessee Williams).

À lire aussiLa Ménagerie de verre, un vivier de la jeune création

Elle décide de transformer le lieu, qui fêtera ses 30 ans en 2023, en y installant trois studios et une salle de spectacle de 150 places. «Deux générations qui ont fait l'histoire de la nouvelle danse française, ont trouvé là leur berceau et y ont fait leurs premières armes : de Mathilde Monnier à Régine Chopinot, de Philippe Decouflé à Jérôme Bel, d'Emmanuelle Huyn à Hela Fattoumi et d'Angelin Preljocaj à Boris Charmatz ou Alain Buffard», rappelait-elle en 2004.

«Indisciplinée et donc interdisciplinaire dans l'âme», Marie-Thérèse Allier était aussi la complice de metteurs en scène tels que Claude Régy, Pascal Rambert, Philippe Quesne, Vincent Macaigne, a ajouté le communiqué.

Elle a lancé dès 1995 deux festivals, «Les Inaccoutumés», programmé chaque automne, puis «Étrange Cargo», tous les ans au printemps, qui sont devenus des plateformes de création. L'ancien ministre de la Culture, Jack Lang, a salué sur Facebook «une femme exceptionnelle» qui a su faire de La Ménagerie de Verre «un espace incontournable de rencontres, d'innovations et d'expériences artistiques uniques».

«Une vraie guerrière pour l'Art et pourtant le combat était parfois rude», a commenté pour sa part Brigitte Lefèvre, ancienne directrice du Ballet de l'Opéra de Paris.

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

Regarder la vidéo

La vengeance de Poutine: dans la tête du maître du Kremlin sur France 5

CRITIQUE - Le documentaire édifiant d’Antoine Vitkine revient sur le parcours de l’autocrate russe depuis dix ans, de l’annexion de la crimée à l’invasion de l’Ukraine. Un film à ne pas manquer, ce dimanche 27 mars à 20 heures 55 sur France 5.

Notre critique de La chronique des Bridgerton saison 2: après la sensualité le refoulement sur Netflix

CRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?

Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Agnès Gautheron et Jacky Goldberg

  • Pour leur 94e cérémonie, les Oscars sont de retour sur Hollywood Boulevard, dont la pandémie les avait chassés. La cérémonie, en direct du Dolby Theater de Los Angeles, débute à 17 heures, heure locale, soit 2 heures en France. Elle est diffusée en direct sur ABC et la chaîne officielle des Oscars ainsi que sur Canal +.
  • C’est un trio de comiques féminins qui anime la soirée : Wanda Sykes, Amy Schumer et Regina Hall se relaieront sur scène. Objectif : tenir en haleine des téléspectateurs qui ont déserté les précédentes éditions. En 2021, les Oscars avaient enregistré leur plus mauvaise audience, avec 9,58 millions de téléspectateurs, soit – 58 % par rapport à 2020. Cette année, la reine de la pop Beyoncé et sa jeune dauphine Billie Eilish devraient chanter en direct.
  • Sur le papier, c’est The Power of the Dog, de Jane Campion, qui part en tête de la course, avec douze nominations au total. Western sombre et psychologique, le film produit par Netflix est notamment en lice dans les catégories du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur acteur (Benedict Cumberbatch) et des meilleurs seconds rôles féminins (Kirsten Dunst) et masculins, où il parvient à aligner deux candidats sur cinq au total (Jesse Plemons et Kodi Smit-McPhee). Sa réalisatrice, la Néo-Zélandaise Jane Campion, entre dans l’histoire en tant que première femme à décrocher deux nominations pour l’Oscar de la meilleure réalisation, vingt-huit ans après La Leçon de piano.
  • Toutefois, le film Coda, remake de La Famille Bélier, est désormais considéré comme favori dans la course au meilleur film. Sorti uniquement sur Apple TV, ce film à petit budget a remporté le prix du syndicat des acteurs américains (SAG Awards), et celui de l’association des producteurs (PGA).
  • Côté meilleure réalisation, outre Jane Campion, sont nommés Kenneth Branagh pour Belfast, plongée en noir et blanc dans son enfance au cœur des violences nord-irlandaises de la fin des années 1960, Steven Spielberg pour son remake du film musical West Side Story, Paul Thomas Anderson pour Licorice Pizza, et le Japonais Ryusuke Hamaguchi pour Drive My Car.
  • Chez les acteurs, le favori est Will Smith, qui joue le père des championnes Serena et Venus dans La Méthode Williams. Mais face à lui, la concurrence est rude avec Javier Bardem (Being the Ricardos), Benedict Cumberbatch (The Power of the Dog), Andrew Garfield (Tick, tick… Boom !) et Denzel Washington (The Tragedy of Macbeth).
  • Côté actrices, c’est Jessica Chastain, méconnaissable dans son rôle de télévangéliste de Dans les yeux de Tammy Faye, qui paraît la mieux placée. Mais là aussi, la compétition s’annonce serrée puisque sont également nommées Penelope Cruz (Madres Paralelas), Olivia Colman (The Lost Daughter), Nicole Kidman (Being the Ricardos) et Kristen Stewart (Spencer).
  • Nouveauté cette année, la remise d’un prix du public qui célébrera le film le plus populaire de la saison. Il sera désigné par un vote organisé notamment sur Twitter. Il pourrait permettre de repêcher le blockbuster Spider-Man : No Way Home ?, boudé par la sélection malgré son énorme succès au box-office.

Lire aussi :

Synthèse. « The Power of the Dog », de Jane Campion, en tête avec douze nominations

Le Figaro

Le semi-flop de la première «Metaverse Fashion Week»

Matthieu Morge Zucconi

DÉCRYPTAGE - Ce n'est pas la première fois qu'a lieu un défilé de mode numérique, mais jamais encore de plateforme n'avait accueilli une Fashion Week. C'est chose faite sur Decentraland qui présentait, du 24 au 27 mars, les shows de Philipp Plein ou Dolce & Gabbana et de marques 100% virtuelles... pour un bilan mitigé entre bugs et manque de créativité.

Jeudi 24 mars. Pour l'ouverture de cette première Metaverse Fashion Week, une foule de personnages virtuels (à la forme très humaine) se retrouve dans l'UNXD Luxury District, fraîchement inauguré sur la plateforme de métavers Decentraland. Il s'agit d'une réplique de l'Avenue Montaigne, en version digitalisée et donc légèrement pixélisée (la faute à une connexion internet instable). Faut-il retranscrire l'expérience de la mode réelle, du défilé ou du magasin, dans le métavers? La question nous a traversé l'esprit, la semaine dernière, lors de la première édition de l'évènement, qui s'est tenue du 24 au 27 mars.

À lire aussiComment s’habiller dans le métavers?

En défilé d'ouverture, la tête d'affiche italienne Dolce & Gabbana. Les codes de ce show virtuel sont peu ou prou les mêmes que ceux d'un défilé classique : un podium en forme de 8, quelques spots et gradins accueillant quelques dizaines de spectateurs qui sont les utilisateurs connectés au moment T... On est loin des centaines d'invités des événements du duo à Milan! Sur le chat, certains internautes se plaignent de ne rien voir, d'autres d'avoir manqué le début. « À vrai dire, c'est assez ennuyeux », glisse Laura6454 après quelques minutes d'attente. Puis une vingtaine de silhouettes à tête de chat passent (premier signe que, dans le métavers, tout est possible). Le vestiaire emprunte au vêtement classique et n'est finalement que peu exagéré : costumes aux immenses épaules «imprimés » de logos, combinaison zébrée à détails fluorescents, robes multicolores, sneakers, immenses doudounes... Ces 20 looks, qui seront rendus disponibles aux avatars des clients D&G dans Decentraland, sont finalement des versions digitalisées des plus extrêmes créations du duo.

Car il y a deux manières d'approcher la mode dans le métavers - soit se contenter de reproduire ce que l'on fait dans le « vrai » monde pour le digital, soit exploiter les immenses possibilités du virtuel. Si une dizaine de marques traditionnelles a joué le jeu de l'évènement (et pour ainsi dire essuyé les plâtres), aucun d’entre eux n'est sorti de son périmètre, se contentant d'appliquer «en ligne» les recettes qui marchent IRL (in real life). Seul Philipp Plein, habitué des shows spectaculaires « en vrai», a su se démarquer, mettant en scène une sorte de monstre de la bouche duquel sortaient les modèles... Le fait que Decentraland, oblige ses utilisateurs à adopter des avatars à forme humaine et propose très peu d'options dans son vestiaire, limite drastiquement la créativité. Même si de nombreux spectateurs avaient opté pour des looks flashy ou des accessoires spectaculaires, comme des ailes géantes.

Même chose chez Etro. Le spectacle était dans la salle, ce vendredi. Avec ses sarouels, brassières, ensembles jupes et crop top, chemises amples, le tout orné de son motif cachemire emblématique (renommé pour l'occasion liquid paisley), cette collection copie-colle le vestiaire gypset de la maison. Les clientes historiques d'Etro sont-elles des adeptes du métavers? Les gamers, au contraire, seront-ils excités par la possibilité de s'habiller de façon aussi conventionnelle dans le monde virtuel?

Les marques de mode virtuelle DressX, The Fabricant et Tribute Brand ont, elles, l'avantage de se libérer de ces contraintes. Ces marques nées pour le digital sont spécialisées dans le virtuel et les wearables, des vêtements destinés à être portés dans le métavers ou sur des photos Instagram. Ces pionniers du genre détiennent depuis longtemps leurs boutiques dans Metajuku, le quartier de la mode à Decentraland. Ainsi, que ce soit dans le format (tel le défilé perpétuel et sans bug de DressX ou la très longue «fête» de Tribute) ou les collections, leur expertise leur permet de se différencier. «Pour nous, il est normal de participer à cette Fashion Week du métavers, car nous avons déjà un magasin sur la plateforme, glisse la jeune croate Gala Marija Vrbanic, fondatrice de Tribute Brand. L'organisation de l'évènement nous a proposé d'organiser un défilé et nous avons eu l'idée de faire une after-party, car c'est toujours plus amusant!»

La fête jusqu'au petit matin

Le vendredi soir, une centaine de personnes se sont ainsi précipitées dans le magasin de Tribute pour découvrir sa collection de wearables et danser sur la techno de DJ ICYKOF. Si quelques invités, dans le chat, cherchaient le bar, ils étaient nombreux à prendre place sur la piste de danse pour une soirée qui s'est poursuivie jusqu'au petit matin (comme quoi, on peut s'amuser dans le monde virtuel). Parmi la foule, plusieurs invités portaient des pièces de la nouvelle collection.

Pour son nouveau concept, intitulé Role Play, le pureplayer détourne les tenues de héros de grands titres du gaming - en l'occurrence, Devil Jin, de Tekken, et les strip-teaseuses qui peuplent les clubs de Grand Theft Auto. Travailler des archétypes, de personnages comme de vêtements, est un grand classique dans la mode - de Martin Margiela à Off-White. La marque virtuelle se fonde simplement sur d'autres références. « Les designers s'inspirent souvent de l'art ou de films pour leurs collections, explique Vrbanic. Mais ils négligent souvent les jeux vidéo. Avec ce concept, je voulais travailler autour des jeux que j'aime et qui ne sont que très rarement référencés par la mode traditionnelle. Il y a tellement de possibilités visuelles dans cet univers, c'est très excitant.»

Les vêtements étaient également exposés dans la boutique de la marque, de la même manière que dans les nouveaux magasins virtuels d'IKKS et Selfridges (qui montrait quelques versions digitalisées de pièces d'archive Paco Rabanne). Mais chez Tribute comme chez les autres, le manque de précision des visuels et les bugs répétés ne rendaient pas justice aux pièces exposées. Hélas, Decentraland est encore trop balbutiant pour permettre à ses utilisateurs de voir les vêtements de près - ce qui est l'un des grands avantage d'une boutique physique par rapport à un e-shop. Dans le métavers, l'expérience en « magasin» est sensiblement la même que celle de la marketplace interne de la plateforme.

Ce qui pousse forcément à s'interroger sur l'intérêt de recréer virtuellement des échoppes qui reprennent, en version exacerbée, la forme d'une boutique traditionnelle. Comme un symbole des questions soulevées par cette première Metaverse Fashion Week qui, si elle était pleine de bonnes idées (les tables rondes, certains évènements, l'ouverture à tous...), s'est révélée plombée par une technologie rarement à la hauteur de l'évènement. Et des attentes placées en elle.

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France24 - Monde

À Madrid, des milliers de manifestants anti-avortement dans la rue

Publié le : 27/03/2022 - 20:42

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Plusieurs milliers de manifestants ont battu le pavé à Madrid, dimanche, pour protester contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol qui souhaite faciliter l'accès aux hôpitaux publics aux femmes désirant avorter.

Des milliers de personnes ont manifesté, dimanche 27 mars, à Madrid contre un projet de loi du gouvernement socialiste espagnol destiné à faciliter l'accès aux hôpitaux publics des femmes voulant avorter.

"L'avortement n'est pas un droit", pouvait-on lire sur des banderoles, alors que les manifestants avançaient dans le centre de la capitale en chantant : "Respectons davantage la vie !"

"Il y a d'autres options. Après un avortement, il y a toujours un traumatisme, mais de cela on n'en parle pas", dit Yolanda, secrétaire de 44 ans, venue manifester avec sa fille.

>> À (re)voir : Focus : "Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès''

La manifestation a été organisée par la plateforme "Oui à la vie", qui estime avoir réuni 20 000 personnes, alors que les autorités donnaient le chiffre de 9 000 manifestants.

Le gouvernement du Premier ministre espagnol socialiste Pedro Sanchez soutient l'adoption d'une nouvelle loi destinée à faciliter l'accès des hôpitaux publics à toutes les femmes souhaitant avorter – y compris les mineures de 16 et 17 ans – et pénalisant les manifestation anti-avortement devant les cliniques, considérant qu'il s'agit d'opérations de "harcèlement".

Dépénalisation en 1985 

L'avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais pour trois motifs uniquement : viol, "risque grave" pour la femme et malformation fœtale.

Ce n'est qu'en 2010 que ce pays à forte tradition catholique a légalisé l'IVG sans justification médicale jusqu'à la 14e semaine de grossesse.

En 2015, la droite, alors au pouvoir, voulait revenir à la loi de 1985. Confrontée à une levée de boucliers, dans un pays souvent à la pointe en matière de féminisme, elle avait tout de même réformé la législation pour obliger les mineures de 16 et 17 ans à fournir une autorisation parentale.

Une obligation - existant dans la plupart des pays européens à l'exception notamment de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni – que l'exécutif espagnol veut aujourd'hui abroger.

En Espagne, des femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de services spécialisés à proximité.

Huit des cinquante provinces du pays n'ont recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985, dénonce le gouvernement de gauche, qui souhaite garantir un minimum d'accès à l'IVG.

Avec AFP

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Espagne : bien que légal, l'avortement reste difficile d'accès

La Colombie dépénalise l'avortement jusqu'à vingt-quatre semaines de grossesse

Avortement : le délai légal passe de 12 à 14 semaines en France

New York Times - World

Pope Meets With Groups Requesting Apology for Indigenous Schools

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Francis met for the first time with groups of survivors of Canada’s abusive Indigenous schools who are seeking his apology over the church’s role in running the schools.

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By Elisabetta Povoledo and Ian Austen

VATICAN CITY — Pope Francis on Monday held his first Vatican meeting with Indigenous groups from Canada who are seeking his apology over the church’s involvement in a system of boarding schools that abused Indigenous children for over 100 years.

The meeting, with two of Canada’s three largest Indigenous groups, suggests that the pope, who has declined to apologize over the matter in the past, is now prepared to discuss the church’s role as a way of making amends for the harm it caused.

The church has appeared more open to apologizing since several Indigenous communities announced last year that they had discovered signs of human remains, most likely those of children, in unmarked graves on the grounds of former residential schools.

Monday’s meeting took place at the Apostolic Palace where Francis met with Métis and Inuit delegates. More meetings follow this week. Members of the delegations attending the meetings said they hoped not only to persuade Francis to become the first pope to apologize for the schools, but also to persuade him to travel to Canada to offer his apology to surviving students of the school system and Indigenous communities in general.

“Truth, justice and healing. We hope that the church can finally begin a meaningful and lasting reconciliation,” said Métis National Council President, Cassidy Caron, who led the Métis delegates. The hourlong meeting had been “comfortable,” she told reporters in St. Peter’s Square, adding that the pope had listened and “nodded along” when three survivors of the schools had “told their truths.”

“I felt some sorrow in his reaction,” she said.

Now that the pope had heard these stories firsthand, she said she hoped that he and Catholics everywhere would “translate the words” that had been spoken “from their heads into their hearts and ultimately into real action.”

“While the time for acknowledgment, apology and atonement is long overdue, it is never too late to do the right thing,” she said.

Over the years, Francis and other popes have expressed sorrow and sadness for the survivors of residential schools in Canada, but all have stopped short of apologizing or seeking forgiveness.

“It’s been a very, very long wait,” Wilton Littlechild, the former grand chief of the Confederacy of Treaty Six First Nations in Alberta and Saskatchewan, said last week before leaving for Rome. “I keep hope and pray that he does come here and say ‘I’m sorry’ to survivors. I think that will change our whole country.”

The legacy of the residential school system has become Canada’s national shame. From the 1880s through the 1990s, at least 150,000 ​Indigenous children, including Mr. Littlechild and others in the delegation, were forcibly separated from their families by the Canadian government and sent to residential boarding schools, often far from their communities.

At the schools, which were mostly run for the government by the Catholic Church, sexual, physical and emotional abuse were commonplace, as was violence. The former head of the National Truth and Reconciliation Commission of Canada, Murray Sinclair, estimates that more than 6,000 children died or vanished over the decades that the schools were in operation.

The schools were ​intended to sever the children from their culture, language and religion. Following extensive hearings, the commission called the school system a “conscious policy of cultural genocide.”

The horror surrounding the schools intensified last year after announcements by three Indigenous communities that ground-penetrating radar had revealed signs of many hundreds of unmarked graves containing human remains, most likely those of children, at the sites of former schools in British Columbia and Saskatchewan. Multiple survivors of the schools had testified at commission hearings that children had died at the schools and were buried on the grounds.

Malnutrition, disease, accidents, fire and violence were common at the schools. Searches for more remains are now underway at former school sites throughout most of the vast country.

Francis responded to the discovery of remains in June, within days after a First Nation announced finding 215 possible human remains in the grounds around the former Kamloops Residential School in British Columbia. He said he joined “the Canadian Bishops and the whole Catholic Church in Canada in expressing my closeness to the Canadian people, who have been traumatized by this shocking news.” He also announced in June that he would hold these meetings with Indigenous delegates. And in October, the Vatican announced that Francis had “indicated his willingness” to visit Canada.

A papal apology in Canada “would be one more of those steps forward along our path for true reconciliation,” Ms. Caron said.

The brutal discoveries have hardened the resolve of many Indigenous people to hold the country, and the churches that operated the schools, accountable for the past. It has also increased pressure on Prime Minister Justin Trudeau to fulfill his promise to put in place the 94 recommendations of the commission, including one demanding a papal apology in Canada.

In 2017, Mr. Trudeau personally appealed to Pope Francis for an apology during a meeting at the Vatican. But that was followed the next year by a letter from the pope rejecting the idea, without explaining why.

There is speculation that Mr. Trudeau may have increased the pope’s hesitation to give an apology by demanding one. “I think that in the Vatican, they haven’t been delighted with this political pressure from a national government to apologize for something that is a very complex history,” said Massimo Faggioli, a professor of theology and religious studies at Villanova University. “I believe it’s a factor that must be considered.”

The Protestant churches that, along with the government, ran just under a third of the schools have long ago apologized and fulfilled their obligation to pay reparations under a class action settlement in 2006. About 4.7 billion Canadian dollars, most of it from the government, has been paid to survivors and spent on projects including the commission.

But the Catholic Church, through the Canadian Bishops’ Conference, has fulfilled fewer of its legal obligations to survivors, failing to pay most of its 25 million dollar share of the reparations. In September, the Canadian bishop’s conference apologized for the church’s role in the residential school system and pledged a new effort to raise 30 million dollars for reparations.

The last three popes have not been shy about asking forgiveness from other groups. In 2015, while in Bolivia, Francis apologized for the “grave sins” that were “committed against the native people of America in the name of God.” Two years later, he apologized for the silence of church leaders in the Rwandan genocide of 1994.

Twelve years ago, Pope Benedict XVI wrote a letter to Irish Catholics saying he was “truly sorry” about the abuses suffered by Irish children, including those who were abused in residential institutions.

And in 2000, Pope John Paul II delivered a sweeping apology for the church’s errors over 2,000 years, including religious intolerance toward Jews, women, Indigenous peoples and the poor.

Canada’s Indigenous people have received expressions of sympathy from Francis and Benedict that stopped short of apologizing. In 2009, Benedict expressed “sorrow at the anguish caused by the deplorable conduct of some members of the Church” in Canada and offered “his sympathy and prayerful solidarity,” adding that “acts of abuse cannot be tolerated in society.”

Originally scheduled for December, the Pope’s meetings with the Indigenous groups were delayed because of the pandemic. After meeting with the delegations representing the Métis and the Inuit on Monday, Francis will meet with the delegations representing the First Nations on Thursday, before holding a culminating session with all three groups on Friday.

Ms. Caron said that when the delegation invited the pope to join them in a journey for reconciliation, he responded with three words he spoke to them in English: “Truth, justice and healing,” she said.

“I take that as a personal commitment” on his part “to personally commit to those three actions.”

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Le Monde

Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron et Olaf Scholz prennent leurs distances après les propos de Joe Biden

Le président français et le chancelier allemand veulent maintenir un canal de communication avec Vladimir Poutine dans l’espoir de négocier la fin du conflit par la voie diplomatique.

Livraisons d’armes à l’Ukraine, rôle de l’OTAN en Europe centrale, sanctions concertées et démonstration d’unité, la visite de Joe Biden à Bruxelles et à Varsovie avait jusqu’ici convaincu les Européens du réengagement des Etats-Unis face à la Russie. Mais les petites phrases improvisées par le président américain lors de son passage en Pologne, samedi 26 mars, les ont mis dans un embarras certain, alors que la guerre en Ukraine entre dans son deuxième mois.

Dimanche, Emmanuel Macron a mis en garde contre « l’escalade des mots et des actions », après que son homologue américain a qualifié Vladimir Poutine de « boucher ». « Il faut d’abord être factuel et tout faire pour éviter que la situation dérape », a déclaré le chef de l’Etat dans un entretien sur France 3 : « Je n’utiliserai pas ce genre de propos parce que je continue de discuter avec le président Poutine. » Or, « nous voulons arrêter la guerre que la Russie a lancée en Ukraine, sans faire la guerre et sans escalade », a-t-il poursuivi, rappelant la position commune maintes fois martelée par les alliés européens et américain : soutien à l’Ukraine contre la Russie, sans intervention militaire directe dans le conflit.

Guerre en Ukraine : comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

De son côté, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a mis en cause l’éventualité d’un changement de régime à Moscou, suggérée par Joe Biden quand il a considéré, en toute fin de son discours de Varsovie, que Vladimir Poutine ne devait « pas rester au pouvoir ». Des propos que la Maison Blanche s’était évertuée à minimiser dans la journée. Une telle perspective « n’est pas l’objectif de l’OTAN ni celui du président américain, a assuré le chancelier allemand, dimanche soir, sur la chaîne publique ARD. La démocratie, la liberté et le droit ont un avenir partout », a observé le dirigeant social-démocrate, avant d’ajouter : « Mais c’est aux peuples et aux nations de se battre pour cette liberté. » Sous entendu : pas question de l’imposer de l’extérieur pour renverser le chef du Kremlin, en dépit de sa responsabilité dans cette guerre.

A Varsovie, le discours de Joe Biden sur l’Ukraine qualifié d’historique

Régler les urgences humanitaires

La double réplique des dirigeants français et allemand est d’autant plus vive que tous deux ont cherché, depuis le déclenchement de l’invasion russe, le 24 février, à maintenir ouvert un canal de communication avec le Kremlin. A la différence de Joe Biden, ni l’un ni l’autre n’a ainsi jamais traité publiquement le président russe de « criminel de guerre ».

Emmanuel Macron devait d’ailleurs s’entretenir de nouveau, lundi ou mardi, avec Vladimir Poutine. Ce sera leur neuvième conversation, dont deux avec M. Scholz, depuis le début des hostilités. Le chef de l’Etat, qui parle au moins tous les deux jours avec son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, cherche ainsi à préparer le terrain d’une sortie de crise diplomatique, afin « d’obtenir d’abord le cessez-le-feu puis le retrait total des troupes ».

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

When Nokia Pulled Out of Russia, a Vast Surveillance System Remained

The Finnish company played a key role in enabling Russia’s cyberspying, documents show, raising questions of corporate responsibility.

The Moscow headquarters of the F.S.B. intelligence service, which uses a surveillance network that Nokia helped run smoothly.Credit...Agence France-Presse — Getty Images

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By Adam SatarianoPaul Mozur and Aaron Krolik

Adam Satariano, Paul Mozur and Aaron Krolik, who report on technology, vetted more than 75,000 documents for this article.

Nokia said this month that it would stop its sales in Russia and denounced the invasion of Ukraine. But the Finnish company didn’t mention what it was leaving behind: equipment and software connecting the government’s most powerful tool for digital surveillance to the nation’s largest telecommunications network.

The tool was used to track supporters of the Russian opposition leader Aleksei A. Navalny. Investigators said it had intercepted the phone calls of a Kremlin foe who was later assassinated. Called the System for Operative Investigative Activities, or SORM, it is also most likely being employed at this moment as President Vladimir V. Putin culls and silences antiwar voices inside Russia.

For more than five years, Nokia provided equipment and services to link SORM to Russia’s largest telecom service provider, MTS, according to company documents obtained by The New York Times. While Nokia does not make the tech that intercepts communications, the documents lay out how it worked with state-linked Russian companies to plan, streamline and troubleshoot the SORM system’s connection to the MTS network. Russia’s main intelligence service, the F.S.B., uses SORM to listen in on phone conversations, intercept emails and text messages, and track other internet communications.

The documents, spanning 2008 to 2017, show in previously unreported detail that Nokia knew it was enabling a Russian surveillance system. The work was essential for Nokia to do business in Russia, where it had become a top supplier of equipment and services to various telecommunications customers to help their networks function. The business yielded hundreds of millions of dollars in annual revenue, even as Mr. Putin became more belligerent abroad and more controlling at home.

For years, multinational companies capitalized on surging Russian demand for new technologies. Now global outrage over the largest war on European soil since World War II is forcing them to re-examine their roles.

The conflict in Ukraine has upended the idea that products and services are agnostic. In the past, tech companies argued it was better to remain in authoritarian markets, even if that meant complying with laws written by autocrats. Facebook, Google and Twitter have struggled to find a balance when pressured to censor, be it in Vietnam or in Russia, while Apple works with a state-owned partner to store customer data in China that the authorities can access. Intel and Nvidia sell chips through resellers in China, allowing the authorities to buy them for computers powering surveillance.

The lessons that companies draw from what’s happening in Russia could have consequences in other authoritarian countries where advanced technologies are sold. A rule giving the U.S. Commerce Department the power to block companies, including telecom equipment suppliers, from selling technology in such places was part of a bill, called the America Competes Act, passed by the House of Representatives in February.

“We should treat sophisticated surveillance technology in the same way we treat sophisticated missile or drone technology,” said Representative Tom Malinowski, a New Jersey Democrat who was an assistant secretary of state for human rights in the Obama administration. “We need appropriate controls on the proliferation of this stuff just as we do on other sensitive national security items.”

Andrei Soldatov, an expert on Russian intelligence and digital surveillance who reviewed some of the Nokia documents at the request of The Times, said that without the company’s involvement in SORM, “it would have been impossible to make such a system.”

“They had to have known how their devices would be used,” said Mr. Soldatov, who is now a fellow at the Center for European Policy Analysis.

Nokia, which did not dispute the authenticity of the documents, said that under Russian law, it was required to make products that would allow a Russian telecom operator to connect to the SORM system. Other countries make similar demands, the company said, and it must decide between helping make the internet work or leaving altogether. Nokia also said that it did not manufacture, install or service SORM equipment.

The company said it follows international standards, used by many suppliers of core network equipment, that cover government surveillance. It called on governments to set clearer export rules about where technology could be sold and said it “unequivocally condemns” Russia’s invasion of Ukraine.

“Nokia does not have an ability to control, access or interfere with any lawful intercept capability in the networks which our customers own and operate,” it said in a statement.

MTS did not respond to requests for comment.

The documents that The Times reviewed were part of almost two terabytes of internal Nokia emails, network schematics, contracts, license agreements and photos. The cybersecurity firm UpGuard and TechCrunch, a news website, previously reported on some of the documents linking Nokia to the state surveillance system. Following those reports, Nokia played down the extent of its involvement.

But The Times obtained a larger cache showing Nokia’s depth of knowledge about the program. The documents include correspondence on Nokia’s sending engineers to examine SORM, details of the company’s work at more than a dozen Russian sites, photos of the MTS network linked to SORM, floor plans of network centers and installation instructions from a Russian firm that made the surveillance equipment.

After 2017, which is when the documents end, Nokia continued to work with MTS and other Russian telecoms, according to public announcements.

SORM, which dates to at least the 1990s, is akin to the systems used by law enforcement around the world to wiretap and surveil criminal targets. Telecom equipment makers like Nokia are often required to ensure that such systems, known as lawful intercept, function smoothly within communications networks.

In democracies, the police are generally required to obtain a court order before seeking data from telecom service providers. In Russia, the SORM system sidesteps that process, working like a surveillance black box that can take whatever data the F.S.B. wants without any oversight.

In 2018, Russia strengthened a law to require internet and telecom companies to disclose communications data to the authorities even without a court order. The authorities also mandated that companies store phone conversations, text messages and electronic correspondence for up to six months, and internet traffic history for 30 days. SORM works in parallel with a separate censorship system that Russia has developed to block access to websites.

Civil society groups, lawyers and activists have criticized the Russian government for using SORM to spy on Mr. Putin’s rivals and critics. The system, they said, is almost certainly being used now to crack down on dissent against the war. This month, Mr. Putin vowed to remove pro-Western Russians, whom he called “scum and traitors,” from society, and his government has cut off foreign internet services like Facebook and Instagram.

Nokia is best known as a pioneer of mobile phones, a business it sold in 2013 after Apple and Samsung began dominating the market. It now makes the bulk of its $24 billion in annual sales providing telecom equipment and services so phone networks can function. Roughly $480 million of Nokia’s annual sales come from Russia and Ukraine, or less than 2 percent of its overall revenue, according to the market research firm Dell’Oro.

Last decade, the Kremlin had grown serious about cyberspying, and telecom equipment providers were legally required to provide a gateway for spying. If Nokia did not comply, competitors such as the Chinese telecom giant Huawei were assumed to be willing to do so.

By 2012, Nokia was providing hardware and services to the MTS network, according to the documents. Project documentation signed by Nokia personnel included a schematic of the network that depicted how data and phone traffic should flow to SORM. Annotated photos showed a cable labeled SORM plugging into networking equipment, apparently documenting work by Nokia engineers.

Flow charts showed how data would be transmitted to Moscow and F.S.B. field offices across Russia, where agents could use a computer system to search people’s communications without their knowledge.

Specifics of how the program is used have largely been kept secret. “You will never know that surveillance was carried out at all,” said Sarkis Darbinyan, a Russian lawyer who co-founded Roskomsvoboda, a digital rights group.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s speech. During a speech in Warsaw, President Biden said that Russian President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” but U.S. officials scrambled to walk back the unscripted remark. In Europe, Mr. Biden’s comments were met with a mix of rejection and admiration.

But some information about SORM has leaked out from court cases, civil society groups and journalists.

In 2011, embarrassing phone calls made by the Russian opposition leader Boris Y. Nemtsov were leaked to the media. Mr. Soldatov, who covered the incident as an investigative reporter, said the phone recordings had come from SORM surveillance. Mr. Nemtsov was murdered near the Kremlin in 2015.

In 2013, a court case involving Mr. Navalny included details about his communications that were believed to have been intercepted by SORM. In 2018, some communications by Mr. Navalny’s supporters were tracked by SORM, said Damir Gainutdinov, a Russian lawyer who represented the activists. He said phone numbers, email addresses and internet protocol addresses had been merged with information that the authorities collected from VK, Russia’s largest social network, which is also required to provide access to user data through SORM.

“These tools are used not just to prosecute somebody but to fill out a dossier and collect data about somebody’s activities, about their friends, partners and so on,” said Mr. Gainutdinov, who now lives in Bulgaria. “Officers of the federal security service, due to the design of this system, have unlimited access to all communication.”

By 2015, SORM was attracting international attention. That year, the European Court of Human Rights called the program a “system of secret surveillance” that was deployed arbitrarily without sufficient protection against abuse. The court ultimately ruled, in a case brought by a Russian journalist, that the tools violated European human rights laws.

In 2016, MTS tapped Nokia to help upgrade its network across large swaths of Russia. MTS set out an ambitious plan to install new hardware and software between June 2016 and March 2017, according to one document.

Nokia performed SORM-related work at facilities in at least 12 cities in Russia, according to the documents, which show how the network linked the surveillance system. In February 2017, a Nokia employee was sent to three cities south of Moscow to examine SORM, according to letters from a Nokia executive informing MTS employees of the trip.

Nokia worked with Malvin, a Russian firm that manufactured the SORM hardware the F.S.B. used. One Malvin document instructed Malvin’s partners to ensure that they had entered the correct parameters for operating SORM on switching hardware. It also reminded them to notify Malvin technicians of passwords, user names and IP addresses.

Malvin is one of several Russian companies that won lucrative contracts to make equipment to analyze and sort through telecommunications data. Some of those companies, including Malvin, were owned by a Russian holding company, Citadel, which was controlled by Alisher Usmanov. Mr. Usmanov, an oligarch with ties to Mr. Putin, is now the subject of sanctions in the United States, the European Union, Britain and Switzerland.

Malvin and Citadel did not respond to requests for comment.

Other Nokia documents specified which cables, routers and ports to use to connect to the surveillance system. Network maps showed how gear from other companies, including Cisco, plugged into the SORM boxes. Cisco declined to comment.

For Nokia engineers in Russia, the work related to SORM was often mundane. In 2017, a Nokia technician received an assignment to Orel, a city about 225 miles south of Moscow.

“Carry out work on the examination of SORM,” he was told.

Michael Schwirtz contributed reporting.

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France24 - Monde

Hwasong-15 ou Hwasong-17 : la Corée du Nord aurait-elle truqué son dernier tir de missile ?

Publié le : 27/03/2022 - 14:39

Marc DAOU Suivre

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, qui a supervisé le tir du plus puissant missile balistique intercontinental (ICBM) du pays, jeudi 24 mars, s'est dit prêt pour une "confrontation de longue haleine" avec les États-Unis. Après l'inquiétude des pays voisins et l'indignation exprimée par la communauté internationale, des doutes sont apparus sur la nature du missile qui a été lancé.

Washington et Seoul sont convaincus que le régime nord-coréen a truqué le lancement, jeudi, de son missile balistique intercontinental (ICBM), rapporte, dimanche 27 mars, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap. "Les alliés pensent que le Nord a de nouveau testé jeudi un ICBM Hwasong-15, du même type que celui qu'il a tiré fin 2017, selon plusieurs sources, indique Yonhap. Et ce, alors que le Nord a publiquement revendiqué le succès du lancement d'un missile Hwasong-17", soit le dernier modèle de missile.

Cette analyse, émanant des services de renseignements et de données satellitaires, se base sur l’aspect du moteur-fusée du missile, précisément sur le nombre de ses tuyères, et le temps de combustion du premier étage du projectile, tous deux caractéristiques du Hwasong-15 et non pas du Hwasong-17.

Par ailleurs, des experts ont également mis en doute le récit nord-coréen en constatant que la photo prise au moment du lancement du missile montrait un ciel clair à Pyongyang, alors que le temps était nuageux dans la capitale nord-coréenne à l'heure précise du tir.

At @JamesMartinCNS, we agree with @ColinZwirko that some of the footage released by North Korea is from the failed test on the morning of March 16 instead of the successful March 24 afternoon test.The TEL's shadow matches a morning launch much better than an afternoon launch. pic.twitter.com/2uzYo02G52

March 25, 2022

Ils ont également relevé que de nombreuses images du test du 24 mars ne correspondent pas aux images satellite du site de lancement.

Lots of KCTV footage of the Hwasong-17 ICBM test doesn't match up with satellite imagery of the launch sitePossible scenario: it's Hwasong-17 footage up until it exploded on March 16, using Hwasong-15 flight data March 24 as coverhttps://t.co/sh5nmkDc4K

March 25, 2022

S'agit-il des images de l'essai de missile du 16 mars ? Celui-ci s'était soldé par un échec, le projectile explosant dans le ciel au-dessus de Pyongyang peu après son lancement depuis l'aéroport de Sunan, au nord de la capitale. Le régime garde un silence complet sur cet événement.

Selon les analyses du ministère de la Défense japonais, le missile a volé pendant 71 minutes avant de tomber dans la zone économique exclusive, dans la mer du Japon, à environ 150 km à l'ouest de la péninsule d'Oshima, dans l'île septentrionale de Hokkaido.

"Étant donné que le missile balistique a cette fois-ci volé à une altitude de plus de 6 000 km, ce qui était beaucoup plus haut que l'ICBM Hwasong-15 qui a été lancé en novembre 2017, on pense que celui d'aujourd'hui est un nouvel ICBM", avait déclaré, le 24 mars, le numéro deux du ministère japonais de la Défense, Makoto Oniki.

Depuis, l'armée sud-coréenne a minimisé l'importance de ces données, selon Yonhap, en expliquant que le projectile tiré la semaine dernière peut très bien être un Hwasong-15 porteur d'une ogive plus légère conçu pour voler en apparence comme un Hwasong-17, à plus longue portée.

"Missile monstre"

Car en effet, le missile qui a été tiré jeudi a volé plus haut et plus loin que tous les précédents ICBM testés par le pays doté de l'arme nucléaire. Ce qui le rend capable de frapper n'importe quelle partie du territoire américain.

Dévoilé pour la première fois en octobre 2020 et surnommé "missile monstre" par les analystes, le Hwasong-17, que Pyongyang affirme avoir tiré, n'avait jamais été testé auparavant. Et ce en rupture du moratoire sur les lancements de missiles balistiques intercontinentaux auquel Kim Jong Un s'était engagé en 2017.

NEW: First images of North Korea's Hwasongpho-17 ICBM. pic.twitter.com/QyC8E6hjMT

March 24, 2022

Le dirigeant nord-coréen, qui a personnellement supervisé l'essai du 24 mars, selon les images diffusées en Corée du Nord, en est si fier qu’il a ordonné le tournage d’un clip de propagande dans lequel il apparaît en blouson de cuir noir et de lunettes de soleil sombres, déambulant avec des officiers devant un énorme missile.

Le régime n’a jamais caché sa priorité : développer un ICBM capable de porter plusieurs ogives conventionnelles ou nucléaires suivant chacune une trajectoire indépendante, difficiles à intercepter par les systèmes antimissiles. 

"Ce qui est important avec (Hwasong-17), ce n'est pas la distance qu'il peut parcourir, mais ce qu'il peut potentiellement transporter, c'est-à-dire des ogives multiples", a déclaré l'analyste Ankit Panda à l'AFP.

Les résolutions de l'ONU interdisent à la Corée du Nord, frappée par de lourdes sanctions internationales pour ses programmes nucléaire et d'armement, de procéder à des essais de missiles balistiques, ce qui n'a pas empêché Pyongyang de réaliser une dizaine de tests de ce type depuis le début de l'année.

Mais il ne s'agissait pas jusqu'à présent de missiles intercontinentaux, même si Washington et Séoul soupçonnent le régime nord-coréen d'avoir testé certains systèmes d'ICBM lors de ces lancements.

Hwasong-15 ou Hwasong-17, pour Kim Jong Un le message reste le même, comme le résume Jeffrey Lewis, de l'Institut Middlebury en Californie, sur Twitter : "Je serai capable de vous atomiser si vous m'envahissez. Alors ne le faites pas !".

Avec AFP 

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Tir de missile intercontinental nord-coréen : Washington impose de nouvelles sanctions

La Corée du Nord tire un missile intercontinental, Séoul riposte avec plusieurs missiles

La Corée du Nord échoue à tirer un "projectile non identifié", selon Séoul

L'Humanité

Femmes & Sciences. La parentalité freine la carrière scientifique des femmes

Entretien

À l’occasion du 8 mars, Isabelle Pianet, la présidente de l’association Femmes & Sciences, souligne la persistance des inégalités de genre dans la recherche et propose des pistes concrètes pour les surmonter.

Anna Musso

Isabelle Pianet Présidente de Femmes & Sciences

En France, la carrière des femmes en sciences se heurte toujours aux préjugés de genre et à l’inégale répartition des tâches domestiques dans les couples. Créée en 2000, l’association Femmes & Sciences (1) se bat pour favoriser la promotion des femmes ­engagées dans des professions scientifiques, améliorer leur visibilité et inciter les jeunes filles à s’engager dans les formations scientifiques et techniques. Entretien avec sa nouvelle présidente, Isabelle Pianet, ingénieure de recherche au CNRS, laboratoire archéosciences à Bordeaux.

Quel état des lieux dressez-vous de la place des femmes aujourd’hui dans les sciences ?

La place des femmes dans les sciences, en particulier dans la recherche, qu’elle soit publique ou privée, progresse très lentement. Entre 2010 et 2020, le nombre de chercheuses est passé de 20 % à 21 % dans le privé et de 33 % à presque 40 % dans la recherche publique. Mais les proportions sont très variables d’une discipline à une autre.

Leur sous-représentation est-elle encore plus importante dans les sciences dites « dures » ?

En effet, c’est le cas. Au CNRS, plus grand organisme de recherche pluridisciplinaire de France, les chercheuses sont autour de 20 % en mathématiques, informatique ou physique, 34 % en chimie, 43 % en biologie. Dans le privé, on retrouve les mêmes proportions, avec beaucoup de femmes dans l’industrie pharmaceutique (60 %), mais moins de 20 % dans l’industrie automobile ou dans la fabrication de machines…

Est-ce spécifique à la France ?

Je ne le pense pas, même si certains pays ont de nombreuses femmes dans les sciences « dures ». Au Maghreb, aux Émirats arabes unis, ou encore en Inde, on en trouve beaucoup en mathématiques ou en informatique. Mais surtout parce que ce sont des activités qu’elles peuvent faire à domicile et qui intéressent moins les hommes de ces pays… Quant à la part des femmes dans les domaines de la recherche publique et privée, toutes disciplines confondues, elle atteint les 50 % en Estonie, au Portugal, en Norvège et en Finlande, autant de pays européens mieux placés que la France.

La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences.

Pourquoi les femmes n’accèdent-elles pas aux mêmes postes à responsabilité que les hommes ?

On invoque généralement deux raisons. L’une est liée aux femmes elles-mêmes, qui seraient atteintes du syndrome de l’imposteur, c’est-à-dire qu’elles n’oseraient pas se présenter à des postes de responsabilité. L’autre est, a priori, liée aux modes de sélection, notamment dans la recherche publique, qui se limitent souvent à une analyse comptable des productions et des fonctions de prestige. En revanche, nombre de tâches collectives essentielles au bon fonctionnement d’un laboratoire de recherche, et souvent exécutées par les femmes, ne sont pas ou peu prises en compte dans le mode de sélection.

À quels obstacles sont-elles confrontées durant leur carrière ?

Le premier obstacle est la parentalité, réel frein à leur carrière. D’après une enquête faite par l’association Mothers in Science, en partenariat avec Femmes & Sciences, 40 % des femmes interrogées prévoient de retarder leur maternité, voire de renoncer à avoir des enfants ! La production scientifique des mères est plus faible, elles se déplacent moins que les hommes, pères ou non, pour assister à des conférences, lieux de rencontre favorables à l’indispensable création de réseaux. La mesure choc qui, à mon avis, réglerait une partie du problème serait d’imposer un congé paternité équivalent au congé maternité. En Norvège, ces droits sont identiques pour les deux parents : ils doivent se partager 49 semaines, avec 15 semaines minimales pour le père, qui, s’il ne les prend pas, sont perdues. On pourrait s’en inspirer. Et puis, il y a aussi du sexisme, n’ayons pas peur des mots, dans le milieu de la recherche. Certains de nos collègues disaient encore récemment que les différences de carrières s’expliqueraient parce que les femmes seraient moins capables…

Avez-vous rencontré des difficultés en tant que femme ?

Oui, de nombreuses fois, et, la plus emblématique, ce fut lorsque j’ai présenté un dossier pour être « qualifiée aux fonctions de professeur d’université ». Le jury ne m’a pas qualifiée sous prétexte que le travail que je présentais n’était pas le mien mais celui d’un de mes collègues masculins… Mon collègue était dans les coauteurs des articles publiés, mais n’avait ni la première place, ni ce que l’on appelle dans notre jargon l’« étoile », c’est-à-dire qu’il n’était pas l’auteur correspondant, la personne qui est à l’origine et coordonne le projet. Je lui ai donc demandé d’écrire une lettre aux membres du jury afin d’expliquer que c’était bien ma recherche et non la sienne… Il a refusé ! Ce phénomène est nommé l’« effet Matilda ». C’est un concept proposé par l’historienne des sciences Margaret W. Rossiter. Elle l’a nommé ainsi en l’honneur de Matilda Joslyn Gage, féministe américaine du XIXe siècle qui avait remarqué que les hommes s’attribuaient les pensées des femmes.

En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire.

Les femmes se heurtent-elles toujours autant à des stéréotypes de genre ?

Oui, les stéréotypes ont la vie dure. Par exemple, nombre de personnes sont convaincues que les hommes sont compétitifs, rationnels et bons en mathématiques alors que les femmes seraient sensibles, émotives, sociables et bonnes en lettres… En réduisant chaque personne à une caractéristique biologique, on fabrique des prophéties autoréalisatrices qui prennent racine dès l’école élémentaire. Les enseignant·es imaginent que les garçons peuvent faire mieux alors que les filles sont supposées être studieuses, et donc au maximum de leur capacité ! Ce discours qui tend à imputer la réussite scolaire des filles au travail et celle des garçons à leur génie a des répercussions : les femmes ont une moindre estime d’elles-mêmes.

Quelles mesures concrètes sur le court, le moyen et le long terme pourraient être mises en œuvre pour parvenir à une égalité effective ?

La première étape doit avoir lieu dès l’école en formant le corps enseignant à l’égalité filles-garçons et aux biais de genre. Femmes & Sciences organise depuis 2020 une formation sur ces thèmes auprès des enseignant·es. La prochaine édition aura lieu en novembre, à distance, pour qu’un maximum de personnes puissent se connecter, sur le thème des filles et du numérique : un enjeu sociétal majeur au moment où se déroule une révolution qui laissera les algorithmes – imaginés par des hommes – décider d’un bon nombre de choses. Il faut que les filles s’intéressent au numérique ! Il faut aussi que les entreprises ou organismes publics de recherche s’emparent de cette problématique. Il ne suffit pas de décréter l’égalité, il faut s’en donner les moyens, en changeant les modes de sélection, par exemple, en formant les « recruteurs » aux biais de genre, voire, même si beaucoup de personnes n’aiment pas l’idée, instaurer des quotas ! Il paraît que certaines femmes y seraient hostiles ; or, bien souvent, on dit aux femmes qui ont obtenu une promotion que c’est justement parce qu’elles sont des femmes… Alors, si des quotas existent déjà de manière cachée, sortons-les de l’ombre !

https://www.femmesetsciences.frsciencesFéminismeégalité professionnelleJournée du 8 mars
Le Monde

« Un insta de Soazig, ça vaut tous les meetings » : Soazig de La Moissonnière, une pièce maîtresse du storytelling d’Emmanuel Macron

Elle suit Emmanuel Macron depuis mai 2016, alors qu’il était encore à Bercy. Ce mois-ci, ses photos du président en sweat à capuche, aux prises avec la guerre en Ukraine, ont fait le tour de la Toile.

La « Pete Souza » d’Emmanuel Macron

« Un insta de Soazig, ça vaut tous les meetings ! », observe un journaliste politique, ­évoquant les clichés montrant Emmanuel Macron les traits tirés, en sweat à capuche et barbe de trois jours, ou en conférence téléphonique avec Poutine et Biden à l’heure où il entrait en campagne… Ces dernières semaines, les scènes saisies en noir et blanc et postées sur Instagram par Soazig de La Moissonnière, la photographe officielle de l’Elysée, participent comme jamais au storytelling du chef de l’Etat, tout comme ceux de Pete Souza avaient documenté les deux mandats de Barack Obama.

Une photographe politique controversée

Ancienne photographe attitrée de François Bayrou pour la campagne de 2012, Soazig de La Moissonnière a ensuite suivi Emmanuel Macron dès le mois de mai 2016, alors qu’il était ministre de l’économie et pas encore candidat déclaré. A l’époque, certains photographes de presse s’étaient émus qu’elle continue à diffuser pendant plusieurs mois ses photos via IP3, une agence spécialisée dans la photo politique, alors qu’elle était rémunérée en tant que prestataire par En Marche ! Elle a réalisé le portrait officiel du président avant d’être nommée cheffe du service photo de l’Élysée, en 2017.

Elle est comme ça… Soazig de La Moissonnière

Un regard, deux casquettes

Cette année, depuis l’entrée en campagne d’Emmanuel Macron, elle a signé un contrat à mi-temps, partagé à parts égales entre la présidence et la campagne. « Les photos du président de la République sont diffusées sur les comptes institutionnels, celles du candidat sur les comptes militants d’“Avec Vous” », explique l’Elysée. Elle est la seule photographe embeded « embarquée » dans le convoi officiel lors de ses déplacements de candidat comme à Poissy ou à Pau.

Voir cette publication sur Instagram

Une publication partagée par ©Soazig de la Moissonnière📸🇫🇷 (@soazigdelamoissonniere)

Une Bretonne de caractère

Discrète et orageuse, la jeune femme de 40 ans, d’origine bretonne, ne se met jamais en avant. Si les relations avec les premiers communicants de l’Elysée, Sibeth Ndiaye et Sylvain Fort, étaient un peu tendues, la situation s’est assouplie avec leurs successeurs. Elle assure sur Instagram « poster ce qu’elle veut, où elle veut », sans que la communication de l’Elysée s’en mêle. « Si Emmanuel Macron est réélu, il continuera sûrement à travailler avec elle. Même si pour Soazig, qui est une grande pro, c’est une sorte de suicide professionnel », lâche un ami.

France24 - Monde

Au Yémen, nouveaux raids saoudiens après une annonce de trêve des rebelles Houthis

Publié le : 27/03/2022 - 15:38

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Des zones contrôlées par les Houthis au Yémen ont été bombardées par la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite dans la nuit de samedi à dimanche, après que les rebelles yéménites ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours.

La coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite au Yémen a bombardé des zones contrôlées par les rebelles Houthis dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, après que ces derniers ont annoncé de manière unilatérale une trêve de trois jours, a indiqué Riyad.

La guerre qui ravage le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, depuis plus de sept ans oppose les forces progouvernementales, appuyées par la coalition saoudienne, aux Houthis, des rebelles soutenus par le grand rival de Riyad, l'Iran.

Samedi soir, vers minuit, la coalition a annoncé avoir "commencé à mener des frappes aériennes sur les camps (militaires) et zones stratégiques des rebelles Houthis à Sanaa", la capitale aux mains des rebelles depuis 2014, a rapporté la chaîne de télévision d'État saoudienne Al-Ekhbariya.

>> À (re)lire : "Guerre au Yémen : un drame humanitaire à huis clos"

Aucun commentaire n'a été fait dans l'immédiat sur des victimes potentielles dans ces raids.

La coalition a renforcé les raids sur les zones contrôlées par les rebelles Houthis, notamment Sanaa (nord) et la région méridionale de Hodeida (ouest), en réaction à une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite vendredi.

380 000 morts et des millions de déplacés

L'une d'entre elle a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah (ouest), proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

Mais le lendemain, les rebelles ont annoncé qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays ainsi qu'en Arabie saoudite pendant "trois jours".

Cette trêve pourrait devenir "permanente" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, avait déclaré Mahdi al-Mashat, haut responsable des Houthis.

>> À (re)lire : "Attaques contre les Émirats : 'une nouvelle page s'ouvre dans le conflit au Yémen'"

Les Saoudiens n'ont pas réagi à cette annonce.

Samedi, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "fermement condamné la récente escalade du conflit au Yémen".

Cité dans un communiqué par son porte-parole, il a dénoncé tant "les attaques aériennes menées vendredi par les Houthis" que "les frappes aériennes de la coalition qui ont suivi à Sanaa".

Selon l'ONU, ces raids "auraient tué huit civils, dont cinq enfants et deux femmes".

Avec près de 380 000 morts et des millions de déplacés selon les Nations unies, la guerre a provoqué au Yémen l'un des pires drames humanitaires au monde, une grande partie de la population étant confrontée à une faim aiguë, parfois proche de la famine.

Avec AFP

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Yémen : la coalition menée par l'Arabie saoudite mène une frappe à Sanaa

L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

New York Times - World

General Strike Throws India Into Confusion

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The two-day strike, involving both public and private sector workers, was called to protest the Modi government’s economic policies, including a privatization plan.

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By Sameer Yasir

A two-day nationwide strike called by hundreds of thousands of workers to protest government economic policies has spread to large parts of India, with supporters of the walkout blocking roads and train tracks, and public transportation absent from the streets of many towns.

As Indian authorities raced to roll out contingency plans to deal with the strike, the country’s federal power ministry directed all publicly run electricity companies to be on high alert to ensure that hospitals, defense installations and railways continue to be supplied with power.

The shutdown, which began early Monday, was called by dozens of labor unions representing workers from both public and private sectors. Union leaders said the protests were aimed at a variety of government policies that they said harmed workers, farmers and Indians in general. They also said they were demanding an immediate scrapping of a new labor law that allows contract work, gives employers greater leeway in setting wages and increases working hours.

“The present government is anti-workers and against poor people,” said Arthanari Soundararajan, an opposition politician from Communist Party of India (Marxist) in the state of Tamil Nadu.

Across the southern state of Tamil Nadu, hundreds of protesters in red shirts appeared on the streets blocking roads and chanting anti-government slogans, saying they are against the privatization of electricity boards and rising fuel prices.

The government of Prime Minister Narendra Modi has made a strong pitch for the privatization of some state-owned assets that it characterizes as underperforming. Government-backed financial institutions are protesting a federal move to privatize them and also protesting a bill that is expected to reduce the minimum government holding in public sector banks from 51 percent down to 26 percent.

With bank unions joining the strike, the State Bank of India, a government institution, warned its customers that banking services were likely to be affected Monday and Tuesday.

Protesting employees blocked railway lines and stopped trains at several locations in the state of West Bengal. In Kerala, in the south, streets were empty and shops shuttered.

In the western state of Maharashtra, home to the financial capital Mumbai, the local government invoked a law barring employees of public electricity companies from joining the protest.

In New Delhi, India’s capital, some lawmakers were backing the protest, holding placards inside the country’s federal Parliament protesting hikes in the price of fuel.

The strikers’ list of 12 demands includes freezing all privatization plans and providing universal social security for workers in the so-called informal sector of the nation’s labor force, like rag pickers, street sweepers and rickshaw drivers. The informal sector makes up an estimated 80 percent of India’s 470 million workers.

Anurag Saxena, a top official with the Centre of Indian Trade Unions, which has over six million members nationwide who work in the coal, steel, oil, telecom, banks and insurance sectors, said that Mr. Modi’s government is changing labor laws to the detriment of workers, effectively lowering wages even amid rising inflation. Privatization plans are another sore point.

“They are selling railways, airports, ports, oil industry and gas refineries and our power transmission sector, there is nothing left,” Mr. Saxena said. “Whatever our forefathers have built in this country is being now sold to big corporate and private entrepreneurs.”

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L'Humanité

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Actu

Une étude portant sur 258 rivières du globe révèle une pollution généralisée issue des résidus de nos armoires à pharmacie. Les cours d’eau des pays où la population a accès aux traitements, mais où il n’y a pas d’assainissement des eaux usées, sont les plus pollués. Avec quelles conséquences ? Explications

Marine Cygler

La pollution est partout. Dans les sols, dans l’air et aussi dans l’eau. De nouveaux travaux de recherche viennent de le montrer : sur 258 rivières analysées dans une centaine de pays des cinq continents, toutes présentaient une pollution aux médicaments.

Ce sont les résultats, publiés le 14 février dans la revue « Proceedings of the National Academy of Sciences », d’une vaste étude internationale, dirigée par l’université d’York (Royaume-Uni), qui révèlent, entre autres, que les cours d’eau de zones géographiques jusque-là non étudiées – Amérique du Sud, Asie du Sud et Afrique subsaharienne – sont les plus pollués.

L’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus

Quand on prend un médicament pour se soigner, ses résidus finissent dans les eaux usées et tout ou partie dans les rivières avec un impact potentiellement négatif sur les poissons, les crustacés, la flore… L’ensemble des rivières analysées représente l’empreinte pharmaceutique de 471,4 millions d’individus.

Cancer. Les explications de Jean-Philippe Girard sur sa découverte porteuse d'espoir

Pour faire un état des lieux mondial, 61 médicaments parmi les plus couramment utilisés (antibiotiques, antidouleurs, anti-inflammatoires, antidépresseurs…) ont été recherchés dans 258 rivières, depuis des grands fleuves comme l’Amazone ou encore le Mékong, jusqu’à de modestes cours d’eau. En France, des prélèvements ont été réalisés dans la Seine, dans le canal Saint-Martin, dans l’Ardières, dans le ruisseau de Saint-Didier ou celui de Vernay (département du Rhône). Le prélèvement et l’analyse suivaient un protocole identique pour tous les échantillons. L’étude a commencé en 2018.

Le facteur socio-économique

Quatre ans après, quels sont ses résultats ? Si toutes les rivières sont contaminées par des résidus de médicaments, les chercheurs se sont rendu compte que le degré de pollution des cours d’eau est corrélé aux conditions socio-économiques du pays. Les sites les plus contaminés se trouvent dans les pays à faibles revenus : les populations ont maintenant accès aux médicaments, mais il n’y a pas de système de traitement des eaux usées domestiques. Certains de ces pays concentrent aussi les usines de fabrication de médicaments. C’est le cas du Pakistan, où les concentrations en sub-stances médicamenteuses sont très élevées, en moyenne de 70,8 µg/L avec un maximum mesuré de 189 µg/L.

Apprendre à lutter au quotidien contre l’anxiété

Un enjeu du développement durable est l’accès à une eau propre pour tous. Un acquis dans les pays riches, un objectif à atteindre dans les pays à plus faibles revenus qui ne l’ont pas (encore) mis en place.

«Des molécules peuvent se combiner et créer une toxicité»

3 questions à... Jeanne Garric, directrice de recherche émérite à l'Inrae (l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement)

Comment quantifier cette pollution sur la faune et la flore ?

En laboratoire, on a pu mettre en évidence les effets d’un médicament ou de quelques médicaments ensemble sur différentes espèces. Ils peuvent par exemple modifier la croissance et perturber la reproduction des poissons. Sur le terrain, on est rarement face à la seule pollution médicamenteuse, sauf à la sortie des usines de médicaments. Dans certains pays d’Asie, comme l’Inde, l’étude des rivières aux abords de ce type d’usine, où les concentrations de médicaments sont très importantes, a confirmé les effets biologiques. Les antibiotiques ciblent les bactéries de l’environnement, les antidépresseurs ont un impact sur certains mollusques et des communautés d’algues sont perturbées par d’autres médicaments. Cela dit, on oublie souvent les substances issues de la médecine vétérinaire. Certains animaux reçoivent beaucoup de médicaments, qui sont rejetés dans la nature sans passer par la station d’épuration.

Les médicaments sont-ils la principale cause de pollution des eaux ?

Non, loin de là car les concentrations et les effets des substances pharmaceutiques sur l’environnement ne sont pas les plus préoccupants. Il y a des pollutions beaucoup plus toxiques. Notre principale préoccupation, ce sont les pesticides qui sont plus actifs et plus dangereux, mais aussi les biocides, les désinfectants, présents dans certains rejets ménagers et industriels. Les engrais conduisent, eux, à l’eutrophisation (multiplication des algues). On s’inquiète aussi des rejets de métaux dans les rivières. La difficulté est d’identifier les mécanismes par lesquels tous ces polluants agissent sur la biodiversité. Seule, une molécule peut sembler inoffensive, mais la réalité est plus subtile. Les effets peuvent s’additionner, provoquant alors une toxicité. Par exemple, les bêtabloquants utilisés en cardiologie agissent tous sur le même type de récepteur, si bien que, lorsqu’il y a plusieurs bêtabloquants dans l’eau, leurs effets s’ajoutent. Un animal qui possède un récepteur similaire sur ses cellules subira un effet dû à l’addition de ces polluants. Dans d’autres cas, il y a une synergie : une molécule anodine peut rendre la membrane d’une cellule plus perméable, autorisant l’entrée dans la cellule d’un autre polluant présent dans l’eau…

Qu’en est-il des réglementations de l’eau ?

En Europe, il existe une directive-cadre qui fixe les concentrations à ne pas dépasser pour certaines substances. Certains médicaments sont surveillés, mais pas tous car, étant donné leurs effets et leurs concentrations dans les milieux, ce ne sont pas des substances dangereuses individuellement. Il faut cependant s’inquiéter du phénomène d’antibiorésistance : les antibiotiques rejetés dans la nature vont sélectionner des bactéries résistantes. Imaginons que des gènes de résistance apparaissent en Afrique à cause d’antibiotiques dans l’eau et d’une absence de traitement des eaux usées, il n’y a aucune raison pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’en Europe. C’est pourquoi la question de la pollution de l’eau ne peut se limiter à un phénomène local. Cette étude permet de rappeler la notion de « limite planétaire » : combien de temps pourra-t-on continuer à vivre ainsi et à jeter tous ces polluants dans l’eau ? Je plaide d’ailleurs pour la mise en place d’un Giec sur la pollution, à l’instar de celui sur le climat.

sciencespollutionrivièresSanté
France24 - Monde

Ukraine - Otan, la double peine ?

Publié le : 28/03/2022 - 10:22

Raphaël KAHANE Suivre Raphaël KAHANE Suivre

Emmanuel Macron la jugeait en état de "mort cérébrale", en 2019. Comme les temps ont changé depuis pour l’Otan, remise en selle par l’invasion russe de l’Ukraine. Jamais l’Alliance atlantique n’avait paru aussi nécessaire à ses membres depuis la fin de la Guerre Froide. Jusqu’où peut-elle / doit-elle aller pour aider l’Ukraine et freiner la Russie sans déclencher un conflit mondial ? Les réponses de nos reporters et de notre grand témoin.

Le Débat de France 24

L'Otan étend son aide militaire et financière à l'Ukraine

L'Entretien de France 24

Jens Stoltenberg : "L'Otan doit montrer à Moscou que nous sommes prêts à défendre nos alliés"

ÉLYSÉE 2022

Pour ou contre l'Otan : le débat surprise de la présidentielle

Le Monde

Pourquoi Marine Le Pen prend l’avantage à l’extrême droite pour la présidentielle

La candidate du Rassemblement national a clairement pris le dessus sur son rival Eric Zemmour, d’après la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ».

En octobre 2021, alors qu’il fait encore planer le doute sur sa candidature, Eric Zemmour réalise une percée fulgurante dans les enquêtes d’intentions de vote, passant rapidement de 8 % à 16 % et faisant jeu égal avec Marine Le Pen. Le 30 novembre, il se déclare officiellement candidat et, malgré une légère érosion en janvier, maintient toujours sous pression la candidate du Rassemblement national (RN), qui reprend l’avantage en février mais ne le distance que de 1 ou 2 points. Depuis fin février, en revanche, la baisse est continue et cette fois-ci, Mme Le Pen semble bien avoir repris le leadership : 17,5 % d’intentions de vote en sa faveur, contre 11,5 %. Que s’est-il passé ?

Il faut tout d’abord bien comprendre que c’est très massivement entre Mme Le Pen et M. Zemmour que se jouent les porosités, et non pas entre ce dernier et Valérie Pécresse. En décembre 2021, 52 % des électeurs de François Fillon de 2017 déclaraient vouloir voter pour Valérie Pécresse, 24 % pour Emmanuel Macron, 17 % pour Eric Zemmour. Aujourd’hui, ces électeurs sont 36 % seulement à choisir la candidate LR (– 16 points) et 35 % M. Macron (+ 9 points). S’agissant d’Eric Zemmour, le chiffre est quasi stable : 17 % en décembre, 16 % aujourd’hui. Le candidat d’extrême droite capte donc une partie certes non négligeable de l’électorat de Fillon, mais son effraction majeure se fait ailleurs, principalement dans le nid de Marine Le Pen : en décembre, celle-ci ne mobilisait que 55 % de ses électeurs de 2017, 31 % allant sur Zemmour.

Fin mars, ce ratio est de 65 % contre 21 %, soit 10 points de moins pour Zemmour. C’est là que s’est jouée la bataille. Les porosités entre ces deux électorats se mesurent également bien dans les seconds choix des électeurs : 57 % des hésitants d’Eric Zemmour hésitent avec Marine Le Pen, 11 % seulement avec Valérie Pécresse. Et 37 % des hésitants de Le Pen le font avec Zemmour. Enfin, lors des deux dernières vagues de notre panel, l’analyse des changeurs confirme que les gains de Marine Le Pen se sont faits en reprenant 2 points d’électeurs partis chez Zemmour.

Présidentielle 2022 : Le Pen, Mélenchon, Macron, les trois votes utiles qui pourraient influencer le premier tour

Elle suscite moins le rejet

Trois éléments déterminants ont joué dans ce bras de fer non achevé mais qui tourne à l’avantage de Le Pen. La bataille de l’image. Elle est spectaculaire, puisque sur la plupart des items, Marine Le Pen n’a cessé d’améliorer la sienne tandis que Zemmour l’a, le plus souvent, détériorée. Les écarts se sont donc considérablement creusés. Ainsi, d’octobre à mars, sur la stature présidentielle, Le Pen passe de 30 % à 39 %, Zemmour stagne à 20 % et 21 %. Soit un écart de 18 points. Sur la capacité à bien comprendre les problèmes des Français, la première progresse de 7 points, de 39 % à 46 %, tandis que le second perd 1 point, de 30 % à 29 % (écart de 17 points).

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France24 - Monde

Roumanie : le pogrom de Iași, l'un des pires massacres de juifs de la Seconde Guerre mondiale

Publié le : 25/03/2022 - 13:24

Durant la Seconde Guerre mondiale, c'est en Europe de l'Est, en Roumanie, dans la ville de Iași, qu'eut lieu l'un des plus terribles massacres du conflit. Arrêtés, martyrisés, abattus, au seul motif qu'ils étaient juifs, ils sont un dixième de la population de la ville à avoir péri dans ce pogrom. Retour à Iași où l'extrême droite et le négationnisme progressent de façon spectaculaire. Un reportage de Nadia Blétry et Thierry Trelluyer.

Six millions de juifs exterminés à travers l'Europe. C'est le terrible bilan de la Shoah. De nombreux massacres se sont produits en Europe de l'Est : en Pologne, en Ukraine, en Hongrie... et Roumanie. On estime que jusqu'à 380 000 juifs y ont été tués, la plupart par la police, sous les ordres du dictateur Ion Antonescu, mais aussi parfois avec le concours de la population locale, comme lors du pogrom de Iași, l'un des épisodes les plus violents de ces massacres.

Été 1941. La Roumanie, alliée du IIIe Reich, vient d'envoyer son armée en Moldavie voisine, occupée par des troupes soviétiques. En représailles, la ville de Iași, tout près de la frontière, est bombardée. Les mouvements fascistes et antisémites y sont puissants et la population juive de la ville est immédiatement prise pour cible, accusée d'espionnage par les Soviétiques.

La police et l'armée lancent l'attaque, rejointes par des habitants. De nombreux juifs sont abattus dans les rues ou au commissariat de la ville. D'autres sont entassés dans des trains de la mort, dans des conditions effroyables. Beaucoup y mourront de faim, de soif ou d'asphyxie. Plus de 13 000 personnes sont ainsi massacrées en quelques jours, soit un dixième de la population de Iași.

>> À lire aussi : 80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

Mais en-dehors des historiens, ces faits sont largement ignorés aujourd'hui de la population roumaine. Une loi sur l'enseignement de la Shoah à l'école vient justement d'être votée, mais elle n'est pas encore appliquée. Dans le même temps, l'extrême droite gagne du terrain dans le pays et certains ne cachent pas leur nostalgie d'une "Grande Roumanie", celle de l'entre-deux-guerres...

Cadreur drone : Octavian Coman.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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80 ans après le terrifiant pogrom de Iași, la Roumanie se confronte à son passé antisémite

SECONDE GUERRE MONDIALE

La tragédie du Struma, "un tombeau vivant" pour près de 800 réfugiés juifs

Roumanie : les sociaux démocrates créent la surprise aux législatives

Le Monde

Le Pen, Mélenchon, Macron, la bataille du « vote utile » qui pourrait influencer le premier tour de l’élection présidentielle

Les trois candidats creusent l’écart en tête des intentions de vote au premier tour, selon la huitième enquête Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Cevipof et la Fondation Jean Jaurès pour « Le Monde ». Ils pourraient bénéficier, chacun dans son camp, d’un report de voix des autres candidats.

Cela fait plus d’un an que Jean-Luc Mélenchon le répète : il faudra compter sur lui lors de la dernière ligne droite de la campagne présidentielle. A deux semaines du premier tour, le candidat de l’Union populaire, qui se qualifie de « tortue sagace », bénéficie, en effet, d’une dynamique qui le place à la troisième place dans les intentions de vote, derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen : M. Mélenchon atteint 14 % (marge d’erreur de plus ou moins 0,7 point), soit une progression de 2 points depuis la mi-mars. Il passe devant le polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui perd 1,5 point sur la même période (11, 5 %, marge d’erreur de plus ou moins 0,7 point).

Marine Le Pen reste en deuxième position et continue sa progression : elle gagne 1,5 point pour atteindre 17,5 % (marge d’erreur de plus ou moins 0,8 point). Le président candidat, quant à lui, continue de se tasser, même s’il fait encore largement la course en tête, avec 28 % (baisse de 1 point, marge d’erreur de plus ou moins 1 point). Ce sont les principaux enseignements de la huitième vague de l’enquête réalisée par Ipsos-Sopra Steria en partenariat avec le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) et la Fondation Jean Jaurès, pour Le Monde.

Les intentions de vote au premier tour de la présidentielle

Ces résultats des 2 et 3 mars sont issus d'une enquête de terrain complémentaire, réalisée en plus de la précédente (24 au 27 février), afin de mesurer les effets de la guerre en Ukraine. Le panel est plus restreint que lors des vagues de sondages classiques : il a été réalisé sur un panel de 3 599 personnes représentatif de la population française (méthodologie des quotas), dont 2 386 personnes certaines d'aller voter, et 2 274 ayant exprimé une intention de vote.

La force de notre panel est son amplitude, puisque l’échantillon utilisé est de 13 269 personnes. Les intentions de vote au premier tour sont calculées à partir des sondés « certains d’aller voter ayant exprimé une intention de vote », soit 8 552 personnes. Résultat : les marges d’erreur pour le premier tour sont très faibles, comprises entre 0,1 et 1 point. L’enquête a été réalisée du 21 au 24 mars, soit une dizaine de jours après la précédente. Les dynamiques observées en sont d’autant plus notables.

Mélenchon veut convaincre les hésitants de gauche

La théorie du « trou de souris » pour se qualifier au second tour, mise en avant par Jean-Luc Mélenchon, serait-elle possible ? Même si M. Macron et Mme Le Pen distancent toujours le député des Bouches-du-Rhône, ses partisans veulent y croire. Selon eux, la surprise est possible grâce au mécanisme du vote utile. Les mélenchonistes préfèrent parler de « vote efficace », mais l’idée est la même : aspirer les électeurs des autres candidats de gauche et une partie des abstentionnistes en agitant l’espoir d’une présence au second tour, capable de déjouer tous les pronostics.

D’ailleurs, la progression de M. Mélenchon s’explique en partie par des transferts de votes venant aussi bien des électeurs de Fabien Roussel, de Yannick Jadot que d’Anne Hidalgo. En clair, peu importent les divergences et même l’antipathie que peut susciter Jean-Luc Mélenchon chez certains Français. C’est le mieux placé, donc il faut amplifier sa dynamique pour coiffer au poteau l’extrême droite. Toute la stratégie de campagne de l’ancien sénateur socialiste est tournée vers cet objectif.

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France24 - Monde

Jean Garrigues, historien : "La France républicaine est toujours tentée par la figure du sauveur"

Publié le : 28/03/2022 - 13:47

Sandrine GOMES

À deux semaines du premier tour de l'élection présidentielle, l’historien Jean Guarrigues est l'invité de Paris Direct. Le spécialiste de la IIIe République, qui préside aussi le comité d’histoire parlementaire et politique, publie l'essai "La tentation du sauveur : Histoire d'une passion française" (Éd. Payot & Rivages). Une passion favorisée par les institutions de la Ve République mais qui a pu montrer aussi ses limites lors de la mobilisation des Gilets jaunes. La guerre en Ukraine redonne aujourd’hui toute sa pertinence à cette "tentation du sauveur" qu’Emmanuel Macron pourrait incarner aux yeux de nombreux électeurs.

Le Figaro

Revivez le Concert pour la paix en Ukraine à l'Opéra de Paris

François Delétraz

NOUS Y ÉTIONS - En quelques jours à peine, l'Opéra de Paris a réussi à mettre sur pied un incroyable spectacle afin de récolter des fonds pour l'Ukraine. Une soirée de très haute tenue et émouvante

Pas de discours, pas d'intervention, pas de déclamation. Pour un peu on aurait pu se croire à un spectacle « normal », comme il y en a tant sur la scène du palais Garnier. Seule cette colombe de la paix, projetée sur le rideau de scène avant le spectacle et pendant l'entracte expliquait l'affluence du public. Et puis à la fin, sous les ovations d'une salle debout, la danseuse étoile du Ballet national de Kiev Katerina Kukhar est apparue, drapée dans un drapeau ukrainien, pour saluer les spectateurs. Ces deux heures de musique et de danse avaient un objet : récolter des fonds pour le collectif Alliance urgences en Ukraine. Une bannière qui réunit six grandes associations humanitaires : Action contre la faim, Care, Médecins du monde, Plan international, Solidarité internationale et Handicap-International,dont un des dirigeants nous a exprimé le besoin de financement à court et long terme pour réparer les dommages de « cette guerre sans discernement qui va laisser beaucoup de blessés civils et militaires avec de lourdes séquelles ».

» Faire un don à Alliance Urgences pour l'Ukraine

Si, selon le mot d'Alexander Neef, le directeur général de l'Opéra national de Paris, le bénéfice de ce concert peut sembler « dérisoire » au regard de l'ampleur des besoins, il manifestait tout le soutien de Paris aux artistes Ukrainiens. La ministre de la Culture Roselyne Bachelot était présente, signe que l'État avait donné son blanc-seing à cette opération. Le programme, où se mêlaient danse et musique, donnait le ton : des extraits de Verdi, compositeur qui a chanté les espoirs des patriotes italiens au XIXe avec des extraits de Macbeth, comme Patria oppressa (Patrie oppressée) ou encore le fameux Va pensiero, le chœur des esclaves hébreux de Nabucco. Ces airs symbolisent ceux qui pleurent leur patrie et leur liberté perdues.

Va pensiero, par le chœur et l'orchestre de l'Opéra de Kiev

De nombreux artistes ukrainiens étaient sur scène - la pianiste Olga Dubynska, mais aussi la soprano Liudmyla Monastyrska où le ténor britannique John Daszak dont le père est ukrainien. Katerina Kukhar et Alexander Stoyanov, deux danseurs étoiles du Ballet National d'Ukraine, troupe d'excellence qu'on a applaudie déjà deux fois à Paris, se sont joints aux danseurs du Ballet de l'Opéra qui ont accepté de participer volontairement à ce concert, avec leur brio habituel. Ils étaient tous accompagnés des Chœurs et de l'Orchestre de l'Opéra National de Paris. Une soirée d'émotions et de haute tenue artistique.

Sur scène, 60 musiciens et 77 choristes de l'Opéra national de Paris, tous bénévoles avec 6 danseurs du Ballet Dorothée Gilbert, Alice Renavand, Stéphane Bullion, Mathieu Ganio, Marion Barbeau, Simon Le Borgne rejoints par Katerina Kukhar et Alexander Stoyanov danseurs étoiles de l'Opéra National d'Ukraine, la soprano Liudmyla Monastyrska, le ténor britannique John Daszak dont le père est ukrainien, Emanuela Pascu, Marie-Andrée Bouchard Lesieur, Russel Braun , les pianistes Olga Dubynska, Elena Bonnay, Ryoko Hisayama, Jean Yves Sebillotte, le violoncelliste Aurélien Sabouret.

À VOIR AUSSI - Dans les rues de Lviv, les Ukrainiens chantent leur hymne national

Will Smith reçoit l'Oscar du meilleur acteur et présente ses excuses en pleurant pour sa gifle

Très secoué par son altercation avec Chris Rock, le comédien a présenté ses excuses à l'équipe de son film et aux organisateurs des Oscars.

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Notre critique de La chronique des Bridgerton saison 2: après la sensualité le refoulement sur Netflix

CRITIQUE - L’hommage acidulé aux romances austeniennes se poursuit dans huit épisodes inédits moins déshabillés, mais toujours en prise avec cet éternel dilemme: raison ou sentiments?

Oscars 2022: la liste complète des films en compétition

Le western de Jane Campion, The Power of the Dog, récolte 12 citations contre 10 pour Dune, le space opera de Denis Villeneuve. Suivi de près par West Side Story et Belfast avec 7 nominations chacun.

New York Times - World

Oscars 2022

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‘Drive My Car’ Oscar Is a Slow-Burn Return for Japan’s Cinema

But some of the same qualities that made the film popular overseas have led to a cooler reception domestically.

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By Motoko Rich

TOKYO — The last time a Japanese entry won the Oscar for best international film 13 years ago, it was something of an upset, surprising the forecasters who had barely heard of “Departures,” Yojiro Takita’s story about an accidental undertaker, before the ceremony.

Japanese cinema, after all, had long since faded from its mid-20th century glory, when critics and other filmmakers from around the globe celebrated directors like Akira Kurosawa, Kenji Mizoguchi and Yasujiro Ozu as giants of world cinema.

This year’s winner, “Drive My Car,” Ryusuke Hamaguchi’s quiet, devastating meditation on grief and art and human connection, was the overwhelming favorite in the international category, and was also nominated for best adapted screenplay, best director and best picture.

Mr. Hamaguchi’s Oscar win is something of a capstone to a slow-burn return of Japanese filmmakers to international acclaim. Three years ago, Hirokazu Kore-eda’s “Shoplifters” was also nominated in the international category at the Academy Awards after winning the Palme d’Or at the Cannes Film Festival, and Kiyoshi Kurosawa won best director at the Venice Film Festival in 2020 for “Wife of a Spy.”

Yet in some ways the international success of “Drive My Car” derives from its transcendence of the constraints of an insular domestic film industry where most movies never make it off Japan’s shores.

Mr. Hamaguchi’s movie, based on short stories by Haruki Murakami, portrays “a Japan that is easy to accept and understand for foreigners,” said Tamaki Tsuda, a television producer and former film critic in Tokyo. The content of the film is by definition international: The main character directs a theater production of Chekhov’s “Uncle Vanya” featuring actors from multiple countries speaking different languages, including Korean sign language.

It “touches upon feelings that everyone holds but rarely says,” Ms. Tsuda said. “It’s not a movie where you have to understand Japan to really like it and understand it.”

More From the 94th Academy Awards

Mr. Hamaguchi, in a backstage interview after his Oscar win, said he thought that the movie’s themes translated well across borders. “I think this story about loss, and how to live on after loss, resonated with a lot of people,” he said through an interpreter.

The movie, which presented a cosmopolitan Japan and portrayed characters living in social isolation, may also have echoed current Western impressions of Japanese society.

“We are looking at what vision of Japanese-ness that the broader international culture has of Japan at the moment,” said Jennifer Coates, a senior lecturer in Japanese studies at Sheffield University in Britain. With news media portrayals of a loneliness epidemic or the phenomenon of extreme recluses known as “hikikomori,” the kinds of films that have touched critics and audiences outside Japan feature “a detached style” in “films about quiet trauma,” Ms. Coates said.

Still, unlike “Parasite,” the South Korean thriller about class struggle directed by Bong Joon Ho that made Oscar history as the first film not in the English language to win the Academy Award for best picture in 2020, “Drive My Car” does not deal with problems in Japanese society head on. Its social message is perhaps quieter, nudging Japan away from an inward focus in a country where borders are still closed to international tourists and immigration is still something of a touchy subject.

The movie has not been a particular box office success in Japan, where it has taken in only 889 million yen (just over $7 million) in ticket sales since its release in August, with most of its viewers in Japan coming only after its Oscar nomination. “The foreign award nominations are what got Japanese off their sofas to go to the theaters,” Ms. Tsuda said.

Its lackluster domestic performance is notable in a country where homegrown movies have been outselling American blockbusters for the last 14 years.

Mr. Hamaguchi did not make his movie within Japan’s mainstream studio system, where financing comes from a nexus of film producers, advertising agencies, television networks and even cosmetics companies, a system that often deprives directors of artistic independence. Instead, he sought independent funding from small production companies with little marketing muscle for the domestic market.

“It’s possible to argue that ‘Drive My Car’ is actually an argument against the Japanese film industry,” said Aaron Gerow, a professor of East Asian literature and film at Yale who specializes in Japanese cinema. “There might be some people who say ‘Wow, it won the Oscar and the Japanese film industry is going to benefit from this,’ but there is an argument for saying, No it won’t, because this is a film that is in some ways opposed to the Japanese film industry.”

Japanese moviegoers spent about 162 billion yen ($1.3 billion) in theaters last year, with nearly 80 percent of those tickets sold for movies made in Japan. Yet many of the domestically produced films have little chance of finding an international audience, film scholars say, in part because they are not of very high quality.

“A lot of film and television production in Japan is hampered by very mediocre acting,” said Kerim Yasar, an assistant professor of East Asian languages and cultures at the University of Southern California. Many movies cast so-called idols who appear on television variety shows, have little theatrical training, and are more akin to social media “influencers” than serious actors.

In Japan, reception to Mr. Hamaguchi’s win was tepid. Hirokazu Matsuno, chief cabinet secretary to Prime Minister Fumio Kishida, offered congratulations in a daily briefing for reporters. But Kenji Komine, a film and television correspondent for the Asahi Shimbun, one of Japan’s largest newspapers, described the award for “Drive My Car” as a “very embarrassing situation” because the film had not been backed by mainstream studios and received so little funding.

In a brief email exchange, Shigehiko Hasumi, a former president of the University of Tokyo and a mentor of Mr. Hamaguchi’s, said he had “no interest in the Academy Awards,” and wrote that “Drive My Car” is “hardly an excellent work” without further explanation.

Still, Ms. Tsuda, the television producer, said the Oscar success of “Drive My Car” might yet prompt more Japanese filmmakers to consider an international audience.

“Especially now, with the existence of streaming, Netflix, Amazon and such, Japanese movies and TV shows are streamed all around the world and accessible,” Ms. Tsuda said. “So I think people need to be aware of a foreign audience and what perceptions they may have.”

For his part, Mr. Hamaguchi said he was not thinking much about a broader audience when he made the film. “I myself am a film viewer, so therefore I have my own standards,” he said in the backstage interview after the Oscars. “So I am thinking about my own personal standards and whether the filmmaking that I am doing is meeting those standards.”

Hikari Hida, Hisako Ueno and Makiko Inoue contributed reporting from Tokyo.

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Le Monde

SANS TITRE

Live animé par Anna Villechenon et Clémence Apetogbor

  • Des délégations russe et ukrainienne vont se retrouver en début de semaine en Turquie pour une nouvelle session de pourparlers, ont annoncé dimanche l’un des négociateurs ukrainiens, David Arakhamia, et le négociateur en chef russe, Vladimir Medinski, sans que la date précise soit connue.
  • La question de la « neutralité » de l’Ukraine, l’un des points centraux des discussions avec la Russie pour mettre fin au conflit, est « étudiée en profondeur », a assuré Volodymyr Zelensky, dans une interview à des médias russes, dimanche. Le président ukrainien a aussi rappelé plus tard que son gouvernement donnerait la priorité à la « souveraineté » et à l’« intégrité territoriale » de l’Ukraine lors des discussions prévues en Turquie.
  • Le chef du renseignement militaire ukrainien, Kyrylo Boudanov, a accusé le président russe, Vladimir Poutine, de vouloir scinder l’Ukraine en deux en prenant le contrôle de l’est du pays. « Il s’agit de fait d’une tentative pour créer une Corée du Nord et du Sud en Ukraine », a-t-il dit en référence à la division de la Corée après la seconde guerre mondiale.
  • Sur le front, après plus de quatre semaines d’offensive, l’armée russe n’est pas parvenue à prendre le contrôle de villes ukrainiennes majeures. Vendredi, Moscou a laissé entendre que ses objectifs étaient revus pour se concentrer sur le contrôle de la région du Donbass, où des séparatistes prorusses combattent les forces ukrainiennes depuis 2014.
  • A Marioupol, ville assiégée et bombardée depuis des semaines, « la population se bat pour survivre. La situation humanitaire est catastrophique », a affirmé dans la nuit de dimanche à lundi le ministère des affaires étrangères ukrainien. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a ajouté M. Zelensky. Emmanuel Macron a dit, dimanche, qu’il parlerait au président russe lundi ou mardi pour organiser une opération d’évacuation de la ville.
  • Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février, plus de 3,8 millions de personnes ont fui le pays, selon le décompte de l’Organisation des Nations unies (ONU) publié dimanche. C’est 48 450 de plus que lors du précédent pointage, samedi. Au total, plus de dix millions de personnes, soit environ un quart de la population, ont dû quitter leur foyer soit en traversant la frontière pour trouver refuge dans les pays limitrophes, soit en trouvant refuge ailleurs en Ukraine.

Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine :

Décryptages. Comment une simple phrase sur Poutine a parasité la fin de la tournée européenne de Biden

Factuel. A défaut de faire la guerre, Odessa fait la chasse aux espions

Décryptages. Ces dirigeants européens qui quittent à regret les conseils d’administration des groupes russes

Chronique. « Une guerre des contrats d’armement dans la vraie guerre se prépare entre industriels européens et américains »

Décryptages. L’Eglise orthodoxe russe dans la tourmente

Factuel. Le continent africain dans le viseur de RT

Décryptages. Inflation, dette, pénuries… La guerre en Ukraine augmente la vulnérabilité des économies émergentes

Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.

« Pourquoi ma question n’est pas publiée ?  » : comment « Le Monde » gère les contributions dans les suivis en direct

France24 - Monde

Une 94ème cérémonie des Oscars rocambolesque

Publié le : 28/03/2022 - 16:00

Natacha VESNITCH Sonia PATRICELLI Natacha VESNITCH Sonia PATRICELLI

Natacha Vesnitch et Thomas Baurez vous présentent le palmarès de la cérémonie des Oscars qui s'est tenue, dans la nuit de dimanche à lundi, à Los Angeles. Le cinéma a été quelque peu éclipsé par cette gifle donnée par Will Smith au maître de cérémonie, Chris Rock, qui s'était moqué du crâne rasé de sa femme, qui souffre d’alopécie.

Le Figaro

Vigile agressé à la Défense: «Derrière chaque acte d'insécurité, il y a une victime oubliée par l'État»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Un vigile a été hospitalisé après avoir été violemment agressé dans un centre commercial de La Défense. Dans le contexte de l'élection présidentielle, Pierre-Marie Sève rappelle l'urgence de rétablir une Justice ferme et efficace pour protéger les victimes.

Pierre-Marie Sève est délégué général de l'Institut pour la Justice (IPJ), une association de citoyens mobilisés au côté des victimes.

Un vigile du centre commercial «Westfield Les 4 Temps» de La Défense, à Paris, a été sauvagement agressé mercredi 23 mars dans la soirée. Le responsable de sécurité serait dans le coma.

Malheureusement, cette agression n'est pas un acte isolé. Selon l'enquête annuelle de victimation de l'INSEE de 2018, 1.101.000 Français ont déclaré avoir subi des violences physiques ou sexuelles. Soit 1,5% des Français, chaque année.

Presque toutes les infractions sont en hausse : des méfaits les moins violents comme les cambriolages qui ont augmenté de 37% entre 2008 et 2019, aux violences les plus graves comme le taux d'homicidité qui a plus que doublé depuis 2008, selon les chiffres officiels du ministère de l'Intérieur.

À lire aussiMaurice Berger: «La montée des violences en France est trop importante pour se contenter de déclarations indignées»

Cette évolution de la violence peut également être mise en perspective avec le niveau intrinsèquement élevé de la violence en France, par rapport aux autres pays européens. Une violence déclarée bien plus élevée que nos voisins, le taux d'homicide par habitant le plus élevé d'Europe de l'Ouest, autant d'indicateurs peu flatteurs et qui gonflent logiquement le nombre de victimes en France.

Autant d'agressions et de violences de toutes sortes sont autant de victimes. Chaque année en France, au moins un million de personnes connaissent donc un parcours similaire : le parcours semé d'épreuves et d'embûches d'une victime.

En effet, bien souvent, l'agression ou l'acte de violence subi par la victime n'est que le début d'un enchaînement, plus ou moins rapide d'ailleurs, de rencontres traumatisantes avec l'institution judiciaire.

Victime d'abord d'une agression, puis victime d'un second traumatisme au contact de l'institution judiciaire qui ne se montre que très peu sous un visage humain.

Comme l'a dit, dans FigaroVox, le journaliste Judikael Hirel, laissé pour mort dans le métro en 2017, ce que vivent les victimes après leur agression est un véritable «parcours du combattant». On peut aller même plus loin : chaque victime est en réalité une double victime. Victime d'abord d'une agression, puis victime d'un second traumatisme au contact de l'institution judiciaire qui ne se montre que très peu sous un visage humain.

La première étape est souvent le dépôt de plainte au commissariat. Là, les victimes sont souvent livrées à elles-mêmes, alors que les accusés eux ont droit à un avocat dès le début de la procédure. Ne pourrait-on pas imaginer une présence permanente d'un avocat de garde dans les commissariats pour assister les victimes lors des dépôts de plainte ?

Ce sont ensuite les procès, où les droits des victimes sont encore beaucoup trop inférieurs aux droits des accusés. Un seul exemple : le droit d'appel en cour d'assises. Ce droit existe pour les accusés mais il n'existe pas pour les victimes. Pourquoi un droit d'appel ne pourrait-il pas être institué pour les victimes, lorsque le jugement est inférieur aux réquisitions du procureur ?

La troisième étape du parcours de victime est également la sortie de prison de l'agresseur. Lorsqu'il est bien envoyé en prison, quel étonnement pour une victime de croiser dans la rue son agresseur bien avant sa date de libération prévue ! Il faut impérativement, ici, revenir sur le système des remises de peines, qui est véritablement fait pour encourager l'impunité et la délinquance.

Mais la plus importante des réformes à mener ne concerne pas le droit des victimes stricto sensu, elle concerne la Justice dans sa globalité, car la première mission de la Justice est de prévenir la délinquance en dissuadant les délinquants d'agir.

En cette période d'élection présidentielle, alors que l'espoir est permis, qui rétablira une Justice ferme et efficace ? Qui pensera aux victimes ?

Aujourd'hui, et ce depuis de nombreuses années, la Justice ne dissuade plus. Par un manque de moyens criant (notamment de places de prison) et par angélisme idéologique, la Justice créé le fameux sentiment d'impunité chez les délinquants. Et ce sentiment d'impunité créé immanquablement l'insécurité… elle-même pesant sur les moyens carcéraux, dans une boucle sans fin.

En définitive, c'est ainsi que le premier acte à poser pour soutenir les victimes de l'insécurité, reste de rétablir une Justice ferme et efficace. En cette période d'élection présidentielle, alors que l'espoir est permis, qui pensera aux victimes ?

Le Capitalisme woke d’Anne de Guigné: l’entreprise à l’heure du discours moralisateur

BIBLIOTHÈQUE DES ESSAIS - Les sociétés ont petit à petit fait une entrée fracassante dans la politique en portant une attention particulière aux questions identitaires, développe dans un essai Anne de Guigné, grand reporter au Figaro.

Autonomie de la Corse: «L'État a-t-il péché par excès de rigidité ou par faiblesse ?»

FIGAROVOX/TRIBUNE - Yvan Colonna est mort des suites de ses blessures, le 21 mars 2022. Son agression avait suscité une flambée de violence en Corse, et conduit l'exécutif à ouvrir la voie à l'autonomie de l'île. Cette ouverture constitue une véritable régression démocratique, estime la politiste Chloé Morin.

Pierre Brochand (ex-DGSE): «Nous subissons une immigration sans précédent»

ENTRETIEN EXCLUSIF - L’immigration de masse que vit la France depuis des décennies a créé des groupes culturels distincts dans notre pays, estime Pierre Brochand. Il juge que l’Europe est la seule partie du monde à nier l’importance de l’homogénéité culturelle, et plaide pour un changement de cap complet de nos politiques publiques.

New York Times - World

Russia-Ukraine War

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Zelensky Gives Interview to Russian Journalists. Moscow Orders It Quashed.

Anton Troianovski and Ivan Nechepurenko

It was a remarkable moment in the war in Europe: President Volodymyr Zelensky of Ukraine gave a 90-minute-long Zoom interview on Sunday to four prominent journalists from Russia, the country invading his.

Hours later, the Kremlin responded. A government statement notified the Russian news media “of the necessity to refrain from publishing this interview.”

Journalists based outside Russia published it anyway. Those still inside Russia did not. The episode laid bare the extraordinary, and partly successful, efforts at censorship being undertaken in Russia by President Vladimir V. Putin’s government as his bloody invasion of Ukraine enters its second month, along with Mr. Zelensky’s attempts to circumvent that censorship and reach the public directly.

In the interview, Mr. Zelensky offered a graphic description of what he claimed was the Kremlin’s disregard for both Ukrainian and Russian lives, to the point, he said, that the Russian army was slow to pick up the bodies of its fallen soldiers.

“First they refused, then something else, then they proposed some sorts of bags to us,” Mr. Zelensky said, describing Ukraine’s efforts to hand over the bodies of Russian soldiers. “Listen, even when a dog or a cat dies, people don’t do this.”

Mr. Zelensky generally speaks Ukrainian in public — his country’s official language — but he is a native Russian speaker, and he has repeatedly switched into Russian in the video addresses that he posts to social media, seeking to encourage Mr. Putin’s critics inside Russia. But Sunday’s interview marked the first time since the war began that Mr. Zelensky had spoken at length with Russian journalists, in their language.

The journalists were Ivan Kolpakov, the editor of Meduza, a Russian-language news website based in Latvia; Vladimir Solovyov, a reporter for Kommersant, a Moscow-based daily newspaper; Mikhail Zygar, an independent Russian journalist who fled to Berlin after the war began; and Tikhon Dzyadko, the editor of the temporarily shuttered, independent television channel TV Rain, who had left Moscow for Tbilisi, Georgia.

After they finished the interview, the journalists posted about it on social media, promising that they would soon publish it. Several hours after that, the Russian telecommunications regulator, Roskomnadzor, released a statement directing Russian news outlets not to publish the interview, and warning that an inquiry had been launched against the reporters involved to “determine their responsibility.”

Even by the standards of contemporary Russia’s arbitrary law enforcement, the statement was remarkable, offering no legal pretext to justify the order not to publish the interview. But in the wake of the law signed by Mr. Putin early this month — potentially punishing news reporting on the Ukraine invasion that deviates from the Kremlin narrative with as much as 15 years in prison — the government directive had an impact.

Novaya Gazeta, the independent newspaper whose editor, Dmitri A. Muratov, shared the Nobel Peace Prize last year, decided not to publish the interview, even though Mr. Zygar asked a question on Mr. Muratov’s behalf. Unlike many other Russian journalists, Mr. Muratov has stayed in Russia and kept his newspaper operating despite the new law, even though that has meant using the Kremlin’s terminology of calling the war a “special military operation” and not an invasion.

“We have been forced not to publish this interview,” Mr. Muratov said in a phone interview, noting that his newspaper was based in Russia and was under the jurisdiction of Russian law. “This is simply censorship in the time of the ‘special operation.’”

Kommersant, as of early Monday in Moscow, also had not published the interview on its website; Mr. Solovyov did not respond to a request for comment. It was unclear whether he or his newspaper would face legal consequences for conducting the interview.

But Mr. Kolpakov’s publication, Meduza, as well as Mr. Dzyadko and Mr. Zygar, all now based outside Russia, did publish it, both in text form and on YouTube. While the Meduza website is blocked in Russia, YouTube remains accessible. (Probably not for long, many analysts believe, with Facebook and Instagram having been blocked earlier this month.)

Videos of the interview had been viewed more than a million times within a few hours of being published, offering a very different picture of the war to Russians than what they see daily on their televisions screens. Most independent news organizations have either been banned or forced into exile, while polls show that most Russians rely on state television for their news — in which the war in Ukraine is cast as a righteous crusade against extreme nationalism and necessary to pre-empt a threat emanating from an expanding NATO.

“It was very important for us to speak, for him to be able to address the Russian audience,” Mr. Zygar said of Mr. Zelensky in a telephone interview from Berlin, citing the Kremlin propaganda tropes of Ukraine as overrun by Russia-hating Nazis. “For him, it appears, this also was important.”

Even as the fighting continued, Ukraine and Russia on Sunday agreed to conduct a new round of negotiations this coming week in Istanbul. It will be the first time that senior officials from both countries meet in person in more than two weeks, after a series of long sessions conducted by video link in the interim.

With Russian troops having failed to achieve a swift victory and seemingly bogged down, Mr. Zelensky is seeking a negotiated end to the war, without ceding Ukrainian sovereignty. But the two sides still appear to be far apart. He said in Sunday’s interview that Ukraine was not discussing two of Mr. Putin’s main, vaguely defined demands — the demilitarization and “de-Nazification” of Ukraine.

He said that Ukraine would, however, be willing to discuss lifting restrictions on the Russian language and adopting a neutral geopolitical status. Any deal, he said, would need to be validated by a referendum to be held after Russian troops withdraw.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s speech. During a speech in Warsaw, President Biden said that Russian President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” but U.S. officials scrambled to walk back the unscripted remark. In Europe, Mr. Biden’s comments were met with a mix of rejection and admiration.

He described a potential deal as including “security guarantees and neutrality, the non-nuclear status of our state.”

“We are ready to go for this,” he said.

In the interview, Mr. Zelensky blamed Mr. Putin for manufacturing the enmity between Russia and Ukraine. He said the war would have the opposite effect of what Mr. Putin apparently planned — marking a definite split between the Russian and Ukrainian people, rather than somehow reuniting them.

“This is not simply a war, this is much worse,” Mr. Zelensky said. “A global, historical, cultural split has happened over this month.”

Mr. Zelensky’s descriptions of the violence of Russia’s invasion ran directly counter to the Kremlin narrative, which accuses Ukrainians of firing on their own cities and blames them for any civilian casualties and urban destruction. He said that the port city of Mariupol was “littered with corpses — no one is removing them — Russian soldiers and Ukrainian citizens.”

He also accused the Russian government of forcibly taking more than 2,000 children from Mariupol, saying that “their location is unknown.” He said that he had told his officials that Ukraine would halt all negotiations with Russia “if they will steal our children.”

Mr. Putin has received grossly exaggerated reports about the attitude of the Ukrainian people toward Russia and its government, Mr. Zelensky said.

“They probably said that we are waiting for you here, smiling and with flowers,” he said, adding that the Russian government “does not see Ukraine as an independent state, but some kind of a product, a part of a bigger organism that the current Russian president sees himself as the head of.”

After Meduza, Mr. Dzyadko and Mr. Zygar published the interview, the Russian prosecutor general’s office released its own threat. It said it would conduct a “legal assessment” of Mr. Zelensky’s statements and their publication, given “the context of mass anti-Russian propaganda and the regular placement of false information about the actions of the Russian Federation” in Ukraine.

“It would be funny if it wasn’t tragic,” Mr. Zelensky said in a video posted to his account on Telegram, commenting on the Kremlin’s frantic censorship efforts. “This means that they are nervous. Perhaps they saw that their citizens are beginning to question the situation in their own country.”

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France24 - Monde

Enquête vidéo : comment les civils ont été massivement bombardés à Kharkiv en Ukraine

Les Observateurs

Publié le : 25/03/2022 - 19:43

Poline Tchoubar Suivre

Depuis le début de l’invasion russe le 24 février en Ukraine, Kharkiv fait partie des villes ukrainiennes les plus touchées par les bombardements. Le ministère russe de la Défense affirme depuis le 27 février ne viser que des objectifs militaires stratégiques. Pourtant, des images amateur vérifiées et analysées par les Observateurs permettent de voir l'ampleur des frappes touchant les civils, avec quelles munitions elles sont conduites, et de quelle direction proviennent les roquettes.

“Je ne sais pas dans quel état est notre immeuble, mais le quartier est en ruines…” Maria et Alla ont dû quitter Kharkiv après avoir passé six jours dans un sous-sol, alors que leur quartier se faisait bombarder. Elles regardent avec désarroi les chaînes Telegram ukrainiennes, où tous les jours des vidéos montrent des quartiers résidentiels touchés par des frappes.

Plus de 150 vidéos vérifiées par l’ONG britannique Centre for Information Resilience montraient des dommages subis par des infrastructures civiles entre le 24 février et le 22 mars. Pourquoi ces frappes causent-elles des dommages si importants ? Des images amateur documentent l’utilisation d’armes à sous-munitions qui, de par leur fonctionnement, causent de nombreux dommages collatéraux. Les images des débris de roquettes permettent aussi d’en savoir plus sur leur provenance potentielle, comme le montre notre enquête vidéo ci-dessus.

>> À lire sur Les Observateurs : Enquête : à Kharkiv, des zones civiles visées par des armes russes à sous-munitions

Le 18 mars, Human Rights Watch a dénoncé des attaques meurtrières contre les civils à Kharkiv. Selon l’organisation, ces attaques privent les civils d’accès à la nourriture et aux médicaments, ainsi qu’à des services comme l’électricité, le chauffage et l’eau.

>> À voir Les Observateurs : Ukraine : une carte participative qui rassemble les vidéos authentifiées de la guerre

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France24 - Monde

La bataille d'Irpin, carnet de route en Ukraine

Publié le : 24/03/2022 - 18:55

Cyril PAYEN Cyril PAYEN

Direction Irpin, dans la région de Kiev, où la résistance aux multiples visages s'organise pour faire face à l'offensive russe toute proche. Bohdan, Maxime, Sergiy... Tous jouent un rôle dans la défense de la ville ukrainienne. Un reportage de nos envoyés spéciaux Cyril Payen et Georges Yazbeck.

Mars 2022. Les Ukrainiens fuient en masse l’invasion russe. L’artiste Bohdan Mucha retourne à Kiev. Les forces ukrainiennes se préparent au siège de la capitale.

Otel, la résidence d'artistes de Bohdan, est elle aussi entrée en résistance. Les artistes fabriquent désormais des cocktails Molotov. Parmi eux, Maxime, un artiste russe, a décidé de rester. Il est écartelé entre ce qu'il voit en Ukraine et les réprimandes de ses congénères russes, qui ne voient dans les actions ukrainiennes que propagande anti-Poutine et antirusses. Son frère fait partie des contingents russes. Maxime n'a aucune nouvelle de lui mais se doute de sa présence non loin de là.

>> À voir aussi : "Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin"

"Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !"

Il y a aussi Sergiy, un Ukrainien membre de la Légion étrangère, qui a traversé la France pour défendre son pays natal. "Nous allons gagner et vous pourrez bientôt tous rentrer chez vous !", a-t-il assuré aux réfugiés.

Face aux forces russes qui occupent la moitié de la ville et aux combats qui se rapprochent, Sergiy tient la ligne de front en plein cœur d'Irpin avec ses compagnons. Le danger est tout proche, à 200 mètres.

Les problèmes d'eau et d'électricité se multiplient. La consommation d'alcool est interdite. Dans leur bunker, les résistants ukrainiens assistent au pilonnage de leur ville. Ce jour-là, à Irpin, onze personnes ont été tuées, dont un journaliste américain.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Reportage en Ukraine : avec une équipe médicale qui évacue les blessés à Irpin

Reportage

Les habitants d'Irpin évacués vers Kiev quelques heures avant le couvre-feu

GUERRE EN UKRAINE

Guerre en Ukraine : à Irpin, à côté de Kiev, les résistants s'organisent face aux tanks russes

Le Figaro

Critiques envers son fils, «brouille» avec le clan Mbappé, vision des médias : Véronique Rabiot sort du silence

La mère du milieu de la Juventus évoque les sujets d'actualité autour de son fils, de l'équipe de France et sa vision des médias à Ouest France.

Dans un entretien avec Ouest France, Véronique Rabiot a défendu son fils qui fait face à de nombreuses critiques notamment dans les médias italiens , «En Italie, la presse dit qu'il est mauvais? Il ne s'en préoccupe pas et il joue d'ailleurs tous les matchs. J'aimerais que le grand public sache quel est le parcours des footballeurs pour accéder au haut niveau. Tout ce qu'on dit c'est: 'Ils sont trop payés etc'. Mais les gens ne savent pas à quel point cela leur demande des sacrifices, un mental d'acier» explique-t-elle.

À lire aussiMbappé et les sponsors des Bleus: son avocate met la pression sur la FFF

La mère du milieu de la Juventus a également évoqué l'image qu'elle et son fils renvoient dans les médias «L'image du petit garçon à sa maman ne reflète pas du tout la réalité. Je suis une personne autoritaire, c'est vrai, mes enfants me l'ont souvent reproché. Mais pas celle qu'on décrit dans les médias.» raconte celle qui n'a pas souhaité évoquer l'épisode de son altercation avec les proches de certains joueurs de l'équipe de France pendant l'Euro 2020 «Je ne peux pas en parler, il y a une procédure en cours. Maintenant, quand il y a diffamation, atteinte à la vie privée ou insultes, je saisis systématiquement le tribunal».

À VOIR AUSSI – La passe décisive de Rabiot pour Moise Kean chez Empoli le 26 février dernier (2-3)

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Connue pour son fort caractère, Véronique Rabiot estime que son image négative est uniquement due aux médias «Je pense que c'est lié au fait que nous ne parlons pas assez aux journalistes. Donc, ils nous cassent. Mais j'ai le cuir épais. Je n'ai rien à prouver, nous n'avons rien à prouver. Je n'ai pas envie de me dévoiler et Adrien non plus. Il fait du foot, c'est sa passion et en dehors du terrain, il aimerait mener une vie discrète. Il n'a pas envie de s'expliquer ou de se justifier.» conclut-elle.

Italie: Mancini semble prêt à «repartir» avec la Nazionale

Roberto Mancini n'a pas masqué lundi une envie de «repartir» à la tête de l'équipe d'Italie, malgré le…

Serie A: l'entraîneur de Bologne Mihajlovic réhospitalisé à cause de sa leucémie

L'entraîneur de Bologne Sinisa Mihajlovic, qui se bat depuis 2019 contre une leucémie, a annoncé samedi…

L'Humanité

Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation

Il était une fois

Le 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.

Pascal Cauchy

L’hiver prend fin dans le New ­Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.

Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.

Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.

Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.

1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images

Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.

Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.

Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le ­Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.

Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des ­Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.

L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.

La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy ­Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.

Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.

Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.

La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images

Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.

Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.

Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.

La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.

Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection

Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.

L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.

Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.

En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.

De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.

L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha ­Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».

enlèvementFBIÉtats-Unispresse écrite
New York Times - World

With Eyes on Russia, the U.S. Military Prepares for an Arctic Future

As climate change opens up the Arctic for transit and exploration, Russia has increasingly militarized the region. The U.S. is preparing a more aggressive presence of its own.

Army Specialist Joseph Salas works from a vantage point during recent cold-weather military exercises in Alaska. Credit...Ash Adams for The New York Times

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By Mike Baker

DELTA JUNCTION, Alaska — After parachuting into the frigid Alaska interior, Capt. Weston Iannone and his soldiers navigated miles through deep snow, finally setting up a temporary outpost on a ridgeline next to a grove of lanky spruce trees that were also struggling to survive.

Darkness was setting in, the temperature had fallen below zero, and the 120 men and women who had gathered as part of a major combat training exercise in subarctic Alaska had not yet erected tents. The supply line for fuel, essential to keep warm through the long night ahead, was lagging behind.

“Everything is a challenge, from water, fuel, food, moving people, keeping them comfortable,” said Captain Iannone, the 27-year-old company commander, as his soldiers shoveled deeper into the snow in search of a solid foundation to put up their sleeping quarters. “This is inherent training — understanding how far we can push physically and mentally.”

The first-of-its-kind exercise this month, involving some 8,000 troops outside of Fairbanks, was planned long before Russia’s invasion of Ukraine but was driven in part by Russia’s aggressive moves in recent years to militarize the Arctic — a part of the world where the United States and Russia share a lengthy maritime boundary.

Maritime Friction

Melting sea ice has opened new shipping pathways, and nations have eyed the vast hydrocarbon and mineral reserves below the Arctic sea floor. As a result, the complicated treaties, claims and boundary zones that govern the region have been opened to fresh disputes.

United

States

russia

Arctic Ocean

Canada

NORTH POLE

greenland

(Denmark)

Finland

Norway

Sweden

By The New York Times

Tensions have been growing in the region for years, as nations stake claims to shipping routes and energy reserves that are opening up as a result of climate change. Now, with the geopolitical order shifting after Russia’s invasion of Ukraine, the competition over sovereignty and resources in the Arctic could intensify.

On the West Coast of Alaska, the federal government is investing hundreds of millions of dollars to expand the port at Nome, which could transform into a deepwater hub servicing Coast Guard and Navy vessels navigating into the Arctic Circle. The Coast Guard expects to deploy three new icebreakers — although Russia already has more than 50 in operation.

And while the United States has denounced Russia’s aggressive military expansion in the Arctic, the Pentagon has its own plans to increase its presence and capabilities, working to rebuild cold-weather skills neglected during two decades of war in Iraq and Afghanistan. The Air Force has transferred dozens of F-35 fighter jets to Alaska, announcing that the state will host “more advanced fighters than any other location in the world.” The Army last year released its first strategic plan for “Regaining Arctic Dominance.”

The Navy, which this month conducted exercises above and below the sea ice inside the Arctic Circle, also has developed a plan for protecting American interests in the region, warning that weakness there would mean that “peace and prosperity will be increasingly challenged by Russia and China, whose interests and values differ dramatically from ours.”

200 miles

Chukchi Sea

RUSSIA

AlaSka

Bering

Strait

Nome

Fairbanks

Delta Junction

Fort

Greely

Anchorage

Bering

Sea

Gulf of

Alaska

Kodiak

Pacific Ocean

By The New York Times

The preparations are costly in both resources and personnel. While Captain Iannone’s company was able to finish setting up tents before midnight and survived the night without incident, other companies did not fare so well: Eight soldiers suffered cold-weather injuries, and four soldiers were taken to a hospital after a fire inside a personnel carrier.

Meanwhile, at another recent cold-weather exercise, in Norway, four U.S. Marines died when their aircraft crashed.

Russia, whose eastern mainland lies just 55 miles across the Bering Strait from the coast of Alaska, for years has prioritized an expanded Arctic presence by refurbishing airfields, adding bases, training troops and developing a network of military defense systems on the northern frontier.

With a warming climate shrinking sea ice in the region, valuable fish stocks are moving northward, while rare minerals and the Arctic’s substantial reserves of fossil fuels are becoming a growing target for exploration. Boat traffic is poised to increase from both trade and tourism.

Two years ago, Moscow brought its own war games barreling through the Bering Sea, with Russian commanders testing weapons and demanding that American fishing boats operating in U.S. fishing waters get out of the way — an order the U.S. Coast Guard advised them to comply with. Russia has repeatedly sent military aircraft to the edge of U.S. airspace, leading U.S. jets to scramble to intercept them and warn them away.

This month, in response to escalating international sanctions against Russia, a member of the Russian parliament demanded that Alaska, purchased by the United States from Russia in 1867, be returned to Russian control — a possibly rhetorical gesture that nonetheless reflected the deteriorating relationship between the two world powers.

For centuries, the vast waters of the offshore Arctic were largely a no man’s land locked in by ice whose exact territorial boundaries — claimed by the United States, Russia, Canada, Norway, Denmark and Iceland — remained unsettled. But as melting sea ice has opened new shipping pathways and as nations have eyed the vast hydrocarbon and mineral reserves below the Arctic sea floor, the complicated treaties, claims and boundary zones that govern the region have been opened to fresh disputes.

Canada and the United States have never reached agreement on the status of the Northwest Passage between the North Atlantic and the Beaufort Sea. China, too, has been working to establish a foothold, declaring itself a “near-Arctic state” and partnering with Russia to promote “sustainable” development and expanded use of Arctic trade routes.

Russia has made it clear it intends to control the so-called Northern Sea Route off its northern shore, a route that significantly shortens the shipping distance between China and Northern Europe. U.S. officials have complained that Russia is illegally demanding that other nations seek permission to pass and threatening to use military force to sink vessels that do not comply.

“We are stuck with a pretty tense situation there,” said Troy Bouffard, director of the Center of Arctic Security and Resilience at the University of Alaska Fairbanks. “Either we acquiesce to Russia, to their extreme control of surface waters, or we elevate or escalate the issue.”

The focus in recent years had been to expand diplomatic channels, collaborating on a range of regional challenges through the Arctic Council. That work was put on pause, however, after Russia invaded Ukraine.

In Nome, which hopes to position itself as a maritime gateway to the Far North, there has long been evidence that a new era for the Arctic was arriving. Mayor John Handeland said winter sea ice that once persisted until mid-June may now be gone by early May and does not reappear before Thanksgiving.

A record 12 cruise ships docked in Nome’s existing port in 2019. That number was poised to double this year, although some cruises that had expected to sail along Russia’s northern coast have canceled plans. For Mr. Handeland, the time is right to strengthen U.S. capabilities.

“As things escalate, I think the need for expansion of our military is now,” Mr. Handeland said. “I think we kind of had a period of time where we thought everything was cool, that we can let our guard down, so to speak. And now we’re seeing that that maybe was not a wise idea.”

But there are multiple local constituencies to navigate as development moves further into the Arctic. Alaska Natives are wary about impacts to the region’s fragile environment, on which many depend for hunting and fishing, said Julie Kitka, president of the Alaska Federation of Natives.

“I think that our people realize that our military needs to protect our country and our military does need to invest in a presence in the Arctic,” Ms. Kitka said. “But it has got to be done smart.”

Dan Sullivan, Alaska’s junior Republican U.S. senator, said that while there may be little threat of a Russian invasion of Alaska, there is concern about Russia’s military buildup in the region.

“Ukraine just demonstrates even more, what matters to these guys is presence and power,” Mr. Sullivan said. “And when you start to build ports, when you start to bring up icebreakers, when you start to bring up Navy shipping, when you have over 100 fifth-gen fighters in the Arctic in Alaska, we’re starting to now talk Putin’s language.”

Alaska is already one of the nation’s most militarized states, with more than 20,000 active-duty personnel assigned to places such as Eielson Air Force Base and Fort Wainwright in the Fairbanks area, Joint Base Elmendorf-Richardson in Anchorage, and Coast Guard Air Station Kodiak. The Army’s large training exercise — the first Combat Training Center rotation to be held in Alaska — took place around Fort Greely, about 100 miles southeast of Fairbanks. Alaska is also home to critical parts of the nation’s missile-defense system.

Mr. Bouffard said the fracture in relations caused by Russia’s invasion of Ukraine could open the door to a variety of future problems that can only be guessed at right now. While there is no imminent conflict in the Arctic, there could well be friction over how Russia manages offshore waters or disputes over undersea exploration. The United States also needs to be prepared to aid northern European allies that share an uncertain future with Russia in Arctic waterways, he said.

That will mean being prepared for a range of potential problems. In a separate Alaska military exercise in recent weeks, teams from the Marines and the Army practiced cold-weather strategies for containing chemical, biological, radiological and nuclear contamination.

At the large Army war games exercise near Fort Greely, the soldiers rehearsed a scenario in which paratroopers seized control of an airfield and established operations to hold the new territory. An opposing force then mobilized to try to reclaim the area.

Portable heating elements were used to keep engines running, along with lubricants that work in subzero temperatures. Some soldiers used skis and snowshoes to get around, as well as snowmobiles and small-unit support vehicles light enough to traverse deep snow.

For many of the soldiers under Captain Iannone’s command, defending the airfield meant establishing positions in remote areas with more rudimentary means. One heavy weapons group chopped down trees by hand and used a sled to pull a bulky I.T.A.S. weapons system to a vantage point from which the soldiers could scan miles of landscape below.

They erected a tent with a small stove heater, shielded with a wall of snow on all sides. They rotated in hourly shifts outside the tents — every half-hour at night — in order to keep warm.

Even then, 21-year-old Specialist Owen Prescott said he had struggled with the bite of nighttime cold and was figuring out the appropriate layers to wear to stay warm as temperatures neared minus 20. As he spooned some steaming food from a freeze-dried Army ration, he said he and his colleagues were focusing much of their attention on making sure they did not become a cold-weather casualty before engaging on their hypothetical combat mission.

“It’s just dealing with the cold, sustaining in the cold,” said Specialist Prescott, who is from Southern California. “I’m used to wearing shorts and flip-flops my entire life.”

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Le Monde

Nice, la capitale « spectaculaire » de la Côte d’Azur

Une destination de rêve en toutes saisons

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Plurielle, internationale, la ville de Nice est la capitale de la Côte d’Azur. Outre son centre urbain inscrit au patrimoine de l’UNESCO et son littoral riche, Nice se situe aux portes d’un terrain de jeu 100 % nature ! Stations d’altitude et villages perchés ouvrent une parenthèse au grand air, à deux pas de la cité.

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Nissa la Bella, capitale de la Côte d’Azur

Son centre urbain, qui file le long de la grande bleue, ses monuments éclatants et son histoire, intimement liée à celle du développement du tourisme, font de Nice la capitale incontestée de la Côte d’Azur. Ce n’est pas un hasard si une partie de la métropole, soit 522 hectares, est inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco sous l’intitulé « Nice, ville de villégiature d’hiver de Riviera ». Sa promenade des Anglais, qui s’étire sur 7 km, est bordée de palaces prestigieux comme le légendaire Negresco ou le Palais de la Méditerranée, au style Art Déco. Sa monumentale place Garibaldi, symbole de l’héritage turinois, ou encore les ruelles étroites de son Vieux-Nice, offrent un aperçu vibrant de l’art de vivre niçois. Depuis le parc de la colline du Château, qui domine la Baie des Anges, le panorama est à couper le souffle ! On redescendra à pied, côté Vieux-Nice, pour admirer la jolie dizaine d’édifices religieux au style baroque qui sont disséminés dans son labyrinthe, en grignotant une part de socca, cette galette de farine de pois chiches. Sans oublier : un détour par le cours Saleya, son marché aux fleurs et sa chapelle de la Miséricorde, bijou de l’art baroque ! Musée à ciel ouvert, Nice a été l’écrin artistique de Matisse, amoureux de sa « limpidité » ou encore de Chagall, épris des bords de la Méditerranée.

Nice Côte d’Azur, un littoral éclatant, un arrière-pays pittoresque

Le territoire de Nice Côte d’Azur s’étale sur 30 km de littoral, du Cap-d’Ail à Cagnes-sur-Mer, et des reliefs escarpés, derniers soubresauts des Alpes sur lesquels s’accrochent des villages pittoresques comme Èze, Tourrette-Levens, Vence, Castagniers ou Saint-Jeannet. Au bord de la mer, on ne manquera pas la visite de curiosités architecturales comme la Villa Ephrussi de Rothschild, l’un des plus beaux palais de style Renaissance de la Côte d’Azur, avec son intérieur richement décoré et ses neuf jardins à thème, ni la Villa Kerylos à Beaulieu-sur-mer dont l’atmosphère rappelle celle d’un luxueux palais de la Grèce Antique. L’étonnante Villa Santo Sospir (réouverture en juin 2022), à Saint-Jean-Cap-Ferrat, est décorée de fresques de Jean Cocteau ! Pour les amateurs de randonnée, suivez le balisage du nouveau GR « Lou Camin Nissart », un itinéraire de 42 km entre vignes, forêts et oliviers. Aux marcheurs urbains, le bureau d’information touristique Nice Côte d’Azur, délivre un livret « Nice en 9 boucles découvertes » avec 150 km de sentiers, d’escaliers et de passages secrets pour partir à la rencontre des trésors de la cité.

Une nature au sommet

À seulement une heure de route des premières stations de ski, Nice Côte d’Azur est aussi une destination montagne ! La Colmiane, qui a fêté ses 90 ans d’existence, est un paradis pour les randonneurs en été. Sans oublier sa tyrolienne géante qui crée l’événement sur les sommets. La Vallée de la Tinée est également connue pour abriter des spots de glisse « phare » comme Auron, Isola 2000 ou Saint-Dalmas-le-Selvage. On pense aussi à la Vésubie, dominée par la cime du Gélas qui culmine à 3 000 mètres d’altitude. Le Parc National du Mercantour ouvre aussi des horizons infinis ! Avec, notamment sa Vallée des Merveilles, aux 40 000 gravures rupestres que l’on peut admirer en quelques heures de marche enchanteresse.

www.explorenicecotedazur.com

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Valeurs Actuelles

Face aux critiques, Eric Zemmour condamne les “Macron assassin” scandés au Trocadéro

Plusieurs concurrents d’Eric Zemmour ont sévèrement condamné l’attitude du candidat lors de son meeting du Trocadéro, dimanche 27 mars, lors duquel la foule a scandé « Macron assassin ». Repérée par BFM TV, la scène dure une dizaine de secondes. Evoquant la question de l’insécurité, Eric Zemmour était en train de lister les victimes de plusieurs faits divers qui ont marqué le quinquennat, notamment Mireille Knoll. C’est alors que les « Macron assassin » ont commencé à être scandés en rythme. Sur son compte Twitter, lundi 28 mars, l’ex-journaliste s’est finalement exprimé à ce sujet : « Hier, je n’ai pas entendu ce mot dont la presse parle et que je ne cautionne pas. »

Zemmour « ne reprend pas à son compte » l’expression

Parfaitement audible à la télévision, ce slogan ne l’était pas nécessairement du candidat, ont fait remarquer ce dimanche les journalistes de BFM TV présents sur place. C’est aussi ce qu’a expliqué dans la même soirée l’équipe du candidat. Elle a condamné l’usage de cette expression qu’Eric Zemmour « ne reprend pas à son compte ».

Macron réagit à son tour 

Parfaitement audible à la télévision, ce slogan ne l’était pas nécessairement du candidat, ont fait remarquer ce dimanche les journalistes de BFM TV présents sur place. C’est aussi ce qu’a expliqué dans la même soirée l’équipe du candidat. Elle a condamné l’usage de cette expression qu’Eric Zemmour « ne reprend pas à son compte ».

Hier, je n’ai pas entendu ce mot dont la presse parle et que je ne cautionne pas. Mais j’ai vu ce dont la presse ne parle pas : j’ai vu 100 000 Français enthousiastes, patriotes et fiers. J’ai vu des Français qui n’en peuvent plus des politiciens et de l’idéologie de gauche ! pic.twitter.com/pXMmP3Dmer

— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 28, 2022

Très vite, ces propos avaient été dénoncés par la Macronie, mais aussi par les rivaux de droite d’Eric Zemmour. « Quelqu’un qui n’a pas la capacité de demander à la foule de cesser de scander “Macron assassin” est indigne d’une fonction politique », avait déclaré Christophe Castaner sur BFMTV. « Je combats avec force le président sortant, mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c’est dangereux pour la République », avait tweeté Valérie Pécresse. Marine Le Pen avait de son côté considéré qu’il s’agissait d’un « propos tout à fait outrancier qui répond à une forme d’outrance ».

Le président de la République s’est lui aussi exprimé, non sans ironie, au sujet des cris « Macron Assassin » et de l’absence de réaction immédiate d’Eric Zemmour. « Il y a deux hypothèses. L’indignité, [qui est] la plus crédible il me semble. L’autre hypothèse, c’est la méconnaissance d’une réforme… le remboursement des prothèses auditives à 100% », a jugé Emmanuel Macron devant la presse, lors d’un déplacement à Dijon, comme le relaye une journaliste de TF1 sur Twitter. Avant de conclure : « J’invite le candidat malentendant à s’équiper à moindre frais… »

E. Macron sur les cris « Macron assassin » hier au meeting de Zemmour hier et son absence de réaction « y a 2 hypothèses… l’indignité. la plus crédible il me semble. L’autre hypothèse, c’est la méconnaissance d’une réforme… le remboursement des prothèses auditives à 100% » pic.twitter.com/rT6IBTqVVF

— Marie Chantrait (@mchantrait) March 28, 2022

Eric Zemmour a réagi aux propos du président de la République en évoquant « une plaisanterie de garçon de bains ». « Il a déjà fait des meetings, il sait très bien qu’on n’entend pas tout ce qui se passe. Il sait bien qu’à la tribune, on n’entend pas tout ce qui se dit. Ce sont des mauvais procès. On parle d’une chose mineure », a-t-il ajouté, dénonçant « une polémique minable, parce que les journalistes et les politiques ne veulent pas voir la réalité ». Jean-Luc Mélenchon, qui souffre lui-même d’un problème d’audition, a de son côté rebondi sur la polémique en accusant Emmanuel Macron d’ « insulter à partir d’un handicap ». « Pas un pour rattraper l’autre ! », s’est indigné le candidat insoumis.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire

Il était une fois

Confronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.

Hassane Zerrouky

La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges. 

En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.

Les islamistes sous-estimés par  le pouvoir politique et l’armée

Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.

Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.

« Premier pas vers la restauration du califat »

Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »

En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! »  Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).

La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle

En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).

Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».

Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !

Le « djihad » contre le « taghut »

À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.

Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).

« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »

Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf  6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».

Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.

Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts

C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.

À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.

France24 - Monde

Pour faire face aux gangs, le parlement du Salvador décrète l'état d'urgence

Publié le : 27/03/2022 - 14:45

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Le parlement du Salvador a adopté dimanche l'instauration de l'état d'urgence, appelé de ses voeux par le président Nayib Bukele, pour lutter contre une vague d'homicides attribués à des gangs.

Le Parlement du Salvador, à la demande du président Nayib Bukele, a approuvé, dimanche 27 mars, l'instauration de l'état d'urgence pour une durée d'un mois, afin de tenter d'endiguer la violence des gangs criminels, accusés d'avoir commis 62 meurtres en 24 heures.

Le décret, approuvé par une large majorité du Parlement, stipule qu'"un régime d'urgence est déclaré sur l'ensemble du territoire national en raison de graves troubles à l'ordre public par des groupes criminels". Il restreint la liberté de réunion, l'inviolabilité de la correspondance et des communications, et autorise les arrestations sans mandat.

Cet état d'urgence "permettra à notre gouvernement de protéger la vie des Salvadoriens et d'affronter de front la criminalité", a assuré sur Twitter le président de l'Assemblée législative, Ernesto Castro.

Presidente @nayibbukele:Es medianoche, y esta @BancadaCyan está lista para aprobar una iniciativa que busca SALVAR VIDAS y luchar frontalmente contra criminales.Estamos con usted. Estamos con el pueblo salvadoreño. ¡Nos declaramos listos! pic.twitter.com/vwMhkSzw1t

March 27, 2022

La police et l'armée du Salvador ont lancé samedi une opération contre la Mara Salvatrucha, un des plus dangereux gangs du pays.

Plusieurs chefs du gang ont été arrêtés et sont accusés d'être "responsables des homicides recensés ces dernières heures", a indiqué la police.

En réponse à cette vague de violences, le président salvadorien Nayib Bukele a exhorté samedi le Parlement - dominé par son parti - à déclarer l'état d'urgence.

"Rebond des homicides"

Selon la Constitution salvadorienne, l'état d'urgence peut être mis en place "en cas de guerre, d'invasion du territoire, de rébellion, de sédition, de catastrophe, d'épidémie ou d'autre calamité générale, ou de graves perturbations de l'ordre public".

"Depuis hier nous assistons à un nouveau rebond des homicides, quelque chose contre quoi nous avions travaillé si dur. Tout en combattant les délinquants dans la rue, nous tentons de déchiffrer ce qui est en train de se passer et qui se trouve derrière et finance tout ça", a déclaré dans un communiqué Nayib Bukele, qui a convoqué une réunion de crise des responsables de la sécurité.

Le chef de l'État a demandé au bureau du procureur de traiter avec la même "efficacité" tous les cas de membres de gangs, prévenant qu'il garderait un oeil sur "les juges qui favorisent les criminels".

La Mara Salvatrucha, Barrio 18 et d'autres gangs vivant principalement du trafic de drogue et de l'extorsion, comptent un total d'environ 70 000 membres au Salvador, dont plus de 17 000 sont incarcérés, selon les autorités.

Le Salvador a recensé 1 140 homicides en 2021, soit 18 pour 100 000 habitants, le chiffre le plus bas depuis la fin de la guerre civile en 1992.

Avec AFP

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Salvador : des élections sous tension, le parti du président Nayib Bukele favori

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La fin de la misère et de la violence au Salvador, au coeur des promesses de la présidentielle

Au Salvador, nouvelle manifestation contre le président Bukele et le bitcoin

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Dépister les premiers signes de fragilité des seniors pour préserver l’autonomie

Pauline Fréour

DÉCRYPTAGE - La France expérimente un programme visant à réduire la dépendance liée au vieillissement.

«Avez-vous perdu l’appétit récemment? Avez-vous des troubles de l’orientation? Parvenez-vous à vous relever cinq fois d’une chaise sans vous aider des bras en moins de 14 secondes?» Le questionnaire du programme Icope (pour Integrated Care for Older People, «soins intégrés pour les personnes âgées») est volontairement simple, et très court. En dix minutes, ce questionnaire mis au point par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) permet d’évaluer les capacités d’une personne dans six domaines clés sollicités au quotidien: l’audition, la cognition, le bien-être psychique, la nutrition, la mobilité et la vision.

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Six «fonctions» identifiées par l’OMS sur la base de nombreuses études scientifiques comme étant essentielles au maintien de l’autonomie. «On peut définir cet état non pas par l’absence de maladie, mais par la capacité, pour une personne, de faire ce qu’elle souhaite, qu’il s’agisse de continuer à travailler, d’aller chercher ses petits-enfants à l’école ou de conduire pour faire ses courses», explique le Pr Bruno Vellas, responsable du gérontopôle de Toulouse, centre collaborateur de l’OMS pour la fragilité, la recherche clinique et la formation en gériatrie.

«Notre système de santé n’est pas adapté au vieillissement démographique»

L’enjeu est énorme. La France dénombre 1,5 million de sujets dépendants lourds, «dont la moitié serait évitable», estime le gériatre. Or c’est précisément la prévention que vise le programme Icope, dont la version française a été développée par le gérontopôle pendant deux ans. Il est déjà utilisé auprès de 18.000 personnes de plus de 60 ans en Occitanie, et son expérimentation va être étendue à d’autres territoires volontaires ces trois prochaines années, à l’initiative du ministère délégué chargé de l’Autonomie. L’objectif: vérifier sa faisabilité à grande échelle et définir un modèle de financement. «Le problème de notre système de santé actuel est qu’il a été conçu après la Seconde Guerre mondiale pour traiter les pathologies aiguës de l’adulte jeune. Il n’est pas adapté au vieillissement démographique. On ne faisait pas grand-chose pour prévenir la dépendance. Mais, avec Icope, on peut faire une médecine nouvelle», se réjouit Bruno Vellas.

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Le programme compte plusieurs étapes. Il débute par le test de dépistage présenté plus haut, qui peut être répété tous les six mois. Il peut être réalisé en autoévaluation sur un smartphone grâce à une appli gratuite ou sur proposition d’un soignant (infirmière, kinésithérapeute, médecin, pharmacien…). Le questionnaire permet de détecter, s’il y a lieu, les premiers signes de déclin d’une fonction. Si les réponses du patient sont préoccupantes, une alerte de premier niveau est envoyée à une infirmière ou au médecin traitant, qui pourra proposer un bilan afin d’évaluer la situation plus en détail et orienter si nécessaire vers un ou des spécialistes. «Les réponses possibles ne sont pas seulement médicamenteuses, souligne Bruno Vellas. Il peut s’agir d’une consultation ORL ou de prothèses auditives en cas de baisse de l’audition, de séances de kinésithérapie devant un ralentissement de la marche, d’une incitation à participer à des activités sociales pour retrouver le moral, l’appétit et regagner en force musculaire…»

«Une politique ambitieuse de repérage des fragilités»

Pour le Pr Gilles Berrut, animateur du think-tank national des gérontopôles et président fondateur du gérontopôle des Pays de la Loire, «le programme Icope permet de repérer ce qui ne se voit pas à l’œil nu, et de prendre conscience, à partir de signes très discrets, d’une fragilité qui augmente le risque d’événements graves, comme des chutes, une sensibilité aux infections…» Ainsi, 18 % des personnes soumises au test dans l’expérience toulousaine révélaient une perte de poids, «ce que nous n’aurions pas vu sans Icope», souligne Bruno Vellas. «Ces petits signes, on avait tendance par le passé à les attribuer à la vieillesse, rappelle Gilles Berrut. On parlait d’ailleurs de démence sénile, comme s’il était normal de perdre la mémoire. Mais la vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics.»

La vieillesse n’est pas une maladie, et il faut poser les diagnostics

Le Pr Pierre Krolak-Salmon, directeur médical de l’Institut du vieillissement aux Hospices civils de Lyon, qui s’apprête également à déployer le dispositif, salue «une politique ambitieuse de repérage des fragilités». Grâce aux financements dédiés à la transformation du système de santé dans la loi de financement de la Sécurité sociale, «on va pouvoir rémunérer les différents acteurs pour le temps consacré au sujet, ce qui n’était pas possible avant. La littérature scientifique montre que nous serons ainsi beaucoup plus efficaces, car nous interviendrons plus précocement. On sait par exemple qu’une baisse de l’audition non corrigée accélère l’apparition de maladies cognitives, car le patient qui entend mal s’exclut socialement, est moins stimulé intellectuellement.» Gilles Berrut prévient toutefois qu’il faudra faire preuve de patience. «Nous n’avons aucun doute sur l’utilité du programme. Mais ce qui est difficile, dans la prévention, c’est de parvenir à ce que les personnes vulnérables ou isolées qui en ont le plus besoin en bénéficient.»

Covid-19 : les contaminations toujours en hausse, les hospitalisations stables

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Changement d'heure: le point sur les bénéfices et les risques présumés

Le printemps est là et dans la nuit du 27 au 28 mars 2022, nous sommes passés à l’heure d’été. L'intérêt de cette convention, réintroduite en 1976 en France au moment des chocs pétroliers, n'est pourtant pas évident sur le plan énergétique. Mais elle ne représente pas non plus de réel danger pour la santé.

Covid-19 : 145.560 nouveaux cas, 91 morts dans les hôpitaux français

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New York Times - World

Amid War, a Lavish Hotel Will Open in Britain’s Old War Office

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An extravagant conversion is nearly complete on the Old War Office, an Edwardian-era monument to Britain’s imperial past being made into a five-star hotel and high-end apartments.

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By Mark Landler

LONDON — From his office at 10 Downing Street, Prime Minister Boris Johnson of Britain places urgent daily calls to Ukraine’s wartime leader, Volodymyr Zelensky. Next door, in the Foreign and Commonwealth Office, officials draw up new sanctions against the Russian oligarchs who have turned London into a turnkey haven to hide their assets and house their extended families.

And yet just across Whitehall, a billionaire property developer is close to completing an extravagant conversion of the Old War Office, an Edwardian-era monument to Britain’s imperial past. The new property will be a five-star Raffles Hotel, with lavish residential apartments that would until recently have catered to the same ultrawealthy Russians who have abruptly fallen out of favor.

“We had a glut of Russian inquiries about six weeks ago, none of which materialized,” said Charlie Walsh, the head of residential sales for the project. “The Russian market would have been quite significant. For obvious reasons, that has been completely nonexistent. Thankfully, from that point of view, as well.”

To say the project has strange timing understates its sheer incongruity. Opening at a time of war in Europe, the OWO — as the Old War Office has been delicately rebranded — is an evocative reminder of Britain’s wartime history. In the midst of a crackdown on rampant foreign money, it is also a baroque example of what postwar Britain has become, and what the government is belatedly trying to clean up.

Rarely has a building been both so emblematic and yet so out of step with the times — a bricks-and-mortar manifestation of how London has, and hasn’t, changed.

The crosscurrents are not lost on Mr. Walsh, who works for the Hinduja Group, an Anglo-Indian conglomerate controlled by the Hinduja brothers, which has holdings in automotive manufacturing, oil and gas, and health care. He is trying to sell the building’s rich history to a superrich clientele without overdoing the warlike theme.

Instead, Mr. Walsh recalls the famous figures who worked in the Old War Office, from Winston Churchill to T.E. Lawrence, a.k.a. Lawrence of Arabia. He confides that John Profumo, the secretary of state for war in the early 1960s, entertained his 19-year-old lover, Christine Keeler, in his wood-paneled office, which will be the centerpiece of a hotel suite. Their fling exploded into the “Profumo affair” after it emerged that Keeler had also had a sexual relationship with a Soviet diplomat.

Ian Fleming was in and out of the building during his time as a naval intelligence officer — a detail that is catnip to a salesman like Mr. Walsh, who hints that Fleming came up with the inspiration for his suave spy, James Bond, there. He shows a visitor the “Spies Entrance,” so-called because it is tucked discreetly at the rear of the building.

Numerous Bond films have used the Old War Office as a backdrop, most memorably at the end of the 2012 film “Skyfall,” when a brooding Daniel Craig gazes at its domed turrets from the roof of a neighboring building — Big Ben looming in the distance, framed by fluttering Union Jacks.

“Hate to waste a view,” Bond says, in words the developer has manifestly taken to heart.

The OWO is full of jaw-dropping vistas, with suites that look out to the Horse Guards Parade across the street, or south to the Houses of Parliament. There is a three-story champagne bar overlooking a courtyard and a glass-roofed restaurant. Two of the penthouse apartments have rooms built into the turrets.

All that splendor — the wood paneling, the intricately carved marble fireplaces, the original mosaic floors — isn’t cheap. The 85 apartments start at 5.8 million pounds ($7.6 million) and go up to 100 million pounds ($131 million). Mr. Walsh has sold about a quarter of the units and said he was confident he would sell half by the time the OWO opens at the end of this year or early in 2023.

The war in Ukraine, and the stain of hidden, ill-gotten Russian wealth, is not even the biggest challenge to marketing these oligarch-scale apartments. Travel restrictions stemming from the coronavirus pandemic have made it harder for prospective buyers from Asia and the Middle East to visit London. As a result, many of Mr. Walsh’s early sales have been to Americans and Europeans. The spike in oil prices, he said, will probably help lift the market for buyers in the gulf countries.

Though he does not say so explicitly, Mr. Walsh is clearly relieved that Russian buyers have been sidelined. The threat of sanctions, which could lead to their assets being frozen, spares him a difficult choice. He insists that more stringent “know your customer” regulations in the last few years have made it “nigh on impossible for dirty money to come into these new projects.”

That seems optimistic: Transparency International, which campaigns against corruption, estimates that 6.7 billion pounds ($8.8 billion) of dubious foreign funds have poured into British property since 2016, including 1.5 billion pounds from Russians accused of corruption or links to the Kremlin. A new law aims to make it harder for wealthy foreigners to disguise their ownership of real estate or use it to launder money.

Despite this crackdown, and the complications of Brexit, Mr. Walsh predicted that London would remain an alluring destination for the superrich. Two years of pandemic — of “not being able to exercise their retail therapy,” he said — had generated pent-up demand for multithousand-dollar-a-night hotel rooms and multimillion-dollar apartments.

The Old War Office, which was completed in 1906, is not the only London landmark that is being converted into a luxury hotel. The Admiralty Arch, which sits between Trafalgar Square and The Mall, is being turned into a Waldorf Astoria. The former United States Embassy on Grosvenor Square, a midcentury-modernist classic designed by Eero Saarinen, is being converted into a Rosewood Hotel.

For critics, private takeovers of public buildings have gone too far, particularly in the case of Admiralty Arch, a majestic edifice that has languished for years as a construction site, blighting the view toward Buckingham Palace.

“It’s an absolute scandal,” said Simon Jenkins, a columnist for The Guardian and the author of “A Short History of London.” “It should be used for government offices. Are they going to do Downing Street next?” (A smart-aleck might note that the prime minister’s residence was regularly used as a party space during the pandemic — a violation of lockdown rules that has put Mr. Johnson into political peril.)

Selling off distinguished public buildings for hotels or high-end apartments would be hard to imagine in a city like Paris. But in London, “a dispassionate approach to the great buildings of state is not as strange as it would seem,” said Tony Travers, an expert in urban affairs at the London School of Economics.

“Britain, which is a very traditional country in many ways, has the capacity to be very untraditional in other ways,” he said. “There’s a willingness to reject tradition when it is seen as pragmatically necessary.”

Mr. Travers pointed out that a fiscally strapped government was unlikely to take as good care of these buildings as private owners. The Palace of Westminster sits in a state of dangerous decay, with chunks of masonry tumbling off its walls, as Parliament bickers over a renovation that could take decades and cost more than $20 billion.

The Ministry of Defense, which moved into larger quarters in 1964, sold a 250-year lease to the Old War Office for 350 million pounds ($460 million) in 2016. The Hindujas have poured more than one billion pounds into it, with 1,200 workers laboring on the site.

“This is a very expensive capital-intensive project,” Mr. Walsh said, as he showed where a Versailles-scale chandelier will hang over the grand staircase. “Without private investment, very simply, these buildings would be left to rot and die.”

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Le Figaro

Et si on passait au choker?

Elodie Baërd

DÉCRYPTAGE - Quadras nostalgiques des années 1990 et jeunes filles accros aux réseaux sociaux ne jurent que par ces colliers évoquant les danseuses de Degas comme les punks.

Peu de bijoux charrient une imagerie aussi riche et aussi diverse. Vos références culturelles trahiront d’ailleurs souvent la génération à laquelle vous appartenez… Les plus anciens penseront ainsi immédiatement au ruban de velours noir de la lascive Olympia de Manet ou des danseuses de Degas, exposées au Musée d’Orsay. Les quadragénaires, eux, se replongeront avec nostalgie dans leurs années lycée en pensant, selon les styles, aux héroïnes de la série Beverly Hills, à Courtney Love époque Kurt Cobain, à Uma Thurman dans Pulp Fiction et à Natalie Portman dans Léon. Leurs grandes sœurs et frères aînés reverront les chaînes accumulées sous les crêtes de cheveux colorés et les blousons en cuir cloutés des punks de leurs 20 ans. Alors que, dans un genre aux antipodes, les fans de Lady Di souligneront que la princesse du peuple arbora souvent ces colliers courts et précieux après sa séparation d’avec le prince Charles. En signe d’émancipation?

À lire aussiUn tour de France de la joaillerie

Dans l’histoire, ce bijou qui apparaît dès l’Antiquité égyptienne traverse toutes les époques, et presque tous les continents. En France, il se fait remarquer à la fin la Révolution, après la Terreur, lors des «bals des victimes» organisés à Paris par les nobles et les bourgeois voulant exorciser la décapitation d’un proche. Les femmes arboraient durant ces fêtes cathartiques un ruban rouge autour du cou, placé à l’endroit où passe la guillotine.

Sur le podium des requêtes Google

Rassurez-vous, ceux qui fleurissent aujourd’hui sur les réseaux sociaux et dans les vitrines des marques de luxe et de fast fashion sont beaucoup moins macabres. Certains adoptent même l’allure régressive des ras-de-cou de petite fille, en perles colorées, à l’image des grigris que beaucoup ont confectionnés pendant le confinement. Le ruban noir, ou sa version en fil tressé, continue également d’attirer les suffrages. À la faveur du retour des nineties, les modèles portés proches de la gorge ont été repérés sur de nombreux podiums du printemps-été 2022 et sont déjà descendus dans la rue. Et, comme les grosses boucles d’oreilles, ils s’avèrent du meilleur effet pour les selfies et les vidéos TikTok. À tel point que le mot «choker» s’est hissé ces derniers temps au premier rang des recherches les plus populaires sur Instagram et Google dans la catégorie bijou.

Si les plus modeuses ne jurent que par ledit terme (qui vient de l’anglais to choke, «étouffer»), certaines subtilités de langage donnent des indices de style. Ainsi, le «collier de chien» a souvent une connotation un peu punk, quand le ras-de-cou est plus bourgeois, à l’image des grosses mailles dorées repérées dans de nombreuses collections. On a même entendu des jeunes filles parler de «colliers de cou» (sic), une nouvelle nuance indiquant un modèle porté bien au-dessus de la gorge.

Il ne cache pas son jeu puisque ce collier régressif Balenciaga s’appelle Toy. Seulement, luxe oblige, ses perles ne sont pas en plastique mais enlaiton laqué. 595 €, balenciaga.com

Derrière son air respectable, ce choker 30 Montaigne de Dior s’encanaille d’un logo fluo et d’une maille digne d’une gourmette de rappeur. 790 €, dior.com

Les influenceurs de Californie (et d’ailleurs) ont commencé par accumuler au poignet les arcs-en-ciel d’émail de Roxanne Assoulin, qui leur ont désormais sauté au cou. 790 €, farfetch.com

Presque toutes les filles du défilé de l’été d’Isabel Marant portaient plusieurs ras-de-cou en métal irisé ou brodé de perles ethniques multicolores. 290 €, isabelmarant.com

Sur les moodboards de Justine Clenquet figurent des photos de punks à colliers de chien en cuir ou en chaînes. Par ricochet, dans ses collections aussi. 130 €, justineclenquet.com

Ces influenceurs qui changent le visage de la critique de mode

DÉCRYPTAGE - Apparue ces derniers mois sur Instagram, Twitter et TikTok, une nouvelle génération de passionnés décrypte les défilés et tendances pour la jeunesse.

Pourquoi les femmes sont-elles minoritaires dans la mode?

DÉCRYPTAGE - Lors de la Fashion Week, on comptait une créatrice pour deux designers hommes derrière les défilés. Un déséquilibre qui n’est pas nouveau, mais qui étonne dans un secteur se voulant à l’avant-garde des sujets de société.

Ralph Lauren, le roi de New York is back

NOUS Y ÉTIONS - Absent des podiums depuis plus de deux ans, le chef de file de l’«American way of life» s’offrait mardi soir, pour son défilé hiver 2023, le MoMA transformé en living-room de l’Upper East Side. Very chic, very Ralph!

Le Monde

Toulon et les 12 terres, tous les joyaux de la Provence

Une destination de rêve en toutes saisons

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Des îles d’Hyères à l’archipel des Embiez en passant par Carqueiranne, Toulon, Ollioules… Partez à la découverte des 12 Terres de Provence en Méditerranée ! Un territoire multifacettes avec ses parcours d’art, sa végétation luxuriante et ses villes et villages garants de la culture provençale.

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Les 12 terres, le cœur battant de la Provence

Ici, le cœur de la Provence bat de ses espaces naturels préservés, de ses traditions, ses marchés, ses criques sauvages et ses plages de sable fin, de ses îles et de ses massifs forestiers. Un patrimoine hors normes que se répartissent les douze terres de Provence, d’Hyères à Six-Fours Les Plages en passant par les îles, l’arrière-pays et l’étonnante cité toulonnaise !

Dans le centre historique de Toulon, autour de la rue Pierre Semard, se déploie tout un quartier créatif jalonné de concept stores, galeries et ateliers. Une balade à combiner avec une halte au très coloré marché du Cours Lafayette. A la roulotte du marchand, on y savoure la cade, cette galette de pois chiches cuite au feu de bois. Côté mer, on fait volontiers une halte au quartier du Mourillon aux airs de petit village provençal avec ses plages et ses espaces verts.

Changement de décor à Hyères, ville jardin, qui accueille le premier marché aux fleurs coupées de France ! Sa réputation, la ville la doit à ses 4 jardins remarquables semés d’essences rares rapportées au XIXe siècle par des botanistes passionnés. Parmi eux ; le parc du Castel Saint-Claire qui surplombe la cité médiévale ou le parc Saint-bernard de la Villa Noailles, centre d’art et écrin du Festival International de Mode et de photographie.

Dans les terres, ne manquez pas la visite du Revest-les-Eaux, village perché au pied du Mont Caume, connu des randonneurs et des grimpeurs. Le charmant village d’Ollioules abrite, quant à lui, la Maison du Patrimoine de la Métropole, un superbe hôtel particulier qui propose une immersion dans l’histoire locale.

D’îles en îles, l’échappée belle en Méditerranée

Premier parc terrestre et marin d’Europe, le Parc national de Port-Cros est accessible à quelques minutes de bateau de la Presqu’île de Giens. Une presqu’île autrement célèbre pour son Salin des Pesquiers, un ancien marais salant de 550 hectares colonisé par 70 espèces d’oiseaux dont des flamants roses et des hérons. Perle de la Méditerranée, l’île de Port-Cros s’arpente à pied sur 30 km de sentiers balisés qui longent une mer cristalline. Et Porquerolles n’est pas en reste avec ses plages de rêve comme la plage d’Argent ou la plage Notre Dame que l’on rejoint en VTT au gré des 4 itinéraires balisés. Ici, la Fondation Carmignac expose des œuvres d’art contemporaines.

Au départ de Six-Fours-les-Plages, l’archipel des Embiez, classé Zone Natura 2000, est un appel à la déconnexion. L’éden sauvage, tapissé de pinède, concentre 90 % des espèces naturelles de Méditerranée. Juste en face, l’île du Gaou, qui vaut le détour, dans le prolongement du port du Brusc, est accessible par une passerelle piétonne. Enfin, c’est pendant la saison estivale que vous pourrez assister à un spectacle traditionnel sur la presqu’île de Saint-Mandrier, avec les fameuses joutes provençales !

Les 12 Terres, une destination nature, un monde d’expériences

Véritable curiosité, le téléphérique du Mont Faron relie le centre-ville de Toulon au sommet de la montagne ! La vue sur la rade de Toulon est phénoménale depuis cet îlot de nature. La Forêt de Janas, au sud-est du massif du Cap Sicié regorge de balades, dont celle qui mène au sanctuaire de Notre-Dame-du-Mai, bâti en 1625. Pour la baignade, on ne manquera pas la plage de l’Almanarre, longue de 5 km, un spot de kite surfeurs et de véliplanchistes situé à deux pas du site archéologique d’Olbia, ville fortifiée fondée par les Grecs au IVe siècle avant notre ère.

www.tourismeprovencemediterranee.com

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, candidats préférés des électeurs d’origine africaine

Pour qui votent les Français d’origine africaine ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre l’Ifop dans un sondage réalisé pour le compte de Jeune Afrique, et publié lundi 28 mars. Il conclut à une très large prédominance de Jean-Luc Mélenchon dans les intentions de vote de cet électorat, suivi par Emmanuel Macron. Le leader de La France insoumise est crédité de 36 % des intentions de vote au sein des électeurs d’origine africaine, ce chiffre montant à 38 % parmi ceux originaires du Maghreb, contre 25 % pour le reste du continent. Des chiffres qui sont plus de deux fois supérieurs à ses intentions de vote globales dans les sondages (entre 12 % et 15 % selon les études).

Marine Le Pen troisième

Emmanuel Macron obtient quant à lui 27 % d’intentions de vote dans cette étude, soit un chiffre analogue au score que lui promettent les sondages au premier tour. Le président sortant arrive cependant loin devant tous les autres candidats. C’est Marine Le Pen qui arrive en troisième position, avec toutefois un chiffre de 9%, soit moitié moins que son niveau actuel dans les sondages. De la même manière, Eric Zemmour obtient 6 % d’intention de vote.

Jeune Afrique précise que, contraint par l’interdiction des statistiques ethniques en France, l’Ifop a dû se baser sur des éléments déclaratifs pour définir si un électeur est « d’origine africaine ». Le sondage a donc porté sur 1 108 personnes « déclarant avoir au moins un parent ou un grand-parent africain ». Selon les calculs du journal, on peut estimer le poids des personnes originaires d’Afrique à entre 5 % et 6 % du corps électoral.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Il y a 80 ans, le départ du premier convoi de déportation de juifs de France

Publié le : 27/03/2022 - 09:38

Stéphanie TROUILLARD Suivre

Le 27 mars 1942, le premier convoi de juifs partait de France avec 1 112 hommes, pour moitié des détenus du camp de Drancy et pour l'autre, des détenus du camp de Compiègne. Cette date peu connue marque pourtant le départ d'une nouvelle étape dans la mise en œuvre des persécutions. Après ce premier départ, 73 autres convois vont mener à la mort près de 72 000 personnes.

"On nous avait donné une miche de pain et un bout de saucisson, mais rien à boire. Et on a voyagé trois nuits et trois jours. Et quand on s'arrêtait, on réclamait à boire. On n'a jamais pu avoir de quoi boire." Dans un entretien réalisé en 2005 par l'INA, Jacques Smaer, rescapé du camp d'Auschwitz-Birkenau décédé en 2019, avait livré son témoignage sur sa déportation. "On ne savait pas où on partait. On savait qu'on partait vers l'Est parce qu'on prenait l'Est", avait-il alors raconté.

En ce 27 mars 1942, Jacques Smaer ne connaît pas encore la destination de ce sinistre voyage : le camp d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne. Le jeune homme alors âgé de 20 ans vient de monter dans le convoi n°1. Pour la première fois, un transport de juifs est organisé depuis la France.

