Valeurs Actuelles
Les 16 carmélites de l’Oise, martyres sous la Révolution, vont être canonisées
Plus d’un siècle après leur béatification et 230 ans après leur mort, les religieuses carmélites de Compiègne (Oise) vont être canonisées. Le pape François a donné son accord pour lancer la procédure, rapporte, samedi 23 avril, Le Parisien. Il s’agira d’une canonisation « par équipollence », c’est-à-dire qui ne nécessite pas l’exécution d’un miracle. En 1792, sous la Terreur, les 16 religieuses avaient été arrêtées, puis condamnées pour fanatisme et sédition. En 1794, elles montaient sur l’échafaud place de la Nation. Leur attitude paisible face à la mort avait ému la foule et lancé le culte de ces martyres.
A l’occasion d’un pèlerinage
En 1906, elles avaient été béatifiées par le pape Pie X. Leur canonisation a été obtenue après une longue attente. En 1992 l’évêque de Beauvais, Mgr Guy Thomazeau, avait fait une demande en ce sens à Jean-Paul II, raconte Le Parisien. Si le Pape s’était montré très ouvert à cette idée, l’absence de miracle reconnu a entravé la procédure. Un long travail de recherches a permis de documenter des témoignages, les lieux de culte, afin d’obtenir cette canonisation « par équipollence », la septième sous le pontificat actuelle.
L’annonce a été faite à l’occasion du pèlerinage annuel qui débutera dimanche 24 avril à Compiègne. Une icône consacrée aux carmélites sera dévoilée à cette occasion. « On y voit un lien très fort avec la guerre qui se déroule en Ukraine. Leur message était un message de paix et d’espoir. On a encore l’impression de bénéficier de leurs prières aujourd’hui », a témoigné au Parisien Baudouin Gérard, président des amis des bienheureuses carmélites de Compiègne.
Compiègne : les dernières actualités
BBC
El Salvador: Whip-wielding demons kick off Easter week
Locals in the city of Texistepeque in El Salvador have kicked off the Easter week with an annual festival which sees residents dressing up as demons known as "talcigüines" and playfully whipping bystanders.
The demons and a man dressed as Jesus act out scenes which are meant to represent the temptation of Christ as told in the gospels.
The traditional ceremony is held on the day after Palm Sunday and attracts people from across El Salvador to the city 50 miles (80 km) north of the capital San Salvador.
The men who are chosen to act as talcigüines start their day by attending mass.
They then walk through the city streets whipping visitors and locals in a ceremony in which those attending are meant to repent the sins they have committed during the year.
At the end of the ceremony, the demons lie down on the ground and the man playing Jesus steps over them, portraying the victory of good over evil.
The talcigüines are meant to represent evil and inspire terror but even the youngest residents know that the demons will be defeated in the end and are therefore not to be feared.
Some youngsters even join the ranks of the talcigüines at an early age.
After all, who would not want to dance through their home town and whip some neighbours once a year?
All photos subject to copyright.
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BBC
The art of the album cover
A new exhibition at The Photographers' Gallery in London celebrates the art of the album cover, and includes records by music legends such as Diana Ross, Miles Davis, and The Rolling Stones.
The exhibition includes more than 200 covers, and focuses on highlighting the role photography plays in defining artists and bands.
While many of the artists on the covers will be instantly recognisable, the exhibition also illuminates the contributions of photographers and visual artists that are often overlooked.
"Photography has played such a huge part in the evolution and desirability of album covers, as well as in shaping the careers and profile of photographers, artists and bands, so we felt an exhibition that celebrated this art form was long overdue," says Brett Rogers, director of The Photographers' Gallery.
One of the key things Ms Rogers wants to highlight in this exhibition is the fruitfulness and intensity of the creative relationships between photographers, artists and labels resulting in covers that really show the interchange of ideas and talent.
He points to photographer David Bailey's covers for The Rolling Stones, Jean-Paul Goude's groundbreaking work with Grace Jones, Francis Woolf's definitive series of Blue Note record covers, and Pennie Smith's work with The Clash.
"Ultimately this is a celebration of photography and a love letter to record covers," says Ms Rogers.
"We also wanted to show how many photographers honed their careers, or started out, by creating images for album covers.
"We would love it if visitors went on to delve deeper into the work of the photographers who maybe they weren't so familiar with, as well as to look at their own record collections anew."
For the Record: Photography & the Art of the Album Cover will be on display at The Photographers' Gallery, London from 8 April until 12 June 2022.
All photographs courtesy The Photographers' Gallery
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France24 - World
French election: Macron vows to overhaul climate policy
Issued on: 25/04/2022 - 00:33Modified: 25/04/2022 - 00:49
FRANCE 24
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Emmanuel Macron, after winning Sunday's presidential election, told supporters that he wanted to make France a leading player in ecology.
Opex 360
Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.
« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].
Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…
Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».
Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.
« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]
Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?
Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.
Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].
Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…
Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.
Artillerie : M. Macron annonce la livraison par la France de CAESAr à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.
« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].
Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…
Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».
Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.
« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]
Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?
Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.
Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].
Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…
Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerDébut mars, le député Alexis Corbière s’était fait taper sur les droits pour avoir indiqué, à l’antenne de franceinfo, que la France avait livré « des gilets par balles et quelques missiles antichars » aux forces ukrainennes afin d’aider celles-ci à faire face à l’invasion russe.
« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].
Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…
Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».
Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.
« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]
Si la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?
Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.
Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].
Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…
Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.
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« Communiquer sur ce que nous envoyons à l’Ukraine, c’est communiquer sur ce dont l’Ukraine a besoin et donc, c’est communiquer y compris à la Russie sur ce qui manque à l’Ukraine dans cette guerre. Et donc, en responsabilité, nous avons fait le choix de ne pas communiquer sur cette liste », avait en effet réagi Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.
Or, la liste des équipements militaires livrés à l’Ukraine par la France aurait été communiquée quelques jours plus tôt aux députés, lors d’une audition de Martin Briens, le directeur du cabinet civil et militaire de Florence Parly, la ministre des Armées. « Aurait » car le compte-rendu de celle-ci n’a pas été publié [et c’est d’ailleurs ainsi pour toutes les auditions parlementaires relatives à l’Ukraine…].
Cela étant, M. Corbière n’avait pas fait une entorse au secret défense étant donné que seuls les parlementaires de la Délégation au renseignement y sont astreint. En outre, les quoditiens Le Monde et L’Opinion avaient révélé, plus tard, que l’aide militaire fournie par la France aux forces ukrainiennes comprenait des missiles MILAN, MISTRAL et Javelin [acquis aux États-Unis pour les opérations en Afghanistan, ndlr] et de l’imagerie satellitaire. Dans quelle proportion? Mystère…
Toujours est-il que, via un communiqué publié le 13 avril, le ministère des Armées précisa que la « valeur des équipements […] livrés à Kiev s’élevait à 100 millions d’euros d’euros : moyens de protection, équipements optroniques, armements et munitions, systèmes d’armes répondant aux besoins exprimés par l’Ukraine ».
Visiblement, tout n’a pas encore été dit à ce sujet… À deux jours du second tour de l’élection présidentielle, dans un entretien accordé à Ouest-France, au Westdeutsche Allgemeine Zeitung [Allemagne] et au Corriere della Sera [Italie], le président Macron a confirmé que la France avait bien livré des missiles anti-char MILAN… mais aussi révélé que des Camions équipés d’un système d’artillerie [CAESAr] faisaient partie du lot. Ce qui est une annonce majeure.
à Ouest-Franceau Corriere della Sera« Chacun prend ses responsabilités avec ses équilibres politiques, et je ne m’immisce pas dans la vie politique des uns et des autres. Nous sommes très coordonnés. J’ai parlé avant-hier au chancelier [Olaf] Scholz sur ce sujet. Nous livrons quand même des équipements conséquents, des MILAN aux César [sic] en passant par plusieurs types d’armements. Je pense qu’il faut continuer sur ce chemin. Avec toujours une ligne rouge, qui est de ne pas entrer dans la cobelligérance », a en effet déclaré Emmanuel Macron. [À noter que la version allemande de cet entretien ne mentionne pas les CAESAr…]
la version allemandeSi la livraison potentielle de chars et de pièces d’artillerie à l’Ukraine fait l’objet d’un débat public en Allemagne, rien de tel en France… alors que la révélation de M. Macron pose plusieurs questions : combien de CAESAr ont été livrés? Viennent-ils de l’inventaire de l’armée de Terre, qui n’en compte actuellement que 76 unités [un CAESAr ayant été perdu en opération ndlr]? Vont-ils être prélevés parmi les exemplaires commandés par le Maroc, le Danemark et la République tchèque, ces deux pays ayant opté pour la version 8×8, différente de celle mis en oeuvre par les artilleurs français? Quand les militaires ukrainiens vont-ils être formés? Quand et comment ces pièces d’artillerie seront-elles livrées? Pourquoi des CAESAr et non des canons AUF1 et TRF1 de 155 mm?
Quelques réponses ont été obtenues par Ouest France. Ainsi, le journal indique qu’il s’agirait de prélever 12 CAESAr parmi ceux de de l’armée de Terre [soit 15% de la dotation actuelle en moins!]. Et quarante artilleurs ukrainiens sont attendus en France pour être formés à leur utilisation.
indiquePour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit la commande de 32 CAESAr supplémentaires afin de porter leur nombre d’exemplaires en service au sein de l’armée de Terre à 109. En février, le Premier ministre, Jean Castex, a notifié à Nexter un contrat de 600 millions d’euros pour le développement du CAESAr de nouvelle génération [NG ou Mark II].
Et, à l’issue de quatre année de développement et de qualification de cette nouvelle version, la Direction générale de l’armement [DGA] aura à choisir entre deux solutions : lancer la production de 109 CAESAr NG, soit en commander 33 exemplaires et rénover les 76 systèmes restants mis en oeuvre par l’armée de Terre. A priori, après l’annonce de M. Macron, on devrait aller vers la première option…
Quoi qu’il en soit, et outre les CAESAr, les forces ukrainiennes recevront aussi des obusiers automoteurs PzH2000 de facture allemande, ceux-ci devant être prélevés parmi les 64 que possède l’armée royale néerlandaise. Et les États-Unis ont annoncé qu’ils leur livreront un total de 90 canons tractés M777 de 155 mm.
BBC
In pictures: 2022 Sony World Photography Awards
The winners of the Professional category of the 2022 Sony World Photography Awards have been announced, with Adam Ferguson named as Photographer of the Year for a series of self-portraits of migrants in Mexico as they wait to cross the border into the United States.
Migrantes is a series of black and white portraits made in collaboration with the subjects. Ferguson set up the equipment and scene, and then allowed the individuals to choose the moment to capture their own image.
"By giving his subjects the shutter release, Adam hands a certain power to the sitter to make that decision on how to be perceived. These photographs are beautiful, meaningful and kind," said Mike Trow, chairman of the Professional competition.
The series triumphed in the Portraiture category.
Here are the other category winners, along with comments from the photographers themselves.
Architecture & Design
Dorf by Domagoj Burilović
"Dorf is the German word for village. In the 19th Century, the Croatian region of Slavonia was inhabited by people from all nations of the Austro-Hungarian empire.
"German colonists made the largest cultural impact through language, crafts and architecture.
"With the extinction of the village, the historic houses that became part of its cultural identity are the first to decay."
Creative
Mellow Apocalypse by Alnis Stakle
"I am interested in the fate of canonised artistic, scientific and journalistic images and their potential to embody contemporary meanings.
"For my collages, I have used images from the open source collections at art museums, scientific institutions and image banks, whose archives may be considered iconic testimonies of the present and the past."
Documentary projects
The Children of the Financial Collapse in Venezuela by Jan Grarup
"More than 8.5 million people in Colombia urgently need help.
"The financial collapse in Venezuela has left many with no access to emergency aid, shelter, clean drinking water or food. Children pay the highest price."
Environment
Living in the Transition by Shunta Kimura
"Gabura Union is located on the south-western coast of Bangladesh. It is one of the most vulnerable areas to the impacts of climate change, and many residents often suffer from its effects.
"The purpose of this photo essay is to capture and communicate the situation for people living quietly in this transition, impacted by climate change."
Landscape
Life On Earth by Lorenzo Poli
"Science and religions may all fall short in explaining the incredible miracle of life which, through millennials of evolution, has transformed barren land into a living planet.
"There is an untamed world between sacred and magic, where the essence of life is safeguarded by silence, where the outer and the inner world coincide. This is what I am seeking to photograph."
Portfolio
Hugh Fox
"A selection of images taken over the last couple of years.
"For me, this series evokes the quiet, isolated, reflective moments I felt during the pandemic."
Wildlife & Nature
The Fox's Tale by Milan Radisics
"Over eight months, I spent almost every night sitting at the window of my cottage in the middle of the forest - where wild animals live almost as neighbours of the villagers.
"The young vixen appears in the village after dusk, circles an hour-and-a-half, and appears in a courtyard several times.
"I set the lights in advance, like in a studio, and waited for the protagonist to walk into the scenes."
Still Life
Constellation by Haruna Ogata & Jean-Etienne Portail
"These images were taken in a studio in Paris, in September 2020 - for the pure creation of a still life photo."
Sport
Kuarup by Ricardo Teles
"The Kuarup is a ritual of the Xingu Indigenous Brazilian to honour the illustrious dead - it is the farewell and closing of a mourning period.
"The celebration takes place once a year in different villages, and lasts for three days.
The highlight of this celebration is a competition of a martial art called Huka-huka, similar to the Greco-Roman wrestling fight, which has competitive symbolism that shows the strength and virility of the young men."
The Open competition celebrates the power of single images.
Scott Wilson is Open Photographer of the Year 2022 for his photograph titled Anger Management, entered in the Natural World & Wildlife category.
The image shows a dirt-caked wild mustang kicking up dust in north-western Colorado, USA.
Ezra Bohm, of the Nederlandse Acedemie voor Beeldcreatie, has been awarded Student Photographer of the Year 2022 for his series titled The Identity of Holland.
Bohm photographed the residents of close-knit communities in the Netherlands, who maintain a traditional way of life.
Tri Nguyen has won Youth Photographer of the Year 2022 for his image Under The Moonlight.
The photograph depicts a young man basking in artificial moonlight standing against a derelict background.
All photographs courtesy of 2022 Sony World Photography Awards. An exhibition of the winners and shortlisted work takes place at Somerset House, London from 13 April to 2 May 2022.
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France24 - World
Pigeon peas help Madagascar farmers grow food despite drought
Issued on: 27/04/2022 - 16:45Modified: 27/04/2022 - 16:49
Growing edible crops used to be so hard for Kazy Zanapijo in drought-prone southern Madagascar that she would often have nothing but wild plants and cactuses to feed herself and her children -- until she started growing pigeon peas.
France24 - World
What are the biggest challenges for Macron’s second term?
Issued on: 27/04/2022 - 07:47
Tom WHEELDON
Emmanuel Macron pulled off an impressive feat as he became the first French president in 20 years to win a second term in office – in face of fierce antipathy amongst large numbers of voters on the left and, in even bigger numbers, to his right. Macron will have to navigate this enmity as he tries a “different way” of governing while facing a series of challenges, from the cost of living crisis to pension reform.
Macron’s victory suits the French penchant for paradox – a penchant demonstrated by his very own catchphrase “en même temps” (“at the same time”).
The president beat nationalist Marine Le Pen comfortably in the second round after topping the polls by a decent margin in the first, where the French have a menu of voting options. The presidential election showed that – of the three main voting blocs – the biggest is the centre-right cluster revolving around Macron.
At the same time, the election underlined how plenty of French people on both sides of the political spectrum detest Macron – regarding him as the embodiment of the arrogant, insensitive technocratic stereotype.
So after losing some 2 million votes between his two face-offs against Le Pen in 2017 in 2022 – and after seeing a record-breaking second-round abstention rate at 28 percent – Macron promised to rule France in a “different way” and to be “everybody’s president”.
Macron has plenty of issues to deal with as he enters the second half of the presidency, following a first term marked by crises – from Covid-19 to the Yellow Vests to the war in Ukraine – which many voters think he handled well.
As that list shows, expect the unexpected. But for now FRANCE 24 looks at the top issues already on Macron’s in-tray.
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Parliamentary election in June
The first challenge Macron faces is the parliamentary election held in two rounds on June 12 and 19. Le Pen and extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon (who came third in the presidential first-round) both want to win a National Assembly majority to give Macron a difficult second term.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Indeed, Mélenchon is explicitly pitching himself as a potential Macron prime minister. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
However, analysts see a Macron majority as the likely outcome, given voters’ tendency to back the recently elected president’s party and a history of poor performances for the parties’ of second- and third-placed candidates.
Macron’s “whatever it takes” approach to Covid-19 buoyed the French economy as it emerged from the pandemic – with 7 percent growth in 2021, higher than Germany, Italy and Spain. Unemployment fell to 7.8 percent in the fourth quarter of 2021, the lowest rate since 2008.
However, the rampant price rises bedevilling many economies have caused a cost of living crisis in France, as year-on-year inflation surpassed 4 percent in March.
Le Pen made diminishing purchasing power the crux of her campaign, a focus that powered her up the polls, helping her capture even more of the squeezed working class that historically voted for the left – and making her by far the most popular candidate amongst the middle-aged.
Responding to the threat she posed, Macron promised a “special bill” for the cost of living – indexing all pensions to inflation and reducing costs for the self-employed.
“We’ve got to respond to the anger and concern of millions of French people who’re saying they can’t get by,” Macron’s Finance Minister Bruno Le Maire told France Info on Monday – promising to keep the gas price cap until the end of 2022 at least, and to roll out “by the summer” a package to help people who need to drive a lot cope with rising petrol prices.
“Cost of living is Macron’s single biggest problem; it’s very clearly the issue on which voters ranked him second or third in the first round,” said Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University. If Macron is not careful, he continued, “a Gilets Jaunes [Yellow Vests] Part II is on the cards”.
But France’s public debt remains high; it was 112.9 percent of GDP in 2021 – and rising interest rates are expected to make government debt more expensive in the coming years. This puts Macron in a difficult position, warned Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: “Macron has an irresolvable dilemma – how to balance France’s finances while bringing an adequate government response to the cost of living crisis,” he put it. “With the newly re-elected, new improved Macron on probation in public opinion, we are unlikely to see fiscal rectitude become the priority in the short term at least.”
Macron promised back in 2017 to streamline France’s byzantine pension system – prompting in the winter of 2019-20 the country’s biggest wave of strikes since the famous upheaval of 1968. Once Covid-19 hit, pension reform was postponed indefinitely, then shelved.
Between the two presidential election rounds Macron said he is open to raising the retirement age from 62 to 64 – instead of 65, as he originally planned – after postponing the decision until 2027 when his mandate is over.
“I am ready to change the timeline and say we don’t necessarily have to implement the reform by 2030 if people are too anxious [about it],” he added on the campaign trail, while insisting his proposed changes are necessary.
Fresh from Macron’s victory, his Finance Minister Bruno Le Maire struck a harsher tone – refusing to rule out using special presidential powers to pass the pension reforms on Monday.
Like the cost of living, pension reform is “really fundamental”, Smith warned. “Macron really needs to address these issues ahead of the parliamentary elections – with real clarity.”
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National health system under pressure
French hospitals are in a difficult position with staff shortages and emergency measures still in place more than two years after Covid first hit.
As the pandemic shook France’s renowned healthcare system, Macron’s government reacted with unprecedented pay increases for medical staff.
But the long-awaited salary hikes have failed to relieve French hospitals’ acute staff shortages. “It’s an emergency right now,” said Didier Birig, head of health workers’ union FO-Santé – urging Macron’s government to increase salaries even further to relieve strain on staff and make healthcare jobs more attractive.
Climate change was a major lacuna in the presidential campaign until Macron placed it at the centre of his second-round pitch at a rally in Marseille.
Macron made a bold promise ahead of his re-election, pledging to go “twice as fast” to reduce greenhouse gas emissions – getting them down by 40 percent by 2030.
His plans rely on nuclear power to decarbonise electricity production, continuing a French trend dating back to the 1970s – when then prime minister Pierre Messmer poured resources into nuclear energy in a long-term strategy to drastically reduce France’s oil dependency after the 1973 OPEC crisis. Macron says France will build six to 14 EPR reactors – a new generation design pioneered by France – as well as building 50 offshore windfarms by 2050 and increasing solar power output tenfold.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
Valeurs Actuelles
[Bigot] L’énarque terminal
Alors que la guerre est à nos portes, le décret qui supprime le corps diplomatique, faisant de la France le seul grand pays sans diplomates professionnels, a été pris en catimini, entre les deux tours, pendant le week-end pascal. En tout, ce sont une vingtaine d’inspections générales et de grands corps de contrôle qu’Emmanuel Macron entendait supprimer ; finalement, seuls les conseillers d’État et les magistrats de la Cour des comptes (protégés par la Constitution) échapperont à cette suppression.
Qu’est-ce qu’un grand corps de l’État ? C’est un groupe de hauts fonctionnaires spécialisés dans un métier, dotés d’une forte unité et jouissant d’un certain prestige. Pourquoi vouloir les supprimer ?
Les motifs d’une réforme
L’une des premières motivations de cette réforme était d’éviter que de trop grandes responsabilités soient confiées à de trop jeunes gens. Pour s’assurer de la maturité de leurs titulaires, il suffisait d’exiger plusieurs années de bons et loyaux services de la part des hauts fonctionnaires avant de leur permettre d’accéder à ces charges importantes… L’autre raison invoquée était l’élimination d’une rente dont auraient été titulaires les membres des grands corps. Argument ici encore spécieux, car tous les diplomates ne deviennent pas ambassadeurs. Troisième motif tout aussi faible, diversifier les profils des hauts fonctionnaires : il était déjà possible de nommer “au tour extérieur” des personnalités qualifiées.
Le quatrième motif était en fait le seul sérieux : pas d’esprit de corps sans corporatisme et pas de corporatisme sans conformisme ni réseautage. Arrêtons-nous un instant sur cet argument. La création de l’Ena, en 1945, visait déjà à sortir les corps de leur endogamie en les recrutant au terme d’une formation et d’un concours communs à tous les hauts fonctionnaires. Mais en créant l’Ena, le Conseil national de la Résistance s’est bien gardé de supprimer les grands corps qui avaient fait leurs preuves dans l’histoire… L’école devait seulement garantir que ses élèves seraient sélectionnés sur des critères de mérite et se sentiraient appartenir à l’ensemble de la fonction publique.
En réalité, le président Macron n’a pas seulement supprimé les grands corps, il a également supprimé l’Ena pour la remplacer par un Institut national du service public, plus ouvert à la diversité ( cf. la suppression des épreuves de culture générale et l’introduction de critères plus sociétaux de recrutement). On en arrive ainsi aux raisons officieuses de cette suppression.
Des motivations officieuses
La première raison inavouée est le populisme. La décision de supprimer l’Ena, prise au lendemain de la crise des “gilets jaunes”, est un os symbolique jeté à ceux qui ne seraient rien.
La deuxième raison cachée est de disposer d’une administration qui devra moins sa carrière à un classement ou au jugement de ses pairs qu’à celui du politique. Pour accéder à des postes prestigieux, il faudra plaire. La troisième raison est d’ailleurs de pouvoir plus facilement nommer des favoris. Pour renvoyer l’ascenseur ou remercier ceux qui financent une campagne, par exemple. La quatrième raison inavouable est aussi la plus essentielle : abaisser l’autorité de l’État, qui s’exprime dans la devise de l’Ena : Servir, sans s’asservir. Servir qui ? Personne. Servir quoi ? La République et la France. Sans s’asservir à qui ou à quoi ? À l’argent ou à l’étranger. En supprimant les grands corps et l’Ena, Emmanuel Macron applique l’idéologie du new public management pour lequel l’intérêt général n’est qu’un paravent. Et cette mentalité consacre la supériorité des méthodes privées sur les méthodes publiques.
L’autorité des hauts fonctionnaires n’est pas seulement morale, elle est aussi technique. Un diplomate, un inspecteur des Finances ou un préfet exercent de vrais métiers, avec leurs traditions, leurs savoir-faire, leurs mémoires, qui sont garants de l’efficacité et de la continuité de l’action de l’État. Prenons l’exemple de nos diplomates, qui font l’admiration du monde entier car ils sont (étaient) parmi les mieux formés et les plus compétents. En les nommant au sein du futur nouveau corps généraliste et indiscriminé de hauts fonctionnaires, « c’est un peu comme si l’on supprimait les médecins spécialistes, oncologues, chirurgiens du cœur ou gynécologues pour les remplacer par des médecins généralistes », écrit Arnaud Teyssier. Le prix de cette compétence, c’est l’indépendance d’esprit et de ton à l’égard du pouvoir, de l’étranger ou de l’argent. L’avantage de cette compétence, c’est une meilleure défense des Français.
Rarement un président avait porté un coup aussi violent à la République. L’ancien vice-président du Medef Denis Kessler avait vendu la mèche, en 2007 : « Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance. » Nous y sommes. Maintenant que la quinzaine de l’antifascisme est terminée vient le moment de la grande braderie. À la carapace administrative patiemment constituée par le travail des légistes royaux, renforcée par Bonaparte et par la République, rien ne devra se substituer. Sous prétexte de faire avancer la France au rythme de la mondialisation, il s’agira de la livrer nue aux puissances étrangères et aux puissances d’argent, c’est-à-dire à l’Union européenne.
* Guillaume Bigot est politologue et éditorialiste. Dernier ouvrage : “Populophobie, pourquoi il faut remplacer la classe dirigeante française” (Plon).
France24 - World
Rethinking the EU: The young Europeans reshaping a continent
Issued on: 11/04/2022 - 14:39
Céline SCHMITT
Over the past eight months, the Conference on the Future of Europe has aimed to give a voice to 800 citizens from the 27 EU member states. The goal of this unprecedented endeavour was to see concrete progress on the climate, employment, health and even diplomacy. A third of the participants were under 25 years old. Throughout the event in Strasbourg, FRANCE 24 closely followed four of the young panellists: an Italian anthropology student, a French high school student, a Slovakian doctoral student and a young Swedish woman concerned about the environment. What are their expectations in terms of migration, the environment, health or the climate? Why did they get involved? Our reporters have been finding out.
A report by Xavier Chemisseur and Céline Schmitt.
Submit your views and put forward your ideas to the Conference on the Future of Europe.
The action was co-financed by the European Union in the frame of the European Parliament's grant programme in the field of communication. The European Parliament was not involved in its preparation and is, in no case, responsible for or bound by the information or opinions expressed in the context of this action. In accordance with applicable law, the authors, interviewed people, publishers or programme broadcasters are solely responsible. The European Parliament can also not be held liable for direct or indirect damage that may result from the implementation of the action.
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Spéculations autour du prochain Premier ministre : « Chaque nom cité est un nom à rayer »
France24 - World
The future of Europe: EU citizens take centre stage
Issued on: 11/04/2022 - 12:56
Catherine NICHOLSON
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The EU is coming to the end of a major experiment in public debate: the Conference on the Future of Europe, an eight-month-long event in which the EU invited its 450 million citizens to share their thoughts on how the bloc might reorient itself to face new challenges. What – if anything – has the conference achieved? Will true change come about? We discuss this with three guests who took part in the Conference itself.
Produced by Perrine Desplats, Yi Song, Isabelle Romero and Sophie Samaille
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Brando BENIFEI, Italian MEP, Socialists and Democrats
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Katalin CSEH, Hungarian MEP, Renew Europe
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secretary General, European Civic Forum and co-chair, Civil Society Convention on the Future of Europe
Valeurs Actuelles
Grand Débat des Valeurs : dans le chaudron des droites
C’est une tradition perdue. À droite, il fut un temps où l’on aimait débattre. Deviser des heures. S’écharper. Se diviser en chapelles. Conservateurs contre modernes. Libéraux contre souverainistes. Mondialistes contre patriotes… Droite forte contre droite molle. Autant de nuances qui sont parfois devenues des fossés infranchissables. Au point de rendre la discussion impossible. À Valeurs actuelles, nous avons toujours voulu faire cohabiter ces droites qui se tournent le plus souvent le dos, quand elles ne s’ignorent pas ou ne se maudissent pas. C’est le choix que nous avons voulu faire en proposant cette soirée, au cœur d’une campagne atone. Et parce que l’esprit de sérieux ne doit pas nous faire oublier que « le rire cache une arrière-pensée d’entente, je dirais presque de complicité, avec d’autres rieurs, réels ou imaginaires », comme l’écrivait Bergson, nous avons demandé au plus corrosif de nos humoristes d’introduire cette soirée.
« Dans le brief que m’ont fait les mecs de Valeurs actuelles : il faut que tu mettes les gens à l’aise, qu’il n’y ait pas de favoritisme, on n’est pas là pour orienter l’avis de nos lecteurs, l’important, c’est de passer un bon moment et qu’à la fin, tout le monde rentre à la maison en se disant “au fond, Zemmour a raison”. » Gaspard Proust, grinçant, a réussi son coup : il prend la salle et ses hôtes à contrepied. Dans le public, certains rigolent quand d’autres lancent les premiers “Zemmour président”.
À seulement quelques mètres de là, Marlène Schiappa et sa conseillère en communication échangent un bref regard. « Ça promet », souffle la ministre déléguée à la Citoyenneté. Elle sait qu’elle joue ce soir à l’extérieur. « La polytechnicienne de Touche pas à mon poste ! vous remercie », lance-t-elle en direction de Gaspard Proust, qui s’était amusé, sous ses yeux, de son rôle dans le débat public. Face au refus d’Emmanuel Macron de s’afficher sur le même plan que ses concurrents, Marlène Schiappa s’est justement placée en défenseur de la démocratie : « Je déplore que l’on traverse une période dans laquelle très souvent l’invective, la petite phrase, l’attaque personnelle remplacent ce débat d’idées. » Chahutée sur le bilan de son gouvernement en matière de sécurité, la ministre aura tout de même eu droit à sa salve d’applaudissements. En sortant de scène, raccompagnée par Charlotte d’Ornellas avec qui elle a débattu, elle s’éclipse rapidement. Comme tout ministre qui se respecte, Marlène Schiappa est une femme pressée.
Entre calmeur et ferveur, 4 000 spectateurs ont répondu à l’appel du Grand Débat des Valeurs. © Marie de Jeaghere
Marion Maréchal s’installe au premier rang. Arrivée à l’heure au Dôme de Paris, la jeune femme préfère suivre le sketch de l’humoriste plutôt que de patienter en loge. Elle l’avoue bien volontiers : « Mon passage sera moins drôle que celui de Gaspard : on m’a demandé de parler de Macron, ce n’est pas hypersexy mais on va le faire. » Lors de son entrée en scène, l’ancienne députée du Vaucluse est acclamée par le public. « On a dit en introduction qu’il fallait faire rêver, mais je dois parler du bilan d’Emmanuel Macron, donc ça risque d’être un petit peu plus délicat », souffle-t-elle aux 4 000 personnes présentes dans la salle. Face à Raphaël Stainville, notre rédacteur en chef politique, elle dézingue le bilan du président sortant, évoque le scandale du cabinet McKinsey et pointe du doigt le refus de débattre d’Emmanuel Macron : « Il explique que demain il mettra en place des états généraux, des grandes consultations, comme si l’élection était une formalité et n’était plus le lieu où on accepte le clivage. »
Devant un public où se mêlent les électeurs LR, ceux de Reconquête ! et ceux du RN, Marion Maréchal avertit : « Voter Emmanuel Macron, c’est jouer à la roulette russe. » Il est « le président de l’immigration massive ». Un rappel qu’elle juge nécessaire : « Je le dis en particulier pour les électeurs de droite qui ont la tentation de voter pour lui. » En coulisses, Philippe Olivier, conseiller de Marine Le Pen et époux de Marie-Caroline Le Pen, ne se prive pas de commenter la prestation de Marion Maréchal : « Elle a réussi à faire pire que Pécresse, faut le faire ! » Assise sur le canapé, Marie-Caroline se demande, pensive, ce que sa nièce est venue faire dans cette « galère zemmourienne ».
Dans les gradins, les partisans d’Éric Zemmour tapent du pied. Leur fracas et le grondement sourd de leurs cris font trembler les murs des coulisses. « Zemmour président, Zemmour président ! » Va lé rie Pé c re s se jette un œil au plafond de sa loge. Les conduits d’aération vibrent sous le poids de cette ferveur. Sourire malicieux, elle se rassure : « Les lecteurs de Valeurs actuelles sont des gens élégants et courtois. » Et se motive : « Vous allez voir, je vais les intéresser à cette présidentielle et les convaincre que c’est moi qui porte le projet le plus concret. » « Passer entre Marion Maréchal et Éric Zemmour, on ne peut pas dire que ce soit un cadeau », ironise-t-elle. Un proche lui rappelle la présence de Marlène Schiappa ce soir. Elle répond ironiquement : « Monsieur Macron se fait représenter, enfin. Il a compris qu’on devait se battre pour une campagne électorale. » Elle tend une oreille aux cris de la foule. « Je n’ai pas peur des débats et des confrontations d’idées. C’est ma vision de la politique. Je vais montrer ce qui avec moi va clairement changer en France sur la sécurité et l’immigration », insiste-t-elle. Elle nous interpelle : « Je vous respecte. Vos lecteurs ont envie de battre Macron. Et c’est avec moi qu’ils le battront. »
Valérie Pécresse revendique l’électorat filloniste
Un bénévole des Éveilleurs, l’association qui coorganise la soirée, frappe à sa porte. Il lui annonce son passage. Elle passe derrière les rideaux de la scène. Geoffroy Lejeune l’y attend. « Valérie, tout va bien ? », s’enquiert le directeur de la rédaction. Elle répond d’une voix rauque : « Vous invitez tous ceux qui ont leur carte. Ils sont tellement anti-moi qu’ils s’attendent à ce que je me couche. » Les sifflets se font déjà entendre. Avant de monter sur scène, Pécresse lance : « Ils ne me font pas peur. Leurs cris me donnent l’énergie. » À peine prend-elle la parole que la salle la siffle. La candidate ne se laisse pas abattre : « Quand on a tenu neuf mois face à la rue, aux étudiants gauchistes et qu’on a fait 70 évacuations de fac, on n’a pas peur de venir débattre. »
Face à un public d’anciens fillonistes, la candidate LR tente de reprendre les accents de la dernière campagne : « L’élection de 2017 a été volée à la droite. J’ai l’impression qu’on essaye de voler celle-ci aussi et que Macron est en train de se dérober à cette élection. Les Français doivent se réveiller ! » Valérie Pécresse se présente comme le seul choix crédible face à la majorité actuelle : « C’est la huitième fois qu’un Le Pen se présente à une élection présidentielle, si les Français en voulaient, ça se saurait. Éric Zemmour, je ne crois pas qu’il puisse être élu. » Bronca dans la salle. Ayant pleinement conscience que beaucoup de choses la séparent de l’assemblée qui lui fait face, elle conclut sur une volonté de rassemblement des droites. « Si on est là ce soir, c’est qu’on ne veut plus d’Emmanuel Macron – on veut le remplacer -, qu’on ne croit pas aux sondages et qu’on ne veut pas se laisser voler cette élection ! » Pécresse quitte la salle, le sourire aux lèvres.
Quelques minutes plus tôt, Éric Zemmour arrive dans les loges, accompagné par de nombreux membres de son équipe de campagne. Un responsable de l’organisation le prévient qu’il rentrera par la droite de la scène, contrairement aux trois précédents invités. Valérie Pécresse ne veut pas le croiser. « Oh non, quel dommage, je suis déçu », ironise Éric Zemmour. L’ancien journaliste est souriant. Marion Maréchal, qui vient d’en finir, passe une tête dans sa loge avec son mari, Vincenzo Sofo, et sa mère, Yann Le Pen. Valérie Pécresse, elle, commence son grand oral. Dans la loge de Zemmour, le son de la télévision saute, puis revient après quelques secondes de coupure. « C’était peut-être mieux sans », raille un proche du candidat.
“La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution”
Il est 22 h 24. Éric Zemmour entre sur Paint It, Black, le morceau phare des Rolling Stones, son groupe préféré. Le public l’ovationne. Le Dôme de Paris prend des airs de Villepinte. « Pourquoi la remigration devient-elle nécessaire maintenant ? », questionne Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour répond du tac au tac : « La remigration, c’est le renvoi de personnes dont on ne veut plus. Quand on trahit le pays qui nous accueille, nous nourrit, nous loge, nous éduque, on ne mérite pas d’y rester. » Deux Femen interrompent l’explication du candidat en criant : « Valeurs réacs, riposte féministe », avant d’être exfiltrées. Zemmour ironise : « C’est un rituel. Ça nous aurait manqué si elles n’étaient pas venues. » L’entretien se poursuit en toute quiétude. « Avez-vous la foi ? », le questionne Geoffroy Lejeune. « J’ai l’impression de croire en Dieu de plus en plus. Mes parents me regardent, il ne faut pas que je les déçoive. » Évoquant sa vidéo postée pour la fête de Noël, l’essayiste rappelle les racines chrétiennes de la France, “fille aînée de l’Église” : « Je suis rentré dans le christianisme par la France. Cette religion a contribué à la fondation de notre nation. »
Éric Ciotti débarque au Palais des Sports après un JT de TF1. Fidèle à sa réputation de “monsieur Sécurité”, il salue tout ce qui porte un insigne. Durant quelques instants, il s’arrête pour discuter avec deux agents du Service de la protection (SDLP) d’Éric Zemmour. Puis, à quelques minutes de monter sur la scène, il voit venir à sa rencontre le candidat de Reconquête !. « Ils m’ont sollicité comme toi, à ce que je vois », s’exclame Zemmour. Insistant, il lance en direction de Geoffroy Didier : « Il y a des amitiés de longue date qu’il faut honorer. » Présent à ses côtés, Guillaume Peltier lance à son collègue parlementaire : « Tu es à ta place, là. » Des sous-entendus qui créent un certain malaise.
Interrogé par Tugdual Denis sur la proposition du candidat de Reconquête ! de créer un “ministère de la remigration”, le questeur de l’Assemblée nationale répond sans détour : « La remigration, ça ne veut rien dire. » Face aux sifflets, Éric Ciotti ne varie pas : « J’entends vos réactions, mais vous ne m’empêcherez pas de dire ce que je pense. La remigration, c’est des slogans, et les slogans n’apportent pas de solution ! » Après avoir été remercié par le directeur adjoint de notre rédaction, l’élu quitte la scène sous des applaudissements nourris.
Photo © Marie de Jeaghere
Le passage d’Éric Ciotti est le seul qu’Éric Zemmour suit attentivement. « Il parle comme nous, répète-t-il plusieurs fois devant son écran. Même les chiffres qu’il utilise viennent de chez nous. » À la fin de la séquence du député, la loge d’Éric Zemmour se remplit. Alors que Valérie Pécresse a quitté les lieux, deux de ses soutiens pénètrent dans l’antre de son concurrent. Le magistrat Charles Prats, orateur national de la candidate LR, vient saluer Éric Zemmour et son amie Sarah Knafo. Durant le discours du candidat, le fils du juge n’a pas arrêté de hurler « Zemmour président ». L’ancien journaliste lui demande : « Bon, quand est-ce que tu viens avec nous ? » Réponse de l’intéressé : « Il est trop tard pour moi. » Zemmour aura au moins la progéniture. Vingt minutes plus tard, une élue habituée de ces soirées débarque. « Alors, les voyous, quand est-ce que vous remigrez ? » Éric Zemmour rigole. Nadine Morano tape dans le mille. La députée européenne vient discuter avec Zemmour, qu’elle connaît depuis longtemps. La conversation dure quelques instants. L’ancien journaliste la questionne sur la proposition de Guillaume Larrivé, député LR, qui appelle d’ores et déjà à une “nouvelle majorité” avec Emmanuel Macron si Valérie Pécresse est battue. La réponse est foudroyante : « Larrivé a un gros problème : le syndrome du “si t’as pas été ministre avant 40 ans, t’as raté ta vie”. » Il en a 45. Puis l’ancienne ministre de Sarkozy se retire pour discuter quelques instants de manière informelle avec Geoffroy Lejeune. Éric Zemmour, lui, quitte les lieux en lâchant une dernière phrase : « Elle n’a pas dit qu’elle était contre la remigration… »
Quelques minutes plus tôt, Jordan Bardella est d’humeur taquine. Les yeux rivés sur son téléphone, il assiste, sourire aux lèvres, à l’entrée en scène du candidat de Reconquête !. « J’aurai au moins fait un meeting d’Éric Zemmour dans ma vie ! » Depuis sa loge, il peut entendre, çà et là, les “Zemmour président”, les “ben voyons” qui émanent de la foule. Pas de quoi le faire trembler. Il peaufine calmement ses notes griffonnées sur des petites feuilles. « Je vais leur parler de pouvoir d’achat, ça va les calmer », s’amuse le jeune président par intérim du Rassemblement national. Il s’apprête pourtant à discourir d’union des patriotes et à pénétrer dans une arène loin d’être aussi hostile à son égard qu’il semble le penser. Il faut dire que les militants du RN ne sont pas légion dans les travées du Dôme. « Ils préféreront toujours un barbecue à une soirée parisienne », raille Jordan Bardella. Les 4 000 spectateurs présents à cette “soirée parisienne” attendent, eux, sa prise de parole de pied ferme. Chez les partisans de Reconquête ! notamment, où il est perçu comme un acteur majeur de la future grande recomposition du “camp national” promise par Éric Zemmour au sortir des élections.
L’union des droites ? Jordan Bardella n’y croit pas. Ou plutôt, il s’en moque. Il sait pourtant qu’il en sera question quand son tour viendra de monter sur la scène. « Il faut bien qu’on explique pourquoi on ne croit pas à cette grande union. » Philippe Olivier et Marie-Caroline Le Pen accompagnent leur gendre. Le conseiller de la candidate du RN se moque encore plus de l’union des droites que son poulain : « C’est un concept complètement fumeux et dépassé. » Bardella acquiesce. Serein, il s’inquiète seulement de l’état d’épuisement mental de l’assemblée. « Vous pensez que la salle va se vider ? », se demande-t-il tout en renouant son nœud de cravate.
“Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire”
Malgré l’heure tardive et les deux heures et demie de débats écoulées, seule une petite partie du public a quitté le Dôme. « Je ne suis pas venu ce soir pour vous flatter », assure-t-il d’emblée quand on lui demande de décrire les liens qui pourraient unir la droite conservatrice et le Rassemblement national. Il convainc son auditoire par son honnêteté : « La grande recomposition, 2027… je vous le dis franchement, je m’en fous complètement. Mon sujet, c’est qu’on puisse sauver la France dans trois semaines. » Jugeant le clivage historique entre la droite et la gauche « dépassé », Jordan Bardella tend la main aux électeurs d’Éric Zemmour en vue du second tour. Geste de rassemblement plus que d’union. « Sa stratégie nous cantonne à du témoignage, elle vous mène à faire 15 %, lâche-t-il sous quelques applaudissements. Ce que fait Éric Zemmour aujourd’hui, c’est ce qu’on faisait avec Jean-Marie Le Pen il y a trente ans. À force d’avoir été les champions des premiers tours, on a longtemps oublié qu’il y en avait un second. »
Quand il regagne sa loge, Jordan Bardella arbore une moue satisfaite : il sait qu’il a réussi son grand oral. Il a avancé encore un peu plus l’hypothèse d’un vote utile en faveur de sa candidate. Un phénomène électoral dont il a lui-même subi les fâcheuses conséquences par le passé : « Quand on se prend le vote utile, on ne peut rien y faire. Une fois qu’il est face à nous, on est morts. Je l’ai vu aux régionales. » Au Palais des Sports, il était bien décidé à laisser les défaites aux vestiaires. En quittant la scène, il pouvait mesurer les effets de sa prestation. Outre ses collègues qui ne tarissaient pas d’éloges, des sympathisants LR et de Reconquête ! – même des journalistes – se joignaient à cette chorale de louanges. Son incursion d’un soir dans cette marmite lui aura même inspiré une dernière saillie, résumant, à bien des égards, l’atmosphère qui se sera dégagée de l’événement : « Finalement, les seuls à avoir réussi l’union des droites, c’est Valeurs actuelles … »
France24 - World
France-Luxembourg: the ‘steel friendship’ in Esch-sur-Alzette
Issued on: 24/02/2022 - 18:04
Luxembourg’s second-largest city, Esch-sur-Alzette, is a community with a heavy industrial past. It’s located near the French border and sits as a monument to the country’s 20th century steel industry boom. Its numerous post-industrial brownfields bear witness to that, as well as its multiculturalism: 120 nationalities live here, including one in particular: the French. Many of them migrated to the Grand Duchy decades ago to work in the country’s successful steel industry.
Today, the city is steeped in history, earning it the honour as this year’s European Capital of Culture.
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Life and legacy of Ghana's Kwame Nkrumah - Eye on Africa
Issued on: 27/04/2022 - 23:03Modified: 27/04/2022 - 23:04
Wassim Cornet
In tonight's edition: Mali accuses France of violating parts of its controlled airspace after drone footage shot by the French military showed soldiers covering corpses with sand. We take a look back at the life of Ghana's Independence figure Kwame Nkrumah, who died half a century ago today. And as South Africa marks its own Freedom Day we take a closer look at how an NFT of Nelson Mandela's arrest warrant could help save Liliesleaf Museum.
France24 - World
Measles cases surge 80% as Covid interrupts vaccination campaigns
Issued on: 27/04/2022 - 19:04
NEWS WIRES
Measles cases have surged by nearly 80 percent worldwide this year, the UN said Wednesday, warning that the rise of the "canary in a coal mine" illness indicates that outbreaks of other diseases are likely on the way.
The coronavirus pandemic has interrupted vaccination campaigns for non-Covid diseases around the world, creating a "perfect storm" that could put millions of children's lives at risk, the UN's children's agency UNICEF and the World Health Organization said in a statement.
More than 17,300 measles cases were reported globally in January and February, compared to around 9,600 during those months last year, according to new data from the UN agencies.
There have been 21 large and disruptive measles outbreaks in the last 12 months to April, most of them in Africa and the eastern Mediterranean, the data showed.
Reported worldwide #measles cases🔴 17,388 Jan-Feb (2022)🔴 9,665 Jan-Feb (2021) That's a rise of 📈79% WHO and @UNICEF warn of a 'perfect storm' of conditions - ripe for serious outbreaks of vaccine-preventable illnesses https://t.co/jjmwgWGt9Q pic.twitter.com/r04UvGTSVg
April 27, 2022Christopher Gregory, senior health adviser in UNICEF's immunisation section, told AFP that because measles is the "most contagious vaccine-preventable disease" it often serves as a warning sign.
"Measles is what we call the tracer, or the canary in the coal mine, that really shows us where those weaknesses in the immunisation system are," he said.
He said yellow fever was among the diseases that could surge next, after rising cases were reported in West Africa.
"We're particularly worried about those countries that are most fragile, where the healthcare systems are already really struggling, where they're still trying to deal with the impacts of Covid on top of these outbreaks," he said.
Somalia recorded by far the most measles cases in the last 12 months with more than 9,000, the UN data showed, followed by Yemen, Afghanistan, Nigeria and Ethiopia – all countries battling some form of conflict.
There are also fears that the war in Ukraine could spark a resurgence in the country after it recorded Europe's highest rate of measles between 2017-2019.
Gregory said that it had been very difficult to keep track of any disease in Ukraine since the war began, adding that the biggest concern was "what we could be missing".
Impact 'felt for decades'
More than 23 million children missed out on routine vaccinations in 2020 as the Covid pandemic descended, the largest number in more than a decade.
The UN agencies said that 57 vaccination campaigns in 43 countries postponed at the start of the pandemic had still not been completed, affecting 203 million people – most of them children.
Covid also continues to pile pressure on healthcare facilities and drag staffing and attention away from vaccination for long-standing deadly diseases.
"The impact of these disruptions to immunisation services will be felt for decades to come," WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus said in the statement.
"Now is the moment to get essential immunisation back on track and launch catch-up campaigns so that everybody can have access to these life-saving vaccines."
Gregory said it was time to put childhood immunisation on "at least the same level of priority as finishing Covid vaccination".
Measles is a disease caused by a virus that attacks mainly children. The most serious complications include blindness, brain swelling, diarrhoea, and severe respiratory infections.
Vaccination uptake of at least 95 percent is the best way to avoid it spreading, though many countries fall far short of that goal – Somalia is at just 46 percent, according to the UN data.
(AFP)
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Focus
Amid coronavirus spread, measles outbreak kills thousands of children in DR Congo
TECH 24
Beyond Covid-19: RNA tech brings treatments for other diseases
HEALTH
WHO warns over 'dramatic resurgence' of measles in Europe
L'Humanité
Une fuite des électeurs à colmater d’ici le troisième tour
ActuDepuis que les législatives suivent la présidentielle, la participation se réduit en moyenne de 25 points entre les deux scrutins. Lutter contre cette démobilisation est particulièrement important pour la gauche.
Florent LE DUUne démobilisation à contenir et 12,8 millions d’abstentionnistes à convaincre. L’enjeu de la participation aux prochaines élections législatives est de taille, car l’abstention pourrait fortement augmenter les 12 et 19 juin, si on en croit les précédents scrutins. En 2017, après 77,7 % de participation au premier tour de la présidentielle (73,7 % en 2022), seuls 48,7 % des inscrits s’étaient rendus aux urnes pour élire les députés. Avec des écarts encore plus grands pour les jeunes et les catégories populaires, lesquels ont majoritairement voté à gauche le 10 avril. Une participation en baisse constante depuis 1993, et encore plus depuis l’adoption du quinquennat en 2000 et l’inversion du calendrier électoral à partir de 2002. Depuis, présidentielle et législatives se suivent et se ressemblent, donnant parfois le sentiment que les dés sont jetés dès l’élection du chef de l’État.
En nationalisant sa campagne des législatives avec le slogan « Mélenchon à Matignon », l’Union populaire cherche ainsi à réduire ce phénomène d’élection jouée à l’avance : « C’est montrer qu’il y a une utilité derrière ce troisième tour, d’essayer d’être majoritaire, que c’est possible d’appliquer un programme, un changement, indique le député FI Éric Coquerel. Les retours sur le terrain sont très bons, il y a une attente que je n’avais absolument pas vue en 2017. » « Un espoir s’est levé à l’issue de la séquence présidentielle, estime de son côté la sénatrice communiste Éliane Assassi. Mais l’enjeu de la participation est primordial. La première chose à faire, c’est de se rassembler à gauche pour envoyer un message positif. »
Selon le constitutionnaliste Julien Navarro, l’abstention aux législatives est aussi due « au fait que les électeurs perçoivent que l’Assemblée nationale n’est pas le lieu de pouvoir le plus décisif dans la vie politique française ». Là encore, la perspective – même très étroite – d’une majorité de gauche, donc d’une Assemblée nationale plus puissante, peut aider à mobiliser. « Mais, pour que ça marche, il faut donner du contenu, dire comment ces candidats peuvent contrer le projet de Macron, ce qu’ils proposent précisément pour répondre aux attentes, aux colères, aux espoirs », insiste Éliane Assassi. Ce qui passe par un important travail de terrain, aller vers les citoyens là où ils vivent et travaillent, par des porte-à-porte, des rencontres. À peine l’éprouvante campagne présidentielle achevée, les forces militantes sont donc appelées à ne pas relâcher leurs efforts.
Saluant ce travail de terrain, les insoumis se félicitent d’une participation « satisfaisante » dans les quartiers et banlieues populaires des grandes villes : « On s’est appuyés sur notre présence au long cours dans les quartiers et notre défense des habitants sur des thématiques qui concernent leur quotidien », explique Éric Coquerel. Un ancrage qui reste, semble-t-il, insuffisant, en particulier dans les zones rurales, périurbaines et postindustrielles. Des territoires où les classes populaires « ont le sentiment d’être délaissées, ajoute Éliane Assassi. Il y a donc des attentes auxquelles il faut répondre, avec des candidats qui connaissent la vie des habitants de leur circonscription ». Pour aller chercher ces électeurs, l’alliance de tous les partis de gauche et de leurs militants de terrain ne serait pas un luxe.
abstentionLégislatives 2022 France24 - World
Israel launches deadly air strikes on ammunition depot, targets in Syria
Issued on: 27/04/2022 - 09:58
NEWS WIRES
Israeli air strikes near Damascus on Wednesday killed nine combatants, among them five Syrian soldiers, in the deadliest such raid since the start of 2022, a war monitor said.
The Syrian Observatory for Human Rights said an ammunition depot and several positions linked to Iran's military presence in Syria were among the targets.
Government media in Syria confirmed four of the five casualties in the strikes, on which Israel did not comment.
"The Israeli enemy carried out an air assault at dawn... targeting several positions around Damascus," a military source was quoted as saying by the state news agency SANA.
"The investigation indicated that four soldiers were killed, three others injured and material damage noted."
The latest strike follows another near Damascus on April 14, without casualties, according to SANA.
The UK-based Observatory, which relies on a vast network of sources in every region of Syria, said eight people were also wounded in the strikes.
The other four killed were not members of the Syrian military but belonged to Iran-backed militia, Observatory chief Rami Abdel Rahman said, adding he could not verify their nationality.
He said at least five separate sites were targeted in the latest Israeli raid.
AFP correspondents in the Syrian capital said they heard loud explosions.
Since the war broke out in Syria in 2011, Israel has carried out hundreds of air strikes inside the country, targeting government positions as well as allied Iran-backed forces and Shiite militant group Hezbollah.
While Israel rarely comments on individual strikes, it has acknowledged mounting hundreds since 2011.
The Israeli military has defended them as necessary to prevent its arch-foe Iran from gaining a foothold on its doorstep.
The conflict in Syria started with the brutal repression of peaceful protests and escalated to pull in foreign powers and global jihadists.
It has killed nearly 500,000 people and displaced half of the country's population.
(AFP)
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Israeli missile strikes near Damascus kill two, says Syrian state media
Israeli air strikes kill three Syrian soldiers near Damascus, Syrian media says
Israeli air strikes hit government positions near Damascus, says Syrian State TV
France24 - World
War in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
Issued on: 20/04/2022 - 19:35
Joanna YORK
Russia shares a maritime border in the Arctic with European and American members of NATO. While environmental concerns and economic interests have typically dominated collaboration in the region, the war in Ukraine threatens to upset this careful balance.
Russia’s senior diplomat at the Arctic Council intergovernmental forum, Nikolai Korchunov, spoke out on April 17 about NATO’s increased presence in the Arctic since the war in Ukraine began. He said long-planned military drills between NATO, Finland and Sweden in the region in March were “a cause for concern” for Russia.
“The Alliance recently held another large-scale military exercise in northern Norway. In our view, this does not contribute to the security of the region," he said.
If the Western military alliance continues its Arctic activities, "unintended incidents" might occur, he said, without specifying what these might be.
In such a unique part of the world, “incidents” of any kind could disrupt a fragile balance.
The Arctic is a potential goldmine for energy resources and shipping routes, often governed by complex bilateral agreements between the Arctic states. The eight Arctic countries – Canada, Finland, Denmark, the United States, Iceland, Norway, Sweden and Russia – typically collaborate. United by their shared Arctic coastline, harsh environmental conditions have led them to forge agreements on maritime law, environmental balance and security needs as basic as conducting effective search-and-rescue operations.
“The relationships in the Arctic are not ones that can be broken apart quickly, easily or lightly, nor should they be,” said Dr Melanie Garson, lecturer in international conflict resolution and security in the political science department of University College London, in an interview with FRANCE 24. “There are critical issues in the Arctic that need to be kept stable for short-term and long-term stability.”
But there are signs that Russia’s invasion of Ukraine is already disrupting this careful balance. Russia now shares the Arctic coastline with five NATO member states, plus Finland and Sweden – all of whom are sending military and financial support to help Ukraine fight against the Russian invasion.
All the members of the Arctic Council aside from Russia announced in March they would boycott talks in Russia, currently chairing the Atlantic Council until 2023, due to its “flagrant violation” of Ukraine’s sovereignty. As such, the group’s work has been put on hold.
“It’s very unusual,” Garson says. “The Arctic Council has survived periods of tension, but what we're seeing in the Ukraine is a huge turning point in history. We can't dismiss how that might affect tried and tested alliances.”
‘A fifth ocean on top of the world’
Political and economic concerns in the Arctic are defined by its unique and rapidly changing climate. While the south Arctic is covered in forests, further north the land becomes treeless, dominated by tundra, deserts and ice that is rapidly melting due to climate change.
In the past 30 years the thickest ice in the Arctic has declined by 95 percent. If greenhouse gas emissions continue to increase at their current rate, the Arctic could be ice-free in the summer by 2040.
Increased human presence poses an additional threat to a natural landscape that is already under pressure.
Traditionally, the urgent climate situation has been a key reason for international cooperation. The first step towards the formation of the Arctic Council was the Arctic Environmental Protection Strategy signed in 1991 as an agreement between the Arctic states and Indigenous people’s organisations.
But the dramatic loss of ice is changing the political and economic landscape in the region. “We have basically a fifth ocean opening on the top of the world,” said Katarzyna Zysk, professor at the Norwegian Institute for Defence Studies. “And when that ocean is open, it will be used for economic and military purposes.”
In Russia, loss of ice is also changing the military focus. Of the total Arctic Ocean coastline, 53 percent is Russian. “It is a huge, vast area,” Zysk says. “Those borders were protected by ice, but now the ice is disappearing. That means the region can be used, potentially, in an attack on Russia.”
Consequently, Russia has been increasing its military presence in the far north. The most obvious example of this is its Arctic navy, the Northern Fleet, based on the Kola Peninsula near the border with Finland and Norway.
Its arsenal includes submarines armed with nuclear-powered missiles, anti-submarine aircraft, aircraft carriers and ships armed with missiles, among others. “The Northern Fleet is the strongest part of the Russian Navy,” Zysk says. “Russia has their largest share of strategic submarines and other important non-nuclear capabilities on the Kola Peninsula.”
‘Ukraine was a game changer’
In 2014 – the same year that Russia annexed the Crimean peninsula from Ukraine – the Northern Fleet became the main component in a strengthened military presence in the north, called Northern Fleet Joint Strategic Command. To international observers, Russia’s military activities in the Arctic took on an increasingly aggressive stance, raising the stakes for other Arctic states.
“The major thrust of NATO's interests in the Arctic came after the annexation of Crimea,” Zysk says. “Ukraine was a game changer, because even though Russia had been generally cooperative and predictable in the Arctic, NATO could not detach what Russia was doing in Ukraine from its military expansion in the Arctic.”
This meant also increasing NATO’s presence in the Arctic to ensure that if Article Five were triggered by a Russian attack in the region, the group could provide the required collective defence. However, Russia also continued increasing its forces. From 2016 onwards, it upped the frequency of its military exercises in the Arctic, even displaying an “ability to project power beyond its Arctic waters and assert maritime control”, according to the nonprofit policy research organisation The Center for Strategic and International Studies.
The current war in Ukraine has raised the stakes once again. If Sweden and Finland join NATO – as both are seriously considering doing – all the Arctic states except Russia will be part of the military alliance.
“NATO will then have a strategic re-evaluation of how the Arctic sits within the alliance, and decisions NATO will take will set the future relationship,” Garson says. “Given the rumblings from Russia about this potential NATO expansion, that could cause tension.”
Most recently, these rumblings include an April 14 threat that if Sweden and Finland join NATO then Russia would deploy nuclear weapons and hypersonic missiles to the Baltic region.
“There are some scenarios you could imagine, where Russia would challenge Article Five,” Zysk says. “One possibility is that Russia could do it in the Arctic because it has a relatively strong military presence there compared to the other NATO states.”
‘The leading actor in the Arctic’
However, Russia is not necessarily building up its military force in the Arctic for an attack – it has plenty there to protect, too.
A 2008 study by the US Geological Survey found that the Arctic could be home to the largest unexplored oil and gas reserves on Earth, storing billions of barrels of unmined energy resources. Much of the reserves are thought to be offshore, in Russian seas.
Oil and gas are not the only potential assets. “The region is very rich not only in energy, but also mineral resources, a lot of which are in the Russian Arctic,” Zysk says. “There are also very well-preserved fish stocks that are valuable, considering the growing food crisis in the world.”
In addition there is potential for a lucrative economic future as a transport hub. The Northern Sea Route that runs along Russia’s north coast is currently blocked by ice for most of the year – but if it weren’t, it could become a highly profitable shipping channel. For example, shipping times and fuel costs for transporting goods between China and Europe would be cut dramatically if they could travel via the Arctic instead of the current route via South Asia and through the Suez Canal.
These possible future scenarios have increased international interest in the Arctic. In addition to the eight core members with territories in the Arctic, the Arctic Council also has 13 council observers that can propose projects in the region. These include France, Germany, the UK and, most notably, China, which has been actively setting up Arctic research stations and investing in mining and energy.
This international interest in the riches of the Arctic has also compelled Russia to play a more dominant role in the region. “It has been stimulating Russia to strengthen its position, because Russia sees itself as the leading actor in the Arctic – and for good reasons, if you look at the geography,” Zysk says.
So far, however, there seems to be little appetite from Russia to extend this role to military clashes in the far north, despite the confrontation in Ukraine pitting Arctic states against each other.
“My reading is that Russia has been actually trying to avoid escalation,” Zysk says. Following NATO exercises with Finland and Sweden in early March, NATO troops participated in another exercise in Norway on March 25. The Russia response was muted – it released a statement in protest, and conducted its own military training exercises on the same day.
“Russia always protests when NATO does military exercises close to its borders,” Zysk says. “But we haven't seen any provocative behaviour from Russia in the Arctic. I think Russia is actually trying to avoid escalating [international reaction to] the conflict in Ukraine, and also its military is already fully engaged there.”
Among Western allies, too, the war in Ukraine may prove to be a turning point for political relations in the Arctic, but not necessarily a rupture. “The Arctic Council has paused, temporarily, its work, but it’s not breaking apart,” Garson says. “More than anything, trust has been severely broken in relationships with Russia, so Arctic states are rethinking how they go forward.”
In a part of the world dominated by such a challenging natural landscape it might be that the necessity for collaboration and cooperation between Arctic states ultimately overrides political tensions. “The Arctic is governed by quite a complex web of bilateral and multilateral agreements, and I think the nations will be careful of walking away from them too quickly,” Garson says. “There will be a will for political cooperation.”
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Arctic nations pledge to cooperate on climate despite rising tensions
Perspective
Exploiting Arctic resources: 'Part of the problem, but also part of the solution'
Perspective
A year trapped in thin ice: Lessons from the Arctic
France24 - World
Boris Johnson’s plan to send asylum seekers to Rwanda ‘contravenes Geneva Convention'
Issued on: 19/04/2022 - 18:05
A UK plan to send asylum seekers to Rwanda has been decried by NGOs as well as the UN refugee agency, which has criticised the plan to relocate migrants as “contrary to the letter and spirit of the Refugee Convention”. FRANCE 24 spoke to Sciences Po university’s François Gemenne, an expert in migration.
Prime Minister Boris Johnson on Thursday announced that some of the migrants and asylum seekers illegally entering Britain would be sent to Rwanda, with “tens of thousands” of people potentially making that journey in the coming years.
"From today ... anyone entering the UK illegally as well as those who have arrived illegally since January 1 may now be relocated to Rwanda," Johnson said in a speech near the southeastern city of Dover.
The move prompted swift backlash from opposition politicians, human rights groups, NGOs and the UN refugee agency, the UNHCR.
Sciences Po university’s François Gemenne, a researcher in the area of migration, says the agreement violates the Geneva Convention.
FRANCE 24: What do we know about the UK-Rwanda deal on relocating asylum seekers?
François Gemenne: According to the agreement, all people crossing the border illegally into the UK – around 28,000 per year – will be sent to Rwanda, where their asylum applications will be processed from A to Z by Rwandan authorities. In return, the UK will pay Rwanda a substantial sum of £120 million (about €144 million) per year.
This is completely new. We often take the example of Australia outsourcing its asylum process to neighbouring island states such as Nauru, but the UK agreement goes much further. In Nauru, Australian officers process the asylum cases and the refugees are then entitled to travel to Australia. Under the UK-Rwanda agreement, asylum is entirely outsourced. If asylum is granted, refugees will not be able to go to the UK and will have to settle in Rwanda.
However, it is not clear how this will be implemented. We do not know how asylum seekers will be sent to Rwanda or how they will be treated after their arrival. Will they be placed in detention centres? Will there be an appeals procedure? Will they have access to interpreters? Rwanda is not a model of human rights.
Many NGOs have denounced the illegal and cruel nature of the agreement. Does it contravene international law?
The agreement contravenes asylum law and the Geneva Convention, to which the UK is a signatory. Concerning people who cross the border illegally, the Geneva Convention makes it clear that people who cross a border to seek asylum should not be sanctioned for breaking the law, even if they use smugglers.
When you are fleeing a life-threatening situation in your own country, it is not always possible to apply for a visa. You have to be able to travel quickly to another country to apply for asylum, no matter how. Imagine – this would mean that Ukrainians currently fleeing war could end up in Rwanda.
The UK has, de facto, decided to stop granting asylum, since only those who have entered the country legally – which is a tiny minority – will be able to claim asylum and live there as refugees. This means that the UK is essentially leaving the Geneva Convention.
Is it realistic to expect the agreement will reduce the number of asylum applications?
The agreement is going to be difficult to implement, and the cost to the British people will be considerable. In addition to the £120 million-per-year lump sum, the UK will have to transfer the asylum seekers to Rwanda. Considering that a forced eviction costs, on average, €14,000 per person in France, you can imagine how much the UK plan will cost.
The agreement, is however, likely to have a deterrent effect on asylum seekers, although this depends on how it is implemented. For example, will the boats be systematically checked, or only some of them?
Boris Johnson, nevertheless, seems to be committed to a “whatever it takes” approach to the issue, which has strong political implications for him. As he struggles to hold on to his premiership following the scandals related to parties held during lockdown, the deal allows him to show voters that the government will stop at nothing to protect the UK's borders – which was one of the shock arguments of Brexit.
The fact that the £120 million is a package deal may also push the UK government to make it worthwhile by deporting as many asylum seekers as possible.
If this works, it is feared that other countries may be tempted to follow suit. Denmark has been discussing a similar deal with Rwanda in recent months, and the UK's success on this front could prompt it to resume those negotiations. Hungary may also be interested in such a policy.
If the UK-Rwanda agreement does come into effect we can also expect consequences for France, since asylum seekers who refuse to cross the Channel into the UK will file applications here instead.
This article has been translated from the original in French.
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UK announces controversial plan to fly migrants and asylum-seekers to Rwanda
EYE ON AFRICA
UK to send asylum seekers to Rwanda: Opposition and NGOs condemn 'inhumane' deal
L'Humanité
« L’urgence du réel rejoint l’intime »
EntretienLittérature Poétesse, romancière et traductrice, Marie Cosnay délaisse la fiction pour donner des récits inspirés par l’histoire. Avec Des îles et Nos corps pirogues, c’est le sort des migrants qui fait irruption dans une œuvre multiple, largement reconnue.
Alain NicolasC ordelia la guerre, en 2015, était une vaste fiction réinscrivant le Roi Lear, de Shakespeare, dans un monde contemporain dominé par les rivalités des clans maffieux de la haute finance et la misère des migrants. Avec Aquero, If, puis Comète et Perdrix, le réel social contemporain a pris les commandes du travail d’écriture de Marie Cosnay, jusque-là dominé par la poésie et le roman. Plus récemment, c’est l’urgence qui requiert l’autrice. Des îles et Nos corps pirogues sont des livres d’intervention nés de sa pratique d’accueil et d’enquête au service des personnes arrivant en Europe ou tentant de le faire. Parallèlement, Marie Cosnay poursuit un travail de traduction des poètes latins. Après Virgile et Ovide, celle des Métamorphoses qui a été très remarquée, elle s’attaque au monumental De la nature des choses, de Lucrèce. Entretien avec une autrice dont l’œuvre importante commence à s’imposer.
Après la poésie et le roman, comment le réel historique ou social est-il passé au premier plan ?
Mes premiers livres posent des questions à la fois intimes et rejoignant notre manière d’être au monde. Quand la question du réel se posait, elle se faisait à côté. J’en tenais le registre. J’écrivais ce que j’appelais des chroniques. Je suivais deux chemins parallèles : d’un côté, comment « je » suis au monde ; de l’autre, comment le monde nous rattrape. Quand je tenais ce blog de textes d’intervention, chaque texte naissait de l’urgence. Quelque chose était insupportable et il fallait y réagir tout de suite. Ce qui a changé, c’est que je mets un peu de côté la « fiction fiction », vers quoi j’aimerais retourner. Les deux questions, celle de l’intime et celle de la responsabilité face au réel, se sont rejointes.
On est frappé par la place prise par l’écriture du monde, la carte, la frontière.
Une frontière, qui est visible sur un pont, par exemple, est imposée 100 ou 200 kilomètres avant ou après. Une frontière, c’est aussi du temps, des arrêts, des dilatations. En ce moment, un nouveau territoire m’intéresse, la mer d’Alboran, à l’ouest des Baléares, qu’on ne peut penser historiquement si on ne la pense pas géographiquement. Je n’ai pas la précision du géographe, mais j’ai l’intuition que c’est comme si, de temps en temps, on pouvait se permettre le luxe de voir ça de haut, de voir ce que ça donne en termes de déplacements de forces, d’empêchements, d’arrêts brusques, de reprises. Peut-être que je ne suis pas assez puissante, ou trop petite, ou pas assez experte pour en rendre compte, mais je le fais à ma manière. C’est ce que je tente de dire, la mer d’Alboran sépare et unit. Il y a énormément de morts. Beaucoup d’Algériens tentent la traversée, ce dont on parle peu. Mais c’est aussi une mer intérieure, dont les riverains ont une histoire commune, et dont on veut faire une zone interdite.
Vous montrez qu’il y a une guerre de l’écrit, de papiers…
Les papiers, qui sont censés garantir quelque chose, une identité, une date de naissance, ont eux-mêmes besoin d’être garantis. Il y a une surenchère. Un acte de naissance doit être accompagné d’un « acte supplétif », fait par un juge. Et on demandera une « légalisation de l’acte supplétif », qui elle-même sera mise en doute. Et plus il y a de papiers, plus c’est suspect. On n’en finit jamais d’accumuler des tampons, cachets, sceaux qui cachent le réel.
Ce réel, c’est le corps de l’enfant ?
On mesure tout, les dents, les os. Le corps, qui a déjà été éprouvé par la migration, les épreuves dans le pays d’origine, est rendu à lui-même, sommé de dire une vérité impossible à mesurer. Et on oublie qu’un enfant n’a qu’une envie, c’est de dire qu’il est fort, qu’il est un « grand », qu’il peut triompher de tout. Et on lui demande de délivrer le discours de la vulnérabilité. De prouver qu’il est mineur. On le questionne tellement sur son identité qu’il finit par ne plus savoir qui il est.
Quelle est l’origine de Nos corps pirogues ?
Tout a commencé dans un jardin, dans les Landes, qui s’appelait la Petite Escalère, et qui n’existe plus. Il avait été créé par un collectionneur d’art contemporain, Paul Haim. Sa fille m’avait proposé d’en faire pendant un an un lieu dont je pouvais disposer. On a aidé des gens à faire des papiers, on y a fait des cours de français, du théâtre, de la peinture, de la musique. J’écrivais des textes qui racontaient ça. Et au moment où je découvrais la situation administrative de plus en plus complexe des réfugiés, à 30 kilomètres de là, à la frontière espagnole, la route « marocaine » s’ouvrait, à la suite de la fermeture de la Libye. J’ai rencontré Sâa Koundouno, 16 ans, pour qui devenir mineur était une épopée. C’est maintenant un jeune majeur qui se débrouille très bien dans la vie. C’est autour de cela que s’est constitué, avec Philippe Aigrain et Jane Sautière (1), le collectif « J’accueille l’étranger ».
Peu avant ce livre, a paru Des îles, de caractère plus documentaire.
Au moment où se passe ce que je raconte dans Nos corps pirogues, je m’intéresse beaucoup aux routes suivies pour arriver en Espagne, aux rapports de forces qui président aux choix, aux évolutions. Pourquoi on ne passe plus par Tanger mais par les Canaries ou les Baléares, par exemple. Début 2020, j’essaie de me rendre sur ces points de la route espagnole, mais aussi au Maroc et en Algérie. Puis la route grecque avec Lesbos. C’était un projet très ambitieux. En mars, arrive la pandémie. J’ai quand même pu aller aux Canaries et à Lesbos. Tout le reste vient des discussions avec les gens pour faire reconnaître leur situation. Fin 2020, je remarque que ce qu’on me demande n’est plus de débrouiller des histoires de papiers, mais de retrouver des gens. La disparition de parents, de frères, de sœurs, d’enfants devient centrale. S’il y a du travail, ce n’est pas seulement d’aider les vivants, c’est de retrouver et d’enterrer les morts.
Au début du livre, on peut lire une allusion au mythe de Latone, qui changea en grenouilles des paysans qui lui refusaient l’asile. Pourquoi cette citation des Métamorphoses ?
Les figures mythologiques ne sont jamais loin. Ce qui est à l’œuvre dans les mythes grecs est à l’œuvre de nos jours. Les lois qui empêchent la libre circulation créent des tragédies qui ressemblent aux récits antiques. Je pense à un Ivoirien noyé dans la Bidassoa, la rivière entre l’Espagne et la France. On sait qui il est, on connaît ses frères, son nom. Il est mort à Irun, en novembre 2021. Mais il a fallu cinq mois pour qu’on puisse l’enterrer, au cimetière musulman de Valence. Il manquait la garantie scientifique que c’était bien lui. Même avec des papiers. Il fallait soit des empreintes, soit une reconnaissance faciale, ce qui était impossible vu la durée de son séjour dans l’eau, soit l’ADN, ce que la juge a refusé. Antigone était là.
La fiction est-elle désormais hors de vue ?
J’ai à finir Des îles. Je termine le deuxième volume, et le troisième concernera la mer d’Alboran. Les migrations contemporaines sont mises en relation avec les exils d’Espagnols en 1936 et 1939, avec les relations entre islam et christianisme depuis des siècles. La fiction reviendra. Ziad et Zelda, mes personnages de Cordelia, je les attends.
Littérature France24 - World
In bulletproof vests and helmets, Ukrainian farmers risk lives to plough fields
Issued on: 27/04/2022 - 17:29
Sam BALL
In the Zaporizhzhia region of Ukraine, farmer Yuri is getting ready for a day's work ploughing fields. Before setting off, he puts on a bulletproof vest and a ballistic helmet. Since the Russian invasion on February 24, farming in this area near the frontlines has become a high-risk profession, but farmers like Yuri are determined to continue working in a sector vital to the Ukrainian economy.
France24 - World
Video: Russian bombardments leave Mykolaiv residents without water supply
Issued on: 27/04/2022 - 13:44
FRANCE 24
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Luke SHRAGO
The southern Ukrainian city of Mykolaiv has been without water supply since Russia seized control of most of the Kherson region to the southeast. Mykolaiv got most of its water from Kherson, but the war has left local infrastructure in ruins and residents are struggling to cope. FRANCE 24's Luke Shrago reports from Mykolaiv.
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
ON THE GROUNDIn ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
ON THE GROUND
'I have no words': Ukrainian returns home to devastated Kyiv suburb
France24 - World
VAR to rescue as Seattle stun Pumas in CONCACAF Champions League final
Issued on: 28/04/2022 - 07:46
Mexico City (AFP) – Nicolas Lodeiro scored two second-half penalties as the Seattle Sounders stunned Mexican side Pumas UNAM to snatch a 2-2 draw in the first leg of the CONCACAF Champions League final on Wednesday.
Seattle skipper Lodeiro completed a remarkable fightback in the ninth minute of stoppage time, burying his second spotkick of the game to give the Sounders an improbable draw at Mexico City's Estadio Olimpico Universitario.
Uruguay international Lodeiro had handed Seattle a lifeline in the 77th minute after slotting the Sounders' first penalty.
Until that point, Pumas had looked to be cruising to a victory after two goals from Argentine striker Juan Dinenno left the Mexican club in control of the tie.
But the game swung back in Seattle's favour after two interventions from VAR resulted in Sounders penalties.
The first came 13 minutes from time, when VAR ruled Pumas substitute Sebastian Saucedo handled in the area.
VAR then prompted referee Ivan Barton to award a second Seattle penalty deep into stoppage time after Cristian Roldan was adjudged to have been fouled in the box.
The extraordinary conclusion means Seattle's hopes of becoming the first team from Major League Soccer to be crowned champions of North America, Central America and the Caribbean since 2000 are very much alive.
Seattle host Pumas in the return leg next Tuesday.
For long periods on Wednesday, Seattle looked dead and buried as Pumas took a 2-0 lead.
Dinenno rifled home a controversial first-half penalty before burying a header early in the second half to put the Mexican club ahead.
A lacklustre first half burst into life just after the half hour mark when Pumas striker Dinneno was brought crashing down in the area after a rugged joint challenge from Yeimar Gomez Andrade and Xavier Arreaga.
Barton pointed to the spot and, despite furious protests from Seattle players, there was no intervention from VAR to overturn the decision.
It looked as if Sounders goalkeeper Stefan Frei had rescued Seattle after brilliantly palming Dinenno's penalty over the bar.
But VAR ruled rightly that the Seattle goalkeeper had stepped off his line just before the penalty, and Barton ordered the kick to be taken again.
This time Dinenno made no mistake, firing into the opposite corner as Frei dived the other way to make it 1-0.
While Dinenno's first goal had been shrouded in controversy, there was no doubt about his second in the 48th minute.
A superb curling cross from substitute Jesus Rivas split the Seattle defence and Dinenno timed his jump to send a thumping header flying past Frei into the top corner, his ninth goal of this season's Champions League.
Seattle had a golden chance to pull a goal back on 51 minutes when Roldan's low cross left Raul Ruidiaz with a simple finish from close range.
But the Peruvian striker's shot was too low and Pumas keeper Alfredo Talavera saved brilliantly for a corner.
© 2022 AFP
France24 - World
Liverpool on course for Champions League final after 2-0 win over Villarreal
Issued on: 27/04/2022 - 23:02
NEWS WIRES
An own goal and a Sadio Mane strike earned Liverpool a 2-0 victory in their Champions League semi-final first-leg against Villarreal on Wednesday, putting Juergen Klopp's side on course for their third European Cup final in five seasons.
Villarreal defended in numbers in the first half to frustrate the six-times European Cup winners, with Thiago Alcantara going closest to breaking the deadlock with a thunderous strike from distance that hit the post.
Liverpool turned it up a notch after the break and moments after Brazilian midfielder Fabinho had seen one effort ruled out for offside, Jordan Henderson's cross was deflected into his own net by Pervis Estupinan to break Villarreal's resistance.
Able to express themselves with the deadlock broken, Mohamed Salah threaded a sublime pass through for Mane to put the game beyond the visitors 133 seconds later.
Liverpool had chances to make the result more comprehensive, but will be firm favourites to finish the job in next week's second leg in Spain.
(REUTERS)
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FOOTBALLMan City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller
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L'Humanité
La patate
BilletMaurice UlrichEnfin une bonne nouvelle. La frite est sauvée, momentanément, mais c’est déjà ça. Alors que l’Ukraine et la Russie assuraient notre approvisionnement en huile de tournesol à hauteur de 80 %, elle vient à manquer, laissant les industriels de l’agroalimentaire dans la panade. Face à la crise, le ministère de l’Économie et des Finances vient de donner son feu vert à des changements d’huile, autorisant même l’anticipation de leur inscription sur les emballages. Attention, il est bien clair qu’il s’agit là de la frite d’usine, laquelle n’a rien à voir avec la frite maison, pour laquelle, rappelons-le, deux bains d’huile successifs – le premier pour blondir, le second pour dorer – sont indispensables. Les restaurateurs qui en servent encore, bien que devenus rares, cherchent eux aussi des solutions de remplacement. On parle de la graisse de bœuf. Ça se discute. Mais, si la frite maison vient à être menacée et si Vladimir Poutine ne se décide pas à mettre dans sa politique l’huile de la négociation, qu’il le sache, on a la patate.
RussieUkraineGuerre en Ukrainele billet de Maurice Ulrich France24 - World
Macron targeted by tomatoes on first public appearance after re-election
Issued on: 27/04/2022 - 17:09
NEWS WIRES
French President Emmanuel Macron was the target Wednesday of a bunch of tomatoes hurled by a disgruntled onlooker as he made his first public appearance after his weekend re-election victory.
Macron has spent the last days secluded in an out-of-town residence and then the Elysee Palace, considering the formation of a new government following his defeat of far-right leader Marine Le Pen on Sunday.
But reflecting his promise of uniting a divided France, he chose for his first post-election visit the French town of Cergy-Pointoise in the Paris suburbs, a low-income area where far-left candidate Jean-Luc Melenchon came out on top in the first round of voting on April 10.
Macron was meeting residents when a bunch of cherry tomatoes whizzed by close to his face, missing him but hitting bystanders.
His security detail moved swiftly, shouting "projectile! projectile!" and covering Macron's head with their hands before protecting him with a black umbrella.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
Macron appeared unflustered but keen to move on as rapidly as possible. "No! No! No fighting," he could be heard saying.
While the incident was minor, it was a reminder of the challenges of fully protecting a president who is fond of immersing himself into crowds even in areas that can be hostile to him.
In June 2021, he was slapped in the face by a man while greeting locals on another trip.
Elysee officials emphasised that the visit to Cergy-Pointoise had been marked by a good atmosphere, with an intense crush caused by people trying to get as close as possible to the president.
"In the poorest neighbourhoods, whether in cities or rural areas, we really need to create the conditions for real and effective equality of opportunity," Macron said during the visit.
"It is the only way to get rid of this distrust... and sense of abandonment," he said.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France's Constitutional Council is due to certify the results of the election later Wednesday, paving the way for Macron's second term to start next month.
With an eye on parliament elections in June, Macron is expected in the coming days to name a new prime minister and government but has offered few clues on who he may be considering.
"I will appoint someone who is committed to social and environmental issues and is productive," he said as speculation whirls that a woman could head the government for the first time since Edith Cresson in 1991.
(AFP)
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
France24 - World
Biden, Clintons lead tributes to Madeleine Albright at memorial service
Issued on: 27/04/2022 - 16:46
NEWS WIRES
President Joe Biden called former Secretary of State Madeleine Albright a "force of nature" on Wednesday at a memorial service attended by former presidents in honor of the first woman to serve as the United States' top diplomat.
Albright, who served as secretary of state from 1997 to 2001, died last month of cancer. The professor, businesswoman, mother and grandmother was heralded as a trailblazer after her death.
Biden praised Albright for her grace, humanity and intellect, and said she changed the tide of history.
"Her story was America's story," he said. "She loved to speak about America as the indispensable nation. ... It was about gratitude for all this country made possible for her. It was a testament to her belief in the endless possibilities that only America could help unlock around the world."
Biden, who is leading the US effort to support Ukraine after Russia's invasion, said Albright was a big reason why NATO alliances are so strong today.
Former President Bill Clinton and former Secretary of State Hillary Clinton also gave tributes. Albright served as U.S. ambassador to the United Nations from 1993 to 1997 during President Clinton's first four-year term before becoming secretary of state, and was an active supporter of Hillary Clinton's presidential campaigns.
Albright and her family fled the Nazis in her native Czechoslovakia during World War Two. They eventually settled in the United States, where Albright grew to become a tough-talking diplomat, famous for a sometimes sharp tongue and a collection of pins she would wear to send political messages.
Albright's memorial service was held at the Washington National Cathedral. More than 1,400 people were expected to attend, according to a spokesperson for the family, including foreign ministers, ambassadors and members of Congress.
The family requested that attendees wear masks inside the cathedral; Washington has experienced a dramatic uptick in Covid-19 cases in recent weeks.
Albright's three daughters were to give tributes. Former Secretary of State Condoleezza Rice was to give a reading from the Bible.
Former President Barack Obama, former first lady Michelle Obama and former Vice President Al Gore attended along with current administration officials including Secretary of State Antony Blinken.
(REUTERS)
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Former US Secretary of State Madeleine Albright dies at 84
In the papers
Taking inspiration from Madeleine Albright's 'resilience of spirit'
L'Humanité
Pour la 1ère fois depuis 1945, la mortalité infantile en hausse en France
ActuUne étude publiée en mars montre que, depuis 2012, et pour la première fois en France depuis la Libération, le nombre d’enfants décédés avant 1 an augmente. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.
Camille BauerLe renversement de tendance n’a pas été beaucoup commenté. Il est pourtant un indicateur incontestable de la dégradation de la santé publique en France. Entre 2012 et 2019, pour la première fois depuis 1945, la mortalité infantile a cessé de baisser, révèle une étude publiée en mars dans la revue scientifique The Lancet.
Durant cette période, le nombre de décès d’enfants âgés de moins de 1 an est ainsi passé de 3,32 à 3,56 pour 1 000 naissances, soit une hausse de 7 %, selon les données mises à jour à partir de l’analyse de l’État civil et de l’Insee.
Des décès inégalement répartis
En étudiant les chiffres, les chercheurs ont pu établir que le taux de mortalité infantile (TMI) avait continué à baisser significativement entre 2001 à 2005, puis encore jusqu’à 2012, « mais à un rythme bien plus lent ». Ces décès sont inégalement répartis. Sur l’ensemble de la période, le TMI est de 4 pour 1 000 chez les garçons et de 3,25 pour les filles ; 47,8 % de ces décès ont lieu durant la première semaine.
« C’est un problème français et, malheureusement, la mortalité infantile n’est pas une priorité de santé publique », a estimé, pour le site spécialisé Medscape, le professeur Martin Chalumeau, pédiatre et épidémiologiste qui a coordonné la recherche pour l’Inserm. Signe de ce déclin, entre 1989 et 2017, l’Hexagone est passé de la 9e à la 27e place au classement de l’OCDE en TMI.
Cette remontée de la mortalité infantile n’est pas unique mais d’autres pays, comme la Finlande, la Slovénie ou le Japon, ont eux continué la baisse amorcée après la Seconde Guerre mondiale, atteignant 2 décès pour 1 000 naissances. Par rapport aux autres nations riches, les chercheurs estiment que la France déplore 1 200 morts en trop par an.
Parmi les facteurs : la santé de la mère
Faute de données, les raisons de cette hausse de la mortalité ne peuvent pas être établies avec certitude. Il n’y a pas d’ « informations concernant les risques majeurs de mortalité infantile tels que l’âge gestationnel, le poids à la naissance, ou la présence de malformations congénitales sévères » sur les certificats de décès.
Il n’y a rien non plus sur les facteurs sociodémographiques comme l’âge de la mère, sa situation sociale, son niveau d’éducation, alors que des études menées dans d’autres pays ont démontré le lien entre pauvreté et mortalité infantile.
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En attendant que ces informations soient collectées, comme le demandent les auteurs, l’étude met en avant des facteurs pouvant servir d’explication. Certains concernent la santé de la mère. Les femmes enceintes en France sont ainsi de plus en plus nombreuses à avoir plus de 35 ans (21,3 % en 2016, contre 12,5 en 1995), à être obèses (11,8 % en 2016, contre 7,5 % en 2003) et à fumer.
Des chiffres deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique
La pauvreté est l’autre facteur majeur de la mortalité infantile. « Partout dans le monde, et la France n’y échappe pas, les taux de mortalité infantile sont plus élevés chez les femmes socialement défavorisées, notamment parce qu’elles sont plus nombreuses à accoucher prématurément. (…) La santé des femmes les plus défavorisées, a fortiori des femmes migrantes ou réfugiées, est moins bonne, en partie parce qu’elles connaissent moins bien le système de soins et ont des difficultés à y accéder », a ainsi expliqué à France Assos Santé Jennifer Zeitlin, épidémiologiste à l’Inserm.
Signe de l’importance de ce facteur, les chiffres de l’Insee montrent que le TMI est deux fois plus élevé en Guadeloupe et en Martinique que dans le reste du pays. En Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de l’Hexagone, il est 2 points au-dessus de la moyenne nationale.
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« Comme si la France ne voulait pas de nous » : à Orléans, le sort des étudiants africains ayant fui l'Ukraine
ReportageRéfugiés à Orléans après avoir fui l’Ukraine, des étudiants africains ne bénéficient, du fait de leur origine, d’aucune des aides allouées aux autres exilés ukrainiens. Reportage.
Mourad GuichardPour répondre à l’élan de fraternité national, la ville d’Orléans ne s’est pas fait prier. L’artère principale a été pavoisée de drapeaux jaune et bleu, le pont de l’Europe symboliquement rebaptisé pont de l’Ukraine, des sommes importantes débloquées en conseil municipal et un voyage organisé en grande pompe vers la frontière polonaise par Serge Grouard, le maire LR de la ville.
Sur le campus, la vingtaine d’étudiantes ukrainiennes qui bénéficient, depuis lundi, de cours de français langue étrangère ne peuvent que confirmer cette incroyable générosité et s’en féliciter. Elles qui ont obtenu la protection temporaire libérant des aides financières, le potentiel accès aux repas à 1 euro, l’inscription à l’université, la possibilité de faire une demande de logement étudiant…
« La seule solution de régularisation, c’est le retour au pays »
Mais tous les étudiants ayant fui la guerre et les bombardements en Ukraine ne bénéficient pas d’une telle attention. Pas ceux dont l’origine et la couleur de peau ne correspondent pas aux critères visiblement retenus. En l’occurrence, une dizaine d’étudiants originaires du Congo. Eux sont considérés comme des victimes de guerre de seconde zone et n’ont reçu qu’un titre de séjour d’un mois à leur arrivée.
« J’ai rejoint l’Ukraine en 2017 pour poursuivre mes études en pharmacie, car le pays était abordable, notamment au niveau du logement », explique Kimi (1), 27 ans, étudiante en pharmacie. Et de poursuivre : « Quand des parents envoient un enfant à l’étranger, c’est pour obtenir un diplôme reconnu et ils investissent énormément pour cela. »
Aujourd’hui, les autorités françaises lui demandent de prendre l’avion et d’effectuer une demande de visa auprès de l’ambassade de France au Congo. Elle qui n’a ni revenus ni protection. Même situation pour ses camarades, dont certains se sont retrouvés dépourvus de papiers d’identité du fait du chaos régnant en Ukraine. « Depuis plusieurs semaines, nous recevons de nombreuses demandes d’inscription provenant de la France entière. Mais la préfecture du Loiret est ferme, pour ne pas dire fermée. La seule solution de régularisation, c’est paradoxalement le retour au pays », déplore un agent de l’université, dépité.
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Si Kimi a eu la chance de trouver un lieu d’accueil, elle vit la peur au ventre dans l’attente de l’expiration de son titre de séjour provisoire. « Je laisse mon numéro partout pour demander de l’aide ou une inscription dans une autre université, mais on ne me rappelle jamais, regrette-t-elle. Les Ukrainiens, on s’occupe bien d’eux pourtant. Moi, je vis dans le stress tous les jours. Qu’aurait-il fallu faire ? Me marier avec un Ukrainien pour obtenir des papiers ? C’est hors de question. »
« Par instinct de survie »
Pour Deyve, 31 ans, étudiant en médecine, le chemin a pourtant été long pour gagner Paris, puis Orléans. « J’étais en Ukraine depuis une dizaine d’années, mais j’avais dû suspendre mes études pour des raisons financières, rapporte-t-il. J’ai alors vécu de petits boulots en continuant à me former par le biais de conférences et de séminaires. »
Sur son parcours, Deyve voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne.
Quand la guerre éclate, le 24 février, il décide de rester. Mais très vite, les choses empirent. « Les bombes ont commencé à tomber. Par instinct de survie, j’ai quitté le pays à pied et marché des kilomètres. » Sur son parcours, il voit les taxis et les trains réservés en priorité « aux Blancs » et facturés 300 euros le trajet vers la Pologne. « Arrivé à la frontière, on m’a demandé de faire demi-tour au motif que j’avais perdu mon passeport durant le périple. Mais j’ai réussi à franchir la frontière en déposant mes empreintes », dit-il.
Après avoir été placé dans un campement, il est orienté vers Paris du fait de sa culture francophone. Son camarade Michel, un étudiant en pétrochimie, rapporte les mêmes discriminations. « Nous avons été plusieurs à pouvoir attraper un train, mais à la vue du nombre d’Africains présents à bord, les autorités lui ont fait faire machine arrière. Un autre train rempli de militaires a alors accepté de nous transporter, mais nous avons dû rester debout douze heures durant, pratiquement sans nourriture », se souvient-il. Il réussira à trouver une place dans une voiture avec sept autres passagers. Ils mettront deux jours à traverser la Pologne.
« À la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer »
Nana, une étudiante en médecine de 26 ans, vit elle aussi très mal cette séquence. Elle a quitté Kharkiv, dans l’est du pays, dès l’annonce des combats. « Quand Poutine a dit qu’il ferait la guerre pour avoir la paix, j’ai compris que les choses allaient mal tourner, se remémore la jeune femme. Puis une nuit, alors que je dormais dans mon foyer, les bombardements ont commencé. » Nana aussi ne vit que par l’aide familiale et souhaite naturellement poursuivre ses études sur le sol français. « J’ai l’impression que la France ne veut pas de nous. À la préfecture, on nous laisse entendre que nous serions ici pour profiter de la situation, c’est traumatisant. » En tentant de quitter l’Ukraine, Nana a pourtant vécu des heures éprouvantes dont les autorités françaises ne semblent avoir cure. « À la gare, ils nous ont parqués dans les wagons à bagages, sans chauffage, alors que les Ukrainiens occupaient des voitures classiques. Arrivée à la frontière polonaise, on m’a frappée pour m’empêcher de passer. Je n’ai jamais vécu une telle violence raciste. »
À Orléans, la plupart des étudiants africains ayant fui l’Ukraine sont logés par une association dans un foyer situé au milieu de nulle part, sans connexion Internet. Ils disent n’avoir aucun accompagnement social et bénéficient tout juste de plateaux-repas. « Je suis allé chercher une carte SIM offerte par un opérateur aux déplacés ukrainiens, mais on m’a clairement dit que ça n’était pas pour des gens comme nous », explique l’un d’eux. Au-delà du 30 avril, date d’expiration de leur titre de séjour, ils ne savent pas s’ils pourront rester ou s’ils devront partir. « Mais pour aller où ? » s’inquiète Nana.
Contactée par l’Humanité, la préfecture campe sur ses positions, s’appuyant sur le texte réglementaire qui exclut théoriquement les étudiants étrangers des dispositifs de protection temporaire. La gouvernance de l’université d’Orléans est, elle, aux abonnés absents.
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VIDÉO. Présidentielle. Après la déception du premier tour, des militants de gauche défient Macron
VidéoPlusieurs centaines de manifestants, principalement des étudiants, ont protesté dimanche soir contre la réélection d'Emmanuel Macron place de la République à Paris.
Peu après l'annonce de la victoire du président sortant sur Marine Le Pen, ils étaient plusieurs centaines de manifestants à se rassembler place de la République à Paris, malgré un fort déploiement des forces de l'ordre et la présence de la BRAV ( Brigades de répression des actions violentes motorisées).
Les manifestants ont déployé une banderole proclamant "Ce qu'on n'aura pas par les urnes, on l'aura par la rue" avant de reprendre aux cris de "Macron nous fait la guerre et sa police aussi".
Envie de se battre
"C'est un soulagement en demi teinte car on n'a pas Le Pen au pouvoir mais on se retrouve avec Macron pour 5 ans de plus mais on a envie de se battre" nous explique Inès, étudiante de 23 ans et militante socialiste.
Pour Manon, le combat continue : "j'aimerai bien qui y ait une opposition partout, dans la rue, dans les lieux de travail, à l'Assemblée nationale et qu'on arrive à fédérer notre colère dans quelque chose de constructif et collectif".
Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme malgré quelques tensions plus tard dans la nuit.
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VIDÉO. Dans la fabrique des nouvelles Humanité(s)
VidéoEn 2022, l’Humanité a transformé son quotidien, son magazine et sa plateforme numérique… et en a profité pour saluer la grande chaîne humaine de tous professionnel.les, lectrices, lecteurs, et militant.es qui rendent son développement possible.
Les 20, 24 et 26 janvier, de nouvelles formules, plus incisives, mieux séquencées, plus aérées, mais aussi plus complémentaires entre elles, ont vu le jour avec l’ambition d’être plus utiles que jamais à leurs lectrices et lecteurs, dans un contexte rendu toujours plus difficile pour la presse, et particulièrement pour un groupe indépendant des puissances de l’argent comme l’Humanité.
À l’heure où le pluralisme et la démocratie sont menacés par une accélération de la concentration des médias, l’hégémonie des GAFAM et l’effondrement des politiques de soutien public à la création, l’Humanité, l’Humanité magazine et l’Humanite.fr entendent être présents et offensifs, donner la parole à celles et ceux qui souffrent, qui luttent, qui créent, mais aussi à ceux qui doutent, osent, essaient.
Nourrir la réflexion publique d’un éclairage original
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A quoi ressemblerait une France dirigée par Marine Le Pen ? A VOTÉ #10
VidéoA trois jours du 24 avril, nous nous plongeons avec cette nouvelle chronique de la campagne, dans ce à quoi pourrait ressembler un quinquennat de la candidate d'extrême droite, Marine Le Pen. Racisme d'État, police absoute de tout, menace sur la presse... Bienvenue dans le pire.
Cyprien CaddeoA voté ! Chaque semaine jusqu'aux élections législatives, le service politique de l'Humanité décortique un fait de campagne électorale. Les grandes déclarations, les promesses, les engagements pris par les candidates et candidats ont des implications sur nos vies pas toujours exprimées lisiblement... Trois minutes pour s'attarder sur une mesure, une déclaration... et voter en connaissance de cause.
Retrouvez les précédentes éditions d'A voté !
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Après l’échec, les Verts retombent dans leurs travers
ActuEELV Maintenant que le danger immédiat de l’extrême droite est écarté, les écologistes commencent à régler leurs comptes pour expliquer leur score de 4,6 %. Le candidat Jadot est une cible toute désignée pour une grande partie de l’état-major.
Emilio MesletIl y a ceux qui ont quitté le navire en plein naufrage. Et puis il y a ceux qui ont attendu que le bateau coule pour tenter de noyer le capitaine Jadot pour ne pas avoir vu l’iceberg. Car, si la frégate EELV est si mal en point au terme d’une présidentielle dont elle espérait sortir renforcée, la plupart des écologistes n’ont que peu de doutes sur l’identité du responsable de la catastrophe, à savoir un score de 4,6 % qui a conduit au non-remboursement des frais de campagne. Maintenant que Marine Le Pen a été battue, le semblant d’unité de l’entre-deux-tours a volé en éclats pour laisser place à de violents règlements de comptes comme seuls les Verts peuvent en offrir. Et pour une fois, ce n’est pas Sandrine Rousseau qui a allumé la mèche.
Un candidat qui aurait « singé Macron »
Sur une boucle interne de discussion, le secrétaire national Julien Bayou a livré une sévère analyse, censée rester secrète jusqu’à ce que l’Express la révèle. Il vise directement le candidat qui aurait « singé Macron » et fustige « la non-préparation et l’absence d’ambition du projet et de la candidature » : « On n’est pas perçus comme utiles, ni par les ONG (du mouvement climat) ni par les électeurs. » Bref, rien ne va. Et encore moins le slogan « Faire face », que le patron des Verts juge « statique, conservateur et vaguement présidentiable ». À ce réquisitoire « injuste et scandaleux », Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, répond : « Tu es bien placé pour savoir que l’obstacle principal était l’incapacité du parti à mobiliser la société civile, engagée depuis des mois pour l’unité de la gauche. » « Cela n’aurait jamais dû sortir, Julien expliquait une position personnelle dans un long message faisant le bilan », tempère Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe. Une fuite dans la presse qui a obligé Julien Bayou à rétropédaler en disant qu’il avait « plusieurs fois rappelé (qu’il était) fier que Yannick (Jadot) tienne bon sur (leurs) valeurs ».
Malgré la défense du clan Jadot qui assure prendre « (sa) responsabilité » dans cet « échec », tout en accusant la direction d’EELV d’avoir organisé une primaire trop tard , les critiques émises par Julien Bayou sont largement partagées au sein d’un pôle écologiste au bord de l’implosion. « Il a raison : quand on change trois fois de slogan dans une campagne, c’est qu’il y a un problème. Mais ce genre d’échanges fait cours d’école », déplore un élu Vert marqué à gauche. Pour comprendre les raisons de la défaite, « un questionnaire a été envoyé aux militants et aux groupes de soutien », fait savoir Sandra Regol.
« une défaite qui vient de loin »
Un autre cadre s’attaque plutôt à la stratégie du présidentiable : « Il aurait mieux valu capitaliser sur nos forces plutôt que d’essayer de changer pendant la campagne. Car les déçus du macronisme ont finalement encore voté Macron. Il est évident que Jadot ne pouvait pas aller chercher des électeurs de Mélenchon, non pas à cause de son programme mais de ce qu’il incarne, de son histoire. » Et le même écologiste de poursuivre sa démonstration : « On ne peut pas dire qu’il est Macron-compatible, ce n’est pas vrai. Mais il essaye de se faire adouber par le système. Sauf que ce n’est pas le rôle de l’écologie politique de gauche qui doit le bousculer. Lui croit dans la transformation du néolibéralisme par l’intérieur, pas moi. »
Un membre de l’équipe de campagne estime, lui, qu’il « manque l’analyse structurelle d’une défaite qui vient de loin » : « Nous n’avions pas tranché nos débats d’orientation. Pendant la campagne, sur les plateaux de télévision, j’étais emmerdé quand on me demandait les idées fortes qui structuraient le programme. Parce qu’il n’y en avait pas… » Là où Yannick Jadot, interrogé sur France Inter, ne remet pas en cause sa ligne, se contentant de dire que son erreur stratégique était d’avoir voulu « apaiser le débat dans une campagne où les colères ont gagné ». « Ça a été une campagne des dirigismes d’État qui a fait l’impasse sur les syndicats, les collectivités locales », regrette-t-il, jugeant que ceci est une « impasse ».
C’est pour cela que l’ex-candidat d’EELV pense qu’une coalition derrière Jean-Luc Mélenchon, pourtant arrivé largement en tête à gauche au soir du 10 avril, « ne marchera pas ». Ses proches penchent plutôt pour une union « technique », alors que la direction est engagée dans un processus de négociation censé aboutir à un accord programmatique. Une fracture de plus dans un parti qui n’en manque pas, d’autant plus que ses anciens concurrents à la primaire, Sandrine Rousseau et Éric Piolle, poussent aussi pour un rassemblement derrière l’Union populaire et son leader.
eelvYannick JadotPrésidentielle 2022législatives 2012 L'Humanité
Présidentielle. L’outre-mer bascule dans un vote de colère pour Le Pen
ActuDans les territoires ultramarins, le scrutin du second tour s’est déroulé samedi 23 avril. La candidate du RN est arrivée largement en tête dans la plupart d’entre eux. Un véritable séisme dans ces régions où l’extrême droite est traditionnellement faible.
Khoumbaré SemegaL’injonction au vote barrage contre l’extrême droite n’a pas convaincu l’outre-mer, loin de là. Avec le décalage horaire, les électeurs des territoires ultramarins ont voté le samedi 23 avril. Dans huit d’entre eux, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, La Réunion, Saint-Pierre-et-Miquelon ou encore Mayotte, la candidate d’extrême droite est arrivée largement en tête devant Emmanuel Macron. Loin du front républicain, c’est l’« antimacronisme » qui a motivé de nombreux électeurs. Par rapport à la métropole, le rapport de forces est inversé quasiment au chiffre près avec 58,5 % de voix dans l’ensemble des territoires, contre 41,5 % pour le président réélu. Marine Le Pen obtient son meilleur score ultramarin en Guadeloupe, avec presque 70 % des voix.
En 2017, Emmanuel Macron avait pourtant récolté près de 65 % des voix dans ces territoires qui, désormais, rejettent massivement sa politique. En témoigne un sursaut de mobilisation notable des Français ultramarins. Dans pratiquement tous ces territoires, le taux de participation est nettement plus élevé qu’au premier tour, même s’il reste très faible par rapport à la métropole : 47 % en Guadeloupe, 42,2 % en Polynésie française ou même 17 % à Mayotte, qui a d’ailleurs enregistré un taux d’abstention record. En Martinique, ils sont 45,45 % à s’être déplacés, soit sept points de plus qu’au premier tour.
Le mépris de Paris
Ces résultats favorables à Marine Le Pen soulignent le ras-le-bol des territoires ultramarins français, premières victimes de la crise sanitaire. Au manque d’équipements, de personnels de santé, à la défaillance des institutions et au sentiment d’être méprisés par Paris, s’est ajoutée l’instauration du passe sanitaire puis vaccinal, qui a été particulièrement mal vécue dans des régions à forte tendance antivax. Déjà touchés par des crises sociales récurrentes, ils subissent également l’augmentation du prix des matières premières : essence, produits agricoles, gaz, électricité ou encore eau potable. Autant de griefs qui ont participé au rejet d’Emmanuel Macron.
Au premier tour, pourtant, c’est le candidat de l’Union populaire, Jean-Luc Mélenchon, qui était arrivé largement en tête dans quasiment tous les territoires ultramarins, à l’exception de la Polynésie, de Mayotte, de la Nouvelle-Calédonie et de Wallis-et-Futuna. Mais sa défaite a laissé un goût amer. C’est peu dire que la consigne de vote du candidat insoumis – « pas une voix à l’extrême droite » – n’a pas été suivie. La réélection d’Emmanuel Macron augure de relations tendues entre l’outre-mer et l’État pour ce nouveau quinquennat.
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Présidentielle. Un second tour révélateur des fractures françaises
ActuLe deuxième duel Macron-Le Pen a cristallisé, plus qu’en 2017, des divergences générationnelles et sociales qui traversent la société. Il ne résume pas pour autant l’état d’un pays, dans lequel le bloc des gauches peut se reconstituer lors des législatives. Analyse
Christophe DeroubaixMarine Le Pen, battue… mais pas noyée. Emmanuel Macron élu… mais pas plébiscité. Si l’issue du second tour du cru 2022 de l’élection présidentielle ressemble à celle de l’édition 2017, les dynamiques à l’œuvre s’avèrent différentes sans être tout à fait divergentes. La grande peur qui s’est emparée de nombre d’électeurs à l’idée d’avoir une présidente d’extrême droite à l’Élysée a provoqué, dimanche, à 20 heures, un soulagement bien légitime. Finalement, le « front républicain » dont Emmanuel Macron mettait en doute l’existence fonctionne toujours, bien que de plus en plus fissuré.
Avec 13,3 millions de voix (+ 2,7 millions par rapport à 2017) et 27,3 % des inscrits (22,3 % en 2017), Marine Le Pen affiche le meilleur résultat d’une candidate d’extrême droite dans ce type de scrutin. Emmanuel Macron enregistre 2 millions de bulletins en moins tandis que la proportion du nombre d’inscrits qui s’est portée sur son nom recule de 43,5 % à 38,5 %. Son bon score du premier tour (28 %) reflétait surtout sa capacité à absorber l’électorat LR après avoir happé une frange de l’électorat PS en 2017. Atout au premier tour, handicap pour le second : Emmanuel Macron progresse entre les deux tours de 9 millions de voix, contre 12 millions en 2017. 36 % du gain de voix du président sortant proviennent du report de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon même si, selon Jérôme Fourquet, dans le Figaro, la lassitude face au « barrage » gagne : « Au sein de l’électorat Mélenchon, c’est la composante la plus âgée qui a été la plus rétive à le pratiquer, soit celle qui était déjà en âge de voter en 2002 lors du second tour entre Chirac et Le Pen, et qui aurait donc dû le mettre en œuvre pour la troisième fois. »
Le RN consolide son implantation dans ses zones de force
Le différentiel entre les deux « finalistes » est passé, en cinq ans, de 10 millions à 5,5 millions de voix. Le poids des refus de choix (abstentionnistes, blancs ou nuls) s’alourdit encore avec 38,52 % des inscrits, contre 34 % en 2017. Selon l’Ifop, 55 % des non-votants du 24 avril citent comme élément déterminant le fait qu’ « aucun candidat ne défend ou représente vos idées », 49 % « parce que vous ne voulez pas choisir entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ». Comme en 2002 et en 2017, c’est l’électorat de gauche qui fait digue face à l’extrême droite. Cette dernière progresse pourtant. Le RN consolide ou renforce son implantation dans ses zones de force (Nord et Nord-Est et littoral méditerranéen) et progresse dans un arc est, allant de l’Eure jusqu’à la Haute-Saône, ainsi que dans la vallée de la Garonne, renversant totalement la tendance dans les outre-mer (lire ci-contre). Emmanuel Macron confirme ses atouts du premier tour dans l’Ouest (Bretagne et Pays de la Loire), l’Alsace, le Massif central, terres démocrates-chrétiennes ou conservatrices, et domine en Île-de-France, traduction géographique d’un vote de barrage dans une région qui avait porté Jean-Luc Mélenchon en tête (30,24 %, contre 30,19 % pour le chef de l’État).
Une lecture aussi rapide qu’erronée des résultats conduit certains observateurs à servir de nouveau la thèse des « deux France » : une France des villes qui a voté Macron et une France périphérique derrière Marine Le Pen. Ce dernier constat est en effet fondé : plus on s’éloigne des centres urbains, plus la carte du vote Le Pen se colore. Mais l’effet miroir n’est pas vrai : on avait constaté lors du premier tour que le vote Macron s’exprimait au plus haut dans les villes petites et moyennes de 20 000 à 100 000 habitants. C’est le vote Mélenchon qui se renforce au fur et à mesure que la densité urbaine augmente. L’électorat d’Emmanuel Macron du second tour ne peut être considéré comme un « bloc » homogène, puisque la moitié est constituée de citoyens qui n’en avaient pas fait leur premier choix.
Le candidat d’En marche domine autant dans les zones urbaines en raison du vote barrage des électeurs de gauche, en plus grand nombre dans les grandes villes. S’il réalise 81 % des suffrages dans le centre-ville de Marseille, il le doit évidemment au report d’une large frange des 56 % recueillis par Jean-Luc Mélenchon le 10 avril. Comme l’a tweeté Mathieu Gallard, directeur des études d’Ipsos : « La carte des résultats par commune montre bien qu’une lecture du scrutin en termes géographiques de division urbain pro-Macron et rural pro-Le Pen ne correspond que très imparfaitement à la réalité. Les grandes fractures sont avant tout sociales et générationnelles. »
Macron est clairement devenu le champion de la droite
Commençons par ces dernières, en intégrant l’abstention afin de ne pas se contenter d’observer le rapport de forces parmi les votes exprimés mais dans l’ensemble du corps électoral. Plus on est jeune, moins on a voté (selon Ipsos, autour de 40 % d’abstention chez les moins de 34 ans, 15 % chez les plus de 70 ans). Plus on est âgé, plus on a voté Macron (23 % des inscrits de moins de 24 ans, 60 % des inscrits de plus de 70 ans), confirmation du profil sociologique du premier tour d’un candidat clairement devenu le champion de la droite. Marine Le Pen ne l’emporte que dans une seule catégorie d’âge : celle des quinquagénaires. Quant à la défaite de la candidate d’extrême droite parmi les moins de 34 ans, elle est très certainement due aux jeunes électeurs de Mélenchon, dans des catégories d’âge où le candidat de l’Union populaire était arrivé en tête.
Côté revenus, la participation est indexée sur son niveau : 40 % de ceux qui gagnent moins de 1 250 euros se sont abstenus, contre seulement 22 % de ceux qui gagnent plus de 3 000 euros. Le vote Macron progresse avec le niveau de revenus (26,5 % des inscrits parmi ceux qui gagnent moins de 1 250 euros, 36 % parmi ceux qui gagnent de 1 250 à 2 000 euros, 42 % pour les revenus compris entre 2 000 et 3 000 et 50,5 % pour les revenus supérieurs à 3 000 euros). Marine Le Pen réalise ses meilleurs scores parmi les revenus moyens ou moyens-inférieurs (un tiers des inscrits avec moins de 2 000 euros par mois), mais notons que sa part de l’électorat est plus importante parmi les plus aisés (27,5 % des plus de 3 000 euros) que parmi les revenus moyens-supérieurs (23 % parmi les 2 000-3 000 euros.)
Le principal enjeu du « troisième tour » qui s’annonce – à savoir le premier tour des élections législatives, le 12 juin – réside dans la capacité des trois blocs sociologiquement et politiquement plutôt homogènes (bloc des gauches, bloc bourgeois « central », bloc des extrêmes droites) à se maintenir ou à se reconstituer.
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Social et électoral, le troisième tour se prépare
Premier planÀ peine Emmanuel Macron reconduit, les ministres défilent sur les plateaux pour vanter ses futures réformes, y compris celle des retraites. De quoi déclencher la colère des syndicats, tandis que la gauche tente de s’entendre en vue des élections législatives, les 12 et 19 juin.
Cyprien BogandaJulia HamlaouiComme en 2017, Emmanuel Macron, élu par défaut, a endossé le costume de l’humilité face aux résultats des urnes. Mais, pendant qu’au pied de la tour Eiffel, il assure que le niveau de l’abstention et le vote barrage « (l’)oblige(nt) », ses lieutenants se démultiplient pour faire entendre une autre musique. À l’instar de la surprenante analyse du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand : « Emmanuel Macron a eu le meilleur score jamais obtenu par un candidat pour sa réélection depuis 1969, si on excepte 2002. » Sauf que ce soutien de la première heure ne prend pas en compte l’abstention.
Et ça change tout : en pourcentage des inscrits, le président sortant obtient en réalité, avec 38,52 %, le plus mauvais score depuis 1969, où Georges Pompidou avait recueilli 37,51 % du fait d’un record d’abstention à 31,1 % (contre 28,01 % dimanche).
Pas de quoi, pour l’heure, persuader les ministres sortants de faire profil bas. Au-delà des éléments de langage sur la « nouvelle méthode » souhaitée par le chef de l’État repris par le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sans plus de précisions, l’accent mis sur la santé, l’éducation ou le pouvoir d’achat renvoie à un programme de réformes d’inspiration toute libérale.
Pis, Élisabeth Borne, dont le nom circule pour Matignon, n’y va pas par quatre chemins sur le report de l’âge légal de la retraite : « Cette réforme est importante, il faudra la faire », déclare-t-elle, jugeant simultanément, comme s’il n’y avait là aucune contradiction, qu’Emmanuel Macron est « conscient de la nécessité de rassembler, d’apaiser ». Sans compter Bruno Le Maire qui a cru bon d’affirmer, même s’il « ne le souhaite pas », qu’il ne pouvait pas « donner la garantie » que le 49-3 ne serait pas utilisé pour l’imposer.
« Construire une contre-offensive de masse »
Il va sans dire que, alors que 43 % de ses électeurs, selon l’Ifop, ont choisi le bulletin Macron pour s’opposer à Marine Le Pen (47 % selon Elabe), nombreux sont ceux qui entendent se rappeler à son bon souvenir et refuser son programme de casse sociale.
Les responsables syndicaux ne se font guère d’illusion quant au « changement » de méthode promis : « Emmanuel Macron a le sentiment qu’il a les mains libres maintenant qu’il est élu, ce sera à nous de lui prouver le contraire », souligne Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. Son syndicat, comme l’ensemble des confédérations, salue la défaite de l’extrême droite, mais se prépare désormais à un possible affrontement avec le nouveau pouvoir sur le terrain social.
Dans un communiqué, Solidaires appelle à « construire une contre-offensive de masse » : « Même s’il a la légalité des urnes, il n’a aucune légitimité populaire pour appliquer ses réformes antisociales, à commencer par celle des retraites. » Plus laconique, Laurent Berger, dirigeant de la CFDT, a posté un message sur Twitter indiquant que « le pire a été évité aujourd’hui », mais que, au vu du score de Marine Le Pen, « rien ne pourra et ne devra être comme avant », assorti d’un hashtag #JusticeSociale.
La meilleure réponse, ce sera d'être nombreux dans la rue le 1er mai et après. Philippe Martinez, secrétaire de la CGT
Pour beaucoup, le recul de l’âge de départ à la retraite (à 64 ou 65 ans) fait figure de ligne rouge. « Nous considérons que cette réforme ne répond en rien à une nécessité incontournable, affirme Yves Veyrier, secrétaire général de FO. Au contraire, nous souhaitons conserver la possibilité pour les travailleurs de partir à la retraite dans de bonnes conditions – 62 ans, c’est déjà trop pour de très nombreux salariés. Nous allons essayer de convaincre du bien-fondé de nos positions. Et s’il faut mobiliser, nous le ferons. »
Même son de cloche du côté de la CGT, où Philippe Martinez liste les sujets de discorde : « L’avenir de la Sécurité sociale, l’urgence du pouvoir d’achat – et je parle bien de l’augmentation des salaires et de la reconnaissance des qualifications, pas des exonérations de cotisations promues par Emmanuel Macron –, la question de l’emploi, notamment des jeunes… Nous appelons à défiler le 1er Mai sur ces sujets : la meilleure réponse à Macron, ce sera d’être nombreux dans la rue ce jour-là et après. »
Imposer une cohabitation
Du côté des partis de gauche, où se prépare la riposte sur le terrain électoral, les premiers pas des ministres post-élection font aussi réagir. Jean-Luc Mélenchon, qui a réitéré son appel à l’ « élire » premier ministre lors des législatives de juin, en tire argument. « Un détail : seul le premier ministre déclenche les 49-3. Pour l’empêcher donc, une solution : l’Union populaire à Matignon », écrit-il sur Twitter, quand le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, invite à renvoyer l’ascenseur avec « un 49-3 par les urnes aux législatives ». Contrairement à 2017, FI et PCF travaillent, non sans difficulté mais de concert avec les écologistes, et bientôt avec le PS (un premier rendez-vous est prévu mercredi), à un rassemblement pour le scrutin de juin.
« À chaque élection présidentielle, ceux qui n’ont pas été élus expliquent qu’il y a un troisième tour, que les Français vont inverser leur choix en leur donnant une majorité, c’est assez classique », tente de discréditer Gabriel Attal. Certes, les législatives, « depuis 1997, ont perdu leur autonomie du fait de l’inversion du calendrier électoral et sont fortement indexées sur la présidentielle » ce qui « entraîne une démobilisation relative des camps qui ont perdu », rappelle Frédéric Dabi, le directeur général de l’Ifop. Mais, cette fois, la donne est sensiblement différente : entre 56 % (selon Ipsos) et 63 % (selon OpinionWay) des Français souhaitent imposer une cohabitation au président fraîchement élu.
Le premier tour du 10 avril a redessiné un paysage politique national en trois pôles à peu près équivalents, comptant la droite libérale, l’extrême droite, qui entend également tirer son épingle du jeu en juin, et la gauche, évincée de justesse du second tour. « Pour la première fois, l’idée d’un troisième tour peut être une réalité », assure le politologue Brice Teinturier sur France Inter, précisément « parce que nous avons trois France et non pas deux ».
Pour avoir une chance de l’emporter, la gauche doit trouver un terrain d’entente auquel la FI, forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon, a posé ses conditions. Car le mode de scrutin (12,5 % des inscrits pour se qualifier), prévient le directeur général délégué d’Ipsos, « suppose des alliances partout pour pouvoir gagner ». Et face aux projets de l’hôte de l’Élysée, il y a urgence.
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Ne lui en déplaise, le président doit sa réélection à la gauche
ActuMalgré la colère vis-à-vis de son bilan, les électeurs des forces de progrès ont joué un rôle décisif dans la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche. Saura-t-il en prendre acte pour son second mandat ?
Diego ChauvetTrès loin d’un vote d’adhésion. Parmi les électeurs qui ont choisi Emmanuel Macron, dimanche, 42 % l’ont fait pour « faire barrage » à Marine Le Pen, selon une enquête Ipsos. Un vote à contrecœur, donc. À gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon qui, au premier tour, a rassemblé, de loin, le plus de suffrages sur son nom avec 21,95 % des voix et 7,7 millions d’électeurs. Le comportement de ces derniers était donc scruté avec attention pour le second tour. D’autant plus que, si le candidat de l’Union populaire avait clairement donné la consigne de ne pas voter pour Marine Le Pen, il n’a jamais pour autant appelé ses militants et électeurs à glisser un bulletin Emmanuel Macron. Une consultation de ses 310 000 soutiens sur Internet, réalisée après le premier tour, avait montré que seuls 33,4 % d’entre eux entendaient « faire barrage » avec un bulletin Macron. 37,6 % voulaient glisser un bulletin blanc ou nul, et 29 % s’abstenir.
Selon l’enquête Ipsos, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se seront comportés un peu différemment : 42 % ont voté Macron au second tour, 17 % Le Pen, et 41 % ont voté blanc ou nul ou se sont abstenus. Les électeurs de Yannick Jadot, deuxième représentant de la gauche au soir du premier tour, mais avec moins de 5 % des voix, ont suivi pour la grande majorité d’entre eux l’appel au barrage lancé par leur candidat. 65 % ont mis un bulletin au nom du président sortant, 6 % à celui de Le Pen, lorsque 29 % d’entre eux se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul, toujours selon Ipsos.
Au soir du second tour, tous les dirigeants des partis de gauche ont ainsi souligné la contribution de leurs électeurs à la réélection d’Emmanuel Macron. Tous ont dénié un quelconque vote d’adhésion qui aurait apporté une majorité au président sortant. « 70 % des Français qui refusent la retraite à 65 ans. Et on voudrait nous faire croire que c’est la victoire d’un projet ? » a réagi, dimanche soir, le porte-parole du PCF, Ian Brossat. Dès le soir du premier tour, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Anne Hidalgo avaient clairement appelé à utiliser le bulletin Macron pour battre Le Pen. Emmanuel Macron a lui-même été obligé de le reconnaître, ce dimanche, en déclarant : « On ne pourra pas faire comme avant. » En tiendra-t-il compte pour autant dans la politique qu’il souhaite conduire ? En 2017, Emmanuel Macron avait déjà adressé une pensée à ceux qui avaient voté pour lui « sans avoir (ses) idées » : « Vous vous êtes engagés et je sais qu’il ne s’agit pas là d’un blanc-seing. Je sais nos désaccords, je les respecterai. » On sait ce qu’il est advenu de cette intention lors de son premier quinquennat. En sera-t-il différent pour le second, alors même qu’il ne pourra pas se représenter à l’issue de ce mandat ? « Je suis dépositaire de leur sens du devoir », a-t-il redit ce dimanche. Une promesse qui aura fait long feu. Dès lundi matin, Bruno Le Maire a déclaré qu’il n’excluait pas un recours au 49-3 pour augmenter l’âge de départ en retraite à 65 ans… Pour que la gauche s’impose dans le rapport de forces face à la Macronie, elle doit gagner les élections législatives. Au mieux, imposer une cohabitation, comme l’appelle de ses vœux Jean-Luc Mélenchon, ou tout au moins s’imposer comme la principale opposition au Parlement. Selon Ipsos, 93 % de ses sympathisants souhaitent un rassemblement des forces de gauche en juin pour réussir ce pari.
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Participez aux actions de solidarité avec le peuple ukrainien
ÉditorialFabien Gay
Le 24 février, Vladimir Poutine, en envoyant les chars russes envahir l’Ukraine, commettait un crime contre la souveraineté d’un État, contre le droit international et contre la paix. Depuis, une pluie de tirs et de bombes s’abat sur le peuple ukrainien, faisant des morts et des blessés, et semant la destruction et le chaos dans toute l’Ukraine. L’Humanité, fidèle à sa longue tradition, s’engage pour la paix, en exigeant un cessez-le-feu immédiat, le retrait des chars russes et l’organisation d’une conférence paneuropéenne pour la paix et la sécurité en Europe.
Mais la guerre, ce sont des femmes, des hommes et des enfants qui, pour éviter les bombes et les armes, fuient dans des pays voisins ou à l’intérieur de l’Ukraine. Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, ils seraient aujourd’hui deux millions, et vraisemblablement sept millions dans quelques semaines. Alors que Kiev est encerclée, il nous faut faire grandir le mouvement international pour exiger le cessez-le-feu et la paix, et œuvrer rapidement à l’ouverture d’un couloir humanitaire. Aux réfugiés et aux déplacés, sans distinction, nous devons assistance, comme s’y engagent les peuples qui manifestent chaque jour partout sur la planète. La solidarité, l’aide et l’accueil de tous les réfugiés qui fuient la guerre, l’oppression ou la misère sont une nécessité et un devoir d’humanité.
Aujourd’hui, nous lançons une opération de solidarité concrète en partenariat avec le Secours populaire français. Pendant un mois, nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à leur envoyer des dons et des mots pour la paix. Chaque mot participera à faire grandir le mouvement pour la paix, et chaque euro collecté, reversé intégralement au Secours populaire français, permettra de faire grandir la solidarité et d’être utile sur le terrain. Nous remettrons ces dons à l’occasion d’une soirée de solidarité que nous coorganiserons avec le Secours populaire français. Une nouvelle fois, avec vous, l’Humanité répond présent pour exiger la paix et être le relais de la solidarité concrète. Nous comptons sur vous.
Nous appelons nos lectrices et lecteurs, amies et amis, à envoyer des dons et des mots pour la paix.
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L’épaisseur prêtée à de minces présences
ChroniqueJean-Claude LebrunL’auteure, qui se partage entre la littérature et la peinture, opère leur jonction dans trente et un textes courts qui disent autant ses qualités d’observatrice que la fertilité de son imagination. À chaque fois un tableau, reproduit en ouverture, déclenche l’écriture. À cause de silhouettes à peine esquissées, de personnages qu’à première vue l’on ne remarque pas. Pour mettre un peu de vie dans un paysage, accessoirement fournir au regard une échelle de grandeur. Attentive à leur discrète présence, parfois une simple touche rapide dans un recoin de la toile, elle invente à ces inconnus une histoire qui enrichit le tableau d’un surplus de sens et projette ces oubliés dans une nouvelle dimension.
Si la peinture du XIXe siècle, tournant le dos aux grands sujets mythologiques, historiques et religieux, fournit à Marie Sizun le plus important de sa matière, celle-ci ne s’interdit pas quelques pas de côté, vers la fin du Moyen Âge, avec les Très Riches Heures du duc de Berry, et le début du XXe avec, entre autres, Bonnard, Vuillard ou Vallotton. Ne s’en tenant pas aux noms les plus prestigieux, elle fait entrer dans ses « fantaisies » des artistes moins connus qui contribuent à la diversité du paysage pictural. Tels Charles Cottet, Norman Garstin ou Henri Le Sidaner. À tous les anonymes convoqués, comme si de rien n’était, par ces peintres, elle prête des destinées qui inscrivent les œuvres dans une sorte de réalité augmentée. Deux hommes marchent côte à côte en contrebas sur une plage et impossible de ne pas penser à la femme qui les réunit et les sépare. Un profil féminin appuyé à un muret, sur la hauteur une chapelle sous le soleil méditerranéen, la jeune novice ne prononcera pas ses vœux et choisira l’aventure dans le monde. Une autre femme se hâte en plein midi, comme revenant d’un « extra » avant de reprendre son travail de couturière, pour elle la seule façon de s’en sortir. Ailleurs une domestique, une lingère et la souffrance causée par des hommes.
Marie Sizun, en écrivaine et peintre subtiles, n’appuie jamais le trait. Des éléments déposés sur la toile, elle déduit une situation, un moment dans une vie, une intrigue en amont. Car, pour elle, ce sont les petits personnages qui font vibrer l’œuvre et l’instituent partie prenante de la complexité de l’existence. Le temps suspendu par le geste artistique se remet en mouvement. La littérature continuant en quelque sorte la peinture. Ces textes courts d’une rare beauté, saturés d’émotion, sont également une invite à la réflexion. Sur la peinture et l’écriture.
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Lettre fermée à Emmanuel Macron
ChroniqueViolaine de Filippis AbateMarine Le Pen n’est pas présidente de la République. Tant mieux. Emmanuel Macron est président de la République. Tant pis. Nous ferons avec, et la possibilité de faire avec est précisément ce qui différencie Emmanuel Macron de Marine Le Pen ; d’un côté, la démocratie bourgeoise ; de l’autre, le fascisme.
Nous devrons également faire avec car la logique des institutions de la V e République devrait très vraisemblablement lui donner une majorité parlementaire. La cohabitation avec la gauche semble en effet, malheureusement, peu vraisemblable. Ainsi, celui qui prétendait incarner la République, saint Jean-Luc, ne sera probablement pas premier ministre.
Lucide sur ce qui nous attend pendant cinq ans, j’aimerais toutefois que nous puissions voir des avancées pour les femmes, notamment celles qui suivent. D’abord, il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre. Pourtant, ce ne sont pas les hommes incompétents qui ont manqué à ce poste. Comme le disait Françoise Giroud : « La femme serait vraiment l’égale de l’homme le jour où, à un poste important, on désignerait une femme incompétente. » Nous pouvons donc au moins espérer, à ce stade et dans ce contexte, qu’une femme incompétente puisse prouver l’égalité femme-homme à Matignon.
Il est aberrant que, depuis trente ans, aucune femme n’ait été premier ministre.
À propos du monde du travail, une vraie réforme de l’Index de l’égalité professionnelle, qui sert à noter les entreprises dans ce domaine, paraît indispensable. Pas une réformette, mais une refonte non seulement de ses modalités de calcul, inefficaces et beaucoup trop complexes, mais aussi de sa sanction, qui ne remplit pas son rôle dissuasif en ce qu’elle n’est qu’éventuelle et faible. Il en va de même pour les quotas dans les comités de direction : plutôt que des quotas à durée interminée dans trop peu d’entreprises, il faut des quotas temporaires et simples, qui s’appliquent à la majorité de nos entreprises.
Quant à la question cruciale des violences faites aux femmes, on ne changera pas structurellement la société sans l’éducation et la formation. Sur ce dernier point, il faut impérativement que tous les acteurs qui sont en rapport avec les femmes victimes, notamment les magistrats, les médecins, les experts judiciaires, les avocats, les forces de l’ordre, soient enfin correctement formés aux dernières avancées de la recherche relatives, par exemple, à la mémoire traumatique et au choc post-traumatique. Que chacun comprenne bien les mécanismes parfois « bizarres » engendrés par les violences sexuelles, plutôt que de les assimiler au mensonge.
Après avoir soutenu le front républicain pour contrer l’extrême droite, nous ne demandons finalement pas grand-chose, Monsieur le président, juste que nous ne perdions pas cinq ans de plus, avant que vous passiez la main à la gauche et, qui sait, à une femme de gauche.
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Mozart contre Wagner, la sale musique de guerre
ActuUkraine Andrew Milburn, ancien officier des marines, épaulé par des vétérans de l’armée américaine et britannique, forme des combattants ukrainiens, et plus précisément des tireurs d’élite. En face, des paramilitaires russes sont aussi déployés dans le Donbass.
Pierre BarbanceyAndrew Milburn est un artiste dans son genre. Cet ancien colonel des marines – retraité depuis 2019, il a passé trente et un ans dans l’armée américaine, notamment en Irak, en Afghanistan et en Somalie – met désormais ses compétences au service de l’Ukraine, selon le site Forces.net. Avec d’anciens vétérans états-uniens et britanniques, il se consacre à la formation de combattants ukrainiens et plus précisément des tireurs d’élite et des forces spéciales. Il s’est aperçu que de nombreux volontaires « avaient menti sur leurs antécédents militaires et qu’ils paient maintenant le prix de leur manque d’expérience ». Il enseigne également aux Ukrainiens la façon de repérer les engins explosifs improvisés (EEI) et les sensibilise aux tactiques supplémentaires pour améliorer leurs combats en première ligne. Dans une interview accordée au média américain Wusf, le 13 avril, Milburn explique comment il a été amené à créer son groupe. « Mes anciens collègues qui travaillent dans la communauté des opérations spéciales aux États-Unis m’ont demandé de voir où en étaient nos homologues des forces d’opérations spéciales ukrainiennes. Je suis venu ici quelques fois pour aider à les former dans le passé. Une fois que je suis entré en contact avec eux, j’ai réalisé que ce sont les gars qui sont vraiment les plus compétents. Et pourtant ils manquaient à peu près de tout, des drones aux gilets pare-balles décents, en passant par les radios sécurisées et les kits médicaux. » Et dans le magazine Newsweek, il précise : « Notre interaction s’est faite avec les Forces spéciales ukrainiennes et le ministère de la Défense, et non avec le président Volodymyr Zelensky lui-même. »
Comme un pied de nez aux Russes et à la force paramilitaire Wagner, tristement célèbre ces derniers temps, qui opère au Donbass, Milburn a baptisé son groupe « Mozart ». Comme disait Nietzsche, « sans la musique, la vie serait une erreur ». La partition de l’Ukraine, au sens musical du terme, est évidemment complexe. Plus de 20 000 volontaires étrangers se seraient dirigés vers la zone de guerre pour rejoindre une légion étrangère ukrainienne combattant contre les Russes. Il est très difficile d’obtenir des informations fiables sur ces volontaires, leur provenance, leur affectation et encore plus leur nombre réel. Selon le site Southfront.org, plusieurs centaines d’entre eux, présentés comme travaillant pour l’Otan, se trouveraient dans l’usine d’Azovstal, à Marioupol. L’encadrement de ces volontaires est-il ukrainien ? Selon nos informations, des officiers des renseignements militaires occidentaux se trouveraient sur place, dirigeant ceux qui s’apparentent à des mercenaires, bien que la question financière ne soit jamais évoquée. Ceux-là arrivent en Ukraine pour se battre directement.
« Nous ne sommes pas des mercenaires »
Milburn, qui est né à HongKong, a grandi au Royaume-Uni et a dirigé une force d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’organisation de l’« État islamique », semble maintenant regretter cette appellation de « Mozart ». Il le dit sans détour dans Newsweek : « Je me demande maintenant si ce n’était pas une erreur, parce que nous ne sommes pas des mercenaires comme le groupe Wagner de Russie. » Il affirme que ni lui ni les vétérans ne se trouvent sur la ligne de front. « J’ai compris que nous pouvions vraiment aider, sans fournir des mercenaires, des gars pour aller sur la ligne de front, vous savez, des tireurs de gâchette. La façon de les soutenir était de renforcer leurs capacités, de mettre l’équipement entre les mains de ceux qui en avaient besoin », a-t-il souligné sur les ondes de Wusf.
Si Milburn dément tout financement officiel des États-Unis ou d’autres pays, il révèle néanmoins que le groupe Mozart reçoit des dons. « Je dis à mon équipe : “Je vais prendre soin de vous du mieux que je peux, personne ne va partir plus pauvre, mais je promets que personne ne va partir plus riche”, parce que nous n’obtenons aucun argent du gouvernement américain. Nous ne faisons que survivre grâce aux dons. Et les gens ont été généreux, vous savez, jusqu’à présent. J’ai réalisé que ma plus grande préoccupation en avançant était que nous n’élevions pas les attentes parce que nous ne serions pas en mesure d’y donner suite. »
Mozart contre Wagner. Cordes contre cuivres ? Amours faciles contre affrontements mythologiques ? La guerre se poursuit. Les civils meurent. Apocalypse Now n’est pas loin. Les hélicoptères et la Walkyrie déchirent le ciel. Une méchante petite musique de nuit, en quelque sorte.
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Inquiétant coup de semonce
ÉditorialStéphane SahucC’est une de ces phrases qui font froid dans le dos. Surtout lorsqu’on sait par qui elle est prononcée. Que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, déclare à la télévision publique qu’il y a un « danger réel » d’une « troisième guerre mondiale » montre bien que le conflit en Ukraine entre dans une nouvelle phase. Certes, cette déclaration s’adresse aux États-Unis, elle est une réponse à une petite phrase de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense, qui, après sa visite à Kiev, donnait les objectifs de son pays : « Nous voulons voir la Russie affaiblie, incapable de mener le type d’action qu’elle a lancée sur l’Ukraine. » Si on traduit les propos de Lavrov en langage courant, ils signifient : « Américains, vous poussez le bouchon un peu trop loin. Attention ! »
Mais cette déclaration de Lavrov constitue aussi un coup de semonce et un tournant inquiétants dans la guerre. Les Russes tracent une ligne rouge qui coïncide avec l’accélération des livraisons d’armes américaines et occidentales à l’Ukraine. Chars Guepard allemands, missiles antichars Milan et canons Caesar français, et obusiers, drones tueurs et hélicoptères américains… autant de matériels qui vont un peu plus compliquer la tâche de l’armée russe. Une situation qui, comme l’explique Lavrov, signifie que « l’Otan est, en substance, engagée dans une guerre avec la Russie ». Le ministre précise que ces armes sont donc « des cibles légitimes ». De là à frapper des zones de stockage hors Ukraine, donc de fait des territoires de l’Otan ? La menace est implicite mais réelle.
Pour engager la désescalade, l’Otan ne doit pas se laisser entraîner dans le scénario d’une défaite militaire de la Russie, qui semble avoir désormais la faveur de certains de ses membres. Sans en rabattre sur le soutien à l’Ukraine agressée, la France doit rester sur sa ligne, peser de tout son poids pour ne pas laisser se fermer les portes du dialogue, et refuser toutes chimères d’un règlement militaire du conflit.
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Ukraine. La Russie évoque une troisième guerre mondiale
ÉvénementEn l’espace de 24 heures, le scénario d’un conflit qui dépasserait l’Ukraine a été avancé à deux reprises par Moscou. Simple invective ou véritable ultimatum vis-à-vis de l’Otan et des livraisons d’armes à Kiev ?
Vadim KamenkaPlus de deux mois après l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les bombardements se sont poursuivis, mardi, dans l’est et le sud du pays : Kharkiv, Popasna, Zaporijjia, Sloviansk et Kramatorsk… La question de l’instauration de couloirs humanitaires a été discutée à Moscou à l’occasion de la visite du secrétaire général de l’ONU. « J’ai proposé la création d’un groupe de contact réunissant la Russie, l’Ukraine et les Nations unies afin de rechercher les possibilités d’ouverture de couloirs humanitaires », a déclaré Antonio Guterres lors d’une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères.
Retrouvez ici, chaque jour, nos dernières informations sur la guerre et sur ses conséquences
La tonalité de l’échange surprend. Quelques heures auparavant, le même ministre avait mis en garde l’Otan et les États-Unis contre le danger « grave » et « réel » d’une troisième guerre mondiale. Car, expliquait-il, l’Alliance est « engagée dans une guerre avec la Russie par le biais d’un mandataire et arme ce mandataire ». Juste après cette sortie médiatique, Sergueï Lavrov a exprimé sa confiance en la « signature d’un accord » dont les modalités dépendraient des « combats sur le terrain » et de la bonne volonté de Kiev.
Pourquoi une telle déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov ? La Russie indique clairement à l’Otan et aux États-Unis qu’une ligne rouge est sur le point d’être franchie étant donné l’effort de guerre avec les multiples livraisons d’armes. Un échange qui a continué mardi. Le ministre britannique de la Défense, James Heappey, a affirmé que l’Ukraine avait le droit d’utiliser des armes occidentales pour frapper la Russie et ses lignes d’approvisionnement. Maria Zakharova, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a fait mine de s’interroger : « Moscou pourrait donc autoriser des frappes contre les États membres de l’Otan qui fournissent des armes au régime de Kiev ? »
Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine. Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis
Ces violents échanges n’ont pas fait bouger l’Otan et ses alliés. « L’Ukraine croit clairement qu’elle peut gagner et c’est aussi le cas de tout le monde ici », a réaffirmé, mardi, le secrétaire à la Défense des États-Unis, Lloyd Austin. Des propos forts en ouverture d’un sommet organisé en Allemagne, sur la base aérienne américaine de Ramstein, à l’invitation de Washington, et qui a réuni une quarantaine de pays. L’objectif étant d’accélérer les livraisons d’équipements militaires vers l’Ukraine. « Nous allons continuer à remuer ciel et terre pour pouvoir les satisfaire », a ajouté le ministre, les États-Unis ayant déjà contribué pour 3,4 milliards de dollars. La priorité semble mise sur des pièces d’artillerie, la défense antiaérienne et les drones. Dernièrement, 18 des 90 obusiers promis par Washington ont été expédiés avec 200 000 cartouches et remis à l’armée ukrainienne, selon un responsable du Pentagone.
Les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage
Au sein de l’Alliance, Berlin autorise la livraison de chars de type Guepard (lire ci-dessous) provenant des stocks de l’industrie allemande de la défense. Ce soutien militaire à Kiev marque une rupture majeure de sa traditionnelle politique étrangère pacifiste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France a d’ores et déjà annoncé qu’elle envoyait des canons Caesar d’une portée de 40 kilomètres et qu’elle formait quarante artilleurs ukrainiens. Le Royaume-Uni a, lui, donné des missiles antiaériens Starstreak et des blindés. De son côté, le Canada achemine des pièces d’artillerie et des obus téléguidés Excalibur.
Une évolution stratégique semble actée. Avec les États-Unis en tête, les Occidentaux s’impliquent davantage. Washington a répété vouloir faire subir le maximum de pertes à l’armée russe. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », avait déclaré, lundi, Lloyd Austin. Le risque d’une escalade militaire est bien posé. Pour un certain nombre d’experts, l’issue de la nouvelle phase de ce conflit centrée sur le Donbass dépendra de l’artillerie et des tirs à longue portée. Seulement, même en cas de victoire de Kiev dans cette « guerre d’usure », note Mike Jacobson, un ancien colonel américain spécialiste de l’artillerie, cela « finira par forcer (la Russie) à soit intensifier le conflit, soit négocier de manière réaliste. Elle sera contrariée mais pas vaincue ».
Sur le terrain, cette guerre d’attrition souhaitée par les États-Unis et l’Otan peut-elle dégénérer ? Le face-à-face entre la Russie et les membres de l’Alliance se tend. Le président ukrainien et son homologue russe apparaissent désormais déterminés à remporter la guerre avant toute négociation. Si Vladimir Poutine parie toujours sur une victoire russe dans le Donbass et dans le Sud, le long de la mer Noire et de la mer d’Azov, la nouveauté vient de Volodymyr Zelensky, son homologue ukrainien. Ce dernier et son gouvernement considèrent désormais que les pourparlers de paix sont d’une importance secondaire. Le soutien de Washington et des Européens pousse Kiev à obtenir plus, persuadé de pouvoir l’emporter. Ainsi, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba , a jugé que « les déclarations russes sur un risque de troisième guerre mondiale résonnent comme un aveu de défaite de la Russie ».
Des risques réels d’extension géographique du conflit
Pour Richard N. Haass, président du think-tank Council on Foreign Relations, « les États-Unis et leurs partenaires de l’Otan doivent se consulter et consulter l’Ukraine sur les objectifs de la guerre » qui évoluent sans cesse, dictés par le terrain. Dans la revue américaine Foreign Affairs, ce proche de Colin Powell estime que « même si l’Ukraine réussissait à évincer les troupes russes, le pays serait toujours vulnérable aux attaques de missiles et d’artillerie émanant de la Russie, sans parler des cyberattaques et des ingérences politiques. Plus important encore, il est presque impossible d’imaginer Poutine accepter un tel résultat, qui menacerait sûrement sa survie politique (…). Ce potentiel d’escalade soulève la qu estion de savoir s’il serait sage, à ce stade, que l’Ukraine tente de reprendre tout le Donbass et la Crimée. Il vaudrait mieux laisser ces objectifs à une période post-conflit, voire post-Poutine, au cours de laquelle l’Occident pourrait conditionner l’allégement des sanctions à la signature par la Russie d’un accord de paix formel ».
En ce 63e jour de guerre, les risques d’extension géographique du conflit sont réels. Une série de frappes militaires a touché la Transnistrie, une enclave russophone en Moldavie, lundi et mardi, sans faire de victimes. Ces bombardements s’avèrent inquiétants dans cette région frontalière de l’Ukraine, soutenue économiquement et militairement par Moscou. Dans un communiqué, le ministère de l’Intérieur de la République autoproclamée a confirmé que deux antennes relayant les fréquences radio russes ont été mises hors service. À une cinquantaine de kilomètres plus au sud, le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale, avait été la cible, la veille, d’une attaque au lance-grenades.
Ces attaques interviennent au moment où la Moldavie redoute d’être submergée par l’attaque militaire de la Russie en Ukraine et a appelé au calme. Depuis vendredi, l’inquiétude a grandi à la suite des propos tenus par le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du centre de la Russie, affirmant que Moscou voulait obtenir un accès direct à la Transnistrie.
Allemagne La ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, a informé, mardi, de la livraison de « chars antiaériens Guepard à l’Ukraine ». Ces derniers seront puisés dans les stocks de l’industrie allemande de défense et non dans ceux de l’armée allemande, la Bundeswehr.
Alors que Berlin rechignait à accélérer les livraisons d’armes, cette annonce fait figure de tournant. La ministre annonce que désormais l’Ukraine pourrait passer commande auprès des industriels allemands et que la facture serait acquittée par Berlin. Des fonds de 2 milliards d’euros sont mobilisés à cet effet. Les groupes parlementaires social-démocrate, vert et libéral, qui soutiennent le gouvernement, vont demander cette semaine d’« accélérer la livraison de l’équipement nécessaire à l’Ukraine ».
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Le bulletin de notes d’Emmanuel Macron avant le remaniement
Arthur BerdahRÉCIT - Le président réélu a profité de ses 24 heures «de recul» à La Lanterne pour faire le bilan de la campagne de ses troupes.
Il a fait le bilan. Calmement. En se remémorant chaque instant. Et il a établi la liste des gagnants et des perdants. Retiré avec son épouse pour 24 heures dans la résidence versaillaise de La Lanterne après sa réélection, Emmanuel Macron a pris «quelques pas de recul», lundi, pour analyser sa campagne. Et réfléchir à la suite. La suite, c’est d’abord le remaniement, qu’il aimerait idéalement officialiser d’ici au mardi 3 mai prochain, veille du Conseil des ministres prévu le lendemain. Parmi ses troupes actuelles, nombre d’entre eux ne seront pas reconduits. Ils le savent.
Sans céder au mythe du fantasmatique «gouvernement resserré» autour d’une quinzaine de membres, le président de la République a conscience qu’il va devoir écrémer sa pléthorique équipe sortante. Parmi la quarantaine de personnalités aujourd’hui en poste, au moins la moitié n’a pas réussi à imprimer quoi que ce soit dans l’esprit des Français. Pas même leur visage ou leur nom. L’autre moitié, elle, a su se faire remarquer par le chef de l’État. Parfois en bien, parfois en mal. Avant de renouveler les baux de certains, Emmanuel Macron a donc procédé ces derniers jours à un état des lieux, dont il s’est ouvert auprès de quelques proches.
Des réussites
À ses yeux, la plupart des réussites sont équitablement réparties entre les personnalités venues de la droite et celles issues de la gauche. Côté ex-LR, c’est Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, qui a su s’imposer comme l’un de ses interlocuteurs réguliers depuis le grand débat national de 2019. Et qui a mis ses réseaux de terrain au service de la réélection de son champion, réussissant ainsi à se faire pardonner le très puissant vote RN qu’il n’a pas su endiguer dans les territoires ultramarins. C’est aussi Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, dont l’ambition personnelle a été remisée de côté, et dont les conseils dans le sprint final ont été précieux: ceux d’un maire implanté dans une région désindustrialisée, tenant d’une ligne séguiniste et adepte du gaullisme social. C’est enfin Nicolas Sarkozy, dont «l’appel au rassemblement», précédé par le ralliement d’Éric Woerth, a été apprécié et jugé efficace. La droite qui a fait ce choix sera sans doute récompensé d’une manière ou d’une autre.
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Côté ex-PS, le bulletin de notes est là encore au beau fixe pour certains. À commencer par Élisabeth Borne. Passée par l’Écologie après le départ de François de Rugy, la ministre du Travail, qui a conduit avec succès les réformes de l’apprentissage et de l’assurance-chômage depuis la rue de Grenelle, après avoir réussi celle de la RATP lorsqu’elle était aux Transports, est à ce jour «la favorite pour le poste de premier ministre» à l’Élysée. Surtout depuis qu’Emmanuel Macron en a quasiment dressé le portrait-robot mercredi à Cergy, disant vouloir «nommer quelqu’un qui est attaché à la question sociale, la question environnementale, et la question productive». Comme l’ancienne préfète, son collègue des Comptes publics, Olivier Dussopt, a su gagner des galons, et compte désormais parmi les préférés. Là où Amélie de Montchalin est parvenue à se faire une place. Comme Gabriel Attal, malgré les solides inimitiés qu’il s’est créées avec la plupart des Marcheurs historiques.
Dans le cercle de ceux qui comptent, enfin, trône toujours en majesté Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale. Chargé des investitures de la majorité pour les législatives, l’élu du Finistère a su se rendre une nouvelle fois indispensable. Et a prouvé sa capacité à travailler avec des profils moins politiques, comme le non officiel directeur de campagne Grégoire Potton, rouage devenu essentiel et incontournable.
Ceux qui ont perdu des plumes
À l’inverse, certains techniciens ont perdu des plumes dans les deux mois qui viennent de s’écouler. Intouchable et préservé jusqu’ici, le très puissant secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, est souvent critiqué pour son côté trop «techno», tout comme Julien Denormandie. Contesté en interne par sa propre génération - celle des quadragénaires -, jugé trop tendre par certains ténors, le ministre de l’Agriculture ne connaît pas encore sa destination finale. Pas plus, d’ailleurs, que Bruno Le Maire. Détenteur du record de longévité à la tête de l’Économie et des Finances, le patron de Bercy a multiplié les erreurs ces dernières semaines, en évoquant une «guerre économique et financière totale» contre la Russie, puis en n’excluant pas un recours au 49-3 pour passer en force sur la réforme des retraites dès le lendemain du second tour. Un faux pas qui a conduit Emmanuel Macron à exiger de ses ministres qu’ils cessent d’intervenir dans les médias. En gros, qu’ils s’inspirent de Stanislas Guérini, le patron de LREM, mutique ces dernières semaines et carrément jugé transparent.
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Idem, dans une moindre mesure, pour Jean Castex, le chef du gouvernement, qui a lui aussi été considéré trop discret au moment de «l’affaire McKinsey». Et dont le principal fait d’armes relevé en haut lieu a été la polémique sur son aller-retour en jet pour voter dans son fief de Prades (Pyrénées-Orientales) au premier tour. Restent enfin les deux principales figures, François Bayrou et Édouard Philippe, suspectés d’avoir les yeux rivés vers 2027, et qui étaient absentes du déjeuner organisé mardi à l’Élysée. Le premier craint le parti unique, le second ne veut même pas en entendre parler. «À ce rythme, son parti Horizons va se retrouver avec dix députés. Il sera notre Olivier Faure de droite, quoi», s’en amuse-t-on chez Emmanuel Macron. Où l’on sait que la guerre de succession aura lieu. Mais où l’on dispose d’une arme de dissuasion: la guerre de mouvement. Celle du remaniement.
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Adrien JaulmesREPORTAGE - Kiev se débarrasse des monuments, noms de rues et symboles hérités de l’URSS louant les liens avec la Russie.
Envoyé spécial à Kiev
La tête du travailleur russe a déjà été coupée, et a roulé sur le parvis de marbre. Le travailleur ukrainien a gardé la sienne sur les épaules, mais des sangles ont été passées autour de leurs torses et sous leurs bras. Une grue est prête à soulever l’énorme sculpture. Sur le socle, un ouvrier découpe à la disqueuse électrique le pourtour de leurs grosses chaussures de bronze.
Les deux personnages, hauts de près de huit mètres, sont une allégorie de l’Amitié entre la Russie et l’Ukraine. Inaugurée en 1982 pour le 60e anniversaire de la création de l’Union soviétique, en haut de l’une des collines qui surplombent le Dniepr, près de la place Maïdan, la double statue était l’un des monuments les plus connus de Kiev.
«Gloire à l’Ukraine»
Sculptés dans le style héroïque soviétique, la mâchoire carrée et les muscles saillants, les deux travailleurs, unis par une fraternité virile et prolétarienne, tiennent à bout de bras l’emblème de l’URSS, une faucille et un marteau au milieu d’une étoile.
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Au-dessus d’eux, une immense arche en titane symbolise l’amitié entre les peuples. Sur le côté, un groupe de personnages moustachus en costumes de cosaques, sculpté en haut-relief dans un bloc de granit rose, a l’air de regarder avec curiosité le départ de leurs voisins. Cette deuxième statue représente la signature de l’accord de Pereiaslav, signé en 1654, entre la Russie tsariste et les Cosaques zaporogues.
«Nous voyons à présent ce que signifie cette amitié», avait dit lundi le maire de Kiev, Vitali Klitschko, en annonçant le démontage de la statue: «La destruction des villes ukrainiennes, le meurtre de dizaines de milliers de gens pacifiques. Je suis convaincu qu’un tel monument a une signification entièrement différente maintenant.» Le maire a annoncé que l’arche métallique restera en place, mais sera rebaptisée «Arche de la liberté du peuple ukrainien», et repeinte aux couleurs bleu et or de l’Ukraine. Les cosaques n’ont pas été mentionnés.
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Une petite foule s’est formée pour assister au démontage. Les arbres ont commencé à verdir dans le parc voisin et sur les îles du Dniepr qui coule au bas de la colline. Des drones filment la scène en bourdonnant. La grue s’y reprend à plusieurs fois, l’ouvrier à la disqueuse aussi. Mais les deux statues résistent, comme si leurs pieds étaient inséparables de leur socle. On finit par découper leurs jambes au-dessus de leurs chaussures. La grue parvient finalement à soulever la statue dans un bruit sourd. La foule crie: «Gloire à l’Ukraine!» L’instant est symbolique. Le monument était l’un des derniers monuments soviétiques encore en place dans la capitale ukrainienne. Il était aussi l’un des derniers à célébrer l’ancienne union entre deux pays, dorénavant opposés dans une guerre implacable.
La statue disparue
«Mieux vaut tard que jamais, dit Volodymyr Viatrovytch, député à la Rada, l’Assemblée nationale ukrainienne, et ancien directeur de l’Institut pour la mémoire nationale ukrainienne. C’est la loi de 2015 qui a été finalement appliquée. La statue aurait dû être enlevée à l’époque, mais la mairie de Kiev a toujours hésité, par crainte de mécontenter une partie des électeurs de Kiev. L’attaque du 24 février a fini par leur ouvrir les yeux.»
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«Ces statues n’ont aucun intérêt artistique, ni même historique, ajoute Viatrovytch. Ce sont en revanche des symboles politiques: celui de la sujétion de l’Ukraine à la Russie, et qui servent d’argument à M. Poutine pour soutenir sa thèse de l’unité des deux peuples. Ce monument de l’Amitié avait été érigé pour rappeler que le moment central de l’histoire de l’Ukraine était son union avec la Russie. Les gens sont maintenant prêts à se débarrasser de ces symboles, en même temps qu’ils rejettent les revendications de la Russie.»
Mardi soir, les deux géants de bronze sont chargés sur un camion plateau et emmenés. L’orage a chassé la foule. Il ne reste que quatre gros souliers de métal sur le socle de la statue disparue.
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Même après la chute de l’URSS, l’Ukraine indépendante avait conservé des centaines de statues, monuments et noms hérités de la période communiste. Un certain nombre avait été enlevé dans les régions de l’Ouest, traditionnellement plus nationalistes. Mais il n’était pas rare de voir encore une statue de Lénine sur les places des villes et des villages d’Ukraine, ou une faucille et un marteau au fronton d’un édifice.
La révolution de Maïdan en 2014 avait donné le signal d’une vague de destruction de ces symboles de l’URSS. Les manifestants eux-mêmes avaient donné le signal en abattant la statue de Lénine au bout du boulevard Khreschatyk, au centre de Kiev.
De nouveaux noms
En avril 2015, la nouvelle assemblée avait voté une loi interdisant «les symboles des régimes totalitaires communistes et nazis», renvoyant dos à dos les deux régimes responsables du martyr de l’Ukraine pendant les années 1930 et 1940. Une autre loi avait aussi interdit l’usage officiel de l’expression de «Grande Guerre patriotique», qui sert encore en Russie à désigner le conflit entre l’URSS et l’Allemagne hitlérienne de 1941 à 1945, pour la remplacer par celle en vigueur en Occident de Seconde Guerre mondiale, la faisant débuter en 1939.
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Les noms de certaines villes et localités avaient aussi été changés, en particulier dans l’est du pays, resté plus marqué par l’héritage soviétique. Krasnoarmiisk (Armée rouge), était devenue Pokrovsk. Dniepropetrovsk, baptisée en l’honneur d’un révolutionnaire bolchevique, Grigory Petrovski, qui fut aussi l’un des instigateurs de la Grande Famine de 1932-1933 ayant fait plusieurs millions de morts en Ukraine, est depuis devenue Dniepro. Des dizaines de localités et de rues, aux noms plus anodins, comme ceux évoquant la fête du travail du 1er mai, sont en passe d’être rebaptisées.
«Depuis l’invasion russe du 24 février, le mouvement dépasse les seuls symboles de l’URSS, dit Volodymyr Viatrovytch. Il s’étend à présent à tous ceux de l’impérialisme russe, y compris de la période tsariste.» Le dernier monument soviétique encore debout dans la capitale ukrainienne est la statue équestre du général bolchevique Mykola Shchors, moins connu.
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Une fois enlevées, la plupart des statues disparaissent. Les plans de Kiev indiquent cependant un Musée de la décommunisation. Dans le quartier de Siret, derrière l’ambassade américaine, personne ne semble avoir entendu parler d’une institution de ce nom. On découvre finalement entre deux barres d’immeubles et des portails de villas, un terrain vague où ont été déposées des dizaines et des dizaines de statues soviétiques. Un buste de Lénine peint en jaune et bleu indique l’entrée. D’autres effigies du père de la révolution d’Octobre, la barbiche qui s’effrite, sont exposées entre les arbres ou posées dans l’herbe. Dans un coin a même été ajouté un buste du pauvre Pouchkine. Trente ans après son indépendance de l’URSS, l’Ukraine en guerre rejette les derniers symboles d’un passé russe considérés comme ceux d’une longue oppression.
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L'Humanité
Carte interactive. Ces pays qui accueillent les millions d'Ukrainiens qui ont fui leur pays
Regard de cartographe #13. C'est un mouvement de population tel que l’Europe n’en a pas connu depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, nous montre quels sont les pays qui assurent prioritairement l'accueil des millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui leur pays depuis le début de la guerre.
Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), plus de 4 millions de personnes ont fui l'Ukraine depuis le début de la guerre. Des mécanismes de protection temporaire ont été mis en place par les pays européens et les populations se mobilisent pour aider et accueillir les réfugiés à travers toute l'Europe.
Mais, même si tous les pays du continent sont mobilisés, d'un point de vue géographique, ce sont bien les pays limitrophes, en première ligne, qui assurent prioritairement l'accueil. Sur 4 millions de réfugiés, 2,3 million se trouvent aujourd'hui en Pologne, 600 000 en Roumanie, 390 000 en Moldavie et 365 000 en Hongrie. En géographie, la distance compte !
Cette prime à la proximité dans les phénomènes migratoires est d'ailleurs observable dans d'autres contextes. Lors de la dite crise "des réfugiés syriens" de 2015, les pays qui ont accueilli le plus étaient la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Arabie Saoudite et non pas les pays européens comme on se l'imagine souvent. Voilà de quoi, donc, nous interroger sur nos perceptions souvent biaisées, et disons-le, profondément nombrilistes.
Quoi qu'il en soit, la prise de conscience et l'élan de solidarité en faveur des réfugiés ukrainiens fait plaisir à voir. Certains revirements sont mêmes spectaculaires. On peut penser par exemple au mea culpa improbable de Robert Ménard. Sans préjuger de la sincérité ou non de ce type de posture, une brèche est désormais ouverte.
Et c'est ce qu'ont bien compris nombre d'associations, comme le réseau Migreurop qui réclame que cet élan de solidarité et d’accueil soit étendu à toutes les personnes quelles que soient l’origine, la nationalité, la couleur de la peau, la classe, etc.
Bref, un appel faire enfin vivre l'article 13 de la Déclaration universelle des droits de l'homme de 1948 qui proclame un droit réel à la liberté de circulation pour toutes et tous. Quel beau combat fraternel, universaliste et internationaliste à mener.
(Carte réalisée avec Françoise Bahoken)
Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
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Ukraine. Le secrétaire général de l’ONU à Moscou et Kiev pour arracher une improbable paix
ActuAprès la Turquie, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, devait arriver ce mardi à Moscou, puis à Kiev. Cette visite vise à obtenir un cessez-le-feu ou une pause humanitaire.
Gaël De SantisVadim KamenkaAu bout de soixante-deux jours de guerre, Antonio Guterres œuvre pour arracher un cessez-le-feu. Le secrétaire général des Nations unies, qui a été particulièrement critiqué pour son inaction depuis l’invasion russe le 24 février, entame une semaine décisive.
Après avoir adressé en urgence une demande de rencontre officielle, le 18 avril, via une lettre diplomatique aux deux présidents, l’ancien premier ministre portugais doit arriver ce mardi à Moscou, avant de se rendre à Kiev.
Dans la capitale russe, Antonio Guterres doit rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le président Vladimir Poutine. Si le scénario d’une guerre longue apparaît de plus en plus probable, Antonio Guterres « espère parler de ce qui peut être fait pour ramener la paix en Ukraine de toute urgence », a déclaré Eri Kaneko, sa porte-parole. Une « pause humanitaire » et une trêve « immédiate » à Marioupol, où 100 000 civils seraient encore coincés, font partie des demandes réitérées de l’ONU. La guerre ayant déjà jeté sur les routes près de 13 millions de personnes, dont 5,2 millions ont fui l’Ukraine.
Les pourparlers semblent dans l’impasse
De son côté, le ministère russe de la Défense a annoncé que ses forces allaient « cesser unilatéralement » les hostilités sur Azovstal à partir de lundi après-midi, « retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ » des civils « dans la direction de leur choix ». La réponse de Kiev a été immédiate : « Je déclare officiellement et publiquement que, malheureusement, il n’y a aucun accord concernant un couloir humanitaire depuis Azovstal », a affirmé la vice-première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk.
Que peut obtenir le secrétaire général de l’ONU de cette visite en Russie et en Ukraine ? Afin de sortir de l’impasse, Antonio Guterres devait discuter, lundi, des divers potentiels points d’accord (garanties de sécurité pour l’Ukraine, neutralité militaire, Otan) avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, rare intermédiaire entre les deux présidents Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine. « Les négociations n’étant plus à l’ordre du jour (y compris sur la neutralité de l’Ukraine semble-t-il), et une (semi-)défaite n’étant pas envisageable par le Kremlin, l’escalade est donc inévitable. Reste à savoir à quoi elle ressemblera », juge le directeur de l’Observatoire franco-russe, Arnaud Dubien, sur Twitter.
Clairement, les pourparlers entre les deux administrations semblent dans l’impasse. Le président russe apparaît déterminé à obtenir des succès militaires et des gains territoriaux importants avant toute nouvelle discussion. Le quotidien économique Financial Times, qui aurait eu des informations de l’entourage de Vladimir Poutine, confirme que celui-ci « ne voyait aucune perspective de règlement » , à la différence du mois dernier.
Fin mars, à Istanbul, Moscou et Kiev avaient évoqué des avancées. Entre-temps, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a accusé la Russie d’avoir commis des crimes de guerre contre des civils à Boutcha. Dernièrement, il menace de se retirer de tout processus si les soldats ukrainiens coincés à Azovstal étaient tués.
L’Ukraine est convaincue qu’elle peut repousser davantage les troupes russes. Et le soutien des États-Unis l’encourage dans ce sens. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a déclaré, lundi : « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner (…). Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien », a-t-il affirmé, au lendemain de sa visite à Kiev, avec le secrétaire d’État, Antony Blinken, et leur rencontre avec Volodymyr Zelensky. Il s’agissait de la première visite de ministres américains depuis le début du conflit. « Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de chose que l’invasion de l’Ukraine », a-t-il encore déclaré.
Une nette hausse des budgets militaires en 2022
Les livraisons d’équipements militaires et d’armes lourdes atteignent des records. La contribution seule des États-Unis atteint les 3,4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), encourageant le président Zelensky à remercier Washington et le président Joe Biden « personnellement », pour leur soutien. À cette somme, il faut ajouter les autres envois d’armes des membres de l’Otan et européens. Cette « aide » sera au centre d’une réunion prévue mardi en Allemagne, réunissant le chef du Pentagone et les ministres de la Défense de 40 pays alliés.
Ce record confirme une tendance générale en 2022 de nette hausse des budgets militaires. Ainsi, les pays européens font assaut de promesses pour que leurs dépenses militaires atteignent 2 % de leur PIB, soit l’objectif fixé par l’Otan et par l’ancien président des États-Unis Donald Trump. Huit pays européens membres de l’Alliance atlantique atteignent déjà cette cible, relève lundi le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri). C’est « deux de plus par rapport à 2014 », relève le rapport du Sipri.
Le 27 février, l’Allemagne a annoncé la création d’un fonds de 100 milliards d’euros pour la Bundeswehr, son armée. Les 2 % du PIB de dépenses militaires devraient être atteints en 2022. D’autres pays, tels le Danemark ou la Pologne, ont, eux aussi, promis une hausse des dépenses.Une hausse débutée avant la guerre en Ukraine. Pour 2021, les dépenses militaires vont dépasser pour la première fois, à l’échelle de la planète, la somme de 2 000 milliards de dollars. Selon le Sipri, elles s’établissaient à 2 113 milliards de dollars (1 966 milliards d’euros). Cela représente 2,2 % du PIB mondial. En gros, pour 50 euros de richesse produite, 1 euro est affecté à la dépense militaire. Et les États-Unis tiennent la dragée haute aux autres forces armées. Leur budget militaire est de 801 milliards de dollars en 2021, soit 3,5 % de leur PIB. Cette somme équivaut au budget… des dix pays suivants dans le classement (Chine, Inde, Royaume-Uni, Russie, France, Allemagne, Arabie saoudite, Japon, Corée du Sud et Italie).
Un choix de société assumé. La progression du budget (100 milliards d’euros) de la Bundeswehr correspond à la promesse des accords de Paris de 2015, non réalisée, d’un fonds mondial de 100 milliards de dollars annuels pour financer la transition climatique…
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Accueil des réfugiés ukrainiens : l’État est-il à la hauteur ?
Le débatD’après l’Office français de l’immigration et de l’intégration, moins de 60 000 Ukrainiens perçoivent l’allocation de subsistance accordée par l’État. Les associations alertent sur la situation des autres exilés.
Jérôme SkalskiSi les réfugiés venant d’Ukraine sont aujourd’hui accueillis par les pays européens, la situation des non-Ukrainiens reste inquiétante.
Marie-Christine Vergiat Vice-présidente de la Ligue des droits de l’homme
Après quelques semaines de guerre en Ukraine, des millions de personnes ont fui leur domicile et plus d’un tiers d’entre elles ont traversé les frontières vers un pays de l’Union européenne (UE). La directive dite « protection temporaire », adoptée en 2001, après la guerre du Kosovo, a été activée le 4 mars, soit huit jours après le début de l’invasion russe. Un vrai « miracle » car, en 2015-2016, les États membres de l’UE avaient refusé de le faire. Pourtant, celles et ceux qui arrivaient alors étaient syriens, fuyant eux aussi la guerre, mais aussi iraniens, afghans, soudanais, érythréens, etc. Autant de personnes qui craignaient des persécutions. Aujourd’hui, les pays du groupe de Visegrad (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie), quasiment tous limitrophes de l’Ukraine, ouvrent leurs portes. Tant mieux, même si nous ne pouvons être dupes. Laissons de côté le racisme suintant de certains propos sur le thème : « Les Ukrainiens peuvent être accueillis parce que blancs et chrétiens » (sic).
Quand les responsables politiques donnent le la, les choses se mettent en place assez facilement. C’est exactement ce qui s’est passé en 2015, quand l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés.
Cependant, la protection temporaire est loin d’être accordée à toutes celles et tous ceux qui fuient les bombes russes de la même manière. Seuls y auront automatiquement droit les Ukrainiens, les réfugiés et apatrides ayant obtenu une protection avant le 24 février et les familles de toutes ces personnes. Mais pour tous les autres étrangers non européens installés en Ukraine, même avec des titres de séjour en bonne et due forme (étudiants et travailleurs de longue durée, principalement), la situation est bien différente. Ils ne bénéficieront de la protection temporaire que s’ils sont dans l’impossibilité d’un « retour dans des conditions sûres et durables » dans leur pays d’origine. Une formulation inquiétante pour tous ceux qui sont engagés aux côtés des exilés. Cela résonne avec la notion de pays sûr, qui permet l’examen dit accéléré des demandes d’asile et les expulsions. C’est d’autant plus grave que ce sont les préfectures qui examineront la situation des intéressés. Le pire est donc à craindre au regard des pratiques préfectorales.
Cela nous ramène malheureusement à la situation de « droit commun » de tous les exilés dans notre pays, ce « deux poids, deux mesures », ce tri aux frontières européennes tant de fois dénoncé.
Pour autant, notre pays, comme l’immense majorité des pays européens, est en train de montrer que ce ne sont pas les capacités d’accueil qui font défaut mais bel et bien la volonté politique car, depuis la Seconde Guerre mondiale, jamais autant de monde ne s’est déplacé en si peu de temps. Certains arguments seront irrémédiablement mis en cause, sauf à dire explicitement que le choix est celui d’une « préférence occidentale » difficile à justifier.
Le Secours populaire français est pleinement engagé dans l’aide aux familles qui ont fui le conflit et les bombardements pour trouver refuge dans notre pays.
Sébastien Thollot Secrétaire national du SPF
L’année 2022 connaît des heures très sombres avec la guerre en Ukraine. Des millions de personnes fuient les bombes et quittent leur pays sans savoir quand elles pourront retourner chez elles. Les familles sont déchirées, les hommes restent, les femmes, les enfants, les personnes âgées démunies partent pour des lieux de refuge inconnus. Depuis les premiers jours, le Secours populaire français assure une solidarité auprès des plus vulnérables dans les pays frontaliers de l’Ukraine : Pologne, Roumanie, Moldavie, mais aussi, quand cela est possible, en Ukraine avec ses partenaires associatifs. Tout cela est possible du fait du soutien financier extrêmement fort des donateurs qui permet de réaliser des actions de solidarité concrètes et adaptées dans une situation jamais connue à un tel niveau.
Aujourd’hui, des dizaines de milliers de réfugiés ukrainiens arrivent en France dans leur exil forcé. Certains sont en transit pour continuer vers d’autres pays, d’autres restent et vont, pendant un temps indéterminé, être accueillis et aidés sur notre territoire. Dans un même élan, le gouvernement, les collectivités locales, les administrations… ont mis en œuvre un dispositif d’accueil sans précédent permettant de répondre à tous les besoins et de garantir l’accès au droit commun et à l’éducation des enfants. Des villes sont plus fortement sollicitées, mais sur l’ensemble du territoire, la puissance publique se mobilise pour trouver les solutions les plus adaptées. Le Secours populaire ne peut que se féliciter de voir que des moyens sont mobilisables quand la volonté politique répond présent. Le SPF prend bien sûr sa part pour apporter toutes les aides adaptées. Nous savons accueillir, nous avons une longue tradition d’accueil et de soutien, et nous nous réjouissons de ce que cet accueil soit organisé de façon humaine.
Les moyens débloqués en si peu de temps sont à saluer et à garder en tête pour l’avenir, car il ne faudrait pas oublier que d’autres personnes sont aussi en grande vulnérabilité dans notre pays, et que le SPF n’envisage pas de devoir choisir entre les populations. Nous avons aujourd’hui sur notre sol de très nombreuses personnes qui ont elles aussi fui des pays en guerre, que les autorités appellent des « migrants » ou « migrants réfugiés » sans leur accorder les droits que leur situation exigerait pourtant. Telle n’est pas la situation des Ukrainiens, et nous sommes heureux qu’ils soient accueillis dans des conditions acceptables. Et nous souhaitons que cela fasse école pour tous.
La solidarité exprimée auprès du peuple ukrainien sur notre territoire est aujourd’hui juste et légitime. La tragédie vécue par des millions de personnes montre que l’Europe et la France sont en capacité d’assurer de façon rapide un accueil inconditionnel, un accompagnement et une solidarité dignes. Veillons à ce que cela reste à la même hauteur, avec les mêmes ambitions, quelle que soit la durée de la guerre.
UkraineRéfugiés ukrainiensGuerre en Ukraine Le Figaro
«Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», estime François Hollande.
EN COURS : Mis à jour le 28 avril 2022 à 09:18
Interrogé ce matin au micro de France Info, l’ancien président de la République est revenu sur les récentes menaces de Vladimir Poutine. Pour François Hollande, «Ce qu’il dit a un sens : il veut dissuader les démocraties d’aider l’Ukraine». «Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», a t-il poursuivi.
L’ancien président s’est aussi prononcé au sujet de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes : « La France devrait le faire, car elle peut le faire », a t-il développé, avant d’encourager une concertation entre pays européens : «il faut commencer par les pays qui sont les moins dépendants». « C’est difficile, c’est coûteux, mais c’est nécessaire», a t-il conclu.
Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises
Deux mois après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la position des groupes français a radicalement changé. Aiguillonnés par le gouvernement, qui les incitait à ne pas quitter précipitamment la Russie et à ne pas aller au-delà de la stricte application des sanctions prises par l’Union européenne, leurs dirigeants ont longtemps privilégié la prudence.
D’accord pour suspendre momentanément l’activité en cas de nécessité, liée notamment à la difficulté d’acheminer des produits sur place, ils jonglaient entre leur soutien aux victimes de la guerre, leur volonté de ne pas nuire à leurs salariés et clients en Russie, et surtout leur souci de ne pas insulter l’avenir. Pas question de tourner le dos à un pays sur lequel ils ont beaucoup misé depuis la fin de l’URSS.
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Crimes de guerre suspectés en Ukraine: multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes
Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés mercredi à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.
Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France.
«Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner» de l'attention qui doit être portée à cette «guerre» et «que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités», a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. «Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», a-t-elle lancé.
200 attaques informatiques contre l'Ukraine
Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.
Ces attaques «n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays», note Tom Burt, vice-président de Microsoft.
La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme
La Russie a été suspendue mercredi de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux «valeurs» de l'organisation.
Anticipant une possible suspension, la Russie avait elle-même annoncé dans la matinée à l'ouverture des débats devant l'assemblée générale à Madrid vouloir se retirer de l'agence, qui regroupe 159 États membres.
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Le Parlement canadien condamne un «génocide» contre les Ukrainiens
Les députés canadiens ont adopté mercredi une motion condamnant les «actes de génocide contre le peuple ukrainien» menés par la Russie et reconnaissant qu'il existe «des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs».
«La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien», a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter.
Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.
La motion précise qu'il «existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine».
Le patron de l'ONU en Ukraine
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend aujourd’hui dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens, tandis que Moscou poursuit son offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine.
Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe.
Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert l'horreur: une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire», de 50 civils, après une mission dans la ville.
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Tirs en Moldavie
Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont de leur côté annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions russes avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.
La région non reconnue a signalé ces derniers jours une série d'explosions qu'elle a qualifiées d'«attaques terroristes», ce qui a conduit Kiev à accuser Moscou de chercher à étendre la guerre plus loin en Europe.
Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a qualifié ces événements de «dangereuse détérioration de la situation».
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Londres appelle à fournir des armes lourdes
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps est au «courage» face à la Russie.
«Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a-t-elle insisté, qualifiant Vladimir Poutine «d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales», dans un discours à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres.
Vladimir Poutine a quant à lui à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante».
Kiev s'attend à «des semaines extrêmement difficiles»
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a dit mercredi s'attendre à «des semaines extrêmement difficiles» face à l'armée russe qui «a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l'est», la priorité de Moscou. Il a appelé les Ukrainiens à «la résilience et l'unité».
Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.
Parallèlement, l'armée ukrainienne a reconnu des avancées russes dans l'est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.
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«Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», estime François Hollande.
Interrogé ce matin au micro de France Info, l’ancien président de la République est revenu sur les récentes menaces de Vladimir Poutine. Pour François Hollande, «Ce qu’il dit a un sens : il veut dissuader les démocraties d’aider l’Ukraine». «Il faut continuer d’aider l’Ukraine sans pour autant envoyer des soldats», a t-il poursuivi.
L’ancien président s’est aussi prononcé au sujet de l’embargo sur le pétrole et le gaz russes : « La France devrait le faire, car elle peut le faire », a t-il développé, avant d’encourager une concertation entre pays européens : «il faut commencer par les pays qui sont les moins dépendants». « C’est difficile, c’est coûteux, mais c’est nécessaire», a t-il conclu.
Pourquoi la retraite de Russie devient inéluctable pour les entreprises
Deux mois après l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, la position des groupes français a radicalement changé. Aiguillonnés par le gouvernement, qui les incitait à ne pas quitter précipitamment la Russie et à ne pas aller au-delà de la stricte application des sanctions prises par l’Union européenne, leurs dirigeants ont longtemps privilégié la prudence.
D’accord pour suspendre momentanément l’activité en cas de nécessité, liée notamment à la difficulté d’acheminer des produits sur place, ils jonglaient entre leur soutien aux victimes de la guerre, leur volonté de ne pas nuire à leurs salariés et clients en Russie, et surtout leur souci de ne pas insulter l’avenir. Pas question de tourner le dos à un pays sur lequel ils ont beaucoup misé depuis la fin de l’URSS.
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Crimes de guerre suspectés en Ukraine: multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes
Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés mercredi à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.
Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France.
«Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner» de l'attention qui doit être portée à cette «guerre» et «que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités», a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. «Nous ne pouvons pas laisser cela se produire», a-t-elle lancé.
200 attaques informatiques contre l'Ukraine
Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.
Ces attaques «n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays», note Tom Burt, vice-président de Microsoft.
La Russie se retire de l'Organisation mondiale du tourisme
La Russie a été suspendue mercredi de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux «valeurs» de l'organisation.
Anticipant une possible suspension, la Russie avait elle-même annoncé dans la matinée à l'ouverture des débats devant l'assemblée générale à Madrid vouloir se retirer de l'agence, qui regroupe 159 États membres.
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Le Parlement canadien condamne un «génocide» contre les Ukrainiens
Les députés canadiens ont adopté mercredi une motion condamnant les «actes de génocide contre le peuple ukrainien» menés par la Russie et reconnaissant qu'il existe «des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs».
«La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien», a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter.
Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.
La motion précise qu'il «existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine».
Le patron de l'ONU en Ukraine
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend aujourd’hui dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens, tandis que Moscou poursuit son offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine.
Kiev accuse les forces russes d'avoir commis des massacres après la découverte de dizaines de cadavres portant des vêtements civils dans ces localités occupées puis abandonnées par l'armée russe.
Le 2 avril, à Boutcha, des journalistes de l'AFP ont découvert l'horreur: une rue jonchée de cadavres. Et l'ONU a documenté le «meurtre, y compris certains par exécution sommaire», de 50 civils, après une mission dans la ville.
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Tirs en Moldavie
Les autorités de la république séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, ont de leur côté annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions russes avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.
La région non reconnue a signalé ces derniers jours une série d'explosions qu'elle a qualifiées d'«attaques terroristes», ce qui a conduit Kiev à accuser Moscou de chercher à étendre la guerre plus loin en Europe.
Le ministre moldave des Affaires étrangères, Nicu Popescu, a qualifié ces événements de «dangereuse détérioration de la situation».
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Londres appelle à fournir des armes lourdes
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé mercredi à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine, soulignant que le temps est au «courage» face à la Russie.
«Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça», a-t-elle insisté, qualifiant Vladimir Poutine «d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales», dans un discours à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres.
Vladimir Poutine a quant à lui à nouveau mis en garde contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte «rapide et foudroyante».
Kiev s'attend à «des semaines extrêmement difficiles»
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a dit mercredi s'attendre à «des semaines extrêmement difficiles» face à l'armée russe qui «a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l'est», la priorité de Moscou. Il a appelé les Ukrainiens à «la résilience et l'unité».
Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.
Parallèlement, l'armée ukrainienne a reconnu des avancées russes dans l'est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.
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Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine
DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.
L'Humanité
En Ukraine, Washington pousse son avantage face à Moscou
ActuLa visite qu'a effectuée, ce dimanche, Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, deux mois jour pour jour après le déclenchement de la guerre, signe une montée en puissance diplomatique des États-Unis, quelques jours après une aide militaire de 800 millions de dollars.
Christophe DeroubaixAucun soldat américain ne foulera, a priori, le sol ukrainien avant la fin de la guerre, mais le secrétaire d’État, oui. Difficile de faire plus symbolique : deux mois, jour pour jour, après le déclenchement de la guerre par Vladimir Poutine, Antony Blinken a rencontré, dimanche, Volodymyr Zelensky, le président ukrainien ayant lui-même annoncé cette visite lors d’une conférence de presse organisée, samedi, dans une station de métro à Kiev. Le chef de la diplomatie américaine était accompagné de Lloyd Austin, le secrétaire à la Défense. Là encore, un signal fort envoyé par Washington.
L’administration Biden tente clairement de pousser son avantage au fur et à mesure que Vladimir Poutine s’enlise. Pour autant, la ligne rouge que se fixent les élites états-uniennes semble toujours la même : pas de troupes en Ukraine. Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, en analysait ainsi les raisons dans un entretien accordé à l’Humanité : « Au niveau des institutions de sécurité, il y a une forme de consensus pour appliquer la pression de façon systématique mais toujours en deçà d’un palier qui entraînerait des dynamiques plus larges. Quelques voix minoritaires existent, surtout des élus républicains, qui réclament des mesures d’action militaire plus directes. Personne au sein des institutions de sécurité n’est favorable à ce genre de scénario. Ils estiment que choisir une voie de confrontation directe ferait potentiellement basculer dans une troisième guerre mondiale. Les principes de la dissuasion nucléaire sont en marche et, de ce point de vue, les évolutions dépendent plus des décisions prises à Moscou qu’à Washington. Le consensus aux États-Unis est de ne pas franchir de seuil décisif. »
En 2021, les énergies russes, c’est 8 % des importations américaines, 70 % pour l’Europe.
Durant la première phase du conflit, le président américain a semblé laisser l’initiative aux pays européens : annonce des sanctions, adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne. Un premier cap a été franchi avec sa décision, début mars, de boycotter l’énergie russe. La presse américaine le disait réticent à une telle décision, à laquelle il s’est finalement rangé après de fortes pressions au Congrès venant des élus des deux bords, notamment du démocrate Joe Manchin, l’« ami du charbon », qui a fait capoter les grandes lois sociales et climatiques, et de la républicaine Lisa Murkowski, sénatrice de l’Alaska, État pétrolier.
Le coût économique s’annonce faible (le pétrole et le gaz russes ont représenté, l’an dernier, 8 % des importations américaines, contre 70 % pour l’Europe), mais le risque politico-diplomatique un peu plus prononcé, puisque les pays européens, au regard de leur dépendance à l’énergie russe, ne peuvent se permettre un tel luxe. « Nous comprenons que nos alliés ne soient pas en mesure de se joindre à nous », relativisait d’ailleurs l’hôte de la Maison-Blanche.
Pour 4 milliards de dollars d'armes fournis à l'Ukraine
Du point de vue militaire, la posture de Joe Biden continuait pourtant d’apparaître trop prudente à Volodymyr Zelensky, qui, à de multiples reprises, a accusé les Occidentaux de ne pas tenir leurs promesses de livraisons d’armes. Il y eut l’épisode, début mars, du veto américain à une proposition de la Pologne : celle-ci livrait ses MiG-29 aux États-Unis, qui se chargeraient alors de les remettre à l’Ukraine. Offre trop « risquée », selon Washington, qui pourrait conduire à être considéré par Moscou comme un « cobelligérant ».
Une crainte qui, manifestement, s’évapore petit à petit, puisqu’une nouvelle étape a été franchie la semaine dernière : Joe Biden a autorisé, jeudi, une aide militaire supplémentaire de 800 millions de dollars qui comprend des dizaines de pièces d’artillerie lourde, 144 000 obus et munitions, ainsi que des drones tactiques et tueurs. Depuis le début du conflit, Washington a fourni des véhicules blindés, des hélicoptères, 1 400 systèmes antiaériens Stinger, 5 000 missiles antichars Javelin, 7 000 armes antichars d’un autre modèle, plusieurs centaines de drones kamikazes Switchblade, 7 000 fusils d’assaut, 50 millions de balles et munitions diverses, des roquettes à guidage laser, des drones Puma, des radars anti-artillerie et antidrones, des blindés légers et des systèmes de communication sécurisée. Le tout pour un total de 4 milliards de dollars.
Cette aide militaire, conjuguée à celle des pays européens et/ou membres de l’Otan (comme la Turquie), a incontestablement aidé l’armée ukrainienne à résister à l’invasion russe et obligé le pouvoir russe à revoir ses objectifs tactiques en se concentrant sur le Donbass et la côte ukrainienne, mais pas encore stratégiques (neutralité, « dénazification »). Ce n’est pas tout à fait une guerre par procuration. Plus tout à fait une guerre à distance.
C'est une opération inédite dans la presse française : l'Humanité vous propose tous ses articles en accès libre pendant 10 jours, jusqu'au dimanche 1er mai minuit. L'occasion de découvrir et faire découvrir un média libre. Pour en savoir plus.
Guerre en UkraineAnthony BlinkenVolodymyr ZelenskyÉtats-Unis Le Figaro
Horaires, salaires, concurrence... L'univers démesuré des jeunes banquiers d'affaires
ENQUÊTE - Les rémunérations peuvent facilement dépasser les 100.000 euros dès le début de carrière. Des sommes mirobolantes qui cachent une réalité tout aussi hors normes.
Des semaines de 75 heures. Angela a bien connu ces années d'intense labeur. Cette jeune banquière d'affaires diplômée de la prestigieuse école de commerce ESSEC en 2020, qui a évolué plusieurs mois en stage dans le service fusion-acquisition de la banque Lazard il y a deux ans, n'a aucun regret. Dans un secteur où les évolutions et les salaires restent très attractifs, la jeune femme de 25 ans a pris sa décision en connaissance de cause. « Je savais qu'il fallait travailler très dur. Quand je partais à minuit, c'était relativement tôt. Je ne changerais pas ma carrière pour autant. J'ai beaucoup appris. Quand tu closes un deal, c'est très satisfaisant », explique-t-elle. Dans l'univers secret des «M&A« (comprendre «Mergers and Acquisitions», pour fusions et acquisitions) où les anglicismes règnent en maîtres, «closer un deal» signifie conclure une opération de fusions ou de rachat entre deux entreprises.
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Ces horaires paraissent fous et les salaires restent à la hauteur de cette démesure. À la sortie de l'école, après un stage de six mois chez Lazard, on propose à Angela un salaire de 70.000 euros («70K» dans le jargon) avec en prime un bonus de 80 à 100% de sa rémunération. Elle décide toutefois de rejoindre le département d'analyse financière d'une banque basée à Londres. « Le service M&A reste coupé des autres départements, très confidentiel. Le département dans lequel j'évolue actuellement est totalement différent. Il y a moins de hiérarchie, on travaille plus en équipe. Les horaires sont aussi plus souples. Je commence très tôt, autour de 6h30, pour finir entre 17h30 et 19h, en fonction des projets et des deadlines », raconte la jeune banquière d'affaires, qui gagne un salaire annuel de 75.000 euros hors bonus (ce dernier restant confidentiel).
Autour de 100.000 euros brut
Selon le dernier classement annuel du Financial Times publié en juin 2021, un jeune banquier d'affaire détenteur d'un master en finance de l'Essec, une grande école de commerce, peut espérer décrocher un salaire de 120.000 dollars (l'équivalent de 107.000 euros brut annuel). À la sortie de l'Edhec, qui fait également partie du Top 5 du palmarès, « un banquier d'affaires touche entre 60.000 et 120.000 euros, bonus intégré », glisse Laurent Deville, professeur de finance de l'Edhec et directeur académique des masters en finance.
Les rémunérations varient en fonction des services et des établissements. « Un analyste - qui aide les entreprises et sociétés à prendre des décisions en matière d'investissements- gagne dans une banque française autour de 65.000 euros, sans compter le bonus qui peut s'élever entre 35 à 50.000 euros et qui reste conditionné à l'activité de la banque. Les meilleurs payeurs en France sont Lazard et Rothschild & Co, suivis par BNP Paribas et la Société générale », souffle un chasseur de tête. Ce salaire passe à 120.000 euros hors variable lors de leur deuxième année. Les VP (vice-président), le grade encore au-dessus, gagnent 150.000 euros avec 75% de bonus dans une banque française. Des packages qui peuvent aller bien au-delà si l'on travaille dans un établissement étranger. Un analyste M&A chez Goldman Sachs ne gagne en effet pas la même chose qu'un analyste M&A dans un établissement français. « Les banques américaines proposent en France des fixes plus élevés, environ 20% de plus. Ce qui fait la différence, ce sont les bonus, qui sont au-delà de 100.000 euros », constate Christophe Laville, principal chez Vauban Executive Search, un cabinet de recrutement de managers et de dirigeants. « Un de nos étudiants diplômés il y a trois ans, évoluant dans une banque américaine à Dubai, gagne aujourd'hui 400.000 dollars par an. C'est énorme », rapporte Laurent Deville.
Une forte activité dans les fusions-acquisitions
Pourquoi les salaires sont-ils si élevés ? L'activité M&A, qui a explosé au niveau mondial, explique en partie les salaires mirobolants dès les premiers postes. Les banques ont besoin de «staffer» pour accompagner les opportunités et conseiller les entreprises. « L'activité de la banque d'affaires a été démente ces deux dernières années. Il y a beaucoup d'acquisitions et de deals », rapporte François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec depuis 25 ans. Plus ces derniers sont volumineux et nombreux, plus la part de variable est importante pour les équipes. Le salaire variable est à prendre en compte car il représente généralement 20% à 100% du salaire fixe. « Ce qui horripile les patrons des banques et les rend anxieux, c'est de louper des deals par manque de personnel. Le besoin en main d'œuvre est important dans le segment du luxe, du retail, des télécoms médias. Une spécialisation, ça se paye », confie Christophe Laville. Les banquiers juniors sont des experts en modélisation financière, en tableaux Excel, Powerpoint, un format utilisé pour présenter les idées et réflexions des banques à leurs clients. « Un analyste en M&A produit de nombreuses projections financières dans des délais assez courts, ce qui explique les horaires à rallonge. Le deal n'attend pas », ajoute le chasseur de tête.
Des acteurs de plus en plus nombreux
Le marché est par ailleurs dominé par une forte concurrence. Paris devient un hub de la banque d'affaires en Europe. Les effectifs des banques d'affaires ont plus que doublé à Paris ces dernières années. Les établissements étrangers notamment anglo-saxons (Morgan Stanley, JP Morgan) tirent les salaires vers le haut. Il est donc indispensable pour les banques d'affaires françaises de garder en tête le benchmark de la concurrence pour rester dans le haut du panier. La création de boutiques en small (transactions inférieures à 50 millions d'euros) et mid caps (comprises entre 50 millions et 500 millions d'euros) comme Eurallia Finance et Cambon Partners, des sociétés de conseil en fusions-acquisitions indépendantes et de plus petite taille, attirent également les talents. Les avantages principaux de ces boutiques ? L'indépendance et la flexibilité. « Les grosses banques françaises font des méga deals avec entreprises du CAC 40, délaissant les plus petites entreprises. Des acteurs de l'expertise-comptable et les cabinets du Big 4 (Deloitte, EY….) se sont imposés sur le segment M&A des small et mid cap, ce qui tend à tirer le marché. Il y a de la demande partout », analyse Christophe Laville.
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Il faut aussi prendre en compte la concurrence du private equity (les investissements dans des sociétés non cotées) où les salaires s'envolent, autour de 100.000 euros. À la différence de la banque d'affaires, les équipes évoluant dans les fonds d'investissement suivent l'évolution d'une entreprise dans la durée. Ils se déplacent sur site. Leur travail quotidien est bien plus incarné et cela donne beaucoup plus de sens à leur métier. « Être investisseur semble beaucoup plus glamour que de travailler en costard cravate dans une banque », constate Christophe Laville.
Un difficile équilibre vie pro-vie perso
À tout cela s'ajoute une pénurie de candidats. « Les banques sont capables d'augmenter les rémunérations pour capter les talents, sans compter les bonus assez importants, en hausse en 2021 », avance Hélène Frasca, Directrice Associée du cabinet de recrutement Walters People. Pour contrer cette pénurie de talents, les banques approchent directement les grandes écoles. « Il y a une tentative de captation des meilleurs profils très tôt dans le cycle, explique Laurent Deville. La plupart des étudiants de Master diplômés en juin connaissent déjà le poste qu'ils vont occuper en décembre ». François Longin, professeur de finance au sein de l'Essec, reçoit aussi des offres à la pelle. « Il y a de plus en plus de propositions, provenant notamment des départements fusions acquisitions des banques d'investissements », note le professeur.
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La tension sur les marchés s'explique aussi par un changement de paradigme et de nouvelles attentes des candidats. « De plus en plus d'étudiants recherchent de salaires élevés et une quête de sens. Ils décident de quitter les banques pour rejoindre des start-up et des fintech », observe Laurent Deville. Ces dernières proposent des equity package qui peuvent devenir plus alléchants, bien plus intéressants qu'une banque, si la société se développe. La question de l'équilibre entre la vie professionnelle et personnelle s'est posée pour Nicolas*, diplômé d'une grande école de commerce en 2021. Il est sur le point de rejoindre le département Coverage d'une banque française -le service commercial qui joue les chefs d'orchestre de la relation client- et de délaisser les services M&A où la disponibilité permanente est souvent évoquée comme le pire aspect du métier. « J'ai réalisé des stages dans des départements commerciaux plus préservés. Ça m'est arrivé de travailler le week-end, d'avoir des amplitudes horaires plus larges en terminant à 21h voire 22h pendant la crise sanitaire, mais ça n'a rien à voir avec les équipes M&A qui dînent régulièrement au bureau à 20h et terminent leur journée la nuit tombée », raconte Nicolas, qui va toucher une rémunération de 50K, hors bonus.
Les salaires élevés ne justifient donc pas tout. Les jeunes ne veulent plus renoncer à leur vie privée. « Les candidats n'acceptent plus non plus de faire de longs trajets depuis la crise sanitaire. Un de nos clients basé dans les Yvelines a dû revoir sa rémunération à la hausse pour contenter les candidats », rapporte Hélène Frasca. Pour accompagner cette quête qu'est la work-life balance, plus essentielle que jamais chez les nouvelles générations et fidéliser les talents, les banques vont être contraintes de redoubler d'efforts et de ne plus se contenter de proposer des rémunérations mirobolantes.
*Les prénoms ont été modifiés.
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Le Figaro
Morts sur le Pont-Neuf : la mise en examen du policier «inadmissible» pour le syndicat Alliance
Luc LenoirLe policier a en outre l'interdiction de paraître à Paris, et une obligation de soins. Un rassemblement de soutien est prévu lundi.
Le syndicat de police Alliance a jugé mercredi 27 avril «inadmissible» la décision des juges d'instruction de mettre en examen pour «homicide volontaire» le policier qui a tué dimanche sur le Pont-Neuf à Paris deux hommes qui auraient forcé un contrôle.
Le gardien de la paix de 24 ans, mis en examen pour «homicide volontaire» sur le conducteur, est également mis en examen pour «violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner» s'agissant du passager avant et pour «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l'autorité publique» envers le passager arrière.
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Le policier a été laissé libre, sous contrôle judiciaire. Il a interdiction de quitter le territoire «sauf exception», de paraître à Paris, d'entrer en contact avec le service de police auquel il appartient pendant six mois, d'exercer en tant que policier impliquant un contact avec le public, de port d'arme et de contact avec les victimes. Il a également une obligation de soins.
«À ce stade de nos informations, Alliance ne peut accepter que notre collègue soit la victime du système judiciaire qui continue à rester l'ombre de lui-même», écrit le syndicat dans un tract, dénonçant une décision qui vient «remettre en cause notre institution et nos policiers».
Rassemblement prévu lundi
Se déclarant «pour la légitime défense et la présomption de légitime défense», une mesure défendue par Marine Le Pen pendant sa campagne présidentielle mais rejetée par le président réélu Emmanuel Macron, l'organisation appelle à un rassemblement lundi à 12h à la «Fontaine Saint-Michel, face au Tribunal de Paris».
À lire aussi«Craindre la vidéosurveillance, c'est avoir peur de la police et de la Justice»
Le syndicat concurrent d'Alliance, Unité SGP Police, a dit «prendre acte» de la décision de la justice sans «prendre des positions pouvant porter préjudice» au collègue mis en examen. L'organisation rappelle cependant sa demande de mettre en place «une juridiction et des magistrats spécialisés aguerris aux difficultés du métier de policier».
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Nice : un prêtre et une religieuse agressés au couteau dans l'église Saint-Pierre-d'Arène
Kevin R., 31 ans, aurait justifié son passage à l'acte en expliquant spontanément aux policiers qu'il voulait «tuer Macron». Il a été placé en hôpital psychiatrique dans la soirée.
Regarder la vidéoPrintemps de Bourges : au moins cinq cas de piqûres recensés sur des festivaliers
Si les piqûres ont été médicalement constatées, on ignore à ce stade s'il y a eu injection d'un quelconque produit, ni même si des seringues ont été employées.
Champigny-sur-Marne : un jeune homme meurt après avoir été tabassé en pleine rue
Plusieurs individus ont frappé la victime à coups de couteau, machette et batte de baseball.
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Au RN, la guerre de succession attendra
ActuForte de ses 41,5 %, Marine Le Pen peut réaffirmer la position hégémonique de son parti à l’extrême droite. Les doutes et les divisions subsistent, mais sont remis au lendemain des législatives.
Benjamin KönigUn record absolu. 13 297 760, c’est le nombre de voix obtenues par Marine Le Pen dimanche, soit 41,5 % des votants et 27,28 % des inscrits. Bien au-delà des 10,6 millions de suffrages (33,9 %) qui s’étaient portés sur elle au second tour de 2017. L’extrême droite, à un niveau jamais vu sous la Ve République, est arrivée en tête dans 23 départements et neuf territoires ultramarins. Mais, paradoxalement, quelques doutes se font jour au sein de son principal parti, le Rassemblement national. D’abord car le « référendum anti-Macron » a joué à plein : selon l’Ifop, c’est le cas pour 42 % des électeurs de Marine Le Pen. Des interrogations émergent également sur la stratégie adoptée et sur les dirigeants : après onze années à la tête du FN, ripoliné du sol au plafond et devenu RN, Marine Le Pen avait assuré que cette campagne était « a priori » sa dernière. Quant à Jordan Bardella, dauphin désigné de 27 ans seulement, il reste pour l’heure président par intérim. D’autant que la ligne des identitaires, qui plaident notamment pour une « union des droites », reste forte au RN, à l’image de Philippe Olivier : tous ne sont pas partis chez Éric Zemmour, à l’inverse des cadres Stéphane Ravier ou Nicolas Bay.
« la prochaine sera la bonne »
Alors que la soirée électorale se terminait, dimanche soir, Jordan Bardella a voulu mobiliser des militants déçus, enjoignant à ne pas laisser les « pleins pouvoirs à Emmanuel Macron », qualifié de « dirigeant autoritaire ». Et de se projeter : « Si on prend dix points tous les cinq ans, a priori la prochaine fois sera la bonne. » Lors de la soirée électorale au bois de Boulogne, Bastien, 25 ans, se félicitait : « Ça reste une belle soirée, on progresse, et il n’y a pas de raison que ça s’arrête », citant « la casse sociale » et « l’invasion migratoire ». Une déception mais un élan mobilisateur, c’est d’ailleurs le leitmotiv des cadres du RN, à commencer par la candidate battue. « Les idées que nous représentons arrivent à des sommets », a-t-elle claironné. En privé, plusieurs militants émettent cependant des doutes sur la capacité des dirigeants, et notamment de Marine Le Pen, après cette nouvelle défaite consécutive à un second débat raté.
avec ou sans Zemmour ?
« Rejoignez l’opposition à Emmanuel Macron », affiche désormais le RN sur son site et les réseaux sociaux à la place du « Si le peuple vote, le peuple gagne », rabâché depuis un mois. Vite, passer à l’étape suivante : les législatives. Pour le RN, la prochaine étape consiste donc à se poser en principale force d’opposition, ce qui implique de faire élire davantage que les dix députés d’extrême droite de 2017. Une gageure, mais la force électorale de l’extrême droite lui permet de viser une victoire dans une centaine de circonscriptions. Reste la question majeure : avec ou sans Zemmour ? « Pas de discussions », a répondu sèchement Jordan Bardella à la proposition d’union. Pour l’heure, le RN ferme clairement la porte, l’occasion étant trop belle d’écraser la concurrence naissante du parti zemmourien. Au risque de rester une opposition électoralement puissante mais marginalisée.
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Pour l’historienne Ludivine Bantigny, « la progression de l’extrême droite peut être combattue »
EntretienSelon l’historienne Ludivine Bantigny, des leçons doivent être tirées pour enrayer la croissance électorale de Le Pen et consorts.
Florent LE DULudivine Bantigny Maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université de Rouen-Normandie
Jamais l’extrême droite française n’a été aussi forte depuis la Libération. Le soulagement de la défaite de Marine Le Pen ne peut faire oublier ce terrible constat. Face à un camp extrémiste qui n’en finit plus d’être normalisé et de progresser, le combat d’idées devient de plus en plus difficile mais d’autant plus nécessaire. Pour l’universitaire Ludivine Bantigny, coautrice de l’essai Face à la menace fasciste (Textuel, 2021), cette lutte doit être menée à deux niveaux : démonter sans relâche les impostures du RN et y opposer une autre alternative.
Marine Le Pen a réuni plus de 13 millions de voix au second tour. Malgré la défaite, cette présidentielle peut-elle être vue par l’extrême droite comme une victoire ?
C’est forcément une petite victoire. Ses thèses se sont encore plus banalisées pendant cette campagne, au point que Marine Le Pen puisse se faire passer pour une modérée. Et son score progresse. Des digues sont encore tombées dans l’entre-deux-tours. Des journalistes se sont même demandé si elle était vraiment d’extrême droite, de supposés intellectuels ont soutenu que non… Quant aux résultats, l’extrême droite atteint désormais un score d’autant plus terrorisant qu’on finit par s’y accoutumer. Cette progression paraît même parfois inéluctable, même si on peut et doit encore se battre pour qu’elle cesse. Les législatives seront une étape importante, avec le danger que l’extrême droite soit plus puissante politiquement, puisse se montrer parfaitement légitime dans le système et faire la démonstration qu’elle est prête à prendre le pouvoir.
Quand l’extrême droite est à ce point normalisée, comment peut-on la faire reculer ?
D’une part, il y a sans doute un travail journalistique qui doit être intensifié. Ce n’est pas acceptable que l’extrême droite argumente sans véritable contradiction comme aujourd’hui. On ne peut hélas plus vraiment compter sur ces médias détenus par des puissances d’argent. Ceux qui gardent une indépendance ont donc un travail immense à faire. Un travail d’explication du véritable projet de Le Pen, d’enquête aussi sur l’appareil du RN, ses cadres, à quelles idéologies ils se rattachent, leurs prises de décision… Il y a finalement, dans l’Histoire, assez peu d’exemples d’une extrême droite qui progresse mais a su être repoussée à temps. Au moment de l’affaire Dreyfus, elle était très haute et a pu être combattue par la construction d’une gauche forte. On peut penser aussi au Front populaire, qui a affaibli les ligues, bien qu’elles soient réapparues ensuite. Étant donné le cynisme des politiques actuellement menées et leur violence, il paraît compliqué d’imaginer que l’extrême droite va reculer. Mais la gauche peut progresser et montrer qu’il y a une autre alternative.
Le score relativement élevé d’une gauche de rupture au premier tour et la perspective d’un rassemblement pour les législatives constituent-ils des motifs d’espoir ?
Cette gauche de justice sociale doit devenir puissante, enthousiasmante. L’Union populaire a su convaincre grâce à un programme bien construit, avec un mélange de tradition réformiste, au sens vrai et fort du terme, et des traits d’anticapitalisme. La gauche doit savoir parler d’alternative, montrer que ce n’est pas en désignant des boucs émissaires que la situation va s’arranger. Parler à toutes les catégories populaires également : il existe encore un fort mépris de classe envers des personnes qui se tournent vers Le Pen parce qu’elles sont dans des situations de détresse sociale terribles. Pour trouver une puissance collective, l’unité est également très importante. La perspective d’avoir une opposition rassemblée, forte, à défaut de cohabitation, redonne de l’espoir. On a vu ces dernières années des députés de gauche qui savent se battre, proposer des alternatives. Avec l’appui des mobilisations sociales, il y a besoin de cette gauche pour montrer qu’une autre voie est possible.
Quel rôle peuvent avoir les mouvements sociaux dans la lutte contre l’extrême droite ?
Un mouvement social est l’occasion pour chacun de prendre la parole, de se sentir légitime à s’exprimer, à montrer sa réalité sociale. Cela permet aussi de créer des solidarités, de mettre des mots sur des colères et de sortir des gens de l’isolement. C’est fondamental car le RN se nourrit de ce désespoir et de cet isolement. Le mouvement des gilets jaunes n’était pas homogène politiquement, mais, partout où c’était possible, les discussions ont aussi consisté à contrer les idées de l’extrême droite, et sur les ronds-points beaucoup ont été convaincus. C’est par la lutte que les progrès sociaux peuvent arriver et qu’on peut montrer que les idées du RN n’apportent en réalité aucune réponse aux contestations. Le mouvement social est un moment de clarification.
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« Sans les médias qui ont roulé pour Macron, ça passait »
ActuLes militants d’extrême droite croyaient à une victoire de leur championne. Malgré la défaite, beaucoup se félicitent d’une campagne réussie et du gros score obtenu.