Ce premier départ se situe au croisement de deux politiques menées par l'occupant allemand : celle de répression et celle de persécution. Quelques mois plus tôt, après des attentats contre des soldats allemands, la politique des otages avait été enclenchée. "À partir de la fin de l'été 1941, des otages sont arrêtés dans la population française et exécutés en cas d'attaque contre des soldats allemands. Conscientes de l'impopularité d'une telle politique, les autorités d'occupation privilégient les communistes et les juifs dans leurs opérations de prise d'otages et d'exécution, de façon à pouvoir les présenter comme des ennemis 'extérieurs' au peuple français", décrit l'historien Nicolas Morzelle, auteur d'une étude sur le convoi n°1.

Une "externalisation de la répression"

Mais cette mesure se révèle contreproductive et impopulaire. Le commandement militaire allemand opte finalement pour une "externalisation" de la répression et décide d'envoyer vers l'Est un convoi de répression constitués "d'éléments criminels judéo-bolcheviks [qui] seront déportés aux travaux forcés à l'Est". Dans le même temps, "l'Obersturmführer SSTheodor Dannecker, chef du 'service juif' de la Gestapo et représentant d'Adolf Eichmann à Paris, souhaite accélérer la persécution des juifs en France", précise Nicolas Morzelle. En décembre 1941, la décision d'exterminer les juifs d'Europe a été prise par Adolf Hitler et formalisée en janvier 1942 lors de la conférence de Wannsee. Sa mise en œuvre est reculée en raison d'un manque de trains, et c'est finalement le 27 mars 1942 que ce premier convoi est établi.

À son bord, 1 112 hommes. "Le premier groupe est constitué d'hommes arrêtés lors d'une rafle menée à Paris par la police française encadrée par la Feldgendarmerie entre le 20 et le 25 août 1941. Ils sont internés à Drancy", détaille Nicolas Morzelle. "Le deuxième groupe est constitué d'hommes arrêtés lors de la rafle du 12 décembre 1941, toujours à Paris, surnommée la 'rafle des notables'. Elle doit son surnom au fait que, sur ordre du MBF [le Militärbefehlshaber in Frankreich, le commandement militaire allemand en France, NDLR] et au grand dam des autorités de Vichy, elle vise volontairement des juifs de nationalité française, appartenant majoritairement à des milieux privilégiés qui sont conduits au camp de Royallieu, à Compiègne", poursuit-il.

Le train est ainsi formé au départ de la gare du Bourget-Drancy avec 565 hommes du camp de Drancy, puis il prend la direction de Compiègne, où il est complété avec 547 hommes pris au camp de Royallieu. Il s'agit du seul convoi parti de France constitué de wagons de voyageurs de 3e classe et pas encore de wagons à bestiaux. Il arrive au camp d'Auschwitz-Birkenau, trois jours plus tard, le 30 mars, à 5 h 33 du matin.

29 survivants sur 1 112 hommes

Contrairement à beaucoup d'autres convois qui suivront, tous les déportés sont alors sélectionnés pour les travaux forcés. "Auschwitz n'est pas encore le grand centre d'extermination qu'il deviendra par la suite. Des expérimentations de gazage ont certes été effectuées sur des prisonniers de guerre soviétiques à l'automne 1941 dans le Krema I [la morgue du camp principal d'Auschwitz I, NDLR]. Et au cours du mois de mars 1942, une cabane a été aménagée en chambre à gaz (le Bunker I) dans le bois de Birkenau, dans laquelle on commence à gazer des juifs venus de Haute-Silésie. Cependant, ces opérations sont encore 'limitées' par rapport à celles qui seront mises en œuvre à partir de l'été 1942", explique Nicolas Morzelle.

Les déportés venus de France reçoivent ainsi des numéros de matricule allant de 27 533 à 28 664. Même s'ils échappent à l'extermination à leur arrivée, leur survie reste limitée. 90 % des hommes de ce convoi meurent dans les cinq premiers mois, victimes d'épuisement, de mauvais traitements infligés par les gardiens et les kapos, de maladies, de la faim ou de sélections aléatoires selon leur état de faiblesse pour la chambre à gaz. En janvier 1945, après la libération du camp et les terribles marches de la mort, ils ne sont plus que 29 survivants, selon l'étude menée par Alexandre Doulut, Serge Klarsfeld et Sandrine Labeau.

Certains de ces hommes, comme Jacques Smaer, ont témoigné de leur déportation, mais ce convoi n'occupe pas une place si importante dans la mémoire collective. "Il s'agit pourtant du premier convoi de personnes qui sont déportées pour aucun autre motif que celui d'être désigné pour juif", insiste Karen Taieb, la responsable des archives du Mémorial de la Shoah. "Cette date est importante car elle marque une nouvelle étape dans la mise en place des persécutions, sans doute le paroxysme. Après ce premier départ, ce sont près de 73 convois qui vont suivre, menant à la mort près de 72 000 personnes", ajoute-t-elle.

"Je pars à destination inconnue"

Pour commémorer ce convoi et les 80 ans de l'année 1942 durant laquelle 45 736 juifs sont déportés de France, soit plus de 60 % du total des juifs déportés de France au cours de la guerre, le Mémorial de la Shoah à Drancy consacre une exposition aux lettres d'internés intitulée "C'est demain que nous partons".

Pour le convoi n°1, Karen Taieb a choisi une lettre rédigée par Motel Reznik, la veille du départ, depuis Drancy et adressée à sa femme. "Chérie mon amour. Avec un cœur plein de décision je vais t'annoncer une nouvelle qu'est peut-être très frappante sur le moment mais espérons que ça donnerait meilleur résultat que jusqu'à présent : je pars à destination inconnue, on dit que c'est pour travailler", écrit, le 26 mars 1942, ce juif polonais. "Ne t'en fais pas si tu n'auras pas de correspondance, cela va certainement prendre quelque temps jusqu'on puisse donner de nos nouvelles et pour tout ce temps-là vous toi, Cécile et Jacquie chérie, serez toujours auprès de moi. Toi, ma chère femme, tu t'arrangeras à la maison comme tu pourras et tu m'attendras, et je reviendrai à toi." Motel Reznik ne retrouvera pas sa femme. Immatriculé par le numéro 27 827 à son arrivée à Auschwitz-Birkenau, il trouvera la mort dans le camp le 13 juin 1942.

Quatre-vingt ans plus tard, le Mémorial de la Shoah continue de collecter ces documents. "Il y a encore des trésors à mettre en lumière. J'espère que cette exposition donnera envie à de nombreuses personnes de nous confier les lettres et autres archives, car ils vont réaliser que ce n'est pas juste pour les ranger dans des boîtes mais qu'elles ont un intérêt bien au-delà du strict cercle familial", souligne Karen Taieb. Comme le résume la responsable des archives, "ces lettres sont tout ce qu'il reste des déportés".

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Il y a 80 ans, la rafle du "billet vert" : première arrestation massive de juifs en France

SECONDE GUERRE MONDIALE

Shoah : comment expliquer que trois quarts des juifs en France n'ont pas été déportés ?

SECONDE GUERRE MONDIALE

Conférence de Wannsee : il y a 80 ans, les nazis planifiaient la Solution finale

L'Humanité

Marie-Claude Vaillant-Couturier : Une grande dame dans la mêlée

Il était une fois

Reporter-photographe, résistante, survivante des camps nazis, infatigable militante de la mémoire de la déportation, féministe pionnière, élue et dirigeante communiste... Suivre les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, née en 1912, c’est arpenter la vie et le parcours d’une héroïne du XXe siècle.

Patrick Apel-Muller

Elle s’est plantée face à Göring et Rudolph Hess, et les a regardés dans les yeux. Le lundi 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier témoigne au procès de Nuremberg, qui juge les crimes nazis. « Je parle pour toutes celles qui ne sont plus là. Pourvu que je n’oublie rien. » Assise la main sur la barre, elle parle précisément, détache ses mots face au micro, consulte rarement ses notes, le regard lointain. Belle, trop pour l’un des avocats des 21 criminels qu’on juge. « Nous nous étions dit, il n’est pas possible que nous mourions toutes comme des rats. Il faut que ça se sache, que le monde sache ! » Elle a remonté sa manche sur le numéro tatoué, et elle a raconté Auschwitz, les paillasses, la fumée des crématoires, le typhus, les enfants juifs, le travail dans les marais, les microbes injectés aux jeunes Polonaises, les stérilisations, les coups, les corps qui tombent. Et Ravensbrück.

Jamais elle n’oubliera le serment de témoigner. À la barre face au chef du camp de Ravensbrück, aux procès en France de Klaus Barbie, le chef de la Gestapo à Lyon et le bourreau de Jean Moulin, ou de Paul Touvier, le milicien. Marie-Claude Vaillant-Couturier restera fidèle aux mortes comme sa camarade communiste Danielle Casanova, mais aussi à celles qui ont partagé la même souffrance, telles Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion ou Martha Desrumaux. Avec l’avocat communiste Joë Nordmann, elle fait grandir la notion de crime contre l’humanité et son imprescriptibilité.

Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes

À 21 ans, reporter-photographe formée par le génial Imre Kertész et travaillant aux côtés de Capa, Brassaï ou Cartier-Bresson, elle avait été la première à photographier les camps de concentration d’Hitler en 1933, Dachau et Oranienburg. « J’ai photographié l’entrée du camp de Dachau avec des SA puis nous avons tourné autour du camp et je suis montée sur le capot de la voiture pour faire une photo par-dessus le mur pour regarder les types qui travaillaient à l’intérieur », raconta-t-elle. La zone était interdite et le reportage périlleux. Ses photos seront publiées dans les numéros 268 et 269 du magazine « VU » sous le titre : « “VU” explore incognito le IIIe Reich ». Les appareils Rolleiflex puis Leica sont ses premières armes.

Quel itinéraire pour cette jeune femme, élevée par des précepteurs, fille du fondateur du « Jardin des modes », de « VU » et patron de « Vogue », parente du créateur de « Babar » ! Elle a fréquenté la meilleure société et est destinée au scintillement de cette bourgeoise intellectuelle que fascinent les États-Unis. À la faisanderie, le relais de chasse que loue son père, Lucien Vogel, dans la forêt de Saint-Germain, se croisent, autour d’une grande table, les grands noms du temps : Einstein, le roi Gustav de Suède, Picasso, Daladier, Fernand Léger, André Gide, René Clair, l’ancien président de Hongrie… et Paul Vaillant-Couturier. Il n’est pas encore, en 1932, le rédacteur en chef de « l’Humanité », d’où l’avait écarté un virage sectaire du PCF. Mais c’est une personnalité fascinante, d’une immense culture, chaleureuse, prête à débattre et à s’engueuler, amoureuse de la vie.

« Paul, c’était un homme, voyez-vous, au sens plein du terme, pas un personnage en représentation, écrira Aragon, qui le porte au plus haut. Je connais des gens que ça indignera si j’écris d’abord de lui qu’il aimait les femmes. Et ne s’en privait pas. Mais, que voulez-vous, c’était comme ça… Pas de honte, mes enfants, pour quelqu’un qu’on dise de lui, au bout du compte, qu’il a été un coureur… Il aimait les femmes, la chasse et la pêche… Un beau jour, on a appris qu’il se mariait. Pour un homme comme lui, c’est toujours un scandale et même un défi. Surtout parce qu’il y avait désormais dans sa vie cette jeune fille dont j’ai entendu dire que sa beauté était scandaleuse. Elle était très belle, pas un peu. »

C’est le temps des choix, des apprentissages

La liaison entre la jeune femme de 20 ans et le séduisant quadragénaire fait tousser Lucien Vogel, qui multiplie les obstacles, puis finit par baisser les bras. Pour Marie-Claude Vaillant-Couturier, c’est le temps des choix, des apprentissages comme celui du métier de reporter-photographe et des engagements. Elle a adhéré aux Jeunesses communistes en 1934. Sans le dire à Paul, c’était son affaire. Très vite, dans le sillage de Danielle Casanova, elle était devenue une animatrice de l’Union des jeunes filles de France (UJFF).

Il lui fallait tracer sa voie. Pas si facile dans le tourbillon de Paul. Comme s’il voulait toujours précéder les mouvements du siècle et anticiper les espoirs ou les périls qui se dessinent, particulièrement en Espagne, d’où il témoigne et mobilise, comme le 28 juillet 1936 à Santander.

Le temps est compté. Elle se marie fin septembre 1937 et Paul meurt dix jours plus tard, fauché en pleine partie de chasse. Sur son lit de mort, il lui dit : « Tu vois, quand on se marie avec quelqu’un de beaucoup plus vieux que soi, on est veuve de bonne heure. » Et ce nouveau statut pèse lourd. Des centaines de milliers de personnes assistent aux obsèques, un cortège interminable de peine et de fleurs rouges dans Paris. Marie-Claude évoquera « le souvenir d’un grand fleuve avec des milliers de gouttes d’eau et j’étais une goutte d’eau parmi des milliers d’autres gouttes. J’appartenais au fleuve. La mort n’était donc pas ce trou noir que j’avais imaginé… »

Dès 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste

Difficile pourtant de se remettre. Thorez lui a proposé de devenir photographe à « l’Humanité » – ses collègues n’apprécient pas tous l’arrivée d’une femme –, elle prend des responsabilités à l’UJFF, travaille un temps à Moscou… Puis la guerre. Dès l’automne 1940, elle participe à l’activité clandestine du Parti communiste qui se reconstitue, avec Pierre Villon notamment. Architecte dans la lignée de Le Corbusier et Lurçat, celui qui se nomme en fait Roger Ginsburger est devenu un « révolutionnaire professionnel ». Désormais compagnon de Marie-Claude, il est le père d’un petit Thomas que la jeune femme, qui ne peut avoir d’enfant, élève comme son fils.

En lien avec Arthur Dallidet, le bras droit de Jacques Duclos, elle travaille avec Georges Politzer, corrige les épreuves des publications clandestines, comme « la Pensée libre », « l’Université libre », ou « les Cahiers du bolchevisme » ; elle concourt à la rédaction de l’appel aux intellectuels français, puis à celui pour la constitution d’un Front national de lutte pour l’indépendance de la France. Elle est chargée de transmettre à Marcel Cachin, sur lequel les nazis veulent faire pression, une injonction à passer dans la clandestinité. Dans ces temps de désorganisation, les animatrices de l’UJFF vont jouer un rôle important pour reconstituer des réseaux, nouer des contacts, retisser des liens et des liaisons.

Le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée

Pierre Villon est arrêté le premier (il s’évadera plus tard du château de Gaillon). Les « époux Delguet », c’est leur nom sur les faux papiers, se retrouvent dans une planque, mais le 9 février 1942, Marie-Claude est arrêtée. Un contact a parlé. Elle ne reverra Pierre et Thomas qu’en juin 1945, au retour d’Auschwitz.

Emprisonnée d’abord au fort de Romainville, elle y retrouve Danielle Casanova et toutes deux mettent sur pied une structure communiste dans les chambrées de la prison, avec revendications et manifestations. Le 23 janvier 1943, départ pour l’Allemagne. Dans ce convoi, près des deux tiers des 230 femmes appartiennent à la résistance communiste. En entrant à Birkenau, elles chantent « la Marseillaise » malgré le gel mordant. Sur un panneau, Marie-Claude traduit pour ses compagnes : « Vernichtungslager », « camp d’anéantissement ». Les portes de l’enfer. Parce qu’elle parle allemand, la jeune femme trouve des occasions pour soulager d’autres déportées moins bien loties. Charlotte Delbo, qui relate leur histoire, décrit : « Quand elle arrive avec son bon sourire, dans ce bloc sombre, c’est comme une flamme qui nous réchauffe. » Elle apporte quelques cachets d’aspirine, du pain dérobé, un lainage… et surtout quelques nouvelles du dehors. La victoire de Stalingrad. Danielle Casanova meurt du typhus et c’est Marie-Claude qui prend sa place comme « responsable des Françaises » dans la résistance internationale du camp.

Une des premières femmes élues à l’Assemblée nationale

« Auschwitz ! Auschwitz ! Ô syllabes sanglantes ! /(…) C’est vous que je salue en disant en cette heure, la pire / Marie-Claude, en disant : “Je vous salue Marie”. » Des informations ont fuité vers la France, et les vers d’Aragon, sous le pseudonyme de François La Colère, paraissent dans le recueil clandestin « le Musée Grévin ». Après le transfert à Ravensbrück, Marie-Jo Chombart de Lauwe raconte la générosité et la force de celle qui deviendra une amie pour la vie.

Le 22 juin 1945, son avion atterrit au Bourget. Personne ne l’attend. Elle se fait conduire au siège du Parti communiste. Carrefour Châteaudun, elle retrouve Maurice Thorez, Jeannette Vermeersch, et Laurent Casanova, le mari de Danielle. Dès le lendemain, elle assiste au congrès du PCF qui s’ouvre. Mais avant, elle retrouve Pierre. Président du comité militaire du CNR, il est l’un des dirigeants nationaux de la Résistance. Elle entre comme suppléante au comité central de son parti. Elle en sera membre jusqu’en 1983.

Mais d’abord, elle reprend place auprès de Pierre et de Thomas. L’enfant de 4 ans en a 8 désormais. Mais, et c’est peut-être le meilleur moyen de chasser les horribles spectres qui la hantent, elle s’engouffre dans la vie publique. Membre de l’Assemblée consultative, dirigeante de l’Union des femmes françaises et de la Fédération des déportés (FNDIRP), elle est élue pour la première fois députée de Villejuif, au siège de Paul. Une des premières femmes à l’Assemblée nationale. Elles n’ont le droit de vote que depuis avril 1944… En 1946, elle figure en troisième position sur la liste communiste derrière Maurice Thorez et le général Malleret-Joinville. Dans les années suivantes, elle devient une des animatrices de l’Appel de Stockholm contre l’arme atomique et noue une amitié avec le dessinateur de la « Colombe de la paix », Picasso.

Manifestation pour la journée internationale des femmes, le 7 mars 1955. De tous les combats, Vaillant-Couturier a porté très tôt celui de l’égalité des sexes. © Mémoires d’Humanité/Archives départementales de la Seine-Saint-Denis.

Jusqu'aux rencontres du PCF avec les femmes, en avril 1975. Ici en compagnie d’Angela Davis. © Proust Fréderic/Sygma/Getty Images

Elle préside en 1966 la commission qui examine la loi Neuwirth

« Je suis revenue féministe des camps de concentration. » Un sentiment puissant de sororité mais aussi une attention à la place des femmes qu’elle fera retentir dans l’Hémicycle comme sur les tribunes de la Fédération démocratique internationale des femmes, aux côtés de la Pasionaria, Dolorès Ibarruri. Elle préside en 1966 la commission spéciale chargée d’examiner la loi Neuwirth, qui abolit l’interdiction de la contraception. Elle doit ferrailler dur pour faire passer le texte. Égalité salariale, contribution patronale pour le financement des crèches, renforcement des droits des femmes dans les régimes matrimoniaux, abaissement de la majorité à 18 ans… elle cède sa place de députée à Georges Marchais quand, en 1974, le projet qui autorise les femmes à choisir d’avoir ou non un enfant est adopté.

À deux reprises, Marie-Claude Vaillant-Couturier est élue vice-présidente de l’Assemblée nationale, qui n’avait guère connu de femmes à un poste qu’elle avait assumé « avec élégance et autorité, relevait Philippe Séguin. Toujours avec les mêmes égards pour ses adversaires. Sans aucune concession sur ses idées et ses convictions ».

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New York Times - World

Summit in Israel

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Arab Gunmen Kill 2 in Northern Israel, on Eve of Historic Summit

The unusually brazen attack in Hadera, a city on the Mediterranean coast, came as four Arab foreign ministers arrived for an unprecedented summit that shows Israel’s growing role in the Middle East

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By Patrick Kingsley

SDE BOKER, Israel — Two Arab gunmen killed at least two people and injured several others in an unusually brazen attack in northern Israel on Sunday night, on the eve of a groundbreaking diplomatic summit in southern Israel between top Arab, Israeli and American diplomats.

The attack is the fourth act of terrorism in Israel in less than two weeks, and has heightened fears that the country may be on the cusp of a new surge in violence just as Passover, Easter and the Muslim holy month of Ramadan are set to occur next month in a rare convergence.

Tensions between Israelis and Palestinians often rise during this period, most recently last May, when Ramadan-related clashes helped lead to an 11-day war between Israel and Islamist militants in Gaza.

The nature of the attack on Sunday in Hadera, a city of nearly 100,000 on the Mediterranean coast, was considered particularly worrying by officials because it involved two attackers, both wielding what appeared to be heavy automatic weapons — details that implied a level of planning and coordination unseen in other recent attacks.

The attack was later attributed to the Islamic State, according to a statement circulated on social media bearing the name and logo of a news outlet affiliated with the extremist group.

The police later circulated photographs of several additional guns and ammunition clips that they said the attackers had been carrying. Most recent incidents have been stabbing attacks, involving a single assailant acting seemingly without assistance.

The incident occurred as the U.S. secretary of state, Antony J. Blinken, flew to southern Israel to join his counterparts from Israel, the United Arab Emirates, Egypt, Bahrain and Morocco for a diplomatic gathering, at which few expected the Israel-Palestinian conflict to play a major part.

Video posted to social media showed the two attackers, both dressed in white uniforms, walking across a street and firing haphazardly. In a statement, the Israeli Police said the gunmen killed two people before being shot by an undercover police unit that happened to be in the neighborhood. The two attackers died at the scene, an Israeli official said.

The police said that three policemen were wounded in the gun battle, and emergency medical groups said they treated at least three others.

The attack prompted Naftali Bennett, the Israeli prime minister, to head to the scene, while defense minister Benny Gantz held an assessment with the heads of the Israeli Army, police force and domestic intelligence service, according to officials.

Both ministers’ actions were signs of the gravity with which the Israeli establishment was approaching the attack.

Several Palestinian militant groups praised the attack. A senior member of Islamic Jihad, a Gaza-based extremist group, was reported by a Palestinian television channel, Palestine Today, to have described the attack as a response to the summit, seen by many Palestinians as a betrayal.

The first-ever working meeting on Israeli soil between high-level Arab, Israeli and American diplomats, the summit is meant to show Israel’s growing legitimacy within parts of the Arab world, as well as give the participants a chance to discuss how to deal with the threat of Iran and its proxies; press the U.S. to remain proactive in the region; and also develop business and economic partnerships.

The participation of the four Arab countries highlighted how some Arab leaders are increasingly willing to deal with Israel, even before a resolution of the Israeli-Palestinian conflict, a longstanding pan-Arab goal.

But the attack on Sunday night, which occurred as the Moroccan foreign minister was arriving at the summit, was a reminder of how diplomatic détentes between Israel and the rest of the Arab world have not yet led to a breakthrough in the conflict at home.

In a statement released late on Sunday night, the Israeli Foreign Ministry said that all the participating Arab ministers had condemned the attack and sent their condolences to the victims.

The Israeli foreign minister, Yair Lapid, said in the statement: “Tonight’s heinous terror attack is an attempt by violent extremists to terrorize and to damage the fabric of life here. I send my condolences to the families of the murdered, and my wishes for recovery to the wounded.”

He added: “The State of Israel will uncompromisingly fight terrorism, and we will resolutely stand together with our allies against anyone who tries to harm us.”

Rawan Sheikh Ahmad contributed reporting from Haifa, Israel, and Myra Noveck from Jerusalem.

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France24 - Monde

En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants

Publié le : 27/03/2022 - 07:31

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Le chef de la junte birmane a promis d'"anéantir" ses opposants dans un discours dimanche marquant "la journée des forces armées". Plus d’un an après le putsch militaire, la mobilisation citoyenne contre le pouvoir continue malgré la répression du régime. 

La junte birmane s’est livrée à une démonstration de force, dimanche 27 mars, à l’occasion de "la journée des forces armées", promettant d’"anéantir" les opposants au coup d'État.  

La junte "ne négociera plus (...) et anéantira jusqu'au bout" les groupes qui luttent pour renverser son pouvoir, a déclaré Min Aung Hlaing devant plus de 8 000 soldats réunis à Naypyidaw, la capitale construite par l'ancienne junte au début des années 2000. 

Des chars ont défilé sur les gigantesques artères suivis de camions transportant des missiles et des pièces d'artillerie, tandis que des avions de combat ont survolé la ville, arborant les couleurs jaune, rouge et vert du drapeau national. 

Le vice-ministre de la Défense de la Russie - un important fournisseur d'armes et un allié traditionnel des généraux birmans - devait assister au défilé. Il n'a pas pu venir en raison des "affaires de son pays", l'opération en Ukraine, a déclaré le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun. 

Anniversaire de la répression la plus meurtrière  

La dernière "journée des forces armées", le 27 mars 2021, avait marqué la journée de répression la plus meurtrière depuis le coup d'Etat qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi le 1er février 2021.   

Quelque 163 manifestants ont été abattus ce jour-là par les forces de sécurité, selon une ONG locale, l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP). 

La Birmanie a sombré dans le chaos depuis le putsch des généraux. Plus de 1700 civils ont été tués et près de 13 000 arrêtés d'après l'AAPP, l'ONU dénonçant de "probables crimes de guerre et crimes contre l'humanité". 

Cette répression brutale a mis fin aux grandes manifestations pacifiques qui ont secoué le pays dans les premières semaines après le coup d'Etat.  

Depuis, des milices citoyennes secondées par des minorités ethniques ont pris les armes contre le régime dans plusieurs régions. Les militaires ripostent notamment en incendiant des maisons, des violences qui ont fait des dizaines de milliers de déplacés. 

Soutien de la Chine et de la Russie 

La junte profite des divisions de la communauté internationale. D'un côté, les États-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre l'armée, quelques jours après avoir officiellement qualifié de "génocide" les exactions menées en 2017 par les militaires birmans contre la minorité musulmane des Rohingyas.  

De l'autre, Pékin et Moscou poursuivent leur jeu trouble, continuant à fournir des armes - notamment des avions de chasse et des véhicules blindés - à la junte, d'après le rapporteur spécial des Nations Unies, Tom Andrews. 

Avec AFP 

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Birmanie : plus de 800 prisonniers graciés par la junte

DÉCRYPTAGE

Birmanie : "La communauté internationale doit renforcer la pression sur la junte"

Rohingya : la Birmanie estime incompétente la Cour internationale de justice

Le Monde

Avignon, 1 001 expériences à partager

Une destination de rêve en toutes saisons

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Véritable « place forte » culturelle, la Cité des Papes est toujours en ébullition ! Ses monuments, ses événements, ses expériences insolites la classent parmi les villes où il fait bon faire un break en Région Sud ! De ses salles de musées à ses halles, en passant par les berges de l’île de la Barthelasse, il y a tout un monde à explorer à Avignon.

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Un bouillon de culture à Avignon

Cité à l’histoire flamboyante, ville-monument, épicentre des spectacles vivants, Avignon rayonne ! Elle est d’ailleurs inscrite depuis 1995 sur la liste du patrimoine de l’humanité par l’UNESCO pour son centre historique. Il regroupe le Palais des Papes, l’ensemble épiscopal avec la métropole Notre-Dame-des-Doms et le musée du Petit Palais, le Pont d’Avignon et ses remparts. Dans le cadre des Nuits d’exception, il est même possible de dormir sur le rooftop de la terrasse des Grands Dignitaires du Palais des Papes, la plus grande résidence gothique des souverains pontifes au XIVe siècle ! Un monument que l’on peut aussi découvrir avec l’Histopad, un support de visite 3D.

Ville de culture, lovée dans ses remparts, Avignon fourmille de musées ! Avec : la préhistoire au Musée Lapidaire, la peinture du Moyen-Âge au Petit Palais ou les beaux-arts au Musée Calvet. Ses cinq musées municipaux sont accessibles gratuitement ! À ne pas manquer, l’expo photo « Amazônia », du 29 juin au 30 novembre 2022 à la Grande Chapelle du Palais des Papes. Ville de théâtre, Avignon est bien connue pour ses festivals : le Festival d’Avignon, le Festival OFF, INDEPENDANCE(s), A-Out et ses manifestations : les portes ouvertes des ateliers d’artistes, le parcours de l’art, la nuit des musées ou les médiévales de Carmes. Et aussi : la programmation de l’Opéra du Grand Avignon, l’un des seuls à posséder un orchestre et un ballet.

Avignon, capitale sudiste de l’art de vivre ?

Rien de mieux qu’une visite à Avignon pour apprivoiser les vins de la Vallée du Rhône. La découverte commence à l’école du vin du Carré du Palais ! Les deuxièmes mardis de chaque mois, Inter Rhône organise des afterworks avec des dégustations commentées. De passage fin août ? Ne manquez pas le Ban des vendanges, une fête bachique haute en couleurs. Les jeudis de juin, les Estivales des Côtes-du-Rhône investissent un jardin, en musique. Pour se régaler et garnir son panier, on fait un tour aux Halles, le grand marché couvert des produits du terroir. À 11 heures, chaque samedi, les chefs avignonnais cuisinent sous vos yeux. Et, toute l’année, le chef californien John Chiri, aux manettes de Cuisine Centr’Halles, orchestre ateliers et démonstrations.

Pour parfaire la technique, cap sur la Maison de la Tour, un ancien atelier de mécanique transformé en laboratoire gourmand. En quête de souvenirs gourmands ? On vise les spiritueux à base d’olive distillée de Maison Manguin et les douceurs de la chocolaterie Aline Géhant. Sans oublier des emplettes à Vox Populi, pour ses créations féeriques, au Nid pour ses objets déco ou chez Les Fabricateurs, haut-lieu de l’artisanat.

La robinsonnade aux portes de la cité !

L’île de la Barthelasse, la plus grande île fluviale d’Europe, est aussi l’un des quartiers préférés des Avignonnais. Sur ses 700 hectares alternent : fermes, sentiers de promenades et piste cyclable. Au fil du circuit Barthelasse, une balade de 13 km, on peut faire une halte à la Ferme Reboule, une exploitation de 14 hectares déployée autour d’un mas provençal. À la Ferme aux Gus, micro-ferme bio, on peut même loger dans une yourte. La Cité des Papes est aussi un spot de cyclisme avec son itinéraire « Le Tour des Remparts » et sa voie verte qui relie l’intra-muros à Montfavet. Et un excellent point de départ vers des perles de villages comme Châteauneuf-de-Gadagne mais aussi l’Isle-sur-la-Sorgue, le territoire des Alpilles ou les vignobles de Châteauneuf-du-Pape.

www.avignon-tourisme.com

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Valeurs Actuelles

Présidentielle : Mélenchon est le candidat le plus complaisant avec l’islamisme, selon un sondage

A moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle, les douze candidats tentent de défendre leur programme pour convaincre les électeurs. Un sondage Ifop publié le 23 mars et relayé par Marianne a scruté « le rapport des Français à l’islam, la laïcité et à la menace terroriste ». L’institut a ainsi posé la question suivante aux sondés : « D’après vous, parmi les candidats à l’élection présidentielle, lequel vous paraît le plus complaisant avec l’islamisme ? ». Les résultats ne se sont pas fait attendre puisque Jean-Luc Mélenchon est arrivé bien en tête des réponses avec 25% des votes.

Yannick Jadot en bas du tableau

Derrière lui arrivent l’ex-candidate Christiane Taubira et ses 9% ainsi qu’Emmanuel Macron et ses 8%. 6% des sondés pensent que Marine Le Pen est complaisante avec l’islamisme, et 5% le pensent au sujet d’Eric Zemmour. Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Valérie Pécresse ferment la marche. Seuls 3% de sondés estiment que la candidate socialiste est complaisante avec l’islamisme, contre 2% pour le communiste et la candidate LR. Enfin, 1% des personnes interrogées jugent que Yannick Jadot est complaisant avec l’islamisme.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

En RD Congo, l'impossible retraite des fonctionnaires

Publié le : 24/03/2022 - 15:53

Samia METHENI Suivre

Ils ont 70, 80, 90 et même 100 ans. Enseignants ou agents administratifs, ils sont fonctionnaires en République démocratique du Congo et travaillent encore, attendant désespérément un pécule, une pension et une reconnaissance qui ne viennent pas.

New York Times - World

China Plane Crash

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Second Flight Recorder From China Crash Is Found, Officials Say

The cause of the crash of China Eastern Flight 5735, which killed 132 people on Monday, remains unknown.

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By Chris Buckley

Search crews have found the second of two flight recorders from a passenger plane that abruptly plunged to earth in southern China, killing 132 people, officials said on Sunday, nearly a week after the disaster.

Flight recorders, which collect crucial information, including the pilots’ communications and data on the plane’s engines and performance, could help explain why China Eastern Airlines Flight 5735 lost more than 20,000 feet in altitude in just over a minute before crashing into a hillside in the region of Guangxi. Chinese authorities confirmed on Saturday what had been all but certain: that none of the people aboard the Boeing 737 had survived.

Searchers have been digging into the muddy earth to look for evidence, and a team dug the second recorder from the hillside, after spotting a telltale flash of orange from its case, Zheng Xi, a firefighting official helping to oversee the search, told a news conference.

“The other parts of the recorder have been badly damaged, but the exterior of the data storage unit appears quite OK,” Zhu Tao, an aviation safety official from the Civil Aviation Administration of China, told the news conference.

Aviation officials and experts have warned that both recorders could be badly damaged from the crash, which would make it more difficult to retrieve their data. Search crews are also trying to recover debris from the plane, which could take weeks, if not longer.

In recent days, workers have recovered parts of the plane’s engines, wings and main landing gear, along with other pieces of wreckage. Officials said they had determined the plane’s main impact point and that most of the debris was concentrated within a radius of 30 yards and a depth of about 20 yards under the ground. But search teams also found a four-foot-long piece of debris, likely from the plane, more than six miles from the main crash site.

The recovery of structural parts could help investigators determine how the plane broke apart by using metallurgical analysis, Mike Daniel, an industry consultant and former accident investigator for the Federal Aviation Administration, said in an interview. “They should piece as many parts as possible to try to reconstruct the aircraft,” he said, though he acknowledged that a full reconstruction would be “nearly impossible” given the impact with which the plane hit the ground.

Search teams on Wednesday found what officials said was probably the plane’s cockpit voice recorder and sent it to Beijing for analysis. The other flight recorder, presumably the one whose recovery was announced on Sunday, is used to store information about the plane’s motion, speed, altitude and mechanical performance.

For days, hundreds of searchers in the isolated hills of Teng County in Guangxi appeared not to have given up on finding survivors, though the chances of finding anyone alive seemed minute. Heavy rains have inundated the area, raising the risk of mudslides. Workers have used pumps to drain the sodden earth.

Live television footage from the area on Friday showed workers wearing medical masks and white personal protective suits as they scoured the steep, muddy terrain.

On Friday, several Chinese media outlets mistakenly reported that searchers had found the second flight recorder. Xinhua, the official news agency, later said that was untrue.

The Chinese government regards disasters like the Flight 5735 crash as potential sources of public anger at officials, and it has moved quickly to control the messaging around the crash. State media reports have emphasized statements of concern from China’s top leaders and the quick mobilization of hundreds of firefighters, paramilitary troops and other workers in the search.

In past disasters, such as a high-speed rail accident in 2011, survivors and family members of victims galvanized to protest the government and demand information and redress. This time, though, relatives of the people who were on the flight have been swaddled in official security and oversight and largely kept away from reporters.

Hundreds of searchers at the crash site stood in silence while horns blared for three minutes on Sunday afternoon as part of a traditional Chinese ceremony for mourning six days after someone has died.

Research was contributed by Liu Yi, Joy Dong, Claire Fu and Li You.

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L'Humanité

L’opération « Mains propres », cataclysme à l’italienne

Il était une fois

Le 17 février 1992, une affaire de pots-de-vin révèle au grand jour l’étendue de la corruption dans le système politique de la péninsule. Suivront deux années d’enquêtes et de procès à l’issue desquelles aucun des partis qui ont gouverné le pays depuis l’après-guerre ne survivra. Une crise du régime qui mettra en selle un « cavaliere » nommé Berlusconi.

Gaël De Santis

Les intuitions des communistes sont parfois les bonnes. Le 27 novembre 1980, quatre jours après un tremblement de terre en Irpinia où l’État a démontré son incapacité à venir en aide aux rescapés, le Parti communiste italien (PCI) réunit sa direction. Son secrétaire général décide d’en finir avec la politique du « compromis historique », l’appui extérieur au gouvernement de la Démocratie chrétienne, et de passer dans l’opposition. Enrico Berlinguer déclare alors : « La vérité est que tout cela met en cause non seulement la responsabilité d’un ou plusieurs ministres, ou de l’actuel gouvernement, mais un système de pouvoir, une conception et une méthode de gouvernement qui ont généré une inefficacité et une confusion dans le fonctionnement des organes de l’État, de la corruption et des scandales dans la vie des partis gouvernementaux, l’omerta et l’impunité pour les responsables. La question morale est devenue aujourd’hui la question nationale la plus importante. » L’appel aux partis gouvernementaux, démocrate-chrétien, socialiste, républicain, social-démocrate, libéral, à se réformer n’est pas entendu.

Le système de corruption survit jusqu’à ce que les communistes ne fassent plus peur. Il faut attendre que tombe le mur de Berlin en 1989 et que le plus puissant parti communiste d’Occident se transforme en force sociale-démocrate en 1991. Car avant cette date, face à la peur du rouge, les pressions sont fortes – des États-Unis au Vatican en passant par le patronat, la Confindustria – pour que rien ne change.

La « partitocratie » est à son comble

Pourtant, il y a besoin d’un coup de balai. Les scandales bancaires se succèdent. Les formations politiques gouvernementales vivent sous perfusion d’argent sale. « La particularité italienne était que là, on ne finançait pas subrepticement les partis, comme partout ailleurs ; en Italie, les pots-de-vin servaient pour financer les courants des partis », rappelle le journaliste Alberto Toscano (1). À l’époque, les électeurs votent à la proportionnelle, mais doivent exprimer, au sein de la liste présentée par un parti, quatre préférences. Les courants avaient donc besoin d’argent liquide pour entretenir un système clientéliste et promouvoir leurs poulains. De plus, il existe un phénomène dit de « lottizzazione » : les partis gouvernementaux et leurs courants se répartissent les emplois publics. Entre 1965 et 1990, 65 % des nouveaux fonctionnaires ont été embauchés hors concours. La « partitocratie » est à son comble.

Mais, en 1992, le système craque. Luca Magni, un entrepreneur, est fatigué de payer des pots-de-vin. Il prévient la justice. Le 17 février, il se rend avec 7 millions de lires au bureau de Mario Chiesa, directeur de l’hôpital milanais Pio Albergo Trivulzio.

À peine le deal est-il conclu que les carabiniers débarquent et arrêtent ce dernier. Il est membre du Parti socialiste. La machine s’emballe ; d’autres arrestations viendront. L’opération « Mains propres », ou encore l’enquête « Tangentopoli » (« pots-de-vin city »), désignera désormais l’enquête du pool des magistrats de Milan autour d’Antonio Di Pietro. D’autres affaires de dessous-de-table sont mises au jour qui touchent tous les partis de la coalition gouvernementale : le Parti socialiste italien, la Démocratie chrétienne, le Parti républicain, etc.

Une telle opération n’aurait jamais pu être organisée deux ans plus tôt. Avec un Parti communiste italien à près de 30 % des voix, la peur du rouge était trop grande. « Dans les années 1970, une enquête de ce genre n’aurait certainement pas provoqué les mêmes effets, et la preuve en est qu’à chaque fois que l’on prenait quelqu’un les mains dans le pot de confiture (…), c’était le juge qui était dessaisi, d’habitude par le biais de mutations ou de promotions », rappelle Alberto Toscano. Cette fois-ci, les juges peuvent faire leur travail.

Des billets de banque volettent au-dessus de la foule

C’est tout un système politique qui s’effondre. La confiance entre citoyens et hommes politiques est rompue. En témoigne la sortie de l’hôtel Raphael du leader socialiste et ex-premier ministre Bettino Craxi, le 30 avril 1993. Le Parlement avait refusé aux juges l’autorisation de le poursuivre pour quatre des six chefs d’inculpation auxquels il était confronté. Des centaines de mécontents l’accueillent en reprenant une chanson populaire : « Il n’est qu’un chef de bande/Il est un pharaon/Qui se fait passer pour Mitterrand/Mais est pire que Néron », l’empereur qui incendia Rome. Des billets de banque volettent au-dessus de la foule, les gens lui jettent des pièces de cinq cents lires en criant : « Vole aussi celles-ci ! » Un an plus tard, mis en examen, Bettino Craxi s’exile en Tunisie, à Hammamet, où il mourra en l’an 2000.

Plus de vingt mille personnes seront visées par une enquête Tangentopoli. 4 600 personnes feront l’objet d’un mandat d’arrêt. Le Parlement est particulièrement visé puisqu’on y comptera 338 députés et cent sénateurs poursuivis ! Des élus échappent au lynchage en pleine rue. On déplorera également une vingtaine de suicides. Parmi eux, Sergio Moroni. Dans une lettre adressée au président du Parlement, il écrit : « J’ai commis une erreur en acceptant le “système”, considérant que recevoir des contributions et soutiens pour le parti se justifiait dans un contexte où c’était la pratique commune. (…) Et pourtant je suis (…) reconnu dans la définition de “voleur” aujourd’hui si diffuse. Je ne l’accepte pas. J’ai la conscience sereine de n’avoir jamais profité personnellement d’une seule lire. » Cet épisode, et d’autres, conduiront à noircir l’image du pool de Milan. Craxi parlera de « climat infâme ».

Une mort civile des suspects

Leurs procédés ont pu apparaître discutables, notamment la généralisation de l’incarcération préventive pour faire parler les suspects. Arnaldo Forlani, secrétaire d’une Démocratie chrétienne vouée à disparaître, parle de « méthode de Gestapo ». Plus tard, face aux juges qui l’interrogent sur le financement illégal des partis, il dira : « Je ne me souviens pas. » Parallèlement, quatre journaux, « l’Unità », « Corriere della Sera », « la Repubblica » et « la Stampa », se coordonnent en ce que le journaliste de « l’Unità » Marco Brando appelle une « rédaction judiciaire unifiée ». Le secret de l’instruction n’est plus respecté, conduisant à une mort civile des suspects.

Cet épisode aura une conséquence politique profonde. Les partis qui ont dominé la vie politique depuis 1945 en faisant corps contre les communistes sont balayés. Le Parti socialiste italien (PSI) plonge dans une crise abyssale. Plus jamais ses héritiers ne dépasseront la barre des 2 %. La Démocratie chrétienne (DC) se saborde en 1993, une aile gauche fondant un éphémère Parti populaire et une aile droite formant un plus éphémère encore CCD. Le Parti républicain et le Parti libéral retournent à l’anonymat. Ce séisme, accompagné suite à un référendum d’une réforme du système électoral qui abandonne la proportionnelle intégrale, entraîne la naissance de ce qui sera appelé la « Seconde République », où le Parlement perd son poids prépondérant au profit du gouvernement. Les « toges rouges », pourfendues par la droite, participent de la recomposition politique.

Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique

Pas pour le meilleur. D’autant plus qu’en changeant de nom en 1991 pour devenir le Parti démocrate de gauche, les héritiers du Parti communiste italien s’enferrent dans une fuite en avant sociale-libérale. Dès 1993, l’Italie connaît son premier gouvernement technique avec, à sa tête, l’ancien banquier central Carlo Azeglio Ciampi. Il a pour mission de faire appliquer les critères du traité de Maastricht, signés dix jours avant l’arrestation de Mario Chiesa en février 1992. C’est le début d’un nouveau cycle politique où la priorité est donnée à la lutte contre les déficits publics et aux premières réformes rétrogrades du système de retraite. La disparition de la Démocratie chrétienne et du Parti socialiste italien – qui, au moins, étaient liés aux syndicats CISL et UIL – laisse un vide pour l’électorat modéré, effrayé par la perspective de voir les anciens communistes arriver au pouvoir. Ce vide sera comblé au Nord par la Ligue séparatiste d’Umberto Bossi, qui doit son succès au fait d’épouser la cause des juges en criant « Rome voleuse ! », au Sud par les anciens fascistes d’Alliance nationale de Gianfranco Fini et, pour unifier le tout, par Forza Italia du millionnaire Silvio Berlusconi.

Dans un pays où l’attribution des marchés publics est bloquée depuis deux ans du fait des enquêtes, l’homme d’affaires et de télévision, qui connaîtra lui aussi une vie judiciaire agitée, se fait élire en mai 1994 en laissant entendre que le monde de l’entreprise est plus vertueux et surtout plus efficace que celui de la politique. À partir de ce jour, le centre droit sera plus libéral et plus populiste qu’il ne l’a jamais été sous l’ère démocrate-chrétienne.

Un cycle se ferme. Les vieilles pratiques reprennent sous d’autres formes. Un retour à la normale est enclenché. Le ministre de la Justice Alfredo Biondi adopte un décret, le 13 juillet 1994, qui réduit les possibilités d’incarcération préventive dans les affaires de corruption. Cette date est celle où l’Italie bat la Bulgarie et se qualifie pour la finale de la Coupe du monde de football. Une bonne façon de faire oublier le scandale des « flammes sales » (en référence au logo de la garde des finances), un vaste réseau de pots-de-vin à Milan pour éviter les contrôles fiscaux dans lequel est mêlé un certain Berlusconi… Le 6 décembre 1994, Antonio Di Pietro, l’un des principaux juges du pool de Milan, démissionne après une campagne de déstabilisation contre lui orchestrée par les médias proches de Berlusconi. Les enquêtes s’achèvent. Pour en savoir plus

Le tribunal populaire et médiatique

Les excès du traitement judiciaire de la crise politique entraînent un nouveau clivage durable qui divise et la gauche et la droite depuis trente ans. D’un côté, on trouve les « garantistes », qui en appellent aux droits de la défense, que l’on retrouve sur les bancs du centre gauche et des berlusconiens, mais aussi dans le patronat et les syndicats, pour qui la stabilité économique est importante. De l’autre, naît un courant « justicialiste » et antipolitique incarné dans les années 1990 par le juge Di Pietro, qui a créé un parti, Italie des valeurs, qui pèsera jusqu’en 2004 plus de 5 % des suffrages.

À partir de 2009, cette sensibilité sera incarnée par le Mouvement 5 étoiles du comique Beppe Grillo, qui se hisse au rang de premier parti du pays avec 30 % des voix. Cette conception justicialiste invite à faire le ménage et appelle à démissionner dès qu’une enquête est ouverte contre un individu qui se retrouve jugé par le tribunal populaire et médiatique avant que justice ne passe. Dans un pays où les affaires judiciaires ne se concluent qu’au bout de trop longues années, ce courant restera minoritaire, mais influent. La question de la corruption politique, irrésolue, alimentera le populisme qui mine la péninsule depuis trois décennies. La rage populaire se tourne depuis cette date contre une classe politique loin d’être à la hauteur plutôt que contre un système économique improductif, népotiste et inégalitaire.

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Valeurs Actuelles

[Jamet] Présidentielle 2022 : vers une recomposition française

Si, comme tous les sondages le donnent à croire à moins d’un mois de la finale, le président sortant devait être reconduit pour un nouveau mandat de cinq ans, l’histoire retiendra qu’Emmanuel Macron aura été le vecteur, l’accélérateur et le bénéficiaire d’une indispensable clarification. La défaite d’ores et déjà annoncée, prélude à l’effondrement, pour l’un, à l’éclatement, pour l’autre, et, pour l’un et l’autre, à la disparition sous leur forme actuelle des deux grands partis de gouvernement, qui alternaient au pouvoir depuis plus de soixante ans, sera le fait marquant de l’élection présidentielle de 2022.

Ainsi devrait-il être mis fin à ce qu’il serait tentant de qualifier sinon d’imposture au moins d’illusion, et de façades à la Potemkine derrière lesquelles il n’y avait plus que des gravats. On ne manquera pas d’imputer la responsabilité de sa déroute à l’éclatante insuffisance d’Anne Hidalgo, et celle de son échec à la campagne ratée de Valérie Pécresse. Le phénomène dépasse de loin la personnalité des deux candidates. Le pouvoir était devenu le seul ciment de deux syndicats d’intérêts mutuels qui n’auront pas survécu à leur courte traversée du désert.

Quelle raison d’être gardait un Parti socialiste qui avait renoncé à changer la vie et même la société et qui, loin d’être resté “l’ennemi de la finance”, gérait le capitalisme en parfaite entente avec celui-ci ? Quelle authenticité et quel sens conservait un parti héritier du gaullisme qui avait bazardé l’héritage du fondateur de la Ve République et qui, économiquement libéral, politiquement europhile, avait acté l’effacement de la France et sa soumission à l’Empire américain ?

Macron réélu, son incontestable légitimité n’en sera pas moins affaiblie d’entrée par le record attendu d’abstentions, de bulletins nuls de bulletins blancs, et viciée dans son principe par le fait qu’il n’était le premier choix que de 30 % des votants soit de 20 % des électeurs.

Le 24 juin devrait acter le triomphe d’un homme soutenu par un grand groupe hétéroclite où coexistent et cohabitent des mouvements et des personnalités venus de la gauche, de la droite et du centre qui n’ont finalement en commun que leur commune attirance pour la lumière, la chaleur et le rayonnement émanant d’un président-soleil. Jacobins ou décentralisateurs, farouches laïques ou tenants des accommodements dits raisonnables, libéraux orthodoxes ou keynésiens de fraîche date, partisans du libre-échange, de la souveraineté européenne ou de la réindustrialisation et de la nécessaire protection de nos intérêts, plutôt attachés au parlementarisme ou adeptes de la monarchie républicaine, les habitants de la galaxie macronienne, de Jean-Pierre Chevènement à Jean-Pierre Raffarin, de Christian Estrosi à Christophe Castaner, d’Édouard Philippe à François Bayrou, de Bruno Le Maire à Hubert Védrine et de Dominique de Villepin à Nicolas Sarkozy s’accordent sur la nécessité de remettre le commandement du navire et la fixation du cap à un pilote, hier synonyme de jeunesse, de disruption et de révolution, aujourd’hui dépeint et d’abord par lui-même comme un vieux loup de mer aux traits creusés par les épreuves et burinés par l’expérience, mais dont la manière d’être et de faire a surtout démontré qu’il était fondamentalement, souvent pour le pire, parfois pour le meilleur, un politicien roué, sans convictions, sans boussole, enivré de lui-même, et de ses propres discours, grisé par le pouvoir, un pur pragmatique.

Ce ne sont pas seulement les circonstances – l’étouffoir abrutissant du Covid, puis, surgi au dernier moment, l’assommoir de la guerre en Ukraine, et l’accaparement consécutif du président par ses fonctions – qui expliquent la faible teneur en idéologie (comme on parlerait d’un faible degré d’alcool) d’une campagne dominée par la crainte et la crise, mais le refus par le président sortant du débat et du choc des projets, des personnes et d’abord des idées.

Macron réélu, son incontestable légitimité n’en sera pas moins affaiblie d’entrée par le record attendu d’abstentions, de bulletins nuls de bulletins blancs, et viciée dans son principe par le fait qu’il n’était le premier choix que de 30 % des votants soit de 20 % des électeurs. Les législatives confirmeront-elles ou corrigeront-elles le résultat de la présidentielle ? Le maintien, en dépit des promesses, du système majoritaire, semble garantir le succès du bloc gouvernemental, donc la pérennité de la distorsion entre le paysage parlementaire et le pays réel, donc la reconduction du régime hyper-présidentiel.

Deux nouveautés sont pourtant apparues au cours des derniers mois : la vitalité potentielle d’une gauche écolo-socialiste qui aurait pu figurer au second tour si elle avait surmonté ses querelles de personnes et de boutiques. L’irrésistible montée d’un mouvement nationaliste et populiste qui, uni derrière un seul candidat, serait arrivé en tête le 10 avril. Au lendemain du 24, le pays, dégrisé, aura la gueule de bois. Le désintérêt, le dégoût, le rejet, non de la politique, mais de la classe politique, le dégagisme ont de beaux jours devant eux. La victoire du président Macron est une victoire aux pieds d’argile.

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France24 - Monde

Présidentielle 2022 : quelles manipulations sur les réseaux sociaux ?

Publié le : 22/03/2022 - 17:44Modifié le : 22/03/2022 - 17:52

Les réseaux sociaux sont souvent utilisés pour manipuler l'opinion en période électorale. La présidentielle française n'y échappera pas, d'autant plus avec la guerre en #Ukraine et les tensions entraînées.Quelles sont les techniques les plus utilisées ? Quelles opérations peuvent être menées par des puissances comme la Russie par exemple ? Décryptage dans le premier épisode de notre mini-série.

L'Humanité

En 1942, le régime de Vichy organise le procès de Riom

Il était une fois

Vingt mois après le coup d’état vichyste, le 19 février 1942, s’ouvre le procès des responsables de la « défaite». La mascarade ordonnée par Pétain pour diaboliser la République et le Front populaire, qui aurait «perverti les Français en les rendant inaptes au combat » via les congés payés, va se retourner contre lui. Les accusés démontent un à un les arguments et font du procès une tribune des valeurs républicaines et de la Résistance. Un véritable camouflet.

Bernard Frédérick

Le maréchal Pétain, qui a reçu le 10 juillet 1940 les pleins pouvoirs d’une large majorité du Parlement réuni à Vichy, institue le 30 juillet, par l’acte constitutionnel no 5, une cour suprême de justice dont le siège est à Riom, dans le Puy-de-Dôme. Celle-ci est chargée de juger « les anciens ministres et leurs subordonnés immédiats », accusés d’avoir « trahi les devoirs de leur charge ».

Une information judiciaire est ouverte le 8 août, le jour où la cour est installée sous la présidence de Pierre Caous, un ami personnel de Pétain, et en présence du garde des Sceaux, Raphaël Alibert, par ailleurs ami d’enfance du procureur général Gaston Cassagnau, qui avait eu l’occasion de requérir au parquet général de Paris contre les responsables du Parti communiste et de « l’Humanité ».

La revanche de Vichy

Le 19 février 1942, après dix-huit mois d’instruction, le procès des « fauteurs de guerre et responsables de la défaite » s’ouvre. Dans le box des accusés, cinq hommes.

 Léon Blum (à gauche), ancien président du Conseil du Front populaire, et Édouard Daladier (à droite), ancien ministre de la Guerre et président du Conseil de 1938 à 1940 – qui, avec son homologue anglais, avait abandonné la Tchécoslovaquie à Hitler et fait arrêter et juger, en 1939, les parlementaires communistes.

 Ainsi que le général Maurice Gamelin (photo ci-contre), ancien chef d’état-major ; Guy La Chambre, ancien ministre de l’Air – qui a voté les pleins pouvoirs ; Robert Jacomet, ancien secrétaire général du ministère de la Guerre.

Vichy croit tenir sa revanche et enterrer la IIIe République en accusant ses gouvernements d’avoir mal préparé la France au combat. Mais Pétain a pris ses précautions : l’instruction couvre la période de 1936 – le Front populaire, bien sûr – à 1940. C’est que, en 1934, il était ministre de la Guerre : mieux valait ne pas remonter plus loin.

Condamner le gouvernement du Front populaire

Vichy veut donner au procès « le plus important de l’histoire » le plus de publicité possible. Laval, avant d’être écarté en décembre 1940, s’est mis d’accord avec l’ambassadeur allemand, Otto Abetz. Radios et journaux sont mobilisés. La mise en scène, la présence de hauts magistrats connus, tout concourt à donner un caractère solennel à l’événement.

Les pleins pouvoirs ne suffisent pas à consacrer le « Sauveur de la France ». Il lui faut consolider sa légitimité par la condamnation des gouvernements qui ont précédé la guerre. Celui du Front populaire, évidemment, mais aussi la République dans son ensemble.

Pétain, cependant, veut assurer ses arrières. Bien que la cour de Riom lui soit totalement dévouée, il s’arroge le droit de condamner lui-même. Le 12 août 1941, il déclare : « J’ai décidé d’user des pouvoirs que me donne l’acte unique constitutionnel pour juger les responsables de notre désastre. » Le 16 octobre, le jour où les accusés prennent connaissance des réquisitions du procureur général et à la surprise de tous, magistrats de Riom compris, Pétain annonce la condamnation de Léon Blum, d’Édouard Daladier et du général Gamelin à la détention au fort du Portalet, dans les Pyrénées-Atlantiques ; Guy La Chambre et Robert Jacomet, « dont les responsabilités apparaissent moins graves », restent internés au château de Bourrassol, dans le Puy-de-Dôme.

« Un grand procès de notre histoire dans une période troublée »

Certains des magistrats de la cour suprême sont prêts à démissionner, comprenant qu’ils ne sont plus que des figurants d’un spectacle mis en scène par Vichy. Mais Pétain précise : « Le conseil de justice politique m’a demandé de préserver le pouvoir judiciaire des empiétements du pouvoir politique (sic). Ce respect de la séparation des pouvoirs fait partie de notre droit coutumier, c’est donc très volontiers que j’ai répondu à cet appel qui correspond à mes sentiments intimes. (…) Sans doute, le simple déroulement de la procédure judiciaire m’eût-il dispensé de faire intervenir l’acte constitutionnel no 7 (sur les pouvoirs judiciaires du chef de l’État – NDLR), puisque aussi bien les principaux responsables sont atteints aujourd’hui d’une première sanction qui peut être transformée en peine plus grave. Mais, à l’époque où nous vivons, chacun doit prendre ses responsabilités. Je donne l’exemple, je prends les miennes. (1) »

Un communiqué de Vichy explique que la condamnation prononcée par le maréchal Pétain est perpétuelle et que la sanction d’ordre politique n’a pas d’incidence sur la procédure engagée devant la cour suprême. À Riom, on allait donc juger des personnes déjà condamnées. « Historique », en effet ! Mais Pétain tient à « sa » condamnation et au procès. Avec un peu d’inquiétude : « Portant sur un grand procès de notre histoire et se déroulant au cours d’une période troublée, ils (les débats) ne seront pas sans danger (…), mais (…) un jugement différé eût été pour le pays un jugement manqué. (2) »

Les audiences ne répondent pas aux attentes de Pétain

 De leur côté, les magistrats de la cour suprême se couchent : « La décision rendue par le chef de l’État ne fait pas obstacle à la poursuite engagée devant la cour suprême, pas plus que la sanction prononcée par une juridiction disciplinaire n’interdit l’exercice de poursuites devant la juridiction répressive, indique l’acte de renvoi. (…). (Cette) décision a laissé intacts les pouvoirs de la cour ; elle ne constitue, à l’encontre des inculpés, aucun préjugé de culpabilité ; (…) la cour est donc compétente pour statuer sur les réquisitions dont elle est saisie. » Surréaliste !

Pourtant, il a raison de se faire du souci, le maréchal. À Riom, les audiences ne vont pas répondre à ses attentes, ni à celles des Allemands, du reste. Les accusés, surtout Blum, contre-attaquent dès le premier jour. Déjà, prenant connaissance du réquisitoire le visant, le 20 octobre 1941, Blum répondait par écrit à ces juges : « Quand on impute une responsabilité pénale à un homme, à un chef de gouvernement ; (…) quand on lui fait crime exclusivement d’avoir pratiqué la politique commandée par le suffrage universel souverain, contrôlée et approuvée par le Parlement délégataire de la souveraineté, alors on dresse le procès non plus de cet homme, non plus de ce chef du gouvernement, mais du régime républicain et du principe républicain lui-même. Ce procès, je suis fier de le soutenir au nom des convictions de toute ma vie. »

Léon Blum et Édouard Daladier accusent

Le 19 février 1942, lors de l’audience d’ouverture, Blum présente des observations liminaires. « Messieurs, quoi qu’on fasse, dit-il, il y a une iniquité fondamentale, il y a une tare originelle qui pèse sur ce procès. Des hommes que votre devoir de juges, ainsi que Monsieur le président le disait tout à l’heure, est de considérer comme innocents jusqu’à l’heure même de votre verdict, se présentent devant vous, condamnés par la plus haute autorité de l’État, par une autorité à laquelle vous avez prêté un serment personnel (…). Vous croyez-vous vraiment libres de renvoyer d’ici, par un verdict d’acquittement, les hommes déjà déclarés coupables, sous la même inculpation pénale, en raison des mêmes faits, par la plus haute autorité de l’État ? Vous savez très bien qu’il ne vous a pas laissé d’autre choix que d’appliquer une peine plus forte que celle déjà prononcée. Non, Messieurs, à cet égard, vous êtes bien réellement dessaisis. Il y a chose jugée contre vous comme contre nous. »

 Brillants orateurs, Blum et Daladier se défendent et accusent. Notamment Pétain lui-même, ministre de la Guerre en 1934 alors qu’Hitler est au pouvoir depuis un an et qu’on connaît ses intentions à l’égard de la France (dans « Mein Kampf »). Plus de 400 témoins sont cités et bon nombre sont mis en difficulté, surtout les militaires. Les juges eux-mêmes sont pris à partie : « Si vous persévériez dans le système de l’instruction du réquisitoire et de l’arrêt de renvoi, leur dit Blum, vous proclameriez par là même que ce procès est une entreprise politique, que vous êtes des juges politiques : et nous n’aurions plus qu’à enregistrer l’aveu. (3) »

Malgré la pugnacité des accusés, le procès se traîne. Le président et le procureur général semblent mal maîtriser le dossier. Ainsi, Caous « se montre attentif à délimiter le débat dans de médiocres frontières, tout au plus dignes d’un capitaine d’habillement ou d’armement », écrit le journaliste James de Coquet (4).

Les préfets s’étonnent de ne pas voir de communistes au banc des accusés

Les débats se déroulent sous le regard de la presse française, soumise à la censure, et de la presse étrangère, bien plus libre. Radio Londres diffusera, le 4 mars, ces propos de De Gaulle : « Chez nous, l’ennemi et ses amis écoutent chaque jour grandir contre eux la haine et la menace. Et l’on voit même des accusés, que les traîtres ont traînés à l’infâme procès de Riom, bousculer la mascarade et accuser la trahison. »

En dépit de la censure, les propos des accusés rencontrent un large écho dans l’opinion. Les préfets s’en inquiètent et s’étonnent de ne pas voir des communistes au banc des accusés. Celui de la Haute-Marne, par exemple, affirme que « les débats annihilent les heureux effets du discours du maréchal du 1er janvier » et que, « si l’on veut ramener la confiance, il faut à tout prix mettre fin aux débats ; il y a là une question de régime ».

Hitler finit par s’en mêler. Le 15 mars 1942, alors que s’ouvre la 13e audience, prenant la parole au palais des sports de Berlin, il dénonce « ce spectacle où on voit l’accusation, formulée au nom des peuples trompés et si sévèrement battus, portée non contre la folle décision qui a causé la guerre, mais contre la négligence dans la préparation des armements et (…) de la guerre. Les juges ont en effet refusé de juger les accusés comme responsables de la guerre (…) or c’était la seule exigence du Reich ».

Le 11 avril 1942, un décret suspend les débats

Dans un rapport au maréchal Pétain, le 10 avril, l’amiral Darlan, président du Conseil, et Joseph Barthélemy, ministre de la Justice, regrettent « l’évocation (par les accusés) de votre bref passage au ministère de la Guerre, pendant les neuf mois de 1934 (…). Malheureusement, la presse du monde entier, comme si elle obéissait à un chef d’orchestre invisible, reproduit, en les amplifiant, les diffamations injustes (…). Nous n’avons pas le droit de laisser ternir votre prestige ».

Le lendemain, 11 avril 1942, un décret suspend les débats sine die. Le 14 avril, l’arrêt du procès est officiel. « Une fois de plus, Pétain a ordonné l’armistice », ironise Robert Jacomet.

Laval revient au gouvernement et les accusés restent emprisonnés. Ils seront plus tard livrés aux Allemands. Blum, Daladier, Gamelin seront placés en résidence surveillée, le premier près du camp de Buchenwald, les seconds au château d’Itter, et ne seront libérés qu’en 1945.

www.cairn.inforégime de vichyprocès de Riomléon blumedouard daladier
Valeurs Actuelles

[Vidéo] Affrontements en Corse : “Les indépendantistes font tout pour gommer les symboles de la France”, regrette Louis Aliot

Il juge « assez incroyable » que des violences puissent trouver leur origine dans le fait « qu’on chante l’hymne national ». Louis Aliot, maire (RN) de Perpignan, a dénoncé, lundi 28 mars sur France 2, les violences qui ont eu lieu la veille contre une caserne de CRS en Corse. Plusieurs dizaines d’individus ont pris les bâtiments d’assaut, lançant notamment des cocktails Molotov. Les faits se sont produits en marge d’une manifestation organisée par plusieurs organisations indépendantistes en réaction à une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

« L’autonomie, je ne sais pas ce que ça veut dire »

On pouvait y entendre les fonctionnaires de la caserne de Furiani (banlieue de Bastia) chanter « La Marseillaise » durant un temps de repos. Des faits qui se seraient produits durant l’enterrement d’Yvan Colonna, selon les indépendantistes, mais cette information n’a pas été confirmée. « Les indépendantistes corses font tout pour gommer les symboles de la France et de la République », a jugé Louis Alliot sur France 2. « La Marseillaise, c’est l’hymne national ». « La plupart du temps, on reproche à ceux qui ne la chantent pas de ne pas le faire », a-t-il dit pour souligner le paradoxe de ces violences.

Il a appelé à « ramener le calme par le dialogue », mais a écarté le terme d’autonomie. « Je ne sais pas ce que ça veut dire, parce que la collectivité de Corse a déjà un certain nombre de prérogatives ». « Je ne pense pas qu’une majorité de Corses soit favorable à cette autonomie », a-t-il précisé. Selon l’édile, les négociations doivent donc porter sur « l’avenir de la Corse ».  

🗣️ « Les indépendantistes corses font tout pour gommer les symboles de la France et de la République, à commencer par l’hymne national » @louis_aliot, maire @RNational_off de Perpignan

#Les4V avec @Caroline_Roux pic.twitter.com/A8G0uZmUxX

— Info France 2 (@infofrance2) March 28, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

En 1942 : les camps de la honte du président Roosevelt

Il était une fois

C’est un chapitre méconnu de l’histoire états-unienne : le 19 février 1942, en réponse à l’attaque de Pearl Harbor, un décret instaure le déplacement et la détention de 120 000 personnes d’origine japonaise dans des camps à travers le pays. Ils devront attendre 45 ans pour que le Congrès américain présente ses excuses... Récit

Dominique Bari

Le 7 décembre 1941, le Japon attaque par surprise, et sans déclaration de guerre, la base américaine de Pearl Harbor, sur l’île d’Oahu, dans l’archipel d’Hawaï. L’événement précipite les États-Unis dans la guerre et attise la xénophobie à l’encontre des personnes d’origine japonaise vivant sur le territoire américain.

Celle-ci n’est pas nouvelle. Elle a pris corps dès la fin du XIXe siècle, ciblant plus généralement les populations asiatiques accusées de voler les emplois agricoles des Américains blancs. « Les Chinois et les Japonais ne sont pas des citoyens authentiques. Ils n’ont pas l’étoffe de citoyens américains », éructait déjà, le 7 mai 1900, James Duval Phelan, le maire de San Francisco.

Dans les premières décennies du XXe siècle, le racisme anti-Nippons se nourrit de l’évolution politique dans la région Asie-Pacifique. La montée en puissance du régime militariste impérial japonais après sa victoire sur la Chine en 1895 et ses ambitions en Asie et dans le Pacifique suscitent les inquiétudes de Washington.

En 1924, le Congrès prohibe l’immigration des Asiatiques. Ceux qui sont déjà installés ne sont plus autorisés à devenir citoyens américains. Seuls leurs enfants nés aux États-Unis ont accès à la nationalité. La Californie interdit aux Japonais de posséder des terres et à toute personne de cette ascendance d’épouser un Blanc.

Après Pearl Harbor, l’agression nipponne s’accélère : la Thaïlande est envahie le 8 décembre 1941, Guam le 13, l’île de Wake et Hong Kong le 25, et Manille le 27. La suspicion à l’encontre des citoyens japonais ou américains d’origine japonaise atteint son paroxysme alors que Washington redoute une invasion ennemie sur la côte Ouest.

Une rumeur enfle selon laquelle la population de Hawaï d’origine nipponne a participé à des actions de sabotage au bénéfice de l’empire. Ces accusations d’une « cinquième colonne » sont soutenues par le secrétaire à la Marine, Frank Knox. Le 16 décembre, le « San Francisco Chronicle » titre : « Le secrétaire à la Marine accuse la cinquième colonne de l’attaque. » La une du « Los Angeles Examiner » renchérit : « Preuve de la trahison de la cinquième colonne. »

Preuve que le puissant chef du FBI lui-même, J. Edgar Hoover, met en doute. Dans une note du 17 décembre au ministre de la Justice, Francis Biddle, il reconnaît n’avoir « aucune information sur les sources de renseignement du secrétaire à la Marine ». Il n’en reste pas moins qu’entre le 7 et le 11 décembre, le FBI procède à 1 370 arrestations dans la communauté visée. Il sera avéré plus tard qu’aucun de ces détenus n’avait de lien avec Tokyo ou n’était impliqué dans l’attaque de Pearl Harbor.

Le 14 février 1942, le général John L. DeWitt, chargé de la sécurité militaire pour l’ouest du pays, réclame l’exclusion de ce territoire de toute la population d’ascendance japonaise. Elle se chiffre à 126 947 personnes.

Le 19 février 1942, le président Roosevelt accède à sa demande et promulgue le décret 9066 autorisant l’incarcération de « certains groupes ethniques comme mesure de prévention d’actes d’espionnage ou de sabotage ». Ralph Carr, gouverneur républicain du Colorado, est l’un des rares à s’opposer à cette décision.

Dans les jours qui suivent, l’État américain met en place des mesures radicales de ségrégation : couvre-feu, blocage des comptes bancaires, patrimoine confisqué ou gelé, interdiction de s’éloigner au-delà de 8 km de son domicile. Les agents du FBI épaulés par les militaires enchaînent les raids sur les foyers des immigrants.

Dès mars, sont affichés des ordres d’évacuation dans les quartiers ciblés de la Californie, de l’Oregon, de l’État de Washington et de l’Arizona. Ce sont des familles entières qui sont victimes de ces rafles. Elles n’ont le droit d’emporter avec elles que le strict nécessaire et abandonnent tous leurs biens.

À la date du 5 juin 1942, tous les Nippo-Américains de la côte Ouest sont internés (soit 1,2 % de la population de Californie) ; 62 % sont des « Nisei », des Japonais américains de seconde génération, donc de citoyenneté américaine, et 38 % des « Issei », des Japonais de première génération résidant aux États-Unis. Chaque famille se voit attribuer un matricule, porté sur les étiquettes accrochées aux bagages et sur les vêtements.

Les déportations se font en deux temps. Ces « étrangers ennemis » sont d’abord enfermés, sous la direction de l’armée, dans des centres de regroupement, installés dans des champs de foire et des hippodromes. Santa Anita, à Los Angeles, fut le plus vaste des centres provisoires, avec plus de 18 000 internés, forcés de vivre dans les écuries.

Entre mars et août 1942, ils furent déportés dans des camps dits de « relogement », les « relocation centers » créés à cet effet et contrôlés par le ministère de l’Intérieur. Sous surveillance étroite, des trains fermés les amènent dans des régions désertiques, inhospitalières, battues par des vents arides, avec « des hivers rigoureux » et des étés « insupportablement chauds et humides », selon la commission d’enquête du Congrès constituée dans les années 1980.

Celle-ci décrit dans son rapport des baraquements « lugubres, bâtis à la hâte, avec du papier goudronné pour toute isolation », et des camps clôturés par du « fil de fer barbelé », gardés par la police militaire depuis des miradors munis de mitraillettes et de projecteurs.

Quiconque fait mine de franchir les limites du camp est abattu. Isolement, ségrégation, voire séparation des familles et manque de nourriture sont le lot commun de plus de 110 000 Japonais déportés et répartis dans dix camps implantés en Californie, Arizona, Utah, Wyoming, Colorado, Arkansas. Plus de 5 000 enfants vont naître en détention et près de 2 000 personnes y mourir.

La contre-offensive américaine de l’été 1942 dans le Pacifique avec la victoire de Midway, en juin, et celle des îles est des Salomon, les 23-25 août, précédée par le débarquement de l’armée américaine à Guadalcanal, le 7 août, réduisent les craintes d’une attaque japonaise sur le continent américain. Les camps ne ferment pas pour autant. Ils ont fonctionné jusqu’en décembre 1945 pour celui de Manzanar en Californie, qui a compté jusqu’à 10 046 internés, et jusqu’en mars 1946 pour celui de Tule Lake, où l’on en a dénombré jusqu’à 18 789.

La résignation parmi les réprimés ne fut pas toujours de mise. En juillet 1942, une grève éclate au Santa Anita Assembly Center, puis au Poston War Relocation Center (Arizona) et à Manzanar. En septembre, le Tule Lake Relocation Center (Californie) est utilisé comme centre d’isolement pour les « fauteurs de troubles ». L’ouverture d’autres camps de cette nature à Moab dans l’Utah et à Leupp en Arizona témoigne d’une résistance à cette ségrégation raciale essentiellement parmi les « Nisei ». Yoshiki Hirabayashi et Fred Korematsu en sont devenus les symboles en contestant la valeur constitutionnelle de l’ordre d’évacuation en masse et de détention. Condamnés pour délit, ils portèrent leur cas devant la Cour suprême, qui confirma en 1944 la constitutionnalité des ordonnances justifiée par « la nécessité militaire », avalisant ainsi la procédure d’internement préventif des Japonais, fussent-ils citoyens américains.

L’effort de guerre exigeant de la main-d’œuvre et des soldats, les autorités ont appelé les internés à travailler pour pallier l’insuffisance de bras dans l’agriculture et dans l’industrie contre une rémunération misérable. Elles reviennent aussi sur leur décision prise au début du conflit d’exclure de la conscription les Nippo-Américains. Dans les camps, des centaines de jeunes gens refusent de s’engager tant que leurs familles ne sont pas libérées.

D’autres, quelque 30 000 Nisei, répondent à l’appel et intègrent les 100e et 442e bataillons d’infanterie qui combattent en Italie et en France. L’engagement est l’occasion de prouver leur loyauté. Après la guerre, le président Truman saluera officiellement ces unités exclusivement composées de Nisei et abondamment décorées, mais les préjugés à leur encontre seront longs à vaincre.

Le 21 novembre 1945, les derniers détenus quittent Manzanar puis, à leur tour, le 30 mars 1946, ceux de Tuke Lake Relocation Center, avec pour seul viatique 25 dollars et un ticket de bus – la même somme que celle allouée aux criminels à leur libération. Spoliés de leurs biens, leur réinsertion est délicate, et les rescapés se murent dans le silence.

En 1948, le Congrès adopte la Loi de réparation pour les évacués (Evacuation Claims Act) qui concède quelques indemnités, sans pour autant reconnaître explicitement le caractère injustifié de leur détention. La troisième génération de l’immigration japonaise, les Sansei, ne veut pas en rester là. Sous leur pression, une commission spéciale d’enquête est constituée en 1980 ; elle conclut que les incarcérations résultaient d’« un préjudice racial, une hystérie de guerre et de ratés politiques ». La Cour suprême reconnaît alors que l’exclusion sociale, la privation des droits constitutionnels, ainsi que la détention dans des camps ont constitué une violation flagrante des droits des citoyens d’origine japonaise.

En 1988, le Congrès américain présente officiellement ses excuses pour les injustices passées et octroie en réparation 20 000 dollars aux 60 000 survivants des camps. Dans une dizaine d’États, le 19 février, date de la promulgation du décret inique, devient un « Jour du souvenir ». En 1989, les législateurs californiens inscrivent dans les programmes scolaires cette sombre période de l’histoire américaine en qualifiant les internements de « mesures racistes et hystériques dues à la guerre ». Mais il faudra attendre février 2020 pour que l’État de Californie vote la formulation d’excuses officielles sur son rôle dans les incarcérations.

Une décision qui s’inscrit dans des débats nationaux de la politique anti-immigration de Trump, contre laquelle se sont dressés nombre d’anciens détenus nippo-américains et leurs enfants, dont ceux de Fred Korematsu. L’enfermement des familles, la séparation des enfants de leurs parents ravivent de douloureux souvenirs qui font dire à cette ancienne victime âgée de 82 ans, Kiyoshi Katsumoto : « Cela peut se reproduire. Nous, en tant que citoyens, devons vraiment comprendre ce qu’est ce pays. »

Il était une fois ...une autre histoire

Connaissez-vous la Februari staking, cette grève retentissante en 1941 aux Pays-Bas contre le sort fait aux juifs ? Vous rappelez-vous du scandale du Cointelpro, en 1971, quand la face noire du FBI a été révélée au grand jour ? Saviez-vous qu'il y a 60ans, on visitait le dimanche Orly comme on allait à une attraction touristique ?

Chaque week-end, la rubrique « Il était une fois » de l’Humanité magazine propose de vous raconter l’histoire contemporaine au travers d’événements qui sortent des sentiers battus de l’histoire patrimoniale ou du roman national.Tous les articles sont écrits par un historien ou une historienne spécialiste du sujet, offrant ainsi des pages où se marient l’art du récit et l’exigence critique et scientifique. Vous ne verrez plus jamais l’histoire comme avant !

États-UnisjaponcampsIl était une fois
New York Times - World

Russia-Ukraine War

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In Lviv, New Russian Strikes Pierce the Sense of Security in West

Valerie Hopkins

LVIV, Ukraine — Mariana Vladimirtsova was finally settled in western Ukraine after evacuating her native Kharkiv, which has been pummeled by Russian bombs since the first days of the war. Now she and her family are fleeing again because their new makeshift home in Lviv is near one of several targets struck by Russian missiles on Saturday night, upending the region’s sense of security.

“We were only just starting to feel settled here,” she said as she stood with her husband, her two children and her husband’s mother on the platform at Lviv’s train station Sunday evening, about to board for Przemysl, just across the border in Poland. They were still deeply shaken by the memory of what they experienced in Kharkiv, in Ukraine’s northeast. “We were so close to the explosions there,” she said.

She lamented their departure, especially the fact that she would have to leave her husband behind because martial law prevents men of military age from leaving the country. But they had decided that it was safer for the children if Ms. Vladimirtsova took them over the border.

Until Saturday, the only target near Lviv that had been hit was an airplane repair factory near the city’s airport. Before that, the nearest attack had come at a military training base near Yavoriv, more than an hour’s drive away.

But now the war was moving closer to their doorstep. On Sunday, Ms. Vladimirtsova and others living in Lviv woke and began surveying the damage from an overnight barrage of missile attacks on a fuel storage site and a tank repair facility. The fuel site in the city’s northeast was completely destroyed, according to Lviv’s regional governor, Maksym Kozytsky.

The new strikes have intensified fears that the city in western Ukraine may no longer be a safe haven. “It is one thing to see the war on television and it is another thing to experience it and feel that it is much closer right now,” said Yuliya Kuleba, 38, who lives near the fuel storage site. “We are worried for our kids.’’

Nataliya Tatarin swept broken glass from the small shop she runs near the fuel storage facility, as firefighters lugged hoses to the site.

“We heard three big explosions, and everything started to shake and fall off the shelves,” said Ms. Tatarin, 42. She ran to her nearby home, where her three children were sheltering.

“There was a lot of fog and it was all just black,” she said. “My 7-year-old daughter was shaking and vomiting for most of the night,” she added, as tears welled in her eyes. The roof of the store had cracked and she was worried that it could cave in.

By early Sunday, most of the fires in Lviv had been extinguished. The local authorities said the missiles had been fired from Sevastopol, a port on the Crimean peninsula, which Russia annexed in 2014.

The attacks on Saturday evening came as President Biden delivered a fiery speech in Warsaw, castigating Russia for its invasion. Lviv is about 35 miles from Poland.

“I think with these strikes the aggressor wants to say hello to President Biden,” Lviv’s mayor, Andriy Sadoviy, said on Saturday night.

An independent Russian website calculated that on Saturday Russian forces had sent a record 52 missiles from the occupied Black Sea port of Sevastopol, and at least 18 from Belarusian territory. The website, The Insider, found that of the 70 rockets, at least eight landed, meaning that Ukraine had also repelled a significant amount. Those figures could not be independently verified.

Russia’s Defense Ministry said on Sunday that its military had struck 67 “military objects” in Ukraine in the past 24 hours. It said that it had also destroyed a military installation in Lviv that helped upgrade and modernize missile systems, radar stations and electronic warfare equipment. Ukrainian authorities did not confirm this and it could not be independently verified.

Some people in Lviv said a tank repair factory had been hit in Saturday’s strike. The uniformed men guarding the site would not provide any information on Sunday afternoon. In a small shop nearby, a man in fatigues was overheard telling a shopkeeper about how he and his comrades saw the missiles flying in the air and hid under the tanks inside the facility.

Since the war began in late February, hundreds of thousands of Ukrainians have fled west to Lviv and beyond, trying to escape the worst of the fighting, which was concentrated in the east.

Alyona Puzanova arrived in Lviv on March 11 after two harrowing weeks in Bucha, a suburb of Kyiv, the capital, where there was intense fighting with Russians.

“Yesterday when they hit Lviv, the place I felt safe, I started to worry that it is going to be a new Bucha,” said Ms. Puzanova, 35, as tears streamed down her face. “I can’t believe this is happening.”

Despite her fears, Ms. Puzanova said she wanted to remain in Lviv and volunteer, instead of accompanying her mother to a village a few miles away from the city center that they hope will be safer.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s speech. During a speech in Warsaw, President Biden said that Russian President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” but U.S. officials scrambled to walk back the unscripted remark. In Europe, Mr. Biden’s comments were met with a mix of rejection and admiration.

“I want to help here, there is so much to do,” said Ms. Puzanova, who previously worked as a waitress and restaurant manager.

Before Saturday, many people ignored air raid sirens in Lviv. They did not seek shelter, and could be seen strolling about Rynok Square, a UNESCO world heritage site and the city’s ancient heart, unflinchingly raising their coffee cups.

But at the Dovzhenka Center, a former movie theater now hosting people who have been displaced, the families staying there take the sirens seriously. On Saturday, everyone piled behind the stage when the sirens blared, Julia Muzhik, a volunteer at the bomb shelter, said.

Violetta Kalashnikova said after being in Kharkiv, where she left behind two apartments and her beauty salon, the sound of every plane made her flinch.

But she was grateful to be far from that city, where bombs are falling indiscriminately, and which is only 30 miles from the Russian border.

“In Lviv,” she said, “At least you are far enough away from where the missiles are being fired, whether it is the Black Sea or Belarus, that you have time for the system to detect the missiles and 15 or 20 minutes to hide.”

Back near the fuel storage facility, Ms. Kuleba said that the soil in her yard, where she had planted vegetables, was covered in oil. She said she hoped that this would be the last missile strike and that the oil would be cleaned away soon.

Ms. Tatarin, the shop owner, was inconsolable. She showed a video of her daughter, asking Russian troops not to attack children. The young girl held a heart-shaped piece of paper that she had colored in with yellow and blue, the colors of the flag of Ukraine.

Ms. Tatarin said her pro-Russian mother-in-law, who lives in Crimea, from where the missiles were reportedly fired, now sees her son as a “traitor” and believes he was “brainwashed” by his wife.

“We are totally alone now, my husband and I,” she said. “And each air raid siren stops my breath.”

Anna Ivanova contributed reporting from Lviv.

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Valeurs Actuelles

[Sondage exclusif] 55 % des Français d’accord avec Zemmour sur la création d’un “ministère de la Remigration”

Une semaine après la proposition d’Éric Zemmour de créer un “ministère de la Remigration”, Valeurs actuelles révèle un sondage exclusif. L’enquête, menée par l’institut OpinionWay du 23 au 24 mars (sur un échantillon de 1058 personnes selon la méthode des quotas), montre qu’une majorité de Français se positionne en faveur de cette idée. 55 % des Français se déclarent ainsi  favorables à la création d’un tel ministère, qui serait chargé de l’expulsion des étrangers clandestins, délinquants, criminels ou fichés S. Contacté par Valeurs actuelles, Éric Zemmour accueille ce résultat comme une victoire, mais assure ne pas être surpris : « Cela ne m’étonne guère. Ce sont les médias et les politiciens qui disent que nos propositions sont clivantes. Dans le pays, elles sont consensuelles. »

Fortement contesté par l’ensemble de ses adversaires dans cette campagne présidentielle, son projet est pourtant plébiscité par de nombreux sympathisants, à droite notamment. Sans surprise, 93 % de l’électorat d’Eric Zemmour se prononce en faveur de la création d’un ministère de la Remigration. Les partisans de Marine Le Pen (76 %) et de Valérie Pécresse (61 %) sont, eux aussi, majoritairement favorables à la proposition. Plus surprenant, bien que réelle, l’opposition des sympathisants de gauche n’est pas aussi prononcée qu’attendue. 34 % des électeurs de Yannick Jadot et de Jean-Luc Mélenchon affirment être en accord avec la proposition défendue par Eric Zemmour.  « Le fait que 48% de l’électorat d’Emmanuel Macron soit favorable à la création d’un ministère de la remigration n’était pas intuitivement attendu, souligne le vice-président d’Opinion Way Bruno Jeanbart. Cela prouve que sur les thématiques régaliennes, un consensus s’est imposé dans l’opinion, désormais demandeur dans sa majorité d’une politique de fermeté. »

Un concept rejeté par Marine Le Pen et Les Républicains

Annoncé pour la première fois sur le plateau de M6 le 21 mars dernier, le ministère de la Remigration d’Eric Zemmour est conçu comme une infrastructure qui permettrait de renvoyer, en un quinquennat, près d’un million d’étrangers « indésirables », soit deux cent mille par an : « Le ministère aura des moyens, des charters à disposition. On fera des vols collectifs. Dès que je serai élu, j’irai au Maroc, au Maghreb pour voir avec les dirigeants comment on peut organiser cela. »

Depuis, ses adversaires ne tarissent pas de critiques. Mardi 22 mars, lors du “Grand Débat des Valeurs” organisé par Valeurs actuelles, Eric Ciotti affirmait son opposition avec la proposition de son “ami” Eric Zemmour. « C’est un slogan qui ne veut rien dire », soulignait alors le monsieur sécurité de Valérie Pécresse. Invitée au même moment de l’émission La France dans les Yeux sur BFMTV, Marine Le Pen estimait que le concept de “remigration” était « totalement antirépublicain » et « profondément injuste ». Dans l’entourage de la candidate, on pointe du doigt une « stratégie marketing », « un coup de la dernière chance » orchestré par Eric Zemmour pour relancer sa dynamique dans les sondages. Si Marine Le Pen n’est pas en accord avec le terme utilisé, l’expulsion des étrangers clandestins, délinquants, criminels ou fichés S figure bien dans son programme.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Live: ‘Catastrophic’ situation in Mariupol as UN estimates almost 4 million Ukrainians have fled

Issued on: 28/03/2022 - 06:55

FRANCE 24 Follow Yinka OYETADE

About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, according to Ukraine’s foreign ministry, as the UN said some 3.9 million people had fled their homes. The Kremlin said Russian and Ukrainian negotiators could resume face-to-face peace talks in Turkey as early as Tuesday. Follow the latest developments on our live blog. All times indicated are Paris time [GMT+1].

7:37 pm: Ukraine says it has 'proof' banned weapons used in Odesa, Kherson

Ukraine has proof Russian forces have used banned cluster bombs in two southern regions of the country, Prosecutor General Iryna Venediktova said Monday.

Cluster bombs spread dozens of tiny explosive charges across an area, some of which may not immediately explode and in effect become anti-personnel mines that pose a threat to civilians long after a conflict ends.

Asked by journalists about the use of such munitions by Russians in their bombardments of the Ukrainian capital since the invasion began over a month ago, Venediktova said she didn't have concrete proof but that investigations were under way.

"But ... we have proof of the utilisation of cluster bombs in the Odesa region and in the Kherson area," she said. Pressure groups like Amnesty International and Human Rights Watch have said they have collected proof of use of cluster bombs in areas where civilians were present in Ukraine.

6:00 pm: Ukrainian forces retake control of town of Irpin, local mayor says

Irpin Mayor Oleksandr Markushyn said on Monday that Ukrainian forces had retaken full control of the town, one of the hotspots of battles with Russian troops near the capital Kyiv.

"We have good news today – Irpin has been liberated," Markushyn said in a video post on Telegram. "We understand that there will be more attacks on our town and we will defend it courageously."

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Ukraine's capital

Despite reports that Ukrainian forces had retaken the city, Irpin’s mayor said it is not yet safe to return. "Ukrainian officials still believe that there are Russian combattants in Irpin and that's why there is likely to still be some fighting in the streets,” says Cragg, reporting from Kyiv. 

 

5:52 pm: UN seeking 'humanitarian ceasefire' in Ukraine: Guterres

UN chief Antonio Guterres said Monday the global body is seeking a humanitarian ceasefire between Russia and Ukraine, as the civilian toll continues to rise a month after Moscow's invasion of its neighbor.

Guterres told reporters he had asked UN humanitarian chief Martin Griffiths "immediately to explore with the parties involved the possible agreements and arrangements for a humanitarian ceasefire in Ukraine".

5:51 pm: At least 5,000 dead in Mariupol since start of Russian invasion, Ukrainian official says

At least 5,000 people have died in the besieged port city of Mariupol in southern Ukraine since Russia launched its invasion last month, a senior Ukrainian official told AFP Monday.

"About 5,000 people were buried, but the burials stopped 10 days ago because of continued shelling," Tetyana Lomakina, a presidential adviser now in charge of humanitarian corridors, told AFP by phone, adding that as many as 10,000 people may have died.

4:48 pm: Kyiv mayor says more than 100 war deaths in city, including 4 children

There have been more than 100 deaths in the Ukrainian capital Kyiv since Russia's invasion of its neighbour, the city's mayor Vitali Klitschko said on Monday.

In an address to city councillors of Florence, which is twinned with Kyiv, Klitschko said more than 20 corpses could not be identified and four of the victims were children, while another 16 injured children are in the hospital.

4:32 pm: Ukraine puts € 515 billion price tag on Russian war damage

The Ukrainian government estimated on Monday the economic losses from the Russian invasion, which has been underway for just over one month, at nearly $565 billion (€515 billion).

Ukraine’s economy minister, Yulia Svyrydenko, said on Facebook that the estimate includes immediate damage plus expected losses in trade and economic activity.

"It should be noted that every day the numbers change and unfortunately they are increasing," said Svyrydenko, who is also a deputy prime minister.

Damage to public and private property -- with Russian forces resorting to fierce bombardments that have levelled some cities as their invasion has stalled -- was the biggest element.

Svyrydenko estimatedgross domestic product in 2022 would be down by $112 billion (€102 billion), which would be a drop of more than 55 percent of Ukraine's economic activity last year.

3:59 pm: Russia to limit entry for 'unfriendly' states, says Lavrov

Russia said on Monday it was preparing to restrict entry into Russia for nationals of "unfriendly" countries, which include Britain, all EU states and the United States.

"A draft presidential decree is being developed on retaliatory visa measures in response to the 'unfriendly' actions of a number of foreign states," Foreign Minister Sergei Lavrov said in televised remarks.

"This act will introduce a number of restrictions on entry into Russia," he added without elaborating.

After the West piled unprecedented sanctions on Moscow following Russian President Vladimir Putin's decision to send troops into Ukraine, Russia expanded the list of what it calls "unfriendly" countries.

They now include the United States, Australia, Canada, Britain, New Zealand, Japan, South Korea, all EU member states and several others.

2:09 pm: Top Russian independent newspaper Novaya Gazeta suspends publication

Russia's top independent newspaper Novaya Gazeta, whose chief editor was last year awarded the Nobel Peace Prize, said Monday it was suspending publication until the end of Moscow's military action in Ukraine.

"We have received another warning from Roskomnadzor," the newspaper said, referring to Russia's media regulator. "We are suspending publication of the newspaper on our website, on social media and in print – until the end of the 'special operation in Ukraine'".

11:56 am: Russian invasion has cost Ukraine more than $560 billion, Kyiv’s economy minister says

Russia's war on Ukraine has so far cost Ukraine $564.9 billion in terms of damage to infrastructure, lost economic growth and other factors, Kyiv’s Economy Minister Yulia Svyrydenko said on Monday.

In an online post, she said the fighting had damaged or destroyed 8,000 kilometres (4,970 miles) of roads and 10 million square metres of housing.

11:52 am: Ukraine says Russian forces once again on the offensive northwest and east of Kyiv

FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from Ukraine's capital.

11:22 am: Kremlin says Russia-Ukraine peace talks may begin Tuesday

The Kremlin said on Monday that peace talks between Russia and Ukraine could get underway in Turkey on Tuesday, and said it was important that the talks be held face-to-face despite scant progress in negotiations so far.

Turkey had earlier said the talks could begin as early as Monday, but Kremlin spokesperson Dmitry Peskov said that was unlikely as the negotiators would only be arriving in Turkey on Monday.

10:52 am: Cambodia's Hun Sen condemns Russian invasion of Ukraine, calls for immediate ceasefire

Cambodian Prime Minister Hun Sen condemned Russia's invasion of Ukraine on Monday and echoed calls for an immediate ceasefire made by the Association of Southeast Asian Nations (ASEAN), which Cambodia currently chairs.

Hun Sen invoked Cambodia's own history of occupation by Vietnam and cast doubt on Russia's ability to capture the Ukrainian capital Kyiv.

"I still stand in solidarity with Ukrainian people against the invasion," he said on the sidelines of a hospital inauguration event.

10:01 am: Ukraine won’t open evacuation corridors due to possible Russian ‘provocations’

Ukraine has no plans to open humanitarian corridors to evacuate civilians from besieged cities on Monday because of intelligence reports warning of possible Russian "provocations" along the routes, Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

Vadym Boichenko, the mayor of Mariupol, said about 160,000 civilians were trapped in the port city without power. Twenty-six buses were waiting to evacuate civilians but Russian forces had not agreed to give them safe passage, he said.

"The Russian Federation is playing with us," Boichenko said.

9:23 am: Turkey among countries that could become ‘guarantors’ of Ukraine’s security, Kyiv says

Turkey is among countries that could offer Kyiv security guarantees as part of any deal with Russia to end the war in Ukraine, a senior Ukrainian official said on Monday.

"Turkey is among those countries that could become guarantors of our security in the future," Ihor Zhovkva, deputy head of President Volodymyr Zelensky's office, said ahead of peace talks scheduled between Kyiv and Moscow in Turkey.

Kyiv has said it wants legally binding security guarantees that would offer Ukraine protection in the event of a future attack.

8:12 am: Position of Russian forces in Ukraine has not moved significantly since Sunday morning, UK says

The disposition of Russian forces in Ukraine during the last 24 hours has seen no significant change, British military intelligence said on Monday. However, Russia has gained more ground in the south, in the vicinity of Mariupol, as it fights to capture the port, the defence ministry added.

8:04 am: Theft of aid, human trafficking pose problems amid refugee influx on Polish border

Theft of humanitarian supplies and human trafficking threaten the situation for refugees who cross into Poland from Ukraine. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports.

 

 

6:30 am: Talks in Turkey, ‘catastrophic’ situation in Mariupol: Here’s what you need to know

Russian and Ukrainian negotiators will resume face-to-face peace talks as soon as Monday, probing whether a near-stalemate in fighting has forced Moscow to temper its demands.

President Volodymyr Zelensky hailed the new negotiations, saying he hoped they would bring peace “without delay”, and lamented a month-long Russian invasion that has already killed thousands and devastated numerous Ukrainian cities.

The new talks are set to start in Turkey on either Monday or Tuesday, with Zelensky desperate to halt the bombardment of cities like Mariupol, where officials said the situation is “catastrophic”.

About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, as the southern port city is being turned “into dust” by Russian shelling, according to Ukraine’s foreign ministry.

While #Mariupol [is] besieged and bombed, people fight to survive. The humanitarian situation in the city is catastrophic. #Russian Armed Forces is turning the city into dust.

Save Mariupol!#closeUAskyNOW#StandWithUkraine #StopRussianAgression pic.twitter.com/wI21IhKdRn

March 28, 2022

France, Greece and Turkey are hoping to launch a “humanitarian operation” to evacuate civilians within days, according to French President Emmanuel Macron, who has sought an OK from his Russian counterpart Vladimir Putin.

Several previous rounds of peace talks have failed to halt the fighting or overcome fundamental disagreements about Kyiv’s alignment with the West and Russia’s occupation of Ukrainian territory.

But with Russia’s much-larger military humbled by fierce Ukrainian resistance and forced to abandon efforts to capture Kyiv, there is renewed hope for talks.

“Our goal is obvious—peace and the restoration of normal life in our native state as soon as possible,” Zelensky said in a late-night video message that also set out his negotiating red lines.

“Ukraine’s sovereignty and territorial integrity are beyond doubt. Effective security guarantees for our state are mandatory,” he said.

Zelensky has indicated he is “carefully” considering a Russian demand of Ukrainian “neutrality”.

“This point of the negotiations is understandable to me and it is being discussed, it is being carefully studied,” Zelensky said during an interview with several independent Russian news organisations on Sunday.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

EXPLAINER

A month of war in Ukraine: Why Putin’s invasion has stalled

WAR IN UKRAINE

Biden's unscripted remark that Putin 'cannot remain in power' catches advisors off guard

France24 - Monde

France-Luxembourg : à Esch-sur-Alzette, une amitié en acier

Publié le : 24/02/2022 - 21:31

Alix LE BOURDON

Cité au lourd passé industriel, Esch-sur-Alzette s’étend le long de la frontière française. La deuxième ville du Luxembourg est l'un des symboles du succès sidérurgique de ce petit pays au XXème siècle. Ses nombreuses friches industrielles en sont les témoins. Le multiculturalisme est l’autre marque de ce passé, avec 120 nationalités représentées, dont une en particulier, les Français. Et pas seulement à cause de leur proximité géographique : de nombreux travailleurs de l’Hexagone sont venus dans le Grand-Duché pour prêter main forte au secteur de la sidérurgie en pleine expansion.

La ville reste empreinte de cette histoire. Elle a même été choisie comme capitale européenne de la culture en 2022, avec une série d’événements qui commencera le 26 février.

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

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Le Luxembourg devient le premier pays à rendre gratuits les transports publics

Ici l'Europe

Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (2/2)

Ici l'Europe

Luxembourg : petit État cherche grands changements agricoles post-Covid (1/2)

Valeurs Actuelles

Idriss Sihamedi de BarakaCity propose d’organiser le départ des musulmans si Eric Zemmour est élu

« La France a ses valeurs, nous avons les nôtres. » Telle est la réaction de Driss Yemmou, alias Idriss Sihamedi, au discours d’Eric Zemmour de dimanche 27 mars. Le fondateur de l’association BarakaCity a proposé d’organiser le départ des musulmans de France en cas de victoire du candidat. « S’il est élu président, qu’il nous laisse créer une organisation indépendante nous permettant de dégager librement de ce pays en faillite et en pleine crise économique », a tweeté Idriss Sihamedi lundi 28 mars. Et de promettre : « S’il accepte, j’organiserai les plus beaux départs ».

« Une solution à ceux qui refusent l’assimilation »

Jugeant que la situation en France ne permet plus aux musulmans de « vivre une foi en sécurité », il juge qu’« il faudra tôt ou tard trouver une solution claire à ceux qui refusent l’assimilation ». Idriss Sihamedi considère qu’il existe une « belle opportunité » en Afrique,  ou dans des pays « tout aussi beaux, plus riches et plus accueillants que la France ». Le candidat de Reconquête ! avait défendu au Trocadéro « l’assimilation » des immigrés : « Le choix que je vous propose, c’est d’embrasser la culture française », ajoutant : « Si vous n’aimez pas la France […] c’est votre droit, mais assumez-le ! »

L’association BarakaCity avait été dissoute en octobre 2020 pour ses liens avec l’islamisme radical et sa complaisance à justifier les actes terroristes. Début mars, Idriss Sihamedi a été condamné pour injure racistes envers l’ancienne chroniqueuse de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui.

Je propose un truc à @ZemmourEric et je suis sérieux.

S’il est élu président qu’il nous laisse créer une organisation indépendante nous permettant de dégager librement de ce pays en faillite et en pleine crise économique.

S’il accepte, j’organiserai les plus beaux départs. https://t.co/9wJCdhN8Do

— Idriss Sihamedi (@IdrissSihamedi) March 28, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Russian investigative newspaper 'Novaya Gazeta' suspends publication after Kremlin warnings

Issued on: 28/03/2022 - 16:11

NEWS WIRES

Russia's Novaya Gazeta newspaper, whose editor Dmitry Muratov was a co-winner of last year's Nobel Peace Prize, said on Monday it was suspending its online and print activities until the end of Russia's "special operation" in Ukraine.

The investigative paper, which has already removed material from its website on Russia's military action in Ukraine to comply with a new media law, said it had received another warning from state communications regulator Roskomnadzor on Monday about its reporting, prompting it to pause operations. 

"We are suspending the publication of the newspaper on our website, social media networks and in print until the end of the 'special operation on Ukraine's territory'," the paper wrote on its website.

In a separate message to readers, Muratov and his reporters said the decision to halt their activities had been difficult but necessary.

"There is no other choice," the note said. "For us, and I know, for you, it's an awful and difficult decision."

Roskomnadzor did not immediately respond to a request for comment. In comments published by Russian news agencies, the regulator said it had issued Novaya Gazeta a second warning for failing to properly identify an organisation deemed a "foreign agent" by the authorities in its publications.

Pressure against liberal Russia media outlets has mounted since Moscow sent troops into Ukraine last month, with most mainstream media and state-controlled organisations sticking closely to the language used by the Kremlin to describe the conflict.

Novaya Gazeta's announcement follows the closure this month of radio station Ekho Moskvy, which was one of the few remaining liberal voices in the Russian media. Authorities have also blocked the websites of several outlets, including the BBC, Voice of America and Radio Free Europe/Radio Liberty.

>> The Interview: Sergey Buntman, Deputy Editor, Echo of Moscow radio 

On Monday the justice ministry added Germany's Deutsche Welle to a list of media organisations it has labelled as foreign agents.

Readers of Novaya Gazeta and anti-Kremlin activists voiced their regret that the paper could no longer operate in the current Russian media environment.

"I would really like Roskomnadzor to be the one to halt its work," the team of jailed political activist Andrei Pivovarov wrote on Twitter.

Established after the breakup of the Soviet Union, Novaya Gazeta and its reporters have for years been subjected to intimidation and attacks over investigations into rights violations and corruption.

Muratov said on being named co-winner of the Nobel Prize last October that he dedicated it to the memory of six of his paper's journalists who had been murdered for their work.

(REUTERS) 

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

ON THE GROUND

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

War in Ukraine

Live: ‘Catastrophic’ situation in Mariupol as UN estimates almost 4 million Ukrainians have fled

L'Humanité

En Corse, retour des tensions après les obsèques d’Yvan Colonna

Actu

Nationalisme Après la polémique sur les drapeaux mis en berne par la collectivité territoriale, c’est une vidéo incriminant des CRS chantant la Marseillaise, le 25 mars, qui ravive les affrontements entre jeunes et policiers. Le gouvernement reste sous pression à deux semaines de la présidentielle.

Diego Chauvet

L’accalmie n’aura duré que le temps du deuil. Après les obsèques d’Yvan Colonna vendredi, de nouvelles violences ont éclaté à Furiani dès dimanche soir. Des jeunes, à nouveau en première ligne, se sont rassemblés devant une caserne de CRS de la ville. Un autre cantonnement au nord d’Ajaccio a simultanément été le théâtre d’un rassemblement. Des affrontements ont fini par éclater avec des jets de cocktails Molotov et des tirs de grenades assourdissantes en retour de la part des policiers. Une vidéo publiée sur Internet dès vendredi soir est venue alimenter la colère : on y entend les CRS entonner la Marseillaise au moment où les obsèques du nationaliste, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, avaient lieu à Cargèse. Pour l’instant, une enquête est en cours pour vérifier l’authenticité de la vidéo. Mais si elle était avérée, cela constituerait « plus qu’une maladresse, une provocation », selon l’historien corse Hubert Lenziani. Femu a Corsica, le parti du président de la collectivité territoriale Gilles Simeoni, l’a qualifiée de « haine coloniale à l’état pur ».

La jeunesse mène l’agitation

Après les discussions entamées entre gouvernement et responsables politiques de la collectivité territoriale, dirigée par les nationalistes, la Corse reste donc en pleine agitation politique et sociale. L’agression en prison d’Yvan Colonna au début du mois de mars avait déclenché cette nouvelle poussée nationaliste menée essentiellement par la jeunesse de l’île. Le refus du gouvernement de lever son statut de détenu particulièrement signalé, et donc de son rapprochement en détention en Corse, est considéré par les manifestants et les responsables politiques comme une faute qui a rendu possible son agression.

Condamné par trois fois pour l’assassinat du préfet de Corse en 1998 tout en clamant son innocence, Yvan Colonna est ainsi devenu aux yeux des nationalistes une sorte de « martyr » de la cause. Autonomistes et indépendantistes se saisissent ainsi de ce « dysfonctionnement » (qui a entraîné des auditions parlementaires) pour mettre la pression sur le gouvernement et obtenir un nouveau statut de l’île. Dans Corse Matin du 26 mars, un autre historien, Arnaud Benedetti, le laisse entendre : « Le pouvoir politique, pour la première fois confronté à une majorité nationaliste, est celui qui, depuis 1981, a le moins donné en termes de revendications aux nationalistes. »

La situation sociale de la Corse, qui affiche « le plus haut taux de pauvreté du pays (hors outre-mer – NDLR) », comme le rappelle Hubert Lenziani, contribue elle aussi fortement au mécontentement en cours. Sauf que le contenu d’une nouvelle autonomie par rapport au continent reste très flou, si celle-ci devait avoir lieu. « Rappelons-le, les réformes institutionnelles précédentes ont accompagné l’aggravation des inégalités, rappelaient ainsi il y a deux semaines les communistes corses. Elles n’ont pas empêché la captation de la solidarité nationale et la cherté de la vie, encore moins la domination économique du consortium des patrons corses, qui en est le principal responsable. »

« conjoncture délicate »

Hubert Lenziani souligne également que la seule vraie question, c’est « l’amélioration de la vie quotidienne de la population », quelles que soient les négociations statutaires. « L’autonomie la permettra-t-elle ? » interroge-t-il. Il souligne par ailleurs la « conjoncture délicate », qui dépasse largement la Corse, dans laquelle survient cette crise dans l’île : la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle. « Ce sont des événements qui se télescopent ici en Corse. »

L’historien estime également que tout changement de statut de l’île doit être au préalable soumis à un référendum, avec une participation importante, alors que l’élection des nationalistes à la tête de la collectivité s’est faite dans un contexte de forte abstention, même si elle est moindre en Corse que sur le continent. En attendant, la suite des événements sur le terrain dépend aussi de l’enquête sur la vidéo publiée vendredi, et des éventuelles sanctions qui pourraient en découler.

Corseyvan colonnanationalistes corsesPrésidentielle 2022
France24 - World

Russian pensioner explains support for Putin amid inflation, dubious reporting on Ukraine war

Issued on: 28/03/2022 - 09:48

Gulliver CRAGG Gulliver CRAGG

Speaking to FRANCE 24 in his Moscow home, Aleksandr explained his support for President Vladimir Putin amid rising inflation and food prices alongside dubious state television reporting on the war in Ukraine.

Since Russia's invasion of Ukraine on February 24, the rouble has collapsed and inflation is rising. Aleksandr, a pensioner in Moscow, buys his groceries at prices that keep rising.

"Fruit juice, for example. I can't buy the one I want. I have to buy things that are on special," he tells FRANCE 24.

Watching a Russian state television report about the global food supply, Aleksandr says, "You see, there are food shortages all over the world. It's not just here that prices are rising."

Sometimes, Aleksandr wonders if the television reports are telling him the whole truth. He watched a news host deliver the following message: "Our soldiers obtained documents proving that Kyiv was preparing an attack on Russia..."

"An attack from Ukraine against Crimea? I doubt it," Aleksandr says. "They (Ukraine) know that would have meant open war with Russia."

Nevertheless, Aleksandr supports his country and his president, Vladimir Putin.

"Blaming Putin for all ills is like blaming Stalin. It's the course of politics and history that forced them to take certain decisions. They had no choice," he says.

"I'm Russian and I can't very well see how I could not support my country ... it's like a wife," he says. "A good wife may think her husband is right, or not, but in any case, she has to stand by him and reload his ammunition." 

Click on the video to watch the full FRANCE 24 report.

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War in Ukraine: 'Some independent information is still reaching Russian citizens'

War in Ukraine

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Valeurs Actuelles

[Roose] Macron-Le Pen : faux duel, vrai duo ?

Combien de personnes étaient-elles rassemblées ce dimanche face à la tour Eiffel pour écouter le candidat à la présidentielle Éric Zemmour ? 50 000, le double ? Peu importe le nombre, la foule était dense et exaltée face à un candidat pourtant crédité de moins de 10 % dans les derniers sondages. Alors que Marine le Pen peine à remplir une petite salle à Marseille, que Valérie Pécresse se contente d’un “meeting virtuel” sur Internet et que Macron en est réduit à organiser un jeu-concours pour attirer des militants à son meeting, Zemmour attire les foules. Mais cela suffit-il pour présager d’un bon résultat au premier tour ? Rien n’est moins sûr.

Malgré la réussite objective de sa campagne, Zemmour rencontre trois grandes difficultés pour accéder au second tour. La première, la plus dangereuse, c’est la clarté de son discours, à double tranchant, qui s’adresse à un peuple habitué à sa léthargie et qui semble renoncer à prendre parti contre le mandat maussade et arrogant d’Emmanuel Macron. Cinq longues années marquées par la crise des Gilets jaunes, les mensonges pendant la crise sanitaire, l’affaire Benalla, la polémique des homards de François de Rugy, les affaires Hulot, Ferrand, Darmanin et Kohler, la mise en examen de ses ministres de la Justice et de la Santé, l’affaire des assistants parlementaires du Modem…

Combien de candidats sont qualifiés ou disqualifiés avant même que les électeurs n’en décident ?

C’est en tout cas ce que nous indiquent les sondages en faveur du président sortant, toujours donné en tête du premier tour et vainqueur du second malgré les nombreux mécontentements suscités tout au long de son mandat. Au regard de ce qui devrait être un baromètre de l’opinion, deux observations s’imposent. Soit les Français sont bons pour l’abattoir, soit les sondages manipulent l’opinion. Ce qui nous amène au troisième point, celui du duel imposé depuis des semaines par les instituts de sondages et les médias entre Macron et Le Pen.

Dans cette course à l’Élysée, ces acteurs essentiels de l’élection semblent manipuler l’opinion publique et fausser la sincérité du scrutin en conditionnant ou décourageant l’électeur. Initialement destinés à prendre le pouls de l’opinion publique, les sondages sont désormais les armes des coups d’État médiatiques, décidant si un candidat mérite qu’on lui attribue quelque audience, quelque article à charge ou valorisant. Combien de candidats sont déclarés “petits”, à gauche comme à droite, avant même que les électeurs n’en décident ? Combien de candidats sont qualifiés ou disqualifiés avant même que les électeurs n’en décident ?

Les médias imposent depuis des semaines le duel Macron-Le Pen au second tour. Peut-être devrait-on parler de duo. Dans cette équation, les deux candidats sortiraient gagnants. Le premier rempilerait pour cinq années de gestion hors sol d’un pays qu’il n’aime pas. La seconde jouerait à l’opposante politique, quelques semaines avant les scrutins importants, restant discrète le reste du temps, trop occupée à gérer les affaires de la PME familiale. Macron a besoin de Le Pen, et inversement. Sans sa présence au second tour, il risque d’y retrouver un autre candidat, au risque de faire dérailler le confortable plan mis en place : sondages et médias cléments avec Le Pen jusqu’au soir du premier tour, puis artillerie lourde Le Pen au second tour pour faire élire Macron. La recette de 2017 avait fonctionné. Pourquoi la modifier ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Macron répond à Zemmour

Naïm Sakhi

Trocadéro « Macron assassin ! » Ce slogan scandé par la foule, dimanche, lors du meeting parisien d’Éric Zemmour, n’en finit pas de faire réagir. Pour rappel, ce cri a été martelé une dizaine de fois, alors que le candidat d’extrême droite égrenait les noms de ceux à qui « on ne rendra jamais justice », parmi lesquels Sarah Halimi ou Mireille Knoll, estimant « que l’État n’a pas su protéger ». Ses proches ont indiqué que le candidat n’a  « pas entendu ». Rien n’est plus faux : notre reporter, présent sur place, a vu sourire avec délectation Éric Zemmour à ce moment précis. « Il y a deux hypothèses, la première c’est l’indignité. La deuxième, c’est la méconnaissance d’une réforme très importante du quinquennat, le 100 % santé. Maintenant, les prothèses auditives sont remboursées par la Sécurité sociale », a réagi Emmanuel Macron, lundi, en marge d’un déplacement de campagne à Dijon. N. S.

Présidentielle 2022Emmanuel MacronÉric Zemmour
France24 - World

‘CODA’ takes best picture, Will Smith slaps Chris Rock as Oscars return to Hollywood

Issued on: 28/03/2022 - 02:02Modified: 28/03/2022 - 06:25

NEWS WIRES

Deaf family drama “CODA” won best picture honors at the Oscars Sunday, the first-ever triumph for a streamer, in a ceremony that was overshadowed by best actor-winner Will Smith striking comedian Chris Rock on stage for making a joke about his wife.

Tinseltown’s biggest night began with a performance by pop megastar Beyoncé, and touched on politics with a moment of silence over the Ukraine crisis.

But before the final awards were handed out, the shocking Smith-Rock altercation went viral, and changed the mood of the night.

“CODA”, a feel-good indie drama starring deaf actors in lead roles, had been presumed a longshot for Hollywood’s biggest prize until very recently, but pulled off a remarkable late surge to emerge triumphant.

The film bagged the historic prize for Apple TV+, a relative newcomer in a streaming market dominated by rivals like Netflix.

“Thank you to the Academy for letting our ‘CODA’ make history tonight,” said producer Philippe Rousselet.

Taking its title from the acronym for child of deaf adult, the movie also won for best adapted screenplay, and best supporting actor for Troy Kotsur, who plays the father of a teenage girl who can hear and wants to pursue a career in music.

Kotsur dedicated his golden statuette to the deaf and disabled communities.

“This is our moment,” he said.

Jessica Chastain won best actress for “The Eyes of Tammy Faye,” in which she played a real-life televangelist who became an unlikely champion for the LGBTQ community.

“We’re faced with discriminatory and bigoted legislation that is sweeping our country... in times like this, I think of Tammy and I’m inspired by her radical acts of love,” she said.

‘Art imitates life’

But Hollywood’s biggest night was dominated by a shocking moment in which Smith – who won best actor for his work on “King Richard” – slapped Rock on stage, before returning to his seat alongside his wife Jada Pinkett Smith and shouting profanities.

“Keep my wife’s name out of your fucking mouth,” yelled Smith, forcing the producers to bleep out several seconds of audio from the televised broadcast in the United States.

Rock, presenting the best documentary prize, had compared Jada’s tightly cropped hair to Demi Moore’s appearance in the film “G.I. Jane.” Jada suffers from alopecia, a condition causing hair loss.

The moment left stunned viewers questioning if it had been scripted or genuine.

But when he returned to the stage to accept his award, a tearful Smith lamented “people disrespecting you” in Hollywood, and apologized to the Academy “and all my fellow nominees.”

Smith, who plays the father of tennis greats Serena and Venus Williams in “King Richard,” added: “Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams.”

‘Diverse characters’

Until recently it had appeared that dark, psychological Western “The Power of the Dog” was fated to earn Netflix its much-coveted first best picture statuette.

As it turned out, the film won only best director for Jane Campion.

She is only the third woman to do so in Oscars history, just a year after Chloe Zhao became the second (“Nomadland”). Kathryn Bigelow was the first for “The Hurt Locker.”

Kenneth Branagh’s childhood-inspired “Belfast”—another presumed best picture frontrunner—triumphed for best original screenplay.

Ariana DeBose won best supporting actress for playing Anita in “West Side Story,” and Disney’s “Encanto” was named best animated feature.

DeBose, who first made her name on Broadway, celebrated her historic win for “an openly queer woman of color, an Afro-Latina.”

Yvett Merino, producer of Colombia-set “Encanto,” said she was “so proud to be a part of a film that put beautiful, diverse characters in front and center.”

“Summer of Soul” won best documentary for musician Questlove’s first movie about the huge “Black Woodstock” festival that took place in 1969 Harlem.

Japan’s “Drive My Car,” a Japanese arthouse film based on a short story of the same name by Haruki Murakami, was named best international film.

Powerhouse music

Beyoncé began the televised broadcast with her nominated tune from “King Richard,” from the Compton courts where Serena and Venus trained as girls.

But the award for best original song went to Billie Eilish for her James Bond theme song “No Time to Die.”

In another musical highlight, viral sensation “We Don’t Talk About Bruno” was performed live, with Megan Thee Stallion adding an Oscars-themed verse to the “Encanto” hit song.

Hosts Wanda Sykes, Amy Schumer and Regina Hall kicked off proceedings inside the Dolby Theatre – where the Oscars returned after a year away due to the pandemic – with an opening skit that poked fun at everything from sexism in Hollywood to Florida’s “Don’t say gay” bill.

“This year, the Academy hired three women to host because it’s cheaper than hiring one man,” said Schumer.

Sykes added: “We’re going to have a great night tonight. And for you people in Florida, we’re going to have a gay night.”

Sci-fi epic “Dune” ended the night with the most wins, earning six in craft and technical categories—best sound, score, editing, production design, visual effects and cinematography.

‘Devastation’

The annual “in memoriam” paid tribute to cinematographer Halyna Hutchins, who was shot dead by Alec Baldwin in a tragic accident on the set of Western “Rust” last year.

Recently deceased Hollywood greats also honored in the segment included Sidney Poitier – the first, and for many decades, the only Black man to win best actor.

The gala held a moment’s silence for Ukraine, while presenter Mila Kunis – who was born in the country – said it was “impossible not to be moved” by the resilience of “those facing such devastation.”

Several attendees wore blue ribbons reading #WithRefugees.

(AFP)

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Sidney Poitier, pioneering Black movie star, dies at 94

Netflix film 'Power of the Dog' leads Oscar nominations

ENCORE!

Film show: 'And the nominations are...' A look at the 2022 Oscar picks

Valeurs Actuelles

Rouen : la statue équestre de Napoléon devient un monument historique

Nouvelle victoire historique pour l’Empereur. La statue équestre de Napoléon Ier à Rouen, un temps menacée de disparaître, devrait non seulement retrouver son piédestal, mais aussi bénéficier d’une nouvelle protection, révèle France 3 Régions. Elle fait en effet désormais partie des monuments historiques. Le préfet de Seine-Maritime, Pierre-André Durand, a signé, mardi 21 décembre, un arrêté d’inscription à l’inventaire des monuments historiques concernant cette œuvre installée en 1865.

Protection réglementaire

Une décision lourde de sens alors que la statue a manqué d’être “cancellée”. En juillet 2020, elle avait dû être démontée en raison de son état qui présentait un risque pour les passants, rappelle France 3 Régions. Mais la question de son retour avait suscité le débat, en pleine polémique sur le rôle de Napoléon Ier dans l’esclavage, et donc l’opportunité d’honorer l’Empereur. L’idée de remplacer la sculpture par une œuvre plus “inclusive” avait été évoquée, mais finalement rejetée par la population lors d’une consultation publique.

Une destruction, un déplacement ou une modification quelconque d’un monument historique est possible uniquement avec l’aval de l’autorité administrative compétente. Le préfet a d’ailleurs expliqué dans un communiqué sa décision de lancer cette procédure « en vue d’une protection réglementaire au titre des monuments historiques ». Napoléon Ier devrait donc bientôt de nouveau trôner sur la place de l’Hôtel de Ville de Rouen.

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Valeurs Actuelles

Val-d’Oise : le Département se prononce contre l’implantation d’éoliennes

Dans le Val-d’Oise, un poumon vert s’épanouit entre la vallée de Montmorency et Cergy-Pontoise. Aussi, depuis 2019, pousse une nouvelle forêt de 1 350 hectares. Celle-ci s’étend entre Méry, Bessancourt, Herblay, Pierrelaye, Taverny, Frépillon et Saint-Ouen-l’Aumône. Pourtant, c’est là que la préfecture de Région d’Île-de-France ambitionne d’implanter un parc d’éoliennes, rapporte Actu.fr, dimanche 27 mars. Toutefois, toutes les zones pré-identifiées par la préfecture comme étant favorables à l’implantation de ces dispositifs ont été rejetées par le Conseil départemental du Val-d’Oise.

Un million d’arbres en cours de plantation 

Les élus départementaux fustigent cette volonté de la préfecture de Région. « Le Département s’investit fortement pour protéger son environnement et développer la biodiversité face à l’urbanisation croissante, a réagi la présidente LR du Conseil départemental auprès de nos confrères. Je ne peux tolérer que des éoliennes puissent être implantées dans la nouvelle forêt du Val-d’Oise, à proximité de notre sanctuaire de biodiversité ou en lisière d’un parc naturel régional ! » A savoir qu’un million d’arbres sont en cours de plantation dans le Val-d’Oise ; pour le développement de la biodiversité, la lutte contre la pollution atmosphérique, mais également contre le réchauffement climatique.

Même son de cloche du côté d’Alexandre Pueyo, conseiller départemental (LR) en charge du développement durable. « Le débat n’est pas pour ou contre les éoliennes, mais sur leur implantation, affirme-t-il auprès d’Actu.frNotre département a des contraintes importantes, qui limitent l’implantation. Nous avons deux parcs naturels régionaux qui ne nous permettent pas de les accueillir. »  

Un frein au développement économique 

Outre l’aspect écologique, l’implantation d’éoliennes serait également un frein au développement économique du département. « Nous avons des zones autour de Bruyères-sur-Oise que nous tenons à garder pour du développement économique », a confirmé Alexandre Pueyo auprès de nos confrères, faisant également allusion au développement d’un pôle ferroviaire sur le port. Enfin, bien que le Département ait émis un non catégorique, c’est désormais au tour des communes et des intercommunalités de délibérer.

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L'Humanité

Placé à nouveau en garde à vue

Naïm Sakhi

Sexisme L’écologiste et ancien secrétaire d’État Jean-Vincent Placé a passé son lundi 28 mars en garde à vue, selon le Parisien. Les policiers l’ont entendu à la suite d’une plainte pour harcèlement sexuel déposée en novembre dernier par une de ses anciennes collaboratrices. Elle accuse l’ancien sénateur EELV de plusieurs agressions entre 2012 et 2016 : il se serait notamment permis de lui toucher les fesses ou d’empoigner sa poitrine. Il aurait forcé la plaignante à danser un slow avec un de ses amis, lors d’un déplacement à Rome. Jean-Vincent Placé a déjà été condamné deux fois pour des faits similaires : en 2018 pour des actes commis en état d’ivresse, et en 2021 alors qu’il avait tenté d’embrasser de force une gendarme affectée à sa sécurité. N. S.

France24 - World

Israeli-Arab summit displays unity against Iran, calls for Israeli-Palestinian talks

Issued on: 28/03/2022 - 14:14

NEWS WIRES

The top diplomats of the United States and four Arab countries convened in Israel on Monday in a display of unity against Iran but also used the rare summit to press their host to revive long-stalled peacemaking with the Palestinians.

Concluding the two days of discussions at a desert retreat where its founding father David Ben-Gurion is buried, Israel said the event would be repeated and expanded as it builds up commercial and security ties with like-minded Sunni Arab states.

"This new architecture – the shared capabilities we are building – intimidates and deters our common enemies, first and foremost Iran and its proxies," Foreign Minister Yair Lapid said alongside his U.S., Emirati, Bahraini, Moroccan and Egyptian counterparts.

Israel and some Arab countries worry that an emerging nuclear deal with Iran will leave the Persian power with the means to build a bomb and bolster Tehran-backed guerrillas.

The United States and other world powers see restoring a 2015 Iranian nuclear deal as their best option. But U.S. Secretary of State Antony Blinken offered Washington's regional allies reassurances in the event that diplomacy failed.

"As neighbours and, in the case of the United States, as friends, we will also work together to confront common security challenges and threats, including those from Iran and its proxies," he said.

The UAE, Bahrain and Morocco normalised ties with Israel under a 2020 U.S. initiative known as the Abraham Accords. Egypt in 1979 became the first Arab state to make peace with Israel.

While hailing the accords, Blinken added: "We have to be clear that these regional peace agreements are not a substitute for progress between Palestinians and Israelis".

Like the Arab countries present, the United States wants a two-state solution whereby Palestinians would gain statehood alongside Israel. Talks to that end stalled in 2014. Israel has settled much of the occupied West Bank while the Gaza Strip, another Palestinian territory, is ruled by hardline Islamists.

The cross-partisan coalition government of nationalist Israeli Prime Minister Naftali Bennett has said conditions are not right for any renewal of diplomacy with the Palestinians - who, for their part, have placed the onus on Israel.

"Unless the occupation ends, Arab normalisation meetings are nothing but an illusion and free reward for Israel," Palestinian Prime Minister Mohammed Shtayyeh told his cabinet on Monday.

>> The Interview: Israel wants to maintain an ‘unsustainable’ status quo, Palestinian PM Shtayyeh says

Jordan's King Abdullah arrived in Ramallah to hold talks with Palestinian President Mahmoud Abbas, a first such visit in years that was expected to focus on efforts to reduce regional tensions ahead of the Muslim holy month of Ramadan.

Israel was jarred on Sunday by a shooting spree by two Islamic State-aligned Arab citizens that killed two police officers. Moroccan Foreign Minister Nasser Bourita said his presence alongside the other Arab delegates at the Israeli-hosted summit was "the best response to such attacks".

Bahrain Foreign Minister Abdullatif Al Zayani described the discussions as helpful to fend off Iranian-backed groups like Hezbollah. "Of course, part of this process will be renewed efforts to resolve the Palestinian-Israeli conflict," he added.

In another sign the allies were closing ranks against Iran, the Israeli ambassador to Manama, Eitan Naeh, said on Monday that Israel will appoint a military attache to the U.S. Navy's Fifth Fleet headquarters in Bahrain soon. 

(REUTERS) 

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Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Talks to revive Iran nuclear deal 'paused' over unresolved Russian demands

Bennett meets with Jewish community in first-ever visit by Israeli PM to Bahrain

New York Times - World

Russia-Ukraine War

The Making of Vladimir Putin

Tracing Putin’s 22-year slide from statesman to tyrant.

President Vladimir V. Putin of Russia during a New York Times interview in 2003.Credit...James Hill for The New York Times

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By Roger Cohen

PARIS — Speaking in what he called “the language of Goethe, Schiller and Kant,” picked up during his time as a K.G.B. officer in Dresden, President Vladimir V. Putin addressed the German Parliament on Sept. 25, 2001. “Russia is a friendly European nation,” he declared. “Stable peace on the continent is a paramount goal for our nation.”

The Russian leader, elected the previous year at the age of 47 after a meteoric rise from obscurity, went on to describe “democratic rights and freedoms” as the “key goal of Russia’s domestic policy.” Members of the Bundestag gave a standing ovation, moved by the reconciliation Mr. Putin seemed to embody in a city, Berlin, that long symbolized division between the West and the totalitarian Soviet world.

Norbert Röttgen, a center-right representative who headed the Parliament’s Foreign Affairs Committee for several years, was among those who rose to their feet. “Putin captured us,” he said. “The voice was quite soft, in German, a voice that tempts you to believe what is said to you. We had some reason to think there was a viable perspective of togetherness.”

Today, all togetherness shredded, Ukraine burns, bludgeoned by the invading army Mr. Putin sent to prove his conviction that Ukrainian nationhood is a myth. More than 3.7 million Ukrainians are refugees; the dead mount up in a month-old war; and that purring voice of Mr. Putin has morphed into the angry rant of a hunched man dismissing as “scum and traitors” any Russian who resists the violence of his tightening dictatorship.

His opponents, a “fifth column” manipulated by the West, will meet an ugly fate, Mr. Putin vowed this month, grimacing as his planned blitzkrieg in Ukraine stalled. True Russians, he said, would “spit them out like a gnat that accidentally flew into their mouths” and so achieve “a necessary self-purification of society.”

This was less the language of Kant than of fascist nationalist exaltation laced with Mr. Putin’s hardscrabble, brawling St. Petersburg youth.

Between these voices of reason and incitation, between these two seemingly different men, lie 22 years of power and five American presidents. As China rose, as America fought and lost its forever wars in Iraq and Afghanistan, as technology networked the world, a Russian enigma took form in the Kremlin.

Did the United States and its allies, through excess of optimism or naïveté, simply get Mr. Putin wrong from the outset? Or was he transformed over time into the revanchist warmonger of today, whether because of perceived Western provocation, gathering grievance, or the giddying intoxication of prolonged and — since Covid-19 — increasingly isolated rule?

Mr. Putin is an enigma, but he is also the most public of figures. Seen from the perspective of his reckless gamble in Ukraine, a picture emerges of a man who seized on almost every move by the West as a slight against Russia — and perhaps also himself. As the grievances mounted, piece by piece, year by year, the distinction blurred. In effect, he became the state, he merged with Russia, their fates fused in an increasingly Messianic vision of restored imperial glory.

From the Ashes of Empire

“The temptation of the West for Putin was, I think, chiefly that he saw it as instrumental to building a great Russia,” said Condoleezza Rice, the former secretary of state who met several times with Mr. Putin during the first phase of his rule. “He was always obsessed with the 25 million Russians trapped outside Mother Russia by the breakup of the Soviet Union. Again and again he raised this. That is why, for him, the end of the Soviet empire was the greatest catastrophe of the 20th century.”

But if irredentist resentment lurked, alongside a Soviet spy’s suspicion of the United States, Mr. Putin had other initial priorities. He was a patriotic servant of the state. The post-communist Russia of the 1990s, led by Boris N. Yeltsin, the country’s first freely elected leader, had sundered.

In 1993, Mr. Yeltsin ordered the Parliament shelled to put down an insurgency; 147 people were killed. The West had to provide Russia with humanitarian aid, so dire was its economic collapse, so pervasive its extreme poverty, as large swaths of industry were sold off for a song to an emergent class of oligarchs. All this, to Mr. Putin, represented mayhem. It was humiliation.

“He hated what happened to Russia, hated the idea the West had to help it,” said Christoph Heusgen, the chief diplomatic adviser to former Chancellor Angela Merkel of Germany between 2005 and 2017. Mr. Putin’s first political manifesto for the 2000 presidential campaign was all about reversing Western efforts to transfer power from the state to the marketplace. “For Russians,” he wrote, “a strong state is not an anomaly to fight against.” Quite the contrary, “it is the source and guarantor of order, the initiator and the main driving force of any change.”

But Mr. Putin was no Marxist, even if he reinstated the Stalin-era national anthem. He had seen the disaster of a centralized planned economy, both in Russia and East Germany, where he served as a K.G.B. agent between 1985 and 1990.

The new president would work with the oligarchs created by chaotic, free-market, crony capitalism — so long as they showed absolute fealty. Failing that, they would be expunged. If this was democracy, it was “sovereign democracy,” a phrase embraced by Mr. Putin’s top political strategists, stress on the first word.

Marked, to some degree, by his home city of St. Petersburg, built by Peter the Great in the early 18th century as a “window to Europe,” and by his initial political experience there from 1991 working in the mayor’s office to attract foreign investment, Mr. Putin does appear to have been guardedly open to the West early in his rule.

He mentioned the possibility of Russian membership of NATO to President Bill Clinton in 2000, an idea that never went anywhere. He maintained a Russian partnership agreement signed with the European Union in 1994. A NATO-Russia Council was established in 2002. Petersburg man vied with Homo Sovieticus.

This was a delicate balancing act, for which the disciplined Mr. Putin was prepared. “You should never lose control,” he told the American movie director Oliver Stone in “The Putin Interviews,” a 2017 documentary. He once described himself as “an expert in human relations.” German lawmakers were not alone in being seduced by this man of impassive features and implacable intent, honed as an intelligence operative.

“You must understand, he is from the K.G.B., lying is his profession, it is not a sin,” said Sylvie Bermann, the French ambassador in Moscow from 2017 to 2020. “He is like a mirror, adapting to what he sees, in the way he was trained.”

A few months before the Bundestag speech, Mr. Putin famously won over President George W. Bush, who, after their first meeting in June 2001, said he had looked into the Russian president’s eyes, gotten “a sense of his soul” and found him “very straightforward and trustworthy.” Mr. Yeltsin, similarly swayed, anointed Mr. Putin as his successor just three years after he arrived in Moscow in 1996.

“Putin orients himself very precisely to a person,” Mikhail B. Khodorkovsky, Russia’s richest man before he served a decade in a Siberian penal colony and had his company forcibly broken up, told me in an interview in 2016 in Washington. “If he wants you to like him, you will like him.”

The previous time I had seen Mr. Khodorkovsky, in Moscow in October 2003, was just days before his arrest by armed agents on embezzlement charges. He had been talking to me then about his bold political ambitions — a lèse-majesté unacceptable to Mr. Putin.

An Authoritarian’s Rise

The wooded presidential estate outside Moscow was comfortable but not ornate. In 2003, Mr. Putin’s personal tastes did not yet run to palatial grandiosity. Security guards lounged around, gawking at TVs showing fashion models on the runways of Milan and Paris.

Mr. Putin, as he likes to do, kept us waiting for many hours. It seemed a small demonstration of one-upmanship, a minor incivility he would inflict even on Ms. Rice, similar to bringing his dog into a meeting with Ms. Merkel in 2007 when he knew she was scared of dogs.

“I understand why he has to do this,” Ms. Merkel said. “To prove he’s a man.”

When the interview with three New York Times journalists at last began, Mr. Putin was cordial and focused, comfortable in his strong command of detail. “We firmly stand on the path of development of democracy and of a market economy,” he said, adding, “By their mentality and culture, the people of Russia are Europeans.”

He spoke of “good, close relations” with the Bush administration, despite the Iraq war, and said “the main principles of humanism — human rights, freedom of speech — remain fundamental for all countries.” The greatest lesson of his education, he said, was “respect for the law.”

At this time, Mr. Putin had already clamped down on independent media; prosecuted a brutal war in Chechnya involving the leveling of Grozny, its capital; and placed security officials — known as siloviki — front and center in his governance. Often, they were old St. Petersburg buddies, like Nikolai Patrushev, now the secretary of Mr. Putin’s security council. The first rule of an intelligence officer is suspicion.

When asked about his methods, the president bristled, suggesting America could not claim any moral high ground. “We have a proverb in Russia,” he said. “One should not criticize a mirror if you have a crooked face.”

The overriding impression was of a man divided behind his unflinching gaze. Michel Eltchaninoff, the French author of “Inside the Mind of Vladimir Putin,” said there was “a varnish of liberalism to his discourse in the early 2000s,” but the pull of restoring Russian imperial might, and so avenging Russia’s perceived relegation to what President Barack Obama would call “a regional power,” was always Mr. Putin’s deepest urge.

Born in 1952 in a city then called Leningrad, Mr. Putin grew up in the shadow of the Soviets’ war with Nazi Germany, known to Russians as the Great Patriotic War. His father was badly wounded, an older brother died during the brutal 872-day German siege of the city, and a grandfather had worked for Stalin as a cook. The immense sacrifices of the Red Army in defeating Nazism were not abstract but palpable within his modest family, as for many Russians of his generation. Mr. Putin learned young that, as he put it, “the weak get beat.”

“The West did not take sufficient account of the strength of Soviet myth, military sacrifice and revanchism in him,” Mr. Eltchaninoff, whose grandparents were all Russian, said. “He believes deeply that Russian man is prepared to sacrifice himself for an idea, whereas Western man likes success and comfort.”

Mr. Putin brought a measure of that comfort to Russia in the first eight years of his presidency. The economy galloped ahead, foreign investment poured in. “It was perhaps the happiest time in the country’s life, with a measure of prosperity and level of freedom never matched in Russian history,” said Alexander Gabuev, a senior fellow at the Carnegie Moscow Center.

Mr. Gabuev, who, like thousands of liberal Russians, has fled to Istanbul since the war in Ukraine began, added that “there was a lot of corruption and concentration of wealth, but also lots of boats rising. And remember, in the 1990s, everyone had been poor as a church mouse.” Now the middle class could vacation in Turkey or Vietnam.

The problem for Mr. Putin was that to diversify an economy, the rule of law helps. He had studied law at St. Petersburg University and claimed to respect it. In fact, power proved to be his lodestone. He held legal niceties in contempt. “Why would he share power when he could live off oil, gas, other natural resources, and enough redistribution to keep people happy?” Mr. Gabuev said.

Timothy Snyder, the prominent historian of fascism, put it this way: “Having toyed with an authoritarian rule-of-law state, he simply become the oligarch-in-chief and turned the state into the enforcer mechanism of his oligarchical clan.”

Still, the biggest country on earth, stretching across 11 time zones, needed more than economic recovery to stand tall once more. Mr. Putin had been formed in a Soviet world that held that Russia was not a great power unless it dominated its neighbors. Rumblings at the country’s doorstep challenged that doctrine.

In November 2003, the Rose Revolution in Georgia set that country firmly on a Western course. In 2004 — the year of NATO’s second post-Cold War expansion, which brought in Estonia, Lithuania, Latvia, Bulgaria, Romania, Slovakia and Slovenia — massive street protests, known as the Orange Revolution, erupted in Ukraine. They, too, stemmed from a rejection of Moscow and the embrace of a Western future.

Mr. Putin’s turn from cooperation with the West to confrontation began. It would be slow but the general direction was set. Once, asked by Ms. Merkel what his greatest mistake had been, the Russian president replied: “To trust you.”

A Clash With the West

From 2004 onward, a distinct hardening of Mr. Putin’s Russia — what Ms. Rice, the former secretary of state, called “a crackdown where they were starting to spin these tales of vulnerability and democratic contagion” — became evident.

The president scrapped elections for regional governors in late 2004, turning them into Kremlin appointees. Russian TV increasingly looked like Soviet TV in its undiluted propaganda.

In 2006, Anna Politkovskaya, an investigative journalist critical of rights abuses in Chechnya, was murdered in Moscow on Mr. Putin’s birthday. Another Kremlin critic, Alexander Litvinenko, a former intelligence agent, who had dubbed Russia “a mafia state,” was killed in London, poisoned with a radioactive substance by Russian spies.

For Mr. Putin, NATO expansion into countries that had been part of the Soviet Union or its postwar East European imperium represented an American betrayal. But the threat of a successful Western democracy on his doorstep appears to have evolved into a more immediate perceived threat to his increasingly repressive system.

“Putin’s nightmare is not NATO, but democracy,” said Joschka Fischer, a former German foreign minister who met with Mr. Putin several times. “It’s the color revolutions, thousands of people on the streets of Kyiv. Once he embraced an imperial, military ideology as the foundation of Russia as a world power, he was unable to tolerate this.”

Although Mr. Putin has portrayed a West-leaning Ukraine as a threat to Russian security, it was more immediately a threat to Putin’s authoritarian system itself. Radek Sikorski, the former Polish foreign minister, said: “Putin is of course right that a democratic Ukraine integrated with Europe and successful is a mortal threat to Putinism. That, more than NATO membership, is the issue.”

The Russian president does not take well to mortal threats, real or imagined. If anyone had doubted Mr. Putin’s ruthlessness, they stood corrected by 2006. His loathing of weakness dictated a proclivity for violence. Yet Western democracies were slow to absorb this basic lesson.

They needed Russia, and not only for its oil and gas. The Russian president, who was the first to call President Bush after 9/11, was an important potential ally in what came to be called the Global War on Terror. It meshed with his own war in Chechnya and with a tendency to see himself as part of a civilizational battle on behalf of Christianity.

But Mr. Putin was far less comfortable with Mr. Bush’s “freedom agenda,” announced in his second inaugural of January 2005, a commitment to promote democracy across the world in pursuit of a neoconservative vision. In every stirring for liberty, Mr. Putin now saw the hidden hand of the United States. And why would Mr. Bush not include Russia in his ambitious program?

Arriving in Moscow as the U.S. ambassador in 2005, William Burns, now the C.I.A. director, sent a sober cable, all post-Cold War optimism dispelled. “Russia is too big, too proud, and too self-conscious of its own history to fit neatly into a ‘Europe whole and free,’” he wrote. As he relates in his memoir, “The Back Channel,” Mr. Burns added that Russian “interest in playing a distinctive Great Power role” would “sometimes cause significant problems.”

When François Hollande, the former French president, met Mr. Putin several years later, he was surprised to find him referring to Americans as “Yankees” — and in scathing terms. These Yankees had “humiliated us, put us in second position,” Mr. Putin told him. NATO was an organization “aggressive by its nature,” used by the United States to put Russia under pressure, even to stir democracy movements.

“He expressed himself in a cold and calculating way,” Mr. Hollande said. “He is a man who always wants to demonstrate a kind of implacable determination, but also in the form of seduction, almost gentleness. An agreeable tone alternates with brutal outbursts, which are thereby made more effective.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

The more assured he grew in his power, the more Mr. Putin appears to have reverted to the hostility toward the United States in which he was formed. The NATO bombing of Belgrade in 1999 during the Kosovo War, and the United States invasion of Iraq in 2003, had already given him a healthy distrust of American invocations of the United Nations Charter and international law. Convinced of the exceptionalism of Russia, its inevitable fate to be a great power, he could not abide American exceptionalism, the perception of America throwing its power around in the name of some unique destiny, an inherent mission to spread freedom in a world where the United States was the sole hegemon.

These grudges came to a head in Mr. Putin’s ferocious speech in 2007 to the Munich Security Conference. “One state and, of course, first and foremost the United States, has overstepped its national borders in every way,” he declared to a shocked audience. A “unipolar world” had been imposed after the Cold War with “one center of authority, one center of force, one center of decision-making.”

The result was a world “in which there is one master, one sovereign, and at the end of the day this is pernicious.” More than pernicious, it was “extremely dangerous,” resulting “in the fact that nobody feels safe.”

The Threat of NATO Expansion

After the Munich speech, Germany still had hopes for Mr. Putin. Ms. Merkel, raised in East Germany, a Russian speaker, had formed a relationship with him. Mr. Putin put his two children in Moscow’s German school after his return from Dresden. He liked to quote from German poems. “There was an affinity,” said Mr. Heusgen, her top diplomatic adviser. “An understanding.”

Working with Mr. Putin could not mean dictating to him, however. “We deeply believed it would not be good to bring Georgia and Ukraine into NATO,” Mr. Heusgen said. “They would bring instability.” Article 10 of the NATO Treaty, as Mr. Heusgen noted, says any new member must be in a position to “contribute to the security of the North Atlantic area.” Just how the two contested countries would do that was unclear to Ms. Merkel.

The United States, however, with the Bush presidency in its last year, was in no mood to compromise. Mr. Bush wanted a “Membership Action Plan,” or MAP, for Ukraine and Georgia, a specific commitment to bringing the two countries into the alliance, to be announced at the April 2008 NATO summit in Bucharest. NATO expansion had ensured the security and freedom of 100 million Europeans liberated from the totalitarian Soviet imperium; it should not stop.

Mr. Burns, as ambassador, was opposed. In a then-classified message to Ms. Rice, he wrote: “Ukrainian entry into NATO is the brightest of all redlines for the Russian elite (not just Putin). In more than two and a half years of conversations with key Russian players, from knuckle-draggers in the dark recesses of the Kremlin to Putin’s sharpest liberal critics, I have yet to find anyone who views Ukraine in NATO as anything other than a direct challenge to Russian interests.”

Already, in February 2008, the United States and many of its allies had recognized the independence of Kosovo from Serbia, a unilateral declaration rejected as illegal by Russia and seen as an affront to a fellow Slav nation. Ms. Bermann, the former French ambassador to Moscow, recalled Sergey V. Lavrov, the Russian foreign minister, warning her at the time: “Be careful, it’s a precedent, it will be used against you.”

France joined Germany in Bucharest in opposing the MAP for Georgia and Ukraine. “Germany wanted nothing,” Ms. Rice recalled. “It said you could not take in a country with a frozen conflict like Georgia” — an allusion to the tense standoff between Georgia and the breakaway, Russian-backed, self-declared republics of South Ossetia and Abkhazia.

To which Mr. Sikorski, the Polish foreign minister, retorted: “You were a frozen conflict for 45 years!”

The compromise was messy. The NATO leaders’ declaration said that Ukraine and Georgia “will become members of NATO.” But it stopped short of endorsing an action plan that would make such membership possible. Ukraine and Georgia were left with an empty promise, consigned to drift indefinitely in a strategic no man’s land, while Russia was at once angered and offered a glimpse of a division it could later exploit.

“Today we look at the statement and think it was the worst of all worlds,” said Thomas Bagger, the departing senior diplomatic adviser to the German president.

Mr. Putin came to Bucharest and delivered what Ms. Rice described as an “emotional speech,” suggesting Ukraine was a made-up country, noting the presence of 17 million Russians there, and calling Kyiv the mother of all Russian cities — a claim that would develop into an obsession.

To Mr. Sikorski, Mr. Putin’s speech was not surprising. He had received a letter that year from Vladimir V. Zhirinovsky, a fierce Russian nationalist who was then the deputy speaker of the Duma, suggesting that Poland and Russia simply partition Ukraine. “I did not respond,” Mr. Sikorski said. “We are not in the business of changing borders.”

Still, for all the differences, Mr. Putin had not yet hardened into outright hostility. President Bush and Ms. Rice proceeded to Mr. Putin’s favored resort of Sochi on the Black Sea Coast.

Mr. Putin showed off the sites planned for the 2014 Winter Olympics. He introduced them to Dmitri A. Medvedev, his longtime associate who would become president in May, as part of a choreographed maneuver to respect Russian’s constitutional term limits but allow Mr. Putin to return to the Kremlin in 2012 after a spell as prime minister.

There were Cossack dancers. Some Americans danced and the mood there was very good.

Three months later, a five-day war erupted in Georgia. Russia called it a “peace enforcement” operation. Having provoked an impetuous Georgian attack on its proxy forces in South Ossetia, Russia invaded Georgia. Its strategic goal was to neutralize any ambitions for Georgian NATO membership; this was largely achieved. Moscow recognized the independence of Abkhazia and South Ossetia, integrating them into Russia.

Mr. Putin, in his deliberate manner, had drawn a first line in the sand, with no meaningful Western response.

Us Versus Them

On May 7, 2012, as a 30-gun salute echoed over Moscow and riot police officers in camouflage rounded up protesters, Mr. Putin returned to the Russian presidency. Bristling and increasingly convinced of Western perfidy and decadence, he was in many respects a changed man.

The outbreak of large street protests five months earlier, with marchers bearing signs that said “Putin is a thief,” had cemented his conviction that the United States was determined to bring a color revolution to Russia. The demonstrations erupted after parliamentary elections in December 2011 that were widely viewed as fraudulent by domestic and international observers. The unrest was eventually crushed.

Mr. Putin accused then-Secretary of State Hillary Clinton of being the primary instigator. “She set the tone for some actors in our country and gave them a signal,” he said. Ms. Clinton retorted that, in line with America’s values, “we expressed concerns that we thought were well founded about the conduct of the elections.”

So much for the Obama administration’s attempts at a “reset” in relations with Russia over the four years that the milder Mr. Medvedev, who was always beholden to Mr. Putin, spent in office.

Still, the idea that Mr. Putin posed any serious threat to American interests was largely dismissed in a Washington focused on defeating Al Qaeda. After Gov. Mitt Romney said that the biggest geopolitical threat facing the United States was Russia, he was mocked by President Obama.

“The Cold War’s been over for 20 years,” Mr. Obama said by way of contemptuous instruction during a 2012 presidential debate.

Russia, under American pressure, had abstained in a 2011 United Nations Security Council vote for military intervention in Libya, which authorized “all necessary measures” to protect civilians. When this mission, in Mr. Putin’s perception, morphed into the pursuit of the overthrow of Col. Muammar el-Qaddafi, who was killed by Libyan forces, the Russian president was furious. This was yet further confirmation of America’s international lawlessness.

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s speech. During a speech in Warsaw, President Biden said that Russian President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” but U.S. officials scrambled to walk back the unscripted remark. In Europe, Mr. Biden’s comments were met with a mix of rejection and admiration.

Something else was at work. “He was haunted by the brutal takeout of Qaddafi,” said Mark Medish, who was senior director for Russian, Ukrainian and Eurasian affairs at the National Security Council during the Clinton presidency. “I was told that he replayed the videos again and again.” The elimination of a dictator felt personal.

Michel Duclos, a former French ambassador to Syria and now a special adviser to the Institut Montaigne think tank in Paris, places Mr. Putin’s definitive “choice of repolarization” in 2012. China had risen, offering new strategic options. “He had become convinced that the West was in decline after the 2008 financial crisis,” Mr. Duclos said. “The way forward now was confrontation.”

In this clash, Mr. Putin had armed himself with cultural and religious reinforcements. He cast himself as the macho embodiment of conservative Orthodox Christian values against the West’s irreligious embrace of same-sex marriage, radical feminism, homosexuality, mass immigration and other manifestations of “decadence.”

The United States and its allies, in Mr. Putin’s telling, were intent on globalizing these subversive values under cover of democracy promotion and human rights. Saint Russia would stand against this baleful homogenization. Putinism, as it was now fleshed out, stood against a godless and insinuating West. Moscow had an ideology once more. It was one of conservative resistance, and it appealed to rightist leaders across Europe and beyond.

It was also, it seems, a reflection of something more. When, in the Oliver Stone documentary, Mr. Putin is asked if he ever has “bad days,” his response is: “I am not a woman, so I don’t have bad days.” Pressed a little by the generally deferential Mr. Stone, the Russian president opines, “That’s just the nature of things.”

Later, Mr. Stone asks about gays and the military. “If you are taking a shower in a submarine with a man and you know he is gay, do you have a problem with that?” Mr. Putin replies: “Well, I prefer not to go to the shower with him. Why provoke him? But you know, I’m a judo master.”

This, apparently, was meant as a joke.

But Mr. Putin was not joking about his conservative challenge to Western culture. It allowed him to develop his own support in Europe among hard-right parties like the French National Rally, formerly the National Front, that received a loan from a Russian bank. Autocratic nationalism revived its appeal, challenging the democratic liberalism that the Russian leader would pronounce “obsolete” in 2019.

A number of fascist or nationalist writers and historians with mystical ideas of Russian destiny and fate, prominent among them Ivan Ilyin, increasingly influenced Mr. Putin’s thinking. Ilyin saw the Russian soldier as “the will, the force and the honor of the Russian state” and wrote, “My prayer is like a sword. And my sword is like a prayer.” Mr. Putin took to citing him frequently.

“By the time Putin returns to the Kremlin he has an ideology, a spiritual cover for his kleptocracy,” said Mr. Snyder, the historian. “Russia now extends however far its leader decides. It’s all about eternal Russia, a mash-up of the last 1,000 years. Ukraine is ours, always ours, because God says so, and never mind the facts.”

When Mr. Putin traveled to Kyiv in July 2013, on a visit to mark the 1,025th anniversary of the conversion to Christianity of Prince Vladimir of the Kyivan Rus, he vowed to protect “our common Fatherland, Great Rus.” Later he would have a statue of Vladimir erected in front of the Kremlin.

For Ukraine, however, such Russian “protection” had become little more than a thinly veiled threat, whatever the extensive cultural, linguistic and family ties between the two countries.

“Poland has been invaded many times by Russia,” Mr. Sikorski, the former Polish foreign minister, said. “But remember, Russia never invades. It just comes to the assistance of endangered Russian-speaking minorities.”

A Leader Emboldened

The 22-year arc of Mr. Putin’s exercise of power is in many ways a study of growing audacity. Intent at first at restoring order in Russia and gaining international respect — especially in the West — he became convinced that a Russia rich in oil revenue and new high-tech weaponry could strut the world, deploy military force and meet scant resistance.

“Power, for the Russians, is arms. It is not the economy,” said Ms. Bermann, the former French ambassador, who closely followed Mr. Putin’s steady militarization of Russian society during her time in Moscow. She was particularly struck by the grandiose video display of advanced nuclear and hypersonic weaponry presided over by the president in a March 2018 address to the nation.

“Nobody listened to us,” Mr. Putin proclaimed. “Listen to us now.” He also said, “Efforts to contain Russia have failed.”

If Mr. Putin was, as he now seemed to believe, the personification of Russia’s mystical great-power destiny, all constraints were off. “When I first met him you had to lean in a little to understand what he was saying,” said Ms. Rice, the former secretary of state. “I’ve seen Putin go from a little shy, to pretty shy, to arrogant, and now megalomaniacal.”

An important moment in this development appears to have come with Mr. Obama’s last-minute decision in 2013 not to bomb Syria after Bashar al-Assad, the Syrian president, crossed an American “red line” against using chemical weapons. Mr. Obama took the case for war to a reluctant Congress instead, and under the lingering American threat and pressure from Moscow, Mr. al-Assad agreed to the destruction of the weapons.

The hesitation appears to have left an impression on Mr. Putin. “It was decisive, I think,” said Mr. Hollande, the former French president, who had readied warplanes to take part in the planned military strike. “Decisive for American credibility, and that had consequences. After that, I believe, Mr. Putin considered Mr. Obama weak.”

Certainly, Mr. Putin rapidly ramped up his efforts to expand Russian power.

Ukraine, by ousting its Moscow-backed leader in a bloody popular uprising in February 2014, and so de facto rejecting Mr. Putin’s multibillion-dollar blandishments to join his Eurasian Union rather than pursue an association agreement with the European Union, committed the unpardonable. This, for Mr. Putin, was the devouring specter of color revolution made real. It was, he insisted, an American-backed “coup.”

Mr. Putin’s annexation of Crimea and orchestration of the military conflict in eastern Ukraine that created two Russian-backed breakaway regions followed.

Two decades earlier, in 1994, Russia had signed an agreement known as the Budapest Memorandum, under which Ukraine gave up its vast nuclear arsenal in exchange for a promise of respect for its sovereignty and existing borders. But Mr. Putin had no interest in that commitment.

Mr. Heusgen said a breaking point for Ms. Merkel came when she asked Mr. Putin about the “little green men” — masked Russian soldiers — who appeared in Crimea before the Russian annexation in March 2014. “I have nothing to do with them,” Mr. Putin responded, unconvincingly.

“He lied to her — lies, lies, lies,” Mr. Heusgen said. “From then on, she was much more skeptical about Mr. Putin.” She would tell Mr. Obama that the Russian leader was “living in another world.”

Later, when Mr. Putin ordered Russian forces into Syria and, in 2016, embarked on the ferocious bombardment of Aleppo, Ms. Merkel told him the bombing had to stop. But the Russian leader would have none of it.

“He said there were some Chechen fighters and terrorists there, and he did not want them back, and he would bomb the whole of Aleppo to get rid of them,” Mr. Heusgen said. “It was of an absolute brutality. I mean, how brutal can you get?”

Lies and brutality: The core methods of late Putin were clear enough. For anyone who was listening, Mr. Lavrov, the foreign minister, had made that evident at the 2015 Munich Security Conference.

In a speech as violent as Mr. Putin’s in 2007, Mr. Lavrov accused Ukrainians of engaging in an orgy of “nationalistic violence” characterized by ethnic purges directed against Jews and Russians. The annexation of Crimea occurred because a popular uprising demanded “the right of self-determination” under the United Nations Charter, he claimed.

The United States, in Mr. Lavrov’s account, was driven by an insatiable desire for global dominance. Europe, once the Cold War ended, should have built “the common European house” — a “free economic zone” from Lisbon to Vladivostok — rather than expand NATO eastward.

But not many people were listening. The United States and most of Europe — less so the states closest to Russia — glided on in the seldom-questioned belief that the Russian threat, while growing, was contained; that Mr. Putin was a rational man whose use of force involved serious cost-benefit analysis; and that European peace was assured. The oligarchs continued to make “Londongrad” their home; Britain’s Conservative Party was glad to take money from them. Prominent figures in Germany, France and Austria were happy to accept well-paid Russian sinecures. They included Gerhard Schröder, the former German chancellor, and François Fillon, the former French prime minister. Russian oil and gas poured into Europe.

Prominent intellectuals, including Hélène Carrère d’Encausse, the perpetual secretary of the Académie Française and a specialist in Russian history, defended Mr. Putin strongly, even in the run-up to the war in Ukraine. “The United States applied itself to humiliating Russia,” she told a French TV interviewer, suggesting the simultaneous dissolution of NATO and the Warsaw Pact would have better served the world.

As for former President Donald J. Trump, he never had a critical word for Mr. Putin, preferring to believe him rather than his own intelligence services on the issue of Russian meddling in the 2016 election.

“With hindsight, we should have started long ago what we now need to do in a rush,” Mr. Bagger, the senior German diplomat, said. “Strengthen our military and diversify energy supplies. Instead we went along and expanded resource flows from Russia. And we dragged along a hollowed-out army.”

He added: “We did not realize that Putin had spun himself into a historical mythology and was thinking in categories of a 1,000-year empire. You cannot deter someone like that with sanctions.”

The War in Ukraine

The unthinkable can happen. Russia’s war of choice in Ukraine is proof of that. Watching it unfold, Ms. Bermann told me she had been reminded of lines from “The Human Stain” by Philip Roth: “The danger with hatred is, once you start in on it, you get a hundred times more than you bargained for. Once you start, you can’t stop.”

In the isolation of Covid-19, apparently redoubled by the germaphobia that has led the Russian leader to impose what Mr. Bagger called “extraordinary arrangements” for anyone meeting him, all Mr. Putin’s obsessions about the 25 million Russians lost to their motherland at the breakup of the Soviet Union seem to have coagulated.

“Something happened,” said Ms. Bermann, who was greeted by a smiling Mr. Putin when she presented her credentials as ambassador in 2017. “He speaks with a new rage and fury, a kind of folly.”

Ms. Rice was similarly struck. “Something is definitely different,” she said. “He’s not in control of his emotions. Something is wrong.”

After President Emmanuel Macron of France met with Putin at opposite ends of a 20-foot table last month, he told journalists on his plane that he found him more stiff, isolated and ideologically unyielding than at their previous meeting in 2019. Mr. Macron’s aides described Mr. Putin as physically changed, his face puffy. “Paranoid” was the word chosen by the French president’s top diplomatic adviser to describe a speech by Mr. Putin just before the war.

That Ukraine got to Mr. Putin in some deeply disturbing way is evident in the 5,000-word tract on “The Historical Unity of Russians and Ukrainians” that he penned in his isolation last summer and had distributed to members of the armed forces. Marshaling arguments ranging back to the ninth century, he said that “Russia was robbed, indeed.” Ukraine was now home to “radicals and neo-Nazis” intent on effacing any trace of Russia.

“We will never allow our historical territories and people close to us living there to be used against Russia,” he wrote. “And to those who will undertake such an attempt, I would like to say that this way they will destroy their own country.”

His intent, in hindsight, was clear enough, many months before the invasion. It appeared so to Mr. Eltchaninoff, the French author. “The religion of war had installed itself,” he said. “Putin had replaced the real with a myth.”

But why now? The West, Mr. Putin had long since concluded, was weak, divided, decadent, given over to private consumption and promiscuity. Germany had a new leader, and France an imminent election. A partnership with China had been cemented. Poor intelligence persuaded him Russian troops would be greeted as liberators in wide swaths of eastern Ukraine, at least. Covid-19, Mr. Bagger said, “had given him a sense of urgency, that time was running out.”

Mr. Hollande, the former president, had a simpler explanation: “Putin was drunk on his success. In recent years, he has won enormously.” In Crimea, in Syria, in Belarus, in Africa, in Kazakhstan. “Putin tells himself, ‘I am advancing everywhere. Where am I in retreat? Nowhere!’”

That is no longer the case. In a single stroke, Mr. Putin has galvanized NATO, ended Swiss neutrality and German postwar pacifism, united an often fragmented European Union, hobbled the Russian economy for years to come, provoked a massive exodus of educated Russians and reinforced the very thing he denied had ever existed, in a way that will prove indelible: Ukrainian nationhood. He has been outmaneuvered by the agile and courageous Ukrainian president, Volodymyr Zelensky, a man he mocked.

“He has undone on a coin-flip the achievements of his presidency,” said Mr. Gabuev, the Carnegie Moscow senior fellow now in Istanbul. For Mr. Hollande, “Mr. Putin has committed the irremediable.”

President Biden has called Mr. Putin a “brute,” a “war criminal” and a “killer.” “For God’s sake, this man cannot remain in power,” he said in Poland on Saturday. Yet the Russian leader retains deep reserves of support in Russia, and tight control over his security services.

That power corrupts is well known. An immense distance seems to separate the man who won over the Bundestag in 2001 with a conciliatory speech and the ranting leader berating the “national traitors” seduced by the West who “can’t do without foie gras, oysters or the so-called gender freedoms,” as he put it in his scum-and-traitors speech this month. If nuclear war remains a remote possibility, it is far less remote than a month ago — a subject of regular dinner-table conversations across Europe as Mr. Putin pursues the “de-Nazification” of a country whose leader is Jewish.

It is as if, after a flirtation with a new idea — a Russia integrated with the West — Mr. Putin, who will be 70 this year, reverted to something deeper in his psyche: the world of his childhood after The Great Patriotic War had been won, with Russia in his head again liberating Ukrainians from Nazism, and Stalin restored to heroic stature.

With his assault on independent media completed, his insistence that the invasion is not a “war,” and his liquidation of Memorial International, the leading human rights organization chronicling Stalin-era persecution, Mr. Putin has circled back to his roots in a totalitarian country.

Mr. Röttgen, who stood to applaud Mr. Putin 21 years ago, told me: “I think at this point he either wins or he’s done. Done politically, or done physically.”

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Valeurs Actuelles

[Goldnadel] Les douze mensonges du GIEC sur le climat

Je supplie mon lecteur, à qui on ne la fait pas, de lire l’ouvrage capital intitulé Les douze mensonges du GIEC de Christian Gerondeau (publié aux excellentes éditions de L’Artilleur). Il s’agit de la suite de son édifiante Religion écologiste dont j’avais fait la recension dans ces mêmes colonnes.

Que cette religion existe, je n’en doute plus depuis que j’ai rencontré l’une de ces prêtresses les plus fanatiques en la personne de Brune Poirson, à l’époque préposée ministérielle à l’environnement. Celle-ci a depuis abandonné la politique, ce qui n’est un drame ni pour elle ni pour nous. La scène se déroule sur LCI lors de l’émission animée avec subtilité par Audrey Crespo. Le temps est caniculaire. Nous sommes en juillet et non en janvier, mais la ministre, au rebours de nombreux scientifiques, veut y voir absolument un lien avec le réchauffement climatique. Voyant la dame déjà échauffée, je pèse chaque mot, qui pour être pondéré, est l’expression très exacte de ma pensée. « Madame, lui dis-je avec urbanité, je ne doute pas du réchauffement climatique. Je ne doute pas de la part humaine dans ce phénomène qui a commencé depuis longtemps et qui n’est pas le premier. Mais je ne sais la quantifier, et je doute que vous le sachiez. »

À cette tirade pourtant précautionneuse, la dame avait vu le diable, pour un peu, elle se serait signer. Comment osez-vous ? À la manière d’une Gretha Thunberg en plus vociférant encore. Comme je lui répliquais avec la causticité qu’on me sait, la dame tourna les talons. À peine arrivée à son ministère, la ministre publia un communiqué enragé dans lequel elle indiquait que les propos de Me Goldnadel étaient « criminels »… Pas moins. J’en profitais donc pour répliquer que preuve était faite que l’écologie politique, à la défaveur du réchauffement climatique, était devenu une religion révélée indiscutable dans ses dogmes et que toute personne qui oserait en questionner un seul, verrait ses propos criminalisés et lui-même traité en hérétique promis au bûcher des flammes du réchauffement climatique. Je ne suis pas sûr que la polémique qui a suivi ait grandement rajouté au prestige de la fulminante prêtresse.

Celle-ci n’a pas hésité à participer à une émission organisée par un membre de l’extrême gauche médiatique avec Assa Traoré, réputée pour son goût de la vérité et sa modération.

C’est donc dans ce cadre d’intolérance religieuse que je souhaite vous présenter le dernier opus de Christian Gerondeau. Premier délégué ministériel à la sécurité routière. Ingénieur polytechnicien qui travaille sur les questions environnementales depuis plus d’une décennie. Ainsi donc : Les douze mensonges du GIEC. Mais commençons par le treizième qui n’est pas répertorié : les “scientifiques du GIEC” n’en sont pas, mais seulement des représentants très politiques de chaque État auprès de l’ONU. Aréopage international dont on connaît la pertinence, l’objectivité, la compétence et l’efficacité. Qu’il s’agisse de l’OMS, du Conseil des droits de l’homme ou, tout simplement pour nous apporter la paix.

Lorsque Christian Gerondeau, à l’occasion d’une récente émission sur CNews invité par Ivan Rioufol, dénonça une série de contre-vérités sur le climat émises par le GIEC, la réaction des grands prêtres ne se fit pas attendre. La française Valérie Masson-Delmotte, vice-présidente du premier groupe de travail de l’organisme, dénonça immédiatement au CSA ce qu’elle considérait être « un ensemble spectaculaire de fausses informations à une heure de grande écoute » et c’est cette réaction outragée qui conduisit notre polytechnicien bien connu à préciser sa pensée documentée autant qu’argumentée dans son nouveau livre. Avant que de l’évoquer, un mot sur sa délatrice Masson-Delmotte. Celle-ci n’a pas hésité à participer à une émission organisée par un membre de l’extrême gauche médiatique avec Assa Traoré, réputée pour son goût de la vérité et sa modération. Les deux femmes se sont accordées à dire que « les questions de justice et le changement climatique étaient liés ». Ah bon ? Tout cela pour situer les tropismes idéologiques et la rigueur scientifique de la dame du GIEC.

On est bien loin de 16 °C ! Ou est alors l’Apocalypse ? Mais que ne dirait-on pour faire peur aux gens ?

Quant aux 12 mensonges dénoncés avec rigueur par l’auteur, je n’en retiendrai que deux : le GIEC affirme tout d’abord « que beaucoup de changements climatiques récemment observés sont sans précédents au cours des milliers sinon des centaines de milliers d’années écoulées ». Ce qui est contraire à toute réalité. Pour ne citer qu’un exemple, le grand glaciologue, Jean Jouzel, a relevé que les glaces du Groenland « ont été à l’origine de la découverte de 25 variations climatiques extrêmement rapides et importantes durant la dernière période glaciaire et lors de la déglaciation qui l’a suivie il y a 12 000 ans, avec des réchauffements pouvant atteindre 16 °C au centre du Groenland, survenus en quelques décennies et suivis de refroidissements plus lents ».

Or le GIEC lui-même reconnaît que le réchauffement de la planète « n’a pas excédé 1,1 °C depuis 1850-1900 », c’est à dire en plus d’un siècle. On est bien loin de 16 °C ! Ou est alors l’Apocalypse ? Mais que ne dirait-on pour faire peur aux gens ?

Le second des douze mensonges mis en morceaux par Gerondeau est tout aussi grossier. Depuis un rapport de 2011, le GIEC ne cesse de répéter que l’humanité pourra se passer des énergies fossiles dès 2050, les énergies renouvelables étant aptes à répondre alors à près de « 80 % des besoins de l’humanité ». Or il suffit d’additionner les prévisions pour 2040 des quelque 200 pays que compte le globe pour s’apercevoir que, loin de diminuer, le recours aux énergies fossiles va inexorablement s’accroître pour répondre aux besoins incompressibles des pays pauvres. Affirmer, comme ne cesse de le répéter le GIEC que les éoliennes ou le solaire, intermittents de surcroît, pourraient les remplacer en 2050 tient du canular. Il est difficile de ne pas suivre notre auteur sur ce point comme sur les autres, tels que l’imaginaire montée des eaux ou la tout aussi fantasmatique multiplication des tornades, tempêtes ou inondations qui ont en réalité toujours existé.

La question est maintenant de savoir qu’elle va être la réaction du GIEC face à de telles accusations circonstanciées. Valérie Masson-Delmotte traînera-t-elle l’hérétique devant les tribunaux de la République, faute de justice ecclésiastique ? Nous l’attendons de pied ferme. Valérie, chiche ?

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

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‘Jamás pensé que volvería a ser una refugiada’: sobrevivientes ucranianos de la Segunda Guerra Mundial vuelven a vivir un conflicto bélico

Casi 80 años después de que Ucrania saliera de una devastadora guerra mundial en la que murieron más de cinco millones de personas, la invasión rusa reaviva los recuerdos que al país le ha costado superar.

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Por Emma Bubola

Borys Zabarko tenía 6 años cuando los nazis invadieron lo que hoy se conoce como Ucrania en 1941 y su ciudad natal, Sharhorod, se convirtió en un gueto judío. Las mujeres, los niños y los ancianos dormían en habitaciones abarrotadas, sin baños ni agua, dijo. Mientras la epidemia de fiebre tifoidea causaba estragos, el suelo estaba demasiado frío como para cavar tumbas y los cuerpos se apilaban sobre la tierra. El padre y el tío de Zabarko, que lucharon con el ejército soviético, murieron en combate.

Después de la liberación, Zabarko dijo que se convenció de que nunca volvería a ocurrir algo así.

A sus 86 años, hace poco pasó toda una noche de pie en la gélida estación de tren de Leópolis, en el oeste de Ucrania, en un andén abarrotado mientras intentaba subir a un vagón para escapar de otra guerra.

“Es una repetición aterradora”, dijo por teléfono desde Núremberg, Alemania, donde huyó con su nieta de 17 años, Ilona, antes de establecerse en Stuttgart. “De nuevo, tenemos esta guerra asesina”.

En las últimas semanas, la mayoría de los ucranianos vieron conmocionados cómo su país era golpeado por la violencia y la destrucción a una escala que nunca habían visto antes, con niños muertos, fosas comunes y bombardeos de casas y hospitales.

Para algunos ucranianos de edad avanzada, la invasión rusa ha revivido los dolorosos recuerdos de la Segunda Guerra Mundial, en la que murieron más de cinco millones de personas en Ucrania, aunque el número de víctimas y la escala del conflicto actual sean incomparables.

Los ecos de la guerra mundial se han hecho omnipresentes desde que Rusia invadió Ucrania.

Dumskaya.net, un portal informativo de Odesa, Ucrania, terminaba los artículos con una frase adaptada de una que utilizaban los periódicos locales durante la Segunda Guerra Mundial. En vez de “muerte a los ocupantes alemanes”, ahora dice “muerte a los ocupantes rusos”. Un erizo antitanque que se utilizó en 1941 fue sacado de un museo y desplegado en una calle de Kiev.

El presidente de Ucrania, Volodímir Zelenski, nieto de un veterano del ejército rojo, ha retomado el lenguaje de aquel conflicto y dice que se está desarrollando una “guerra patriótica”, una referencia a la Gran Guerra Patriótica de la Unión Soviética contra la Alemania nazi.

Para los ucranianos, “la Segunda Guerra Mundial es la referencia emocional más importante”, dijo Markian Dobczansky, historiador del Instituto de Investigación Ucraniana de la Universidad de Harvard. Aunque el Estado ucraniano evoca esos recuerdos, el pueblo ucraniano también “establece esa conexión por su cuenta”, dijo.

Alexandra Deineka, de 83 años, tenía 3 años cuando perdió varios dedos tras el impacto de una bomba en su casa de Járkov. Este mes, esa casa, en la que todavía vive, volvió a ser bombardeada y parte del tejado quedó destruido. “La misma historia, como hace muchos años”, dijo su nieto, Dmytro Deineka: “Lo mismo, lo mismo”.

Cuando Zabarko oyó las sirenas de ataque aéreo en una mañana reciente, corrió hacia un garaje subterráneo. Allí encontró a gente que había pasado la noche ahí, escondiéndose de los misiles y las bombas que caían sobre la ciudad, incluyendo madres con niños en carriolas que tenían miedo de salir. Su mente viajó de inmediato a 1941.

“Los sentimientos son los mismos”, dijo. “Es la muerte la que vuela sobre ti”, agregó.

Después de pasar días refugiados en su apartamento, su nieta sufría una ansiedad insoportable, dijo, y su hija le rogó que la sacara de Ucrania. Ambos enfermaron de COVID-19 después de viajar en tren en vagones atestados.

“Creíamos que nosotros, nuestros hijos y nuestros nietos vivirían una vida en paz”, dijo, “y ahora hay otra guerra con gente que muere, otro derramamiento de sangre”.

Después de que Alemania invadiera lo que hoy es Ucrania, cedió la región de Transnistria a su aliado de Rumanía, que deportó a miles de judíos a Sharhorod, confinándolos allí.

Después de la guerra, Zabarko se hizo historiador, escribió libros sobre el Holocausto y dirigió una asociación de sobrevivientes. Ahora siente como si el trabajo de su vida no hubiera valido la pena.

“Esta es mi tragedia personal”, dijo. “Si hubiéramos aprendido esas lecciones, no tendríamos guerra en Ucrania; no tendríamos ninguna guerra”.

Y añadió: “Para muchos es la primera vez, pero nosotros sabemos hacia dónde nos lleva la guerra; la hemos vivido”.

Cerca de 1,5 millones de judíos fueron asesinados en el Holocausto de Ucrania. En Babyn Yar, en Kiev, murieron casi 34.000 personas en solo dos días, en uno de los peores asesinatos masivos de judíos durante el Holocausto.

Entre esas víctimas estaban la tía y la abuela de Svetlana Petrovskaya, quien había huido de Kiev con su madre tras la invasión nazi.

El 1 de marzo, el Centro Conmemorativo del Holocausto de Babyn Yar, en Kiev, dijo que las fuerzas rusas habían atacado el lugar.

“Ahora las bombas de Putin están bombardeando Babyn Yar”, dijo Petrovskaya, de 87 años y profesora de Historia. “Una no puede entender esto”.

Después de que Petrovskaya y su madre huyeron en un tren de ganado, su padre se convirtió en prisionero de guerra. Cuando la familia regresó a Kiev en 1944, Petrovskaya y otros niños recogieron ladrillos después de ir a la escuela y ayudaron a reconstruir la ciudad.

Ahora, 82 años después, Petrovskaya abandonaba Kiev en un autobús con personas mayores y niños, para acabar en Budapest, tras recoger sus joyas, algunos libros de poemas, las pipas de su difunto marido y las cartas que había recibido de sus antiguos alumnos.

“Soy una persona fuerte y no lloré cuando murió mi marido, pero rompí a llorar cuando salí de Kiev”, dijo. “Fue muy parecido a 1941”.

Tras pasar horas en los refugios antibombas mientras los proyectiles caían cerca de su casa, Petrovskaya superó su reticencia inicial y aceptó abandonar Kiev a principios de marzo.

“Nunca jamás pensé que volvería a ser una refugiada”, dijo, “quiero ser enterrada junto a mi marido”.

En los años cuarenta, los colaboradores locales ayudaron a los nazis a perpetrar el Holocausto, pero la mayoría de los ucranianos, más de tres millones, lucharon en el ejército Rojo contra los nazis.

Uno de los combatientes fue Ihor Yukhnovskyi, físico y ex viceprimer ministro de Ucrania. Yukhnovskyi creció bajo el dominio polaco en lo que hoy es Ucrania occidental y vivió bajo la ocupación alemana y soviética.

“El pueblo ucraniano hizo mucho durante la Segunda Guerra Mundial; Rusia tiene una gran deuda con Ucrania”, dijo Yukhnovskyi, de 96 años, en una conversación telefónica desde su casa en Leópolis. “Es muy triste que el presidente de Rusia no tenga una forma básica de respeto”.

En 1991, como miembro del Parlamento, defendió la independencia de Ucrania. Ahora su nieto ha sido reclutado para la guerra.

“Pensar que vamos a renunciar a eso es completamente absurdo”, dijo.

Ida Lesich y su madre formaron parte de los más de dos millones de personas que los nazis enviaron a campos de trabajo en Alemania. En 1943, su madre murió en el campo tras varios meses de romper piedras, y Lesich creció en un orfanato de Kiev.

En una llamada telefónica desde Kiev, ciudad que se niega a abandonar, Lesich, de 85 años, dijo que durante toda su vida había logrado evitar los recuerdos que tenía de la guerra. Pero cuando las bombas empezaron a caer sobre Ucrania, volvieron a aparecer.

“Putin no trata a la gente como personas”, dijo. “Está matando a los inocentes”.

Cuando tenía 22 años, el esposo de Maria Stasenko fue reclutado por el ejército soviético. Ella y su hijo de 4 años se quedaron en Dnipro, incluso cuando su casa fue ocupada por soldados alemanes. Ahora es su nieto el que se prepara para luchar.

“Estoy viviendo mi tercera guerra”, dijo Stasenko, de 102 años, quien nació justo después del final de la Primera Guerra Mundial, en una llamada telefónica desde su casa en las afueras de Dnipro. “Nunca pensé que habría otra”.

Durante la Segunda Guerra Mundial, Stasenko trabajó como voluntaria en su ciudad, ayudando a reparar las vías del tren destruidas. Ahora, como muchos de los que sobrevivieron a la guerra, es demasiado vieja para escapar y no puede buscar refugio, por lo que está atrapada con sus recuerdos y temores. “No estoy segura de que vaya a sobrevivir esta vez”.

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France24 - World

Biden's unscripted remark that Putin 'cannot remain in power' catches advisors off guard

Issued on: 27/03/2022 - 19:47

NEWS WIRES

President Joe Biden's apparent call for Vladimir Putin's exit reverberated instantly around the world, sparking an administration rush to course-correct -- and risks scrambling US efforts to rally a united front on the Ukraine conflict.

Biden's comment that the Russian president "cannot remain in power" -- delivered in Warsaw at the close of three days of marathon diplomacy -- was termed "a horrendous gaffe" by one Republican senator.

A senior US analyst said it could have the effect of lengthening the war.

And even France's president warned such language could "escalate" a conflict the United States and its NATO allies have sought at all costs to contain, and undercut Western efforts to help suffering Ukrainians.

The remark came as Biden wound up a forceful speech on Saturday capping what had been a widely-praised European visit, aimed at presenting a determined front against Russia's invasion.

His ad-libbed words -- "For God's sake, this man cannot remain power" -- caught even US advisors off guard, representing a stark departure from oft-stated American policy.

The White House sprung immediately into action, clarifying within minutes that Biden was not advocating "regime change" in Russia.

But the comments by Biden -- who hours earlier called Putin a "butcher" -- drew predictable fury from Moscow, raised eyebrows in allied countries, and sent the president's advisors into high gear to mollify the criticism.

No 'regime change'

US Secretary of State Antony Blinken, in Jerusalem, joined in forcefully denying Biden was calling for Putin's ouster.

Biden's point, Blinken said, was that "Putin cannot be empowered to wage war, or engage in aggression against Ukraine, or anyone else."

The choice of Russia's leader, Blinken said, is "up to the Russians."

The administration sent out the US ambassador to NATO, Julianne Smith, to underscore the same message -- stating across multiple TV networks that "the US does not have a policy of regime change towards Russia, full stop."

Biden's comments, Smith told CNN's "State of the Union," were "a principled human reaction to the stories that he had heard" during an emotional visit with Ukrainian refugees.

But President Emmanuel Macron of France, a close US ally who has spoken frequently with Putin since the invasion, warned the West not to "escalate in words or actions" -- or risk hampering vital humanitarian efforts, including hopes of evacuating the devastated city of Mariupol.

As noted by a senior Republican lawmaker, Senator Jim Risch, the remarks ran 180-degrees counter to the Biden administration's constant efforts until now to stop the conflict from escalating.

"There's not a whole lot more you can do to escalate than to call for regime change," he told CNN.

Reputation for gaffes

Biden has a decades-long reputation for unfortunate off-the-cuff remarks -- newspapers have previously listed his "top 10 gaffes of all time" -- and Risch, the ranking Republican on the Senate Foreign Relations Committee, said the president had again shot himself in the foot.

Biden delivered "a good speech," Risch told CNN, with "a horrendous gaffe right at the end of it."

"My gosh, I wish they would keep him on script."

Not everyone saw the remark, however undiplomatic, as carrying an unstated threat -- or in fact as a gaffe at all.

Oksana Markarova, Ukraine's ambassador to the United States, told NBC's "Meet the Press": "Anyone who's a war criminal, who attacks a neighboring country, who's doing all these atrocities... definitely cannot stay in power in a civilized world."

And Michael McFaul, a former US ambassador to Russia, said on Twitter that Biden's words needed to be read with nuance.

"Biden expressed what billions around the world and millions inside Russia also believe. He did not say that the US should remove him from power. There is a difference."

But multiple experts in the United States and abroad weighed in with criticism.

Richard Haass, an American diplomat who heads the Council on Foreign Relations, said Biden had "made a difficult situation more difficult and a dangerous situation more dangerous."

"Putin will see it as confirmation of what he's believed all along," Haass said on Twitter. "Bad lapse in discipline that runs risk of extending the scope and duration of the war."

Equally stern, Francois Heisbourg of the International Institute for Strategic Studies said American leaders would do better not to "shoot off their mouths."

(AFP)

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Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

As it happened

Zelensky says Ukrainian neutrality on the table ahead of fresh talks with Russia in Turkey

L'Humanité

Les milliards de l’évasion à portée de vote

Actu

Enjeu de campagne Quasi absente du débat présidentiel jusqu’ici, la lutte contre la fraude fiscale se réinvite dans le débat public, après les révélations sur le cabinet de conseil McKinsey. Au point mort depuis cinq ans, elle pourrait permettre à l’État d’encaisser plusieurs milliards d’euros.

Florent LE DU

Près de 80 milliards d’euros par an. L’équivalent du PIB de l’Uruguay. Plus que les dépenses publiques cumulées pour le versement des allocations-chômage et de tous les minima sociaux. Ce « pognon de dingue », c’est le coût annuel estimé de la fraude fiscale en France. En cinq ans, Emmanuel Macron n’aura rien fait pour réduire l’ampleur de ce scandale perpétuel qui mine le consentement à l’impôt. Désormais, le président de la République est même soupçonné d’avoir été rémunéré par son ancien employeur, la banque Rothschild, sur un compte opaque dans un paradis fiscal, comme l’envisage le journaliste Jean-Baptiste Rivoire (voir son entretien, page 4). Son nom est aussi associé au scandale des cabinets de conseil privés dont ses gouvernements ont été friands. Parmi eux McKinsey, qui n’a payé aucun impôt sur les sociétés en France depuis au moins dix ans grâce au transfert d’une partie de ses bénéfices à son siège, situé dans le paradis fiscal du Delaware (États-Unis). Une révélation de la commission d’enquête dédiée du Sénat, qui a saisi la justice, vendredi, pour faux témoignage du responsable français du cabinet, Karim Tadjeddine.

Malgré des scandales à répétition, rares sont les candidats qui se sont saisis du sujet dans la campagne. « Je souhaite un véritable débat sur l’évasion fiscale, ce  cancer pour notre économie », appelait de ses vœux le candidat communiste à la présidentielle Fabien Roussel, début octobre 2021, alors qu’un énième scandale venait d’éclater, celui des Pandora Papers avec leurs 11 300 milliards d’euros cachés dans les paradis fiscaux. Ce débat n’a pas vraiment eu lieu jusqu’à présent, malgré des interventions médiatiques, notamment du député PCF qui, depuis son élection en 2017, en a fait l’un de ses chevaux de bataille. Pourtant, la quasi-totalité des candidats l’ont inscrit à leur programme (à l’exception de Jean Lassalle et… d’Emmanuel Macron). À gauche, les propositions sont détaillées, en particulier les plus ambitieuses au PCF et à la France insoumise, et, dans une moindre mesure à Europe Écologie-les Verts. Tandis qu’à droite et à son extrême, les intentions se résument à quelques mots. « Je lutterai contre les fraudes fiscales et sociales », se contente ainsi d’affirmer Valérie Pécresse (LR), rapprochant deux domaines incomparables, sur le plan moral comme financier. Un même parallèle qui se retrouve chez Éric Zemmour et Marine Le Pen, sans mesures concrètes contre l’évasion fiscale.

baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux

« Ce qui peut expliquer que le sujet ne soit pas au centre du débat, ce sont aussi les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire, qui se sont félicités de quelques accords pourtant insuffisants et ont pu laisser entendre que le travail était fini, alors que tout reste à faire », déplore Quentin Parrinello, responsable de plaidoyer pour Oxfam France. Le bilan d’Emmanuel Macron en chiffres parle de lui-même : en 2021, 13,4 milliards d’euros ont été recouvrés, contre 18 milliards en 2017. La conséquence notamment d’une baisse des effectifs des contrôleurs fiscaux à la Direction générale des finances publiques. « On estime qu’on a perdu entre 3 500 et 4 000 agents depuis la fin des années 2000, sur un effectif à peine supérieur à 10 000  », a calculé Vincent Drezet, économiste à Attac. Pour y pallier, les candidats de gauche proposent tous de réarmer l’administration fiscale, avec notamment l’embauche de 3 900 contrôleurs pour Jean-Luc Mélenchon (auxquels s’ajoutent 10 000 postes dans la police et la justice fiscales), et même 15 000 pour Fabien Roussel.

« La philosophie du contrôle fiscal a aussi changé, en 2018, avec la loi Essoc, raconte Vincent Drezet.  Désormais, le contrôle ne doit pas être trop intrusif, l’idée est qu’il faut que les redressements soient acceptés par le contribuable. » Une complaisance avec les fraudeurs qui, la même année, se reflétait par la possibilité, pour ceux-ci, de contracter une convention judiciaire d’intérêt public (Cjip), donc de négocier leur peine, sans reconnaissance de culpabilité. « Ce qui crée une justice à deux vitesses, inacceptable », déplore Lison Rehbinder, chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire.

Dans cette loi anti-fraude de 2018, le ministre des Comptes publics de l’époque, Gérald Darmanin, promettait de créer un Observatoire national de la fraude fiscale, qui n’a jamais vu le jour. Fabien Roussel propose de l’installer « en y incluant des magistrats, des responsables associatifs, des lanceurs d’alerte, des journalistes, des parlementaires ». Dans ce même texte de loi, figurait en revanche l’une des rares avancées du quinquennat : l’assouplissement, pour les gros dossiers uniquement, du verrou de Bercy qui prévoyait que le ministère était le seul à décider de poursuivre ou non les fraudeurs. Les candidats de gauche à la présidentielle proposent désormais de le supprimer totalement.

En revanche, rappellent les ONG, rien n’a été fait pour agir concrètement sur les trois principaux piliers de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. À savoir : la transparence, l’établissement d’une véritable liste des paradis fiscaux et des sanctions massives contre les fraudeurs. La France a même bloqué des négociations, à Bruxelles, pour davantage de transparence des multinationales, en calquant sa position sur celle du Medef.

un registre centralisé des actifs des plus riches

L’enjeu, autour de cette opacité, est pourtant de taille. Il s’agit d’obtenir que les multinationales payent leurs impôts là où elles réalisent leur activité et non en fonction de leur domiciliation ou du lieu où elles déclarent leurs bénéfices. Soit les montages qui ont permis à McKinsey d’échapper à l’impôt sur les sociétés. Pour atteindre cet objectif, les candidats de gauche proposent des solutions différentes. Pour Fabien Roussel, c’est grâce au prélèvement à la source des bénéfices des multinationales. L’idée est de calculer les bénéfices avant qu’ils ne puissent être transférés ailleurs. Grâce à la TVA, il est possible de calculer le chiffre d’affaires d’une entreprise en France, donc son pourcentage vis-à-vis de son chiffre d’affaires global. Ce même pourcentage serait ensuite appliqué sur les bénéfices totaux pour calculer la vraie assiette fiscale. « Prenons l’exemple d’une multinationale active dans la vente en ligne et qui réalise 50 milliards de bénéfices au niveau mondial, détaillait Fabien Roussel dès 2019. Si 15 % de ce dernier se fait en France, alors 15 % de ses bénéfices mondiaux seront imposés en France, soit 7,5 milliards d’euros. »

D’autres modes de calcul sont possibles . « Il faudrait mettre en place un reporting public, pays par pays, des activités réelles de chaque entreprise multinationale, avec le chiffre d’affaires, le nombre d’employés… » détaille Quentin Parrinello, d’Oxfam. Une proposition reprise à son compte par Jean-Luc Mélenchon. En 2013, une telle publication d’informations avait été imposée aux banques, ce qui a permis de révéler notamment que la BNP Paribas faisait 175 millions d’euros de bénéfices aux îles Caïmans sans y avoir le moindre employé. En se basant sur ce reporting, les insoumis proposent d’appliquer ensuite ce qu’ils nomment « l’impôt universel » : « Pour toutes les entreprises actives sur le sol français, on regarde leurs activités à l’échelle mondiale et on applique un taux d’imposition à 25 %. On calcule la différence entre ce qu’elles ont payé effectivement à l’échelon international, et ce qu’elles auraient payé avec ce taux à 25 %. Sur ce montant, on récupère ensuite notre part française, en fonction de la part d’activité réelle », explique l’eurodéputée insoumise Manon Aubry, estimant à 28 milliards d’euros les montants ainsi récupérés.

En ce qui concerne les particuliers, la transparence est tout aussi nécessaire, notamment pour connaître les bénéficiaires effectifs de sociétés écrans et de trusts (véhicules d’investissements opaques) créés pour brouiller les pistes et échapper à l’impôt. La guerre en Ukraine et la difficulté de saisir les biens des oligarques russes ont d’ailleurs révélé cette opacité. L’ambition des ONG et de la gauche est donc de créer un registre centralisé des actifs des plus riches, parfois appelé « cadastre financier », afin d’exiger dans un second temps l’impôt dû. Ce qui nécessite d’obtenir les informations nécessaires auprès des paradis fiscaux ou en enquêtant pour retracer les flux financiers. Le système bancaire Swift, aussi mis en lumière par la guerre en Ukraine, peut être un outil utile dans ce sens. En plus d’être un moyen de bloquer les flux financiers vers les paradis fiscaux, comme cela a été fait vers la Russie, même si d’autres intermédiaires financiers sont possibles.

réduire le montant de la fraude fiscale

Ces paradis fiscaux ne sont, officiellement pour la France, qu’au nombre de 7 – 13 à l’échelle européenne. Ces listes ne comprennent pas les plus importants d’entre eux, en particulier ceux de l’Union européenne : le Luxembourg, Malte, l’Irlande ou les Pays-Bas. Tous les candidats de gauche à la présidentielle promettent ainsi d’établir une véritable liste. Ce qui pourrait permettre de les sanctionner, notamment en cas de non-transmission d’informations. Mais aussi de repérer et condamner beaucoup plus facilement les fraudeurs. « Dans le droit français, il existe, pour les pays sur la liste des paradis fiscaux, le renversement de la charge de la preuve : on considère qu’il y a fraude jusqu’à preuve du contraire. Si on fait une vraie liste, on va faire rentrer dans ce champ énormément de flux », précise ainsi Vincent Drezet, d’Attac. À cette liste, les communistes ajoutent la création d’un « organisme mondial de la finance, sous l’égide de l’ONU », précise le sénateur Éric Bocquet (lire notre entretien sur Humanite.fr).

L’ensemble de cet attirail législatif pourrait permettre de réduire considérablement le montant de la fraude fiscale, donc d’augmenter les recettes. Jusqu’à 80 milliards ? L’ambition paraît grande, mais le PCF comme la France insoumise prennent le pari. Ils veulent pour cela condamner aussi les intermédiaires, comme les avocats fiscalistes. Fabien Roussel ajoute une nouvelle arme de dissuasion : la peine de prison ferme pour les fraudeurs. Anne Hidalgo et Yannick Jadot se sont faits plus prudents, en tablant respectivement sur 6 et 10 milliards d’euros, « un objectif réaliste à court terme, même si le but est de tout récupérer », précise l’écologiste François Thomazeau. « L’important, c’est d’avoir enfin une volonté politique pour agir concrètement, espère Lison Rehbinder, de CCFD-Terre Solidaire.  Les recettes suivront. »

évasion fiscalePrésidentielle 2022
France24 - Monde

Toulouse l'espagnole

Publié le : 10/02/2022 - 12:01

Xavier CHEMISSEUR Xavier CHEMISSEUR

Direction Toulouse ! Toulouse l'espagnole devrait-on dire... Car cette cité du sud, connue surtout pour son club de rugby, ses immeubles roses, son climat ensoleillé et sa vie nocturne animée possède une forte histoire commune avec l'Espagne. Au XXe siècle, la ville a été le refuge des quelque cinq cent mille Espagnols fuyant la guerre civile et les forces victorieuses de Franco. Et c'est donc depuis Toulouse que ces exilés politiques ont préparé les fondements d'un retour à la démocratie dans l'Espagne post-franquiste. C'est dire si Toulouse à une place spéciale dans l'histoire de l'Espagne !

Reportage de Xavier Chemisseur et Luke Brown

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Présidence française de l'UE : quel avenir pour nos démocraties ?

À Strasbourg, Emmanuel Macron propose "un nouvel ordre de sécurité" en Europe face à la Russie

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Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : les avocats du barreau de Paris alertent les candidats au sujet de “l’urgence de réformer” la justice

« La justice ne vivra pas sans idées et sans moyens. » En lançant lundi 28 mars une campagne d’affichage qui s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle, les avocats du barreau de Paris tiennent à les avertir au sujet de « l’urgence de réformer » la justice, relate Le Parisien. Lesdites affichettes, pour le moins originales, représentent six des douze candidats, vêtus de costumes de l’Ancien Régime. On peut notamment voir Marine Le Pen surmontée d’une coiffe sertie de diamants, Yannick Jadot en jabot, ou encore, Jean-Luc Mélenchon en collerette. Avec cette initiative, le barreau de Paris espère les interpeller – à moins de deux semaines désormais du premier tour de l’élection – sur « l’urgence de réformes à mettre en œuvre afin de rétablir la confiance [des] concitoyens dans la justice ». 

« Non, la justice n’est pas un privilège » 

Les portraits viennent accompagnés d’un manifeste qui comprend dix propositions, afin de parvenir à cette réforme de la justice. Manifeste qui a déjà été remis aux candidats, poursuit le quotidien régional. Parmi les propositions, le barreau de Paris évoque notamment la nécessité, d’après lui, d’« établir un moratoire sur toute nouvelle réforme en matière de procédure civile », mais aussi d’« augmenter considérablement les moyens nécessaires au fonctionnement de la justice », ou encore de « renforcer la connaissance des dispositifs d’aide juridictionnelle pour les plus démunis »

« Malgré les cris d’alarme successifs de la part des professionnels du droit ces derniers mois, aucun candidat n’a fait de la justice une priorité dans son programme, regrettent par ailleurs les instigateurs de cette campagne, lancée sous l’impulsion de la bâtonnière Julie Couturier, dont les propos sont cités par le journal. Non, la justice n’est pas un privilège, et oui, la situation de la justice française est d’un autre temps. »  

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

Crash d'un Boeing en Chine : la deuxième boite noire de l’avion retrouvée

Publié le : 27/03/2022 - 11:36

FRANCE 24 Suivre

Le second enregistreur contenant les données du vol qui s'est écrasé en Chine a été récupéré dimanche, alors que les causes de la catastrophe qui a coûté la vie aux 123 passagers de l’appareil demeurent inconnues.  

Une découverte qui pourrait aider à lever le mystère sur la chute vertigineuse du vol de la China Eastern Airlines. Le second enregistreur contenant les données du Boeing 737-800 qui reliait les villes chinoises de Kunming (sud-ouest) et Canton (sud), a été récuperée, dimanche 27 mars. Cet enregistreur contient les données du vol comme la vitesse, l'altitude et le cap suivi. 

Lundi, l'avion s'était désintégré sur une colline boisée de Wuzhou (sud), dans la province du Guangxi. Les causes de la catastrophe, qui a tué la totalité des 123 passagers et des neuf membres d'équipage, ne sont pas encore connues. Toutes les personnes à bord étaient de nationalité chinoise.  

Un premier enregistreur de vol, qui contient les conversations dans le cockpit, avait été retrouvé mercredi et envoyé à Pékin pour y être décodé. Son analyse devrait encore prendre plusieurs jours.

Pire accident d'avion depuis 1994 en Chine   

La télévision publique CCTV a diffusé des images de sauveteurs récupérant le cylindre de couleur orange recouvert d'un peu de terre, qui a été découvert à 1,5 mètre de profondeur au niveau des racines d'un arbre.   

Les deux boîtes noires de l'avion désormais retrouvées, les enquêteurs devraient obtenir d'ici quelques jours ou semaines de premiers éléments de réponse sur les causes de l'accident.   

Après avoir confirmé les identités de la grande majorité des victimes grâce à des tests ADN, l'administration chinoise de l'aviation civile (CAAC) a annoncé samedi soir que l'ensemble des personnes à bord de l'appareil étaient décédées.   

Il s'agit du pire accident d'avion depuis 1994 en Chine, où la sécurité aérienne est toutefois jugée très bonne par les experts. 

Des centaines de sauveteurs et enquêteurs, certains habillés de combinaisons intégrales blanches de protection, poursuivaient dimanche leurs recherches sur les lieux du drame.  

Sur cette colline pentue et terreuse entourée d'une végétation dense, aidés de pelleteuses de couleur orange ou jaune, ils récupèrent des débris de l'avion, des restes humains et tout élément pouvant servir à l'enquête.   

Perte d'altitude inhabituelle

Selon le site spécialisé FlightRadar24, l'appareil avait perdu en seulement une minute près de 21 250 pieds (6477 mètres).   

Après une brève remontée, il avait plongé à nouveau, de 4 625 pieds (1 410 mètres), selon le traceur, pour se trouver à 3 225 pieds (983 mètres) du sol. Il n'y a pas de données pour le vol ensuite. D'après plusieurs experts, ces données sont relativement inhabituelles.   

Aucune suspicion ne se porte pour l'instant sur le capitaine et ses deux copilotes, qui cumulaient respectivement 6 709, 31 769 et 556 heures de vol, a indiqué China Eastern. 

Sur la base d'une enquête préliminaire, les états de service de ces pilotes étaient "très bons" et leurs situations familiales étaient "harmonieuses", avait précisé la compagnie aérienne. 

Avec AFP 

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Crash d'un Boeing en Chine : une boîte noire de l'avion retrouvée

Crash d'un Boeing en Chine : pas de trace de survivants, ni de boîtes noires

Valeurs Actuelles

À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

Un futur point d’ancrage pour les migrants à Calais ? C’est le sens de l’annonce faite par le Secours catholique de la ville samedi 26 mars, d’après les informations d’ActuOrange. En effet, l’association caritative a décidé d’ouvrir une « Maison d’entraide » à destination des migrants de Calais. Celle-ci doit être installée dans un bâtiment appartenant au doyenné qui servait déjà auparavant à accueillir des migrants la nuit, mais que la mairie a fait fermer en raison du danger que représentait le lieu pour les personnes y vivant.

Objectif : les intégrer

L’objectif de ce lieu : « Mettre à profit ce temps pour préparer leur intégration, avec un accompagnement juridique fort, un apprentissage du français, une formation universitaire de médiateur culturel ou la possibilité de passer le code de la route et la recherche d’un logement », explique Juliette Delaplace, chargée de mission pour le Secours catholique. Jusqu’à présent, les autorités ont toujours refusé de créer des « points de fixation » pour les migrants, craignant un véritable appel d’air que ces lieux engendreraient.

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France24 - Monde

Guerre en Ukraine : pour Joe Biden, Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir"

Publié le : 26/03/2022 - 20:05

FRANCE 24 Suivre FRANCE 2

Le président américain Joe Biden s'est exprimé au palais royal de Varsovie samedi. Dans ce discours au "monde libre", il a notamment affirmé que son homologue russe Vladimir Poutine ne pouvait pas rester au pouvoir après avoir décidé d'envahir l'Ukraine. 

Le président américain Joe Biden a affirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait pas rester au pouvoir après avoir lancé l'invasion en Ukraine

"Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir", a lancé Joe Biden, lors d'un discours au château royal de Varsovie, au ton particulièrement dur à l'égard du président russe Vladimir Poutine.

La Maison blanche a précisé que Joe Biden, par ces mots, ne demande pas un changement de régime en Russie mais estime que Vladimir "Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région".

Passe d'armes entre le Kremlin et Washington 

"Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie ou d'un changement de régime", a déclaré un responsable de la présidence américaine.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

>> À lire aussi : L’usage de bombes à sous-munitions, un crime de guerre qui peut mener la Russie devant la CPI ?

S'adressant directement aux Russes, il a insisté sur le fait que ce n'est pas le peuple russe qu'il considère comme ennemi. "Permettez-moi de dire ceci si vous êtes capable de m'entendre - vous, le peuple russe, n'êtes pas notre ennemi", a-t-il déclaré. 

"Je refuse de croire que vous accueillez favorablement le meurtre d'enfants et de grands-parents innocents ou que vous acceptez que des hôpitaux, des écoles, des maternités soient pilonnés par des missiles et des bombes russes."

"Cette guerre n'est pas digne de vous"

"Cette guerre n'est pas digne de vous, peuple russe. Poutine peut et doit mettre fin à cette guerre", a encore martelé le président américain.

Mais en parallèle, il a estimé que le conflit n'allait pas s'arrêter rapidement. La bataille "entre la démocratie et l'autocratie" ne sera "pas gagnée en quelques jours ou mois. Nous devons nous armer pour un long combat devant nous", a-t-il prévenu, avant d'assurer aux Ukrainiens : "Nous sommes à votre côté".

>> À lire aussi : Guerre en Ukraine : un champ de mines pour Anonymous et l’hacktivisme

Il a réaffirmé par ailleurs que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".

"Cette guerre est d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie", a ajouté Joe Biden, qui, applaudi par quelque mille personnes ayant assisté à son discours devant le château royal de Varsovie, est immédiatement parti pour l'aéroport, devant regagner Washington dans la nuit.

Avec AFP

 

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Reportage en Pologne : des bénévoles étrangers affluent pour aider les migrants ukrainiens

#CALLRUSSIA

Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe

LE FIL DU 26 MARS

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

Valeurs Actuelles

[Vidéo] “Ici, les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine” : une jeune réfugiée ukrainienne met à mal le niveau éducatif français

Les propos ne sont pas passés inaperçus, bien au contraire. Alors que la guerre se poursuit en Ukraine, de nombreux réfugiés ukrainiens sont arrivés en France. Parmi eux, des adolescents qui ont pris le chemin de l’école de la République française pour tenter de ne pas décrocher du système éducatif. Lors d’un reportage de BFMTV dans un collège de Fontenay-sous-Bois, dans le Val de Marne, une élève a été interrogée sur son arrivée dans la classe il y a une semaine. Sa réaction ne s’est pas fait attendre : « Ici, les maths, c’est beaucoup plus facile qu’en Ukraine », a lancé l’adolescente.

🔴 Une jeune réfugiée ukrainienne scolarisée dans un collège français : "Ici, les maths, c'est beaucoup plus facile qu'en Ukraine." 😬 #educationnationale pic.twitter.com/k8b2j0XCDF

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 26, 2022

Les maths abandonnées par Blanquer

A la suite de ces propos, le bal des réactions s’est ouvert sur les réseaux sociaux. Jérôme Rivière, le porte-parole de la campagne d’Eric Zemmour a pointé du doigt le « grand déclassement » du système scolaire français. « Le réveil va être dur », a-t-il ajouté. Quant à Charles Prats, magistrat et orateur national riposte de Valérie Pécresse s’est directement adressé à Emmanuel Macron : « Les jeunes Ukrainiens ont un message pour vous au sujet du niveau scolaire français à la suite de votre politique », a-t-il tweeté. Des critiques qui font notamment suite à la suppression de l’enseignement obligatoire des mathématiques en première, avant que Jean-Michel ne rétropédale. En effet, le ministre de l’Education nationale a été vivement critiqué pour ce choix qui pour beaucoup, continuerait à participer à l’effondrement du niveau scolaire des élèves.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Oscars ratings bounce back as Will Smith hooks viewers

Issued on: 28/03/2022 - 20:00

Los Angeles (AFP) – The Oscars were in desperate need of a ratings boost -- and, on a night when Will Smith stunned viewers by slapping Chris Rock on stage, some 15.36 million Americans tuned in.

Preliminary audience figures, revealed by broadcaster ABC on Monday, represent a significant recovery from last year's record-low 9.85 million live viewers, although they are still the second-lowest in televised Academy Awards history.

The moment when Smith struck comedian Rock for quipping about his wife's hair-loss condition immediately went viral online, launching countless memes and opinions both defending and condemning the best actor winner.

The ratings recovery mirrors those of several other awards shows including television's Emmys in September and the recent Screen Actors Guild award ceremonies.

Many award shows were forced to stage virtual or low-key ceremonies in 2021 because of the pandemic, and drew unusually low audiences.

Oscars figures last year fell by around 50 percent from the previous ceremony's 23.6 million, which was already a record low, as award shows struggle to remain relevant in an era of social media and binge-watching on streaming networks.

Academy producers this year resorted to innovations such as pre-taping the announcements of winners in several less starry Oscars categories, and adding a "fan favorite" prize for a film voted by Twitter users.

Sunday night's show also ended with a historic win for "CODA," which featured a mainly deaf cast, and was the first best picture triumph for a streaming service.

But it was an unscripted and highly controversial moment that created the Oscars' talking point Sunday, as Smith strode onto the Oscars stage and slapped Rock for a joke comparing his wife Jada Pinkett Smith to the character "G.I. Jane."

Pinkett Smith suffers from alopecia, a condition causing hair loss.

Official ratings will be released on Tuesday.

© 2022 AFP

L'Humanité

Seules face à la violence domestique

Prescription culture

Télévision Dans une mise en scène audacieuse et efficace, Ionut Teianu met en parallèle, par la fiction, les histoires emblématiques de deux femmes victimes de violences conjugales.

Caroline Constant

Deux femmes, deux victimes de violences conjugales. Pour l’une, Julie Douib, 34 ans, mère de deux enfants, l’histoire a fini tragiquement : le 3 mars 2019, son compagnon l’a assassinée, de sang-froid, en lui tirant plusieurs balles dans le corps. Et c’est parce que Laura Rapp a vu à la télévision les marches blanches en son honneur qu’elle a eu l’énergie de lancer un appel à l’aide sur les réseaux sociaux pour échapper à son bourreau. De façon très habile, ce téléfilm, qui vaut mieux que son titre, démonte, au travers de ces deux cas, les mécanismes à l’œuvre dans ces relations de couple mortifères. L’histoire, fictionnée, part du livre témoignage de Laura Rapp, Tweeter ou mourir (éditions Michalon). Le réalisateur et coscénariste, Ionut Teianu, a d’ailleurs suivi, en décembre 2019, le procès du mari de Laura Rapp, et en a reproduit des extraits dans la fiction.

La grande force du film est donc de raconter, en filigrane, les histoires de ces deux femmes, jeunes et indépendantes : Julie (Laura Sépul) est serveuse à l’Île-Rousse (Haute-Corse), tandis que Laura (Juliette Roudet) apprend le métier d’agente immobilière. La première rencontre son mari (Gaël Maleux) dans le café où elle travaille, celui de Laura est d’abord son formateur (Clément Manuel). Les couples se forment vite, très vite, trop vite. Et, tout aussi rapidement, arrivent les premiers dysfonctionnements, les mêmes dans chaque couple, qui semblent anodins, comme sur la gestion du linge, dont les deux hommes se montrent très jaloux. Pour Laura, arrivent au bout de quelques mois les premiers coups, la première séparation, les premières excuses, la première réconciliation.

une empreinte patriarcale

Pour Julie, c’est un peu plus long. Une soirée d’anniversaire où elle a osé mettre une jolie robe décolletée déclenche une avalanche de coups. Et le mécanisme s’accélère : les vexations, devant les enfants, sur le repas mal préparé, le plat trop fade. Les dénigrements physiques. Les hurlements. Les coups. Au fur et à mesure, forts de leur masculinité toxique, ces messieurs ne s’excusent même plus de leurs débordements verbaux et physiques.

Les plaintes aussi se succèdent, sans effet : six pour Julie, dont la dernière la veille de sa mort. Idem pour Laura, qui a échappé de peu, grâce à ses voisins, à une tentative d’étranglement. Comme elles sont encore en vie, malgré les hématomes, malgré le nez en sang, malgré les marques autour du cou, elles ne sont pas prises au sérieux. Autant le dire : c’est à la fois glaçant et édifiant, sur le mécanisme à l’œuvre. Et la façon dont une simple insulte, dans le cadre domestique, est aussi une empreinte patriarcale qui peut dégénérer, avec la volonté de mépriser, d’écraser sa conjointe, en considérant de facto qu’elle n’est pas à la hauteur.

La fiction est passionnante, dans son scénario très habile, et sa réalisation très audacieuse et créative en télévision. Lio, elle-même victime de violences conjugales, joue l’avocate de Laura, dans une mise en abyme qui est porteuse d’espoir : on peut s’en sortir, à condition que la société se mobilise.

violences conjugalestéléfilm
L'Humanité

Fabien Roussel dans les coulisses de la campagne

Prescription culture

Deux étudiants en journalisme ont réalisé un film sur Fabien Roussel et la préparation de son premier meeting à Marseille. Un travail rigoureux et malicieux.

Caroline ConstantÇa sent bon la France

« Ça sent bon la France, ça sent bon le peuple ! » À la fin de son meeting à Marseille, le 6 février, Fabien Roussel est immergé dans la foule. Et il ne cache ni son émotion ni son enthousiasme. Derrière la caméra à capter ce moment d’ivresse, deux étudiants, Yann Mougeot et Antoine Poncet. Étudiants en master de journalisme et médias numériques à Metz, ils ont choisi, pour leur devoir de fin de formation, de réaliser un documentaire sur les coulisses de la campagne de Fabien Roussel. Pendant les quinze jours qui ont précédé ce premier gros rassemblement de campagne, les deux jeunes reporters ont pu suivre sans restriction le candidat communiste. Il en ressort un film malicieux, qui montre à la fois l’élan de cette campagne, sans en minorer, dans les textes de présentation de début et de fin du film, ses difficultés, les débats qu’elle a provoqués, et la polémique née avec la mise en examen de Fabien Roussel après les accusations de Mediapart sur son activité d’assistant parlementaire.

« Il présente une France qu’on voit peu »

À Paris, au siège du PCF, place du Colonel-Fabien, les deux auteurs interrogent, en face à face, Ian Brossat, le directeur de campagne, Julia Castaner, la directrice de communication qui anime avec ferveur les meetings, Olivier Marchais et Christophe Grassullo, ses collaborateurs. On y apprend comment cette équipe tente au maximum d’optimiser les 3 millions d’euros que coûte cette campagne. On y mesure aussi, grâce aux paroles de Ian Brossat, ce qui séduit dans la candidature de Fabien Roussel : « Il présente une France qu’on voit peu dans le monde politique : la France périphérique, qui ne vit pas dans les grandes métropoles. La France des régions, des terroirs. »

Une énorme capacité de travail

Le film a aussi une dimension de reportage, en suivant Fabien Roussel dans ses déplacements dans l’Ehpad de Vitry-sur-Seine, dans une émission télévisée où il s’enquiert des conditions de transport de la maquilleuse, à Villeneuve-le-Roi sur le site d’Air France Industries, ou dans la section du PCF d’Orly. Puis à Marseille, sur la préparation du meeting. Partout, le candidat écoute, et note.

Et lorsqu’il intervient en meeting, c’est à ces notes, à ces rencontres, ces vraies personnes que pense le candidat. Car la parole de Fabien Roussel, face caméra, sur ce qui l’anime est sans doute l’élément fort de ce film. Entre deux pas de danse, une moquerie, il donne la mesure de son énorme capacité de travail et de son sens politique. Mais, surtout, dit-il, « j’ai envie de parler sincèrement de bonheur et de fraternité humaine. RIen que cela, c’est un programme. Et cela, on doit le ressentir, on ne peut pas mentir là-dessus ». Un vrai film politique.

Caroline Constant

Fabien Rousseldocumentaireyoutube Fabien Rousselyoutube
France24 - World

Hollywood in shock after Will Smith slaps Chris Rock at Oscars

Issued on: 28/03/2022 - 19:54Modified: 28/03/2022 - 19:52

Los Angeles (AFP) – It was supposed to be a celebration of Hollywood filmmaking, but Will Smith hitting Chris Rock over a joke about his wife provided the evening's most talked-about drama and a moment that will go down in Oscars history.

Celebrities from Tinseltown and beyond reacted with shock and stunned amazement to Smith's outburst, with some defending the best actor winner and others condemning his "toxic masculinity."

The 94th Academy Awards was in its final hour when actor and comedian Rock made a joke on stage about Smith's wife, Jada Pinkett Smith, starring in "G.I. Jane 2" -- apparently poking fun at her shaved head.

Pinkett Smith, who suffers from alopecia, didn't laugh and her 53-year-old husband stormed onstage, smacking Rock with an open hand before returning to his seat.

Smith tearfully apologized to his fellow nominees and the Academy -- but not Rock -- a few minutes later as he accepted the Oscar for best actor for "King Richard."

"Love will make you do crazy things," he said. He revealed that Denzel Washington had told him after the incident: "At your highest, that's when the devil comes for you."

The stunned expressions of celebrities in the room, including Nicole Kidman and Lupita Nyong'o, became instant meme fodder, while outside the auditorium stars immediately weighed in to condemn Smith.

"He could have killed him. That's pure out of control rage and violence," filmmaker Judd Apatow said in a tweet he later deleted.

"Spinal Tap" director Rob Reiner dismissed Smith's apology, calling for the star to show remorse to Rock personally and adding that the "Fresh Prince" star was "lucky Chris is not filing assault charges."

Actress Mia Farrow and British TV personality Piers Morgan both called it the Oscars' "ugliest moment."

"Stand-up comics are very adept at handling hecklers. Violent physical assault... not so much," "Star Wars" icon Mark Hamill chipped in.

'Narcissistic madman'

The comedy world was quick to rally to Rock's side, complaining that Smith's outburst could spark copycat behavior, endangering other stand-ups.

Emmy Award-winning Rosie O'Donnell called out a "sad display of toxic masculinity from a narcissistic madman," while Kathy Griffin added: "Now we all have to worry about who wants to be the next Will Smith in comedy clubs and theaters."

From the literary world, Booker prize-winning author Bernadine Evaristo suggested that Smith had not just wrecked what should have been his greatest triumph, but had also sullied his legacy.

"Only the fifth black man in nearly 100 years to win an Oscar for male lead, and the first in 16 years, resorts to violence instead of utilizing the power of words to slay Chris Rock. Then he claims God and Love made him do it," she said.

Smith, who rose to fame in 1990s sitcom "The Fresh Prince of Bel-Air," has a history of antagonism with Rock going back several years, since the comedian took a swing at Pinkett Smith over the couple's boycott of the 2016 Oscars.

But rapper and producer Sean "Diddy" Combs indicated Sunday's acrimony was short-lived, telling Page Six: "That's not a problem. That's over. I can confirm that."

"It's all love. They're brothers."

Smith went from the Oscars to the Vanity Fair after party, where he and his family posed for photos.

Inside, he was filmed dancing and singing along to his 1991 smash "Summertime".

Trade title Variety reported that when asked how he was after his eventful evening, Smith replied: "It’s all love."

There was no immediate formal reaction from Smith or his representatives, though the actor appeared to address the controversy on Instagram.

Smith commented on his own pre-Oscars post -- a video of him and Pinkett Smith which was captioned "got all dressed up to choose chaos" -- adding: "You can't invite people from Philly or Baltimore nowhere!!"

Smith is from Philadelphia, and Pinkett Smith is from Baltimore.

Some celebrities came to Smith's defense, with former One Direction singer Liam Payne telling reporters: "I believe whatever he felt that he did, he had the right to do."

Massachusetts lawmaker Ayanna Pressley, who lost her hair due to alopecia, enthused in a since-deleted tweet: "#Alopecia nation stand up! Thank you #WillSmith. Shout out to all the husbands who defend their wives living with alopecia in the face of daily ignorance & insults."

Some social media users called for Smith to be stripped of his Oscar, but Academy governor and Oscar winner Whoopi Goldberg said that would not happen.

"We’re not going to take that Oscar from him," she said on daytime TV show "The View."

"There will be consequences I’m sure, but I don’t think that's what they’re going to do, particularly because Chris [Rock] said, ‘Listen, I’m not pressing any charges.'"

© 2022 AFP

L'Humanité

Vivre enfin son homosexualité à visage découvert

Prescription culture

Télévision Dans ce documentaire, des artistes témoignent et commentent les lentes évolutions des mentalités.

Gérald Rossi

Voilà quarante ans seulement qu’en France l’homosexualité n’est plus un délit. Et seulement trente ans que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) l’a rayée de sa liste des maladies mentales. Ces données et quelques autres sont rappelées dans le documentaire bien ficelé que cosignent Julie Delettre et Caroline Halazy. « Ces hommes qui se touchent, ces femmes qui s’enlacent ont longtemps été invisibles », pointe leur film qui rend justice à tous les garçons et filles contraints de vivre dans l’incertitude douloureuse de l’anonymat. Sans remonter à l’Antiquité et à des périodes où les mœurs de chacun ne soulevaient guère de tempête, l’Homo invisible commence son récit à l’aube du siècle dernier. Et cette histoire contemporaine, nourrie de multiples archives et d’interviews, passe par le miroir d’artistes d’alors et d’aujourd’hui, comme les photographes Pierre et Gilles, les chanteurs Eddy de Pretto, Suzanne, etc. Longtemps non affirmée, l’homosexualité figure aussi dans de nombreuses créations, qu’il s’agisse de la littérature, avec Colette, Marcel Proust, Dominique Fernandez, Hervé Guibert… ou au cinéma, qui installe dans les années 1950 des gays, comme on ne disait pas encore. Ainsi avec Adrien, petit rôle interprété par François Périer dans Hôtel du Nord, de Marcel Carné.

Pour autant, c’est en 1963 que Charles Trenet a été contraint de purger un mois d’enfermement à la prison d’Aix-en-Provence. La majorité sexuelle était alors à 15 ans, mais à 21 ans pour les homosexuels. En 1977 s’est déroulée à Paris la première Gay Pride, « sous les applaudissements mais aussi sous les cailloux et les sifflets », se souvient un des participants. L’épisode du mariage pour tous a aussi été l’occasion d’un déferlement de haine homophobe. « Mon rêve ultime, dit encore Eddy de Pretto, c’est que bientôt les préférences sexuelles de chacun ne soient même plus un sujet. »

Télévisionhomosexualitéfrance 5Luttes
France24 - Monde

Lviv touchée par des frappes russes sur un dépôt de carburants, au moins cinq blessés

Publié le : 26/03/2022 - 07:58Modifié le : 26/03/2022 - 23:03

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Dans l'ouest de l'Ukraine, la ville de Lviv a subi plusieurs frappes russes samedi, faisant au moins cinq blessés. À Varsovie, le président américain Joe Biden a déclaré que Vladimir Poutine "ne peut pas rester au pouvoir" après l'invasion de l'Ukraine par la Russie. 

Ce fil n'est plus actualisé. Pour suivre les événements en Ukraine de la journée du 27 mars, retrouvez-nous demain sur le site de France24.com

• 21 h 41 : Washington n'a "pas d'objection" au transfert d'avions de combat polonais

"Les États-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions", a écrit Dmytro Kouleba, le ministre des Affaires étrangères ukrainien, qui a rencontré dans la matinée le président américain Joe Biden, en visite en Pologne. "La balle est maintenant dans le camp de la Pologne", a-t-il ajouté.

"Nous étudierons cette question plus en détail dans nos conversations avec nos collègues polonais pour entendre leur position, mais je veux être clair : l'Ukraine a un besoin critique de plus d'avions de combats", a-t-il poursuivi.

• 20 h 02 : une "immense colonne de fumée noire" à Lviv, bombardée par les forces russes

Notre envoyé spécial à Lviv, Roméo Langlois, revient sur les frappes qui ont samedi touché cette grande ville de l'ouest de l'Ukraine. Dans l'après-midi, "une immense colonne de fumée noire s'élevait" au dessus de la ville, a constaté le journaliste de France 24. "Il y aurait eu dans la soirée d'autres attaques mais ce n'est pas encore confirmé de source officielle", poursuit-il.  

• 19 h 54 : Joe Biden n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie 

Le président américain Joe Biden, qui a déclaré lors d'un discours à Varsovie samedi que son homologue russe Vladimir Poutine ne devait "pas rester au pouvoir", n'a pas appelé à un "changement de régime" en Russie, a précisé un responsable de la Maison Blanche.

"Ce que le président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région. Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime", a dit le responsable.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskova, a répondu : "Ce n'est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes."

• 18 h 15 : "Nous sommes à vos côtés", dit Joe Biden à l'Ukraine 

Le président américain a pris la parole au château royal de Varsovie à l'issue de son deuxième jour de visite en Pologne. Un discours présenté comme important par les équipes de Joe Biden. "La bataille pour la démocratie n'est pas terminée", a affirmé Joe Biden, dénonçant le choix de la Russie d'entrer en guerre.

Le président a réaffirmé que les États-Unis ne souhaitaient pas entrer en conflit avec les forces russes qui ont envahi l'Ukraine, mais il a lancé un avertissement ferme à Moscou : "Ne pensez même pas à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan", a-t-il également déclaré.

"Pour l'amour de Dieu, cet homme [Vladimir Poutine] ne peut pas rester au pouvoir", a ajouté le président américain, pour qui la guerre en Ukraine est "d'ores et déjà un échec stratégique pour la Russie". 

Retrouvez le discours de Joe Biden :

• 17 h 32 : bombardements russes à Lviv, au moins cinq blessés 

La ville de Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine et relativement épargnée par les combats jusqu'ici, a subi deux frappes russes samedi après-midi, faisant au moins cinq blessés, a indiqué le gouverneur de la région, Maxime Kozytsky, sur Telegram. 

Le maire de la ville, Andriy Sadovy, a confirmé ce premier bilan et a appelé les habitants à rester dans les abris jusqu'à la fin des alertes anti-aériennes.

Les frappes ont touché une "installation industrielle où l'on stocke du carburant, aucun immeuble résidentiel n'a été touché", a-t-il par ailleurs indiqué. L'installation se trouve dans un quartier est de la ville, Lytchakivsky. Peu après les frappes, des journalistes ont vu de grosses volutes d'épaisse fumée noire et des flammes s'élever au-dessus de ce quartier.

• 16 h 40 : le Kremlin a réagi aux propos de Joe Biden

"Un chef d'État doit rester réfléchi", a réagi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de l'agence russe TASS. "Et bien sûr, à chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel."

Cette réaction fait référence aux propos de Joe Biden, qui a qualifié, samedi, Vladimir Poutine de "boucher". 

• 15 h 37 : Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de "boucher"

Lors d'une rencontre avec les réfugiés ukrainiens à Varsovie et interrogé sur "ce qu'il pensait de Vladimir Poutine, compte tenu de ce qu'il inflige à ces gens", Joe Biden a répondu d'une phrase : "C'est un boucher", alors que la rencontre était transmise en direct par plusieurs chaînes de télévision depuis le stade national de Varsovie.

Le président américain a également déclaré ne pas être certain que la Russie avait réellement changé de stratégie dans la guerre en Ukraine après l'annonce de Moscou de se concentrer sur la "libération" complète du Donbass.

Après le boucher de Damas, Joe Biden annonce « le boucher » de Moscou. pic.twitter.com/Qk005m2i4i

March 26, 2022

• 14 h 30 : Joe Biden réaffirme que l'article 5 de l'Otan est "un devoir sacré" pour les États-Unis

Le président américain Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars, à Varsovie que l'article 5 du traité de l'Otan, stipulant que l'attaque contre un pays membre est une attaque contre tous, constitue un "devoir sacré" pour les États-Unis.

Joe Biden a donné cette assurance lors de son entretien avec le président polonais Andrzej Duda, dont le pays craint l'agressivité de Moscou après le déclenchement de l'invasion russe en Ukraine.

• 14 h 06 : les habitants d'Odessa sur le qui-vive face à l'avancée des forces russes

Les habitants d'Odessa s'organisent pour se défendre face aux forces russes, qui tentent d'avancer vers cette ville du sud de l'Ukraine.

L'équipe de France 24 sur place a constaté samedi un contraste saisissant entre les habitants qui se préparent au combat et ceux "qui se baladent presque normalement, qui dansent et chantent" des chants patriotiques pour se donner du courage, selon notre envoyée spéciale Julie Dungelhoeff.

• 14 h 04 : le maire de Kiev renonce à imposer un nouveau couvre-feu

Le maire de Kiev a finalement renoncé à imposer un nouveau couvre-feu de 35 heures, qu'il avait annoncé à partir de samedi soir, pour revenir à un couvre-feu ne s'appliquant que de 20 heures à 07 heures, comme tous les soirs.

Le couvre-feu, désormais habituel, en vigueur de 20 h (18 h GMT) à 07 h (05 h GMT), sera appliqué et "on pourra se déplacer librement à Kiev dimanche dans le journée", a-t-il précisé, sans donner d'explication sur ce revirement.

• 13 h 42 : en Pologne, la crainte du trafic d'êtres humains

Alors que des milliers d'ukrainiens fuient la guerre vers la Pologne, la sécurité des centres d'accueil a été renforcée pour éviter le risque de trafic d'êtres humains, explique l'envoyé spéciale de France 24, Pauline Godart, depuis la ville de Przemysl, au sud du pays.

• 13 h 20 : la Russie ne "prévoit pas" d'appeler des réservistes

Le ministère de la Défense russe a assuré ne pas prévoir d'appeler ses réservistes pour rejoindre les combats en Ukraine, dénonçant de "faux appels" reçus par des Russes qu'ils imputent aux services secrets ukrainiens. 

"Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie n'appelle pas et ne prévoit pas d'appeler des citoyens réservistes aux commissariats militaires", a indiqué dans un communiqué le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov.

• 12 h 04 : Joe Biden rencontre des ministres ukrainiens à Varsovie

Le président américain Joe Biden s'est entretenu à Varsovie avec les ministres ukrainiens des Affaires étrangères et de la Défense, lors de leur rencontre avec leurs homologues américains, ont constaté des journalistes du pool présidentiel.

Joe Biden, dont c'était la première rencontre avec des hauts responsables ukrainiens depuis le début de la guerre, a engagé une conversation informelle avec le chef de la diplomatie Dmytro Kouleba, assis à une longue table où ont pris place également le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov, le secrétaire d'Etat Antony Blinken et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin. 

For the 1st time, meeting in 2+2 format. With @DmytroKuleba we discuss current issues & cooperation in political & defense directions between 🇺🇦-🇺🇸 with @SecDef & @SecBlinken.In the evening we’ll also be present at @POTUS speech on the russian war against Ukraine.Details later. pic.twitter.com/APFcVMxUz1

March 26, 2022

• 11 h 35 : Près de 3,8 millions d'ukrainiens ont quitté l'Ukraine

Près de 3,8 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis l'invasion de l'armée russe le 24 février, selon le décompte de l'ONU publié samedi, mais le nombre d'arrivées s'est très nettement ralenti depuis le début de la semaine. 

Au total, plus de dix millions de personnes, soit plus d'un quart de la population, ont dû quitter leur foyer. L'ONU estime à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur de l'Ukraine.

• 11 h 17 : 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol

Le maire de la ville ukrainienne de Marioupol assiégée par la Russie a déclaré samedi avoir discuté avec l'ambassadeur de France en Ukraine des différentes possibilités en termes d'évacuation des civils au lendemain d'une annonce en ce sens faite par Emmanuel Macron.

S'exprimant à la télévision nationale, le maire Vadim Boïtchenko a souligné que la situation à Marioupol restait critique, des combats de rue se déroulant notamment dans le centre de la ville.

Le président français a dit vendredi qu'une "opération humanitaire exceptionnelle" était en cours de préparation, en lien avec la Turquie et la Grèce, pour évacuer des habitants de Marioupol.

Selon la vice-Première ministre ukrainienne Irina Verechtchouk, plus de 100 000 personnes doivent encore être évacués de Marioupol, a-t-elle déclaré samedi à la télévision nationale.

• 10 h 57 : nouveau couvre-feu annoncé à Kiev

Un nouveau couvre-feu va être instauré à Kiev de samedi soir à dimanche matin, a annoncé samedi le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.

• 10 h 19 : les forces russes contrôlent la ville de Slavoutitch, selon l'Ukraine

 Les forces russes ont pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, où vivent les ouvriers de l'ancienne centrale nucléaire de Tchernobyl, a déclaré samedi le gouverneur de la région de Kyiv, Oleksandr Pavliouk.

Selon lui, les troupes russes ont également enlevé le maire de la ville après avoir investi l'hôpital de Slavoutitch. 

 9 h 32 : Zelensky appelle le Qatar à augmenter la production de gaz pour contrer la Russie

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé samedi le Qatar à augmenter sa production de gaz naturel pour contrer les menaces russes d'utiliser l'énergie comme une arme.

"Je vous demande d'augmenter la production d'énergie pour que tout le monde en Russie comprenne que personne ne peut utiliser l'énergie comme une arme pour faire du chantage au monde", a déclaré Volodymyr Zelensky dans un message vidéo adressé à la réunion du Forum de Doha dans la capitale du Qatar.

• 9 h 22 : l'armement de l'Ukraine et la crise humanitaire au menu de la rencontre entre Joe Biden et Andrzej Duda

Le président américain Joe Biden est en Pologne samedi où il doit rencontrer le président Andrzej Duda. Les deux dirigeants devraient aborder la question de l'armement de l'Ukraine, du renforcement de l'Otan ainsi que la gestion de la crise humanitaire. Plus de dix millions d'Ukrainiens (sur environ 40 millions) ont fui leurs foyers, dont 3,7 millions sont partis à l'étranger, principalement en Pologne, selon l'ONU.

• 9 h 02 : Gazprom continue ses livraisons via l'Ukraine vers l'UE

Le géant du gaz russe Gazprom a annoncé samedi continuer à fournir du gaz naturel à l'Europe via l'Ukraine, conformément à la demande des consommateurs européens.

Cette semaine Vladimir Poutine a déclaré que la Russie allait exiger de se faire payer en roubles pour les livraisons de gaz aux "pays inamicaux" après que les pays occidentaux ont imposé plusieurs paquets de sanctions pour forcer Moscou à mettre fin à l'invasion de l'Ukraine.

Cette décision a provoqué l'ire des pays européens qui ont dénoncé une violation des contrats liant Gazprom, ces contrats stipulant que les réglements devaient être effectués soit en dollars américains, soit en euros.

• 8 h 30 : les bombardements continuent à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine

Les ukrainiens accusent l'armée russe de cibler des dépôts de nourriture à Severodonetsk, au nord de l'Ukraine. À Irpin, au nord-ouest de Kiev, l'armée ukrainienne gagne du terrain mais n'a pas encore gagné la bataille, explique le correspondant de France 24 Gulliver Cragg à Kiev.

• 8 h 15 : L'armée ukrainienne affirme avoir détruit des chars et avions russes autour de Donetsk et Louhansk

Autour de Donetsk et Louhansk, les deux grandes villes du Donbass, l'état-major de l'armée ukrainienne assure "avoir infligé des pertes importantes aux envahisseurs russes", dans son dernier bulletin, publié samedi à l'aube. Il fait état de trois avions abattus, huit chars détruits et quelques 170 soldats tués côté russe. 

• 8 h 04 : Joe Biden donnera un discours en Pologne

Le président américain Joe Biden soutiendra dans un discours qu'il prononcera samedi en Pologne, que le "monde libre" s'oppose à l'invasion de l'Ukraine par la Russie et que les principales économies s'accordent sur la nécessité d'arrêter le président russe Vladimir Poutine, a annoncé la Maison blanche.

Après trois jours de réunions d'urgence avec les alliés du G7, du Conseil européen et de l'Otan, ainsi qu'une visite aux soldats américains déployés en Pologne, Joe Biden rencontrera le président polonais Andrzej Duda.

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France24 - Monde

Les rebelles Houthis annoncent une trêve de trois jours au Yémen et en Arabie saoudite

Publié le : 26/03/2022 - 21:28

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Un porte-parole des rebelles Houthis du Yémen a annoncé samedi une trêve de "trois jours" dans le pays et en Arabie saoudite. Cette décision fait suite à plusieurs attaques menées vendredi sur le sol saoudien et à une riposte de la coalition dirigée par Riyad. 

Les rebelles Houthis du Yémen ont annoncé, samedi 26 mars, qu'ils allaient cesser leurs offensives dans leur pays et en Arabie saoudite pendant "trois jours", au lendemain d'une série d'attaques contre le royaume voisin.

Le conflit au Yémen oppose depuis plus de sept ans les forces progouvernementales, appuyées par une coalition internationale dirigée par Riyad, et les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran.

"Les frappes de missiles et de drones ainsi que toutes les actions militaires contre l'Arabie saoudite seront suspendues pour une période de trois jours", a déclaré sur Twitter un porte-parole des Houthis, Mohammed Abdelsalam, citant Mahdi al-Mashat, haut responsable des rebelles.

Cette trêve pourrait devenir "un engagement définitif et permanent" si l'Arabie saoudite lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces étrangères" sur le sol yéménite, a ajouté Mohammed Abdelsalam.

Cet engagement offre également la fin des offensives des Houthis sur le territoire yéménite, notamment autour de la ville pétrolifère de Marib, où la bataille a fait rage ces derniers mois. Il inclut également l'échange de prisonniers.

Un incendie près du Grand Prix d'Arabie saoudite 

L'annonce intervient au lendemain d'une nouvelle série d'attaques des rebelles contre l'Arabie saoudite, dont l'une a provoqué - sans faire de victimes - un gigantesque incendie dans un site pétrolier à Jeddah, proche du circuit de Formule 1 qui accueille le Grand Prix d'Arabie saoudite.

En réaction, la coalition militaire, qui entre dans sa septième année d'intervention au Yémen, a mené des frappes aériennes dans la nuit de vendredi à samedi dans des zones tenues par les rebelles, à Sanaa (nord) et Hodeidah (ouest).

L'annonce des Houthis intervient également au moment où un accord sur le nucléaire iranien, après plusieurs mois de pourparlers à Vienne, est en passe d'être conclu, dans les "jours" à venir selon des déclarations samedi du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell.

En plus de la prise de la capitale Sanaa en 2014, les rebelles se sont emparés de la majorité du nord du pays, le plus pauvre de la péninsule arabique et plongé à cause de la guerre dans l'une des pires crises humanitaires au monde.

La coalition militaire contrôle toutefois l'espace aérien et maritime du pays. Alors que seuls les vols de l'ONU sont autorisés via l'aéroport de Sanaa, les Houthis posent depuis longtemps la levée de ce "blocus" comme condition à des pourparlers.

Plusieurs appels à la négociation 

Plus tôt samedi, un responsable saoudien avait indiqué à l'AFP que les rebelles s'apprêtaient à proposer une trêve et des pourparlers intra-yéménites.

"Les Houthis ont proposé, par l'intermédiaire de médiateurs, une initiative comprenant une trêve, l'ouverture de l'aéroport (de Sanaa) et du port (de Hodeidah) ainsi que des discussions intra-yéménites", avait affirmé ce responsable saoudien proche du dossier.

"Nous attendons une annonce officielle de leur part car ils changent constamment de position", avait ajouté ce responsable ayant requis l'anonymat.

Un diplomate basé à Riyad a indiqué à l'AFP, également sous couvert d'anonymat, que l'envoyé spécial de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, avait engagé des pourparlers pour parvenir à une trêve durant le ramadan, le mois de jeûne musulman qui se déroule cette année en avril.

Le Conseil de coopération du Golfe a récemment appelé les belligérants à des pourparlers de paix à la fin du mois à Riyad, siège de l'organisation, mais les rebelles ont rejeté toutes discussions se déroulant dans un pays "ennemi".

Avec AFP

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L'ONU cherche 4,3 milliards de dollars pour éviter une famine de masse au Yémen

JOURNÉE MONDIALE DE L'EAU

Le manque d’eau, une violence de plus dans les pays en guerre

la géopolitique du blé

La guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

L'Humanité

Hip-hop, jeunesse et amour(s), Lille assure la relève des séries

Actu

Festival. SériesMania s’est achevé vendredi soir sur un palmarès qui fait la part belle à la création française, à l’amour et à la jeunesse.

Grégory Marin

Le Grand prix de la compétition internationale été décerné à une série française -c’est une première!- qui passera en automne sur Arte, «Le monde de demain». Elle relate l’arrivée en France du mouvement hip-hop, autour de trois grandes figures émergentes à la fin des années 80: Kool Shen et Joey Starr, qui monteront le groupe NTM, et le DJ Dee Nasty.

Le prix de la meilleure actrice a été  décerné à Michelle de Swarte pour son interprétation d’une mère malgré elle dans la jouissive comédie horrifique «The Baby». Celui du meilleur acteur masculin est attribué à Yehuda Levi pour son rôle de chef d’une communauté ultra-orthodoxe dans «Fire Dance».

Le jury du panorama international a distingué la Suédoise «Dark heart», un polar agricole et social, comme meilleure série. Le prix spécial du jury va à «Sunshine eyes», une chronique chorale du confinement en Allemagne. Le jury étudiant a décerné une mention à «Funeral for a dog», une histoire de triangle amoureux.

La compétition française a fait la part belle à «Chair tendre», excellente série sur un sujet peu filmé, l’intersexuation, au travers du passage à l’âge adulte de Sasha. La série passera très bientôt sur France TV Slash, comme «Reuss», l’été post-bac de trois copines empêtrées dans un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue, qui a valu à ses trois interprètes, Charlie Loiselier et Assa Sylla, vues dans «Skam France», et Inès Ouchaaou, le prix des meilleures actrices. Le prix d’interprétation masculine est allé à l’acteur Axel Granberger pour son rôle d’un serial killer dans «Les papillons noirs», qui sera diffusé sur Arte à l’automne.

Le prix du public est décerné à l’anglaise «The birth of Daniel F. Harris», dramédie sur l’éveil au monde d’un personnage resté enfermé jusqu’à sa majorité. Le prix de la meilleure comédie est allé à la série romantique «Bloody Murray». En ce qui concerne les formats courts, Arte décroche un troisième prix, une mention spéciale pour la deuxième saison de «18h30». Le jury a également récompensé «Float», une histoire d’amour entre deux femmes.

Le prix de la meilleure musique originale est allé à la série «Toutouyoutou» (OCS) série d’espionnage industriel... et de découverte de l’aérobic dans les années 80, portée par les mélodies de Clément Doumic, Antoine Wilson et Sébastien Wolf, qui composent Feu! Chatterton.

Télévision Séries téléviséesfestival
France24 - World

Will big biodiversity ambitions be enough to save nature?

Issued on: 28/03/2022 - 19:18Modified: 28/03/2022 - 19:16

Geneva (AFP) – After the world missed almost all of its targets to protect fast-dwindling nature for the last decade, observers following a new round of negotiations are focusing as much on how goals will be put in place as the headline targets.

Nearly 200 nations are taking part in talks until Tuesday, aimed at fine-tuning a draft text to preserve biodiversity by 2050, with key milestones at 2030, which will be adopted at the United Nations COP15 conference later this year.

Countries are striving to increase their ambitions in the face of stark warnings that humanity is driving devastating declines in the biodiversity that supports all life on the planet.

But the world failed almost entirely to reach a similar set of 10-year objectives set a decade ago at UN talks in Aichi, Japan.

"The Aichi targets were largely missed because of lack of political will and parties not prioritising them enough," said AFP Anna Heslop, of the NGO ClientEarth, which is following the Geneva talks.

"There was just a lack of implementation. We can't afford to be in that position again in 10 years."

The text under negotiation includes a series of proposals to avoid repeating the same mistakes.

"What we need is a better system for encouraging parties to plan and report, and then the global community needs to do something. It is keeping these three elements is the challenge," said a delegate from a Global North country, who asked not to be named.

- Progress reports -

Member countries should develop stronger action plans to use natural resources sustainably, said the IDDRI think tank said to be more effective.

There should also be a more robust reporting system, with countries periodically measuring progress and passing on data that feeds into a global assessment, it added.

Currently, each country draws up its national biodiversity plan on a different basis, making comparisons difficult.

To address this, the delegations in Geneva are trying to develop common indicators to measure progress.

"Let's put in place mechanisms for collective and individual review, which will increase the pressure and this affects ambitions and implementation at the national level," said Juliette Landry, researcher at IDDRI.

Experts and conservation groups want national action plans to be updated regularly after COP15 with progress reports and a global stocktake before 2030.

That way, nations and the international community can see if they are going off track and increase their efforts.

But more reporting and administration requires more funding, and biodiversity-rich developing countries stress they will need both financial and technological support to meet these obligations.

"You cannot ask people to do spatial planning if they don't have the means," said a delegate from the Global South.

Another IDDRI proposal is the creation of a compliance mechanism, although Landry stressed that this would not be an exercise in finger-pointing.

Instead she said it would show the "gaps between what the countries had planned and what they implemented" and enable problems to be addressed and for countries to share their experiences, she said. So far, there has been little appetite for such a mechanism.

But without one "all of this process is meaningless" said Oscar Soria, of the advocacy group Avaaz.

"Because nobody will take responsibility and nobody will take the convention seriously from the outside," he said.

© 2022 AFP

France24 - World

Trial set for member of IS 'Beatles' kidnap-and-murder cell

Issued on: 28/03/2022 - 19:14Modified: 28/03/2022 - 19:12

Alexandria (United States) (AFP) – Jury selection begins on Tuesday in the trial of an alleged member of the notorious Islamic State (IS) kidnap-and-murder cell known as the "Beatles."

El Shafee Elsheikh is accused of involvement in the murders of American journalists James Foley and Steven Sotloff and relief workers Peter Kassig and Kayla Mueller.

Elsheikh, 33, and another former British national, Alexanda Amon Kotey, 37, were captured in January 2018 by Kurdish forces in Syria while trying to escape to Turkey.

They were turned over to US forces in Iraq and flown to the United States in October 2020 to face charges of hostage-taking, conspiracy to murder US citizens and supporting a foreign terrorist organization.

Kotey pleaded guilty in September 2021 and is facing life in prison. Under his plea agreement, Kotey will serve 15 years in jail in the United States and then be extradited to Britain to face further charges.

Elsheikh opted to fight the charges and his trial begins on Tuesday in a federal courtroom in Alexandria, Virginia, across the Potomac River from the nation's capital.

US District Judge T.S. Ellis has said he expects jury selection to last one day with opening arguments scheduled to begin on Wednesday and the trial expected to last three to four weeks.

Kotey and Elsheikh's four-member jihadist cell, dubbed the "Beatles" by their captives due to their British accents, was allegedly involved in the abductions of at least 27 people in Syria from 2012 to 2015.

The hostages, some of whom were released after their governments paid ransoms, were from at least 15 countries, including the United States, Denmark, France, Japan, Norway and Spain.

The "Beatles" allegedly tortured and killed their victims, including by beheading, and IS released videos of the brutal murders for propaganda purposes.

Ringleader Mohamed Emwazi, known as "Jihadi John," was killed by a US drone in Syria in November 2015, while the fourth "Beatle," Aine Davis, is imprisoned in Turkey after being convicted on terrorism charges.

Kotey, known as "Ringo" by the hostages, and Elsheikh, dubbed "George," allegedly supervised detention facilities for hostages and coordinated ransom negotiations conducted by email, according to the US authorities.

The pair were also accused of engaging in a "prolonged pattern of physical and psychological violence against hostages," which included water-boarding, electric shocks and mock executions.

'Sadism'

Ricardo Garcia Vilanova, a Spanish photographer held captive for six months in 2014, told AFP that "torture and murder were daily occurrences" in an atmosphere of "sadism."

Several former European hostages are expected to testify at the trial along with a Yazidi woman detained with Mueller, who was abducted in Syria in 2013 while working with the Danish Refugee Council.

A US special forces raid that resulted in the death of Islamic State group leader Abu Bakr al-Baghdadi in Syria in 2019 was code-named Task Force 8-14 in reference to Mueller's birthday.

Mueller's parents say she was tortured before being handed over to Baghdadi, who allegedly raped her repeatedly before killing her.

According to the indictment, Elsheikh was born in Sudan and moved to Britain when he was a child.

After becoming radicalized, he went to Syria in 2012 and joined the IS cell, which specialized in kidnapping Westerners.

In interviews with media outlets following his capture by Syrian Kurdish forces, Elsheikh said he did not always display "compassion" towards the hostages but blamed others for their murders.

Contacted by AFP, Elsheikh's lawyers did not respond when asked if their client planned to testify in his own defense at his trial.

Britain stripped Kotey and Elsheikh of their UK nationality but held up their transfer to the United States until the US authorities assured London they would not seek the death penalty against the two men.

© 2022 AFP

Valeurs Actuelles

La tombe d’un général de Napoléon laissée à l’abandon va être restaurée en Normandie

Dans un cimetière communal de l’Eure se trouve une vieille tombe en mauvais état. Laissée à l’abandon, elle a failli être enlevée pour laisser la place à une nouvelle concession. Sauf que les inscriptions de la pierre tombale ont suscité l’intérêt d’un jeune conseiller municipal d’Incarville. Passionné d’histoire, Byron Ferry a entrepris des recherches pour savoir qui était le comte François-Marie Clément de la Roncière, enterré dans le cimetière de la commune, rapporte Le Parisien.

Un général de Napoléon durant la campagne d’Italie

Le travail effectué par le féru d’histoire a permis de retracer le parcours de François-Marie Clément de la Roncière. « Le comte fut un général de Napoléon Bonaparte qui participa aux campagnes d’Italie et allemandes. Il fut blessé en Bavière en 1809 où il perdit un bras. Il est ensuite venu s’installer à Incarville, en 1837 et vécu 17 ans ici, dans les deux châteaux du village », a-t-il indiqué. 

Le général est devenu le maire de la commune pendant huit ans et a fait « don de biens fonciers et finançant, sur ses deniers personnels, la première mairie-école et une école maternelle, en payant le salaire de l’institutrice », a-t-il ajouté sur celui qui repose dans le caveau familial, aux côtés de sa troisième épouse, de l’une de ses sœurs et de son beau-père.

Une rénovation de 14 000 euros 

Après avoir fait cette découverte, le conseiller municipal a décidé de mettre en place un projet de restauration, autorisé par un descendant indirect retrouvé. Les travaux se concentrent sur la stèle qui doit être refaite à l’identique avec un coût estimé des travaux d’environ 14 000 euros. 

La commune aux 1 500 habitants n’a même pas été sollicitée pour participer aux rénovations. « Les habitants n’auraient pas compris, il y a d’autres priorités », a affirmé le jeune homme. C’est via la fondation du patrimoine et le département de l’Eure qu’il a pu lever plus de 10 000 euros au total.

Réhabiliter la mémoire du maire, pas du général de Napoléon

Alors que la France a fêté le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte cette année, Byron Fery souhaite seulement corriger l’erreur de sa ville qui a oublié son ancien maire. « Sur nos réseaux sociaux, j’ai vu des commentaires émanant de groupes vantant les faits d’armes de l’Empereur. À ce sujet, je suis transparent : nous réhabilitons la tombe pour honorer l’ancien maire de la commune, pas le général ». Malgré ces dires, la rénovation a également été possible grâce au rattachement du comte à la figure napoléonienne.

Eure : les dernières actualités

Eure : classée monument historique, une église en proie à la moisissure et à l’humidité

Prison d’Evreux : l’Etat condamné à indemniser des détenus en raison de conditions “indignes”

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

‘I had no choice’: One Ukrainian’s journey out of devastated Mariupol

Issued on: 28/03/2022 - 18:03

Pariesa Young Follow

Mariupol, a port city in southeastern Ukraine, has become the epicentre of Russian attacks, sustaining weeks of bombing that has devastated the city and left thousands of civilians trapped without water, heat, sewage or phone service. Many people, however, have fled the city for Russia, the EU or safer parts of Ukraine. Our Observer, who escaped Mariupol to a remote village in the mountains, told us her story.

Some of the most severe fighting in the Russian invasion of Ukraine has taken place in Mariupol, a strategic port city that lies between the Russian-held zones of Crimea and Donbas. The city has endured weeks of relentless attacks that have ravaged civilian targets and essential infrastructure, creating a humanitarian emergency.

📽️Russian forces have no shame, #Mariupol is slowly disappearing under the rubble #Ukraine #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/l24OcHzqSM

March 23, 2022

Around 160,000 civilians are still trapped in Mariupol, according to Mayor Vadym Boichenko. Up to 140,000 people, however, have attempted the dangerous journey out of the port city to flee the violence. Some have fled Ukraine for the European Union, some are in other parts of Ukraine and others are now in Russia.

❗️Evacuation from Mariupol through the eyes of civilians.Under bullets and explosions people escape from the destroyed city.#Ukraine #Russia #TPYXA pic.twitter.com/EbyzNvvRGV

March 26, 2022

‘I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road, but I could no longer stay in Mariupol’

Veronika Tikhonyuk is 19 years old and was a student at Mariupol State University and an aspiring hockey player before the war. She escaped from Mariupol on March 14 with her mother after spending several days sheltering from the ongoing shelling in a basement, and then an abandoned factory, with her family. 

For me, it began at 5:30 am on February 24. I woke up to the sound of the bombs and my first reaction was ‘I don’t want to die, please, I want to live, please…’ It was still very dark outside and very dangerous to go to the windows so I just stayed in my bed, totally numb and silent. I felt how my happy life, my dream life was totally destroyed at 5:30 am. And I understood perfectly who was bombing my city, it was totally clear. My bed was shaking like it was an earthquake. I saw the end of my life. 

 

I didn’t make [the decision to leave Mariupol], I just had no choice. On the 14th of March, the situation was already critical and I  was very lucky to meet a couple who had a car. They took me with them that morning. I was ready to go on foot, to run out of the city, I was ready to die on the road. I could no longer stay in Mariupol because there was no Mariupol anymore. The city was already burned down, the bombs were continuously falling from the sky right near me. I had no choice and no time to think. Now or never. 

I left with only my mom and the couple that took us. It wasn’t a part of evacuation at all, there was no evacuation. We left the city on our own and we totally knew that we could die at any moment. Mariupol was – and is – the hottest place of the war. I just don’t know how to describe it to the people, who, luckily, haven’t experienced something like this. You just know that you can die at any second.

I didn’t pack anything at all, I had just an ‘emergency pack’ that I took to the basement: ID card, band-aids, phone, my glasses… nothing more, not even clothes. I didn’t rescue anything, even my small cat…

Several attempts to facilitate official humanitarian corridors to evacuate civilians from Mariupol failed in March as Russian forces were accused of targeting rescue convoys and fleeing families. French President Emmanuel Macron said on March 25 that France, Turkey and Greece would carry out an evacuation operation of the southern city in the coming days. However, on March 28, Ukraine said it would not open evacuation corridors as Russian forces had not agreed to grant safe passage to civilians.

#Ukraine The Russian military stopped the evacuation column with residents of Mariupol, which was heading from Berdyansk to Zaporozhye. As a result, a multi-kilometer traffic jam formed near Vasilievka, in which there are ambulances with injured children, Ukrainians say pic.twitter.com/fuWk2j0d4T

March 26, 2022

‘It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life’

I left Mariupol on the 14 of March at 9 am, I arrived in Zaporizhzhia [Editor’s note: a nearby city, around 200 km to the northwest] only at 10 pm. It was the most tiring, stressful and dangerous road in my life. I spent a night in this city and then we moved to Dnipro [70 km north]. The road was a lot safer than the previous one, so we got to Dnipro fast – in one or two hours. We spent two nights there and then moved to Lviv – the road took us 17 hours [Editor’s note: Lviv is approximately 1,000 km west of Dnipro, a roughly 13 and a half hour journey by car under normal conditions, according to Google Maps]. And then we moved to Uzhhorod [250 km southwest]. So, I got to Uzhhorod only on the 17th or 18th – I can’t remember, I was too stressed and tired.

We were driving non-stop all this time. We had to go around a lot of mines, military enginery including destroyed ones, there were a lot of fragments and debris on the roads, so it was too dangerous to drive fast. In addition, there were a lot of checkpoints along the way, both Ukrainian and Russian. I saw Russians and Russian equipment. Some of the troops asked us for cigarettes. We were very scared, so we obeyed them in all matters.  Fortunately, they didn’t do anything with us personally except for searches and checks. But we were just lucky. Many others got under the fire and etc. I don’t know much about others, but I just know that we were very lucky. 

Russian troops setting up checkpoints in the #Kherson region pic.twitter.com/mbbmaeKFWN

March 17, 2022

Ukraine has also accused Russia of relocating up to 40,000 Mariupol residents to Russia, potentially against their will and without Kyiv’s approval. With the city surrounded and partially captured by Russians, some residents of Mariupol have had little choice but to move to Russia to find food, water and medical care. Russia has denied forcibly deporting Ukrainians.

“I survived a real blockade: there was no food or water left in the city for a long time. When snow suddenly fell in March, we were the happiest because we could eat & drink it,” Veronika Tikhonyuk wrote on her Twitter page

For Tikhonyuk, escaping Mariupol was necessary to survive, but she still doesn’t feel completely safe.

‘Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food’

Now I’m in a village in mountains. It’s much safer than Mariupol, but I can’t say that it feels safe. My country is still in danger, I’m traumatised and I will cope with this trauma for the rest of my life. I won’t feel safe anymore. Thanks to volunteers and kind people, I have clothes, essentials and food.  My mom and I rent a small house in the mountains, no-frills. I'm trying to find a remote job, volunteer and recover from the traumas that the war left me. 

I know for sure that my grandparents’ house (my first home) is burnt down to the ground and [Russian soldiers] are living in my flat (my second home) now – or it’s burnt down too now, I don’t know, nobody knows. A couple of my friends called me recently, but others... still silent. And finally, my family… I know nothing. I have only my mom now, and my dad who lives very far away. I still don’t have any news or info about my family, I lost them, all of them… and my cat too… I don’t know, I just know nothing. Nothing. I can’t find them anywhere…

Russia and Ukraine were set to restart peace negotiations on March 28, against the backdrop of the “catastrophic” situation in Mariupol. 

The EU has accused Russia of committing war crimes in Ukraine, particularly in Mariupol where a number of civilian targets have been attacked. 

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Fears of food shortages after Russian attacks on grocery stores in Ukraine

'No one has come to help us': African students trapped in occupied Kherson, Ukraine

Ukraine: Two foreign students tell us about evacuating their 'second home'

France24 - World

Any peace deal must not 'sell out Ukraine': UK

Issued on: 28/03/2022 - 18:58

London (AFP) – Any peace deal between Kiev and Moscow must not "sell Ukraine out" and should include provisions to automatically re-trigger sanctions if Russia acts aggressively, UK Foreign Secretary Liz Truss said Monday.

The minister said that lessons needed to be learned from the "uneasy settlement" reached following the unrest of 2014, when Russia annexed the Ukrainian peninsula of Crimea, which she said "failed to give Ukraine lasting security".

"Putin just came back for more. That is why we cannot allow him to win from this appalling aggression," she told parliament.

Instead, "we need to ensure that any future talks don't end up selling Ukraine out", she added.

Ukraine warned on Monday that the humanitarian crisis in the pulverized city of Mariupol was now "catastrophic", with thousands dead, as fighting surged around Kyiv ahead of new face-to-face peace talks with Russia in Turkey.

Truss said any long-term deal needed to include "a clear sanction snapback, which would be triggered automatically by any Russian aggression".

"We need to ensure that Putin can never act in this aggressive way again."

About 20,000 Ukrainians have been killed in Russia's month-old invasion and 10 million have fled their homes, according to Kyiv. Several cities are still coming under withering bombardment.

Ukraine President Volodymyr Zelensky said the first round of in-person talks since March 10 -- due to open in Istanbul on Tuesday after near-daily video contacts -- must bring peace "without delay".

Ukrainian "neutrality", and the future status of the Russian-speaking Donbas region in the east could be in the mix for the Istanbul meeting.

© 2022 AFP

France24 - World

Iranian town removes statue of woman for un-Islamic dress

Issued on: 28/03/2022 - 18:19

Alijani Ershad Follow

The latest target of Iran’s compulsory hijab law: a statue recently installed on a street in Gorgan, in the northeast of the country. On March 25, city officials removed the sculpture because of a woman whose veil and dress was deemed inappropriate.

The sculpture was entitled “Together Alone” and was put up in Gorgan, a city in the northeast of Iran this year. The piece depicted members of a family sitting together on a bench, but each of them is staring down at a cell phone. The goal of the installation was to draw into question the role of social media and smartphones at home. 

But the controversy stirred up over this sculpture did not centre around its message, but rather the style of dress of a woman in the art piece. 

Some ultra-conservatives, including the deputy for social affairs, were quick to criticise the city of Gorgan, saying that the sculpture promoted un-Islamic dress. The hair of the woman depicted in the sculpture is visible as is some of her ankle. 

However, the woman in the sculpture’s style of dress is similar to the way many women in Iran dress in order to comply with mandatory hijab policies. 

Still, dealing with mounting pressure from conservatives, the city chose to take down the sculpture, angering many residents and activists.

طالبان وطنی مجسمه گرگان را برداشت pic.twitter.com/rD9M042dRW

March 26, 2022

مجسمه یک زن در گرگان به دلیل "بدحجابی" برداشته شد!شانس آورد اعدام نشد. pic.twitter.com/EN33iweFM6

March 26, 2022

Safarali Payinmahali, the Gorgan city council chairman, told local media on March 26, “In light of the increasing demands, we took down the statue and, after modifying it, we will install it again in the near future.”

>> Read more on The Observers: An Iranian film director on the country's censorship laws

‘Morality police’ open half a million dress code cases each year

Iranian women have been defying compulsory hijab laws – put in place after the 1979 Islamic Revolution and establishment of the Islamic Republic – by protesting, campaigning online and pushing the limits of the dress code in the streets.  

At the same time, Iranian officials have countered this by promoting conservative Islamic dress codes with government-funded propaganda as well as “morality police”, or guidance patrol, who arrest offending women, sometimes violently. 

Around 3,670 women went to court for dress code violations in 2013, according to the former spokesman for Iran’s interior ministry, Hossain Ali Amiri. That is the last year that those statistics have been made available. However, Amiri, in a rare interview in 2013, said that Iran’s Guidance Patrol open more than half a million cases each year. 

Usually, women who break the Islamic dress code must pay a fine of up to 500,000 tomans (around €20) and make a legal commitment to follow the hijab law in the future as well as attend courses about proper Islamic behaviour. Some, however, find themselves in court or even prison for dress code violations. 

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Self-censorship on the rise in Iran's underground art scene

Valeurs Actuelles

Charlotte Fougère : « Les territoires ruraux sont les meilleurs pour recréer du lien social »

Valeurs actuelles : Vous êtes candidate LR pour la cinquième circonscription de la Côte-d’Or, mais ici, vous n’êtes pas une inconnue. Parlez-nous de votre parcours. Charlotte Fougère : Je viens avant tout d’une famille rurale, mais mes parents m’ont poussé à faire des études supérieures. J’ai donc intégré Science-po Lille. Mais je voulais aussi faire quelque chose de plus opérationnel, j’ai donc poursuivi un double master avec la Sorbonne, filière touristique et culturelle. J’ai ensuite entamé une carrière en consulting et développement territorial en accompagnant des porteurs de projets auprès de collectivités. J’ai toujours aimé parcourir les territoires et mettre en place des projets de développement, tant touristiques qu’économiques.

Dans mon travail, je constate au quotidien toute la complexité législative qui freine le développement de nos territoires et je veux y remédier ; c’est le cœur de mon action politique.

Mon métier a tout naturellement facilité mon intégration en politique. Je suis aujourd’hui deuxième adjointe à la culture, mécénat et grands projets de la ville de Beaune et conseillère départementale. Je coordonne par exemple la rénovation du Théâtre de Verdure pour lequel j’ai obtenu une subvention de Stéphane Bern dans le cadre du loto du patrimoine. Dans mon travail, je constate au quotidien toute la complexité législative qui freine le développement de nos territoires et je veux y remédier ; c’est le cœur de mon action politique.

Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets ? Je pense qu’il n’y a jamais eu de décentralisation. La loi NOTRe a été catastrophique pour les territoires : c’est une loi qui a favorisé la métropolisation. Les collectivités rurales n’ont plus les moyens d’offrir des services de base aux citoyens, les territoires n’ont plus les moyens d’être attractifs, et habiter en zone rurale revient quelques fois plus cher qu’habiter en ville. Les leviers d’attractivité ne sont plus à la campagne, tout est donné aux métropoles. Il y a globalement tout un cadre législatif désincitatif tant pour les collectivités que pour les entreprises, et je ne vous parle même pas des agriculteurs qui passent plus d’un tiers de leur temps dans l’administratif.

La cinquième circonscription de la Côte-d’Or est contrastée. Quels sont ses principaux enjeux électoraux ? La cinquième circonscription de la Côte-d’Or compte 223 communes dans des contextes divers et variés. L’axe Beaune-Dijon est très attractif : desserte ferroviaire, nœud autoroutier, ce territoire est devenu une marque, tant sur les plans patrimonial que viticole. Je reçois chaque semaine trois ou quatre investisseurs souhaitant s’y installer.

Croyez-moi, le développement territorial, je m’y connais, c’est mon travail depuis de nombreuses années !

Parallèlement, d’autres territoires sont à la peine. Par exemple, Arnay-le-Duc dans le Morvan a perdu 40% de sa population, la faute à l’absence de transports, de projets et d’infrastructures pour se développer. Ces territoires n’ont plus les moyens d’assurer leur développement. Mon rôle en tant que députée sera de maintenir l’attractivité de l’axe Dijon-Beaune, tout en créant des synergies et des ponts avec les territoires moins privilégiés pour leur permettre de devenir des terres de projets. Croyez-moi, le développement territorial, je m’y connais, c’est mon travail depuis de nombreuses années !

En quoi LR est-il le meilleur parti pour vous permettre de défendre vos convictions ? Je suis de droite, donc je défends un encrage, un patrimoine, des territoires, une histoire, et la famille. Je suis par exemple opposée à la fusion des communes, car il faut rester au plus proche des citoyens. Cette question de l’enracinement est fondamentale, car nous avons depuis plusieurs années des politiciens hors sol. Cette question de l’enracinement concerne le lien entre un député, son territoire et ses administrés, mais il concerne aussi le lien social, entre les citoyens. Et dans cette perspective, les territoires ruraux ont un rôle à jouer, ils sont les meilleurs endroits pour recréer du lien social. C’est pour cela que je pense qu’il faut plus qu’une politique de la ville, il fait aussi développer une politique de la ruralité.

Les territoires ruraux ont un rôle à jouer, ils sont les meilleurs endroits pour recréer du lien social.

Avant de prétendre à un mandat national, il faut toujours commencer par la petite porte : parcourir un territoire, être sur le terrain, connaître ses administrés, les acteurs du territoire. C’est en faisant ça que l’on acquiert la légitimité qui nous permet de prétendre à un mandat national où l’on saura correctement représenter ceux qui nous ont élus. Conseils municipaux, conseils communautaires, conseils départementaux, conseils régionaux, la force de LR est d’avoir un réseaux d’élus locaux de terrain et enracinés. LR est aujourd’hui le parti le mieux placé pour porter une politique qui ne soit pas hors sol, avec des élus proches des préoccupations des territoires et qui les connaissent parfaitement.

À l’écoute de votre discours et de vos opinions politiques, vous semblez proche d’une droite dure, êtes-vous vraiment à la bonne place chez LR ? Pourquoi ne pas avoir choisi Zemmour ? Oui, je le suis. Un parti politique est toujours traversé par plusieurs courants en fonction des réalités des élus, on ne peut jamais tout partager et il peut y avoir des désaccords. LR est une grande famille aux multiples tendances de droite, et toutes y ont leur place. Il y a eu une primaire, et Valérie Pécresse l’a gagnée. Pour ce qui est d’une droite plus dure, elle est représentée au sein de LR par Éric Ciotti. Ils font campagne en équipe et je suis convaincu que Valérie Pécresse saura travailler avec lui une fois au pouvoir. Maintenant, pour un mandat local, l’étiquette droite/gauche devient aussi moins importante. Tout le monde peut se reconnaître dans mon programme. Ce qui est important, ce sont des élus capables d’apporter des projets et de les mener à bout pour le bénéfice du territoire et des administrés qu’ils représentent. Et sur ce point, je suis la meilleure candidate.

Pour prétendre à une fonction nationale, il faut d’abord parfaitement connaître un territoire, car des élections législatives, c’est avant tout la traduction nationale d’un ancrage local.

Enfin, Valérie Pécresse est un bon message pour les femmes et leur représentation en politique. En tant que fondatrice de l’association Guigonne qui soutient les femmes entrepreneures de la région de Beaune, je suis convaincue que Valérie Pécresse sera une bonne présidente. Je pense qu’il y a des constats qu’Éric Zemmour fait qui sont bons. Mais pour prétendre à une fonction nationale, il faut d’abord parfaitement connaître un territoire, car des élections législatives, c’est avant tout la traduction nationale d’un ancrage local. Or, Éric Zemmour est un peu hors-sol, il n’a aucun ancrage nulle part. Il y a toujours un territoire local à labourer avant de se présenter à un mandat national. C’est ce qu’il manque à Éric Zemmour et à son parti.

La cinquième circonscription de la Côte-d’Or se caractérise par une alternance politique inusitée. Depuis les années 80, elle a été représentée par le PS, le RPR, de nouveau le PS, l’UMP, et maintenant LREM. Comment allez-vous vous imposer ? Cela démontre que l’étiquette politique est finalement peu importante. À l’échelle d’un territoire, les habitants veulent avant tout des députés présents, qui apportent des projets, et les mènent à bout. L’actuel député LREM de notre circonscription, l’ancien PS Didier Paris, est vice-président de la commission des lois. C’est surement très honorifique pour lui, mais totalement inutile pour notre circonscription rurale. C’est sur le terrain qu’il faut être.

Je suis aujourd’hui la meilleure candidate, mon parcours professionnel et politique en témoignent.

La circonscription a été tenue par François Patriat (député PS de 1988 à 1993 et de 1997 à 2002, président PS du conseil régional de Bourgogne de 2004 à 2015, passé à LREM en 2017 et ancien mentor de Didier Paris, NDLR), en alternance avec Alain Suguenot (député RPR/UMP de 1993 à 1997 et de 2002 à 2017, maire de Beaune UMP/LR depuis 1995, NDLR), ce qui montre bien que droite ou gauche, les électeurs votent avant tout pour la personne qui leur semble la plus à même de développer leur territoire. Sur ce point, LR a tenu la circonscription plus longtemps que le PS et LREM, et je suis aujourd’hui la meilleure candidate, mon parcours professionnel et politique en témoignent.

Il n’y a pas de logo sur votre affiche de campagne, pourquoi ? Il faut des députés qui sachent faire l’union, donc la question du logo, même si je pense qu’il apparaîtra dans les affiches futures, reste marginale. Ce n’est pas l’essentiel ici, il ne faut pas être clivant. Tout le monde sait que je suis la candidate LR, rien n’est caché. Mais je veux avant tout être une candidate qui rassemble autour d’un message d’attractivité de la cinquième circonscription de la Côte-d’Or. C’est le coeur de mon action politique depuis de nombreuses années et le message que je souhaite porter pour ces élections législatives.

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France24 - World

'Caught them by surprise': Ukraine troops take Kharkiv village

Issued on: 28/03/2022 - 18:46Modified: 28/03/2022 - 18:44

Mala Rogan (Ukraine) (AFP) – On the map it may be just a tiny hamlet of a few kilometres and souls. But for Ukrainian soldiers, it was nevertheless more than a tiny victory.

On Monday they finished clearing Russian troops from the village on the outskirts of Ukraine's second-largest city Kharkiv, as Kyiv's forces mount counterattacks against a stalling Russian invasion.

Ukrainian soldiers, blue electrical tape wound around the arms of their fatigues, were securing destroyed homes in the settlement of Mala Rogan, about five kilometres (three miles) from Kharkiv.

AFP journalists saw what appeared to be the bodies of two Russian soldiers in the streets of the village, which was largely destroyed by the fighting.

The remains of two other soldiers had been thrown into a nearby well, their boots sticking out from under a block of concrete.

"That risks contaminating the water," a Ukrainian soldier told AFP.

"There are Russian corpses all over the place," he said, adding that more than two dozen soldiers dispatched to Ukraine by Moscow had been killed in the fight for the hamlet.

AFP journalists also observed remnants of several Russian armoured vehicles abandoned in the yards of homes in the village.

Ten-hour battle

Ukraine launched its attack on the Russian-controlled village last week, but it took several days to root out Moscow's troops hiding in cellars and nearby forests, the military said.

"We each carried 50 kilos of materials on our backs, we had Javelins," said Valery, a sergeant who took part in the operation, referring to the US anti-tank weapons.

The 54-year-old electrical engineer in the Kharkiv metro, a veteran of the Soviet campaign in Afghanistan, enlisted right after Russia invaded on February 24.

"I was expecting they'd hand me a shovel and an old gun, as in Afghanistan, but look," he said, spreading his arms to show his kit.

"The battle lasted around 10 hours. We caught the Russians by surprise. They were in the basements where they tried to hold out. We gave them a chance to surrender. Too bad for them...," said Valery, shrugging his shoulders.

Nearly 180 Russian soldiers were in the village altogether, he said.

"Five of them were captured, one of whom tried to escape and was also killed," said Valery. Another had served in the Russian contingent in Syria, he added.

"The Russians are sometimes in civilian clothing, they infiltrate our lines," he said.

"Russian snipers hidden in houses and nearby woods slowed down the liberation," of Mala Rogan, added Valery.

They also came under intense bombardment, including phosphorus shells twice.

"It was very beautiful all that fire in the night," another soldier said in jest.

Ukrainian counter-attacks

In Mala Rogan, the situation was relatively calm Monday, with the deep sounds of shelling off in the distance.

"Our troops are liberating Mala Rogan, and this is hugely important because Russian troops are constantly shelling residential areas of Kharkiv from there," the mayor of Ukraine's second-most populated city, Igor Terekhov said earlier.

Oleksiy Arestovich, an adviser to the head of the president's office, said Ukrainian forces were counter attacking against invading Russian troops in the northeast, referring to small, tactical offensives.

Moscow's month-long invasion on its neighbour has largely stalled, with no major recent advances and Ukrainian forces even able to counterattack in places.

Russian and Ukrainian troops meanwhile have been fighting for several days for control of the neighbouring town of Vilkhivka, a few kilometres further north.

Ukrainian officials have also accused the Russian army of using Vilkhivka as a base to shell Kharkiv.

"Here we're advancing, but at Vilkhivka we're crawling," said another soldier.

"We need to finish this quickly, springtime is coming and soon it will be time to plant potatoes," said the farmer-soldier.

© 2022 AFP

New York Times - World

A New International Airport Is Not Quite Ready for Takeoff

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Mexico’s president inaugurated the first of a series of long-promised infrastructure projects — possibly a little too soon.

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By Maria Abi-Habib and Elda Cantú

MEXICO CITY — It is almost impossible to find water to drink throughout the entire, spanking new airport. The unfinished access roads still need signs, compelling confused drivers to reverse down the freeway. The only transnational flight scheduled for the foreseeable future is from Venezuela.

With much fanfare and few logistical considerations, the Felipe Ángeles International Airport, north of Mexico City, was unveiled on Monday, the first of many large-scale infrastructure projects that President Andrés Manuel López Obrador promised to deliver before his six-year term ends in 2024.

The airport’s opening might seem premature, but it comes just weeks before a referendum on whether the president should step down well in advance of the end of his mandatory single term. Mr. López Obrador appeared eager to deliver on at least one of those promised projects before the vote. “It’s a work of the people,” Mr. López Obrador said at the inaugural ceremony, as supporters chanted “yes he could!”

The airport’s long-term success could significantly influence the prospects of the party he started roughly a decade ago, Morena. But for now, the airport, like many of the president’s big-ticket projects, may not offer as many economic or political benefits as he hopes.

The projects include a giant new oil refinery, which would be coming at a time when production is falling for the state-owned petroleum company, and the Tren Maya, a train that will take tourists from the beaches of Cancún deep into the Yucatán Peninsula.

“These infrastructure projects are not viable and will be subsidized by the government for years to come,” said Denise Dresser, a prominent political scientist and columnist based in Mexico City.

Some analysts are more optimistic. Rogelio Rodríguez Garduño, a professor of aeronautical law at the Universidad Nacional Autónoma de México who wrote Mexico’s current civil aviation law, says the new airport could eventually become profitable if it focuses on becoming a hub for low-cost carriers.

Mr. López Obrador came to power in 2018, in a fire-and-brimstone campaign focused on the deep-seated corruption of past governments. He claimed that his predecessor, Enrique Peña Nieto, had stolen his victory during the 2012 presidential election. Although the vote was close, international observers said that Mr. Peña Nieto had won fairly.

Known for holding grudges, Mr. López Obrador stopped the construction of an airport that Mr. Peña Nieto conceived — located closer to Mexico City — although the government had already spent some $3 billion and completed about 30 percent of that project. It was meant to be a hub for the region, the Heathrow Airport of Latin America, with a total price tag of $13 billion. But Mr. López Obrador said that Mr. Peña Nieto's airport was “a big heist” that was being built in “the worst location.” His alternative airport would be in the right place and cost a lot less, a symbol of the austerity he championed.

Although Mr. Lopez Obrador initially said Felipe Ángeles would cost about $3.7 billion, the government has recently earmarked $2 billion for the project. Much remains to be done and spending could rise further.

While many analysts agree with Mr. López Obrador that corruption has been endemic in past administrations — and have applauded his government for its lack of serious scandals — they believe that canceling the previous airport project was a mistake.

Felipe Ángeles was built on a military air base by the Mexican army and will operate two runways for commercial use, compared to the five planned for in Mr. Peña Nieto’s government. The new airport will accommodate 20 million passengers annually, compared to the 125 million that the scrapped airport had been designed to handle, which would have made it the second largest in the world.

Instead of building one airport for Mexico City to accommodate domestic and international flights — as the original project had envisioned — Felipe Ángeles will work in tandem with the capital’s existing airport, which is overburdened and aging.

But beyond the plaque hanging above the terminal, there is little evidence that Felipe Ángeles will soon be a global hub.

Currently, Mexican carriers are not able to fly from Felipe Ángeles to the United States after the Federal Aviation Administration downgraded its air safety rating for Mexico last year. Air industry experts have also warned that the mountains surrounding Felipe Ángeles could make takeoff and landing dangerous.

So far, a handful of Mexican carriers announced that they will operate a few domestic flights from Felipe Ángeles, while the only international airline to commit is the Venezuelan carrier Conviasa.

Felipe Ángeles is about 30 miles from Mexico City, the roads leading to it are incomplete and the unfinished rail line linking the airport to the capital will not open until 2023. That will make it difficult for passengers flying from elsewhere in Mexico to land at Felipe Ángeles and then take the long journey to the current international airport for a connecting flight abroad. It could take up to three hours to reach Felipe Ángeles from the capital, known for its chockablock traffic.

The first major infrastructure project to be delivered, Felipe Ángeles was supposed to showcase the capability and thriftiness of the government just weeks before a national referendum on whether the president should complete his six-year term. The referendum, proposed by Mr. López Obrador, is anticipated to have a light turnout, with his supporters expected to show up and his detractors to stay home.

Critics say some of the projects may turn out to be white elephants — unviable pet projects. If they fail, it will likely be after Mr. López Obrador inaugurates them, cuts the red ribbon and steps down, his term ending in 2024.

A candidate from Morena, the party the president founded, is expected to clinch the next national election. If the projects prove unsuccessful it will likely be on the next government’s watch, analysts say, possibly leaving Mr. López Obrador free of blame.

At Monday’s inauguration, thousands of Mr. López Obrador’s supporters arrived to cheer the president on. Traditional bands played Mexican tunes, while several people searched vainly for a connection to make calls or send text messages from the remote airport.

The president lambasted his critics and hailed the airport’s success. Mr. López Obrador still remains one of the world’s most popular leaders, with an approval rating that has hovered above 60 percent since he took office in 2018, though it has slipped recently as Mexico has battled an economic slowdown.

Mr. López Obrador’s supporters hail him for being a down-to-earth leader, a rare president who listens to the average Mexican and is concerned with the well-being of the underclass.

“You see it, you feel it, AMLO is present!” supporters chanted at Monday’s airport inauguration, using a nickname for Mr. López Obrador.

Ana Sosa and Anatoly Kurmanaev contributed reporting from Mexico City.

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France24 - World

French president responds to 'Killer Macron' chants at rally for far-right rival Zemmour

Issued on: 28/03/2022 - 17:52Modified: 28/03/2022 - 17:54

FRANCE 24 Follow

As France's 2022 presidential campaign season officially kicked off on Monday, French President Emmanuel Macron took aim at far-right, anti-immigration candidate Eric Zemmour for allowing his supporters to accuse the incumbent of allowing foreign "criminals" into the country with chants of "Killer Macron".

Switching from his lofty perch as head of state to the rough and tumble of domestic politics, Macron hit the campaign trail in the eastern town of Dijon with a classic pre-election walkabout and a visit to a high school.

He was asked about weekend images from a Zemmour rally in Paris at which the crowd chanted "Killer Macron" as the anti-immigration candidate accused the government of letting foreign "criminals" into the country.

Both friends and foes of the incumbent president have criticised Zemmour for failing to condemn the chants, which the far-right candidate's team claims he did not hear.

"There are two theories: the first is that it is a shameful act, which seems to be the most credible, but is not a surprise," Macron told reporters in bright spring sunshine.

"The second one is that there's a lack of knowledge about a very important reform during my term in office," he added, before explaining how the cost of hearing aids was now fully covered by France's social security system.

"I invite the hard-of-hearing candidate to get himself sorted out at a lower cost," Macron quipped.

The French president was not the only one to round on Zemmour, who is polling in fourth place with around 11 percent support.

Mainstream conservative Valérie Pécresse, who trails Zemmour in most surveys, was among those who criticised the former pundit for allowing the crowd to continue chanting.

“I will fight the outgoing president with all my strength but to let an opponent be called a murderer is dangerous for the republic. This is certainly not the right! This is not my France,” Pécresse tweeted.

E.Zemmour laisse une foule crier "Macron assassin".Je combats avec force le président sortant mais laisser traiter un adversaire de meurtrier, c'est dangereux pour la République. Ce n'est certainement pas ça la droite ! Ce n'est pas ça ma France ! #ZemmourTrocadero https://t.co/qn3cqYiHp2

March 27, 2022

Christophe Castaner, who heads the ruling LREM group in the Assemblée Nationale, France's lower house of parliament, said Zemmour was “irresponsible” for letting the chanting continue.

Race 'still open'

Monday's row marked the start of the official campaign period running up to the election's first round, with all 12 candidates in the race now entitled to equal time and space in the media.

The top two candidates in the first round will go through to a second-round run-off on April 24.

>> Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Macron has so far deliberately stayed out of the campaign and declined to engage directly with his opponents, insisting that he has had to focus on the Covid-19 pandemic and the war in Ukraine. 

He is the current favourite to win, with the war in Ukraine seen as helping raise his profile. Veteran far-right candidate Marine Le Pen is running in second place, polls suggest.

A new poll by the Ipsos/Sopra Steria group published in Le Monde newspaper on Monday showed Macron on 28 percent ahead of the first round, down a point, while Le Pen had gained 1.5 points to 17.5 percent.

Le Pen continues to run a low-key campaign that has seen her tone down her usual hardline rhetoric on immigration in favour of focusing on household income, voters' biggest priority.

Zemmour, who soared in opinion polls in September and October last year while teasing his presidential ambitions, has been overtaken by leftist firebrand Jean-Luc Mélenchon, who rallied tens of thousands of supporters in Marseille on Sunday. 

Frédéric Dabi, a leading polling expert at the Ifop group, stressed that the race remained unpredictable despite Macron's apparent strength in voter surveys.

"When I see such a low level of interest in the campaign, when I see that a quarter of French people have not made up the mind... things can still change," he told the Public Senat channel.

(FRANCE 24 with AFP)

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Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

France 2022: The Campaign

Water bottles rain down on far-right candidate Zemmour during visit to Paris 'crack camp'

FRENCH CONNECTIONS

The ins and outs of the French presidential election

France24 - World

Macron remains clear favourite – but rivals turn up volume two weeks from vote

Issued on: 27/03/2022 - 19:03

NEWS WIRES Clovis CASALI Follow

Candidates in France's looming presidential election are pushing to make themselves heard over the war in Ukraine, as polls suggest incumbent Emmanuel Macron remains the clear favourite to win.

Buoyed by his shuttle diplomacy and toughness on Moscow since its troops invaded Ukraine, the president is riding high with two weeks to go but has faced accusations of ducking real debate.

Questioned Sunday on his meagre campaigning, a testy Macron told broadcaster France 3 that "no-one would understand at a moment when there's war" if he was out electioneering "when decisions have to be made for our countrymen".

Short of a major upset at the April 10 first round, Macron's opponent in the runoff will be far-right National Rally leader Marine Le Pen -- a repeat of five years ago.

But her far-right rival Eric Zemmour, conservative Valerie Pecresse and left-winger Jean-Luc Melenchon still hope they can break out from the pack to reach the second round on April 24.

"Everything could be decided in the two weeks to come," with four in 10 likely voters still undecided, Adelaide Zulfikarpasic of the BVA Opinion polling group told AFP.

Brawl on the right

Former columnist and TV commentator Zemmour on Sunday rallied thousands waving French flags under a cloudless sky near the Eiffel Tower.

He urged more energy from his supporters after a speech hitting familiar notes of nostalgia for past French greatness and swipes at unassimilated immigrants.

"Nothing and nobody will stop us from writing the destiny of our country, nothing and nobody will steal this election from us," he vowed.

Now trailing below 10 percent in some polls, Zemmour is far short of Le Pen's roughly 20 percent and Macron at close to 30.

Le Pen strove to project serenity as allies -- including her niece Marion Marechal -- deserted her for the tougher-talking Zemmour.

Instead Le Pen has pounded the pavements campaigning on French streets and market squares, and on Sunday again sought to cast herself as more mainstream and competent than her rival.

"Eric Zemmour's programme is brutal in form but very limited in substance, whereas I have a draft law ready to be passed" on Islam and immigration, she told weekly newspaper Le Journal du Dimanche on Sunday.

With Zemmour and Le Pen slogging it out for the hard-right and Macron sounding pro-business and law-and-order notes, conservative Valerie Pecresse has struggled to make herself heard.

Most recently, a positive Covid test has kept her from planned campaign stops.

Divided left

On Sunday, the leading left-wing candidate Jean-Luc Melenchon -- polling at 12 to 15 percent -- was rallying supporters in the Mediterranean port city Marseille.

While left-wing resistance including the 2018-19 "yellow vest" protest has dogged the presidency of former banker Macron, a slew of competing candidacies from the left have yet to make a real mark on this year's election.

Melenchon told the crowd that "we've suddenly said to ourselves 'we're going to make it'" into the second round.

"We're going to talk about serious things, not money fantasies like the one or racist fantasies like the other," he added, targeting Macron and Le Pen.

Left-wing voters are split between Paris Mayor Anne Hidalgo -- polling around just two percent for the once-mighty Socialist Party -- Communist candidate Fabien Roussel and Greens boss Yannick Jadot.

The woes of Pecresse and Hidalgo, candidates respectively of the traditional right and left bastions that dominated France for years, illustrate the longer-term factors beyond Ukraine that have scrambled French politics.

"The systematic voter who voted out of duty, the voter who was loyal and faithful to political parties or to candidates... no longer exists," said Anne Muxel, research director at Paris' Centre for Political Research.

"Voters have a much more independent, individualised relationship to politics and to their electoral choices, they're much more mobile, more volatile," she said.

Especially given that "the majority of French people don't feel represented by political office-holders."

(AFP)

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French left in disarray as right, far right dominate presidential campaign

2022 FRENCH ELECTIONS

Zemmour’s fall in polls signals ‘lack of presidential credibility’ amid campaign launch

2022 FRENCH ELECTIONS

Macron’s blunt vow to ‘piss off’ the unvaccinated takes aim at centrist voters

New York Times - World

‘Soy mayor, no idiota’. La protesta de un hombre llama la atención de los bancos españoles

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El perfil del sábado

Una campaña organizada por un médico retirado y paciente de Parkinson se opone al cierre de las sucursales bancarias; su petición tuvo eco en una población que envejece con rapidez.

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Por Raphael Minder

MADRID — Debido a que tiene la enfermedad de Parkinson y el temblor de sus manos dificultan pulsar los botones, a Carlos San Juan de Laorden, un doctor español retirado, se le dificulta retirar dinero del cajero automático.

Así que cuando, en diciembre, su banco redujo las horas de atención en sucursal, y luego le informó que la única forma de contactar con un agente de servicio al cliente era concertar una cita a través de una aplicación que le parecía muy complicada, San Juan, de 78 años, no solo se sintió agobiado sino agraviado.

“Con cortesía, me informaron que podía cambiar de banco si no estaba contento”, dijo. “Tengo mi dinero en el mismo banco desde hace 51 años, desde que me pagaron mi primer sueldo, y molesta darse cuenta que el mundo digital nos ha deshumanizado hasta tal punto que la lealtad ya no vale para nada”.

Indignado, San Juan inició una petición en internet que tituló “Soy mayor, no idiota” con el argumento de que los bancos y otras instituciones deberían atender a todos los ciudadanos en lugar de marginar a los de más edad y más vulnerables de la sociedad en su intento por mudarse a los servicios en línea.

En dos meses, su petición reunió más de 600.000 firmas y atrajo la atención de los medios locales y al final obligó a los bancos y al gobierno de España a responder. San Juan se convirtió en una pequeña celebridad en España y fue invitado a aparecer en una seguidilla de programas televisivos para hablar de sí mismo y de la campaña.

En febrero, San Juan asistió a la firma del protocolo en el Ministerio de Asuntos Económicos en Madrid en el que los bancos prometieron ofrecer mejores servicios a los clientes de la tercera edad, entre ellos volver a ampliar el horario de operación de sucursales, darle prioridad a los adultos mayores en ventanilla y también simplificar la interfaz de sus páginas web y aplicaciones.

En la ceremonia de firma, José María Roldán, presidente de la Asociación Española de Banca, agradeció a San Juan por llamar la atención hacia un problema que, dijo, los bancos habían pasado por alto. “Hemos visto que hacían falta nuevas medidas para no dejar atrás a estos colectivos vulnerables”, dijo Roldán, cuya asociación aglutina a gigantes como Banco Santander y BBVA.

España cuenta con la de las poblaciones de más rápido envejecimiento del mundo, con 9,3 millones de habitantes que superan los 65 años de edad, una quinta parte de la población. Antes de la llegada de la pandemia, España proyectaba superar a Japón como el país con la mayor esperanza de vida del mundo, según un estudio del Instituto de Evaluación y Métricas de Salud en Seattle.

Pero en la década pasada, la red bancaria de España también se ha encogido dramáticamente tras una crisis financiera que obligó al país a negociar un rescate internacional en 2012. Donde solía haber una sucursal bancaria en cada aldea española e intersección urbana, los bancos españoles han reducido por la mitad la cantidad de sucursales a unas 20.000 tras la crisis.

San Juan no se opone a la tecnología: para este artículo se comunicó por WhatsApp y Skype. Pero cree que los adultos mayores no deberían pagar el precio de una transición digital que ha permitido que los bancos y otras instituciones reduzcan su personal significativamente y lleven a cabo otros recortes.

De hecho, San Juan dijo que era una ironía que pocas de las personas de la tercera edad que la petición buscaba defender estuvieran entre los firmantes, posiblemente porque no están en internet. Aún así, dijo, “generamos simpatía en mucha gente joven, empezando con mis propias nietas que ven con gran preocupación mi estado de salud, y muchos otros jóvenes que tienen algún pariente que no sabe utilizar las Apps, y en algunos casos ni se puede permitir comprar un smartphone”.

Hace 13 años, San Juan tuvo que retirarse anticipadamente, cuando le diagnosticaron Parkinson y el temblor le dificultaba mucho llevar a cabo sus labores como urólogo en Valencia, la ciudad del este de España donde reside. Desde entonces, San Juan pasaba el tiempo escuchando jazz, leyendo libros de historia y novelas de espías, hasta que se convirtió en un inesperado activista.

Aunque reconoce que la transición digital es imparable, San Juan dijo que las autoridades y las principales instituciones tenían el deber de hacer que el cambio fuera “menos abrupto” para las poblaciones mayores y grupos vulnerables. Casi todas las instituciones públicas o empresas privadas ahora orillan a las personas a comunicarse vía internet, incluso en el sector de cuidado a la salud, donde San Juan trabajó toda su vida.

De no ser por el Parkinson, San Juan dijo que habría querido trabajar más años, aunque mira con recelo los cambios en la profesión que exigen más consultas remotas con los pacientes.

“En mi opinión, la medicina necesita un trato humano, es decir necesita mirar a su paciente a los ojos, hablar con él, y a los mejor ofrecerle palabras de consuelo si fuese necesario”.

San Juan también observó que el modelo de la sociedad española en el que distintas generaciones vivían bajo el mismo techo y se ayudaban mutuamente, cambiaba con rapidez y ponía en aprietos a los viejos. De joven, San Juan vivió un tiempo con su única abuela. Luego de que su suegra quedó viuda, ella vivió sus últimos 15 años con él y su esposa.

Agregó que, debido a su especialidad médica, hace mucho que se sensibilizó a los desafíos que enfrentan las personas mayores.

“Soy urólogo, y eso significa que muchos de mis pacientes han sido gente mayor, lo que me ha ayudado entender siempre de manera clara que las sensaciones de pérdida y sufrimiento suelen crecer con la edad”, dijo San Juan.

En cuanto a los bancos, San Juan dijo que su decepción surgió del hecho de que las instituciones no dudaron en pedir miles de millones de dólares de fondos de los contribuyentes para que los rescataran durante la crisis hace una década. Pero cuando la COVID-19 empezó a propagarse, aseguró, los mismos bancos usaron la pandemia como excusa para cerrar más sucursales. Según datos del Banco de España, más de 3000 sucursales cerraron en España entre el segundo trimestre de 2020 y el tercero de 2021.

“El coronavirus ha ofrecido la excusa perfecta para que los bancos y otras instituciones obliguen a la gente a mantenerse lejos, actuar como robots, y al mismo tiempo han obligado a los clientes hacer el trabajo que antes hacían los empleados de la banca”, dijo.

Algunos bancos tomaron medidas para compensar la reducción de su presencia. En 2020, Banco Santander firmó un acuerdo con el servicio postal español para permitir a sus clientes retirar efectivo en las oficinas de correos de unos 1500 municipios donde el banco no cuenta con sucursal. Pero San Juan cree que, dado que millones de jubilados están obligados a retirar el pago de su pensión de los bancos, las instituciones aún tienen mucho por hacer para atender a aquellos de cuyos ahorros dependen, en lugar de priorizar a sus accionistas.

“Los bancos necesitan el dinero de los pensionistas, pero eso tendría que significar que tienen que actuar como un servicio público. Si no, el gobierno tendría que proporcionarnos otra manera de recibir este dinero que es nuestro”, dijo. “No se puede pedir a gente mayor hacer cola durante horas bajo el sol ardiente o la lluvia para sacar sus ahorros”.

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France24 - World

Turnout concerns loom large for French presidential election frontrunners

Issued on: 25/03/2022 - 15:59

FRANCE 24 Follow

With just over two weeks to go until the April 10 first round of France's presidential election, candidates and experts alike are flagging the threat of historically low voter turnout after a race eclipsed by the war in Ukraine.

Observers differ on just how serious low turnout could prove in this race – and on which candidates could suffer most from voters staying home.

A recent poll by the BVA firm showed only 71 percent of those surveyed intended to cast a ballot in April's election. In practice, that would mean a rate of abstention similar to the first round in 2002 – 28.4 percent – the all-time record for the opening round of France’s two-round presidential vote. The abstention rate was also considered high in 2017, when 22.2 percent of registered voters stayed away.

"One could say that 70 percent turnout is an honourable score," Céline Braconnier, a professor of political science, told Philosophie Magazine last week. But "for many citizens – think about the 65 percent who abstained in the 2021 regional elections – the presidential election remains the last rampart against a complete break with voting. It's that definitive separation that is worrisome", she said.

Some are less concerned. "It's true, there's a risk of a drop in turnout in the presidential election for assorted reasons – the destruction of political parties on the one hand and the foregone conclusion that Macron is going to win on the other," political analyst Gérard Grunberg told Agence France-Presse this week.

"Instead of turnout around 80 percent, as is usual for a presidential election, it could be around 70 percent; but I don't think it would be a lot less, and that's still a significant rate," said Grunberg, a research director emeritus at France's National Centre for Scientific Research (CNRS). He doesn't believe the end of voter engagement is coming – "unlike most of my colleagues".

>> France in Focus looks at the country's abstention problem

Grunberg suggests voters are motivated by practical concerns when deciding whether to head to the polls. "People are more and more utilitarian. They vote when they are interested. And we know that the tighter [a race] is, the more people vote. So Emmanuel Macron's presumptive victory is not mobilising people," he said.

In the BVA poll, 40 percent of those intending to abstain from April's election cited "the impression that the die is cast" to justify sitting this one out, almost on par with those who feel "the election will change nothing in their daily life" at 41 percent.

Who is most likely to sit out the vote?

Macron supporters are concerned that his would-be voters might be overconfident about the result. "Historically, it is already difficult to mobilise an outgoing administration's electorate," the pollster Bruno Jeanbart told the financial daily Les Echos this week.

Macron's interior minister, Gérald Darmanin, seemed keen to sound the alarm on Thursday night, telling France 5 television: "Marine Le Pen is dangerous for the president. She can win this presidential election."

Darmanin added: "She has a strategy that looks like it's working. [Far-right rival Éric] Zemmour has made her [appear more] 'soft'."

The latest polls have Macron beating far-right National Rally leader Le Pen relatively comfortably, with between 54 and 59 percent of the vote should the two advance to the election's April 24 run-off. That duel would be a re-match of the 2017 second round. But Macron scored far higher in their previous meeting, winning with 66.1 percent to Le Pen's 33.9 five years ago.

>> How a quirk in French voter registration drives high abstention rate

Grunberg, for his part, believes Macron's rivals are the ones who should worry. Low turnout "will benefit Macron even more because Macron's electorate is pretty determined, especially in this period of simmering conflict. It's the others who could be telling themselves: We don't like Macron, but he's going to win and we don't know who to vote for", the analyst said.

Demographics matter, too. Le Pen and far-left candidate Jean-Luc Mélenchon have support bases that are younger and more working class than those of the other top candidates. Those two groups have historically been harder to coax to the ballot box. Le Pen and Mélenchon, each waging a third consecutive bid for France's top job, know the risks; both have been striving to boost turnout among their respective supporters.

"That's one of the keys that could allow Jean-Luc Mélenchon to advance to the second round – if there is high working-class turnout. Because it's the working classes who abstain, disgusted by everything and with the impression that no solution will be brought to bear on their problems in these elections," Mélenchon spokesman Alexis Corbière told BFM TV on Thursday.

>> Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote

Peril looms elsewhere as well. The political consultant and Sciences Po professor Philippe Moreau Chevrolet on Thursday pointed to yet another factor that could thin the queues at the ballot box: Ten days after the French government lifted most of the country's Covid-19 protections, including its vaccine pass and indoor masking requirements, confirmed cases have surged to a daily average of 110,000 nationwide.

"A proliferation of Covid cases – [at] kids' schools, work, friends... – but whatever happens let's take the mask off," Moreau Chevrolet quipped in a tweet. "At this rate, the number one cause of abstention on April 10 will be Covid."

(With AFP)

French presidential election © France 24

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After Brexit betrayal, British-born comic takes first vote as a Frenchman seriously (mostly)

French Presidential Election

Explainer: How does France's two-round presidential election work?

Tackling turnout: Amid record abstention in France, a look at how Europe gets out the vote

New York Times - World

La pandemia de coronavirus

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Científicos tratan de resolver un misterio de la COVID-19: las bajas tasas de mortalidad en África

Las proyecciones estimaban que el coronavirus devastaría al continente africano, pero parece que a los países de mayores ingresos, y con mejores sistemas sanitarios, les ha ido mucho peor.

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Por Stephanie Nolen

KAMAKWIE, Sierra Leona — Aquí no existen los temores por la covid.

El centro de respuesta distrital para la COVID-19 solo ha registrado 11 casos desde el comienzo de la pandemia y ningún fallecimiento. En el hospital regional, las salas están llenas de pacientes con malaria. La puerta de la sala de aislamiento de covid está cerrada con cerrojo y cubierta de malezas. La gente se reúne para celebrar bodas, partidos de fútbol y ​​conciertos, sin usar mascarillas.

Sierra Leona, un país con una población de ocho millones de personas en la costa de África occidental, se siente como una tierra inexplicablemente salvada de la pandemia. Lo que ha pasado —o más bien lo que no ha pasado— aquí, y en gran parte del África subsahariana, es uno de los grandes misterios de la pandemia.

La baja tasa de contagios, hospitalizaciones y muertes por coronavirus en África Occidental y Central se encuentra en el centro de un debate que ha dividido a los científicos en el continente y más allá de sus fronteras. ¿Simplemente no se han registrado las cifras de pacientes enfermos o fallecidos? Si es cierto que la covid ha hecho menos daño en esta región, ¿por qué ha sucedido eso? Si ha sido igual de grave, ¿cómo lo hemos pasado por alto?

Las respuestas “no solo son relevantes para nosotros, sino que también tienen implicaciones para el bien público general”, dijo Austin Demby, ministro de Salud de Sierra Leona, en una entrevista en Freetown, la capital.

La afirmación de que la covid no es una amenaza tan grande en África ha generado un debate sobre si la estrategia de la Unión Africana para vacunar al 70 por ciento de los africanos contra el virus este año es el mejor modo de utilizar los recursos de atención médica, dado que la devastación de otros patógenos, como la malaria, parece ser mucho mayor.

Durante los primeros meses de la pandemia, se temía que la covid pudiera diezmar al continente africano, arrasando países con sistemas de salud tan débiles como el de Sierra Leona, donde solo hay tres médicos por cada 100.000 habitantes, según cifras de la Organización Mundial de la Salud. La alta prevalencia de la malaria, el VIH, la tuberculosis y la desnutrición fue vista como un aliciente para el desastre.

Pero eso no ha sucedido. La primera versión del virus que recorrió todo el mundo tuvo un impacto comparativamente mínimo aquí. La variante beta devastó Sudáfrica, al igual que delta y ómicron, pero gran parte del resto del continente no registró un número de muertos similar.

En el tercer año de la pandemia, una nueva investigación demuestra que ya no hay duda de que la covid se extendió de manera amplia por toda África. Así ha sido.

Los estudios que analizaron muestras de sangre en busca de anticuerpos contra el SARS-CoV-2, el nombre oficial del virus que causa la covid, muestran que aproximadamente dos tercios de la población en la mayoría de los países subsaharianos tienen esos anticuerpos. Como solo el 14 por ciento de la población ha recibido algún tipo de vacuna contra la covid, los anticuerpos provienen abrumadoramente de los contagios.

Un nuevo análisis dirigido por la OMS, y que aún no ha sido revisado por pares, sintetizó encuestas de todo el continente y encontró que el 65 por ciento de los africanos se habían contagiado para el tercer trimestre de 2021, una tasa más alta que en muchas partes del mundo. Solo el 4 por ciento de los africanos habían sido vacunados cuando se recopilaron estos datos.

Así que el virus está en África. Pero ¿provoca menos fallecimientos?

Algunas especulaciones se han centrado en la relativa juventud de los africanos. Su edad media es de 19 años, en comparación con los 43 años que se promedian en Europa y los 38 registrados en Estados Unidos. En África subsahariana, casi dos tercios de la población tiene menos de 25 años y solo el 3 por ciento tiene 65 años o más. Eso significa que muchas menos personas, comparativamente, han vivido lo suficiente como para desarrollar problemas de salud (enfermedades cardiovasculares, diabetes, enfermedades respiratorias crónicas y cáncer) que pueden aumentar considerablemente el riesgo de complicaciones graves y fallecimientos por covid. Los jóvenes contagiados por el coronavirus suelen ser asintomáticos, lo que podría explicar el bajo número de casos notificados.

Se han planteado muchas otras hipótesis. Las altas temperaturas y el hecho de que gran parte de la vida se pasa al aire libre podrían estar evitando la propagación. O la baja densidad de población en muchas áreas, o la limitada infraestructura de transporte público. Quizás la exposición a otros patógenos, incluidos los coronavirus e infecciones mortales como la fiebre de Lassa y el ébola, de alguna manera actúan como una especie de protección.

Desde que la covid arrasó el sur y el sudeste de Asia el año pasado, se ha vuelto más difícil aceptar estas teorías. Después de todo, la población de la India también es joven (con una edad promedio de 28 años) y las temperaturas en el país también son relativamente altas. Pero los investigadores descubrieron que la variante delta causó millones de muertes en India, muchas más de las 400.000 reportadas oficialmente. Y las tasas de contagio por malaria y otros coronavirus son altas en lugares, como la India, que también han registrado altas tasas de mortalidad por covid.

Entonces, ¿las muertes de covid en África simplemente no se registran?

La mayoría de los rastreadores globales de covid no registran casos en Sierra Leona porque las pruebas del virus son casi inexistentes. Sin pruebas, no hay casos para reportar. Un proyecto de investigación de la Universidad de Njala en Sierra Leona descubrió que el 78 por ciento de las personas tienen anticuerpos para este coronavirus. Sin embargo, Sierra Leona solo ha reportado 125 muertes por covid desde el comienzo de la pandemia.

La mayoría de las personas mueren en sus hogares, no en los hospitales, ya sea porque no pueden llegar a un centro médico o porque sus familias los llevan a morir a casa. Muchos fallecimientos nunca se registran ante las autoridades civiles.

Este patrón es común en el África subsahariana. Una encuesta reciente realizada por la Comisión Económica para África, una entidad de las Naciones Unidas, encontró que los sistemas de registro oficiales solo contaron una de cada tres muertes.

El único país subsahariano donde se registran casi todas las muertes es Sudáfrica. Y los datos reflejan que la covid ha causado la muerte de muchas personas en ese país, muchas más que las muertes reportadas. Los datos de exceso de mortalidad muestran que, entre mayo de 2020 y septiembre de 2021, unas 250.000 personas más fallecieron por causas naturales de lo previsto para ese periodo de tiempo, según el patrón de años anteriores. Los aumentos en las tasas de mortalidad coinciden con los de los casos de covid, lo que sugiere que el virus fue la causa.

Lawrence Mwananyanda, epidemiólogo de la Universidad de Boston y asesor especial del presidente de Zambia, dijo que no tenía dudas de que el impacto en Zambia había sido tan severo como en Sudáfrica, pero las muertes simplemente no fueron contabilizadas porque el país cuenta con un sistema de registro mucho más endeble. Zambia, una nación de más de 18 millones de habitantes, solo ha reportado 4000 muertes por COVID-19.

“Si eso está sucediendo en Sudáfrica, ¿por qué debería ser diferente aquí?”, dijo Mwananyanda. De hecho, afirma que Sudáfrica tiene un sistema de salud mucho más robusto, lo que debería significar una tasa de mortalidad más baja, en vez de una más alta.

Este especialista dirigió un equipo de investigación que descubrió que durante la ola delta de Zambia, el 87 por ciento de los cuerpos que llegaron a las morgues de los hospitales estaban infectados con covid. “La morgue estaba llena. No existe ninguna diferencia, lo distinto es que tenemos datos muy deficientes”.

The Economist, que ha estado rastreando el exceso de muertes durante la pandemia, muestra tasas similares de muerte en África. Sondre Solstad, quien dirige el modelo de África, dijo que durante la pandemia el continente experimentó un exceso de mortalidad que oscila entre 1 y 2,9 millones de fallecimientos.

“Sería hermoso que los africanos estuvieran a salvo, pero no lo están”, dijo.

Pero muchos científicos que investigan la pandemia sobre el terreno no están de acuerdo. Dicen que no es posible que cientos de miles, o incluso millones, de muertes por covid hayan pasado desapercibidas.

“No hemos visto entierros masivos en África. Si eso hubiera sucedido, lo habríamos visto”, dijo Thierno Baldé, quien dirige el equipo de la OMS para la respuesta de emergencia de la covid en África.

“En África un fallecimiento nunca pasa desapercibido, aunque seamos muy deficientes en el mantenimiento de registros”, dijo Abdhalah Ziraba, epidemiólogo del Centro de Investigación de Salud y Población Africana en Nairobi, Kenia. “Hay un funeral, y siempre se hace un anuncio: nunca se realiza un entierro en la semana porque es un gran evento. Si alguien en Nueva York tiene la hipótesis de que no se están registrando, bueno, es posible que no tengamos los números exactos, pero la percepción es palpable. En los medios, en tu círculo social, sabes si hay muertes”.

Demby, el ministro de Salud de Sierra Leona, quien es epidemiólogo de formación, estuvo de acuerdo. “No hemos tenido hospitales desbordados. Eso no ha sucedido. No hay evidencias de que se esté produciendo un exceso de mortalidad”, dijo.

¿Qué es lo que podría mantener la tasa de mortalidad en un nivel bajo?

Aunque Demby reconoce que la vigilancia sanitaria es débil, sostiene que los sierraleoneses tienen la reciente y terrible experiencia del ébola que mató a 4000 personas entre 2014 y 2016. Dice que, desde entonces, los ciudadanos han estado alerta ante cualquier agente infeccioso que podría ocasionar fallecimientos entre las personas de sus comunidades. Si ese fuera el caso, no seguirían participando en eventos, asevera.

Salim Abdool Karim, quien forma parte del grupo de trabajo covid de los Centros Africanos para el Control y la Prevención de Enfermedades y que integró el equipo de investigación que rastrea el exceso de mortalidad en Sudáfrica, cree que el número de muertos en todo el continente probablemente sea consistente con el de su país. Simplemente no existe ninguna razón para que los gambianos o los etíopes sean menos vulnerables a la covid que los sudafricanos, dijo.

Pero también afirma que es cierto que un gran número de personas no llegan al hospital con dificultades respiratorias. La población joven es un factor clave, dijo, mientras que algunas personas mayores que mueren de accidentes cerebrovasculares y otras causas inducidas por la covid no son registradas como muertes por coronavirus. Muchos ni siquiera llegan al hospital y sus muertes no se contabilizan. Pero otros no se están enfermando al ritmo que se ve en otros lugares, y ese es un misterio que debe aclararse.

“Eso es muy relevante para cosas tan básicas como el desarrollo y tratamiento de vacunas”, dijo Prabhat Jha, quien dirige el Centro de Investigación de Salud Global en Toronto y que está liderando el trabajo para analizar las causas de muerte en Sierra Leona.

Los investigadores que trabajan con Jha están utilizando métodos novedosos, como buscar cualquier aumento en los ingresos de los obituarios en las estaciones de radio de las ciudades de Sierra Leona durante los últimos dos años, para tratar de ver si las muertes podrían haber pasado desapercibidas. Sin embargo, asegura que es evidente que no se ha producido una ola de personas desesperadamente enfermas.

Algunas organizaciones que trabajan en el esfuerzo de vacunación de la covid dicen que las tasas más bajas de enfermedad y fallecimientos deberían impulsar un replanteamiento de las políticas sanitarias. John Johnson, asesor de vacunación de Médicos Sin Fronteras, dijo que inmunizar al 70 por ciento de los africanos tenía sentido hace un año cuando parecía que las vacunas podrían proporcionar inmunidad a largo plazo y finalizar la transmisión de COVID-19. Pero como se ha determinado que la protección disminuye, la inmunidad colectiva ya no parece factible. Entonces, una estrategia de inmunización que se centre en proteger a los más vulnerables podría ser un mejor uso de los recursos en un lugar como Sierra Leona.