Benjamin KönigC’est un des coins les plus chics de Paris, un « lieu d’événements de luxe », le Pavillon d’Armenonville, à l’orée du bois de Boulogne, accueillait ce dimanche un raout d’un autre acabit : la soirée électorale du RN. « Si le peuple vote, le peuple gagne », avait martelé la candidate. Et la possibilité d’une victoire de Marine Le Pen avait galvanisé les militants.
À l’approche des résultats, la tension fait son apparition sur les visages d’abord enthousiastes. « Les bruits, on s’en fiche, on essaie de ne pas les écouter et d’attendre 20 heures », se convainc Valentin, 22 ans, responsable régional des jeunes RN à Sedan. « Mais, quoi qu’il arrive, on est fiers de cette campagne qui a fait avancer le camp national », poursuit-il, assurant que « le peuple sait maintenant qu’on est de son côté, et s’ils ne le disent pas ce soir, ils le diront aux législatives ».
Le champagne estampillé « Marine » n’a pas servi à célébrer l’accession de la cheffe du RN à l’Élysée : ce sont des sifflets qui sont montés lorsque le faciès d’Emmanuel Macron est apparu sur les écrans. Le public pousse un soupir de déception, vite effacé par des congratulations. On se tape sur l’épaule, se félicitant d’une campagne qu’on estime « réussie ». Le député Sébastien Chenu, pas bavard, lâche : « On n’a pas à rougir. Ce qui a manqué, c’est sans doute plus de temps pour convaincre les Français et faire véritablement le bilan d’Emmanuel Macron. Cette campagne a été volée aux Français », finit-il sur un air de Donald Trump.
« On a raté le coche »
Pour certains, la désillusion est trop grande. « C’est pas vrai… », enrage Jeanne, 24 ans, qui fulmine : « On passe tout prêt, j’y croyais vraiment. Sans les médias qui ont tous roulé pour Macron, ça passait. C’était peut-être la fois ou jamais. On a raté le coche. » À ses côtés, un ami lâche : « Elle a été tellement mauvaise au débat, c’est pas étonnant… Je lui en veux beaucoup, elle avait cinq ans pour se préparer, pour lui rentrer dedans et connaître ses dossiers. »
Ces interrogations, voire ces doutes sur la capacité de Marine Le Pen à amener l’extrême droite au pouvoir sont toutefois remis à plus tard. « Marine, Marine », s’époumonent les militants lorsqu’elle prend la parole dès 20 h 10 pour reconnaître sa défaite malgré « un grand vent de liberté (qui) aurait pu se lever sur le pays », avant de s’en prendre à ces « deux semaines de campagne aux méthodes déloyales, brutales et violentes ». Selon elle, « avec plus de 41,5 % des voix, ce résultat est en lui-même une éclatante victoire ». Car, malgré la défaite, Marine Le Pen tente de positiver : « Je ne peux m’empêcher de sentir une forme d’espérance », fondant ses espoirs sur le désaveu des Français envers le pouvoir, terreau de la colère sans laquelle l’extrême droite ne peut prospérer.
Vers les législatives
En effet, ce score porte celle-ci à un niveau jamais atteint sous la Ve République, ce qui permet à Marine Le Pen de présenter « le camp national comme la véritable opposition à Emmanuel Macron » et de se projeter sans attendre vers les législatives. « On n’a jamais fait ce score-là, c’est un beau soir », claironnent en réponse de nombreux militants. Quant aux cadres, ils refusent de parler d’une éventuelle alliance avec Éric Zemmour pour les scrutins de juin prochain.
La soirée s’achève rapidement, après quelques bouteilles vidées. Marine Le Pen a dû remiser au placard les célébrations prévues, le convoi des treize cars siglés à son effigie et le défilé dans les « lieux symboliques du lien entre le peuple et l’État ». Mais elle l’assure : « Je poursuivrai mon engagement pour la France et les Français. » La France n’en a pas fini avec les Le Pen.
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1 min 1 sec Le Figaro
Pierre Vermeren: «Les racines culturelles du malaise français»
TRIBUNE - Le résultat de la présidentielle ne suscite aucune espérance, pas même parmi les électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour. Pour expliquer ce paradoxe, il convient de dépeindre la situation de la France, argumente Pierre Vermeren.
Pierre Vermeren est normalien, agrégé et docteur en histoire, auteur, en particulier, d’«On a cassé la République. 150 ans d’histoire de la nation» (Tallandier, 2020) et de «La France qui déclasse. De la désindustrialisation à la crise sanitaire» (Tallandier, «Texto», 2022).
L’éviction des sujets de fond n’a pas permis la tenue d’une présidentielle qui sied à une grande démocratie. Les analyses politiques n’en ont pas moins été confortées. Résumons-les de trois mots: «discrédit», quand les deux anciens partis de gouvernement totalisent 6 % des voix au premier tour; «extrémisation», quand 56 % des suffrages exprimés optent pour un candidat jugé «hors du cercle de la raison» ; «renoncement», quand les deux tiers des citoyens français (y compris 1,3 million de non-inscrits) s’abstiennent ou votent contre un président porté par tous les corps constitués de la nation. 37,4 % des citoyens ont reconduit Emmanuel Macron, dont 6,4 % d’électeurs a priori peu amènes venus du vote Mélenchon. Trois Français sur dix. Il serait de mauvaise foi de nier qu’il n’en arriva pas moins en tête.
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Comment élucider le malaise qui s’étend? Faut-il l’attribuer à la non-campagne de candidats qui ont si peu exposé leur programme et n’ont débattu une seule fois? Faut-il l’imputer au Covid et à la réponse très discutable de l’État? Ou bien à cette guerre qui a suffoqué les Européens de l’Ouest, parce qu’un ancien kagébiste qui n’a rien compris, rien appris ni rien oublié, a choisi de martyriser un pays européen le temps d’un carême assassin?
Avec la révolte des «gilets jaunes» de 2018-2019, la France a traversé sa plus grande crise sociale depuis la Commune de Paris, en 1871. Les choses pouvaient-elles en rester là? Des milliards d’euros empruntés aux générations suivantes pouvaient-ils éteindre ce brasier? Puis le Covid a déclenché une crise inédite, avec la chute record du PIB depuis 1945. Or la France n’a pas encore retrouvé son PIB de 2019 que déjà frappe le cycle pénuries-inflation provoqué par le cycle Covid-guerre d’Ukraine.
Les circonstances étaient réunies pour une tempête sur la vie politique française: pourtant, en ce 24 avril au soir, elle s’est muée en souffle léger.
À regarder au loin, les indices d’une crise profonde et ancienne sourdent de notre histoire et de la littérature politique. Faut-il remonter au Mal français, de Peyrefitte, en 1976, ou au Voyage au centre du malaise français, de Yonnet, en 1993? Faut-il relire La France qui tombe, de Baverez, publiée en 2004 sous des cris d’orfraie? Ou lire les œuvres complètes de Gauchet, Guilluy ou Fourquet, parmi d’autres? Ou les romans de Nicolas Mathieu et Houellebecq? L’insistance à analyser nos crises, de la part d’auteurs nombreux et politiquement divers, révèle l’étrange décalage observé durant la campagne entre la parole enjouée des communicants et les conversations privées de la majorité des Français. Les aspects économiques essentiels de la crise n’épuisent pas un malaise aux racines culturelles.
Depuis les années 1980, tout s’est grippé. L’impression domine que nos dirigeants font de la politique pour servir leurs intérêts matériels et leur notoriété, gage de leur réussite matérielle
Pour les générations élevées et éduquées par des parents nés dans l’entre-deux-guerres, d’affiliation catholique, républicaine ou communiste, l’engagement des élus de la nation au service du peuple allait de soi. Les dirigeants politiques devaient l’éduquer, le guider, le protéger, voire l’enrichir, fût-ce à leur détriment. Vieux pays catholique, la France révolutionnaire a dessaisi le roi et l’aristocratie de leurs missions pour avoir failli dans leur exercice; non pour s’en affranchir, mais pour les endosser. C’était une évidence morale, politique, religieuse et républicaine. Ferry, Clemenceau, Blum ou de Gaulle incarnent cette éthique de responsabilité. Au nom de quel pari fou la IIIe République a-t-elle décidé de fabriquer des citoyens éclairés et instruits? Servir le bien et le progrès moral et matériel.
Nous avons changé d’époque. Plus s’avance la Ve République, plus les Français se demandent à quoi sert le politique. Quelles sont ses capacités d’action? Nos élus font-ils semblant de gouverner, et de déplacer les problèmes faute de pouvoir les régler? Après 1945, la France et ses dirigeants ont évité la révolution, reconstruit le pays, mis fin à l’économie paysanne, créé une grande puissance industrielle et tertiaire moderne, développé la Sécurité sociale et l’école secondaire, aménagé le territoire national, liquidé l’empire colonial, reconstruit la République en 1958, construit une démocratie sociale et grandement contribué au lancement de la CEE: tout cela sans endettement ni déficit. La politique gagnait ses lettres de noblesse.
Or, depuis les années 1980, tout s’est grippé. L’impression domine que nos dirigeants font de la politique pour servir leurs intérêts matériels et leur notoriété, gage de leur réussite matérielle. Des grandes entreprises liées à des puissances étrangères, des sociétés de conseil et de grandes banques offrent, après la politique, d’intéressantes reconversions professionnelles. Combien d’anciens ministres ne s’en cachent pas?
Dépossédés de leurs pouvoirs, nos dirigeants n’en ont pas moins pris des décisions lourdes de conséquences que nos voisins, à contrainte européenne identique, n’ont pas retenues
Certes des avancées ont été réalisées, comme l’élargissement de l’enseignement supérieur, l’équipement informatique et médical des Français ou la création d’une industrie aéronautique d’envergure mondiale. Mais, parmi les questions qui préoccupent, voire exaspèrent les Français, rien ne bouge. Pour un Todd, la cause est entendue: en abolissant la souveraineté nationale par la ratification du traité de Maastricht, les dirigeants français se sont coupé les mains, anéantissant leur capacité de décision, l’autonomie d’action de leur pays et toute idée de volontarisme. Le gouvernement des juges, la pression des normes et la législation européenne s’imposant à tous ont désagrégé l’indépendance des pouvoirs publics, le Parlement devenant une chambre d’enregistrement aux ordres de Bruxelles et de l’Élysée. Certes.
Dépossédés de leurs pouvoirs, nos dirigeants n’en ont pas moins pris des décisions lourdes de conséquences que nos voisins, à contrainte européenne identique, n’ont pas retenues: le renoncement continu aux activités de production, qui creuse nos déficits intérieurs et extérieurs; l’automatisation de nombreux métiers, qui, sans aucun profit pour la société, condamne des millions d’hommes et de femmes pauvres à l’inutilité sociale; un flux migratoire haussier depuis les années 1980 en dépit de millions de chômeurs. Pour s’en rendre compte, il faudrait s’intéresser à ce peuple majoritaire que notre économie a refoulé loin du cœur battant des métropoles mondialisées.
La carte du vote au second tour de la présidentielle fait émerger - pour qui lit les cartes - les riches métropoles de la gangue des relégués: à moins de 75 ou 80 % de votes en faveur d’Emmanuel Macron (Paris, Lyon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes), on sort des métropoles pour entrer en zone de relégation. À plus de 60 % de vote Le Pen, la région broie du noir. Mais qui est aujourd’hui le François Mitterrand du Morvan ou des Charentes ou le Georges Pompidou du Cantal ou d’Albi pour prendre le pouls de ces abîmes? Jamais le «vote de classe» n’a été si manifeste.
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Dans les années 1980, nous déplorions «la crise» et les fermetures d’usines, la montée du chômage, la crise des excédents agricoles, la délinquance et les premières émeutes urbaines; des voix isolées regrettaient la chute du niveau scolaire et la fin des humanités; on s’étonnait des déficits, du gaspillage des deniers publics et de la montée de la dette. On plaignait les jeunes, condamnés à des études longues ou à l’inactivité faute d’emploi, tout en déplorant leurs mauvaises manières; déjà des places manquaient en prison. On pleurait les fermetures de gares et d’écoles rurales, prélude au démantèlement des services publics. C’était il y a quarante ans!
«Les choses ont plutôt empiré», dirait Houellebecq. Aucun des maux déplorés par les Français n’a trouvé de règlement ni de solution. Sarkozy a dépeint son prédécesseur en «roi fainéant». Puis les quinquennats se sont égrenés. Pour qualifier l’action de Hollande, on exhuma deux citations de Queuille: «Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout» et «La politique, ce n’est pas de résoudre les problèmes, c’est de faire taire ceux qui les posent.» Cette formule a été mise en œuvre pour faire taire les «gilets jaunes», sans que les maux de la société s’apaisent. Entre des formes récurrentes d’ultraviolence décomplexée contre nos policiers et l’irruption du wokisme révolutionnaire, d’autres maux ont même émergé.
En vingt ans, homicides et tentatives d’homicide ont doublé (selon le criminologue Alain Bauer), sans que l’on ose en débattre sérieusement. La France est devenue le premier consommateur européen de drogues, sans qu’on questionne leur acheminement sur notre sol, le nombre de policiers et de criminels tués à cause d’elles, ni l’atrophie cérébrale de millions de consommateurs. L’endettement public abyssal que Bayrou déplorait en 2007 ne l’intéresse plus lui-même, bien que trois fois plus élevé. L’État en «faillite» de Fillon en 2011 n’en était qu’à son prélude, mais nous sommes indifférents. Le baccalauréat, dont les exigences ont fondu comme neige au soleil, est une coquille vide, mais les classes aisées ont appris à faire avec. Notre influence dans le monde n’intéresse plus: le budget des Affaires étrangères a été divisé par deux, et nos relais d’influence les plus fidèles sont en faillite (Liban, Tunisie) ou se retournent contre nous (Pologne, Mali). Même lorsque l’on nous enferme pendant des mois sous peine d’amende, nous ne pipons mot.
Nous n’attendons collectivement plus rien de la chose publique. Nous aspirons à la continuation de l’identique pourvu que les maux de la société nous épargnent
En fait, nous n’attendons collectivement plus rien de la chose publique. Nous aspirons à la continuation de l’identique pourvu que les maux de la société nous épargnent. Nous regardons les événements que nous suscitons ou subissons, même les plus funestes, comme une fatalité. Nul ne demande à nos politiques de remédier à l’effondrement agricole, au scandale du tout-camion, aux ravages biologiques et aux cancers provoqués par les pesticides. Maffesoli a trouvé des mots juste pour décrire notre anomie: «L’ordre public est devenu un désordre établi.» Chacun s’en accommode, si ses intérêts immédiats sont préservés.
Les pauvres et les plus éloignés de la chose publique s’abstiennent de voter, parmi eux, près d’un jeune sur deux de 18 à 34 ans. La dégradation des exigences scolaires, l’enseignement de l’ignorance, la désaffiliation institutionnelle et idéologique - l’immense majorité des moins de 50 ans ignore la presse, les partis, les syndicats et les Églises -, les effets du confinement, la quasi-vente libre des stupéfiants, l’omniprésence des réseaux sociaux (qui absorbent 40 % des loisirs des jeunes pour les seuls échanges sur les réseaux et jeux en ligne), la quasi-disparition de la lecture chez eux et de la vie sociale intergénérationnelle créent une société parallèle.
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Des millions de jeunes sont incapables de regarder un film ou même une série, qui exige des capacités de concentration et de mémorisation que ne soupçonnent pas les bien portants, rapportent des psychiatres. Une sous-économie de petits boulots et d’allocations explique l’effondrement durable de la natalité des Français; une forte fraction du pays est livrée à une vie sans espérance, en partie consacrée à se protéger de l’économie de prédation sur les consommateurs mise en place par les grands réseaux, tout un chacun se battant contre son opérateur téléphonique, son banquier ou son assureur pour ne pas être lésé.
Jean-Luc Mélenchon est en tête des votants de 18 à 24 ans, Marine Le Pen a attiré les 25-34 ans. En métropole, le poids croissant chez les jeunes des enfants de l’immigration afro-domienne est un point fort de Mélenchon, arrivé en tête outre-mer au premier tour et dans les trente plus grandes villes de banlieue (avec 69 % du vote des musulmans), mais aussi dans 7 métropoles sur 11. Des millions d’électeurs ont voté pour celui qui promettait 1 063 euros par mois dès 18 ans, et des cantines gratuites: ce mode de vie sans travail - qu’il est permis d’appeler «assistanat» - lui a valu ces bons résultats. Au deuxième tour, les cartes ont été redistribuées: l’outre-mer place Le Pen très en tête - le cocktail délinquance, immigration subie, pauvreté et refus du passe vaccinal prenant le pas -, tandis que le vote musulman métropolitain déclaré bascule en faveur de Macron à 85 %.
En revanche, les actifs «invisibles», mis un temps en lumière par la crise du Covid, votent à l’inverse. Parmi les 25-50 ans, ouvriers et employés ont placé Le Pen en tête: pour le prix indigne de leur travail? Cette catégorie constitue l’ossature active de la France périphérique. Dans ces catégories populaires, l’effondrement ancien du catholicisme a fait sauter les tabous en faveur du Rassemblement national. En revanche, en région de vote catholique historique, on vote Macron, ultime mutation du vote catholique dans le Grand Ouest - y compris en Vendée -, en Auvergne et en Alsace, au Pays basque, en Flandre et en Savoie. Le Pen y fait cependant 20 % dès le premier tour.
Le choix de ces plus de 60 ans a une nouvelle fois été capital: 68 % d’entre eux ont choisi Macron
À l’opposé, le centre de gravité macroniste demeure les baby-boomers nés entre 1942 et 1962. La génération la plus nombreuse de France, devenue la plus aisée, a désigné tous nos présidents depuis 1981. Le choix de ces plus de 60 ans a une nouvelle fois été capital: 68 % d’entre eux ont choisi Macron. Certes, la France compte 27,1 millions d’actifs occupés sur 48,7 millions d’inscrits: ils pourraient imposer leur choix, mais ce n’est pas le cas. Parmi les 21,6 millions d’électeurs inactifs (retraités, chômeurs, allocataires ou conjoints sans emploi), les 17 millions de retraités survotent, quand 13 à 14 millions d’abstentionnistes se recrutent surtout chez les jeunes et les pauvres. Fait étrange, les inactifs sont majoritaires dans la désignation du président français. Or, en France, inactivité et aisance font bon ménage.
La France aisée est structurée autour des 5 millions de cadres, qui ont voté Macron à 77 %. Outre conjoints et enfants, ils agrègent 3,4 millions de retraités aisés (c’est-à-dire, selon la Drees en 2017, gagnant plus de 3680 euros par mois). De Paris à Versailles, ce bloc élitaire de 10 millions de personnes est passé des Républicains et du PS à Macron. Intérêts matériels et interdits moraux se conjuguent contre Le Pen. En ce sens, l’alliance rêvée par Éric Zemmour entre une «bourgeoisie patriotique» et un vote prolétarien semble utopique, tant les Français et leur géographie sont désormais clivés.
En fédérant les plus de 60 ans, les catégories sociales supérieures, les électeurs musulmans de métropole qui ont voté et 42 % des mélenchonistes, Macron a réalisé une improbable alliance électorale. Très éloignée de la synthèse Terra Nova, elle renvoie néanmoins les 60 % de la France populaire et périphériquedans les cordes. Pour quoi faire?
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CHRONIQUE - Se contenter de mesures technocratiques est voué à l’échec si un projet d’ensemble ne vient pas les porter.
Le Figaro
Législatives 2022 : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Ciotti et Dupont-Aignan
Le FigaroEric Zemmour poursuit son appel à «l'union» afin d'obtenir la majorité à l'Assemblée nationale aux côtés du RN, de DLR et des «LR patriotes».
«L'union nationale en actes». Eric Zemmour a annoncé, mercredi 27 avril, sur Twitter que son parti, Reconquête !, «ne présentera pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan» dans le cadre des élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Depuis plusieurs jours, le mouvement dirigé par le candidat éliminé au premier tour de la présidentielle (7,07%) appelle à une union des droites avec le Rassemblement national, Debout la France et une partie des Républicains qu'il juge compatibles avec son projet.
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Reconquête! assure que cette union serait en tête des élections législatives, en additionnant les voix obtenues au premier tour de la présidentielle par Eric Zemmour, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan et les « LR patriotes ». Le parti appuie par ailleurs son appel par la diffusion d'un sondage selon lequel 93% de ses électeurs et 70% de ceux du RN y seraient favorables.
Pour l'heure, l'appel d'Eric Zemmour à l'union avec le Rassemblement national est resté lettre morte. Les responsables du parti finaliste de la présidentielle reprochent à l'ancien polémiste ses critiques envers Marine Le Pen et s'opposent aux «accords de partis». Marion Maréchal, vice-présidente exécutive de Reconquête!, a regretté cette position, reprochant à son ancienne famille politique de chercher «un prétexte» pour ne pas s'allier.
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Législatives 2022 : Jadot prévient qu'une coalition simplement derrière Mélenchon «ne marchera pas»
L'ex-candidat des écologistes a appelé les Insoumis à respecter «les diversités et l'identité» des autres forces de gauche et à ne pas être dans une logique «d'absorption».
Législatives 2022 : le mouvement de Montebourg souhaite rejoindre l'Union Populaire de Mélenchon
INFO LE FIGARO - Les proches de l'ancien ministre, réunis dans leur propre mouvement «L'Engagement», ont engagé les pourparlers avec les Insoumis dans la perspective des élections législatives.
L'Humanité
Nice, un sympathisant du Rassemblement National poignarde un religieux
ActuEn ce jour d’élection, dimanche 24 avril, cet activiste de l’extrême-droite azuréenne voulait « tuer Macron » mais a finalement changé d’objectif.
Émilien Urbach« Il s’appelle Kévin. Il est militant du RN. Il voulait tuer Macron. Il est bipolaire et se revendique juif. Légalement, cet acte peut être qualifié de terrorisme. Légalement, son irresponsabilité pénale, liée à sa situation psychiatrique, devra être discutée. » C’est la réponse de l’avocat du barreau de Paris, Arié Alimi, au tweet du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin suite à l’agression, ce dimanche 24 avril à Nice, du prêtre Krzyzstof Rudzinski.
Touché par une vingtaine de coups de poignard, le pronostic vital du religieux d’origine polonaise ne serait pas engagé. Une religieuse de 72 ans a également été blessée lors de cette attaque perpétrée à l’intérieur de l’église Saint-Pierre D’Arène, située au sud de la ville, rue de la Buffa.
Proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet
L’auteur des faits a été interpellé. Il s’agit d’un certain Kevin Ravenna, 31 ans, sympathisant du FNJ (Front National de la Jeunesse) de Nice, depuis 2017 et proche de l’ancien patron local du parti lepéniste, Benoit Loeuillet, bien connu, sur la côte, pour ses penchants négationnistes.
L’activiste figurait d’ailleurs parmi les jeunes filmés lors d’un reportage télévisé, diffusé en 2018, à propos de l’antenne maralpine du FNJ. Il y tenait des propos racistes et également homophobes, notamment à l’égard du responsable frontiste Florian Philippot, déclarant à son propos : « Moi j’ai une éducation à l’ancienne et les homosexuels ce n’est pas mon délire. »
De graves pathologies psychiatriques
En ce matin du deuxième tour des élections présidentielles en France, l’homme n’a pas seulement voulu s’exprimer dans les urnes en apportant son suffrage à Marine Lepen, cheffe de fil de l’extrême-droite française. Il a spontanément déclaré à la police qu’il avait le projet de « tuer Macron », mais s’était finalement rabattu sur cette église.
Le trentenaire serait, par ailleurs, atteint de graves pathologies psychiatriques ayant nécessité plusieurs hospitalisations. Pour cette raison, la police judiciaire de Nice, écarte pour l’instant la piste d’un acte de nature terroriste mais le Parquet national antiterroriste a néanmoins été avisé de l’affaire. Pour Xavier Bonhomme, le procureur de la République de Nice, « La prudence s’impose. »
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niceRassemblement national Le Figaro
La guerre en Ukraine pèse déjà sur l’emploi des cadres
Marc LandréDÉCRYPTAGE - Les prévisions de recrutement des entreprises marquent une inflexion depuis le début du conflit. Seules trois régions ont retrouvé le niveau de 2019.
Sans surprise, le marché porteur de l’emploi des cadres commence à ressentir les premiers effets de la guerre en Ukraine. C’est en tout cas ce qui ressort de trois études réalisées par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) qui publie 45 % des offres d’emplois cadres diffusées. «Les perspectives de recrutement restent positives, à un niveau légèrement supérieur à l’avant-crise, mais on a perdu l’élan qui prédominait fin 2021», note Gilles Gateau, directeur général de l’Apec. Une inflexion perceptible sur tous les indicateurs, sauf sur celui des offres d’emplois diffusées, qui s’établit à 170.000 au premier trimestre 2022 et bondit de 16 % par rapport à 2019. «On est encore sur le rattrapage des embauches qui ont été différées pendant la crise, un effet de bosse qui ne va pas durer», prévient d’ailleurs Gilles Gateau.
L’impact de la guerre en Ukraine est notamment visible sur les prévisions de recrutement sur l’ensemble de l’année qui, après révision des données collectées fin 2021, ont baissé de 7300, à 282.000, soit le même niveau qu’en 2019. «Avant le conflit, on misait sur près de 290.000 embauches de cadres en 2022, ce qui aurait représenté une hausse de 3 % sur deux ans», note Pierre Lamblin, directeur des études de l’Apec. Mais seules trois régions retrouveront, à la fin de l’année, leur niveau de recrutement d’avant-Covid: la Bretagne (+11 % d’embauches anticipées par rapport à 2019), Paca Corse (+5 %) et Nouvelle-Aquitaine (+2 %). Même l’Île-de-France, qui concentre pourtant la moitié des embauches de cadres dans l’Hexagone, affichera une croissance nulle sur deux ans.
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«La crise a été l’objet d’une redistribution géographique de l’emploi cadre», juge déjà Gilles Gateau. Et ce, pour une raison qui se voit dans les données des recrutements par grand secteur d’activité. Si les services, qui représentent les trois quarts des embauches de cadres dans le pays, progressent de 3 % en deux ans et le BTP de 8 %, l’industrie plonge en affichant 14 % de recrutements en moins sur la période. «On voit que les régions qui n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant-crise sont celles où l’industrie pèse le plus lourd», juge Gilles Gateau.
Dans le détail, les activités informatiques, l’ingénierie et R&D ainsi que les activités juridiques et de conseil ont toujours le vent en poupe, avec des progressions d’intention de recrutement en 2022 de l’ordre de 3 % par rapport à 2019. À l’inverse, les activités liées à l’hôtellerie-restauration, l’automobile et l’aéronautique, la communication et les médias, ou encore la chimie et la pharmacie accusent des replis supérieurs ou égaux à 20 % en deux ans.
Seniors peu recherchés
Sur les profils, les cadres avec 1 à 10 ans d’expérience demeurent les plus recherchés sur le marché, avec des prévisions de recrutement en hausse de 6 % à 9 % (soit plus de 170.000 embauches anticipées au total) en deux ans pour cette tranche d’âge. Les jeunes diplômés ne sont pas non plus mis de côté (+1 %), avec 48.000 recrutements prévus cette année. Un bon chiffre toutefois à relativiser face aux cohortes de jeunes sortants du supérieur: 260.000 titulaires d’un bac+3, qui peuvent donc prétendre à un emploi cadre, et 180.000 bac+5 par an. «L’insertion sur le marché du travail reste difficile pour une majorité de jeunes diplômés qui doivent accepter un premier emploi en dessous de leur niveau de qualification», note Pierre Lamblin.
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Quant aux cadres avec plus de dix ans d’expérience, c’est la Berezina, avec un recul de 17 % des embauches annoncées. «Malgré la pénurie de recrutement, les seniors ne sont toujours ni un plan A ni plan B pour les employeurs qui refusent d’ouvrir leurs chakras sur des publics plus expérimentés, c’est le paradoxe français», déplore Gilles Gateau. Si le marché des cadres est sur le papier au plein-emploi (avec un taux de chômage de 4,1 %), c’est donc au prix d’énormes disparités qui visent en premier lieu les jeunes et les seniors…
Pourtant, les pénuries de recrutement persistent. 79 % des entreprises pensent ainsi avoir du mal à recruter dans les trois mois à venir et 7 sur 10 confirment en avoir eu depuis le début de l’année. D’ailleurs, un cinquième des employeurs avoue avoir renoncé à une embauche de cadres en 2021, faute d’avoir pu trouver le bon profil. Un abandon qui a pour conséquences une surcharge de travail pour les cadres en poste, une dégradation de leurs conditions de travail et parfois, dans les PME, une perte de chiffres d’affaires par renoncement à de potentiels marchés…
Les dépenses liées à l’emploi ont explosé pendant la crise
Les dépenses en faveur de l’emploi et du marché du travail se sont élevées à 185,1 milliards d’euros en 2020, soit une progression de 17 % en euros constants sur un an. Crise sanitaire oblige, les crédits de soutien au revenu en cas de perte d’emploi ou de réduction d’activité (allocations-chômage, activité partielle) ont atteint 76,2 milliards, soit un bond de 62 % surtout lié à l’extension du dispositif d’activité partielle mais aussi, dans une moindre mesure, à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi indemnisés suite au prolongement des droits à l’assurance-chômage. Les dépenses restantes concernent la formation (18,9 milliards), l’incitation à l’activité (11,2 milliards) et le service public de l’emploi (5,7 milliards).
Une nouvelle aide pour les femmes enceintes éloignées des maternités
Elles pourront bénéficier de la prise en charge du transport et de cinq nuits dans un «hôtel hospitalier», sous certaines conditions.
Présidentielle 2022 : les syndicats se félicitent de la défaite de Le Pen, le patronat salue la victoire de Macron
Les organisations syndicales s'inquiètent de la poussée de l'extrême droite, tandis que les patrons insistent sur les réformes à mener pour le président réélu.
Affaire Orpea : l'audit indépendant confirme des dysfonctionnements
Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».
L'Humanité
Qui sont les potentiels ministres de Marine Le Pen ? Tour d'horizon de son inquiétante garde rapprochée
ActuCertains sont célèbres à l’extrême droite, d’autres sont les chevilles ouvrières de l’ombre. Tous témoignent à leur façon de ce qu’est le clan Le Pen, et augurent ce que serait le Rassemblement national au pouvoir.
Benjamin KönigJean-Paul Garraud. Monsieur Justice (aux ordres)
Si Marine Le Pen conquiert l’Élysée, Jean-Paul Garraud sera son garde des Sceaux. Ce magistrat à la brillante carrière (il a été directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature et vice-président du tribunal de grande instance de Paris) fait partie des « prises de guerre » que le RN a débauchées chez LR lors des européennes de 2019. Éminence grise de la candidate, Jean-Paul Garraud fait partie du « cabinet noir » de Marine Le Pen. Il est l’auteur du « projet de loi contre l’idéologie islamiste » présenté par le RN début 2021, qui prévoit l’interdiction du voile dans l’espace public et la mise au pas des journaux accusés de « complaisance ». Il est décrit par le constitutionnaliste Dominique Rousseau comme un « magistrat très à droite, qui porte un projet de soumission de la justice au pouvoir politique ». C’est lui qui livrera l’essentiel du combat du RN contre le Conseil d’État et le Conseil constitutionnel si Marine Le Pen venait à être élue.
Hervé Juvin. L’Écolo identi-terre
Ce Breton est supposé être l’incarnation du courant localiste du RN, opposé à la mondialisation sauvage. Sauf quand ça lui rapporte, bien entendu. En 2019, la déclaration d’intérêts d’Hervé Juvin témoignait d’un épais portefeuille d’actifs financiers, à savoir plus d’un million d’euros en actions chez Total, Shell, Amazon ou encore Vinci. C’est donc naturellement que Marine Le Pen a cité son nom comme potentiel ministre de l’Écologie… Entrepreneur, investisseur, essayiste, antivax à tendance complotiste, pro-Poutine affiché, Hervé Juvin a bien des casquettes. Il a surtout grenouillé aux marges de la « nouvelle droite » identitaire d’Alain de Benoist avant de devenir eurodéputé RN en 2019. L’« écologie » qu’il défend permet de verdir une vision identitaire du monde. En 2021, il comparait les immigrés à des nuisibles : « Les écosystèmes ne vivent que s’ils sont séparés des autres écosystèmes. Le grand problème d’un écosystème, ce sont les espèces invasives. »
Thierry Mariani. Le VRP de Poutine et Bachar
Damas, Crimée, Cachemire, Azerbaïdjan… L’ex-LR Thierry Mariani est un vrai globe-trotteur. Le suivre à la trace, c’est découvrir une part de la diplomatie parallèle de l’extrême droite française. Ces réseaux se nouent autour de plusieurs « groupes d’amitié », véritables nids de lobbies. Un temps pressenti aux Affaires étrangères en cas de victoire du RN, le ministère pourrait lui passer sous le nez. Trop poutinolâtre, il embarrasse, en pleine guerre en Ukraine. Lié au Kremlin à travers l’association Dialogue franco-russe, il rencontre Poutine en 2019 pour le cinquième anniversaire de l’annexion de la Crimée. VRP zélé de la Syrie de Bachar Al Assad, dont il relaie la propagande depuis 2011, il est allé jusqu’à appeler à « exterminer les rebelles syriens » au Parlement européen, où il siège depuis 2019. Gavé à la politique du caviar de l’Azerbaïdjan, il est aussi un des principaux promoteurs de ce pays autoritaire et de ses intérêts en France.
André Rougé. L’ultra-Marine nostalgique
C’est un dur de dur, André, qui vociférait encore, le 20 avril, sur le média réunionnais Linfo.re, que, « si Marine Le Pen est élue, les étrangers n’auront aucun droit en France ». Venu de la droite tendance Debré-Chirac, spécialiste de l’outre-mer, André Rougé a fait partie de nombreux cabinets de ce ministère et a été un proche de Bernard Pons, funeste ministre de la tuerie de la grotte d’Ouvéa, en 1986. Cadre dirigeant durant plus de quinze ans chez Bouygues Construction, il est aujourd’hui député européen et dirige le groupe secret des Horaces, ces experts hauts fonctionnaires au service de Marine Le Pen. Pas bégueule, celle-ci lui a réservé, en cas de victoire, un poste à sa mesure : un grand « ministère d’État de l’outre-mer et de la politique maritime » aux relents colonialistes, ce qui n’est pas pour déplaire à celui qui avait commencé son parcours politique au Parti des forces nouvelles, né en 1974 d’une scission du… FN.
Caroline Parmentier. La tradi maurrassienne
Méconnue du grand public, celle que Marine Le Pen appelle sa « quasi-sœur » est un élément central de l’entreprise de normalisation du RN. Après avoir passé trente et un ans à Présent, le quotidien du catholicisme traditionaliste tendance Charles Maurras et Action française, elle est chargée du service de presse du RN depuis 2018. Une tâche peu aisée tant les relations demeurent tendues avec une partie des journalistes. Sous ses airs affables, Caroline Parmentier est surtout une convaincue, une extrême-droitarde tendance Maurras. C’est une extrémiste qui défend Éric Zemmour lors de « l’affaire des prénoms » en pourfendant, selon ses termes, « l’africanisation et la maghrébisation des prénoms en France (…) qui sont un signe avancé de grand remplacement ». Si Marine Le Pen est élue, Caroline Parmentier est promise à la fonction de cheffe du service de presse de l’Élysée. Tout en abhorrant la République.
Philippe Olivier. L’éminence grise et brune
Malgré une incartade au MNR de Bruno Mégret lors de la scission de 1998, puis une autre auprès de Dupont-Aignan entre 2012 et 2015, Philippe Olivier est un ancien de la maison FN : il y est entré en 1979, à 18 ans, y a exercé plusieurs fonctions de cadre dans les années 1990, puis est revenu au bercail dans les années 2000. Rival de Florian Philippot, cet adepte d’une ligne identitaire et droitière est devenu, à partir de 2015, le premier conseiller de Marine Le Pen, dont il est aussi le beau-frère : il est marié depuis 1999 à Marie-Caroline, l’aînée des Le Pen. Issu de la nouvelle droite du Grece (Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne), le ferment idéologique du retour de l’extrême droite française, il est surtout la tête pensante de la communication lissée de Marine Le Pen, tout en promouvant une ligne fermement identitaire, et en restant plutôt adepte de l’union des droites : il est d’ailleurs proche de Marion Maréchal.
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Incident sur un vol Air France à l'atterrissage : l'enquête pointe vers une responsabilité des pilotes
Le 4 avril dernier, l'équipage d'un vol New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser à l'aéroport de Roissy.
L'enquête ouverte sur les causes de l'«incident grave», début avril, d'un Boeing 777 d'Air France en phase d'atterrissage à Roissy pointe vers une responsabilité des pilotes, selon un point sur les investigations diffusé mercredi par le Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA).
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À l'approche de l'aéroport parisien le 4 avril, l'équipage du vol AF011 New York-Paris avait effectué une remise de gaz alors qu'il s'apprêtait à se poser. L'avion, avec à son bord 177 passagers et 15 membres d'équipage, avait finalement atterri sans encombre après une seconde approche. «On a remis les gaz donc, problème de commandes de vol, l'avion a fait à peu près n'importe quoi», avait expliqué le pilote à la tour de contrôle, selon des extraits audio des échanges entre le cockpit et la tour mis en ligne sur internet.
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L'analyse des boîtes noires contenant l'enregistrement des données du vol (FDR) et des conversations dans le cockpit (CVR) semble écarter tout problème technique. «Aucune alarme de dysfonctionnement n'a été déclenchée lors de l'événement. Aucune anomalie n'a été constatée sur l'avion», affirme le BEA.
«Efforts opposés»
Toute l'action s'est déroulée en moins d'une minute, détaille le bureau d'enquêtes. Alors qu'il se trouvait à 340 mètres d'altitude, une perception différente de la situation entre le commandant de bord et le copilote les a poussés à interrompre la descente et à remettre les gaz. Cela ne semblait pas justifié car «jusqu'à la remise des gaz, la trajectoire est restée dans les critères de stabilisation de l'exploitant», selon le BEA.
L'«assiette», c'est-à-dire l'angle de remontée, a ensuite été trop importante pour ce type de manœuvre, estime-t-il. Cela a entraîné une désynchronisation des commandes de tangage - qui permettent de déterminer l'angle de l'assiette - «en raison d'efforts opposés» : «Le commandant de bord maintient la commande de tangage légèrement à piquer pendant que le copilote applique à plusieurs reprises des actions plus marquées à cabrer.» Une fois stabilisée, l'équipage «analyse la situation, sans avoir perçu les actions antagonistes sur les commandes», ajoute le BEA.
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Sollicitée par l'AFP, Air France a affirmé qu'elle «continue d'apporter sa pleine collaboration à l'enquête». La compagnie «rappelle que la procédure de remise de gaz est définie par les constructeurs aéronautiques et Air France comme une procédure normale, qui va dans le sens de la sécurité». «Les équipages sont formés et régulièrement entraînés à ces procédures pratiquées par l'ensemble des compagnies aériennes», ajoute-t-elle, rappelant «que la sécurité des vols, de ses clients et de ses équipages est un impératif absolu».
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L'Humanité
Le Pen à l’Élysée : ne laissons pas faire
Premier planPRÉSIDENTIELLE Pour la troisième fois en vingt ans, le second tour opposera une droite libérale et l’extrême droite. Le débat du 20 avril a confirmé le caractère arrogant et antisocial du président sortant, mais surtout ce que serait un pouvoir antirépublicain et xénophobe.
Benjamin König«NON ! » C’était il y a vingt ans jour pour jour, le 22 avril 2002, ce cri de refus et de colère mêlés écrit en lettres capitales en une de l’Humanité, en dessous du visage de Jean-Marie Le Pen barré d’une croix rouge. Vingt années ont passé, et c’est sa fille qui s’avance pour la seconde fois, après 2017, au second tour de l’élection présidentielle. Vingt années qui ont considérablement changé le rapport de forces et la situation politique. Car, cette fois, malgré un écart d’environ 10 points (55-45, selon le dernier rolling Ifop), le pire n’est pas à écarter.
Ce qui paraissait impossible est devenu plausible, ce qui semblait monstrueux est banalisé, ce que l’on pensait indicible se prononce à voix haute. Traversée par une crise profonde, une France divisée, minée et écœurée par quarante ans de politiques (néo)libérales n’écarte plus la possibilité d’élire l’héritière de l’extrême droite française. Une extrême droite qui trouve ses racines à Vichy et dans l’OAS, et qui, plus près de nous, agrège des tenants de la « nouvelle droite » et des identitaires.
Par dépit, par dégoût, par rejet du président sortant Emmanuel Macron, qui aura tant fait pour jeter les Français dans les bras de l’extrême droite – comme ses deux prédécesseurs. Par division aussi, et éclatement de forces de gauche affaiblies, dont les électeurs déboussolés hésitent souvent entre abstention (estimée à 26,5 % selon l’Ifop), vote blanc ou vote barrage. Marine Le Pen a forgé un masque, celui de la respectabilité et de la « mère de famille », comme elle promet de gouverner. Mais son projet reste le même : la mise à bas de tout ce qui constitue la nation, le droit et la République.
avec ce gouvernement, « les étrangers n’auront plus droit à rien»
« Justice, presse, Europe ou immigration : tout son projet vise à sortir du cadre de l’État de droit », analyse le constitutionnaliste Dominique Rousseau. Le premier jour d’une présidence de Marine Le Pen serait d’abord celui d’une série de déplacements symboliques pour inscrire son pouvoir dans l’histoire de la France. « J’irai à la basilique de Saint-Denis, symbole de la royauté, aux Invalides, symbole de l’Empire, et devant la statue du général de Gaulle, symbole de la République », a-t-elle promis, afin de « créer l’unité du peuple français (…) dans l’histoire qui est la nôtre ».
Dans un tract intitulé « Marine présidente, ses premières décisions à l’Élysée », la cheffe du Rassemblement national détaille ses priorités entre le 24 avril et juin, les élections législatives se tenant les 12 et 19. C’est par la formation d’un « gouvernement d’union nationale », avec à sa tête un premier ministre qu’elle décrit comme « politique et patriote », que débuterait son quinquennat. Un gouvernement qu’elle veut resserré autour de « quinze ministres et de secrétaires d’État », dont pourraient faire partie un Éric Ciotti ou un André Rougé, qui entend « faire comprendre aux étrangers que la France n’est pas un eldorado pour venir ne rien faire » et que ceux-ci « n’auront plus droit à rien ».
Puis viendraient ses deux premiers actes politiques : un déplacement à Bruxelles et le lancement du référendum contre l’immigration, baptisé « C2I » pour « citoyenneté, identité, immigration ». Auprès de l’Union européenne, Marine Le Pen entend affirmer systématiquement la « primauté du droit national sur le droit international et communautaire ». Ce que le juriste Benjamin Morel analyse comme un « Frexit de fait », puisque « l’UE n’est pas un État mais un ordre juridique ». Elle compte également annoncer la réduction de 5 milliards d’euros de la contribution française au budget de l’UE, et, avec ses alliés hongrois et polonais, « initier l’Europe des nations libres », écrit-elle pompeusement.
À Bruxelles, Marine Le Pen veut aussi imposer sa mesure de baisse de la TVA sur l’énergie pour la porter à 5,5 %. Or, la directive TVA ne permet pas de réduire les taux en ce qui concerne les produits « préjudiciables à l’environnement », comme les carburants et le fioul. Surtout, à l’égard de cet impôt injuste comme de sa prétendue augmentation des salaires, c’est un tour d’illusionniste que prévoit Marine Le Pen, puisqu’elle refuse de mettre à contribution le capital tout en s’engageant à rembourser une dette à laquelle elle a fait allégeance. Ces mesures ouvriraient, en outre, une procédure d’infraction contre la France et d’éventuelles sanctions, comme pour la Pologne et la Hongrie, modèles revendiqués.
Mais c’est avec le triptyque référendum contre l’immigration, suivi de la loi « sécurité-justice » puis la loi « visant à combattre l’idéologie islamiste » que débuterait véritablement le saccage de l’État de droit. Pour Dominique Rousseau, « il est normal qu’elle place en tête des priorités ce référendum, car ce qu’elle propose est contraire à la Constitution. Elle a besoin de modifier le cadre constitutionnel pour imposer ses projets et mettre en avant le principe de discrimination ». Celui-ci aurait, en effet, pour but d’inscrire dans la loi fondamentale la « maîtrise de l’immigration » et de mettre en place la préférence nationale, rebaptisée priorité nationale, en matière d’emploi, de logement et d’aides sociales, ce qui nécessite de déroger au principe d’égalité des citoyens hérité de la Révolution. Ce projet prévoit également l’interdiction des régularisations, l’expulsion des clandestins, des étrangers n’ayant pas travaillé depuis un an, la suppression de l’aide médicale d’État, du regroupement familial et la restriction du droit d’asile. Le simple fait d’être sans papiers constituerait un délit, rendant ainsi toute personne expulsable, et toute aide pénalement répréhensible. « Tout ce projet – il suffit de le lire – est en contradiction avec l’identité de la France telle qu’elle est inscrite dans la Déclaration des droits de l’homme : il remet en cause radicalement ce qui fait la France depuis 1789 », décrypte Dominique Rousseau.
« Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État »
D’autant que Marine Le Pen compte faire usage de l’article 11 de la Constitution pour mettre en place ce référendum, car l’article 89 impose la participation du Parlement. Or, la jurisprudence est claire : toute modification de la loi fondamentale par référendum, via l’article 11, n’est pas possible. « Impossible n’est pas français », a répondu Marine Le Pen à ce propos, suggérant qu’elle était prête à violer la Constitution. « Elle ne pourra pas faire ce référendum, sauf à faire un coup d’État », alerte le constitutionnaliste. Ce qui ne semble pas faire peur à son entourage : sur le média d’extrême droite TV Libertés, l’avocat Pierre Gentillet, un proche de Thierry Mariani et de Jean-Paul Garraud (promis au poste de garde des Sceaux par Marine Le Pen), estimait le 8 avril que « l’État de droit est une fable » et qu’ « à la condition de mettre au pas le Conseil constitutionnel, nous pourrons tout faire ».
« Tout faire », ce sont donc les lois « sécurité-justice » et « lutte contre les idéologies islamistes », prévues dans la foulée, qui constitueraient le deuxième étage de la fusée. La première loi prévoit la présomption de légitime défense pour policiers et gendarmes, les peines planchers, la construction de 25 000 places de prison, le rétablissement de la loi « anticasseurs » de 1970, qui institue une responsabilité pénale pour tout organisateur ou participant – même pacifique – à une manifestation en cas de violences.
ce quinquennat ouvrirait la voie au retour de la peine de mort et à l’interdiction de l’IVG
Le programme de Marine Le Pen prévoit également d’introduire la notion de « coauteur » d’une infraction, ainsi que « la soumission de la justice au pouvoir politique, notamment des procureurs, qui seraient en quelque sorte des préfets de justice », analyse Dominique Rousseau. Le texte contre « les idéologies islamistes », rédigé par Stéphane Ravier (passé depuis chez Zemmour) et Jean-Paul Garraud, prévoit bien, malgré la récente reculade médiatique de Marine Le Pen, l’interdiction des « signes et tenues ostentatoires des idéologies » – donc une djellaba ou un voile, assimilés à un « outil de propagande » – dans l’ensemble de l’espace public. Aucun pays au monde n’applique une telle mesure. Dans cette loi, déposée à l’Assemblée nationale en février 2021, figurent également l’interdiction de toute pratique ou publication de ces « idéologies », qui ne sont définies que de façon très floue via une « incompatibilité qui peut exister avec les droits, libertés et principes » inscrits dans la Constitution, ouvrant ainsi la voie à un arbitraire généralisé.
Les deux premières semaines d’une présidence de Marine Le Pen sont donc loin de la « concorde nationale » ressassée sur les plateaux par la candidate. La liberté de la presse serait rapidement mise en cause, elle qui a déclaré au cours des derniers jours de la campagne « assumer de décider qui est journaliste et qui ne l’est pas ». À l’Assemblée, elle a d’ailleurs déposé, en mai 2021, un amendement visant à punir de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende toute « publication, diffusion ou reproduction (…) d’une information soumise au secret de l’enquête ou de l’instruction ». Un recul sans précédent qui signifierait la mise au pas de la presse.
De même, la « révolution référendaire » qu’elle promeut pourrait ouvrir la voie au retour de la peine de mort ou à l’interdiction de l’IVG. À ce propos, si Marine Le Pen assure n’avoir « jamais souhaité un recul sur la possibilité pour les femmes de recourir à l’IVG », ses votes parlent pour elle. En novembre 2020, alors que le Parlement européen examine une résolution condamnant l’interdiction quasi générale de l’avortement en Pologne, les 23 eurodéputés du RN – dont Marine Le Pen – ont voté contre. Idem en ce qui concerne les violences faites aux femmes, prétexte, là encore, à une stigmatisation des immigrés : les eurodéputés RN ont voté contre une résolution adoptée en 2021 au Parlement européen afin de lutter contre le harcèlement au sein des institutions de l’UE.
Et puis, il y a tout ce que l’extrême droite, quand elle est au pouvoir, produit d’insidieux ; ces discours de haine poisseux, l’unité de la « patrie » face aux étrangers, aux immigrés, aux femmes, à celles et ceux désignés comme des « Français de papier ». Au-delà même du viol de la Constitution, de la sortie de l’État de droit, de la mise au pas des syndicats de travailleurs, de la presse, c’est dès l’école qu’un tel régime d’extrême droite tenterait d’imposer ses vues. Dans une proposition de loi de février 2021, base de son programme, Marine Le Pen écrivait que l’école, dont elle veut engager la « restauration » dès début juin, était appelée à « faire naître, développer et affermir les sentiments patriotiques et la conscience de l’unité nationale ». Quoi que l’on pense d’un pompier pyromane nommé Emmanuel Macron, Le Pen, vingt ans après, c’est toujours NON !
Extrême droiteMarine Le PenEmmanuel MacronPrésidentielle 2022 Le Figaro
Le crash du vol Paris-Le Caire d'Egyptair aurait été provoqué par la cigarette d'un des pilotes
Selon un rapport dévoilé par le journal italien Corriere della Sera, l'accident qui a fait 66 morts le 19 mai 2016 serait dû à la fuite d'un masque à oxygène, couplée au fait qu'un des pilotes fumait dans le cockpit.
Le crash de l'avion d'EgyptAir en Méditerranée en 2016, qui avait fait 66 morts, serait dû à un incendie dans le cockpit, selon les conclusions d'experts français révélées mercredi 27 avril par le quotidien italien Corriere della Sera .
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Le vol MS804, reliant Paris au Caire, s'était abîmé en mer Méditerranée le 19 mai 2016 entre la Crète et la côte nord de l'Égypte, après avoir soudainement disparu des écrans radars. Les 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français, avaient péri. Alors que Le Caire a très vite mis en avant la piste d'un attentat, Paris privilégie depuis le départ la thèse d'un incident technique.
Selon le document de 134 pages consulté par Il Corriere della Sera et transmis à la cour d'appel de Paris en mars, un incendie à bord aurait été provoqué par la conjonction de deux facteurs: une fuite du masque à oxygène du copilote et la combustion d'une cigarette fumée par le pilote ou le copilote.
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Les enregistrements sonores de la boîte noire corroborent cette hypothèse, selon le journal italien. Les experts ont notamment isolé deux «bruissements» provenant du micro incorporé au masque du co-pilote, quelques minutes avant l'accident, signalant vraisemblablement un fort débit d'air, le masque ayant été mis sur le mode «urgence». L'incendie lui-même a été déclenché par «une étincelle ou une flamme» sans doute due à une cigarette.
«Fatigués par ce vol nocturne»
En juin 2018, deux experts requis par les juges d'instruction saisis du dossier à Paris avaient pointé du doigt le remplacement, trois jours avant le crash, du boîtier contenant le masque à oxygène du copilote, pour des raisons inconnues. «Le remplacement de cet équipement requiert une vérification très soigneuse (...), les fuites d'oxygène étant particulièrement dangereuses», avaient-ils souligné.
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Et dans un rapport publié en juillet 2018, le Bureau d'enquêtes français pour la sécurité de l'aviation civile (BEA) avait affirmé que son «hypothèse privilégiée» était «qu'un incendie s'est déclaré dans le poste de pilotage (...), incendie qui s'est développé rapidement et a entraîné la perte de contrôle de l'avion».
Le document révélé par Il Corriere della Sera, à l'appui des enregistrements, révèle par ailleurs que les deux pilotes se disaient «fatigués par ce vol nocturne et le manque de sommeil». Pour autant, les informations à disposition des experts judiciaires laissent penser que «les horaires de repos ont été respectés».
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Guerre en Ukraine: la Moldavie «préoccupée» après les propos d'un général russe disant vouloir atteindre la Transnistrie
Un haut gradé russe a récemment déclaré que Moscou voulait contrôler le sud de l'Ukraine pour pouvoir atteindre la région séparatiste moldave, où seraient selon lui observés «des cas d'oppression de la population russophone».
Le Figaro
Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
Jeanne SénéchalDÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
Dans une interview diffusée à la télévision d'État lundi 25 avril au soir, Sergueï Lavrov a affirmé que son pays s'efforçait de réduire le risque de guerre nucléaire, rappelant toutefois que le danger était «réel et sérieux». Au cours de son entretien télévisé, le ministre russe des Affaires étrangères a également mis en garde contre le danger d'une Troisième guerre mondiale : «Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer». En parallèle, des explosions se sont produites lundi 25 et mardi 26 en Transnistrie. L'Ukraine accuse Moscou de chercher à déstabiliser la région séparatiste moldave prorusse, et la présidente de la Moldavie a réuni mardi son conseil de sécurité national, craignant un débordement du conflit en Ukraine.
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Pourquoi la Russie agite-t-elle l'hypothèse d'une Troisième Guerre mondiale aujourd'hui ?
Le timing de cette mise en garde n'est pas un hasard, et plusieurs hypothèses l'expliquent. La première pourrait être liée à un résultat insuffisant de la Russie sur le terrain en Ukraine, commence par expliquer le général François Chauvancy, consultant en géopolitique et docteur en sciences de l'information et de communication : «On voit bien que les Russes n'ont pas de progression majeure, et Marioupol n'est toujours pas tombée».
Ensuite, cette semonce est probablement liée à la visite des deux représentants américains hier à Kiev. Le secrétaire d'État Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont entretenus avec Volodymyr Zelensky et ont exprimé leur solidarité à l'Ukraine. Ils ont notamment confirmé qu'ils allaient continuer à lui apporter une aide massive.
Enfin, l'approche de la grande commémoration du 9 mai, jour anniversaire de la victoire contre l'Allemagne nazie. «Poutine a besoin d'une victoire, il veut afficher sa détermination. On est peut-être dans un discours politique à deux semaines de cette date pour influencer l'opinion publique russe sur la légitimité de cette guerre». En évoquant un risque de Troisième Guerre mondiale, la Russie justifie aussi son action : «Avec cela, elle peut affirmer qu'elle n'est pas responsable de cette situation et qu'elle a donc été conduite à lancer une opération de police tout à fait légitime, selon elle».
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À qui s'adresse ce message ?
Outre le timing de cet appel à la prudence de la part des Russes, il est intéressant de comprendre à qui s'adresse Moscou. Le premier destinataire est sans surprise les États-Unis. Après la visite du secrétaire d'État Antony Blinken et du ministre de la Défense Lloyd Austin en Ukraine, il se peut que Moscou ait souhaité adresser un message aux États-Unis, souligne le général Chauvancy : «Attention, n'allez pas trop loin dans vos propositions si vous ne voulez pas que l'on réagisse d'une manière sévère, extrême».
Mais les États-Unis ne sont pas les seuls visés par ce message : Lavrov a également sûrement voulu s'adresser aux pays, «qui, comme l'Allemagne, ont une forte tradition pacifiste», note à son tour Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF et chercheur-associé au Centre de géopolitique d'HEC. Alors qu'une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, sur invitation des États-Unis, pour renforcer les défenses de l'Ukraine, «la menace de Troisième Guerre mondiale peut en faire frémir plus d'un» : «Cela donne en quelque sorte des ressources à toute personne qui ne souhaite pas donner un soutien trop important à l'Ukraine».
Dernière hypothèse, il se peut que ce message soit adressé en interne, à ceux qui souhaitent arrêter la guerre en Ukraine. «Moscou évoque le spectre de la guerre mondiale pour forcer la main de certains : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre nous», met en avant Florent Parmentier.
La menace de la Troisième Guerre mondiale est-elle bien réelle ? Quid de la guerre nucléaire ?
Pour l'instant, nous faisons face à une guerre entre deux intervenants : l'Ukraine et la Russie. Kiev est soutenu par un certain nombre d'alliés, qui lui fournissent une aide conséquente, représentant environ 3,5 milliards de dollars, et de nombreuses armes. Aujourd'hui, les conséquences mondiales sont plutôt d'ordres financier, monétaire et alimentaire. «Actuellement, aucun des deux camps, et encore moins les Ukrainiens, n'a a priori les capacités de mener une Troisième Guerre mondiale», ajoute le général François Chauvancy.
Au moment où la Russie vise le contrôle total du sud de l'Ukraine et de la région du Donbass, nous ne pouvons toutefois «pas exclure la frappe nucléaire tactique sur les forces ukrainiennes qui sont retranchées dans le Donbass». «Vu la supériorité technologique des Ukrainiens et les magnifiques qualités militaires dont ils font preuve, il n'est nullement exclu qu'ils parviennent à le reconquérir. Mais les Russes, quand ils seront arrivés au bout de leurs forces conventionnelles, pourraient aussi être tentés de recourir au nucléaire tactique pour essayer de se maintenir dans une région essentielle à leurs ambitions», a détaillé Martin Motte, directeur d'études à l'École pratique des Hautes Études, dans une interview accordée au Figaro .
La question qui se pose dans ce cas de figure est «quelle serait notre riposte?», pointe le général François Chauvancy : «Je ne suis pas certain qu'on ira au conflit par riposte, mais pensons à l'impensable : si nous ripostons, il faudrait que les Américains assument cette riposte, et nous entrerions donc effectivement dans une Troisième Guerre mondiale». Pour Martin Motte, «il faut espérer qu'une solution négociée permettra de conjurer ce risque cauchemardesque, mais les crimes de guerre russes, qui ravivent le souvenir de la grande famine organisée par Staline contre les Ukrainiens, compliquent singulièrement les pourparlers».
Assiste-t-on à une exportation du conflit avec les explosions en Transnistrie?
La situation actuelle de la Transnistrie «est un cas intéressant», commente Florent Parmentier. Lundi 25 et mardi 26 avril, plusieurs explosions y ont été rapportées : une au siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, l'autre dans une tour radio près de la frontière avec l'Ukraine. La présidente du pays a convoqué ce mardi une réunion de son conseil de sécurité sur fond de crainte d'un débordement de la guerre. Le chercheur rappelle alors que «la Transnistrie est un territoire séparatiste prorusse mais qui a d'étroits liens avec l'Ukraine. Côté ukrainien, on dit que la Russie est à l'origine de ça pour essayer de faire entrer la Transnistrie dans le conflit», rapporte Florent Parmentier.
Il n'est pas possible de savoir, pour le moment, qui se cache derrière les explosions en Transnistrie. Depuis le début du conflit, les dirigeants transnistriens ont fait preuve de beaucoup de modération : «Ils ne condamnent pas l'action de la Russie, mais ne souhaitent pas prendre les armes non plus». «C'est un cas important car c'est un État neutre», note Florent Parmentier. Russe, Ukrainiens, Moldaves... Reste à savoir qui se trouve derrière ces explosions. «D'une manière objective, je ne vois pas l'intérêt qu'auraient les Russes à commettre ces explosions, car ils ne sont pas capables d'exploiter le terrain sur place. Mais je ne vois pas non plus ce que chercheraient les autres en faisant ça», conclut le général Chauvancy.
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L'Humanité
« Priorité nationale », la préférence pour le mensonge
ActuColonne vertébrale du programme de la candidate RN, son rejet de l’immigration s’appuie sur des contrevérités économiques.
Cyprien BogandaTous les efforts de « dédiabolisation » n’y changeront rien : la haine des immigrés constitue toujours le socle idéologique du programme lepéniste. Forgée dans les années 1980, la « préférence nationale » (rebaptisée « priorité nationale ») vise à priver les populations étrangères de nombreux droits (emploi, logement, prestations sociales), sous le prétexte d’améliorer le sort des Français. Le raisonnement s’appuie sur des présupposés fallacieux.
1. Le mythe des étrangers « voleurs de travail »
Dans son discours, l’extrême droite attribue la précarité des Français et leurs difficultés à trouver du travail à une prétendue « submersion » migratoire. « L’immigration à bas coût est utilisée depuis des décennies pour peser à la baisse sur les salaires », déclarait Marine Le Pen, le 10 octobre 2021. De même, son programme vise à garantir une « priorité nationale à l’emploi des Français », ou, pour le dire autrement, à garantir aux travailleurs français un accès privilégié à l’embauche : « Il faut que les chefs d’entreprise comprennent que, quand on a 5 millions de chômeurs, il faut aussi que ce soient les Français qui puissent trouver un emploi », martèle la candidate.
Dans un raisonnement simpliste où un pays disposerait d’un stock fini d’emplois à partager, toute hausse de l’immigration se traduirait uniquement par une concurrence accrue sur le marché du travail, avec, à la clé, une baisse sensible des postes disponibles et des salaires. Sauf que la réalité ne correspond pas à ce schéma, rappelle Anthony Edo, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales et spécialiste des questions migratoires : « L’arrivée de nouveaux travailleurs stimule aussi l’activité économique par l’accroissement de la taille de marché qu’elle induit et exerce, en retour, des effets positifs sur les salaires et l’emploi. » Le spécialiste l’assure : « La plupart des études concluent que l’immigration n’a pas d’incidence sur le salaire ou l’emploi moyens des natifs. »
Le chercheur prend soin de préciser que ces résultats portent sur des flux migratoires « plutôt modestes, stables et parfaitement anticipés », ce qui est le cas de la situation française depuis des décennies. En cas d’arrivées plus massives (comme en Turquie après l’arrivée des réfugiés syriens en 2012), les effets sur le marché du travail sont plus importants, du moins à court terme. Il n’en reste pas moins qu’ils s’estompent avec le temps… et que, surtout, il s’agit d’événements par nature exceptionnels, qui n’ont rien à voir avec la situation française actuelle.
2. Opération intox sur le logement social
Dans son programme, Marine Le Pen compte appliquer la priorité nationale dans le secteur du logement social. Réserver ce type de logement à des foyers « dont au moins l’un des parents est français » permettra, selon elle, de « remettre sur le marché les 620 000 logements sociaux occupés par des étrangers ». Ce chiffre, censément tiré d’une étude de l’Insee datée de 2017, n’existe tout simplement pas. Par ailleurs, une telle mesure supposerait soit que l’on expulse de force les personnes concernées de leur logement, soit que l’on attende qu’elles quittent les lieux d’elles-mêmes. Les responsables du Rassemblement national (RN) assurent privilégier la seconde option. Mais cette dernière est irréaliste : le taux de rotation dans le parc HLM (c’est-à-dire la proportion de logements remis en circulation chaque année) chute régulièrement, en raison de l’explosion des loyers dans le parc privé. En 2020, par exemple, seuls 345 000 ménages ont quitté leur HLM. Même à supposer que la totalité d’entre eux soient étrangers (ce qui est parfaitement absurde), on serait encore loin des comptes imaginés par le RN…
3. Le coût fantasmé de l’immigration
Selon le RN, l’immigration « coûterait » à la France jusqu’à 70 milliards d’euros par an, un chiffre farfelu. Pour mesurer ce coût, il faut comparer le volume d’impôts et de cotisations sociales payés par les immigrés avec les prestations sociales qu’ils perçoivent (allocations chômage, familiales, aides au logement, etc.). Précisons qu’un tel chiffrage, au-delà de son caractère hautement inflammable (en raison du risque de récupérations politiques), est malaisé sur le plan méthodologique. Les études aboutissent donc à des chiffrages différents, mais aucune analyse sérieuse n’atterrit sur les sommes exorbitantes avancées par le RN. Mieux, en décembre 2021, l’OCDE estimait que, dans vingt-cinq pays passés au crible (dont la France), la « contribution fiscale des immigrés est supérieure aux dépenses consacrées à leur protection sociale, leur santé et leur éducation ». Quoi qu’il en soit, un débat sur l’immigration ne peut se réduire à une querelle de chiffres : c’est bien d’un choix de société qu’il s’agit.
Présidentielle 2022Marine Le PenRassemblement nationalExtrême droite L'Humanité
Droits et libertés : le cortège de la haine derrière Le Pen
ActuUne victoire, désormais possible, de la candidate du RN à la présidentielle ouvrirait la porte aux pires atteintes aux droits et libertés. Sous la pression des différents courants de l’extrême droite, les discours les plus rances seraient banalisés et les actes de violence et agressions xénophobes des groupuscules radicaux ne manqueraient pas de se multiplier.
Florent LE DUAvec Marine Le Pen, c’est toute l’extrême droite française qui arriverait au pouvoir. Au-delà d’un programme qui cible déjà les minorités, matraque la démocratie et l’État de droit, envisager les conséquences d’un Rassemblement national aux commandes de la France nécessite de voir plus loin. D’observer à quel point ses alliés à l’international ont ravagé les droits et les libertés (voir page 19). De connaître l’histoire de ce mouvement, fondamentalement raciste, antisocial, antiféministe. De mesurer l’influence des différents courants qui la composent, et auxquels Marine Le Pen s’appliquera à donner des gages.
Trois projets d’attentats déjoués en 2021
Des chapelles qui n’ont rien de républicain. « Dans cette galaxie d’extrême droite, il y a des identitaires, des néonazis, des monarchistes, les anciens du GUD (Groupe union défense), l’Action française…, énumère le sociologue Erwan Lecœur, spécialiste de l’extrême droite. Ces gens-là se disent empêchés d’exprimer leurs idées, d’agir, y compris violemment, dans leur objectif de “protéger le peuple”. Bien entendu, l’arrivée de Marine Le Pen au pouvoir les libérerait. » Le déchaînement de la haine et des violences pourrait être la première conséquence de sa victoire à la présidentielle.
[va:Notre dossier Marine Le Pen:https://www.humanite.fr/mot-cle/marine-le-pen-la-verite-du-projet]
Sous l’effet de la banalisation de l’extrême droite, la fureur protofasciste se répand déjà de plus en plus. Les agressions, les rixes, les intimidations sont en constante augmentation depuis cinq ans, particulièrement depuis janvier 2021. L’année dernière, trois projets d’attentats liés à l’extrême droite ont été déjoués, selon le ministère de l’Intérieur. Certains sont passés à l’acte, comme le militant RN Claude Sinké, qui a attaqué la mosquée de Bayonne en 2019. Les épisodes sont nombreux, encore récemment avec le meurtre de l’ex-rugbyman Federico Martin Aramburu, le 19 mars, dont Loïk Le Priol, militant bien connu des réseaux fascistes, est à ce jour le principal suspect. Erwan Lecœur, qui observe de près ces groupements, constate que se multiplient « les loups solitaires, les groupuscules fascistes, des personnes qui sont en train de se préparer à passer à l’action, qui fourbissent des armes, lancent des appels sur la fachosphère. La normalisation de l’extrême droite leur a donné un sentiment de légitimité, une accession au pouvoir serait perçue comme un feu vert au déchaînement de leur haine ».
Les cibles sont connues : les militants antifascistes et féministes, les musulmans, les immigrés, les homosexuels, les non-Blancs, « et tous ceux qui les défendent », ajoute le sociologue. « Contre les syndicalistes et militants de gauche également, développe Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde, organisation antifasciste créée en 2018. Attaquer quiconque remettrait en cause l’ordre économique et social, l’exploitation salariale est dans leur ADN. Les attaques sur les piquets de grève, les mobilisations sociales dans les facs, les usines, sont régulières et ils voudront d’autant plus les réduire au silence s’ils sont au pouvoir. »
Connexions avec des réseaux fascisants
Diviser pour mieux régner, un adage dont les victimes seraient nombreuses. La préférence nationale ou l’interdiction du voile figurent déjà dans le programme de Marine Le Pen, mais nul doute que l’extrême droite ira plus loin. « S’ils ne sont pas en capacité de répondre aux attentes sociales notamment, il est absolument certain qu’ils appuieront sur la touche “bouc émissaire” et feront passer des mesures réduisant les droits des minorités », avance le sociologue Ugo Palheta. La notion floue de « lutte contre la propagande islamiste », qui brouille les frontières entre islam et terrorisme (le voile est par exemple défini comme « uniforme islamiste »), ouvre la voie à des discriminations structurelles à l’égard des musulmans. Les droits des femmes pourraient aussi être remis en question. « Rien que sa victoire pousserait des médecins réfractaires à s’autoriser de refuser les avortements », affirme Nadya Salm, présidente de l’association Rose d’espoir. La candidate RN n’exclut pas un référendum pour revenir sur le droit à l’avortement, comme sur la peine de mort ou l’abrogation du mariage pour tous, que des élus RN refusent déjà parfois de célébrer. Ces consultations, Marine Le Pen a pour objectif de les transformer en plébiscites, en muselant les oppositions et en s’appuyant sur ses relais médiatiques.
Erwan Lecœur alerte aussi sur les pressions qu’exerceraient les différentes mouvances de l’extrême droite : « Ils vont exploser sur la scène politique, médiatique, sociale et veulent pour une partie d’entre eux déclarer la guerre religieuse. Marine Le Pen leur devra une partie de sa victoire et enverra des gages. » La traduction concrète pourrait être des plus graves, insiste le chercheur : « Comme s’attaquer à ceux qui ne seraient pas dans la ligne que dicte le pouvoir, ce qu’ont fait presque tous les régimes d’extrême droite. Des associations dissoutes, des fonctionnaires mis en congé, voire des mesures de rétention sur des groupes de personnes, justifiées par des troubles que le gouvernement mettra en scène. » Des connexions existent déjà entre la candidate du RN et ces réseaux fascisants. Des anciens de l’ultraviolent GUD, Axel Loustau et Frédéric Châtillon, figurent même dans son premier cercle. Début avril, elle s’affichait aussi aux côtés de Thibaud Rufra, leader du groupe néonazi des Strasbourg Offender.
Le risque de voir les forces armées aux ordres
Plus que ces pressions, des personnalités comme Éric Zemmour pourraient jouer un rôle direct dans la politique de Marine Le Pen. Le maurrassien, qui a réuni 7 % des suffrages au premier tour de la présidentielle, ne s’en cache pas. Pour écarter l’épouvantail, la candidate du RN a réfuté l’idée de voir les membres de Reconquête ! intégrer son gouvernement. « Mais il est évident qu’elle devra faire des accords politiques, en premier lieu avec eux, et donc faire des concessions », assure le politologue Stéphane François. « S’il réclame un ministère de la Remigration, Le Pen sera-t-elle en mesure de dire non ? » s’interroge la philosophe Juliette Grange.
La politique autoritaire de l’extrême droite reposerait de plus sur une police et une armée idéologiquement convaincues. Selon une étude du Cevipof, plus de 60 % des policiers et militaires glisseraient un bulletin Marine Le Pen le 24 avril. Elle leur promet des moyens décuplés, des armes (y compris pour les polices municipales, qui deviendraient obligatoires dans les villes de plus de 10 000 habitants) ou encore une « présomption de légitime défense ». Un policier n’aura plus à prouver que son acte était « nécessaire à sa protection » et « proportionnelle à la gravité de l’attaque ». Une mesure dangereuse qui ouvrirait grand les portes de l’impunité, du libre arbitre et des violences policières.
Des violences ignorées du pouvoir
Un appareil répressif au service d’une politique qui pourrait rapidement se révéler brutale et autoritaire. « En fermant aussi les yeux sur les violences des groupes fascistes », ajoute Raphaël Arnault, qui craint le pire, notamment en repensant aux deux tribunes de militaires parues dans « Valeurs actuelles » en avril 2021. Ceux-ci prônaient l’intervention de l’armée pour « protéger nos valeurs civilisationnelles », face à « l’islamisme et (aux) hordes de banlieue » qui prépareraient selon eux une « guerre raciale ». Un « constat sans concession mais juste », a rapidement répondu Marine Le Pen, avant d’appeler les signataires à « se joindre à nous pour prendre part à la bataille qui s’ouvre ». Erwan Lecœur voit dans ces déclarations un risque immense de voir l’armée et « les nombreux militants d’extrême droite qui revendiquent la guerre raciale » ainsi autorisés à intervenir, notamment dans les banlieues populaires. « Cela peut aboutir à une guerre ethnique et religieuse immédiate, mesure-t-il. C’est le cas en Inde, où le pouvoir s’en dédouane, dit que ce sont les groupes religieux qui le font mais ne fait rien pour les en empêcher. » (Voir « HM » n° 801)
Si nul ne peut savoir jusqu’où ira l’extrême droite au pouvoir, les conséquences d’une victoire ici exposées ne relèvent en rien du fantasme. Son programme, ses déclarations, la nature de son projet comme de la fachosphère le démontrent. Prendre le risque de voir ce qu’il adviendrait serait un pari mortifère. Le 24 avril, un seul bulletin de vote est à disposition des citoyens pour l’empêcher. Un geste difficile, mais absolument nécessaire.
"L'hypothèse d'une victoire de Marine Le Pen existe"
Spécialiste des comportements électoraux et des attitudes politiques, Bruno Cautrès analyse les ressorts du vote pour l’extrême droite, sa possible victoire et pointe le risque d’une abstention des électeurs de gauche.
Bruno Cautrès
Chercheur CNRS au CEVIPOF
L’élection de Marine Le Pen et l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite semblent ne plus relever de l’irréaliste. Ce risque est-il important et comment analysez-vous les résultats et la situation qui en découle ?
Le premier point, c’est que ce résultat n’est pas étonnant si vous prenez toutes les données d’enquête du Cevipof. On voit à quel point il y a un sentiment à la fois de crise sociale et d’insatisfaction sur le fonctionnement de la démocratie. Donc il n’est pas étonnant que se qualifie au second tour, pour la deuxième fois de suite, quelqu’un qui veut parler au nom de la question du pouvoir d’achat et qui se positionne comme la voix du peuple face à un Emmanuel Macron décrit comme le président des riches et d’une France qui n’a pas de souci. Ce résultat est inscrit dans la longue durée, c’est tout sauf une surprise. Le deuxième point est qu’elle se qualifie avec un meilleur score qu’en 2017, alors qu’elle a eu affaire à une concurrence difficile au sein même de la droite extrême.
Cela lui donne-t-il la possibilité de l’emporter ?
Ce n’est pas l’hypothèse la plus probable, mais elle existe. La grande différence avec 2017, c’est qu’à l’époque cette probabilité était de 0. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cela dit, il y a pour Marine Le Pen plusieurs marches à franchir.
Lesquelles ? Vous parliez de concurrence, mais Éric Zemmour apporte des réserves de voix…
Oui, à condition d’abord qu’elle récupère 100 % des votes qui se sont portés sur elle et Éric Zemmour. Elle peut aussi compter sur les votes qui viennent de Nicolas Dupont-Aignan, et peut-être sur environ 20 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Cela l’amène déjà autour de 45 %. On ne sait pas bien, ensuite, quelle sera sa capacité à aller piocher chez les électeurs de Mélenchon au titre d’une colère commune. D’abord, car les électeurs qui se sont portés sur lui, insoumis mais aussi écologistes, socialistes et communistes qui l’ont fait au titre du vote utile, partagent une vision de la société qui est tout à fait antinomique avec celle de Marine Le Pen. Cela peut venir, par contre, d’abstentionnistes.
Précisément, sa stratégie consiste-t-elle en un « référendum anti-Macron » ?
C’est ce qu’elle joue : il y aura des votes qui se porteront sur elle en raison de ce « dégagisme anti-Macron ». Dans quelle proportion, c’est l’inconnue… Cela dépendra aussi de la mobilisation par Emmanuel Macron des électeurs, notamment du centre gauche. Cela va être compliqué malgré ses efforts, en tout cas en termes de communication. C’est l’autre inconnue : l’abstentionnisme et le vote blanc à gauche seront des éléments très importants.
Marine Le Pen se présente comme la candidate du pouvoir d’achat, de la défense de la démocratie et des libertés. Quelle lecture faites-vous de ce discours ?
Ce qui est sûr, c’est qu’elle a consacré beaucoup d’efforts à changer sa communication pour en faire celle d’une future cheffe d’État, en disant qu’on ne « gouverne pas contre les gens » et qu’elle ne serait pas une présidente qui crée des tensions. C’est le message qu’elle veut faire passer, en tout cas. Cela la rend d’autant plus redoutable. Si elle atteint la barre des 45 %, voire plus, c’est énorme : cela signifie qu’il y aura un avant et un après 2022.
Ailleurs dans le monde
Les droits des travailleurs, ceux des femmes, des migrants et la démocratie en général sont la cible des principaux alliés de la candidate d’extrême droite à l’échelle internationale.
À l’occasion de son meeting d’entre-deux-tours le 14 avril à Avignon, Marine Le Pen n’a pu s’empêcher de sortir les violons. « Sa » France, jure-t-elle avec emphase et passion, redeviendra une « puissance de paix, l’ambassadrice du respect des peuples, le défenseur des sans-voix, l’artisan d’un dialogue entre les nations ». Puis de promettre qu’elle luttera pour que l’Inde intègre le Conseil de sécurité de l’ONU, de même qu’un pays africain, et pourquoi pas le « Sénégal », milite-t-elle encore. Bien sûr, aucun de ses amis au pouvoir, à l’échelle internationale, n’a promu cet agenda digne de la Conférence tricontinentale organisée à Cuba en 1966, préparée par Mehdi Ben Barka et Che Guevara.
La galaxie de Marine Le Pen, les chefs d’État ou de gouvernement qu’elle fréquente, admire ou courtise, s’appellent Jair Bolsonaro au Brésil, Donald Trump aux États-Unis, Viktor Orban en Hongrie ou Matteo Salvini en Italie, liste non exhaustive de ce qui se fait de pire en termes d’atteintes à la démocratie, aux droits des travailleurs, à ceux des femmes et bien sûr des migrants, qu’ils soient économiques ou demandeurs d’asile.
À Budapest ou à Varsovie, les ultraconservateurs au pouvoir n’ont cessé de rogner les droits sociaux et syndicaux, de peser de tout leur poids pour limiter les contre-pouvoirs, qu’il s’agisse des médias ou de la justice. La mise au pas de la Cour suprême en Pologne ou la baisse drastique du nombre de salariés couverts par une convention collective en Hongrie ne sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. Comme Bolsonaro (contre lequel la quasi-totalité des partis politiques jusqu’à la droite sont contraints de s’unir autour de Lula pour tenter de le déloger) ou Trump, Marine Le Pen dénonçait il y a cinq ans les « avortements de confort ». Les autocrates en herbe d’Europe de l’Est travaillent déjà à la limitation maximale du droit à l’interruption volontaire de grossesse, quitte à l’interdire, comme l’ont fait les ultraconservateurs polonais en 2020.
Quant à son ami Matteo Salvini, en Italie, ministre de l’Intérieur de 2018 à 2019 et chef de la Ligue, il est actuellement jugé pour « kidnapping », après avoir laissé des bateaux d’exilés errer en mer pendant une semaine. Ces politiques hostiles aux migrants « non européens », également observées en Hongrie ou en Pologne, ont une autre conséquence, bien plus perverse. Mis sous pression des partis d’extrême droite parfois aux portes du pouvoir, des gouvernements de droite conservatrice classique et même sociaux-démocrates pratiquent à leur tour une surenchère dans le harcèlement des demandeurs d’asile. À l’image du Royaume-Uni de Boris Johnson ou du Danemark de Mette Frederiksen, qui travaillent tous les deux sur des projets d’expulsion des migrants et leur rétention le plus loin possible à l’étranger (lire page 26). Raison de plus pour que le score de Marine Le Pen soit le plus faible possible le 24 avril, outre l’impérieuse nécessité de lui interdire l’accès à l’Élysée.
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Droit du sol : en quoi le RN est-il antirépublicain ?
AgorasProposition phare de l’extrême droite, la remise en cause de ce principe juridique porterait un coup au pacte républicain et à l’égalité en particulier.
Pierre-Henri LabLa suppression du droit du sol est au cœur du programme de Marine Le Pen. Profondément raciste, cette mesure est aussi antirépublicaine. S’inscrivant dans les pas de la contre-révolution, l’extrême droite et sa candidate veulent remettre en cause l’idée que tout homme né en France puisse jouir de droits politiques, une attaque contre le principe d’égalité.
Qu’est-ce que le droit du sol ?
Éliane Assassi Historiquement, l’attribution de la nationalité française repose sur deux grands principes : le droit du sang et le droit du sol. Le droit du sang s’applique à tout enfant dont au moins l’un des deux parents est français. Le droit du sol permet à tout enfant né en France de parents étrangers d’acquérir la nationalité française à ses 18 ans, à la condition qu’il y réside au moment de sa demande ou qu’il y a résidé sur une période continue d’au moins cinq ans depuis l’âge de 11 ans. Il ne s’agit donc pas tout à fait d’un droit automatique en France, mais d’un droit conditionné.
Jules Lepoutre Pour un juriste, le droit du sol n’existe pas en France. Le droit du sol implique en effet que la seule naissance d’un individu sur le territoire d’un État conduise à ce que lui soit octroyée la nationalité. Tel est souvent le cas sur le continent américain, comme aux États-Unis, où le seul fait de naître sur le territoire permet d’obtenir un passeport. Or, en France, l’enfant doit non seulement naître, mais aussi résider cinq années sur le sol français pour que la nationalité soit acquise. Cela prend un peu de temps : au plus tôt à l’âge de 13 ans, via une déclaration anticipée des parents ; au plus tard à la majorité, automatiquement. Il existe également le « double » droit du sol, qui permet à l’enfant né en France d’obtenir la nationalité française dès l’origine, mais à la condition que l’un de ses parents soit lui aussi né en France.
Pierre Serna Dans sa détestation du cosmopolitisme et de l’universalisme, l’extrême droite semble oublier que le droit du sol est une vieille coutume française issue de la monarchie. Des édits du roi proclament « qui pose son pied sur le sol de France est libre ». Cela va produire tout une législation au XVIIIe siècle pour contrôler les propriétaires des plantations des Antilles, qui se déplacent sur le territoire avec des esclaves. Bien entendu, ce principe n’est pas un principe républicain, mais c’est un principe français.
En quoi le droit du sol est-il fondateur de notre République ?
Pierre Serna Dans un premier temps, la Révolution va proclamer la citoyenneté universelle. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 affirme que tout homme dispose de droits naturels dès sa naissance et que ces droits naturels sont immédiatement transformés en droits positifs qui sont la citoyenneté. Tout individu naissant dans un espace défini est citoyen. C’est l’idée contre laquelle fulmine déjà le chantre anglais de la conservation Edmund Burke, dans ses Considérations sur la révolution française, selon laquelle il y aurait des droits universels et qu’il y aurait une citoyenneté qui serait attachée à n’importe quel espace et donc à n’importe quel sol au nom de principes intangibles qui sont ceux de l’humanité. Dans un second temps, la constitution de 1791 fonde le droit du sol. L’article 2 dit que sont citoyens français : ceux qui sont nés en France d’un père français ; ceux qui sont nés en France d’un père étranger. Ceux qui sont nés hors du royaume de parents étrangers et résident en France deviennent citoyens français après cinq ans de domicile continu dans le royaume, s’ils y ont en outre acquis des immeubles, épousé une Française, formé un établissement d’agriculture ou de commerce, et s’ils ont prêté le serment civique. Il ne s’agit pas d’une possibilité, mais d’un impératif. Le droit du sol est automatique. Il est raisonnable au sens de fondé sur la raison, puisqu’il stipule qu’il faut résider depuis cinq ans continus ou œuvrer à la vie économique ou participer par la conjugalité. Il faut enfin avoir prêté le serment civique. Le droit du sol implique ainsi un vouloir vivre ensemble. Ce sont les germes de la pensée républicaine. Le droit du sol induit le droit politique. Je vis dans ce pays, j’ai envie de participer, d’en faire partie et donc je partage le projet de ce pays. Le droit du sol est une liberté. Ce n’est pas un déterminisme du sang. La fondation du droit du sol est insécable de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et d’un projet politique. Dans un troisième temps, la constitution républicaine de 1793, la plus démocratique de l’histoire de France, a jeté les bases du républicanisme. Elle n’établit aucune différence entre les hommes nés en France et ceux qui n’y sont pas nés. L’article 4 précise qu’est français « tout homme né et domicilié en France âgé de 21 ans », mais ajoute également « tout étranger âgé de 21 ans également et domicilié en France depuis une année, qui vit de son travail ou acquiert une propriété ou épouse une Française ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard ». « Tout étranger », et c’est fondamental, « qui sera jugé par le corps législatif avoir bien mérité de l’humanité est admis à l’exercice de la citoyenneté ». La constitution de 1793 facilite donc l’obtention de la nationalité en réduisant le temps de séjour en France de cinq à un an, en introduisant des critères de bienfaisance républicaine. Tout étranger qui fait cela est digne de devenir français. Enfin, les députés, représentants directs du peuple, peuvent décider par le vote de qui devient français. Le fait de se signaler ailleurs dans le monde par des actes qui relèvent des idéaux républicains peut faire de vous un Français. Nous sommes là au-delà du droit du sol.
Jules Lepoutre L’histoire du droit du sol est ambivalente. Son origine remonte en réalité à l’Ancien Régime. À cette époque, la naissance sur le sol français manifeste l’allégeance personnelle au monarque et conduit, à elle seule, à l’attribution de la nationalité française. Les révolutionnaires conservent ce mécanisme et y adjoignent la condition de fixer sa résidence en France. Dès cette époque, et surtout au XIXe siècle, la naissance et la résidence en France deviennent des signes d’une « socialisation française » (comme l’écrit le politologue Patrick Weil) qui justifient l’octroi de la nationalité. Le droit du sol transcende donc les périodes, mais la République lui a donné une justification renouvelée, basée sur l’influence qu’exerce le milieu social sur les individus. Je n’irais donc pas jusqu’à dire que le droit du sol fonde notre République, mais il symbolise certainement son idéal d’intégration et d’universalité.
Éliane Assassi Il est profondément ancré dans notre tradition républicaine, puisque derrière la question de la nationalité réside celle de la citoyenneté. En France, depuis 1889, prime l’idée selon laquelle l’identité républicaine et la nationalité française ne font qu’une. Une grande partie de la population française (près d’un quart, selon l’Insee) a au moins un de ses grands-parents de nationalité étrangère. La France a toujours été une terre d’accueil et les conditions posées au droit du sol révèlent sa non-automaticité, propre à une certaine conception à la française de l’immigration : l’acquisition de la nationalité se fait parce que l’on est né en France, mais aussi parce que l’on y a été intégré par son parcours scolaire, l’école y étant obligatoire.
Quelles seraient les conséquences de sa remise en cause ?
Éliane Assassi Je ne peux pas faire l’impasse sur le coup porté au droit du sol en 2018 avec l’adoption de la loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », autrement dite « loi Collomb ». Je l’ai dénoncée vertement dans l’Hémicycle lors de la discussion des amendements qui visaient à remettre en cause le droit du sol sur le territoire de Mayotte. La conséquence de cette première remise en cause est insupportable… Depuis le 1er mars 2019, un enfant né à Mayotte de parents étrangers ne pourra acquérir la nationalité française au titre du droit du sol que si, à la date de sa naissance, l’un de ses parents au moins réside en France de manière régulière, sous couvert d’un titre de séjour, et de manière ininterrompue depuis plus de trois mois. Il s’agit là d’une première rupture de notre pacte républicain, sans parler de la fracture d’égalité entre la France métropolitaine et ultramarine. Si ce genre de mesure dérogatoire devait être multipliée ou, pire, que le droit du sol venait à être supprimé, un enfant né en France de parents étrangers pourrait, suivant le droit du pays d’origine de sa famille, se retrouver sans nationalité si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides. En outre, tous les pays démocratiques prévoient que des étrangers puissent acquérir la nationalité du pays où ils sont installés moyennant certaines conditions propres à chacun. La légitimité du droit du sol a pu être liée aux besoins de la nation, mais elle est surtout, de mon point de vue, ancrée dans la vision de la société qu’elle porte : celle de l’ouverture de notre société démocratique sur le monde.
Jules Lepoutre En 2020, selon les chiffres de l’Insee, un peu plus de 20 000 enfants étrangers sont devenus Français par le fait de leur naissance et de leur résidence en France. La même année, plus de 650 000 enfants sont nés français par le droit du sang, grâce à leur filiation avec un ou deux parents français. L’acquisition par le seul droit du sol (naissance et résidence) est une goutte d’eau ! Notre conception du droit de la nationalité tend par ailleurs à assimiler ces enfants français par le sol et le sang. Les premiers sont socialisés au milieu français par l’école (par la fréquentation du lieu, mais aussi par la transmission des savoirs), les seconds par leur famille (à tout le moins). Supprimer le droit du sol reviendrait donc à reléguer l’école et à juger que seule la filiation est apte à transmettre de plein droit la nationalité. Plus prosaïquement, les étrangers nés en France seraient renvoyés vers la procédure de naturalisation, beaucoup plus aléatoire et incertaine.
La proposition de l’abandonner range-t-elle le RN parmi les partis antirépublicains ?
Jules Lepoutre Cette proposition n’est pas neuve et, malheureusement, pas propre à l’extrême droite. La droite des années 1980 et du début des années 1990, celle de Jacques Chirac, Charles Pasqua, Valéry Giscard d’Estaing, Pierre Mazeaud, etc., proposait déjà la suppression du droit du sol. Le pas ne fut jamais franchi, mais l’hostilité à droite de l’échiquier politique demeure. Les modalités d’exercice du droit du sol sont d’ailleurs régulièrement revues dans un sens restrictif (dernièrement en ce qui concerne les naissances à Mayotte). La tradition républicaine, quant à elle, place les individus sous l’empire des lois et non du pouvoir personnel. Or, comme le droit du sol fonctionne sur le seul fondement de critères objectifs et inclusifs (la naissance, la résidence et l’écoulement du temps), il ne laisse aucunement place à l’appréciation individuelle de l’autorité. Supprimer le droit du sol s’inscrit ainsi dans le projet d’une soumission des étrangers au fait du prince, contre l’idéal républicain.
Éliane Assassi La citoyenneté et la nationalité sont intimement liées, et même inextricables selon moi. Aussi, empêcher d’accéder à la nationalité française et donc à la citoyenneté française toute une frange de la population qui y est née et y a évolué des années durant, voire toute sa vie, revient à s’attaquer à nos principes républicains et démocratiques. Cela viserait à exclure de la citoyenneté de jeunes adultes qui n’ont généralement connu que la France, qui y ont été scolarisés et intégrés. Il faudrait au contraire, selon moi, assouplir les conditions d’accès à la citoyenneté de jeunes étrangers résidant en France au moment de l’adolescence. Car le vivre-ensemble ne peut se construire par des politiques d’exclusion de la citoyenneté. Donc, oui, en portant cette proposition, comme tant d’autres d’ailleurs, le Rassemblement national est clairement un parti antirépublicain.
Pierre Serna L’extrême droite est contre-républicaine. Elle appartient à cette lignée qui, depuis que Burke a posé les fondements de la contre-révolution, renaît de génération en génération sous des oripeaux différents, mais qui fondamentalement est complice de la droite radicale qui l’a précédée dans la haine de ce qu’elle considère être l’étranger. L’étranger peut être parmi nous. C’est la détestation de classe inventée pendant la Révolution qui désigne le peuple comme étranger à la citoyenneté. Au XIXe siècle, la xénophobie va devenir cette figure contre-républicaine. La citoyenneté universelle est une citoyenneté raisonnable, au sens de la raison. On est contre-républicain si on n’accepte pas l’idée raisonnable, c’est-à-dire fondée sur la raison, que l’étranger en soi n’est pas un danger, que l’étranger, parce qu’il est né ailleurs, parce qu’il a une culture ou une religion différente, ne constitue pas une menace en soi. La contestation du droit du sol, c’est le rejet de l’égalité.
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La première mesure des élus du RN : chasser la LDH
ActuCiblée pour son engagement en faveur des droits des étrangers et des libertés publiques, la Ligue des droits de l’homme est menacée et entravée dans toutes les villes dirigées par le parti de Marine Le Pen.
Eugénie BarbezatDans plusieurs municipalités dirigées par l’extrême droite, la Ligue des droits de l’homme (LDH) est persona non grata. Ainsi, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), l’association a été immédiatement privée du local mis à sa disposition par l’ancienne municipalité, se souvient Alain Pruvost, à la tête de la section locale de la LDH en 2014 : « Avant l’élection de M. Briois (FN/RN), nous avions combattu ses idées à travers des communiqués et des tracts. À ses yeux, nous étions des “ennemis”. Il a donc affirmé qu’il n’y avait aucune convention nous autorisant à utiliser ce local pour nos réunions et nos permanences, et il nous a intimé l’ordre de partir, nous réclamant même des dizaines de milliers d’euros de loyer. »
empêcher toute activité
Fort heureusement, la LDH a pu continuer ses activités dans une commune voisine, Noyelles-Godault, où le maire lui a prêté un local. Mais cette expulsion reste un traumatisme pour Alain Pruvost, qui regrette le manque de solidarité des autres acteurs associatifs locaux. « On s’est sentis un peu seuls, car beaucoup d’associations qui nous soutenaient n’ont pas osé le manifester publiquement, de peur de se voir privées de subventions », déplore-t-il. Il faut dire que le maire est bien déterminé à faire cesser toute activité de la LDH dans sa comvvmune : « Peu après notre déménagement forcé, nous avions prévu d’organiser une assemblée générale dans une salle de catéchisme appartenant à la ville, avec l’autorisation du prêtre de la paroisse. Dès qu’il a eu connaissance de cette réunion, le maire d’Hénin-Beaumont a fait savoir à l’évêque que si on faisait une conférence de presse dans ces locaux, il en tirerait les conséquences, en considérant que c e lieu était utilisé à un autre usage que celui du culte et qu’ il le retirerait donc à l’Église », raconte Alain Vantroys, l’actuel chef de la section locale de la LDH.
Tout récemment, dans l’Aisne, à Villers-Cotterêts, ville dirigée par le maire RN Franck Briffaut depuis 2014, la LDH a eu aussi des déboires avec la mairie. « Nous organisions des cours de français langue étrangère pour les primo-arrivants et toute personne désirant apprendre notre langue à la médiathèque. En 2021, une nouvelle directrice est arrivée à la tête de cette institution municipale, qui a exigé que nous obtenions l’accord du maire pour continuer cette activité. L’édile nous a alors précisé qu’il nous autorisait à faire de l’alphabétisation à des Français, mais pas des cours pour des étrangers supposés sans papiers… » rapporte Yannick Champain, de la LDH. Après un bras de fer avec la mairie, à laquelle l’association a dû rappeler les missions statutaires légales d’une médiathèque, les cours ont pu reprendre « de manière très discrète, en passant par la petite porte, et en invitant des groupes restreints ».
Autre région, même ambiance, à Mantes-la-Ville (Yvelines), quand le maire FN Cyril Nauth a été élu en 2014. « La première chose qu’il a faite en arrivant, c’est de nous chasser du local prêté par la mairie, où nous nous réunissions, et de nous empêcher d’assurer nos permanences au centre de vie sociale, où nous conseillions des sans-papiers en attente de régularisation. Nos subventions ont également été coupées brutalement, le tout sur fond de calomnies sur les réseaux sociaux », explique Alain Boudou, responsable de la section locale de la LDH à l’époque. « Et comme nous ne partions pas assez vite, le maire a même fait changer les serrures… »
Même si la LDH a pu continuer à travailler à Mantes-la-Ville, puisque le PCF lui a permis d’utiliser un local, la maison Mandela, le militant craint le pire pour les villes populaires en cas d’élection de Marine Le Pen : « Il y aurait une “libération” des forces d’extrême droite qui existent dans la police. Les bavures risquent de se multiplier. Dans nos quartiers, cela pourrait entraîner des affrontements violents… » Même inquiétude chez Yvon Gressus, actuel responsable de la section mantoise de la LDH : « On craint une répression de grande ampleur si l’extrême droite arrive au pouvoir. À ses yeux, nous sommes condamnables pour avoir voulu aider des personnes étrangères ou sans papiers à accéder à leurs droits. On pourrait devoir continuer nos actions dans la clandestinité. »
ligue des droits de l'hommeRassemblement national L'Humanité
Philosophie Faire société sans Moi
Nos recommandations culturellesNicolas MatheyComment imaginer un monde sans individus ? Quelles sont les origines du Moi contemporain ? Professeur de philosophie à l’Université libre de Bruxelles, Vincent de Coorebyter nous invite, dans le sillage de l’historien Jean-Paul Gourévitch, à revenir sur nos évidences sur le sujet d’aujourd’hui en interrogeant les conceptions médiévales de la personne. Au Moyen Âge, « l’effacement de l’individualité était la règle », surtout en ce qui concernait les femmes et les paysans. Les premières n’étaient qu’épouses ou veuves, les seconds serfs ou vilains.
Si la route a été longue vers l’individualisme contemporain, « il n’y a pas de meilleur moyen, aujourd’hui, d’obéir à l’idéologie dominante que de se croire à l’abri des attentes sociales, assuré de son autonomie ». Face aux illusions d’autonomie, comment refaire société, Moi avec les autres ? N. M.
PhilosophieHistoire L'Humanité
Essai Lire aujourd’hui
Nos recommandations culturellesNicolas MatheyAncien directeur de programme au Collège international de philosophie, où il a conduit des recherches sur l’Internet, Paul Mathias interroge les fausses évidences liées à l’acte de lire et aux évolutions de la lecture. Si « lire est l’affaire de tous », « ce n’est assurément pas une chose une, uniforme, naturelle ». C’est « un phénomène antinaturel », comme l’affirment les sciences cognitives. Lire n’est pas déchiffrer, mais d’emblée interpréter et penser, ce qui dément les raccourcis ministériels sur l’apprentissage de la lecture… D’autant que les changements de support modifient les pratiques de lecture. Il n’est pas certain que passer de l’objet imprimé aux écrans n’y change rien. « Le risque n’est pas dans l’ignorance et la barbarie promises par les inquiets, c’est plutôt que surgissent derechef parmi nous les scribes d’autrefois et leur classe d’exception. » N. M.
Philosophielecture L'Humanité
Odyssée Joyce hors du labyrinthe, ou le retour d’ Ulysse
Nos recommandations culturellesAlain Nicolas« Une vie, disait Joyce, c’est beaucoup de jours. » Beaucoup de jours ont passé depuis la parution d’ Ulysse en France le 2 février 1922, note Philippe Forest. Un siècle, qui a fait de ce livre un classique à l’étrange destin. Les à-côtés biographiques sont bien présents. À Dublin, tous les 16 juin, le « Bloomsday » – en référence à la date des événements du roman – est une attraction touristique à succès. Mais le livre est peu lu, et même souvent traité de faux chef-d’œuvre, référence pour les snobs et les professeurs. Philippe Forest entend remédier à cette injustice qui écarte les lecteurs d’ « un roman éminemment lisible dont personne ne devrait se priver ».
Romancier et essayiste, il a fait le pari de ce livre qui « se présente comme un guide », un parcours de lecture accompagné par un connaisseur. Chapitre après chapitre, il tient face au livre la place du lecteur. Le lecteur qu’il a été et le lecteur que nous sommes, ou serons, semblables et uniques. Et d’abord le titre. La référence à Homère s’impose, mais qu’en faire ? Décrypter les allusions, un livre dans chaque main ? L’exercice peut amuser, mais reste un peu vain : Joyce les a lui-même explicitées. Plus profondément, il faut comprendre les ruses du mythe qui, comme son héros, emploie « mille tours » pour recommencer chaque fois qu’une première phrase de roman s’écrit. Quitte à en inverser les valeurs, à tourner en dérision les plus vénérables institutions homériques, comme le sage Nestor consulté par Télémaque réincarné en un pompeux, conformiste et antisémite directeur d’école. Ainsi s’introduit une réflexion sur l’histoire, le temps et la littérature qui n’est que l’une des pistes que nous pouvons emprunter pour nous repérer dans le labyrinthe arpenté par Stephen Dedalus et Leopold Bloom.
Remercions Philippe Forest d’avoir voulu faire un Ulysse pour les nuls. Il n’est peut-être pas nécessaire de l’être pour en commencer la lecture, mais on ne le sera assurément pas après l’avoir achevée pour commencer avec Joyce une nouvelle Odyssée.
Littératurejames joyceirlandecentenaires L'Humanité
Essai À la découverte de l’espace nippon
Nos recommandations culturellesStéphane FloccariVoilà un ouvrage, à la fois lumineux, documenté et diablement savant, apte à déverrouiller le rideau d’ignorance qui sépare encore trop souvent Orient et Occident. Ce micro-traité de la spatialité japonaise est plus qu’une invitation au voyage ou un livre d’images (bien qu’il en regorge, toutes plus suggestives les unes que les autres). C’est un véritable guide pour le profane, qui nourrira sans le décevoir l’intérêt de l’amateur éclairé et conduira chacun à pénétrer dans l’intimité de l’architecture intimiste et subtile japonaise. On y apprend l’art du kekkai, que l’on peut traduire par « seuil » ou « limite », un art de vivre doublé d’une science du bâtir. Outre ces deux notions servant de fil directeur, on découvre ici avec bonheur tout ce qui peut être attaché de poésie à une fenêtre, une clôture ou une porte.
Tenu au Levant pour un ouvrage de référence mais devenu introuvable, ce livre est à peine connu en France. Il reprend le texte publié en 1966 par l’éminent historien japonais Ito Teiji (1922-2010), spécialiste de l’architecture médiévale et fin connaisseur de l’histoire pluriséculaire du Japon. À mi-chemin entre l’historiographie et la rêverie photographique, l’ensemble se parcourt d’autant plus clairement qu’il est habilement préfacé par Philippe Bonnin, lui-même architecte et surtout anthropologue, directeur de recherche émérite au CNRS. Sans rien cacher de la difficulté qu’il peut y avoir à vouloir saisir le sens de la notion de kekkai, il conduit son lecteur à reprendre son propre itinéraire pour comprendre ce qu’« installer l’espace », hosetsu, signifie pour les Japonais. Dépaysant et universel, comme une vraie œuvre.
japon L'Humanité
Quand le sujet s’émancipe du système
Nos recommandations culturellesEssai Dans son dernier ouvrage, le sociologue Alain Touraine semble pousser à son extrémité sa pensée du « sujet-acteur » dans la modernité mondialisée.
Jean-Christophe le DuigouStructurée autour de « l’antagonisme entre l’acteur social et le système », l’œuvre d’Alain Touraine embrasse une multitude de domaines : le travail, la société postindustrielle, les mouvements sociaux… et désormais la culture elle-même. L’auteur ne cache pas son ambition de contribuer à fonder « l’équivalent de ce que fut la société social-démocrate de l’ère industrielle ». Il s’oppose aux sociologues structuralistes comme aux intellectuels marxistes, avec lesquels il croise le fer. Il ne se prive pas d’intervenir dans l’arène politique, comme lors des grèves de 1995, contestant le soutien dont bénéficiait le mouvement revendicatif. Sa polémique, à cette occasion, avec Pierre Bourdieu est restée célèbre.
Avec ce dernier ouvrage, l’auteur estime « être parvenu à l’extrémité de son champ de réflexion ». Face à l’aliénation résultant tant des mécanismes du marché que de l’emprise des idéologies, Touraine réaffirme le rôle du « sujet-acteur » qui est à la recherche de sens et se doit de faire face aux idéologies constituées.
Une rupture radicale, du domaine public à l’intime
Dans un contexte marqué par l’ébranlement de la civilisation occidentale confrontée à la mondialisation, il forge sa conception de la « modernité » et développe une vision de la crise bien au-delà de l’économie. Nous sortirions de deux siècles de société industrielle, ceux qui furent précédés d’une longue période de constitution des États (1), et ce pour nous engager dans une « société de la communication ». La période industrielle était dominée par les relations de l’homme avec les machines. Désormais, dominent les rapports des hommes entre eux.
L’action humaine ne renvoie plus seulement à la création de nouvelles connaissances, mais aussi à la conscience de soi et à la reconnaissance des autres. Exit le conflit de classes et la vision idéologique de la société, l’auteur les remplace par la défense des droits fondamentaux, « liberté, égalité ». Il prône une rupture radicale qui concernerait tous les champs de l’existence, du domaine public aux dimensions intimes des relations interpersonnelles.
Alain Touraine, « inquiet devant la montée des populismes », présente l’individu, avec ses droits, comme le rempart face aux logiques de la domination. Mais la démarche fait l’impasse sur les conditions concrètes d’existence qui interdisent au sujet de jouer son rôle de « sujet-acteur ». Heureusement, cette réintroduction du sujet dans le processus d’émancipation n’est pas l’apanage du seul sociologue. Le philosophe Lucien Sève a mené un travail parallèle, mais à partir du marxisme, insistant sur la réintroduction de l’individu dans le processus de transformation sociale.
L’enjeu, en tout cas, n’est pas de faire le tri dans les luttes sociales, luttes de toutes les catégories de salariés, luttes non économiques contre les dominations en général, luttes des femmes, luttes des jeunes, luttes des minorités… mais de construire leur convergence contre les monopoles institués, pour une civilisation de partage.
alain touraineSociologie Le Figaro
Guerre en Ukraine : des oligarques russes meurent mystérieusement
Coline RenaultRÉCIT - Depuis le début de l'invasion russe, une série de suicides d'oligarques interroge, d'autant plus qu'ils sont intervenus dans des circonstances étrangement similaires.
Suicide ou mise en scène ? Le 20 avril, le corps de Sergey Protosenya, l’ancien directeur général de Novatek, un important producteur russe de gaz naturel, a été retrouvé dans des circonstances étranges : pendu dans le jardin d’une villa de Lloret de Mar, en Espagne. Un peu plus loin, les corps poignardés de sa femme et de sa fille de 18 ans reposaient dans un lit, près d’une hache et d’un couteau. Selon la télévision espagnole Telecinco, le fils, qui résidait en France, a appelé la police après avoir tenté de joindre en vain sa mère par téléphone. Les enquêteurs espagnols plancheraient sur la thèse d’un double meurtre perpétré par l’oligarque russe, suivi de son suicide. Mais l’ancien employeur de Sergey Protensya ne l’entend pas de cette oreille. «Sergey Protosenya s'est imposé comme une personne exceptionnelle et un merveilleux père de famille, un professionnel fort qui a apporté une contribution considérable à la formation et au développement de la société, a déclaré l’entreprise dans un communiqué. Malheureusement, des spéculations ont émergé dans les médias à ce sujet, mais nous sommes convaincus que ces spéculations n'ont aucun rapport avec la réalité.»
À lire aussiLes oligarques russes sommés de faire allégeance à Vladimir Poutine
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Le mystère ne s’arrête pas là. Cinq oligarques russes ont été retrouvés morts depuis le début de la guerre en Ukraine, et un sixième quelques jours auparavant, a révélé le journal américain Newsweek . La veille de la découverte de la dépouille de Sergey Protosenya, celle de Vladislav Avaev, l’ancien président de la banque russe Gazprombank, a été découverte dans des circonstances similaires à Moscou, à côté de sa femme et de sa fille, inertes. Les corps sont criblés de balles, et le père de famille repose à côté d’un pistolet. L’appartement étant fermé à clef de l’intérieur, la police penche également pour un suicide.
Des cadres de Gazprom
La proximité des dates et l’étrange ressemblance des circonstances posent question. D’autant plus que le 24 mars, le milliardaire Vasily Melnikov s’est semble-t-il également suicidé à Nijni Novgorod, à l’ouest de la Russie, après avoir poignardé sa femme et ses deux enfants. Lui, dirigeait le groupe pharmaceutique MedStom et connaissait, selon les médias, d’importantes difficultés financières. «L'entreprise du milliardaire était au bord de l'effondrement en raison des sanctions imposées contre le pays agresseur», écrit le site ukrainien Glavred. Un mois plus tôt, le 28 février, l’oligarque d’origine ukrainienne Mikhail Watford s’est pendu dans son garage de Surey, près de Londres. Deux cadres du géant du gaz Gazprom s’étaient donné la mort au cours des précédentes semaines : Leonid Schulman, le directeur général de l’entreprise, a été découvert le 30 janvier dans sa salle de bains, une lettre de suicide près de lui. Le 25 février, au lendemain de l’invasion russe en Ukraine, son directeur adjoint, Alexander Tyulyakov, s’est pendu dans le garage de son chalet près de Saint-Pétersbourg. Selon le journal russe indépendant Novaya Gazeta , les médecins légistes étaient présents sur les lieux lorsqu'ils ont été congédiés par les services de sécurité de Gazprom, qui ont bouclé la scène de crime.
Est-ce que les sanctions occidentales à l’égard des oligarques russes auraient pu les pousser au suicide ? Existe-t-il un lien entre ces décès, qui pourraient être des crimes maquillés ? Dans un contexte de guerre en Ukraine qui place sous pression les magnats russes et les enjoint à réaffirmer ou non leur loyauté à Vladimir Poutine, cette vague de suicides pose question. Un oligarque russe, Roman Abramovitch, affirme par ailleurs avoir été victime d’un empoisonnement après une réunion en Ukraine. The Warsaw Institute, un think-tank basé en Pologne, juge les suicides «suspects», d’autant que quatre d’entre eux sont liés aux géants russes de l’énergie. «Qui a fait cela et pourquoi ? s’interroge-t-on. Il est possible que certains hauts responsables liés au Kremlin dissimulent désormais les traces de fraude dans les entreprises publiques. Si Gazprom voit d'importants remaniements de personnel parmi ses cadres supérieurs, cette hypothèse pourrait être vraie».
À VOIR AUSSI - Le ministre américain de la Justice annonce l'inculpation de l'oligarque russe Konstantin Malofeev pour violations des sanctions
Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes
FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.
Guerre en Ukraine: la Moldavie «préoccupée» après les propos d'un général russe disant vouloir atteindre la Transnistrie
Un haut gradé russe a récemment déclaré que Moscou voulait contrôler le sud de l'Ukraine pour pouvoir atteindre la région séparatiste moldave, où seraient selon lui observés «des cas d'oppression de la population russophone».
El País (ESP)
Secretos de la provincia de Teruel al descubierto
LONELY PLANETCarreteras sinuosas que enhebran hermosas villas de la España interior y un territorio con joyas medievales, torres mudéjares, pueblos de película, amantes de leyenda y hasta dinosaurios
Más información en la nueva guía Lonely Planet 'Lo mejor de Aragón' y en www.lonelyplanet.es.
Paradigma de la España despoblada, la provincia de Teruel (Aragón) es un territorio propicio a los descubrimientos. Por su posición fronteriza entre Castilla-La Mancha, Cataluña y la Comunidad Valenciana, fue lugar de paso de diversos pueblos y culturas que dejaron su huella en maravillas del románico y del arte mudéjar y pueblos como Albarracín, Rubielos de Mora, Cantavieja, Mora de Rubielos… Villas que conviven con excelentes ejemplos de edificios modernistas. Eso sin contar con las bellezas medioambientales que conserva casi intactas y las huellas de un pasado muy, muy remoto.
Dinosaurios y arte rupestre
Hace entre 200 y 70 millones de años, el territorio de la actual provincia de Teruel estaba poblado por dinosaurios, cuyos rastros (huellas y fósiles) se encuentran en diversos yacimientos que hoy se pueden visitar. En la capital turolense, a poca distancia del centro, se encuentra Dinópolis, el parque dedicado a los dinosaurios y la paleontología de Teruel, que ocupa más de 12.000 metros cuadrados. Allí hay un extenso museo paleontológico, un recorrido temático, una zona de atracciones, un cine donde se proyectan vídeos en 3D, un simulador virtual y un parque donde se recrean a tamaño natural los dinosaurios hallados en la provincia. Dinópolis cuenta con otras siete sedes repartidas por la provincia. En Rubielos de Mora, por ejemplo, está Región Ambarina, que muestra los numerosos fósiles de dinosaurios que vivían en lo que en tiempos remotos fue un amplio lago. También veremos bloques de ámbar en cuyo interior quedaron atrapados insectos.
Más de 60 millones de años después de extinguirse los dinosaurios llegaron los humanos, que habitaron las cuevas y abrigos de los agrestes relieves de la Cordillera Ibérica. Testimonio gráfico de su cultura es el arte rupestre levantino, una manifestación pictórica extraordinaria que no se encuentra en ningún otro lugar de Europa excepto en España, que se desarrolló en el arco mediterráneo durante el Epipaleolítico, un periodo de transición entre el Paleolítico y el Neolítico (alrededor de 10.000 años antes de Cristo). En Aragón se han hallado más de 170 dibujos, localizados en varias cuevas y abrigos de roca a lo largo de los ríos Vero y Martín, en el Maestrazgo y también en Albarracín.
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Trufas y jamón
Los sibaritas ya lo saben: el jamón de Teruel, protegido por una denominación de origen, es uno de los más ricos de España. Su sabor, suave al paladar, con estrechas vetas de grasa y un color rojo apagado, es inconfundible. Gracias a su clima seco, esta provincia se ha convertido en el mejor lugar de Aragón (y uno de los mejores del país) para la producción y curado de este manjar.
La razón que hace que este jamón sea tan reconocido y buscado por los amantes del buen comer es múltiple: por un lado, el proceso de cría de los animales, alimentados solo con cereales producidos en la provincia; por otro, el proceso de curación, que no puede ser inferior a los 14 meses en secaderos locales situados a más de 800 metros de altura. El clima frío y seco hace el resto. Para probarlo, además de pedirlo en los restaurantes y bares de la provincia, lo mejor es apuntarse a una cata en los secaderos de la zona o asistir a la feria del Jamón de Teruel, que este año se celebrará del 15 al 19 de septiembre.
Otra de las iniciativas que demuestran la existencia de Teruel es el trufiturismo. La sierra de turolense de Javalambre es uno de los lugares donde se recolecta mayor cantidad de trufa negra (Tuber melanosporum) del mundo. En la localidad de Sarrión donde se celebra a primeros de diciembre Fitruf, una feria internacional dedicada a este preciado hongo ascomiceto, está la asociación de recolectores, que entre otras actividades organiza interesantes rutas guiadas y jornadas de búsqueda de trufas con degustación final; también está prevista la inauguración este año de un centro de interpretación de la trufa.
Otra parada imprescindible para los amantes de la trufa negra es Mora de Rubielos. Allí se puede probar por ejemplo en Melanosporum, el moderno y refinado restaurante del hotel La Trufa Negra y uno de los referentes de la hostelería local. Aquí sirven este manjar en todas las modalidades imaginables, de un hojaldre relleno de vieiras con trufas a un risotto de langostino con peras y trufas.
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El pueblo más bonito
Entre los muchos pueblos que compiten por el título del más bonito de Teruel, casi todos se deciden por Albarracín. Es uno de esos conjuntos casi perfecto que, gracias al olvido de décadas, ha logrado salvar su patrimonio y una atmósfera medieval de película. Aferrado a un risco rocoso excavado por el río Guadalaviar y rodeado por una naturaleza agreste, ha recuperado un patrimonio presidido por sus casas cubiertas por una cal colorada por el óxido de hierro, los balcones colgantes de madera, las verjas de forja en las ventanas y sus estrechas y empinadas callejuelas empedradas. Albarracín es todo un descubrimiento, anunciado desde lejos por la alta y majestuosa muralla almenada que lo rodea desde hace más de mil años.
Durante casi un siglo, desde 1013 hasta 1104, fue una taifa independiente tras la desintegración del califato de Córdoba, e incluso después de la reconquista de la región por los cristianos mantuvo su autonomía hasta 1170, por lo que necesitó de un eficaz sistema defensivo.
En Albarracín lo que hay que hacer es pasearse y disfrutar de un ambiente único. Una de las paradas obligadas puede estar en la catedral del Salvador, en el centro del pueblo, con su campanario sobresaliente entre los techos rojizos. Fue el primer edificio cristiano construido después de la reconquista, pero de sus primitivas líneas románicas no queda ya nada y las diferentes reformas lo convirtieron en el templo renacentista que hoy podemos disfrutar con añadidos barrocos. En el cercano Museo Diocesano, en el antiguo palacio episcopal, se conservan auténticas joyas de arte sacro. Y hay dos museos más en los que detenerse: el Museo de Albarracín, en el antiguo hospital del siglo XVIII, donde se muestra la historia de la villa, y el original y colorido Museo del Juguete, una colección privada que abarca desde finales del siglo XIX hasta los años sesenta del siglo pasado.
Pero lo más llamativo sin duda son sus murallas, majestuosas y milenarias, que rodean por completo el casco histórico. Son de origen árabe, pero se han ido modificando con el tiempo. De sus puertas solo queda una, el Portal del Agua. Desde el punto más alto de la fortificación, la torre del Andador (del siglo X), se tiene una vista panorámica impresionante. Del castillo que dominaba la fortificación prácticamente solo quedan las paredes exteriores, que enmarcan 11 torreones cilíndricos y uno de planta cuadrada. Desde hace algunas décadas está siendo objeto de una exhaustiva excavación arqueológica que ha sacado a la luz numerosas piezas expuestas en el Museo de Albarracín.
Sierra de Albarracín: paraíso senderista
La joya de Albarracín tal vez esté fuera de sus murallas, en la sierra que la rodea, un macizo rocoso de 60 kilómetros de longitud que se extiende entre Aragón, la Comunidad Valenciana y Castilla-La Mancha. Desde el mismo pueblo es posible recorrer numerosas sendas que se adentran por los alrededores, siguiendo, por ejemplo, el cauce del Guadalaviar.
Para caminatas más ambiciosas hay que dirigirse al paisaje protegido de los Pinares de Rodeno, donde densos bosques de pinos cubren singulares formaciones geológicas moldeadas por la erosión de la roca arenisca, de color rojo, que caracteriza la zona, marcada por profundos cañones. Para conocer mejor la región, donde se han hallado numerosas pinturas rupestres, es buena idea dirigirse al Centro de Interpretación de Dornaque, a 14 kilómetros de Albarracín, dedicado a la flora, fauna y geología local, y donde se puede conocer más sobre los dinosaurios que antiguamente poblaban estos lares.
Para saber cómo eran estos parajes hace 150 millones de años, cuando estaban enteramente cubiertos por un océano prehistórico, hay que visitar Mar Nummus, otra de las sedes de Dinópolis.
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El gran acueducto romano
En la comarca de la sierra de Albarracín y sus alrededores aguardan más sorpresas para los viajeros curiosos. Entre ellas, hay dos a menos de 30 minutos en coche de Albarracín. La primera es el acueducto romano de Gea de Albarracín, majestuosa obra de ingeniería del siglo I que se extiende 25 kilómetros, en los cuales se alternan tramos al aire libre y otros excavados en la roca. Gran parte del acueducto, que abastecía la ciudad de Cella, se puede visitar libremente, aunque es aconsejable acercarse al centro de interpretación que también organiza visitas guiadas.
Un poco más al norte está Peracense, un pueblo coronado por un increíble castillo. Considerado uno de los más bellos de Aragón, fue levantado en la cima de un escarpado peñasco en el siglo XII, aprovechando la presencia de enormes bloques rocosos, utilizados como parte de la construcción, realizada enteramente en la roca sedimentaria roja típica de la zona.
Esquí y astroturismo
En los últimos años se ha puesto de moda la sierra de Javalambre, al sur de la provincia de Teruel. Su creciente fama como destino turístico se la debe, sobre todo, a las actividades al aire libre que ofrece durante todo el año. En esta sierra hay incluso una estación de esquí, con 14 kilómetros de pistas y nueve remontes, en el término municipal de Camarena de la Sierra, que en verano se convierte en un rincón fantástico para hacer caminatas por senderos panorámicos.
Para quienes prefieran mirar al cielo (que aquí está a salvo de la contaminación lumínica) está Galáctica, un moderno observatorio astronómico en las afueras de Arcos de las Salinas que se dedica a cartografiar el espacio y está considerado como uno de los mejores puntos de España para la observación de las estrellas. Inaugurado en 2020, el centro organiza durante todo el año visitas guiadas y estimulantes actividades, como cursos y charlas.
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Gemelas y capicúas
La capital de la comarca de Gúdar-Javalambre es Mora de Rubielos, una impresionante villa medieval salpicada de palacios, iglesias y con un castillo que parece sacado de un cuento, unidos por calles empedradas flanqueadas por balcones de madera y a las cuales se accede por antiguas puertas fortificadas, testigos de la importancia que Mora tuvo en la Edad Media, cuando fue un lugar estratégico tanto en la guerra contra los musulmanes como en los enfrentamientos entre las coronas aragonesa y castellana.
Lo que más sorprende al llegar es el impresionante castillo de los Fernández de Heredia, encaramado encima de un peñasco rocoso que domina el pueblo y la campiña circundante. Aunque su construcción se remonta al siglo X, las líneas actuales, de estilo gótico, son fruto de sucesivas remodelaciones que han transformado la fábrica original de este inexpugnable castillo, que durante su larga vida ha sido también convento franciscano y cárcel. Organizada alrededor de la plaza de armas y con dos puertas de acceso protegidas por macizos torreones, la fortaleza cuenta con enormes salones, una capilla, alcobas señoriales y otras dependencias, además de amplias bodegas. Un conjunto perfectamente rehabilitado y que en los meses de verano se convierte en escenario del festival de teatro Puerta al Mediterráneo.
El otro gran edificio de Mora es la excolegiata de Santa María, asomada a la plaza de la Iglesia, rodeada por bellos palacios medievales, todo un manifiesto del gótico levantino que se remonta a mediados del siglo XIV. Además, todo el casco antiguo de Mora de Rubielos presume de sus portales, de diferentes épocas. Y en lo alto, una serie de rampas peatonales nos llevarán hasta lo que queda de la antigua muralla medieval, levantada sobre una loma y a la que merece la pena subir por las inolvidables vistas del pueblo y el castillo.
Hermana casi gemela de Mora de Rubielos es la cercana Rubielos de Mora —a unos 12 kilómetros—. Esta es una elegante villa fundada en el siglo XII al amparo de las onduladas colinas de la sierra de Gúdar. Cuando, poco más de 200 años después, el rey Pedro el Ceremonioso decidió premiar a Rubielos por su fidelidad en la guerra contra Castilla con una exención fiscal aquí se mudaron numerosos nobles navarros, vascos y catalanes, que transformaron el lugar en una refinada villa, llena de palacios, iglesias y monasterios.
Para acceder al casco antiguo hay que cruzar uno de los dos portales (el de San Antonio y del Carmen) que antaño se abrían en la muralla de la ciudad. En una plazoleta triangular a pocos metros de la puerta de San Antonio encontramos uno de los palacios más interesantes de la villa, hoy convertido en Ayuntamiento y oficina de turismo: de sobrias líneas renacentistas fue durante décadas sede del mercado local.
El arte más contemporáneo también se abre paso entre el conjunto medieval de Rubielos: el Museo Salvador Victoria reúne la obra de un famoso pintor impresionista originario de la villa en el antiguo hospital de peregrinos, de 1757. Y en el antiguo convento barroco de los Carmelitas Calzados se sitúa el museo dedicado a otro artista local, el escultor José Gonzalvo. Aunque no se esté interesado en la exposición, vale la pena visitar el excelente claustro porticado del convento.
Por el Camino del Cid
Una manera original de descubrir los alrededores de Mora de Rubielos y Rubielos de Mora es el Camino del Cid, una ruta senderista que atraviesa la Península siguiendo las huellas de Rodrigo Díaz de Vivar.
Dividido en diferentes tramos (la longitud total es de más de 1.400 kilómetros), el camino entra en Aragón por Torrehermosa, cerca de Calatayud, y sale hacia la Comunidad Valenciana en Olba, pocos kilómetros al sureste de Rubielos. En la web del proyecto es posible obtener información sobre las diferentes rutas (se puede seguir el itinerario también en bicicleta y en coche), los puntos de sellado del “salvoconducto” y los albergues donde pernoctar.
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Descubriendo el Maestrazgo
El encantador Puertomingalvo, silencioso y recogido, con sus casas de piedra sobre una roca coronada por un austero castillo, es un buen ejemplo del encanto del Maestrazgo, una comarca importante en tiempos medievales, cuando los maestres de las órdenes militares medievales controlaban esta región, de ahí su nombre.
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Es un pueblo que conserva algunos edificios medievales interesantes, como el palacio del Ayuntamiento, considerado una obra maestra del gótico civil aragonés. Hay por supuesto iglesias, como la barroca de San Blas, que compite con el castillo como monumento más importante de la localidad. La fortaleza, en lo alto del pueblo, ofrece unas buenas panorámicas de la campiña.
Y muy parecidos son otros muchos pueblos del Maestrazgo, que mezclan el aire medieval con el renacentista y las iglesias barrocas. Es el caso también de La Iglesuela del Cid, ya en el límite con la Comunidad Valenciana, de aire renacentista, con castillo y recinto amurallado, aunque dice la leyenda que fue mandado levantar por El Cid. No faltan los palacios nobiliarios y, como ejemplo, la Casa Aliaga, un enorme edificio renacentista que se alza en pleno casco histórico, considerado el máximo ejemplo de arquitectura palaciega del Maestrazgo. Perteneció a la poderosa familia de los Aliaga y conserva la disposición originaria de sus estancias, con muebles y objetos de varias épocas.
La capital de la comarca del Maestrazgo es Cantavieja, que presume también de ser uno de los pueblos más bonitos de Aragón. Fundada por el general cartaginés Amílcar Barca en lo alto de un peñasco a 1.300 metros de altitud, durante toda la Edad Media prosperó gracias a las órdenes militares caballerescas que se sucedieron en su dominio. Tras siglos de aletargamiento, se volvió a convertir en centro militar neurálgico durante las Guerras Carlistas, cuando el comandante carlista Ramón Cabrera instaló allí su cuartel general. Por supuesto, hay un museo de la Guerra Carlistas, además de palacetes de diversas épocas, grandes iglesias y un antiguo castillo de peculiar planta triangular para aprovechar un espolón rocoso que domina la llanura circundante y del que apenas queda nada en pie.
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Cantavieja es también el punto de partida de una densa red de senderos, aptos para todos, como el popular camino que llega al mirador de la Tarayuela, el de la fuente de la Faldrija o el que flanquea el río Cantavieja. Pero si se busca algo realmente fácil podemos simplemente seguir el paseo bajo las murallas, accesible por unas escaleras desde el casco antiguo.
En la bella Mirambel
Uno de los pueblos más conocidos del Maestrazgo es Mirambel. Y es que ha sido escenario de muchos rodajes de películas y anuncios. El decorado merece la pena: está rodeado por una muralla del siglo XIV, con un aire bucólico y sosegado y calles silenciosas cerradas al tráfico. Mirambel comparte historia con otras localidades de la comarca: reconquistada en 1180 por Alfonso II, cedida a los templarios primero y a los sanjuanistas después, vivió su época de esplendor a partir del siglo XVI, cuando se construyeron los palacios y casas de estilo renacentista que le han valido el título de conjunto histórico artístico.
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La más famosa de las cuatro puertas que se abren en la muralla es el Portal de las Monjas, que sirve de acceso al casco histórico y luce tres galerías cubiertas por elegantes celosías de yeso y barro, únicas en su género, con intricados dibujos geométricos. Una vez dentro, el pueblo invita a pasear entre conventos, como el de las Agustinas que desde el siglo XVI marca la vida de Mirambel, o iglesias como las de Santa Catalina y de Santa Margarita. Una vez más, veremos palacetes renacentistas con galerías porticadas y, por supuesto, las ruinas de un castillo templario, del que hoy solo quedan unos muros pero que aún así sigue siendo uno de los rincones más sugerentes de la villa.
La ruta del silencio
Mucho menos conocido resulta Eljuve, adonde se llega desde Cantavieja siguiendo la llamada Silent Route, la ruta del silencio. Tras este nombre tan sugerente está la A-1702, una serpiente de asfalto que cruza casi por completo las comarcas del Maestrazgo y de Andorra-Sierra de Arcos, en el corazón de la provincia turolense. A lo largo de sus 63 kilómetros, entre Cantavieja y la localidad de Gargallo, se alternan impresionantes parajes naturales, como los Órganos de Montoro o los Estrechos de Valloré, y pueblos de gran belleza como Ejulve, Montoro de Mezquita, Pitarque o Gargallo, con un excelente museo etnográfico.
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Ejulve se recorre rápidamente, entre casas solariegas renacentistas que se asoman a calles tranquilas, como la que alberga el Ayuntamiento o el antiguo hospital hoy convertido en el Centro de Interpretación del Parque Cultural del Maestrazgo. O la iglesia de Santa María la Mayor, soberbio edificio gótico con un alto campanario que en su día funcionó también como baluarte defensivo. Una visita curiosa es la del centro de interpretación de Las Masías de Ejulve, que muestra la historia y tradiciones de las grandes masías que antes abundaban en las inmediaciones de este lugar. Desde el centro arrancan varios senderos, bien señalizados, que unen las masías aún existentes. A los amantes de la naturaleza les espera una sorpresa en el monumento natural de los Órganos de Montoro, entre Ejulve y Villarluengo: unas formaciones geológicas de roca caliza que parecen grandes agujas, de hasta 200 metros de altura, o los tubos de un órgano. Las mejores vistas se obtienen desde el collado de Casa Mazuelos. También es posible explorar la zona a pie siguiendo alguna de las rutas senderismo que la recorren.
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Dos amantes y un torico
Humilde y al margen de las grandes rutas, Teruel es una de las capitales de provincia más pequeñas de la Península. Pese a tener un riquísimo patrimonio mudéjar, es más conocida por la trágica historia de dos famosos amantes: a mediados del siglo XIII, cuando Juan vuelve de hacer fortuna para casarse con su amada Isabel, ella acaba de contraer matrimonio con otro y le niega un último beso. Él cae muerto, y en su funeral la joven va a darle ese beso póstumo y muere sobre el cadáver. Ambos están enterrados en la iglesia mudéjar de San Pedro, del siglo XIV, en un sepulcro de alabastro esculpido en 1955 por Juan de Ávalos. El mausoleo de los Amantes es constantemente visitado por parejas que se prometen allí amor eterno. Tras ver la famosa tumba, es buena idea subir al ándito que rodea el perímetro exterior del templo, que funcionaba como camino de ronda, y a la torre, que además de ser la más antigua de la ciudad ofrece desde sus 25 metros de altura bellas vistas del paisaje urbano. También destaca su claustro de ladrillo, en el que pervive un templete de madera que durante siglos sirvió para exponer los cuerpos momificados de los amantes. La última etapa del recorrido es la del jardín que rodea el conjunto y desde el cual se goza de una visión privilegiada del ábside.
Pese a su pequeño casco antiguo, Teruel es toda una sorpresa. Aquí se desarrolló y floreció el mudéjar aragonés, un estilo arquitectónico fruto del mestizaje de las culturas cristiana e islámica. El otro estilo que marca la ciudad es el modernista, y como ejemplo la majestuosa escalinata que conduce de la parte baja de la ciudad al centro. Fue la obra maestra de la arquitectura modernista turolense de los años veinte y mezcla elementos típicos de la tradición mudéjar, como el uso del ladrillo de barro y la decoración cerámica, con otros de clásica impronta modernista, como la forja de las farolas. A mitad de la escalinata destaca el altorrelieve con la escena del beso de los Amantes labrada por el escultor Aniceto Marinas.
Otra joya de la ciudad es la torre mudéjar de El Salvador (del siglo XIV), con sus 40 metros de altura y una decoración exterior formada por rombos de ladrillos embellecidos por cerámica de colores blanco y verde. Es uno de los monumentos más visitados y espectaculares de la ciudad, un majestuoso ejemplo de la arquitectura medieval mudéjar. Desde la parte superior, donde se hallan las campanas, se contemplan unas amplias vistas de la ciudad.
La plaza del Torico es su centro neurálgico. Construida a mediados del siglo XIX, está rodeada de cafés y algunos excelentes edificios modernistas del arquitecto catalán Pau Monguió Segura. La explanada toma su nombre de la fuente con cuatro cabezas de toro de las cuales brota el agua, y rematada por una alta columna coronada por la estatuilla del torico, un diminuto toro de bronce que recuerda la leyenda sobre la fundación de la ciudad.
Y, por supuesto, hay que ver su maravillosa catedral que, a pesar de su aspecto inconfundiblemente mudéjar, con el campanario de ladrillos, azulejos y cerámicas vidriadas verdes, es de origen románico. De la primitiva construcción poco queda en pie, y todos sus elementos más llamativos son fruto de una larga serie de reformas que se llevaron a cabo a partir del siglo XIII. A unos metros de la plaza de la catedral se alza la torre de San Martín, otro monumento mudéjar del que se sienten muy orgullosos los turolenses. Construida siguiendo el modelo de las torres almohades en 1316, fue restaurada varias veces en los siglos posteriores. Su hipnótica decoración está formada por intricadas figuras geométricas de ladrillo resaltado y con apliques de cerámica vidriada verde y blanca.
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La sorpresa del Matarraña
Abrazado por su majestuoso castillo medieval y por el río Matarraña, Valderrobres es uno de esos lugares donde el tiempo parece detenerse. En la capital de la región esperan un recinto amurallado con calles adoquinadas, magníficas casas de piedra y un imponente castillo del siglo XII, mandado construir por el rey Alfonso II de Aragón. La mayoría de los visitantes entra en el casco antiguo por el puente medieval de piedra que cruza el Matarraña y que es también la estampa más conocida de la localidad, con las casas con balcones de madera colgantes sobre el río y la torre del castillo como telón de fondo. Una vez pasado el puente se entra en la villa por el portal de San Roque, una de las siete puertas almenadas que se abrían en el recinto amurallado. Justo después del portal se abre la plaza de España, una pequeña explanada cercada por palacios medievales y renacentistas y bares con terrazas.
Una serie de rampas, escaleras y empinadas calles empedradas que serpentean entre bonitas casas de sillería sube hasta la parte alta de la villa, donde se levanta, junto al castillo, una impresionante iglesia gótica considerada uno de los mejores ejemplos aragoneses de este estilo arquitectónico. Y por fin, el castillo, un palacio fortificado que fue, a partir del siglo XIII, residencia del obispo de Zaragoza, señor de la villa y de sus tierras. Una fortaleza de grandes dimensiones y de espléndidos volúmenes que fusiona el estilo gótico y el renacentista en un conjunto tan armónico como funcional. Además de recorrer su laberíntico interior, no hay que perderse las vistas desde la plaza de armas o las ventanas de los pisos superiores, que enmarcan la campiña de los alrededores.
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No lejos de Valderrobres queda Beceite, un pequeño pueblo entre montañas que en los últimos años atrae a los amantes de las actividades al aire libre al llamado Parrizal de Beceite, una senda de pasarelas de seis kilómetros de longitud que en paralelo al río Matarraña, entre elevadísimas paredes de roca. El acceso a la senda está regulado y hay que adquirir entrada para realizarla.
Alcañiz y los calatravos
Alcañiz se aparece como acurrucada en un meandro del río Guadalope, que la abraza y protege. Es la capital del Bajo Aragón y segunda ciudad más importante de la provincia, y se nota su importancia con solo entrar en el casco antiguo, salpicado de palacios nobiliarios, iglesias y museos. Aquí todo se organiza alrededor del impresionante castillo calatravo que domina la villa. Hoy esta fortaleza levantada en el siglo XII por los caballeros de Calatrava funciona como parador, pero parece perfecto como escenario de un cuento. En realidad, es una mezcla de estilos arquitectónicos, desde el románico hasta el renacentista, con el aspecto inexpugnable que le dan sus torreones, la torre del homenaje que preside el conjunto y los altos bastiones.
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En la plaza de España convergen las principales calles y se asoman dos de los mejores ejemplos de la arquitectura civil gótica y renacentista de Aragón. El primero es la Casa Consistorial, construida en 1547 con una elegante fachada presidida por el escudo de Alcañiz y coronada por una galería de arcos de medio punto. El segundo es la Lonja, un edificio gótico tardío aragonés (data del siglo XV) adosado al Ayuntamiento, abierto por tres grandes arcos apuntados donde se celebraba el mercado en la Edad Media. Y a pocos metros de la Lonja, la iglesia de Santa María, con una increíble fachada barroca. Especialmente curiosos son los pasadizos subterráneos que conectaban entre sí (y salían fuera de las murallas) los palacios más emblemáticos de la villa. Esta intrincada red medieval excavada directamente en la roca se puede conocer desde el acceso que hay en la misma oficina de turismo.
Y de regreso al siglo XXI, Alcañiz es famoso también por ser la sede de Motorland, un circuito de carreras inaugurado en 2009 donde se celebran numerosas competiciones de motociclismo. Durante todo el año invita a los aficionados del motor a exhibiciones, concentraciones de vehículos, cursos de conducción o talleres para pilotar motos y karts.
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El País (ESP)
SANS TITRE
Decir en este país que no te gustan los huevos fritos con puntilla viene a ser como hacerle a la vez una peineta a la paella valenciana, la ensaladilla rusa, la fabada y la tortilla de patatas, pero con una vuelta de tuerca emocional relacionada con el amor de una abuela. Lo tengo todo para convertirme en una paria gastronómica, pero he decidido no esconderme más: odio la puntilla. Esa textura que parece crujiente pero al momento se revela chiclosa, ese mordisco plagado de esperanzas que se esfuman en cuanto juntas los dientes y descubres que lo que estás masticando se parece más a una red de guardar naranjas que al etéreo bocado con el que soñabas: no puedo contigo, puntilla.
En el mundo se comen huevos fritos desde que se domesticó a las gallinas, se empezó a extraer aceite de los olivos, ambas cosas coincidieron en el espacio y a alguien le entró hambre (como casi todo lo que comemos, diría: fruto de una combinación de gazuza, disponibilidad, curiosidad y casualidad). En este caso parece que los fenicios fueron los que sacaron el genoma creativo a pasear y allá por el año 1.000 a.C. perpetraron el primer huevo frito. La primera referencia escrita que aparece al respecto fue de Averroes, un filósofo árabe que ahora mismo también sería mandado de paseo a la hoguera por los devotos del virgen extra, ya que recomendaba “usar mucho aceite de oliva de poca acidez”.
Tan populares son en nuestro imaginario que incluso Velázquez en su etapa sevillana -concretamente en 1.618- pintó a su famosa Vieja friendo huevos, que actualmente se puede visitar en la Galería Nacional de Escocia (y en cuyos huevos no se aprecia ni rastro de puntilla, por cierto). Por aquella época otra cabeza pensante debió sumar dos más dos y añadir a la ecuación otro elemento recién llegado de América, la patata también frita: así aparecieron los huevos rotos; aunque sus antecesores sin tubérculos implicados, los duelos y quebrantos, ya aparecen en el primer capítulo de El Quijote.
La costumbre de los restaurantes que los sirven de que sea el camarero quien los rompa -robándote ese placer extremo que se siente reventar una yema- no sé de qué año viene, pero sí que necesito que se termine ya, por favor y gracias. En 1846 el hispanista Richard Ford escribió en el capítulo sobre gastronomía de su ensayo Gatherings from Spain que esta preparación era un básico de las clases humildes españolas, y que solía acompañarse con jamón o tocineta.
“A esta mujer no le gustan los huevos”, debéis estar pensando a estas alturas. Nada más lejos de la realidad: los disfruto muchísimo a la plancha, pasados por agua o mollet -cocidos cinco minutos y medio-, duros y rellenos, a baja temperatura, en tortilla, escalfados, revueltos o a la cazuela. Simplemente acompañados de un buen pan me parecen un manjar, o sobre un arroz cocido con salsa de tomate, en bocadillo o coronando una crema de verduras o cualquier plato con legumbres. Sostengo ante quien haga falta que su yema en estado líquido o semi es la mejor salsa que nos ha dado la naturaleza -y sus derivadas, benditas carbonara y mayonesa-, así que alejad de mí esa sospecha.
Vamos a por el siguiente sambenito, que debe ser: “Esta mujer no ha probado una puntilla bien hecha en la vida”. Empecemos por el principio, y asumo que esto va a doler: renunciar a la puntilla es como hacerle un feo a esa abuela que siempre se ofrece a freírte un huevo “por si te has quedado con hambre”. Dinero no tenían mucho más que los veinte duros que te deslizaban en la mano "para que te tomes algo" -pensiones no contributivas y economía sumergida mediante-, pero huevos y cariño no faltaban nunca. Así que renegar de eso es como decir que mi infancia fue una mentira, un engaño, un fraude, que soy indigna de todo el cariño chisporroteante y aceitoso que había en cada una de aquellas sartenes (muestras de amor que me comía sin decir ni mú, porque una tiene sus filias pero también, y sobre todo, educación). ¿Estoy segura de que la puntilla de mi abuela era perfecta? No, claro; aunque he comido muchos huevos fritos más después, con idéntico resultado.
Una publicación compartida de Jose Carlos Capel (@jccapel)
En busca de inspiración para el cambio le confieso mis carencias a Pablo Albuerne, más conocido como Gipsy Chef -excelso cocinero y fanático del huevo frito- para ver si me lleva por el buen camino. “Vivir sin puntilla es como pasar por la vida de puntillas: donde hay crujiente hay alegría, esto es así. El huevo que a ti te gusta es como un huevo pasado por agua aplastado: te estás equivocando y lo sabes. Como además me digas que te gusta la yema dura…”. Aquí cortamos, porque una cosa es dejar que me acristianen en el puntillismo y otra que me falten al respeto; pero me ha picado y voy a intentarlo de nuevo.
Poniéndome empírica, calculadora, fría y simulando un desapego emocional del que carezco respecto a los antecedentes familiares, me pongo manos a la obra en busca de la puntilla perfecta. Lo primero que veo es que en el universo huevofritista también hay tendencias, y lo que se lleva ahora no es el clásico con la yema hacia arriba -lo que los angloparlantes llaman “sunny side up”, una expresión que siempre me ha parecido muy gráfica y bonita- sino que quede recogida, como envuelta por todas partes (nueva pesadilla desbloqueada, un huevo frito sin yema).
Para eso hace falta más profundidad que la que me da ninguna de mis sartenes, así que decido usar un cazo. Aceite de oliva virgen extra abundante -lo siento Averroes, los tiempos cambian, supéralo- y bien caliente, huevos frescos de Calaf rotos previamente en un bol para evitar que caiga algún trocito de cáscara y al jacuzzi infernal de cabeza. Espero hasta que tiene pinta de dorado y crujiente -mientras me pregunto por qué me hago esto- bañándolo en aceite como una posesa aunque esté sumergido (porque se sale antes de Ikea o de las drogas que de las costumbres arraigadas).
Escurro bien, paso a un plato e inicio un el examen visual en el que mi Biblia es la cuenta de Instagram de nuestro compañero Jose Carlos Capel, experto en puntillismo -huevero- donde los haya. El aspecto es el correcto: bordes ligeramente tostados, color caramelo en algunas zonas un poco más oscuro, burbujas de diferentes tamaños y un volumen que alguien un poco -solo un poco- más cursi que yo podría definir como el de una ola del mar cuando rompe. Añado un poco de sal, me armo con una rebanada de pan y procedo con ganas, pero sin ningún resultado novedoso: cuando se acaba la yema, se acaba la fiesta. Como necesito una opinión externa más desprejuiciada que la mía -y porque a mi familia le ha entrado hambre y me ponen ojitos- preparo huevos para todos, y ellos se los comen con absoluta satisfacción mientras yo le canto para mis adentros a mi obra “no eres tú, soy yo” (aunque bastante peor que María Becerra).
No tengo pensado rendirme tan fácilmente -y menos ahora que ya tengo los fogones hechos un ecce homo- y voy a probar una segunda versión: la del visionario de la cocina tecnoemocional Ferran Adrià, que él llama “el huevo frito soñado” y va así. “A uno de los huevos le quito la yema y frío sólo la clara en una sartén con el suficiente aceite de oliva como para que no toque el fondo y se pegue. La dejo que fría bien hasta que queden puntillitas”. “La pongo sobre un plato y ahora hago lo contrario con el otro huevo: le quito la clara y frío sólo la yema, pero muy poquito, sólo lo justo para que coja color. Esta yema la coloco sobre la clara anterior y así consigo el huevo frito soñado por muchos”. Ejecuto mientras intento entender por qué estoy usando dos huevos en lugar de uno con la clara y la yema separadas, pero sin pensarlo mucho porque definitivamente no estoy en posición de toserle al maestro.
Un poco de sal y a probar de nuevo: en este caso decido innovar y sorber directamente de encima de la clara la deliciosa yema que acabo de depositar encima con mucho cuidado. Explota en mi boca y decido que es el huevo frito más rico que he probado nunca, así que me dedico a freír igual la otra yema mientras doy el experimento por terminado (y fantaseo con zamparme una docena). Llegado este momento, no puedo evitar preguntarme si estoy sola en esta tesitura, y le pregunto a Mikel López Iturriaga, el jefe de todo esto, si merezco comprensión o por el contrario un despido fulminante que ponga en mi lugar. Su respuesta me reconforta más que un festivo en mayo: “A mí me ha costado salir del armario como antipuntillista, porque veía a todo el mundo gastronómico entusiasmado con la puntilla y dándole mil vueltas a la fritura de los huevos para conseguir que tuvieran más encaje que el corpiño de Madonna en Like a virgin”.
Veo su símil y lo subo a masticar los plásticos y redes de pescar que arrasan el fondo marino en los anuncios de GreenPeace o aquel fascinante anuncio de tangas para melocotones -literal- que apareció durante años como patrocinado de Aliexpress en Instagram: un sinsentido en el que la puntilla es completamente superflua, innecesaria, poco comestible y menos apetecible. Así que después de conocer a gente como yo y ver que no estoy sola en esto, me ratifico en dar el paso y gritar a los cuatro vientos que la odio. Supongo que ya podéis crucificarnos y echarnos de España, cosernos al corpiño la letra escarlata o tirarnos huevos (fritos o no): por el antipuntillismo sangramos, luchamos y pervivimos.
Le Figaro
Guerre en Ukraine : la Russie est-elle le «meilleur fournisseur d'armes» de Kiev ?
Elisabeth PiersonLA VÉRIFICATION - Le général Trinquand a relevé, non sans ironie, que la récupération de véhicules blindés abandonnés par l'armée russe constituait la principale source d'armement pour Kiev.
LA QUESTION. Et si le principal soutien de l'Ukraine en renfort d'armement n'était autre que son propre agresseur ? Lundi soir, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française à l'ONU, relevait cet étonnant paradoxe sur le plateau de LCI. «Ça va vous surprendre, mais c’est la Russie le meilleur fournisseur d’armes pour l’Ukraine», déclarait l'officier consultant de BFMTV, expliquant que «toutes les armes abandonnées par la Russie sur le champ de bataille sont reprises par l'Ukraine».
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Et le général de souligner les maigres promesses européennes en comparaison de ces prises de guerre. «Quand on disait qu'on allait livrer 20 chars... il y en a 150 qui ont été repris par l'Ukraine à la Russie !». Cette comparaison est-elle juste ? Les prises de guerre de Kiev représentent-elles plus que les livraisons des pays amis ?
VÉRIFIONS. Depuis le début de l’offensive, la Russie a subi de très lourdes pertes matérielles. Le site indépendant Oryx, qui répertorie minutieusement chaque perte russe à partir des images récoltées, estime à 3200 le nombre de pertes en tous genres, depuis les véhicules jusqu'aux mortiers, lance-roquettes ou stations de communication. Contacté par Le Figaro, le général Trinquand précise pourtant que ses propos s'appliquent plutôt à l'armement lourd, non aux munitions ni à l'appui logistique, que les États amis de l'Ukraine fournissent largement.
214 chars récupérés
Côté cavalerie, un très grand nombre de véhicules ont été laissés à l'abandon. Ce phénomène, inattendu, a surpris les experts eux-mêmes. Outre les difficultés logistiques connues et les pannes de carburant dès le début de l'invasion, s'agit-il de désertions de soldats démoralisés ? Les Russes ignoraient-ils que l’ennemi était proche, et escomptaient-ils revenir sur les lieux ? N’avaient-ils pas les moyens de saboter leurs engins ? «Pour nous autres Français, un tel abandon serait sacrilège, et nos blindés sont équipés de pots thermiques (charges de très haute température, NDLR) pour saboter le bloc-moteur et le fût des canons», commente le général Trinquand. «Mais les Russes ont visiblement un tout autre rapport à leur matériel».
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Toujours est-il que cette vulnérabilité a fait la part belle aux Ukrainiens. Distinguant les équipements détruits, endommagés, abandonnés de ceux «récupérés» par l'armée ukrainienne, le site Oryx mentionne, tous types confondus, 612 véhicules blindés passés des troupes russes régulières ou des séparatistes pro-russes à leurs opposants depuis le début de l'invasion. Parmi eux, quelque 214 chars. «Presque autant que ne possède l'armée française avec 222 chars Leclerc», souligne à titre de comparaison Yohann Michel, chercheur à l'International Institute for Strategic Studies.
Ces prises de guerre sont-elles la principale source d'armement lourd de Kiev ? «Pour le moment, c'est certain», juge l'analyste en stratégie militaire. De fait, à quelques exceptions près, les États soutenant l'Ukraine refusaient jusqu'à présent de livrer des armements lourds, par crainte d'étendre le conflit. Seule la République tchèque a livré plusieurs douzaines de chars T-72M1 et de véhicules de combat d'infanterie BMP-1, ou l'Australie quelques véhicules blindés résistant aux mines Bushmaster. «Si dans la catégorie des missiles antichars et anti-aériens la majorité du soutien provient de la "coalition" soutenant l'Ukraine, de toute évidence, le nombre de chars et véhicules blindés capturés par l'Ukraine fait des forces russes le principal fournisseur de ce type de matériels», atteste le chercheur.
Nouvelle donne dans la livraison d'armement lourd
Ce constat devrait pourtant rapidement évoluer pour plusieurs raisons. Déjà, la découverte des massacres de Boutcha et l'assaut du Donbass ont changé la donne. Le 21 avril, le président Joe Biden déclarait que Kiev recevrait désormais «les armes dont ses forces ont besoin». La Pologne vient en tête, avec l'envoi de quarante chars T-72, a-t-elle annoncé lundi. En déplacement à Kiev début avril, le premier ministre Boris Johnson annonçait l'envoi de 120 véhicules blindés et de missiles antinavires, en complément des missiles antiaériens Starstreak et de 800 missiles antichars. Mardi, l'Allemagne annonçait envoyer de son côté une centaine de porte-chars «MAN HX81» avec cabine blindée. L'Italie prévoit également de fournir des véhicules blindés.
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En parallèle, la nouvelle phase du conflit entamée avec la bataille du Donbass devrait offrir moins d'opportunités de captures d'équipements, note l'analyste militaire Yohann Michel. «Dans le Donbass, on s'oriente plutôt vers la stratégie des petits pas. Les forces russes avanceront moins vite, nécessitant moins d'élongations des chaînes logistiques, et limitant le risque de devoir se retirer brutalement. On parlera peut-être de deux ou trois chars récupérés de-ci de-là, pas plus», estime le chercheur. Dans ce cadre, les livraisons occidentales s'annoncent «vitales» pour que l'effort de guerre ukrainien tienne dans la durée.
En résumé, le volume des engins blindés pris aux troupes russes est sans aucun doute supérieur aux livraisons de la «coalition» des soutiens des États amis. Mais c'était avant Boutcha, et la bataille tout juste entamée du Donbass. Les pays occidentaux ont récemment franchi un pas en annonçant des dons importants en armement lourd pour les prochaines semaines : véhicules blindés de la part de l'Allemagne et du Royaume-Uni, et jusqu'à des chars du côté de la Pologne.
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Un haut gradé russe a récemment déclaré que Moscou voulait contrôler le sud de l'Ukraine pour pouvoir atteindre la région séparatiste moldave, où seraient selon lui observés «des cas d'oppression de la population russophone».
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Royaume-Uni : la réforme controversée du droit d'asile en passe d'entrer dans la loi
Le texte, qui prévoit notamment l'externalisation vers des pays tiers de l'examen des demandes d'asile, entrera prochainement dans la loi, lorsqu'il aura reçu l'assentiment de la reine Elizabeth II.
La réforme controversée du droit d'asile du gouvernement de Boris Johnson est en passe d'entrer dans la loi britannique, après avoir franchi mercredi 27 avril un dernier obstacle au Parlement. Après le rejet mercredi d'un amendement à la chambre des Lords, chambre haute du Parlement britannique, le texte entrera prochainement dans la loi, lorsqu'il aura reçu l'assentiment de la reine Elizabeth II.
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La réforme prévoit notamment de durcir les sanctions contre les passeurs et les migrants arrivés illégalement en connaissance de cause dans le pays, ainsi que l'externalisation vers des pays tiers de l'examen des demandes d'asile. Le gouvernement conservateur a ainsi annoncé il y a deux semaines un accord avec Kigali pour envoyer au Rwanda les demandeurs d'asile arrivés illégalement au Royaume-Uni.
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Le premier ministre Boris Johnson avait promis de contrôler l'immigration, un des sujets clés dans la campagne du Brexit, mais le nombre de traversées illégales de la Manche a triplé en 2021, année marquée par la mort de 27 migrants dans un naufrage fin novembre. Face aux critiques, le gouvernement invoque la nécessité de dissuader les candidats à ces dangereuses traversées et de casser le trafic lucratif des passeurs.
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Le Haut-commissariat de l'Onu aux réfugiés a regretté l'approbation du texte britannique qui «sape les lois et pratiques internationales établies en matière de protection des réfugiés». Dans un communiqué, le haut-commissaire Filippo Grandi s'est dit «préoccupé par l'intention du Royaume-Uni d'externaliser ses obligations de protéger réfugiés et demandeurs d'asile à d'autres pays», soulignant qu'une telle démarche va à l'encontre de «la lettre et l'esprit et la convention sur les réfugiés».
L'ONG Oxfam a par la voix d'un de ses responsables, Sam Nadel, dénoncé dans l'approbation de ce texte «haineux» un «coup dévastateur pour les familles qui fuient conflits et persécutions». «Le gouvernement devrait protéger, et non punir, les réfugiés», a-t-il poursuivi, dénonçant dans «les projets immoraux d'externaliser nos responsabilités en termes d'asile au Rwanda».
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«L'horrible conflit en Ukraine a suscité un immense soutien du public» aux réfugiés, a-t-il poursuivi, et «un rappel de l'importance d'un système d'asile juste et la nécessité de davantage de voies sûres et légales».
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DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
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L'Humanité
Histoire Mais que fait la police ?
Nos recommandations culturellesNicolas MatheyPrésident de Ras l’front de 1991 à 1999, fondateur de l’Observatoire des libertés publiques, qui publia de 1993 à 2014 un bulletin mensuel, Que fait la police ?, Maurice Rajsfus (1928-2020) reste une référence de la défense des libertés publiques et de l’antiracisme. Opération étoile jaune revient sur la complicité de la police française pendant l’Occupation. Le rescapé de la rafle du Vél’d’Hiv y montre tout son zèle en zone occupée quant à l’application de l’ordonnance nazie de mai 1942 qui imposait aux juifs de « se présenter au commissariat de police (…) pour y recevoir les insignes en forme d’étoile ». Une complicité liée aux conditions de l’armistice de 1940, mais aussi aux mentalités, comme le montrent encore les lois scélérates de Vichy, qui surenchérirent ignoblement sur les attentes de l’occupant.
régime de vichyrafle du vel'hivHistoire2ème guerre mondiale Le Figaro
Affaire PPDA: une nouvelle plainte pour viol déposée par une femme qui témoigne dans «Complément d’enquête»
- Par
Le TVMag.com
- Mis à jour
le 28/04/2022 à 09:19
- Publié
le 28/04/2022 à 09:10
La justice a de nouveau été saisie dans le cadre des accusations d’agressions sexuelles portées contre le présentateur, qui vient lui-même de porter plainte pour «dénonciation calomnieuse» contre 16 femmes.
En 1995, au moment des faits, elle travaillait à TF1 et avait 24 ans, a-t-elle expliqué à la police. Cette dénommée Mathilde (un prénom d’emprunt) a déposé plainte pour viol contre Patrick Poivre d’Arvor, révèle Franceinfo et les équipes du magazine «Complément d’enquête» de France 2, ce mercredi 27 avril à Paris. Elle est actuellement à l’étude, a confirmé le parquet de Nanterre. Après s’être une première fois exprimée dans «Sept à huit» sur TF1 en décembre dernier, la plaignante témoigne dans le «Complément d’enquête» consacrée à la chute de l’ancienne vedette de la Une diffusée ce jeudi.
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À la caméra, elle raconte: Patrick Poivre d’Arvor «me demande si j’ai un copain, un amoureux. Je me suis sentie glacée, je lui ai répondu ‘non’. Il se lève, fait le tour de son immense bureau, vient s’asseoir à côté de moi, met ses mains sur mes épaules et m’embrasse.» Puis l’aurait violée. «J’ai regardé le plafond. Cela a duré deux minutes, pas plus de deux minutes. Il s’est rhabillé, je me suis rhabillée. Il m’a dit ‘bonsoir, à demain’.» Autre agression, quelques jours plus tard: «Il me fixe alors que je passe dans le couloir, il vient tout contre moi, déboutonne son pantalon, m’attrape les cheveux et approche mon visage de son sexe».
Cette plainte, désormais prescrite, s’ajoute à celle de la romancière Florence Porcel, qui elle ne l’est pas. «À ce jour, récapitule l’association #MeTooMédias citée par Franceinfo, 26 femmes se sont adressées aux autorités et 16 plaintes ont été déposées contre Patrick Poivre d’Arvor, dont sept pour ‘viol’.» La plupart prescrites. En amont de la diffusion du «Complément d’enquête», PPDA, lui, a porté plainte pour la deuxième fois pour «dénonciation calomnieuse» contre les femmes qui avaient porté plainte contre lui dans le cadre de la première enquête de 2021, dénonçant «un retour du puritanisme et de la censure».
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Plusieurs de ces femmes ont réagi. «C’est une procédure bâillon, juste avant l’émission “Complément d’enquête” qui lui est consacrée sur France 2, assure ainsi dans Libération la journaliste Hélène Devynck. M. Poivre d’Arvor essaie de nous faire taire et d’impressionner celles qui ont subi de sa part des violences sexuelles non prescrites et qui pourraient s’exprimer.» Également journaliste, Cécile Delarue a fait savoir sur Twitter: «C’est une procédure de plus pour nous faire taire. Je crois que le temps du silence est terminé. Je crois en la justice. J’ai hâte de parler avec les 15 autres femmes dans un tribunal.»
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Le Figaro
La gauche se recompose dans la douleur en vue des législatives
Sophie de RavinelPierre LepelletierDÉCRYPTAGE - Fort de son score à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon tente de rassembler les partis de gauche sous sa coupe. Mission impossible?
Mercredi matin, la délégation socialiste descend le passage Dubail. Une rue étroite mais ensoleillée aux murs recouverts de tags. C’est là, dans ce quartier populaire de la gare de l’Est, à Paris, que les Insoumis ont leur siège. Les invités du jour sont une poignée: la numéro deux du PS en tête, Corinne Narassiguin, accompagnée des délégués aux élections et aux négociations, Pierre Jouvet, Sébastien Vincini, Boris Vallaud, Laurent Baumel et Christophe Clergeau. Ils sourient face à la presse mais le moment historique est aussi douloureux. Le PS vient d’obtenir 1,74 % à la présidentielle avec Anne Hidalgo, le pire score de son histoire séculaire. Le message des électeurs est clair. Sa survie est en jeu, et déjà celle de son groupe parlementaire à l’Assemblée. Face à eux, exprimant la puissance des 21,95 % de Jean-Luc Mélenchon, les Insoumis Manuel Bompard, Adrien Quatennens, Manon Aubry, Alexis Corbière et Éric Coquerel les attendent. C’est la garde rouge qui s’apprête à prendre Solférino, comme en 1917 les bolcheviks ont pris le Palais d’hiver.
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Jean-Luc Mélenchon savoure le moment en attendant l’accomplissement de sa revanche personnelle qui court depuis le référendum européen de 2005. Longtemps méprisé par ses anciens camarades socialistes, l’Insoumis se souvient de ses proches, Danielle Simonnet et Alexis Corbière, obligés il y a quelques années de négocier avec le PS et le PCF dans un placard à balais, lors d’une campagne municipale à Paris… Mais il sait que les socialistes doivent sauver la face. Que le peuple de gauche, aussi, attend avec impatience sa revanche lors du «troisième tour» aux législatives, après la frustration du soir du 10 avril. Sur la forme, au moins, les Insoumis sont disposés à lâcher du lest. «Honnêtement, on n’avait pas l’impression de discuter avec le même PS qu’il y a deux ou trois ans», a concédé Manuel Bompard, l’ancien directeur de campagne, à la sortie de la première réunion de plus de trois heures, centrée sur le programme. Certains Insoumis ont besoin de se pincer pour y croire. «Apparemment, ils ne veulent plus de beaucoup de choses qui ont été portées par le Parti socialiste», explique, encore surprise, une cadre de LFI participante à la discussion. Pourtant, le socialiste Pierre Jouvet confirme bien devant les caméras: «Il n’y a pas de blocage insurmontable.» Quitte à jouer avec les nerfs d’une partie de son parti, dont l’ex-candidate Anne Hidalgo, franchement hostile aux Insoumis. Au bureau national du PS, mardi soir, le ton est monté. Pierre Pribetich, adjoint à Dijon, proche de François Rebsamen, a même accusé son parti de se présenter «comme les six bourgeois de Calais, la corde au cou, en chemise, pour se soumettre au rituel de reddition imposé par La France insoumise…». De quoi susciter une franche colère d’Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, qui juge cette «coalition» nécessaire pour l’avenir de la gauche.
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Manque de «clarté»
Entre les Insoumis et les écologistes, en revanche, la situation reste bloquée. Les relations sont devenues glaciales mercredi. Les deux parties s’accordent sur la nécessité de boucler d’ici la fin de la semaine. «Ça n’avance pas du tout… On pédale dans le vide», déplore pourtant Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d’EELV. «Il faudra qu’on constate la situation samedi. Si nous n’y arrivons pas d’ici là, nous n’aurons plus beaucoup de temps pour d’autres discussions. Or, sans nous, ils n’ont aucun député», prévient un cadre de LFI. Les représentants de ces deux forces n’ont parfois pas l’impression de parler la même langue. Quasi abasourdi, un cadre LFI résume: «Chez eux, il y a l’aile Jadot, l’aile droite, l’aile gauche, l’aile truc… Personne ne dit la même chose! Impossible d’obtenir une position officielle…» Il balance: «Je ne sais pas qui est le chef. J’ai peur que leur bordel interne fasse échouer les choses.»
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Il faut dire que les Insoumis ont lancé une bombinette dans le jardin d’EELV en présentant un point de programme non négociable: «la désobéissance» aux traités européens. «Indispensable» selon eux «pour appliquer leur programme». Cinquante nuances de Vert cohabitent sur ce sujet. De l’aile gauche du parti, qui estime qu’aucune bifurcation écologique n’est possible à cadre européen constant, à Yannick Jadot et ses proches, fédéralistes, qui ne souhaitent pas «d’un système d’Europe à la carte». Mais après son mauvais score à la présidentielle, l’ex-candidat n’est plus aux commandes. En interne, beaucoup lui reprochent une campagne présidentielle trop lisse. Les blessures sont vives et vont mettre du temps à se refermer. Mardi soir, pendant que certains continuaient à négocier, le député européen regardait le match Manchester City-Real Madrid avec une cinquantaine de participants au séminaire annuel du groupe écologiste européen, au fin fond de la Seine-et-Marne.
«Une ligne rouge absolue»
Quoi qu’il en soit, les Insoumis estiment que leurs homologues manquent de «clarté» sur la question européenne. Pour mettre la pression, ils ont envoyé un communiqué du genre brutal à leurs homologues mercredi. «Depuis 48 heures, plusieurs dirigeants d’EELV sont revenus publiquement sur les engagements programmatiques importants pris par la direction d’EELV lors de notre première réunion, le 21 avril dernier.» Dès lors, les Insoumis refusent toute reprise des discussions tant que certains points ne sont pas «définitivement clarifiés». Les Verts ont lâché du lest. Lors d’une conférence de presse dans leur local du 10e arrondissement de Paris, Eva Sas a convenu que cette stratégie de désobéissance des traités ne représentait plus «une ligne rouge absolue», tant qu’elle touchait aux questions économiques et environnementales. La porte-parole du parti propose aux Insoumis de fixer «une formulation en commun» pour lever toute ambiguïté sur une éventuelle sortie de l’Union européenne.
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Pour prouver leur bonne volonté, les Verts disent accepter l’idée d’un label commun avec LFI. Ils accepteraient le slogan Insoumis «Union populaire», en lui ajoutant le mot «écologiste». Certains approuvent même l’idée de faire apparaître une photo de Jean-Luc Mélenchon, du moment que les logos des différentes formations de la coalition sont représentés. Mais les négociations bloquent aussi sur la répartition des circonscriptions. Chez les Verts, on s’inquiète que les Insoumis fassent volontairement capoter l’accord pour renouer avec une stratégie autonome, comme lors des élections législatives de 2017. «LFI doit absolument comprendre qu’elle ne peut pas repartir sur le même scénario, or on a l’impression qu’elle retrouve ses vieux réflexes qui ne nous permettent pas d’avancer», déplore Alain Coulombel, figure de l’aile gauche du parti, favorable depuis toujours à une large union de la gauche. «On se demande s’il y a une sincérité de leur part», en conclut même Julien Bayou, le secrétaire national d’EELV. Les écologistes ont perçu comme un mauvais signal les 200.000 affiches et les deux millions de tracts imprimés par LFI qui appellent à «élire Jean-Luc Mélenchon premier ministre» avec une imposante photo de l’Insoumis. «Nous aussi avons notre affiche mais nous ne l’avons pas diffusée par respect des discussions en cours», raille Julien Bayou.
Bonne volonté
L’accouchement éventuel de cette nouvelle gauche se fait dans la douleur. Sur le terrain, loin des exécutifs nationaux, les tensions sont aussi vives. Au soir du premier tour, le 10 avril, vers 21 h 15, le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, est accompagné du socialiste Cédric Van Styvendael, son homologue maire de Villeurbanne. À peine plus d’une heure après avoir entendu les scores piteux de leurs partis respectifs au premier tour de la présidentielle, les deux élus quadras gravissent de concert les marches de la préfecture du Rhône, au cœur de Lyon, à la rencontre des autorités locales et de la presse. Ils veulent manifester leur désir d’unité pour la suite. Tous deux sont attachés à une large union de la gauche. Dans sa ville de 153.000 habitants en bordure de Lyon, Cédric Van Styvendael a été élu en 2020 sur un arc allant des Insoumis au PRG. Les écologistes l’ont rejoint au deuxième tour. Pendant la campagne présidentielle, il n’a cessé de construire des ponts. Autant dire que le choix d’Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, de tendre la main à LFI aux législatives ne lui a pas fait peur. «Une occasion inespérée!», a-t-il même pensé. Pourtant, les Insoumis ne lui facilitent pas la tâche. Dans sa ville, socialiste depuis un siècle, ils veulent parachuter Gabriel Amard, le gendre de Jean-Luc Mélenchon. Cet ancien maire de Viry-Châtillon, dans l’Essonne, s’est présenté aux législatives dans le Jura en 2017, aux européennes en 2019 avant de devenir conseiller régional en Auvergne Rhône-Alpes en 2021. Il est fléché par LFI dans la 6e circonscription du Rhône…
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Alors, malgré toute sa bonne volonté, Van Styvendael, alerte: «Bien sûr qu’il faut un accord, dit-il au Figaro, et il doit être le plus large. Mais dans le respect de toutes les composantes! Le PS ne peut tout de même pas ramper devant Jean-Luc Mélenchon!»«Si c’est lui, prévient-il au sujet de Gabriel Amard, j’ai peur que nous ne parvenions pas à un accord.» Non loin de là, à Vénissieux, le militant des quartiers et journaliste Taha Bouhafs, controversé jusque dans les rangs Insoumis, est aussi en position de quasi-candidat. Autre nœud compliqué.
«L’état d’esprit général n’est pas bon», fustige également un élu… communiste. Les discussions semblaient pourtant bien avancées entre LFI et le PCF. Fabien Roussel, secrétaire national et ex-candidat du PCF, organisera une conférence de presse jeudi matin.
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En Suède, la sombre histoire de l’Institut de biologie raciale
ENQUÊTE - C’est dans la ville universitaire d’Uppsala, en 1922, qu’est né le Rasbiologiska Institutet, l’Institut de biologie raciale, le premier au monde financé par un État. Des scientifiques, admirés par nombre de leurs collègues ailleurs en Europe, y développaient des théories eugénistes. Un siècle plus tard, les Samis, principales victimes de cette idéologie, réclament justice.
À Uppsala
Avec sa façade ocre et ses colonnades, la bibliothèque universitaire Carolina Rediviva, la plus ancienne de Suède, inspire le respect. Elle abrite des trésors, comme le Codex argenteus, un évangéliaire du Ve siècle tout en or et en argent, mais aussi quelques-unes des pages les plus sombres de l’histoire du pays. Au sous-sol, Asa Henningsson déverrouille une série de portes pour arriver dans une salle de lecture, où quelques gros classeurs reliés sont ouverts: «Ce sont les photos de l’Institut de biologie raciale, explique la conservatrice des archives. Il y en a en tout 12.000, dans 105 albums.» Les clichés, pris surtout dans les années 1920 ou 1930, montrent des individus ou des familles, immortalisés de face et de profil, et classés par «races». Il y a des séries consacrées aux Suédois de «pure souche», aux populations mixtes, aux Roms, et à d’autres minorités, comme les Wallons et les Finlandais. Mais les plus nombreuses s’intéressent aux Samis, le dernier peuple autochtone d’Europe, que l’on appelait alors «les Lapons». «Le rôle de l’Institut n’était pas de se concentrer sur les Samis, mais Herman Lundborg, son premier directeur, était obsédé par ses voyages dans le nord de la Suède. Leurs photos constituent un tiers de ce fonds», explique Asa Henningsson.
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Ces archives sont méconnues. Comme l’est aussi l’histoire des squelettes samis déterrés par centaines pour enrichir les collections d’anatomie. Tous ces éléments, pourtant, sont essentiels pour comprendre le développement de la biologie raciale aux XIXe et XXe siècles. Mêlant théories racistes (selon lesquelles la hiérarchie entre les races est immuable) et eugénisme, cette «science» utilisait les nouvelles techniques de l’anthropométrie, à l’image de l’anatomiste Anders Retzius, qui dès les années 1840 théorisa la différence entre les «crânes longs» (dont est affublée, selon lui, la race nordique) et les «crânes courts» (ceux des Samis, toujours selon Anders Retzius). De nombreux instituts de biologie raciale naissent alors aux États-Unis et en Europe, mais celui d’Uppsala, ville universitaire située à 70 kilomètres au nord de Stockholm, fut le premier au monde à être financé par un État.
Flirt appuyé avec le nazisme
Alors que les scientifiques de l’époque s’évertuaient à mesurer les crânes et les os, les biologistes raciaux suédois étaient admirés et enviés par tous leurs collègues: «Pour les Allemands, surtout, cela donnait l’impression que la Suède prenait vraiment ce problème au sérieux», explique Claes Thäng Wrangel, du Centre de recherche multidisciplinaire sur le racisme (Cemfor) d’Uppsala. Pour Gustaf Forsell, un autre chercheur du Cemfor, l’institut aurait même particulièrement influencé le sinistre Hans Günther, qui étudia un an à Uppsala avant de devenir l’un des architectes de la politique d’extermination du IIIe Reich: «Lundborg parlait couramment allemand, les Suédois se rendaient en Allemagne, et les Allemands en Suède… Car, selon la doctrine nazie, la race aryenne venait des pays nordiques.»
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Malgré cette histoire, abondamment documentée, le centenaire de la création de l’Institut de biologie raciale, en 2022, a été à peine mentionné dans les médias, tout comme la journée du souvenir organisée par le Cemfor en mémoire des victimes suédoises. Devant la Maison du doyen, l’un des bâtiments les plus emblématiques d’Uppsala et ancien siège de l’institut, le panneau expliquant l’histoire du lieu ne mentionnait d’ailleurs pas les travaux d’Herman Lundborg. Comme si la Suède d’aujourd’hui, chantre de l’inclusion, qui a grand ouvert ses portes lors de la crise migratoire de 2015, n’arrivait pas à assumer ce flirt appuyé avec le nazisme: «Il a fallu demander aux autorités de changer ce panneau pour avoir une mention de l’institut, et de ce qu’il a représenté, déplore Claes Thäng Wrangel… Cela a été fait il y a seulement quelques semaines.»
Biologistes raciaux
Il y a pourtant beaucoup à dire, et à apprendre. Pour éclairer les Suédois, le Cemfor a mis sur pied une visite guidée consacrée à l’histoire du racisme à Uppsala. Un parcours qui commence étonnamment au Linneanum, un pseudo-temple grec construit pour honorer l’enfant du pays Carl von Linné, inventeur au XVIIIe siècle de la classification des espèces. «Même s’il n’a pas utilisé le mot race, il a défini pour les êtres humains des variétés auxquelles il attribuait des caractéristiques morales, rappelle Claes Thäng Wrangel. La variété rouge était joviale et libre ; la noire lente et négligée ; la jaune, cupide et fière ; et les Blancs créatifs, entrepreneurs… Il y avait aussi une cinquième catégorie, qu’il appelait les monstres.» Devant la bibliothèque Carolina Rediviva, le chercheur prend le temps de décrire à son auditoire ces fameuses photos samies, où «les Blancs de race pure sont dans une posture qui met en valeur leur force et leur santé, alors que les Samis et les Roms sont sales, mal rasés, pauvres». Juste à côté s’élève le Gustavianum, qui abrite un amphithéâtre de médecine où se pratiquaient les dissections, mais s’inscrivant aussi dans cette histoire: «Lundborg a organisé ici une importante exposition pour illustrer le risque de dégénérescence en mêlant des photos de prostituées, de vagabonds, de Samis, de Roms… Cela a été un grand succès, elle a circulé dans toute la Suède.»
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L’enjeu, pour Lundborg comme pour tous les autres biologistes raciaux, n’est pas seulement de créer des catégories. Les «races supérieures» sont associées aux caractéristiques physiques, intellectuelles et morales les plus hautes. Elles se reproduisent peu, et sont menacées par le développement incontrôlé de «races inférieures» où se transmettent la tuberculose, l’alcoolisme et autres vices: «Selon ces biologistes raciaux, mélanger ce qu’ils appelaient les mauvais gènes pouvait engendrer des maladies, des comportements violents, alors qu’avec un bon équilibre on pouvait préserver la civilisation et toutes ces vertus associées à ce qu’ils appelaient la race pure», précise Claes Thäng Wrangel.
À la fin des années 1930, cependant, la vision de l’institut d’Uppsala va changer. La violence du régime nazi s’affiche sans complexe en Allemagne, et de plus en plus de Suédois réalisent quelles peuvent être les conséquences de ces idées. Lundborg part à la retraite, et le directeur qui le remplace en 1935, soutenu par les sociaux-démocrates, oriente les recherches vers la médecine génétique. L’histoire, cependant, ne s’arrête pas là. Le concept d’«hygiène raciale», pour éliminer les supposées tares et les vices de la société, se perpétue en Suède, notamment à travers des stérilisations imposées à des femmes sortant de prison, des malades mentaux, des individus considérés comme «socialement inadaptés»… Des pratiques qui vont durer jusqu’en 1973. Un siècle plus tard, les Samis continuent de réclamer des comptes sur cet institut et sur les activités illégales menées par les chercheurs suédois.
Procédure de restitution
L’un des contentieux les plus sensibles est celui du retour des ossements samis à leur communauté d’origine. Selon les autorités suédoises, des restes humains appartenant à des Samis sont encore conservés dans onze institutions du pays. Et l’une des plus importantes est l’université d’Uppsala. Le directeur du Gustavium, Mikael Ahlund, refuse de dire exactement où ils sont entreposés, «pour des raisons de sécurité», mais il tient à s’expliquer sur ces procédures de restitution qui peuvent prendre des mois, voire des années: «Lorsque nous recevons une requête officielle, il faut vérifier que nous avons bien ces ossements et que le demandeur est légitime, détaille-t-il. C’est le cas par exemple du Parlement sami, qui vient de nous demander le retour des ossements du vieux cimetière paroissial de Rounala, qui ont été déterrés en 1915. Il faut faire vite, mais prendre aussi le temps d’entreprendre des recherches approfondies, pour que la restitution soit complète. Le dossier est ensuite transmis au vice-chancelier de l’université, puis au gouvernement, qui tranche.»
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Autre source de polémique: les milliers de photos aujourd’hui conservées à la bibliothèque Carolina Rediviva. Selon la conservatrice, elles n’ont aucun intérêt scientifique, mais le fait qu’elles puissent être consultées par tous alors que les descendants directs sont encore vivants pose problème. Pour Eva Forsgren, représentante de la communauté samie d’Uppsala, c’est même inacceptable: «J’étais en train de consulter ces archives, et soudain j’ai vu mon grand-père et ma grand-mère! Je les ai reconnus, je savais à quoi ils ressemblaient. Dans leur cas ils semblaient contents car on les prenait en photo, ça devait être un événement… Quelqu’un est sûrement venu pour leur dire quoi faire, une personne d’autorité comme un pasteur ou un professeur. Et j’ai reconnu beaucoup de membres de ma famille, les sœurs de ma grand-mère, ses frères…»
Eva Forsgren, qui demande que l’accès à ces archives soit soumis à l’autorisation des communautés, n’est pas la seule à avoir fait cette démarche. Comme elle, de nombreux Samis se rendent à la bibliothèque Carolina Rediviva dans l’espoir de retrouver, à travers ces photos, quelques membres d’une famille depuis longtemps disparue, mais jamais oubliée.
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Le Figaro
«Mélenchon sans barrage»
Vincent Trémolet de VillersL’éditorial du Figaro, par Vincent Trémolet de Villers.
«La République, c’est lui!», «La gauche, c’est lui!», «Le premier ministre, c’est déjà lui!» Devant le considérable Jean-Luc Mélenchon, le chœur des Insoumis somme Emmanuel Macron et ses modestes 58 % de s’incliner. Le troisième homme est le maître incontesté du «qui perd gagne». Non content d’avoir couvert de son ombre l’entre-deux-tours, il veut, avant le mois de juin, devenir le pivot de l’opposition au président de la République. Pour ce faire, notre Zapata national peut compter sur une étonnante indulgence médiatique. Lui qui a cédé aux vertiges complotistes au sujet des attentats de Mohamed Merah, hurlé sur les forces de l’ordre, défilé contre l’«islamophobie» dans de troubles cortèges ; lui qui s’apprête à investir Taha Bouhafs, un militant islamo-gauchiste spécialisé dans la menace et l’injure, aux élections législatives. Par un curieux mystère, les constructeurs de digues, les dévideurs de cordons sanitaires sont introuvables. Les Insoumis, c’est permis: transgression chic. Contre l’extrême gauche, la patrouille des castors ne fait pas barrage.
Il faut croire qu’ils n’écoutent pas les discours du tribun. Ils ont tort. D’abord, Mélenchon connaît toutes les ressources de l’éloquence, et sa langue se distingue du français boiteux de la plupart de ses concurrents. Ensuite, ils trouveraient des considérations qui feraient passer Éric Zemmour pour un incurable optimiste. C’était place de la République, au mois de mars, Mélenchon décrivait, du fait du réchauffement climatique, une véritable apocalypse migratoire: «Dans dix ans, lançait-il, par millions, par centaines de millions, peut-être par milliards (…), des êtres humains se mettront en route, réalisant à ce moment que les frontières n’existent que sur le tracé de papier.»
Planification, créolisation, pression fiscale, c’est autour de ce triptyque que la gauche essaye de se réunir. On aurait tort de se moquer de l’instinct de survie de ces partis déclinants. Lors des élections municipales, ils ont montré, de Marseille à Lyon et de Strasbourg à Bordeaux, qu’une gauche abîmée mais unie pouvait l’emporter sur des forces supérieures en nombre mais divisées.
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L'Humanité
Les preuves que l’hôpital craque sous toutes les coutures
Premier planPlans blancs, lits fermés, services en sursis : les alertes se multiplient dans les établissements hospitaliers, où les sous-effectifs amplifiés par la pandémie ne laissent aucun répit en attendant les mesures du président réélu.
Alexandra ChaignonJamais on n’a compté autant de services hospitaliers sous tension. En cause : une pénurie de personnel inédite. Ces dernières semaines, de nombreux hôpitaux ont ainsi déclenché leur plan blanc, ce dispositif qui leur permet de déprogrammer des interventions jugées non urgentes et de redéployer ou de rappeler du personnel. C’est le cas dans la plupart des hôpitaux de Vendée (La Roche-sur-Yon, Challans, Les Sables-d’Olonne), mais aussi à Roubaix (Nord), où la direction a réactivé le dispositif depuis le 11 avril. « Un plan blanc pour cause d’absentéisme, ça ne s’est jamais vu. Normalement, (ce dispositif) est là pour pallier des situations exceptionnelles, a réagi, au micro de BFM, Jacques Adamski, le secrétaire CGT santé à Roubaix. Quand on est en période de crise, les personnels font tout. Là, ils arrêtent, ils n’en peuvent plus. » À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), le dispositif est maintenu depuis décembre, l’hôpital dénombrant 80 postes vacants d’infirmières et d’aides-soignants, beaucoup étant en arrêt maladie.
Pour les mêmes raisons, de nombreux services d’urgences baissent le rideau la nuit ou le week-end. Récemment, les services de l’hôpital de Falaise (Calvados) ont fermé sur « de courtes périodes » en raison de « difficultés de planning sur les effectifs médicaux », explique l’agence régionale de santé (ARS) Normandie. À Laval (Mayenne), la direction justifie « des fermetures ponctuelles, mais régulée s de nuit profonde » (11 nuits fermées en avril) par « une démographie médicale qui ne permet pas encore d’assurer un fonctionnement normal régulier ». À Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), la situation est tellement tendue que les patients sont invités à appeler le 15 uniquement en cas d’urgence vitale.
Aucun service n’échappe à cette lame de fond. Le centre hospitalier d’Auch (Gers) a ainsi fermé, lundi 25 avril, un service de soins de suite et de réadaptation de gériatrie pour un mois et demi, suite à l’absence d’un de ses médecins. Les 24 patients, âgés de plus de 80 ans, ont été envoyés dans d’autres établissements de santé. Même des services de pointe sont menacés, à l’image de l’immunopathologie clinique de Saint-Louis, dans la capitale (lire ci-contre).
Cette litanie est la traduction concrète d’années de politique de démantèlement de l’hôpital public. Depuis 2017, les établissements français ont perdu près de 18 000 lits. Soit une baisse d’environ 4,4 % sur la période. Une tendance baissière qui n’est pas nouvelle. Dans l’édition 2021 de son étude sur les établissements de santé, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques souligne que entre « 2003 et 2019, le nombre de lits d’hospitalisation (…) est passé de 468 000 à 393 000 ». Soit une décrue de 16 % en seize ans.
Mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour inverser la tendance. Le virage ambulatoire, c’est-à-dire l’hospitalisation partielle, à la journée, reste pour lui une « priorité nationale ». Or, qui dit ambulatoire dit moins de lits. Sauf que le nombre de patients, lui, ne faiblit pas. Et c’est sans parler du financement. Les hôpitaux, qui dépendent de la tarification à l’acte depuis 2004, sont tributaires des choix politiques. Si les lois de financement de la Sécurité sociale ne fixent aucun chiffre de fermeture ou de maintien de lits, elles comportent un objectif de réduction des dépenses, fixé à plusieurs millions d’euros tous les ans. Contraints par les plans d’économies, les établissements se retrouvent donc mécaniquement à supprimer des lits. Une logique comptable qui a des répercussions sur les personnels et les patients.
Après deux années de crise sanitaire, et malgré des concessions lors du Ségur de la santé, le secteur est exsangue. Le président de la République a promis d’apporter des réponses lors d’une grande « conférence des parties prenantes », mais le calendrier reste à préciser. Et l’urgence, c’est maintenant ! Comme le souligne Mireille Stivala, secrétaire de la CGT santé, il faut des discussions « immédiates » pour des revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.
Hôpital publicsystème de santéEmmanuel MacronSoignants Le Figaro
Drogues, violence et doigt sectionné : Johnny Depp et Amber Heard, du coup de foudre au procès
Le procès qui oppose les deux acteurs s'est ouvert devant la cour de Fairfax, en Virginie, le 11 avril. Retour sur une bataille judiciaire qui dure depuis près de dix ans, émaillée de multiples coups de théâtre.
«Il n'y a pas d'heure pour l'happy hour, non ?» Cette phrase de Johnny Depp, prononcée dans le cadre du procès en diffamation qui l'oppose à Amber Heard, alors qu'il était interrogé sur sa consommation d'alcool matinale, donne le ton. Depuis le 11 avril, les deux ex-époux s'affrontent à nouveau devant le tribunal, sur fond d'accusations mutuelles de violences conjugales. Le tout, à grand renfort de SMS trash, d'enregistrements déroutants et de clichés insoutenables. J. Benjamin Rottenborn, l'avocat d'Amber Heard, avait bien averti les juges, à l'aube de cette féroce bataille judiciaire de six semaines : le duel risquait fort de tourner au «soap opera». Un drame aux multiples rebondissements, qui dure maintenant depuis 13 ans.
Un bout de doigt sectionné
Tout commence en 2009, lorsque les acteurs se rencontrent sur le tournage du film Rhum Express. Deux ans plus tard, le couple officialise sa relation. Mais très vite, la romance vire au cauchemar. En 2013, Amber Heard accuse pour la première fois Johnny Depp de l'avoir frappée au cours d'une dispute. Le héros de Pirates des Caraïbes (2003) nie les faits, le couple se réconcilie, et se fiance l'année suivante. Il célèbre son mariage en février 2015, dans un climat tendu. Lily-Rose Depp, qui n'est «pas en très bons termes» avec sa belle-mère, brille par exemple par son absence. Quelques jours plus tôt, Johnny Depp a, quant à lui, perdu un bout de son majeur, sectionné par les éclats d'une bouteille de vodka que lui aurait lancée Amber Heard. Ces violentes altercations auront raison de leur couple. En mai 2016, l'héroïne d'Aquaman (2018) demande le divorce et obtient une ordonnance restrictive contre Johnny Depp, après avoir déposé plainte pour violences conjugales. Les deux acteurs concluent malgré tout un accord à l'amiable : Amber Heard reçoit sept millions de dollars (6,5 millions d'euros), qu'elle reverse à des associations (dont un hôpital pour enfant et une organisation venant en aide aux victimes de violences conjugales).
En vidéo, à la sortie du tribunal, Amber Heard maintient sa version des faits face à Johnny Depp
Le procès du Sun
L'histoire aurait pu s'en tenir là. C'était sans compter sur la publication d'un article, en juin 2018, dans les colonnes du Sun, qui qualifie Johnny Depp de «mari violent». Cette fois, l'acteur est déterminé à riposter, prêt à défendre sa réputation et sa dignité. Il porte plainte contre l'éditeur du tabloïd pour diffamation et deux ans plus tard s'ouvre un procès émaillé de récits sordides. Johnny Depp soutient notamment, photographie à l'appui, qu'Amber Heard a déféqué dans son lit durant une soirée d'anniversaire, en avril 2016, pour se venger de lui. De son côté, le Daily Mail met au jour un enregistrement accablant. «Je ne t'ai pas frappé, entend-on déclarer Amber Heard à son ex-conjoint. Je t'ai tapé p**ain !» Malgré cet élément de preuve et les interventions de ses ex-compagnes Winona Ryder et Vanessa Paradis, déclarant qu'il n'a jamais levé la main sur elles ni sur une autre femme, Johnny Depp perd le procès en novembre 2020. Sa demande d'appel est refusée.
Un «bain de sang»
Mais déjà, un nouvel affrontement judiciaire se profile à l'horizon. L'acteur a en effet déposé plainte contre son ex-compagne, également pour diffamation, en mars 2019. L'étincelle qui a mis le feu aux poudres : Amber Heard se décrit comme une «victime de violences conjugales» dans une tribune du Washington Post, publiée en 2018. Certes, la jeune femme ne cite pas le nom de son ancien conjoint. Mais Johnny Depp réclame 50 millions de dollars (47 millions d'euros) de dommages et intérêts. En 2020, Amber Heard porte plainte pour diffamation à son tour, et demande le double de cette somme. Deux ans plus tard, le procès débute en Virginie, le 11 avril 2022, et reprend de nombreux éléments de la précédente bataille judiciaire. Y compris son mot d'ordre : tous les coups (bas) sont permis. Les avocats d'Amber Heard s'évertuent ainsi à dépeindre Johnny Depp comme un «monstre» capable des pires accès de violence, au point selon eux d'agresser physiquement et sexuellement son ancienne compagne. Dans un enregistrement audio dévoilé à la cour, l'acteur déclare ainsi : «M'éloigner (...) est d'une importance capitale, parce que la prochaine étape, si je ne m'en vais pas - ou si je ne sors pas un petit moment -, cela va être un bain de sang.»
«Noyée et brûlée»
Les équipes d'Amber Heard mettent par ailleurs au jour des SMS, envoyés par l'acteur à l'un de ses amis, en 2015. «Je ne veux plus jamais poser les yeux sur Amber, cette sale p**e, écrit notamment le comédien. «Vous avez dit : "Je vais bai*** son cadavre brûlé après coup, pour m'assurer qu'elle est morte", rappelle J. Ben Rottenborn. C'est ce que vous avez dit que vous feriez après l'avoir brûlée et noyée.» L'acteur, pour se défendre, invoque la figure de style, la métaphore utilisée sous le coup de la colère.
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Une consommation de drogues dès 11 ans
Les équipes d'Amber Heard évoquent en outre les addictions de Johnny Depp, avant de diffuser une vidéo filmée par son ex-femme. Il y apparaît dans un état second, claquant les portes de placards puis se servant un verre de vin. L'acteur se défend : «Je n'ai pas essayé d'intimider Mlle Heard (...) Si elle était morte de peur, pourquoi n'est-elle pas partie ?» Le comédien ne nie pas, cependant, ses problèmes d'addiction. Il admet devant la cour qu'il a commencé à prendre des substances illicites à l'âge de 11 ans. «J'apportais à ma mère ses calmants et j'en prenais un comprimé moi aussi, pour échapper à la réalité chaotique dans laquelle nous vivions», se remémore-t-il. Mais Johnny Depp tient à nuancer : les affirmations d'Amber Heard quant à ses addictions sont selon lui exagérées. «La caractérisation de ma "toxicomanie" qui a été livrée par Mlle Heard est grossièrement embellie et, je suis désolé de le dire, mais une grande partie est tout simplement fausse», déclare-t-il.
Les bottes de la discorde
En parallèle, Johnny Depp déclare lui aussi se considérer comme une victime de violences conjugales. L'acteur dément avoir jamais «frappé Amber Heard ou toute autre femme au cours de sa vie». Il qualifie les accusations d'Amber Heard d'«odieuses et dérangeantes», et présente l'actrice comme une personne au «besoin de violence» exacerbé. Il soutient par ailleurs que son ex-compagne est instable. En témoigne un incident relaté par l'acteur devant le tribunal de Fairfax, le 19 avril. Selon le comédien, le couple a jadis adopté un rituel. «Après une journée de travail, je rentrais à la maison, elle m'enlevait mes bottes et m'apportait un verre de vin», se souvient-il. Or, la situation aurait un soir dégénéré. «Je suis rentré à la maison et elle était au téléphone, donc j'ai enlevé mes bottes tout seul, explique Johnny Depp. Mlle Heard s'est approchée avec ce drôle de regard et elle a juste dit : "Qu'est-ce que tu viens de faire ? Tu as enlevé tes bottes ?" (...) Non, non, non, c'est mon travail. Tu ne fais pas ça, c'est mon travail."» Une initiative inattendue, qui aurait «bouleversé» l'actrice.
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«Gros, seul et vieux»
Les proches de Johnny Depp témoignent pour leur part des humiliations que lui aurait fait subir l'actrice au quotidien. Tara Roberts, la gestionnaire de l'île que possède l'acteur dans les Bahamas, se rappelle ainsi de propos adressés par Amber Heard à son ancien mari, durant l'un de leurs conflits : «Tu es un acteur has been, qui va mourir gros, seul et vieux.»
Des troubles de la personnalité
Durant le procès, les tempéraments des deux artistes sont eux aussi examinés à la loupe. Pour Sharon Curry, une psychologue engagée par les avocats de Johnny Depp, Amber Heard souffrirait de deux maux : un trouble de la personnalité borderline et un trouble de la personnalité histrionique. Selon l'experte, les personnes atteintes de ces derniers «peuvent réagir violemment». Par ailleurs, elles «ont souvent des comportements abusifs envers leurs partenaires», ajoute l'experte. Laurel Anderson, une thérapeute de couple consultée par le duo en 2015, estime quant à elle que les deux époux se sont à l'époque engagés dans une dynamique de «violences mutuelles».
À lire aussiSelon une psychologue, Amber Heard souffrirait de troubles de la personnalité qui la poussent à « réagir violemment »
Un acteur «fini» ?
L'affrontement des ex-époux trouve également un écho hors de l'enceinte du tribunal. La marque américaine Milani pointe ainsi, sur TikTok, une incohérence dans le discours d'Amber Heard. La comédienne affirme qu'elle utilisait une palette de maquillage de l'enseigne pour camoufler les ecchymoses infligées par Johnny Depp. Or, selon Milani, en 2016, date de la séparation du couple, la palette en question n'existait pas, puisqu'elle a été commercialisée l'année suivante. La défense d'Amber Heard s'en trouve discréditée. Qu'importe : selon Johnny Depp, le mal est déjà fait. «Lorsque ces allégations ont rapidement fait le tour du monde, indiquant aux gens que j'étais un danger, ivre, sous cocaïne, un homme qui, soudainement, dans la cinquantaine, battait les femmes, c'était fini», déplore-t-il. L'acteur a ainsi été évincé des sagas Pirates des Caraïbes et Les Animaux Fantastiques. Au deuxième jour de sa prise de parole publique, Johnny Depp assurait déjà avoir tout perdu. Et ce, «quelle que soit l'issue du procès».
Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp
Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.
«Tellement heureux de t'avoir dans ma vie» : Neymar officialise son idylle avec l'influenceuse brésilienne Bruna Biancardi
Le footballeur a officialisé sa relation avec la jeune femme sur les réseaux sociaux, à la plus grande joie de ses fans qui ont été près de 4 millions à «liker» le post.
«Noyons-la avant de la brûler» : les messages d'une extrême violence écrits par Johnny Depp à propos d'Amber Heard
Jeudi 21 avril, lors du procès qui oppose les deux ex-conjoints, les avocats de la plaignante ont exhumé une série de messages injurieux.
Le Figaro
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Au nord-ouest de Kiev, dans la bourgade dévastée de Borodyanka: le récit de l'envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Dans ce village situé à 50 km au nord-ouest de Kiev, les soldats refoulés par l'armée ukrainienne seraient revenus pour se venger et punir la population locale.
À Mykolaïv, les civils tombent sous les bombes à sous-munitions: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Le bilan de onze morts et 61 blessés dont faisait état la mairie mardi, confirme un regain d’activité militaire sur les bords de la mer Noire, après une semaine d’accalmie relative.
«Les soldats russes violaient sauvagement les femmes après avoir tué les hommes»: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Boutcha, Irpin et Hostomel, au nord de Kiev, épicentres des exactions de l’armée russe.
Des corps massacrés jonchent les routes d’Irpin et de Boutcha en Ukraine: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - Avant d’abandonner la banlieue de Kiev, les troupes russes ont assassiné et brûlé des civils qui fuyaient. Ils ont aussi dissimulé des pièges dans les cadavres.
Dans le sud de l’Ukraine, Odessa vit au rythme du front, désormais à Kherson: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Odessa, ville côtière de la mer Noire dans le sud-ouest de l’Ukraine, a été le théâtre d’une série d’explosions, laissant les habitants du quartier en état de choc.
Moscou, capitale bâillonnée d'une Russie qui se désagrège
REPORTAGE - Anonymement, craignant de graves répercussions, un journaliste nous montre et nous raconte la vie dans la capitale russe depuis plus d'un mois. Une société en proie à la désinformation, dans un pays qui, peu à peu, se désagrège de l'intérieur.
Survivre à Varash, avec la guerre et la menace nucléaire: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - À seulement 80 kilomètres de la Biélorussie, les habitants de cette ville proche d’un site nucléaire retiennent leur souffle. Mais l’inquiétude ne laisse pas pour autant place à la panique.
Lviv, l’autre capitale de l’Ukraine indépendante: le récit de notre envoyé spécial
REPORTAGE - Dans cette ville frontalière de la Pologne, l’une des plus importantes du pays, les divisions politiques ne comptent plus guère.
À Toula, la lancinante inquiétude pour l’avenir: le récit de notre envoyée spéciale en Russie
REPORTAGE - Inflation, isolement de la Russie, les habitants se résignent à revivre le scénario sombre des années 1990. Et regrettent que les sanctions touchent les «personnes ordinaires».
Guerre en Ukraine: une jeunesse russe sidérée et déboussolée
REPORTAGE - Les jeunes Russes seraient divisés à parts égales à propos de l’invasion en Ukraine, mais la crainte de s’exprimer ouvertement rend tout sondage difficile.
À Lviv, le patriarcat de Moscou lâché par de nombreux orthodoxes : le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - L’hémorragie de fidèles, dont est victime le patriarcat de Moscou en Ukraine, se fait à petites gouttes depuis des décennies. Elle s’amplifie au gré des soubresauts politiques du pays.
Kharkiv résiste sous le feu des bombes russes: le récit des envoyées spéciales du Figaro
GRAND REPORTAGE - Frappés sans relâche depuis le début de l'offensive russe, les habitants de la deuxième ville d'Ukraine, qui n'ont pas pris la fuite, tiennent tête dans les décombres.
Dans l’Ouest ukrainien, l’étroit corridor des armes occidentales: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - La Russie cible régulièrement la zone frontalière de la Pologne par où transite l’aide des Occidentaux.
Un mois de guerre en Ukraine, le récit de notre envoyé spécial
GRAND RÉCIT - Ayant échoué à prendre puis à encercler Kiev, les Russes ont surtout progressé dans l’extrême sud du pays.
Kryvyï Rih, la ville natale de Zelensky, se prépare à l’assaut des Russes: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Selon les autorités, quelque 100.000 personnes ont déjà quitté la ville, soit près d’un habitant sur six.
À Starobilsk, les Russes instaurent la terreur: le récit de l’envoyée spéciale du Figaro
REPORTAGE - La ville de 16.000 habitants est occupée depuis le 28 février par les groupes séparatistes de Louhansk, appuyés par Moscou.
La Russie intensifie ses frappes contre les civils: le récit de notre envoyée spéciale à Kiev
REPORTAGE - Les bombardements et tirs de missiles russes contre des cibles non militaires se multiplient dans la capitale ukrainienne depuis une semaine.
Guerre en Ukraine: écrasée par les bombes, la ville stratégique de Marioupol refuse de capituler
REPORTAGE - Les habitants qui ont réussi à s’exfiltrer de la ville portuaire accomplissent une traversée dangereuse pour retourner derrière les lignes ukrainiennes. Ils racontent le calvaire de leur ville.
Les plaies ouvertes des enfants victimes de la guerre en Ukraine: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Blessés lors des pilonnages russes, ils se sont retrouvés en première ligne dans la descente aux enfers de l’Ukraine.
Guerre en Ukraine: à Kiev, dans le bunker des bébés sans parents
REPORTAGE - L’Ukraine est l’un des seuls pays au monde à autoriser la GPA pour des clients étrangers. Mais l’industrie controversée est rattrapée par la guerre.
Pour les réfugiés qui avaient dû fuir le Donbass en 2014, le cauchemar se répète
REPORTAGE - Avec l’invasion russe, les réfugiés sont confrontés à la même question pour la seconde fois: pourra-t-on revenir un jour ?
L’effroyable calvaire des naufragés de Marioupol sous la mitraille russe: le récit de l’envoyé spécial du Figaro
REPORTAGE - Sortis par miracle de la ville en ruine après trois semaines de bombardements, ils racontent la faim la peur et la mort.
Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Ils sortent à peine de l’adolescence et sont déjà enrôlés aux check-points ou dans les tranchées. Ils savent qu’en face, certains ennemis russes ne sont guère plus âgés.
Guerre en Ukraine : notre envoyée spéciale revient sur son reportage avec Vadym, un soldat âgé de 18 ans
STORY - À 18 ans, Vadym s’est engagé dans la défense territoriale à Kiev, en Ukraine. Notre envoyée spéciale Margaux Benn l’a rencontré à un point de contrôle aux abords de la capitale. Retrouvez également son reportage «Ces gamins ukrainiens qui font l’apprentissage de la guerre»
Guerre en Ukraine: Iryna Venediktova, à la poursuite des crimes de guerre
RÉCIT - La procureur générale d’Ukraine a reçu Le Figaro pour évoquer le travail amorcé par son institution depuis de début de l’agression russe.
À Odessa, ces volontaires biélorusses au service de leur «seconde patrie»
REPORTAGE - La plupart d’entre eux ont fui la Biélorussie après la réélection frauduleuse d’Alexandre Loukachenko, en août 2020, et la violente répression qui fut alors déchaînée contre toute forme d’opposition.
Sur le front de Kiev avec les Tchétchènes pro-ukrainiens: le récit de notre envoyée spéciale
REPORTAGE - Le chef de ce groupe de volontaires caucasiens explique au Figaro les raisons de son engagement antirusse.
Guerre en Ukraine: Voznessensk, verrou où l’armée russe a subi une humiliante défaite
REPORTAGE - La localité, carrefour stratégique situé à 145 km au nord-est d’Odessa, a créé la surprise en repoussant début mars l’offensive d’une colonne de blindés russes venue de l’est.
Guerre en Ukraine: ces réfugiés qui rentrent malgré tout au pays
REPORTAGE - Beaucoup d’Ukrainiens, ayant mis leurs enfants à l’abri en Europe, reviennent pour retourner à leur poste de travail ou se porter volontaire.
À Kherson, occupée par les Russes, la population continue de résister
REPORTAGE - L’occupant, de son côté, tente de faire croire à un début de normalisation. Accusant des «nationalistes ukrainiens» de vouloir semer le désordre dans cette ville majoritairement russophone, il a offert d’indemniser les résidents qui accepteraient de remettre les armes en leur possession.
En Ukraine, derrière la «vraie» guerre, les combattants du front invisible de la cyberguerre
REPORTAGE - Le ministre de la Transformation digitale, Mykhailo Fedorov, a lancé une chaîne sur le réseau Telegram, suivie par une armée de 100.000 geeks. Chaque jour, il publie une liste de cibles en Russie, auxquelles s’attaquent ensuite ses «cyberguerriers».
Guerre en Ukraine: les bénévoles polonais débordés par l’afflux de réfugiés ukrainiens
REPORTAGE - Les personnes ayant accueilli, de leur propre initiative, les plus de 1,5 million d’Ukrainiens arrivés en Pologne n’arrivent plus à faire face.
À Odessa, la société civile mobilisée pour soutenir l’effort de guerre
REPORTAGE - La défense du grand port sur la mer Noire fait feu de tout bois et l’initiative privée supplée les lacunes de la préparation militaire partout où c’est possible.
À Kiev, les derniers juifs prient pour que l’Ukraine soit sauvée: le récit de l’envoyé spécial du Figaro en Ukraine
REPORTAGE - Cette communauté jusqu’ici florissante, contrainte de fuir la guerre, dénonce les accusations de «nazisme» derrière lesquelles s’abrite Poutine.
Guerre en Ukraine : à Mykolaïv, les civils tentent de fuir la violence des bombardements
REPORTAGE - Dimanche matin, onze d’entre eux ont été tués dans le quartier résidentiel de Soliani.
Guerre en Ukraine: à Odessa, le zoo recueille les animaux d'habitants qui ont choisi de fuir la guerre
REPORTAGE - Plus de 400 nouveaux pensionnaires ont été confiés à la structure par des habitants partis se réfugier à l'étranger.
À Mykolaïv, les habitants comptent les morts en louant les progrès de l’armée
REPORTAGE - Dans cette ville située sur la route d’Odessa, les combats font rage.
Ukraine: à la gare de Lviv, les trains bondés fuient vers l’Ouest
REPORTAGE - Pour fuir les combats et les bombardements, le train reste le moyen le plus sûr. De 30.000 à 40.000 personnes transitent chaque jour par la gare de Lviv, selon le maire.
Comment la résistance s'organise dans l'ouest de l'Ukraine
REPORTAGE - Au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, les troupes russes continuent d'avancer, lancent des attaques, bombardent toutes les localités et encerclent désormais Kiev. À l'ouest du pays, encore épargné, la population refuse le diktat de Moscou et s'organise contre l'envahisseur.
En Transnistrie, les pro-russes en embuscade
REPORTAGE - Sur cette bande de terre large de 10 km et longue de 450 km dans l’est de la Moldavie, sont officiellement stationnés 1500 soldats russes. En réalité, leur nombre est d’au moins 3200.
Ukraine: Odessa, perle méridionale russophone, retient son souffle face aux navires ennemis
REPORTAGE - Sur les rives de la mer Noire, l’heure n’est plus au doute depuis qu’une dizaine de navires ennemis sont apparus au loin et que des drones sillonnent le ciel, régulièrement pris pour cible par la défense antiaérienne ukrainienne.
À Lviv, notre ambassadeur dans la tourmente
REPORTAGE - Étienne de Poncins est un diplomate rompu aux terrains difficiles. Après des séjours en Somalie et en Libye, il représente désormais la France en Ukraine. Nous l’avons suivi dans le bastion de l’ouest du pays, où l’ambassade a été déménagée de la capitale Kiev assiégée.