“¿Esto es lo más importante en países donde hay problemas mucho mayores de malaria, poliomielitis, sarampión, cólera, meningitis o desnutrición? ¿De verdad en estos países queremos gastar los recursos en eso?”, preguntó. “Porque, en este punto, ya no se trata de esas personas: es para prevenir nuevas variantes”.

Y las nuevas variantes de la covid plantean el mayor riesgo en lugares con poblaciones de mayor edad y altos niveles de comorbilidades como la obesidad, dijo.

Otros expertos advirtieron que el virus sigue siendo un enemigo impredecible y que reducir los esfuerzos para vacunar a los africanos subsaharianos aún podría provocar una tragedia.

“No podemos ser complacientes y asumir que África no puede seguir el camino de la India”, dijo el Jha.

Y advirtió que aún podría surgir una nueva variante tan infecciosa como ómicron, pero más letal que delta, lo que haría que los africanos sean más vulnerables a menos que las tasas de vacunación aumenten significativamente.

“No deberíamos ser arrogantes y pensar que toda África está a salvo”, dijo.

Stephanie Nolen cubre temas de salud global. Ha reportado sobre salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolenFacebook

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France24 - Monde

La Russie resserre son étau autour de la mer d'Azov, "porte d'entrée" vers la mer Noire

Publié le : 25/03/2022 - 23:24

Tiffany FILLON

Depuis le 24 février, l'offensive russe vise, en partie, le sud de l'Ukraine et les territoires situés à l'est, le long de la mer d'Azov. Si la Russie s'empare de cette bande terrestre, elle deviendrait maître de la mer d'Azov, une victoire majeure pour Moscou.

En Ukraine, la "guerre éclair" espérée par Vladimir Poutine n'a pas eu lieu. Depuis un mois, les troupes russes et ukrainiennes s'affrontent sur plusieurs zones : le nord, l'est et le sud de l'Ukraine. Au sud et à l'est, la Russie attaque des territoires qui bordent la mer Noire et la mer d'Azov.

Cette offensive s'étend sur une vaste bande terrestre depuis le Donbass, contrôlé en partie depuis 2014 par des séparatistes prorusses, jusqu'aux portes de Mykolaïv, en passant par Melitopol, Berdiansk et la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Moscou semble vouloir poursuivre sur cet axe : l'armée russe a annoncé vendredi 25 mars qu'elle concentrerait ses efforts sur l'Est de l'Ukraine pour permettre la "libération du Donbass". 

Le contrôle du sud-est de l'Ukraine depuis le Donbass aurait un avantage non négligeable pour la Russie, à la fois terrestre et maritime. "Si les Russes prennent toute la rive septentrionale de la mer d'Azov, celle-ci deviendrait alors une mer intérieure russe", explique Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur à l'Institut français de géopolitique (Université de Paris-VII) et chercheur associé à l'Institut Thomas More, contacté par France 24. 

Mais l'armée russe n'en est pas encore là. La ville portuaire de Marioupol, lourdement bombardée, résistait encore vendredi, malgré une situation humanitaire catastrophique. Plus à l'ouest, du côté de la mer Noire, Kherson est la seule ville majeure conquise entièrement par les forces russes. Et les Russes "essayent toujours d'encercler Mykolaïv en ambitionnant d'avancer sur l'ouest, vers Odessa", selon le ministère britannique de la Défense.

Asphyxier l'Ukraine par le sud  

La conquête de l'intégralité de cette zone terrestre aurait alors des conséquences importantes sur l'Ukraine. Car Marioupol, Berdiansk et surtout Odessa sont des grands ports ukrainiens, par lesquels l'Ukraine exporte notamment des produits sidérurgiques et du blé. Pour le chercheur, "il y a, d'une part, la guerre à proprement parler, avec des affrontements armés et, d'autre part, un blocus naval, l'asphyxie économique et la volonté de priver l'Ukraine de tout accès maritime". 

La mer d'Azov est déjà de facto sous l'emprise de la Russie depuis l'annexion de la Crimée en 2014. Depuis cette date, Moscou contrôle les deux rives du détroit de Kertch, qui donne accès à la mer Noire. La rive orientale du détroit correspond à la péninsule russe de Taman et la rive occidentale est située en Crimée. Le contrôle de la mer d'Azov s'est ensuite renforcé en 2018 avec la création, par la Russie, d'un pont reliant les deux péninsules. "Dès cette époque, la Russie considérait que la mer d'Azov était une mer russe", précise l'auteur de l'ouvrage "Le Monde vu de Moscou - Géopolitique de la Russie et de l'Eurasie post-soviétique" (PUF, 2020).

>> À lire sur France24.comLa guerre en Ukraine ravive le spectre d'une explosion de pénuries alimentaires

En effet, "ce pont de Kertch empêchait un certain nombre de navires ukrainiens de passer. Cela a contribué à réduire considérablement le trafic maritime de Marioupol et Berdiansk, deux ports importants pour l'Ukraine, et a conduit à la redirection du commerce vers les ports ukrainiens donnant sur la mer Noire", précise à France 24 Louis Pétiniaud, chercheur au centre de recherche Geode et spécialiste de l'Ukraine et de la Russie. 

Après la construction du pont, la marine russe avait tiré sur des navires militaires ukrainiens et s'était emparée de trois d'entre eux, en novembre 2018. Elle avait accusé ces navires d'avoir pénétré dans les eaux territoriales de la Crimée, dont l'annexion n'est pas reconnue par l'Ukraine. 

La Russie et l'Ukraine avaient pourtant conclu un accord en décembre 2003. Il prévoyait l'appartenance de la mer d'Azov et le détroit de Kertch aux "eaux intérieures de l'Ukraine et de la Russie" et la circulation "libre" dans le détroit pour les navires des deux pays, y compris militaires. Mais l'annexion de la Crimée a rebattu les cartes. 

"Vladimir Poutine veut reconstituer la Nouvelle-Russie"

"Je ne pense pas que la mer d'Azov ait en elle-même un intérêt pour la Russie. Mais c'est une porte d'entrée vers la mer Noire [où transite une partie importante du trafic maritime mondial]", affirme Louis Pétiniaud. Si Marioupol tombe aux mains des Russes et qu'ils "contrôlent la rive septentrionale de la mer d'Azov, alors ils contrôleraient toute la mer d'Azov et ce serait un pas supplémentaire vers le contrôle des rives septentrionales de la mer Noire", ajoute Jean-Sylvestre Mongrenier. 

Mais avoir un accès élargi à la mer Noire n'est pas le seul objectif de Moscou. "Pour la Russie, la mer Noire commande l'accès à la Méditerranée, en passant par les détroits turcs du Bosphore et des Dardanelles. Ensuite, à partir de la Méditerranée, il y a la possibilité de se projeter dans la mer Rouge, dans l'océan Indien, dans l'océan Atlantique. La mer Noire donne accès à ce qu'on appelle en Russie 'l'océan mondial'", explique le chercheur. 

La Russie tente déjà depuis plusieurs années d'étendre son influence dans les mers chaudes. En 2015, Moscou avait lancé des missiles de croisière depuis la mer Caspienne pour détruire des cibles en Syrie. Autre exemple ces dernières semaines : la Russie et le Soudan ont relancé un projet de base militaire russe, le long de la mer Rouge, à Port-Soudan. 

>> À lire aussi sur France 24.comLa Russie relance un projet de base navale au Soudan

Cette stratégie fait écho à celle de l'impératrice Catherine II, qui avait, à la fin du XVIIIe siècle, fondé le port de Sébastopol pour offrir un accès privilégié aux mers chaudes. "Elle avait fait la conquête de la partie nord de la mer Noire et elle avait donné le nom de  'Nouvelle Russie' à cet espace. Aujourd'hui, Vladimir Poutine veut reconstituer cette 'Nouvelle-Russie', c'est-à-dire une zone terrestre qui part du Donbass, qui s'étend jusqu'à la Crimée et qui irait au minimum jusqu'à la Moldavie", affirme Jean-Sylvestre Mongrenier. 

Mais la Russie n'est pas seule en mer Noire. Elle la partage avec la Géorgie et trois pays membres de l'Otan, la Turquie, la Bulgarie et la Roumanie. La Turquie, dont la marine peut tenir tête aux Russes, a récemment cherché à freiner les ardeurs des Russes en mer Noire. Le 28 février, elle a interdit le passage de ses détroits à tous les bâtiments de guerre, qu'ils soient issus de pays "riverains ou non de la mer Noire". Si la Russie s'est sentie directement visée, cette décision s'applique aussi à l'Otan, qui cherche à muscler ses positions dans cette zone.

L'Alliance a décidé jeudi d'envoyer des renforts en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie et en Slovaquie, ce qui porterait à huit le nombre de bataillons multinationaux déployés sur le flanc oriental de l'Otan. Washington et ses alliés ont par ailleurs commencé à discuter de la livraison à l'Ukraine de missiles antinavires. Des armes qui pourraient aider le pays à desserrer l'étreinte russe autour des ports de la mer Noire.

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Guerre en Ukraine : l'Inde prise au piège de sa proximité avec la Russie

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France24 - Monde

Haut-Karabakh : la Russie accuse l'Azerbaïdjan d'avoir violé le cessez-le-feu, Bakou dément

Publié le : 26/03/2022 - 22:58

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Le ministère russe de la Défense a dénoncé samedi une incursion des forces de l'Azerbaïdjan dans une zone placée sous la responsabilité des forces russes, dans la région du Haut-Karabakh. Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a rejeté cette accusation.  

Moscou a accusé, samedi 26 mars, l'Azerbaïdjan d'avoir violé ces derniers jours le cessez-le-feu avec l'Arménie signé après la guerre du Nagorny-Karabakh de 2020, en déployant des troupes dans la zone sous contrôle des forces russes de maintien de la paix.

Les incidents entre forces armées arméniennes et azerbaïdjanaises sont fréquents, mais c'est la première fois depuis la fin du conflit en novembre 2020 que Moscou accuse l'une des parties de violer la trêve dont Vladimir Poutine est le garant.

Ce regain de tension intervient aussi au moment où la Russie a lancé une offensive de grande ampleur contre l'Ukraine. "Entre le 24 et 25 mars, les forces armées de l'Azerbaïdjan ont violé l'accord trilatéral des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie (...), entrant dans la zone sous responsabilité du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh", a dénoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

À Bakou, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a "regretté" la déclaration russe "qui ne reflète pas la vérité et n'adopte qu'un seul point de vue".

>> À voir aussi : Arménie : la menace azerbaïdjanaise aux frontières

Il a assuré que "l'Azerbaïdjan n'a violé aucune clause" de l'accord de cessez-le-feu et aussi "demandé au ministère russe de la Défense d'assurer le retrait complet des troupes arméniennes et les unités armées illégales de ce territoire internationalement reconnu comme appartenant à l'Azerbaïdjan".

Selon la Russie, les forces azerbaïdjanaises ont installé un poste d'observation et ont effectué "quatre frappes avec des drones de type Bayraktar" sur les forces du Karabakh près de la localité de Farukh.

"Profonde inquiétude" de la Russie

"Le commandement russe du contingent de maintien de la paix prend les mesures en vue du règlement de la situation (...) un appel à un retrait des troupes a été envoyé à la partie azerbaïdjanaise", a-t-il ajouté. Le ministère de la Défense n'a pas fait état dans son communiqué d'incidents armés samedi.

La diplomatie russe a exprimé sa "profonde inquiétude". L'accord du 9 novembre 2020 signé par Vladimir Poutine et les dirigeants arménien, Nikol Pachinian, et azerbaïdjanais, Ilham Aliev, avait mis fin à un violent conflit de six semaines entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan pour le contrôle du Nagorny-Karabakh, un territoire pro-arménien à l'indépendance autoproclamée. Les forces azerbaïdjanaises avaient alors fait d'importants gains territoriaux.

Vendredi, les autorités du Karabakh avaient fait état de deux soldats tués par les forces azerbaïdjanaises. Le ministère arménien des Affaires étrangères a dénoncé lui samedi une "invasion" qui a eu lieu le 24 mars, et qui a été marquée par des "tirs d'artillerie constants".

Il a accusé aussi son voisin d'avoir privé le Karabakh de gaz, empêchant la population de se chauffer, et dénoncé une situation "au bord d'une catastrophe humanitaire".

L'Arménie dans l'attente d'une action russe

"Nous attendons du contingent russe de maintien de la paix au Nagorny-Karabakh qu'il prenne des mesures claires pour régler la situation et d'empêcher de nouvelles victimes de combats", a ajouté la diplomatie arménienne.

Le Kremlin a pour sa part indiqué samedi que Nikol Pachinian et Vladimir Poutine s'étaient entretenu à deux reprises, la veille et l'avant-veille, de la situation au Karabakh. 

Peuplée majoritairement d'Arméniens, la région montagneuse du Nagorny-Karabakh, soutenue par Erevan, a fait sécession de l'Azerbaïdjan à la chute de l'URSS, entraînant une première guerre dans les années 1990 qui a causé la mort de 30.000 personnes et fait des centaines de milliers de réfugiés.

Un nouveau conflit a éclaté à l'automne 2020, faisant 6.500 morts en six semaines. Il s'est soldé par une écrasante défaite de l'Arménie, contrainte de céder à l'Azerbaïdjan trois régions formant un glacis autour du Nagorny-Karabakh.

Avec AFP 

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La Turquie et l'Arménie ont discuté d'une normalisation de leurs relations

Arménie : le président Armen Sarkissian annonce sa démission

Reprise des vols commerciaux directs entre la Turquie et l'Arménie

France24 - World

‘A legit football country’: Canada qualify for first World Cup in 36 years

Issued on: 28/03/2022 - 10:55

NEWS WIRES

Canada qualified for the World Cup finals for just the second time on Sunday, beating Jamaica 4-0 to book their ticket to Qatar and end 36 years of failure and heartache.

While Canada celebrated, Mexico and the United States will have to wait to learn their fate despite picking up wins along with Costa Rica, who also kept their Qatar hopes alive.

The United States got a hat-trick from Chelsea midfielder Christian Pulisic as they romped to a 5-1 home win over Panama while Mexico needed a 70th minute goal from Edson Alvarez to win 1-0 and avoid a humiliating draw with winless Honduras.

The victory for Canada puts the leaders on 28 points in the CONCACAF qualifying group, three points ahead of the United States and Mexico, with Costa Rica, who beat El Salvador 2-1, a further three points back.

The top three teams earn automatic places in November's World Cup with the fourth-place finisher facing an Oceania team in an intercontinental playoff for another berth.

Mexico will host El Salvador on Wednesday, the United States travel to San Jose to take on Costa Rica and Canada wrap up their campaign against Panama. Both Mexico and the United States require only a draw to seal an automatic berth.

After failing to clinch a finals spot with a 1-0 away loss to Costa Rica on Thursday, Canada returned home with renewed purpose and a chance to complete the job in front of a frenzied, red-clad, flag-waving, sold-out crowd of nearly 30,000 at BMO Field.

"I'm just so pleased we didn't win in Costa Rica," said Canada coach John Herdman. "This is how it was meant to be, I know why the football gods wouldn't let us score, it was for tonight.

"We just qualified for the World Cup, this is a legit football country."

There would be no blown second opportunity as Cyle Larin and Tajon Buchanan netted in the first half and Junior Hoilett added another after the break with Adrian Mariappa's own goal rounding off the scoring.

Canada will play at the World Cup for the first time since 1986 in Mexico, where they lost all three games and failed to score a goal.

"I think this country never believed in us because we've given them nothing to believe in," said Herdman. "They believe now.

"This is the time for everyone to get behind football and unite because we can be a powerhouse."

It was a warm welcome home on a biting cold afternoon, making it the classic Canadian stage to take on a Jamaican side anchored near the bottom of the eight-team group in seventh, with one win and no hope of getting to Qatar.

There was a time during their 36-year quest to return to a World Cup finals that playing at home was no different than away for Canada, with as many fans supporting the visitors as the home side.

But there were no split allegiances on Sunday in a lopsided contest Canada dominated from start to finish.

(REUTERS) 

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Italy to miss World Cup again after loss to North Macedonia

France qualify for Qatar 2022 World Cup after crushing Kazakhstan 8-0

FIFA drive for biennial World Cup stalls amid fierce resistance from European football

BBC

SANS TITRE

Frank Gardner

BBC Security Correspondent

Former Chelsea owner Roman Abramovich and two Ukrainian peace negotiators are said to have suffered symptoms of poisoning, following a meeting in Kyiv.

It's very mysterious. On the evening of 3 March, they met in Kyiv, right in the heart of Ukrainian territory.

Later that evening - three of them, according to the investigative website Bellingcat, suffered symptoms of nerve agent poising.

They had inflamed skin, irritated eyes and severe pain behind the eyes - symptoms which lasted all night.

None of them had eaten anything more, according to Bellingcat, than chocolate and water.

Chemical weapons specialists have examined this case and concluded that they believe it was intentional.

But we have no idea who did it. There is no claim of responsibility.

Inevitably people will be wondering if this was the work of the GRU, Russia's military intelligence service, who Britain concluded did the Novichok Salisbury poisoning.

There is no word from Russia and no proof as to who was behind it.

Somebody, it seems, wanted to send a warning to those taking part in the peace talks. This was not a lethal dose, it was a warning.

He became an orphan aged three but went on to become one of the world's richest men.

Recently, Roman Abramovich's links to Vladimir Putin have stripped him of his businesses and reputation - and now sources close to Abramovich say he suffered suspected poisoning at peace talks in Ukraine.

So who is he?

Roman Arkadyevich Abramovich was born in Saratov in south-western Russia, a few hundred miles from the border with Ukraine, in 1966.

His mother, Irina, died of blood poisoning when he was one - and his father died two years later after an accident with a construction crane.

After that Mr Abramovich was raised by relatives, spending time in Komi, in north-west Russia, where money was tight and winter temperatures low.

He left school at 16, worked as a mechanic and served in the Red Army before selling plastic toys in Moscow.

He moved on to perfumes and deodorants, building up his wealth as greater openness under Soviet leader Mikhail Gorbachev allowed more scope for entrepreneurs.

Read our full profile of Roman Abramovich

Sources close to Roman Abramovich have confirmed the Russian oligarch suffered symptoms of suspected poisoning earlier this month after meeting to discuss peace talks with Ukrainian negotiators.

They would not confirm who else was targeted or what the source of the attack was.

Earlier, a report from the Wall Street Journal claimed three people who attended negotiations in Kyiv had experienced red eyes, constant and painful tearing, and peeling skin on their faces and hands.

Abramovich is said to be ok now as the incident happened several weeks ago, and he will continue with negotiations alongside those from Ukraine in an attempt to end the war.

Those close to Abramovich say he has been involved in several meetings, and is only working on behalf of himself after it was claimed he was asked to help.

Just weeks ago, Marianna Vyshemirska was excited about her pregnancy and posting on her popular Instagram account.

But after surviving the bombing of a hospital in Mariupol, the beauty blogger found herself the subject of a Russian disinformation campaign.

Senior Russian officials and the Twitter account of Russia’s embassy in London accused Marianna of pretending to be two different women at the hospital, which was bombed on 9 March.

They also claimed the hospital had been taken over by far-right Azov battalion forces. Some pro-Kremlin accounts even alleged that Marianna wasn’t pregnant.

But the claims are false. The two women pictured in the aftermath of the hospital bombing look different and are wearing different clothes. Marianna – as you can see from the post below – was very clearly pregnant. She has since given birth to a daughter named Veronika.

Russian officials also claimed the health facility allegedly overrun by neo-Nazis was Mariupol’s maternity hospital number one. That detail is crucial as Marianna was actually photographed at maternity hospital number three.

Hear Marianna’s story in the latest episode of War on Truth – a podcast series about the people caught up in the information war over Ukraine, presented by BBC disinformation reporter Marianna Spring.

The mayor of Kyiv, Vitali Klitschko, has said more than 100 people have died in the Ukrainian capital since Russia invaded Ukraine.

He added that 82 multi-storey buildings have been destroyed in Kyiv since the war broke out.

Four children in the city have died during the war and 16 injured children are in hospital, Klitschko said on Monday.

He added that the government has been unable to identify more than 20 bodies in Kyiv.

The BBC has not been able to independently verify these claims.

Russian oligarch Roman Abramovich and Ukrainian peace negotiators suffered symptoms of suspected poisoning after meeting to discuss peace negotiations earlier this month, several news sources report.

Abramovich, along with another Russian entrepreneur, had taken part in the negotiations alongside Crimean Tatar lawmaker Rustem Umerov.

Three people who attended the meeting in Kyiv from 3 to 4 March felt initial symptoms consistent with poisoning with chemical weapons, it has been reported.

The Wall Street Journal reported that they had experienced red eyes, constant and painful tearing, and peeling skin on their faces and hands - however, they were said to have since improved, with their lives not in danger.

People familiar with the matter blamed the suspected attack on hardliners in Moscow who they said wanted to sabotage talks to end the war.

A person close to Abramovich said it wasn't clear who had targeted the group and western experts who looked into the incident said it was hard to determine whether the symptoms were caused by a chemical or biological agent or by some sort of electromagnetic-radiation attack.

Ukraine's President Volodymyr Zelensky, who has met with Abramovich, wasn't affected.

Abramovich was among seven oligarchs sanctioned by the UK government earlier in March in response to the Ukraine war.

Leaders of the world's seven richest nations have rejected Moscow's demand to pay for energy imports from Russia in roubles, according to Germany's energy minister.

The G7 nations are France, Germany, Italy, Japan, the UK, US and Canada.

Robert Habeck told reporters it was a "clear breach of the existing contracts".

Habeck said that "payment in rouble is not acceptable and we will urge the companies affected not to follow Putin's demand".

The Russian president announced last week that Russia wanted "unfriendly" countries pay for natural gas only in Russian currency from now on.

Economists said the move appeared designed to try to support the rouble.

It has collapsed against other currencies since Putin invaded Ukraine on 24 February 24 and Western countries responded with far-reaching sanctions against Moscow.

UN Secretary General Antonio Guterres says he has directed the body's humanitarian chief Martin Griffiths "to explore with the parties involved" the possibility of a humanitarian ceasefire in Ukraine.

In appealing for its immediate introduction, he says it should be implimented "to allow for progress in serious political negotiations, aimed at reaching a peace agreement".

Moscow is developing measures to restrict entry into Russia for nationals of "unfriendly" countries, Russian Foreign Minister Sergei Lavrov has said.

"A draft presidential decree is being developed on retaliatory visa measures in response to the unfriendly actions of a number of foreign states," he said in televised remarks.

The state news agency Tass quoted him as saying the measures would "respond to unfriendly actions by the United States and its satellites", including "illegitimate sanctions" and "decisions that infringe on the rights of Russian citizens and legal entities".

It did not specify which countries the measures would apply to, but the government has previously approved a list of states and territories "that commit unfriendly actions against Russia, its companies, and citizens".

The list includes the United States and Canada, the EU states, the UK, Ukraine, Switzerland, Norway, Japan, South Korea, Australia, New Zealand, Singapore and several others.

The mayor of Irpin, a town north-west of Kyiv, said Ukrainian forces had seized back full control of the town on Monday.

The town, which sits just 20km (12 miles) outside the capital, has seen some of the most important fighting for the future of Kyiv.

"We have good news today - Irpin has been liberated," Mayor Oleksandr Markushyn said in a video post on social media.

"We understand that there will be more attacks on our town and we will defend it courageously," he added.

This information could not immediately be verified by the BBC.

More now on Ukraine’s claims that Russia has forcibly relocated thousands of civilians from Mariupol, the strategic port city devastated by Russian shelling.

While many people have managed to escape from the besieged city, Ukrainian MP Inna Sovsun says another 160,000 are still trapped there.

She also says 20,000 people are reported to have been taken to Russia against their will.

"They were basically just abducted by the Russian state," she says.

Sovsun says the situation in Mariupol is "very tense" and adds she understands the major progress being made by Russian forces right now is in the Donbas region.

BBC Monitoring

Russian vessels are preparing missile strikes against Ukrainian targets, the Ukrainian Defence Ministry has said.

"The vessels of the Russian Federation's Black Sea fleet are carrying out tasks in designated areas of the Black and Azov sea operational zones," the ministry said.

"Some vessels have entered a closed area, probably in order to carry out missile strikes against facilities in Ukraine."

Russian troops are focusing on keeping their positions and are trying to regroup in order to enhance their offensive capabilities, according to the report.

It said Russia was regrouping in order to advance towards the administrative borders of Donetsk and Luhansk regions, which are partially controlled by Russian-backed separatists.

The Ukrainian emergency services have shared footage of firefighters working to put out a fire at a fuel depot which was hit in an attack overnight in the western city of Lutsk.

The regional governor said he believed a Russian missile fired from Belarus had struck the site and that preliminary information suggested there were no casualties.

Russian officials have reportedly confiscated millions of dollars' worth of luxury Audemars Piguet watches.

The Swiss timepieces were seized from a shop by security service agents on Tuesday for allegedly violating customs rules, Swiss media report.

It happened just days after Switzerland abandoned its traditional neutrality to join Western countries in imposing sanctions against Russia after the invasion of Ukraine.

There is no Swiss confirmation.

However, the government has said Switzerland's new luxury export ban has been causing "uncertainties" for some businesses.

Watches from Audemars Piguet can cost more than £700,000 ($921,000) a piece. The company has not responded to a BBC request for comment.

Read more about this story here.

A senior adviser to Ukrainian President Volodymyr Zelensky has told BBC Radio 4's World at One programme that Ukraine is not "willing to give up any territory".

Speaking on the eve of further talks between Russia and Ukraine, Alexander Rodnyansky said "now the pressure is on Russia".

"Clearly, they cannot sustain this war for years and their morale is so low they can't even keep up their supplies and logistics," he said.

Mr Rodnyansky, who is also an assistant professor of economics at Cambridge University, said Ukraine would not sacrifice its "territorial integrity".

"If you ask the people who live in these areas, they wouldn't want to live in Russia. How can we leave them? Let alone the whole idea of slicing up our country."

He suggested a "more concrete" version of the "Budapest memorandum" - which gave Ukraine security assurances - would be necessary to achieve peace.

"The Budapest memorandum was supposed to guarantee our security in return for giving up nuclear weapons in the 90s.

"It would have to be something along those lines, where steps would be specified, which countries exactly would act in what way if your security is threatened."

But he warned that the potential involvement of Nato countries in such a pact would be a "delicate issue".

"That's why the negotiations aren't easy, because you wouldn't want to trigger Article 5, essentially, pulling all of Nato into a conflict with Russia.

"That's [what] the Nato countries don't want to happen and that's why negotiations are still ongoing."

Novaya Gazeta, Russia's last remaining established independent media outlet, says it will pause its online and print activities until the end of Russia's so-called "special military operation" in Ukraine.

The newspaper says it has had a second warning from Russia's state communications watchdog, Roskomnadzor, today.

The outlet received its first caution over labelling on 22 March, the same day its editor-in-chief, Dmitry Muratov, said he was auctioning his Nobel Peace Prize medal to raise money for Ukrainian refugees.

Two warnings from Roskomnadzor can lead to media outlets losing their licence in Russia.

Novaya Gazeta took part in the Russian media interview with Ukrainian President Volodymyr Zelensky yesterday, but did not publish the material.

Russia’s media watchdog had warned of possible consequences if they published it.

Journalists in Russia have come under unprecedented pressure from the authorities since the start of the conflict in Ukraine.

Labour leader Sir Keir Starmer said the UK government's response to the Ukraine refugee crisis was “completely wrong” and they have acted “too slowly, they are too mean”.

"They’ve still got this DIY package really, which is all over the place, where we hear the refugees who were supposed to be on their way here still haven’t got visas and clearance," he told LBC radio.

He said the government should have gone "further and faster" on imposing sanctions.

He added that he would not be able to offer his home to a Ukrainian refugee because of “practical issues” linked to his political role.

He acknowledged the "generosity of the British public" after hundreds of thousands of people in the UK applied to a scheme which will let them host refugees in their homes.

As of 27 March, 21,600 Ukrainians have been granted visas under a scheme for refugees with family links to the UK, the Home Office said.

Paul Kirby

BBC News Online Europe editor

Since Ukraine achieved independence in 1991, as the Soviet Union collapsed, it has gradually veered towards the West - both the EU and Nato.

Russia's leader Vladimir Putin aims to reverse that, seeing the fall of the Soviet Union as the "disintegration of historical Russia". He has claimed Russians and Ukrainians are one people and denied Ukraine its long history: "Ukraine never had stable traditions of genuine statehood," he asserted.

It was his pressure on Ukraine's pro-Russian leader, Viktor Yanukovych, not to sign a deal with the European Union in 2013 that led to protests that ultimately ousted the Ukrainian president in February 2014.

Russia then seized Ukraine's southern region of Crimea and triggered a separatist rebellion in the east and a war that claimed 14,000 lives.

As he prepared to invade in February, he tore up an unfulfilled 2015 Minsk peace deal and accused Nato of threatening "our historic future as a nation", claiming without foundation that Nato countries wanted to bring war to Crimea.

But what would Russia accept from a neutral Ukraine? Russia is considering a "neutral, demilitarised" Ukraine with its own army and navy, along the lines of Austria or Sweden, which are both EU members.

"Austria was neutral, is neutral and will remain neutral in the future too," says Chancellor Karl Nehammer, even if it is part of Nato's Partnership for Peace.

But Sweden is not neutral: it is non-aligned. It has taken part in Nato exercises and Swedes have actively discussed joining in the future.

Read more analysis of the situation here.

Russia's war on Ukraine has cost Ukraine $564.9bn (£429.3bn) so far in terms of damage to infrastructure, lost economic growth and other factors, according to Ukraine's economy minister.

The fighting has damaged or destroyed 8,000 km (4,970 miles) of roads and 10 million square metres of housing, Yulia Svyrydenko said in a social media post.

Russia continues to say it's conducting a "special military operation" in Ukraine with the aim of demilitarising the country.

Ukraine and its Western allies have said this narrative is an excuse for an unprovoked invasion.

Steve Rosenberg

BBC Russia editor

Russian officials deny there is censorship in Russia. Only laws that need to be obeyed.

In fact, under the country’s constitution, censorship is forbidden.

But in recent months freedom of speech and information in Russia have been under attack.

When state media regulator, Roskomnadzor, warned Russian media against publishing President Zelensky’s unexpected interview with four prominent Russian journalists, it did so without citing any legal basis.

That reflects the Kremlin’s determination to control the messaging about its ‘special military operation’ in Ukraine.

Plus, its concern that public opinion may turn against the offensive if Russians access alternative viewpoints.

That’s why alternative views are being silenced. In recent weeks, nearly all independent Russian news outlets – radio, TV and online – have either been blocked or shut down.

And changes to the law make spreading “fakes” about the Russian armed forces a criminal offence, punishable by up to fifteen years in prison.

Some Russians have managed to access President Zelensky’s interview online.

But in Russia television remains the most powerful tool for shaping public opinion.

And, so far, the interview hasn’t been mentioned in the TV bulletins here.

BBC

Roman Abramovich suffered suspected poisoning at talks

Russian billionaire Roman Abramovich suffered symptoms of suspected poisoning at talks in Kyiv earlier this month, sources close to him say.

The Chelsea FC owner - who has now recovered - reportedly suffered sore eyes and skin peeling.

Two Ukrainian peace negotiators were also said to have been affected.

The Wall Street Journal reported claims the alleged poisoning was orchestrated by hardliners in Russia who wanted to sabotage the talks.

The conditions of Mr Abramovich and the Ukrainian negotiators, who include Ukrainian MP Rustem Umerov, have improved since the incident on 3 March, the paper quoted sources as saying.

A source close to Mr Abramovich told the BBC he had suffered symptoms of suspected poisoning. They said he had now recovered and was continuing with negotiations to try and end the war in Ukraine.

Earlier on Monday, Mr Umerov tweeted that he was "fine" and urged people not to trust "unverified information".

The incident casts light on Mr Abramovich's reported role as a broker in talks between Ukraine and Russia. The exact nature of his position is unclear, but a spokesperson for the oligarch has previously said his influence is "limited".

On Sunday, President Zelensky said Mr Abramovich had offered him help to de-escalate Russia's invasion of the country.

The Russian billionaire travelled between Moscow and Kyiv for several rounds of talks at the start of the month. He reportedly met President Volodymyr Zelensky during the trip, but the Ukrainian leader was not affected and his spokesman had no information about the incident.

The investigative journalism group Bellingcat said Mr Abramovich and the negotiators suffered symptoms "consistent with poisoning with chemical weapons".

The symptoms included "eye and skin inflammation and piercing pain in the eyes", Bellingcat reported.

Mr Abramovich has since been seen in public, being pictured at Israel's Tel Aviv airport on 14 March.

Mr Abramovich was sanctioned by the EU and UK earlier this month over his alleged links to Russia's President Putin, which he denies.

But Mr Zelensky has reportedly asked the US to hold off from sanctioning Mr Abramovich, arguing he could play a role in negotiating a peace deal with Moscow.

The Kremlin has said Mr Abramovich played an early role in peace talks but the process was now in the hands of the two countries' negotiating teams.

The two sides are set to meet in Istanbul on Tuesday for their first face-to-face peace talks in more than two weeks.

More on this story

Roman Abramovich sanctioned by UK

Related Topics

France24 - World

Israel arrests five suspects after deadly Islamic State group attack

Issued on: 28/03/2022 - 01:38

NEWS WIRES Wassim NASR

Israeli authorities have arrested five suspects following an attack claimed by the Islamic State group that killed two policemen, the police said on Monday.

The officers were shot dead on Sunday in the northern Israeli city of Hadera as the Jewish state hosted a landmark meeting of top US and Arab diplomats.

Five people were also wounded when the gunmen opened fire at the police and passers-by in Hadera – the second attack since Tuesday linked to the jihadist group.

The police officers killed were identified as Shirel Aboukrat, a French-Israeli citizen, and Yazan Falah. They were both 18 years old. Their funerals were to be held later in the day.

A security source said the two gunmen were Israeli Arabs from the northern Arab-populated town of Umm al-Fahm.

Police said they were identified by Israeli intelligence as local IS operatives and killed by counterterrorism officers who happened to be nearby.

Israeli police, in cooperation with the domestic Shin Bet security agency, carried out raids in the Umm al-Fahm.

"Three suspects were arrested there early on Monday on suspicion of membership in a terrorist organisation were arrested," a police statement said.

The two other suspects were captured elsewhere, the police said, adding that weapons and books linked to IS were seized.

IS, in a rare claim of an attack inside Israel, said the assault was carried out by one of its commandos.

On Tuesday, a man wielding a knife stabbed several people and ran over another in southern Israel, killing four, in one of the deadliest attacks in the country in recent years. 

Authorities identified the attacker as an Israeli Arab who had previously been convicted for supporting IS. 

Prime Minister Naftali Bennett, who travelled to Hadera on Sunday, said in a tweet: "A second attack by ISIS (IS) supporters inside Israel requires the security forces to quickly readapt to this new threat."

Hamas, the Islamic Palestinian movement that rules the Gaza Strip praised Sunday's attack as a "natural and legitimate response" to Israeli "crimes against our people".

It was also welcomed by the Gaza-based Islamic Jihad militant group and Lebanon's Iran-backed Hezbollah movement.

Arab-Israeli lawmaker Mansour Abbas denounced the attack in a statement saying: "Heinous terrorism by ISIS does not represent Arab society in Israel."

(AFP)

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Israeli-Arab summit convenes as Blinken seeks to reassure allies on Iran

Four killed in knife attack in southern Israel

Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media

L'Humanité

Girmay, premier coureur africain à remporter Gand-Wevelgem

Cyclisme C’est historique ! Gand-Wevelgem a vu, pour la première fois de la longue épopée du cyclisme, un coureur érythréen, Biniam Girmay Hailu, s’imposer au sprint. Il devance le Français Christophe Laporte (Jumbo-Visma) et le Belge Dries Van Gestel (Total Direct Energies). À quelques jours de ses 22 printemps, le coureur d’Intermarché-Wanty-Gobert, passé par le Centre mondial du cyclisme, était, fin septembre 2021, devenu, encore sur un sprint, vice-champion du monde sur route espoirs à Louvain, en Belgique. Il s’agissait de la première médaille pour un coureur africain à un championnat du monde de cyclisme. Cette fois, il fait encore mieux en remportant une épreuve World Tour. E. S.

France24 - World

Afghan women’s rights groups vow mass protests if Taliban keep girls’ schools shut

Issued on: 28/03/2022 - 05:15

FRANCE 24 Follow

Women’s rights activists pledged Sunday to launch a wave of protests across Afghanistan if the Taliban fail to reopen girls’ secondary schools within a week.

Thousands of secondary school girls had flocked to classes on Wednesday after the hardline Islamists reopened their institutions for the first time since seizing power last August.

But officials ordered the schools shut again just hours into the day, triggering international outrage.

“We call on the leaders of the Islamic Emirate to open girls’ schools within one week,” activist Halima Nasari read from a statement issued by four women’s rights groups at a press conference in Kabul.

“If the girls’ schools remain closed even after one week, we will open them ourselves and stage demonstrations throughout the country until our demands are met.”

The Taliban should be building more schools for girls in rural areas rather than shutting existing facilities, said the statement, which comes after several women’s activists were detained in recent months.

“The people can no longer tolerate such oppression. We do not accept any excuse from the authorities,” it said.

On Saturday, about two dozen schoolgirls and women staged a protest in Kabul demanding the reopening of the schools.

“Women, teachers and girls should come out on the streets and protest,” said student Zarghuna Ibrahimi, 16, who attended the press conference.

“The international community should support us.”

The education ministry has so far not given a clear reason for its policy reversal, but senior Taliban leader Suhail Shaheel told AFP that some “practical issues” were still to be resolved before reopening the schools.

Separate days at parks

Since storming back to power the Taliban have rolled back two decades of gains made by Afghanistan’s women, who have been squeezed out of many government jobs, barred from travelling alone, and ordered to dress according to a strict interpretation of the Koran.

>> Life under the Taliban: Afghan women facing hardship six months on

The Taliban had promised a softer version of the harsh Islamist rule that characterised their first stint in power from 1996 to 2001.

But many restrictions have still crept back, often implemented locally at the whim of regional officials.

Some Afghan women initially resisted the curbs, holding small protests where they demanded the right to education and work.

But the Taliban soon rounded up the ringleaders, holding them incommunicado while denying that they had been detained.

Since their release, most have gone silent.

On Sunday, the Ministry for Promotion of Virtue and Prevention of Vice ordered that men and women should not visit parks in Kabul on the same days.

Women are now permitted to visit parks on Sunday, Monday and Tuesday, while the remaining days were reserved for men, a ministry notification said.

“It is not the Islamic Emirate’s order but our God’s order that men and women who are strangers to each other should not gather at one place,” Mohammad Yahya Aref, an official at the ministry, told AFP.

“This way women will be able to enjoy their time and freedom. No man will be there to trouble them,” he said, adding that religious police were already implementing the order.

(AFP)

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‘Open the schools’: Afghan women protest against Taliban reversal on education

Girls' schools in Afghanistan ordered to shut just hours after reopening

UN votes to establish formal presence in Taliban-run Afghanistan

BBC

Ukraine war: Russian officials seize Swiss watches apparently worth millions

Russian officials have reportedly confiscated millions of dollars worth of luxury Audemars Piguet watches.

The Swiss timepieces were seized from a shop by security service agents on Tuesday for allegedly violating customs rules, Swiss media report.

It happened just days after Switzerland abandoned its traditional neutrality to join Western countries in imposing sanctions against Russia after the invasion of Ukraine.

There is no Swiss confirmation.

However, the government has said Switzerland's new luxury export ban has been causing "uncertainties" for some businesses.

Watches from Audemars Piguet can cost more than £700,000 ($921,000) a piece. The company has not responded to a BBC request for comment.

According to Switzerland's NZZ am Sontag newspaper, the watches were seized by agents working for Russia's FSB security service from a Moscow subsidiary of Audemars Piguet.

The agents apparently justified their raid by claiming the watches in question had violated local customs rules when they were being imported to Russia.

After the invasion, the luxury Swiss brand said it had ceased its operations in Russia, and its website describes both of its two boutiques in the capital as "temporarily closed".

According to industry officials, Switzerland exported 260 million Swiss francs ($280m) worth of watches to Russia last year, but the market may be worth even more to the Swiss watch sector given the number of Russian customers buying luxury products in Switzerland.

Russian officials have shown an increased willingness in the last few weeks to seize property from foreign companies trying to reduce their business dealings in Russia.

Hundreds of leased foreign passenger jets worth almost $10bn remain grounded in the country, with their owners having had their requests to return the airplanes denied.

Earlier this month former President Dmitry Medvedev said that a new law would allow Russia to nationalise the assets of Western companies pulling out of the country.

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Sanctions should end only after withdrawal - Truss

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La circulation sur l’autoroute A63 en direction de Bordeaux (Gironde) a été brièvement bloquée par des individus, ce lundi 28 mars. Le groupe se réclamait des gilets jaunes, selon les informations de la gendarmerie de la Gironde, relayées par Sud-Ouest.

Deux kilomètres de bouchon

Vers 6 heures du matin, une trentaine de manifestants se sont rendus sur une portion au niveau de Mios, forçant les automobilistes qui souhaitaient se rendre vers Bordeaux à ralentir et à emprunter la voie d’une aire de repos pour poursuivre leur trajet. Cette action a provoqué deux kilomètres de bouchons et un ralentissement sur cinq à six kilomètres. 

Ces individus, qui se réclament du mouvement des gilets jaunes, ont installé des barricades et de pneus sur la route, notamment pour protester contre le coût du carburant, en très forte hausse ces derniers mois, notamment à cause de la guerre en Ukraine et des sanctions économiques contre la Russie. Après l’intervention des forces de l’ordre, le blocage a été démonté et la circulation a repris normalement.

Hanté par le spectre d’un retour des gilets jaunes en pleine campagne électorale, le gouvernement tente de compenser l’inflation. Alors que les prix continuent d’augmenter dépassant les deux euros le litre d’essence, Jean Castex a notamment rehaussé la remise du gouvernement à 18 centimes par litre de carburanr toutes taxes comprises en métropole, à partir du 1er avril 2022. Cela devrait représenter environ une économie pour le consommateur de 11 euros pour 60 litres.

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[Info VA] Vigile agressé à la Défense : le suspect interpellé

L’individu recherché pour avoir violemment frappé un vigile au centre commercial de La Défense, mercredi 23 mars, a été interpellé lundi 28 mars à Sarcelles (Val-d’Oise) après plusieurs jours de cavale, a appris Valeurs actuelles de source policière. C’est une terrible agression qui s’était déroulée vers 21 heures, mercredi 23 mars. Un agent de sécurité a été roué de coups par un individu au centre commercial « Westfield Les 4 Temps » de La Défense, dans les Hauts-de-Seine. Sur les images de vidéosurveillance, que s’est procuré Valeurs actuelles, on aperçoit un homme avec une sacoche s’approcher à toute vitesse du vigile. Il le fait ensuite tomber au sol avant de lui asséner plusieurs coups de poing au visage.

🔴 [Info @Valeurs] Un vigile a été violemment agressé mercredi soir au centre commercial de la Défense (92), indique une source policière. L'agent de sécurité est dans le coma. L'auteur est en fuite. pic.twitter.com/wynrS6FNTK

— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) March 24, 2022

Agresseur en fuite

Plusieurs témoins de la scène ne sont pas intervenus et l’agresseur a ensuite pris la fuite. Selon une source policière, l’agent de sécurité se trouve dans le coma avec un pronostic vital réservé. Pour l’heure, le motif de l’attaque n’est pas connu. Une enquête pour violences aggravées a été ouverte pour tenter d’identifier et retrouver l’auteur des faits.

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BBC

The three hosts were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed

The 94th Academy Awards will be remembered for the wins by Coda in the best picture, best adapted screenplay, and best supporting actor categories, making it the second best picture winner in a row to be directed by a woman, and the first to be ... oh, who am I kidding? Sunday night's Oscars ceremony could be remembered for those things. Let's hope it is. But, most of all, it will be remembered for the almost unbelievable moment when Will Smith strode onto the stage, slapped Chris Rock in the face, and bellowed, "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth!"

More like this:Coda and the films treating deaf people with respectPower of the Dog and the toxic cowboyWhy Spielberg's West Side Story is a masterpiece

Yes, that actually happened. If you weren't watching the ceremony, you might assume that the reports had been exaggerated, or that the whole thing had been set up in advance. Even if you were watching, Smith's fury was so shocking that it was difficult to process. But it's true. Rock was on stage to present the documentary prize, he made a mean joke about Jada Pinkett Smith's short hair – which is a result of alopecia – reminding him of Demi Moore's shaven head in GI Jane – and suddenly Smith reminded us all of his Muhammad Ali biopic. Somehow, a shaken Rock carried on with the presentation, and somehow the ceremony itself kept going, but there was more surrealism to come. As was widely predicted, Smith won the best actor Oscar for his performance in King Richard. And so, just a few minutes after he had been on stage assaulting someone on live television, he was back on the same stage, receiving a standing ovation, and tearfully declaring: "I want to be a vessel for love". Seriously. Who knows what he'd be like if he wanted to be a vessel for hate.

If it hadn't been for Smith's violence, some other moments might have made more headlines. It was touching when Ariana DeBose won best supporting actress for West Side Story, celebrating being a queer woman of colour in her speech, and when Troy Kotsur, who is deaf, won best supporting actor for Coda. It was encouraging that Jane Campion, director of The Power of the Dog, became the third woman to win the best director prize. It was sweet to see Billie Eilish's giddy, giggly joy when she and her brother Finneas O'Connell won the best original song prize for No Time To Die, and to see Lady Gaga being so supportive when she was on stage with Liza Minnelli to present best picture.

But these sparkling highlights accounted for a small proportion of the ceremony's three hours and forty minutes. For the rest of the time, it was a shambles: a dispiriting jumble of botched introductions, ill-timed advert breaks, insensitive music choices, creaking comedy, and uninspired production. Smith's slap only added to the sense that the evening was out of control. 

There was so much that just wasn't right. The show opened with a musical number from Beyoncé, with a whole crowd of dancers and a live band in matching tennis-ball-coloured outfits. But rather than being in the Dolby Theatre, the number was staged on a tennis court in Compton with no audience present, so it didn't bring any energy or party atmosphere to proceedings.

Lady Gaga and Liza Minnelli's sweet moment together presenting best picture was one of the night's highlights (Credit: Getty Images)

After that, Regina Hall, Amy Schumer and Wanda Sykes were introduced as the hosts, only for DJ Khaled to charge on stage and introduce them again. The Oscars hadn't had an overall host (or hosts) for the previous three years, so their appointment suggested that the Academy was getting its confidence back after last year's low-key, mid-pandemic prize-giving. It didn't seem like that for long. The women made some ill-judged gags about wanting to grope the best-looking actors in the room and how they couldn't get through to the end of The Power of the Dog, but they were off stage for such long stretches that you forgot all about them. Instead of bringing the ceremony together, they made it more disjointed.

The biggest problem in that regard was that eight awards were handed out before the live broadcast began, and the acceptance speeches were then edited, at odd junctures, into the ceremony. Supposedly, this was a failed attempt to reduce the running time, but its main effect was to break up the flow of the evening. The same went for the addition of two categories which had been voted for on Twitter. In the #OscarCheerMoment category, the winner was: The Flash enters the speed force in Zack Snyder's Justice League, never mind that this sequence wasn't even the best "Cheer Moment" in Zack Snyder's Justice League, let alone in the history of cinema. The #FanFavourite film was Army of The Dead, also directed by Zack Snyder, so the two choices proved nothing except that Snyder's fan base is extremely well organised.

We had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

These time-wasting categories were an insult to the Oscar winners who had had their own hard-earned triumphs consigned to the pre-broadcast slot, not to mention those who had to hurry through their acceptance speeches as part of the live broadcast. When Drive My Car won best international film, its director, Ryusuke Hamaguchi, was literally pushed off the stage after his first few sentences.

The lack of imagination was pathetic, too. A tribute to James Bond on the series' 60th anniversary was logical enough, but why a montage of film clips introduced by three extreme sports athletes? The 50th anniversary tribute to The Godfather was just as rudimentary. And then we had Samuel L Jackson, John Travolta and Uma Thurman presenting an award together to celebrate the 28th anniversary of Pulp Fiction. Are we really celebrating 28th anniversaries now?

From the second it happened, the night's big story was always going to be Smith's slap, but if everything else had been more enjoyable and professional then maybe it would have seemed like an unfortunate blip as opposed to a symbol of everything that was wrong with the event. At the start, Schumer made a joke about the decline and fall of the Golden Globes: once an important, high-profile awards ceremony, now so mired in scandal that it was held in private this year. Three and a half hours later, the Academy Awards couldn't afford to be so smug. If this farrago was the best the producers could come up with, then maybe next year's Oscars should be held in private, too. 

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France24 - World

‘At first people yelled … now they interact more’: #CallRussia fights Kremlin propaganda

Issued on: 25/03/2022 - 11:23

Louise NORDSTROM Follow

When Vladimir Putin’s government started blacking out news of its war in Ukraine, a group of Lithuanian friends quickly moved to download as many Russian phone numbers as they could. The idea was simple: to break through the Kremlin’s propaganda machine by calling Russians, one by one, to tell them what was really going on in Ukraine. “At the beginning, they were really angry and yelled a lot, but now we’re sensing a shift in sentiment,” one of the founders of the #CallRussia campaign said.

On March 3, one week after Russia launched its invasion of Ukraine and the Kremlin began to shut down any news outlet that deviated from the regime-scripted narrative of its “special military operation”, Vilnius native Paulius Senuta received a phone call from a friend. “He told me he’d downloaded Russian phone directories, and I immediately saw how this could be a way to get through to Russians who have no idea about what is really going on.”

From that moment on, it took only 120 hours for Senuta and his friends, who also reeled in dozens of tech experts, communications specialists and psychologists, to set up the #CallRussia information campaign. The initiative was rolled out on March 8, and consists of a digital platform that allows Russian-speaking volunteers from across the world to connect with the 40 million Russians whose telephone numbers have been coded and saved into its database.

"One conversation cannot overcome Putin's evil propaganda, but 40 million might. Russians empowered with truth and compassion are the only ones who can stand up against Putin's lies and end this war," #CallRussia announced on its launch day.

‘Putin will take care of you!’

Since then, Senuta said some 25,000 volunteers in 116 countries have joined the movement, having already placed almost 100,000 calls.

Senuta said that out of the near 150 calls he has made himself so far, the ones made in the first few days of the campaign were by far the hardest. “There were basically two types of interactions. About two-thirds of the people were really very angry and they would yell at you for like five to seven minutes. And about a third would just be kind of polite, they wouldn't talk to you, but they would listen. They were really afraid to speak.”

Senuta said the yellers have been particularly difficult to deal with. “Emotionally it’s hard, you have to be prepared for that before you call,” he said, and noted that #CallRussia has developed both scripts and guidelines to help its volunteers handle the often very challenging conversations.

“For example, there was this crazy lady who asked me if I knew who she was, and who told me that she was Putin’s daughter and that she was going to call her father on me. ‘He will take care of you,’ she said.”

Hate mail and hacking attacks

In the three weeks the campaign has been running, Senuta said his team has received several hateful messages and that its website has been the target of numerous hacking attacks. “We get messages like: ‘How much are you being paid for doing this’ and ‘stop the lies’, and they [the hackers] have tried to take down the site a few times, but we always get it back up running pretty quickly again.”

Since the beginning of March, Russia has passed a flurry of laws banning both media and people from spreading so-called “fake news” about its war in Ukraine, including by use of the term “war”. Anyone breaching the law risks heavy fines and up to 15 years in prison. The Kremlin has also accused US tech giant Google and its video subsidiary YouTube of conducting  “terrorist” activities, and has blocked access to most international social media platforms such as Facebook, Twitter and Instagram, as well as several independent media.

The near total media outage means that most Russians – especially those of older generations – have for the past month almost exclusively been limited to the Kremlin propaganda broadcast by state TV.

“They [the respondents] are all pretty much repeating the same thing: that it’s a very small, targeted military operation aimed at denazifying Ukraine, that Russia is saving the Ukrainian people, and that it is bringing them food and clothes. It’s like a copy-paste of Russian state media.”

‘The conversations are getting longer’

But in the past week or so, Senuta said both he and other volunteers have begun to note a change in tone in their calls to Russia. “There’s a sense that the sentiment is changing,” he said. “People aren’t shouting as much anymore, and there’s more interaction. There are more people talking and the conversations are getting longer.”

Senuta said that even though this doesn’t necessarily mean that the majority of Russians have suddenly changed their minds about what they think is happening in Ukraine, it is a very positive sign.

Senuta said that the increasing duration of the calls is one of the only ways to measure the success of the project. “What we’re trying to do is to convey the scale of the human tragedy so that people take a stance based on the humanitarian issues rather than the ideological issues, and some of our volunteers have now been able to talk to people for quite long, sometimes for an hour.”

“The longer we can talk to people, the more we can actually tell them about what is really happening, and we think that this can have a real impact and change the way they see the war,” he said. “We’re not expecting to be able to suddenly turn pro-war Russians into anti-war, but if we can neutralise them, those that actually are against the war would feel more empowered and might actually go out into the streets [and protest].”

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Pentagon says it has evidence Russia plotted to film fake attack to justify invading Ukraine

Russia threatens to restrict YouTube over blocking of two German-language channels

INTERVIEW

‘We’re at war’: The ‘Lithuanian Elves’ who take on Russian trolls online

BBC

We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents – Evan Saitta

Sitting on my desk as I write this is a trilobite – a woodlouse-like creature with bulbous eyes, spindly legs and a head like a horseshoe crab. I'm glad that it died millions of years ago, because if it was alive now, it would probably freak me out. I suspect it was a creature that scuttled. 

I've been fascinated by fossils like this since I was a child, collecting several ammonites, a flattened fish, a dinosaur vertebrae and various other organisms of the deep past. What I love about them is how they can transport the mind away from the present: each one is a window to a time and place that no longer exists. Looking at these ancient creatures – trying to imagine how they lived, moved and behaved – I have often wondered what palaeontologists in the far future might make of the fossils of the 21st Century: the blue whales, the elephants, the grizzly bears… the human beings.

This daydream has often led me to wonder: could I myself end up preserved and mineralised, like my pet trilobite?

Recently, I got the opportunity to seek some answers. One day, my editor asked me what it might take to fossilise a person: a journalist, for instance.

This article is part of The Immortality Project. To celebrate BBC Future's 10th birthday this year – and the wider BBC's 100th – we are exploring what it takes to have a legacy that lasts not just decades but millennia. From long-lived sandwiches to venerable knowledge, art and even religions, we'd like to know how some things survive for thousands or even millions of years, and use this insight to look at whether it is possible to leave a mark on the world that extends into the deep future. There will be articles, videos and experiments. 

So, if I set out to be fossilised, how might I increase the odds of success? Where in the world should I go? Which of my body parts would last the longest: my bones, skin and muscles, or my toenails? And could there be ways of accelerating, or artificially tweaking the process?

Starting out, I had a rough idea of how fossilisation works, and handily BBC Future had published a seven-step guide that answered some of my basic questions. However, I soon realised I needed specific professional advice from a palaeontologist. I called up Jakob Vinther, a professor in macroevolution at the University of Bristol, who studies highly-detailed, exceptional specimens like feathered dinosaurs, and the pigments they left behind.

It turned out Vinther had already thought a lot about how to fossilise himself – he's contemplating writing a book about it – so was the perfect person to ask. To him, it is a serious question worth exploring for more than just morbid curiosity. Thinking more deeply about how our own bodies might fossilise could help enhance people's understanding of what is lost during the process. "We are flesh and blood, and we have things that can fossilise and things that don't," he explains.

"If we could translate ourselves and what we would look like as a fossil, then maybe that could be a way for people to better reverse-engineer another organism into a flesh-and-blood living being that once existed." After all, no fossil offers a complete picture. "Many dinosaur reconstructions look very freaky because they're 'shrink-wrapped'. People just have the skeleton and then they just put a bit of flesh on the outside," he says. This involves big guesses about appearance and behaviour.

The first thing Vinther told me, however, was the bad news. It's very unlikely that either one of us will be lucky enough to become a fossil that future generations discover."It takes extraordinary measures. If we get buried whole in typical soil our bones may survive for, say, 100 years. If we want to preserve skeletons for much further than that, you oftentimes need better conditions," he says.

What kind of behaviours did trilobites have? We have to make many inferences (Credit: Getty Images)

Indeed, the majority of species that have ever lived are not preserved in the fossil record – that's species, not organisms. It means there were once whole populations of animals on Earth that existed, but left no trace. "Fossils offer such an extraordinary glimpse, and such an incomplete glimpse into past diversity," he says.

Finally, even if Vinther or I were lucky enough to fossilised, it's unlikely that either of us would ever be found by a person, and not just because it requires intelligent beings with rock hammers to take an interest. Trillions of fossils remain locked deep below the ground, and will only be discovered if the rocks that contain them are uplifted and exposed – and, crucially, not broken up by the ocean, weather or natural erosion before discovery.

That said, it's not totally impossible. So, how could it happen? 

Location, location, location 

First up, don’t worry – I am not planning anything morbid. I'm just scoping out my potential options, so I know how to maximise my chances of eventually being fossilised in my entirety. 

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One option for achieving this is the "subfossil" route. There are a few places on Earth that promise longer-term preservation – at least, long-term enough to be of interest to a future archaeologist.

Oetzi was preserved inside ice, but if he hadn't been found, he probably would not have fully fossilised (Credit: Andrea Solero/Getty Images)

For starters, I could try to get frozen somewhere cold and stable. After all, prehistoric people have been found inside Alpine glaciers, such as Oetzi, a man who lived around 5,000 years ago. Or I could go lie down in a desert cave, so long as I sealed myself off from scavengers. Ancient remains up to 10,000 years old have been found preserved in dry caves in Peru. And then there are peat bogs.

Occasionally a "bog body" is found in peat from thousands of years ago – sometimes the unfortunate victim of a ritual sacrifice, such as the Lindow man, discovered in north-west England in the 1980s. He lived around the same time as the Romans, and had his soft tissue preserved thanks to the sphagnum moss and the peat's unique chemical environment. For this, I wouldn't even have to travel far: among the nearest peat bogs to me are the mires of the New Forest, around 80 miles (125km) from London.

It would seem, then, that I'm spoilt for choice – would I want to be iced, mummified or peat-pickled?

There are, however, downsides to pursuing this subfossil route, as Vinther explained to me. While these methods might get me into a future museum or studied in a laboratory, they are nowhere near as long-term as a proper mineralised fossil, embedded in rock, he says. No ice lasts millions of years: if it did, we'd find frozen dinosaurs and be able to extract their DNA. Meanwhile, dry cave remains are more like prunes than fossils, because they have never got wet enough to mineralise. And while peat preservation would work for a few thousand years, the bog itself is likely to erode away eventually, unless it somehow gets buried beneath overlying sediment.  

So I quiz Vinther about some of other possibilities that come to mind. How about the famous La Brea tar pits of Los Angeles? After all, the pits contain the remains of various prehistoric megafauna that once fell in. Maybe, he says, but I should know that not much of my soft tissue would be preserved. And in the tar pits' energetic environment, my bones would probably get jumbled up and separated.

The La Brea tar pits offer one route, but you might be found early – the Los Angeles police have been known to search there for murder clues (Credit: Getty Images)

What about a landfill dump? Vinther shakes his head. "Landfill would not be good because it's an elevated place. Generally to become a fossil you need to get below the groundwater table. That's the rule of thumb. Everything above will ultimately erode."

If I'm serious about getting fossilised for millions of years, Vinther explains, I need to consider different locations: places where I'll get wet, get buried and avoid getting eaten. Also key, he says, is that oxygen quickly disappears. "With the lack of oxygen there are no macroscopic organisms that can easily navigate around and come for you," he says. "There are anaerobic bacteria that can still digest you, but they do it less efficiently. And these bacteria produce waste products that can potentially even enhance preservation of certain tissues inside you."

What kinds of places might offer such conditions? "Truly ancient fossils are preserved in windows where humans don't necessarily typically end up unless they're really unlucky," he says. "Typically the way fossils are made is in rivers, in lakes, in the sea, and hence you only end up there by accident: by drowning."

Well, that would seem to be good news, apart from the drowning part. After all, there are plenty of conveniently-located rivers near me, such as the Thames, and the south coast of England is a short distance away. Unfortunately, it's not as simple as that, says Vinther. The vast majority of things that fall into a river won't fossilise because hardly anything stays intact for long, due to currents and scavengers. The same goes for the ocean close to the coastline. It's possible that a low-circulation lake could work – many of the well-preserved feathered dinosaurs found in China were buried this way – but you need specific conditions. Many of these exceptional Chinese fossils were subsumed in ash from nearby volcanic eruptions, which is quite an unusual scenario to hope for if you live in the UK.

"Typically, you need to get washed out [to sea] and buried deeper," Vinther explains. One of the more reliable locations, he says, would be the ocean floor far enough from land to avoid getting churned up by wave action and animals, but not so deep that there's not enough sediment to bury you quickly. In fact, there could already be people beginning to be fossilised this way. "Humans have been sailing a lot, and there have been lots of shipwrecks."

Under the right conditions, golden fossils can form, made of pyrite (Credit: Getty Images)

In such marine settings, there's also the small possibility of becoming a "golden" fossil. If I got buried in iron-rich mud in seawater that contained enough sulphate – along with sulphate-reducing bacteria – then my body could be converted into pyrite. "Your soft tissues can more or less become replaced by that, in three dimensions," Vinther says. I must confess, the prospect of becoming a glittering specimen sounds appealing – even though it would be "fool's gold" rather than the real stuff.

Which parts?

A second vein of questions concern body parts: which bits of me would be most likely to endure? Based on prehistoric hominin fossils, it's perhaps obvious that my teeth and bones would be the best candidates. However, there are soft bits that might fossilise too, says Vinther. What works against me in particular, however, is the fact that I am white-skinned with light brown hair. This means my skin and hair contains less melanin, he explains, a pigment whose shadow can be preserved for millions of years. Unlike the keratin in my skin, nails and soft tissue, melanin is less likely to break down. This is why darker feathers from dinosaurs are visible to palaeontologists, but not their light feathers. It's also why people with darker skin and hair than I have are much more likely to be regarded as exquisite fossils by future palaeontologists.

However, Vinther says it's possible that my melanin-containing organs could show up, such as the liver. He also had news for me about which part of my pale outer body was most likely to be visible in future rocks… my genitals. It's because the skin in this part of the body is slightly darker than regions exposed to the Sun every day, he says.

If that thought wasn't humiliating enough, it also seems my lack of big muscles is a problem. Under the right conditions, muscle tissue can get preserved by releasing phosphate. "If you have calcium present and a low pH, then you can get precipitation of calcium phosphate, and if this happens early enough, then this will replicate the individual muscle fibres," says Vinther. I'm far too wiry to hope for that.

What makes some Chinese feathered fossils so detailed is that they were preserved in lakes near sources of volcanic ash (Credit: Getty Images)

How about the "disposable" parts? Toenails, earwax, faeces? Most of the stuff that the body produces degrades pretty quickly, even if buried. Fossil poo, for example, does exist – we have the famous palaeontologist Mary Anning to thank for finding some of the earliest examples in the 1800s – but such coprolites are very rare. Of my own disposable bodily productions, it's likely that, at most, only the calcium phosphate in my toenails might stick around to fossilise. "If you go to a black light party in Ibiza, you will see that your nails, they kind of like look sort of ghostly fluorescence, and that's because of the calcium phosphate in our nails. That could fossilise and leave a faint imprint of where the nail was," says Vinther. However, most the nail – made of keratin – would have long faded away.

So, probably the best I could realistically hope for is to eventually fossilise my skeleton and teeth, perhaps my liver, and maybe if I'm truly lucky, ghostly imprints of my toenails and private parts. What a legacy for future generations that would be.

Faster fossils

Given these low odds, I wondered: could there be a way of cheating? For example, might there be a way of artificially inducing fossilisation to avoid some of the pesky barriers? To my surprise, I discovered that there might be – or at least, there's a way to accelerate part of the early process. It's a relatively new technique developed by Evan Saitta of the University of Chicago – a colleague of Vinther's – called "sediment-encased maturation".

When organic matter is buried, and before it mineralises, it undergoes a process called thermal maturation. This normally takes a long time, but Saitta suspected that it might be possible to speed it up in the laboratory. It's a bit like pressure cooking. "If you cook a turkey in the oven, it takes three hours, but if you're in a pressure cooker, it takes 30 minutes," he explains.

Saitta was inspired to explore the process after some experiments with a bird carcass. He and colleagues had encased a finch within some sediment and water to create a sort of pseudo-rock, curious about whether they could simulate early fossilisation. It didn't work especially well, but this led him to wonder: what if he had heated and pressurised it too? One day, he got talking to an engineer he'd met a conference, Tom Kaye of the Foundation for Scientific Advancement in Arizona, who reckoned he could build something at his home, where he has a metal workshop in his garage.

A few months later, Saitta and Kaye were building their contraption, ready to experiment with a collection of lizards, insects, tree resin, feathers and vegetation. Their device featured repurposed air compressors ("I think they came from Tom's paintball days," says Saitta), and a pill press that is usually for making herbal supplements. "It was such a monstrosity," he recalls. But it worked.

Each night in Arizona, they'd start a batch and then eagerly crack open the results in the morning. "We'd argue over who gets to split them open like Christmas presents," he recalls. "We could split open this little tablet and get a 'fossil' in fine-grained sediment: dark staining in feathers, browned bones, dark halos of the soft tissues around the bones… what you see in Chinese feathered dinosaurs."

A selection of thermally matured specimens, from left-right: a leaf, tree resin with close-up, a beetle (Credit: Evan Saitta et al)

A lizard foot after maturation showing browned bones, organic stains, and scale imprints (Credit: Evan Saitta et al)

To be clear, maturation is just the first step of fossilisation. The mineralisation and crystallisation that leads to long-term preservation is a whole different process that happens later. And their results are also pretty small, producing specimens only a couple of centimetres across. But I was surprised by how much they look like real fossils.

Could Saitta and Kaye make a human-sized version of their fossiliser? They would like to build something bigger, they just need the budget. But the answer is yes, in principle. Fossilising me might just land them in prison, that's all.

Amber up

Given that I don't want to get any palaeontologists into trouble, there's one other shortcut for the would-be fossil-maker: the amber method.

As Caitlin Syme, a taphonomist at the University of Queensland, Australia told BBC Future in 2018: "If you can find a large enough amount of tree sap and get covered in amber, that’s going to be the best way to preserve your soft tissues as well as your bones. But it’s obviously pretty difficult for such a large animal."

With that in mind, I asked Vinther about how it might be simulated. "Amber is essentially a plastic, a polymerised organic substance," he explains. Therefore, if I jumped into a vat of polyurethane, and someone buried me on the floor of the ocean, that could work. (It would also, he points out, be morbidly emblematic of the plastic-rich early Anthropocene.)

Inspired by this but reluctant to go swimming in polyurethane, I decided to conduct an at-home experiment. One afternoon, my 9-year-old daughter and I took part in a wholesome craft project involving epoxy resin, which is among the next best things to amber. You don’t need to heat up to melt it, and it dries into a solid plastic block. Thankfully, BBC budgets don't stretch far enough to encase my entire body, so instead, I decided to preserve my fingernails and toenails – as well as a few fragments of belly-button fluff for good measure.

With great ceremony, my daughter and I placed my nails and fluff into the liquid epoxy in a silicone cupcake holder, along with a small pebble on which we wrote "Hello from 2022".

"Why are we doing this, Dad?" my daughter asked. Good question, I replied.

The basic kit I used to make my epoxy resin "fossil" (Credit: Richard Fisher)

The result: preserved toenails and bellybutton fluff for future generations to value (Credit: Richard Fisher)

When it was ready, 24 hours later, I considered dropping my makeshift resin fossil into the sea, knowing this had the best odds of deep burial. But the ocean has far too much plastic in it already, so I decided against it. Instead, I simply buried it in my garden, with the Jurassic Park theme-tune playing in my head as I dug up the soil.

Will my plastic-encased toenails survive the ages? Almost certainly not, but it was the simplest method I could think of to create a "fossil" without dying, chopping off an arm or removing a tooth. I also like to imagine that one day, someone will find it and wonder who had been motivated to leave behind this strange object.

Perhaps after I've lived a long and healthy life, I'll be lucky enough to become a whole true fossil myself – just like the trilobite sitting on my desk. I now know just how unlikely it is, but what more permanent legacy could there be?

*Richard Fisher is a senior journalist for BBC Future and tweets @rifish

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France24 - Monde

Yandex, le "Google russe" rattrapé par la guerre en Ukraine

Publié le : 25/03/2022 - 16:02

Guillaume GRALLET Suivre

La plus grande entreprise tech de la Fédération de Russie, aux ambitions internationales, se retrouve au centre du conflit ukrainien. Un signe avant-coureur d'un web fragmenté ? Décryptage dans Tech 24.

Le moteur de recherche impressionne par la diversité de ses services, de la livraison de nourriture à l'intelligence artificielle, en passant par le partage de véhicules. Aujourd'hui, l'entreprise présente dans une vingtaine de pays est rattrapée par la situation internationale. De là à symboliser un repli sur soi, et à annoncer la création d'un internet balkanisé, surnommé "splinternet" par le chercheur Scott Malcomson. Analyse dans Tech 24 avec Nicolas Arpagian, auteur du livre "Frontières.com" (Éd. L'observatoire).

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Valeurs Actuelles

Chambéry : un homme tire sur deux vigiles qui l’avaient refoulé faute de passe sanitaire

Légèrement blessés

Une enquête a été ouverte pour violences avec armes, faits qui pourraient cependant être requalifiés en tentative de meurtre. Ni le suspect, placé en cellule de dégrisement, ni les victimes, hospitalisées, n’avaient pu être interrogés dans un premier temps. Le maire de la ville, Thierry Repentin, a adressé un message de soutien aux agents blessés, condamnant « un geste d’une violence inouïe ».

Chambéry : les dernières actualités

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Savoie : plusieurs milliers de participants à une rave party illégale

À Chambéry, un réfugié tibétain devant la justice pour double assassinat et tentative de meurtre

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

Guerra Rusia-Ucrania

Las vacaciones en Venezuela terminan abruptamente y los turistas regresan a casa a una Rusia diferente

Mientras los turistas rusos visitaban la isla Margarita, su país invadió Ucrania. Muchos se preguntaron qué problemas les esperaban de vuelta a casa.

La playa del hotel Sunsol Ecoland, un destino popular entre los turistas rusos en la isla venezolana de Margarita.Credit...

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Por Anatoly Kurmanaev y Isayen Herrera

Photographs by Adriana Loureiro Fernandez

PLAYA PUERTO CRUZ, Venezuela — Bebían ron y bailaban al son de un radiocasete que emitía música electropop rusa en la rudimentaria sala de espera de un aeropuerto. Cantando “No es suficiente”, disfrutaban de las últimas horas de sus vacaciones tropicales.

Se podría haber confundido a estos viajeros con turistas en vacaciones de primavera. En realidad, eran rusos que esperaban para embarcar en los últimos vuelos de regreso a Moscú antes de que las sanciones les cortaran la ruta de vuelta a casa, con su futuro y el de sus anfitriones trastocado por la invasión a Ucrania por parte del presidente Vladimir Putin.

Los turistas rusos habían contribuido a insuflar una improbable nueva vida a la idílica isla venezolana de Margarita, antaño meca del turismo caribeño y devastada en los últimos años por la crisis económica, el aislamiento internacional y la pandemia. En virtud de un acuerdo aprobado por los gobiernos aliados de ambos países, más de 10.000 rusos han visitado Margarita desde septiembre en vuelos chárter directos desde Moscú, en la que era la única conexión internacional de la isla.

El acuerdo dio trabajo a cientos de margariteños en 20 hoteles y obligó al gobierno central a mejorar el maltrecho suministro de electricidad, agua y gasolina de la isla. La delincuencia endémica fue reducida; los negocios empezaron a reabrir; los residentes que habían emigrado comenzaron a regresar.

La reciente oleada de visitantes rusos representaba una pequeña fracción de los tres millones de turistas que Margarita recibía anualmente en su apogeo a principios de la década de 2010. Pero la llegada de los primeros viajes internacionales organizados en años dio a los lugareños la esperanza de haber cambiado el curso de la desgracia.

“A cualquier extranjero que viene para acá lo queremos abrazar”, dijo José Gregorio Rodríguez, el presidente de la Cámara de Comercio del estado venezolano de Nueva Esparta, un archipiélago que incluye a Margarita. “Cuando estás en cero, cualquier mejora es bienvenida”.

Los rusos fueron atraídos a Margarita por los precios bajos, el exotismo, porque no pedían visa ni había restricciones por la pandemia y por un sol que dura todo el año, dijeron los turistas entrevistados en la isla en febrero y principios de marzo. Los viajes podían costar desde 850 dólares por persona por 13 noches en un hotel de playa de tres estrellas, con todo incluido, y vuelos de ida y vuelta desde Moscú, de 15 horas cada uno.

“Es algo nuevo, algo emocionante”, dijo Lucia Aleeva, una bloguera de la ciudad de Kazán. “En cierto sentido, somos los primeros exploradores”.

Algunos turistas rusos dijeron que habían reservado los boletos a Margarita uno o dos días antes del viaje sin saber nada de Venezuela, atraídos por el precio inusualmente bajo del destino. La mayoría de los entrevistados se describieron a sí mismos como propietarios de pequeños negocios o trabajadores públicos provinciales, y muchos de ellos venían de capitales estatales tan lejanas como Chita, una ciudad siberiana cerca de Mongolia. Algunos nunca habían salido de Rusia; la mayoría nunca había estado en América Latina.

Muchos de los turistas de más edad empezaron sus vacaciones de manera estereotípicamente rusa: bebiendo bastante.

El mes pasado, Algis, quien trabaja en una empresa de construcción y es de Sochi, en el sur de Rusia, estaba ebrio cuando bajó del avión a un calor de 32 grados ataviado con varias capas de ropa de invierno . Llevaba una bolsa con botellas de alcohol compradas en una tienda libre de impuestos en una mano, y un paquete lleno de billetes de dólares variados en otra, diciendo que tenía la intención de invertirlos en un posible matrimonio en la isla.

Otro turista llamado Andrey, quien alquila maquinaria pesada en la ciudad minera de Cheliábinsk, relató durante una cena aderezada de copiosas botellas de vino chileno barato que, durante una intensa sesión de bebida que comenzó en su ciudad natal y se prolongó hasta la terminal del aeropuerto de Moscú y al vuelo a Margarita, se vio sorprendido por una voz que anunciaba por el altavoz del avión que había sido seleccionado para conocer al ministro de Turismo de Venezuela al aterrizar porque era el turista ruso número 10.000 que visitaba la isla.

Andrey dijo que le costó pararse derecho para la fotografía.

En el extenso complejo turístico de Margarita, Sunsol Ecoland, los rusos bailaban hasta altas horas de la madrugada en una discoteca de playa que alternaba el reguetón con los éxitos rusos de grupos como Leningrado, un grupo de ska malhablado que idealizaba las hazañas de mala vida y abundante bebida de perdedores de la clase trabajadora.

En las visitas a los pueblos coloniales de Margarita durante el día, muchos se maravillaban de la capacidad de los venezolanos para mantener el buen humor a pesar de las dificultades económicas cotidianas.

Pero entonces, el 24 de febrero, Rusia invadió Ucrania y la guerra repercutió rápidamente en regiones muy alejadas del campo de batalla.

A medida que los combates se intensificaban, los países y empresas occidentales cerraron su espacio aéreo a los vuelos rusos y suspendieron los contratos de arrendamiento y el suministro de piezas de aviación. En respuesta, el operador turístico Pegas Touristik, enfocado en Rusia, comunicó a sus clientes que estaban tomando el sol en Margarita que tendrían que evacuar.

Muchos empezaron a preguntarse qué penurias les esperarían ahora en casa.

La inflación en Rusia se dispara, crece el temor a la escasez y el acaparamiento y el gobierno impone controles de divisas y amenaza a las empresas extranjeras, algo que recuerda la vida durante los ocho años de depresión económica de Venezuela, de la que el país sudamericano acaba de salir.

“Afortunadamente, tienen el mar y el sol”, dijo Yulia, trabajadora de un ministerio en Moscú. “En un país como el nuestro, sobrevivir a la agitación y la pobreza sería mucho más difícil y triste”.

Al igual que otros rusos entrevistados en Margarita desde el inicio de la guerra, Yulia pidió no utilizar su apellido. Ninguno de los turistas rusos con los que habló el Times quiso hacer comentarios sobre la invasión en sí, o sobre los primeros informes de víctimas civiles en Ucrania. A menudo culpaban a una mala conexión a internet el no estar al tanto de las noticias. El gobierno ruso ha hecho que incluso mencionar la guerra sea un delito penal castigado con hasta 15 años de prisión.

Yulia pasó sus últimos días en Margarita en la playa leyendo la novela distópica 1984, de George Orwell.

Mientras los combates y las sanciones internacionales contra Rusia se intensificaban, el ambiente en los balnearios se volvía progresivamente sombrío. El poder adquisitivo de los rusos cayó en picada junto con el rublo, y sus tarjetas bancarias dejaron de funcionar.

Los huéspedes rusos de Sunsol cenaron por última vez en la isla en silencio. El ruido habitual de una animada conversación y el movimiento y tintinear de las copas de vino en la gran sala del buffet del hotel había desaparecido, cediendo el paso al sonido lejano de las olas.

La discoteca de la playa estaba vacía. Un grupo de artistas venezolanos bailaba solo en el escenario, intentando infructuosamente animar a los alicaídos huéspedes que contemplaban sus problemas inminentes.

La moneda rusa ha perdido cerca del 37 por ciento de su valor desde el inicio de la guerra, y cientos de miles de sus ciudadanos se enfrentan al desempleo, mientras las sanciones conducen al cierre de empresas a un ritmo récord.

Una asociación rusa de operadores turísticos afirmó que las reservas internacionales cayeron un 70 por ciento en la semana posterior al estallido de la guerra.

El ánimo del personal de los centros turísticos era igualmente sombrío.

La guerra ha supuesto un duro golpe para Margarita, que esperaba recibir 65.000 visitantes rusos este año. Algunos empresarios remodelaron sus hoteles inactivos para albergar a los visitantes esperados y contrataron nuevo personal, deseando que los vuelos rusos abrieran las puertas a otros turistas internacionales.

Los sueldos eran irrisorios —los meseros ganaban tan solo un dólar al día— pero los trabajos al menos proporcionaban comidas constantes en un país donde el hambre sigue estando muy extenida. Desde que estalló la guerra, muchas personas ya han perdido sus empleos o han visto reducidos sus turnos.

El último vuelo de Margarita a Moscú salió el 8 de marzo. Desde entonces, las principales compañías aéreas rusas han dejado de volar hacia occidente más allá de la vecina Bielorrusia.

Aunque Pegas sigue anunciando viajes a Margarita a partir de abril, los propietarios de negocios turísticos en la isla dicen que el futuro de la ruta es incierto.

Durante los últimos días de sus vacaciones, algunos huéspedes dijeron que confiaban en Putin, quien ha gobernado Rusia durante 22 años con el apoyo de muchos rusos.

“Confiamos en nuestro presidente”, dijo una turista de Moscú, también llamada Yulia. “No creo que nos lleve al colapso”. Su esposo, Oleg, intervino en voz baja: “Bueno, ya es el colapso”.

Otros intentaban disfrutar de lo que consideraban su último vistazo del mundo exterior.

“Decidimos desconectar, como si fuera la última vez”, dijo Ravil, un diseñador de Moscú. “No sabemos si volveremos al mismo país del que nos fuimos”.

Ksenia Barakovskaya colaboró con la reportería.

Anatoly Kurmanaev es un corresponsal radicado en Ciudad de México desde donde cubre México, Centroamérica y el Caribe. Antes de integrarse a la corresponsalía de México en 2021, pasó ocho años reportando desde Caracas sobre Venezuela y la región vecina. @akurmanaev

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BBC

Will Smith hits Chris Rock on Oscars stage

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Will Smith slapped Chris Rock in the face on stage at the Oscars after the comic made a joke about the actor's wife Jada Pinkett Smith.

"Jada, can't wait for GI Jane 2," he said, in an apparent reference to her shaved hairdo - a result of the hair loss condition alopecia.

Smith walked on stage and struck Rock before returning to his seat and shouting: "Keep my wife's name out of your [expletive] mouth."

He later apologised to the Academy.

In a tearful acceptance speech for best actor, he also said he wanted to apologise to all his fellow nominees. There was no specific apology for Rock.

The star picked up the first Oscar of his career for playing the father of tennis legends Venus and Serena Williams in King Richard.

"Art imitates life," he said. "I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things."

The Academy of Motion Picture Arts and Sciences, which organises the Oscars, tweeted that it "does not condone violence of any form".

Rock's joke referred to 1997 film GI Jane, in which Demi Moore played the title role with a severe buzzcut.

Pinkett Smith rolled her eyes at the comment, while Smith appeared to initially laugh and clap his hands before he was seen on stage, walking up to Rock.

The comedian looked stunned in the immediate aftermath of the incident, but told the audience: "That was the greatest night in the history of television."

He is yet to comment further on what happened.

The Los Angeles Police Department later told Variety that Rock had "declined to file a police report" following the event.

After the incident, Rock handed over the best documentary prize, which was the reason he was on stage.

According to The Hollywood Reporter's Scott Feinberg, a tearful Smith needed to be "pulled aside and comforted" by Denzel Washington and Tyler Perry.

The trio could be seen talking just in front of the stage during an advert break, with Washington and Perry putting their hands on his shoulders. A Star is Born actor Bradley Cooper was also seen standing with Smith and appearing to reassure him.

Presenting the next section, Sean "Diddy" Combs said: "Will and Chris, we're going to solve that like family. Right now we're moving on with love."

Fresh Prince of Bel Air actor Smith later wrote on Instagram: "You can't invite people from Philly or Baltimore nowhere!!" - referring to his birthplace Philadelphia, Pennsylvania, and Baltimore, Maryland, where his wife of 24 years is from.

Smith attended the Vanity Fair Oscar party with sons Trey and Jaden, daughter Willow and his wife - smiling for photographers and posing with his award on the red carpet.

Other guests at the party reacted to the incident, with filmmaker David Furnish saying he tells his sons with Elton John "don't hit anybody... under any circumstance".

But actress and comedian Tiffany Haddish defended Smith, saying he had been standing up for his wife.

Jaden Smith tweeted after his father hit Rock: "And that's how we do it."

Other members of the film industry criticised Smith, with The Last Samurai producer Marshall Herskovitz calling on the Academy to take disciplinary action against him and Star Wars actor Mark Hamill calling it "the ugliest Oscar moment ever".

He added: "Stand-up comics are very adept at handling hecklers. Violent physical assault... not so much."

Comedian and actress Kathy Griffin said she now feared for the safety of comedy performers.

"Let me tell you something, it's a very bad practice to walk up on stage and physically assault a comedian," she said. "Now we all have to worry about who wants to be the Will Smith in comedy clubs and theatres."

Backstage shock

By Steven McIntosh, entertainment reporter at the Oscars

Here in the Dolby Theatre in Los Angeles, there was a shocked reaction from journalists.

Reporters had been taking part in the traditional backstage press conference, but attention suddenly turned to the overhead screens and what was going on at the ceremony.

At first, it had seemed like some kind of set-up. Smith even appeared to laugh at first after Rock delivered his line about his wife looking like GI Jane.

Jada looked annoyed, but at this point it was still assumed this was all part of some kind of pre-planned routine.

Doubt began to creep in when Smith rose from his seat and hit Rock on the stage. Of course, these guys are veterans of film and television, and would know how to carry out a fake stage slap. Except, everyone was starting to think, it didn't look that fake.

By the time Smith was sitting back in his seat and shouting to Rock to "keep my wife's name out your [expletive] mouth", it was clear this was no sketch. A professional like Smith would know better than to drop the F-bomb on stage during a live TV broadcast.

Much like previous Oscars that were defined by their viral moments - such as Ellen's group selfie or the best picture winner mix-up in 2017 - this will now forever be the Oscars where Will Smith punched Chris Rock.

Why did Will Smith hit Chris Rock?

Pinkett Smith first talked about her hair loss struggle in an episode of her Facebook chat show, Red Table Talk, back in 2018.

She said: "I've been having issues with hair loss. And it was terrifying when it first started."

The Girls Trip star said she first suspected she had alopecia after "handfuls of hair" came loose in the shower.

"I was just like, 'Oh my God, am I going bald?' It was one of those times in my life where I was literally shaking with fear," she explained. "That's why I cut my hair and continue to cut it."

It was not the first time Rock has made a joke about Pinkett Smith at the Academy Awards. He hosted the 2016 event, when she was among the stars who boycotted the ceremony due to a lack of diversity in the nominations.

That year, he said: "Jada Pinkett Smith boycotting the Oscars is like me boycotting Rihanna's panties - I wasn't invited!"

Other winners at Sunday's ceremony included Jessica Chastain, who picked up best actress for The Eyes of Tammy Faye; Jane Campion, who won best director for The Power of the Dog; and Apple TV film Coda, which was named best picture.

Best supporting actress went to Ariana DeBose for West Side Story, while Troy Kotsur won best supporting actor for Coda, which also picked up best adapted screenplay.

Sci-fi epic Dune won six awards in total including technical categories for best visual effects and best cinematography.

Will Smith's best actor acceptance speech

Smith took to the stage twice during the Oscars ceremony - once to take issue with what Rock had said about his wife, and then less than an hour later, to accept his first Academy Award.

Accepting the Oscar for best actor for King Richard, he said Richard Williams was a "fierce defender of his family" and that he himself was "being called on" in his life "to love people and to protect people".

He ended it saying he hoped the Academy would invite him back.

Read his acceptance speech in full here

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L'Humanité

Un 5e titre mondial pour Papadakis et Cizeron, champions or catégorie

Actu

Après le titre olympique obtenu il y a un mois à Pékin, la première marche du Mondial à Montpellier parachève une saison extraordinaire pour le couple français de danseurs sur glace. Ce cinquième titre fait entrer les deux champions dans l’histoire du patinage artistique.

Éric Serres

Un mois après avoir décroché l’or olympique à Pékin, le couple de danse artistique Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, présent aux Mondiaux qui se tenaient à Montpellier, a voulu finir sa saison de la plus belle des manières. C’est chose faite avec une 5e médaille d’or dans des championnats du monde. Une première pour le patinage français !

« Le public a été absolument incroyable »

« Toute la semaine a été fabuleuse. On a essayé de profiter de chaque instant. Le public a été absolument incroyable. C’était un très bel événement, on a pu le partager avec nos amis, nos familles, nos coachs. C’était vraiment magique. C’était difficile de s’entraîner pour venir ici, parce qu’on n’avait pas d’objectif particulier : on veut toujours gagner, évidemment, mais ce n’était pas une médaille qui manquait à notre palmarès, on n’avait rien vraiment à prouver », a résumé Guillaume Cizeron, heureux de retrouver du public après le silence presque glacial de Pékin.

Une compétition de haute volée

Avant même leur entrée sur la glace de l’Arena montpelliéraine, les 9 000 spectateurs ne rêvaient déjà que d’une chose : voir les extraterrestres de la glace se parer d’or. Ovation à leur arrivée et Marseillaise chantée à tue-tête après leur nouveau titre mondial, le public a mis tous les ingrédients pour porter le couple vers les sommets. Cette journée devait être la leur, et elle le fut. « C’est un sentiment indescriptible d’entendre autant de gens crier pour vous. On avait tous les deux la chair de poule. C’était très émouvant d’être ici, avec le public français. C’est encore mieux que ce qu’on aurait pu imaginer », avouera le patineur, touché par cette grâce partagée.

Dans une compétition de haute volée, malgré l’absence du couple russe Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov – champions du monde sortants et médaillés d’argent olympiques à Pékin –, exclu par la Fédération internationale en réponse à l’invasion de l’Ukraine, les Français ont devancé les duos américains, Madison Hubbell et Zachary Donohue, et Madison Chock et Evan Bates.

Un nouveau record du monde

Elle avec sa robe dorée, pailletée déjà portée à Pékin et lui dans un haut de couleur marron, Papadakis et Cizeron ont une nouvelle fois survolé la compétition et relégué la concurrence loin, mais alors loin derrière.

Une offrande au public qui n’en demandait pas tant, tout comme cette Elégie, de Gabriel Fauré, exécutée pour la dernière fois et saluée par une standing ovation. « La chair de poule et les émotions qui viennent avec le bruit que vous avez fait, c’est indescriptible ! » a déclaré Cizeron après l’annonce de leurs notes.

Avec un total de 229,82 points, les patineurs tricolores ont établi un nouveau record du monde. En remportant ce 5e titre mondial, ils sont désormais le deuxième duo le plus prolifique de la danse sur glace. Restent en effet devant eux Lyudmilla Pakhomova et Alexander Gorshkov, ce couple soviétique qui, dans les années 1970, a fait mieux avec six titres aux Mondiaux mais aussi cinq titres européens, et de l’or et de l’argent olympiques.

Un tandem soudé et atypique

Gabriella et Guillaume totalisent dorénavant cinq des seize titres mondiaux français de l’histoire. À cela s’ajoutent, excusez du peu, une médaille d’argent aux jeux Olympiques de Sotchi en 2018 et cinq titres de champions d’Europe (de 2015 à 2019). Ils devancent ainsi dans la hiérarchie « made in France » les patineurs Joly-Brunet (4 titres mondiaux), Giletti, Calmat, Joubert, Du Bief, les Duchesnay, Anissina-Peizerat et Delobel-Schoenfelder (1 titre).

« On souhaite que ce ne soit pas la dernière fois. Si ça l’est, eh bien, ça aura été beau jusqu’au bout », s’est émerveillé Romain Haguenauer, leur entraîneur, qui est pour beaucoup dans cette réussite. Depuis maintenant dix-sept ans, les deux danseurs forment en effet un couple soudé et atypique, porté par le seul plaisir d’innover, bien loin des standards imposés en Amérique du Nord.

Une saison parfaite

Et tout cela, ils le doivent à un staff qui les suit depuis des années, à Lyon puis à Montréal. « Ils ont des notes hallucinantes, on est dans du quasi parfait, c’est du jamais-vu. Ils ont fait une saison parfaite, un retour parfait. Ce sont d’immenses champions. S’ils arrêtaient aujourd’hui, la danse sur glace aurait certainement besoin d’un certain temps avant de retrouver des champions comme eux. »

C’est en effet la question qui se pose non seulement à l’entraîneur mais aussi à tout le patinage français : combien de temps encore ? « Pour nous, cette médaille, c’est la fin d’un cycle, c’est une page qui se tourne. Il y a beaucoup de plaisir, il y a aussi beaucoup de nostalgie. C’est passé très vite et, en même temps, on a vécu tellement d’aventures ensemble et avec tous nos coéquipiers », ont déclaré les deux champions qui ne veulent pas encore parler d’avenir lointain. « On a la tournée de l’équipe de France en avril, des vacances, d’autres tournées probablement. Et ensuite, on verra. » À 26 ans pour elle, 27 ans pour lui, et avec un tel palmarès, il leur faudra sans doute aller chercher très loin de nouvelles sources de motivation pour rester au sommet.

Patinage artistique
Valeurs Actuelles

Un prisonnier se fait livrer des stupéfiants par drone à Perpignan

Déjà interdits dans les zones habitées et à proximité des zones à risques (bases militaires, zones d’habitation, centrales nucléaires, etc), les drones semblent désormais représenter un danger dans les prisons françaises également. Malgré les filets anti-projection, un drone s’est posé dans la cour de promenade du centre de détention de Perpignan (Pyrénées-Orientales), relaie L’Indépendant, dimanche 27 mars 2022.

Les agents pénitentiaires ont découvert l’affaire en retrouvant l’engin brûlé dans les toilettes de la cour. Les marchandises illicites qu’il transportait sont bien parvenues à leur(s) destinataire(s). Une bagarre entre détenus aurait même éclaté à cause de cette livraison, qui a fait un blessé.

Des colis contenant des stupéfiants envoyés 

Les proches de détenus de la prison ne reculent devant rien pour introduire des produits interdits dans l’enceinte pénitentiaire de Perpignan. De nombreuses tentatives ont été effectuées depuis l’extérieur des murs. En plus du drone, plusieurs colis ont échoué dans les zones neutres de l’établissement, hors de portée des prisonniers. Les surveillants ont ainsi pu saisir de l’alcool et des stupéfiants dans les paquets destinés aux prisonniers.

Face à ces délits grandissants, l’UFAP-UNSa Justice continue de réclamer plus de moyens avec « des rondes des forces de l’ordre pour empêcher et appréhender les individus venant projeter des produits illicites mettant la sécurité des personnels en danger ».

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New York Times - World

A Bomb Crater as Business Partner for a Pit Stop on an Afghan Highway

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Afghanistan Dispatch

Along a lonely stretch of what was once the most dangerous road in Afghanistan, everyone slows down when they reach Hafiz Qadim’s mud brick shop. It’s not the food. Or the gas. It’s the big hole.

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By Thomas Gibbons-Neff and Yaqoob Akbary

Thomas is the Kabul bureau chief. In December, he and Yaqoob, a reporter, traveled the highway from Kabul to Kandahar and made a pit stop at a small shop that’s part of a much bigger story.

ALONG HIGHWAY 1, Afghanistan — The Bomb Crater Stop ’N’ Go is not the actual name of this shop along a desolate stretch of highway in rural Afghanistan. But that’s what it is: a small shed that sells fuel and snacks to passing travelers, right beside a scar in the earth where road and sand meet after an explosion there sometime in the last 20 years of the country’s violent history.

Hafiz Qadim, the 32-year-old shopkeeper, occasional gas attendant and snack dispenser, has no formal name for his business venture. It sits like a lone beacon of essential provisions among the sand dunes, rock outcroppings and occasional grape fields on the border of Kandahar and Zabul provinces in Afghanistan’s south, where the surrounding mountains cut through the sky like the backs of sleeping dinosaurs.

It is the only store for miles.

“I opened this shop after Kabul fell,” Mr. Qadim explained, gesturing toward his new steel roller door and the mud bricks that looked like they were still drying in the sun.

That was in August, when the capital was seized by the Taliban, consolidating their control of the country.

While Mr. Qadim is the sole owner, the crater is his de facto silent partner: Its very size forces cars, trucks and buses to slow down enough for their drivers and passengers to notice through their smudged windows what’s for sale. Some keep going, but plenty seize the chance to break for a fuel top up or a selection of rainbow colored energy drinks, bottles of shampoo, pairs of black loafers, assorted biscuits, canned foods, chips or a soda.

The odd pairing — Mr. Qadim’s shop and this propitious, outsized pothole — are physical manifestations of both Afghanistan’s very long war and its end.

There is peace now, or at least some version of it that includes the threat of the Islamic State and the fledgling resistance forces arrayed against the Taliban. The highway is quiet enough for new shops like Mr. Qadim’s and for farmers’ fields that can be hoed all the way up to the highway’s edge without fear of being shelled or shot.

But at what cost, this chance for commerce where there had been none for decades?

Mr. Qadim knows the answer because he is surrounded by the price he and so many others have paid. He’s reminded of it every day when he comes to work early in the morning and walks across the highway to his home every night. A half mile to the south — where, in the afternoon, rays of sun cut through its looted fortifications — is the abandoned hilltop police outpost where a firefight killed three members of his family.

Thirteen years ago, when Mr. Qadim was still a teenager, the Western-backed forces of Afghanistan’s government and the Taliban fought bitterly for the road his shop sits beside. In one of those gun battles near the police outpost, his mother, father and one of his sisters were killed.

Reporting From Afghanistan

“About 200 people living along on this road were martyred during the war,” Mr. Qadim said bitterly.

He left his family home soon after, one of the millions of the long war’s internally displaced people who were uprooted by the violence in rural areas and forced into the more secure cities. Zabul Province, where Mr. Qadim lives, was once one of the most violent of the entire conflict.

From there he built a life in Kabul, with stays also in the cities of Kandahar and Herat, bastions of safety as the war ebbed and flowed across the country.

TURKMENISTAN

AFGHANISTAN

Kabul

Herat

WARDAK

KABUL-KANDAHAR HWY.

(HWy.1)

1

ZABUL

Kandahar   

KANDAHAR

PAKISTAN

100 miles

By The New York Times

He eventually became a truck driver for seven years, shuttling livestock, fruit and wood countless times down the same highway that he now works beside: the 300-mile stretch of road, once deemed the most dangerous in the country, that connects its two largest cities, Kandahar and Kabul.

Others are also finding new work by the road, now that traffic accidents pose a greater risk than being caught in a crossfire.

A few miles north of the store, Nur Ahmad, 18, and other grape farmers are planting their crops at the edge of the highway, once too dangerous for any agriculture.

Planting right up against a busy road is not ideal, but in Afghanistan there is only so much arable land. Every square foot counts, especially with the country hampered by one of the worst droughts in decades, leaving many fields parched and their wells dry.

“I was jobless so I came here,” Mr. Ahmad said, his shovel striking the dirt between sentences.

A half-day’s drive from the young grape farmer, among snow-capped mountains and the potato fields of Wardak Province, Wahdat, 12, and his younger brother sifted through the ruins of another old military outpost along the same highway. Their family of five is reeling from the year’s poor harvest. More than half of Afghanistan’s population is currently not eating enough, according to the World Food Program.

“We are hungry,” Wahdat said.

With his hands dirty and the shovel almost bigger than him, he had set out on that day’s quest to peel the metal netting from a few remaining barricades at the outpost to use to build a chicken coop for his family’s eight chickens.

Wahdat doesn’t remember when the outpost he was disassembling was built, who occupied it or when it was abandoned. He just knew that at one point in his short life he was told not to go near it. And now he could.

The reminders of violence and the war are everywhere along the highway: shell-raked buildings, destroyed bridges, the twisted hulks of vehicles and the abandoned remains of those outposts that had provoked hourslong firefights and retaliatory airstrikes. But by far, the most common cues that war had raged here for years are the bomb craters.

Some are deep. Some are shallow. Some you can drive through and some you have to veer into oncoming traffic or even pull into a ditch to avoid. They snap axles and pop tires. Sometimes children will try to fill them with dirt, earning donations from passing drivers, only to take the dirt out and repeat the cash grab scheme the next day.

The Bomb Crater Stop ’N’ Go depends on its adjacent crater as much as a store elsewhere in the world might need convenient parking or inflatable advertising.

“I can build a shop anywhere on this land,” Mr. Qadim said, gesturing at the expanse of highway in either direction. “But if it is close to this plot,” he said, pointing to the hole, “it is good.”

A moped pulled up, blasting music (heavily discouraged by the Taliban), and the driver paid him back for a few liters of fuel that he had taken the other day.

Mr. Qadim doesn’t remember when the bomb went off that made his hole in the road. Or, rather, bombs: Several blasts occurred at this spot, next to a culvert.

Road culverts and roadside bombs went hand in hand during the war because the shallow ditches and drainage pipes made hiding the explosives there easier for the Taliban. And the nearby outpost only increased the attractiveness of this target.

But now the culvert was just a culvert, the bomb crater just a pothole, and unlike so many of his fellow countrymen who are grappling with an economic crisis, Mr. Qadim was making more money than he had in his entire life: roughly $100 a month.

Thanks to that mile marker of violence, the Bomb Crater Stop N’ Go has found a niche market in the middle of nowhere: some gas, some victuals and maybe a few bars of soaps for those who traveled along a road that was slowly coming back to life.

“I don’t know what the future will be,” Mr. Qadim said. “But I am happy.”

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France24 - Monde

Challenge App Afrique : l’Ivoirienne Christelle Hien-Kouame lauréate de la 6e édition

Publié le : 16/03/2022 - 19:00

L’Ivorienne Christelle Hien-Kouame a remporté la sixième édition du prix Challenge App Afrique avec sa plateforme Prenez les feuilles, permettant l’accès au programme scolaire sous le format de résumés de cours par chapitre et par matière, suivi d'une série de questions à choix multiples pour évaluer la compréhension de l'apprenant.

Cette année, le prix Challenge App Afrique RFI France 24 avait pour thème "le numérique au service de l’éducation des enfants".

Ouvert à tous les Africains et jeunes entreprises du continent, la sixième édition du Challenge App Afrique de France 24 et RFI visait à soutenir le développement d’applications numériques dans le domaine des technologies de l’Information et de la Communication (TIC) pour favoriser l’éducation des enfants. Un peu moins de 900 projets ont été reçus.

Mercredi 16 mars, Christelle Hien-Kouame était l’invitée de l’émission spéciale, co-présentée par Emmanuelle Bastide (RFI) et Julia Sieger (France 24), diffusée en “Facebook live” sur les comptes de RFI et France 24 et du Challenge App Afrique RFI-France 24.

Elle bénéficie d’une enveloppe de 15 000 euros pour développer son projet et d’un accompagnement par l'Agence française de développement (AFD) dans le programme SIBC (Social & Inclusive Business Camp).

Deux autres projets étaient retenus comme finalistes : AbcCode et AltLearn des camerounaises Arielle Kitio et Marylène Owona.

Lancé en 2016, le "Challenge App Afrique" est un concours, associé à une émission de RFI et France 24. Remis dans un pays d’Afrique francophone, il vise à développer l’Internet citoyen en encourageant des projets aux services de l’intérêt général. Les cinq premières éditions ont récompensé, à Dakar, en 2016, Cheick Oumar Bagayoko (Mali), un jeune docteur et informaticien malien, pour son application de télé-expertise médicale "Bogou", à Abidjan, en 2017, Raissa Banhoro (Côte d'Ivoire), pour son application d'alphabétisation fonctionnelle "Lucie", à Cotonou, en 2018, Serge Auguste Zaongo (Burkina Faso), pour son application destinée à surveiller l’irrigation d’une exploitation agricole, en 2019, à Kevin Sesse (Côte d’Ivoire), pour son projet "Mon Artisan", une plateforme connectée qui permet aux utilisateurs de solliciter des artisans locaux, et en 2020 à Amara Diawara (Guinée), pour son projet "Afriqcare", une plateforme destinée aux professionnels de la santé ainsi qu’aux patients maliens et guinéens, permettant une gestion des consultations et la prise de rendez-vous en ligne, avec la possibilité d’avoir accès à un livre de santé et un carnet de vaccination électronique.

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BBC

Why did Will Smith hit Chris Rock at the Oscars?

By Steven McIntoshEntertainment reporter at the Oscars

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After years of declining viewing figures, the Academy were desperate for more people to watch the 2022 Oscars.

They tried all kinds of ways to boost ratings - big stars, live performances, charismatic hosts, a new category and cutting the craft prizes down to edited highlights.

But in the event, a comedian telling a joke and a Hollywood A-lister's furious over-reaction to it would ultimately be what seized the world's attention.

The Academy wanted eyeballs. It has got them now.

Prior to Sunday's ceremony, it was widely expected that Will Smith would win his first-ever Oscar, for his performance as the determined father of Venus and Serena Williams in King Richard. What wasn't expected, however, was that he would go down in Oscars history for an entirely different reason.

Awards ceremonies are ripe environments for crazy moments. Think of Kanye storming the MTV Awards stage during Taylor Swift's acceptance speech; the wrong best picture winner being announced at the 2017 Oscars; or politicians having drinks poured over them at the Brits.

But it's hard to recall a more shocking and violent moment than Will Smith smacking Chris Rock in the mouth, a clip which has already been viewed hundreds of millions of times in the space of just a few hours.

"I think it brings new meaning to the term punchline," Rebel Wilson joked at the Vanity Fair afterparty. "I'm lucky I got through the Baftas unscathed."

Wilson made light of the fact that Smith wasn't present to collect his best actor prize when she hosted the Bafta Film Awards in London earlier this month.

"Will Smith won for King Richard, but I thought his best performance over the past year was being OK with all his wife's boyfriends," she joked from the stage, a reference to the couple's apparently open relationship.

After an audible gasp from the crowd, the Australian comic added: "What? Come on, he didn't show up."

Will and Jada Pinkett Smith, who have been married for 24 years, have previously spoken publicly about their extra-marital romances.

During one 2020 episode of Jada's US chat show Red Table Talk, the couple sat down to address public speculation about an alleged affair Jada had had with R&B singer August Alsina.

"I got into a different kind of entanglement with August," she admitted during the discussion, confirming that she and Will were "separated, amicably" at the time.

"An entanglement?" Will replied with a raised eyebrow.

"A relationship," she clarified.

Their open and honest discussion was praised by some viewers, but the couple have also been mocked for their ambiguous relationship status and Jada's tendency in particular to air private family matters on her talk show.

And yet, despite their on-again-off-again romance, the pair have never divorced and there has never been any doubt about Will's devotion to his wife and his family.

That devotion, together with the public's struggle to understand his complex marriage, perhaps explains why the actor was riled by Wilson's comments at the Baftas.

Following his win, Will was asked about his relationship on Entertainment Tonight, and insisted that there had "never been infidelity" in his marriage.

"Jada and I talk about everything. We have never surprised one another with anything ever."

Study the actor's choice of words here to see how careful and precise he was being. To the casual observer, it might have looked like he'd denied any extra-marital affairs.

But actually, his wording allowed for the fact that both of them could have dated other people, without it being considered cheating by the other. In other words, they gave each other permission to have other relationships.

Why air all of this in public? "I have decided that chatter about my life can be of a benefit to people," he said.

But it wasn't their relationship status that Rock was mocking on Sunday. It was something more basic but potentially more painful than that - Jada's appearance.

It was not the first time he had made a joke at her expense. In 2016, Rock hosted the Academy Awards in the year of the #OscarsSoWhite scandal, which led to Jada snubbing the ceremony.

But, as Rock humorously (and correctly) pointed out: "Jada boycotting the Oscars is like me boycotting Rihanna's panties. I wasn't invited!"

Six years later, he mocked her at the Oscars again. Except, this time, she was in the audience to hear it. And, unfortunately for Rock's jawline, so was her husband.

"Jada, I love ya," he began after taking to the stage to present best documentary, adding: "GI Jane 2, I can't wait to see it!"

This joke was a reference to the 1997 US war drama GI Jane, which saw Demi Moore shave her head to play Jordan O'Neil, the first woman to undergo Navy Seal training.

By implying that Jada could star in a possible sequel, Chris Rock was poking fun at her closely-shaven head.

What he might not have realised is that Jada has alopecia - an auto-immune disorder that causes hair loss.

She looked cross about the joke, rolling her eyes, and we all know what Will Smith did next.

The on-stage altercation travelled around the world in seconds. Smith's short temper would come to define the entire 2022 ceremony.

There were elements of performative alpha-male behaviour at play here. An instinctiveness for a man to harm another man who insults his partner.

But the whole episode raises the question of what is off-limits in comedy. Many have argued celebrities are used to the pressures of being in the spotlight and are therefore fair game for jokes. But others say Rock crossed a line by commenting on Jada's health condition and that Will was right to defend his wife.

It's worth noting that Rock's joke wasn't the most offensive we've heard from an awards ceremony compere in recent years. If the significantly-more-brutal Golden Globes host Ricky Gervais had been fronting the Oscars on Sunday instead, he might be in a coffin by now.

"I think a comedian's job to walk that line about what is acceptable about comedy," Wilson said after the Oscars.

Others went further in defending Rock.

Director Judd Apatow wrote in a since-deleted tweet: "He could have killed him. That's pure out-of-control rage and violence. They've heard a million jokes about them in the last three decades. They are not freshman in the world of Hollywood and comedy. He lost his mind."

The incident loomed large over the rest of the ceremony. When Amy Schumer, one of the three hosts, returned to the stage following the punch, she joked knowingly: "Did I miss something? It feels like the vibe has changed." The audience was relieved to have someone defusing the tension.

Backstage in the press room, there was complete silence as everyone watched the altercation on the overhead screens. At first, most people assumed it was some kind of pre-planned sketch. Two showbiz veterans of this stature would know how to stage a fake slap.

By the time Smith was sitting back in his seat and shouting to Rock to "keep my wife's name out your [expletive] mouth", it was clear this was serious. A seasoned professional like Smith would know better than to drop the F-bomb on stage during a live TV broadcast.

Viewers at home didn't hear the swearing. Broadcast network ABC had cut the live feed to avoid offending viewers at home. In the winners' room Academy staffers looked just as shocked as the journalists did. "I thought they were doing a bit," one said to his colleague.

Rock, meanwhile, looked visibly shaken. But he dealt with the situation with remarkable presence of mind. Realising he'd just made Oscars history, he made light of what had just happened, commenting: "That was the greatest night in the history of television."

It inevitably overshadowed the rest of the evening. Stars like Billie Eilish, Jessica Chastain, Jane Campion and many more showed up to answer questions and react to receiving the highest honour in showbusiness. But it was clear all anybody could think about was the smack.

Summer of Soul director Questlove was asked about what it was like having to accept best documentary straight after Smith had hit Rock. "I'm not going to talk about that," he replied.

Later, another journalist asked Chastain to react to what happened. She was about to answer when an Academy staffer cut her off and moved on to the next question.

The best actor category was one of the last ones of the night. Smith duly won. But with his aggression still at the front of everyone's mind, he delivered a slightly bizarre acceptance speech, the subtext of which was that his anger with Rock was justified because of his own love for and instinct to protect those closest to him.

"Richard Williams was a fierce defender of his family," he began, attempting to link the character he played in the film with his behaviour at the ceremony.

"Now I know, to do what we do, you've got to be able to take abuse," he acknowledged. "You got to be able to have people talk crazy about you. In this business, you've got to be able to have people disrespecting you, and you've got to smile and you've got to pretend like that's OK.

"Denzel [Washington, friend and fellow nominee] said to me a few minutes ago, he said, 'At your highest moment, be careful, that's when the devil comes for you.'"

He concluded with an apology to everyone present, with the notable exception of Rock.

"I want to apologise to the Academy. I want to apologise to all my fellow nominees," he said. "I hope the Academy invites me back."

For its part, the Academy said it "does not condone violence of any kind".

Smith has been under severe pressure for several weeks - both due to the exhaustion of campaigning in awards season and the increased scrutiny of his marriage. But few would agree that is an excuse for violence.

His reputation and career is now in the hands of public opinion. The debate that rages over the next few days will be crucial.

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France24 - World

Threat looms of Russian attack on undersea cables to shut down West’s internet

Issued on: 23/03/2022 - 17:00

Sébastian SEIBT

US President Joe Biden warned this week that Russia is considering attacks on critical infrastructure. One of the scenarios that has been mooted since the start of the war in Ukraine is that Moscow will attack undersea cables to cut off the Western world's internet. 

"Based on evolving intelligence, Russia might be planning a cyber attack against us,” Biden said at a press conference on March 21. "The magnitude of Russia's cyber capacity is fairly consequential and it's coming."

It was not the first time since the start of Russia's invasion of Ukraine that the US president has issued this warning. The day after the launch of the Russian invasion on February 24, Washington announced it was "prepared" to ward off any Russian cyber attacks.

Biden urged American companies to "lock their digital doors" as quickly as possible to protect themselves. The fear is that "unprecedented cost inflicted on Russia" by all the latest international sanctions could push Russian President Vladimir Putin to retaliate by directly attacking NATO countries using cyber weapons, Biden said.

The federal government is doing its part to get ready for potential Russian cyberattacks. We are prepared to help private sector companies with tools and expertise, but it is your decision as to the steps you’ll take and your responsibility to take them.

March 22, 2022

Moscow was quick to categorically reject these accusations. "The Russian Federation, unlike many Western countries including the United States, does not engage in state-level banditry,” said Kremlin spokesman Dmitry Peskov on Tuesday.

Underwater cables at risk

But Biden's warnings have nonetheless revived the spectre of a digital disaster scenario in which Russia could deprive much of the world of internet access by attacking undersea cables.

This prospect has been raised more than once, even in high military circles, since the beginning of the Ukrainian crisis. Admiral Tony Radakin, head of the British armed forces, said in January that Moscow could "put at risk and potentially exploit the world’s real information system, which is undersea cables that go all around the world”, according to the Guardian newspaper. Radakin’s theory was shared by the influential American think tank Atlantic Council, which published an article on the risk of the Kremlin severing global internet cables at the beginning of the year.

In excess of 430 undersea internet cables represent tempting targets for anyone wishing to disrupt global connectivity. Often seen as one of the weakest links in the global network, these cables "look like large garden hoses lying at the bottom of the sea", Tobias Liebetrau, an expert on international relations and IT security issues at the Danish Institute for International Studies, told FRANCE 24.

Moreover, they have no special protection, except for "integrated surveillance systems that can send out alerts only if there is a threat nearby", added Liebetrau.

Easily concealed attacks

"It is theoretically very easy to conceal the sabotage of an undersea cable," said Christian Bueger, a specialist in maritime security issues at the University of Copenhagen.

All it would take to damage a cable would be for a merchant ship or fishing boat to drop its anchor on one not far from the coast, where these infrastructures are at a reasonably shallow level. Divers or submarines could also place explosives on the cables or install mines nearby, which could then be detonated remotely.

The results could be potentially spectacular and very costly for Western economies. As soon as a European internet user logs into their Gmail inbox, writes a tweet or "likes" a school friend's Facebook post, their requests cross the Atlantic via a network of these undersea cables.

"They are vital if you are trying to transfer data to countries overseas," said Emile Aben, a computer security specialist at the RIPE Network Coordination Centre, an NGO that serves as a regional IP address registry for Europe and the Middle East, speaking with FRANCE 24.

If the hypothesis of a Russian attack against these infrastructures is worrying, it is because “Russia has been spotted doing naval research or exercises close to places where the cables are located", said Bueger. Russian ships have carried out exercises near Ireland and Norway, where several submarine cables run linking Europe to the United States. Russian research boats were also spotted in 2014 off the coast of Portugal, again in an area where there are a dozen submarine cables. For years, there has been a suspicion that "Russia is up to something", noted Bueger.

An act of war

Bueger explained there is also "the impression that during each conflict, the means of communication are always among the priority targets. During the Second World War, it was the telegraphs, and today it would be the undersea cables”.

But depriving the world of internet is not as straightforward as cutting electric wires on the front line in 1939.

"Attacking one internet cable is a bit like destroying a single lane on a ten-lane highway. If the highway has enough capacity, traffic won't notice," said Aben. Highly connected countries, such as most European states, the United States or Asian countries, rely on much more than one cable to link them to the world, precisely because these infrastructures are so vulnerable.

"Apart from a few isolated islands, there are very few countries that would be deprived of the internet if only two or three cables were damaged," said Liebetrau. The islands that would be affected include the Azores archipelago, the island of Madeira and the Australian state of Tasmania.

"Russia would have to mount a large-scale military operation to really threaten internet access for targets like the United States or Europe," said Liebetrau. “They would need to do a lot of reconnaissance operations to find out exactly where each cable is located, because although maps exist, they are deliberately not very precise."

Russia would then have to mobilise a large number of ships and submarines to strike all the targeted cables simultaneously. "One place to target would be the Suez canal because it's a choke point for data transfer between Europe and Asia. But you would need to use explosives," said Bueger.

Moreover, this kind of action would mainly target the civilian population. "While there is no alternative to undersea cables for everyday internet use (managing financial flows, watching movies, playing video games), some less data-intensive communications, such as military or government-to-government communications, could still be handled by satellite networks," said Bueger.

This is why, even if in theory undersea cables appear to be prime targets, "it's highly unlikely that Russia would go down this route", assured Liebetrau. An attack of this level would be considered an act of war by the West,  Radakin confirmed. And Moscow would probably not be willing to escalate such an operation, which would require a lot of resources without having any significant impact on NATO's military capabilities.

It is possible, however, that Russia could launch some lesser attack, just to prove its power. "I can see them going after one or two cables as a symbolic gesture,” said Bueger. 

This article has been translated from the original in French.

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Un migrant tente de séquestrer une jeune fille dans un squat à Toulouse

Une histoire qui aurait pu très mal se terminer. Les faits se sont déroulés le jeudi 24 mars près de la gare de Toulouse (Haute-Garonne), rapporte La Dépêche. Cette nuit-là, la jeune adolescente se trouve près de la sortie de métro Marengo dans le quartier du même nom avec un ami. Un migrant traîne autour d’eux et entame la conversation. Refusant de lui adresser la parole, la jeune fille tente de s’éloigner de l’individu très insistant. Vexé, il lui vole sa casquette et s’enfuit en courant vers un grand axe de la ville.

L’agresseur interpellé

Pour tenter de récupérer son bien, la jeune femme part à la poursuite du voleur accompagné de son ami. Une fois rattrapé par les deux jeunes, l’agresseur force la jeune femme à le suivre et tente de la faire pénétrer dans un squat particulièrement malfamé de la ville de Haute-Garonne.

Malgré l’intervention de son ami, la victime âgée de 17 ans n’arrive pas à s’échapper des griffes de son agresseur. Alertée par les cris, une équipe de nuit de la brigade canine se rend rapidement sur les lieux de l’agression. La jeune fille est sauvée par les policiers qui la mettent en sécurité. Le mineur non accompagné est interpellé pour vol avec violence. Il a été ensuite placé en garde à vue avant d’éventuelles suites judiciaires.

Toulouse : les dernières actualités

Toulouse : refusant de se soumettre à un contrôle, un automobiliste percute trois policiers

Dix ans après les attentats de Mohammed Merah, Macron, Sarkozy et Hollande réunis à Toulouse

Toulouse : un homme et sa femme enceinte violentés lors d’un cambriolage

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Mma. Kevin Oumar, vainqueur à Abu Dhabi

Actu

Le sportif de 28 ans, beau-fils du candidat communiste Fabien Roussel, y a remporté vendredi « l’un des plus durs combats de sa carrière ».

Camille Bauer

C’est un sacré coup de projecteur pour le jeune champion. Le 25 mars, Fabien Roussel a affiché son soutien à Kevin Oumar, sur le point de combattre dans un tournoi de MMA, ce sport très prisé des jeunes, à la frontière entre la lutte, la boxe et les arts martiaux. « Aujourd’hui, mon grand garçon va combattre en MMA à l’UAE Warriors Africa à Abu Dhabi. Vas-y mon grand, t’es le meilleur ! », a tweeté le candidat communiste. Fils de son ancienne compagne, le jeune homme de 28 ans, à l’allure imposante, a toujours été soutenu par son beau-père.  « Je l’ai en partie élevé ; on est une grande famille recomposée », a expliqué Fabien Roussel sur RMC. Après la victoire, le candidat n’a pas caché sa fierté. Mais être père, c’est aussi s’inquiéter quand son enfant fait un sport « flippant ». «  Ça fait peur, a-t-il avoué.  Mais bon, c’est comme tous les sports. C’est aussi flippant quand on a un gamin qui fait des descentes de ski. Ça me fait plaisir de le soutenir et de mettre un coup de projecteur sur lui. »

C.B.

sportFabien Roussel
BBC

How the feel-good film Coda caused an Oscars upset

By Steven McIntoshEntertainment reporter

Statistically, Coda should not have been a strong contender to win best picture at the Oscars.

The small, independent film had just three nominations but walked away from the 94th Academy Awards with trophies for each of them - including the big one, best picture.

An acronym for Child of Deaf Adults, Coda tells the story of the hearing daughter of a deaf family, who has to balance the demands of helping them in their daily lives with her own ambitions to be a singer.

Welsh actress Emilia Jones, who plays the lead role in the movie, said she was "on cloud nine" at the film's Oscar success.

"What our movie has done, I think, it's brought people together... and I'm really hoping it opens doors," she told the BBC at the Vanity Fair Oscars Party.

In a touching moment, the audience applauded in sign language as the cast and crew accepted the best film prize.

Backstage, Jones said she was delighted to see nominees like Andrew Garfield and Ariana DeBose signing with her co-star and best supporting actor winner Troy Kotsur.

"It's been really beautiful watching people adapt and change and learn more signs," said Jones, who herself learned sign language to appear in the film. "I'm honestly so happy".

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Her co-star Marlee Matlin was similarly overwhelmed.

"A lot of people will be thinking about deaf actors now, thinking of ideas, scripts and collaborations," she told the BBC.

"It's amazing that finally our movement has been heard and we've broken through all the barriers. People are appreciating us and honouring us - it's wonderful.

She added: "It's been a long time coming. Thirty-five years I've been waiting to tell people that there are deaf actors out there eager to work."

Premiering at the Sundance Film Festival in January 2021 and released to streaming audiences that August, the Sian Heder-directed film has slowly but surely found a devoted audience and become a word-of-mouth hit.

Coda is an English-language remake of the 2014 French film La Famille Bélier, directed by Éric Lartigau.

Following its box office success in France, producer Philippe Rousselet approached Massachusetts-born filmmaker Heder about the possibility of adapting the story for a US audience.

But getting it from the early stages of development to a best picture winner was not an easy journey.

After taking the reins, the first person Heder cast was Matlin, who was the first deaf actor to win an Oscar in 1986 for her performance in Children of a Lesser God, and has since appeared in The L Word and The West Wing.

But once Matlin was on board, producers were faced with a significant hurdle. The studio that initially agreed to finance the film asked for big-named stars to appear in it. The absence of high-profile deaf actors meant Heder was under pressure to hire hearing actors with more box office appeal.

He and Matlin refused and, as a result, the studio halted production. Months later, the team found some independent funding to go ahead and start filming.

After being financed independently, Heder got the cast she wanted - with Kotsur, who had appeared in Scrubs and CSI, joining to play Matlin's partner.

After winning best supporting actor Kotsur dedicated his win to "the deaf community, the Coda community and the disabled community", adding: "This is our moment."

Daniel Durant joined the cast to play the couple's son, but Ruby - the family's hearing daughter - proved the hardest part to cast.

"To find that girl was a massive search," Heder told the BBC at the Baftas.

"I needed someone who was going to sign fluently, who was going to sing, who was going to act her ass off and carry every scene. At one point my casting director said I was looking for a unicorn."

But the search continued until the team found British actress Jones, who had been starring in Netflix fantasy horror Lock & Key (and who is the daughter of singer and TV presenter Aled).

Emilia Jones took singing lessons and ASL classes for nine months in preparation for the role. "I had so much to learn for this movie," she told the BBC's Colin Paterson. "The film is about a culture and a family that's rarely seen on screen.

"And it's giving people an insight into a culture. I knew nothing about deaf culture before I went into this movie. But it's also teaching people that no matter what language you speak, or where you're from, love is love."

With financing secured and the cast finally in place, Coda was filmed in Gloucester, Massachusetts, over the summer of 2019. "We were a very scrappy production," Heder recalled. "This was an independent and low-budget movie.

"We had no resources, I think my hope with this movie was 'please let it sell, please let someone want it and distribute it and get it out in the world. And please let me make another movie'. That's where I was coming from."

With hindsight, Heder had nothing to worry about. Coda received its world premiere at a virtual Sundance festival, debuting to warm reviews from critics. It was quickly snapped up by Apple for $25m (£19m) - a record for the festival but a relative bargain considering what it has gone on to do.

"We have now become a part of Hollywood, but this was definitely kind of an outsider film," Heder reflected.

Coda is one of several recent films to have featured deaf characters - following Sound of Metal, Marvel's Eternals (which has a deaf superhero) and A Quiet Place parts one and two.

However, Coda wasn't loved by everyone. Deaf critic Liam O'Dell suggested viewers were being fed the narrative that deaf people "have to settle for the inaccessible environment around them in order for a hearing individual, Ruby, to have any real sense of fulfilment".

"Coda shines completely the wrong light on how to tackle inaccessibility, in a negligence which is both harmful and dangerous for an impressionable hearing audience," he added.

Jemina Edwards, who is part of Coda UK & Ireland and whose parents are both deaf, told Metro: "It was never going to be a perfect film that encapsulates everyone's experiences because every Coda has got a different experience.

"Some bits I found a bit uncomfortable, it felt like it was aimed more at a hearing audience than a deaf or coda audience."

A section where a character's "deaf voice" was described as ugly "didn't sit well with me", agrees Amy Claridge, a board member at Coda UK & Ireland.

But overall, she felt the "representation and insight" into the community was "more positive than negative".

"I watched it with a group of Codas and quite a lot of us were crying in the back aisle by the end of it."

The film had a similar effect on Oscar voters, who chose Coda over previous frontrunners like The Power of the Dog and Belfast.

Coda's feel-good nature makes it an unusual winner - the last such dramedy to win best picture was The Artist in 2011; and you have to go back to 1932's Grand Hotel to find the last time a film took the top prize with fewer than four overall nominations.

So why did it win?

There wasn't a huge amount of love for Coda within the Academy when the nominations were announced in early February. But as voters began to catch up with the best picture nominees they'd missed, suddenly it became very popular indeed.

Jones has described the last few months as an "amazing ride", adding: "I feel very lucky and grateful that people have been so nice about the movie so it means we can keep promoting it."

Asked by the BBC's Sophie Long what advice she had given her cast-mates going through awards season for the first time, Matlin said: "I've said to them, to the younger cast in particular, to embrace everything that comes their way.

"People are going to be offering their congratulations, they're going to want a piece of them.... just breathe it in and enjoy the journey to the max. Because after it's all done, everyone moves on to the next thing.

"I just say, have a good time."

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France24 - World

Zelensky says Ukrainian neutrality on the table ahead of fresh talks with Russia in Turkey

Issued on: 27/03/2022 - 08:32Modified: 28/03/2022 - 05:36

FRANCE 24 Follow Gulliver CRAGG

Ukraine is willing to become neutral and compromise over the status of the eastern Donbas region as part of a peace deal, President Volodymyr Zelensky said on Sunday, after a Ukrainian negotiator said the next round of face-to-face talks with Russia would be held in Turkey on March 28-30. Read about the day’s events as they unfolded on our live blog below. All times in Paris time [GMT+1].

05:35 am: Situation in Mariupol ‘catastrophic’

About 170,000 civilians remain trapped in Mariupol without adequate food, water or medicine, as the southern port city is being turned “into dust” by Russian shelling, according to Ukraine’s foreign ministry.

While #Mariupol [is] besieged and bombed, people fight to survive. The humanitarian situation in the city is catastrophic. #Russian Armed Forces is turning the city into dust.

Save Mariupol!#closeUAskyNOW#StandWithUkraine #StopRussianAgression pic.twitter.com/wI21IhKdRn

March 28, 2022

04:58 am: Parisians rally in solidarity with Ukraine, demand French retail giant leave Russia

Ukrainian-born Parisians and their supporters took to Place de la République Sunday for a weekly demonstration against Russia’s invasion. They stepped up calls for the France-based Mulliez group, which runs high-profile chains such as Leroy Merlin, Decathlon and Auchan, to close its Russian stores after its owners reiterated that they had no intention of doing so.

4:15 am: Oscars ceremony holds moment of silence for Ukraine

Hollywood A-listers held a moment of silence at Sunday’s Oscars gala to show support for the people of Ukraine in the face of Russia’s invasion, after much speculation about how Tinseltown would handle the issue.

Many were calling on Oscars organisers to do something to acknowledge the situation, but others feared the moment could be perceived as too preachy.

A series of slides appeared on the giant screen at the Dolby Theatre.

“We’d like to have a moment of silence to show our support for the people of Ukraine currently facing invasion, conflict and prejudice within their own borders,” the first one read.

“While film is an important avenue for us to express our humanity in times of conflict, the reality is millions of families in Ukraine need food, medical care, clean water and emergency services. Resources are scarce and we – collectively as a global community – can do more,” the next one read.

“We ask you to support Ukraine in any way you are able #StandWithUkraine”.

03:20 am: Ukraine says Russian forces near Chernobyl could pose new radiation threat

A senior Ukrainian official accused Russia on Sunday of “irresponsible” acts around the occupied Chernobyl power station that could send radiation across much of Europe, and urged the United Nations to dispatch a mission to assess the risks.

Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said on Telegram that Russian forces were “militarising” the exclusion zone around the station, site of the world’s worst civil nuclear accident in 1986.

Russian forces, she said, were transporting large amounts of old and badly maintained weapons, creating a risk of damaging the containment vessel constructed around the station’s wrecked fourth reactor. She added that Russian forces were preventing firefighters from bringing under control large numbers of fires in the zone.

01:05 am: Biden says he wasn’t calling for regime change in Russia

US President Joe Biden said on Sunday that he was not calling for regime change in Russia when he said on Saturday that President Vladimir Putin “cannot remain in power.”

“No,” Biden said as he left a church service in Washington when asked by a reporter whether he was calling for regime change in the country.

00:30 am: Germany considers buying Israeli anti-missile shield

Germany is looking at buying an Israeli anti-missile shield system that could also offer protective cover for neighbouring EU states, Chancellor Olaf Scholz said Sunday.

“I can reveal to you that that is certainly among the things that we are discussing, and for good reasons,” Scholz told state television channel ARD.

The chancellor’s comments confirmed earlier statements from German parliamentary sources earlier Sunday.

“We must better protect ourselves against the Russian threat,” Andreas Schwarz of the SPD, who sits on the parliamentary budget committee, told Bild daily.

“To do that, we need quickly an anti-missile shield for Germany. The Israeli Arrow 3 system is a good solution,” he added, referring to the long-range missile deterrence weapon.

According to Bild, the system, which costs two billion euros ($2.2 billion), could be operational from 2025.

March 28, 00:22 am: NATO not seeking regime change in Russia, Scholz says

Regime change in Russia is not NATO’s objective, despite Moscow’s invasion of Ukraine, German Chancellor Olaf Scholz said Sunday, a day after US President Joe Biden branded Vladimir Putin a “butcher” who “cannot remain in power”.

It “is not the objective of NATO, nor that of the US president”, Scholz told German state television channel ARD.

“I’ve had the chance to talk at length with him at the White House and we have also discussed these questions,” he added.

The White House moved quickly Saturday to play down Biden’s comments during an impassioned speech in Warsaw.

Scholz’s comments follow remarks earlier Sunday by French President Emmanuel Macron, in which he warned against verbal “escalation” with Putin.

11:48 pm: Ukraine to insist on territorial integrity at next round of talks with Russia, Zelensky says

Ukraine will insist on sovereignty and territorial integrity at the next round of peace negotiations with Russia that are to take place in Turkey, President Volodymyr Zelensky said late on Sunday.

“Our priorities in the negotiations are known: sovereignty, territorial integrity of Ukraine are beyond doubt,” Zelenskiy said in his nightly video address. “Effective guarantees of security are a must. Obviously, our goal is peace and return to normal life in our country as soon as possible.”

© Volodymyr Zelensky / Facebook (screen grab)

9:45 pm: Zelensky says Russian businessmen offered Ukraine support

Volodymyr Zelensky said Sunday that Ukraine had received offers of support from Russian businessmen and that Kyiv would give refuge to anyone who backed his country's fight against Moscow.

During an interview with Russian journalists Zelensky said he had received signals of support from Russian businessmen, including Roman Abramovich.

The Ukrainian leader said the businessmen had told him they wanted to "do something" and "help somehow" to de-escalate Russia's now month-long military assault on Ukraine. "Some said that they were ready to help rebuild the country after the war," Zelensky said during the interview conducted by journalists from several independent Russian media.

9:14 pm: Zelensky says Ukraine seriously considering Russian demand of neutrality

Ukraine is prepared to discuss adopting a neutral status as part of a peace deal with Russia but such a pact would have to be guaranteed by third parties and put to a referendum, Ukrainian President Volodymyr Zelensky said in remarks aired on Sunday.

Zelensky was speaking to Russian journalists in a 90-minute video call, an interview that Moscow authorities had pre-emptively warned Russian media to refrain from reporting. Zelensky spoke in Russian throughout, as he has done in previous speeches when targeting a Russian audience.

Zelensky said Russia’s invasion had caused the destruction of Russian-speaking cities in Ukraine, and said the damage was worse than the Russian wars in Chechnya.

“Security guarantees and neutrality, non-nuclear status of our state. We are ready to go for it. This is the most important point,” Zelensky said.

Zelensky said Ukraine refused to discuss certain other Russian demands, such as the demilitarisation of the country, and said no peace deal would be possible without a ceasefire and troop withdrawals.

He ruled out trying to recapture all Russian-held territory by force, saying it would lead to a third world war, and said he wanted to reach a “compromise” over the eastern Donbas region, held by Russian-backed forces since 2014.

8:10 pm: Erdogan stresses need for ceasefire in call with Putin

Turkish President Recep Tayyip Erdogan told Russian counterpart Vladimir Putin in a telephone call on Sunday that a ceasefire and better humanitarian conditions were needed following Moscow's invasion of Ukraine, his office said in a statement.

"Erdogan noted the importance of a ceasefire between Russia and Ukraine, the implementation of peace and the improvement of humanitarian conditions in the region," his office said in a readout of the call.

8:02 pm: Russia restricts access to Germany's Bild website

Russia said it had restricted access to the website of Germany's Bild at the request of prosecutors, a step the Berlin-based tabloid said underscored the integrity of its reporting on the Russian invasion of Ukraine.

"The blocking of Bild.de by the Russian censors confirms us in our journalistic work for democracy, freedom and human rights," Bild editor-in-chief Johannes Boie said on its website.

"And it encourages us to give Russian citizens even more opportunities to inform themselves with news and facts beyond Russian government propaganda."

7:35 pm: Ukraine warns of escalation in fighting around Mariupol

Ukraine warned of a possible escalation in fighting around the besieged southern port city of Mariupol after Moscow said it was focusing its military resources on capturing the eastern Donbas region.

"This means a potential or sharp deterioration around Mariupol," an adviser to the head of the President's office, Oleksiy Arestovich, said in a video statement.

6:56 pm: Separatist leaders have 'no democratic backing'

Russian forces are currently "carrying out aggressive operations in the Luhansk and Donetsk regions mainly, with the stated aim of taking those regions by force," FRANCE 24's Gulliver Cragg reported from Kyiv.

"So the idea that the so-called separatist leaders there who were put in place by Russia in 2014 have no democratic backing there [...] could somehow organise referendums and expect people to think that the residents of those regions who have been subject to Russian bombardment and have been hiding in their basements, have been short of food, and have in many cases been forced to flee their homes or the country -- that they would vote to join Russia in a referendum is something that people in the international community would never even think about recognising", Cragg said. 

5:51 pm: France says world powers must 'keep talking' to Putin

International powers must keep talking with Russia's President Vladimir Putin until he is ready to end his invasion of Ukraine, France's Foreign Minister Jean-Yves Le Drian said Sunday.

Le Drian told a conference in Doha that Putin had not achieved any of his aims, but that there had to be a ceasefire around the bombarded Ukrainian city of Mariupol before there could be negotiations.

Asked about French President Emmanuel Macron's plan to speak with Putin this week about a ceasefire, Le Drian told the Doha Forum: "We must keep talking with the Russians, we must continue to speak with President Putin precisely because he has not had the results he thought he would."

5:11 pm: Next round of Russia-Ukraine talks to take place in Turkey

The next round of face-to-face talks between Ukraine and Russia will be held in Turkey on March 28-30, Ukrainian negotiator David Arakhamia said on social media.

Ukraine described previous talks with Russia, launched after Russia unleashed an invasion last month, as "very difficult".

5:10 pm: France's Le Drian warns of 'collective guilt' if Mariupol civilians not helped

The French foreign minister said there would be "collective guilt" if nothing was done to help civilians in Mariupol, the Ukrainian city besieged by Russian forces.

"Mariupol is a striking example of a military siege, and military sieges are horrible wars because civil populations are massacred, annihilated. The suffering is terrible," Jean-Yves Le Drian told the Doha Forum international conference.

"This is why there needs to be at least one moment when the civilian population can breathe," he said, adding that this was what French President Emmanuel Macron was working to secure.

4:49 pm: Kyiv says Russia could divide Ukraine like Korea

Ukraine said that Russia, whose troops have been slowly advancing towards the capital Kyiv, may aim to divide the country in two, just like North and South Korea.

Kyrylo Budanov, Chief of the Defence Intelligence, said in a statement on social media that the strategy could result from President Vladimir Putin's failure to "capture Kyiv and remove Ukraine's government".

"There are reasons to believe that he may try to impose a separation line between the occupied and unoccupied regions of our country. In fact, it will be an attempt to set up South and North Koreas in Ukraine," Budanov said.

4:08 pm: Ukrainian civilian death toll reaches 1,119, UN says

The United Nations human rights office said on Sunday that 1,119 civilians had so far been killed and 1,790 wounded since Russia began its invasion of Ukraine.

Some 15 girls and 32 boys, as well as 52 additional children whose sex is as yet unknown, were among the dead, the United Nations said in a statement that covered the period between the start of the war on February 24 and midnight on March 26.

The true casualty figures are expected to be considerably higher, the world body said, with reports delayed in some regions where intense hostilities are going on, while many reports still require corroboration.

4:05 pm: Red Cross denies it conducted forced evacuations of Ukrainians to Russia

The International Committee of the Red Cross has denied accusations that it helped organise or carry out forced evacuations of Ukrainians to Russia.

"The ICRC does not ever help organize or carry out forced evacuations. This applies everywhere we work. We would not support any operation that would go against people's will and our principles," the Geneva-based humanitarian organisation said in a statement published late Saturday.

The statement appears to be a response to accusations by Roman Rukomeda, a Ukrainian political analyst who spoke to the Euractiv online media on Saturday. Rukomeda said "there is evidence of strange behaviour by the International Committee of the Red Cross and its head, who announced the decision to open an office in Russian Rostov to assist Russian terrorists in the illegal deportation of Ukrainian citizens".

3:46 pm: UN says 3.8 million have fled Ukraine

More than 3.8 million people have fled Ukraine since Russia's invasion a month ago, UN figures showed Sunday, but the flow of refugees has slowed down markedly.

The UN refugee agency, UNHCR, said 3,821,049 Ukrainians had fled the country -- an increase of 48,450 from Saturday's figures.

Around 90 percent of them are women and children, it added. Of those who have left, 2.2 million have fled for neighbouring Poland, while more than half a million have made it to Romania.

3:21 pm: 'Pressure in Kyiv has eased'

"I think the pressure in Kyiv has eased," FRANCE 24's Gulliver Cragg reports from the Ukrainian capital.

"We can't in any way talk about normal life returning. Kyiv is very highly militarised; there are checkpoints everywhere, soldiers everywhere. I was just asked by the police, for example, to turn my camera around so that no residential buildings could be seen in the shot when I was doing my live. There is still tension. But there's a growing confidence that this city will not be taken; that the Russians will just not be able to take Kyiv, that the armed forces have fought off Russian advances in satellite towns around Kyiv."

3:10 pm: Turkey backs unity, sovereignty of Ukraine, Al Jazeera reports

Turkey supports the unity and sovereignty of Ukraine, Turkish presidency spokesman Ibrahim Kalin told Al Jazeera TV.

Kalin told the Qatari TV channel that war in Ukraine was not justified but channels of communication with Russia must be kept open.

"Turkey is trying to end the war in Ukraine through dialogue with Moscow and Kyiv," he said.

3:02 pm: Ukraine urges boycott of French retailer Auchan

Ukrainian Foreign Minister Dmytro Kuleba called for a global boycott of French retail giant Auchan, with pressure mounting on international brands to quit Russia over Moscow's invasion of Ukraine.

"Apparently, job losses in Russia are more important than the loss of life in Ukraine. If Auchan ignores 139 Ukrainian children murdered during this month of Russian invasion, let us ignore Auchan and all their products," he wrote on Twitter.

2:47 pm: Pope Francis condemns 'barbarous' war

Pope Francis condemned the "cruel and senseless" war in Ukraine, where "barbarous" acts were "destroying the future".

"More than a month has gone by since the beginning of the invasion of Ukraine, of the beginning of this cruel and senseless war," the pope said at the end of the Angelus prayer. "War does not devastate the present only, but the future of a society as well," he continued, pointing to the fact that one in two Ukrainian children have been displaced.

2:37 pm: Ukraine says Russian referendum in occupied territory would have no legal basis

Ukraine said Russia holding a referendum in occupied Ukrainian territory would have no legal basis and would face a strong response from the international community, deepening its global isolation.

"All fake referendums in the temporarily occupied territories are null and void and will have no legal validity," Ukraine's foreign ministry spokesperson Oleg Nikolenko said in a statement to Reuters. "Instead, Russia will facе an even stronger response from the international community, further deepening its global isolation."

2:20 pm: Ukraine rebel region says may vote on joining Russia

The head of Ukraine's Lugansk separatist region said it may hold a referendum on becoming part of Russia, after Moscow sent troops into its pro-Western neighbour.

"I think that in the near future a referendum will be held on the territory of the republic, during which the people will... express their opinion on joining the Russian Federation," Russian news agencies quoted Leonid Pasechnik as saying. "I am sure this will be the case," he continued.

1:47 pm: Refugee centre in Poland's Przemysl takes steps to prevent human trafficking

Staff at a refugee centre in the Polish town of Przemysl are now asking refugees and volunteers to sign in to a register. Volunteers who offer to provide refugees with a lift must provide passport details and driving licence numbers to insure they are more traceable. FRANCE 24's Ellen Gainsford reports.

1:38 pm: Macron warns against escalation 'in words or actions' with Russia

French President Emmanuel Macron on Sunday warned against verbal "escalation" with Moscow, after US President Joe Biden called Russian President Vladimir Putin a "butcher" over his invasion of Ukraine.

Macron told broadcaster France 3 that he saw his task as "achieving first a ceasefire and then the total withdrawal of (Russian) troops by diplomatic means".

"If we want to do that, we can't escalate either in words or actions."

12:10 pm: 'Russian case must be heard, one way or the other,' Turkey presidential spokesman says

Turkey and other states must still talk to Russia to help end the war in Ukraine, Turkey's presidential spokesman said on Sunday, adding that Kyiv needed more support to defend itself.

"If everybody burns bridges with Russia then who is going to talk to them at the end of the day," Ibrahim Kalin told the Doha international forum. "Ukrainians need to be supported by every means possible so they can defend themselves ... but the Russian case must be heard, one way or the other."

11:40 am: Russia trying to split Ukraine in two, Ukraine military intelligence says

Russia is trying to split Ukraine in two to create a Moscow-controlled region after failing to take over the whole country, the head of Ukrainian military intelligence said on Sunday.

"In fact, it is an attempt to create North and South Korea in Ukraine," Kyrylo Budanov said in a statement, adding that Ukraine would soon launch guerrilla warfare in Russian-occupied territory.

11:20 am: Children who have fled homes in Ukraine face trauma of rapid departures

Children who along with family members have fled homes in Ukraine are facing trauma resulting from their rapid departures, along with the need for safe shelter. UNICEF France Director General Ann Avril told FRANCE 24.

10:32 am: 30,000 Ukrainian refugees have arrived in France

Some 30,000 Ukrainian refugees have arrived in France, with half of them travelling through the country to other places such as Spain, French Housing Minister Emmanuelle Wargon said Sunday.

Wargon told Franceinfo radio the government was preparing to welcome 100,000 people fleeing the war in Ukraine. 

France has been granting temporary European Union stay permits to the refugees, which allows them to have access to schools and to work in the country.

10:07 am: ‘Mom, war [has] started’: Ukrainian parent describes flight to Poland with her family

Ukrainian professor Zakhida Adylova left the city of Lviv in western Ukraine with her 75-year-old mother and 11-year-old daughter for Poland. It was not the first time she and her daughter had left home because of war: They fled Crimea in 2014 after the arrival of Russian forces.

8:44 am: Ukraine and Russia agree two civilian evacuation corridors

Ukraine and Russia have agreed two corridors to evacuate civilians from frontline areas on Sunday, including allowing people to leave by private car from the southern city of Mariupol, Ukraine's Deputy Prime Minister Iryna Vereshchuk said.

8:38 am: Fighting between Ukrainian and Russian forces continued northwest of Kyiv

Fighting between Ukrainian and Russian forces continued in the northwest suburbs of Kyiv on Saturday, and Ukraine's military command said Russian forces were "grouping together" southwest of the capital. FRANCE 24's Gulliver Cragg reports.

8:19 am: Russia destroying fuel and food storage depots, Ukrainian interior ministry advisor says

Russia has started destroying Ukrainian fuel and food storage depots, meaning the government will have to disperse the stocks of both in the near future, Ukrainian interior ministry adviser Vadym Denysenko said on Sunday.

Speaking on local television, Denysenko also said Russia was bringing forces to the Ukrainian border on rotation, and could make new attempts to advance in its invasion of Ukraine.

8:18 am: Ukraine asks Red Cross not to open office in Russia near border

Ukraine has asked the International Committee of the Red Cross not to open a planned office in Russia's Rostov-on-Don, saying it would legitimise Moscow's so-called "humanitarian corridors" and the abduction and forced deportation of Ukrainians.

The head of the ICRC said on Thursday after his talks with Russian Foreign Minister Sergei Lavrov that agreement between the Russian and Ukrainian armies was needed before civilians could be evacuated properly from war-torn Ukraine. 

Russian media reported that Red Cross chief Peter Maurer asked Russia to facilitate the opening of a Red Cross office in Rostov-on-Don.

Mykhailo Radutskyi, chairman of the public health committee in Ukraine's parliament, appealed to the Red Cross to change its plans.

"The Committee calls on the International Committee of the Red Cross that it would not legitimise 'humanitarian corridors' on the territory of the Russian Federation as well as that it would not support the abduction of Ukrainians and its forced deportation," Radutskyi said in a statement.

Rostov-on-Don is the largest Russian city on Ukraine's eastern border and administrative capital of the Rostov region, and it has been used by Russia for temporary accommodation camps for people transported out of the war zone.

(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)

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Valeurs Actuelles

Un monument aux morts dégradé et un drapeau tricolore brûlé à Briançon

Après la découverte de ces actes de vandalisme, le maire Arnaud Murgia a dénoncé « les actes répétés de quelques extrémistes » et va porter plainte.

La ville de Briançon (Hautes-Alpes) a été une nouvelle fois victime d’actes malveillants. Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 mars, le monument aux morts de la ville a été victime de dégradations, relaie BFMTV. Des individus ont arraché l’un de ses mâts avant de brûler partiellement le drapeau tricolore. Ce sont des policiers qui ont découvert les faits lors d’une patrouille.

« Une honte » pour Arnaud Murgia, qui déposera plainte

Le maire de la ville condamne fermement « ces actes de haine probablement dans la continuité des dégradations sur nos monuments ces dernières semaines ». Depuis plusieurs mois, la ville des Hautes-Alpes est la cible d’individus qui s’en prennent aux symboles de la République avec notamment l’incendie volontaire de la voiture du maire en novembre dernier. « Ces actes répétés sont scandaleux et fatiguent tout le monde. Il faut que cela cesse, car quelques extrémistes ne peuvent pas prendre en otage une ville de leur délire anarchiste et d’une volonté de montrer au quotidien à quel point ils haïssent leur propre pays », a-t-il déclaré.

Après avoir appelé l’Etat à prendre ce dossier « très au sérieux et à mettre en œuvre des moyens de police judiciaire supplémentaires pour mettre un terme à ces gestes de haine répétés », l’élu briançonnais a indiqué avoir discuté de ce problème dimanche matin avec le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Le procureur de la République à Gap a ouvert une enquête pour « dégradation volontaire de bien public ».

Briançon : les dernières actualités

Dans les Hautes-Alpes, des policiers contraints de relâcher des clandestins sous la pression d’associations pro-migrants

Briançon : la voiture du maire incendiée devant son domicile

Afflux de migrants dans les Hautes-Alpes : des associations demandent l’aide du gouvernement

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Manchester United: Erik ten Hag needs 'football club, not commercial club' - Louis van Gaal

Last updated on 2 hours ago2 hours ago.From the section Man Utd

Former Manchester United boss Louis van Gaal has suggested Erik ten Hag should rule out a move to the Red Devils because they are "a commercial club".

United have spoken to Ajax coach Ten Hag about their vacant manager's job.

Interim boss Ralf Rangnick, who replaced Ole Gunnar Solskjaer, will be in charge until the summer.

"I'm not going to advise [Erik], he'll call me himself. But he must choose a football club and not a commercial club," said Netherlands boss Van Gaal.

Ten Hag, 52, has a contract with the reigning Dutch champions until 2023.

However, that is unlikely to prove an obstacle should United decide the Dutchman - who led Ajax to league titles in 2019 and 2021, plus the 2019 Champions League semi-finals - is the right man to replace Rangnick.

Paris St-Germain boss Mauricio Pochettino is also on a shortlist, with Sevilla coach Julen Lopetegui and Spain coach Luis Enrique also in the frame.

But Van Gaal, who won the FA Cup during his spell in charge at Old Trafford between 2014 and 2016, suggested Ten Hag should consider his options carefully.

"Erik ten Hag is a great coach and that is always good for Manchester United," added Van Gaal, who was speaking before the Netherlands' friendly against Germany.

"But Manchester United are a commercial club, so it's a difficult choice for a coach. He'd better go to a football club."

France24 - World

Brazil’s Bolsonaro launches reelection bid, facing stiff challenge from leftist Lula

Issued on: 28/03/2022 - 05:30

NEWS WIRES Yinka OYETADE

Brazil’s far-right President Jair Bolsonaro launched his re-election campaign on Sunday, telling thousands of cheering supporters that opinion polls were wrong and he is sure to win this year’s election that pits good against bad.

Bolsonaro faces a tough challenge to win re-election against his political nemesis, leftist former President Luiz Inacio Lula da Silva. Many Brazilians are angry at Bolsonaro’s handling of the coronavirus pandemic, rising inflation and high fuel prices. Lula, whose Workers Party (PT) governed Brazil from 2003 to 2016, maintains a 13-15 point poll lead over Bolsonaro.

“A false poll published a thousand times will not elect a president,” Bolsonaro said in a nationalistic speech to supporters dressed in yellow and green colors of Brazil’s flag. “I am certain of victory because I have an army at my side, and this army is made up of each of you.”

Bolsonaro will stand for the conservative Liberal Party, which said it was launching his “pre-campaign” as official campaigning has yet to start for the October election.

Bolsonaro said his government has successfully cut red-tape, including the easing restrictions on the possession and carrying of guns, which he said has reduced violence in Brazil.

Last week, he again criticized the country’s electronic voting system that he says is vulnerable to fraud that could rob him of victory, renewing fears he could refuse to accept defeat like his political idol former U.S. President Donald Trump.

“What we want is to deliver a country in the future, well into the future, that is much better than the one I received in 2019,” Bolsonaro said at the event in Brasilia. “This isn’t a fight of left versus right, it’s a fight of good against bad.”

Riding a Harley-Davidson motor bike away from the event, 53-year-old Cristiane Sade said Bolsonaro was a patriot and better president than Lula.

“He does not take public money to finance leftist ideas that are very nice in theory but never work in practice,” she said.

(REUTERS)

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Brazil Supreme Court judge suspends Telegram messaging app, a key Bolsonaro platform

Focus

Systemic racism in Brazil: Anger over murder of Congolese refugee

Death toll mounts from flash floods, landslides in Brazil’s Petropolis

Valeurs Actuelles

Six policiers blessés après une interpellation près de Lyon

Les policiers sont de plus en plus confrontés à des individus violents. Ce samedi 26 mars à Rillieux-la-Pape, les forces de l'ordre sont intervenues trois fois en quelques heures. 

La journée du samedi 26 mars à Rillieux-la-Pape, dans la Métropole de Lyon, a été très tendue. Après l’interpellation d’un adolescent de 18 ans qui conduisait un motocross non homologué avec un passager derrière lui, des tensions ont éclaté entre des jeunes d’un quartier de la ville et les forces de l’ordre, rapporte Lyon Capitale. Pendant l’arrestation, le conducteur a tenté de se débattre, en mettant un coup de coude à un policier, tandis que le passager réussissait à prendre la fuite.

Une interpellation qui a provoqué des heurts

L’arrestation a donné lieu à des réactions violentes d’individus qui n’ont pas hésité à s’en prendre frontalement à des policiers. Une vingtaine de jeunes ont protesté en jetant des projectiles vers les forces de l’ordre. La réponse ne s’est pas fait attendre avec des tirs de gaz lacrymogène pour tenter de disperser les agresseurs. Peu de temps après ce premier incident, une patrouille de police était ensuite la cible de projectiles lancés encore une fois par des jeunes cagoulés. Six policiers auraient été blessés et un adolescent de 16 ans interpellé.

Les affrontements ont continué en début de soirée entre policiers et une trentaine de jeunes. Quatre grandes poubelles ont alors été incendiées tandis que des barrières de chantier étaient jetées sur les agents. Victimes de jets de projectiles et de tirs de mortiers d’artifice, les policiers ont fait appel à la brigade anticriminalité et à la compagnie d’intervention pour maitriser la situation.

Lyon : les dernières actualités

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Canada reach World Cup: John Herdman - the English manager behind landmark qualification

Last updated on 6 hours ago6 hours ago.From the section World Cup

In England, memories of the 1986 World Cup centre around Diego Maradona, the 'Hand of God' and the wonder goal he scored for Argentina in that quarter-final win en route to lifting the trophy.

Canadian memories of that tournament in Mexico are somewhat different.

Three games, no points, no goals. At least they got there, though.

Until now, 1986 remained the only time Canada had qualified for a World Cup.

That all changed on Sunday, when a 4-0 win over Jamaica booked Canada's place at the 2022 Fifa World Cup. And it promises to be a golden period for them, since it is anticipated - but not yet confirmed - that their status as co-hosts for the 2026 tournament will bring automatic qualification.

This year's landmark achievement has come under the guidance of John Herdman, the English coach who led the Canadian women's team to successive bronze medal Olympic Games finishes in 2012 and 2016.

It is unlikely he will become the first English manager to win the World Cup since Sir Alf Ramsey in 1966, but Canada are upwardly mobile and they will pose a threat in Qatar.

Alphonso Davies is the poster boy for Canadian football, though Herdman and his team have had to complete qualification without the Bayern Munich defender after he was diagnosed with a heart condition in January.

He is on the road to recovery and will hope to feature at the World Cup, along with the likes of Lille forward Jonathan David and Besiktas frontman Cyle Larin.

Those players are evidence of the growing strength of youth development in Canada - and the wider interest in football in a country that has traditionally focused on more established sports.

"Canada is a hockey nation, but football is the highest participation sport," said Herdman, speaking to BBC Sport in January.

"All the kids play football, that is the reality. The country has a very diverse demographic. We have a lot of immigrants, including myself, whose first love is football.