Ilia Ponomarev, l’autre voix de la Russie en Ukraine
PORTRAIT - Opposant historique au chef du Kremlin, il est resté dans sa patrie d’adoption pour mener depuis Kiev la bataille médiatique en langue russe.
Guerre en Ukraine: reportage à Kiev avec les artistes qui se mobilisent, armés ou en musique
REPORTAGE - Dans la capitale ukrainienne, des rock stars ont annulé des tournées internationales pour jouer dehors malgré les raids aériens ou rejoindre les forces armées.
Sans perspectives d’avenir, les jeunes russes tentés par un départ à l’étranger
REPORTAGE - Tous opposés à la guerre, ils redoutent la fermeture totale des frontières, l’autoritarisme et la censure ainsi que l’effondrement économique.
Guerre en Ukraine: au nord-ouest de Kiev, le moral d’acier des défenseurs de la capitale
REPORTAGE - Continuellement pilonnés par l’artillerie russe, la garde nationale et les cosaques tiennent le choc dans les banlieues d’Irpin et de Gorenka, conscients d’être un ultime rempart.
Guerre en Ukraine: les Russes pilonnent Mykolaïv, dernier verrou sur la route d’Odessa
REPORTAGE - Une partie des forces russes a fait route en direction de Mykolaïv tandis qu’une autre entreprendrait de la contourner par le nord, sans doute pour couper la route reliant le grand port de la mer Noire à la capitale.
En Ukraine, les femmes mobilisées sur tous les fronts
REPORTAGE - Quand elles ne se portent pas volontaires pour collecter des vêtements, de la nourriture, des médicaments ou encore de l’équipement pour l’armée ou les déplacés, beaucoup d’Ukrainiennes participent à l’effort de guerre et de résistance.
Sous la menace des forces russes, Odessa se mobilise
REPORTAGE - Le grand port de la mer Noire est l’un des principaux buts de guerre de Vladimir Poutine.
Les Ukrainiens unis par l’esprit de résistance face à la Russie
REPORTAGE - Au coin des rues bombardées, dans les maternités ou leurs immeubles dévastés, femmes et hommes de tous les âges jurent de contrer l’ennemi.
À Kiev, la guerre patriotique de l'ancien président Petro Porochenko
REPORTAGE - Battu à la dernière présidentielle par Volodymyr Zelensky, l'ex-président accuse l'actuel chef de l'État d'instrumentaliser la justice contre lui. Mais il se bat désormais à ses côtés pour défendre l'Ukraine contre l'invasion russe.
Guerre en Ukraine: dans les rues de Kiev, la traque incessante des infiltrés russes
REPORTAGE - La traque des « saboteurs » a fait plonger la ville dans un climat de suspicion maximale.
Guerre en Ukraine: Berlin retrouve, démultiplié, l’élan de 2015 en faveur des réfugiés
REPORTAGE - La capitale allemande se mobilise pour accueillir les réfugiés, dans le même élan qu’il y a sept ans, pendant la guerre syrienne.
À Irpin, verrou au nord de Kiev, les combattants ukrainiens résistent pied à pied
REPORTAGE - Tandis que les Russes reprenaient leur offensive, le 206e bataillon de la force territoriale a évacué jeudi une colonne de civils vers la capitale.
Guerre en Ukraine: Jean-Yves Le Drian «ému» par la mobilisation des Moldaves à l’égard de ses voisins
REPORTAGE - Le ministre des Affaires étrangères est venu soutenir les autorités de Moldavie dans leur action d’accueil des réfugiés ukrainiens.
Ukraine: à Kiev, le berceau du monde slave craint d’être effacé par les bombes
REPORTAGE - Personne ne veut imaginer que Poutine bombardera le cœur historique de la capitale. Mais tout le monde l’en croit capable, tant le président russe semble prêt à tout pour effacer l’histoire de l’Ukraine afin de se l’approprier.
À Lviv, les volontaires ukrainiens se bousculent pour s’enrôler dans l’armée et être envoyés au front
REPORTAGE - Depuis quelques jours, cette ville située à 80 kilomètres de la frontière polonaise, devient un carrefour pour les millions de déplacés ukrainiens. Certains restent ici et tentent de rejoindre l’armée, d’autres repartent vers l’Union européenne.
Ukraine: Kharkiv sous le feu de l’artillerie russe
REPORTAGE - Les soldats de Poutine concentrent leur assaut sur la grande cité du nord-est de l’Ukraine, ainsi que sur Marioupol sur la mer d’Azov.
Ukraine: à Vassylkiv, les habitants se préparent à un déluge de feu imminent
REPORTAGE - Cette ville de garnison ukrainienne, qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud-ouest du centre de Kiev et qui dispose d’un aéroport militaire, est l’un des objectifs prioritaires des militaires russes.
À Lviv, en Ukraine, la population s’organise pour venir au secours des déplacés
REPORTAGE - Située à une centaine de kilomètres de la frontière polonaise, la ville est devenue un carrefour qui permet aux réfugiés d’attendre quelques jours ou de repartir vers l’étranger.
«On va leur donner une leçon» : dans les tranchées ukrainiennes, la guerre resserre les rangs de la nation
REPORTAGE - Dans la capitale, les combats font rage et ses habitants, militaires ou membres de la défense territoriale, affichent la même détermination face à l’ennemi commun.
Kiev, hier ville de culture, aujourd’hui cité de la désolation
RÉCIT - Les projets culturels, la société civile florissante, les cafés et restaurants délicieux, les expositions et festivals, voilà comment ses habitants décrivent Kiev, leur ville aujourd’hui assiégée.
Les Ukrainiens galvanisés par leurs premières victoires
REPORTAGE - Au quatrième jour de l’offensive russe sur leur pays, les forces ukrainiennes résistent mieux qu’anticipé. À Kiev, on redoute désormais des frappes aériennes.
Guerre en Ukraine: de Kiev à Lviv, la fuite désespérée dans des wagons bondés
REPORTAGE - Emportant le strict minimum, de nombreux habitants de la capitale tentent de rejoindre en train la grande ville près de la frontière polonaise.
À Kiev, l'armée ukrainienne résiste aux assauts russes
REPORTAGE - Au troisième jour de l'offensive lancée par Vladimir Poutine, au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués et 1115 personnes blessées en Ukraine.
Guerre en Ukraine: la bataille de Kiev a commencé
REPORTAGE - Découvrez le récit de notre envoyé spécial au cœur des combats, dans les faubourgs de la capitale attaquée sur plusieurs fronts par les forces russes.
Kiev, cœur de l’Ukraine sous les bombes russes
REPORTAGE - Depuis jeudi à l’aube, le pays tout entier se trouve sous le feu de l’envahisseur. Les rues de la capitale se vident à mesure qu’avance l’ennemi.
Guerre en Ukraine: les séparatistes pro-russes espèrent une victoire rapide grâce à l’appui militaire de Moscou
REPORTAGE - Dans la journée, l’armée russe a annoncé que les séparatistes avaient réalisé des gains territoriaux face à l’armée ukrainienne.
Guerre en Ukraine: Kharkiv, aux premières loges du conflit et de l’exode
REPORTAGE - Les habitants de la deuxième ville d’Ukraine ont été réveillés jeudi matin par des explosions. Certains essaient de fuir l’offensive de la Russie en voiture.
Donetsk à l’heure de la mobilisation générale
REPORTAGE - Dans la république prorusse appuyée par Moscou, qui vient de la reconnaître officiellement, les hommes de 18 à 55 ans sont appelés à s’enrôler pour monter au front.
Crise en Ukraine: à Kiev, le camp prorusse est plus inaudible que jamais
REPORTAGE - Il ne s’agit pas d’une guerre entre deux peuples, une majorité d’entre eux faisant endosser à Vladimir Poutine la responsabilité de la situation actuelle… hormis les militants prorusses.
À Donetsk, pas de lendemain de fête, juste la lassitude après huit ans de conflit et la crainte des jours à venir
REPORTAGE - Aucun tir n’a été entendu à Donetsk mais l’incertitude règne en maître et personne n’écarte la possibilité d’une épreuve de force.
Ukraine: Marioupol, qui enfin revivait après les épreuves de 2014, a de nouveau peur des combats et d’une annexion
REPORTAGE - Le spectre de la guerre plane à nouveau sur cette ville portuaire stratégique de 500.000 habitants, la plus en danger en cas d’une invasion à grande échelle.
Des colonnes de blindés en direction de Donetsk
EXCLUSIF - Notre envoyé spécial Alain Barluet a pu constater lundi soir l'avancée de dizaines de chars, moins de deux heures après la déclaration d'«indépendance» de la province par Vladimir Poutine.
Regarder la vidéoÀ Rostov-sur-le-Don, où arrivent les évacués du Donbass, «personne ne veut la guerre»
REPORTAGE - La région frontalière des territoires séparatistes prorusses d’Ukraine accueille une population poussée à trouver refuge en Russie avant un conflit jugé imminent.
Ukraine: à Kiev, la population ne croit pas à la désescalade
REPORTAGE - Face à Moscou qui souffle le chaud et le froid, les Ukrainiens refusent de spéculer sur une sortie de crise.
À Kiev, la population résiste à la panique malgré les rumeurs de guerre
REPORTAGE - En Ukraine, les troupes russes massées de l’autre côté de la frontière sont au cœur de beaucoup de discussions.
Le Figaro
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
Alexis FeertchakService InfographieINFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Nos cartes de la situation militaire en Ukraine sont actualisées chaque jour.
La ligne de front a changé du tout au tout depuis le lancement de l'«opération militaire spéciale» par Vladimir Poutine le 24 février 2022. Jusqu'aux premiers jours d'avril, elle traçait les contours d'une invasion globale de l'Ukraine avec trois fronts, au Nord, au Sud et à l'Est. Mais depuis lors, les troupes russes ont quitté Kiev et ont été redéployées dans la région orientale du Donbass, contrôlée pour partie par des séparatistes depuis 2014. C'est là que, désormais, se concentrent les principaux combats d'une bataille qui s'annonce décisive. Ce mercredi, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes. Au Sud en revanche, la ligne de front est relativement immobilisée.
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Malgré cette réorientation vers le Donbass, qui s'apparente à un «acte II» de la guerre en Ukraine, les Russes restent engagés dans «la plus grande opération militaire russe depuis 1945», comme le rappelait dès les premiers jours du conflit l'historien militaire et ancien colonel des troupes de marine Michel Goya. On aurait tendance à l'oublier en raison de son si vaste voisin, mais l'Ukraine est, derrière la Russie, le plus grand État d'Europe (603.548 km²), devant la France (543.940 km²). Les deux seuls oblasts de Donetsk et Lougansk qui forment le Donbass (52.000 km2) couvrent une superficie équivalente à la Bosnie-Herzégovine (51.000 km2) et bien supérieure à celle de la Belgique (30.000 km2). La carte suivante montre l'évolution de la ligne de front et les différentes zones sous contrôle russe ou ukrainien.
Moscou n'aura donc pas réussi à faire s'effondrer l'armée ukrainienne ni à renverser le gouvernement. Depuis le 24 février, les Ukrainiens montrent une résistance farouche. Les Russes ne contrôlent qu'une grande ville - Kherson -, voire quasi deux avec le port stratégique de Marioupol - les Ukrainiens sont toujours présents sur le site industriel d'Azovstal qui constitue une ville dans la ville -, mais ont largement abandonné leur politique de siège aux abords de Tchernihiv, Kharkiv ou Kiev. Les combats, qui s'annoncent longs sauf percée diplomatique majeure à ce stade plus qu'improbable, se déroulent largement en milieu urbain, ce qui entraîne des affrontements meurtriers, y compris pour les civils.
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Passons en revue les fronts.
À l'Est, la bataille décisive du Donbass
À l'est du pays, les forces russes maintiennent une pression aux abords de Kharkiv, deuxième plus grande ville d'Ukraine avec 1,5 million d'habitants, pour y fixer les forces ukrainiennes, mais ont interrompu leur tentative d'encerclement de la cité largement russophone, qui était pour eux hors de portée. Ils se sont par ailleurs retirés de Soumy, plus au nord. Cette autre grande ville était sur le passage d'une percée qui conduisait en ligne droite vers Kiev.
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Le front de l'Est est malgré tout le plus stratégique puisque c'est là qu'a lieu la principale offensive, dans le Donbass, les séparatistes contrôlant à ce jour 50% de l'oblast de Donetsk et 90% de celui de Lougansk. Les défenses ukrainiennes étant particulièrement denses dans cette région où seraient concentrées environ 40% de l'ensemble des forces de Kiev avec des fortifications établies depuis 2014, les Russes essaient de les contourner par le Nord et par le Sud, formant ainsi un mouvement de tenaille.
Au Nord, cette manœuvre s'est particulièrement accentuée depuis la prise totale de la ville d'Izyoum durant les premiers jours d'avril. Les Russes avancent néanmoins lentement dans cette zone fortement urbanisée qui rend structurellement la tâche de l'attaquant plus difficile. Le 19 avril, les Russes ont malgré tout annoncé la prise de la ville de Kreminna. Et ce mercredi 27 avril, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités, notamment Zavody, une partie de Velyka Komychouvakha, Zaritchné et Novotochkivské. Aucun de ces sites n'est stratégique en soi, mais leur prise traduit une percée vers les objectifs de Moscou dans le Donbass : d'abord les villes de Sievierodonetsk et Lisichansk dans l'oblast de Lougansk et ensuite celles de Sloviansk et Kramatorsk dans l'oblast de Donetsk. Cette dernière est même la capitale régionale des autorités ukrainiennes depuis la prise de la ville de Donetsk par les séparatistes en 2014.
En ligne de mire aussi, cette fois dans l'extrême sud du Donbass, le port de Marioupol sur la mer d'Azov. Appuyés par les forces séparatistes des républiques de Donetsk et Lougansk et par les combattants tchétchènes dépêchés par Ramzan Kadyrov - atout essentiel du Kremlin car ils sont rompus au combat urbain -, les Russes ont encerclé la ville portuaire depuis le 1er mars et ont annoncé le 21 avril la prise de contrôle de toute la cité à l'exception notable du vaste complexe métallurgique d'Azovstal - véritable ville dans la ville - toujours tenu par les forces ukrainiennes, et notamment par le bataillon ultranationaliste Azov. Des couloirs humanitaires ont été mis en place afin d'évacuer la population, mais Russes et Ukrainiens s'accusent mutuellement de les bloquer.
Au Sud, percée interrompue au-delà du Dniepr
La bataille de Marioupol et plus largement celle du Donbass ne se jouent pas seulement sur le front de l'Est. L'encerclement de la ville et la tentative de prise en tenaille de la région n'auraient pas été possibles si, sur le front du Sud, l'armée russe n'avait pas avancé depuis la Crimée dans le but de constituer un corridor terrestre entre la péninsule annexée en 2014 par Moscou et les séparatistes de Donetsk et Lougansk. Avant d'atteindre le verrou de Marioupol, les Russes ont conquis la ville de Melitopol le 26 février puis le port de Berdiansk le 27.
Le front du Sud a donc comme objectif certain le contrôle des bords de la mer d'Azov, qui deviendrait ainsi définitivement un «lac» russe, mais pas seulement. Il permet aussi aux Russes de remonter vers le nord, formant ainsi la pince Sud de la tenaille. Depuis la Crimée, les troupes russes ont ainsi percé vers le Nord avec la prise de contrôle dès le 3 mars de la plus grande centrale nucléaire d'Europe, située le long du Dniepr au sud de la grande ville de Zaporijié qui pourrait être à l'avenir un prochain objectif de Moscou. Depuis quinze jours, les Russes continuent de grignoter du territoire même si leur avancée n'est pas aussi rapide qu'au départ de l'invasion.
En revanche, le contrôle des bords de la mer Noire à l'Ouest, s'il demeure un objectif théorique possible n'est plus d'actualité à court terme. Dans cette direction, la ligne de front s'est stabilisée, avec même des contre-attaques ukrainiennes localisées, que les Russes sont néanmoins parvenus à contenir. Au départ, dans les premiers jours de l'invasion, les forces russes ont très rapidement poussé vers le Nord-Ouest depuis la Crimée. Dès le 2 mars, elles ont conquis la grande ville de Kherson, à l'embouchure du Dniepr, enjeu stratégique car il alimente en eau la péninsule annexée. L'armée russe a franchi le grand fleuve ukrainien, se retrouvant sur l'autre rive, et s'est approchée d'une grande ville portuaire, Mykolaïv, mais que les Russes n'ont pas réussi à encercler. Des troupes avancées, mais qui ont rapidement été repoussées, ont même poussé vers Odessa, troisième ville du pays et port important au bord de la mer Noire, au large duquel un débarquement russe de «marines» était craint. Déjà improbable étant donné la pause de l'offensive terrestre, il est désormais quasi-impossible depuis l'attaque contre le croiseur russe Moskva, coulé la semaine dernière par deux missiles ukrainiens. Au-delà du symbole, la perte du navire amiral russe de la flotte de la mer Noire montre que Kiev dispose encore des moyens nécessaires pour appliquer en matière navale une logique de déni d'accès au large de ses côtes. En revanche, à long terme, cette défaite russe peut justement pousser Moscou à vouloir pousser vers l'Ouest son offensive. Si les Ukrainiens perdaient Odessa, cité fondée en 1794 par l'impératrice russe Catherine II, l'Ukraine serait en effet privée de tout accès à la mer. Mais on en est loin. Les Russes sont aujourd'hui sur la défensive et retranchés à Kherson.
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Toujours à l'ouest du Dniepr mais cette fois-ci vers le nord, les Russes ne sont certes plus loin de Kryvyï Rih, mais manquent de combattants pour pousser davantage. Là encore, une avancée prochaine est improbable tant que leurs troupes sont fixées dans l'Est. Une victoire dans cette partie orientale de l'Ukraine pourrait certes leur permettre un redéploiement vers l'ouest, mais il faut garder à l'esprit que la bataille du Donbass s'annonce longue : on parle a minima en semaines.
Au Nord, la fin de la bataille de Kiev
Le principal retournement, début avril, a été la fin - au moins temporaire - de la bataille de Kiev. Face aux contre-attaques ukrainiennes, les Russes se sont retirés du nord du pays alors qu'ils n'étaient qu'à 30 km du centre de la capitale. La prise du berceau de la Rus de Kiev du IXe siècle - premier grand État slave dont l'Ukraine et la Russie se disputent la descendance historique - et même le siège de la cité de 2,8 millions d'habitants étaient hors de portée des Russes : il leur aurait fallu tenir une zone circulaire de 100 à 150 km de périmètre pour l'encercler. Même s'ils n'ont pas formellement été battus - puisqu'ils se sont retirés de la région - cela sonne comme une défaite pour le Kremlin puisque, depuis le 24 février, au regard de la répartition géographique du dispositif militaire russe, le front du Nord apparaissait comme le plus stratégique.
La réorientation vers le Donbass apparaît donc bien comme une révision à la baisse des objectifs russes. L'idée soutenue par Moscou selon laquelle l'opération vers Kiev était en fait secondaire et visait à y fixer les forces ukrainiennes ne semble guère crédible au regard des forces engagées au départ de l'invasion. Vers Kiev, trois percées étaient observables. Pour les deux premières, les forces russes ont été engagées depuis le territoire biélorusse en suivant les rives du Dniepr des deux côtés. Les Russes sont ainsi arrivés jusqu'à l'ouest de la capitale avec des combats particulièrement violents à Irpin et Boutcha, localité marquée par la découverte de corps de civils abattus par balles ; ils sont également arrivés à l'est de Kiev, au niveau de Brovary. Cette percée passait en amont par la grande ville de Tchernihiv que les Russes n'ont pas réussi à prendre ni à encercler complètement. Enfin, la troisième percée venait directement du front de l'Est - depuis le territoire russe et non biélorusse - avec l'encerclement de la ville de Konotop. Dans ces trois directions convergeant vers la capitale, les Russes se sont entièrement retirés.
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Quant au plan initial russe, une attaque-éclair contre la capitale, visant à décapiter le gouvernement, il a échoué. Le premier jour de l'opération, un assaut par hélicoptères a débarqué des troupes aéroportées - les VDV - à l'aéroport Antonov de Gostomel, à 20 km seulement du centre de Kiev. L'objectif était de tenir la zone pour établir une tête de pont aérien afin d'attaquer aussitôt le cœur de la capitale. Sauf que les Ukrainiens ont contre-attaqué vivement, imposant de lourdes pertes aux VDV, ce qui a empêché le déploiement rapide de renforts russes.
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Echec de la stratégie russe ?
La stratégie russe en Ukraine a subi un revers. Elle s'inscrivait au départ dans la tradition soviétique des «opérations en profondeur». Il ne s'agit pas du «Blitzkrieg» allemand bien connu, qui s'appuie sur une percée initiale très rapide, mais plutôt du lancement sur plusieurs fronts de vastes manœuvres en profondeur pour créer un «choc» - l'«oudar» - contre l'ensemble du dispositif ennemi, visant à le morceler et à le déstructurer. L'«art opératique» russe passe par des vastes mouvements d'enveloppement de l'adversaire pour le réduire dans de larges poches, des «chaudrons» - «kottel» en russe -, tentative que l'on peut encore observer à plus petite échelle dans la prise en tenaille des forces ukrainiennes dans le Donbass. Mais à Kiev, à Kharkiv, à Tchernihiv ou à Mykolaïv, la marche était trop haute.
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Faute de manœuvres, le risque pour Moscou était que son invasion s'enlise et se transforme en longue guerre d'usure, marquée par des sièges devant les grandes villes, où l'avantage est au défenseur. Pour éviter un tel revers, les Russes ont levé les principaux sièges et se reconcentrent dans le quart sud-est de l'Ukraine. Mais, à Donetsk et Lougansk, «les Ukrainiens résistent par une manœuvre de freinage fondée sur des bastions urbains. Le coût en pertes et en temps pour s'emparer de chaque kilomètre est très élevé pour les Russes», commentait récemment Michel Goya. La réorientation de la campagne russe est donc loin d'être gagnée d'autant que, si les forces russes présentes au Nord ont pu être redéployées dans le Donbass, c'est aussi le cas des troupes ukrainiennes.
Un recours croissant à l'artillerie
Depuis le début de l'invasion, les experts militaires ont noté un changement dans la tactique russe, visiblement en réaction à cette résistance ukrainienne à laquelle Moscou ne s'attendait pas. Le premier jour de l'invasion, d'intenses frappes russes ont été menées sur tout le territoire ukrainien - 160 missiles à longue portée tirés en une nuit selon Washington -, et même jusqu'à Lviv à l'extrême ouest du pays. Ont été utilisés des batteries terrestres de missiles Iskander-M stationnées en Russie et en Biélorussie, mais aussi des missiles de croisière Kalibr tirés depuis des navires ou des missiles tirés depuis des chasseurs-bombardiers. Les Russes ont visé des dépôts de munitions, des centres de commandement, des bases aériennes et des systèmes de défense aérienne en vue de lancer les opérations terrestres en ayant la maîtrise du ciel et en affrontant un ennemi désorganisé.
Ces frappes de précision qui font penser à la guerre américaine en Irak de 2003 se sont accompagnées, au départ en tout cas, d'un usage très limité de l'artillerie et de l'aviation. Sauf que les Russes n'ont visiblement pas réussi à atteindre leur objectif initial - s'assurer la maîtrise complète du ciel et désorganiser la chaîne de commandement -, raison pour laquelle ils ont décidé d'en finir avec cette relative retenue. Depuis début mars, conformément à la doctrine soviétique, l'artillerie résonne de plus en plus sur toute la ligne de front.
De nombreuses vidéos montrent l'emploi de lance-roquettes multiples, des Grad et des Smerch, héritiers des «orgues de Staline» de la Seconde Guerre mondiale, et même de TOS-1 utilisant des projectiles thermobariques aux effets particulièrement dévastateurs. L'emploi de chasseurs Soukhoï, au départ limité, monte également en puissance. Mi-avril, pour la première fois depuis le début du conflit, des bombardiers Tupolev ont aussi été aperçus dans le ciel ukrainien, preuve de cette montée en puissance des frappes.
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Les tirs de missiles de précision à longue portée continuent par ailleurs, même si le stock de ces derniers n'est pas infini pour les Russes, qui en auraient tiré plus de 1000, selon Washington, sur un total estimé entre 1500 et 2000. Le 19 mars, les Russes ont déclaré avoir utilisé pour la première fois un missile hypersonique Kinjal. Ce tir d'une arme dite «stratégique» représente surtout un message adressé aux Occidentaux et fait partie de la «grammaire» de la dissuasion employée depuis le début du conflit.
Une forte résistance ukrainienne
Du côté des Ukrainiens, leur équipement, largement d'origine soviétique, est assez similaire à celui utilisé par les Russes, mais ils peuvent par ailleurs s'appuyer sur des armements occidentaux fournis depuis 2014 et plus encore ces deux derniers mois, notamment des missiles anti-chars Javelin ou des missiles anti-aériens Stinger particulièrement redoutables. Les tourelles des chars russes T-72 ou T-90 sont d'ailleurs équipées de cages «anti-Javelin», mais leur efficacité est toute relative. Depuis le début de l'invasion, les images de blindés russes calcinés pullulent : plus de mille d'entre eux auraient été détruits ou capturés.
Les Ukrainiens disposent aussi de drones turcs Bayraktar TB2 dont l'efficacité a été prouvée en Syrie, en Libye ou dans le Haut-Karabagh. Plusieurs convois russes ont été détruits, y compris des systèmes anti-aériens qui n'ont pas pu réagir. Quant à la défense aérienne ukrainienne, si elle a été fortement touchée par les frappes russes, elle subsiste encore, plusieurs chasseurs et hélicoptères russes ayant été abattus ces dernières semaines.
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La vulnérabilité de certaines troupes russes, qui avancent souvent sans appui aérien ni moyens de reconnaissance appropriés, est patente. Le soutien logistique semble aussi être particulièrement déficient du côté russe, problème traditionnel pour cette armée, mais aggravé par une ligne de front qui s'étend avec un contrôle relatif des zones conquises. La communication paraît aussi être une faiblesse du côté russe, avec l'utilisation de radios civiles non protégées dont les informations transmises sont brouillées et interceptées par les Ukrainiens.
Une victoire russe toujours possible ?
Toutes ces informations sont bien sûr à prendre avec prudence tant il est difficile d'apprécier réellement la situation sur le terrain car les images publiées sur les réseaux sociaux peuvent produire un «effet-loupe» trompeur tandis que la communication de guerre est largement gagnée par Kiev.
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Quid de la suite ? «Nous avions une puissance nucléaire face à une puissance non nucléaire et le rapport de force, sur le papier, penchait clairement en faveur des Russes. C'est pourquoi les observateurs pensaient initialement à un conflit dissymétrique. Or, le déroulement des combats nous amène à penser que nous faisons face désormais à un conflit symétrique», analyse sur Twitter le général (2S) Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Environ 150.000 soldats russes ont été engagés en Ukraine, ce qui est en réalité peu pour l'invasion d'un pays aussi vaste. Et Moscou ne peut pas compter sur la «mobilisation générale» déclenchée du côté de Kiev, qui permet aux Ukrainiens de s'appuyer sur ces cohortes d'«appelés».
La principale interrogation est désormais le sort du Donbass : les Russes parviendront-ils à défaire les Ukrainiens lors d'une bataille décisive ? Et si oui, Moscou pourrait-il reprendre l'offensive vers l'Ouest pour conquérir les bords de la mer Noire et priver l'Ukraine d'un accès la mer ? C'est ce que semblent suggérer les récentes déclarations d'un général russe, qui a évoqué l'objectif d'un contrôle de tout le sud de l'Ukraine, en citant même la Transnistrie voisine, république séparatiste prorusse de Moldavie. Mais le poids des propos du général Minnekaïev, commandant adjoint du district Centre, tenus devant des industriels ne doit pas être surestimé, d'autant que, militairement, un tel objectif n'est pas réalisable à court terme. Et, à l’inverse, les Ukrainiens pourraient-ils tenter une vaste contre-offensive, par exemple dans le Sud près de Kherson ? La livraison d'armes lourdes occidentales - pièces d'artillerie et blindés notamment - pourrait-elle les y aider ? Là encore, il est trop tôt pour le dire.
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Au fond, pour les Russes, une victoire militaire, mais géographiquement localisée, est toujours de l'ordre du possible, mais à quel prix ? C'est tout l'enjeu, aussi, des négociations qui ne devraient pas avancer substantiellement dans les semaines à venir. «Plus la guerre dure, moins l'une ou l'autre partie sera prête (sauf écroulement local) à abandonner la partie», analyse Olivier Kempf, qui prédit : «La guerre durera donc encore longtemps. Et même si l'Ukraine gagne, elle sortira très durement affectée de cette guerre».
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Le Figaro
La météo du jeudi 28 avril : nouvelle journée ensoleillée
Le soleil s'installe sur une large majorité du pays ce jeudi, et les températures continuent d'augmenter. Un temps particulièrement clément qui inquiète les agriculteurs en manque de pluie.
Une autre journée sous le soleil s'annonce ce jeudi, surtout sur la majorité Est du pays, selon La Chaîne Météo *. À l'Ouest, le ciel reste légèrement couvert, mais le temps n'en demeure pas moins doux. Seul le Sud-Ouest est toujours perturbé par la dépression venue d'Espagne, qui, si elle s'estompe, donne un ciel encore très chargé. En montagne, quelques précipitations sont attendues dans l'après-midi.
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Sur les côtes de la Manche, le vent rafraîchit toujours le ressenti, mais le climat reste sec grâce à l'anticyclone situé au niveau des îles britanniques. Sur le reste du pays, les températures sont entre 1 et 2°C supérieures aux normales de saison.
La météo dans votre région
Dans le Nord-ouest, entre la Bretagne, la Normandie et les Pays de la Loire, le ciel est couvert le matin, mais se dégage progressivement avec quelques éclaircies dans la journée. À l’intérieur des terres, le climat est printanier, contrastant avec les côtes de la Manche toujours en proie à un vent venant du Nord-Est.
Dans les Hauts-de-France, l'Ile-de-France et le Centre-Val-de-Loire, une alternance se dessine entre un ciel couvert et ensoleillé, avec un faible vent du Nord-Est. Les températures s'élèveront tout de même entre 18 et 20°C dans la journée, une douceur inhabituelle pour la saison.
Dans le Nord-Est, en Champagne-Ardenne, Grand Est, Bourgogne et Franche-Comté, le ciel est dégagé et s'accompagne d'un vent d'Est. En conséquence, les terres déjà déficitaires en eau peuvent en être encore davantage asséchées.
Dans le Sud-Ouest, un ciel gris et menaçant s'affiche dans la matinée, entre l'arc atlantique, le Limousin, les Pyrénées et Midi-Pyrénées, avec une légère brume dans le sud de la Garonne. Ces nuages peuvent tomber en précipitations éparses. Si le soleil revient dans la journée, les montagnes sont toujours sous la pluie, assortie d'un petit risque d'orages. Les températures oscillent entre 15 et 18°C dans l'après-midi.
Dans le Centre-Est, une journée ensoleillée en perspective. L'Auvergne et Rhône-Alpes connaissent un beau ciel bleu le matin, légèrement remplacé par quelques cumulus dans la journée, essentiellement en montagne. En Haute-Loire, il peut y avoir une petite ondée.
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Dans le Sud-Est, le temps est également au soleil, en dépit de plusieurs nuages sur les côtes, et d'un ciel couvert dans la journée. Dans les Alpes du Sud et les Pyrénées-Orientales, les quelques nuages bourgeonnant peuvent provoquer une ondée. Le vent souffle peu, et les températures sont particulièrement douces, avec une maximale à 25°C dans la basse vallée du Rhône.
*La Chaîne Météo est une propriété du groupe Figaro.
La météo du lundi 25 avril : éclaircies à l'Ouest, averses ailleurs en France
Après un week-end agité, la tendance est à l'amélioration ce lundi dans l'ouest de la France, alors que les averses parfois orageuses restent d'actualité ailleurs.
Regarder la vidéoLa météo du mercredi 27 avril : temps printanier, perturbations en Aquitaine
Malgré des températures particulièrement fraîches dans la matinée, la météo est agréable ce mercredi sur l'ensemble du pays, à l'exception de l'Aquitaine qui subit une dépression venue d'Espagne.
Regarder la vidéoLa météo du week-end : alerte orange aux pluies et orages dans le Sud
L'Ardèche et la Lozère sont placés en alerte orange pour fortes précipitations. Dans le reste de la France, le week-end est agité et pluvieux.
Regarder la vidéo Le Figaro
Résultats présidentielle 2022 : la carte des départements où Emmanuel Macron a le plus progressé
Youssr YoussefFIG DataPRÉSIDENTIELLE 2022 - Le président réélu fait ses plus fortes progressions en région parisienne, et dans les départements qui l'ont déjà plébiscité au premier tour.
Pas de meilleur choix que le Champs-de-Mars, avec la tour Eiffel en toile de fond, pour célébrer sa victoire. Emmanuel Macron a en effet de quoi être reconnaissant envers les Parisiens, puisqu'il fait carton plein à Paris, comme dans les autres grandes villes. C'est là que l'on constate également ses plus grandes avancées entre le premier et second tour, sans que cela ne traduise pour autant un vote d'adhésion.
Présidentielle 2022 : plus de 50 points à Paris et en Seine-Saint-Denis entre les deux tours
La Seine-Saint-Denis est le département où en deux semaines, Emmanuel Macron gagne le plus de points : plus de 50 au total. Lors du premier tour, c'était le seul département d'Île-de-France où le leader de la République en marche y faisait un score plus faible qu'à l'échelle nationale. Les voix se concentrant autour de Jean-Luc Mélenchon, qui réunissait près de 50% des votants. Malgré une forte abstention de 39%, en augmentation de presque dix points au second tour, les votes ne se sont pas redirigés vers la candidate du Rassemblement national, loin s'en faut.
Résultats : en Île-de-France seule la Seine-et-Marne fait défaut à Macron
Difficile d'en dire autant de la Seine-et-Marne, où le score entre les deux finalistes est encore plus serré qu'à l'échelle nationale. C'est le seul des huit départements franciliens à ne pas figurer dans le top dix des départements où Emmanuel Macron fait ses plus fortes progressions. Il faut dire que dès le premier tour, la division était marquée, avec une triangulaire autour des 25% pour Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron, et Marine Le Pen, qui faisait ici son plus haut score de la région.
Dans un contexte où le vote reste marqué socio-démographiquement, les différences entre la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne peuvent s'expliquer par les différentes populations. Pour le premier : des habitants avec un taux de pauvreté le plus élevé de France métropolitaine, et pour le second : un profil social intermédiaire entre l'Île-de-France et le reste de l'hexagone, marqué par de fortes disparités.
Présidentielle : l'Ouest consolide les résultats du président sortant
La carte de l'évolution du score d'Emmanuel Macron entre les deux tours ressemble fortement à celle des départements où le candidat fait ses meilleurs scores. Cela traduit un électorat assez homogène dans les zones où le président réélu est déjà le plus confortable ou l'expression d'un «front républicain» toujours à l'œuvre.
Dans le Rhône, la Haute-Garonne et la Loire-Atlantique, soit les trois départements hors Île-de-France où l'heureux candidat à sa propre réélection fait les plus grandes avancées, Jean-Luc Mélenchon était le deuxième homme du premier tour - avec une avance confortable sur Marine Le Pen. Cela a constitué une réserve de voix pour Emmanuel Macron, marquant un peu plus la brisure avec le Nord-Est. Le président part d'un plus haut score au premier tour, il est vrai. Mais l'augmentation mécanique des points de l'entre-deux-tours et le «front républicain» ne peuvent éclipser la grande progression de sa rivale, si l'on compare la présidentielle de 2022 à celle de 2017. Marine Le Pen qui a d'ailleurs souhaité, dès le soir de la défaite, capitaliser ses avancées en se lançant dans «bataille des législatives».
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Le Danemark suspend sa vaste campagne de vaccination anti- Covid
Le Danemark, où toutes les restrictions ont été levées le 1er février, va mettre fin, temporairement…
Mali : «un soldat des forces russes Wagner» capturé par un groupe djihadiste
C'est la première fois que la principale alliance djihadiste au Sahel, liée à Al-Qaida, annonce la capture d'un Russe engagé sur le front de la lutte anti-djihadiste dans le pays.
Regarder la vidéoDébat Macron-Le Pen : le petit lapsus de Macron à son arrivée au studio
Le président sortant Emmanuel Macron est arrivé vers 20h au studio de la plaine Saint-Denis pour le débat…
Regarder la vidéo L'Humanité
« Macron, la stratégie du choc » à l'hôpital
EntretienAprès un quinquennat marqué par la destruction hospitalière, la cure d’austérité voulue par le président va continuer, explique le sociologue Frédéric Pierru.
Cécile RousseauFrédéric Pierru Sociologue au CNRS
Alors que la thématique a été absente de la campagne, le président de la République assure que la santé sera l’un des chantiers du nouveau quinquennat. Après cinq années dévastatrices pour l’hôpital public, ses mesures s’inscrivent bel et bien dans la continuité.
Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a réaffirmé que la santé était l’une de ses priorités. Il promet, entre autres, plus de prévention, une autre gouvernance hospitalière et un meilleur accès aux soins en urgence. Qu’en pensez-vous ?
Cela fait dix ans qu’Emmanuel Macron est dans les sphères du pouvoir : il a été secrétaire général de l’Élysée, puis ministre de l’Économie de François Hollande… Il était aux manettes avec le président socialiste durant la décennie post-crise financière de 2008, destructrice pour l’hôpital public. Il faut souligner un autre point : pourquoi est-il si pressé d’imposer la réforme des retraites ? Il a fait comprendre qu’il investirait dans l’école et la santé grâce aux économies réalisées sur le dos des retraités futurs. C’est un odieux chantage. La réalité, c’est que le programme de stabilité 2021-2027 a été transmis à la Commission européenne depuis cet été, évoquant notamment une grande maîtrise des dépenses de santé. Une austérité générale comme jamais nous n’en avons connu. Nous sommes donc loin des promesses électorales sur une gouvernance plus respectueuse de la négociation sociale. Idem pour la prévention. Est-ce du paternalisme envers les classes populaires qui n’auraient pas le bon comportement ou une action sur les déterminants sociaux de la santé, contraignante pour les lobbys ? On sent bien qu’Emmanuel Macron va axer cette prévention sur la culpabilisation des individus.
Quel bilan peut-on dresser de ce premier mandat marqué par la crise du Covid ?
Il est catastrophique. Le système est en train de s’effondrer. Nous sommes dans l’entropie. Les gens s’en vont en masse de l’hôpital. Le secteur a désormais une telle mauvaise image que plus personne ne veut y aller. Le Ségur de la santé a été une manière de dissoudre la mobilisation hospitalière entamée depuis 2019, tout en mettant le moins d’argent possible sur la table. Les 183 euros de complément de traitement indiciaire du Ségur ne suffisent pas à attirer les personnels dans un endroit invivable. On n’achète pas l’intensification et la dégradation des conditions de travail depuis dix ans avec une indemnité mensuelle. Le gouvernement promet aussi de sortir de la T2A (tarification à l’activité – NDLR), mais que fait-il en réalité ? Il l’étend à des secteurs comme la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation. Il y a un hiatus complet entre le discours officiel et ce qui est mis en place. Malgré le Covid, les restructurations ont continué, le virage ambulatoire s’est accéléré et les déserts médicaux se sont étendus. Dans cette décennie 2009-2019, il y a eu une banalisation des dépassements d’honoraires. Les obstacles financiers d’accès aux soins pour des franges de plus en plus nombreuses de la population ne cessent d’augmenter.
Durant la pandémie, le président a pourtant tenté de se présenter comme l’homme providentiel…
Il est incroyable d’entendre un tel récit dans une crise marquée par l’impréparation. Je ne reviens pas sur la polémique du manque de masques, de respirateurs et de lits. Nous avons aussi payé le délitement de la santé publique et de la sécurité sanitaire. Cette période a été émaillée de scandales jusqu’à l’affaire de l’abus de recours au cabinet McKinsey. Plus on déshabille l’administration centrale, plus on est obligé d’externaliser à des prix élevés. On appelle ça « affamer la bête », « starve the beast ». Naomi Klein l’a très bien décrit dans son livre la Stratégie du choc. Emmanuel Macron est l’idéal-type de la stratégie du choc.
Face à cette situation catastrophique, quelles mesures doivent être prises d’urgence ?
J’espère qu’il y aura une cohabitation politique après les élections législatives, mais il sera très dur de renverser la tendance. Le prérequis, c’est de désobéir aux traités européens qui font que notre système de santé est menacé de ruine. Après, il faudra une volonté forte pour sortir des déséquilibres territoriaux, de généralistes comme de spécialistes, en régulant la démographie médicale et en ouvrant des centres de santé. L’administration doit également plancher sur une alternative à la sortie de la T2A et augmenter les contrôles dans les Ehpad. Le problème n’est pas technique mais politique. On sait ce qu’il faut faire dans une optique de progrès sanitaire et social.
SantéHôpital publicsystème de santéEmmanuel Macron L'Humanité
A l'hôpital Saint-Louis, à Paris, « comment rester ouvert sans infirmières ? »
ActuEn raison d’un manque de soignants inédit, sous payés, le service d’immunologie clinique de Saint-Louis, à Paris, est menacé de fermeture à très court terme.
Clara Bolzinger«Urgent. Hôpital recherche infirmier·e·s pour postes de nuit, 19 heures-7 heures. » L’affiche, placardée sur l’un des murs de l’hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de Paris, concerne spécifiquement le service d’immunologie de ce centre hospitalier universitaire. Faute de pouvoir recruter des infirmières pour la nuit, cette spécialité, unique en Île-de-France, est menacée à très court terme de fermeture. « Personne ne veut fermer. Mais s’il n’y a pas d’infirmières de nuit, on ne voit pas comment on peut rester ouvert », déplore Claire Fieschi, cheffe adjointe de service d’immunopathologie clinique. Sur douze postes budgétés, seulement deux sont occupés. En cause : la difficulté à recruter des infirmières de nuit depuis plusieurs mois. « Cet emploi n’est payé que 9 euros de plus la nuit qu’en journée », précise la médecin, soit une maigre hausse de 1,07 euro brut de l’heure, et ce malgré le Ségur de la santé.
La légère revalorisation des salaires de 183 euros qui a découlé de cette consultation était « juste un rattrapage. Sur dix ans, ça ne fait que 18 euros d’augmentation » , relève Sylvie Pécard. L’infirmière pleine d’entrain, qui exerce depuis vingt-trois ans à Saint-Louis, a vu, petit à petit, tous ses collègues partir, en raison de la « non-reconnaissance du travail, des bas salaires et des répercussions sur la santé ».
Mais, dans cet établissement parisien, l’immunologie n’est pas le seul secteur touché par des départs. L’équipe de suppléance, qui comptait trente infirmières il y a vingt ans, n’en compte désormais plus que huit. Un manque de personnel qui pénalise directement le peu de professionnels qui restent. Sylvie Pécard peut en témoigner : après avoir travaillé pendant vingt et un ans en équipe de suppléance, elle officie désormais au sein du service oncologie. « Je me suis assise quinze minutes la nuit dernière, sur dix heures de travail. » Mais le manque d’effectifs se répercute aussi sur les patients. « Aujourd’hui, entre cinq et sept patients sortent de l’hôpital quotidiennement. Avant, c’était seulement un ou deux », poursuit-elle.
« On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments »
Le 19 avril, une petite centaine de soignants ont manifesté pour dénoncer le risque de fermeture du service d’immunologie. Au milieu de toutes les blouses blanches mobilisées devant l’hôpital, Victor, patient du service d’immunologie et de dermatologie, est venu soutenir le personnel soignant. « Quand tu es hospitalisé et que tu es au fond du trou, les infirmières et les aides-soignantes sont les personnes que tu vois le plus. C’est l’un des seuls rapports humains que tu as », témoigne-t-il. Le jeune homme de 23 ans, qui vient en consultation une fois par mois, s’indigne de ce qu’il a pu observer. « Ce système fonctionne uniquement car les soignants y sacrifient leur vie. Mon médecin fait des journées qui durent entre douze et quatorze heures », précise-t-il. Interne en hématologie, Clémentine Boccon-Gibod regrette, elle aussi, le manque de temps pour échanger avec les malades. « Plus on a de patients, moins c’est satisfaisant. Notre métier est avant tout de l’humain, avec une part importante de relation à l’autre. On n’est pas censé être là juste pour distribuer des médicaments », se désole-t-elle. Après quatre ans d’internat, la future hématologue n’est cependant pas découragée : « J’adore ce métier, ça ne me démotive pas. » Malgré cette situation très tendue, la direction des hôpitaux de Paris assure que la fermeture du service d’immunologie « n’est pas envisagée ».
Hôpital publicSanté Le Figaro
À 14 ans, Valentina Pinault pose pour la première fois avec sa mère Salma Hayek, en couverture de Vogue Mexico
Leonie DutrievozTapis rouge, bénévolat et carrière d'actrice : qui est Valentina, la fille de Salma Hayek et François-Henri Pinault ? Une chose est sûre: l'adolescente sait déjà capter l'objectif des photographes.
Telle mère, telle fille disait le célèbre dicton. Et il s'applique aujourd'hui à Salma Hayek et sa fille Valentina, qu'elle a eue de son mariage avec François-Henri Pinault. À 14 ans, l'adolescente se retrouve avec sa mère en couverture du magazine Vogue Mexico. La jeune fille, née le 21 septembre 2007, a grandi sous le feu des projecteurs, entourée de ses deux parents, dont elle semble très proche. Sa mère partage souvent, sur son compte Instagram, des moments de complicité avec elle, des photos d'elle enfant, ou encore des soirées d'avant-première de film, main dans la main sur le tapis rouge.
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D'origine mexicaine, la vedette du film Les Éternels n'hésite à faire découvrir à son unique enfant la culture du pays dans lequel elle a grandi. Valentina a donc rapidement appris l'espagnol qu'elle utilise pour discuter avec sa mère en public lorsque les deux femmes souhaitent se confier des secrets. «Je lui parle en espagnol si je ne veux pas que les gens autour de nous nous comprennent», explique Salma Hayek à Vogue Mexico. «De plus, je pense que cela renforce l'unité, le lien familial, ce lien que nous avons».
En vidéo, Salma Hayek coince son gant dans la robe de Fran Drescher durant les SAG Awards
Mode, tapis rouge et carrière d'actrice
S'il y a bien un sujet sur lequel mère et fille peuvent s'entendre c'est la mode. «Depuis qu'elle est petite, elle ne me laisse pas choisir ses vêtements», raconte Salma Hayek à Vogue Mexico. «Elle est très douée pour le maquillage aussi et maintenant, c'est elle qui m'apprend». Valentina confie alors qu'elle aime fouiller dans le placard de l'actrice, qu'elle semble considérer comme son modèle. «En général je porte toujours ce qui me plaît, je ne fais pas forcément attention à la marque», déclare la jeune fille.
Choisir ses vêtements l'amuse et elle aime varier ses tenues suivant des couleurs sobres ou colorées, son humeur du jour et ce qu'elle souhaite exprimer. «Je change souvent de style car cela dépend beaucoup de la personne que je veux être ce jour-là. Il y a des jours où je veux porter quelque chose de totalement noir et d'autres jours où je peux porter beaucoup de couleurs».
Ces tenues, elle commence à les exhiber sur les tapis rouges en compagnie de sa mère. Lors de la Fashion Week de Paris en mars dernier, l'adolescente accompagnait ses parents au défilé Balenciaga. En octobre 2021, Valentina se trouvait aux côtés de Salma Hayek aux avant-premières du film Les Éternels à Londres et à Los Angeles. La jeune fille semblait à l'aise dans cette atmosphère et face aux objectifs des photographes, si bien qu'elle a exprimé le souhait de devenir actrice, elle aussi. «J'ai vu ce qu'elle peut faire, mais au final, quand on joue et qu'on est très jeune, on perd son anonymat», explique Salma Hayek à Vogue Mexico. «Je pense que, d'une manière générale, la meilleure chose à faire est d'avoir une stratégie de vie qui vous permette d'avoir un côté artistique, un côté professionnel et un autre en tant que femme.»
«Je fais du bénévolat dans une soupe populaire»
Ayant grandi entourée de paillettes et de célébrité, Valentina garde tout de même les pieds sur terre, notamment en ce qui concerne les réseaux sociaux. Comme plusieurs de ses amis, elle aime suivre des influenceurs et reste à l'affût des dernières tendances. «J'aime savoir quels produits ils utilisent et où ils ont acheté leurs affaires, c'est comme si je cherchais de l'inspiration. Mais j'aime surtout quand ils rendent ça très personnel», explique Valentina à Vogue Mexico. «Je pense que ma génération ou mes amis ne se soucient pas vraiment du nombre de likes que vous avez, ce qui les intéresse c'est si vous avez quelque chose à dire».
Intéressée par les questions de société dans laquelle elle vit et grandit, elle se préoccupe déjà de nombreux sujets qui amènent le débat au centre des discussions. «Ce dont nous parlons aujourd'hui, ce sont des questions que chacun cherche à aborder d'une manière différente : il peut s'agir de l'environnement, de l'importance de la sexualité, de la race ou des normes de beauté». À l'âge de 14 ans, Valentina trouve alors des causes qui lui tiennent à cœur et qu'elle souhaite défendre.
À écouter : le podcast de la rédaction
En plus de poursuivre ses études, elle fait du bénévolat dans une soupe populaire où elle rencontre de nombreuses personnes et écoute leur histoire. «J'ai appris que chaque personne sans abri a une histoire différente. (…) De plus quand vous voyez quelqu'un qui dort dans la rue, vous avez la même réaction : vous ne voulez pas l'approcher. Je pense qu'il est plus important de les approcher et de les écouter plutôt que de les ignorer et de penser que ce n'est pas votre problème», explique Valentina. Du haut de son jeune âge, l'adolescente souhaite déjà faire partie de ces gens qui changent le monde et pour cela, elle pourra notamment compter sur le soutien de sa mère.
Al Pacino et sa nouvelle compagne Noor Alfallah, 53 ans d'écart
L'acteur de 82 ans a été aperçu en compagnie de sa nouvelle compagne, qui a également été l'ancienne partenaire du chanteur des Rolling Stones, Mick Jagger.
Quand soudain, une palette de maquillage vient discréditer les accusations d'Amber Heard contre Johnny Depp
Alors que les anciens époux s'accusent de diffamation mais aussi de violences conjugales, la mention de ce simple accessoire cosmétique pourrait briser la ligne de défense de l'actrice.
«Je t'ai tapé, mais tu vas bien» : un enregistrement confirme la violence d'Amber Heard à l'égard de Johnny Depp
Un enregistrement audio, diffusé ce mercredi 20 avril dans le tribunal de Fairfax, vient appuyer la version de l'acteur de Pirates des Caraïbes, selon laquelle son épouse était violente envers lui.
Le Figaro
Aux États-Unis, acheter une maison est parfois mission impossible
Actualité
Pour devenir propriétaire outre-Atlantique, il faut être prêt à prendre des risques au point de faire une offre sans même s’assurer que la maison est en bon état.
Par Le Figaro Immobilier , AFP agence
Mis à jour le 28/04/22, 04:00
Publié le 28/04/22, 04:00
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Voir l'annonceVoir l'annonce«À vendre, maison, 3 chambres». Pour en devenir l’heureux propriétaire, il faudra faire une offre sans attendre, et surenchérir de 100.000 dollars, soit environ 94.000 euros. Les prix sont à un niveau inédits aux États-Unis et les acheteurs sont désormais aussi confrontés à la flambée des taux d’intérêt. «J’ai visité environ 150 biens depuis 2019», raconte à l’AFP Liz Stone, qui souhaite acheter une maison dans la banlieue de Washington depuis trois ans. Elle a présenté quatre offres. Toutes au-dessus du prix demandé, allant même jusqu’à 100.000 dollars supplémentaires. Toutes rejetées, malgré un dossier solide.
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Dans la région, les biens immobiliers se vendent à un prix 4 à 5% plus élevé que le prix de départ, explique Liz Brent, fondatrice de l’agence Go Brent, à Silver Spring (Maryland), en proche banlieue de Washington. Elle cite l’exemple d’une maison affichée à 840.000 dollars et finalement vendue à plus d’un million. À chaque vente, «il y a un vainqueur et 20 perdants», tant les acheteurs sont nombreux face au peu de biens sur le marché. Il faut être prêt à «prendre des risques importants», dit-elle, comme faire une offre sans clause de rétractation, sans même s’assurer que la maison est en bon état.
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Pour avoir l’apport nécessaire, Liz Stone avait vendu il y a un an son appartement près du Capitole à Washington, et pris une location à Silver Spring. «Je pensais emménager rapidement dans mon prochain logement sans avoir à louer», ou juste «à court terme». Mais depuis, les prix n’ont cessé de grimper. Et malgré son large sourire, Liz Stone confie qu’elle a l’impression d’avoir «raté» l’opportunité d’acheter une maison. Car depuis janvier, les acheteurs doivent composer avec des taux d’intérêt qui flambent après être tombés à des taux historiquement bas plus bas pendant deux ans. À 5,11% pour un prêt à taux fixe sur 30 ans, durée la plus répandue aux États-Unis, c’est du jamais vu depuis 2010, contre 2,96% en moyenne en 2021.
Cela réduit encore le pouvoir d’achat, et il faut aujourd’hui, pour acheter la même maison type qu’il y a un an, «gagner environ 25.000 dollars de plus» par an, explique Nadia Evangelou, économiste pour la Fédération américaine des agents immobiliers (NAR).
Peu de biens sur le marché
La combinaison des prix exorbitants et des taux d’intérêts élevés devrait décourager de nombreux acheteurs et faire baisser la pression sur le marché. La hausse des prix pourrait ainsi être contenue à 5% seulement cette année, selon Lawrence Yun, chef économiste de la NAR. Bien moins que les +16,9% de 2021 ou que les +9,1% de 2020. «Il n’y a tout simplement pas assez de biens sur le marché», explique Liz Brent. Selon elle, le déficit est tel que revenir «à un niveau sain» semble impossible. «Et les prix continueront à augmenter». La situation a été exacerbée par la pandémie, mais le problème dure «depuis au moins 10 ans», souligne-t-elle. Une solution serait de construire des maisons doubles là où des maisons individuelles sont détruites, dit-elle.
Cette pénurie est consécutive à la crise immobilière de 2007, lorsque «de nombreux constructeurs ont fait faillite et ne sont jamais revenus» sur le marché, rappelle Lawrence Yun. Mais contrairement à l’agente Liz Brent, il s’attend à une amélioration à venir dans la région de Washington.
Le Figaro
Acheter un logement à retaper ne serait pas rentable en Angleterre
Actualité
Une étude montre que les acheteurs britanniques de maisons à rénover paient en moyenne après travaux, 50.000 euros de plus qu’un logement habitable en l’état.
Par Jean-Bernard Litzler
Mis à jour le 28/04/22, 04:00
Publié le 28/04/22, 04:00
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Voir l'annonceVoir l'annonceEt si les bonnes affaires ne se trouvaient pas dans les logements nécessitant des travaux? C’est en tout cas ce qui ressort d’une étude britannique menée par le réseau immobilier londonien Benham and Reeves. Tout en reconnaissant que ce type d’achat est une façon intéressante de permettre l’accès à la propriété aux budgets serrés, ces acheteurs paieraient au final plus cher qu’un bien équivalent rénové.
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L’étude admet qu’en moyenne, il faut tabler sur un budget de travaux équivalent à 15,8% du montant de l’acquisition. Le prix moyen d’une propriété serait de 374.051 livres (444.500 euros) à travers l’Angleterre alors qu’un logement avec travaux se négocie à 358.034 livres (425.500 euros). Dans ce dernier cas, il faut rajouter à l’achat initial l’équivalent de 56.569 livres de travaux (67.200 euros), ce qui porte l’addition totale à 414.604 livres. Au final, les acheteurs avec travaux auront donc dépensé 40.552 livres de plus que les autres (48.200 euros précisément).
Un surcoût qui peut atteindre 11%
Dans le détail, l’étude montre que le surcoût est le plus important dans les secteurs où l’immobilier est le plus cher. Il n’est ainsi «que» de 6776 livres (8000 euros) dans le nord-est de l’Angleterre alors qu’il culmine à 82.603 livres (98.300 euros) à Londres où l’addition grimpe de près de 11% lorsque l’on fait faire des travaux. Toujours selon les statistiques de Benham and Reeves, la différence de prix de vente moyen entre un bien à rénover et un bien prêt à être habité, ne serait que de 4 à 5% dans la plupart des cas (même s’il tombe à 1,8% dans l’est de l’Angleterre et s’envole à 10,6% dans le Nord-est ou encore à 7% dans le Yorkshire).
À en croire Marc von Grundherr, directeur de Benham and Reeves, il faut prendre garde à cette «vision romantique consistant à travailler tard pour retaper la maison familiale de ses rêves». «Même les travaux apparemment simples durent plus longtemps que prévu et coûtent plus cher, prévient-il. À un moment donné, vous constaterez sans aucun doute que vous avez inévitablement besoin d’une aide professionnelle, ce qui peut aussi bouleverser les budgets, même les mieux planifiés.» Il reconnaît cependant qu’il ne faut pas noircir le tableau, car ce surcoût, s’il existe, se lisse souvent sur de nombreuses années. Et surtout, c’est le prix à payer pour avoir un logement personnalisé, répondant parfaitement aux attentes de ses propriétaires. Dans ces conditions, il est normal que ce type de logement vaille plus que la moyenne.
L'Humanité
Cinq ans de plus, une catastrophe annoncée
ChroniqueChristophe PrudhommeLa réélection d’Emmanuel Macron, c’est la poursuite annoncée d’une politique de destruction de notre système de santé et de protection sociale : une aggravation des difficultés pour trouver un médecin traitant, un accès aux spécialistes en payant des dépassements d’honoraires difficilement supportables, une accélération de la fermeture des services d’urgences, des maternités et des services de chirurgie dans les hôpitaux publics… Ce sont aussi des assurances-maladie complémentaires de plus en plus chères ! Un coût mensuel à charge des familles de 3 000 euros par mois dans les Ehpad privés lucratifs pour des prises en charge très dégradées… Le recours à des cabinets type McKinsey pour définir notre politique de santé, le soutien à l’industrie pharmaceutique par le biais de subventions sans aucune contrepartie ou l’achat de médicaments à des prix très élevés dans l’opacité la plus complète, la fermeture accélérée d’hôpitaux publics alors que les cliniques privées bénéficient d’aides financières pour se restructurer…
Par ailleurs, les personnels de santé accepteront-ils plus longtemps d’être maltraités et méprisés ? Alors que différentes enquêtes d’opinion montrent clairement que, pour la majorité des Français, la santé et la protection sociale ne doivent pas relever du secteur marchand, la logique des libéraux dont Emmanuel Macron est un fidèle serviteur est toujours la même : il s’agit d’organiser la dégradation du service public pour que les alternatives privées apparaissent comme la seule solution.
Il est ainsi clair que cinq ans de plus sans aucun contre-pouvoir nous mènent tout droit vers une catastrophe avec un service public minimal pour la majorité de la population, qui n’aura pas les moyens de se payer des assurances de bon niveau, et un secteur privé très coûteux pour les autres, mais très lucratif pour les investisseurs. Les conséquences seront un renoncement aux soins pour une frange importante de la population et une dégradation des conditions de travail pour les personnels de santé sous la coupe d’entreprises dont l’objectif ne sera jamais de leur offrir les meilleures conditions de travail pour eux-mêmes et pour leurs patients, mais de dégager les marges bénéficiaires les plus importantes. C’est pourquoi l’intérêt conjoint tant des professionnels que des assurés sociaux est de stopper cette politique en élisant des députés qui se prononceront clairement pour un service de santé entièrement public avec une Sécurité sociale à 100 %.
Le billet du Dr Christophe PrudhommePrésidentielle 2022Emmanuel Macronsystème de santé Le Figaro
Résultats présidentielle 2022 : la carte des départements où Marine Le Pen a le plus progressé
Youssr YoussefFIG DataPRÉSIDENTIELLE 2022 - La candidate du rassemblement national a trouvé de nombreuses voix dans les départements où Éric Zemmour a fait ses meilleurs scores lors du premier tour.
S'il est une percée historique du Rassemblement national, elle est d'abord en outre-mer. Le vote Mélenchon du premier tour s'est transformé en vote Le Pen au second tour. Il traduit un vote sanction contre Emmanuel Macron qui perd 45 points entre 2017 et 2022, rien qu'en Guadeloupe, sur fond de méfiance historique envers la métropole et dans un contexte sanitaire et social complexe. Ce résultat s'appuie également sur une forte abstention (53% en Guadeloupe, 55% en Martinique et 61 % en Guyane).
Présidentielle 2022 : très forte progression de Marine Le Pen dans les Antilles
Résultats : Marine Le Pen à la reconquête des voix dans les départements du Sud-est
Hors Hexagone, la candidate fait également de grands progrès dans les deux départements corses, avec 29 points en moyenne de plus entre les deux tours pour 58% des voix au total. Elle a pu profiter de l'abstention de la région (près de 40%), ou d'une typologie du vote particulière pour y augmenter son capital de voix, déjà haut dès le premier tour.
Dans le littoral sud-est, Marine Le Pen fait une percée notamment dans le Var, les Pyrénées-Orientales et les Alpes-Maritimes (plus d'une vingtaine de points). Lors du premier tour, Éric Zemmour dépassait ou tutoyait les 10 points dans ces territoires - y compris en Corse - qui font partie des dix départements où il réalise son plus haut score lors du premier tour.
Élection législative : le nouvel objectif du Rassemblement national
Quant au nord-est, pas nécessairement de voix supplémentaires à aller chercher pour le Rassemblement national. La région semble en effet être un bastion déjà conquis pour Marine Le Pen. Elle y fait au premier tour comme au second ses plus hauts scores, notamment dans l'Aisne (60%), le Pas-de-Calais (58%), et la Haute-Marne (58%).
Parmi les quatre candidats du premier tour les mieux placés, Éric Zemmour est celui dont l'électorat s'est le plus reporté vers Marine Le Pen au second tour, d'après une enquête Ifop/Fiducial. Un chassé-croisé d'électeurs, qui intéresse au plus haut point, dans la perspective des législatives.
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La représentation diplomatique américaine en France met en garde contre le risque de «terrorisme» et de «trouble à l'ordre civil», mais aussi contre les «rassemblements» ce dimanche «qui pourraient devenir violents».
Législatives 2022 : pour Sébastien Chenu, si le RN n'obtient pas un grand nombre de députés, il y aura une «atteinte démocratique très forte»
Le député et porte-parole de la campagne de Marine Le Pen estime que le RN doit «incarner l'opposition» au Palais Bourbon.
Regarder la vidéoAbstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle
PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.
Le Figaro
«Quand elle est modérée, la jalousie joue souvent un rôle protecteur pour le couple»
Cécile ThibertPSYCHOLOGIE - On nous le répète depuis l'enfance : la jalousie est un vilain défaut. Mais qui n'a jamais été rongé par ce sentiment envahissant ? Est-il normal ? Quand devient-il pathologique ?
Votre partenaire se rapproche un peu trop à votre goût d'un ou une collègue de bureau ? Il ou elle fait preuve d'un peu trop d'enthousiasme en revoyant une ancienne connaissance ? Ne cherchez pas plus loin : vous êtes frappé de plein fouet par la jalousie. Un sentiment aussi tenace qu'envahissant. Nicolas Favez, professeur de psychologie clinique du couple et de la famille à l'université de Genève, a répondu aux questions du Figaro sur cette émotion universelle.
LE FIGARO. - Sur quoi portent vos recherches ?
Nicolas Favez. - Je travaille sur les relations de couple et de famille, en particulier sur la transition vers la parentalité, c'est-à-dire les conséquences positives et négatives que l'arrivée d'un nouveau-né peut produire sur le couple. Je donne aussi des cours sur la trajectoire de vie d'un couple : comment on se rencontre, on se séduit, on se met ensemble, on se sépare… La jalousie est une émotion qui est quasi systématiquement présente dans cette trajectoire. Beaucoup d'individus ressentent de la jalousie dans leur relation, à un moment ou un autre. C'est une émotion qui a très mauvaise presse. Mais il y a une façon plus nuancée de voir ce qu'elle peut apporter à la relation.
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Que voulez-vous dire par là ?
Je dirais que la jalousie standard, modérée – à distinguer de la jalousie pathologique – peut être considérée comme protectrice pour la relation. Je m'explique. Dans une relation qui dure, au bout d'un certain temps, on sait que les comportements de séduction ont tendance à disparaître. L'un ou l'autre des partenaires finit par devenir paresseux dans sa relation. La jalousie intervient à partir du moment où l'on a peur de perdre quelqu'un – parfois à raison – avec qui l'on a envie de rester. On sent qu'il nous échappe alors on cherche à le reconquérir, à lui remontrer davantage d'attention et d'amour. C'est souvent la jalousie qui est à l'origine de cela. Ce n'est pas pour rien que les sexologues affirment que la jalousie peut-être un profond aphrodisiaque : la jalousie fait renaître le désir.
Si ce sentiment est aussi répandu, on peut imaginer que c'est parce qu'il a une fonction précise ?
Il y a effectivement des théories qui vont dans ce sens, notamment en psychologie évolutionniste (discipline qui cherche à identifier les traits psychologiques humains qui résulteraient de l'évolution, NDLR). La jalousie serait une émotion adaptative qui garantirait la sécurité et la stabilité du couple en vue d'assurer la reproduction. Mais c'est une explication très biologique, basée sur le modèle hétérosexuel, qui a ses limites. Elle échoue à expliquer autre chose que la version normative du couple alors qu'il y a de la jalousie dans toutes les formes d'organisations amoureuses. Qu'en est-il des couples homosexuels ? Des couples en polyamour (avec plus qu'un partenaire, NDLR) ? Il y a peut-être une origine évolutionniste, mais cela n'explique pas tout. D'ailleurs, il y a aussi de la jalousie en amitié. En fait, je dirais que la fonction de la jalousie standard est sans doute d'enclencher des comportements de renforcement et de sécurisation d'une relation, quelle que soit sa nature.
Est-ce un sentiment universel ?
Oui, très probablement. Nous savons d'ailleurs que ce sentiment apparaît spontanément très tôt dans la vie. Il y a des études qui ont consisté à demander à des mamans de jouer avec leur bébé de six mois. Au bout d'un moment, les mamans avaient pour consigne de détourner leur attention au profit soit d'un autre bébé (en vérité d'une poupée très réaliste), soit d'un livre. La réaction du bébé était toujours beaucoup plus forte quand sa mère s'intéressait à l'autre bébé. Cette réaction à la perte d'attention au profit d'un autre individu survient donc très précocement.
Vous faites la distinction entre jalousie « standard » et jalousie « pathologique ». Où se situe la frontière entre les deux ?
Chez les jaloux pathologiques, il y a une forme d'insécurité interne qui fait ressentir ce sentiment sans raison objective. C'est très lié à l'anxiété. Cela peut amener à des comportements de contrôle de l'autre, de méfiance constante, de harcèlement. Alors que la jalousie « normale » se déclenche après un événement externe. La personne dispose de faits qui lui permettent de voir que son partenaire s'intéresse à quelqu'un d'autre.
Y a-t-il des événements dans l'histoire individuelle qui peuvent rendre une personne plus facilement jalouse ?
La jalousie pathologique est liée à de nombreux facteurs, il y a un tas d'hypothèses. Mais étonnamment, c'est assez mal documenté. Ce sentiment a très peu été étudié. Sans doute parce que c'est assez tabou. Donc aujourd'hui, nous n'avons pas de données qui permettent d'affirmer : « cette personne est jalouse maladive parce qu'elle a vécu ceci ou cela ».
À quel moment faut-il considérer que la jalousie devient problématique ?
À partir du moment où ça devient chronique et que ça ne se calme pas. Dans la jalousie standard, il va y avoir une remise en route du comportement de séduction. Cela va marcher ou pas, c'est-à-dire que le couple peut être soit amené à se séparer, soit à se consolider. Tandis que dans la jalousie pathologique, c'est sans fin. C'est souvent des situations dans lesquelles la personne jalouse en arrive à auto valider sa prédiction. La personne a peur de perdre son ou sa partenaire, elle adopte donc un comportement de contrôle et de méfiance qui fait que l'autre prend peu à peu ses distances, ce qui valide sa croyance que l'autre va partir, ce qui augmente son anxiété et ainsi de suite. C'est un cercle vicieux.
Est-ce que cela vaut le coup de se faire aider dans ce cas ?
Ça dépend un peu du niveau de jalousie, mais mon conseil est de ne pas hésiter à aller consulter un psychologue. Toutes les psychothérapies peuvent être utilisées, en fonction de ce qui a amené la personne à être dans cette insécurité relationnelle permanente. Le fait d'y aller en couple peut être une porte d'entrée pour parler de ses vulnérabilités. En tout cas, si vous avez impression que votre partenaire est jaloux en permanence, quoi que vous fassiez, il y a peu de chances que cela s'arrange tout seul. En ce qui concerne la jalousie « modérée », il y a une bonne façon de l'éviter : communiquer dans le couple, entretenir sa relation. Il faut éviter cet appauvrissement relationnel qui n'est, certes, pas fatal, mais qui est observé dans beaucoup de relations.
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LE POINT SUR LA SITUATION - Nouvelles mesures, nouveaux bilans et faits marquants : Le Figaro fait le point sur les dernières évolutions de la pandémie de Covid-19.
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Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»
RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.
L'Humanité
Simon Vasseur, « manip radio » sous les radars
Un jour avecCet expert en radiologie, au front face au Covid, puis privé de prime et de revalorisation, se bat pour la reconnaissance de sa profession aux côtés des soignants.
Cécile RousseauSoignant au même titre qu’un infirmier. D’emblée, Simon Vasseur, manipulateur en électroradiologie médicale (Meem) aux urgences de Roubaix (Nord), rappelle le rôle-clé de sa profession. « Quand vous mettez le pied dans un hôpital, il y a de grandes chances que vous passiez à un moment entre nos mains. Nous sommes à la confluence de beaucoup de disciplines et au cœur des échanges d’informations au sein d’un groupement hospitalier de territoire (GHT). » S’il monte au créneau, c’est que son métier passe allègrement sous les radars. Une invisibilisation qui se retrouve au sein même du système de santé. « Les autres personnels ne savent pas ce que nous faisons, à tel point que, quand le journal interne du centre hospitalier a fait un reportage sur nous, d’autres collègues nous ont interpellés : “On ne pensait pas que vous piquiez les malades pour poser des perfusions.” Nous avons zéro reconnaissance », déplore Simon.
« on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables »
Lassés d’être considérés comme de simples techniciens juste bons à appuyer sur un bouton, les « manips radio » de toute la France ont envoyé plus de 5 000 courriers au ministère de la Santé, aux députés et aux sénateurs. Le 15 mars, ils sont repartis, à l’appel de la CGT, sous les fenêtres d’Olivier Véran pour exiger la prise en compte de leurs revendications. Une grève qui s’inscrit dans la continuité des mobilisations de 2019 stoppées par la pandémie. « La réponse a été : non à tout. On nous a rétorqué que nous n’avions rien de commun avec les infirmiers. Je n’ai pas du tout apprécié. C’était dénigrant », tacle le secrétaire adjoint de la CGT de l’hôpital.
Manip radio de père en fils, Simon, 38 ans, a démarré sa carrière par un job d’été, avant d’en faire l’activité d’une vie. Remonté quand il s’agit de défendre sa vocation, le Ch’ti ne tarit pas d’éloges sur son métier : « L’imagerie 3D, c’est hyperintéressant, les technologies évoluent tout le temps. Travailler de nuit aux urgences, c’est aussi super enrichissant ! On ne sait jamais ce qui va se passer : on rencontre des gens avec des trajectoires de vie incroyables. »
Depuis deux ans, les clichés des poumons et du thorax se sont enchaînés à un rythme effréné. Tous les matins, un spécialiste des rayons X et un aide-manipulateur se baladent avec leur appareil portatif en réanimation, en soins intensifs et en cardiologie pour radiographier les malades non transportables, dont ceux du Covid. Mais ces allers-retours incessants ont leurs limites. « Les radios au lit se sont banalisées. Les médecins ont gardé l’habitude de nous faire déplacer, observe Simon. Une fois, nous sommes arrivés dans une chambre pour un cliché pulmonaire et le patient était descendu en bas pour fumer… Pendant ce temps-là, aux urgences, il n’y a qu’un collègue et des personnes avec des fractures attendent leur tour. »
Après 18 h 30, un seul manipulateur radio reste sur place avec possibilité d’appeler une astreinte. « C’est hélas souvent le rush à cette heure-là, avec beaucoup d’entrées de patients », note ce père de trois enfants. Durant le premier confinement, les « manips » des urgences avaient bénéficié d’un renfort, envolé depuis. À Roubaix, sept recrutements de jeunes ont donné un peu d’air, mais l’effectif n’est toujours pas complet. Comme le confirme une enquête de l’inspection générale des affaires sociales, en 2021, l’attractivité du métier, classé en catégorie A de la fonction publique, affiche un encéphalogramme plat.
en résistance contre la privatisation rampante
La discrimination face aux rémunérations n’aide pas à embaucher. La prime Veil de 90 euros brut par mois leur échappe au motif qu’ils ne seraient pas assez soignants. « Nous ne sommes pas juste derrière un écran. Nous injectons du produit de contraste iodé pour le scanner, nous posons des cathéters, nous rassurons aussi les malades claustrophobes avant qu’ils aillent passer des IRM. Normalement, nous n’interprétons pas les images, mais quand le médecin senior laisse son externe s’occuper des examens, ils n’hésitent pas à solliciter notre avis », liste le diplômé depuis 2006. La prime Buzyn, ou indemnité forfaitaire de risque, leur passe souvent sous le nez car il faut rester au moins 50 % du temps aux urgences pour la toucher. « Nous circulons beaucoup et le scanner n’est pas dans le service, tout comme le coronarographe. Cette situation est totalement ubuesque », tance-t-il.
Présent sur tous les fronts, Simon Vasseur est entré en résistance contre la privatisation rampante de l’imagerie médicale depuis la tarification à l’activité. À Roubaix comme dans de nombreuses structures, elle gagne toujours plus de terrain. Sur trois scanners, un est dédié à l’hôpital public et deux autres principalement au secteur privé : « Pendant la pandémie, un de ces deux scanners était réquisitionné. Mais c’est fini. Ils sont redevenus comme avant, des machines à cash pour répondre aux impératifs de rentabilité. »
ségur de la santéSalaires et pouvoir d'achatHôpital public L'Humanité
Vers un effondrement de l’hôpital public
ChroniqueChristophe PrudhommeLes personnels de santé alertent depuis des années sur la dégradation de l’hôpital public sans être entendus. Les quelques mesures prises dans le cadre du Ségur de la santé sont très loin d’être à la hauteur des besoins et la situation continue de s’aggraver, comme le montrent des exemples récents. Les urgences du centre hospitalier régional d’Orléans ont été obligées de fermer du fait d’une cascade d’arrêts de travail d’un personnel en épuisement professionnel. Plus grave, à Strasbourg, un homme est mort sur un brancard aux urgences après douze heures d’attente sans surveillance.
Ce nouveau drame s’ajoute à tous ceux qui ne sont pas forcément médiatisés, mais qui surviennent malheureusement trop fréquemment. Il faut aussi insister sur les milliers de lits fermés par manque de personnel. Et tout cela n’a rien à voir avec l’épidémie de Covid, qui n’a été que le révélateur de la grande misère de nos hôpitaux. Ce ne sont plus de petits établissements qui craquent aujourd’hui mais les plus grands hôpitaux français. C’est la résultante des politiques menées avec constance ces dernières années par les différents gouvernements, associant réduction du nombre de personnel formé, tant au niveau médical que paramédical, et étranglement financier, se traduisant par des fermetures massives de lits.
Ce qui est particulièrement révoltant sont les mensonges proférés par les différents ministres et présidents de la République depuis maintenant plusieurs décennies. Tous nous expliquant qu’il fallait privilégier le maintien à domicile des personnes âgées, les prises en charge ambulatoires, en stigmatisant les patients qui « viendraient pour rien aux urgences », alors qu’ils ont laissé aussi se dégrader la médecine de ville, avec un nombre de généralistes très insuffisant, mal répartis sur le territoire et avec un mode d’exercice libéral ne répondant plus aux besoins de la population.
Les conséquences sont aujourd’hui dramatiques pour la population, qui n’arrive plus à se soigner correctement, sauf pour ceux qui peuvent se permettre de payer de très importants dépassements d’honoraires pour accéder à des circuits privilégiés de prise en charge. Pour stopper cette casse organisée de notre système de santé, dont l’objectif est d’aller vers un système à l’américaine piloté par le secteur marchand, nous avons besoin d’un changement politique radical. Nos hôpitaux et plus globalement notre système de santé ne résisteront pas à cinq nouvelles années de poursuite et d’accélération des politiques libérales destructrices des services publics et de notre système de protection sociale solidaire.
Le billet du Dr Christophe PrudhommeSantéHôpital publicségur de la santé L'Humanité
Hôpital. Le Sénat pointe les carences de personnels
ActuUne commission d’enquête a publié un rapport d’information alarmant sur le mal-être des personnels de santé. Des pistes sont également avancées pour remédier aux manques de praticiens dans les territoires.
Naïm SakhiMalgré le Ségur de la santé, les maux persistent dans l’hôpital public. C’est ce qu’affirme la commission d’enquête du Sénat, dont le rapport d’information a été dévoilé à la presse jeudi 31 mars. Organisée par le ministre de la santé Olivier Véran à l’été 2020, juste après le premier confinement, le Ségur avait notamment acté la création de 15 000 postes à l’hôpital public, et le déblocage d’une enveloppe de 8,2 milliards d’euros par an pour revaloriser les salaires. Des annonces jugées « trop tardives », parachevant un cycle de « saupoudrage de mesures », « au fil des années 2020 à 2022 », selon les sénateurs. « Rien qu’à l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), pas moins de 1 400 postes d’infirmiers sont vacants. C’est 1 000 de plus qu’en octobre 2019, avant la pandémie », alerte la rapporteuse LR, Catherine Deroche. Les parlementaires pointent notamment la faible attractivité des métiers de santé publique, provoquée par « des conditions de travail dégradées », et alertent sur un risque de « spirale négative » déjà en œuvre dans les défections des postes.
L’absence de gestion des ressources humaines au sommet de l’État est également mise en exergue. « Le gouvernement est dans l’incapacité d’établir un tableau de la situation », poursuit la sénatrice. Pour redynamiser l’attractivité de ces professions de première ligne, le rapport appelle à « garantir une reconnaissance financière équitable et adaptée » et à la prise en compte des contraintes de logement et familiaux. Les sénateurs réclament aussi un allégement de « la charge administrative des soignants », en développant les outils numériques et en « optimisant la délégation de taches aux secrétaires médicales ». « Il faut remettre de l’humain, que les soignants puissent passer des moments privilégiés avec les patients et avoir du temps de s’occuper de chacun d’eux », assure de son côté Laurence Cohen (PCF).
Plus inquiétant, les effets induits par Parcoursup dans la sélection des près de 700 000 demandes d’accès aux Instituts de formations et de soins infirmiers (IFSI). « Avec la fin des entretiens individuels, on observe une plus grande déperdition en cours d’étude », risquant ainsi d’accélérer un peu plus les pénuries de soignants, regrette Catherine Deroche. D’ailleurs, face aux difficultés d’accès aux soins, les sénateurs réclament la mise en place d’une quatrième année d’internat, en priorité, dans les zones sous-dotées en médecins généralistes. D’autant que le rapport pointe une aggravation de la situation : en 2018, 5,7 % de la population vivaient dans une de ces zones contre 3,8 % en 2015.
Des déserts médicaux qui ont pour conséquence d’aggraver la saturation des hôpitaux. 21,2 millions d’admissions ont eu lieu aux urgences en 2019, contre 10,1 millions en 1992. En outre, le rapport recommande la généralisation des « cellules de coordination ville-hôpital » entre les Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) et les lieux de vie, organisant au mieux l’entrée et la sortie des patients des hôpitaux. « Ces recommandations restent extrêmement tièdes. Il n’est pas question des Centres de santé, qui répondent pourtant aux attentes des jeunes professionnelles de travailler en équipe, avec un statut de salarié, et dont les patients peuvent bénéficier du tiers payant », mesure Laurence Cohen.
Membre de la commission d’enquête, la sénatrice, au nom du groupe communiste (CRCE) s’est abstenue. « On pouvait s’attendre à une véritable politique alternative de santé en faveur de l’hôpital public, a lors que les interlocuteurs réclamaient une remise en cause des financements des hôpitaux », poursuit-elle. Les sénateurs CRCE réclament la suppression de la tarification à l’activité (T2A) et de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), un objectif de dépenses à ne pas dépasser en matière de soins de ville et d’hospitalisation. « Nos hôpitaux ne souffrent pas uniquement d’un problème organisationnel. Il faut arrêter les restrictions budgétaires », tance Laurence Cohen. Dans la course à l’Élysée, leur candidat Fabien Roussel plaide pour le recrutement de 100 000 personnels soignants, mais aussi pour une prise en charge à 100 % des dépenses de santé par la Sécurité sociale.
sénatSantéHôpital publicségur de la santé Le Figaro
Présidentielle 2017: Emmanuel Macron, marcheur et dynamiteur
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (10/10) - Totalement inconnu trois ans plus tôt, l’ancien ministre de l’Économie de François Hollande marginalise le PS, profite de «l’affaire» Fillon et s’impose nettement face à Marine Le Pen.
Présidentielle 2012: avec François Hollande, un socialiste revient à l'Élysée
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (9/10) - Bénéficiant du coup de théâtre qui disqualifie Dominique Strauss-Kahn en mai 2011, l’ancien premier secrétaire du PS s’impose à la primaire socialiste. Et bat Nicolas Sarkozy.
Présidentielle 2007: la dynamique Sarkozy s'impose à droite
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (8/10) - Le ministre de l’Intérieur fait campagne sur la «rupture» avec le quinquennat Chirac dont il fut l’un des premiers acteurs. Face à lui, Royal et Bayrou créent aussi la surprise.
Présidentielle 2002: Jean-Marie Le Pen prive Lionel Jospin de second tour
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (7/10) - Le «21 avril» deviendra une date symbole, synonyme d’élimination de la gauche au profit du Front national. Jacques Chirac est réélu avec 82,21% des voix.
Présidentielle 1995: l'incroyable retour de Jacques Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (6/10) - Face à Édouard Balladur, grand favori de la compétition, le maire de Paris reprend des forces en faisant campagne sur le thème de la «fracture sociale».
Présidentielle 1988: Mitterrand joue la «France unie» contre Chirac
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (5/10) - La gauche n’a pas su redresser le pays. Mitterrand est pourtant réélu avec 54% des voix. Il a su faire de sa défaite aux législatives une arme contre la droite.
Présidentielle 1981: François Mitterrand impose l’alternance politique
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (4/10) - Le premier secrétaire du Parti socialiste est élu président à la troisième tentative. Grâce à l’accord secret passé avec Chirac.
Présidentielle 1974: Valéry Giscard d'Estaing conjugue changement et continuité
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (3/10) - Le ministre de l’Économie s’impose face à François Mitterrand, candidat de la gauche unie, dans le duel le plus serré de toutes les présidentielles de la Ve République
Présidentielle 1969: Georges Pompidou invente l'après-gaullisme
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (2/10) - L’ex-premier ministre se lance sans l’aval du général de Gaulle. Celui-ci en nourrit une certaine amertume et ne le soutiendra pas officiellement.
Présidentielle 1965: le général de Gaulle en ballottage, qui l'eût cru?
DIX SCRUTINS DANS LE RÉTROVISEUR (1/10) - Lors de la première élection du président de la République au suffrage universel, deux tours sont nécessaires à Charles de Gaulle pour battre François Mitterrand.
Le Figaro
Thierry Ardisson: «J’ai mis ma vie dans “Hôtel du temps”»
ENTRETIEN - L’animateur de 73 ans est de retour sur France 3 avec une nouvelle émission qui fait parler les stars disparues.
Il n’a pas changé ou presque. Toujours vêtu de son noir traditionnel, Thierry Ardisson fait son grand retour à la télévision après trois ans d’éclipse. L’animateur lance «Hôtel du temps», un concept totalement inédit qui ne devrait laisser personne indifférent. Comme d’habitude.
TV MAGAZINE. - Cela fait trois ans que vous avez été licencié de C8. Quel est votre état d’esprit pour ce retour à la télé?Thierry ARDISSON. - Je me dis que c’était un mal pour un bien parce que sinon j’aurais continué à faire du talk-show. Sur le moment, ce n’était pas agréable de me faire virer sur un claquement de doigts après treize ans de bons et loyaux services sur Canal+. Mais, ça m’a obligé à me remettre en cause, à chercher à faire autre chose. Je trouve formidable que la vie me donne à créer «Hôtel du temps». Ce n’est ni du cinéma ni de la télé ni du docu ni de la fiction, c’est un objet culturel inédit!
Vous êtes heureux de revenir sur France Télévisions?J’ai passé dix-huit ans sur France Télévisions! C’est là où j’ai fait mes meilleures émissions: «Lunettes noires pour nuits blanches», «Double jeu», «Tout le monde en parle». C’est un peu ma maison… Quand je suis allé voir Delphine Ernotte (présidente de France Télévisions, NDLR), je lui ai dit qu’après avoir interviewé tout le monde, il me restait l’autre monde, et que je voulais interviewer des légendes disparues, elle m’a répondu «oui». (Rires). C’est miraculeux!
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Trois ans à travailler sur «Hôtel du temps». Cela vous a paru long?Ça a été long! C’est peut-être la première fois de ma vie que je passe autant de temps à préparer une émission. Trois ans à ne faire que ça, nuit et jour, obsédé par ça. J’y ai mis toute ma vie! Au départ, c’était un rêve fou d’interviewer des légendes disparues et puis, un jour, tu les vois parler, et c’est quand même très récompensant.
Pourquoi ça a été aussi long? Il a fallu d’abord régler trois problèmes. Est-ce que c’est légal? Oui, on peut le faire sans l’accord des héritiers. Ensuite, il y a eu l’aspect technologique. Pour cela, je suis allé en Israël, en Angleterre pour finalement faire appel à une société basée à Paris, Mac Guff, qui au départ ne voulait pas le faire. Puis, il y a eu la question du lieu parce que je n’allais pas faire l’émission dans un cimetière. Il y a eu toute une période de conception et puis il y a eu des aléas. Takis Candilis, le patron des programmes de France Télévisions, ne voulait pas je revienne, je n’ai toujours pas compris pourquoi. Il m’a fait écrire que «Hôtel du temps» n’était pas une émission pour le service public! Ensuite, il y a eu la réélection de Delphine Ernotte, puis le Covid.
«J’ai créé un métavers dans lequel je me balade»
Thierry Ardisson à propos d’«Hôtel du temps»
Comment est née cette idée de faire revivre des personnalités décédées? Cette idée est née il y a très longtemps. J’avais déjà fait ça avec des sosies, John Lennon dans «Autant en emporte le temps», Baudelaire dans «Tout le monde en parle», Victor Hugo dans un prime qui s’appelait «Bedos/Ardisson: on aura tout vu!». On s’était disputé et pour se réconcilier, on avait fait un prime le samedi sur France 2, vous imaginez l’époque! Guy Bedos avait accepté de venir à condition qu’il y ait Jamel Debbouze et Victor Hugo. Jamel n’est jamais venu, mais moi j’ai amené Victor Hugo, joué par Jean-Claude Drouot. Je ne voulais plus faire ça avec des sosies et des comédiens, ça fait un peu cabaret.
En quelques mots, pouvez-vous nous expliquer le concept?J’interviewe des légendes disparues. Je leur fais raconter toute leur vie. Il y a trois actes: ce que les gens connaissent le mieux d’eux ; puis, le déroulé de leur carrière, ensuite de l’enfance au début de leur carrière ; plus un épilogue sur la mort. Toutes les émissions sont sur le même modèle, c’est un format. Tout ça dans un univers particulier, l’Hôtel du temps avec le concierge, le maître d’hôtel... En fait, j’ai créé un métavers dans lequel je me balade. Par exemple, à un moment, je ne trouve plus Coluche, personne ne sait où il est et je le retrouve en train de piquer le petit-déjeuner de Serge Gainsbourg (rires)!
Vous faites ce que vous voulez dans votre métavers, mais néanmoins tout ce que disent les légendes est vrai... C’est pour ça que c’est long à fabriquer. Je donne des items (les origines, l’enfance, les études...) à des documentalistes qui réunissent toutes les phrases réellement prononcées ou écrites sur eux. Ensuite, je me retrouve devant ce tas de verbatims que je dois organiser en scénario, en faisant les questions après les réponses. C’est «Jeopardy»!
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Avez-vous demandé leur avis aux héritiers et ayants droit ? Légalement, je ne suis pas obligé mais je le fais pour des raisons d’éthique et finalement j’y gagne parce qu’ils m’aident à améliorer mon scénario. Je leur montre d’abord la tête recréée en «deepfake» ; on prend toujours les légendes dans leur période la plus iconique. Après je leur fais lire le scénario et enfin, ils visionnent l’émission terminée. Les enfants de Coluche ont rejeté mon premier scénario. Sur le moment, j’étais vert mais ils n’avaient pas tort, il y avait des choses que je n’avais pas perçues.
Que répondez-vous à ceux qui émettent déjà des critiques? Le «deepfake», on s’en sert que pour des raisons néfastes ou humoristiques: Barack Obama dans une partouze ou Hitler et Staline chantant du Abba. Moi, je suis le premier à l’utiliser dans un but positif et culturel. C’est un outil. Or un outil n’a pas d’idéologie. La preuve: Jean-Michel Blanquer m’a demandé de faire un programme pour l’Éducation nationale avec Napoléon racontant sa vie! Les innovations ont toujours choqué. Quand les frères Lumière ont fait Le train qui entre dans la gare de La Ciotat, les gens dans la salle sont partis en courant. Dans les années 50, je me souviens, au début de la télévision, les gens disaient que la télé émettait des rayons qui donnaient le cancer! Devant la nouveauté, il y a toujours eu une méfiance.
Avez-vous conscience que cela puisse choquer de faire parler des morts?Je m’en fous complètement! Dans les biopics, qu’est-ce qu’ils font d’autre que faire parler des morts? Les critiques, il y en aura, c’est sûr mais elles ne me font pas peur. On s’attend à ce qu’il y ait des gens rétrogrades qui ne voient pas l’intérêt de faire des biopics de cette façon. D’ailleurs, je ne fais pas parler les morts, je leur fais répéter ce qu’ils ont déjà dit, ce n’est pas pareil. Gabin ne parle pas des «gilets jaunes», Dalida ne parle pas de Lady Gaga... Ce sont que des phrases authentiques.
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Vous avez longtemps animé des talk-shows. Cette époque est-elle révolue?Complètement! Il n’y a plus de stars! Celles qui restent ne viennent plus à la télé et celles qui viennent à la télé ont peur des réseaux sociaux. Maintenant, les invités demandent à avoir les questions avant. Quand ils venaient chez moi, ils savaient qu’ils prenaient un risque. Aujourd’hui, les talk-shows, ce n’est que de la promo! Si c’est pour me retrouver devant Amir et Amel Bent… Je n’ai rien contre eux mais je n’ai pas envie de les interviewer.
«Entre le côté vulgaire de Cyril Hanouna et le côté un peu timoré de Yann Barthès, j’ai du mal»
Thierry Ardisson
Quel regard portez-vous sur les talk-shows actuels?Je ne les regarde pas. Ça ne m’intéresse pas. Entre le côté vulgaire de Cyril Hanouna et le côté un peu timoré de Yann Barthès, avec Maïa Mazaurette qui dit: «Aujourd’hui, on va parler de la taille du pénis, ohohoho», j’ai du mal. Si j’en regarde un, c’est «C à vous».
Vous ne regardez plus la télé?Je passe du temps sur YouTube: la meilleure chaîne de tous les temps! On peut regarder un documentaire sur Stefan Zweig, puis le dernier clip de Beyoncé! Il n’y a aucune chaîne qui peut proposer ça. C’est addictif.
Pourquoi un tel désintérêt de la télévision? Je ne suis pas un enfant de la télé, mais un enfant de l’ORTF. J’ai été élevé par Jean-Christophe Averty, Daisy de Galard, Denise Glaser, Jean Yanne, François Chalais, Pierre Dumayet... J’ai eu la plus belle télé du monde, la plus cultivante, la plus originale et la plus créative. J’ai été mal habitué! À une époque, je ne ratais jamais «Le Faux Journal» de Karl Zéro. Aujourd’hui, à part «Le Portrait» de «Sept à huit» (rires), il n’y a rien qui me fasse dire: «Merde, t’as pas vu ça, c’est con». Je ne suis pas un grand téléphage.
Qui, selon vous, pourrait être votre successeur? Personne. Ça va paraître éminemment prétentieux - mais tout le monde le sait que je le suis un peu -, je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un qui allie culture générale et goût de l’«entertainment». Il y a des gens qui sont bons en culture, d’autres qui sont bons en fun, mais quelqu’un qui est capable d’interviewer Breat Easton Ellis et deux minutes après plaisanter sur la couleur de cheveux d’une bimbo, il n’y a en pas.
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Contrairement à Michel Drucker, pourriez-vous vous passer de la télévision? Je n’y ai pas travaillé pendant trois ans et je m’en suis très bien passé. J’ai commencé la télé à 35 ans, ce n’était pas ma vocation. Quand j’étais petit, je ne me disais pas que je voulais faire de la télé quand je serai grand. J’ai fait de la télé parce que je me faisais chier dans la pub et parce qu’on m’a donné de l’argent pour faire tout ce que je voulais. Je n’ai pas ça en moi. Ce n’est pas dans mon ADN. Pendant trois ans, il n’y a pas une seconde où j’ai regretté de ne plus faire de talk-show. En revanche, je suis ravi d’avoir travaillé sur un projet télé depuis trois ans, ce qui n’est pas pareil. Et puis, quand je suis invité dans une émission, je suis très content. Ça me fait plaisir quand j’y suis, mais je ne me dis pas tous les jours: «Merde, je n’y suis plus».
Comment imaginez-vous la fin de votre carrière?Pas à l’écran ou alors avec du Face Retriever! (Rires). J’ai trouvé l’idée d’«Hôtel du temps» et j’aimerais bien continuer à jouer avec cette techno, créer un univers encore plus fantasmagorique. Vous voyez, je suis un nostalgique, mais qui utilise les dernières technologies.
Après votre mort, apprécieriez-vous que l’on vous fasse revivre de la même manière?J’en serais ravi. Avec le même procédé dans lequel je m’interviewerai moi-même, évidemment. (Sourire).
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Younès Boucif, drôle de révélation
Léna LutaudPORTRAIT - Repéré dans Drôle, série de Netflix dans laquelle il joue le rôle d’un livreur attachant qui se démène pour percer dans le stand-up, le comédien, également rappeur et apprenti romancier, est même courtisé par Hollywood.
À 27 ans, Younès Boucif est encore un inconnu. Mais, dans le milieu du cinéma, des séries, de la musique et de l’édition, on se l’arrache. Révélé dans Drôle, série phare de Netflix, il y joue Nezir, un attachant livreur qui se démène pour percer dans le stand-up. Avec son regard pétillant de malice et sa palette de jeu, ce comédien accroche l’œil.
«Depuis Drôle, j’ai beaucoup de propositions» reconnaît l’intéressé dans un café près de la Sorbonne, là où il a décroché ses masters de droit et de création littéraire. L’agence Time Art, qui gère les carrières de nombreux talents, dont Sophie Marceau, l’a pris sous son aile. Hollywood lui fait les yeux doux. À sa mère, Younès Boucif, dit «Younès», a promis qu’il ne changerait pas. Comme son personnage de Nezir, il observe le monde avec beaucoup de distance.
«Une future grande plume du rap»
Issu d’une famille soudée de la banlieue bourgeoise de Rouen, il a grandi comme Tony Parker à Mont-Saint-Aignan au milieu des pavillons avec jardin. Adoré par ses étudiants, son père, Senouci Boucif, professeur d’économie à l’université, est une célébrité en Seine-Maritime. «J’ai quitté l’Algérie à 26 ans pour faire ma thèse à Paris. Mon épouse, Fatiha, m’a rejoint pour son doctorat et est devenue professeur d’informatique, explique ce bon vivant dont le nom, Boucif, signifie soit «père de l’épée» soit «chevalier». De l’autre côté de la Méditerranée, cette dynastie d’enseignants compte un arrière-grand-père célèbre pour ses mélodies arabo-andalouses et un grand-père luthier.
Sa façon de bouger si gracieuse, son élégance quand il joue la tristesse font penser à Buster Keaton
À sa naissance, en 1995, Younès a déjà une sœur de 13 ans et un frère de 9 ans. «Younès a toujours été avec des grands. Cela lui a apporté beaucoup de vocabulaire. À 4 ans, il m’a dit: “Tu m’exaspères!”», se souvient son père en éclatant de rire. «Younès était attentif quand je lui lisais des histoires. Il a su lire dès la maternelle», raconte sa mère. Elle lui fait découvrir Jacques Brel. L’emmène voir les pièces classiques. Aujourd’hui, à l’écrit, Younès s’est façonné un univers intimiste. Comme Camille Lellouche et tant d’autres artistes de la nouvelle scène, il est pluridisciplinaire.
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Chaque art nourrit l’autre. S’il espère achever son premier roman cet été, «c’est le rap qui me permet depuis trois ans de gagner ma vie». Ses textes ciselés, comme Je me rappelle, photographient la société française et les jeunes d’aujourd’hui. Le ton est sarcastique et plein d’autodérision. «C’est un rap qui s’écoute plus qu’il n’ambiance» précise son frère Adil Boucif. «Dans la lignée d’Orelsan et de Soprano, Younès est une future grande plume du rap, assure Sandrine Runser, directrice du label Belem (Wagram). C’est un auteur qui a des choses à dire. Il le prouvera avec la sortie de son premier album en juin prochain.»
Certains traits de caractère ne changent pas. Il est resté bavard et tête de mule. «Quand nous discutons, il écoute, puis dit : “J’entends, mais néanmoins…”, et là, comme il est très intelligent, il y en a pour vingt minutes», s’amuse Sandrine Runser. La cuisine aussi l’intéresse. Les plats de sa mère, dont sa fameuse soupe berkoukes, à base de pâtes rondes faites maison saisies dans un bouillon, font briller ses yeux. S’il est allé tester les restaurants de Mory Sacko et d’Adrien Cachot, c’est grâce à la pandémie. «J’ai passé le confinement avec ma famille à Rouen, et nous regardions Top Chef.» Nesrine, sa sœur, directrice adjointe du Café Barge à Paris, a toujours cru en lui.
De la Sorbonne aux concours d’éloquence
«Dès 2007, je l’ai inscrit à des castings, comme La Commune pour Canal+», où il jouait Tomer Sisley jeune. «Avec moi, il a découvert le rap», complète leur frère Adil, entraîneur de basket en Nationale. Très vite, la famille lui offre des carnets pour écrire. Encore aujourd’hui, Younès fait relire ses textes à sa mère: «Je ne veux pas d’histoires de victimisation», dit-elle fermement. De l’école à la Sorbonne, du conservatoire de Rouen aux concours d’éloquence, Younès excelle sans effort. Les élèves qu’il a surveillés dans les lycées parisiens pour s’assumer financièrement, l’adorent. Comme ses copains qui l’ont toujours élu délégué de classe.
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En 2018, il se fait remarquer dans «Rentre dans le cercle», l’émission culte du rappeur-acteur Fianso sur YouTube. «J’ai enchaîné devant 6000 personnes dans les Zénith, en première partie de mon copain de lycée, le rappeur rouennais Rilès. Ce travail ingrat a été une chance, se souvient Younès. J’y suis allé comme un guerrier.» Le théâtre et les concours d’éloquence l’ont aidé.
Bon orateur, il sait capter l’attention du public avec des bouts de ficelle. Il a l’habitude des moments forts où il faut performer. Un agent de cinéma le repère, mais, devant les caméras, cela a été moins évident. «J’ai passé une quinzaine de castings, toujours avec de bons retours, mais pas retenu au final.» Si Franck Gastambide passe à côté de lui pour Validé, Younès joue dans Les Magnétiques de Vincent Cardona, César 2022 du meilleur premier film. Lui qui avait promis à ses parents de réussir avant ses 26 ans a remporté son pari.
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Depuis ce début d’année, tout explose. Le clip V’là les problèmes, filmé avec des écrans scindés entre Rouen et Le Havre, atteint un demi-million de vues sur YouTube. Entre la musique, la littérature et les tournages, il ne veut pas choisir. L’ambition est dans l’artistique, d’aller là où il a envie d’aller. «Sa façon de bouger si gracieuse, son élégance quand il joue la tristesse font penser à Buster Keaton», dit Guillaume Schiffman, le chef op du septième art français. Entrepreneuse dans l’âme, la fratrie Boucif crée une société pour produire Younès et d’autres artistes, dont le rappeur Tif. «Avec Rilès et Petit Biscuit, le roi de l’électro, Younès est notre fierté, souligne Abdelkrim Marchani, vice-président de la Métropole Rouen Normandie, en charge du développement économique. Ces jeunes s’entraident pour réussir, pensent aux copains avec qui ils ont grandi. Ils ont une capacité créative incroyable et sont combatifs. Voir cette énergie qui se dégage fait du bien. En termes d’exemplarité, on est dans le ++.»
Michel Hazanavicius change le titre de Z (comme Z) qu'il ne peut plus «assumer» face à la douleur des Ukrainiens
En raison des offensives de l'armée russe qui arbore la dernière lettre de l'alphabet sur ses chars et équipements militaires, le réalisateur français a décidé de rebaptiser son prochain long-métrage Coupez !. Un film qui, le 17 mai, fera l'ouverture du 75e Festival de Cannes.
Construit au temps des Croisades, l'ancien autel du Saint-Sépulcre refait surface
La table richement décorée avait été inaugurée dans le chœur de l'église en 1149, à l'époque du royaume de Jérusalem. Elle y est demeurée jusqu'à un incendie en 1808.
Line Papin, sa vie possible
PORTRAIT - Dans son cinquième livre, la romancière de 26 ans, auteur des «Os des filles», évoque dans un récit très personnel la décision de «faire naître ou ne pas faire naître».
Le Figaro
Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange
Elsa BembaronRÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.
Pour Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, qui a pris ses fonctions le 4 avril, c’est le temps des premières. Mardi matin, première présentation de résultats trimestriels. Un débit de mitraillette et un message. Elle ne découvre pas le groupe: même si cela fait à peine un mois qu’elle occupe son poste, elle a siégé pendant cinq ans au conseil administration.
Ce qui ne l’a pas empêchée de mener tambour battant rencontres et entretiens avec les salariés et membres du comité exécutif. «La bonne nouvelle est que je n’ai pas eu de surprise» constate-t-elle, soulignant «le fort attachement des salariés à l’entreprise, l’engagement et la volonté de construire un projet.»
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Ces rencontres ont été pour beaucoup l’occasion de commencer à cerner le caractère de la nouvelle patronne. Le mot qui revient le plus souvent pour la décrire? «Très». Très organisée, dynamique, rapide, intelligente, énergique, enthousiaste, technique «et surtout ne lui dites pas qu’elle est cash. Elle déteste ce mot, dites directe», recommande son entourage. «Elle dit les choses sans ambages ni périphrase. C’est un changement de style», relève Pierre Jacobs, directeur Orange grand ouest. La rupture avec le ton diplomatique de son prédécesseur Stéphane Richard est nette. Christel Heydemann va droit au but, quitte à prendre le risque de surprendre des interlocuteurs, habitués à un ton plus policé. Elle a gardé de l’industrie lourde dont elle est issue son franc-parler et une certaine gouaille qui la rendent sympathique.
Elle dit les choses sans embages ni périphrase. C’est un changement de style
Fait marquant, plus personne ne lui reproche un manque de légitimité ou de ne pas venir de l’univers des télécoms, comme ce fut le cas au moment de l’annonce de sa nomination. Polytechnicienne, ancienne directrice générale de Schneider Electric Europe, elle a déjà convaincu ses interlocuteurs. Elle a sans contestation réussi son arrivée à la tête de l’opérateur historique. Les premiers contacts avec des salariés sur le terrain se sont déroulés dans une ambiance détendue. «On s’attend à la voir en bottes sur un chantier», s’amuse un observateur. «Elle est accessible, se déplace avec un entourage très restreint», ajoute un autre. «Personne n’arrive à ce type de poste par hasard. Elle fait bien son travail. C’est une patronne», salue Loïc Cariou, représentant SUD, qui redoute pourtant une absence de changement dans la stratégie de l’entreprise.
«Nouvelle page»
Christel Heydemann ne dit pas autre chose, en expliquant s’atteler à «écrire une nouvelle page de l’histoire d’Orange». Pas à tourner la page. Elle a posé des jalons, évoquant à plusieurs reprises la nécessité de remonter les prix, en axant la stratégie sur la valeur, de placer les clients au cœur des préoccupations, ou encore «de positionner Orange en leader de son industrie». Néanmoins, la prudence reste de rigueur pour celle qui succède à Stéphane Richard. Il a présidé à la destinée de l’opérateur pendant douze ans, signant un record de longévité.
De plus, la définition de la stratégie ne dépend pas uniquement de Christel Heydemann. En effet, sa prise de poste est aussi marquée par la dissociation des fonctions de directeur général et de président. Or le successeur de Stéphane Richard à la présidence du conseil d’administration, Jacques Aschenbroich ne prendra ses fonctions qu’après le vote de l’assemblée générale des actionnaires, le 19 mai.
L’association des salariés actionnaires du groupe (AASGO), représentant 10 % du capital, a fait savoir qu’elle voterait en faveur de cette résolution, aux côtés de l’État. Ils représentent déjà 40 % des droits de vote. D’ici là, celui qui est encore président de l’équipementier automobile Valeo multiplie les rencontres pour se familiariser avec Orange. «Christel Heydemann et Jacques Aschenbroich ont des styles très différents. Elle est à l’écoute. Il cherche la confirmation de ses certitudes», tranche un de ses interlocuteurs, convaincu que le futur président devra se livrer à une opération séduction. La nécessité d’une définition précise des rôles de chacun est aussi évoquée.
Sur le papier, la frontière est nette. À Christel Heydemann la direction opérationnelle et à Jacques Aschenbroich la stratégie, «la compétence et la connaissance du fonctionnement d’un conseil d’administration». Charge à chacun de s’en tenir à ses prérogatives. Ce qui implique aussi que le comité de direction d’Orange s’attelle à l’opérationnel et laisse la définition de la stratégie au conseil d’administration. Un véritable défi pour l’entreprise, alors que quasi chaque métier réfléchit à des cessions d’activités, quitte à en oublier les produits et services. «Tout à sa recherche de valeur, Orange en a oublié de chercher la croissance», tranche un observateur.
Directeurs sous pression
Les premières évolutions attendues concernent le comité exécutif du groupe. «Évidemment, il y aura des changements dans les prochains mois ou années», lance Christel Heydemann. Alors qui, des douze directeurs généraux, quittera l’entreprise? Les spéculations vont bon train, avec de fortes attentes de la part des quadras et jeunes quinquagénaires, rêvant d’un renouvellement des générations dans le top management et d’une féminisation. Aliette Mousnier Lompre, directrice générale par intérim d’Orange Business Services (OBS), Michael Trabbia, chargé de l’innovation, Jean-François Fallacher, directeur général Orange Espagne, ou encore Pierre Jacobs, illustrent cette génération. Aucune réponse ne devrait leur être apportée avant la date fatidique du 19 mai. Après, tout est possible.
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D’aucuns parient sur un renouvellement des trois quarts du comex. C’est peu dire que la nervosité est palpable au sein du comité, les uns annonçant leur départ à leur équipe avant de le démentir, les autres jurant fidélité à leur nouvelle patronne. Celle-ci a mandaté le cabinet de recrutement Spencer Stuart pour mener une série d’entretiens avec ses directeurs généraux. «Il leur a notamment été demandé de recommander d’autres membres et de dire lesquels les recommanderaient, relate un proche, avant de s’amuser: ils ont tous plébiscité le nom de Nicolas Guérin.» Le secrétaire général du groupe apparaît comme la figure consensuelle et appréciée de cette assemblée.
Christel Heydemann a déjà demandé au top management d’Orange de travailler main dans la main. Une façon d’appeler à la fin «des querelles de cours de récréation». Elle attend de ses interlocuteurs le même niveau de franchise qu’elle et entend bien faire appliquer à la lettre ses décisions.
Croissance au premier trimestre
Au cours des trois premiers mois de l’année, Orange a enregistré une croissance de son chiffre d’affaires de 2,6 %, à 10,5 milliards d’euros, tirée par les bonnes performances du groupe en Afrique. Les difficultés d’Orange en Espagne continue de peser sur les résultats de l’Europe. Les revenus français du groupe reculent de 0,7 %, à 4,3 milliards d’euros. Le déclin du cuivre (ADSL) et surtout des revenus liés à la vente de prestations aux autres opérateurs n’est pas compensé par les ventes aux particuliers. La gestion de cette transition est un de principaux défis que devra relever Orange France au cours des prochaines années. Côté bonnes nouvelles, pour la première fois, plus de la moitié des abonnés Orange au fixe le sont via la fibre, soit 6,3 millions d’abonnés sur un total de 12,5 millions. Cela s’accompagne d’une hausse des prix, aussi bien dans le mobile que dans le fixe. Les résultats ont été salués par la Bourse, l’action a gagné 1,13 %, à 11,26 euros.
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Le Figaro
Covid-19, ce qu'il faut savoir cette semaine: le virus s'obstine
Camille LestienneCovid long, Chine paralysée... à travers le monde, la maladie persiste malgré la baisse des contaminations en France.
Bonjour,
On aurait en France tendance à l'oublier ce Covid, tout occupés que nous sommes par les élections, les tractations politiques et la guerre à nos portes. Mais pour les trois quarts des personnes ayant été hospitalisées, la maladie s'attarde. Les symptômes persistent et on parle de Covid long. En Chine où la population est peu vaccinée et l'hôpital vacillant, les autorités s'accrochent à la stratégie zéro Covid. Tant pis pour la population, éprouvée par les confinements, et l'économie mondiale, menacée par la paralysie de son fournisseur. Aux États-Unis, on fait le bilan, meurtrier, de la maladie. Le Covid y était la troisième cause de décès l'an dernier.
Bonne lecture,
Camille Lestienne, journaliste au Figaro
1. Persistance des symptômes
Une nouvelle étude britannique permet d'en savoir plus sur ce qu'on appelle communément le «Covid long», à savoir la persistance ou l'apparition de symptômes dans les trois mois après l'infection par le Sars-Cov-2, pour une durée d'au moins deux mois. Selon les chercheurs, seul un malade hospitalisé pour Covid sur quatre se sent complètement rétabli un an après avoir contracté le virus. Les facteurs de risque après hospitalisation? Être une femme, être obèse et avoir été placé sous assistance respiratoire. Les symptômes les plus fréquents sont une fatigue sévère, des douleurs musculaires, un essoufflement et des troubles du sommeil. Mais le Covid long ne touche pas que les malades ayant dû être hospitalisés. Certaines personnes souffrent de séquelles persistantes après une forme peu sévère de la maladie avec une «une maladie qui “se chronicise”», selon l'infectiologue Dominique Salmon Céron.
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Où en est l'épidémie en France? Le nombre de personnes hospitalisées avec le Covid-19 en France (et non seulement pour Covid) continue de reculer légèrement, selon les chiffres publiés mercredi par Santé publique France. Les contaminations sont en net recul. La moyenne des infections sur les sept derniers jours s'établit à 73.016 contre 94.565 il y a une semaine.
Les chiffres à retenir
- 1658 malades en soins critiques (-9 depuis la veille)
- 24.431 patients hospitalisés (-272 depuis la veille)
- 67.711 nouveaux cas détectés
- 147 décès en 24 heures à l'hôpital (145.579 morts depuis le début de l'épidémie à l'hôpital et en Ehpad)
- 53,4 millions personnes ont un schéma vaccinal complet (79,2% de la population)
- 41 millions de doses de rappel administrées
Source : Santé publique France au 27 avril
2. L'économie mondiale à l'épreuve du confinement chinois
De nombreuses usines de tissage et de teinture se situent dans la région de Shanghaï. Les retards de production dans cette zone vont se répercuter sur toute la chaîne, partout dans le monde.
Face à la vague Omicron, la Chine s'accroche à sa stratégie zéro Covid au détriment de la population et de l'économie du pays. Alors que le bilan des morts s'alourdit à Shanghai, les habitants confinés depuis le début du mois s'exaspèrent de la censure d'une vidéo dénonçant les conditions d'approvisionnement et le chaos des centres de quarantaine. Pékin à son tour tremble après une hausse des cas positifs. La paralysie de plusieurs grandes villes fait craindre de graves répercussions sur l'économie mondiale. «Un ralentissement prolongé en Chine aurait des retombées mondiales substantielles», a déclaré la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva. Si certains patrons espèrent une réouverture du pays, d'autres n'y croient pas. «Tout le monde est terrorisé par le Covid et le gouvernement sait que les hôpitaux ne pourront pas gérer l'afflux de cas graves, assure l'un d'entre eux. Sa priorité est la paix sociale.» En attendant, après avoir longtemps composé avec les restrictions de plus en plus flagrantes des libertés, les expatriés font leur valise. La rigidité de l'État communiste face au Covid aura fini de désillusionner les cadres et jeunes diplômés sur l'eldorado chinois. Cap sur Dubaï.
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3. Le Covid, troisième cause de décès aux États-Unis
En février, près de 60% de la population américaine avait contracté le Covid depuis le début de la pandémie, selon une étude des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) publiée mardi. Même la vice-présidente Kamala Harris a été rattrapée par le virus. Une autre étude des CDC révélée quelques jours plus tôt fait état d'un Covid plus meurtrier encore en 2021 qu'en 2020. Plus de 415.000 Américains ont succombé après une infection au Sars-CoV-2 entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, contre 350.000 l'année précédente. Le virus est la troisième cause de mortalité aux États-Unis pour la deuxième année consécutive, après les maladies cardiaques et les cancers.
4. Et aussi
Danemark. Les autorités sanitaires du pays ont annoncé mardi mettre fin temporairement à la vaste campagne de vaccination anti-Covid. Une décision justifiée par la forte couverture vaccinale et des indicateurs encourageants. En attendant une probable reprise des injections à l'automne, les vaccins restent disponibles pour les non-vaccinés qui le souhaitent.
Afrique du Sud. Le pays qui connaissait ces derniers mois une accalmie, est entré dans une nouvelle vague de pandémie, a averti mardi le Centre pour l'innovation et la réponse aux épidémies (CERI). «La 5e vague est arrivée. Prenez soin de vous», a averti sur Twitter le centre de recherche génomique. Début mars, l'Afrique du Sud avait connu une période de 48 heures sans aucun décès lié au Covid, une première depuis 2020.
Nouvelle-Zélande. La Cour suprême néo-zélandaise a jugé illégales les restrictions aux frontières mises en place par le pays jusqu'en décembre dernier, estimant que le système avait privé certains citoyens du droit de rentrer chez eux durant la pandémie. L'affaire avait été amenée devant la Haute Cour de Wellington en février par un groupe militant citant en exemple le cas d'une femme empêchée de rentrer pour enterrer son fils ou d'une autre n'ayant pu assister son fils soigné pour un cancer.
Royaume-Uni. Selon une étude consacrée à l'évolution du virus chez les patients immunodéprimés, un patient britannique a été testé positif au Covid-19 pendant 505 jours (16 mois) jusqu'à sa mort. C'est le plus long cas d'infection connu. «Les patients immunodéprimés avec une infection persistante ont peu de chances de survie, et de nouvelles stratégies de traitements sont nécessaires de manière urgente pour mettre fin à leur infection», s'est alarmée Gaia Nebbia, co-autrice de l'étude.
5. Masque et passe
Depuis le 14 mars, les restrictions sanitaires liées à l'épidémie sont pour la plupart abandonnées. Cependant, masque et passe sont encore requis dans certains lieux:
Le masque reste exigé dans les transports collectifs de voyageurs et les établissements de santé. Le port du masque reste recommandé pour les personnes positives et cas contacts à risque, les personnes symptomatiques et les professionnels de santé.
Le passe sanitaire (vaccin, test négatif, certificat de rétablissement) est toujours demandé à l'entrée des hôpitaux, des maisons de retraite et des établissements pour personnes handicapées.
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6. Les réflexes à conserver
Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:
- Se laver les mains régulièrement ou utiliser du gel hydroalcoolique
- Tousser ou éternuer dans le pli de son coude
- Utiliser des mouchoirs à usage unique
- Eviter de se toucher le visage
- Aérer les pièces le plus souvent possible, au minimum quelques minutes toutes les heures
- Saluer sans serrer la main et arrêter les embrassades
7. Que faire en cas de symptômes ?
La maladie se manifeste le plus souvent par la toux, la fièvre ou la sensation de fièvre, la perte de l'odorat et du goût, la fatigue. Si après quelques jours, vous avez du mal à respirer ou êtes essoufflé, il faut contacter le 15. Les symptômes seraient plus légers avec le variant Omicron, s'apparentant à ceux d'un rhume: maux de gorge, maux de tête, écoulement nasal.
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En cas de signes de la maladie, le plus important est de se faire tester. Le test, PCR ou antigénique, reste gratuit pour les non vaccinés sur prescription médicale ou après avoir été identifié comme cas contact par l'Assurance maladie. En cas de résultat positif sur un autotest, un test PCR de confirmation est recommandé. En attendant le résultat, vous devez vous isoler et porter un masque. Dans le cas où le test est positif, l'isolement doit durer 7 jours à compter des premiers symptômes pour les personnes vaccinées, 10 jours pour les personnes non vaccinées. Il peut être rompu à respectivement J+5 ou J+7, si on dispose d'un test négatif et que l'on n'a pas de symptômes depuis 48 heures. Bon à savoir, depuis le 21 mars 2022, les cas contact n'ont plus besoin de s'isoler, vaccinés ou non.
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À la semaine prochaine.
Sur Mars, le robot Perseverance approche de la «zone de vérité»
RÉCIT - Piloté en partie depuis Toulouse, le rover de la Nasa arrive au bord d’un ancien delta qui aurait été favorable à l’apparition de la vie.
Covid long: les trois quarts des patients hospitalisés peinent à récupérer
DÉCRYPTAGE - Les recherches en cours montrent que le poids de la maladie va au-delà de ce que l’on a tendance à considérer.
La nouvelle probable doyenne de l'Humanité est sœur André, une religieuse française de 118 ans
Elle succède ainsi à la Japonaise Kane Tanaka, décédée ce lundi 25 avril à l'âge de 119 ans.
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Gestion de crises: les ex-chefs du GIGN et du Raid livrent leurs secrets
Christophe CornevinEXCLUSIF - Terrorisme, «gilets jaunes», pandémie, Ukraine… Face à l’accélération des soubresauts qui secouent la société en profondeur, Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi livrent leur expérience hors du commun dans un entretien croisé.
L’image sépia d’une douce France d’antan coulant des jours heureux, celle des estivants dévalant la nationale 7 pour rejoindre le soleil au son des yéyés, des dîners qui s’éternisent autour de la nappe à carreaux et de l’apparente insouciance des années 1970 appartient à un âge d’or révolu. Les «emmerdes» que chantait Charles Aznavour ont pris un tour singulier. Sous un ciel plombé, la cinétique de crises s’est accélérée. Au lendemain de l’élection présidentielle, chaque citoyen peut mesurer que la magistrature suprême est devenue, au fil des mandats et des soubresauts, un parcours d’obstacles qui s’est mué en un vrai champ de mines. La crise est allée crescendo. Crise bancaire, attentats djihadistes, fronde sociale des «gilets jaunes», Covid-19, guerre en Europe.
Touchés de plein fouet par l’accélération des crises, institutions comme entreprises ont besoin de réponse. Figures tutélaires du GIGN et du Raid, respectivement devenus directeur de la sûreté de Total et de Veolia, Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi partagent leur savoir-faire pour mieux se préparer, gérer l’adrénaline, reprendre la main sur le chaos et bien savoir «cheffer». Ils viennent de cosigner Top action! Face aux crises, chez Mareuil Éditions, un livre d’entretiens croisés mené par Guillaume Farde, professeur affilié à l’école des affaires publiques de Sciences Po. Nourri par l’expérience exceptionnelle des auteurs, où l’humilité apparaît comme une vertu cardinale, l’ouvrage, qui sort ce jeudi, offre des clefs précieuses à tous ceux qui veulent apprendre à ne pas subir en temps de crise.
LE FIGARO. - En tant qu’anciens patrons d’une unité d’élite, quelle crise vous a laissé le souvenir le plus fort?
Denis FAVIER. - Sans nul doute le détournement de l’Airbus A300 d’Air France, à Noël 1994. On y retrouve tous les paramètres d’une crise majeure, dont le terrorisme, un contexte international dégradé, un cadre d’intervention clos, des passagers qui ont déjà été assassinés… Enfin, il y a un engagement total de l’ensemble du GIGN pour mettre fin à cette crise. La fusillade durera dix-sept minutes. Tous les otages ont été libérés. Dix gendarmes ont été blessés avant que le chef terroriste et ses complices soient mis hors d’état de nuire.
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Jean-Louis FIAMENGHI. - Je me souviens d’une prise d’otages au sein d’un bureau de poste un après-midi de 2006, à Limay, dans les Yvelines. Le braqueur avait incendié la salle de coffres où s’étaient réfugiés des otages. J’ai ordonné une intervention d’urgence, en dehors de tout protocole. La colonne d’assaut, sous les balles, a riposté et neutralisé le malfaiteur. Rien ne pouvait laisser présager une telle issue. Ma décision, assumée, a été prise en pleine responsabilité. Dans un autre registre, il y a bien sûr la crise du Covid: voir la France se vider en deux jours nous a fait réfléchir au néant.
Dans votre carrière, vous avez essuyé le feu à plusieurs reprises. Affronter une crise majeure, est-ce d’abord apprendre à gérer l’adrénaline, voire à côtoyer la mort?
D. F. - Quand on aborde une crise extrême, il faut être préparé techniquement, tactiquement et moralement et avoir, à l’entraînement, poussé au plus loin les limites, tant individuelles que collectives. Si cette préparation a été bien conduite, un collectif soudé peut alors affronter des scénarios ultimes et mieux gérer la confrontation à la mort. Mais ça reste toujours un choc et même les meilleures formations ne vont pas au feu sans gravité. C’est une démarche consciente vers un inconnu incertain. Bien sûr qu’il y a des montées fortes d’adrénaline, mais il y a surtout un sens poussé de l’engagement et de la mission.
J.-L. F. - Ayant gravi tous les échelons avant de devenir chef, j’ai été confronté aux blessures et à la mort. C’est de là que j’ai acquis le sens de l’humilité et de l’esprit d’équipe. Dans l’entreprise, où le collectif n’est hélas pas aussi fort que l’individuel, le simple fait de prendre un risque ou de recevoir un coup de fil du chef génère du stress et donc de l’adrénaline. Car le salarié, trop souvent seul, craint de ne pas être au rendez-vous.
Face aux situations complexes, quand beaucoup de choses vacillent, on analyse, on échange, on choisit des options que l’on met en œuvre après avoir communiqué. Chacun est alors convaincu qu’il y a bien quelqu’un à la manœuvre
Le monde s’est complexifié, chargé des menaces asymétriques. Diriez-vous que les crises ont changé de nature ces dernières décennies?
D. F. - L’état de crise est devenu quasi permanent et touche à tous les domaines. À mon sens, le vrai facteur dimensionnant est, aujourd’hui, le rapport au temps, à l’immédiateté. Un fait se produit-il à peine qu’il est diffusé aussitôt sur les réseaux sociaux. Une affaire banale il y a quinze ans prend vite de l’ampleur. Cette compression du temps a un impact sur l’engagement: on n’accepte plus la moindre phase d’incertitude, le politique s’empare tout de suite des sujets. Les terroristes aussi inscrivent leurs actions sur un temps plus court. Ils cherchent à tuer massivement, se retranchent et attendent les forces de l’ordre pour les affronter. Il n’y a plus d’espaces de négociation. Cette compression du temps oblige les décideurs à réagir très vite et à apporter des réponses structurées, qu’ils soient à la tête d’unités spéciales ou d’entreprises.
J.-L. F. - La nature même de la crise a changé. Polymorphe, la crise percute toutes les directions de l’entreprise, jusqu’aux ressources humaines. Elle est d’autant plus délicate à appréhender qu’elle est portée par l’émotion et les tweets. Cela nécessite d’avoir une lecture plus transversale et des compétences à trois cent soixante degrés. Jadis, il n’y avait que les ravisseurs et nous…
«S’emparer d’une crise, c’est inverser le rapport de force», dites-vous. Comment reprendre la main face au chaos?
D. F. - Par construction, la crise brouille les repères habituels, perturbe la réflexion et attaque les fondamentaux. Pour inverser le rapport de force, il faut d’abord poser la situation dans le calme et éviter la «surcrise». Quand des autorités arrivent sur des scènes d’attentats quelques minutes après la commission des faits, c’est une attitude compréhensible mais elle est portée par l’émotion alors que c’est le rationnel qui doit s’imposer. S’emparer de la crise, c’est agir de manière rationnelle. Quelqu’un de rassurant doit prendre le lead, pour assumer les décisions qui permettront de reprendre l’ascendant sur la cinétique des événements. Il s’agit d’imprimer un tempo. Quel que soit l’adversaire, il faut lui montrer que c’est fini, que l’on a changé de registre et que les choses sont prises en main. Cela est vrai contre des terroristes mais aussi contre toute forme d’adversité. J’observe d’ailleurs que dans le monde de l’entreprise on agit ainsi. Face aux situations complexes, quand beaucoup de choses vacillent, on analyse, on échange, on choisit des options que l’on met en œuvre après avoir communiqué. Chacun est alors convaincu qu’il y a bien quelqu’un à la manœuvre.
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J.-L. F. - Quand on arrive sur une prise d’otages, nous avons nos procédures et nos entraînements pour ne plus avoir à subir. Ce sont ces ficelles et ces rituels que nous essayons d’infuser dans le secteur privé. Quand le temps vire à la tempête, il est vital de s’entraîner pour réagir avec sang-froid, bâtir une cellule de crise bien huilée. Or, l’entreprise, polarisée sur les appels d’offres et la performance, a souvent tendance à oublier qu’elle peut être confrontée à des imprévus exceptionnels et toxiques. Notre rôle est de stimuler une culture du collectif, de simuler les scénarios du pire et de s’entraîner pour être prêts le jour J. C’est ainsi que, sous la présidence d’Antoine Frérot, Veolia a eu les bons réflexes pour traverser sans encombre la crise sanitaire.
Face à l’exceptionnel, la place du chef est centrale. Quels sont les travers dans lesquels ne pas tomber?
J.-L. F. - Le manque d’humilité. Certains chefs, à la longue, sont pétris de certitudes et n’écoutent plus ceux qui l’entourent. Quand l’ego domine, le risque est grand de se retrouver droit dans le mur. On accepte l’autorité d’un chef quand il agit dans l’intérêt du collectif, et qu’il le fait adhérer à une vision. En cela, je fais le distinguo entre autorité et autoritarisme. Celui qui crie n’a pas d’autorité. Dans le partage d’expériences avec les managers de Veolia, j’insiste toujours sur l’importance de l’exemplarité. Quand le groupe est dans l’incertitude, le chef agit. Le faire prime sur le dire…
D. F. - Un chef ne saurait être indécis. Face aux crises, certains sont comme paralysés par la peur. D’autres, au contraire, vont céder à une agitation fébrile. Pour conserver sa lucidité, le chef doit écouter son équipe, même si, in fine, il lui revient de trancher. Par ailleurs, un chef ne doit jamais être prisonnier d’un canevas préétabli. Il doit aussi savoir laisser à un équipier la possibilité de sortir du cadre pour, à son niveau, gérer l’incident non prévu qui viendrait perturber la réussite de la mission.
La culture du débriefing doit pénétrer davantage les entreprises françaises, car s’entraîner à la crise permet aux individus de se rapprocher. Ce qui est très vertueux pour la vitalité d’un groupe
Après une crise, des erreurs sont parfois identifiées, des collaborateurs blessés, la cohésion peut être ébranlée. Comment faire en sorte que le retour d’expérience soit le plus efficace possible?
J.-L. F. - Les choses doivent être dites pour éviter de ressasser ou que la rancœur s’installe. Le retour d’expérience ne peut se faire qu’une fois la ventilation des émotions évacuée. Seules les personnes qui ont participé à l’opération y participent et les galons restent aux vestiaires. Les débriefings houleux ne sont pas inquiétants en soi, ils offrent au chef l’occasion de ressouder le collectif et d’aider ceux qui ont souffert. La culture du débriefing doit pénétrer davantage les entreprises françaises, car s’entraîner à la crise permet aux individus de se rapprocher. Ce qui est très vertueux pour la vitalité d’un groupe.
D. F. - La première règle est de prendre le temps du débriefing. Il y a trente ans, cette séquence capitale était évacuée en quelques minutes. Un bon retour d’expérience ne doit pas se faire à chaud et la présentation chronologique offre une excellente trame, car la montre ne ment pas. À huis clos, tout le monde doit prendre la parole, dire ce qu’il a sur le cœur. Si le chef a commis une erreur, quelqu’un doit pouvoir le lui dire. Chacun doit accepter d’être critiqué, c’est une école d’humilité. Le débriefing est une épreuve intellectuelle qui permet de se corriger et de préparer l’avenir.
Laurent Ulrich est nommé archevêque de Paris
À 70 ans, ce prélat de tendance progressiste devra rasséréner le plus important diocèse de France.
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DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.
«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal
ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?
L'Humanité
Saint-Claude, une ville en colère
ReportageLa campagne vue de... Victimes de la désindustrialisation et d’un faible accès aux soins, les Sanclaudiens se battent pour continuer à vivre dans leur cité du Jura.
Cécile RousseauSaint-Claude (Jura), envoyée spéciale.
Des bouts de peinture se détachent du plafond. Des carters de moteurs en aluminium gisent dans des caisses. Dans l’immense entrepôt de la société MBF Aluminium, à Saint-Claude (Jura), depuis la liquidation judiciaire, le 22 juin 2021, l’effervescence a laissé place aux stigmates de l’abandon. Si les installations sont à l’arrêt, une poignée des 270 salariés licenciés (300 en comptant les intérimaires) vient tous les jours retrouver sa fonderie, sous-traitante de l’automobile. Dans la chaleur du local syndical, l’amertume domine. « Nous sommes là pour essayer de préserver notre outil de travail ! lance Saverio Vadala, délégué CFDT. Si jamais Renault veut venir chercher ses machines, ça ne se passera pas comme ça ! Nous voulons certaines garanties. On ne peut compter que sur nous-mêmes. » Mais la colère est surtout dirigée contre Stellantis. Pendant des mois, l’ancien donneur d’ordres s’était montré intéressé par un plan de redémarrage de l’entreprise en Scop (société coopérative et participative) qui aurait permis de sauver 120 emplois. En décembre 2021, le constructeur a finalement opposé une fin de non-recevoir. « J’ai la rage. On nous a baladés, dénonce Philippe, 54 ans, ancien chef d’équipe. Nous avons perdu six mois de contrat de sécurisation professionnelle (CSP) à attendre que ce projet voie le jour, au lieu de chercher une formation. Notre CSP doit donc être prolongé. » Après trente ans de carrière, il ne veut plus entendre parler d’usine et aspire à devenir chauffeur de taxi.
Aujourd’hui, la plupart des ex-ouvriers sont sur le carreau. Seulement une quarantaine d’entre eux ont signé des CDI intérimaires. « Que vont devenir les collègues qui ne savent pas lire et écrire le français ? Et ceux qui ont la cinquantaine et sont usés par le travail ? interroge Saverio, 48 ans, qui a enchaîné les rendez-vous au ministère de l’Industrie au plus fort de la bataille pour sauver leurs jobs. On est dégoûtés par les mensonges du gouvernement. Ils peuvent toujours se vanter de la baisse des chiffres du chômage : nous sommes sans emploi et pas pris en compte dans les statistiques car considérés comme en formation (avec le CSP – NDLR). C’est parfait avant les élections ! » Quelques mois plus tôt, les hommes politiques défilaient pourtant dans l’atelier. « Tout le monde est passé ici, sauf le conseiller régional du Rassemblement national, Julien Odoul, qui, face au comité d’accueil, a fait demi-tour, sourit Philippe. En ce moment, on ne voit plus personne. La campagne présidentielle me passe au-dessus. Je veux bien tenir un bureau de vote, mais je mettrai un bulletin blanc dans l’urne. » Resté silencieux jusqu’ici, Olivier, 43 ans, raconte avoir déchiré sa carte d’électeur devant les caméras. « Je suis blasé, explique-t-il. Aucune des offres de travail que j’ai trouvées n’est à Saint-Claude. Et si je prends un poste trop loin, je risque d’en avoir pour 180 euros d’essence par mois ! »
les urgences souffrent d’une pénurie de soignants
Dans le centre-ville, une pipe géante, symbole de l’activité historique, dégage de la fumée. Elle n’a rien d’un calumet de la paix. Dans la vallée du Jura, les coups de semonce se sont multipliés, ces dernières années. Le centre hospitalier (CH) Louis-Jaillon ne cesse de se réduire comme peau de chagrin. En 2018, la maternité, la chirurgie (sauf ambulatoire) et la pédiatrie ont fermé leurs portes. Une soixantaine de membres du personnel ont quitté le navire. Depuis, les urgences souffrent aussi d’une pénurie de soignants. Le 28 décembre 2021, un drame s’est produit. Un homme est mort d’un infarctus. Faute de praticien disponible, le Smur ne fonctionnait pas ce soir-là. Le patient a donc été pris en charge par celui de Morez au bout de 55 minutes. « Chaque seconde compte, rappelle Farid Lagha, secrétaire de la CGT de l’hôpital, encore marqué par cet épisode. La personne aurait été prise en charge en 10 minutes si le SMUR de Saint-Claude avait été ouvert. Il y avait des solutions. Le préfet aurait aussi pu réquisitionner un médecin. Aujourd’hui, rien n’a changé. On nous dit que des urgentistes viendraient de Lons-le-Saunier (à 57 kilomètres de là – NDLR) ou d’autres établissements en cas de carence, mais il n’y a pas de protocole acté. » À l’accueil des urgences, en cette mi-février, personne ne se tient derrière la guérite. Ultrapolyvalents, les agents sont par monts et par vaux. Le cégétiste, lui-même conducteur pour le Smur et aide-soignant, affiche 300 heures supplémentaires au compteur : « Comme il y a beaucoup de transferts de patients car nous avons un plateau technique réduit, je suis souvent dans le véhicule. Je dois aussi faire les niveaux d’huile et regonfler les pneus. Nous avons une surcharge de travail qui a été aggravée par le Covid. Le week-end, je peux être aussi agent d’accueil, brancardier… » égrène celui qui envisage de voter pour Jean-Luc Mélenchon, le 10 avril. En mars, quatre départs de soignants sont prévus dans l’unité d’hospitalisation de courte durée (UHCD), creusant encore la pénurie. Alors qu’ici, les aides-soignants sont payés 1 400 euros, en Suisse voisine, leurs salaires peuvent monter jusqu’à 3 000 euros. D’autres n’ont pas attendu pour franchir la frontière.
les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital
Aux avant-postes de la lutte, le comité de défense et de soutien de l’hôpital ne ménage pas ses efforts. Depuis la disparition de la maternité, dix femmes ont accouché sur le bord de la route. Néphrologue en retraite, Jean-Paul Guy ne se remet pas de cette situation. « L’agence régionale de santé (ARS), qui a décidé de cette fermeture, n’est jamais venue sur le terrain. Ils ont des pouvoirs gigantesques et représentent un pouvoir technocratique et inhumain. » En 2017, une mobilisation avait pourtant rassemblé 5 000 personnes dans la commune, du jamais-vu depuis la Libération. Mais les autorités n’ont pas tenu compte de cet élan vital. Persuadé qu’il n’est pas trop tard pour rouvrir ces services, le président du comité, André Jannet, gouailleur patron de l’hôtel-restaurant Le Saint-Hubert, enfonce le clou : « Ça fait des années qu’on attend une IRM, à croire qu’elle vient de l’autre bout de l’Europe sur des roulettes, ironise-t-il. Je n’en peux plus d’entendre des discours anti-immigrés dans la bouche de certains hommes politiques. Nous avons besoin des médecins et soignants d’origine étrangère pour faire tourner l’hôpital public ! Ce que dit Fabien Roussel m’intéresse. S’il est élu, il faudrait qu’il tape du poing sur la table », assène-t-il avant de poursuivre : « Notre exception géographique n’a jamais été prise en compte. L’hiver, il y a de la neige. Un jour sur trois, l’hélicoptère ne peut pas décoller à cause de la météo. On dirait que l’ARS et le groupement hospitalier de territoire (la structure de Saint-Claude est rattachée à Besançon – NDLR) ne savent pas qu’il y a des montagnes. » Avec ces conditions dégradées d’accès aux soins, Olivier Jeantet, membre du comité de défense et l’un des dirigeants de la société de pièces en caoutchouc Jeantet Elastomères, s’inquiète de l’attractivité de la commune. « Pour faire venir des salariés, nous devons avoir un hôpital à la hauteur. Dans l’entreprise, nous travaillons en trois huit, que se passe-t-il en cas d’accident grave ? » Si le dernier rendez-vous avec la sous-préfète s’est soldé par une écoute polie, les défenseurs du centre hospitalier persistent et signent : « 19 milliards d’euros d’investissement ont été décidés lors du Ségur de la santé, mais on n’en a pas vu la couleur ! assène Francis Lahaut, ancien maire PCF de Saint-Claude et acteur du comité de défense. La santé est une préoccupation majeure des Français et on n’en entend pas assez parler dans cette campagne. Quand je vois que Valérie Pécresse veut supprimer 150 000 postes de fonctionnaires, c’est hallucinant ! »
Paolo veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes
Pour redynamiser la ville, réputée un temps pour la taille de diamants, le tourisme constitue un des axes de développement. Mais pas de quoi rattraper les disparitions industrielles successives. En cinquante années, la commune a perdu 25 % de ses habitants, passant de 12 500 en 2000 à 9 300 en 2021. Dans son bureau où trône une vitrine dédiée à la pipe, le maire divers droite, Jean-Louis Millet, s’indigne : « Le fait que le laboratoire et la pharmacie de l’hôpital soient en train d’être externalisés va encore nous porter préjudice. En continuant comme ça, on condamne des gens à mort. » L’édile a d’ailleurs écrit aux candidats à la présidentielle avoisinant les 10 % pour leur demander quelle serait leur politique pour les hôpitaux de proximité. S’il n’a pas reçu de réponse, il a déjà choisi de donner son parrainage à Éric Zemmour. « Je voulais qu’il puisse être sur la ligne de départ, assume Jean-Louis Millet. Je ne suis pas d’accord sur tout », souligne-t-il avant d’ajouter, très naturellement : « J’apprécie qu’il veuille redonner sa souveraineté à la France. Je n’ai pas à me justifier. » Les opinions extrême-droitières du maire sont connues, mais la nouvelle du parrainage a jeté un froid dans le comité de défense de l’hôpital dont il partage la lutte. « Ça promet, les prochains covoiturages ensemble pour se rendre à des réunions ! » glisse Francis Lahaut, son prédécesseur communiste. Une paire de skis toujours dans son coffre, le Jurassien d’adoption aimerait que la situation des services publics se débloque tout schuss : « Le service des impôts aux particuliers a fermé en décembre, poursuit-il. Nous nous battons aussi pour rouvrir la ligne de train Oyonnax - Saint-Claude suspendue depuis 2018. Elle pourrait être désaffectée bientôt. Quand on distribue des tracts au marché, on sent bien que les citoyens sont sensibles à ce sujet. »
Cet esprit combatif trouve son origine dans le passé. En plein centre-ville, la Fraternelle-Maison du peuple, née autour de 1880, fourmille de projets et perpétue la mémoire ouvrière. Sur sept niveaux, la structure multiculturelle abrite un cinéma, un café, des espaces dédiés aux arts plastiques… Ce jour-là, le groupe Kill your Idols, en résidence sur place, joue des sons cuivrés de saxophone. « Je considère que nous sommes un service public resté proche de sa vocation initiale de coopérative ouvrière : nous avons des missions de diffusion des œuvres culturelles, de soutien à la création et d’éducation populaire », affirme Christophe Joneau, son directeur. Dans un cercle vertueux, des membres de la Fraternelle ont d’ailleurs soutenu les salariés mobilisés de MBF. Les visages de ces derniers sont affichés sur la façade de la médiathèque, le regard tourné vers l’horizon. En reconversion dans la comptabilité, l’ex-élu CGT Paolo Spadafora, 52 ans, veut entrevoir un avenir entre « ses » montagnes. « Ce qui s’est passé a été très dur. Je ne veux pas partir de Saint-Claude pour trouver un emploi. Mes enfants ont leur vie ici. »
fonderie MBFjuraPrésidentielle 2022désindustrialisation Le Figaro
Remaniement, législatives, majorité... Les secrets de «Macron 2»
Arthur BerdahFrançois-Xavier BourmaudGRAND RÉCIT - Le chef de l’État prépare son second mandat et s’apprête déjà à repartir en campagne.
Dimanche soir 18 h 30, salle des fêtes de l’Élysée. Emmanuel Macron vient de rentrer du Touquet où il a voté. Autour de lui, la fébrilité est palpable. Les téléphones sonnent dans tous les sens. La plupart pour s’inquiéter de l’arrivée en tête de Marine Le Pen dans les outre-mer. Puis un appel de la mairie de Paris. L’équipe du président sortant a demandé une dérogation pour faire scintiller la tour Eiffel à 21 h 30, pendant le discours qu’Emmanuel Macron doit prononcer sur le Champ-de-Mars. Ça ne va pas être possible. Ni à 21 heures d’ailleurs. «Il fait étonnamment jour ce soir. Exceptionnellement, il se peut qu’on attende 22 heures pour l’illuminer», explique-t-on aux chargés de la campagne. Soupir exaspéré. «C’est ce qui s’appelle “1,75% de pouvoir de nuisance”.»
Déjà tendu, Emmanuel Macron entre dans une colère froide. Une demi-heure plus tard, l’affaire est réglée. Mais pour les belles images, c’est raté. Un coup de fil du chancelier allemand Olaf Scholz retient le président réélu au Palais. Il prononce son discours de victoire dix minutes trop tard. Un texte écrit de sa main, sans l’aide habituelle de ses conseillers. D’où le côté un peu décousu et sans trop de souffle. «Le plus dur commence», avait lâché Emmanuel Macron pour seul commentaire à l’annonce officielle des résultats, à 20 heures. Comme une mise en garde adressée à lui-même. Pour les cinq ans à venir mais aussi pour les quinze prochains jours.
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Il va falloir remanier, si possible avant le Conseil des ministres du 4 mai, au plus tard celui du 11 mai. Et donner corps à cette «nouvelle ère» annoncée. Exit donc Jean Castex. De Matignon, mais pas forcément du gouvernement. L’homme a fait ses preuves et acquis une solide cote de sympathie auprès des Français. Il se verrait bien à la Justice en remplacement d’Éric Dupond-Moretti. Ou peut-être à l’Éducation. Il n’est pas le seul. Gabriel Attal s’y verrait bien lui aussi si Amélie de Montchalin le remplace au porte-parolat. Mais il y a Bruno Le Maire. Le ministre de l’Économie a commencé à prendre langue avec les syndicats d’enseignants, au cas où. Il a toujours Matignon dans un coin de sa tête. Mais son nom ne circule pas vraiment. Encore moins depuis qu’il n’a pas exclu la possibilité de recourir au 49-3 pour faire passer la future réforme des retraites. «Une connerie», s’agace-t-on dans le premier cercle d’Emmanuel Macron. Alors qui?
L’angoisse des premiers Marcheurs
Deux camps s’affrontent. Ceux qui considèrent que le pays est à droite et qu’il faut se contenter de donner seulement quelques gages à la gauche. Ceux-là poussent les noms de Catherine Vautrin, ancienne ministre de Jacques Chirac, et de Nathalie Kosciusko-Morizet, ex-ministre de Nicolas Sarkozy. Les autres pensent que le plein à droite est déjà fait et qu’il faut se tourner plus franchement vers la gauche. Et pourquoi pas vers Élisabeth Borne, donc, actuelle ministre ex-PS du Travail? Emmanuel Macron n’a pas tranché. «Le plus probable reste quand même la surprise du chef, comme avec Édouard Philippe en 2017», sourit un proche.
Il en va ainsi en macronie. Plus un nom circule, moins il a de chance d’être retenu. Sauf lorsqu’il s’agit d’élargir. De faire vivre ce fameux dépassement sur lequel Emmanuel Macron a bâti son identité politique. Cela tombe bien, ils sont nombreux à toquer à la porte plus ou moins bruyamment. Les moins discrets sont les maires ex-LR: Natacha Bouchart à Calais, Caroline Cayeux à Beauvais, Christian Estrosi à Nice et Hubert Falco à Toulon. Si eux veulent en être, certains de leurs homologues socialistes se font désirer. Mathieu Klein à Nancy, Michaël Delafosse à Montpellier, Johanna Rolland à Nantes et même Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l’Assemblée. La jeune génération, mais pas seulement.
L’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve n’est plus en froid avec Emmanuel Macron et ne ferme pas la porte. «Ce n’est plus du 0%», observe-t-on autour du chef de l’État. Une figure reconnue comme Emmanuel Macron en a tant cherché durant son dernier mandat. Croyant l’avoir décrochée à l’été 2020 lorsque Claude Chirac, la fille de l’ancien président, a failli intégrer le gouvernement Castex 1 avec le portefeuille de la Famille. Celle-ci est finalement restée fidèle à sa famille politique en soutenant Valérie Pécresse avant le premier tour. Comme Damien Abad, le patron des députés LR, qui a conseillé la candidate sur l’éducation durant la campagne. Et qui prépare désormais un accord avec la majorité. Il était mardi dernier à l’Élysée pour en discuter avec Thierry Solère, le conseiller politique du président.
«Ils ont tous une question simple à se poser: sont-ils prêts à participer à une aventure nationale au service du destin de la France?», résume-t-on autour d’Emmanuel Macron. Avec une angoisse pour les Marcheurs de la première heure: être abandonnés sur le bord de la route. C’est François Bayrou qui se rappelle au bon souvenir du président. C’est Richard Ferrand qui milite pour conserver la présidence de l’Assemblée nationale. C’est Julien Denormandie qui lorgne le secrétariat général de l’Élysée, si Alexis Kohler finissait par partir un jour, vers Bercy plutôt. C’est Clément Beaune qui se positionne sur l’Enseignement supérieur et la Recherche. Ce sont enfin ceux qui ont marqué des points et pris du galon ces dernières semaines: Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu.
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Et puis il y a les sacrifiés sur l’autel du rassemblement. Il va bien falloir faire de la place pour ne pas donner l’impression d’un remaniement façon «ripolinage de façade». Il va aussi falloir gérer les cas complexes. À commencer par Édouard Philippe, plus vraiment en odeur de sainteté à l’Élysée. Discret et fuyant lors du déplacement d’Emmanuel Macron au Havre dans l’entre-deux-tours, l’ancien premier ministre agace d’autant plus qu’il n’a pas été jugé très performant durant la campagne.
«C’était notre aile droite, c’est devenu un aileron, étrille-t-on dans les couloirs du Palais, où ses déclarations sur le risque de victoire de Marine Le Pen ont profondément énervé. C’est le pompier pyromane sans la puissance du port du Havre.» Sans compter sur les négociations pour les législatives qui tendent encore davantage les relations. «Il ne pense qu’au nombre de circonscriptions qu’il obtiendra pour Horizons, grince-t-on. Si ça continue, tout ça va se terminer sur le croc de boucher de Villepin.» Au-delà du respect qu’il porte toujours à son ancien premier ministre, Emmanuel Macron se passerait bien de ces difficultés. Elles s’accumulent pourtant.
Comme ce lundi de Pâques, lorsqu’il découvre dans le Journal officiel la disparition du corps diplomatique. «Là, il a vraiment pété un câble. Il est parti en toupie», se remémore un visiteur. Dans son bureau, le président «tourne en boucle tout seul pendant 10 minutes». «Vous remercierez le débile qui, à six jours du second tour, n’a rien trouvé de mieux à faire que de supprimer ce truc. Ça me rend dingue ce genre de connerie», répète-t-il à qui a le malheur de passer une tête. Il faut dire qu’il n’avait pas besoin de ça. Surtout dans l’entre-deux-tours. Encore moins au moment où il s’apprête déjà à repartir en campagne subliminale pour les législatives. Et rattraper ce faisant le temps perdu à cause de la guerre en Ukraine.
«Course d’endurance»
Lorsque Vladimir Poutine lance l’offensive le 24 février, tout le dispositif est prêt. Après «des centaines de recherches», le président vient d’arrêter son choix. Il veut se déclarer candidat à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées), sur les terres de sa grand-mère, avec le pic du Midi en toile de fond. Son costume de chef de guerre le rattrape finalement. Avant de décoller pour Bruxelles, il lance à ses conseillers dans le vestibule d’honneur du Château: «On recommence tout à zéro, il faut tout reprendre.»
Ce sera donc une très sobre «Lettre aux Français», mise en ligne le 3 mars par la presse quotidienne régionale. Puis quelques déplacements dans des villes «amies», lorsque l’agenda le permet. Rien de disruptif. Pas de «waouh» non plus. «C’est une campagne copier-Kohler», raille-t-on au QG, pour moquer le côté trop lisse des apparitions et la touche technocratique de l’omniprésent secrétaire général de l’Élysée. Emmanuel Macron en ressort frustré. «La campagne, c’est une course d’endurance où seuls comptent la semaine d’avant premier tour et l’entre-deux-tours», a-t-il beau répéter en petit comité, il ne semble lui-même pas convaincu.
Jusqu’à sa venue à Fouras (Charente-Maritime) le 30 mars. Puis à Spézet (Finistère) le 5 avril. Un meeting façon stand-up improvisé sur la place du village, dans le fief de Richard Ferrand, qui s’est assuré de l’affluence. «Là je le sens bien, il y a quelque chose, on accélère! Je veux en faire plein, des comme ça», lâche-t-il sur le trajet retour. Donnant ainsi naissance aux formats de Strasbourg, le 12 avril, puis Figeac (Lot) vendredi dernier. Désormais, c’est ce modèle qu’il veut reproduire dans les prochaines semaines, pour obtenir une majorité à l’Assemblée nationale.
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Mais plus question de créer le «grand mouvement politique d’unité et d’action» qu’il appelait de ses vœux au soir du premier tour. Le projet a fait long feu face aux réticences de tous les acteurs concernés. Et devrait se solder par une simple bannière commune façon UDF des années 1980. Avec un seul écueil à éviter à tout prix: retomber dans les travers de la IVe République, lorsque les gouvernements se faisaient et se défaisaient tous les six mois au rythme des revers d’alliance et des contre-coalitions. Restera, au pire, la dissolution, qu’il n’exclut pas en cours de mandat. Façon d’instaurer ces fameuses «midterms» à la française, sorte de respiration démocratique dont il regrette l’absence. Manière, aussi, de garder le contrôle d’une éventuelle majorité, alors que la guerre de succession pointe déjà.
En attendant, dans cette campagne pour garder la main sur l’Assemblée nationale, il réfléchit à convier l’ensemble des maires de France à Paris début juin. Emmanuel Macron n’avait pas fait campagne pour le premier tour, il veut tout donner pour le troisième.
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Le Figaro
Béziers : quatre nouvelles plaintes pour des piqûres sauvages en discothèques
Une cinquantaine de plaintes ont déjà été déposées à travers la France, sans que le phénomène ne trouve d'explication.
Quatre plaintes supplémentaires ont été déposées à Béziers (Hérault) concernant de mystérieux cas de piqûres sauvages en boîte de nuit, rapporte Midi Libre mercredi 27 avril. Au total, 14 plaintes ont été recensées pour cette ville de l'Hérault et une cinquantaine sur l'ensemble du territoire. Le phénomène, lui, n'a toujours pas trouvé d'explication.
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Les plaignants ont répondu au procureur de la République de Béziers, Raphaël Balland, qui avait appelé, à la suite de premiers signalements pour deux établissements nocturnes dans la nuit du 17 au 18 avril, à se signaler «sans délai auprès du commissariat ou de la gendarmerie de leur domicile, ou du centre hospitalier le plus proche afin de procéder à des prélèvements urinaires et sanguins immédiats, afin de déterminer si elles ont été effectivement victimes de l'administration d'une substance nuisible».
Il faut maintenant attendre le résultat des analyses biologiques effectuées sur chacun, à la fois par des tests d'urines et sanguins. «Sept victimes ont fait l'objet de prélèvements dans un temps en principe exploitable», souligne auprès de nos confrères le procureur. Mais les résultats ne seront pas connus avant au moins trois semaines, «ayant fait le choix d'expertises permettant la recherche de très nombreuses substances potentielles», ajoute-t-il.
Aucune seringue saisie
C'est une course contre la montre pour les enquêteurs, puisque le GHB - comme le GBL -, surnommé la drogue du violeur, n'est détectable que six heures dans le sang, 12 heures dans les urines. Jusqu'à présent, toutes les analyses en France se sont révélées négatives. Aucune seringue n'a par ailleurs été saisie.Alors que les plaintes se multiplient depuis plusieurs mois en France, notamment à Grenoble et Nantes, aucun suspect n'a été identifié. Sur l'ensemble des cas recensés, seule une plainte à Grenoble fait état d'un vol de téléphone, de montre et de carte bancaire à la suite de la piqûre. Dans les autres dossiers, l'objectif des potentiels agresseurs continue d'interroger.
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L'Humanité
Camille, aux bons soins des mots
Un jour avecOrthophoniste, professionnelle de la rééducation la jeune femme s’estime, comme nombre de ses consœurs, mal considérée. Elle exige que son métier devienne plus attrayant pour ne pas disparaître.
Cécile RousseauUne voix claire sort de la pénombre. Camille, orthophoniste, maîtrise tous les rouages de la parole, y compris quand il s’agit de défendre sa profession. Depuis 2019, la blouse blanche écume régulièrement les manifestations. Au quotidien, dans son hôpital francilien, elle oscille entre les patients de gériatrie et les consultations pour personnes atteintes de pathologies neuromusculaires comme la myopathie. Des demi-journées entrecroisées par une pause-déjeuner expresse : « Vers 13 heures, j’assiste au repas des personnes âgées dans leur chambre. Je fais un bilan de déglutition et je vois s’il faut adapter les textures. Quand le corps vieillit, les réflexes peuvent se réduire. Après une chirurgie, la fatigue peut entraîner une petite décompensation », synthétise celle qui apprécie « de suivre des personnes de tout âge ».
« C’est un métier féminin à 97 % »
De la néonatalité aux soins palliatifs, les techniques de rééducation s’apparentent à une mécanique de précision. Qu’elle évoque les pathologies liées aux fonctions de la bouche ou l’invisibilisation de son métier, les propos de Camille sont toujours ciselés. Poser des mots sur le mal est d’ailleurs l’une des grandes satisfactions de la jeune femme de 28 ans. « Certains patients restent isolés avec leurs problèmes, explique-t-elle. On les aide à comprendre ce qui se passe. Ils sortent alors de leur phase de deuil et prennent un rôle actif dans le processus. » Enthousiaste dans sa pratique, elle ne perd pas de vue le manque de considération chronique. Selon l’orthophoniste, il ne doit rien au hasard et beaucoup au patriarcat. « C’est un métier féminin à 97 %, pointe Camille. Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »
Si elle a pu bénéficier des 183 euros d’augmentation du Ségur de la santé et d’une refonte des grilles salariales, la spécialiste en début de carrière plafonne à 1 800 euros mensuels. « C’est une évolution, mais j’ai toujours des collègues avec des années d’expérience qui gagnent à peine plus que moi », déplore-t-elle, en ciblant d’autres injustices : « Pour les orthophonistes libéraux, l’acte n’a pas été revalorisé. Pareil pour le salaire de ceux travaillant dans le médico-social. Ils n’ont rien reçu du Ségur de la santé. Ce n’est pas étonnant qu’il y ait des postes vacants et du turnover dans le secteur. »
« Nos cinq années d’études ne sont reconnues qu’à bac + 3. »
Après la première vague de Covid, des nuées de malades passés en réanimation – intubés, trachéotomisés, mis sous curare et en décubitus ventral – ont atterri en rééducation. La Bretonne d’origine reste marquée par l’état des patients : « Tous avaient des séquelles, plus de voix et des problèmes de déglutition, souvient-elle. Je n’avais jamais travaillé avec des personnes sortant de réa. Je me suis formée sur le tas. En parallèle, nous avons dû arrêter certaines prises en charge pour éviter les contaminations. Il y a eu un gros retard de soins pour les malades chroniques. Nous nous sommes recentrés sur les cas qui ne peuvent pas attendre, comme les AVC. » La pénurie croissante d’orthophonistes pèse lourd dans la balance. Avec 38 paramédicaux pour 100 000 habitants, obtenir un suivi tient du parcours du combattant. Les vocations sont pourtant au zénith. Mais, entre un concours très sélectif et peu de places disponibles, les étudiantes sortent de formation au compte-gouttes.
« J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation »
Après des débuts à mi-temps en libéral et dans une association s’occupant d’enfants malentendants, c’est à l’hôpital qu’elle a véritablement embrassé le métier. La jeune femme fait partie des 1 800 orthophonistes de la fonction publique hospitalière sur les 27 642 que compte le pays. « En tant qu’indépendante, je me sentais isolée et je n’appréciais pas le rapport d’argent avec les patients, précise-t-elle. Le service public m’a fait aimer l’orthophonie. J’adore travailler en équipe. J’ai la chance d’être dans un hôpital axé sur la rééducation et dans un service avec cinq autres collègues. Dans les petits centres hospitaliers, les orthophonistes sont souvent seules… » Une fois par semaine ou quand le timing le permet, une réunion de « staff », réunissant les différents corps de métiers, se tient pour faire le point sur la situation des patients. Pour Camille, cette pluridisciplinarité est essentielle. Mais elle ne doit surtout pas effacer une profession déjà sur le fil. « On entend parler de “tronc commun” avec les kinésithérapeutes, alors qu’il n’y a que quelques similitudes avec notre pratique. Cela serait en train d’être expérimenté dans certaines universités. Or, l’orthophonie a toute son utilité. Nous ne sommes pas des personnels interchangeables. »
Un jour avecorthophonieségur de la santéHôpital public L'Humanité
Benjamin Rossi, infectiologue : "L’État est maltraitant avec les soignants"
EntretienPercuté de plein fouet par la pandémie, Benjamin Rossi revient sur l’état d’épuisement généralisé du personnel à l’hôpital public. Manque de moyens, vague de départs… il avance des solutions concrètes pour une refonte du système de santé.
Anna MussoBenjamin Rossi Médecin infectiologue à l’hôpital Robert-Ballanger à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)
Depuis presque deux ans en première ligne du Covid, le docteur Benjamin Rossi dénonce les décisions insuffisantes prises par le gouvernement et insiste sur la nécessité d’un sursaut général pour sauver l’hôpital public. Alors que le système est en train d’exploser, que les soignants partent les uns après les autres, le spécialiste avance des solutions concrètes de court et moyen termes pour sortir de l’ornière et garantir un meilleur accès aux soins pour tous.
Dans votre ouvrage (1), vous témoignez de conditions de travail épuisantes pour vous et vos collègues, depuis la première vague du Covid en mars 2020. Actuellement, est-ce pire qu’il y a deux ans ? Ou y a-t-il eu des améliorations ?
Nous sommes encore moins nombreux qu’en 2020. La situation a donc empiré. Nous sommes épuisés. Beaucoup de gens partent, certains traumatisés, d’autres pour se protéger. Parmi ceux qui restent, beaucoup devraient faire une pause car ils commencent à devenir dangereux dans leurs pratiques, à cause du surmenage et du syndrome post-traumatique, mais ils ne le peuvent pas faute de remplaçants… Les patients deviennent les otages involontaires de nos insuffisances. L’État a fait des petites tentatives (le Ségur de la santé – NDLR) mais rien qui ait pu améliorer sereinement les conditions de travail. Quand on pense qu’un milliard d’euros est déboursé par mois pour des tests de dépistage réalisés par des groupes privés de biologie médicale qui sont quasiment exclusivement détenus par des fonds d’investissement étrangers, et que le gouvernement rechigne à investir pour l’hôpital… Les dépenses de santé n’ont augmenté que de 0,4 % en 2020 alors qu’elles ont flambé de 37 % pour des laboratoires d’analyse ! L’hôpital est un bien commun, investir dans l’hôpital aujourd’hui permettrait de mieux prendre en charge les patients Covid, mais en plus, cela permettrait d’assurer l’avenir des Français en concevant un système hospitalier de pointe. Mais ça n’est manifestement pas cette piste qui a été choisie par notre gouvernement.
Comment le vivez-vous, ainsi que vos collègues, médecins, infirmiers, aides-soignantes ?
Les décisions sont désespérantes. L’État est maltraitant avec les équipes. On manque de moyens. On ne peut pas travailler dans de bonnes conditions. Tant que le gouvernement ne comprendra pas qu’en payant cinq fois plus les médecins dans les centres de vaccination qu’à l’hôpital, tant qu’il entretiendra les inégalités entre les spécialités, entre le public et le privé, il créera des zones de vide dans notre système de soins. Actuellement, l’hôpital est déserté car y travailler est trop dur. Pour ce qui est des soignants (infirmiers et aides-soignants), la situation est encore pire. Partout où ils vont, ils sont mal payés, dans des conditions de travail extrêmement difficiles. L’impression de faire de l’abattage dans un métier empathique fait perdre la vocation à beaucoup de gens. Il y aurait bien des choses à proposer comme des carrières évolutives : par exemple, des diplômes spécifiques permettant d’obtenir le droit de prescription pour certains traitements ou de faire des formations administratives comme chef de service, cela se fait aux États-Unis.
Quelle est la chose la plus dure à gérer ?
L’afflux de patients à l’hôpital et le travail sans fin, sans filet dans un état d’agitation et d’inertie du reste de la société. Je dois vous avouer que, pour ceux qui bossent en première ligne, on est un peu décontenancés : entre les antivax qui nient la réalité médicale, les vieux professeurs qui proposent des remèdes avec de la poudre de perlimpinpin, les épidémiologistes de salon qui inventent des tendances toujours fausses, et nos politiques qui règlent les problèmes de santé en ne misant que sur du dépistage (qui ne soigne personne), on se sent abandonnés par tout le monde. Je me demande si les problèmes peuvent encore être réglés de façon pragmatique dans un monde où personne ne cherche la vérité mais où tout le monde cherche à être réconforté dans sa croyance.
Quelles mesures concrètes pourrait-on mettre en œuvre tout de suite pour « limiter les dégâts » ?
Il faudrait ouvrir des lits et payer le personnel pour le garder. Mettre au moins une partie de l’argent utilisé pour le dépistage (1 milliard d’euros par mois) pour rafistoler nos hôpitaux. De toute façon, avec Omicron, le dépistage de masse ne sert plus à rien. Nous sommes en échec complet du contact-tracing sinon nous ne serions pas à 500 000 cas par jour. Vous imaginez comme il peut être déprimant de ne pas intuber un patient faute de place, tout en sachant que les lits de l’Hôtel-Dieu à Paris sont restés fermés pendant toutes les vagues, avec des prises murales d’oxygène quasi neuves ! Sans parler des chirurgies ou des autres maladies sans cesse déprogrammées. Avec ou sans Covid, nos hôpitaux ne peuvent plus gérer le flux de patients. Soit nos dirigeants se décident à agir, soit nous partirons tous.
À moyen et long terme, quelles sont les mesures à prendre pour permettre à tous les citoyens d’avoir accès aux soins de façon sereine et efficace ?
Sur le plan comptable, on peut faire mieux avec autant. On pourrait déjà envisager des avantages en nature, comme des logements prioritaires proches des hôpitaux pour les soignants. Mais aussi de combattre certaines inégalités avec des primes régionales pour faciliter l’installation dans les déserts médicaux (zones médicales prioritaires) comme la Seine-Saint-Denis. De manière plus globale, il faut repenser le système de rémunération de la santé en France. La tarification à l’activité a prouvé ses limites. Quand on sait qu’un pédiatre va gagner 5 à 10 fois moins qu’un radiothérapeute pour les mêmes horaires, on se demande un peu si notre système mise sur l’avenir ! J’appelle à une consultation citoyenne, sur le modèle d’une convention citoyenne, pour rediscuter des dépenses de santé. Certaines spécialités sont surpayées, d’autres pas assez. Il faut revoir la façon dont on utilise l’argent public et opérer une réforme en profondeur. Il faut poser des limites claires au nombre de patients que les infirmières et aides-soignantes peuvent prendre en charge. Il faut arrêter de voir la santé comme un coût. L’inaction de nos politiques est notre responsabilité collective. On a besoin de se mettre au boulot pour y mettre fin, ensemble.
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Au mas Balzane, l'alternative humaine aux Ehpad
ActuDans les Cévennes, une bergerie a été réaménagée pour offrir un cadre de vie ouvert et chaleureux aux personnes âgées. C’est Laurence Llinares qui reçoit. Ancienne infirmière, elle use de son énergie pour le bien-être de ses résidentes, qui se sentent ici chez elles et même mieux. Zoom sur l’accueil familial, alternative humaine aux Ehpad et activité en quête de reconnaissance.
Nadège DubessayDe la fenêtre du salon, elle aime observer les chevaux. Assise confortablement dans son fauteuil, elle a posé un plaid en velours sur ses jambes et deux des quatre chiens de la maison ronflent à ses pieds. Fernande Mercier se souvient d’avoir eu un vrai coup de foudre à peine la porte franchie. « Les poutres, les murs en pierre, les animaux… j’ai vécu dans une maison comme ça, à la campagne », sourit-elle. La vieille dame s’est installée dans ce mas cévenol il y a cinq mois. À 98 ans, elle ne pouvait plus rester chez elle de façon autonome. Depuis la mort de son mari il y a vingt-cinq ans, elle vivait seule. Aujourd’hui, elle partage son quotidien avec une grande tribu. D’abord les proches de Laurence Llinares, propriétaire du mas Balzane – du nom de sa première jument – et accueillante familiale : sa mère, Françoise, son conjoint, Ludovic, sa fille et le petit ami qui viennent le week-end. Vivent ici aussi les deux autres résidentes. Et puis, de passage, les parents des uns et des autres, les copains. Chacun se retrouve autour d’une table ronde gigantesque, fabriquée par Laurence, qui voulait que « tout le monde puisse se voir ». Ou sur la terrasse du jardin dès que la météo le permet.
Ni chômage ni salaire
Accueillante familiale pour personnes handicapées ou âgées, cela faisait quelques années que l’idée trottait dans la tête de celle qui a fait toute sa carrière en tant qu’infirmière. En libéral, en établissement scolaire, en hôpital ou en Ehpad. Elle a travaillé en centre de rééducation pour les grosses traumatologies de la route, au service coma transitoire, longue durée. Par choix, toujours. La fonceuse – qui a aussi été pompière volontaire durant quinze ans – a vite la bougeotte. Dès qu’elle n’adhère plus à un mode de fonctionnement, elle le quitte. En 2004, son rythme soutenu – trop – se solde par un AVC. « J’en suis ressortie métamorphosée. Il fallait remettre les pendules à l’heure. Se poser. » Séparée du père de sa fille, elle part en quête d’une demeure avec terrain et trouve une ancienne bergerie au milieu de nulle part, aux portes de l’Ardèche, avec en toile de fond les monts cévenols. « On a créé deux parties : une pour mes parents, l’autre pour ma fille et moi », se souvient-elle. C’est en cherchant un poney pour sa fille qu’elle rencontre Ludovic. Laurence se marre. « J’ai eu le cheval et le maréchal-ferrant. » Ensemble, ils retapent le mas. Infirmière dans un Ehpad privé qui a pignon sur rue, elle n’y trouve plus son compte. « Cela ne correspondait pas du tout à ce que j’attendais de la prise en charge de la personne vieillissante. C’est du rendement, du travail à la chaîne. » Alors elle remonte un cabinet en libéral. Un cancer du sein la fera de nouveau réfléchir sur ses choix de vie. « Je n’avais pas trouvé de remplaçante. J’ai travaillé malgré les chimios. J’y ai laissé une partie de moi. » Le rythme de travail, la famille qu’on ne voit plus, les 60 000 km par an au compteur, etc. C’était trop cher payé.
Depuis longtemps, elle savait ce qu’elle voulait. « Quand j’ai parlé de mon idée de devenir accueillante familiale, ma famille a tout de suite foncé dans le projet. C’était l’occasion de me voir plus souvent. » Les banques, en revanche, se font beaucoup plus frileuses. « J’étais étiquetée cancéreuse. » Il lui faudra s’armer d’une grande patience – deux ans – pour trouver avec l’aide d’un courtier le banquier qui lui fera enfin confiance. Toute la famille remodèle la maison pour l’adapter aux besoins des futurs résidents. Sur les 350 m2 du mas, 200 m2 leur sont réservés, dont le grand salon de 70 m2 où trône la fameuse table ronde. Ne restait plus qu’à obtenir l’indispensable agrément pour exercer.
Dépôt de candidature. Visite médicale physique et psychologique de toute la famille. Présentation des plans de la maison, de ses motivations. Entretien avec l’assistante sociale et l’éducatrice du département. Laurence Llinares obtient le sésame en novembre 2019. « Être accueillant familial, ce n’est pas une profession mais une activité, précise-t-elle. Nous ne dépendons pas de la législation du travail. Nous ne cotisons pas pour le chômage. Nous n’avons pas un salaire mais une contrepartie financière pour services rendus. » Ils sont un peu moins de 9 000 accueillants familiaux en France pour s’occuper d’environ 14 000 résidents. Ce n’est qu’en 1989 que les premiers textes légifèrent sur l’activité afin d’éviter « l’esclavage dans les fermes ». S’ils dépendent du conseil départemental sur le plan éthique, moral et fonctionnel, les accueillants familiaux ont comme employeurs les résidents. Et viennent de tous horizons. Des formations initiales imposées par le législateur sont censées pallier le manque de connaissances des futurs accueillants. « Ça me paraît léger, mais ça se formalise de plus en plus », constate Laurence. Elle qui sait combien son expérience d’infirmière lui a été utile dans bien des occasions.
« Plein de technologies qui ne se voient pas »
Lorsque Gisèle Blavet, 85 ans, a débarqué au mas cévenol, elle était comme un animal blessé. Plus de trois mois passés à l’hôpital d’Alès, dans le Gard – d’abord pour une fracture du col du fémur puis à cause du Covid –, avaient aggravé sa maladie d’Alzheimer. La pandémie avait alors repris le dessus, contraignant les hôpitaux à décréter le plan blanc. « Elle n’a pas pu voir ses proches. Elle est arrivée ici en ambulance et fauteuil roulant, complètement déboussolée, le cerveau à l’envers. Avec des escarres jusqu’à l’os et une infection urinaire. Une catastrophe. » Avec une infinie patience, Laurence lui fait sa toilette. Mais la vieille dame est terrorisée. En panique, elle hurle, refuse qu’on la touche, d’aller dans son lit. « Ça a duré trois jours. » Comme pour chaque nouvel arrivant, l’accueillante familiale a passé plusieurs nuits sur le canapé, à l’écoute de la moindre alerte. Aujourd’hui, Gisèle, souriante, reçoit la visite de sa famille. Elle marche grâce à l’aide de Laurence et avale avec gourmandise son gâteau de 4 heures. Avec Jacqueline Laurent, 87 ans, la troisième résidente, elles sont devenues inséparables. Sur la porte de sa chambre, une photo d’elle est épinglée. À l’intérieur, un lit médicalisé – mais qui n’a rien à voir avec ceux, austères, des hôpitaux –, une imposante armoire ancienne, un fauteuil en velours. Laurence n’a pas lésiné sur la décoration. Ni sur les attentions. « J’ai voulu un lieu où il fait bon vieillir avec un maximum de technologies qui ne se voient pas », dit-elle. Jusqu’aux mauvaises odeurs, qu’elle traque sans répit. Dans le couloir qui mène aux chambres des trois résidentes, c’est le parfum de lavande qui domine. Elle l’avoue, c’est un peu une obsession. Et explique : « En Ehpad, j’ai ce souvenir d’effluves d’urine qui vous prenaient au nez. »
La journée de Laurence débute à 7 heures. Il faut s’occuper du linge. Des plateaux du petit déjeuner. Fernande se lève la première. Gisèle aime prendre le petit déjeuner au lit. Deux croissants, un chocolat chaud avec beaucoup de chocolat. Pour Jacqueline, c’est un café bien noir et les croissants. Alors que l’infirmière fait les toilettes, les soins, Laurence nettoie les chambres, prépare le repas. Elle doit aussi faire les courses. Accompagner les résidentes chez le gériatre. Organiser les rendez-vous chez le kiné, le radiologue, le cardiologue… L’après-midi, les proches rendent visite. Le soir, tous mangent autour de la grande table. Depuis deux ans, plusieurs résidents ont fini leur vie du mieux possible ici. Le couple n’a pas pris de vacances. Mais c’est sans regret. Dès que Gisèle marchera mieux et que le temps le permettra, les « vamps », comme on les nomme ici, iront à la mer. « On s’installera à une terrasse et on fera nos commentaires sur les beaux mecs qui passent », rigole Laurence.
3eme âgeEhpad Le Figaro
Elon Musk fait de nouveau scandale en critiquant publiquement des cadres de Twitter
Plusieurs voix se sont élevées pour qualifier le comportement du milliardaire de «harcèlement».
Elon Musk, qui vient de passer un accord pour racheter Twitter, a critiqué et s'est moqué publiquement de cadres de l'entreprise californienne, suscitant la colère alors que de nombreux salariés semblent déjà inquiets à l'idée d'être dirigés par le patron de Tesla. Après avoir appuyé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, le multimilliardaire s'est en outre fendu mercredi d'un meme (image parodique) pour se moquer des règles de la plateforme en matière de modération des contenus et de la responsable. «Le harcèlement, ce n'est pas du management», a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015.
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Elon Musk a décidé d'acquérir Twitter notamment parce qu'il estime que le réseau ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression. Mais sa vision absolutiste inquiète les défenseurs des libertés de chacun sur Internet, qui prônent des échanges sans haine ni désinformation. D'après le site d'informations Politico, Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d'une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. «Elle a fait part en détail de sa fierté pour le travail de ses collègues et a encouragé les employés à continuer leur bon travail», précise l'article.
Le tweet initial à son sujet évoquait la décision de Twitter de bloquer le partage d'un article du New York Post, un quotidien américain conservateur, pendant la campagne présidentielle, parce qu'il enfreignait son règlement. L'affaire avait suscité la colère d'élus républicains et la plateforme avait relaxé la sanction. «Suspendre le compte Twitter d'une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié», a déclaré Elon Musk en commentaire de ce message.
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«Créer des memes ciblant des cadres comme Vijaya Gadde, qui a une longue carrière passée à chercher le bon équilibre entre sécurité et liberté d'expression (...), est complètement inacceptable», s'est indigné Alex Stamos, de la prestigieuse université de Stanford, et ancien responsable de la sécurité chez Facebook. «Les responsables des autres sociétés d'Elon doivent lui dire qu'il dépasse les bornes.» UltraViolet, une ONG de défenses des droits des femmes, a appelé le conseil d'administration du groupe californien à faire machine arrière sur l'accord passé avec l'homme le plus riche au monde. «Le harcèlement d'Elon Musk à l'égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleurs», a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.
«Le harcèlement, ce n'est pas du management»
L'accord de rachat signé par Elon Musk l'autorise expressément à tweeter sur l'opération, mais avec cette restriction: «à condition que les tweets en questions ne dénigrent pas l'entreprise ou ses représentants». Le patron de Tesla (voitures électriques), SpaceX (exploration spatiale) et Neuralink (implants cérébraux), entre autres, a gagné plusieurs millions d'abonnés ces derniers jours, portant son total à plus de 86 millions. Avant l'annonce du rachat, il avait assuré espérer que «même» ses pires critiques resteraient sur Twitter, parce que «c'est ce que signifie la liberté d'expression». Mardi, face au déluge de réactions inquiètes, il a ajouté: «La sécrétion d'anticorps de la part de ceux qui ont peur de la liberté d'expression veut tout dire».
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Parag Agrawal, l'actuel dirigeant de Twitter, a exprimé mercredi son soutien aux employés du groupe de San Francisco. «Je suis fier des gens qui continuent à faire le travail de façon concentrée et déterminée malgré le bruit tout autour», a-t-il tweeté. Plusieurs journaux américains ont relayé les inquiétudes exprimées en interne par de nombreux salariés à l'idée que l'homme le plus riche du monde, coutumier des provocations, dirigeant d'entreprises où la syndicalisation est découragée, ne prenne le contrôle.
Selon l'agence Bloomberg, depuis lundi, Twitter empêche les employés de faire des modifications au code informatique de la plateforme sans l'accord d'un vice-président, pour éviter tout sabotage. Certains craignent notamment qu'Elon Musk ne défasse leur travail en termes de modération des contenus pour protéger les utilisateurs des abus et violences. Car le patron de Tesla a plusieurs fois insulté dans le passé des personnes qui n'étaient pas d'accord avec lui, tandis que ses nombreux fans n'hésitent pas à en rajouter. Et ses nouvelles responsabilités ne semblent pas l'arrêter.
Mardi, il a aussi tweeté «Ça ne dit rien de bon» en commentaire d'un message accusant un avocat de Twitter, Jim Baker, d'avoir facilité une fraude.
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Le nouveau propriétaire du réseau social, dont il est un utilisateur très actif, a dessiné son plan d'action.
Les géants américains font main basse sur les câbles sous-marins et les satellites
En dix ans, Google, Meta, SpaceX ont mis la main sur ces infrastructures vitales pour les télécommunications.
Christel Heydemann impose déjà son style à la direction générale d’Orange
RÉCIT - Moins d’un mois après sa prise de fonction, les premiers changements se mettent en place.
L'Humanité
Comment faire disparaître les verrues
ActuRésultat d’une infection cutanée bien souvent bénigne, les verrues concernent près de la moitié de la population française. Si le mal est bien connu, les méthodes pour s’en débarrasser demandent de la patience. Tour d’horizon des solutions, à la maison ou chez le médecin.
André GoulvenLes verrues, ce n’est pas que pour les enfants. Si les 5-15 ans sont les plus touchés par cette petite tuméfaction bénigne, selon l’assurance-maladie, une personne sur quatre est ou y sera confrontée durant sa vie. Pour s’en défaire, il existe différents traitements, à l’efficacité fluctuante en fonction de nombreux critères. D’abord, l’âge des personnes contaminées, le type de verrue et sa localisation.
Ce que l’on appelle communément « verrue » est en fait une excroissance de peau provoquée par une contamination au « Human Papillomavirus » (surnommé aussi HPV, littéralement un « papillomavirus humain »), dont il existe plus d’une centaine de sous-types. Certains provoquent des verrues génitales, telles que les condylomes, bénins, tandis que les papillomavirus à hauts risques (HPV 16 et 18, notamment) peuvent, eux, favoriser le cancer du col de l’utérus. Il existe aussi des verrues planes (HPV 10…), filiformes, mosaïques… Mais les plus communes restent les verrues vulgaires sur les mains et les pieds (essentiellement HPV 1, 2 ou 4).
Ces dernières, modérément contagieuses, peuvent s’attraper dans les milieux humides, comme les piscines ou les salles de sport, mais aussi dans les zones où le contact est rapproché, comme les établissements scolaires. Les professions manipulant le poisson ou la viande semblent aussi être plus touchées par le phénomène. L’Agence française de dermatologie rappelle cependant que le virus est présent sur la peau de 50 % de la population, et que son faible taux de transmission ne nécessite pas d’isoler physiquement les personnes infectées.
Les bienfaits de la chélidoine
Si la verrue n’est pas trop disgracieuse et esthétiquement handicapante, une absence de traitement peut se justifier. En effet, l’excroissance disparaît bien souvent toute seule dans les deux ans. Attention, en cas de verrues sur le visage, sur les muqueuses, de verrues douloureuses (hormis celles sur la plante des pieds, elles sont normalement indolores), de saignement, de verrues à proximité des ongles, d’ulcération au niveau de l’excroissance ou si la personne contaminée est immunodéprimée, une consultation rapide chez le généraliste s’impose.
En pharmacie, on trouve divers produits. Les verrucides sont indiqués uniquement pour les verrues sur les mains et les pieds. Ils fonctionnent avec un effet corrosif, nécessitant un grand soin à l’application. Si les symptômes persistent, il est conseillé de prendre rendez-vous chez le dermatologue pour la retirer. La plupart d’entre eux utilisent la cryothérapie, une application d’azote liquide à – 196 °C sur la zone infectée. Cette méthode peut s’avérer douloureuse, surtout pour les plus jeunes, et demande bien souvent d’être renouvelée pour éradiquer la verrue une bonne fois pour toutes.
Il existe également des « recettes de grand-mère », à l’efficacité plus ou moins avérée. La plus célèbre d’entre elles reste la chélidoine, aussi appelée « l’herbe aux verrues ». Son suc jaunâtre chargé en coptisine produit les mêmes effets que les médicaments vendus en pharmacie, mais à beaucoup plus long terme. Il faut donc en appliquer deux à trois fois par jour sur l’excroissance jusqu’à ce qu’elle disparaisse.
Santé Le Figaro
La guerre en Ukraine déplace des GPA en France
Agnès LeclairTÉMOIGNAGES - Des mères porteuses ukrainiennes accouchent dans l’hexagone malgré l’interdiction de la pratique. De futurs parents témoignent.
C’est un effet inattendu de la guerre. Des GPA (gestations pour autrui) contractées en Ukraine sont menées à terme en France malgré l’interdiction de cette pratique. Au moins deux bébés conçus avec le recours d’une mère porteuse ukrainienne ont vu le jour dans l’Hexagone en avril, en Vendée et dans le Rhône. «Des couples qui avaient signé un contrat avec une agence de GPA ont aidé la femme qui porte leur enfant à venir en France, car la situation était trop dangereuse sur place», explique leur avocate, Me Clélia Richard.
Matthieu et Chloé*, un couple de jeunes trentenaires, s’apprêtent à leur tour à devenir parents d’une petite fille conçue en Ukraine avec leurs propres gamètes dans le cadre d’une GPA. Leur mère porteuse, Katarina, est arrivée en France le 7 mars. Un accouchement par césarienne est prévu pour début mai, dans la maternité d’un hôpital public. La prohibition de la GPA en France n’a pas dissuadé le couple de faire venir Katarina. «Nous aurions préféré être dans la légalité, mais avoir ce bébé était plus important. J’espère que les autorités françaises comprendront que ce n’est pas notre souhait d’enfreindre la loi mais que c’est une conséquence de la guerre. Nous avons trop attendu cet enfant, trop galéré», confie Matthieu. Ensemble depuis sept ans et marié depuis deux ans, le couple a tenté pendant trois ans d’avoir un enfant. Après une succession de fausses couches, il a opté pour une maternité de substitution en Ukraine en 2021. Leur bébé devait y naître, avant que l’offensive militaire russe ne bouleverse leur plan.
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Fin février, quand ils ont appris qu’un convoi humanitaire emmenait des mères porteuses et des ressortissants français à la frontière polonaise, leur décision a été prise «en deux heures». «Katarina était à Kiev, sous les bombes, en fin de grossesse. On s’est d’abord dit que cela allait être trop compliqué de la faire venir en France. Mais, finalement, nous avons jugé qu’il était plus important de la sauver et de sauver le bébé», raconte le futur père. Cette option n’est cependant pas celle de la plupart des autres Français qui ont eu recours à la GPA en Ukraine, selon Me Caroline Mécary. «Il est plus fréquent que les mères porteuses qui quittent l’Ukraine accouchent en Pologne, en Tchéquie ou en Géorgie. Moins d’une dizaine sont venues en France», estime l’avocate.
«Détournement de l’institution de l’adoption»
Katarina avait-elle envie de quitter son pays et ses proches pour fuir la guerre? «Elle a eu très peur à Kiev après avoir dû dormir dans le métro pour se protéger des bombardements. Alors, elle a décidé de partir», rapporte Matthieu. En Pologne, Katarina a obtenu des papiers à l’ambassade de France à Varsovie et a pris un avion pour Paris. Cette mère porteuse, âgée de 36 ans, n’a cependant pas pu emmener ses propres enfants avec elle, deux fillettes de 10 et 3 ans. «Elles sont chez leur grand-mère. On espérait pouvoir aller les chercher à la frontière polonaise, mais on n’a trouvé personne pour les amener jusque-là», regrette Matthieu.
Vivre aux côtés de leur mère porteuse, c’est un scénario que Chloé et Matthieu n’avaient pas imaginé quelques mois plus tôt. Le couple, qui vit non loin de Bordeaux, a accueilli Katarina dans sa maison. Et c’est dans la chambre aménagée pour le futur bébé que la mère porteuse a été installée. «On était tellement soulagés à son arrivée! Aujourd’hui encore, on a plus tendance à la considérer comme une réfugiée ukrainienne que nous sauvons de la guerre que comme une mère porteuse, commente Matthieu. Après quelques semaines de vie commune, le couple a cependant trouvé un studio pour Katarina, afin que «chacun garde son indépendance». «Avant la guerre, nous ne voulions pas forcément avoir trop de contacts. Mais un lien s’est créé, et nous avons découvert une personne extraordinaire», décrit le trentenaire.
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Reste qu’en France la femme qui donne naissance à l’enfant est automatiquement désignée comme sa mère à l’état civil. Pour contourner cette règle, les mères porteuses ukrainiennes venues en France accouchent sous X. Le père biologique, lui, effectue une reconnaissance prénatale de l’enfant pour établir sa filiation paternelle. Dans un deuxième temps, il est prévu que la mère d’intention lance une requête en adoption plénière de l’enfant du conjoint. Une vieille pratique remise au goût du jour. Le même stratagème était en effet utilisé dans les années 1980, quand la GPA était pratiquée en France dans un contexte de flou juridique. Jusqu’à une condamnation de la Cour de cassation pour «détournement de l’institution de l’adoption» en 1991 et une interdiction gravée dans la loi en 1994. Trente ans plus tard, les autorités françaises vont-elles accepter le retour de ce stratagème juridique? Des associations qui militent contre la GPA redoutent un «premier pas» vers la légalisation de cette pratique en France. «Le parquet peut poursuivre ces couples pour provocation à l’abandon d’enfant», note Me Clélia Richard, qui a averti ses clients de ce risque. Pour ce qui est de la filiation, le couple est confiant. «Récemment, il y a eu un précédent pour un autre couple et le procureur a accepté de prendre en compte le contexte de la guerre», se rassure Matthieu.
Aujourd’hui, on se rend malheureusement compte que l’aspect commercial compte plus pour la clinique que les mères porteuses. [...] Mais, sans la GPA, nous n’aurions pas pu devenir parents. Ce qui importe, c’est d’avoir notre fille avec nous
Avant même la décision du parquet, le couple, qui a fait le choix de la transparence, a exposé sa situation à l’hôpital. «Les soignants ont accepté de nous suivre, mais l’administration est un peu perdue», note Matthieu. Du côté de l’aide sociale à l’enfance (ASE), mobilisée en cas de naissance sous X, la GPA a plus de mal à passer. «Ils voulaient mettre notre bébé dans une pouponnière, et ils ont évoqué un placement. On leur a expliqué que cet enfant avait un père», raconte Matthieu. Deux autres couples dans la même situation ont dû faire face aux mêmes réticences, selon Me Clélia Richard. «Avant un autre accouchement, des responsables de l’ASE ont envoyé leur propre interprète pour convaincre la mère porteuse de garder l’enfant. C’est très compliqué pour les parents d’intention», note l’avocate.
«Usine à bébé»
Cette proximité imprévue avec la femme qui porte leur bébé a-t-elle changé le regard de Matthieu et Chloé sur l’aspect commercial de la GPA, tarifée aux alentours de 40.000 euros en Ukraine, dont environ 15.000 pour la mère porteuse? «Bien sûr, elle nous a dit qu’elle faisait ça pour l’argent, mais aussi pour que l’on puisse être heureux et avoir des enfants comme elle», dit le futur père. Les rapports avec les responsables de la clinique de GPA ukrainienne, en attente d’un dernier versement des Français, sont plus tendus. «Ils mettent la pression à Katarina pour qu’elle revienne accoucher en Ukraine. Ils menacent de la poursuivre en justice pour rupture de contrat et ne lui versent plus d’argent depuis un mois, déplore Matthieu. Nous avons prévu de lui donner nous-mêmes.» Au début de leur parcours, le couple ne voyait pourtant pas l’Ukraine comme une «usine à bébé». «Aujourd’hui, on se rend malheureusement compte que l’aspect commercial compte plus pour la clinique que les mères porteuses, reconnaît Matthieu. Mais, sans la GPA, nous n’aurions pas pu devenir parents. Ce qui importe, c’est d’avoir notre fille avec nous et que Katarina retrouve les siens.»
*Les prénoms ont été modifiés.
«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal
ENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?
Dans l’Aude, les chèvres de la discorde
RÉCIT - Pour prévenir les incendies en forêt, un maire veut y faire paître des caprins. L’administration refuse.
L’Éducation nationale, un «immense chantier» à relancer
FOCUS - Emmanuel Macron devra relever les défis qui s’imposent à l’école, mais aussi au collège et au lycée.
L'Humanité
Dans le Périgord-Limousin, sur la piste des feuillardiers
ActuDepuis toujours, les habitants de ce terroir pauvre en céréales ont su tirer partie du châtaignier. Ses vigoureux taillis ont ainsi donné naissance aux feuillardiers, ces artisans cercliers souvent aussi bûcherons, vanniers. Petit tour, dans les bois, au pays d’un métier ancestral que des passionnés continuent de faire vivre.
Sabine JeanninNous sommes au nord du parc naturel régional du Périgord-Limousin, dans des paysages hésitant entre landes, prairies, forêts et eaux vives. Un vert tendre éclate en ce printemps pourtant bien brutal. Optons donc pour le tendre et arrêtons-nous à La Chapelle-Montbrandeix, paisible village de Haute-Vienne, à 20 kilomètres au sud de Rochechouart, et point de départ d’une randonnée qui mène au pays des feuillardiers.
Mais que sont ces feuillardiers dont l’activité a donné le nom à un terroir ? Ce métier méconnu et devenu très rare intrigue le visiteur curieux. Les feuillardiers exploitent les taillis de châtaigniers, en coupent les jeunes tiges et les façonnent en cercles destinés à ceinturer les barriques des tonneliers. On trouvait principalement les feuillardiers dans le sud du département de la Haute-Vienne, au nord de la Dordogne et en Charente, c’est-à-dire non loin des vignobles du Cognaçais et du Bordelais, accessibles par le réseau hydrographique de la Dordogne.
L’arbre nourricier
Le circuit de Masselièvre, promenade de 10 kilomètres, conduit à travers la campagne dans des bois et des taillis de châtaigniers. Essence emblématique du Périgord-Limousin, le châtaignier compose, pour moitié, les forêts du parc régional. Il est l’arbre nourricier des anciens qui remplaçait le pain dans les régions pauvres en céréales. Les souches des arbres multicentenaires, coupées régulièrement, donnent naissance à des taillis de jeunes pousses, solides, souples et imputrescibles que l’on abat à nouveau tous les quatre à sept ans en fonction de leur utilisation future (piquets de vigne, tuteurs, pieux de clôture, échalas, feuillards pour cercler les barriques, etc.).
Les feuillardiers travaillaient à l’exploitation des taillis, abattant les pousses à la hache pendant le sommeil de la sève. Chaque ouvrier construisait, sur son lieu de travail, une cabane en châtaignier couverte d’une bonne épaisseur de copeaux de bois lui permettant d’œuvrer à l’abri des pluies et du gel d’octobre à mai. Cette cabane – dont on voit un exemple reconstitué au bord de l’étang de Masselièvre où le circuit nous mène – lui servait de cantine, parfois de campement si le chantier était loin de son domicile, et d’atelier. Sous le dôme, le feuillardier installait son « banc », petit tronc d’arbre couché sur deux pieds qui faisait office d’établi, où il fendait les pousses en deux de façon uniforme (opération délicate) puis affinait au couteau le côté plat pour assouplir les tiges de châtaignier avant de les cintrer, afin de leur donner une forme arrondie, et de les assembler dans un gabarit. Les feuillards étaient prêts à être livrés au tonnelier.
Barriques des chais de cognac
L’âge d’or de l’activité du feuillardier se situe entre 1880 et 1920. Peut-on d’ailleurs parler d’âge d’or ? Bien sûr, les quelques feuillardiers d’aujourd’hui exercent un « métier passion ». Mais n’oublions pas que cette activité saisonnière, exercée par les paysans pendant les mois d’hiver pour compléter leur revenu, était un travail très rude et peu rémunéré qui commençait tôt et s’achevait le soir à la flamme d’une lampe à acétylène. Les feuillardiers étaient payés à la tâche (au millier de pièces) par les marchands de bois. Dès 1893, ils se regroupèrent en syndicat, réussissant, avec près de 1 500 adhérents, à former le plus puissant exemple d’organisation professionnelle en milieu rural avant la Première Guerre mondiale. Dix mouvements de grève furent organisés à partir de 1899 pour obtenir des augmentations de salaire.
Après 1920, le nombre des feuillardiers décline du fait, notamment, de la concurrence des cerclages en fer. Il reste aujourd’hui une vingtaine de feuillardiers à façonner de leurs mains des cercles de bois pour les crus les plus prestigieux. Ces feuillards n’ont pas qu’un rôle décoratif : ils amortissent les tonneaux lorsqu’ils sont roulés, préviennent d’une attaque d’insectes xylophages (les feuillards étant attaqués en premier) et garantissent une bonne étanchéité du fût car ils se gonflent et se rétractent en fonction de l’hygrométrie. Dans le pays des feuillardiers, on fabrique également des piquets de clôture, du lambris, du bois de charpente ainsi que des objets de vannerie et du mobilier en éclisses avec le bois de châtaignier. La tradition reste vivace.
La boucle de l’étang de Masselièvre
- 1. Départ sur le parking de la mairie de La Chapelle-Montbrandeix
D22 vers Cussac jusqu’au hameau de Fayemendy. À l’entrée, prendre le sentier tout de suite à droite, jusqu’à la D100.
- 2. L’étang de Masselièvre, au creux d’un vallon boisé. Près de l’étang, une cabane de feuillardier a été reconstituée.
- 3. Prendre la route qui mène au hameau de Masgiraud, où l’on peut voir un clédier (séchoir à châtaignes). Le chemin se poursuit au milieu des taillis de châtaigniers.
- 4. Le circuit traverse landes et prairies, par des sentiers ou de petites routes.
- 5. En sortant du hameau de Puy-Doumeau, où se trouve une maison forte, franchir la digue sur le Bandiat et remonter vers La Chapelle-Monbrandeix.
La fiche de cette randonnée pédestre (qui peut être réalisée en VTT) est téléchargeable sur le site www.randonnee-hautevienne.com
Découverte L'Humanité
Dans l’assiette, les fleurs font recette
ActuAnnonciatrices du printemps, les fleurs reviennent pour égayer nos petits plats. Avec plus de 250 espèces comestibles, elles offrent une réelle alternative pour tout type de condiments, mais aussi de nombreuses préparations originales.
André GoulvenGarnir son assiette de quelques pétales, cela n’a rien de nouveau. Plébiscitées pour leurs vertus médicinales par nos ancêtres puis délaissées au XXe siècle, les fleurs signent enfin leur grand retour dans la gastronomie française. Outre un apport visuel des plus poétique pour le dressage, c’est surtout grâce à leurs qualités gustatives qu’elles sont aujourd’hui en vogue.
Mais avant de passer à la dégustation, attention à la cueillette. Pour les fleurs comme pour les fruits sauvages, il est important de choisir un lieu loin de toute pollution humaine. La recherche de pissenlits, sureaux ou violettes s’effectue donc loin du bas-côté de routes fréquentées ou des terre-pleins près de champs bourrés de pesticides.
Faciles à conserver
Si l’on est néophyte, mieux vaut aussi se prémunir d’un bon guide pour éviter les mauvaises surprises, les fleurs sont comme les champignons, toutes ne sont pas bonnes à ingérer. Il est également possible d’en faire pousser soi-même en faisant simplement attention à utiliser des graines biologiques disponibles en magasin de jardinage. Enfin, de nombreux producteurs partout en France proposent de belles fleurs prêtes à cuisiner. Attention, celles vendues chez les fleuristes le sont uniquement à but ornemental et ne doivent en aucun cas être consommées.
Pour la conservation, rien de compliqué. Sans tiges, les fleurs peuvent rester une semaine au réfrigérateur dans un torchon humide tandis qu’un simple récipient suffit aux pétales désolidarisés et aux feuilles. Si la fleur est encore entière, un vase rempli d’eau fait très bien l’affaire, comme pour les fleurs « classiques ». De quoi décorer sa cuisine en plus d’avoir sous la main de bons produits. Il existe de nombreuses variétés, avec des goûts très différents. Souvent utilisées comme condiments, les fleurs peuvent aussi devenir la pièce centrale d’un plat, comme les fleurs de courgette, dont on retrouve de multiples recettes farcies à la ricotta.
La bourrache, une fleur violette très appréciée outre-Rhin, est parfaite pour sublimer une salade ou un potage avec son petit goût iodé. Hormis son pistil, la capucine se consomme, elle, de la tige à la fleur, ses boutons servant notamment de câpres lorsqu’ils sont marinés dans du vinaigre. Quant à la primevère officinale, son goût rappelle celui du miel. On pourrait aussi citer l’alliaire, qui évoque l’ail des ours, ou le coquelicot, qui possède une saveur des plus originale…
En bref, il existe autant de notes que de fleurs et commencer à les cuisiner pour un débutant demande un certain investissement. C’est aussi ce qui plaît aux aficionados de ce type de mets, préparer des fleurs, comme des plantes, c’est prendre le temps de se reconnecter avec la nature et de s’intéresser plus qu’à l’accoutumée à ce que l’on trouve dans nos assiettes.
Des rougets aux fleurs de courgette
Ingrédients 2 rougets barbets (environ 800 g); 2 œufs; 6 fleurs de courgette; chapelure; farine; sel; poivre; huile d’olive.
Préparation : 15 minutes
Difficulté : facile
Pour 4 personnes
- Laver puis écailler les rougets délicatement à l’aide d’un couteau sans dents. Lever quatre filets et réserver (ces tâches peuvent être réalisées par le poissonnier).
- Laver rapidement les fleurs de courgette sous un petit filet d’eau. Mixer avec les œufs, le sel et le poivre.
- Plonger les filets de rouget dans la farine, puis dans la mixture de fleurs de courgette et d’œufs et enfin dans la chapelure.
- Faire préchauffer le four à 180 °C. Dans un plat, placer les poissons panés et arroser d’un filet d’huile d’olive. Cuire pendant une quinzaine de minutes.
- Servir avec une salade de fleurs ou des pommes de terre au four.
Beau, bon et bio
- Une touche d’originalité dans les assiettes. Dans un cake aux légumes, sur un cheesecake, une focaccia ou dans un cocktail, les fleurs séchées ramènent un peu de gaieté dans les recettes habituelles. Totalement comestibles, elles sont issues de l’agriculture biologique.
Fleurs à cuisiner, 20 g bio Aromandises, 3,93 euros chez Naturalia
Pour les néophytes
- Mélinda Wilson offre une porte d’entrée pour découvrir le monde des fleurs comestibles. Animée d’une passion pour les plantes à pétales depuis toujours, elle a publié en 2008 un ouvrage de référence. Ce guide pratique se présente sous la forme de fiches détaillées pour les néophytes souhaitant ajouter un peu d’éclat à leur assiette.
« Du jardin à la table », de Mélinda Wilson, éditions Fides, 22 eurosBon et sain L'Humanité
Les alliés naturels d’une bonne hygiène bucco-dentaire
ActuOutre un brossage régulier et la visite annuelle chez le dentiste, la routine bucco-dentaire peut se compléter par des soins visant à prévenir et apaiser les maux de bouche. Quelques pistes 100 % naturelles, simples à adopter.
Marie MersierPrendre soin de sa bouche commence de bon matin, dès le saut du lit et avant d’avaler quoi que ce soit. Cela peut sembler étrange, mais pas si l’on s’inspire de l’ayurvéda, médecine ancestrale pleine de bon sens et d’enseignements. En ayurvéda, la langue est le premier organe de digestion. Ainsi le fait de la gratter à l’aide d’un gratte-langue en cuivre permettra d’éliminer les toxines accumulées durant la nuit et de ne pas les avaler. Un rituel dont vous ne pourrez plus vous passer car il procure une sensation immédiate de bien-être, réduit la mauvaise haleine matinale et équilibre le microbiote buccal tout en renforçant le système immunitaire.
Après le brossage des dents, l’ayurvéda préconise également de pratiquer le « gandoosh », sorte de bain de bouche qui consiste à faire circuler entre les dents et durant une vingtaine de minutes 1 cuillère à soupe d’huile de coco ou de sésame, puis de recracher. Très bénéfique lors d’inflammation ou de gencives sensibles, ce rituel présente beaucoup d’avantages, mais n’est pas toujours simple à mettre en application.
Pour plus de confort, il est possible d’utiliser certains sprays buccaux à base d’huiles botaniques – le « Botanical Bouche » par exemple –, qui se vaporisent en bouche – et se gardent dans celle-ci – ou, tel un sérum, directement sur la brosse à dents pour ensuite brosser délicatement les gencives.
Passons à l’étape du brossage des dents, avec une brosse à dents souple qui n’abîmera ni les dents ni les gencives, mais éliminera impuretés et plaque dentaire. Choisissez-la si possible en matériau écologique avec des têtes rechargeables et assortie d’un dentifrice à base de propolis, trésor de la ruche aux vertus purifiantes, antiseptiques et cicatrisantes.
Inflammation des gencives
De plus, au fil dentaire dont l’utilisation parfois brutale peut créer de petites entailles dans la gencive, on préférera les micro-brossettes interdentaires qui assurent un nettoyage optimal des dents et préviennent les problèmes de gencives. Si l’on souhaite un brossage ultranaturel et zéro déchet, on peut également tester le « siwak », la racine d’un arbuste sous forme de bâtonnet à filaments, très efficace pour l’ensemble de la sphère bucco-dentaire.
Afin de blanchir les dents, un dentifrice à base de charbon actif ou de bicarbonate de soude peuvent être utiles, mais attention de ne pas les utiliser tous les jours au risque d’abîmer l’émail de vos dents. Par ailleurs, en cas de gencives gonflées ou qui saignent, des remèdes naturels permettent de les apaiser. Testez les bains de bouche avec de l’extrait de pépins de pamplemousse (20 gouttes diluées dans un peu d’eau froide), ou massez doucement les gencives avec du gel d’aloe vera, de l’huile de coco ou deux gouttes d’huile essentielle de laurier ou d’arbre à thé. Sans faire l’impasse sur la visite chez le dentiste, qui sera à même de diagnostiquer une éventuelle gingivite ou parodontite. Enfin, à l’apparition de douleurs dentaires, le clou de girofle (placé entre la dent et la gencive ou appliqué sous forme d’huile essentielle, 1 goutte suffit là où ça fait mal) reste un incontournable.
Bien-être L'Humanité
Rhododendron : offrez-lui une place à l’ombre
ActuIdéal pour les cours ombragées ou les coins sombres du jardin, ce luxueux arbuste a tout pour séduire : une forte résistance au froid, une magnifique floraison, un feuillage persistant et une culture facile.
Marcel GuedjLa plantation du rhododendron peut se faire au printemps ou en automne, à l’ombre ou à mi-ombre, car cet arbuste redoute le plein soleil.
Si le sol du jardin est calcaire, il faut soit creuser un trou assez grand pour le combler ensuite de terre de bruyère (que l’on trouve dans le commerce), soit élever votre rhododendron en pot, et par conséquent choisir une variété de faible hauteur et donc d’envergure limitée : il en existe de 40 cm, tandis que les plus hautes peuvent atteindre 3 mètres.
La majestueuse floraison de l’arbuste intervient généralement de mars-avril à juillet. À signaler dans la même famille : les azalées japonaises, également à feuillage persistant.
Évitez de trop arroser
Attention, le rhododendron est un arbuste rustique (il supporte le froid et même le gel), mais il ne se plaît que dans les terres acides (terre de bruyère). Si votre jardin ne se prête pas à leur culture, cultivez-le en pot, où il sera plus facile de lui donner un environnement favorable.
Contrairement à la plupart des arbustes à fleurs, le rhododendron n’a pas besoin d’être systématiquement taillé pour fleurir et refleurir. Contentez-vous de le nettoyer des fleurs fanées au fur et à mesure et de supprimer les branches mortes ou mal placées s’il y a lieu.
Il est aussi possible de rajeunir les vieux sujets en rabattant leurs branches d’un tiers. Conservez la terre légèrement humide, mais évitez de trop arroser, ce qui ferait avorter les boutons floraux ou encourager la formation du feuillage au détriment des fleurs.
Les bons gestes de la plantation
- Creuser un trou assez large pour y installer confortablement la motte de l’arbuste et l’entourer d’une bonne épaisseur de terre de bruyère.
- Sortir l’arbuste de son conteneur en plastique.
- Griffer le « feutre » de racines desséchées qui entoure la motte le cas échéant.
- Placer au fond du trou (ou au fond du pot) des graviers, car le rhododendron demande un sol bien drainé.