"But they have not had a national team to rally around. The women's team has been uber successful but the men's team hasn't broken that threshold.

"It is a sleeping giant. It is ready to put itself into the sporting consciousness of the genuine Canadian sports fan."

Images of Canada celebrating in the snow after their win over Mexico in Edmonton in November were memorable.

Herdman and his staff had already worked out that Concacaf's gruelling qualification schedule was not set up to help his team.

The conditions play a big factor, with Canada often having to face opponents whose home climate is markedly different to the one Canada's players are used to.

"In Haiti, in June, it was 37 degrees," added Herdman. "People's boots were melting on the rubber on the plastic turf.

"There are moments in those games where the opportunity to check out is there. The ability to say 'OK, we have an excuse, it is too hot'. The brain is always playing with that.

"It was time for our opponents to get that feeling."

So the Mexico game was played in Edmonton, where the temperature during the match was recorded at -9C and the snow fell beforehand - lots of it.

"We could have played in a more hospitable climate, maybe even in a closed, indoor stadium, but we were pretty clear this was a new Canada," said Herdman.

"It is a very resilient nation that has grown up having to play on plastic fields and in cold conditions. We looked at it as an opportunity.

"When people say 'why haven't Canada qualified?' [for so long] you can see the challenges of managing the Concacaf window. Three games in seven days and thousands of miles of travelling to get those games done."

It is more than 20 years since Herdman, born in Consett in County Durham, left his job at Sunderland's academy to take over the New Zealand women's team.

The decision has worked, to the extent that the 46-year-old would be an attractive proposition for a coaching role if he decided to return to his homeland.

It is a conversation he skirts around, secure in the knowledge his contract with the Canadian FA does not expire until after the 2026 World Cup.

"There was a massive motivator at the time, when you haven't made it as a professional footballer," he said. "You always have that chip on your shoulder.

"I didn't play at the highest level and, in my earliest years in coaching, that was relayed to me quite frequently. It develops a mentality of working harder to prove you are at that level."

Davies' absence has been felt, but overall, Herdman refers to the 21-year-old as a "generational talent", capable of transporting Canadian soccer out of a niche environment and into mainstream society.

"He is an influencer, not only through what he has done on the field but through his social media presence," said Herdman.

"I have an 11-year-old daughter who is obsessed with what he is doing on Tik-Tok. She has never had an interest in soccer all the way through her time in Canada.

"We have a generation of fans for whom this is genuinely new.

"The hardcore fans are there setting the tone but the sports fans are the future now. They are going to fall in love with this sport."

A version of this article was originally published on 27 January 2022.

France24 - World

Biniam Girmay becomes first Eritrean to win cycling World Tour race

Issued on: 27/03/2022 - 17:45

NEWS WIRES

Biniam Girmay of Eritrea won the prestigious Gent Wevelgem on Sunday, becoming the first African cyclist to win a one-day classic.

"This changes a lot in the future, especially for all African riders," the 21-year-old said after his narrow and hard fought triumph in the Belgian cobbled classic.

"I felt confident over the last 250m, but I just came here for a good result, this is amazing."

Girmay was part of a four-rider breakaway in the final 30km of the epic 248.8km run, and sprung an early sprint from the back of his rivals 250m from the line.

Jumbo's Christophe Laporte managed to follow Girmay and was centimetres from catching him, but the African rider edged the Frenchman to the line as a chasing pack of pre-race favourites closed in too late.

"I suffered on the cobbles, it's not exactly comfortable," said Girmay after his first race on a cobblestone surface.

"When it came to the sprint I knew the others were strong, but I felt confident," continued the Intermarche-Wanty rider.

Second-placed Laporte was furious with himself.

"I made a mistake, it should have been me launching the sprint," said the 29-year-old who missed victory by a whisker.

"Chances like that don't come up every day.

"But he came out really quickly and forced a gap, so well done to him."

Girmay was in the mix at Milan-San Remo and came fifth at the midweek classic E3 race.

He was also a triple African junior champion winning the road race, time-trial and team time-trial in 2018 before winning Africa's first world championships medal when he took silver at under-23's in 2021.

This Gent-Wevelgem is seen as a warmup for what is perhaps Belgium's biggest race, the Tour of Flanders, next Sunday.

(AFP)

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Valeurs Actuelles

Sevran : nouvelle nuit de violences, après la mort d’un voleur de voiture tué par la police

Tirs de mortiers, poubelles brûlées… En Seine-Saint-Denis, de nouvelles violences ont été observées à Sevran, dans la nuit du dimanche 27 au lundi 28 mars, nous apprend CNews. Quelques heures plus tôt, déjà, des émeutes urbaines avaient eu lieu, après la mort d’un voleur de camionnette âgé de 32 ans, abattu samedi par un policier lors d’un contrôle à Aulnay-sous-Bois. Le même jour, dans un communiqué, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, avait appelé au calme. Dans le même temps, des forces de l’ordre avaient été envoyées en renfort.

Dans le détail, dans la nuit de dimanche à lundi, des projectiles ont été jetés, des poubelles ont été incendiées et des tirs de mortiers d’artifice ont été signalés dans une partie de la commune, indique BFM TV. Les dégâts causés par ces multiples violences sont nombreux. Ainsi, un certain nombre de véhicules ont été brûlés, tandis qu’un bus a été retrouvé complètement calciné, précisent nos confrères. Les pompiers ont été forcés d’intervenir à plusieurs reprises.

L’IGPN saisi pour enquêter 

Selon Le Parisien, les forces de l’ordre intervenaient, samedi 26 mars, après le vol d’une camionnette de livraison de colis à Aulnay-sous-Bois. Alors qu’un des policiers s’est approché de la vitre conducteur, la « camionnette a redémarré brusquement » et, « pour des raisons qui restent encore à déterminer, le policier a fait usage de son arme », a détaillé le procureur de Bobigny. L’homme a succombé à ses blessures. L’IGPN a été saisi pour enquêter sur les circonstances du drame. Dès le jour même, une polémique a aussi vu le jour sur le terrain politique, lorsque plusieurs élus locaux ont adressé des messages de sympathie aux proches de la victime, sans évoquer de soutien aux forces de l’ordre. 

« Tweet scandaleux » du maire 

Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27, des voitures et des poubelles ont une première fois été incendiées et les forces de l’ordre ont été la cible de tirs de mortiers d’artifice et de jets de projectiles. Une brigade de CRS a été victime d’une embuscade menée par une trentaine d’individus armés de bâtons et de barre de fer, précise le quotidien régional. « Dix personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, entre l’après-midi et la nuit, pour des faits de violences urbaines », indique le parquet. Aucun blessé n’est à déplorer parmi les policiers. 

Dans un communiqué diffusé samedi, le maire de Sevran, Stéphane Blanchet, a déploré la mort « d’un Sevranais âgé de 32 ans et père de famille ». Une démarche imitée par la députée LFI de la circonscription, Clémentine Autain. Une position qui a été sévèrement critiquée parmi les policiers et à droite. Le syndicat des commissaires de la police nationale a dénoncé un « tweet scandaleux et plus que tendancieux. Il manque : fourgon volé, délit de fuite avec policier renversé, camion/colis volés ». Il a également critiqué les déclarations « démagos et partiales » de la députée. Thibault de Montbrial, soutien de Valérie Pécresse, a également condamné ces déclarations affirmant que ses pensées « vont à ces policiers en 1ère ligne contre les voyous, pour nous protéger »

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

MMA : Manon Fiorot remporte son 4e combat UFC et se rapproche de la ceinture

Publié le : 27/03/2022 - 13:01Modifié le : 27/03/2022 - 13:02

Romain HOUEIX Suivre

La plus illustre représentante française en MMA a remporté samedi son quatrième combat dans la prestigieuse ligue UFC, par décision unanime, face à Jennifer Maia, 4e mondiale.  Une nouvelle étape dans l'ascension de cette combattante hors pair, qui a roulé sa bosse en Afrique du Sud et aux Émirats arabes unis avant d'avoir sa chance dans la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes.

Manon Fiorot préfère les victoires par K.-O. Mais samedi 26 mars, elle a du aller au bout des trois rounds pour l'emporter face à la Brésilienne Jennifer Maia à l'occasion de son quatrième combat à l'UFC, la plus prestigieuse ligue d'arts martiaux mixtes (MMA) au monde.

À la Nationwide Arena de Columbus, dans l'Ohio, la Française a dominé la numéro 4 mondiale sans trembler, signant son quatrième succès en autant de combats chez les poids mouches, par décision unanime (30-27, 30-27, 30-27). Une victoire qui lui permet de faire un bond au classement et surtout de prétendre à un combat pour le titre dans un avenir proche. Cela passera probablement par un combat face à l'Américaine Katlyn Chookagian, avant de pouvoir défier la Péruvienne Valentina Shevchenko, détentrice de la ceinture depuis 2018.

🔥 VICTOIRE par décision unanime. Pour son combat le plus dur à l'UFC jusqu'ici, Manon Fiorot s'impose au bout des trois rounds. Même si Maia a été une belle adversaire, @ManonFiorot_MMA a remporté les trois reprises. pic.twitter.com/tFro4ZADuN

March 26, 2022

La Française de 31 ans est une touche-à-tout du sport. Ses premières amours ont été le karaté, qu'elle a commencé à l'âge de 7 ans, puis le snowboard, qu'elle pratique dans une filière sport-études. Une discipline dont elle devient même championne de France avant de revenir sur le tatami. Là encore, elle enchaîne les performances et rejoint l'équipe de France. Mais une grave blessure aux ligaments croisés la fait encore changer de voie.

Karaté, kick-boxing, muay-thaï, MMA…

"J'en avais marre du karaté. Dans ma salle, il y avait aussi des cours de kick-boxing. J'ai débuté et j'ai commencé les compétitions. Résultat : 15 combats et 15 victoires", se souvient-elle, interrogée par France 24. Elle se tourne aussi vers le muay-thaï. Dans cette discipline, elle décroche à deux reprises le titre de championne de France, avec douze victoires en autant de combats.

>> À lire aussi Francis Ngannou, ancien sans-papiers à Paris devenu star mondiale de MMA

Elle s'intéresse alors au MMA et entre dans la cage. L'apprentissage de l'octogone est difficile lors de son premier combat au championnat amateur de Las Vegas de 2016. "Ma toute première compétition se passe mal car je perds au premier tour. La fille m'emmène au sol et à la lutte. Je n'étais pas prête à cet aspect", relate-t-elle six ans après.

Mais la jeune femme n'est pas du genre à abandonner. Alors que jusqu'ici, elle s'entraînait de manière désordonnée – individuellement dans chaque discipline –, elle rejoint un club de MMA, la Boxing Squad de Nice. Les entraîneurs l'aident à hausser son niveau. Un an après, elle prend sa revanche et devient championne du monde amateur.

La téléréalité pour devenir pro

Elle envisage alors de passer pro. Son entraîneur lui présente une opportunité pour le moins originale : participer à une émission de téléréalité sud-africaine dont la gagnante remporte un contrat pro dans l'Extreme Fighting Championship, la principale ligue de MMA d'Afrique.

"On savait qu'il y avait une passerelle vers l'UFC. Tous les champions de ce circuit ont eu leur chance. L'expérience était cependant assez difficile. Mon manager avait un peu menti sur mon aisance en anglais et mon poids", confie Manon Fiorot.

Son entraîneur s'attèle à calmer les producteurs en les enjoignant d'attendre le premier combat. À raison, car la magie opère. "Je gagne mon combat par K.-O. C'était le premier de l'émission et les autres combats avaient été assez ennuyeux", raconte Manon Fiorot. Ensuite, elle trace son chemin, remporte aisément l'émission et se voit offrir l'opportunité de se battre pour la ceinture face à Amanda Lino, la championne, en décembre 2019.

"Elle était chez elle. Il y avait une grosse pression. C'était un énorme stade rempli, acquis à sa cause. Elle était invaincue et c'était mon premier combat en format 5x5 minutes", se souvient Manon Fiorot. "Pourtant, j'ai l'impression de survoler le combat. Je prends énormément de plaisir. Je ne perds aucun échange. À la fin, il n'y a pas de K.-O. mais la décision est unanime en ma faveur."

Alors que Manon Fiorot doit défendre sa ceinture, le Covid-19 frappe la planète et met à l'arrêt le sport à l'arrêt. Tout le sport ? Non. L'UAE Warriors, la ligue des Émirats arabes unis, continue. L'entraîneur de la Française l'encourage à changer de crèmerie pour continuer son ascension. Elle y remporte trois combats, dont la ceinture des poids mouches en novembre 2020. Elle devient la première détentrice de la ceinture féminine – qui n'existait pas auparavant.

"J'avais donc deux ceintures. On savait que l'UFC allait m'inviter. Mon entraîneur m'a alors dit 'tiens-toi prête', car souvent ça marche ainsi. On remplace au pied levé un absent sur un combat", explique la combattante.

Une bête en cage

Son passé multisports constitue un de ses atouts pour sa carrière de combattante. Manon Fiorot dit avoir gardé le meilleur de chaque discipline. Du karaté, elle a conservé un jeu de jambes impeccable, tout en vitesse et en puissance, ainsi que l'approche stratégique de cet art martial : savoir toucher sans être touchée. 

"J'ai gardé le timing et la vitesse du karaté. Au début, ça a quand même été assez compliqué. Car avec la lutte, on ne peut pas avoir la même distance qu'au karaté", explique-t-elle. "J'ai beaucoup travaillé sur la boxe anglaise, le fait de combattre de manière plus rapprochée. Mon entraîneur m'a fait progresser là-dessus ainsi que sur la lutte."

Même son interlude en snowboard lui est utile. Dans Ouest-France, elle explique ainsi que la discipline lui a enseigné une certaine créativité, qui lui permet encore aujourd'hui de surprendre ses adversaires. 

Des éléments qui ont forgé son style de combat : elle est une spécialiste du pieds-poings. Une "striker", pour reprendre le jargon des arts martiaux mixtes, même si elle travaille énormément le "grappling", l'aspect lutte de la discipline, pour ne rien négliger. Son style agressif lui vaut un surnom impressionnant dans le circuit : "The Beast" – "la bête" dans la langue de Molière.

"J'ai fait pas mal de camps à l'étranger. Et souvent, on me disait "She is a beast" ["C'est une bête"] ! C'est resté. J'ai tendance à être très agressive et à finir mes combats, ce qui est assez rare en MMA féminin", souligne-t-elle.

Finalement, quelques mois après sa victoire aux Émirats arabes unis, en janvier 2021, l'UFC l'appelle. Face à Victoria Leonardo, elle gagne par K.-O., devenant la première Française à remporter un combat dans la prestigieuse ligue. Le 6 juin 2021, pour son deuxième combat, Manon Fiorot s'impose facilement à Las Vegas face à la Brésilienne Tabatha, également par K.-O.

Le Covid-19 ne la met pas K.-O.

Le troisième combat est plus difficile. Pas tant à cause de la stature de son adversaire qu'en raison des circonstances : Manon Fiorot contracte le Covid-19 juste avant le combat. L'affrontement est décalé.

"Le Covid a compliqué ma préparation. Après la semaine d'isolement, j'ai eu une semaine très intense alors que normalement, tu es censé simplement t'affûter avant un combat", explique la combattante de MMA. "Avec la fatigue, le match a été très compliqué."

La victoire est malgré tout au rendez-vous. Manon Fiorot triomphe de la Brésilienne Mayra Bueno Silva sur décision unanime. Pas de K-.O. cette fois, mais elle monte directement à la 14e place de sa catégorie à l'UFC.

La rencontre suivante doit lui ouvrir les portes du top 10. La Française avait initialement rendez-vous avec Jessica Eye le 6 mars, mais l'Américaine se blesse à l'œil. L'UFC lui offre alors une chance encore plus belle, un combat contre une adversaire du top 5 : Jennifer Maia.

Mission réussie donc, avec la victoire de ce samedi, qui devrait accélérer son chemin vers un combat pour le titre.

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MES PREMIERS JO

Tokyo-2021 : pour le karatéka Steven Da Costa, "le contexte sanitaire enlève la joie des JO"

BBC

Mirabai Chanu: Weightlifter is 2021 BBC Indian Sportswoman of the Year

Last updated on 1 minute ago1 minute ago.From the section Sport

Weightlifter Mirabai Chanu has won the BBC Indian Sportswoman of the Year award for 2021, following a public vote.

The Olympic silver medallist beat golfer Aditi Ashok, boxer Lovlina Borgohain, Para-shooter Avani Lekhara, and badminton player PV Sindhu to the award.

Chanu became the first Indian weightlifter to win a silver medal at an Olympic Games, when she finished second in the 49kg category in Tokyo.

In her reaction to winning the award, Chanu said: "I am currently training in the United States. I will give my best to win gold at this year's Asian Games and Commonwealth Games. Thank you to BBC India for honouring me with the BBC Indian Sportswoman Of The Year award."

Born in Manipur state, in the north-west of India, the 27-year old learned her craft by carrying firewood from the hills to her home.

"My brothers used to carry the wood in multiple trips", she told the BBC. "But I used to carry it all in one go."

Chanu won the gold medal in the 48kg division at the 2017 World Championships in Anaheim, and followed up with Commonwealth Games gold in 2018.

Tim Davie, the BBC's director general, who hosted the awards ceremony in New Delhi, congratulated Chanu, saying she is "a fantastic sportswoman and a deserving winner of the award".

"It's wonderful to be here in Delhi in the BBC's centenary year, and to honour the talented Indian sportswomen who've achieved so much, often in the face of challenging circumstances," he added.

The five nominees were selected by a panel of some of India's most authoritative sports journalists, experts and writers, with a online public vote then deciding the winner.

The BBC Emerging Player award was presented to 18-year-old cricketer Shafali Verma, who has recently been playing at the Women's World Cup in New Zealand.

In 2021, Verma became the youngest Indian cricketer, male or female, to play in all three formats for the national team.

"I hope to continue playing in the team for the next 20 to 25 years," she said. "My aim would be to make the Indian team win as much possible."

Karnam Malleswari, the first Indian woman to win an Olympic medal with her weightlifting bronze at the 2000 Games in Sydney, was presented with the BBC Lifetime Achievement award.

"After all the medals I have won, this award gives me a lot of motivation to work even harder," she said. "I am very thankful to the BBC that it is honouring not only the current players but players like us as well."

Several other sports personalities also congratulated the winners and nominees.

Neeraj Chopra, the men's javelin Olympic champion, said: "Whether it is the Olympics or Paralympics, our women have always made the country feel proud."

England cricketer Jos Buttler also sent a congratulatory message to the nominees, saying: "I have seen some great performances from Indian sportswomen in cricket and other sports. Women's cricket has progressed a lot in India and Shafali Verma has the opportunity to be a role model for the next generation. BBC Indian Sportswoman Of The Year award is a great way of honouring female players."

In this third edition of BBC Indian Sportswoman of the Year, the Olympians and the Paralympians from Tokyo 2020 were also honoured including the Indian women's and men's hockey teams.

Naveen Patnaik, Chief Minister of State of Odisha, which sponsors both the hockey teams, congratulated the players, along with Dr. Narinder Batra, President of International Hockey Federation.

The awards ceremony was attended by eminent personalities from sports, media, culture and the political world.

Valeurs Actuelles

[Vidéo] Mort d’Yvan Colonna : des individus cagoulés prennent d’assaut une caserne de CRS en Corse

Des affrontements entre forces de l’ordre et individus cagoulés ont eu lieu à Furiani, dans la banlieue de Bastia, dimanche 27 mars, devant une caserne de CRS. Un rassemblement organisé à la suite de la diffusion d’une vidéo polémique sur les réseaux sociaux a dégénéré, avec des notamment des jets de cocktails Molotov, rapporte Corse-Matin. L’appel à manifester avait été lancé par les mouvements indépendantistes Core in Fronte et Corsica Libera. Il s’agissait d’une réaction à une vidéo montrant la caserne en question. On peut y entendre les CRS chanter « La Marseillaise ». Elle aurait été tournée durant les obsèques d’Yvan Colonna.

« Sans rapport avec les obsèques d’Yvan Colonna »

Environ 500 personnes se sont rassemblées sur les lieux pour protester. Une cinquantaine d’individus masqués a tenté de prendre d’assaut la caserne, détaille Corse-Matin. Les policiers ont répondu aux jets de pierres et de cocktails Molotov par l’usage de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes. Des pneus ont été brûlés aux abords de la caserne. La préfecture de Corse a invité les citoyens à éviter le secteur. Les violences se sont poursuivies jusque tard dans la nuit.

Après la journée de violences, le bilan est connu dans les rangs de la police. Les affrontements ont blessé 13 policiers et un gendarme lors des rassemblements devant deux casernes à Furiani près de Bastia et à Ajaccio, selon franceinfo, qui cite une source policière, ce lundi 28 mars. C’est devant la caserne d’Aspretto à Ajaccio que les forces de l’ordre ont été principalement touchées. Chez les manifestants, quelques individus auraient été légèrement blessés à Bastia.

Selon une source policière citée par France Bleu, « cette compagnie était en repos et ils ont mangé à l’extérieur car la météo s’y prêtait ». « Comme d’ordinaire, ils ont entonné de nombreux chants dont La Marseillaise », précise cette source, « mais sans rapport avec les obsèques d’Yvan Colonna ». L’agression mortelle de l’indépendantiste corse condamné pour l’assassinat du préfet Erignac avait déjà causé une vague de violences, début mars, sur l’Île de Beauté.

A Furiani, les affrontements continuent entre les forces de l’ordre et les manifestants cagoulés. Toujours cocktails Molotov contre grenades assourdissantes et lacrymogènes pic.twitter.com/aGeoUwxTcR

— Corse-Matin 📰 (@Corse_Matin) March 27, 2022

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it

"This is our cave," said the man. He was tall with curly, shoulder-length hair and his lower lip was caked red with the areca nut he was chewing. An orange sarong was tied around his waist and a small axe was slung over his left shoulder. He pointed at a dimly lit rock shelter guarded by swaying trees.

"This is where the children lived," he said, gesturing to a dark corner, "and here, the men and women. You see the top there," he continued, showing a sun-lit platform sheathed by scattered boulders. "That's where our leader slept, and we burnt wild boars, deer and rabbits to eat."

Gunabandilaaththo belongs to the Vedda community, the earliest known aboriginal people of Sri Lanka. For centuries, his people were forest dwellers who foraged, hunted and lived in close-knit groups in caves in the dense jungles of Sri Lanka, relocating from one cave to another when someone from the group died. After one's death, they laid the body on the cave floor and covered it with leaves while gathering by a large tree to pray for the deceased; and offered wild meat, honey and wild tubers to their ancestors and the deities of the trees, rivers and jungles. "We prayed for their afterlife so that their souls will belong to the deities; they will look after us," he said.

Today, the Vedda live scattered in tiny settlements in the Hunnasgiriya hills in central Sri Lanka up to the coastal lowlands in the island's east. However, long before Indo-Aryans – who are now the dominant Sinhalese-Buddhist people – came to Sri Lanka from India around 543 BCE, the Vedda lived all around the island.

Despite being Sri Lanka's earliest inhabitants, many people know little to nothing about them. For many centuries, Veddas were stigmatised and oppressed by the Sinhalese rule, and limited only to tourist interest. Today Veddas are thought to account for less than 1% of the national population.

The late physician Richard Lionel Spittel was one of the foremost experts on the Vedda community (Credit: Zinara Rathnayake)

As with many indigenous groups, there's little evidence to suggest their origins. Archaeologists connect their gene pool to a prehistoric human called Balangoda Man, who lived 48,000-3,800 years ago and was named after the historical sites in the town of Balangoda – where his skeleton was first discovered – 160km from Colombo.

Gunabandilaaththo belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage of Vedda, a Sinhalese title given to them by the kings of the Kandyan kingdom (1476-1818). Originally, they lived in eastern Sri Lanka, in the Danigala mountain and the surrounding forests. But the construction of Senanayaka Samudra – the biggest man-made lake in Sri Lanka – in 1949, displaced this Vedda community.

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"We lost some of our original forest homes because of the reservoir," said Kiribandilaaththo, who also belongs to the Danigala Maha Bandaralage lineage. During that time, seven families from Danigala came to live in a cave in Rathugala village in eastern Sri Lanka, which Gunabandilaaththo had shown me earlier. "My ammilaaththo and appilaaththo (mother and father)... they were part of that group," he said.

"[The government] had asked our ancestors whether they liked to eat rice," Gunabandilaaththo added, explaining that the government encouraged them to relocate to Sinhalese villages for rice farming. Most Veddas agreed; those who did not – including the seven Rathugala families – received no compensation from the government.

Those that relocated had little choice but to assimilate into Sinhalese culture and intermarry with the Sinhalese. Because many Sinhalese people considered them backward and uncultured, most of them, Gunbandilaaththo said, changed their names to hide their Vedda heritage. Even their language evolved, adapting Sinhalese words to communicate with others.

Gunabandilaaththo guides visitors on hiking tours and demonstrates Vedda hunting skills (Credit: Zinara Rathnayake)

While the seven families who lived in the Rathugala cave held onto their traditions for a little longer, living in the jungle and hunting and foraging for food, they gradually mingled with Sinhalese farmers and Muslim traders from nearby towns. When food was scarce in the jungle, Gunabandilaatho's parents cultivated grains like corn, finger millet, mung beans and black-eyed peas. "We slowly started losing our way of life," he said.

But now, things are slowly changing, with the Vedda community reclaiming their heritage along with renewed interest in these first people of Sri Lanka. "The Sinhalese used to look down upon us," Gunabandilaaththo said, "but things have changed now. People are more educated, and they are interested in knowing about us."

The department of archaeology and the ministry of heritage built the Veddas Heritage Centre in Rathugala just before the pandemic, where Gunabandilaatho will be leading tours for visitors, starting in April.

Proud to share his culture and traditions, Gunabandilaattho took me into the centre's small mud cottages, which are next to the cave where their ancestors resided. One was decorated with black-and-white pictures captured by the physician Richard Lionel Spittel, who often visited the Vedda habitats in the early 1990s. Another was decked with pictures of caves, a map of their original homes and statues of Veddas. Visitors can also request to see traditional ritual dances or to listen to their prayers and music.

"We want to pass our cultural elements to our younger generations," Kiribandilaaththo said, explaining that he's happy to have the centre. Although briefly halted by the pandemic, Kiribandilaaththo conducts indigenous classes for 22 Vedda children every weekend at the centre, teaching them about their way of life and their language and traditions.

The Vedda lived all around the island, but are now only found in central Sri Lanka and the coastal lowlands (Credit: Oskanov/Getty Images)

"When we were small, our parents took us to the jungle. They showed us the caves, where to drink water, and how to find our food so we would never go hungry. They showed us the streams that never dried up. So, when we go to the jungle now, we can tell if an elephant or a wild bear is near us; we smell them," Gunabandilaaththo said. "We want to give the same knowledge to our small children."

Today, most Vedda people are Buddhists, but their animist beliefs are still deeply etched in them. "We teach children to never pluck a flower or a leaf from a tree if you don't have any use for it," Gunabandilaaththo said, "and never cut trees near a river stream because it will dry up."

Umayangana Pujani Gunasekara, an indigenous food researcher and author of Vedi Janayage Sampradayika Ahara Thakshnaya (Traditional Food Technology of the Sri Lankan Vedda), explained that for a long time, Veddas have been viewed as a tourist interest in Sri Lanka. The community in Dambana, a village 65km from Rathugala and home to the Vedda of Uru Warige lineage, for example, is heavily commercialised. "Most people complain that Veddas ask for money to even explain about their history and traditions," Gunasekara said. "But you can't blame them. When government regulations like Forest Ordinance came into place, they couldn't go hunting in the jungles. They lost their environmentally conscious traditional lifestyle and their access to foodways. So, they needed a way to survive."

Currently, Veddas in Dambana have to haggle to sell their crafts to tourists, who often visit the village to take photos with the chieftain.

"But, of course, authorities can have a tourism framework where it uplifts the community, both economically and socially, allowing them to preserve their heritage," Gunasekara said. Both Gunabandilaaththo and Kiribandilaaththo are also hopeful that tourism can bring a positive change to the community.

Kiribandilaaththo teaches Vedda children about their language and traditions (Credit: Zinara Rathnayake)

The newly opened Wild Glamping Gal Oya, where visitors can stay in luxury tents in the forests around Rathgula, is already doing that: 13 staffers, including the hotel's chef, are Vedda people from Rathugala, while the hotel's onsite organic farm employs several others. "Some of these young people used to move away for jobs, but they are working here now," said Gunabandilaaththo, who also guides hotel guests on hiking tours and sometimes takes visitors to Danigala, their original home. "People come from Colombo – and they are excited to know about our culture and hike our mountains with us.".

The Vedda staff members, who are mostly in their 20s, conduct cooking sessions for guests, preparing dishes stemming from their culinary traditions like smoked meat, wood-fired cassava roots and finger millet roti. That's because while many young Veddas know little of their heritage and traditions, a love for their cuisine remains strong. Many still go foraging in the jungle for days at a time, sleep in the caves, and fish and hunt wild animals to cook over fire. They bring back wild meat, honey and wild tubers.

"I still cook our food for my children and grandchildren," said Dayawathi, whose mother is Vedda and father is Sinhalese. She cooks curry for breakfast made of corn, wing beans, spine gourd and black-eyed peas, very different to the creamy vegetable curries made with coconut milk found in most island homes. While most Sri Lankan dishes are spice-laden, Dayawathi said she doesn't add spices. "Instead, we mash green chillies and make a paste and eat it with helapa, which is a soft, steamed traditional finger millet dough wrapped in leaves."

"For lunch, we sometimes add a piece of smoked meat to the same curry," Gunabandilaaththo added, explaining that they also preserve smoked wild meat in honey poured into a gourd. "I mostly eat steamed jackfruit and wild meat, and I've never been to the doctor," he said.

However, as the second chieftain of the Rathugala Veddas, Gunabandilaaththo understands that they need recognition and support. Not only does Sri Lanka not have specific laws to protect its indigenous people, but government acts continue to prevent them from accessing their traditional hunting grounds – and a 2017 UN Human Rights review highlighted that Veddas are economically and politically marginalised.

A carved granite slab at the Veddas Heritage Centre symbolises the Sun, Moon and their hunting grounds (Credit: Zinara Rathnayake)

"The government has always abandoned us. If they recognise us and our very existence, it would help us preserve our culture better," Gunabandilaaththo said, explaining that his community conducts a monthly meeting to talk about the need to preserve their traditions. Some young people feel strongly about their heritage, he said.

"We were here before King Wijaya [the first Aryan king] came. We are the oldest living inhabitants in the country – and I want everyone to know that we exist here. I want everyone to know that we have our language, and we want to take it forward."

Our Unique World is a BBC Travel series that celebrates what makes us different and distinctive by exploring offbeat subcultures and obscure communities around the globe.

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France24 - Monde

Cyril Dion, écrivain : "La question écologique est la grande cause du XXIe siècle"

Publié le : 25/03/2022 - 11:29

Sandrine GOMES

À l’occasion de la marche mondiale de la jeunesse pour le climat, vendredi, France 24 reçoit le réalisateur, écrivain, militant écologiste mais aussi poète Cyril Dion. Il est venu parler de son dernier recueil de poèmes "À l’orée du danger" (Éd. Actes Sud) sorti début mars. Une poésie engagée, à l’image de son oeuvre cinématographique et littéraire déjà consacrée par la critique. Un artiste éclectique qui veut donner envie d’agir.

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le Kremlin juge “alarmants” les commentaires de Biden sur Poutine

Le Kremlin a fustigé ce lundi les commentaires qu’il estime « alarmants » du dirigeant américain Joe Biden. Ce dernier a qualifié son homologue russe, Vladimir Poutine, de « boucher », indique BFM TV. Et cela, en pleine offensive russe en Ukraine. « Cette déclaration est sans doute alarmante », a confié dans les médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avant d’indiquer que Moscou continuerait de suivre de manière « très attentive les propos du président américain ».

L’accès à la Russie pourrait être limité pour les ressortissants de pays « inamicaux »

L’accès au territoire russe pourrait être restreint aux ressortissants des pays « inamicaux », relate Le Figaro. Un projet de décret présidentiel est en préparation pour introduire des mesures de représailles, concernant les visas, en lien avec les actions inamicales de plusieurs gouvernements étrangers », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Il n’a pas cité de pays, mais une liste d’Etats« inamicaux » avait déjà été publiée début mars par Moscou, parmi lesquels les Etats-Unis et les membres de l’Union européenne.

Roman Abramovitch et des négociateurs ukrainiens empoisonnés ?

L’oligarque russe Roman Abramovitch souffre de symptômes compatibles avec un empoisonnement, révèle lundi 28 mars le Wall Street Journal. Un mal d’autant plus suspect qu’il toucherait également des négociateurs ukrainiens que le propriétaire du Chelsea FC avait rencontré au mois de mars, endossant le rôle d’intermédiaire avec Vladimir Poutine. Il avait d’ailleurs remis au président russe une note manuscrite de son homologue russe Volodymyr Zelensky. L’empoisonnement serait attribué par les victimes à des extrémistes russes qui souhaiteraient faire échouer d’éventuelles négociations, précise le journal. 

Contre-offensive ukrainienne à Kharkiv

Les forces ukrainiennes avancent vers Kharkiv, ville proche de la frontière avec la Russie, rapporte, lundi 28 mars, France Info. Elles ont repris le contrôle de Mala Rogan, petit village de la périphérie, jusque-là tenu par l’armée russe.

Un journal indépendant russe suspend sa publication

Le journal russe Novaïa Gazeta a annoncé, lundi 28 mars, suspendre sa publication après avoir reçu un nouvel « avertissement » de Roskomnadzor, l’organe russe de régulation des médias. Cela ferait suite à deux publications du média qui n’ont pas été précisément validées par Roskomnadzor. Novaïa Gazeta a déclaré suspendre « la publication du journal sur le site web, sur les réseaux et sur papier jusqu’à la fin de ‘l’opération spéciale sur le territoire de l’Ukraine’ ». Le Kremlin interdit d’utiliser les termes « guerre » ou « invasion ».

Vladimir Poutine est « dos au mur » selon le G7

Le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, a annoncé, lundi 28 mars, que les pays du G7 jugent « inacceptable » la décision de Vladimir Poutine d’exiger le paiement du gaz russe en rouble. La mesure doit permettre de soutenir le cours de la monnaie russe en chute libre, mais suppose une renégociation des contrats de vente. Pour le ministre, cette tentative montre que Vladimir Poutine a été mis « dos au mur » par les sanctions internationales.

Le flux de réfugiés en baisse 

Un peu plus de 40 000 réfugiés ont fui l’Ukraine au cours des dernières 24 heures, nous apprend 20Minutes ce lundi. Ce chiffre porte le total de personnes qui essayent d’échapper aux combats à près de 3,9 millions depuis le début de l’offensive russe, d’après le décompte de l’ONU. Le flux de réfugiés s’est nettement ralenti depuis le 22 mars, note l’organisation. Toutefois, il ne s’arrête pas. 

Kiev renonce à un couloir d’évacuation de civils 

Ce lundi, Kiev a annoncé renoncer à tout couloir d’évacuation de civils, par crainte de « provocations » russes, avant une nouvelle session de pourparlers en face-à-face entre les négociateurs russes et ukrainiens en Turquie, relate 20Minutes« Nos renseignements ont fait état de possibles provocations de la part des occupants sur les itinéraires des couloirs humanitaires. Par conséquent, pour des raisons de sécurité pour les civils, aucun couloir humanitaire ne sera ouvert aujourd’hui », a confié sur Telegram la vice-Première ministre, Iryna Verechtchouk.  

Négociations : aucune « avancée significative » 

« Pour l’instant, nous ne pouvons pas constater de progrès ou d’avancées significatives quelconques », en matière de négociations russo-ukrainiennes, a affirmé ce lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, comme le relaye Le Soir.  

Marioupol : environ 10 000 civils tués ?

Interrogée au micro de BFM TV, ce lundi, Tatiana Lomakina, responsable des couloirs humanitaires pour le gouvernement ukrainien, a alerté sur la situation humanitaire à Marioupol. Là-bas, les autorités ukrainiennes estiment que 10 000 civils auraient perdu la vie depuis le début du siège de la ville. « Aujourd’hui, nous estimons à 10 000 le nombre de victimes civiles à Marioupol. Les gens continuent à vivre dans des conditions extrêmement difficiles. Il faut faire tout ce qui est possible pour les faire sortir », a-t-elle confié à nos confrères. 

Aucune rencontre Poutine-Zelensky avant un accord 

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a estimé ce lundi que Vladimir Poutine n’avait aucun intérêt à rencontrer son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, avant que les négociations entre les deux pays aient suffisamment avancé pour qu’un accord soit à portée de main, indique France 24. Auprès de médias serbes, le ministre russe a jugé qu’un entretien prématuré entre les deux dirigeants serait « contre-productif »

Moscou tenterait une percée vers Kiev

L’armée ukrainienne assure que les troupes russes tentent actuellement une percée vers la capitale, depuis le nord-est et l’Ouest, d’après le journal Kyiv Independent. Et cela, en prenant des routes et des villages voisins.

Les Français enjoints à réduire leur consommation d’énergie

L’offensive russe menée en Ukraine depuis maintenant plus d’un mois pose directement la question de la dépendance du continent européen au gaz naturel en provenance de Russie. Raison pour laquelle, lundi 28 mars, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Jean-François Carenco, a enjoint l’ensemble des Français à faire dès maintenant des économies d’énergie.

Dans un entretien accordé aux Echos, Jean-François Carenco argue que les difficultés d’approvisionnement de gaz provoquées par la guerre et la baisse inédite de la production d’électricité nucléaire d’EDF vont forcément entraîner des difficultés à l’hiver 2022 si rien n’est fait. « Il faut économiser du gaz et de l’électricité en France dès maintenant, sinon cela pourrait mal se passer l’hiver prochain », a insisté Jean-François Carenco auprès de nos confrères, conseillant à chacun à faire des efforts : « Les industriels, le tertiaire, les bâtiments publics, mais aussi chacun d’entre nous, que ce soit en baissant le chauffage, la climatisation [ou] les lumières. » Et de conclure : « Il y a urgence et chacun doit s’y mettre. »

Fin du train Russie-Finlande

Alors que le train Allegro entrait dimanche 27 mars, au cours de la soirée, dans la gare centrale de la capitale finlandaise, a cessé avec lui la dernière ligne ferroviaire encore active entre la Russie et l’UE, nous apprend 20Minutes, lundi 28 mars. Et cela, un mois après le début de l’offensive russe en Ukraine et les sanctions occidentales contre Moscou.

Heineken se retire de Russie

La marque de bière néerlandaise Heineken a fait savoir ce lundi qu’elle se retirait du marché russe, relaye BFM TV. Le brasseur compte 1 800 employés en Russie. « La propriété de Heineken dans l’entreprise en Russie n’est plus durable ni viable dans l’environnement actuel. En conséquence, nous avons décidé de quitter la Russie », a confié, dans un communiqué, le deuxième plus gros brasseur mondial.

Pourparlers : Kiev n’attend aucune avancée majeure

Un haut responsable ukrainien a confié ne pas s’attendre à des avancées majeures à l’occasion des pourparlers de paix qui doivent s’ouvrir ce lundi, entre l’Ukraine et la Russie, en Turquie. « Je ne pense pas qu’il y aura une quelconque avancée sur les principaux sujets », a jugé Vadim Denisenko, conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien, dont les propos sont cités par France 24.

Aucun « changement significatif » en termes de positionnement des troupes russes

L’annonce, par l’Etat major russe, de sa volonté de concentrer les efforts des troupes de Vladimir Poutine sur le Donbass, dans l’est du pays, n’a toujours pas été suivie d’actes. Tel est le constat établi par le ministère de la Défense britannique, qui publie au quotidien un point sur la situation en Ukraine. « Au cours des dernières 24 heures, il n’y a pas eu de changement significatif en terme de positionnement des troupes russes dans la partie occupée de l’Ukraine », précise le compte-rendu quotidien britannique, dont les propos sont cités par BFM TV.

Marioupol : 50 à 100 bombes quotidiennes

Dans la ville ukrainienne de Marioupol, 90 % des bâtiments ont été détruits. « La ville est constamment sous les bombes », témoigne Serguei Orlov, maire adjoint de la ville, dont les propos sont cités par France 24. D’après l’édile, 50 à 100 bombes tombent quotidiennement sur cette ville portuaire stratégique de la mer d’Azov, située au sud-est du pays. Ceux qui ont la possibilité de fuir se réfugient à Zaporijie, à 250 kilomètres.

Istanbul : ouverture des négociations entre Kiev et Moscou

En début de semaine, des négociations entre Kiev et Moscou s’ouvrent à Istanbul, relaye 20Minutes. L’Ukraine s’est dit prête à discuter « en profondeur » de sa neutralité. Toutefois, le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, a également insisté sur la nécessaire protection de l’intégrité territoriale de son pays, dans une allocution vidéo dimanche 27 mars.

Le pape redoute que le conflit « efface l’homme de l’histoire »

Une nouvelle fois, dimanche 27 mars, le pape François a lancé un long appel à mettre fin à « l’invasion de l’Ukraine », à l’occasion de l’angélus, rapporte Aleteia. Ainsi, après la prière mariale, place Saint-Pierre, le souverain pontife a qualifié la guerre d’acte « sacrilège », exhortant à la rayer de l’histoire de l’humanité, « avant qu’elle n’efface l’homme de l’histoire ». Et de poursuivre : « Assez ! Que l’on arrête, que se taisent les armes, que l’on négocie sérieusement pour la paix ! » Plus d’un mois après le début de « cette guerre cruelle et insensée », le pape a qualifié le conflit d’« agression ».

Marioupol : une situation « catastrophique »

A Marioupol, ville ukrainienne assiégée et bombardée depuis plusieurs semaines maintenant, « la population se bat pour survivre [et] la situation humanitaire est catastrophique », a confié, au cours de la nuit de dimanche à lundi, le ministère ukrainien des Affaires étrangères sur son compte Twitter. « Les forces armées russes sont en train de transformer la ville en poussière », a-t-il ensuite précisé. De son côté, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a fustigé un blocus total de cette ville, relate France 24. « Toutes les entrées et sorties de la ville sont bloquées. […] Il est impossible de faire entrer à Marioupol des vivres et des médicaments, a-t-il déclaré dimanche soir. Les forces russes bombardent les convois d’aide humanitaire et tuent les chauffeurs. »

33e jour de l’offensive russe

La guerre en Ukraine se poursuit. Au 33e jour de l’offensive russe, lundi 28 mars, Kiev a réclamé la « démilitarisation » de la zone de Tchernobyl, en proie à des incendies, relaye BFM TV. Selon les autorités ukrainiennes, la zone de la centrale nucléaire est en effet occupée par les forces russes. « Des feux importants ont commencé dans la zone d’exclusion, qui peuvent avoir de très sérieuses conséquences », a fait savoir la Première ministre adjointe ukrainienne, Iryna Vereshchuk, sur son compte Telegram dimanche soir. « Cependant, il est aujourd’hui impossible de contrôler et d’éteindre les feux en totalité en raison de la prise de la zone d’exclusion par les forces russes d’occupation », a-t-elle ensuite précisé. Avant de conclure : « Par conséquent, nous demandons que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne des mesures immédiates pour démiliratariser la zone de Tchernobyl. »

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - Monde

RD Congo : quand la pollution provoque des coupures d'électricité

Publié le : 22/03/2022 - 17:34Modifié le : 22/03/2022 - 17:36

Laura MOUSSET Suivre

À l'extrémité sud du lac Kivu, la plus grande centrale hydroélectrique de l'est de la République démocratique du Congo subit les conséquences de la pollution. Une nappe de déchets plastiques se forme en permanence sur le barrage de Ruzizi, au point de bloquer les installations. Depuis fin janvier, un des quatre groupes de la centrale, endommagé par les déchets, est à l'arrêt, entraînant des coupures d'électricité dans plusieurs localités de la région.   

BBC

Before I knew it, I was struggling to leave the house, or feeling extreme terror of being picked on in virtual meetings – Meg

Alexis believes her social anxiety started when she was a child. The 21-year-old, who lives in North Carolina, US, moved around often, and always found herself struggling to fit in. When she entered the working world, her social struggles were amplified – she often found herself so anxious she would stay in her cubicle all day to avoid interactions with colleagues.

Lockdown offered some respite for Alexis. She even started a new remote job in publishing. But her employer has now ordered a return to the office next month, and Alexis is worried.

“When I received that email, my stomach just dropped to the floor,” she says. “Not only because I wasn’t expecting it to happen so soon, but because I remember how low-performing I was when I was in the office. People can just come up and start talking, or see what you’re doing on your computer. There’s no door to close so that you can have a moment to yourself.”

Alexis is one of many struggling with social anxiety after two years of limited social interaction and periods of enforced isolation. Experts say anxiety has rocketed among young people during the pandemic, and although there’s little data on exactly how many people are dealing with it, it’s estimated that 12.1% of US adults experience social anxiety at some point in their lives.

Employees are just starting to trickle back into the workplace, so we’re still in the early stages of understanding how in-office work will affect people who are coping. However, European schools are already reporting a spike in school-return refusals among children due to mental-health and anxiety problems exacerbated by the pandemic. If kids’ behaviours are the harbinger – especially because social anxiety affects younger people more – it’s possible we may see a similar trend manifest in the workplace.

‘I was struggling to leave the house’

Concern about being in the office is a familiar feeling for Meg. The 24-year-old from London was diagnosed with social anxiety after experiencing a breakdown at university, and she struggles with travelling on public transport, being in busy areas, meeting new people and maintaining friendships. This means that many aspects of her project-management job – from commuting to networking – can be a trial.

Pre-pandemic, Meg had many coping mechanisms in place for handling her anxiety. But multiple lockdowns and a long period of working from home have left her terrified of going back to the office.

“Lockdown decreased my comfort zone,” she says. “For years, I had worked on my social anxiety. Pre-pandemic, I had reached a point where I was able to put my hand up in team meetings, or share my opinions in groups without a second thought. During Covid, I found comfort in avoiding crowded spaces, and this set my social-anxiety habits back in motion. Before I knew it, I was struggling to leave the house, or feeling extreme terror of being picked on in virtual meetings.”

Like Alexis and Meg, many of the people most impacted by social anxiety are young adults, with 18-to-29 year olds most likely to suffer. Dr Eileen Anderson-Fye, the director of education, bioethics and medical humanities at Case Western Reserve School of Medicine, US, says this is because adolescence and young adulthood is a time when peer-group socialisation is incredibly important.

Developmentally, younger people are still building stable identities, which depend upon interaction with and feedback from others. When this is taken away, people experience intense worries about the things that they say and do in social situations, and how they are perceived. Although for some people this means already existing fears have been exacerbated, it also means some people who had never experienced social anxiety pre-pandemic are now struggling. Anderson-Fye says more people than ever are being diagnosed with the disorder.

Some workers may find the office environment very stressful, particularly younger people who began their roles remotely (Credit: Getty)

Particularly impacted have been young people who entered the workplace during the pandemic. With their only experiences of the working world having taken place via Zoom calls and within their own home, a widespread return to the physical office could be disorienting.

While many experienced workers might not be fazed by the return to the office, a new wave have spent their first months or years in the workforce on their own. For some, this inexperience and isolation has also turned to anticipatory anxiety around situations like water cooler chats or participating in a face-to-face meeting.

Why mental health gets missed

The pandemic has reshaped our society in a multitude of ways – many workplaces have accepted their employees have different needs and preferences, and can work effectively from home should they need to do so.

Yet Dr Caroline Leaf, a US-based neuroscientist and mental-health expert, and author of Clean Up Your Mental Mess, believes there is still little space for employees to discuss how their mental health might impact on their ability to do their job in person. “Even though there’s been some improvement, being open about your mental health in the workplace is still not as stress-free as it should be,” she says.

Leaf believes this is because many people still see mental-health issues as a character flaw, and those suffering still experience stigma, embarrassment and shame. When someone is already intensely aware of how they come across to others, the idea of broaching their mental health with colleagues or bosses can seem almost impossible.

Meg believes there is greater space for discussion around staff who want to work remotely due to caregiving duties or a long commute, but that speaking out about social anxiety is still off-limits. “Conversations around mental health are still closed behind a door, leaving individuals to have to tiptoe around the topic,” she says.

Her workplace has now asked her to come back to the office two days a week, something Meg believes she will be able to handle on days when her social anxiety is under control – but says could be “terrifying” when her anxiety is at its worst.

How employers can help

Similar to the rise in school avoidance among children since lockdowns lifted, the pattern of social anxiety holding people back is finding its way into the workplace. “We have been seeing resistance to re-entering the workplace in person,” says Anderson-Fye. “Thankfully, we are seeing improvements in many workplaces in supporting people who deal with mental-health challenges, but some are refusing to budge, holding onto an outdated one-size-fits-all model.”

When someone is already intensely aware of how they come across to others, the idea of broaching their mental health with colleagues or bosses can seem almost impossible

Anderson-Fye says people with social anxiety tend to thrive in workplaces with flexible options, such as remote or hybrid set-ups. Although there’s little hard data on how people with social anxiety coped during lockdown, she notes she’s heard countless stories of sufferers blossoming when working remotely – both in terms of wellbeing and job performance – and argues offering a flexible approach to in-person and remote working that allows for different types of interaction is the best way to accommodate human and mental diversity.

This is an idea echoed by Vanessa Matsis-McCready, the associate general counsel at HR consultancy Engage. She points out that in many countries, mental-health concerns including social anxiety could require reasonable accommodation by law, and so it’s important for employers to consider how they can support sufferers by providing mental health assistance or flexible models of work.

But even if an employer is understanding, requesting extra accommodation can be complicated. For one, people with social anxiety will almost certainly choose to work remotely as much as possible. Because many mental-health professionals recommend that fears such as social anxiety are best treated with exposure, this could only exacerbate people’s fears about being in the office, creating deeper divides between themselves and their colleagues.

There’s also the problem of requesting flexible work in the first place. When a person is already worried about how other people perceive them, going against the grain when others are choosing to head back to the office or disclosing a mental health condition can be even more anxiety-inducing.

“I don’t think that my workplace has taken into account mental health when asking for a return to the office,” says Meg. “Even when flexible working is available, people are encouraged to come back by management. It makes it even more awkward if everyone else is returning, but you don’t want to.”

A vicious cycle of anxiety

For both Alexis and Meg, the future is still uncertain as to how they’ll manage their social anxiety when returning to the office.

Meg remains optimistic – her experience has prompted her to start her own mental-health consultancy on the side, working with schools and universities to provide support for teenagers and students. She hopes the pandemic will prompt workplaces to realise they can build community and culture without demanding a return to the office.

But Alexis remains worried. She has been offered hybrid working, but fears that this is just a step on the way to a full-time return. “I believe that my company has this idea that they have a work culture, and that they want to return in order to build this culture,” she says. “They want us to engage more with our co-workers, but I don’t want to make friends with my co-workers on the level that they suggest.”

For people like Alexis, a return to the office is daunting, and the offer of hybrid work is a double-edged sword. Although it provides some respite from anxiety-inducing interactions, it also creates increased worries and even more alienation from colleagues who are more comfortable with returning to the office – a vicious circle of anxiety.

Ultimately, Alexis still hopes that she will be able to continue to avoid the office as much as possible. “Working from home has provided me with a sense of control that we don’t get to experience in the office,” she says. “In the office, we don’t have moments of the day where we can check out and tell ourselves it’s OK. Once you sit down at your desk, it’s an entirely different feeling. It’s a pressure that you don’t experience within our homes.”

Alexis and Meg’s last names are being withheld for job security reasons

L'Humanité

Les agents de GRDF au cœur des quartiers

Un jour avec

Depuis la grève sur les salaires à l’appel de la CGT énergie, fin janvier, les gaziers ne se sont pas démobilisés. Dans le Nord, ceux qui interviennent en zone sensible, parfois au péril de leur intégrité physique, réclament une prime.

Ludovic Finez

Roubaix (Nord), correspondance.

« E n moyenne, dans cette pièce, on est à 50 heures de grève depuis fin janvier, certains à 80. » Le décompte est proclamé sans forfanterie, juste pour souligner la détermination des 25 agents de GRDF réunis ce lundi, depuis la prise de poste à 7 h 30, en assemblée générale. Ils font partie de la soixantaine de techniciens de l’agence de Lille Métropole, basée à Roubaix, qui dispose d’une seconde antenne à Wambrechies. Ce matin, les grévistes des deux sites sont rassemblés au siège roubaisien. Ils sont sur le pont depuis la grève nationale du 25 janvier, lancée par la CGT mines-énergie pour l’augmentation de leur salaire national de base (SNB). La CGT a calculé qu’en moyenne annuelle entre 2010 et 2020, le SNB a augmenté de 0,5 %, les prix de 0,9 % et les rémunérations des dix plus haut dirigeants de GRDF… de 7,1 %. Depuis, à Roubaix et Wambrechies, le mouvement est régulièrement reconduit, sur des revendications locales, avec manifestations, rassemblements, blocages de sites et menaces de coupures sur le réseau.

« Nous sommes le service public »

Anthony, Charles, Majidh, Mathias, Nicolas, Sofiane et les autres interviennent chez les usagers pour mettre en service ou couper des compteurs de gaz et réaliser des réparations ou des travaux sur le réseau de distribution. Leur secteur, la métropole lilloise, comprend des quartiers difficiles, où leur arrivée perturbe certains trafics. « On se fait parfois fouiller par des gamins de 13 ans qui pourraient être nos fils, confisquer notre carte professionnelle, interdire l’utilisation de tel ascenseur ou escalier… », énumèrent-ils. Plusieurs ont subi des agressions verbales ou physiques. Exemple : « Lors d’une intervention à Lille-Sud, j’ai reçu un gros caillou dans le pare-brise. Je me suis également fait tirer dessus avec des billes de paintball. » Un autre confie avoir été poursuivi en voiture jusqu’au commissariat par un usager mécontent qu’il n’ait pas attendu son retour suffisamment longtemps devant sa porte. « Il m’a menacé de mort devant les policiers. » Son voisin, lui, s’est retrouvé nez à nez avec une arme, alors qu’il devait couper les robinets de gaz dans tout le quartier, à cause d’un incident technique. « J’ai signalé l’adresse aux collègues, pour qu’ils fassent attention, mais la direction n’a rien fait. » Tous l’assurent : GRDF ne se joint jamais aux plaintes en justice. « Nous sommes le service public. Nous ne demandons pas de ne plus intervenir dans ces secteurs, mais une reconnaissance », insiste Mouadh Aboudi, secrétaire général de la CGT énergie Lille Métropole, lui-même technicien gaz. Ils réclament pour cela une prime mensuelle de 160 euros brus.

Jusqu’à 25 interventions par jour

La direction a d’abord refusé toute négociation, avant de proposer, le 14 février, 120 euros. Situation bloquée depuis. « On ne reviendra pas en arrière », assure Mouadh Aboudi. À 10 heures, le groupe se dirige vers les bureaux de l’agence, décidé à transmettre directement son message. L’adjoint régional, présent sur place, accepte de recevoir le secrétaire du syndicat. Pendant ce temps, les discussions se poursuivent autour d’un café. On évoque les journées infaisables : jusqu’à 25 interventions, programmées par logiciel, sans tenir compte des encombrements routiers ni des difficultés de stationnement. La fin de la trêve hivernale les tracasse : « Les coupures pour raison de sécurité, j’ai moins de scrupules, mais pour impayés, je n’y arrive pas. Quand une femme t’ouvre en pleurs et te dit qu’elle n’aura plus de chauffage ni d’eau chaude pour ses enfants… » On raconte aussi les petites pressions des managers sur les grévistes, à l’heure où se décident les augmentations individuelles : « C’est dommage, tu étais sur la liste… » À l’inverse, la caisse de grève organisée par leurs anciens collègues retraités les réconforte.

Après quelques minutes, les agents ouvrent la porte du bureau et avertissent : « La semaine prochaine (cette semaine - NDLR), il pourrait y avoir des surprises ! » Ils nous rapportent que le délégué régional s’est contenté de répondre : « C’est limpide, je transmets. » L’Humanité n’a pas pu recueillir plus d’informations auprès du directeur d’agence, « pas habilité à parler », qui nous signale que nous ne sommes « pas autorisés à pénétrer sur un site GRDF ». Un échange avec le service communication nous apprendra juste que GRDF « ne souhaite pas apporter de commentaire ». En fin de matinée, la grève est levée pour la journée. Chacun retourne à son programme de travail : tournée de clientèle à Lille centre, entretien avec un manager, intervention pour suspicion de fuite de gaz dans une commune frontalière avec la Belgique… Tout sourire, Mouadh Aboudi lève le poing et lance : « Force et honneur, les gars ! » Ils le savent, la lutte n’est pas finie.

GRDFSalaires et pouvoir d'achatfnme-cgtroubaix
New York Times - World

Ice Skating at a Rink Is Fun. Gliding Through a Forest? Glorious.

Ottawa Dispatch

Ottawa’s winter-lovers can now pick among a half-dozen skating trails that wind for miles through the wilderness in and around the city. But climate change threatens the good times.

Skating through the woods at Arrowhead Provincial Park near Huntsville, Ontario.Credit...

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By Ian Austen

Photographs by Aaron Vincent Elkaim

OTTAWA — No matter how enjoyable at first, whooshing round and round the constrained oval of an ice rink can get monotonous for even the most die-hard skater.

But gliding on the ice through miles of pristine forest, with birds in the trees, paw prints of wildlife imprinted in the snow and a new discovery beckoning around every bend? That never gets old to skaters in Ottawa, and ice trails winding through woodlots are multiplying in and around the city, Canada’s capital, helping fill what seems to be an insatiable demand there for new recreational skating options.

“This is an actual childhood dream come true: to be able to skate anywhere you want,” said Michelle Reid, who drove with her husband, Lee Larson, for about two hours from Kingston, Ontario, to celebrate their 23rd wedding anniversary at Icelynd, which became Ottawa’s sixth ice-trail network when it opened this January. “It’s travel by skate through a forest, instead of circles on a rink.”

Chris Neil, who played in the National Hockey League for 17 years, began cutting down trees last autumn to transform a patch of forest into Icelynd.

Chain saws in hand, he and one of his business partners, Jarrett Gibbons, plunged into the 25 acres of land that Mr. Neil owns. They had to chart new paths through the forest because the sorts of trails used for hiking, mountain biking, snow shoeing or cross-country skiing aren’t suited for skating. Slopes that would go unnoticed in any of those activities could mean water running downhill before it can freeze.

More worryingly, steep downhills can cause even experienced skaters to lose control — potentially creating a variation of ice cross downhill, the gladiatorial extreme sport in which contestants wearing full hockey gear plunge down ice tracks at speeds of up to 45 miles an hour.

When Mr. Neil and Mr. Gibbons encountered unexpected gradients as they felled trees, they were forced to abandon trail routes they’d sometimes spent days on — although there remained enough of a slope at the start of the trail to give even novice skaters a small taste of Olympic speedskating.

Mr. Neil, 42, spent his entire N.H.L. career with the Ottawa Senators, mostly as the team’s enforcer, a player more prized for his ability with his fists than his goal-scoring skill. But he didn’t want Icelynd to be about hockey. He followed the lead of all but one of the local ice trail centers and banned sticks and pucks from the trails.

Ottawa’s residents take a perhaps perverse pleasure in living in one of the world’s coldest capitals. On a bitterly cold afternoon at Icelynd, there were several young boys sporting their team’s red and white hockey jerseys as they zipped around less confident adult skaters. Also making swift progress was Makalya Green, a student who was skating with her father, Neil. As they moved along one long straightaway, Makalya compared the experience to snowmobiling.

“Except it’s quieter,” her father added. “You can hear everything. The ice cracking, the wind in the trees.” Referring to the temperature in Celsius, he added: “On a minus 20-something day, what else you going to do?”

Several other skaters, including a family gathered around one of the fire pits dotted around the circuit, also praised this newcomer to the area’s skating scene, but noted that its trails were narrower than the original trail center in the capital region: the 3-kilometer trail of Patinage en Forêt in Lac des Loups, Quebec, north of Ottawa.

CANADA

ONTARIO

QUEBEC

Detail

area

Arrowhead

Provincial Park

Toronto

N.Y.

QUEBEC

Patinage en Forêt

Rideau Canal

Skateway

ONTARIO

Icelynd

Ottawa

10 mileS

By The New York Times

When it opened a little over five years ago, that trail’s owner, Dave Mayer, said he anticipated that the trail, built across what had been his family’s farmland, might draw 3,000 people in its first season. But more people than that showed up the first weekend.

The nature trails charge between $11 and $15 a day for adults, but the capital also offers an almost five-mile ice path for free: the Rideau Canal Skateway, a 19th-century canal that has been flooded for skating, with ice groomed by the federal government for the last 52 years.

To compete against the free canal, the for-profit skate trail operators have harnessed two approaches for persuading people to pay. Unlike the canal skateway, which cuts through the heart of Ottawa’s downtown, the private initiatives promote themselves as a trip to the woods.

Mr. Mayer and Mr. Neil also aim to make their trail ice smoother than that of the canal. Cracks on the canal — formed when temperature fluctuations heave the ice — can grab skates, requiring paramedic patrols, sometimes in miniature on-ice ambulances.

Mr. Neil had a head start on keeping the surface of his ice smooth. Atypical even in Canada, both he and his business partner already owned their own ice-surfacing machines — similar to the Zambonis that appear between periods at N.H.L. games — to care for their families’ at-home rinks.

But skaters have singled out for praise the smoothness of the ice at Patinage en Forêt. Mr. Mayer said it took him much trial and error to discover the secret to making kilometers of smooth, durable ice in the woods. He declined to reveal his formula, but it involves a water tanker outfitted at the rear with modified nozzles similar to those used by firefighters, in addition to an ice surfacing machine.

Because the canal and all the outdoor trails rely on natural ice, climate change is a big threat to their viability.

The canal and all the trails rely on natural ice. For the Rideau Canal Skateway, which welcomes up to 1.5 million skaters a year, that’s meant seasons in recent years as short as 18 skating days in 2016, well below the historical average of about 50 days.

This winter, several unseasonal thaws and rain storms shut down all the for-profit trails for a few days. Seasonal opening and closing dates are difficult to predict, complicating business plans.

The National Capital Commission, the federal agency responsible for overseeing the canal skating, began working this year with engineers and scientists at Carleton University to find ways to extend, or at least preserve, the season. This season, the canal was open for 41 days, before closing on March 5.

One cold morning, before setting out to survey the canal’s ice using ground penetrating radar, Shawn Kenny, an associate professor in civil and environmental engineering, said there’s little possibility of extending the season as March gets warmer, earlier.

But, he said, the research team is considering ways to allow for an earlier opening, including by spraying slush on the canal to build up the ice up more quickly.

While other Canadian communities have ice trails, no place boasts as many as Ottawa. So when Icelynd opened in January, Mr. Mayer was not pleased to have another competitor.

Icelynd not only has the advantage of its affiliation with a local hockey legend, but it’s also just a quick drive away for many Ottawa residents.

Lac des Loups, by contrast, is about an hour from the city center, so Mr. Mayer relies on both the reputation of his smooth ice to draw customers, as well as novel events, like torchlight skating nights, also offered at Arrowhead Provincial Park in Huntsville, Ontario.

In addition to the new competition, Mr. Mayer also faced another challenge this winter: Beginning in late January, a convoy of trucks and cars blockaded downtown Ottawa’s streets in a raucous protest against pandemic restrictions. Police soon closed most of the bridges to Quebec. On the few that were left open, gridlock led to hourslong delays.

But just before he headed out for the winter’s final night of sweeping and flooding, Mr. Mayer said he was still happy with his season and optimistic about the next.

“It was actually a very, very good year,” Mr. Mayer said. “So, yeah, I would say that we’re in business next year.”

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Valeurs Actuelles

[Tribune] Guerre en Ukraine : l’impasse de la droite poutiniste

La guerre en Ukraine a révélé que l’inversion des valeurs ne touchait pas seulement les progressistes mais aussi leurs opposants. Les Français sont perdus, n’ont plus de références, de points de repères. Les médias mainstream nous ont tellement menti que pour certains quand ils disent noir c’est forcément blanc. Échanger avec les militants de la droite non-progressiste est en ce moment triste à pleurer. Sur les réseaux sociaux une majorité d’entre eux passe son temps à relativiser la culpabilité de Poutine, à accuser la victime, l’Ukraine, à la culpabiliser en l’associant avec des néonazis ultra-minoritaires. Ces personnes de droite, plutôt dures à l’accoutumée, se transforment en gauchistes dès qu’il s’agit de l’Ukraine. Ils tiennent le même discours que les progressistes avec la racaille, qui usent et abusent du fameux « c’est pas de leur faute », mais celle de la société, du mal blanc occidental qui les a humiliés et de la colonisation. On a le droit à la même dialectique de la part d’influenceurs qui hier fustigeaient, sur Russia Today, l’aveuglement de la gauche face à la racaille.

Aujourd’hui, les mêmes nous disent, en boucle, que si la Russie envahit l’Ukraine c’est parce qu’elle a été humiliée par le méchant occident qui a fait bien pire au Kossovo et en Irak. Que les Russes, au final, sont dans le camp du bien car ils veulent juste dénazifier les méchants nationalistes, et décoloniser, de l’OTAN et des Etats-Unis, leur espace culturel. Comme la gauche, ils ont aussi une mémoire très sélective. Aucun ne veut se rappeler que Poutine a été formé et placé au pouvoir par le KGB. Que Poutine et son entourage entrent au KGB, sous Brejnev et Andropov, en toute connaissance de cause. À savoir que le KGB était le principal instrument de répression et de propagande de l’Union soviétique, l’outil de terreur par lequel les communistes se maintenaient au pouvoir.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes.

Poutine lui-même soutient qu’il envahit l’Ukraine pour sauver les Républiques populaires du Donbass. « Les Républiques populaires. » Dans l’ex-URSS, continuer en 2022 à utiliser ce terme n’est pas anodin. Elles l’utilisent car elles se considèrent les héritières de l’URSS de Lénine et de Staline. À raison, car ses habitants sont pour beaucoup les descendants des colons envoyés pour remplacer les Ukrainiens exterminés par Staline, lors de l’Holodomor. Les forces armées séparatistes du Donbass s’appellent d’ailleurs, elles-mêmes, « milices populaires ». Le meilleur allié de Poutine est la Chine populaire communiste. C’est avec ces gens-là qu’une partie de la droite française s’acoquine. Avec un dirigeant qui dans un esprit revanchard veut rétablir les frontières et l’influence de l’ex-URSS. Le maître du Kremlin utilise la même rhétorique de gauche qui nous a tellement fait de mal en stigmatisant tous ses adversaires comme des fascistes, des nazis. La confusion mentale est telle que les nationalistes français les plus durs traitent les nationalistes ukrainiens de « néonazis ».

Désormais les sources de la droite poutino-relativiste sont des reportages de gauchistes, d’ultra-progressistes, de journalistes qui en temps ordinaire crachent sur eux, qui ont fait partie du comité Adama Traoré. Ils en viennent même à utiliser comme source le gouvernement communiste chinois, au sujet notamment de l’affaire des biolabs. Ils en arrivent à croire que les Chinois après tout ce qui s’est passé avec le Covid et Wuhan pourraient faire la lumière sur ces labos. Bien sûr, je comprends que les gens de droite veuillent trouver des discours alternatifs à la propagande progressiste des médias mainstream, mais que cela les amène à faire celles de Poutine et de la Chine populaire communiste, me dépasse.

Certains diront que je ne suis pas exempt de contradictions car je ne cesse d’alerter sur le danger du totalitarisme progressiste, sur les fake news des médias, sur un super-État européen méprisant la souveraineté populaire et qu’au final je me retrouve du même côté de la barricade que BHL, Macron, Biden, Scholtz, von der Leyen, etc. Mais ce n’est pas moi qui les ai rejoints, c’est plutôt l’inverse. Je soutiens un peuple européen qui a décidé de faire nation, pour défendre sa culture, son identité, sa souveraineté, son drapeau, ses frontières, contre des visées impérialistes post-soviétiques. En plus, pour ce faire, cette nation, confie son avenir, ses enfants aux femmes et sa défense, ses armes aux hommes. En 3 semaines les Ukrainiens ont fait avaler, un par un, tous leurs crédos aux progressistes. Et, j’en suis ravi. Je ne comprends pas cette droite non progressiste qui ne profite pas de la sympathie de la grande majorité des Français, envers le combat des Ukrainiens, pour démontrer que ses postulats sont les bons. Au lieu de cela, elle préfère s’isoler, bouder le reste de la population française, de se rabougrir et donc de se suicider électoralement.

Cet aveuglement est une véritable aubaine pour les médias mainstream, qui eux, en profitent bien pour ridiculiser et décrédibiliser la droite non-progressiste et les influenceurs anti-injection ARN messager qui sont pour la plupart poutino-relativistes. Comment voulez-vous que la majorité de la population croie des personnes qui lui disent que la Russie, le plus grand pays au monde, possédant une des armées les plus puissantes, qui est le 1er détenteur d’armes nucléaires de la planète, pourrait être une victime ? Tout cela va laisser beaucoup de traces dans l’opinion publique. À mon sens, le droito-poutinisme sera aussi destructeur pour la droite que l’a été l’islamo-gauchisme pour la gauche. Car c’est le même déni, la même alliance contre nature.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen.

Je sais à l’avance que beaucoup me reprocheront mon « aveuglement », mon refus de voir que le peuple ukrainien est manipulé, l’impérialisme américain, ses torts et ses méfaits. Qu’il ne s’agisse pas d’un combat de la Russie contre l’Ukraine ou l’OTAN, mais des patriotes contre les progressistes mondialistes. Ou encore que la France n’a aucun intérêt dans cet affrontement. Aussi, je leur répondrais que pour valider une théorie, il faut toujours regarder les faits.

D’abord, le peuple ukrainien est en arme. Avec la guerre des solidarités, des fraternités fortes se développent et, c’est sûrement un des peuples européens les moins progressistes. Aussi, à l’avenir il sera sûrement une des principales forces d’opposition à la mafia progressiste. Ensuite, Poutine ne se cache pas d’être le tenant d’un impérialisme russe. Les Russes sont dans un esprit de revanche et on ne peut rien faire pour arrêter cette mécanique. Quoi que l’on fasse, nous allons en faire les frais. Dans les faits, Poutine divise le camps des non progressistes, les décrédibilise auprès de la population et ce juste avant nos élections présidentielles. Grâce à son invasion, Macron va être réélu haut la main à un moment crucial pour l’Europe. Il faut bien se rendre compte que des élections françaises, va dépendre l’avenir de l’UE, car est arrivée au pouvoir à Berlin une coalition d’ultra-progressistes extrémistes. Avec Macron leur but affiché sera de mettre en place un super-État européen qui par le politiquement correct restreindra les libertés et lancera un tsunami migratoire de 50 à 100 millions de migrants en une génération.

Poutine et ses équipes de géopoliticiens hors pairs ne pouvaient ignorer qu’envahir l’Ukraine, juste avant les élections françaises, allait faire élire Macron dans un fauteuil et renforcer l’avènement d’un super-État européen. Pour eux, Macron au pouvoir c’est l’assurance d’une France faible et facilement inflammable de l’intérieur. Macron a aussi l’avantage, pour le Kremlin, d’être un adepte de la religion du couple franco-allemand, qui n’est en fait depuis 30 ans, que la trahison des intérêts français au profit des intérêts allemands. Or, Berlin a été le principal allié de Moscou, sous Poutine. Grâce au gazoduc germano-russe Nord Stream 2, l’Allemagne allait torpiller le nucléaire français et enlever le dernier avantage concurrentiel à l’industrie française. Au contraire, de ce que disent nombre d’anciens de Russia Today, la fermeture de Nord Stream 2 n’est pas une catastrophe, mais la meilleure nouvelle pour l’industrie française, depuis très longtemps. Les intérêts de Poutine ne sont définitivement pas les nôtres.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

At Angkor Wat, ‘You Have One of the World’s Wonders to Yourself’

Angkor Wat Dispatch

Cambodia has been open to foreign tourists for months, but in this time of Covid, few have made the trip, making it possible to imagine that you alone have rediscovered the glorious temple complex.

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By Richard C. Paddock

Photographs and Video by Thomas Cristofoletti

ANGKOR WAT, Cambodia — Standing shoulder to shoulder, jostling for the perfect angle, hordes of tourists used to gather before dawn each morning to watch the sun rise over the magnificent ancient temple of Angkor Wat.

Motivating this multinational scrum was the chance to capture an iconic photograph of the monument’s spires mirrored on the surface of a nearby pond.

“It was like a sea of people in front of the reflecting pool,” said Rares Ispas, a dentist from New Zealand, recalling his visit to the celebrated Cambodian monument four years ago.

But that was before Covid-19 brought global tourism to a screeching halt.

This time, on a visit in late January, Dr. Rares and his wife were treated to a sublime experience that may never come again: They were almost alone at Angkor Wat, a bucket-list destination for untold millions whose enormous crowds could make the experience feel more like a theme park than a sanctum.

“This was the perfect opportunity,” said Dr. Rares, who now lives in Singapore. “You can’t help but feel a bit special when you have one of the world’s wonders to yourself.”

Cambodia, a nation of 17 million people wedged between Thailand and Vietnam, reopened to fully vaccinated tourists in mid-November with entry requirements among the least restrictive in Asia.

The country, headed by Asia’s longest-serving authoritarian leader, Prime Minister Hun Sen, was recently ranked second only to Taiwan in the Nikkei Covid-19 Recovery Index for its successful handling of the pandemic. With 84 percent of the population fully vaccinated, daily cases fell to nearly zero in December but have been rising with the Omicron variant, and are now averaging about 350.

Even so, the sprawling Angkor Wat complex, considered the world’s largest religious structure, has sat largely empty during this peak tourist season, which runs from November to March.

Local residents say the last time there were so few tourists here was in the early 1990s, when the country was recovering from decades of civil war and the Khmer Rouge genocide known as the “killing fields,” which wiped out a generation of leaders, teachers and intellectuals.

In the years before the pandemic, the Angkor complex — a stunning collection of Hindu and Buddhist temple complexes in various stages of ruin and restoration — was one of the most popular destinations in Southeast Asia and a major source of foreign revenue for the country. More than 6.6 million international tourists visited Cambodia in 2019, more than a third of them from China. But last year, fewer than 200,000 foreign visitors came.

A few miles from the Angkor Archaeological Park, the city of Siem Reap was once overflowing with tourists who packed its hotels, restaurants, bars and souvenir shops. But during what should be the high season, it felt like a ghost town.

Most businesses were closed, and many workers had left for the countryside. Until recently, a “Happy New Year 2020” sign still hung prominently over one of Siem Reap’s main streets, as if the town had been frozen in time. The once-thriving night market had become a dark, desolate street.

Among those in Siem Reap forced by the pandemic to shut their doors were Chin Meankung and his wife, Botum Nay, owners of the Khmer Grill, a restaurant so popular that foreign tourists lined up on the sidewalk waiting for a table.

Before they reopened in December in anticipation of the tourists’ return, Mr. Chin and Ms. Botum often took their children to visit the deserted archaeological park. “We love for the temples to be peaceful,” Mr. Chin said. “But it is also a very sad thing to see because, economically, Siem Reap is a town that relies solely on tourism.”

Since Cambodia’s reopening, the number of overseas tourists has been gradually increasing. On one morning in early March, several dozen tourists attended the Angkor Wat sunrise, up from just a handful.

But at lesser-known temples like Preah Palilay, where moss-covered faces carved into stone peer out from the ruins, it is still possible to spend hours in contemplation without seeing another visitor. In the stillness and solitude, it is easy to imagine that you alone had just rediscovered these monuments from a different age, so long swallowed up and kept secret by the jungle.

At the popular Bayon temple, famous for its giant stone heads, one of the few visitors was a monkey that felt free to wander around, climbing to the top of one of the massive stone towers, surveying the scenery from its high perch.

Cambodia’s reeling tourism industry got a significant lift in mid-December when Singapore Airlines resumed service between Singapore and Siem Reap, the first international flights to arrive since March 2020. Earlier this month, Thai Smile began flying again between Bangkok and Siem Reap.

Over the past 15 months, Siem Reap received a major face-lift, with nearly 70 miles of newly paved roads, renovated sidewalks and re-landscaped parks along the small Siem Reap River, which flows through town. Newly built bike paths connect Siem Reap and the temples.

“I’ve settled on cycling as the best way to discover the nooks & crannies of the spectacular Angkor Archaeological Park,” the United States ambassador to Cambodia, W. Patrick Murphy, posted on Twitter in January. “The new bike paths help!”

Angkor was once the seat of the Khmer Empire, which ruled much of Southeast Asia between the ninth and the 15th centuries. At its height, Angkor is believed to have had a population of nearly one million, making it one of the world’s largest cities at the time.

In the mid-19th century, French explorers were stunned to come across the temples, many of them completely overgrown by vegetation. International efforts to stabilize and restore the temples began soon after, only to be disrupted by the bloody conflicts that engulfed the country in the 1970s and 1980s before resuming in the early 1990s.

Tourism to Angkor got a major, global boost in 2001, when the ancient city was highlighted in the film “Lara Croft: Tomb Raider.” The movie was partly shot at Angkor Wat and at Ta Prohm, a temple beloved for the huge 200-year-old trees that grow from the ruins.

In the years leading up to the pandemic, hundreds of tourists at a time would line up at Ta Prohm to take photos of themselves standing by tree roots that wrap around the temple walls like giant snakes. Now, the temple sees fewer visitors than that in a day, said Long Sineout, a caretaker who has been working there for more than a decade.

“You see the photo spot by that tree?” he asked, pointing to a deserted wooden platform in front of huge roots that help hold a temple wall in place. “It was so crowded that people had to wait their turn.”

Tourism revenue aside, some younger Cambodians say they miss the large crowds at the temples, where mingling with fellow Cambodians and people from all over the world is part of the attraction for locals.

“There are two ways of thinking,” said Deourn Samnang, 25, a tech worker from a neighboring province. “We like to go to a place with a lot of people and see the other people. Western people like to go to a place and see the nature.”

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France24 - World

Saudi-led coalition air strikes pummel Yemen despite Huthi truce

Issued on: 27/03/2022 - 14:40

NEWS WIRES

The Saudi-led coalition launched air strikes Sunday on Yemen hours after Huthi rebels announced a three-day truce, with the UN chief condemning a surge in violence as the war enters its eighth year.

The raids targeted Sanaa, the rebel-held capital, according to Saudi Arabia's Al Ekhbariya TV, which tweeted "the start of air strikes on Huthi camps and strongholds in Sanaa" around midnight.

The attacks began shortly after the Iran-backed Huthis announced a three-day truce and offered peace talks on condition that the Saudis stop their air strikes and blockade of Yemen and remove "foreign forces".

Just a day earlier, the rebels had fired drones and missiles at 16 targets in Saudi Arabia, turning an oil plant near Jeddah's Formula One track into a raging inferno as aghast drivers looked on.

The flurry of attacks and diplomacy came as Yemen, the Arab world's poorest country, on Saturday marked seven years since the Saudi-led intervention against the Huthis, who seized Sanaa in 2014.

The conflict has killed hundreds of thousands of people directly or indirectly and displaced millions, creating what the United Nations calls the world's worst humanitarian crisis.

UN Secretary-General Antonio Guterres on Saturday condemned the sudden rise in hostilities.

He said that eight civilians, including five children and two women, were reportedly killed in retaliatory strikes on Sanaa following Friday's rebel attacks.

The UN staff compound in the city was also damaged, his spokesman Stephane Dujarric said in a statement.

"The Secretary-General strongly condemns the recent escalation of the conflict in Yemen," the statement said, adding that Guterres is "deeply concerned" about reports of coalition attacks on the lifeline port of Hodeida.

He urged the warring parties to "immediately de-escalate" and reach a "negotiated settlement" with the help of Hans Grundberg, the UN's special envoy to Yemen.

Thousands of people demonstrated in Sanaa on Saturday, holding placards and chanting, to denounce the Saudi-led intervention which included nine countries when it was launched on March 26, 2015.

Today, it is largely just Saudi Arabia and, to a lesser extent, the United Arab Emirates, which says it has withdrawn troops from Yemen but remains an active player, training militias on the ground.

The coalition's intervention has stopped the Huthis' advances in the south and east of the country but has been unable to push them out of the north, including Sanaa.

"Militarily, the war is now at stalemate," Elisabeth Kendall, a researcher at Oxford University, told AFP this week.

Saudi Arabia "may at this point be keen to extract itself" from Yemen, she said.

(AFP)

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Yemen's Huthi rebels call truce after wave of attacks on Saudi Arabia

Saudi Arabian Grand Prix continues 'as planned' despite Houthi attack on oil facility

Yemen’s Houthi rebels strike Saudi energy facilities, slowing output at refinery

BBC

SANS TITRE

On 5 July 1996, a sheep was born who would go on to inspire entire industries, provide scientists with a new way of helping endangered species, and change medical science in ways that were barely conceivable at the time.

But this was no ordinary sheep. Her very entry to the world was groundbreaking – she was cloned using cells taken from another sheep's mammary gland as part of an experiment conducted by the Roslin Institute in Midlothian, Scotland. They named her Dolly after the singer Dolly Parton.

At that point, scientists had been dabbling with cloning – the process of creating a genetically identical copy of another living being – since the 1950s, when British biologist John Gurdon found a way to clone African clawed frogs. Despite many attempts, repeating the feat in larger mammals had proven an elusive and near-impossible task.

But like many scientific breakthroughs, the experiment that produced Dolly was something of a fluke. The Roslin Institute scientists had been attempting to clone a sheep using a complex process called nuclear transfer. Using electricity, they transferred the mammary gland cell's nucleus into an egg cell from a second sheep. This egg cell now contained all of the DNA from Dolly's mother, and it grew and developed into an embryo in the lab.

Except, this was not supposed to happen. At the time, no one thought that the DNA from an adult cell could possibly give rise to a new embryo. The entire experiment had intended to be a test run for the technology, before the Roslin Institute team conducted it using embryonic cells.

"The cloning of Dolly the sheep showed the world that it was possible to essentially reprogramme all the DNA in the nucleus of an adult cell, so it started behaving like an embryonic cell again, giving rise to a new animal," says Robin Lovell-Badge, who heads the Stem Cell Biology and Developmental Genetics Laboratory at the Francis Crick Institute in London.

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Having unexpectedly created an embryo, the Roslin Institute scientists placed it inside a third sheep, which ultimately gave birth to Dolly, to the surprise and bewilderment of the general public and much of the world's media.

Dolly spent her whole life at the Roslin Institute in Scotland. She died when she was just six and a half, after developing lung disease and arthritis (Credit: Getty Images).

Ominous predictions were already being made within days, mostly focused on the grim possibilities of human cloning. Some even suggested that cloning could provide a way of replacing lost children for bereaved parents, while TIME magazine greeted Dolly's arrival with a cover headline that mused provocatively, "Will There Ever Be Another You?" 

But on the other side of the world, a Japanese stem cell biologist was observing the events in Scotland with keen interest.

The rise of regenerative medicine

In 1996, Shinyi Yamanaka felt his career was drifting. He had endured a hapless stint as a surgeon, where colleagues reportedly nicknamed him Jamanaka as a pun on the Japanese word for obstacle, because he took too long in the operating theatre.

Now Yamanaka had found himself in a tedious job at Osaka City University Medical School, spending most of his time looking after mice, when he read that scientists had managed to clone a sheep.

He was fascinated by the fact that an adult cell could be reprogrammed in this manner, and began wondering if adding transcription factors – proteins that bind to DNA and turn certain genes on or off – could reprogramme any adult cell back into an embryonic-like state.

After a decade of work, Yamanaka achieved his goal, first with mice and then in human cells. His technology allowed skin or blood cells to be reprogrammed to a pluripotent state – meaning that they could be turned into any cell type in the body – through adding a cocktail of four transcription factors. It was considered such a breakthrough that Yamanaka was later awarded the 2012 Nobel Prize for Physiology and Medicine.

The reason Yamanaka's feat garnered such attention is it allows scientists to take a blood sample from patients and create organoids – tiny pea-sized versions of organs – in the lab that behave identically to the cells within their own body. These can be used to test new drugs, vaccines, or to simply understand some of the basic processes involved in human development.

Scientists are also excited about the potential medical applications for patients with genetic diseases. "It potentially allows you to take cells from a patient, maybe correct a genetic defect, and then use those cells to repair damaged tissue in that patient," says Lovell-Badge. "So this was obviously a really important finding."

The Sooam Biotech Research Foundation, South Korea, clones dogs for pet owners, but also for organisations seeking replacements for their best working dogs (Credit: Getty Images).

The technology behind cloning has also had some more direct medical applications. Scientists at the Oregon Health and Science University Center for Embryonic Cell and Gene Therapy have used some of the steps involved in Dolly's cloning to help prevent women with rare mitochondrial diseases from passing the disorder onto their children. By transferring the nucleus of the mother's eggs into the healthy egg cell of another woman, most or all of the damaged mitochondria can be left behind. The technique has since been dubbed the "three-person baby".

Cloning pets

For the scientists who created Dolly, the most immediate legacy of their work was the survival of their research centre. In 1996, the Roslin Institute was in a precarious financial position and facing government cuts.

Dolly proved to be a lifeline. The scientific and media furore that followed attracted the attention of the Texas-based company ViaGen, who purchased the intellectual property to cloning technology in 1998, providing enough money for the institute to survive until they could source new funding.

Initially the company's main aim was to use cloning to improve livestock breeding, a process that still takes place today, especially for high-value livestock such as bulls. Cloning is also used to bypass the genetic lottery of normal reproduction and transfer desirable genetic changes made in the lab from generation to generation. Some researchers are also looking at combining cloning and genome editing to create animals that are resistant to some common diseases such as the bacterial infections tuberculosis and salmonellosis.    

However, over the last six years a new industry has emerged – pet cloning. In 2015, ViaGen began offering its services to pet owners looking to clone their beloved cat or dog. It does not come cheap – the company charges $35,000 (£22,800) to clone a cat, and $50,000 (£38,000) for a dog – but the demand is there. While ViaGen do not disclose the exact number of pets they have cloned so far, Melain Rodriguez, a client services manager at ViaGen said that the figure is in the hundreds.

"It has grown so much since we first started this, and we're cloning more and more pets every year," says Rodriguez. "We've got puppies being born every week. We don't do a lot of advertising, a lot of it is passed on by word of mouth."

Because of the financial outlays involved, Rodriguez explains that 90% of the company's clients simply opt to have their pet's cells preserved – which costs $1,600 (£1,200) – in case they can afford cloning at a later date. The high costs arise from the fact that cloning is still incredibly complex – for the dogs the entire process takes eight months and for cats it takes a year.

The woolly mammoth may not come back as an exact replica, but more of an "Arctic elephant" (Credit: Alamy)

"People ask me, 'Why is it so expensive?' and I tell them because there are so many complicated steps involved in the whole process," says Rodriguez. "It's definitely an emotional reason for pet clients. They want to be able to carry on that strong emotional bond that they have with the pet."

The industry has since expanded elsewhere in the globe. Sooam Biotech in South Korea offer dog cloning services, as well as Sinogene in China.

However, many scientists remain uncomfortable about the whole premise. Lovell-Badge argues that there is "no justification" for pet cloning as while the resulting animals will be genetically identical, they will not have the same behavioural characteristics and personalities as all creatures are a product of both genes and their environment.

"People really want their pet that knows them and knows certain tricks and so forth," says George Church, professor of genetics at Harvard Medical School. "In that sense, it's a little bit taking advantage of people's grief."

Reviving extinct species

In the years that followed Dolly's cloning, the central question was whether scientists would ever extend the technology to humans, and the many moral and ethical issues that would invoke.

But while a human embryo was successfully cloned in 2013, the process of creating an entire human being has never been attempted because of the likely public outcry. Chinese scientists did clone the first primates in January 2018, long-tailed macques Zhong Zhong and Hua Hua, but there are currently no suggestions that this work will continue into further primate species.

Instead, most funding is being devoted to using cloning to resurrect animals on the verge of extinction. Efforts are underway to clone both the giant panda and the northern white rhino – a species for which there are just two animals left on the planet – while in the last two years, ViaGen have cloned the black footed ferret and Przewalski's horse, both of which are endangered.

Church is leading the most ambitious project, a quest to revive the woolly mammoth, a species that last lived some 4,000 years ago. His de-extinction company Colossal has already raised £11m ($14.5m) in funding to support the idea, which will involve creating an elephant-mammoth hybrid through taking skin cells from Asian elephants and using cloning technology to reprogram them with mammoth DNA.

Induced pluripotent stem cells, ordinary cells that have been turned into stem cells, may have applications in human cloning (Credit: Alamy).

Church describes it as more of an "Arctic elephant", which could play a role in helping revitalise the tundra of the far north. "I could think of a very good reason why we would want to create an Arctic elephant, something that had some of the best features of modern elephants and mammoths," he says."And that would be to do with climate change and restoring the Arctic grasslands."

However there are a number of challenges. The project would involve editing Asian elephant skin cells so they can carry mammoth genes, as well as finding a surrogate elephant mother to carry and give birth to the resulting embryo."As a host, elephants and mammoths are really quite different," says Lovell-Badge. "What happens after birth? Is the female elephant going to think, 'What on Earth have I produced?' How is the mammoth baby going to interact with an elephant?"

Questions have also been asked about whether it is appropriate to revive an extinct animal, given the survival challenges faced by many existing species today – and that mammoths last existed on the planet at a time when Earth's climate and ecosystems were radically different to those of the 21st Century.

Lovell-Badge points out that creating an environment where mammoths could live, along with ensuring there are suitable dietary requirements, could be challenging."It sounds wonderful to say 'Wouldn't it be great to have mammoths back again?'" he argues. "Well would it? Would it be nice for the mammoths?"

The future

But cloning may also have more sobering applications in the coming decades.

In January, surgeons at the University of Maryland School of Medicine transplanted a pig heart into a man with terminal heart disease. It had 10 human genetic modifications that the team hoped would reduce the chances of the organ being rejected.

While the patient sadly only survived for two more months, it captured the attention of doctors around the world who perceived it as a potential way of solving the world's organ transplant shortage.

In Germany – a country that has one of the lowest organ donation rates in Europe – Eckhard Wolf, head of the Center for Innovative Medical Models in Munich, is attempting to clone and breed a range of genetically identical pigs. The idea is to have a suitable population from which organs can be readily harvested and used for so-called xenotransplantation into humans. According to the Organ Transplantation Foundation, there are currently around 8,500 people in Germany diagnosed with organ failure, who have no other treatment options.

Cloning produces genetically identical animals that can be useful for scientific research – though some experts have raised ethical concerns about this (Credit: Getty Images)

Wolf says that there is a need for drastic measures. "The situation is very pressing," he says. "For instance, only about half of the patients who are on the active waiting list for a heart can receive a transplant. Pigs have a number of advantages as donors because the size and function of the organs is relatively fit for humans, genetic engineering is well established in pigs, and the use of pigs is more ethically accepted than non-human primates."

Wolf aims to use cloning to make a number of genetic tweaks on cells under lab conditions, to try to minimise the risk of organ rejection and infection, before creating a generation of pig embryo clones. If all goes smoothly, he intends to begin clinical trials within three years.

However, not everyone is so positive about the use of animals for transplantation purposes. Animal rights activists in Germany have argued that it essentially degrades pigs to the status of organ factories while Germany's Animal Welfare Association have described the project as being ethically questionable.

More than 25 years on from the experiment that captured the world's imagination, cloning is just as relevant and controversial a topic as it was back when Dolly was born.

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : ces artistes et sportifs russes victimes de la « cancel culture »

Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils sont nombreux à voir leur avenir compromis. Des artistes et sportifs russes ou russophiles, au sommet de leur gloire, ont soudainement été mis sur la sellette en Occident. Une situation d’autant plus préoccupante que la Russie compte de nombreux artistes et sportifs talentueux réputés à l’international. Parmi eux, il y a ceux qui subissent une vague de boycotts : les directions de leur établissement artistique ou sportif ayant décidé de les remercier ou de les déprogrammer.

Ainsi la soprano superstar Anna Netrebko a été renvoyée du Met Opera de New York alors qu’elle avait pris soin de publier un communiqué sur son compte Instagram dans lequel elle expliquait être « contre cette guerre« . Si le directeur de l’opéra déplore une « grande perte artistique » pour son établissement, il maintient sa décision. « Anna est l’une des plus grandes chanteuses dans l’histoire du Met, mais Poutine tuant des victimes innocentes, il n’y avait pas de solution« , s’est-il justifié. Même sort pour le chef d’orchestre russe Valery Gergiev qui, proche de Vladimir Poutine, a été renvoyé, et ses concerts à New York et à Paris déprogrammés. Une décision compréhensible pour l’ancien magistrat Philippe Bilger, compte tenu des positions pro-Poutine du célèbre chef, mais contestable dès lors que ce type de boycott ne se base que sur l’origine des artistes, et non pas sur leurs opinions.

D’autant que ces boycotts touchent aussi la nouvelle génération de prodiges comme Alexander Malofeev, jeune pianiste de 20 ans, dont les concerts ont été annulés par l’Orchestre symphonique de Montréal. « Je me sens très mal à l’aise à ce sujet et je crois aussi que cela peut affecter ma famille en Russie, a t-il expliqué sur sa page Facebook. Honnêtement, la seule chose que je peux faire maintenant, c’est prier et pleurer ». Une censure absurde, remarque le philosophe et ancien ministre Luc Ferry : « Qu’on cible les méchants si on veut mais pas les innocents ! »

Beaucoup de bruit pour rien ?

Pour condamner l’invasion russe, des établissements et institutions n’hésitent pas non plus à mener une politique de « cancel culture » en rejetant les œuvres d’artistes défunts quitte à bannir tout un pan du patrimoine russe. En  Croatie, le morceau d’Alexandre Nevski de Prokoviev a été supprimé par l’Orchestre philharmonique de Zagreb. En Pologne, c’est l’opéra Boris Godounov de Moussorgski qui a été déprogrammé de l’Opéra de Varsovie. Tchaïkovski a connu le même sort à l’Opéra de Cardiff au Pays de Galles,  qui a « jugé inapproprié en ce moment » d’interpréter une œuvre du célèbre compositeur. Plus grotesque encore, la Philharmonie de Strasbourg a décidé de bannir les termes « russe » et «Moscou » de ses livrets.

Une censure ridicule ? C’est l’avis de nombreux internautes, comme en témoigne l’affaire de l’université de Milan, qui avait décidé déprogrammer un colloque consacré à l’écrivain Dostoïevski organisé par le professeur Paolo Nori, avant de rétropédaler face à la pression des réseaux sociaux. Toujours en Italie, à Florence, Dario Nardella, le maire de la ville, a même reçu un courrier réclamant le déboulonnement de la statue de l’écrivain russe. Requête que l’élue a fermement condamnée sur son compte Twitter : « C’est une guerre folle d’un dictateur et de son gouvernement, pas une guerre d’un peuple contre un autre. Au lieu d’annuler des siècles de culture russe, concentrons-nous sur l’arrêt de Poutine. »

La censure gagne également les stades et plus largement le monde du sport. L’UEFA et la Fifa ont ainsi annoncé le 28 février l’exclusion des clubs russes de la coupe du monde de football 2022 qui aura lieu au… Qatar. Par ailleurs, le Comité international olympique (CIO) a confirmé le retrait de toutes les compétitions des athlètes russes, et l’écurie de F1 Haas a rompu son contrat avec le pilote russe Nikita Mazepin. Ce dernier vient de créer une fondation pour soutenir les sportifs russes et « aider les athlètes qui, pour des raisons politiques indépendantes de leur volonté, perdent leur capacité à concourir au plus haut niveau ». Un ostracisme dommageable pour le géopolitologue Frédéric Encel, car « les artistes sont punis à tort », brouillant les frontières entre la politique d’un chef d’État et son peuple. Des décisions surtout vaines, car « dans le milieu occidental, on aime la culture et le sport ».

Des conséquences sur le long terme

Lors de la Guerre froide, les questionnements étaient identiques. Certains artistes ont vu leur carrière bouleversée, comme Rudolf Noureev qui, danseur au Bolchoï, avait demandé l’asile politique en France. Mais à l’époque, les artistes russes et les artistes occidentaux continuaient leurs échanges. « Les boycotts présentent l’avantage d’exister », analyse Frédéric Encel, qui reste néanmoins dubitatif sur leur influence : « Empiriquement, on voit bien qu’en général, ça ne fonctionne pas comme on l’a vu en Iran ou en Corée du nord. » Le boycott reste toutefois un levier pour « tenter de dissuader » certains régimes.

Une chose est sûre : cette épée de Damoclès agitée aujourd’hui par l’Occident n’est pas sans conséquence. En effet, « l’usage de la violence brute pour des raisons politiques ou lucratives, casse et salit plus longtemps que ce qu’on pourrait imaginer », relève le géopolitologue. Le risque principal est l’installation d’une défiance voire d’un rejet du patrimoine culturel et artistique russe. Pour Philippe Bilger, il s’agit même d’une triste probabilité. « Je crains que devant des crises, des guerres qui incitent au durcissement et au refus des nuances, on aille vers une extrémité, redoute l’ancien magistrat. Comme si face à un scandale, à l’inadmissible, nous n’étions pas capables de s’arrêter à mi-chemin. »

Le dilemme des artistes russes

Craignant d’être assimilés à des soutiens du président russe Vladimir Poutine, certains artistes ont décidé eux-mêmes de plier bagages. C’est le cas de Laurent Hilaire, ancien danseur étoile de l’Opéra national de Paris, qui a quitté son poste de directeur du théâtre Stanislavski à Moscou, en assumant un « un acte politique » sur France inter. D’autres danseurs ont fait le choix de quitter leur « maison », à l’instar d’Olga Smirnova qui, anciennement au prestigieux ballet du Bolchoï à Moscou, a fait son entrée au Dutch National Ballet d’Amsterdam, ou encore Victor Caixeta, premier danseur du théâtre Mariinsky de Saint-Petersbourg, qui a rejoint lui aussi le corps de ballet hollandais.

Ces dilemmes des danseurs, fuyant la Russie, touche aussi le monde de la musique. En France, Tugan Sokhiev, directeur musical du Bolchoï et de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, a annoncé sa double démission le 6 mars dans un courrier rendu public. Pressé par le maire de la ville rose qui lui demandait de s’exprimer rapidement sur la situation en Ukraine, Tugan Sokhiev a fait le choix de ne pas distinguer ses musiciens russes et français et donc de quitter l’ensemble de ses fonctions. « On me demande de choisir une tradition culturelle plutôt qu’une autre. On me demande de choisir un artiste plutôt que l’autre. On me demande de choisir un chanteur plutôt que l’autre » a t-il écrit sur sa page Facebook après avoir qualifié les musiciens d’ « ambassadeurs de la paix». L’Opéra de Nice a fait passer le même message avec son « concert pour la paix » le 9 mars dernier qui réunissait  des musiciens russes et ukrainiens. 

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New York Times - World

The Smugglers’ Paradise of Afghanistan

The Great Read

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated Nimruz Province. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee, business has further boomed for those who hold the keys to the gate.

Migrants being smuggled near Zaranj, Afghanistan, in November.Credit...

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By Christina Goldbaum and Yaqoob Akbary

Photographs by Kiana Hayeri

Christina Goldbaum is a correspondent in Afghanistan. In November, she traveled with Kiana Hayeri, a photographer, and Yaqoob Akbary, a reporter, to the southwestern part of the country to report on the migrant crisis unfolding at the border.

ZARANJ, Afghanistan — The smuggler barreled down the narrow dirt road, bouncing into craters and over rocks that jutted out from the scrubland. His headlights were off and as the car picked up speed, he tightened his grip on the steering wheel trying to wrestle it under his control.

It was just after 1 a.m. in this corner of southwest Afghanistan and a full moon drenched the desert dunes a dim, white glow. Hours earlier, the smuggler struck a deal with an Iranian security guard to send 40 Afghans across the nearby border that night.

Now a few miles down the road, the migrants hid in a ravine waiting for his signal to run.

“I’m coming, I’m near the border, wait a minute!” he screamed into his phone and slammed on the accelerator, kicking up plumes of dust that disappeared into the darkness.

It was a typical night’s work for the smuggler, H., who asked to go by only his first initial because of the illegal nature of his business. A broad-shouldered man with a booming voice, H. is one of a handful of kingpins that effectively run Nimruz Province, which abuts the borders with Iran and Pakistan and is the country’s epicenter for all things illegal.

For decades, the smuggling trade — of people, drugs and money — has dominated the economy here, flushing cash into an otherwise desolate stretch of Afghanistan where endless desert blends into a washed-out sky. Now, as hundreds of thousands of Afghans try to flee the country, fearing persecution from the Taliban or starvation from the country’s economic collapse, business has boomed for people smugglers like H. who hold the keys to the gate.

But as migrants flood into the province, the obstacles that smugglers face have multiplied: Since the former government collapsed, Iran has bolstered its border security while the Taliban have tried to sever the migrant route H. has mastered, one of two migrants use to sneak into Iran.

Journalists with The New York Times spent 24 hours with H. to see how the illicit trade that has long run this corner of Afghanistan endures even now.

12:45 A.M.

“Did the refugees arrive? How many are they?” H. called out to an auto-rickshaw driver who drove past him earlier that night. He nodded at the driver’s response — three migrants — and sped off to collect two young boys he had agreed to send across the border with his cousin before dawn.

It was a more frantic night than usual, he explained, owing to a last-minute deal with an Iranian border guard who he promised $35 for each Afghan who crossed the border. That set off a scramble to gather 40 migrants from smuggler-owned hotels in the nearby city, Zaranj, and to bring them to one of H.’s desert safe houses, little more than abandoned-looking mud brick buildings with dirt floors and rusted tin roofs. Now they were converging at a rendezvous point near the border, waiting for the code word — “grapes” — to slip to Iranian security forces on the other side.

Reporting From Afghanistan

Every step of the operation is at once nerve-racking and familiar, frenzied and meticulously planned, H. explained. Every few minutes, he fielded calls to one of his three phones and shouted instructions to the many accomplices needed to pull off the night’s deal.

After the two boys jumped in his car, H. raced back to give the smugglers escorting his group of migrants the all clear and then met his cousin on the side of a winding path nearby, flashing the headlights as he pulled up.

“I brought some special refugees,” H. yelled, referring to the young boys whose parents, both addicts, had recently overdosed. H.’s cousin, a suave 26-year-old with one headphone perpetually dangling from his ear, stepped out of his car and into H.’s headlights, grinning.

A former soldier in the Afghan National Army, the cousin used to smuggle drugs into Iran — raking in much more than his meager government salary. Once, he bragged, he sneaked 420 kilograms — nearly 1,000 pounds — of opium into Iran without getting caught. When the former government collapsed, he went into people smuggling full-time.

Turning around to the young boys in the car, H. told them that the man was their uncle and he would take them across the border to be reunited with other relatives living in Iran. The younger boy, Mustafa, 5, wiped the car’s fogged up window with his sleeve to get a better look at the man. His older brother, Mohsin, 9, was less skeptical.

“When I grow up I want to be a smuggler,” he pronounced before hopping out of the car.

10:15 A.M.

We had agreed to meet H. for lunch the following day and woke up to the sounds of a bustling city. H. had told us about this changing of the guard each dawn, when smugglers slipping across the lunar flatlands return home and the center of life shifts to Zaranj, where buses unload thousands of Afghans each day.

Along the main drag, newcomers buy kebabs from street vendors and sit around plastic tables, eager to learn more about the grueling journey ahead. Others peruse shops selling scarves, hats and winter coats — all necessary, the shopkeepers say, to survive the cold desert nights along the migrant trail.

Even in the daylight, an aura of paranoia and mistrust permeates Zaranj — a city of liars and thieves, residents say. Nearly everyone who lives here is somehow connected to the smuggling trade from bigwigs like drug runners and arms dealers to informants paid a few dollars a day by men like H. It is the kind of place where people constantly check their rearview mirrors for tails and speak in hushed tones lest the man next to them is listening.

As we waited for H. to wake up, we drove down the dusty road to Pakistan alongside pickups packed with migrants headed for the border, their faces swaddled in scarves and goggles to protect from clouds of dust. Within an hour, H. called and chastised us for driving there. Someone — A driver? The kids playing by the stream? The old man collecting kindling? — must have informed him we were there.

Twenty minutes later, he met us on the road and told us to follow him to his home on the outskirts of town. We arrived at an opulent three-story house and were led down a winding stairwell to the basement: a spacious room adorned with red carpets, gold trimmed pillars and a large television tuned to an Iranian news channel.

“Four of my relatives were kidnapped around the area where you were today,” he warned us as we sat down to eat. Then he lowered his voice: “When we found their bodies, we could only recognize them by their rings.”

H. felt safest in the stretch of desert where we drove the night before, land his father owned. He had spent much of his childhood there, taking small boats out along the Helmand River. At 14, he started smuggling small goods — petrol, cash, cigarettes — and accompanying Afghans across the border into Iran.

Back then, it was easy, H. explained. Smugglers could pay a small bribe at a border checkpoint and take vans of migrants to Tehran. But around a decade ago, Iran erected a 15-foot-high wall and then, fearing an influx of Afghans after the Taliban seized power, bolstered its security forces at the border.

The Taliban too have tried to shut down this route, raiding safe houses and patrolling the desert. Still, smugglers are undeterred.

“The Taliban cannot shut down our business. If they tighten security, we will just charge more and get more money,” H. said over lunch. “We’re always one step ahead.”

Still, H. admitted, more of his migrants than usual have been deported back to Afghanistan from Iran. Even the two boys he tried to send the night before were ambushed by Iranian soldiers just minutes after they climbed over the border wall.

By 3 p.m., the boys had arrived back in Zaranj and H.’s cousin drove them to the house to eat. On the way, he bought them new winter gloves — an apology of sorts for dashing back onto Afghan soil without them the previous night.

Sitting among the smugglers, the older brother, Mohsin, recounted the crossing, how he was afraid when he heard gunfire and watched an Iranian soldier beat a migrant. The boys had spent the night in a detention facility on the cold, concrete floor. Without a blanket, Mustafa slept curled up in Mohsin’s arms.

“I thought it would be easy to cross the border, but it was too difficult,” Mohsin said matter-of-factly. The smugglers erupted in laughter.

H. said he planned to send the boys across the border again that night and told them to rest. Then as dusk settled over the desert, H. began his usual rounds: He drove through the borderlands scoping out Taliban checkpoints. He stopped by one of his safe houses where 135 men sat hugging their knees on a dirt floor. Torn plastic from medicine tablets lay strewn around them and the smell of urine hung in the air.

Stepping outside, he nodded at an old man smoking a cigarette who kept guard. Then H. turned to us. “This is enough, I think,” he said, suggesting it was time for us to go.

Four days later, H. sent a photo of the boys, standing in front of a dust-covered orange tractor. They had made it into Iran that day.

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BBC

SANS TITRE

The family epic is a shop-worn genre, but the creators of Pachinko reinvent it in their dazzling, heartfelt series about four generations of a Korean family that moves to Japan. The story starts in a poor fishing village in 1915, when Korea was under Japanese occupation, and goes through to the polished world of high finance in Tokyo and New York in 1989. But that saga is delivered with such artistry and imagination – including the passionate yet restrained emotions of the actors, the elegance of the time-shifting narrative and the show's astonishing visual beauty – that Pachinko is unsurpassed among recent series.

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Based on Min Jin Lee's bestselling 2017 novel, the story centres on Sunja, played as a girl by Yu-na Jeon, in a delightful performance. For much of the story, Min-ha Kim plays her as a young woman who moves to Japan with her husband, a Korean minister. But the true heart of the series is Yuh-jung Youn, who won last year's best supporting actress Oscar as the blunt but warm grandmother in Minari. She plays the older Sunja, who lives in Osaka with her son, Mozasu (Soji Arai), the owner of pachinko gaming parlours (arcades popular in Japan where people play a game resembling pinball). All three actresses mesh perfectly, depicting a life that includes a misbegotten romance in Korea, and years of hard work in Japan selling kimchi from a street cart to support her family. The oldest Sunja's calm but expressive face contains them all. Wise, observant, deeply feeling and still troubled, she carries the weight of her personal past and of history.   

While Sunja's trajectory is essentially the same as in the novel, the show's creator, Soo Hugh (The Terror), and its directors, Kogonada and Justin Chon, have radically transformed the book. The novel's straightforward chronology owes a debt to 19th-Century narratives. But the series opens with Sunja's pregnant mother asking for a curse to be lifted so she will not miscarry her child, then immediately leaps ahead to New York in 1989, where Sunja's grandson, Solomon (Jin Ha) is on the rise at an investment banking firm. From there the series keeps moving back and forth, picking up the forward movement of each timeline. This is not complication for complication's sake, but a brilliant stroke. Many episodes from the past flow gracefully from the older Sunja as if they are her flashbacks, adding a poignant layer of memory that enhances the show's emotional power, and gives the screen Pachinko a sharper, 21st-Century feel.

In the 1989 timeline, Mozasu has made money with his pachinko parlours. But his profession is considered disreputable in polite society, adding a thread to the themes of class and discrimination that run through the decades. In Sunja's youth, Japanese police beat and threaten innocent Koreans in their own country. Mozasu, although born in Japan, is still considered an outsider there. The mix of languages the characters speak – Korean and Japanese with English in the brief New York scenes – call attention to the divide, with subtitles for different languages in different colours.

Platform: Apple TV+

Number of episodes: Eight

Creator: Soo Hugh

Directed by: Kogonada and Justin Chon

Starring:Min-ha KimYuh-jung YounSoji AraiJin HaLee Min-ho

Start date: 25 March 2022

The entire cast is stunning and natural. Lee Min-ho, a major star in South Korea, is the charismatic Hansu, a Korean who works for a Japanese company and returns home as a broker at the fish market near Sunya's village. Dashing in a white suit and fedora, he is drawn to the modest, trusting, teenaged Sunja, who is dazzled by him despite rumours of his ties to organised crime. His life and hers intersect through the years.

Jin Ha, a US actor (Devs and Love Life), brings complicated layers to Solomon, who goes to Tokyo to try to convince an old Korean woman there to sell her house to make way for his company's building project. His character is greatly enhanced and at times altered from the novel's, which allows the screen version to foreground the family's generational differences and give Solomon more difficult ethical choices. A scene in which he brings his grandmother, Sunja, to visit the older Korean woman is among the most affecting.

Kogonada and Chon (Blue Bayou) direct four episodes each. Throughout, the cameras capture vistas that create an epic feel, looking out across the vast, glittering sea separating Korea and Japan, or down on to Tokyo high rises. Those views move in and out easily, leading to closeups that bring us intimately into the characters' lives. Pachinko is the latest in Kogonada's string of jaw-droppingly good works, including the films Columbus (2017) and the current After Yang, each made with intelligence and amazing visual style.

Among the many smart choices in Pachinko, one of the best is its buoyant, joyful opening credit sequence. Each of the major actors dances down the aisle of the pachinko parlour to the bouncy 1967 song Let's Live for Today. They are in costume but not in character as Hansu/Lee swirls around and holds little Sunja/Yu-na in his arms, Solomon/Ha tosses his suit jacket in the air, and a smiling Mozasu/Soji raises his arms in disco moves. Seeing the actors highlights the fictional quality of the story, but the sheer happiness of the endlessly rewatchable scene signals the resilience of the family they play. 

In the first episode, when Sunja is very young, her father tells her of the promise he made when she was just a week old, that "I would do anything to keep the ugliness of the world from touching you". Pachinko captures both the ugliness of a world bound to hurt her, and the profound beauty of her father's love, that endures through the generations and outweighs everything else.

★★★★★

Pachinko premieres on AppleTV+ on 25 March.

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France24 - World

Thousands protest against abortion in Madrid

Issued on: 27/03/2022 - 19:56

NEWS WIRES

Thousands of people marched though Madrid on Sunday to protest against abortion, as Spain's leftist government prepares a law to guarantee access to the procedure at public hospitals.

Carrying signs that read "Abortion is not right" and chanting "More respect for life", demonstrators walked through the centre of the Spanish capital to Cibeles square in central Madrid where a manifesto was read aloud.

"There are other alternatives. After an abortion there is always trauma but that is not talked about,"  said Yolanda Torosio, a 44-year-old secretary who attended the protest with her daughter.

The protest was organised by the "Yes to Life" platform which estimated that some 20,000 people took part. The central government's representative in Madrid put the number of marchers at about 9,000.

The crowd included parents pushing strollers, retired couples and groups of youths, some carrying Spanish flags.

While Spain decriminalised abortion in 1985, women in the predominantly Catholic country still face obstacles when choosing to terminate a pregnancy since many doctors refuse to care out the procedure.

According to the OMC Spanish doctors' association, "most" obstetrician-gynaecologists who work in the public sector consider themselves "conscientious objectors" and refuse to carry out abortions.

As a result women in some regions must travel hundreds of kilometres for an abortion because there is no private clinic nearby and the local hospital will not perform them.

Socialist Prime Pedro Sanchez's government is preparing a law to ensure that all public hospitals perform abortions, and wants to ban protests outside of abortion clinics as "harassment".

IT also wants to modify the law so minors of 16 and 17 can terminate a pregnancy without their parents' consent, as is the case in Britain and France.

Polls show a majority of Spaniards are in favour of keeping the country's existing abortion laws, which allow the procedure on demand in the first 14 weeks of pregnancy.

(AFP)

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Colombia decriminalises abortion in first 24 weeks of pregnancy

US Supreme Court deals another blow to opponents of Texas abortion law

#The 51%

Abortion rights in America: Will Roe v. Wade be overturned?

New York Times - World

Build a New City or New Humans? A Utopia in India Fights Over Future.

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Backed by Prime Minister Narendra Modi, the new leadership of Auroville, an experimental commune, wants to create a model city. In the way stand trees, tree houses and a take-it-slow tradition.

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By Emily Schmall

AUROVILLE, India — The bulldozer arrived one night in December, shaking Ganga Park awake in her tree house and sending her scurrying down the trunk.

When its operator paused the menacing machine, which was there to clear a path through the surrounding forest, Ms. Park clung to it. Their standoff continued until the driver gave up and turned back.

When the bulldozer returned a few days later, Ms. Park confronted it again, but this time she was joined by dozens of her neighbors in the south Indian arcadia of Auroville.

They linked arms around the bulldozer, chanting “Om Namo Bhagavate,” a popular Hindu mantra that roughly translates to “Obeisance to the Almighty.” They remained until they won at least a temporary victory: a stay order from an environmental tribunal, forcing the demolition work to stop.

“It was super instinctive,” Ms. Park, 20, said of her leap into action. “If there’s an intruder, you immediately protect and defend.”

The intruder, in this case, was the government of Auroville, an idealistic community founded in 1968 with the goal of realizing human unity by putting the divine at the center of all things.

That unity, however, has recently frayed.

A bitter dispute has arisen between Auroville’s government, which has revived a long-delayed plan to vastly expand the community, and those residents who want to protect the thriving forest they have cultivated from the barren stretch of land where their social experiment began more than 50 years ago.

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TAMIL NADU

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LANKA

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Mannar

50 mileS

By The New York Times

The community was founded by a French writer, Mirra Alfassa, better known to her followers simply as the Mother, who believed that a change of consciousness and aspiration to the divine in Auroville would ripple out to the rest of the world.

Before her death in 1973, the Mother had commissioned the French architect Roger Anger to develop a design for a city of 50,000, about 15 times the current population. Mr. Anger conceived of a galactic form: spiraling concentric circles around the Matrimandir — a circular golden meditation chamber — with 12 radial roads.

But without the money or manpower over the decades to carry out the plan, the community’s residents, or Aurovilians, built something different.

They dug wells and built thatched-roof huts. And they planted trees. A lot of them. Under the cool forest canopy, civets, jackals, peacocks and other creatures roam, and muriel bushes release a sweet, heady fragrance.

The divide between those Aurovilians who want to follow the Mother’s urban development plans — known as constructivists — and those who want to let the community continue developing on its own — organicists — has long existed.

But the struggle took on a heightened pitch last July, when the office of Prime Minister Narendra Modi appointed a new secretary, Jayanti Ravi, to head the township’s governing board.

Ms. Ravi had been the health secretary in Gujarat, Mr. Modi’s home state. Earlier, she was a district magistrate under Mr. Modi, then the state’s top official, when he faced near-universal condemnation for failing to control two months of religious riots in Gujarat in 2002 that left more than 1,000 people, mostly Muslim, dead.

The government’s new interest in enacting Mr. Anger’s design reflects Mr. Modi’s penchant for ambitious construction projects to foster tourism around Hindu or nationalist sites. His Bharatiya Janata Party, or B.J.P., is the political arm of the Rashtriya Swayamsevak Sangh, a social organization devoted to making India an explicitly Hindu state.

Though Auroville was founded by a Frenchwoman, she was the disciple of Sri Aurobindo, a spiritual teacher and a freedom fighter for India’s independence. The planned redesign of Auroville is being done ahead of Sri Aurobindo’s 150th birth anniversary in August — for which Mr. Modi is planning a big celebration.

“Part of Narendra Modi’s agenda is to appropriate all religious and spiritual figures into the fold of the B.J.P.,” said Navroz Mody, the resident who filed the petition to pause the development project.

Ms. Ravi promised to infuse the project with millions of dollars in federal funding. The development would start by paving a perfectly circular road, part of a broader, pedestrianized beltway that would connect Auroville’s four distinct zones. But in the way stand Auroville’s youth center, a water catchment area and hundreds of trees.

Sindhuja Jagadeesh, a spokeswoman for the local government, said it was a kind of “decadence” for Auroville’s approximately 3,300 people — about half Indian, and half foreigners — to live on 3,000 acres of land in a country as densely populated as India.

“Many people have become attached to their comfort in the greenery, but we are supposed to experiment and evolve,” said Ms. Jagadeesh, who is also an architect and an Aurovilian.

The stance of those opposed to the development, Ms. Jagadeesh added, clashes sharply with the Mother’s vision for a model city of the future that would be replicated around the world.

“We are here for human unity, but also to build a city,” she said.

The proponents of the development plan, which ultimately envisions a high-density, self-sustained city with a bustling economy and experimental architecture, deride the Auroville of today as an eco-village where a visitor can get a good cappuccino but not the change in consciousness its founder hoped for.

“It’s not just a city plan, it’s meant to hold an experiment,” said Shrimoyi Rosegger, a resident who approves of the development and has a deep faith in the transformative power of the Mother’s plan. “We believe it is an intelligence which is beyond us,” she added, “that if we follow her guidelines, something will be revealed to us.”

Leaning against a motorcycle outside the community’s free clothing store and food co-op, Auroson Bystrom, 51, among the first children born in Auroville, said he opposes Ms. Ravi’s plans, but thinks the intense debate has energized the community.

“Aurobindo is all about evolution,” Mr. Bystrom said, referring to Sri Aurobindo. “And for the last 35 years, Auroville hasn’t felt all that evolutionary.”

Some opponents of the plan say that the philosophy of Sri Aurobindo and the Mother was not as much about building a new city as it was building a new human. And that takes time.

“How we urbanize is more important than how fast we urbanize,” said Suhasini Ayer, an architect whose mixed-use development in Auroville recently won a design award at the U.N. climate conference in Glasgow.

The community’s small population, opponents of the development say, owes more to the unusual conditions for residency than to the lack of the ring road that the government wants to plow through trees.

Those wishing to live here must undergo a year of vetting — and must invest their own money into homes that will remain town property.

Auroville receives some funding from the government, but drums up most of its budget internally, from private enterprise and donations.

Residents purify their own water, grow their own grains and make their own paper. Those who work for Auroville’s public services receive a meager salary known as “maintenance.”

“These people want to be pragmatic,” Renu Neogy, a lifelong Aurovilian, said of Ms. Ravi and her supporters. “But this is not a pragmatic place, this is utopia.”

Some foreign residents said they feared that Ms. Ravi could deprive them of the sponsorship they need to continue living in India if they fail to get on board with her plans.

While the two sides seem far apart, some residents believe a solution may lie in the approach to community decision-making that was a founding principle of Auroville: consensus building.

Allan Bennett, an Auroville town planner, said a group of the community’s architects were mulling how to meld together the place that the Mother envisioned with the place that exists today through a process known as dream weaving.

“The architects are trying to capture the poetry of the galaxy vision and also the ground reality,” he said. “These are the concepts they have to weave together.”

Back in her treehouse, filled with bird song and sunlight, Ms. Park contemplated what she had confronted a bulldozer to save.

Growing up in Auroville, Ms. Park picked lemons and swung on the limbs of banyan trees. When she went briefly to live in Seoul, she wore a school uniform and followed a strict routine.

“Outside it’s unavoidable to buy trash, to get swept away by consumerism. It really gets you down,” she said. “It’s easy to be a good human being here.”

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Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : un nouveau round de négociations à partir de lundi

Le Drian plaide pour un dialogue « ferme » avec Vladimir Poutine

« Il faut continuer à parler avec les Russes, il faut continuer à parler avec le président Poutine », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors du forum de Doha (Qatar), relate Le Figaro. « Il faut être dans l’exigence du dialogue, dans sa clarté, sans aucune naïveté, avec beaucoup de fermeté, mais continuer à lui parler pour qu’à un moment donné, il considère que le prix à payer pour son intervention en Ukraine est tellement élevé qu’il vaut mieux négocier », a-t-il précisé.

Négociateurs russes et ukrainiens vont se rencontrer en Turquie

« Lors de discussions aujourd’hui en visioconférence, il a été décidé de tenir le prochain round en présentiel en Turquie du 28 au 30 mars », a indiqué dimanche 27 mars, sur sa page Facebook, David Arakhamia, un des négociateurs ukrainiens. Il s’agira des premiers pourparlers depuis que l’armée russe a annoncé se concentrer sur la « libération » du Donbass.

« Poutine boucher » : Macron craint une escalade

Alors que Joe Biden a taxé Vladimir Poutine de « boucher » samedi 26 mars, Emmanuel Macron a réagi à ces propos. Il a notamment expliqué sur France 3 qu’il « n’utiliserait pas » les termes du président américain. Le chef de l’Etat estime qu’il ne faut pas être « dans l’escalade ni des mots ni des actions » sur le sujet brûlant de la guerre en Ukraine. A la suite des propos du président américain, son porte-parole, Dmitri Peskov, lui a demandé de rester « réfléchi » et de mesurer ses paroles. « A chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernent américain actuel », a-t-il lancé. « Ce que le président voulait dire, c’est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins », a nuancé par ailleurs la Maison-?Blanche pour tenter d’apaiser des tensions déjà très vives entre les Etats-Unis et la Russie.

L’enseigne Auchan reste en Russie

Très critiqué pour sa décision de laisser Auchan Retail International actif en Russie, son PDG Yves Claude n’hésite pas à se justifier. « Partir serait imaginable sur le plan économique mais pas du tout du point de vue humain », a-t-il assuré. Le dirigeant a évoqué une décision qui « n’est pas simple à prendre », mais réaffirmé son choix de maintenir les activités économiques du groupe en Russie. Pour rappel, il y est présent depuis plus de vingt ans et emploie 30 000 personnes. Selon Yves Claude, la présence de l’enseigne au « positionnement de discounter » contribue à « protéger le pouvoir d’achat des habitants » qui vivent actuellement une période de « forte inflation ». « Il est facile de nous critiquer, mais on est là, on fait face et on agit pour la population civile », a lâché le PDG. Même si Auchan a suspendu ses investissements en Russie et s’attend à d’importantes pertes économiques, Yves Claude n’est donc pas décidé à changer d’avis, alors que même Volodymyr Zelensky lui demande de le faire. Par ailleurs, Auchan assure en parallèle ses activités en Ukraine dans les conditions « extrêmes » de la guerre.

Washington ne s’opposerait pas aux transferts d’avions polonais, selon Kiev

« Les États-Unis nous ont assuré qu’ils n’avaient pas d’objection au transfert des avions », a fait savoir Dmytro Kouleba, ministre ukrainien des Affaires étrangères, qui a rencontré Joe Biden à Varsovie samedi 26 mars. Il a ajouté que « la balle est maintenant dans le camp de la Pologne », précise Le Figaro. Washington avait envisagé de compenser un transfert de Mig polonais, sur lesquels sont formés les pilotes ukrainiens, par la livraison de F-16. Mais le Pentagone était ensuite revenu sur cette idée, craignant d’impliquer directement l’Otan dans le conflit.

Joe Biden s’attend à « un long combat »

« Pour l’amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir », a déclaré le président des Etats-Unis à propos de son homologue russe Vladimir Poutine, dans un discours clôturant sa visite en Pologne, samedi 26 mars. Joe Biden a également salué la « bravoure » des Ukrainiens, précisant : « Nous sommes face à un très long combat ». La Maison Blanche a cependant tempéré dans la foulée, affirmant que Joe Biden n’a pas appelé à un « changement de régime » en Russie. « Les forces américaines sont présentes pour défendre les alliés de l’Otan », a dit le président américain, prévenant que « la Russie ne doit pas envisager prendre un centimètre carré en territoire de l’Otan ».

Lviv bombardé

Des explosions ont eu lieu samedi 26 mars près de Lviv, ville de l’ouest de l’Ukraine, rapporte BFMTV. Malgré les annonces de l’armée russe qui dit vouloir se concentrer sur la « libération » du Donbass, les régions occidentales restent menacées. Selon le gouverneur de la région, au moins cinq personnes ont été blessées.

Défendre les pays de l’Otan est un « devoir sacré », déclare Biden

Joe Biden a réaffirmé, samedi 26 mars lors de son déplacement à Varsovie, que l’article 5 du traité de l’Otan constitue un « devoir sacré » pour les Etats-Unis. Celui-ci dispose que toute attaque contre un Etat membre est une attaque contre tous les membres. La Pologne se situe à la frontière est de l’Otan et serait donc la première exposée à une attaque russe. 

Concentration sur l’Est

Un peu plus d’un mois après l’invasion russe en Ukraine, les combats se poursuivent dans le pays. Alors que le peuple ukrainien résiste, 20minutes fait savoir que Moscou semble vouloir changer de plan d’action. Vendredi 25 mars, la Russie a annoncé se concentrer sur le Donbass situé à l’est de l’Ukraine pour « libérer » les républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk. L’Etat major a assuré que sa stratégie avait été d’étirer la défense ukrainienne sur d’autres fronts dans le pays pour détourner son attention du Donbass.

Version officielle contestée

Une vision officielle contestable à la vue de l’évolution russe sur le territoire ukrainien. En effet, de nombreux experts affirment que Vladimir Poutine, n’ayant pas réussi sa progression comme espéré, ait changé d’objectif et trouvé un plan B. Ils estiment aussi que le Kremlin souhaite à revendiquer la victoire en assurant le contrôle du Donbass tout en négociant le statut de la Crimée. L’attaque massive de Marioupol, ville stratégique avec un port qui donne sur la mer d’Azov, permettrait à Moscou d’avoir un territoire clé. En attendant, les combats se poursuivent et l’armée russe tente tant bien que mal de parvenir à ses fins.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Boris Nemtsov: Murdered Putin rival 'tailed' by agent linked to FSB hit squad

By BBC Eye Investigations World Service

Russian opposition politician Boris Nemtsov was shadowed by an agent linked to a political assassination team for almost a year before he was shot dead, an investigation has found.

Nemtsov was a fierce adversary of President Vladimir Putin. His murder in 2015 is the highest-profile political killing since Putin came to power.

The authorities deny any involvement.

Bellingcat, The Insider and the BBC found evidence that Nemtsov was shadowed on 13 trips before his murder.

Boris Nemtsov rose to prominence in the 1990s, served as deputy prime minister under President Boris Yeltsin, and was widely tipped to be Yeltsin's successor.

Instead, Mr Putin came to power and Mr Nemtsov was pushed to the margins of Russian politics. He became an effective campaigner, exposing corruption and denouncing Russia's 2014 attack on eastern Ukraine.

On 27 February 2015, Mr Nemtsov was shot dead just yards from the Kremlin, and just days before he was due to lead a protest against the war.

Five men of Chechen origin were quickly arrested and later jailed for his murder. But the official investigation left the most urgent questions unanswered: who ordered the killing and why?

Seven years later, the BBC - working with the investigative websites Bellingcat and The Insider - can reveal evidence that in the months running up to the killing, Nemtsov was being followed across Russia by a government agent linked to a secret assassination squad.

Using leaked train and flight reservation data, the investigation shows that Mr Nemtsov was followed on at least 13 journeys.

The last time the agent followed Mr Nemtsov was on 17 February 2015, just 10 days before the assassination.

According to his documents, the agent's name is Valery Sukharev. All the evidence suggests that at the time, he served with the FSB, Russia's main security agency. One of the mandates of the FSB is to manage internal political threats on behalf of the Kremlin, including monitoring movements of people across the country.

All flight and train reservations are recorded in an FSB database called Magistral. But the database not only captures the movements of people Russian agents might want to track, it can also be used to reveal the movements of the agents themselves - people like Mr Sukharev.

This kind of information is often leaked on to the black market and ends up in the hands of journalists.

"In a corrupt society like Russia, [Magistral] is a double-edged sword," says Christo Grozev, executive director of Bellingcat.

"And it allows people like us to actually go and tail these same spies, these same FSB officers."

Watch the full investigation on BBC iPlayer

Some of the original data for this investigation was bought by Bellingcat through brokers inside Russia. Those brokers acquired the data from corrupt officials who have access to Magistral. The BBC also used data that was given to us, without payment, from sources who have access to copies of Magistral.

Bellingcat has previously used data from Magistral to investigate assassination attempts in Russia. Their investigations revealed evidence of the existence of a secret hit squad within the FSB, which has targeted opponents of the Kremlin. The Russian government has always denied these allegations.

For this investigation, we got hold of the train and flight reservations made by Mr Sukharev - and when we compared them to the known movements of Boris Nemtsov, an unmistakable pattern emerged.

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Most of Mr Nemtsov's trips took him from Moscow, where he lived, to Yaroslavl - 272km (169 miles) north-east of the capital - where he sat in the regional parliament.

It appears that Mr Sukharev knew Mr Nemtsov's plans in advance, because he often arrived in the same city just minutes or hours ahead of Mr Nemtsov.

One trip in particular reveals just how closely Mr Nemtsov was being tracked. In the summer of 2014 he travelled to Siberia. Mr Nemtsov booked his flight online on 2 July just after midnight. Exactly 10 minutes later, Mr Sukharev bought a ticket to the same destination, Novosibirsk, arriving on the same day as Mr Nemtsov.

An FSB agent could use Magistral to track a target with this degree of precision, according to Mr Grozev.

"If you're an FSB officer, you would just be able to log into that database and see, for a particular person, all of the tickets that they're purchasing, have purchased, or are buying at this very moment," he told the BBC.

The poison squad

It is not unusual in Russia for security agencies to keep tabs on prominent opposition leaders.

But Mr Sukharev was not just a low-ranking FSB recruit on routine business. Bellingcat, in a previous investigation, linked him to two apparent assassination attempts, both aimed at prominent critics of Mr Putin.

The first target was Mr Nemtsov's friend and protege Vladimir Kara-Murza, an opposition politician who, in the weeks after the shooting, was already pointing the finger of blame at the Kremlin.

In May 2015, Sukharev was part of a team that went to the Russian city of Kazan at the same time as Mr Kara-Murza. Two days after Mr Kara-Murza returned to Moscow he collapsed unable to breathe. He fell into a coma and suffered multiple organ failure but recovered.

He was poisoned for a second time in 2017, and once again survived. The Russian government rejects the allegation that their operatives were involved in the poisonings.

The second target was Alexei Navalny, the now-jailed opposition leader whose anti-corruption videos have reached millions of Russians.

In 2020, Mr Navalny was poisoned using Novichok, a nerve agent developed in the Soviet Union and banned under international law. Bellingcat established that an FSB team tracked Mr Navalny to the eastern city of Tomsk immediately before the poisoning.

It found that Mr Sukharev was not part of the ground team that physically followed Mr Navalny. But phone logs reveal that, in the months immediately before the poisoning, Mr Sukharev exchanged 145 phone calls or texts with at least four members of that team, as well as with an FSB officer further up the chain of command.

Four of these men were among the seven FSB agents later sanctioned by the US and UK governments for their involvement in the attempted assassination.

The Russian government has always denied any involvement in the poisoning of Mr Navalny.

The BBC asked the Russian government and the FSB to comment on the evidence that Mr Nemtsov was being shadowed by an agent linked to an assassination squad.

The Kremlin's spokesman, Dmitry Peskov, said: "All of this has nothing to do with the Russian government. It looks like another fabrication." The FSB did not respond.

Investigation: Christo Grozev, Yordan Tsalov, Roman Dobrokhotov

Documentary production: Aliaume Leroy, Antoine Schirer, Bertram Hill, Charlotte Pamment

Executive Producer: Daniel Adamson

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France24 - World

Solidarity and French bureaucracy: the Ukrainian refugees of Paris

Issued on: 26/03/2022 - 19:36

France is taking its share of Ukrainian refugees with locals in Paris stepping up to help as the refugee crisis escalates. FRANCE 24 met some of those fleeing the war and the Parisians who are helping them navigate the French system at the only "Welcome Ukraine" centre in the French capital. 

The war in Ukraine has stunned the world and triggered unprecedented international solidarity with millions of people fleeing Russian bombs ever since the conflict broke out on February 24. While the humanitarian response has been swift, resources in countries where Ukrainians have sought refuge are being stretched.

“The Paris prefecture is closed over the weekend”, a group of security guards informs a small gathering of disoriented Ukrainian refugees upon their arrival at the “Welcome Ukraine” centre at Porte de Versailles, in south-west Paris on Saturday. The Paris municipal website says the centre is open seven days a week, from 9 am to 6 pm, but today its administrative services are closed. Only the Ukrainians in need of housing are accepted. The refugees who arrive at the centre stoically accept the news and exit meekly out through the gates of the pavilion, clutching their personal belongings and identification papers.

Martine and her husband Pierre, who are French citizens, have come to the centre with Ukrainian refugees Svetlana, 53 years old, and her daughter Alyssa, 19 years old. All four of them seem at a loss as to what to do next after learning that the administrative branches of the centre are closed. They linger in the sunshine of the early spring morning and exchange phone numbers with an authoritative Russian-speaking woman who has showed up with another group of refugees and provides advice on how to navigate the labyrinth of French bureaucracy. 

When asked how they met their charges, Martine says, “Through Mozambique!” a hint of a smile behind her mask. “My son lives in Mozambique where he has a friend who asked him if we could help”. The French couple agreed to come to the aid of the two women despite knowing nothing of their past and having to grapple with a language barrier.

A gruelling trip through Europe

They learned, with the help of Google Translate and Google Maps, where Svetlana and Alyssa had come from: the left bank of the Dnieper River, in a city called Dnipro. They learned that the two women had taken a gruelling five-day trip after leaving Ukraine, traveling by bus from Poland to Berlin, then taking a plane from Berlin to Paris, before arriving in Meudon, a French town a few kilometres away from the “Welcome Ukraine” centre. Martine and her husband had picked them up from another person's residence that very morning.

The office of the United Nations High Commissioner for Refugees (UNHCR), counted a total of 3,772,599 Ukrainian refugees on its website on Saturday, an increase of 46,793 since the last count on Friday. Along with Poland, Romania and Moldavia have been taking in most of the refugees and are under immense pressure to welcome and in many cases resettle more and more of those fleeing. Many refugees are trying their luck and going west, whether or not they have family or friends awaiting them.

While it is still uncertain whether Svetlana and Alyssa will obtain the status of temporary protection in France, “they want to be autonomous and find work, which is the hardest part”, says Martine. As of March 23, France has accepted 26,000 refugees from Ukraine, 10,500 of whom have received temporary residence permits. 

Individuals respond immediately

“Associations are able to provide lodging but individuals are better at providing immediate responses like finding schools for children, feeding people, helping them obtain documents”, says Martine. “It’s natural for me to help because a century ago my grandfather left Odessa in a boat. He was fleeing the civil war in Russia. It touches me to see people going through the same struggles today”.

Svetlana and her daughter, who had left the site to take out money from a cash machine, return, looking surprisingly happy as they stroll together in the spring weather along the avenue Ernest Renan. Rejoining Martine and Pierre, they then walk away from the centre toward an unknown future, their destinies temporarily linked because of the war.

At noon, a bus arrives and a large crowd disembarks. Many carry suitcases and backpacks, a baby screams in the distance. Those brought to the centre by the Red Cross, will only stay at the centre for one or two days before leaving for other parts of France. At the same time, Olena and her father, from Cherkasy, arrive at the gates of the welcome centre. 

“I invited my father to France for his birthday and because it was the kid’s vacation, but the war broke out and he stayed with us”, says Olena, a resident of France. “We are here because my father had cancer and if anything happens to his health I want him to be covered by the French security system”.

Her mission today is to obtain the Carte Vitale for her father, the green and yellow card with a microchip that allows holders to access the French healthcare system, but they are turned away and told to return Monday.

Olena says that her father will stay with her family however long the war lasts. “Everybody wants to go home”, she says, tears welling up in her eyes.

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

ON THE GROUND

‘Worse than a horror film’: Refugees from Ukraine's Mariupol describe city's devastation

On the ground

More than 50,000 Ukrainian refugees arriving daily in Polish border towns

L'Humanité

Gilbert Houngbo

Homme du jour

Cécile Rousseau

« Vous avez écrit l’histoire », a lancé Gilbert Houngbo lors de son élection à la tête de l’Organisation internationale du travail (OIT), vendredi. Soutenu par l’Union africaine et les représentants des travailleurs (dont la CGT), l’ancien premier ministre du Togo a été désigné au second tour par le conseil d’administration avec 30 voix sur 56. Lors de sa campagne, le premier Africain à diriger la plus ancienne agence spécialisée des Nations unies avait déclaré :  « Les solutions mondiales aux nouveaux défis et opportunités doivent être centrées sur les valeurs humaines, environnementales, économiques et sociétales. En bref, un nouveau contrat social mondial s’impose. » Son élection a permis de balayer la candidature contestée de Muriel Pénicaud, ancienne ministre macroniste et ordonnatrice de l’affaiblissement du Code du travail.

droit du travail
Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : le QG des forces aériennes ukrainiennes bombardé

Le président américain Joe Biden est arrivé, vendredi 25 mars, en Pologne pour inspecter la frontière occidentale de l’Otan, alors que les combats se poursuivent en Ukraine.

Contre-offensive ukrainienne à Kherson

Selon un haut responsable du Pentagone cité par Le Parisien, le contrôle Kherson, seule ville majeure de l’Ukraine totalement conquise par les Russes, est « désormais contesté », par les forces ukrainiennes. « Nous ne pouvons dire exactement qui contrôle Kherson, mais le fait est qu’elle n’est plus aussi solidement sous contrôle russe qu’auparavant », a fait savoir cette source. 

Emmanuel Macron défend la fin de la dépendance à l’énergie russe

En marge d’un sommet du Conseil de l’Europe, vendredi 25 mars, Emmanuel Macron a plaidé pour une sortie de « la dépendance aux énergies fossiles russes », avec comme principaux outils l’achat groupé, pour lequel la Commission européenne aura mandant, et la réforme du prix de l’électricité. « Nous voulons maîtriser les prix sans prendre le risque de ne plus être approvisionnés », a-t-il affirmé. Le président français a ajouté qu’il allait à nouveau discuter avec Vladimir Poutine sous « 48 à 72 heures » pour arrêter les modalités d’une évacuation des civils de Marioupol en partenariat avec la Grèce et la Turquie.

Frappe russe contre un centre de commandement à Vinnytsia

Le centre de commandement des forces aériennes ukrainiennes, situé à Vinnytsia, dans le centre du pays, a été touché, vendredi 25 mars par une frappe russe, relate Le Point. « Les Russes ont tiré six missiles de croisière. Certains ont été abattus par la défense antiaérienne. Les autres ont touché plusieurs bâtiments, causant des dommages significatifs », a annoncé le commandement aérien ukrainien, sans donner de bilan humain. 

L’ambassadeur de Russie en France convoqué

Le ministère des Affaires étrangères a convoqué, vendredi 25 mars, l’ambassadeur russe à Paris, après la publication sur le compte Twitter de l’ambassade de caricatures « inacceptables ». Rapidement retirés, les dessins montraient notamment des personnages symbolisant les différents pays européens, dont la France, en train de lécher le postérieur de l’Oncle Sam. « Nous nous efforçons de maintenir un canal de dialogue exigeant avec la Russie », mais ces « agissements sont parfaitement inappropriés », a déclaré le Quai d’Orsay.

Le Donbass, objectif « principal » de l’armée russe

« Les capacités de combat des forces ukrainiennes ont été réduites de manière importante, ce qui permet (…) de concentrer le gros des efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass », a déclaré l’adjoint au chef de l’état-major russe, Sergueï Roudskoï, cité par Le Parisien. L’armée russe dit avoir atteint ses objectifs initiaux. Des déclarations qui laissent imaginer une nouvelle approche des négociations, puisque Kiev a déjà dit être prêt à discuter de l’avenir de cette région russophone, au cœur du conflit qui dure entre les deux pays depuis 2013.

Pas d’avancée sur les points cruciaux des négociations, selon la Russie

Moscou reconnaît avoir perdu 1 351 soldats

Près de 300 décès redoutés dans la frappe du théâtre de Marioupol

Environ 300 morts sont redoutées dans le théâtre de Marioupol, qui a été bombardé par l’aviation russe le 16 mars, tandis que des centaines de personnes y étaient abritées. L’annonce a été faite ce vendredi par la mairie de la ville, qui cite des témoins. « Des témoins ont des informations selon lesquelles environ 300 personnes sont mortes au théâtre dramatique de Marioupol à la suite d’un bombardement par un avion russe. Jusqu’au bout, on ne veut pas croire à cette horreur, a écrit la mairie de Marioupol sur son compte Telegram, comme le relaye BFM TV. Jusqu’au bout, on veut croire que tout le monde est sauf. Mais les témoignages de ceux qui se trouvaient à l’intérieur du bâtiment au moment de cet acte terroriste disent le contraire. » 

L’Otan se refuse à un « vide sécuritaire » dans l’Arctique 

L’Otan ne peut se permettre de laisser s’installer un « vide sécuritaire » dans l’Arctique, objet d’une « compétition stratégique grandissante » avec la Russie et la Chine. Ces propos ont été tenus par son secrétaire général, Jens Stoltenberg, comme le relaye 20Minutes« Nous ne pouvons [pas] nous permettre un vide sécuritaire dans le Grand Nord. Cela pourrait nourrir les ambitions russes, exposer l’Otan et soulever le risque de malentendus », a estimé Jens Stoltenberg à l’occasion d’une visite sur la base de Bardufoss, dans le nord de la Norvège. Là-bas, se déroulent actuellement d’importants exercices militaires. 

L’exclusion de la Russie du G20 minimisée 

Moscou a minimisé la portée d’une éventuelle exclusion du G20, souhaitée par les Etats-Unis, jugeant qu’un tel coup ne serait pas « mortel », relate BFM TV« En ce qui concerne le format G20, il est important. Mais dans les circonstances actuelles, alors que la plupart des membres sont dans un état de guerre économique avec nous, il ne se passerait rien de mortel » en cas d’exclusion de Moscou, a estimé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, auprès de la presse. 

Biden accusé par le Kremlin de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain  

Ce vendredi, le Kremlin a accusé le dirigeant des Etats-Unis, Joe Biden, de s’évertuer à « détourner l’attention » – par le biais de ses déclarations sur les inquiétudes occidentales de recours par la Russie aux armes chimiques – du programme d’armement chimique et biologique américain en Ukraine, indique Le Monde« Il est clair que les Américains tentent de détourner l’attention en parlant d’une prétendue menace russe, sur fond du scandale provoqué […] par les programmes de développement des armes chimiques et biologiques que les Etats-Unis ont mis en place dans plusieurs pays, y compris en Ukraine », a réagi auprès des médias le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. 

Des fosses communes à Marioupol

Comme le rapporte 20Minutes ce vendredi, la chef de l’équipe des droits de l’Homme de l’ONU en Ukraine a confié que les observateurs recevaient de plus en plus d’informations concernant des fosses communes dans la ville de Marioupol, située en Ukraine, dont une qui semblait contenir 200 corps. « Nous avons de plus en plus d’informations sur les fosses communes qui s’y trouvent », a expliqué Matilda Bogner à la presse par liaison vidéo depuis l’Ukraine, assurant ensuite que certaines des preuves provenaient d’images satellites.

Décès d’un aumônier militaire en Russie

Un aumônier militaire a été tué par des tirs ukrainiens de roquettes « Smertch » sur un village frontalier russe situé non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv, actuellement en proie à de violents combats. Cette information a été révélée ce vendredi par l’Eglise orthodoxe. « Le père (Oleg Artiomev) se trouvait [jeudi] soir dans le village de Jouravliovka lorsqu’il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l’exercice de ses fonctions », a détaillé le département militaire de l’Eglise, comme l’indique BFM TV. C’est le premier décès en territoire russe survenu à la suite de tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de la guerre en Ukraine.

Une réserve de carburant bombardée

Le ministère ukrainien des Situations d’urgence a confirmé ce vendredi « un bombardement » survenu la veille « vers 18 heures GMT », c’est-à-dire 19 heures, heure française, au niveau de « la réserve de carburant de Kalynivka », qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest de Kiev. « Il n’y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve », a précisé la même source, dont les propos sont cités par 20Minutes. L’incendie était toujours en cours ce vendredi matin. « On a vu l’explosion, c’était vraiment puissant, a témoigné un agent de sécurité du site. Heureusement, il n’y a pas de victimes. »

L’UE sommée de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus

L’Ukraine a demandé ce vendredi à l’Union européenne de fermer ses frontières avec la Russie et le Bélarus, pays allié de Moscou dans l’offensive menée depuis un mois par l’armée russe en Ukraine, relaye BFM TV. « Le ministère des Infrastructures propose à l’UE de bloquer complètement les liaisons terrestres et maritimes avec la Russie et le Bélarus », a fait savoir le ministère ukrainien sur Telegram, arguant ensuite que ces « mesures [sont] nécessaires » pour « arrêter la fourniture au pays agresseur de biens à double usage pouvant être utilisés à des fins militaires ».

Moscou nie toute violation du droit international

La Russie a démenti ce vendredi toute violation du droit international, après avoir été accusée par l’Ukraine d’avoir utilisé des bombes au phosphore, relate 20Minutes. « La Russie n’a jamais violé aucune convention internationale », a assuré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, interrogé par les médias au sujet des accusations ukrainiennes.

La Russie dénonce les relents « hitlériens » du discours européen

Le chef de la diplomatie russe a jugé ce vendredi que les dirigeants européens tenaient un discours aux relents « hitlériens » contre la Russie, qui est visée par d’importantes sanctions, observe BFM TV. « On nous a déclaré une véritable guerre hybride totale. Ce terme [de guerre totale, Ndlr] qu’utilisait l’Allemagne hitlérienne est désormais prononcé par beaucoup de politiciens européens lorsqu’ils expliquent ce qu’ils veulent faire de la Russie », a déclaré Sergueï Lavrov, à l’occasion d’une réunion organisée avec des représentants d’une fondation diplomatique russe.

Au moins quatre civils tués à Kharkiv

Comme le rapporte France 24, un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine, a fait au moins quatre morts et trois blessés. L’annonce a été faite ce vendredi par la police régionale de la deuxième ville du pays.

Moscou dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne

La Russie a affirmé, ce vendredi, avoir détruit, la veille, la plus grande réserve de carburant de l’armée ukrainienne, à proximité de Kiev, grâce à des missiles de croisière. « La plus grande réserve de carburant qui restait à l’armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite », a précisé le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué cité par BFM TV.

Berlin vise une « quasi-indépendance » au pétrole russe

L’Allemagne a confié ce vendredi qu’elle allait fortement et rapidement réduire sa dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques de la Russie. Et cela, en se passant de son charbon d’ici l’automne et de son pétrole à la fin de l’année. « D’ici le milieu de l’année, les importations de pétrole russe en Allemagne devraient avoir diminué de moitié, à la fin de l’année, nous visons une quasi-indépendance », a observé le ministère de l’Economie dans un communiqué cité par 20Minutes, avant d’indiquer que « d’ici l’automne, nous [pourrons] devenir globalement indépendants du charbon russe ». Concernant le gaz, l’Allemagne pourra être « largement indépendante […] d’ici mi-2024 », a-t-il également estimé.

Une déportation « de force » de certains Ukrainiens ? 

En Ukraine, la situation de la ville de Marioupol, située sur la mer d’Azov et grandement bombardée, continue de se dégrader. Ainsi, les Ukrainiens dénoncent la déportation « en masse » d’habitants vers la Russie, nous apprend 20Minutes ce vendredi. Le maire de Marioupol, Vadym Boychenko, a évoqué la veille, sur Telegram, un dernier bilan de 15 000 habitants qui auraient selon lui été emmenés « de force » à bord de bus, mais également « la confiscation des passeports ukrainiens » de nombre d’habitants coincés sur place.

Attal : Macron a « toujours dit les choses » à Poutine 

Tandis qu’Emmanuel Macron a été vivement critiqué ce jeudi par Yannick Jadot, pour sa relation avec Vladimir Poutine, à qui il reproche de le tutoyer et de l’avoir reçu au fort de Brégançon, Gabriel Attal a répliqué en ces termes au micro de France Info ce vendredi : « Il a toujours dit les choses droit dans les yeux. » Selon le porte-parole du gouvernement, « la Russie ne va pas déménager, la Russie c’est un voisin ». Après quoi, il a défendu le fait qu’il fallait « continuer à dialoguer mais en se disant les choses »

« Notre objectif, c’est de pousser la Russie à revoir ses calculs et ses plans », a par ailleurs précisé Gabriel Attal, qui a assuré ensuite que « non », les entreprises françaises n’étaient pas forcées de quitter le pays qui a envahi l’Ukraine un mois plus tôt. « En revanche, elles n’ont pas la possibilité d’investir sur de nouveaux projets ou autres en Russie », a-t-il ensuite observé. 

🗣 Guerre en Ukraine : « la Russie restera un voisin donc il faut continuer à dialoguer » avec Vladimir Poutine, justifie Gabriel Attal, alors que Yannick Jadot accuse Emmanuel Macron de complaisance. pic.twitter.com/HBU75E1O8j

— franceinfo (@franceinfo) March 25, 2022

« Attention de ne pas pousser la Russie dans les bras de la Chine » 

Ce vendredi, au micro de BFM TV, Jordan Bardella a mis en garde vis-à-vis du risque de « pousser la Russie dans les bras de la Chine ». Et d’ajouter peu après, pour étayer son raisonnement : « En partant de Russie, on va laisser des infrastructures, on va permettre à la Russie de s’enrichir, et moi, j’ai déjà entendu la diplomatie chinoise inviter ces entreprises, y compris ces grands groupes à venir combler le vide. » Ensuite, il a tenu à alerter sur un autre point, toujours en lien avec la guerre en Ukraine et l’offensive russe : « Attention à ne pas créer un monstre, une hyperpuissance avec le pays le plus peuplé du monde et le pays le plus grand du monde. » 

Les sanctions sont arrivées « un peu tard »

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est adressé ce jeudi à l’Union européenne, relate BFM TV. Il a estimé que les sanctions contre Moscou étaient arrivées « un peu tard » : « Vous avez appliqué des sanctions. Nous vous en sommes reconnaissants. Ce sont des mesures fortes. Mais c’est un peu tard. Parce que si elles avaient été préventives, la Russie ne serait pas entrée en guerre. » 

Marioupol : des habitants piégés

La mairie de Marioupol, en Ukraine, demande de l’aide, car que des habitants « commencent à mourir de faim à l’intérieur de la ville », relate The Kyiv Independant. « De plus en plus de personnes se retrouvent sans nourriture alors que les multiples tentatives de créer des couloirs humanitaires et de fournir de l’aide ont échoué, les troupes russes continuant à violer les accords de cessez-le-feu », indique le média ukrainien.

⚡️Mariupol City Council calls for help as residents begin to die from starvation.

More and more people are left without any food while multiple attempts to create humanitarian corridors and to provide aid have failed as Russian troops continue to violate ceasefire agreements.

— The Kyiv Independent (@KyivIndependent) March 24, 2022

Nuit calme à Kiev

La nuit a été « relativement tranquille » à Kiev, en Ukraine, selon les informations de France 24. Toutefois, les combats continuent autour des villes satellites de la capitale, en direction du Nord-Ouest. Par ailleurs, des combats importants se sont déroulés au sud-ouest de Kiev, à proximité de Vasylkiv, d’après un conseiller du ministère de l’Intérieur ukrainien qui s’est exprimé à la télévision ukrainienne, indiquent nos confrères.

« Il est nécessaire de chercher la paix »

Après un mois de guerre, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dont les propos sont cités par BFM TV, a exhorté la Russie à « chercher la paix ». Avant de préciser que si les forces russes « savaient ce qui les attend, [il est] sûr qu’elles auraient peur de venir ici. » Une déclaration qu’il a ensuite achevée de cette manière : « J’ai parlé au président de la Lituanie, Nauseda, au Premier ministre d’Israël, Bennett, et au Premier ministre du Royaume-Uni, Johnson. Tout cela pour que la Russie comprenne une chose, à savoir qu’il est nécessaire de chercher la paix. La Russie doit également chercher la paix. »

Ce vendredi 25 mars marque le 30e jour de la guerre en Ukraine et de l’offensive menée par la Russie. Le dirigeant américain, Joe Biden, est attendu dans la ville de Rzeszow, située à environ 80 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine, à l’occasion d’une visite en Pologne, seconde étape de son voyage en Europe. L’annonce a été faite ce jeudi par la Maison-Blanche, relaye BFM TV. Après être arrivé de Bruxelles, le chef de l’Etat sera reçu par le président polonais Andrzej Duda et recevra un briefing sur la réponse humanitaire face aux réfugiés qui fuient l’invasion russe. Ensuite, il rencontrera des soldats américains positionnés sur le flanc-est de l’Otan, comme indiqué par la Maison-Blanche dans un communiqué. « L’OTAN n’a jamais été aussi unie qu’aujourd’hui », a tweeté Joe Biden au cours de la nuit de jeudi à vendredi. Et d’ajouter ensuite que Vladimir Poutine « obtient exactement le contraire de ce qu’il avait l’intention d’obtenir en se rendant en Ukraine. » 

NATO has never been more united than it is today.

Putin is getting exactly the opposite of what he intended to have as a consequence of going into Ukraine.

— Joe Biden (@JoeBiden) March 25, 2022

Les Etats-Unis et l’UE annoncent une « task force »

Ce vendredi, le président américain, Joe Biden, ainsi que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ont annoncé la création d’un groupe de travail conjoint qui aura pour finalité de réduire la dépendance de l’Europe au pétrole et au gaz russes, relaye BFM TV. Ce groupe aura pour objectif de trouver de nouvelles sources d’approvisionnement. Ainsi, la Maison-Blanche a fait savoir que les Etats-Unis s’efforceraient de fournir à l’Europe au moins 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié en 2022. Et cela, en partenariat avec d’autres pays.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Will Smith's slap overshadows Oscars ceremony

Issued on: 28/03/2022 - 16:06

Alison SARGENT Alison SARGENT

The 94th Academy Awards aimed to boost the ceremony's increasingly dismal ratings, but this year's Oscars went more viral than they bargained for. Just minutes before Will Smith won best actor for "King Richard", he walked onstage and slapped comedian Chris Rock after the latter made a bad joke about Smith's wife, Jada Pinkett Smith, who has alopecia.

The violent moment put a damper on the awards, which saw Apple TV's feel-good film "CODA" take home best picture, Jane Campion crowned best director, and historic wins for best supporting actor and actress.

Film critic Ben Croll joins Alison Sargent to talk about the eventful ceremony and this year's big winners.

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BBC

SS Central America: Haunting photos recovered the 'ship of gold' wreck on ocean floor

In 1857, the SS Central America, also known as the "ship of gold", sank off the coast of the US state of South Carolina, along with some new-found riches from the California Gold Rush.

It was a hurricane that sealed the fate for 425 people returning to the US east coast.

They went down with an estimated 21 tonnes of gold coins and nuggets from prospectors who had struck it rich on the west coast, but some passengers were also carrying something of more personal value - photographs.

Salvaged from the ship's wreckage in 2014 were daguerreotypes, the first successful commercial form of photography - a one-off picture held on a metal plate - and ambrotypes, a type of glass plate photography.

The photos are only being published this year.

The shipwreck was first located in 1988, and there were missions to recover its sunken wealth over the subsequent years.

The photos were recovered over a decade ago, but there was a "tortuous legal battle" over the gold found with the vessel on the ocean floor, said Bob Evans, the former chief scientist and historian of the SS Central America Project, which led the search and salvage mission for the wreck.

That caused the delay in the release of the images, which were still intact even after lying on the seabed for more than a century.

Mr Evans has been researching the SS Central America since 1983, calling it "an interesting piece of lost United States history".

"It's an amazing time capsule moment to see that these were the things that were important [to the passengers] - their money and their photographs," he said. "So when it comes down to, 'OK, what are the last things I want to hang on to here? That was it.'"

In the 1850s, photography became hugely popular, and people who had gone in search of gold in California would send photographs to loved ones back home.

"It was perhaps a brand new fad in some ways, 'wow, I can get an image of myself made for one dollar or two at a local studio, rather than hiring an oil painter, and I can show my loved ones back east that I'm in good circumstances, I'm well-dressed. I'm healthy,'" said Mr Evans.

"There were a dozen photography studios in San Francisco at the time."

Part of the reason the images are so well preserved is, due to photography methods at the time, they were sealed off from the watery environment in a case. Those were made from a variety of materials, including wood covered in leather. And as with many things, quality matters.

"It all depends on how well the cases were made, and how well the images were made," said Mr Evans.

While it's a harsh salty and high-pressure environment at the bottom of the ocean, another factor that preserved the photos was the cool temperature of the Atlantic waters.

In the mid-19th century, a journey by sea from California to New York, through Central America, could take as little as 24 days, whereas crossing by land would take up to five months.

The innovation of the steamship - like the 280-foot SS Central America - made ocean travel easier but could also lead to complacency when considering weather at sea, said Mr Evans.

"I think this led to the attitude that 'now that we have engines on the ships, we need not worry about winds and waves and things like that, because we have something that we can use to overcome that,'" said Mr Evans.

"And so the tendency was to believe that they could simply go forward through the storm."

For the passengers of the ill-fated vessel, it's believed that a category 2 hurricane sank the ship as it travelled from Panama towards New York City. Some 150 were rescued, but over 400 people, including the captain, went down with the ship.

Mr Evans said that being the history fan that he is, any old document could excite him - but these photographs add another dimension.

"The idea of being able to see human beings peering up at your cameras in a robot submarine that is down over a mile deep at the bottom of the ocean, and it is representing people from the 1850s - it's absolutely mind-blowing," he said.

"I mean, it brings across the humanity involved in this event, in ways that almost nothing else does."

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Lost ship Endurance has been found after 107 years!

The 'missing' Chinese survivors of the Titanic

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Valeurs Actuelles

[Del Valle] La stratégie irresponsable de l’Empire anglo-américain en Ukraine, chronique d’une guerre globale annoncée…

Dans La mondialisation dangereuse, co-écrit avec Jacques Soppelsa, nous avons expliqué que les Occidentaux, prisonniers de leur moralisme néo-impérialiste, n’ont pas pu s’empêcher, depuis les années 1990, de répandre leur modèle sociétal et leurs institutions économico-politico-sécuritaires partout dans le continent eurasiatique, ce qui a empêché de concrétiser le rapprochement russo-européen tenté en vain par les dirigeants russes de 1991 à 2003. L’ingérence occidentale dans les affaires ukrainiennes et géorgiennes au profit des forces anti-russes est co-responsable du drame actuel. Dire cela est présenté par certains atlantistes ou autres faucons comme un argument “néo-munichois”, qui justifierait le tyran Poutine. Il n’en est rien. Propos des stratèges américains à l’appui.

En réalité, ce constat a été admis par les plus grands géopolitologues américains protagonistes de la guerre froide et de l’endiguement de l’URSS. Ces dernières semaines, quelques voix discordantes ont rappelé à juste titre (Vladimir Fédorovski, Hubert Védrine, Dominique de Villepin, Éric Denécé, Claude Lellouche) le fait que les dirigeants des États-Unis et d’autres pays de l’OTAN s’étaient engagé en 1991 (James Baker et George Bush, Helmut Kohl) à ne « pas étendre l’OTAN d’un millimètre » au-delà de l’Allemagne.

L’extension de l’Otan, “comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique”

À la fin de sa vie, le grand stratège Zbigniew Brzeziński, pourtant américano-polonais russophobe artisan de l’aide aux moudjahidines afghans contre l’Armée rouge, a considéré comme dangereux le rejet de la Russie et l’extension de l’OTAN à l’Ukraine. Henri Kissinger a expliqué avec lui que « la paix sur le continent dépend de “l’engagement à ne pas faire rentrer l’Ukraine dans l’OTAN” ». Le concepteur même de la doctrine de l’endiguement de l’URSS, George Kennan, a affirmé quant à lui qu’« étendre l’OTAN vers l’est serait la pire erreur de la politique américaine de l’ère post-guerre froide... Les Russes vont réagir progressivement de manière particulièrement hostile et cela changera leur politique. »

En septembre 2014, John Mearsheimer, grand connaisseur des conflits entre grandes puissances, non suspecté de pro-poutinisme, écrivait dans la revue Foreign Affairs un article remarqué : Why the Ukraine Crisis Is the West’s Fault. The Liberal Delusions That Provoked Putin. Il y affirmait que son pays serait le premier responsable de la radicalisation de Vladimir Poutine et de la guerre en Ukraine. Loin d’être un gauchiste anti-américain, ce grand universitaire de l’école américaine réaliste des relations internationales, y soutient que l’intervention russe en Crimée et en Ukraine a été motivée par des « objectifs stratégiques irresponsables de l’OTAN en Europe de l’Est » et que l’extension de l’OTAN et des missiles et anti-missiles occidentaux à l’Est est ressentie par les Russes comme une « menace existentielle ». Pour lui, c’est exactement « comme si les Russes ou les Chinois concluaient une alliance militaire dans le nord de l’Amérique avec le Canada et le Mexique. »

Les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé

Tout en déplorant le drame des Ukrainiens pris en otage par les deux grands de la guerre froide, il soutient que « l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 a été alimentée par cette préoccupation majeure du Kremlin de perdre l’accès à la mer Noire en cas d’intégration de l’Ukraine (dont la Crimée, et la flotte russe qui y stationnait dans le cadre d’un accord russo-ukrainien allant expirer en 2017), et donc « par la crainte de perdre définitivement la base navale russe de Sébastopol ». Mearsheimer suggère ainsi aux décideurs américains de « reconnaître un statut neutre et d’État tampon à l’Ukraine entre la Russie et le monde de l’OTAN au lieu de tenter follement d’absorber ce pays ».

Hélas, les dirigeants des pays occidentaux préfèrent souvent écouter les conseillers en “public relations” plutôt que les stratèges avisés ou les militaires, bien moins va-t-en-guerre. Dans sa conférence du 25 septembre 2015, Why the Ukraine is the West’s Fault, notre professeur accusait tous les gouvernements américains d’avoir encouragé l’Ukraine à faire partie de l’Occident et d’utiliser ce pays comme zone de « projection d’une politique hostile tournée contre la Russie », déplorant que « la fin et le résultat de cette stratégie est que l’Ukraine sera détruite »… Prémonitoire. Ceci montre que les Occidentaux ne pouvaient ignorer qu’ils jouaient avec le feu et méprisent les vies des Ukrainiens envoyés au charbon en rendant hystérique l’ours russe acculé et blessé.

Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales.

Après l’invasion du 26 février 2022, Mearsheimer a réitéré que l’invasion de l’Ukraine a résulté d’une « provocation américaine visant à faire de l’Ukraine un avant-poste de l’UE, des États-Unis et de l’OTAN », expliquant au The New Yorker que « tous les troubles dans ce contexte ont été initiés en avril 2008, durant le sommet de l’OTAN de Bucarest, lorsque les responsables et membres de l’OTAN ont déclaré que l’Ukraine et la Georgie feraient partie de l’OTAN ». Certes, l’OTAN ne donna pas de dates, et la France puis l’Allemagne s’opposèrent à cette perspective, mais ceci a achevé de convaincre le Kremlin qu’il « fallait tracer une ligne dans le sable ». Il rappelle que l’expansion de l’OTAN, « cœur de la stratégie, qui va de pair avec l’expansion de l’UE et le fait de retourner l’Ukraine naguère pro-russe en une démocratie libérale pro-américaine, est pour les Russes une menace existentielle », rappelant qu’en novembre 2021, un destroyer britannique a violé les eaux territoriales russes en mer Noire, et que depuis 2017, l’armée ukrainienne a été intensément financée et entraînée par les États-Unis et d’autres pays de l’OTAN (Canada, Grande-Bretagne, Pologne, Turquie, etc.), via l’envoi d’instructeurs, d’armes, de drones, de missiles javelin anti-chars, sol-air, de radars, d’équipements technologiques, etc. Bref, pour Moscou, l’Ukraine était déjà devenu de facto un pays de l’OTAN.

À l’opposé de Mearsheimer, un autre grand stratège américain, George Friedman, fondateur de l’agence privée de renseignement STRATFOR, exposait sans complexe devant le Chicago Council on Global Affairs (CCGA), la stratégie de domination globale de l’Empire anglo-américain, dans la droite ligne des théories de Mackinder et Spykman visant à ceinturer le Heartland russe et dominer l’Eurasie en divisant l’Europe et la Russie puis en contrôlant les accès aux mers chaudes par le Rimland. Friedman affirme que le maintien du leadership américano-anglo-saxon sur le monde passe par une perpétuelle alimentation de conflits entre puissances anti-hégémoniques ou rivales. Chaud partisan de l’extension de l’OTAN à l’Ukraine, Friedman reconnaît que le fait de pousser la Russie à la faute avec le chiffon rouge de l’OTAN a favorisé la division du Continent, sachant que « le vrai danger n’est pas la menace islamiste, mais une alliance germano-russe » (…), seule force qui pourrait nous menacer. Et nous devons nous assurer que cela n’arrive pas »…

Il rappelle ainsi qu’en décorant en 2015 des soldats ukrainiens, le général américain Ben Hodges a confirmé que l’Amérique a formé officiellement l’armée ukrainienne en violation des règles militaires américaines. Le but était de montrer aux Russes que l’OTAN intervient directement en Ukraine, afin de susciter leur réaction violente. Friedman se félicite ainsi cyniquement que son pays, comme jadis l’Empire anglais, doit toujours « faire en sorte que les Européens s’entre-déchirent, de sorte qu’ils se battent entre eux afin de ne pas nous combattre ». En persistant à défendre par principe la politique de “porte ouverte” de l’OTAN et d’occidentalisation de l’Ukraine vue comme un bélier pour repousser le modèle russe et réduire la profondeur stratégique russe, les dirigeants américains ont donc sciemment risqué de faire courir à l’Humanité la plus grave crise politico-militaire internationale depuis la Seconde Guerre mondiale…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Europe 'should crush Putin economically', Slovakia's PM tells FRANCE 24

Issued on: 28/03/2022 - 11:21

Catherine NICHOLSON Follow

One month after the Russian invasion of Ukraine, FRANCE 24 speaks to Slovakian Prime Minister Eduard Heger, as his country takes in tens of thousands of Ukrainian refugees and prepares to host a NATO battlegroup for the first time.

Speaking at the conclusion of an EU summit that was dominated by the bloc's response to the war in Ukraine, Heger tells Europe Editor Catherine Nicholson why he sees EU unity as strong, despite disagreements over how to respond to Kyiv's bid for EU membership and differences of opinion on when and how to toughen sanctions against Moscow.  

Produced by Isabelle Romero, Georgina Robertson, Sophie Samaille, Luke Brown and Perrine Desplats.

Submit your views and put forward your ideas on the role of the EU in the world to the Conference on the Future of Europe.

© Studio graphique France Médias Monde

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Toys, nappies, blankets: Volunteers drive across Europe to help Ukraine refugees

Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

Focus

War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy

New York Times - World

‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks

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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.

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By Raphael Minder

MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.

So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.

“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”

Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.

In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.

In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.

During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.

Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.

But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.

Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.

In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”

Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.

While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.

Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.

“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”

Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.

He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.

“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.

As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.

“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.

Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.

“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”

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L'Humanité

« Nous pouvons être les porteurs de la nouvelle économie »

Entretien

Plaidoyer ESS France, porte-parole des associations, coopératives, mutuelles, fondations et entreprises sociales, appelle les candidats à se saisir de leur mode de gestion non lucratif et démocratique comme base de transformation pour le prochain quinquennat.

Stéphane Guérard

Jérôme Saddier Président d’ESS France

Difficile de faire entendre sa voix dans cette campagne atypique. L’économie sociale et solidaire (ESS) s’y essaie. ESS France, son porte-parole auprès du grand public comme des institutions, vient de publier un plaidoyer à l’adresse des candidats à l’élection présidentielle pour appeler à « favoriser la conversion de l’économie vers l’ESS ». Si les aspirations de la société se portent sur plus de démocratie dans une économie qui conjugue transition écologique et sociale, alors les 165 000 associations, coopératives, mutuelles, fondations et entreprises sociales, avec leurs 2,4 millions des salariés et leurs 22 millions de bénévoles, revendiquent un rôle majeur dans le prochain quinquennat. Jérôme Saddier (1) nous explique lequel.

Quel bilan dressez-vous de ces cinq années ?

Le bilan n’est pas positif à 100 %, loin de là. Je pense par exemple au plan de relance. Ce quinquennat s’achève toutefois sans grand problème avec la majorité, ni avec le gouvernement sortant. Car, sur la fin, nous avons eu affaire à des interlocuteurs dignes de confiance.

Vous appelez à « favoriser la conversion de l’économie vers l’ESS ». Que voulez-vous dire ?

Lors de la préparation du plan de relance, nous avons appelé à un vrai effort de planification pour permettre un changement de modèle. La pandémie et la guerre en Ukraine font peser des tendances économiques et sociales lourdes qui appellent à faire évoluer en profondeur l’économie et les entreprises. Ces dernières ne peuvent plus en rester à leur mode de fonctionnement actuel, fondé uniquement sur la propriété et la concurrence. Elles doivent reposer sur les personnes qui les composent. Nos organisations sont démocratiques. Nous proposons donc la mise en place d’un fonds de conversion des entreprises privées lucratives vers l’économie sociale et solidaire. Le plan de relance est ce qu’il est : il ne porte aucun effort de transformation. Le gouvernement aurait pu compter sur l’ESS pour être l’opérateur de cette nouvelle économie. On en reste au discours dominant, pour lequel n’existe qu’une seule forme d’entreprise, celle de capitaux, portée par les plus idéologues qui nous expliquent que la non-lucrativité est peu performante. Il est temps de changer de discours.

Transformer l’économie était justement l’un des objectifs de la loi Pacte de 2019, portée par Bruno Le Maire, avec notamment la création des sociétés à mission ? Faut-il une super-loi Pacte ?

Il faut aller bien plus loin, en plongeant au cœur du fonctionnement des entreprises. Ces dernières sont confrontées à des injonctions de plus en plus contradictoires. Elles doivent être rentables, faire preuve d’un dialogue social exigeant, aller au-delà du droit du travail pour mieux traiter leurs salariés, offrir du sens afin d’attirer notamment les jeunes, être transparentes pour les clients et consommateurs, se conduire comme un acteur responsable vis-à-vis de leur territoire d’implantation, et être soucieuses de son impact environnemental. Les organisations non lucratives comme les nôtres sont les mieux à même de répondre à ces défis.

Parvenez-vous à porter cette revendication dans la campagne des présidentielles ?

Mis à part les questions salariales, au sujet desquelles nous avons des choses à faire valoir, notamment pour ceux que l’on a appelés les premières et secondes lignes lors de la pandémie, ce que nous avons à défendre ne percute pas. Nous restons confiants, car l’air du temps souffle dans notre sens. Nos concitoyens savent qu’il va falloir investir pour une transition écologique et sociale. Mais pas n’importe comment. D’autre part, les nouveaux rapports au travail, l’articulation entre vie personnelle et professionnelle, nous sont aussi favorables, de même que les réflexions sur l’évolution des entreprises. La société civile est en avance sur ces sujets. Nous représentons les initiatives qui fourmillent sur les territoires. Ces sujets devraient plus fortement émerger lors de la campagne des législatives.

L’ESS soutient-elle un candidat ?

Nous ne donnons aucune consigne de vote. L’ESS est très diverse et couvre un spectre politique très large. Cela ne veut pas dire que l’ESS est apolitique. Ce mouvement est politique. Je plaide pour que ses organisations se réapproprient ce rôle. En revanche, nous sommes très clairs vis-à-vis des candidatures d’extrême droite représentées par Marine Le Pen et Éric Zemmour, que nous n’avons pas conviées à nos travaux. L’application de leur programme nécessiterait de nous éloigner des principes constitutionnels qui fondent la liberté.

économie sociale et solidairejérôme saddierplan de relance
L'Humanité

L’aventure féconde des utopistes de la « S »

Prescription culture

ARTS PLASTIQUES Le Miam de Sète expose la riche production de cet atelier qui permet de fécondes collaborations entre artistes déficients mentaux et d’art contemporain.

Magali Jauffret

Sète (Herault), envoyée spéciale.

Pour ceux qui ne l’ont pas encore visité, il faut aller au si attachant Musée international des arts modestes de Sète (Miam), fondé voilà vingt ans par le plasticien Hervé Di Rosa et dirigé par Françoise Adamsbaum. Il présente, en effet, ces temps-ci, l’excellente exposition « Fictions modestes et réalités augmentées » sur la « S » Grand Atelier, situé à Vielsalm, dans les Ardennes belges.

sortir de l’invisibilité

De quoi s’agit-il ? D’une passionnante aventure artistique et humaine que l’on peut vraiment envier à la Belgique, territoire de tous les possibles. Pensez donc : le modeste atelier de création, créé dans les années 1990 par Anne-Françoise Rouche pour occuper artistiquement des créateurs en herbe fragilisés par une déficience mentale, est devenu, avec le temps, grâce à son énergie, son état d’esprit et sa bataille, un centre d’art. Et pas n’importe lequel ! Un lieu de production de projets expérimentaux, de diffusion et d’exposition, qui travaille notamment avec l’École de recherche graphique de Bruxelles et a le pouvoir de candidater à la biennale de Venise.

Et ce n’est pas tout. Ce lieu utopique, défricheur s’il en est, installé dans une caserne désaffectée située non loin de l’Allemagne et du Luxembourg, reçoit en résidence, loin des préjugés et des clichés, des artistes contemporains réputés qui viennent partager leur créativité, avec une quarantaine d’artistes porteurs d’un handicap mental, les sortant ainsi de leur invisibilité.

Le résultat, sur les cimaises de ce musée qui prend tous les risques, est bluffant. On est immergé dans des mondes, des utopies, on est projeté dans des univers singuliers, dans des disciplines aussi différentes que la bande dessinée, la gravure sur bois, le textile, le dessin, le cinéma et sa lanterne magique, la photographie, la mode, la sculpture, la performance, l’architecture, la vidéo, l’art numérique…

L’exposition, très bien scénographiée, nous entraîne d’entrée dans les génies du lieu et leur belgitude. On passe ensuite dans un espace consacré aux réalisateurs d’un cinéma décalé, avant de découvrir les libertés indomptées de la plupart des auteurs, de s’immerger dans quelques univers virtuels, de découvrir des récits personnels dans le salon de lecture et enfin de basculer dans la tradition catholique encore très forte en Ardennes.

On est loin de l’art-thérapie, du pathos, de l’institutionnel, du déterminisme social qui reproduit les marges. Parfois c’est léger, même drôle. Au sein des imaginations si fécondes de ces artistes connectés, souvent musiciens et hyper-punk, on sent l’inspiration d’Hergé, de Méliès, de Dreyer. On est séduit par la poésie qui traverse ces créations habitées par des catcheurs, Johnny Hallyday, des vierges enrubannées, le Prince Charmant ou un Jésus triste. À la « S » et au Miam, art brut et art contemporain se rejoignent.

arts plastiques
BBC

Oscars fashion: Red carpet in pictures

After last year's Oscars red carpet was somewhat limited thanks to Covid-19, the event was back to being the usual full-on fashion bonanza as Hollywood stars returned in their droves.

Alana Haim, star of Licorice Pizza, oozed classic glamour with a delicately layered Louis Vuitton dress shimmering with sequins, paired with a simple silver sandal and nude nail polish. There was no fishtail hem but she still definitely channelling a subtle mermaid vibe.

There were more sequins courtesy of Jessica Chastain's custom Gucci bodice and full skirt, accompanied by a huge ballroom-style ruffle - quite the change from the 1980s shoulder pads she sported in her leading role in The Eyes of Tammy Faye, for which she won best actress.

Best supporting actor nominee Kodi Smit-McPhee side-stepped the safe black tux choice, opting for a Bottega Veneta pale powder double-breasted blue suit and shirt. He teamed it with a silver neck chain and earring plus white brothel creepers for extra height. Not that he needed it at just over 6ft 1in.

Emilia Jones stars in best picture winner Coda and was one of a number of stars to bare their midriff on the red carpet in a Dolce and Gabbana halterneck sequinned number with a structured bodice.

Timothee Chalamet obviously couldn't face the stress of doing up a bow tie so came up with a simple solution - go shirtless. His black sequinned jacket came courtesy of Louis Vuitton.

His Dune co-star Zendaya went for a cropped silk white shirt with a silver sequinned skirt. Numerous bangles added extra bling to the Valentino outfit.

Kristen Stewart, who was nominated for best actress for her portrayal of Princess Diana in Spencer, went for a bold look from Chanel, teaming black hot pants and a unbuttoned chiffon cream shirt with a black tux and side-swept hair. Not to mention a pair of killer stilettos.

Billie Eilish took the ruffle trend to the max with her Gucci Victorian-inspired black voluminous floor-length gown. Gothic glam with a sharp black haircut to match. Her Bond theme, No Time To Die, won best song.

First-time nominee Ariana DeBose went on to win best supporting actress for West Side Story. Having wowed us in different shades of yellow at this year's Baftas and Critics Choice awards, she opted for bright red this time, looking relaxed in a Valentino wide-leg trouser and matching top. A voluminous cape added extra drama to the look.

Venus and Serena Williams showed off their fashion credentials with Venus sporting a futuristic white fitted Elie Saab dress with silver jewellery cuffs. Serena opted for a Gucci pink pleated flowing frock adorned with sequined black flowers and black lace gloves.

Lupita Nyong'o, you never let us down. This time, we have Prada to thank. A vision in gold sequins that morphed into what we can only describe as floaty streamers from the waist down, dotted with a few pale pink spring flowers that shouldn't work against such a bold backdrop - but totally do.

British hopeful Olivia Colman (The Lost Daughter) opted for a sophisticated full-length dress from Dior, featuring ethereal silver pleats, huge fluted sleeves, a high rollneck and silver jewellery.

Jason Momoa sported a blue and yellow handkerchief on the red carpet, the colours of the Ukrainian flag.

Nicole Kidman was up for best actress for her turn as Lucille Ball in Being the Ricardo but lost out to Chastain. She walked the red carpet with husband Keith Urban, who wore a classic tux. Kidman plumped for an Armani grey strapless gown with a train and an eye-catching puffball waist.

One of last year's winners, Daniel Kaluuya, went bold with a bright teal double-breasted Gucci jacket with black lapels, coupled with a black shirt. A chunky gold ring completed the look.

Jessie Buckley, who was up for best supporting actress, caught up with the film's director, Maggie Gyllenhaal, on the red carpet. Buckley sported a cream Erdem gown, while Gyllenhaal went for a structured off-the-shoulder Schiaparelli number with ornate gold embellishment.

Will Smith looked quite the English country gent - before his now infamous slap and best actor win. Has he also been catching up on Peaky Blinders?

Rap star Megan Thee Stallion wore a custom flowing blue and silver figure-hugging dress with a cut-out mid-section by Indian designer Gaurav Gupta. She teamed it with peach nails and a chic chignon. Her stunning jewellery included a huge sapphire and diamond ring with matching heart-shaped drop earrings.

West Side Story star Rachel Zegler was a late addition to the presenting line-up and had said she wasn't sure what she was going to wear. Luckily, she happened upon this on-trend Dior beaded black dress with a striking knotted back strap.

Bill Murray looked dapper in a black-and-white shirt with polka dot scarf and a felt beret with leather trim. We can only assume the mini Oscars statuette wrapped in cellophane in his pocket is a lollipop - it was a fairly long ceremony so it might have come in handy when the hunger pangs kicked in.

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Sanctions contre la Russie, l’arme à double tranchant

Sans crier gare la police italienne a saisi, dans le port de Trieste, l’un des trois-mâts le plus imposant et le plus futuriste qui ait jamais navigué. Dessiné par le français Philippe Stark, le A, 142 mètres de long pour 12 700 tonnes, qui a coûté 530 millions d’euros, a été l’objet d’un abordage en règle. Mauvaise nouvelle pour l’oligarque Andreï Melnichenko, qui a ses habitudes en Italie mais aussi en France, son “méga-yacht” battant pavillon des Bermudes mouillant fréquemment à Antibes. Et pourtant ses relations amicales avec l’Italie avaient été tout récemment reconnues par Rome. En 2018, Melnichenko était élevé au grade de commandeur de l’ordre de l’Étoile d’Italie, pour son engagement dans la promotion du dialogue et de la coopération économique entre l’Italie et la Russie.

De fait, il n’est pas le seul propriétaire de navire à avoir été inquiété par les Européens depuis le déclenchement d’une nouvelle série de sanctions économiques destinées à arrêter l’offensive russe en Ukraine. Rome a ainsi saisi des actifs appartenant à des entrepreneurs russes pour une valeur de 140 millions d’euros. Un autre yacht, le Lady M, d’une valeur de 65 millions d’euros et appartenant à Alexeï Mordachov, l’un des principaux acteurs de l’acier russe, a été capturé dans le port d’Imperia. Il en est de même pour le Lena, propriété de Guennadi Timtchenko, l’un des géants de l’industrie du gaz et du pétrole, saisi à San Remo. La valeur globale des trois navires saisis par les Italiens s’élève à plus de 700 millions d’euros. Depuis le début du mois de mars, plusieurs yachts ont déjà été confisqués par différents pays européens. La France a notamment saisi celui appartenant à une société liée à Igor Setchine, patron du principal groupe pétrolier russe, Rosneft, très influent dans les couloirs du Kremlin.

Si effectivement Igor Setchine est un proche du président Vladimir Poutine, qu’en est-il d’Andreï Melnichenko ? Citoyen russe, l’industriel est né en 1972, à Gomel, une ville de Biélorussie, d’une mère ukrainienne et d’un père biélorusse. Alors que le mur de Berlin s’effondre, il rejoint Moscou en 1989 pour étudier la physique à la prestigieuse université d’État de Lomonossov. Il complète ses études en suivant des cursus en économie et en finance. Rapidement, l’ambitieux jeune homme va cofonder l’une des premières banques privées de la Russie postsoviétique, la MDM.

Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe

C’est à partir de là que Melnichenko va investir dans les fertilisants et le charbon qui n’étaient pas, à l’époque, vus comme des ressources stratégiques, le laissant en dehors des cercles politiques. Il a créé notamment EuroChem (premier producteur russe d’engrais) et SUEK (numéro un du charbon sibérien). Les deux entreprises vont se hisser en une vingtaine d’années parmi les cinq plus grandes compagnies mondiales dans leur secteur d’activité. L’entrepreneur va considérablement moderniser ses industries sans recevoir de traitement de faveur de la part du gouvernement. Ainsi, Melnichenko fait partie d’une forme de Cac 40 russe.

Pour poursuivre le développement de son groupe, le désormais milliardaire installe son siège à Zoug, en Suisse. Il reste actif dans la construction de ponts économiques entre la Russie et l’Europe. À ce titre, Melnichenko est membre de l’EU-Russia Industrialists’ Roundtable (IRT, Table ronde des industriels Union européenne-Russie) qui réunit régulièrement dirigeants russes et européens. À cause des sanctions européennes prises contre lui le 9 mars, il démissionne de ses mandats d’Euro-Chem et de SUEK. En 2021, sa fortune avait été estimée par Forbes à 18 milliards de dollars, faisant de lui la 8e fortune de Russie.

Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification

Sa présence au Kremlin, le 24 février, à la dernière réunion de l’Union russe des industriels et des entrepreneurs, qui rassemble 36 chefs d’entreprise, a suffi à justifier sa mise à l’index par les autorités européennes. « Nous allons contester toutes les sanctions, elles sont sans fondement juridique et n’ont aucune justification », nous indique l’entourage de l’industriel. « Faire un parallèle entre la participation à une réunion par le biais de l’adhésion à un conseil d’affaires, tout comme des dizaines d’hommes d’affaires de Russie et d’Europe le font, et le fait de saper ou de menacer un pays est absurde et insensé. Rien ne justifie de le placer sur la liste des sanctions de l’Union européenne », nous explique-t-il encore.

De fait, Andreï Melnichenko n’a jamais eu aucune position politique. Son seul investissement n’a jamais été que caritatif. Ces dix dernières années, l’homme d’affaires a investi plus de 500 millions de dollars dans des projets sociaux, principalement éducatifs. Plusieurs de ses jeunes poulains ont été primés par l’Isef, un concours international pour jeunes scientifiques. Aujourd’hui, Melnichenko appelle sans détour à la fin des combats : « Les événements en Ukraine sont vraiment tragiques. Nous avons besoin d’une paix urgente. » Sa mise à l’index par les Européens est contestée notamment par le financier Nathaniel Rothschild, qui s’étonne sur Twitter d’un tel traitement pour « le seul homme d’affaires du top 50 russe qui n’ait jamais eu de conversation privée avec Poutine depuis 1999 ».

Forte en Europe, l’inflation pourrait être dévastatrice pour les pays pauvres

Même tonalité pour l’économiste suédois Anders Åslund, qui connaît bien la Russie et l’Ukraine et qui déclare : « Je ne suis pas content de voir sanctionnés la famille Pumpyansky, Andreï Melnichenko et Vadim Moshkovich. Ce sont des hommes d’affaires russes du secteur privé qui se sont faits tout seuls. Ils ne devraient pas être sanctionnés simplement parce qu’ils ont assisté à une réunion annuelle avec Poutine. »

Pour sa part, Andreï Melnichenko va plus loin que son propre cas. Selon lui, deux autres victimes bien plus importantes figureront dans les dommages collatéraux des sanctions européennes : l’agriculture et l’alimentation. C’est la même mise en garde faite par Vladimir Poutine, qui a souligné le risque d’augmentation des prix de l’alimentation si les Occidentaux maintenaient leurs sanctions contre la Russie, qui produit 13 % des engrais mondiaux. EuroChem, la compagnie de Melnichenko, est ainsi l’un des leaders dans la production d’azote, de phosphate et de potasse.

Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ?

Le président russe a ajouté que non seulement l’inflation pourrait être considérable en Europe, mais dévastatrice pour les pays les plus pauvres. L’agence pour l’alimentation de l’Onu a également alerté d’une augmentation qui pourrait dépasser les 20 % dans un secteur déjà mis à l’épreuve par la crise du Covid-19. Dans l’entourage d’Andreï Melnichenko on nous explique à ce sujet : « Les sanctions occidentales ne sont pas basées sur des analyses en profondeur. Cela ressemble à un planning pour deux semaines, sans que personne ne pose la question : “Et après, que faisons-nous ? » En attendant, « la guerre a déjà provoqué une augmentation des engrais qui deviennent hors de prix pour de nombreux fermiers », ajoute Melnichenko.

À l’inverse de l’approximation européenne, la politique des stratèges du Kremlin est bien plus articulée et compte sur la résilience russe déjà fortement éprouvée au siècle dernier, assortie cette fois d’importantes réserves de devises et d’or et d’une dette quasi inexistante. D’une certaine manière, les sanctions contre les oligarques permettent, en tout cas à court terme, de voir ces derniers rapatrier leurs fonds en Russie, au détriment des Européens eux-mêmes. Poutine en joue, déclarant le 16 mars : « Je ne condamne pas ceux qui possèdent une villa à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d’huîtres ou de la soi-disant liberté des genres. Mais le problème est que beaucoup de ces personnes sont mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple. »

Le bras de fer est désormais engagé. Les Américains ont ainsi annoncé, le 8 mars, qu’ils renonçaient au gaz et au pétrole russes. Ce n’est pas grave, ils n’en ont pas besoin, à la différence des Européens, qui en restent fortement dépendants. La différence entre les deux marchés est considérable. Les importations de pétrole russe ne représentent que 5 % du marché américain, contre 49 % du marché européen ; 4 % pour le fer et l’acier, contre 29 % pour les Européens ; 1 % du nickel, contre 93 % pour les Européens. Quant au gaz et au charbon, ils représentent 0 % des importations des États-Unis, contre respectivement 41 et 21 % des nôtres.

L’Allemagne, qui se réjouissait d’abandonner le nucléaire, de baisser sa dépendance au gaz, ne peut pas pour autant se passer du charbon, manque de chance, lui aussi essentiellement russe. Pour s’affranchir de son fournisseur le plus proche, l’Union européenne va devoir se tourner vers le gaz de schiste américain, plus cher, sans parler de la catastrophe écologique qu’il représente. Autre solution déjà envisagée par Bruxelles, augmenter les importations en provenance du Qatar, de l’Algérie et de l’Azerbaïdjan, ce qui ne sera pas sans conséquences politiques majeures sur nos décisions politiques dans les années à venir.

L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable

De leur côté, les États-Unis veulent encore pousser leur avantage et reprennent langue avec le Venezuela. Washington propose à Caracas un accord gagnant-gagnant, avec achat de pétrole et réduction des sanctions. Mieux encore, les diplomates de l’administration Biden mettent les bouchées doubles à Vienne pour signer un retour de l’Iran dans l’accord nucléaire. Tant pis pour les craintes existentielles d’Israël, qui y voit une porte ouverte pour une future arme atomique. L’Iran doit, comme le Venezuela, redevenir au plus vite fréquentable pour faire baisser le prix du baril, qui continue de profiter à Moscou qui engrange des devises avec un baril au-dessus de la barre des 100 dollars.

À tous ces secteurs centraux de l’économie s’ajoute bien sûr celui du blé, dont les cours se sont envolés, + 40 % début mars, faisant craindre le pire pour de nombreux pays, notamment en Afrique du Nord, où l’on pourrait connaître de nouveaux printemps arabes, mais aussi en Afrique de l’Est et au Nigeria, qui sont devenus de grands importateurs de céréales. La Russie représente près du quart de la production mondiale de blé, l’Ukraine étant également bien placée. Ainsi, la guerre se double d’un autre conflit, essentiellement économique, auquel nous sommes mal ou peu préparés. Il est le premier de l’histoire où l’interdépendance est aussi forte entre ses belligérants.

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New York Times - World

Russia-Ukraine War

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For a Ukrainian Poet, Putin’s War Is All Too Familiar

Ihor Kalynets, 83, spent a lifetime resisting Soviet domination. Now, he says, he’s not going anywhere.

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By Carlotta Gall

LVIV, Ukraine — At 83, no longer a young poet, Ihor Kalynets knows something of life under Russia’s thumb.

Having spent nine years in the Soviet Gulag, including hard labor cutting stone, he secretly wrote on cigarette papers what are regarded as some of his best verses. They were crumpled into tiny balls and smuggled out of prison.

For 30 years of his professional life — during Soviet times — he was only able to publish abroad, infuriating the authorities, or through samizdat, the underground self-publishing network.

Today he lives on a leafy street in Lviv, a city in western Ukraine inundated with Ukrainians displaced by Russia’s invasion of their country. His daughter and son-in-law live up the street, and he has opened his art-filled home to a family of refugees.

War is raging to the east and around the capital of Kyiv, but he insists he has no intention of joining the exodus of people fleeing to neighboring Poland and other European countries.

“I will stay in Ukraine,” he said, looking around his living room, where he sleeps on a cot, surrounded by his books and paintings, his old-fashioned radio close at hand. “The Russians will not come here,” he said, adding that western Ukrainians would put up a determined defense of their region.

More than habit, or age, what keeps Mr. Kalynets in Lviv is his entire life history, which has been one of resistance driven by a deeply rooted connection to his homeland and Ukrainian culture.

“I did not grow up as a pioneer or a komsomolets,” he said, referring to the Communist youth groups that schooled generations of Soviet youths. “I was bred in a Ukrainian family in the national spirit.”

Mr. Kalynets has seen the full arc of his country’s history, from before and during Soviet rule, to independence, and now to its present struggle.

Born in 1939, in Khodoriv, a town not far from Lviv, when western Ukraine was still part of Poland, he grew up in the tumult of World War II that ravaged the region and changed state borders. Lviv was occupied by Nazi Germany and then seized by the Soviet Army.

As a teenager he saw at close hand the resistance against the Soviet state that lasted well into the 1950s. Ukrainian nationalists, led by Stepan Bandera, had first opposed Polish rule, then joined forces with the Nazis and later British intelligence to fight against Soviet rule in their home territory.

“I was brought up in this milieu,” he said, and its imprint remains with him. “I think of the cruelty of the Muscovites and how the Ukrainian patriots were basically destroyed,” he said.

The early experience led to a lifetime of opposition to Soviet rule and stretches to Russia’s latest war, which President Vladimir V. Putin has termed an operation to de-Nazify and “liberate” Ukraine. “I knew who our so-called liberators were,” he said.

As a student he moved to Lviv and studied at the Language and Literature Faculty of Lviv University, graduating in 1961. He married another poet, Iryna Stasiv, and the two became well-known participants in the burst of cultural activity that emerged in the 1960s after the end of Stalinist repression.

“We were mostly interested in the political conditions in Ukraine,” he said. “We were not expecting to gain liberation and we understood it would be a long time to gain independence. There was only a handful of us, but we believed something should change.”

Live Updates: Russia-Ukraine War

He wrote a first collection of poems, “Excursions,” but it never saw the light of day. The entire print run was confiscated, according to an account of his life by the Kharkiv Human Rights Protection Group.

Some of the poems appeared in journals and newspapers, and in 1966 a collection, “Kupala’s Fire,” was published in Kyiv, but also swiftly proscribed.

A modernist poet — he developed his style from the avant-garde poets of the 1920s — he focused often on the richness of Ukrainian culture, celebrating literary figures and ancient customs, while offering a lament for the loss and destruction of that culture under Soviet rule. He wrote odes to a country water well, stained-glass windows and happiness, “written in sand with a finger.”

His poetry was criticized by the Soviet authorities, who demanded a more uplifting propagandistic tone of work. He was excluded from the Union of Writers.

Repression returned. As friends and acquaintances were arrested, and he and his wife organized human rights protests and appeals for their release, they came under the surveillance of the state security service, the K.G.B.

In 1971, his wife was arrested and charged with anti-Soviet agitation. Six months later, Mr. Kalynets was arrested, too. He served six years in a labor camp in Perm in the Ural Mountains, followed by three years of internal exile in Chita, in Siberia, where he was reunited with his wife.

“That’s how it went,” he said with a slight shrug. “A person can stand anything, but we had a certain idea that held us up.”

Russia-Ukraine War: Key Developments

The status of peace talks. President Volodymyr Zelensky said in an interview with Russian journalists that Ukraine was “ready” to discuss a neutral geopolitical status but insisted that he would not cede sovereignty. Ukrainian and Russian diplomats are planning to meet in Turkey.

On the ground. As the war entered its fifth week, Ukrainian forces appeared to make gains in the northeast. Despite talk of Russia focusing on the east, fighting across multiple battlefronts, including in the southern city of Mariupol, suggested a more dynamic and volatile situation.

Biden’s speech. During a speech in Warsaw, President Biden said that Russian President Vladimir V. Putin “cannot remain in power,” but U.S. officials scrambled to walk back the unscripted remark. In Europe, Mr. Biden’s comments were met with a mix of rejection and admiration.

In a series of letters that he wrote to his nephews from prison, he composed a surreal children’s story called “Mr. Nobody,” about a boy who lost his sleeve and found it inhabited by a voice.

In the labor camp, he wrote some of his most beautiful poetry, said Oleksandr Frazé-Frazénko, a Ukrainian filmmaker and music producer, who made a documentary about Mr. Kalynets.

“He used to be a prince back in the day,” he said. In an era of Soviet realism, his poetry touched on the eternal. “His poetry has something royal about it; the way he wrote, the subject matter too. He wrote about nothing special, but about everything at the same time.”

Mr. Kalynets came back to Lviv in 1981 but ceased writing poetry and turned instead to children’s literature, to some extent to avoid further trouble, he said.

In 1987, with the opening up of press freedoms, or glasnost, under President Mikhail Gorbachev, he became an editor of one of the first uncensored periodicals.

After the fall of communism, he and his wife became involved in politics, known for their support for the Republican Party, the first political party in Ukraine to challenge the Communist Party’s dominance, and for the Ukrainian Greek Catholic Church, a 1,000-year-old church that follows the Byzantine Rite. The church is followed by the majority of people in western Ukraine, but was banned under the Soviet Union.

Mr. Kalynets remained a poet at heart, reciting his poems at political gatherings, and finally publishing his poetry for the first time in Ukraine. In 1992, he was awarded the Shevchenko Prize, Ukraine’s most prestigious literary award.

But he remains outspoken about politics. Ukraine has not achieved true independence from Moscow in the 30 years since it declared independence, he said. “It was oriented toward Moscow, it was absolutely Russified.”

“So we had to struggle to have that type of Ukraine that would hold up to the ideals of the cultural leaders of the previous generations,” he said. “And that’s how an independent Ukraine slowly emerged, bit by bit.”

Russia, in his view, had for centuries taken Ukrainian history and culture as its own, and then was left naked with the dissolution of the Soviet Union. “The powerful and glorious Russia is a country without history, and that is what alarms Putin the most,” he said. “To be without its history was not prestigious. That’s where the war comes from.”

He said he was not surprised to see Ukrainians rallying together when attacked by Russia, but did not put it down to Mr. Zelensky’s leadership. “It is just that Ukrainians suddenly became conscious and understood who they are.”

“It is quite simple,” he explained. “It is the consciousness of a subjugated nation, that wants to have its own country, and not to be the manure that fertilizes Russia.”

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L'Humanité

L’Orient tragique de Mathieu Pernot

Prescription culture

PHOTOGRAPHIE À la Fondation Cartier-Bresson, l’exposition passe en revue, à partir d’un vieil album de photo familial, les strates de destructions produites par plusieurs conflits au Proche-Orient.

Magali Jauffret

Le projet de Mathieu Pernot, lorsqu’il candidate au prix de la Fondation Cartier-Bresson, dont il sera le lauréat en 2019, est innocent : il s’agit, pour lui, de remonter aux sources de son histoire familiale.

Le point de départ, c’est l’album photo du voyage de son grand-père, parti de Beyrouth, au Liban, en 1926, pour découvrir l’Irak et la Syrie. Le père de ce grand-père, Léon Pernot, opérateur chez le grand Nadar, ne tenait-il pas déjà un studio photo à Vesoul, région dont la famille est originaire ?

À l’époque, on cultive un goût pour l’Orient, notamment pour les ruines de Palmyre, déjà encensées dans leurs vers par des poètes romantiques comme Alfred de Vigny et Charles Baudelaire.

Mathieu Pernot ne se doute pas, alors, que la pandémie et les difficultés d’accès à certaines zones de tensions tenues par le régime syrien vont compliquer ce périple, un temps l’interrompre.

l’instantané fait à la volée, sans préparation

Se lançant sur les traces de son aïeul, il se demande ce que l’histoire a fait de ces territoires. Il imagine la possibilité de recoller des morceaux épars, de construire de grands collages, de reconstituer par les images ce qui a été détruit. Très vite, il se rend compte que cela n’est pas envisageable. Et, pour la première fois, il privilégie les prises de vues avec mises au point et réglages automatiques, en revenant à l’instantané fait à la volée, sans préparation, sans pose.

À Beyrouth, où son père a grandi et qui a fortement marqué son identité, il a la chance, lors d’un premier voyage, de pouvoir louer l’appartement du centre-ville où logeait la famille jusqu’au départ en France, en 1958. Lorsqu’il y retourne, après l’explosion du port, l’immeuble est devenu inaccessible et menace de s’effondrer.

Il photographie frontalement, mais à distance

La splendeur des sites archéologiques, de Tripoli à Baalbek, au Liban, la plaine de Ninive, en Irak, font, un temps, illusion. On pourrait croire que les clichés de l’ancien temps et les nouvelles images sont superposables. Mais de Damas à Alep, Raqqa, Homs et Mossoul, ce ne sont plus que villes mortes, anéanties par la guerre. Les portraits de propagande de Bachar El Assad plastronnent partout sur des bâtiments saccagés, au-dessus d’un croc de boucher, non loin d’une veste militaire. Un frigo est rempli de corps écorchés. Des fillettes sortent de nulle part. Des gens revivent dans des lieux fracassés.

Un frisson, un vertige nous glacent à regarder ces anéantissements, alors que le tapis roulant des bombes de Vladimir Poutine, qui ont semé la terreur et assassiné en masse, ici, sont en train d’accomplir le même travail en Ukraine.

Ce qui fait la puissance de cette œuvre, c’est la diversité des différentes strates historiques de ruines et leur contraste : celles, millénaires, qui ont été, par exemple, le théâtre de la bataille d’Alexandre.

Elles font partie de la mythologie, de la beauté d’un paysage qu’elles parachèvent lorsque les rais de lumière jouent avec leur esthétique ; celle des conflits passés qui présentent des façades encore hagardes, trouées de balles, des restes de figures, de descentes de croix. À Mossoul, le conflit est si récent que les ruines sentent encore le cadavre. N’écoutant que son inconscience, Mathieu Pernot pousse des portes, pénètre dans des maisons qui n’ont pas été déminées. Il tombe sur des corps en décomposition, sur des documents d’état civil jonchant le sol, sur des photos, là, abandonnées. Un butin pour l’exposition qui commence sur un album de photo familial et se termine sur les portraits des jours heureux d’une famille syrienne surprise par la guerre dans son intimité.

On savait que Mathieu Pernot, ni photojournaliste ni reporter de guerre, s’intéressait à la grande histoire. On en a ici la démonstration. Bouleversé, il parvient à trouver, face à ces paysages traumatisés par l’homme, une façon de les montrer. Il photographie frontalement, mais à distance, avec détachement, un réel tellement puissant qu’il se met en scène lui-même, sans qu’il soit besoin d’en rajouter.

Le moment qu’il saisit est celui de l’après-événement et de l’avant-reconstruction. Un entre-deux entre fracas de la guerre et silence des ruines où tout est figé, où rien n’a bougé. Grâce à lui et à sa photographie documentaire, ce ne sera pas un trou noir de l’histoire.

photographiemathieu pernotProche-Orient
BBC

Why patients are flocking to India for surgery

By Priti Gupta & Ben MorrisMumbai

Juan Francisco Paladines knew there was something wrong when he started seeing double.

Doctors told him his symptoms - including double vision - which first appeared ten years ago, were being caused by a brain tumour.

"It was a very tough moment in my life. Fortunately, I have many friends and family that were my backbone," says the 56-year-old industrial engineer from Santiago, Chile.

Surgeons told him the unusual shape of his tumour meant it would not be possible to completely destroy it. But after a course of radiation therapy his symptoms went away.

For the next four years, scans showed that the tumour was not growing. "It all went well. I forgot about the whole business," he says.

However, in 2019 the double vision came back. "I knew what it was... I started to look for alternatives to the radiation therapy."

In recent years, a new cancer treatment has emerged called proton beam therapy - a form of radiation treatment used to get rid of malignant tumours.

It uses a beam of high energy protons, which are small parts of atoms, rather than high energy x-rays.

Proton beams easily pass through the body on their way to the tumour and are very effective at destroying it when they arrive.

They can also be targeted very precisely, which makes proton beam therapy useful for treating sensitive areas of the body, including the brain, neck and spine.

After some research, Mr Paladines decided that this was the treatment for him. But proton beam therapy was not available in Chile, or in any neighbouring countries.

"I did extensive research to find hospitals from different countries, who could provide proton treatment," he explains.

Many options were too expensive or not suitable for him. But eventually he found the Centre of Apollo Hospital in Chennai, India.

"It has state of the art technology, at very affordable prices compared to western countries," he says.

The hospital also helped him find accommodation and transport, for his trip in November 2021.

"These factors play a very important role mentally. I was miles away from home with fear, in a new country, a completely different culture and language," Mr Paladines says.

Mr Paladines is one of thousands of people who visit India every year for medical treatment.

Between 2016 and 2019, the number of overseas patients travelling to India increased from 430,000 to 700,000. The sector was estimated to be worth $9bn (£6.7bn) by 2019.

But travel restrictions during the pandemic almost bought the sector to a standstill. According to figures from the Ministry of Tourism almost 183,000 tourists arrived for medical reasons in 2021, down 73% from 2019.

The picture is similar elsewhere in the world, including other nations that are popular for medical tourism, among them Thailand, Singapore and Malaysia.

"India has the largest pool of clinicians in South Asia," explains Dinesh Madhavan, President of Group Oncology at International Apollo Hospital Enterprises.

"We are uniquely positioned thanks to our hospitality and rich culture, combined with modern as well as traditional medicine and therapy," he says.

And it's not just treatment for medical conditions like cancer. There has also been a sharp rise in patients arriving in India for cosmetic surgery procedures such as liposuction (removal of body fat) or hair grafts for baldness.

"We get patients from the US, Africa and Gulf regions," says Dr Satish Bhatia, a dermatologist and cutaneous surgeon in Mumbai. Dr Bhatia says he sees many flight attendants, looking for quick, non-invasive cosmetic procedures such as dermal fillers or Botox.

Dr Bhatia says that, on average, the price of most cosmetic procedures in the US, Europe and the Middle East are at least 50% higher than if done in India.

Like much travel, medical tourism ground to a halt during the pandemic, but Dr Bhatia says business is picking up again and he is confident it will continue to grow.

However, this boom in overseas patients has its downsides.

"There is a mushrooming of new aesthetic clinics all around India. Sadly, this also attracts unqualified and untrained doctors wanting to make easy money," says Dr Bhatia.

Always research your doctor's credentials and experience before fixing an appointment, he advises.

Patients should also make sure there are adequate arrangements in place for aftercare, says Dr Shankar Vangipuram, senior consultant, radiation oncology at the Apollo Cancer Centre in Chennai.

"Post-treatment in India - sometimes due to lack of qualified clinicians and diagnostic tools - we do face difficulty in tracking the responses and toxicities," he says.

The government meanwhile, acknowledges that the sector needs tighter regulation.

"Indian medical tourism lacks effective regulations to govern the sector, which leaves it unorganised and lacking in monitoring," says Rakesh Kumar Verma, Additional Secretary, at India's Ministry of Tourism.

While doctors complete years of training at college, which can be verified, the same is not true for the intermediaries who handle the arrangements to connect doctors with overseas patients, he explains.

The intermediaries, or facilitators, can be thought of as travel agents for medical tourists. "[They] have an important role but they are not well organised," says Mr Verma.

He warns that the quality of the services provided by these agents is not regulated, adding that pricing is also not consistent across hospitals, which makes it easier for some agents to overcharge unsuspecting patients.

More technology of business:

Some in that industry would welcome a lot more oversight.

"There is a strong need to have certain guidelines set by the government which have to be followed by the hospitals, facilitators and other support services... in order to bring professionalism in MVT( medical value tourism)," says Garima Magu, a director at Medsurge, a medical travel agency.

For the hospitals, a recurring problem is patients changing their minds and switching to another, cheaper hospital on arrival in India, which wastes their time and resources.

Ms Magu says this could be easily solved by the government setting standard rates for treatments, and patients transferring a deposit over to the hospital before arriving in country.

Back in Santigao though, Mr Paladines is satisfied with his treatment and is being monitored by his doctor from Chennai.

"Presently I am doing good. To some extent, I am feeling better," he says.

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Valeurs Actuelles

Pouvoir d’achat, le grand enfumage

À chaque campagne présidentielle sa thématique. La lutte contre la fracture sociale, par Jacques Chirac, en 1995, suivie par la lutte contre l’insécurité, sept ans plus tard, le « travailler plus pour gagner plus », de Nicolas Sarkozy, en 2007, le « président normal », de François Hollande, en 2012 et la « start-up nation » d’Emmanuel Macron, en 2017. L’élection de 2022 n’échappe pas à la règle et un thème émerge depuis quelques mois : le pouvoir d’achat. Il est vrai qu’il est malmené, ne serait-ce que parce que les prix de l’énergie et des matières premières atteignent des sommets, alimentés par les scories de la crise du Covid-19 et par le conflit russo-ukrainien.

Pour l’Insee, une chose serait claire : le pouvoir d’achat augmente, si l’on se réfère à ses derniers chiffres (+ 0,7 % au 4e trimestre 2021), publiés le 25 février (peut-être l’Institut sera-t-il amené à revoir sa position avec un litre de carburant à plus de 2 euros). Un sentiment à l’opposé du vécu des Français, qui se demandent si le pouvoir d’achat n’est pas comme la température : il y a le réel et le ressenti. Sans doute parce que c’est sur les dépenses contraintes (énergie, loyer, alimentation, transport, abonnements télécoms et Internet…) que se concentrent les hausses de prix et surtout parce que les augmentations salariales ne suivent pas. Et ce n’est pas le dégel du point d’indice de la fonction publique, qui sera revalorisé cet été, qui peut faire oublier la réalité.

Le gouvernement a beau multiplier les cadeaux de fin de mandat (chèque énergie, plafonnement des hausses du prix du gaz, baisse de 15 centimes du litre d’essence… ), sa générosité – 30 milliards d’euros en six mois – rencontrera tôt ou tard des limites budgétaires. Parce que les raisons à la hausse des prix semblent mondiales – l’inflation, en février, a atteint 7,9 % aux États-Unis ! – et durablement installées, il semble que le pire soit devant nous. Maigre consolation, il n’est jamais certain, dit-on.

L’énergie, principal moteur de l’inflation

Le prix du gazole à 2,1407 euros le litre en moyenne, le SP 95-E10 à 2,0286 euros, soit plus de 10 centimes plus cher que l’essence… cette flambée des prix, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, l’a comparée au choc pétrolier de 1973, où le prix de l’or noir, en trois mois, avait été multiplié par quatre. Le prix du baril a atteint 139 dollars, à 8 dollars de son record absolu, atteint en 2008 ; les spécialistes redoutent de le voir continuer son ascension. Jusqu’à 200 dollars, estiment les analystes d’Euler Hermes.

Selon leurs prévisions, la facture d’énergie des Français pourrait atteindre 2 800 euros en 2022, en augmentation de 400 euros. Et ce, malgré les mesures gouvernementales pour tenter d’amortir une partie du choc. Le Premier ministre a récemment annoncé une baisse de 15 centimes par litre sur l’ensemble des carburants, à partir du 1er avril et pendant quatre mois, mesure qui devrait coûter 2 milliards d’euros à l’État. De même, le gouvernement a limité les hausses de l’électricité à 4 %, en réduisant les taxes. Le prix du gaz a été gelé à son niveau d’octobre 2021, pour l’ensemble de 2022. Au total, le ministère de l’Économie chiffre à 22 milliards d’euros le coût des aides sur l’énergie, en 2022, sans compter le plan d’aide aux entreprises dévoilé le 16 mars. De l’argent magique qui n’empêchera pas une chute de 1,5 point du pouvoir d’achat, selon les estimations d’Euler Hermes. Et si l’Europe venait à décider de cesser toute importation de gaz russe, l’impact sur le pouvoir d’achat serait de 3 points.

L’alimentation : quand la hausse des prix s’invite à table

Michel-Édouard Leclerc est très clair : « L’inflation que nous voyons actuellement dans les magasins est une conséquence de l’après-Covid », a-t-il déclaré sur CNews, avant d’ajouter : « La guerre en Ukraine, c’est l’inflation à venir. » Jusque début février, l’augmentation des prix des produits de grande consommation était évaluée à 3 % sur l’année. Selon les dernières statistiques de l’Insee, les produits frais étaient les premiers touchés (+ 5,9 % en un an), suivis par les légumes (+ 5,8 %), le pain et les céréales (+ 2,7 %). Cela, c’était avant le conflit ukrainien. Depuis, les cours des matières premières agricoles flambent : ceux du blé sont passés de 250 à 440 euros la tonne – la Russie et l’Ukraine représentant un tiers des exportations mondiales de blé – et les cours du maïs, du colza, des pommes de terre, de l’huile de tournesol ont atteint des niveaux records. Les céréales étant la base de l’alimentation animale, le prix du lait, du beurre, des fromages et de la viande subissent un effet domino.

Dans les rayons, les augmentations commencent à se faire sentir. Elles atteignent d’ores et déjà entre 7 et 10 % pour les produits à base de céréales. Et, mauvaise nouvelle pour les foyers les plus modestes, ce sont les produits d’entrée de gamme qui subissent les plus fortes augmentations. Le prix de paquets de farine premier prix a augmenté de 15 %. Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, évalue à 550 euros par mois le budget alimentation pour une famille avec deux enfants : « Avec la crise ukrainienne, il faudra ajouter 10 à 12 euros par mois. »

Des augmentations qui sont sans commune mesure avec celles observées dans les pays émergents, qui, contrairement à la France, sont importateurs nets de céréales. En Afrique, et en particulier en Égypte, premier importateur mondial de blé, le prix de la farine a augmenté de 48 %, la viande de 35 %, l’huile de cuisson de 32 %… « La guerre en Ukraine signifie la faim en Afrique », a déploré la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva. De son côté, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a reconnu la semaine dernière être « extrêmement inquiet » en raison du « risque de famine que nous avons à l’international ». Avec, en toile de fond, le risque d’émeutes de la faim à l’image de celles de 2008.

Le transport change de braquet

S’il vous prenait l’idée de faire un Paris-Shanghai en classe éco, cela vous coûtera la somme de… 8 056 euros. Normal, car avec une crise sanitaire qui connaît des soubresauts, les vols entre la Chine et le reste du monde ne sont pas revenus à la normale. La loi de l’offre et de la demande joue donc à plein. Mais à ce prix, il faudra bien ajouter la hausse du prix du kérosène. Par ailleurs, et depuis l’interdiction de survol de la Russie, les trajets aériens entre l’Europe et l’Asie sont plus longs, donc plus gourmands en carburant.

Les coûts de transport sont déjà répercutés sur les prix de nombreux produits importés, surtout depuis l’Asie, qui représente à elle seule plus de 40 % des marchandises importées. Entre mars 2020 et mars 2022, la valeur du World Container Index, représentatif des coûts de logistique, a été multipliée par six. Le transport par bateau d’un conteneur en provenance de Chine à destination de l’Europe coûte en moyenne 15 000 euros, contre 3 000 euros avant la pandémie. Quant au transport par route, beaucoup de chauffeurs étant ukrainiens, la pénurie de main-d’œuvre existante depuis la pandémie ne fait que s’exacerber…

Pour les particuliers, avec une essence de plus en plus chère, beaucoup pensent passer à l’électrique. Or, face à une demande importante alors que le prix des matières premières explose et qu’il y a une pénurie de composants électroniques, Tesla a décidé d’augmenter le prix du Model3 de plus de 3 000 euros ; vendu plus de 45 000 euros, ce véhicule ne donne maintenant plus droit qu’à un bonus écologique réduit. En outre, mieux vaut être patient : si vous la commandez maintenant, vous ne serez pas livré avant un an, sauf si vous décidez d’ajouter quelques options, auquel cas le délai est ramené à huit mois.

Les matériaux de construction : entre pénurie et flambée des prix

Il faut remonter à 2008 pour observer de telles hausses de prix : en un an, l’acier s’est apprécié de 73 %, le PVC de 69 %, l’aluminium de 41 %, le cuivre de 33 %. Sans compter les hausses des prix des ciments, des tuiles et briques, de la peinture… Depuis trois semaines, le conflit ukrainien fait trembler les professionnels du bâtiment. En deux jours, la tonne de fer a augmenté de… 50 % ! Les cours du bois sec, qui étaient déjà passés de 250 à 450 euros la tonne, se rapprochent des 500 euros.

Les risques de pénurie sont nombreux, l’Ukraine étant un important fournisseur de résineux servant à la fabrication de contreplaqué. À la destruction d’usines s’ajoutent les conséquences de l’embargo sur les échanges commerciaux avec la Russie. Au total, cela fait 20 % de bois de construction en moins pour la France. Selon la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment, les artisans pourraient augmenter leurs devis jusqu’à 30 % pour répercuter non seulement les tensions sur les prix des matériaux, mais aussi ceux de l’ énergie. Ce n’est pas rien.

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'Best Smacktor': Will Smith shocks the Oscars

Issued on: 28/03/2022 - 12:21

Solange MOUGIN

IN THE PRESS - Monday, 28.03.2022: We take a look at how the press is reacting to Will Smith slapping comedian Chris Rock live on television at the Academy Awards. We also delve into newspapers’ reactions to Joe Biden's comment that Vladimir Putin "cannot remain in power". Plus, with less than two weeks to go until the French presidential election, we discuss how voter apathy could shift the outcome of the first round.

Links to some of the articles in this press review:

Variety

New York Post

The Guardian

Libération

The Washington Post

Atlantic

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France24 - World

As Russian oil exports decline, fears of global supply crunch grow

Issued on: 28/03/2022 - 11:41

Russian crude exports have declined substantially since the war began, fuelling global oil supply concerns. We also take a look at how sanctions against Russia are affecting tourism in Cuba, as well as a critical week ahead for Amazon, which faces two separate union elections in the US.

Valeurs Actuelles

Présidentielle 2022 : l’hémorragie des départs (enfin) jugulée au RN

Frappée par une importante vague de défections au profit d’Eric Zemmour ces derniers mois, le parti de Marine Le Pen retrouve des couleurs à l’approche de la présidentielle. Conséquence : les transfuges se font de plus en plus rares.

Ce devait être le coup de grâce porté à la candidate RN à la présidentielle, l’offensive psychologique dont elle ne se relèverait pas. Mais tout ne s’est pas déroulé exactement comme prévu. Dimanche 6 mars, sur la scène du Zénith de Toulon (Var), Marion Maréchal a officialisé son soutien à Eric Zemmour sous les acclamations des militants. Une prise de choix dont l’ex journaliste et son entourage espéraient, in petto, qu’elle inciterait davantage de cadres RN à passer sous pavillon Reconquête!. Erreur d’analyse.

Au lendemain de ce ralliement, le président par intérim du RN, Jordan Bardella, a relativisé la portée de cette annonce : « C’est une tentative un peu désespérée de sauver la campagne. » Mais déjà, certains commentateurs font une lecture inverse : « Maréchal officialise son soutien à Zemmour et étrille le RN », titre le HuffPost, « Marine Le Pen continue d’être affaiblie », annonce Franceinfo.

De fait, compte-tenu du nombre de cadres RN à avoir rejoint l’aventure Reconquête!, il y avait sans doute quelques raisons de souscrire à cette analyse. Certes, ces prises de guerre n’étaient pas toutes de la même ampleur, certaines apportant une réelle plus value au parti d’Eric Zemmour. Ainsi – théoriquement – d’un ralliement comme celui de Marion Maréchal. Pourtant, force est de constater que celui-ci n’a pas eu l’effet attendu ; l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot (Rubempré) n’enregistrant pas de progression significative dans les intentions de vote.

Est-ce à dire que les militants et sympathisants RN sont moins volages que les cadres de la formation ? A priori, oui, si l’on s’en tient aux statistiques. En effet, celles-ci confirment la solidité du socle électoral historique du parti à la flamme. Toutefois, dans un contexte de recomposition du paysage politique à droite, cette analyse demeure sujette à caution.

Il suffit d’interroger la base du parti pour s’en aviser. Conseillère municipale d’opposition RN à Saint-Chamond (Loire) et proche de Marion Maréchal, Isabelle Surply, a déjà l’esprit ailleurs, tourné vers une hypothétique reconfiguration de la droite au bénéfice de Reconquête!. Et d’évoquer les changements idéologiques opérés ces cinq dernières années pour justifier son envie de départ : « Autant de renoncements qui me coûtent, tant ils sont opposés aux raisons pour lesquelles je suis entrée en politique. »

Le phénomène du chef que l’on retrouve chez certains militants

Selon elle, ce sentiment est partagé par de nombreux membres de son équipe qui « n’ont plus la niaque » et qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs du RN. Isabelle Surply croit au phénomène du chef, dont on attend les choix pour se déterminer à son tour : «  Dans mon équipe de militants, ils me demandent tous : qu’est ce que tu vas faire ? Nous, on fera comme toi », explique-t-elle. Un point de vue tempéré par certaines des personnes concernées : « Si Isabelle rejoint Zemmour, je continuerais de voter pour elle, sans pour autant adhérer à sa nouvelle étiquette politique », souffle un militant.

Sympathisant RN dans la même ville, François Gouilloud, n’a pas l’intention de donner sa voix à quelqu’un d’autre que Marine le Pen et ce, indépendamment des choix individuels d’Isabelle Surply. Quant aux électeurs de sa circonscription, ils votent moins selon lui pour son étiquette politique que pour ses compétences propres et sa personnalité. Il craint toutefois qu’un éventuel ralliement à Eric Zemmour ne rende « un peu plus compliqué » son ancrage dans le secteur. Chose plus étonnante encore que souligne M. Gouilloud, alors que la région Auvergne-Rhône-Alpes est plutôt “marioniste” que “mariniste”, les électeurs de la droite nationale « n’ont pas mécaniquement suivi Marion Maréchal quand elle a rejoint Zemmour ».

Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout

Pour le porte-parole du RN, Philippe Balard, il y a eu un effet de loupe politique et médiatique autour de ces ralliements qui ne rend pas compte de la fidélité des militants : « L’hémorragie de départs de militants RN vers Zemmour n’est pas un phénomène auquel l’on a été confronté. Il y en a eu, bien sûr, mais de manière assez marginale jusqu’au mois d’octobre et de novembre. » En outre, il affirme qu’un certain nombre de militants, un temps séduits par Reconquête!, sont rapidement revenus à la maison-mère. Ainsi de ces deux militants de l’Oise « dégoûtés » par l’accueil hostile que leur a réservé la population lors des tractages. Accueil qu’ils n’avaient pas reçu quand ils militaient pour Marine le Pen.

Plus récemment, certains seraient « rentrés au bercail après le débat entre Zemmour et Pécresse », ayant acquis la certitude que « Marine avait plus de chances au deuxième tour », poursuit Philippe Balard. À cela, s’ajoute un autre élément selon lui : « Notre candidate a gagné en épaisseur, en crédibilité. Son programme est structuré, elle a réponse à tout. »

Au RN, on l’aura compris, on ne cherche pas à nier la réalité de ces départs en chaîne. Seulement, l’on considère que ce trou d’air appartient au passé. À dix-huit jours de l’élection présidentielle, Marine Le Pen, qui ne cesse de progresser dans les intentions de vote, vole à plus haute altitude que son concurrent Eric Zemmour.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

Romania's Iași pogrom, one of the worst massacres of Jews during World War II

Issued on: 25/03/2022 - 13:25Modified: 25/03/2022 - 13:27

During World War II, one of the worst massacres of the conflict took place in Eastern Europe, in Romania's second city of Iași. A tenth of the city's population – more than 13,000 people – was murdered in the space of a few days, simply because they were Jews. More than 80 years after the Iasi pogrom, most people in Romania know little about these atrocities, and the country's far-right party is gaining in strength – as are those who want to rewrite history. FRANCE 24's Nadia Blétry, Thierry Trelluyer and Ruth Michaelson report.

The Holocaust saw the cold-blooded murder of 6 million Jews. The worst of the tragedy took place in eastern Europe: in Poland, Ukraine, Hungary and Romania. It's estimated that up to 380,000 Jews were killed in Romania: most by the police, but some by ordinary citizens, with the complicity of the dictatorship led by Ion Antonescu. One of the most violent episodes was the Iași pogrom in the summer of 1941.

When Romania, an ally of the Third Reich, sent its army into neighbouring Moldova which was occupied by Soviet forces, the Soviets bombed the city in revenge. Iași was a cradle of several fascist and anti-Semitic movements and the Jewish population was immediately targeted in retaliation, accused of being Communist spies. The police then attacked and were joined by mobs taking up pickaxes and sticks. Many Jewish people were rounded up and shot dead at the police headquarters, or thrown into so-called death trains, where they were crammed one on top of the another in atrocious conditions – many dying of heat, hunger, thirst and suffocation. A tenth of the population of Iași – more than 13,000 people – was massacred in the space of just a few days.

Beyond historians, most people in Romania know little about these atrocities. A law has just been passed to make the education of the Holocaust compulsory in schools, but it has not yet been implemented.   

Meanwhile, the country's far-right party is gaining in strength and took almost 10 percent of the vote in December 2020 elections. Some are nostalgic for what is known as the "Greater Romania" of the interwar period. 

Drone images: Octavian Coman

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The first major massacre in the ‘Holocaust by bullets’: Babi Yar, 80 years on

HOLOCAUST REMEMBRANCE DAY

How three-quarters of French Jews survived the Holocaust, despite the Vichy regime

The green ticket roundup: France marks 80 years since its first mass arrest of Jews

Valeurs Actuelles

Coûts de l’énergie : le risque de l’explosion

C’est le cauchemar récurrent des politiques. Depuis le milieu de l’année 2021, les cours des énergies fossiles s’affolent. Début février 2022, le baril de pétrole se négociait autour de 100 dollars (88 euros), soit 50 % plus cher qu’il y a un an. Un record depuis 2014. Quant au gaz naturel, son prix sur le marché européen a été multiplié par cinq sur la même période. La logique européenne consistant à baser le prix de l’électricité sur celui de la dernière source de production mise en œuvre, les prix du gaz se sont mécaniquement reportés sur ceux de l’électricité. Fin décembre 2021, le mégawattheure se négociait autour de 350 euros, un prix dix fois supérieur (!) à celui prévalant durant le premier confinement – pour ne rien dire de certains tarifs en pointe absolument délirants.

Si quelques industriels ont payé le prix fort, pour le consommateur aussi la facture est salée. Début février 2022, le litre de sans-plomb se payait en moyenne 1,80 euro, dépassant en de nombreux endroits la limite fatidique des 2 euros. Pour les ménages se chauffant au gaz, la note annuelle s’est accrue de plus de 50 % soit une dépense annuelle supplémentaire de plus de 600 euros. Cette explosion des prix de l’énergie est à l’origine d’une spirale inflationniste amputant de façon significative le pouvoir d’achat des Français. Un pouvoir d’achat qui s’est invité dans la campagne électorale comme première préoccupation, devant l’immigration et la sécurité.

Le spectre d’un retour des gilets jaunes

Hanté par le spectre d’un retour des “gilets jaunes” en pleine campagne électorale, l’État a comme toujours en pareilles circonstances généreusement ouvert les vannes de la dépense publique. Depuis septembre 2021, les aides diverses et variées ont atteint la somme stratosphérique de 22 milliards d’euros. Quant au commerce extérieur, il a enregistré, en 2021, un déficit record de 84,7 milliards d’euros. De “pandémique”, le “quoi qu’il en coûte” est progressivement devenu “énergétique”.

Chaque candidat à la présidentielle brandit des explications – souvent bancales – et des solutions flattant son électorat potentiel. En bon marxiste, Jean-Luc Mélenchon considère qu’ « il n’y a qu’à […] prendre » le bénéfice de Total-Energies ; défenseur d’une République écologique, Yannick Jadot propose de porter « le chèque énergie à 400 euros » ; désireuses d’amadouer l’électorat populaire, Marine Le Pen suggère de « réduire la TVA sur l’essence, le fioul, le gaz et l’électricité à 5,5 % », tandis que Valérie Pécresse souhaite « revaloriser le forfait kilométrique ». Enfin, en anti-Bruxellois assumé, Éric Zemmour remet en cause le marché européen de l’électricité et propose de « supprimer l’Arenh [“accès régulé à l’électricité nucléaire historique”, qui autorise les fournisseurs alternatifs à s’approvisionner en électricité auprès d’EDF, NDLR] pour permettre à tous les consommateurs de bénéficier des coûts compétitifs de l’énergie nucléaire ». Soit.

Haro sur le pétrole et le gaz de schiste

Qu’il s’agisse de la majorité présidentielle ou des candidats à la magistrature suprême, c’est l’open bar de la dépense publique. Dans un contexte où la dette française atteindra cette année 120 % du PIB, il n’est pas inutile de rappeler, selon la formule chère à Mme Thatcher, qu’ « il n’y a pas d’argent public, il n’y a que l’argent des contribuables » . La pusillanimité court-termiste de certaines solutions proposées atteste de la faiblesse inquiétante des candidats et de leurs équipes d’experts. Car malheureusement pour eux, ni TotalEnergies, ni l’Union européenne, ni les taxes, ni même d’ailleurs le pouvoir actuellement en place ne sont complètement responsables de cette flambée des prix de l’énergie.

Revenons en arrière et traversons l’Atlantique. Grâce au pétrole et au gaz de schiste – ces ressources que la France possède peut-être mais qu’elle s’est interdit d’exploiter -, les États-Unis sont redevenus énergétiquement indépendants. La réussite est telle qu’à partir de 2014 les marchés mondiaux sont inondés d’hydrocarbures. L’excès d’offre provoqua alors une baisse vertigineuse des cours qui se répercuta sur les investissements dans l’exploration et le développement de champs nouveaux. À partir de 2015, de nombreux projets devenus non rentables sont différés, voire arrêtés, laissant la planète puiser de plus en plus son pétrole et son gaz à partir de champs existants et de moins en moins à partir de nouveaux champs récemment développés.

Cette tendance au sous-investissement est amplifiée par certaines mesures décrétant, par exemple, l’arrêt des ventes de voitures thermiques neuves entre 2030 et 2035, ou par les actions des lobbies écologistes sommant les compagnies pétrolières et les banques d’arrêter tout investissement dans les hydrocarbures sous peine de voir leur image être dégradée. Tout le monde a encore en mémoire le saccage du siège parisien de l’américain BlackRock par les activistes d’Extinction Rebellion et de Youth for Climate. À la longue, tout cela n’est pas sans effet.

150 milliards d’euros de subventions pour 3 % de l’électricité journalière

L’argument (officiel) des ONG environnementalistes est que les réserves actuelles seraient largement suffisantes pour assurer la fin du pétrole et du gaz, anticipée dans la plupart des scénarios entre 2050 et 2070. Les nouveaux développements seraient donc non seulement inutiles mais surtout contre-productifs dans la mesure où ils priveraient les énergies vertes de centaines de milliards de dollars par an.

Problème : en raisonnant de la sorte, les ONG confondent fort naïvement réserves et production, ignorant que la production des champs existants décline naturellement de 4 % par an, déclin compensé par la découverte, le développement, puis la mise en production de nouveaux gisements. La stratégie consistant à arrêter l’exploration et le développement de nouveaux champs d’hydrocarbures générerait rapidement un effondrement structurel de l’offre impossible à enrayer dans la mesure où relancer les développements demanderait plusieurs années.

L’utopie du « grand remplacement » du fossile par le renouvelable

Bref, bien que les nouveaux développements pétroliers et gaziers n’aient pas été arrêtés, la baisse structurelle de l’offre se lit en filigrane des investissements, passés de 779 milliards de dollars en 2014 à 336 milliards de dollars en 2020.

Pourquoi ce détour par les hydrocarbures ? Parce que la transition énergétique, qui vise à accéder à la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2050, reposera pour l’essentiel sur le remplacement des équipements thermiques par des équipements électriques et induira un accroissement significatif de la demande d’électricité. En France, elle devrait presque doubler d’ici à 2050. Pour produire cette électricité décarbonée, les écologistes nous ont fait croire depuis vingt ans à une utopique croissance verte consistant au “grand remplacement” des fossiles (82 % du mix énergétique mondial en 2021) et du nucléaire par les énergies renouvelables en misant de façon hypothétique sur le stockage de l’électricité. Or, cette stratégie montre aujourd’hui ses terribles limites.

Depuis 2006, plus de 5 000 milliards de dollars (4 400 milliards d’euros au taux de change actuel) ont été investis dans les renouvelables. Pourtant, malgré la mise en œuvre massive d’éolien et de photovoltaïque en Europe, aux États-Unis et en Chine, la demande d’énergie fossile ne s’est jamais réduite. Elle s’est au contraire fortement renforcée dans la génération électrique. Ainsi, entre 2015 et 2019, la croissance de la consommation électrique a été portée dans les pays de l’OCDE moitié par les renouvelables, moitié par le gaz.

On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles

En revanche, dans les pays émergents, c’est le charbon (44 %) qui a largement dominé, les renouvelables et le gaz ne contribuant respectivement que pour 25 % et 11 % de la croissance. En dépit de la pandémie de Covid-19, cette tendance s’est poursuivie au cours des deux dernières années, notamment en Chine où la consommation gazière (+ 17,5 %) a explosé. On a voulu remplacer les fossiles par de l’électricité, on n’a jamais produit autant d’électricité à partir de fossiles. Cherchez l’erreur.

Passons aux conséquences, maintenant. La double stratégie pressant le monde des hydrocarbures de réduire drastiquement ses investissements tout en promouvant parallèlement une utopique croissance verte reposant sur un mix totalement renouvelable porte en elle les germes de la situation actuelle. En France, les majorités plurielles de 1997 et de 2012 y ont largement contribué en donnant aux écologistes des gages irresponsables. Depuis 2003, 150 milliards d’euros ont ainsi été investis dans des renouvelables, qui, au cours du mois de janvier 2022, nous ont fourni… 3 % de l’électricité journalière. Vous lisez bien : 3 %. Ce n’est même plus “tout ça pour ça”, c’est “tout ça pour rien”. Au lieu de laisser nos réacteurs nucléaires en jachère, si ces 150 milliards d’euros avaient été investis dans l’atome, nous disposerions aujourd’hui d’un parc électronucléaire flambant neuf. Rassurons-nous, l’ Energiewende allemande s’est nourrie des mêmes illusions, tandis que la Belgique, aujourd’hui coincée par une promesse faite aux écologistes il y a vingt ans, fait le choix irresponsable et funeste de sortir du nucléaire et de foncer dans le gaz sans aucun discernement.

Bien que salutaires, les volte-face du président de la République face au nucléaire et de l’Union européenne en matière de taxonomie verte traduisent de façon affligeante un amateurisme politique privilégiant l’intérêt à court terme sur une logique scientifique de long terme systématiquement méprisée.

L’inertie des décisions irréfléchies d’hier pousse malheureusement l’Europe d’aujourd’hui vers un mur gazier similaire à l’iceberg que le Titanic percuta après l’avoir aperçu trop tard. D’autant que sa situation risque d’empirer quand les exportations de gaz russe, actuellement captives pour l’Europe, pourront, une fois les nouveaux gazoducs en construction terminés, s’écouler librement vers la Chine.

Mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat

Une Chine qui, pour sortir progressivement du charbon, aura besoin de quantités titanesques de gaz. Le gaz russe transitera alors vers le plus offrant. De ce fait, la politique gazière européenne pourra difficilement se passer d’une main tendue à la Russie. Le meilleur message serait peut-être de mettre en service le plus rapidement possible Nord Stream 2 et de renégocier avec Gazprom des contrats à long terme. Les Européens devront aussi diversifier leur approvisionnement en mutualisant leurs achats de gaz, notamment sous forme de gaz naturel liquéfié en provenance du Moyen-Orient et des États-Unis. Enfin, on peut toujours rêver, le dossier du gaz de schiste pourrait aussi être réévalué à l’échelle européenne.

Quelle que soit la stratégie envisagée, la neutralité carbone en 2050 représentera pour l’Europe un coût conséquent. Sa répercussion sur les prix ne pourra être indéfiniment occultée au consommateur. In fi ne , qu’il le veuille ou non, ce sera à lui d’en supporter le coût. Une bien mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat des Européens laissant présager, dans les années à venir, des troubles sociaux d’une ampleur inédite.

* Philippe Charlez est spécialiste des questions énergétiques pour l’Institut Sapiens et chroniqueur régulier pour “Valeurs actuelles”.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

The battle of Irpin: Meeting the Ukrainian resistance

Issued on: 24/03/2022 - 18:43

Cyril PAYEN Follow

In Irpin, just outside the Ukrainian capital Kyiv, a multi-faceted resistance movement is preparing to face the approaching Russian troops. Our team met Bohdan, a Ukrainian artist; Maxime, a Russian artist; and Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion. All of them will play a role in defending their city. FRANCE 24's Cyril Payen and Georges Yazbeck report.

It's March 2022. Ukrainians are fleeing the Russian invasion en masse. Ukrainian artist Bohdan Mucha has returned to Kyiv, where Ukrainian forces are preparing for the siege of the capital.

Bohdan's artists' residence has also joined the resistance. The artists are now making Molotov cocktails. Among them is Maxime, a Russian artist who has decided to stay. He is torn between what he sees in Ukraine and the reprimands of his fellow Russians, who only believe pro-Putin propaganda. His brother is part of the invading Russian troops; he has had no news from him but suspects he is not far away.

'We will win and soon you will all be able to go home!'

Then there is Sergiy, a Ukrainian member of the French Foreign Legion, who has come all the way from France to defend his homeland. His message to Ukrainian refugees: "Don't worry, we will win and soon you will all be able to go home!"

With Russian forces controlling half the city and the fighting getting closer, Sergiy holds the frontline in the centre of Irpin with his companions. The Russian danger is very close, only 200 metres away.

Water and electricity are increasingly scarce. Under martial law, alcohol is banned. In an underground bunker, the resistance members hear the shelling of their city. That day, 11 people are killed in Irpin, including an American journalist.

© Studio graphique France Médias Monde

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Ukraine's volunteer medics race to rescue civilians trapped by shelling in Irpin

ON THE GROUND

Kyiv residents, businesses coordinate aid and self-defence as fighting consumes suburbs

EXCLUSIVE

Defending Kyiv: ‘I’m 100 percent sure the Russians won’t get through’

Valeurs Actuelles

La fondation Bettencourt Schueller soutien du monde de la culture

À deux pas du château du Roi-Soleil, le Campus Versailles Patrimoine & Artisanat d’excellence était inauguré en novembre dernier. Résultant d’un partenariat public-privé, ce vaste projet a été soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, mécène fondateur qui a apporté 2,7 millions d’euros. Une autre initiative : à l’automne, des artistes lauréats du prix Liliane-Bettencourt pour l’intelligence de la main exposaient leurs œuvres chez Christie’s à Paris. « Que des artisans d’art puissent faire découvrir leurs travaux auprès des toiles de Buff et ou de Monet leur permet de rencontrer leur public et peut-être des acheteurs », souligne Olivier Brault, directeur de la fondation.

Cette fondation familiale et reconnue d’utilité publique depuis l’origine affiche 900 millions d’euros d’actifs, ce qui en fait l’une des plus dotées en Europe. Créée en 1987 par les héritiers du groupe L’Oréal, elle est aujourd’hui présidée par Françoise Bettencourt Meyers, la petite fille du fondateur de ce leader mondial des cosmétiques. En 2021, cet acteur philanthropique a consacré 23,9 millions d’euros aux sciences de la vie, 11,9 millions d’euros aux arts et 9,2 millions d’euros à des actions sociales. D’où un total de 45 millions d’euros pour apporter son soutien à près d’une centaine de projets. Pour 2022, son budget global devrait avoisiner celui de 2021.

Nombre d’actions se poursuivent sur plusieurs années. C’est le cas notamment de la reconstruction de Notre-Dame de Paris. « Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, la famille Bettencourt Meyers s’est engagée à participer à la reconstruction de cet édifice, via son holding Téthys, à hauteur de 150 millions d’euros, dont 100 à travers la fondation. En y ajoutant la contribution de L’Oréal, une aide totale de 200 millions d’euros sera débloquée avant fi n 2024. Elle représente 24 % des sommes promises par l’ensemble des grands donateurs », poursuit Olivier Brault.

En soutenant l’Académie des beaux-arts, la fondation encourage depuis plus de trente ans le chant choral. Cette discipline artistique favorise l’épanouissement personnel des choristes, l’élan collectif et bien sûr, l’écoute de l’autre.

Donner un nouveau souffle à la recherche scientifique

Dans le secteur scientifique, la fondation n’a pas attendu la crise sanitaire pour encourager la recherche médicale. Depuis 2007, elle soutient l’École de l’ Inserm Liliane-Bettencourt qui propose aux meilleurs étudiants une double formation pour décrocher le statut de médecin-chercheur. En 2017, elle a même mis au point un contrat alliant activité clinique et recherche scientifique, sans peser pour autant sur l’organisation de l’hôpital. Le but : donner un nouveau souffle à la recherche européenne. « S’ils sont assurés de pouvoir accomplir des travaux de haut niveau en France, les étudiants ne quitteront plus le pays pour aller par exemple aux États-Unis », assure une jeune lauréate du prix scientifique de la fondation.

Bien sûr la solidarité figure également dans ses priorités. Pendant les deux confinements interdisant à la population de sortir de leur domicile, elle a secouru des sans-abri au travers d’associations d’aide aux personnes en situation précaire.

Depuis sa création, la fondation a récompensé 620 lauréats et soutenu plus de 1 000 projets portés par de talentueuses personnalités, équipes, associations et organisations .

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Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

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France24 - World

Shanghai to lock down in phases to tackle Covid-19 outbreak

Issued on: 27/03/2022 - 18:21

NEWS WIRES

Shanghai will launch a phased lockdown to curb an Omicron-fuelled Covid-19 outbreak that has hit China with its highest caseloads since the early days of the pandemic, the city government said Sunday.

China's biggest city will lock down its eastern half from Monday until Friday, officials said, followed by a similar lockdown of its western side beginning on April 1.

The metropolis of 25 million has in recent days become the leading hotspot in a nationwide outbreak that began to gain pace in early March.

Although recent case numbers remain insignificant in a global context, they are China's highest since the first weeks of the pandemic, which first emerged in the city of Wuhan in late 2019.

China's National Health Commission on Sunday reported more than 4,500 new domestically transmitted cases, down by more than 1,000 from the previous day but still far higher than the double-digit daily tallies usually seen over the past two years.

Millions of residents in affected areas across the country have been subjected to citywide lockdowns.

Shanghai, however, had thus far avoided a full lockdown, with officials saying it was imperative to keep the eastern Chinese port and financial hub running, for the good of both the national and global economies.

But with case counts climbing, the city government said in a public notice that the two-part lockdown was being implemented "to curb the spread of the epidemic, ensure the safety and health of the people" and root out cases of infection "as soon as possible".

The city's sprawling eastern half, known as Pudong, which includes the main international airport and financial district, would be locked down for testing beginning Monday morning and ending April 1.

On April 1, the city's western half, known as Puxi and featuring the historic Bund riverfront, will lock down until April 5, the government added.

Residents were told to stay indoors during the lockdowns, and all business employees and government personnel not involved in the supply of essential services were advised to work from home.

Those involved with providing vital services such as gas, electricity, transport, sanitation and the supply of food would be exempt from the stay-at-home order.

The announcement said buses, taxis and the city's extensive subway system would cease operations, but made no mention of activity at its massive port, or any impact on air travel or rail service in and out of Shanghai.

On Saturday, a member of the city's pandemic task force had vowed Shanghai would not shut down.

"If Shanghai, this city of ours, came to a complete halt, there would be many international cargo ships floating in the East China Sea," said Wu Fan, a medical expert on the task force, during a daily virus press briefing held by the city government.

"This would impact the entire national economy and the global economy."

China's government had previously kept the virus under control nationally through strict zero-tolerance measures including mass lockdowns of entire cities and provinces for even small numbers of cases.

But authorities have watched nervously as a deadly Hong Kong Omicron surge sparked panic buying and claimed a high toll of unvaccinated elderly in the southern Chinese city.

The variant's subsequent spread in mainland China has posed a dilemma for authorities wrestling with how forcefully to respond, with the zero-tolerance approach increasingly being questioned amid concerns over the economic impact and public "pandemic fatigue", especially considering Omicron's less severe symptoms.

Shanghai had sought to ease disruption with a targeted approach to the current outbreak marked by rolling 48-hour lockdowns of individual neighbourhoods combined with large-scale testing, but otherwise keeping the city running.

But the softer strategy has so far failed to dampen city case counts, and the localised lockdowns have provoked grumbling online and a run on groceries in some districts.

(AFP)

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China to stick with zero-Covid strategy as it battles multiple outbreaks

Business Daily

Chinese markets slump over fears of how Covid-19 lockdowns will hurt economy

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France24 - World

El Salvador declares state of emergency over wave of gang-related killings

Issued on: 27/03/2022 - 13:57

NEWS WIRES

El Salvadoran lawmakers Sunday declared a state of emergency, the president of the Legislative Assembly said, curtailing civil liberties and expanding police power as the country faces a wave of gang-related bloodshed that has left dozens dead in just two days.

Gang violence has soared in El Salvador, with police reporting that 62 people were killed on Saturday alone.

According to official figures, 12 of the killings took place in the central department of La Libertad, with the capital San Salvador and the western department of Ahuachapan recording nine each. The rest were distributed across the country's remaining departments.

Hours earlier, police and the military arrested several leaders of the Mara Salvatrucha (MS-13) gang over the spate of killings. 

"We will not back down in this war against gangs, we will not rest until the criminals responsible for these acts are captured and brought to justice," the country's National Civil Police posted on Twitter.

In response to the surge in violence, President Nayib Bukele asked the legislature -- controlled by his ruling party --  to approve a state of emergency, under which certain freedoms are curtailed.

Lawmakers did so early Sunday morning, in a decree that "declares an emergency regime throughout the national territory derived from serious disturbances to public order by criminal groups."

The declaration -- approved by a large majority -- restricts free assembly, the inviolability of correspondence and communications, and allows for arrests without a warrant.

"We approve the #emergencyregime that will allow our Government to protect the lives of Salvadorans and confront criminality head-on," Legislative Assembly President Ernesto Castro said in a tweet.

'Let the agents do their job'

"Since yesterday, we have had a new spike in homicides, something that we had worked so hard to reduce," Bukele said in a statement posted on Twitter by Congress president Ernesto Castro.

"While we fight criminals in the streets, we must try to figure out what is happening and who is financing this."

Bukele said the country "must let the agents and soldiers do their job and must defend them from the accusations of those who protect the gang members."

He also asked the prosecutor's office "to be effective with all" gang member cases it processes, warning he would keep an eye on "judges who favor criminals.”

Top government human rights lawyer Ricardo Martinez asked the population to "remain calm" and contribute to the promotion of "a culture of peace" in the country.

Last November, El Salvador suffered another spike in homicides that claimed the lives of some 45 people in three days.

The Mara Salvatrucha and Barrio-18 gangs, among others, have about 70,000 members in El Salvador, according to authorities, and their operations involve homicides, extortion and drug trafficking.

The country registered 1,140 murders in 2021 -- an average of 18 deaths per 100,000 inhabitants -- fewer than the 1,341 registered the previous year and the lowest figure since the end of the civil war in 1992, according to official data. 

Elected in 2019, Bukele enjoys broad support in El Salvador over his promises to fight organized crime and improve security in the violence-wracked country.  

His allies also hold a large majority in the country's Congress -- a situation not seen since a peace deal in 1992 put an end to 12 years of bloody civil war. 

But he has also long been accused of authoritarian tendencies. 

>> Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

(AFP)

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Thousands protest in El Salvador against 'dictator' President Bukele

REVISITED

El Salvador and its missing children: A small country with huge scars

Backed by soldiers, El Salvador President Bukele briefly occupies Congress

Valeurs Actuelles

“Nous appelons les maires de France à aider l’Ukraine”

Martine Denoune. Après le déclenchement de la guerre en Ukraine, vous venez d’ouvrir un fonds d’urgence…

Mgr Pascal Gollnisch. Depuis février dernier, nous intervenons auprès de quatre exarchats ou diocèses gréco-catholiques d’Ukraine. Cette aide d’urgence soutiendra les familles ukrainiennes confrontées à une grave crise humanitaire. Qu’elles soient encore en Ukraine ou en exil dans des pays limitrophes – Pologne, Roumanie, Moldavie, Slovaquie, Hongrie -, il faut bien sûr leur procurer de la nourriture, des soins et un logement. Lorsque les pères sont restés pour combattre, les mères déplacées se retrouvent avec leurs enfants à scolariser au plus vite pour éviter tout risque de désocialisation. Nous devons aider les familles à se reconstruire. Par ailleurs, nous appelons les maires de France à jumeler leur commune avec des communes ukrainiennes. Nous pouvons faciliter les premières prises de contact.

Nous pensons que nos frères ukrainiens ont le droit de vivre en paix dans leurs frontières reconnues sur le plan international.

Comment menez-vous vos actions de soutien au Moyen-Orient ?

De Beyrouth à Bagdad en passant par Damas, nous sommes à l’écoute des communautés chrétiennes, en général catholiques. Leurs besoins portent essentiellement sur l’éducation, la santé, l’action sociale et culturelle, domaines où elles sont actives, au service de tous.

Un comité d’attribution étudie chaque demande d’aide que nous envoient ces communautés chrétiennes. Si elle est acceptée, nous lançons un appel à la générosité auprès de nos bienfaiteurs. Un important projet – construction d’un dispensaire ou d’une grosse école -peut être partagé avec d’autres associations. Nous soutenons un peu plus de 1 200 projets par an.

Quelles réflexions vous inspire l’éducation au Moyen-Orient ?

Au Levant, les écoles chrétiennes reçoivent des élèves aussi bien chrétiens que musulmans. Au pays du Cèdre, la situation est dramatique : arrêt des subventions, manque de moyens des familles pour payer la scolarité, exil des professeurs.

Devant ce système scolaire en crise, le gouvernement a créé en 2020 un fonds de soutien des écoles francophones chrétiennes du Moyen-Orient, conjointement avec L’Œuvre d’Orient. Afin de soutenir la francophonie auprès de 400 000 élèves, ce fonds a aidé, l’an dernier, 174 écoles chrétiennes, dont 129 au Liban, 16 en Égypte, 13 en Palestine, 7 en Israël et 3 en Jordanie. Vu les immenses besoins, sa dotation financière en 2021 de 2 millions d’euros devrait être doublée cette année.

L’Œuvre d’Orient intervient aussi pour la restauration du patrimoine au Moyen-Orient…

Cela fait partie intégrante du processus de la construction de la paix. Au-delà de leur restauration matérielle, ces sites incarnent la présence historique et l’identité des communautés chrétiennes, que Daech a voulu faire disparaître. À Qaraqosh, nous avons aidé à la reconstruction de la cathédrale qui a accueilli le pape François lors de son voyage en Irak, l’an dernier. Toujours en Irak, à Mossoul et au Kurdistan à Erbil, nous intervenons aux côtés de l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones en conflit (Aliph).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

New York Times - World

At 101, and After 36 Years as Mayor, ‘Hurricane Hazel’ Is Still a Force in Canada

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After playing pro hockey in the 1940s, Hazel McCallion entered politics at a time when few women held high office, leading a major Canadian city through epic growth. Her endorsements still matter.

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By Vjosa Isai

MISSISSAUGA, Ontario — On Valentine’s Day, she first took a call from Justin Trudeau. Next, she joined Ontario’s premier at the unveiling of a new commuter train line to be named in her honor.

By 4:30 p.m. that day — her 101st birthday — Hazel McCallion had arrived at a shopping mall, where she took a seat in a rocking chair behind a velvet rope at an exhibition about her life and began accepting bouquets and tributes from dozens of fans.

Slightly taller than five feet, Ms. McCallion commanded attention from towering well wishers, just as she has commanded respect in Canadian politics for decades.

She has been a force in Canadian politics for longer than just about anyone alive, even though she began her career in middle age.

She mounted her first campaign for elected office in 1966, five years before Mr. Trudeau, the prime minister, was born.

When in 1978 she was first elected mayor of Mississauga, a Toronto suburb, her City Hall office looked out on cows.

By the time she left office, 36 years later at the age of 93, the fields had been replaced with condo towers, a college campus, a transit hub and shopping centers in what is now Canada’s seventh largest city, granting her a moniker she isn’t so fond of, “the queen of sprawl.”

She prefers the nickname “Hurricane Hazel,” an ode to her brash style — though a devastating storm with the same name, which killed about 80 people around Toronto in 1954, was still fresh in local memory when she earned it.

Just months into her first term, she gained a national profile for managing a mass evacuation of close to 220,000 residents after a train derailment in 1979.

The dramatic event was ordained the “Mississauga Miracle” because of the success of the emergency response after two-dozen rail cars transporting hazardous chemicals erupted in flames at an intersection in the city.

No one died, and one of the few people injured was Ms. McCallion, who sprained her ankle rushing around to work on the evacuation. She had to be carried into some meetings by emergency responders.

“A job was to be done,” Ms. McCallion said, “and I did it.”

As mayor, she was known for an uncompromising leadership style, a take-no-prisoners bluntness and a political independence that meant she never ran under the banner of any party.

“It’s not like she’s had consistent positions all these years,” said Tom Urbaniak, a professor of political science at Cape Breton University in Nova Scotia and the author of a book about Mississauga’s sprawl during Ms. McCallion’s time in office. “She was very, very pragmatic and that was part of her political recipe.”

Her hockey skills were also renowned — she played professionally — and in the political arena, they translated into a willingness to deliver bruising checks on opponents.

“Everybody sort of genuflected to Hazel because she was this little dynamo,” said David Peterson, a former Liberal premier of Ontario between 1985 and 1990. “She’s a team player, if she’s running the team. But I can’t imagine having Hazel in a cabinet,” he added. “She’s not a comfortable follower.”

She was 57 when she became Mississauga’s mayor, at a time when there were few women holding significant political office in Canada.

But sitting for an interview in the living room of her home in Mississauga a few days after her 101st birthday celebrations, Ms. McCallion was characteristically curt in dismissing discussion of any of the sexism she may have encountered.

“I’ve had very strong male support because I’m independent,” she said. “And they know that I am not a wallflower.”

In her successful first campaign for Mississauga mayor, her opponent, the incumbent, regularly repeated patronizing references to her gender, which helped rally support for her. She defeated him and never lost an election after that, coasting to victory in most subsequent elections by outsize margins.

Her home in Mississauga is decorated with the mementos and celebrity photos one might expect from such a long political career. Less typically, hockey jerseys with numbers commemorating her 99th, 100th and 101st birthdays are hung over the spiral banister across from her dining room.

Among all the objects, she said the one she holds most dear is a clock from her hometown, Port Daniel, on the Gaspé Peninsula in Quebec. The youngest of five children, Ms. McCallion was born in a farmhouse and grew up during the Great Depression.

“When you have to leave home at 14 and you’re a Depression kid, you have to become completely independent,” she said. “You don’t call home for money.”

She spent her high school years studying in Montreal and Quebec City, and credits her mother, a nurse, for instilling in her the confidence to take on the world. She later finished secretarial school, got a job managing an engineering firm’s office in Montreal — and started playing professional hockey for five dollars a game.

She played from 1940 to 1942 in a women’s league with three teams and was known for her speed on the ice. She had to get two bottom teeth replaced following a stick to the mouth in a particularly rough game. In her 2014 memoir, “Hurricane Hazel: A Life With Purpose,” she wrote, “Considering the dental cost, I guess I broke even on my professional hockey career.”

The engineering firm relocated her to Toronto, which had no women’s league, so she stopped playing hockey for pay, but continued to skate, fast, until about three years ago. She left the firm after more than two decades to help her husband manage his printing business, and she became more involved in the business community of Streetsville, Ontario, at the time an independent suburb of Toronto.

She said she was frustrated by the boys’ club running the town and was appointed to its planning board, eventually chairing it. She served as mayor of Streetsville from 1970 to 1973, before it was amalgamated with Mississauga.

Her husband, Sam McCallion, died in 1997. The couple had three children. “I had a wonderful husband,” Ms. McCallion said. “He stood back. He looked after his business, and he let me look after the politics, so we worked extremely well together.”

As Mississauga grew rapidly during her time as mayor, her tenure was not without its detractors. She became known for stamping out expressions of dissent at City Hall, with the political horse trading occurring in private, which made for blandly accordant council meetings, said Mr. Urbaniak, the political scientist.

“Some of the serious conversation and debate unfortunately happened behind closed doors in order to try to present this unified front,” Mr. Urbaniak said. “It seemed a little eerie.”

Perhaps a product of so many decades spent in politics, Ms. McCallion tends to talk in aphorisms and mantras: No decision is worse than a bad one, make every day count, negativity is bad for your health, have a purpose. And her favorite: “Do your homework.”

One of the rare times she seemed to have not done her homework led to conflict-of-interest allegations and a subsequent court case that was dismissed by a judge in 2013.

Ms. McCallion claimed to not have known the extent of her son’s ownership stake in a real estate company that proposed to develop land near City Hall into an upscale hotel, convention center and condominiums. The project was scrapped, with the land used instead for the Hazel McCallion campus at Sheridan College.

“Unfortunately, my son, he had heard me talk so often that we needed a convention center in the city core,” she said. “He attempted to do it and tried to convince others to support him.”

In her memoir, Ms. McCallion insists that she always put the interests of residents first and denounces the multimillion dollar cost to taxpayers for a judicial inquiry “so that my political opponents could try to extract their pound of flesh from me.”

Since retiring as mayor in 2014, she has kept an exhausting schedule — rising at 5:30 a.m., supporting campaigns for local causes and making frequent stops at the exhibition, or as she calls it, “my museum,” to meet with community groups.

People continue to seek out her presence and her political blessing, including Bonnie Crombie, whom she endorsed — some say anointed — to take her place as mayor.

Ms. McCallion spends a good amount of time at the exhibit, one leg crossed over the other in her rocking chair, receiving visitors who thank her, she said, “for creating a great city.”

“If you build a sound foundation,” she said, “then nobody can ruin it.”

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Valeurs Actuelles

Total annonce une réduction de 10 centimes sur le litre de carburant

TotalEnergies répond à l’appel du gouvernement. La semaine dernière, Jean Castex annonçait la mise en place d’une remise de 15 centimes d’euros par litre de carburant, à compter du 1er avril prochain. Une mesure conçue pour atténuer l’inflation record provoquée par la guerre en Ukraine, et qui a fait exploser le prix de l’essence. En marge de son annonce, le Premier ministre appelait par ailleurs les grands groupes pétroliers à participer à « l’effort de guerre » du gouvernement.

Dans un communiqué diffusé mercredi 16 mars, rapporte BFMTV, le groupe TotalEnergies a donc annoncé répondre positivement à la demande de Jean Castex. « Face à la hausse des prix du pétrole, nous étendons l’action de solidarité sur les carburants routiers que nous avions décidée mi-février. Au 1er avril, notre remise en caisse de 10 cts/L sera donc appliquée dans toutes les stations-service TotalEnergies en France ».

Le gaz finalement concerné

À compter du 1er avril prochain, il y aura donc, dans les stations Total, une réduction de 25 centimes par litre de carburant. Par ailleurs, Jean Castex a annoncé mercredi que la réduction gouvernementale s’appliquera finalement au gaz naturel véhicule (GNV) et au gaz de pétrole liquéfié (GPL). Initialement, le Premier ministre avait déclaré que la mesure ne s’appliquerait qu’aux « carburants comprenant du [pétrole] brut ».

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France24 - World

Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup

Issued on: 27/03/2022 - 07:19

NEWS WIRES

Myanmar's junta will "annihilate" coup opponents, army chief Min Aung Hlaing said Sunday as the military staged a show of force on the anniversary of its bloodiest crackdown so far on democracy protests.

The Southeast Asian country has been in chaos since a putsch in February 2021, with more than 1,700 people killed in crackdowns on dissent, according to a local monitoring group.

Anti-coup "People's Defence Force" fighters clash regularly with junta troops, while fighting has also flared in border areas with more established ethnic rebel groups.

Presiding over the annual parade that showcased tanks, truck-mounted missiles, artillery and troops on horseback, Min Aung Hlaing told some 8,000 assembled security personnel that the army would not let up.

The military will "no longer negotiate... and annihilate until the end" groups fighting to overturn its rule, he said ahead of the Armed Forces Day procession in army-built capital Naypyidaw.

Jets flew overhead trailing the yellow, red and green of the national flag, while state media showed women lining the streets leading to the parade ground to give flowers and place garlands on the marching soldiers.

Meanwhile, anti-coup protesters called on social media for a national "power strike" demonstration on Sunday evening.

>> Myanmar democracy movement undeterred despite sentencing of ousted leader Suu Kyi

Bloodiest Day

Armed Forces Day commemorates the start of local resistance to the Japanese occupation during World War II, and usually features a military parade attended by foreign officers and diplomats.

Last year, as new junta chief Min Aung Hlaing inspected the parade, troops brutalised those protesting the coup that had ousted Aung San Suu Kyi's government.

The violence was the bloodiest day so far in the military's crackdown on democracy rallies and left 163 protesters dead, according to a local monitoring group, and sparked widespread international condemnation.

The junta has become increasingly isolated, with Cambodian strongman Hun Sen the only foreign leader to visit since the putsch.

>> Cambodian PM Hun Sen’s visit with Myanmar military chief sparks angry backlash

The vice defence minister of Russia -- a major arms supplier and ally -- had been due to attend this year's parade but was unable to because of his "country's affairs", junta spokesman Zaw Min Tun said.

In February a UN expert on Myanmar said Russia -- along with other major ally China -- was continuing to supply the military with weapons, including fighter jets and armoured vehicles.

The United States and Britain on Friday announced new sanctions against Myanmar's army.

The new measures came days after Washington said it has concluded that the country's military committed genocide against the mostly Muslim Rohingya minority. 

Since the putsch more than 1,700 people have been killed in a military crackdown on dissent, according to a local monitoring group. 

(AFP)

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Myanmar coup anniversary: Government in exile urges France to act against junta

Myanmar hits out at top UN court over Rohingya genocide case

US rules Myanmar's military committed genocide against Rohingya

New York Times - World

In a Run-Down Roman Villa, a Princess From Texas Awaits Her Next Act

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Princess Rita Boncompagni Ludovisi, formerly Rita Jenrette, is locked in a battle over the estate of her late husband, a Roman prince.

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By Jason Horowitz

ROME — Princess Rita Boncompagni Ludovisi wasted no time in pointing out the selling points of her home, the Villa Aurora, a 16th-century estate, smack in the center of Rome, loaded with masterpiece paintings, historical archives and noble family lore.

In the entryway, the princess — a 72-year-old Texan with blond hair, unwrinkled porcelain skin and pearls dripping onto her black overcoat — noted that the crimson cloth baldachin hanging over pictures of her late husband was found “only in homes that descend from popes.” In the dining room, she admired the mythical deities painted by Guercino “ushering in a new dawn,” and a bust of Julius Caesar, on whose ancient gardens she said the villa is built.

Upstairs, she leafed through a 1975 book about Republican congressional districts that she helped write; accused a rival family member of physically threatening her; and peered at a Caravaggio painting on the ceiling of a onetime alchemy lab where she sometimes does yoga and sets up romantic dinners for V.I.P.s.

“Full-frontal nudity,” said the princess, a former Playboy centerfold, looking up at the full-frontal nudity of Caravaggio’s Roman gods. She recalled the time she spotted the ghost of Caravaggio “in a loincloth like Tarzan” haunting the grounds and wondered if the drab and peeling paint buried other masterpieces on the villa’s walls. “I kind of like the lived-in nature of a 500-year-old house,” she said.

“Princess” is only the latest title for a woman who has lived multiple lives.

She started as a Texas rancher’s daughter who became a political opposition researcher, and went on to be a congressional wife; a boa-clad pinup; a horror film starlet; an infotainment TV correspondent; a real estate agent; and, until recently, a tour guide of the villa where she lived with her third husband, Prince Nicolò Francesco Boncompagni Ludovisi, who died in 2018. She had hoped that would be her last act. Instead, she may soon be forced to make another move.

An Italian judge, sick of tit-for-tat lawsuits over her husband’s inheritance, has ordered the former hunting lodge to be publicly auctioned. January’s asking price: $531 million. Bidders: zero.

The princess’s toxic inheritance battle, her American pedigree and the villa’s unique features (see: Caravaggio on the ceiling) have drawn incessant attention from global media charmed by the trappings of a Roman fairy tale, with the Texan landing a dream role as a Roman princess. But in reality, this paragon of American hustle and reinvention joined a decadent and dysfunctional aristocracy clinging to its titles and property, both eroded relics. Even her dilapidated villa stands as a monument to faded glory and Roman decline.

For now, Princess Rita can stay in her third-floor apartment with her four bichon frise dogs — George Washington, Henry James, Gioia and Milord. But she can no longer charge for tours to support herself. She spends a good deal of time keeping warm next to a little space heater next to the cold radiator (“I haven’t turned it on in a while”) and fuming about what she sees as betrayal in an epic noble family feud. She is contesting hundreds of thousands of dollars that the prince’s family is seeking in unpaid rent.

“I’ve never seen anything like this,” the princess, who has seen quite a bit, said of the inheritance battle as she paused on a winding Baroque staircase. She insisted that her husband’s will gave her half of the entire estate and asserted that as a widow, she had absolute right to stay put.

“It’s sacrosanct,” she said, adding that she believed her stepsons and their mother were hoping to drag out court proceedings “until I kick the bucket or something.”

The Great Read

More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.

She argued that the restoration of the villa was her priority, and that a potential buyer — she hopes Elon Musk or Jeff Bezos might surface for the next auction in April — would have no problem with her as long as “they treat me with politeness” and don’t “flip it.” She suspected funny business in the auction process, having heard through friends that one of the “wealthiest people in America” whose “wife loves art” was blocked from participating.

But if the rare Caravaggio ceiling painting has cursed the villa with a significant overvaluation, the princess feels terribly undervalued. “I sold Donald Trump the General Motors building,” she said, recalling her commercial real estate iteration. “So why not use me?”

Born Rita Carpenter, she described herself as a bookish young girl who dreamed of becoming a Mouseketeer, but who ended up as an opposition researcher in Washington instead. There, she met Representative John Jenrette, Democrat of South Carolina, who immediately proposed that they sunbathe naked together. They married in 1976. But he philandered incessantly, drank even more and got busted in the infamous Abscam scandal.

She in turn posed in Playboy and published “My Capitol Secrets,” in which she detailed Washington’s “drop-your-clothes-at-the-door orgies.” It was around then, she said, that Roger Ailes offered her a job in television, as a Washington correspondent. She chose acting instead, and appeared in Off Broadway plays, on the television show “Fantasy Island” and in films like “Zombie Island Massacre.”

In 1986, she appeared in an episode of “Lifestyles of the Rich and Famous,” which led to a job offer from “A Current Affair,” the salacious television news weekly. At that point, she decided the big money was in real estate, and that led her, in 2003, to a meeting with Prince Nicolò, who was interested in developing a hotel on one of his properties.

Despite being married to his second wife, he was also interested in her. She moved to Rome to be with him and pitched in by giving tours of the villa. (“What am I now, a kept prince?” she recalled him saying with a laugh.) She overcame a brain tumor in 2006 that cost her hearing in her left ear but that also, she said, brought her much closer to the prince.

“We’re amazingly fragile as human beings,” said the princess, who walked gingerly on the tattered steps to the villa’s terrace. “But we’re also amazingly resourceful.”

The couple married in 2009. She dedicated herself to charities and the digitizing of a family archive including correspondence by popes and letters by Marie Antoinette (“hot to trot,” she said as she donned white gloves and unfolded one of the French queen’s brittle letters).

What the onetime romance novelist (“Conglomerate,” 1985) depicts as a great love story had a plot twist in 2015, when the prince’s second wife, Princess Ludmilla Boncompagni Ludovisi of St. Petersburg, Russia, began foreclosure proceedings on the villa, because her former husband had stopped paying her alimony.

That was no surprise, according to Prince Bante, one of the three sons from Prince Nicolò’s first marriage. He described his father as a drunk wastrel who chased women, squandered a fortune and sold off family treasures to pay for the minimum of essential renovations. He refers to his father’s widow as Ms. Carpenter, a “gold digger” who lives in the “peasant” quarters of the villa — and much, much worse.

Prince Bante said he and his brothers, who are also disputing the inheritance among themselves, became convinced that Princess Rita did not have their father’s best interests, or longevity, at heart, and that she let him drink himself to death in 2018. Princess Rita pointed to run-ins with the law by one brother and a fraud conviction against another. She called Prince Bante a “borderline personality” who once laid hands on her, an accusation he denies.

For the princess, the past few years have been a constant battle.

In December 2020, as she recovered at home from a fall that broke her kneecap and arm, the stepsons, joined by Italian Cultural Ministry officials, entered for a random inspection of the villa, which is an Italian cultural treasure. They found a leak and required that it be immediately repaired, prompting the princess, she said, to call the restaurateur Nello Balan, namesake of the Manhattan hot spot Nello’s, to whom she has been romantically linked. (“We’re very, very good friends,” she said coyly.)

She considers the inspection tantamount to a home invasion.

As she walked under a Murano chandelier with a single working bulb, past livery uniforms under plastic, she said her husband had tried to warn her about his children, who had shown “not one scintilla of appreciation” for all she had done for the house. To save money, she said, she and her husband had given up vacations and gifts for each other. She added that she hadn’t been able to do some of the things she had wanted back in America for “years and years and years because I’ve been stuck here — I mean,” she corrected herself, “not stuck here.”

But amid all of the nastiness, the thing that seems to bother her the most is Prince Bante’s charge that she is not a real princess, that she is not one of them. Back in the sitting room, where a lone Ukrainian maid, Olga, responded to her call by draping an old black mink coat over “the principessa,” the American reached for the Almanach de Gotha, a thick yellow directory of Europe’s royalty and higher nobility.

“This is the Bible of nobility,” she said, opening to a picture of her and her late husband. “And there we are.”

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L'Humanité

Tuer ou être tuée ? Telle est parfois la question…

Prescription culture

Dans une pièce délicate et puissante Delphine Hecquet retisse la parole entre une femme condamnée à dix ans de prison pour le meurtre de son mari violent et sa fille.

Marina Da Silva

Elle est assise à une table et tout son dos dit l’attente. L’attente de sa fille pour un parloir qui va durer une heure mais aussi celle d’un avenir après cette parenthèse-tombe de l’incarcération. Pour Delphine Hecquet, dans Parloir, qu’elle a écrite et mise en scène, la détention est un cadre, presque un décor qu’elle représente d’ailleurs par un immense mur gris qui évoque davantage un tableau abstrait que l’enfermement. Dans un dispositif où, pour contrer la représentation figée d’une cellule, une sorte de tournette rectangulaire et mobile va offrir une infinie variété d’angles et de points de vue. Un parti-pris non illustratif qui nous emmène ailleurs. Au plus près de la vie intime et intérieure de ses protagonistes. La mère, Elisabeth, qui a aimé et a été aimée, avant que la relation affective ne se transforme en violence conjugale. Infernale et répétée. Dans l’indifférence générale. Déniée jusque par son médecin qui se contente de conclure devant son appel à l’aide « les disputes dans un couple c’est comme le lait sur le feu, çà monte et çà redescend ». La fille, Constance, qui traverse cette histoire d’adultes depuis l’enfance jusqu’à l’adolescence comme on marche sur un fil, en cherchant des points d’appui et d’évitement pour ne pas chuter. Elle apprend à jongler entre présence et absence, au père, à la mère, et à elle-même.

Les voici réunies, quatre ans après le drame auquel elle n’a pas assisté dans son déroulé mais qu’elle a constaté, à la fois témoin et victime de la scène du crime, à la fois soulagée et percutée. Doublement et durablement blessée. Seule. Tandis que sa mère a été condamnée à dix ans de prison. Alors dans ses rêves elle s’invente une grande sœur. Dans la vraie vie, elle a une amante – mais dont elle n’est pas amoureuse, comme si ce sentiment ne pouvait advenir –, des relations sociales où elle dissimule son histoire de vie, et mène un combat féministe qui lui sert de boussole. Elle va avoir vingt ans. Qui a dit que c’était le plus bel âge de la vie ?

Delphine Hecquet, artiste associée à la Comédie de Reims, avait déjà exploré ce thème d’une femme emprisonnée pour le meurtre de son mari violent dans son premier spectacle, Balakat, présenté au festival Impatience en 2015. Mais il s’agissait alors de la rencontre entre une détenue et une journaliste qui enquêtait sur ce sujet. Abondamment traité dans la littérature, les documentaires et reportages, on réalise qu’il occupe finalement assez peu de place sur les plateaux de théâtre et qu’on est loin d’en épuiser la complexité. Dans Parloir, l’enfant, ici une jeune femme, est tout autant que sa mère au centre des enjeux de dépliement de la violence et de la souffrance, d’un espace de réparation à reconstruire. Grâce à une écriture qui investit à la fois des registres très concrets et d’autres totalement métaphoriques, Delphine Hecquet parvient à une composition puissante et délicate. Elle est portée avec sensibilité par un duo d’actrices formidable, Marie Bunel, la mère, Mathilde Viseux, la fille, l’une et l’autre en osmose. L’image la plus saisissante de leur complicité, secrète et affichée, est sans doute ce moment où elles se mettent à évoquer leur passion pour le piano, mimant les gestes des gammes qu’elles jouaient alors l’une et l’autre, faisant naître la musique et son souffle de liberté. Dans cette orchestration servie par la complicité de toute une équipe, - Tim Northam pour une scénographie qui respire, Jérémie Papin avec des lumières douces, Matthieu Bloch et Martin Hennart dans une composition musicale qui vient faire écho à l’écriture chorégraphique de Thierry Thieû Niang -, on entend vibrer la voix singulière et plurielle de toutes les femmes qui ne parviennent pas à rompre leurs chaînes et en paient le prix fort.

Théâtre
France24 - World

Second black box found at China Eastern Airlines crash site

Issued on: 27/03/2022 - 11:35

NEWS WIRES

Recovery crews on Sunday found the second black box – the flight data recorder – from the wreckage of a China Eastern Airlines 600115.SS Boeing 737-800 jet that crashed into a mountainside in southern China.

Flight MU5735, with 132 people onboard, was en route from the southwestern city of Kunming to Guangzhou on the coast on Monday when it dived from cruising altitude at about the time when it should have started its landing descent.

There had been little hope of finding any survivors. In a late night news conference on Saturday, officials announced that all of the people onboard, including nine crew members, have been confirmed dead. 

The other black box – the cockpit voice recorder – was found on Wednesday, and has been sent to Beijing for examination by experts.

The second black box was dug out of a slope at the crash site about 9:20 a.m. local time (0120 GMT) in muddy conditions after rain in recent days, state media reported.

The device was recovered 40 metres from the point of impact of the crash and 1.5 metres (5 feet) beneath the surface of the ground, according to state media.

The black box has been sent to Beijing for checks, according to state media.

The crash was the deadliest air disaster in mainland China since 1994, when a China Northwest Airlines flight from Xian to Guangzhou crashed, killing all 160 people on board. 

Authorities order clampdown on online rumours about crash

According to flight tracking website FlightRadar24, the plane briefly appeared to pull out of its nosedive before resuming its plunge to earth.

FlightRadar24 data showed the aircraft was plummeting at a rate of 31,000 feet per minute.

Authorities said the pilots did not respond to repeated calls from air traffic controllers and nearby planes during the rapid descent.

The tragedy has shocked the nation and sent its social media into an overdrive as netizens parsed what little was known for clues.

China's cyberspace watchdog has ordered internet platforms and websites to clamp down on netizens spreading rumours and conspiracy theories, and any online mockery of the disaster.

Since the crash, authorities have banned users and closed accounts to deal with more than 167,000 rumours, ranging from the deaths of seven directors of a company to divine prophesies of a plane crash by the end of March.

It was too soon to determine the cause of the crash, and crashes are usually the result of a combination of factors, experts say.

China is leading the crash investigation. The United States has also been invited to take part, as the Boeing 737-800 was designed and manufactured there.

The U.S. National Transportation Safety Board (NTSB) said it was working with U.S. and Chinese authorities to resolve visa and COVID quarantine issues before participating.

(REUTERS)

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Black box of crashed China Eastern airliner found

China Eastern Airlines crash: No survivors found ‘up to now’

China Eastern Airlines Boeing jet crashes in China, state media says

Valeurs Actuelles

Le travail au noir a atteint un niveau record en 2021

La fraude pour travail dissimulé a atteint un montant record de près de 800 millions d’euros, soit une hausse de 30 % en 2021 par rapport à l’année précédente selon l’Urssaf.

C’est un nouveau record. Après une année 2020 marquée par les confinements pour lutter contre le Covid, le travail au noir a repris de plus belle en 2021, rapporte Les Échos. La Caisse nationale Urssaf a annoncé ce mardi avoir établi le montant global de la fraude pour travail dissimulé à 789,4 millions d’euros. « C’est un nouveau montant record », ajoute l’organisme en rappelant que le précédent record datait de 2019 avec 708 millions d’euros.

Des contrôles accrus « à l’égard des travailleurs indépendants »

Un nouveau record en 2021 qui s’explique également par le fait que l’Urssaf a augmenté son activité de lutte contre la fraude avec 36 734 actions de contrôle (+ 46 % par rapport à 2020). L’organisme indique également avoir « significativement accru ses actions de contrôle à l’égard des travailleurs indépendants – microentrepreneurs qui ne déclarent pas leurs revenus d’activité ». Les contrôles ont généré 33 millions de redressements au total.

Le délit de travail dissimulé recouvre spécifiquement deux situations de fraude : la dissimulation totale ou partielle d’activité et la dissimulation totale ou partielle d’emploi salarié. Les résultats de la lutte contre la fraude aux prélèvements sociaux cumulés depuis 2018 s’élèvent à 2,744 milliards d’euros.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

Opex 360

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

La Turquie serait prête à négocier l’achat de systèmes de défense aérienne SAMP/T avec la France et l’Italie

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Alors que Florence Parly, la ministre des Armées, était à Athènes pour la signature des contrats relatifs à l’achat de six Rafale, de trois frégates de défense et d’intervention [FDI] et des munitions associées [pour un montant total de quatre milliards d’euros], le président Macron s’est entretenu avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, en marge du sommet extraordinaire de l’Otan organisé le 24 mars, à Bruxelles.

Ces dernières années, les relations entre la France et la Turquie ont été particulièrement compliquées, avec la « mise en joue » de la frégate française « Courbet » par un navire militaire turc en Méditerranée, les profonds désaccords au sujet des milices kurdes syriennes, fer de lance de la coalition anti-État islamique mais visées par les forces turques, ou encore avec les revendications territoriales d’Ankara face à la Grèce et la République de Chypre. Et il ne s’agit-là qu’une partie des contentieux opposant les deux pays [on pourrait citer les accusations d’ingérence, l’implication turque dans le conflit du Haut-Karabakh, etc]

Mais, visiblement, MM. Macron et Erdogan ont l’intention de tourner la page étant donné qu’ils ont fait part de leur « volonté » de « travailler ensemble » afin de convaincre le président russe, Vladimir Poutine, de la nécessité d’un « cessez-le-feu » en Ukraine. Ils ont également décidé le principe d’opérations humanitaires « communes », notamment à Marioupol, ville portuaire stratégique actuellement assiégée par les forces russes.

Pour le président français, la situation provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie est l’occasion d’une « clarification stratégique » de la « part de la Turquie dans notre relation » au sein de l’Otan ainsi que sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ». Ainsi, a-t-il dit, il s’agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est un « élément positif dans un contexte lourd ».

S’agissant de l’Otan, l’achat de systèmes russe de défense aérienne S-400 « Triumph » par Ankara pose des problèmes d’interopérabilité. Ce qui d’ailleurs valu à la Turquie d’être exclue du programme d’avion de combat F-35, dans le cadre duquel elle avait commandait 100 exemplaires.

Pour autant, le président Erdogan s’est toujours montré inflexible sur ce sujet, assurant qu’il n’était pas question de renoncer aux systèmes S-400. L’affaire est « close », a-t-il dit à l’issue du sommet extraordinaire de l’Otan, avant de faire état de « discussions positives » avec son homologue américain, Joe Biden, en vue d’obtenir 40 chasseurs-bombardiers F-16 Viper ainsi que 80 kits de modernisation des appareils du même type en service au sein de la force aérienne turque.

Cela étant, en janvier 2018, peu après l’achat des S-400 russes, la Turquie avait noué un partenariat avec la France et l’Italie pour développer un système de défense aérienne basé sur le SAMP/T [Sol Air Moyenne Portée / Terrestre, ou « Mamba »] produit par le consortium franco-italien Eurosam. Un accord portant sur une étude de définition, devant alors durer 18 mois, fut signé afin de préparer un « contrat de développement et de production du futur système pour répondre aux besoins opérationnels » des forces turques.

Seulement, la dégradation des relations entre Paris et Ankara par la suite mit ce projet entre parenthèses. D’autant plus que, après l’offensive lancée par les forces turques contre les milices kurdes syriennes, en octobre 2019, les autorités françaises décidèrent de suspendre les licences d’exportation de matériels militaires vers la Turquie.

Or, M. Erdogan a dit avoir « discuté de la possibilité d’acheter » des systèmes SAMP/T avec M. Macron ainsi qu’avec Mario Draghi, le chef du gouvernement italien. Et, visiblement, la coopération lancée il y a maintenant quatre ans devrait reprendre prochainement.

« Nous avons décidé de réactiver la coopération entre la Turquie, la France et l’Italie. Bientôt, ces trois pays tiendront une réunion », a déclaré le Premier ministre transalpin. « La rencontre que nous avons eue avec Erdoğan s’est bien déroulée », a-t-il insisté.

Pour rappel, Eurosam développe une version améliorée du SAMP/T, celle-ci devant reposer sur le radar terrestre multifonctions à antennes actives « Ground Fire 300 » [produit par Thales, cf. photo ci-dessus] et le missile intercepteur Aster 30 Block 1NT [NT pour « nouvelle technologie »], doté d’un nouvel autodirecteur fonctionnant en bande Ka.

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Fight against Russia's Ukraine war is a 'new battle for freedom', Biden says

Issued on: 26/03/2022 - 19:32

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U.S. President Joe Biden said on Saturday that Russia's invasion of Ukraine threatened to unravel global security, and that the world's democracies must prepare for a long fight against autocracy.

"The West is now stronger, more united than it has ever been," Biden told hundreds of Polish elected officials, students and U.S. embassy staff, many holding U.S., Polish and Ukrainian flags.

"We need to steel ourselves for the long fight ahead."

Calling the fight against Vladimir Putin a "new battle for freedom," Biden said Putin's desire for "absolute power" was a strategic failure for Russia and a direct challenge to a European peace that has largely prevailed since World War Two.

The remarks at Warsaw's Royal Castle came as Biden made fresh security promises to Ukraine and branded Putin a "butcher" during a meeting with refugees who have fled the war in Ukraine to the Polish capital.

Biden, who took office last year after a violently contested election, vowed to restore democracy at home and unite democracies abroad to confront autocrats including the Russian president and China's leader Xi Jinping.

Putin's Feb. 24 invasion of Ukraine has tested that promise and threatened to inaugurate a new Cold War three decades after the Soviet Union unravelled.

The U.S. president is wrapping up three days of emergency meetings in Europe with the G7, European Council and NATO aimed at building a unified approach to thwart Putin.

Earlier in the day, Biden dropped in on a meeting that Ukraine's foreign and defense ministers held with U.S. officials.

"President Biden said what is happening in Ukraine will change the history of the 21st century, and we will work together to ensure that this change is in our favour, in Ukraine's favour, in the favour of the democratic world," Ukraine's foreign minister, Dmytro Kuleba, said on the country's national television service.

After a separate meeting with Polish President Andrzej Duda, Biden reiterated Washington's "sacred" commitment to security guarantees within NATO, of which Poland is a member.

Ukraine is not a member of the Western military alliance, and the United States is wary of getting dragged into direct confrontation with nuclear-armed Russia, but Washington has pledged to defend every inch of NATO territory.

Ukraine received additional security pledges from the United States on developing defence co-operation, Kuleba told reporters, while Defence Minister Oleksii Reznikov expressed "cautious optimism" following the meeting with Biden.

Refugees

In Warsaw, Biden also visited a refugee reception centre at the national stadium. People, some waving Ukrainian flags, lined the streets as his motorcade wound its way towards the stadium.

After being greeted by celebrity chef Jose Andres, Biden talked to refugees who had gathered to receive food from the World Central Kitchen NGO, asking their names and hometowns and posing for pictures with some.

More than 2 million people have fled the war to Poland.

Altogether, about 3.8 million have left Ukraine since fighting began.

Asked about the impact that Putin's decision to invade Ukraine had had on the Ukrainian people, Biden said the Russian leader was a "butcher."

Russia's TASS news agency quoted a Kremlin spokesman as saying Biden's latest comments about Putin narrowed the prospects for mending ties between the two countries.

Putin calls Russia's military actions in Ukraine a "special military operation" to demilitarise and "denazify" the country.

Russia denies targeting civilians.

Standing outside the stadium, Hanna Kharkovetz, a 27-year-old woman from the northern Ukrainian city of Kharkiv, expressed frustration that the world was not doing more to help.

"I don't know what he wants to ask us here. If Biden went to Kyiv ... that would be better than speaking here with me," she said as she waited to register her mother for a Polish national ID number.

The invasion of Ukraine has tested NATO and the West's ability to unite.

Poland was under communist rule for four decades until 1989 and was a member of the Moscow-led Warsaw Pact security alliance. It is now part of the European Union and NATO.

The rise of right-wing populism in Poland in recent years has put it in conflict with the EU and Washington, but fears of Russia pressing beyond its borders has drawn Poland closer to its Western allies.

Biden's election put the nationalist Law and Justice government in an awkward position as it had set great store in its relationship with his predecessor, Donald Trump.

But as tensions with Russia rose before it invaded Ukraine, Duda appeared to seek to smooth relations with Washington. In December, he vetoed legislation that critics said aimed to silence a U.S.-owned 24-hour news broadcaster.

Biden and Duda were expected in their meeting to address a disagreement over how to arm Ukraine with warplanes, and other security guarantees.

(REUTERS)

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As it happened: Multiple rockets hit Lviv in western Ukraine

US strikes liquid gas deal with EU as bloc seeks to cut dependency on Russia

Russian journalists quit over Putin 'propaganda'

Valeurs Actuelles

Guerre en Ukraine : « La Mondialisation heureuse, c’est terminé ! »

Valeurs actuelles. Vous êtes non seulement le président du Medef, mais aussi un passionné des questions de défense. Quelles conséquences peut avoir la guerre en Ukraine ?

Geoffroy Roux de Bézieux. L’Ukraine, où j’ai emmené une délégation de chefs d’entreprise il y a quelques mois, est un pays fragile composé de trois régions : l’Est russophone et orthodoxe, l’Ouest catholique anciennement polonais et le centre, qui constitue l’Ukraine historique, qui avait été sous domination autrichienne. Vladimir Poutine en a profité pour attaquer. C’est la troisième fois, après la Géorgie en 2008 et la Crimée en 2014. C’est d’autant plus inquiétant qu’il existe un risque de convergence entre la Russie et la Chine avec en parallèle la question de Taiwan. Cette crise nous rappelle que la mondialisation heureuse, c’est terminé.

Que doit faire l’Europe ?

Les pays de l’Union européenne ont du mal à avoir une position commune. Car l’ADN de l’Europe de l’Est ne sera jamais celui de l’Europe de l’Ouest. Il y a deux semaines, j’étais reçu en Roumanie par le Premier ministre. Dans son bureau, il y avait le drapeau de la Roumanie, celui de l’Union européenne et celui de l’Otan. Tout est dit : quand on est à 2 000 kilomètres de la frontière russe, on ne peut pas raisonner de la même façon qu’en voisin [de la Russie, NDLR]. Cela montre la ligne de césure, qui rend un peu illusoire toute tentative de défense européenne à vingt-sept. Les entreprises sont évidemment solidaires des sanctions prises et de celles qui viendront. Il faut que la Russie paye le prix de cette agression, même si le passé a prouvé que les sanctions uniquement occidentales n’étaient pas totalement efficaces.

Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie.

Quel impact aura la guerre sur les entreprises françaises ? Quels seront les secteurs les plus touchés ?

Il y aura incontestablement un impact sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie. Le secteur bancaire, l’agroalimentaire, la distribution, le transport (notamment l’automobile), l’aéronautique et le spatial, le secteur électronique, le secteur pharmaceutique et chimique et enfin le secteur énergétique sont les plus exposés. Plus largement, notre préoccupation, c’est la hausse des prix de l’énergie et des matières premières agricoles. Le plan de résilience annoncé par le gouvernement doit permettre d’amortir le choc pour les entreprises et les ménages. Les sanctions économiques étaient indispensables. Elles vont considérablement affaiblir la Russie. Elles auront aussi un coût certain pour nos économies. Les entreprises françaises présentes en Russie ont d’ores et déjà annoncé mettre en œuvre ces sanctions, quelles qu’en soient les conséquences sur leur activité. La défense de nos valeurs est à ce prix.

Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Les tensions géopolitiques couplées à la reprise économique mondiale ont entraîné une flambée des prix de l’énergie. L’inflation vous semble-t-elle durable ?

Il y a quatre mois, j’anticipais une inflation forte en 2022 et aussi bien les économistes que les experts de la Banque de France pensaient qu’elle était conjoncturelle. Je continue à penser qu’une partie est structurelle, ne serait-ce que celle liée à l’énergie, dont les prix continueront à augmenter avec la guerre en Ukraine. À la pression sur les salaires s’ajoute la loi du marché. Si la restauration a augmenté ses minima salariaux de branche de 16 %, c’est en raison des difficultés de recrutement. Après, est-ce que cela doit se traduire par une hausse du Smic ? Aux candidats de gauche qui la proposent, je rappelle qu’il a augmenté de 3,1 % l’an dernier et qu’il s’appréciera cette année dans le sillage de l’inflation. Revaloriser le Smic peut paraître un bon outil à court terme, mais compte tenu de notre outil de production déficitaire, cela augmenterait le prix des produits français, amplifierait le problème de désindustrialisation de la France et ferait donc le bonheur de nos amis allemands, italiens ou espagnols.

Dès lors, que proposez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat ?

L’une des manières est de régler la crise du logement. Je rappelle que les deux principaux postes de dépenses chez les salariés payés au Smic sont le logement, qui représente jusqu’à 30 %, et l’énergie dont le poids varie en fonction des besoins de déplacement en voiture et de l’isolation du logement.

L’an dernier, la France a construit 400 000 logements, il en manque 120 000. Au Medef, nous observons avec inquiétude la baisse des permis de construire depuis deux ans. Or, qui dit moins de permis dit moins de logements sur le marché, à l’achat mais aussi à la location, et donc des tensions sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat.

La solution passe-t-elle aussi par une réforme de l’intéressement aux bénéfices ou de l’actionnariat salarié ?

Le vrai problème, c’est que la participation et l’intéressement ne concernent que 50 % des salariés du privé ; la plupart de ceux travaillant dans des entreprises de moins de 50 salariés ne sont pas concernés. Au Medef, nous souhaitons la généralisation de la prime Pepa, dite “prime Macron”, pour les TPE. Pour élargir l’actionnariat salarié, il faut adoucir la fiscalité. Valérie Pécresse propose, comme nous le demandons, la suppression du forfait social sur les actions gratuites.

Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40

Faut-il se féliciter des 140 milliards d’euros de bénéfices des entreprises du Cac 40 ?

Cela paraît astronomique, mais Google a réalisé 76 milliards d’euros de bénéfice en 2021 et la capitalisation d’Apple, de 3 000 milliards, est supérieure à celle de l’ensemble du Cac 40. Cela veut donc dire que, d’un claquement de doigts, ces géants américains peuvent se payer tous nos fleurons industriels. Que voulons-nous ? Des entreprises françaises se portant bien, capables d’investir et de conquérir des marchés extérieurs, ou des nains à la merci d’OPA ou de prises de contrôle par des concurrents étrangers ? La France, qui a déjà perdu suffisamment de fleurons (Lafarge, Alcatel, Technip… ) doit se réjouir de la bonne santé des entreprises du Cac 40. L’idée véhiculée par l’extrême gauche de vouloir faire payer les riches est extrêmement naïve : quand TotalEnergies fait des bénéfices, cela profite directement aux caisses de l’État et aux salariés via l’intéressement.

Quelle première mesure symbolique devrait être prise par le prochain président de la République ?

Outre la baisse des impôts de production, il faut continuer et accentuer les politiques déjà mises en œuvre. Il faudrait une nouvelle loi “compétences”. Le compte personnel de formation (CPF) a eu le mérite de faire prendre conscience aux salariés de la nécessité de se former, mais il a aussi donné lieu à des dérives fortes avec des formations parfois folkloriques. Avec les partenaires sociaux, nous venons de signer un accord pour resserrer le catalogue à des formations utiles aux salariés et à l’entreprise.

Autre chantier, les cotisations sociales et patronales. Des efforts ont été réalisés pour les salaires inférieurs à 2,5 fois le Smic. Il faut maintenant s’attaquer aux salaires plus élevés, je rappelle que dans la plupart des pays d’Europe, et notamment en Allemagne, les cotisations sont plafonnées.

Sans oublier la réforme des retraites…

Nous sommes contre le régime universel à points ; c’est une belle idée intellectuelle qui ne fonctionne pas dans la réalité. Nous sommes favorables à l’allongement de la durée de cotisation jusqu’à 65 ans avec la prise en compte de la pénibilité des métiers et de l’âge d’entrée dans la vie active Nous plaidons pour un régime général et trois régimes complémentaires. Celui du privé, Agirc-Arrco, existe déjà et est équilibré. Le régime des fonctionnaires verra la disparition des régimes spéciaux. Un régime des indépendants (avocats, dentistes, pharmaciens… ) doit être mis en place sur une durée longue, car les spécificités sont nombreuses.

Dans quel état d’esprit les chefs d’entreprise abordent-ils la campagne présidentielle ?

Les patrons me semblent préoccupés davantage par les enjeux de business que par la politique. Sans doute pensent-ils que les jeux sont déjà faits ou a contrario que la campagne n’a pas encore démarré [entretien réalisé le 22 février, NDLR]. La guerre déclenchée en Ukraine par la Russie va peut-être changer la donne et renforcer la préoccupation des Français pour la souveraineté de la France et de l’Europe.

Quel candidat est le plus proche de la vision du Medef ?

Je ne vous surprendrai pas, Valérie Pécresse et Emmanuel Macron ont, sur le plan strictement économique, des programmes assez proches de ce qui nous semble être les bonnes solutions économiques. Je note aussi une évolution des programmes à l’extrême droite : mis à part le côté protectionniste qui nous semble irréaliste, Marine Le Pen et Éric Zemmour ont adapté leur programme à la réalité économique. Quant aux autres candidats, ils sont très éloignés et parfois à des années-lumière de ce qu’il faudrait faire pour le pays.

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Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

More. Nice new payload fairing livery. pic.twitter.com/9r1TDRRVxv

— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

Avec le missile intercontinental Hwasong-17, la Corée du Nord se dit « prête » à une « confrontation » avec les États-Unis

par Laurent Lagneau · 25 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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— Ankit Panda (@nktpnd) March 24, 2022

D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

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Visée par des sanctions internationales censées affaiblir son économie, la Corée du Nord a encore suffisamment de ressources pour se permettre de poursuivre ses activités nucléaires et balistiques… Ainsi, en l’espace de seulement quelques jours, elle a procédé à deux essais du missile balistique intercontinental Hwasong-17, qu’elle avait dévoilé en octobre 2020 à l’occasion d’un défilé militaire organisé pour le 75e anniversaire du Parti des Travailleurs.

Pour rappel, et selon les déductions que l’on pouvait faire des images alors diffusées par Pyongyang, le Hwasong-17 est un missile qui, monté sur un véhicule lanceur à onze essieux, afficherait une longueur de 24 mètres. Il aurait la capacité d’emporter jusqu’à 100 tonnes de carburant, ainsi qu’une charge militaire de 15 à 20 tonnes. Une des questions en suspens est de savoir si cet engin peut emporter une ogive « mirvée », c’est à dire comprenant plusieurs têtes nucléaires [ou conventionnelles] ayant chacune leur propre trajectoire, ce qui compliquerait leur interception.

Au début de ce mois, les analystes s’attendaient à un essai imminent de ce Hwasong-17, étant donné que, sous le couvert du développement d’un « satellite de reconnaissance », Pyongyang aurait testé, les 27 février et 5 mars, des parties, si ce n’est la totalité, du moteur devant propulser cet engin. D’où le déploiement du porte-avions américain USS Abraham Lincoln en mer Jaune et de l’envoi, en Corée du Sud, d’avions espions RC-135S Cobra Ball et RC-135V Rivet Joint.

Le 16 mars, depuis l’aéroport de Pyongyang, la Corée du Nord a procédé au lancement d’un missile, présumé être un Hwasong-17. Seulement, ce qui devait être le premier essai de cet engin s’est soldé par un échec. En effet, d’après les observations rapportées par le Comité des chefs d’état-major interarmées sud-coréen [JCS], le « projectile » aurait eu un problème « au début de la phase de propulsion », avant d’exploser alors qu’il volait à une altitude inférieure à 20 km.

On aurait pu penser qu’un tel échec aurait freiné le développement du Hwasong-17… Il n’en a rien été. Une semaine plus tard, plus précisément le 24 mars, la Corée du Nord a de nouveau lancé un missile depuis Pyongyang. Et il est apparu très vite que les performances de cet engin étaient nettement plus élevés que les autres missiles de l’arsenal nord-coréen, celui-ci ayant volé pendant 71 minutes et atteint l’altitude de 6000 km, avant de tomber dans la zone économique exclusive [ZEE] du Japon, à environ 150 km à l’ouest de la péninsule d’Oshima.

Ce 25 mars, l’agence officielle nord-coréenne KCNA a confirmé ces onnées. « Le missile, lancé depuis l’aéroport international de Pyongyang, a atteint une altitude maximale de 6248,5 km et a parcouru une distance de 1090 km pendant 4,052 secondes avant de frapper avec précision la zone prédéfinie », a-t-elle effet affirmé.

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D’après les photographies qu’elle a diffusées, le Hwasong-17 a été lancé depuis le tracteur-érecteur-lanceur [TEL] à onze essieux qui avait été vu lors de la parade militaire d’octobre 2020. En théorie, cela est permet de dissimuler plus facilement des missiles et d’éviter de les exposer à des frappes adverses. Mais, en pratique, cela ne semble guère pertinent pour le Hwasong-17, ses dimensions le rendant peu mobile.

Le précédent essai d’un missile intercontinental nord-coréen avait été effectué en novembre 2017. À l’époque, l’engin testé, un Hwasong-15, avait atteint l’altitude de 4475 km et parcouru 950 km. Cette trajectoire en cloche suggérait alors qu’il avait une portée théorique d’environ 13’000 km.

Avec le Hwasong-17, la Corée du Nord aurait donc la capacité de viser une cible à plus de 15’000 km de distance, ce qui met les États-Unis et l’Europe à portée de frappe. Ce que n’a pas manqué de souligner Kim Jong-un, le chef du régime nord-coréen.

Ce nouveau missile « fera prendre conscience au monde entier […] de la puissance de forces stratégiques » et la République populaire démocratique de Corée est « désormais prête pour une confrontation de longue durée avec les impérialistes américains », a-t-il commenté, selon des propos rapportés par KCNA.

En attendant, le Conseil de sécurité des Nations unies va de nouveau se réunir, ce 25 mars, pour évoquer ce tir de missile nord-coréen. Ce qui, compte tenu de la guerre en Ukraine et des tensions entre les Occidentaux et la Russie [ainsi que la Chine], risque de ne rien donner. Ce qui est d’ailleurs déjà le cas… car outre le Hwasong-17, la Corée du Nord prétend avoir aussi mis au point de nouvelles armes [missile semi-balistique, missile de croisière à longue portée, planeur hypersonique – présenté comme tel – , missiles de portée intermédiaire, etc].

L'Humanité

Coup de force colonialiste en Tunisie

Il était une fois

Moins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.

Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).

C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.

Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises

Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».

Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.

Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».

Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.

Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées 

Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.

« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».

À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.

Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.

Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».

« Le soutien de la classe ouvrière de France »

Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »

Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».

Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.

Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached

Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.

Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.

Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.

Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.

Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.

tunisiedécolonisation
France24 - World

Russia accuses Azerbaijan of violating Nagorno-Karabakh ceasefire

Issued on: 26/03/2022 - 21:16

NEWS WIRES

Moscow on Saturday accused Azerbaijan of violating a ceasefire agreement by entering the Russian peacekeeping mission's zone in the breakaway region of Nagorno-Karabakh, the first time Russia publicly assigned the blame for violating the 2020 deal.

The Russian defence ministry also accused Azerbaijani troops of using Turkish-made drones to strike Karabakh troops, while the foreign ministry in Moscow expressed "extreme concern" over the spiralling tensions in the region.

Incidents between the armed forces of arch enemies Azerbaijan and Armenia have been frequent in recent months but Saturday's announcement was the first time since the end of the hostilities over Karabakh in November, 2020 that Moscow has accused one of the parties of violating the uneasy ceasefire.

Moscow denounced the flare-up on the 31st day of Russia's military campaign in Ukraine, with signs indicating that both sides were digging in for a protracted conflict in the pro-Western country.

The Kremlin said on Saturday that President Vladimir Putin had discussed the situation with Armenian leader Nikol Pashinyan twice -- on Friday and Thursday.

"Violating the provisions of a trilateral statement of the leaders of Russia, Azerbaijan and Armenia from November 9, 2020, Azerbaijan's armed forces between March 24 and March 25 entered the zone of responsibility of the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh and set up an observation post," the Russian defence ministry said in a statement.

The statement added that Turkish-made drones were used to strike Karabakh troops near the village of Farukh also known as Parukh.

Russia urged Azerbaijan to pull back troops.

"An appeal has been sent to the Azerbaijani side to withdraw its troops," the defence ministry said.

"The command of the Russian peacekeeping contingent is taking measures to resolve the situation."

The foreign ministry in Moscow urged all the parties "to exercise restraint and ensure strict compliance with the existing tripartite agreements".

There was no immediate reaction from Azerbaijan.

In 2020, Armenia and Azerbaijan fought a war over the long-contested enclave which claimed more than 6,500 lives.

A ceasefire deal brokered by Putin saw Yerevan cede swathes of territory, with Russia deploying a peacekeeping contingent to the mountainous region.

'Constant shelling'

On Saturday, the breakaway region's defence ministry said in a statement that Azerbaijani drones had killed three people and wounded another 15.

"Azerbaijan's armed forces are continuing to remain in the village of Parukh," the statement added.

Armenia called on the international community to prevent attempts aimed at "destabilising the situation in the South Caucasus".

"We also expect the Russian peacekeeping contingent in Nagorno-Karabakh to undertake concrete, visible steps to resolve the situation and prevent new casualties and hostilities," the Armenian foreign ministry said in a statement.

Yerevan said that the "invasion" of Parukh "was preceded by constant shelling of Armenian settlements and civilian infrastructure".

Armenia's foreign ministry said earlier this week that Azerbaijani troops on Thursday moved into the village of Parukh  -- under control of Russian peacekeepers  -- in what they said was "a clear violation of the ceasefire agreement".

Armenia has also warned of a possible "humanitarian catastrophe" in Karabakh after gas supplies to the disputed region were cut off following repair work.

Yerevan has accused Azerbaijan of deliberately leaving Karabakh's ethnic-Armenian population without natural gas, a charge which Azerbaijan's foreign ministry rejected as "baseless".

Ethnic Armenian separatists in Nagorno-Karabakh broke away from Azerbaijan as the Soviet Union collapsed in 1991, and the ensuing conflict claimed around 30,000 lives.

(AFP)

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Armenia says troops killed, detained in border clash with Azerbaijan

Deadly clashes break out once more at Armenia-Azerbaijan border

The Debate

Still a powder keg: Why the flare-up between Armenia and Azerbaijan?

L'Humanité

Cessez-le-feu. Accords d’Évian, bilan d’une sortie de guerre

Actu

Le 19 mars 1962 acte la fin du conflit. Les vestiges de la colonisation ont peu à peu été démantelés par le gouvernement algérien. Reste l’héritage des essais nucléaires français.

Dans les mémoires de la guerre d’Algérie, les accords d’Évian sont un événement qui a donné lieu à des controverses dont nous ne sommes pas sortis. Pour les anciens combattants français, ils représentent la perspective de la sortie de guerre, de la paix, du retour chez soi, surtout pour les appelés et rappelés qui ont fait de 24 à 33 mois, avec des prolongations, en Algérie. Pour les Européens d’Algérie et les harkis, supplétifs ­algériens ayant combattu du côté français, c’est pour eux l’entrée dans la phase la plus meurtrière du conflit.

Vidéo. Débat sur la guerre d’Algérie: rencontre pour la mémoire et la vérité

En Algérie, les accords d’Évian ont longtemps été oubliés. Ils sont célébrés en tant que fête de la victoire depuis 1993. Le 5 juillet, qui est la Fête de la jeunesse, lui est préféré. En effet, le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), qui a négocié les accords d’Évian, a très rapidement été supplanté par l’armée des frontières, qui a pris le pouvoir en Algérie en 1962 à la suite de l’alliance temporaire entre son chef Boumediene et Ben Bella. Un document retrouvé par l’armée française à la fin août 1962, le programme de Tripoli, qualifie les accords d’Évian de « plateforme néocolonialiste ».

Pourquoi de tels antagonismes mémoriels ? Pour y répondre, il faut revenir à ce que sont les accords d’Évian et analyser les raisons de l’échec partiel de leur application à court et à long terme. Ces accords ne sont pas un traité entre la France et l’Algérie, mais un accord de cessez-le-feu et des déclarations gouvernementales de la France et du GPRA organisant la transition de l’Algérie française à l’Algérie indépendante en mettant en œuvre une série de consultations populaires : le 8 avril, en France métropolitaine, le 1er juillet, en Algérie, l’indépendance étant effective le 3 juillet 1962 pour le gouvernement français, le 5 juillet pour les Algériens.

L’OAS a pratiqué une politique de la terre brûlée

Le Front de libération nationale (FLN) est reconnu par le gouvernement gaulliste comme le seul représentant du peuple algérien. Cette transition devait être gérée par un exécutif provisoire doté d’une force locale, avec des représentants du FLN et des Européens d’Algérie progressistes, sans oublier des commissions locales de cessez-le-feu. Cet exécutif provisoire a été incapable d’assurer l’ordre public, laissant cette responsabilité à l’ancienne puissance coloniale.

Les deux parties en présence n’ont pas accepté une force d’interposition internationale pour faire appliquer le cessez-le-feu à partir du 19 mars avec l’intervention de pays tiers ou de casques bleus des Nations unies. La transition s’est faite dans une situation chaotique de guerre civile.En contrepartie d’une clause de libre circulation entre la France et l’Algérie accordée aux Algériens, vite démantelée par le pouvoir gaulliste, les accords d’Évian devaient garantir les droits de la minorité européenne qui obtenait la double nationalité et des garanties pour ses biens.

Au bout de trois ans, les Européens d’Algérie devaient choisir entre la nationalité française et la nationalité algérienne. Voulant à tout prix le maintien de l’Algérie française, l’Organisation de l’armée secrète (OAS) a immédiatement voulu saboter les accords d’Évian en ayant recours à une violence de plus en plus extrême contre les civils algériens (assassinats des femmes de ménage algériennes et des facteurs travaillant dans les quartiers européens, politique de la terre brûlée), contre les Européens progressistes, mais aussi contre l’armée française.

Vidéo. Expo « Son œil dans ma main » : entretien avec Raymond Depardon et Kamel Daoud

La dialectique des violences, qui existait avant les accords d’Évian entre l’armée française, le FLN et l’OAS, s’est donc poursuivie. Pour répliquer aux violences de l’organisation terroriste, le FLN, dans la région d’Alger, a procédé à des enlèvements d’Européens, ce qu’a reconnu le chef de la zone autonome d’Alger, le commandant Azzedine. Ces enlèvements sont une des causes, pas la seule, de la première vague de l’exode des Européens d’Algérie.