- Disposer la motte au centre du trou et la caler en ajoutant de la terre de bruyère.
- Finir de reboucher le trou avec la terre extraite mélangée avec de la terre de bruyère ou directement avec cette dernière.
- Tasser au pied de l’arbuste et arroser au goulot.
- Finir de reboucher les manques que l’arrosage a dû créer pour égaliser la surface du sol.
Jardinage Valeurs Actuelles
[VIDEO] Macron réélu sans forcer, le RN machine à perdre ?
Pour la soirée électorale du deuxième tour de l’élection présidentielle, les soutiens d’Emmanuel Macron s’étaient donné rendez-vous au Champ de Mars tandis que ceux de Marine le Pen se retrouvaient au Pavillon d’Armenonville. L’équipe de VA + a suivi les militants des deux camps réunis pour suivre l’annonce des résultats. De la joie des uns à la colère et au dégoût des autres, revivez le meilleur et le pire de l’événement qui marque le début du second règne d’Emmanuel Macron.
Le Figaro
L'Indonésie suspend toutes ses exportations d'huile de palme
La décision du premier producteur mondial risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
L'Indonésie a commencé à appliquer jeudi 28 avril un embargo complet sur ses exportations d'huile de palme, dont le pays est le premier producteur mondial, au risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut. L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur et craint une montée des tensions sociales.
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Dans un revirement de dernière minute mercredi soir, les autorités ont précisé que l'embargo concernerait l'ensemble des exportations de l'oléagineux, et pas seulement les produits destinées aux huiles alimentaires, comme indiqué un jour plus tôt. «Tous les produits», y compris l'huile de palme brute «sont couverts par un décret du ministère du Commerce», indiqué le ministre coordonnateur à l'Économie Airlangga Hartarto mercredi soir précisant que l'embargo débuterait à minuit.
En tant que plus gros producteur d'huile de palme, il est ironique que nous ayons des difficultés à obtenir de l'huile de cuisson. »
Le président indonésien Joko Widodo a souligné mercredi soir que l'approvisionnement de la population était «la plus haute priorité». «En tant que plus gros producteur d'huile de palme, il est ironique que nous ayons des difficultés à obtenir de l'huile de cuisson», a-t-il reconnu appelant les producteurs à coopérer. Le pays souffre de problèmes de distribution tandis que les producteurs préfèrent écouler leurs stocks à l'international pour profiter à plein de la hausse des cours. Jakarta prévoit de reprendre les exportations quand le prix de gros de l'huile de cuisson sera redescendu à 14.000 roupies (97 cents) dans l'archipel, après s'être envolé de 70% ces dernières semaines.
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L'approvisionnement en huile de palme, principale huile utilisée dans l'archipel pour la cuisine, est problématique depuis le début de l'année. Les consommateurs les plus modestes ont dû patienter des heures devant les centres de distribution d'huile à prix subventionnés dans de nombreuses villes du pays. L'Indonésie assure quelque 60% de la production mondiale d'huile de palme dont un tiers est consommé sur son marché intérieur. L'Inde, la Chine, l'Union européenne et le Pakistan font partie de ses principaux clients à l'exportation.
L'huile de palme est aussi un composant essentiel pour la fabrication d'une grande gamme de produits, des cosmétiques aux produits alimentaires. Les huiles alimentaires avaient déjà atteint des records historiques en mars à cause d'un approvisionnement mondial insuffisant dû à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux grands pays producteurs d'huile de tournesol.
Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
Loterie : le joueur ne réclame pas son gain d'un million d'euros, jackpot pour l'État
L'heureux gagnant de l'Euromillions avait 60 jours pour venir réclamer son dû. L'avis de recherche de la Française des Jeux n'ayant pas abouti, la somme est reversée à l'État.
L'UE en passe d'interdire plusieurs grandes familles de substances chimiques nocives
Ce plan cible à la fois des familles entières de composants et leur interdiction pour «un éventail élargi d'utilisations, industrielles, professionnelles, grand public», explique la Commission européenne.
Valeurs Actuelles
[Vidéo] L’affaire McKinsey peut-elle couler Macron ?
Alors que le parquet national financier vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale visant des cabinets de conseils ayant travaillé pour le gouvernement, VA + décrypte le scandale nommé Mc Kinsey qui agite la sphère politico-médiatique depuis la parution du rapport de la commission d’enquête sénatoriale sur l’influence des cabinets de conseil.
Alors, affaire d’Etat ou simple boule puante de fin de campagne ? À quelques jours du premier tour d’une élection que tous les commentateurs estimaient jouée d’avance, on fait le point dans cette vidéo.
Le Figaro
Crédit immobilier : leur dossier a été refusé malgré un faible endettement
Guillaume ErrardDÉCRYPTAGE - De nouveaux critères sont de plus en plus pris en compte par les banques pour accorder ou refuser un prêt immobilier.
Depuis 2019, la donne a changé pour obtenir un crédit immobilier. Vous ne pouvez plus emprunter sur une durée supérieure à 25 ans (27 ans si vous achetez un logement neuf) et votre taux d'endettement ne doit pas dépasser 35%. Bien que facultatives, ces mesures étaient vivement recommandées par les autorités financières jusqu'au 31 décembre 2021. Depuis le 1er janvier 2022, elles sont obligatoires. Les banques peuvent toutefois déroger à ces règles mais pour seulement 20% de la «production trimestrielle de nouveaux crédits» souligne le Haut conseil de stabilité financière présidé par le ministre de l'Économie. À condition que les emprunteurs soient des primo-accédants ou achètent une résidence principale. Autant dire que la marge est réduite pour ceux qui espèrent accéder à la propriété.
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Mais à force d'entendre parler d'endettement, les particuliers ont sans doute cru qu'il suffisait de ne pas dépasser le taux maximum de 35% pour obtenir un crédit immobilier. Que nenni ! Certes, la demande est souvent refusée automatiquement (hors dossiers dérogatoires) si ce seuil est dépassé. Mais ce n'est pas pour autant que vous décrocherez systématiquement le fameux sésame si votre taux d'endettement est inférieur à 35%. Vous devez également soigner d'autres critères que les banques scrutent avec attention. En tête le fameux reste-à-vivre (le minimum légal nécessaire pour payer les dépenses du quotidien comme l'alimentaire, l'habillement, les transports ou encore les loisirs, NDLR) qui doit permettre aux emprunteurs de faire face à l'inflation galopante. Dès lors, en plus d'un apport d'au moins 10% du montant du logement, une épargne de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d'euros, qui ne sera pas utilisée pour financer l'achat du bien, est plus que recommandée. Elle vous permettra d'éviter de souscrire un crédit à la consommation en cas de dépenses imprévues.
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Et ce n'est pas tout : de nouveaux critères sont entrés dans la danse. La crise sanitaire a donné envie à plusieurs ménages de s'installer dans des villes périphériques autour des grandes villes ou à la campagne. Quitte à s'éloigner un peu de leur lieu de travail. Une nouvelle donne qui est désormais prise en considération par les banques. «Nous avons enregistré des refus de prêt en raison de la charge financière trop importante que cet éloignement allait représenter en termes de carburant voire d'achat d'une deuxième voiture», affirme Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer qui a récemment interrogé les 200 agences du courtier sur les critères d'octroi de crédit immobilier. Ce qui pousse certaines banques à limiter, dans ces cas précis, l'endettement maximum à 30%, au lieu de 35%.
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La nouvelle donne écologique, Emmanuel Macron veut en faire l'une des priorités de son second mandat présidentiel. Les passoires thermiques, autrefois négligées, sont désormais dans l'œil du cyclone. À tel point que dès le 1er janvier 2023, la location est interdite pour 90.000 d'entre elles. Mais même si vous avez prévu d'occuper votre futur logement, classé F ou G, sachez que vous devrez être vigilant aux coûts que pourrait représenter l'achat de ce bien certes décoté mais nécessitant des travaux de rénovation (classique et/ou énergétique).
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Plus d'un courtier Vousfinancer sur deux affirme que les banques sont plus regardantes sur la performance énergétique du bien qui peut impacter votre budget. «Les banques sont attentives à ce que la part des travaux à financer ne soit pas démesurée par rapport à la valeur du bien immobilier, ce qui pourrait entraîner un risque de moins-value en cas de revente et conduire à un non-remboursement du prêt», analyse Sandrine Allonier. Une raison supplémentaire, pour ceux qui en ont les moyens, de se constituer une épargne solide afin notamment de prévoir une hausse du coût des matériaux.
Bref, l'endettement n'est pas le seul critère pris en compte par les banques. Pire, des ménages, qui affichaient un taux d'endettement pourtant inférieur au maximum autorisé, n'ont pas réussi à obtenir un crédit immobilier. La raison ? La distance domicile-travail jugée «trop élevée» et les charges, notamment d'essence, qu'elle entraîne. Face à la flambée des prix de l'immobilier en centre-ville, de plus en plus de ménages doivent s'excentrer à plusieurs dizaines de kilomètres de leur lieu de travail pour acheter un logement moins cher et plus grand. «À partir de 30 kilomètres, cela pose problème aux banques, confie Sandrine Allonier. Et même si vous vous déplacez en train, certaines s'inquiètent des risques de grève». Le dossier de ces particuliers a été refusé alors que le taux d'endettement est parfois (très) faible.
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C'est le cas d'un couple de primo accédants, gagnant 3000 euros par mois à deux, qui envisageait d'acheter une maison avec jardin à 35 kilomètres de Lorient. Leur demande de crédit a été refusée malgré un taux d'endettement de 32% parce que leurs charges fictives liées aux 70 allers-retours quotidiens entre leur domicile et leur bureau, ont été estimées à 560 euros par mois à deux et jugées trop élevées. Idem pour un autre couple - elle est assistante de vie et lui employé - gagnant 3000 euros par mois : leur projet d'achat d'une maison avec jardin est tombé à l'eau pour la même raison, malgré un taux d'endettement de 27% et un apport de 10%.
Même les ménages aisés ne sont pas épargnés. C'est le cas d'un fonctionnaire dans la police nationale et une salariée qui, en dépit de leurs 5000 euros de revenus mensuels, n'ont pas pu trouver un logement dans les Alpes-Maritimes où ils travaillent. Le couple a dû se rabattre sur le Var, à environ 100 kilomètres. Refus de la banque malgré un taux d'endettement de 33%. Même punition pour une célibataire, infirmière à domicile, voulant acheter une maison près de Rouen (76). Son profil a été jugé «trop risqué» alors que son taux d'endettement est de 21% (!) et son reste-à-vivre s'élève à 2500 euros par mois !
Pour finir, une bonne nouvelle : une vendeuse et un employé, gagnant 2650 euros à deux par mois, ont eux réussi à obtenir un crédit immobilier. Et pourtant, avant d'obtenir une réponse positive, ces locataires ont dû essuyer 3 refus ! Et ce, malgré un apport de 60.000 euros et un taux d'endettement de 26%. La raison ? Le couple a jeté son dévolu sur un logement situé à 40 kilomètres de Montpellier. Trop loin pour la banque. Leur opiniâtreté a payé et ils pourront accéder à la propriété.
Impôts : comment déclarer ses actifs en cryptomonnaie ?
Les plus-values tirées de la vente de crypto-actifs doivent être déclarées au fisc. Depuis cette année, les revenus liés au minage de cryptomonnaie sont également soumis à l'impôt.
Le Figaro
Moscou arrête ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie
Armelle BohineustD’autres pays refusant de payer le gaz en roubles pourraient subir le même sort, a prévenu mercredi le Kremlin.
La menace russe a été mise à exécution. Mardi, le géant énergétique Gazprom a annoncé qu’il interrompait ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie. Une décision prise en réponse «à des actes inamicaux envers la Russie», selon le Kremlin. Et une mesure de rétorsion contre le refus de ces nations de payer en roubles, comme l’avait exigé le mois dernier Vladimir Poutine, le président russe. La suspension restera de mise «jusqu’à ce que le paiement soit effectué» dans cette monnaie. D’autres pays refusant de payer le gaz en roubles pourraient subir le même sort, a prévenu mercredi le Kremlin.
Il s’agit là de la riposte la plus dure de la Russie aux sanctions internationales imposées à Moscou après son invasion de l’Ukraine. Pour la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, c’est «une provocation» et une nouvelle tentative russe d’utiliser le gaz comme un instrument de «chantage». Ce à quoi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov répond que «la Russie était et reste un fournisseur fiable de ressources énergétiques et reste engagée à respecter ses obligations contractuelles».
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La Bulgarie et la Pologne sont extrêmement dépendantes de la Russie, qui pesait 80 % des importations de gaz naturel pour le premier en 2019 et 55 % pour le second la même année. Les deux États ont des contrats de fourniture à long terme qui expirent fin 2022, ils accusent Gazprom d’avoir violé ces accords et le premier ministre polonais se dit prêt à tout faire pour «imposer à la Russie des pénalités».
Varsovie et Sofia disent s’être préparés à cette éventualité. La Grèce a proposé son aide à la Bulgarie. Sofia a par ailleurs entamé des discussions avec l’Azerbaïdjan pour augmenter ses importations de gaz et étudie les possibilités d’importer du GNL via des terminaux en Grèce et en Turquie. La Bulgarie comme la Pologne sont approvisionnées en gaz par leurs voisins de l’UE, a indiqué Ursula von der Leyen.
Le nouveau système russe de paiement du gaz implique l’ouverture de comptes auprès de Gazprombank, où les paiements en euros ou en dollars sont ensuite convertis en roubles. La semaine dernière, la Commission européenne a indiqué qu’il était possible d’acheter du gaz russe sans contrevenir aux sanctions européennes, à certaines conditions. L’une d’elles est que le paiement soit considéré comme finalisé dès lors que les acheteurs ont versé leurs euros ou leurs dollars et non pas dans l’étape suivante lorsque les devises sont converties en roubles.
Ce système offre a priori une marge de manœuvre qui peut permettre à certains pays de continuer à acheter du gaz russe. Il peut aussi affaiblir le front uni de l’Union européenne contre Moscou, ce qui arrangerait Vladimir Poutine. Mais si Bruxelles peut s’arranger avec ce nouveau système de paiement, encore faut-il que les clients ouvrent un compte chez Gazprombank. Et surtout que Gazprom et le Kremlin considèrent que la facture est payée lors du paiement en devises sans remettre en question la finalisation de la transaction financière. Ce qui peut évidemment dépendre de la qualité des relations entre le Kremlin et le pays acheteur.
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En Allemagne, qui achète plus de 50% de son gaz à la Russie, Uniper, principal importateur allemand, a déclaré qu’il pourrait payer ses achats de gaz sans violation des sanctions. Et le ministre allemand des Finances a déclaré mercredi que rien n’indiquait que Moscou stopperait ses livraisons à Berlin. En revanche, la Grèce, qui doit finaliser à partir du 20 mai une importante commande de gaz russe, n’était pas totalement rassurée mercredi.
Bruxelles préparée
«Nous nous sommes préparés» au scénarioderupture des livraisons de gaz, a précisé la Commission européenne qui a travaillé sur «les livraisons alternatives» et «les niveaux de stockage possibles» dans toute l’UE.
Face aux menaces de Moscou de stopper ses livraisons de gaz, les États occidentaux envisagent eux aussi d’interrompre leurs achats. Washington et Londres y ont déjà mis fin. L’UE étudie cette piste mais se heurte à des positions divergentes. La France soutient un embargo européen, l’Allemagne est plus réticente. Des pays comme l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie, pourtant ultra-dépendants de leur voisin de l’Est, ont annoncé vouloir se passer du gaz russe. À l’inverse, le ministre de l’Économie de la Slovaquie s’est dit prêt à communiquer avec Gazprom pour éviter l’arrêt des livraisons.
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Si les vannes se ferment, les solutions pour l’UE, qui récupère 40% de son gaz auprès de Moscou, sont loin d’être suffisantes. Elles incluront, dans tous les cas, une baisse de la consommation de gaz.
Guerre en Ukraine: la Moldavie «préoccupée» après les propos d'un général russe disant vouloir atteindre la Transnistrie
Un haut gradé russe a récemment déclaré que Moscou voulait contrôler le sud de l'Ukraine pour pouvoir atteindre la région séparatiste moldave, où seraient selon lui observés «des cas d'oppression de la population russophone».
Guerre en Ukraine et bataille du Donbass : les trois cartes pour suivre la situation militaire en direct
INFOGRAPHIE - Suivez l'évolution sur le terrain grâce à des infographies actualisées chaque jour. Au 63e jour, l'Ukraine a reconnu la perte de plusieurs localités prises par les Russes dans le Donbass à l'est du pays.
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.
Le Figaro
«C’est de l’acharnement»: victime de calomnies, Jennifer de «Mariés au premier regard» porte plainte
- Par
Damien Mercereau
- Mis à jour
le 27/04/2022 à 21:08
- Publié
le 27/04/2022 à 21:08
INFO LE FIGARO - Participante de la sixième saison du programme de romance de M6, la gérante de salons de coiffure de 32 ans a entamé des poursuites judiciaires à l’encontre d’un blogueur qui diffuse des rumeurs infondées sur sa vie privée. Explications.
«Les choses prennent énormément d’ampleur sur les réseaux sociaux en marge de la diffusion de l’émission sur M6.» Le 18 avril dernier, les téléspectateurs de «Mariés au premier regard» ont découvert Jennifer Larivière, maman célibataire d’un petit garçon de 7 ans. «J’ai choisi de participer à cette expérience parce que c’était ma volonté. J’avais besoin de verbaliser toutes les difficultés que j’ai pu traverser par le passé, recevoir les conseils d’experts pour soigner mes maux et avoir la chance de rencontrer la bonne personne pour refaire ma vie, nous a-t-elle expliqué. J’avais la volonté de découvrir quelqu’un qui me convienne. J’étais préparée à l’idée d’être médiatisée et soumise au regard critique des téléspectateurs mais pas d’être confrontée à de la haine. Quand je vois certains messages, cela dépasse tout ce que je pouvais imaginer. Personne ne mérite de recevoir cela, il faut arrêter ces incitations à la haine.»
» LIRE AUSSI - Jennifer («Mariés au premier regard»): «Le décès de mon grand frère a été un gros choc»
Un blogueur qui sévi sur les réseaux sociaux depuis quelques années a raconté à qui voulait bien le croire, sans aucune preuve concrète, que la Lilloise de 32 ans menait une double vie pendant le tournage de «Mariés au premier regard». Une rumeur sans fondement qui a pris de l‘ampleur en étant relayée aveuglément par certains médias et par Gilles Verdez mardi soir dans «Touche pas à mon poste!» sur C8. Un retentissement qui a valu à cette maman de recevoir un flot de menaces et d’insultes via ses réseaux sociaux. «Je n’étais absolument pas en couple avec un autre homme durant le tournage de “Mariés au premier regard”, nous a-t-elle affirmé. La personne qui a été montrée à ses dépens sur les réseaux sociaux (comme étant son petit ami, ndlr.) est victime d’atteinte à son image et à sa vie privée.»
« Ce qu’il se passe après le tournage ne regarde que moi, c’est ma vie privée »
Jennifer Larivière
En période de diffusion, les participants de «Mariés au premier regard» ont la plus grande difficulté à vivre sereinement leur quotidien car ils ne doivent rien montrer publiquement de ce qu’il advient de leur mariage et sont traqués par les curieux. «Des gens viennent devant chez moi ou dans le salon de coiffure où je travaille pour m’épier, voir si je porte encore mon alliance», témoigne Jennifer. Le tournage de cette saison 6, entre l’annonce des compatibilités, les mariages à Gibraltar, les voyages de noces et le bilan, a eu lieu l’automne dernier et est donc terminé depuis plus de quatre mois. En période de diffusion, aucun participant ne porte son alliance pour brouiller les pistes. «Ce qu’il se passe après le tournage ne regarde que moi, c’est ma vie privée. Chacun fait ce qu’il veut de sa vie et j’ai repris la mienne», a-t-elle souligné en réponse à des photos prises et diffusées d’elle avec un ami, son père et son fils au Jardin Majorelle à Marrakech où elle passait des vacances la semaine dernière. «Les gens pourront découvrir ce qu’il advient de mon expérience après la diffusion de l’émission sur M6 mais pas avant.»
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Parmi les critiques dont elle est la cible, Jennifer a été suspectée par certains internautes d’avoir participé à «Mariés au premier regard» par intérêt, avec la volonté de faire carrière à la télévision et d’accroître sa notoriété sur les réseaux sociaux. «Si j’avais voulu faire carrière dans la téléréalité, j’y serais allée toute seule sans impliquer ma famille», nous répond celle qui s’est livrée ouvertement sur ses blessures passées, du décès tragique de son grand frère jusqu’à sa rupture douloureuse avec le père de son enfant avec qui elle est aujourd’hui «en bons termes» . «Je n’ai pas besoin de faire du buzz, j’ai ma vie de maman et un travail stable que j’aime. Je ne manque de rien financièrement parlant. Je n’ai pas besoin de la télévision pour gagner ma vie.»
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Jennifer a fait appel à un avocat et a décidé d’entamer des poursuites judiciaires à l’encontre du blogueur à l’origine de ces rumeurs calomnieuses. «C’est de l’acharnement de la part de cette personne qui veut faire du buzz sur ma vie privée. Tout cela doit cesser, nous indique-t-elle. Nous faisons un référé fondé sur l’atteinte au droit à l’image et à l’intimité de la vie privée, sur la diffusion d’images qui ont pour conséquence des incitations à la haine. Cela est très grave, des photos de mon fils ont été prises et diffusées à mon insu alors que je ne l’expose jamais sur Internet. C’est inacceptable.» La Lilloise souligne qu’elle a également, fort heureusement, reçu beaucoup de messages bienveillants depuis le début de la diffusion de son expérience sur M6.
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Le Figaro
Downton Abbey a changé leurs vies : rencontre avec deux actrices phares de la série
Pascaline PotdevinSept ans après la fin de la série, les aventures des aristocrates anglais et de leurs domestiques se poursuivent sur grand écran dans Downton Abbey : Une nouvelle ère. Rencontre avec deux de ses actrices phares.
Les violons, les dentelles, le thé et le labrador de la famille Crawley vous ont manqué ? Ils sont de retour dans Downton Abbey : Une Nouvelle Ère, nouveau film en salles le 27 avril, (après Downton Abbey, de Michael Engler, sorti en 2019) qui poursuit les aventures de la famille d'aristocrates so british et de leurs domestiques, sept ans après la fin de la série (1). Avec un changement de décor : suite à un héritage inattendu reçu par la vénérable douairière, Lady Violet (toujours aussi vipérine Maggie Smith), une partie des protagonistes se rend dans le sud de la France, pour faire face à une Nathalie Baye méfiante et un Jonathan Zaccaï (pour une fois) rasé de près. Pendant que le soleil, la mer et les palmiers mettent à mal leurs défenses émotionnelles (mais jamais la bonne tenue de leurs vestons croisés), Lady Mary, fille aînée restée en Angleterre, doit composer avec une équipe de cinéma venue tourner un film dans le château familial.
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Autant de bouleversements qui ébranlent les Crawley et leur entourage, les plaçant devant le dilemme qui a sous-tendu bon nombre d'épisodes de la série : quelle attitude adopter face à un monde qui change, voire disparaît ? S'arc-bouter sur ses habitudes et ses traditions, quitte à être brisé ? Ou accepter, soi-même, de se métamorphoser ? Autant de questions abordées en compagnie de Laura Carmichael (Edith Crawley, cadette des filles de la famille) et Elizabeth McGovern (Cora Crawley, sa mère), de passage à Paris.
En vidéo, Downton Abbey : Une Nouvelle Ere, la bande-annonce
Grandir avec son personnge
Madame Figaro.- Qu'avez-vous ressenti en retrouvant vos personnages et les autres acteurs? Laura Carmichael.- C'était comme revenir à la maison, retrouver sa famille. Elizabeth McGovern.- Tout était très facile, très naturel. J'aimerais avoir davantage d'anecdotes à raconter, mais nous travaillons ensemble depuis si longtemps... Il est très facile, très fluide de se glisser dans l'aventure à nouveau.
Quel sentiment le fait d'interpréter un personnage depuis 12 ans procure-t-il?EMG.- La télévision est la seule façon d'accompagner ainsi un personnage, de le voir vieillir avec vous. C'est le seul média qui permet d'approfondir et de faire évoluer sa relation aux autres , comme c'est le cas dans la vie. C'est une expérience très singulière, qui ne m'était jamais arrivée auparavant dans ma carrière. LC.- On a fait un break après la fin de la série, et c'était bien de ne pas être Edith pendant quelque temps. À la fin du tournage, nous avions tous éprouvé ce besoin de liberté, d'être quelqu'un d'autre, d'incarner autres personnages. Les retrouver a été une véritable joie. C'est étrange mais de cette manière, les choses semblaient ainsi plus nouvelles, et différentes.
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Vous parlez de grandir avec vos personnages. Est-il arrivé qu'ils vous changent aussi, ou vous apprennent quelque chose sur vous-même?EMG.-Je ne sais pas si j'ai appris quelque chose de Cora. Parce que dès que j'arrête de l'interpréter, je l'oublie. Et que si j'étais dans sa situation (riche Américaine, Cora a épousé un aristocrate britannique pour son titre, alors que lui avait besoin de son argent, NDLR), je serais devenue totalement folle. Elle est si prompte à accepter sa situation, pour laquelle elle n'a jamais pu faire de choix personnel... Je trouverais ça difficile. En tout cas, l'interpréter ne m'a pas calmée...LC.- Edith a acquis davantage de liberté, d'ambition au fil des saisons. Et cela vaut la peine, de temps en temps, de se souvenir que je peux m'appuyer sur cette puissance que je ne possède pas moi-même tous les jours. Le sentiment d'assurance que l'on éprouve lorsqu'on est une Crawley et que l'on entre dans une pièce a également fini par faire un peu partie de moi. EMG.-Je vois ce que tu veux dire. Les Crawley possèdent tous cette confiance en eux, parce qu'ils sont nés avec. LC.- Exactement. Ce n'est pas mon cas, mais c'est bien de savoir ce que cela fait. Et parfois, d'utiliser ce sentiment pour bluffer un peu...
"Mes filles n'accepteraient jamais ce que moi, j'ai accepté."
La façon dont on envisage les femmes, dans la fiction et ailleurs, a beaucoup évolué depuis le lancement de la série, en 2010. Cela a-t-il modifié votre façon d'appréhender vos personnages? EMG.- Ce qui a changé, c'est surtout la façon dont je considère mon passé, et ma vie. J'ai ouvert les yeux sur ce que j'ai pu accepter en tant que jeune actrice à Hollywood (Elizabeth McGovern a commencé sa carrière en 1980, à 19 ans, dans Des gens comme les autres de Robert Redford, avant de tourner avec Milos Forman dans Ragtime en 1980, et Sergio Leone dans Il était une fois en Amérique, en 1984, NDLR). Je suis époustouflée par l'idée que les femmes ont désormais le droit de dire «non». Je fais partie de ces gens qui ont dû accepter des choses sans même les remettre en question. Le monde était le monde, il fallait naviguer dedans, et faire avec. Mes filles n'accepteraient jamais ce que moi, j'ai accepté. C'est un changement énorme, et cela me fait du bien. L'état du monde est très déprimant, en ce moment, mais c'est quelque chose dont nous pouvons nous réjouir.
D'autres regards
Edith, qui est journaliste, profite de son voyage en France pour faire un reportage. Son personnage dit quelque chose des femmes qui travaillent de plus en plus à cette époque...LC.- C'est ce que je préfère jouer. À la fin de la série, Edith se mariait avec un homme riche, on aurait pu craindre qu'elle arrête tout. Cela aurait été une telle trahison de tout ce que son personnage a construit pendant toute la série ! C'est un soulagement de la retrouver comme cela : oui, elle est amoureuse, mariée, à nouveau mère. Mais le «happy ending» ne s'arrête pas là. Elle continue à travailler et son mari la soutient. C'est génial.
Elizabeth, Cora est comme vous, une Américaine immergée dans un contexte très anglais. Cela lui donne un autre regard sur ce qu'elle traverse. Est-ce aussi votre cas? EMG.- Oui, elle est un peu à la marge. Elle n'est pas aussi corsetée par toutes ces traditions. Dans la vie aussi, cela m'a fait parfois fait cet effet (Elizabeth McGovern est mariée, depuis 1992, au Britannique Simon Curtis, le réalisateur du film, NDLR): les Anglais sont tellement obsédés par les détails, c'est un mystère pour moi. Leurs titres de noblesse, notamment : je m'en fiche complètement, alors qu'ils sont très à cheval là-dessus. Ça n'a aucun sens pour moi. LC .- Cela se voit aussi à la façon dont Cora soutient ses filles, envers et contre tout. Une Anglaise ne l'aurait peut-être pas fait de la même manière. Même Mary, l'aînée, dans l'un de ses moments de cruauté, lui dit : «Tu ne peux pas comprendre, tu es Américaine!»
Plus que du divertissement
Julian Fellowes, le créateur de Downton Abbey, estime que la fonction première de cette série est de divertir. Mais ne va-t-elle pas un peu plus loin?LC.-Je crois que ce qu'il veut dire, c'est qu'il ne s'est jamais forcé à donner un côté trop documentaire à la série. Julian a son propre monde, son propre ton, ce qui rend Downton Abbey si différent des shows du même genre. Et il dispose de nombreuses ressources : il peut écrire des scènes de pure comédie, et d'autres où l'émotion est très profonde, subtile. C'est pourquoi la série m'a toujours enthousiasmée : nous sommes dans le registre du drame, c'est évident, mais j'ai toujours adoré le fait de pouvoir être aussi sur la retenue. EMG.- C'est précisément parce que la priorité de Julian est de divertir, de faire en sorte que l'intrigue soit en perpétuel mouvement, intéressante, que des messages parviennent à passer. À propos de l'histoire, de l'état de notre société telle qu'elle était il n'y a pas si longtemps, des ressorts psychologiques dont nous avons hérité. On apprend quelque chose, mais sans avoir l'impression que l'on nous fait la leçon.
"Avec Downton Abbey, on apprend quelque chose, mais sans avoir l'impression que l'on nous fait la leçon."
La série et le film traitent également de notre attitude face au changement. Si l'on est prêt à l'accepter, ou si on le refuse catégoriquement...EMG.- Oui, et cela nous plonge vraiment dans cette tension entre ce que le changement a de bon, et les avantages qu'il y a à maintenir les choses en place. Nous y sommes confrontés chaque jour. Surtout dans notre société qui change si vite : Internet a été inventé il y a à peine 50 ans et cela a transformé le monde d'une manière que je ne suis pas sûre que l'on puisse vraiment accompagner émotionnellement. C'est trop, pour de simples êtres humains, d'être en phase avec de telles avancées technologiques. Revenir dans le passé, se souvenir d'où nous venons, a quelque chose très réconfortant.
Downton Abbey, c'est vraiment fini? EMG.- On verra! Ce qui est sûr, c'est que l'on sera toujours heureux de se retrouver.
(1) Downton Abbey : Une Nouvelle Ere, de Simon Curtis (2h06)
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Grand prix de l'héroïne Madame Figaro 2022 : quatre nouveaux livres en compétition dévoilés ce mois de mars
La Fille parfaite, Les Enfants de la nuit, Sucre amer, La Jeune Femme et la Mer : voici les quatre nouveaux livres sélectionnés pour notre prix, qui sera remis en juin, à Paris avec le soutien de Panerai.
Le Figaro
Le groupe ADP recrute 4000 personnes dans ses aéroports
Emma ConfrereAugustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris, a précisé sur BFM Business qu'il recherchait des agents de sûreté, des agents de maintenance et des ingénieurs.
Après avoir annoncé une croissance exceptionnelle de son chiffre d'affaires lors du premier trimestre, le groupe ADP signale que de nombreux postes sont à pourvoir.
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Augustin de Romanet, PDG d'Aéroports de Paris, a précisé ce matin sur BFM Business son souhait de recruter 4000 personnes. Ces postes sont à pourvoir uniquement dans les aéroports de Paris-Charles de Gaulle et Paris-Orly. Parmi les métiers recherchés figurent les agents de sûreté aéroportuaire. Leur mission est d'éviter l'infiltration de produits prohibés dans les aéroports en contrôlant les bagages de cabine, les bagages de soute, le fret, les aéronefs ou encore les véhicules.
Le PDG appelle également au recrutement d'ingénieurs et d'agents de maintenance, dont l'objectif est de maintenir ou de remettre en marche des installations techniques. Augustin de Romanet signale que «les jeunes ont la possibilité de se rendre sur le site Orlyparis.com pour y trouver les offres d'emploi».
Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
Loterie : le joueur ne réclame pas son gain d'un million d'euros, jackpot pour l'État
L'heureux gagnant de l'Euromillions avait 60 jours pour venir réclamer son dû. L'avis de recherche de la Française des Jeux n'ayant pas abouti, la somme est reversée à l'État.
L'UE en passe d'interdire plusieurs grandes familles de substances chimiques nocives
Ce plan cible à la fois des familles entières de composants et leur interdiction pour «un éventail élargi d'utilisations, industrielles, professionnelles, grand public», explique la Commission européenne.
L'Humanité
Ces questions posées à la condition humaine
Nos recommandations culturellesEssai Dans cet ouvrage collectif, des scientifiques cherchent à répondre à la fois aux interrogations existentielles et aux grands défis à relever pour notre survie.
Paul MazliakSapiens : métamorphose ou extinction ? Ayant rassemblé vingt et un scientifiques de toutes disciplines, l’équipe de direction de l’ouvrage leur a posé les grandes questions accompagnant la condition humaine. La première porte sur les origines de l’homme : d’où venons-nous ? Notre présence sur Terre est un épiphénomène.
La Terre existe depuis 4,5 milliards d’années. Nos ancêtres australopithèques sont apparus en Afrique, il y a seulement 4 millions d’années. Homo sapiens n’a que 300 000 ans. Il succède à Homo erectus, H. floresiensis, aux Néandertaliens, aux Denisoviens et encore à d’autres espèces d’homininés. Homo sapiens seul a le langage symbolique et la pensée. C’est un être social qui peuple la Terre entière. Nos villes ont été construites il y a moins de dix mille ans. Mais le temps long a été effacé par l’accélération des transports et le perfectionnement des moyens de communication.
Les philosophes ensuite se demandent : qui sommes-nous ? L’injonction de Socrate « Connais-toi toi-même » est le point de départ de notre identité. Les trois états successifs de l’humanité, selon Auguste Comte, théologique, métaphysique et scientifique, l’état actuel, pourraient nous faire dire : « Je suis dans mes 20 000 gènes. » Mais la construction de notre identité, qui évolue avec le temps, est directement liée aux rapports avec notre entourage. De plus, nos gènes ne sont pas seuls : les microbiotes symbiotiques qui peuplent notre organisme apportent environ 10 millions de gènes. Alors, où en sommes-nous ? Nos cerveaux recréent des images fausses de la réalité, accordées à nos perceptions et nos désirs. Cette réalité « virtuelle » est considérablement amplifiée par les technologies numériques et l’intelligence artificielle.
Faisons le point sur notre consommation d’énergie : pour vivre (s’alimenter, se loger, etc.), chaque homme consomme en moyenne 1 million de watts/heure/an. En 2016, la consommation effective de l’humanité a été en moyenne, par homme, de 21,4 millions de watts/heure/an, à cause des transports, de l’industrie et de l’agriculture. Si nous sommes 10 milliards en 2050, contre 8 milliards aujourd’hui, il faudra développer considérablement la production décarbonée d’énergie électrique : nucléaire, hydraulique, photovoltaïque, éolienne en mer. Donc, où allons-nous ? L’homme du futur sera-t-il mieux soigné, plus instruit, plus économe que l’homme actuel ? Cela impliquera bien des métamorphoses : changer l’habitat, végétaliser les villes, etc. Alors que pouvons-nous faire ? En Europe et en Amérique du Nord, un besoin de démocratie participative s’affirme. Dans le reste du monde, la démocratie reste à développer.
Peut-on compter sur les technologies numériques pour accomplir ces tâches ? Il faudrait d’abord réduire l’addiction des individus aux réseaux sociaux. Il faudra promouvoir la bioéconomie produisant, à moindre coût, grâce aux biosynthèses bactériennes, des matériaux recyclables, des aliments et des médicaments. Un seul système de santé devra réunir les médecines humaine et vétérinaire. Enfin, les robots électroniques, déjà bien perfectionnés, nous permettront, avec l’intelligence artificielle, de percevoir et d’agir à longue distance, y compris dans l’espace, comme aujourd’hui certains chirurgiens.
Essaissciences Le Figaro
Les cinq lignes de bus transfrontalières entre la France et l'Espagne reconduites
Le prix des billets reste à un euro côté français, et trois euros côté espagnol.
Actuellement en phase de test jusqu'à la fin mai, les cinq lignes de bus transfrontalières entre la France et l'Espagne sont d'ores et déjà reconduites. C'est ce qu'ont décidé la région Occitanie, la Généralité de Catalogne et le conseil départemental des Pyrénées-Orientales, qui ont trouvé un accord pour financer ces lignes, rapporte Le Parisien.
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Le prix des billets reste à un euro côté français, et trois euros côté espagnol. L'expérimentation avait été lancée en 2020, pour deux ans, dans le cadre d'un projet européen baptisé ConnECT, visant à «promouvoir la mobilité durable des habitants de l'espace catalan transfrontalier (ECT)». Elle disposait d'un budget de 1,68 million d'euros, dont 65% pris en charge par l'Union européenne.
«Nous n'avons malheureusement pas pu tirer des conclusions chiffrées de cette exploitation sur ces deux dernières années grandement perturbées par la pandémie, les confinements ou les fermetures de commerces», explique au Parisien Jean Luc Gibelin vice-président de la région Occitanie en charge des transports. «Mais nous avons le sentiment que ces cinq lignes sont d'une grande utilité pour les populations, notamment pour desservir l'hôpital transfrontalier de Puigcerdà», justifie-t-il, ajoutant par ailleurs que «des correspondances sont mises en place pour que les usagers puissent par exemple se déplacer de Perpignan à Puigcerda via Montlouis».
Les cinq lignes en détail :
C1 : Porté-Puymorens – Puigcerdà – Mont-Louis (intermodalité avec Perpignan)
C2 : Formiguères – Puigcerdà – Err
C3 : Figueres – Le Boulou (intermodalité avec Perpignan)
C4 : Figueres – Saint-Laurent-de-Cerdans (intermodalité avec Arles-sur-Tech et Perpignan)
C5 : Camprodon – Prats-de-Mollo-la-Preste (intermodalité avec Arles-sur-Tech, Perpignan et Ripoll)
Énergies vertes : l'Europe alerte sur la pénurie de métaux
Un rapport quantifie les énormes besoins pour la transition climatique. À moyen terme, l'UE devra importer puis pourra miser sur le recyclage.
Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal
Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.
Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
France24 - Monde
Après la réélection d'Emmanuel Macron (1/3) : règlement de comptes à l'extrême droite
Publié le : 28/04/2022 - 07:40
Romain BRUNET
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Arrivée pour la deuxième fois au second tour de l'élection présidentielle malgré la présence d'Éric Zemmour durant la campagne, Marine Le Pen aborde les élections législatives avec l'envie d'écraser son concurrent et les anciens cadres de son parti qui choisi de le rejoindre.
Éric Zemmour ne cesse de faire des appels du pied, mais la porte du Rassemblement national reste close. Pas plus tard que dans l'après-midi mercredi 27 avril, l'ex-candidat à l'élection présidentielle a annoncé sur Twitter que son parti, Reconquête !, ne présenterait pas de candidat aux élections législatives face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. "L'union nationale en actes", a-t-il ajouté en guise de commentaire.
Depuis la victoire d'Emmanuel Macron à l'élection présidentielle, dimanche soir, l'ancien éditorialiste multiplie les tweets en faveur d'une coalition de l'extrême droite en vue des scrutins des 12 et 19 juin. Lundi, il affirmait que l'"union nationale" qu'il appelle de ses vœux arriverait en tête dans 246 circonscriptions, contre seulement 105 circonscriptions pour les mêmes partis sans union. Il soulignait également que 70 % des électeurs du RN, selon un sondage Ipsos, souhaitent l'union. Il publiait enfin un communiqué de presse des vice-présidents de son parti – les anciens RN Marion Maréchal et Nicolas Bay, et l'ancien LR Guillaume Peltier – proposant une rencontre avec le RN "afin de constituer une coalition électorale pour les législatives".
Nous ne présenterons pas de candidat face à Marine Le Pen, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan. L’union nationale en actes.#UnionNationaleLegislatives #legislatives2022
April 27, 2022Problème : seul Éric Zemmour souhaite l'union de l'extrême droite en vue des législatives, quand Marine Le Pen veut au contraire asseoir la suprématie de son parti. Engager une discussion avec les "traitres" du RN, comme ils sont surnommés en interne, semble impossible. Leur départ du mouvement, "c'est un aller sans retour" et zéro accord aux législatives, avait cinglé Marine Le Pen.
"Jean-Marie Le Pen disait : il n'y a pas de numéro 2 au Front National. Il y a un leader et ce leader va tout faire pour écraser les autres. Bruno Mégret en a fait les frais en 1998-1999. Éric Zemmour a voulu jouer le nouveau leader de la nouvelle extrême droite. Il va à son tour en faire les frais dans les semaines qui viennent", juge Erwan Lecœur, politologue spécialiste de l'extrême droite, sur France 24.
>> À lire : Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
Celui qui a obtenu 7,07 % des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle a en effet le tort de s'être vu un peu trop beau et d'avoir passé une bonne partie de la campagne à dénigrer Marine Le Pen. Y compris au soir du second tour, en faisant le choix d'entamer son allocution en insistant lourdement sur la défaite de la candidate du RN. "C'est la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen", a ainsi asséné Éric Zemmour, avant d'appeler à l'union. "Une demande de mariage tout en finesse", ironisait dès le lendemain le président par intérim du RN, Jordan Bardella.
Cela fait trop longtemps que ceux qui aiment passionnément la France sont vaincus. J’ai fait ce que j’ai pu pour éviter ce résultat. Je me suis engagé pour cela.#UnionNationale #legislatives2022 #presidentielles2022pic.twitter.com/qbX7KoMJ5B
April 24, 2022La vocation du RN n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile"
"Beaucoup d'électeurs ont été trompés par Éric Zemmour, qui leur a fait croire au vote caché. Le but d'Éric Zemmour, il était clair, c'était de tuer le Rassemblement national et remplacer Marine Le Pen. Les Français en ont décidé autrement", a déclaré mercredi sur France Culture l'un des porte-paroles du RN, Laurent Jacobelli, en faisant valoir que la vocation du parti n'est "pas d'aider un mouvement qui nous est hostile".
Malgré une situation financière plutôt bonne et 122 000 adhérents pour son parti, la campagne des législatives s'annonce donc délicate pour Éric Zemmour, qui n'a toujours pas tranché la question de sa propre candidature, tout comme Marion Maréchal qui hésite à se présenter à Carpentras, dans le Vaucluse.
>> À lire : Marine Le Pen, l'animal politique qui rêvait de conquérir l'Élysée
Forte de sa progression à la présidentielle de près de huit points par rapport à 2017, Marine Le Pen (41,45 % au second tour) devrait tout faire pour réduire Reconquête à néant. L'autre porte-parole du RN, Sébastien Chenu, a notamment fait savoir qu'un candidat RN serait présenté face à Éric Zemmour au cas où ce dernier déciderait de se présenter aux législatives.
"Moi, je suis d'accord pour qu'on travaille avec des députés de Reconquête si Éric Zemmour parvient à en faire élire, mais ils ont une différence d'approche. Nous, on n'est pas pour l'union des droites, on veut l'union des patriotes. Et ça dépasse la droite et la gauche parce qu'on ne croit plus en cela", a précisé Sébastien Chenu sur LCI lundi soir.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
"Je ne vois aucunement l'intérêt de Marine Le Pen de laisser survivre Éric Zemmour et Marion Maréchal, analyse Erwan Lecœur sur France 24. Reconquête ne pourra obtenir qu'une poignée de députés dans le sud-est de la France quand Marine Le Pen peut espérer une cinquantaine d'élus et, pour la première fois sans proportionnelle, avoir un groupe conséquent à l'Assemblée nationale."
Le parti a notamment calculé que Marine Le Pen était arrivée en tête dans 159 circonscriptions à la présidentielle. Elle est aussi première dans 23 départements métropolitains, au lieu de deux en 2017. Or, le RN étant massivement endetté, obtenir le plus grand nombre possible de voix aux élections législatives et de députés est une nécessité financière. Car ce scrutin déterminera le financement des partis politiques pour les cinq années à venir. Pour les partis obtenant 1 % des suffrages dans au moins 50 circonscriptions, chaque vote rapportera ainsi 1,42 euro par an, et chaque député 37 280 euros par an.
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DécryptageLégislatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
ÉLYSÉE 2022Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives
ANALYSE
Présidentielle 2022 : la toute petite "Reconquête" d'Éric Zemmour
L'Humanité
Neurosciences. Paralysé, il communique par la pensée
ActuC’est une prouesse médicale, technologique et humaine : un patient, atteint du syndrome d’enfermement à cause d’une sclérose latérale amyotrophique, a pu communiquer avec son entourage à l’aide d’une interface cerveau-ordinateur. Explications.
Anna MussoPour la première fois, un homme de 36 ans, atteint de la maladie de Charcot, avec tous les muscles paralysés, a réussi à communiquer avec ses soignants et ses proches. Cette prouesse scientifique, médicale et humaine a été réalisée grâce à une interface homme-machine. Preuve est ainsi faite que la communication volontaire à partir du cerveau est possible, même dans un état d’enfermement dit « complet ». C’est ce qu’expliquent, dans la revue Nature Communications publiée le 22 mars, les treize chercheurs qui sont parvenus à aider ce patient.
La maladie dont souffrait Stephen Hawking
La maladie de Charcot, ou sclérose latérale amyotrophique (SLA), dont souffrait le célèbre scientifique Stephen Hawking, est une maladie neurodégénérative grave caractérisée par la perte progressive des motoneurones, des cellules nerveuses spécialisées dans la commande des mouvements et de la parole.
Très souvent, la SLA entraîne une paralysie des muscles, provoquant une incapacité à communiquer. « Il existe de multiples formes de cette maladie, mais il est rare qu’elle provoque une paralysie totale en quelques mois », précise Jacques Pélissier, professeur à la faculté de médecine Montpellier-Nîmes et président de l’Association du locked-in syndrome (Alis). « Ces personnes sont conscientes et désirent interagir avec leur entourage. La moindre des choses est de leur en offrir la possibilité, dans la mesure du possible », poursuit le chercheur.
Des microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux
Lorsqu’une personne atteinte de SLA ne parvient plus à parler, elle utilise en général une caméra oculaire pour sélectionner des lettres. Ses yeux font office de souris sur le clavier représenté sur l’écran. « C’est un apprentissage long, difficile et fatigant, explique Jacques Pélissier, surtout au début, cela demande beaucoup de concentration. Et une équipe de soignants est indispensable. »
Ces dernières années, les chercheurs ont fait évoluer ces dispositifs à l’aide d’électrodes implantées dans le cerveau. Lors de cette nouvelle expérience, les chercheurs ont incrémenté deux réseaux de 64 micro–électrodes de 3,2 mm de large dans le cortex moteur (celui qui contrôle le mouvement) du patient, en état de blocage complet. Les microélectrodes enregistrent les signaux neuronaux qui sont aussitôt décodés par une interface. Parallèlement, un programme automatique lit les lettres de l’alphabet à haute voix.
Atteint de la forme sévère de la maladie de Charcot, ce patient souffre du locked-in syndrome (LIS), qui l’empêche de parler et de bouger, mais pas de penser ou d’entendre. Il avait commencé à travailler avec une équipe de recherche en 2018, mais sa paralysie était devenue si importante qu’il ne pouvait plus cligner ses yeux. Les soignants ont alors sollicité son activité cérébrale. « Alors que d’autres chercheurs ont évalué la communication chez des personnes ayant encore le contrôle de leurs muscles, on ignorait, jusqu’ici, si la communication basée sur les neurones reste possible dans un état de blocage complet », expliquent les chercheurs.
« C’est encore expérimental, mais c’est l’avenir ! »
L’équipe a essayé le « neurofeedback », une méthode qui permet de mesurer l’activité neuronale et de la présenter au patient, sous différentes formes (sons, images, etc.). Ce dernier peut ainsi modifier ses signaux cérébraux et parvenir à réguler son activité neuronale et ses comportements. Après trois mois de tâtonnements, le patient a pu sélectionner des lettres une par une, et former des mots et des phrases, sachant que le choix d’une lettre demandait environ une minute. Après huit mois, il a annoncé à l’équipe médicale : « Les garçons, cela fonctionne sans effort » ! Et au bout d’un an, il a pu proposer à son fils de 4 ans de regarder ensemble un dessin animé.
Comme l’explique Jonas Zimmermann, neuroscientifique au Wyss Center à Genève, et coauteur de l’article, « cette étude répond à une question de longue date : savoir si les personnes atteintes du locked-in syndrome complet, qui ont perdu tout contrôle musculaire volontaire, y compris le mouvement des yeux ou de la bouche, perdent également la capacité cérébrale à générer des commandes de communication ».
Si la technique a été conçue spécifiquement pour ce patient, sa durée d’utilisation est encore inconnue. En effet, il semble que les réponses du patient soient devenues au cours du temps plus lentes et difficiles à discerner. Mais cette nouvelle avancée vers des interfaces capables de décoder les pensées est un grand pas pour la science et pour la médecine. « C’est encore expérimental, long, coûteux, et nécessite une supervision constante… mais c’est l’avenir ! » souligne le professeur Pélissier.
Même dans des cas extrêmes de paralysie, mémoire et conscience restent donc intactes. Cette interface cerveau-machine trace un nouveau chemin pour les atteindre. Et redonne espoir à des milliers de patients jusqu’ici emmurés dans leur corps.
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Périscope N°74: Cobelligérance ?
Philippe GélieLETTRE EXCLUSIVE ABONNÉS - Un regard à 360° sur la scène internationale, par Philippe Gélie.
Chers abonnés,
Une fois n'est pas coutume, ce numéro de «Périscope» paraît en même temps dans les pages Débats du Figaro. Car la question qu'il pose est d'actualité : le soutien militaire croissant que les États-Unis et l'Europe octroient à l'Ukraine peut-il faire d'eux des cobelligérants?
Cobelligérants ?
Guerre. Évoquant, lundi 25 avril, « le risque réel » de conflit nucléaire et de troisième guerre mondiale, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, l'a justifié par ce constat : « L'Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. La guerre, c'est la guerre ». Le lendemain, les États-Unis présidaient, sur leur base de Ramstein en Allemagne, une réunion d'une quarantaine d'alliés visant à accélérer et renforcer le soutien militaire aux Ukrainiens.
Bataille. Alors que l'invasion russe de l'Ukraine vient d'entrer dans son troisième mois, le champ de bataille a changé de nature, passant de la guérilla urbaine aux vastes plaines du Donbass. Le besoin d'armements lourds – artillerie, blindés – s'y fait plus pressant : Washington entend y pourvoir afin de maintenir la dynamique de succès qui a vu les forces ukrainiennes infliger d'inattendus revers – ou résister au-delà des attentes – à l'armée russe à Kiev ou à Kharkiv. Les obusiers arrivent déjà dans le pays et les Occidentaux s'organisent pour assurer un approvisionnement soutenu en munitions de gros calibre.
Victoire. Cette mobilisation reflète la leçon tirée de la première phase de la guerre : la conviction nouvelle que le David ukrainien, convenablement soutenu par ses alliés, a une chance non négligeable de l'emporter sur le Goliath russe. L'hypothèse d'une défaite du Kremlin enhardit les stratèges de Washington jusqu'à afficher leur propre but de guerre : « Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu'elle ne puisse plus faire le genre de choses qu'elle a fait en Ukraine », a déclaré le secrétaire à la Défense, Lloyd Austin. Une ambition peut-être légitime au vu des circonstances, mais qui ne manquera pas de conforter Vladimir Poutine dans sa conviction que les Occidentaux veulent marginaliser ou détruire la Russie.
Usages. Sous l'apparence de la continuité, les termes de l'affrontement sont subtilement en train d'évoluer. Moscou répète de plus en plus fréquemment que les livraisons d'armes à l'Ukraine constituent un acte de cobelligérance – c'est-à-dire d'engagement actif dans le conflit –, n'excluant pas de frapper les convois comme des « cibles légitimes ». Dans les usages de la guerre, c'est l'engagement de forces sur le terrain ou dans la planification qui scelle la cobelligérance, pas le soutien matériel ou financier. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le président américain, Joe Biden, avait refusé début mars d'imposer une zone d'exclusion aérienne dans le ciel ukrainien : cela revenait à abattre des avions russes et à entrer en guerre.
À lire aussiUkraine : Vladimir Poutine promet une riposte «rapide et foudroyante» en cas d'intervention extérieure
Conflit mondial. « Une confrontation directe entre l'Otan et la Russie, ce serait la troisième guerre mondiale , ce que nous devons tout faire pour empêcher », déclarait alors le chef de la Maison-Blanche, qui avait déjà exclu, avant même de déclenchement de l'offensive russe, d'envoyer ses soldats en Ukraine. « Il faut faire stopper cette guerre sans devenir nous-mêmes des belligérants », renchérissait Emmanuel Macron. La réponse passait alors par une combinaison de sanctions – notamment pour enrayer la capacité russe de fabriquer certains armements sophistiqués –, de fourniture d'armes « défensives » (antichars ou antiaériennes) et de maintien d'un dialogue diplomatique.
Zone grise. L'idée que les Ukrainiens aient une chance raisonnable de victoire sur le terrain pousse les Américains et les Européens à rehausser leur jeu au plan militaire. Avec les risques que comporte le fait de se rapprocher de cette zone grise où l'on bascule dans la cobelligérance. Risques de représailles, voire d'escalade si Poutine se sent poussé vers la défaite. La référence récurrente des responsables russes à leur arsenal atomique n'est pas prise à la légère. « Compte tenu de la désespérance potentielle du pouvoir russe , nul ne peut ignorer la menace d'un possible recours aux armes nucléaires tactiques ou aux minibombes atomiques », insiste le directeur de la CIA, William Burns. Son agence envisage d'ailleurs un scénario dans lequel le Kremlin ferait une « démonstration » nucléaire au-dessus de la mer Noire ou dans une zone à faible population, comme « tir de sommation » pour forcer les Occidentaux à reculer.
Escalade. Mais, au-delà de son interprétation de l'agressivité occidentale, Poutine doit aussi apprécier les conséquences de ses propres actes. Alors que se multiplient les incidents en Transnistrie – région sécessionniste soutenue par Moscou en Moldavie –, a-t-il vraiment intérêt à élargir une guerre qu'il a déjà du mal à gagner en Ukraine ? Quel dirigeant responsable se lancerait dans une escalade nucléaire face aux États-Unis et à l'Otan ? Le président russe peut être mécontent, il peut tempêter et menacer, mais il a ouvert les hostilités sur un terrain où il devait s'attendre à une résistance de même nature. Ses adversaires doivent seulement se rappeler que face à lui, même la victoire serait périlleuse.
À lire
- L'Otan avait-elle vraiment promis à la Russie de ne pas s'élargir à l'est après la chute de l'URSS? Tous les faits dans ce « Factuel » de l'AFP.
- Vivre avec un missile nucléaire dans son jardin: passionnant reportage de Politico Magazinedans le Montana.
Parlons-en :
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Guerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes
FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.
Guerre en Ukraine: la Moldavie «préoccupée» après les propos d'un général russe disant vouloir atteindre la Transnistrie
Un haut gradé russe a récemment déclaré que Moscou voulait contrôler le sud de l'Ukraine pour pouvoir atteindre la région séparatiste moldave, où seraient selon lui observés «des cas d'oppression de la population russophone».
Le Monde
Guerre en Ukraine : la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass, malgré un déluge de feu
Moscou espérait prendre en tenaille ce territoire de l’est de l’Ukraine d’ici au 9 mai. Mais la résistance ukrainienne fait que les lignes de front bougent peu. Malgré la très forte pression politique sur l’armée russe, aucune victoire décisive ne se dessine.
En dépit de sa supériorité en matériel moderne et en puissance de feu, la Russie ne parvient pas, pour l’instant, à refermer sa tenaille sur le Donbass. L’offensive russe descendant de la ville d’Izioum doit opérer une jonction avec celle qui monte du sud vers le nœud routier et ferroviaire de Pokrovsk.
Guerre en Ukraine en direct : l’Ukraine s’attend à « des semaines extrêmement difficiles », les soldats retranchés à Marioupol appellent à l’aideMalgré le déluge de feu appliqué par l’artillerie, les avions et les hélicoptères d’attaque russes sur les positions ukrainiennes au nord de Sloviansk, la ligne de front bouge très peu, tandis que sur le flanc sud, consolidé depuis huit ans, elle reste inchangée. Le mouvement de tenaille vise à couper le ravitaillement de l’armée ukrainienne du Donbass et de ses militaires, surentraînés après huit années de guerre.
L’objectif de Moscou, dans la seconde phase de son « opération spéciale », consiste à prendre le « contrôle total du Donbass [région de Donetsk et de Louhansk] et du sud de l’Ukraine », comme l’a indiqué, le 22 avril, le commandant adjoint du district militaire du centre de la Russie, le général Roustam Minnekaïev. Cette seconde phase, lancée selon cet officier le 20 avril, doit symboliquement porter ses premiers fruits pour la grande parade militaire qui doit se tenir le 9 mai à Moscou.
Le Donbass pris en tenaille, la nouvelle stratégie russePour l’instant, en dépit de la très forte pression politique sur l’armée russe, aucune victoire décisive ne se dessine. Depuis le 20 avril, elle n’a réalisé que trois percées de petite envergure, sur la partie orientale du front, sans bousculer significativement les lignes de défense ukrainiennes. Il s’agit des villages de Verkhnotoretske (3 000 habitants), de Novotochkivske (2 000 habitants) et du hameau de Novooleksandrivka (124 habitants).
Devant la résistance acharnée des militaires ukrainiens, les attaquants procèdent à une destruction méthodique de chaque localité pour des raisons tactiques. « Novotochkivske est aujourd’hui complètement rasée. C’est la méthode russe : bombarder jusqu’à ce que le relief urbain disparaisse et ne puisse plus fournir de protection aux défenseurs, explique au Monde Serhiy Haïdaï, gouverneur de la région de Louhansk. C’est la raison pour laquelle nous nous efforçons d’évacuer au maximum les civils, parce qu’ils gênent la défense. Leur présence limite la possibilité des militaires ukrainiens d’utiliser de manière tactique les bâtiments civils. » Selon cette logique, plus les villes ont une taille importante, et plus leurs immeubles sont élevés, moins elles sont faciles à prendre.
Aujourd’hui, l’avancée de l’armée russe bute sur les petites villes de Popasna et de Roubijne, où se déroulent d’intenses bombardements et des combats de rue. Le Monde a pu observer plusieurs jours d’affilée des colonnes de fumée noire s’élevant au-dessus des deux localités, ainsi que leur pilonnage presque sans répit.
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Le Monde
Emmanuel Macron, tout juste réélu et déjà confronté à une guerre de succession
Le chef de l’Etat le sait. Son second mandat sera le dernier. Ceux qui espèrent prendre sa suite, de Bruno Le Maire à Edouard Philippe en passant par François Bayrou, élaborent dès aujourd’hui leur tactique.
En cette fin 2003 – un temps où la gauche et la droite existaient encore –, le socialiste Laurent Fabius et le représentant de la droite décomplexée, Nicolas Sarkozy, trépignent. Un peu plus d’un an après la réélection de Jacques Chirac, ni l’un ni l’autre ne cachent leurs ambitions. L’Elysée ? « J’y pense parfois en me rasant », lance l’ancien premier ministre de François Mitterrand en octobre. « J’y pense et pas seulement en me rasant », répond un mois plus tard le ministre de l’intérieur.
Rencontre entre le Parti socialiste et La France insoumise pour les législatives ; Emmanuel Macron en déplacement à CergyEdouard Philippe ne se rase pas tous les jours, barbe oblige. Mais l’ancien premier ministre y pense aussi. Beaucoup. Souvent. Au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron, la sortie de la revue Horizons 2022, lundi 25 avril, du nom de son parti, créé en octobre 2021, signe l’une des étapes de sa stratégie visant à l’amener jusqu’au scrutin de 2027. Pensée comme un think tank, cette publication doit permettre au Havrais de faire valoir ses idées. Et tôt ou tard, son programme.
« Edouard Philippe voit loin, ce n’est pas un mystère », confie-t-on dans son entourage. L’ancien locataire de Matignon n’est pas le seul à s’imaginer un destin présidentiel. Emmanuel Macron ne l’ignore pas. Son second mandat sera le dernier. Et si le chef de l’Etat entend calmer les ardeurs pour gouverner en paix, ceux qui espèrent prendre sa suite élaborent dès aujourd’hui leur tactique.
Bruno Le Maire a connu l’échec
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, qui n’a pas démérité à Bercy et juge que le succès du président est intimement lié à la bonne tenue du produit intérieur brut (PIB), donc à son action, pourrait légitimement s’imaginer en dauphin du chef de l’Etat. Espérant être reconduit dans ses fonctions, il se sait populaire après avoir mis en œuvre le « quoi qu’il en coûte » lors de la crise due au Covid-19.
« Après le confinement, narre-t-il dans L’Ange et la bête (Gallimard, 2021), pendant mes vacances sur la côte basque (…), des salariés, des indépendants se rapprochaient de moi, vérifiaient qui j’étais en me fixant d’un regard soupçonneux qui semblait dire : “Est-ce que c’est vraiment lui ?” (…) Puis, encouragés par mon silence, glissaient : “Merci pour ce que vous avez fait”. »
Poids lourd du gouvernement, cet habitué des courses de fond – 15 kilomètres en moyenne par semaine – croit en ses chances. Il a l’expérience, la stature, les compétences et des idées qu’il égraine dans ses livres où se mêlent confidences personnelles et contenus programmatiques.
Les ambitions de Bruno Le Maire, le converti de la MacronieSurtout, il a connu l’échec. Tombé plus bas que terre après sa déroute à la primaire du parti Les Républicains en 2016, l’ancien conseiller de Dominique de Villepin n’ignore pas que les Français aiment ceux qui ont réussi après avoir souffert. Et pour se distinguer d’ici à 2027, l’ancien député de l’Eure n’entend pas être « le poil à gratter » du président. Ou pas tout de suite. Mais, en sport comme en politique, pour « faire un beau saut, c’est le pied d’appel qui compte », souligne une source au sein du gouvernement. Et la maladresse du locataire de Bercy n’écartant pas, au micro de Franceinfo, lundi 25 avril, l’usage du 49.3 pour faire passer la très impopulaire réforme des retraites pourrait lui porter préjudice.
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Le Figaro
Voitures électriques : les conditions du bonus écologique revues par le gouvernement
Emma ConfrereSelon un décret publié mercredi 27 avril, les acheteurs devront désormais conserver leur véhicule durant un an minimum, contre six mois auparavant.
Les règles pour obtenir le bonus écologique ont été remaniées par le gouvernement. Un décret paru dans le journal officiel mercredi 27 avril modifie le code de l'Énergie concernant les «aides à l'acquisition ou à la location de véhicules peu polluants».
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Pour les bénéficiaires de l'aide, il faudra désormais conserver le véhicule au minimum un an, contre six mois auparavant. L'acheteur a également pour obligation de réaliser 6000 kilomètres (au-delà d'un an s'il le souhaite) avant de pouvoir revendre sa voiture. Si ce deuxième point était déjà en vigueur, le premier entre en application dès aujourd'hui.
Cette mesure vise à restreindre les abus liés au bonus écologique. En effet, certains en profitaient pour revendre leur véhicule dans un autre pays, où les aides sont moins élevées. Par exemple, dans l'un de ses articles, Frandroid avait indiqué qu'en France, une Tesla propulsion valait 43.800 euros après l'application du bonus écologique. Et ce même modèle valait 51.970 euros en Belgique ou 55.140 euros au Danemark, de quoi réaliser une plus-value intéressante pour le vendeur.
À lire aussiTesla dégage un bénéfice de 3,3 milliards au premier trimestre et dépasse les attentes
En plus des voitures et des camionnettes, le décret élargit le bonus écologique aux «deux, trois roues et quadricycles à moteur», aux poids lourds et aux petits tains routiers touristiques. Pour les véhicules vendus moins de 45.000 euros, l'aide maximale sera toujours de 6000 euros et s'abaissera à 2000 euros si le prix d'achat est situé entre 45.000 et 60.000 euros. Ce montant devait être abaissé à 5000 euros le 1er juillet prochain mais, avant la réélection d'Emmanuel Macron, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait précisé que le régime actuel serait maintenu au moins pendant six mois, jusqu'en 2023.
Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal
Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.
Réforme des retraites : Bruno Le Maire ne «peut pas donner la garantie» qu'il n'y aura pas de 49-3
Le ministre de l'Économie, qui a précisé ne pas souhaiter ce recours, a par ailleurs ajouté s'exprimer «avec beaucoup de prudence, parce qu'il se peut que d'ici quelques jours, je ne sois plus (...) au gouvernement.» L'opposition n'a pas tardé à réagir.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
Le Monde
Election présidentielle 2022 : pourquoi les outre-mer ont largement voté en faveur de Marine Le Pen
Dans tous les départements et collectivités ultramarins, hormis dans le Pacifique, l’extrême droite est arrivée en tête du scrutin, dimanche 24 avril. Un résultat qui interroge.
Le vote des outre-mer, au premier tour et, plus encore, au second tour, où Marine Le Pen est arrivée largement en tête en rassemblant près de 60 % (58,27 %) des suffrages, a constitué, plus qu’une surprise, un électrochoc. Comment, dans un département comme la Guadeloupe, par exemple, où, il y a trente-cinq ans, Le Pen père était même empêché d’atterrir, 69,6 % des votes ont-ils pu se porter sur sa fille ? Dans tous les départements et collectivités d’outre-mer, hormis celles du Pacifique, la candidate du Rassemblement national devance le président sortant, Emmanuel Macron, alors que, traditionnellement, ceux-ci sont plutôt « légitimistes » et ont tendance à pencher en faveur du pouvoir en place. Ce vote ultramarin, nécessairement, interroge.
Résultats de la présidentielle : visualisez les votes commune par commune sur notre carte interactivePour Pierre-Yves Chicot, avocat et maître de conférences à l’université des Antilles, « on peut parler de vote de rejet, et même de vote de détestation de la manière dont il a exercé la fonction présidentielle ». « Ce qui s’est passé au premier tour, c’est-à-dire le rejet d’Emmanuel Macron, s’est reproduit au second tour, sauf qu’il est exprimé par un vote pour Le Pen au lieu de Mélenchon au premier », poursuit-il. Pourquoi ce « rejet », et comment peut-il ainsi s’affranchir des frontières politiques, sans distinction, et aussi des enseignements de l’histoire, dans des « pays » qui ont été marqués par la mémoire de l’esclavage et du colonialisme ?
« Un malaise profond »
« Le vote Le Pen ne peut que me choquer, reconnaît le président du conseil exécutif de la Martinique, Serge Letchimy (Parti progressiste martiniquais). Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant ne nous ont pas éduqués dans ce sens. Cependant, c’est aussi un signal, un indicateur d’un malaise profond et d’une contestation de la politique de l’Etat, menée depuis des décennies et que les crises traversées pendant ce dernier quinquennat ont exacerbée. Mais il nous faut prendre garde que cette situation de contestation, pour l’instant, ne devienne une adhésion à des thèses inacceptables. »
Les causes de cette contestation sont multiples et diverses. Les raisons de la colère ne sont pas les mêmes à Mayotte ou en Guyane qu’en Guadeloupe ou en Martinique, ou encore à La Réunion ni en Nouvelle-Calédonie. Demeure néanmoins, comme une trame uniforme, le sentiment que les outre-mer, avec leurs spécificités, les difficultés structurelles auxquels ils sont confrontés, ne sont pas considérés dans toute leur complexité, voire sont « ignorés », « abandonnés », « méprisés », termes qui reviennent fréquemment dans les propos.
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Le Monde
Emmanuel Macron et le défi du renouveau démocratique
Le score de l’extrême droite comme le niveau de l’abstention lors du second tour de la présidentielle appellent à régénérer la machine démocratique. Le chef de l’Etat s’y est engagé au soir de sa réélection mais les modalités restent floues.
Que reste-t-il de nos soirées électorales, des mois d’avril, des rendez-vous, pourrait-on fredonner avec Charles Trenet ? De ces moments, qui, tous les cinq ou sept ans, voyaient la France descendre dans la rue, enfiévrée de l’élection d’un nouveau président de la République, ou juste curieuse du spectacle de ses supporteurs ? De ces moments de communion, qui succèdent à la désunion des campagnes, et bercent un pays de la chanson du changement ? Même les réélections de François Mitterrand, en 1988, et de Jacques Chirac, en 2002, avaient répandu la foule, place de la République, à Paris, et une saine électricité dans l’air.
Après la réélection d’Emmanuel Macron, le camp présidentiel redoute le « troisième tour » promis par Jean-Luc MélenchonRien de tout cela n’est advenu, dimanche 24 avril, pour saluer la victoire sans enthousiasme d’Emmanuel Macron. Comme si la fatigue accumulée au fil de crises successives avait cloué la démocratie dans son canapé. La faible audience (15,6 millions de téléspectateurs) du débat d’entre-deux-tours apparaissait déjà comme un signe. « La présidentielle a perdu de son charme », souffle un ministre. Le symbole d’une Ve République vieillie, usée et fatiguée, de l’avis de beaucoup ; enserrée, surtout, de colères qui relativisent la légitimité des urnes.
« La France a le souffle coupé »
« A l’issue de cette élection présidentielle 2022, une seule certitude s’impose : la France a le souffle coupé. La démocratie française tente de survivre dans un oxygène raréfié, écrit l’ancienne plume du chef de l’Etat Sylvain Fort, dans une tribune à L’Express, publiée lundi. Cette salutaire halte démocratique est à son tour devenue un moment de crise. »
Car le troisième homme du scrutin, Jean-Luc Mélenchon, remet en cause la légitimité du vainqueur, qualifié de « plus mal élu des présidents de la Ve République ». Ce qui est faux, malgré une abstention (28,01 %) tutoyant les records. Car la présence de l’extrême droite au second tour, en la personne de Marine Le Pen, a instruit l’idée d’un non-choix, comme en 2017. Car le fantasme de la fraude, importé de l’Amérique trumpiste, grossit comme jamais.
Emmanuel Macron est-il « le plus mal élu des présidents de la Ve République » ?Car la campagne électorale, pauvre, atone et courte – et jugée, dans le cas d’Emmanuel Macron, « très décevante » par une partie de ses troupes –, n’a pas réveillé une vie politique endormie par deux ans de crise sanitaire. Car, enfin, les institutions et la pratique du pouvoir nécessitent une révolution, plaident de nombreuses voix, dans un contexte de défiance généralisée.
« La machine à réformer ne fonctionnera pas tant que la machine démocratique n’est pas réparée. Cela ne sert à rien de réformer si les gens se cabrent, prévient Sylvain Fort auprès du Monde. Nous avons une longue traîne de contestations, qui dure depuis plusieurs années, des “bonnets rouges” aux “gilets jaunes”, en passant par les antivaccins, et agrège au fur et à mesure un contre-Etat, un contre-gouvernement. C’est un problème de reconnaissance démocratique, de contestation de la République. »
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Le Figaro
Au Texas, la difficile relance de la production de pétrole
Théophile SimonREPORTAGE - Confrontée à une inflation galopante et anticipant un embargo européen sur les hydrocarbures russes, la Maison Blanche incite les pétroliers américains à augmenter leur production. Au Texas, premier État producteur du pays, l’intendance tarde à suivre.
À Houston (Texas)
Le jour se lève sur Luling, une bourgade texane aux allures de décor de Far-West. Wayne McCrary, propriétaire de plusieurs champs de pétrole alentour, s’esclaffe à la lecture du journal local: la veille, la Maison-Blanche a annoncé vouloir augmenter la production de pétrole américaine de près de 15 % d’ici à la fin 2023. «Il y a encore quelques mois, Biden voulait nous enterrer au nom du réchauffement climatique et il nous supplie désormais de relancer massivement la production! C’est totalement dingue, et cela ne va pas être aussi simple qu’il l’espère», lance le sexagénaire.
Le changement de pied des autorités fédérales est en effet spectaculaire. Élue sur un ambitieux programme de réduction des émissions polluantes, l’Administration Biden a multiplié les mesures coercitives à l’encontre du secteur pétrolier. Las, désormais acculée par un retour de l’inflation et la flambée du pétrole, la Maison-Blanche est engagée dans une course contre la montre pour faire baisser le prix de l’essence avant les élections de mi-mandat de novembre. Le gouvernement américain a ordonné une ponction sans précédent dans les réserves stratégiques du pays et s’échine à augmenter la production mondiale d’énergies fossiles. En commençant à domicile. «En ce moment de crise, nous avons besoin d’augmenter la production de pétrole et de gaz», lâchait ainsi début mars Jennifer Granholm, la secrétaire à l’Énergie, devant un parterre de patrons de l’industrie pétrolière nationale.
À lire aussiAu Moyen-Orient, ces pays qui profitent de la hausse des cours du pétrole
Au Texas, ces injonctions sont accueillies avec scepticisme. «Le prix du matériel de forage, produit en Chine dans son écrasante majorité, a explosé depuis que la pandémie de Covid a bouleversé la chaîne logistique mondiale. Augmenter la production implique aujourd’hui un surcoût considérable», relève Tracy Perryman, un important producteur de pétrole du comté de Caldwell, non loin de San Antonio. La situation tendue sur le marché de l’emploi, confronté au phénomène de la «grande démission», n’aide pas. «Faire venir des pièces de rechange depuis le port de Houston relève de l’impossible, il n’y a plus de chauffeurs de camion disponibles. Idem pour les ouvriers de puits de forage, qui se sont volatilisés pendant la pandémie», témoigne Wayne McCrary.
Attentisme
Depuis Washington, l’ex-conseiller en politique énergétique de George W. Bush, Bob McNally, souligne un obstacle encore plus conséquent. «L’explosion du coût du matériel n’est pas le principal problème. La réalité, c’est que très peu d’investisseurs sont prêts à débourser les sommes nécessaires pour augmenter la production dans les proportions demandées par Washington. Ils sont encore terrorisés par l’effondrement des cours du milieu des années 2010.» Appâtée par des cours élevés et une révolution technologique dans l’extraction du gaz de schiste, une immense cohorte d’investisseurs du monde entier avait déferlé sur le Texas au début des années 2010 et y avait doublé la production d’hydrocarbures en quelques années. Mais, contre toute attente, le cours de l’or noir avait plongé en 2014, entraînant dans sa chute la plupart des aventuriers du pétrole. Échaudé, Wall Street rechigne aujourd’hui à suivre les injonctions de Washington et préfère profiter du cycle haussier pour collecter les dividendes si longtemps escomptés. «Que le baril soit à 100 ou 150 dollars, nous ne modifierons pas notre rythme de croissance (…). Nous pensons qu’il est important de rétribuer les actionnaires», a ainsi déclaré en février Scott Sheffield, le patron de Pioneer Natural Resources, un important producteur de gaz de schiste texan.
À lire aussiL’Allemagne espère pouvoir se passer de pétrole russe d’ici quelques jours
Un attentisme renforcé par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, l’un des principaux exportateurs mondiaux d’hydrocarbures, dont les répercussions menacent de provoquer un séisme sur le marché énergétique mondial. Un potentiel embargo européen sur le pétrole et le gaz russes, sur lequel planche la Commission européenne, est scruté de près par les spécialistes. «Si l’Europe cesse soudainement d’acheter les hydrocarbures russes dont elle dépend tant, cela pourrait provoquer une telle flambée des prix que l’économie mondiale entrerait immanquablement en récession, pointe Robert Campbell, analyste en matières premières pour le cabinet new-yorkais Energy Aspects. Comme en 2008, le cours du pétrole s’effondrerait alors en un rien de temps. C’est cela que les producteurs pétroliers craignent avant tout.»
Une fois ces incertitudes passées, l’Amérique pourrait tirer profit du nouvel ordre énergétique européen. «Dans sa quête de sevrage des hydrocarbures russes, l’Europe va devoir se tourner vers plusieurs autres pays producteurs, dont les États-Unis, notamment pour le gaz, prévoit Mike Fulwood, chercheur à l’Institut d’études énergétiques de l’université d’Oxford. Mais cela prendra du temps, car il n’y a pas de pipelines sous l’Atlantique et il faudra notamment créer de nombreux terminaux gaziers pour acheminer le gaz par bateaux. Cela prendra, au mieux, entre quatre et six ans si les capitaux nécessaires affluent rapidement.» Au Texas, on garde pour le moment la tête froide. Mais l’avenir pourrait bien être des plus radieux.
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Loterie : le joueur ne réclame pas son gain d'un million d'euros, jackpot pour l'État
L'heureux gagnant de l'Euromillions avait 60 jours pour venir réclamer son dû. L'avis de recherche de la Française des Jeux n'ayant pas abouti, la somme est reversée à l'État.
L'UE en passe d'interdire plusieurs grandes familles de substances chimiques nocives
Ce plan cible à la fois des familles entières de composants et leur interdiction pour «un éventail élargi d'utilisations, industrielles, professionnelles, grand public», explique la Commission européenne.
Le Monde
Décomposition politique
Depuis la victoire d’Emmanuel Macron, dimanche 24 avril, une musique insidieuse se propage, visant à remettre en cause la légitimité de son élection. Deux types d’arguments sont invoqués : le président de la République sortant serait trop mal élu pour prétendre mener à bien son projet en raison du niveau, important, de l’abstention (28 %) et des bulletins blancs et nuls (6,2 %). En outre, les 58,4 % recueillis sur son nom ne procéderaient pas d’un vote d’adhésion mais résulteraient d’un vote barrage contre l’extrême droite.
Les bulletins blancs et nuls, cette autre France de la colèreEn 1969, personne n’avait remis en cause la légitimité de Georges Pompidou, élu président de la République dans le cadre d’une abstention record (31,15 %). En 2002, nul n’avait contesté celle de Jacques Chirac qui avait obtenu 82,21 % de suffrages exprimés face à Jean-Marie Le Pen. Des interrogations existaient sur la nature de la politique que le leader de la droite aurait à mener dans le cadre du puissant front républicain qui venait de se former, mais sa capacité à être président était pleinement reconnue.
Présidentielle 2022 : le fantasme persistant de la fraude électoraleLe procès en illégitimité n’est pas nouveau. François Hollande en avait été victime lors de son élection, en 2012, lorsque la maire (UMP) d’Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, l’avait qualifié de « danger pour la République » en accusant les médias d’avoir « lynché » son adversaire, Nicolas Sarkozy. Depuis 2017, cependant, la contestation s’intensifie et gagne les plus hautes sphères de la République. En mars, le président du Sénat, Gérard Larcher, exaspéré qu’Emmanuel Macron tarde à entrer dans la campagne, avait estimé que cela posait « la question de la légitimité du gagnant ». Venant du troisième personnage de l’Etat, l’attaque avait choqué.
Cette fois, la contestation est rallumée par la gauche radicale, qui cherche à mobiliser ses troupes en vue des élections législatives de juin. En prétendant se faire « élire » premier ministre et en dépeignant Emmnanuel Macron comme le président de la République « le plus mal élu de la Ve République », Jean-Luc Mélenchon poursuit sa tentative de dynamitage des institutions et sa contestation d’un adversaire auquel il dénie depuis cinq ans le droit de mener sa politique. « Il n’y a pas de base sociale en France pour la politique de M. Macron. Il a un problème de légitimité politique qui résulte des conditions du deuxième tour », avait-il lancé au lendemain du scrutin présidentiel de 2017. Marine Le Pen, de son côté, s’est comportée dimanche soir comme si on lui avait volé la victoire, mettant en cause « deux semaines de méthodes déloyales et choquantes ».
Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politiqueLe processus en cours de décomposition et recomposition politique explique pour partie la montée de cette radicalité. La droite ne supporte pas d’être marginalisée dans le paysage politique national, et les extrêmes exploitent autant qu’ils le peuvent la contestation qui monte dans le pays, y compris contre les institutions. Mais leur jeu, qui consiste à prétendre aux fonctions électives tout en en contestant les règles, est particulièrement pervers. En 2017, Jean-Luc Mélenchon a été élu député des Bouches-du-Rhône avec à peine 20 % des électeurs inscrits. En 2021, Valérie Pécresse n’a été reconduite à la présidence de la région Ile-de-France qu’avec 14,8 % des inscrits. Tous ceux qui s’amusent à ébranler la légitimité du vote, et par là même les fondements de la démocratie représentative, feraient mieux de réfléchir au moyen de réintéresser les électeurs. Faute de quoi, ils seront emportés comme les autres.
« Le “malheur français” est apparu si profondément incrusté le 24 avril qu’il n’est pas excessif d’en appeler à la thérapie de groupe » Le Monde
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L'Humanité
Avec Perseverance, écoutez les premiers sons venus de Mars !
ActuLe microphone du rover de la Nasa a révélé ses données. Résultat : la planète rouge est plutôt calme. Les chercheurs y ont toutefois décelé des ondes sonores aux propriétés bien étranges.
Marine CyglerDès le 19 février 2021, c’est-à-dire dès le lendemain de son arrivée sur Mars, le rover Perseverance a enregistré des sons. Des sons extraterrestres donc. Et au moment où la mission fêtait sa première année sur la planète rouge, c’étaient en tout cinq heures d’enregistrement de l’environnement sonore martien qui avaient été captées. Ces enregistrements sont disponibles sur différents sites Internet afin que tout le monde puisse – enfin – assouvir sa curiosité et entendre Mars de ses propres oreilles. L’expérience est vertigineuse, même si, hormis le vent, Mars est très calme. Une équipe internationale a publié, le 1er avril dernier, une analyse de ces sons audibles par l’oreille humaine dans la prestigieuse revue anglaise « Nature ».
Comment décrire le paysage sonore de Mars ? Il s’agit de sons qui se situent entre 20 Hz et 20 kHz. Mais tout est si calme, si silencieux dans le cratère Jezero, où le rover évolue, que les chercheurs ont parfois cru que le microphone de SuperCam était tombé en panne. C’est l’anecdote révélée par le Centre national d’études spatiales (Cnes) en tout cas. Reste qu’entendre Mars est une prouesse relevée par Perseverance grâce à l’instrument franco-américain SuperCam. Pour faire simple, SuperCam est les yeux et les oreilles de Perseverance. Son microphone scientifique a pu capter les sons naturels de la planète rouge comme le vent mais aussi d’autres sons. Par exemple, il a enregistré le 1er mai le son des pales du petit hélicoptère Ingenuity alors que celui-ci volait pour la quatrième fois (lire encadré). Il a capté aussi les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches.
En comparant la propagation sur Mars de ces sons avec celle, parfaitement connue, de ces mêmes sons sur Terre, les scientifiques ont pu calculer la vitesse du son sur Mars : elle est de 240 m/s (m/s signifie mètre par seconde), contre 340 m/s sur Terre et 1 480 m/s dans l’eau. Un résultat qui n’étonne pas les spécialistes. Dans la mesure où la composition de l’atmosphère martienne, très riche en CO2 et avec une pression extrêmement faible, est bien différente de celle de la Terre, ils s’attendaient à ce que les ondes sonores se comportent différemment.
Une drôle de conversation
En revanche, ce qui est très surprenant, c’est que les sons ne voyagent pas tous à la même vitesse. Les sons aigus vont plus vite (250 m/s) que les sons plus graves (240 m/s pour des fréquences en dessous de 240 Hz). Théoriquement, un humain sur Mars entendrait les sons aigus puis en décalage les sons graves. Très, très étrange. Enfin, dernière bizarrerie : en décryptant avec précision le paysage sonore de Mars grâce aux quelques heures d’enregistrement disponibles, les scientifiques se sont rendu compte que l’atmosphère était très turbulente. Un microphone rapporte bien plus que du son… Voici une leçon martienne.
Ingenuity ne s’arrête plus de voler
C’est l’une des très bonnes surprises de la mission de la Nasa « Mars 2020 » : le petit drone hélicoptère Ingenuity n’en finit plus de dépasser les espérances de ses concepteurs. Le Jet Propulsion Laboratory de la Nasa a annoncé le 15 mars dernier que le petit drone hélicoptère, qui avait été conçu pour n’effectuer pas plus de 5 vols expérimentaux, pourrait poursuivre ses vols au moins jusqu’en septembre 2022. Ce 15 mars, il en avait déjà effectué 24 ! Petit bijou de technologie de 49 cm et de 1,8 kg, Ingenuity est arrivé sur Mars accroché sur le « ventre » du rover Perseverance, duquel il s’est ensuite détaché. Commandé depuis la Terre avec un relais par Perseverance, il possède deux hélices qui tournent en sens contraires entre 2 400 et 2 900 tours par minute, une vitesse dix fois supérieure à celle des pales d’un hélicoptère sur Terre. Son défi initial : décoller du sol martien, ce qui n’était a priori pas une mince affaire à cause des caractéristiques particulières de l’atmosphère de la planète, cent fois moins dense que l’atmosphère terrestre.
Il y a tout juste un an, le 19 avril 2021, Ingenuity a réalisé son premier décollage historique, un vol stationnaire à 3 mètres du sol durant 40 secondes. Depuis il enchaîne les vols de plus en plus compliqués et audacieux : sa 23e excursion, par exemple, a duré 129,1 secondes pendant lesquelles il a parcouru 358 mètres. Rendez-vous en septembre pour un nouveau bilan de l’infatigable petit hélicoptère !
À la recherche de la vie extraterrestre
Après un voyage de sept mois dans l’espace, le rover Perseverance a réussi son amarsissage le 18 février dernier dans le cratère Jezero. Avec ses 45 kilomètres de diamètre, cet ancien delta de rivière qui débouchait dans un lac il y a 3,5 milliards d’années est la localisation qui offrait à la fois la possibilité d’y faire atterrir un rover d’exploration et de récolter des échantillons provenant de roches et de minéraux très variés, en particulier des carbonates, qui peuvent préserver des traces fossiles de vie ancienne. Pourquoi suspecte-t-on la possibilité d’une vie martienne ? Parce que l’exploration de la planète rouge par le rover Curiosity a accumulé les indices en sa faveur. Il y a 4 milliards d’années environ, Mars avait une atmosphère dense, de l’eau liquide et un champ magnétique à grande échelle, mais aussi des éléments chimiques de base (du carbone, de l’hydrogène, de l’azote, de l’oxygène, du phosphore et du soufre) et des réserves d’énergie pour que des réactions chimiques puissent se produire. Or, sur Terre, des conditions semblables ont permis à la même période l’émergence de la vie. Grâce à Perseverance, des échantillons martiens seront rapportés sur Terre pour la première fois. Il faudra attendre le début des années 2030 pour obtenir ces précieuses roches, c’est-à-dire le retour des missions qui récupéreront les échantillons. Mais l’attente en vaut la peine, car les échantillons seront utilisés par plusieurs générations de chercheurs qui pourront effectuer des analyses plus précises qu’avec les instruments embarqués.
sciencesplanète mars Le Monde
« Quand, en démocratie, la moitié de l’opinion vote pour des partis antisystème ou s’abstient, la Constitution mérite d’être révisée »
« Notre démocratie fonctionne mal », constate dans un entretien au « Monde » la constitutionnaliste Marie-Anne Cohendet, qui défend l’organisation d’une convention citoyenne sur la démocratie et l’instauration d’un « référendum d’initiative citoyenne délibératif ».
Marie-Anne Cohendet est professeure de droit constitutionnel à l’université Paris-I. Spécialiste des institutions de la Ve République et de droit de l’environnement, elle préside le conseil scientifique de la Fondation pour la nature et l’homme (FNH) et a participé à différents groupes de réflexion sur la rénovation des institutions, notamment par le recours à la participation citoyenne et à la délibération. Elle a écrit La cohabitation, leçons d’une expérience (PUF, 1993) et Droit constitutionnel (LGDJ Lextenso, 2021).
Après la réélection d’Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon considère les élections législatives de juin comme un « troisième tour » de la présidentielle et demande aux Français qu’ils l’« élisent premier ministre ». Qu’en pensez-vous ?
En parlant de « troisième tour » et de président « mal élu », Jean-Luc Mélenchon essaye de se légitimer comme possible premier ministre. On est là dans le jeu politique, même si rien ne prouve que la participation sera plus forte aux législatives qu’à l’élection présidentielle. D’un point de vue constitutionnel, l’expression est impropre : le premier ministre n’est évidemment pas « élu » lors du scrutin législatif. Mais la logique de notre régime parlementaire, on l’oublie trop souvent, fait que le président de la République, même s’il est chargé de nommer le premier ministre, a seulement un rôle d’arbitre. Ce sont les députés choisis par le peuple souverain qui, en formant une majorité, se donnent un gouvernement dont le chef – le premier ministre – détermine et conduit la politique de la nation. Ce sont aussi les députés qui contrôlent le gouvernement. La formulation de Jean-Luc Mélenchon n’est pas juste mais elle traduit cette idée.
Les élections législatives sont donc déterminantes dans l’organisation des pouvoirs de la Ve République. Quels sont les différents scénarios envisageables ?
« Election reine » selon l’ancien premier ministre Edouard Balladur [dans une tribune au Monde, en 2000], le scrutin législatif est en effet décisif pour la suite. En fonction des alliances à venir, trois configurations sont possibles. Si une majorité des députés est favorable au président, on reviendra à la pratique présidentialiste que l’on connaît bien car c’est la plus fréquente sous la Ve République, avec un chef d’Etat qui dirige la politique nationale et un Parlement souvent au garde-à-vous. Le président aura alors beaucoup de libertés pour nommer son premier ministre.
La deuxième configuration, peut-être la plus probable, c’est qu’il n’y ait pas de majorité et que l’Assemblée soit divisée entre plusieurs partis. Celui qui arrivera en tête devra alors constituer une coalition avec d’autres pour former un gouvernement. Cette situation a l’avantage de permettre des négociations et des compromis.
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L'Humanité
Sciences Alice sous la loupe de chercheuses
Nos recommandations culturellesPaul MazliakLes deux autrices nous invitent à relire Alice au pays des merveilles avec des lunettes de naturaliste. Elles observent les métamorphoses d’Alice, qui peut passer de 25 cm à 2,75 m, et rapprochent ces transformations de celles de certains animaux. Le hibou petit-duc peut changer de forme en cas de danger, grossir en faisant la roue ou s’allonger en s’affinant. La pieuvre mimétique peut se donner l’allure d’une méduse, d’une crevette, etc. Un bon ami d’Alice est le chat du Cheshire au sourire permanent. Les muscles qui relèvent les coins des lèvres existent chez le chat, mais les vrais sourires s’observent chez les chimpanzés. Sont ainsi passés en revue tous les animaux accompagnant Alice, et les autrices observent chacun d’eux sous l’angle scientifique. De magnifiques gravures accompagnent leur récit.
sciences Le Figaro
Brexit: les Européens plébiscitent les études en Irlande
Par
Figaro Etudiant •
Publié le 27/04/2022 à 15:21
La sortie du Royaume-Uni de l’Europe a signé le retour en grâce de l’Irlande comme destination d’échange.
Depuis le Brexit, les établissements irlandais connaissent un regain de succès. The Times révèle ainsi les chiffres des admissions 2021, qui témoignent d’une hausse des étudiants étrangers, européens en tête, dans la quasi-totalité des universités.
» LIRE AUSSI - Avec le Brexit, le nombre d’étudiants européens au Royaume-Uni dégringole
À Dublin, l’augmentation de jeunes européens à la rentrée 2021 se fait ressentir par rapport à 2020. Elle se situe entre 8% pour le Trinity College et 34% pour l’université de Limerick. L’université de Maynooth enregistre également +28% et +20% pour celle de la ville de Dublin. Dans des proportions légèrement plus modestes, le nombre d’étudiants étrangers non européens a également augmenté, de +9% à l’University College de Dublin à +23% pour l’université de la ville de Dublin.
Une tendance qui pourrait s’accentuer
Une hausse à surveiller néanmoins. Clare Austick, présidente de l’Union des étudiants irlandais, alerte auprès du Times sur la possibilité d’un manque de place pour les candidats irlandais si les étrangers affluent en trop grand nombre. L’arrivée d’étudiants internationaux demeure un avantage pour les établissements irlandais, car les frais de scolarité des étrangers non européens sont plus élevés que les autres: jusqu’à 30.000 euros, contre à peine 3000, soit une multiplication par dix des tarifs.
Le succès de l’Irlande, Laura Harmon du conseil irlandais des étudiants internationaux l’attribue au fait que le Brexit l’ait consacré «seul pays anglophone de l’Union européenne», a-t-elle confié au Times. Et Lewis Purser de l’Irish Universities Association (IUA) d’expliquer au quotidien britannique qu’«au Royaume-Uni, les étudiants européens doivent désormais payer des frais beaucoup plus élevés et obtenir des visas et des permis de travail.» L’IUA prévoit d’ailleurs un renforcement de la tendance, quand les établissements irlandais seront mieux intégrés dans les réseaux universitaires européens.
La rédaction vous conseille
L'Humanité
Avis aux amateurs : il sera difficile d'écouter un concert sur Mars !
Le robot Perseverance, qui arpente la planète rouge depuis un an, vient de livrer un premier paysage acoustique pour le moins déroutant.
Anna MussoÀ peine après avoir atterri sur Mars, il y a un an, le robot de la Nasa Perseverance nous faisait parvenir le premier son de cette planète à des fréquences audibles par l’oreille humaine, grâce à l’instrument français SuperCam. Une prouesse que de précédentes missions avaient tentée sans succès.
Une équipe internationale dirigée par un chercheur de l’université Toulouse III Paul-Sabatier a publié une analyse de ces sons dans la revue Nature, le 1er avril. Premier constat, la vitesse du son est plus faible sur Mars que sur Terre : 240 mètres par seconde, contre 340 sur notre planète. Rien d’anormal au regard de la composition de l’atmosphère martienne (96 % de CO2, contre 0,004 % sur Terre) et de sa très faible pression (170 fois plus faible que sur Terre).
Deux vitesses du son
Le deuxième constat est plus déroutant : sur Mars, il paraît difficile, voire impossible de discuter ou d’écouter un concert ! Pourtant, l’ambiance sonore de la planète rouge est plutôt très calme, si calme que les scientifiques ont plusieurs fois cru que le microphone ne fonctionnait plus, mais, à la surprise générale, il existe sur Mars deux vitesses du son : une pour les aigus et une pour les graves !
C’est en analysant les sons générés par le rover lui-même, précisément les ondes de choc produites par l’impact du laser de SuperCam sur les roches (aigus) ou les vols de l’hélicoptère Ingenuity (graves), que les scientifiques se sont aperçus de ce paysage acoustique étonnant. Un sacré décalage « qui rendrait difficile une conversation entre deux personnes séparées de 5 mètres », précise le CNRS.
Vous pouvez écouter le bruit qu’il y a sur Mars ci-dessous en suivant ce lien sur le Soundcloud de la Nasa. Mais on vous prévient, il faut bien tendre l'oreille !
Passionné.e d'astrophysique ? Cette sélection est faite pour vous :
sciencesastronomieplanète marsNasa Le Figaro
«Welcome to Barbieland» : une première image de Margot Robbie dans le film Barbie est sortie
Mathilde SeifertL'actrice interprétera la poupée blonde dans le film que lui consacre la réalisatrice Greta Gerwig, prévu pour l'été 2023.
Brushing platine, serre-tête à pois et cabriolet rose bonbon : bienvenue dans le monde de Barbie. Une première image du film de Greta Gerwig consacré à la poupée est sortie et on y voit l’actrice principale, Margot Robbie, métamorphosée en impeccable créature blonde. L’Australienne de 31 ans s’affiche ainsi, avec un immense sourire aux lèvres, dans une Chevrolet corvette rose. Les studios Warner Bros Pictures ont dévoilé l'image le 26 avril lors de leur présentation au CinemaCon de Las Vegas - rassemblement où les sociétés de production présentent leurs nouveautés - puis par le biais de Twitter en annonçant également la date de sortie du film : «#BARBIE, 21 juillet 2023, seulement au cinéma».
À lire aussiRyan Gosling s'apprête à incarner Ken dans le film "Barbie" aux côtés de Margot Robbie
«S'attaquer à ce jouet bien-aimé implique beaucoup de bagages et de connexions nostalgiques. Mais avec cela, il y a de nombreuses façons excitantes de s'y attaquer. En général, les gens entendent «Barbie» et pensent «Je sais ce que sera ce film», puis lorsqu'ils apprennent que Greta Gerwig l'écrit et le réalise, ils se disent «Oh, eh bien, peut-être que non», expliquait Margot Robbie dans un communiqué de presse en 2021.
Le synopsis du film, publié sur le site américain Internet Movie Database (IMDb) vient confirmer ses dires. L’histoire raconte les péripéties d’une poupée, vivant à «Barbieland», qui est expulsée parce qu'elle n'est pas assez parfaite. Elle part alors à l'aventure dans le monde réel.
Ryan Gosling, qui incarnera le fameux Ken, partenaire de longue date de Barbie, n'apparaît pas sur la nouvelle image. Tout comme le reste du casting de stars qui réunit Will Ferrell, Issa Rae, Simu Liu, Kate McKinnon, America Ferrera, Michael Cera et Alexandra Shipp. Rendez-vous l'été suivant pour voir Barbie et sa troupe au complet sur grand écran.
En vidéo, Niels Schneider joue le soldat torturé dans Sentinelle Sud
De Diamant noir à Un amour impossible, Sympathie pour le diable ou Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait, Niels Schneider gagne en prestance et en nuances.
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Grand prix de l'héroïne Madame Figaro 2022 : quatre nouveaux livres en compétition dévoilés ce mois de mars
La Fille parfaite, Les Enfants de la nuit, Sucre amer, La Jeune Femme et la Mer : voici les quatre nouveaux livres sélectionnés pour notre prix, qui sera remis en juin, à Paris avec le soutien de Panerai.
Thérèse rêvant, Le vagin de la reine... Cinq œuvres d'art qui ont fait scandale pour cause de sexisme
Depuis l'ère MeToo, nombreuses sont les toiles, sculptures et autres représentations artistiques à être passées, des années après leur création, sur le gril du tribunal public.
France24 - Monde
En direct : le patron de l'ONU Antonio Guterres attendu à Boutcha et Irpin
Publié le : 28/04/2022 - 05:38Modifié le : 28/04/2022 - 08:17
FRANCE 24
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Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe. De son côté, Moscou poursuit son offensive dans l'est et le sud de l'Ukraine. Suivez notre direct.
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8 h : le point sur la situation en Ukraine avec Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev
S'ils continuent à pilonner la ligne de front, les forces russes n'ont pas enregistré d'avancée majeure dans le Donbass, explique Gulliver Cragg, qui revient aussi sur la visite attendue du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.
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4 h 30 : Antonio Guterres se rend à Boutcha et Irpin
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres se rend jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens.
Le chef des Nations unies est arrivé en Ukraine en provenance de Moscou où il a plaidé auprès de Vladimir Poutine pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais". Il s'est également dit "préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre", jugeant qu'ils "requièrent une enquête indépendante".
I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.
April 27, 2022 -
3 h 16 : le Parlement canadien condamne un "génocide" contre les Ukrainiens
"La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien", a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter. Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.
La motion précise qu'il "existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine". Ces "crimes" incluent notamment la torture, des "atrocités de masse dans les territoires ukrainiens", le "transfert forcé d'enfants ukrainiens vers le territoire russe", ou encore des "cas à grande échelle de violence physique, mentale et de viol".
En validant ce texte, la Chambre des communes "reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien", selon le document. L'adoption de ce texte intervient une dizaine de jours après que le Parlement ukrainien a voté une résolution similaire.
Avec AFP et Reuters
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CONFLIT OUBLIÉLa guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens
EXCLUSIF
Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau
Le Débat de France 24
Ukraine : gaz, l'autre arme russe ? Moscou suspend la livraison à la Pologne et à la Bulgarie
Le Figaro
Revivez le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», l'émission politique du Figaro
John TimsitLes conclusions du second tour de l'élection reine ont été tirées dans ce numéro présenté par Yves Thréard, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.
Le Figaro continue d'apporter sa pierre au débat post-présidentiel. Tous les mardis entre 20 heures et 21 heures, dans l'auditorium Jean d'Ormesson, au siège du journal, Yves Thréard anime en direct son émission : «Le Club Le Figaro présidentielle». Émission que les abonnés peuvent retrouver sur le FigaroLive.
À lire aussi«LR et le PS: la nouvelle fracture»
Pour le seizième numéro du «Club Le Figaro présidentielle», le directeur adjoint de la rédaction recevait Adélaïde Zulfikarpasic, Directrice de BVA Opinion. Pour débattre de l'actualité politique et des enjeux de la campagne présidentielle, Yves Thréard était également entouré d'Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro, d'Anne Fulda, grand reporter au Figaro, et d'Arthur Berdah, journaliste politique au Figaro.
À lire aussiPrésident-candidat: «Mauvaise excuse»
Trois thèmes étaient au programme ce mardi : «Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?», «Quelle politique devra mener le président réélu ?», «Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?».
Quels enseignements faut-il tirer de cette présidentielle ?
Deux jours après la victoire d'Emmanuel Macron, l'heure est au bilan. Que faut-il retenir de cette campagne ? Entre recomposition et déstructuration de la vie politique, cette nouvelle élection présidentielle vient confirmer un nouveau clivage au niveau national, entre un bloc centriste, un bloc insoumis et un bloc «nationaliste».
Quelle politique devra mener le président réélu ?
Aux manettes du pays jusqu'en 2027, Emmanuel Macron doit tenir compte des rapports de force qui se sont dégagés des deux tours de l'élection présidentielle, et notamment du premier, où Jean-Luc Mélenchon est parvenu à s'imposer comme le troisième homme avec 21,95% des suffrages. Avec une gauche à ce niveau-là, le président réélu pourra-t-il garder son programme présenté avant même le 10 avril dernier ?
Pourra-t-il compter sur une majorité à l'issue des législatives ?
C'est la prochaine échéance qu'attend Emmanuel Macron : celle des législatives. Dans un peu moins de deux mois, les Français seront appelés aux urnes pour renouveler la chambre basse. Si les tractations vont bon train dans chaque camp pour obtenir le plus de députés et influencer les débats du futur quinquennat, Emmanuel Macron peut au moins se rassurer avec une donne : tous les présidents ont pu compter sur une majorité absolue quelques semaines après leurs élections à la tête du pays.
» Voir l'émission du mardi 26 avril :
Résultats présidentielle 2022 : les 10 villes qui ont le plus voté Le Pen
PRÉSIDENTIELLE2022 - Preuve désormais de son ancrage dans les campagnes, la candidate RN remporte ses plus belles victoires parmi les villes de moins de 5000 habitants.
Abstention, vote blanc : découvrez la carte du second tour de l'élection présidentielle
PRÉSIDENTIELLE 2022 - Les 48,7 millions de Français appelés à voter ne se sont pas bousculés vers les urnes.
Législatives 2022 : pour Sébastien Chenu, si le RN n'obtient pas un grand nombre de députés, il y aura une «atteinte démocratique très forte»
Le député et porte-parole de la campagne de Marine Le Pen estime que le RN doit «incarner l'opposition» au Palais Bourbon.
Regarder la vidéo L'Humanité
Génétique : comment les scientifiques ont percé les derniers secrets de notre ADN
ActuIl y a vingt ans, 92 % du génome humain était décodé. Un consortium d’une centaine de chercheurs a réussi à compléter les 8 % restants. Une avancée cruciale, porteuse d’espoir pour la médecine.
Anna MussoL’un des plus complexes et gigantesques puzzles au monde vient d’être reconstitué. Ses dernières pièces ont été trouvées et assemblées : désormais, le génome humain est complet.
Il y a vingt ans, un projet impliquant des dizaines de scientifiques de six pays, et doté d’un budget de trois milliards de dollars, était parvenu à décoder 92 % de notre matériel génétique après plusieurs années d’efforts, établissant la première cartographie de l’ADN humain (acide désoxyribonucléique).
Aujourd’hui, grâce à de nouvelles techniques de décryptage rendant le travail de séquençage plus rapide, plus précis et moins cher, une équipe internationale de plus d’une centaine de chercheurs, baptisée Consortium Telomere-to-Telomere (T2T), est parvenue à compléter les 8 % restants.
« Le grand manuscrit de la vie »
Jusqu’à présent, on ignorait les informations détenues dans ces pièces manquantes du génome. Or, cette partie est « très importante », estime Evan Eichler, médecin à l’université de Californie, à Santa Cruz, qui a contribué à la découverte, publiée le 31 mars dans diverses revues, dont Science.
« Dorénavant, nous avons accès à des chapitres du grand manuscrit de la vie qui n’ont jamais été lus auparavant », s’enthousiasme le chercheur. « Cette incroyable réussite scientifique offre la première vue d’ensemble de notre empreinte génétique », souligne Eric Green, le directeur de l’Institut national de recherche sur le génome humain aux États-Unis. Selon les scientifiques, cette cartographie devrait permettre de mieux comprendre notre évolution, tout en rendant possibles des découvertes médicales.
Toute l’information génétique en 4 lettres
Le génome, qui permet le développement, le fonctionnement et la reproduction des êtres humains, comprend 3,1 milliards de paires de bases. Parmi elles, les scientifiques de T2T en ont séquencé 225 millions qui n’avaient pas été identifiées ou même localisées. Les bases forment un enchaînement de quatre lettres (A, T, C ou G), qui contient toute l’information génétique.
Les chercheurs se sont intéressés à ces séquences répétitives que les technologies ne permettaient pas jusqu’ici de décoder. « Il y a vingt ans, rapporte le biologiste Jean Weissenbach, médaille d’or 2008 du CNRS, nous considérions ceci comme du détail, c’était avant tout de l’ADN répétitif, qui ne devait pas réserver de grosses surprises, or ce n’est pas tout à fait le cas. »
« Un tour de force expérimental et informatique »
Au cours de la dernière décennie, de nouvelles techniques de séquençage ont vu le jour. La première, développée par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies, permet de lire jusqu’à un million de lettres d’ADN en une seule fois avec un taux d’erreur de seulement 5 %. La seconde, élaborée par la société américaine Pacific Biosciences, lit d’un seul bloc 20 000 lettres avec une grande précision.
En combinant les deux, les chercheurs ont réussi à mettre en ordre les bases de l’ADN comme jamais. « Ce travail est un véritable tour de force expérimental et informatique, se réjouit Jean Weissenbach. Il va permettre de répondre à certaines questions qui sont à l’origine du projet, mais il va générer beaucoup d’interrogations, ce qui est toujours excitant en science… »
La diversité de l’espèce humaine
Ce nouveau séquençage ne présente pas de lacunes contrairement au précédent. Mais le généticien Ting Wang, de la faculté de médecine de l’université de Washington à Saint-Louis, note qu’il « n’est pas encore tout à fait complet ». En effet, ces études ont été effectuées sur le génome d’une lignée cellulaire expérimentale fabriquée à partir d’une « môle hydatiforme », « une anomalie qui peut se produire lors de la formation de l’embryon, les cellules ne contenant alors qu’une copie de génome provenant d’un seul parent. Il n’y a donc aucune variation qui pourrait provenir du génome de l’autre parent », précise Jean Weissenbach.
C’est pourquoi le Consortium T2T s’est associé à Ting Wang et à ses collègues pour réaliser le séquençage du génome de 350 personnes d’origines diverses afin de décrire la diversité de l’espèce humaine. Ce projet, connu sous le nom de « pangénome », devrait livrer de premiers résultats cette année, selon Wang.
Mieux comprendre l’évolution de l’homme
Pourquoi de tels efforts ? Au-delà de la recherche, disposer d’une vue d’ensemble du génome pourrait permettre de mieux comprendre l’évolution de l’homme. « De très nombreuses expériences vont être imaginées pour essayer de mieux cerner l’éventuel rôle des séquences uniques (non répétées) comprises dans ces 8 % . On va essayer de savoir s’il pourrait y avoir des caractères génétiques associés, et, en particulier, des pathologies associées », explique Jean Weissenbach.
Les débouchés sont considérables pour la médecine. Par exemple, pour expliquer certaines maladies orphelines, apporter une meilleure compréhension du cancer, faire progresser la thérapie génique ou contribuer à l’avènement de la « médecine personnalisée ». De même que la carte a changé notre rapport au territoire, la cartographie de notre génome devrait modifier le regard sur notre corps, notre santé et nos pathologies.
sciencesgénétiquegénomeRecherche scientifique France24 - Monde
Après l'accord de rachat, Elon Musk critique publiquement des cadres de Twitter
Publié le : 28/04/2022 - 04:59
FRANCE 24
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Le futur patron de Twitter Elon Musk n’hésite pas à se moquer en public de certains cadres de l’entreprise. Le monde de la Tech s'indigne et les salariés sont inquiets.
Elon Musk, qui vient de passer un accord pour racheter Twitter, a critiqué et s'est moqué publiquement de cadres de l'entreprise californienne, suscitant la colère alors que de nombreux salariés semblent déjà inquiets à l'idée d'être dirigés par le patron de Tesla.
Après avoir appuyé un tweet désobligeant sur Vijaya Gadde, la juriste du réseau social chargée des règlements et de la sécurité, le multimilliardaire s'est en outre fendu mercredi 27 avril d'un meme (image parodique) pour se moquer des règles de la plateforme en matière de modération des contenus et de la responsable.
pic.twitter.com/1CE7rjBrNH
April 27, 2022"Le harcèlement, ce n'est pas du management", a réagi Dick Costolo, qui a dirigé Twitter de 2010 à 2015.
Elon Musk a décidé d'acquérir Twitter notamment parce qu'il estime que le réseau ne respecte pas suffisamment la liberté d'expression. Mais sa vision absolutiste inquiète les défenseurs des libertés de chacun sur Internet, qui prônent des échanges sans haine ni désinformation.
D'après le site d'informations Politico, Vijaya Gadde a fondu en larmes lors d'une réunion en ligne avec ses équipes, rassemblées pour parler du changement de propriétaire. "Elle a fait part en détail de sa fierté pour le travail de ses collègues et a encouragé les employés à continuer leur bon travail", précise l'article.
Harcèlement
Le tweet initial à son sujet évoquait la décision de Twitter de bloquer le partage d'un article du New York Post, un quotidien américain conservateur, pendant la campagne présidentielle, parce qu'il enfreignait son règlement. L'affaire avait suscité la colère d'élus républicains et la plateforme avait relaxé la sanction.
"Suspendre le compte Twitter d'une organisation de presse majeure, pour avoir publié un article véridique, était, évidemment, incroyablement inapproprié", a déclaré Elon Musk en commentaire de ce message.
"Créer des memes ciblant des cadres comme Vijaya Gadde, qui a une longue carrière passée à chercher le bon équilibre entre sécurité et liberté d'expression (...), est complètement inacceptable", s'est indigné Alex Stamos, de la prestigieuse université de Stanford, et ancien responsable de la sécurité chez Facebook. "Les responsables des autres sociétés d'Elon doivent lui dire qu'il dépasse les bornes."
UltraViolet, une ONG de défenses des droits des femmes, a appelé le conseil d'administration du groupe californien à faire machine arrière sur l'accord passé avec l'homme le plus riche au monde. "Le harcèlement d'Elon Musk à l'égard de Vijaya Gadde est la preuve claire et nette que sa gouvernance va ouvrir grand les portes au harcèlement et aux abus, spécifiquement contre les femmes et personnes de couleurs", a déclaré Bridget Todd, directrice de la communication, dans un communiqué.
L'accord de rachat signé par Elon Musk l'autorise expressément à tweeter sur l'opération, mais avec cette restriction : "à condition que les tweets en questions ne dénigrent pas l'entreprise ou ses représentants".
Le patron de Tesla (voitures électriques), SpaceX (exploration spatiale) et Neuralink (implants cérébraux), entre autres, a gagné plusieurs millions d'abonnés ces derniers jours, portant son total à plus de 86 millions.
Parag Agrawal, l'actuel dirigeant de Twitter, a exprimé mercredi son soutien aux employés du groupe de San Francisco. "Je suis fier des gens qui continuent à faire le travail de façon concentrée et déterminée malgré le bruit tout autour", a-t-il tweeté.
I took this job to change Twitter for the better, course correct where we need to, and strengthen the service. Proud of our people who continue to do the work with focus and urgency despite the noise.
April 27, 2022Plusieurs journaux américains ont relayé les inquiétudes exprimées en interne par de nombreux salariés à l'idée que l'homme le plus riche du monde, coutumier des provocations, dirigeant d'entreprises où la syndicalisation est découragée, ne prenne le contrôle.
Selon l'agence Bloomberg, depuis lundi, Twitter empêche les employés de faire des modifications au code informatique de la plateforme sans l'accord d'un vice-président, pour éviter tout sabotage. Certains craignent notamment qu'Elon Musk ne défasse leur travail en termes de modération des contenus pour protéger les utilisateurs des abus et violences.
Avec AFP
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MÉDIAS
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
Revue de presse
"Twitter va devenir un endroit effroyable"
Valeurs Actuelles
À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche
France24 - Monde
Covid-19 : la Chine confrontée au dilemme d'un confinement à Pékin
Publié le : 27/04/2022 - 17:58
Sébastian SEIBT
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L'hypothèse d'un confinement de la population à Pékin se précise alors que le nombre de contaminations avérées au Covid-19 a dépassé les 100 cas mercredi. Mais une telle solution après la mise en quarantaine pendant plus d'un mois des habitants de Shanghai a un coût économique et politique potentiellement très élevé.
Le seuil des 100 cas vient d'être dépassé. Pékin compte désormais 113 cas de contamination au Covid-19, ont annoncé les autorités sanitaires chinoises, mercredi 27 avril. La pression s'accentue sur le gouvernement local alors qu'à 1 300 kilomètres de là, à Shanghai, un confinement strict a été imposé à la population depuis un mois pour tenter d'endiguer la propagation du très contagieux variant Omicron.
Ne pas répéter les erreurs de Shanghai
Surtout que le dernier chiffre des contaminations dans la capitale chinoise ne prend pas encore en compte les cas qui seront recensés lors de la grande vague de dépistage lancée dimanche 24 avril. Les autorités ont, en effet, imposé aux 21 millions de résidents à Pékin de se soumettre à trois tests sur cinq jours.
Pas question pour le gouvernement local de répéter les erreurs de Shanghai. Les dépistages n'y avaient commencé qu'après plus de 1 000 contaminations. Trop tard pour contenir l'épidémie sans recourir à l'artillerie lourde de la politique "zéro Covid" : le confinement strict. Les mesures drastiques toujours en vigueur ont entraîné une rare expression publique de colère dans un pays soumis à un régime qui ne tolère que très peu la contestation politique.
>> À lire aussi : "Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Les autorités pékinoises répètent pour l'instant qu'il n'est pas question d'un confinement comme à Shanghai, tout en reconnaissant que "la situation épidémique est complexe et sévère", a indiqué Tian Wei, un porte-parole du gouvernement local, mardi.
En ville, certaines restrictions commencent déjà à être mises en place. C'est notamment le cas dans le quartier de Chaoyang, où une majorité des contaminations dans la capitale ont été recensées. C'est l'un des districts les plus courus et importants de la capitale : il héberge la plupart des ambassades et on y trouve les magasins des enseignes de luxe occidentales et les restaurants et bars les plus chics.
Mais il est devenu anormalement calme. Plusieurs blocs d'immeubles ont déjà été confinés et les rues sont quasi désertes, a constaté le South China Morning Post. Les messages retransmis par les haut-parleurs à l'intérieur des supermarchés pour assurer que les étals sont biens achalandés et qu'il n'y aura pas de pénurie comme à Shanghai accentuent l'ambiance très particulière qui règne dans ce quartier, raconte le New York Times.
Un peu plus au sud, dans le district de Tongzhou, les écoles n'accueillent plus les enfants. Plusieurs foyers d'infections à Pékin ont été identifiés dans des établissements scolaires, et la municipalité ne veut surtout pas d'un confinement dans ce quartier politiquement très important puisqu'il abrite le gouvernement local.
Impact économique en Chine et au-delà
Les autorités pékinoises ne sont pas les seules à espérer avoir réagi suffisamment vite. Le gouvernement central n'a pas non plus envie d'entendre parler d'un confinement total de la capitale chinoise. Pas sûr, en effet, que le pays – voire le monde – puisse se le permettre.
D'abord, d'un point de vue économique. Les mesures imposées à Shanghai ont démontré que la politique "zéro Covid" avait un coût important. Même si l'ampleur du choc économique reste encore à déterminer, "on sait qu'à Shanghai, l'économie locale – les commerces de proximité et les restaurants par exemple – ont beaucoup souffert, tout comme l'activité portuaire, ce qui aura un impact sur la chaîne de valeur et les exportations de pièces détachées", souligne Mary-Françoise Renard, spécialiste de l'économie chinoise à l'université Clermont Auvergne. "Il ne faut pas oublier que Shanghai est le principal fournisseur de pièces détachées pour la filière automobile mondiale", rappelle Xin Sun, spécialiste de la politique économique chinoise au King's College de Londres.
>> À voir4 : Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
Les données publiées début avril sur l'activité économique à Shanghai depuis le 1er janvier laissent entrevoir à quel point ce confinement long a causé des dégâts économiques. "Ces chiffres montrent qu'après une croissance soutenue sur les deux premiers mois, il y a un coup d'arrêt brutal dès mars, alors même que les mesures les plus strictes – comme le confinement total – n'ont été mises en place qu'en avril. Je m'attends donc à une croissance négative en avril", détaille Xin Sun.
Une mise à l'arrêt de Pékin "accroîtrait bien sûr l'impact de ces mesures, même si la capitale n'a pas le poids économique de Shanghai", affirme Mary-Françoise Renard. Pour cette spécialiste, ce serait surtout une mauvaise nouvelle pour le secteur des services, qui représente "83 % de l'activité économique de Pékin".
Un confinement de la capitale signerait certainement le glas des 5 % de croissance en 2022 que le gouvernement s'était fixé comme objectif. "Le confinement à Shanghai a déjà amené le FMI à baisser cette estimation, et une situation similaire à Pékin confirmerait que la Chine doit très largement réviser ses ambitions", estime Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement qui suit l'économie chinoise chez Pictet Asset Management.
Cet arrêt de l'activité dans deux des principaux centres économiques et politiques du pays "aura très probablement aussi un effet papillon en dehors des frontières chinoises", prévoit Mary-Françoise Renard. Surtout dans le contexte actuel de hausse des prix. "Il y a eu une multiplicité des chocs inflationnistes depuis le début de la pandémie – arrêt du commerce international, hausse des prix de l'énergie, guerre en Ukraine – auxquels s'ajoutent les perturbations des exportations dues aux confinements", analyse Frédéric Rollin.
Politiquement impossible ?
Mais le casse-tête pour la Chine n'est pas qu'économique. "Avec Pékin, il faut aussi prendre en compte les répercussions politiques d'un confinement", note Zeno Leoni, spécialiste de la Chine aux King's College de Londres. La capitale institutionnelle est la ville par excellence "dans laquelle le Parti communiste chinois ne veut pas donner l'impression de perdre le contrôle", souligne cet expert.
Et avec le variant Omicron, aucun scénario n'est satisfaisant. Ne pas confiner risque de mettre le pouvoir face à une propagation incontrôlée du virus, tandis qu'un confinement strict pourrait amener la population de Pékin à rejoindre les résidents de Shanghai dans leur contestation de la politique "zéro Covid".
>> À lire aussi : Confinement des Français de Shanghai : "Quand mon QR code est passé au rouge, ça a été la panique"
"Si la souffrance des populations dans ces deux métropoles s'étale au grand jour, il y aurait de quoi remettre en cause le discours officiel qui a été de dire que la Chine a mieux géré la pandémie que les pays occidentaux. Ce serait inacceptable pour le pouvoir", souligne Xin Sun.
D'autant plus que 2022 est politiquement très important pour Xi Jinping. "Le XXe Congrès du Parti communiste chinois – au cours duquel Xi Jinping doit être reconduit à son poste – doit se tenir cet automne à Pékin et le régime n'a aucune envie que cela se passe dans une ville encore traumatisée par un confinement strict", estime Zeno Leoni.
Pour lui, il y a deux scénarios pour la capitale : "Soit les autorités sont convaincues qu'elles peuvent venir à bout de l'épidémie à Pékin grâce à un confinement total de courte durée et elles vont le faire, soit la situation à Shanghai traîne en longueur faisant craindre la même chose pour la capitale, auquel cas le pouvoir va chercher à éviter une mise en quarantaine pour tous les habitants en même temps", estime ce sinologue.
Il y aurait bien une dernière option : reconnaître que la politique du "zéro Covid" est moins efficace face au variant Omicron et adopter une stratégie plus souple. Mais c'est impossible, estime Xin Sun. "Xin Jinping s'est approprié cette politique et l'abandonner signifierait qu'il s'est trompé ce qui est inimaginable", assure-t-il. En somme, ménager l'orgueil du président risque de coûter très cher aux Chinois.
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Covid-19 en Chine : en pleine flambée épidémique, Pékin sous la menace d'un confinement
PANDÉMIE"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Covid-19 : face à la menace d'un confinement, Pékin mise sur un dépistage massif
Le Monde
SANS TITRE
Live animé par Pierre Bouvier, Anne Guillard et Jacky Goldberg
- La Russie ne parvient pas pour l’instant à refermer sa tenaille sur le Donbass. Au nord de Sloviansk, la ligne de front bouge très peu, tandis que sur le flanc sud, consolidé depuis huit ans, elle est inchangée.
- Gazprom a cessé ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie. Varsovie refusait de s’acquitter de ses importations gazières en roubles, comme l’exige désormais le Kremlin. Le pays cessera d’être alimenté à compter de mercredi, mais le gouvernement, qui s’y attendait, assure pouvoir se passer du gaz russe. « L’annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz », a estimé, mercredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
- Des explosions entendues dans la nuit dans la ville russe de Belgorod. Une série d’explosions a été entendue, aux premières heures de mercredi, dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov. Selon lui, l’incendie a été maîtrisé et il n’y a aucune victime parmi les civils ni dommage pour les bâtiments résidentiels.
- La Transnistrie fait état de tirs provenant d’Ukraine. Les autorités prorusses de Transnistrie, région séparatiste de Moldavie, ont fait état de tirs en provenance du territoire ukrainien au cours de la nuit en direction d’un village abritant un important dépôt de munitions.
Lire tous nos articles, analyses et reportages sur la guerre en Ukraine
Décryptage. Malgré un déluge de feu, la Russie n’arrive pas à s’emparer totalement du Donbass
Décryptage. Comment la France se prépare à l’hypothèse d’un arrêt de l’approvisionnement en gaz russe
Synthèse. Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie
Entretien. Lazare Eloundou Assomo (Unesco) : « Pour le patrimoine ukrainien, l’ampleur du désastre est déjà colossale »
Cartes. Jour après jour, la guerre en Ukraine en cartes
Vous pouvez retrouver notre live d’hier sur ce lien.
« Pourquoi ma question n’est pas publiée ? » : comment Le Monde gère les contributions dans les suivis en direct
Valeurs Actuelles
[Bigot] L’énarque terminal
Le Figaro
Renault: le plan du groupe pour quitter la Russie
Valérie ColletDÉCRYPTAGE - Le ministre russe du commerce a levé le voile sur les modalités du retrait du constructeur français.
Un mois après avoir suspendu son activité en Russie, où il emploie 45.000 personnes, Renault entrevoit sa sortie. Ses trois usines sont à l’arrêt: celle de Renault près de Moscou et les deux sites d’AvtoVAZ, fabricant des Lada, dont Renault possède 68 %. Depuis plus d’un mois, le constructeur ne vend plus de véhicules, n’a plus d’avenir dans le pays entré en guerre avec l’Ukraine, mais il continue à payer les employés.
Le ministre russe du commerce, Denis Mantourov, a levé le voile sur les modalités du retrait de Renault. Il a donné à des agences de presse russes l’identité du repreneur de la part de Renault dans AvtoVAZ, que le groupe partage avec le conglomérat militaro-industriel Rostec.
À lire aussiDépart de Russie: les entreprises françaises dans l’impasse
Le constructeur français la cédera pour un rouble symbolique à Nami, un institut de recherche dédié à la construction auto basé à Moscou. Un choix surprenant. Comment un centre de recherche peut-il exploiter des usines automobiles? Mais Nami sait fabriquer des prototypes. Il a conçu et développé la berline présidentielle, Aurus Kortezh, un véhicule blindé de sept tonnes censé résister aux bombes et aux attaques chimiques. Jusqu’en 2018, les présidents russes roulaient en Mercedes. Depuis, Aurus Motors est devenu un constructeur de voitures de luxe.
«Renault fait partie de ceux qui sont en pourparlers avec nous au sujet de leur retrait, explique le ministre russe. En raison du manque de ressources pour soutenir ses activités ou le fonctionnement de ses succursales russes, Renault a décidé de céder sa part dans AvtoVAZ et Avtoframosn (Renault Russie).»
Le ministre précise qu’une clause de rachat serait prévue, qui permettrait à Renault de revenir dans un délai de cinq à six ans. «Si nous faisons des investissements pendant cette période, ils seront également pris en compte. Il n’y aura pas de cadeaux», déclare le ministre.
Renault ne dément pas
Renault n’a pas voulu commenter ces déclarations, mais il ne les a pas démenties. Le groupe français ne tirerait pas de cash de cette sortie. Or il a investi des milliards d’euros dans les usines pour les mettre à niveau. L’intérêt est de préserver ses actifs dans ce pays, qui était son deuxième marché après la France. Renault y a vendu 500.000 véhicules l’an passé. La Russie pesait alors 10 % de son chiffre d’affaires et 12 % de sa marge opérationnelle.
À lire aussiGuerre en Ukraine: Renault tire un trait sur quinze ans d’aventure en Russie
«Nous n’avons pas l’intention d’acheter, et encore moins de nationaliser quoi que ce soit, assure le ministre du commerce. Mais si une entreprise n’a pas la possibilité d’assurer la livraison de composants à l’heure actuelle, nous ne pouvons pas attendre l’éternité. Nous serons obligés de trouver une alternative. Cela vaut pour tous les constructeurs automobiles qui retiennent leur décision.» Les pénuries de composants ne sont pas le seul problème des constructeurs occidentaux en Russie. Le ministre précise que la future direction d’AvtoVAZ sera nommée par Nami, en collaboration avec Rostec.
L’opération peut sembler risquée pour Renault dans le contexte actuel. Est-ce que la garantie de l’État russe de «revendre» sa participation à Renault dans cinq à six ans peut être prise au sérieux? Dans quel délai le marché automobile russe pourra-t-il se relever de la crise dans laquelle les sanctions économiques vont le plonger? Dans l’immédiat, Renault pourra se satisfaire de colmater la fuite de cash liée aux paiements de salaires sans aucune rentrée d’argent. Mais il n’évitera pas les 2,2 milliards d’euros passés dans les comptes du premier semestre, correspondant à ses actifs russes.
Énergies vertes : l'Europe alerte sur la pénurie de métaux
Un rapport quantifie les énormes besoins pour la transition climatique. À moyen terme, l'UE devra importer puis pourra miser sur le recyclage.
Le pouvoir d'achat, «probablement la question sur laquelle on va avancer le plus rapidement», déclare Attal
Le porte-parole du gouvernement a évoqué deux mesures déjà annoncées : la réindexation des retraites et la création d'un nouveau dispositif carburant.
Guerre en Ukraine : Gazprom annonce la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
L'entreprise polonaise PGNiG a confirmé ce mercredi «l'arrêt complet de l'approvisionnement». L'UE se dit prête et élabore «une réponse coordonnée».
Le Monde
Au programme du mercredi 27 avril
Live animé par Marie Pouzadoux et Jérémie Lamothe
- Huis clos. Trois jours après le second tour de l’élection présidentielle, les partis ont désormais les yeux rivés sur les élections législatives et les tractations ont commencé. Le Parti socialiste (PS) et La France insoumise (LFI) se rencontrent pour la première fois mercredi matin, après s’être âprement affrontés durant la campagne présidentielle. Les négociations pourtant bien entamées entre LFI et le PCF ou avec EELV se sont vues ralenties et compromises en début de semaine.
- Première sortie. Emmanuel Macron se rendra en fin de matinée à Cergy (Val-d’Oise), pour son premier déplacement en tant que président réélu, pour rencontrer des habitants, des commerçants et de jeunes entrepreneurs. Ensuite, à 16 heures, il présidera une cérémonie d’hommage au comédien Michel Bouquet, décédé le 13 avril à 96 ans, aux Invalides.
- Nouveau mouvement. L’ancien ministre socialiste et souverainiste Jean-Pierre Chevènement – soutien d’Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle – et l’un de ses vieux compagnons de route, Jean-Yves Autexier, lancent un nouveau mouvement politique, Refondation républicaine, à 10 heures, dans le 7e arrondissement de Paris.
- Tchat. Nos correspondants à Berlin et à Bruxelles – les journalistes Thomas Wieder et Virginie Malingre – répondent à vos questions à partir de 15 h 15 sur la campagne présidentielle française vue d’Allemagne et de Bruxelles, la capitale européenne.
- Annonce. Le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, doit proclamer les résultats définitifs de l’élection présidentielle, à l’issue des opérations de collecte et de vérification. En cas d’irrégularités, le Conseil constitutionnel peut invalider une partie des résultats d’un bureau de vote, voire la totalité.
Nos articles pour approfondir
Les essentiels
France24 - Monde
La guerre en Ukraine, une carte à jouer pour le gouvernement et les rebelles éthiopiens
Publié le : 27/04/2022 - 17:17Modifié le : 27/04/2022 - 17:50
David RICH
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La guerre en Ukraine trouve une résonance particulière en Éthiopie, où perdure, à l'écart des radars médiatiques, un conflit sanglant entre le gouvernement et les rebelles du Tigré. Alors que le pouvoir apporte un discret soutien à Moscou, les Tigréens poussent la comparaison avec Kiev, espérant fédérer le soutien de la communauté internationale.
L'Éthiopie en proie à une guerre sans fin. Dix-sept mois après le début du conflit opposant le gouvernement central aux rebelles du Tigré, la crise s'est graduellement étendue à travers les régions du nord, faisant plusieurs centaines de milliers de victimes et provoquant un risque accru de famine. La trêve humanitaire, décrétée par le gouvernement fin mars, n'a pour le moment pas permis d'avancée significative sur le terrain.
Dans ce contexte d'enlisement, l'avènement, il y a maintenant deux mois, d'une guerre sur le sol européen avec l'offensive russe en Ukraine, suscite une attention particulière dans le pays. Alors que certains observateurs pointent du doigt l'écart d'intérêt médiatique porté aux deux conflits, le gouvernement et les rebelles tentent de se positionner pour faire avancer leur cause.
Les "amis éthiopiens" de la Russie
Lundi 18 avril au matin, une centaine d'Éthiopiens faisaient la queue devant l'ambassade de Russie d'Addis-Abeba : des volontaires venus postuler pour combattre en Ukraine. Alors que depuis plusieurs jours la rumeur d'un enrôlement moyennant finance circulait sur les réseaux sociaux, l'ambassade russe réfute tout appel officiel.
"Nous tenons à vous informer que l'ambassade n'accepte aucune demande de recrutement dans les forces armées de la Fédération de Russie", affirment les autorités dans un communiqué daté du 19 avril, tout en remerciant les Éthiopiens pour leur soutien "depuis le début de l'opération militaire spéciale" en Ukraine.
The queues formed early each morning outside the Russian embassy in Ethiopia's capital Addis Ababa. Drawn by rumours on social media, young men and old, many with their military records in hand, arrived with hopes of fighting for Russia in Ukraine. https://t.co/yfUB4wtpft pic.twitter.com/oQ2FEO0vqA
April 21, 2022"Nous avons reçu des courriels et des visites en personne de citoyens éthiopiens exprimant leur solidarité et leur soutien à la Fédération de Russie (…) Nous remercions tous les amis éthiopiens pour les mots aimables qu'ils ont adressés à notre pays."
"Il est évident au vu de la situation économique du pays que les volontaires présents à l'ambassade étaient avant tout motivés par l'appât du gain", estime Gérard Prunier, spécialiste de la Corne de l'Afrique qui a vécu de nombreuses années en Éthiopie.
"Contrairement à certains pays d'Afrique francophone, il n'y a pas véritablement de sentiment prorusse parmi la population en Éthiopie, poursuit le chercheur. Par contre, il existe un ressentiment envers les États-Unis, qui ont soutenu le gouvernement tigréen dans les années 1990. Durant cette période, un petit groupe de dirigeants ont privilégié leurs intérêts sur ceux du peuple et la question de l'ingérence américaine est depuis très mal perçue dans le pays."
Depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, les États-Unis ont accentué la pression sur le gouvernement du Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, en imposant des sanctions pour tenter de mettre fin au conflit. En réaction, les soutiens du gouvernement sont descendus dans la rue dénonçant l'interventionnisme occidental, brandissant parfois des pancartes à l'effigie des présidents chinois et russe. De son côté, la Russie a renforcé ses relations avec le pays en signant en juillet dernier un nouvel accord de partenariat militaire.
Unis contre "l'ingérence" de l'Occident
Le lien entre la Russie et l'Éthiopie se traduit également par un soutien réciproque au sein à l'ONU. Le 3 mars, une semaine après le début de l'invasion russe, le Premier ministre éthiopien publie un communiqué sur la situation en Ukraine, appelant "toutes les parties à faire preuve de retenue".
La veille, l'Éthiopie avait quitté la salle lors du vote d'une résolution des Nations unies, adoptée à une très large majorité, exigeant de la Russie l'arrêt immédiat du recours à la force en Ukraine. L'Érythrée, l'allié du gouvernement éthiopien dans la guerre contre le Tigré, fait, quant à elle, partie des six pays à avoir voté contre.
"L'Érythrée est un pays complètement isolé sur la scène internationale, qui soutient la Russie car elle cherche avant tout un partenaire susceptible de lui fournir des armes sans lui demander des comptes sur la question des droits de l'Homme", explique Gérard Prunier. "L'Éthiopie, au contraire, tente de maintenir de bonnes relations avec l'Occident, et ne peut donc se permettre un soutien trop explicite envers Moscou. Elle est tout de même considérée comme un allié par la Russie, notamment du fait de sa proximité avec l'Érythrée."
En mars 2021, la Russie s'était, pour sa part, opposée à une déclaration de l'ONU appelant à la fin des violences dans la région du Tigré.
"Au Conseil de sécurité, la Russie n'a pas peur d'utiliser le veto pour contrer les positions occidentales. Elle donne ainsi un sentiment de protection diplomatique très important aux États qui, comme l'Éthiopie, sont critiqués par la communauté internationale", souligne Roland Marchal, chercheur au Centre de recherches internationales de Sciences Po et auteur d'une étude sur les liens entre la Russie et la Corne de l'Afrique. "L'Éthiopie et la Russie considèrent toutes deux que les pays occidentaux sont hostiles et font de l'ingérence. Pour autant, le soutien d'Abiy Ahmed envers Moscou est avant tout un calcul politique et non un réel soutien à l'offensive russe en Ukraine."
Tigré, Ukraine, même combat ?
Alors qu'Abiy Ahmed tente d'entretenir un rapport d'équilibre entre les Occidentaux et la Russie, les Tigréens, eux, sont bien décidés à faire pencher la balance en leur faveur. Au cours du mois de mars, Getachew Reda, porte-parole du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) et ancien ministre de la Communication, a publié plusieurs chroniques dressant un parallèle entre les guerres en Ukraine et en Éthiopie. "L'unité sans précédent du monde démocratique libéral contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie est admirable", soulignait-il le 23 mars, déplorant que la "position morale forte" des États-Unis face à Moscou ne soit pas "universelle".
Une vision partagée par le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) Tedros Adhanom Ghebreyesus, lui-même Tigréen, qui a dit regretter, le 13 avril, que d'autres conflits comme celui du Tigré ne bénéficient pas, ne serait-ce que "d'une fraction" de l'attention accordée à l'Ukraine. Prompt à dénoncer les ravages de la guerre dans son pays, le patron de l'OMS, ancien ministre et cadre du TPLF, est considéré comme un ennemi par Abiy Ahmed. Le Premier ministre, qui l'accuse d'ingérence dans les affaires éthiopiennes, à même tenté de faire barrage à sa réélection à la tête de l'organisation onusienne en janvier dernier, sans succès.
In #Tigray, Ethiopia, over 5 million people face starvation. With #famine comes widespread disease and death. We call for urgent, unimpeded entry of humanitarian aid, including food, medical supplies, equipment, fuel and cash. https://t.co/EfoD5SWZeM
September 30, 2021"Les Tigréens ont bien raison de communiquer sur la situation humanitaire et ont des arguments à faire valoir car l'ampleur des destructions et le nombre de victimes sont considérables", souligne Roland Marchal. "La différence de traitement vis-à-vis des guerres en Ukraine et en Éthiopie mérite elle aussi d'être soulevée. Mais la comparaison entre les deux conflits a ses limites, car contrairement à Vladimir Poutine, Abiy Ahmed n'a pas une politique expansionniste et respecte la souveraineté nationale de ses voisins."
Alors que les Tigréens dénoncent les horreurs du conflit, le Premier ministre éthiopien tente, à l'inverse, d'invisibiliser la guerre dans son pays, selon Gérard Prunier. "Il veut faire croire que les affaires courantes continuent alors qu'il a depuis longtemps perdu le contrôle de la situation. Personne n'est dupe, ni les Éthiopiens, ni la communauté internationale, mais la situation arrange les Occidentaux. L'Ukraine est pour eux un enjeu stratégique prioritaire, alors que ce n'est pas du tout le cas de l'Éthiopie. Les Occidentaux n'ont aucune envie de s'impliquer dans ce conflit."
Malgré les réticences occidentales, le TPLF continue son combat. Le 20 avril, le gouvernement du Tigré a publié une lettre ouverte à l'attention du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, dans laquelle il a de nouveau appuyé sur la comparaison avec l'Ukraine et appelé l'ONU à une plus grande "détermination pour soutenir les principes fondamentaux du droit international et de l'humanité".
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Éthiopie : des ONG dénoncent un "nettoyage ethnique" au Tigré
ANALYSE
Éthiopie : le barrage sur le Nil est "une victoire majeure qui ne suffira pas à réunifier le pays"
En Éthiopie, treize camions d'aide humanitaire sont arrivés à Mekele, au Tigré
Le Figaro
Ligue Europa Conférence : l'OM attaque le dernier virage de sa saison à Rotterdam
Sébastien FerreiraAvec sa demi-finale de Ligue Europa Conférence contre Feyenoord et la réception de Lyon au milieu, Marseille nourrit l'espoir d'une fin de saison en apothéose.
Encore 180 minutes, et vous verrez peut-être l'Olympique de Marseille, aussi les médias français, inonder les suiveurs de cette phrase : «À jamais les premiers.» Un slogan qui fait écho à la victoire marseillaise en Ligue des champions 1992-93, la première (et seule jusqu'à aujourd'hui) d'un club français. En 2022, l'OM pourrait devenir le premier lauréat de l'inédite Ligue Europa Conférence.
Une coupe d'Europe au rabais ? Un peu, même si Leicester et l'AS Rome, demi-finalistes, ont pointé le bout de leur nez en C1 ces derniers printemps. Peu importe : l'OM n'a pas boudé sa Coupe de la Ligue 2012, son dernier trophée en date. La C4 «n'a pas le prestige de la C1 ou de la C3 mais ça reste une coupe d'Europe et un trophée à gagner», soutient le gardien marseillais Steve Mandanda.
Une forme olympique
À l'aube d'un déplacement chez le Feyenoord Rotterdam ce jeudi (21h), l'OM a pour lui une dynamique idéale, sa meilleure de toute la saison. Les Phocéens ont gagné 9 de leurs 10 derniers matches, leur seul faux pas étant au Parc des Princes, où ils n'ont pas démérité face au PSG (2-1). Pour nuancer, certains de ces adversaires (Reims, Montpellier, Saint-Etienne…) semblaient abordables. Feyenoord, 3e du championnat néerlandais et réputé pour sa chaude, voire hostile ambiance à domicile, sera d'un autre calibre. Pareil pour l'Olympique Lyonnais, une bête blessée, dont la réception est intercalée entre les manches aller et retour contre Feyenoord.
À VOIR AUSSI – But de Neymar, penalty litigieux, égalisation refusée : le résumé de PSG-OM le 17 avril dernier (2-1)
À lire aussiChaude ambiance, van Persie ou «baignoire» : 5 choses à savoir sur le Feyenoord Rotterdam
Derrière, il y aura un déplacement abordable à Lorient, puis un beaucoup plus périlleux à Rennes, 3e à six points de l'OM. Ce dernier virage peut déboucher non seulement sur un titre, mais aussi, sauf accident, sur un retour en Ligue des champions. «Les derniers matches seront difficiles mais aussi excitants. Il faudra que nous restions tous mobilisés», a encouragé l'entraîneur olympien, Jorge Sampaoli.
Cet OM a traversé des épreuves
L'Argentin peut s'appuyer sur un groupe qui a traversé des tempêtes, entre des revers qui font tache au Vélodrome (Lens, Brest, Clermont…), une phase de poules indigeste en Ligue Europa et des violences venues des tribunes à Nice ou à Lyon. Steve Mandanda, 37 ans et héros chez le PAOK Salonique en quart de finale retour le 14 avril (0-1), gardera les cages marseillaises. Dimitri Payet, s'il tire la langue, devra puiser au fond de lui-même pour animer le jeu. Deux leaders d'expérience en plus de William Saliba (21 ans) en défense et de l'inépuisable Mattéo Guendouzi (23 ans) au milieu. Autour, la rotation orchestrée par Sampaoli a payé. Ses options sont multiples. À l'OM, aucun doute, il y a les clés pour un feu d'artifice en clou du spectacle.
Ligue Europa Conference : «Quand tu rejoins l'OM, c'est pour gagner quelque chose» assure Pape Gueye
L'OM est à un pas de la finale a reconnu mercredi le milieu de terrain de Marseille Pape Gueye, à la veille de la demi-finale aller de Ligue Europa Conférence du club provençal face au Feyenoord Rotterdam.
Feyenoord-OM : en 1997, le PSG s'inclinait en finale de Coupe des coupes face au Barça de Ronaldo… sur la même pelouse de Rotterdam
Il y a 25 ans, le stade De Kuip de Rotterdam n'avait pas porté chance au grand rival parisien.
Ligue Europa Conférence : le virage nord sera finalement fermé face au Feyenoord
L'OM ne pourra pas mené à terme son projet d'inviter des enfants pour assister à la rencontre face au Feyenoord
Le Monde
Câbles de fibre optique sectionnés en France : le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire
Dans la nuit de mardi à mercredi, des câbles de fibre optique chargés de transporter d’importantes quantités de données ont été sectionnés, perturbant un temps la connexion à Internet dans plusieurs régions de France.
La panne est arrivée brusquement, au milieu de la nuit. A plusieurs endroits du territoire, notamment en Ile-de-France, des câbles de fibre optique chargés de transporter d’importantes quantités de données ont été sectionnés, perturbant une partie du trafic Internet hexagonal. A l’aube, mercredi 27 avril, de nombreux internautes rencontraient de grandes difficultés à se connecter, en particulier dans la région de Grenoble, en Alsace et dans le Nord.
En fin d’après-midi, la section cyber du parquet de Paris a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire des chefs de « détérioration de bien de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation », « entrave à un système de traitement automatisé de données » et « association de malfaiteurs », concernant ces incidents.
Les ruptures de câbles de fibre optique sont monnaie courante. Mais elles sont généralement le fait d’erreurs humaines, par exemple sur des chantiers réalisés sur la voirie.
Free parle d’« actes de malveillance »
En début d’après-midi, le secrétaire d’Etat au numérique, Cédric O, a reconnu des « coupures de câbles » et expliqué suivre le dossier avec les opérateurs concernés.
De son côté, l’opérateur Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre personnel du Monde), qui fait partie des opérateurs le plus touchés par ces coupures, a clairement évoqué sur son compte Twitter de « multiples actes de malveillance sur [l’]infra[structure] fibre durant la nuit et la matinée ». L’opérateur a également publié des photos des dégâts où l’on voit des câbles de fibre optique coupés net. Un des dirigeants de l’entreprise a cependant déclaré au Monde dans la matinée de mercredi qu’il était pour l’heure « trop tôt pour parler d’action coordonnée ».
https://t.co/Q2Qs5f5amJ
SFR, lui aussi concerné, a confirmé des coupures dans la région lyonnaise, mardi, puis en région parisienne, dans la nuit, précisant que ses équipes étaient sur place.
Le caractère simultané des coupures de fibre et leur apparente coordination ont choqué tous les spécialistes des réseaux que nous avons interrogés. « En vingt ans d’Internet, c’est la toute première fois que je vois une attaque physique d’une telle ampleur », a déclaré au Monde un expert français du réseau qui préfère rester anonyme.
Arthur Dreyfuss, président de la Fédération française des télécoms, a dénoncé dans un communiqué des « actes de sabotage (…) inédits et totalement inacceptables ». « Nous alertons les pouvoirs publics depuis de nombreux mois sur la recrudescence d’actes de malveillance sur nos infrastructures. Nous réitérons notre appel au futur gouvernement d’intensifier la lutte et la prévention contre ces actes de vandalisme et nous appelons à durcir les sanctions pénales à l’encontre de leurs auteurs », a poursuivi le réprésentant des quatre principaux opérateurs Internet français.
Les motifs de ces actes de vandalisme demeurent inconnus. Netalis, une entreprise spécialiste d’Internet, dont les activités ont été perturbées par ces coupures, a d’ores et déjà annoncé sa volonté de déposer plainte et de se constituer partie civile afin de « faire toute la lumière sur cet acte de malveillance coordonné, identifier et poursuivre ses auteurs, ainsi qu’obtenir une réparation du préjudice subi ».
Les actes de malveillance visant les fibres optiques sont rares. En mai 2020, des câbles appartenant à Orange avaient été sectionnés en région parisienne, occasionnant des dégâts plus localisés et déclenchant l’ouverture d’une enquête.
Les opérateurs télécoms se coupent de leurs réseauxDes effets circonscrits mais réels
L’incident est sérieux, mais il montre la grande résilience de l’Internet français et de ceux qui l’entretiennent. Si les câbles de fibre optiques qui ont été sectionnés constituent des artères majeures pour la circulation des données, notamment pour Free et SFR, les différents acteurs de l’Internet français se sont efforcés, mercredi matin, de trouver des chemins alternatifs, limitant considérablement les effets pour les internautes.
A la mi-journée, Free annonçait ainsi que les incidents étaient désormais « circonscrits » et que « des problèmes résiduels [étaient] en cours de correction sur Reims et Graveline ». Chez Bouygues Telecom, « certains acteurs télécoms indiquent avoir observé des ruptures de liens Internet qui impactent les services de leurs clients ». Mais Bouygues Telecom « n’utilise pas les liens concernés par ces dysfonctionnements, et les services mobiles et fixes sont assurés normalement. Nos équipes restent toutefois en veille », précise l’opérateur au Monde. Orange, pour sa part, « n’a pas noté de perturbations particulières sur le réseau. Les équipes restent en vigilance renforcée ».
« Grand bazar sur le marché des infrastructures de télécoms » Martin Untersinger et Olivier Pinaud
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Le Monde
La Russie assume la surenchère face à Kiev et à l’Occident
La visite éclair à Moscou du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a démontré le gouffre qui sépare la perception de la situation avec le Kremlin
Avant même l’arrivée à Moscou du secrétaire général des Nations unies, mardi 26 avril, le quotidien populaire Moskovski Komsomolets résumait bien, sur sa « une », le climat de cette visite, en même temps que l’univers mental dans lequel vit la Russie après deux mois d’« opération spéciale » contre l’Ukraine : « Antonio Guterres a lui-même gâché sa visite : la demande d’une “pause humanitaire” vise à priver la Russie de ses droits.»
Même avec des attentes limitées, le court séjour russe de M. Guterres aura démontré le gouffre qui sépare la situation actuelle de négociations substantielles. Reçu d’abord par Sergueï Lavrov, ministre des affaires étrangères, l’ex-premier ministre portugais a quitté la capitale russe pour Kiev avec la vague promesse d’une Russie « prête à coopérer », selon le mot de M. Lavrov, à la mise en place de couloirs humanitaires dans les régions touchées par des combats.
Guerre en Ukraine : sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, la démonstration de force des Etats-UnisMême inflexibilité du côté de Vladimir Poutine. Si le président russe a salué « des avancées » lors des négociations avec Kiev, il a surtout nié que Moscou ait pu entraver l’évacuation de civils à Marioupol ou ailleurs – « Vous avez été trompé », a-t-il lancé à son interlocuteur –, et dénoncé une nouvelle fois la « provocation » de Boutcha, où les forces russes sont accusées d’avoir commis des « crimes de guerre ».
Le ton parfois conciliant du Portugais, qui a dit « comprendre que la Russie ait de nombreux griefs », ne suffira pas à redonner vie aux discussions sur un éventuel accord de paix. Sergueï Lavrov a prévenu qu’il était « trop tôt » pour chercher d’éventuels médiateurs, accusant même l’ONU de rompre son devoir d’impartialité.
Le premier constat était connu depuis longtemps : aucune négociation significative ne peut porter ses fruits tant que la bataille du Donbass, désigné objectif principal de l’offensive russe, n’a pas eu lieu. Le second constat s’impose depuis quelques jours : engagé dans la spirale d’un conflit qui n’a plus d’« opération spéciale » que le nom, le Kremlin assume de plus en plus ouvertement la surenchère.
L’hypothèse « réelle » d’une guerre mondiale
A la veille de sa rencontre avec M. Guterres, lundi, le même Sergueï Lavrov évoquait clairement à la télévision russe le risque d’un conflit nucléaire avec l’Occident, qualifiant même l’hypothèse d’une guerre mondiale de « grave et réelle ». Le même jour, Vladimir Poutine accusait indirectement les pays occidentaux de fomenter des actions « terroristes » sur le sol russe. Selon le chef du Kremlin, l’Agence centrale de renseignement (CIA) américaine aurait ainsi supervisé, au côté des services secrets ukrainiens, des projets d’assassinats de présentateurs vedettes de la télévision, attentats qui auraient dû être menés par des néonazis russes.
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Le Figaro
Listeria : Leclerc rappelle des steaks hachés potentiellement contaminés à Rouen
Pierre Olivier DentanLes produits concernés ont été commercialisés dans le supermarché de Saint-Sever entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.
Les rappels n'en finissent plus de pleuvoir. Après les récentes polémiques liées aux pizzas Buitoni, aux chocolats Kinder et aux fromages de la marque Graindorge, c'est désormais le tour des steaks hachés. Le rappel concerne des steaks vendus dans un magasin Leclerc de Saint-Sever, près de Rouen. Ils sont soupçonnés d'être porteurs de la Listeria monocytogenes, une bactérie responsable de la listériose. La viande concernée a été commercialisée entre le 24 janvier et le 24 avril 2022.
Dans sa fiche de rappel, Rappel Conso précise que les steaks hachés concernés n'ont pas de marque particulière et étaient vendus au rayon boucherie traditionnelle. «Nous demandons aux clients qui auraient congelé des steaks hachés avant la date du 24/04/2022 et qui les détiendraient encore, de ne pas les consommer», peut-on lire sur la fiche. Pour ceux qui auraient consommé le produit rappelé et qui présenteraient des symptômes de fièvre, maux de tête ou qui souffriraient de courbatures, il est fortement conseillé de consulter un médecin traitant en signalant la consommation du produit.
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Rappel Conso met également en garde contre les formes plus graves qui pourraient toucher certains consommateurs. «Des formes graves avec des complications neurologiques et des atteintes maternelles ou fœtales chez la femme enceinte peuvent également parfois survenir», précise l'autorité. La listériose est une maladie rare due à Listeria monocytogenes, une bactérie de petite taille. Elle peut mettre plusieurs semaines avant d'incuber.
À VOIR AUSSI - Salmonelle, listéria, E.Coli... Quels sont les risques ?
Carburants : les prix à la pompe sont repartis à la hausse
La semaine dernière, le prix du litre de gasoil a augmenté de six centimes en moyenne, dépassant celui du litre de SP98.
Viande, huile, pâtes... Ces produits qui pèsent de plus en plus lourd sur le budget des Français
En grandes surfaces, l'inflation atteint +2,67 % en avril par rapport au même mois en 2021.
Face à l'inflation, les Français privilégient les produits «premier prix» et délaissent le bio
Les pâtes, dont les prix ont augmenté de 12,9%, et les produits premiers prix sont de plus en plus fréquents dans le caddie des consommateurs.
L'Humanité
Santé. Les espaces verts, une protection contre les AVC
ActuSelon une étude espagnole, vivre à proximité d’un parc ou d’un jardin réduirait le risque d’accident vasculaire cérébral ischémique. Au-delà des bienfaits que la présence d’un espace végétal procure, l’étude propose surtout une refonte forte des critères européens d’exposition aux polluants atmosphériques.
Jérémie BazartEn France, chaque année, selon le ministère de la Santé et des Solidarités, plus de 140 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Chez les femmes, qui vivent plus longtemps, l’AVC est même la première cause de décès, avant le cancer du sein.
Pollution de l’air et bruit
Mais quel est le rapport entre la survenue de cette pathologie et l’environnement ? Existe-t-il un lien entre les AVC et la présence d’un environnement plus vert à proximité du domicile ? C’est ce qu’ont souhaité savoir des chercheurs espagnols. Il y a quelques années, cette équipe de l’Hospital del Mar, à Barcelone, avait déjà apporté des preuves de l’existence d’une relation entre les agressions atmosphériques et sonores et le risque de subir un AVC. Tous ces facteurs, pollution de l’air et bruit, agissent comme des déclencheurs d’AVC selon les chercheurs. Cette fois, ils ont souhaité aller plus loin et confronter les données épidémiologiques à la présence d’espaces verts. Leurs résultats ont été publiés début mars dans la revue « Environment International » (1).
L’impact des niveaux de particules
L’étude a pris en compte des informations sur l’exposition à trois polluants chez plus de 3,5 millions de personnes sélectionnées parmi les 7,5 millions d’habitants de Catalogne âgés de plus de 18 ans, qui n’avaient pas subi d’accident vasculaire cérébral avant le début de l’étude (en 2017).
Plus précisément, l’équipe a analysé l’impact des niveaux de particules liées à la circulation automobile : particules de moins de 2,5 microns, dioxyde d’azote (NO2) et particules de suie. Ils ont relié ce niveau au lieu de résidence de chacune des personnes étudiées. Le nombre et la densité des espaces verts dans un rayon de 300 mètres autour de leur habitation ont également été étudiés.
Le dioxyde d’azote est causé par le trafic routier
Les résultats indiquent plusieurs choses, à commencer par une relation directe entre l’augmentation des niveaux de NO2 dans l’atmosphère et le risque d’AVC ischémique. « Ainsi, pour chaque augmentation de 10 microgrammes (µg/m3), ce risque augmente de 4 %. Idem avec les deux autres types de particules étudiées, le risque augmente. Ces chiffres sont les mêmes pour l’ensemble de la population, quels que soient les autres facteurs socio-économiques, l’âge ou les habitudes tabagiques », expliquent les scientifiques dans l’étude. Le dioxyde d’azote est principalement causé par le trafic routier.
Réduction du stress, augmentation de l’activité physique
Par conséquent, les conclusions des chercheurs sont claires : « Si nous voulons vraiment réduire les risques multiples que ce polluant fait peser sur la santé des personnes, nous devons mettre en place des mesures audacieuses pour réduire l’utilisation de la voiture en ville. »
Une deuxième découverte est l’impact de la proximité des espaces verts autour de l’habitat. « Notre étude montre que les personnes qui sont entourées de niveaux de verdure plus importants sur leur lieu de résidence diminuent de 16 % leur risque de survenue d’un AVC », poursuivent les scientifiques. L’exposition aux espaces verts est généralement considérée comme ayant des effets bénéfiques à travers une variété de mécanismes, tels que la réduction du stress, l’augmentation de l’activité physique et des contacts sociaux, et même l’exposition à un écosystème microbien enrichi ! Le troisième enseignement est plus militant.
« Nous devons réaliser des villes et des cités plus durables »
L’étude a montré l’existence de risques à partir de niveaux de concentration de particules inférieurs, en moyenne, à ceux fixés par les autorités européennes pourtant considérés comme sûrs ! « Malgré le respect des niveaux fixés par l’Union européenne, nous sommes confrontés au paradoxe qu’il existe toujours un risque sanitaire. Il existe une relation directe entre l’exposition aux polluants de notre environnement et le risque de subir un accident vasculaire cérébral », explique l’étude, avec cette phrase en guise de conclusion : « Nous devons nous efforcer de réaliser des villes et des cités plus durables où vivre ne signifie pas augmenter son risque de maladie ! »
(1) « Air pollution and surrounding greenness in relation to ischemic stroke : a population-based cohort study », publié dans « Environment International », mars 2022.
Les deux causes d’AVC
Un accident vasculaire cérébral ou AVC, communément appelé « attaque cérébrale », est une perte soudaine d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Deux causes sont possibles :
- l’obstruction brutale d’un vaisseau sanguin par un caillot, c’est l’accident vasculaire cérébral ischémique (on parle aussi d’infarctus cérébral),
- ou la rupture d’un vaisseau, c’est l’AVC hémorragique.
Dans tous les cas, l’arrêt de la circulation du sang ne permet plus un apport suffisant en oxygène et en éléments nutritifs. Cela entraîne la mort des cellules cérébrales au niveau de la zone du cerveau touchée.
sciencesstresspollutionSanté France24 - Monde
Bière amère pour les brasseurs allemands frappés par l'inflation
Publié le : 28/04/2022 - 09:14
Grevenstein (Allemagne) (AFP) – La brasserie Veltins, en Allemagne, était déjà aux prises avec la hausse des coûts du malt et du transport dans le sillage de la pandémie de coronavirus, mais la flambée des prix de l'énergie, accentuée par la guerre en Ukraine, crée un nouveau casse-tête.
"Il n'y a pratiquement pas un domaine où nos fournisseurs n'augmentent pas les prix ou ne luttent pas contre la hausse des coûts", constate Ulrich Biene, responsable de la communication de l'entreprise implantée à Grevenstein, à l'ouest du pays.
Pour la brasserie familiale, dont les origines remontent en 1824, la décision récente d'augmenter d'un euro la caisse de 24 bières n'a pas été prise de gaieté de cœur.
"Nous avons assisté à une explosion des coûts au cours des 15 derniers mois", comme on n'en avait pas vu depuis des décennies, explique M. Biene.
C'est la première hausse chez Veltins depuis trois ans mais d'autres devraient suivre.
Car le nouveau tarif des bières est basé sur "les prix de l'automne de l'année dernière". Traduire: l'effet inflationniste de la guerre en Ukraine n'a pas encore été pris en compte.
De nombreux brasseurs, dont Radeberger, Krombacher et Bitburger, ont aussi été contraints de répercuter la hausse des coûts sur leurs prix de vente.
Cette augmentation d'un produit phare du panier des ménages allemands est hautement symbolique dans un pays où l'inflation s'impose en tête des préoccupations du moment.
En mars, les prix à la consommation ont augmenté de 7,3% sur un an, un record depuis la réunification du pays en 1990.
Les chiffres pour le mois d'avril seront publiés jeudi, et une nouvelle accélération est attendue.
Cinquième élément
Pour les brasseurs allemands, les effets de la guerre en Ukraine et du choc d'offre consécutif à la pandémie de Covid-19 ont créé "la tempête parfaite".
Le coût du malt acheté par Veltins - l'un des quatre ingrédients légalement autorisés en Allemagne, avec l'eau, le houblon et la levure - a augmenté d'environ 70%.
Les entreprises ont du mal à recruter des chauffeurs pour les livraisons de bière et même les palettes pour emballer les produits sont devenues un produit rare, car les clous qui entrent dans leur fabrication étaient souvent fournis par l'Ukraine.
Mais c'est surtout l'énergie, "le cinquième ingrédient", qui pèse sur les charges. "L'énergie est le facteur le plus important pour l'industrie allemande de la bière et le gaz joue un rôle significatif", explique M. Biene.
Il faut chauffer les cuves de brassage et faire tourner les machines de remplissage des bouteilles.
Environ 20.000 hectolitres de bière sont brassés, mis en bouteille et expédiés chaque jour depuis l'usine Veltins, imposant bâtiment dans un village verdoyant de moins de mille habitants.
Le brasseur doit faire face à une augmentation de plus de 400% du coût du gaz depuis le début de l'année 2021, la reprise de la demande après l'épidémie et les tensions avec la Russie ayant fait grimper les prix.
Un arrêt des livraisons de gaz russe, dont l'Allemagne dépend pour couvrir une grande partie de ses besoins énergétiques, signifierait probablement "des limites importantes à la production", affirme Ulrich Biene.
Chauffage et transports
L'augmentation du prix de la bière est "compréhensible" juge Bernhard Jung, 57 ans, un habitant de Krombach, autre fief de l'industrie brassicole situé à 36 kilomètres de Grevenstein.
"Je suis surpris que les brasseries n'aient pas augmenté leurs tarifs plus tôt, étant donné les énormes coûts énergétiques", dit-il à l'AFP devant un supermarché de boissons.
Karin Müller, 81 ans, qui vient de terminer ses courses hebdomadaires avec son mari Willibald, 83 ans, constate que c'est "le coût de chaque article qui est un peu plus élevé"
Le couple remarque surtout l'augmentation du prix du fioul domestique. Karin confie qu'elle a baissé le chauffage à leur domicile et "porte une veste" à l'intérieur.
Hanna Siebel, 35 ans, une employée d'université, assure que "les gens ne roulent plus aussi vite" sur le chemin du travail pour économiser du carburant.
Le gouvernement allemand a récemment réagi à la pression croissante sur les prix en adoptant un paquet de mesures de soutien de plusieurs milliards d'euros pour alléger la facture des ménages et des entreprises.
© 2022 AFP
Le Monde
Les inspections menées au sein de l’IHU du professeur Raoult révèlent de « graves manquements éthiques »
« Compte tenu de la gravité des manquements constatés », l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé annonce qu’elle saisit, pour la seconde fois, la procureure de la République de Marseille.
Le rapport final de l’inspection menée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) le confirme. Il y a bien eu de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique » au sein de l’institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection, dirigé par le professeur Didier Raoult, à Marseille.
Rendues publiques mercredi 27 avril, après une longue procédure d’échanges contradictoires, les conclusions des investigations menées depuis novembre 2021 dans un climat visiblement tendu, à la suite d’enquêtes de L’Express et de Mediapart, sont cinglantes et entraînent des suites pénales et administratives. L’ANSM a ainsi fait savoir qu’elle saisissait, pour la seconde fois et « compte tenu de la gravité des manquements constatés », la procureure de la République de Marseille, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
L’agence assure avoir relevé « deux faits pénalement répréhensibles » lors de ses investigations : la mise en œuvre de recherches médicales en l’absence d’avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et la communication par l’IHU, en amont de son inspection, d’un « document falsifié concernant un avis du comité d’éthique interne » de l’institut.
L’ANSM menace également de suspendre, par décision de police sanitaire, toutes les recherches menées au sein du centre marseillais, si elles sont « réalisées sans sollicitation d’un comité de protection des personnes ». « Le non-respect de la réglementation de votre part conduit à des mauvaises pratiques répétées et réitérées depuis plusieurs années », fustige l’agence dans son courrier. Pour l’ANSM, les « manquements critiques et majeurs » et les commentaires apportés en réponse par l’IHU « conduisent à s’interroger, voire à remettre en cause la capacité de [la] structure à réaliser des RIPH dans le respect de la législation applicable ».
Evolutions de procédures « cohérentes »
Dans un second rapport, qu’elle a souhaité distinct de celui consacré à l’institut du professeur Raoult, l’ANSM pointe également de graves manquements au sein des hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM). L’Assistance publique de Marseille, dont le directeur général, François Crémieux, arrivé après les faits évoqués, demande depuis plusieurs mois le remplacement de Didier Raoult, est un des membres fondateurs de l’IHU. Elle fournit de nombreux médecins à l’institut et son service d’épidémiologie est notamment intégré aux équipes de l’IHU. Dans le cadre de programmes de recherches médicales, elle occupe souvent le rôle de promoteur – le financeur –, alors que l’IHU en est l’investigateur, qui effectue et contrôle l’essai.
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L'Humanité
Pio La Torre, une vie à combattre la Mafia
Il était une foisIl était la voix forte du Parti communiste italien en Sicile et le premier à avoir dénoncé et combattu la mainmise de Cosa Nostra jusque sur la péninsule. Le 30 avril 1982, le député Pio La Torre était abattu en pleine rue. Prémices d’un électrochoc pour la société et les institutions, sa mort marque un tournant décisif dans la lutte contre la mafia.
Le 30 avril 1982 au matin, Pio La Torre, député et secrétaire régional du Parti communiste italien (PCI), est abattu avec son chauffeur Rosario Di Salvo en plein Palerme par Cosa Nostra, la Mafia sicilienne. Cette exécution s’inscrit dans un contexte particulier. Bien que divisée par une guerre interne qui cause un millier de morts entre 1978 et 1983, la Mafia mène en parallèle une terrible offensive contre l’État italien, en assassinant une quinzaine de ses représentants (membres des forces de l’ordre, magistrats, hommes politiques). L’année 1982 constitue l’apogée de ce déchaînement de violence mafieuse : Cosa Nostra élimine Pio La Torre puis, trois mois plus tard, le préfet de Palerme, Carlo Alberto Dalla Chiesa.
La Sicile fait figure de laboratoire
Né à la périphérie de Palerme, en 1927, dans une famille de paysans, Pio La Torre s’engage au PCI dès 1945 et participe aux luttes paysannes qui ont marqué le climat social de l’après-guerre en Sicile. Il se heurte d’emblée à Cosa Nostra et le refus de se soumettre à la domination mafieuse devient alors le fil rouge de toute sa vie militante. En tant que dirigeant de la CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro, syndicat proche du PCI), il mène la bataille de l’occupation des terres non cultivées pour libérer les paysans du joug de la Mafia qui contrôle le territoire et les travailleurs pour le compte des grands propriétaires terriens.
En pleine guerre froide, la Sicile fait figure de laboratoire. Le succès des forces de gauche aux élections régionales de 1947 risque de compromettre l’équilibre international des blocs (1). En Sicile, Cosa Nostra est utilisée comme bras armé par le gouvernement démocrate chrétien local – avec le soutien logistique de la CIA qui fournit des armes et favorise la réactivation de réseaux néofascistes – pour réprimer le mouvement paysan. Une quarantaine de syndicalistes sont assassinés mais La Torre s’investit pleinement, ce qui lui confère un grand prestige auprès des militants et de la population. Accusé à tort d’avoir frappé un policier lors d’une manifestation, il est emprisonné pendant un an et demi, jusqu’en août 1951, puis reprend son engagement politique.
Collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne
En 1952, La Torre est élu pour la première fois au conseil municipal de Palerme, où il siège jusqu’en 1966, et devient secrétaire général de la CGIL en 1959. Il dirige le PCI sicilien de 1962 à 1967, puis intègre en 1969 la direction centrale du PCI. En 1963, il obtient son premier mandat à l’assemblée régionale de Sicile (ARS).
Au conseil municipal de Palerme et à l’ARS, il révèle l’ampleur des collusions entre Cosa Nostra et la Démocratie chrétienne, parti largement majoritaire en Sicile jusqu’à sa dissolution en 1994. En échange du soutien électoral que la Mafia garantit au parti grâce au contrôle qu’elle exerce sur le territoire, les élus centristes lui permettent d’infiltrer l’économie légale en obtenant des appels d’offres pour les travaux du plan d’urbanisme de la ville.
La Torre brise ainsi l’omerta en dénonçant sans relâche le système politico-mafieux qui permet à la Mafia de blanchir l’argent sale issu du trafic de stupéfiants grâce à la spéculation immobilière.
Lien avec le pouvoir politique depuis 1943
Élu au Parlement en 1972, Pio La Torre intègre la commission parlementaire anti-Mafia. Il préface et cosigne le premier rapport de la minorité publié en 1976, intitulé « Mafia et politique », dans lequel il analyse le lien que Cosa Nostra a tissé avec le pouvoir politique depuis le débarquement allié en 1943 et dénonce le système de pouvoir mis en place au niveau local par la DC. Ce document est précieux car il retrace également l’évolution des activités de Cosa Nostra, qui passe en quelques décennies de mafia agraire à mafia urbaine, suivant ainsi les mutations de l’économie régionale.
Fort de cette fine connaissance du phénomène mafieux acquise sur le terrain, La Torre dépose, en mars 1980, une proposition de loi prévoyant l’institution d’un délit d’association mafieuse. En octobre 1981, en pleine guerre de la Mafia, il revient en Sicile pour diriger la section régionale du PCI. La bataille pour la paix – et contre l’ouverture d’une base de l’Otan – qu’il engage à Comiso vise également à empêcher Cosa Nostra de s’implanter dans la région de Raguse.
En mars 1982, il insiste auprès du président du Conseil, Giovanni Spadolini (premier non-démocrate-chrétien à ce poste depuis la Libération) pour que son projet de loi soit enfin discuté à la Chambre. La seule concession qu’il obtient est la nomination au poste de préfet de Palerme du général Carlo Alberto Dalla Chiesa, héros national de la lutte contre le terrorisme pour avoir arrêté les principaux chefs des Brigades rouges. Cependant, La Torre ne peut en mesurer les effets : il est assassiné quelques jours avant sa prise de fonction.
Une lutte ouverte contre la Mafia
La Torre n’a eu de cesse de revendiquer sa conception globale et salvatrice de la lutte contre la Mafia qui s’intègre dans un projet de développement économique, social et démocratique de la Sicile. C’est donc l’omniprésence de Cosa Nostra dans la société et l’économie siciliennes qui a transformé son combat politique pour le peuple sicilien en lutte ouverte contre la Mafia.
L’exécution de Pio La Torre et Rosario Di Salvo donne lieu à une mobilisation citoyenne importante mais cantonnée à la seule sphère militante. Ce n’est qu’après l’assassinat du préfet Dalla Chiesa, de sa femme Emanuela Setti Carraro et de leur policier d’escorte Domenico Russo, le 3 septembre 1982, qu’elle prend de l’ampleur et que l’État italien réagit.
La loi visionnaire imaginée par La Torre, adoptée en urgence le 13 septembre 1982 et qui porte son nom, marque un tournant dans la lutte contre la Mafia. Elle institue le délit d’association mafieuse en fournissant une définition précise du phénomène (entre autres, la force du lien associatif, le contrôle du territoire par la violence et le rapport congénital à la politique pour infiltrer l’économie) et met en place une mesure révolutionnaire, la confiscation des biens.
Le maxi-procès de 474 mafieux en 1986-1987
Grâce à ce formidable instrument juridique qui permet de sanctionner la seule appartenance à la Mafia, la magistrature palermitaine, emmenée par les juges Giovanni Falcone et Paolo Borsellino, se lance dans une instruction tentaculaire qui débouche sur le maxi-procès de 1986-1987, où 474 mafieux sont renvoyés à la barre. La condamnation à perpétuité des principaux chefs mafieux constitue la première victoire judiciaire de l’État italien.
La confirmation de ce verdict en cassation, en janvier 1992, déclenche la vengeance de Cosa Nostra. Les attentats spectaculaires qui coûtent la vie aux juges Falcone et Borsellino ainsi qu’à leurs escortes, respectivement le 23 mai et le 19 juillet 1992 (2), suscitent l’effroi en Sicile comme dans la péninsule.
Le mouvement anti-Mafia actuel s’est forgé à la suite des assassinats retentissants de 1982 et de 1992. Le message anonyme « C’est ici qu’est mort l’espoir des Palermitains honnêtes », retrouvé sur le lieu de l’assassinat de Dalla Chiesa le lendemain, marque le début d’une prise de parole par une partie, certes encore très mince et largement minoritaire, de la société palermitaine.
Une première nationalisation de la mobilisation a lieu grâce à un appel à la grève générale lancé par tous les syndicats et à l’organisation d’une grande manifestation à Palerme en octobre 1982. Les étudiants venant des autres régions du Sud gangrenées par la Mafia (Campanie et Calabre) y découvrent de nouvelles formes d’action collective (marches aux flambeaux, séminaires de réflexion) qu’ils vont importer dans leurs régions d’origine.
Dans les années 1980, de concert avec les enseignants, les veuves et les filles de victimes interviennent auprès des jeunes dans les écoles, notamment en Sicile et à Milan. Des fondations sont créées à la mémoire des victimes, des collectifs citoyens apparaissent et on assiste à une première tentative de structuration du mouvement anti-Mafia. Cette mobilisation citoyenne, qui se renouvelle à chaque anniversaire, est l’embryon de la mobilisation massive qui se vérifie après les massacres de 1992.
Rupture entre les représentants politiques et les citoyens
Sensibilisée à la question mafieuse, la génération qui a grandi dans le climat de violence des années 1980 donne ainsi vie à une mobilisation anti-Mafia collective et citoyenne d’une ampleur inédite dans les années 1990. L’année 1992 est d’autant plus cruciale que l’opération « Mains propres », menée par la magistrature milanaise, met au jour un système de corruption qui touche, dans des mesures différentes, tous les partis politiques et entraîne leur dissolution. Discréditée, la classe politique n’apparaît pas légitime pour défendre les idéaux de justice et de légalité incarnés par les victimes de la Mafia. Lors des obsèques des juges Falcone et Borsellino, on assiste ainsi à une véritable rupture entre les représentants politiques et les citoyens qui s’approprient dès lors les valeurs des défunts.
L’association Libera, créée en 1995 par le prêtre Luigi Ciotti, regroupe les proches de victimes et promeut la mémoire de celles-ci auprès des jeunes, notamment en organisant chaque 21 mars la « Journée de la mémoire et de l’engagement en souvenir des victimes des mafias ». Colonne vertébrale du mouvement anti-Mafia citoyen, Libera est désormais un réseau présent dans toute la péninsule qui rassemble plus de 1 600 associations (fondations en mémoire des victimes, syndicats de travailleurs et d’élus, associations cultuelles et environnementalistes locales et nationales, coopératives).
Selon Nando Dalla Chiesa (3), il s’agit de « la meilleure expression du “Made in Italy” sur le plan citoyen », qui tente de faire bouger les lignes aussi à l’international grâce à son réseau Libera Internazionale auquel adhèrent près de 80 associations d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine. En 1996, l’organisation lance une pétition pour la réutilisation sociale des biens confisqués aux mafieux qui recueille un million de signatures et contraint l’État à légiférer en ce sens.
À travers sa branche Libera Terra, elle aide des jeunes à créer des coopératives agricoles sur les terrains confisqués. Elle montre ainsi qu’une alternative à la criminalité est possible en promouvant un modèle économique solidaire et vertueux capable de supplanter le modèle mafieux. Les produits, commercialisés sous l’étiquette « Les saveurs de la légalité » pour inciter à la consommation critique, sont la concrétisation de l’engagement anti-Mafia social qui a guidé la vie de Pio La Torre.
mafia Le Figaro
Viktor Orban fait cavalier seul, quitte à s’isoler en Europe
Anne RovanDÉCRYPTAGE - Comme à son habitude, le premier ministre hongrois va aussi loin qu’il le peut avec l’UE tout en veillant à ne pas rompre.
Sorti renforcé des élections législatives début avril, Viktor Orban n’aura guère pu savourer sa victoire. Les mauvaises nouvelles se multiplient du côté européen. Marine Le Pen, qu’il soutient et dont la campagne a été financée par une banque hongroise, a encore calé face à Emmanuel Macron. Janez Jansa, le premier ministre slovène, dont il est très proche, a aussi été défait dimanche, en dépit des lourds investissements consentis par des proches du premier ministre hongrois pour mettre la main sur des médias de ce pays. Quant à l’étau bruxellois, il commence à se resserrer face aux atteintes à l’État de droit observées en Hongrie.
En réalité, depuis que le Fidesz - le parti d’Orban - a dû quitter le groupe du Parti populaire européen, au Parlement européen, en mars 2021, et qu’il ne bénéficie plus de l’indulgence de la formation européenne de centre droit et de la protection de l’ex-chancelière Angela Merkel, le premier ministre hongrois n’a cessé de s’isoler au sein de l’UE.
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Jusqu’au début de la guerre en Ukraine, l’homme fort de Budapest pouvait au moins se prévaloir du soutien de ses alliés traditionnels des pays de Visegrad, à savoir la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie. Du moins en apparence, puisque les liens n’étaient alors plus aussi étroits que naguère. L’échec du Tchèque Andrej Babis, fin 2021, et la victoire d’un parti anticorruption en Slovaquie l’année précédente avaient déjà quelque peu rebattu les cartes au sein de ce petit club. Depuis fin février, les relations se sont aussi dangereusement rafraîchies avec la Pologne, favorable à des mesures radicales contre la Russie. «Après sa réélection, Orban aurait dû se rendre à Varsovie. Au lieu de cela, il est allé au Vatican. La situation a totalement changé. La Pologne et la Hongrie faisaient front contre Bruxelles. La guerre en Ukraine a rapproché la Pologne de la Commission», souligne un diplomate de l’UE.
Soucieux de ménager les Européens
Soucieux de préserver sa bonne relation avec Vladimir Poutine, Viktor Orban s’en tient en effet au strict minimum. S’il n’en finit pas d’appeler à la paix et répète que près de 500.000 réfugiés ukrainiens ont rejoint ou transité par la Hongrie depuis fin février, Budapest n’a livré aucune arme à l’Ukraine. «Et ils n’en livreront pas plus tard. C’est une position sur laquelle ils ne bougeront pas», assure une diplomate de l’UE. Pour éviter tout malentendu avec le Kremlin, Budapest a, en outre, décidé que les armes acheminées par d’autres pays vers l’Ukraine ne passeraient pas par la Hongrie. Ni par voie terrestre ni par les airs.
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Ses alliés polonais et tchèques en ont tiré les conséquences, refusant d’assister à une réunion des ministres de la Défense du V4 fin mars à Budapest, finalement annulée. Viktor Orban ne veut pas non plus entendre parler d’un embargo sur le pétrole et le gaz russes, dont son pays est très fortement dépendant. C’est, a-t-il encore rappelé après les législatives, une ligne rouge». Pas question pour lui de laisser s’envoler les prix de l’énergie. Comme le demande Poutine, la Hongrie a fait savoir qu’elle règle ses achats de gaz en roubles, violant ainsi les sanctions européennes contre la Russie.
Quand le premier ministre Orban dit qu’il ne peut pas voir clairement ce qu’il s’est passé à Boutcha, alors on devrait lui conseiller d’aller voir un ophtalmologiste, et c’est une déception
Ses propos contre le président Zelensky et sur les massacres de Boutcha sont également très mal passés. «Nous vivons dans une ère de manipulation massive», avait-il affirmé, réclamant «un examen indépendant et équitable». Et se démarquant très nettement des condamnations des Occidentaux. «Quand le premier ministre Orban dit qu’il ne peut pas voir clairement ce qu’il s’est passé à Boutcha, alors on devrait lui conseiller d’aller voir un ophtalmologiste, et c’est une déception», avait réagi sèchement Jaroslaw Kaczynski, le vice-premier ministre polonais, qui a les clés du pouvoir à Varsovie. C’est dire si le groupe de Visegrad bat de l’aile et si le souhait du pouvoir hongrois de constituer un grand parti regroupant les nationalistes de l’UE s’éloigne. «Le dogme selon lequel l’UE est l’ennemi principal a été compromis et ridiculisé par de simples faits. Tout le monde n’a pas perdu la raison dans cette région», analyse le diplomate polonais Marek Prawda.
Soucieux de ménager les Européens, Orban ne s’est toutefois pas opposé à ce que l’UE finance une partie des armes via la facilité européenne de paix, un fonds extrabudgétaire qui a déjà débloqué 1,5 milliard d’euros et que le pays cofinance. De même, ce pays n’a pas bloqué les cinq premiers paquets de sanctions déjà adoptés par l’UE. «Ils n’ont pas été les plus difficiles dans les négociations», assure même une source de l’UE. Comme à son habitude, Viktor Orban va aussi loin qu’il le peut avec l’UE tout en veillant à ne pas rompre. Cette position pourrait être de plus en plus difficile à tenir alors que la guerre se poursuit et que la Commission planche sur des sanctions visant le pétrole russe.
Pourquoi la Russie évoque-t-elle le spectre d'une Troisième Guerre mondiale ?
DÉCRYPTAGE - Lundi soir, Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a estimé qu'il ne fallait pas «sous-estimer» le risque de Troisième Guerre mondiale. Réelle menace ou simple posture ?
La guerre en Ukraine relance les spéculations sur l'état de santé de Poutine
DÉCRYPTAGE - Les conjectures sur l'état de santé du chef du Kremlin vont bon train depuis plusieurs années. Elles ont été ravivées par une vidéo particulièrement virale, dans laquelle on le voit agrippé à sa table.
Obusiers, blindés, drones, munitions «non standard»… En Ukraine, de nouvelles armes pour de nouveaux combats
DÉCRYPTAGE - La perspective d’une défaite russe a redonné de l’ardeur au camp occidental, décidé désormais à fournir des matériels lourds aux Ukrainiens.
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Violences sexuelles: nouvelle plainte pour viol contre PPDA
Publié le : 28/04/2022 - 09:04
Nanterre (AFP) – Une nouvelle plainte pour viol vise l'ex-présentateur de TF1 Patrick Poivre d'Arvor, a indiqué jeudi le parquet de Nanterre, sollicité par l'AFP et confirmant une information de France Info.
Déposée à Paris, elle est traitée par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine), compétent en raison du lieu des faits, a précisé le ministère public.
Cette plainte a été déposée un peu avant la diffusion jeudi soir sur France 2 de l'émission Complément d'enquête dans laquelle plusieurs femmes accablent l'ancien animateur, relatant des faits de violences sexuelles.
On y entend Mathilde (le prénom a été modifié), à l'origine de la nouvelle plainte, dénoncer un viol dans les locaux de TF1 à Boulogne-Billancourt en février 1995.
A l'époque âgée de 24 ans, journaliste tout juste diplômée, elle déclare avoir été invitée dans le bureau de PPDA où il l'aurait "embrassée" puis "basculée sur la moquette". "Il a enlevé mon pantalon, il a enlevé son pantalon et il m'a violée. Je n'avais plus aucun réflexe", décrit anonymement la plaignante.
Selon elle, quelques jours plus tard, "il m’a attrapée par les cheveux et a approché mon visage de son sexe. Là, je me suis débattue". La plaignante a également déposé plainte pour tentative de viol, selon une source proche du dossier.
Contactée par l'AFP, l'avocate de PPDA Jacqueline Laffont a indiqué ne pas souhaiter réagir.
L'affaire PPDA avait éclaté en février 2021 quand l'écrivaine et journaliste Florence Porcel avait porté plainte, accusant l'ancien présentateur de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009.
Une enquête préliminaire avait ensuite été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre, au cours de laquelle 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l'enquête avait été classée sans suite en juin.
La plainte de PPDA à l'encontre de Mme Porcel, pour dénonciation calomnieuse, avait également été classée.
Fin novembre, Mme Porcel s'était constituée partie civile afin de provoquer la saisine d'un juge pour enquêter de nouveau sur les faits non prescrits qu'elle dénonce. L'information judiciaire, ouverte en décembre 2021, suit son cours.
Une deuxième enquête pour viol est également menée à Nanterre, cette fois par des magistrats du parquet, pour des faits apparaissant prescrits.
De son côté, l'ancien animateur a porté plainte mardi avec constitution de partie civile pour dénonciation calomnieuse contre 16 femmes. Il fustige le "lot d'excès et de dérives" du mouvement #MeToo, d'après des passages publiés par France info.
clw-ali-ola-leo/npk
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Le Monde
Guerre en Ukraine : comment réagirait la France si la Russie cessait de livrer du gaz ?
La France n’est pas exposée de la même façon que la Bulgarie et la Pologne. Le réseau gazier étant interconnecté, le problème n’en demeure pas moins transfrontalier.
Comment réagirait la France sans gaz russe, en cas de robinets fermés par le Kremlin ? Sous réserve d’un tel scénario, le pays disposerait d’alternatives supplémentaires par rapport à la Bulgarie et à la Pologne. Ces deux membres de l’Union européenne (UE) font déjà face à une telle sanction, effet collatéral de la guerre en Ukraine. Dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 avril, les deux pays de l’Est ont annoncé que le groupe russe Gazprom leur a notifié la suspension, dès mercredi, de toute livraison. Or, les importations gazières de la Bulgarie dépendent à 75 % du gaz russe, et celles de la Pologne à 55 %, selon les données en 2020 d’Eurostat, l’office européen de statistiques.
Guerre en Ukraine en direct : l’Ukraine s’attend à « des semaines extrêmement difficiles », les soldats retranchés à Marioupol appellent à l’aideCe qui n’est pas le cas de la France : ses approvisionnements ont pour fournisseur principal la Norvège, à hauteur de 36 %, contre 17 % en provenance de Russie, 8 % d’Algérie, et 7,5 % des Pays-Bas ou du Nigeria. La question « n’est pas du tout la même dans tous les Etats européens », affirmait ainsi le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, dès le mois de mars.
Autre différence : la part du gaz dans la consommation primaire de la France (16 % en 2020) demeure bien en deçà de celle en Allemagne (près de 25 %), où le nucléaire s’apprête à vivre ses dernières heures. Sans parler de l’Italie (près de 40 %), qui a déjà renoncé à l’atome dans sa production électrique.
Achats groupés
Le réseau gazier étant interconnecté, le problème n’en demeure pas moins transfrontalier. Ces dernières années, les livraisons russes étanchaient environ 40 % des besoins en gaz de l’UE. Sans gaz russe du jour au lendemain, « nous entrerions alors dans un nouveau monde pour l’énergie, sous l’effet d’un choc physique et d’un choc de prix sans précédent », mettait en garde Catherine MacGregor, directrice générale de la compagnie française Engie, dans un entretien aux Echos du 7 mars. Au point de « [transformer] sans doute durablement le paysage énergétique », suppose la dirigeante.
L’Europe a déjà décidé d’un embargo général sur le charbon russe. Mais pas encore sur le pétrole et encore moins sur le gaz
Diversification des approvisionnements, réduction volontaire de la consommation, optimisation des stocks, achats groupés : diverses solutions sont aujourd’hui à l’étude, en France comme ailleurs, pour commencer à atténuer l’ultradépendance du continent aux livraisons d’hydrocarbures russes. Le 8 mars, la Commission européenne proposait un plan ambitieux visant à réduire de deux tiers les livraisons dès la fin de l’année en cours. Soit pour anticiper les effets d’une sanction de la part de la Russie, comme celle infligée désormais aux Bulgares et aux Polonais. Soit, à l’inverse, pour réussir à sanctionner la Russie, deux mois après l’invasion de l’Ukraine par ses troupes.
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Le Figaro
Cyclisme : brisé en janvier après un grave accident à l'entraînement, Bernal pourrait reprendre la compétition dans un mois
Trois mois après sa grave chute après avoir percuté un bus à l'entraînement, le cycliste colombien Egan Bernal est en grande partie guéri de ses blessures et pourrait déjà reprendre la compétition dans un mois.
«Les fractures des vertèbres sont bien consolidées», a déclaré ce mercredi Gustavo Uriza, le médecin d'Egan Bernal lors d'une vidéoconférence organisée par l'Académie nationale de médecine de Colombie, dans des propos rapportés par la Rtbf.
Et le médecin d'assurer que d'un point de vue médical, le lauréat du tour de France 2019 et du Tour d'Italie 2021 pourrait à nouveau s'aligner sur des courses dans environ quatre semaines. Avec un bémol, Egan Bernal (25 ans) a, début avril, indiqué qu'il ne s'alignerait pas sur le moindre grand tour cette année.
Le Colombien de l'équipe Ineos a, selon la Rtbf, l'intention de rentrer en Europe dans les prochains jours pour reprendre l'entraînement.
En janvier, en stage de préparation en Colombie avec l'équipe Ineos, Egan Bernal avait percuté un bus à l'arrêt. Le bilan médical du Colombien avait alors fait état d'une kyrielle de fractures, dont onze côtes, deux vertèbres, un fémur et une rotule. Et ses poumons avaient été perforés. Bernal avait surpris tout le monde en réapparaissant sur un home-trainer trois semaines plus tard. Avant d'étonner encore quant à l'éventuelle date de reprise de la compétition.
À VOIR AUSSI - Quand le Bayern Munich célèbre son dixième championnat d'affilée
Après sa chute sur Liège-Bastogne-Liège, la saison d'Alaphilippe compromise ?
Le champion du monde français, touché dimanche sur la «Doyenne», a un programme très chargé en 2022.
Cyclisme : Après avoir porté secours à Alaphilippe, Bardet raconte «une scène de chaos» et assure avoir «vraiment craint le pire»
Toujours sur le choc après l'impressionnante chute de Liège-Bastogne-Liège, le coureur français a raconté à L'Équipe avoir eu peur que Julian Alaphilippe «ait une vertèbre touchée, une paraplégie.»
«Il ne pouvait plus bouger»: Bardet, venu au secours d'Alaphilippe, a «eu très peur»
VIDEO - Le Français a compromis ses chances de victoire lors de la classique belge ce dimanche pour s'occuper du champion du monde, victime d'une lourde chute.
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L'actrice Olivia Wilde reçoit du papier bleu sur scène
Publié le : 28/04/2022 - 08:52
Las Vegas (Etats-Unis) (AFP) – Lorsque l'actrice et réalisatrice américaine Olivia Wilde a reçu une mystérieuse enveloppe sur scène à Las Vegas, où elle présentait son prochain film, beaucoup dans la salle bondée se sont dit qu'il s'agissait d'un élément de mise en scène pour une plaisanterie.
En fait, elle recevait des documents juridiques envoyés par son ancien compagnon Jason Sudeikis.
"C'est pour moi, c'est ça?", a demandé l'actrice, interrompue alors qu'elle dévoilait mardi au festival CinemaCon des images de son prochain thriller "Don't Worry Darling".
"Très mystérieux. Je vais l'ouvrir maintenant", a-t-elle ajouté. L'enveloppe, portant la mention "personnel et confidentiel", avait été glissée calmement sur la scène par une personne inconnue.
"C'est un script? OK, compris. Merci", s'est interrogée l'actrice en jetant un coup d'oeil au contenu de l'enveloppe. Elle a ensuite repris sans accroc sa présentation, sans référence aucune à cette enveloppe et beaucoup ont alors pensé qu'il s'agissait d'un nouveau projet transmis ainsi à Olivia Wilde.
Mais il est apparu mercredi que cette enveloppe contenait en fait des documents juridiques concernant les deux enfants qu'elle a eux avec son ancien compagnon Jason Sudeikis, star de la comédie télévisée "Ted Lasso."
"Des papiers ont été préparés pour établir la compétence relative aux enfants de Mme Wilde et M. Sudeikis", a précisé mercredi à l'AFP une source proche de Jason Sudeikis.
"M. Sudeikis n'avais pas connaissance du lieu et de l'heure auxquels cette enveloppe serait remise car cela relevait exclusivement de la compagnie impliquée et il n'aurait jamais toléré qu'elle se voit remettre les documents d'une manière aussi inappropriée", selon cette source.
Aucune réaction n'était disponible auprès des représentants d'Olivia Wilde.
"Don't Worry Darling" est un thriller psychologique inspiré du "Truman Show" et d'"Inception" dans lequel joue le chanteur et acteur britannique Harry Styles, l'actuel petit ami d'Olivia Wilde.
© 2022 AFP
Le Monde
Guerre en Ukraine : le chantage au gaz de Moscou inquiète les Européens
Après la décision de la Russie de cesser d’approvisionner la Pologne et la Bulgarie, les Vingt-Sept redoutent que d’autres pays subissent bientôt le même traitement.
Les Européens ne savent pas comment interpréter la décision de Gazprom d’interrompre ses livraisons de gaz à la Pologne et à la Bulgarie à compter de mercredi 27 avril. Ils redoutent que ce soit là le début d’une série, qui verra ensuite d’autres pays de l’Union européenne (UE) soumis au même traitement. Et ils espèrent, sans le dire, qu’il s’agit là d’une mesure de rétorsion ciblée sur ces deux pays, une sorte de démonstration de force destinée à leur faire peur.
Pour l’heure, ils font front commun derrière Varsovie et Sofia, qui ne représentent que 8 % des importations de gaz russe des Vingt-Sept. « Le Kremlin utilise les énergies fossiles comme instrument de chantage, a estimé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, mercredi. Nous nous sommes préparés à ce scénario », a-t-elle ajouté, en promettant « une réponse européenne coordonnée ». Dès mercredi, l’Allemagne a fait parvenir du gaz à la Pologne et la Grèce à la Bulgarie.
Guerre en Ukraine : Gazprom suspend ses livraisons de gaz à la Pologne et à la BulgarieLe Kremlin affirme que Sofia et Varsovie sont privées de gaz pour avoir refusé de payer leurs achats en roubles. Face aux sanctions européennes, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le président russe, Vladimir Poutine, exige, en effet, que ces transactions se fassent dans la monnaie nationale russe. Mercredi, Moscou a suggéré que Vienne avait accepté ses conditions avant de se voir démenti par le premier ministre autrichien. Ursula von der Leyen, pour sa part, a rappelé que « 97 % des contrats [entre des groupes de l’UE et les fournisseurs de gaz russe] prévoient des paiements en euros ou dollars » et qu’il n’y a, dès lors, aucune raison d’en modifier les termes. Par ailleurs, a-t-elle prévenu, les entreprises européennes qui paieraient le gaz russe en roubles violeraient les sanctions de l’UE et s’exposeraient à un risque juridique « élevé ».
« Revanche » russe contre la Pologne
Pour le premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, la décision russe est « une revanche » contre la Pologne, qui, depuis le début du conflit en Ukraine, est sur une ligne sans concession vis-à-vis de Moscou. A de multiples reprises, Varsovie a appelé ses partenaires à livrer plus d’armes à Kiev et à décider sans attendre d’un embargo sur les énergies russes. La Bulgarie, elle, est nettement moins engagée dans le soutien à l’Ukraine.
En revanche, les deux pays ont en commun d’avoir décidé, il y a peu, « de ne pas renouveler leur contrat avec Gazprom », qui se termine dans les prochains mois, explique Thomas Pellerin-Carlin, le directeur du centre énergie de l’Institut Jacques-Delors. « Les pays baltes ont arrêté d’importer du gaz russe, d’autres Etats membres ont annoncé leur intention de le faire, mais sans donner d’échéance précise. Mais seules la Pologne et la Bulgarie ont annoncé le non-renouvellement de leur contrat », précise un diplomate.
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Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises
Le Monde
Transnistrie : pourquoi la guerre en Ukraine suscite l’inquiétude pour ce territoire de Moldavie
Après une série d’explosions sur ce territoire séparatiste de l’est de la Moldavie, la crainte de voir le conflit en Ukraine s’étendre à cet ancien pays soviétique est ravivée.
A l’ombre de l’Ukraine, la Moldavie s’inquiète. Ce petit pays neutre d’Europe orientale, peuplé de 2,6 millions d’habitants, subit déjà les conséquences de la guerre qui se déroule chez son voisin et qui a conduit plus de 400 000 personnes à se réfugier sur son sol. Mais Chisinau (la capitale) redoute surtout que le conflit gagne ses frontières. Au cœur de ses préoccupations : la région séparatiste prorusse de Transnistrie.
Inquiétude sur une « déstabilisation » de la MoldavieDes tirs ont été entendus mercredi 27 avril près d’un dépôt de munitions russes situé sur ce territoire. La veille, la présidente moldave, Maia Sandu, avait réuni son conseil de sécurité national après une série d’explosions dans cette même région. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions », a-t-elle dénoncé, affirmant que « les autorités moldaves veiller[aient] à empêcher la République d’être entraînée dans un conflit ».
Qu’est-ce que la Transnistrie ?
Il s’agit d’une région située à l’est de la Moldavie, petit Etat de la taille de la Belgique logé entre la Roumanie et l’Ukraine. Longue de 450 kilomètres, la Transnistrie couvre un territoire d’un peu plus de 4 100 kilomètres carrés entre le fleuve Dniestr, à l’ouest, et la frontière ukrainienne, à l’est.
Prorusse, la Transnistrie s’est autoproclamée pays indépendant en 1992. Elle a un nom (« république transnistrienne de Moldavie », dont l’acronyme local est « PMR »), une capitale (Tiraspol), un président (Vadim Krasnoselsky), une Constitution, un Parlement, une banque centrale, une monnaie (le rouble transnistrien), un système éducatif propre, et un drapeau orné d’une faucille et d’un marteau, vestiges soviétiques. Elle n’est cependant pas reconnue par l’ONU, ni par aucun Etat.
Sur ses quelque 500 000 habitants, un tiers est d’origine roumaine, et deux tiers sont russes et ukrainiens. Ils parlent le russe, là où les Moldaves de l’autre rive du Dniestr parlent le roumain.
Pourquoi a-t-elle déclaré son indépendance vis-à-vis de la Moldavie ?
Il faut remonter avant 1992 pour comprendre les logiques géopolitiques à l’œuvre dans cette région. Les frontières de l’actuelle Moldavie sont issues de la chute de l’URSS en 1991, mais, dans les siècles qui ont précédé, ce territoire a été écartelé entre plusieurs puissances. Les mémoires portent encore la trace de cette histoire.
La principauté de Moldavie, dont la population était roumanophone, existe depuis le milieu du XIVe siècle. Après avoir été vassale de l’Empire ottoman aux XVIe et XVIIe siècles, elle a été divisée en deux en 1812, lorsque l’Empire russe en a conquis la partie orientale, baptisée la Bessarabie. Les frontières de ce territoire sont proches de celle de l’actuelle Moldavie, sans la Transnistrie. Cette dernière avait été conquise par l’Empire russe dès la fin du XVIIIe siècle.
Après la première guerre mondiale, la Bessarabie a rejoint le royaume roumain tandis que le territoire correspondant à la Transnistrie est resté au sein de ce qui est devenu l’URSS. Cette dernière a créé, en 1924, la République autonome soviétique socialiste moldave (RASSM), qui inclut le territoire transnistrien et s’étend à l’est, dans une partie de l’actuelle Ukraine.
Il s’agissait d’une « entité modèle destinée à attirer les populations de Moldavie roumaine et des travailleurs venus de toute l’Union soviétique autour d’une nouvelle capitale, Tiraspol, et d’un projet de modernisation et d’industrialisation », écrit Catherine Durandin, historienne spécialiste de la Roumanie, professeure émérite à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco). Une situation nourrissant une fracture entre un espace « moldave roumain sous contrôle de Bucarest » et la « RASSM soviétisée ».
Entre 1940 et 1944, la Bessarabie est tour à tour sous occupation soviétique, puis à nouveau intégrée à la Roumanie alliée d’Hitler, avant d’être fusionnée avec la RASSM pour devenir une République socialiste soviétique jusqu’en août 1991. A cette date, la Moldavie, regroupant au sein des mêmes frontières l’ancienne Bessarabie et la Transnistrie, accède à l’indépendance.
Que s’est-il passé en 1992 ?
Une guerre civile éclate dès le mois de mars 1992. L’adoption du roumain comme langue officielle et la perte d’influence des russophones au sein des institutions gouvernementales avaient attisé la colère de la Transnistrie.
Avant même la dislocation de l’URSS, la Moldavie était déchirée entre l’est et l’ouest du Dniestr. Dès 1990, la Transnistrie, avait décidé de faire sécession du reste de la République socialiste soviétique de Moldavie, dont elle redoutait un rapprochement avec la Roumanie, et demandé à devenir une enclave russe. A Moscou, le pouvoir a refusé cette possibilité.
En Transnistrie, une élection à l’ombre du conglomérat « Sheriff »Pendant plusieurs mois, le conflit a opposé l’armée moldave aux forces séparatistes soutenues par les soldats russes de la 14e armée. L’affrontement a provoqué des milliers de morts et le cessez-le-feu signé en juillet 1992 a amputé la Moldavie d’une partie de son territoire, perdant son principal bassin industriel.
Héritage des investissements soviétiques dans la région, avec seulement 11 % de la superficie et 17 % de la population totale de la Moldavie en 1989, la Transnistrie assurait plus du tiers du PIB du pays et ses entreprises représentaient plus de 40 % du tissu économique. Au moment de la sécession, la Transnistrie était deux fois plus riche que le reste de la Moldavie.
Quelle est la situation depuis le cessez-le-feu ?
Le conflit est gelé depuis trente ans. Un format de négociation a été mis en place après la guerre civile mais il n’a pas permis d’aboutir à une solution politique entre les deux entités. En 2006, à l’occasion d’un référendum dont le vote n’a pas été reconnu, la Transnistrie a demandé son indépendance et son rattachement à la Russie, qui ne l’a jamais reconnue comme un Etat indépendant.
Les liens de la région avec Moscou sont cependant étroits. La Russie finance en partie cet « Etat fantôme » et lui fournit par exemple gratuitement du gaz (dont le coût est imputé à la dette moldave). Cela permet, entre autres, aux entreprises du territoire séparatiste de produire à moindre coût.
Sur le volet militaire, au moins 1 500 militaires russes sont déployés en Transnistrie depuis 1992, dans le cadre de ce que Moscou appelle une « mission de maintien de la paix », et la Russie a une base militaire à Tiraspol. Le départ de ces troupes fait partie des exigences répétées de Chisinau. Par ailleurs, d’importants stocks d’armes et de munitions soviétiques se trouvent toujours sur ce territoire.
En Transnistrie, la difficile diplomatie du libre-échangeMais la Transnistrie n’est pas coupée de la Moldavie et de l’Union européenne (UE), bien au contraire. Abritant d’importantes infrastructures de production d’énergie, elle vend par exemple à la Moldavie l’essentiel de l’électricité dont cette dernière a besoin. Plus de 70 % de ses exportations étaient par ailleurs à destination de l’UE en 2019, créant, de fait, une dépendance économique alors que les ventes à la Russie n’ont cessé de baisser en trente ans. Les experts estiment cependant que 40 à 60 % du PIB transnistrien dépendent de la contrebande (notamment le trafic d’armes et l’exportation, vers la Moldavie, de produits importés d’Ukraine avec de faibles taxes).
Quelle est la position de la Moldavie dans la guerre en Ukraine ?
Le pays est neutre depuis 1994, ce qui implique qu’il ne peut pas aider l’un des belligérants, ni adhérer à une alliance militaire comme l’OTAN – contrairement à l’Ukraine, il ne l’a jamais demandé. Chisinau a affiché son soutien à l’Ukraine, accueilli de nombreux réfugiés, mais n’a pas adopté les sanctions mises en œuvre par l’Union européenne contre la Russie, pas plus qu’il ne l’avait fait en 2014 après l’annexion de la Crimée.
La Moldavie penche cependant vers l’ouest depuis plusieurs années. Elle a signé un accord d’association avec l’UE en 2013, renforçant leur relation commerciale et portant en germe leur rapprochement politique. Dès le 3 mars, une semaine après le début de la guerre en Ukraine, la Moldavie, gouvernée depuis 2020 par une dirigeante proeuropéenne, a fait une demande officielle pour intégrer l’UE.
Maia Sandu, le nouveau visage de la MoldaviePour l’heure, les combats n’ont pas franchi la frontière entre l’Ukraine et la Transnistrie. Les déclarations, la semaine dernière, d’un général russe ont néanmoins laissé entendre que la Moldavie pourrait être une cible du Kremlin.
Le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du district militaire du Centre de la Russie, a affirmé que Moscou voulait s’emparer de tout le sud de l’Ukraine afin d’avoir un accès direct à cette enclave séparatiste. Son discours dépeignant la population russophone de Moldavie comme victime d’« oppression » n’était pas sans rappeler l’un des prétextes invoqués par Moscou pour intervenir en Ukraine et « défendre » la minorité russe.
Eléa Pommiers
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Valeurs Actuelles
L’approvisionnement en munitions, angle mort de la défense française
Le Monde
Le choix du premier ministre, une délicate équation pour Emmanuel Macron
Selon plusieurs sources, le chef de l’Etat n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, environnementale et productive », a prévenu M. Macron mercredi.
La fiche de poste vient de gagner une ligne supplémentaire. Emmanuel Macron était à Cergy (Val-d’Oise), mercredi 27 avril, pour son premier déplacement depuis sa réélection comme président de la République, dimanche. Une manière d’occuper le terrain médiatique, après avoir observé le silence pendant quarante-huit heures. L’occasion, aussi, de préciser ce qu’il attend de son futur premier ministre, appelé à remplacer Jean Castex dans les jours qui suivent la dernière réunion, jeudi, du conseil des ministres. Sans pour autant dévoiler le nom de l’heureux élu, qui reste pour l’heure un mystère.
Depuis cette commune populaire, qui a placé Jean-Luc Mélenchon largement en tête du premier tour (47,98 %), le locataire de l’Elysée a prévenu : le nouveau chef du gouvernement devra être « attaché à la question sociale, à la question environnementale et à la question productive ». De gauche, donc ? Pas forcément. « Je crois au dépassement, la couleur politique ne dit pas tout », a estimé M. Macron. « Jean Castex venait de la droite. Il a mené une des politiques les plus sociales des dernières décennies, parce que c’est aussi un homme de cœur et il a la fibre sociale », a ajouté le chef de l’Etat. Laissant ainsi toutes les portes ouvertes sur le nom du successeur de l’ancien maire de Prades (Pyrénées-Orientales).