Les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens

Il n’existe pas de preuve de l’existence d’une conférence de Wannsee où les dirigeants du FLN auraient planifié de chasser les Européens d’Algérie. Il s’agit de vengeances s’enracinant à chaque fois dans un contexte local. Cela vaut pour les violences contre les harkis, les messalistes et les élus algériens qui avaient soutenu la souveraineté de la France. Si on fait le bilan de la guerre d’Algérie, les disparus algériens sont bien plus nombreux que les disparus européens.

Si les violences de la fin de la guerre d’Algérie en ont été un facteur important, la cause principale de l’exil massif de cette première vague des Européens d’Algérie est surtout leur refus de vivre dans l’Algérie algérienne. Ils voulaient continuer de vivre dans l’Algérie française, ce qui explique l’échec prévisible des accords d’Évian, qui n’ont pas permis de maintenir une minorité européenne en Algérie. En septembre 1962, une minorité d’Européens a tenté le pari de l’Algérie algérienne. Ne reste plus aujourd’hui que quelques familles, la dernière vague de retour ayant eu lieu au moment de la guerre civile algérienne, dans les années 1990.

Sur le plan militaire, la France a conservé la base navale de Mers el-Kébir jusqu’en 1968. L’autre grand point litigieux des accords d’Évian expliquant la prolongation de la guerre a été la question du Sahara algérien. Si la France reconnaît la souveraineté algérienne sur le Sahara, elle se voit obtenir le droit d’exploiter les ressources en hydrocarbures. Le gouvernement Boumediene met un terme à ces relations inégales par la loi de nationalisation de 1971.

La France a obtenu également le droit de poursuivre, jusqu’en 1966, 13 essais nucléaires souterrains à In Ecker et même des expérimentations d’armes chimiques dans la base de B2 Namous. C’est le point le plus litigieux. Encore aujourd’hui, des zones dans le Sahara algérien sont contaminées. Des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de graves malformations et d’un nombre anormal de cancers. La loi Morin de 2010 n’a permis qu’à une femme algérienne d’obtenir des indemnisations pour son mari décédé en ayant pris un avocat en France alors qu’elle en prévoyait pour les populations sahariennes. L’injustice coloniale s’est poursuivie jusqu’à maintenant pour les victimes des essais nucléaires français en Algérie.

Emmanuel Alcaraz, historien

Guerre d'Algérieaccords d'evian Guerre d'Algérieaccords d'evian
El País (ESP)

24 horas en Chiaia, el refugio tranquilo de Nápoles

24 HORAS

Un paseo por el barrio italiano entre el parque afrancesado de la Villa Comunale, cafés donde tomar el mejor ‘espresso’ de la ciudad, calles con anticuarios y ‘osterias’ con siglos a sus espaldas y el acuario más antiguo del mundo

Esa visión caótica de Nápoles que directores de cine como Vittorio de Sica o Paolo Sorrentino han perpetuado, asentada en calles estrechas con infinitas hileras de ropa tendida y ruidosas motos, parece disiparse al surcar el tranquilo barrio de Chiaia, que se expande por el puerto hasta la zona de Posillipo. Construido en altura bajo las colinas de Vomero que corona el castillo de San Telmo, esta zona dulcifica el rostro napolitano con sus mansiones de estilo liberty, el parque afrancesado de la Villa Comunale y calles con anticuarios y osterias con siglos a sus espaldas. Un respiro del bullicio constante del centro de Nápoles en el que descubrir al caer el sol las mil versiones del aperitivo all’Italiana, tanto en su paseo marítimo como en la animada vía de Vico Belledonne.

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9.00 Tomar café al estilo de la Vieja Europa

Los vecinos de Chiaia se jactan de tener el mejor espresso de la ciudad, algo muy codiciado en Italia por la tradición del tueste que practican desde hace siglos. Su aroma perfuma las piazzas desde primera hora de la mañana y ameniza la vida social de los napolitanos. A la entrada de Chiaia, en un lateral de la plaza del Plebiscito, aguarda el Gran Caffè Gambrinus (Via Chiaia, 1) (1). Cuesta poco imaginar las charlas de humo y versos que se gestaron hace décadas en su salón literario desde que abrió en 1860. Intelectuales como Oscar Wilde o Jean Paul Sartre formaron parte de su fiel clientela, y fue parada recurrente en la ruta lúdica de Ernest Hemingway a su paso por Nápoles. Ese rostro burgués tan de la Vieja Europa se mantiene latente en sus techos art nouveau y suelos de mármol junto a cuadros de impresionistas locales. Pero volvamos al café. Aquí se puede disfrutar del clásico napolitano servido con mucha espuma de azúcar y acompañado de dulces caseros como el babá, el borracho de ron de origen polaco que los lugareños han adoptado como propio. 

Otros cafés históricos son el Gran Caffè La Caffettiera (Piazza dei Martiri, 26) (2) y el Gran Caffè Cimmino (Via Gaetano Filangieri, 13) (3). Este último es el favorito de las familias ‘bien’ de la zona, que acuden los domingos para compartir un desayuno napolitano —a base de café y cruasán— antes de dar un paseo por el puerto. 

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10.00 El acuario más antiguo del mundo

Riviera di Chiaia es ese paseo que atrae el sol y parece descongestionar las calles angostas y concurridas que dominan el centro de la ciudad. El entramado que forma junto a la Via Francesco Caracciolose conoce como Villa Comunale (4), un jardín afrancesado creado por Carlo Vanvitelli a finales del siglo XVIII. Las esculturas neoclásicas y fuentes decimonónicas que aún permanecen en pie dan cuenta del brillo que gozó en el pasado, trastocado por los estilos de posteriores épocas. Junto a ella se encuentra la Mappatella, una diminuta playa protegida por las rocas donde darse un chapuzón cuando el calor napolitano aprieta. 

Si eso de mojarse no le convence, a pocos metros se pueden atisbar las tortugas marinas que habitan el acuario en activo más antiguo del mundo: el Acquario di Napoli. Fue inaugurado en 1874 como parte de la estación zoológica Anton Dohrn, el centro mundial sobre biodiversidad que el naturalista alemán fundó aquí atraído por su abundante vida bajo el mar, y que completa el recién estrenado Museo Darwin Dohrn (DaDoM). Como colofón, el primer gelato del día en la terraza de uno de los pintorescos quioscos que serpentean el parque. 

11.30 Adentrarse en las estancias de un noble

Esta riviera también esconde los entresijos de una antigua residencia de la nobleza napolitana. En el número 200 de Riviera di Chiaia se alza la Villa Pignatelli (5), monumental y regia tanto por sus jardines ingleses como por el pórtico de la fachada que parece emular al del panteón de Agripa, y simboliza el fulgor neoclasicista que experimentó Nápoles en el siglo XIX. Concebida como una domus pompeyana, tras la muerte de su primer propietario, el baronet Ferdinand Acton, pasó a manos de la familia de banqueros Rothschild y posteriormente a los Pignatelli, que embellecieron la villa con sus gustos rococós convirtiéndola en lugar de encuentro para la intelectualidad y la aristocracia europea. Ahora, bajo la tutela del Estado italiano, alberga el museo Príncipe Diego Aragona Cortés con la colección privada de muebles y objetos de la familia junto a una muestra de carruajes de la época. 

12.30 De iglesia en iglesia

Nápoles es conocida por la pizza, Maradona, el arte urbano de sus calles y también por sus iglesias. Este barrio no iba a ser menos y congrega en su anatomía interesantes muestras de arquitectura eclesiástica. Santa Teresa a Chiaia (6), con su fachada de esculturas barrocas que circunda una escalinata y que ilumina con sus tonos salmón y ocre la Via Vittoria Colonna, o los frescos del siglo XIV que decoran la bóveda de Santa Maria di Piedigrotta (Piazza Piedigrotta, 24) (7) son solo algunas paradas. Un buen consejo es recorrer ese mapa que trazan sus nobles plazas como San Pasquale, dei Martiri o Sannazaro —esta última famosa por una fuente con forma de sirena— y adentrarse por los templos que se encuentran a nuestro paso, en su mayoría abiertos al público y de entrada gratuita. 

13.30 Una calle que viaja en el tiempo

Una ciudad con tanta historia y cuna de coleccionistas como la Casa de Farnesio es sinónimo de tesoros antiguos, y no solo entre las paredes de un museo. La última hora de la mañana es un buen momento para recorrer la Via Carlo Poerio, que aglutina entre ilustres residencias y boutiques de moda un listado infinito de anticuarios. El taller familiar Antichità e Restauro Lepre (8), que regenta Raffaele desde hace seis décadas en el número 80 de esta calle, es un referente para el sector y la industria del cine; muchos de los muebles que él mismo restaura han servido de decorado para producciones europeas como Martin Eden (2019). Junto a la galería de arte Nuova Bianchi D’Espinosa (9), especializada en pintura napolitana del siglo XIX, se alza la Libri & Stampa Grimaldi (10), una librería antigua con escalera de caracol y lámpara de araña incluida que atrapa a ávidos lectores entre ediciones originales, grabados y las elegantes publicaciones que ellos editan. Vintage (Via Carlo Poerio, 92) (11), con ropa y accesorios de segunda mano, o Zompetti (12), de cerámicas y lámparas artesanales, redondean este viaje a los antiguos oficios que culmina con una birra en el cóctel-bar Flanagan’s (13), decorado con guiños al pasado. 

14.00 Al calor de una 'osteria'

Los napolitanos se toman lo de comer bien muy a pecho en cualquier momento del día. La hora del almuerzo es sagrada y se dilata en el tiempo con un antipasti, dos platos principales y postres caseros. Una tradición que cultivan acogedoras osterias como Da Tonino (Via Santa Teresa a Chiaia, 47) (14). Esta taberna cuelga desde 1880 en su puerta un menú diario escrito a mano, con platos de pasta y guisos locales que han sentado a la misma mesa a trabajadores con celebridades como el tenor Caruso, el Nobel Dario Fo o el duque Amadeo de Saboya. En el número 33 de la misma calle, Manfredi (15) sube la apuesta con su horno de pizza y platos de marisco. Si escatima el tiempo, vaya al grano y pida junto a una frasca de vino de la casa la pizza manfredi, al estilo napolitano con el borde relleno de ricota. 

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16.00 Arte moderno dentro de un 'palazzo'

A pesar del patrimonio histórico de incalculable valor que contiene Nápoles, la vanguardia también ha sabido encontrar su lugar. La aparición en escena del museo de arte contemporáneo MADRE o la intervención de las estaciones de metro que realizaron artistas como Oscar Tusquets dan prueba de cómo la ciudad se antoja vigente con los tiempos. Desde 2005, el palacio Roccella, del siglo XVIII, es la sede de PAN, como popularmente se conoce al centro de cultura Palazzo delle Arti Napoli (Via dei Mille, 60) (16), que aglutina muestras y charlas en torno a disciplinas modernas. La impronta que el artista estadounidense Keith Haring dejó en su paso por la ciudad y que integra su arte urbano, ese ADN tan napolitano como sus palacios decadentes o las ruinas bajo tierra, ha sido la última en sumarse. 

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17.30 Un recuerdo artesanal

Chiaia es el lugar donde aprovisionarse de recuerdos y antojos gourmet más allá del típico souvenir. Desde los años veinte, la fábrica de Gay-Odin (17) exporta a toda Italia sus chocolates de autor cuidadosamente servidos en cajas con bucólicos paisajes. Se pueden adquirir en su tienda (Via Vittoria Collona, 15) junto a otros golosos tesoros como helados o el liquore al cioccolato. Si aún quedan ganas de azúcar, una visita al cercano horno casi centenario de Panificio Moccia (Via S. Pasquale, 21) (18) servirá para ponerse al día con la repostería local, con imprescindibles como el delicado hojaldre del sfogliatelle ricce e frolle o la zeppola di San Giuseppe con mucha crema y confitura. No muy lejos, y al margen de las calles principales, se desliza la Passeggiata Colonna, que desemboca en la Piazza Amedeo, donde arranca el viejo funicular. Este pasadizo comercial contiene boutiques de artesanos y marcas independientes como (Ri)Mani y SibùShop & Gaia (joyas y accesorios), 12inch (discos de vinilo) o Winè, una pequeña bodega con vinos y quesos para llevar o disfrutar en su terraza. 

18.30 La puesta de sol más deseada

Aquí, la búsqueda del atardecer perfecto invita a tomar la ciudad con cierta distancia, bien en lo alto desde el castillo de San Telmo o al nivel del mar, para dibujar con la mirada la línea del golfo que define Sorrento con las islas de Procida, Ischia y Capri. El ascenso al Castel dell’Ovo (19), la fortificación más antigua de Nápoles, permite acaparar el skyline histórico de la ciudad frente al volcán Vesubio y hasta el distinguido barrio de Posillipo. Este castillo que funcionó como cárcel y residencia real se erigió en el siglo XII sobre el islote de Megaride, unido posteriormente a la península junto al pintoresco puerto de Santa Lucía, con su lonja aún en activo y el trasiego de marineros con tatuajes. Si continuamos por Via Partenope encontraremos en las terrazas que animan el paseo marítimo la excusa para tomar el primer spritz de la tarde frente al mar. 

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20.00 La hora sagrada del aperitivo

Esa sana costumbre del aperitivo all’Italiana, formulado con una bebida casi siempre alcohólica para estimular el apetito nocturno, es sagrada en Chiaia. Siempre acompañada de generosas raciones de embutidos, quesos y ensaladas. Las rondas de negroni y vinos se suceden por las calles estrechas conocidas como baretti que derivan en la bahía. Frecuentadas coctelerías como L'Antiquario (Via Vannella Gaetani, 2) son casi como una segunda casa para los napolitanos acomodados. La cara más terrenal se concentra en la calle Vico Belledonne. Tabernas como Enoteca Belledonne (20) abarrotan la calle con los grupos de gente que se forman entorno a sus barras exteriores para catar sus vinos locales. Al final de la vía está Barril (Giuseppe Fiorelli, 11) (21), uno de los lugares favoritos para los que prefieran maridar este tentempié con un cóctel. 

21.00 Hay vida más allá de la pizza

Por muy apetecible que resulte la dieta napolitana a base de pizza y pasta, menos exportado, pero no por ello menos apetitoso, el pescado es un plato histórico en la cocina local, capturado directamente en aguas napolitanas. Sin salir de Vico Belledonne, en el número 27, Pescheria Mattiucci (22) es el ejemplo de un tipo de negocio muy recurrente los últimos años. En esta legendaria pescadería, regentada en los años cuarenta por Salvatore Mattiucci y ahora reconvertida en fish boutique por su hijo Luigi, se cena el género fresco que pescan cada mañana entre crudos y modernas recetas, notas de jazz y botellas de bianco que animan a compartir la charla. 

23.00 La última panorámica de la ciudad

La noche cerrada trae sobre el golfo de Nápoles un manto de luces que dibujan su autonomía. Bien merece divisarlo desde alguna de las terrazas que coronan sus distinguidos hoteles. Tras una intensa reforma a manos del estudio Gnosis Progetti, el lujoso The Britannique Naples (23) se modernizó y recuperó ese esplendor que vivió el edificio neorrenacentista de finales del siglo XIX, rodeado de residencias de estilo liberty y bajo el refinado barrio de Vomero. El arte contemporáneo es el hilo conductor de este alojamiento concebido casi a modo de galería, con una colección nutrida de pinturas, fotografías e instalaciones de artistas locales. En lo alto, junto a una pequeña piscina y la terraza, se ubica el Niq Bar, ese lugar en el que despedirse de Chiaia o bien tomar la sabia decisión de dilatar la estancia y despertarse a la mañana siguiente con la panorámica que ofrecen sus habitaciones de muros acristalados.

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Valeurs Actuelles

France : l’agriculture envisage un avenir sans la Russie, grande exportatrice d’engrais

La guerre en Ukraine se poursuit et ses impacts pourraient être nombreux. Ainsi, concernant les engrais, l’agriculture française ne peut se passer des importations, et notamment de la Russie, nous apprend BFM TV, vendredi 11 mars. En effet, le pays de Vladimir Poutine est un grand exportateur d’engrais ainsi que de gaz naturel, à partir duquel on produit des engrais. Or, le conflit pourrait tarir les exportations en direction de l’Hexagone, raison pour laquelle l’agriculture française est incitée à envisager un autre avenir. 

« Une inquiétude qui monte » 

Dans le détail, pas moins de 12,5 % de nos importations d’urée, l’un des fertilisants azotés les plus utilisés dans les champs français, proviennent de Russie, d’après des chiffres du cabinet Agritel. Et en réponse aux sanctions occidentales, Moscou a dernièrement recommandé aux producteurs d’engrais russes de suspendre de façon temporaire leurs exportations « Il y a une inquiétude qui monte chez les agriculteurs français, car ils voient les prix des engrais grimper de jour en jour. Et, de plus en plus, cette inquiétude se porte sur la disponibilité même des engrais », explique à nos confrères Henri Bies-Péré, vice-président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français. 

Pour cette année, les répercussions devraient toutefois être limitées. En effet, les épandages sont presque terminés, note la chaîne d’informations. Mais la question va se poser pour l’année à venir, puisque les achats vont débuter au cours du printemps et de l’été. Une pénurie à retardement est redoutée par le secteur. Au Havre, par exemple, le géant norvégien Yara a fait savoir au cours de cette semaine qu’il allait réduire temporairement la production de son usine normande, en raison de l’envolée du gaz.

« Toute l’offre mondiale va se contracter » 

Aussi, les engrais azotés ne sont pas les seuls à manquer, puisque la potasse s’ajoute à cette équation, poursuit BFM TV. A savoir que la Russie et la Biélorussie représentent, à elles deux, 40 % des échanges mondiaux de potasse. « Il faut que l’on trouve des solutions à court terme, si l’on veut avoir les engrais nécessaires pour la prochaine campagne. Il va falloir être créatifs », témoigne Florence Nys, déléguée générale de l’Union des industries de la fertilisation (Unifa), qui rassemble les industriels français du secteur. 

Problème, à court terme, les solutions demeurent limitées. Ainsi, la France ne produit pas de gaz naturel et les mines de potasse alsaciennes sont fermées depuis longtemps déjà. Diversifier les approvisionnements, redynamiser certaines sources et investir dans les pays qui possèdent ou transforment la matière première reste le moyen le plus rapide de changer les choses. Toutefois, les capacités sont restreintes. Par exemple, Trinité-et-Tobago fournit déjà 14 % de nos importations de solutions azotées. « Ce problème n’est pas seulement français : beaucoup de pays vont chercher d’autres sources d’approvisionnement pour compenser la baisse des exportations russes, résume Isaure Perrot, analyste chez Agritel, auprès du même média. Toute l’offre mondiale va se contracter. » 

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

'How will we survive?': Bangladesh launches food subsidies as Ukraine war sees prices soar

Issued on: 22/03/2022 - 18:23

Sam BALL

As the war in Ukraine continues to rage its economic impact is being felt around the world, including in Bangladesh where soaring food prices have left some of the nation's poorest wondering how they will afford to eat. Now, the country's government has launched a subsidies programme it says will help some 10 million people buy food at a reduced cost.

Valeurs Actuelles

À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette

« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »  

À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes. 

« La SNCF a volontairement annulé des trains »

Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. » 

Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle. 

Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique. 

La gauche réunie derrière Assa Traoré 

D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège. 

La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard. 

Une prière de rue organisée au milieu de la route 

La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.

En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».

Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre. 

Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8

— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021

La famille Traoré : une guerre de l’image 

À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme. 

La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char. 

Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs 

Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète. 

Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. » 

De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. » 

Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival. 

« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »

Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène  de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. » 

Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

The volunteers training to fight in Ukraine … or in France

Issued on: 22/03/2022 - 11:46Modified: 22/03/2022 - 12:09

Sam BALL

In the countryside near Bordeaux, France, a group of civilians thinking of volunteering to fight in Ukraine are getting a crash course in modern warfare. In just two days, they are hoping to learn skills that could help them survive on the battlefield, from handling weapons to basic military tactics. However, some are starting to doubt their ability to be of use in a warzone, while others feel their new skills could come in handy even if they remain in France.

L'Humanité

Mémoires incandescentes

Actu

Guerre d’Algérie À l’occasion des 60 ans des accords d’Évian et de l’indépendance du pays, l’Humanité édite un hors-série riche de contributions d’historiens, d’écrivains et de poètes.

Latifa Madani

Soixante années ont passé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Six décennies déjà, et les mémoires sont toujours à vif des deux côtés de la Méditerranée. Une colonisation de cent trente-deux ans, une guerre de presque huit ans, une indépendance confisquée, le passif est aussi lourd que la volonté est forte chez les jeunes générations de savoir, de comprendre et d’aller de l’avant.

Le journal l’Humanité est au rendez-vous de la commémoration, lui qui fut, malgré une censure acharnée, un témoin de premier plan de cette histoire, relayant les voix qui dénonçaient le système colonial et ses exactions ainsi que celles qui défendaient la cause de la paix et de l’indépendance. Le hors-série de 100 pages que nous avons réalisé mixe, avec une riche iconographie, de précieuses contributions d’historiennes et d’historiens des deux rives, des textes inédits d’écrivains et de poètes, des témoignages, des reportages et des archives. Les quatre chapitres qui rythment la publication tirent le fil d’une histoire toujours en cours d’écriture et qui continue d’infuser dans nos sociétés.

« trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle »

Il fallait rappeler les racines de la « guerre sans nom » (partie 1), une guerre venue de loin que relate l’historien Alain Ruscio, depuis la conquête coloniale et les répressions sanglantes qui l’ont accompagnée. Voulant greffer la terre d’Algérie à la métropole tout en maintenant ses habitants dans le statut de l’indigénat, l’empire colonial n’a, au final, fait qu’imposer l’inéluctable lutte armée pour l’indépendance. Une lutte pour la dignité, emblématique du mouvement de décolonisation des années 1960, qui trouva auprès d’elle des partisans de la liberté (partie 2) parmi les Français de métropole et d’Algérie : Maurice Audin, Henri Alleg, Fernand Iveton, Jean Clavel, Henri Curiel et tant d’autres. Leur engagement et leur courage furent exemplaires, à l’image du sergent Noël Favrelière, auquel rend hommage l’écrivain Joseph Andras.

Arrachée au prix de centaines de milliers de morts, l’indépendance de l’Algérie ne sera effective qu’à l’issue, selon l’expression de la directrice de l’Institut d’histoire du temps présent, Malika Rahal, de « violences paroxystiques » déclenchées et orchestrées par les ultras de l’Algérie française. Les plaies alors ouvertes peinent à se refermer, surtout lorsqu’elles sont attisées ici par les nostalgériques, là-bas par une caste dirigeante qui essaie encore d’en tirer une légitimité faute d’avoir parachevé une libération chèrement acquise. Pourtant, l’élan du pays indépendant (partie 3) portait avec lui tant de promesses et de possibles. Le hirak, le soulèvement populaire de 2019, a tenté d’en reprendre le souffle, ainsi que l’analysent le politologue Nedjib Sidi Moussa et le défenseur des droits humains Saïd Salhi. Mais à l’espoir ont succédé l’amertume d’un peuple et l’indignité de ses gouvernants, regrette le romancier Anouar Benmalek.

Le passé a décidément du mal à passer (partie 4). Il est temps de « trouver une issue à ce drame qui tourne en boucle », exhortent Wassyla Tamzali et Michelle Perrot, faisant écho à l’aspiration des nouvelles générations. D’une rive à l’autre, les jeunes portent cette histoire en héritage. Ils ont soif de savoir, faute d’avoir appris à l’école. Ils veulent regarder cette histoire en face, poursuivre la quête de vérité amorcée par leurs aînés, loin des instrumentalisations et des champs de bataille. Ils peuvent s’appuyer sur le travail des historiens autant que sur les œuvres d’écrivains et d’artistes, formidables passeurs d’une mémoire apaisée. Le hors-série de l’Humanité entend y apporter sa pierre.

Guerre d'Algérie
L'Humanité

Henri Curiel, un ardent internationaliste

Actu

La journaliste Sylvie Braibant, membre du collectif Secret-Défense, un enjeu démocratique, est la nièce d’Henri Curiel. Elle revient pour l’Humanité sur le parcours de ce communiste égyptien sans frontières qui prit pendant la guerre d’indépendance algérienne une part décisive aux réseaux d’aide directe aux FLN. Le secret-défense fait toujours obstacle à la manifestation de la vérité sur son assassinat, qui présente tous les attributs du crime d’État. Ce texte est publié, dans une version courte, dans le hors-série de l’Humanité « France Algérie, mémoires à vif ».

La date a été soigneusement choisie : le jeudi 4 mai 1978, jour de l’Ascension, sous un beau soleil printanier, Paris vit au ralenti. Un commando de trois tueurs attend en planque, rue Monge, à la hauteur de l’escalier qui mène vers la rue Rollin, dans le 5 e arrondissement de Paris. À midi, deux d’entre eux quittent le véhicule. Ils viennent d’entendre via leur système d’écoute qu’Henri Curiel dit au revoir à sa femme et s’apprête à quitter leur duplex, immeuble au fond de la cour, cinquième étage, vue imprenable sur cette ville qu’il aime tant.

Les deux hommes grimpent les 34 marches de l’escalier en pierre, entrent, juste à droite, sous la porte cochère du n° 4 rue Rollin et arrivent avant que le vieil ascenseur en fer forgé n’achève sa descente. Ils tirent à travers les portes vitrées, Henri Curiel s’écroule. Quelques heures plus tard, la revendication arrive. Elle renvoie à la guerre d’Algérie par sa signature, un commando Delta, et les mots de la revendication : « Aujourd’hui, à 14 heures, l’agent du KGB Henri Curiel, militant de la cause arabe, traître à la France qui l’a adopté, a cessé définitivement ses activités. Il a été exécuté en souvenir de tous nos morts. » L’arme qui a tué Henri Curiel a déjà servi, le 1 er décembre 1977, contre Laïd Sebaï, gardien de l’Amicale des Algériens en Europe.

 La France est alors présidée par un homme « moderne », Valéry Giscard-d’Estaing, ancien partisan de l’Algérie française, cause partagée par de proches collaborateurs - Alain Madelin, Gérard Longuet, anciens militants du groupe « Occident », mélange d’anticommunisme et de nostalgie coloniale, ou Michel Poniatowsky -, tandis qu’au « service action » du SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage, prédécesseur de la DGSE), chargé des basses œuvres de la République, sévissent des reconvertis de l'OAS. 

L’assassinat d’Henri Curiel a été précédé d’une campagne de dénigrement de deux ans, lancée par le Point en 1976, sous la plume du journaliste Georges Suffert, relayée un an plus tard par d’autres médias, dont le Spiegel allemand. En septembre 1977, Henri Curiel est assigné à résidence à Dignes, d’où il revient trois mois plus tard après décision du Conseil d’État. Si le facteur déclenchant du meurtre est à chercher du côté du dévoilement des contrats mirifiques signés par la France (et l’Allemagne) avec l’Afrique du Sud de l’apartheid, pourtant mise au ban des nations, les assassins reliés à l’OAS ont sans doute appuyé avec un plaisir non dissimulé sur la détente, tant la vie d’Henri Curiel, après son exil d’Égypte, fut liée à l’Algérie, avant et après son indépendance.

Lorsqu’il est expulsé d’Égypte en 1951 par le roi Farouk, Henri Curiel ne l’est pas seulement parce qu’il est l’un des fondateurs du mouvement communiste égyptien, mais parce qu’il est aussi convaincu que le combat contre les colonialismes occupera la décennie à venir.

Henri Curiel est né le 13 septembre 1914 au Caire, deuxième fils de Zephira et Daniel Curiel. Son père, Daniel Curiel, dirige la banque familiale fondée au XIX e siècle par le premier des Curiel arrivé en Égypte. Il possède des terres agricoles sur le Nil, reçoit à sa table artistes et écrivains ou encore les membres de l’administration coloniale, et il espère bien que l’un de ses fils reprendra le flambeau de ses affaires. Mais le XX e siècle en décidera autrement. L’aîné des frères Curiel partira arpenter les terrains archéologiques d’Asie centrale, tandis qu’Henri mène la vie quelque peu dissolue d’un jeune homme fortuné… jusqu’à sa rencontre avec Rosette Aladjem. La jeune femme, née en Bulgarie, est infirmière et sillonne les zones les plus pauvres de la capitale égyptienne pour secourir celles et ceux qui n’ont pas accès aux soins. En accompagnant Rosette, Henri découvre les « damnés » de la terre. C’est une déflagration, amplifiée par l’écho des événements en cours en Europe. En 1939, alors que la Seconde Guerre mondiale est inéluctable, Henri Curiel est convaincu, comme son frère Raoul, que seul le communisme pourra remédier aux maux du monde, de son pays en particulier… Mais, à l’inverse de ses compagnons, il perçoit aussi l’importance du nationalisme, l’autre mouvement de fond qui secoue l’Égypte, malgré une indépendance de façade accordée en 1922.

Durant la guerre qui s’invite en Égypte, il organise l’aide aux alliés. Il est incarcéré une première fois, en 1942, par des autorités enclines à se rapprocher des nazis par opposition au Royaume-Uni, l’ancienne puissance coloniale toujours présente. Ce qui le conforte dans sa vision, qu’il résume ainsi : « Qu’est-ce qu’être communiste aujourd’hui en Égypte ? C’est être anti-impérialiste. » Et qui se retrouvera dans le nom de la première organisation qu’il fonde en 1943 : le Mouvement égyptien de libération nationale (MELN).

À nouveau emprisonné, après 1948 et la création de l’État d’Israël, comme communiste ou/et comme juif, Henri est expulsé de son pays natal par le roi Farouk, le 26 août 1950.

En France, où il arrive un an plus tard, malgré un statut d’apatride qui devrait l’inviter à se tenir en retrait, il reprend aussitôt le combat, sur plusieurs fronts : il veut maintenir un lien avec les camarades égyptiens – mais en Égypte les communistes ne veulent plus de lui et en France il est ostracisé par le PCF – ; il se lance dans l’organisation du dialogue entre Israéliens, Palestiniens et Égyptiens ; il salue l’émergence d’une troisième voie hors des États-Unis ou de l’URSS qui se concrétise à Bandung en 1955 sous l’impulsion de l’indien Nehru, de l’Indonésien Soekarno et surtout, pour lui, de l’Égyptien Nasser – le groupe d’Henri a accompagné le coup d’État des officiers libres contre la monarchie en 1952 et quatre ans plus tard manifeste à nouveau son soutien à Nasser en lui faisant passer les plans de l’attaque franco-britannique lors de la nationalisation de la Compagnie du canal de Suez en 1956. Mais le raïs n’y croit pas, met les communistes en prison et Henri voit s’éloigner un peu plus son Égypte natale.

En 1957, lorsqu’il rencontre des membres du réseau Jeanson, « porteurs de valises » du FLN, il est mûr pour passer à autre chose. La lutte pour l’indépendance algérienne sera le grand tournant de son action.

Après le retrait de Francis Jeanson, grillé, les Algériens demandent à Henri de reprendre la main sur les réseaux d’aide au FLN. Trois ans durant, entouré des compagnons d’Égypte, obligés de partir eux aussi au long des années 1950, de sa femme Rosette, mais aussi des exceptionnelles Joyce Blau et Didar Fawzy-Rossano, il organise les filières de transfert d’argent ou d’armes, d’exfiltration des déserteurs et des militants du FLN. Jusqu’à son arrestation le 20 octobre 1960.

Mais la prison n’a jamais entravé Henri Curiel : en Égypte, déjà, il convertissait ses gardiens successifs au communisme, il fallait en changer régulièrement, et il organisait des groupes de discussion avec les Frères musulmans. Il s’installe au centre pénitentiaire de Fresnes, comme s’il était chez lui, sa cellule se transforme en séminaire permanent entre Algériens et Français. Lors du ramadan, par solidarité, il invite ses codétenus non musulmans à le suivre, comme lui. Il tient une bibliothèque et organise des cours de yoga, il est particulièrement habile au sirsasana, position tête en bas…

Cette année et demie de réclusion lui permet surtout d’envisager l’étape suivante de son combat, dans laquelle l’Algérie indépendante jouera un rôle déterminant : ce sera Solidarité, organisation semi-clandestine destinée à apporter une aide très concrète aux indépendantistes et aux antifascistes partout dans le monde, aux Espagnols et Portugais antifranquistes, aux Sud-Africains à l’assaut de l’apartheid, aux Brésiliens, Argentins ou Chiliens contre leurs dictatures, etc. S’y côtoient des anciens de la Résistance, des mouvements communistes égyptiens et des réseaux d’aide au FLN, experts en services multiples : repérage et rupture d’une filature ; impression de tracts et de brochures grâce à un matériel léger ; fabrication de faux papiers ; chiffrement et écriture invisible ; soins médicaux et premiers secours ; maniement d’armes et utilisation des explosifs ; cartographie et topographie. Le financement vient d’Alger, les « instructeurs » d’un peu partout.

Sous la présidence d’Ahmed Ben Bella, premier président de l’Algérie indépendante, Alger s’est transformé en chaudron révolutionnaire international. Henri Curiel s’y rend plusieurs fois. Comme il n’a toujours pas de passeport, il voyage sous la couverture d’une maison d’édition. Joyce Blau l’accompagne et, sur place, ils retrouvent Didar Fawzy-Rossano, installée en Algérie après l’indépendance – elle fait merveille dans les « chantiers de jeunesse ». Joyce se souvient encore de la demande d’Henri à Ahmed Ben Bella, qu’il rencontre à chacun de ses séjours, d’intercéder auprès de Nasser afin que sa mère, Zephira Curiel, puisse sortir d’Égypte pour rendre visite à ses deux fils en France. Ce qui fut fait. Une belle époque, pleine d’espérance. Jusqu’au renversement de Ben Bella.

Après 1965, les relations entre Solidarité et l’Algérie sont plus épisodiques. Ainsi, lors du « sauvetage » des pirates de l’air des Black Panthers en 1972. Le 31 juillet de cette année-là, Melvin et Jean McNair, George Brown, George Wright et Joyce Tillerson détournent un avion qui devait relier Detroit à Miami. Ils veulent rallier Alger, où siège la section internationale des Black Panthers. Mais celle-ci entretient de très mauvaises relations avec Houari Boumediene. Henri Curiel et Solidarité organisent alors l’exfiltration des membres du commando vers la France.

Quatre ans plus tard, le 11 mai 1978, à 14 heures, une foule dense suit le fourgon funéraire qui remonte l’allée centrale du cimetière du Père-Lachaise depuis le boulevard de Ménilmontant. Une immense couronne de lys et de roses recouvre le véhicule dans lequel repose le cercueil d’Henri. Elle porte l’inscription : « À la mémoire d’Henri Curiel. L’Algérie ».

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Une si longue attente

C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.

À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »

Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.

Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.

Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !

Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.

Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.

Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…

Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.

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Odessa ‘turned into a fortress’ as city readies for war

Issued on: 18/03/2022 - 18:51

Sam BALL

With its ornate architecture and striking sea views, Odessa has been called the "Pearl of the Black Sea". Now though, the Ukrainian city has been "turned into a fortress", according to its mayor, as residents prepare for a possible assault by invading Russian forces, with barricades, anti-tank obstacles and sandbags scattered throughout the once bustling streets to protect the city's treasured monuments.

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Le modèle scolaire de Singapour dont l’Education nationale devrait s’inspirer

Aujourd’hui, tous les Français ou presque ont conscience du niveau dégradé de leur système éducatif public. Il a fallu des années pour qu’ils ouvrent les yeux, mais le classement international Pisa a fini par s’imposer dans les esprits comme un baromètre de la mauvaise performance, nous indiquant que le niveau avait chuté entre 2000 et 2018 ; notamment si l’on observe le niveau scolaire des élèves français de 15 ans, qui a très fortement baissé en mathématiques. Précisons tout de suite que si une grande majorité des élèves est concernée par cette dégradation, les élites, elles, s’en sortent pour l’instant (à peu près) indemnes… Singapour est placé systématiquement parmi les mieux classés aux évaluations Pisa depuis les années 2000. Il est donc intéressant de s’interroger sur les méthodes qui y sont appliquées afin d’en tirer des leçons.

Si la méthode singapourienne d’enseignement des mathématiques dès le plus jeune âge est reconnue mondialement pour son efficacité, l’école, elle, n’a pas oublié de jalonner les parcours de passages de niveau et d’évaluations. Ainsi, les enfants passent un examen à la fin du CM2 pour entrer en sixième. Le pays s’arrête pendant plusieurs jours pour que se déroule cette forme de certificat d’études primaires. D’ailleurs, les écoles n’hésitent pas à faire redoubler les élèves qui n’ont pas le niveau, ce qui apparemment ne se fait plus en France. Enfin, ceux qui font preuve de mérite sont récompensés, y compris les plus modestes, qui peuvent voir leur scolarité financée par l’État. À Singapour, le travail paie et il n’y a pas de culture de l’excuse : cela tire forcément le niveau vers le haut. Alors qu’en France, depuis les années quatre-vingt, le choix a été fait d’amener le plus grand nombre d’une classe d’âge au baccalauréat, oubliant au passage les vertus de la méritocratie.

l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine

Au lieu de choisir une démarche qui pousse tous les élèves à l’excellence, les ambitions ont été revues à la baisse et le niveau uniformisé par le bas, avec un résultat terrible : le fossé qui devait se réduire entre les élèves s’est énormément agrandi. Le pire étant qu’il semble que l’Éducation nationale n’ait pas pris conscience de ce problème : il suffi t pour s’en persuader de voir les nouveaux chantiers qui ont été mis en œuvre pour “lisser” le niveau d’établissements tels que Louis-le-Grand et Henri-IV, symboles de l’excellence de l’école publique. Sous couvert de favoriser l’égalité des chances, l’égalitarisme et le pédagogisme ont depuis quarante ans détruit l’école républicaine, revalorisant et démultipliant le capital social de ces Héritiers décrits en 1964 par Bourdieu. Comme le redoublement ou les bourses, quelques “détails” se révèlent significatifs. Ainsi, vu de Singapour, il est surprenant de voir que l’uniforme à l’école peut encore faire recette pour un débat présidentiel. Dans toutes les écoles singapouriennes, privées ou publiques, mais aussi dans les écoles internationales (dont l’école française de Singapour, l’IFS), l’uniforme est de rigueur jusqu’en CM2 ; voire, dans la plupart des établissements, jusqu’en terminale. Un ami en France me racontait que sa fille qui fréquentait les bancs d’une maternelle lui avait fait la remarque que des enfants de sa classe regardaient déjà l’étiquette de ses vêtements et se regroupaient en fonction des marques. Les Français, qui sont très attachés à l’égalitarisme, devraient être sensibles au fait que l’uniforme permet d’éviter ce genre de “ségrégation”. Mais l’uniforme n’est que l’arbre qui cache la forêt. Derrière lui se trouve un sujet beaucoup plus essentiel : la discipline. Quel que soit le pays, tout le monde s’accorde pour reconnaître qu’il est difficile de travailler dans le bruit et le désordre. Il y a peu encore, les petits Singapouriens pouvaient être réprimandés. Ce n’est plus le cas, mais une discipline bienveillante est de mise : les agitateurs et les harceleurs sont gérés comme il se doit. Sans convoquer des méthodes d’un autre siècle, le défi est de repositionner le curseur pour éviter d’en arriver à une situation où les enseignants craignent les parents – quand ils ne craignent pas les enfants ou s’inquiètent à l’idée de les traumatiser.

Des méthodes très classiques qui ont prouvé leur efficacité

Enfin, dernier détail qui en dit long : tous les matins, dans les écoles singapouriennes, les enfants chantent l’hymne national avant d’entrer dans leur classe. Imaginons le tollé que cela susciterait si un candidat à la présidentielle venait à proposer ce genre de mesure. Et pourtant, quoi de plus naturel qu’un peuple d’enfants qui apprend et s’approprie son identité nationale ? Le modèle singapourien n’est pas très éloigné de celui qu’ont pu connaître en France nos parents ou grands-parents.

L’école devrait être un sanctuaire, hermétique aux idéologies. Il faut s’inquiéter que le “wokisme”, la culture de l’annulation ou le communautarisme fassent de l’entrisme au sein des écoles françaises, transformant les enfants en petits soldats de ces idéologies alors qu’ils n’ont pas encore acquis les connaissances et les méthodes leur permettant de décrypter le monde. Ce bourrage de crâne est indigne d’une démocratie qui se prétend libérale. Si la France veut sauver son éducation et lui redonner de sa grandeur, Singapour peut être, sur plusieurs points, une source d’inspiration : des bonnes méthodes pédagogiques (inspirées de Montessori ou autres) à l’uniforme en passant par la méritocratie et la discipline, tous les éléments sont en place pour instruire le mieux possible les enfants.

Hélas, parmi les candidats, rares sont ceux qui ont perçu les enjeux de l’éducation dans leur globalité. Comme d’habitude, les propositions répondent à la litanie du “manque de moyens” alors que les réformes à faire sont de nature structurelle. À gauche comme à droite, la première réponse de la plupart des candidats est d’acheter le vote des profs par des augmentations de salaire, toujours insuffisantes vu le niveau des rémunérations des enseignants en France (neuvième du classement dans la zone euro). Personne ne semble s’intéresser aux conditions de travail et aux désirs des enseignants de pouvoir exercer leur noble profession. Le programme pour l’éducation qui semble le plus s’inspirer du modèle singapourien est celui d’Éric Zemmour, dont les grandes lignes ressemblent étrangement à ce qui se fait ici… Vu de Singapour, on se demande même s’il n’est pas venu ici pour copier ces méthodes qui favorisent le succès de nos enfants. Une “feuille de pompe” que feraient bien de se procurer les autres candidats s’ils veulent obtenir leur diplôme avec mention aux prochaines élections !

* Établi à Singapour depuis trente ans, Stéphane Benoist est expert dans l’implantation et le développement des PME françaises en Asie du Sud-Est avec une spécialisation sur l’univers éducatif.

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France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette

Issued on: 24/02/2022 - 18:04

Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.

Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.

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Valeurs Actuelles

Excellence Ruralités, une école pour les enfants de la France périphérique

Si l’on dit que l’habit ne fait pas le moine, alors le lieu ne fait pas le prestige de l’établissement. contraste avec les locaux mis à sa disposition. C’est dans un Lidl désaffecté de la ville de La Fère (Aisne) qu’en 2017, 11 gamins ont tenté l’expérience de l’alternative scolaire. Quatre ans plus tard, l’école compte 70 élèves et va devoir songer à refuser des candidatures. Le bouche-à-oreille a fait son travail, la rentrée 2022 s’annonce fructueuse. Si les pédagogies alternatives peuvent avoir quelque chose de déroutant ou de trop révolutionnaire, Excellence Ruralités revient aux fondamentaux de ce qui fait l’enseignement et l’apprentissage. Pour le plus grand bonheur des parents, parfois dépassés par le décrochage des enfants.

Viser l’excellence

Quand un adulte rentre dans la classe, les enfants se lèvent. La blouse pour les primaires et l’uniforme pour les collégiens, le rassemblement dans la cour pour la levée des couleurs en début de semaine : des détails qui, l’air de rien, deviennent des automatismes et facilitent la mise au travail, selon les enseignants. Les classes réduites à 15 élèves permettent déjà cette ambiance et assurent un suivi individuel. Et le vouvoiement réciproque des élèves et des professeurs vient rappeler à l’enfant toute la considération que l’adulte lui porte. Loin des fantasmes poussiéreux de l’école de la IIIe République, le Cours Clovis remet au jour l’importance de l’ordre, du cadre et de la discipline. Mais ici, l’autorité ne rime pas avec verticalité et distance. Le professeur tient à avoir une proximité avec ses élèves, ce qui permet d’assister parfois à des scènes surprenantes. Rares sont les établissements dans lesquels le proviseur apporte sa lunchbox et déjeune au milieu de ses écoliers, ou sort sa guitare pour jouer du Johnny et chanter avec les enfants.

Pierre-François Chanu, le directeur de l’école, est très attaché à cette proximité. Initialement professeur d’histoire dans l’académie de Nantes, il rejoint la fondation en septembre 2019. Comme beaucoup de ses collègues, il considère que l’enseignement classique contient des angles morts sur les plans humain et éducatif : « Je suis tombé amoureux de cette pédagogie, je cherchais depuis longtemps une profession qui ait du sens », nous explique-t-il.

Cette profession, c’est Jean-Baptiste Nouailhac, un ami de longue date, qui la lui offre en montant cette association. En 2017, celui-ci quitte Paris pour s’installer en Picardie avec son épouse. Longtemps investi auprès de l’association Espérance Banlieues, l’entrepreneur rêve d’une structure semblable pour les enfants de la ruralité. Les oubliés, trop loin des métropoles, dont le géographe Christophe Guilluy observait le déclassement social en 2014 dans son livre la France périphérique.

Frappé par ce constat, Nouailhac veut répondre au décrochage scolaire et à la misère sociale qu’il observe dans une des régions les plus pauvres de France. Entre les garçons accros à la pornographie dès l’âge de 11 ans, les enfants battus par leurs parents, les élèves traumatisés par le harcèlement scolaire ou les adolescents incapables de soustraire 1 de 60, la tâche est immense. Malgré ce lot d’histoires dramatiques, l’école peut aujourd’hui se féliciter des résultats probants qu’elle affiche.

Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie

Cinq ans après son ouverture, les témoignages de parents d’élèves s’accumulent. Cynthia, mère d’Antoine, élève de CE1, a inscrit son fils en mai dernier dans l’établissement. Deux semaines après l’inscription, le jeune garçon pouvait partiellement réciter la tirade du nez de Cyrano de Bergerac. « Je suis bouche bée encore aujourd’hui, il est beaucoup plus épanoui et apaisé qu’à l’époque », confie-t- elle à Valeurs actuelles . Elle attend la rentrée prochaine pour inscrire le petit frère. Le vouvoiement, les classes réduites, l’uniforme ont su séduire bon nombre de sceptiques.

Les méthodes du Cours Clovis ont rapidement convaincu des parents heureux de fonctionner avec les professeurs : « Dès qu’il y a un problème avec un enfant, on reçoit rapidement un SMS pour être tenu au courant », explique Sabine, la mère de Jade, une ancienne élève. Un tandem qui se crée dès les premiers jours lors du barbecue annuel de rentrée, étape importante, selon le directeur.

Une terre d’histoire

Longtemps, les enfants du Cours Clovis se sont demandé ce que des Parisiens en costard venaient faire dans l’Aisne. La dévalorisation incite à penser qu’il n’y a rien à faire à La Fère, et pourtant… Les éducateurs s’entêtent à le répéter : « Il y a des choses fabuleuses dans ce coin de France, il faut juste que les élèves l’intègrent et cessent d’avoir honte de leur lieu de vie », nous explique le directeur. Force est de constater que le message est passé. Maolan, 8 ans, connaît aujourd’hui l’histoire des Mérovingiens par cœur et hésite à choisir son roi préféré entre Clovis et Dagobert. Sur la terre du premier roi de la dynastie, l’enracinement s’opère et entraîne un sentiment d’appartenance à tout ce qui peut ressembler à un groupe, une famille.

En plus des classes réduites, les élèves de la primaire au collège sont divisés en équipe. Les troisièmes sont chefs et les quatrièmes seconds. Lors du rassemblement de lancement de journée, tous se tiennent en rectangle devant les enseignants et les éducateurs. Un cri par équipe, puis un cri d’école et la journée commence. S’il fallait détailler la pédagogie globale de l’établissement, Pierre-François Chanu répondrait : « On prend ce qui fonctionne, de l’école traditionnelle à la pédagogie de Maria Montessori, on crée autour de ce qui nous paraît être le mieux pour les enfants. » Quoi qu’il en soit, le scoutisme a pris sa place et a su inspirer le projet fraternel de la fondation.

Mais cet esprit de camaraderie ne serait rien sans une once de compétition. Lors du déjeuner, deux filles de la même classe de quatrième débattent à table de qui, entre Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette, est la plus “stylée”. Surprenant, jusqu’à ce qu’elles expliquent être chacune membre de l’une des deux équipes qui portent les noms respectifs des deux héroïnes. L’esprit de cocarde n’a pas d’échelle.

Lorsqu’il s’agit de parler de leur établissement, les élèves n’hésitent pas à s’exprimer. « Cette école a changé ma vie » , nous dit Julie (le prénom a été modifié). Longtemps tétanisée par l’école et la prise de parole en public, la collégienne s’est finalement révélée lors de l’atelier d’art oratoire. Suffisant pour se sentir redevable envers l’établissement, et ses camarades de classe ne sauraient la contredire. Meilleur collège du monde pour certains, ou meilleur de France pour les plus mesurés. Avec le déclic vient la reconnaissance. Entre ceux qui avaient peur d’aller à l’école, ceux qui ne savaient pas lire à l’entrée au collège et ceux dont les anciens enseignants désespéraient de la progression, le Cours Clovis a su panser les plaies et protéger ses élèves du décrochage tant redouté.

Du Lidl au château de la ville

Plusieurs fois par semaine, un temps est consacré à un atelier bricolage pour permettre de prendre l’air. Les élèves troquent leurs uniformes pour le bleu de travail et rejoignent le château de La Fère. Moyen pour les adeptes du travail manuel de révéler leurs compétences et de dépoussiérer cet endroit qui a fait la fierté de la ville, lieu de naissance d’Antoine de Bourbon, père d’Henri IV, et ancienne école d’artillerie dans laquelle – selon le roman local transmis par Jean-Baptiste Nouailhac – Napoléon a fait ses classes. Seulement le plan Armées 2000 de l’ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement a poussé les militaires à quitter leurs appartements à partir de 1993, date à laquelle le château perd petit à petit de son attrait, avant d’être finalement laissé à l’abandon à partir de 2012.

Depuis sa fenêtre, Ginette, la sacristaine de la commune, voit le château renaître, elle qui est arrivée à La Fère en 1955 avec son époux. La ville était belle, les rues vivantes, les églises pleines. Le départ des militaires endort progressivement la commune dans la mollesse et le déclassement. Les commerces ferment et les gens s’en vont. « Ça a été un vrai désespoir pour nous de voir la ville se transformer, devenir triste, il n’y a plus d’animation », nous confie-t-elle, impatiente de voir des dizaines d’enfants en uniforme réveiller les murs des anciens appartements militaires de La Fère. Symbole de la réussite et de l’évolution de ce projet ambitieux, l’école y transférera bientôt ses locaux. Passer d’un vieux supermarché au château de Poudlard incarne bien la quête d’excellence du projet.

À l’époque, les Laférois accouraient en bas de chez eux pour regarder les officiers en bel uniforme défiler dans les rues. Aujourd’hui, la ville cherche une nouvelle attraction et l’a peut-être trouvée. Le vendredi en fin d’après-midi, quand les enfants amènent les couleurs et entonnent la Marseillaise pour clore la semaine, il y a, de l’autre côté du portail du Lidl, des riverains qui s’arrêtent, s’étonnent et poursuivent leur route, et puis il y a ceux qui s’arrêtent et chantent avec eux.

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Le picard et le flamand pourront être enseignés dans les écoles des Hauts-de-France

Moins connues que le breton ou le corse, le picard et le flamand occidental ont acquis leurs lettres de noblesse auprès de l’Éducation nationale, rapporte Le Parisien vendredi 21 janvier. Les deux langues régionales pourront donc désormais être enseignées dans les écoles des Hauts-de-France à partir de la rentrée prochaine. « C’est le résultat de dix-huit années de combat », se félicite auprès du quotidien Jean-Paul Couché, président de l’Institut de la langue régionale flamande (ILRF).

La vraie langue des Ch’tis

Le succès de Bienvenue chez les Ch’tis a pu faire oublier que l’on y parle en réalité le picard, avec quelques variantes. Ce patois est parlé dans presque tous les Hauts-de-France, à l’exception du Dunkerquois, soit un territoire habité par quelque six millions d’habitants. Le nombre de locuteurs est estimé à un million par l’Agence régionale de la langue picarde, ou Agince d’el région pour el langue picarde (ARLP). En France, la zone géographique de langue flamande est nettement plus petite et ne concerne « que » 800 000 personnes dans le nord-ouest de la région. Mais la langue étant parlée également en Belgique et aux Pays-Bas, le nombre de locuteurs est analogue.

Reste désormais à mettre en place l’enseignement. « Nous demandons que des expérimentations soient menées à Aulnoy-lez-Valenciennes dans le Nord et à Roisel dans la Somme. Deux enseignants sont volontaires », explique au Parisien le directeur de l’ARLP. « Il s’agit maintenant de mettre au plus vite en place un conseil académique des langues régionales et une convention État-Région », juge de son côté Jean-Paul Couché.

Hauts-de-France : les dernières actualités

À Calais, le Secours catholique veut ouvrir une « maison d’entraide » pour les migrants

Un migrant érythréen meurt électrocuté sur un wagon de la gare de Valenciennes

Pour le président des chasseurs de la Somme, interdire partiellement la chasse, c’est non

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[Edito] Notre civilisation et l’islam : le combat incompris d’Éric Zemmour

Dans une émission où il se trouvait opposé à Hubert Védrine, Éric Zemmour a dit : « La France voit qu’elle va mourir : elle subit une vague migratoire, une transformation de la population inédite dans l’histoire de ce pays ; un remplacement incroyable d’une population par une autre. » Dans son dernier ouvrage, La France n’a pas dit son dernier mot, il écrit de même : « Nous sommes engagés dans un combat pour préserver la France telle que nous la connaissons, telle que nous l’avons connue. Ce combat nous dépasse tous, et de lui dépend l’avenir de nos enfants et petits-enfants. »

Que penser de ces prophéties ? Nous sommes, en effet, avec la montée de l’islam dans nos sociétés, confrontés à ce que Samuel Huntington a appelé « un choc de civilisation » dans son fameux ouvrage paru en 1996. Ce livre fit grand bruit, fut très controversé, certains allant jusqu’à reprocher à cet universitaire américain de prêcher la haine dans le monde. Longtemps, bon nombre de responsables politiques ont nié la thèse de ce professeur de Harvard, mais les événements lui ont finalement donné raison, et Emmanuel Macron a, ainsi, parlé à son tour d’un « combat civilisationnel », et encore tout récemment dans l’interview qu’il donna sur TF1, le 15 décembre, à deux journalistes de LCI.

Eric Zemmour et la civilisation

Ce que défend Éric Zemmour, c’est notre civilisation, une civilisation qui a pour fondement le judéo-christianisme, et qui est en lutte avec la civilisation islamique depuis la mort du prophète Mahomet, en Arabie, en 632, c’est-à-dire depuis près de quatorze siècles maintenant. Le problème qui se pose, comme nous l’explique fort bien le grand anthropologue Claude Lévi-Strauss dans Race et histoire, est que, lorsque deux civilisations en viennent à se trouver en concurrence sur un même territoire, il y a conflit. Il nous dit qu’il se passe alors l’une des deux éventualités suivantes : soit désorganisation et effondrement du pattern de l’une des deux civilisations ; soit apparition d’une synthèse originale qui, alors, consiste en l’émergence d’un troisième pattern, lequel devient irréductible par rapport aux deux autres. Le risque de voir demain notre civilisation muter vers un nouveau pattern, un modèle “irréductible par rapport aux deux autres”, est bien réel. Ce serait, en fait, la fin de notre civilisation dans la version que nous connaissons aujourd’hui, en Europe.

A la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

Si la thèse d’Éric Zemmour n’est comprise que par une minorité de Français seulement, c’est que le concept même de “civilisation” est très difficile à saisir. Pour beaucoup de personnes, la France ne peut pas mourir, elle se “créolisera”, comme nous le dit le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui, pour ce qui le concerne, s’en réjouit. Et le Conseil de l’Europe, une instance internationale dont la mission est de veiller à la bonne application de la Convention des droits de l’homme dans les pays membres, nous dit, dans une de ses directives : « La présence d’immigrants et de résidents étrangers est un facteur à la fois enrichissant et positif pour nos sociétés » ; et à l’article 3 de la recommandation 1743, il est décrété, tout bonnement : « Les musulmans sont chez eux en Europe. » La France, par traité, s’est engagée à se conformer à ces recommandations, et on constate qu’effectivement elle s’y soumet !

Des religions et des visions du monde différentes

Revenons à ce que les anthropologues entendent par “civilisation” ; l’une des meilleures définitions qui en ait jamais été donnée revient à l’anthropologue mexicain Rodolfo Stavenhagen. Dans un travail qu’il fit pour l’Unesco, en 1998, il nous dit : « C’est l’ensemble des traits distinctifs spirituels et matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social ; elle englobe en outre les arts et les lettres, les modes de vie, les façons de vivre ensemble, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances. » Autre enseignement, rappelé notamment par le sociologue anglais Christopher Dawson : à la base de chaque civilisation, il y a une religion. L’islam pour la civilisation musulmane, le christianisme pour la civilisation occidentale.

On comprend donc que rien que par le fait que l’islam propose à ses croyants de combattre les chrétiens en en faisant au mieux des “dhimmis”, il puisse y avoir entre ces deux mondes des conflits ; dans chacune de ces religions la vision du monde n’est pas la même, et les valeurs non plus. Au cours des siècles, ce fut tantôt l’une, tantôt l’autre de ces civilisations qui eut le dessus. Et dans les temps présents, le conflit entre les deux se poursuit, la civilisation occidentale se trouvant maintenant dans sa phase de déclin alors que sa rivale se trouve revigorée par plusieurs éléments qui se conjuguent : les succès remportés à la fin du siècle dernier par tous les pays musulmans qui se sont libérés du joug des grandes puissances coloniales européennes, les richesses pétrolières considérables que possèdent les pays musulmans et qui seraient un “don d’Allah” (disent les croyants) et, enfin, la démographie galopante de tous ces pays, qui leur donne l’avantage du nombre.

La confrontation de la civilisation islamique avec la nôtre, en Europe, va donc modifier inévitablement tous les éléments constitutifs de notre civilisation tels qu’ils sont énumérés par Rodolfo Stavenhagen : notre manière de vivre ensemble, de voir le monde, et même notre manière de penser. Cette mutation profonde, essentielle, conduira à ce nouveau pattern dont parle Lévi-Strauss.

C’est ainsi que meurent les civilisations. Mais elles ne s’en rendent pas compte, prenant paradoxalement elles-mêmes des dispositions qui facilitent leur déclin. Le grand historien britannique Arnold Toynbee nous en avait pourtant avertis : « Les civilisations ne sont pas assassinées, elles se suicident. » C’est ainsi que nous ne contrôlons pas nos flux migratoires, que nous aidons les musulmans à construire chez nous des mosquées, que nous autorisons des imams étrangers à venir prêcher chez nous un islam radical qui galvanise nos ressortissants musulmans dans la haine de l’incroyant, et que nous ne nous retirons pas du Conseil de l’Europe qui exige que nous renoncions à notre politique d’assimilation de tous ces immigrés qui viennent s’installer chez nous. « L’arrivée massive d’immigrés est le signe que l’on retrouve dans toutes les civilisations en déclin », nous avait pourtant (encore !) prévenus l’historien Carroll Quigley. Tout était donc largement su bien avant les (courageuses) sorties d’Éric Zemmour. Reconnaissons-lui le mérite de tout faire pour que ce qui est su ne soit pas oublié…

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

France24 - World

From exiles to expats: Toulouse's role in shaping Spanish history

Issued on: 10/02/2022 - 11:14

The southern French city of Toulouse is famed for its rugby club, its pink brick buildings, its sunny climate, its nightlife and its storied history. Since the 20th century, it's also become home to one of the largest Spanish communities in France. The biggest wave arrived in the wake of the Spanish Civil War, with half a million people crossing the Pyrenees to flee Franco's victorious forces. It was from Toulouse that the exiled Spanish political class was able to prepare a return to democracy in the post-Franco era. Toulouse retains a special place in modern Spanish history, as our team reports.

Report by Xavier Chemisseur and Luke Brown.

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France24 - World

The Danish Church in Paris, a haven of peace and Scandinavian culture

Issued on: 16/02/2022 - 16:01

For the past 65 years, the Danish Church has brought together Danes of all generations in the French capital. It's a haven of peace located a few steps from the Champs-Élysées. Frederikskirken is part of the Lutheran Evangelical Church of Denmark. For Pastor Malene, the sense of community this institution offers is important. It's also a place for Danes to introduce Parisians to their culture and broaden their horizons. Our team reports.

New York Times - World

Oscars 2022

The saturday profile

An Iranian Director’s Rule: ‘Always Focus on Ordinary People’

Asghar Farhadi, who has won two Oscars, says stories about the rich and famous “are not part of my emotional bank.”

Asghar Farhadi, the Iranian filmmaker, in West Hollywood, Calif., in January.Credit...Rozette Rago for The New York Times

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By Farnaz Fassihi

Asghar Farhadi made his first film at age 13, shot with an 8-millimeter camera, about two boys who agree to share an abandoned radio on alternate days, but who then discard it because neither can listen to their favorite nightly program.

The film — which won him a new bicycle as a prize — is a story of children grappling with trivial challenges. But like all stories Mr. Farhadi has scripted and directed to wide acclaim as one of Iran’s pre-eminent filmmakers, it deployed the mundane to convey the profound.

“It is very valuable for me to always focus on ordinary people,” Mr. Farhadi, who at 49 is a two-time Oscar winner, said in an interview from Los Angeles where he was visiting from his home base in Tehran. “I don’t think my work will ever be about people who are special or famous because they are not part of my emotional bank.”

For the characters in that emotional bank, drawn largely from his own childhood, circumstance can turn a prized object into a useless annoyance. People struggle with painstaking decisions and intricate compromises, anticipating one outcome but facing an entirely different result. Individuals are nuanced, not easily categorized as saviors or villains.

His most recent film, “A Hero,” which won the second-most prestigious prize at Cannes, integrates all these subthemes. Its ordinary characters are engulfed in chaos, suspense and thrill.

After all, Mr. Farhadi is a child of a revolution that toppled the monarchy, instituted an Islamic theocracy and turned America into a political enemy. By the time he was 10, Iran was at war with Iraq and children were practicing bunker drills in elementary school.

“Our childhood was at a time when we experienced a bomb exploding in our neighborhood,” he said. “This is something that won’t vanish from our memory, and it’ll influence us forever.”

If Mr. Farhadi were to name his personal hero, it would be his grandfather with whom he spent most of his childhood. He was not highly educated but a gifted storyteller who gathered the family around to tell feel-good tales.

Mr. Farhadi, the captive audience of his grandfather, wanted be like him. So, he made storytelling his profession.

The protagonist in “A Hero” is a man jailed for financial debt and struggling with a moral dilemma that could secure his release. News coverage and social media buzz elevate him into an overnight hero for a good deed. But the same forces quickly tear him down when twists and half-truths emerge, casting doubt on his motive.

Mr. Farhadi said the film examines why a society needs to make someone a hero. He wanted to show the flaws of idolizing a person and expecting others to follow. Time and insight will eventually bare the not-so perfect sides of a hero and the image will shatter, he said.

If his films are meant as social and political commentary, “A Hero” delivers a daring takedown of the tendency among Iranians to revere religious and political figures as Godlike. Mr. Farhadi said this outcome was inevitable “when you are trying to tell a story that is as close as possible to real life.”

Iranians still name their children after ancient literary heroes. Shia Islam, Iran’s dominant religion, is anchored on emulating religious clergy. The political structure of the country, from the Shahs to the current Supreme Leader, has centered on a cult of personality.

“In a society saturated with slogans, this could happen,” said Mr. Farhadi. “We want to constantly create idols and, say, be like them. The core of it is wrong.” He added, “When we have heroes in society, we are basically escaping from our responsibilities.”

Mr. Farhadi, who lives in Tehran with his wife and younger daughter, says he is at his creative best when working in his home country. But he is not indifferent to the suffering he witnesses. He said the anger brewing among Iranians is palpable and nobody is trying to address it.

But at the same time, the younger generation of Iranians gives him hope, he said, because they ask questions and demand accountability.

As a public figure with an international platform, Mr. Farhadi is pressured to take sides. He is mindful that navigating Iran’s political landscape requires a balancing act. If he keeps silent, he is criticized as a tool of the government. If he speaks too loudly, he could be banished to exile as other film directors have been.

Government supporters accuse him of making films that show a negative side of Iran. Others criticize what they regard as his excessively bright portrayals.

“For everything, not just for artists, for every aspect of Iranian life there is this polarization. It’s not very transparent, you say something, and they interpret it another way,” said Mr. Farhadi. “The question is raised, where does one stand?”

Mr. Farhadi prefers to make statements through films, he said, because art is more enduring and impactful than passing comments. Occasionally, however, he just cannot hold his tongue.

In November, Mr. Farhadi railed at the government in a long Instagram post that declared: “Let me say it clearly, I despise you.”

He condemned factions that try to define him as a government-affiliated artist and said if that’s the perception, Iran should withdraw “A Hero” as its official entry for the Oscars. Iran did not. (The film made the initial Oscar list but was not nominated.)

In 2017, Mr. Farhadi took a stand against former President Donald Trump’s travel ban policy, which affected Iranians, by boycotting the Academy Awards ceremony, where he won his second Oscar.

Hamid Naficy, an emeritus professor at Northwestern University and a scholar of Iranian cinema and culture, said that while Mr. Farhadi is one of Iran’s most renowned filmmakers, he should not be expected to serve as a political ambassador.

Mr. Farhadi’s contribution, Mr. Naficy said, was “to create a complex and thrilling and painful and joyful picture of a society that has had thousands of years of existence.”

If Iranian filmmakers were to see their work as ambassadorial, he said, “it would be a kind of propaganda film for either side — pro-regime or anti-regime.”

Mr. Farhadi was born in 1972 in Homayoun Shahr, a small town outside of Isfahan, to a middle-class family that owned a grocery store. He spent summers working at a local print shop framing and cutting photographs from customers’ camera rolls. When he was a teenager, he found a book about making films and wrote his first screenplay, about the radio. He made the short film with the support of a local government-sponsored cultural center.

He moved to Tehran to attend university, majoring in theater and obtaining a master’s degree in stage design. Mr. Farhadi wrote screenplays for state television and radio before writing and directing his own films.

In 2009, his film “About Elly” won best director at the Berlin film festival and best picture at the Tribeca film festival. In the world of global cinema, he attracted attention.

He went on to win two Oscars in the category of best international feature for “A Separation” in 2012 and “The Salesman” in 2018. Mr. Farhadi now belongs to an elite club of just a handful of iconic directors — Federico Fellini, Ingmar Bergman — who have won multiple Oscars in the foreign film category.

Despite all the accolades, Mr. Farhadi reminisces about the joy of seeing his first award, a beautiful bicycle placed onstage. He had attended the awards ceremony alone in Isfahan and worried how he would ride the bike home. Night had fallen and rain was pouring. Mr. Farhadi said he pedaled for two hours.

When his father opened the door and saw him drenched and exhausted but proudly showing off his prize, he didn’t have the heart to scold him. He asked gently, “Was it worth it?”

That question has preoccupied Mr. Farhadi as he reflects on his career.

“I don’t want to say that I’m not happy about my path, but people who get successful in life make other sacrifices,” Mr. Farhadi said. “And sometimes you ask yourself, ‘Was it worth it?’”

If he could ask his 13-year-old self now, with the hindsight of a celebrated director, Mr. Farhadi said, he would answer that “you didn’t have to work so hard, you didn’t have to start so early.”

Cinema, he said, “isn’t all there is to life. I realized this a bit late.”

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France24 - World

Zimbabwe votes in crucial parliamentary and local by-elections

Issued on: 26/03/2022 - 11:24

NEWS WIRES

Zimbabweans cast ballots on Saturday in parliamentary and local authority by-elections seen as a yardstick of what is to come in next year's general polls.

The polls, which opened at 7:00 am, have generated so much interest that President Emmerson Mnangagwa has led various campaign rallies to shore up support for ruling ZANU-PF candidates.

"We need change," Jasen Maeka, a 42-year-old unemployed man said after voting at a polling station in central Harare.

"We should give the opposition a chance. This government has proved to be a failure," Maeka said.

Opposition leader Nelson Chamisa, who is seen as the most formidable challenger to Mnangagwa, formed a new party Citizens Coalition for Change (CCC), three months before the by-elections.

"We are going into a crucial by-election...it is a dry run of the 2023 election," Chamisa told his final campaign rally in a working class district on the outskirts of Harare on Thursday.

The new party drew massive crowds to its campaign rallies.

Chamisa's party complained of growing repression by the authorities as several of its parties were banned by the police during the two-month long campaign.

Unrest at an opposition rally last month left one person dead and 22 injured.

During the campaign, the country's vice president Constantino Chiwenga likened the opposition to lice which should be "crushed".

ZANU-PF, which has led the country since independence from Britain in 1980, also attracted huge campaign crowds.

Critics accuse Mnangagwa, who took power in 2017 after Robert Mugabe ruled for 37 years, of muzzling dissidents and the opposition has voiced concern that the election will not be credible.

Voters are casting ballots in 28 parliamentary constituencies including 20 where opposition lawmakers were recalled in a battle over the control of the country's largest opposition party.

The rest of the seats fell vacant following the deaths or reassignment of the incumbents.

By-elections were also being held in 122 local government municipalities.

The by-elections were supposed to be held within 90 days of the seats falling vacant but Mnangagwa delayed the polls in 2020 citing the Covid-19 pandemic.

Sixteen parties were taking part in the elections.

On the eve of the polls, Chamisa's party alleged that the election was rigged before voting had taken place, citing errors in the voter register.

(AFP)

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'President': An intimate look at Zimbabwe's struggle for democracy

Across Africa

Zimbabweans call for sanctions rethink

EYE ON AFRICA

Zimbabwe vice president resigns amid sexual misconduct allegations

L'Humanité

« Ici, même avec un handicap, vous pouvez réussir »

Reportage

Inclusion Établissement unique en France, le collège-lycée Toulouse-Lautrec de Vaucresson, dans les Hauts-de-Seine, permet à des élèves porteurs de handicap lourd de suivre une scolarité normale. Mais la décision du rectorat de Versailles de supprimer un poste d’infirmière menace cette réussite fragile.

Camille Bauer

Avec sa dégaine de premier de la classe, lunettes sages et cheveux bruns coupés court, le jeune élève de quatrième, installé dans son fauteuil roulant, n’a pas la langue dans sa poche. Plein d’assurance, il explique vouloir faire de la politique et rêve de passer par Saint-Cyr. En attendant, il est venu manifester avec des dizaines d’autres élèves, en majorité en fauteuil, des parents et des enseignants contre la décision abrupte du rectorat de Versailles de supprimer un poste d’infirmière à l’établissement régional d’enseignement adapté (Erea) Toulouse-Lautrec de Vaucresson (Hauts-de-Seine), où il est scolarisé. « Les infirmières, on en a besoin. C’est vital pour la survie de l’établissement. C’est une pure honte que ce gouvernement nous en prive ! » s’enflamme Martin, pleinement conscient de ce qui est en jeu : cette suppression pourrait rendre impossible le maintien d’un niveau de soins dont les 260 élèves handicapés, sur 400, ont besoin pour pouvoir continuer d’étudier dans le seul établissement de France à leur donner accès à des filières générales.

Le 24 mars, en début de matinée, un convoi de fauteuils roulants et d’adultes est descendu dans la rue. « Si tu prends nos infirmières, prends aussi notre handicap », proclame une banderole. « Les sorties, les compétitions, on doit déjà parfois y renoncer faute de personnel soignant. Sans ces soins, ces élèves ne pourront pas être scolarisés, alors qu’ils ont toute leur place dans le système général », explique Lisa Brouard, professeur d’EPS.

La plupart des élèves scolarisés à Toulouse-Lautrec sont en effet porteurs de handicap lourd. « À l’infirmerie, on accueille au moins 100 élèves par jour. Nous faisons tous les gestes : aspiration, trachéotomie, prises de sang, pansements, prise de médicaments… » détaille Anne de Thieulloy, quatorze ans d’ancienneté à l’Erea, dont le poste va être supprimé pour être redéployé dans un collège classique à la rentrée prochaine. Avec les trois autres infirmières de l’éducation nationale qui se relaient jour et nuit, elles sont aussi chargées des missions de dépistage, de prévention mais aussi de tâches administratives. Il s’agit notamment de la mise en place des projets d’accueil individualisé, qui doivent consigner les soins et traitements dont ont besoin les élèves ou les demandes d’aménagement pour les examens. « Si on nous enlève un poste, nous n’aurons plus la capacité d’accueillir le même nombre d’élèves », résume l’infirmière dans son uniforme blanc, mégaphone à la main. « Nous sommes les seuls internants en France à accueillir des enfants ventilo-trachés. C’est un établissement fabuleux, ça serait dommage de le casser », regrette-t-elle.

Suppression du poste de médecin scolaire en 2020

Car c’est bien cela qui est en marche. Au fil des ans, au nom d’une logique comptable, le rectorat n’a cessé de rogner les budgets. Parti en 2020, le médecin scolaire n’a pas été remplacé. Exit aussi les enseignants spécialisés, chargés de superviser les devoirs des enfants en internat. Ils étaient encore cinq il y a quelques années. « Depuis la rentrée, nous avons déjà été contraints de fermer l’internat médicalisé plusieurs nuits. Dès qu’il y a un arrêt maladie, les enfants sont renvoyés chez leurs parents », illustre Claire Blettery, professeure de l’option théâtre. Faute d’accompagnement, un de ces élèves a même dû renoncer aux sorties théâtrales, pourtant au programme. Malgré son diplôme d’éducateur, Benjamin, 30 ans, travaille dans l’établissement comme AESH (accompagnant d’élèves en situation de handicap). L’établissement, il le connaît bien pour y avoir fait aussi sa scolarité. « Depuis deux ans, on nous retire des postes alors qu’il y a de plus en plus de prise en charge et que les élèves ont de plus en plus de besoins », déplore le jeune homme.

« Ce personnel, ce n’est pas un luxe. Nos enfants ne peuvent pas se lever, se laver, manger seuls. Mon fils ne peut même pas se moucher. Si on les aide, ils peuvent se concentrer sur leurs études. L’objectif de cette école, c’est de les amener jusqu’à l’enseignement supérieur », insiste Michelle Fleck, une mère d’élève. C’est ce qui fait de Toulouse-Lautrec un établissement unique, notamment parce qu’il comporte en son sein un Sessad (service d’éducation spécialisée et de soins à domicile) financé par l’agence régionale de santé (ARS). L’ensemble des soins de rééducation nécessaires (kinésithérapeutes, psychomotriciens, psychologues, éducateurs…) est assuré sur place. « Cela évite aux enfants d’avoir à se déplacer et de rater des cours. Cela leur laisse aussi un peu de temps pour être des adolescents comme les autres », précise Stéphanie Frileux, psychologue.

« C’est assez paradoxal que l’on nous parle d’inclusion, alors qu’en supprimant des postes, on va enlever des places pour des élèves qui ne peuvent pas étudier ailleurs. Dans beaucoup de structures pour handicapés, on privilégie le soin au détriment du scolaire. Je n’aurais jamais pu réussir comme ça ailleurs », témoigne Constance, une élève hémiplégique qui envisage de faire du droit. « Avoir un handicap ne veut pas dire être incapable intellectuellement ! » s’insurge Sabrina, une brunette en pull jaune canard qui regrette que trop de structures pour handicapés se contentent de dispenser un enseignement professionnel minimal. « Ici, on passe le bac, on est des élèves lambda. » Tous sont fiers de leur lycée, classé numéro un des établissements des Hauts-de-Seine presque tous les ans depuis 2017. Science-Po, l’université… Les élèves ne cachent pas leurs ambitions et semblent envisager un avenir professionnel sans limites. « Cette école m’a permis de développer mon esprit critique, mon intellect et d’arriver à un peu plus d’autonomie. Ici, même quand vous avez un handicap, vous avez les mêmes chances de réussir que les autres », résume Martin.

La présence d’une minorité d’élèves valides

Autre particularité, la présence d’une minorité d’élèves valides. « C’est de l’inclusion inversée », expose Sabrina, slalomant avec son fauteuil entre les manifestants. Sa copine Clémence approuve. « Si je n’avais pas fait ma scolarité ici, j’aurais été mal à l’aise, comme beaucoup de gens, ou dans une gentillesse un peu bébête avec les personnes handicapées. Ici, on se charrie, on n’hésite pas à faire des blagues sur le handicap mais en même temps, il y a beaucoup d’entraide. La solidarité est naturelle. » Cette fluidité des rapports est soutenue par les enseignants, avec par exemple des cours de sport en fauteuil pour que valides et non-valides partagent une même expérience.

« Avant, j’étais dans un collège classique avec une aide, mais ça se passait très mal. Il y a trop de tabous et de méconnaissance sur le handicap », raconte Jacques, qui vise une licence en aménagement du territoire. « Dans l’enseignement en milieu ordinaire, les professeurs ne sont pas formés, il n’y a pas assez d’accompagnants, pas de support informatique. Ma fille a beaucoup souffert en primaire, avant d’arriver ici », confirme Séverine Armand. Mais en milieu ordinaire, la difficulté est aussi relationnelle. « Ce n’est pas simple quand vous êtes le seul h andicapé dans une classe ordinaire, abonde Stéphanie Frileux. Ici, non seulement les aménagements réduisent le handicap, mais le fait de se retrouver avec des pairs, en même temps porteurs de handicaps différents, facilite une certaine identité. »

Mais avec cette nouvelle décision du rectorat, tout le projet de l’Erea pourrait être remis en cause. « Avec moins d’infirmières, moins d’enfants pourront être accueillis et on s’en servira comme prétexte pour supprimer encore des postes, avec le risque, à terme, de voir fermer la structure », s’inquiète Virginie Tela, représentante des parents d’élèves. De son côté, le rectorat estime que c’est au personnel du Sessad de remplir les trous, cédant à une vieille tradition qui fait relever le handicap du seul registre du soin. « Le problème, c’est qu’au niveau du Sessad, on a de plus en plus de mal à recruter et beaucoup de postes sont vacants », réagit un éducateur. Travailler à l’Erea est intéressant, mais physiquement éprouvant pour des salaires à peine supérieurs au Smic. Et malgré les nombreuses demandes, l’ARS refuse les créations de postes et les revalorisations des salaires, qui permettraient de combler les manques. « Je gagne 1 300 euros par mois, et les permanences nocturnes ne sont même pas comptées en heures de nuit. Franchement, je serais mieux payée ailleurs, confie une aide-soignante. Si je reste ici, c’est parce que la question du handicap me tient à cœur et que l’ambiance est incroyable. » Comme le résume Michelle Fleck, « Toulouse-Lautrec devrait au contraire servir de modèle ».

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Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

Ukraine/Russie : L’Otan se prépare à une possible attaque nucléaire, chimique ou biologique

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

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Durant la guerre en Syrie, Moscou prit systèmatiquement la défense du régime de Bachar el-Assad quand celui était accusé d’avoir mené des attaques chimiques, que ce soit en contestant les preuves produites par les experts des Nations unies et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques [OIAC] ou en diffusant de fausses informations [infox].

En outre, la Russie fut aussi accusée d’avoir fait usage de substances chimiques, notamment pour « éliminer » des personnalités jugées dérangeantes, comme Alexandre Litvinenko [empoisonné au Polonium 210], le colonel Sergueï Skripal [victime du Novitchok alors qu’il s’était réfugié au Royaume-Uni] ou, plus récemment, l’opposant Sergueï Navalny.

Par ailleurs, les Nations unies ont fait part de leur préoccupation au sujet des combats autour des centrales nucléaires urkrainiennes, notamment après ceux ayant eu lieu pour le contrôle de celle de Zaporijjia.

Quoi qu’il en soit, certains estiment que les forces russes engagées en Ukraine pourraient utiliser des armes chimiques, voire des armes nucléaires tactiques. C’est notamment le cas du président américain Joe Biden, qui a lancé plusieurs mises en garde ces derniers jours.

La Russie « paiera le prix fort si elle utilise des armes chimiques », a en effet prévenu, dès le 11 mars, le locataire de la Maison Blanche. Et d’avenir à nouveau, le 23 mars. Une attaque russe à l’arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il dit, avant de s’envoler vers l’Europe, afin de prendre part à un sommet extraordinaire de l’Otan. Seulement, après le numéro de Colin Powell, alors chef de la diplomatie américaine, à la tribune des Nations unies, pour justifier l’intervention militaire en Irak, en 2003, la crédibilité des États-Unis en la matière a depuis été quelque peu écornée…

Toujours est-il que, ce 24 mars, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg [dont le mandat a été prolongé d’un an de plus], s’est fait l’écho des inquiétudes exprimées par les alliés à ce sujet, lors d’une conférence de presse donnée après le sommet qu’il avait convoqué.

« Nous sommes inquiets, en partie parce que nous voyons […] les Russes essayer d’accuser l’Ukraine, les États-Unis et les alliés de l’Otan [de] se préparer à utiliser des armes chimiques et biologiques. Nous avons vu auparavant que cette manière d’accuser d’autres permet de créer un prétexte pour faire cela eux-mêmes », a fait valoir M. Stoltenberg.

« Toute utilisation d’armes chimiques modifiera totalement la nature du conflit. Ce sera une violation flagrante du droit international et cela aura des conséquences très vastes tout en étant, bien sûr, extrêmement dangereux. Cela affectera les Ukrainiens. Mais il y a aussi un risque que cela ait un effet direct sur les personnes vivant dans les pays de l’Otan », a poursuivi l’ex-Premier ministre norvégien.

D’où les décisions prises par les alliés. En premier lieu, ils se sont mis d’accord pour fournir à l’Ukraine des moyens contre les menaces NRBC [nucléaire, radiologique, biologique et chimique]. Cela inclut des « équipements de détection, de protection et de soutien médical, ainsi que des formations à la décontamination et à la gestion de crise », a précisé M. Stoltenberg. Cette aide viendra donc s’ajouter aux livraisons d’armes anti-char, de missiles anti-aérien et de drones supplémentaires ainsi qu’à une assistance en matière de cyberdéfense.

Cependant, les forces de l’Otan déployées sur le flanc oriental auront également à se protéger contre la menace NRBC.

« Nous améliorons également l’état de préparation des forces alliées. Le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], le général [Todd] Wolters, a activé les éléments de défense chimique, biologique, radiologique et nucléaire de l’Otan et nos alliés déploient des moyens de défense pour renforcer les unités des groupements tactiques », a détaillé Jens Stoltenberg. « Nous prenons donc des mesures à la fois pour soutenir l’Ukraine et pour nous défendre », a-t-il insisté.

Justement, s’agissant des groupements tactiques, leur nombre sera doublé. Jusqu’à présent, quatre étaient déployés dans les pays baltes et en Pologne, au titre de la présence avancée réhaussée de l’Otan [eFP]. Désormais quatre autres le seront également en Roumanie [avec certainement la France comme nation-cadre], en Slovaquie, en Hongrie et en Bulgarie. Cette annonce n’est pas vraiment une surprise : elle avait été évoquée en décembre dernier… et reprise par le président Macron, lors de ses voeux aux Armées, en janvier.

Enfin, dans une déclaration publiée à l’issue du sommet de ce 24 mars, les chefs d’État et de gouvernement des pays membres ont souligné la nécessité d' »accélérer la transformation de l’Otan face à une réalité stratégique qui recèle plus de dangers, notamment en adoptant le prochain concept stratégique à Madrid [où se tiendra la prochain somment de l’Alliance, ndlr] ».

Et d’ajouter : « Devant ce qui constitue la plus grave menace pour la sécurité euro-atlantique depuis des décennies, nous renforcerons également de manière significative notre posture de dissuasion et de défense à plus long terme et nous développerons plus avant toute la gamme des forces et capacités nécessaires, au niveau de disponibilité opérationnelle requis, pour maintenir une dissuasion et une défense crédibles ».

France24 - World

West African bloc ECOWAS to keep Mali sanctions over delayed elections

Issued on: 26/03/2022 - 07:21

NEWS WIRES

West Africa's regional bloc Friday said it would maintain sanctions on Mali over the military rulers of the Sahel country delaying a return to civilian rule after a coup.

At the end of a summit in Ghana, the Economic Community of West African States also issued warnings to the juntas that recently seized power in Guinea and Burkina Faso.

ECOWAS said military leaders in Guinea should provide "an acceptable timeline for transition" by the end of April, or it would slap punitive measures on the government and the National Transition Council (CNT).

The bloc added in a statement that, if Burkina Faso's junta did not free former president Roch Marc Christian Kabore from house arrest by Thursday next week, "individual sanctions" would also ensue.

The talks in the Ghanaian capital Accra came three months after the bloc slapped tough sanctions on Mali.

They had opened "behind closed doors between heads of state", Malian Foreign Minister Aboudlaye Diop tweeted earlier in the day.

The leader of Mali's junta, Assimi Goita, was invited to the summit, according to an ECOWAS document seen by AFP.

But it was unclear at the opening if he was in attendance, physically or virtually.

The summit came about a week after an ECOWAS envoy for Mali travelled to Bamako, but the talks on restoring civilian rule were inconclusive.

The 15-nation bloc is pushing for Mali's military, which seized power in 2020, to stage elections within 12-16 months.

But strongman Goita has so far defied international pressure to hold elections.

Four coups since 2020

On Thursday, the court of the West African Economic and Monetary Union (UEMOA) ordered the suspension of the Mali sanctions.

It was unclear if the UEMOA court's suspension ruling would lead to the immediate lifting of the sanctions.

ECOWAS and UEMOA both applied economic and diplomatic sanctions on Mali in January after the junta proposed staying in power for up to five years.

Mali's junta views the sanctions as illegal and vowed to challenge them in international courts.

Much of Mali, a vast nation of 21 million people, is plagued by a jihadist conflict that first emerged in 2012 and spread to neighbouring Burkina Faso and Niger.

Goita seized power in Mali in August 2020, then installed an interim government led by civilians.

But in May 2021, he deposed those civilian leaders -- in a second coup. He was later sworn in as interim president.

In September last year in Guinea, Colonel Mamady Doumbouya ousted elected president Alpha Conde, who had provoked mass protests by seeking a controversial third term in office.

And Burkina Faso's Lieutenant-Colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba toppled Kabore in January following two days of army mutinies amid frustration with the jihadist conflict.

ECOWAS has suspended the membership of the three countries.

(AFP)

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Mali’s detained ex-prime minister Maiga dies on medical parole

EYE ON AFRICA

HRW report accuses Mali government forces of killing civilians

UN report says nearly 600 civilians killed in Mali amid anti-jihadist fight

Opex 360

Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

Au moins deux tiers des avions F-35A que veut commander la Suisse seront assemblés en Italie

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

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Selon une enquête d’opinion réalisée entre les 16 et 18 mars par l’Institut LeeWas, 45% des Suisses seraient favorables à une hausse du budget militaire de leur pays. Et certains vont même jusqu’à estimer que son niveau devrait être porté à 2% du PIB [soit à 14 milliards de francs suisses – 13,67 milliards d’euros]. Cependant, ils sont 41% à considérer qu’une augmentation de ces dépenses ne s’impose pas… Et 8% voudraient que celles-ci soient même réduites.

enquête d’opinion

Ce clivage est aussi politique : ceux qui souhaitent une hausse des dépenses militaires disent avoir une sensibilité de droite tandis que ceux qui s’y opposent sont plutôt proches des partis de gauche… lesquels, par ailleurs, mènent la fronde contre l’achat annoncé de 36 chasseurs-bombardiers F-35A auprès du constructeur américain Lockheed-Martin.

Avec le « Groupe pour une Suisse sans armée » [GSSA], les Verts et le Parti socialiste suisse espèrent qu’une votation sera organisée au sujet de cette commande. Pour cela, ils doivent réunir 100’000 signatures, un objectif qu’ils ne sont pas loin d’atteindre [ils en ont collecté près de 90’000 au 24 mars, nldr]. En outre, l’appel que leur a lancé Viola Amherd, la cheffe du département fédéral de la Défense, pour retirer leur initiative a fait chou blanc.

Cela étant, le choix du F-35A pour moderniser les forces aériennes suisses ne suscite pas des réticences uniquement au sein de la gauche. La semaine passée, un comité « bourgeois », appelé « Groupe pour une Suisse sûre » et composé notamment de militaires, d’entrepreneurs et d’élus alémaniques, a fait connaître son opposition à ce projet d’achat d’avions américains, via une lettre ouverte et un site Internet.

a fait connaîtresite Internet

Ce comité, dont on ne sait que très peu de chose, a ainsi fait valoir au moins trois arguments : le développement du F-35A n’étant pas terminé [le block 4, la version définitive, n’est pas encore opérationnel, nldr], la facture risque d’augmenter sensiblement, le coût de possession des appareils aurait été sous évalué et la réduction des heures de vol [grâce la simulation] serait un facteur de risque pour les pilotes.

Quoi qu’il en soit, selon le sondage réalisé par l’Institut LeeWas, trois personnes interrogées sur cinq seraient prêtes à rejeter l’initiative contre l’achat des F-35A. L’un des explications que l’on peut avancer est qu’opinion publique suisse redoute de voir ses forces aériennes disparaître, faute de « plan B », comme l’avait affirmé Mme Amherd. Cependant, l’achat de nouveaux avions de combat avait été approuvé in-extremis, lors d’une votation organisée en septembre 2020…;

En attendant, et pendant que le débat sur l’opportunité de cet achat a lieu, Armasuisse, l’office fédéral de l’armement, a indiqué qu’au moins 24 F-35A sur les 36 devant être commandés par Berne seront produits à l’usine d’assemblage [FACO – Final Assembly and Check Out] que Leonardo et Lockheed-Martin avait inaugurée à Cameri, en 2013. Et les huit premiers seront assemblés aux États-Unis.

« Sur les 36 avions de combat F-35A destinés à la Suisse, 24 au moins seront produits dans la ville italienne de Cameri. Des clarifications sont en cours afin de déterminer si le montage final de 4 autres appareils pourrait avoir lieu en Suisse dans le cadre d’un projet d’affaire compensatoire. Les 8 premiers seront fabriqués aux États-Unis, l’instruction initiale des pilotes suisses se déroulant là-bas », a en effet expliqué Armasuisse, via un communiqué publié ce 24 mars.

Si Lockheed-Martin estime que le groupe Ruag en a les capacités, quatre F-35A seront effectivement assemblés en Suisse. Si ce n’est pas le cas, alors ils le seront en Italie.

« L’Italie a participé au programme F-35 dès le début et possède à Cameri une des deux lignes de production du F-35 hors des États-Unis – et la seule en Europe. L’armée de l’air et la marine italiennes exploitent des avions de type F-35A et F-35B. À Cameri, Leonardo produit en outre des F-35A pour l’armée de l’air néerlandaise », a rappelé Armasuisse, précisant que le ‘ »prix et le calendrier » prévus restent inchangés, les premiers avions devant être livrés en 2027.

BBC

The long fight to prosecute our father for rape

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Sisters Alex and Chyann were repeatedly raped by their father as children.

After their case was rejected three times by the Crown Prosecution Service (CPS), they found they had one last avenue to try to get justice.

In this video, they explain how the process and years of delays put a strain on their relationship.

If you've been affected by the issues raised in this video please visit the BBC Action line here.

Watch their full story on BBC Panorama Beyond Reasonable Doubt: Britain’s Rape Crisis on BBC One, 21:00 GMT, 28 March 2022, which will be available here after broadcast.

France24 - World

Ceasefire in Ethiopia allows key aid delivery

Issued on: 25/03/2022 - 23:14

Yena LEE Follow

Tigrayan rebels agree to a humanitarian ceasefire with Ethiopia's federal government. The nearly 17-month-long conflict has killed thousands of people and left millions in need of food aid. Also, ECOWAS leaders warn they could slap sanctions on Guinea and Burkina Faso, while maintaining sanctions on Mali. And we bring you a report on the economic fallout of Russia's invasion of Ukraine as the price of fuel, food and fertiliser shoots up across the continent. 

L'Humanité

60 % des salariés ont été exposés à des actes sexistes

Actu

Sondage Mauvaises blagues, attouchements… une étude montre que les violences sexuelles et sexistes au travail n’ont pas diminué. Des situations dont les femmes sont le plus souvent victimes. Un échec de plus pour la République en marche.

Nadège Dubessay

C’était en juin 2019. En pleine vague #MeToo et #Balance­TonPorc, l’Organisation internationale du travail (OIT) adoptait la première norme internationale contraignante pour éliminer la violence et le harcèlement dans le monde du travail. Deux ans plus tard, le Parlement approuvait un projet de loi autorisant la France à adopter cette convention. Aujourd’hui, malgré l’obligation pour les entreprises de sensibiliser et de lutter contre ces violences sexistes et sexuelles au travail, 45 % des salariés jugent que leur entreprise ne s’implique pas suffisamment sur ce problème. C’est ce qui ressort d’un sondage OpinionWay pour Ekilibre Conseil, publié lundi 28 mars. Sur un échantillon de 1 009 salariés du public et du privé, 60 % des personnes interrogées (soit environ 16,5 millions d’actifs concernés) affirment avoir été exposées à au moins un agissement à connotation sexiste et/ou sexuelle dans le cadre de leur travail au cours des douze derniers mois. Parmi les réponses citées, figurent les mauvaises blagues (47 %, dont 10 % au moins une fois par semaine).

Manque de sensibilisation

Surtout, pour 74 % des salariés interrogés, ces manifestations liées aux violences sexistes et/ou sexuelles n’ont pas tendance à diminuer puisque, pour 14 % d’entre eux, elles seraient en augmentation. Plus alarmant encore, près d’un salarié sur dix (des femmes en grande majorité) a subi des contacts physiques sur la bouche, la poitrine, le sexe, les fesses ou les cuisses sans consentement. Les 18-29 ans, les personnes travaillant dans le public et celles ayant des responsabilités dans l’entreprise sont les plus concernés par ces agissements. Et même si certains progrès ont été constatés ces cinq dernières années, avec notamment la mise en place de formations pour le personnel, de cellules d’écoute, d’ateliers de sensibilisation, ils sont 60 % à souhaiter que leurs collègues soient plus sensibi­lisés sur ces questions.

Les conséquences négatives sont multiples. Ainsi, 37 % des personnes interrogées déclarent que ces comportements ont impacté leur bien-être au travail, soit environ 6 millions de personnes. Ils sont 33 % à assurer que cela a eu un effet négatif sur leur motivation au travail, soit 5,5 millions de personnes. Et 30 % précisent que leur confiance en elles en a été malmenée (5 millions de personnes). En tout, 31 % des victimes vivent des conséquences négatives du fait des agissements auxquels elles ont été exposées au quotidien depuis l’incident (5 millions de personnes). 32 % des personnes concernées ne se sont pas exprimées sur le moment, parce qu’elles pensaient que cela n’aurait servi à rien. Elles sont 18 % à avouer avoir eu peur des conséquences si elles avaient parlé. Lutter contre les violences sexistes et sexuelles était l’une des priorités du quinquennat d’Emmanuel Macron. Les résultats de cette enquête montrent qu’une fois de plus, le bilan de ces cinq dernières années en la matière est bien maigre.

harcèlement sexuelconditions de travail
France24 - World

Polar regions record 'absurd' high temperatures: Weather quirk or unprecedented bad news?

Issued on: 24/03/2022 - 18:02

Sébastian SEIBT

Late last week, temperatures broke all records in both Antarctica and the Arctic, with temperatures up to 40°C above the seasonal average not far from the South Pole. According to experts, these high-levels could be linked to the variations of 'atmospheric rivers', as the role of climate change still has to be measured.

The world’s two polar regions simultaneously experienced unprecedented heat waves on Friday, March 18: temperatures up to 40°C above seasonal norms in Antarctica, and between 20°C and 30°C above normal in some places in the Arctic. 

"Such a coincidence is very unusual," Julienne Stroeve, a polar climate specialist at University College London, told FRANCE 24.

It was the soaring temperatures in Antarctica that first caught the scientists' attention. "The temperatures recorded, even on the Antarctic plateau [located at over 2,000 metres of altitude], were absolutely absurd," Jonathan Wille, a postdoctoral researcher and specialist in Antarctic weather and climate at the Institute of Environmental Geosciences at the University of Grenoble Alpes, told FRANCE 24.

Antarctic heatwave summary1/3 For six days at Concordia (3 233 m) the values were above the monthly high (-27.9 °C on 12 March 2007) and for a day above the annual high (-13.7 °C on 17 December 2016)Day 16 -27.0 °C17 -16.9 °C18 -11.5 °C19 -14.5 °C20 -20.4 °C21 -23.1 °C pic.twitter.com/bCTmbKckj8

March 23, 2022

At over 3,000 metres high, -11.5°C instead of -40°C

It was more than unusually mild at the Concordia station, located at over 3,000 metres of altitude, in East Antarctica: the thermometer rose up to -11.5°C, instead of keeping between -40°C and -50°C, the region’s average temperature at this time of year.

"The topographical barrier formed by the difference of altitude in East Antarctica means that the climate is very stable there and temperatures usually never exceed -30°C," Martin Siegert, a glaciologist at Imperial College London, told FRANCE 24.

Non...voici les scientifiques sur place pic.twitter.com/LEfKPaiWqD

March 19, 2022

In 65 years of meteorological observations in this part of the world, near the South Pole, which is more than 4,000 kilometres away from Australia, such a heat spike had never been recorded. The thermometer remained nevertheless well below 0°C. A positive temperature would have caused a "completely unprecedented" ice melt, Siegert added.

On the other side of the globe, in the Northern Arctic region, the thermometer flirted dangerously with thawing temperatures even though "we are still at the end of the cold season", Siegert insisted. In some places, such as the Hopen Island (in northern Norway and the southern Svalbard archipelago), "a temperature of 3.9°C was recorded, what had never happened since records began in 1944", Ketil Isaksen, a Norwegian climatologist, wrote on Twitter.

But a heatwave in the Arctic is "less unusual than one in Antarctica", Julienne Stroeve explained. The Northern polar region is the world’s hardest hit by climate change.  Temperatures there are rising three times faster than elsewhere on average, and extreme weather events are beginning to multiply.

Nevertheless, "the magnitude of this heat spike is surprising", Martin Siegert noted. He believes that it could lead to a slightly earlier-than-usual start to the ice melt season, whereas the Arctic’s thaw usually starts at the very end of March and lasts until September.

Warm breezes from Spain and New Zealand

Even though these historical records occurred at the same time in both polar regions, "it's a coincidence", Julienne Stroeves said. "There is almost no connection between the air movements that shape the weather in the Arctic and the ones that shape the Antarctic’s," Siegert explained.

But in both cases, 'atmospheric rivers' are responsible for the sudden warming of the poles. The phenomenon consists of air corridors transporting large quantities of steam over long distances, like a flying conveyor belt.

To explain the phenomenon in the Arctic region, we have to go down "to south-western Spain and northern Africa, where the atmospheric river that carried all the moisture northwards, and especially to the Siberian region, came from", Jonathan Wille explained.

In Antarctica, it is a more complex event: there was indeed an atmospheric river that originated "at the south-eastern end of Australia and in New Zealand", the specialist from the University of Grenoble noted, but that's not all of it.

When it reached the coast of Antarctica, this warmer air generated rain, then snow, a little further higher. Then, instead of dispersing and moving northwards as usual, this atmospheric current stayed put and even rushed further towards the South Pole. "It's an atmospheric river that went faster, stayed longer over Antarctica and pushed further south than others" that have reached the continent, Wille summed up.

 'Weather quirk or unprecedented event'?

"It would be tempting to blame these anomalies on global warming," Martin Siegert admitted. After all, one of the consequences of these human-induced changes is that extreme weather events - such as heat spikes in polar regions, or hurricanes - are becoming more common.

But for now, it is still too early to point to climate change as the main culprit for the temperature spikes, the experts insisted. "The situation has returned to normal in the polar regions this week, and it is possible that last week's weather was an isolated phenomenon," Julienne Stroeve nuanced.

"That's the big question we need to answer: was it a weather quirk or a unpredented event" pointing to the future climate in these regions, Wille said. The question is all the more important because "we were lucky this time in Antarctica", Siegert added. If the atmospheric river had been directed further west of the southern continent - where temperatures are already naturally milder this time of year - the warm air wave could have led to unprecedented ice melt, he explained.

Given the current rate of rising sea levels, such melt would only add to the chorus of bad climate news.

This story was translated from the original in French by Henrique VALADARES.

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Climate can wait: French election campaign ignores ‘humanity’s greatest challenge’

European scientists set new record in production of nuclear fusion energy

Down to Earth

Winter droughts: The new normal?

Valeurs Actuelles

[Tribune] Le gouvernement offre la France au lobby éolien

Toujours plus. Il ne leur suffit donc pas d’être parvenus au cours des dernières années à imposer un assouplissement considérable des règles gouvernant l’implantation des éoliennes, et ce, au péril de la préservation de la biodiversité, des paysages, du patrimoine historique et du cadre de vie des Français. Vivant toute contrainte, si minime soit-elle, comme inadmissible et n’ayant d’autre objectif que de les faire disparaître toutes, les acteurs de la filière éolienne viennent d’obtenir, d’un gouvernement toujours plus disposé à servir leurs intérêts, un nouvel affaiblissement du pouvoir des élus locaux à l’occasion de l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique.

C’est aux schémas régionaux d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet) qu’il appartient de définir, entre autres, la politique énergétique des régions en tenant compte des spécificités de chacune d’entre elles, notamment en ce qui concerne leur biodiversité, leurs paysages et leur patrimoine historique. Ces schémas ont aujourd’hui tous été approuvés. Il a été démontré que la somme de leurs objectifs permettait d’atteindre l’objectif global de production d’électricité renouvelable fixé par la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) décidée le 21 avril 2020 par le gouvernement.

Mais alors que cette programmation prévoit, en matière d’éoliennes, de doubler la puissance installée à l’horizon 2028, il s’avère que les Sraddet ne garantissent pas que les objectifs de la PPE seront atteints dans chaque filière. En d’autres termes, les schémas qu’ont adoptés les régions n’assurent pas nécessairement que l’énergie éolienne sera satisfaite à la hauteur des attentes de ses promoteurs. Aussi la loi nouvelle a-t-elle institué une obligation de compatibilité des Sraddet avec la PPE. Dans la mesure où les plans locaux d’urbanisme, qui définissent les règles d’implantation des constructions dans les communes, doivent eux-mêmes être compatibles avec le Sraddet, c’est le pouvoir des élus locaux quant au devenir de leur territoire qui s’en trouve considérablement amoindri.

On ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes

Sans doute s’agit-il pour les collectivités locales d’une obligation non pas de conformité mais seulement de compatibilité. Mais la lecture des travaux parlementaires montre que celle-ci n’est guère différente de celle-là. En effet, toujours selon le rapporteur de la loi à l’Assemblée nationale, « le rapport de compatibilité implique qu’un schéma […] ne peut fixer un objectif inférieur à l’objectif régional que pour des motifs sérieux et cohérents avec les objectifs généraux de la PPE ». Or, comme ces objectifs prévoient un développement massif de l’énergie éolienne, on ne voit pas comment les communes et les intercommunalités pourraient limiter substantiellement l’accueil d’éoliennes, et ce, quand bien même elles pourraient faire valoir des particularités en matière de protection de la nature ou des paysages. Les élus locaux auditionnés par le Parlement ont dénoncé la mise en place d’une procédure « verticale » et « directive ». Mais, dans l’avis qu’il a émis le 4 février 2021 sur le projet de loi, le Conseil d’État a expliqué que, dès lors qu’elles sont justifiées par l’objectif constitutionnel de préservation de l’environnement, ces dispositions ne peuvent pas porter atteinte au principe constitutionnel de libre administration des collectivités territoriales.

Lors de la discussion de la loi, le Sénat avait pourtant tenté de réintroduire les collectivités territoriales dans le processus décisionnel. Un amendement présenté par plus de soixante sénateurs prévoyait en effet que les conseils municipaux pouvaient, au vu d’un avant-projet transmis par le promoteur éolien, soit rendre un avis autorisant ou non le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture, soit organiser un référendum local. Selon ses auteurs, le dispositif proposé aurait permis « de passer d’une logique consultative à une logique délibérative dans l’implantation d’éoliennes au niveau local » . On ne pouvait pas imaginer procédure plus démocratique et conforme au souhait, claironné urbi et orbi par Emmanuel Macron le 27 juillet dernier, de faire preuve de « pragmatisme au cas par cas ». L’amendement a certes été adopté par le Sénat, mais députés et sénateurs se sont finalement mis d’accord sur un texte qui ne le reprend pas. La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, s’est farouchement opposée à cette modification de la loi en faisant valoir qu’ « il est toujours dangereux d’accorder un droit de veto, car cela nuit à la concertation » !

La procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien

Bien plus, les sénateurs qui avaient proposé de conférer ce droit de veto avaient concomitamment et logiquement prévu de supprimer l’accord que les collectivités territoriales devaient donner en cas d’élaboration d’un plan local d’urbanisme en cours d’instruction des demandes d’autorisation relatives aux parcs éoliens. Cet accord avait été institué en 2015 à la suite d’un amendement sénatorial. La commission mixte paritaire qui a permis l’adoption de la loi sur la lutte contre le dérèglement climatique, si elle a supprimé le droit de veto des conseils municipaux, a, contre toute logique, maintenu la disparition de la disposition antérieure.

Il est vrai que la loi a institué un mécanisme de consultation avant le dépôt de la demande d’autorisation en préfecture. Mais, d’une part, cette consultation concerne le maire et lui seul, alors qu’en raison de l’importance des impacts des parcs éoliens, c’est le conseil municipal qui devrait être appelé à se prononcer. D’autre part, elle concerne non pas un avant- projet mais un projet définitivement constitué. Enfin et surtout, le promoteur n’est en rien tenu de suivre l’avis qui lui est donné. Autant dire que la procédure ainsi mise en place n’apporte absolument rien et qu’elle ne peut masquer le fait que, pour le gouvernement, vrai faux nez du lobby éolien, les élus locaux et, à travers eux, les populations rurales sont devenus d’insupportables gêneurs qu’il faut impérativement et définitivement museler.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Les militants de la Base, QG des luttes

Un jour avec

À la veille de nouvelles mobilisations, le mouvement de lutte contre le réchauffement climatique s’organise à la Base. Histoire de ce lieu où tout peut partir d’une bière.

Pia de Quatrebarbes

Pendant longtemps, ils ont bricolé dans leurs studios d’étudiants. « Les banderoles de 25 mètres dans de tout petits espaces, les réunions chez les uns et les autres, on perdait un temps fou à chercher des endroits pour se réunir », se souvient Élodie Nace, porte-parole nationale d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (pour Action non violente). Depuis février 2019, le mouvement climat a son QG, la Base, acronyme de base d’action sociale et écologique. Un lieu pour conquérir les rues et les esprits.

Au 31, rue Bichat, dans le 10e arrondissement de Paris, sous la verrière d’un ancien atelier de confection, 700 m² s’étalent sur trois étages. En bas, un bar associatif fait de bric et broc à l’adhésion libre, ou comment une bière amène parfois à l’engagement. « Ça fait rentrer plein de gens. Pour certains, cela sera seulement quelques heures de bénévolat. Pour d’autres, c’est le début d’un engagement plus profond. Il y a toujours du monde, il se passe toujours quelque chose ici », s’enthousiasme Élodie Nace.

Ne pas se faire confisquer son avenir

Autour du comptoir, la conversation s’engage sur le rapport de forces pour faire bouger les lignes climatiques, la dernière action de désobéissance civile ou seulement la vie du quartier. En l’espace de trois ans, près de 18 000 personnes sont passées au bar. Le soir, à la Base, cela bouge encore : des conférences sur le rapport du Giec, mais aussi sur l’agroécologie ou une maraude pour l’association la Cloche. « Et puis on fait la fête aussi, la lutte est joyeuse », reprend celle qui s’est engagée en 2015 pendant la COP21 à Paris.

Dans le canapé, Élodie Nace raconte « sa » Base. Celle qui a vu grandir le climat comme préoccupation d’une génération tout entière qui n’entend pas se faire confisquer son avenir. « Un lieu comme celui-là change tout, on peut mener la bataille, on est au cœur de la ville, des lieux de pouvoir. » Elle en est persuadée : en 2019, « sans la Base, jamais la marche du siècle n’aurait eu cette puissance. On était 100 000 à Paris ! » lâche-t-elle.

« Le climat est complètement absent des débats »

Avant une mobilisation, c’est ici que tout se joue. Les chevilles ouvrières battent le rappel, font le lien avec toutes les organisations. « On fait des briefings, des formations, des ateliers de pancartes », explique la porte-parole. Le 12 mars, la marche Look Up, référence au film Netflix , réalisé par l’Américain Adam McKay, visait à interpeller les candidats à la présidentielle. Celle prévue le 9 avril, comme les mobilisations de la jeunesse du 26 mars, organisées par Youth for Climate, poursuivent le même objectif : augmenter la visibilité de la question climatique, sachant qu’en février, l’espace consacré à ce thème ne représentait que 2,6 % du temps médiatique, selon les calculs de l’institut Onclusive (ex-Kantar) pour le collectif l’Affaire du siècle. La guerre en Ukraine n’a depuis rien arrangé. De quoi révolter les défenseurs de l’environnement. « À quelques semaines du premier tour, le climat est complètement absent des débats. On espère que cela va créer un électrochoc », explique la jeune femme.

Neuf alternatibases en france

Mais ce QG a un prix : 17 000 euros mensuels rien que pour le loyer. « Très vite, la question du modèle économique se pose », explique Eva Carron, chargée de mission à la Base. Ici, le bar ramène un tiers du loyer. Le reste provient des espaces supérieurs loués comme bureaux à d’autres organisations. Et enfin, les dons qui affluent. « En plein confinement, alors qu’on a dû fermer le bar, beaucoup de gens nous ont filé un coup de main, le propriétaire a aussi accepté des délais de loyer », continue Eva Carron.

À Paris, la Base, dans cette forme-là, prendra bientôt fin. Le bail aurait dû s’achever le 15 février. « On a obtenu un délai jusqu’au 30 avril. On va pouvoir être présent jusqu’à la fin de la présidentielle, organiser des actions. » Les militants se sont mis en quête d’un nouveau lieu. « Mais c’est très compliqué dans une ville si chère, et on veut être indépendant », poursuit Élodie Nace.

Mais la Base parisienne a essaimé et laisse des héritiers. À Nantes, Marseille, mais aussi à Lyon, Grenoble, Bagnolet, Rouen ou dans la vallée de l’Arve (Haute-Savoie). En tout, neuf Alternatibases ont éclos en France. « Chacune à un modèle économique, une taille, une programmation différents. Mais toutes incarnent concrètement des alternatives et ont un bar associatif », explique Juliette Caroulle, coordinatrice du réseau des Alternatibases. Pour que partout, du houblon germe l’engagement.

Climatengagementalternatiba Climatalternatiba
France24 - World

Body composting: 'Green' burial trend takes root in USA

Issued on: 23/03/2022 - 18:17

Sam BALL

At a morgue near Seattle, Washington State, human bodies inside metal containers are slowly being turned into compost in a process known as "terramation". The process, legalised in Washington in 2019, is becoming an increasingly popular "green" alternative to burial and cremation.

L'Humanité

30 °C au-dessus des normales de saison en Antarctique : « On sort du cadre naturel »

Entretien

Depuis quelques jours, le pôle Sud connaît une vague de chaleur exceptionnelle. Plusieurs records de température sont tombés. Une illustration concrète des effets du réchauffement climatique que nous explique le climatologue Gerhard Krinner, directeur de recherche au CNRS et auteur du Giec.

Emilio Meslet

L’humanité se serait volontiers passée de ces piteux records. En Antarctique, c’est l’automne. Le froid devrait revenir mais les températures atteignent des sommets, dépassant parfois de plus de 30 °C les normales de saison. Le 18 mars, plusieurs stations météorologiques ont enregistré des chaleurs extrêmes : il faisait - 17,7 °C sur la base russe de Vostok (contre - 32,7 °C pour le précédent record mensuel) ou 4,9 °C à celle de Dumont d’Urville, la base française (contre 3,4 °C pour le précédent record mensuel). À Concordia et ses 3 000 mètres d’altitude, un record absolu est même tombé : - 12,2 °C. Pour Gerhard Krinner, climatologue spécialiste des régions polaires, directeur de recherches au CNRS et auteur du rapport du Giec, le réchauffement climatique en est à l’origine.

Quelles conséquences immédiates peuvent avoir ces températures record ?

Au centre de l’Antarctique, ça n’a pas d’impact direct. Il devrait faire - 50 °C, il fait - 10 °C, mais il gèle toujours. En revanche, sur la côte, le mois de mars a été extrêmement chaud au moment où la glace de mer se reforme. Et avec des températures positives, ça n’arrivera pas. Ce qui risque d’avoir des conséquences pour toute la saison. À 10 kilomètres vers l’intérieur du continent, un glacier peut vite atteindre plusieurs centaines de mètres d’altitude. Avec ce genre d’événement, il perd de 10 à 20 centimètres d’épaisseur. À long terme, cela contribue à la réduction de la masse de la calotte glaciaire, mais ce n’est pas une catastrophe immédiate.

Est-ce un phénomène naturel ?

En Antarctique, la variabilité météorologique est très forte. D’une année sur l’autre, le climat peut fortement varier ; d’une semaine sur l’autre, les températures aussi. Par contre, des températures de -13 °C au mois de mars, à cet endroit, c’est absolument exceptionnel. Cela sort du cadre naturel qu’on connaissait.

Climat. La couche d’ozone est-elle définitivement sauvée ?

Dans quelle mesure peut-on alors incriminer le changement climatique ?

Si on m’avait posé cette question il y a dix ou vingt ans, j’aurais répondu que, pour ce type d’événement individuel, on ne peut pas être sûr. Aujourd’hui, il est possible de relier ces phénomènes directement au réchauffement climatique, avec des indices statistiques très poussés. Ce qui arrive n’est pas une surprise : il a été prédit depuis longtemps que le climat allait se réchauffer. Il y a trente ans, au moment du premier rapport du Giec, c’était une prédiction ; aujourd’hui, c’est la réalité. Le problème avec le changement climatique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une catastrophe qui arrive du jour au lendemain. À l’heure actuelle, nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire pour le limiter et ces événements vont se multiplier.

Santé. Et au milieu coule une rivière… de médicaments

Que risque de provoquer l’accélération de ce type de phénomène ?

La perte de masse de la calotte de glace entraîne l’augmentation du niveau de la mer. Cet événement individuel de quelques jours ne causera pas de hausse mesurable du niveau de la mer, mais leur fréquence l’accélère.

Sciences. Pourquoi les oiseaux ne migrent (presque) plus

Climat, le nouveau cri d’alarme du Giec

Montée des eaux océaniques, épisodes caniculaires, pénuries d’eau, diminution des rendements agricoles ou même recrudescence de maladies… les effets désastreux de la hausse des températures d’origine humaine sont généralisés et pour certains irréversibles. Ils sont déjà plus intenses, plus fréquents et arrivent plus rapidement qu’estimé en 2014, à l’occasion du précédent rapport du Giec. Et ils pourraient s’aggraver encore sans réaction urgente.

Tel est le terrible constat détaillé dans la deuxième partie du sixième rapport du Giec sur le climat publiée fin février. Cette deuxième partie est consacrée aux conséquences du réchauffement climatique sur les sociétés humaines et les écosystèmes. Pour les quelque 200 experts qui ont participé à sa rédaction, l’humanité n’a plus le temps d’attendre pour réagir.

Climat. Faire vite et juste : les points clés du rapport du GiecRéchauffement climatiqueantarctiquemétéogiec
Opex 360

La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

Ropucha Class landing ship seen sailing away from fireAlligator class also observed near fire.

Awaiting info pic.twitter.com/0xlt4rfFL0

— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

La marine ukrainienne prétend avoir détruit le navire de débarquement russe « Orsk »

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

Selon les affirmations ukrainiennes, le navire de débarquement Orsk aurait été touché par un missile balistique tactique de courte portée OTR-21 « Tochka » [code Otan : SS-21 Scarab].

***UPDATE***#Russian ammunition explosions this morning in #Berdyansk, geolocated to 46.749590°, 36.773788°

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— H I Sutton (@CovertShores) March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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Depuis que le patrouilleur hauturier lance-missiles russe « Vassili Bykov » [projet 22160] a été vu aux abords de la base navale de Sébastopol [Crimée] alors que la marine ukrainienne avait prétendu l’avoir coulé en utilisant un lance-roquette multiple, il convient de prendre les annonces de celle-ci avec prudence. Et cela vaut aussi d’ailleurs pour les affirmations russes, les deux camps ayant recours à des actions de propagande.

Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

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Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

Par ailleurs, un responsable américain a confié à l’agence Reuters, ce 24 mars, les alliés de l’Otan allaient examiner la question de la livraison de missiles anti-navires aux forces ukrainiennes. Ce qui permettraient à celles-ci de mettre en échec un possible débarquement russe dans la région d’Odessa.

Enfin, dans son dernier point de situation relatif à l’Ukraine [daté du 23 mars, ndlr], le ministère des Armées fait état de « quelques contre-attaques localisées » menées par les forces ukrainiennes dans le secteur de Makariv [nord] ainsi que dans celui de Mykolaïv [sud].

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Cela étant, des images provenant de Berdiansk, localité située à environ quatre-vingts kilomètres à l’ouest de Marioupol, montrent un incendie à bord de ce qui est supposé être un navire de débarquement russe appartenant à la classe Alligator. On voit également deux autres bâtiments, de type « Ropucha II », s’en éloigner.

« Le navire de transport de troupes Orsk a été détruit dans le port occupé de Berdiansk. Gloire à l’Ukraine! », a annoncé la marine ukrainienne, via les réseaux sociaux. Pour appuyer son affirmation, elle a produit une photographie du bâtiment russe – alors intact – qu’elle dit avoir visé, ainsi qu’une courte vidéo et un autre cliché censés le montrer en flammes.

Mais la qualité de ces documents ne permet pas d’être aussi affirmatif. En tout cas, rien ne permet de dire que le navire en feu est bien l’Orsk. Cependant, l’analyste H.I Sutton a confirmé qu’un navire de type Alligator se trouvait bien à Berdiansk au moment de l’attaque revendiquée par la marine ukrainienne.

Une autre vidéo prise après l’explosion montre les deux navires de débarquement de type Ropucha II en train de quitter le port de Berdiansk. Il s’agirait du « Tsesar Kunikov » [n°158] et du « Novotecherkassk » [n°142]. Seulement, le numéro de coque de l’un d’entre eux que l’on arrive à distinguer sur les images ne correspond à aucun des deux.

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March 24, 2022

Pour rappel, les navires de débarquement de la classe Alligator ont été construit à la fin des 1960. Affichant un déplacement à pleine charge de 4700 tonnes, pour une longueur de 112,8 mètres, ils peuvent transporter 20 chars [ou 40 blindés de transport de troupe] et 300 à 425 soldats.

Selon Zvezda, la chaîne de télévision du ministère russe de la Défense, l’Orsk était arrivé à Berdiansk le 21 mars dernier. C’est un « évènement important », avait-elle affirmé, dans la mesure où cela allait ouvrir « des possibilités pour la mer Noire en termes de logistique ». Aussi, s’il a effectivement été touché – voire détruit – par un missile Tochka, il devait être pratiquement vide puisqu’il avait commencé à décharcher sa cargaison dès son arrivée dans le port ukrainien.

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France24 - World

Drinking water for all in India: Will Modi's dream come true?

Issued on: 22/03/2022 - 15:47

More than half of India's population doesn't have access to clean drinking water. Contaminated water is not only disastrous for people's health and the environment, it is also estimated to cost the country more than half a billion euros annually. Prime Minister Narendra Modi has pledged to bring clean drinking water to all households by 2024, by investing €45 billion. But can he deliver? Our correspondents report on the ambitious Jal Jeevan Mission.

A programme prepared by Rebecca Martin 

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L'Humanité

Sortir du gaz russe : pistes et impasses

Décryptage

À Versailles, l’Union européenne s’est donné 5 ans pour ne plus dépendre de la Russie. Dix jours plus tard, les fausses bonnes idées et l’impératif climatique compliquent la donne. Explications

Marie-Noëlle BertrandMarion d'Allard

C’est l’épine dans le pied de l’Union européenne. Alors que Moscou intensifie son offensive en Ukraine, les Vingt-Sept se sont engagés, au sommet de Versailles, à se désengager des énergies fossiles russes d’ici à 2027. Une échéance lointaine qui s’explique, entre autres, par les difficultés réelles à rendre effective une telle décision.

Pour ce qui est du gaz, « l’UE importe 90 % de sa consommation, dont 45 % environ depuis la Russie », précise la Commission européenne. Un taux qui varie selon les pays : 100 % pour la Finlande, l’Estonie ou la Lettonie, quand l’Allemagne importe de Russie un tiers de sa consommation et l’Italie 43 %. L’Hexagone, pour sa part, dépend du gaz russe à hauteur de 16 % de ses besoins.

Sortir de cette dépendance est devenu un impératif européen. Mais, de la recherche de fournisseurs alternatifs au développement des énergies décarbonées en passant par l’impérieuse nécessité d’atteindre une forme de sobriété, Bruxelles tâtonne toujours.

1. Substituer un gaz à un autre, un plan climaticide

Le gaz naturel circule de deux façons : par gazoduc, sous pression et à 40 km/h en moyenne, ou à bord de navires méthaniers, sous forme liquide (GNL). Aujourd’hui, l’Europe se fournit principalement par gazoduc, depuis la Norvège et la Russie. Chercher d’autres fournisseurs revient donc pour partie à privilégier les importations de gaz naturel liquéfié, en provenance des États-Unis notamment, qui exportent du gaz de schiste, issu de la fracturation hydraulique de la roche. Désastreuse sur le plan environnemental, l’importation de gaz de schiste est également une option « plus chère », relève l’économiste Pierre-Noël Giraud, avec « un coût de transport équivalant au coût de production », précise le professeur à Mines ParisTech.

Côté infrastructures, importer du GNL demande des capacités de stockage suffisantes et de terminaux méthaniers capables de regazéifier cette matière première. À l’heure actuelle, la France dispose de quatre terminaux de ce type, dont trois sont opérés par Elengy, filiale d’Engie. Mais « ces installations ne sont pas en sous-régime et nos stockages sont pleins pour un petit moment. Les clients achètent des capacités de stockage pour plusieurs années », relève-t-on en interne. Quant à la possibilité de renforcer rapidement nos capacités de stockage de gaz, « ça n’est même pas évoqué », poursuit ce spécialiste du dossier. En somme, substituer le GNL au gaz russe risque fort de s’avérer compliqué à court terme. D’autant plus, conclut-il, que « tout le monde est à la recherche d’une alternative au gaz russe. Il faut raisonner dans le cadre d’un réseau interconnecté ».

Peut-on se passer du gaz russe ?

2. Accélérer le développement des énergies décarbonées

Seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint ses objectifs 2020, la France est la mauvaise élève en matière d’énergies renouvelables, avec à peine 19 % de la consommation brute finale (essentiellement hydraulique), pour un objectif fixé de 23 %. Un tel retard renforce mécaniquement la dépendance aux énergies fossiles. Pourtant, développées massivement, « les énergies renouvelables pourraient nous permettre de sortir de dilemmes comme celui qui se pose actuellement » au sujet du gaz russe, assure Pierre Laboué (1), chercheur à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). À condition d’investissements publics conséquents, directs ou sous forme d’aide aux particuliers.

« Les prix de l’énergie augmentent et vont continuer d’augmenter ces prochains mois. Depuis cet automne, nous recevons de plus en plus de demandes individuelles concernant la pose de panneaux solaires ou la rénovation thermique des logements », explique Sylvain Le Falher, cofondateur et président d’Hello Watt. Alors que « les aides dédiées ont baissé, poursuit-il, il est urgent de relancer un programme de rénovation énergétique important quand on sait qu’en France, il y a encore 4 millions de chaudières au fioul ». Développer les énergies renouvelables, oui, mais pas seulement, poursuit Sylvain Le Falher : « Cette situation implique aussi que des décisions politiques soient prises en matière de nucléaire. » Particularité française, l’électricité produite sur le territoire émane à 75 % du parc nucléaire, une énergie « de transition », décarbonée et pilotable.

3. Consommer moins : l’arlésienne française

En finir avec notre dépendance aux hydrocarbures russes passera aussi par mettre fin à notre dépendance aux hydrocarbures tout court. L’objectif d’en limiter la part est d’ailleurs dicté depuis 2015 et la signature de l’accord de Paris sur le climat. Pour plafonner le réchauffement à +2 °C, la communauté internationale s’est alors engagée à atteindre la neutralité carbone dès la deuxième moitié du siècle. Cela implique de réduire à quasi-néant la production d’énergies fossiles. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone (SNBC) qui prévoit d’avoir baissé la consommation de gaz et de pétrole de respectivement 10 % et 19 % en 2023, et de 22 % et 34 % en 2028. Le bilan est, pour l’heure, on ne peut plus mitigé. La faible décrue de la consommation de pétrole depuis 2020 est jugée conjoncturelle, due à la crise sanitaire. La consommation de gaz naturel a quant à elle augmenté de 0,5 %.

Pourtant, la question climatique est sur la table depuis vingt-cinq ans, souligne Matthieu Auzanneau, directeur du think tank The Shift Project : « Si nous avions pris des mesures dès le protocole de Kyoto en 1997, la question de notre dépendance au gaz et au pétrole de Vladimir Poutine ne se poserait pas. » Reste maintenant à nous sevrer dans l’urgence. Mais « s’engager dans une sobriété planifiée n’est pas la même chose que s’engager dans une sobriété de guerre », reprend Matthieu Auzanneau. Les leviers d’action sont en revanche bien identifiés. Côté pétrole, les transports se placent en tête et comptent pour près de 60 % de notre consommation ; l’autre gros morceau concerne l’usage non énergétique du pétrole (plastique, chimie, pesticides…). Côté gaz, le logement résidentiel est le principal poste affecté, suivi par l’industrie (un gros quart de notre consommation) et par la production d’électricité et de chaleur (2). « Réduire de 1 °C le chauffage dans les maisons et ralentir sur la route peut nous permettre de limiter notre dépendance au gaz et au pétrole russes l’an prochain », conclut le directeur de The Shift Project.

ÉnergiegazRussieénergies renouvelables
BBC

Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'

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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.

The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.

But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.

L'Humanité

Que vaut la science ?

Chronique

Sylvestre Huet

Quelle est la valeur de la science ? En quoi se distingue-t-elle des autres approches du réel, littéraire, poétique, sensible, émotionnelle, religieuse, mythologique… La réponse à la question, explicite ou implicite, tend souvent à les hiérarchiser plutôt qu’à les décrire. À les poser en alternatives exclusives plutôt qu’à rechercher les complémentarités. Et le résultat est souvent un dialogue de sourds. Une situation inconfortable. Lorsque vous êtes au sommet du mont Lozère, au pic de Finiels, en connaître l’origine géologique est-il supérieur à l’émotion suscitée par le paysage et le plaisir de la marche ?

Le dernier rapport du groupe 1 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, publié en août 2021, répond à cette question et suggère la bonne attitude. On y lit ceci : « La connaissance scientifique interagit avec des conceptions préexistantes de la météorologie et du climat incluant des valeurs et des croyances provenant d’identités nationales et ethniques, de traditions, de religions ou de relations avec les terres et les océans. La science possède toutefois des valeurs propres incluant l’objectivité, l’ouverture d’esprit et une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique. »

Nulle hiérarchie dans cette présentation respectueuse des croyances et des valeurs de tous. Mais une affirmation forte. Celle des valeurs propres à la science. Elle permet d’exiger des artisans et porteurs des autres approches le même respect et la même reconnaissance. Il est respectable de lire la Bible ou le Coran. Mais on ne peut y trouver « une analyse fondée sur les preuves de faits établis selon la méthode scientifique ». Vénérer Pachamama est respectable, mais si l’on veut agir efficacement contre la menace du changement climatique, il faut pouvoir compter sur des informations fiables sur les causes, mécanismes et conséquences de nos émissions de gaz à effet de serre. De même que sur les aspects scientifiques et techniques des solutions possibles à la crise climatique.

L’approche scientifique du réel ne prétend pas disputer à d’autres le terrain du sens de la vie. Lorsque des scientifiques s’y aventurent, ils sortent de leur métier (ce qu’ils ont le droit de faire). Le socle de l’éducation à la science est en revanche la (re)connaissance de ses valeurs propres et de sa capacité unique nécessaire à l’appropriation du réel permettant une action efficace. La crise sanitaire a montré que, pour nombre de citoyens, ce socle reste à construire.

la chronique scientifique de sylvestre huet
L'Humanité

Recherche médicale. Des fourmis capables de renifler le cancer ?

Actu

Pourra-t-on bientôt détecter précocement une tumeur grâce aux insectes ? C’est l’espoir d’une équipe de chercheurs français, qui entraînent les petits arthropodes à humer les cellules cancéreuses grâce à leur puissant odorat.

Anna MussoAnna Musso

Travailleuse à l’organisation légendaire, la fourmi a également des talents médicaux que l’on aurait peine à imaginer. Pour la première fois, des chercheurs français ont appris à ces insectes à détecter les cancers humains. Grâce à leur odorat très développé, les fourmis parviennent à différencier les cellules saines des cellules affectées et même à distinguer différents types de cancer.

La fourmi plus efficace et moins chère qu’un chien

Certaines tumeurs cancéreuses émettent, en effet, des composés organiques volatils (COV), indétectables pour nos naseaux mais qui servent de biomarqueurs pour le diagnostic du cancer. Une équipe regroupant des scientifiques de l’université Sorbonne-Paris-Nord, du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm a mis en évidence les performances dans ce domaine d’une catégorie précise de ces bestioles nommée Formica fusca, une espèce européenne très commune et répandue dans l’hémisphère Nord. L’étude, parue le 21 février 2022 dans la revue (1) a pour principal auteur Baptiste Piqueret, un jeune chercheur du laboratoire d’éthologie expérimentale et comparée à l’université Sorbonne-Paris-Nord, qui a soutenu sa thèse de doctorat l’année dernière sur « la détection olfactive du cancer humain par les fourmis ».

L’utilisation des compétences animales en médecine n’est pas nouvelle. L’odorat des chiens, notamment, est expérimenté par l’Institut Curie pour le dépistage précoce du cancer du sein. Mais cette méthode est longue – entre six mois et un an d’entraînement – et coûteuse. Les fourmis, elles, sont plus rapides, moins chères et très efficaces. Quelques dizaines de minutes suffisent pour leur apprendre à reconnaître l’odeur des cellules cancéreuses en leur présentant une fois seulement les stimuli. Et leur mémoire à long terme résiste à l’extinction au sein de la colonie et s’adapte à des environnements instables.

Pour réaliser leur expérience, les scientifiques ont mis en place des protocoles dits d’apprentissage associatif, où une odeur est liée à un système de récompense. « On place notre fourmi au centre d’une arène avec l’odeur des cellules dans un tube et de l’eau sucrée à proximité, explique Baptiste Piqueret. La fourmi va explorer son environnement et tomber rapidement sur la récompense, qu’elle va boire. Pendant ce temps, elle va renifler (avec ses antennes) et s’apercevoir que la récompense est à côté d’une odeur particulière. » La connexion se fait : si elle veut manger, elle doit se diriger vers cet arôme. « C’est un peu le même principe que lorsque vous êtes dans la rue et que vous sentez l’odeur du pain au chocolat qui vient d’une boulangerie, poursuit le chercheur. Si vous avez faim, vous allez entrer dans la boutique. »

Un nombre élevé de récepteurs olfactifs

Les chercheurs ont commencé par effectuer des tests sur 36 fourmis, toutes dressées selon ce procédé. Ils leur ont ensuite présenté deux odeurs différentes : une nouvelle et celle des cellules cancéreuses. Résultat : les fourmis ont su, quasiment à coup sûr, retrouver celles associées à la récompense. Une centaine de fourmis Formica fusca ont aussi appris à détecter trois lignées de cellules cancéreuses : le cancer des ovaires et deux types de cancer du sein. Dans 95 % des cas, les insectes ont su repérer les cellules malades.

Comment expliquer la performance de ces petits arthropodes (ce qui signifie pieds ou pattes articulés) ? Leur succès est lié à un odorat particulièrement fin dû à un nombre élevé de récepteurs olfactifs et aussi à une communication chimique développée qui leur permet de se reconnaître après avoir établi un contact avec leurs antennes. Le matériel génétique des fourmis les dote du meilleur des odorats chez les insectes. Elles posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes. Deux familles de fourmis dont le génome a été séquencé disposeraient de 377 et 407 gènes codants pour les protéines ayant une affinité pour des odeurs, contre 174 pour les abeilles, 74 à 158 pour les moustiques et 61 pour les drosophiles !

Les fourmis posséderaient quatre à cinq fois plus de récepteurs olfactifs sensibles aux odeurs que la plupart des autres insectes.

Cette première étude montre le potentiel des fourmis. Mais, avant d’en retrouver dans les hôpitaux, il faut encore évaluer l’efficacité de cette méthode avec des tests cliniques sur un organisme humain. Évidemment, les fourmis ne se promèneraient pas sur le corps des patients. «On peut utiliser, par exemple, de l’urine, de la salive ou de la sueur d’une personne qui a potentiellement un cancer, précise Baptiste Piqueret . Il n’y aura pas de contact direct entre nos fourmis et les patients.»

Un enjeu de santé publique

Pour l’instant, les expériences se poursuivent en laboratoire avec de l’urine de souris cancéreuses. Si elles sont concluantes, cela constituerait une alternative peu invasive et peu onéreuse aux méthodes de détection comme les IRM ou les mammographies. Le diagnostic précoce des cancers reste un enjeu de santé publique. Il permet d’améliorer les chances de guérison, de diminuer la lourdeur des traitements et de limiter les séquelles. En France, en 2018, le nombre total de nouveaux cas était estimé à 382 000 .

Et dans le monde, le cancer est la deuxième cause de mortalité – après les maladies cardiovasculaires – avec près de 10 millions de décès chaque année. Plus tôt la maladie est diagnostiquée, meilleures sont les chances de survie. Morale de cette étude : si « la fourmi n’est pas prêteuse », comme l’écrivait Jean de La Fontaine, en revanche elle peut s’avérer fort utile.

sciencescancerFourmis
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Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

Dissuasion : Le missile ASMP-A Rénové des Forces aériennes stratégiques va entrer en production

par Laurent Lagneau · 24 mars 2022

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

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Le programme de rénovation à mi-vie du missile de croisière à capacité nucléaire ASMP-A [Air-Sor Moyenne Portée – Amélioré] a été lancé en 2016, avec l’objectif d’une mise en service opérationnelle en 2022. L’enjeu était alors de traiter les obsolescences de ce missile et, surtout, de maintenir son niveau de performance [précision et pénétration] face aux progrès technologiques des défenses aériennes jusqu’à l’horizon 2035.

Pour rappel, l’ASMP-A est le successeur de l’ASMP qui, mis en service au milieu des années 1980, avait été associé au Mirage IVP, puis au Mirage 2000N. D’une longueur d’environ cinq mètres pour une masse de 800 kg, il vole à la vitesse d’au moins Mach 2, grâce à son statoréacteur. Muni d’une tête nucléaire de 300 kt, sa portée est de plus ou moins 500 km. L’une de ses particularités est qu’il peut avoir plusieurs trajectoires [basse altitude, très basse altitude et haute altitude].

Quoi qu’il en soit, cette modernisation de l’ASMP-A, désormais appelé « ASMP-A Rénové », a été menée dans les temps, avec un premier tir de qualification – sans charge militaire – effectué par un Rafale en décembre 2020. Le dernier vient d’avoir lieu, selon un communiqué du ministère des Armées.

« Florence Parly, ministre des Armées, exprime sa grande satisfaction après le succès le 23 mars 2022 du tir de qualification du missile stratégique Air-sol moyenne portée amélioré [ASMPA] rénové, dépourvu de sa charge militaire. Elle adresse ses vives félicitations à l’ensemble du personnel du ministère des Armées, des entreprises MBDA et Dassault Aviation et de l’ONERA qui ont œuvré à sa réussite », affirme le texte.

Comme en décembre 2020, l’ASMP-A rénové a été tiré par un Rafale ayant décollé de la base aérienne 120 de Cazaux. « Tout au long de sa phase de vol, [il] a été suivi par les moyens de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais de Missiles » à Biscarosse, Hourtin et Quimper », ainsi que par le bâtiment d’essais et de mesures Monge, avec la participation de DGA Essais en vol.

Après ce succès, la phase de production de l’ASMP-A rénové va pouvoir commencer. Ce qui signifie que sa mise en service au sein des Forces aériennes stratégique [FAS] et de la Force aéronavale nucléaire [FANu] devrait être effective d’ici quelques mois.

« Ce programme d’armement répond à la volonté du président de la république qui s’est engagé pour ces forces ‘à prendre les décisions nécessaires au maintien de leur crédibilité opérationnelle dans la durée, au niveau de stricte suffisance requis par l’environnement international' », souligne le ministère des Armées.

L’ASMP-A rénové sera remplacé en 2035 par le missile air-sol nucléaire de quatrième génération [ASN4G]. Deux pistes sont actuellement considérées par l’ONERA et MBDA pour ce nouvel engin, comme l’avait indiqué le député Christophe Lejeune, dans son dernier avis budgétaire concernant la dissuasion.

En effet, il s’agira soit d’un missile à statoréacteur issu du Plan d’études amont [PEA] « Camosis », soit d’un missile à super statoréacteur hypervéloce issu du PEA Prométhée. « La solution technologique qui devrait être retenue prochainement pourrait être un missile hypersonique manœuvrant à même de garantir la capacité de pénétration des défenses, dans un contexte de déni d’accès [A2/AD] croissant. La prochaine étape sera le lancement de la phase de la réalisation, prévu en 2025 », avait expliqué le député.

Photo : archive

BBC

Beating noise pollution with smart tech

By Natalie LisbonaBusiness reporter, Tel Aviv

Sue Pearl and her husband David wake up feeling grumpy every morning.

"My husband snores so loudly that the whole house shakes," says Sue.

David, a 65-year-old solicitor from London, has tried just about everything to cure the problem, from nasal drops and strips, to sprays, and even an electric bracelet that gave him a mild electric shock.

Yet nothing has worked, and even his ears, nose and throat doctor is at a loss.

"I'm often woken up, my sleep is so disturbed, so I'll send him to the spare room," says Sue, who is a voice-over artist. "It's a nightmare. It's exhausting living with a snorer, neither of us sleep properly, it really isn't great for any relationship."

It is not just the sound of a snoring partner that can affect your quality of life. From living near a busy road or airport, to noisy neighbours, or blaring music, noise pollution can have a detrimental impact on your mental health.

In fact, the European Environmental Agency says that excessive noise is actually killing people. It estimates that long-term exposure causes 12,000 premature deaths per year across the European Union.

Meanwhile, the World Health Organization says that noise pollution is an "underestimated threat that can cause a number of short and long-term health problems, such as, for example, sleep disturbance, cardiovascular effects, poorer work and school performance, [and] hearing impairment".

Aside from good old ear plugs and noise-cancelling headphones, a number of tech companies have been scrambling to find new ways to drown out increased unwanted sound.

One such firm is Israeli business Silentium, which says that its "Quiet Bubble" system can significantly reduce unwanted sound - even if it is coming from a husband lying beside you in bed.

The technology is based around a speaker and microphone. How it works is rather complicated, but in simple terms the microphone listens to the unwanted sound, and then the speaker emits a noise that cancels it out.

For readers that want a more technical explanation - computer algorithms process the unwanted noise, and the speaker releases the same sound waves, but in the opposite phase, or back to front. This creates interference, which cancels out much of both sounds.

Called active noise cancelation, it has existed in headphones for a number of years, but companies like Silentium have developed the technology to work without having to put a pair of cans over your ears.

"You can fit our speaker and sensors to your bed's headboard, and the sound of your partner's snoring would be dramatically reduced, as it generates 'anti-noise'," says Silentium's chief executive Yoel Naor.

He adds that the technology could also be used in cars. "Your kids could be in the back playing Disney on full blast, or even arguing, and you wouldn't be able to hear much in the front."

The company says its technology can also create "individual sound zones", whereby the sound from an array of speakers is focused on a very specific area of space, and minimised outside of that zone or bubble. The idea is that someone on a train, or plane, can listen to music or watch a film without headphones, and yet still not bother people sitting nearby.

In his laboratory Mr Naor has two chairs side by side to demonstrate how this directional sound projection works. Depending on which seat you sit in you hear a different song being played through the assorted speakers. And you cannot hear the other tune.

Silentium is already working with carmaker Jaguar Land Rover, and hopes to interest other car firms, plus trains and airline companies with its tech.

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

In some situations you want other people to hear a noise, such as a warning sound when a lorry is reversing. But ideally, you only want people close to the vehicle to hear the sound, and not the surrounding neighbourhood.

Brigade Electronics, based in Kent, makes such reversing alarms - they are only audible to those pedestrians, and others, in close proximity. They work by emitting sounds that dissipate after 10 metres or so.

"A 'ssh ssh' white noise can be heard clearly in the danger area, even when wearing ear defenders, headphones or for those with hearing impairment, but it doesn't wake up the entire neighbourhood." says Emily Hardy, marketing manager at Brigade.

She adds that the firm's speaker releases "gentle" short-travelling multi-frequency sounds, rather than "painful" narrowband frequencies that carry through the air for much longer distances.

Its systems have been fitted to everything from airport buggies, to supermarket delivery vehicles, diggers and some electric cars.

Poppy Szkiler is the co-founder and chief executive of UK-based Quiet Mark, a global certification programme that awards everything from consumer products to building specifications, hotels, shops, and transport companies for their low noise levels.

She says that a "quiet revolution" is taking place, with the need to reduce unnecessary noise having "shot to the top of priority lists in environment and health agendas" over the past two years.

She says this was partly to do with coronavirus lockdowns meaning that the noise in cities fell by half. "And the work from home movement brought an awareness to the impact of sound with all of life happening under one roof," she says.

Ms Szkiler established Quiet Mark a decade ago, but her family has been tackling excess noise for three generations.

Back in 1959 her grandfather John Connell founded the Noise Abatement Society, a charity which has now campaigned against noise pollution for 63 years.

His lobbying helped to push the 1960 Noise Abatement Act through the UK parliament. It legally recognised noise as potential nuisance or pollutant for the first time.

Talya Ressel is a psychotherapist based in London who works with people with high sensitivity to noise. In particular, she helps people deal with the challenges of misophonia, a condition whereby certain noises can trigger a strongly negative emotional response.

"We are bombarded by more sounds than ever before," she says. "Understand that sounds, that you may not even hear or notice, can have a very different effect on others.

"If you can not avoid an unwanted sound, and noise-cancelling headphones and white noise aren't options, then you need an active plan to manage the situation. Ignoring the issue doesn't mean that your body is not reacting or being affected."

Ms Ressel adds: "Try to find a few minutes every day where you sit in active silence. It's giving you a chance to reset after being bombarded by sounds all day."

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Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

Dissuasion nucléaire : Le dialogue stratégique proposé par M. Macron aux Européens est « toujours sur la table »

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

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Lors d’un discours prononcé à l’École de Guerre, en février 2020, Emmanuel Macron fit valoir que les forces stratégiques françaises tenaient un « rôle dissuasif propre, notamment en Europe » dans la mesure où elles « renforçaient la sécurité de l’Europe par leur existence même » et que, « à cet égard, elles avaient une dimension authentiquement européenne ».

Puis soutenant que « notre indépendance de décision [était] plinement compatible avec une solidarité inébranlable à l’égard de nos partenaires européens », M. Macron avait fini par lâcher que les « intérêts vitaux de la France avaient désormais une dimension européenne », ce qui était par conséquent de nature à favoriser un « dialogue stratégique avec nos partenaires européens […] sur le rôle de la dissuasion nucléaire française dans notre sécurité collective ».

Enfin, M. Macron avait conclu sur ce point en affirmant que les « partenaires européens qui souhaitaient s’engager sur cette voie pourraient être associés aux exercices » des forces stratégiques françaises…

Seulement, ces partenaires européens étant pour la plupart membres de l’Otan, c’est vers celle-ci qu’ils s’en remettent pour les sujets liés à la dissuasion nucléaire. Et la proposition du président français ne fit pas l’objet de débats… la pandémie de covid-19 l’ayant faite passer au second plan.

Pour autant, cette offre formulée il y a maintenant plus de deux ans est toujours sur la table. C’est ce qu’avait en effet rappelé Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes, lors d’un déplacement à Berlin, en janvier dernier.

« Nous pensons que la dissuasion nucléaire française est un moyen de protéger les intérêts européens », avait-il dit, selon la presse allemande. Et de préciser cependant que le débat souhaité par M. Macron de se tiendrait pas avant l’élection présidentielle. « Cette question est si sensible que tout le monde fait très attention », avait-il justifié.

avait-il dit

Depuis, la Russie a envahi l’Ukraine… Et la question de la dissuasion revient sur le devant de la scène. Dans les colonnes de la dernière édition dominicale du quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung [FAZ], M. Beaune a de nouveau évoqué la proposition de M. Macron.

Frankfurter Allgemeine Zeitung

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

„Es ist an der Zeit, zu erkennen und zu beschließen, dass die existenziellen Interessen Deutschlands und Frankreichs eng miteinander verflochten sind und gemeinsam von einem auf der nuklearen Abschreckung Frankreichs basierenden Schutz“ 1 https://t.co/gzFsbivWxs

https://t.co/gzFsbivWxs

— Carlo "Realism, Gedankenfetzen, and Rants" Masala (@CarloMasala1) March 19, 2022

March 19, 2022

L’attaque contre l’Ukraine a été un « choc pour beaucoup » et la guerre « ne se déroule pas seulement dans les manuels scolaires, mais à notre porte », a-t-il dit. Et cela a « accéléré une prise de conscience en Europe » et nous « devons maintenant reconsidérer comment nous protégeons nos intérêts vitaux », a-t-il continué. Et d’insister : « Une Europe qui protège est plus que jamais nécessaire ».

S’agissant plus particulièrement de la relation franco-allemande, M. Beaune a évoqué le traité d’Aix-la-Chapelle, en affirmant que la clause de défense mutuelle qu’il contient « doit désormais aussi s’animer en matière de dissuasion nucléaire ».

Reste donc à voir ce qu’en pensera la nouvelle coalition gouvernementale allemande… Et surtout ce que deviendra cette proposition après les élections présidentielles et législatives en France. Pour rappel, la « Boussole stratégique » de l’Union européenne [UE], qui se veut une sorte de livre blanc de la Défense, n’évoque à aucun moment la dissuasion nucléaire et le rôle de la France dans ce domaine. Certains diront sans doute que ce n’était pas le sujet…

Valeurs Actuelles

Le Puy du fou accusé de véhiculer le “fantasme de la France chrétienne éternelle”

Des spectacles « au service d’un discours »

Surtout, il juge ces erreurs volontaires, avec des spectacles de grande qualité, mais « mis au service d’un discours, qui émane d’un seul homme : c’est Philippe de Villiers ». Evoquant un tableau où les Gaulois chrétiens sont opposés aux envahisseurs romains païens, l’historien dénonce « un message totalement nationaliste, anachronique, qui est mis au service de ce fantasme de “la France chrétienne éternelle”». « Je ne pense pas que cela rentre tel quel dans la tête des gens », concède-t-il auprès du JDD, critiquant toutefois l’absence dans le programme du parc de « l’histoire sociale ou culturelle », des femmes et des minorités.

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Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

Otan : Le Commandement allié de forces interarmées veut davantage de troupes prêtes au combat

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

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Dès le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’Otan a immédiatement réagi en renforçant son flanc oriental, avec le déploiement d’une partie de sa force de réaction [NRF – Nato Response Force], dont le commandement opérationnel est assuré en alternance par les commandement alliés de forces interarmées [JFC] de Brunssum [Pays-Bas] et de Naples [Italie].

« Dans l’ensemble, l’état de préparation opérationnelle de l’Otan est incroyablement élevé. Après l’attaque russe contre l’Ukraine, nous avons prouvé que la cohésion interne de l’Alliance est intacte », s’est récemment félicité le général allemand Joerg Vollmer, le commandant du JFC de Brunssum, dans un entretien publié par la presse d’outre-Rhin le 19 mars dernier.

Cela étant, ayant mobilisé la « quasi-totalité de ses troupes pour ne pas échouer en Ukraine », la Russie n’a « actuellement aucune possibilité d’aller plus loin vers l’ouest », a estimé le général allemand. Pour autant, a-t-il confié à l’agence Reuters, ce 23 mars, l’invasion de l’Ukraine se traduit par un « changement de paradigme » pour l’Otan.

En effet, ces dernières années, l’organisation a surtout conduit des opérations « expéditionnaires », comme en Afghanistan ou en Libye. Et la génération des forces se faisait en fonction des capacités de chacun des Alliés [sous réserve qu’ils aient la volonté politique de s’engager militairement dans ces missions].

Maintenant, a expliqué le général Vollmer, « nous avons besoin que les forces soient signalées à l’avance à l’Otan afin que nous puissions compter sur elles en cas de guerre. […] Nous avons besoin de forces prêtes au combat, mobilisable à court préavis ».

En clair, il s’agit pour de renouer avec la procédure selon laquelle chacun les alliées étaient tenus d’informer l’Otan qu’ils disposaient de troupes prêtes à être engagées.

« La question cruciale est de reconstruire nos capacités […] et de rétablir des unités prêtes au combat, puis – et c’est la prochaine étape clé – de les signaler à nouveau de manière contraignante à l’Otan », a détaillé le général Vollmer. Et par « unités prêtes au combat », il parle de « brigades » et de « divisions », censées disposer de « tout l’équipement dont elles ont besoin ». Ce qui n’est pas toujours le cas actuellement, a-t-il déploré.

L'Humanité

Mathématiques. Le prix Abel décerné à l’américain Dennis Parnell Sullivan  

Actu

Cette année, le prestigieux Prix Abel récompense Dennis Parnell Sullivan, Professeur à l’université Stony Brook de New York pour ses contributions à la recherche sur la topologie et pour ses travaux sur la théorie du chaos.  

Anna Musso

Le 23 mars, le prix Abel de mathématiques a été décerné à l’Américain Dennis Parnell Sullivan, pour ses contributions à la recherche sur la topologie, et notamment pour ses travaux sur la théorie du chaos, a annoncé l’Académie norvégienne des sciences et des lettres. Le prix Abel a été créée pour compenser l’absence d’un Nobel de maths. C’est l’une des plus prestigieuses récompenses du domaine avec la médaille Fields. M. Sullivan, professeur à l’université Stony Brook de New York, a été récompensé  « pour ses contributions révolutionnaires à la topologie au sens large, et en particulier ses aspects algébriques, géométriques et dynamiques ». C’est le second topologue à recevoir ce «Nobel des maths», décerné tous les ans par l’Académie norvégienne des sciences, après John Milnor en 2011.  

La topologie  « étudie les propriétés des objets qui ne changent pas lorsqu’ils sont déformés », et a  « des applications importantes dans des domaines allant de la physique à l’économie en passant par la science des données », explique l’académie. 

Décrit comme un  « membre actif et charismatique de la communauté mathématique », le professeur Sullivan, 81 ans, a été récompensé pour avoir trouvé  « des connexions profondes entre une variété éblouissante de domaines des mathématiques ».  « M. Sullivan est passé d’un domaine à un autre, apparemment sans efforts, utilisant des idées algébriques, analytiques et géométriques comme un véritable virtuose », a salué Hans Munthe-Kaas, président du comité du Prix Abel. Il recevra son prix, qui comprend 7,5 millions de couronnes norvégiennes (780 000 euros), le 24 mai à Oslo. 

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Valeurs Actuelles

Philip K. Dick, mystique déjanté

Certains de ses admirateurs le tiennent pour un prophète. D’autres estiment qu’il n’était qu’un blagueur de génie. Lui-même affirmait que son œuvre était un « long cheminement vers l’illumination » avant de confesser dans un éclat de rire que ses livres n’avaient aucun sens. Philip K. Dick reste un mystère. Pur produit de la contre-culture californienne, il a bâti une œuvre prolifique constituée de 44 romans et plus de 120 nouvelles, jetant des ponts improbables entre science-fiction et Beat generation, musique pop et philosophie, drogue et religion, paranoïa et invasion martienne.

En interrogeant jusqu’à l’obsession la notion de réel et la définition de l’homme, il a laissé un témoignage sur les angoisses de son époque tout en apercevant dans les brumes de son délire le monde dans lequel l’humanité ne tarderait pas à sombrer, le nôtre, happé par le virtuel, les mutations génétiques, les machines “intelligentes” et la surveillance généralisée. Écrivain marginal assez peu lu de son vivant, il a connu une gloire posthume favorisée par Hollywood, où il est l’un des auteurs les plus portés à l’écran. Une vingtaine de films pour le cinéma ou la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans, dont Blade Runner de Ridley Scott (1982), Total Recall de Paul Verhoeven (1990) ou Minority Report (2002) de Steven Spielberg. Quarante ans après sa mort, une charge éditoriale vient saluer celui qu’Emmanuel Carrère tient pour le « Dostoïevski du XXe siècle », avec une douzaine de rééditions en format poche (J’ai lu), ainsi que la réédition de la biographie que lui a consacrée Lawrence Sutin en 1989, et les trois derniers romans de Philip K. Dick formant la Trilogie divine, que publie la maison Denoël.

Philip Kindred Dick et sa jumelle Jane sont nés le 16 décembre 1928 à Chicago, avec six semaines d’avance. Mal nourrie par une mère au mieux inexpérimentée, la petite fille mourra de faim le 26 janvier suivant.

« Le traumatisme de la mort de Jane devait demeurer l’événement central de sa vie psychique », écrit son biographe. On trouvera dans ses romans de nombreux personnages en communication télépathique avec leur jumeau mort. Il en voudra à sa mère, se sentira coupable « d’avoir pris tout le lait » et finira plus ou moins, lorsqu’il plongera dans le mysticisme, par identifier sa sœur à Dieu.

La famille ne survivra pas à ce drame. Fin 1929, elle s’est installée à San Francisco mais les parents divorceront quatre ans plus tard. Sa mère part à Washington avec Philip ; elle reviendra en Californie (Berkeley) pour les 10 ans du petit. Philip K. Dick ne quittera quasiment plus cette région jusqu’à la fin de sa vie. Son enfance est triste, marquée par la solitude et l’absence de père. Il s’invente une petite sœur avec qui il fait semblant de monter à cheval, souffre de vertiges. On lui diagnostique bientôt une schizophrénie, qui sera néanmoins infirmée à l’âge adulte.

L’enfant se passionne pour la musique classique et découvre, à 12 ans, la science-fiction à travers les “pulps”, ces magazines de littérature populaire dans lesquels de nombreux auteurs de science-fiction ont fait leurs débuts : H. P. Lovecraft, Robert Heinlein, Frank Herbert, Isaac Asimov ou Ray Bradbury, pour ne citer que les plus grands. C’est dans ces mêmes pulps aux couvertures ornées de monstres aux yeux exorbités (Thrilling Wonder Stories, Fantastic Story Magazine…) qu’il débutera lui-même en 1952. En six ans, il écrit plus de 80 nouvelles, peaufinant son univers futuriste peuplé de télépathes et d’extraterrestres adeptes de religions d’épouvante. Dans The Minority Report (1956), il imagine des humains aux capacités divinatoires (les “précogs”), capables de prévoir un meurtre avant qu’il ne se produise, avec tous les problèmes philosophiques que cela pose.

Premier chef-d’œuvre en 1962 avec le Maître du Haut Château

Mais son rêve est de publier un roman “réaliste”. Il en écrira plusieurs, tous seront refusés (à part Confessions d’un barjo qui paraîtra en 1977). D’après son biographe, ils ne sont pas très bons. C’est donc dans le genre SF qu’il continuera, pour la grande joie de ses lecteurs.

Le premier chef-d’œuvre survient en 1962 avec le Maître du Haut Château dans lequel il fait ce qu’il sait faire de mieux : tordre la réalité jusqu’à faire douter d’elle. Le roman se passe en 1962. L’Axe a gagné la guerre et les États-Unis sont depuis 1948 sous domination japonaise à l’ouest, allemande à l’est, avec une zone tampon au milieu (les Rocky Mountain States). Les personnages évoluent dans ce contexte lorsqu’ils découvrent un livre écrit par un écrivain retiré dans son Aventin, lequel imagine un monde dans lequel ce sont les Alliés qui ont gagné la guerre…

Le roman (prix Hugo 1963) est un tournant dans sa carrière, l’écrivain change de catégorie. Suivront le Dieu venu du Centaure (1965), premier livre hanté par les questions religieuses, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (1966), rebaptisé Blade Runner après l’adaptation par Ridley Scott, puis Ubik (1969), son roman le plus baroque où un aérosol aux pouvoirs divins permet de basculer d’une époque à l’autre dans une société dominée par des télépathes et des anti-télépathes, sur fond de conquête spatiale…

La stupéfiante production de l’auteur durant les années 1960 a un prix : les amphétamines. Dick en avait des bocaux pleins au frigo, qu’il prenait par poignées entières. Cela lui permettait d’écrire durant trois ou quatre jours d’affilée avant de s’écrouler pour quarante-huit heures. Évidemment, cela n’arrangeait pas son état psychologique. Il avait développé une paranoïa, craignait la CIA et le KGB, subissait des sautes d’humeur et des dépressions féroces durant lesquelles il gardait le lit pendant une semaine, ou tentait de se suicider avant de finir à l’hôpital.

Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue

« Difficile à vivre », dit gentiment son biographe. Un tyran, pourrait-on traduire. Il exigeait le silence absolu quand il écrivait mais une disponibilité de tous les instants quand il s’éloignait de sa machine à écrire. Durant ses épisodes maniaques, l’une de ses épouses racontera qu’il se montrait puéril et capricieux comme un enfant. Ses cinq mariages se sont terminés par cinq divorces.

En 1970, lorsque sa quatrième épouse le quitte, sa vie part carrément en eau de boudin. Pendant deux ans, il n’écrira pas une ligne, passant ses journées à se “défoncer” et à se prendre pour un gourou. Il effraie toutes les jeunes filles qu’il croise en tombant amoureux d’elles, accueille chez lui des hippies drogués, dont l’un, évadé d’un hôpital psychiatrique, dort avec des fusils chargés dans son lit. Un cambriolage dont il est la victime le persuade qu’il est dans le viseur des Black Panthers, du FBI ou d’une milice d’extrême droite (ou des trois à la fois). Certains pensent aujourd’hui qu’il était tellement shooté qu’il s’est peut-être autocambriolé. Vive la contre-culture. Tout cela finira par une tentative de suicide à Vancouver où il a répondu à une invitation à participer à un colloque sur la science-fiction. Après un nouveau séjour en psychiatrie, il décide d’arrêter la drogue.

Digne représentant des années psychédéliques, Philip K. Dick était également un mystique comme seule la Californie de cette époque pouvait en produire. L’une des constantes de son œuvre est la conscience d’une réalité apparente considérée comme illusoire. Lui affirme avoir vu derrière l’illusion plusieurs fois au cours de sa vie.

Sa première illumination eut lieu au lycée, au cours d’un devoir de physique où il “séchait”. Il se mit à prier et une voix intérieure lui résuma le principe d’Archimède. Cette voix qui lui parlera régulièrement dans les années soixante-dix, il l’appellera tour à tour “la Voix de l’IA”, “Diane”, “la Sybille”, “Sophia”, “Sekkinah”, “le Zèbre”, avant d’opter pour le Christ. En 1967, converti au christianisme épiscopalien, il vit ce même Christ « propulsé à une vitesse terrifiante » de sa Croix en forme d’arbalète. Mais il était sous LSD.

C’est en février 1974 qu’il vécut sa grande expérience mystique, celle qui l’occupera jusqu’à la fin de sa vie. Il venait de se faire opérer d’une dent de sagesse, souffrait le martyre et se fit ainsi livrer un antalgique par la pharmacie du coin.

Une vingtaine de films pour le cinéma et la télévision ont été adaptés de ses nouvelles et romans.

Quand une jeune fille se présenta à sa porte avec le médicament, il remarqua à son cou un pendentif représentant un poisson, signe de reconnaissance des premiers chrétiens. Ce signe provoqua en lui l’expérience de ce qu’il qualifiera plus tard d’anamnèse, la “perte de l’oubli” : en une fraction de seconde, il comprend que l’on vit toujours dans les premiers temps du christianisme, qu’il est quelqu’un d’autre nommé Thomas (ou Firebright), que l’univers visible est entièrement faux et que le temps linéaire n’existe pas.

Plus tard, sa radio débranchée se mettra à l’insulter, il sera aveuglé par un rayon de lumière rose bourré d’informations en écoutant Strawberry Fields des Beatles, et des serpents ayant son propre visage le réveilleront en pleine nuit. Kierkegaard disait qu’après avoir bâti une maison de fous dans sa jeunesse, Jonathan Swift avait fini par s’y réfugier. On pourrait dire la même chose de Philip K. Dick.

Que penser de cette expérience d’un point de vue du sens commun ? Est-elle une simple mystification ? Un délire psychotique ? Est-elle liée à des accidents cérébraux à répétition ? À des épisodes épileptiques ? À un abus de vitamines dont l’écrivain se gavait ? Philip K. Dick a lui-même exploré toutes ces explications, oscillant sans cesse entre l’illusion de ces visions et leur vérité. Et peu importe d’ailleurs. L’essentiel pour nous est que cette série de visions a relancé son œuvre et permis son aboutissement avec les trois derniers romans : SIVA, l’Invasion divine et la Transmigration de Timothy Archer, la fameuse Trilogie divine.

De 1974 à 1978, Dick va essayer de comprendre ce qui lui est arrivé en rédigeant des notes et des synthèses de ses lectures religieuses, qu’il finira par intituler l’Exégèse : des milliers de pages sans plan et sans méthode bourrées d’informations tirées des grands textes sacrés et de la gnose. Il se servira largement de ces notes pour l’écriture de la trilogie, « tentative pour formuler [sa] vision en une structure rationnelle, qui puisse être communiquée à autrui », comme il l’écrivait lui-même.

Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique

Avec son mélange d’exégèse religieuse et de science-fiction, SIVA est un ovni littéraire. Dick y raconte son expérience mystique du point de vue d’un personnage qui se dédouble : Horselover Fat (Horselover pour “celui qui aime les chevaux”, soit “philippos” en grec, et Fat pour “gros” en anglais, soit “dick” en allemand) et Phil Dick. Le premier est un mystique à qui SIVA (Système Intelligent Vivant et Agissant) est apparu, le second un écrivain de science-fiction rationnel qui tient le premier pour un cinglé. Ses admirateurs ont tendance à l’oublier mais Dick sait aussi rire et faire rire de sa folie mystique. Il s’ensuit un roman où le lecteur hésite sans cesse « entre le réel et l’illusion, la folie et la santé mentale, le réalisme ou la science-fiction », comme l’écrit Étienne Barillier dans sa postface.

Le deuxième roman pourrait être considéré comme le point de vue de Horselover Fat, ainsi que l’a suggéré le romancier de science-fiction Kim Stanley Robinson. L’Invasion divine est un roman de science-fiction pure mettant en scène Herb Asher, en état de suspension cryonique après un accident, qui se souvient des événements passés lorsqu’il était dans son dôme de la planète CY30-CY30B, et notamment du retour sur Terre de Rybys Romney, qui accouchera d’Emmanuel, nouveau Christ chargé de combattre Belial… Le roman rassemble toutes les idées religieuses de l’écrivain et cherche de manière obsessionnelle à comprendre l’existence du Mal, cette fois-ci sans humour.

Quant au dernier roman, il serait, dans la même logique de Robinson, le point de vue de Phil Dick, autrement dit le point de vue rationnel et sceptique sur les événements mystiques qu’il a vécus. C’est d’ailleurs un roman tout ce qu’il y a de plus réaliste inspiré par le pasteur épiscopalien américain James Pike, une figure iconoclaste et hérétique du mouvement hippie : Timothy Archer dans le livre.

Il a lui-même des visions, croit communiquer avec son fils défunt. Mais à travers la narratrice, la belle-fille de l’évêque, Dick en vient à rejeter tout le fatras mystico-théologique abstrait qui l’encombrait depuis des années, et à louer les vertus simples de l’humanité, et notamment la bonté, dans laquelle il finit par trouver la réponse à sa question de la définition de l’homme.

Étonnant destin en montagnes russes dont il est impossible de savoir quelle direction il aurait prise. Le 18 février 1982, ses voisins le trouvent couché par terre, inconscient. Conduit à l’hôpital, on lui diagnostique un accident vasculaire cérébral. Dans les jours suivants, il en fait d’autres avant que son cœur ne s’arrête le 2 mars, à l’âge de 53 ans, quelques mois avant la sortie de Blade Runner qui consacrera sa gloire. Il est enterré dans le Colorado, à côté de sa sœur Jane.

Invasions divines, Philip K. Dick, une vie, de Lawrence Sutin, Denoël, 510 pages, 24 € ;

la Trilogie divine, de Philip K. Dick, Denoël, 852 pages, 28 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

En Sarre, Oskar Lafontaine trucide Die Linke

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Allemagne La gauche est rayée du Parlement du Land de Sarre après l’élection de dimanche. L’ex-cofondateur du parti, en délicatesse avec celui-ci, n’a pas hésité à mettre fin à sa carrière en le quittant avec perte et fracas une semaine avant le scrutin.

Bruno Odent

Les résultats de l’élection de dimanche en Sarre sont un triomphe pour le social-libéralisme du chancelier Scholz, au pouvoir à Berlin depuis quatre mois, associé aux Verts et aux libéraux. Avec 43 % des voix, le SPD obtient une majorité absolue des sièges et sa tête de liste, Anke Rehlinger, ex-junior partenaire de la CDU au sein d’une grande coalition locale, pourra diriger seule le Land. La CDU est, elle, en fort recul à 28,5 %.

Très mauvaise nouvelle pour les gauches allemande et européenne, le scrutin est marqué par un effondrement de Die Linke, relégué, avec seulement 2,6 % (- 10,2 %), sous la barre sélective des 5 % et donc hors du Parlement du Land.

de redoutables raccourcis populistes

Cette débâcle marque aussi la très peu glorieuse sortie de scène de l’un des ténors de la vie politique allemande, Oskar Lafontaine. L’ex-numéro un du SPD, ex-homme fort de la Sarre, dont il fut ministre-président entre 1985 et 1998, ex-cofondateur de Die Linke en 2007, n’a pas hésité à désavouer son propre parti, provoquant son écroulement et, au passage, un retour massif des électeurs de gauche vers le SPD. À 78 ans, Lafontaine met ainsi fin à sa carrière en soldant ses nombreuses querelles internes avec les dirigeants sarrois mais aussi berlinois de Die Linke. Au prix du sabordage du parti.

Le personnage avait pourtant acquis des lettres de noblesse à gauche en refusant de suivre l’ex-chancelier social-démocrate Gerhard Schröder dans ses réformes antisociales destinées à rapprocher à tout prix le capitalisme allemand de l’après-réunification des critères anglo-saxons, comme il s’était opposé à son feu vert aux frappes de l’Otan sur l’ex-Yougoslavie. Se rapprochant de l’ex-Parti du socialisme démocratique implanté en Allemagne orientale, il avait contribué à faire émerger Die Linke dans la vie politique allemande.

Pressé de transformer cette nouvelle formation en un « meilleur parti social-démocrate », il ne résista pas toutefois à s’en remettre à de redoutables raccourcis populistes. Comme lorsqu’il avança l’idée d’une politique d’immigration plus restrictive pour ne pas « déchaîner la concurrence contre les travailleurs allemands ». Lui qui constitue, avec son épouse, Sahra Wagenknecht, le principal relais d’un certain Jean-Luc Mélenchon outre-Rhin.

Die Linke se serait bien passé d’un tel traitement alors que le parti s’efforce de rebondir et de se ressourcer dans les pires conditions, après avoir été déjà proche de perdre sa représentation nationale à l’élection du Bundestag de septembre 2021.

Allemagnedie LinkeLand de la Sarre
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Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

« Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

Les frégates « Belh@rra » de la Marine nationale seront moins bien équipées que celles vendues à la Grèce

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

« Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

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Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

« Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

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Le 24 mars, la Grèce devrait signer la contrat relatif à l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI ou Belh@rra] auprès du constructeur français Naval Group. Cette commande aura un « impact limité » sur les livraisons des cinq navires de ce type destinés à la Marine nationale, un décalage de « quelques mois » étant prévu par le ministère des Armées pour la réception les seconde et troisième unités.

Cela étant, les FDI grecques n’auront pas les mêmes capacités que celles que mettra en oeuvre la Marine nationale. Si les deux modèles auront en commun certains éléments, comme la tourelle de 76 mm, les deux canons téléopérés de 20 mm, les deux lanceurs de missiles antinavires Exocet MM40 Block 3C ou encore le radar Seafire 500 [fourni par Thales], celles commandées par Athènes seront dotées 32 missiles surface-air Aster 30 B1 [au lieu de 16], de 2 triples lance-torpilles pour MU-90 [au lieu d’un double lance-torpilles], d’un système anti-aérien à courte portée RAM [Rolling Airframe Missile] ainsi que de brouilleurs et de leurres anti-missiles et anti-torpilles.

Lors d’une audition parlementaire, l’an passé, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait confirmé que les FDI françaises auraient des capacités amoindries en matière de guerre électronique au moins jusqu’en 2026. « Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer », avait-il expliqué.

Quoi qu’il en soit, actuellement candidat à l’élection présidentielle, le député Nicolas Dupont-Aignan s’était étonné, en décembre dernier, de ces différentes entre les FDI françaises et grecques, dans une question écrite adressée au ministère des Armées. En outre, il avait aussi plaidé pour revoir à hausse le nombre de FDI commandés, en portant leur nombre de cinq à huit, compte tenu de l’évolution de la situation internationale. Voire de moderniser cinq frégates légères furtives [FLF – classe La Fayette] au lieu de trois.

La réponse du ministère des Armées a été publiée plus de trois mois plus tard. S’agissant des FLF, il n’est pas question de revoir les plans : seulement trois seront modernisées, les deux autres étant appelées à suppléer la flotte des patrouilleurs de haute-mer, laquelle connaît des difficulités en termes de disponibilité.

Quant à la différence entre les FDI françaises et grecques, le ministère des Armées la justifie par les choix de la Marine hellénique, qui « découlent de son analyse capacitaire, des missions et de la place de ces frégates dans son ordre de bataille ».

« Pour la Marine nationale, les FDI venant compléter les unités de combat plus puissantes que sont les frégates de défense aérienne [FDA] et les frégates multi-missions [FREMM], elles n’ont pas la nécessité de disposer de capteurs ainsi que de moyens d’actions aussi puissants », fait valoir le ministère. Et d’ajouter : « Leur configuration constitue un compromis cohérent pour des unités de premier rang qui offriront un saut capacitaire avantageux par rapport aux frégates légères furtives ».

Cependant, a-t-il poursuivi, le « programme français s’inscrit dans une logique d’évolution en standards » et les FDI de la Marine nationale « disposeront nativement d’une marge d’évolution pour s’adapter aux changements à venir du contexte opérationnel ».

Sur ce point, l’amiral Vandier avait émis des réserves, lors de son audition parlementaire. « De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat », avait-il dit.

Enfin, il n’est pas question non plus de commander davantage de FDI, le ministère s’en tenant à la cible de « 15 frégates de premier rang » à l’horizon 2030 [pour le moment du moins…].

Photo : Par Rama CC BY-SA 3.0 fr,

Rama
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Le cœur est un chasseur solitaire

A lors, dans le demi-jour boréal du canyon, tout ce qui existe au monde s’estompe, et il n’y a plus que mon âme, mes souvenirs, les voix mêlées de la Black-foot River, le rythme à quatre temps et l’espoir de voir venir un poisson à la surface. À la fin, toutes choses viennent se fondre en une seule, et au milieu coule une rivière. Comme Norman Maclean, dans la Rivière du sixième jour, August est un jeune homme interdit qui, sans se connaître vraiment – c’est là le lot de l’adolescence -, demeure un étranger pour lui-même dans un monde qu’il ne comprend pas.

Au cœur du drame, ici, la lente érosion du couple que formaient ses parents, jusqu’à l’inévitable séparation et les sacrifices que celle-ci impose à ses victimes. Face au silence de son père, avec qui il ne sait que parler du beau et du mauvais temps, August suit sa mère et quitte la terre de son enfance dans les plaines du Michigan où « l’absence de relief est profondément enracinée chez les gens du coin, qui n’éprouvent pas le besoin d’observer les choses en prenant de la hauteur ». Avec elle, sur la route de Lewis et Clark, il rejoint le Montana rural.

Là, les canyons et les rivières de l’Ouest américain côtoient la médiocrité des banlieues et de ses mobile homes qui campent dans des champs mal entretenus entre les piscines en plastique et les trampolines cassés décolorés par le soleil. « August avait la sensation que son existence était désormais divisée en deux parties distinctes : celle dans laquelle son père, sa mère et lui vivaient ensemble dans la nouvelle maison, et celle d’aujourd’hui où tout baignait dans un brouillard confus. » Dans ce roman d’apprentissage grave et mélancolique, Callan Wink suit son héros de ses 12 à ses 19 ans, depuis ses années collège au début des années 1990. La fiction et les souvenirs se confondent dans une écriture dont on perçoit l’allure autobiographique : comme l’auteur, la plupart des garçons de l’âge d’August se sont engagés dans l’armée, mais n’en sont jamais revenus. « Nous, on a eu le Viêtnam, constate le coach de l’équipe de football du lycée, alors que s’effondre le World Trade Center . Et vous, vous aurez à affronter ça. »

Se soustraire à “la fange d’ici-bas”

Callan Wink signe avec August un roman touchant et lumineux où la difficulté de se connaître et de se trouver n’obtient une réponse que dans l’impossible lutte pour tenter de se soustraire à « la fange d’ici-bas ». « La plupart du temps, il aurait voulu échapper à sa propre compagnie, mais il n e voyait pas comment faire. » Là, dans le portrait de cette Amérique banale, loin de l’effervescence de la ville, du bruit et de sa fureur, les ouvriers s’attroupent au comptoir d’un diner en préfabriqué, Guns N’ Roses et Janis Joplin au juke-box. Là, aussi, les filles aux cheveux crêpés, piercing au nombril et tatouages tribaux au creux des reins flirtent avec les garçons en teddy de feutre, les cheveux gominés à la Elvis. La violence, elle, sourd dans ce décor où parfois l’on n’a rien d’autre à faire que d’attendre que le temps passe : « Ce que la plupart des gens appellent vivre consiste juste à essayer de comprendre après coup ce qui leur est arrivé. »

“August”, de Callan Wink, Albin Michel, 400 pages, 22,90 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

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El País (ESP)

SANS TITRE

Si hace unos años me hubieran dicho que iba a escribir sobre pasta y pesto, no me lo habría creído. Primero, por un rechazo creado a partir de un diagnóstico erróneo de celiaquía; segundo, porque la relacionaba con comida rápida de primer año de carrera que te saciaba facilidad y te hastiaba por repetición. Y, tercero y último -y aquí reside parte de mi personalidad repelente- por la viralidad que tiene cualquier plato de pasta en las redes. Sin embargo, con el paso del tiempo y la independencia personal, he acabado revisitando momentos de mi vida a través de platos de comida. A veces uno necesita sentirse cerca de casa y un plato de pasta con nata y bacon -que no es carbonara, pero así la preparaba mi madre y la de muchas otras personas- puede acercarte a cosas y personas que están a distancia física y temporal.

Centrándonos en la receta que aquí nos ocupa, sé que alguno que otro se llevara las manos a la cabeza por no respetar la integridad del pesto, pero partimos de la base de que pesto es cualquier salsa que se maja en un mortero y se emulsiona con aceite. Este concretamente está inspirado en ingredientes básicos de la gastronomía tailandesa: en lugar de piñones, usaremos cacahuetes y mantequilla de cacahuete; el umami lo obtendremos de combinar ajos confitados con parmesano y salsa de pescado.

Entiendo que haya personas reacias al toque de salsa de pescado, pero es algo personal: si tengo que salar algo, la uso porque me resulta espectacular; si se quiere mantener su integridad vegetariana se puede sustituir por salsa de soja o directamente por más sal. El toque fresco lo aporta el zumo de lima junto a las hojas de albahaca, cilantro y la cebolleta china. Si queréis tirar aún más para Tailandia, sería interesante añadir algún chile ojo de pájaro, pero esto os lo dejo a vuestra elección.

Sobre la elección de la pasta, recomiendo lumaconi porque me parecen fantásticos con este tipo de salsas debido a su relieve y tamaño, pero se puede sustituir por cualquier pasta que tengáis en la despensa y os agrade. Sobre cocinarla, no sé más que nadie en este terreno, pero recomiendo salar de una forma preocupante el agua de cocción para extraer el sabor de la propia pasta y no quedarnos sólo con el del pesto.

Dificultad

Sobrevivir a la ira de los puristas gastronómicos.

Ingredientes

Para 2 platos generosos

  • 300 g de lumaconi (o cualquier tipo de pasta que agarre bien salsas)
  • 6 dientes de ajo
  • 3 cebolletas china (la parte verde)
  • 20 g de hojas de albahaca (un puñado generoso)
  • 20 g de cilantro (con tallo) (unas 8/10 ramas)
  • 50 g de cacahuetes fritos
  • 1,5 cucharadas de mantequilla de cacahuete
  • El zumo de una lima
  • 1,5 cucharadas de salsa de pescado o de soja
  • 60 g de parmesano rallado
  • Media cucharadita de pimienta blanca molida
  • Media cucharadita de sal en escamas
  • 5 cucharadas de aceite de oliva virgen extra (o hasta que os guste la textura del pesto)

Preparación

  1. Confitar los dientes de ajo en una ollita con aceite a fuego mínimo -que no burbujee- unos 30 minutos o hasta que estén dorados -color caramelo- y blandos (es recomendable preparar más y usarlos en otras preparaciones).

  2. Llevar una olla grande con agua y una cucharada de sal a ebullición. Añadir la pasta y cocinar según las instrucciones del paquete.

  3. En un mortero o una procesadora de alimentos, añadir todos los ingredientes listados arriba (excepto la pasta) hasta conseguir una textura cremosa en la que se diferencien los ingredientes.

  4. Cuando la pasta esté lista, retirar del agua y mezclar en un cuenco con el pesto y un poco del agua de la cocción para ayudar a que se integre bien. Servir, con más parmesano rallado si se desea.

Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com

Valeurs Actuelles

Le Pressoir d’Argent, restaurant gastronomique de Bordeaux

C‘est l’adresse incontournable à Bordeaux, deux fois étoilée, sous l’estampille du chef Gordon Ramsay qui avait accueilli Valeurs actuelles sur place pour un entretien ( « Gordon Ramsay, un étoilé sur le gril », numéro du 4 janvier 2018). C’est ici que trône l’une des rares presses à homard d’argent de France, qui a donné son nom au restaurant gastronomique. Le chef d’origine écossaise, triplement étoilé en Angleterre, signe la carte du Pressoir d’Argent, mise en scène par Romain Lorenzon, qui insuffle un vent de modernité à la cuisine classique.

Le décor est opulent et raffiné et le service ultracharmant et professionnel, à la hauteur de nos attentes. Dans l’assiette, que des produits de qualité, du foie gras, des truffes, du caviar, des poissons de belle provenance, des viandes bien maturées et un chariot à fromages comme on n’en fait plus. La presse à homard en argent massif de chez Christofle circule de table en table pour que chacun ait la chance de découvrir cet objet rare. Les sommeliers, eux, se font un devoir de vendre la région, bien évidemment, et peuvent proposer un choix de plus de 1 000 bouteilles, dont la sélection bordelaise représente les deux tiers. Un menu Origines, à 185 euros, que l’on peut compléter avec des accords mets-vins : Signature à 190 euros ou Découverte à 110 euros. Côté spécialités, nous avons un grand faible pour le turbot Wellington et le homard à la presse.

Le Pressoir d’Argent, place de la Comédie, Bordeaux. Tél. : 05.57.30.43.04.

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La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

La Russie ne fera usage de l’arme nucléaire qu’en cas de « menace existentielle », assure le Kremlin

par Laurent Lagneau · 23 mars 2022

Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrer

Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

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Lors de son allocution télévisée annonçant le début de l’invasion de l’Ukraine, le président russe, Vladimir Poutine avait assuré que ceux qui « tenteraient d’interférer avec nous doivent savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et conduira à des conséquences que vous n’avez encore jamais connues ». Ce qui a été perçu comme une allusion à l’arme nucléaire.

Cette perception a d’ailleurs été renforcée quelques jours plus tard, quand le chef du Kremlin ordonna la mise en alerte des forces stratégiques russes, estimant que les « hauts responsables des principaux pays de l’Otan » venaient de faire des « déclarations agressives » contre la Russie.

D’où la question que beaucoup se posent : M. Poutine pourrait-il déclencher le feu nucléaire?

En février 2020, l’US Navy mit en service une nouvelle tête nucléaire de faible puissance [5 kilotonnes 5.000 tonnes de TNT], à bord de l’un de ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de la classe Ohio. Et cela afin de répondre à la doctrine « escalade-désescalade » de la Russie. Celle-ci avait été décrite dans la dernière version de la « Nuclear Posture Review », publiée deux ans plus tôt par le Pentagone.

« La stratégie et la doctrine russes mettent l’accent sur les utilisations coercitives et militaires potentielles des armes nucléaires. Elle évalue à tort que la menace d’une escalade nucléaire ou d’un premier usage effectif des armes nucléaires servirait à ‘désamorcer’ un conflit à des conditions qui seraient favorables. Ces perceptions erronées augmentent les risques d’erreur de calcul et d’escalade », était-il expliqué dans ce document.

En clair, selon cette NPR, la Russie pourrait faire l’usage en premier d’une arme nucléaire tactique en cas de conflit avec l’Otan, en tentant le pari que les États-Unis ne pourraient pas adapter leur riposte, leur arsenal ne comptant que des armes stratégiques.

« Nous voulons nous assurer que la Russie ne fait pas d’erreur de calculs. Elle doit comprendre que lancer une attaque nucléaire, même limitée, ne lui permettra pas d’atteindre son objectif, modifiera fondamentalement la nature du conflit et aura un coût incalculable et intolérable pour Moscou », avait alors expliqué Robert Soofer, le secrétaire adjoint à la Défense chargé de la politique nucléaire.

La Russie a toujours démenti vouloir mettre en oeuvre cette logique d’escalade/désescalade. Cependant, dans la dernière version de sa doctrine nucléaire, sortie en 2020, il y est affirmé que, « en cas de conflit militaire, la politique de l’État dans le domaine de la dissuasion nucléaire visera à empêcher l’escalade des hostilités et y mettre fin dans des conditions acceptables pour la Fédération de Russie et [ou] ses alliés ».

Pour le quotidien Kommersant, ce passage, pris au « sens large », pourrait être interprétée comme une « confirmation officielle que les autorités russes considèrent qu’il est possible d’utiliser des armes nucléaires à une échelle limitée pour obtenir une percée dans le cadre de conflits utilisant des armes classiques ».

Par ailleurs, cette doctrine précise que la Russie se réserve « le droit d’utiliser son arsenal nucléaire en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive contre elle et [ou] ses alliés, ainsi que dans le cas d’une agression contre la Fédération de Russie avec des armes conventionnelles, dès lors que l’existence même de l’État serait menacée ».

Interrogé par CNN, le 22 mars, sur la possibilité que Vladimir Poutine ait recours à l’arme nucléaire [une option qu’il avait envisagé au moment de l’annexion de la Crimée], le porte-parole du Kremlin, Dmitri Perskov, a renvoyé vers la doctrine des forces russes.

« Nous avons une doctrine de sécurité. Cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pouvant motiver l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées, en accord avec notre doctrine », a répondu M. Peskov.

D’après la doctrine publiée en 2020, la Russie pourrait avoir recours à son arsenal nucléaire en cas « d’informations fiables sur le lancement de missiles balistiques attaquant le territoire de la Russie et [ou] de ses alliés », « d’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés », d’un « impact d’une attaque ennemie sur les installations critiques et militaires du pays au point que la capacité de riposter avec des armes nucléaires est perturbée » et d’une agression avec des armes classiques susceptible de menacer l’existence même de l’État ».

« L’utilisation d’armes nucléaires ou d’autres armes de destruction massive par l’ennemi et ses alliés » est un point important… Le 10 mars, la Russie avait en effet accusé les États-Unis d’avoir aidé l’Ukraine à développer des armes biologiques. « L’objectif de ces recherches biologiques financées par le Pentagone était de créer un mécanisme de propagation furtive de pathogènes meurtriers », avait insité le ministère russe de la Défense.

« Tout cela est un stratagème évident de la part de la Russie pour tenter de justifier sa nouvelle attaque préméditée, non provoquée et injustifiée contre l’Ukraine », avait rétorqué Jen Psaki, la porte-parole de la Maison Blanche. En effet, le partenariat entre Washington et Kiev dans ce domaine visait à « sécuriser les agents pathogènes et les toxines préoccupants pour la sécurité des installations gouvernementales ukrainiennes, tout en permettant la recherche pacifique et le développement de vaccins ».

L'Humanité

Les conflits d’intérêts de Manchin

Pas honte

Christophe Deroubaix

On savait que Joe Manchin, le sénateur démocrate qui s’oppose à toutes les réformes sociales et climatiques de l’administration Biden, se gargarisait d’être « l’ami du charbon » mais pas encore à quel point l’industrie du charbon était l’amie de son portefeuille. Une enquête du New York Times révèle l’étendue de ce conflit d’intérêts.

Cela commence dès le début de sa carrière politique, en 1987, où, élu local en Virginie-Occidentale, il favorise l’obtention de l’autorisation à des entrepreneurs souhaitant ouvrir une usine à Grant Town… avant de s’associer avec eux. Au fil des années, il usera de sa position d’élu pour que cette dernière obtienne des réductions d’impôts comme un permis de pollution d’air. À la fin 2021, les dividendes tombent, faisant désormais de Joe Manchin un homme riche.

D’après le Sénat, son patrimoine serait évalué entre 4,5 et 12,8 millions de dollars. Une fourchette étonnamment large, mais moins étonnante que la source principale de ses revenus : une société nommée Enersystems fondée par Manchin un an avant le projet de Grant Town. Désormais dirigée par son fils, elle a versé au sénateur 490 000 dollars de dividendes en 2020, soit trois fois l’équivalent de son émolument d’élu. Il a donc un intérêt personnel à bloquer un projet de loi visant à faciliter la transition climatique et réduire la part des énergies fossiles.

Enersystems n’a qu’un seul client : l’usine de Grant Town, dont Joe Manchin s’est arrangé pour faire augmenter la production, au détriment du pouvoir d’achat des habitants de l’État. Le « gob » (des déchets de charbon mélangés à de la pierre et de l’argile) qui y est produit s’avère plus onéreux que le charbon traditionnel. Enfin, lorsque des grands groupes de l’énergie fossile également actionnaires de Grant Town font du lobbying à Washington, ils s’adressent notamment au président de la commission du Sénat sur l’énergie : un certain Joe Manchin.

Joe Manchin
Valeurs Actuelles

Danemark, l’échappée royale

Le chignon impeccable rappelle celui de Simone Veil, mais la reine Margrethe II, 82 ans, artiste et polyglotte, s’est prise de passion pour une autre Française prénommée Simone, le “castor” (Simone de Beauvoir), qu’avec feu son mari, le prince Henrik, un Français né Henri de Laborde de Monpezat, elle a traduit en danois. Cela vous pose une cour royale – loin des tapages d’autres royautés aux frasques proches de celles des Kardashian.

La reine, surnommée “Daisy”, fête cette année son jubilé d’or (50 ans de règne), un peu dans l’ombre de celui de platine de sa cousine la reine Elizabeth. En raison du contexte délicat, du Covid-19 puis de la guerre en Ukraine depuis l’invasion russe, le 24 février, le programme des festivités a été reporté, mais rien n’empêche de se rendre à Copenhague pour une échappée royale ; d’autant que le pays vient d’assouplir les restrictions sanitaires.

Margrethe II a succédé à son père, Frederik IX, le 15 janvier 1972. Elle devint alors la première femme à monter sur le trône de la plus ancienne maison royale européenne – car si Margrethe I régna (1375-1412), elle n’eut pas de titre. Margrethe II doit le sien au vote qui a accompagné le changement de Constitution, le 5 juin 1953, ratifié par référendum, de cette démocratie parlementaire et monarchie constitutionnelle.

À Copenhague, visitez le château de Christiansborg, siège du Parlement et du gouvernement, où sont reçus les chefs d’État. Comme le préconise l’office du tourisme (www.visitdenmark.fr), suivez la garde au départ chaque matin, à 11 h 30, du château de Rosenborg jusqu’à sa relève, à 12 heures, devant Amalienborg, la résidence royale d’hiver.

Emprisonnée vingt ans dans le donjon

À seulement trente kilomètres de la capitale, Hillerod est immanquable. On y visite le château de Frederiksborg, sur-nommé le “Versailles danois”, chef-d’œuvre de la Renaissance danoise, construit entre 1560 et 1630. C’est dans ce palais, le plus vaste de Scandinavie, que les rois étaient jadis sacrés. Ses collections exceptionnelles permettent de remonter le fil de l’histoire de la cour. Une femme s’en détache, elle se nomme Leonora Christina (1621-1698) – objet d’une exposition jusqu’au 30 juin -, qui n’eut d’autre titre que celui de comtesse, car bien que fille du roi Christian IV, sa mère, Kirsten Munk, n’était que noble. Leonora voyagea en Europe (et rencontra Descartes), mais elle est surtout connue pour avoir été emprisonnée dans le donjon pendant vingt ans pour raisons politiques. L’autre femme à l’honneur est plus actuelle et son destin plus enviable, c’est la gracieuse princesse héritière Mary, qui a inauguré, le 4 février, avec ses enfants l’exposition officielle qui lui rend hommage (jusqu’au 31 août).

Pour un séjour pendant les vacances de Pâques, nous conseillons deux établissements du groupe Brochner (www.brochner-hotels.com) : l’hôtel Ottilia, qui possède des chambres aux fenêtres hublots (à partir de 150 euros), ou le SP34 (la nuit à 230 euros en suite, 16 euros le petit déjeuner-buffet organique), référence du design, déjà vanté dans nos pages. Il jouxte le restaurant Vækst (34, rue Sankt Peders), qui avait une étoile Michelin avant la pandémie et possède tous les atouts pour la regagner. C’est maintenant qu’il faut réserver (premier menu, trois plats, à 32 euros, et gastronomique, à environ 50 euros).

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

El País (ESP)

SANS TITRE

En el legendario programa Con las manos en la masa, Elena Santonja puso a cocinar a insignes personajes de su tiempo, de Pedro Almodóvar a Sara Montiel, pasando por Ana Belén, Manuel Vázquez Montalbán o Victoria Abril. Somos conscientes de que nunca le llegaremos ni a la suela del zapato, pero aun así queremos revivir su costumbre de preparar platos con gente que no forma parte del mundo de la gastronomía, pero a la que le gusta guisar.

Por eso a partir de ahora pasarán por aquí algunos famosos aficionados a las cazuelas. Nuestra primera invitada es la cantante, starlette y reina de los bajos fondos Samantha Hudson. Ya la vimos cocinar en la sexta temporada de Masterchef Celebrity, y ahora viene a deslumbrarnos con un plato propio: su delicioso bocata de falso pulled pork, inspirado en el del restaurante vegano Romero Verde y en el que el cerdo es sustituido por jackfruit. Todo lo tienes en el vídeo de arriba.

HAMBURGUESA VEGETARIANA DE SAMANTHA HUDSON

Ingredientes

Para 2 bocadillos

  • 1 lata de jackfruit verde en conserva (unos 250 g)
  • 500 ml de caldo de verduras
  • 1/2 cebolla dulce
  • Salsa de soja
  • Salsa de humo líquido
  • Pimentón de la Vera
  • Comino
  • Ajo en polvo
  • Orégano
  • Pepinillos
  • 2 panecillos de brioche

Crema de queso vegana

  • 2 o 3 cucharadas de crema de anacardos
  • 2 cucharaditas de levadura nutricional
  • 1/2 limón
  • Sal

Cebolla encurtida

  • 1 cebolla roja
  • 1 cucharada de azúcar
  • 1 jalapeño o guindilla roja fresca
  • Vinagre de manzana

Preparación

  1. Poner en una sartén el jackfruit con el caldo. Cocinar a fuego medio hasta que el jackfruit esté blando.
  2. Mientras, cortar la cebolla roja y la guindilla en juliana y ponerlas en un bote con el azúcar. Añadir un chorro generoso de vinagre y cubrir con agua.
  3. Mezclar el queso crema con el zumo de limón, la levadura nutricional y un poco de sal. Mezclar e ir añadiendo cucharadas del caldo en el que se está cocinando el jackfruit, hasta obtener una crema espesa.
  4. Cuando el jackfruit esté blando, ponerlo encima de un colador con un bol debajo para que escurra bien. Pasarlo a otra sartén con un poco de aceite. Picar la cebolla y saltearla en la sartén junto al jackfruit, aplastándolo con una cuchara para que se deshilache.
  5. Añadir una cucharadita de pimentón, otra de comino, otra de ajo en polvo y otra de orégano. Mojar con un buen chorro de salsa de soja y un poco de salsa de humo. Remover y saltear un par de minutos más hasta que todo ligue.
  6. Cortar los pepinillos en láminas y los panecillos por la mitad. Untar las dos caras con queso crema. Poner el jackfruit encima de una de ellas y rematar con cebolla encurtida y pepinillos cortados en láminas. Tapar y servir.

Samantha Hudson actúa el 26 de marzo en Madrid (Festival Horteralia); el 2 de abril, en Murcia (Festival Xtrafresh); el 9 de abril, en Alicante (The One); el 23 de abril, en Sevilla (Custom); el 6 de mayo, en Hospitalet de Llobregat (Monjamon Festival); el 7 de mayo, en Valencia (Flow Festival); el 20 de mayo, en Burgos (Andén 56), el 11 de junio, en Santander (Espacio Santander); el 17 de junio, en Barcelona (Festival Sónar), y el 25 de junio, en Las Palmas de Gran Canaria (Teatro Víctor Jara).

Ha publicado el álbum Liquidación total en Subterfuge, y su último vídeo es 'Demasiado coño'.

L'Humanité

En Ukraine, la voie du cessez-le-feu reste impraticable

Actu

Négociations De nouveaux pourparlers s’ouvrent en Turquie entre les délégations ukrainienne et russe. Alors que l’on s’approche des 4 millions de réfugiés, un accord de paix s’avère toujours incertain.

Vadim Kamenka

Plus d’un mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les combats se concentrent autour de Marioupol et Kharkiv. Parmi ses nouveaux objectifs, Moscou annonçait vendredi une « concentration de ses efforts sur la libération du Donbass ». Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a recensé lundi plus de 10 millions de personnes, soit plus d’un quart de la population, qui ont dû quitter leur foyer pour trouver refuge dans les pays limitrophes (3,9 millions) ou à l’intérieur du pays (6,5 millions).

Devant cette catastrophe humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, de nouvelles négociations entre les administrations ukrainienne et russe ont débuté lundi en Turquie et devront s’achever mercredi. En amont de cette rencontre, l’une des annonces fortes émane du président ukrainien. Volodymyr Zelensky a affirmé être prêt à discuter des « garanties de sécurité » de l’Ukraine, de la question de la « neutralité », du « statut dénucléarisé de notre État » et de « compromis sur le statut de la région orientale du Donbass ». Dans ce message vidéo diffusé dimanche soir, le dirigeant rappelle : « Notre objectif est évident : la paix et le rétablissement de la vie normale dans notre État natal dès que possible. » Il établit également des lignes rouges dans la négociation : « La souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ne font aucun doute. Des garanties de sécurité efficaces pour notre État sont obligatoires. »

L’unité politique et nationale sans précédent autour de Volodymyr Zelensky, devenu, en Ukraine, l’un des symboles de la résistance, peut-elle lui assurer de véritables marges de manœuvre diplomatiques ? « Tout dépend de l’issue de ces négociations. Si l’hypothétique ­cessez-le-feu est trop favorable à la Russie – l’agresseur –, un risque existe de voir cette unité se fissurer. Et la réaction d’un certain nombre d’Ukrainiens qui défendent actuellement leur pays est aussi à surveiller », analyse un ancien journaliste du Kyiv Post.

pas de rencontre entre les présidents ukrainien et russe pour l’instant

Zelensky l’a d’ailleurs compris. À chaque proposition pour un accord de paix, il inclut un référendum, comme c’est le cas pour l’adoption d’un statut de neutralité pour son pays. Le président ukrainien précise : « À condition que la protection de l’Ukraine contre une autre invasion soit absolue. » Si le poids des destructions et des morts pèse sur la société, « le futur rôle de l’armée et ses bataillons pèseront aussi dans l’accord et la recomposition politique », s’inquiète un ancien élu ukrainien.

Côté russe, plusieurs sources affirmaient s’abstenir de rendre publics les détails des discussions. Sergueï Lavrov, le ministre des Affaires étrangères, a levé quelques interrogations lundi en conférence de presse. Une rencontre entre Vladimir Poutine et son homologue ukrainien serait pour l’heure « contre-productive » car elle doit, selon lui, être « bien préparée » pour aborder l’ensemble des problèmes accumulés toutes ces années. « Nous aurons besoin d’une rencontre seulement une fois que nous aurons une visibilité sur le règlement de ces questions clés », constate Sergueï Lavrov. Premier obstacle : « la dénazification » et « la démilitarisation de l’Ukraine ». Le chef de la diplomatie maintient qu’elles « sont un élément obligatoire de l’accord que nous essayons d’obtenir ». Seulement, la veille, Volodymyr Zelensky a clairement rejeté ces deux demandes. Le président ukrainien explique qu’une démilitarisation laisserait son pays sans moyens de se défendre.

La troisième exigence concernant « la protection des populations du Donbass » paraît pouvoir faire l’objet de discussions, comme celles du rejet des armes nucléaires et de la non-adhésion à l’Otan. Pour l’heure, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a estimé que la Russie et l’Ukraine n’ont pas accompli « d’avancées significatives ». Une question semble toutefois avancer par la politique du fait accompli : des élus des républiques autoproclamées de Lougansk et Donetsk évoquent la possibilité de tenir un référendum pour réclamer leur intégration à la Fédération de Russie.

Guerre en UkraineUkraineRussiediplomatie
L'Humanité

Amnesty International qualifie 2021 d’« annus horribilis »

Actu

Droits humains Dans son rapport annuel, l’ONG dresse un sévère constat de la dégradation de la situation et fustige une logique « qui nous rapproche du précipice ».

Marc de Miramon

Les alertes prospectives effectuées par les think tanks du monde entier, et même par la CIA, ont beau prévenir depuis une vingtaine d’années quant au sombre avenir – guerres, pénuries, catastrophes climatiques… – qui guette l’humanité, nous y voilà déjà.

une longue liste de fausses promesses

Dans le dernier rapport annuel 2021-2022 que vient de publier Amnesty International et dont l’essentiel a été rédigé avant le déclenchement de la guerre en Ukraine, l’ONG établit la liste des fausses promesses vendues par les décideurs mondiaux. « “Nous reconstruirons en mieux”, nous a-t-on répété à l’envi. La formule est devenue le mantra de 2021. On nous a fait miroiter de belles promesses : l’économie allait connaître une “réinitialisation mondiale”, nous allons adopter un “programme mondial commun” destiné à mettre fin aux abus des grandes entreprises », pour une « reprise durable et verte », et une « solidarité internationale » nouvelle pour « changer la donne ».

Au lieu de  « nous proposer une gouvernance mondiale authentique et riche de sens, les dirigeants de la planète se sont retranchés chacun et chacune dans leur caverne, au nom de l’intérêt national. Au lieu d’apporter plus de sécurité à davantage de gens, ils nous ont rapproché du précipice de l’insécurité et même de la guerre, dans certains cas », écrit Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty, dans la préface du rapport. Des propos qui prennent toute leur signification à l’heure où les crises se succèdent, la guerre en Ukraine se déclenchant sans interruption dans le sillage de la pandémie.

« Au lieu de défendre le principe universel d’égalité, qui est au cœur des droits humains, ils ont inscrit le racisme dans le fonctionnement même du système international », accuse encore Amnesty, tout en saluant les mobilisations populaires en Inde, où les agriculteurs ont fait plier le gouvernement fédéral, sans oublier celles survenues en Colombie, au Myanmar, au Soudan, en Thaïlande ou au Venezuela. Le rapport, disponible sur le site de l’ONG, propose une « analyse mondiale en trois axes » à l’issue de son tour du monde de près de 154 pays : la santé et les inégalités, l’espace civique et le rejet des personnes réfugiées ou migrantes par les pays du Nord.

offrir aux migrants des conditions de vie décentes

Dans ses recommandations, Amnesty préconise, entre autres, que « tous les États (mettent) en place des mesures, notamment législatives, pour empêcher les laboratoires d’entraver l’accès aux vaccins anti-Covid ». Ils doivent « cesser de se servir de la pandémie comme excuse pour étouffer l’information indépendante et le débat, et lever de toute urgence les restrictions injustifiées qui pèsent sur les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique ».

Enfin, concernant le traitement des migrants, ces mêmes États sont sommés de « remplir leur obligation de protéger les personnes sollicitant une protection internationale, respecter et préserver les droits de celles-ci, et leur permettre de rester sur le territoire dans des conditions décentes, jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée ».

amnesty international
BBC

SANS TITRE

We're ending our live coverage of the 94th Academy Awards here. Thank you for joining us.

Updates were brought to you by Helen Bushby, Paul Glynn, Steven McIntosh, Mary O'Connor, Mark Savage and Claire Heald.

It was a night where the spotlight fell on the Will Smith-Chris Rock slapping incident, overshadowing the big winners at the Academy Awards. As we bring our live updates to a close, here's a sum-up of what went down:

Will Smith slaps Chris Rock

Who won what?

You can read the full list here.

Stars criticise LGBTQ bill

And on a night when the first openly queer woman of colour, Ariana DeBose, won an Oscar, several stars spoke out against the US state of Florida’s so-called "don’t say gay" bill, which would limit classroom discussions around sexual orientation or gender identity.

Chastain labelled the legislation as "discriminatory and bigoted”, pointing to "hate crimes" being committed around the world.

We'll be bringing our coverage of events at the 94th Academy Awards to a close shortly, but first there is, of course, time to share this from Queen Bey.

She may not have taken home a trophy, but Beyoncé's performance of Be Alive, from the film King Richard, was one of the highlights of Sunday's Oscar ceremony.

The pre-taped segment was recorded at the same tennis courts in Compton, California, where Richard Williams taught his daughters Venus and Serena the game of tennis when they were children.

The star was joined by her own daughter, Blue Ivy, while her band and backup dancers all wore neon yellow outfits the colour of tennis balls.

Before Will Smith hit Chris Rock, the comedian had just made a joke referring to the actor's wife, Jada Pinkett Smith and her shaven-head appearance. It's something Pinkett Smith has talked about and is the result of the hair loss condition alopecia.

The boss of one charity which works to help people with alopecia has been talking to the BBC.

Alopecia UK chief executive Sue Schilling says she was shocked to see violence unfold at the Oscars and her first thoughts were for Pinkett Smith and how she might feeling.

"Alopecia affects people emotionally as well as physically and it affects the wider family," she tells the BBC. "It's not surprising to me that there was an emotional response but the violence was really surprising to me - violence is the wrong way.

"All my thoughts are with Jada Pinkett Smith - rather than Chris Rock or Will Smith."

She said the appropriateness of Rock's comments were for Pinkett Smith alone to decide on.

"I put myself in her shoes, and I would be feeling sensitive about that, given how public she has been about her journey," Sue adds.

"She looked amazing last night. But now the story is all about an act of violence and not a celebration - and what a shame that is."

She says people with the condition who want to find support can share their views online with the charity and it has written a blog post about the Oscars.

Empire Magazine's Amon Warmann has been talking to Nicky Campbell on the BBC's 5 Live about the ceremony and says Will Smith showed a "lack of judgment" in lashing out at Chris Rock.

He says it's damaging and that it overshadowed Smith's first acting Oscar, "something that he's been working towards for the past three decades, and something that's been very, very deserved on many levels".

"He's wrecked it by his own actions, which is a terrible shame," he added, "but you can't normalise violence because you don't like a joke."

A little more now on the film which won the crown of the night - the best picture award.

According to Deadline magazine, Coda was the least-watched film in the running for best picture this year.

In the US, it had only been streamed about 975,000 times before the ceremony, compared to 10.3 million for Netflix's eco-satire Don't Look Up.

With the streaming market increasingly fragmented and confusing, it can be hard to know where the films are available. Luckily, we're here to help.

Seemingly putting the events of the night behind him, Will Smith is at the Vanity Fair afterparty dancing to his own songs, and posing for photos with his Oscar.

Footage of the star was captured by reporters from trade papers Variety and The Hollywood Reporter and posted online.

The Los Angeles Police Department later told Variety Rock had "declined to file a police report" after what happened

Will Smith's son, Jaden, has chimed in after his father's actions at the Oscars.

"And that's how we do it," the 23-year-old tweeted after the incident, in apparent sign of approval.

In a later tweet, Jaden shared a photo of himself wearing sunglasses in the back seat of a car, writing: "My Dads Speech Made Me Cry".

That post has subsequently been deleted.

Colin Paterson

Entertainment Correspondent, BBC Radio 5 live

I've covered 19 Oscars and the only moment that comes close to this is when La La Land was wrongly announced as the Best Picture winner in 2017.

I was watching the ceremony from the red carpet at the Vanity Fair party and, at first, everyone just thought it was a joke. "What's going on here? Is this a bit of comedy? I'm not quite getting this."

Then we quickly realised what had happened.

Two hours later, word came through that he was going to attend the afterparty. I thought, 'that's never going to happen', but suddenly he was here, with Jada Pinkett Smith, beaming with smiles and kissing and chatting to people.

He wouldn't speak to us. He definitely heard me shout his name. But the couple obviously decided they were going to come to the party and put on a brave face.

The sad thing is that, when people talk about the 2022 Oscars, they're not going to say it was the year that a film starring deaf actors won the best picture and broke all kinds of grounds. They're just going to say, 'Oh, that was the Oscars were where Will Smith hit Chris Rock'.

This was the moment Will Smith slapped Chris Rock on-stage.

There were gasps in the audience as Smith went up on to the stage, slapped Rock, and returned to his seat, where he continued to shout at the presenter.

The slap came after Rock made a joke about Smith's wife and Jada's shaved hairstyle - which is a result of the hair loss condition alopecia. She has spoken publicly about her struggle with the condition.

Will Smith went up to the stage and slapped Chris Rock after he made a joke about his wife earlier on in the ceremony.

When Smith later went up to the stage, it was to collect his Academy Award for best actor.

He delivered this apologetic speech, where he talked about God, love and his actions and referenced his role, as the father of tennis players Venus and Serena Williams:

"Richard Williams was a fierce defender of his family. In this time in my life, in this moment, I am overwhelmed by what God is calling on me to do and be in this world.

Making this film, I got to protect Aunjanue Ellis, who is one of the most strongest, most delicate people I've ever met.

I got to protect Saniyya [Sidney] and Demi [Singleton], the two actresses who played Venus and Serena.

I'm being called on in my life to love people and to protect people and to be a river to my people. I know, to do what we do, you've got to be able to take abuse.

You got to be able to have people talk crazy about you. In this business, you've got to be able to have people disrespecting you, and you've got to smile, you've got to pretend like that's OK.

What I loved was, Denzel [Washington] said to me a few moments ago, he said, 'At your highest moment, be careful, that's when the devil comes for you'.

I want to be a vessel for love. I want to say thank you to Venus and Serena and the entire Williams family for entrusting me with your story.

That's what I want to do. I want to be an ambassador of that kind of love and care and concern.

I want to apologise to the Academy. I want to apologise to all my fellow nominees. This is a beautiful moment and I'm not crying for winning an award.

It's not about winning an award for me. It's about being able to shine a light on all of the people - Tim [White, producer] and Trevor [White, producer] and Zach [Baylin, writer] and Saniyya and Demi and Aunjanue and the entire cast and crew of King Richard, and Venus and Serena, the entire Williams family.

Art imitates life. I look like the crazy father, just like they said about Richard Williams. But love will make you do crazy things.

And my mother… a lot in this moment is really complicated for me but to my mother, she didn't want to come out.

She's had her knitting crew who she's in Philly watching with. Being able to love and care for my mother, my family, my wife… I'm taking up too much time… Thank you for this honour.

Thank you for this moment and thank you on behalf of Richard and Oracene and the entire Williams family. Thank you.

I hope the Academy invites me back. Thank you."

Her film's success has been overshadowed by what happened at the ceremony - but Welsh actress Emilia Jones, who plays the lead role in Coda, says she is "on cloud nine" after the film won all three of the Oscars it was nominated for, including best picture.

An independent film about the only hearing child of a deaf family, it had been an underdog during the entire Oscars race, but slowly emerged as a contender in recent weeks.

In a touching moment, the audience applauded in sign language as it picked up the night's main award.

"It's been really beautiful watching people adapt and change and learn more signs," said Jones, who herself learned sign language to appear in the film.

"That's what this movie has done, I think. It's brought people together... and I'm really hoping it opens doors."

The actress also revealed that she'd received a celebratory text message from her father - the singer and radio presenter Aled Jones.

"He just said, 'wow', in all capital letters!"

We've got some more photos of Will Smith posing as he arrives at the Vanity Fair afterparty. And the mood is a world away from the moment he got up on stage and slapped Chris Rock during the Oscar awards ceremony itself.

Sadly, the triumphant victory of Coda - a touching, independent film about a deaf family and their hearing daughter - has been completely eclipsed by Will Smith slapping comedian Chris Rock.

On social media, it's dominating the conversation - with hashtags like "assault" and "toxic masculinity" trending. One uncensored clip of the altercation has been viewed 7.1m times.

Another clip of Smith being comforted by Denzel Washington and Tyler Perry is also proving popular.

Elsewhere, there are calls for Smith to be stripped of his best actor Oscar, while some people are speculating that the whole thing was staged - not that there is any evidence of that.

Photos of the audience's reaction are also going viral, with this shot of Nicole Kidman, from earlier in the night, proving particularly popular.

And Lupita Nyong'o - who was sitting directly behind Smith as he called out to Rock on stage - has also started trending.

More now from the awards themselves on the night and actor Jamie Dornan says Sir Kenneth Branagh was given a "hero's welcome" by the cast and crew of Belfast, after he won his first ever Oscar (for best original screenplay).

"It was a special moment," he told BBC 5 Live's Colin Paterson. "It's mad to think it's his first after seven nominations and such a career."

Dornan, who plays Pa in the troubles-set drama, said the Oscar meant a lot to the whole team.

"It's all about Ken. None of us are stood here without Ken. So for us to be hanging on his shirt-tails is a very cool thing."

Will Smith has arrived at the Vanity Fair afterparty with wife Jada Pinkett Smith after that controversial moment with Chris Rock.

The actor received some cheers as he posed for photographs while showing off his award.

BBC Entertainment Correspondent Colin Paterson told 5 Live Smith had taken so long, posing for every photographer, that it was causing chaos on the red carpet.

"There's a queue of about 30 guests unable to get into the party because this has gone on so long."

Comedian and actress Tiffany Haddish has called Will Smith's controversial attack on Chris Rock a "beautiful thing".

“When I saw a Black man stand up for his wife,” she told People Magazine at the Governors Ball. “That meant so much to me.

"As a woman, who has been unprotected, for someone to say like, ‘Keep my wife’s name out your mouth, leave my wife alone,’ that’s what your husband is supposed to do, right? Protect you. And that meant the world to me.

"And maybe the world might not like how it went down, but for me, it was the most beautiful thing I ever seen because it made me believe that there are still men out there that love and care about their women, their wives.”

Smith later apologised on stage.

The Academy insisted it "does not condone violence of any form", while Los Angeles Police Department said Chris Rock had declined to file a police report.

The star is celebrating at the Vanity Fair party after her Bond theme, No Time To Die, won best the Oscar for best original song.

She's also up for seven prizes at next week's Grammy awards, and will headline Glastonbury in June. Not a bad year.

Elton John couldn't attend his own Oscars party this year because he was in Nebraska playing a show on his farewell tour.

But his husband David Furnish and children Zachary and Elijah were there, and raised $8.5m for the star's Aids Foundation.

Furnish says he didn't see Will Smith's on-stage altercation, but caught his apology later.

"It was a very emotional night for him but I don't really understand it," he tells BBC entertainment correspondent Colin Paterson.

"I say to my sons, 'Don't hit anybody... under any circumstance.

"Maybe I'm pacifist. I don't know."

As you can imagine, lots of celebrities are avoiding journalists at the post-Oscar parties, because they know they'll be asked about that incident.

Bill Murray showed us all how it should be done...

Valeurs Actuelles

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Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

BBC

Russia hacked Ukrainian satellite communications, officials believe

By Gordon CoreraSecurity correspondent, BBC News

Russia is believed to have hacked US satellite communications provider Viasat on the day of its invasion of Ukraine.

Western intelligence agencies have been investigating the incident and while they have not yet made a public accusation, they believe Russia was behind it.

It appears to be the most significant cyber-attack linked to the conflict so far, affecting military, as well as government, communications.

Overall though, Western officials say Ukraine has proved more resilient to cyber-attacks than many had expected.

Western intelligence agencies are investigating the hacking of Viasat, which provides communications through a network of satellites.

It appears to have been hit by a sophisticated cyber-attack that wiped devices on the day the invasion began.

It also affected other countries in Europe, although not the UK.

Viasat told the BBC that it was replacing some customers' modems but its core network infrastructure and the satellite itself were not damaged.

"Viasat is actively working with distributors to restore service for those fixed broadband users in Europe impacted by this event," it said in a statement.

The company did not say who it thought was behind the cyber-attack and said the US government would provide attribution in due course.

Military doctrine

"It looks like the clearest example of spill-over," said one official.

Western officials believe this was almost certainly the work of Russia but have not yet assembled the evidence to make a public accusation.

"Were it to be ultimately attributed to Russia, it would very much fit with what we expect them to do, which is use their cyber-capability to support their military campaign," said one Western official.

They believe it fits closely into Russian military doctrine, in which cyber-attacks are used to support specific military objectives - in this case trying to sow confusion by disrupting Ukrainian command and control.

In recent days, US cyber-authorities have warned that they are "aware of possible threats to US and international satellite communication networks", and America's FBI and Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (Cisa) have urged providers to improve their security because of the continuing potential risks.

Russia's military intelligence agency, the GRU, is thought to have been behind the Viasat hack, according to a report in the Washington Post.

Other officials also say that the GRU has led in operations against Ukraine.

Limited tech damage

In the initial phases of the Russian invasion, many had predicted large-scale destructive cyber-activity from Moscow.

Russian state hackers linked to the GRU in the past have managed to turn off the power for hundreds of thousands of Ukrainians. But nothing on this scale was seen.

Western analysts believe there are several reasons for the absence of significant destructive attacks.

Russia believed the government in Kyiv would be toppled quickly and a new pro-Moscow replacement would be put in place.

In this scenario, destroying infrastructure would serve little purpose.

Destructive cyber-attacks take time to prepare and Moscow's state hackers may also not have had sufficient notice since, like much of the military, they may not have known an invasion was being planned until the last minute.

Another reason is that when it comes to a full military conflict, hard military power can be more reliable in destroying targets such as TV towers than cyber-attacks, which are not always guaranteed to work.

But Western officials caution against the idea that there have not been cyber-attacks. They say that the Ukrainians may simply have been resilient to the attacks that did come their way.

Ukraine resilience

"We have seen broad targeting of Ukrainian networks and systems," one official said.

"There was a significant amount of intent on the part of Russia to disrupt Ukrainian systems before the invasion," an official also noted.

So-called "wiper" software was used to target government systems in January and February, just days before the invasion.

But officials say they believe Ukrainian defences held up well against attacks, which came from several Russian state-linked groups.

The experience of previous attacks may also have helped.

"The Russians perhaps helped the Ukrainians get match fit," an official said.

"Ukraine has done an incredible job of being resilient," said the official, adding that the country had received extensive support from the West, in terms of both government and private sector.

Both US and UK cyber-intelligence officials have been working closely for a long period with Ukrainian counterparts, including in specific areas such as telecoms.

"That's an area that they put a significant amount of effort into, and was supported by allies," officials said.

There has been continued cyber-espionage in the conflict by both sides, officials say, particularly around intercepting communications and trying to locate and target individuals and military formations.

'Possible activity'

So far, there have also not been major cyber-attacks against the West from Moscow.

One concern had been that Russia could retaliate for Western sanctions by launching cyber-attacks against the West, perhaps unleashing criminal gangs who use ransomware to lock businesses and organisations out of their systems.

The White House did warn this week that it has seen intelligence of possible activity.

However, it is not clear yet whether this is above the normal level of Russian cyber-activity that is happening all the time or whether it is an indication that Russia is preparing for something more serious.

On Thursday, the US Department of Justice and UK Foreign Office also accused Russia's Security Service, the FSB, of hacking into energy providers between 2012 and 2018.

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[d’Orcival] Guerre d’Algérie : à la recherche de nos soldats disparus

Il est le dernier soldat français tué en Algérie. Il s’appelle Noël Rozier, il a 20 ans. Il monte la garde devant les bureaux du service de presse de l’état-major des forces françaises à Alger. Nous sommes le soir du mercredi 22 janvier 1964, près de deux ans après les accords d’Évian, six mois avant le départ définitif de nos unités d’Algérie. Trois Algériens surgissent, agressent la sentinelle, l’un d’eux tire avec une arme de poing ; le soldat s’effondre ; il va mourir à l’hôpital, ses agresseurs disparaissent dans la casbah.

Ce soldat appartenait au 152e régiment d’infanterie, stationné à Colmar. On l’appelle le “quinze-deux” ; il fut le premier à recevoir la fourragère de la Légion d’honneur au lendemain de la Première Guerre mondiale où il aura gagné son surnom de régiment des “Diables rouges”. Après s’être battu sur la plupart de nos théâtres d’opérations, il a passé neuf ans en Algérie, de 1955 au mois de juin 1964.

Vingt-huit ans après, un de ses chefs de corps, le colonel Henry-Jean Fournier, choisit d’élever, dans la caserne du 152e RI, à Colmar, un monument en hommage aux 94 soldats du régiment tombés en Algérie. Monument dressé en 1992, pour le 30e anniversaire de la fin de cette guerre.

Aux 25 000 soldats tombés durant la guerre

Cet épisode va marquer les souvenirs du colonel devenu général qui, après avoir quitté le service actif en l’an 2000, prendra bientôt l’initiative d’une action mémorielle. Il s’implique dans l’Association de soutien à l’armée française, et notamment ses études historiques, avant de créer, le 1er novembre 2014 (60e anniversaire des attentats de la “Toussaint sanglante” ou “Toussaint rouge”, et de l’assassinat de l’instituteur Guy Monnerot, qui marquent le début de la guerre d’Algérie), une association qui se consacre aux soldats disparus durant ces combats (Sol-dis Algérie).

Trente ans après avoir érigé le monument à la mémoire des hommes de son régiment tombés en Algérie, il devrait, avec toute l’équipe qu’il a constituée, inaugurer, le 30 août prochain, à Port-Vendres, un nouveau mémorial pour honorer tous les militaires français identifiés mais jamais retrouvés sur le sol algérien pendant la guerre.

“Soldats disparus”. Un soldat peut être tué, fait prisonnier ou rendu à la vie civile après les combats ; sa famille sait ce qu’il est devenu. Mais disparu ? Comment a-t-il pu disparaître ? On sut que la guerre avait entraîné la mort de 25 000 jeunes Français en Algérie ; on apprit bientôt qu’elle avait aussi provoqué plusieurs centaines de disparitions. Combien ? Longtemps, rien ne fut clair.

Et pourtant, dès le mois d’avril 1962, un sénateur centriste de Paris, Bernard Lafay, qui fut ministre sous la IVe République, s’était inquiété « de l’imprécision, des réticences et des contradictions des réponses officielles » concernant le sort qui avait pu être réservé aux militaires français faits prisonniers par le FLN et dont on était sans nouvelles.

Les accords d’Évian prévoyaient pourtant que « tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu [seraient] remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet eff et. Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers ». Le délai était épuisé. Les autorités françaises avaient communiqué les noms de 3 485 prisonniers algériens qu’elles allaient libérer.

Mais les prisonniers français du FLN ? Bernard Lafay obtint à force de ténacité la libération de quatre d’entre eux, au Maroc, cependant que trois autres allaient être libérés en Tunisie et que six légionnaires retrouvaient leur pays d’origine. Et les autres ? Le ministre des Armées, Pierre Messmer, avait évalué leur nombre à 348 au 1er août 1961, puis à 197 au 1er janvier 1962… En 1986, le secrétariat d’État aux Anciens Combattants du gouvernement Chirac releva à un millier le nombre de ces militaires disparus.

Réunir et traiter les archives des soldats disparus 

Où était la vérité ? Le sujet allait être repris des années plus tard. Différents chercheurs ont commencé leurs travaux par les “disparus civils européens” ; parmi ces historiens figurait le général Maurice Faivre. Un ancien prisonnier du FLN, Jean-Yves Jaffrès, édita un ouvrage à titre personnel, puis Raphaëlle Branche publia Prisonniers du FLN (Payot), une étude portant sur les civils et les militaires. Cependant, le général Fournier et l’équipe de Sol-dis s’étaient mis au travail en 2014 pour réunir et traiter les archives des soldats disparus, afin de parvenir à une synthèse, publique et privée, aussi précise que possible.

Au terme de huit années de travaux, l’association Soldis estime être parvenue à dresser cette synthèse. Celle-ci compte les noms de 652 disparus, dont 561 de l’armée de terre. Le 5 décembre dernier, Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, présidait la journée du souvenir en exaltant les « anciens d’Afrique du Nord », « forces vives du monde combattant » saluant leurs « frères d’armes morts pour la France ». Elle ajoutait : « La nation vous accompagne dans cet hommage » et évoquait aussi les « disparus civils et militaires. » C’était la première fois qu’un ministre de la République citait, en public, ces disparus.

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Le 1er Régiment Étranger de Génie a noué un partenariat inédit avec une grande école de commerce

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Depuis la fin de la conscription, tout ce qui peut rapprocher les armées et le monde civil est bon à prendre, notamment pour ce qui concerne les étudiants des grandes écoles, appelés à devenir les « décideurs » de demain. Et même si de nombreux initiatives ont été prises, il n’en reste pas moins que le fossé reste difficile à combler.

Ainsi, un rapport parlementaire, publié en août 2020, avait déploré le « manque de culture militaire » parmi les administrations civiles. « Dans un contexte où une part croissante des décideurs civils n’aura pas fait de service militaire, le développement d’une meilleure connaissance des armées est un enjeu majeur, ce dont les militaires ont conscience », avait en effet estimé ses auteurs.

Un constat peu ou prou partagé par le général François Lecointre, alors chef d’état-major des armées [CEMA], qui l’avait élargi à l’ensemble de la société civile. La « méconnaissance profonde de nos concitoyens de la réalité du métier militaire et de la guerre ne peut qu’affecter la compréhension des enjeux majeurs concernant la défense.

Quoi qu’il en soit, les accords entre les armées et le monde de l’éduction se sont multipliés, selon différentes formes. Par exemple, l’École spéciale militaire [ESM] de Saint-Cyr Coëtiquidan a mis en place le « Partenariat Grandes Écoles » [PGE], qui permet à des étudiants de niveau master 1 de recevoir une formation militaire pendant sept semaine, avant de rejoindre un régiment durant trois mois.

Et, la semaine passée, le 1er Régiment Étranger de Génie [REG] a été la première unité de la Légion étrangère a signé une convention de partenariat avec une grande école, en l’occurrence l’ESSEC « Business School » [École supérieure des sciences économiques et commerciales].

« La signature de ce partenariat inédit entre une grande école parisienne et une unité de la Légion étrangère porte un objectif ambitieux : consolider le lien armée-nation et promouvoir l’esprit de défense grâce à des échanges réguliers entre jeunes chefs militaires et futurs leaders économiques du pays », a fait valoir le ministère des Armées, lors de son dernier point presse hebdomadaire. Il sera surtout question de promouvoir les « vertus du commandement » ainsi que les valeurs d’altruisme, de fraternité, d’exigence et de dépassement » que porte par l’armée de Terre.

Plus précisément, ce partenariat concerne la filière « Géopolitique, Défense et Leadership », créée au sein de l’ESSEC en septembre 2021. Actuellement, elle compte une trentaine d’étudiants.

« L’ESSEC entend former des managers responsables, conscients des conséquences de leurs actes et de la complexité de leur environnement. Cette filière porte cette exigence et le partenariat avec le 1er REG la nourrira de façon très concrète », a expliqué Michel Baroni, le Doyen des professeurs.

Pour le responsable de cette filière, le professeur Aurélien Colson, ce partenariat permettra d’insuffler aux étudiants des « qualités importantes » [comme l’exemplarité, l’esprit d’équipe et la prise de décision dans un environnement complexe} que les officiers du 1er REG « ont poussé au plus haut niveau d’exigence ».

En tout cas, le chef de corps du régiment, le colonel Perrier voit beaucoup de potentiel dans ce partenariat. « Mes officiers ont engrangé une expérience unique au contact de leurs légionnaires. Ils ont à cœur d’échanger avec les étudiants de l’ESSEC sur l’importance de bien commander les hommes qui leur sont confiés », a-t-il souligné.

Photo : 1er REG / ESSEC – N. Launay

BBC

Ukraine war: Chernobyl’s vodka producer remains defiant

By Victoria GillScience correspondent, BBC News

It started with "Chernobyl moonshine". Scientists who were studying crops grown in the Chernobyl exclusion zone decided to use some of their leftover grain to produce alcohol.

That experiment became a social enterprise that made and sold a spirit drink called, appropriately enough, Atomik.

The aim was to show that slightly radioactive fruit, grown in orchards in or near the contaminated exclusion zone that surrounds Chernobyl's nuclear power plant, could be distilled into a spirit that was no more radioactive than any other. Profits were channelled into communities that live in deprived areas close to the zone.

Now, as Russian troops occupy the land where that fruit is grown and harvested, this unusual company is making a defiant marketing move by releasing two more "premium drinks" and donating profits to help Ukraine's refugees.

While the future of an enterprise that makes a niche spirit might seem insignificant amid the ongoing crisis in Ukraine, it is an example of how decades of progress has been upended by war.

After 30 years of studying the exclusion zone, the scientists who set up the Atomik project enabled people on contaminated land to sell their own produce. It was a small but significant milestone in the recovery of a patch of Ukraine that was largely abandoned after the nuclear catastrophe in 1986.

"Now, that whole region where we harvest our fruit for production is occupied by Russian forces," explained Kyrylo Korychenskyi, an environmental researcher and member of the Atomik team.

Russian forces seized control of the now defunct Chernobyl nuclear power plant in the first few days of the invasion.

Military machinery kicking up radioactive dust in the usually carefully controlled zone caused a spike in radiation levels.

"The information we're getting from the region is very bad," says Kyrylo. "Russian forces go into the villages and put their tanks in the middle of people's gardens."

In the heart of the exclusion zone, Ukrainian authorities have accused Russian forces of looting and destroying a new research laboratory designed to process and analyse radioactive samples and to monitor the zone.

Prof Jim Smith is one of the founders of Atomik and a scientist at the University of Portsmouth. He has spent much of his career studying the exclusion zone and says that decades of progress are now being destroyed.

"The communities who have been suffering for 35 years are now suffering even more," he told BBC News. "We used to worry about the risk from radioactive strontium in [cities] that are now being bombed."

The future of the Atomik project - and that of the people who live and grow fruit in their orchards near the exclusion zone - is uncertain.

If the war has ended by the time the next harvest season comes around, Kyrylo - who remains in his home in Kyiv with his wife and children - says he hopes to keep going. He hopes to go back to his "pre-war life" and pick up the project where he left off.

"I think people there will need money and help because the Chernobyl accident for this territory will no longer be the worst thing that happened there."

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BBC

Shanghai Covid: China announces largest city-wide lockdown

China has announced its biggest city-wide lockdown since the Covid outbreak began more than two years ago.

The city of Shanghai will be locked down in two stages over nine days while authorities carry out Covid-19 testing.

The important financial hub has battled a new wave of infections for nearly a month, although case numbers are not high by some international standards.

Authorities had so far resisted locking down the city of some 25 million people to avoid destabilising the economy.

But after Shanghai recorded its highest daily number of cases on Saturday since the early days of the pandemic, authorities appear to have changed course.

The lockdown will happen in two stages, with the eastern side of the city under restrictions from Monday until 1 April, and the western side from 1-5 April.

Public transport will be suspended and firms and factories must halt operations or work remotely, authorities said.

The city government published the instructions on its WeChat account, asking the public "to support, understand and cooperate with the city's epidemic prevention and control work".

Other lockdowns during the pandemic have affected entire Chinese provinces, though people could often still travel within those regions. But Shanghai, due to its high population density, is the largest single city to be locked down to date.

It is China's commercial capital and by some calculations the biggest city in the country - but is now one of the worst-hit areas as China fights to contain a resurgence of the virus with Omicron, leading to a spike in new cases.

Officials had until now said the eastern Chinese port and financial hub must keep running for the good of the economy. The staggered approach to this lockdown means half the city will remain functioning at a time.

Millions of residents in other Chinese cities have been subjected to citywide lockdowns, often after a relatively small number of Covid cases.

In a city that's been on its knees for two weeks, parts of it reduced to something like a ghost town, the streets are now suddenly busy with panic shoppers.

I've been out and seen queues stretching out of shop doors as people stock up before the lockdown starts early on Monday.

The subway station at the end of my road, newly opened just a few months ago, will be shut on Monday. Public transport will stop and all residents will be subject to mass city-wide Covid testing.

Almost 25 million people will be affected; the eastern side of the city first, then at the end of next week the western side.

Wuhan was sealed off at the very outset of this pandemic. Before Christmas it was Xi'an. Now China's commercial and financial capital is being shut.

Just a few days ago officials here said Shanghai was too big and too important to lock down. The question now on many residents' lips will be whether nine days is enough.

Challenge to zero-Covid

The recent surge in cases in China, although small compared to some countries, is a significant challenge to China's "zero-Covid" strategy, which uses swift lockdowns and aggressive restrictions to contain any outbreak.

The policy sets China apart from most other countries which are trying to live with the virus.

But the increased transmissibility and milder nature of the Omicron variant has led to questions over whether the current strategy is sustainable in the long run.

Some Shanghai residents have complained about the seemingly endless cycles of testing, suggesting that the cost of zero-Covid had become too high.

China's national health commission reported more than 4,500 new domestically transmitted cases on Sunday.

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The economic cost of China's zero-Covid policy

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Algérie, le dernier acte de la tragédie

Les accords d’Évian ont tiré un trait sur l’histoire de l’Algérie française, le 18 mars 1962. Celle-ci s’était ouverte le 14 juin 1830, quand 675 navires allaient débarquer 36 000 soldats français sur les plages de Sidi-Ferruch, à l’ouest d’Alger. « La cause de la France est celle de l’humanité, montrez-vous dignes de votre belle mission », dit à ses hommes le général de Bourmont, ministre et commandant en chef de l’expédition. Le 5 juillet suivant, le dey d’Alger capitule, ouvrant à la France la colonisation qui va prendre fin cent trente-deux ans plus tard. Le 3 juillet 1962, Paris reconnaît solennellement l’indépendance des Algériens qui la proclament à leur tour le 5. Pour effacer le souvenir de la capitulation du dey d’Alger.

Le 11 novembre 1996, Jacques Chirac rendait hommage à tous ceux qui s’étaient battus, comme lui, en Algérie. Il inaugurait un monument dédié à leur mémoire, dans le XIXe arrondissement de Paris.

« De cette expérience-là, dit-il, nul n’est revenu vraiment indemne. Près de 3 millions d’hommes l’ont vécue ; 25 000 ont disparu. Soldats du contingent ou militaires d’active, officiers SAS, tirailleurs et spahis, légionnaires, cavaliers, parachutistes, aviateurs et marins, harkis, moghaznis, toutes les forces supplétives, ils avaient sans doute rêvé d’une société plus fraternelle qui serait restée indissolublement liée à la France, comme en rêvaient ces populations inquiètes, menacées de jour et de nuit par le terrorisme. »

Il s’interrompt un instant avant d’ajouter : « L’Histoire devait en décider autrement, mais les sacrifices qu’ils ont consentis, la foi qui les a animés, il ne faut pas les oublier, ni la valeur de leur engagement, ni la noblesse de leur combat, ni le courage qu’ils ont déployé sous les armes. »

C’est la première fois qu’un président de la République s’adresse ainsi à tous ceux qui se sont battus en Algérie dans les rangs français. Trente-quatre ans après la fin de la guerre.

En réalité, celle-ci n’avait pas pris fin au cessez-le-feu, le 19 mars 1962. La tragédie allait encore durer trois mois et demi, scandée par des enlèvements, des coups de feu et des explosions de bombes. À la tête de l’État, le général de Gaulle estimait avoir les mains libres depuis l’échec du putsch des généraux, le 25 avril 1961. Lorsqu’il avait organisé un premier référendum sur l’auto détermination de l’Algérie, le 8 janvier précédent, il avait obtenu 75 % de oui en métropole, et 69 % en Algérie – mais il avait uni les pieds-noirs contre lui.

Un an après, la négociation engagée avec les émissaires du FLN se poursuivait aux Rousses, dans le Jura, avant de se déporter à Évian, en mars 1962.

« Réussissez ou échouez, disait le Général aux négociateurs, mais surtout, ne laissez pas la négociation se prolonger indéfiniment. » « Sombre, de Gaulle avait pris sa décision, racontera Yves Courrière (dans son livre les Feux du désespoir ) : il fallait aboutir. À plusieurs reprises, il avait téléphoné à Évian : “Alors, c’est pour bientôt ?” »

Le 18 mars après-midi, les Algériens n’ont délégué que l’un des leurs, Krim Belkacem, pour la cérémonie finale ; les trois négociateurs français, Joxe, Buron et de Broglie, signent avec lui les 93 feuillets des accords qui sont d’abord ceux d’un cessez-le-feu, pour le lendemain 19 mars.

Le haut-commissaire de la République en Algérie, Christian Fouchet (le futur ministre de l’Intérieur de mai 1968), résume l’esprit de ce texte pour les Français d’Algérie : « Si, après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas la nationalité algérienne, vous bénéficierez d’un statut particulier… » Et cela se termine par : « Tout en conservant la nationalité française, vous aurez la garantie d’un traitement privilégié. » Mais, hélas un traitement vide de sens.

La France va se “libérer” de l’Algérie. Pour faire approuver ces accords d’Évian, le gouvernement fixe au 8 avril un référendum en métropole. Les “oui” l’emportent à 91 %. « Je ne suis pas revenu au pouvoir pour régler l’affaire algérienne seulement, dit de Gaulle au Conseil des ministres qui suit. Maintenant, d’autres problèmes apparaissent. »

Des rafales, des hommes à terre…

Ce n’est pas fini. Il faut même revenir au mois précédent : au lundi 26 mars, qui va devenir la journée de « l’inimaginable », dira Yves Courrière, « le massacre d’une population désarmée », quand des éléments du 4e régiment de tirailleurs sont envoyés dans une foule qui s’emporte, rue d’Isly. Ils ne savent comment la gérer, avant de se mettre à tirer ! Des rafales, des hommes à terre, des mares de sang… Et le fameux « Halte au feu » crié par un officier. On relèvera 46 morts, 200 blessés du côté des manifestants et, de l’autre, deux tirailleurs grièvement atteints et huit plus légèrement. On retiendra que l’armée française a tiré sur la foule d’autres Français. Plus de mille cartouches de pistolet-mitrailleur, plus de 400 de fusil- mitrailleur…

Trois mois plus tard, alors que l’OAS a mis bas les armes, le 5 juillet, date de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran, la journée « s’achève sur des centaines de morts et de disparus » – « dans la zone du Petit lac, à la périphérie de la ville, des charniers ». Dans son récit des évènements, Alain Vincenot décrit un déchaînement de haine contre les pieds-noirs et les Arabes profrançais. Les 18 000 soldats français cantonnés dans la ville sous les ordres du général Katz, dit-il, ne sont pas intervenus.

« La France n’a pas le droit d’abandonner ceux qui ont cru en elle ! », s’exclama Alain Peyrefitte devant le général de Gaulle. Il allait citer la réplique du Général dans le premier tome de son C’était de Gaulle : « Et moi, croyez-vous que ce serait de gaieté de cœur ? Moi qui ai été élevé dans la religion du drapeau, de l’Algérie française et de l’armée garante de l’empire ? Croyez-vous que ce n’est pas affreux pour moi d’amener les couleurs, où que ce soit dans le monde ? »

“Pieds-noirs, accords d’Évian, le grand fiasco”, d’Alain Vincenot, L’Archipel, 320 pages, 20 €.

Valeurs actuelles Hors Série : Guerre d'Algérie, les derniers secrets

Livre : Albert Camus et la guerre d'Algérie

Valeurs actuelles Hors Série : Les secrets de l'Elysée

L'Humanité

Élection présidentielle : qu’est-ce qu’un vote utile ?

Le débat

Choisir son bulletin par défaut ? De scrutin en scrutin, et singulièrement depuis une quarantaine d’années et la montée de l’extrême droite, l’appel au « vote utile » est un ressort de l’argumentation à l’approche des élections.

Pierre ChaillanPierre Chaillan

L’élection est un moment démocratique qui engage pour une période. Il ne faut pas réduire le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays.

Pierre Lacaze, responsable aux élections du PCF

La dénaturation du vote menée par des candidats sur le thème du vote utile participe des stratégies de non-débat à l’œuvre dans cette présidentielle. Tout vote est utile, et c’est même une force pour faire vivre la démocratie. Il faut que s’expriment les idées, les propositions, l’expression des choix politiques, des conceptions de la société française et du rôle de l’État, la reconnaissance des valeurs républicaines.

L’élection est un moment démocratique, qui va engager les années qui suivent, ce n’est pas le bonneteau tous les cinq ans et après on s’arrête. Non, après le vote, nos choix, nos idées vont être utiles et vont compter au jour le jour. Chercher à nier la diversité du débat, et à restreindre le vote à des choix stratégiques face aux enjeux du pays, serait une impasse.

Depuis des mois, Emmanuel Macron est sur ce registre pour mettre de côté son bilan et son programme. Il refuse la confrontation, il serait le vote utile face à l’extrême droite ou à une droite tout aussi libérale que lui.

Avec la situation de guerre et la crise sanitaire, il souhaite même qu’il n’y ait aucun débat de premier tour. Je plaide, moi, pour l’inverse. Ayons ce débat, y compris face à la situation internationale avec ses répercussions nationales sur les questions industrielles, de souveraineté, du rapport capital-travail.

« Une offre de rassemblement sans hégémonie, qui s’adresse aux classes populaires. »

Notre pays a besoin le 10 avril de choix clairs, de positionnements, de chemins tracés, de perspectives. Aucune voix ne sera inutile. Pour battre l’extrême droite, nous serons toutes et tous mobilisés. Au premier tour, les électeurs qui auraient cette crainte peuvent compter sur Fabien Roussel pour prendre ses responsabilités. C’est une autre question qui est entretenue par le candidat de la FI. D’après les sondages, aucun candidat de gauche n’est en capacité de gagner la présidentielle. Si la gauche veut gagner, il faut rassembler une majorité, respecter toutes les composantes. Notre objectif, pour faire gagner le monde du travail et de la création, est de faire le meilleur résultat pour aider au meilleur résultat de la gauche. La réalité, c’est que si nous renonçons à cet objectif, nous ne gagnerons pas.

Si nous ne donnons pas de la force à Fabien Roussel, au candidat qui porte une offre de rassemblement sans hégémonie, sans mépris, qui s’adresse aux classes populaires, qui parle à toute la gauche, qui se prononce sans ambiguïté pour une République sociale, laïque, écologique, respectant les classes populaires, alors les conditions d’une victoire possible ne seront pas réunies et pour la suite nous n’aurons pas été utiles à la gauche et au monde du travail.

Les résultats de 2017 servent de leçon, il faut que cette fois-ci en 2022 nos choix servent au pays et que nous aidions au rassemblement immédiat ou dans les mois qui suivront. Cette démarche, ce candidat nouveau, ce vote de conviction, c’est cela qui est utile.

Le rassemblement n’est pas le ralliement. À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité.

Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice Gauche républicaine et socialiste de Paris

Le vote utile est d’abord le vote pour ses convictions et pour ce que l’on croit juste pour la France et les Français.

À force de choix tactiques et de votes d’opportunité plus que d’adhésion, la gauche perd de sa lisibilité et du coup, aux yeux de nos concitoyens, ses repères. Elle s’est affaiblie, asséchée et éloignée des catégories populaires.

Il n’y aura aucune victoire de la gauche si elle ne retrouve pas sa proximité avec le monde du travail, les ouvriers, les employés, les salariés les plus modestes. Il n’y aura aucune victoire si la gauche n’est pas diverse et capable ensuite de se rassembler.

« La campagne de Fabien Roussel permet à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque. »

Le rassemblement n’est pas le ralliement. C’est pourquoi il ne peut se décréter au dernier moment et ne peut s’opérer pleinement qu’avec une dynamique unitaire préparée de loin fédérant les forces autour d’objectifs, de propositions communes, de respect mutuel – et au-delà des seuls partis politiques.

Je regrette que cette logique n’ait pas pu prévaloir dès 2017 et je constate que du coup, depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron, en dépit de sa politique antisociale, la gauche n’a pas progressé, contrairement à l’extrême droite !

La campagne que mène Fabien Roussel avec le programme « les Jours heureux » permet ainsi à de très nombreux Françaises et Français de retrouver une gauche populaire, sociale, républicaine et laïque qu’ils appellent de leurs vœux, qu’ils jugent utile pour leur pays et leurs compatriotes et, surtout, une gauche capable de redonner confiance à celles et ceux qui trop souvent s’abstiennent. Sa candidature porte un message, elle porte la parole et les aspirations que de nombreux citoyens ne retrouvaient pas, ou plus, dans les discours et les propositions d’autres candidats de gauche ou écologistes.

Je fais partie de celles et ceux qui pensent que voter pour la candidature de Fabien Roussel est aujourd’hui redonner force à une gauche de transformation qui défend sans complexe la République sociale, laïque, universaliste – sans concession aux logiques identitaires – et l’égalité en refusant les discriminations et l’injustice sociale.

Une gauche qui plaide pour la hausse des salaires et du pouvoir d’achat, pour une réindustrialisation réelle de la France, la souveraineté alimentaire, économique et énergétique, les services publics et une écologie populaire. Une gauche trop longtemps effacée et pourtant si nécessaire tant ses idées et ses propositions apparaissent de plus en plus d’actualité.

Plus d’info.  Retrouvez le dossier « Le PCF et les élections présidentielles » sur le site de la Fondation Gabriel-Péri.

Présidentielle 2022vote utile Présidentielle 2022vote utile
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Intimidations, violation des eaux territoriales, espionnage… La Chine met la marine des Philippines à l’épreuve

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Dans les années 1990, Pékin déploya une flottille de navires de pêche, appartenant en réalité à sa milice maritime [PAFMM – People’s Armed Forces Maritime Militia] dans les environs du récif philippin de Mischief, situé dans l’archipel Spratley, en mer de Chine méridionale. Et, Manille n’ayant que mollemement protesté contre cette intrusion, l’îlot abrite désormais une base chinoise.

Le même mode opératoire fut suivi en 2012 pour faire main basse sur un autre récif philippin, à savoir celui de Scarborough, au large de l’île de Luçon, toujours en mer de Chine méridionale. Cette fois, les autorités philippines réagirent et portèrent l’affaire devant la Cour permanente d’arbitrage [CPA] de La Haye. Et celle-ci leur donna raison en juillet 2016, estimant que les revendications de la Chine ne reposaient sur « aucun fondement juridique ». Pour autant, ayant qualifié ce verdict de « nul et non avenu », Pékin y maintient toujours sa présence sur l’atoll en question.

Cependant, l’élection du président Rodrigo Duterte – quelques jours seulement avant la décision de la CPA – changea la donne. En effet, dès son entrée en fonction, il réorienta la politique étrangère de son pays vers la Chine et la Russie tout en ne cachant pas son hostilité à l’égard des États-Unis, avec lesquels les Philippines sont liées par d’anciens accords de défense. Pour autant, cela n’eut aucun effet sur l’attidude de Pékin, qui continua à lorgner sur les îles philippines situées en mer de Chine méridionale.

En 2019, plus de 200 navires de la milice maritime chinoise [accompagnés par des bâtiments du corps chinois des gardes-côtes] furent signalés à proximité de l’îlot philippin de Pag Asa [encore appelé « Thitu »], situé dans l’archipel Spratley. Cette fois, M. Duterte ne cacha pas son exaspération, allant jusqu’à évoquer une « mission suicide » pour décamper les intrus. Cependant, dans le même temps, et malgré un rapprochement dans la lutte contre les groupes liés à l’État islamique sur l’île de Mindanao, les relations entre Manille et Washington étaient toujours tendues… au point de remettre en cause offrant un cadre légal à la présence des militaires américains dans l’archipel.

Reste que la Chine continua ses incursions près des îlots philippins. Comme en mars 2021, quand une flottille de plusieurs centaines de navires de pêches fut repérée près du récif de Whitsun [ou « Juan Felipe], situé dans l’archipel des Spratleys, à 230 km de l’île de Palawan. Si M. Duterte se montra plutôt conciliant, il en alla autrement avec les membres de son gouvernement, à commecer par Delfin Lorenzana, son ministre de la Défense.

Pendant plusieurs mois, les forces philippines tentèrent de faire déguerpir la milice maritime chinoise… Ce qu’elle finit pas obtenir en juillet. Enfin presque… puisqu’il fut dit par la suite que les navires chinois s’étaient « dispersés » en mer des Philippines.

Cela étant, et alors que les relations militaires entre Manille et Washington sont reparties sur de nouvelles bases, avec notamment la tenue, en février dernier, de l’exercice Marex 22 [associant l’infanterie de marine philippine et l’US Marine Corps, ndlr], un navire chinois dédié à la collecte de renseignements d’origine électro-magnétique et appartenant à la classe  » Dongdiao », a navigué pendant trois jours [du 29 janvier au 1er février] dans les eaux territoriales de l’archipel, plus précisément entre les îles Cuyo [Palawan] et Apo [Mindoro].

Pour une raison qui leur est propre, les autorités philippines ont mis presque deux mois pour dénoncer cet incident, qui peut être considéré comme grave étant donné qu’il s’agit d’une violation volontaire des eaux territoriales de l’archipel.

Selon les explications fournies par celles-ci, la frégate BRP Antonio Luna [admise au service en mars 2021, ndlr] s’est opposée au navire espion chinois, qui a alors fait valoir qu’il effectuait un « passage inoffensif » dans les eaux philippines. « Ses déplacements n’ont cependant pas suivi une trajectoire que l’on peut considérer comme continue et rapide, s’attardant en mer de Sulu pendant trois jours », a affirmé le ministère philippin des Affaires étrangères, qui a convoqué l’ambassadeur de Chine en poste à Manille.

Qui plus est, le bâtiment chinois n’aurait obtempéré à aucun moment aux injonctions du BRP Antonio Luna, qui a lui demandé à maintes reprises de « quitter immédiatement les eaux des Philippines ».

Alors que les États-Unis et les Philippines ont relancé, ce 28 mars, leur exercice conjoint « Balikatan », avec plus de 9’000 soldats mobilisés. Il portera notamment sur les opérations amphibies et la sécurité maritime. Un navire espion chinois rééditera-t-il le coup du mois de janvier?

Quoi qu’il en soit, les protestations adressées par Manille à Pékin n’ont que peu d’effets [voire pas du tout]. Ce 27 mars [soit près d’un mois après les faits], les garde-côtés philippins ont accusé leurs homologues chinois d’avoir eu un comportement dangereux près du récif de Scarborough.

Selon la garde-côtière philippine [PCG], le navire chinois s’est approché à seulement 19 mètres de l’un de ses patrouilleurs, ce qui, d’après elle, constitue une « violation manifeste » du Règlement international de 1972 pour prévenir les abordages en mer. Et cet incident n’est pas le premier du genre : trois autres se sont produits depuis le début de cette année.

Il est à craindre que de telles « rencontres » puissent dégénérer à un moment ou à un autre. Depuis janvier 2021, les gardes-côtes chinois sont autorisés à faire usage de leurs armes – sans sommation – contre toute navire qui violerait les eaux chinoises. Et comme Pékin considère celle du récif de Scaborough comme siennes… Déjà, en novembre dernier, ils ont été accusés par Manille d’avoir utilisé des canons à eau contre des navires allant ravitailler les militaires philippins affectés sur l’atoll « Second Thomas », situé dans l’archipel Spratley.

Opex 360

Le budget des Armées amputé de 346 millions d’euros… pour le moment

par Laurent Lagneau · 28 mars 2022

Allemagne, Belgique, Espagne, Estonie, Italie, Pologne… En réaction à l’invasion de l’Est de l’Ukraine par la Russie, ces pays [et d’autres] ont en commun d’avoir tous annoncé des hausses significatives de leurs dépenses militaires pour les porter – parfois -au-delà des 2% de leur PIB au plus vite. « Nécessité fait loi », dit-on…

Avec un budget de la Défense annoncé à 40,9 milliards d’euros en 2022, la France se tient pour le moment à l’écart de ce mouvement, campagne présidentielle oblige…

Parmi les principaux candidats, ayant ressorti le programme qui était le sien il y a cinq ans, Emmanuel Macron entend porter les dépenses militaires à 50 milliards d’euros d’ici 2025. Un objectif peu ou prou partagé par Marine Le Pen, dont le programme parle de doter les armées d’une enveloppe de 55 milliards d’euros à l’horizon 2027.

Plus ambitieux, Éric Zemmour propose d’augmenter le budget de la Défense jusqu’à 70 milliards d’euros en 2030, afin de financer un effort particulier pour la Marine nationale [20 frégates, 8 sous-marins nucléaires d’attaque et 2 porte-avions] et l’aviation de combat [avec un format à 300 avions de chasse].

La candidate des Républicains, Valérie Pécresse, va encore plus loin en estimant qu’un investissement d’un montant supérieur à 100 milliards d’euros sera nécessaire pour une « défense souveraine », reposant « à la fois sur une vision de long-terme et sur un effort capacitaire à court-terme permettant de réarmer et de rééquiper nos forces armées ». Enfin, Jean-Luc Mélenchon n’avance aucun chiffre, si ce n’est que la Loi de programmation militaire qu’il proposera ne sera « pas déterminée a priori par un simple objectif financier [2 % du produit intérieur brut] » mais qu’elle « sera fondée sur une analyse fine des besoins et un projet clairement articulé ».

En attendant le verdict des urnes, le ministère des Armées sera mis à contribution pour financer une partie du « plan résilience », que le Premier ministre, Jean Castex, a dévoilé le 12 mars.

Celui-ci, d’un montant de 5,95 milliards d’euros, vise à amortir le choc économique provoqué par l’invasion de l’Ukraine, via notamment une remise sur les caburants de l’ordre de 15 à 18 centimes par litre [pour trois milliards] et des aides « ciblées » aux entreprises et aux activités [agriculture, pêche, transports, BTP] mises en difficulté en raison de la hausse du coût de l’énergie, pour 1,5 milliard d’euros. Enfin, une enveloppe de 400 millions d’euros servira à l’accueil des réfugiés ukrainiens [dont 100’000 sont attendus].

Étant donné que les travaux du Parlement sont suspendus en raison des élections à venir, le gouvernement a pris un « décret d’avance », lequel permet l’ouverture de crédits en cas d’urgence [dans la limite de 1% de ceux ouverts en loi de finances initiale, ndlr], à la condition qu’ils soient gagées par des recettes supplémentaires [dans le meilleur des cas] ou des annulations de crédit.

Tous les ministères étant mis à contribution, celui des Armées devra se passer de 346 millions d’euros. Ce qui peut sembler suprenant au regard du contexte international et des annonces faites par de nombreux pays européens au sujet de leurs dépenses militaires. De quoi y voir un mauvais signal…

Cela étant, pour le porte-parole du ministère des Armées, Hervé Grandjean, il n’a pas matière à polémiquer. « Ces crédits seront rendus lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain » et cette « annulation n’impacte pas les investissements prévus […] puisque nous n’aurions pas pu dépenser cet argent avant novembre 2022 », a-t-il expliqué. « Nous le récupérerons en juillet 2022 », a-t-il insisté.

4. Ces crédits seront rendus à @armees_gouv lors de la prochaine loi de finances rectificative, prévue en juillet prochain.

— Porte-parole du ministère des Armées (@HerveGrandjean) March 27, 2022

« En résumé, cet ajustement budgétaire est : en raison de l’urgence de la situation liée à la guerre en Ukraine, temporaire et sans impact sur nos opérations et nos investissements », a conclu M. Grandjean.

Cependant, nul ne connaît la couleur de la future majorité qui siégera à l’Assemblée nationale à partir de juillet prochain… Et ce sera un autre gouvernement qui sera aux manettes. Que décidera-t-il?

Par ailleurs, il ne faudrait pas non plus que le prix des carburants se maintiennent à des prix aussi élevés pendant trop longtemps. Ce cas de figure est prévu par l’article 5 de la LPM 2019-25. « En cas de hausse du prix constaté des carburants opérationnels, la mission ‘Défense’ bénéficiera de mesures financières de gestion et, si la hausse est durable, des crédits supplémentaires seront ouverts en construction budgétaire, pour couvrir les volumes nécessaires à la préparation et à l’activité opérationnelle des forces », précise-t-il.

BBC

1,000-year-old oaks used to create 'super forest'

By Helen BriggsEnvironment correspondent

Planting more trees is one of a combination of solutions to combating climate change, but some trees are far better than others. Which ones though? ​​Scientists have designed an experimental forest in England to work out the best formula for achieving ambitious tree planting targets.

"They've lived for so long; just think what they've seen." Forester Nick Baimbridge is gazing fondly at a majestic oak that has stood for more than a thousand years. On this wintry afternoon, birds sing from lichen-covered branches and a deer runs through the undergrowth.

There's a sense of timelessness about this medieval forest, which contains the greatest collection of ancient oak trees anywhere in Europe. Blenheim Palace, a few miles away across the park, is a mere youngster at 300 years old, quips Baimbridge, the head forester of the Blenheim Estate.

Standing under one of the oldest trees, he can only speculate on the turns of history witnessed by this "old girl", whose genetic heritage is set to live on through acorns collected from the forest floor.

The acorns, and the new generation of oaks they spawn, are crucial to the ambitions of an experimental "super forest" that is being planted where the rivers Dorn and Glyme wind their way through the Oxfordshire countryside.

The forest is spread across nine new neighbouring woodlands with the first trees planted out this winter.

The Blenheim Estate has received a government grant of about £1m to plant 270,000 trees in the nine new woodlands covering 1sq km (0.4 miles) in an inaugural scheme paying landowners to create forests with public access.

The autumn of 2020 was a "mast year," when the oaks produced a bumper crop of acorns, and foresters picked them off the forest floor and took them to a tree nursery on the estate, where they were planted into pots and left to grow. "We put them in compost and just wait for them to do their thing," says Baimbridge.

The saplings take several years to grow big enough to be planted out in the forest, but experts think it is worth the wait to harness the pedigree of the Blenheim oaks.

These native oak trees, which can support hundreds of different species of insects, birds and fungi, will be needed in the race to reforest the UK. ​​Britain remains one of the least wooded parts of Europe, and while new trees are being planted, ancient woodland continues to be lost. The government needs to treble tree planting efforts to meet its goal of creating 30,000 hectares of new woodland every year in the UK by 2025.

But it's not enough to randomly plant millions of trees; forests must be built to last, with a combination of species that will provide habitat for wildlife as well as absorbing carbon emissions.

Despite the fervour for planting trees, scientists warn it's not a "silver bullet" for tackling climate change. If not done with utmost care, the rush to plant trees can harm biodiversity and block land needed for other essential functions, such as growing food. And natural woodlands that contain a mixture of native species are more resilient and better for wildlife than vast plantations made up of one type of tree.

That's where this experimental super forest comes in to play. The ethos behind it is to develop a formula for planting woodlands that can soak up carbon emissions, provide space for nature and people, and yield timber that will help trees pay their way.

The recipe they've come up with is to plant no less than 27 different types of tree, including conifers for absorbing carbon, a mixture of broad-leafed and native trees for biodiversity (the oaks are broad leafs), as well as trees that will supply valuable wood.

Saplings from the ancient oaks will be planted on main paths and at entrances, and in clumps among the other native trees.

The woodlands will be scientifically monitored to assess their effectiveness at removing carbon emissions, enhancing biodiversity, and cleaning up air and water.

Oaks, hornbeams, limes, sycamore and other saplings are already in the ground, with the first phase of planting expected to be finished this month.

You might want trees everywhere for absorbing carbon, but that comes at the expense of other functions of the land, says Dr Casey Ryan of the University of Edinburgh. "That can be because you need that land for something else - probably agriculture in many cases, and we need to feed the world at the same time."

Kathy Willis, professor of biodiversity at the University of Oxford, has had oversight of the plans and approach to the new woodlands. She says the Blenheim team has considered all aspects of "natural capital" - the Earth's natural assets - from reducing flood risk to providing a habitat for birds and bees. Trees "can do fantastic things for biodiversity, but also carbon drawdown," she says.

It's not just the government that is funding these experimental woodlands. The Morgan Sindall Group, which builds homes, schools and retail premises, is a partner in the project. A construction company might seem like an unusual bedfellow given the sizeable carbon emissions arising from the construction industry, but many businesses are trying to be more green by choosing to offset carbon emissions that can't be reduced in any other way, through tree planting schemes.

Graham Edgell of Morgan Sindall says the company wanted to "do the right thing" by creating woodlands in the UK with paths open to everybody. "It's not some gesture of writing a cheque and walking away; we're going to be with this woodland for 25 years as a minimum," he says.

So how are the new woodlands getting on? We visit the first woodland taking shape on a windswept valley carved out by the River Dorn. Nathan Fall of forestry company, Nicholsons, leads us through rows of tiny saplings emerging on what was once arable land.

England has been "woefully behind" on tree planting, he says, because of pressures on land. He hopes these woodlands will act as a template for future tree-planting efforts. "If we can say, look - there is a model that works both financially and from an asset value perspective, then this hopefully will encourage others to follow at scale."

It is hard to imagine what this place will look like in a century, when the trees are fully grown. But that is not a problem for Fall, who, as a forester, is always planning for the next generation. Down near the river there is a natural amphitheatre shielded from the wind that is set to become the site of a forest school. And it's good to think that when the new Blenheim oaks have grown to full size, they will be here for tomorrow's children to admire.

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Photographs by Phil Coomes

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Le français Arquus serait en mesure de réduire de 60% la consommation de carburant des blindés

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

S’il est encore trop tôt pour établir le retour d’expérience [RETEX] de l’invasion de l’est de l’Ukraine par la Russie, il apparaît cependant que, d’après ce que l’on peut avoir via les réseaux sociaux, les chars de combat sont à la peine.

Ainsi, certains estiment que, en trois semaines, les forces russes auraient perdu au moins 270 chars T-72 et autres T-80. Et cela pour au moins deux raisons : l’efficacité des missiles antichar livrés aux forces ukrainiennes [Javelin, NLAW] et les difficultés d’approvisionnement en carburant, les convois logistiques étant régulièrement pris pour cible par les soldats ukrainiens.

D’où l’intérêt de réduire la consommation en carburant des blindés, via une motorisation hybride. Et, au-delà des considérations écologiques [qui ne pèsent pas bien lourd quand il s’agit de faire la guerre…], celle-ci présente d’autres avantages, comme celui de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, de donner une « capacité d’esquive » en combinant la puissance de deux moteurs et d’être « résilient » sur le terrain, avec, en quelque sorte, un moteur de secours. Tout cela ne peut qu’avoir des effets sur la manoeuvre tactique.

En la matière, et après avoir présenté le VAB Electer, en 2016, issu d’unn Plan d’études amont [PEA] qui lui avait confié la Direction générale de l’armement [DGA], le groupe français Arquus a récemment lancé le premier véhicule blindé à propulsion hybride, à savoir le SCARABEE et dévoilé un groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné au Véhicule blindé multi-rôles [VBMR] Griffon et reposant sur machine électrique de 150kW, associé à un moteur thermique de 400 chevaux.

Dans un entretien paru dans le dernier numéro de la revue « DefTech », un conseiller « innovation » d’Arquus, François Deloumeau, a indiqué que l’industriel travaille actuellement sur l’hybridation des chars, avec l’objectif de monter à bord du programme franco-allemand MGCS [Main Ground Combat System], pour le moment embourbé à cause de désaccords entre Nexter Systems et Rheinmetall.

« Pour l’hybridation des chars, nous disposons de deux composants essentiels : une batterie lithium-ion et une machine capable de produire de fortes quantités d’énergie », a confié M. Deloumeau. « Une batterie lithium-ion peut être chargée à deux fois sa capacité, et en trente minutes seulement, avec une machine adaptée. Nous disposons de cette machine qui produit au moins 60 kW, moteur au ralenti. Ce qui est énorme », a-t-il assuré.

Selon M. Deloumeau, un tel dispositif permet de réduire significativement le temps de fonctionnement du moteur thermique, et donc la consommation de carburant. Et de citer le cas du char Leclerc, qui engloutit « 40 litres par heure au ralenti, contre 8 litres par heure » avec le nouveau système d’Arquus « quand le moteur tourne ».

« Nous sommes en mesure de réduire la consommation du char de 60% », a insisté M. Deloumeau. Et donc de tripler son autonomie… Ce qui fait qu’avec un seul plein, le char est « largement opérationnel durant trois jours de combat », a-t-il conclu.

Photo : Arquus

BBC

Aljaž Škorjanec is leaving Strictly Come Dancing

Aljaž Škorjanec is leaving Strictly Come Dancing after almost 10 years of strutting his stuff.

The Slovenian is the second high-profile professional dancer to quit this year, after Oti Mabuse announced her departure in February.

The dancer won the famous glitterball trophy on his first attempt in 2013, alongside model Abbey Clancy.

Making the announcement on his Instagram page, Aljaž said he would be "forever grateful" to the show.

The star has been dancing since the age of five, and won 19 Slovenian championships in ballroom and Latin as well as representing Slovenia at world level for over a decade.

But the 32-year-old wrote that his life changed forever when he received a phone call "on a beautiful sunny day in 2013" to offer him a slot on Strictly.

"It didn't matter how many beautiful ballrooms I performed in during my competitive career," he added, "stepping onto the sacred Strictly floor was the most nervous I'd ever been.

"A little while ago I made the decision that 2021 would be my last. The show has given me the opportunity and freedom to create and express myself in front of millions of people every weekend for the last nine years."

After nine fabulous years on the show we are so sad to see Aljaž Škorjanec leave #Strictly. Thank you partner for everything ❤️ pic.twitter.com/ouaWXiaak5

As well as winning in 2013, Aljaž placed second in 2017, when he was partnered with actor Gemma Atkinson.

He has also been coupled with DJ Clara Amfo and presenters Alison Hammond and Kate Silverton.

Other partners have included Call The Midwife star Helen George, models Daisy Lowe and Emma Weymouth and, on last year's show, Sara Davies from Dragon's Den.

Aljaž is married to fellow Strictly star Janette Manrara, who left the main series last year to present the spin-off show Strictly Come Dancing: It Takes Two.

" He is... what Strictly is all about," she wrote in an Instagram post after his departure. "Taking someone who wants to learn to dance, and making them truly fall in love with it.

"He makes every single person he encounters feel absolutely special; ask any of his partners throughout the years."

Aljaž's golden rule of dance? "Keep the banana" 🍌@AljazSkorjanec @SaraDaviesCC pic.twitter.com/nRAn0qd1JU

The BBC confirmed the star's decision on Twitter saying: "We are so sad to be saying goodbye to Aljaž after almost a decade as a professional dancer on Strictly Come Dancing.

"During his time on the series he has provided us with some unforgettable moments... through his incredible choreography, passion for dance and heart of gold.

"He will be missed by his Strictly family both on and off the dancefloor and we wish him only the very best as he embarks on his next chapter."

Aljaž thanked the shows producers and backroom staff in his farewell message, saying that they are the "unsung heroes of the show".

He also singled out the fans of the show saying: "Thank you, the people who watch Strictly, who've been so kind to me all these years. Every comment, vote, kind message never went unnoticed. You are the reason we do it."

He is yet to confirm his next move, but hinted at "exciting stuff " on the horizon, adding that he "can't wait to see what the future holds".

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L'Humanité

Carburants : faut-il plafonner le prix à la pompe ?

Le débat

La flambée des prix du pétrole a porté ceux du gasoil et de l’essence au-dessus de 2 euros le litre, grevant le revenu des familles déjà entamé par l’inflation.

Pierre-Henri LabPierre-Henri Lab

Le blocage des prix profiterait aussi aux plus aisés. La CGT revendique une augmentation des salaires, une baisse des taxes et la restauration de l’ISF.

 Nathalie Verdeil Secrétaire confédérale de la CGT

Aux discours déjà bien engagés sur l’inévitable montée des prix des carburants et des énergies carbonées pour respecter les engagements vis-à-vis de la transition écologique, vient s’ajouter celui sur l’augmentation du coût de la vie due à la reprise de l’économie et à la guerre en Ukraine.

Prendre en compte les enjeux environnementaux ne se fera pas sans prendre en compte leur acceptabilité sociale, tout comme ce ne sont pas aux travailleurs de supporter ces augmentations pendant que les grands groupes pétroliers s’enrichissent et parient sur la guerre !

La vie chère est souvent un détonateur de luttes parce que le premier problème, c’est que, pour des millions de travailleurs, les salaires sont trop bas dans notre pays pour se nourrir, se loger, se déplacer, se chauffer, se soigner, se cultiver, se distraire… vivre tout simplement ! C’est pour ça que la plupart des automobilistes interrogés à la pompe sur une baisse de 15 centimes au litre, de 30 ou même de 40 centimes, répondent que ce n’est pas suffisant.

Plutôt que le blocage des prix, la CGT revendique un ensemble de mesures fiscales et sociales qui répondent aux besoins, tout en luttant contre la hausse des inégalités. Des mesures qui portent sur le long terme et qui peuvent être rapidement mises en place parce qu’elles dépendent de la seule volonté du gouvernement.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat.

Un blocage des prix ne peut être seul envisagé car il bénéficierait de la même façon à tous, des plus précaires aux plus riches, donc surtout aux plus gros consommateurs et aux plus pollueurs. Le gouvernement, par la voix de son ministre de l’Économie, invite les Français à faire des efforts sur la consommation d’énergie et nous dit qu’il va ruiner la Russie avec les sanctions.

En attendant, la politique du gouvernement a enrichi les plus riches et plongé dans la précarité les plus pauvres, surtout celles et ceux obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. En même temps, l’État engrange 60 % de taxes pour chaque litre d’essence ou de gasoil acheté. Au-delà du carburant, c’est l’énergie qui est considérée comme une marchandise. Elle est devenue un objet de spéculation comme les autres.

Le 1 % le plus riche a vu son niveau de vie augmenter de 2,8 % en moyenne, quand les 5 % des ménages les plus modestes ont perdu jusqu’à 0,5 % de pouvoir d’achat. On peut assez facilement constater que l’allègement de la fiscalité des plus riches dès le début du quinquennat n’a certainement bénéficié ni aux intérêts du pays ni à ses citoyens, et a renforcé le creusement des inégalités.

Au-delà des promesses électorales, la CGT propose une pétition, disponible sur son site Internet, pour un Smic à 2 000 euros brut avec la revalorisation de tous les salaires dans le public et le privé ; la TVA à 5,5 % sur les carburants ; le retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

Pour soulager immédiatement les familles, il faut bloquer les prix. Sur le long terme, il faut investir en faveur du transport public.

 Jacques Baudrier Adjoint PCF à la maire de Paris et administrateur d’Île-de-France Mobilités

Des dizaines de millions de Français ont besoin de leur automobile au quotidien. La hausse des prix des carburants attaque de plein fouet leur pouvoir d’achat et c’est insupportable pour nombre d’entre eux. Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. C’est une mesure d’urgence indispensable. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales, en particulier celles qui font des profits sur le pétrole comme Total, qui s’apprête à distribuer un montant record de 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2022.

Mais il faut aussi prendre au plus vite des mesures pour consommer moins de carburant, moins de produits pétroliers. Aujourd’hui, 12 % du pétrole et 17 % du gaz importés en France viennent de Russie. La consommation au quotidien de ces produits pétroliers est mauvaise pour le climat et en plus donne des moyens à la Russie pour continuer son agression inqualifiable contre l’Ukraine.

Fabien Roussel propose de respecter les recommandations du GIEC et que la France investisse pour le climat 6 % de son PIB chaque année. Il propose le plan le plus ambitieux pour le climat de tous les candidats à la présidentielle avec 65 milliards d’investissements publics supplémentaires par an.

Fabien Roussel propose à juste titre de bloquer les prix des carburants à 1,70 euro le litre. Elle peut être financée grâce à un prélèvement sur les dividendes des multinationales.

Beaucoup des mesures qu’il comprend auront un effet immédiat pour consommer moins de carburant. La prime à la conversion de 10 000 euros pour permettre aux 14 millions de propriétaires de voitures Crit’Air 3, 4 ou 5 d’acheter une nouvelle voiture permettra de faire évoluer le parc automobile vers des voitures qui consomment beaucoup moins. Le « grand remplacement » des 3,5 millions de chaudières au fioul, grâce à des aides à hauteur de 3 milliards par an, permettra de supprimer directement 12 % de la consommation française de produits pétroliers, soit autant que les importations de pétrole russe. Les 20 milliards par an investis dans la rénovation énergétique des logements permettront de réduire fortement la consommation de gaz.

La gratuité des transports publics, la baisse de 30 % du prix du train, la gratuité des trajets domicile-travail en TER, la création d’un réseau cyclable de 100 000 kilomètres, les investissements supplémentaires massifs pour le rail (5 milliards par an), les transports publics (3 milliards par an) et le vélo (1 milliard par an) permettront aussi d’offrir des alternatives moins polluantes, et de réduire la consommation de carburant.

La droite, Macron ou Pécresse, et l’extrême droite version Le Pen ou Zemmour préfèrent maintenir les cadeaux aux plus riches et la suppression de l’ISF, et ne veulent pas investir pour le climat. Ils sont irresponsables.

Fabien Roussel propose, lui, d’investir massivement pour sauver le climat, tout en donnant à chacun la possibilité de se déplacer et de se chauffer. Il faut pour cela bloquer les prix des carburants et investir pour en consommer moins. On ne sauvera pas le climat contre le peuple, mais avec le peuple. C’est ce que propose le candidat des Jours heureux.

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Opex 360

L’US Space Force veut développer un engin spatial pour patrouiller autour de la Lune

par Laurent Lagneau · 27 mars 2022

Cette année, on célèbrera le cinquantième anniversaire de la mission Apollo 17, la dernière qui permit à deux astronautes américains [Eugene Cernan et Harrison Schmidt] de fouler le sol lunaire. Celle-ci marqua la fin d’une époque, la « conquête spatiale » se limitant désormais aux activités en orbite terrestre et à l’envoi de sondes et autres robots sur d’autres planètes [Mars en particulier] ou sur des comètes.

Cependant, depuis quelques années, la Lune est redevenue un sujet de rivalité entre puissances. Ainsi, en 2021, la Russie et la Chine ont signé un accord pour construire conjointement une « station scientifique lunaire internationale ». Pour cela, l’agence spatiale russe, Roskosmos développe le lanceur « Yenisei », dont le premier vol était jusqu’à présent prévu en 2028. Et, côté chinois, on n’entend pas se contenter du succès de la sonde Chang’e-4 , qui, en 2019, s’était posée sur la face cachée du satellite de la Terre. D’autres missions de ce type sont dans les cartons, afin d’y prospecter des ressources potentiellement exploitables, comme les métaux rares

Confirmé par l’administration Trump [qui l’a même accéléré], le programme Artemis doit permettre aux États-Unis de revenir sur la Lune. Celui-ci reposera sur le lanceur SLS [Space Launch System], la capsule Orion et une mini-station appelée « Lunar Orbital Platform-Gateway ». L’objectif est de pérenniser l’accès à la Lune avant d’envisager d’aller sur Mars.

Quant à l’Agence spatiale européenne [ESA], elle nourrit quelques ambitions. À commencer par celle consistant à explorer le sous-sol lunaire avec les robots RoboCrane et Daedalus, l’un des enjeux étant d’exploiter, par la suite, le régolithe, un minerai à partir duquel il est possible d’extraire eau et oxygène. En outre, elle a également le projet – très ambitieux – d’établir un « village lunaire ».

Par ailleurs, le Japon et l’Inde ont mis leurs ressources en commun pour explorer la Lune. Ainsi, la mission LUPEX [Lunar Polar Exploration] devrait être lancée en 2024, avant d’envisager une expédition humaine. En tout cas, c’est un objectif partagé par ces deux pays.

Cela étant, au-delà des projets portés par les États, il faut aussi compter sur les projets commerciaux portés par des acteurs privés [qui forment le « New Space »], comme ceux de SpaceX, qui a l’ambition de développer le tourisme lunaire.

Cette multitude de projets concernant la Lune pourrait avoir des implications militaires… En effet, le 21 mars, le laboratoire de recherche de l’US Air Force [AFRL – Air Force Research Laboratory] a publié une demande de propositions adressée aux entreprises membres du Space Enterprise Consortium [SpEC] afin de trouver des solutions pour le programme « Cislunar Highway Patrol System » [CHPS], qui consiste à développer un engin spatial devant permettre à l’US Space Force [USSF] de détecter, suivre et identifier tout objet artificiel évoluant entre l’orbite géostationnaire et la Lune [soit au delà d’une portée de 385’000 km].

« Le programme CHPS améliorera notre connaissance du milieu spatial, dans une région qui est mille fois plus grande que notre zone de responsabilité actuelle », a commenté Michael Lopez, le responsable de ce projet. « L’AFRL est intéressé à entendre des entreprises qui pourraient avoir des idées différentes des nôtres et qui seraient susceptibles de contribuer au développement des capacités e ce satellite. », a-t-il ajouté.

L’enjeu du CHPS est de repérer des « objets cislunaires » qui ne sont actuellement pas répertoriés [corps de fusée, débris] puis de les suivre afin de pouvoir mettre à jour leurs positions, l’idée étant d’éviter qu’ils entrent en collision avec les engins spatiaux des futures missions lunaires. Et cela peut effectivement un sujet de préoccupation : début mars, l’étage d’une fusée [présumée chinoise] en déshérence depuis des années s’est ainsi écrasé sur la face cachée de la Lune.

« Nous sommes impatients de voir ce que l’industrie proposera, pour nous aider à concevoir et à construire le système », a déclaré M. Lopez. « Notre objectif est de créer un satellite qui deviendra d’une importance cruciale alors que les États-Unis soutiennent les efforts civils et commerciaux dans le domaine cislunaire », a-t-il ajouté.

Cela étant, le Traité de l’Espace, signé en 1967, stipule que la Lune ne peut être utilisée qu’à des fins pacifiques [ce qui vaut aussi pour tout autre corps céleste] et interdit de tester des armes, d’y conduire des activités militaires [manoeuvres, bases, etc…]. C’est donc dans ce cadre-là que s’inscrit le programme CHPS. « LUS Space Force assurera le développement pacifique de l’espace, en gardant nos missions sûres et sécurisées dans ces frontières lointaines », fait d’ailleurs valoir le Pentagone.

Photo : AFRL

L'Humanité

Situation dramatique pour les éleveurs de porcs et de volailles

Actu

Au fil des jours, l’augmentation des coûts de production imputable à la spéculation dans les salles de marché sur les prix des céréales et des produits énergétiques fait croître l’endettement et les risques de faillite chez de nombreux éleveurs de porcs et de volaille. Composée de quelques grandes firmes mais aussi d’une multitude de PME, l’industrie agroalimentaire connaît aussi des difficultés.

Gérard Le Puill

Semaine après semaine, la situation difficile des éleveurs de porcs et de volailles se confirme en France. Les négociations commerciales annuelles entre les distributeurs et leurs fournisseurs pour fixer les prix d’achat des produits alimentaires dans les grandes surfaces se sont terminées le 1er mars et ont été aussi dures que les années précédentes. Le vote d’une seconde version de la loi Egalim au milieu de l’automne 2021 pour tenter de la rendre moins inefficace que la première version votée en 2018 par les parlementaires de la majorité présidentielle n’a pas fait changer de posture aux représentants des distributeurs dans la négociation annuelle. Voilà pourquoi, le 18 mars dernier, le gouvernement a pris l’initiative de réunir « l’ensemble des acteurs de la chaîne agroalimentaire française afin de faire le point sur la situation terriblement inquiétante pour l’avenir des agriculteurs et d’entreprises alimentaires confrontées à l’explosion de tous les coûts de production et des matières premières », souligne dans un communiqué l’Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (ADEPALE), essentiellement composée de PME. Son pouvoir de négociation est limité face aux quatre interlocuteurs qui « négocient » à coups de menaces au nom des enseignes comme Auchan, Carrefour, Casino, Leclerc et quelques autres.

Selon Jérôme Foucault, président de l’ADEPALE, « l’inflation historique des céréales et de l’alimentation animale, des engrais, l’explosion des coûts de l’énergie, des emballages, les tensions inévitables sur les approvisionnements en cours et à venir font redouter des baisses d’activité aux PME de l’agroalimentaire ». L’ADEPALE rappelle aussi qu’elle a fait en février des propositions précises pour répondre à quatre enjeux : « Restaurer la compétitivité des entreprises afin de renforcer la souveraineté alimentaire française au cœur de l’Europe ; adapter les outils de productions aux transitions énergétiques, environnementales et digitales ; attirer et développer les compétences dans nos territoires ; affirmer les valeurs du modèle alimentaire français ».

La situation devient intenable pour les éleveurs de porcs

De leur côté, les professionnels de la filière porcine indiquent que cette dernière « est confrontée à une crise sans précédent, aggravée par le conflit en Ukraine ». Pour bien comprendre de quoi il retourne, il faut savoir que le prix de la viande porcine évolue chaque semaine, ou pas, en fonction de la loi de l’offre et de la demande et pas du tout au regard de l’évolution des coûts de production. Jusqu’à la fin du printemps 2021, les cours fluctuaient mais couvraient globalement les coûts de production dans les pays membres de l’Union européenne, en raison des importations de la Chine qui avait été contrainte de procéder à des abattages massifs pour contenir l’épidémie de peste porcine africaine dans le pays. Mais depuis l’automne 2021 la Chine a considérablement réduit ses importations après avoir reconstitué son cheptel. Suite à la perte par la France de ce débouché essentiel pour l’exportation, les cours hebdomadaires qui sont fixés sur le marché de Plérin, dans les Côtes d’Armor ont évolué entre 1,20 € et 1,30 € jusqu’en février dernier pour un kilo de carcasse au lieu de 1,50 € et plus à la fin de printemps.

Parallèlement, les cours de blé fourrager, du maïs, de l’orge, du colza, du soja et du tournesol étaient en hausse sensible depuis des mois et cela s’est traduit une augmentation du prix des aliments composés servis aux porcs de 20 % dans un premier temps. Du coup, les éleveurs spécialisés perdaient entre 25 et 30 € par cochon engraissé. Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, on assiste à une nouvelle flambée des cours des céréales et des oléagineux. En quatre semaines, le prix de la tonne de maïs est passé de 250 € à 353 €. Celui de la tonne de colza dont les graines entrent aussi dans les aliments composés, après avoir été triturées pour produire l’huile et des carburants, est passé de 720 € à 960 €. Du coup, le seul prix des aliments pour porcs représente désormais 70 % des coûts de production de chaque kilo de viande contre 60 % en 2020. « À ces surcoûts liés à l’alimentation animale vient s’ajouter l’explosion du coût de l’énergie qui rend la situation intenable pour toute la filière. Compte tenu de cette situation très critique, la filière porcine risque de voir disparaître de nombreux éleveurs et entreprises d’abattage et de charcuterie, remettant en cause la souveraineté alimentaire française dans la filière porcine qui produit aujourd’hui 106 % de la consommation des Français », lit-on dans un communiqué de la filière daté du 21 mars.

Double peine pour les producteurs de volailles

La situation est également dramatique dans la filière des volailles de chair bien que les prix de vente des poulets, des dindes, des pintades et des palmipèdes sont, en principe, « indexés sur le coût de l’aliment », ce qui n’est pas le cas pour le porc. Mais l’Interprofession de la volaille de chair indique dans un communiqué daté du 23 mars que « la filière est en effet victime de la survenue soudaine et inédite de l’influenza aviaire dans le bassin vendéen depuis le 25 février et, dans le même temps, de l’accélération brutale des coûts de production en raison du conflit en Ukraine (…) C’est pourquoi, dans un contexte inédit, l’interprofession en appelle au soutien des consommateurs-citoyens. Elle leur demande de privilégier la consommation de volailles françaises, même si certaines espèces risquent d’être victimes de perturbations temporaires quant à leur disponibilité, en raison de l’influenza aviaire… ».

En 2021, 38 % des poulets de chair consommés en France étaient importés contre 34 % en 2020 et 25 % en l’an 2000. Si 90 % des poulets achetés par les ménages étaient d’origine France, 80 % de ceux servis en restauration collective étaient importés. Pire encore, les plus gros volumes ne provenaient pas des pays membres de l’Union européenne mais de deux pays tiers à la fois gros producteurs de céréales et d’oléagineux bas coûts de main-d’œuvre que sont le Brésil et l’Ukraine. C’est aussi en imposant ces poulets dans les menus des Établissements pour hébergement des personnes âges dépendantes (EHPAD) pour réduire le prix de repas à la portion congrue que la société ORPEA faisait croître ses profits et les distributions de dividendes aux actionnaires.

volailleviande de porcprix agricoles
Opex 360

La Marine nationale crée la spécialité « OPSAé » au sein de l’Aéronautique navale

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Pilote, personnel navigant tactique ou technique, contrôleur aérien, opérateur de maintenance aéronautique, opérateur de manutention des aéronefs, etc… À ces spécialités de l’aéronavale, une nouvelle viendra s’y ajouter à partir du 1er janvier prochain.

En effet, la Marine nationale a décidé de regrouper l’ensemble des activités liées aux opérations aéromaritimes [OPSAé] en une seule spécialité, elle-même subdivisée en trois branches disctinctes : préparation de mission [PMISS], moniteur de simulateur de vol [SIMU] et télépilote de drone tactique.

Selon Cols Bleus, un OPSAé « pourra évoluer dans une ou plusieurs branches de la spécialité, selon ses aspirations et les besoins de la Marine ». En clair, il pourra former et entraîner les pilotes de Rafale M ou de NH-90 Caïman et, au cours de sa carrière, devenir télépilote de drone aérien embarqué, comme le Schiebel 100, ou participer à la planification ainsi qu’à la préparation des missions des aéronefs.

Cette nouvelle filière sera ouverte au recrutement externe dès qu’elle sera créée. Mais elle sera aussi accessible par recrutement interne, les officiers mariniers intéressés devant alors effectuer un changement de spécialité et rejoindre le Centre d’entraînement et de formation de l’aéronautique [CEFAé] de Lann-bihoué. Même chose pour les quatiers-maîtres et matelots, via une sélection au brevet d’aptitude technique [BAT].

« Les marins devront, tout au long de leur parcours, passer plusieurs niveaux de qualification et valider les différents certificats dans la branche choisie. L’attribution du brevet supérieur est conditionnée par ce parcours qualifiant », souligne Cols Bleus, qui précise que ce cursus offre aussi l’opportunité d’accéder au « statut d’officier de spécialités contrôleur d’opérations aériennes [COA], tacticien de l’aéronautique [TACAE] et renseignement [RENRI] ».

Opex 360

Mali : Alors que sa « réarticulation » se poursuit au Sahel, Barkhane frappe l’État islamique à Ménaka

par Laurent Lagneau · 26 mars 2022

Ces dernières semaines, la difficulté pour la force Barkhane aura été de continuer son désengagement des bases avancées de Gossi et de Menaka, conforménent à la décision du président Macron de mettre un terme à la présence militaire française au Mali, tout en assurant la relève de ses unités et la poursuite des opérations contre les organisations jihadistes, dont le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM] et l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Ainsi, dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] précise que 75% des effectifs de la force Barkhane ont été relevés « au cours de ce premier quadrimestre de l’année », grâce à une vingtaine de vols militaires assurés par l’armée de l’Air & de l’Espace. En outre, un convoi d’une soixantaine de véhicules – dont 40 civils – a quitté Gao pour arriver à Niamey [Niger], le 19 mars.

« Après le déchargement du convoi sur la BAP de Niamey, les matériels, majoritairement composés de véhicules provenant des emprises de Gossi et de Ménaka, sont peu à peu renvoyés en France par voie terrestre ou par voie aérienne », indique l’EMA.

Dans le même temps, le détachement franco-tchèque [TG 2] du groupement européen de forces spéciales Takuba a effectué une opération de contrôle de zone afin d’assurer la protection de la base opérationelle avancée de Ménaka – et donc les convois logistiques. Ce qui a permis de « perturber les circuits d’approvisionnement des groupes armés terroristes, en particulier des réseaux de poseurs d’engins explosifs improvisés et des groupes à l’origine des tirs indirects, notamment dans le secteur de Tin Fadimata et In-Kadewn ».

Cela étant, le secteur de Ménaka a récemment été le théâtre de combats ayant opposé l’EIGS au Mouvement pour le salut de l’Azawad [MSA] ainsi qu’au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés [GATIA]. Pour rappel, ces deux groupes armés touaregs, signataires des accords d’Alger de 2015, avaient été impliqués – ponctuellement dans les opérations menées par Barkhane dans la région.

En effet, les 8 et 9 mars, les positions tenues par le MSA et le GATIA à Tamalat ainsi qu’Inchinane ont été attaquées par des membres présumés de l’EIGS, arrivés du Niger voisin à bord de 200 à 300 motos [soit un effectif de 400 à 600 terroristes].

Selon un élu local sollicité par l’AFP, ces combats auraient fait « plus d’une centaine tués » parmi les combattants touaregs et les civils. Les terroristes s’acharnent sans distinction sur tout ce qui bouge […] n’épargnant dans leur horreur ni femmes, ni enfants, ni vieillards provoquant une véritable hécatombe », a fait savoir le MSA, via un communiqué.

De son côté, l’état-major des forces armées maliennes [FAMa] a affirmé, le 15 mars, que des « opérations aéroterrestres dans le secteur de Ménaka suite aux attaques terroristes contre les populations », avaient permis de « desserrer l’étau » et de « briser l’élan » des assaillants.

Cela étant, les FAMa ne sont pas les seules à intervenir contre l’EIGS. En effet, via les réseaux sociaux, l’EMA a indiqué qu’un groupe armé terroriste avait été « neutralisé » par une frappe de Barkhane dans la région de Ménaka.

« Hier [24 mars, ndlr], aux abords de la frontière malo-nigérienne, identification d’un groupe armé terroriste appartenant à l’EIGS en déplacement à moto vers Ménaka. 15 terroristes neutralisés par une frappe aérienne. Une nouvelle attaque évitée. Le combat continue », a-t-il affirmé, en y joignant la photographie d’un drone MQ-9 Reaper.

Cela étant, après avoir subi de lourdes pertes, dont celles de plusieurs de ses cadres de haut rang, à commencer par son fondateur, Adnane Abou Walid al-Sahroui, l’EIGS semble s’être réorganisé, sous la houlette de son nouveau chef, Abou al-Bara al-Sahraboui. En outre, il a aussi changé d’appellation. Ainsi, il a récemment revendiqué une attaque contre les FAMa à Tessit [est du Mali] sous le nom de « Province de l’État islamique au Sahel ». A priori, cela serait le signe que l’EIGS aurait pris ses distances avec la Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique [ISWAP], avec laquelle il était affilié.

BBC

Sidney Poitier's daughter on his Oscars legacy

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Nearly six decades after Sidney Poitier became the first black man to win an acting Oscar, four actors of colour are nominated at this year's Academy Awards.

There will be a tribute to Poitier, who died in January, at Sunday's ceremony in Los Angeles.

The BBC's culture editor Katie Razzall talked to his daughter, Sydney, to find out more about her father’s life and legacy.

BBC

How access to satellite images shifts the view of war

By Chris BaraniukTechnology of Business reporter

Kyle Glen, a project manager in Wales in the UK, has an unusual hobby - tracking Russian troop movements.

Mr Glen is co-founder of Conflict News, an account on social media platform, Twitter, with more than 400,000 followers. It collates and shares publicly-available photos and videos of conflict, gathered from a variety of online sources.

Since early last year, he and others among what's known as the "open source intelligence community" have been closely watching Russian military activity in and around Ukraine.

He bought and shared from the account satellite images from online service SkyWatch, which reportedly showed the massing of vehicles along the Russia-Ukraine border over many months - and then, the moment when the invasion began.

"We watched it go from nothing, to quite significant build-up and then it was empty again the day before the invasion," he recalls, referring to images from one apparent camp on the border.

"I don't get any money from this at all," says Mr Glen. "It's completely a hobby, voluntary, whatever you want to call it."

Media coverage of the war in Ukraine, which started almost a month ago, has included, arguably to an unprecedented extent, content shared via social media. This has included satellite photos that document troop movements and shocking damage to cities.

In recent days, pictures snapped by satellites in orbit have captured images which appear to show destroyed Russian helicopters, extensive damage to a shopping centre and residential districts in Mariupol, and a civilian tanker vessel on fire in the Black Sea.

Privately-owned companies that launch and operate their own satellites - such as Planet and Maxar - have distributed many satellite images of the conflict zone.

The proliferation of these images means members of the public and military analysts alike can try to gauge the situation on the ground in Ukraine and the progress of Russia's invading armed forces from thousands of miles away.

Mr Glen says that while satellite imagery has been available online during previous conflicts, including the war in Syria, the volume of this material was "a drop in the bucket", compared to what has come out of Ukraine in little more than a fortnight.

So, what's changed? While government and intelligence agency satellites gather classified, secret information, commercial firms have long been able to sell their own, unclassified, imagery. And now, this material is being made easily accessible online.

A variety of businesses and other organisations rely on satellite images to track everything from wildfires to crops and the movement of ships. This means there has been a big rise in the number of commercial satellites in orbit which has significantly increased data sharing possibilities says Chris Quilty, partner at Quilty Analytics.

"There are more eyes in the sky," as he puts it.

Members of the public can purchase high-quality pictures gathered by satellite for as little as $10 (£7.60) per sq km.

The resolution of these images is sometimes very high, capturing tiny details measuring down to 30cm by 30cm at ground level. This granularity makes it possible to identify vehicles and road markings.

Operators can also program satellites to monitor specific locations multiple times every 24 hours, picking up even small changes almost as soon as they happen.

As the technology has advanced, the public's willingness to engage with satellite images has really taken off, Mr Quilty adds: "The fundamental capability hasn't changed dramatically, it's the willingness and manner in which users are ingesting and using the data that has changed."

This even extends to sophisticated, synthetic aperture radar (SAR) imagery, which is often more difficult to interpret than a picture taken with an optical lens.

Satellites can even capture SAR images through cloud cover. The resulting black-and-white pictures might show vehicles, including tanks, for instance, as rows of bright dots.

Mr Glen says these types of image have helped him, and people like him, to track the beginning of the Ukraine invasion.

Rita Konaev, associate director of analysis at Georgetown University's Center for Security and Emerging Technology, says satellite imagery "has been an aspect of modern conflict for 10 to 15 years now, but the scale [this time] is different and the accessibility is different," she adds, suggesting satellite imagery has helped to challenge disinformation about the invasion.

"The architecture of European cities like Kyiv is very familiar in the Western world," adds Dr Konaev. This familiarity, she suggests, may have influenced the response in the West to the invasion - in contrast with wars in the Middle East and further afield.

Mr Glen says followers of Conflict News and similar social media accounts, can verify satellite imagery by checking online sources themselves. "You can present the evidence to a wider audience in as unbiased a way as possible and let people to come to their own conclusions," he says.

More technology of business:

However, he also acknowledges that he and others like him in the so-called "open source intelligence community" make judgements about what to share and when.

For example, he identifies more closely with the Ukrainians than the Russians in this conflict, he says, and therefore would not intentionally publish any information about Ukrainian military movements, to avoid accidentally compromising their safety.

Some private companies are also sharing sophisticated images captured from orbit - in near real-time - directly with the Ukrainian military. Canadian firm MDA is one such example.

Dr Konaev argues that satellite images offer a unique overview - literally - of events unfolding thousands of miles away, unlike any other media, which may she says explain some of the heightened interest in these pictures.

"In some ways, I think the imagery from a distance, gives even more of a perspective of the scale of the destruction and the devastation," she adds. "It's more than just people's individual lives, it's [whole] communities."

But there could be some significant consequences of making such detailed imagery so widely available.

Although militaries have vast intelligence resources that they rely on beyond social media, there is no knowing how satellite images of troop movements shared on Twitter, or Facebook, could influence operational decisions on the ground.

"There are real, potential life or death consequences," says Dr Konaev.

Mr Glen has thought about this possibility but will likely never know whether an image he shares ultimately leads to a fatal attack or confrontation on a frontline.

"I wouldn't say it makes me hesitate, as such, but it's something I'm aware is a possibility," he says. "And I've come to terms with it."

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Not smart but clever? The return of 'dumbphones'

By Suzanne BearneBusiness reporter

Seventeen-year-old Robin West is an anomaly among her peers - she doesn't have a smartphone.

Instead of scrolling through apps like TikTok and Instagram all day, she uses a so-called "dumbphone".

These are basic handsets, or feature phones, with very limited functionality compared to say an iPhone. You can typically only make and receive calls and SMS text messages. And, if you are lucky - listen to radio and take very basic photos, but definitely not connect to the internet or apps.

These devices are similar to some of the first handsets that people bought back in the late 1990s.

Ms West's decision to ditch her former smartphone two years ago was a spur of the moment thing. While looking for a replacement handset in a second-hand shop she was lured by the low price of a "brick phone".

Her current handset, from French firm MobiWire, cost her just £8. And because it has no smartphone functionality she doesn't have an expensive monthly data bill to worry about.

"I didn't notice until I bought a brick phone how much a smartphone was taking over my life," she says. "I had a lot of social media apps on it, and I didn't get as much work done as I was always on my phone."

The Londoner adds that she doesn't think she'll ever buy another smartphone. "I'm happy with my brick - I don't think it limits me. I'm definitely more proactive."

Dumbphones are continuing to enjoy a revival. Google searches for them jumped by 89% between 2018 and 2021, according to a report by software firm SEMrush.

And while sales figures are hard to come by, one report said that global purchases of dumbphones were due to hit one billion units last year, up from 400 million in 2019. This compares to worldwide sales of 1.4 billion smart phones last year, following a 12.5% decline in 2020.

Meanwhile, a 2021 study by accountancy group Deloitte said that one in 10 mobile phone users in the UK had a dumbphone.

"It appears fashion, nostalgia, and them appearing in TikTok videos, have a part to play in the dumbphone revival," says Ernest Doku, mobiles expert at price comparison site Uswitch.com. "Many of us had a dumbphone as our first mobile phone, so it's natural that we feel a sense of nostalgia towards these classic handsets."

Mr Doku says it was the 2017 relaunch of Nokia's 3310 handset - first released in 2000, and one of the biggest-selling mobiles of all time - that really sparked the revival. "Nokia pushed the 3310 as an affordable alternative in a world full of high-spec mobiles."

He adds that while it's true that dumbphones can't compete with the latest premium Apple and Samsung models when it comes to performance or functionality, "they can outshine them in equally important areas such as battery life and durability".

Five years ago, Przemek Olejniczak, a psychologist, swapped his smartphone for a Nokia 3310, initially because of the longer-lasting battery. However, he soon realised that there were other benefits.

"Before I would always be stuck to the phone, checking anything and everything, browsing Facebook or the news, or other facts I didn't need to know," he says.

"Now I have more time for my family and me. A huge benefit is that I'm not addicted to liking, sharing, commenting, or describing my life to other people. Now I have more privacy."

New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.

However, Mr Olejniczak, who lives in the Polish city of Lodz, admits that initially the switch was challenging. "Before I'd be checking everything, such as buses and restaurants, on my smartphone [when travelling]. Now that is impossible, so I have learned to do all those things beforehand at home. I got used to it."

One maker of dumbphones is New York company Light Phone. Slightly more clever that the norm for such products, its handsets do allow users to listen to music and podcasts, and link by Bluetooth to headphones. Yet the firm pledges that its phones "will never have social media, clickbait news, email, an internet browser, or any other anxiety-inducing infinite feed".

The company says it recorded its strongest year for financial performance in 2021, with sales up 150% compared with 2020. This is despite its handsets being expensive for dumbphones - prices start at $99 (£75).

Light Phone co-founder, Kaiwei Tang, says the device was initially created to use as a secondary phone for people wanting to take a break from their smartphone for a weekend for example, but now half the firm's customers use it as their primary device.

"If aliens came to earth they'd think that mobile phones are the superior species controlling human beings," he says. "And it's not going to stop, it's only going to get worse. Consumers are realising that something is wrong, and we want to offer an alternative."

Mr Tang adds that, surprisingly, the firm's main customers are aged between 25 and 35. He says he was expecting buyers to be much older.

Tech expert, Prof Sandra Wachter, a senior research fellow in artificial intelligence at Oxford University, says it is understandable that some of us are looking for simpler mobile phones.

"One can reasonably say that nowadays a smart phone's ability to connect calls and send short messages is almost a side feature," she explains. "Your smart phone is your entertainment centre, your news generator, your navigation system, your diary, your dictionary, and your wallet."

She adds that smartphones always "want to grab your attention" with notifications, updates, and breaking news constantly disrupting your day. "This can keep you on edge, might even be agitating. It can be overwhelming."

Prof Wachter adds: "It makes sense that some of us are now looking for simpler technologies and think that dumbphones might offer a return to simpler times. It might leave more time to fully concentrate on a single task and engage with it more purposefully. It might even calm people down. Studies have shown that too much choice can create unhappiness and agitation."

Yet back in London, Robin West says that many people are bewildered by her choice of mobile. "Everyone thinks it's just a temporary thing. They're like: 'So when are you getting a smartphone? Are you getting one this week?'."

Additional reporting by New Tech Economy series editor Will Smale.

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The Apprentice winner Harpreet Kaur: Sometimes I don't realise how direct I am

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The Apprentice winner Harpreet Kaur has reflected on her time on the BBC One reality series, saying she sometimes doesn't realise how direct she is.

The dessert parlour owner from Huddersfield gets a £250,000 investment from Lord Sugar.

When asked by BBC Breakfast about Lord Sugar's concerns over her sister's involvement in the company, Harpreet insisted that her sister is "definitely staying within the business".

BBC

'Photography completely turned my life around'

About six years ago Anna Pepper found herself in a crowded park on the brink of a panic attack.

The 34-year-old veterinary nurse from Winchester had been struggling with her mental health, experiencing panic attacks almost daily.

Grabbing her phone, she started taking pictures "and without knowing it I just got completely absorbed - the panic attack that I was on the edge of had just completely gone away", she said.

"And that was the spark of this unexpected passion that completely turned my life around."

She said: "I don't want people to think that I'm saying pick up a camera and all your problems will go away.

"Photography just sparked this whole thing in my brain that if I worked hard and got the help I needed, and used my energy to be in nature and concentrate on something creative, I realised I probably could get better.

"It gave me this hope that I would be able to get through it."

The panic attacks would come on with no real warning and "seemed to be more volatile each time", she said.

"I live with a fair few chronic illnesses which can affect mental health - I don't really know what triggered it, I just suddenly became very overwhelmed by life, it just came out of nowhere.

"I went to work and struggled through pretending I was OK every day, and then I would just count down the hours until I could get home and just shut myself in my bedroom.

"I felt I was trapped in this loop that I was either panicking, or if I wasn't panicking I was feeling anxious about when I might next panic. It was just taking over my whole life."

Ms Pepper said she had not felt ready to tell her friends and family what she was going through.

"Even though they would have wanted to help me there was an element of guilt and I just didn't want the people I loved to worry about me," she said.

The first thing she did was call the Mind helpline, "being able to talk to somebody that didn't know me at all who just says 'it's OK you can talk to me' - hearing those words I just released everything".

She also continued to go out daily to take pictures, bought a camera a few months later and set up an Instagram page to post her photos.

Her main love became "locations where you are really in the thick of mother nature" such as forests and Dorset's Jurassic Coast where she grew up.

After taking workshops and classes "it just continued to snowball and I ended up with two diplomas in photography," she said.

"When I say it's changed my life - it really has. Just to be quiet, just to be alone with my camera and nature, it's like a form of medication.

"Looking back it's the thing that got me talking, got me out of the house, it's the thing that made me creative and I've learnt so much about myself.

"I don't want to simplify it for anybody else and I don't want to downplay it because I know that things can be very serious for people.

"This is my story but I just want people to know that no matter how hopeless it feels there is always hope and there's always something and there is always someone to go to."

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Sounds of nature 'benefit mental health'

'Beachcombing art saved my life'

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In pictures: Taylor Hawkins, a drummer who 'served the song'

Taylor Hawkins, drummer with one of the world's biggest rock bands, Foo Fighters, has died aged 50.

Hawkins performed with the band for more than two decades, joining shortly after they finished recording their 1997 album The Colour and the Shape.

Dave Grohl created Foo Fighters in 1994 after Nirvana disbanded following the suicide of lead singer Kurt Cobain.

Grohl, an acclaimed drummer, took on lead vocals and guitar in Foo Fighters.

BBC Radio 6 presenter and former drummer Matt Everitt says Hawkins had "to be pretty good" to be chosen to drum for the band.

"Dave Grohl is a legendary drummer, but Taylor was no less the musician at all," he says.

"For a start they wouldn't have had him in the band, if he didn't have the chops.

"He was shoulder-to-shoulder with Dave Grohl. He was brilliant"

Everitt, who interviewed Hawkins several times during shows in the UK, described the late drummer as having remarkable passion when playing and great taste.

"He served the song," he continues. "That's what all the best drummers do.

"They understand it's not just about how great your part is, but it's about how great the whole song is and knowing when to sit back on a song."

Grohl and Hawkins sometimes swapped roles during the band's concerts, with Hawkins taking on vocals.

Before Foo Fighters, Hawkins drummed for Alanis Morissette.

The Texas native was introduced to music by his brother and started out playing guitar but, inspired by Roger Taylor of Queen and Stewart Copeland of The Police, he soon switched to drums.

He drew influence from UK artists, and at almost every Foo Fighters concert stepped out from behind the drum kit to sing a track by his favourite band, Queen.

Brian May in a tribute described Hawkins as his "beloved child". He posted on Instagram: "Taylor, you were family to us."

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Everitt says: "He loved London. A lot of the bands he really loved came from the UK."

When in London he would make a pilgrimage to Trident Studios in Soho, London, where Davie Bowie and Queen recorded music.

But during 2001 visit to London, Hawkins spent two weeks in a coma after taking an overdose of heroin.

Speaking about the experience in 2018, he said it had been "a real changing point for me".

Hawkins and his wife, Alison, married in 2005. They have three children.

In 2011, Foo Fighters replied to a protest from a fundamentalist Christian church by performing a special gig for them.

Members of the Westboro Baptist church were picketing outside the Sprint Center, Kansas City, where the band were due to perform on Friday evening.

The group were dressed up and arrived on a flat-bed truck, before performing a track called Keep It Clean.

While the Foo Fighters were on break in 2013, Hawkins formed a rock cover band called Chevy Metal.

In 2021, Foo Fighters were inducted into the Rock and Roll Hall of Fame.

According to Everitt, the stadium-fillers were not "resting on past glories" and still producing records.

"They weren't standing still," he adds. "Foo Fighters had more to say, which just makes the tragedy even more unbearable."

Foo Fighters are currently on tour in South America.

Hawkins' final performance with the band was at the Lollapalooza festival.

The band had been due to perform on Friday night at the Estereo Picnic festival in Bogota, Colombia, before news of his death was announced.

All images subject to copyright.

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Foo Fighters' drummer Taylor Hawkins dies aged 50

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Historical England aerial pictures show Derby's past and present

By Jennifer HarbyBBC News

Newly-released aerial photographs from Historic England illustrate how a city centre has changed over the course of a century.

While some landmark sites in Derby city centre - such as its cathedral and the 300-year-old Grade II listed Silk Mill (now the Museum of Making) remain largely unchanged, others - most notably the city's Assembly Rooms and surroundings have altered beyond recognition.

Since the picture above was taken, in 1921, the 18th-Century Assembly Rooms have been hit by fire in both 1963 and - following a rebuild - in 2014. The venue is currently closed.

The century-old photograph shows a view of the city looking up the Corn Market and Iron Gate.

It was taken at a very low level and Historic England said flying at that height is not allowed today.

The organisation's Aerial Photography Explorer allows users to search and explore an online map showing aerial photographs of England over the past 100 years, allowing people to compare and contrast different views of local towns and cities.

A picture taken of the same area in 2021, shows work ongoing on the market hall which is currently undergoing a £35m renovation and is expected to reopen in 2024.

In the background, the A601 bridge can be seen coming over the River Derwent.

Another much-changed view of the River Derwent can be seen in this image, from 1952, from the City Road angle, showing factory sites that have long since disappeared.

Another view from 1952, shows the site of Derby's Greyhound Stadium. The stadium closed in the 1980s and the site has now been redeveloped.

A photograph from 1931 shows the old Derby City General Hospital shortly after it was built, amid rural surroundings. The Royal Derby Hospital, which was officially opened in 2010, now occupies the site.

Away from the city, there are also plenty of interesting views of landmarks both urban and rural.

A more modern view of Mam Tor, in the Peak District, picks out evidence of circular hut platforms which, Historic England's excavations suggest, were part of a Bronze Age settlement.

More than 400,000 images from 1919 to the present day have been added to Historic England's online tool, covering nearly 30% - about 15,000 sq miles - of England, allowing people access to the archive.

There is a view of Shirebrook Colliery in 1926.

The colliery was one of the last to close in that area when it ceased production in 1993 and is now the home of Sports Direct's head office.

Matthew Oakey, interim national aerial investigation and mapping manager, said: "Around 300,000 of the photographs were taken by Historic England's own flying programme. We have aerial archaeologists flying throughout the year, photographing landscapes both urban and rural and recording and discovering new archaeological sites.

"A large number of photographs were taken by the RAF during and after World War Two for surveying and planning purposes. We also have a number of photographs taken by a company called Aerofilms Ltd, which mostly span the period from the 1920s to the 1960s and provide a fascinating snapshot of the interwar years.

"They record big cities that were heavily bombed and you can see huge amounts of landscape change."

He added the archive had proved hugely popular since its launch.

"On day one, we had over 100,000 visits," he said. "I think everybody has a very natural curiosity about their heritage, particularly their local heritage. Being able to view where you live in this way - maybe even your own house - is fascinating."

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Historic England Aerial Photo Explorer

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US photographer Dirck Halstead dies at 85

The celebrated American photojournalist Dirck Halstead has died at the age of 85.

Halstead's striking images captured many landmark moments in US history, from the Vietnam War and the fall of Saigon in 1975, to the assassination attempt on President Ronald Reagan and the impeachment of President Bill Clinton.

During the Vietnam War he was the United Press International (UPI) picture bureau chief in Saigon.

Halstead was made Senior White House Photographer for Time magazine in 1972, and was one of the few photographers to cover President Nixon's trip to China.

Halstead held the record for the most Time magazine covers shot by a photographer. He shot 49 of them, including the photograph of former White House intern Monica Lewinsky embracing President Bill Clinton during a fundraising event in 1996.

All photos subject to copyright

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