Quel programme pour Macron après sa réélection ?Selon plusieurs sources proches de l’exécutif, Emmanuel Macron n’aurait toujours pas arrêté son choix. Le temps presse, pourtant. Le scénario privilégié par l’Elysée, en effet, est d’annoncer le nom du nouveau premier ministre lundi, avant de révéler le lendemain la composition du gouvernement, puis de réunir la nouvelle équipe en conseil des ministres mercredi. La cérémonie d’investiture du chef de l’Etat, elle, est attendue quelques jours plus tard – sans doute le 8 mai.
Bayrou : « Je suis une solution »
Au lendemain d’une élection présidentielle sans enthousiasme et marquée du sceau de la défiance envers les pouvoirs publics, Emmanuel Macron sait, en tout cas, que le prochain locataire de Matignon devra incarner sa volonté de recoudre un pays divisé, où l’extrême droite pèse 41,46 % des voix au second tour de l’élection présidentielle. « Dans les quartiers les plus pauvres, que ce soit dans les villes ou la ruralité, nous devons vraiment recréer les conditions d’une réelle et effective égalité des chances », a-t-il jugé à Cergy, mercredi. « Le seul moyen », selon lui, de conjurer le « sentiment d’abandon » de leurs habitants.
Emmanuel Macron, élu clairement mais sans élan, devra tenir compte de cette nouvelle donne politiqueCette exigence plaide en faveur de la nomination d’une figure consensuelle et rassembleuse, estiment de nombreux macronistes. Celle d’une personnalité capable d’appliquer la « méthode nouvelle » souhaitée par le chef de l’Etat, basée sur l’écoute des citoyens et la concertation avec les corps intermédiaires. Un profil de vieux sage qui fait emerger à nouveau des noms déjà évoqués durant le précédent quinquennat, comme celui du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, du ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ou du président du MoDem, François Bayrou.
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New York Times - World
What Happened on Day 63 of the War in Ukraine
The Kremlin halted natural gas shipments to Poland and Bulgaria in its toughest response yet to European sanctions. Explosions inside Russia near the Ukraine border raised fears that the war might spread.
Matina Stevis-Gridneff, Neil MacFarquhar, Shashank Bengali and Megan Specia
BRUSSELS — Reverberations from the Ukraine war widened on Wednesday, jolting energy markets and spilling across borders, as Russia responded to the West’s escalating arms shipments and economic penalties by halting gas supplies to two European nations and threatening further unspecified retaliation.
The European Union’s top official described as “blackmail” the announcement that Russia was suspending shipments of natural gas to Poland and Bulgaria. Though the immediate impact was likely to be limited, the cutoff was the Kremlin’s toughest retaliation yet against a U.S.-led alliance that President Vladimir V. Putin has accused of waging a proxy war aimed at weakening Russia.
Even as news of a U.S.-Russia prisoner exchange offered a glimmer of hope for diplomatic engagement, Mr. Putin warned that he would order more “counterstrikes” against any adversaries that “create threats of a strategic nature unacceptable to Russia.”
At the same time, a series of explosions across Ukraine’s borders stoked fears that the war, now in its third month, might spread. Blasts were reported in three Russian districts on Wednesday morning, and suspicion fell on Ukrainian forces, which are benefiting from increasingly sophisticated weapons and intelligence from the United States and its allies.
Those blasts came a day after explosions shook Transnistria, a pro-Russian breakaway region of Moldova, on Ukraine’s southwestern flank. Some analysts — and Ukrainian and Moldovan officials — said it was likely that Russia, which has thousands of troops in Transnistria, had orchestrated the explosions to create a pretext to invade Ukraine from that direction.
Taken together, the developments raised the risk of worse to come.
“What’s the ‘so what’ of this escalatory cycle? Further escalation becomes more likely as animosity builds,” said Cliff Kupchan, chairman of the Eurasia Group, a political risk consulting organization. “The chance that Russia hits a staging facility in Poland goes up. The risk that NATO supplies aircraft to Ukraine goes up. Ukraine could strike bigger targets in Russia. Moscow could cut gas to more European nations.”
Economists warned that Europe could face a sharp slowdown of growth if the cutoff of sales by Gazprom, Russia’s state-owned gas company, spreads — or if Europe imposes an embargo on Russian gas. European natural gas prices surged as much as 28 percent on Wednesday and the euro’s value fell below $1.06 for the first time in five years on rising concerns about energy security and a slowdown in European growth. The currency has fallen nearly 4 percent against the U.S. dollar in April alone.
Gazprom’s stated reason for halting gas deliveries was the refusal by Poland and Bulgaria to pay in rubles, a new requirement Russia announced last month, despite the fact that its foreign contracts generally call for payment in dollars or euros. Most European buyers have not complied, which would subvert European Union financial sanctions imposed on Russia after the Ukraine invasion and help prop up the battered ruble.
The European Union had been preparing for the possibility that Russia might halt natural gas deliveries, said Ursula von der Leyen, the European Commission president. Nonetheless, she told a news conference, the Russian move was an attempt “to use gas as an instrument of blackmail.”
Poland and Bulgaria will quickly receive gas supplies from neighboring E.U. countries to compensate for the loss of Russian gas, she said, declaring that “the era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end.”
Both Poland and Bulgaria said the Russian cutoff would have little impact. In Poland, where electricity is largely generated with coal, not gas, the government sought to assuage any public fears. Prime Minister Mateusz Morawiecki assured Poles that gas storage tanks were three-quarters full — much higher than in other countries.
And if the Kremlin’s plan was to intimidate Poland and Bulgaria with a future of unheated homes and cold meals in the hope of fracturing Western unity to aid Ukraine, it may have miscalculated. On a sunny spring day in Warsaw, the Polish capital, many people reacted with shrugs to the news — mixed with disbelief that anyone would ever view Russia as a trustworthy supplier.
“We have nothing to worry about if the weather stays like this,” said Joanna Gres, a ballet dancer with a troupe attached to the Polish military.
Bulgaria, too, has sufficient gas supplies for the next month, Alexander Nikolov, the energy minister, told Bulgarian news media, vowing that the country would “not negotiate under pressure and with its head bowed. ”
A top German official said the flow of Russian gas to Germany, Russia’s biggest energy customer, remained steady, while adding that the country could live off existing reserves until at least next winter.
Russia announced the cutoff a day after 40 U.S.-led allies met at the Ramstein Air Base in Germany and pledged to provide Ukraine with long-term military aid, following a weekend visit to the country by top Biden administration officials who said they want to see Russia not only defeated but degraded militarily.
That toughened American message is viewed by Mr. Putin and his subordinates as validation of their argument that the Ukraine war is really about the American desire to weaken Russia, and they are indirectly at war with NATO.
Despite fears of a broadened war, there was also a small measure of cooperation on Wednesday between Russia and the United States, which announced a prisoner swap.
They confirmed that Trevor R. Reed, a former Marine convicted on charges that his family said were bogus, had been freed, an unexpected diplomatic success. Mr. Reed, first detained in 2019, was released in exchange for Konstantin Yaroshenko, a Russian pilot sentenced to a lengthy term in the United States on cocaine-trafficking charges.
Other Americans remain in detention in Russia, including Paul Whelan, who was sentenced in 2020 to 16 years in prison on espionage charges during a trial that was closed to the public; and Brittney Griner, a basketball star arrested in mid-February on drug charges that could carry a sentence of up to 10 years.
Neither the American nor Russian sides gave any indication that the exchange signaled a broader diplomatic effort to de-escalate the Ukraine crisis.
Ukraine appeared to have attempted to strike deeper into Russian territory overnight, although officials on both sides were vague about the details. Three local governors described drone flights and explosions as attacks.
Mykhailo Podolyak, a close adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine, also described the explosions inside Russia as attacks on sites that Russia had used to launch the invasion, but he attributed them to “karma” — not the Ukrainian military.
As described by the three Russian governors and Russian media, an ammunition depot was set afire near Belgorod, a city less than 20 miles from the border, two explosions were reported in Voronezh, nearly 200 miles from the border, and a Ukrainian drone was shot down over Kursk, about 70 miles from the border. If Ukraine was responsible, the attacks in Kursk and Voronezh would be the deepest inside Russia since the Feb. 24 invasion.
In Moscow, Nikolai Patrushev, the secretary for Mr. Putin’s security council, urged Russian officials across a wide swath of the southwestern region near Ukraine to ensure emergency alerts and civil defense facilities were “working reliably.”
Ukraine’s Defense Ministry has generally declined to discuss reports of attacks on Russian soil. Ukrainian officials have, for example, declined to comment on Russia’s claim that two Ukrainian helicopters fired on an oil depot in Belgorod in early April. In more than two months of war, the fighting has largely been contained within Ukraine’s borders.
Over the past few weeks Russian forces have concentrated on a full-scale assault in eastern Ukraine’s Donbas region, where analysts say Russia is making slow and measured advances on the ground as it confronts entrenched Ukrainian troops.
The pace of Russia’s ground assault appears more planned and deliberate than the initial invasion in February, which aimed at seizing more Ukrainian territory and depended on swift advances of tanks — a strategy that failed, at great cost to Russian forces.
Military analysts with the Institute for the Study of War, a Washington research group, said in their Tuesday assessment that Russian forces had “adopted a sounder pattern of operational movement in eastern Ukraine,” which is allowing them to “bring more combat power to bear” in their narrower goal of capturing just the eastern region.
Ukrainian troops have been defending positions in Donbas region since 2014, when secessionists there, backed by Russia, declared themselves the Donetsk People’s Republic and Luhansk People’s Republic.
Matina Stevis-Gridneff reported from Brussels, Neil MacFarquhar from Istanbul, and Shashank Bengali and Megan Specia from London. Reporting was contributed by Andrew Higgins from Warsaw, Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia, Cora Engelbrechtfrom Krakow, Poland, Liz Aldermanfrom Paris, Jane Arraf from Lviv, Ukraine, Matthew Mpoke Bigg from London and Rick Gladstone from New York.
Farnaz Fassihi
The U.N. Security Council on Wednesday held an informal meeting on the efforts underway in Ukraine to document reports of war crimes and crimes against humanity committed by Russian forces. The evidence gathering is a crucial first step toward prosecution delivering accountability and justice, diplomats said.
A prominent cast of experts on human rights and war crimes — including the prosecutor for the International Criminal Court, the lawyer Amal Clooney, the U.N.’s top human rights chief and the head of Human Rights Watch — attended the meeting organized by Albania and France at the United Nations. Ukraine’s prosecutor general joined via a video screen from Kyiv, the Ukrainian capital.
Karim Khan, the I.C.C.’s chief prosecutor, said the conflict in Ukraine was a singular moment for justice and accountability. Mr. Khan said that 43 countries had referred the situation in Ukraine to the I.C.C. — the largest number ever — and that the court had joined for the first time an effort by Ukraine, Poland and Lithuania to conduct joint investigations.
“This is a time when we need to mobilize the law and send it into battle,” Mr. Khan told the U.N. meeting. “Not on the side of Ukraine against the Russian Federation, or on the side of the Russian Federation against Ukraine, but on the side of humanity.”
Mr. Khan said the court was independent and impartial and called on Russia to cooperate with it. But he said his many attempts to communicate with Russia have gone unanswered.
Despite the quick and collective effort to gather evidence in Ukraine, experts say that the formation of war crimes trials and convictions, if they ever occur, could most likely take years. Russia will most probably not make available witnesses or extradite anyone, much less arrest them, experts say.
Ms. Clooney, who is part of a legal team advising Ukraine on accountability, chided the council and the U.N. for failing to do the job it was created to do — preventing conflict and crimes against humanity — and for not holding previous perpetrators of war crimes in places such as Darfur, Syria and Myanmar accountable.
“Ukraine is, today, a slaughterhouse — right in the heart of Europe,” Ms. Clooney said. “How did we get here? We got here by ignoring justice for so long.”
Russia, as it has done at every council meeting, denied its military forces had killed or tortured civilians and called such claims fake and lies. It said it planned to have its own informal council meeting on May 6 — the second such meeting that Russia will have organized — to counter the allegations with independent experts.
Sergey Leonidchenko, a Russian diplomat, said the I.C.C. was a “political instrument” that was “assigning blame before a formal investigation was complete.”
Russia also called the United States and Britain, co-sponsors of the meeting, “hypocrites” because they had either not signed on to the I.C.C. or had taken measures to protect their own military troops in Iraq and Afghanistan from being prosecuted by the court.
The Ukrainian prosecutor general Iryna Venediktova said that the crimes Russia had committed in Ukraine were “colossal in nature and scale,” and that there was reasonable basis for the crime of genocide.
Ms. Venediktova said 14 jurisdictions outside of Ukraine were also investigating the war under a legal principle known as universal jurisdiction, which allows countries to prosecute crimes that were not committed in their territory and that amount to crimes against humanity.
As of April 14, her office has accused Russia of 6,400 crimes of aggression and war crimes since the invasion began.
#RussianWarCrimes pic.twitter.com/V1uow7QVDb
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Victoria Kim
President Biden will deliver a speech on the war in Ukraine on Thursday morning, expressing support for the Ukrainians in their fight to defend their country against Russia, the White House announced. In his last major speech on Ukraine in late March, in Warsaw, Biden said President Vladimir V. Putin of Russia “cannot remain in power.”
David E. Sanger and Steven Erlanger
WASHINGTON — For nine weeks, President Biden and the Western allies have emphasized the need to keep the war for Ukraine inside Ukraine.
Now, the fear in Washington and European capitals is that the conflict may soon escalate into a wider war — spreading to neighboring states, to cyberspace and to NATO countries suddenly facing a Russian cutoff of gas. Over the long term, such an expansion could evolve into a more direct conflict between Washington and Moscow reminiscent of the Cold War, as each seeks to sap the other’s power.
In the past three days, the American secretary of defense has called for an effort to degrade the capability of the Russian military so that it could not invade another country for years to come. The Russians have cut off gas shipments to Poland and Bulgaria, which joined the North Atlantic Treaty Organization after the collapse of the Soviet Union; Ursula von der Leyen, the president of the European Commission, immediately denounced the move as an “instrument of blackmail.” Explosions have rocked a disputed area of Moldova, a natural next target for the Russians, and gas depots and even a missile factory in Russia have mysteriously caught fire or come under direct attack from Ukrainian forces.
And with increasing frequency, the Russians are reminding the world of the size and power of their nuclear arsenal, an unsubtle warning that if President Vladimir V. Putin’s conventional forces face any more humiliating losses, he has other options. American and European officials say they see no evidence the Russians are mobilizing their battlefield nuclear forces, but behind the scenes, the officials are already gaming out how they might react to a Russian nuclear test, or demonstration explosion, over the Black Sea or on Ukrainian territory.
“Nobody wants to see this war escalate any more than it already has,” John Kirby, the Pentagon spokesman, said on Wednesday when asked about Russia’s nuclear threats. “Certainly nobody wants to see, or nobody should want to see, it escalate into the nuclear realm.”
American and European officials say their fears are based in part on the growing conviction that the conflict could “go on for some time,” as Secretary of State Antony J. Blinken put it recently.
Talk of a diplomatic resolution or even a cease-fire — attempted at various points by the leaders of France, Israel and Turkey, among others — has died out. Both Ukrainian and Russian forces are digging in for the long haul, focusing on what they expect will be an artillery war in the south and east of the country, where Russia has focused its forces after a humiliating retreat from Kyiv and other key cities.
“Putin is not willing to back down, nor are the Ukrainians, so there is more blood to come,” said Robin Niblett, the director of Chatham House, a British think tank. At the same time, American and European determination to help Ukraine defeat the Russians has hardened, partly after the atrocities in Bucha and other towns occupied by the Russians became clear, with even Germany overcoming its initial objections and sending artillery and armored vehicles.
Seth G. Jones, who directs the European Security Program at the Center for Strategic and International Studies in Washington, said on Wednesday that “the risk of a widening war is serious right now.”
“Russian casualties are continuing to mount, and the U.S. is committed to shipping more powerful weapons that are causing those casualties,” Mr. Jones said. Sooner or later, he added, Russia’s military intelligence service might begin to target those weapons shipments inside NATO’s borders.
Not all lines of communication between Washington and Moscow have collapsed. The U.S. and Russia announced a prisoner swap early on Wednesday. The exchange took place secretly in Turkey, where Trevor Reed, a former Marine, was swapped for a Russian pilot whom the Justice Department had long called “an experienced international drug trafficker.” But even that had a return-to-the-Cold-War air about it, highlighting how much of the current conflict is also a power struggle between Washington and Moscow.
The moment seemed to reinforce the argument that Stephen Kotkin, a professor at Princeton University and senior fellow at the Hoover Institution at Stanford, made in Foreign Affairs recently when he wrote that “the original Cold War’s end was a mirage,” as the effort to integrate Russia into the West slowly collapsed.
Mr. Biden himself has endorsed the theory that Mr. Putin has designs that go beyond Ukraine. The invasion, he said on the day it began, Feb. 24, was “always about naked aggression, about Putin’s desire for empire by any means necessary.”
But so far, the war has stayed largely within the geographical confines of Ukraine. The United States and its allies said their goal was to get Russia to withdraw its forces “irreversibly,” as Mr. Blinken put it, and respect Ukraine’s borders as they existed before the invasion. Mr. Biden declined to impose an no-fly zone that would pit American and Russian pilots against each other. Mr. Putin denounced the influx of Western weapons to help the Ukrainian military, but has never attacked those supply lines inside NATO territory.
Now, there are signs that the restraint is fracturing.
When Gazprom, the Russian energy giant, cut off the flow to Poland and Bulgaria, it was clearly a warning sign that Germany — hugely dependent on Russian gas — could be next. Russia was using its most potent economic weapon, sending a message that it could bring pain and, next winter, considerable cold to Eastern and Western Europe without firing a shot. American officials said it was clearly an effort to fragment the NATO allies, who have so far remained united.
Coincidentally or not, Mr. Putin’s move came just after Defense Secretary Lloyd J. Austin III went beyond the administration’s oft-repeated statement that it wanted to make sure Russia emerged from its Ukraine experience strategically weakened.
“We want to see Russia weakened to the degree that it can’t do the kinds of things that it has done in invading Ukraine,” Mr. Austin said, a line that seemed to suggest the U.S. wanted to erode Russian military power for years — presumably as long as Mr. Putin remains in power. The export controls the U.S. has imposed on key microelectronic components Russia needs to produce its missiles and tanks appear designed to do just that.
Some Europeans wondered whether Washington’s war aims had broadened from helping Ukraine to defend itself, which has broad support, to damaging Russia itself, a controversial goal that would feed into a Russian narrative that Moscow’s actions in Ukraine are to defend itself against NATO.
Some administration officials insist Mr. Austin’s comments were overinterpreted, and that he was not suggesting a long-term strategic goal of undermining Russian power. Instead, they say, he was just amplifying past statements about the need to sharpen the choices facing Mr. Putin — while setting back Russia’s ability to launch another invasion once it regroups.
But many in Europe thought his statement suggested a long war of attrition that could have many fronts.
“Are we headed for a wider war or is this just a gaffe by Austin?” asked François Heisbourg, a French defense analyst.
“There is a widening consensus about supplying Ukraine howitzers and more complex weapons systems, and everyone is now doing that,” Mr. Heisbourg noted.
“But it’s another thing to pivot the war aim from Ukraine to Russia. I don’t believe there’s any consensus on that.” Weakening Russia’s military capacity “is a good thing to do,” Mr. Heisbourg said, “but it’s a means to an end, not an end in itself.”
There are other factors that risk broadening the conflict. Within weeks, Sweden and Finland are expected to seek entry into NATO — expanding the alliance in reaction to Mr. Putin’s efforts to break it up. But the process could take months because each NATO country would have to ratify the move, and that could open a period of vulnerability. Russia could threaten both countries before they are formally accepted into the alliance and are covered by the NATO treaty that stipulates an attack on one member is an attack on all.
But there is less and less doubt that Sweden and Finland will become the 31st and 32nd members of the alliance. Mr. Niblett said a new expansion of NATO — just what Mr. Putin has been objecting to for the last two decades — would “make explicit the new front lines of the standoff with Russia.”
Not surprisingly, both sides are playing on the fear that the war could spread, in propaganda campaigns that parallel the ongoing war on the ground. President Volodymyr Zelensky of Ukraine frequently raises the possibility in his evening radio addresses; two weeks ago, imploring NATO allies for more arms, he argued that “we can either stop Russia or lose the whole of Eastern Europe.”
Russia has its own handbook, episodically arguing that its goals go beyond “denazification” of Ukraine to the removal of NATO forces and weapons from allied countries that did not host either before 1997. Moscow’s frequent references to the growing risk of nuclear war seem intended to drive home the point that the West should not push too far.
That message resonates in Germany, which has long sought to avoid provoking Mr. Putin, said Ulrich Speck, a German analyst. To say that “Russia must not win,” he said, is different from saying “Russia must lose.”
There is a concern in Berlin that “we shouldn’t push Putin too hard against the wall,” Mr. Speck said, “so that he may become desperate and do something truly irresponsible.”
Andrea Kannapell
“More than half” of the 90 Howitzers the United States is sending to Ukraine have been delivered, the Pentagon spokesman, John Kirby, said at a news briefing.
Jesus Jimenez
In his nightly address, President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that when his country rebuilds from Russia’s invasion, one goal should be to provide housing for those who work for the state, including police officers and service workers. “Our goal is not just to rebuild everything that was destroyed by the occupiers, but also to solve old problems,” Zelensky said.
Photographs and Text by Finbarr O’Reilly
In a warehouse-turned-bomb-shelter in Lviv, in western Ukraine, a group of children performed a play featuring a range of stories about family separation as told from the perspective of children. The play, “Mama Po Skaipu,” or “Mother via Skype,” is based on stories by nearly a dozen Ukrainian writers, and it was a rare cultural event in a city now under regular air-raid alerts.
The play was directed by a soldier, Oleg Oneshchak, 35, and featured eight children, including his daughter Hanna, 12, who belted out a rousing patriotic song to end the one-hour show. “I feel worried about this war a lot,” she said afterward, “But when I sing this song, I feel happy and I feel strong.”
For Mr. Oneshchak, directing the performance was about providing an outlet for his daughter and her friends. “They were feeling frustrated about the situation in our country right now, but when they got involved in rehearsals, they forget about stuff,” he said. “So it’s really about trying to bring them and the audience to happiness and hope.”
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Catie Edmondson
WASHINGTON — The House on Wednesday overwhelmingly passed a mostly symbolic bill urging President Biden to sell the frozen luxury assets of Russian oligarchs hit with sanctions and use the funds to provide additional military and humanitarian aid to Ukraine.
The legislation is nonbinding, but its 417-to-8 passage reflected a bipartisan desire on Capitol Hill for the president to take a more aggressive posture as the United States and European allies grapple with what to do with Russian assets seized in response to Moscow’s invasion of Ukraine.
It came a day after Attorney General Merrick B. Garland told a Senate panel that the administration would ask Congress for expanded authority to confiscate and liquidate Russian property.
“We would support legislation that would allow some of that money to go directly to Ukraine,” Mr. Garland told the Appropriations Committee on Tuesday.
Senator Chuck Schumer, Democrat of New York and the majority leader, is consulting with the Biden administration on the matter and would like to include a provision giving the president authority to sell off seized Russian assets in legislation to send additional aid to Ukraine, which Congress is expected to consider in the coming days, a spokesman said.
Mr. Garland’s comments gave a boost to the bill’s backers, who have contended with a series of thorny legal issues in their attempts to find a way for the United States to essentially transform items like yachts and upscale apartments into de facto reparations for Ukrainians still under siege.
The move is virtually without precedent and would amount to a significant expansion of presidential sanctions authority, though experts have clashed over whether Mr. Biden would need to seek out new statutory authority from Congress to liquidate assets.
Representatives Tom Malinowski, Democrat of New Jersey, and Joe Wilson, Republican of South Carolina, who sponsored the legislation that passed on Wednesday, have argued that the Biden administration should sell the luxury items seized in line with newly expanded sanctions and divert the proceeds to the Ukrainian war effort, rather than letting the property languish and eventually returning it.
“Can we imagine,” Mr. Malinowski asked on the House floor on Wednesday, a Ukrainian flag pinned to his lapel, “giving all of Russia’s wealth — the yachts, the bank accounts, the villas, the planes — back to Putin and his cronies as Ukraine lies in ruin, as the Ukrainians bury their dead? We cannot imagine doing that. We will not do that.”
In recent weeks, law enforcement officials have seized a growing roster of multimillion-dollar superyachts across Europe. In April, the F.B.I. worked in concert with Spanish authorities to take the 250-foot, $90 million Tango, said to be owned by the Russian energy tycoon Viktor F. Vekselberg. Unless the vessels are maintained, they risk becoming environmental blights, experts have warned.
Early attempts to quickly enact the bill were stymied after lawmakers on the Foreign Affairs Committee and lawyers at the American Civil Liberties Union raised concerns that the legislation could run afoul of legal protections for individuals, by depriving the Russians who owned the seized items of the right to challenge such an action and potentially reclaim their property. Those concerns were reported earlier by The Washington Post.
“The problem with the bill as introduced was that the complete absence of any due process protections would likely have resulted in a court handing Russia a propaganda win by having an American court invalidate both the sanctions law and the sanctions themselves,” said Christopher Anders, the federal policy director at the A.C.L.U.
In response to those concerns, lawmakers watered down the bill substantially, making it a nonbinding resolution that would call on the administration to convene an “interagency working group” tasked with determining “the constitutional mechanisms through which the president can take steps to seize and confiscate” the assets of oligarchs who were punished with sanctions.
The Biden administration appeared to be warming to the idea. Jake Sullivan, Mr. Biden’s national security adviser, said this month that “as we seize these assets, our goal is not to give them back; our goal is to put them to a better use than that.”
That would represent a “fairly significant” shift in the way that sanctions are structured, said Richard Nephew, a senior research scholar at Columbia University. The current theory behind freezing the assets of malicious actors is to induce a change in behavior that results in those individuals regaining access to their property.
“It really does create some real questions of precedent and how this will be applied in other cases,” Mr. Nephew said.
“You can say, ‘We’ve got this war with all this devastation’ — that’s fine and limited,” Mr. Nephew said. “But there’s no particular reason that Ukraine would be considered so much more a special case” than other crises being perpetrated by governments that have been penalized with sanctions, including those in Libya and Iran.
Mr. Malinowski has argued that his legislation is narrowly tailored to apply to a uniquely egregious situation. Corrupt Russian oligarchs seeking to retain state-owned assets, he said, should not be entitled to the same due process rights as an American citizen.
“Although the assets may nominally belong to individuals, all of us who understand how Russia works know that these are state assets,” Mr. Malinowski said at a recent hearing. “They are allowed to manage these assets on behalf of Putin in exchange for their loyalty to the regime. They earned this money by stealing it in a country where there is no due process, and then they take advantage of our due process to protect it.”
Farnaz Fassihi
The U.N. Security Council is holding an informal meeting on justice and accountability for crimes committed in Ukraine. Karim Khan, the chief prosecutor of the International Criminal Court, said that 43 countries had referred the situation in Ukraine to the I.C.C., which had for the first time joined a joint effort -- with Ukraine, Poland and Lithuania -- to investigate war crimes.“This is a singular moment, it is a critical juncture," Khan said. "The implications are profound in Ukraine, but they extent beyond Ukraine. It is time to cling to the law.”
Lynsey Addario
Anna Shostak, 7, waits for her family at a reception tent in Zaporizhzhia, in southeastern Ukraine. While trying to flee the Russian-occupied city of Berdiansk, Anna’s family was turned back five times at Russian checkpoints or offered the option to travel to Crimea before they successfully escaped.
David E. Sanger and Kate Conger
For weeks after the outbreak of the war in Ukraine, American officials wondered about the weapon that seemed to be missing: Russia’s mighty cyberarsenal, which most experts expected would be used in the opening hours of an invasion to bring down Ukraine’s power grid, fry its cellphone system and cut off President Volodymyr Zelensky from the world.
None of that happened. But in a new study released Wednesday by Microsoft, it is now clear that Russia used its A-team of hackers to conduct hundreds of far more subtle attacks, many timed to coincide with incoming missile or ground attacks. And it turned out that, just as in the ground war, the Russians were less skillful, and the Ukrainians were better defenders, than most experts expected.
“They brought destructive efforts, they brought espionage efforts, they brought all their best actors to focus on this,” said Tom Burt, who oversees Microsoft’s investigations into the biggest and most complex cyberattacks that are visible through its global networks. But he also noted that while “they had some success,” the Russians were met with a robust defense from the Ukrainians that blocked some of the online attacks.
The report adds considerable subtlety to an understanding of the early days of the war, when the shelling and troop movements were obvious, but the cyberoperations were less visible — and more difficult to blame, at least right away, on Russia’s major intelligence agencies.
But it is now becoming clear that Russia used hacking campaigns to support its ground campaign in Ukraine, pairing malware with missiles in several attacks, including on TV stations and government agencies, according to Microsoft’s research. The report demonstrates Russia’s persistent use of cyberweapons, upending early analysis that suggested they did not play a prominent role in the conflict.
“It’s been a relentless cyberwar that has paralleled, and in some cases directly supported, the kinetic war,” Mr. Burt said. Hackers affiliated with Russia were carrying out cyberattacks “on a daily, 24/7 basis since hours before the physical invasion began,” he added.
Microsoft could not determine whether Russia’s hackers and its troops had merely been given similar targets to pursue or had actively coordinated their efforts. But Russian cyberattacks often struck within days — and sometimes within hours — of on-the-ground activity.
At least six Russian nation-state hacking groups have launched more than 237 operations against Ukrainian businesses and government agencies, Microsoft said in its report. The attacks were often intended to destroy computer systems, but some also aimed to gather intelligence or spread misinformation.
Although Russia routinely relied on malware, espionage and disinformation to further its agenda in Ukraine, it appeared that Moscow was trying to limit its hacking campaigns to stay within Ukraine’s borders, Microsoft said, perhaps in an attempt to avoid drawing NATO countries into the conflict.
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Matina Stevis-Gridneff
Reporting from Brussels
After Moscow cut off natural gas exports to Poland and Bulgaria, other European Union countries were scrambling on Wednesday to work out how to pay for Russian gas without running afoul of their own economic sanctions and while still meeting the Kremlin’s demand for payment in rubles.
Germany and several other E.U. countries are heavily dependent on natural gas imports from the Russian state company Gazprom, and the bloc has been unwilling to ban them, even as it has taken other steps aimed at Russia’s energy sector, like blocking coal imports.
Gazprom announced early on Wednesday that it was halting natural gas flows to Bulgaria and Poland because the countries had refused to pay in rubles, as President Vladimir V. Putin of Russia had demanded last month while his government sought to prop up its currency.
The decision on Wednesday was widely interpreted in the West as retaliation for economic sanctions and for recent decisions by the United States and its allies to supply Ukraine with heavy weaponry for its battle against Russia.
But Poland and Bulgaria had also opted not to take advantage of an alternative payment mechanism that the European Union had blessed, under which the payments would be converted to rubles by a Russian bank.
The European Commission has been under pressure from member states to clarify how they can keep buying Russian gas without breaking the new rules, and last week, the commission released a paper containing a possible workaround.
The guidance suggested countries could set up new bank accounts with Gazprombank, a privately held arm of Gazprom which has been deliberately left off E.U. sanction lists. The countries could then pay into those accounts in euros, on the understanding that the bank would then convert them to rubles and pay Gazprom’s export company in that currency. On paper, that mechanism would keep the E.U. countries or companies at arm’s length from the conversion.
The majority of E.U. gas contracts with Gazprom foresee payments in euros or dollars. Paying in rubles would involve transactions with Russia’s central bank, which has been effectively frozen out of the European financial system through a far-reaching set of sanctions.
Continuing to pay for gas contracts in euros or dollars, but in a way that enables Gazprom to convert the payment into rubles, would theoretically let E.U. companies avoid engagement with Russia’s central bank.
The European Commission president, Ursula von der Leyen, said on Wednesday that payments in rubles, as Mr. Putin has demanded, would be an outright sanctions violation.
She said the E.U. would support Poland and Bulgaria to quickly replace the lost gas supply, and declared that “the era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end.”
But many countries would prefer that end come at a time of their choosing.
Poland and Bulgaria had paid for their Gazprom contracts in euros as they had in the past, declining the request for rubles and forgoing the alternative mechanism through a new Gazprombank account, officials from both countries said. Their money was sent back, and Gazprom summarily cut off their supply.
To avoid a similar fate, Hungary’s foreign minister, Péter Szijjártó, said in a Facebook post on Wednesday that his country was opting to set up a new account with Gazprombank and to allow the Russian bank to perform ruble conversions.
“We’ve managed to find a solution,” he wrote.
Andrew Higgins and Matthew Rosenberg
WARSAW — If the plan was to terrify Poland and Bulgaria with the prospect of unheated homes and cold meals to break their will to help Ukraine, Russia chose the wrong season to halt the flow of natural gas.
On a sunny spring day in the Polish capital, many people reacted with shrugs to the news that their country had on Wednesday abruptly lost nearly half of its gas supply. Some expressed disbelief that anyone would ever view Russia as a trustworthy supplier of anything.
People were worried, naturally, about the rising cost of the gas. But for Poles like Arkadeusz Pawlowski, a Warsaw gardener who had already seen cooking gas prices double this year, the Russian decision only revealed to the whole world what he long considered a self-evident truth in Poland.
“Russia can never be trusted for anything,” he said, sweating from his work trimming hedges. “We have known Russians for hundreds of years and know how they operate.”
Poland has infuriated Moscow by letting arms from the United States and other countries flood across its eastern border into Ukraine, and by joining the Baltic States in pushing the European Union to adopt ever tougher economic sanctions.
Acting on the conviction, or at least hope, of President Vladimir V. Putin that countries supporting sanctions will only hurt their own economies, Russia’s state-owned energy behemoth Gazprom on Wednesday turned off the tap on the Yamal pipeline, which runs from northern Siberia to Europe.
The move deprived Poland of around 46 percent of the gas it uses, mostly for heating and cooking. Gazprom also cut the supply through a separate pipeline to Bulgaria, which also mostly uses gas for heating, which is not a big issue with the temperature now in the 60s and rising.
Both countries are members of NATO and the European Union. The president of the union’s executive arm, Ursula von der Leyen, on Wednesday condemned what she called Russian “blackmail” over energy supplies. She added that Europe, instead of retreating from its showdown with Mr. Putin over Ukraine, was now “working intensively” on a new round of economic sanctions, the sixth imposed on Russia since it invaded Ukraine on Feb. 24.
With Russian coal already covered by sanctions, Russian oil is next, she said. “And you have seen today the question of gas dependency on Russia,” Ms. von der Leyen told reporters in Brussels.
Russia’s decision to cut off gas supplies to Poland, probably Europe’s most Kremlin-skeptic country, and Bulgaria, traditionally among Moscow’s most ardent friends, came after the United States and its allies said they were stepping up the supply of weapons to Ukraine.
Gazprom said it had singled out Poland and Bulgaria because they had refused to pay for their gas in rubles, a new condition Mr. Putin set last month in an effort to bolster the value of his currency, rewriting contracts that stipulated payment in dollars and euros.
Bulgaria’s energy minister, Alexander Nikolov, said on Wednesday that his country’s last payment to Gazprom had bounced back because it was not made in rubles. He added that Bulgaria had enough gas to last a month while it secured alternatives.
The nation’s prime minister, Kiril Petkov, also called the Russian move “blackmail,” and warned that other European countries could be next. “No one should assume that Bulgaria is alone,” he told reporters in the capital, Sofia.
If anything, the Russian move appeared to bolster support for Ukraine among some in Bulgaria, which remains one of the few European countries, along with Hungary, hesitant to send military aid.
“The whole world stands with Ukraine and we are the only ones still wondering what to do,” said Ilka Georgieva, 46, an accountant in Sofia.
In Poland, where electricity is largely generated with coal, not gas, the government sought to assuage its citizens’ fears. Prime Minister Mateusz Morawiecki assured the public on Wednesday that gas storage tanks were three-quarters full — a much higher level than in other countries.
“Poland is secure from the point of view of providing energy and caring for our industry,” Mr. Morawiecki said.
He added ominously, and without providing details, that the government might need to take “additional, radical methods” at some point and “we are prepared to do this” if necessary.
With birds singing and the sun shining, however, a possible energy crunch was far from most minds in a park in northern Warsaw.
Pawel Wiejski, an energy researcher who was walking his dog, said Gazprom may even have done Poland a favor, forcing it to accelerate an already advanced plan to diversify its energy suppliers, away from Russia and toward Norway, North America and other sources of gas and liquefied natural gas.
By cutting off supplies, he added, Gazprom had allowed Poland to get out of a contract it no longer really needed, albeit a bit too suddenly.
“Now Russia has violated the contract. So, legally, Poland is now definitely on the right side,” he said. “But Russia is waging war so I don’t expect they are concerned about legal niceties.”
Joanna Gres, a ballet dancer with a troupe attached to the Polish military, shrugged off what she, too, described as “Russian blackmail,” saying that “we have nothing to worry about if the weather stays like this.”
And any problems Poland might have, she added, need to be put in perspective: “Ukrainians have much bigger problems than we do. Let’s just hope the Russians are not coming here.”
Andrew Higgins reported from Warsaw, and Matthew Rosenberg from Washington. Boryana Dzhambazova contributed reporting from Sofia, Bulgaria.
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Photographs and Video by David Guttenfelder
Andrew E. Kramer
Reporting from Demydiv, Ukraine
They pull up soggy linoleum from their floors, and fish potatoes and jars of pickles from submerged cellars. They hang out waterlogged rugs to dry in the pale spring sunshine.
All around Demydiv, a village north of Kyiv, residents have been grappling with the aftermath of a severe flood, which under ordinary circumstances would have been yet another misfortune for a people under attack. This time, it was quite the opposite.
In fact, it was a tactical victory in the war against Russia. The Ukrainians flooded the village intentionally, along with a vast expanse of fields and bogs around it, creating a quagmire that thwarted a Russian tank assault on Kyiv and bought the army precious time to prepare defenses.
The residents of Demydiv paid the price in the rivers of dank green floodwater that engulfed their many of their homes. And they couldn’t be more pleased.
“Everybody understands and nobody regrets it for a moment,” said Antonina Kostuchenko, a retiree, whose living room is now a musty space with waterlines a foot or so up the walls.
“We saved Kyiv!” she said with pride.
What happened in Demydiv was not an outlier. Since the war’s early days, Ukraine has been swift and effective in wreaking havoc on its own territory, often by destroying infrastructure, as a way to foil a Russian army with superior numbers and weaponry.
Demydiv was flooded when troops opened a nearby dam and sent water surging into the countryside. Elsewhere in Ukraine, the military has, without hesitation, blown up bridges, bombed roads and disabled rail lines and airports. The goal has been to slow Russian advances, channel enemy troops into traps and force tank columns onto less favorable terrain.
So far, more than 300 bridges have been destroyed across Ukraine, the country’s minister of infrastructure, Oleksandr Kubrakov, said. When the Russians tried to take a key airport outside Kyiv on the first day of the invasion, Ukrainian forces shelled the runway, leaving them pockmarked with craters and unable to receive planeloads of Russian special forces.
The scorched-earth policy played an important role in Ukraine’s success in holding off Russian forces in the north and preventing them from capturing Kyiv, the capital, military experts said.
Tyler Hicks
Medics moved the body of a person who was killed when the Saltivka neighborhood of Kharkiv, Ukraine, was fired on by Russian forces. At least two more people were injured in the strike.
Matthew Mpoke Bigg
The mayor of Mariupol pleaded on Wednesday for European help to rebuild his shattered city and said that 20,000 people had been killed there since Russia’s invasion of Ukraine in February.
For weeks, local officials have estimated that Russia’s nearly constant bombardment of Mariupol has killed thousands of civilians, though they acknowledge that shelling has made an accurate toll difficult to assess. Communication with much of the city has been cut off, and the mayor and his advisers have used social media and video calls like the one on Wednesday to plead for help.
The mayor, Vadym Boychenko, told a gathering of regional and local leaders from European Union countries that experts should join Ukrainian specialists to reconstruct Mariupol and other cities. His video address presented a wish for the future, given that fighting still rages in much of eastern Ukraine.
“Ukraine will win and we will start a huge process of rebuilding. And I am sure now and after our victory the support of European countries will be key to us,” Mr. Boychenko told the European Committee of the Regions, an E.U. advisory body. “We should build the new strategy of rebuilding Mariupol.”
Mariupol, a port city that had a population of 430,000 at the start of the conflict, is key to Russia’s strategic aims of taking eastern Ukraine and has become a symbol of the brutality of Moscow’s campaign.
The city is now largely under Russian control after weeks of bombardment and street fighting. Russian forces this week shelled a large steelworks where the city’s final defenders are sheltering underground and, a local official said, some 2,000 civilians were also trapped.
Many people have died in Mariupol, either as a result of fighting or the destruction of the city’s infrastructure, including food and water supplies. Residents have described bodies in the streets, where shelling makes it unsafe to recover them, and local officials say mass graves were dug on the city’s outskirts. People who have escaped the city say hundreds are buried in the rubble of buildings that collapsed under missile fire.
Mr. Boychenko was one of several civic leaders including the mayor of the capital, Kyiv, to address the gathering.
Each said that Ukraine was fighting to defend European values, an argument in line with the country’s quest to join the European Union and forge closer ties with the West.
“We have to defend our homeland, defend our city and defend our dream to be part of the European family,” said the mayor of Kyiv, Vitali Klitschko.
Russian forces have kidnapped more than 50 mayors and other local leaders since the invasion began, the mayor of Melitopol, Ivan Fyodorov, said in his address. Mr. Fyodorov was himself kidnapped by Russian forces in March and held for several days before being released.
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Neil MacFarquhar
Ukraine appears to have attempted to strike deeper into Russian territory overnight, although officials on both sides were being reticent about drone flights and explosions early Wednesday that were described by three local governors in Russia.
A close adviser to President Volodymyr Zelensky of Ukraine said that the assaults inside Russia near Ukraine’s eastern border were payback against launching pads for the invasion, but he stopped short of saying the Ukrainian military was responsible, attributing the attacks to “karma” instead.
In Russia, three governors described incidents involving drones or blasts on their territories. An ammunition depot was set on fire near Belgorod, a city less than 20 miles from the border. Two explosions were reported in Voronezh, nearly 200 miles from Ukraine, and a Ukrainian drone was reportedly shot down over Kursk, about 70 miles from the border.
The attacks in Kursk and Voronezh, where air-defense systems were reportedly activated, raised the specter of a wider war, as they were farther inside Russia than previous targets.
Ukraine’s defense ministry has generally declined to discuss reports of attacks on Russian soil. In two months of war, the fighting has largely been contained within Ukraine’s borders, though Russia claims that two Ukrainian helicopters fired on an oil depot in Belgorod in early April.
Mykhailo Podolyak, an adviser to Mr. Zelensky and a member of the Ukrainian delegation to the stalled peace talks, wrote in Russian on his channel on the Telegram chat app that warehouses in regions like Belgorod and Voronezh were being used to supply fuel for armed vehicles in Ukraine. Disarming them, he wrote, was “a very natural process,” adding, “Karma is a cruel thing.”
“If you (Russians) decided to attack another country in its entirety, to kill everyone there indiscriminately, to crush civilians with tanks and use warehouses in your regions to provide for your killings, then sooner or later you will have to pay the debt,” Mr. Podolyak wrote.
In Belgorod, where the ammunition depot caught fire, no homes were damaged and there were no civilian casualties, the governor, Vyacheslav Gladkov, wrote on his Telegram channel.
Roman Starovoit, the regional governor for Kursk, also used his Telegram channel to announce that a Ukrainian drone was shot down over the city, but that there was no damage and no casualties.
The governor of Voronezh, Alexander Gusev, made a similar announcement, saying that air defenses had successfully detected and destroyed a small reconnaissance drone, without specifying whether it was Ukrainian. The official TASS news agency reported that two “loud blasts” were heard in Voronezh.
In Moscow, Nikolai Patrushev, the secretary for President Vladimir V. Putin’s security council, urged officials from across a wide swath of the southwestern region near Ukraine to make sure the systems to issue emergency alerts for the civilian population as well as civil defense facilities were “working reliably.”
Bomb shelters and other physical infrastructure should remain under the control of federal officials and not be sold off, he said.
The blasts come after other explosions and fires were reported in recent days in Russian regions near Ukraine’s northeastern border, as well as in Transnistria, a Moscow-backed separatist sliver of Moldova, to Ukraine’s southwest.
On Monday, fires engulfed oil depots in Bryansk, Russia, a key logistical hub for Russia’s military, destroying one tank at a civilian oil storage facility and another at a military oil depot.
On Tuesday, James Heappey, a British junior defense minister, said in a radio interview that Ukraine would be justified in attacking targets inside Russia to defend itself.
“It’s completely legitimate for Ukraine to be targeting in Russia’s depth in order to disrupt the logistics that, if they weren’t disrupted, would directly contribute to death and carnage on Ukrainian soil,” he told Times Radio.
Jane Arraf
The U.N. humanitarian mission in Ukraine said it expected that more than 24 million people, over half of Ukraine’s population, would need assistance this year, forecasting a long and broad conflict. It said 15.7 million of those people were inside Ukraine, affected by the destruction of infrastructure, displacement and the loss of livelihoods.
The mission said that, as of Tuesday, at least 2,759 civilians had been killed in the fighting and more than 3,000 injured. Officials have said the actual tolls are likely much higher.
Christopher F. Schuetze
Reporting from Berlin
After Russia cut off supplies of natural gas to Bulgaria and Poland on Wednesday, a top German official said the flow of Russian gas to Germany remained steady, while adding that the country could live off existing reserves until at least the winter.
“In order to get through the winter without Russian gas, further work at full speed is needed,” said the official, Robert Habeck, who is Germany’s economic minister and vice chancellor. He made the comments during a news conference at which he presented a new set of subsidies designed to help Germans offset higher energy costs.
He announced lower growth expectations for 2022, to 2.2 percent from 3.6 percent, mostly because of the increased cost in energy.
When Russia invaded Ukraine in February, Russian gas made up 55 percent of Germany’s gas imports, but that figure is now down to 35 percent, according to Mr. Habeck. He said that Germany’s dependency on Russian gas was harder to overcome than it was for oil or coal.
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Ivan Nechepurenko
After Russia cut off gas supplies to Poland and Bulgaria, President Vladimir Putin warned of further retaliation against adversaries, telling legislators at a meeting in St. Petersburg that he would unleash unspecified “counterstrikes” against anyone who creates “threats of a strategic nature unacceptable to Russia.”
Liz Alderman
Russia’s suspension of natural gas service to Poland and Bulgaria won’t do immediate damage to the European economy, but Europe could face a sharp slowdown of growth if the cutoff spreads to other countries — or if Europe imposes an embargo on Russian gas, economists said.
Russia’s war on Ukraine is already rippling through Europe, lashing energy prices and hurting manufacturers just as the bloc was recovering from a pandemic-induced recession. The International Monetary Fund last week cut its 2022 forecast for the countries that use the euro to 2.8 percent, from a 3.9 percent estimate in January, with Germany, the largest economy, taking a big hit.
The euro fell Wednesday below $1.06 for the first time in five years on rising concerns about energy security and a slowdown in European growth. The currency has slumped nearly 4 percent against the U.S. dollar in April alone.
The action this week by Gazprom, Russia’s oil monopoly, to turn off the gas taps to two European Union nations was unlikely to tip Europe into a fresh recession immediately. This is in part because Europe “still has many diplomatic and fiscal policy responses available” to combat one, said Mark Haefele, chief investment officer at UBS, in a note to clients.
But the specter of an outright energy war — including a potential European embargo on Russian gas and oil — is looming at a vulnerable time. European companies are already facing higher energy costs, which are threatening profit margins and squeezing consumers’ purchasing power, analysts said.
The European Union has been drafting plans for an embargo on Russian oil but made no mention of it in the hours after Gazprom’s cutoff. Europe put in place a ban on Russian coal this month. And while Germany in particular has resisted an embargo on Russian oil or gas because of the outsize costs to its industry, officials have recently reconsidered.
“This is a thinly veiled threat to Germany— Berlin is currently weighing how far it and the E.U. can go in sanctioning Russian energy exports, and the Russian threats are directed to change its calculus,” said Jonathan Hackenbroich, a policy fellow at the European Council on Foreign Relations.
Still, a full gas cutoff for Germany “would have dire consequences for the German and European economies,” he added. “Factories would have to curb production or even close. Some key industries could be lost forever, and it is in fact hard to assess the full range of consequences. But Russia is also highly dependent on revenue from energy exports, as they represent its last big lifeline.”
An embargo on Russian energy is likely to trigger a European recession, and high inflation “would become even higher inflation,” said Carsten Brzeski, global head of research at ING Bank.
“All of this is clearly negative for the short-term outlook,” he said. “But to make it worse, high energy and commodity prices and disrupted supply chains will all put Europe’s international competitiveness at risk.”
Germany’s five leading economic research institutes said this month that a full energy embargo, were one to be enacted immediately, would reduce annual economic growth in the European Union this year and the next by a cumulative 3 percent, while raising inflation roughly 1 percentage point in both years.
That is because natural gas would probably have to be rationed as of the start of next year, and parts of European industry “would then have to be switched off for four months to enable households to still heat their homes during the cold season,” Holger Schmieding, chief economist at Berenberg Bank, said.
He said it was “at least conceivable” that rationing could begin even earlier in the event of an immediate Russian gas cutoff.
“My best guess remains that the damage to European growth would be quite serious,” Mr. Schmieding said. “Whether or not it would be a price worth paying to constrain the ability of Russia to sustain a long war is ultimately a political judgment that goes well beyond a mere economic calculus.”
Michael D. Shear and Ivan Nechepurenko
WASHINGTON — A plane carrying former Gov. Bill Richardson of New Mexico and his team landed in Moscow the day before the invasion of Ukraine in February. Their mission: to discuss the possibility of a prisoner swap that could free Trevor R. Reed, an ailing former U.S. Marine held for two years on what his family considered to be bogus charges of assault.
Shuttled to the country on a jet owned by Frederick W. Smith, the chief executive of FedEx and a former Marine himself, Mr. Richardson’s group could not have arrived at a more tense moment. Even as they quietly met with members of the Russian government, President Vladimir V. Putin announced the beginning of his invasion of Ukraine and bombs began falling. Publicly, relations between the United States and Russia were crumbling.
But the secret visit by Mr. Richardson, a former ambassador to the United Nations who has spent years working to secure hostage releases through his nonprofit organization, was part of months of quiet but intense diplomacy that ended with the simultaneous release on Wednesday of Mr. Reed and Konstantin Yaroshenko, a Russian pilot sentenced to a lengthy prison term in the United States on cocaine trafficking charges.
President Biden announced Mr. Reed’s freedom in a statement, calling it “good news” even as he alluded to the release of Mr. Yaroshenko, saying the negotiation “required difficult decisions that I do not take lightly.”
“Trevor, a former U.S. Marine, is free from Russian detention,” Mr. Biden said. “I heard in the voices of Trevor’s parents how much they’ve worried about his health and missed his presence. And I was delighted to be able to share with them the good news about Trevor’s freedom.”
American officials said the unexpected burst of diplomacy in the middle of the most heated fighting in Europe in decades came about after Mr. Biden; Secretary of State Antony J. Blinken; Roger D. Carstens, the special presidential envoy for hostage affairs; and other top diplomats raised Mr. Reed’s case repeatedly.
In a briefing for reporters, the officials said that negotiations about Mr. Reed’s fate were kept completely separate from the administration’s efforts to punish Mr. Putin.
The officials also said that the administration remained focused on two other Americans detained in Russia: Paul Whelan, a former U.S. Marine who was sentenced to 16 years in prison on espionage charges, and Brittney Griner, an American basketball player taken into custody on drug charges in February.
Mr. Richardson and his team had briefed members of the White House’s National Security Council about their trip after they returned to the United States, according to a person familiar with the discussions. They told the American officials that a swap for Mr. Reed appeared doable.
Mr. Richardson said on CNN on Wednesday that he believed Mr. Biden was moved by the humanitarian need to secure Mr. Reed’s release. Family members said he was suffering from active tuberculosis while in detention in Russia.
But Mr. Biden’s decision to approve the prisoner swap also came after weeks of intense public pressure from Mr. Reed’s parents, who initially criticized the president for refusing to meet with them about their son’s case.
Mr. Biden called them on the phone in early March after the couple stood on the side of the road in Texas and waved as the presidential motorcade drove by on the way to an event about veterans. Three weeks later, in late March, Mr. Biden invited the couple into the White House for a brief conversation after they protested outside the building.
That public pressure gained momentum as the war in Ukraine intensified, raising concerns that the deteriorating relationship between the United States and Russia would make a breakthrough less likely. In fact, American officials and Mr. Richardson said the fighting in Ukraine did not appear to hamper Russia’s willingness to discuss the swap.
Mr. Reed was initially detained by Russian authorities in August 2019. His family had increasingly expressed concern about his health while he was in detention, and footage aired on Wednesday by Russian state-run television showed what appeared to be a gaunt Mr. Reed being escorted to a Russian plane at Moscow’s Vnukovo airport. Mr. Reed’s father, Joey Reed, told CNN that his son had been flown to Turkey, where the exchange took place.
A native of Texas, Mr. Reed traveled to Russia in May 2019 to visit his Russian girlfriend, whom he had met on a dating website, and to take language lessons. One week before his planned return to the United States, he went to a party at a park outside Moscow, where he drank extensive amounts of vodka.
Mr. Reed then got agitated, prompting his girlfriend and friends to call the police. Officers who arrived at the scene decided to take him to a police station, where he was interviewed by Russian security agents. Shortly after, he was accused of assaulting and endangering the lives of the two police officers who had driven him there.
After spending more than 11 months in a Russian jail, Mr. Reed was sentenced to nine years in prison, the first time that such a severe punishment had been applied for that type of crime, his lawyers said. During one hearing, Mr. Reed said the case against him was political and linked his troubles in Russia to his military affiliation.
While in a penal colony in the Russian republic of Mordovia, Mr. Reed was subjected to degrading treatment, including time in a solitary cell, his family has said. His health rapidly deteriorated, his family said, and he was not allowed to call home or to receive books or letters, prompting him to begin a hunger strike in November.
Mr. Reed’s family said in a statement on Wednesday that they would now concentrate on “the myriad of health issues brought on by the squalid conditions he was subjected to in his Russian gulag.”
The agreement involving Mr. Reed was the result of “lengthy negotiations,” according to Maria Zakharova, a spokeswoman for the Russian Foreign Ministry.
Mr. Yaroshenko, 53, is a Russian pilot who worked occasional jobs in Africa. In 2010, he was detained and charged in connection with a foiled plot to fly cocaine to Liberia and Ghana from South America. American authorities said he had participated in the plot with the knowledge that some of the drugs would wind up in the United States.
Mr. Yaroshenko, who had never before set foot in the United States, was deported to the country to stand trial in 2011 and was sentenced to 20 years in prison.
Lawyers and families have accused Russia of arresting Mr. Reed and Mr. Whelan, the other former U.S. Marine, specifically for the purpose of exchanging them for Russians held in American prisons.
Russia has been seeking the release of a number of its citizens in the United States, including Viktor Bout, who was convicted by an American court of arms dealing and sentenced in 2012 to 25 years in prison, and Roman Seleznev, a Russian hacker who was arrested in the Maldives and later convicted in the United States for running a vast credit card and identity theft operation.
While Mr. Bout was a notorious criminal and Moscow has been protective of hackers as long as they do not target the Kremlin’s own interests, Mr. Yaroshenko was a low-profile figure before his arrest.
His case, however, has been cited by Russian politicians and pro-Kremlin news media outlets as a prime example of the brazen use of extraterritorial powers by the United States. Mr. Yaroshenko’s family has said he was ill-treated when he was imprisoned in Connecticut.
The prisoner swap renewed optimism for the release of Ms. Griner, 31, the W.N.B.A. player who has been held in Russia on drug charges that could carry a sentence of up to 10 years if she is convicted.
Ms. Griner’s family and those working for her release have remained mostly silent about her case, following advice from those who have dealt with other cases of high-profile American athletes who have been detained overseas.
Michael D. Shear reported from Washington, and Ivan Nechepurenko from Tbilisi, Georgia. Adam Goldman and Jonathan Abrams contributed reporting.
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Cora Engelbrecht
Russia is making slow and measured advances on the ground in eastern Ukraine as its forces confront entrenched Ukrainian troops who have been fortifying their positions for almost a decade, military analysts say.
The slower pattern of movement marks a significant departure from Moscow’s initial invasion in February, which depended on swift advances of tanks deep into Ukraine — a strategy that failed and came at a great cost to Russia’s ground forces.
Military analysts with the Institute for the Study of War, a Washington think tank, said in their most recent assessment on Tuesday that “Russian forces have adopted a sounder pattern of operational movement in eastern Ukraine,” which is allowing them to “bring more combat power to bear” in their narrower goal of capturing the region.
Russia continues to rely on heavy air bombardments as it amasses troops and weaponry for a bigger push along the front line, according to the British Defense Ministry’s latest intelligence update on Wednesday.
Russian ground forces have continued to make advances south of the city of Izium, which they seized last month, along two parallel roads heading toward a pair of strategic villages, Barvinkoe and Sloviansk, according to the ISW. The aim of parallel advances in the east, the assessment said, is likely to create a land corridor with the self-proclaimed Donetsk People’s Republic, so that Moscow can merge its forces with Russia-backed separatists in the region.
Maps: Tracking the Russian Invasion of Ukraine
Here’s how Russia wants to seize eastern Ukraine, its main objective in the war.
The Russians may also use the advances below Izium to achieve a “deep encirclement” of Ukrainian forces in the east, the report said. But it is unclear if Russian troops, who are facing fatigue and low morale after their defeats in central Ukraine, are “strong enough to accomplish such a task,” the report said.
Ukrainian troops have been defending positions in the Donbas region of eastern Ukraine since 2014, when secessionists there, backed by Russia, declared themselves the Donetsk People’s Republic and Luhansk People’s Republic.
Russia’s success on the ground near Izium could be largely attributed to a weak spot in Ukrainian defenses around the city of Kharkiv, to the west of the front line, where Ukrainian troops are fewer and less prepared to defend their positions, the ISW said.
Beyond the front line, Russia pressed on with its assault across southern and eastern regions of Ukraine on Tuesday with attacks in Odesa, Zaporizhzhia, Dnipro and Mykolaiv, according to the ISW and local officials.
In the region of Kharkiv, a series of overnight strikes on a constellation of towns killed three people and wounded 15, the region’s governor said in a Telegram post on Wednesday.
In the besieged city of Mariupol, Russian forces have not stopped their bombardment, relying heavily on “unguided free-falling bombs” to indiscriminately target infrastructure, at great risk to the civilians who remain there, the British Defense Ministry said.
Ivan Nechepurenko
The Kremlin rejected accusations that cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria was “blackmail.” Dmitri S. Peskov, the Kremlin’s spokesman, said its demand for ruble payments for gas was necessitated by European sanctions that have frozen “a big portion of our reserves.”
Niki Kitsantonis
Reporting from Athens
Greece will help Bulgaria respond to Russia’s decision to stop its gas supplies to the country, the Greek prime minister’s office said.
The Greek leader, Kyriakos Mitsotakis, made the assurances during a telephone call with Prime Minister Kiril Petkov of Bulgaria on Wednesday morning, Mr. Mitsotakis’s office said. Greek state TV said the country would make several deliveries of liquefied natural gas to Bulgaria, which relies heavily on Russian gas, over the next month.
Greek government officials were also set to meet later Wednesday to assess the impact of Russia’s move on Greece’s energy sector, the prime minister’s office said.
Like many other European countries, Greece is heavily reliant on Russia for energy, with about 40 percent of its gas supplies imported from the country. Since the outbreak of the war in Ukraine, Greece has been exploring ways of diversifying its energy mix.
In March, the Greek energy minister, Kostas Skrekas, said that Greece was in talks with Bulgaria to increase imports of electricity produced at Bulgarian nuclear plants.
Le Figaro
Une espèce de reptiles sur cinq en voie de disparition
Vincent BordenaveDÉCRYPTAGE - Un inventaire mondial dresse un état des lieux alarmant des populations de tortues, crocodiles ou serpents.
Ils sont moins populaires que les koalas ou les pandas, mais ils ne sont pas moins utiles aux écosystèmes et pas moins menacés par les activités humaines. Les reptiles font cette semaine l’objet d’un vaste inventaire, le premier du genre, dans la revue Nature. Les scientifiques de 24 pays dressent un tableau très complet de l’état alarmant de cet ancien taxon regroupant crocodiles, tortues, lézards et serpents. Ils dévoilent que plus de 20 % des espèces sont en danger d’extinction. Ce type d’analyse existait déjà pour les mammifères, les oiseaux ou les amphibiens, mais n’était pas encore disponible de manière aussi exhaustive pour les reptiles.
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L’enjeu est d’autant plus important que les reptiles ont un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes en nous débarrassant de nombreux nuisibles. Mais ils agissent aussi directement pour l’humanité. «Il y a vingt ans, on ne se doutait pas de l’utilité des serpents, et désormais on met au point des traitements contre le cancer à l’aide de leur venin», explique Anthony Herrel, biologiste au Muséum national d’histoire naturelle. «En laissant disparaître ces animaux, on perd 15,6 milliards d’années cumulées d’évolution et de sélection naturelle. Les avantages longuement acquis ne reviendront jamais, alors qu’on ne mesure pas encore tous les bénéfices qu’ils nous apportent, ou pourront nous apporter.»
Liste rouge
«Le dernier rapport de l’IPBES (les experts de l’ONU sur la biodiversité, NDLR) avait donné une première idée de l’ampleur de l’extinction chez les reptiles, explique Miguel Fernandez, chercheur au Centre allemand de recherche intégrative sur la biodiversité et coauteur de l’étude. Mais ses conclusions étaient fondées sur les données de 1500 espèces de reptiles. Notre travail donne une photographie plus complète, en fournissant une analyse géographique approfondie avec une mise à jour des risques d’extinction de 10.196 espèces.» Les scientifiques se sont évidemment appuyés sur la liste rouge des espèces en voie de disparition de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Mais ils ont complété ces données en estimant le nombre d’espèces menacées par la perte de leur habitat, ou souffrant de la pression humaine (braconnage, chasse, surpêche, etc.).
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«L’établissement d’une liste rouge pour les reptiles n’a été achevé que récemment pour certains groupes, comme les lézards et les serpents, et certaines parties du monde, comme l’Afrique centrale», précise Jean-François Trape, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement de Dakar (Sénégal) et coauteur de ces travaux. «Les reptiles sont des animaux très divers, dont une grande partie évolue dans des zones tropicales, explique Anthony Herrel. Ces points chauds de biodiversité sont directement menacés par l’exploitation humaine ou le changement climatique. Les petits serpents ou lézards ont peu de mobilité et souvent une capacité d’adaptation assez faible, car ils sont très spécialisés. Ils sont d’autant plus fragiles qu’ils ne produisent pas leur propre chaleur. Si leur milieu est détruit, ils ont donc très peu de chances de survie.» Près de 30 % des reptiles vivant dans des forêts sont ainsi directement menacés, cette proportion tombe à 14 % pour ceux vivant dans des zones arides. «La bonne nouvelle de ces travaux, c’est que si l’on met en place une politique ambitieuse qui vise à protéger certaines espèces emblématiques, les retombées seront positives pour l’ensemble de l’écosystème», continue le scientifique.
Cercle vertueux
Les écosystèmes sont formés de nombreuses espèces en interaction. Tous les chaînons interagissent: la bonne santé des prédateurs maintient la bonne santé des proies en régulant les populations. Quand une espèce disparaît, c’est tout un équilibre qui est fragilisé. Inversement, si les efforts sont mis pour protéger les lieux de vie de certains animaux, un cercle vertueux se met en place. «La plupart des reptiles menacés sont des espèces peu connues, et qui pour certaines sont peu susceptibles d’engendrer une vague de sympathie, poursuit Anthony Herrel. Ils bénéficient d’assez peu de programmes de conservation spécifiques. C’est donc positif qu’en sensibilisant au sort d’animaux plus “populaires”, on arrive à les protéger également. Mais d’une part, cela implique des choix politiques rapides et forts. D’autre part, ce ne sera pas suffisant pour protéger toutes les espèces.» Certaines ne pourront survivre que si on décide de les protéger directement. Celles qui sont très isolées, ou celles qui font l’objet d’un braconnage très important. «Tortues, crocodiles et iguanes sont principalement victimes de la chasse», explique ainsi Jean-François Trape.
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L’avenir des serpents et des lézards, surtout victimes de la transformation du milieu par l’agriculture et l’exploitation forestière, n’est pas forcément moins sombre. «Si ces espèces pourraient bénéficier de mesures mises en œuvre pour d’autres, il est difficile d’être optimiste quand on voit l’accélération de la destruction des forêts tropicales presque partout dans le monde et tout particulièrement en Afrique et en Asie du Sud-Est, ainsi que le remplacement généralisé des savanes naturelles par des cultures sous la pression démographique.»
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France24 - Monde
"Je n'ai pas dormi": le désarroi de maires ruraux face au vote Le Pen
Publié le : 28/04/2022 - 08:34Modifié le : 28/04/2022 - 08:33
Paris (AFP) – "Je n'ai pas dormi": comme de nombreux autres maires non encartés, Michel Gros, l'édile de La Roquebrussanne, petite commune du Var, n'a pas digéré la poussée de Marine Le Pen dans les communes rurales à la présidentielle.
Comme dans cette commune de 2.500 habitants, la vague Le Pen a déferlé sur la ruralité lors de la présidentielle: elle s'est imposée dans plus de la moitié des communes françaises, particulièrement dans celles de moins de 1.000 habitants (57,19%).
"Bien sûr que j'ai eu envie d'arrêter. Bien sûr que je me suis demandé à quoi ça sert de se décarcasser, de ne pas consacrer mon temps à ma famille et à mes petits-enfants", témoigne à l'AFP M. Gros, maire depuis 14 ans de La Roquebrussanne, où la candidate du Rassemblement national a obtenu 64% des voix au second tour.
"Je n'ai pas dormi dans la nuit de dimanche à lundi. Et puis 48 heures plus tard, on se dit qu'il y a encore de belles choses à faire pour la commune et pour ses habitants malgré tout", explique l'élu qui s'est abstenu de donner des consignes de vote, sans cacher pour autant sa préférence pour Emmanuel Macron au second tour.
"Après coup, je me suis rendu compte que ce résultat n'était pas un désaveu pour le maire, mais pour la classe politique qui nous gouverne", tempère-t-il.
Traditionnellement, les maires ruraux ne sont pas affiliés à un parti, refusent d'accorder leur parrainage à un candidat et donnent encore moins de consigne de votes pour ne pas se retrouver en porte à faux avec leurs administrés.
"Je crois qu'une grande majorité d'élus ruraux, voire une très grande, n'est pas dans un registre à soutenir une candidature type Le Pen", affirme à l'AFP Michel Fournier le président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF), dont le village vosgien des Voivres a soutenu à 70% la candidate d'extrême droite.
"On ne peut pas tirer les enseignements d'une élection locale sur une nationale", explique ce maire depuis 1989 qui a réalisé son meilleur score lors des dernières municipales en 2020. "Au niveau local, les électeurs choisissent des gens qui représentent la proximité. A l'inverse, ils expriment le sentiment d'oubli de la part de l'Etat" lors de la présidentielle, observe-t-il.
Proximité
Dans le département voisin de la Haute-Saône, où Marine Le Pen est également arrivée en tête, Jean-Paul Carteret, maire de Lavoncourt, commune de 350 habitants, avoue avoir poussé un ouf de soulagement en découvrant dimanche soir que sa commune avait voté pour Emmanuel Macron à 52,51%.
"Je suis républicain et je me suis déjà demandé si je resterais au poste de maire si un jour il y avait un énorme écart dans l'autre sens", explique l'élu, à la recherche d'un médecin comme son homologue de La Roquebrussanne.
Il se félicite d'abriter dans sa commune une Maison France Services qui permet à ses citoyens d'accomplir leurs démarches administratives à proximité de leur domicile. "Elle est fondamentale, sinon mon village se meurt", explique-t-il, déplorant que ces maisons et l'agenda rural mis en place sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron n'aient pas été plus mis en valeur pendant la campagne.
En Bourgogne, dans le nord du département de la Côte d'or, Loup Bommier a fait le choix inverse, pour répondre à un électorat qui a "glissé à droite".
Cet ancien LR est devenu un fervent soutien du parti Reconquête! d'Eric Zemmour, dénonçant l'abandon du monde rural. Maire de Gurgy-le-Château, commune de 50 habitants où Marine Le Pen a atteint 62,74%, il estime que les maires ruraux "sont aujourd'hui entre deux chaises".
Selon lui, beaucoup n'ose pas franchir le pas d'un soutien affiché à l'extrême droite car le "maire doit compter aujourd'hui sur tout le monde et n'a donc pas envie de cliver dans son conseil municipal. Parallèlement, il doit travailler avec les décideurs qui sont à la préfecture", précise-t-il.
Face à cette poussée radicale, Michel Gros appelle lui à ne pas baisser les bras et adresse deux messages à l'Etat pour le quinquennat qui commence: "aidez-nous et faites-nous confiance".
© 2022 AFP
L'Humanité
En mars 1972, une pilule pas facile à faire passer
Il était une foisIl a fallu cinq ans pour que la pilule contraceptive autorisée par la loi Neuwirth en 1967, devienne réalité en France. Une véritable révolution qui a permis aux femmes en maîtrisant leur fécondité, de libérer leur sexualité et de conquérir la souveraineté sur leur corps. Un peu tombé dans l’oubli, ce symbole fort de la lutte féministe est aujourd’hui remis en question, au profit d’une contraception sans danger et d’une responsabilité partagée avec les hommes.
Une texte de Myriam Chopin et Olivier Faron, historiens.
On associe généralement l’histoire de la pilule contraceptive à deux lois phares : celles portées respectivement par Lucien Neuwirth en 1967 et Simone Veil en 1974. Pourtant, 1972 est bien la véritable année de libéralisation de son accès car c’est de mars que datent les derniers décrets d’application de la loi Neuwirth. Il aura fallu cinq années pour que la libéralisation annoncée devienne réalité, pour que les femmes puissent enfin maîtriser leur fécondité. Cinq années pour que la société française connaisse une formidable révolution culturelle et sociétale, aujourd’hui un peu tombée dans l’oubli. La pilule permet en effet de rompre avec des siècles de contraception incertaine et essentiellement portée par des hommes recourant soit au coït interrompu, soit au préservatif.
La pilule est d’abord une formidable découverte scientifique. Inventée par le médecin américain Gregory Pincus au milieu des années 1950, elle incarne l’explosion de l’utilisation des hormones. À la demande de la féministe Margaret Sanger, qui a créé outre-Atlantique dès 1942 le Planning familial, Pincus engage des recherches sur la reproduction des femmes. Composé original d’œstrogènes et de progestérones, la pilule empêche l’ovulation. Sa diffusion est toutefois plus que contrainte. En 1963, soit sept ans après les États-Unis, l’Enidrel est la première pilule utilisée en France, mais elle est prescrite sur ordonnance pour des insuffisances endocriniennes… sans que l’intention contraceptive ne soit mentionnée. Elle ne le sera qu’au début des années 1970. Depuis le début des années 1960, la pilule aura donc permis de manière détournée et fortement limitée la régulation des naissances.
Dans l’après-guerre, la France connaît une politique nataliste volontariste, appuyée sur un cadre juridique particulièrement restrictif. La loi de 1920, emblématique du traumatisme de 14-18, encore en vigueur dans les années 1960, proscrit toute forme de contraception dite moderne. Cela explique que les années 1950-1960 soient celles d’avortements sauvages, pratiqués dans des conditions inhumaines, qui meurtrissent les femmes, voire les tuent. Certaines grandes voix s’élèvent, comme celle du journaliste communiste Jacques Derogy qui dénonce en 1956 ce « drame intime des couples ». Pour le médecin lui aussi communiste Jean Dalsace, notre pays connaît à la fin des années 1960 autant d’avortements que de naissances, en raison de l’absence d’une véritable éducation sexuelle.
Des propositions d’abrogation de la loi de 1920 sont présentées sans succès par la gauche. Dès 1956, la journaliste Françoise Giroud dénonce des hommes ayant « toujours beaucoup de courage pour supporter les malheurs des femmes ». Créée la même année par le docteur Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé, la Maternité heureuse devient le Planning familial en 1960. C’est la naissance de l’un des plus importants mouvements associatifs de notre pays. En 1961, le centre grenoblois du Planning bénéficie de la tolérance des autorités pour distribuer des contraceptifs, principalement des stérilets. Mais c’est bien l’ensemble de la situation qu’il faut changer.
C’est un député stéphanois gaulliste, Lucien Neuwirth, qui porte cette cause. Il s’appuie sur l’action de tout un courant de pensée, incarné notamment par des médecins francs-maçons comme Pierre Simon. Pendant la campagne présidentielle de 1965, François Mitterrand fait de la contraception l’un des axes majeurs de sa campagne contre de Gaulle. Neuwirth réussit ensuite à rallier le général à peine réélu, qui aurait été influencé par sa femme, bouleversée par tous ces avortements dramatiques.
Le texte de 1967 est présenté devant un Parlement incandescent. Neuwirth est à contre-courant de son camp politique. Combat à front renversé quand il est défendu par la gauche et attaqué violemment par ses compagnons. Place à une surenchère oratoire où l’on dénonce pêle-mêle la « flambée inouïe d’érotisme » qui saisirait le pays, le « néant » qui s’annonce… Rien de moins que de demander un huis clos, bien entendu refusé, sur un sujet qui s’apparenterait à une « affaire de mœurs ». Attaqué personnellement, Neuwirth porte le texte avec beaucoup de courage et le soutien du ministre des Affaires sociales Jean-Marcel Jeanneney. Étonnant choc de dates et de personnalités : la loi Neuwirth est signée par le général de Gaulle à la fin de l’année 1967, six mois avant Mai 68. En définitive, elle constitue un plus grand accélérateur de la libération des mœurs qu’une révolution estudiantine, peu mobilisée sur la contraception des femmes.
Le débat ouvert en 1967 ne s’arrête pas et deux camps se forment. Les défenseurs de la pilule fourbissent leurs armes. Le quotidien « Paris Jour » du 13 février 1968 se prononce même en faveur du remboursement au nom du slogan évocateur « Non à la pilule du riche » ! Le début des années 1970 voit la naissance d’un féminisme français désormais organisé grâce au Mouvement de libération des femmes (MLF) en 1970, suivi de Choisir la cause des femmes en 1971 et du Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (Mlac) en 1973. Mais, si les militantes plébiscitent la pilule, elles sont de plus en plus happées par le combat majeur qui s’ouvre : celui pour l’interruption volontaire de grossesse.
Le courant anti-pilule se mobilise de son côté pour différentes raisons. Les premières renvoient aux frémissements initiaux de la pill scare, cette peur des dangers sanitaires induits par la contraception hormonale, surgie outre-Manche. « Le Nouvel Observateur » du 12 mai 1969 en arrive à s’interroger sur « Faut-il interdire la pilule ». La réponse du docteur Cohen, l’un des meilleurs experts, est plutôt rassurante : « Les risques secondaires existent, mais on exagère les dangers et nous le prouverons bientôt. » Ce sont toutefois surtout les catholiques qui s’interrogent. Comment appliquer le refus de tout moyen contraceptif artificiel prôné par Paul VI ? Un journal télévisé de la première chaîne, fin juillet 1968, souligne combien l’encyclique « Humanae Vitae », publiée le 25 du même mois, représente « un idéal élevé », voire trop, générant un complexe de culpabilité.
Entre 1967 et 1972, cinq années ont été perdues et les espoirs de la loi Neuwirth déçus, la diffusion de la pilule restant encore circonscrite. Difficile de trancher entre ce qui relève de la juste préoccupation de protéger la santé des femmes et ce qui renvoie au contraire à une hostilité d’ordre moral. En 1972-1973, les choses changent donc. Replongeons-nous dans les journaux télévisés de l’époque pour comprendre les enjeux du débat. Soulagé, Neuwirth n’en condamne pas moins les retards dus à « un état d’esprit rétrograde », à « un manque de clairvoyance ». De son côté, le ministre de la Santé publique Jean Foyer manifeste son refus de la contraception hormonale, en privilégiant la création de bureaux des « problèmes de la naissance », visant à une éducation de la personnalité, voire de l’amour. Il revient au premier ministre Pierre Messmer de trancher en faveur de la diffusion large de la pilule.
La loi Veil de 1975 marque une nouvelle étape dans la banalisation de la contraception, en supprimant notamment quelques blocages significatifs mis en place en 1967 pour faire passer le texte : c’est la fin en particulier du carnet à souches, qui assimilait de facto les contraceptifs à des drogues. En 1974 est aussi instauré le remboursement par la Sécurité sociale.
En un peu moins de trente ans, la France devient un pays « pilulo-centré » tant la contraception hormonale y est véritablement plébiscitée. Les clivages se sont progressivement estompés, à l’image des pratiques des femmes catholiques qui l’adoptent malgré l’interdit de l’Église. Le sommet est atteint en 2000, quand une femme sur deux en âge d’enfanter prend la pilule, alors que, de manière paradoxale, le nombre d’avortements ne baisse pas.
Depuis les années 1980, des ouvrages à charge mais à l’impact limité dénoncent le danger de la pilule, prônant le retour à des méthodes anciennes comme celle du Dr Ogino datant de 1924. Mais le consensus français autour de la contraception hormonale ne se lézarde véritablement qu’au milieu des années 2010, avec la crise de la pilule dite de troisième génération. Mise sur le marché en 1984, elle semble parée de tous les avantages, des dosages hormonaux plus légers permettant de diminuer les effets secondaires. Bien que sceptique sur les progrès médicaux engendrés, l’administration française en facilite même le remboursement.
C’est alors que des drames se produisent. Jeune Bordelaise de 18 ans, Marion Larat subit un AVC ischémique en 2006 et en reste lourdement handicapée. Alors qu’elle devient une lanceuse d’alerte grâce aux réseaux sociaux, « le Monde » raconte combien cette pilule de troisième génération traduit une pharmaco- négligence. Des analyses prescrites aux femmes à risques, notamment en raison de facteurs héréditaires, auraient ainsi permis d’éviter certains accidents. La ministre de la Santé Marisol Touraine se saisit en 2013 de la question en rencontrant les intéressées et en mobilisant les acteurs du système de santé.
La confiance en la pilule est toutefois considérablement ébranlée. La chute de consommation de ces nouvelles pilules est spectaculaire, sans être compensée par un retour aux anciennes. C’est le début d’une baisse inexorable et de nouvelles prises de position mettant en avant combien la pilule constitue à la fois un travail féminin « invisibilisé » et le symbole de l’hormonophobie qui se répand parmi des jeunes femmes, de plus en plus attachées à l’environnement et à leur propre bien-être. De nouvelles porte-parole proclament même qu’elles en ont « marre » d’une contraception qu’elles jugent dangereuse.
Difficile de prédire l’avenir de cette histoire de l’intime. Sur ce sujet comme sur d’autres, les jeunes femmes ont perdu la mémoire des luttes, celles qui ont abouti à la libéralisation de la contraception, donc de la sexualité – probablement parce qu’on leur a mal transmise. Elles ne se retrouvent pas dans un tout-pilule devenu une norme banalisée. Elles aspirent à autre chose, qui n’existe pas encore pour des raisons techniques et/ou culturelles. La recherche sur la contraception est en effet quasiment bloquée, ce qui explique que la fabrication d’une pilule masculine reste un horizon flou. En France, les hommes ont accepté allègrement une pilule prise par leur compagne. Ils sont bien loin d’utiliser des méthodes telles que le slip chauffant, l’anneau testiculaire ou la stérilisation à laquelle leurs homologues anglo-saxons recourent facilement, pour que la contraception soit, enfin, la responsabilité du couple.
pilulecontraceptionsimone veillucien neuwirth France24 - Monde
NBA: Milwaukee et Golden State passent le premier tour des play-offs
Publié le : 28/04/2022 - 08:30Modifié le : 28/04/2022 - 08:28
Washington (AFP) – Milwauke, champion en titre, et Golden State, de retour en phases finales après deux saisons ratées, se sont qualifiés mercredi pour le prochain tour des play-offs NBA, en remportant tous deux leur série du premier tour par quatre victoires à une.
Les Milwaukee Bucks ont dominé Chicago (116-100) à domicile grâce à 33 points de leur géant grec Giannis Antetokounmpo pour gagner le droit d'affronter en demi-finale de conférence les Boston Celtics qui ont balayé les Brooklyn Nets (4 victoires à 0).
Les Golden State Warriors ont de leur côté battu Denver (102-98) sur leur parquet grâce à 30 points de leur leader Stephen Curry, remportant ainsi leur première série de play-offs depuis 2019, quand ils avaient perdu en finale contre Toronto.
Absente des phases finales les deux dernières saisons, l'équipe californienne, championne NBA en 2015, 2017 et 2018, défiera au prochain tour le vainqueur de la série entre Memphis et Minnesota, dans laquelle les Grizzlies mènent pour l'instant trois victoires à deux.
Les Warriors, qui menaient la série 3 à 0 avant de s'incliner dimanche dans le Colorado, ont dû batailler face à une équipe de Memphis une nouvelle fois portée par son "joker" serbe Nikola Jokic, qui a marqué 30 points.
Golden State avait toutefois plus d'atouts dans sa manche. Draymond Green a encore parfaitement dirigé la défense, tandis que Klay Thompson et Gary Payton II, tous deux auteurs de 15 points, ont ainsi parfaitement secondé Curry, pour prendre le dessus sur les Nuggets dans le dernier quart-temps remporté 32 à 20.
- Giannis "hausse le ton" -
"Vous avez pu voir lors des trois premiers quarts-temps que nous avions oublié comment plier un match", a déclaré le meilleur marqueur à trois points de l'histoire de la NBA, complètement remis de la blessure à une cheville qui l'avait arrêté un mois avant les play-offs.
"Les nerfs, l'énergie, la pression... Cela fait longtemps que nous n'avions pas ressenti tout ça. Nous savons encore comment le faire, mais nous avons dû batailler. Ca fait du bien de passer", a ajouté Curry, 34 ans.
A Milwaukee, Antetokounmpo avait, lui, décidé de "hausser le ton" et de "jouer dur" contre les Bulls, qui n'ont pu que constater les dégâts.
Le Grec, élu deux fois meilleur joueur de la ligue (MVP) en 2019 et 2020, a réussi 11 de ses 15 tirs et pris également 9 rebonds.
"Parfois quand vous menez de 15 ou 20 points, vous commencez à vous endormir et à vous relâcher, mais notre équipe a réussi à garder son calme, à continuer à jouer dur et prendre des tirs", s'est-il félicité.
La star des Bulls DeMar DeRozan n'a ainsi pu marquer que 11 points.
Le duel à venir contre les Celtics fait saliver Antetokounmpo.
"C'est du lourd, nous devons nous reposer, nous entraîner, travailler à la vidéo, prendre soin de notre corps et être prêts pour défier Boston", a-t-il déclaré.
© 2022 AFP
New York Times - World
Russia-Ukraine War
They Flooded Their Own Village, and Kept the Russians at Bay
Ukraine released water from a hydroelectric dam to block the Russian military advance, flooding the village of Demydiv.Credit...
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The waters that poured into Demydiv were one of many instances of Ukraine wreaking havoc on its own territory to slow Russia’s advance. Residents couldn’t be happier. “We saved Kyiv,” one said.
By Andrew E. Kramer
Photographs and Video by David Guttenfelder
DEMYDIV, Ukraine — They pull up soggy linoleum from their floors, and fish potatoes and jars of pickles from submerged cellars. They hang out waterlogged rugs to dry in the pale spring sunshine.
All around Demydiv, a village north of Kyiv, residents have been grappling with the aftermath of a severe flood, which under ordinary circumstances would have been yet another misfortune for a people under attack by Russia.
This time, though, it was a tactical victory. The Ukrainians flooded the village intentionally, along with a vast expanse of fields and bogs around it, creating a quagmire that thwarted a Russian tank assault on Kyiv and bought the army precious time to prepare defenses.
The residents of Demydiv paid the price in the rivers of dank green floodwater that engulfed many of their homes. And they couldn’t be more pleased.
“Everybody understands and nobody regrets it for a moment,” said Antonina Kostuchenko, a retiree, whose living room is now a musty space with waterlines a foot or so up the walls.
“We saved Kyiv!” she said with pride.
What happened in Demydiv was not an outlier. Since the war’s early days, Ukraine has been swift and effective in wreaking havoc on its own territory, often by destroying infrastructure, as a way to foil a Russian army with superior numbers and weaponry.
Demydiv was flooded when troops opened a nearby dam and sent water surging into the countryside. Elsewhere in Ukraine, the military has, without hesitation, blown up bridges, bombed roads and disabled rail lines and airports. The goal has been to slow Russian advances, channel enemy troops into traps and force tank columns onto less favorable terrain.
So far, more than 300 bridges have been destroyed across Ukraine, the country’s minister of infrastructure, Oleksandr Kubrakov, said. When the Russians tried to take a key airport outside Kyiv on the first day of the invasion, Ukrainian forces shelled the runway, leaving them pockmarked with craters and unable to receive planeloads of Russian special forces.
The scorched-earth policy played an important role in Ukraine’s success in holding off Russian forces in the north and preventing them from capturing Kyiv, the capital, military experts said.
“The Ukrainians are clearly being very creative in trying to make life very difficult for the Russians,” said Rob Lee, a senior fellow at the Foreign Policy Research Institute. “It makes sense to slow down any rapid offensive.”
One approach, used often around Kyiv last month and in recent days in the pitched combat in eastern Ukraine, is to force the Russians to attempt pontoon river crossings around destroyed bridges. Those sites are carefully plotted in advance by Ukrainian artillery teams, turning the pontoon bridgework into bloody, costly affairs for the Russians.
But variations abound. The Ukrainian military has released a video of a bridge blowing up as an armored vehicle lumbers across, sending the vehicle plummeting into the river.
To the east of Kyiv, bridges were blown up in a manner that forced a squad of Russian tanks into a peat bog; four tanks sank nearly up to their turrets.
“It has been one of the strong sides, everybody has taken note of this,” Mr. Kubrakov said.
“Our army, our military has very properly used engineering items, whether dams or bridges they blew up, and stopped the advance of forces,” he said. “It was done everywhere in the first days, and it is happening now in the Donbas” in eastern Ukraine.
The strategy comes at an enormous cost to the country’s civilian infrastructure. The Russian army, too, has been blowing up bridges and targeting railroad stations, airports, fuel depots and other facilities, adding to Ukraine’s self-inflicted damage and ballooning the price tag for rebuilding the country after the war.
The estimated total damage to transportation infrastructure after two months of war is about $85 billion, the Ukrainian government has said. Regardless of which side actually destroyed any particular site, Mr. Kubrakov blamed Russia.
“We wouldn’t have blown up our own bridges if the war hadn’t started,” Mr. Kubrakov said. “The cause is one and the same: aggression of the Russian Federation.”
The experience in Demydiv is a case in point. Ukrainian forces flooded the area on Feb. 25, the second day of the war.
The move was particularly effective, Ukrainian officials and soldiers say, creating a sprawling, shallow lake in front of the Russian armored columns. Later, Russian shelling damaged the dam, complicating efforts now to drain the area.
Even two months later, residents of Demydiv paddled about in a rubber boat. Forlorn corn stalks emerged from flooded gardens. One family walked on a rickety pathway of boards over a sprawl of sticky black mud in their yard.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.
Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.
A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.
And yet a dozen or so residents said in interviews that the strategic benefit outweighed their hardships.
“Fifty flooded houses isn’t a big loss,” said Volodymyr Artemchuk, a volunteer who was helping fuel the pumps now draining the village.
The flooding that blocked the northern rim of Kyiv on the west bank of the Dnipro River played a pivotal role in the fighting in March, as Ukrainian forces repelled Russian attempts to surround Kyiv and eventually drove the Russians into retreat. The waters created an effective barrier to tanks and funneled the assault force into ambushes and cramped, urban settings in a string of outlying towns — Hostomel, Bucha and Irpin.
The flood also limited potential crossing points over a tributary of the Dnipro, the Irpin River. In the end, Russian forces tried unsuccessfully a half-dozen times to cross that river, using a pontoon bridge and driving across a marshy area, all in unfavorable locations and under Ukrainian artillery fire.
They were repeatedly struck by shelling, according to a Ukrainian soldier named Denys who witnessed one failed crossing that left burned Russian tanks scattered on the riverbank. The soldier offered only his first name for security reasons.
The flood protected Kyiv but also helped protect Demydiv, which was on the Russian-occupied side of the flooded fields. Though Russian soldiers patrolled the village, it never became a front line in the battle, and was spared the grim fate of towns to the south.
Six people were shot during about a month of occupation, said Oleksandr Melnichenko, who holds a position akin to mayor, and houses and shops were destroyed by shelling. But the village escaped nightmarish scenes of dozens of bodies left on the streets by retreating Russian soldiers, as occurred in the frontline town of Bucha.
“Some people are trying to get back to normal life and some people are still traumatized,” Mr. Melnichenko said. “People are afraid it will happen again.”
Though some people complained about the sluggish cleanup, which is expected to take weeks or months, much of the village has banded together in almost joyous communal effort to dry out their homes.
Even as the floodwater swamped backyards and soda bottles floated past houses, women were stewing borscht and inviting people in to eat, and neighbors ferried diesel fuel for pumps in a rubber boat.
Roman Bykhovchenko, 60, a security guard, was drying soggy shoes on a table in his yard. When he walked in his kitchen, water bubbled up through cracks in the floorboards. Still, he said of the damage, “It was worth it.”
Ms. Kostuchenko, the retiree, apologized for the heaps of towels strewn on the floor as she displayed the damage to her house. “I’m sorry it’s so messy,” she said.
She sighed, lamenting that her garden, now a shallow pond, was unlikely to be planted this year. But then she joked that perhaps she would try growing rice.
Nikita Simonchuk and Maria Varenikova contributed reporting from Demydiv.
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Valeurs Actuelles
Législatives : alerte sur la Côte d’Azur
Le Monde
Le Var, un jardin sur la Méditerranée
Une destination de rêve en toutes saisonsContenus réalisés par les équipes de M Publicité, la régie publicitaire du Monde. La rédaction n’a pas participé à leur réalisation.
Entre vignes et forêts, villages perchés et criques sauvages, le Var est une destination nature à découvrir en toutes saisons ! L’un des premiers départements forestiers de France, il constitue un formidable réservoir de paysages à découvrir à pied ou à vélo.
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Prendre un bain de nature dans le Var
Territoire de contrastes flamboyants, le Var alterne entre un arrière-pays sauvage et un littoral éclatant. On commence la découverte par le sud de la Presqu’île de Saint-Tropez avec les espaces protégés des 3 caps ; Camarat, Taillat et Lardier reliés par un sentier des douaniers. Le Cap Camarat, dominé par son phare qui culmine à 180 mètres de hauteur, veille sur la mythique plage de sable blond de Pampelonne. Plus loin, le Cap Lardier offre un éden de côte préservée de l’urbanisation, sous la houlette du Conservatoire du Littoral. Le Cap Taillat, qui pointe entre les deux caps, est un joyau avec son banc de sable qui relie un massif rocheux. Le long du sentier littoral alternent criques de rêves, plages de rochers ou de sable et eaux turquoise… Un véritable paradis pour les amoureux des espaces protégés !
Le Massif de l’Estérel, qui plonge dans la grande bleue, entre Saint-Raphaël et Cannes, est une merveille géologique avec sa roche rouge et ses reliefs abrupts. De nombreux circuits de randonnée ouvrent des perspectives sur le pic de l’Ours, le rocher Saint-Barthélémy, le Cap Dramont ou au creux des Gorges du Blavet. La route de la Corniche d’Or, qui borde le littoral sur 30 km au pied du Massif de l’Estérel, dessert une enfilade de calanques que l’on rejoint en empruntant des sentiers un peu raides ou des volées d’escalier. Laissez-vous saisir par le choc des couleurs et la beauté des eaux ! Véritable poumon vert du Var, le Massif des Maures n’est pas en reste côté paysages avec ses forêts de chênes-lièges et de châtaigniers. Il est semé de 26 villages pittoresques comme La Garde-Freinet, Collobrières, la Mole, Le Plan-de-la-Tour… Mais aussi de pépites telles que la Chartreuse de la Verne, un monastère fondé au XIIe siècle. Pour se recueillir, on ne manquera pas non plus le Parc naturel régional de la Sainte-Baume, avec son massif ceinturé d’une falaise de roches calcaires. Haut lieu de pèlerinage, sa grotte de Sainte-Marie Madeleine et son sanctuaire se dévoilent après 45 minutes de marche. Au retour de la virée, on s’arrête à Solliès-Pont, capitale de la figue, pour déguster la pulpe charnue de la Violette de Solliès AOC !
L’arrière-pays, la Provence préservée
Le Var possède un arrière-pays aux paysages variés, où s’égrènent des villages de caractère au sein desquels il fait bon flâner et écouter le murmure des fontaines. Dans le Haut-Var, ne manquez pas Aups, capitale de la truffe noire, ni Bargème, le plus haut village du Var en surplomb duquel veillent les tours de son château médiéval. Cotignac s’étend au pied d’une falaise de tuf creusée d’habitations troglodytes tandis que Tourtour « Village dans le ciel de Provence » étale sa vue grandiose qui s’étire du Massif des Maures à la Sainte-Victoire. Pour prendre son temps et savourer les kilomètres à vélo, on filera sur l’itinéraire EV8 – La Méditerranée à vélo, qui relie l’Espagne à l’Italie sur 850 km en passant par la Provence Verte, la Dracénie et le Pays de Fayence. En Cœur de Var, à seulement 1h des plages et des Gorges du Verdon, on écarquille les yeux à la visite de l’Abbaye du Thoronet, l’une des trois abbayes cisterciennes de Provence, chef-d’œuvre de l’art roman. Enfin, le parc naturel régional du Verdon, futur Grand Site de France, abrite le plus grand canyon d’Europe ; les Gorges du Verdon, une merveille à préserver.
Le Golfe de Saint-Tropez au printemps et à l’automne
Quel plaisir d’arpenter les ruelles du village de Saint-Tropez… Quand la foule a déserté, à l’automne, ou au printemps, la place des Lices, le port et les ruelles sont à vous ! On profite de l’escale pour admirer la vue sur le Golfe de Saint-Tropez depuis la Citadelle ou pour emprunter le sentier littoral qui rejoint la sauvage baie des Canoubiers. Du 24 septembre au 1er octobre, ne manquez pas les Voiles de Saint-Tropez, une course spectaculaire et l’événement nautique de l’année ! Face à Saint-Tropez, la cité de Sainte-Maxime, animée toute l’année, est un prétexte au shopping tandis que la commune de Cogolin est réputée pour son artisanat : fabrique de pipes et d’anches, manufacture de tapis…
On aimera aussi se perdre dans les ruelles des villages provençaux de la Presqu’île de Saint-Tropez : Gassin, Ramatuelle ou encore Grimaud, et visiter le port coloré de la cité lacustre de Port Grimaud. Sans oublier : les vignobles qui s’étalent entre les pins parasols et qui produisent ce rosé clair, sec et aromatique classé en Côtes de Provence AOP. De la grande plage de Cavalaire à celle de Gigaro à La Croix-Valmer, on suivra le fil du sentier littoral qui progresse de criques en criques. Et pour un bain de nature, on mettra le cap sur le Rayol-Canadel-sur-Mer qui abrite le domaine du Rayol, le Jardin des Méditerranées, un espace naturel protégé de 20 hectares qui regroupe différents jardins méditerranéens du monde, un vrai régal pour les yeux !
www.visitvar.fr
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France24 - Monde
Comprendre les élections législatives françaises en six questions
Publié le : 27/04/2022 - 18:42
Aude MAZOUE
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Les 12 et 19 juin prochains, les Français inscrits sur les listes électorales se rendent aux urnes pour élire les députés siégeant à l'Assemblée Nationale. Moins mobilisatrice que l'élection présidentielle auprès des Français, cette échéance électorale est pourtant déterminante pour la vie du pays. Six clés pour mieux l'appréhender.
À peine l'élection présidentielle est-elle passée que déjà les esprits se tournent vers les élections législatives. Depuis la mise en place du quinquennat sous le président Jacques Chirac, ce scrutin se déroule tous les cinq ans dans la foulée de l'élection présidentielle. Comment se déroule-t-il ? Quels sont les enjeux des groupes parlementaires ? Comment la cohabitation peut-elle en découler ? France 24 vous apporte quelques éléments de réponse pour mieux comprendre cette échéance électorale cruciale.
Les législatives permettent d'élire 577 députés à l'Assemblée nationale. Ce sont eux qui voteront les lois du prochain quinquennat, ou ne les voteront pas. À titre d'exemple, lors de la XVe législature qui a démarré en juin 2017, quelque 354 lois ont été votées (chiffre arrêté au 28 février 2022 car en période d'élections, l'Assemblée nationale stoppe tous ses travaux). Les députés ont aussi un rôle de contrôle sur l'action du gouvernement. Ils peuvent interroger les ministres, par écrit ou à l'oral, les mardis et mercredis, sur l'actualité locale de leur circonscription ou sur la politique nationale. Les députés peuvent également demander l'ouverture d'une commission d'enquête pour approfondir un dossier. Récemment, des enquêtes parlementaires ont ainsi été ouvertes après l'affaire des Ehpad Orpea ou celle de l'agression mortelle d'Yvan Colonna en prison.
>> À lire : Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Le nombre de députés n'a pas toujours été le même. Les règles ont en effet changé en la matière depuis la création de la Ve République, en 1958. Leur nombre varie au gré de l'évolution démographique. Le découpage électoral appliqué pour les élections législatives, issu de la loi du 23 février 2010, répartit les sièges par tranches de population, aussi appelées des circonscriptions. Une tranche correspond à 125 000 habitants. La France est ainsi répartie en 566 circonscriptions législatives, auxquelles il faut ajouter depuis 2012 onze nouvelles tranches pour représenter les quelque 2,5 millions Français de l'étranger, soit un total de 577 circonscriptions.
Aujourd'hui, il semble que ce découpage ne soit plus forcément en phase avec les mouvements de population : le nombre de députés dans les départements qui ont perdu des habitants n'a jamais été réduit. Lors de sa première campagne, en 2017, Emmanuel Macron avait pris l'engagement de diminuer d'environ un tiers le nombre de députés et de sénateurs, notamment afin de réduire les dépenses de l'État, et d'en élire 20 % à la proportionnelle. En juillet 2018, une proposition de loi sur la réforme des institutions a été présentée au Parlement, mais l'examen de ce texte bousculé par les crises successives – affaire Benalla, Gilets jaunes, crise Covid-19 – n'a jamais abouti. Dans son programme de 2022, Emmanuel Macron ne fait plus allusion à cette proposition de loi.
Les députés sont élus au suffrage universel direct, c'est-à-dire par tous les Français majeurs inscrits sur les listes électorales. Les élections législatives se déroulent au sein de chaque circonscription selon un scrutin majoritaire à deux tours, sauf si l'un des candidats obtient, dès le premier tour, la majorité absolue des suffrages exprimés et 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Une prouesse qui reste rare : seuls quatre députés ont été élus dès le premier tour en 2017.
Pour se maintenir au second tour, les candidats doivent avoir obtenu les voix d'au moins 12,5 % des électeurs inscrits. Si un seul candidat atteint ce seuil, le candidat qui a recueilli, après lui, le plus grand nombre de suffrages au premier tour peut se maintenir au second tour. Si aucun candidat n'atteint ce seuil, alors ce sont les deux candidats ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages au premier tour qui restent en lice pour le second tour.
Pour être candidat aux élections législatives, il faut être Français et âgé d'au moins 18 ans. Mais ces deux conditions ne suffisent pas. Les personnes sous le coup d'une peine d'inégibilité prononcées par un tribunal ne peuvent pas se présenter. Certains hauts fonctionnaires (préfets, magistrats, recteurs) ne peuvent briguer une députation dans le département où ils ont exercé leurs fonctions, pour une durée d'un à trois ans. Les personnes placées sous tutelle ne sont pas non plus habilitées à être candidates. Enfin, depuis les élections de 2017, les députés n'ont plus le droit de cumuler leur mandat avec une autre fonction locale telle que maire, président ou vice-président de région, de département ou d'intercommunalité. Ils ont le droit d'être candidat, mais après leur élection, ils devront choisir quel mandat ils conservent.
Il n'est pas nécessaire d'avoir des attaches géographiques dans une circonscription pour s'y présenter. Nul besoin non plus d'y être domiciliée. "Les députés sont investis d'un mandat national. Bien qu'élus dans une circonscription, chacun représente la Nation tout entière", rappelle-t-on sur le site de l'Assemblée nationale. Raison pour laquelle on parle parfois de "candidat parachuté", quand absolument aucune attache locale ne les lie à la circonscription dans laquelle ils se présentent.
Si les partis commencent actuellement leurs tractations pour d'éventuelles alliances, ils peuvent déposer les déclarations de candidature au mandat de député à partir du 16 mai et au plus tard jusqu'au 20 mai à 18 h. Pour le second tour, le dépôt des candidatures est possible les 13 et 14 juin.
La campagne électorale s'ouvre à partir du 30 mai pour le premier tour. Les affiches de campagne sont alors accolées sur les emplacements spécifiquement réservés dans chaque commune. La campagne officielle est également lancée à la radio et à la télévision pour les partis présentant des candidats.
Trois jours après le second tour, la nouvelle Assemblée nationale entre en fonction, soit le mercredi 22 juin pour sa XVIe législature. Le 28 juin, le président du palais Bourbon sera élu au scrutin secret à la tribune. Les groupes politiques qui siégeront dans l'hémicycle sont également annoncés le même jour. Enfin, la composition des huit commissions permanentes, chargées d'examiner une question particulière relevant de leur compétence, s'opérera le lendemain, mercredi 29 juin.
Chaque élu peut décider de rejoindre un groupe politique de son choix. Il faut 15 députés (contre 20 avant 2009) pour constituer un groupe parlementaire. En général, l'adhésion se fait selon l'appartenance politique de l'élu, mais il existe des groupes rassemblant des parlementaires de plusieurs partis si le nombre d'élus n'est pas suffisant pour constituer un groupe.
L'enjeu de l'appartenance à un groupe est double : il est politique et financier. Avoir un groupe permet de s'organiser pour peser dans les débats et sur le fonctionnement de l'assemblée. Concrètement, les groupes bénéficient de plus de temps de parole lors des questions au gouvernement, ils peuvent aussi demander une suspension de séance ou le vote en scrutin public. Sur le plan pécuniaire, l'Assemblée réserve aux groupes parlementaires une enveloppe pour couvrir leurs dépenses et bénéficier de facilités matérielles, comme la mise à disposition de bureaux ou de salles de réunion. Plus précieux encore, cela ouvre la possibilité de s'entourer de collaborateurs.
Au-delà des groupes, les grands partis cherchent à atteindre d'autres seuils au sein de l'Assemblée nationale. Il faut compter un minimum de 185 députés pour demander la mise en place d'un référendum d'initiative partagée. La proposition doit au préalable obtenir la signature de plus de 4 millions d'électeurs pour qu'un référendum soit organisé. Et pour saisir le Conseil constitutionnel sur la conformité d'une loi, il faut atteindre un seuil de 60 députés par formation. Enfin, si 58 députés signent une motion de censure, un débat s'amorce et un vote a ensuite lieu.
On parle de cohabitation dès lors que le président n'est pas du même bord politique que son Premier ministre. Cette situation peut se présenter à l'issue des élections législatives, lorsque l'hémicycle est dominé par une tendance politique différente du parti présidentiel. Cette conjoncture s'est produite à trois reprises sous la Ve République. Deux fois sous la présidence de François Mitterrand (Parti socialiste), avec Jacques Chirac (Rassemblement pour la République) d'abord de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1995 avec Édouard Balladur (RPR). La dernière cohabitation remonte à 1997 et jusqu'en 2002, lorsque Lionel Jospin (PS) était le Premier ministre de Jacques Chirac.
Dans ce cas de figure, le président est contraint de désigner un Premier ministre issu de la nouvelle majorité parlementaire. Le chef de l'État et le chef du gouvernement doivent alors "coexister" pour diriger la nation. Cette situation est défavorable au président de la République, qui perd son pouvoir sur les décisions internes du pays. Les affaires intérieures reviennent au Premier ministre et sa majorité à l'Assemblée, habilitée à voter des lois. Le président doit partager ses prérogatives avec son Premier ministre. Le chef de l'État ne peut en outre contraindre son Premier ministre à la démission. En revanche, il peut toujours dissoudre l'Assemblée nationale, moyennant l'organisation d'un nouveau scrutin. La cohabitation permet l'alternance sans déclencher une crise politique ou institutionnelle, mais cette configuration peut entraver l'action politique. Si la cohabitation avait bien commencé de 1997 à 2000 entre Jacques Chirac et Lionel Jospin, elle fut ensuite conflictuelle entre les deux hommes, bloquant des projets de loi de finances et de loi de financement de la Sécurité sociale en 2002 notamment.
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A Woman’s Haunting Disappearance Sparks Outrage in Mexico Over Gender Violence
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The case of Debanhi Escobar, 18, in Monterrey has ignited a national outcry over the government’s failure to deliver justice for missing women.
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By Oscar Lopez
Photographs by Alejandro Cegarra
MONTERREY, Mexico — On the 13th day of searching for his missing daughter, Mario Escobar stood outside a gas station in the choking heat, clutching fliers with her photo and the vestiges of a desperate, lingering hope.
Hours later, in a wash of red and blue police lights, that hope was destroyed.
Debanhi Escobar’s body was found last Thursday night in an abandoned underground water tank on the grounds of a motel in northern Mexico, which authorities had already searched four different times.
“I’m shattered,” Mr. Escobar said of his daughter’s disappearance. “My life has changed completely.”
The case of Ms. Escobar, an 18-year-old law student who disappeared on April 9, has sparked outrage and protests over a phenomenon that is now chillingly common in Mexico: The disappearance of women and girls all over the country.
In just the last month, at least nine other women and girls have gone missing in the greater metropolitan area of Monterrey, one of the wealthiest cities in the country. Nationwide, more than 24,000 women are missing, according to government figures, and last year, roughly 2,800 women were reported missing, an increase of nearly 40 percent compared with 2017.
The rising rate of disappearances correlates to the general surge in violence across Mexico in recent years, security experts say, in addition to the rise in organized crime, like sex trafficking, as well as high rates of domestic violence that force many women to flee their homes.
But security analysts and human rights groups also point to a broader failure by state authorities to carry out proper investigations of missing women or prosecute femicide cases, fueling a culture of deep-seated impunity.
As a result, desperate families are forced to take search efforts and investigations into their own hands, seeking justice for loved ones who vanish into the wilds of an increasingly lawless nation.
“The state has simply completely turned its back on its responsibility to investigate cases of disappearances,” said Angélica Durán-Martínez, an associate professor of political science at the University of Massachusetts Lowell. “It’s an environment that makes it easier for these practices to continue propagating because there is no punishment or justice.”
A spokesman for the prosecutor’s office for Nuevo León state, which includes Monterrey and was responsible for the search and investigation efforts into Ms. Escobar’s disappearance, did not respond to multiple interview requests.
In a report released this month, the United Nations Committee on Enforced Disappearances called on Mexico to tackle the crisis, noting that more than 95,000 people are registered as disappeared. In the past five years, 8,000 people a year have disappeared. While most are men, the committee highlighted a “notable increase” in the disappearances of women, children and teenagers.
“Impunity in Mexico is a structural feature that favors the reproduction and cover-up of enforced disappearances,” the U.N. committee said in a statement, noting that as of last November, only 2 to 6 percent of disappearances had resulted in prosecutions.
In response, President Andrés Manuel López Obrador, who made tackling Mexico’s violence a central campaign promise, said that the committee’s recommendations were being addressed. In a news conference last week, he pledged the federal government’s support in solving Ms. Escobar’s killing and vowed that injustice in Mexico was a thing of the past.
“Along with corruption, what has hurt Mexico the most, because they go hand in hand, is impunity,” Mr. López Obrador said. “That’s why we talk about zero impunity, that the crimes that are committed be punished.”
But in Nuevo León, the authorities have been more dismissive of the crisis. As recently as last week, the state prosecutor, Gustavo Adolfo Guerrero, cited a “lack of communication,” among families as well as “rebelliousness” among teens as the cause of most disappearances of women, adding that most were missing as “a voluntary” decision.
Before Ms. Escobar disappeared, public outrage had already been building for weeks after a string of disappearances of young women in Monterrey, which seemed to underscore the negligence of the authorities.
Yolanda Martínez, 26, went missing on March 31. According to her brother Jesús, it took the authorities two weeks to even visit their home. She has yet to be found.
“It starts to feed our despair,” Mr. Martínez said. “I can’t tell you that they’re doing nothing, but I also can’t tell you what’s being done.”
Three days after Ms. Martínez disappeared, María Fernanda Contreras, 27, went missing. Through a family contact, Ms. Contreras’ father, Luis Carlos, obtained cell tower data showing the approximate location of her phone the last time it was switched on.
Mr. Contreras scoured the area, passing the information to the state prosecutor’s office. But he said it took the authorities three days to close off and search the neighborhood. By the time they found her, Ms. Contreras had been dead for days.
“With all the information I had, I almost found my daughter, and these guys couldn’t do anything,” Mr. Contreras said. “It’s ridiculous.”
The Nuevo León attorney general’s office has denied they were slow to act, noting that Ms. Contreras was killed the night she disappeared.
Then came Ms. Escobar’s case, which intensified the anger. The uproar prompted a rare outpouring of public support, with people offering everything from drones to sniffer dogs to help the search.
The night she went missing, Ms. Escobar had been at a party on the outskirts of the city. According to the state prosecutor’s office, Ms. Escobar left the party in a private car, but in the early hours of April 9, she got out of the vehicle on the side of a highway, where the driver apparently left her.
The driver had been interviewed twice by investigators, according to an official in the prosecutor’s office who was not authorized to speak publicly.
Despite the staggering numbers, the cases of missing women are often downplayed or ignored by the media and local authorities, according to security experts, with officials frequently implicating women in their own disappearances or treating them as isolated incidents, not a systemic issue.
But with media attention building over the cases of missing women in Monterrey, the authorities opened an investigation into Ms. Escobar almost immediately.
A photo of Ms. Escobar taken by the driver who left her on the highway also went viral, thanks partly to the family’s efforts to draw attention to the case. She’s pictured standing alone along a highway, arms crossed and staring into the darkness.
For nearly two weeks, her family and friends desperately searched, at times walking through barren fields, prodding at the dirt for signs of a buried body.
Eventually, complaints of a foul smell by the motel workers tipped the authorities off to check the water tank.
Nuevo León’s top security official, speaking to reporters last week, acknowledged that the search for Ms. Escobar had been flawed.
“It’s a massive human failure,” said Aldo Fasci, the state’s security secretary. “They were there four times and didn’t find anything.”
The cause of death was a head wound, according to the state prosecutor, Mr. Guerrero. In an interview last week with Reforma newspaper, he said she was dead before her body was dumped in the cistern. Then, on Wednesday afternoon, Mr. Guerrero told reporters that Ms. Escobar may have been alive when she fell into the tank.
“That is why the line of investigation is still open,” he said.
But the actions of state authorities have already been called into question.
On Monday, Karla Quintana, the head of the National Commission for the Search of Disappeared People, pointed out several missteps by the prosecutor’s office, including the failure to inform Ms. Escobar’s parents that a body had been discovered, which they heard about on the news. They were then denied access to Ms. Escobar’s remains, and were only provided photos, Ms. Quintana said.
The day after Ms. Escobar’s death was confirmed, hundreds of women took to the streets in protest, shutting down traffic across Monterrey. Many held the missing person fliers with the dead woman’s photo.
On Saturday, Ms. Escobar’s body was driven about three hours south of Monterrey to the town of Galeana, where her mother grew up. As the convoy of cars pulled into town, dozens of residents stood by the side of the road, waving signs and white balloons.
After a mass inside a bare yellow church, the coffin was driven out of town, followed by a procession of dozens of people to the local cemetery, which sits on a hill overlooking soaring mountains.
“We are destroyed inside, our hearts are broken,” Mr. Escobar said. “We are sick and tired of everything that’s happening in Mexico.”
Ms. Escobar’s coffin was lowered into a grave lined with cinder blocks. Wet cement was poured on top, followed by dozens of flowers. Then, women in the crowd began singing a haunting hymn, their words whipped away by the wind.
Chantal Flores contributed reporting.
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France24 - Monde
Législatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
Publié le : 26/04/2022 - 18:29Modifié le : 26/04/2022 - 18:36
Grégoire SAUVAGE
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En France, les élections législatives représentent la principale source de financement public des partis. Un enjeu considérable à la veille d'un scrutin aux multiples inconnues et en pleine recomposition du paysage politique.
Après l'élection présidentielle, tous les yeux sont rivés sur les prochaines législatives du mois de juin. L'objectif est de peser sur les décisions du futur gouvernement en constituant un groupe puissant à l'Assemblée nationale. Mais au-delà de cet enjeu politique, l'intérêt est aussi économique pour les partis.
En plus des cotisations de leurs adhérents et des dons de personnes privées, les partis touchent des subventions de la part de l'État, même s'ils ne parviennent pas à faire élire leurs candidats : il leur suffit d'engranger 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions pour toucher 1,42 euro par voix et par an. Une aubaine pour les petits mouvements politiques en quête de financement.
"Cela pousse les partis à présenter le plus de candidats possible", détaille Paul Bacot, professeur émérite à Sciences Po Lyon. "Sauf que faire campagne coûte de l'argent et si le score est insuffisant, il n'y a pas de remboursement. Les partis ont donc de savants calculs à faire pour savoir s'ils ont intérêt à présenter un candidat là où ils ne sont pas certains de faire un score correct", précise le politologue.
Cependant, pour pouvoir espérer toucher l'ensemble de ces subventions, il y a des règles à respecter. La première est d'enregistrer son mouvement auprès du ministère de l'Intérieur. Il est également impératif de déposer ses comptes de campagne à la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Enfin, la parité est fortement encouragée, puisque les mauvais élèves voient leurs aides financières réduites en cas de déséquilibre entre le nombre de candidats et de candidates. Moins un parti présente de femmes, plus l'État réduit ses subventions.
Le vainqueur rafle la mise
Mais le véritable jackpot est décroché par les formations qui réussissent à envoyer des députés à l'Assemblée. Cette fois, les partis touchent 37 280 euros par élu et par an, versés pendant cinq ans, soit toute la durée du mandat. En envoyant 27 députés dans l'hémicycle, une formation politique pourra donc compter sur un pactole de 1 million d'euros chaque année.
Et comme les législatives ont tendance à confirmer les résultats de l'élection présidentielle, la formation politique derrière le nouveau chef de l'État a toutes les chances de rafler la mise. En 2017, La République en marche (LREM), avec ses 6 millions de voix et ses 333 parlementaires, a ainsi reçu plus de 20 millions d'euros. À l'inverse, le scrutin est sans pitié pour les perdants. Le Parti socialiste, anciennement majoritaire à l'Assemblée nationale, avait vu sa manne financière fondre comme neige au soleil. Au lendemain de cette déconvenue électorale, le parti à la rose s'était vu contraint de mettre en vente son siège historique, rue Solférino à Paris.
"Tout se joue sur une élection et ça me choque. Il faut un système plus vertueux, moins brutal", assure le trésorier des Républicains, Daniel Fasquelle, et tout nouveau soutien d'Emmanuel Macron, interrogé par le journal Le Figaro.
"C'est vrai qu'il y a une prime au vainqueur. C'est compréhensible, mais on pourrait aussi imaginer un système qui prenne également en compte les résultats des régionales, des européennes et des départementales. Cela permettrait une mise à jour plus régulière et pas uniquement tous les cinq ans", estime Paul Bacot.
Des alliances, mais à quel prix ?
Pour ces prochaines législatives, certains partis joueront plus gros que d'autres. Formation la plus endettée de France avec une ardoise de près de 23,8 millions d'euros fin 2020, le Rassemblement National (RN) de Marine Le Pen qui a déclaré lors du débat de l'entre-deux-tours être "à la tête d'un parti pauvre", doit impérativement renflouer ses caisses. Objectif : réunir au moins 15 élus, nécessaires à la constitution d'un groupe parlementaire pour gagner en visibilité au palais Bourbon. Actuellement, le RN compte 8 députés sur 577.
Autres formations sur la sellette : celles n'ayant pas obtenu 5 % des voix au premier tour de la présidentielle, synonyme de remboursement des frais de campagne par l'État. Pour le parti socialiste (PS), dont les caisses sont vides, et pour les Républicains (LR) dans le rouge depuis la défaite cuisante de Valérie Pécresse, ces prochaines législatives s'annoncent déterminantes et la question financière devrait peser sur les stratégies électorales et les alliances.
Au cœur des tractations qui se jouent en coulisses : les investitures. Ce processus permet à plusieurs partis de désigner un candidat unique pour les représenter dans une circonscription et éviter un éparpillement des voix. Cependant, si ce dernier est élu, il ne pourra déclarer qu'un seul parti de rattachement éligible aux subventions de l'État.
Les états-majors des partis "espèrent ainsi que ce qu'ils perdent dans une circonscription au profit d'un allié, ils puissent le gagner ailleurs", résume Paul Bacot.
Cinq années de vaches maigres
Avec 17 députés, mais forte des 22 % de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, la France insoumise (LFI) compte bien imposer aux socialistes ses conditions dans le cadre d'un accord national sur le programme et les investitures. Le PS et ses 28 députés tentera, lui, de faire valoir un ancrage local qui fait défaut à LFI dans ces négociations sur une union de la gauche qui doivent débuter mercredi.
"Cette première rencontre portera sur les questions de fond et s'il y a un accord, ensuite on pourra discuter des questions d'investitures", affirme Corinne Narassiguin, la numéro 2 du PS, qui reconnaît une équation difficile à résoudre entre toutes les forces de gauche. "Quand le PS était en position de force dans ces négociations, on considérait que les partis avec lesquels on s'alliait avaient aussi besoin du financement public pour leur fonctionnement. Ne pas asphyxier financièrement ses partenaires doit faire partie d'un accord politique", prévient l'ancienne députée.
"Il va falloir être intelligent si l'on veut un maximum de députés de gauche à l'Assemblée nationale. Dans chaque parti, nous avons des spécialistes de la carte électorale pour savoir à quels endroits il est préférable d'avoir un socialiste, un communiste, un vert ou un insoumis", ajoute la secrétaire nationale du PS à la coordination et aux moyens.
>> À voir : C'EST EN FRANCE - Second mandat, dernière chance : radiographie d'une France fracturée
De leur côté, les Républicains (LR) ont tranché mardi lors d'un comité stratégique pour "une indépendance totale" de LR aux législatives. "Il n'y a pas de double appartenance et il n'y en aura jamais", a assuré le président du parti Christian Jacob, en réponse aux élus LR qui seraient tentés par des accords locaux avec LREM. Le réalisme électoral pourrait toutefois avoir raison de ces consignes nationales et plusieurs députés seraient sur le départ selon Libération.
"Indépendance totale" pour LR ou "Union de la gauche" ou populaire [selon les termes de la proposition de Jean-Luc Mélenchon] pour le PS , quelle que soit la stratégie choisie, les experts interrogés par France 24 prédisent aux deux anciens partis de gouvernement cinq années de vaches maigres. "Il leur reste tout de même des ressources et un patrimoine", nuance Paul Bacot. "Même si, conclut-il, on ne peut pas vivre éternellement en vendant les bijoux de famille."
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ÉLYSÉE 2022Présidentielle : Le Pen et Mélenchon déjà tournés vers "le troisième tour" des législatives
Législatives : le Parti socialiste et le Parti communiste tendent la main à Jean-Luc Mélenchon
LE JOUR D'APRÈS
Présidentielle : au lendemain de la réélection d'Emmanuel Macron, cap sur les législatives
Le Figaro
Addictions, mauvaise gestion... Les conseillers en budget, témoins des galères au quotidien
Laetitia LienhardREPORTAGE - Pour prévenir le surendettement et favoriser l'éducation budgétaire, plus de 500 points conseil budget, labellisés par l'État, ont été créés depuis 2019. Le Figaro a partagé l'après-midi d'une bénévole.
«J'ai toujours été à découvert, c'est mon mode de fonctionnement», reconnaît Sarah*, 47 ans, qui souffre d'une addiction aux jeux à gratter. Cette quarantenaire qui travaille pour un bailleur social est le premier rendez-vous de l'après-midi dans ce Point Conseil Budget du 11ème arrondissement de Paris. Depuis 2019, 500 structures de ce type existent pour accompagner les personnes en difficulté financière. Celui-ci est géré par l'association Crésus Île-de-France.
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Dans ce petit bureau aux murs blancs, au fond d'une cour, Régine Monfront, bénévole depuis quatre ans, écoute, tente de rassurer et propose des solutions aux personnes venues pour être accompagnées afin de sortir de leurs problèmes de budget. «Les difficultés financières sont souvent liées à un accident de vie qui peut être un deuil, une séparation mais aussi une naissance ou un mariage qui bouscule un équilibre budgétaire déjà fragile. Il y a aussi des cas de mauvaise gestion, des personnes qui ont les moyens financiers suffisants mais qui ne s'en sortent pas», explique Régine Monfront.
Pour Sarah, c'est son addiction qui l'a plongée dans une situation financière délicate. «Je peux dépenser jusqu'à 100 euros par jour dans des jeux à gratter, c'est plus fort que moi», avoue-t-elle, tout en s'excusant tout au long de l'entretien. Mais bienveillance et écoute sont de mises. «Vous n'avez pas à vous excuser. Ce n'est pas à moi de qualifier ce qui est bien ou non», lui répète à plusieurs reprises la bénévole de l'association.
« Je peux dépenser jusqu'à 100 euros par jour dans des jeux à gratter, c'est plus fort que moi »
Malgré un salaire de plus de 2000 euros, elle a contracté de nombreux crédits pour un total de plus de 23.000 euros, comprenant deux crédits à la consommation. Voyant que Sarah a réalisé le mois dernier un nouveau crédit de 2000 euros, la bénévole d'une soixantaine d'années lui propose de monter un dossier de surendettement. « Avec cela, vous ne pouvez quasiment plus prendre de nouveaux crédits. C'est un garde-fou », lui explique-t-elle.
«Il me faut une solution radicale»
Les dossiers de surendettement sont à déposer auprès de la Banque de France. Un rééchelonnement des dettes sur une durée de sept ans maximum peut notamment être proposé. Mais le dépôt d'un dossier de surendettement entraîne également une inscription au FICP (fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers). Une inscription qui vise à avertir les banques de la situation financière afin de ne pas l'aggraver en octroyant un crédit supplémentaire ou en mettant à disposition des moyens de paiement tels qu'un chéquier ou une carte bleue. « Vous aurez une carte bleue à autorisation systématique, cela vous permettra de dépenser que si vous avez l'argent sur votre compte », rassure cette membre de l'association. Régine sort sa calculatrice et estime à 700 euros par mois la capacité de remboursement de Sarah, qui pourrait ainsi éponger ses dettes en trois ans.
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Une proposition qui semble la convaincre. « Ça fait plus de trois mois que j'y pense. Il me faut une solution radicale », reconnaît-elle alors qu'elle est suivie par un thérapeute pour sortir de son addiction. Un rendez-vous est pris, dans la foulée, pour la semaine prochaine afin de commencer à constituer ce dossier de surendettement, qui nécessite un certain nombre de justificatifs tels que les bulletins de salaire, les quittances de loyer mais aussi les relevés de crédits.
Les rendez-vous s'enchaînent et les situations diffèrent. C'est à présent une mère seule de deux enfants qui est assise face à Régine. « Nous recevons énormément de mères isolées. C'est un fait », remarque la bénévole. En effet, d'après le rapport d'activité de 2021 de Crésus Ile-de-France, les familles monoparentales représentent 20,4% des personnes qu'ils reçoivent soit plus du double de leur part dans la population totale (9%). Les femmes y ont la charge des enfants dans 84% des cas.
Dans ce cas précis, la décision de déposer un dossier de surendettement a d'ores et déjà été prise lors du précédent rendez-vous et c'est la seconde étape qui commence : la vérification de l'ensemble des documents. Bilan : malgré une pochette bien remplie, certains documents sont manquants. À cela s'ajoute que le salaire de Léa* va diminuer. « Il sera préférable de déposer le dossier une fois que vous aurez un premier bulletin de paie avec votre nouveau salaire pour calculer vos mensualités de remboursement sur cette base », lui explique Régine Monfront. Léa comprend mais une pointe de déception se fait ressentir, elle aurait aimé lancer cette procédure au plus vite pour avancer. En effet, après le dépôt du dossier, 4 à 6 semaines sont ensuite nécessaires pour qu'il soit traité.
«On n'a jamais vraiment appris à gérer son argent »
Arrive enfin le dernier rendez-vous de la journée pour Régine. Une femme de 28 ans se tient à présent dans le bureau. Devenue architecte après de longues études, Maylis* touche plus de 2000 euros par mois mais ne s'en sort pas. Très émue tout au long du rendez-vous, ces problèmes financiers pèsent dans son quotidien. « Ma situation financière se dégrade. Dans ma famille, on n'a jamais vraiment appris à gérer son argent », raconte-t-elle avec une pointe de reproche envers ses parents.
À cette gestion difficile de l'argent est venu s'ajouter le non-remboursement par ses colocataires de 4000 euros de charges qu'ils lui doivent. « Je n'ai pas vraiment osé les relancer ou leur demander de payer », reconnaît-elle alors que l'émotion la gagne. Cette jeune architecte a contracté deux crédits à la consommation pour un moment total de 9200 euros. «Je cherche des moyens pour apprendre à gérer mon budget, je sens que c'est le moment», affirme la jeune femme.
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La bénévole du Point Conseil Budget lui propose deux alternatives, soit une formation en trois séances pour «tout savoir pour mieux gérer son budget» ou un accompagnement budgétaire individuel d'au moins six mois avec un bénévole attitré. « Vous allez apprendre à prendre de bonnes habitudes. Vous allez vous en sortir, c'est évident », la rassure-t-elle en lui décrivant une première piste de réflexion sur la gestion du budget. « On se rend souvent compte qu'on dépense beaucoup d'argent dans la «sociabilisation professionnelle», à savoir le croissant du matin, la pause-café ou le restaurant du midi. Si on y prend peu de plaisir, c'est un des leviers sur lesquels on peut jouer. Mais il n'y a que vous qui savez dans quoi vous êtes prête à dépenser moins chaque mois», analyse-t-elle. La jeune femme franchit la porte avec un léger sourire aux lèvres, après cet entretien plein d'émotions. «C'est ça mon bonheur, les voir repartir avec le sourire. Ça me donne le sentiment d'être utile», confie la bénévole.
Si Maylis est intéressée par l'une des options proposées par la bénévole, ce sera à elle de revenir vers l'association et pas l'inverse. «Nous voulons les responsabiliser. Cela doit impérativement être une démarche personnelle pour que cela fonctionne», met-elle en avant. L'association fait effectivement face à un certain nombre de personnes qui se désengagent ou disparaissent sans donner de nouvelles, notamment lors des accompagnements individuels. Une situation qui peut être difficile à vivre pour les bénévoles investis et qui entraîne un certain turn-over au sein des équipes. «On a certaines réussites et c'est tout ce qui compte», conclut Régine Monfront.
*Les prénoms ont été modifiés.
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Le groupe d'Ehpad privés avait mandaté en février des cabinets indépendants pour évaluer les accusations du livre-enquête «Les Fossoyeurs».
Les femmes peu qualifiées de plus en plus exposées aux horaires atypiques de travail
Selon l'Ined, la part des femmes ouvrières non qualifiées sujettes à des horaires atypiques aurait bondi de 11% entre 2013 et 2019 alors que celle des cadres aurait diminué de 23%.
Les infirmiers désormais autorisés à vacciner les adultes sans prescription médicale
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L'Humanité
Mars 1932. L’affaire Lindbergh, ou l’éclosion de la presse à sensation
Il était une foisLe 1er mars 1932, le bébé du célébrissime aviateur Charles Lindbergh est enlevé. « L’affaire du siècle », nourrie par une médiatisation sans précédent, passionne les États-Unis de la Grande Dépression et au-delà. Elle signe l’avènement d’un journalisme sans morale et va permettre la création d’une police fédérale aux pouvoirs colossaux, le futur FBI.
Pascal CauchyL’hiver prend fin dans le New Jersey où le célèbre aviateur Charles Lindbergh et son épouse Anne habitent une villa cossue, à l’écart de la petite ville de Hopewell (Virginie). En cette soirée du 1er mars 1932, leur fils, Charles Augustus Jr., 20 mois, dort à l’étage. Il est 22 heures quand la nurse, Betty Gow, vient s’assurer du sommeil de l’enfant.
Il n’est pas dans son lit, elle se précipite auprès des parents. Charles arrive dans la chambre de son fils. La fenêtre est ouverte, une échelle est placée contre le mur de la maison. Sur le rebord de la fenêtre, un papier froissé a été laissé en évidence.
Dans un anglais approximatif et avec une écriture maladroite, l’auteur réclame une rançon de 50 000 dollars, en coupures de 20, 10 et 5 dollars. Le ravisseur indique qu’il contactera les parents dans deux ou quatre jours pour fixer les conditions de l’échange. Bien entendu, la police ne doit pas être prévenue.
Le colonel Lindbergh, c’est son grade dans l’armée américaine, appelle immédiatement son avocat et ami, le colonel Henry Breckinridge, qui le convainc de prévenir la police de Hopewell. Le chef de poste informe la police de l’État, qui se charge de l’enquête. Lors de la perquisition, des traces de boue sont relevées dans la chambre de l’enfant. Des empreintes de pas sont retrouvées au pied de l’échelle, qui est brisée en son milieu, mais elles ne sont guère utilisables. Aucune tache de sang, aucune empreinte digitale.
1929. L'aviateur Charles Lindbergh (1902 - 1974) et sa femme, Anne Morrow (1906 - 2001),devant leur avion sur l'aéroport de Gleinview (Illinois). © George Rinhart/Corbis via Getty Images
Les domestiques des Lindbergh sont interrogés, les enquêteurs supposant qu’un complice dans la maison, volontaire ou non, a indiqué la chambre de l’enfant et les habitudes de la famille. Charles Lindbergh fait appel à des amis pour servir d’intermédiaires, et surtout pour lancer des appels aux ravisseurs et établir un contact. La police fait passer le mot par ses indicateurs de la pègre.
Le 6 mars, les Lindbergh reçoivent enfin une lettre. La rançon est portée à 70 000 dollars, mais rien n’est dit sur le moyen de contacter le ou les ravisseurs. Le gouverneur du New Jersey organise une réunion des différentes forces de police pour coordonner les efforts des enquêteurs. Des détectives privés sont engagés par Breckinridge. Une troisième lettre arrive à Hopewell le 8 mars. L’auteur refuse un intermédiaire nommé par les Lindbergh, mais demande que la famille corresponde par voie de presse.
Un maître d’école à la retraite, John F. Condon, du Bronx, publie une proposition dans le journal local : il offre d’agir comme intermédiaire et de payer lui-même une rançon supplémentaire de 1 000 dollars. Dès le lendemain il reçoit une lettre d’accord du ou des ravisseurs. De son côté, Lindbergh accepte la proposition de Condon et lui remet 70 000 dollars. Condon entame les négociations par petites annonces en utilisant le nom de code Jafsie. Le 12 mars, un chauffeur de taxi lui remet une cinquième lettre. Il rencontre un individu qui se fait appeler « John », et ils se mettent d’accord sur le paiement de la rançon, un vêtement de l’enfant devant être remis comme preuve de l’identité de celui-ci. Un pyjama envoyé le 16 est identifié par les parents. Il faut attendre encore quinze jours et plusieurs échanges de messages pour que Condon remette la rançon à « John » qui lui indique que le petit Charles se trouve sur un bateau dans le Massachusetts. Le colonel Lindbergh s’y rend en hydravion, mais l’enfant est introuvable.
Le 12 mai, un camionneur découvre le cadavre d’un bébé à quelques kilomètres de la maison des Lindbergh. Le petit Charles est formellement identifié. Le médecin légiste indique que le bébé est mort depuis deux mois d’un coup violent à la tête.
L’émotion est considérable dans tout le pays et bien au-delà. Charles Lindbergh est un héros mondial, il est l’homme de la première traversée de l’Atlantique sans escale et en solitaire sur le « Spirit of Saint Louis » en 1927, une fierté pour les États-Unis. La naissance, le 22 juin 1930, de son fils, largement couverte par la presse, a été célébrée par la nation américaine et dans le monde. Dès l’annonce de l’enlèvement, le pays est bouleversé et beaucoup, tel Condon, brûlent de participer au sauvetage du jeune enfant, surnommé « bébé de la nation », et à l’arrestation des ravisseurs.
La presse, au-delà même des États-Unis, s’empare avec frénésie de l’affaire. La célébrité de Lindbergh augure d’une publicité considérable et de ventes prometteuses pour les journaux. Le monde entier est ainsi invité à suivre les épisodes de l’affaire, jusqu’aux plus infimes. Mais la durée de l’enquête et le manque d’informations conduisent les journalistes à se faire feuilletonistes, brodant, spéculant, relayant des rumeurs, inventant de fausses pistes. En France, le fameux magazine « Détective » invente même un correspondant américain, Roy Pinker. Les mêmes mots saturent l’information, les mêmes photos sont reprises à l’infini. L’emballement médiatique ne cessera pas, de l’enlèvement à l’exécution, quatre ans après, de l’homme reconnu coupable. Tout cela n’est pas si neuf. En France, l’affaire Landru avait suscité une intense fébrilité médiatique, douze ans plus tôt.
Si l’affaire envahit les journaux, c’est aussi que le monde a besoin de rêves, y compris sous la forme d’une tragédie haletante. Les États-Unis sont traumatisés par la crise économique – et le reste du monde à leur suite. Le nombre de chômeurs y atteint le nombre terrifiant de 13 millions. Des millions d’Américains sont jetés sur les routes, urbains chassés par la misère, paysans chassés par la sécheresse.
Dans ce contexte, le cambriolage et le hold-up sont des fléaux. Et les enlèvements explosent : plus de 2 000 de 1930 à 1932. La plupart sont le fait de bandes organisées, mais celui de l’enfant du couple Lindbergh est le premier d’une célébrité. Il va d’ailleurs donner son sens moderne au terme kidnapping.
La montée du crime organisé et des kidnappings est une occasion pour le directeur du Bureau of Investigation, Edgar Hoover, d'étendre les moyens de son agence rebaptisée Federal Bureau of Investigation (FBI). © G. Rinhart/Corbis/Getty Images
Quand le corps du petit Charles est retrouvé, ce 12 mai 1932, une vague d’horreur soulève le pays et dépasse ses frontières. Les policiers du New Jersey n’ont aucune véritable piste. L’enquête prend une nouvelle tournure avec l’entrée en scène du Bureau of Investigation (BOI), créé en 1908, qui deviendra le Federal Bureau of Investigation (FBI) en 1935. C’est J. Edgar Hoover, son directeur depuis 1924, qui lui donne ses missions policières étendues et, surtout, la compétence fédérale qui lui permet de lutter contre le crime organisé, en particulier contre les gangs de Chicago.
Jusqu’à la découverte du cadavre de Charles Jr., le BOI n’avait qu’un rôle consultatif. Le 13 mai 1932, le président des États-Unis, Herbert Hoover – qui avait appelé personnellement les Lindbergh pour les assurer de son soutien –, l’autorise à participer aux investigations, et le Bureau devient officiellement l’agence de liaison et de coordination de l’enquête. En juin, le retentissement de l’affaire conduit le Congrès à voter le Federal Kidnapping Act, dit loi Lindbergh, qui reconnaît l’enlèvement comme crime fédéral, passible de la peine capitale.
Le seul vrai espoir des policiers réside dans les billets de la rançon, des « certificats or », billets convertibles en or qui ressemblent aux billets fédéraux. En avril 1933, face à la dévaluation et pour empêcher la thésaurisation de l’or pendant la Grande Dépression, la convertibilité est supprimée et les certificats or doivent être échangés contre des billets de la Réserve fédérale avant mai 1933. Une mesure qui permet aux enquêteurs de pister l’argent de la rançon, d’autant que les numéros des billets ont été répertoriés.
La piste est mince, mais non négligeable. Pour l’emprunter, il faut le concours de plusieurs administrations fédérales. C’est là qu’intervient le BOI. Il entreprend de faire un portrait-robot de « John ». Entre-temps, la Réserve fédérale indique que des certificats or de la rançon ont été déposés dans un bureau de New York, le 2 mai 1933. Il faut attendre le 18 septembre 1934 pour qu’un pompiste de cette ville, méfiant, note le numéro de plaque du véhicule d’un client qui venait de le payer avec un certificat or de 10 dollars. Les policiers remontent la piste jusqu’à Bruno Hauptmann, un menuisier, émigré allemand récent, arrêté le lendemain. Il est en possession d’un grand nombre des billets recherchés, pour 13 000 dollars. Le portrait-robot est ressemblant. Il est identifié par Condon.
Le 3 janvier 1935, s'ouvre le procès ultra-médiatisé, le tout premier filmé, du ravisseur Bruno Hauptmann (au centre, bras croisés). © SZPhoto/Bridgeman Collection
Le procès de Hauptmann commence le 3 janvier 1935 à Flemington, New Jersey. Surnommé « le procès du siècle », il dure cinq semaines et, pour la première fois, est filmé. La frénésie médiatique reprend de plus belle. Car Hauptmann est présenté comme l’envers du héros Lindbergh, son origine allemande, doublée de son immigration illégale, l’accable.
L’accusation repose sur des preuves circonstancielles. Les marques d’outils sur l’échelle correspondent à ceux de Hauptmann, et le bois de l’échelle à celui qui revêt le sol de son grenier. Le numéro de téléphone de Condon a été trouvé chez lui, griffonné à l’intérieur d’une porte de placard. L’écriture manuscrite sur les notes de la rançon correspond à celle de Hauptmann, qui clame pourtant son innocence.
Le 13 février 1935, il est condamné à mort. Malgré des recours et l’action de comités de soutien, il est exécuté le 3 avril 1936. Dans les années qui suivent, dans la presse, et longtemps encore par d’autres biais, doutes et spéculations perdurent sur sa culpabilité.
En décembre 1935, pour fuir la pression, les Lindbergh partent pour la Grande-Bretagne. Envoyé à Berlin par l’ambassade américaine pour faire un rapport sur la Luftwaffe, Charles Lindbergh se fait le zélateur du IIIe Reich et reçoit des mains de Göring, en 1938, l’ordre de l’Aigle allemand.
De retour aux États-Unis, où il est conseiller de l’armée de l’air, son engagement dans le mouvement isolationniste et suprémaciste blanc America First Committee (800 000 membres), opposé à l’aide américaine aux Alliés et à l’entrée en guerre, son refus de dénoncer l’Allemagne nazie et ses déclarations antisémites lui valent un certain ostracisme.
L’attaque de Pearl Harbor lui fait opérer un revirement ; il participe notamment à des missions aériennes dans le Pacifique. Côté vie privée, tout en ayant cinq autres enfants avec son épouse, les liaisons se multiplient, les naissances aussi. Il reçoit le prix Pulitzer en 1954 pour son autobiographie. Il meurt en 1974. L’affaire du bébé Lindbergh a connu une postérité notamment littéraire, inspirant par exemple Agatha Christie dès 1934 pour une partie du « Crime de l’Orient Express ».
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Législatives 2022 : première prise de contact entre les Insoumis et le Parti socialiste
Publié le : 27/04/2022 - 14:51
FRANCE 24
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Arrivé largement en tête au sein de la gauche au premier tour de la présidentielle le 10 avril, le parti de Jean-Luc Mélenchon a entamé des discussions, mercredi, avec son rival socialiste. Il n'existe "pas de points insurmontables" pour négocier un accord aux législatives de juin, se sont félicités La France insoumise et la délégation du Parti socialiste, à l'issue de leur rencontre.
La délégation socialiste a fait le déplacement mercredi 27 avril, en se présentant dans la matinée au siège de La France insoumise (LFI), dans le Xe arrondissement de Paris. Les tractations entre les deux formations rivales à gauche ont duré trois heures. "On n'avait pas l'impression de discuter avec le même PS qu'il y a deux-trois ans", a ensuite rapporté à la presse le négociateur en chef de LFI Manuel Bompard.
Après cette première prise de contact, Manuel Bompard a estimé qu'il n'y avait "pas de point de discussion qui paraissait insurmontable" avec le PS, après des années de fracture profonde alimentées par une campagne présidentielle offensive d'Anne Hidalgo à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon.
"Il y a clairement une volonté d'afficher une rupture avec le PS de François Hollande, ils n'avaient pas de difficulté à s'engager sur l'abrogation de la loi El Khomri, sur la VIe République, le blocage des prix, qui sont pour nous des marqueurs importants", s'est réjoui l'eurodéputé LFI.
Cependant, "on attend maintenant de la part du PS une déclaration publique qui permette d'acter ces points de convergence, on verra si, dans ces prochains jours, elle a lieu, et dans ce cas, on pourra continuer à discuter", a-t-il prévenu.
"Optique commune de victoire"
Le porte-parole du PS, Pierre Jouvet, a pour sa part déclaré : "Nous avons eu une discussion constructive qui nous a permis d'avancer sur certains points, il n'y a pas entre nous de point de blocage insurmontable."
"Cette discussion nous a permis d'avancer, démontrant la volonté commune de construire un programme partagé en vue des élections législatives, dans une optique commune de victoire", a-t-il ajouté.
"C'est une première étape importante où chacun a pu exprimer, avec son identité, les marqueurs qui sont les siens, la volonté de cheminer ensemble", a assuré Pierre Jouvet, indiquant que les deux formations allaient "continuer à discuter dans les heures qui suivent".
Les écologistes dénonce une "volonté hégémonique" de Jean-Luc Mélenchon
En revanche, après des débuts prometteurs, les négociations en vue d'un accord avec les écologistes d'Europe Écologie Les Verts patinent. "Jean-Luc Mélenchon veut-il être Premier ministre ? Nous disons chiche ! Gagnons ensemble. Mais l'alliance ne peut pas se faire avec une volonté hégémonique : il ne s'agit pas d'élire des hologrammes dans l'ensemble des circonscriptions", a lancé son secrétaire national, Julien Bayou, dans un entretien à Libération, plaidant pour une "représentation de chacun" qui soit "juste", et non un "bric-à-brac injuste et mal conçu".
Ainsi "nous proposons une coalition", car "si Jean-Luc Mélenchon choisit de refaire aux législatives la même offre politique qu'à la présidentielle, ça produira le même effet : peut-être un bon score, mais ça échouera à peser sur le quinquennat", a-t-il expliqué sur France info.
La France insoumise a regretté, mercredi, dans un communiqué, que "depuis 48 heures, plusieurs dirigeants d'EELV sont revenus publiquement sur les engagements programmatiques importants" déjà pris dans les négociations : retraite à 60 ans, blocage des prix du carburant et application du principe de désobéissance en Europe "quand cela est indispensable pour appliquer notre programme".
LFI affiche son ambition d'obtenir la fonction de Premier ministre pour Jean-Luc Mélenchon par une victoire aux législatives des 12 et 19 juin, après sa solide troisième place à la présidentielle (21,95 %). D'autres discussions bilatérales ont été entamées depuis plus d'une semaine avec les autres formations de gauche, Europe Écologie-Les Verts, le Parti communiste et le Nouveau parti anticapitaliste.
Avec AFP
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DécryptageLégislatives 2022 : des bulletins de votes qui valent de l'or
FACE À FACE
Élections législatives : tractations en coulisses
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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China’s Covid Lockdown Outrage Tests Limits of Triumphant Propaganda
Public anger and grief over the bungled lockdown in Shanghai is creating a credibility crisis for the country’s leader, Xi Jinping, and his zero Covid policies.
By Vivian Wang, Paul Mozur and Isabelle Qian
Immediately after Beijing said it had detected a new coronavirus outbreak, officials hurried to assure residents there was no reason to panic. Food was plentiful, they said, and any lockdown measures would be smooth. But Evelyn Zheng, a freelance writer in the city, was not taking any chances.
Her relatives, who lived in Shanghai, were urging her to leave or stock up on food. She had spent weeks poring over social media posts from that city, which documented the chaos and anguish of the monthlong lockdown there. And when she went out to buy more food, it was clear many of her neighbors had the same idea: Some shelves were already cleaned out.
“At first, I was worried about Shanghai, because my family is there, and there was no good news from any of my friends,” Ms. Zheng said. “Now, Beijing is starting, too, and I don’t know when it will land on my head.”
Anger and anxiety over the Shanghai lockdown, now in its fourth week, has posed a rare challenge for China’s powerful propaganda apparatus, which is central to the Communist Party’s ability to stifle dissent. As the Omicron variant continues to spread across the country, officials have defended their use of widespread, heavy-handed lockdowns. They have pushed a triumphalist narrative of their Covid response, which says that only the Chinese government had the will to confront, and hold back, the virus.
But among a populace with growing evidence of the costs of that approach, an alternate story — of rage, frustration and despair — is finding an audience. The anger, if not contained, could pose the biggest political test for China’s leadership since the outbreak began. China’s leader, Xi Jinping, has staked his legitimacy on successful control of the pandemic, a message that has only been amplified ahead of this fall, when he is expected to claim an unprecedented third term.
Since Shanghai’s lockdown began, residents there have railed against the harsh measures, which have led to food shortages, delayed medical care, shoddy quarantine conditions and even physical fencing around residents’ homes. Officials have responded with their usual playbook, censoring critical posts, inundating state media with positive stories and blaming foreign forces for fanning false ones. But far from stemming the anger, they have fueled it.
Residents have compiled footage from their daily lives, showing rotting food or shouting matches with local officials, rebutting the authorities’ story of a tidy, cheery outbreak response. They have banded together to repost deleted content with a speed and savvy that for a time overwhelmed censors’ ability to keep up. Even some members of the political and academic elite have suggested that the government’s propaganda about Shanghai is hurting its credibility.
The failure of the typical tools of narrative control speaks in part to Shanghai’s status as a financial capital, home to many internet-savvy elites. But it also underscores the urgent nature of the complaints. These are not the abstract political critiques or one-off news stories that the propaganda machine has grown adept at stifling or spinning. They are born of life-or-death scenarios, with an immediacy not easily excised by censors.
“The reality is that these past few years, official propaganda has been pretty successful, or at least rarely has met such strong pushback,” Fang Kecheng, a journalism professor at the Chinese University of Hong Kong who studies media and politics. “We can see this is not a regular situation. The temperature of public opinion is very different.”
The rage and sorrow in Shanghai hit a new peak last weekend, when vast numbers of people shared a video chronicling residents’ experiences of the authorities’ failures. The six-minute video, called “Voices of April,” overlaid black-and-white images of the city’s skyline with voice recordings from the past month: of residents chanting for the government to provide supplies; of a son begging for his sick father to be admitted to a hospital; of a tearful official explaining to a frustrated caller that she, too, was exhausted and helpless.
The video, first posted by an anonymous social media user, was quickly taken down. But users embarked on a cat-and-mouse game to keep it beyond censors’ notice, posting it upside down, embedding it within separate images or adding its audio atop unrelated clips. In one workaround post, the video played on a cartoon computer watched by SpongeBob SquarePants in the back of the Krusty Krab.
The scale of the censorship required to silence dissent is “too large this time” according to Xiao Qiang, a researcher on internet freedom at the University of California, Berkeley. He likened the deletions of the video and other complaints from Shanghai to the massive efforts to erase mourning for Li Wenliang, a Wuhan doctor who was reprimanded by police for issuing an early warning about the outbreak, then died of the coronavirus himself.
“The censorship is more effective than two years ago, but this shows its limit. They can’t solve the root of the problem. People see the government could be getting this wrong to the point of disaster,” Mr. Xiao said, pointing to emerging complaints that the zero Covid policy could be self-defeating and unrealistic.
When state media praised the construction of large makeshift hospitals to house patients or their close contacts, residents quickly offered their own take. In a podcast last week, two young Shanghai residents who had recently been sent to those facilities described seeing older or disabled patients struggling to use squat toilets, or pleading to be sent to a real hospital.
An accompanying write-up of the podcast episode was censored within two days, but not before it had been viewed more than 10 million times, according to a blog post by the host.
Another reliable tactic for the authorities has typically been blaming negative news on foreign forces intent on undermining China. But that, too, has fallen flat. When a hashtag attacking the United States’ human rights record began trending on Chinese social media, some repurposed it as a way to complain about China, listing off recent problems and sarcastically attributing them to America. The film title “La La Land” was censored after some online used it to allude to a moment when a foreign ministry spokesman, Zhao Lijian, told foreign journalists they should be happy to live in China because they benefited from China’s Covid controls.
At times, public skepticism of the official line has been so intense that it has forced the authorities to respond.
Earlier this month, a Shanghai television channel announced plans to air a star-studded variety show, complete with song and dance, celebrating the government’s response to the outbreak. But after furious online backlash, the channel postponed the broadcast. “We welcome everyone’s precious feedback,” it wrote on Weibo.
Several days later, CCTV, the state broadcaster, showed a video of shoppers walking past heaps of vegetables at a Shanghai grocery store. Many online accused them of staging the footage, citing their own inability to leave their homes or obtain food. Eventually, the Shanghai government issued a statement pledging that the footage had been genuine.
Officials are now trying the same tactics again in Beijing, despite their limited success in Shanghai. Over the weekend, some articles showing photos of bare grocery store shelves and long checkout lines were censored.
But those tasked with pushing the official message have not escaped the unease that Shanghai inspired, either.
On Sunday, Liu Xin, a reporter in Beijing for a state-owned television channel, wrote on social media that she had stocked up on groceries, writing, “Beijing’s turn” and “let the tough times come” alongside images of empty shelves. (By the next day, she had deleted the post and uploaded photos of an apparently fully stocked store.)
Other official outlets have opted not to directly acknowledge the lockdown fears at all.
As some Beijing residents rushed to buy extra freezers, to be able to store more food, the state-run Beijing Evening News wrote a short article on the surge in appliance purchases. It reported that one vendor had sold more than 300 freezers — the equivalent of one month’s usual sales — on Sunday.
But the article made no mention of the epidemic: “The main reason for the hot sales of freezers is that their volume is relatively small and their price is cheap, so it is a good supplement to household refrigerators.”
Joy Dong contributed research.
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Le Figaro
Kyotographie : un festival aussi inévitable que la floraison des cerisiers à Kyoto
VOYAGE - Le festival photographique le plus ambitieux du Japon est une nouvelle occasion, si besoin était, de redécouvrir l'ancienne capitale impériale. Et d'arpenter un autre Japon.
À Kyoto
Kyoto pendant le festival Kyotographie fait penser à ces expositions de bonsaï suspendus, sortis de terre, où les racines de l'arbre ont la même valeur esthétique que ses branches fleuries ou épineuses. Le visiteur y trouve le Japon connu, fermé et millénaire qu'il cherchait et celui, souterrain, ouvert et contemporain qu'il soupçonnait.
Que les puristes soient rassurés : la ville n'a pas bougé d'un cil après l'épidémie. Les pavillons d'or et d'argent, le temple Kyomizudera, le Chemin de la philosophie ou le quartier de Gion demeurent incontournables... Comme le ressac, les dizaines de millions de touristes étrangers qui s'y pressaient avant le covid-19 s'en sont retirés, découvrant une ville aux trésors intacts. On en dénombre même de nouveaux. Malgré son patrimoine inouï, le moindre des charmes de Kyoto n'est pas qu'elle est tout, sauf un musée. L'ancienne capitale impériale est aussi une capitale économique, industrielle et universitaire, où on s'affaire, on produit, on étudie. Mais c'est aussi une ville singulière comme une planète, davantage fermée qu'ouverte. «Personne ne vous attend ici», résume Bertrand Larcher, fondateur de l'enseigne Breizh Café, qui a y ouvert un établissement. Même les Japonais ne s'y sentent pas chez eux. Snobant le virus, la ville s'est enrichie de nouveaux hôtels, dans l'attente de la réouverture des frontières. Le plus spectaculaire est sans doute le ACE, boutique-hotel stupéfiant que Kengo Kuma a niché dans le Shimpukan, ancien immeuble de la compagnie des Téléphones locale.
Dans ce lieu en apparence fermé comme un œuf, le festival international de photographie Kyotographie n'en est que plus miraculeux. À chaque printemps, des dizaines de photographes, de plasticiens, de créateurs du monde entier investissent la ville. Outre les musées, galeries et lieux d'exposition classiques, il permet de pénétrer d'autres endroits exceptionnels, résidentiels ou industriels. Une imprimerie, un atelier de textile, une brasserie de saké, une maison de samouraï se transforment en galerie d'art le temps du festival.
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Kyoto, capitale de la photo grâce à un couple franco-japonais
Kyotographie est né il y a dix ans, en 2011, après la grande tragédie du Tohoku. À l'époque, Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi cherchent un nouveau départ. À Kyoto, ils tombent en arrêt devant le Gion Matsuri, l'un des trois grands festivals de ce pays qui en compte des milliers. «Au fond des maisons, nous devinions le leg des générations précédentes et l'esprit de la ville. C'était les ferments de Kyotographie», écrivent-ils dans le catalogue de l'édition 2022, dixième du nom. Le festival est devenu aussi inévitable que la floraison des cerisiers. Il a survécu à toutes les avanies - même celle du covid-19, pourtant terrible menace pour la fréquentation et les mécènes. Les marques de luxe y cohabitent chaque année le temps du festival : cette année, Chanel avec une exposition Guy Bourdin, Loewe avec une autre sur Ikko Narahara, Ruinart avec une troisième sur Yuka Takasu…
Le parti pris du festival est d'abord esthétique. Il a ses chercheurs de beauté absolue. Pour explorer ses thèmes familiers de l'eau et des minéraux, la photographe espagnole Isabel Munôz a travaillé avec le danseur Min Tanaka et le créateur de ceintures de kimonos Genbei Yamaguchi. «Je pense que la prochaine fois, je démolirai l'idée de photographie», explique ce dernier, en toute simplicité, malicieux et élégant dans son kimono noir. Yukari Chikura, elle, est une des révélations de ce festival. Elle raconte : «Une nuit, mon père, décédé, m'est apparu dans un rêve. Il m'a suggéré de retrouver “le village caché sous la neige”». Elle prend la route. Ses pas la mènent jusqu'à un hameau de montagne nimbé de brouillard. Là-haut elle découvre Zaido, un festival ancien de 1300 ans, dédié aux dieux. Elle en a tiré une série photographique irréelle, chronique d'un songe. Kyotographie est aussi l'occasion de redécouvrir Ikko Narahara, un des grands japonais photographes de l'après-guerre, en même temps que l'extraordinaire temple Ryosokuin.
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«Deux choses arrêtent l'œil : la pollution et la beauté»
Mais Kyotographie agit aussi comme un véritable révélateur, au sens photographique du terme, car il met à l'honneur des artistes et des sujets placés en arrière-plan dans la société japonaise. Comme le corps de la femme, sujet toujours embarrassant dans cette culture habituée à le sangler, du kimono aux cordes. Dans l'exposition 10/10, à la galerie Hosoo, Mayumi Suzuki chronique sa tentative d'avoir un enfant par une série de compositions où elle apparaît nue, dans le noir, désemparée face aux promesses non tenues de la nature. «Mon travail est sur un tabou : la difficulté d'être une femme au Japon», résume-t-elle. Dans Shining women, sa sœur de lutte Hideka Tonomura a pris le portrait en gros plan de femmes atteintes d'un cancer du sein. Plus tard, cette pasionaria défilera dans Kyoto à la tête de ses modèles, physiquement marqués par la maladie - mais souriantes et fières. Quand on sait à quel point les Japonais refusent encore de parler de ces sujets, voire d'exposer leur visage et leur identité, on ne peut qu'être stupéfait par leur courage. «On l'a fait!», s'émerveille Hideka Tonomoura devant la mairie de Kyoto, terme du défilé.
Tabou de la pollution aussi. Kyoto est bien la ville du protocole qui porte son nom, et le Japon affiche bien son souci de l'environnement. Mais il est à la traîne sur cette préoccupation nouvelle, ardent défenseur du charbon et, surtout, de la production et de la consommation sans freins du plastique, dont il déverse une partie des déchets à l'étranger. Or c'est ce poison que Samuel Bollendorff expose ici. Le photographe français bourlingue depuis des années sur les mers à bord du Tara Ocean Research, ce navire unique financé par la fondation Agnès B. qui réunit sur le même ponton artistes et scientifiques pour documenter et exposer la pollution marine. «J'ai découvert un septième continent : celui du plastique», se lamente cet explorateur de malheur. «Dans l'océan, il forme un véritable territoire, six fois plus grand comme la France», martèle-t-il, ses mots prenant le relais de son exposition Les larmes de la sirène, au musée du lac Biwa. «Deux choses arrêtent l'œil : la pollution et la beauté», résume Katsuhiko Hibino, doyen de l'université des Arts de Tokyo.
L'impensé japonais de la famille est à Kyotographie aussi. Anna Bedynska documente ces parents esseulés après que leur conjoint a kidnappé leur enfant au terme d'une séparation et leur refuse, en toute impunité juridique, le droit de visite. Ces «portraits d'absents» sont des clichés flous, des lits d'enfant vide, des pères seuls dans la chambre que n'occupera pas l'unique occupant pour qui elle avait été préparée… Impensé de l'histoire enfin. Noriko Hayashi est partie sur les traces de quelques survivantes d'un programme de rapatriement vers la Corée du Nord de familles nord-coréennes, dont des centaines de Japonaises. Elle en a retrouvé 9, dont elle chronique, en quelques clichés colorés et secs, le destin.
Courez à Kyoto pour vous y reposer
Pour des organisateurs comme Lucille Reyboz et Yusuke Nakanishi, la soirée d'ouverture est la dernière étape. Celle-ci est exceptionnelle. C'est le dixième anniversaire, et c'est celle de la réouverture du pays, à pas feutrés - aux voyageurs d'affaires et aux étudiants déjà, aux touristes bientôt. Dans les rues, sur les bords de la rivière, les étudiants de Kyoto, dont les cours ont souvent été en ligne depuis deux ans, s'ébrouent et respirent enfin sous les cerisiers en fleurs. En ouverture de la soirée, le maire de la ville Daisaku Kadokawa, en kimono, prononce un discours. En général au Japon, ces cérémonies se réduisent à d'ennuyeux et interminables salamalecs. Mais le maire est un soutien de la première heure du festival. Sa présence est d'autant plus remarquée qu'il est candidat à sa propre réélection 48 heures plus tard. Soudain il parle de la guerre en Ukraine. Une telle mention pourrait sembler incongrue, voire déplacée dans une salle si endimanchée. Jusqu'au moment où il rappelle que Kyoto est jumelé avec Kiev. «Je connais bien les Ukrainiens. J'ai eu le maire au téléphone cet après-midi. Vous savez qu'il y a une “Allée des cerisiers”, à Kiev, bordée d'arbres ?», révèle-t-il. Courez à Kyoto pour vous y reposer.
Kyotographie 2022, jusqu'au 8 mai. kyotographie.jp.
L'hôtel Île de Lumière à Saint-Pierre-d'Oléron, l'avis d'expert du Figaro
Idéalement placé en bord d'océan sur la côte ouest de l'île, ce petit trois-étoiles dévoile une atmosphère de vacances. L'adresse idéale pour y séjourner en famille ou entre amis ? On a testé.
Quelles sont les plages les plus proches de Paris ?
Pour un un week-end ou plus, ces étendues de sable ou de galets de Normandie et Hauts-de-France se rejoignent en moins de temps qu'il n'en faut pour gagner certains coins de région parisienne. En théorie en tout cas. Notre palmarès pour la voiture et le train.
Partir en week-end à Deauville sans les embouteillages : on a testé «La Seine à Vélo»
Fraîchement inauguré, ce parcours de 420 km reliant Paris au Havre et à Deauville serait accessible à tous les aventuriers dans l’âme, curieux de découvrir le patrimoine naturel, culturel et historique de la Vallée de Seine. On a voulu en avoir le cœur net.
L'Humanité
Le FIS précipite l’Algérie dans une décennie noire
Il était une foisConfronté à une déferlante du Front islamique du salut lors des élections législatives et à une vague d’attentats des groupes djihadistes, le pouvoir algérien décrète l’état d’urgence le 9 février 1992. S’ensuivent dix années de violence qui vont déchirer le pays, mettre à mal l’état de droit et causer des dizaines de milliers de morts.
Hassane Zerrouky La proclamation de l’état d’urgence, le 9 février 1992, est survenue moins d’un mois après la démission, le 11 janvier, du président Chadli Bendjedid. Démission suivie, le lendemain 12 janvier, par l’annulation des élections législatives, marquées par une forte abstention (41 %), qui prive le Front islamique du salut (FIS) d’une victoire totale en cas de second tour ! Le parti islamiste avait frôlé la majorité absolue en remportant 188 sièges (3,2 millions de voix, soit 23 % du total des inscrits) sur les 430 en lice : il ne lui manquait donc que 28 sièges.
En ballottage très favorable dans 135 circonscriptions sur 199, il était assuré, en cas de second tour, d’une victoire écrasante. Ses concurrents directs, le Front des forces socialistes (FFS, social-démocrate) avec ses 25 sièges (510 000 voix), et le FLN, avec 15 sièges (1,6 million de voix), étaient dans tous les cas de figure dans l’impossibilité d’inverser la tendance. Autant dire que les jeux étaient faits, or, comme on le verra plus loin, le FIS, qui faisait régner l’ordre islamiste dans les villes et quartiers sous sa coupe, projetait d’instaurer un État islamique.
Les islamistes sous-estimés par le pouvoir politique et l’armée
Le choc causé par la victoire des islamistes est tel que plusieurs organisations de la société civile, dont le syndicat Ugta (Union générale des travailleurs algériens) d’Abdelhak Benhamouda (qui sera assassiné en 1997), le syndicat de l’enseignement supérieur, le patronat public, la dizaine d’associations féministes, le Rais (Rassemblement des artistes, intellectuels et scientifiques) et plusieurs personnalités, créent le 30 décembre 1991 le Comité national de sauvegarde de l’Algérie (CNSA) et appellent à l’annulation des élections. À partir de là, comités locaux du CNSA, appels, déclarations, pétitions d’intellectuels, rassemblements se multiplient à travers l’Algérie pour empêcher le second tour des législatives.
Et ce, dans une conjoncture où le pouvoir politique et l’armée, qui avaient sous-estimé les islamistes, étaient totalement désemparés par la tournure d’une situation qu’ils avaient eux-mêmes contribué à créer. N’avaient-ils pas autorisé, en 1989, la légalisation du FIS en violation de la loi qui interdisait la création de partis fondés sur des bases religieuses ? Or ce parti n’avait pourtant jamais fait mystère de ses objectifs et, pour lui, la souveraineté divine était exclusive de toute autre forme de souveraineté (1). En réalité le pouvoir, incarné alors par Chadli Bendjedid, pensait instrumentaliser les islamistes contre les courants démocrates, progressistes et berbéristes qui constituaient à ses yeux la vraie menace.
« Premier pas vers la restauration du califat »
Le 2 janvier 1992, deux jours après la création du CNSA, plus de 500 000 personnes marchent à Alger à l’appel du leader du Front des forces socialistes, Hocine Aït Ahmed, pour « barrer la route à toutes les forces totalitaires ». Face à ces réactions, le dirigeant islamiste Abdelkader Hachani, qui n’avait jamais laissé planer le moindre doute sur les intentions de son parti, se charge alors de le leur rappeler, le vendredi 3 janvier 1992, à la mosquée Es-Sunna de Bab-el-Oued, un des fiefs islamistes de la capitale algérienne, devant plusieurs milliers de barbus. Qu’on en juge : « Les pharaons ont fait appel aux magiciens pour combattre Moïse et ils ont perdu. Le pouvoir a fait appel aux démocrates et il a perdu. Il n’y a qu’un seul parti en Algérie, c’est le parti de Dieu. »
En verve, Abdelkader Hachani dénonce « cette démocratie défendue par l’Occident qui prétend préserver les libertés, celle des homosexuels, et qui nous a amené le communisme, le marxisme et le capitalisme, des systèmes qui asservissent l’homme, alors que l’islam, lui, le libère », avant d’asséner : « Notre combat est celui de la pureté islamique contre l’impureté démocratique ! » Juste avant ce prêche, l’imam de la mosquée, Abdelkader Moghni, un des membres fondateurs du FIS, avait qualifié ce premier tour des élections législatives de « premier pas vers la restauration du califat ». Et Mohamed Saïd, de son vrai nom Lounis Belkacem, futur dirigeant du GIA (Groupe islamique armé), avertit les Algériens qu’il faudra désormais changer de tenue vestimentaire après avoir promis l’instauration du califat (État théocratique).
La peur de l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle
En vérité, il n’y avait là rien de nouveau dans le discours des islamistes sinon une réaffirmation de ce que le FIS, depuis sa légalisation, n’avait cessé de clamer à coups de prêches incendiaires contre les femmes, les démocrates et progressistes, les intellectuels, les artistes et tout ce qui incarnait la modernité, sur fond d’agressions de proximité, de pressions au quotidien et d’interdits, comme ceux des concerts et la fermeture de salles de cinéma (2).
Et les premiers actes terroristes ne faisaient qu’alimenter les craintes et suspicions à son endroit : attaque du poste frontalier de Guemar (frontière tunisienne), le 28 novembre 1991, provoquant la mort de plusieurs militaires, suivie par des attentats ciblant des policiers et gendarmes à Alger, Boumerdès et dans d’autres localités, que le FIS n’a ni condamnés ni franchement désavoués, ainsi que le fait qu’il ait laissé planer la menace de recourir au djihad si le régime ne respectait pas « le choix du peuple ».
Car la peur qu’inspirait l’arrivée du FIS au pouvoir était bien réelle : chaque manifestation des islamistes à Alger était ponctuée en fin de cortège par une parade de centaines d’« Afghans (3)» (ces vétérans algériens de retour d’Afghanistan) défilant en tenue afghane et au pas de commando. Et les assurances données par les dirigeants du FIS que la loi islamique ne serait appliquée que par étapes ne rassuraient pas !
Le « djihad » contre le « taghut »
À compter du 12 janvier, date de l’annulation des élections, les événements vont se précipiter. « La bataille est engagée entre, d’une part, le peuple, sa religion, d’autre part, le colonialisme et ses valets », estime alors Abdelkader Hachani (4), dont le parti a fait le pari d’un basculement de la population en faveur des islamistes, oubliant ce faisant que seuls 23 % du corps électoral avaient voté pour le FIS.
Le 2 février 1992, Ikhlef Cherrati, autre membre fondateur du FIS, qui présidait sa « cellule de crise », promulgue une fatwa (avis religieux) autorisant le djihad : « Désormais, plus de coexistence possible entre l’islam et la nouvelle religion choisie par le pouvoir. Guerre à la religion de l’occidentalisation et de la laïcité ! » Et de menacer : « Nulle excuse n’est plus permise à qui ne se dresse pas contre la junte et ne la combat pas, en donnant sa vie et son argent ; en aidant, hébergeant, soignant les moudjahidin, en leur apportant toute l’assistance voulue, en prenant en charge leurs proches chassés de leur travail. » Une fatwa que n’a pas attendue le mouvement Baqoun Ala Ahd (les Fidèles du serment) de Kamreddine Kherbane, dirigeant du FIS et ancien d’Afghanistan, pour proclamer le « djihad » contre le « taghut » (le pouvoir mécréant), tandis que le MIA (Mouvement islamiste armé), déjà réactivé en juin 1991 dans les monts de Zbarbar (à l’est d’Alger), s’apprêtait à entrer en action (5).
« La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! »
Avant d’en arriver à cette décision extrême, le FIS n’avait même pas jugé utile de consulter les partis politiques qui n’étaient pas d’accord avec la décision d’annulation du scrutin législatif. Ni de donner suite à la main tendue par Mohamed Boudiaf 6), président du HCE (Haut Comité d’État, présidence collégiale), dans son discours du 4 février 1992 : « Le FIS est un parti comme les autres, reconnu. Nous n’avons nullement l’intention de remettre en cause cette reconnaissance », ajoutant qu’il était prêt à l’écouter s’il renonçait à « utiliser les mosquées et la religion à des fins politiques » et au recours à la violence. Réponse du parti islamiste dans un communiqué signé par celui qui deviendra le chef du FIS clandestin, Abderrazak Redjem : « La religion est la seule réponse au marxisme et au libéralisme ! » Ce qui a fait dire à Aït Ahmed (FFS), pour qui le président Boudiaf était « un homme sincère », que « le FIS n’a pas su prendre ses responsabilités et se démarquer de la violence ».
Alger, Médéa au sud d’Alger, El Eulma, Aïn Beïda, Khenchela et Batna dans l’Est algérien, Bel-Abbès, Saïda dans l’Ouest algérien et les universités algériennes sont dès lors le théâtre d’affrontements quasi quotidiens entre policiers et manifestants islamistes, à quoi s’ajoutent des attaques armées contre des policiers et gendarmes. Des milliers d’islamistes, dont des dirigeants du FIS, parmi lesquels Abdelkader Hachani et Ikhlef Cherrati, sont alors interpellés et internés. Et le nombre de morts commence à se chiffrer par dizaines.
Une tragédie macabre qui fera plus de 100 000 morts
C’est en arguant de la réelle menace d’insurrection que le Haut Comité d’État proclame, le 9 février, l’état d’urgence pour un an sur l’ensemble du territoire algérien. Fallait-il y recourir ? Mohamed Boudiaf avait-il un autre choix quand on sait que l’ex-FIS ne lui avait laissé aucune alternative ? Toujours est-il que le président Boudiaf avait préalablement informé neuf partis politiques, dont le FLN, le FFS, le RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie) et les communistes du Pags (Parti de l’avant-garde socialiste), de sa décision d’instaurer l’état d’urgence, mesure qui ne ciblait que le FIS et qui ne mentionnait ni la suspension des activités politiques des autres partis, ni les libertés syndicales, d’expression et de la presse. Le lendemain 10 février, neuf policiers sont froidement abattus au bas de la Casbah d’Alger. Quatre jours après, le 13 février, un commando islamiste attaque l’amirauté d’Alger, tuant plusieurs militaires. Le 4 mars, le FIS est dissous par la loi.
À partir de là, l’Algérie va basculer dans une tragédie macabre qui va durer plus de dix ans et qui fera plus de 100 000 morts. Plus de 200 000 cadres, chercheurs, médecins, étudiants, artistes et intellectuels devront s’exiler. Quelque 4 731 unités économiques, ainsi que 916 établissements scolaires, universitaires et de formation ont été tout ou en partie détruits par les groupes islamistes armés, pour un coût financier estimé à près de 20 milliards de dollars, avec plusieurs centaines de milliers de salariés en chômage technique.
France24 - Monde
Second mandat : les défis qui attendent Emmanuel Macron
Publié le : 26/04/2022 - 10:52
FRANCE 24
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Réélu pour cinq années supplémentaires, Emmanuel Macron doit désormais répondre aux attentes d'une société nettement divisée. Législatives de juin, pouvoir d'achat, santé, réforme des retraites, urgence climatique : les défis sont nombreux pour un président de la République qui a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France.
Après un premier quinquennat d'Emmanuel Macron marqué par la crise des Gilets jaunes et la pandémie de Covid-19, la carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France : d'un côté, les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités ayant voté Macron ; de l'autre, une France plus populaire, se sentant souvent exclue, particulièrement dans le Nord-Est et le pourtour méditerranéen, ayant voté Le Pen.
Confronté à cette France divisée, le chef de l'État doit rebâtir la cohésion sociale. Après la perte de deux millions de voix entre les seconds tours de 2017 et 2022, et face à un taux d'abstention record lors du scrutin de dimanche (28 %), Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour être le "président de tous". Mais les défis qui l'attendent sont nombreux.
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Les législatives dans sept semaines
Dans un premier temps, le président fraîchement réélu devra affronter les élections législatives des 12 et 19 juin. Sur fond de recomposition du spectre politique, l'objectif pour le camp Macron est d'organiser une nouvelle majorité et de s'assurer de sa solidité.
Avec un score de 41,5 % des voix au second tour de la présidentielle, Marine Le Pen nourrit l'espoir d'obtenir "un grand nombre de députés" en réunissant les forces opposées au chef de l'État.
À gauche, après des débuts prometteurs, les négociations pour l'union en vue des législatives patinent entre La France insoumise, Europe Écologie-Les Verts et le Parti communiste. Les socialistes ont finalement réussi à entrer dans la danse : une rencontre avec les Insoumis est programmée mercredi.
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La baisse du pouvoir d'achat
Alors que Marine Le Pen avait fait du pouvoir d'achat des Français un des thèmes centraux de sa campagne, Emmanuel Macron a de son côté évoqué le 13 avril sur TF1 "une loi exceptionnelle pour le pouvoir d’achat" dont l'objectif est de réindexer toutes les retraites sur l’inflation et d’alléger les charges pour les indépendants.
Il faut "répondre au message de colère, d'inquiétude de millions de Français qui disent 'Je ne m'en sors pas'", a affirmé de son côté le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lundi sur franceinfo, confirmant que le bouclier sur les tarifs du gaz serait "maintenu jusqu'à la fin de l'année 2022", et que le gouvernement travaillait pour "l'été" à un dispositif d'aide ciblant les gros rouleurs.
Plans blancs, lits fermés, services en sursis : les signaux d'alerte se multiplient à l'hôpital, où les pénuries d'effectif aggravées par la grippe et le Covid-19 ne laissent pas de répit en attendant la "grande conférence" sur la santé promise par Emmanuel Macron. Après deux années de crise sanitaire, et malgré les hausses de salaire sans précédent du "Ségur de la santé", le secteur souffre plus que jamais d'un manque criant de bras.
"L'urgence, c'est maintenant", souligne Didier Birig, secrétaire fédéral de FO-Santé, "prêt à se remettre autour de la table" pour négocier de nouvelles revalorisations et des ratios de soignants dans tous les services.
Son homologue de la CGT, Mireille Stivala, veut aussi des discussions "immédiates" pour relever les salaires des soignants "au moins au niveau des pays voisins", mais aussi garantir un "départ anticipé à la retraite" pour ces "métiers pénibles".
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Une réforme des retraites minée
Le chef de l'État avait défendu lors de la campagne de 2017 une réforme des retraites visant à instaurer un système universel et à supprimer les régimes spéciaux mais ce projet, qui a entraîné un mouvement social d'ampleur fin 2019-début 2020, a été reporté sine die au moment de la crise sanitaire, avant d'être définitivement abandonné. Au tout début de la campagne de l'entre-deux-tours, Emmanuel Macron s'est déclaré ouvert à la discussion sur son projet de réforme, tout en maintenant que celui-ci était indispensable.
"La CGT saura rapidement rappeler au président et à son nouveau gouvernement qu'il existe une opposition majoritaire à ses projets, notamment d'allongement de l'âge de la retraite à 65 ans, rejeté par près de 70 % de la population", a averti la centrale de Montreuil. De son côté, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire n'a pas exclu lundi matin un éventuel recours au 49-3 pour faire adopter la réforme.
Après une campagne de premier tour dont l'environnement et le climat ont été quasi absents, Emmanuel Macron a joué dans l'entre-deux-tours la carte écologique. Il s'est engagé à aller "deux fois plus vite" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre – de 40 % d'ici à 2030 par rapport à 1990 –, mais les défenseurs du climat attendent des actes.
Sur le plan énergétique, il entend réaliser, grâce à la planification, "un effort sans précédent de sobriété, pour baisser de 40 % notre consommation d'ici 2050". Son programme s'appuie largement sur le nucléaire pour décarboner la production d'électricité, avec la construction de 6 à 14 réacteurs de nouvelle génération (EPR). Il promet également l'implantation de 50 parcs éoliens en mer d'ici à 2050 et de décupler la puissance solaire.
Parmi les autres objectifs annoncés, la rénovation énergétique de 700 000 logements par an, un renforcement des infrastructures cyclables, une offre de location de véhicules électriques et hybrides à moins de 100 euros par mois, et une "troisième révolution agricole".
Par ailleurs, la pollution de l'air, responsable de 40 000 morts prématurées par an en France, a été largement absente de la campagne. "Pour l'instant, on n'a rien qui nous prouve qu'Emmanuel Macron numéro deux va être meilleur qu'Emmanuel Macron numéro un", souligne Jean-François Julliard, représentant de Greenpeace France. "On jugera sur pièce."
Avec AFP
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Photos of Egyptian Economist Who Died in Custody Raise Questions of Abuse
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Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist and critic of the government, was researching corruption before he disappeared under mysterious circumstances.
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By Vivian Yee and David D. Kirkpatrick
CAIRO — Ayman Hadhoud, a well-known liberal economist in Egypt, was researching some politically delicate topics like the military’s role in the economy before he disappeared into the custody of the country’s security forces in early February. He had regularly criticized the government and its economic policies on Facebook.
A month after he disappeared, he died suddenly under mysterious circumstances while in custody. But officials did not inform his family that he had died until more than a month after the March 5 date on his death certificate and claimed it was from natural causes, quickly clearing themselves of any wrongdoing.
“These are lies,” said Omar Hadhoud, Mr. Hadhoud’s elder brother, who collected his body from the morgue and said he saw signs of abuse. “It’s very clear his head was broken. Why else would they hide him?”
Photographs of his brother’s body, taken in the morgue of the psychiatric hospital where he died and obtained by The New York Times, showed injuries to his upper body, including what forensic experts said was possibly blunt force trauma, as well as burns on his face and head. Omar Hadhoud said his brother’s skull appeared to be fractured.
Another person who saw the body in the morgue and witnessed the photographs being taken said they, too, noticed visible injuries, patches of discolored skin and small brownish-red spots around his face and head. The person asked not to be named for fear of government repercussions.
The photographs raised suspicions that Mr. Hadhoud, 48, was abused before his death. His family and human rights groups are now calling for a full, independent investigation.
Egypt’s Interior Ministry and head prosecutor, which almost never acknowledge wrongdoing in such cases, have insisted that their own quick investigation conclusively found that the death was caused by a “sharp drop in blood circulation and cardiac arrest” and possibly a Covid-19 infection, adding that the authorities bore no responsibility.
The government has refused to comment beyond the Interior Ministry and prosecution statements.
Egypt’s police and security agencies have a long record of detaining, abusing and torturing their own citizens, especially those whom the government considers political opponents. The country’s human rights record has drawn considerable international scrutiny, condemnation and repercussions, with the United States withholding $130 million from its annual aid package to Egypt this year.
Previously, the emergence of evidence of abuses by the Egyptian security services has sometimes set off domestic protests or international tensions — including a police killing that helped ignite the 2011 Arab Spring uprisings and the discovery, in 2016, of the mutilated body of an Italian doctoral student, Giulio Regeni.
Anwar Sadat, a former member of Parliament who leads the Reform and Development Party, which Mr. Hadhoud belonged to and had advised on economic policy, dismissed the authorities’ explanations as “the usual answers which don’t satisfy anyone.”
Mr. Sadat is the nephew of the former president whose name he shares. He called for an investigation into Egypt’s mental hospitals and the more than monthlong gap between the date on Mr. Hadhoud’s death certificate and its official acknowledgment.
“There are too many question marks,” he said.
Mr. Hadhoud’s case prompted comparisons with that of Mr. Regeni, who disappeared while conducting research on trade unions in Egypt and whose body was found, riddled with marks of torture.
“This is happening over and over again in Egypt,” said Ayman Nour, a prominent opposition leader who is living in exile and was Mr. Hadhoud’s friend. “Anyone in Egypt is vulnerable to such practices.”
Mr. Hadhoud, a researcher who grew up in a poor neighborhood of Cairo and studied at the American University in Cairo on a scholarship, had been working on several politically delicate topics in the year before his death, his brother said. They included what he described as bribery by members of Parliament and how the military had come to dominate Egypt’s economy, suppressing private-sector competition and garnering revenues for itself at the expense of the country’s budget.
The Egyptian authorities frequently detain people for speaking out on social media or for conducting politically charged research.
“He believed someone should break the barrier of silence,” Omar Hadhoud said, adding that friends and family had repeatedly warned his brother that his research was dangerous.
“There were no red lines to Ayman. And he paid for this with his life.”
Mr. Hadhoud’s family first noticed him missing on Feb. 6, Omar Hadhoud said, when he failed to come home.
In statements on April 10 and April 12, the authorities claimed that Ayman Hadhoud had been caught trying to break into an apartment in Zamalek, an upscale Cairo neighborhood, the night he went missing. But he was never charged with a crime.
An April 12 statement by prosecutors asserted that he had schizophrenia, showing “poor concentration and attention, persecutory delusions, delusions of grandeur” and “raving incomprehensibly.”
But Mr. Hadhoud’s brother and acquaintances said he had never been mentally ill.
On Feb. 8, two days after he disappeared, the family learned where he had been taken when Egypt’s state security agency informed them that he was in their custody and summoned another brother for questioning about Mr. Hadhoud’s activities, work and family, Omar Hadhoud said.
But by then, according to the prosecutors’ April 12 statement, officers had already moved Mr. Hadhoud to the Abbasiya Mental Health Hospital in Cairo. Though the family asked repeatedly for his whereabouts and visited several government offices in person, they were not told that he had been sent to the hospital, Omar Hadhoud said.
They eventually heard through friends with contacts in Egypt’s health care system that he was at Abbasiya. When family members went repeatedly to the hospital, however, hospital staff either denied that Mr. Hadhoud was there or said that they would need written permission from prosecutors to visit, his brother said.
Not until April 9 did the authorities officially acknowledge that Mr. Hadhoud was hospitalized, when a police officer told the family to come collect his body. But his death certificate, which his brother provided, said that he had died more than a month before, on March 5.
The authorities have offered no explanation for the discrepancy.
“Without an independent, impartial investigation, Ayman’s family will never know the truth about his disappearance or his death,” said John Hursh, a program director for Democracy for the Arab World Now, a U.S.-based human rights group, which obtained the same photographs independently.
When Omar Hadhoud arrived at the hospital on April 10, he said he was at first told he could take his brother’s body for burial the same day. But then he was told that the authorities had suddenly ordered an autopsy for a few days later.
The photographs of Mr. Hadhoud’s body were taken after the autopsy. But Omar Hadhoud and another person who saw the body before the autopsy said that they saw the injuries and that they were not caused by the autopsy.
Four forensic experts who reviewed the photographs, which were taken surreptitiously, cautioned that they were not high-resolution and showed only part of Mr. Hadhoud’s body. Two said they could not draw definitive conclusions about how he was injured.
But most of them agreed that the photographs showed injuries to his upper body that could have been caused by beatings and burnings.
Dr. Karen Kelly, a medical examiner and associate professor of pathology at East Carolina University, said the photographs appeared to show that before he died, Mr. Hadhoud had received multiple small burns to his face, possibly from cigarettes, and might have received a blow to his face as well.
“Something happened to him prior to his death — possibly, probably torture,” she said. “I am concerned that it was torture.”
She also said that what appeared to be a relatively small incision in Mr. Hadhoud’s chest in the post-autopsy photographs indicated that only a partial, incomplete autopsy had been conducted, one that would not have detected evidence of beating on his back or other internal injuries.
Members of his family, as well as an independent expert, were barred from observing the autopsy, Omar Hadhoud said.
So far, the authorities have refused their requests to turn over the autopsy report.
Vivian Yee reported from Cairo, and David D. Kirkpatrick from Washington.
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Le Figaro
Deux jours à Colmar, 48 heures entre culture et gastronomie
CITY GUIDE - La capitale du Haut-Rhin est un condensé d’histoire et de patrimoine, au cœur de l’Alsace. Ville de culture avec ses musées Unterlinden et Bartholdi, Colmar est une cité gastronomique et propice à la flânerie qui s’apprécie d’un pas tranquille.
Les votes de plus de 600.000 internautes ont propulsé Colmar au rang de meilleure destination touristique 2020 du site «European Best Destinations». Pas étonnant tant la capitale du Haut-Rhin, ville natale de Bartholdi, le sculpteur de la statue de la Liberté, est un condensé d’histoire et de culture régionales. Colmar est une ville qui s’observe, se respire et se goûte à la manière d’un grand cru d’Alsace. Ses ruelles, ses canaux, ses maisons à colombages et sa gastronomie en font une destination idéale pour un week-end de printemps.
L’arrivée
La gare est à dix minutes à pied de l’office de tourisme où vous pouvez acquérir le pass touristique « Colmar City Pass » (32 € par adulte, 28 € pour les 9-17 ans). Celui-ci comprend : accès aux musées (Unterlinden, Hansi, Bartholdi, Jouet, Histoire naturelle et ethnographique), entrée à l'église des Dominicains, promenade en barque, tour en train touristique. citypass.tourisme-colmar.com
Office du Tourisme, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 68 92.
En ce moment !
L'EXPO À VOIR
Joe Downing. Hommage à Emmanuel Wardi
Le Musée Unterlinden met en lumière l'œuvre de Joe Dowing (1925-2007), un authentique représentant de l'abstraction libre d'après-guerre. Ses collections abritent en effet le plus important fond français de ce coloriste né à Tompkinsville (Kentucky) et installé en 1950 à Paris, alors capitale de l'avant-garde artistique. L'accrochage de trente collages, œuvres sur papier, peintures et sculpture est un hommage au compagnon français du peintre, Emmanuel Wardi décédé le 25 mai 2021, alors que les lieux d'expositions restaient portes-closes pour cause de pandémie. Le musée alsacien a acquis des premières œuvres de l'artiste en 1976. Emmanuel Wardi lui a fait don de 124 œuvres, après la mort de Joe Downing. L'accrochage chronologique fait percevoir l'évolution du peintre : celui-ci vide peu à peu de toute figuration les petites huiles sur papier de ses débuts pour laisser place au geste et à la couleur. L'installation en 1968 de cet ami de Marguerite Duras en Provence, à Ménerbes, village d'élection de nombreux artistes dont Picasso et sa muse Dora Maar, n'y est pas étranger.
Mercredi au lundi : 9 h – 8 h. Mardi : fermé. Entrée + audioguide 15 €.
Musée Unterlinden, place des Unterlinden, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 20 15 50 .
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L'HÔTEL EN VUE
L'Esquisse Hotel & Spa
Tout nouveau, tout chaud ! À quelques pas de la petite Venise, ce cinq étoiles estampillé M Gallery, collection historique du groupe Accor, a ouvert ses portes il y a quelques mois. L'Esquisse Hotel & Spa bénéficie d'une situation parfaite au sein du parc du Champ de Mars (en lieu et place de l'ancien Mercure). Fruit de la collaboration de deux cabinets d'architectes, l'hôtel a été façonné, sculpté et inspiré par la genèse du travail de l'enfant du pays, Frédéric Auguste Bartholdi. Répartis sur 3 étages, 57 chambres, 3 suites et 2 appartements et autant de terrasses privatives qui permettent de profiter de la jolie vue du parc. À noter que L'Esquisse accueille également LE JY'S, table la plus réputée de Colmar et déjà doublement étoilée du chef Jean-Yves Schillinger et un spa by Clarins de 500 m2 avec son espace piscine intérieur chauffée, sauna, hammam, jacuzzi, fontaine de glace, salle de fitness, cabine de soins... Une véritable invitation au bien-être. À partir de 200 € la nuit en chambre double.
L'Esquisse Hotel & Spa - MGallery, 2, avenue de la Marne, 68000 Colmar. Tél. : 03 67 68 20 00.
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LA BONNE TABLE
L'ATELIER DU PEINTRE
Loïc Lefebvre et son épouse Caroline Cordier reçoivent au cœur du vieux Colmar face à la maison natale du peintre Martin Schöngauer, l'auteur de la Vierge au Buisson de Roses. Leur table ouverte en 2009 est étoilée au Guide Michelin. Le couple y décline une cuisine française moderne, originale et riche en saveurs. Le chef puise ses inspirations côté Sud : il a fait ses armes chez les chefs Christian Willer, Jacques Chibois et les frères Pourcel. Mais sa cuisine tire aussi partie des trésors du terroir alsacien, entre terre et montagne, vignoble et cours d'eau. On en veut pour preuve la rhubarbe qui agrémente un rouget grillé, accompagné d'asperges vertes, olives noires de Kalamata et jus de bouillabaisse. Ou encore l'ail des ours qui relève un gigot d'agneau de lait rôti, pomme amandine et champignons au jus.
Déjeuner & dîner : menu 3 plats à 63€ (sauf vendredi soir et samedi soir) menu 5 plats à 90 €, menu 7 plats à 115 €.
L'Atelier du Peintre, 1 rue Schongauer, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.
JOUR 1 : DU MUSÉE UNTERLINDEN À LA PETITE VENISE
Matinée
Entrez dans Colmar par la porte du musée Unterlinden. Ce dernier vaut le voyage à lui seul, autant pour ses œuvres de la Renaissance rhénane (dont le célèbre Retable d’Issenheim de Grünewald) que pour son cadre exceptionnel ou ses expos temporaires. Cet ancien couvent du XIIIe siècle doté d'un somptueux cloître a été enrichit en 2016 d'une extension signée des Suisses Herzog & de Meuron. Les architectes ont créé une symétrie à l’arrière des bains municipaux en réalisant un bâtiment contemporain dont le volume répond à celui de la chapelle, alors que le jardin jouxtant les bains répond au jardin du cloître.
En sortant, on se dirigera vers l’église des Dominicains. Commencée en 1283, sa construction date pour l’essentiel de la première moitié du XIVe siècle. Œuvre majeure de l’architecture des ordres mendiants, elle abrite le chef-d’œuvre de Martin Schongauer, la Vierge au Buisson de Roses, jusqu’alors exposé à la Collégiale Saint-Martin.
Pause déjeuner
La simplicité d’une savoureuse tarte flambée ou la spécialité de la région, la flammekueche, s’apprécie notamment Grand’Rue, au Fer Rouge. Pour les plus grosses faims, cette sympathique brasserie propose également des spätzle (pâtes alsaciennes) au munster et aux lardons grillés à tomber ! Autres bonnes adresses où déguster des tartes flambées : Le Winstub de la petite Venise, dans le quartier éponyme ou encore La Soï (réservation indispensable).
Après-midi
L’architecture si typique de la cité alsacienne s’apprécie le nez levé ! Commencez par jouer aux devinettes rue des Têtes : trois enseignes commerciales en fer forgé, œuvres de l’illustrateur régional Hansi s’y dissimulent. Au sommet de la maison des Têtes, c’est la statue d’un tonnelier signée Bartholdi qui vous saluera. Poursuivez par la rue des Marchands et sa maison Pfitzer du XVIe siècle ; une des plus belles bâtisses d’Alsace vous assureront les Colmariens !
En débouchant sur la Grand’Rue vous longerez l’ancienne douane. À quelques mètres, place du Marché-aux-Fruits, le tribunal de Grande Instance de 1771 a longtemps abrité l’autorité judiciaire la plus importante de la région. La maison d’arrêt installée à l’arrière, dans l’ancien couvent des Augustins, a été plusieurs fois le théâtre d’évasions rocambolesques ! En poursuivant vers la rue Saint-Jean vous admirerez une autre réalisation d’Albert Schmidt, l’architecte de la maison des Têtes, dans un style vénitien cette fois. Place des Lavandières, marquez une pause devant le bistrot du même nom. Il a accueilli le tournage de « Chinese restaurant ». Cette émission de télé-réalité chinoise a fait décoller la fréquentation de la capitale du Haut-Rhin !
Déambulez ensuite dans la petite Venise avec ses façades colorées et ses colombages si typiques. Les maraîchers empruntaient ses canaux pour acheminer fruits et légumes à la halle du marché. Cette dernière a d’ailleurs été entièrement restaurée il y a une dizaine d’années. À l’arrière de la halle, poursuivez par le quartier des Tanneurs qui échappa de justesse à la destruction dans les années 1960.
Apéritif et dîner
L’alchimie la tradition alsacienne et de la modernité s’apprécie à sa juste valeur dans le cadre fabuleux de la maison des Têtes. Marilyn et Éric Girardin, les maîtres de maison depuis 2015, y dirigent un hôtel 5 étoiles, une magnifique table étoilée, mais également une brasserie réputée. Cette dernière mêle clients de l’hôtel, voyageurs de passage et Colmariens dans l’esprit « winstub » cher aux Alsaciens. La choucroute n’y a pas d’équivalent ! Vous y apprécierez l’harmonie subtile entre boiseries, poêle en fonte et vitraux d’époque d’un côté et les suspensions façon coquilles et les tables épurées de l’autre.
Soirée. La vie nocturne n’est pas follement animée dans cette cité paisible. En revanche, vous pourrez vous imprégner de Colmar la nuit en réservant une visite guidée à l’Office de tourisme. Elles sont proposées les samedis soir à partir d’avril. Certains bâtiments emblématiques bénéficient d’une magnifique mise en lumière.
Visites nocturnes. Réservation au 03 89 20 68 95. Départ devant l'Office de tourisme. Les samedis uniquement, d'avril à octobre. Consultez les dates et les horaires sur reservation.tourisme-colmar.com.
JOUR 2 : DE BARTHOLDI AU QUARTIER ALLEMAND
Matinée
Frédéric Auguste Bartholdi avait imaginé une statue phare monumentale en vue d’orner l’entrée du canal de Panama. Elle ne trouva pas de financier, mais inspira des cercles parisiens désireux d’offrir un cadeau à la ville de New York. L’immanquable musée Bartholdi rend hommage au sculpteur natif de Colmar au travers des maquettes de ses plus célèbres réalisations comme le Lion (Belfort) ou encore Vercingétorix (Clermont-Ferrand). Enchaînez avec une visite du musée Hansi. Cet aquarelliste, illustrateur et caricaturiste alsacien, y restitue sa vision d’une Alsace idéale.
Pause déjeuner
Le temps semble s’être figé à l’aube du siècle passé dans un décor tout droit tombé des Vosges qui surplombent Colmar. Planchers traditionnels, arcade en grès rose, Jadis et Gourmande propose des plats traditionnels alsaciens particulièrement originaux : fleischnakas, lawerknepfla, etc. Une cuisine à base de viande, mais quelques plats végétariens sont également à la carte. C'est place du Marché-aux-Fruits.
L’après-midi
Ne boudez pas votre plaisir avec une balade une barque. Rendez-vous sur les deux embarcadères au pied du pont, rue Saint-Pierre, pour une promenade d’une demi-heure.
Vous reprendrez ensuite la Grand’Rue pour filer vers la rue Vauban, à proximité de laquelle sont installés les deux domaines viticoles de la ville. Les caves Jund et Karcher sont situées à moins de 200 m l’un de l’autre ! Dégustez-y les célèbres pinots gris, riesling, gewürztraminer et autre crémant d’Alsace.
Pour clôturer votre séjour, élargissez votre visite au quartier allemand, surnommé « le quartier des millionnaires ». Il témoigne de la période de l’annexion germanique entre 1870 et 1918. L’urbanisme, avant-gardiste pour l’époque, se lit dans son plan très strict, ses maisons de maîtres dont certaines bâtisses Art nouveau, sa cour d’appel monumentale où les Colmariens viennent faire leurs photos de mariage, son château d’eau et sa gare de 1906 - copie conforme de la gare de Gdansk en Pologne. À partir de la petite Venise, prenez le boulevard Saint-Pierre. Faites un crochet par la rue des Américains, l’avenue Raymond-Poincaré et la rue Schlumberger pour rejoindre la gare.
Pause gourmande
Goûtez le charme désuet du Croissant doré, rue des Marchands, immanquable derrière sa façade art nouveau couleur rose. Le temps semble s’y être arrêté. La tarte au fromage blanc est une spécialité.
Carnet d'adresses
Bonnes tables
La Maison des Têtes – Restaurant Girardin (1 étoile) et Brasserie historique. 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.
La Maison rouge, 9 rue des Écoles, Colmar. Tél. : 03 89 23 53 22.
L’Arpège, 24 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 24 29 64.
Les Trois Poissons, 15 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 41 25 21.
L’Épicurien, 11 rue Wickram, Colmar. Tél. : 03 89 41 14 50.
Quai 21, 21 quai de la Poissonnerie, Colmar. Tél. : 03 89 58 58 58.
JY'S, 3 allée du Champ de Mars, 68000 Colmar. Tél. : 03 89 21 53 60.
Sortir boire un verre… Ou une tasse de thé
Au Croissant doré, 28 rue des Marchands, Colmar. Tél. : 03 89 23 70 81.
La Libellule Café, 6 rue de la Grenouillère, Colmar. Tél. : 03 89 41 47 30.
Le Boudoir 15 Grand Rue, Colmar. Tél. : 03 89 41 45 06.
Jadis et Gourmande, 8 place du Marché aux fruits, Colmar. Tél. : 03 89 41 73 76.
Où dormir ?
La Maison des Têtes
L’hôtel 5-étoiles La Maison des Têtes abrite 21 chambres associant charme alsacien et modernité. À partir de 260 € pour 2 personnes petits déjeuners inclus. La maison propose également dans un bâtiment indépendant trois apparts-hôtels de luxe pour conjuguer confort et liberté le temps d’un long week-end en amoureux.
La Maison des Têtes, 19 rue des Têtes, Colmar. Tél. : 03 89 24 43 43.
L’Hôtel Colombier, 7 rue de Turenne, Colmar Tél. : 03 89 23 96 00.
Le James Hôtel, 15 rue Saint-Eloi, Colmar. Tél. : 03 89 21 93 70.
[* Initialement publié le 4 juin 2020, cet article a fait l'objet d'une mise à jour.]
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France24 - Monde
Les cas de rougeole ont bondi de près de 80 % dans le monde, selon l'OMS
Publié le : 27/04/2022 - 19:24
FRANCE 24
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Les effets de la crise du Covid-19 commencent à se faire sentir sur d'autre maladies. Les cas de rougeole sont en recrudescence dans le monde depuis le début de l'année 2022, alertent l'Unicef et l'OMS. Cette maladie virale hautement contagieuse pourraient toucher des "millions d'enfants" si les retards pris en vaccination ne sont pas comblés.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Unicef tirent la sonnette d'alarme. Les cas signalés de rougeole ont explosé de près de 80 % dans le monde au cours des deux premiers mois de l'année, ont annoncé mercredi 27 avril ces deux organisations onusiennes.
Le risque de "catastrophe" est "absolu" si le dangereux retard pris dans la vaccination des enfants à cause de la pandémie de Covid-19 n'est pas rattrapé et si les restrictions sanitaires sont levées trop vite, avait déjà alerté l'OMS.
Le résultat est vertigineux. Le nombre de cas a bondi de 79 % au cours des deux premiers mois de 2022, en comparaison avec la même période l'an dernier. Les deux agences de l'ONU craignent désormais l'apparition de graves épidémies de rougeole, une maladie virale hautement contagieuse, qui pourraient toucher des "millions d'enfants" en 2022.
Des chiffres sous-estimés
Pour l'instant, quelque 17 338 cas de rougeole ont été signalés dans le monde en janvier et février 2022, contre 9 665 au cours des deux premiers mois de 2021. Mais les chiffres sont probablement plus élevés car la pandémie a perturbé les systèmes de surveillance.
Il y a eu 21 épidémies de rougeole importantes au cours des douze derniers mois (jusqu'en avril), la plupart en Afrique et dans la région de la Méditerranée orientale.
Les pays qui ont connu les plus grandes épidémies de rougeole depuis l'année dernière sont la Somalie, le Yémen, le Nigeria, l'Afghanistan et l'Éthiopie.
La rougeole étant très contagieuse, les cas ont tendance à apparaître lorsque les niveaux de vaccination diminuent. Les deux agences onusiennes craignent que les épidémies de rougeole soient un signe avant-coureur d'épidémies d'autres maladies qui se propagent plus lentement.
Pas assez de vaccination à cause du Covid-19
La meilleure protection contre la rougeole, qui tire son nom des plaques rouges caractéristiques sur tout le corps, est une couverture vaccinale très élevée.
Selon l'OMS et l'Unicef, un nombre trop élevé d'enfants n'ont pas pu bénéficier de vaccins contre la rougeole en raison notamment des perturbations des systèmes de santé liées à la pandémie de Covid-19.
En 2020, 23 millions d'enfants dans le monde n'ont pas reçu les vaccins infantiles de base par le biais des services de santé de routine, le nombre le plus élevé depuis 2009 et 3,7 millions de plus qu'en 2019, selon l'OMS et l'Unicef.
"La pandémie de Covid-19 a interrompu les services de vaccination, les systèmes de santé ont été débordés et nous assistons maintenant à une résurgence de maladies mortelles, dont la rougeole. Pour de nombreuses autres maladies, l'impact de ces interruptions des services de vaccination se fera sentir pendant des décennies", a averti le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Lancer des campagnes de vaccination de "rattrapage"
Le risque d'épidémies importantes augmente à mesure que les pays assouplissent les mesures préventives prises pour lutter contre le Covid-19, telles que le respect de la distanciation physique.
"Il est encourageant de constater que les habitants de nombreuses communautés commencent à se sentir suffisamment protégés contre le Covid-19 pour reprendre davantage d'activités sociales. Mais le faire dans des endroits où les enfants ne reçoivent pas de vaccination de routine crée les conditions parfaites pour qu'une maladie comme la rougeole se propage", a averti la directrice générale de l'Unicef, Catherine Russell.
"Le moment est venu de remettre sur les rails les programmes de vaccination essentielle et de lancer des campagnes de rattrapage afin que tout le monde puisse avoir accès à ces vaccins vitaux", a demandé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le déplacement de millions de personnes en raison des conflits et des crises en Ukraine, Éthiopie, Somalie et Afghanistan, entre autres, augmente également le risque d'épidémies auprès des populations déjà très affaiblies.
Avec AFP
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Jean-Luc Mélenchon : « La lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir »
EntretienLégislatives. Jean-Luc Mélenchon, qui a réuni 22 % des voix au premier tour de la présidentielle, appelle la gauche à bâtir une « fédération » pour remporter la majorité aux scrutins des 12 et 19 juin.
Maud VergnolDiego ChauvetJulia HamlaouiDans l’entre-deux-tours, le candidat de l’Union populaire a lancé un appel à faire des élections législatives le « troisième tour » de la présidentielle et à l’« élire premier ministre ». Marine Le Pen désormais battue, Jean-Luc Mélenchon, qui fait « le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu », estime nécessaire d’« unifier le maximum de forces » pour l’emporter. Alors qu’un accord est en cours de négociation à gauche (lire ici), il détaille les objectifs de la France insoumise.
Vous appelez les citoyens à vous élire premier ministre. Comment les convaincre qu’une victoire est possible aux législatives ?
La présidentielle a recomposé le paysage politique en faisant émerger trois blocs politiques à peu près égaux : le bloc libéral, qui inclut la droite traditionnelle, celui d’extrême droite et enfin ce que nous avons appelé le bloc populaire. Ce dernier est le résultat d’une stratégie, dont le début est dans le Front de gauche de 2012, d’une construction patiente qui a aggloméré successivement plusieurs pans de la population autour d’une idée portée par « l’Avenir en commun ». C’est un bloc social, celui des déshérités, et un bloc cohérent sur les mesures de rupture avec le capitalisme. La présidentielle n’a pas fait naître une véritable majorité politique. Tous les voyants de la crise démocratique restent allumés, comme tous ceux de la crise écologique et sociale. Ça fait beaucoup. Ceux qui ont porté ma candidature ressentent une frustration d’avoir raté la marche du second tour à 420 000 voix. Nous aurions pu le faire si nous avions été organisés comme avant dans une alliance avec les communistes. Mais ce n’est pas une frustration résignée. Car, avec ce troisième tour, la lutte reprend : on peut conquérir le pouvoir. L’enjeu est immense : tous ceux qui attendaient l’augmentation du Smic ou la retraite à 60 ans en savent quelque chose. Le dernier élément clé, c’est notre capacité à démontrer qu’on fait tout ce qu’on peut pour unifier le maximum de forces.
Les macronistes persiflent sur un tel scénario de cohabitation avec vous, expliquant que c’est impossible compte tenu de la logique du calendrier électoral de la Ve République. Que leur opposez-vous ?
C’est vrai quand l’élu gagne à la loyale avec un vrai choix. Mais c’est la troisième fois qu’on fait le coup au pays du vote par contrainte. En 2007, trois quarts des électeurs étaient représentés par les candidats du second tour, là c’est à peine un tiers des inscrits. L’abstention a progressé et le gagnant a perdu presque 2 millions de voix par rapport à l’élection précédente. C’est un gouffre. Je fais le pari qu’il n’y aura pas de prime au président si mal élu.
Certains vous reprochent de personnaliser les législatives et ainsi de participer aux travers de la Ve République…
J’ai même entendu dire que c’était dévaloriser les élections législatives que de les qualifier de troisième tour de la présidentielle. C’est exactement l’inverse : il s’agit d’élever l’enjeu d’une élection considérée comme une formalité administrative au niveau de la présidentielle. C’est déjà un peu de la VIe République dans la Ve.
À quoi ressembleraient vos premiers jours à Matignon ?
La retraite à 60 ans, le refus du RSA-travail forcé, la réduction des écarts de salaires, l’allocation dignité, la garantie d’autonomie des étudiants… Il s’agirait aussi, en discussion avec le président de la République, d’obtenir soit un processus constituant, soit, si c’est impossible, le RIC (référendum d’initiative citoyenne – NDLR) et le référendum révocatoire par la négociation entre les deux Chambres. Les marqueurs essentiels de la présidentielle se retrouvent dans le programme des législatives. Et cela non parce que nous voudrions être « hégémoniques », mais parce que nous avons passé vingt mois de campagne à convaincre, jour après jour, par des milliers de rencontres.
Quelles seraient vos marges de manœuvre dans le cadre d’une cohabitation avec Emmanuel Macron ?
La Ve République est l’enfant de circonstances : on sortait d’un régime d’Assemblée, d’une crise nationale épouvantable liée à la décolonisation et de Gaulle a mis ses œufs dans plusieurs paniers. Si bien que la Constitution donne à la fois un rôle absolument extravagant au chef de l’État mais elle confère aussi beaucoup de pouvoir au premier ministre. L’article 20 dit même qu’il « détermine et conduit la politique de la nation ».
Deux mois après l’invasion russe, la guerre en Ukraine s’enlise et fait craindre le pire. Quelles initiatives prendre en faveur de la paix ?
La guerre, dont Poutine porte la responsabilité entière, est un tremblement de terre géopolitique dont on n’a pas encore mesuré toutes les conséquences. Dans un premier temps, il faut obtenir de la Russie la fin des combats et l’évacuation du territoire ukrainien. Les sites nucléaires doivent aussi être protégés, et le premier ministre peut proposer d’y envoyer les casques bleus, et, s’il le faut, tous français. Ensuite, on ne peut pas parler de sanctions économiques sans dire les moyens de s’en protéger nous-mêmes. Nous ne pouvons nous passer ni de gaz ni de pétrole. Il faut donc penser des alternatives, par exemple avec l’Algérie pour un pacte blé contre pétrole et gaz. Nous avions affirmé, nous, Français, que jamais plus l’Europe ne serait le théâtre d’une guerre et que la dissuasion nous en protégerait. Mais la guerre a lieu, et nous n’avons rien pu faire ! Un énorme défi nous est lancé. Ma politique reste celle d’un non-aligné. Les Français n’ont pas intérêt à aller s’enferrer dans tous les combats du monde sans avoir décidé par eux-mêmes ce qui est le plus conforme à leur intérêt.
Vous appelez à « élargir l’Union populaire ». Que proposez-vous concrètement aux autres forces politiques ?
Le vote a tranché au moins une question : qui de la rupture ou de l’accompagnement du néolibéralisme est majoritaire à gauche. Ça donne un cap, une orientation générale. Et les citoyens ont autant voté pour le programme que pour un candidat. « L’Avenir en commun » est un programme de rupture. Il est héritier des luttes de la société française. C’est un prolongement de « l’Humain d’abord », programme du Front de gauche en 2012. Sa mise à jour à travers les combats parlementaires s’est faite souvent avec des votes convergents des socialistes, et dans 98 % des cas des communistes. Les différences entre notre programme et celui des communistes ne sont pas si importantes qu’elles justifient la séparation imposée par la campagne présidentielle.
Ensuite, ce n’est pas un accord électoral que nous proposons, même s’il est inclus. C’est un accord programmatique sans lequel il ne peut y avoir d’accord électoral. Nous voulons un programme qui nous permette de gouverner. Ce que nous proposons n’est pas l’ancienne union de la gauche. Il s’agissait alors d’un parti dominant sans aucune structure de médiation avec les autres. Nous proposons que chacun ait un groupe parlementaire, et en même temps un intergroupe. Et un Parlement commun sur le mode de l’Union populaire actuelle. Une fois d’accord, on peut ainsi continuer à tenir la ligne pendant cinq ans. Avec le vocable « union de la gauche », on reste enfermé dans la logique de la collection des logos et du commandement politique vertical. L’Union populaire est une démarche sur un programme. Elle donne une méthode qui permet à chaque organisation de rester elle-même et au peuple d’entrer en action. Je parle ici d’une fédération, ou d’une confédération, qui crée un cadre commun, un programme partagé, un Parlement commun.
En 2017, vous estimiez que le rassemblement des forces de gauche représentait un repoussoir. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Rien. Mais notre score a tranché. Il faut tourner la page et jeter la rancune à la rivière. Ou bien les masses tranchent les problèmes par le vote, ou bien on reste coincé dans les conflits. Ce ne sont pas nos arguments qui changent la réalité, c’est la pratique. Si les communistes aujourd’hui acceptent l’accord qu’on leur propose, ils sont les bienvenus et on travaillera ensemble.
Cette présidentielle confirme une recomposition politique en trois blocs. Élément majeur de ce scrutin, le centre de gravité de la gauche s’est déplacé d’un social-libéralisme à une gauche de transformation sociale. Comment analysez-vous cette première victoire idéologique et comment la faire fructifier ?
En 2017, on avait déjà gagné. Mais comme tout avait l’air accidentel, y compris le surgissement de Macron, beaucoup n’ont pas vu ce que signifiait l’effondrement des deux partis traditionnels qu’étaient LR et le PS. En France, l’un des pays au centre du capitalisme mondial, la gauche radicale a été à deux doigts d’arriver au second tour. Ce progrès n’est pas définitif, mais le scénario à l’italienne de l’éradication de la gauche de rupture est derrière nous. D’autant que, dans l’intervalle, les sociaux-libéraux ont perdu la capacité d’entraînement de la société. La composition sociale du centre gauche l’empêche d’entraîner les classes populaires dans une illusion collective libérale du mieux-être pour demain. C’est aussi une raison pour laquelle l’alliance avec les communistes est si importante. La culture communiste est une culture de rupture avec le capitalisme. Nous avons ce socle en commun, et il est très important qu’il soit le plus fort possible.
En ce qui concerne la gauche, elle a toujours existé, et elle existera toujours. Toute ma vie est liée à la gauche. Mais j’ai proposé de laisser ce mot en friche, c’est-à-dire d’attendre qu’il manifeste une nouvelle fécondité. Nous n’y sommes pas encore. Ce qui faisait notre force auparavant, c’étaient des masses concentrées : des ouvriers dans des usines, des statuts de la fonction publique regroupant des millions de personnes. Un acteur nouveau joue ce rôle central aujourd’hui : le peuple. Avec des penseurs communistes, on s’est un peu accrochés sur le concept de peuple. Mais je veux en discuter. Le XXIe siècle a besoin d’une théorie matérialiste de la révolution citoyenne, objectif commun de nos deux organisations.
Douze millions d’électeurs ne sont pas allés voter au premier tour. Une partie des classes populaires, notamment celles des territoires ruraux ou désindustrialisés, s’est davantage tournée vers l’abstention et l’extrême droite…
Il y a en effet un quatrième bloc abstentionniste. Il contient différentes composantes : les mal-inscrits – plusieurs millions tout de même –, et d’autres qui ne votent pas en estimant que ça ne sert à rien. Que leur vote n’a jamais changé leur vie. Difficile de leur donner tort. La gauche des 35 heures commence à dater. Le programme commun, c’est Vercingétorix pour les plus jeunes. Nous avons un travail acharné à mener. Je n’adhère pas au concept de « France périphérique », selon laquelle les citoyens sont réductibles à leur adresse. Comme ils ne le sont pas à leur religion. Ils sont tout cela à la fois et bien d’autres choses. Quant à l’extrême droite, beaucoup de citoyens pensent qu’elle est le plus gros bâton pour taper Macron. Il faut être présent sur le terrain comme nous contre l’imposture sociale du RN. Cessons de mythifier les classes sociales en leur attribuant une pensée automatique. En effet, le vote Le Pen au second tour a représenté pour certains un « vote de classe ». Ils ont été encouragés à ça. Notamment par ceux qui ont aboyé avec les loups contre les musulmans ou nié les violences policières ! Ils ont aussi mené une guerre stupide contre les outils intellectuels nous montrant comment la question des discriminations religieuses pouvait croiser celle de la classe sociale : l’intersectionnalité, tournée en dérision par des ignorants. Ils n’ont jamais lu Frantz Fanon ! Rompre les consensus pourris, comme ceux-là, cela fait partie de nos tâches. L’intersectionnalité est un outil pour comprendre le réel, comme le matérialisme.
Serez-vous candidat aux élections législatives ?
Je ne cherche pas à créer un faux suspense mais j’hésite encore. Je n’ai pas besoin d’être député pour être premier ministre. Six sur 24 depuis 1958 ne l’étaient pas. Pour l’immédiat, gagner les législatives, c’est ce qui m’intéresse.
Jean-Luc MélenchonLégislatives 2022france insoumiseunion populaire France24 - Monde
La Bulgarie et la Pologne désormais livrées en gaz "par leurs voisins de l'UE"
Publié le : 27/04/2022 - 06:43Modifié le : 27/04/2022 - 22:21
FRANCE 24
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FRANCE 3
L'armée ukrainienne a reconnu, mercredi, une avancée des forces russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass. Par ailleurs, Ursula von der Leyen a annoncé, après la suspension des livraisons par Gazprom, que la Bulgarie et la Pologne recevaient du gaz des pays voisins membres de l'UE. Voici le fil du 27 avril.
Cette page n'est plus actualisée. Pour suivre notre couverture de la journée du 28 avril, cliquez ici.
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3 h 16 : le Parlement canadien condamne un "génocide" contre les Ukrainiens
"La Chambre des communes a adopté une motion concernant des actes de génocide contre le peuple ukrainien", a annoncé la chambre basse du Parlement sur Twitter. Le texte, déposé à l'initiative d'une députée du Nouveau parti démocratique (NPD, gauche), Heather McPherson, a été adopté à l'unanimité.
La motion précise qu'il "existe des preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité systématiques et massifs commis contre le peuple ukrainien par les Forces armées de la Fédération de Russie, sous la direction du président Vladimir Poutine". Ces "crimes" incluent notamment la torture, des "atrocités de masse dans les territoires ukrainiens", le "transfert forcé d'enfants ukrainiens vers le territoire russe", ou encore des "cas à grande échelle de violence physique, mentale et de viol".
En validant ce texte, la Chambre des communes "reconnaît que la Fédération de Russie commet des actes de génocide contre le peuple ukrainien", selon le document. L'adoption de ce texte intervient une dizaine de jours après que le Parlement ukrainien a voté une résolution similaire.
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23 h 43 : multiples engagements à l'ONU à rendre justice aux victimes de crimes de guerre
Plusieurs pays et organisations, dont l'ONU, se sont engagés à aller au bout du long processus qui s'amorce pour rendre justice aux victimes de crimes de guerre présumés commis depuis l'invasion le 24 février de l'Ukraine par la Russie.
Avocate libano-britannique, Amal Clooney les a exhortés à ne rien lâcher, lors d'une réunion informelle du Conseil de sécurité initiée par l'Albanie et la France. "Des politiciens réclamant justice sans la rendre... Ma crainte est que vous allez vous détourner" de l'attention qui doit être portée à cette "guerre" et "que l'Ukraine finira seule à poursuivre les auteurs de ces atrocités", a souligné celle qui co-préside la Fondation Clooney avec son mari, l'acteur George Clooney. "Nous ne pouvons pas laisser cela se produire", a-t-elle lancé.
L'avocate a exhorté les membres de l'ONU à ne pas fournir de refuge aux criminels de guerre et à procéder à l'arrestation des suspects. Elle a aussi espéré que les Ukrainiens auront accès aux milliards de dollars qui seront nécessaires pour rebâtir leur pays.
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23 h 41 : Londres en appelle au "courage" pour fournir des armes lourdes à l'Ukraine
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a appelé à un renforcement des livraisons d'armes lourdes et d'avions à l'Ukraine.
Dans un discours mercredi soir à la résidence officielle du lord-maire de la Cité de Londres, la cheffe de la diplomatie britannique a également souligné que la Chine doit "jouer selon les règles" et que "les agresseurs regardent ce qui s'est passé en Ukraine". "Nous devons nous assurer qu'ils reçoivent le bon message", a-t-elle souligné.
Qualifiant le président russe Vladimir Poutine "d'opérateur voyou désespéré, qui n'a aucun intérêt pour les mœurs internationales", la cheffe de la diplomatie britannique a appelé à "redoubler notre soutien pour l'Ukraine", en proie à de féroces combats depuis l'invasion russe du 24 février. "Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça", a-t-elle insisté.
Mais selon Downing Street, le Royaume-Uni ne prévoit pas de fournir d'avions à l'Ukraine en raison de "difficultés spécifiques" d'équipement et d'entraînement, mais n'exclut "rien", notamment d'en fournir à d'autres pays qui eux en fourniraient à Kiev. "Le monde aurait dû faire davantage pour dissuader l'invasion", a-t-elle poursuivi. "Nous ne ferons plus jamais cette erreur".
"Certains soutiennent que nous ne devrions pas fournir d'armes lourdes, par crainte de provoquer quelque chose de pire", a-t-elle ajouté. "L'inaction serait la plus grande des provocations, le temps est au courage, pas à la prudence". "La guerre en Ukraine est notre guerre - c'est la guerre de tout le monde... parce que la victoire de l'Ukraine est un impératif stratégique pour nous tous".
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23 h 17 : V. Zelensky exhorte l'Europe à ne plus dépendre du commerce avec la Russie
"Plus vite tout le monde en Europe réalisera ne pas pouvoir dépendre de la Russie pour le commerce, plus vite il sera possible de garantir la stabilité des marchés européens", a déclaré le président ukrainien.
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23 h 06 : la Russie à l'origine de plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine
Des groupes liés à l'État russe ont mené plus de 200 attaques informatiques contre l'Ukraine et ses infrastructures depuis les prémices de l'invasion de l'armée russe, selon un rapport de Microsoft publié mercredi.
Le géant américain de l'informatique y détaille "les cyberattaques destructrices et incessantes de la Russie dans sa guerre hybride contre l'Ukraine", selon Tom Burt, vice-président de Microsoft en charge de la sécurité client, dans un résumé du rapport.
Ces attaques "n'ont pas seulement détérioré les systèmes des institutions en Ukraine mais ont également visé la perturbation de l'accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils, et ont tenté d'ébranler la confiance envers les dirigeants du pays", note-t-il.
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21 h 55 : l'UE va suspendre un an les taxes sur les importations de l'Ukraine
La Commission européenne est en passe de geler pendant un an les droits de douane sur tous les produits ukrainiens et de lever les mesures antidumping et de protection de l'Union européenne relatives aux exportations d'acier de Kyiv, afin de soutenir l'économie du pays pendant la guerre avec la Russie.
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21 h 30 : Washington indique qu'une demande d'aide supplémentaire à l'Ukraine pourrait être votée au Congrès
La Maison Blanche déclare qu'une demande de budget supplémentaire comprenant une aide à l'Ukraine pourrait être soumise au vote du Congrès dès jeudi. Le plan couvre les aspects militaires, humanitaires et économiques à destination de l'Ukraine, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki journalistes.
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19 h 03 : Madrid refuse un navire maltais transportant une cargaison russe
L'Espagne a interdit l'accès à ses eaux à un navire maltais qui transportait une cargaison en provenance d'un bateau russe, interdit d'entrer dans les ports européens en vertu des sanctions contre la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, a annoncé le gouvernement espagnol.
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18 h 47 : des séparatistes prorusses de Transnistrie indiquent des tirs près d'un dépôt de munitions
Les autorités de la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie, ont annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs.
"La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna", a indiqué le "ministère de l'Intérieur" de cette région séparatiste non reconnue dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, "des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine", sans faire de victimes.
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18 h 33 : Antonio Guterres annonce être arrivé en Ukraine
Le secrétaire général de l'ONU dit être arrivé en Ukraine. Il s'agit de sa première visite depuis le début de l'invasion russe le 24 février, a-t-il annoncé sur son compte Twitter. "Je suis arrivé en Ukraine après m'être rendu à Moscou", a-t-il écrit, indiquant vouloir "poursuivre notre travail pour étendre le soutien humanitaire et assurer l'évacuation des civils des zones de combat". Il doit se rendre jeudi matin à Borodianka, Irpin et Boutcha, théâtres d'exactions pendant l'occupation russe en mars, avant de rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.
April 27, 2022 -
17 h 28 : Jean-Yves Le Drian et Antony Blinken envisagent de nouvelles sanctions
Les ministres des Affaires étrangères français et américain envisagent lors d'un entretien une "coordination étroite et confiante" entre la France et les États-Unis sur le conflit ukrainien. Ils ont évoqué de possibles "nouvelles sanctions visant la Russie" pour contrer l'offensive toujours plus puissante de Moscou en Ukraine.
J'ai poursuivi aujourd'hui avec mon collègue américain @SecBlinken notre étroite coordination transatlantique pour appuyer l'Ukraine sur le plan politique, sécuritaire, les sanctions et la situation humanitaire. pic.twitter.com/abKBVHmvzz
April 27, 2022 -
17 h 14 : la Russie annonce avoir détruit des armes livrées à Kiev, l'Ukraine dément
Alors que l'UE a dénoncé la stratégie de pression qu'exerce Moscou avec son gaz, Moscou a annoncé avoir détruit une "grosse quantité d'armes" venant des États-Unis et de pays européens pour l'Ukraine. Le gouverneur de la région de Zaporijjia dément toute destruction d'armes ou de munitions étrangères. Il affirme que l'usine bombardée était vide et qu'elle "n'était plus opérationnelle depuis six ans".
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17 h 12 : Moscou échange un ex-Marine américain contre un pilote russe incarcéré aux États-Unis
L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé mercredi avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, un échange de prisonniers rappelant la Guerre froide.
"Le 27 avril, à l'issue d'un long processus de négociation, Trevor Reed (...) a été échangé contre le citoyen russe Konstantin Iarochenko, condamné à 20 ans de prison par un tribunal américain" en 2011, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
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16 h 52 : la Russie suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme
La Russie a été suspendue de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) en raison de son invasion de l'Ukraine, jugée contraire aux "valeurs" de l'organisation, a-t-on appris auprès de cette agence de l'ONU basée à Madrid. Cette décision, approuvée par une large majorité des États membres de l'organisation réunis en assemblée générale dans la capitale espagnole, prend effet immédiatement, a indiqué un porte-parole de l'OMT à l'AFP.
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15 h 40 : Vladimir Poutine promet des réponses rapides contre toutes les ingérences en Ukraine
Le président russe a prévenu que tout pays tentant d'intervenir en Ukraine serait confronté à une réaction rapide de la Russie.
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15 h 24 : la Russie expulse huit diplomates japonais
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur japonais pour exiger le départ de Moscou de huit de ses diplomates avant le 10 mai.
Le 8 avril dernier, le Japon avait annoncé l'expulsion de huit diplomates et responsables russes afin de dénoncer les actions "inacceptables" de Moscou en Ukraine. La Russie avait de son côté fustigé une action "antirusse ouvertement hostile".
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15 h 17 : la Bulgarie et la Pologne approvisionnées en gaz par leurs voisins de l'UE
Après la suspension par Gazprom des livraisons russes, la Bulgarie et la Pologne sont désormais approvisionnées en gaz "par leurs voisins de l'UE", a affirmé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
"Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d'effet possible sur les consommateurs européens", a assuré la cheffe de l'exécutif bruxellois dans une brève allocution à la presse. "La mesure prise par la Russie affecte la Russie elle-même. Le Kremlin fait mal à l'économie russe car ils se privent eux-mêmes de revenus importants", a-t-elle estimé.
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14 h 45 : échange de prisonniers entre Moscou et Washington
L'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé avec un pilote russe incarcéré aux États-Unis depuis 2010, a indiqué sur Telegram la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Le président américain, Joe Biden, a confirmé cet échange, disant avoir dû prendre des "décisions difficiles" pour obtenir la libération de l'ancien militaire. Cet échange n'a "aucun" impact sur les relations entre les deux pays, a souligné un responsable américain.
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12 h 54 : la suspension des livraisons de gaz russe est une réponse à "des actes inamicaux" contre la Russie
La suspension des livraisons de gaz russe à la Bulgarie et à la Pologne, pour n'avoir pas payé en roubles comme le demandait Moscou, est la conséquence d'actes hostiles inédits contre la Russie, a affirmé mercredi le Kremlin.
"Les conditions qui ont été fixées font partie d'une nouvelle méthode de paiement élaborée après des actes inamicaux sans précédent" qui faisaient suite à l'offensive russe en Ukraine, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
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12 h 26 : le fabricant de drones chinois DJI interrompt ses ventes en Russie et en Ukraine
Afin de s'assurer que ses produits ne sont pas utilisés dans les combats, le fabricant de drones chinois DJI Technology a annoncé la suspension temporaire de ses ventes en Russie et en Ukraine. Il s'agit de la première grande entreprise chinoise à invoquer le conflit pour interrompre ses ventes en Russie.
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12 h 22 : la Russie interdit d'entrée près de 300 parlementaires britanniques et se retire de l'Organisation mondiale du tourisme
La Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du parlement britannique d'entrer dans le pays, en représailles à une mesure similaire de Londres contre des députés russes ayant soutenu l'offensive en Ukraine. Moscou a également annoncé son retrait de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), prenant les devants alors que son exclusion devait être soumise au vote des États membres, a indiqué sur Twitter cette agence de l'ONU basée à Madrid.
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10 h 26 : en Moldavie, les autorités séparatistes de Transnistrie signalent des tirs près d'un dépôt de munitions russes
Les autorités de la république séparatiste pro-russe de Transnistrie, en Moldavie, ont annoncé qu'un village frontalier de l'Ukraine, hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe, avait été la cible de tirs après avoir été survolé par des drones.
"La nuit dernière, plusieurs drones ont été repérés au dessus du village de Kolbasna", a indiqué le "ministère de l'Intérieur" de Transnistrie dans un communiqué, ajoutant que mercredi matin, "des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna depuis l'Ukraine" sans faire de victimes.
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9 h 58 : l'UE s'est "préparée" et élabore "une réponse coordonnée" à la suspension du gaz russe
L'Union européenne s'était "préparée" à une interruption du gaz russe et prépare "une réponse coordonnée", a déclaré mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, après la suspension par Gazprom des livraisons à la Bulgarie et la Pologne.
"L'annonce de Gazprom est une nouvelle tentative de la Russie de nous faire du chantage au gaz. Nous sommes préparés à ce scénario. Nous élaborons notre réponse européenne coordonnée. Les Européens peuvent être sûrs que nous sommes unis et solidaires avec les États membres touchés", a-t-elle réagi sur Twitter.
Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.
April 27, 2022 -
9 h 50 : Moscou dit avoir détruit lors d'une frappe une "grande quantité" d'armes livrées par l'Occident
La Russie a affirmé mercredi avoir détruit une "grande quantité" d'armes livrées à Kiev par les États-Unis et des pays européens, lors d'une frappe de missiles dans le sud-est de l'Ukraine.
"Des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les États-Unis et des pays européens, ont été détruits avec des missiles de haute précision Kalibr tirés depuis la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporojjia", a indiqué le ministère russe de la Défense.
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9 h 07 : Gazprom confirme la suspension de ses livraisons de gaz à la Pologne et la Bulgarie
Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles.
Dans un communiqué, Gazprom a indiqué avoir notifié la société bulgare Bulgargaz et la société polonaise PGNiG de la "suspension des livraisons de gaz à partir du 27 avril et jusqu'à ce que le paiement soit effectué" en roubles.
PGNiG a confirmé mercredi "l'arrêt complet de l'approvisionnement en gaz naturel fourni par Gazprom dans le cadre du contrat Yamal".
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8 h 23 : Kiev annonce la prise de plusieurs localités par les forces russes dans l'Est
L'armée ukrainienne a reconnu mercredi une avancée des troupes russes dans l'est du pays, avec la prise de plusieurs petites localités dans la région de Kharkiv et dans le Donbass.
Les forces russes progressent depuis Izioum, déjà sous leur contrôle, en direction de Lyman et près de Severodonetsk, l'une des villes d'importance de la région.
Elles ont pris les localités de Velyka Komychouvakha et Zavody, dans la région de Kharkiv, et celles de Zaritchné et Novotochkivské, dans la région de Donetsk, a indiqué le ministère ukrainien de la Défense dans son rapport matinal.
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7 h 11 : "Le soutien militaire international est absolument essentiel aux yeux des Ukrainiens"
Les États-Unis sont toujours à la manœuvre pour synchroniser et coordonner l'aide militaire internationale à l'Ukraine comprenant des armes lourdes ainsi que des drones armés et des munitions. Pour Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, ce soutien porte ses fruits sur le terrain.
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4 h 09 : des explosions entendues dans la ville russe de Belgorod
Une série d'explosions ont été entendues aux premières heures de mercredi 27 avril dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a ajouté qu'un incendie s'était déclaré dans un dépôt de munitions. Aucun civil n'a été blessé dans l'incendie, selon lui.
La Russie a accusé l'Ukraine plus tôt ce mois-ci d'avoir attaqué un dépôt de carburant avec des hélicoptères et d'avoir ouvert le feu sur plusieurs villages de la région.
Avec AFP et Reuters
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La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie
La chronique de l’éco
La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe
Le monde dans tous ses États
Ukraine, combien de déplacés ?
Le Figaro
Week-ends de mai : cinq idées pour s'évader loin des foules
Philippe Viguié-DesplacesNOS CONSEILS - Les beaux jours arrivés, la tentation est grande de renouer avec des plaisirs simples. Au programme pour réveiller nos sens engourdis : escapades en forêt et flâneries dans des jardins d'exception, le tout en France.
Randonner sur les plus beaux sentiers de Provence
Les collines nappées d'oliveraies des Alpilles, les marais de Camargue ourlés de roselières où paradent les flamants roses, les ocres et les villages perchés du Luberon, le sommet pelé du mont Ventoux, les échancrures aux eaux émeraude des gorges du Verdon, les vertigineuses falaises blanches des calanques plongeant dans la mer, l'iconique montagne Sainte-Victoire ou la grotte de Sainte-Marie-Madeleine suspendue dans le massif de la Sainte-Baume… Le nec plus ultra des randonnées en Provence est réuni dans ce voyage d'un niveau accessible, en petit groupe ou privatisable. À réaliser au printemps ou à l'automne, quand les températures sont douces et que la garrigue exhale ses effluves de thym et de romarin.
Huwans (Tél. : 01 44 32 09 30). À partir de 1290€ par personne sur une base double pour 10 jours/9 nuits tout compris hors transports.
À lire aussiOù partir en Provence cet été ? Nos adresses cachées des Saintes Maries de la Mer à l'Isle-sur-la-Sorgue
Arpenter un nouveau jardin d'abbaye dans le Berry
Les moines n'avaient pas leur pareil pour trouver un emplacement de choix où élever une abbaye. Celle de Noirlac n'échappe pas à la règle. À 40 km au sud de Bourges, lovée dans la vallée du Cher, l'abbaye cistercienne du XIIe siècle abrite un centre culturel de rencontre riche en manifestations artistiques. On visite le bâti comme le bocage environnant, source d'une biodiversité exceptionnelle, avec guide dédié ou en totale liberté. Un nouveau jardin, vivaces simples et aromatiques, dessiné par Gilles Clément occupe désormais le cloître. Pour profiter de cet ensemble et en partager le calme absolu, deux gîtes ont été aménagés en face de l'abbaye, confortables mais sans luxe, esprit monacal oblige !
Abbaye de Noirlac (Tél. : 02 48 96 17 16). Gîte de 14 personnes : 7 jours, de 1200 à 1500€ (800€ le week-end) ; gîte de 6 personnes : 7 jours, de 500 à 650€ (300 à 350€ le week-end).
À lire aussiBourges les pieds dans l'eau
Être hypnotisé par les arbres dans l'Eure
Avec son platane à feuilles d'érable, ses cèdres du Liban et ses ginkgo biloba, l'arboretum d'Harcourt, en Normandie, compte parmi les plus impressionnants jardins d'arbres de France. Sur 11 hectares répartis autour d'un château médiéval, ce sont plus de 500 espèces, pour beaucoup en fleur au printemps, qui sont à découvrir. Début mai, l'arboretum s'associe à la maître praticienne en hypnose ericksonienne Marie Lisel pour un parcours hypnotique. En reliant connaissances rationnelles et imaginaires, chacun accède à une exploration de soi-même et du domaine, une immersion au cœur de ces arbres centenaires. Une expérience spirituelle unique pour percevoir la nature environnante sous un jour nouveau.
Arboretum d'Harcourt (Tél. : 02 32 46 29 70). Balade sous hypnose le 8 mai, 8 € ; 5 € l'entrée avec possibilité de télécharger librement la séance d'hypnose durant toute la saison.
Notre hébergement coup de cœur : Au Vieux Cadran , à Harcourt (Tél. : 06 27 79 34 45) à 10 minutes à pied de l'arboretum. Chambres d'hôtes, salon de thé et boutique de créateurs locaux dans un jardin à l'anglaise. À partir de 80 € la nuit, petit déjeuner inclus.
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Prendre un bain d'art et de nature dans le Sancy
Terre verdoyante de volcans, lacs, panoramas spectaculaires et vallées préservées, le massif du Sancy, en Auvergne, se peuple chaque été, depuis 2007, d'une dizaine d'œuvres d'art conçues in situ de manière à sublimer les paysages qu'elles occupent. Au programme cette année : une forêt de cyanotypes sur tissu dans le bois de Play, un faux paratonnerre géant aux allures de pissenlit au pic Charlut, un chalet-monolithe où actionner une vingtaine de cloches à la Roche Nité, une « plongée » dans un miroir d'eau devant la cascade du bois de Chaux, des sculptures chantantes animées par le vent à Chastreix… 10 œuvres, 10 lieux et autant de bonnes raisons de s'interroger, par la culture, sur notre rapport à la nature.
Horizons « Arts-Nature » en Sancy. Du 18 juin au 18 septembre.
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Poser ses valises au domaine de Chaumont
Événement à Chaumont-sur-Loire avec l'ouverture en cette fin de printemps d'un hôtel « d'arts et de nature » aménagé dans les communs du célèbre château de la Loire. Le Bois des Chambres s'articule autour d'une vingtaine de suites avec jardin, de 19 chambres modulables, d'un restaurant et sa terrasse ouverte sur une pièce d'eau. Un lieu convivial, vert et arty, que ses concepteurs ont pensé comme le prolongement du Festival des Jardins et de la Saison d'art contemporain, les deux manifestations phares de ce printemps à Chaumont. On y voit une trentaine de jardins éphémères réalisés par des designers, des architectes, des paysagistes… Et une quinzaine d'œuvres d'art et d'installations, sur tout le domaine, réalisées par la fine fleur de l'art contemporain, emmenée par Miquel Barceló.
Domaine de Chaumont-sur-Loire (Tél. : 02 54 20 99 22). Festival international des Jardins, « Jardin idéal », du 21 avril au 6 novembre 2022. Le Bois des Chambres, de 120 à 290 € la nuit, réservations par téléphone ou en ligne auprès du domaine.
Partir en famille : cinq séjours qui donnent envie de rester en France
Dans le Morbihan, dans le Vercors ou dans le Gâtinais, découvrez notre sélection d'escapades vitaminées pour renouer avec la joie de vivre et l'insouciance.
Où partir au printemps ? Sept hébergements où vraiment déconnecter
NOS CONSEILS - Dans une villa posée sur le lac de Côme, perché dans une cabane en Occitanie ou les pieds dans l'eau sur la côte Vermeille... Nos adresses préférées pour se détendre loin de la réalité.
L'Humanité
Bernard Pons, figure de la droite Chiraquienne, est mort
ActuL’ancien ministre est décédé à l’âge de 95 ans le 27 avril. Son nom restait rattaché au bain de sang de l’assaut de la grotte d’Ouvéa, en pleine présidentielle de 1988.
Diego ChauvetC’est une figure de la droite qui s’est éteinte. L’ancien ministre et fidèle de Jacques Chirac, Bernard Pons, est mort le 27 avril à l’âge de 95 ans. C’est dans le Lot que le futur ministre des Outre-mer avait été élu député en 1967 en même temps que Jacques Chirac dans la Corrèze voisine. En 1969, il intègre le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas comme secrétaire d’État à l’agriculture, après l’élection de Georges Pompidou à la présidence de la République. Il sera confirmé à ce poste dans le gouvernement de Pierre Messmer en 1972, jusqu’en mars 1973. Il lui faudra attendre ensuite 13 ans pour retrouver un ministère, dans la foulée de la première cohabitation sous François Mitterrand, dans le gouvernement de Jacques Chirac, après avoir été secrétaire général du RPR entre 1979 et 1984.
C’est là qu’il se fera un nom resté attaché à un épisode noir de la Ve République : c’est en tant que ministre des départements et territoires d’outre-mer et ministre d’État qu’il affrontera la crise en Nouvelle-Calédonie, secouée par des violences, et qui se terminera par le bain de sang de la grotte d’Ouvéa. Remettant en cause le « statut Pisani-Fabius » voté un an plus tôt, qui créait notamment un conseil exécutif de Nouvelle Calédonie et prévoyait un référendum d’autodétermination en 1987. « Il n’y a pas de peuple Kanak », avait déclaré Bernard Pons devant le Sénat. « La notion de peuple Kanak est un sous-produit de la dialectique marxiste et de l’idéologie tiers-mondiste ». Loin d’apaiser les tensions, ces déclarations et la volonté du gouvernement incarnée par son ministère d’utiliser la manière forte, culmine deux jours avant le premier tour de la présidentielle de 1988, le 22 avril : un commando d’indépendantiste attaque une gendarmerie en Nouvelle-Calédonie, laissant quatre morts parmi les gendarmes, et emportant 26 otages.
« Je ne tiendrai absolument pas compte des revendications de terroristes et de criminels », lance Bernard Pons dès son arrivée sur l’île le 25 avril. De fait, c’est Matignon dirigé par Jacques Chirac qui prend la direction des opérations en n’envisageant aucune négociation. Le 5 mai, l’assaut est donné contre la grotte où sont retenus les otages. 19 indépendantistes sont tués, ainsi que deux gendarmes. Longtemps, Bernard Pons restera attaché à ce bain de sang, bien qu’il se défende des années plus tard, après s’être éloigné de Jacques Chirac, d’en avoir donné l’ordre. Selon lui il serait venu du futur président de la République et de François Mitterrand. La droite est battue au second tour de la présidentielle, et Bernard Pons attendra la victoire de Jacques Chirac en 1995 pour retrouver un ministère : celui de l’équipement, du transport, du logement et du tourisme, jusqu’à la cohabitation suivante en 1997 et la victoire de la gauche aux législatives.
droitejacques chirackanaky-nouvelle-calédoniegrotte d'ouvéa France24 - Monde
La Centrafrique, premier pays d'Afrique à adopter le bitcoin comme monnaie légale
Publié le : 27/04/2022 - 15:22
FRANCE 24
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La Centrafrique est devenue mercredi le premier pays africain à faire du bitcoin une monnaie officielle, aux côtés du franc CFA. Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie.
Le bitcoin devient monnaie officielle de la Centrafrique, au côté du franc CFA. Le pays a légalisé l'usage des cryptomonnaies, a annoncé mercredi 27 avril la présidence centrafricaine, assurant qu'il s'agit du premier pays à le faire en Afrique.
L'Assemblée nationale a voté "à l'unanimité" des députés présents la loi "régissant la cryptomonnaie en République centrafricaine" et le président Faustin-Archange Touadéra l'a promulguée, assure dans un communiqué le ministre d'État et directeur de cabinet de la présidence, Obed Namsio.
Le 7 septembre 2021, le Salvador avait été le premier pays au monde à adopter le bitcoin comme monnaie légale et le Fonds monétaire international (FMI) avait immédiatement dénoncé une décision dangereuse pour la "stabilité financière, l'intégrité financière et la protection des consommateurs".
"Cette démarche place la République centrafricaine sur la carte des plus courageux et visionnaires pays au monde", estime au contraire la présidence de la Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013.
Hormis la Centrafrique et le Salvador, d'autres pays envisagent d'utiliser le bitcoin comme monnaie légale, certains ayant enclenché des processus législatifs dans ce sens, selon le site spécialisé CoinMarketCap.
Inquiétude des banques centrales
"La loi a été votée par acclamation" en Centrafrique, mais certains membres de l'opposition souhaitent l'attaquer devant la Cour constitutionnelle, a annoncé Martin Ziguélé, ancien Premier ministre aujourd'hui député de l'opposition.
"Cette loi est une manière de sortir du franc CFA par un moyen qui vide de sa substance la monnaie commune (...), ce n'est pas une priorité pour le pays, cette démarche interroge : à qui profite le crime ?", a-t-il poursuivi.
Les banques centrales occidentales s'inquiètent notamment de la possible utilisation des cryptomonnaies pour contourner les sanctions imposées à la Russie. Aussi, les appels à une régulation internationale des bitcoins se multiplient aux États-Unis et en Europe.
Présents en Centrafrique depuis 2018, des paramilitaires russes sont venus en renfort aux côtés des soldats centrafricains fin 2020 pour soutenir le pouvoir du président Touadéra et repousser des offensives rebelles.
Avec AFP
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CYBERBRAQUAGELa Corée du Nord toujours plus accro aux vols de cryptomonnaies
BITCOIN & CO.Cryptomonnaies : les "stablecoins", nouveau défi à la stabilité financière mondiale ?
RAP ET BLANCHIMENTSaisie record de bitcoins volés : les "Bonnie and Clyde" du cybercrime
Le Figaro
Quand la jeunesse choisit son costume de mariage
Matthieu Morge ZucconiNOS CONSEILS - Après deux ans de pandémie qui ont mis à mal l’organisation de noces, les beaux jours marquent le retour des cérémonies. Les habitudes vestimentaires de ces messieurs ont-elles changé?
Lorsqu’il a demandé Charlotte en mariage, en février dernier, Fabien avait déjà choisi son costume pour la cérémonie. Enfin, disons que celui-ci dormait déjà dans son placard.
ous avions fait le choix d’une union simple, sourit le trentenaire. Il nous fallait être chics sans ressembler à des mariés typiques! Je ne m’imaginais pas m’offrir un complet spécialement pour l’occasion, donc j’ai tout simplement porté celui que j’avais déjà.» Ce modèle griffé Sandro, il l’avait acheté «quelque temps avant, pour les noces d’un ami. Je voulais quelque chose qui aille autant avec un tee-shirt et des baskets qu’avec une paire de souliers de ville et une cravate. La panoplie pour laquelle j’ai opté pour la mairie!»
Les listes d’attente
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? Comme Fabien, de nombreux hommes, au moment de passer devant l’autel, choisissent d’enfiler un costume qu’ils possèdent déjà. Nick, Britannique installé en France, est aussi de ceux-là. Pour son mariage civil, prévu fin mai en Auvergne, sur les terres de sa future épouse, il enfilera donc un «complet bleu marine croisé sur une chemise blanche». «Que des choses que je possède et dans lesquelles je suis à l’aise. Pourquoi en ferais-je tailler un autre puisque j’ai déjà celui-ci?», justifie-t-il.
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Après ces deux ans de pandémie et son cortège de célébrations annulées ou repoussées, les beaux jours s’annoncent chargés, et les listes d’attente, interminables chez les tailleurs, grands noms du sur-mesure comme griffes de prêt-à-porter. «Après une période très calme, nos carnets de commandes sont pleins, confie Julien Scavini, dont l’atelier est installé dans le 7e arrondissement de Paris. Les grandes cérémonies, avec beaucoup d’invités, peuvent enfin se dérouler comme prévu - ce que semble indiquer le retour de la jaquette, un vêtement très traditionnel. En tout cas, pour un complet classique, cette année, il convient d’être prévoyant, car l’on risque des retards dus aux problèmes d’approvisionnement… Nous connaissons une pénurie de matières premières qui fait monter les prix et rend tout bonnement introuvables certains tissus. Par exemple, chez moi, j’observe déjà des ruptures de stock sur certaines étoffes…»
La saison de la recherche du parfait costume de cérémonie (ou pas) bat son plein. Pour un modèle de prêt-à-porter, les rayons en seront pleins jusqu’à la mi-mai. Ensuite, les tailles les plus standards risquent de manquer… En revanche, si vous optez pour de la demi-mesure, s’il n’est pas trop tard pour une union en juillet et en août, mieux vaut se dépêcher de choisir votre artisan - et de lancer au plus vite votre commande. «On m’avait promis un délai de fabrication de six semaines, raconte Louis, qui s’est marié en août 2020, dans un modèle Husbands («maris»), un spécialiste de la capitale. Mais je dois avouer que, en plein cœur du Covid, j’ai eu quelques inquiétudes, entre les boutiques et les usines fermées… Finalement, tout s’est bien passé.»
Audace et conformisme
Pour le grand jour, ce trentenaire parisien avait, lui aussi, fait le choix audacieux… d’une silhouette on ne peut plus classique. «Je voulais un habit que j’assumerais toujours en regardant les photos dans trente ans! Le choix fut donc simple: une veste croisée six boutons d’un bleu marine profond, intemporel, confie-t-il. Le plus dur est de trouver la bonne matière. Quand on se marie en plein été sur les hauteurs de Nice, il faut s’attendre à avoir chaud! Et la journée est déjà suffisamment stressante pour ne pas avoir à se soucier en plus des auréoles de transpiration et des plis disgracieux sur les photos. Et pas question d’opter pour un modèle en lin qui se serait trop rapidement froissé. Après quelques recherches, j’ai découvert le fresco, une laine légère. Cela peut sembler contreproductif, car elle évoque une fibre qui tient chaud, mais ça marche vraiment!» Chez Scavini, les lainages dits «froids» sont parmi les best-sellers. «C’est ce que je recommande à mes clients pour les unions estivales, glisse l’artisan. C’est le plus efficace pour la chaleur, avec les mélanges laine-lin-soie, qui possèdent les bénéfices de ces trois tissus: la tenue, la fraîcheur et la brillance.»
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Pour la couleur, tout est possible - ou presque. «Cette année, j’ai confectionné quelques costumes ciel, une première! Le beige est une valeur sûre, surtout l’été. Les verts assez clairs sont aussi prisés, car ils peuvent aisément se dépareiller et être portés pour d’autres occasions.» Car aujourd’hui, qu’ils se marient en grande pompe ou en petit comité, la plupart des hommes souhaitent surtout réutiliser leur costume de mariage. «Nous vendons donc une écrasante majorité de trois-pièces marine, qui peuvent être portés de nouveau aisément, poursuit Scavini. Ensuite, ils se font plaisir avec un gilet, pourquoi pas coloré!»
Même son de cloche chez Fursac, spécialiste du complet en prêt-à-porter. «On vend une quantité astronomique de bleu marine, parfois à motifs très légers: une rayure discrète, un pied-de-poule un peu effacé… confirme Gauthier Borsarello, directeur artistique. Nos clients ne sont pas forcément des habitués de cet univers, mais, s’ils ne veulent pas prendre de risques pour une occasion aussi importante, ils souhaitent malgré tout produire un certain effet. Ils se lâchent donc sur les accessoires. Un nœud papillon fantaisie ou une cravate de couleur sont des touches élégantes qui apportent un peu de fun à leur tenue.»
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Ce que confirme Fabien. Le jour J, outre sa montre Breitling favorite, il portait une cravate à motifs Paul Smith, avec une pince vintage en métal précieux. Après une longue négociation avec sa future épouse, il a finalement refusé la pochette en soie dans sa poche poitrine. Ce n’était pas moi… Je ne voulais pas trop en faire, et n’avais surtout pas envie d’avoir l’air déguisé! On ne se refait pas.
Une tenue à moins de 1500 €
Le costume
Un trois-pièces dans une laine légère d’une couleur classique, comme le bleu marine, est une valeur sûre pour le jour J. À l’instar de ce modèle Fursac, idéal pour que, face à l’exercice, même les plus réticents se sentent élégants. (795 € sur fursac.com).
La cravate
Un modèle de couleur contrastera avec un complet des plus classiques. Celle-ci, signée Paul Smith avec ce motif léger, apportera un peu de fantaisie pour cette journée festive. (130 € sur paulsmith.com)
Les souliers
Passer la journée debout, puis danser jusqu’au bout de la nuit nécessite une paire de souliers aussi confortables qu’élégants. En cuir souple, les richelieus du chausseur italien Doucal’s seront parfaites (290 € sur doucals.com).
La beauté cultive le terroir français
DÉCRYPTAGE - De l’huître du Cap Ferret aux ingrédients exotiques cultivés en région parisienne… En favorisant des matières premières locales, certaines marques cosmétiques visent à minimiser leur empreinte carbone, contrôler leurs récoltes et créer un imaginaire authentique.
BEAUTÉ: comment entretenir les cheveux de nos chères têtes bouclées, frisées, crépues?
DÉCRYPTAGE - Pas facile de dompter leur cuir chevelu, ni de trouver les produits adaptés aux enfants métis, dont la frisure peut varier de la belle ondulation à l’afro luxuriante.
Défendre en beauté les couleurs de Venise l’éternelle
Dior s’est associé avec The Venetian Heritage et la Biennale de Venise pour un dîner de gala qui viendra en aide au patrimoine vénitien et aux réfugiés ukrainiens en Italie.
New York Times - World
Italy’s Highest Court Rules Children to Be Given Mother’s and Father’s Surnames
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The ruling overturns decades of patriarchal family legacy, which largely left women out of the decision-making process.
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By Gaia Pianigiani
Italy’s top court ruled on Wednesday that children born in the country will be given their mother’s and father’s surnames at birth, declaring the automatic practice of only giving children their father’s surname “constitutionally illegitimate.”
Parents will be able to choose the order of surnames or decide to use only one, a statement on the ruling from Italy’s Constitutional Court read, citing principles of equality and the children’s interest. Except in certain circumstances, Italian families have been unable to give their children their mother’s surname alone.
“Both parents should be able to share the choice of a surname, which is a fundamental element for one’s personal identity,” the court wrote.
Compared with other European countries where both surnames can be used for children, like France, Germany and Spain, Italy has been slow in embracing the recognition of the mother’s family name.
“The Constitutional Court canceled the last patriarchal legacy in family law,” Cecilia D’Elia, a member of Parliament and a leader on women’s issues in the Democratic Party, wrote on Twitter. “The mother’s name will have the same dignity as the father’s, a sign of civilization.”
Giulia Crivellini of the leftist Radical Party echoed Ms. D’Elia’s comments, calling it a “historical day” for Italy.
The court’s decision shed light on the issues that came with automatically giving children only their father’s surname.
One of the two cases the court was reviewing was that of a family from the southern city of Potenza who had three children with different last names. Two of them carried their mother’s last name because they were initially not recognized by their father, but the youngest one, born after the couple had married, could not be given the same surname as her siblings.
“For them it was a matter of family identity,” Giampaolo Brienza, one of the family’s lawyers, said in a phone interview. “One of the eldest siblings is 14, she could not take a different surname all of a sudden.”
Parliament will now have to pass corresponding legislation that includes changes to succession law and outlines how the surnames will pass from generation to generation.
Since 2016, parents in Italy have been able to choose to keep both surnames on their children’s birth certificates and identity cards, but having only the mother’s surname was an option only for children of single mothers or in cases where fathers were unwilling to participate in the children’s lives. It was not a choice that mothers could make independently.
Chronicling the history of the naming practice in a podcast that aired in February, a judge from the Constitutional Court, Daria de Pretis, explained that the court has dealt with the issue since the 1980s and has often urged Parliament to draft new legislation in accordance with the changed sensibilities within Italian society and grant equal rights to both parents.
In Italy, wives used to take their husbands’ names and be solely responsible for children before the law. Though norms have since changed, the law automatically giving children their father’s surname has stayed, causing the European Court of Human Rights to rebuke Italy for discrimination.
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L'Humanité
Un nouvel espoir
ÉditorialCédric ClérinLa gauche a un nouvel objectif : gagner les élections législatives. Le caractère assez inédit des dynamiques à l’œuvre, entre rejet profond du président élu et « front républicain » qui faiblit mais n’a pas disparu, rend difficiles les projections. Mais, même si la Macronie assure que le prochain scrutin viendra, comme toujours, confirmer le vote d’avril, rien n’est moins sûr. D’abord, parce que la colère à l’encontre du chef de l’État est très forte et qu’une partie de l’électorat a la sensation de s’être fait voler l’élection. Les législatives pourraient être l’occasion de corriger le tir. Une sorte de troisième tour qu’elles n’étaient pas jusqu’alors. Ensuite, parce que les trois blocs sortis des urnes du 10 avril modifient considérablement la donne politique.
Gauche, droite, extrême droite, chacun d’eux a un poids quasiment équivalent. Reste à savoir ce qui va se passer à l’intérieur de chacun. Il apparaît acquis que le parti « Les Républicains » gardera son autonomie en juin et que, si des ralliements souhaités par Macron sont possibles et des accords de désistement « discrets » pourraient exister, il y aura des candidats de droite dans la plupart des circonscriptions. Le RN et le parti Reconquête ! de Zemmour devraient aussi se faire concurrence.
Dans ce contexte, que va faire la gauche ? Étant donné la force de LaREM et du RN, un front éclaté hypothéquerait gravement les chances de contester la victoire dans nombre d’endroits. Si, au contraire, la gauche s’unit sur un programme ambitieux, elle pourrait non seulement conjurer la traditionnelle démobilisation de l’opposition, mais elle serait en position de se maintenir dans quelque 300 circonscriptions, contre à peine 160 en 2017. Répondre aux aspirations sociales et écologiques est donc tout l’enjeu d’un accord à gauche susceptible de mettre en échec à la fois une fuite en avant libérale de Macron et la conquête par le RN de dizaines de sièges à l’Assemblée. Si chacun a ses propres responsabilités, il appartient à Jean-Luc Mélenchon, du fait de son score à la présidentielle, de créer les conditions de ce rassemblement. Il détient la clé de ce nouvel espoir.
Législatives 2022union de la gauche France24 - Monde
La France rend hommage à l'acteur Michel Bouquet aux Invalides
Publié le : 27/04/2022 - 16:15Modifié le : 27/04/2022 - 17:24
FRANCE 24
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Monument du théâtre français décédé mi-avril à l'âge de 96 ans, Michel Bouquet a reçu, mercredi, un hommage national présidé par Emmanuel Macron, tout juste réélu à la tête de l'État.
Un dernier hommage a été rendu, à l'Hôtel national des Invalides, à Michel Bouquet, figure du cinéma et du théâtre français, décédé le 13 avril.
Le président réélu, Emmanuel Macron, a prononcé l'éloge funèbre en mémoire du comédien.
Il a succédé à des prises de parole de Fabrice Luchini, Muriel Robin, qui fut l'élève de Michel Bouquet au Conservatoire, et Pierre Arditi.
EN DIRECT | Hommage national à Michel Bouquet. https://t.co/9pJuIqyxbZ
April 27, 2022La cérémonie était ouverte au public, en présence de la famille et de proches de l'acteur.
Un géant de la scène
Inoubliable dans "Le roi se meurt" de Ionesco – qu'il a joué pas moins de 800 fois – et dans "L'Avare" de Molière, Michel Bouquet s'est éteint le 13 avril après plus de 75 ans de carrière. Il avait aussi marqué le cinéma en incarnant un étonnant Mitterrand au soir de sa vie dans "Le Promeneur du Champ-de-Mars", de Robert Guédiguian (2005).
Ce rôle lui a valu le César du meilleur acteur, après celui reçu quelques années auparavant pour le film d'Anne Fontaine "Comment j'ai tué mon père" (2002).
À l'écran, il aura aussi incarné des personnages secrets dans les films de Claude Chabrol ("La femme infidèle" en 1969, "Poulet au vinaigre" en 1985), joué sous la direction de François Truffaut ("La mariée était en noir" en 1967, et "La Sirène du Mississippi" en 1968) et été un magistral Javert, l'inspecteur pourchassant Jean Valjean dans "Les Misérables" de Robert Hossein (1982).
Mais c'est pour le théâtre que ce géant de la scène affichait sa préférence, faisant connaître en France l'œuvre d'Harold Pinter et se mettant au service de grands textes classiques (Molière, Diderot ou Strindberg) et contemporains (Samuel Beckett, Eugène Ionesco, Albert Camus ou Thomas Bernhard).
Avec AFP
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Le comédien Michel Bouquet est mort à l'âge de 96 ans
À L’AFFICHE !
Décès du Michel Bouquet : une légende du théâtre et du cinéma français
L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022
Le Figaro
Cinq expressions de grand-mère à réemployer de toute urgence
Maguelonne de Gestas«Cracher sa valda», «fontaine je ne boirai pas de ton eau»... Connaissez-vous ces formules d’un autre temps?
Il suffit de les entendre pour être de bonne humeur. Ces expressions surannées ont le charme indéniable de traduire parfaitement un sentiment ou une situation. Imagées et désuètes, elles ont peu à peu tiré leur révérence. Profitons du printemps pour dépoussiérer ces formules d’autrefois. Elles font le charme de notre langue. La rédaction vous propose de les (re)découvrir en leur offrant une petite cure de jouvence.
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● Cracher sa valda
Voilà une expression savoureuse. «Cracher sa valda» signifie en langage populaire «avouer, cracher le morceau». La «valda» désignait une pastille verte parfumée à l’eucalyptus, commercialisée au début du XXe siècle. On préconisait alors de la sucer pour soulager des maux de gorge. Le mot a été repris par les voyous et les truands, qui en firent un terme d’argot. La «valda» devint alors synonyme de «balle» de pistolet. «Prendre une valda dans le buffet» voulait alors dire: «être blessé, recevoir une balle dans le ventre». L’expression «cracher sa valda» s’est enrichie du sens «avouer», probablement pour rappeler l’image de la bouche qui s’ouvre pour confesser un méfait, après avoir refusé de le faire.
● Être marri
«Je suis marri de ce temps». Cette phrase n’est-elle pas exquise? L’adjectif «marri» est qualifié par le Trésor de la langue française de «vieilli» et «littéraire». Il signifie «être, sembler affligé, désolé de». D’origine francique, il est le participe passé de l’ancien verbe (soi) marrir, «(s’)affliger», note l’Académie française. On peut ainsi dire: «il était marri de sa bévue» au lieu de: «il était attristé, chagrin, repentant».
● Il ne faut jamais dire: fontaine je ne boirai pas de ton eau
Comprendre: «nul ne peut assurer qu’il n’aura jamais recours à telle personne, ou telle chose», selon le dictionnaire. La locution est un délicieux et désuet synonyme de «ne jamais dire jamais», dans le sens qu’on ne peut pas garantir qu’on ne fera ni ne dira une chose un jour. Un changement de situation ou de vision peut entraîner une conséquence que nous n’aurions pas imaginée. La formule puiserait ses origines au Moyen Âge, renseigne le site Expressio.fr. Un ivrogne aurait juré ses grands dieux que jamais il ne boirait une goutte d’eau, même pas de l’eau contenant du fer. Un soir de beuverie, ivre mort, il tomba dans la fontaine du village, et y but tellement d’eau qu’il s’y noya.
● Attendre sous l’orme
Imaginez une longue, très longue attente. Vous piaffez d’impatience, l’heure tourne et personne à l’horizon. C’est ce qu’on appelle «attendre sous l’orme», c’est-à-dire «attendre très longtemps, en vain». Au Moyen Âge, les ormes avaient un rôle important. Ils étaient fort nombreux sur les places des villages, qui était alors le cœur de la vie sociale à l’époque. C’est autour de cet arbre que les sommités locales ou les «juges des villes» mettaient en présence les parties qui s’opposaient, selon Georges Planelles dans Les 1001 expressions préférées des Français. Ainsi naquirent les désignations «juge sous l’orme», que l’on retrouve chez Rabelais, ou «avocat sous l’orme», qui désignent des magistrats et des avocats médiocres.
Ces derniers étaient si peu estimés et leurs compétences si peu fiables que l’on se permettait de les faire attendre... parfois de longues heures. L’expression «attendre sous l’orme» est née pour désigner ce moment d’attente, ou le fait de poser un lapin.
● Faire du gringue
L’expression est savoureuse. Elle signifie «faire une cour pressante, draguer, baratiner». Le «gringue» était dans l’argot du XIXe siècle du «pain» . «Faire du gringue à quelqu’un», dans le sens de «parler à (une femme) dans le but de la séduire», est une phrase apparue dans le monde des pêcheurs. Ils disaient alors «faire des petits pains», en synonyme de: «faire l’aimable, le gentil pour appâter», et par extension: «faire la cour à une femme». Céline emploie cette délicieuse expression dans Mort à crédit : «Qu’elle serait encore bien plus radieuse et splendide cent dix mille fois, j’y ferais pas le moindre gringue!».
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L'Humanité
Législatives. La gauche sera-t-elle unie en juin ?
ActuLes négociations entre formations pour s’allier aux législatives et bâtir une majorité sont toujours en cours. Les conditions d’un accord ne sont pas encore réunies, mais les partis disent leur volonté d’y parvenir.
Aurélien SoucheyreEmilio MesletLa présidentielle est souvent qualifiée d’« élection reine » dans notre pays. Ce n’est pourtant pas elle qui décide de la politique à mener. Pour exercer le pouvoir, former un gouvernement et conduire des réformes, ce sont les législatives qu’il faut gagner. Une victoire pas impossible, puisque la gauche a engrangé au premier tour de la présidentielle plus d’un million de voix supplémentaires entre 2017 et 2022 et est arrivée en tête dans 131 circonscriptions. Avec la tripolarisation de l’espace politique, elle peut donc espérer jouer sa chance en juin. Si le bloc de la droite libérale part divisé entre LaREM et LR, si le bloc d’extrême droite reste morcelé entre Le Pen et Zemmour, et si la gauche parvient à se rassembler dans toutes ses composantes, qui sait ce qui pourrait se passer ? Contrairement à 2017, Jean-Luc Mélenchon a ouvert les bras. Arrivé largement en tête à gauche à la présidentielle, il a appelé les Français à l’ « élire premier ministre », soulignant que le rendez-vous électoral de 2022 n’est pas encore terminé. Des discussions bilatérales ont démarré dans la foulée entre la FI, le PCF, EELV et le PS, sur la stratégie à appliquer pour l’emporter, sur la question d’un socle programmatique commun et sur le partage des circonscriptions.
« Il est absolument décisif de partir unis pour obtenir une majorité de gauche. D’abord, parce qu’il y a urgence à mettre en échec Macron et sa politique antisociale. Ensuite, parce qu’il y a un fort danger de conquête du RN, qui est bien placé dans plus de 159 circonscriptions où il faudra le battre. Enfin, parce que nos concitoyens attendent des changements concrets pour améliorer leur vie au qu otidien », mesure Igor Zamichiei, le coordinateur de l’exécutif national du PCF. En ce sens, les communistes ont proposé un « contrat de législature avec des propositions communes très concrètes, comme l’augmentation des salaires, la retraite à 60 ans, le revenu d’autonomie étudiant, le milliard d’euros pour la lutte contre les violences faites aux femmes ». Les communistes plaident également pour que les forces de gauche se rassemblent « autour des candidats les mieux placés aux législatives ». « Nous nous sommes entendus pour soutenir les députés PCF et FI sortants, mais c’est insuffisant. Ce qu’il faut viser, c’est la victoire dans 289 circonscriptions (la majorité sur 577-NDLR). Pour y arriver, il faut prendre en compte les résultats de chacun, mais aussi l’ancrage local et les personnalités installées. Dans la troisième circonscription du Pas-de-Calais par exemple, la meilleure personne pour l’emporter face au RN, c’est évidemment le maire d’Avion », indique Igor Zamichiei, qui dit attendre « des réponses concrètes de la FI » et espère obtenir un accord « d’ici à la fin de la semaine, afin de déployer le plus vite possible les forces communes dans la bataille politique ».
Du côté des écologistes, les négociations avec les insoumis sont, en partie, jugées « inquiétantes » par la direction d’EELV. « Il est compliqué de faire en quinze jours ce qui n’a pas été fait en cinq ans. Nous essayons de faire en sorte que nos différences n’empêchent pas une coalition possible et souhaitable », explique Sandra Regol. La secrétaire nationale adjointe assure qu’ « il faut cette coalition, mais pas à n’importe quel prix : elle peut gagner en juin si l’on sort des logiques hégémoniques ». Pour « débloquer la situation », EELV a convoqué, mercredi, une conférence de presse afin de faire « la transparence totale » sur les négociations, juste après la publication d’un communiqué de la FI qui pointe des désaccords programmatiques et estime que « certains dirigeants d’EELV semblent utiliser nos discussions pour régler des désaccords internes ».
Le problème du partage des circonscriptions
Point par point, les Verts ont ainsi répondu, prenant à témoin l’opinion. « Nous avons acté notre accord sur la retraite à 60 ans et le blocage des prix de l’essence à condition qu’il soit temporaire. Sur la désobéissance aux traités européens, nous avons proposé que ce soit hors de l’accord. Si c’est dedans, il y a une vigilance à avoir car nous ne voulons pas sortir de l’Union européenne », liste Éva Sas. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, a aussi proposé de changer le nom de la coalition : « Union populaire écologiste » ou « Front populaire écologiste et social ». Reste un problème, celui du partage des circonscriptions. EELV en demandait une trentaine parmi les cent les plus gagnables, les insoumis en proposaient seize. « Aujourd’hui, on en demande 20, et eux en proposent 14. On recule », regrette Julien Bayou. « On ne parle pas le même langage : leurs critères de gagnabilité ne sont pas les nôtres », ajoute Sandra Regol. Mais les bisbilles internes, à quelques mois du congrès des Verts, viennent perturber le jeu. Sur France Inter, Yannick Jadot a d’ailleurs accusé Jean-Luc Mélenchon d’opérer un « détournement des institutions » en présidentialisant les législatives…
Du côté des discussions entre la FI et les socialistes, la situation s’est améliorée. Le 17 avril, la présidente du groupe FI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, déclarait qu’il n’y aurait « pas de discussion avec le PS ». Mais les deux formations ont fini par se parler mercredi. « La rencontre a été positive et constructive. Il n’y a pas entre nous de point de blocage insurmontable », a déclaré Pierre Jouvet, chargé des élections au PS. « Ces discussions ont été sérieuses. Il y a une volonté d’afficher une rupture avec le bilan d’Hollande. On n’a pas l’impression de discuter avec le même PS qu’il y a deux ou trois ans », a apprécié Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon. Plusieurs voix critiques se sont cependant fait entendre au PS. « On n e nous propose pas une coalition, on nous propose une reddition », a dénoncé l’ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, qui propose une « autodissolution du PS ». Ce à quoi Olivier Faure, l’actuel dirigeant du PS, a ainsi répondu : « Si vous pensez que le PS est mort, qu’il n’y a plus rien à faire, que vous n’appartenez plus à la gauche, alors partez. Rejoignez LaREM. Sinon, restez et battez-vous. » Reste à savoir si, in fine, la gauche parviendra à se rassembler dans toutes ses composantes pour emporter le maximum de députés possibles, voire la majorité à l’Assemblée, ou si elle se fracassera de nouveau en se divisant.
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Aung San Suu Kyi Found Guilty in Myanmar Ahead of Biden Summit
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The elected civilian leader, who was detained in a military coup last year, was sentenced to five years in prison in a corruption trial that was closed to the public.
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By Richard C. Paddock
A court sentenced Myanmar’s ousted civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi, to five years in prison on Wednesday after finding her guilty of corruption for accepting about $1.3 million in gold bars and cash from a close political ally.
The conviction was based largely on the testimony of the former chief minister of Yangon, Myanmar’s largest city, who publicly confessed last year that he had delivered $600,000 in cash and about 25 pounds of gold to her in shopping bags.
Ms. Aung San Suu Kyi, whose trial was closed to the public and the news media, has called the charge “absurd.” The court has prohibited her lawyers from speaking publicly about the case. Her ouster in Myanmar has rattled other Southeast Asian nations and is expected to be a major point of discussion during President Biden’s meeting with leaders from the region in Washington next month.
Supporters of Ms. Aung San Suu Kyi who are familiar with the legal proceedings said the prosecution had presented no evidence — aside from witness testimony — that she received the gold bars and currency.
Ms. Aung San Suu Kyi, who was arrested on Feb. 1, 2021, as the military began staging a coup, has been charged with 17 criminal counts that her defenders maintain are fabricated.
She was convicted earlier on five lesser charges and sentenced to six years in prison. If found guilty on all the remaining counts, including nine more corruption charges, she faces as much as 163 years in prison.
Phil Robertson, the deputy Asia director of Human Rights Watch, said the conviction on “bogus corruption charges” shows the regime’s determination to silence her.
“The days of Aung San Suu Kyi as a free woman are effectively over,” he said. “Destroying popular democracy in Myanmar also means getting rid of Aung San Suu Kyi, and the junta is leaving nothing to chance.”
Myanmar’s military, which ruled for nearly 50 years before allowing civilians to begin sharing power in 2010, seized full control again last year and arrested hundreds of elected officials, most of whom remain in prison.
Mass protests erupted and the military responded by shooting civilians in the streets. A national strike against the junta has crippled the economy, and the health care system has collapsed in much of the country.
Since the coup, the security forces have killed at least 1,798 civilians, and the regime is holding more than 10,300 political prisoners, according to the Assistance Association for Political Prisoners.
In rural areas, the military has bombed rebel strongholds and torched villages, driving thousands of people into the jungle. Hundreds of armed resistance groups have sprung up to fight the Tatmadaw, as the military is known in Myanmar.
Ms. Aung San Suu Kyi’s corruption conviction comes a year after leaders of the 10-member Association of Southeast Asian Nations met in Indonesia with the coup leader, Senior Gen. Min Aung Hlaing, and set forth a five-point plan to end the violence, begin dialogue and provide humanitarian aid.
But the junta has yet to carry out any of the measures, and ASEAN has been ineffective in pressuring the regime.
Special envoys appointed by ASEAN have not been allowed to meet with Ms. Aung San Suu Kyi. Nor have the envoys met with the pro-democracy National Unity Government, which was formed by elected officials who have escaped arrest and leaders of ethnic groups who have long opposed military rule.
The ASEAN Parliamentarians for Human Rights, a group of current and former members of parliaments, said that the five-point consensus had failed and that it was time for Southeast Asia’s leaders to take a more aggressive approach, including suspending Myanmar’s membership in ASEAN and imposing sanctions and travel bans on junta leaders.
Understanding the Coup in Myanmar
A military coup. Following a military coup on Feb. 1, 2021, unrest gripped Myanmar. Peaceful pro-democracy demonstrations gave way to insurgent uprisings against the Tatmadaw, the country’s military, which ousted the country’s civilian leader, Daw Aung San Suu Kyi.
Ms. Aung San Suu Kyi is a polarizing figure. The daughter of a hero of Myanmar’s independence, Ms. Aung San Suu Kyi remains very popular at home. Internationally, her reputation has been tarnished by her recent cooperation with the same military generals who ousted her.
The coup ended a short span of quasi-democracy. In 2011, the Tatmadaw implemented parliamentary elections and other reforms. Ms. Aung San Suu Kyi came to power as state councillor in 2016, becoming the country’s de facto head of government.
The coup was preceded by a contested election. In November 2020, Ms. Aung San Suu Kyi’s party won 83 percent of the body’s available seats. The military, whose proxy party suffered a crushing defeat, refused to accept the results of the vote.
Ms. Aung San Suu Kyi faces years in prison. The ousted leader has been sentenced to a total of 11 years in prison so far, with many more charges pending against her. The U.N., foreign governments and Ms. Aung San Suu Kyi’s defenders have described the charges as politically motivated.
The regime is cracking down on dissent. A rights organization that monitors detentions in Myanmar said in March that the military junta that seized power following the coup is currently detaining 10,000 political prisoners, adding that many have been tortured and are being held in deplorable conditions.
“The question to ASEAN leaders now is: Will you allow the military to continue committing war crimes and crimes against humanity, and threaten the human security and economic development of the region for another year?” the group asked in an anniversary statement on Sunday.
Under the earlier period of military rule, Ms. Aung San Suu Kyi became an international icon of democracy and spent a total of 15 years under house arrest between 1989 and 2010. She became a Nobel Peace Laureate and led her party, the National League for Democracy, to three landslide victories but was allowed to form a government only once, in 2015.
Barred by the military from becoming president, she took the title of state counselor. But she damaged her global reputation by not speaking out against the Tatmadaw’s brutal ethnic cleansing of Rohingya Muslims in 2017.
Since the coup, she has been kept under house arrest in undisclosed locations near Naypyidaw, the capital. Her trials are being held in a house in Naypyidaw that was converted into a courtroom. Ms. Aung San Suu Kyi, 76, was previously found guilty of possessing walkie-talkies, breaching Covid-19 protocols and inciting public unrest. The court could have sentenced her to as much as 15 years on the corruption conviction.
The main witness against her in the corruption trial was U Phyo Min Thein, the ex-chief minister of Yangon and a prominent party leader and fund-raiser.
In a televised confession shortly after the coup, he said he visited Ms. Aung San Suu Kyi at her home on three occasions in 2017 and 2018 and each time had brought her bags containing gold bars, bundles of hundred-dollar bills, expensive silk items and food.
He gave her the gifts to win her favor, he said, and told her she could use the money for her “personal needs,” to fund the National League for Democracy or for the Daw Khin Kyi Foundation, a charitable organization that she had established in her mother’s name.
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France24 - Monde
Objectif Uranus : pourquoi la Nasa envisage une mission vers la mystérieuse planète
Publié le : 22/04/2022 - 17:39
Sébastian SEIBT
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Uranus, septième planète de notre système solaire, devrait devenir l'objet de la prochaine mission orbitale de la Nasa, si cette dernière suit les recommandations publiées mardi par la communauté scientifique américaine. En savoir plus sur Uranus permettrait de lever le voile sur l'une des zones d'ombre de notre système solaire et, peut-être, de mieux comprendre les exoplanètes.
Il est temps d'y retourner ou plutôt d'y aller vraiment. La prochaine grande mission spatiale de la Nasa devrait s'intéresser à la planète Uranus. C'est du moins la recommandation faite, mardi 19 avril, par les Académies nationales américaines de sciences dans leur rapport décennal sur les priorités spatiales des États-Unis. Des conseils qui ont, par le passé, toujours été suivis par l'agence spatiale américaine.
L'Homme n'a rendu visite qu'une seule fois à cette très lointaine voisine de la Terre, qui est la pénultième planète du système solaire, juste un peu plus près du Soleil que Neptune. C'était la sonde 'Voyager 2' qui s'en était approché quelques heures, le 24 janvier 1986. Autant dire qu'on ne sait pratiquement rien sur Uranus.
Uranus, une planète unique à plus d'un titre
Elle est définie comme une géante de glace qui serait la planète la plus froide du système solaire avec une température atmosphérique d'environ - 220°C. On sait aussi qu'une année sur Uranus – le temps qu'il lui faut pour orbiter autour du soleil – dure 84 années terrestres. Selon les quelques données collectées – que ce soit par la sonde 'Voyager' ou les observations télescopiques – sa surface n'est pas solide et il y aurait des océans de diamant liquide.
"En réalité, on n'est pas sûr de sa composition et son nom de géante de glace est peut-être usurpée", tempère Ravit Helled, planétologue au département d'astrophysique de l'université de Zürich, contactée par France 24.
Ces inconnues sont l'une des raisons principales qui justifient une grande mission pour voyager vers Uranus. Alors que les missions vers Mars ou vers la Lune se sont multipliées et que l'on commence à collecter des informations précises sur d'autres étoiles ainsi que sur des exoplanètes, il reste encore des zones d'ombre presque absolues dans notre propre système solaire. "C'est comme si on vous disait qu'il y a encore un océan inconnu sur Terre, est-ce que vous n'auriez pas envie de l'explorer ?", s'interroge Laurent Lamy, astrophysicien à l'Observatoire de Paris, contacté par France 24.
Cette curiosité naturelle pour notre entourage "immédiat" – une notion très relative puisqu'Uranus se situe à entre 2,6 milliards et 3,2 milliards de kilomètres de la Terre – est aussi nourrie par les caractéristiques uniques de la planète. Notamment sa rotation : elle tourne sur elle-même autour d'un axe horizontal et non pas vertical, comme toutes les autres planètes connues. De ce fait, on a l'impression qu'elle roule comme une balle lorsqu'elle effectue son orbite autour du soleil. Une bizarrerie qui "résulterait d'une collision avec un autre corps céleste, d'après la théorie la plus communément admise", explique la planétologue Ravit Helled.
Il n'y a pas que la planète elle-même qui intéresse les scientifiques. Ces nombreuses lunes – il y en a 27 qui portent tous des noms de personnages shakespeariens et issus des œuvres du poète britannique Alexander Pope – recèlent, aussi, bien des mystères. Certaines semblent, par exemple, être des mondes océaniques susceptibles d'abriter des formes de vie et "les explorer nous permettrait d'en apprendre plus sur les lieux potentiellement habitables dans notre galaxie", indique Chloe Beddingfield, une astronome au Ames Research Center de la Nasa (en Californie), interrogé par le site Space.com.
Un "chaînon manquant"
Uranus représente aussi – avec Neptune – "un chaînon manquant dans notre compréhension des planètes qui existent dans l'espace", assure Laurent Lamy. Elles ont souvent été appelées des "mini-Saturne" ou des "super-Terre", parce qu'elles sont d'une taille intermédiaire (environ quatre fois celle de la Terre). Mais en réalité, ce n'est pas qu'une question de taille, elles sont les deux seules représentantes dans notre système solaire d'une famille de planètes à part, régies par leurs propres règles.
L'importance de ces planètes "à la Uranus" n'a fait que grandir au fur et à mesure de la découverte des exoplanètes [qui se trouvent en dehors de notre système solaire]. Ces observations ont démontré que "les planètes d'une taille et d'une densité comparable à Uranus semblent être très communes dans l'espace", note Ravit Helled. Plus, en tout cas, que les planètes semblables à la Terre ou aux géantes du calibre de Saturne.
De ce fait, une mission orbitale autour d'Uranus "permettrait de compléter notre compréhension de la variété des systèmes planétaires accessibles dans notre système solaire et d'avoir une grille de lecture pertinente pour analyser des systèmes plus lointains", résume Laurent Lamy.
Si Uranus est à ce point unique et pourrait se révéler être la clef pour mieux comprendre un grand nombre d'exoplanètes, pourquoi avoir attendu si longtemps pour décider d'y aller ? "C'est technologiquement très compliqué d'aller vers une planète du système solaire externe [à partir de Jupiter] et on commence seulement à être capable de le faire", note Ravit Helled.
Un pari long et cher
C'est déjà toute une aventure d'y aller. Préparer une mission pour les tréfonds encore inconnus du système solaire – décider des objectifs scientifiques, des outils les mieux adaptés, du lanceur pour la sonde etc. – devrait prendre une dizaine d'années, d'après le rapport des Académies nationales américaines de sciences. Le voyage en lui-même devrait prendre encore dix ans au moins… Alors qu'il n'avait fallu que quatre jours en 1969 pour se rendre sur la Lune.
Enfin, la sonde resterait probablement en orbite pendant encore une décennie afin de rentabiliser le voyage et obtenir le maximum de données. Il faut donc prévoir une source d'énergie qui dure aussi longtemps sans risquer de tomber en panne ou de s'abîmer. "C'est un enjeu technologique important et la meilleure solution semble être la pile atomique. C'est d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles la Nasa, qui dispose de cette technologie appelé générateur thermoélectrique à radioisotope (ou RTG), se lance dans l'aventure avant l'Europe qui réfléchit depuis une décennie à explorer Uranus, mais ne dispose pas de pile atomique", note Laurent Lamy de l'Observatoire de Paris.
C'est donc une mission de très longue haleine qui va coûter cher. La Nasa estime qu'un tel projet devrait se chiffrer a minima à 4,2 milliards de dollars… pour des résultats qui ne se matérialiseront peut-être pas avant des décennies. Et c'est peut-être, in fine, l'un des paris les plus osés de la Nasa et des Académies des sciences : dans un monde toujours plus dominé par l'impératif d'immédiateté où tout le monde veut tout tout de suite, lancer une mission pour Uranus prouverait qu'il existe encore des domaines dans lesquelles on peut prendre son temps pour faire avancer la connaissance humaine.
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DécouvertesIl y a bien des "pluies" de diamants sur Neptune et Uranus, on en a même recréées en laboratoire
ESPACE"Mystérieux" signaux radio : à la rencontre du plus vieux magnétar de la galaxie ?
OBJECTIF LUNELe SLS, la fusée XXL de la Nasa pour retourner sur la Lune
France24 - Monde
Trois intox accusant Volodymyr Zelensky de consommer de la cocaïne
Publié le : 26/04/2022 - 16:30Modifié le : 26/04/2022 - 16:31
Alexandre Capron
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Ces dernières semaines, au moins trois vidéos prétendant montrer le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, consommer de la cocaïne ou tenir des propos incohérents après une consommation de drogue ont été partagées. Ces vidéos sont en réalité des montages, parfois manipulées numériquement.
Ces accusations contre le président ukrainien ne sont pas nouvelles : durant l’élection présidentielle ukrainienne en 2019, ses opposants l’avaient accusé d’être dépendant de la cocaïne, ce qui l’avait notamment poussé à demander un dépistage en direct sur les réseaux sociaux.
Les partisans de Petro Porochenko, président sortant et battu à l’élection, avaient alors contesté les résultats du test réalisé dans un laboratoire privé, et s’étaient notamment moqué de Volodymyr Zelensky dans un clip de campagne.
Ces accusations ont donc été reprises plus récemment sur les réseaux sociaux, à travers des vidéos trompeuses.
Une vidéo numériquement manipulée pour placer de la cocaïne sur son bureau
Une première vidéo relayée depuis le 23 avril, principalement dans des groupes Telegram pro-russe, affirme montrer un tas de poudre blanche sur le bureau de Volodymyr Zelensky, alors en discussion par visioconférence notamment avec Elon Musk.
Exemple de tweet circulant et affirmant montrer de la cocaïne sur le bureau de Volodymyr Zelensky. Archive ici : https://archive.ph/wip/CfqDc © Twitter
Comme l’a montré le journaliste Eliott Higgins de Bellingcat, il s’agit d’un ajout numérique. Sur la vidéo originale publiée le 6 mars sur, aucune poudre blanche n’est visible.
Pro-Russian accounts are currently sharing a video (left) that has a big ol' pile of cocaine digitally added to smear Zelensky. The original video (right), sans cocaine, can be found here https://t.co/cChEsa7Sbj pic.twitter.com/JAfGsiEIDj
April 23, 2022Certains utilisateurs ont remis en doute le fait que la vidéo du 6 mars n'ait pas été éditée. À la deuxième seconde de la vidéo, on voit pourtant qu'un halo de lumière passe sur une carte bancaire déposée sur le bureau. Or, la carte bancaire ne brille pas comme elle devrait le faire, prouvant qu’elle a été ajoutée numériquement.
Un montage pour tronquer des propos
Une deuxième vidéo diffusée le 18 avril dans le groupe Telegram “Invaccinable”, adepte de la désinformation autour du Covid-19, affirme montrer une interview de Volodymyr Zelensky avouant “être un junkie”. Sur les sous-titres de la vidéo, en anglais et en français, on peut lire : “A 7h du matin, je me suis levé, j'ai fait une promenade avec un chien. Et je sniffe de la drogue.”
Capture d'écran de la vidéo prétendant montrer Volodymyr Zelensky affirmer qu'il consomme de la cocaïne. Lien : https://www.facebook.com/jason.ttroy/videos/1398373477281700 © Telegram Invaccinable
Comme expliqué par nos confrères d'AFP Factuel, l'interview originale a été réalisée par le média ukrainien "Ukrainskaya Pravda" le 21 janvier 2019. Dans cette émission, Zelensky y explique qu’il ne consomme pas de drogue, et parle des bienfaits du sport comme suit :
"Voici le 'régime' que je suis. À 7 heures du matin, je me lève, je sors mon chien et je fais du sport. À quoi sert le sport ? Il s'agit de se forcer soi-même. Ça donne de l'énergie pour toute la journée, je le conseille à tout le monde, mais pas à travers une pratique intensive car elle donne envie de dormir dans la journée. Et cette décharge est suffisante pour la journée, oui"
Ses propos ont été détournés pour faire croire que le alors candidat à la présidence ukrainienne parlait de la cocaïne. Ce montage circule depuis au moins 2019 et avait été démenti par le média Ukrainskaya Pravda, à l’origine de l’interview, comme le note l’AFP Factuel.
Une vidéo-selfie de Zelensky complètement drogué ?
Dans la dernière vidéo, qui circule depuis le 17 avril, on voit le président ukrainien face caméra montrer plusieurs éléments présents dans son bureau. Les utilisateurs partageant la vidéo affirment que ce dernier se serait filmé après avoir consommé de la cocaïne, et que la vidéo “aurait été supprimée d’Iternet”. Des utilisateurs affirment aussi apercevoir les restes d’un rail de coke sur le bureau du président ukrainien.
Capture d'écran de la vidéo prétendant montrer de la cocaïne sur le bureau de Volodymyr Zelensky. Archive ici : https://archive.ph/wip/MEhg2 © Twitter
Pourtant, on peut trouver facilement la vidéo qui a été publiée initialement le 16 avril sur le compte Instagram de Volodymyr Zelensky, et qui n’a donc pas été supprimée.
Voir cette publication sur Instagram Une publication partagée par Володимир Зеленський (@zelenskiy_official)
Le président ukrainien y explique, visiblement épuisé, au 52e jour de la guerre en Ukraine : “Nous travaillons [il montre alors son discours], nous aimons [il montrer sa photo de famille], nous sommes reconnaissants [il montre une sculpture du coq de Borodyanka], nous sommes fiers [il montre le drapeau ukrainien], nous serons victorieux.”
En comparant la vidéo originale avec celle diffusée par des utilisateurs affirmant que Volodymyr Zelensky était drogué, la rédaction des Observateurs a pu également constater de légères différences visuelles et sonores : la qualité de la vidéo a été dégradée afin de ne pas en percevoir tous les détails.
L’audio d’abord semble avoir été compressé impliquant une perte de qualité sonore au niveau des aigus, accentuant l’aspect grave de la voix et d’un état second.
Ensuite, les éléments visibles sur son bureau s’apparentent davantage à des reflets de lumière et à des filets de dorure. On les retrouve d’ailleurs sur d’autres images du même bureau : deux traits blancs caractéristiques des dorures sur du cuir présents sur des bureaux de type présidentiel.
Donc, ce que certains internautes considèrent comme étant un rail de cocaïne n’est autre que le filet de dorures ornant le bureau du président ukrainien.
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Entre mains tendues et ressentiments personnels, le casse-tête du camp national pour les législatives
À l’étage du pavillon d’Armenonville, faste lieu de réception du bois de Boulogne à deux pas de la porte Maillot, Marine Le Pen ne déroge pas à ses habitudes. Elle est là, assise sur un canapé couleur cyan, tirant sur sa cigarette électronique. Autour d’elle, son cercle proche : sa sœur Marie-Caroline et le mari de cette dernière, Philippe Olivier, les “technos” de l’ombre Jean-Philippe Tanguy et Renaud Labaye, ses conseillers de toujours David Rachline et Sébastien Chenu. C’est ensemble qu’ils ont commencé la campagne, c’est ensemble qu’ils la terminent.
Les yeux rivés sur TF1 – « la chaîne qui nous place le plus haut dans les estimations », nous souffle-t-on -, Marine Le Pen assiste à l’annonce de résultats dont elle connaît déjà la teneur depuis plusieurs minutes. Elle sait qu’elle a, pour la troisième fois, échoué dans sa course à l’Élysée. La candidate malheureuse sait aussi qu’avec 41,46 % des suffrages exprimés, elle vient de réaliser le meilleur score de l’histoire de son parti. « Pas de regret, résume Tanguy. Il nous aura manqué du temps, mais je crois qu’on a réussi à faire une campagne propre, sans gros ratés. »
Le discours de défaite est déjà sur la table. Avant de monter sur scène devant une centaine de militants et deux fois plus de journalistes, elle décroche son téléphone, le temps d’une conversation succincte avec Emmanuel Macron. Les félicitations d’usage, rien de plus. Devant son pupitre, Marine Le Pen se félicite d’une « éclatante victoire » mais pense déjà et surtout à l’après : « La partie n’est pas tout à fait jouée. Nous lançons ce soir la grande bataille des législatives. Je mènerai cette bataille aux côtés de Jordan Bardella, avec tous ceux qui ont la nation chevillée au cœur. »
Sa performance historique semble déjà loin des préoccupations marinistes. Cap sur les élections législatives. Ou, pour reprendre l’expression chère à Jean-Luc Mélenchon, le “troisième tour”. Mais là où La France insoumise tente d’imposer une cohabitation au chef de l’État, le Rassemblement national (RN) assume son statut d’opposant. Les stratèges du parti savent pertinemment qu’ils n’auront pas la majorité à l’Assemblée nationale, mais ils veulent peser au maximum. « Il ne faut pas prendre les Français pour des idiots, souffle Thierry Mariani. Notre but, maintenant, c’est de freiner Macron pour éviter de lui donner les pleins pouvoirs. » L’euro député en profite pour fustiger Jean-Luc Mélenchon : « Ce soir, il porte une très lourde responsabilité. Pendant cinq ans, il a expliqué qu’il était le premier opposant. Entre ces deux tours, il a été le premier collabo. » Le scénario de l’insoumis à Matignon, Philippe Olivier n’y croit pas : « Il ignore les règles électorales. Avec le système majoritaire, de manière mécanique, le président sortant a une majorité quoi qu’il arrive. »
Un tandem Bardella/Le Pen renforcé ?
La lourde tâche que sont les législatives est préparée depuis plusieurs mois au RN. Président par intérim du parti, Jordan Bardella est voué à jouer un rôle central dans le futur dispositif. Pour le besoin des législatives, le natif de Drancy devrait d’ailleurs troquer sa morne Seine-Saint-Denis pour être investi sur la terre plus accueillante du Var, sa 4e circonscription et sa cité de Saint-Tropez. Un département où Marine Le Pen est arrivée en tête lors du second tour, avec 55,1 % des voix.
L’organisation de ce tandem Bardella-Le Pen, qui a fait ses preuves durant la campagne de la présidentielle, reste à définir. L’hypothèse de voir la candidate laisser définitivement la présidence du parti à son jeune successeur pour se concentrer sur la gestion d’un futur groupe parlementaire est avancée en interne. La composition exacte de celui-ci n’est pas non plus arrêtée. Il y a encore quelques jours, les cadres du RN assuraient que le parti présenterait bien 577 candidats dans autant de circonscriptions. Dimanche, Jordan Bardella a ouvert la porte aux « gens issus de l’extérieur du RN, qui seront amenés à bénéficier de notre soutien ».
Comprenez des membres de Reconquête !, de Debout la France et d’ailleurs. Les profils de Guillaume Peltier et de Stanislas Rigault sont particulièrement appréciés en interne. À l’inverse, les “transfuges”, ceux qui ont rejoint Éric Zemmour en début d’année, ne seront pas reçus avec de grands sourires. « Pour ceux qui sont partis, c’est un aller sans retour », prévenait Marine Le Pen, en privé, début février. Ce casse-tête-là ne devrait pas avoir lieu : les “infréquentables” Stéphane Ravier, Jérôme Rivière, Gilbert Collard et Nicolas Bay, déjà pris par d’autres mandats, ne seront vraisemblablement pas au rendez-vous des législatives.
Certains au Rassemblement national militent également pour tendre la main à la « frange bonapartiste » des Républicains. « LR est en fin de vie, souffle un cadre. Vous pensez que les Morano, Ciotti, Wauquiez, Bellamy vont rester éternellement dans un parti qui fait 3 % ? Le vrai accord “win-win” pour nous, il est là. Ils ont le maillage territorial, on a la force électorale. Mais ça n’arrivera jamais. »
L’appel au rassemblement d’Éric Zemmour
Reste donc Reconquête !, perçu comme un partenaire de négociation naturel à l’approche du scrutin. Du moins, sur le papier. Depuis sa défaite du 10 avril, Éric Zemmour multiplie les appels du pied. Le soir même, le candidat faisait un premier pas en avant en appelant à voter pour Marine Le Pen, sans même avoir posé une seule condition. Agréablement surprise, la candidate l’avait d’ailleurs remercié lors d’un bref échange téléphonique, le lendemain.
Après une semaine de repos et plusieurs réunions stratégiques, le président de Reconquête ! a décidé de « tendre la main au Rassemblement national, aux Républicains qui refusent le macronisme et à Debout la France » pour se rassembler au sein de l’Hémicycle. Dans une tribune publiée dans le Figaro, les vice-présidents exécutifs ont appelé à une « grande coalition des droites et des patriotes » lors du prochain scrutin face au « grand bloc macroniste » et au « grand bloc islamo-gauchiste » mené par Jean-Luc Mélenchon dans sa quête d’une majorité insoumise. « Il serait illusoire de penser que cette majorité puisse être atteinte sans alliances. Aucun parti ne peut espérer l’obtenir seul et les autres l’ont bien compris », ajoutent Marion Maréchal, Guillaume Peltier et Nicolas Bay. « Mais les candidats Reconquête ! accepteront-ils d’avoir l’étiquette RN ? », interroge Nicolas Meizonnet, député du parti à la flamme dans le Gard. Qui oublie que, lors des élections municipales en 2020, même Louis Aliot n’avait pas souhaité afficher le logo du parti sur ses affiches de campagne à Perpignan…
Pas de majorité, mais un groupe fort à l’assemblée ?
La semaine dernière, l’entourage d’Éric Zemmour s’est penché sur la carte électorale du premier tour de la présidentielle et en a tiré l’analyse suivante : seule, Marine Le Pen arrive en tête dans 179 circonscriptions ; en cumulant son score avec celui d’Éric Zemmour, les candidats communs RN-Reconquête ! arriveraient en tête dans 379 circonscriptions. « Si on s’allie, nous pouvons espérer 150 députés, mais si elle refuse, nous en aurons seulement 35 pour les deux partis », défend un cadre zemmourien.
En pleine soirée du second tour, Guillaume Peltier a sorti d’autres chiffres de sa besace dans le Parisien : « À quelques semaines du troisième tour des élections législatives, la coalition organisée autour d’Emmanuel Macron, c’est 11 300 000 voix. La coalition organisée autour de Jean-Luc Mélenchon, c’est 11 200 000 voix. Et la coalition que nous appelons de nos vœux, additionnant les forces de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et des Républicains sincères qui refusent la soumission au macronisme, c’est 12 540 000 voix. » L’objectif : empêcher les divisions pour éviter une majorité de godillots pour Emmanuel Macron ou une cohabitation avec Jean-Luc Mélenchon.
Le parti est aussi en quête de financement. Pour le RN, l’enjeu est tout autant politique qu’économique. Au titre du financement public des partis politiques, chaque voix aux législatives rapporte 1,42 euro par an pendant cinq ans et un député élu plus de 37 000 euros. Endetté de près de 20 millions d’euros, le parti doit donc présenter le plus de candidats possible. Pour plusieurs cadres de Reconquête !, cette coalition n’ira pas au bout. « Marine Le Pen n’acceptera jamais, son objectif, désormais, c’est de nous achever », déplore l’un d’eux.
Symbole d’une relation conflictuelle entre les deux clans du camp national, où l’on a du mal à dissimuler les res-sentiments, l’entourage de Marine Le Pen retenait peu ou prou les mêmes griefs à l’endroit d’Éric Zemmour lorsque ce dernier caracolait dans les sondages à l’automne. Difficile d’apparaître désormais comme des frères d’armes patriotes après s’être tapés dessus, par médias interposés, des mois durant. « Elle, c’est les chats, moi, c’est les livres », lâchait Éric Zemmour, goguenard, en novembre dernier. Une sortie jugée indécente par Marine Le Pen et son entourage. L’ambiance “cour de récréation” était lancée. Quelques semaines plus tard, la candidate réplique : elle affirme, sans broncher, qu’il y a « quelques nazis » dans les équipes d’Éric Zemmour. L’attaque continue encore aujourd’hui de crisper certains cadres de Reconquête !, qui accusent la candidate du RN d’avoir repris à son compte un vocabulaire que ne renieraient pas leurs adversaires communs venus de la gauche.
Le sprint final de la campagne enclenché, les piques et attitudes puériles ont cessé. Les esprits se sont apaisés. Un temps. Deux jours avant le premier tour, Marine Le Pen expliquait même ne pas avoir « d’esprit de revanche ». Dimanche soir, pourtant, il y avait comme un parfum de rancœur dans l’air du bois de Boulogne. Dans l’une de ces saillies dont il a le secret, Philippe Olivier ne s’est pas gêné pour répondre une nouvelle fois à Éric Zemmour, qui, lors son allocution, a raillé le nom Le Pen, frappé pour la huitième fois par la défaite : « Il y a un certain journaliste qui a voulu nous apprendre à faire de la politique. Je crois qu’on lui a montré qu’on savait encore comment faire. » L’union sacrée attendra.
L'Humanité
Scandale sexuel au cœur de la bourgeoisie britannique
Nos recommandations culturellesPlateforme David E. Kelley et Melissa J. Gibson sont à l’origine de cette série à la réalisation audacieuse, qui s’intéresse à la notion de consentement.
Caroline ConstantElle est parfaite, la vie de Sophie Whitehouse (Sienna Miller). La Londonienne vit dans un milieu privilégié, elle a deux enfants adorables et une belle maison. Elle a un mari, James, encore beau gosse et ministre assez populaire. Pourtant, un soir, sa vie bascule : parce que l’affaire va sortir dans la presse, James (Rupert Friend) lui avoue une liaison avec une jeune assistante parlementaire, Olivia Lytton. Une liaison sans sentiment, lui assure-t-il. Le scandale à peine étouffé, c’est une accusation de viol émanant de la même collaboratrice qui frappe l’époux. Lui jure ses grands dieux qu’il s’agit d’une vengeance, et Sophie ne demande qu’à le croire. Dans un premier temps tout au moins. Car l’existence et les certitudes de l’épouse vacillent. En face d’elle, l’avocate de la défense, Kate Woodcroft (Michelle Dockery), semble se prendre d’une étrange passion pour ce dossier.
Sur le papier, cette Anatomie d’un scandale ressemble à un énième film de procès. Il n’en est rien. Son côté novateur vient du point de vue, qui n’est ni celui de l’accusé ni celui de la victime, mais de l’épouse. Qui se prend de plein fouet, comme un uppercut, l’annonce de l’infidélité. Et qui doute, aussi, très vite, de l’intégrité de James, quand elle entend la parole d’Olivia et qu’elle y trouve des similitudes, dans les mots et les attitudes, avec ce qu’elle connaît de James de façon très intime. Mais Sophie subit aussi toute la violence de cette situation : les amis qui se détournent d’elle, les enfants chahutés à l’école, les attaques de la presse…
impunité et subordination
Ce que montre aussi cette série, c’est l’impunité dont ont joui jusqu’ici ces messieurs de la grande bourgeoisie. Trousser les filles à l’université, les peloter contre leur gré, le tout arrosé de (trop) d’alcool, semble carrément leur avoir servi d’études. James comme le premier ministre étaient étudiants, membres d’une espèce de club, qui a forgé leur amitié, mais a aussi été fondateur de souvenirs moins glorieux.
Enfin, et surtout, la question du consentement est au cœur du sujet : un supérieur hiérarchique peut-il, par sa position d’ascendant, avoir une liaison avec une subordonnée ? En miroir, l’avocate Kate Woodcroft a pour amant son ancien mentor : où s’arrête donc cette notion de subordination ? Peut-on revenir, en plein ébat, sur son consentement à une relation sexuelle ? Un seul regret : le personnage de Kate, l’avocate, qui sur les deux derniers épisodes se retrouve dans une situation absurde, peu crédible, qui nuit à l’ensemble.
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French Presidential Election
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The Unsettling Warning in France’s Election
A record number of abstentions, and a strictly binary choice for voters — many of whom said they were picking the lesser of two evils — are trouble signs even within a mature democracy.
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By Amanda Taub
You should know at least two crucial facts about the French presidential election, whose final round was held last Sunday.
The first is that Marine Le Pen, the far-right candidate known for her warm relationship with Vladimir Putin and her hostility toward the European Union and immigrants, lost the election — but with the best showing that her party has ever had, carrying 41.5 percent of the second-round vote.
The second is that Emmanuel Macron, the incumbent president from the center-right En Marche party, won the election — but with the lowest share of registered voters of any candidate since 1969, because of historically low turnout and high numbers of votes that were cast blank or spoiled in a show of protest.
Of those two facts, the first has garnered the most attention. But the second may be more important.
Vote, or hostage negotiation?
In the first round of the presidential election, Macron came in first, but with nowhere close to a majority. He got barely more than a quarter of the total votes, with 27.85 percent. Le Pen came next with 23.15 percent, and the leftist candidate, Jean-Luc Mélenchon, got 21.95 percent. The rest of the votes were divided between smaller parties.
That’s actually pretty common: Today, in many mature democracies, it’s uncommon for any party or ideological faction to get more than about a third of the votes. In the German federal election last year, the center-left party came first, but with only 25.7 percent of the vote — strikingly similar to the numbers for Macron in the first round. In multiparty parliamentary systems, that results in coalition governments in which two or more parties work together — take Germany, again, where a three-party coalition now governs.
But in direct presidential systems, the winner takes all. And for many voters, that means that elections are less a matter of who they want to support than of who they most want to oppose.
So when Le Pen made the second round runoff of the French election, the contest took on the tenor of a hostage negotiation. Macron argued that Le Pen was an existential threat to France, and called for all other candidates’ supporters to unite behind him in order to prevent her from winning the presidency. Mélenchon, the leftist candidate, made a similar plea to his supporters. “We know who we will never vote for,” he said on April 10. “We must not give a single vote for Madame Le Pen.”
In the end, enough voters aligned behind Macron to keep the far right out of the presidency. And it seems that many heeded the calls to hold their noses and vote for Macron, despite their aversion to him, in order to protect the country from the far right: According to one poll, about 45 percent of those who voted for him did so only to oppose Le Pen.
But the same poll found that the opposite was also true: About 45 percent of Le Pen voters were more interested in opposing Macron than in supporting the far right. Other data bears that out: The overseas French territories Martinique and Guadeloupe supported Mélenchon in the first round, but then gave a majority to Le Pen in the second.
Others withdrew entirely. Abstentions and blank ballots hit record highs in this election — a notable development in France, where turnout has historically been around 80 percent.
A warning from history
Experts who study France’s history of revolutions and democratic collapse see signs of danger in a system that pushes a wide spectrum of voters into a binary choice between what some see as the lesser of two evils.
So how do you tell the difference between normal political anger that can work itself out through a series of elections without leading to serious instability, and something dangerous enough to require structural change to the system itself?
“That’s the question of French history, right?” Terrence Peterson, a political historian at Florida International University, told me. “Historians have been asking that question about France for a long time, given its history of repeated revolutions.”
He saw particular cause for concern in the rising levels of abstentions. “When voters express that they feel disenfranchised, if a majority of them do, then that’s a clear sign” of serious trouble, he said.
Some in France have begun to call for an overhaul of the Constitution to make the system more representative. Mélenchon has called for a new Constitution to be drafted via a people’s constituent assembly. In an editorial last week in the French newspaper Le Monde, Frederic Sawicki, a political scientist at Pantheon-Sorbonne University, argued that the lack of proportional representation had brought the far right “to the gates of power” in France.
Camille Robcis, a Columbia University historian who studies 20th-century French politics and institutions, said that she was not surprised to hear such calls. “You have a kind of disconnect between the representatives and the popular vote, the electorate,” she said. “The result is that these disenchanted, disenfranchised voters are moving to the extremes.”
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Le Figaro
«Parfois, j'ai l'impression que c'est lui qui me sort» : ces nouveaux maîtres qui font de leur chien un égal
Guyonne de MontjouENQUÊTE - Jamais les animaux de compagnie n'ont tenu une telle place dans notre société. Considérés par certains comme des presqu'humains, les chiens et les chats ont-ils pour seule vocation de combler un vide affectif omniprésent?
Camille a 29 ans, elle vit près du jardin du Luxembourg à Paris, porte des lunettes à écailles et chausse trois fois par jour ses baskets pour marcher d'un pas hardi derrière son chien au poil court et roux. «Quand je quitte mon ordinateur et mon petit appartement pour promener Roy, c'est comme si je partais à l'aventure. Tout le monde peut m'aborder, je suis invincible», sourit cette jeune-femme, qui rédige, entre deux excursions, des documents pour les entreprises.
Il y a quatre ans, cette grande brune décoiffée a troqué son CDI contre un métier indépendant : «c'était trop dur de le laisser toute la journée, seul à la maison», reconnaît-elle en désignant le cabot venu se frotter à ses mollets. Deux autres queues viennent frétiller sur ce trottoir, l'un des rares du quartier où les chiens sont tolérés sans laisse.
Camille, qui n'a pas d'enfant, connaît la plupart de ses voisins propriétaires, elle les a rencontrés grâce à son «Shiba» (contraction de la race Shiba inu originaire du Japon), acheté 2000 € il y a quatre ans. «J'avais toujours eu envie d'un chien et je voulais passer moins de temps sur mon téléphone», raconte-t-elle au petit groupe de maîtres qui se tient à bonne distance les uns des autres, comme pour signifier que la discussion est passagère, attrapée sur la voie d'une véritable destination. Que seul leur chien connaît.
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«Parfois, j'ai l'impression que c'est elle qui me sort, et pas l'inverse», s'esclaffe Roseline, connue pour être «la dame du bouledogue» dans le quartier. À côté d'elle, Corinne, retraitée, s'enquiert de la santé d'un labrador voisin : «Je crois qu'il est en convalescence dans un centre en Bretagne», lui répond une femme blonde à casquette, dotée d'un puissant accent québécois. Vivant seule avec son caniche blanc, sans enfant, celle-ci explique combien vitale est sa relation avec ce bouclé qu'elle chérit.
Tandis qu'au sol les truffes furètent, les maîtresses «parlent chien», comme les mamans du bac à sable discutent sur un banc après l'école, en posant un regard distrait sur leur progéniture. «Allez, il faut que je file à la boucherie pour son déjeuner, coupe Corinne. Je vais lui acheter son poulet. Mars a besoin d'une ration ménagère, il est allergique aux croquettes». Puis, se tournant vers sa planète ambulante, Corinne lance soudain : «Allez, viens avec maman, on y va !» et l'amour à poil dur obtempère illico. Roseline précise : «Le budget moyen d'un chien à Paris avoisine les 150 € par mois, si j'inclus le prix de la mutuelle qui couvre une partie de ses frais de santé».
À l'écart, un homme seul veille sur un grand chien aux élans désordonnés. Pollux est un berger australien un peu mal dégrossi qui fait frémir le groupe de femmes propriétaires de petits chiens. «Je vois de plus en plus de jeunes-filles qui ont entre 25 et 35 ans, qui disent ne pas vouloir d'enfants, et qui couvent littéralement leur chien, murmure Fabrice sur le ton de la confidence. Elles portent leur beagle miniature ou leur king charles comme un bébé et s'indignent quand Pollux en approche. À les regarder, on a l'impression que leur chien n'a pas le droit de jouer, de faire pipi, de renifler les derrières des autres… il faudrait qu'il ne soit plus un chien ! Un jour, à l'une d'elle, j'ai même dit 'faites donc un enfant et laissez votre chien tranquille !'».
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Pour ceux qui les côtoient quotidiennement, les animaux apaisent et tranquillisent.
Un membre de la famille
À l'autre bout des laisses, la psychologie des maîtres demeure une énigme : «Pour ceux qui les côtoient quotidiennement, les animaux apaisent et tranquillisent, explique Laurent Bègue-Shankland, auteur de Face aux animaux. Nos émotions, nos préjugés, nos ambivalences (Odile Jacob, 2022). Selon une étude menée dans vingt-six pays européens, plus il y avait d'espèces d'oiseaux présents dans leur voisinage, plus le bien-être subjectif des résidents est élevé. Serrer contre soi un animal diminue la pression sanguine, ajoute le chercheur. Dans une étude, des participants réalisaient une tâche éprouvante au laboratoire en présence de leur chien ou d'un proche, et les résultats ont indiqué que la présence canine avait un effet plus bénéfique sur leur rythme cardiaque et leur pression artérielle que celle d'un ami».
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Ce constat permet d'expliquer les résultats d'un sondage mené en 2020 par Wisdom Health Genetics, une société de test ADN pour animaux, qui dévoile que 72% des propriétaires de chiens et 32% des propriétaires de chats ont déjà sciemment décommandé des projets auprès de leurs proches pour rester avec leur animal. Et que 64% des propriétaires considèrent leur chien ou leur chat comme leur enfant ou un membre de la famille. Le traitement qu'ils reçoivent est révélateur : «Très souvent, la maltraitance à l'égard des animaux est un marqueur du dysfonctionnement familial», note encore Laurent Bègue-Shankland. À l’inverse, l'hyper affection, le surinvestissement de la relation avec les bêtes peut s'avérer pathologique, caution d'une certaine misanthropie. «Ma mère préférait donner la meilleure place à son chien dans sa voiture plutôt qu'à l'un de ses enfants», se rappelle Agathe, qui refuse désormais d'adopter un animal à quatre pattes.
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Une présence simple et permanente
Les animaux de compagnie, qui sont à notre merci, représentent-ils une altérité ? Incapables de reformuler une idée, de conceptualiser, d'agir selon une conscience propre, ils sont malgré tout dotés d'émotions, de stress, voire de comportements élaborés qui peuvent paraître similaires aux nôtres. La hiérarchie induite par le décalage entre l'homme et l'animal, accorde une responsabilité au maître qui en contrôle tous les aspects, ce qui peut lui procurer une forme de jouissance de toute-puissance.
D'humeur constante et prévisible, ces animaux de compagnie forment une présence simple et permanente dans le quotidien. Un peu comme le serait un enfant docile, éternel, dont la croissance se serait arrêtée à 9 mois. Capables de manifester de la gratitude, de la fidélité et une gentillesse inconditionnelles, ils rappellent que les humains sont attachés à ces qualités de cœur. Après tout, un chien ou un chat est-il autre chose qu'un mur de fantasmes et d'habitudes projetées? Un miroir palliant notre incapacité à aimer un alter ego sans crainte ?
Laurent Bègue Shankland observe que lorsqu'on demande à des personnes qui sont facilement gagnées par des sentiments de culpabilité d'attribuer des émotions à un chien qu'on vient de leur décrire en quelques mots, celles-ci lui imputent de la culpabilité. Ou encore, les personnes qui valorisent la soumission à l'autorité manifestent souvent une préférence pour telle race de chiens réputée pour son obéissance.
La césure théologique qui a fait des humains des presque-dieux et des animaux des presque-rien est en train de se dissoudre.
Le chiot, comme le petit d'homme, est un animal social, dont le développement se fonde sur un lien d'attachement primaire avec sa mère. Très tôt après leur séparation, le lien avec le maître s'y substitue. Claude Béata, vétérinaire à Toulon, doué d'une spécialité de «comportementaliste», soigne le psychisme des chiens, avec l'ambition de diminuer «les abandons et les euthanasies pour cause de trouble comportemental». Hyper-anxiété, agressivité, morsures, etc. Son métier se développe dans les régions où les personnes âgées vieillissent seules, où l'insécurité grandit, où les familles deviennent monoparentales et les enfants sont uniques. S'il n'abolit pas la solitude, l'animal en atténue certains aspects douloureux. «Toute l'histoire humaine démontre que nous avons du mal à exercer nos capacités empathiques au-delà des personnes qui appartiennent à notre tribu, envers les individus dont les apparences ou les croyances diffèrent de nous. Comment serions-nous capables de préférer un animal à un humain ? interroge le chercheur Laurent Bègue-Shankland. Reste que la césure théologique qui a fait des humains des presque-dieux et des animaux des presque-rien est en train de se dissoudre».
«Pétichisme»
Quels animaux fait-on entrer dans nos maisons ? En France, on dénombre 9 millions de chiens, 14 millions de chats et 13 millions de poissons. Le chiffre d'affaires du marché des animaux de compagnie avoisine les 5 milliards d'euros. Ce «pétichisme» (néologisme anglophone qui fusionne pet, animal familier, et fétichisme) trouve dans nos sociétés d'abondance, des illustrations inattendues.
Parmi les gadgets apparus ces dernières années pour les animaux de compagnie, le Dogphone est un outil d'aliénation consentie du maître, comme il en existe mille. Ses inventeurs de l'université de Glasgow (Ecosse, Royaume-Uni) promettent d'atténuer l'anxiété de la séparation chez les chiens qui se sont habitués à l'omniprésence de leur maître durant les confinements. Le système consiste en une balle équipée d'un accéléromètre qui, quand elle est secouée par le chien, déclenche un appel vidéo vers son propriétaire via un ordinateur portable relié à l'appareil. Le maître peut aussi appeler son animal, qui est libre d'ignorer l'appel ou d'y répondre. Le chien est libre, donc.
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Le deuil d'un chien est inéluctable
«Beluga est mort à 17 ans de vieillesse», clame Roseline avec fierté à propos de son canidé. Contrairement à un enfant dont on espère qu'il nous survivra, le deuil d'un chien est inéluctable. Les prestataires de services ont trouvé dans cette tristesse un marché juteux. À l'un des 15 crematoriums d'Esthima, première agence funéraire animalière de France, les «salons de deuil» ne désemplissent pas. Là, pour 318 €, les maîtres éplorés peuvent assister à la crémation individuelle de leur bichon maltais, après s'être recueilli devant sa dépouille dans une chambre mortuaire. Si la crémation est collective, pour un chat ou un chien, elle coûte seulement 67€.
Ces agences de crémations animalières permettent aux animaux morts, que la législation considère comme de simples déchets, de bénéficier d'une « toilette funéraire » et d'être veillés. Entre thérapie collective, pour se consoler après le décès d'un animal chéri, et échange de bons procédés (« gestion de la litière », sic., qualité des selles et nettoyage des yeux), les forums d'amis des bêtes fleurissent sur la toile. Dans cet entre-soi assumé, le champ lexical emprunte à l'humain. Sur le site Wamiz, on peut lire : «Mardi, ça va faire 3 semaines et je n'arrive toujours pas à y croire. Je suis effondrée. C'était mon petit bébé, ma petite Mimoune, la plus douce, la plus intelligente, la plus belle, avec son caractère bien trempé et son regard presque humain. Nous étions fusionnelles, de vraies âmes-sœurs», écrit Meemaw. «Toutes mes condoléances pour la perte de votre chat», répond Sanaa. Plus loin, les défenseurs des animaux postent des messages au ton réprobateur, comme Emla : «Il est quand même préférable de prendre 1 ou 2 semaines de congés quand on adopte un chiot…». Le royaume des animaux prendra-t-il bientôt le pouvoir sur le nôtre ?
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Sécurité et immigration: se rapprocher des Français et cibler les clandestins
DÉCRYPTAGE - Face aux citoyens qui se plaignent de la délinquance, les autorités planchent sur de nouvelles actions.
Dans l’Aude, les chèvres de la discorde
RÉCIT - Pour prévenir les incendies en forêt, un maire veut y faire paître des caprins. L’administration refuse.
«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.
L'Humanité
PPDA, un roi du JT incontrôlable et intouchable ?
Nos recommandations culturellesTélévision Son succès a-t-il fait croire à Patrick Poivre d’Arvor qu’il pouvait jouir d’une immunité, même en cas de viol ou d’agression sexuelle ?
Grégory MarinC’est l’histoire d’un journaliste à qui tout réussit. Qui séduit tout le monde, son entourage professionnel et les femmes, mais qui va abuser de ce talent. Dans l’enquête de Romain Verley – lui-même passé par la rédaction du 20 heures de TF1 –, des témoins dépeignent sans surprise Patrick Poivre d’Arvor en prédateur sexuel. Mais le journaliste explore surtout la façon dont l’homme de télévision a été protégé par ses employeurs successifs : on ne prend pas le risque de voir partir la poule aux œufs d’or. Car PPDA a « inventé » le statut de « roi du JT ».
Depuis 1976, lorsqu’il présente son premier journal télévisé sur Antenne 2, les audiences explosent et les magazines se l’arrachent. Son transfert à TF1, lors de la privatisation de la chaîne, accélère cette starification. Ni ses bidonnages (la fausse interview de Fidel Castro), ni sa condamnation dans le procès Michel Noir-Pierre Botton pour recel d’abus de biens sociaux ne l’écarteront longtemps du trône. Pas plus que la révélation de son plagiat (plus de 100 pages de sa biographie d’Hemingway « empruntées » à un autre auteur) ne le mettra au ban du monde de l’édition. Dans la profession, au-delà même des rédactions, son goût pour les femmes, pour les stagiaires, jeunes, est connu de longue date. L’ancienne directrice de l’Institut pratique du journalisme l’affirme : des journalistes d’Antenne 2, puis de TF1 lui conseillaient de « ne jamais envoyer de filles là où PPDA pouvait être ». On a déjà lu ou entendu des témoignages de femmes (l’enquête en produit un nouveau, qui ne serait pas prescrit), 25 à ce jour, qui ont conduit à 17 plaintes dont 8 pour viol, mais il se trouve encore aujourd’hui d’anciens collègues pour minimiser les faits, voire inverser la charge : « Des femmes venaient pour ça », explique un salarié de TF1. Une impunité organisée qui explique peut-être le sentiment de toute-puissance qui a présidé à quarante années de carrière ?
Télévisionppdapatrick poivre d'arvorviolences faites aux femmes France24 - Monde
Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes
Publié le : 19/04/2022 - 17:50Modifié le : 19/04/2022 - 17:52
Sébastian SEIBT
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Le président Vladimir Poutine a attribué le titre honorifique de Garde à la 64e Brigade de fusiliers motorisés russes. Une récompense pour des soldats qui, aux yeux des Occidentaux, sont directement responsables des atrocités commises contre les civils dans la ville de Boutcha.
Pour l’Ukraine et les Occidentaux, elle est la "brigade de Boutcha" en raison de son rôle supposé dans les massacres commis contre des civils dans cette ville de la périphérie de Kiev. Pour le président russe Vladimir Poutine, la 64e Brigade de fusiliers motorisés est devenue, lundi 18 avril, la 64e Brigade de "garde" de fusiliers motorisés.
Un petit mot de plus – qui est censé faire toute la différence. Le maître du Kremlin a décerné à ces soldats ce titre honorifique en récompense de leurs "héroïsme et bravoure durant les combats pour défendre les intérêts de la mère patrie". Il a ajouté que ces soldats s’étaient montrés particulièrement "habiles et déterminés dans la poursuite de leur devoir".
Des Gardes rouges aux "gardes" de Boutcha
Une tournure de phrase qui peut, aux oreilles des Ukrainiens, sonner comme un affront à la mémoire des victimes civiles de Boutcha et une provocation du président russe. Peu après la découverte, dans cette ville, d'un charnier et de scènes d’horreur – des "crimes de guerre" russes pour le président américain Joe Biden –, les services de renseignement ukrainiens avaient identifié le lieutenant-colonel Azatbek Omourbekov comme le responsable de cette zone pour les forces russes. Cet officier - surnommé depuis lors le "boucher de Boutcha - commande la désormais fameuse 64e Brigade de fusiliers motorisés.
>> À lire aussi : Le massacre de Boutcha, un mode opératoire qui rappelle la Tchétchénie
Le titre honorifique de "garde" de l’armée russe est "censé désigner des troupes d’élite qui auront droit au meilleur matériel et entraînement. Du moins, c’est présenté de cette façon depuis l’époque de l’empereur Pierre Le Grand (à la tête de la Russie de 1682 à 1725, NDLR), qui semble avoir été le premier à y avoir recours", souligne Jeff Hawn, spécialiste des questions militaires russes à la London School of Economics (LSE), contacté par France 24.
Cette récompense a ensuite été largement utilisée à l’époque soviétique durant les périodes de graves crises. "Trotski a créé les Gardes rouges durant la guerre civile russe, puis Staline les a éliminés - comme beaucoup de choses qui avaient été mises en place par Trotski - avant de les restaurer durant la 'Grande Guerre patriotique' contre les nazis", détaille Jeff Hawn.
Mais en réalité, ce titre n’a jamais été accordé à la fine fleur de l’armée russe ou soviétique. "Les premiers Gardes rouges faisaient partie des unités les plus brutales de la guerre civile tandis que ceux institués par Staline n’étaient rien d’autre que des conscrits forcés à s’enrôler dans l’armée", rappelle le chercheur de la LSE. Pour lui, cette récompense était une sorte de cache-misère permettant de mettre un vernis d’héroïsme sur les atrocités commises par des unités souvent mal ou peu formées.
Récompense anodine ou blanc-seing pour plus d’atrocités ?
Vladimir Poutine semble s’inscrire dans cette tradition. La 64e Brigade de fusiliers motorisés appartient à la 35e armée, qui est affectée au front de l’Est en Russie. "Ce sont les fameux soldats redéployés depuis la Sibérie pour les besoins de la guerre. Ils ne sont pas considérés comme faisant partie de l’élite de l’armée russe car la frontière asiatique n’est plus une priorité de Moscou depuis l’amélioration des relations sino-russes. Ce sont donc généralement des troupes peu formées et mal équipées qui trainent une réputation de brutalité", résume Jeff Hawn.
En ce sens, le titre de "garde" a avant tout été décerné par le maitre du Kremlin pour reconnaître l’apport de ces troupes du Grand Est à l’effort militaire en Ukraine.
Ce ne serait alors, pour certains, qu'une "remise de récompense tout à fait anodine", assure Ofer Fridman, spécialiste des questions militaires russes au King's College de Londres, contacté par France 24.
Il en veut pour preuve que ce n’est pas la première fois depuis le début de l’invasion russe en Ukraine qu’une brigade est hissée au rang de "garde". Il existe deux autres exemple, ceux de la 155e brigade maritime et la 125e brigade de défense côtière. "Il ne faut donc pas voire le titre décerné à la 64e Brigade comme une provocation contre l’Occident qui accuse ces soldats de crimes de guerre. Ce serait présupposé que le pouvoir russe reconnaît que cette unité a commis des atrocités mais veut les honorer quand même, ce qui n’est pas le cas", soutient Ofer Fridman.
Cette récompense ne serait alors que l’illustration de cette réalité alternative que Moscou a bâti autour de cette guerre et dans laquelle la 64e Brigade ne serait pas pire qu’une autre, se serait bien battu et doit maintenant être redéployé ailleurs en Ukraine.
Une analyse qui n'est pas partagé par tous. Pour Jeff Hawn, ce n’est pas un hasard si Vladimir Poutine a décidé de récompenser l’une des unités les plus controversées du conflit en Ukraine peu de temps après la perte du "Moskva", le croiseur amiral de la flotte russe en mer Noire. "C’était un coup très dur porté au prestige de l’armée russe. Avec cette récompense, Vladimir Poutine essaie de susciter une ferveur similaire à celle de la 'Grande Guerre patriotique', lorsque la population avait accepté que tous les moyens étaient bons pour défendre la patrie", estime-t-il.
Et ce ne serait pas seulement un message adressé à l’opinion russe. C’est aussi "une manière pour le Kremlin d’indiquer aux soldats sur le terrain que la fin justifie les moyens et que le gouvernement russe sera prêt à couvrir toutes sortes d’atrocités si elles permettent d’atteindre les objectifs militaires", résume Jeff Hawn.
Un signal important à faire passer au moment où l’offensive dans le Donbass commence. Contrairement à la tentative manquée de prendre rapidement Kiev, qui avait été marquée par des bombardements à répétition, cette nouvelle phase de la guerre en Ukraine promet de donner lieu à des affrontements au sol beaucoup plus intenses. La récompense décernée à la 64e Brigade représenterait une sorte de mise en garde à destination des Ukrainiens que les troupes russes ne reculeront devant rien.
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PORTRAITAlexandre Dvornikov, "le boucher de Syrie" aux commandes des forces russes en Ukraine
LE POIDS DES MOTS
Guerre en Ukraine : les soutiens de Kiev divisés quant à l'utilisation du terme "génocide"
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Valeurs Actuelles
Réélection d’Emmanuel Macron : La France est un tapis de braises
Même si l’abstention est plus forte et s’il a perdu un paquet de voix (2 millions), la réélection d’Emmanuel Macron est un exploit personnel. Sa victoire est franche, 58,54 %, ce qui le met à l’abri du procès en illégitimité. Il est le premier président sortant à être réélu sans être passé par la case cohabitation (tels François Mitterrand et Jacques Chirac) depuis le général de Gaulle. Il détient toujours le record de la jeunesse, 44 ans aujourd’hui. Valéry Giscard d’Estaing avait 48 ans en 1974. Mais surtout, il est réélu malgré un quinquennat maudit traversé d’épreuves : les “gilets jaunes”, Samuel Paty, l’incendie de Notre-Dame, le Covid, l’Ukraine, difficultés dont il a fait des atouts. Les Français désabusés, qui le jugent souvent trop arrogant, trop cérébral et qui ne l’aiment pas, ont estimé qu’il était le plus capable de faire face à une crise grave. L’affaire était pliée avant même que la campagne commence. Aucun des candidats en lice n’avait les épaules pour tenir le gouvernail. C’est bien ainsi que l’ont compris nos voisins européens. Il a reçu les félicitations de tous ses homologues. Même Poutine lui souhaite un grand succès pour la suite !
Il y a cinq ans, pour fêter son avènement, Emmanuel Macron avait choisi une mise en scène jupitérienne. Une marche solitaire dans la cour du Louvre. Dimanche soir, le vainqueur a préféré le Champ-de-Mars, avec en toile de fond la tour Eiffel et des supporters triés sur le volet (moins de 3 000). Il est arrivé cette fois en couple avec Brigitte. « Celle qui m’apporte le plus, celle qui m’importe le plus », disait-il lors de son premier meeting. Ils marchaient main dans la main, l’air plus graves que triomphants, deux silhouettes longilignes, adolescentes presque, entourées d’enfants. Une mise en scène sobre. On attendait un long discours. Surprise, lui qui ne sait pas s’arrêter a fait court : un quart d’heure. Comme s’il avait hâte de se débarrasser de cet exercice obligé. Après ses remerciements, qu’a-t-il dit ?
Le gagnant d’un vote de barrage
Ce vote m’oblige… Les années à venir ne seront pas faciles mais historiques pour les générations futures. Lui, qui décide seul et écoute si peu, promet « une ère nouvelle qui ne sera pas la continuité du quinquennat qui s’achève mais l’invention collective d’une méthode refondée ». On attend avec impatience ce qu’il va proposer. Il veillera « au respect de chacun, personne ne sera laissé au bord du chemin », parle d’ « ambition bienveillante ». Adjectif déjà employé il y a cinq ans. Mais il ne suffit pas de le dire, il faut l’incarner. « Je ne suis plus le candidat d’un camp, mais le président de tous les Français. » Pour finir, il évoque « [s] on amour si profond et si intense de la France et [s] a fierté de la servir à nouveau » . Le discours à peine terminé, il a rejoint la Lanterne, dans le parc de Versailles, pour fêter sa réélection en famille. Et maintenant… que va-t-il faire ? Une page blanche s’ouvre devant lui. En 2017, Emmanuel Macron s’était engagé à « tout faire pour qu’il n’y ait plus aucune raison de voter pour les extrêmes » . Raté. Cinq ans plus tard, près de 6 Français sur 10 ont voté pour des candidats extrémistes ou protestataires. La France est un tapis de braises. Il va lui falloir bien du doigté pour éviter les incendies.
Défaite et victoire du Rassemblement national
Avec 41,46 % des suffrages, Marine Le Pen a échoué pour la troisième fois. Mais elle arrive en tête dans plusieurs départements. Elle a changé son image, bien géré l’obstacle de la candidature Zemmour. Dimanche soir, elle n’était pas abattue. Elle a vu dans les résultats « une éclatante victoire des idées que nous représentons » . Et s’est lancée illico dans la bataille des législatives. Au premier tour, Le Rassemblement national est arrivé en tête dans 206 circonscriptions, ce qui lui laisse augurer de meilleurs résultats qu’en 2017 où le parti n’avait obtenu que 8 sièges (dont le sien).
Une chose est sûre, elle ne fera pas de cadeau à Éric Zemmour qui, dimanche soir, la sommait presque de signer des alliances en lui envoyant un tacle : « C’est la 8e fois que la défaite frappe le nom Le Pen. » Sans doute pas la meilleure façon d’ « oublier les querelles et unir les forces en vue du prochain scrutin », comme le préconise celui qui a recueilli moins de 8 % au premier tour. Dimanche soir, Éric Zemmour a manqué de savoir-faire politique.
Le Figaro
La lettre du Figaro du 28 avril 2022
Louise DarbonL'OPA de Mélenchon sur la gauche, un roman inédit de Céline arrive dans les librairies et les chefs du GIGN et du RAID vous livrent leurs secrets.
Chers lecteurs,
Jean-Luc Mélenchon a fait un joli score le 10 avril. Pas assez pour arriver en finale de la présidentielle, mais un joli score tout de même. Tout revigoré par cette performance, il se rêve même premier ministre. Mais pour l'instant, ce sont surtout les législatives qui l'occupent. Lui, grande (et seule?) puissance à gauche, veut ramener à lui les autres partis - PS et EELV -, pour peser dans la prochaine Assemblée nationale. Les négociations vont bon train et sont rudes. On les a suivies.
En ce beau jeudi, nous parlerons littérature avec la publication d'un roman inédit de Louis-Ferdinand Céline - Guerre -, que vous trouverez dans les rayons de vos librairies le 5 mai.
Passez une très bonne journée!
Louise Darbon
• À la une
Mélenchon tente une OPA sur les partis de gauche
On négocie sérieusement à gauche en ce moment. 1,74 % des suffrages exprimés lors d'une présidentielle c'est très peu quand on est le Parti socialiste. C'est le pire score de toute son histoire. Les socialistes ne veulent pas mourir. Alors que les législatives approchent, ils sont donc allés voir cette gauche qui, elle, s'en est bien tirée dimanche dernier: LFI et ses 21,95 %. Trois heures de discussion plus tard, on estime que le blocage entre les deux formations politiques a été levé. En revanche, côté EELV, c'est une autre histoire. Les Insoumis veulent absolument une clarification avant une quelconque alliance sur les points du programme qui coincent. Verts et Insoumis s'écharpent aussi sur la répartition des circonscriptions de la capitale - les écolos plaidant pour ajouter au slogan insoumis «Union populaire», «et écologiste».
LFI se méfie, soupçonnant EELV de vouloir des tas de circonscriptions pour des raisons financières.
Mais l'union fait la force, on ne vous apprend rien. Néanmoins, pour qu'union il y ait, il va aussi falloir mettre de côté ces différences que les négociations en cours mettent en lumière. De l'énergie nucléaire à l'âge de la retraite en passant par le concept de désobéissance aux traités européens, à l'Otan ou à la réforme des institutions (toute la gauche ne souhaitant pas la VIe République des Insoumis). On n'en saura pas beaucoup plus sur l'avenir des gauches avant la fin de la semaine.
C'est la pluralité de la gauche qui fait sa force dès lors qu'elle sait se rassembler sur un projet commun
Nous avons discuté de tout cela avec le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Lui croit que les électeurs de gauche demandent le rassemblement de leur famille politique. Et s'il y a des différences, elles ne sont pas irréconciliables pour autant: conciliation n'est pas soumission. Mais il faut être réaliste, Mélenchon est capable de rassembler la gauche. «Il en a la responsabilité et même le devoir». Que ceux qui préfèrent l'isolement et donc l'effacement s'en aillent. Lui, croit qu'il faut un candidat unique de la gauche partout où l'extrême droite se présentera aux législatives.
• L'éditorial
«Mélenchon sans barrage»
«La République, c'est lui ! », « La gauche, c'est lui ! », «Le premier ministre, c'est déjà lui ! » Devant le considérable Jean-Luc Mélenchon, le chœur des Insoumis somme Emmanuel Macron et ses modestes 58 % de s'incliner. Le troisième homme est le maître incontesté du « qui perd gagne ». Non content d'avoir couvert de son ombre l'entre-deux-tours, il veut, avant le mois de juin, devenir le pivot de l'opposition au président de la République. Pour ce faire, notre Zapata national peut compter sur une étonnante indulgence médiatique. Lui qui a cédé aux vertiges complotistes au sujet des attentats de Mohamed Merah, hurlé sur les forces de l'ordre, défilé contre l'« islamophobie » dans de troubles cortèges ; lui qui s'apprête à investir Taha Bouhafs, un militant islamo-gauchiste spécialisé dans la menace et l'injure, aux élections législatives. Par un curieux mystère, les constructeurs de digues, les dévideurs de cordons sanitaires sont introuvables. Les Insoumis, c'est permis : transgression chic. Contre l'extrême gauche, la patrouille des castors ne fait pas barrage.
Il faut croire qu'ils n'écoutent pas les discours du tribun. Ils ont tort. D'abord, Mélenchon connaît toutes les ressources de l'éloquence, et sa langue se distingue du français boiteux de la plupart de ses concurrents. Ensuite, ils trouveraient des considérations qui feraient passer Éric Zemmour pour un incurable optimiste. C'était place de la République, au mois de mars, Mélenchon décrivait, du fait du réchauffement climatique, une véritable apocalypse migratoire : « Dans dix ans, lançait-il, par millions, par centaines de millions, peut-être par milliards (…), des êtres humains se mettront en route, réalisant à ce moment que les frontières n'existent que sur le tracé de papier. »
Planification, créolisation, pression fiscale, c'est autour de ce triptyque que la gauche essaye de se réunir. On aurait tort de se moquer de l'instinct de survie de ces partis déclinants. Lors des élections municipales, ils ont montré, de Marseille à Lyon et de Strasbourg à Bordeaux, qu'une gauche abîmée mais unie pouvait l'emporter sur des forces supérieures en nombre mais divisées.
• L'autre événement du jour
Guerre , le trésor retrouvé de Louis-Ferdinand Céline
Vous pensiez tout connaître de Céline? Eh bien figurez-vous qu'en 2021 encore, on découvrait des lignes jamais lues de l'auteur de Voyage au bout de la nuit. Les amoureux de l'écrivain devront attendre une petite semaine pour découvrir le premier des manuscrits inédits disparus en 1944 - un roman intitulé Guerre. Pour vous faire patienter, on vous raconte d'abord le récit rocambolesque de cette découverte exceptionnelle - une histoire «digne d'un roman policier». Céline, sa femme et le chat Bébert fuient la France après le Débarquement, on pille leur appartement et un butin littéraire finalement récupéré un peu mystérieusement par un certain Jean-Pierre Thibaudat.
Nous en avons aussi discuté avec de grands céliniens. David Alliot s'est prêté à la critique de ce chef-d'œuvre oublié - une autobiographie pleine d'enseignements. Henri Godard lui aussi, nous fait saliver: le roman à paraître le 5 mai est «le plus intéressant des textes retrouvés». Des lignes dans lesquelles on voit l'auteur tâtonner, cherchant un style qu'il n'a pas encore trouvé en 1933.
• Les informations à connaître en vous levant
Elon Musk fait de nouveau scandale en critiquant publiquement des cadres de Twitter - Plusieurs voix se sont élevées pour qualifier le comportement du milliardaire de «harcèlement». [En savoir plus]
Royaume-Uni : la réforme controversée du droit d'asile en passe d'entrer dans la loi - Le texte, qui prévoit notamment l'externalisation vers des pays tiers de l'examen des demandes d'asile, entrera prochainement dans la loi, lorsqu'il aura reçu l'assentiment de la reine Elizabeth II. [En savoir plus]
L'Indonésie suspend toutes ses exportations d'huile de palme - La décision du premier producteur mondial risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie. [En savoir plus]
• Les articles à ne pas manquer
Gestion de crises: les ex-chefs du GIGN et du Raid livrent leurs secrets
Les temps sont durs, chers lecteurs, et nous allons de crises en crises. Terrorisme, «gilets jaunes», Covid, guerre... Denis Favier et Jean-Louis Fiamenghi, anciens du GIGN et du RAID nous offrent, dans un livre d'entretiens croisés, les clefs pour ne pas subir ces crises devenues un «état permanent». Elles touchent tous les domaines brouillent nos repères. Pour bien gérer, il faut du calme pour agir rationnellement. Et lorsqu'on est chef, faire preuve d'humilité, écouter ses équipes afin de rester lucide. Nos deux experts dévoilent en exclusivité au Figaro leur méthode pour réagir face aux difficultés, qu'elles se présentent dans la vie quotidienne ou dans le monde de l'entreprise.
Pierre Vermeren: «Les racines culturelles du malaise français»
Emmanuel Macron a bien sûr gagné la présidentielle. Mais il n'a été élu que par trois Français sur dix, sans forcément beaucoup d'enthousiasme. Pierre Vermeren y diagnostique un malaise qui s'étend en France qui pourrait puiser ses racines dans les conséquences économiques des crises exceptionnelles qu'ont été les «gilets jaunes», le Covid et la guerre en Ukraine. Mais pas seulement. Le mal qui nous touche est un malaise «aux racines culturelles». L'historien fait le bilan des maux qui gangrènent notre pauvre pays (et ils sont nombreux) - maux en face desquels «nous n'attendons plus rien de la chose publique». Et il analyse les résultats de dimanche dernier à cette aune - selon la classe sociale et l'origine géographique des électeurs.
Le bulletin de notes d'Emmanuel Macron avant le remaniement
La campagne est terminée, les troupes ont bien travaillé: il a gagné. Emmanuel Macron a donc sorti le carnet de notes. Pour constituer l'équipe avec laquelle il lancera son quinquennat, il s'est attaché à faire le bilan de ceux qui «ont réussi» dans cette campagne — qui viennent d'ailleurs équitablement de gauche et de droite. Chez les ex-LR, Sébastien Lecornu et Gérald Darmanin ont tiré leur épingle du jeu. Et Nicolas Sarkozy et Éric Woerth ont été bien utiles. Chez les anciens du PS, on apprécie ce qu'ont fait Élisabeth Borne et Olivier Dussopt. Le chef de l'État a sûrement aussi distribué des mauvais points. On sait qu'Alexis Kohler ou Bruno Le Maire par exemple, ne sont plus autant en odeur de sainteté qu'ils ont pu l'être.
David Lisnard : «Nous devons définir la raison d'être de la droite»
On ne va pas se mentir, la droite a subi une défaite lourde le 10 avril. David Lisnard le reconnaît. Pour autant, la France a besoin de la droite - alternative au «conformisme social-démocrate» et les «offres illibérales». Et puis, une droite nouvelle, «celle de la liberté et d'un capitalisme populaire» doit émerger pour contrer une recomposition de la gauche dans une version très radicale. Les législatives seront l'occasion de refonder une droite capable de «proposer une force d'alternative pour une prospérité écologique et sociale dans une France où l'ordre public est respecté et l'unité de la nation affirmée».
Au Moyen-Orient, ces pays qui profitent de la hausse des cours du pétrole
L'augmentation du prix du pétrole est un coup dur pour nos portefeuilles et pour la croissance mondiale. Mais comme on dit, «à quelque chose malheur est bon». Ici, c'est plutôt à quelqu'un qu'il est bon: les pays grands producteurs de pétrole. Tous les pays du Golfe par exemple, profitent de la hausse des cours. La guerre en Ukraine leur aura été une aubaine, la demande se reportant vers les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, seuls membres de l'Opep+ qui avaient des capacités de productions supplémentaires. Hausse des prix et hausse production sont l'occasion de renflouer des caisses parfois en mauvais état comme au Bahreïn et à Oman.
• Une petite archive pour finir
Que faire quand votre chien aime se promener en voiture mais que, vivant au début du siècle dernier, vous possédez une automobile qui ne vous protège pas comme celles de nos temps bénis et que votre toutou amateur d'automobilisme s'y abîme les yeux? Vous lui mettez des lunettes.
Lunettes pour chiens
Article paru dans Le Figaro du 1er mai 1913.
Tout le monde sait que les chiens ont un goût très vif pour l'automobilisme.
Il est rare, en effet, de voir passer une auto faisant de la vitesse dans la banlieue de Paris, sans constater la présence sur le siège d'un de ces intéressants animaux, assis bien droit, le regard fixé sur la route, attentif au moindre incident.
À ce jeu, les pauvres toutous gagnent des ophtalmies. Pour prévenir ce mal, on vient d'inventer un système de lunettes pour chiens chauffeurs, s'adaptant parfaitement à l'aide de bretelles de caoutchouc à la tête de l'animal et préservant ses yeux comme le masque garde la vue des automobilistes.
«J'avais pas compris que t'allais voter Le Pen» : à la veille du second tour, les amours tendues de Pierre et Joséphine
REPORTAGE - Ce couple parisien mi-Zemmour mi-Macron reçoit Le Figaro pour parler «grand remplacement», «fantasme du grand remplacement», «Europe anti souveraine», «Europe indispensable». Bref, pour se contredire.
Morts sur le Pont-Neuf à Paris : le policier tireur en garde à vue à l'IGPN
Un policier a tiré à plusieurs reprises, dimanche soir, sur une voiture soupçonnée d'avoir forcé un contrôle près du Pont-Neuf à Paris, tuant deux occupants âgés de 25 et 31 ans.
Regarder la vidéoGuerre en Ukraine : comment les 2000 soldats retranchés dans l'usine Azovstal de Marioupol résistent aux Russes
FOCUS - Repliés depuis plusieurs jours dans les souterrains de cet immense complexe industriel de Marioupol, les derniers résistants ukrainiens ont poussé les Russes à refuser l'assaut et à entamer un siège qui pourrait durer.
New York Times - World
Singapore Executes Drug Smuggler Despite Concerns Over Mental Disability
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Defense lawyers had argued that the Malaysian man should not be executed because he was not fully capable of understanding his actions and had been coerced.
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By Richard C. Paddock
A Malaysian man convicted of smuggling drugs into Singapore was executed Wednesday despite appeals from human rights advocates and global business leaders who said he should be spared because he suffered from a mental disability.
Nagaenthran Dharmalingam, 34, was executed by hanging, according to his attorney, M. Ravi. He was caught in 2009 with about 1.5 ounces of heroin strapped to his thigh as he entered Singapore from Malaysia.
His lawyers and rights groups said that Mr. Nagaenthran suffered from an intellectual disability and was not fully capable of understanding his actions and that he was coerced into carrying the drugs.
Among those who urged Singapore to stay his execution were Malaysia’s prime minister, Ismail Sabri Yaakob; the British billionaire founder of the Virgin Group, Richard Branson; and the Malaysian entrepreneur and chief executive of AirAsia, Tony Fernandes. More than 100,000 people signed a petition urging Singapore’s president, Halimah Yacob, to pardon him.
“Nagaenthran Dharmalingam’s name will go down in history as the victim of a tragic miscarriage of justice,” said Maya Foa, director of Reprieve, one of the rights groups. “Hanging an intellectually disabled, mentally unwell man because he was coerced into carrying less than three tablespoons of diamorphine is unjustifiable and a flagrant violation of international laws.”
Mr. Nagaenthran was sentenced to death a decade ago. On appeal, the courts rejected his argument that his sentence should be overturned because of his disability. Singapore’s Ministry of Home Affairs said that Mr. Nagaenthran received a fair trial and that the court concluded his actions were “the working of a criminal mind.”
“Nagaenthran was found to have clearly understood the nature of his acts, and he did not lose his sense of judgment of the rightness or wrongness of what he was doing,” the ministry said.
According to an affidavit submitted by Mr. Nagaenthran’s brother last year, his mental state had deteriorated while in prison, leaving him disoriented and unable to recollect conversations that had taken place minutes earlier.
Singapore’s High Court granted a stay in November, but the Court of Appeal cleared the way on Tuesday for the execution to proceed. It was carried out early Wednesday.
Singapore, an island nation of nearly six million that has some of the world’s harshest narcotics laws, contends that the death penalty is a deterrent to drug smuggling. The United Nations High Commissioner For Human Rights said Monday that it was “deeply concerned” by an increase in executions in Singapore, and joined in urging that Mr. Nagaenthran be spared.
“The use of the death penalty for drug-related offenses is incompatible with international human rights law,” the human rights office said.
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France24 - Monde
Dixième titre du PSG en Ligue 1 : l'arbre du sacre historique qui cache une forêt de questions
Publié le : 23/04/2022 - 22:51
Romain HOUEIX
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En faisant match nul face à Lens samedi (1-1), le PSG a remporté le dixième championnat de France de son existence. Un sacre au goût amer pour les supporters, qui attendent beaucoup plus de Paris, notamment en Ligue des champions, et qui ne répond pas aux multiples questions sur l'avenir du club.
Et de 10 ! En partageant les points face à Lens (1-1), - buts de Lionel Messi à la 68e et de Corentin Jean à la 88e -, le PSG s'est assuré le dixième titre de champion de France de son histoire, samedi 23 avril. Un nouveau titre qui permet à l'équipe de rejoindre Saint-Étienne au sommet du palmarès français.
Tout comme les Verts, le PSG a gagné le droit de coudre une étoile cerclée de bleu-blanc-rouge sur son maillot pour célébrer la dizaine de titres. Restent à définir les modalités : si la tradition européenne va plutôt à une étoile brodée sur le poitrail au niveau du logo du club, Paris envisagerait de l'intégrer au logo de la Ligue de football professionnel (LFP), sur la manche droite, selon l'Équipe.
Cependant, la question de la localisation de l'étoile n'est pas la question la plus brûlante à laquelle doit faire face le club. Depuis l'arrivée du Qatar au capital du club à l’été 2011, c'est un euphémisme de dire que le PSG est passé dans une autre dimension. Paris a remporté 28 trophées : 6 Coupes de France (2015, 2016, 2017, 2018, 2020, 2021), 6 Coupes de la ligue (2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2020) et 8 Trophées des champions (2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020) et désormais huit titres de champions de France (2013, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2022).
Éliminé en 8e de finale de la Ligue des champions par le Real Madrid après une défaite cuisante au match retour (1-0, 1-3), sorti en Coupe de France par Nice (0-0, 6 t.a.b. à 5), battu même au Trophée des champions par Lille (1-0), le club de la capitale française ne gagnera "que" la L1 cette saison.
Que faut-il au PSG pour gagner une Coupe d'Europe ?
Les supporters se sont habitués au faste et au caviar, avec des doublés voire des triplés de titres. Même ce nouveau record de 10 sacres en championnat les laisse froids. Et pour cause, à son arrivée, le président Nasser al-Khelaïfi avait écrit la feuille de route : remporter sous cinq ans la Ligue des champions.
Onze ans plus tard, la "Coupe aux grandes oreilles" résiste encore et toujours aux yeux doux des Parisiens. Avec le fonds souverain du Qatar comme propriétaire, le PSG a atteint par deux fois les demi-finales (2020, 2021) et même touché du doigt le trophée en 2020, avec la finale perdue contre le Bayern Munich. Mais, à côté de ces deux belles années, le PSG a multiplié les humiliations entre "remontada" historique à Barcelone (2017), l'improbable "come-back" d'un Manchester United privé de ses cadres (2019) et désormais ce triplé en quinze minutes de Benzema, qui a sorti Paris de la plus belle des compétitions européennes en 2022.
Après avoir atteint à deux reprises le dernier carré ces deux dernières années, 2022 devait être la bonne pour Paris. Pour ce faire, la direction sportive s'était payée un mercato XXL avec les arrivées d'Achraf Hakimi, Georginio Wijnaldum, Gianluigi Donnarumma, Sergio Ramos et, surtout, Lionel Messi. Un recrutement doré qui devait permettre à Paris d'enfin "rêver plus grand", selon sa devise. Las, jamais les supporters ne se sont autant ennuyés devant des matches de Paris et la superstar argentine Lionel Messi a été moins transcendante qu'au FC Barcelone, reléguant la promesse d'un chatoyant trident d'attaque Messi-Mbappé-Neymar au rang de chimère.
Où Pochettino ira-t-il gagner une Coupe d'Europe ?
Dans n'importe quel club, le coupable de la nouvelle débâcle serait tout trouvé en la personne de l'entraîneur. Mauricio Pochettino, arrivé au PSG en janvier 2021, fait figure de bouc émissaire parfait. Sous sa houlette, Paris n'a pour le moment gagné qu'un titre, laissant successivement filer les Coupes de France 2021 et 2022, le championnat en 2021 et même le Trophée des champions 2021.
Cependant, l'histoire a prouvé qu'à Paris le mal est plus profond qu'une simple histoire d'entraîneur. Les trois derniers techniciens passés à ce poste avaient également été critiqués en leur temps. Mais, depuis leur départ du PSG, tous ont soulevé un trophée européen. Le prédécesseur de Pochettino, Thomas Tuchel, a ainsi remporté la Ligue des champions avec Chelsea l'an dernier. Son propre prédécesseur, Unai Emery a remporté la Ligue Europa la même année avec Villarreal et est parvenu à qualifier le "sous-marin jaune" pour les demi-finales de la Ligue des champions. Ce qui n'empêche pas Paris de courtiser ouvertement Zinedine Zidane pour prendre les commandes.
Avant le match face à Angers, Pochettino a évoqué pour la première fois son futur et suggéré qu'il souhaitait rester. "Il me reste un an de contrat, donc logiquement ce n'est pas une question de volonté mais une question contractuelle", lance l'Argentin, qui a "toujours intacte cette volonté de revanche" en C1.
Mais "la saison n'est pas terminée", a alors souligné "Poche", et quand l'objectif du titre "sera rempli, il sera temps de s'asseoir tous ensemble pour dessiner le futur de l'équipe", a-t-il complété. C'est désormais chose faite.
Du côté des Ultras du club, on s'en prend plutôt à la direction du club. Le 12 mars, le Collectif Ultras Paris (CUP) a demandé le départ d'al-Khelaïfi dans un communiqué. "Il n’y a rien ici de personnel, mais force est de constater qu’il n’est pas l’homme de la situation", a écrit le CUP. "La situation du club nécessite désormais une réorganisation complète, à tous les niveaux, et la présence quotidienne de son président." Depuis, les supporters ont entamé une grève des encouragements, comme contre Marseille lors du "Clasico".
C'est l'heure... DIRECTION DÉMISSION !!!@PSG_inside pic.twitter.com/y9ELoVKHaV
March 12, 2022Cependant, la révolution de palais ne semble pas à l'ordre du jour, tant Nasser al-Khelaïfi a l'oreille de l'émir du Qatar et s'est petit à petit imposé dans l'ensemble des institutions du football français et européen.
L'avenir de Kylian Mbappé : à Paris, à Madrid ou ailleurs ?
Outre la direction sportive, les supporters parisiens sont tenus en haleine par un feuilleton qui dure depuis l'été dernier : le prodige Kylian Mbappé, enfant du pays en fin de contrat et de loin le meilleur joueur de l'équipe cette année, ira-t-il écrire la suite de son histoire loin de Paris ?
Le Real Madrid, où il rêve de jouer, le courtise depuis des années. Le fait qu'il n'ait toujours pas prolongé début avril, malgré les nombreuses propositions du PSG depuis la saison dernière déjà, n'incite pas à l'optimisme quant à son futur à Paris. Cependant, la star française entretient le doute. Ces derniers mois, l'actuel meilleur buteur et meilleur passeur de la Ligue 1 a répété : "Non, je n'ai pas fait mon choix, je n'ai pas pris ma décision, je réfléchis. Il y a de nouveaux éléments, il y a plein de paramètres."
Mbappé sur son avenir : « Non, je n'ai pas fait mon choix. Je prend mon temps et je veux prendre la meilleure décision possible. Si j'avais pris ma décision, je l'aurais dit. »(Prime Video)
April 3, 2022Le désastre de Madrid au mois de mars en Ligue des champions, son obsession, semblait bien avoir instillé à Mbappé l'idée qu'il était impossible pour lui de soulever la "Coupe aux grandes oreilles" en restant dans la capitale. Mais ce joueur, avide de marquer l'histoire de son sport, sait aussi qu'il se distinguerait plus en remportant la première du PSG que la énième de la "Maison Blanche", qui en compte déjà treize.
Parmi les autres paramètres, figure toujours la place de Mbappé dans "le projet" : il a assez répété qu'il voulait des responsabilités, peut-être sanctifiées par le brassard de capitaine.
La question n'est certainement pas d'ordre financier, une source proche du dossier a rappelé à l'AFP que "l'argent, Kylian l'aura partout" où il pourrait jouer. Avec le 10e titre de son équipe, la réponse définitive quant à son avenir pourrait tomber plus vite que prévu.
Le Qatar, toujours aux commandes après sa Coupe du Monde ?
Après l'énième humiliation en Ligue des champions et alors que la Coupe du monde au Qatar approche à grands pas (novembre et décembre 2022), la question de la pérennité de l'engagement du Qatar au PSG commence à se poser.
Nasser al-Khelaïfi a vite démenti les rumeurs, affirmant que la question ne se posait même pas dans un entretien à la BBC, le 30 mars. "Nous avons acheté le club pour 70 millions d’euros. Nous avons depuis reçu des offres de plusieurs milliards", a-t-il révélé. L'actualité d'un rachat a été ensuite qualifiée de "fake news" par la direction à chaque nouvelle rumeur.
Cependant, fin mars, l’Équipe avançait l'hypothèse d'un possible changement de paradigme sportif. Après avoir fait décoller la marque PSG à l’étranger, la politique de l'empilement de stars aurait vécu. Place pourrait être faite à un modèle plus collectif et tourné vers les jeunes talents du centre de formation. Passer du clinquant au rentable, à défaut de "rêver plus grand".
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Ligue 1 : le PSG bat Marseille et se rapproche tout près du titre
ÉLIMINATIONSRonaldo et Messi de nouveau absents des quarts de finale de la C1 : la fin d'une ère ?
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New York Times - World
Can Japan Keep the Lights On? The Ukraine War Upends a Big Energy Bet.
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The world’s third-largest economy has counted on imported liquefied natural gas as it shuts coal-fired plants and keeps nuclear sites closed. But Russia’s invasion has pushed prices sharply higher.
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By Ben Dooley and Hisako Ueno
TOKYO — In 2018, when the power company Hope Energy entered Japan’s new retail electricity market, it thought it had a surefire strategy. Wholesale energy was becoming ever cheaper as liquefied natural gas flooded global markets. Hope Energy would sell competitively priced electricity contracts to local governments and public facilities, undercutting Japan’s old-line power companies, which had long prioritized stable supplies over cost.
But then came the pandemic and the Ukraine war, which caused L.N.G. prices to soar. Hope Energy could not honor its price pledges, and it, along with more than 30 other electricity retailers in Japan, went out of business. Customers scrambled for new providers.
Now, the world’s third-largest economy is again confronting the fragility of its energy system. That has forced a reconsideration of how the resource-poor country can maintain a reliable and affordable power supply in an era of growing geopolitical uncertainty, reflected most immediately in rising calls for a boycott on Russian energy.
The reassessment, analysts agree, is likely to set back Japan’s efforts to more fully deregulate its electricity industry and reach its goal of carbon neutrality by 2050. It is also putting new pressure on the country’s economy and politics, as anxieties about Japan’s ability to supply itself with power rise to their highest levels in over a decade.
While many nations have been buffeted by the energy-market chaos set off by Russia’s invasion of Ukraine, prompting a rush for new sources of energy and causing pain for consumers, the spike in L.N.G. prices has become a particular source of concern for Japan.
Energy security has been a longstanding preoccupation in Japan, where electricity generation is overwhelmingly dependent on imported fossil fuels. Natural gas has become an increasingly important part of the mix, as the country sought to shut down polluting coal-fired plants and mothballed much of its nuclear power industry after the 2011 meltdown at the Fukushima Daiichi station.
Cheap and plentiful, cleaner than coal and safer than nuclear: L.N.G. was seen in Japan as a crucial transitional fuel as it gradually shifted to renewable energy. But it’s no longer cheap or plentiful, with supplies diminished by logistics issues related to the pandemic and increased demand from China as it moves away from coal. Sanctions on Russia, one of the world’s biggest suppliers of L.N.G., have further crimped supplies, sending prices soaring.
In March, L.N.G. sold in Japan for nearly 23 percent more than it did the previous month, a problem made worse as the yen has sunk to 20-year lows against the dollar.
“The war, the sanctions, are a very real stress test” to Japan’s energy system, said Yuriy Humber, the founder of Japan NRG, a consulting group. So far, he added, the results are “not looking good.”
Japan is the world’s second-largest importer of liquefied natural gas after China, which took the lead last year. Even before the Fukushima disaster, L.N.G. generated around 24 percent of the country’s electricity, a share that had grown as the country took coal power offline.
After the meltdown, usage skyrocketed, and today over one-third of Japan’s power comes from the fuel. In 2020, Japan purchased more than 74 million tons of L.N.G., over one-fifth of the global supply. (In the United States, 38 percent of electricity comes from natural gas, but the country produces most of what it consumes.)
Around 8 percent of Japan’s supply comes from a project, Sakhalin-2, that was established as a joint venture among the Russian firm Gazprom, the British company Shell and two Japanese companies, Mitsui and Mitsubishi. That has put Japan in a difficult position as the United States and others have called for a boycott on energy exports from Russia, a critical source of Japanese L.N.G.
In early April, Japan announced that it would eventually phase out purchases of Russian coal. But Prime Minister Fumio Kishida has insisted that his country cannot afford to cut off its support to Sakhalin-2, which he has described as “extremely important to Japan’s energy security.”
Even without the war and the pandemic, an energy crisis seemed bound to happen in Japan.
Some regions have run their electrical grids near capacity since the Fukushima disaster. In the warmest and coldest months, regional providers’ surplus power generation often dips below 3 percent, the minimum level considered necessary for guaranteeing a steady supply. And L.N.G., unlike other energy sources, is not amenable to stockpiling. Japan maintains only two to three weeks’ supply at a time, and that has left the country vulnerable to blackouts in periods of unexpectedly high power demand.
But the collapse of Hope Energy and other electricity retailers is symbolic of how much the two calamities have shifted the once optimistic calculations around Japan’s energy future.
In 2016, Japan began to deregulate the electric power market, allowing retailers to compete with monopolistic firms like the Tokyo Electric Power Company, the operator of the Fukushima nuclear power plant.
There seemed to be plenty of room for cost savings: Producers in the United States were making so much natural gas that, in some cases, it was cheaper for them to burn it at the well than pay for it to be transported.
In Japan, hundreds of companies rushed into the newly deregulated power market. Some, like the Japanese internet giant Rakuten, had no industry experience. Many didn’t hedge against the possibility of rising energy costs. Few invested in their own generation capacity, eschewing fixed costs. And rather than signing long-term energy contracts or securing low prices through the use of futures, many tried to keep overhead low by making purchases in line with daily power demand, buying at wholesale rates with the shortest possible lead time.
Convinced that rates would continue dropping, companies “mistakenly thought that they could do business that depended on” Japan’s wholesale energy market, said Syusaku Nishikawa, an energy analyst at Daiwa Securities.
The Russia-Ukraine War and the Global Economy
Rising concerns. Russia’s invasion on Ukraine has had a ripple effect across the globe, adding to the stock market’s woes. The conflict has already caused dizzying spikes in energy prices and is causing Europe to raise its military spending.
The cost of energy. Oil prices already were the highest since 2014, and they have continued to rise since the invasion. Russia is the third-largest producer of oil, so more price increases are inevitable.
Gas supplies. Europe gets nearly 40 percent of its natural gas from Russia, and it is likely to be walloped with higher heating bills. Natural gas reserves are running low, and European leaders worry that Moscow could cut flows in response to the region’s support of Ukraine.
Food prices. Russia is the world’s largest supplier of wheat; together, it and Ukraine account for nearly a quarter of total global exports. Countries like Egypt, which relies heavily on Russian wheat imports, are already looking for alternative suppliers.
Shortages of essential metals. The price of palladium, used in automotive exhaust systems and mobile phones, has been soaring amid fears that Russia, the world’s largest exporter of the metal, could be cut off from global markets. The price of nickel, another key Russian export, has also been rising.
Financial turmoil. Global banks are bracing for the effects of sanctions intended to restrict Russia’s access to foreign capital and limit its ability to process payments in dollars, euros and other currencies crucial for trade. Banks are also on alert for retaliatory cyberattacks by Russia.
Hope Energy, which started life providing tech and human resources expertise to local governments, founded an energy division in 2018, hoping to use its existing business networks to cash in.
The business started well: By June 2020, the company said it had $95 million in sales, a more than 760 percent increase over the same period the previous year. In light of its success, it separated from its parent company and announced that it was moving into renewable energy.
However, the sudden surge in prices in early 2021 blindsided the company, which had not prepared for the possibility of a major jump in costs, according to a statement it released when it declared bankruptcy.
Masaru Tagami, who is in charge of facilities procurement for the central Japanese city Hida, one of Hope Energy’s former clients, said it had been caught off guard by the company’s “sudden” collapse and the rise in costs as its business was handed to another firm.
The city’s annual electric bill is expected to rise 40 percent, he said, adding that the situation had played havoc with its budget. “I am seriously worried about how long these circumstances will continue,” he said.
Power companies hit hard by the pandemic-related spike expected that prices would abate by this March as the effects on supply chains wore off, said Junichi Ogasawara, a senior research fellow at the Institute of Energy Economics Japan.
“But with Russia’s invasion of Ukraine, the situation has changed to one where the current conditions will drag on,” he said.
Since then, the precariousness of Japan’s energy situation has only become clearer. In March, after an earthquake near Fukushima knocked out part of the electrical grid, a cold snap pushed Tokyo to the brink of rolling power outages. In the past, coal-fired power stations could have been called upon for cheap backup energy, but inefficient old plants have been taken offline.
In a disaster-prone country like Japan, “we’re still in a position where these kinds of things can happen again” unless the government fixes the issues introduced by deregulation and the patchwork shift to renewables, said Dan Shulman, the chief executive of Shulman Advisory, a firm analyzing Japan’s power industry.
In Europe, the chaos in energy markets has led to greater calls for the development of renewable energy sources. But in Japan, resistance by the largest power firms has kept solar and wind power — which are less dependable and hard to store — from being well integrated into the electrical grid.
Politicians and businesses in Japan, seeking a quick fix, are arguing for investment in more supplies of L.N.G. and a return, at least in the short term, to coal and nuclear, said Gregory Trencher, an associate professor at Kyoto University who studies energy policy.
“This has just reinforced the mentality that we need a balanced mix of energy sources,” he said, adding that “for people that would like to wake up in the morning and see nuclear and coal disappear from Japan’s power mix, I think that’s become even more difficult.”
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L'Humanité
Ovidie : au 36, quai des Orfèvres, « le procès du consentement »
EntretienTélévision. En partant d’une affaire de viol très médiatisée en 2019, la réalisatrice Ovidie dissèque la notion d’acquiescement dans une relation sexuelle.
Sohir BelabbasLa réalisatrice Ovidie revient avec ce film sur le procès en première instance qui, en 2019, a opposé deux policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) à Emily Spanton. La touriste canadienne accuse Nicolas Redouane et Antoine Quirin de l’avoir violée en avril 2014 dans les bureaux du 36, quai des Orfèvres. Vendredi, ils ont été acquittés à l’issue du procès en appel.
Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un documentaire sur cette affaire judiciaire ? Et pourquoi s’intéresser à ce procès de 2019 ?
Les faits m’avaient interpellée en 2014. J’ai donc suivi l’affaire par la presse et les live tweets du procès, sans trop me faire d’illusions. En 2016, une ordonnance de non-lieu est prononcée. En 2019, les policiers sont condamnés à sept ans de prison ferme. C’est une peine énorme pour des policiers, d’autant plus brigadiers de la prestigieuse et respectée BRI. Que nous raconte ce procès en 2019 ? Répondre à cette question m’intéressait plus que l’affaire elle-même. Je voulais savoir ce qui avait changé en trois ans. Et la réponse, à mon sens, c’est #MeToo. Aujourd’hui, l’acquittement est prononcé. Mais lors du procès en 2019, j’avais vraiment la sensation qu’on vivait un moment historique qui me rappelait le « procès du viol », en 1978, qui, grâce à Gisèle Halimi, avait permis de reconnaître ce crime sexuel. Pour moi, on instruisait le procès du consentement.
Les policiers ont fini par reconnaître une relation, mais consentie. Comment la notion de consentement a-t-elle évolué au cours de ce procès ?
On ne saura jamais exactement ce qui s’est passé à partir du moment où les trois personnes sont dans le huis clos de ce bureau. Mon angle d’attaque était plutôt de comprendre si la société en trois ans avait changé. En 2014, l’enquête démarre mal. Les suspects ne font pas l’objet de prélèvements sanguins ou d’Alcootest. On ne sanctuarise pas immédiatement la scène du présumé crime. La plaignante passe pour une affabulatrice à la cuisse légère. Mais comme l’affirme Philippe Courroye, l’avocat général, lors de sa plaidoirie en 2019 et dans le film : Emily Spanton a finalement le droit de s’habiller comme elle veut, elle a le droit de boire, de flirter dans un bar, d’être d’accord à 23 heures et pas à 1 heure du matin. On voit une évolution dans la considération de cette femme et dans l’appréciation des circonstances. La façon de nous habiller n’est pas un laissez-passer. Et surtout, cela nous dit qu’on peut ne plus consentir en cours de route. On arrive à un moment charnière de notre histoire où certains événements sont relus à travers le prisme de la notion de consentement.
Alors que vous êtes une féministe engagée, on découvre un film très équilibré, où la parole est donnée aux deux parties. Pourquoi ce procédé ?
C’est un documentaire sans voix off. Parce que j’estime que ce qui s’exprime pendant le procès se suffit, que je n’ai pas besoin de réinterpréter. Je trouvais intéressant de suivre les minutes du procès : les policiers parlent d’abord parce que ce sont les premiers à avoir donné leur version. Qu’il y ait eu viol ou pas, les accusés racontent quelque chose de la masculinité, comme de salir la plaignante en déclarant qu’elle ne sentait pas bon. La juge d’instruction enquête sur la vie intime et le passé d’Emily Spanton, demande une reconstitution des faits. Je trouvais plus intéressant de me focaliser sur ce traitement du procès. La défense aurait pu choisir la stratégie de la rédemption. Pour l’avocate Sophie Obadia, c’est « une défense à la papa » qui ne passait plus avec #MeToo.
Que nous révèle cet acquittement sur notre société en 2022 ?
Ce qui était valable il y a trois ans ne l’est plus aujourd’hui. D’ailleurs, à la fin du documentaire, Marie Barbier, alors journaliste justice de l’Humanité, craint l’optimisme à la suite du verdict de l’époque. Elle n’est pas sûre que cette condamnation ait modifié quoi que ce soit dans les procès de viol qui ne sont pas médiatisés. Ce dernier procès en appel a lui-même bénéficié de beaucoup moins de médiatisation. Durant les trois dernières semaines, il y a eu très peu d’articles : une dépêche AFP reprise à l’ouverture du procès et quelques articles depuis le verdict. En 2019, il y avait trente journalistes accrédités. Certes, il y a la guerre en Ukraine et l’élection présidentielle, mais on note que cette question intéresse moins l’opinion publique, que l’effervescence post-#MeToo est retombée.
ovidiejusticeviolsconsentement Valeurs Actuelles
Des lettres pro-Macron envoyées par plusieurs maires font polémique
À Angers, Toulon, Lorient ou encore à La Roche-sur-Yon, certains habitants ont reçu ces derniers jours une lettre de leur maire appelant à voter pour Emmanuel Macron. Un procédé qui a étonné certains habitants. Car au premier abord, tout semble indiquer qu’il s’agit bien d’une lettre du maire à ses administrés, dans laquelle il loue le bilan d’Emmanuel Macron et fustige une Marine Le Pen qui « n’a pas changé », selon cette missive. Certains habitants de ces villes et élus locaux se sont offusqués, demandant si les maires utilisaient les moyens de la commune et la liste des électeurs pour influer sur l’élection présidentielle. Une technique dont la légalité serait contestable.
« Mélange des genres »
Mais la missive, bien que signée par les maires, a en réalité été rédigée par l’équipe d’Emmanuel Macron. Une distinction qui n’apparaît que lorsqu’on examine le document en détail, l’adresse du site de campagne étant mentionnée. Le maire d’Angers, Christophe Béchu, qui a signé une de ces lettres, assure à Ouest-France que c’est bien le candidat et non le contribuable angevin qui a payé pour ces envois. Le journal précise que le courrier n’a pas été adressé à tous les électeurs, mais à ceux identifiés par LREM comme des soutiens potentiels d’Emmanuel Macron.
« La dépense est légale tant qu’elle est retracée dans le compte du candidat », concède Amaury Navarranne, conseiller municipal RN à Toulon, ville dont le maire, Hubert Falco, a également signé cette lettre. Il dénonce cependant un « mélange des genres » entre les mots du candidat et ceux des maires. « C’est en fait la panique qui semble avoir atteint les soutiens d’Emmanuel Macron. Car la France n’a jamais été aussi proche de rendre le pouvoir au peuple », juge-t-il.
[📝communiqué de presse]
Envoi massif et coûteux d’une lettre d’Hubert Falco aux électeurs de #Toulon : panique dans le camp d’Emmanuel Macronhttps://t.co/NSjs3mRpEV pic.twitter.com/mmnEtTyGq9
— Amaury Navarranne (@aNavarranne) April 20, 2022
Var : les dernières actualités
France24 - Monde
Reportage en Ukraine : à Mykolaïv, les habitants doivent vivre sans eau
Publié le : 27/04/2022 - 14:14
FRANCE 24
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Dans le sud de l'Ukraine, la ville de Mykolaïv résiste toujours à l’avancée des troupes russes. En plus des bombardements, ses habitants doivent faire face au manque d’eau, de plus en plus rare depuis deux semaines. Reportage de nos envoyés spéciaux Tarek Kai et Luke Shrago.
Depuis deux semaines, les habitants de Mykolaïv, ville du sud de l’Ukraine, font face à des pénuries d'eau, la guerre ayant endommagé les infrastructures qui acheminaient l'eau de la ville voisine de Kherson, désormais sous occupation russe.
Les efforts sont nombreux pour satisfaire les besoins de la population qui n’a pas fui les bombardements. Onze forages ont notamment été réalisés par les autorités de la ville pour étancher la soif de ses habitants.
Cependant, ces forages ne suffisent pas. Face aux besoins importants en eau, des initiatives privées ont vu le jour. Une compagnie a notamment décidé de mettre à disposition des habitants une eau transportée depuis Odessa. Un geste de solidarité très apprécié en ces temps de guerre.
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guerre en ukraine
Reportage en Ukraine : le retour difficile des habitants à Irpin, ville meurtrie
EXCLUSIFReportage en Ukraine : à Irpin, "impossible d'oublier et de retrouver la vie d'avant la guerre"
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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Beijing Starts Testing Most Residents to Try to Avoid a Lockdown Like Shanghai’s
China’s capital reported 22 cases as it kicked off an ambitious mandatory testing campaign across the city and reassured residents that food and other supplies were plentiful.
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By Keith Bradsher
BEIJING — Faced with a growing number of coronavirus infections across Beijing, city officials are trying to test most of the capital’s 22 million residents in the hope of avoiding the pain of imposing a citywide lockdown like in Shanghai.
On Tuesday, residents across the city, from the northwestern tech hub Zhongguancun to Dongcheng District, home to many historic sites, waited in long lines to get tested. Government workers in full protective gear set up tents and crowd-control barriers to organize the flow of people.
“The current epidemic situation is severe and complex,” Tian Wei, a spokesman for Beijing’s Communist Party committee, said at a news conference on Tuesday.
The Beijing government on Monday ordered about three-quarters of the city’s population to undergo three mandatory rounds of testing in five days, after recording several dozen new infections since Friday. The only Beijing residents not required to test are those living in outlying, mostly rural districts.
Beijing is ordering mass testing across the city more quickly than in Shanghai, where officials started testing on a similar scale only after infections had been recorded for weeks and more than 1,000 cases had emerged.
“It’s cheaper to act earlier than to act later,” said Dr. Eric Feigl-Ding, an epidemiologist who is the chief of the Covid-19 task force at the World Health Network, a volunteer group of scientists and doctors.
The idea is to move faster with testing to understand how widely the outbreak has spread before seeking to impose restrictions on movement. Officials have acknowledged that the highly contagious, stealthy Omicron variant had breached Beijing’s defenses and probably has gone undetected in the city for a week, particularly in the populous district of Chaoyang.
“Recently, there have been several outbreaks in Chaoyang District, showing the characteristics of hidden transmission, strong contagion and rapid spread,” Yang Beibei, deputy head of the district government, said at a news conference on Monday.
On Tuesday, officials said that 22 new cases had been found in Beijing, and that health workers were particularly focused on outbreaks that had emerged in the city’s schools. Six of the latest cases were students from the same school. Officials said samples had been gathered from nearly four million people on Monday alone.
Beijing officials urged residents to work remotely, and they suspended large-scale gatherings such as cultural performances, sports events and exhibitions. Some streets in Chaoyang, where most of the cases have been detected so far, were uncommonly quiet. Officials had earlier identified a small area elsewhere in the district, covering about a square mile of southern Chaoyang, where they ordered residents locked down or discouraged them from leaving their homes.
Many Chaoyang residents appeared to be heeding such advice, with sidewalk eateries and shops left with no patrons. Concerns about a lockdown had prompted some panic buying on Sunday and Monday, but convenience stores and supermarkets appeared well stocked on Tuesday.
“Domestic goods are sufficient and supply is sufficient, please consume rationally,” blared a loudspeaker at a supermarket in Chaoyang District. “Do not overbuy, and do not believe and spread rumors. Leave the supermarket quickly after shopping.”
Liu Changle, a meat counter employee, said that his company had doubled the stock it made available to customers on Monday and that many items had nearly sold out. The supermarket also extended business hours on Sunday night, and a steady stream of customers bought up all the vegetables and meat. On Tuesday, he said, the flow of business was back to normal.
“It seems that everyone has bought enough food and will not come to buy,” Mr. Liu said. Asked if he was worried about being placed in quarantine, he said he was from Hubei, the province where the coronavirus first emerged in early 2020, and had lived under extensive lockdowns then as well. “I think I’m used to being in quarantine, so I’m not nervous any more.”
Beijing has sought to assure the public about supplies to prevent widespread panic. The city’s deputy mayor, Chen Jining, inspected several markets on Monday in a staged event to show that the authorities were paying attention to food supplies. Zhao Weidong, deputy director of the city’s commerce bureau, said Tuesday that the government would start releasing 100 tons of eggs from its reserves to meet public demand.
Beijing also does not appear to have interfered so far with established private-sector distribution and delivery. By contrast, Shanghai introduced stringent rules for controlling truck traffic in the city, which has disrupted much of the complex food distribution arrangements that fed the city’s nearly 26 million residents. Official daily truck passes for entering the city now sell for as much as $2,000 on the black market. The Shanghai police announced on Monday afternoon that they had detained 34 people whom they accused of making fake passes.
Officials around the country are probably eager to avoid the widespread shortages of food and other necessities in Shanghai during that city’s lockdown, which has now lasted around a month. The lockdown forced the city’s economy to grind to a halt and prevented people with life-threatening illnesses from getting prompt medical care. It has been a source of rising public anger against the government.
Despite the onerous and costly measures, Shanghai has reported more than 500,000 infections and 190 deaths in this outbreak.
China has held firmly to a strategy of eliminating coronavirus infections in part because the ruling Communist Party has staked its political legitimacy on controlling the virus better than other countries, especially its geopolitical rivals in the West. It is also concerned that many of the country’s oldest residents are unvaccinated, or have not received boosters, making them more vulnerable to severe illness and death.
Beijing is trying to address vaccination hesitancy with increasingly lavish incentives to people willing to accept jabs. One subdistrict in northern Beijing is now offering shopping vouchers worth $150 for residents 80 or older who accept a vaccine. And it has promised a scarce Beijing Winter Olympics mascot doll, Bing Dwen Dwen, to each child age 3 to 5 who gets a shot.
One resident at the supermarket in Beijing who was shopping for groceries on Tuesday said she had faith that the city would quickly contain the outbreak without serious disruptions.
“If Beijing can’t control the epidemic, and the people have nothing to eat, the whole country will be in big trouble,” said Liu Baojuan, a resident of Chaoyang. “I’m not worried; I still trust the government.”
Liu Yi and Li You contributed research.
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L'Humanité
Alex Caizergues, le Français le plus rapide au monde
ActuL’athlète natif de la Camargue est le plus titré de sa discipline. Il est aussi le premier à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile. Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h. Portrait.
Léo Aguesse« Avant de se lancer dans un run de vitesse, il y a forcément de l’appréhension. Puis l’excitation et l’euphorie montent. Lorsqu’on s’élance, il ne reste que l’instinct. » Jamais rassasié, Alex Caizergues carbure aux défis qui déboussolent les chronomètres.
Quatre fois champion du monde de vitesse en kitesurf (2007, 2008, 2009, 2017), deux fois recordman du monde de vitesse toutes catégories confondues (2008, 2010) et quadruple recordman mondial de vitesse en kitesurf (2007, 2009, 2013, 2017), le natif de Marseille, premier homme au monde à avoir franchi le mur des 100 km/h sur eau avec un engin à voile (Namibie, 2010), n’a jamais cessé de repousser les limites du possible.
Le shoot d’adrénaline
À cette vitesse, l’aile du kite claque et l’air marin fouette le visage. La perspective d’une chute décourage les frileux de sensations fortes. « C’est une légende de dire que l’eau est dure comme du béton ! Le premier contact est désagréable, mais le choc est vite amorti », relativise le rider de 43 ans.
Pourtant, il est déjà tombé à plus de 100 km/h lors d’un entraînement. Conséquences : deux visites chez son kiné pour « remettre les vertèbres et cervicales en place ». Mais Alex ne retient que le shoot d’adrénaline lorsqu’il lance sa planche à tombeau ouvert. « Le kitespeed est le sport qui me donne le plus de sensations. C’est très addictif », résume l’athlète français le plus titré de la discipline.
Les conditions météo doivent être parfaites
Pour battre un record, tout doit concorder le jour J. Un casque, un gilet d’impact et une combinaison en Néoprène assez épaisse sont nécessaires. La préparation physique est également importante : cardio, force et endurance pour assurer un « transfert d’énergie optimal des muscles vers la planche ». Alex utilise un kitesurf spécifique pour la vitesse, doté d’une aile effilée pour assurer « une bonne pénétration dans l’air et une stabilité dans le vent fort ». Enfin, les conditions météo doivent être parfaites : un vent puissant, entre 90 et 100 km/h.
Chronométré à 107,36 km/h en 2017, le kitesurfeur sait que sa performance « sera forcément battue ». « Je ne pense pas qu’il y ait de limites physiques à de nouveaux records, mais c’est dangereux d’aller au-delà de 110 km/h avec l’équipement actuel », prévient celui qui avait pour habitude, à chaque fin de saison, de retrouver l’élite mondiale du kitesurf en Namibie pour établir de nouveaux records. « La concurrence poussait à se surpasser. C’étaient des années magiques », se souvient le champion du monde de vitesse en kite 2007, sacré deux ans seulement après ses débuts en compétition.
Une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau
Alex a grandi « les fesses dans le sable », élevé par des parents mordus de planche à voile. Au début des années 2000, la fin de ses études de marketing coïncide avec l’essor du kitesurf. « Je faisais du kite freestyle, c’était un simple hobby. La découverte de la vitesse a été une révélation. Une passion qui est devenue un métier », nous explique celui qui, l’hiver venu, part dès qu’il en a l’occasion en montagne dévaler les pistes en snowboard.
Ses spots de kite préférés ? Le Cap, en Afrique du Sud, Jericoacoara, au Brésil, ou encore l’archipel de Los Roques, au Venezuela. Mais la palme d’or revient à Port-Saint-Louis-du-Rhône, la petite ville de Camargue qui l’a vu grandir et où il vit toujours. « J’ai parcouru le monde mais je ne me verrais pas habiter ailleurs », reconnaît-il. En 2012, il construit à proximité son propre canal de vitesse, à Salin-de-Giraud. « C’est à la fois un marais salant et le spot de kite le plus rapide au monde », se marre le rider provençal, qui a remporté au Cap-d’Agde, le 17 avril, la première étape de l’Engie Kite Tour en planche directionnelle. Un lieu « lunaire », exposé au mistral, où il battra à deux reprises le record du monde de vitesse.
Son prochain défi ? Franchir la barre des 150 km/h à bord d’un speedcraft novateur, une capsule biplace qui vole au-dessus de l’eau, équipée d’un foil et d’une voile de 30 à 50 m². Une véritable « Formule 1 des mers » qu’il développe via la start-up Syroco, dont il est l’un des fondateurs. Dès qu’il bat un record, Alex s’en fixe un nouveau. Comment faire autrement ? Après quinze années de carrière, il « n’imagine plus (sa) vie sans la mer ».
voile France24 - Monde
Soudan : plus de 210 morts dans des violences tribales au Darfour
Publié le : 27/04/2022 - 17:23
FRANCE 24
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Au moins 213 personnes ont été tuées en quatre jours de violences tribales au Darfour, a affirmé, mardi soir, le gouverneur de cette région de l'ouest du Soudan ravagée depuis des décennies par la guerre. L'ONU a demandé une enquête.
Ravagée depuis des décennies par la guerre, la région du Darfour a été le théâtre de nouvelles violences. Elles ont débuté il y a cinq jours à Krink, habitée majoritairement par la tribu des Massalit, et se sont étendues vers El-Geneina, la capitale du Darfour-Ouest.
Selon la Coordination générale pour réfugiés et déplacés du Darfour, les violences ont éclaté lorsque des combattants armés issus de tribus arabes ont attaqué des villages Massalit, une minorité ethnique africaine, en représailles à la mort de deux membres de leurs tribus.
Le bilan le plus lourd a été enregistré dimanche avec "201 morts et 13 blessés", a précisé le gouverneur du Darfour-Ouest Khamis Abkar dans une vidéo diffusée tard mardi 26 avril.
Par ailleurs, huit personnes ont été tuées vendredi et quatre autres lundi, toujours selon Khamis Abkar.
Dans sa vidéo, le gouverneur a aussi accusé les forces gouvernementales chargées d'assurer la sécurité de Krink de s'être "retirées sans aucune justification" alors que les combats s'intensifiaient dimanche.
La ville de Krink "a été complètement détruite, y compris les institutions gouvernementales", a déploré Khamis Abkar. "C'est un crime contre l'humanité."
L'ONU demande une enquête
Des témoins ont accusé la milice janjawid, force supplétive du gouvernement soudanais, d'avoir orchestré les violences.
Ces miliciens utilisés par le dictateur Omar el-Béchir dans sa longue guerre lancée en 2003 au Darfour ont, ces dernières années, rejoint par milliers les Forces de soutien rapide (FSR), dirigées par le général Mohammed Hamdane Daglo, numéro deux du pouvoir militaire en place depuis le putsch d'octobre à Khartoum.
La Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, mercredi 27 avril, s'est dite "consternée".
"J'appelle les autorités soudanaises à mener des enquêtes rapides, complètes, impartiales et indépendantes sur ces attaques et à demander des comptes à tous les responsables", a déclaré Michelle Bachelet dans un communiqué.
Selon l'ONU, des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines de maisons incendiées lors de plusieurs épisodes de violence au Darfour ces derniers mois favorisés, selon les experts, par le vide sécuritaire créé par le putsch du général Abdel Fattah al-Burhane à Khartoum en octobre.
La région a été ravagée par une guerre civile déclenchée en 2003 entre le régime à majorité arabe et les insurgés issus de minorités ethniques dénonçant des discriminations.
Environ 300 000 personnes sont mortes et près de 2,5 millions déplacées durant les premières années de violences, d'après l'ONU.
Le Soudan, sorti en 2019 de 30 années de dictature sous Omar el-Béchir, est depuis le coup d'État d'octobre englué dans le marasme politique et économique.
AFP
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Au Soudan, un jeune homme tué par balles lors des manifestations antiputsch
DEMAIN A LA UNE
Soudan : mobilisation de grande ampleur contre le régime militaire trois ans après la révolution
Darfour : le procès du "colonel des colonels" s'ouvre devant la CPI
Valeurs Actuelles
Débat présidentiel : Emmanuel Macron jugé “arrogant” mais plus convaincant, Marine Le Pen “plus proche des Français”
Mercredi 20 avril, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont affrontés durant un débat télévisé ayant réuni 16,5 millions de téléspectateurs. Après deux heures trente d’échanges sur les sujets du pouvoir d’achat, de l’écologie ou encore de l’immigration, BFM TV a mené une enquête auprès d’un échantillon de 650 personnes. Les résultats du sondage Opinion 2022 réalisé par l’institut Elabe ont montré que le président de la République a été jugé plus convaincant par 59 % des sondés, contre 39 % pour la candidate du Rassemblement national.
Atouts et failles des deux côtés
L’étude a aussi souligné qu’Emmanuel Macron avait davantage les qualités nécessaires pour être président de la République, à 53 % contre 29 % pour Marine Le Pen. 19 % des sondés n’ont en revanche pas réussi à départager les deux candidats sur cette question. En revanche, le chef de l’État a perdu des points en étant jugé par 50 % comme le plus arrogant contre 16 % pour Marine Le Pen. Cette dernière a été considérée à 37 % comme la plus proche des préoccupations des Français contre 34 % pour Emmanuel Macron, et celle qui pourrait changer le plus de choses à 51 % contre 29 % pour son adversaire.
New York Times - World
French Presidential Election
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Convincing Victory Disguises Steep Challenges for Macron
France’s runoff election was marked by a record level of abstention, and many cast a ballot only to keep the far right from power — a testament to a growing disillusionment.
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By Norimitsu Onishi and Constant Méheut
ROYE, France — There is no doubt that President Emmanuel Macron of France won a convincing re-election over Marine Le Pen, his far-right challenger, on Sunday. Mr. Macron scored a thumping 17 point margin of victory, becoming the first French leader to be re-elected to a second term in 20 years.
In the view of many, the electoral system worked as it was intended to, with nearly 60 percent of those who voted joining together to defend against a xenophobic and nationalist far right widely regarded as a threat to French democracy.
That is, perhaps, unless you are a supporter of Ms. Le Pen, who was blocked in the final round for a second consecutive time.
“I think we’re heading into five more years of crisis, probably worse, because people are just fed up,” Sébastien Denneulin, 46, a Le Pen supporter, said on Monday morning in Roye, a northern far-right stronghold.
Even as Ms. Le Pen has edged her party into the mainstream, ensconcing it firmly in the political establishment, her supporters say they are growing frustrated with a lack of representation in the political system.
The far right enjoyed its strongest ever showing at the ballot box on Sunday, as Ms. Le Pen widened her appeal with pocketbook issues important in parts of the country like this northern region, where in the past two generations voters have shifted to the far right from the political left along with deindustrialization.
The challenge now for Mr. Macron will be how to lure back into the political fold the 41.5 percent of voters who cast ballots for Ms. Le Pen — and the roughly 28 percent who opted not to vote at all. Despite the president’s clear victory, the election results disguised myriad challenges that could make his next five years in office even more tumultuous than the last.
As French news media organizations drew up maps of the nationwide breakdown of the runoff vote, they showed a widening and deepening fracture along the French equivalent of American blue and red states.
In the reddest areas of France, there was frustration that Ms. Le Pen had been defeated once again and a strong sentiment that her supporters were continuing to be shut out of the political system.
In Roye, some people gathered at the QG brasserie voiced anger when they learned of the results on their smartphones on Sunday evening. One man set fire to his voter’s card.
Tony Rochon, 39, a roofer, said he had voted for a Le Pen — either Marine or her father, Jean-Marie — all of his life. But each time, he said, other political parties had united to deny a Le Pen victory in the presidential race. Then the same thing had happened in legislative elections — also a two-round system — effectively marginalizing Ms. Le Pen’s influence in Parliament.
In 2017, for instance, while Ms. Le Pen garnered 34 percent of the vote in the presidential election, her party secured only eight seats in Parliament — not even enough to form a parliamentary group.
That year, Mr. Macron promised to introduce proportional representation in Parliament, which experts say would better reflect the population’s political beliefs. But he failed to fulfill his pledge.
“That’s why the only option for us is to take to the streets,” said Mr. Rochon, who joined the Yellow Vest anti-government protests in Paris. “Macron has no legitimacy.”
He and his wife, Adelaide Rochon, 33, a dental assistant who has also always voted for Ms. Le Pen’s party, said they believed that the vote had been rigged.
“We don’t know a single person around us who voted for Macron,” Ms. Rochon said. “It’s impossible that he won.”
Not impossible, actually.
In Roye, a town of 6,000 people, two out of three voters backed Ms. Le Pen in the runoff. But nationwide Mr. Macron drew many votes — 47 percent, according to one poll — not necessarily because people endorsed him, but because they joined the so-called Republican front against the far right, whose politics remain anathema to a majority of French despite Ms. Le Pen’s persistent efforts to remake and soften her image.
For others, like Madeleine Rosier, a member of the leftist France Unbowed, a choice between Mr. Macron and what she deemed an unacceptable far-right candidate was no choice at all. She did not cast a ballot on Sunday after voting for Jean-Luc Mélenchon, the veteran leftist who came in third place in the first round.
“I didn’t want to grant Emmanuel Macron legitimacy,” she said.
The abstention rate — the highest in a runoff since 1969 — reflected the widespread disillusionment with the political system that sent protesters from towns like Roye to the Champs-Élysées in Paris as part of the anti-government Yellow Vest movement in 2018, the biggest political crisis of Mr. Macron’s first term.
That anger persists in many pockets of the country. In another measure of political disillusionment, more than three million people cast blank or null-and-void ballots — and that does not include the 13.7 million who opted not to vote at all.
Étienne Ollion, a sociologist and professor at the Polytechnique engineering school, said the importance of such voters and those who reluctantly backed Mr. Macron to keep Ms. Le Pen from power, as well as the level of abstention give Mr. Macron “a relatively limited legitimacy.”
The election results underscored a growing sense of “democratic fatigue and democratic fracture” in France, Mr. Ollion said.
Given Mr. Macron’s unfulfilled pledge to reform Parliament, Chloé Morin, a political scientist at the Jean-Jaurès Foundation, a Paris-based think tank, said there were doubts about Mr. Macron’s “capacity to take into account this extremely divided political landscape and opposition parties that will inevitably, in all logic, be little represented” in Parliament.
Daniel Cohn-Bendit, an ally of Mr. Macron and a former Green member of the European Parliament, said in an interview that “an unfair French electoral system” had led to governing that ignores the political opposition and various actors of society.
“To have a Parliament where someone who gets 42 percent of the votes only has about 20 lawmakers, that’s unacceptable,” he said, referring to Ms. Le Pen.
Shortly after Mr. Macron was re-elected on Sunday, there were immediate signs that discontent surrounding French democracy would mark his second term.
Hundreds of protesters gathered in Paris and other big cities to oppose Mr. Macron’s second term. The protests were marred by violent clashes with the police, who fired tear gas in Paris to disperse the crowd.
Protesters in Paris converged from the city center to the large Place de la République, chanting a song originating from the Yellow Vest movement, “We are here, even if Macron doesn’t want it, we are here!”
By midnight, the police had cleared the Place de la République of protesters. But they had scrawled, in red, a warning on the large statue of Marianne, an emblem of the French Republic, in the middle of the square: “Beware of revenge when all the poor people stand up.”
Norimitsu Onishi reported from Roye, and Constant Méheut from Paris.
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L'Humanité
Doublé français au Portugal
Nicolas GuillerminMOTOGP Fabio Quartararo (Yamaha) a remporté sa première victoire de la saison en s’imposant facilement, dimanche 24 avril, au Grand Prix du Portugal de MotoGP devant son compatriote Johann Zarco (Ducati-Pramac) et l’Espagnol Aleix Espargaro (Aprilia). Le Niçois, champion du monde en titre, a dominé la course de la tête et des épaules, terminant avec plus de 5 secondes d’avance sur Johann Zarco, parti en pole position. Ce dernier a profité de l’accrochage entre l’Espagnol Joan Mir (Suzuki) et l’Australien Jack Miller (Ducati) alors que les trois pilotes se battaient pour la deuxième place. Fabio Quartararo (69 points) prend la tête du championnat du monde à égalité de points avec l’Espagnol Alex Rins (Suzuki), qui a fini quatrième. N. G.
France24 - Monde
Birmanie : Aung San Suu Kyi condamnée à cinq ans de prison pour corruption
Publié le : 27/04/2022 - 07:37Modifié le : 27/04/2022 - 10:56
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
La justice birmane a reconnu, mercredi, l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi coupable de corruption et l'a condamnée à cinq ans de prison. La lauréate du prix Nobel de la paix est visée par une cascade de procédures judiciaires visant à l'exclure définitivement de l'arène politique.
La junte birmane resserre son étau contre Aung San Suu Kyi : l'ex-dirigeante a été condamnée, mercredi 27 avril, à une peine de cinq ans de prison supplémentaires au cours d'un procès-fleuve, dénoncé comme politique par la communauté internationale.
La prix Nobel de la paix, qui s'était déjà vu infliger ces derniers mois une peine de six ans de détention, a cette fois été condamnée en vertu de la loi anti-corruption.
"Elle reste assignée à résidence. Je ne sais pas si elle a demandé à faire appel", a indiqué à l'AFP le porte-parole de la junte, Zaw Min Tun.
En bonne santé, d'après une source proche du dossier interrogée en début de semaine, Aung San Suu Kyi, 76 ans, est détenue depuis le coup d'État militaire du 1er février 2021 qui a mis fin à une décennie de transition démocratique en Birmanie.
Elle est visée pour une multitude d'infractions (violation d'une loi sur les secrets d'État datant de l'époque coloniale, fraude électorale, sédition, corruption...) et risque au total des décennies de prison.
Dans ce volet, le régime militaire l'accuse d'avoir perçu 600 000 dollars et plus de onze kilos d'or de pots-de-vin de l'ancien ministre en charge de la région de Rangoun, Phyo Min Thein.
Ce dernier a témoigné devant le tribunal, affirmant lui avoir versé l'or et l'argent en échange de son soutien. Aung San Suu Kyi a, de son côté, rejeté ces allégations.
Il s'agit de la première affaire de corruption intentée contre l'ex-dirigeante. En tout, une dizaine de chefs d'accusation pour corruption ont été retenus contre elle.
La prix Nobel purge le début de sa peine en résidence surveillée, dans le lieu où elle est tenue au secret depuis plus d'un an et où elle doit rester le temps de son procès.
Ce dernier se tient à huis clos dans la capitale Naypyidaw, ses avocats ayant interdiction de parler à la presse et aux organisations internationales.
Série de procédures judiciaires
De nombreux observateurs internationaux ont dénoncé cette procédure uniquement motivée, selon eux, par des considérations politiques : exclure définitivement Aung San Suu Kyi, fille du héros de l'indépendance et grande gagnante des élections de 2015 et de 2020, de l'arène politique.
"La motivation politique est évidente. C'est une autre étape sordide dans la consolidation du coup d'État", dénonce David Mathieson, un analyste spécialiste du pays.
Vu son âge avancé, "il est possible qu'elle finisse ses jours en prison", relève Phil Robertson, directeur adjoint de la division Asie de l'ONG Human Rights Watch. "Détruire la démocratie birmane signifie d'abord se débarrasser d'elle, la junte ne laisse rien au hasard".
Plusieurs proches de la prix Nobel ont été condamnés à de lourdes peines : la peine capitale pour un ex-parlementaire, 75 ans de prison pour un ancien ministre, vingt ans pour un de ses collaborateurs. D'autres se sont exilés ou sont entrés en clandestinité.
Une partie de ces députés déchus ont formé un "gouvernement d'unité nationale" (NUG) parallèle dans le but de saper la légitimité de la junte.
Mais, quinze mois après le coup d'État, le NUG ne contrôle aucun territoire et n'a été reconnu par aucun gouvernement étranger.
En finir avec l'emprise des généraux
Aung San Suu Kyi reste une figure très populaire en Birmanie, même si son image internationale a été écornée par son incapacité à défendre la minorité musulmane des Rohingya.
Mais elle a totalement disparu des radars depuis son arrestation, n'apparaissant que sur de rares clichés pris par les médias d'État au tribunal.
Et de nombreux opposants au régime militaire estiment que leur lutte doit dépasser la prix Nobel pour tenter d'en finir avec l'emprise des généraux sur la politique et l'économie de la Birmanie.
Des milices ont pris les armes contre la junte dans plusieurs régions de Birmanie, à contre-courant du principe de non-violence prôné par Aung San Suu Kyi.
La semaine dernière, le chef de la junte, Min Aung Hlaing, a appelé à des pourparlers de paix avec les factions rebelles ethniques qui contrôlent de vastes portions du territoire et combattent l'armée depuis des décennies.
Le coup d'État de février 2021 a fait plonger le pays dans le chaos. Près de 1 800 civils ont été tués par les forces de sécurité et plus de 13 000 arrêtés, d'après une ONG locale.
Avec AFP
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En Birmanie, le chef de la Junte promet d'"anéantir" les opposants
Birmanie : Aung San Suu Kyi écope de quatre ans de prison supplémentaires
Droits de l'hommeEn Birmanie, une résistance à la junte à toute épreuve
Valeurs Actuelles
Sandrine Rousseau : “Je crois qu’il y a un danger d’explosion chez Europe Écologie-les Verts”
« C’est tellement tendu que ça pourrait exploser. » Et ce serait justement ce que ne souhaite pas Sandrine Rousseau, qui redoute la fin de son parti, et l’absence ou le manque de sièges appartenant aux Verts à l’Assemblée nationale. L’ancienne finaliste de la primaire écologiste a accordé un entretien au Parisien, mercredi 27 avril, dans lequel elle plaide pour une union entre La France insoumise (LFI) et Europe Écologie-les Verts (EELV) aux élections législatives de juin prochain. Cette alliance pourrait bien sauver le parti mené par l’ex-candidat au 1er tour de l’élection présidentielle, Yannick Jadot (4,63 %). Car pour celle qui a été exclue de l’équipe de campagne de Yannick Jadot, « il y a un danger d’explosion d’EELV ».
« On attend de nous une forme de rébellion »
Sandrine Rousseau est également revenue sur la campagne présidentielle de Yannick Jadot. D’après elle, « l’absence d’union a été un gâchis total qu’il ne faut pas reproduire », a-t-elle insisté auprès du Parisien. Celle qui se décrit comme éco-féministe a jugé qu’on ne pouvait « pas se revendiquer écologiste, et donc vouloir bousculer un système établi, en faisant une campagne très conformiste, manquant d’audace », comme celle de Yannick Jadot. Avant d’estimer qu’on « attend de nous une forme de rébellion ».
Un accord possible ?
Pour éviter « l’explosion » d’EELV, Sandrine Rousseau veut ainsi devenir « garante de l’unité de cette écologie politique », se montrant certaine face au Parisien d’être prochainement candidate sur la 9e circonscription de Paris. Elle aimerait d’ailleurs que des « personnes de la société civile », ainsi que « des personnes comme Alice Coffin » intègrent l’Assemblée nationale. Mais une union avec LFI ne risque pas d’être si facile : « Il y a aussi des divergences chez LFI, où je ne suis pas sûre que tout le monde veuille de l’accord. Il faut que chacun mette un peu d’eau dans son vin. » Pour Sandrine Rousseau, « on ne peut pas faire de la politique classique dans un moment exceptionnel », a-t-elle enfin déclaré.
France24 - Monde
La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"
Publié le : 27/04/2022 - 00:55
FRANCE 24
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Après la diffusion par la France d'images de drone montrant ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de la base de Gossi, la junte malienne a accusé, mardi soir, l'armée française d'"espionnage" et de "subversion".
La junte militaire au pouvoir à Bamako a accusé mardi 26 avril l'armée française d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité d'une base du centre du Mali récemment restituée par la France.
Les autorités ont "constaté depuis le début de l'année plus de cinquante cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises", annonce un communiqué du gouvernement de Bamako.
"Un des cas les plus récents a été la présence illégale d'un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi, dont le contrôle (avait) été transféré aux" Forces armées maliennes (FAMa) la veille, ajoute le texte, signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement mis en place par la junte.
"Ledit drone était présent (...) pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l'espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant (de) fausses images montées de toutes pièces afin d'accuser les FAMa d'être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir (leur) image."
Contrer une "attaque informationnelle"
Le 21 avril, deux jours après qu'elle eut restitué aux FAMa sa base de Gossi, l'armée française avait entrepris de contrer ce qu'elle a qualifié d'"attaque informationnelle" et publié une vidéo de ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin d'accuser la France de crimes de guerre au Mali.
Ces images, prises par un drone, montrent des soldats s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable. Dans une autre séquence, on voit deux de ces militaires filmer les corps à moitié ensevelis.
L'état-major français assure qu'il s'agit de soldats blancs, laissant entendre que ce sont des membres de la société militaire privée Wagner, qu'il a identifiés sur des vidéos et des photos prises à d'autres endroits.
Au lendemain de la publication de ces images, l'état-major malien a annoncé avoir découvert "un charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane", du nom de l'opération française antijihadiste au Sahel. "L'état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession. Par conséquent, la responsabilité de cet acte ne saurait nullement être imputée aux FAMa", ajoutait alors l'état-major malien.
Mardi, la justice militaire malienne a annoncé l'ouverture d'une enquête "pour faire toute la lumière" après "la découverte d'un charnier à Gossi". Selon le procureur de la République près le tribunal militaire de Bamako, "l'opinion sera tenue régulièrement informée de l'évolution de l'enquête, dont les résultats seront rendus publics".
Avec AFP
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L'armée française remet officiellement au Mali la base militaire de Gossi
Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner
VIDÉOS EXCLUSIVES
Mali : l'armée française affirme avoir filmé des mercenaires russes en train d'enterrer des corps
Valeurs Actuelles
Législatives : Reconquête ! ne présentera pas de candidat face à Le Pen, Dupont-Aignan et Ciotti
« L’union nationale en actes », a annoncé Éric Zemmour sur Twitter, mercredi 27 avril. Le fondateur du parti Reconquête ! a indiqué que sa formation ne présentera pas de candidat dans les circonscriptions où Marine Le Pen, Eric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan seront candidats aux législatives. « J’ai toujours prôné l’union. Aujourd’hui, elle est plus que jamais nécessaire pour ne pas donner les pleins pouvoirs à Macron et Mélenchon », a précisé l’ancien polémiste à BFMTV.
« Grande union des patriotes »
Après sa défaite à l’élection présidentielle (7,07 %), Éric Zemmour a axé son discours politique sur les élections législatives, appelant à réaliser l’union des droites. Lundi, les vice-présidents de Reconquête ! ont proposé une rencontre avec les représentants du Rassemblement national. Proposition refusée par le parti de Marine Le Pen. Sébastien Chenu, son porte-parole, a confié à BFMTV préférer une « grande union des patriotes » à une « union des droites ». Ce dernier a même précisé mardi que le RN investirait un candidat contre Eric Zemmour, si ce dernier venait à se présenter aux élections législatives.
New York Times - World
The Coronavirus Pandemic
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‘I Just Want to Help’: Amid Chaos, Shanghai Residents Band Together
As the authorities in China’s biggest city fight to stamp out an Omicron outbreak, neighbors are turning to one another for support.
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By Alexandra Stevenson, Amy Chang Chien and Isabelle Qian
Four days into a coronavirus lockdown in her Shanghai neighborhood, Ding Tingting began to worry about the old man who lived alone in the apartment below her. She knocked on his door and found that his food supply was dwindling and that he didn’t know how to go online to buy more.
Ms. Ding helped him buy food, but also got to thinking about the many older people who lived alone in her neighborhood. Using the Chinese messaging app WeChat, she and her friends created groups to connect people in need with nearby volunteers who could get them food and medicine.
When a woman’s father-in-law fainted, the network of volunteers found a neighbor with a blood pressure monitor and made sure it was delivered quickly.
“Life cannot be suspended because of the lockdown,” said Ms. Ding, a 25-year-old art curator.
In its relentless effort to stamp out the virus, China has relied on hundreds of thousands of low-level party officials in neighborhood committees to arrange mass testing and coordinate transport to hospitals and isolation facilities. The officials have doled out special passes for the sick to seek medicine and other necessities during lockdown.
In Beijing on Monday, the government ordered about three-quarters of the city’s 22 million residents to undergo three mandatory rounds of testing in five days in an effort to get ahead of a new outbreak.
But the recent surge in Shanghai has overwhelmed the city’s 50,000 neighborhood officials, leaving residents struggling to obtain food, medical attention and even pet care. Angry and frustrated, some have taken matters into their own hands, volunteering to help those in need when China’s Communist Party has been unable or unwilling, testing the party’s legitimacy in a time of crisis.
“A claim of the Chinese Communist Party is that only the Communist Party can deliver basic order and livelihood to every person in China,” said Victor Shih, a professor of political science at the University of California, San Diego. For Shanghai residents now trying to get food and other fundamentals, “their confidence in these claims has probably been weakened,” he said.
In Shanghai, where one in every three people is over the age of 60, residents are especially concerned that older adults are being forgotten. Many don’t use smartphones and are not on WeChat or any of China’s dozens of online shopping apps that make modern life convenient. Unable to leave their homes, they have been cut off from daily life.
“I really see the struggle of some of the seniors,” said Danli Zhou, who is part of an ad hoc group of volunteers in his upscale neighborhood in the center of the city. The group takes shifts helping to take deliveries from the lobby to residents’ doors.
During one of his shifts, Mr. Zhou said, he knocked on the door of an old man who appeared to be struggling to speak. He asked to see the man’s phone and got the contact details of his daughter living in another part of the city. Mr. Zhou put the daughter in contact with several WeChat groups in the building, where neighbors were buying food and organizing deliveries.
“There are quite a lot of seniors living alone in the building,” Mr. Zhou said. “Wrapping your head around the group buying — it even took me some time to figure out the system.”
Among Shanghai’s tens of thousands of new volunteers, a sense of community has grown in a metropolis with more residents than any other city in China, and where most are used to anonymity. Many have said that before the outbreak they were more familiar with their colleagues than with their neighbors.
Yvonne Mao, a 31-year-old project manager at a technology company in Shanghai, had never bothered to get to know her neighbors before the Omicron variant started tearing through her city. After someone tested positive for the virus in her compound, she panicked and appealed for help by filling out a form she found online devoted to connecting people to volunteers in each Shanghai district.
Ms. Mao soon got a call from a middle-aged volunteer who lived above her in her building and who said he wanted to check in on her. After that experience, she signed up to help distribute food and other necessities to other neighbors.
“I feel a sense of unity and have become closer with my neighbors,” Ms. Mao said.
The volunteers have also become an essential resource for the hundreds of thousands of people being shipped off to isolation facilities after testing positive, suddenly forced to leave behind their daily lives with little preparation.
When a video of a corgi being beaten by health workers in white hazmat suits went viral, animal rights volunteers leaped into action. The owner let the dog out into the street after being unable to find someone to take care of the pet before being sent to a quarantine facility, according to state media reports. An official later acknowledged that the beating was a mistake, but many pet owners were incensed.
Volunteers circulated forms online for residents to sign up for pet care in districts around the city. These groups have helped transfer pets to temporary homes or foster care services when owners test positive and provided tips on how to walk dogs on a balcony.
Yet even these small acts of kindness have faced some opposition from neighborhood officials.
Akiko Li, a volunteer at an animal rights group, helped find a home for a white-haired, blue-eyed cat named Guaiguai when its owner contacted her in a panic. Ms. Li found a high school student who lived in the same residential compound as Guaiguai’s owner and could go to the apartment to get the cat.
“We faced much resistance through this process,” said Ms. Li, 28. “We were not allowed to go inside the neighborhood because it had been strictly sealed off.”
In the northern Shanghai suburb of Baoshan, Hura Lin, an 18-year-old high school senior, took in a cat named Drumstick after its owner tested positive for the virus. It was the least she could do, Ms. Lin said. “I don’t expect that I can solve the problem; I just want to help as much as possible.”
Some people, rather than becoming volunteers, are simply providing informal ways to ease the daily stress of life under lockdown in Shanghai, collating useful information and guides online, making refreshments for frazzled neighbors or videos to boost morale.
In a neighborhood near Ms. Mao’s, another volunteer, Perla Shi, makes free coffee every morning for her neighbors from her little kitchen. She takes orders daily and delivers them in takeout cups she was able to buy from a nearby convenience store.
She was moved to do something after several acts of kindness from her neighbors: One offered to take care of her short-legged cat, Sixi, if Ms. Shi, 35, tested positive. Another put fresh homemade bread by her door. A third dropped off an entire case of yogurt.
“Everyone was tight on resources, but they still fed me from time to time,” Ms. Shi said. “I thought, my goodness, I need to do something for them, too.”
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L'Humanité
Un fonds d'investissement dans le foot français, quelles conséquences?
EntretienFOOTBALL Pour sauver le ballon rond français, la Ligue va créer une filiale dont le fonds d’investissement CVC a pris 13 % du capital contre 1,5 milliard d’euros. Un choix qui aura des conséquences sur les clubs et le format sportif, selon Jean-Pascal Gayant, économiste du sport.
Nicolas GuillerminJean-Pascal Gayant Professeur de sciences économiques à l’université du Mans
Le 1er avril, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé la signature d’un « accord d’engagement ferme d’investissement » avec CVC Capital Partners pour la création, à l’intersaison, d’une société commerciale dont le fonds britannique détiendra 13 % en amenant 1,5 milliard d’euros. Une manne qui implique des contreparties. Le point avec Jean-Pascal Gayant, auteur d’ Économie du sport (Dunod, 2016).
Quelle analyse faites-vous de l’arrivée de CVC dans le football français ?
Les fonds investissent dans de nombreux secteurs pour se diversifier afin de payer les pensions des actifs américains ou chinois et le football professionnel connaît un vrai succès. Sauf que le foot européen comporte un aléa sportif qui n’existe pas dans ligues fermées nord-américaines. Pour le contourner, des fonds prennent des participations dans les ligues. En effet, si des clubs sont relégués, il y a aussi des clubs promus, donc ça ne change rien pour la Ligue, dont le business va continuer à croître. Certains fonds se spécialisent dans le spectacle sportif, c’est le cas de CVC, qui possède une expertise du secteur. Son investissement est donc rationnel même s’il existe un autre aléa : l’avenir des compétitions européennes.
C’est-à-dire ?
Le problème de la Super Ligue va ressurgir et il n’est pas impossible qu’il amène à un nouveau format des championnats domestiques. Je suis convaincu que la Cour de justice de l’Union européenne, saisie par un tribunal espagnol, va donner raison au Real Madrid, FC Barcelone et Juventus Turin en disant que l’UEFA, une association de droit suisse, n’a pas le monopole de l’organisation des compétitions continentales. La Super Ligue, qui sera sans doute ouverte, sera guidée par les cadors du football européen et au fur et à mesure les grands clubs trouveront de plus en plus rationnel de consacrer l’essentiel de leur temps aux compétitions continentales, plus rémunératrices, alors qu’aujourd’hui ils consacrent 75 à 80 % de leur temps aux ligues domestiques. Ces dernières deviendraient alors secondaires et, pour garder les grands clubs, seraient obligées de réduire leur format en passant de 20 à 14, voire 12 équipes. La répartition du gâteau des recettes issues des participations dans les ligues domestiques ne serait alors plus la même…
La Ligue compte sur CVC pour doubler ses revenus issus des droits télé, notamment à l’international, et commerciaux. Est-ce réaliste ?
La L1 repose sur un déséquilibre structurel qui n’est pas jugulable. Avec le dopage financier du Qatar (620 millions de budget), le PSG truste tous les titres sauf exception. Lyon et Marseille (250 millions d’euros) sont très loin et ne peuvent même pas participer à la conquête du titre. Un tel déséquilibre n’existe pas dans les autres grands championnats européens, ni même au Portugal, aux Pays-Bas ou en Russie, même s’il y a quelquefois des positions dominantes. Les clubs français ont en plus un déficit de notoriété dû à un moindre palmarès européen, ce qui crée une difficulté à vendre nos droits télé à l’étranger (75 millions d’euros par an jusqu’en 2024, contre dix fois plus pour la Liga espagnole)… Je ne crois pas que le téléspectateur chinois ou nord-américain qui veut voir des affrontements entre clubs illustres avec une incertitude qui détermine le résultat s’intéresse beaucoup à une Ligue déséquilibrée dont on connaît l’issue. Il s’y intéresse sans doute un peu parce que Messi est là, mais on a dû déjà créer quelques déçus… CVC a des équipes aguerries dans l’optimisation des droits commerciaux et télé, ils seront certainement meilleurs que la Ligue mais, en raison de ces handicaps, je reste sceptique sur la possibilité d’extraire des ressources considérables, en particulier sur les droits télé internationaux.
Cet accord peut-il être profitable à CVC et/ou la LFP ?
Je ne suis pas sûr que ce soit gagnant-gagnant et, en fait, j’ai même peur que ce soit perdant-perdant… Je suis un peu effrayé par quelque chose qui nous ramène quatre ans en arrière. En 2018, au moment de l’attribution des droits télé à Mediapro, les présidents de club, en conflit permanent, avaient trouvé rapidement un accord en étant éblouis par le montant global des droits télé (1,153 milliard d’euros par saison). Avec CVC, on a 1,5 milliard d’euros – 1,13 quand on enlève l’argent mis de côté par la Ligue –, et à peu près le même appétit pour ces millions qui vont tomber. Tout le monde est content et on évite de se poser les bonnes questions : 1. Le format des ligues domestiques versus le format des ligues continentales est-il durable ? 2. En favorisant de manière très substantielle 7 clubs, n’est-on pas en train de tuer les autres ?
La stratégie de la Ligue serait-elle contre-productive ?
Vincent Labrune, président de la LFP, a fait le choix de privilégier 7 clubs à travers une répartition très inégalitaire de cette manne. Son objectif est de créer des locomotives qui, en performant sur le plan continental, deviendraient plus illustres et permettraient ainsi à la Ligue 1 de fonctionner un peu à l’image des 4 autres grands championnats. Il fait le pari que les ressources dont la Ligue se prive via le contrat avec CVC seront plus que compensées par l’accroissement de la notoriété et l’attractivité de la Ligue 1. Concrètement, le PSG va toucher 200 millions d’euros, Marseille et Lyon 90 millions, puis Nice, Rennes, Lille et Monaco obtiendront 80 millions et enfin les 13 autres clubs 33 millions chacun. Je suis un peu surpris de l’accord unanime obtenu en particulier avec des historiques comme Nantes ou Bordeaux, relégués au rang de petits clubs. Cela aura des conséquences très lourdes. Les petits clubs vont peut-être éponger leurs dettes, mais les plus gros vont se renforcer sportivement et entrer dans un cercle vertueux qui va encore accentuer ce fossé.
CVC disposera de représentants au conseil d’administration de cette filiale. Y aura-t-il une contrepartie ?
On ne connaît pas les termes du contrat mais on peut craindre que CVC mette la main sur le calendrier et l’organisation sportive. Celui qui est prioritaire aujourd’hui, c’est le téléspectateur mondial, pas le supporter qui va au stade. On peut donc tout imaginer : des matchs délocalisés, des rencontres à des horaires abracadabrantesques pour favoriser les marchés chinois ou américain… On court le risque de voir un « design » des compétitions totalement optimisé dans l’idée de maximiser les droits télé étrangers alors qu’avant, la Ligue était seule décisionnaire des horaires en accord avec les diffuseurs.
footballligue 1économie New York Times - World
11 Electrocuted When Religious Chariot Hits Transmission Wires in India
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Two of the 11 killed were children, and more than a dozen people were hurt as they fell or jumped from the vehicle, which was being pulled by devotees at a Hindu religious festival in southern India.
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By Reuters
MUMBAI — At least 11 people, including two children, were electrocuted to death when their vehicle snagged overhead transmission lines and burst into flames as they rode in a religious procession in southern India, according to Indian authorities.
More than a dozen people were also injured in the city of Thanjavur in the southern state of Tamil Nadu after the vehicle, a nine-foot-high structure fashioned in the form of a chariot and pulled by worshipers, hit the high-voltage lines.
“I hope those injured recover soon,” Prime Minister Narendra Modi said on Twitter, as he offered condolences to the bereaved.
Some of the injured were hurt when they either fell off the vehicle following the electric shock or when they jumped to escape the flames that engulfed the chariot, which carried statues of Hindu deities in addition to the devotees.
The chariot, which had been wending its way back to a nearby temple, was left a charred ruin.
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Valeurs Actuelles
Agression de militants LR à Grenoble : syndicats et élus de gauche exigent la libération des 4 suspects en garde à vue
Quatre jeunes placés en garde à vue sont suspectés d’avoir agressé des militants de l’Union nationale Inter Universitaire (UNI), également membres des Républicains (LR), dans la nuit du 19 au 20 avril à Grenoble. Des élus de gauche et de syndicalistes ont aussitôt demandé la libération des suspects, indique France 3 Auvergne Rhône-Alpes.
Une centaine de personnes s’est rassemblée mardi 26 avril devant l’hôtel de police de Grenoble après l’appel à manifester du NPA 38, l’Unef, Solidaires et la CGT. Dans un communiqué, la Confédération Générale du travail dénonce « l’instrumentalisation politique de cette affaire par Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse […] visant à criminaliser une jeunesse qui se mobilise au quotidien contre le racisme face aux méthodes et provocations répétées des militants d’ultradroite de l’UNI ».
« Perspective d’une justice expéditive »
L’ex-candidat à l’élection présidentielle Philippe Poutou, leader du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), avait lui aussi appelé à la libération immédiate des quatre étudiants, le 26 avril. De son côté, Guillaume Gontard, sénateur de l’Isère et président du groupe écologiste, a écrit une lettre au procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant. Un message dans lequel le sénateur s’inquiète de la « perspective d’une justice expéditive ». Et souligne que « plusieurs incidents lors de meetings organisés par des personnalités de gauche ont été perturbés par des militants de l’UNI ».
« Gangrène antifa »
Des prises de position qui ont fait réagir Clément Chappat, candidat LR aux prochaines législatives, qui avait été agressé par des militants de gauche, il y a quelques mois. Selon lui, le sénateur Guillaume Gontard « rompt la digue et s’allie avec la gangrène antifa qui ne connaît que la violence ».
Même son de cloche pour Alain Carignon, conseiller municipal LR à Grenoble, qui demande « l’arrêt des provocations insupportables de l’extrême gauche » et se dit étonné par le « silence assourdissant d’Eric Piolle [maire de Grenoble ndlr] et de la majorité municipale ». Le conseiller municipal affirme qu’il n’acceptera « jamais que cette violence politique soit institutionnalisée par la municipalité et les organisations qui soutiennent les auteurs de ces actes intolérables ».
France24 - Monde
Ligue des champions : Unaï Emery et Villarreal, les invités surprises sur la route de Liverpool
Publié le : 27/04/2022 - 06:42
Romain HOUEIX
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Roi de la Ligue Europa, c'est désormais la Ligue des champions qu'Unaï Emery veut soulever avec Villarreal. L'entraîneur espagnol a déjà accroché le scalp du Bayern Munich et de la Juventus Turin cette année, Liverpool ne lui fait donc pas peur.
Le "sous-marin jaune" contre la ville des Beatles. Après un premier choc anglo-espagnol entre Manchester City et le Real Madrid, c'est au tour de Liverpool et Villarreal de s'affronter, mercredi 27 avril, en demi-finale de Ligue des Champions. L'équipe espagnole, coachée par Unaï Emery, fait figure d'invité surprise du dernier carré. Pourtant, l'entraîneur basque a prouvé qu'il savait sublimer ses équipes pour les grands rendez-vous européens.
Dans la position du challenger
Sur le papier, Villarreal, actuellement septième de la Liga, est en effet la plus faible des quatre encore en lice. En face, Liverpool, deuxième de la Premier League à un point seulement derrière Manchester City, fait même figure d'épouvantail.
Le rapport est sur le papier déséquilibré mais cette position de challenger convient sans doute à Emery, quadruple vainqueur de la Ligue Europa (trois sacres avec Séville, un avec Villarreal). Pourtant, il sait montrer les dents quand il faut, refusant le statut de "gentil" Petit Poucet.
"Nous ne sommes pas ici pour qu'on dise que nous sommes gentils, que nous sommes sympathiques, un petit village comme celui d'Astérix et Obélix", avait lancé l'entraîneur espagnol après avoir éliminé le Bayern Munich en quart de finale. "Nous avons un projet très solide, très stable, avec la famille Roig depuis de nombreuses années, un club qui a joué des demi-finales dans le passé (...) Notre but avant ce match, ce n'était pas de donner une bonne image de nous, c'était de nous qualifier."
Unai Emery va disputer sa 7ème demi-finale européenne en tant que coach 🏆 pic.twitter.com/qAKHB5WazX
April 25, 2022La réputation d'Unaï Emery n'est plus à faire dans les grandes dates européennes. Sur les douze dernières saisons, le Basque a qualifié son équipe lors de 31 des 37 confrontations à élimination directe en C1 et en C3, soit un taux de réussite de 84 % que seul Zinédine Zidane, avec 14 sur 16 (88 %), concurrence.
Entraîneur mal-aimé
Malgré ses états de service impeccables, la réputation d'Unaï Emery reste entachée par ses passages au PSG et la fin de son histoire en queue de poisson à Arsenal.
Du côté de Paris, il est resté celui qui officiait au moment de l'humiliante "remontada" subie contre Barcelone en 2017 (4-0, 1-6). L'année suivante, il avait également échoué en huitième de finale au Real Madrid (1-2, 1-3).
Chez les Gunners, il avait connu des débuts très prometteurs en 2018/2019, avec une série de 22 matches sans défaite, une troisième place à sept journées de la fin et une finale de Ligue Europa à disputer. Mais il ne s'est jamais remis d'une fin de saison totalement ratée qui avait vu les Londoniens finir cinquièmes et chuter 4-1 en finale de C3 face à Chelsea, ratant la qualification pour la Ligue des champions la saison suivante.
Retour en grâce à Villarreal
Depuis, Emery est parti se ressourcer en Espagne, pays où il fait toute sa carrière de joueur puis débuté sa carrière d'entraîneur, et notamment remporté trois Ligue Europa consécutives avec Séville FC. Il a ajouté en 2021 une C3 supplémentaire à son palmarès en 2021 avec Villareal, dominant au passage Arsenal en demi-finale et Manchester United en finale.
Cette nouvelle victoire dans sa compétition fétiche lui a ouvert les portes de la Ligue des champions. Après s'être extirpé d'un groupe qui comptait Manchester United et l'Atlanta Bergame, les hommes d'Unaï Emery ont été les tombeurs de deux cadors d'Europe : la Juventus Turin puis le Bayern Munich.
𝘽𝙪𝙨𝙘𝙖𝙢𝙤𝙨 𝙣𝙪𝙚𝙨𝙩𝙧𝙤 𝙡𝙪𝙜𝙖𝙧 𝙚𝙣 𝙡𝙖 𝙝𝙞𝙨𝙩𝙤𝙧𝙞𝙖 💛.#UCL pic.twitter.com/0epCQFySxQ
April 26, 2022Cette épopée rappelle celle de 2005-2006 dans la petite ville espagnole de 50 000 habitants. Cette saison-là, Villarreal, novice en Ligue des champions, s'était hissé jusqu'en demi-finale, porté par Diego Forlan et Juan Roman Riquelme, avant d'échouer sur un pénalty manqué par ce dernier à la dernière minute du match retour contre Arsenal. Seize ans plus tard, les héros ont changé de nom. Ils s'appellent Arnaut Danjuma, Gerard Moreno, Giovani Lo Celso, ou encore Raul Albiol.
Mais la fièvre jaune est toujours la même. Et c'est toute la planète football qui succombe à l'histoire de ce Petit Poucet vêtu d'or venu bousculer la hiérarchie du continent, qui voudra prolonger son rêve en demi-finale.
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AVANT-MATCHPour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or
COMPTE-RENDULigue des champions : Villarreal résiste au Bayern Munich et se qualifie pour les demi-finales
COMPTE-RENDULigue des champions : Liverpool accroché par Benfica mais dans le dernier carré
L'Humanité
Qui a peur de Lise Klaveness ?
ChroniqueMejdaline MhiriJusque-là, Lise Klaveness était peu connue. Son audace est désormais saluée de Ouest France au Washington Post. Son discours, le 31 mars à Doha (Qatar), lors du congrès de la Fédération internationale de football association (Fifa), est de ceux qui ne passent pas inaperçus. « En 2010, la Coupe du monde a été décernée par la Fifa de manière inacceptable, avec des conséquences inacceptables. Il n’y a pas de place pour les employeurs qui ne garantissent pas la liberté et la sécurité des travailleurs (1). Pas de place pour les hôtes qui ne peuvent garantir légalement la sécurité et le respect des personnes LGBTQ+ venant dans ce théâtre de rêves » , a-t-elle porté devant les hauts responsables du football mondial, probablement interdits.
Élue début mars à la tête de la fédération norvégienne, Lise Klaveness, 40 ans, avocate de profession, avait alors annoncé sa ligne de conduite : « Le mandat qui m’est confié exige que nous soyons courageux. Nous devons être prêts à essayer de changer les choses, tant au niveau international que national », affirmait l’ancienne milieu de terrain aux 73 sélections.
Les réponses n’ont pas tardé à fuser. Hassan Al Thawadi, du comité d’organisation de la Coupe du monde, a indiqué qu’il valait mieux « s’instruire avant de porter un jugement ». Gianni Infantino, le président de la Fifa, a souligné les progrès accomplis par le Qatar ces dernières années, avant de déclarer : « Si vous avez aussi des questions sur le football, ce ne serait pas si mal. » Noël Le Graët, pour la France, s’est également illustré. Le progressisme et la témérité du dirigeant de 81 ans ont encore frappé. « Il y a eu des inquiétudes. On en a tous eues. Mais, très franchement, depuis trois ans, je n’en ai plus. Regardez ce qu’il se passe », faisant notamment référence à l’installation d’un salaire minimum, il y a un an. Fixé à 230 euros par mois, il a été critiqué par l’ONG Migrant-Rights comme trop bas, ne correspondant pas au coût élevé de la vie dans la péninsule Arabique.
A contrario, la Norvégienne Ada Hegerberg, premier ballon d’or féminin en 2018, a clairement affiché son adhésion à la position de Lise Klaveness. L’attaquante évoluant à Lyon, de retour avec l’équipe nationale après s’en être écartée durant cinq ans pour protester contre l’iniquité des salaires avec les masculins, s’est exprimée sur Twitter : « Quel discours puissant ! Ce n’est jamais “pas le bon moment” pour parler des droits de l’homme, et, oui, Lise avait raison de prononcer ce discours à ce moment-là, dans cette salle. Je te soutiens, Lise, et j’espère que notre pays te soutiendra aussi. » Parce que la réponse doit être collective, pour que la Fifa serve un jour de modèle.
GuardianLa chronique sportive de Mejdaline MhiriMondial 2022 au Qatar L'Humanité
Morts au travail : un scandale français
DécryptageAlors qu’aujourd’hui est célébrée la Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail, syndicats et associations dénoncent une situation déplorable en Europe et catastrophique dans l’Hexagone.
Luis ReygadaEn matière d’accidents et de décès au travail, la situation des travailleurs européens est peu reluisante. Quant aux salariés français, leur situation est la pire au sein de l’Union européenne (UE). C’est l’affligeant constat qui se dégage de plusieurs analyses rendues publiques aujourd’hui, une date symbolique puisque voilà maintenant dix-neuf ans que le 28 avril a été choisi par l’Organisation internationale du travail comme Journée internationale de la sécurité et de la santé au travail. Ce jour, qui commémore aussi depuis 1996 les travailleuses et travailleurs morts ou blessés au travail, est l’occasion pour la Confédération européenne des syndicats (CES) de tirer la sonnette d’alarme : si rien n’est fait pour rendre les lieux de travail plus sûrs, l’Union européenne aura à déplorer plus de 27 000 décès d’ici à 2029.
1. Une tendance mortifère
Cette confédération, qui regroupe la plupart des organisations syndicales européennes et les représente auprès des institutions de l’Union, dénonce avec inquiétude une situation mortifère qui pourrait perdurer « au moins trente ans » dans certains pays membres, si la dynamique suivie entre 2010 et 2019 se maintient telle quelle. La CES prévient, dans une étude publiée ce jeudi, que, à ce rythme, des pays comme le Portugal, l’Allemagne ou la République tchèque (avec respectivement 481, 3 143 et 851 morts enregistrés) pourraient tarder encore plusieurs années avant d’atteindre le seuil de zéro décès au travail par an. Soit respectivement encore huit, vingt-deux et trente ans.
Quant à la France, seul pays européen où la tendance reste à la hausse (avec 7 800 accidents mortels recensés sur la période 2010-2019), l’horizon « zéro mort » paraît encore inatteignable. Dans son ensemble, l’UE (hors France et Espagne, où le nombre de morts ne diminue pas) n’atteindrait pas cet objectif avant trente-trois ans, c’est-à-dire en 2055. Encore faut-il que cet objectif soit fixé, ce qui n’est pas le cas. C’est le contraire qui semble se produire.
2. L’irresponsabilité de certains employeurs
« Personne ne devrait quitter la maison en s’inquiétant de savoir si il ou elle reviendra auprès de sa famille après une journée de travail, déclare Claes-Mikael Stahl, le secrétaire général adjoint de la CES, dans un communiqué. C’est pourtant la réalité pour de nombreux travailleurs en raison de l’irresponsabilité de certains employeurs, qui font des économies pour augmenter leurs bénéfices au détriment de la sécurité, et de politiciens qui, pour des raisons idéologiques, s’attaquent aux règles de bon sens en matière de sécurité et aux inspections du travail. » La confédération pointe notamment la chute préoccupante du nombre d’inspections de sécurité dans les lieux de travail effectuées en Europe (un demi-million de moins par rapport au début de la dernière décennie), ou encore l’exposition de millions de salariés à des substances cancérigènes. Un véritable « scandale » qui coûterait à lui seul « la vie à plus de 100 000 personnes chaque année ».
« Ces morts, ces tragédies (…) ne sont pourtant pas inévitables ; il est grand temps de faire de la vie des travailleurs une priorité », conclut le syndicaliste, dont l’organisation publie en cette date anniversaire un « manifeste zéro mort au travail », sommant les leaders européens d’ « agir plutôt que (de) discourir pour sauver des vies ». Dans cette déclaration, plus d’une soixantaine de ministres, eurodéputés et experts en matière de santé et de sécurité au travail exigent publiquement la promotion d’actions concrètes menée par la Commission et le Parlement européens, notamment en matière de formation, d’inspection et de sanctions « pour mettre fin aux accidents mortels d’ici à 2030 ».
3. L’« hécatombe » française
« Le patronat français est le pire d’Europe en ce qui concerne la sécurité au travail », dénonce un groupe intersyndical et associatif qui organise aujourd’hui une journée d’action sur le thème « halte à l’impunité patronale » (1). Dans un communiqué dénonçant des accidents qui seraient le résultat de « pratiques patronales et gouvernementales concertées », les organisations fustigent « une hécatombe qui (…) décime le monde du travail »… Elles recensent en effet plus de 1 000 accidents mortels au travail et sur le trajet chaque année pour les seuls salariés du régime général. « (C’est) compter sans les accidents non rec ensés des fonctionnaires, des indépendants et autoentrepreneurs, des travailleurs détachés, des livreurs, chauffeurs et autres travailleurs des plateformes », ajoute le communiqué, tout en pointant des morts qui ne seraient pas « victimes de la malchance mais d’un système d’exploitation ».
4. L’impunité des donneurs d’ordres
Un système qui ne paraît guère se soucier des conditions de travail et tend à favoriser l’impunité des donneurs d’ordres : sous-traitance en cascade, recours abusif à l’intérim, travail détaché, gestion managériale nocive, mise à mal des instances de représentation du personnel, affaiblissement de l’inspection et de la médecine du travail, situation de non-droits pour les travailleurs étrangers, manque de sanctions pour les patrons hors la loi… C’est peu de dire que le panorama ne prête pas à sourire, d’autant plus avec la réélection d’un président dont les ordonnances de 2017 ont représenté « un recul de plus d’un siècle » en matière de droits d’intervention des salariés sur leurs conditions de travail. Et alors que le plan 2022-2025 de prévention des accidents du travail graves et mortels, présenté en mars par son gouvernement, tient plus de l’opération de communication que d’une volonté de changer structurellement la situation, syndicats et organisation sont conscients de ne pouvoir compter que sur la force de leurs mobilisations à venir pour arracher des avancées sociales en faveur des travailleurs.
conditions de travailsanté au travailsyndicatsconfédération européenne des syndicats France24 - Monde
Camp de Yarmouk : le documentaire "Little Palestine" raconte la tragédie palestinienne
Publié le : 27/04/2022 - 16:36Modifié le : 27/04/2022 - 16:43
Meriem AMELLAL
C'est l'un des épisodes les plus sombres de la guerre en Syrie : le siège du camp de Yarmouk (de 2013 à 2015) par les forces gouvernementales. Avant le début du conflit, ce triangle de 2 kilomètres situé en banlieue de Damas servait de capitale non déclarée à la diaspora palestinienne et accueillait environ 150 000 réfugiés. Ils se sont retrouvés pris en étau entre l'armée de Bachar Al-Assad et des groupes rebelles. Abdallah Al-Khatib retrace cela comme un journal intime dans son documentaire "Little Palestine".
Valeurs Actuelles
Législatives : 61 % des Français souhaitent une majorité de députés opposés à Macron
Les élections législatives des 12 et 19 juin prochains seront-elles en défaveur d’Emmanuel Macron ? Après sa victoire à l’élection présidentielle, l’opposition au chef d’État est décidée à contester une éventuelle majorité acquise au président de la République. Une position partagée par les Français selon un sondage Opinion 2022 d’Elabe réalisé pour BFMTV, L’Express et SFR. Selon l’enquête, 61 % des Français souhaitent que soit élue en juin une majorité de députés opposés à Emmanuel Macron, ouvrant de facto une période de cohabitation pour ce second quinquennat.
Prévalence chez les catégories populaires
À l’inverse, 39 % des sondés souhaitent une majorité favorable au Président à l’Assemblée nationale. Parmi eux, les électeurs qui ont voté Emmanuel Macron dès le premier tour se disent pour l’instauration d’une telle majorité à 95 %. En revanche, les électeurs de Marine Le Pen (88 %) et de Jean-Luc Mélenchon (86 %) sont très largement en faveur d’une majorité opposée. Le chef de file des Insoumis avait appelé les Français à « l’élire Premier ministre » au « troisième tour » de l’élection présidentielle, quand Marine Le Pen a annoncé lancer « le combat des législatives », dimanche soir.
Si la volonté d’élire une majorité opposée au locataire de l’Élysée prévaut dans toutes les catégories de population, elle est particulièrement présente parmi les catégories populaires (69 %). Si cette tendance venait à se matérialiser dans les urnes en juin, alors il s’agirait de la première période de cohabitation depuis l’instauration du quinquennat en 2002.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Un mundo multipolar se enfrenta a una nueva Guerra Fría
Los viejos enemigos geopolíticos se enfrentan después de la invasión rusa de Ucrania, pero gran parte del mundo se niega a tomar partido.
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Por Hannah Beech, Abdi Latif Dahir y Oscar Lopez
BANGKOK — Mientras se debilitan los vínculos de las alianzas tradicionales en todo el mundo, el Real Ejército Tailandés, el socio contractual más antiguo de Estados Unidos en Asia, ha ampliado su red de colaboración.
Este año, en medio de la conmoción mundial generada por la invasión rusa a Ucrania, los soldados tailandeses recibieron a tropas estadounidenses para el Cobra Gold, los ejercicios militares anuales que conforman uno de los mayores despliegues de fuerzas en la región Asia-Pacífico. Unos meses antes, participaron en Shared Destiny, los ejercicios de pacificación dirigidos por el Ejército Popular de Liberación de China. Y en 2020, los tailandeses cubrieron aún más sus apuestas al firmar un acuerdo para que sus cadetes recibieran entrenamiento en una academia de defensa en Moscú.
El panorama geopolítico tras la invasión a Ucrania a menudo se ha relacionado con el de una nueva Guerra Fría. Aunque los antagonistas principales sean los mismos —Estados Unidos, Rusia y, cada vez más, China— los papeles que desempeña la mayoría del resto del mundo han cambiado, y dan nueva forma a un orden global que se mantuvo durante más de tres cuartos de siglo.
Los gobiernos que representan a más de la mitad de la humanidad se han rehusado a tomar partido y así eluden la retórica binaria de “nosotros contra ellos” que caracterizó la mayor parte de la era posterior a la Segunda Guerra Mundial. Este mes, en una votación de la Asamblea General de las Naciones Unidas para suspender a Rusia del Consejo de Derechos Humanos, decenas de países se abstuvieron, entre ellos Tailandia, Brasil, Sudáfrica, México y Singapur. (La resolución pasó de todos modos).
Franjas de África, Asia y América Latina, otrora campos de batalla delegados por superpotencias, están afirmando su independencia. El regreso de un bloque de naciones no alineadas recuerda a un periodo en el que los líderes del poscolonialismo se resistieron a permitir que sus destinos fueran dictados por el imperialismo. También señala la confianza de los países más pequeños para seguir su propio camino, pues ya no dependen de un solo mecenas ideológico o económico.
“Sin lugar a dudas, los países del Sudeste Asiático no quieren involucrarse en una nueva Guerra Fría ni ser obligados a escoger un bando en ninguna competencia de grandes potencias”, comentó Zachary Abuza, especialista en seguridad en la Escuela Nacional de Guerra en Washington. “Como dicen en el Sudeste Asiático, cuando los elefantes pelean, es la hierba la que sufre”.
Haber tenido que alinearse con una potencia u otra dejó a muchas naciones del mundo en situaciones de “pobreza desesperada y subdesarrollo al final de la Guerra Fría”, agregó Abuza.
Como resultado, ni siquiera Estados Unidos, el vencedor de la Guerra Fría, puede contar con que algunos de sus socios tradicionales lo apoyen en su denuncia vehemente de Rusia por su ataque contra una nación soberana y democrática. La intervención liderada por la OTAN en Libia en 2011 y la invasión estadounidense a Irak en 2003 solo han exacerbado la desconfianza en Occidente. Ambos actos militares hicieron que los países de esas regiones tuvieran que lidiar, durante años, con las consecuencias políticas.
“El meollo del asunto es que los países africanos se sienten infantilizados e ignorados por los países occidentales, que también son acusados de no estar a la altura de su retórica moral inalcanzable de soberanía y santidad territorial”, dijo Ebenezer Obadare, investigador sénior de estudios africanos en el Consejo de Relaciones Exteriores.
Indonesia, una democracia en expansión que alguna vez fue gobernada por un dictador respaldado por Estados Unidos debido a su postura anticomunista, ha declarado que este año recibirá al presidente de Rusia, Vladimir Putin, cuando el país dé la bienvenida a las naciones ricas y en desarrollo más importantes como sede de las reuniones del Grupo de los 20. También se abstuvo en la votación de las Naciones Unidas para retirar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.
“Nuestro gobierno ha adoptado la estrategia dudosa de tratar de ignorar la hecatombe geopolítica más grande que se ha visto en 70 años ahora que ocupamos la presidencia del G20, algo que me sorprende sobremanera”, declaró Tom Lembong, exministro de Comercio.
Otros aliados de Estados Unidos han descrito su decisión de diversificar su apoyo en función del ausentismo estadounidense. El año pasado, mientras China desplegaba su diplomacia con las vacunas por todo el mundo, en un inicio se percibió que Estados Unidos estaba acumulando sus suministros pandémicos.
Antes de eso, durante la presidencia de Donald Trump, Estados Unidos se retiró del Acuerdo Transpacífico de Cooperación Económica, un pacto comercial de amplia gama que pretendía contrarrestar la manera en que China hace negocios. Los países como Vietnam, cuya reputación dependía de esta alianza, se sintieron traicionados, una vez más, por Washington.
México, un aliado estadounidense de larga data, ha enfatizado su neutralidad, y el presidente Andrés Manuel López Obrador se ha rehusado a imponer sanciones contra Rusia.
“La neutralidad de México no es neutral”, afirmó Tony Payan, del Instituto Baker de Políticas Públicas de la Universidad Rice. “México está provocando a Washington”.
Alrededor de una tercera parte de los puestos de embajadores estadounidenses en América Latina y el Caribe siguen vacantes. Entre las embajadas acéfalas se encuentra la de Brasil, la economía más grande de la región, y la de la Organización de los Estados Americanos.
“Muchos latinoamericanos empezaron a darse cuenta de que Estados Unidos los estaba abandonando”, indicó Vladimir Rouvinski, profesor en la Universidad ICESI en Cali, Colombia.
Rusia tampoco puede contar con el apoyo automático de sus aliados históricos. Además de una sensación de camaradería autocrática, la ideología ya no es parte del atractivo de Moscú. Rusia no tiene ni el patrocinio monetario ni la influencia geopolítica de la Unión Soviética.
Venezuela, el partidario más ferviente de Rusia en América Latina, recibió en su territorio a una delegación estadounidense de alto nivel poco después de la invasión a Ucrania. Nicaragua, que se convirtió en uno de los primeros países en respaldar el reconocimiento ruso de las regiones separatistas en el este de Ucrania, ha moderado su entusiasmo desde entonces.
Durante una votación de las Naciones Unidas en marzo para condenar la invasión rusa a Ucrania, Cuba se abstuvo, en vez de respaldar a Moscú, aunque junto con Nicaragua rechazó más tarde la iniciativa de expulsar a Rusia del Consejo de Derechos Humanos.
“Están tratando de caminar por una línea muy delgada entre no celebrar la invasión, pero tampoco condenarla con claridad, limitándose a abogar por la paz”, explicó Renata Keller, experta en Cuba en la Universidad de Nevada, campus Reno.
La evasiva más notoria ha venido de África, que representó casi la mitad de los países que se abstuvieron en la votación de marzo en las Naciones Unidas.
“No sabemos por qué están peleando”, declaró en una entrevista Samia Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia a la invasión rusa a Ucrania.
Y agregó que no estaba “segura” de que hubiese un agresor claro en el conflicto.
Para Tailandia, la decisión de entrenar con soldados estadounidenses, rusos y chinos, así como comprar armas de todos estos países, forma parte de su larga tradición de encontrar un equilibrio entre las grandes potencias. La diplomacia astuta le ha permitido a Tailandia posicionarse como la única nación en la región que no ha sido colonizada.
El actual alejamiento de Estados Unidos, que usó a Tailandia como base de operaciones para la guerra de Vietnam, también proviene del linaje político del primer ministro Prayut Chan-o-cha, quien ascendió al poder en un golpe militar hace ocho años.
“Aunque en la actualidad Tailandia parezca una democracia, en el fondo es una autocracia”, afirmó Paul Chambers, catedrático de Asuntos Internacionales en la Universidad de Naresuan en Tailandia. “Un régimen así tendrá aliados autocráticos, incluido Moscú”.
Lo mismo ocurre con Uganda, que recibe casi mil millones de dólares en ayuda estadounidense y es un aliado occidental clave en la lucha contra la militancia regional. Sin embargo, el gobierno del presidente Yoweri Museveni de Uganda ha sido criticado por Estados Unidos y la Unión Europea por un patrón de violaciones de derechos humanos.
Museveni ha respondido atacando la interferencia de Occidente en Libia e Irak. El hijo del presidente, que también está al mando de las fuerzas terrestres del país, tuiteó que “la mayoría de la humanidad (que no son blancos) apoya la posición de Rusia en Ucrania”.
Uganda, como decenas de otros países, puede darse el lujo de hablar gracias a que tiene un nuevo socio comercial principal: China. Esta realidad económica, incluso si Pekín promete más de lo que ofrece, ha protegido a las naciones que alguna vez dependieron de otras superpotencias de opciones geopolíticas estrictas.
Los países estratégicamente ubicados como Yibuti, sede de Camp Lemonnier, la base estadounidense permanente más grande en el continente africano, se han diversificado. Hace unos años, después de la invitación del presidente Ismail Omar Guelleh, Pekín estableció su primer puesto militar en el extranjero en Yibuti. Guelleh también obtuvo préstamos de los chinos para ayudar a desarrollar puertos, zonas de libre comercio y un ferrocarril.
El creciente compromiso chino ha brindado a los países africanos “inversiones alternativas, mercados alternativos e ideas alternativas de desarrollo”, dijo Cobus van Staden, del Instituto Sudafricano de Asuntos Internacionales.
Pero aunque el mundo se sienta más cómodo con esta tendencia multipolar, el efecto dominó de los combates en Ucrania es un recordatorio de que la globalización une rápidamente a las naciones remotas.
La escalada de los precios mundiales del combustible, los alimentos y los fertilizantes, como resultado de la guerra en Ucrania, ha aumentado las dificultades en África y Asia. Como ya estaba lidiando con una sequía devastadora, África Oriental ahora tiene al menos 13 millones de personas que enfrentan hambre severa.
Y las poblaciones que se encuentran localizadas afuera de Europa saben muy bien que sus refugiados, como los sirios, venezolanos, afganos, sudaneses del sur y los rohinyás de Birmania, no pueden esperar la bienvenida que se les da a los ucranianos desplazados. En la carrera por las limitadas reservas de atención, los grupos de ayuda han advertido sobre los peligros de la fatiga de los donantes con las poblaciones más vulnerables del mundo.
“El mundo entero se ve afectado cuando estos países están luchando”, dijo Suluhu Hassan, la presidenta de Tanzania, en referencia al enfrentamiento de Rusia y Ucrania.
Hannah Beech reportó desde Bangkok, Abdi Latif Dahir desde Nairobi, Kenia, y Oscar Lopez desde Ciudad de México. Muktita Suhartono colaboró con este reportaje desde Yakarta, Indonesia.
Hannah Beech es la corresponsal principal para Asia, con sede en Bangkok. Anteriormente era la jefa del buró para el sureste asiático. Antes de ocupar ese puesto, reportó para la revista Time desde Pekín, Shanghái, Hong Kong y Bangkok. @hkbeech
Abdi Latif Dahir es el corresponsal en África Oriental. Se unió al Times en 2019 después de cubrir África Oriental para Quartz durante tres años. Vive en Nairobi, Kenia. @Lattif
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France24 - Monde
Vincent Lindon, président du jury au 75e Festival de Cannes 2022
Publié le : 27/04/2022 - 16:23
Louise DUPONT
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Dans ce nouveau numéro 100 % cinéma de "À l'Affiche", Louise Dupont et Xavier Leherpeur reviennent sur la composition du jury du 75e Festival de Cannes. Avec pour président : l'acteur Vincent Lindon, grand habitué de la Croisette. Également au programme de cette émission, les sorties cinéma de la semaine : Niels Schneider en soldat de retour d'Afghanistan dans "Sentinelle sud" ; "Hit the road", un road movie tendre et poétique en Iran et "La femme du fossoyeur" un premier film venu de Somalie.
L'Humanité
Twitter n’est pas populaire, mais puissant
ActuInternet Pour 44 milliards de dollars, Elon Musk a mis la main sur le principal réseau social des journalistes et un impressionnant outil d’influence des marchés financiers.
Pierric MarissalA priori, avec 320 millions d’utilisateurs et un déficit net de 221 millions de dollars en 2021, Twitter fait bien pâle figure face à un Facebook, ses 2,91 milliards de comptes actifs et ses 40 milliards de dollars de bénéfices. Pourtant, le réseau social que vient de s’offrir Elon Musk est un levier de pouvoir considérable. L’utilisateur typique de Twitter dans le monde est un homme (66 % des comptes et 74 % de l’audience publicitaire) entre 25 et 49 ans, cadre, diplômé du supérieur et habitant une grande ville. En caricaturant à peine, ce sont des hommes de pouvoir qui s’adressent à d’autres hommes de pouvoir. Le nouveau propriétaire du réseau social le considère d’ailleurs un peu comme un club de gentlemen où l’on peut décider du destin du monde entre deux blagues potaches. Le sentiment d’entre-soi y est favorisé par la très forte concentration : les 10 % des utilisateurs les plus actifs sont la source de 80 % des messages émis. Le patron de Tesla, de Space X et maintenant de Twitter peut, du haut de ses 86 millions d’abonnés, s’adresser directement à près d’un tiers des personnes présentes sur son réseau social, ses partenaires, concurrents, employés… Il y a ainsi menacé les salariés de Tesla de les priver de stock-options s’ils se syndiquaient.
un « pouvoir sur l’information »
Le pouvoir de Twitter est particulièrement sensible dans le monde de la presse. Si, pour 43 % des Français selon un sondage OpinionWay, Facebook est de loin le premier outil d’accès à l’information, Twitter est le réseau social qui a le plus de « pouvoir sur l’information » pour 52 % des répondants. Selon une étude de l’université de Madrid portant sur l’ensemble de la presse espagnole – mais aisément transposable à l’ensemble des pays occidentaux –, 86 % des journalistes l’utilisent pour identifier des tendances, 82 % pour rechercher des informations et 78 % pour fidéliser l’audience de leur média… Plutôt que d’acheter des journaux comme les autres milliardaires, l’homme le plus riche du monde s’est payé le réseau social des journalistes.
Le secteur de la finance ne s’y est pas trompé et les algorithmes de trading sont branchés sur Twitter en permanence. Il y a déjà dix ans, l’étude « Twitter mood predicts the stock market », réalisée par des chercheurs à l’université de l’Indiana, montrait que le réseau social permettait de prédire à 87 % d’exactitude les mouvements boursiers. L’information y est publiée plus rapidement que sur les dépêches d’agences et, avec le trading haute fréquence, chaque microseconde compte. Les algorithmes réagissent aux utilisateurs les plus influents. Par exemple, deux tweets assassins de Donald Trump – 85 millions d’abonnés avant que son compte soit supprimé – à l’encontre des industriels Boeing et Lockheed Martin leur ont fait perdre en un instant plusieurs milliards de dollars de capitalisation. Ou quand Musk a conseillé sur Twitter d’utiliser l’application de messagerie Signal, les algorithmes se sont jetés sur une entreprise texane de services médicaux du même nom, dont l’action a bondi instantanément de 527 %. Les algorithmes analysent aussi des messages en grande quantité, pour repérer de quelles entreprises Twitter parle en bien ou en mal. Le réseau social est ainsi truffé de robots qui envoient des messages automatisés pour créer des tendances. Le Los Angeles Times a montré qu’un quart des tweets vantant les mérites de Tesla étaient écrits par des bots, d’autres ont participé à faire de Space X l’une des cinq marques les plus suivies sur Twitter…
twitterelon musk Valeurs Actuelles
“La prochaine sera la bonne” : ce qu’a dit Le Pen à Macron juste après les résultats du second tour
Le Rassemblement national n’aura pas réussi à briser le « plafond de verre » qui le sépare de l’Élysée. C’est au Pavillon d’Armenonville, proche du bois de Boulogne, que Marine Le Pen et son équipe ont appris les résultats du second tour de l’élection présidentielle, le 24 avril. En coulisses, l’ex-candidate et ses lieutenants ne se faisaient déjà pas d’illusions sur les chances de victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen, indique BFMTV.
Avant 20 heures, l’équipe RN avait déjà eu connaissance des premières estimations sur l’issue du second tour. Et ces dernières n’étaient pas particulièrement flatteuses. « Les proches de Marine Le Pen découvrent sur leur téléphone les résultats de leurs circonscriptions ou des bureaux de vote qu’ils connaissent. Ils espéraient atteindre 45 %. Ils comprennent que Marine Le Pen a perdu plus largement que prévu », raconte Philippe Corbé, chef du service politique de BFMTV. La députée d’Hénin-Beaumont s’inclinera finalement face au président sortant après avoir recueilli 41,45 % des suffrages exprimés.
Trait d’humour
Comme le veut la tradition républicaine, Marine Le Pen cherche alors à contacter Emmanuel Macron pour reconnaître sa défaite. Problème, ni la candidate du RN ni ses proches ne disposent du numéro du président de la République. « On finit par récupérer son portable et Marine Le Pen s’isole sur la terrasse pour échanger avec Emmanuel Macron », indique Sébastien Chenu, député RN du Nord, pour BFMTV.
Lors du coup de fil, bref, avec son adversaire d’alors, Marine Le Pen s’est permis une boutade. « Elle lui dit qu’au rythme où nous progressons, dans cinq ans, elle lui souhaite de ne pas se représenter parce que cette fois-ci, ce sera très probablement la bonne pour elle », raconte le porte-parole de l’ex-candidate. Réponse en 2027.
France24 - Monde
Père Patrick Desbois : "Nous courons après le sauvetage des témoignages des victimes en Ukraine"
Publié le : 27/04/2022 - 13:50
Pauline GODART
Le père Patrick Desbois est président de l'association internationale Yahad-In Unum, coordinateur scientifique du mémorial de Babi Yar à Kiev. Il a travaillé sur la Shoah par balles, l'assassinat d'un million et demi de juifs en Ukraine entre 1941 et 1944. Depuis que les troupes russes ont quitté la périphérie de Kiev, comme Boutcha ou Irpin, il récolte les témoignages des victimes. La Russie est accusée par l'Ukraine d'avoir commis des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
>> À (re)lire sur France24.com : Collecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
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INTERVIEWCollecte de témoignages sur les crimes de guerre en Ukraine : "Il y aura des Boutcha un peu partout"
CRIMES DE GUERRE ?Ukraine : pourquoi Vladimir Poutine a récompensé le "boucher de Boutcha" et ses hommes
L'Entretien de France 24
Petro Porochenko, ex-président ukrainien : "Plus de compromis possible avec Moscou après Boutcha"
France24 - Monde
Europe : les nouveaux visages de l’extrême droite
Publié le : 25/04/2022 - 11:00
Anne MAILLIET
Céline SCHMITT
Âgés de moins de 35 ans, Marie-Thérèse Kaiser, Fabrizio Busnengo et Alejandro Sanchez ont permis à leurs formations respectives d'extrême droite de se trouver aux portes du pouvoir. Ils se sont affranchis du passé et militent de manière décomplexée au sein de jeunes partis en Allemagne, en Italie et en Espagne : Alternative für Deutschland (AfD), Fratelli d’Italia (FdI) et Vox ont moins de dix ans. Reportage de Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy et Lorenza Pensa.
ESPAGNE
Législatives en Espagne : victoire fragile de Pedro Sanchez, poussée de l'extrême droite
AfD en difficultéAllemagne : isolée, divisée... l'extrême droite dans l'impasse ?
ITALIE
En Italie, l'extrême droite manifeste à Milan, les antifascistes à Rome
Valeurs Actuelles
Spéculations autour du prochain Premier ministre : « Chaque nom cité est un nom à rayer »
Quel nom sortira-t-il du chapeau ? Les férus de politique politicienne le savent, Emmanuel Macron ne va jamais là où on l’attend. Raison pour laquelle la nomination du prochain Premier ministre fait l’objet d’un grand nombre de spéculations.
Il y a cinq ans, il surprenait son monde en nommant le maire du Havre, Édouard Philippe, un LR pas encore bien connu à l’époque. S’ensuivait une scission du parti, la branche centre-droit le quittant en même temps que le nouveau chef du gouvernement.
À quelques jours de l’annonce, la mémoire de ce précédent bien à l’esprit, chacun réfléchit aux différentes options dont dispose le chef d’Etat. D’abord, une femme. L’idée semble cohérente tant le président a insisté tout le long de cette campagne sur la place de la parité dans son projet. À en croire plusieurs rédactions de France, Emmanuel Macron serait décidé à trouver la dauphine d’Edith Cresson, seule et unique femme à ce jour à avoir exercé la fonction de chef du gouvernement sous François Mitterrand.
Dans cette catégorie, plusieurs noms reviennent. Élisabeth Borne ? Hypothèse plausible pour beaucoup, la ministre du Travail a fait preuve de loyauté pendant cinq ans, et a le profil de la parfaite cheffe d’équipe. Aussi, en déplacement à Marseille le 16 avril, Emmanuel Macron expliquait : « La politique que je mènerai dans les cinq ans venir sera écologique ou ne sera pas. » Pour y parvenir le prochain Premier ministre devrait être chargé de la question environnementale, autre case que coche l’ancienne conseillère de Ségolène Royal.
C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron
Interrogée par Valeurs actuelles au Champ-de-Mars, lors de la soirée électorale du second tour, celle-ci avait balayée cette idée : « Ce n’est pas le sujet aujourd’hui, je ne répondrai pas à ça. » Soit. Mais quelques jours plus tard, force est de constater que la sexagenaire reste en pôle position pour beaucoup. « La philosophie du mandat qui s’ouvre n’est pas la même qu’en 2017, il faut poursuivre dans la dynamique de ce quinquennat » souligne un élu de la majorité, qui voit en Élisabeth Borne la digne héritière de Jean Castex. « C’est une technocrate sans charisme, parfait pour Emmanuel Macron », tacle notre interlocuteur.
Mais d’autres noms reviennent régulièrement. Ainsi d’Amélie de Montchalin, la ministre de la Fonction publique et de la Transformation, ou de Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde. Seulement l’idée ne fait pas l’unanimité :« Elle fait plus Davos que Montauban » aurait déclaré un ministre à l’AFP, écartant ainsi l’idée de voir l’ancienne ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy résider à Matignon.
Outre les figures féminines, certains cadres masculins du gouvernement ont des arguments à faire valoir. D’après l’AFP, Bruno le Maire, Gérald Darmanin, Julien Denormandie ou encore Gabriel Attal devraient, au moins, figurer dans le prochain gouvernement. Pourtant malgré tous ces pronostics, et bruits de couloirs, un proche du président de la République nous souffle : « Chaque nom cité est un nom à rayer. C’est simple. » Le 2 mai, un nouveau contre-pied ?
L'Humanité
Menaces sur la reprise économique mondiale
DécryptageConjoncture Conflit en Ukraine, reconfinement en Chine, resserrement des crédits, retour des politiques d’austérité… Les nuages s’amoncellent.
Clotilde MathieuComme un signe avant-coureur d’un retournement de conjoncture, un vent contraire a fait vaciller, une fois de plus, les places boursières, en ce début de semaine. Les perspectives de reconfinement en Chine, la guerre en Ukraine, l’inflation galopante, la remontée des taux ternissent l’horizon. Banque mondiale, Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) avancent tous des perspectives assombries. De 4,1 % et 4,9 %, les prévisions de croissance mondiale pour 2022 sont passées à 3,2 % et 3,6 %. Soit, grosso modo, un point de croissance, ce qui correspond à une perte pour l’économie mondiale de près de 800 milliards de dollars. En France, selon le FMI, la croissance pourrait avoisiner les 2,9 % cette année, puis 1,4 % en 2023, même si la récession est pour l’instant écartée. L’orage gronde.
1. Le Covid joue les trouble-fêtes
En Chine, les scènes de vie d’une économie à l’arrêt (lire ci-contre) liées à la recrudescence des contaminations, cumulée à la politique zéro Covid du gouvernement, font craindre le pire. Pour l’instant, les ports échappent aux restrictions et tournent. Seules une dizaine de villes en Chine sont intégralement ou partiellement reconfinées, mais le virus et son variant Omicron se répandent comme une traînée de poudre. Comme il est désormais aux portes de Pékin, la situation ressemble de plus en plus à un remake de 2020, lorsque le ralentissement des productions, avec la fermeture des usines, avait créé de fortes distorsions dans les chaînes d’approvisionnement, encore perturbées, du fait de la forte dépendance des économies occidentales aux biens intermédiaires venus de Chine.
Un effet Covid qui avait non seulement provoqué de fortes pénuries, obligeant les usines européennes dans les secteurs de l’automobile, des équipements électriques, des produits informatiques, électroniques et optiques à fermer, entraînant la mise au chômage partiel de nombreux ouvriers, et provoquant une récession sans précédent. Sans en arriver jusque-là, les tensions sur les chaînes d’approvisionnement risquent en tout cas d’alimenter la montée des prix, qui, en mars, a atteint 4,5 % dans l’Hexagone.
2. La guerre, l’autre menace
La guerre en Ukraine et les sanctions à l’encontre de la Russie sont « une crise » venue « se rajouter à une crise », pour reprendre les mots du FMI. Selon l’organisation internationale, « l’impact de la guerre en Ukraine va contribuer à dégrader cette année les prévisions de croissance de 143 pays représentant 86 % du PIB mondial », via une nouvelle recrudescence des prix de l’énergie, des matières premières mais aussi des aliments… Car la hausse des prix de l’énergie a entraîné une montée des prix des engrais et des produits céréaliers : le gaz naturel constitue un intrant essentiel pour la production d’ammoniac, élément commun de la plupart des engrais azotés. Un phénomène auquel s’ajoute la rupture des chaînes d’approvisionnement en maïs, blé et autres céréales. Résultat : les prix mondiaux des produits alimentaires ont grimpé de plus de 33 % sur un an, en mars, selon l’indice FAO des prix alimentaires agricoles défini par l’ONU, enregistrant son plus haut niveau. Outre l’effet prix qui aura un impact direct sur la consommation des ménages, la poursuite de la guerre pourrait, à moyen terme, dégrader davantage la confiance des ménages, des entreprises et des investisseurs et entraîner un cycle récessif.
3. Coup de frein sur la planche à billets
La montée durable des prix a fait réagir les banques centrales. Avec pour objectif une inflation à moins de 2 % pour le BCE et à 3 % pour la Fed (la banque centrale américaine), ces dernières veulent mettre fin à leurs politiques expansives. Pour la BCE, il s’agit de réduire son programme d’achat net de dettes qui consiste à contourner la règle, en rachetant sur le marché secondaire des titres de dettes aux acteurs privés afin que les États puissent continuer à s’endetter. Depuis 2014, ce sont près de 5 000 milliards d’euros de dette publique et privée et près de 80 % des dettes Covid des pays membres qui ont été rachetés sans contrepartie par l’institution. Un virage qui passe aussi par une remontée de leur taux directeur, avec une nouvelle salve en mai pour la Fed, et une première « d’ici à la fin de l’année » pour la BCE. Autant de mesures qui pourraient entraîner un éclatement des bulles, un krach financier, mais qui devraient surtout limiter les possibilités d’investissement et donc de croissance. De plus, cette stratégie pourrait pousser les États à mettre en place des politiques restrictives, comme en France avec la réforme des retraites qu’Emmanuel Macron souhaite imposer.
Dans cet environnement agité, préapocalyptique, les habitants des pays en développement aux économies fragiles sont en première ligne. Les dépenses alimentaires représentent 40 % de leur budget, contre 17 % dans les pays les plus riches. En conséquence, plus de 260 millions de personnes supplémentaires pourraient basculer dans l’extrême pauvreté en 2022, selon les calculs d’Oxfam. Une catastrophe « sans précédent de mémoire d’homme », poursuit l’ONG.
Or, nombre de ces pays sont au bord de la faillite. « Pour la seule année 2022, les pays les plus pauvres vont devoir rembourser 43 milliards de dollars », déclare Louis-Nicolas Jandeaux (Oxfam), sur RFI. Si bien que « plusieurs pays en développement risquent de ne pas rembourser leurs dettes dans les mois à venir et tenteront d’éviter la faillite tout en essayant de maintenir leurs importations vitales. Cela pourrait signifier des réductions drastiques des dépenses dans le monde entier, exacerbant un chemin déjà dangereux vers l’austérité que les pays ont commencé à prendre avec le soutien du FMI ».
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La inquietante desaparición de Debanhi Escobar desata la indignación en México
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El caso de la joven de 18 años ha desencadenado una protesta nacional por la incapacidad del gobierno para hacer justicia a las mujeres desaparecidas.
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Por Oscar Lopez
Photographs by Alejandro Cegarra
MONTERREY, México — En el día 13 de la búsqueda de su hija desaparecida, Mario Escobar estaba parado afuera de una gasolinera bajo un calor sofocante, mientras sostenía volantes con la foto de la joven e intentaba preservar una esperanza obstinada y urgente.
Horas más tarde, y bajo las luces policiales rojas y azules, esa esperanza fue destruida.
El cuerpo de Debanhi Escobar fue encontrado durante la noche del jueves pasado en un tanque de agua subterráneo abandonado en los terrenos de un motel en el norte de México, que las autoridades ya habían registrado en otras cuatro ocasiones.
“Estoy destrozado”, dijo Escobar sobre la desaparición de su hija. “Mi vida cambió completamente”.
El caso de Escobar, una estudiante de derecho de 18 años que desapareció el 9 de abril, ha generado indignación y protestas por un fenómeno escalofriante que ahora es común en México: la desaparición de mujeres y niñas en todo el país.
Tan solo en el último mes, al menos otras nueve mujeres y niñas han desaparecido en el área metropolitana de Monterrey, una de las ciudades más ricas del país. En todo México, más de 24.000 mujeres están desaparecidas, según cifras del gobierno, y el año pasado, unas 2800 mujeres fueron reportadas como desaparecidas, un aumento de casi el 40 por ciento en comparación con 2017.
La creciente tasa de desapariciones, según los expertos en seguridad, se correlaciona con el incremento general de la violencia en todo el país en los últimos años, además del aumento del crimen organizado, como el tráfico sexual, así como las altas tasas de violencia doméstica que hacen que muchas mujeres huyan de sus hogares.
Pero los analistas de seguridad y los grupos de derechos humanos también señalan una falla más generalizada por parte de las autoridades estatales al realizar investigaciones adecuadas de las mujeres desaparecidas o procesar casos de feminicidio, lo que impulsa una cultura de impunidad profundamente arraigada.
Como resultado, las familias desesperadas se ven obligadas a realizar los esfuerzos de búsqueda e investigaciones por sí mismas, en un pedido de justicia para los seres queridos que desaparecen en una nación cada vez más anárquica.
“El Estado simplemente creo que le ha dado la espalda completamente a su responsabilidad frente a investigar casos de desapariciones”, dijo Angélica Durán-Martínez, profesora asociada de ciencias políticas en la Universidad de Massachusetts Lowell. “Es un ambiente que facilita que estas prácticas se sigan reproduciendo porque no hay castigo ni hay justicia”.
Un vocero de la fiscalía del estado de Nuevo León, donde se ubica Monterrey y estuvo a cargo de las labores de búsqueda e investigación de la desaparición de Escobar, no respondió a varias solicitudes de entrevista.
En un informe publicado este mes, el Comité contra la Desaparición Forzada de las Naciones Unidas instó a México a enfrentar la crisis y señaló que más de 95.000 personas están registradas como desaparecidas. En los últimos cinco años han desaparecido 8000 personas al año. Aunque la mayoría son hombres, el comité destacó un “aumento notable” en las desapariciones de mujeres, niños y adolescentes.
“La impunidad en México es un rasgo estructural que favorece la reproducción y el encubrimiento de las desapariciones forzadas”, dijo el comité de la ONU en un comunicado, señalando que hasta noviembre pasado solo del 2 al 6 por ciento de las desapariciones habían resultado en procesos penales.
En respuesta, el presidente Andrés Manuel López Obrador, quien hizo de la lucha contra la violencia en México una promesa central de su campaña, dijo que se estaban atendiendo las recomendaciones del comité. En una de sus conferencias de prensa de la semana pasada, prometió el apoyo del gobierno federal para resolver el asesinato de Debanhi Escobar y afirmó que la injusticia en México era cosa del pasado.
“Además de la corrupción, lo que más ha dañado a México, porque van de la mano, es la impunidad”, dijo López Obrador. “Por eso hablamos de cero impunidad, que se castiguen los delitos que se cometen”.
Pero en Nuevo León, las autoridades han sido menos enfáticas con la crisis. La semana pasada, el fiscal general del estado, Gustavo Adolfo Guerrero, citó la “falta de comunicación” entre las familias, así como la “rebeldía” de los jóvenes como la causa de la mayoría de las desapariciones de mujeres, y agregó que la mayoría de las personas que estaban desaparecidas era por “una situación voluntaria”.
Antes del caso de Escobar, la indignación pública se había acumulado durante semanas por una serie de desapariciones de mujeres jóvenes en Monterrey, lo que parecía evidenciar la negligencia de las autoridades.
Yolanda Martínez, de 26 años, desapareció el 31 de marzo. Según su hermano Jesús, las autoridades tardaron dos semanas en visitar su casa. Y aún no ha sido encontrada.
“Empieza a alimentar esa desesperación en nosotros”, dijo Martínez. “No te puedo decir que no están haciendo nada, pero tampoco te puedo decir qué están haciendo”.
Tres días después de la desaparición de Martínez, desapareció María Fernanda Contreras, de 27 años. A través de un contacto familiar, el padre de Contreras, Luis Carlos, obtuvo datos de la torre celular que mostraban la ubicación aproximada de su teléfono la última vez que estuvo encendido.
Contreras recorrió la zona y pasó la información a la oficina del fiscal estatal. Pero dijo que las autoridades tardaron tres días en cerrar y registrar el vecindario. Cuando la encontraron, María Fernanda Contreras llevaba muerta varios días.
“Con toda la información que yo tenía, casi les encontré a mi hija y estos no podían hacer nada”, dijo Contreras. “Se me hace ridículo”.
La oficina del fiscal general de Nuevo León ha negado haber actuado con lentitud, señalando que Contreras fue asesinada la noche en que desapareció.
Luego sucedió el caso de Escobar, que avivó el enojo de la gente. La conmoción provocó una oleada inusual de apoyo público; hubo personas que ofrecieron de todo, desde drones hasta perros rastreadores para ayudar en la búsqueda.
La noche en que desapareció, Escobar había estado en una fiesta en las afueras de la ciudad. Según la fiscalía estatal, la joven salió de la reunión en un auto particular, pero en la madrugada del 9 de abril se bajó del vehículo a un costado de una carretera donde, al parecer, la dejó el conductor.
El conductor había sido entrevistado dos veces por los investigadores, según un funcionario de la fiscalía que no estaba autorizado para declarar de manera oficial.
A pesar de las enormes cifras, los medios de comunicación y las autoridades locales a menudo minimizan o ignoran los casos de mujeres desaparecidas, según los expertos en seguridad, y a menudo los funcionarios implican a las mujeres en sus propias desapariciones o las tratan como incidentes aislados, y no como un problema sistémico.
Pero debido a la atención mediática por los casos de las mujeres desaparecidas en Monterrey, las autoridades abrieron una investigación sobre Escobar casi de inmediato.
Una foto de Escobar que fue tomada por el conductor que la dejó en la carretera también se volvió viral, en parte gracias a los esfuerzos de la familia para llamar la atención sobre el caso. En la imagen se ve a la joven sola, en la orilla de una carretera, con los brazos cruzados y mirando hacia la oscuridad.
Durante casi dos semanas, su familia y amigos la buscaron desesperadamente, a veces caminando por terrenos baldíos, y hurgando en la tierra en busca de alguna señal de restos enterrados.
Al final fueron las quejas de los trabajadores del motel sobre un mal olor las que alertaron a las autoridades para que revisaran el tanque de agua.
La semana pasada, el máximo funcionario de seguridad de Nuevo León reconoció mientras hablaba con reporteros que la búsqueda de Escobar había sido una operación fallida.
“Es una falla humana masiva”, dijo Aldo Fasci, secretario de Seguridad del estado. “Ahí estuvieron cuatro veces y no encontraron nada”.
En una entrevista con el diario mexicano Reforma la semana pasada, Guerrero, el fiscal estatal, dijo que la joven había muerto antes de que su cuerpo fuera arrojado a la cisterna. Luego, la tarde del miércoles, Guerrero le dijo a la prensa que Escobar pudo estar viva cuando cayó al tanque.
“Pondremos todos los recursos en nuestras manos para determinar los hechos que han sucedido”, dijo Guerrero en un mensaje de video publicado en Facebook. “Si estos indican un delito, serán perseguidos con toda la fuerza de la ley”.
Pero las acciones de las autoridades estatales ya han sido cuestionadas.
El lunes, Karla Quintana, titular de la Comisión Nacional de Búsqueda de Personas Desaparecidas, señaló varios errores de la fiscalía, incluido el hecho de no informar a los padres de Escobar del hallazgo de un cuerpo, una información de la que se enteraron por las noticias. Luego se les negó el acceso a los restos de Escobar y solo se les proporcionaron fotografías, aseguró Quintana.
El día después de que se confirmó la muerte de la joven, cientos de mujeres salieron a las calles a protestar, interrumpiendo el tráfico en Monterrey. Muchas tenían los volantes de búsqueda con la foto de la joven.
El sábado, el cuerpo de Escobar fue trasladado a unas tres horas al sur de Monterrey hasta Galeana, donde creció su madre. Cuando la procesión de autos llegó a la ciudad, había decenas de residentes al costado de la carretera agitando carteles y globos blancos.
Después de una misa celebrada en una iglesia amarilla, el ataúd fue llevado a las afueras de la localidad, seguido por una procesión de decenas de personas que acudieron al cementerio local, ubicado en una colina con vista a las montañas.
“Estamos destrozados por dentro, nuestros corazones están partidos”, dijo Mario Escobar. “Estamos cansados de todo lo que está pasando en México”.
El ataúd de Escobar fue depositado en una tumba revestida con bloques de cemento sobre la cual se vertió cemento fresco, seguido de decenas de flores. Luego, las mujeres de la multitud comenzaron a cantar un himno evocador, mientras sus palabras azotaban el viento.
Chantal Flores colaboró en este reportaje.
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France24 - Monde
Des frappes israéliennes en Syrie tuent neuf personnes, dont cinq soldats
Publié le : 27/04/2022 - 09:37
FRANCE 24
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Au moins neuf personnes ont été tuées, dont cinq soldats syriens, par des frappes israéliennes nocturnes près de la capitale Damas, a indiqué mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Neuf combattants, parmi lesquels cinq soldats syriens, ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes près de la capitale Damas, les plus meurtrières cette année, a annoncé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon cette ONG, Israël a visé notamment un dépôt de munitions et plusieurs positions militaires liées à l'Iran, qui aide militairement le régime syrien de Bachar al-Assad. Ennemi juré de l'Iran, l'État hébreu ne veut pas voir Téhéran étendre son influence en Syrie.
Des membres de milices pro-iraniennes tués
Rami Abdel Rahman, qui dirige l'OSDH, a précisé que les quatre autres tués étaient des membres de milices pro-iraniennes. La nationalité de ces victimes n'a pas pu être vérifiée dans l'immédiat.
De plus, huit personnes ont été blessées après ces frappes sur cinq sites différents, a ajouté l'OSDH, organisation basée au Royaume-Uni et disposant d'un large réseau de sources à travers la Syrie.
Une source militaire syrienne a confirmé à l'agence de presse officielle Sana la mort de quatre des cinq soldats.
"L'ennemi israélien a mené une agression aérienne à l'aube en tirant plusieurs missiles depuis Tibériade visant plusieurs positions aux alentours de Damas", a indiqué la source militaire.
"Notre défense anti-aérienne a intercepté plusieurs missiles et l'enquête a indiqué que quatre soldats avaient été tués", a précisé la source à Sana.
Ces frappes font suite à une attaque israélienne similaire le 14 avril près de la capitale, qui n'avait pas fait de victimes, selon Sana.
Une trentaine de frappes en 2021
L'État hébreu commente rarement chacune de ses frappes contre la Syrie mais reconnaît en avoir organisé des centaines depuis 2011, ciblant des positions de l'armée syrienne, des forces iraniennes et du Hezbollah libanais pro-iranien.
Début mars, une frappe israélienne dans la banlieue de Damas avait tué deux officiers des Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique d'Iran.
L'OSDH estime qu'en 2021, une trentaine de frappes israéliennes ont tué 125 combattants des forces gouvernementales et cinq civils.
Avec AFP
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En Syrie, des frappes israéliennes tuent deux civils, selon l'agence de presse officielle
L'armée israélienne annonce avoir frappé des sites de tirs de missile en Syrie
Des frappes israéliennes tuent trois soldats syriens près de Damas
Valeurs Actuelles
À la fac, l’interminable dérive de l’ultragauche
« On se défend si on nous attaque, mais que de la légitime défense. » Voici les dernières consignes de Vianney Vonderscher, le président de la Cocarde étudiante, avant que les militants de son association droitière, accompagnés de membres de l’Union nationale inter-universitaire (Uni) et de Génération Zemmour, s’élancent sur un blocus qui dure depuis plusieurs heures le jeudi 14 avril.
Le matin même, avant les cours, un groupe installe un amas de poubelles et de barrières de chantier pour bloquer l’entrée de Sciences Po. D’autres taguent les caméras de surveillance, le blocus est lancé. Un étudiant nous confie que sur place sont présents « des socialistes classiques et plusieurs antifas ». Il a eu l’occasion de poser des questions au directeur de l’Unef, qui lui aurait confié : « On accepte la défaite, mais ce n’est pas normal qu’avec les enjeux actuels, notamment climatique et d’égalité, aucun des candidats au second tour ne les mette en avant. » L’étudiant en voit certains qui « sont juste contents de faire sauter les cours ».
Assise par terre ou sur les poubelles, la jeunesse bourgeoise révolutionnaire passe son après-midi à enchaîner les cigarettes, dissertant sur les trouvailles de nouveaux slogans antifascistes. De la grande théorie politique sur la lutte des classes en passant par la menace du Rassemblement national et le “grand capital” défendu par Emmanuel Macron, pour qui ils invitent tout de même à voter, aucune thématique ne passe sous les radars de ces philosophes du dimanche. Des affiches pendent aux grilles de l’école : on peut y déchiffrer des leitmotivs propres à l’extrême gauche, tels que “féministes antifascistes”, “non à l’extrême droite” ou encore “SS de flics”. Comble de la bien-pensance, un drapeau de l’Action antifasciste trône fièrement au milieu de la barricade. Chacun choisit ses combats.
À 14 h 30, une soixantaine d’étudiants, postés devant l’école, cheveux longs et colorés, Doc Martens aux pieds et cigarettes roulées au bec, montrent leur envie de révolte. Quelques-uns, entièrement vêtus de noir et crânes rasés, visiblement habitués, sont là pour encadrer les néophytes. Certains lancent des slogans repris en chœur par une foule. On se croirait à la sortie d’une école primaire.
Les étudiants qui dansent et applaudissent scandent “économie libérale, enfant du capital”. Pour rappel, à Sciences Po, 25 % des étudiants sont boursiers, d’autres paient autour de 6 000 euros par an pour les droits de scolarité. Un étudiant reconnaît d’ailleurs que, si certains des manifestants font partie des « quotas » défavorisés, la majorité sont « des privilégiés » et « comme la gauche en général, ils se donnent bonne conscience, mais ne vivent jamais selon les valeurs qu’ils prônent ».
Tous debout hurlent “Le Pen on dégage, Macron on combat !”. Les passants semblent ne pas comprendre. Ils filment de loin en riant à la vision de cette caricature de Mai 68. L’espoir renaît pour ces jeunes aux rêves déçus, ils laissent échapper : « LFI c’est pas fini, ça, ça va faire bouger les choses. »
Déblocage par une droite unie
À quelques rues de là, l’ambiance est autre. Militants de l’Uni, de la Cocarde étudiante et de Génération Zemmour se retrouvent. Le président de la Cocarde se félicite d’un « rassemblement des jeunes de bonne volonté » et explique que « le but est pacifique, simplement les universités n’appartiennent pas aux militants d’extrême gauche ». Il déplore une inaction de la part de l’administration de l’école qui serait complaisante : « Certains professeurs soutiennent directement les bloqueurs, ce n’est pas leur rôle. » Constance, une responsable de l’Uni, approuve fortement le déblocage : « C’est essentiel que nous nous unissions pour nous opposer au blocage de l’extrême gauche sur les campus de Paris, cela nuit à l’Université et aux partiels. C’est toujours au moment des examens que la gauche se réveille. »
S’ensuivent les instructions du président de la Cocarde : « Les consignes c’est : pacifique et dynamique, les gars ! Une démonstration de force mais on n’est pas les provocateurs ! », rappelle-t-il. Si des violences ont lieu, « comme toujours ce sera retourné contre nous par les médias », soupire-t-il. Le groupe se rassemble au coin de la rue, encore invisible des bloqueurs, à 50 mètres du barrage. Ils avancent, certains les voient arriver et filment, d’autres courent prévenir les antifas. Ils n’ont pas le temps de dresser deux barrières que les militants droitistes s’élancent. La Cocarde en tête, le visage caché, court aux cris de “gauchiste casse-toi, la France n’est pas à toi”. Les antifas se rassemblent mollement, mais à la vue des 40 encagoulés qui foncent tête baissée, se dérobent. La panique s’empare des rangs antifas : ceux qui riaient en vainqueurs courent maintenant à l’opposé. Un fumigène est craqué : “Gauchistes hors d’ici ! À bas la Macronie !” Enveloppés par la fumée, ils défont les barricades. La sécurité de Sciences Po, comme pendant le blocus, reste stoïque. En deux minutes, un blocus qui devait tenir plusieurs jours s’écroule. Un vibrant “on est chez nous” est scandé à pleins poumons par les militants. Quelques gauchistes téméraires, postés au loin, scandent : “Paris antifa !” Aucun ne s’approche mais beaucoup filment.
Une fois un brassard de police sorti par un homme devant l’école, un cortège de motos des brigades de répression des actions violentes motorisées débarquent. La Cocarde recule et détale. « Quatre heures plus tôt, ça aurait été bien », glisse un étudiant au passage des policiers. Un autre s’époumone : « Là ils font plus les malins, les fachos. » L’équipe de VA+ est prise à partie par des militants sanguins, frustrés de leur défaite : « Il y a les chiens de Valeurs actuelles ! »
Plus tard, les fuyards reviennent, sur l’air de Siamo Tutti Antifascisti, en réponse à une Marseillaise entonnée par les quelques militants de l’Uni encore présents. Une antifa, déçue, s’insurge : « Le Pen est une candidate fasciste, la question ne se pose pas. On est menacé pour ça par les fachos, c’est grave. » Elle ajoute : « Ils nous mettent tous en danger, nous, on porte des idées saines. Il faut revoir ses priorités, les cours c’est bien mais l’extrême droite, c’est plus grave. » L’incompréhension de ne pas avoir plus le soutien de l’école gagne les “Che Guevara” modernes : « Alors que Sciences Po est elle-même porteuse de ces idées politiques », selon une bloqueuse qui ne rigole pas en disant cela.
La gauche militante, poison du monde universitaire
Ce blocus qui refuse la démocratie est emblématique mais pas isolé. À Nantes, un e-mail interne appelant à voter pour Emmanuel Macron a été envoyé par la présidente de l’université. À Paris, d’autres universités ont été bloquées, puis ont vu leurs cours annulés par précaution. Enfin, depuis le lundi 18 avril, de nombreux lycées sont bloqués à leur tour et répondent à “l’appel de la Sorbonne”, comme en témoigne un lycéen dévasté par « ce second tour qu’on nous impose ». Ces événements restent le fait d’une minorité très active et influente sur les jeunes, à l’instar de ce lycéen du XVIe arrondissement de Paris qui se rebelle contre un monde injuste à ses yeux. « Tout cela révèle quelque chose de très profondément ancré dans les universités françaises », nous confie, exaspéré, le délégué national de l’Uni, Rémy Perrad.
Dès qu’une loi relative à la vie des étudiants est envisagée par l’exécutif, les blocus deviennent légion. L’existence d’une pensée de droite au sein des universités, ou la non-présence d’un candidat de gauche au second tour, suffit à présent à mettre le feu aux poudres. Ces blocages pourrissent la vie des universités et rendent la continuité du service public très incertaine. La valeur des diplômes est mise en danger, comme le craint Pierre-Henri Tavoillot, maître de conférence à la Sorbonne, qui nous confie : « Depuis 2015, de nombreuses universités parisiennes n’ont pas eu un seul semestre complet. » « Le prolétariat ne veut plus faire la révolution, une minorité d’étudiants très organisés influencent beaucoup des lycéens sans recul. Cela devient un rite initiatique de bloquer, et les étudiants les plus fragiles en pâtissent », explique le professeur. Symbole d’une dictature passive, la démocratie n’est plus perçue comme un système politique, « mais comme des valeurs, ceux qui ont raison et ceux qui ont tort ». Tout un programme.
Constat partagé par Jean-Robert Pitte, ancien président de la Sorbonne et secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques : « On est dans un pays qui donne des leçons de démocratie à la terre entière sans faire respecter la sienne. » À qui a-t-on affaire ? « Des gens ultragâtés qui ne vont pas voter et sont les premiers à manifester quand le résultat ne leur plaît pas. » Sans parler des lycéens qui, par définition, ne peuvent souvent pas encore voter. Et encore, l’âge de majorité n’est pas encore abaissé à 16 ans, au grand désarroi de Jean-Luc Mélenchon.
Soutien d’une partie de l’administration
L’ancien président de la prestigieuse université le reconnaît sans détour : « Les professeurs et les personnes de l’administration sont principalement de gauche. » Sans que cette situation ne scandalise personne. Le soutien de professeurs aux activistes gauchistes est emblématique d’une université qui se dégrade, portant atteinte à sa réputation de temple du savoir. Pierre-Henri Tavoillot dénonce la complaisance de ses collègues vis-à-vis des blocus : « J’ai proposé mes cours sur YouTube pour assurer la continuité de l’enseignement. Résultat, je me suis fait critiquer par des collègues. » Ce professeur, marginalisé dans sa défense d’une université normale, ajoute : « Mon nom aurait été tagué dans la Sorbonne pour mon opposition aux mouvements. » On a connu plus démocratique…
L’Uni est inquiète pour ce qui est de l’enseignement et de la sécurité ; les militants étouffent : « Toute la journée, ils rabâchent qu’il y a les gentils et les méchants en politique, résultat, dès que l’Uni tracte pacifiquement, on veut nous virer juste parce qu’on est de droite », nous déclare le délégué national, Rémy Perrad. Dernier exemple en date ? Le 22 avril, un e-mail a été envoyé aux étudiants de Lyon-III pour condamner la présence de la Cocarde dans la fac. L’administration se veut rassurante face à l’immixtion de la “peste brune” : « [On ne laissera] pas notre université devenir l’instrument de ceux qui veulent porter atteinte à [nos] valeurs. L’engagement de l’université Jean-Moulin- Lyon-III contre le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme et la haine antimusulmans sera sans faille. »
Dans le viseur, des associations de droite ? Des attaques portées par un encouragement sans vergogne du monde médiatique, à l’image d’Alice Coffin, qui soutient que « toutes les méthodes pour lutter contre le fascisme sont légitimes ». La réponse de l’État se révèle bien insuffisante d’après un autre enseignant : « Les étudiants ne risquent aucune sanction, on présente comme des héros des gens qui ne risquent rien de la part de l’État. » Alors même que de nombreux témoignages font état d’une Sorbonne complètement saccagée, de bureaux fracassés, ainsi que de nombreux tags sur le bâtiment historique. Déclassement, vous avez dit déclassement ?
New York Times - World
La pandemia de coronavirus
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El impulso por la vacunación universal contra la covid pierde fuerza
Los números se están estancando en la mayoría de las naciones de bajos ingresos, muy lejos del objetivo de la OMS de inmunizar al 70 por ciento de la población de cada país. Algunos expertos en salud pública opinan que la iniciativa se ha perdido para siempre.
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Por Rebecca Robbins y Stephanie Nolen
A mediados del año pasado, la Organización Mundial de la Salud (OMS) comenzó a impulsar una meta muy ambiciosa que, según la institución, era indispensable para acabar con la pandemia: vacunar al 70 por ciento de la población de todos los países contra la COVID-19 para junio de 2022.
Ahora es evidente que el mundo se quedará muy corto de esa meta para esa fecha. Además, entre los expertos en salud pública crece la sensación de resignación ante la posibilidad de que tal vez nunca se alcance una alta cobertura de vacunación contra la covid en los países de menores ingresos, a medida que se agota el financiamiento tan necesario de Estados Unidos, y que tanto los gobiernos como los donantes favorecen otras prioridades.
“La realidad es que se ha perdido el ímpetu”, señaló Isaac Adewole, exministro de Salud de Nigeria, quien ahora trabaja como consultor de los Centros para el Control y la Prevención de Enfermedades de África.
Solo unos cuantos de los 82 países más pobres del mundo —entre ellos Bangladés, Bután, Camboya y Nepal— han alcanzado el umbral del 70 por ciento de vacunación. De acuerdo con los datos recabados de fuentes gubernamentales por el proyecto Our World in Data de la Universidad de Oxford, muchos están por debajo del 20 por ciento.
En comparación, cerca de dos terceras partes de los países más ricos del mundo han llegado al 70 por ciento. (Estados Unidos está en el 66 por ciento).
Renunciar a alcanzar una alta cobertura de vacunación a nivel mundial podría tener graves consecuencias. Los expertos en salud pública afirman que, si se abandona ese esfuerzo global, es posible que aparezcan nuevas y peligrosas variantes que amenazarían los precarios intentos del mundo por vivir con el virus.
“La pandemia aún no ha terminado —está muy lejos de desaparecer— y es indispensable que los países usen las dosis que tienen a su disposición para proteger a la mayor parte posible de su población”, comentó Seth Berkley, director general de GAVI, la organización sin fines de lucro que gestiona COVAX, el centro de coordinación de vacunas a nivel mundial.
En los últimos meses, países de distintas partes del mundo, incluyendo algunos de Europa oriental y Medio Oriente, han visto que sus tasas de vacunación se han estancado en una tercera parte o menos de su población. Pero la tasa de vacunación de África sigue siendo la más desalentadora.
Menos del 17 por ciento de los africanos han recibido una inmunización básica contra la covid. Hasta ahora, casi la mitad de las dosis de vacunas que se entregaron al continente se han quedado sin usar. El mes pasado, el número de dosis inyectadas en el continente disminuyó un 35 por ciento en comparación con el mes de febrero. Las autoridades de la OMS atribuyeron esta caída a que en varios países remplazaron el programa de vacunación masiva por campañas a menor escala.
Algunos expertos en salud global indican que el año pasado el mundo perdió una gran oportunidad de vacunar a los países de menores ingresos, en ese entonces la gente tenía más temor a la covid y estaba más motivada a vacunarse.
“Hubo un momento en que la gente estaba muy desesperada por vacunarse, pero no había vacunas. Y luego se dieron cuenta de que no se murieron sin la vacuna”, dijo Adewole, quien busca que los países sigan tras la meta del 70 por ciento.
El impulso que queda en la campaña global de vacunación ha sido obstaculizado por un déficit de financiación para el equipamiento, transportación y personal necesario para inyectar las dosis en las personas.
En Estados Unidos, un país clave para la financiación del esfuerzo de vacunación, los legisladores retiraron 5000 millones de dólares que estaban destinados a la ayuda global a la pandemia del paquete de respuesta al coronavirus que se esperaba fuera sometido a votación en las próximas semanas. Funcionarios del gobierno de Joe Biden han comentado que, sin los fondos, no podrán brindar apoyo a la entrega de vacunas en más de 20 países que tienen bajas tasas de inmunización.
Algunos expertos en salud pública destacan que hay motivos para creer que la campaña de vacunación global todavía tiene vigor. Pese a la caída respecto del punto máximo de febrero, el número de vacunas contra la covid que se administran en África todos los días sigue estando cerca de un punto máximo en la pandemia. Además, este mismo mes, GAVI organizó una nueva e importante ronda de compromisos de financiamiento, con lo que obtuvo acuerdos por 4800 millones de dólares, aunque no llegó a la meta de 5200 millones de dólares.
También se tiene la esperanza de que la cumbre mundial sobre COVID-19 que la Casa Blanca piensa organizar el mes que viene podría ser una oportunidad para generar impulso y financiamientos.
Sin embargo, la caída en la demanda de la población ha hecho que algunos funcionarios y expertos en salud cuestionen de manera discreta, y en algunos casos abierta, si la meta del 70 por ciento es factible o incluso razonable.
En el África subsahariana, los fallecimientos reportados por causa de la COVID-19 siguen siendo comparativamente bajos, aunque se discute en qué medida esto es el reflejo de una mala gestión de la información. No obstante, la percepción en muchos países de la región es que esta enfermedad no plantea una amenaza importante, sin duda no tanta como otros problemas de salud generalizados que requieren atención y para los que hay pocos recursos de asistencia sanitaria.
Fifa Rahman, una representante de la sociedad civil en un grupo impulsado por la OMS que coordina la respuesta a la covid a nivel global, explicó que muchos gobiernos de bajos ingresos están volcando su atención a sus economías y a otros problemas de salud como el VIH. “Tenemos la sensación de que existen muchas prioridades concurrentes, pero ese es un síntoma de que el ímpetu se ha perdido. Porque cuando lo teníamos, todos decían: ‘¿Dónde están nuestras vacunas?’”.
En las zonas rurales de la República Democrática del Congo, por ejemplo, donde la tasa de mortalidad por covid es muy baja, hay un aumento en casos de sarampión que amenaza a 20 millones de niños. Sin embargo, el gobierno dice que no puede apartar este año los recursos para brindar vacunas complementarias contra el sarampión, dijo Christopher Mambula, gerente médico de Médicos sin Fronteras en África Oriental. En este tipo de contexto, tiene poco sentido seguir desviando recursos para ampliar la vacunación contra la covid, dijo.
A medida que los gobiernos africanos han recibido más vacunas donadas por países ricos y han tenido dificultades para distribuir incluso esos suministros, su interés en pedir más dosis ha disminuido.
La Unión Africana sigue teniendo la meta de vacunar al 70 por ciento de su población para fines de 2022. Pero, debido a la lentitud de los países para emplear las vacunas donadas, el organismo no ha ejercido sus opciones para solicitar más dosis de Johnson & Johnson y Moderna.
La farmacéutica sudafricana Aspen Pharmacare completó este año un acuerdo para embotellar y comercializar la vacuna de Johnson & Johnson en África, un contrato que se presentó como un paso temprano en el desarrollo de una industria sólida de producción de vacunas en África. Aspen se preparó para la producción, pero ningún comprador ha hecho pedidos, incluidos la Unión Africana y Covax, dijo Stephen Saad, el director ejecutivo de Aspen.
El Instituto Serum de India, el mayor fabricante de vacunas en el mundo, detuvo su producción de dosis para la covid en diciembre del año pasado, cuando su suministro llegó a los 200 millones de dosis; Bharat Biotech, otra empresa india que es un gran productor, también dejó de fabricar las suyas debido a la escasa demanda. Las empresas dicen que no tienen pedidos pendientes desde que su contrato con el gobierno indio concluyó en marzo.
Después de que la OMS comenzó a promover la meta del 70 por ciento de vacunación, muchos gobiernos de bajos ingresos establecieron esa meta para sus propias poblaciones. El gobierno de Biden también la avaló en septiembre y dio como plazo el mes de septiembre de 2022.
En ese momento, se pensaba que dos dosis de las vacunas de Pfizer y Moderna ofrecían una fuerte protección incluso contra los casos leves de la enfermedad y seguía habiendo esperanzas de que con altos niveles de cobertura de vacunación se controlaría el virus. Pero la aparición de nuevas variantes y la propagación del virus en África cambiaron esas estimaciones.
Los esquemas de vacunación que se habían planeado para los países en desarrollo no ofrecían mucha protección contra la infección por la variante ómicron. Y debido a que los países del África subsahariana fueron excluidos de la distribución de vacunas durante gran parte del año pasado, cada vez más africanos obtuvieron la protección contra el virus a partir de una infección natural, algo que según algunos estudios evita el contagio tanto como dos dosis de ARNm. Algunos datos nuevos de la OMS indican que al menos dos terceras partes de los africanos ya habían contraído el virus antes de la ola de ómicron.
Debido a estos factores, algunos expertos en salud pública de África afirman que ya no tiene ninguna lógica la meta del 70 por ciento. “No se le ve mucho sentido. De hecho, va a ser mucho más útil llegar a más del 90 por ciento de la población mayor de 50 años”, señaló Shabir Madhi, profesor de Vacunología y decano de la Facultad de Ciencias de la Salud de la Universidad del Witwatersrand, en Johannesburgo. En la actualidad, más o menos dos terceras partes de los sudafricanos mayores de 50 años tienen el esquema completo de vacunación.
Madhi comentó que era mejor que Sudáfrica cerrara los centros de vacunación masiva y redoblara sus esfuerzos para identificar a las personas más vulnerables en los servicios religiosos y en las oficinas gubernamentales que pagan pensiones mensuales.
Katherine O’Brien, quien encabeza los trabajos relacionados con las vacunas y las inmunizaciones en la OMS, explicó que esta agencia promueve que los países se enfoquen en sus ciudadanos más vulnerables y no tanto en vacunar a “un 70 por ciento de su población de manera indiscriminada”. Según ella, siempre se ha pretendido que sea el “100 por ciento de los trabajadores sanitarios, el 100 por ciento de los adultos mayores, el 100 por ciento de las mujeres embarazadas y el 100 por ciento de las personas que estén dentro de los grupos de mayor riesgo”.
O’Brien comentó que, desde luego, los países pueden elegir los objetivos de salud a los que quieran darles prioridad, pero los recursos limitados no deben ser un obstáculo para vacunar contra la covid. “Si los países desean hacerlo, el mundo cuenta con recursos suficientes para ello”, aseveró. “Y en realidad esa debería ser la pauta”.
Algunos expertos en salud pública indicaron que si bien el umbral de 70 por ciento de vacunación claramente no será alcanzable en la fecha prevista, sería poco ético e inteligente renunciar a alcanzar la meta en un horizonte de más largo plazo. Expresaron frustración por el mar que crece entre los países ricos que ya vacunan a los niños pequeños y ofrecen cuartas dosis a los adultos saludables y las regiones donde la mayoría de las personas aún no tienen ni una sola dosis.
“¿Por qué estamos haciendo un objetivo para los países de altos ingresos y otro para los de bajos ingresos?” dijo Ayoade Alakija, una de las presidentas del programa de vacunación de la Unión Africana.
Indicó que aunque muchas personas en el África subsahariana ya se han contagiado, sigue habiendo la necesidad de protección adicional procedente de una amplia cobertura de vacunación.
La cobertura modesta, dijo, “no se considera un nivel suficiente de protección en Inglaterra, no es un nivel suficiente de protección en Estados Unidos. ¿Cómo puede estar bien que no estemos apuntando a conseguir el máximo-máximo posible? Apuntas al cielo y llegas a la copa del árbol”.
Rebecca Robbins se integró al Times en 2020 como reportera de negocios con énfasis en las vacunas para la covid. Desde 2015 investiga temas de salud y medicina. @RebeccaDRobbins
Stephanie Nolen cubre la salud global. Ha informado sobre temas de salud pública, desarrollo económico y crisis humanitarias desde más de 80 países. @snolen • Facebook
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L'Humanité
Les fonds rapaces aiment le Covid
ChroniquePierre IvorraOn ne rendra jamais assez hommage aux chercheurs, techniciens, ingénieurs, travailleurs de différents métiers du géant pharmaceutique américain Pfizer. À défaut d’avoir pu éradiquer l’épidémie, ils ont permis, par leur découverte d’un premier vaccin, de sauver des vies de personnes à risques, de limiter de ce fait la progression du Covid-19 ainsi que le nombre de décès dans bien des pays. On n’en dira pas autant de la direction du groupe, qui s’est opposée jusqu’au bout à la levée des brevets sur les traitements anti-Covid. Elle n’entend pas renoncer à une telle pierre philosophale. Grâce à elle, les ventes du groupe ont bondi de 95 % en 2021, dépassant les 83 milliards de dollars, et le bénéfice net a plus que doublé, à 22 milliards de dollars. Entre l’intérêt général, qui pousserait à abandonner la propriété du brevet, comme l’a demandé le président américain, Joe Biden, et l’intérêt particulier, qui incite à s’y accrocher, les actionnaires n’ont, semble-t-il, pas hésité. Mais qui sont-ils ? Le premier, avec 8,05 % du capital, est Vanguard Group, que nous commençons à connaître. Ce fonds d’investissement est aussi actionnaire de Moderna (6,34 % du capital), qui a créé lui aussi un vaccin anti-Covid ; il est également chez le géant Johnson & Johnson, actif tout autant dans la pharmacie, les produits d’hygiène que les cosmétiques ; il est présent dans un troisième groupe pharmaceutique, suédo-britannique, AstraZeneca, et chez notre Sanofi, groupe tricolore. Vanguard ne s’occupe pas que de notre santé, il investit aussi chez Pernod-Ricard, Michelin, Monsanto, ExxonMobil… Le deuxième actionnaire nous est devenu familier puisqu’il s’agit de l’inévitable BlackRock, devenu le plus important gestionnaire d’actifs au monde, avec près de 7 800 milliards de dollars, et qui est en partie sous la tutelle de Vanguard.
Décidément, on retrouve un peu partout ces géants du capital financier : dans la santé, l’audiovisuel, l’industrie, le bâtiment, les nouvelles technologies… De plus, ils ont l’oreille de nombre de dirigeants et gouvernements. Ainsi, il y a un peu plus de deux ans, BlackRock s’est fait connaître en France pour avoir conseillé notre gouvernement dans l’élaboration de sa désastreuse réforme des retraites. On mesure dès lors l’enjeu financier, économique et même géopolitique que représenterait l’établissement d’une maîtrise publique et sociale de leur activité. D’où l’importance de construire une autre Europe au service des peuples à même de peser face à ces géants, états-uniens pour nombre d’entre eux, afin de donner une autre orientation à leurs choix de gestion.
coronavirus covid-19pfizerBrevets des vaccins L'Humanité
Les contes de Florence Delay
ChroniqueVincent RoyQui sont les « pauvres d’esprit » qui auront le bonheur d’accéder aux « Royaume des cieux » ? Que signifie « pauvres d’esprit » ? Pourquoi Le Caravage, dans un tableau célèbre, La Conversion de saint Paul (1600), représente-t-il Saul de Tarse – qui devient Paul, sur le chemin de Damas, à la suite de sa conversion – « cloué à terre » avec, près de lui, un cheval dont, cela ne fait aucun doute, il serait tombé ? Fallait-il, absolument, que le futur apôtre tombe de haut pour que sa conversion soit fugurante, miraculeuse ? Voici notamment des questions (mais il y en a bien d’autres), auxquelles répond savamment Florence Delay dans son magnifique petit livre intitulé Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. Oui, car Saul, pour devenir Paul, n’est pas tombé de cheval lorsqu’il a entendu la voix du ciel. Il reste qu’à partir du XIIème siècle, le cheval est de tous les tableaux représentant la scène, à l’exception d’une fresque de Luca Signorelli. Pourquoi a-t-on prêté un cheval à Saul ?
De conversion, il est beaucoup question encore : celle de Claudel, celle d’Ignace de Loyola (c’est en lisant qu’il « évangélisa sa nature païenne »), de Max Jacob… Chacun de ces récits est un conte ; et c’est bien ce qui captive Florence Delay qui les entremêle à l’envie. C’est qu’elle se délecte des fables (ou des histoires vraies, mais le sont-elles vraiment ?) du « merveilleux » chrétien. Alors elle les tisse les unes avec les autres si bien que la richesse de la tapisserie qu’elle nous propose tient ensemble à la variété des couleurs et des motifs.
A l’instar du cheval de Paul, se succèdent le lion de Jérôme, le petit poisson de saint Corentin, le cerf de saint Hubert, l’aigle de Jean, les oiseaux de François d’Assise, le chien de Roch : « Les animaux parlent depuis les commencements, depuis que le serpent s’adressa à Eve ». Les peintres comme les écrivains ont de l’imagination, c’est leur métier. C’est quoi, en vérité, l’imagination ? Le fait de croire à ses rêves ou de rêver la réalité. En somme de la voir telle que l’on est (pour paraphraser Eluard). Florence Delay nous communique sa joie : elle passe dans sa prose. Et sa prose (souvent poétique), est portée par une foi. Celle qui consiste à croire aux beautés de la création.
Il n’y a pas de cheval sur le chemin de Damas. De Florence Delay, Le Seuil 160 p. 18 euros
France24 - Monde
En Afghanistan, les entreprises s'effondrent depuis l'arrivée au pouvoir des Taliban
Publié le : 27/04/2022 - 08:45
FRANCE 24
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Sonia GHEZALI
L’Afghanistan comptait 5 000 entreprises avant la prise du pouvoir par les Taliban le 15 août dernier. Depuis, près de 2 000 d’entre elles ont fermé leurs portes, laissant des milliers de personnes au chômage. Reportage à Kaboul de Sonia Ghezali et Shahzaib Wahlah.
Depuis que les Taliban ont repris le pouvoir à Kaboul il y a plus de huit mois, 2 000 entreprises sur les 5 000 que comptait l'Afghanistan ont fermé leurs portes.
L’écroulement du système bancaire, la chute du pouvoir d'achat des Afghans et l'incertitude de l’avenir font du quotidien des chefs d’entreprise un enfer.
"Tout s'est arrêté"
Dans la capitale, plus de la moitié des entreprises en activité sous l’ancien pouvoir ont mis la clé sous la porte, laissant des milliers de personnes au chômage.
L'entreprise florissante d’exportation de safran de Farhad Safi n’a pas survécu à l'arrivée au pouvoir des Taliban. Les sanctions internationales imposées au pays ont eu raison de sa jeune société. "Quand les Taliban sont arrivés à Kaboul, tout s’est arrêté", confie-t-il à France 24.
Selon la Banque mondiale, l'économie afghane va continuer à se contracter tout au long de l’année.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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En Afghanistan, "certains vendent déjà leurs enfants pour nourrir leur famille"
DECRYPTAGEAfghanistan : l'impossible conditionnement de l'aide humanitaire à l'éducation des filles
L'ONU approuve une résolution établissant une coopération avec l'Afghanistan des Taliban
Valeurs Actuelles
Présidentielle 2022 : un collectif d’étudiants « antifascistes » occupe la Sorbonne
« Ni Macron, Ni Le Pen ». Ce slogan a été scandé par plusieurs centaines d’étudiants qui ont bloqué La Sorbonne durant toute la journée du mercredi 13 avril. « Il y a environ 150 à 200 personnes de facultés différentes qui sont toujours dans l’amphithéâtre à la Sorbonne et qui ont voté l’occupation. Des négociations sont en cours avec la présidence », a expliqué un étudiant auprès du Parisien. Les cours ont été annulés.
Après l’organisation d’une assemblée générale concernant les résultats de l’élection présidentielle, l’association « antifasciste » a souhaité alerter sur les questions écologiques ou sociales. L’un des leaders du mouvement, le président de l’Unef Nanterre, Victor Mendez, a exprimé « un ras-le-bol par rapport à l’aggravation de la précarité, par rapport à l’avenir qui nous est laissé en ce qui concerne l’état de la planète ».
Des slogans antifascistes scandés
Pour forcer l’entrée dans l’université, un mouvement de foule s’est créé. Plusieurs étudiants et vigiles ont été bousculés, sans faire de blessés. Des tags ont également été constatés sur les murs d’un amphithéâtre. Plusieurs slogans antifascistes ont été scandés dans un des amphithéâtres de l’université parisienne.
Face à la peste et au choléra : en ce moment à La Sorbonne ! pic.twitter.com/E6vfalfW45
— Gaël Quirante (@GaelQuirante) April 13, 2022
Interrogé par le journal, un étudiant en droit a confié avoir « trop peur qu’ils (les candidats) ne prennent pas en compte les sujets qui nous semblent capitaux tels que les violences racistes, islamophobes, sexistes, le climat et l’urgence à agir face au rapport du Giec notamment ».
À Nancy, un blocus également constaté
Le mouvement s’est propagé à Sciences Po Paris à Nancy. Ce mercredi, des étudiants ont bloqué les entrées du campus empêchant les professeurs de faire cours. « Les candidats qualifiés au second tour de la présidentielle ignorent complètement nos priorités. Ce sont des priorités écologiques, de justice sociale, féministes, antiracistes », a expliqué un étudiant.
New York Times - World
Guerra Rusia-Ucrania
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Una familia de seis caminó cinco días para escapar de Mariúpol
La familia colocó unas pertenencias en bolsas y emprendió la caminata. En casa dejaron a la abuela y a su mascota.
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Por Jane Arraf
LEÓPOLIS, Ucrania — Yevhen Tishchenko estaba de pie en el andén del tren, tratando de acomodar abultadas maletas deportivas de plástico en un viejo carrito de equipaje, mientras su esposa levantaba a su hija con discapacidad, para subirla a un triciclo de plástico.
Tishchenko, vendedor de muebles, y su esposa, Tetiana Komisarova, llegaron a esta estación de tren en el oeste de Ucrania después de caminar durante cinco días con sus hijos para ponerse a salvo. No sabían a dónde iban, pero sabían que era mejor que el lugar de donde venían: la ciudad de Mariúpol, en el este de Ucrania, bombardeada por las fuerzas rusas desde hace semanas.
La casa de la familia estaba lejos de la fábrica de acero donde los militares se refugian bajo tierra y contienen a las tropas rusas que intentan tomar el último vestigio del territorio de la ciudad que queda en manos de Ucrania.
No obstante, Mariúpol ha quedado devastada por los combates, hay escasez de medicamentos, alimentos y electricidad.
La pareja no tenía automóvil. El 17 de abril, cuando las condiciones se volvieron insoportables, empacaron ropa y alimentos en las bolsas raídas y comenzaron a caminar con sus cuatro hijos. Su hijo mayor tiene 12 años y la menor, de 6, padece microcefalia, una enfermedad poco común que requiere un control neurológico frecuente y consultas psiquiátricas.
Atrás dejaron a la madre de Tishchenko, una mujer de la tercera edad que no podía caminar, y a su gato gris con blanco, al cual Uliana, la niña de 6 años, llamó Mosia.
Su viaje fuera de la ciudad fue macabro: cuerpos en descomposición, bombardeos a la distancia, convoyes militares rusos y puestos de control.
“La ciudad se convirtió en un gran cementerio”, aseveró Komisarova, de 42 años. “Vivíamos cerca del bulevar Shevchenko. Había una franja de tierra entre dos carreteras y los cadáveres se quedaron ahí durante mucho tiempo. Nunca había visto tantos cadáveres en mi vida”.
En cada puesto de control ruso, decían que Komisarova tenía una hermana en el siguiente poblado y en cada puesto de control, quizá conmovidos por una familia numerosa que batallaba con sus hijos, los militares los dejaron pasar. Algunos les mostraron fotos de sus propios hijos.
“En uno de los puestos de control, un militar ruso empezó a preguntarnos a dónde íbamos”, narró ella. “Le respondí: ‘A Orikhove’. Entonces me dijo: ‘No, no vayan allá. Lo están bombardeando. Vayan a algún lugar del oeste’”.
Komisarova relató que se detenían en los poblados donde la gente les permitía quedarse.
En un pueblo cercano a Rozivka, descubrió que la amiga con la que esperaba quedarse había escapado, así que pasaron la noche en una casa desierta con otros desplazados.
“Prendimos un horno de barro para mantenernos calientes y luego llegaron los vecinos. Nos hirvieron papas y frieron huevos. Nos alimentaron bien”, relató.
Al quinto día, un hombre que llevaba un cargamento de rábanos los recogió y los llevó a la estación de tren de Zaporiyia.
Al llegar a Leópolis, Komisarova y los niños esperaron fuera de la estación junto a la pila de equipaje mientras Tishchenko iba a preguntar dónde podían encontrar refugio. Al ver a los vehículos que iban y venían, la exprofesora de secundaria dijo que había olvidado cómo era el tráfico.
Su hija mayor, Anna, de 10 años, llevaba una mochila de Hello Kitty y un peluche verde idéntico al que le habían regalado a su hermana en el camino. Un voluntario les dio a los niños chocolates de Pascua que se metieron en los bolsillos, pero no se comieron.
Tishchenko, de 37 años, no ha podido ponerse en contacto con su madre, pero los niños dijeron que su padre había tapiado las ventanas destrozadas antes de salir y que creían que su abuela estaría bien.
Volvieron a subir las maletas a un tranvía para llevarlas a una oficina de reubicación donde les darían espacio para alojarse en una escuela convertida en refugio para desplazados. En la oficina, una de las guardias, que estaba sentada con los niños, se secaba las lágrimas mientras los padres eran entrevistados.
Komisarova, que era profesora de Lengua y Literatura Ucranianas, señaló que tenían la intención de regresar cuando Mariúpol volviera a ser segura.
“Sinceramente, no tenemos un plan específico sobre dónde ir hasta entonces”, comentó. “Recuerdo el momento en que llegamos al primer puesto de control ucraniano y vimos nuestras banderas y escuché a un militar hablar en nuestro idioma. Estaba sentada en el auto llorando. De verdad queremos que Mariúpol vuelva a ser ucraniana”.
Jane Arraf es la jefa de la corresponsalía del Times en Bagdad. Ha cubierto los sucesos definitorios de la historia de Irak a lo largo de tres décadas, así como muchos eventos de importancia que jamás llegaron a los libros de historia. @janearraf
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L'Humanité
Essai Extension du domaine du don
ActuLaurent EtrePour une partie des sciences sociales, la société ne serait plus qu’affaire d’intérêts particuliers en perpétuelle concurrence ou espace de domination de certaines catégories. À cette vision désenchantée, le sociologue et directeur de la Revue du MAUSS, Philippe Chanial, oppose la mise en valeur de toute la positivité inhérente à notre monde social. Bien entendu, il ne s’agit pas de masquer la part sombre de l’existant, juste ré-articuler la critique de celle-ci à un travail d’identification et d’actualisation des possibilités émancipatrices déjà présentes dans les « interstices de la vie ordinaire ». Une démarche qui conduit, en particulier, à repenser les rapports aux plus démunis, aux réfugiés ou même à l’environnement, à travers la redécouverte du caractère premier, chez l’humain, d’une « (im)pulsion à donner ».
Essais Valeurs Actuelles
Les antifascistes lyonnais dissous par le ministre de l’Intérieur
C’est acté. Alors que LyonMag révélait le 18 mars que le ministère de l’Intérieur envisageait de dissoudre la GALE, acronyme pour Groupe antifasciste Lyon et environs, le quotidien local révèle que le porte-parole du Gouvernement, Gabriel Attal, a annoncé sa dissolution en Conseil des ministres mercredi 30 mars. La GALE étant un groupe de fait, et non une association déclarée en préfecture, il a fallu au préalable identifier les membres de ce mouvement informel, connu pour sa grande violence, notamment à l’égard des forces de l’ordre mais aussi de la droite lyonnaise, notamment Reconquête!, le Rassemblement national, ou encore feue Génération identitaire, dont les locaux se situaient au cœur du Vieux Lyon.
Le précédent de Nantes révoltée
La GALE n’est pas le premier groupuscule d’extrême-gauche à se voir menacé de dissolution. En janvier dernier, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin annonçait son souhait de dissoudre le groupe Nantes révoltée, une organisation de gauche radicale nantaise, qui avait défrayé la chronique en organisant une marche aux flambeaux émaillée de violences le 21 janvier dernier. Mais depuis, il ne s’est rien passé : le groupuscule, qui se présente comme un média, n’a toujours pas reçu sa notification de procédure de dissolution. Et peut donc continuer à agir. En toute impunité.
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Guerra Rusia-Ucrania
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Análisis de noticias
El temor de EE. UU. a un Putin sin nada que perder
El lanzamiento de un misil con capacidad nuclear es el ejemplo más reciente de cómo el presidente ruso le recuerda al mundo el potencial con el que cuenta.
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Por David E. Sanger
WASHINGTON — El reciente lanzamiento de prueba de un nuevo misil balístico intercontinental ha sido visto como una maniobra premeditada del presidente Vladimir Putin, quien lo presentó como una advertencia para quienes “quieren amenazar a nuestro país” desde Occidente. Además, ha exacerbado una preocupación creciente dentro del gobierno de Joe Biden donde muchos creen que Rusia está tan marginada del resto del mundo, que Putin no le ve muchas desventajas a las medidas desafiantes.
Incluso antes del lanzamiento del misil, las autoridades estadounidenses y los dirigentes extranjeros estaban sopesando si su decisión de marginar a Rusia de gran parte de la economía global, convirtiéndola en un Estado paria, podría aumentar todavía más el deseo de Putin de reafirmar el poderío de su país. El primer lanzamiento del misil Sarmat con capacidad nuclear fue solo el ejemplo más reciente de cómo ha intentado recordarle al mundo el potencial con el que cuenta —en el espacio, en el ciberespacio y en la costa europea— a pesar de los tropiezos iniciales ocurridos en la invasión a Ucrania.
“Ahora él está inmerso en su propia lógica de guerra”, señaló la semana pasada Karl Nehammer, el canciller de Austria, tras reunirse con Putin en Rusia. Nehammer describió al presidente ruso como alguien que está más decidido que nunca a combatir lo que considera una amenaza cada vez mayor por parte de Occidente y a recobrar la órbita de influencia de Rusia en Europa Oriental.
William Burns, el director de la CIA, señaló la semana pasada que “Putin demuestra todos los días que las potencias en declive pueden ser al menos tan perjudiciales como las que están en auge” y añadió que su “propensión a correr riesgos ha aumentado a medida que se ha fortalecido su dominio sobre Rusia”.
En privado, los funcionarios estadounidenses han sido más francos acerca de la posibilidad de que este dirigente ruso marginado embista de maneras más desestabilizadoras. “Hemos aislado tanto a Putin del sistema global, que ahora tiene más incentivos para perturbarlo, al margen de Ucrania”, nos comentó en una conversación reciente un alto funcionario que insistió en conservar su anonimato al hablar sobre los análisis de inteligencia. “Y si se pone cada vez más ansioso, podría tratar de hacer cosas que no parezcan sensatas”.
Según un alto funcionario de Estados Unidos que pidió conservar su anonimato al hablar sobre las conclusiones de inteligencia, los análisis entregados a la Casa Blanca han concluido que Putin cree que va ganando.
Y, sin duda, está actuando de ese modo.
No es sorprendente que Putin no haya dado marcha atrás frente a las sanciones económicas y las medidas para dejar a su país fuera de la tecnología necesaria para producir armas nuevas y, ahora, algunos bienes de consumo. A menudo les ha restado importancia a las sanciones de Occidente alegando que puede sortearlas con facilidad.
“Ahora podemos decir con certeza que la política contra Rusia ha fracasado”, señaló Putin el lunes. “La estrategia de la guerra relámpago económica ha fracasado”.
Elvira Nabiullina, la directora de su banco central, lo contradijo de inmediato. “Quizás por el momento no se sienta tanto este problema porque aún hay reservas en la economía”, señaló. “Pero estamos viendo que casi a diario se están endureciendo las sanciones”, explicó, y añadió que “el periodo durante el cual la economía puede vivir de sus reservas es limitado”.
Sin embargo, parece que no se ha comprendido esa realidad. Más bien, Putin se ha vuelto más beligerante y ha concentrado un nuevo ataque en Mariúpol, Ucrania, a medida que las fuerzas rusas buscan afianzar toda la región del Donbás en las próximas semanas. Putin les ha hecho hincapié a sus huéspedes, como Nehammer, que sigue decidido a lograr sus objetivos.
Aunque ha habido muchas bajas rusas y han disminuido las ambiciones de Putin en Ucrania, los análisis de la inteligencia estadounidense han concluido que el presidente ruso cree que las medidas de Occidente para sancionarlo y contener el poder de Rusia se fracturarán con el paso del tiempo. Parece creer que, gracias a la ayuda de China, India y otros países de Asia, podrá evitar una verdadera marginación, tal y como lo hizo tras la anexión de Crimea en 2014.
Ahora, las autoridades estadounidenses están preparándose para lo que se percibe cada vez más como una confrontación larga y agobiante y se han topado con varios recordatorios por parte de Putin de que el mundo se está metiendo con una potencia nuclear y de que deben actuar con cautela.
El miércoles, después de advertirle al Pentágono que probaría un misil —cosa que es un requisito del tratado New START, al cual aún le quedan cuatro años—, Putin declaró que el lanzamiento debe servir para “darles qué pensar a quienes, en medio de una desenfrenada retórica agresiva, quieren amenazar a nuestro país”.
De hecho, el misil, si se utiliza, solo se sumaría de manera marginal al poderío de Rusia. Pero el lanzamiento tenía más que ver con la oportunidad y el simbolismo: se produjo en el contexto de las recientes advertencias públicas, como las de Burns, de que existía una pequeña, pero creciente, posibilidad de que Putin recurriera a ataques con armas químicas o incluso a una detonación nuclear de muestra.
Siempre se ha creído que, si Putin enfoca su atención en Estados Unidos o en sus aliados, Rusia usará su arsenal cibernético para vengarse del efecto de las sanciones sobre su economía. Pero a ocho semanas del inicio del conflicto, no ha habido ataques cibernéticos importantes, además del ruido de fondo habitual de la actividad cibernética cotidiana que se desarrolla en las redes de Estados Unidos, como los ataques de programas maliciosos.
Las autoridades estadounidenses llevan seis meses advirtiendo a las empresas financieras, a las de servicios públicos y a otras para que se preparen, y cada vez hay más pruebas de que el comando cibernético de Estados Unidos y sus equivalentes en el Reino Unido y otros países han tomado modestas medidas preventivas contra las agencias de inteligencia rusas más activas en el ciberespacio.
“Si los rusos atacan a Occidente, a la OTAN o a Estados Unidos, es una decisión tensa que tendrá consecuencias nefastas para ambas partes”, dijo el miércoles Chris Inglis, el primer director nacional de cibernética de Estados Unidos, en un evento organizado por el Consejo de Relaciones Exteriores.
Inglis afirmó que las agencias gubernamentales y las empresas estadounidenses habían recibido una amplia “advertencia estratégica” y estaban en una posición mucho mejor para repeler o recuperarse de esos ataques que hace un año.
Pero, pese a todas esas amenazas, la postura de Estados Unidos ha sido aumentar la presión sobre Putin: desde las sanciones, hasta la marginación diplomática, pasando por el suministro de armas más poderosas para el ejército ucraniano. “Ucrania ya ganó la batalla por Kiev”, comentó un funcionario del gobierno, quien añadió que el gobierno “seguiría proporcionándole a Ucrania mucho armamento, capacitación y trabajo de inteligencia” para que “pueda seguir ganando”.
No está nada claro si los ucranianos van a seguir ganando ahora que la batalla se ha alejado de las calles urbanas de Kiev hacia un terreno más conocido y plano en la región del Donbás.
Tampoco es posible saber qué, exactamente, obligaría al gobierno a dar marcha atrás de las presiones cada vez más duras sobre Rusia.
La posición pública del gobierno es que ninguna de las sanciones es permanente y que fueron cuidadosamente elaboradas para que pudieran ser utilizadas en cualquier momento como fuente de influencia en una resolución diplomática de la guerra. Es de suponer que eso exigiría que Rusia retire todas sus fuerzas de Ucrania y cese las hostilidades en lo que el Secretario de Estado, Antony Blinken, define como una forma “irreversible”.
Ahora mismo, no hay ninguna perspectiva de que eso ocurra en el horizonte. Los atentados, según señaló recientemente un funcionario del gobierno, son más bárbaros que nunca y parecen estar a punto de intensificarse. Pero los efectos de las sanciones también parecen ser más duros.
En un discurso pronunciado la semana pasada en el Instituto de Tecnología de Georgia, Burns, antiguo embajador estadounidense en Moscú, dijo que Putin era “un apóstol de la venganza” que cree que Occidente “se aprovechó del momento de debilidad histórica de Rusia en la década de 1990”. Y añadió que el pequeño círculo de asesores de Putin dudaría en “cuestionar su juicio o su creencia obstinada, casi mística, de que su destino es restaurar la esfera de influencia de Rusia”.
Eso significa lograr que Occidente se aleje de las fronteras de Rusia. Y significa detener la expansión de la OTAN, que pronto podría extenderse a Finlandia y Suecia, donde un alto funcionario de defensa estadounidense estuvo de visita esta semana para discutir la posible adhesión a la alianza occidental.
Al inicio de la guerra de Ucrania, Putin les ordenó a sus fuerzas nucleares de manera pública que se pusieran en alerta máxima para mandar una señal del poderío de Rusia, aunque Burns ha dicho que no hay pruebas de que estas fuerzas hayan entrado en estado de alerta.
La prueba del miércoles del misil Sarmat, el cual estuvo en desarrollo durante muchos años, fue otra señal contradictoria. Aunque Putin lo describió como “capaz de vencer a todos los medios antimisiles de defensa modernos”, los expertos en armas afirman que esto es una exageración. Pero esta exageración encaja en un patrón.
Los historiadores de la Guerra Fría señalan que casi nada de esto es nuevo. George F. Kennan, el arquitecto de la “estrategia de contención” —un intento por restringir el poderío soviético— siempre advirtió que la contención tenía sus límites. Según Michael Beschloss, un historiador de los presidentes que ha escrito mucho sobre esa era, a Kennan “le preocupaba que, si Rusia se convierte en un Estado paria, no se tendrá mucha influencia sobre ese país”.
Eso también podría ser una preocupación para Biden en los próximos meses.
David E. Sanger es corresponsal de seguridad nacional y en la Casa Blanca. Durante su carrera de 38 años con el Times ha integrado tres equipos que ganaron Premios Pulitzer, el más reciente en 2017, por reportaje internacional. Su libro más reciente es The Perfect Weapon: War, Sabotage and Fear in the Cyber Age. @SangerNYT • Facebook
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France24 - Monde
La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe
Publié le : 27/04/2022 - 11:01Modifié le : 27/04/2022 - 11:06
Line RIFAI
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Line RIFAI
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Le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne. Il assure que ces deux pays membres de l'Union européenne n'ont pas payé leurs factures en roubles, comme l'exige désormais Moscou. En quoi consiste ce nouveau mécanisme de paiement exigé par la Russie ? Comment les pays européens cherchent-ils à réduire leur dépendance au gaz russe ? Décryptage dans l'info éco avec Line Rifaï.
INTERVIEW
En cas d'arrêt des exportations de gaz russe, "Moscou a plus à perdre que l'Europe"
GUERRE EN UKRAINEGaz russe : les pays Baltes, fers de lance européens de l’autonomie énergétique
On va plus loin
Gaz, couloirs humanitaires : faut-il écouter Poutine ?
Valeurs Actuelles
Des investigations révèlent de “graves manquements éthiques” à l’IHU de Didier Raoult
Nouveau camouflet pour le professeur Raoult. Ce mercredi 27 avril, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a rendu public son rapport final après des investigations menées au sein de l’institut hospitalier universitaire (IHU), dirigé par Didier Raoult, à Marseille. Et les conclusions sont sans appel. L’autorité sanitaire indique qu’il y a eu de « graves manquements » et des procédures « non conformes à la réglementation des recherches impliquant la personne humaine (RIPH), notamment sur le plan éthique », au sein de l’institut, indique Le Monde.
L’enquête menée depuis novembre 2021 aboutira à des suites pénales et administratives. L’ANSM a fait savoir qu’elle saisissait, pour la deuxième fois, eu égard à « la gravité des manquements constatés », la procureure de la République de Marseille, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale.
Suspension des recherches ?
« Deux faits pénalement répréhensibles » ont été relevés par l’agence : la mise en œuvre de recherches médicales en l’absence d’avis favorable d’un comité de protection des personnes (CPP) et la communication par l’IHU, en amont de son inspection, d’un « document falsifié concernant un avis du comité d’éthique interne » de l’institut.
L’ANSM menace également de suspendre toutes les recherches menées dans l’institut de Didier Raoult, par décision de police sanitaire, si elles sont « réalisées sans sollicitation d’un comité de protection des personnes ».
Pour l’autorité sanitaire, les « manquements critiques et majeurs » et les commentaires apportés en réponse par l’IHU « conduisent à s’interroger, voire à remettre en cause la capacité de [la] structure à réaliser des RIPH dans le respect de la législation applicable ».
« Expérimentation sauvage »
En octobre 2021, une enquête de Mediapart évoquait l’existence d’une « expérimentation sauvage » sur des patients atteints de tuberculose au sein de l’IHU, et qui auraient provoqué de graves effets secondaires. Sur ce volet, l’ANSM reconnaît que ses enquêteurs n’ont, à ce stade de leurs investigations, pas « identifié d’éléments prouvant la mise en place d’un essai clinique non autorisé ». Elle souligne néanmoins la mise en évidence de « l’utilisation de combinaisons d’antibiotiques différentes des recommandations internationales et potentiellement dangereuses pour les patients », indique Le Monde.
De son côté, Didier Raoult a réagi au rapport dans un communiqué estimant que « les reproches [de l’agence] ne paraissent pas justifier une remise en cause du projet IHU dans son ensemble ». Décrié pour sa gestion de l’institut marseillais, Didier Raoult avait annoncé qu’il quitterait son poste de directeur en septembre prochain.
L'Humanité
Anthropologie L’art et la manière de sourire
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzIl existe toutes sortes de sourires. Le sourire « épanoui », le sourire « discret », « entendu », « ironique », « assassin », « carnassier »… Pline, dans son Histoire naturelle, affirme qu’il « s’écoule quarante jours entre la naissance d’un enfant et son premier sourire ». Au cinéma, il en est d’inoubliables, comme celui de Giulietta Masina dans la Strada, de Fellini (1954). En ces temps de Covid, le sourire disparaît sous le masque, qui dissout le visage et efface toutes ses mimiques. « Les yeux ne sourient pas s’ils n’ont plus le visage pour les rendre signifiants. » « Il ne reste que la voix de nos interlocuteurs pour discerner le sourire. »
Certains sont instrumentalisés : « Souriez, vous êtes filmé. » On peut également le réfréner, l’accentuer ou le feindre. Le sourire se situe dans « une zone de civilité » sous contrôle. Il sollicite le visage en son entier (la bouche, les lèvres, le nez, le front, les yeux, les paupières) et il engage « une attitude globale du corps » dans sa totalité. Il est aussi présent, coupé du corps, dans le fameux smiley , cet émoji qui peut désamorcer bien des malentendus.
Après s’être intéressé au rire, dans Rire. Une anthropologie du rieur (2018), David Le Breton s’essaie cette fois à une tentative d’anthropologie du sourire, sujet malaisé car « dans nos sociétés marquées par l’ultralibéralisme et la fragmentation du lien social, le sourire est souvent une anti-valeur là où il s’agit le plus souvent d’afficher une détermination, une agressivité, un visage farouche ou blasé de plus en plus de mise aujourd’hui ». C’est passionnant et révélateur.
Essaisanthropologie France24 - Monde
Après s'être échappés d'un centre de rétention, des Rohingya victimes d'une "chasse aux sorcières" en Malaisie
Publié le : 26/04/2022 - 17:51
Thaïs Chaigne
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Mercredi 20 avril, près de 500 réfugiés rohingyas se sont enfuis d’un centre de rétention en Malaisie. Des dizaines de vidéos les montrent en train de courir sur les routes, affolés. La plupart d’entre eux ont été arrêtés par la police depuis. Mais mardi 26 avril, les autorités malaisiennes ont lancé un appel à la population pour dénoncer 61 Rohingya toujours en fuite, suscitant l’indignation des militants des droits humains, dont notre Observatrice qui déplore que des migrants fuyant les persécutions dans leur pays, la Birmanie, soient "traités comme des criminels".
Près de 500 réfugiés rohingyas se sont échappés du centre de détention de migrants à Sungai Bakap, sur l’île de Penang en Malaisie, le 20 avril. Percutées par des véhicules sur une autoroute située à une dizaine de kilomètres du centre, six personnes, dont deux enfants, ont trouvé la mort.
De nombreuses vidéos montrant ce dangereux exode sur l’autoroute ont circulé sur TikTok et Facebook. Certaines, particulièrement violentes, montrent des corps allongés le long de la route.
Sur certaines images, prises par des automobilistes, on voit des dizaines de personnes courir sur la route, poursuivies par les véhicules de police. Des hommes, des femmes et des enfants, dont certains couraient pieds nus.
@kosmoonline#beritatiktok♬ original sound - Kosmo!Vidéo filmée dans la nuit du 20 avril. On y voit des réfugiés rohingyas courir sur la la route, fuyant la police malaisienne.
Lundi 25 avril, les autorités ont fait appel à la population locale pour les aider à retrouver 61 réfugiés échappés du centre de rétention qui n’avaient pas encore été arrêtés.
Heidy Quah a fondé Refuge for the Refugees (RFTF), une association malaisienne qui se bat pour le droit des réfugiés en Malaisie.
Les habitants de la zone où les réfugiés sont en fuite sont incités à faire une sorte de chasse aux sorcières. On leur dit de ne pas leur porter assistance et de prévenir les autorités. Mais ces détenus ne sont pas des criminels. Ce ne sont pas des assassins ou des violeurs. Ce sont des gens qui fuient leur pays à cause de la guerre.
Depuis 2017, les Rohingya arrivent régulièrement sur des embarcations en Malaisie. Ils sont dans un premier temps détenus dans le centre de rétention de Langkawi, puis transférés vers le centre temporaire de Sungai Bakap, dans le nord-ouest de la péninsule malaise.
Persécutés de longue date dans leur pays la Birmanie, plus d’un million de Rohingya ont fui vers des pays voisins, pour une grande majorité au Bangladesh. La Malaisie en compte actuellement environ 150 000.
–> Lire sur les Observateurs : "Dans chaque camp, une catastrophe" : au Bangladesh, la mousson aggrave la situation des Rohingya
Pour autant, la Malaisie, qui n’est pas signataire de la convention de Genève, ne leur accorde pas de statut particulier et les considère comme des migrants illégaux. Seuls ceux qui parviennent à obtenir un statut de réfugié auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés sont autorisés à rester.
@dik_jat#fyp♬ Selamat Malam Rohingya - Syed Amran Al-Yahya Vidéo TikTok montrant des réfugiés rohingyas rassemblés par la police sur le bas-côté de l’autoroute.
Les Rohingya vivent donc pour la plupart dans des centres de détention pour migrants, parfois plusieurs mois, voire plusieurs années. Et leurs conditions de vie préoccupent grandement les associations locales et internationales de défense des droits humains.
"Certains détenus sont battus sans aucune raison valable"
Heidy Quah explique que le gouvernement malaisien n'autorise pas les associations d’aide aux migrants à visiter les centres de détention. Mais la description que lui ont fait les migrants passés par ces centres est particulièrement préoccupante :
Ces centres de détention sont complètement surpeuplés, au point qu’on soit obligés de dormir les jambes repliées. Les besoins de première nécessité sont à peine couverts.
Quand les migrants arrivent dans ces centres, ils doivent céder toutes leurs affaires. En échange, on ne leur donne que la moitié d’un morceau de savon chacun, peut-être une brosse à dents, deux t-shirts et deux pantalons. Les femmes n’ont pas suffisamment de protections hygiéniques quand elles ont leurs règles. Et le centre ne fournit pas de couches pour les bébés. Une mère m’a raconté qu’elle utilisait un t-shirt comme couche.
Les conditions sanitaires sont très préoccupantes. C’est un véritable nid à toutes sortes de maladies et d’infections. Et il n’y a pas forcément d’assistance médicale, même quand quelqu’un est en danger de mort, et c’est d’ailleurs ce qui a déclenché la révolte dans le centre le 20 avril.
Il y a beaucoup de mauvais traitements, beaucoup d’abus. Certains détenus sont même battus sans aucune raison valable.
Les Rohingya ne sont cependant pas renvoyés vers la Birmanie, contrairement aux autres migrants considérés comme illégaux qui ne peuvent pas prétendre au statut international de réfugiés, comme les travailleurs indonésiens.
Pour avoir dénoncé les conditions des migrants dans les centres de migration sur Facebook en 2020, Heidy Quah a été poursuivie pour "contenu offensant" envers le gouvernement. Mais lundi 25 avril, elle a appris que les poursuites avaient été abandonnées, lors d’une audience à Kuala Lumpur.
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Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié entre l’Ukraine et la Russie
Publié le : 27/04/2022 - 14:58Modifié le : 27/04/2022 - 17:49
Laura MOUSSET
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La mairie de Kiev a démantelé un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie, après l'invasion du pays par Moscou lancée il y a plus de deux mois.
Valeurs Actuelles
L’approvisionnement en munitions, angle mort de la défense française
Il aura suffi d’une petite phrase, lâchée au détour d’un plateau télé, pour enflammer le débat. Invité de RFI, le 15 mars dernier, Christian Cambon, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat, avançait qu’en cas de conflit, les armées françaises se retrouveraient à court de munitions « en l’espace de quelques jours ». « Certains parlent de trois à quatre jours. On sait depuis longtemps que nous n’avons pas […] la quantité qui nous permettrait de soutenir un conflit de longue durée. »
Trois semaines après le début de la guerre en Ukraine, ces propos jetaient une lumière crue sur les carences de la “mise en condition opérationnelle” des forces tricolores. Un constat résume à lui seul le manque de moyens : en l’espace d’une journée, le premier dimanche suivant l’invasion russe, les camions lance-roquettes de Moscou, les tristement célèbres “orgues de Staline”, ont tiré autant de munitions que la totalité de l’armée française en lance en une année entière.
Fin 2019, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck, s’était fixé pour objectif qu’à compter de 2022, chaque commandant de frégate tire, pendant les deux années de son commandement, UN missile complexe. Pas deux, pas trois. Un.
De fait, Paris a depuis longtemps fait le choix de stocks de munitions réduits au minimum. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et encore plus après la fin de la guerre froide, les chefs d’État français comme européens se sont laissés progressivement bercer par l’illusion d’une “paix éternelle” sur le continent, qui rendrait inutile l’entretien d’une armée de premier plan. « Les gouvernements successifs, de droite comme de gauche, se sont posé la question : “À quoi bon stocker des munitions que nous n’utiliserons jamais ?” », résume Christian Cambon.
D’autant que les armements récents, en plus d’être extrêmement coûteux – à titre d’exemple, le missile le plus performant des forces françaises, le missile moyenne portée (MMP) antichar, approche les 200 000 euros -, ont une durée de vie limitée. C’est ainsi que, pour boucler des budgets de plus en plus tendus, les ressources consacrées aux armées ont servi de variable d’ajustement.
Entre 1990 et 2015, les moyens consacrés à la défense ont baissé de près d’un quart. Et si, depuis, ils sont repartis à la hausse, ils ne sont toujours pas revenus à leur niveau de 1990. « L’armée française reste la meilleure d’Europe, capable de se projeter en moins de vingt-quatre heures. Mais si elle couvre tout le spectre de la défense, nous n’avons plus l’épaisseur nécessaire à un conflit de haute intensité », regrette Christian Cambon.
Or, cette baisse des dotations a des conséquences concrètes sur le terrain. « On n’est pas du tout au niveau. La réalité est là, dans toutes les armées », alerte le sénateur. Le problème, explique-t-il, est que lorsque les réserves sont faibles, elles sont utilisées avec parcimonie.
La Cour des comptes s’inquiète du sous-entraînement de la police
Sevrés de cartouches et d’obus intelligents, les soldats français sont ainsi contraints de limiter leurs entraînements. « Les chars partent en exercice avec la moitié des munitions qu’ils peuvent embarquer, pareil pour les navires de guerre. Fin 2019, le chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck, s’était fixé pour objectif qu’à compter de 2022, chaque commandant de frégate tire, pendant les deux années de son commandement, UN missile complexe. Pas deux, pas trois, mais un », se désole Christian Cambon.
« On a aujourd’hui un problème d’entraînement des forces de sécurité intérieure, ajoute Nicolas Dhuicq, auteur en 2015, alors qu’il était député Les Républicains de l’Aisne, d’un rapport parlementaire sur la filière munitionnaire. Les gendarmes ne tirent pas assez, et pas en conditions réelles. Or, ce n’est pas du tout la même chose de tirer sur une cible fixe ou sur une cible mobile, en pleine foule. » En principe, un policier est censé effectuer, au minimum, trois séances par an. Or, selon un rapport de la Cour des comptes, plus de la moitié des policiers n’avaient pas effectué les trois séances réglementaires en 2017. À l’heure où la menace terroriste est permanente, la situation a de quoi inquiéter. Mais la situation est aussi critique en opération, rappelle Christian Cambon : « Lors de l’intervention en Libye, l’armée française avait dû faire appel à des munitions américaines parce qu’il lui manquait du matériel. »
“Si ce n’est que ça, commandons plus de munitions !”, serait-on tenté de dire. Pas si simple. Des années à serrer la vis de l’approvisionnement ont considérablement amoindri la capacité de l’industrie française à répondre aux demandes de l’état-major. « Si je vous commande une bombe tous les deux ans, vous n’allez pas ouvrir une chaîne pour en produire cent, résume Christian Cambon. Si l’on voulait aujourd’hui commander certains missiles complexes, on sait déjà que l’on ne pourrait pas les recevoir avant au moins deux ans. » Et quand bien même la décision serait prise demain d’augmenter les capacités de production, les effets ne se feraient pas sentir avant, au plus tôt, vingt-quatre à trente-six mois.
Pendant ce temps, les usines ferment
Plus grave, nombre de fournisseurs historiques ont disparu. Le cas de Manurhin est à ce titre emblématique. Entreprise centenaire, spécialisée dans la fabrication de machines-outils pour produire de munitions de petit calibre, elle a longtemps été un partenaire privilégié de la Direction générale de l’armement (DGA). Jusqu’à la fin des années 1990, quand le gouvernement de Lionel Jospin a considéré qu’il était plus économique d’acheter les cartouches sur étagère, auprès de fournisseurs étrangers, que de les fabriquer en France. Pendant vingt ans, Manurhin, malgré une soixantaine de pays clients, parmi lesquels les États-Unis, l’Arabie saoudite, la Corée du Sud ou encore l’Égypte, n’a plus rien vendu à l’État. Rémy Thannberger, président de l’entreprise de 2010 à 2018, s’en amuserait presque : « Nous étions la seule entreprise française de défense qui ne dépende pas pour un seul euro de la commande publique ! » Un peu comme si Dassault ne vendait ses Rafale qu’à l’étranger… En fin de compte, après des années de difficultés financières – en l’absence du soutien de l’État, aucune banque française ne souhaitait accompagner la PME -, Manurhin a été placée en redressement judiciaire, puis rachetée par Emirates Defence Industries Company, le consortium industriel de défense des Émirats arabes unis.
La SAMP, Société des ateliers mécaniques de Pont-sur-Sambre, est un autre exemple de la vision strictement mercantile de la haute administration. Autre partenaire de longue date de la DGA, cette PME du Nord fournissait à l’armée de l’air les corps des bombes embarquées sur le Rafale. En 2009, le ministère de la Défense passe une commande pour 1 200 unités et un programme d’études sur le développement de nouvelles munitions. Six millions d’euros d’engagements, auxquels la DGA renonce unilatéralement un an plus tard, entraînant la faillite de l’entreprise. Au patron furieux, on rétorqua simplement qu’il aurait dû se diversifier et trouver des clients à l’exportation. « Mais comment voulez-vous qu’une entreprise qui fait un seul produit pour un seul client depuis des dizaines d’années se diversifie ? », s’emporte Nicolas Dhuicq. « Résultat, pendant de nombreuses années, les corps de bombe ont dû être achetés à l’étranger, à un tarif plus élevé que ce qu’on payait en France. »
« La situation est encore plus sensible pour les armements complexes que pour le petit calibre, renchérit Christian Cambon. S’il n’y a pas de prise de conscience des gouvernements comme des entreprises, la France se retrouvera dans la situation où elle dépendra entièrement de l’étranger pour ses achats. » Car pendant que la France faisait résolument le choix de l’économie de marché, le reste du monde prenait, lui, le chemin inverse : les Émirats arabes unis bâtissent un conglomérat industriel important. La Turquie fait de même, comme en témoigne le succès à l’exportation de son drone Bayraktar TB2, redoutablement efficace en Ukraine. Israël s’est fait une spécialité du “retrofit” d’équipements plus anciens. Le Royaume-Uni a signé un contrat majeur, fin 2020, pour fabriquer, sur son sol, les munitions de tous calibres des armées britanniques pendant les quinze prochaines années. Et début mars, l’italien Beretta a racheté le suisse Ruag Ammotec, leader européen de la fabrication de munitions de petit calibre.
Abandonnée par l’État, Manurhin a été rachetée par les Émirats arabes unis. « L’illusion que le marché nous fournira toujours une solution. »
« Il y a chez nos dirigeants l’illusion que le marché nous fournira toujours une solution », regrette Nicolas Dhuicq. La crise sanitaire a pourtant rappelé à quel point la coopération internationale ne vaut qu’en temps de paix. Lorsque tout le monde s’est mis à chercher des masques chirurgicaux, la “bonne entente” a laissé place au Far West : les Américains n’ont pas hésité à sortir des valises de billets pour racheter comptant, sur la piste d’un aéroport chinois, plusieurs millions de masques qui devaient approvisionner les Ehpad de Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La tendance peut-elle être inversée ? « Oui », répondent en chœur les spécialistes de la filière. « Si la décision était prise tout de suite, il faudrait à peine vingt-quatre à trente-six mois pour redevenir autonomes en matière de munitions de petit calibre », assure Rémy Thannberger. « Remonter une filière, c’est d’abord une question de volonté politique », martèle de son côté Nicolas Dhuicq quand on lui pose la question. Le rapport qu’il avait publié en 2015 évaluait à 100 millions d’euros l’investissement nécessaire pour relancer la production de munitions sur le sol français, soit à peu de chose près le coût d’un Rafale.
Le problème, c’est que la volonté politique est souvent à géométrie variable. Là encore, le cas de Manurhin a valeur d’exemple : sous l’impulsion de Gérard Longuet, en 2011, puis de Jean-Yves Le Drian, début 2017, alors qu’il était encore ministre de la Défense, l’État a fait le choix de relancer une filière de munitions de petit calibre qui aurait ensuite pu équiper tout à la fois l’armée, le ministère de l’Intérieur, les Douanes et la pénitentiaire. Mais à chaque fois, à la défaveur d’un changement de gouvernement, le projet a été enterré.
Comme pour la SAMP, l’industrie militaire française, dépendante de la commande publique, est toujours à la merci d’un caprice politique. Nicolas Dhuicq de conclure : « Les dirigeants chinois raisonnent à cinquante ans. En France, cela fait vingt ans qu’il n’y a plus de réflexion stratégique. Tant qu’on n’aura pas à nouveau des gouvernants avec une culture historique profonde, une connaissance charnelle du territoire et une volonté politique claire, rien ne pourra aboutir. »
New York Times - World
Demolishing City of the Dead Will Displace a Lively Quarter of Cairo
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Cairo’s oldest cemetery is being razed, and thousands of families living amid the grand mausoleums face eviction. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
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By Vivian Yee
CAIRO — Whoever was being buried in Cairo’s oldest working cemetery on a recent afternoon had been of some consequence. Glossy S.U.V.s crammed the dusty lanes around an antique mausoleum draped in black and gold; designer sunglasses hid the mourners’ tears.
The cemetery’s chief undertaker, Ashraf Zaher, 48, paused to survey the funeral, another job done. But he didn’t stop for long. Just down the lane, his daughter was about to get married. Hundreds of his neighbors, who like him also live in the cemetery, were gathering outside his home, a few mausoleums away.
As part of the celebration, men and boys were already updating a traditional sword dance with new break-dance moves. Women were serving celebratory couscous. They had set out on long tables the belongings the bride would take to her new home, a jumble of abundance against the austere centuries-old tombs where she had grown up: pots and plates; a furry red basket; a mattress made up as if for the wedding night, its frilly white coverlet topped with a stuffed panda.
Since the Arabs conquered Cairo in the seventh century, Cairenes have been burying their dead beneath the Mokattam cliffs that rise over the city’s historic core, interring politicians, poets, heroes and royalty in marble-clad tombs set amid verdant walled gardens.
By the mid-20th century, the City of the Dead had also come to house the living: tomb caretakers, morticians, gravediggers and their families, along with tens of thousands of poor Cairenes who found shelter in and among the grand mausoleums.
Much of it will soon be gone.
The Egyptian government is razing large swaths of the historic cemetery, clearing the way for a flyover bridge that will link central Cairo to the New Administrative Capital, Egypt’s grandiose new seat of government, which President Abdel Fattah el-Sisi is raising in the desert about 28 miles east of Cairo. The destruction and construction are part of his campaign to modernize Egypt. But its costs are rarely mentioned.
“You’re seeing Cairo’s family tree. The gravestones say who was married to whom, what they did, how they died,” said Mostafa el-Sadek, an amateur historian who has documented the cemetery. “You’re going to destroy history, you’re going to destroy art.”
“And for what?” said Seif Zulficar, whose great-aunt, Queen Farida, the first wife of King Farouk of Egypt, was buried here in one of the mausoleums scheduled for destruction. “You’re going to have a bridge?”
Great cities are always cannibalizing their pasts to build their futures, and Cairo is a notorious recycler. The medieval conqueror Saladin tore down ancient buildings to construct his massive citadel, now one of the chief landmarks of the city it overlooks. In the 1800s, one of Egypt’s rulers pried stones off the pyramids to erect new mosques (though, as far as pharaonic plunder goes, European visitors were greedier).
Nor is Cairo the only metropolis to pave over graveyards for public infrastructure, as New York did to establish some of its best-known parks. But, preservationists say, Cairo’s City of the Dead is different: What will disappear is not only a historical monument where Egyptians still visit their ancestors and bury the newly deceased, but also a lively neighborhood.
Mediterranean Sea
City of the Dead Cemeteries
SALAH SALEM ST.
EGYPT
EASTERN
CEMETERY
Cairo
New
Capital
40 miles
Cairo
MOKATTAM
HILLS
Nile
SOUTHERN
CEMETERY
EGYPT
OLD CAIRO
75
Map data from OpenStreetMap
1 mile
By The New York Times
Parts of the cemetery have already been razed over the last two years, and some mausoleums are already little more than rubble, their carved antique wooden doors carted away and their marble gone.
“It’s against religion to remove the bones of dead people,” said Nabuweya, 50, a tomb dweller who asked that her last name not be published for fear of government reprisal. “You’re not at ease when you’re living. You’re not at ease even when you’re dead.”
The cemetery is unlike a typical Western one. Each family has a walled plot, in which a garden of palms and fruit trees surrounds an airy mausoleum. Marble tombs are carved with gilded Arabic calligraphy. In the bigger plots, outbuildings once hosted living relatives who came on death anniversaries and major holidays to spend the night, honoring the dead with feasts and charity handouts.
The rest of the year, live-in caretakers maintained the mausoleums. That was how Fathy, 67, who also did not want his last name used, his wife, Mona, 56, and their three children came to live next to the tomb of Neshedil Qadin, a consort to the 19th-century ruler Khedive Ismail, considered modern Egypt’s founder. Fathy’s father and grandfather looked after the royal mausoleum, raising their children there before passing down their jobs and homes.
After the 1952 Egyptian revolution deposed the king and sent most of the Egyptian aristocracy fleeing, the government allowed commoners to buy burial plots inside the old family mausoleums and stopped paying to maintain the tombs. The custom of relatives staying overnight faded.
Fathy drew his last government paycheck in 2013. But he had built a decent life: Saving up, the family renovated their quarters, installing electricity and running water. They enjoyed what amounted to a private garden, drying their laundry on lines running over half a dozen graves.
The government plans to move residents to furnished public housing in the desert. But, critics say, few will have the means to cover the roughly $3,800 down payment or the $22 monthly rent, especially after their livelihoods — jobs in the cemetery or commercial districts nearby — disappear along with the graves.
The dead, too, will go to the desert. The government has offered new grave plots to families south of Cairo, uniform brick mausoleums much smaller than the originals. They are free, though families must pay for the transfer.
Fathy’s parents were buried near Neshedil’s tomb. But he was concerned about where the princess, as he called her, would go. “My grandfather and my father and me all spent our lives living here with her,” he said.
Egyptian officials have weighed destroying the cemetery and moving its inhabitants to the desert for years, partly to modernize the city and improve living standards, partly, critics charged, because private developers were eyeing the land it sat on.
In the early 1980s, Galila el-Kadi, an architect who has studied the cemetery for decades, found about 179,000 residents, the last known count. She said many more moved in after Egypt’s 2011 revolution, when a power vacuum loosened security enforcement.
“They have never dealt with the relationship between the city of the living and the city of the dead,” Ms. el-Kadi said of the officials. “It was an embarrassment for the government. And in Egypt, when there’s a problem that seems unsolvable, or very hard to solve, the solution is to just delete it.”
The mausoleums registered as landmarks will be preserved, according to Khaled el-Husseiny, a spokesman for Administrative Capital for Urban Development, the government-run company developing the new capital. Other tombs to be spared include that of a relative of Mr. el-Sisi, according to preservationists, who said that the government’s plans for the cemetery had changed to avoid razing his relative’s grave.
But only a small portion of the total have the landmark designation, which will leave them isolated islands between new construction, preservationists said.
Mr. Zaher, the chief undertaker, is moving to the new cemetery along with the displaced dead. He is not wasting time on nostalgia. There are many cemetery residents happy to be leaving shabby make-do homes for new apartments, he said.
“Instead of living in a graveyard,” said Mr. Zaher, shrugging, “they’ll get to live in an apartment.”
He said the new flyover would also ease traffic, though it was unclear whether this should matter to people who are largely carless and rarely travel beyond the neighborhood.
Many officials do not appear to realize what the new bridge will replace.
While leading a tour of the new capital, Ahmad el-Helaly, a development company official, was troubled to learn that Queen Farida had been disinterred, her remains moved to a nearby mosque by special government permission. Mr. el-Helaly had named his baby daughter after the queen.
It was sad, he said. But after a moment, he shook it off.
“What can I say?” he said. “Cairo is too overcrowded. We have to do something to regain the glory of ancient Cairo, to restore the beauty of ancient Cairo.”
So much for the old. Then it was back to the tour, and the new.
Nada Rashwan contributed reporting.
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By Alexandra Stevenson
HONG KONG — On a damp Monday morning in Hong Kong, Freeman Ng looked out from the upper deck of the Star Ferry as it approached land. A sailor tossed a heavy rope to a colleague on the pier, who looped it around a bollard as the swoosh of the waves crashed against the green and white vessel pulling in from Victoria Harbor.
Mr. Ng, 43, commutes from Kowloon to Hong Kong Island on the ferry most weekdays. The subway would be much faster, but Mr. Ng prefers to cross the harbor by boat. “The feeling is better on the ferry,” he said, taking in the salt air.
Hong Kong has had many casualties over the last three years. Mass social unrest in 2019 scared off tourists and hit restaurateurs and hoteliers. Coronavirus restrictions wiped out thousands of mom-and-pop shops. But the prospect of losing the Star Ferry — a 142-year-old institution — has resonated differently.
Since the pandemic began, the crowds that Mr. Ng once jostled to squeeze onto the ferry gangplank are gone. There are now so few passengers that the company that owns Star Ferry says the service may soon end, dimming the life of the harbor and the city itself.
“It has so much history,” said Chan Tsz Ho, a 24-year-old assistant coxswain. “In the minds of Hong Kong people, including me, it’s an emblem of Hong Kong.”
Like Hong Kong, the Star Ferry once represented a link between the East and the West. It was the first scheduled public ferry service in 1880 to connect Hong Kong Island to the Kowloon Peninsula, and the Chinese territory beyond it. Its founder, a Parsi baker and businessman, arrived in the city from Mumbai decades earlier as a stowaway on a ship headed to China.
At the time of his arrival, Hong Kong, only recently colonized by the British, was already transforming into a boomtown with corruption, drugs and disease on land and piracy and smuggling on the water. A police force made up of European, Chinese and South Asian officers tried to keep order.
Dorabjee Naorojee Mithaiwala, the ferry’s founder, named his first four vessels Morning Star, Evening Star, Rising Star and Guiding Star. The current fleet includes eight boats that have changed little in the six decades since they were built. All eight have a star in their name.
The Star Ferry grew to become part of the lifeblood of Hong Kong. Residents were so dependent on it that a government-approved fare increase in 1966 led to days of protests, a harbinger of social unrest that spilled over into deadly demonstrations and riots a year later. British officials eventually responded with policy reforms.
The Star Ferry riots came to symbolize the power of protest in Hong Kong, but as the ferry jolted across the harbor on a recent trip, with sailors pulling a chain to lower a red and yellow gangplank, that history appeared unremarkable to the scattered passengers trickling off the boat.
Issac Chan’s first memory of the Star Ferry was five decades ago, when his parents took him for an adventure as a young boy. “It traveled slow, but it was enjoyable. It wasn’t easy to go on a boat on the sea,” he said. Mr. Chan, 58, grew up in the New Territories, near the border with mainland China.
These days, he takes the ferry each morning after his shift as a night security guard in a residential building on Old Peak Road, a well-heeled area where Chinese people were unable to own property for part of British rule. The ride gives him time to unwind at the end of his work day, he said.
When the British handed Hong Kong over to China in 1997, some who had fled to Hong Kong from China during the Cultural Revolution and, later, the bloody crackdown of Tiananmen Square in 1989 feared they would have to flee once again. Instead, life went on and little seemed to change for decades. Hong Kong continued to thrive as a hub for international finance and as a stopover for travelers in Asia.
After the city built a cross harbor tunnel in 1972, other forms of public transport offered faster trips, and the ferry began to rely more on foreign visitors hopping on the boat for a cheap tour of the city. Commuters and touring passengers with cameras around their necks sometimes sat cheek by jowl, taking in the sights of flashing neon billboards, junk boats and shard-like skyscrapers rising toward Victoria Peak.
Yet the Star Ferry would once again witness upheaval.
In 2019, confrontations in Hong Kong between pro-democracy protesters and riot police officers were broadcast around the world. Protesters carrying helmets and protective goggles made their way to demonstrations to demand political freedom from China. Streets once crowded with tourists were shrouded in tear gas.
The confrontations brought on a fierce crackdown from Beijing and marked the beginning of the Star Ferry’s recent financial troubles: The company says that it has lost more money in the 30 months since the protests erupted than it made over the last three decades. Even though the ferries can still be crowded at certain times of the day, especially when the weather is nice, the overall passenger numbers are far below what they were three years ago.
The Latest on China: Key Things to Know
A strict Covid policy. As China grapples with its worst Covid outbreak since the beginning of the pandemic, the government is following a “zero Covid” strategy. The approach could have far-reaching effects and has revived concerns that the country is going back to a planned economy.
The war in Ukraine. China’s officials and its media are increasingly repeating the Kremlin’s narrative about the conflict. This joint propaganda has undercut Western efforts to isolate Russia diplomatically and has found a receptive audience in the Middle East, Africa and Latin America.
A new security deal. The Solomon Islands signed a sweeping security agreement with China that could threaten the stability of the entire Asia-Pacific region. The deal gives Beijing a foothold in an island chain that played a decisive role in World War II and could be used to block vital shipping lanes.
A pause on wealth redistribution. For much of last year, China’s top leader, Xi Jinping, waged a fierce campaign to narrow social inequalities and usher in a new era of “common prosperity.” Now, as the economic outlook is increasingly clouded, the Communist Party is putting its campaign on the back burner.
“The company is bleeding hard and we definitely need to find our way out,” said David Chow Cheuk-yin, the general manager. Mr. Chow has appealed to the public through media appearances, hoping that a cry for help will resonate with a deep-pocketed investor in a city built by business tycoons.
When he was asked to take over running the Star Ferry late last year, things were looking up, Mr. Chow said. Hong Kong had declared victory over the virus. Small businesses nearly destroyed by pandemic restrictions that had mostly cut Hong Kong off from the rest of the world began making plans to fully reopen. Some lawmakers even discussed loosening border controls.
“We were talking about recovery when I first took up this role,” Mr. Chow said.
Then Omicron broke through Hong Kong’s fortress walls, forcing restaurants, bars, gyms and schools to close. “Instead of recovery, we are talking about survival mode,” said Mr. Chow. “Everything changed so quickly.”
For Mr. Chan, the assistant coxswain, being a seaman is a time-honored family tradition. His father, also a Star Ferry sailor, regaled him with stories of the sea as a young boy. His grandfather, a fisherman, also shared tales. So when there was an opening for a trainee position at Star Ferry three years ago, Mr. Chan jumped.
The baby-faced boatman, who stands out among the weathered older sailors at Star Ferry, said he would spend the rest of his life on the water if given the chance. His favorite part of the job is navigating the whims of the currents and steering the ferries in challenging weather, carving out different paths each time, he said.
When the fog hangs over the water, hindering visibility in the crowded harbor, he and the crew have to use their ears as well as their eyes to navigate. “You can’t even see the other end of your own vessel,” he said.
Mr. Chan’s young face betrayed a hint of disappointment as he started to explain that his morning shift begins an hour later now because the ferry has reduced its hours. For much of this year it had stopped running two hours earlier at night, too. The sounds of passengers flipping the ferry’s wooden seats are muted.
“Sometimes there is only one or two passengers crossing the harbor,” Mr. Chan said, “but we are a full crew.”
Joy Dong contributed reporting.
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L'Humanité
Musique Le pouvoir des sons
Nos recommandations culturellesMuriel SteinmetzSupersoniques. C’est le nom d’une toute jeune collection, chez Payot, consacrée, selon sa profession de foi, aux personnalités qui, « par le pouvoir des sons, ont donné forme à une œuvre, un monde, une théorie, une utopie ». En une soixantaine de pages, avec des chapitres courts, en gros caractères et des illustrations finement choisies, chacun des volumes ne vise pas à une lecture savante des œuvres, mais entend s’adresser à un large public en s’appuyant sur une connaissance approfondie des œuvres et sur le parcours des compositeurs. Le volume consacré au Hongrois Béla Bartok (1881-1945), exilé en 1940 aux États-Unis où il finira ses jours dans la pauvreté, se présente comme un abécédaire faisant une large place aux influences populaires et tsiganes d’une des grandes figures de la modernité du XXe siècle. Des sources évoquées aussi avec Franz Liszt, également hongrois (1811-1886), qui irrigueront sa musique, en particulier ses Rhapsodies. Une rencontre unique entre virtuosité folle et séduction.
livresMusiquemusique classique Valeurs Actuelles
Ensauvagement : une explosion des violences passée sous silence
Ce lundi 25 avril, aux alentours de 6h30, un cantonnier est déposé par ses collègues dans le quartier des Trois-Lucs à Marseille. Quelques secondes plus tard, un homme cagoulé, armé d’une batte de baseball, surgit et s’attaque à l’agent de propreté. « Les deux agents de maîtrise qui venaient de le déposer sont intervenus et en ont eu autant pour eux », raconte à BFMTV Patrick Rué, délégué général Force Ouvrière des agents territoriaux. Le cantonnier et l’un des agents de maîtrise ont été hospitalisés à l’hôpital de la Timone. Cette agression s’ajoute à une longue procession d’autres violences ayant eu lieu cette semaine.
Elle occupent de moins en moins souvent la Une, séquence présidentielle oblige, pourtant les violences sont bien là. Jeudi soir, un Marocain ensanglanté marche dans les rues de Blois. Armé d’un couteau et pieds nus, l’individu menace les passants, obligeant les policiers à ouvrir le feu, alors qu’il se trouve à l’entrée d’une résidence pour seniors. À Mulhouse, vendredi et samedi dernier, les forces de l’ordre ont fait face à deux nuits d’émeutes, après qu’un contrôle d’identité a déclenché la colère d’une quarantaine de jeunes « encagoulés » et armés de bâtons. Une policière a été blessé par un jet de pavé. Pendant ce temps, vendredi à Strasbourg, des pompiers, appelés pour une voiture brûlée, tombaient dans un guet-apens, une pratique en vogue dans certains quartiers devenus zones de non-droit. La BAC, venue au secours des pompiers, était elle aussi caillassée, et des véhicules étaient dégradés. La série semble sans fin : un jeune homme mourrait assassiné sous le regard des passants ce dimanche après-midi à Champigny-Sur-Marne (94). Dans une courte vidéo, diffusée sur Twitter, on voit six délinquants, munis de bâtons et de gaz lacrymogène, rouer leur victime de coups et la poignarder avant de prendre la fuite. À cette liste déjà longue s’ajoute un autre évènement marquant, le même jour : deux hommes en voiture sont abattus par la police sur le Pont Neuf à Paris, après un refus d’obtempérer lors d’un contrôle. Ils étaient tous deux « très défavorablement connus » des services de police.
Malgré cette liste morbide, la fin de la campagne présidentielle s’est polarisée sur le pouvoir d’achat, la guerre en Ukraine et la crise sanitaire. Pourtant, l’insécurité reste un des sujets prioritaires des Français. Selon un sondage Fiducial Odoxa pour le Figaro, 63% des personnes interrogées éprouvent un sentiment d’insécurité, à la fin du premier mandat d’Emmanuel Macron. Un sondage qui traduit un bilan sécuritaire déplorable pour le Président sortant.
Emmanuel Macron est un grand illusionniste : il a fait disparaître son bilan catastrophique notamment en sécurité.
Stéphane le Rudulier, sénateur LR des Bouches-du-Rhônes, voit dans ces expéditions punitives un « cuisant échec d’Emmanuel Macron sur les aspects régaliens. » « Dans ce domaine-là, les chiffres parlent d’eux même : plus de 30 % d’augmentation des faits avec violence en 5 ans, c’est très alarmant, dit le sénateur, avant de poursuivre. Ça devrait être une priorité au-delà du pouvoir d‘achat. Ça, le gouvernement devra le gérer », tance-t-il avant de poursuivre : « Emmanuel Macron est un grand illusionniste : il a fait disparaître son bilan catastrophique notamment en sécurité ».
Damien Rieu, à la tête de la cellule riposte de Reconquête !, regrette que le sujet ait été absent de la campagne qui vient de se terminer : « La thématique de la sécurité a totalement disparu dans le débat de la présidentielle, déplore-t-il. C’est bien dommage qu’on n’en ait pas parlé au second tour, car c’est un sujet qui rassemble quasiment tous les Français. » Mais comment analyser cette éclipse sur l’ensauvagement ? « C’était une volonté stratégique, estime l’ex-RN. Macron ne pouvait pas en parler car il est faible sur ce sujet, et Marine Le Pen s’est focalisée sur le pouvoir d’achat. C’est une erreur car sur l’insécurité, tout le monde est d’accord. »
Ça fera forcément irruption dans le débat public tôt ou tard, avec un événement encore plus grave que les autres
Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de Réflexion sur la Sécurité Intérieure (CRSI), juge auprès de Valeurs actuelles que « l’indifférence de l’univers médiatique et politique à cette violence est sidérante ». « Ça fera forcément irruption dans le débat public tôt ou tard, avec un événement encore plus grave que les autres », avance l’avocat, avant d’évoquer le “3e tour” : « L’impact de cette violence sur les législatives est imprévisible. On s’attendait déjà à ce qu’elle pèse sur la présidentielle, et ça n’a pas été le cas. Il y aura un impact politique soudain et massif un jour ou l’autre, regrette l’avocatC’est une certitude, mais c’est impossible de prévoir quand. » Et d’achever : « Le régalien reste l’angle mort d’Emmanuel Macron. L’un de ses grands défis pour le deuxième mandat sera de maintenir l’ordre et d’assurer la sécurité de nos concitoyens dans une société plus fracturée que jamais. »
France24 - Monde
Ukraine : des enfants à Kharkiv, témoins de la guerre
Publié le : 26/04/2022 - 18:22
Samia METHENI
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Alina, Alex, Daniel, Kiril et Lilia sont âgés de 8 à 14 ans. Depuis le début de la guerre en Ukraine, ils dorment avec leur famille à l'abri des bombes dans un grand parking sous-terrain à Kharkiv, dans l'est du pays.
Valeurs Actuelles
Paris : vaste opération contre les vendeurs à la sauvette, 150 policiers mobilisés aux abords de la tour Eiffel
Les policiers ont débarqué en nombre au pied de la tour Eiffel. Sous les yeux des touristes venus admirer la Dame de fer, ils étaient 150 fonctionnaires issus de différents services de police à s’être rendus du côté du Champ-de-Mars, rapporte le Parisien mardi 26 avril. Leur but : viser les vendeurs à la sauvette – souvent clandestins et omniprésents dans ce secteur ultra-touristique – qui proposent aux touristes des gadgets made in China à l’effigie de la tour Eiffel.
« On va revenir »
Les vendeurs dits “alimentaires”, qui tentent de vendre des bouteilles d’eau, des snacks ou encore de l’alcool et des cigarettes étaient aussi dans le collimateur. Tout comme les conducteurs de tuk-tuk et les joueurs de bonneteau roumains qui n’hésitent pas à arnaquer les touristes avec leurs tours de dés et de gobelets, relate le Parisien. Si la police a réussi à interpeller 35 personnes et saisi 200 kilos de marchandises, le problème est « un puits sans fond », déplore un policier auprès du Parisien. La chef de la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP), Isabelle Tomatis, le confirme : « Ils reviennent effectivement tout le temps. Il faut être présent et de manière permanente. C’est la répétition qui est importante. » Avant de mettre en garde : « Et on va revenir ! » Elle a également pointé le problème « d’image » que ces vendeurs à la sauvette représentent dans ce quartier emblématique de Paris. Pour le commissaire du VIIe arrondissement de la capitale, il est surtout question d’arrêter « ceux qui emmènent leurs proies jusqu’au distributeur bancaire » et qui arnaquent, voire agressent les touristes. Malgré cette opération d’envergure, un commerçant installé dans un kiosque ne croit pas à un changement : « Il faudrait un bus de flics en permanence. Aujourd’hui (mardi 26 avril), ils étaient nombreux et ils n’ont chopé que quelques mecs. Demain, ils seront tous de retour. »
France24 - Monde
Réélection d'Emmanuel Macron : réactions en Guadeloupe, qui a voté massivement pour Marine Le Pen
Publié le : 25/04/2022 - 19:15Modifié le : 25/04/2022 - 19:19
Laura MOUSSET
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"On va vivre cinq années de calvaire": comme Laura, de nombreux électeurs de Guadeloupe sont déçus de la réélection d’Emmanuel Macron, alors que Marine Le Pen est arrivée en tête des suffrages avec 69,90 % dans l’archipel.
Valeurs Actuelles
La présidente LR de la région Pays de la Loire plaide pour le “rassemblement” avec Emmanuel Macron
A l’issue de l’élection présidentielle, le président des Républicains, Christian Jacob, a martelé que le parti n’était pas « soluble dans le macronisme », écartant toute alliance. Une consigne dont s’écartent certains élus LR, à l’instar de Christelle Morançais, président de la région Pays de la Loire, relève Ouest France. Après avoir été porte-parole de Valérie Pécresse durant la campagne présidentielle, elle a appelé, lundi 25 avril, à « tendre la main » à LREM.
Eviter « l’aveuglement idéologique »
« Je suis une femme de droite, je suis attachée à mes convictions, mais je considère que, dans le contexte extrêmement tendu dans lequel nous vivons, il faut savoir tendre la main, se rassembler et s’ouvrir », a déclaré Christelle Morançais, mettant en garde contre la tentation de « l’aveuglement idéologique, le déni des réalités ou le goût de la revanche ». Une vision qui s’oppose à celle de son prédécesseur à la tête de la région, Bruno Retailleau, note Ouest France. Le même jour, celui-ci évoquait le « combat » des législatives à venir. « La démocratie, ce n’est pas la concentration de tous les pouvoirs dans les mains d’un seul », a-t-il également tweeté.
Christelle Morançais illustre la compatibilité d’une partie des Républicains avec Emmanuel Macron. Elle est notamment proche de l’ancien Premier ministre, Édouard Philippe, qui, avec son parti Horizon, incarne une droite de soutien au président de la République. « Emmanuel Macron a désormais la responsabilité d’unir le pays. À nous de l’aider à bâtir l’unité dont la France a tellement besoin », a-t-elle déclaré. Sa position en fait pour certains observateurs une candidate à un poste de ministre.
Pays-de-la-Loire : les dernières actualités
L'Humanité
Avril 1982, la révolte des OS pour la dignité
Il était une foisDans les usines Citroën et Talbot du groupe Peugeot, un ordre patronal implacable règne sur des ouvriers majoritairement immigrés et très peu qualifiés. Il va pourtant voler en éclats, quand en avril 1982, ces « OS à vie » se mobilisent pour les salaires, les libertés, et entament, avec le soutien de la CGT en particulier, un long et violent conflit syndical. Retour à Aulnay et Poissy... sur un printemps oublié.
Aujourd’hui, au nord d’Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, on peut voir une plate-forme logistique, le chantier d’un centre d’exploitation de la RATP et bientôt une station de métro, un data center, un campus numérique, un gymnase, des groupes scolaires… Seule trace d’un passé industriel, le conservatoire Citroën, censé entretenir la mémoire de PSA grâce à une présentation de voitures de collection.
Des hommes et des femmes qui ont travaillé ici pendant des décennies, des souffrances endurées sur les chaînes de production, de la répression antisyndicale mais aussi des grèves et des victoires ouvrières, il ne reste rien. La désindustrialisation est aussi une opération d’effacement d’une histoire qui dénote face aux discours de modernisation de ce territoire.
Comment alors se souvenir que, quarante ans auparavant, l’usine automobile la plus récente lancée en France (1973) pouvait être décrite dans un documentaire comme « une usine modèle, aveugle (…), un camp retranché. (…), un goulag industriel à visage capitaliste, avec ses gardiens par centaines pour un effectif de 6 500 travailleurs (…), qui faisaient régner l’ordre patronal, celui du silence et de l’échine courbée ». Placés en ouverture du film de Claude Blanchet « Haya » (1982), ces mots décrivent quelques aspects d’un ordre patronal qui semble alors éternel. Jusqu’à ce qu’il vacille, en 1982.
L’usine d’Aulnay-sous-Bois n’a jamais jusque-là connu de grève. Elle hérite d’une tradition patronale déjà forte dans les anciennes usines Citroën du 15e arrondissement parisien ou des Hauts-de-Seine, mais qui avait été bousculée en mai 1968, et surtout marquée dans une autre usine du groupe Peugeot, à Poissy.
Les usines d’Aulnay (Citroën) et de Poissy (Simca, Chrysler puis Talbot) partagent deux grandes caractéristiques qui, conjuguées, les distinguent de celles de Sochaux, Billancourt ou Flins. D’une part, elles ont un recours massif à une main-d’œuvre immigrée très peu qualifiée, et dont la majorité vient du Maroc. À Aulnay au début des années 1980, les ouvriers spécialisés (OS, sans qualification) composent presque 70 % des effectifs, et les ouvriers sont pour plus des trois quarts étrangers ; à Poissy, dont l’effectif est passé entre 1978 et 1982 de 25 000 à 16 000 salariés, les OS représentent 67 % de l’effectif total et les étrangers 55 % de l’effectif ouvrier. D’autre part, ces usines ont constitué les fiefs d’un syndicat patronal qui a contribué à faire régner entre les années 1950 et 1990 un ordre usinier, réprimant tout autre engagement syndical : la Confédération des syndicats libres (CSL), qui a remplacé en 1977 la Confédération française du travail (CFT).
Dès lors, peu de choses laissaient présager, début 1982, qu’une série de conflits allait secouer ces usines et quelques autres, dans un contexte de chute libre du nombre de journées de grève depuis la fin des années 1970. Cependant, quelques signes avant-coureurs pouvaient être décelés. Depuis octobre 1981 ont eu lieu dans d’autres usines automobiles plusieurs grèves, souvent victorieuses, et dans lesquelles les OS immigrés ont joué un rôle important. Ensuite, l’arrivée de la gauche au pouvoir a permis d’envisager que les atteintes aux libertés syndicales allaient être plus sévèrement punies, notamment pour faire respecter les règles des élections professionnelles. Cela facilite l’engagement de certains ouvriers immigrés, qui se portent candidats sur les listes de la CGT.
Pour autant, une étincelle était nécessaire. À Aulnay-sous-Bois, c’est d’abord un court arrêt de travail, le 8 avril 1982, à l’atelier de montage à la suite du refus d’un chef d’atelier de discuter avec des ouvriers, « parce qu’on ne discute pas avec des esclaves ». Puis un deuxième, le 16 avril, à l’atelier ferrage-carrosserie, pour une diminution des cadences et une augmentation des salaires. Aussi brefs soient-ils, ils paraissent exceptionnels aux yeux des militants de la CGT, et signalent une disponibilité pour l’action chez certains ouvriers immigrés.
C’est sur cette disponibilité que s’appuie un groupe d’ouvriers immigrés membres de la CGT, qui, le 22 avril au soir, parvient à faire débrayer plusieurs chaînes, soutenu dès le lendemain par les structures de la CGT qui permettent l’élargissement de la grève, laquelle conduit au blocage total de la production à partir du 26 avril.
Les débrayages initiaux expriment déjà ce qui va être au cœur de la grève : les conditions de travail avec le rythme des cadences, les salaires avec la demande d’une augmentation de 400 francs, les libertés syndicales, le respect, la dignité, et de manière sous-jacente le refus du racisme qui se manifeste régulièrement, notamment dans les propos vexatoires des petits chefs. Les grévistes occupent les parkings, soutenus matériellement par les communes communistes de Seine-Saint- Denis et par les unions locale et départementale de la CGT, tandis que la direction, les cadres et la maîtrise gardent l’intérieur des lieux, leur relève étant assurée par hélicoptère.
Les premiers jours de grève donnent lieu à plusieurs incidents, notamment lorsque l’hélicoptère qui vient déposer des non-grévistes envoie des projectiles sur les grévistes. Plusieurs manifestations unitaires de soutien se déroulent, à Aulnay et à Paris. Le 4 mai débute une grève à l’usine Citroën de Levallois, puis le 12 à celle d’Asnières, suivies de celle de Saint-Ouen-les Épinettes le 18 et de Saint-Ouen-gare le 24. Les premières négociations s’engagent les 15 et 16 mai, mais sont rapidement rompues par la direction de Citroën, qui prend prétexte du maintien des piquets de grève, puis annonce le licenciement de 17 militants de la CGT, dont des candidats aux élections. Les directions et les cadres des usines Citroën ainsi que la CSL organisent également des manifestations de rue pour dénoncer les agissements des grévistes et défendre la « liberté de travailler ». La plus importante, le 25 mai, regroupe à Paris 16 000 personnes, conduite par le PDG de Citroën, Jacques Lombard.
Néanmoins, devant le blocage des négociations, le gouvernement nomme un médiateur dont les conclusions, qui satisfont bon nombre de revendications syndicales, sont acceptées après un mois de grève. La reprise du travail dans les usines Citroën s’effectue le 1er juin. À Aulnay, l’entrée triomphale dans l’usine du cortège, ouvert par les 17 militants de la CGT menacés de licenciement et dont les sanctions ont été levées, est précédée par un grand meeting, où l’on entend des slogans tels que « Français, immigrés, même patron, même combat », et où des milliers de mains tendues tiennent une carte de la CGT, comme une promesse de liberté conquise.
Le groupe Peugeot croit pouvoir souffler, mais dès le lendemain une dynamique semblable démarre à l’usine de Poissy, avec un débrayage progressif des chaînes de l’atelier B3, qui s’étend le 3 juin. La journée est marquée par d’importants affrontements physiques. À la tête de salariés antigrève et soutenus par la CSL, le directeur du personnel veut expulser les grévistes manu militari, mais il rencontre une résistance inattendue ; au cours de la bagarre, il est atteint à l’œil et 40 à 100 antigrévistes sont blessés.
Le gouvernement, qui avait soutenu la grève à Aulnay, appelle au calme, sans prendre parti pour un camp ou pour l’autre, tout en insistant sur l’intérêt industriel du pays. Et alors qu’aucun piquet de grève n’avait été évacué devant les usines Citroën, le ministre de l’Intérieur, Gaston Defferre, demande l’évacuation de l’usine Talbot le 4 juin. Comme pour Citroën, mais dans une ambiance plus tendue et plus violente, et avec des conflits importants entre la CGT et la CFDT, les grévistes et les non-grévistes multiplient les actions à Poissy. Là encore, face à l’enlisement des négociations, le gouvernement nomme un médiateur. Ses conclusions, touchant notamment à l’amélioration des conditions de travail, aux libertés et à la mise en place d’un processus de négociations de longue durée, finissent par être acceptées et permettent la reprise du travail le 5 juillet.
Dans les deux cas, on a donc affaire, en quelques semaines, à un renversement important des rapports de forces entre les ouvriers, surtout immigrés, soutenus par la CGT et la CFDT, et les directions des entreprises soutenues par la CSL. Cela se traduit par une syndicalisation massive des OS immigrés, dont la plupart ont fait leur apprentissage dans le feu de l’action gréviste et doivent désormais agir au quotidien en syndicalistes, non sans susciter de nombreux débats, dans les équipes syndicales, dans les médias et au sein de l’appareil d’État. La peur d’un syndicalisme dirigé par des travailleurs immigrés ou les suspicions d’une supposée influence islamiste parmi ces derniers irriguent analyses et commentaires, tant dans les directions des entreprises que chez les Renseignements généraux ou au gouvernement.
Les mois qui suivent les grèves du printemps 1982 voient la poursuite de la contestation de l’ordre patronal. Elle incite d’autant plus le groupe Peugeot à accélérer les restructurations industrielles. Celles-ci vont laisser sur le carreau des milliers de travailleurs immigrés et les contraindre bien souvent à repartir dans leurs pays d’origine, malgré de nouvelles grèves qui ne parviennent pas à empêcher les licenciements collectifs.
Une autre période s’ouvre alors. La figure de l’ouvrier immigré, importante dans les conflits d’usines après 1968, s’efface peu à peu de la scène sociale. D’autres figures issues de l’immigration deviennent médiatiques, notamment à partir de la marche pour l’égalité et contre le racisme à l’automne 1983. Et, dans les usines automobiles, le constant mouvement de restructuration, les suppressions de postes et les fermetures de sites vont continuer à affaiblir les résistances ouvrières.
Il n’en reste pas moins que, en restituant ce « moment 1982 », il peut s’agir, comme l’a écrit l’historien Howard Zinn, d’« ouvrir de nouvelles possibilités en exhumant ces épisodes du passé laissés dans l’ombre et au cours desquels, même si ce fut trop brièvement, les individus ont su faire preuve de leur capacité à résister, à s’unir et parfois même à l’emporter » (1).
Vincent Gay, Maître de conférences en sociologie à l'université Paris-Diderot.
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Live: UN chief to meet Ukraine’s Zelensky, visit Bucha and Irpin
Issued on: 28/04/2022 - 06:02
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UN Secretary-General Antonio Guterres meets with Ukrainian President Volodymyr Zelensky on Thursday in Kyiv following talks with Russian President Vladimir Putin in Moscow. Guterres is set to visit Bucha and Irpin, in the Kyiv region, where Russian atrocities are alleged to have occurred. Follow FRANCE 24's liveblog for all the latest. All times are in Paris time [GMT+2].
8:25am: Biden set to pledge support for Ukraine against ‘Russia’s brutal war’
US President Joe Biden is set to deliver remarks later today on US "support for Ukrainians defending their country and their freedom against Russia's brutal war," the White House said.
Biden’s address comes a day after Russian President Putin warned of lightning-fast retaliation if countries interfere in Ukraine. Addressing lawmakers in St Petersburg on Wednesday, Putin warned that, "If someone intends to intervene in the ongoing events from the outside, and create strategic threats for Russia that are unacceptable to us, they should know that our retaliatory strikes will be lightning-fast."
7:24am: Russia's Black Sea fleet retains ability to strike Ukraine: UK
Russia's Black Sea fleet retains the ability to strike Ukrainian and coastal targets, despite the loss of its landing ship Saratov and the cruiser Moskva, according to Britain's defence ministry.
About 20 Russian Navy vessels, including submarines, are in the Black Sea operational zone, the ministry said on Twitter..
"The Bosphorus Strait remains closed to all non-Turkish warships, rendering Russia unable to replace its lost cruiser Moskva in the Black Sea," it added in the regular bulletin.
Latest Defence Intelligence update on the situation in Ukraine - 28 April 2022 Find out more about the UK government's response: https://t.co/kGpbSP2o7L🇺🇦 #StandWithUkraine 🇺🇦 pic.twitter.com/PKEHRgHGJ6
April 28, 20227:11am: Guterres arrives in Ukraine to try to 'secure evacuations'
Following his trip to Moscow earlier this week, UN Secretary-General Antonio Guterres has arrived in Ukraine, where he is expected to push for humanitarian corridors and work on coordinated approach to try to evacuate Ukrainian fighters and civilians sheltering in Mariupol’s besieged Azovstal steel plant.
In a tweet shortly after he arrived, Guterres said his team would “continue our work to expand humanitarian support” to Ukraine and “secure the evacuation of civilians from conflict zones”.
I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.
April 27, 20223:30am: The EU responds to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria
The European Union warned Russia on Wednesday it would not bend to "blackmail" over its support for Kyiv, after the Kremlin cut off gas supplies to Bulgaria and Poland.
1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'
Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.
The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.
Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.
12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice
Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.
"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal U.N. Security Council meeting on accountability in Ukraine, organized by France and Albania.
Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with U.S. actor George Clooney were born.
"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.
The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.
Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.
ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion.
11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister
Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.
Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.
"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.
A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.
"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine.
"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.
"Inaction would be the greatest provocation."
10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US
US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.
At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.
Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.
9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year
The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.
The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.
8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv
UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.
"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.
At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine.
I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.
April 27, 20226:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot
The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.
This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.
"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."
Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.
The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.
5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets
Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.
FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.
5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference
The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.
Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".
The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.
"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.
Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
© Studio graphique France Médias Monde
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UN raises bar for using Security Council veto
Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts
The Debate
Ukraine: A proxy war?
Valeurs Actuelles
Le Conseil d’Etat valide la réouverture de la mosquée de Pessac
La justice administrative a définitivement désavoué le ministère de l’Intérieur, mardi 26 avril, concernant la mosquée de Pessac. Le Conseil d’Etat a rejeté le recours de Beauvau demandant la fermeture du lieu de culte pour « provocation à la haine », rapporte Le Parisien. En février dernier, la préfecture avait engagé une procédure en raison des idées véhiculées dans cette mosquée, assimilées à des pratiques salafistes. Il était notamment reproché à l’association « Rassemblement des musulmans de Pessac » assurant sa gérance de publier ou relayer sur Internet des contenus « incitant à la violence, à la haine ou à la discrimination », encourageant « à la commission d’actes de terrorisme » ou « faisant l’apologie de tels actes », rappelle Le Parisien.
Une mesure disproportionnée
Mais le Conseil d’Etat, confirmant une première décision du juge des référés de Bordeaux, a cependant jugé que ces textes « incitent au repli identitaire et contestent le principe de laïcité ». Il a cependant considéré que « ces publications ne présentent pas, compte tenu de leur teneur et dans les circonstances de l’espèce, un caractère de provocation à la violence, à la haine ou à la discrimination ». La fermeture de la mosquée a donc été jugée disproportionnée.
« C’est une décision qui fera jurisprudence et permettra de marquer le pas sur la séquence de fermetures de mosquées qui se sont succédé ces derniers mois par le gouvernement Macron », s’est félicité l’avocat de l’association gérant la mosquée.
Gironde : les dernières actualités
New York Times - World
A ‘Wild West’ of Marijuana Shops Grows in Toronto
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Permitted to operate during the pandemic, even during lockdowns, Toronto’s marijuana shops have flourished and changed the character of an iconic neighborhood.
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By Catherine Porter
Photographs by Ian Willms
TORONTO — If you are hankering for a government-sanctioned joint, then you have come to the right city.
The options along Queen Street West are bountiful. You could start at Toronto Cannabis Authority, with a sign outside suggesting customers “warm up with hot cannabis infused beverages.” You could take a few steps down the sidewalk and enter Friendly Stranger, which trades on nostalgia for tokers who picked up their first bong here, long before cannabis was legalized three and a half years ago. Or you could dash across the street to the Hunny Pot, which made headlines in 2019, when it became the city’s first legal cannabis store and saw an overnight line of customers.
And that’s just in 1,000 square feet. Walk two minutes and three more options appear.
“There’s a standing joke in Toronto that dispensaries are sprinkled around like parsley. They are everywhere,” said Dalandrea Adams, a budtender standing behind the long glass display counter — revealing pipes, grinders and rollers — inside Friendly Stranger. “Which is convenient, if you are a pothead.”
As Toronto slowly comes back to life after two years of repeated lockdowns and closures, the wreckage of the pandemic is surfacing like cigarette butts in melted snow drifts. Along the city’s many neighborhood main streets, “For lease” signs hang in dusty windows. Office towers in the city’s dense core remain mostly empty.
The obvious exception: cannabis shops, which the provincial government permitted by emergency order to keep operating during the pandemic. Just 12 existed in the sprawling city of 2.8 million back in March 2020. Today, 430 compete for customers, with another 88 in the approval process, even as some struggle to stay open amid the stiff competition.
“It’s the wild, wild West,” said Kristyn Wong-Tam, a city councilor who supported the legalization of cannabis but has called for a moratorium on new shops in the city.
“Never at any community meeting has anyone said, ‘Our neighborhood is not complete without a pot shop,’” she said. “But now, in some places, you can’t get groceries but you can get weed.”
Nowhere is that more apparent than along Queen Street West.
For years, the downtown road has been known as the city’s pulsing heart for music, art and street fashion. Starting at the Court of Appeal, it stretches past a jazz hall, restaurants and retail stores selling Doc Martens and sunglasses — all jumbled together in tight storefronts.
There’s an old instrument shop where Bruce Cockburn picked up guitars, and music venues where the classic Canadian band Blue Rodeo and international stars like the South African musician Hugh Masekela played on Friday nights.
Over the past two decades, the street has gentrified and lost much of its grit — a Lululemon replaced the world-music BamBoo club and many of the vintage clothing stores have been supplanted by chains. If only through nostalgia, the strip still retains its artsy, hipster reputation.
But lately, just about the only thing that has opened here is pot shops: There are 13 along a 1.4 kilometer drag.
“It’s like, ‘Oh look, another pot store, next to the pot store, across from the pot store,’” said Teddy Fury, who has been serving beers on the street for 35 years now at the Horseshoe Tavern. The shops are just the latest trend he’s seen and an occupied store is better than an empty one, he said. But it does raise an obvious question: “How stoned are people getting?”
The reasons for the sudden proliferation across the city include loosening license restrictions, a surge in available storefront space and the government’s decision to allow cannabis shops to operate during lockdowns. While Toronto restaurants were ordered to close for more than 60 weeks, according to Restaurants Canada, cannabis stores serviced customers — though sometimes just at their doors — for all but a handful of days.
“It was a perfect storm of supply and demand in Ontario,” said Jack Lloyd, a lawyer specializing in cannabis.
In 2018, Canada became the second country in the world after Uruguay to legalize marijuana, in an effort to extinguish the criminal trade and keep the substance out of the hands of youth by regulating the market. The stores appeared slowly at first, because of a shortage of legal marijuana. The provincial government permitted just five to open in Toronto, North America’s fourth biggest city, in the spring of 2019.
Two of those were along Queen Street West.
Back then, some 20 salespeople worked four retail floors of the Hunny Pot, walking a never-ending line of customers through the finer differences between various strains of marijuana. The store had two extra floors for celebrities, so they could shop in private. On its best day, more than 2,000 customers came through, said Cameron Brown, the communications manager for the Hunny Pot, which now has 17 cannabis stores in Ontario.
“It was nonstop, all day, every day,” he said. “It was insane.”
Competition remained limited for the first year. But just as the pandemic arrived, the doors were thrown wide open for retail licenses. Unlike other jurisdictions in the country, the Ontario government favored unbridled competition, introducing just one simple restriction on shops, requiring that they be no closer than 150 meters to a school.
In only three years, sales of legal marijuana in Ontario have outpaced estimates of unlicensed sales and boosted the economy by $10.6 billion, a recent government-sponsored report states. More Canadians consume it than did before — 25 percent of people 16 and up, according to a recent Statistics Canada poll.
But the crowded competition has pushed some shops out of business.
By the time Lula Fukur’s license was finally approved, and she opened her first of two cannabis shops on Queen West last year, there was already one across the street, with another three opening two blocks away.
“There’s too many of them,” she said, sitting at the end of her cavernous, artfully decorated and noticeably empty store, Cori, on a recent afternoon. “Definitely half of us will shut down. Everyone is burning money at this point.”
In their heyday, the first cannabis stores were selling $20,000 a day of marijuana, on average, according to a government report. But the Hunny Pot is serving just one-tenth of its record, Mr. Brown said, forcing management to close all but the front foyer, where a budtender serves customers from a simple desk. Cori is lucky to see 60 people a day, said Ms. Fukur, who plans to fill half of one store with natural wellness and beauty products, hoping that draws more customers.
Even more than unfettered competition, the biggest problem for store owners is an inability to differentiate their product, said Ms. Fukur. Every legal store is required to get their supply from the government wholesaler. That means they all sell the same things, in the same plain, sealed packages.
Most have tried to entice customers with friendly, knowledgeable service and unique interior design — a difficult feat, given government rules forbid cannabis or accessories being visible from the street.
“It feels like it’s still illegal,” said Ms. Fukur, who has created a window display reminiscent of a health food store, with vases of dried flowers on wooden stumps. The nearby store Bonnefire appears like a walk into the Canadian bush, with birch trees, canoes and log piles.
Already, one of the new stores on Queen West closed. Most expect more to follow. Even so, the government is reviewing another five applications for cannabis stores on the strip.
Hollywood Hi is an old fashioned head shop a few doors down from Friendly Stranger. Its window is filled with rolling trays and a giant inflatable joint — permitted only because the store is not selling cannabis. The owner, Christina Ciddio, applied for a cannabis license two years ago. She still doesn’t have it, and she’s happy about that.
“Do they not check maps to see how close they are?” she said of the government office approving new stores.
She figures she is making more money selling cannabis paraphernalia than her neighbors do selling pot.
“Yeah, I don’t have cannabis,” she said. “At this point, with the saturation, I don’t want to. They can have it.”
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L'Humanité
Les pogroms du Gujarat, prélude à 20 ans de haine
Il était une foisAu printemps 2002, cet État prospère de l’ouest de l’Inde s’embrase. Des massacres antimusulmans sont perpétrés par des extrémistes hindous avec l’assentiment des plus hautes autorités gujaraties, à la tête desquelles on trouve un certain Narendra Modi. Cette campagne de persécutions froidement orchestrée lui servira de tremplin jusqu’au sommet de l’état indien.
Dominique BariAux origines de la tragédie, l’« incident de Godhra ». Le 27 février 2002, le Sabarmati Express entre en gare de la cité, à une centaine de kilomètres d’Ahmedabad, la capitale économique du Gujarat. À son bord, des activistes du Vishva Hindu Parishad (VHP, organisation religieuse extrémiste liée au Bharatiya Janata Party, le BJP, Parti du peuple indien), d’obédience nationaliste hindoue.
Ils reviennent d’Ayodhya, une des villes sacrées de l’hindouisme, épicentre des troubles intercommunautaires depuis la destruction par les extrémistes hindous, en 1992, de la mosquée de Babri Masjid, sur les ruines de laquelle ils veulent construire un temple dédié à Ram. Chauffés à blanc, ces miliciens prennent à partie des vendeurs ambulants musulmans. Les provocations dégénèrent en échauffourées. Tout juste le train repart-il que plusieurs centaines de musulmans se massent sur les voies. Quelques instants plus tard, un incendie se déclenche dans un wagon : 57 miliciens hindous périssent.
Un inconnu qui se nomme Narendra Modi
Le nouveau chef du gouvernement du Gujarat, qui assure depuis quelques mois la fonction par intérim, est encore un inconnu. Il se nomme Narendra Modi, membre du BJP et ancien cadre du Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), branche armée du BJP. Tous ces mouvements sont intégrés à la Sangh Parivar, défendant les thèses de l’Hindutva selon lesquelles seuls peuvent se prétendre indiens ceux qui appartiennent à la « race hindoue ».
Le soir même, des affrontements de Godhra, Modi crée les conditions de véritables opérations de représailles. Il impose la version officielle des événements : l’incendie est un « acte de violence terroriste prémédité de longue date ». Des consignes sont données aux responsables de la police : ne pas réprimer les hindous qui allaient inévitablement réagir à l’attaque de Godhra, légitimant ainsi les émeutes qui allaient suivre.
Le lendemain, le VHP organise une opération « ville morte », point de départ d’un déferlement de violences bien réglé. À Ahmedabad, une foule armée de plusieurs milliers de personnes attaque habitations et magasins musulmans. Bilan de la journée : 200 morts. Ce n’est qu’un début : fin mars, on y dénombre déjà plus de 1 000 morts, victimes de sauvagerie comme à Gulberg et à Naroda Patiya, deux quartiers résidentiels musulmans.
Le magazine anglophone « The Week » rapporte qu’à Ahmedabad 1 679 habitations, 1 965 magasins, 21 entrepôts ont été incendiés, et 204 magasins mis à sac. L’armée mobilisée sur place dès le 1er mars – 12 colonnes avec 600 hommes stationnant alors dans la ville et dans d’autres points chauds du Gujarat – n’intervient pas. Les victimes qui sollicitent la police s’entendent dire : « Nous n’avons pas pour ordre de vous sauver. »
Les femmes sont les proies privilégiées
Au cours des semaines qui suivent, plusieurs villes et plus de 1 200 villages du Gujarat sont frappés par des vagues d’assassinats ciblant la population musulmane. Les victimes sont abattues ou brûlées vives après avoir été torturées. Comme dans toutes les opérations de « nettoyage ethnique », les femmes sont les proies privilégiées. Les tueries font au bas mot 2 000 morts et des milliers de blessés. 125 000 personnes sont déplacées dans des camps de fortune.
Les massacres se déroulent selon un plan quasiment militaire, menés par des groupes encadrés par le RSS et le Bajrang Dal, milice armée du VHP, disciplinés et extraordinairement nombreux. Ces escouades arrivent par camions entiers dans les quartiers musulmans, munies d’armes blanches (poignards, tridents). Leur uniforme est sommaire, short kaki du RSS et bandeau couleur safran. Le caractère organisé des assauts est attesté par les listes que tenaient les meneurs indiquant les maisons et les magasins des musulmans.
« La violence a toutes les traces d’une épuration ethnique »
Selon un rapport du consulat britannique de l’Inde du Sud qui filtre, en avril, « la violence a toutes les traces d’une épuration ethnique. (…) Loin d’être un acte spontané, il s’agit d’une action planifiée, possiblement des mois en avance, et exécutée par une organisation extrémiste hindoue avec le soutien du gouvernement de l’État ». Le 11 avril 2002, l’Union catholique de toute l’Inde (Aicu) dénonce à son tour les tueries et accuse la Sangh Parivar d’en être responsable. La conférence épiscopale indienne réclame la destitution de Modi et un « grand nettoyage » dans les rangs de l’administration locale et des forces de police, où sont infiltrés de « nombreux extrémistes ».
À New Delhi, le gouvernement de Vajpayee (membre du BJP) est particulièrement passif. Les massacres s’inscrivent dans la stratégie électorale des nationalistes hindous. En décembre 2002, Narendra Modi est élu ministre en chef du Gujarat. Sur la scène internationale, il sera longtemps traité en paria pour « avoir incité à la haine interreligieuse ». Les États-Unis lui refuseront tout visa pendant près de dix ans.
Mais la machine de guerre des partisans de l’Hindutva est en marche, accroissant leur étreinte sur la société indienne, ouvrant la voie à la prise de pouvoir politique et à l’application de leur projet idéologique. Modi gagne par trois fois les élections générales du Gujarat (2002, 2007, 2012), avant de triompher aux élections législatives nationales de 2014, accédant au poste de premier ministre de l’Inde. Il est reconduit avec une large majorité en 2019. Durant ses mandats, l’ambition fondamentaliste hindoue se concrétise : les violences et discriminations se multiplient contre les minorités musulmanes, chrétiennes, mais aussi contre les dalits (1).
La commission d’enquête conclut à un « complot des musulmans »
Fin 2019, le vote du Citizenship Amendment Act entérine juridiquement le statut de citoyen de seconde zone des musulmans. Il provoque d’importantes manifestations pour défendre les principes de laïcité et d’égalité. À New Delhi, en février 2020, des groupes d’extrémistes hindous se livrent à de nouvelles violences antimusulmanes qui font 33 morts et plus de 200 blessés.
Dans cette Inde qui tourne le dos au sécularisme et affirme l’hindouisation de la vie politique, un vent mauvais souffle sur les institutions judiciaires en perte de leur indépendance. En attestent des conclusions d’enquêtes et les verdicts de procès basés sur des témoignages falsifiés et des juges complaisants à l’égard des nouvelles donnes politiques.
La commission d’enquête mise en place dès mars 2002 sur les causes de l’incendie de Godhra conclut, en 2008, à un « complot des musulmans », étayant ainsi la version de Modi. Une commission nommée par le gouvernement central qui soutient, elle, la thèse de l’accident est jugée inconstitutionnelle. Le procès qui suit, en 2009, avalise, en 2011, la culpabilité des musulmans et juge l’incendie criminel en s’appuyant sur des témoignages de membres du VHP, fabriqués de toutes pièces. Onze musulmans sont condamnés à mort et vingt à la prison à perpétuité. Or, un rapport du laboratoire technique et scientifique du Gujarat démontre que le déroulement des faits sur le déclenchement de l’incendie retenu par la cour est impossible.
4 250 autres plaintes déposées
Les dénis de justice se multiplient quand il s’agit de déterminer les responsables des pogroms et leurs exécutants. En 2003, le procès de « l’affaire Best Bakery » devient le symbole de l’iniquité judiciaire : 14 personnes, dont 2 enfants, avaient été brûlées vives dans une boulangerie au cours des émeutes. Les 21 accusés, pourtant clairement identifiés, sont acquittés. En cause, dénonce alors le président de la Cour suprême, une « collusion totale » entre l’instruction et les prévenus, affiliés au VHP ou au BJP.
Quant aux 4 250 autres plaintes déposées auprès de la police gujaratie, près de la moitié sont classées sans suite. Et les procès donnent lieu à des simulacres de justice et débouchent dans la plupart des cas sur des non-lieux.
La partialité de l’appareil judiciaire du Gujarat contraint la Cour suprême à intervenir et à réexaminer les 2 107 plaintes des victimes rejetées par la police. Elle juge que 1 594 d’entre elles sont recevables. Face à l’obstruction systématique des tribunaux et du gouvernement gujaratis, la Cour suprême crée, en 2008, une Special Investigation Team (SIT) – fait inédit. Celle-ci concentre ses enquêtes sur les neuf cas les plus graves, laissant de côté des centaines de plaintes et ignorant les innombrables témoignages recueillis par des commissions d’enquête spontanées – du fait d’ONG – ou par des médias mettant au jour une conspiration gouvernementale faisant des émeutes du Gujarat le marqueur d’une phase nouvelle de la politique indienne.
Implication de cadres du BJP et de la police
En 2007, le journaliste Ashish Khetan recueille les propos du vice-président du Bajrang Dal, Haresh Bhatt, qui affirme avoir fabriqué des bombes et fait venir du Pendjab des camions remplis d’armes blanches destinées aux massacres. La journaliste Rana Ayyub révèle dans son livre « Gujarat Files » l’implication directe de cadres du BJP et de la police dans la préparation et la planification des pogroms. Les témoignages qu’elle a obtenus mettent directement en cause Narendra Modi et son homme de main, Amit Shah, qui deviendra ministre de l’Intérieur dans son gouvernement.
Si la mission de la SIT permet la tenue de procès suivis de plus d’une centaine de condamnations, elle refuse de s’attaquer au sommet de l’appareil d’État gujarati. En mars 2010, Modi est entendu par la SIT et en sort indemne. En 2012, la Cour suprême l’exempte de toute responsabilité. Le verdict de la Cour spéciale d’Ahmedabad de juin 2016 en rajoute dans la complaisance et la complicité.
Le procès concernait l’un des neuf cas retenus par la SIT en 2009 et jugeait les auteurs de la tuerie du quartier Gulberg où 69 personnes ont péri ; 24 des accusés sont condamnés, dont 11 pour homicide ; 36 autres sont relaxés, dont un inspecteur de police et l’un des leaders locaux du BJP. Mais surtout les magistrats « rejettent l’accusation de crime prémédité », blanchissant de facto celui qui met l’Inde en péril.
Laboratoire de l’intégrisme hindou
Péril d’autant plus imminent que le BJP vient de remporter une victoire spectaculaire en Uttar Pradesh à l’issue d’élections régionales débutées le 10 février 2022. Dirigé depuis 2017 par le sulfureux gouverneur Yogi Adityanath, cet État de 200 millions d’habitants, le plus peuplé et l’un des plus pauvres, est devenu le laboratoire de l’intégrisme hindou. Tête d’affiche du BJP, ce fanatique de l’Hindutva a poussé à des niveaux inédits les lois discriminatoires à l’encontre des minorités, destinées à être généralisées à toute l’Inde, conduisant le pays sur ce que l’écrivaine Arundhati Roy nomme « l’autoroute de la haine ».
dalitsindenarendra modi New York Times - World
Russia-Ukraine War
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On Poland-Ukraine Border, the Past Is Always Present. It’s Not Always Predictive.
For a Jewish reporter with Eastern European roots, one of the hardest challenges covering the war is reconciling the horrors of the Holocaust with the Poland and Ukraine of today.
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By Jeffrey Gettleman
An international correspondent for The New York Times and winner of the Pulitzer Prize, Jeffrey has been covering the war in Ukraine from both Kyiv and eastern Poland.
LUBLIN, Poland — On a recent morning, I sat in the sun-filled dining room of a tidy house in eastern Poland, across from one of the most generous men I’ve ever met.
He was a Polish apple farmer who took in eight Ukrainian refugees, all complete strangers, and gave them a place to stay, cooked them meals, brought them armloads of fresh bread every morning and has been trying to find them jobs.
But when it came to talking about World War II, this is what he said: “The real disaster started when the Russians invaded. The Russians were worse than the Germans.”
“The Germans,” he said, “did not hurt ordinary people.”
My first reaction fell somewhere between disappointment and silent outrage: How could this farmer be so kind and so blind? How could he say the Germans didn’t hurt “ordinary people” when they murdered millions of Jews right here in Poland? The biggest death camps were in Poland, and the more I thought about it, the more I was shocked by what the farmer said. I don’t want to include his name, because my point is not to shame him over an offhand comment, a few words in an hourlong interview, but to share my intense reaction to it.
But then I realized he and I were actually engaging in a similar type of thinking.
He couldn’t stop obsessing about Russia, which occupied Poland during World War II and controlled it for many decades afterward, and is now dropping bombs just a few miles from the border. And I couldn’t stop thinking about the Holocaust. Neither of us had lived through all that history ourselves — the trauma was handed down to us from our families — but both of us were trapped in the past.
I think that’s the hardest aspect of covering the war in Ukraine and its spillover effect across the region: how to integrate the past with the present.
For Jews like me, whose ancestors come from Eastern Europe, we feel especially yanked back and forth because the most searing event in our collective histories, the Holocaust, happened exactly where the news is unfolding today.
Jews were wiped out during World War II in the same places as in today’s headlines: Lviv, Warsaw, Kyiv, Kharkiv, Odesa, the list goes on. Countless Ukrainians and Poles helped the Nazis; some did take brave steps to save Jews. But even after the war ended and the Nazis left, Polish mobs killed Jews. Those are facts.
Yet now Ukraine is rallying around a Jewish president. The nation’s spirited resistance against a powerful invader has inspired people around the world. The Poles have also done something truly remarkable: absorbing more than two million refugees in less than two months, and they haven’t stuck them in grim camps but instead have taken them into their own homes. Those are facts, too.
How should we reconcile them?
I asked the writer Daniel Mendelsohn, author of a profoundly moving book called “The Lost: A Search for Six of Six Million,” about his quest to discover what happened to relatives who disappeared during the Holocaust from Ukraine, a place where the Nazis found many eager collaborators and where many Jews were massacred in pogroms during czarist times.
“The feeling you’re talking about is one I know well,” he said. “When I was growing up the refrain was: The Germans were bad, the Poles were worse, and the Ukrainians were the worst. And now look. Whoever thought we’d be rooting for the Ukrainians?”
What’s important, he said, is allowing yourself to update deeply felt beliefs.
“You can’t spend your life looking at the past,” he said. “Times change. Everything changes. The earth spins on its axis. And hopefully a new world emerges.”
I don’t doubt the apple farmer is a good person, but the ghosts he stirred in that room trailed after me.
When I toured a museum in Przemysl, a beautiful little city with a blood-soaked history right on the border of Poland and Ukraine, I found myself unable to pull my eyes from a photograph of the Jewish Ghetto there: two Nazi soldiers pinning an old Jewish man against a wall and cutting off his beard, a small but deeply humiliating act.
I’d been steeped in the broader story my entire life. I learned it from my family, in Hebrew school, at temple. Remembrance of the Holocaust is part of our culture. But this was my first time in Poland, and it’s something entirely different to stand in the same place where all these innocent people were killed and allow yourself to really think about it. It made me lightheaded and nauseated.
The director of the museum, giving me a tour, could tell I was upset.
“This town used to be a third Jewish,” he said.
How many are left?
“Six families,” he said.
I left that museum almost broken, overwhelmed with grief for people I didn’t know. The feeling was paralyzing, big and shapeless.
For the rest of my time in Poland, I traveled through a landscape filled with vivid memories that belonged to others. I passed snowbound villages with frozen lakes and little wooden houses that thrust me back into the pages of one of the most unforgettable books I’ve ever read, “The Painted Bird” by Jerzy Kosinski.
As I stood in the bitter cold outside Przemysl’s train station, watching crowds of refugees drift off a train from Lviv, exhausted, lost and hungry, I couldn’t stop thinking of “Everything Is Illuminated,” an exquisitely written novel whose plot begins at Lviv’s train station.
I asked its author, Jonathan Safran Foer, who, like Mr. Mendelsohn, wrote about going back to Ukraine in a quest for his roots: What do you feel about this whole crisis?
“I feel guilt,” he said, explaining that while his grandmother’s family was murdered in Ukraine, his grandfather was sheltered in secret, at great risk, by a Ukrainian family.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.
Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.
A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.
“I wouldn’t be here if it weren’t for the bravery and goodness of that Ukrainian family,” Mr. Foer said.
And so he asks himself, without a good answer: “Am I not doing for them what they did for me?”
Then he added, quietly: “If I’d said to my grandmother that the president of Ukraine is Jewish, it’s hard to imagine anything that would have been more surprising to her.”
In so many dimensions of this war, the past infuses the present. President Vladimir V. Putin says he invaded Ukraine to “de-Nazify” it, which is false, but during World War II many Ukrainian nationalists did back the Nazis.
Some of Russia’s biggest oligarchs are Jews who have helped both Israel and Mr. Putin. Israel itself is trying to maintain a tenuous balance between sympathy for Ukrainians and its security concerns in Syria, whose government Russia props up.
It’s a lot to get one’s head around. After I sent a Polish carpenter friend, Marek Sawicki, a message from Przemysl, telling him how charmed I had been by the culture, the food and the overwhelming hospitality extended toward Ukrainian refugees, he wrote back: “Even I am surprised. There was bad blood between Poles and Ukrainians for centuries.”
Perhaps Poland is looking for redemption, he implied.
“After the fall of communism,” he said, “we learnt that we were not just heroes during the Second World War.”
My great-grandfather fled pogroms in Ukraine well before that, in 1914, and built a life selling fur coats in Atlantic City. He never looked back.
I see the value in that, but it’s a hard line to walk, cognitively and emotionally.
We shouldn’t forget what happened and, for some of us, even distantly connected to the events of the past, we simply can’t.
But the Ukraine of today and the Poland of today are not the Ukraine or Poland of the Holocaust.
And perhaps that’s one of the greatest lessons of this awful war. Countries are living things that grow and change. They are shaped by their past but not chained to it, just like us.
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France24 - Monde
Gaz russe : l’Italie veut s’en défaire et se tourne vers le continent africain
Publié le : 23/04/2022 - 11:09Modifié le : 23/04/2022 - 12:19
Laura MOUSSET
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L’Italie a conclu, jeudi 21 avril à Brazzaville, un accord d'approvisionnement en gaz à partir du Congo. Ces dernières semaines, Rome a multiplié les accords de ce type avec plusieurs pays d’Afrique : Algérie, Égypte, Angola... En pleine période de guerre en Ukraine, la péninsule cherche à mettre fin à sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie qui lui fournit 45 % de son gaz. Elle mise sur le continent africain.
L'Humanité
Coup de force colonialiste en Tunisie
Il était une foisMoins de deux ans après avoir amorcé un tournant vers l’indépendance du pays, la France déporte, le 26 mars 1952, des membres du gouvernement tunisien. Mais cet acte, précédé et suivi d’une féroce répression des mouvements nationaliste et communiste, va unir le peuple dans la lutte vers l’émancipation.
Le 26 mars 1952, à 6 heures du matin, quatre ministres du gouvernement tunisien dirigé par M’hamed Chenik, Mohamed Ben Salem, Mahmoud Matéri, Mohamed-Salah Mzali et le chef du gouvernement lui-même, sont embarqués de force dans un petit avion militaire vers une région désertique en plein territoire militaire du Sud tunisien, où ils sont retenus dans un borj (fortin) délabré dit Borj Philbert (1).
C’est ainsi qu’un coup d’arrêt est officiellement donné au sort des « négociations » avec le mouvement national tunisien et aux espoirs soulevés par le discours du ministre français des Affaires étrangères, Robert Schuman, à Thionville, en juin 1950, dans lequel il avait déclaré que « le nouveau résident, Louis Périllier, aura pour mission de conduire la Tunisie vers l’indépendance ». Des propos perçus comme l’amorce d’un tournant par rapport à la politique suivie depuis la libération de Tunis par les forces alliées en mai 1943.
Le torchon brûle entre les nationalistes et les autorités françaises
Une « libération » qui s’était traduite, pour les Tunisiens, par un désir de revanche des forces coloniales, accusant tous les nationalistes de collaboration avec l’« ennemi nazi ». Et surtout par la destitution le 15 mai 1943 du bey de Tunis, Moncef, qui avait tenté de dépasser les limites dans lesquelles les pouvoirs du bey étaient tenus depuis l’établissement du protectorat français en 1881 : se contenter de signer les décrets et lois préparés par le résident général de France en Tunisie. Ces marques d’autonomie l’avaient rendu très populaire, chose impardonnable pour les autorités coloniales, qui l’ont alors remplacé par Lamine Bey, jugé plus « docile ».
Dans la foulée de la déclaration de Schuman en juin 1950, un gouvernement tunisien a été formé en août 1950, avec, pour la première fois, la participation du parti nationaliste Néo-Destour (fondé en 1934 par Bourguiba et ses compagnons) et dont le secrétaire général, Salah Ben Youssef, va occuper le poste de ministre de la Justice. Cependant, l’expérience tourne court. Les discussions menées à Paris en octobre et novembre 1951 piétinent. Le gouvernement français finit par répondre, le 15 décembre 1951, par une fin de non-recevoir. Le torchon brûle désormais entre les nationalistes et les autorités françaises et une répression coloniale massive va à nouveau être déclenchée, qui se prolongera jusqu’en 1955.
Comme à chaque fois qu’elle décide de changer de politique, la France change de résident général en Tunisie. Le 13 janvier 1952, le nouveau résident général, Jean de Hautecloque, annonce la couleur : il arrive sur un bateau de guerre et déclare que « la France ne discutera pas avec ceux qui veulent jeter les Français à la mer ».
Afin d’éviter une interdiction de sortie du territoire, deux ministres du gouvernement Chenik, Ben Youssef et Badra, s’envolent pour Paris le 15 janvier pour déposer une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU. Malgré toutes les pressions exercées sur lui, le bey de Tunis refuse de les rappeler et de retirer la plainte.
Les manifestations de Bizerte et de Ferryville durement réprimées
Pendant ce temps, les événements se précipitent. Les manifestations organisées à Bizerte le 17 janvier et à Ferryville sont durement réprimées : quatre morts et une centaine de blessés. Pour empêcher la tenue d’un congrès du Néo-Destour, les autorités coloniales procèdent, le 18 janvier, au bouclage de Tunis et à l’arrestation d’Habib Bourguiba et de Mongi Slim, placés en résidence surveillée à Tabarka. Le même jour, plusieurs autres dirigeants néo-destouriens ainsi que les principaux dirigeants communistes sont arrêtés.
« L’Avenir de la Tunisie », journal communiste, publie le 19 janvier 1952 un communiqué du Parti communiste tunisien (PCT) daté de la veille qui précise : « Des dirigeants du Parti communiste tunisien tels Mohamed Ennafaa, Maurice Nisard, Mohamed Jrad, secrétaires du parti, Khémaies Kaabi, membre du bureau politique, Jacques Bellaiche, membre du comité central, les dirigeants du Néo-Destour, maîtres Habib et Mongi Slim, Hédi Nouira ainsi que le Dr Sliman Ben Sliman, président du Comité tunisien pour la paix et la liberté, ont été arrêtés (et) embarqués à destination des camps de concentration de l’Extrême-Sud tunisien ».
À la suite de ces arrestations, l’agitation gagne tout le pays. La répression est quotidienne : cinq morts à Nabeul, deux à Hammamet, des dizaines de blessés. Le 22 janvier, à Sousse, dix morts et des centaines de blessés ; le colonel Durand, commandant de la base, est tué. Le pays s’embrase, on ne compte plus le nombre de victimes.
Les autorités coloniales exercent une répression très violente pour mettre fin aux manifestations et aux actes de sabotage d’une population déterminée à mettre à bas le système colonial. La campagne de ratissage du cap Bon est la plus féroce. Le général Garbay, commandant supérieur des troupes de Tunisie, bien connu pour ses exactions contre le peuple malgache en 1947, dirige lui-même une opération punitive, présentée comme une réponse aux attaques des manifestants contre les postes de police et de gendarmerie du 22 au 27 janvier.
Il mobilise à partir du 28 janvier une unité d’infanterie, quatre unités de la Légion étrangère et trois unités de parachutistes, qu’il lance contre les bourgs de la région. Les rapports d’enquête menés par plusieurs commissions indépendantes dépêchées sur les lieux après la fin de l’opération sont accablants : le « ratissage du cap Bon dure pendant cinq jours durant lesquels la région fut le théâtre d’incendies, de dynamitage de maisons, de pillage, de viols, d’exécutions sommaires, y compris de nourrissons (2) ».
« Le soutien de la classe ouvrière de France »
Le journal « l’Humanité » s’engage aux côtés des internés dans les camps du Sud tunisien. Ainsi, dans sa lettre datée du 2 février 1952, le dirigeant communiste Mohamed Ennafaa écrit du camp de Remada à sa femme : « “L’Humanité” nous a fourni d’amples nouvelles. Nous avons pu mesurer l’importance considérable du soutien qu’accordent à notre peuple la classe ouvrière de France et son grand parti (qui) ne peut que raffermir notre confiance dans l’issue victorieuse de la lutte de nos deux peuples face à l’ennemi commun, l’impérialisme français. C’est à (sa) lecture (…) que nous est apparu le véritable visage de la France (…), la France des Raymonde Dien et des Henri Martin, héros de la lutte contre la sale guerre du Vietnam. Quelle différence avec les bavardages “socialistes” ! Quelle différence avec toute cette meute impérialiste déchaînée ! (3) »
Le coup de force du 26 mars 1952 illustre un raidissement de la politique coloniale. Son objectif immédiat est d’isoler totalement le bey de Tunis en le séparant de ses ministres pour le rendre plus « docile ». Mais, ce faisant, le colonialisme français a uni le peuple tunisien autour de ses dirigeants internés. Mohamed Ennafaa écrit dans une lettre du 30 mars 1952 : « Ainsi donc le gouvernement français a complètement jeté le masque. Il n’est plus question de “négociations”, d’“accords” sur les réformes, etc. On passe aux solutions de force, aux diktats. Sous la menace d’être destitué, le bey a décidé de congédier le ministère Chenik, dont les membres sont pour la plupart frappés de déportation à Kébili. C’est en fait le résident général qui fait destituer le ministère Chenik, (et) qui appelle le peuple tunisien à cesser la lutte pour mieux l’enchaîner… La déportation des ministres a été accompagnée de nouvelles arrestations parmi divers éléments du mouvement national. Bourguiba et ses amis, qui étaient à Tabarka, sont à présent à Remada (4) ».
Après avoir fait le vide autour du bey, le résident général veut obliger celui-ci à accepter la nomination d’un nouveau chef de gouvernement, Slaheddine Baccouche. La situation est de plus en plus explosive : le 15 avril, le jour où Baccouche et ses ministres sont officiellement installés, des grèves d’artisans et de commerçants éclatent en signe de protestation ; les jours suivants, des attentats sont perpétrés par les nationalistes, suivis d’une répression accrue. Une tentative d’empoisonnement du bey a même été envisagée en juin 1952.
Assassinat du leader syndicaliste Farhat Hached
Pendant ce temps, la question tunisienne retient l’attention au niveau international. Toujours en juin, les pays arabo-asiatiques (Irak, Pakistan…), devenus indépendants depuis quelques années, déposent une demande de réunion extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU. Les pressions se font nombreuses, au point que le gouvernement français décide unilatéralement de proposer un semblant de train de réformes remis au bey de Tunis le 30 juin 1952.
Pour éviter d’être acculé à les accepter, le bey les fait distribuer le 1er juillet aux organisations politiques et syndicales et aux hautes personnalités civiles et religieuses, leur demandant de donner leurs avis par écrit. Le 1er août, il réunit la « Commission des quarante représentants » pour « étudier les réformes, faire une synthèse et rédiger une réponse au gouvernement français pour le mettre devant ses responsabilités ». Seuls l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie et le PCT en sont exclus ; leurs recours et demandes de participation sont restés sans réponse.
Après un mois de consultations, le 6 septembre, le bey réunit à nouveau les quarante personnalités tunisiennes pour leur remettre le rapport définitif issu de la consultation. Il est accepté à l’unanimité, les réformes proposées sont repoussées. Désormais, le choix est fait pour chacune des deux parties, maintenant mises face à face.
Pour les nationalistes, la voie est tracée : il faut se mobiliser à l’intérieur et unir toutes les forces du pays, profiter de la sympathie dont jouissent les revendications tunisiennes au niveau international, notamment auprès des pays afro-asiatiques. Du côté des autorités françaises, les signes de nervosité et le désir d’humilier les Tunisiens se font de plus en plus sentir.
Ainsi, dès le 6 octobre à Sousse, des tracts signés la Main rouge, organisation terroriste mise en place par les ultras de la colonisation, appellent à « l’action directe contre les chefs nationalistes » et nomment spécialement « Farhat Hached et l’Amérique ». Les jours qui suivent vont montrer que l’appel à la haine et au meurtre est bien sérieux. Il sera mis en application le 5 décembre 1952 avec l’assassinat du leader syndicaliste et nationaliste Farhat Hached. Les sacrifices seront lourds, mais le train de la libération a été mis sur les rails et ne pourra plus s’arrêter : la Tunisie acquiert son indépendance le 20 mars 1956. Une nouvelle page de son histoire s’ouvre.
tunisiedécolonisation L'Humanité
L’accueil des réfugiés, un enjeu crucial pour la démocratie
ActuPolitique migratoire Avec la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, associations, syndicats et partis se préparent à de nouvelles années de combat pour la défense des droits des exilés et des travailleurs sans papiers, dont la situation s’est aggravée au long du quinquennat qui vient de s’achever.
Émilien UrbachAprès un premier mandat qui n’a fait que durcir les politiques menées en matière d’immigration, tant au niveau de l’asile que des migrations économiques, la réélection d’Emmanuel Macron à la tête de l’État ne réjouit pas les syndicats, organisations politiques et associations qui luttent pour les droits des personnes étrangères. « Nous entamons un nouveau mandat de lutte », résume Cécile Dumas, conseillère régionale communiste en Île-de-France et membre de la direction du PCF, en charge des questions migratoires. Pour elle, la guerre en Ukraine et l’arrivée de milliers de réfugiés démontrent que le problème ne réside pas dans les capacités d’accueil, mais bien dans la volonté politique et la prédominance des idées racistes. « On le constate d’ailleurs au niveau du tri opéré entre les réfugiés venus d’Ukraine », remarque l’élue. Les obligations de quitter le territoire français (OQTF) se multiplient pour ceux qui y résidaient mais venaient d’un pays tiers, tandis que ceux qui prouvent leur nationalité ukrainienne voient leur accès au titre de séjour et au travail facilité. « Pour nous, la priorité est d’imposer la régularisation de tous les travailleurs sans papiers et des déboutés du droit d’asile non expulsables, poursuit la conseillère régionale. Il faut également mettre fin à la multiplication des OQTF pour les jeunes majeurs sortis de l’aide sociale à l’enfance. D’un point de vue démocratique, nous devons aussi imposer la possibilité, pour les résidents étrangers, de participer aux scrutins nationaux. »
Un manque de courage de l’exécutif face à l’augmentation des idées d’extrême droite
Pour Marilyne Poulain, membre de la direction confédérale de la CGT et animatrice du collectif immigration, les priorités du dernier mandat présidentiel se sont concentrées sur l’asile, l’éloignement des déboutés et le contrôle des frontières. « Aujourd’hui, on ne voit aucune volonté de considérer la question migratoire autrement que de ce point de vue, explique la responsable syndicale. Les politiques menées par Emmanuel Macron ne prennent pas en compte l’importance des migrations économiques. Au contraire, les travailleurs sans papiers font face à de plus en plus de difficultés pour demander des titres de séjour et des renouvellements, du fait de la dématérialisation imposée pour les démarches administratives en préfecture. » La précarité dans laquelle se trouvent ces travailleurs accroît, selon elle, les liens de subordination à leurs employeurs, du fait du pouvoir trop important laissé au patronat. « À chaque changement d’emploi, l’employeur doit redemander une autorisation de travail, développe-t-elle. Tous ne le font pas et ce sont toujours les travailleurs qui en paient le prix. On a besoin de politiques qui prennent en compte la réalité sociale de ces travailleurs, qui doivent être régularisés, et de l’ouverture de voies légales de migration pour lutter contre les dangers du trafic. » Et d’insister : « On a obtenu quelques victoires par la lutte, notamment en ce qui concerne les “premiers de corvée” de la période du Covid. Mais, sur la fin du mandat présidentiel, même pour ces derniers, les politiques de régularisation se sont durcies. » Pour elle, ces logiques hostiles aux travailleurs étrangers sont le résultat du manque de courage de l’exécutif, face à une opinion publique de plus en plus traversée par les idées d’extrême droite.
« Mais, depuis des années, la vie des migrants et des personnes étrangères est rendue de plus en plus difficile sans que cela fasse baisser les scores de l’extrême droite, pointe à son tour Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de la Cimade. Il faut donc changer les paradigmes et sortir des vocables de “crise migratoire”, de “contrôle des flux”, etc. » Selon elle, le monde de demain sera fait de migrations et, pour y faire face, il faut s’atteler à inventer une société du droit, de la dignité et de l’hospitalité, aux niveaux national et européen. « Le rôle du chef de l’État, dans la patrie des droits de l’homme, devrait aussi être de porter cette voix au sein de l’Union européenne, pour une harmonisation positive des politiques migratoires, reprend-elle. C’est aberrant de constater que, dans cette campagne présidentielle, on a plus parlé de “péril migratoire” que de “péril climatique”. Près de 400 000 personnes vivent aujourd’hui en France privées de leurs droits fondamentaux. Il faut les régulariser et en finir avec des politiques meurtrières à nos frontières. Des gens meurent à Calais, Briançon, au Pays basque, du fait de ces politiques. C’ est intolérable. »
Immigrationsans-papiersEmmanuel Macronla cimade New York Times - World
This Beach in Mexico Is an L.G.B.T.Q. Haven. But Can It Last?
Mexico Dispatch
The town of Zipolite has become an oasis for the queer community. But as its popularity has surged, some worry that the town’s spirit is beginning to vanish.
Samora la Perdida at Playa del Amor, where she says that she was able to explore her inner divine feminine self with the help of friends she met in Zipolite.Credit...Lisette Poole for The New York Times
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By Oscar Lopez and Lisette Poole
Photographs by Lisette Poole
ZIPOLITE, Mexico — When the sun starts to slip toward the ocean in this idyllic beach town on Mexico’s Pacific Coast, a quiet migration begins. Groups of people, most of them gay men, many of them naked, amble down the beach toward a soaring rocky outcrop.
They climb a winding staircase, over the ragged cliff and down to a hidden cove known as Playa del Amor, or beach of love. As the sun becomes an orange orb, the sky turns to lilac, and the many naked bodies, Black and bronze, curvy and chiseled, are brushed in gold. When it finally dips into the water, the crowd erupts in applause.
“Playa del Amor at sunset, the first time I saw it I truly felt like crying,” said Roberto Jerr, 32, who has been visiting Zipolite for five years. “It’s a space where you can be very free.”
For decades, this former fishing village turned hippie hangout has been an oasis for the queer community, which is drawn to its golden beaches, countercultural vibe and a practice of nudism that embraces bodies of all different shapes.
But as its popularity has grown, attracting increasing numbers of gay and straight visitors, the town is starting to transform: Foreigners are snatching up land, hotels are multiplying, influencers are flocking to the beach and many residents and visitors now fear that what once made Zipolite magical could be lost for good.
“Everyone in the community should visit a place where they can feel comfortable, where they can feel free, like Zipolite,” said Mr. Jerr, who is gay. “But on the other hand, there’s also this other part, this ultramass tourism that starts to leave places without resources.”
Once a community of farmers and fishermen, Zipolite became a popular destination for European hippies and backpackers starting in 1970, when many came to the beaches of Oaxaca state for an exceptionally clear view of a solar eclipse. Hippie tourism gave the town a bohemian spirit — it’s one of Mexico’s few nude beaches — that also began attracting queer people, who were welcomed by most residents. In February, Zipolite elected the first openly gay person to head the town council.
Such tolerant attitudes are rare outside of big cities in Mexico, where conservative Catholic values persist. Despite gay marriage being legalized in more than half the country, homophobic and transphobic violence is common. Between 2016 and 2020, some 440 lesbian, gay and transgender people were killed across the country, according to Letra Ese, an advocacy group in Mexico City.
David Montes Bernal, 33, grew up a few hours from Zipolite in a conservative community where machismo and homophobia were entrenched. When he was about 9, the town priest performed what he called “practically an exorcism” to force the homosexuality out of him.
“That’s when I realized that it was a hostile place,” Mr. Bernal said.
In Zipolite, he has found a place where he can be comfortable in his sexuality and secure in his body.
“I felt a kind of hope,” Mr. Bernal said of his first visit in 2014. “Finally it seems like now there’s a place where we can be whoever we want.”
As word of this openness has spread, the town’s L.G.B.T.Q. population has surged: gay bars and hotels have multiplied, rainbow flags are commonplace.
But, as accepting as many locals are, some feel that Zipolite’s identity as a laid-back town that welcomes anyone from Mexican families to Canadian retirees is being eroded, that it is transforming into a gay party town.
Miguel Ángel Ziga Aragón, a local resident who is gay himself and goes by “La Chavelona,” has watched the local economy boom, not just because of gay tourism but from a surge in tourism generally. While once hosting mostly rustic cabins and hammocks along the beach, Zipolite’s tourism scene has become what he calls “more V.I.P.”: Beachfront suites now go for as much as $500 a night.
The growth in tourism in Zipolite reflects a statewide trend in Oaxaca: From 2017 to 2019, income from the hotel industry rose by more than a third to nearly $240 million. In the same period, the number of tourists visiting hotels in the coastal region that includes Zipolite grew by almost 40 percent to about 330,000 people, according to government figures.
“It’s a change that’s good for the economy, but not so good for the community,” Mr. Ziga Aragón said.
Along with an identity crisis, many fear an environmental one. Mangroves have been built over; the wildlife is disappearing. Residents complain of a lack of running water, which could be worsened by greater development.
While most residents agree that more planning is needed, some say the transformation is inevitable.
“It’s the life cycle of every tourist destination,” said Elyel Aquino Méndez, who runs a gay travel agency. “You have to take advantage of the opportunity.”
But others fear that Zipolite could go the way of many Mexican beach towns that have become thriving resorts, like the popular gay destination of Puerto Vallarta or, more recently, Tulum. Once a bohemian paradise, the Caribbean beach of Tulum has become a lucrative real estate market filled with luxury hotels, celebrity influencers and, increasingly, violence.
Pouria Farsani, 33, who lives in Stockholm, enjoyed the combination of beautiful nature and fun partying when he first visited Tulum in 2018, but by the time he went back last September found that it felt “like a party-colonized part of Mexico.”
Mr. Farsani heard about Zipolite from some Mexican friends and visited for the first time in January 2021 — he was enchanted.
“When I’ve seen other gay scenes, it’s been very stereotypical,” he said. “What was going on here was people of all body shapes, ages, socioeconomic status, all of us could gather here.”
The body positivity in Zipolite is partly what makes the nudist beach special to many, gay or straight: For Mr. Farsani, who has alopecia, a hair-loss condition, it was particularly profound.
“I’m very happy with my body, but I’m not the Ken-doll type,” he said. “It scares people in Europe, while here my alopecia is nothing more than it makes me stand out a little more.”
Still, as Zipolite’s popularity has grown, its hippie vibe is shifting. Bars are louder, restaurants are becoming swankier. The L.G.B.T.Q. tourism is changing too, becoming increasingly Americanized, less diverse.
Ivanna Camarena, a transgender woman, spent six months in Zipolite last year and met only a handful of other transgender people. “The bodies were very athletic and very masculine,” she said of the people she saw on the beach in her first few months there.
She recalled going to a nudist party that was almost exclusively gay men. “When I got there it was like ‘Wow what is a trans woman doing here?’ Like, they were weirded out.”
Among the noticeable shifts is what has happened at Playa del Amor, which once hosted bonfires and guitar playing and now often has laser lights and D.J.s playing house music. People used to chat across different social groups; now, the beach has become more segregated into cliques.
The sex scene has evolved too. While visitors, including straight couples, have engaged in sex on the beach after dark for decades, in recent years it has become more brazen, with dance parties sometimes morphing into group sex in the shadows.
“Every time it’s more hedonistic, more hedonistic, more hedonistic,” said Ignacio Rubio Carriquiriborde, a sociology professor at Mexico’s National Autonomous University who has studied Zipolite for years. “Now there’s more a dynamic of constant partying.”
Many residents have grown uncomfortable, and the town council recently voted to enforce a 9 p.m. beach curfew to curb such activities.
“One thing is freedom and another thing is debauchery,” Mr. Ziga Aragón said. “You can have sex with whoever you want, but in private.”
For others, the concern is more environmental. Miguel Ángel López Méndez runs a small hotel near Playa del Amor, and says that revelers often leave the beach a mess. Once, while diving off the cove, he recalled seeing condoms floating “like jellyfish.”
“Everyone is free to do whatever they want with their body,” he said. “The problem is that there’s no awareness.”
For some gay men, the open sexuality of Playa del Amor is part of its power.
“From when you’re a kid, you’re forbidden from so many things: ‘Don’t be like that,’ ‘Don’t say this,’ ‘Don’t do that,’” said Mr. Bernal, who lives in the nearby town of Puerto Ángel. “Suddenly, with sex being an act of catharsis, so many things are liberated.”
Still, Mr. Bernal also worries for the future of the town, where tourism is booming, natural resources are scarce, and so many foreigners are buying up properties that the price of land has become largely unaffordable for locals.
“Everyone comes here on vacation to consume something,” he said. “A piece of the beach, a piece of your body, a piece of the party, a piece of nature.”
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France24 - Monde
Elles sont l'avenir de l'Europe
Publié le : 08/04/2022 - 12:46
Xavier CHEMISSEUR
Céline SCHMITT
Elles ont entre 16 et 22 ans et représentent l'avenir dans cette Conférence sur le futur de l'Europe, un projet inédit mené à Strasbourg et donnant la parole à 800 citoyens des 27 pays de l'Union dans l'attente d'avancées concrètes sur le climat, l'emploi, la santé ou encore la diplomatie. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Tout au long de cette conférence, France 24 a suivi au plus près quatre jeunes Européennes : une Italienne étudiante en anthropologie, une lycéenne française, une thésarde slovaque et une Suédoise préoccupée par l'environnement. Quels sont leurs souhaits en matière de migration, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ?
Un reportage de Xavier Chemisseur et Céline Schmitt.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
L'Humanité
Vaccins anti-Covid :
ActuAprès des mois de tensions d’approvisionnement, le monde se rapproche de la surproduction, entraînant péremption et destruction de stocks. Alors même que la population mondiale reste très inégalement vaccinée.
Alexandra ChaignonPlus de deux ans après le début de la pandémie, la vaccination reste l’une des armes majeures dans le combat mondial contre le virus. À ce jour, plus de 13 milliards de doses ont été produites, selon la Fédération internationale des fabricants et associations pharmaceutiques (Ifpma), dont 11 milliards ont été administrées. La société d’analyse de données scientifiques Airfinity indique que les pays du G7 et de l’UE avaient déjà un surplus de 497 millions de doses fin mars. S’il est difficile de savoir combien de doses sont périmées ou en passe de l’être (les vaccins ayant des durées de conservation relativement courtes, entre 6 et 12 mois pour la plupart), Airfinity estime que 40 millions de vaccins ont dépassé leur date limite d’utilisation. Le mécanisme Covax en pâtit : ainsi, en décembre, « plus de 100 millions de doses ont été refusées », selon l’Unicef.
En France, le ministre de la Santé a déclaré, début avril, que les autorités s’efforçaient de « minimiser les pertes », admettant que 218 000 doses du stock national ont dû être jetées jusqu’alors parce qu’elles étaient périmées. Un chiffre qui pourrait grimper, le risque de destruction étant inhérent à la constitution d’un stock national. Début avril, il était composé de plus de 50 millions de doses de vaccin à ARN messager pour adultes (Pfizer et Moderna), « notre assurance en cas de reprise épidémique s’il faut vacciner très vite et très fort », a indiqué le ministère de la Santé.
accès aux vaccinsvaccins France24 - Monde
Avenir de l'Europe : les citoyens à la rescousse
Publié le : 08/04/2022 - 12:30
Caroline DE CAMARET
Depuis le 9 mai 2021, 800 citoyens de l'Union européenne réfléchissent à leur avenir dans le cadre de la Conférence sur l'avenir de l'Europe. Qu'ils soient parlementaires, commissaires, élus locaux ou membres de la société civile, ils se réunissent à Strasbourg lors de plénières afin de mettre en commun leurs idées sur des sujets aussi variés que la culture, l'environnement, la place de l'UE dans le monde, le handicap... et les soumettre aux législateurs. Cette initiative inédite dans l'histoire de l'UE, passée un peu inaperçue en raison de la guerre en Ukraine, a pour but de rapprocher l'Union à 27 de ses citoyens et parer au déficit démocratique souvent décrié.
Émission préparée par Perrine Desplats, Sophie Samaille, Georgina Robertson et Isabelle Romero.
Pour soumettre vos idées sur l'Union européenne, rendez-vous sur la plateforme de la Conférence sur l'avenir de l'Europe.
>> À voir, notre webdoc : "Elles sont l'avenir de l'Europe"
Le projet a été cofinancé par l'Union européenne dans le cadre du programme de subventions du Parlement européen dans le domaine de la communication. Le Parlement européen n'a pas été impliqué dans sa préparation et n'est d'aucune manière responsable de ou lié par l'information, des informations ou des points de vue exprimés dans le cadre du projet pour lequel uniquement les auteurs, les personnes interviewées, les éditeurs ou les diffuseurs du programme sont responsables conformément au droit applicable. Le Parlement européen ne peut pas non plus être tenu responsable des dommages, directs ou indirects, pouvant résulter de la réalisation du projet.
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Alexandrina NAJMOWICZ, Secrétaire générale du Forum civique européen et co-présidente de la Civil Society Convention on the Future of Europe
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Yves BERTONCINI, Président du Mouvement Européen
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Karl-Heinz LAMBERTZ, Président du Parlement de la Communauté germanophone de Belgique
présidence française de l'UEConférence sur l'avenir de l'Europe : la parole aux citoyens
La France prend la présidence de l'Union européenne pour six mois
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
Valeurs Actuelles
Législatives : alerte sur la Côte d’Azur
De nombreux points chauds seront à scruter dans la région, les 12 et 19 juin prochains. Les Républicains sont tiraillés vis-à-vis de La République en marche, le Rassemblement national entend rebondir sur la présidentielle, Reconquête ! veut s’inscrire en trait d’union, pendant que La France insoumise rêve de Matignon. De nombreux poids lourds de la politique sont attendus en Paca, tandis que les sortants vont tout faire pour rester en place.
Le dilemme des Républicains
Après une sévère défaite à l’élection présidentielle, Les Républicains nagent en pleine crise fi nancière et politique, déchirés entre la stratégie sarkozyste de se fondre dans la majorité macroniste et les tenants de la reconstruction du parti : Ciotti, Lisnard et Aubert en tête. Les derniers pointages internes sont alarmistes, seulement une trentaine de députés LR pourraient conserver leur siège, sur une centaine de sortants. En Paca aussi, la lutte sera acharnée.
Épicentre de cette bataille : les Alpes-Maritimes, où la guerre Estrosi-Ciotti traverse les campagnes. Le député sortant de la 1re circonscription n’a pas droit à l’erreur. Finaliste du congrès en décembre dernier, il se veut l’un des piliers de la refondation du parti. Ses alliés Michèle Tabarot et Éric Pauget tenteront de conserver leur circonscription, tandis que, plus à l’ouest, David Lisnard devra confi rmer sa montée en puissance en conservant la circonscription cannoise dont il est le député suppléant. Dans le Vaucluse, Julien Aubert est dans l’obligation de l’emporter s’il veut briguer la présidence du parti à l’automne.
Pour doucher leurs espoirs, le clan Muselier-Estrosi ne ménagera pas ses efforts. Les récents ralliements de Martine Vassal et de Bruno Gilles dans les Bouches-du-Rhône poussent Les Républicains dans les cordes. Le président de la région compte sur « la peur verte » des sortants LR pour engranger de nouveaux ralliements et rassurer la majorité présidentielle. Christian Estrosi doit conserver son bastion azuréen en présentant des candidats sur toutes les circonscriptions, sous l’étiquette LREM ou Horizons. Des arbitrages devront départager ses proches des “historiques” du parti.
Le sabordage de la droite nationale ?
Le scrutin s’annonce compliqué pour la droite nationale. La barre de qualifi cation au second tour — 12,5 % des inscrits — rend compliquée la formation de triangulaires, plutôt favorables au RN. Cinq circonscriptions seraient jugées “gagnables” par les équipes de Reconquête ! qui espèrent une entente avec le Rassemblement national d’ici le mois de juin. « S’il n’y a pas d’alliance, on se privera mutuellement de second tour dans 95 % des cas », alerte un élu marseillais.
Une alliance qui ne semble pas à l’ordre du jour chez les marinistes. Les espoirs de Reconquête ! ont été douchés par Jordan Bardella, jeudi 21 avril, fermant la porte à des candidatures communes. « Ils font passer les subventions pour le parti avant la victoire patriote », regrette un cadre du parti d’Éric Zemmour. Les deux clans devraient envoyer de fortes personnalités dans la région. Jordan Bardella et Éric Zemmour seraient pressentis dans le Var. À Marseille, la guerre Ravier-Allisio pourrait compromettre les chances d’accéder au second tour. Il s’agira, pour le sénateur, d’expérimenter son nouveau mouvement : Marseille d’abord. Pas sûr que Marine Le Pen lui laisse la voie libre.
BBC
SANS TITRE
The UK Foreign Secretary's comments last night that Russia should be pushed out of "all" of Ukraine are consistent with the UK's longstanding strategy in the region, Defence Secretary Ben Wallace says.
There was speculation after the comments that the UK would now be supporting offensive operations by Ukrainian forces to retake Crimea, which has been under Russian control for eight years.
The international community has "always refused to recognise Russia's invasion in 2014 of Crimea", Mr Wallace tells BBC Breakfast, "so I think this is consistent".
He also defended the UK's decision to become increasingly involved in the conflict by sending military aid to Ukraine.
"It's really important to send a message to Putin that he will always get an escalation of certain behaviours when he behaves like he does. It's always calibrated to make sure that it doesn't broaden the conflict and to make sure that we are viewed as being defenders".
Some more reaction this morning to comments last night by the UK's Foreign Secretary that Russia should be pushed out of the whole of Ukraine.
The apparent escalation in military goals has been welcomed as "absolutely the right approach" by former Nato deputy Supreme Commander Europe General Sir Richard Shirreff.
"It's got to be followed through with significant resources, and it's got to be done right across the alliance, as a whole," Sir Shirreff tells BBC Radio 4's Today.
The former military commander cautioned that Putin may respond aggressively, but argued that this escalation was necessary to show that the West was serious.
"The worst case is war with Russia. By gearing itself up for the worst case it is most likely to deter Putin, because ultimately Putin respects strength."
If you're just joining our live coverage of the Russian invasion of Ukraine - welcome! Here's a recap of what you've missed so far:
With that, this is Vikas Pandey in Delhi and Zubaidah Abdul Jalil in Singapore handing over the Live Page to our colleagues Jeremy Gahagan and Leo Sands in London.
Joe Inwood
Reporting from Kyiv
No one is seriously expecting this visit to bring peace to Ukraine. But, it’s hoped Antonio Guterres might find a solution to one of its most difficult problems.
There are hundreds of civilians and Ukrainian fighters still trapped in the giant Azovstal Steel plant in the besieged city of Mariupol.
Repeated efforts to create a humanitarian corridor have failed. The United Nations secretary general says he will try to change that.
He told journalists that finding a solution was particularly difficult as “we are not dealing with people who are in their homes, or in public places… but inside a bunker in truly dramatic conditions".
He also said President Putin had agreed to the evacuation of civilians “in principle”.
What isn’t clear is whether any deal would include the Ukrainian fighters who are there with them.
President Zelensky has previously said that if Mariupol’s defenders are killed, all negotiations will be called off.
US President Joe Biden is set to address Ukraine's fight against Russia on Thursday, days after his administration sent two top-ranking officials to Ukraine.
The president will deliver remarks on support for Ukrainians defending their country and their freedom against Russia’s brutal war,” a White House spokesperson told US media outlet The Hill.
Secretary of State Antony Blinken and Defence Secretary Lloyd Austin travelled to Kyiv over the weekend to meet President Volodymyr Zelensky and other Ukrainian officials.
Austin said on Monday said that one of the US objectives in aiding Ukraine is to “see Russia weakened” so that it cannot “do the kinds of things that it has done.”
The visit comes as Biden announced an $800 million (£636m) military aid package last week to help Ukraine fight off invading Russian forces in the Donbas region of eastern Ukraine, just a week after announcing a separate $800 million package.
An update just now from the UK's Ministry of Defence says that Russia's Black Sea fleet still has the capacity to strike Ukrainian targets.
According to British intelligence, Russia's naval strength in the Black Sea includes around 20 vessels, with submarines also as part of the fleet.
However, the closing of the Bosphorus Strait to non-Turkish warships has meant the Russian navy has been unable to replace its downed flagship cruiser, the Moskva, the update adds.
In his nightly address, Ukraine's President Volodymyr Zelensky said Russia's was using energy to blackmail Europe.
He said Russia's decision to cut off gas supplies to Poland and Bulgaria on Wednesday showed "no one in Europe can hope to maintain any normal economic cooperation with Russia".
"Russia considers not only gas, but any trade as a weapon. It is just waiting for the moment when one or another trade area can be used," he said.
Zelensky added that Russia "sees a united Europe as a target" and the sooner everyone in the continent agrees that they cannot depend on Russia for trade, the sooner there will be stability.
He also welcomed a deal with the EU to suspend duties and quotas on Ukraine's exports, saying Russia wanted to create chaos in global markets - especially for food.
"Ukrainian exports would help stabilise markets and support the country's economy during the crisis," he added.
Kherson city in southern Ukraine, which Russia claims to have captured, will transition to using the rouble from 1 May, Russian state-run media Ria Novosti reported.
Kirill Stremousov, the deputy chairman of the military-civilian administration of the region, told Ria Novosti that the transition would take place over a period of four months, during which the Russian rouble and the Ukrainian hryvnia will be in circulation.
After this period, the region will fully transition to using Russian currency, he added.
There's a day of diplomacy ahead as António Guterres, the UN secretary general, is meeting Ukraine's President Volodymyr Zelensky in Kyiv later for talks.
Guterres has already travelled to Moscow earlier this week to make an appeal to Vladimir Putin about the war. At the Moscow talks, Guterres made clear the UN considered Russia's actions an invasion - and repeated calls for Russia and Ukraine to work together to set up safe humanitarian corridors.
In a tweet yesterday after he landed in Ukraine, Guterres promised to "continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones".
And he told Portuguese media that Putin had agreed in principle to help evacuate the hundreds of civilians trapped in a steelworks in Mariupol. But he said the operation was complicated and "particularly delicate".
Welcome to our live coverage for Thursday - and good morning if you're in the UK. If you're just joining our live coverage, here’s a quick catch up of yesterday’s stories, and what to look out for today:
New York Times - World
Taking Senegalese Soccer to New Heights, With Pride and Style
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Aliou Cissé, one of the best of a new generation of African coaches, has reinvented Senegal’s national team and given the country a new sense of patriotism. His next goal: the World Cup.
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By Elian Peltier and Mady Camara
DIAMNIADIO, Senegal — Standing on the sidelines of Senegal’s brand-new national stadium, Aliou Cissé, the biggest fan of his own team, waved his arms at 50,000 fans, exhorting them to cheer even louder, his signature dreadlocks bouncing on his shoulders.
Fans roared back, clapping and blowing their vuvuzelas at a more deafening pitch. Minutes later, Senegal defeated its fiercest rival, Egypt, earning a qualification for soccer’s World Cup, which begins this November in Qatar.
“When we are together, Senegal wins,” a grinning Mr. Cissé, 46, said at a postgame news conference. Or, as he likes to repeat in Wolof, one of the country’s national languages, “Mboloo Mooy gagner” — “Unity brings victory.”
If Senegal feels proud and patriotic these days, it’s thanks in large part to its national team — and to Mr. Cissé, a former professional player who has reinvented Senegalese soccer and built what is currently the best team in Africa.
“The barometer of the Senegalese society today is soccer,” Mr. Cissé said in a recent interview with The New York Times in Diamniadio, a newly built city on the outskirts of Dakar where the new stadium sits. “People watch us play and they’re proud to be Senegalese, proud to be African.”
Mr. Cissé led the squad that won the Africa Cup of Nations earlier this year, the country’s first soccer title. In doing so, he proved to the Senegalese people that one of their own could succeed where no one else had.
European managers have long coached many African national teams, including Senegal’s, but that is changing, a shift embodied by Mr. Cissé.
From Algeria to Zimbabwe, Sudan to Burkina Faso, a rising generation of African managers are building a new coaching culture on the continent. Sixteen teams now have local coaches, and the three sub-Saharan African teams going to Qatar later this year — Cameroon, Ghana and Senegal — all have former national players as managers.
“More and more professional players on the continent want to be coaches,” said Ferdinand Coly, a former teammate of Mr. Cissé’s. “Local expertise is gaining ground.”
A Guide to the 2022 World Cup
The 32-team tournament kicks off in Qatar on Nov. 21.
Although Mr. Cissé maintains that European coaches have done a lot for African teams, that era is fading.
Born in the southern Senegalese region of Casamance in 1976, Mr. Cissé moved to France when he was 9 and grew up in the suburbs of Paris, one of the world’s best pools of soccer talent.
His trajectory is similar to many African players who were raised in Europe or joined youth academies there. “When I was out, I was French, but at home I was truly Senegalese,” Mr. Cissé said about speaking Wolof and following the family’s customs while in France.
Mr. Cissé joined the youth academy of Lille, in northern France, at 14, and played in French and English clubs in the 1990s and 2000s, including the French powerhouse Paris St.-Germain, Portsmouth and Birmingham City, which competed in England’s top league.
At the 2002 World Cup, he captained a Senegalese squad participating in its first World Cup — one that stunned France, the world champions at the time, in a surprise victory that many still refer to with warm nostalgia. Senegal reached the quarterfinals, the team’s biggest achievement to date in the competition.
As a coach, Mr. Cissé now appeals to both Senegalese players raised in their native country, and to those who moved to France in their youth like him, building a bridge between the squad’s “locals” and its “binationals,” as they are referred to among the team’s staff.
It has been a long road to success. When Mr. Cissé took over the team in 2015, Senegal had been performing poorly at the Africa Cup of Nations and had failed to qualify for the last three World Cup editions. Mr. Cissé’s predecessors were fired one after another.
Seven years later, Mr. Cissé, nicknamed “El Tactico,” for his efficient but restrained approach to the game, will bring Senegal to its third World Cup and his second one as a coach. The era when African teams were “observing” is over, he says, and one will win the coveted trophy one day.
“Why not us?” he said.
Régis Bogaert, a former French youth coach of Mr. Cissé’s at Lille and now his deputy on the Senegalese team, said Mr. Cissé had conveyed a sense of mission to his players. “He is making many people want to be the next Aliou Cissé in Senegal and in Africa,” Mr. Bogaert said.
Soccer, a national passion, is everywhere in Senegal, whether in the youth academies nurturing future talents, or on Dakar’s beaches, empty construction sites and pitches dotting the city’s corniche along the Atlantic Ocean.
“To be the coach of the national team today is to be a politician,” said Mr. Cissé, who often repeats that he lives in Senegal and feels the country’s pressure on a daily basis, unlike his players or the foreign coaches who live abroad. “It’s about knowing the economy, the culture, the education and history of your country.”
His sense of humor and fashion tastes have also helped with his popularity: Mr. Cissé often wears shiny white sneakers and thick black square glasses, and he keeps his dreadlocks under a New York Yankees or Team Senegal cap, giving him the air of a cool father. He has five children, whom he makes sound as challenging to manage as the national team.
If Mr. Cissé has shared Senegal’s biggest successes, he has also experienced some of the country’s worst traumas. In 2002, he lost 11 relatives in a shipwreck that killed more than 1,800 passengers off the coasts of Senegal and Gambia.
Senegal’s victory at the Africa Cup of Nations earlier this year came 20 years after Mr. Cissé missed a penalty in the final of the same tournament, depriving the team of its first trophy back then — a memory that long haunted his nights, he said.
Since then, Senegal has been having happier days on the pitch, and the national pride surrounding the team was on full display last month when Senegal defeated Egypt in a penalty shootout in its first game in Diamniadio’s stadium.
Some fans said they had slept outside the stadium the night before to make sure they got the best seats. Hours before kickoff, thousands more lined up to enter, the sounds of whistles and drums filling the air.
“It’s a great day for Senegal,” said Sally Diassy, a French-Senegalese 30-year-old who lives in France and said she was visiting Senegal to support her favorite team.
The jubilation on display after the win echoed the triumphant return of the Senegalese players after they won the Africa Cup of Nations in February. Tens of thousands of fans greeted them as they paraded in the streets of Dakar. President Macky Sall rewarded the team and Mr. Cissé’s staff with some land in the capital and in Diamniadio, along with about $83,000, an exorbitant sum that set off some minor protests in a country where nearly half of the population lives under the poverty line.
But some players have also given back: Sadio Mané, the team’s star, has built a hospital in his native village. Kalidou Koulibaly, the captain, bought ambulances for his father’s village.
“Players want to be role models in their own country,” said Salif Diallo, a veteran soccer journalist who has followed Mr. Cissé’s career as a player and a coach. “This team is changing the perception that Senegalese have of themselves.”
Those who know Mr. Cissé say that once he is done with the national team, he will want to play a greater role for his country.
“I’ve tried to set an example,” Mr. Cissé said of his career as both player and coach. “If a Senegalese player moves to Birmingham or Montpelier or wherever I’ve played tomorrow, I hope he will be welcomed because they will remember that Aliou Cissé was a good guy.”
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France24 - Monde
Conférence sur l'avenir de l'UE : Laura Maria, pour une Europe ouverte, responsable et sans murs
Publié le : 07/04/2022 - 16:12
Xavier CHEMISSEUR
Tout au long de la Conférence sur l’avenir de l’Europe, France 24 part à la rencontre des jeunes citoyens européens participant à l’événement. Près de 800 Européens originaires des 27 pays de l’UE sont concernés. Parmi eux, un tiers a moins de 25 ans. Quelles sont leurs attentes en matière de migration, d’environnement, de santé ou de climat ? Quels sont leurs projets et l’origine de leur implication ? Rencontre avec Laura-Maria, l’une des voix de la Conférence, originaire d’Italie.
L’image a pu surprendre. Un à un, les panélistes réunis à ce moment-là montent sur une chaise pour donner leur point de vue. Il s’agit d'un atelier parallèle, né de la frustration engendrée par la lenteur des débats et l’incertitude concernant l’avenir et l’application des recommandations des panélistes lors de cette plénière du mois de mars. Tous - ou presque - appartiennent au groupe de travail consacré aux migrations et tous souhaitent rappeler que le fruit de leurs discussions doit être traité avec respect. Parmi eux, Laura-Maria, une Italienne, originaire de Toscane. Une détermination et une énergie mise au service du collectif, pour faire avancer ce dialogue auquel elle croit tant.
"Je me battrai jusqu’au bout pour défendre cet exercice. Un exercice démocratique unique en son genre"
Dès le mois d’octobre, Laura Maria avait tiré la sonnette d’alarme en plein hémicycle. Le ton de son allocution avait fait mouche parmi les participants. Pas question de se laisser dicter les agendas par les politiques, les citoyens de la Conférence ont des choses à dire :
"Nous voulons vraiment être une partie active de ce projet démocratique et nous voulons être entendus pour que vous puissiez nous aider à être cette partie active pour que cet événement soit vraiment réussi et ne soit pas juste une mascarade, mais quelque chose qui construit un vrai projet démocratique."
Du haut de la tribune, l’Italienne de 22 ans avait décidé d’interpeller les autorités de la Conférence pour tenter de "sauver cet exercice démocratique unique en son genre" et d’extérioriser un sentiment que beaucoup de panélistes ne parvenaient pas à exprimer.
"La première plénière, celle du mois d’octobre était vraiment mal organisée. C’était la première fois qu’un tel évènement avait lieu. Ça a beaucoup évolué depuis et tout le monde a beaucoup travaillé pour cela, j’en suis consciente. Mais à ce moment-là, je me suis sentie à la fois très frustrée et malheureuse parce que lors des discussions entre citoyens j’ai pu trouver un environnement poli dans lequel nous avons pu échanger nos propres idées, mais avec les politiques et les représentants de la société civile, ça s’est passé différemment. Et je ne m'y attendais pas. Mais je me battrai jusqu’au bout pour défendre mes idées et défendre cet exercice démocratique unique en son genre, pour ne pas que ça soit juste une mascarade."
Une énergie, un engagement pour faire avancer les choses qui ne semblent pas surprendre ses proches et tout particulièrement Fulvio, son ami d’enfance. Fulvio et Laura Maria sont voisins et se connaissent depuis la maternelle. C’est à deux pas de chez eux, dans son aumônerie, que nous retrouvons l’ami de la panéliste ce matin-là : Fulvio y enseigne le catéchisme. L’anecdote fait sourire le jeune italien, qui retrouve là des traits de caractère bien connus de son amie :
"C’est la Laura Maria que je connais, celle avec qui j’ai grandi, oui, reconnaît-il dans un grand éclat de rire. C’est une personne engagée, 'cash', passionnée. C’est aussi quelqu’un qui s’implique pour les autres, pour sa ville. Quelqu’un de curieux et qui est toujours à l’écoute. Mais c’est aussi quelqu’un qui se bat pour ses idées. Je me rappelle que lors d’une élection des représentants des étudiants, elle m’avait moi-même mis en difficulté en questionnant certaines de mes propositions qui, d’après elles, n’allaient pas dans le bon sens. Elle est restée mon amie et nous avons fini par travailler ensemble, mais elle m’avait pas mal remis en question on va dire. C’est tout elle. Elle est impliquée et si elle s’engage c’est à fond. C’est quelqu’un de sincère et de respectueux aussi, qui écoute beaucoup, se remet en question et qui ne triche pas."
Le panel migration a choisi le dialogue pour avancer
Ne pas tricher, et profiter de cette opportunité pour tenter de faire bouger les lignes, tel pourrait être le crédo de Laura Maria au sein de la Conférence. La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet clivant et elle le sait. Mais son panel a choisi le dialogue pour avancer.
"C'est un bon point de la Conférence : les gens peuvent se rencontrer et échanger leurs propres expériences. Cela rend les esprits plus ouverts. Nous sommes des citoyens : nous ne sommes pas des hommes ou des femmes politiques, on n’a pas l’identité d’un parti ou un programme à défendre. Nous sommes plus flexibles, plus ouverts aux idées et ça rend les discussions plus ouvertes et plus équilibrées. Le sujet des migrations est controversé et c’est normal qu’on en discute. La controverse ne nous fait pas peur, cela peut rendre la discussion plus créative, productive, faire naître des idées ou des compromis. Mais j’ai du mal avec les controverses un peu 'vides' de certains partis ou de gens qui n’ont pas pris le temps de se renseigner sur la question… Parfois, les gens ne savent pas grand-chose sur les politiques européennes ou les lois nationales en ce qui concerne l'immigration. Je pense que les gens méritent d’être mieux informés à ce propos."
Le dialogue autour des migrations au sein des groupes de travail tourne à l’Erasmus démocratique. Il s’en dégage une énergie et une réelle complicité qui semblent faire avancer les discussions et dépasser les divergences de points de vue au moment d’établir des recommandations. Une alchimie s’installe au sein du groupe dans et en dehors de l’hémicycle du Parlement de Strasbourg.
"Ça s’est fait naturellement, quasi-immédiatement, explique Laura Maria en plein dîner alsacien et avant une partie de babyfoot. C’est incroyable d’ailleurs, on peut dire que la solidarité, cette solidarité qui manque quelquefois en Europe, on peut la retrouver ici entre nous. Je ne sais pas si la Conférence aura des conséquences, des résultats, des avancées mais ce qui est sûr, c’est qu’il y a un vrai esprit européen. C’est quelque-chose que j’ai découvert au début de cet évènement."
Laura Maria savoure chaque moment : son aventure strasbourgeoise - elle en est consciente - aurait pu ne jamais commencer. C’est au désistement de son père qu’elle doit sa participation. L’organisation souhaitait qu’un tiers des participants soient âgés de 16 à 25 ans. Son père a décidé de lui laisser la place.
"L’idée de la Conférence est bonne mais la réalisation n’est pas facile. Quand le téléphone a sonné j’ai pensé que c’était une expérience intéressante qui permettait de voyager, de rencontrer des gens, je me suis dit que ma fille était plus adaptée que moi pour profiter, pour vivre à fond cette expérience… Elle est passionnée de politique et elle est pleine de passion et d’enthousiasme et puis elle parle bien mieux que moi",dit tendrement son père, Rigo Roberto, un sourire aux lèvres.
Prato : un creuset de 124 nationalités et une inspiration pour Laura Maria
Cet enthousiasme, Laura Maria, fraîchement diplômée d’anthropologie culturelle à l’université de Bologne, le met au service de la Conférence et d’une certaine idée de l’Italie et de l’Europe, qu’elle souhaite ouvertes, accueillantes et responsables. Un engagement qui, selon elle, ne doit rien au hasard, mais trouve son origine dans sa ville de naissance : Prato, une ville de Toscane située à une quinzaine de kilomètres seulement de Florence. Prato compte un peu plus de 200 000 habitants, c’est une cité plutôt industrielle, considérée comme la capitale européenne du textile. Mais l’autre spécificité de la ville c’est son multiculturalisme : on y compte 124 nationalités.
"La diversité culturelle et la migration. C’est une chose à laquelle on est confrontés quasiment tous les jours depuis pas mal d’années, c’est donc quelque chose de naturel pour nous. Pour être tout à fait honnête, il y a pu y avoir des problèmes aussi ici en relation avec la migration bien sûr, mais avec les années, Prato a appris à bénéficier de cette diversité culturelle. Et je pense que cette diversité c’est quelque chose qui nous rend beaucoup plus riches au niveau humain."
Pendant notre rencontre en Toscane, Laura Maria déambule au milieu des bâtiments Renaissance. Ses pas nous amènent assez naturellement vers le "Chinatown" local : Prato compte notamment la plus grande communauté chinoise d’Italie et l’une des plus importantes d’Europe. Une opportunité pour la jeune toscane, qui a décidé d’en faire un sujet d’études, une opportunité aussi pour la ville qui bénéficie d’un dynamisme culturel assez rare. C’est ici que Laura Maria retrouve Vitoria. L’artiste aux cheveux bleus a choisi de déménager dans le quartier il y a plus de dix ans pour profiter, elle aussi, de cette énergie nouvelle.
"L'art se nourrit de conflits, là où il y a conflit il peut y avoir créativité. L’art n’est pas là pour trouver des solutions aux conflits, ça ne nous appartient pas, ça c’est du domaine des politiciens, avertit l’artiste. Mais notre rôle, c’est de créer des liens, de permettre aux gens de se poser des questions, de se remettre en question peut-être aussi. Alors dans ce cas, on joue un rôle de médiateurs."
Sa galerie, Dryphoto, est devenue une référence et un symbole de dialogue entre communautés dans la ville. Vitoria n’hésite pas à faire entrer, par exemple, les grands photographes dans les magasins de la communauté chinoise de la ville. "Il faut questionner, décloisonner et faire entrer la culture un peu partout. L’art a un rôle à jouer."
Une action qui a "permis de créer des ponts et ce dialogue nous a rapprochés, confirme Victor, représentant de la communauté chinoise au conseil municipal. le regard sur les communautés a changé."
"C’est contre-productif de fermer les frontières. Nous avons besoin d’une organisation pour une politique gérée au niveau européen"
Tout au long de la Conférence, Laura Maria a trouvé, à Prato, une inspiration et défendu ce modèle avec enthousiasme. Les habitants de la ville n’oublient pas que c’est aussi sa communauté chinoise qui a en partie sauvé Prato pendant la crise du Covid, en appliquant les confinements avant l’heure et en fournissant du matériel médical comme les masques alors que l’Union européenne tardait à se montrer solidaire. Pour Laura Maria, la diversité peut être une chance, l’Europe doit rester ouverte et le terme crise migratoire problématique :
"Je pense qu'il est nécessaire de changer notre façon d'en parler. Ce n'est pas une crise. C’est quelque chose de naturel que les gens bougent. C'est contre nature de fermer les frontières. Nous n'avons pas besoin des murs, ils ne sont pas utiles du tout. Nous avons juste besoin d'une organisation pour de la politique migratoire, quelque chose qui se gère au niveau européen et pas forcément à un niveau plus ou moins national."
Après plusieurs sessions de travail et de discussions, cette conception d’une Europe ouverte et responsable est l’une des recommandations du groupe en charge des migrations. Laura Maria est consciente que l’idée demandera beaucoup de pédagogie, mais elle a décidé de se battre pour défendre le travail de son groupe et celui des 800 panélistes de la Conférence. Elle attend de voir comment les politiques s’en saisiront. L’anthropologue italienne mettra encore, en attendant, toute son énergie pour faire de cette Conférence une réussite de démocratie participative.
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Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l'Europe : Camille Girard, la santé et le handicap à cœur
Conférence sur l’avenir de l'Europe : Zuzana, Européenne convaincue en terre eurosceptique
Présidence française de l'UEConférence sur l’avenir de l’Europe : pour Thilde Karlsson, l'environnement au nom des siens
Valeurs Actuelles
Personnel médical épuisé : à Roubaix, le “plan blanc” déclenché à cause de l’absentéisme
« Je n’ai jamais vu ça », témoigne à France 3 Régions, mardi 26 avril, Jacques Adamski, secrétaire général de la CGT des agents hospitaliers de Roubaix. Le 11 avril, le « plan blanc » a été déclenché à l’hôpital de la ville du Nord. Ce système est à l’origine conçu pour faire face aux situations d’urgence comme les accidents impliquant de très nombreuses victimes ou les périodes critiques d’épidémie. Mais cette fois, c’est essentiellement l’absentéisme, dû selon le syndicaliste à la fatigue des équipes, qui est à l’origine de cette mesure.
« Au bout d’un moment, on ne peut plus »
« Nous avons des arrêts maladie longs pour dépression, beaucoup d’arrêts de 15 jours à un mois pour de l’épuisement… », explique le syndicaliste à France 3 Régions. L’hôpital a donc dû recourir à ce plan qui permet une mobilisation massive des personnels, une modification des horaires, le rappel d’agents en congés ou la mise en place de gardes de douze heures consécutives. L’enchaînement des crises sanitaires a cependant pesé sur les organismes. D’autant plus qu’au-delà des urgences, l’hôpital doit aussi gérer les interventions qui ont été reportées lors des pics de la pandémie de Covid-19.
Nord : les dernières actualités
L'Humanité
« On ne veut plus de Blanquer »
ActuÉducation Avec la promesse d’un quinquennat dans la continuité du précédent, où retraites et rémunérations devraient occuper le devant de la scène, la colère pourrait vite s’exprimer.
Olivier ChartrainGrande était la colère du monde enseignant dans son ensemble avant l’élection présidentielle, après cinq années de réformes brutales et massivement rejetées. Or, le projet d’Emmanuel Macron pour l’école est connu depuis 2017, et parachever sa mise en œuvre fait clairement partie de la feuille de route pour ce nouveau quinquennat. Il s’agit d’aller « beaucoup plus fort et beaucoup plus loin sur un certain nombre d’enjeux », dont l’éducation fait partie, claironnait, dès le matin du 25 avril, le porte-parole du gouvernement sortant, Gabriel Attal. Certains verraient d’ailleurs bien celui-ci s’installer prochainement rue de Grenelle, où il a déjà occupé les fonctions de secrétaire d’État à la Jeunesse, de 2018 à 2020…
« On a besoin de plus de concertation et d’écoute, après cinq ans d’autoritarisme et d’absence de dialogue », lui répond Isabelle Vuillet, cosecrétaire générale de la CGT Éduc’action, qui ne verrait pas forcément d’un mauvais œil d’avoir affaire à « quelqu’un de plus souple et de plus ouvert ». C’est à « un changement de méthode » avant tout qu’appelle de ses vœux Guislaine David, porte-parole du Snuipp-FSU, prédisant déjà que « les enseignants ne sont pas dupes : ça va être très compliqué pendant cinq ans ». « On ne veut plus de Blanquer », pose d’emblée Jules Siran, de SUD éducation, qui rappelle « la violence de la répression antisyndicale » sous ce dernier et prévient : « Il faut que ça cesse. »
Des revalorisations sous conditions
Sur le fond, certains dossiers risquent d’arriver très vite, d’ici à l’été. C’est sans doute le cas de la question des rémunérations, que tous jugent centrale. Le candidat Macron avait braqué les enseignants en annonçant un « pacte », dans lequel des revalorisations substantielles pourraient être obtenues en échange de l’acceptation de « nouvelles missions ». Une version « nouveau monde » du vieux slogan « Travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, sur laquelle le candidat a fait mine de revenir dans l’entre-deux-tours, évoquant une augmentation de 10 % sans conditions… avant que sa propre équipe de campagne précise que ce chiffre n’était qu’un ordre de grandeur et que la proposition concernerait les personnels en début de carrière. Bref : « C’est flou », conclut Isabelle Vuillet, pour qui « cela reste conditionné à des missions supplémentaires, pour des personnels qui travaillent déjà 42 heures par semaine en moyenne selon les chiffres officiels : ce n’est pas possible ».
Pas possible non plus pour Guislaine David de séparer cette question de celle de l’attractivité du métier : « Le nombre de candidats aux concours a tourné à la catastrophe cette année. Entre les enseignants qui anticipent leur départ en retraite, ceux qui quittent le métier, ceux qui renoncent à y entrer, on va manquer d’enseignants dès les prochaines années ! » Pour elle, une « véritable revalorisation pour toutes et tous » est impérative, alors que 50 % des enseignants n’ont pas vu la couleur de celles mises en œuvre par Jean-Michel Blanquer, de pair avec un allègement des effectifs en classe pour tous les niveaux, et pas seulement pour les CP et CE1 de l’éducation prioritaire.
Les promesses de concertation « au plus près du terrain », selon l’expression de Gabriel Attal, n’impressionnent guère. « Si ça ressemble à ce qui a été fait pour Marseille, commente Jules Siran, il n’y a rien à en attendre, au contraire, puisque cela risque de déboucher sur une explosion des cadres nationaux » et donc des inégalités. Même chose pour Guislaine David, qui rappelle « l’expérience du “Grenelle McKinsey” », où les personnels furent en réalité mis à l’écart.
« Un retour en arrière immense »
Au contraire, les inquiétudes sur l’autonomie des établissements et leur mise en concurrence ou sur la volonté d’en finir avec le collège unique pour revenir à des parcours différenciés dès la 5e, « un retour en arrière immense » selon Isabelle Vuillet, ne faiblissent pas.
Mais le vrai casus belli pourrait être causé par le retour – dès cet été ? – de la réforme des retraites. « Pas touche aux retraites », prévient Jules Siran. « Personne n’en veut ! Ce serait le coup de trop », pour Isabelle Vuillet, qui y voit la possibilité d’une convergence des luttes, tandis que Guislaine David avertit : « Ce que l’on a fait le 13 janvier, on peut le reproduire. » Ce jour-là, on s’en souvient, la mobilisation presque sans précédent par son ampleur et la diversité des personnels concernés, des inspecteurs aux AESH, avait contraint le gouvernement à s’asseoir à la table des négociations. Le 1er Mai tout proche pourrait fournir l’occasion de premières intersyndicales. « Le mécontentement qui s’est exprimé lors de la présidentielle ne va pas retomber », conclut Jules Siran.
Éducation nationalejean-michel blanquergabriel attalsnuipp-fsu France24 - Monde
Texas : sursis pour Melissa Lucio, condamnée à mort pour le meurtre de sa fille
Publié le : 27/04/2022 - 04:53Modifié le : 27/04/2022 - 08:35
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Melissa Lucio, mère américaine condamnée à mort pour le meurtre de sa fille au terme d'un procès controversé, a vu son exécution suspendue lundi par une cour d'appel texane, deux jours avant la date prévue. Sabrina Van Tassel, réalisatrice du documentaire "L'État du Texas contre Melissa", est persuadée de son innocence. Elle était l'invitée de France 24 mardi soir.
Melissa Lucio, mère de famille américaine condamnée à mort pour le meurtre de sa fille au terme d'un procès controversé et qui fait l'objet d'une campagne de soutien internationale, a vu son exécution suspendue lundi 25 avril par une cour d'appel texane, deux jours avant la date prévue.
Les appels à la clémence venus de célébrités comme Kim Kardashian s'étaient multipliés en faveur de cette mère de 14 enfants d'origine hispanique, l'intérêt pour son cas dépassant les frontières américaines.
Un autre tribunal du Texas devra désormais examiner les requêtes de ses avocats, selon des documents judiciaires.
Toujours dans le couloir de la mort
Melissa Lucio "a pleuré et est restée sans voix" en apprenant la nouvelle, selon ses avocats. Malgré cette décision, elle reste pour l'instant dans le couloir de la mort.
"C'est un premier pas vers l'obtention d'un nouveau procès, mais cela ne signifie pas qu'un nouveau procès a été accordé", plusieurs étapes restant à franchir, a expliqué lors d'une conférence de presse Vanessa Potkin, avocate de l'Américaine.
La défense de Melissa Lucio affirme notamment que de nouvelles preuves scientifiques l'innocentent, et qu'un faux témoignage a conduit à sa condamnation. Selon ses soutiens, la mort de sa fille, Mariah, était un accident, et non un meurtre.
"Je remercie Dieu pour ma vie", a déclaré Melissa Lucio, qui clame son innocence depuis 15 ans, se disant "reconnaissante à la cour de m'avoir donné la chance de vivre et de prouver mon innocence" et "d'avoir plus de jours pour être une mère pour mes enfants et une grand-mère pour mes petits-enfants".
Ses proches attendent désormais que "Melissa rentre à la maison", a déclaré sa sœur, Sonya Valencia.
Un procès controversé
En 2007, Mariah, âgée de 2 ans, avait été retrouvée morte chez elle, couverte de bleus, quelques jours après avoir chuté dans des escaliers. Melissa Lucio, à la vie marquée par des agressions tant physiques que sexuelles, une addiction à la drogue et des conditions précaires, avait été immédiatement suspectée de l'avoir frappée.
Après un long interrogatoire, la mère de famille avait formulé des aveux "complètement extorqués", selon Sabrina Van Tassel, réalisatrice du documentaire à succès "L'État du Texas contre Melissa" (2020 aux États-Unis, 2021 en France) et soutien de l'Américaine. Sur le plateau de France 24, mardi soir, Sabrina Van Tassel a raconté pourquoi elle croyait à l'innocence de Melissa Lucio.
"Je suppose que je l'ai fait", avait répondu Melissa Lucio, interrogée sur la présence des hématomes, aux enquêteurs.
Après un procès controversé, elle avait été condamnée à mort. Mais les handicaps de la fillette, susceptibles d'expliquer sa chute, n'avaient pas été pris en compte par les experts, selon sa défense, qui assure que les ecchymoses ont pu être causées par un trouble de la circulation sanguine. Aucun des enfants de la Texane ne l'avait accusée d'être violente.
Quant au procureur, il fut plus tard condamné à une peine de prison pour corruption et extorsion, dans une affaire n'ayant pas de lien avec celle de Melissa Lucio.
"Injustice historique"
La campagne de soutien à Melissa Lucio avait rassemblé de nombreux élus locaux républicains, traditionnellement plus enclins à défendre la peine capitale. Un des jurés de son procès avait aussi exprimé ses "profonds regrets" de l'avoir condamnée à mort.
En France, l'Américaine avait reçu le soutien de Christiane Taubira, ancienne ministre de la Justice et ex-candidate à la présidentielle de 2022. Lundi, celle-ci a immédiatement salué la décision sur Twitter : "L'exécution de Melissa Lucio au Texas n'aura pas lieu. Comment l'écrire sans me noyer dans les larmes. D'angoisse et de joie."
L’exécution de #MelissaLucio au Texas n’aura pas lieu. Comment l’écrire sans me noyer dans les larmes. D’angoisse et de joie. Un nouveau procès. La justice. La JusticeChT
April 25, 2022"Cela aurait été une injustice historique qu'elle soit exécutée pour un crime qu'elle n'a pas commis, un crime qui, en fait, n'a jamais eu lieu", a commenté auprès de l'AFP Burke Butler, directrice de l'association Texas Defender Service.
Il est rare que des femmes soient exécutées aux États-Unis. Seules 17 l'ont été depuis 1976, date à laquelle la Cour suprême a rétabli la peine capitale, selon le Centre d'information sur la peine de mort.
Le Texas est à la fois l'État qui exécute le plus et celui ayant exécuté le plus grand nombre de condamnées, avec six mises à mort. Melissa Lucio aurait été la première femme d'origine hispanique à être mise à mort dans cet État.
"L'exemple de la mobilisation au Texas, aux États-Unis et dans le monde en faveur de Melissa Lucio doit servir à faire réfléchir sur la peine de mort en général, pour tous ceux qui ne sont pas sauvés", a réagi Raphaël Chenuil-Hazan, directeur exécutif de l'association française Ensemble contre la peine de mort.
Avec AFP
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
Les urgences d’Orléans tournent au ralenti
ActuDepuis un mois, 90 % du personnel sont en arrêt maladie. Un mouvement de détresse et de colère révélateur de lourds dysfonctionnements.
Joseph KordaOrléans (Loiret), correspondance.
Comme si le statut d’hôpital de la première région française victime de désert médical ne suffisait pas, le centre hospitalier régional d’Orléans (CHR Orléans) souffre désormais d’une crise sans précédent. Depuis près d’un mois, les urgences fonctionnent au ralenti – près de 50 passages quotidiens, sur orientation exclusive du Samu, contre 250 en temps normal – du fait d’un manque de moyens humains criant. Face à la pression et aux conditions de travail devenues ingérables, 90 % du personnel des urgences se sont mis en arrêt maladie. À ce jour, seules 10 infirmières (sur 80) et 15 aides-soignantes (sur 45) du service sont en activité.
« Le plan blanc a bien été mis en œuvre. Il a été fait appel aux secouristes, aux personnels infirmiers et aides-soignants du bloc opératoire ainsi qu’au personnel du service de réanimation médicale et à d’autres professionnels. Mais ces solutions, très provisoires, ne sauraient suffire », a écrit le sénateur socialiste Jean-Pierre Sueur au ministre de la Santé, réclamant « des mesures exceptionnelles ». Malgré les nombreuses alertes des syndicats, aucune solution pérenne ne semble émerger. « Il n’y a aucune avancée. La direction ne répond pas aux propositions élaborées par les agents, déplore Grégory Quinet, responsable départemental SUD santé. Face à l’accumulation de patients, par manque de lits et toujours un secteur Covid rempli, le personnel paramédical est à bout de souffle et épuisé, sans aucune ressource pour continuer à travailler. »
le sentiment d’un immense gâchis
Fin mars, c’est sans doute le décès d’une patiente installée sur un simple brancard qui a été l’élément déclencheur de cette crise inédite. La réponse de la direction de cette mégastructure qu’est le CHR Orléans a également alimenté la lassitude des personnels. « L’intervention du directeur général adjoint indiquant qu’il faut attendre septembre pour voir des jours meilleurs et le paradis en 2025 a déclenché la colère des agents, assure le syndicat. Cette rencontre a été ressentie par la totalité de l’équipe comme méprisante et éloignée de la réalité. »
Cette réalité, ce sont aussi les patients qui la paient au prix fort. Guillaume, un Orléanais de 42 ans, s’est fracturé la cheville durant ses congés en Bretagne. Après une radio et la pose d’un plâtre dans une petite structure locale, il rentre chez lui avec l’espoir de passer un scanner. « J’avais oublié que les urgences étaient en grève et que leur accès était réduit au strict minimum, confie-t-il. J- ’aurais dû attendre des semaines avant d’être pris en charge. » Guillaume a pu trouver une clinique périphérique qui a accepté de lui faire passer l’examen sans ordonnance, son médecin étant de surcroît en congé. « Je pense que la paperasse et les procédures lourdes n’aident pas à ce que les personnels médicaux se concentrent sur leurs missions premières. J’ai le sentiment d’un immense gâchis. » Face à cette situation, la direction du CHR Orléans a mis en place un protocole qui vise à fluidifier les interactions entre les urgences et les autres services, ceci afin d’offrir des conditions de travail et d’accueil plus dignes. « On va mettre la pression qui existe déjà aux urgences sur les services, peste une infirmière en arrêt. N’empêche, il aura fallu notre mouvement massif pour que les choses bougent, c’est déprimant. »
une Pénurie aggravée
Le malaise que connaît l’hôpital régional n’arrive pourtant pas comme un coup de tonnerre dans un ciel serein. La pénurie de personnel remonte à plusieurs années et s’est trouvée aggravée par la construction de cet hôpital flambant neuf surdimensionné (voir notre édition du 11 décembre 2017). « Il faut du temps pour recruter et former des personnels médicaux et paramédicaux, nous en sommes bien conscients, reconnaît Cédric Montagne, de la CGT santé. Mais avec un sous-effectif d’une centaine d’infirmiers, on est arrivés au bout du système. » Le syndicaliste pointe également « un manque de réactivité au niveau de la direction. Tant que ça tourne, il n’y a pas de problème, même si, sur le terrain, les collègues n’en peuvent plus ». Côté médecins urgentistes, les syndicats estiment les besoins à hauteur d’une dizaine de postes. Avec une formation moyenne de dix ans, la réalité du désert médical, et malgré les efforts d’attractivité armés par la région, le recrutement n’est donc pas pour demain. Une expertise sur le fonctionnement de l’hôpital commandée par les syndicats devrait permettre d’y voir plus clair.
hôpital d'OrléansSanté L'Humanité
Grippe aviaire : que craindre du premier cas humain en Chine ?
ActuLes autorités sanitaires chinoises disent avoir détecté chez un enfant de 4 ans une contamination à la souche H3N8. Cette cousine du virus H5N1 sévit dans les élevages de volailles français.
Marie-Noëlle BertrandL’épidémie de grippe aviaire n’a pas fini de flamber dans les élevages de volailles français que la Chine livre une nouvelle peu réjouissante. Selon les autorités sanitaires du pays, un premier cas humain de contamination à la souche H3N8 de la maladie a été détecté chez l’homme. Connue pour être transmissible aux chevaux, aux chiens et aux phoques, celle-ci n’était pas réputée l’être à l’humain. L’affaire est angoissante, compte tenu de la récente pandémie que l’on sait. Elle n’est cependant pas la première du genre.
Si aucun humain n’a, jusqu’à présent, été contaminé par la souche H3N8, il n’en va pas de même de la grippe aviaire dans son ensemble. Certains sous-types de celle qu’on appelle aussi grippe A, et qui affecte initialement les oiseaux sauvages ou domestiques, parviennent parfois à franchir la barrière des espèces. C’est le cas des sous-types H7N9 et H9N2, rappelle l’OMS. C’est également « le cas du virus H5N1, pathogène pour l’homme », souligne l’Institut Pasteur.
Repéré pour la première fois en 1997, à Hong Kong, il est le plus réputé d’entre tous. L’épidémie avait alors causé la mort de six personnes. « Il est réapparu fin 2003, provoquant d’abord des épizooties – maladies touchant uniquement des espèces animales – chez les volailles dans plusieurs pays d’Asie, suivies des premiers cas humains », rappelle encore l’Institut Pasteur. C’est lui, enfin, qui frappe les élevages français depuis plusieurs mois.
Contacts directs avec des oiseaux
L’immense majorité des personnes recensées comme ayant été infectées par des sous-types de la grippe A l’ont été à la suite de contacts directs avec des oiseaux, insistent les organismes sanitaires. A priori, c’est également le cas ici : selon le ministère chinois de la Santé, la famille de la victime – un garçon de 4 ans, hospitalisé début avril – élève des poulets dans une zone peuplée de canards sauvages du Henan, dans le centre du pays. Les autorités assurent que le garçonnet a été infecté directement par les oiseaux et précisent que les tests effectués sur les personnes proches du malade n’ont révélé « aucune anomalie ».
Est-ce à dire qu’une transmission du virus H5N1 d’humain à humain est impossible ? Pas tout à fait. De très rares cas ont déjà été constatés de façon épisodique. « Ils n’entraînent pas de transmission interhumaine efficace » du virus, insiste l’OMS. Les instances sanitaires restent cependant sur leurs gardes, estimant la menace réelle. « La propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine », note ainsi l’Institut Pasteur. Tous les virus de la grippe A montrent, en outre, une certaine capacité à muter, et même à « échanger des gènes avec des virus grippaux » infectant d’autres espèces.
De nombreux épidémiologistes alertent, enfin, sur les foyers potentiels d’infection que représente l’élevage intensif. En France, l’épidémie de virus H5N1 qui sévit depuis novembre s’est développée au gré de ces systèmes concentrés. On comptait, le 22 avril, 1 348 foyers de grippe dans tout le pays, contre 281, le 24 janvier.
grippe aviaireChineélevagevolaille New York Times - World
Jerusalem Tattoo Artist Inks Pilgrims, Priests and Those Scarred by Conflict
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For Wassim Razzouk, Holy Week is his busiest time as Christians seek a reminder of their visit to Jerusalem. But his family’s centuries-old tattoo business caters to all faiths.
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By Isabel Kershner
JERUSALEM — A Jewish man who may have been drunk once asked him to tattoo “kosher” in Hebrew on his butt. His oldest customer was a woman of 101. Members of the U.S. Secret Service often stop by to sample his handiwork when they’re in town.
He has also been a regular participant in Healing Ink, a project providing free tattoos to cover the scars sustained by survivors of terrorist attacks and by Israeli soldiers injured in combat.
But during Holy Week and the days leading up to it, Wassim Razzouk’s tattoo parlor in Jerusalem’s Old City is packed with some of his most reliable customers: Easter visitors who, seeking an indelible reminder of their time in Jerusalem, “want a tattoo as a certificate of pilgrimage,” Mr. Razzouk said.
One customer, Kathryn O’Brien, a 20-year-old student from Texas, deliberated between getting inked with an image depicting either the Last Supper or the Crucifixion. Her friend Emily Rodriguez, 20, also from Texas, settled on a more contemporary impression, spelling out the title of a popular Christian song, “Through & Through,” the black lettering ascending her arm.
Getting his first tattoo, Steve Ferguson, an Episcopalian priest in his 70s, opted for a Christian fish symbol merging into a Star of David and a menorah, a design intended to illustrate, he said, his affinity for Israel and the Jewish people.
Jerusalem has been especially tense in recent days, before the rare convergence this weekend of Passover, Easter and Ramadan, and amid a surge in violence. Those tensions flared again on Friday when Palestinians threw stones at the police, who responded with sound grenades and rubber bullets. More than 100 Palestinians and several Israeli officers were reported injured.
Since March 22, there have been four attacks in four Israeli cities, involving five Arab assailants who have killed 14 people. About 20 Palestinians have been killed by Israeli fire during the same period, most while committing or trying to commit an attack, according to the Israeli authorities, or in clashes during Israeli counterterror operations in the occupied West Bank.
The Old City, in predominantly Palestinian East Jerusalem, has long been a crucible of friction. Captured from Jordan in the Arab-Israeli War of 1967, the area was later annexed by Israel in a move that was never internationally recognized. Palestinian leaders covet it as the capital of a future state and much of the world considers it occupied.
Mr. Razzouk’s tiny store is something of a haven amid all the hostility, a symbol of religious and political tolerance.
“I have tattooed Christians, Palestinians, Ethiopians, Israelis — believe it or not, I’ve tattooed an Orthodox Jew with sidelocks,” said Mr. Razzouk, who identifies as a member of the Palestinian Christian minority. “I’ve tattooed nuns, atheists and bishops.”
As dusk fell on a recent evening, the ink machine at his shop was still buzzing as more customers gathered in the cobbled alley outside, waiting their turn.
While tattoos may have moved into the global mainstream only in the last few decades, the Razzouk family has been practicing the art form a little bit longer: 700 years, or 27 generations, he said. He’s the scion of a long-venerated family of tattoo artists, Coptic Christians who, as family lore has it, came on a pilgrimage from Egypt to the Holy Land hundreds of years ago, and decided to stay in Jerusalem and set up shop.
Mr. Razzouk — with his long hair, Harley-Davidson biker’s jacket and passion for motorcycles — decided to follow in the family tradition at the age of 33. His two sisters and the cousins of his generation were not interested in becoming tattoo artists, he said, adding, “I knew that if it wasn’t for me the tradition would disappear.”
His father, Anton, 82, taught him the craft, having learned it from his father, Jacob, or Yaqoub.
Tattooing is generally considered forbidden in both Islam and Judaism, and for many Jews, tattoos stir disturbing memories of the numbers etched into the arms of victims of the Holocaust. But tattooing is now wildly popular among Jewish Israeli hipsters, and Mr. Razzouk said some young Palestinian Muslims now wanted tattoos as well, influenced by the Russian prison ones they have seen in movies.
He sends customers seeking more contemporary designs to a studio he opened a few weeks ago in predominantly Jewish West Jerusalem. It caters mainly to the local market, which prefers more realism in body art, and is run by his wife, Gabrielle, and an employee he trained.
“If somebody wants a Russian star or a pistol or a Kalashnikov,” Mr. Razzouk said, “it is not appropriate to tattoo them alongside a pilgrim in their 70s getting a cross.”
He opened the new store, which also offers piercing, to diversify after two difficult years of the pandemic. Tattoo parlors were shuttered for the first year, and for much of the second year, Israel was largely closed to foreign tourists and pilgrims.
Now they are coming back.
While a tattoo parlor may seem an unlikely station on a pilgrim’s route, the Razzouk family business has long been popular — under Ottoman, British, Jordanian and now more than half a century of Israeli rule.
The business is renowned for its continued use of the Razzouks’ centuries-old, hand-carved wooden stamps as stencils to guide the tattooist’s hand. The most popular images remain variations of the Jerusalem cross, an emblem of the crusades that is a cross of four equal sides with four smaller crosses drawn in each of its quadrants.
“Crosses are not easy to do,” Mr. Razzouk said, because of the straight lines.
For some religious customers, a stop at Razzouk Tattoo is almost a spiritual rite on the voyage to the Holy Land.
“To walk in and be inspired by someone’s art is exciting,” said Ms. O’Brien, the student from Texas, who went with the Last Supper. “I was seeing something unique that I couldn’t get anywhere else.”
Mr. Ferguson, the Episcopal priest, left uplifted, describing the experience as “a great tradition.”
Razzouk Tattoo in the Old City occupies a two-roomed, cavelike space with a stone, domed ceiling near Jaffa Gate. Mr. Razzouk moved here about six years ago from his grandfather’s original studio deeper in the Christian Quarter of the Old City, which was up steep stairs and harder to reach.
Mr. Razzouk said that while he wanted to adapt the business to make it “bigger, more modern and more professional,” he added that he was committed to preserving the family heritage, which he called a “gift.”
Dozens of antique stamps are stored in a glass case. A framed entry from the 2022 Guinness Book of Records declares Razzouk the world’s longest-running tattoo business.
Customers can leaf through two books, one with the traditional designs from the antique stamps, another with other designs, including various types of crosses and religious symbols and some more modern designs, such as “Love and Peace” in Arabic calligraphy.
A poster commemorates Mr. Razzouk’s role in Healing Ink, a project started in 2016 by the advocacy group Artists 4 Israel. His participation has drawn criticism from some staunch supporters of the Palestinian cause.
“My answer is always the same,” he said. “I tell them I don’t need your judgment.” He added that Healing Ink “is a beautiful experience and one of the most humanitarian things we have done.”
He has known trauma up close. Growing up as a teenager in the shadow of the first Palestinian intifada, or uprising, Mr. Razzouk lost a friend who went out to throw stones at an Israeli settler bus and was fatally shot.
More recently, a Jewish Israeli customer postponed an appointment. His girlfriend called to say that he had been involved in a Palestinian stabbing attack. When he finally arrived, after a delay of several months, Mr. Razzouk saw two scars on his upper body.
As for the man who wanted a “kosher” brand on his behind, Mr. Razzouk said he had checked that the customer was sure before getting down to work.
Mr. Razzouk has found his own way of transcending the conflict, without ignoring its complexities. His chief identity today, he said, is as the founder of the Holy Land Bikers Motorcycle Club. Its members include Christians and Muslims, he said, and they ride in coalition with all types of Israeli motorcycle groups and have connections throughout the Arab world.
And he has trained the 28th generation of Razzouk tattooers: His sons — Anton, 21, and Nizar, 19 — work in the shop.
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L'Humanité
Diana Nabiruma, une Ougandaise face à Total
Un jour avecLa militante et représentante de l’association Afiego se bat contre les projets du pétrolier qui, dénonce-t-elle, menacent le droit des peuples et de l’environnement dans son pays.
Marie-Noëlle BertrandSon blouson, qui lui remonte jusqu’au nez, lui mange tout le bas du visage ; son bonnet, qui lui descend au-dessous du sourcil, lui avale le front. Il fait encore frisquet, le jour où Diana Nabiruma nous dégotte un moment entre deux rendez-vous. On est à la mi-mars, les gelées sont de rigueur. L’heure du déjeuner a beau être passée, Diana a plus froid que faim et opte pour un thé. À deux pas de l’Assemblée nationale, la militante ougandaise s’offre une simili pause au milieu d’une semaine chargée. Émergeant par-dessus le col de son plastron, son sourire résiste à la fatigue, mais sous son couvre-chef, l’œil trahit le coup de barre. Qu’importe, elle est là pour parler. Il y a lourd à gagner.
Aux abords du lac Albert...
« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement », explique la représentante de l’Afiego, une association ougandaise de défense des droits humains et de l’environnement. Elle parle avec patience, au rythme de notre mauvais anglais, énumérant des faits essorés de tout pathos. « Nous attendons seulement que la cour de justice française prenne les bonnes décisions. »
Quelques minutes plus tôt, aux côtés d’autres représentants d’associations ougandaises, elle tenait un discours similaire face à une délégation de parlementaires. L’objectif de sa visite en France est clair : convaincre le plus de forces possible de la nécessité de stopper les ambitions pétrolières de TotalEnergies, qui, dit-elle, promettent de miner l’ouest de son pays.
L’affaire est éventée depuis 2019 : deux vastes projets pétroliers, soutenus par des filiales et sous-traitants de la multinationale française, sont dénoncés par six organisations françaises et ougandaises comme menaçant le Parc national Murchison Falls, une aire protégée depuis 1926, et les droits des populations qui vivent alentour.
« Les droits des populations ont été maltraités. La biodiversité est mise en danger. Nous voulons que tout cela soit entendu, qu’on nous laisse le droit de protéger notre environnement.» Diana Nabiruma
Celui dit Tilenga vise l’extraction de près de 200 000 barils de pétrole par jour, moyennant 400 forages aux abords du lac Albert. Le second, dit Eacop, prévoit la réalisation d’un oléoduc long de 1 445 kilomètres, voué à relier le port de Tanga, en Tanzanie, et à devenir le plus long pipeline de pétrole brut chauffé au monde.
« Des routes seront construites à l’intérieur du parc », relevaient, dans un rapport paru en 2020, les associations françaises Les Amis de la Terre et Survie. Aux temps forts, on prévoit jusqu’à « 2 000 trajets de véhicules par jour », soit « 61 000 par mois ». L’entreprise impliquera aussi de prélever plusieurs millions de mètres cubes d’eau dans le lac Albert.
Une colère qui ne date pas d’hier
Mais l’environnement n’est pas le seul à souffrir, martèlent les organisations. Violation des droits de propriété, privation de moyens de subsistance et pressions exercées sur les populations et les opposants au projet : les associations dénoncent, témoignages à l’appui, nombre d’atteintes aux droits humains commises localement. Fortes de ces faits, et s’appuyant sur la loi de 2017 sur le devoir de vigilance, laquelle oblige les multinationales établies en France à rendre des comptes quant aux agissements de leurs filiales et sous-traitants dans le monde, elles ont saisi, en 2019, la justice française. La procédure, depuis, suit son cours. La bataille militante aussi, non sans mal.
« Les autorités ougandaises ont tenté de faire interdire l’Afiego », reprend Diana Nabiruma. Des militants de plusieurs associations ont été interpellés, placés en garde à vue sans motif, voire menacés. « Toutes ces choses me révoltent », poursuit la trentenaire, elle dont les premières colères environnementales ont éclaté à l’aube de l’âge adulte.
Le bras de fer continue
« Plus jeune, je vivais loin de la ville. L’air que je respirais était pur, l’eau que je buvais était saine », raconte-t-elle. Tout a changé à son arrivée à l’université de Kampala, la capitale. Aussi violentes que soudaines, les crises d’asthme l’ont mise à terre. Mais pas à bas. Le lien qui finira par être établi entre sa maladie et un environnement vicié la poussera au combat, et le combat, à la lutte contre le projet pétrolier.
Déjà, celle-ci a marqué des points. Onze banques, dont trois françaises, ont décidé de ne pas financer le projet de Total. Le pétrolier, qui dément les accusations, ne renonce pas pour autant et a signé, en février, sa « décision finale d’investissement ». Le bras de fer continue. La visite de la délégation ougandaise, en outre, n’est pas restée sans écho : peu après son passage, 18 députés de 7 groupes politiques ont publié une tribune dans le Monde exigeant que TotalEnergies renonce à ses projets.
totalEnergiesougandaDroits humains France24 - Monde
Massacres de civils en Colombie : d'anciens militaires font des aveux historiques
Publié le : 27/04/2022 - 02:32
FRANCE 24
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Eliott SAMUEL
Dix anciens militaires aujourd'hui à la retraite ont reconnu mardi leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes en 2007 et 2008 en Colombie pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas d'extrême gauche opérant dans la zone.
Dans une reconnaissance sans précédent devant des familles de victimes, dix anciens militaires aujourd'hui à la retraite ont reconnu publiquement mardi 26 avril leur responsabilité dans l'exécution de plus de cent civils en 2007 et 2008 en Colombie, présentés fallacieusement par l'armée comme des guérilleros tués au combat.
Ces aveux se sont déroulés lors d'une audience historique organisée par la Juridiction spéciale pour la paix (JEP) dans la région même du massacre, dans le département de Norte de Santander (nord), frontalier avec le Venezuela.
Un général, quatre colonels, cinq militaires, tous retraités, et un civil ont reconnu leur participation dans les enlèvements et meurtres de sang-froid de 120 jeunes à Ocaña, ville de 100 000 habitants, pour les présenter ensuite comme des membres des guérillas d'extrême gauche opérant dans la zone.
Mardi une cinquantaine de proches des victimes ont pris place dans le théâtre universitaire d'Ocaña pour cette audience de deux jours où les ex-militaires sont appelés à "s'expliquer clairement, répondre aux questions et surtout reconnaître leur responsabilité en direct, face aux victimes et au pays", selon la juge Catalina Diaz.
"Nous avons assassiné des personnes innocentes"
Cette audience publique en forme de catharsis est une étape majeure dans la mise en lumière par la JEP, tribunal spécial issu de l'accord de paix historique signé en 2016 avec la guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), du plus grand scandale de l'histoire récente de l'armée colombienne, connu sous le nom de "faux positifs".
Souvent en larmes, les épouses, mères et sœurs des victimes faisaient face aux ex-militaires, dont le général de brigade Paulino Coronado, plus haut gradé à comparaître.
"Après des années de silence et de peur, l'heure de la vérité est enfin venue d'en terminer avec des décennies d'impunité", a expliqué la JEP dans une vidéo diffusée devant le tribunal composé de cinq magistrats.
"Je reconnais et j'accepte ma responsabilité comme coauteur de ces crimes de guerre", a déclaré l'ex-caporal Nestor Gutierrez, premier des militaires à s'exprimer. "Nous avons assassiné des personnes innocentes (...). Je veux le souligner : ceux que nous avons assassinés étaient de simples paysans", a-t-il reconnu, évoquant "la pression du haut commandement" et ses "exigences de résultat".
Autre mis en cause, le colonel Rubén Castro a reconnu l'existence d'une "bande criminelle" parmi ses hommes "créée dans le seul but d'augmenter" les pertes. Il a demandé pardon pour avoir exigé l'assassinat de "bonnes personnes".
Gonfler les résultats de l'armée
Les accusés ont tour à tour précisé les circonstances dans lesquelles ils ont assassiné ces hommes, pour la plupart âgés de 25 à 35 ans, des paysans séquestrés ou des jeunes trompés par des promesses de travail. Ils étaient ensuite exécutés dans une ferme voisine de la caserne d'Ocaña ou alentour. Une pratique motivée par une "politique institutionnelle de l'armée consistant à comptabiliser les corps" pour gonfler ses résultats dans la lutte contre les guérillas, a fustigé la juge Diaz qui préside l'audience.
En échange, les soldats recevaient primes, permissions, promotions et médailles, a expliqué la magistrate.
"Je vous demande de réhabiliter le nom de nos proches (...). Ils étaient des paysans qui travaillaient honnêtement, non des criminels ou des guérilleros", s'est émue Eduvina Becerra, compagne d'un des agriculteurs assassinés. "L'armée nous trompait, ils ont tué nos frères, nos fils", a dénoncé Sandra Barbosa, sœur d'une autre victime.
Selon la JEP, quelque 6 400 civils ont été exécutés entre 2002 et 2008 dans le pays en échange d'avantages matériels pour les militaires. À ce jour, une vingtaine d'entre eux ont reconnu leur responsabilité dans ces crimes.
Le haut commandement militaire et l'ex-président de droite Alvaro Uribe (2002-2008), alors à la tête du pays, ont toujours démenti une action systématique, parlant de "cas isolés".
Avec AFP
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Russia-Ukraine War
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For Ukrainian Writer, War Evokes Scars of Time in Captivity
Stanislav Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his abuse in a prison run by Russian-backed separatists. Now, the war reminds him of why Ukrainians are fighting for their lives.
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By Valerie Hopkins
KYIV, Ukraine — Stanislav Aseyev spent two and a half years in a notorious prison run by Russian-backed separatists in eastern Ukraine, where he said he and other inmates were regularly tortured, beaten, demeaned and forced to wear bags on their heads. Yet, even he was unprepared for the grim scenes of abuse and executions that he witnessed in the Kyiv suburb of Bucha.
“I was still not ready for this,” he said. “I did not think that I would see genocide with my own eyes, despite the fact that I have a lot of experience in this war.”
Mr. Aseyev, a 32-year-old journalist, had documented his time in prison in a memoir published in 2020, “The Torture Camp on Paradise Street.” Today, he bears witness to a new brutality, a Russian invasion, and the physical and emotional scars that are being inflicted anew.
In Bucha, “the corpses lay in front of every private house,” said Mr. Aseyev, who had traveled there recently with a volunteer military unit to help ensure the safety of the region after Ukrainian forces had pushed the Russians back.
Mr. Aseyev had moved to the Kyiv area to put his prison years behind him, but war and its associated traumas found him once more, in February, when missiles whistled into the city’s eastern suburb of Brovary.
“I had thought that it was all over, that I still had a very long process ahead to work on it,” he said of the lingering scars in an interview conducted in the back seat of a car because it was too dangerous to speak at his home. “But now it’s all irrelevant, because now the old psychological traumas from captivity are again beginning to slowly make themselves felt.”
Jerked back to wartime, Mr. Aseyev has also chosen a new way to address his fears and anger. He has taken up arms for the first time in his life, defending his adopted city militarily as part of the Territorial Defense Forces, a volunteer unit in the Ukrainian army.
Mr. Aseyev’s story is an extreme version of the one many Ukrainians are experiencing today, as the Russian military spreads violence, indiscriminate and otherwise, throughout the country. His experiences have seen him — someone raised with Russian language and Russian culture, with a worldview relatively sympathetic to Moscow — reject all of that to the extent that he is not only ready but willing to kill Russian soldiers.
He was born in the town of Makiivka, just outside Donetsk, the largest city in eastern Ukraine. As a native Russian speaker, he grew up listening to Soviet rock bands like Kino, reading Dostoyevsky in the original Russian and learning history from a predominantly Russian perspective.
Before the separatist war that broke out in 2014, he says he was sympathetic to President Vladimir V. Putin’s vision of Ukraine as part of “Russky Mir,” or “Russian World,” a nationalist and chauvinistic ideology focused on the idea of Russia’s civilizational superiority. “I really had such ‘Russky Mir,’ illusions about Putin, Great Russia, all these things,” he said.
Those were shattered by his experiences after 2014, just as they are being shattered now for millions of other Ukrainians. He now prefers not to speak Russian, except to talk to his mother.
In 2014, Makiivka, a place that Mr. Aseyev has described as “a city of Soviet sleepwalkers,” was occupied by Russian-backed separatist forces loyal to the self-proclaimed Donetsk People’s Republic. Many of his friends signed up to fight on the side of the pro-Moscow rebels, buying the Russian propaganda line that Ukrainian fascists had taken control in Kyiv. Shortly thereafter, he said, he realized that the separatists were the ones committing human rights abuses.
In 2015, he started writing about the abuses for Ukrayinska Pravda, a daily newspaper, as well as the U.S. funded RFE/RL outlet and a liberal-leaning newspaper, Dzerkalo Tyzhnia, or Mirror Weekly. He continued that line of reporting under a pseudonym for two years, until he was detained on June 2, 2017.
Mr. Aseyev was first taken to “The Office,” a prison camp in a group of buildings along a wide boulevard in the center of Donetsk that had served as office space before the war. After beatings and electric shock torture, he said, he spent six weeks in solitary confinement, in a cell so cold that he had to grasp bottles of his own urine to stay warm.
Then he was transferred to Izolyatsia prison, named for a former insulation factory — both Russian and Ukrainian languages use the same word for insulation and isolation — that had become a cultural center after the Soviet-era factory went bankrupt. There, Mr. Aseyev says he was beaten and tortured for more than two years, before being released in a prisoner exchange in 2019, just before New Year’s Eve, having spent 962 days inside.
Mr. Aseyev said that his own persecution, and the Russians’ pummeling today of cities around Kyiv and across southern and eastern Ukraine, many of them Russian-speaking areas, belied the Kremlin’s assertion that it went to war to protect ethnic Russians and Russian speakers from the “Nazis” supposedly in control in Kyiv.
“They don’t care who they kill,” he said. “I am a Russian speaker, I grew up on Russian culture, on Russian music, books, cinema, even Soviet in a sense.”
Despite this, he said, “I am definitely considered an enemy by these people, just as those who grew up somewhere in Lviv on completely different values,” he said, referring to the predominantly Ukrainian-speaking city in the country’s west that is the beating heart of Ukrainian nationalism.
“For them,” he said of Russia’s leadership, “the state of Ukraine simply does not exist, and that’s all. And everyone who does not agree with this is already an enemy.”
Mr. Aseyev spent the years after his release from prison trying to heal from his traumas. Much of that process centered on writing his memoir, which detailed the treatment he and others endured.
He described the horrors in a powerful passage from the introduction: “The principal tasks here are surviving after the desire to live has forsaken you and nothing in the world depends on you any longer, preserving your sanity as you teeter on the brink of madness and remaining a human being in conditions so inhuman that faith, forgiveness, hate, and even a torturer locking eyes with his victim become laden with manifold meanings.”
In thematic essays, he describes how a father and son were tortured together; how a man was electrically shocked in his anus; cases of rape and forced labor; the way cameras were constantly watching the inmates; and the depravity of Izolyatsia’s commander.
Russia-Ukraine War: Key Developments
Gas supplies. Gazprom, Russia’s state-run gas company, announced it was cutting off supplies of natural gas to Poland and Bulgaria, in apparent retaliation against European sanctions and aid for Ukraine.
Explosions in the border regions. Transnistria, a breakaway region of Moldova on Ukraine’s western flank, was struck by explosions that Ukraine said were carried out by Russia as a pretext to invade Ukraine from that side. Local officials in three Russian districts bordering Ukraine later reported overnight blasts, raising the specter of broader conflict spilling beyond Ukraine’s borders.
A joint effort. The United States gathered military leaders from 40 countries in Germany to discuss military and humanitarian aid to Ukraine and later announced the formation of the Ukraine Contact Group, which will have defense ministers and military chiefs from participating countries hold regular meetings to react to the changing nature of the war.
A collection of his dispatches from Ukraine’s occupied eastern Donbas region, written before his 2017 arrest, was also recently published in English translation by Harvard University Press.
When the war began in February, Mr. Aseyev took his mother to the country’s relatively safer west, and then took the train back to the capital. Returning to Kyiv in the first days of the war, he was one of only three people who disembarked at the city’s central station.
“There is simply nowhere else to run,” he said. “If we all leave Kyiv, then one way or another we will be crushed in the rest of Ukraine.”
In prison, his mother was “constantly” on his mind. “For two and a half years my mother went through hell,” he said, not knowing for long periods if he was dead or alive, and not being able to visit him or communicate with him.
While she is safe for now, Mr. Aseyev said he is furious about what she was subjected to, and is ready for revenge. “I will kill them at every opportunity,” he said.
Mr. Aseyev said he was convinced that “as soon as” Russian troops “have the opportunity and infrastructure to build something like Izolyatsia in the occupied territory, of course they will.”
He has continued his writing and advocacy for Ukraine even as he goes through military training. He recently visited the newly liberated town of Bucha, the site of numerous alleged atrocities by Russian soldiers, and posted photos on Facebook of a mass grave site.
In his memoir, Mr. Aseyev wrote a chapter on how and why he had considered taking his own life in prison.
“The choice to take my life, so I thought, was the last freedom I had,” he wrote.
In a video message shared by Secretary of State Antony J. Blinken on his Instagram account, Mr. Aseyev recalled this thought as he spoke about his time in Izolyatsia and implored Western leaders not to be afraid of Russia or Mr. Putin.
“They took away everything — relatives, friends, communications, even an old calendar” that had been hanging in his cell, he said. “But they couldn’t take one thing away from me: I was ready to die. This is something that cannot be taken away from a person even when everything else is taken away.”
And that, he said, is why Ukraine has stood up to the supposedly superior Russian forces, and why it will ultimately prevail.
“This is what our whole country is now,” he said. “We are more willing to die than to give up or lose. And that is why the Russian Federation has already lost in this war.”
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France24 - World
FRANCE 24 and RFI contest ‘definitive’ broadcasting suspension in Mali
Issued on: 27/04/2022 - 22:08
FRANCE 24
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Mali’s media regulator on Wednesday ordered the definitive suspension of FRANCE 24 television and RFI radio in the country, a month after the country’s ruling military junta accused the news organisations of reporting “false allegations” of abuse by the Malian army. The broadcasters’ parent company France Médias Monde said it “strongly contested” the decision.
FRANCE 24 and its sister radio RFI have been suspended in the West African country since March 17. The country’s media regulator, the Haute Autorité de la communication, announced on Wednesday that their suspension was “definitive”.
The French broadcasters are subsidiaries of France Médias Monde (FMM), a state-owned holding company. They are followed by a third of Mali’s population.
Responding to the regulator’s order, FMM said it “strongly contested” the decision and would “study all avenues of appeal”. The group also reiterated its “unwavering commitment to the independence and freedom of the media”.
In a statement, France Médias Monde said it would continue to cover the news in Mali. It pledged to provide technical solutions to ensure Malians can continue to have access to the two broadcasters.
🔴 France Médias Monde conteste avec force la décision définitive de suspension de @RFI et @FRANCE24 au #Mali et utilisera toutes les voies de recours possibles pic.twitter.com/QWQLIcj8TI
April 27, 2022Mali’s junta first announced the suspension in a statement on March 17, in which it accused FRANCE 24 and RFI of “a premeditated strategy aimed at destabilising the political transition, demoralising the Malian people and discrediting the Malian army”.
The Malian junta has staged two coups since August 2020. It has been accused of violations by several human rights groups, including in a March 15 report by Human Rights Watch, which accused Malian soldiers of responsibility for the killing of at least 17 civilians since early December.
The allegations of abuse in Mali were also made by the UN High Commissioner for Human Rights Michelle Bachelet and subsequently reported by RFI and FRANCE 24.
The French government had called Mali's initial suspension of the French broadcasters a grave attack on the liberty of the press. Speaking at a press conference on March 17, French President Emmanuel Macron condemned the decision to suspend FRANCE 24 and RFI.
“I condemn with the greatest firmness this decision, which seems to me totally at odds with the values espoused by the people of Mali since its independence,” Macron said.
Earlier this year, France announced the withdrawal of its troops from Mali after a breakdown in relations with the ruling junta. French troops were in Mali on a military mission, fighting against al Qaeda and Islamic State (IS) group-linked jihadist groups in the Sahel area.
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Mali accuses France of spying over video of mass grave
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France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali
Russia blocks FRANCE 24 sister radio station RFI website
BBC
War in Ukraine: Ukrainians deported to Russia beaten and mistreated
By Yogita LimayeBBC News, Kyiv, Ukraine
Three weeks since his release, Volodymyr Khropun still looks visibly shaken by the trauma he's endured. A Red Cross volunteer, he was captured by Russian forces, and deported to Russia.
On 18 March, Volodymyr was driving a school bus to the village of Kozarovychi, about 40km (25 miles) north-west of Kyiv, to evacuate a few civilians who were stuck there amid the fighting. When he tried to convince Russian soldiers to let him pass their checkpoint, they detained him.
For the first few days he was kept in the basement of a factory of a village nearby, along with other civilians, 40 people in a 28 sq m (300 sq ft) room.
"We were beaten with rifles, punched, and kicked. They blindfolded me and tied my hands with duct tape. They used Tasers and kept asking for information about the military," Volodymyr said.
"One of the soldiers was very young, almost a child. He used Tasers on people's necks, faces, knees. It's like he was having fun."
After being held for nearly a week in Ukraine, they were transported to Belarus.
"They thought we couldn't see, but I saw the villages we were passing, Ivankiv, Chernobyl and then I saw us crossing the border," he said.
In Belarus, they were given an identity document. It says it is issued by the military of the Russian Federation and describes Volodymyr's place of birth as the "Ukrainian Soviet Socialist Republic". It is how Ukraine was known prior to the breakup of the Soviet Union in 1991, before it became an independent country. It is a sign of Russia's ambitions in the region.
From Belarus, Volodymyr says, they were taken to a prison in Russia.
"The torture continued. They humiliated us, made us kneel and forced us into uncomfortable positions. If we looked into their eyes, we were beaten. If we did something slowly we were beaten. They treated us like animals," he said.
One evening Volodymyr counted 72 other people in detention with him. But he could hear there were more.
"We tried to support each other. Some days we couldn't believe this was all happening. It felt like we had been transported to the 16th Century from the 21st Century," he said.
Two weeks into detention, on 7 April, Volodymyr was taken from prison. He and three female Ukrainian civilians from another detention centre were transported by air to Crimea, which was annexed by Russia from Ukraine in 2014.
The women told Volodymyr they had also been beaten. They didn't understand where they were being taken to, but frequently heard the soldiers use the word "exchange."
From Crimea they were taken by road to a point 32 km (20 miles) outside Zaporizhzhia, and allowed to walk across a bridge to Ukrainian-controlled territory. The exchange of military prisoners of war from both sides took place before Ukrainian civilians were allowed to walk over. It was 9 April. It had taken them two days to make the journey.
Volodymyr struggles to describe how he felt, but he wants the world to hear his story.
"The fact that Ukrainian civilians are being held there [in Russia] is a 100% true."
In the prison, Volodymyr heard that people from the Chernobyl nuclear site were being held in a room next door.
It is unclear who exactly the men in the prison were, but 169 Ukrainian National Guard responsible for securing Chernobyl are missing. They were first held in detention in the basement of the nuclear site for weeks when it was occupied by Russian troops.
Valeriy Semonov, one of the engineers at Chernobyl, said that when Russian forces withdrew at the end of March, they took the guards along.
In a village nearby lives the family of one of the missing men. Their identities are being hidden to protect them.
On duty in Chernobyl, the serviceman had called his wife on the first day of the invasion, when the nuclear site was taken, to tell her to leave their village.
She took her parents and their young son and went to the city of Lviv in western Ukraine.
From 24 February to 9 March, she was able to talk to her husband on his mobile phone.
"He would not share much on the phone. He would just say, 'We're OK'. He would tell me to not worry about him," she said. "Then they lost power, so we couldn't connect to his phone."
She still managed to talk to him a few more times over a landline phone at the site.
"The last time I spoke to my husband was on 31 March, on the day they were forcefully taken from Chernobyl. He told me, 'I'm OK physically, but emotionally it's very hard.' I could understand from his voice that he was very worried."
Her son asks about his father all the time.
"I tell him he's at work, but he's very scared. He's worried I will disappear too, and keeps following me around everywhere, to work, to the shops," she said. "It's very tough for us. I just want Russia to release my husband."
Ukraine's interior ministry has told her he is being held in Russia.
Married for six-and-a-half years, she said he was always there for her and that he loved his job.
The BBC has spoken to the families of more than a dozen people who have been taken hostage by Russian troops.
Only a few have returned. The majority are still missing, like Yuliia Payevska. Her husband Vadym told us she was captured by Russian forces on 14 March when she was working as a paramedic in Mariupol, helping evacuate injured soldiers and civilians.
A propaganda video featuring her was carried by some pro-Kremlin Russian TV channels, which is how he found out she's in Russian captivity. He believes she has been taken to Russia.
The Kremlin insists Ukrainian citizens are going to Russia willingly.
"I don't want to respond to these huge liars," said Iryna Venediktova, Ukraine's prosecutor general.
"There are at least 6,000 civilians who we can identify who have been deported, and from information in mass media in Russia, they say they have taken a million Ukrainians."
She said there have been instances of children being separated from their parents, and that almost everyone who has returned on a prisoner exchange has told them they were tortured and beaten.
As the war rages in Ukraine's south and east, every day there are new reports of people being forcibly deported to Russia.
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At 26, Sammy Basso is believed to be the oldest person with the disease Progeria. And now he’s researching it, hoping to find a treatment and the secrets of aging.
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By Jason Horowitz
TEZZE SUL BRENTA, Italy — Like many an Italian man living at home in his mid-20s, Sammy Basso is a little embarrassed by the childhood mementos that clutter his small bedroom.
There is a poster of the alphabet, old toys, a cherished teddy bear and trophies he earned during arduous clinical trials at Boston Children’s Hospital when he was 12. Above votive candles, pictures on his wall show his meetings with three popes, including Francis, who called to chat when Mr. Basso was in high school.
Feet hanging off the bed, he showed off the medal of knighthood given to him by Italy’s president and put on the oversized novelty sunglasses he got in Roswell, N.M., where he played a prank on a woman in the U.F.O. museum by pretending to be an alien “because I look a little like them.”
But Mr. Basso, 26, looks less like a being from an advanced civilization than one from an advanced stage of life. At about 4 feet 5 inches and 44 pounds, he has barely any fat below his parchment thin skin, or any hair on his head. His face is small and wizened, his nose overly prominent. His bones are frail, his hip joints are at risk of painful dislocation, and his heart and arteries are blocked, calcified and stiffened like a person many decades older.
“By now, I’m the oldest person with progeria in the world,” said Mr. Basso, referring to Hutchinson-Gilford Progeria syndrome, an exceedingly rare and fatal disease that afflicts only about one in 18 million people. Progeria, from the Greek for prematurely old, weakens cell structure and creates the resemblance of aging on cells, the body and, fatally, the cardiovascular system. Unlike natural aging, the syndrome leaves the mind free from senility, which Mr. Basso joked in his soft and gravelly voice, could be considered a miracle, “or a damnation.”
He was hardly expected to outgrow his bedroom’s childhood memorabilia before the maladies of old age cut him down. “This was really painful for me,” Mr. Basso said of first understanding, as a child, that “my life span could be different.”
A breakthrough drug — tested during the trials in which Mr. Basso took part — has extended by at least two and a half years the traditional average life expectancy for people with progeria, 14.5 years. That has given researchers hope of an eventual cure, as well as critical insights into ordinary human senescence.
“Researching something that is premature aging,” Mr. Basso said, “you can understand aging better.”
Mr. Basso, busy in his borrowed time, is himself one of those researchers, after earning degrees in natural science and molecular biology.
The Great Read
More fascinating tales you can’t help but read all the way to the end.
In few places is aging as urgent a subject as in Italy, which has one of the world’s highest median ages, about 47 years. The country’s low birthrate and increased longevity mean it will face a daunting population boom of the old and infirm. Mr. Basso’s condition gives him a unique perspective on the ravages of aging, and how critical it is, no matter the economic cost, that his beloved Italy continue to “respect our ancestors,” value wisdom and understand that “physical limitations are not the most important thing.”
The power of Mr. Basso’s message and active example — whether in his theater group, Ted Talks, frequent television appearances or new local radio slot — has made him one of Italy’s most recognizable advocates for science and human dignity, regardless of age. In his native Veneto region, crowds have mobbed him on the street, artists sculpt him and officials have enlisted him as a unique spokesman for coronavirus vaccinations who can urge all Italians, whether young like him or seemingly old and vulnerable like him, to get inoculated.
“I lived this duality,” Mr. Basso said.
In fact, Mr. Basso’s slight frame embodies a dizzying span of human experience. He is a young man who appears old, an adult sometimes patronized like a child. He is a scientist and a devout Catholic, a clinical trials patient and a researcher.
And he is an example to the roughly 130 people worldwide, overwhelmingly children, identified by the U.S.-based Progeria Research Foundation as having the disorder. He hopes his high profile increases the chances of others coming forward for help.
“The thing I would like them to learn by my experience is that their life is important,” he said. “They can be helpful for the world.”
Mr. Basso often exhibits a drink-life-to-the-dregs wisdom far beyond his sped-up years. But spending a day with him in his family home in Tezze Sul Brenta reveals that he is, above all else, a fun guy to hang out with.
He peppers his good English and default Venetian dialect with Yiddish expressions. (“Oy-yoy-yoy.”) He can eye roll with the best of them. He is the star and inspiration of Sammy’s Runners club, a group of friends and fans who run marathons to support progeria awareness, and he smiles as his friends push him in a wheeled chariot around the track and the cold hits his face. (“I’m fine,” Mr. Basso said. “They’re the ones who are running!”)
In many ways, he is a typical Veneto guy, joking with his friends about his bottomless appetite and fondness for a tipple. When doctors in Boston told him red wine was good for his heart, he said he replied, “Oh, I will live forever.”
That levity was hard-earned.
Mr. Basso’s parents noticed something different about their son soon after his birth. After several invasive tests, a pediatrician, remembering a photo from medical school, told them he was sure their son had progeria,which occurs when a single uninherited genetic mutation produces toxic levels of an abnormal protein, progerin, which naturally increases, though in much lower levels, in aging people. Doctors told Mr. Basso’s parents to enjoy each moment with him, because he probably wouldn’t live past 13.
“We were devastated,” his mother, Laura Lucchin, 53, said. “You have a 2-year-old son and you have your plans and instead, no.”
But even as her son appeared to age faster and look older than his parents, “Sammy was never old to us,” she said. He was a happy child and remarkably resistant to self-pity. She recalled once crying as she did the dishes, when her son came in and told her, “Mom, give me a smile.”
His mother smiles at him a lot. She also gently scratches his back and puts on his New Balance shoes, one cobbled with a platform to help even out his gait. His father kisses him on top of the head when he comes home from working at a sweater factory. The toddler next door barges in, jumps into Sammy’s arms and showers her favorite neighbor with kisses. She is too young to notice the gradations of age.
In 2000, Mr. Basso for the first time saw other people with his condition at a meeting in Washington. It was nice to see people who looked and lived like him, he said, but just as impressively, “it was the first time I saw other people from other countries.”
In 2007, he returned to the United States for the first clinical trials of experimental drugs, and suffered a crisis of faith. He believed that God had given him the disease for a reason and that “trying to cure progeria for me was to go against God’s plan.” He said the researchers and his family “led me to understand that science was a gift of God,” a miracle “to do something for others.”
In recent years, he has faced new adversity. He just got over pneumonia and his hips hurt. In 2019, he underwent surgery to replace his aortic valve, an operation he put off until he got his first college degree.
“He didn’t even miss one exam,” his father, Amerigo, 56, said.
Since then, he has also kept up with his research into progeria, his foundation in Italy and his role as a global spokesman for the Progeria Research Foundation.
“He’s looking for ways to help because that’s what’s in his heart,” said Dr. Leslie Gordon, the foundation’s co-founder whose own son, Sam, was a good friend of Mr. Basso and died from progeria in 2014 at age 17. She has known Mr. Basso since he was 3, and seen him grow into a colleague with whom she can talk shop.
Topping their list is gene editing, which they are eager to test and which they think could eventually reverse the aging effects of progeria in children. First they need the funding, and in an aging-obsessed era, with billions spent on longevity science, Mr. Basso’s is a powerful voice to attract worthwhile attention.
After leaving the running track, Mr. Basso and his friends and parents went to the local pub, where he scarfed down an enormous burger, topped with cheese, lard and an egg. At a certain point his mother stopped him from washing down his medications, including the experimental drug from the trial, with his beer and slid over a glass of water. He rolled his eyes and cracked a smile.
“I’m still understanding who I am, what I’m going to become. I learned how to live with progeria as a baby, as a kid, as a teenager, and now I’m trying to understand how to live with progeria as an adult,” Mr. Basso said. “I don’t know if I will be able to do that. But I’m trying.”
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L'Humanité
Le mouvement climat ne compte pas laisser le champ libre à Macron
ActuDans la foulée d’une présidentielle où la planète est restée en marge des débats, les ONG veulent créer un nouveau souffle propice à l’engagement. Pour cela, une réorganisation paraît nécessaire.
Emilio Meslet« Une défaite pour le climat ». Au sein du mouvement climat, on peine à trouver d’autres mots pour décrire la séquence présidentielle qui s’est achevée, dimanche, par le moins terrible des deux scénarios. Emmanuel Macron est réélu, Marine Le Pen n’accède pas à l’Élysée. « Nous avons évité le pire, mais ce n’est pas pour autant qu’on a le meilleur », résume Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France. Et Élodie Nace, porte-parole d’Alternatiba, de compléter : « Maintenant, on se remet au travail, cinq ans de lutte nous attendent. » À peine le temps de souffler qu’il faut déjà penser un après qui ne sera pas une sinécure pour l’environnement. Surtout que, dans l’entre-deux-tours, le greenwashing du président-candidat n’a pas pris sur les ONG. « Rien ne prouve qu’Emmanuel Macron numéro 2 va être meilleur que Macron numéro 1. Son bilan plaide contre lui, donc je le jugerai sur les actes », prévient Jean-François Julliard.
Une fois ce constat posé, il ne reste alors qu’une seule option : la riposte. Et elle commence tout de suite, disent les associations. Ce mardi, avec une série de manifestations et d’actions coups de poing dans le pays, Résistances locales, un agrégat de 120 collectifs, ouvre le bal pour mettre la pression. « Il n’y a que peu d’espoir à avoir dans la voie institutionnelle. Nous devons accentuer le rapport de forces. Et la meilleure stratégie, selon moi, est de se mobiliser localement, là où il y a le plus de brèches, donc de chances d’obtenir des victoires », appelle Léna Lazare, membre de Terres de luttes, qui veut mettre à profit une « culture de résistance » construite depuis l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Sans pour autant « oublier l’échelon national et international », précise la jeune militante.
« Vers un projet de société commun »
À court terme, les ONG ont coché deux dates sur leur calendrier : le 1er Mai, puis la mi-juin, avec les élections législatives. Des discussions sont en cours afin de définir le rôle que peuvent tenir les associations dans cette séquence électorale pour « envoyer un maximum de députés proches de (leurs) causes ». Ensuite, viendra le temps de la restructuration d’un mouvement climat assez hétérogène qui n’a eu que peu de succès face au mur Macron. « En 2019, on a gagné la bataille culturelle sur le changement climatique. Maintenant, on doit dépasser ce constat, préconise Élodie Nace. Pour cela, nous avons besoin de connecter la question climatique à la vie des gens en montrant que nous portons, avec d’autres mouvements sociaux (féministes, antiracistes…), un projet de société commun. »
Dans cette optique, même si « elles n’ont pas eu jusqu’ici l’impact escompté », selon Jean-François Julliard, les marches pour le climat continueront de façon à être une « porte d’entrée » vers la lutte. « Il nous faut continuer les recours juridiques comme la désobéissance civile pour rehausser notre influence », ajoute le patron de Greenpeace. Et Élodie Nace de conclure : « Il y a certainement encore plein de formes à inventer à partir du travail déjà effectué. »
ClimatPrésidentielle 2022greenpeacealternatiba BBC
Trevor Reed: Parents overjoyed at release of US Marine in Russia
The parents of a US Marine freed in a prisoner swap with Russia have spoken of their joy at his release.
Trevor Reed had been held in a Russian jail since 2019. He was traded for Konstantin Yaroshenko, a Russian jailed on drug-smuggling charges.
Speaking outside the Reed home in Texas, his mother said she felt "almost as good as the day he was born".
Reed is currently on his way back to the US, where he is expected to spend several days in hospital.
President Joe Biden said he had been "delighted" to share the news of Mr Reed's return with his parents in a phone call.
"The negotiations that allowed us to bring Trevor home required difficult decisions that I do not take lightly," he said.
According to parents Joey and Paula Reed, their son was poorly treated in prison and appeared to have contracted tuberculosis.
The couple protested outside the White House last month, ultimately securing a meeting with the president.
In a media interview outside their home in a suburb of Dallas on Wednesday, they thanked Mr Biden, who his father said "probably saved our son's life".
They added that Mr Biden's phone call came while they were on the other line with their son. When they told the president they were at that very moment speaking with Trevor, Mr Biden told them to hang up on him.
"Anyone who says he's [Mr Biden's] not a compassionate or kind man is just a liar or an idiot," the father said about Mr Biden.
Mr Reed, 30, went to Moscow in 2019 to learn Russian and visit his Russian girlfriend.
On a drunken night out, he was detained by two police officers after attending a party. While being driven to the police station, he is said to have grabbed the police officer driving, causing him to swerve, and elbowed the other officer who tried to intervene.
Maintaining that he had no recollection of the incident, he pleaded not guilty but was sentenced to nine years in prison in 2020 on assault charges.
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The US government raised concerns about the fairness of his trial, with US Ambassador to Russia John Sullivan recently saying that Mr Reed "remains in prison for a crime he didn't commit".
Senior US officials said on Wednesday that Mr Reed's release was "the result of months and months of hard, careful work" and there had been "growing concern" over his health while in detention.
The prisoner swap was carried out via Turkey after President Biden commuted the sentence of Mr Yaroshenko.
The Russian pilot had been serving a 20-year sentence since 2011 for smuggling cocaine into the US. Mr Yaroshenko's lawyer has confirmed his client is also homeward bound.
Officials have said Wednesday's exchange was not the start of a broader diplomatic dialogue with Russia and instead focused narrowly on a "discrete set of prisoner issues".
That means the fate of other Americans currently detained in Russia - including Brittney Griner, a double Olympic gold medallist in women's basketball - remains unclear for now.
Ms Griner has been in regular contact with her Russian lawyer and is awaiting a trial date, a person close to the situation told the BBC. An earlier motion challenging her arrest was denied.
In a statement, the family of Paul Whelan, a former US Marine being held on spying charges, said they were "full of happiness for the Reeds", but time was running out for Mr Whelan.
"Paul has already spent three-and-a-quarter years as a Russian hostage," they wrote. "Is President Biden's failure to bring Paul home an admission that some cases are too hard to solve? Is the administration's piecemeal approach picking low-hanging fruit?"
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France24 - World
How France’s parliamentary elections play a crucial role in party funding
Issued on: 27/04/2022 - 17:05
France is gearing for a fiercely contested parliamentary election on June 12 and 19 as Emmanuel Macron’s defeated adversaries make long-shot bids to deprive him of a National Assembly majority. But the forthcoming polls will be crucial for another reason, as winning votes in them is a vital source of parties’ public funding.
After the drama of the presidential campaign comes the parliamentary election – or the “third round”, to use its telling nickname. Nationalist runner-up Marine Le Pen and extreme-left standard-bearer Jean-Luc Mélenchon, who came third, have launched unlikely attempts to scupper Macron’s second term by winning a parliamentary majority.
But outcome of the législatives (as the parliamentary elections are called in French) will also be consequential due to their role in party financing. On top of what they receive in donations and membership dues, parties get state subsidies if they pass the threshold of at least 1 percent of the vote in at least 50 constituencies – to the tune of €1.42 per vote.
This low bar to qualify for public funding makes the législatives an invaluable source of income for France’s constellation of small political parties. Consequently, these polls “incentivise the parties to put forward as many candidates as possible”, said Paul Bacot, a professor emeritus of politics at Sciences Po Lyon University.
“The only problem is that it costs money to campaign and if you don’t meet the threshold all of that money is wasted,” Bacot continued. So the parties have to “think strategically” about where to field candidates.
Winner takes all
As well as the electoral performance threshold, parties have to follow certain rules to access public funding ? For starters, they have to put themselves on the interior ministry’s official register of political parties and file their campaign accounts with France’s national body regulating party financing.
Parties also find their funding reduced if there is an imbalance between the numbers of male and female candidates they field. The fewer women a party puts forward, the less state financing it receives.
>> Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
But winning seats in the National Assembly is the way to hit the jackpot. Parties get €37,280 per MP per year for the duration of their five-year mandate. Thus it takes the election of just 27 MPs out of the 577 National Assembly seats for a party to get €1 million a year.
Because the freshly (re)elected president’s party tends to sweep to victory in the législatives, there is a real winner takes all effect. In 2017, Macron’s La République En Marche (Republic on the Move) won a landslide with 333 seats – and therefore raked in more than €20 million in state subsidies.
The flipside is brutal for poorly performing parties. The Parti Socialiste (PS) – for years the French left’s strongest party – haemorrhaged support in 2017 législatives. Following this debacle the party had to sell its exquisite headquarters in central Paris.
“Everything rests on these elections and I find that shocking,” Daniel Fasquelle, former treasurer of France’s traditional conservative party Les Républicains (LR) told Le Figaro. “We need a better, less brutal system.”
“It’s definitely the case that there’s a bonus for the winner,” Bacot said. “And that’s understandable – but it would be possible to create a system that also takes into account parties’ results in local, regional and EU elections, and that would allow party funding to be decided at shorter intervals, not just every five years.”
A lot is at stake for some parties: Le Pen’s Rassemblement National (National Rally) – which she described as a “poor party” during the TV debate with Macron – was in debt to the tune of nearly €23.8 million by the end of 2020.
France’s traditional parties of the right and left, LR and PS, find themselves in similarly dire financial straits after their candidates failed to get the 5 percent of the vote minimum for the state to partially reimburse their campaign funds.
>> What are the biggest challenges for Macron’s second term?
So as these various parties scramble for parliamentary seats and the funding that goes with them, alliance-building is likely to be a contentious issue. Like-minded parties can and often do unite in particular constituencies to avoid splitting the vote – but when their shared candidate wins, the winning candidate’s specific party is the exclusive recipient of the state funding.
Hence parties favour deals ensuring that when an ally gains in any given constituency, “they can win elsewhere”, Bacot said.
Alliances on left and right?
As the législatives campaign kicks into gear, vexed negotiations amongst France’s left-wing parties are on the horizon.
The presidential election showed how the left that swung its support behind Mélenchon is the smallest of France’s third biggest voting blocs – behind the centre-right coalesced around Macron and the far-right coalesced around Le Pen, both of whom outperformed Mélenchon.
This makes alliance-building crucial, although Mélenchon’s potential allies have signalled reluctance to fall into line behind the mercurial La France Insoumise (France Unbowed) candidate.
Nevertheless, talks start on Wednesday –and if there is an agreement on “substantive issues”, discussion on which party fields candidates in which constituencies “will follow”, said PS deputy leader Corinne Narassiguin.
“When the PS was in a position of strength in these negotiations, we bore in mind that our partners also needed public funding for their operations,” Narassiguin continued. Parties have to ensure they don’t “strangle their allies financially”, she said.
In all the left-wing parties involved in talks, there are “experts in the electoral map” who “know where it’s best to have a Socialist, where best to have a Communist” and so on and so forth, Narassiguin added.
On the other side of the political spectrum, the LR leadership stated its commitment to the party’s “total independence” in the législatives – although analysts point out that many figures in this divided party are inclined to throw in their lot with Macron.
But both parties are living off diminishing returns from their august histories, Bacot said, whatever alliances they make: “They can’t carry on forever, selling off the family silver.”
This article was translated from the original in French.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTIONWhat are the biggest challenges for Macron’s second term?
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un homme de 40 ans tué par balles dans un parc
Un homme de 40 ans a été tué par balles dans le parc du Sausset, en Seine-Saint-Denis (93), mardi soir, indique CNEWS. Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Bobigny et confiée à la brigade criminelle de Paris.
Les faits se sont déroulés aux environs de 21h30, derrière la gare RER de Villepinte (93) dans le parc départemental du Sausset, à cheval sur les communes de Villepinte et d’Aulnay-sous-Bois (93). La victime a été retrouvée en arrêt cardio-respiratoire, grièvement blessée au crâne et au visage. Les secours ont tenté de réanimer la victime, mais l’homme est décédé une demi-heure plus tard.
A proximité du corps, trois étuis percutés de calibre 7,65 mm ont été retrouvés. Selon des témoins ayant entendu les coups de feu, deux personnes se sont enfuies en direction de la cité de 3 000 à Aulnay-sous-Bois, un quartier adjacent au parc du Sausset.
France24 - World
Record-breaking early heatwave hits India, Pakistan, temperatures keep rising
Issued on: 28/04/2022 - 02:15
NEWS WIRES
India is getting too hot too early, raising the risk of fires, Prime Minister Narendra Modi warned on Wednesday, as a heatwave gripped much of the country and a landfill site burned on the capital's outskirts.
"Temperatures are rising rapidly in the country, and rising much earlier than usual," Modi told heads of India's state governments in an online conference.
The extreme heat has swept across large areas of India and Pakistan this week and follows the hottest March since the India Meteorological Department (IMD) began keeping records 122 years ago.
More than a billion people are at risk of heat-related health impacts, scientists said. In the capital New Delhi, temperatures have soared past 40 degrees Celsius (104 Fahrenheit) for several days and are forecast to linger around 44C until Sunday, with peak summer heat still to come before cooling monsoon rains arrive in June.
"We are seeing increasing incidents of fires in various places - in jungles, important buildings and in hospitals - in the past few days," Modi said.
He asked states to conduct fire-safety audits for hospitals. Dozens of people die every year in fires at Indian hospitals and factories, mainly due to illegal construction and lax safety standards.
Fires in Delhi's dump yards also contribute to the toxic air in the world's most polluted capital.
As Modi spoke, firefighters were struggling to extinguish a blaze at the Bhalswa landfill site, a hillock rising above the northwestern edge of the city. Fumes from the burning waste forced a nearby school to close on Tuesday.
The cause of the fire was under investigation.
Sweltering
Among the worst hit have been the typically humid eastern Indian states, which saw temperatures above 43C on Wednesday.
"Rarely it happens that nearly the whole country ... is reeling under (a) heatwave," said hydroclimatologist Arpita Mondal at the Indian Institute of Technology Bombay, on the coast of Maharashtra, where she said the heat was "unbearable". Mumbai temperatures hit 37C on Wednesday.
Climate change is "beyond doubt" a contributing factor to the weather extremes, Mondal said.
In February, a report by the Intergovernmental Panel on Climate Change warned of India's vulnerabilities to extreme heat. For example, at 1.5C of warming above pre-industrial temperatures, the West Bengal capital of Kolkata could once a year see conditions match that of the 2015 heatwave, when temperatures hit 44C and thousands died across the country.
Mondal's research has found that urban pollution may also play a role, with black carbon and dust absorbing sunlight and leading to greater heating in India's cities.
While heat risks lives and livelihoods in India, the real danger comes when high temperatures mix with high humidity, making it difficult for people to cool down through sweating.
Such conditions are measured by "wet bulb temperatures" which record the reading of a thermometer wrapped in a wet cloth. High wet bulb temperatures are of particular concern in India, where most of the country's 1.4 billion people live in rural areas without access to air conditioners or cooling stations.
On Wednesday, cities in southern West Bengal and coastal Odisha saw wet bulb temperatures of around 29C. Humans can survive only a few hours outdoors if wet bulb temperatures exceed 35C.
The IMD warned that conditions were likely to get worse in the next four days.
(REUTERS)
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UN report says Mediterranean ‘climate change hotspot’ will see temps 20% higher than global average
July sets new mark as world's hottest month on record, US agency says
Sicily registers record 49°C heat as Italy's wildfires rage on
L'Humanité
Environnement. L’accord d’Escazù a 1 an et beaucoup de travail devant lui
ActuPremier traité au monde à lier droits environnementaux et protection des droits humains, l’accord adopté par 24 pays d’Amérique latine est entré en vigueur depuis douze mois. Sans grand bilan pour le moment.
Marie-Noëlle BertrandIl y a un an, le 22 avril 2021, l’entrée en vigueur de l’accord d’Escazù faisait souffler un vent d’espoir sur le droit international de l’environnement. Adopté trois ans plus tôt au Costa Rica par 24 pays d’Amérique latine, il est le premier accord contraignant émanant du Sommet de la Terre de Rio de 2012. Le premier, aussi, adopté par la région Amérique latine et Caraïbes.
Douze mois ont passé et l’ensemble des pays concernés s’est retrouvé cette semaine à Santiago du Chili pour la première conférence des parties (COP1) dédiée à l’accord, afin de discuter des conditions de sa mise en oeuvre. Le moins que l’on puisse dire est qu’il leur reste du travail, au vu des ambitions initiales.
Le droit à vivre dans un environnement sain
Unique en son genre, l’accord d’Escazu jette « les bases de la démocratie environnementale dans la région » et promeut « la coopération et le renforcement des capacités des États », rappelaient, en novembre 2020, Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, ancienne chercheuse et actuel chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales) dans une note consacrée au sujet.
Le texte d’Escazù reconnaît ainsi le droit de toute personne à vivre dans un environnement sain, et préconise l’adoption de mesures législatives, réglementaires, administratives allant dans ce sens. Plus singulièrement encore, il fait de l’information au public un levier d’action essentiel, visant « à faciliter l’acquisition de connaissances sur les droits d’accès, et l’obligation de conseil et d’assistance au public, en particulier aux personnes et aux groupes vulnérables. » Il souligne clairement l’importance de la participation active du public aux politiques environnementales.
Enfin, et ce n’est pas là la moindre de ses qualités, il ancre les droits environnementaux dans la protection des droits humains. « Il s’agit du premier traité au monde à inclure des dispositions sur les défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement », insistent Maria Alejandra Riano et Damien Barchiche, « ce qui est loin d’être anodin, notent-ils encore, dans une des régions du monde les plus touchées par les conflits socio-environnementaux et présentant un risque accru pour la vie et la sécurité des personnes et des groupes qui agissent en tant que défenseurs des droits de l’homme en matière d’environnement. »
Un accord difficile à construire
L’accord, d’ailleurs, n’a pas été des plus simples à construire. Adopté en 2018 après quatre ans de négociations tendues, le quorum de ratification (11 sur 24) nécessaire à son entrée en vigueur n’a pu être atteint que trois ans plus tard. Les choses ont à peine avancées depuis : Cuba, le Honduras et le Venezuela ne l’ont toujours pas signé et, parmi les 24 qui l’ont fait, 12 pays seulement l’ont ratifié (1) - le Brésil, la Colombie, le Pérou et le Costa Rica, entre autres, ne s’y sont toujours pas résolus. Pays à l’origine du processus, le Chili, pour des raisons d’alternance politique, a traîné à prendre les deux résolutions : à peine élu, le nouveau président de gauche, Gabriel Boric, l’a finalement signé le 18 mars dernier et a lancé, dans la foulée, le processus de ratification au Congrès.
Mais c’est surtout en termes de droits humains et environnementaux que rien n’est encore gagné. Cette fois, c’est Amnesty international qui le souligne. « Le président brésilien Jair Bolsonaro a continué d’encourager la déforestation et l’extraction des ressources naturelles en Amazonie, aggravant les effets de la crise climatique dans les terres et territoires des peuples autochtones et donnant lieu à des accusations de génocide et d’écocide devant la Cour pénale internationale », rappelle l’organisation internationale.
Ailleurs sur le continent, « la Bolivie a adopté des réglementations incitant à abattre et à brûler des forêts, et le Mexique, 11e plus grand émetteur de gaz à effet de serre au monde, n’a pas présenté de nouveaux objectifs de réduction de ses émissions lors de la COP26 », en novembre dernier.
(1) Il convient de bien distinguer la signature d’un tel accord, qui vaut pour finalisation de l’adoption, de sa ratification, nécessaire à son entrée en vigueur.
environnementDroits humainsamérique latine BBC
SANS TITRE
Liverpool 2-0 Villarreal
Guillem Balague
Spanish football journalist on BBC Radio 5 Live
Spanish football expert Guillem Balague has been on 5 Live Breakfast this morning looking back at Liverpool’s win over Villareal.
"We've just seen the best team in the world alongside Manchester City in the best form of the season, the best version of a Klopp machine and against that it's almost impossible to beat.
"I spoke to both managers last night and Unai Emery basically said we deserved what we got, actually we were lucky, it could have been worse, everything we tried non of it worked but it will be different at home.
"The hope is that Villareal will be able to attack more, they will be able to keep the ball longer, they will be able to stop Liverpool in their tracks because absolutely non of that happened because Liverpool are in their flow, it's wonderful to watch."
Simon Stone
BBC Sport
Manchester United will take on Aston Villa at the Optus Stadium in Perth on 23 July in the final game of their three-match tour of Australia.
United will also play Crystal Palace in Melbourne, whilst Villa have arranged a game against Premier League rivals Leeds at Suncorp Stadium on 17 July as part of a triangular tournament that also includes Brisbane Roar.
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
All this talk of Liverpool winning quadruple are forgetting it's not in their hands. They can win every game from here on in but Man City still need to drop points in league which I don't see happening so only the treble is realistic.
Liverpool 2-0 Villarreal
#bbcfootball or text 81111 (UK only - standard message rates apply)
Immortality. That is what could be on the line for Liverpool this season.
As the piece on the site says, it may be eight games away, but there is so much to play for and the small matter of Manchester City in front of them in the Premier League.
Could this be the year that somebody finally makes history?
We want to hear your thoughts on whether Jurgen Klopp's side can in fact win all four titles this season. GO!
Liverpool 2-0 Villarreal
"It's impossible... but now you're thinking, can it happen?"
Liverpool moved to within eight games of "immortality" in the shape of an unprecedented quadruple after beating Villarreal 2-0 in the Champions League semi-final first leg.
The only negative for the Reds was that they should have won by more in a completely convincing performance.
Their goals came in quick succession through a Pervis Estupinan own goal and Sadio Mane.
Full story.
Liverpool 2-0 Villarreal
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer
The Spanish duo of Real Madrid and Villarreal will demand a significant say in this matter, but the notion of a Champions League final between Liverpool and Manchester City in Paris is a truly mouth-watering prospect.
And, after the semi-final first legs, the two Premier League thoroughbreds who are conducting their argument on another level will both feel confident they can make what might be a defining date at the Stade de France on 28 May.
Liverpool hold a 2-0 lead over Villarreal after a controlled display of power at Anfield while Manchester City take a more hazardous 4-3 advantage over Real Madrid to the Bernabeu.
They were semi-finals of contrasts but both provided perfect illustrations of why the Premier League is lucky to boast two of the greatest sides of the modern era.
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool 2-0 Villarreal
Who was your man of the match?
Find out how you all voted last night here.
Liverpool 2-0 Villarreal
Phil McNulty
BBC Sport chief football writer
Liverpool are in prime position to reach their third Champions League final under manager Jurgen Klopp as they showed control as well as quality to beat Villarreal in the semi-final first leg.
Villarreal have demonstrated their threat by knocking out Juventus and Bayern Munich but Liverpool are on a different level and showed such confidence and patience to secure a 2-0 win.
Thiago was imperious in midfield, the Spanish pass master pulling the strings alongside the rock Fabinho and tireless captain Jordan Henderson.
There were no fist pumps from manager Jurgen Klopp at the final whistle, no acts of over-celebration. There is still work to be done in the second leg but such is the quality of this Liverpool team that is hard to see how even a coach with Unai Emery’s European pedigree can navigate a way past them.
Liverpool’s quadruple is still on and once again they looked so powerful and potent and that it really does seem like only a side of Manchester City’s quality can halt history.
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool 2-0 Villarreal
Villarreal boss Unai Emery talking to BT Sport: "We can't tell nothing about the victory because they deserve it. The first half was defensively good but we didn't achieve in attack.
"They had two or three chances to score. The second half was the same and they pushed and deserved to score. 2-0 is a good difference for them, for us not a good result but we will try to dream and do something different in our home.
The match next week will be very different than tonight. It is very important in our home to change something, maybe tactically. They are going to suffer more than tonight."
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool midfielder Jordan Henderson, speaking to BT Sport: "They are a very organised team and we knew they would make it difficult. It was just important that we kept going and believe that we would eventually break them down. We did that with two good goals.
"First one was a bit lucky. Good build up but a bit lucky, in off the defender and keeper I think. But you need a bit of luck when a team plays with a low block. We got that and it lifted the crowd. Majority of the game, the counter-press was really good. It made it difficult for them. But the game is still alive and it will be tough in Villarreal."
Liverpool defender Andrew Robertson: "We had a few chances in the first half, trying to break them down. We had a bit of momentum after the first goal and the noise in here was incredible. It took us to the second one. We would have liked one more but a clean sheet and two goals, we can't argue with that.
"It is the semi-final of the Champions League. If you can't run around for 90 minutes in this kind of game, when will you. Our intensity has been high last couple of games. We have had a hectic schedule but we are enjoying it. There is still work to do but we are happy."
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool boss Jurgen Klopp, speaking to BT Sport: "It was a brilliant game. First half I liked a lot. We didn't score, that is the only problem actually. But we kept them quiet, which is important because of the attacking threat that they are. We tried to create, tried to be direct, mix it up, all these kind of things, play through the lines, over the lines. We had a lot of good moments, no goals, true. In the second half we finished the situations off in a superb way. Both goals were outstanding. We wanted to score a third but from that moment on it makes sense that we control the game and that is what we did.
"In football it is always the same. You show the respect to the opponent in the way that you defend them. That is what we did and I liked it a lot. The counter-press was outstanding. The boys were really in the game from the first to the last second and that is why we won. It is only half-time but it is better than before the game.
"Maybe for the second leg, Gerard Moreno will be back, maybe one more. This is not all and is not a problem, we knew this before that we had two legs. If it is 0-0 tonight we go there anyway so it is all fine."
Liverpool 2-0 Villarreal
Liverpool took a giant stride towards another Champions League final with a commanding victory over Villarreal at Anfield.
Jurgen Klopp's quadruple-chasing Reds had to demonstrate patience to break down a Villarreal side well organised by European specialist Unai Emery.
Liverpool were held at bay despite creating all the chances and needed a touch of fortune to break the deadlock after 53 minutes when Jordan Henderson's cross was deflected beyond Villarreal keeper Geronimo Rulli by Pervis Estupinan.
Sadio Mane increased Liverpool's control when he touched Mohamed Salah's pass beyond Rulli two minutes later.
Match report.
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The Daily Express
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Valeurs Actuelles
Seine-Saint-Denis : un automobiliste fonce sur des policiers à Montreuil, un blessé
A Montreuil, en Seine-Saint-Denis, ce jeudi 21 avril, un conducteur suspect qui tentait d’échapper à un contrôle a foncé et percuté un major avec son véhicule, le coinçant contre une voiture de police et le blessant aux genoux, selon nos informations. Le chauffard, un jeune homme de « type africain » et vêtu de noir, a fui avant d’être interpellé.
Aux alentours de 15h30, une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC) a repéré une Peugeot 3008 qui se trouvait en stationnement, à proximité d’un parc de jeux situé près de la mairie. Le conducteur semblait sur ses gardes. Les trois policiers ont suspecté le véhicule d’avoir été dérobé, car ce modèle est l’un des plus prisés des voleurs de voitures. Les agents à bord de leur véhicule banalisé sont donc descendus pour contrôler le suspect.
🔴 Tentative d’homicide sur un policier à Montreuil (93): un individu en voiture de type « africain » a foncé sur un agent lors d’un contrôle le percutant et le coinçant contre le véhicule de police. Les agents n’ont pas pu utiliser leurs armes car enfants présents. Auteur en fuite pic.twitter.com/l4phKsj9Z5
— Amaury Brelet (@AmauryBrelet) April 22, 2022
Immédiatement, le conducteur de la Peugeot a démarré. Le véhicule de police a tenté de le bloquer et l’un des policiers a sorti son arme, mais sans en faire usage en raison de la présence toute proche de jeunes enfants. Dans le même temps, ses collègues sont parvenus à briser la vitre du côté conducteur et ont tenté de détacher la ceinture de sécurité. Mais l’automobiliste récalcitrant a redémarré avant d’emboutir une voiture et de percuter un des trois agents. Aussitôt, ce dernier, un major, s’est mis « à hurler de douleur », selon une source policière. Ses collègues lui ont prodigué les premiers soins, avant l’arrivée des sapeurs-pompiers.
Une nouvelle tentative pour extraire le chauffard de l’habitacle s’est soldée par un échec. Celui-ci s’est dégagé et a tenté de percuter une nouvelle fois le policier, qui est parvenu à grimper sur le capot de la voiture de police in extremis. Finalement, l’automobiliste a accroché une Ford Transit en stationnement puis après avoir foncé dans un plot a pris la fuite à pied, avant d’être finalement interpellé. Le policier, extrêmement choqué, a lui été légèrement blessé aux genoux.
France24 - Monde
L'Assemblée générale de l'ONU adopte une obligation de justifier tout recours au veto
Publié le : 27/04/2022 - 00:14
FRANCE 24
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Une résolution initiée par le Liechtenstein et obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto a été adoptée mardi à l'ONU. Une réforme rare, relancée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
L'Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi 26 avril par consensus une résolution obligeant les cinq membres permanents du Conseil de sécurité à justifier leur recours au veto.
Ciblant directement les États-Unis, la Chine, la Russie, la France et le Royaume-Uni, seuls détenteurs du veto, la mesure initiée par le Liechtenstein a vocation à leur "faire payer un prix politique plus élevé" lorsqu'ils y auront recours, résume un ambassadeur d'un pays n'en disposant pas et demandant à garder l'anonymat.
Interrogé sur la réforme lors de son premier déplacement en Russie depuis l'invasion de l'Ukraine, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a souligné être "très favorable à un usage modéré du droit de veto". "Le veto a probablement été utilisé trop de fois. Dans de nombreuses circonstances, il est utilisé sans que les intérêts vitaux d'un pays n'existent", a-t-il ajouté.
La réforme poussera-t-elle les cinq membres permanents à moins utiliser le veto prévu par la Charte des Nations unies ? Ou aura-t-elle un effet incitatif à en provoquer sciemment davantage contre des textes d'emblée inacceptables ? L'avenir le dira.
Convocation systématique de l'Assemblée générale
Certains pays pourraient pousser les États-Unis à utiliser leur veto sur des textes liés à Israël. De l'autre côté, Washington pourrait mettre au vote au Conseil de sécurité un projet de résolution renforçant les sanctions contre la Corée du Nord, en discussion depuis plusieurs semaines maintenant, en sachant pertinemment que Moscou et Pékin y mettraient leur veto.
Avancée pour la première fois il y a deux ans et demi, la réforme prévoit une convocation de l'Assemblée générale "dans les dix jours ouvrables suivant l'opposition d'un ou plusieurs membres permanents du Conseil de sécurité, pour tenir un débat sur la situation dans laquelle le veto a été exprimé".
Près d'une centaine de pays avaient rejoint le Liechtenstein pour coparrainer ce texte, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, ainsi que l'ensemble des pays membres de l'Union européenne. La Russie et la Chine ne se sont pas jointes aux parrains du texte. Il va "diviser" encore davantage l'ONU, avait pesté avant l'adoption un diplomate russe s'exprimant sous couvert d'anonymat.
La Russie visée ?
Le projet "ne vise personne", a assuré l'ambassadeur du Liechtenstein, Christian Wenaweser. "Il n'est pas dirigé contre la Russie", insiste-t-il alors que la mise au vote après plus de deux ans de gestation infructueuse coïncide avec la paralysie du Conseil de sécurité pour faire arrêter l'invasion russe, due au droit de veto de Moscou. Pour les États-Unis, la Russie abuse de son droit de veto depuis deux décennies et le texte adopté doit permettre d'y remédier.
La résolution veut "promouvoir le rôle des Nations unies, le multilatéralisme et la voix de nous tous qui ne détenons pas de droit de veto et ne siégeons pas au Conseil de sécurité sur les questions de paix et de sécurité internationales", a fait valoir Christian Wenaweser.
Le texte n'est pas contraignant et rien n'empêche un pays ayant utilisé son veto de ne pas venir l'expliquer devant l'Assemblée générale. Son application, à effet immédiat, "jettera la lumière" sur le recours à ce droit et sur les "blocages" du Conseil de sécurité, fait valoir toutefois un ambassadeur demandant à ne pas être identifié.
Avec AFP
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Ukraine : l'ONU réclame des enquêtes sur les accusations de viols commis par des soldats russes
BBC
Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy – William Gregory
The stakes are always high in television. It is expensive to make, and, as the recent news about Netflix has shown, people can cancel subscriptions in a heartbeat. But when it comes to remaking a beloved programme in another country, they are raised that little bit higher. For better or worse, when a show does phenomenally well in its own territory, TV executives start getting itchy fingers and surveying a map of the world. The rights to the show could be sold to networks abroad – like Frasier being endlessly repeated on the UK's Channel 4, to choose an old-school example – but what if they could do one step better? What if another country were so enamoured with a show that they wanted to buy the concept and remake it themselves?
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One of the most popular French shows in recent years has been France Télévisions' Dix Pour Cent, a comedy about the frenetic world of Parisian showbusiness agents. Exploring a world brimming with gossip, power plays and romance, the show became a hit in France. Its episodes, which could veer between farcical miscommunication and affecting drama, also featured episode-long cameos from famous actors as the agency's various clients. Jean Reno, Jean Dujardin and even Sigourney Weaver are some of the many stars who signed up to play themselves.
Seeing how popular it was, Netflix bought it in 2015, renamed it Call My Agent!, and raised the profiles of its core cast – Camille Cottin, Grégory Montel, Thibault de Montalembert and Fanny Sidney in particular – which, in turn, raised the show's profile abroad. Audiences in the UK and US fell for its stylish, perhaps stereotypically French rhythms, as did other countries: around half a dozen remakes are in the offing. These include a British remake, confusingly called Ten Per Cent rather than Call My Agent!, which premieres on Amazon this week. Set in London, it will not just be judged on its own merits, but will be compared with the show from which it is translated. Will the comedy translate? Will it be too French? Too English? Not English enough? Not French enough?
Dix Pour Cent (Call My Agent!) is one of France's most popular TV shows in recent years (Credit: Netflix)
There is a good reason that TV comedy remakes have so often been attempted, for all the their proven pitfalls. "Comedy was always very parochial; very tribal," says Joel Morris, a British comedy writer who has written on both Paddington films as well as for people like Black Mirror's Charlie Brooker and comedy duo David Mitchell and Robert Webb. He explains that the US tried to remake Fawlty Towers, John Cleese and Connie Booth's seminal 1970s BBC sitcom about an angry hotelier, because Americans weren't likely to watch a show from the UK. A strange and calculated risk has traditionally been undertaken with translating shows: that viewers in another country are more likely to watch a brand-new remake rather than the critically lauded masterpiece on which it's based.
For a show like The Office, arguably the most successful British comedy of the last 30 years, this risk was taken in 11 countries. With some exceptions – Germany, five seasons; the US, nine – these foreign remakes only lasted one season. The magic of the original – Ricky Gervais's quintessential office comedy set in the dreary nowhere of Slough – seems to have been difficult to recapture. "There's a real obsession with formatting because it would really suit television if the format was the answer," says Morris. Simply hoping that the show should translate abroad because the setting and characters were strong seems to have been foolhardy.
Arguably Britain's most popular comedy series of the last 30 years, The Office was remade in 11 countries – with varying degrees of success (Credit: BBC)
But the US remake worked. Why? The idea that the shared language with the original was the key to its success is tempting but probably wrong; plenty of US remakes of British shows have sunk without a trace. The three attempts to remake Fawlty Towers, for example, were unsuccessful. Morris wonders if it was not just because it was good but because it wasn't too close an adaptation of its inspiration; perhaps the key is to "not adapt it enough". The central character of David Brent, for example, was made less grotesque when he became the American Michael Scott (Steve Carell).
A hard act to follow?
The logic behind translating shows is becoming increasingly sophisticated. With more data at their fingertips than ever before, platforms like Netflix can tell exactly where their programmes are being watched. If TV executives have access to the headlines – in other words, if they know that Squid Game is disproportionately popular in Turkey – they can follow the data and remake shows for specific territories. As such, perhaps the risk of adapting shows is less of a risk than ever. But, with the originals now so easily available on streaming platforms with dubbing or subtitles, why bother remaking the shows in the first place? Ten Percent, written by John Morton, the man behind other British workplace sitcoms like W1A and Twenty Twelve, begs exactly this question. Based on the first two episodes, it is a curious animal. On the one hand, it is extraordinarily loyal to its parent show, featuring many of the same beats: the assistant getting fired; the female star being pressured to have cosmetic surgery; the patriarch head of the agency dying while away. But on the other, it invents a character that doesn't exist in the original – Tim McInnerny being wonderful as a washed-up thespian – and makes baffling choices by watering down the comedy in the French version. In Dix Pour Cent, the head agent dies after swallowing a wasp; in Ten Percent he dies of… a heart attack. In Dix Pour Cent, after an agent shows his client a photo of his "wife" to reassure her that cosmetic surgery can be subtle, he disposes of the photo when she leaves – because in fact it was a photo of a much younger woman who he is not married to; in Ten Percent, the agent also shows his client a photo of his wife – but there's no such punchline.
While copying the exact jokes from Dix Pour Cent might not be the most imaginative option, cutting jokes out of a comedy seems pretty fatal. Perhaps because of the baggage it carries from following Dix Pour Cent, Ten Percent may be too heavy to take flight. Can we explain the problem by simply saying that French humour is different to British, as some would have it? William Gregory, who has translated Spanish plays for British theatres like the Royal Court and the Old Vic, doesn't think so. Gregory is "suspicious" of the idea that humour doesn't cross cultures: while adapting a text will always involve translating from a foreign language certain words or phrases that don't have a literal English translation, the difficulty may have been overstated, he thinks. After all, surely a shared sense of humour is exactly why British people like watching Dix Pour Cent? "Maybe human beings have more in common than we think in terms of comedy," he tells BBC Culture.
Ten Percent is extraordinarily loyal to the original show – while cutting some of its jokes and watering down the comedy (Credit: Prime Video/ Rob Youngson)
But this doesn't make translating shows straightforward. One of the complicating factors can be muddying the dynamics that existed between its original characters, or simply hoping that audiences won't notice that the cultural background was unique to the original show. As Mark Lawson pointed out in The Guardian, "It's no surprise that the attempted American remake of Dad's Army bombed, because the US situation in World War Two was fundamentally different." Some are wondering if Ten Percent can survive in the UK because the UK prefers losers to winners, and Dix Pour Cent is full of dynamic, crafty characters who often get their way.
Class is one of the quintessentially British obsessions that may have made it difficult to translate comedies from the UK to foreign markets. (Although Monty Python was riotously popular in the US, "One thing that is utterly lost on American audiences is how the Pythons use class-consciousness as a continual source of contextual humour," wrote Gary L Hardcastle and George A Reisch in Monty Python and Philosophy: Nudge Nudge, Think Think!) But on the other hand, Morris says that in comedy it is status that really matters, rather than a uniquely British position on class.
Gregory, who also teaches translation, will get his students to imagine themselves in a rehearsal room with a director, asking them why they've translated a passage a certain way. If care is taken over each decision in this way, an adaptation ought to be able to stand on its own two feet. He is quick to name plays that prove the point that translations often work brilliantly. Art, for example, was translated by Christopher Hampton from a French script by Yasmina Reza and won a Tony award for best play in 2009. Some TV shows that have survived the journey abroad are the US Homeland, based on the Israeli show, Hatufim; All in the Family, the US adaptation of the British Till Death Us Do Part; and Yo soy Betty la fea, the Colombian show that was remade in the US as Ugly Betty. Morris mentions that the UK comedy writer Rufus Jones is having his sitcom Home adapted in the US. The series is about an immigrant who lives with an English family after hiding in the boot of their car, and Jones has been trying to convince executives that the show can't be set in a "flyover" state – because immigrants famously arrive via the coast.
When you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world – Joel Morris
Arguing that there is never any such thing as a "literal translation", Gregory points to the US version of Ugly Betty as an example of the amount of artistic licence that an adaptation can exercise. "In a sense, when you're making something that is in effect brand-new then you've got all the licence in the world." This might beg the question: why not make something that is in fact entirely brand-new? But, says Morris, "IP is everything." A film about a spy gets little traction; a film about James Bond makes billions. A British sitcom about agents might struggle for coverage; a British version of Call My Agent! inspires press coverage.
Every translation is its own production, subject to all of the same problems as any original series. Whether or not it takes on a life of its own may not necessarily tell us whether people in other countries laugh at different things. In fact, it would appear that much of what we find funny is essentially universal. What the failure or success of a show does tell us is that programmes can rarely be remade in other countries without great care. In order to take off, these adaptations need to fly the nest, leave the comfort of their mother, and spread their wings for themselves.
Ten Percent is on Amazon Prime from Thursday 28 April.
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France24 - World
Colombian soldiers confess murders to victims' families
Issued on: 28/04/2022 - 08:26
Ocaña (Colombia) (AFP) – Rural peasant Eliecer Ortega was on his own at his farm when soldiers burst onto his property to first kidnap and then murder him.
His wife, Eduvina Becerra, had to wait 15 years to hear his murderers confess and ask for forgiveness.
It happened during a historic two-day hearing of a special peace tribunal set up in Ocana -- a town in northeastern Colombia near to where the 43-year-old's husband was killed.
Ortega, a local rural leader who was known for his personality and thick moustache, was one of 120 civilians, mostly men aged 25 to 35, who were murdered in cold blood between 2007 and 2008 by Colombian soldiers and then presented as far left guerrilla fighters killed in combat in the area, a bastion of illegal drug crops.
In an unprecedented event, 10 former members of the military, including a general and four colonels, publicly admitted their responsibility in the crimes to the families of their victims.
The most senior of them, general Paulino Coronado, who retired in 2008, said that even though he acted "by omission, I assume this legal responsibility... so that the Colombian people never again, never live again, these abominable moments."
He denied having ordered the killings in his area of responsibility, but admitted to "not having acted diligently" in the oversight of his men.
"How can you say that your responsibility is by omission if you gave the order to your soldiers... and the whole army was aware of what they were doing?" said Zoraida Munoz, mother of Jonny Soto, a 22-year-old who dreamed of becoming a soldier before being kidnapped and killed by the military.
According to the Special Jurisdiction for Peace (JEP), some 6,400 civilians were murdered in a "systematic way" between 2002 and 2008 in areas of Colombia where far-left rebels operated.
In return, the soldiers were given bonuses, promotions and other material advantages.
Known as "false positives" it is the biggest scandal ever to engulf the Colombian military.
The soldiers took advantage of Ortega's solitude "so that no-one realized they were going to take him away," Becerra told AFP.
Like others at the hearing, she was wearing a black T-shirt with the words "WHO GAVE THE ORDER?" emblazoned on it.
'My life collapsed'
Becerra's husband was 38 when he disappeared in October 2007.
She said that she had gone to town to buy groceries, when soldiers took him from his farm where he grew yucca, coffee and pineapples and managed his community work while.
After two days of searching in vain, his "disfigured" corpse appeared in a cemetery in Ocana.
Becerra recognized him by his moustache and a silver ring on his finger.
In his wallet there were two photos, one of his wife and the other of his son, Yesid, who at the time was 10 years old.
"My life completely collapsed," she said. In fear, the mother and son fled their village.
During the JEP hearing, former captain Daladier Rivera admitted "responsibility for the acts" and said he had provided the weapons that his men placed alongside corpses to pass them off as rebels.
Becerra sobbed uncontrollably as she listened to the confessions.
"You feel relief because our family name has been cleared to the world," she later told AFP.
Ortega "was not a fighter or a guerrilla as they said," but a simple loving father "devoted" to his son.
Riddled with bullets
The "Mothers of Soacha" collective, the most well-known family members of "false positives" victims, traveled to Ocana for the hearing.
Many of their children, living in Soacha on the outskirts of Bogota, seduced by false promises of work, were taken aboard army trucks more than 600 kilometers (370 miles) to Ocana where they were murdered.
Beatriz Mendez, a member of the collective, still does not know who killed her son Weimar Castro or her nephew Edward Rincon in 2004. Their murders were not covered by this hearing.
Although it "breaks the heart" she hopes one day to find out the truth.
Castro and Rincon were both 19 and unemployed when they went outside never to be seen alive again.
A relative heard on the radio that two "guerrillas" had been killed by the military in the mountains.
The two youths' bullet-ridden bodies were later found "disguised" in military fatigues.
Mendez has a tattoo of her son's face on her left arm and still remembers him dancing to Colombian cumbia and reciting poetry.
She believes the military killed him with help from right-wing paramilitary groups.
"I want to know the truth and I want to see them (the murderers) face-to-face," she said.
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Le Havre : les policiers ouvrent le feu pour stopper des trafiquants de cocaïne
Des coups de feu ont retenti, mardi 26 avril dans le quartier du port du Havre. Des policiers ont fait usage de leurs armes lors d’une opération antidrogue, rapporte France 3 régions. Les fonctionnaires étaient en surveillance d’un camion contenant de la cocaïne. Le véhicule s’est arrêté en pleine voie à cause d’une panne. Les malfaiteurs ont entrepris de décharger sur place leur cargaison. Les policiers ont alors décidé d’intervenir. Mais les trafiquants ont pris la fuite au moyen d’un autre véhicule. Plusieurs coups de feu ont alors été tirés.
« Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité »
« Les malfaiteurs ont manqué de renverser une fonctionnaire, de sorte que les policiers ont dû faire usage de leurs armes de service. Aucun blessé n’est à déplorer », a fait savoir le parquet de Lille compétent dans cette enquête confiée à la juridiction interrégionale spécialisée de la ville. « Les policiers sont intervenus et le véhicule a foncé sur eux. Ils ont ouvert le feu pour leur sécurité. Environ une dizaine de coups de feu ont été tirés », a précisé une source policière citée par France 3 Régions. Une vidéo publiée par le média régional montre un utilitaire fuir la zone alors que des policiers en civil interviennent.
Le Havre : les dernières actualités
BBC
Ukraine war: Putin warns against foreign intervention
By Yaroslav LukovBBC News
Any country trying to intervene in the Ukraine war will face a "lightning-fast" response, Russian President Vladimir Putin has warned.
"We have all the tools no-one can boast of... we will use them if necessary", he said, in what is seen as a reference to ballistic missiles and nuclear arms.
Ukraine's allies have stepped up the supply of weapons, with the US vowing to make sure Ukraine defeats Russia.
Western officials say Russia is being hampered in its efforts in the east.
Last week, Russia launched a major offensive to seize the Donbas region after withdrawing from areas around the capital Kyiv.
But according to one official, Russian forces are "finding it difficult to overcome the staunch Ukrainian resistance and they are suffering losses".
In another development, the European Commission has accused Russia of blackmail after Moscow cut off gas exports to Poland and Bulgaria.
The Commission's President, Ursula von der Leyen said it showed Russia's "unreliability" as a supplier.
The Kremlin said Russia had been forced into the action by the "unfriendly steps" of Western nations.
Gazprom's cut-off follows Poland and Bulgaria's refusal to pay for gas in Russian roubles - a demand made by President Vladimir Putin in March, which was designed to shore up the faltering currency battered by Western sanctions.
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Mr Putin made his comments speaking to Russian lawmakers in the northern city of St Petersburg on Wednesday.
"If someone from the outside tries to intervene in Ukraine and create strategic threats for Russia, our response will be lightning fast," he said.
"We have all the tools [to respond] that no one can boast of. And we will not be bragging about them, we will use them if necessary."
The Russian leader added that all decisions on what that response would include had already been made - without providing any further details.
Russia invaded Ukraine on 24 February, and within days President Putin ordered his military to put Russia's nuclear deterrence forces on high alert.
Analysts suggest such threats are an attempt by Mr Putin to warn Ukraine's allies not to intervene more in the conflict.
President Putin was speaking a day after Western nations held a summit in Germany, promising to ramp up military support for Ukraine.
US Defence Secretary Lloyd Austin pledged to move "heaven and earth" to make sure Ukraine won the war.
There has recently been an increasing number of pledges to increase military support to Ukraine, including Germany's announcement that it will send 50 anti-aircraft tanks, in a sharp U-turn in policy.
Western officials have been briefing on the latest in the war and they say Russia has continued to build up forces in and around the Donbas and are making minor gains.
"But when they come up against genuine military objectives, they are finding it difficult to overcome the staunch Ukrainian resistance and they are suffering losses," an official said.
Heavy rain is also hampering Russian progress. "Russians don't like to fight in the rain," an official said, adding that the Russians have poor tactical awareness and continue to suffer from logistical difficulties.
They have the ability to operate off road, but officials say it's surprising that they still choose not to do so.
Even in places where Ukrainian forces have found themselves encircled, they have managed to resupply their forces "for a surprising length of time". (Mariupol being the most obvious example).
Officials noted that even in places where Russia has taken ground, Ukrainian forces have shown a "remarkable" ability to counter-attack - sometimes doing it so fast that the Russians quickly find themselves on the back foot.
Ukrainian special forces, operating behind Russian lines, are exploiting the vulnerability of long supply lines, which helps to buy time for Ukraine.
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Dans les manuscrits de Champollion
ActuÉgyptologie. À l’occasion du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes par Jean-François Champollion, la Bibliothèque nationale de France, à Paris, présente une grande exposition retraçant la démarche et les découvertes du père de l’égyptologie.
Anna Musso« Je tiens mon affaire ! » se serait écrié Jean-François Champollion en se précipitant dans le bureau de son frère le 14 septembre 1822. Après des années de recherche, l’autodidacte polyglotte, à peine âgé de 32 ans, vient enfin de percer le mystère des hiéroglyphes grâce à l’étude de la pierre de Rosette.
Découverte lors de l’expédition de Napoléon en Égypte en 1799, cette stèle présente un même décret royal gravé en trois écritures : le grec, le démotique (une écriture modernisée des hiéroglyphes) et les hiéroglyphes. En comparant les trois versions du texte, Champollion commence par déchiffrer les cartouches royaux (qui contiennent le nom d’un roi ou d’une reine) et prouve que ces caractères mystérieux représentent des mots (idéogrammes) qui, pour 24 d’entre eux, ont aussi la valeur d’un son dans la langue égyptienne (signes phonétiques). L’équivalent d’un alphabet… Tout un système d’écriture est ainsi dévoilé.
Épuisé et submergé d’émotions, Champollion s’écroule durant cinq jours. Il faut dire que pour déchiffrer la pierre de Rosette, une course-poursuite s’était engagée entre l’éminent linguiste anglais Thomas Young et le petit Français. Et ce dernier ne s’est pas démonté, au contraire, il a redoublé d’efforts. « Thomas Young n’était pas si loin que cela de déchiffrer les hiéroglyphes. Sauf qu’il lui manquait la connaissance du copte, une forme tardive de l’égyptien antique, que Champollion possède, lui, pour bien comprendre la grammaire égyptienne », explique Vanessa Desclaux, cocommissaire de la nouvelle exposition consacrée à Champollion qui vient de s’ouvrir à la Bibliothèque nationale de France (BNF), à Paris (1).
Pour célébrer le bicentenaire de cette découverte, la BNF rend hommage à ce chercheur exceptionnel en présentant des écrits inédits et des pièces rares, dont deux reproductions – un moulage et une gravure – de la pierre de Rosette. Champollion n’a hélas jamais pu la voir « en vrai » puisqu’elle est conservée au British Museum de Londres depuis 1801. Au travers de 88 volumes de manuscrits, notes et dessins de la main de Champollion conservés dans ses collections, la bibliothèque conduit le visiteur dans les pas du savant. On peut y découvrir la fameuse « lettre à M. Dacier », secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, l’écrit fondateur de la philologie (étude des écrits en langues anciennes) et de l’égyptologie, dans laquelle le jeune érudit présente le fruit de ses recherches et explique sa méthode de déchiffrement au monde scientifique. Ce qui lui vaudra d’être nommé par le roi Charles X, en 1826, conservateur du musée égyptien, futur département des antiquités égyptiennes du Louvre. Il enseignera ensuite sa discipline au Collège de France, qui lui crée une chaire, puis entrera à l’Académie.
Depuis plus d’un millénaire, les savants ne comprenaient pas le sens des hiéroglyphes. En trouvant la clé de ce système d’écriture de l’Égypte ancienne, Champollion ouvre la voie à l’égyptologie et redonne ses lettres de noblesse à cette immense civilisation, écrasée à l’époque par la Grèce antique. Il s’oppose alors aux historiens académiques, qui, eux, assuraient que la civilisation grecque était antérieure à la civilisation pharaonique.
Au total, l’exposition présente près de 350 pièces – manuscrits, estampes, photographies, papyrus, sarcophages, sculptures – pour initier le public à la « méthode Champollion » de recherche des écritures perdues. Un travail titanesque qui donne à voir l’engagement de toute une vie du savant, qui mourut à 41 ans, probablement d’épuisement.
Autodidacte, polyglotte, passionné et opiniâtre, Champollion a une personnalité et un parcours hors norme. Né à Figeac, dans le Lot, en 1790, dernier enfant d’une famille nombreuse, il apprend à lire tout seul à l’âge de 5 ans et se passionne pour les langues anciennes. C’est son frère aîné Jacques-Joseph, « son mentor », souligne Vanessa Desclaux, qui s’occupe de son instruction et lui transmet sa passion pour l’Égypte. À 9 ans, il étudie le grec et le latin et à 10 ans, il apprend l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le chaldéen. Il s’intéresse aussi à l’araméen, l’amharique, au persan, au sanscrit, entre autres. « Peu de langues orientales échappent à sa curiosité. Il maîtrisait tous les états de la langue égyptienne, à commencer par l’écriture hiératique, qui était employée sur les papyrus », souligne Hélène Virenque, cocommissaire de l’exposition.
À 17 ans, il rejoint la capitale et passe son temps à la Bibliothèque impériale pour étudier et recopier des manuscrits et papyrus. Ses amis le surnomment « l’Égyptien ». Le copte est, pour lui, la clé des hiéroglyphes. « Je parle copte tout seul ! » écrit-il à son frère. Son ultime manuscrit est une grammaire de « l’écriture sacrée égyptienne » qu’il veut être « sa carte de visite à la postérité ». « Je suis tout à l’Égypte, elle est tout pour moi », écrira-t-il, comme un point final, à son frère.
Ce frère aîné qui l’a tant aidé œuvrera pour la carrière posthume de son cadet, jusqu’à sa mort. Et deux siècles après sa découverte, force est de constater que Champollion s’est, en effet, peu trompé.
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Une nouvelle mise en examen dans l’affaire du double meurtre de Carcassonne
Quatre personnes ont été interpellées mercredi 20 avril dans le cadre de l’enquête sur le double meurtre survenu à Carcassonne le 31 octobre 2021, a appris La Dépêche. L’une d’elle a été mise en examen et a reconnu une partie des faits. Deux jeunes de 18 et 21 ans avaient alors été abattus dans le quartier de Grazailles. Le procureur de la République avait évoqué la piste d’un règlement de comptes entre bandes rivales. Les investigations s’étaient déroulées en toute discrétion, le parquet préférant éviter un éventuel « dérapage de communication, compte tenu des tensions existantes dans les quartiers… », précise La Dépêche.
Plusieurs tireurs recherchés
Des interpellations avaient déjà eu lieu dans les jours suivant le drame, mais elles avaient abouti à une seule mise en examen. Cela alors que les enquêteurs recherchaient plusieurs tireurs. La première victime, Billel Doussas, avait été abattue depuis la fenêtre d’un bâtiment. Le tir qui avait touché Anas El Madani venait de la rue. Une enquête avait été ouverte pour « homicide volontaire », « tentative d’homicide volontaire » et « détention d’armes illégales de catégorie A ». En novembre 2021, le procureur avait affirmé que « ce drame se [trouvait] en lien avec les animosités de quartiers, qui existent entre les jeunes de Grazailles et ceux du Viguier ».
Les quatre individus interpellés ont été déférés au pôle de l’instruction criminelle de Narbonne à l’issue de 48 heures de garde à vue. Trois ont été placés sous le statut intermédiaire de témoin assisté. Un quatrième, âgé de 23 ans, a été mis en examen, a fait savoir mardi 26 avril le procureur. Il avait fui en région parisienne pendant plusieurs semaines avant de revenir à Carcassonne. Il a reconnu avoir, à l’arrivée des voitures des victimes, été cherché une arme à son domicile. « J’ai tiré, mais je ne pensais pas qu’on pouvait tuer », a-t-il affirmé. Selon le procureur, les deux tireurs ne se seraient pas concertés en amont, précise Le Parisien.
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France24 - World
Indonesia suspends all exports of palm oil
Issued on: 28/04/2022 - 07:56Modified: 28/04/2022 - 07:54
Jakarta (AFP) – Indonesia began imposing a complete ban on palm oil exports Thursday, as the world's largest producer of the commodity risked destabilising a global vegetable oil market already hitting peak prices.
The archipelago nation is facing a domestic shortage of cooking oil as well as soaring prices, with consumers in several cities having to queue for hours in front of distribution centres to buy the essential commodity at subsidised rates.
Authorities in Southeast Asia's most populous country fear the scarcity and rising costs could provoke social tensions and have moved to secure supplies of the product, which is used in a range of goods such as chocolate spreads and cosmetics.
In a last-minute reversal late Wednesday, they clarified the embargo would include all exports of the oilseed and not only products intended for edible oils, as indicated a day earlier.
"All products," including crude palm oil, "are covered by the Ministry of Trade regulation and will be enforced," said Coordinating Minister for Economic Affairs Airlangga Hartarto.
President Joko Widodo said supplying the country's 270 million residents was his government's "highest priority".
"As the world's largest palm oil producer, it is ironic that we are having difficulties getting cooking oil," he said.
Indonesia produces about 60 percent of the world's palm oil, with one-third consumed by its domestic market. India, China, the European Union and Pakistan are among its major export customers.
The months-long shortage has been exacerbated by poor regulation and reluctance among producers to sell at home due to high international prices that have made exports more profitable.
Jakarta plans to resume exports when the price of bulk cooking oil in local markets has fallen to 14,000 rupiah (97 cents) per litre, having rocketed 70 percent in recent weeks to 26,000 rupiah ($1.80).
Vegetable oils are among a number of staple food items that have seen prices hit record highs in recent weeks, following Russia's invasion of agricultural powerhouse Ukraine, according to the United Nations Food and Agriculture Organisation.
Long queues
The supply of palm oil has been problematic since the beginning of the year, with people often spending hours in lengthy queues at distribution centres to obtain it.
"Cooking oil was difficult to find, even in bulk," Lius Antoni, a consumer, told AFP. "I finally decided to reduce the use of cooking oil."
For Ade Neni, who sells popular fried snacks called gorengan, the ban has been a blow for business.
"The high oil prices have reduced my sales," she said. "I had to increase the price of my gorengan."
Eddy Hartono, head of the Indonesian Palm Oil Producers Association, said the new measures have already caused plantation farmers' incomes to plummet.
"There is no problem of supply, but of distribution," he said.
Public discontent with rising food prices has contributed to a decline in President Widodo's popularity, according to recent polls, and prompted protests in several cities.
© 2022 AFP
BBC
Olivia Wilde: Actress given custody papers on stage
Actor and director Olivia Wilde was seemingly unruffled after being handed child custody documents while appearing on stage at an event in Las Vegas.
She was delivering a presentation on Tuesday when a brown envelope was handed to her.
Opening it, she discovered it contained custody papers from her former partner Jason Sudeikis.
Sudeikis had no prior knowledge of the circumstances of the letter's delivery, sources close to him said.
Wilde is best known for directing the US high school teen film Booksmart and for her role as Remy 'Thirteen' Hadley in the medical-drama House.
She met Sudeikis - best known for the comedy series Ted Lasso - in 2011. They were engaged and had two children together before separating in 2020.
Wilde was interrupted while introducing footage of her upcoming thriller Don't Worry Darling at a CinemaCon conference in a theatre.
Wilde asked, "This is for me?" as she was handed an envelope marked "private and confidential" by an unknown woman.
She opened the letter during her presentation and scanned its contents, before resuming her speech.
The letter was not mentioned again, and led to speculation that Wilde had been handed a new film script.
But on Wednesday, it emerged the letter had instead contained custody papers concerning her and Sudeikis' children.
"Papers were drawn up to establish jurisdiction relating to the children of Ms. Wilde and Mr. Sudeikis," a source close to Sudeikis told Variety.
"Mr. Sudeikis had no prior knowledge of the time or place that the envelope would have been delivered as this would solely be up to the process service company involved and he would never condone her being served in such an inappropriate manner," they added.
In response to the incident, the organiser of the event, CinemaCon, said in a statement to Variety that it would "re-evaluate" its security protocols after questions arose concerning how the letter came to be delivered to Wilde on stage.
"We will act accordingly because it's the right thing to do. We want to do the safe, proper thing," it added.
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New York Times - World
‘I’m Old, Not an Idiot.’ One Man’s Protest Gets Attention of Spanish Banks
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A campaign by a 78-year-old retired doctor with Parkinson’s disease against banks closing branches and moving services online resonates with a rapidly aging Spanish population.
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By Raphael Minder
MADRID — Because he has Parkinson’s disease, and his shaking hands make it hard for him to push buttons, Carlos San Juan de Laorden, a retired Spanish doctor, finds it difficult to withdraw his money from the ATM.
So when in December his bank reduced its retail opening hours, and then told him that the only way of reaching a customer representative was by making an appointment using an app he found too complicated, Mr. San Juan, 78, felt not only distressed but also wronged.
“I was politely told that I could change banks if I didn’t like it,” he said. “I’ve kept my money in the same bank for 51 years, since I got my first paycheck, and it hurts to see that the digital world has dehumanized us to the point that loyalty has lost all of its worth.”
Infuriated, Mr. San Juan started an online petition that he called “I’m Old, Not an Idiot,” arguing that banks and other institutions should serve all citizens, rather than sideline the oldest and most vulnerable members of society in their rush to online services.
In two months, his petition gathered more than 600,000 signatures, attracting the attention of the local media and eventually forcing the banks and Spain’s government to respond. Mr. San Juan became something of a minor celebrity in Spain, and was invited on to a string of TV shows to talk about himself and his campaign.
In February, Mr. San Juan attended the signing of a protocol at the economic ministry in Madrid in which banks pledged to offer better customer services to senior citizens, including by extending again their branch opening hours, giving priority to older people to access counters and also simplifying the interface of their apps and web pages.
During the signing ceremony, José María Roldán, the president of the Spanish Bank Association, thanked Mr. San Juan for highlighting a problem that he said banks had overlooked. “We have seen that new measures are needed in order to not leave behind vulnerable groups” of people, said Mr. Roldán, whose association includes banking giants like Banco Santander and BBVA.
Spain has one of the world’s fastest aging populations, with 9.3 million people over the age of 65 who now account for one fifth of its residents. Before the pandemic hit, Spain was projected to overtake Japan as the country with the longest life expectancy in the world, according to a study by the Institute for Health Metrics and Evaluation, in Seattle.
But over the past decade, Spain’s banking network has also shrunk dramatically, following a financial crisis that forced the country to negotiate an international bailout in 2012. While there used to be a bank office in almost every Spanish village and at every city crossroads, Spanish banks have halved their number of branches to about 20,000 since the crisis.
Mr. San Juan is not a Luddite — for this article, he used WhatsApp and Skype. But he believes older adults should not pay the price for an online transition that has allowed banks and other institutions to make significant staff cuts and other savings.
In fact, Mr. San Juan said it was ironic that few of the senior citizens whom his petition sought to defend appeared to have been among its signatories, possibly because they were not online. Still, he said, “many younger people feel sympathy for us, starting with my own granddaughters who have been very worried about my health and many others who now have an older family member who cannot cope with apps, and in some cases somebody who cannot afford a smartphone.”
Mr. San Juan was forced into early retirement 13 years ago, when he was diagnosed with Parkinson’s and the shaking made it very hard for him to carry out his hospital work as a urologist in his home city of Valencia, in eastern Spain. Mr. San Juan has since spent his time listening to jazz and reading history books and spy novels — until he became an unlikely activist.
While acknowledging that the digital transition was unstoppable, Mr. San Juan said the authorities and major institutions had a duty to make the change “less abrupt” for older and vulnerable people. Almost every public organization or private corporation is now forcing people to communicate online, including in the health care sector, where Mr. San Juan worked his entire life.
Were it not for Parkinson’s, Mr. San Juan said he would have wanted to work more years, although he looks with some skepticism at changes in the profession that require more remote consultations with patients.
“For me, medicine is a human treatment, which requires looking a patient in the eyes, talking and perhaps consoling if that is what’s required.”
Mr. San Juan also noted that a model of Spanish society in which different generations used to live under the same roof, and help each other, was changing fast, putting more pressure on old people. When he was younger, Mr. San Juan lived for a while with his only grandmother. And after his mother-in-law was widowed, she spent her last 15 years living with him and his wife.
He added that he had long been attuned to the challenges faced by the elderly as a result of his medical specialty.
“Because I’m a urologist, most of my patients have been older people, so I’ve always had a clear understanding of the sense of helplessness and the suffering that can come with age,” he said.
As for the banks, Mr. San Juan said that his disappointment was fueled by the fact that the institutions did not hesitate to ask for billions in taxpayers’ money to rescue them during the financial crisis a decade ago. But when Covid-19 started to spread, he said, the same banks used the pandemic as an excuse to close more branches. Over 3,000 branches shuttered in Spain between the second quarter of 2020 and the third quarter of 2021, according to data from the Bank of Spain.
“The coronavirus has been a perfect excuse for banks and others to force people to stay away and act like robots, while also making their clients do the work that bank employees used to do,” he said.
Some banks took measures to offset their reduced footprint. In 2020, Banco Santander signed an agreement with the Spanish mail service to allow its clients to withdraw cash at post offices in about 1,500 municipalities where the bank doesn’t have a branch. But with millions of retirees forced to withdraw their pension payments from banks, Mr. San Juan believes the institutions still have a long way to go in terms of caring for those whose savings they rely on, rather than prioritizing their shareholders.
“The banks need to keep our pension money, but that should either oblige them to really act as a public service, or force the government to offer us a different way to get hold of the money that is ours,” he said. “You cannot expect old people to queue for hours in the baking sun or in the rain in order to get their life savings.”
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Valeurs Actuelles
Un ex-militant RN condamné pour des tags sur des mosquées de Besançon
A la barre du tribunal correctionnel de Besançon, le prévenu assure en avoir fini avec la politique. Un homme de 23 ans, ancien candidat aux élections départementales du Doubs sous les couleurs du Rassemblement national, a été condamné, lundi 25 avril, pour la dégradation de plusieurs locaux d’associations turques et d’une mosquée, relate France 3 Régions. Il avait tagué des croix de Lorraine sur les bâtiments situés à Pontarlier, Montlebon ainsi que sur le lieu de culte situé à Besançon, en novembre 2021.
« Un geste stupide »
Un geste décrit comme une « provocation islamophobe » et un acte « antimusulmans » par les associations visées. L’ancien candidat RN, devenu soutien d’Eric Zemmour en 2022 en réaction au « laxisme » de son précédent parti, était connu de la justice française pour des faits de violences conjugales, et des autorités suisses pour délit routier et port d’armes, précise France 3 Régions. Il a reconnu qu’il s’agissait d’un « geste stupide ». Le procureur avait requis une peine de 2 ans de prison, dont un an ferme, et 5 ans d’inéligibilité. Le tribunal a finalement écarté l’incarcération, optant pour une peine de 18 mois d’emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, et 5 ans d’inéligibilité.
« Nous aurions aimé qu’une peine de prison ferme, même courte, soit prononcée, face à la gravité des faits », a commenté le président de l’association gérant la mosquée de Besançon. La Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), également partie civile, a salué une sanction « dissuasive », tandis que l’avocat de la défense l’a jugée « adaptée ».
Doubs : les dernières actualités
France24 - World
Can movie theaters save Netflix? 'Door is open,' says trade group boss
Issued on: 28/04/2022 - 07:54
Las Vegas (AFP) – John Fithian, head of the movie theater industry's trade body, is used to shrugging off claims that Netflix will spell doom for the big-screen, popcorn-munching experience.
But with box offices bouncing back from the Covid-19 pandemic, and Netflix stock plummeting after its first loss of subscribers in a decade, Fithian predicts movie theaters could even help the streaming giant adapt to an uncertain future.
"The theater door has been open to play Netflix movies for years," Fithian told AFP at CinemaCon, the annual Las Vegas summit held by the National Association of Theatre Owners.
Fithian said he has held "lots of discussions" with Netflix content chief Ted Sarandos and "urged him to take a shot at seeing if they can also do well theatrically."
"I don't look at share prices one way or the other -- I just look at the data... you can make more money, even if you're a streamer, if you put your best movies in theaters first."
Releasing films widely on big screens before offering them to subscribers would long have seemed anathema to Netflix's wildly successful business model, which has sent the likes of Disney and Warner scrambling to catch up in the so-called streaming wars.
Netflix has revolutionized Hollywood and the way movies are consumed, splurging huge amounts to lure top stars away from the traditional studios and keep cinephiles on their couches.
But Netflix's loss of 200,000 users -- announced last week -- spooked Wall Street, sending shares plunging more than 30 percent in a single day.
Netflix has already announced new strategies it did not previously countenance, including cheaper subscriptions with advertising.
The streamer currently releases its most prestigious titles in theaters for limited runs -- so that they are eligible for Oscars -- but could a broader theatrical focus be on the cards?
"I think the Netflix model might evolve somewhat into that... we hope it does," said Fithian.
A run in theaters means a movie "pops and stands out better," while "movies that go straight to streaming services get lost," he added.
'Dead'
The mood at this year's CinemaCon is noticeably brighter than last August, when a Covid-19 variant was spooking moviegoers, and studios were bypassing theaters to release their wares on streaming.
This week, a boisterous Fithian made headlines by declaring in his annual address that the pandemic-era trend of releasing films on streaming the same day as theaters was "dead."
"That wasn't just pulled out of thin air -- that's in consultation with lots of our studio partners about what they're thinking on how they're going to release their movies," he told AFP.
Major studios have recently cheered theater owners by largely reverting to an exclusive "window" when movies can only be seen on the big screen -- albeit for 45 days or less, down from around 90 days pre-pandemic.
"It's more of a discussion of how long a window -- or period of exclusivity -- should be. It's not whether there should be one or not," said Fithian.
'Very concerned'
Despite the warm words for Netflix and rosy predictions for recovery, there remain causes for worry.
Fithian said the theater owners' association was "very concerned" about Amazon Prime, noting that the subscription service's business model was not "trying to make money off of movies" but instead getting consumers to "buy their groceries and use their shipping services."
Amazon Prime took over Hollywood's historic MGM in an $8.5 billion deal closed last month.
On Wednesday, it emerged that MGM's film leadership would be leaving the studio behind the James Bond films and recent hits such as "House of Gucci" and "Licorice Pizza."
"If they're buying companies that take movies out of the supply line for theaters, to basically only release them in the home, they're reducing consumer choice and reducing competition," said Fithian.
Last month Apple TV+ became the first streamer to win best picture at the Oscars, in a year described by Fithian as "very bizarre."
"We're still very concerned about the Oscars, in general," he said, pointing out that mainstream smash hits like "Spider-Man: No Way Home" had missed out on best picture nominations.
Meanwhile, theater chains operating in Russia have been hit by Hollywood's embargo over the invasion of Ukraine.
"It's not an abandonment of the market. It's a pause until there's peace, until there's the right time to come back into the market," said Fithian.
© 2022 AFP
L'Humanité
L’enjeu de la recherche publique
ChroniqueSylvestre HuetQuel effort pour la recherche scientifique et technologique ? Le débat précédant le deuxième tour de l’élection présidentielle a très peu abordé cette question cruciale. Dommage, mais révélateur ; aucun des deux protagonistes n’ayant à se glorifier d’une action ou de propositions fortes. Emmanuel Macron a poursuivi une politique rabougrissant notre recherche publique. Et subventionné la recherche privée sans contrôle ni orientation vers les besoins sociaux. Son adversaire ne mérite même pas un commentaire.
Dommage, car il est difficile d’imaginer un futur meilleur à technologies constantes. Le rapport du Groupe 3 du Giec, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le dit à sa manière. Pour rester crédibles, ses auteurs se sont interdit toute spéculation technologique reposant sur des avancées scientifiques futures. C’est raisonnable. Mais met paradoxalement en lumière la nécessité de les rechercher. Surtout lorsque des pistes s’ouvrent qui diminuent les contraintes sociales et économiques très fortes des scénarios permettant d’éviter le dérapage climatique.
Ainsi, une étude récente (1) a fait un premier pas vers l’objectif de rendre les céréales de grande culture aptes à utiliser l’azote de l’air, grâce à une symbiose avec une bactérie. Le phénomène qui rend si utiles les légumineuses (pois, fèves, luzerne…). L’avancée, réalisée avec une orge et une bactérie dont les génomes ont été modifiés, est une démonstration de laboratoire encore loin d’un usage agricole. L’impact d’un succès final serait toutefois formidable, réduisant drastiquement l’apport d’azote aux céréales cultivées par des engrais dont la production et l’usage sont nocifs pour le climat et l’environnement. Et facilitant l’objectif d’alimenter une population mondiale en croissance sans y recourir encore plus massivement.
Il est trop tôt pour savoir si cette avancée débouchera. Mais soulignons qu’elle trouve l’une de ses origines dans une publication de 1997 d’une équipe française (2). Illustration de la durée souvent nécessaire aux véritables ruptures technologiques. Et donc d’un soutien public plus fort à la recherche scientifique qui en est la source. Les citoyens soucieux d’avoir une Assemblée nationale et un gouvernement travaillant à cet objectif disposent donc d’un élément de choix pour les élections législatives qui s’annoncent.
(1) Timothy L. Haskett et al., www.pnas.org/doi/abs/10.1073/pnas.2117465119
(2) P. Oger et al., Nat. Biotechnol. 15, 369 – 372 (1997).
la chronique scientifique de sylvestre huetsciencesRecherche scientifiqueGiec BBC
Jessica Watkins: US astronaut makes space station history
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Elon Musk's rocket company, SpaceX, launched four more astronauts into orbit on the Crew Dragon capsule on Wednesday morning.
The crew includes Jessica Watkins, who becomes the first black woman to serve on an extended mission on the International Space Station (ISS).
In orbit, the crew will work on science experiments and space station maintenance.
According to Nasa, experiments will include studies on "the aging of immune systems, organic material concrete alternatives, and cardiorespiratory effects during and after long-duration exposure to microgravity".
Crew-3, after handing over to the new Crew-4, will return from space on their Crew Dragon capsule in September, shortly after SpaceX launches its Crew-5 mission.
Valeurs Actuelles
[Info VA] Cinq suspects arrêtés après la violente agression de militants de droite à Grenoble
Dans la nuit du 19 au 20 avril, trois militants du syndicat étudiant de droite Uni, dont certains militaient aussi chez Les Républicains, ont été agressés en plein centre de Grenoble, un peu après minuit. Selon les victimes, leurs agresseurs les auraient repérés dans la soirée. Les trois victimes se trouvaient dans un bar, non loin d’un autre bar connu pour être fréquenté par la jeunesse d’extrême-gauche, dite « antifa ». Entre droite et gauche, les tensions militantes locales se limitent généralement aux insultes, mais pas ce soir-là. Après avoir quitté leur établissement, les trois victimes, deux hommes et une femme d’une vingtaine d’année, ont été suivis par six militants d’extrême-gauche, visiblement hostile. Et dont l’hostilité s’est rapidement confirmée, puisque tous les trois ont été violemment agressés comme le montre une vidéo, et particulièrement la seule fille du groupe, Hanane Mansouri, qui se serait vu délivrer six jours d’ITT. Un rapport médical, que nous avons pu consulter, fait état de contusions au niveau des cervicales, aux lèvres, aux lombaires et aux coudes. Une source policière indique qu’elle a eu une dent cassée. La jeune femme se serait par ailleurs vu délivrer trois jours d’arrêts de travail à l’issue de l’agression.
Mon équipe de campagne dont mon suppléant pour les élections législatives sauvagement agressés par des antifa… les mêmes groupuscules extrémistes que protège et loge la mairie de Grenoble !pic.twitter.com/sjFAJufKrp
— Boer Brigitte (@BrigitteBoer) April 20, 2022
Lien à l’appartenance politique
De sources concordantes, cinq des six agresseurs présumés, dont certains étaient vaguement connus des victimes, ont pu être interpellés et entendus par les policiers du commissariat de Grenoble dans le cadre de leur garde à vue. Quatre avaient été interpellés ce lundi, tandis qu’un cinquième ce serait rendu ce mardi 26 avril. Ils sont poursuivis pour violences volontaires en réunion. « Les auteurs se présenteraient comme des antifascistes d’extrême-gauche » indique une source policière, confirmant ainsi les déclarations des victimes, qui avaient porté plainte le 20 avril au matin. « Sales fachos » avaient-il entendu pendant l’agression, tandis qu’Hanane Mansouri s’était vue traitée de « petite pute », selon l’une des victimes. « Tout porte donc à croire que l’agression est liée à l’appartenance politique » renchérit la même source policière. « La présidentielle a exacerbé les tensions, explique Yvenn Le Coz, l’une des trois victimes. Et d’autant plus avec la défait de Mélenchon, dès le premier tour ».
Grenoble : les dernières actualités
France24 - Monde
RD Congo : "Nous assurerons bien la tenue d'élections en 2023", promet Sama Lukonde Kyenge
Publié le : 26/04/2022 - 19:00
Marc PERELMAN
Le Premier ministre de la RD Congo, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a accordé un entretien à France 24 et RFI depuis la capitale de son pays, Kinshasa. Il affirme que le report de l'élection présidentielle – prévue en décembre 2023 – n'est "même pas une possibilité", et promet d'"assurer ces élections en 2023". Son gouvernement est "déterminé" et "convaincu" de pouvoir rétablir "l’autorité de l’État et la paix à l’est de la RDC", en proie à la violence et en état de siège depuis un an.
Dans cet entretien, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge rejette les soupçons de "glissement" du calendrier électoral et affirme que les élections générales auront bel et bien lieu comme prévu en 2023.
Le Premier ministre de la RD Congo refuse l'appel de l'opposition à un dialogue au sujet de la commission électorale, soulignant que c'est le Parlement qui est en charge de ces questions. Il écarte aussi tout risque de contestation et de violence autour des élections, soulignant qu'une majorité claire soutient le régime, contrairement aux précédents scrutins.
Concernant la situation dans l'est du pays, il explique que des consultations sont en cours avec les groupes armés afin de les engager dans un processus de démobilisation et de désarmement. Interrogé sur les rebelles du M23 et le soupçon de soutien dont ces derniers bénéficieraient de la part du Rwanda voisin, il affirme qu"'il est normal qu'il y puisse y avoir des soupçons" en raison du passé. Mais Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge ajoute que les questions de son financement et de son armement sont abordées dans le cadre de la coopération régionale, et que le Rwanda fournit des réponses à ce sujet.
Le Premier ministre de la RD Congo se refuse à voir un échec dans l'état de siège toujours en place dans les régions de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis un an. Il indique avoir fait des recommandations, suite à sa visite récente dans l'est du pays, afin de passer à une nouvelle étape – dont les détails seront révélés dans les jours à venir.
Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge laisse entendre que la zone concernée par cet état de siège pourrait être réduite. Selon lui, les conséquences de la guerre en Ukraine sur l'économie de son pays devraient être jugulées. Par ailleurs, il rejette les accusations selon lesquelles la RD Congo a accordé une impunité à l'homme d'affaires israélien Dan Gertler en échange de la cession de ses actifs miniers et pétroliers dans le pays, affirmant qu'il est dans l'intérêt du pays de récupérer ces richesses.
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.cls-1{fill:#a7a6a6;}.cls-2,.cls-6{fill:#fff;}.cls-3{fill:#5bc9f4;}.cls-4{fill:url(#linear-gradient);}.Graphic-Style-2{fill:url(#linear-gradient-2);}.cls-5{fill:url(#linear-gradient-3);}.cls-6{stroke:#fff;stroke-miterlimit:10;stroke-width:0.2px;}google-play-badge_FR L'Humanité
En Haïti, des sentinelles citoyennes contre les séismes
ActuFace aux tremblements de terre et faute de réseau d’alerte opérationnel, des habitants se sont faits le relais des chercheurs en hébergeant des sismomètres pour mieux prévoir l’évolution du séisme. Des résultats adoubés par la prestigieuse revue Science.
Jérémie BazartLe 1er janvier 2010, un séisme de magnitude 7 a eu lieu sur l’île d’Haïti. 280 000 personnes sont décédées, 300 000 habitants ont été blessés et plus d’un million de personnes se sont retrouvées à la rue. « Lors du tremblement de terre, il n’y avait pas de réseau sismologique pour l’enregistrer. Nous avons alors essayé de le développer avec les chercheurs sur place et sommes parvenus à financer quelques stations sismologiques conventionnelles », explique Éric Calais, professeur au département de géosciences à l’École normale supérieure (lire son interview ci-dessous en encadré).
Un réseau “low cost”
Mais en 2015, lorsqu’un nouveau séisme a frappé l’île, faisant une quinzaine de morts, aucune de ces stations n’était fonctionnelle. En effet, leur mise en œuvre dans un pays tel qu’Haïti fait face à des défis économiques et de savoir-faire difficiles à résoudre sur le court terme. Il a donc fallu trouver autre chose…
En 2018, le chercheur découvre un petit appareil de quelques centaines d’euros, un sismomètre en données libres basé sur un ordinateur bon marché Raspberry Pi et capable de transmettre des données en temps réel. « Mes collègues haïtiens et moi avons eu l’idée d’acquérir une dizaine de ces unités afin de créer un réseau “low cost” de sismomètres », poursuit le scientifique.
Face à la difficulté de travailler uniquement avec les institutions gouvernementales sur place, il apparaissait nécessaire de compléter la couverture sismologique par d’autres moyens. C’est dans cette perspective que l’approche citoyenne devenait évidente. « On parle beaucoup du fossé qui sépare la science et la société. Je pense qu’il faut trouver des moyens intelligents pour réduire ce gap. C’est d’autant plus important à Haïti qu’il n’y a aucune réglementation qui concerne les risques naturels. Et essayer de trouver des personnes qui peuvent jouer le rôle d’ambassadeurs auprès de leur communauté avec des sismomètres est fondamental », déclare Éric Calais.
Plus de 1 000 répliques localisées
En 2019, c’est donc un réseau de citoyens, hébergeurs du boîtier, répartis dans le pays, qui s’est formé. Et le 14 août 2021, tout a fonctionné comme prévu. Une publication parue en mars dans la revue Science valide l’idée que des citoyens équipés de Raspberry Shake (RS) à Haïti peuvent apporter suffisamment d’informations fiables pour mettre en place un vrai réseau de surveillance des séismes, sans stations conventionnelles. « L’expérience in situ nous a permis d’apporter les preuves que les résultats obtenus avec les RS sont cohérents avec ceux des stations conventionnelles et ceux issus des données satellitaires », explique Éric Calais.
Les données « sismo-citoyennes » ont permis de localiser plus de 1 000 répliques dans les trois semaines suivant le séisme. De plus, l’apprentissage automatique appliqué aux données du sismomètre citoyen le plus proche du choc principal a permis une prévision de l’évolution temporelle des répliques, une importante donnée pour organiser la réponse d’urgence. Surtout, il s’agit d’un projet de « socio-sismologie », qui vise à rapprocher citoyens et sismologues autour d’un réseau dont chacun se sent partenaire.
« L’ambition est surtout de tester l’acceptation d’un tel système de mesure sismologique basé sur des citoyens. Notre changement de paradigme est que le réseau n’est pas qu’un ensemble d’appareils sur le territoire mais surtout un réseau d’hommes et de femmes qui participent à un effort conjoint de mise à disposition d’informations », conclut le chercheur. Un dispositif qui pourrait essaimer à travers le monde.
Le Raspberry Shake
Il s’agit d’un mini-ordinateur équipé d’un géophone, un capteur, généralement de forme tubulaire, qui peut enregistrer et mesurer la vitesse des vibrations sismiques au travers du sol. Les données sismologiques des sismomètres sont stockées sur un micro-ordinateur qui gère la connexion Internet, envoie les données et fabrique des graphiques simples pour les utilisateurs. Le tout tient dans une boîte de 10 cm sur 10. Les données sont en libre accès pour tous sur le site : ayiti.unice.fr/ayiti-seismes
« Pour une information fiable, il faut un dialogue ouvert »
Le point de vue Éric Calais, professeur de géosciences (ENS) et directeur de rehcerches (IRD)
D’autres pays pourraient-ils développer un tel réseau low cost de surveillance ?
Oui, on pourrait imaginer ce dispositif en complément du réseau conventionnel existant. En Amérique, on pourrait imaginer cela au Nicaragua, au Salvador ou au Guatemala. Mais on peut également développer ce réseau dans des pays d’Afrique de l’Est, en Éthiopie, au Kenya ou en Tanzanie. L’Asie n’est pas en reste d’ailleurs, il y a actuellement un réseau de Raspberry Shake dans des écoles du Népal.
Votre expérience montre que les projets de sciences participatives ne sont pas réservés qu’aux pays riches. Comment arrivez-vous à convaincre des gens à Haïti de s’y intéresser ?
Ce que l’on constate ici, c’est que lorsqu’on discute avec les habitants, il y a une demande réelle et sincère d’information sur les séismes. De nombreuses personnes ont été, et restent encore, traumatisées par celui de 2010.
Des collègues sociologues ont interviewé les hébergeurs de nos stations et ont fait ressortir des éléments : tous disent qu’ils veulent de l’information précise sur la magnitude et sur la localisation exacte du séisme. Or cette information ne peut pas exister sans réseau efficace.
Par ailleurs, les hébergeurs ont envie de participer à quelque chose pour leur pays, ils souhaitent produire de l’information. Le troisième élément est la défiance des citoyens envers l’État, qui n’est pas en capacité à Haïti d’assurer ses missions de base.
Face à des défaillances, il faut trouver des solutions et ce réseau en est une. Nous essayons, avec nos collègues des sciences humaines, d’ouvrir un dialogue avec les hébergeurs sur la perception des séismes, des risques, comment ils juxtaposent différentes dimensions de réflexions sur le monde, sur la religion ; comment le vaudou, très en lien avec la nature et notamment sur leur perception des séismes, entre en jeu dans tout cela… Nous nous intéressons à toutes ces questions.
sciencesséismehaïti France24 - Monde
Gazprom suspend la livraison de gaz à la Pologne et à la Bulgarie
Publié le : 26/04/2022 - 05:03Modifié le : 26/04/2022 - 22:35
FRANCE 24
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Le groupe russe Gazprom va suspendre à partir de mercredi ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, ont annoncé mardi soir ces deux pays, qui disent s'y être préparés. De son côté, le ministre américain de la Défense s'est exprimé depuis la base aérienne de Ramstein, en Allemagne, où il a annoncé une réunion mensuelle pour examiner comment renforcer les capacités militaires de l'Ukraine face à la Russie. Voici le fil du 26 avril.
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4 h 09 : des explosions entendues dans la ville russe de Belgorod
Une série d'explosions ont été entendues aux premières heures de mercredi dans la ville russe de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a annoncé le gouverneur de la région, Viatcheslav Gladkov, qui a ajouté qu'un incendie s'était déclaré dans un dépôt de munitions. Aucun civil n'a été blessé dans l'incendie, selon lui.
La Russie a accusé l'Ukraine plus tôt ce mois-ci d'avoir attaqué un dépôt de carburant avec des hélicoptères et d'avoir ouvert le feu sur plusieurs villages de la région.
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23 h 46 : Vladimir Poutine a "l'espace politique" pour se retirer d'Ukraine, estime Boris Johnson
"Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu'il fait, de l'apparente indifférence des médias russes à l'égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d'espace politique pour faire marche arrière et se retirer", a déclaré le Premier ministre britannique sur TalkTV.
La Russie affirme que son invasion de l'Ukraine est une "opération militaire spéciale" et a menacé de prison toute personne donnant une version différente des événements. En conséquence, le président Poutine pourrait dire au peuple russe que l'opération lancée en Ukraine a été une "réussite", et qu'elle est "techniquement un succès", a déclaré Boris Johnson.
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23 h 05 : les États-Unis offrent 10 millions de dollars de prime pour retrouver six pirates informatiques russes
Les États-Unis ont annoncé mardi offrir 10 millions de dollars de prime pour toute information permettant l'arrestation de six agents des renseignements militaires russes accusés d'avoir mené des attaques informatiques dévastatrices contre des entreprises dans le monde en 2017.
Les six agents de l'unité de renseignement militaire russe 74455 ont été inculpés en octobre par le grand jury d'une cour fédérale américaine pour leur participation dans une série de cyberattaques, notamment certaines affectant le réseau énergétique ukrainien.
Le département d'État américain accuse ces individus d'être aussi impliqués dans une attaque informatique en 2017 ayant visé de nombreuses entreprises dans le monde, et notamment endommagé des ordinateurs dans des hôpitaux à travers les États-Unis, pour des pertes estimées à près d'un milliard de dollars.
Étant donné la forte probabilité que les accusés soient actuellement en Russie, une extradition n'est pas envisageable.
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21 h 30 : Gazprom suspend les livraisons de gaz à la Bulgarie
La décision, qui prendra effet dès mercredi 27 avril, fait suite au refus de la Bulgarie de se plier aux nouvelles exigences du fournisseur russe. Aucune restriction sur la consommation de gaz n'est prévue alors que Gazprom fournit 90 % des besoins du pays en gaz.
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20 h 19 : l'ONU affirme que Poutine accepte son aide pour évacuer les civils de l'usine Azovstal
Vladimir Poutine a donné son accord "de principe" sur la participation des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge à l'évacuation des civils piégés dans l'usine Azovstal, dans la ville ukrainienne de Marioupol, a annoncé l'ONU dans un communiqué.
Des discussions vont être organisées entre le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU et le ministère russe de la Défense, a indiqué le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric, à l'issue d'une rencontre entre le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et Vladimir Poutine.
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20 h 04 : les Pays-Bas vont livrer des obusiers blindés à l'Ukraine
Les Pays-Bas fourniront "un nombre limité" d'obusiers blindés de type Panzerhaubitze 2 000 à Kiev, a confirmé le gouvernement alors que les forces russes continuent à grignoter du terrain dans l'est de l'Ukraine.
Ces obusiers représentent l'artillerie "la plus lourde de l'armée" néerlandaise, selon le ministère de la Défense, et permet de tirer sur des cibles ennemies à 50 kilomètres.
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19 h 37 : Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Pologne via le gazoduc de Yamal
Le groupe russe Gazprom arrêtera à partir de mercredi les livraisons du gaz à la Pologne, a indiqué le gazier polonais PGNiG dans un communiqué.
"Le 26 avril 2022, Gazprom a informé PGNiG de son intention de suspendre complètement les livraisons dans le cadre du contrat Yamal (...) le 27 avril", a indiqué PGNiG, précisant que la Pologne était préparée à obtenir le gaz manquant d'autres sources.
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19 h 21 : Poutine dit à Guterres espérer toujours un "résultat positif" dans les négociations avec l'Ukraine
Le président russe a affirmé au chef des Nations unies, Antonio Guterres, croire toujours en une issue positive des négociations avec l'Ukraine, malgré la poursuite des combats entre les deux pays.
"Malgré tout, les négociations se poursuivent (...) J'espère que nous arriverons à un résultat positif", a déclaré Vladimir Poutine durant sa rencontre au Kremlin avec Antonio Guterres.
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17 h 10 : Washington et ses alliés se rencontreront tous les mois pour aider militairement l'Ukraine
"La réunion d'aujourd'hui deviendra un groupe de contact mensuel sur la défense de l'Ukraine", a déclaré le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, après une rencontre avec une quarantaine de pays en Allemagne.
Il a ajouté qu'il souhaitait ainsi coordonner l'action des "nations de bonne volonté pour intensifier nos efforts, coordonner notre assistance, et se concentrer sur la victoire du combat d'aujourd'hui et des combats à venir".
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16 h 45 : le niveau de radioactivité à Tchernobyl se situe "dans la normale"
Le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, est "dans la normale", a estimé mardi le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, en visite sur place.
"Le niveau de radioactivité se situe, je dirais, dans la normale", a déclaré Rafael Grossi à des journalistes sur le site, qui avait été occupé par l'armée russe entre le 24 février et fin mars.
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16 h 23 : Kiev démolit un monument historique dédié à l'amitié ukraino-russe
La mairie de Kiev a commencé la démolition d'un monument historique d'époque soviétique célébrant l'amitié entre l'Ukraine et la Russie,.
Les journalistes de l'AFP à Kiev ont vu s'effondrer la tête de l'une des deux figures de cette statue, qu'une grue tentait de démonter, en plein centre de Kiev. "Huit mètres de métal de la soi-disant 'amitié des deux peuples' démantelé. Et ce qui est symbolique (...) la tête de l'ouvrier russe est tombée", a déclaré sur Telegram le maire de la capitale ukrainienne, Vitali Klitschko.
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15 h 21 : la Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité
La présidente de la Moldavie a lancé un appel au "calme" et annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l'Ukraine, après une série d'explosions dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie.
Kiev a accusé Moscou de chercher à "déstabiliser" la région.
La France soutient la Moldavie face "aux risques de déstabilisation", a de son côté déclaré le ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian
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14 h 30 : Poutine et Erdogan ont discuté des questions humanitaires en Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont discuté de la situation "humanitaire" en Ukraine lors d'un entretien téléphonique, a indiqué le Kremlin.
Les deux dirigeants ont "évoqué en détail la situation en Ukraine dans le contexte de l'opération militaire spéciale pour défendre le Donbass et les efforts entrepris en permanence par la partie russe pour assurer la sécurité des civils, y compris l'organisation de couloirs humanitaires", a dit la présidence russe dans un communiqué.
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14 h 05 : "Nous sommes engagés à trouver une solution diplomatique avec l'Ukraine", assure Sergueï Lavrov
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a de son côté assuré que la Russie était "engagée à trouver une solution diplomatique avec l'Ukraine". Il a cependant affirmé qu'il était "trop tôt" pour envisager un médiateur dans les discussions en cours avec Kiev.
Sergueï Lavrov a par ailleurs assuré que la Russie était "prête à coopérer" avec l'ONU pour aider les civils en Ukraine. "Notre but principal est de protéger les populations civiles. Nous sommes prêts à coopérer avec nos collègues des Nations unies pour soulager les souffrances des populations civiles", a-t-il déclaré.
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13 h 45 : Antonio Guterres appelle à une "enquête indépendante" face aux accusations de crimes de guerre en Ukraine
"Je suis préoccupé par les rapports répétés faisant état de possibles crimes de guerre" en Ukraine, a déclaré le secrétaire général de l'ONU depuis Moscou, estimant qu'ils "nécessitent une enquête indépendante".
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13 h 30 : Antonio Guterres propose la mise en place d'un "groupe de contact humanitaire"
"Je suis venu à Moscou avec un message de paix. Ma priorité est de réduire les souffrances", a exprimé Antonio Guterres depuis la capitale moscovite. "J'ai proposé à Sergueï Lavrov la mise en place d'un groupe de contact humanitaire avec la Russie, l'Ukraine et les Nations unies pour pouvoir faciliter la mise en place de corridors humanitaires", a-t-il annoncé.
"Certains civils sont en grand danger et doivent être évacués", a-t-il insisté, évoquant notamment le cas de la ville de Marioupol.
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12 h 21 : la Pologne impose des sanctions à 50 oligarques et entreprises russes
Le ministre polonais de l'Intérieur, Mariusz Kaminski, a annoncé mardi l'adoption de sanctions visant cinquante oligarques et entreprises russes implantés dans le pays, en réaction à l'invasion de l'Ukraine. Figurent parmi les personnalités ciblées le milliardaire Mikhaïl Fridman, le magnat de l'aluminium Oleg Deripaska et Eugene Kaspersky, fondateur de la société de cybersécurité qui porte son nom.
"Il est probable, voire certain, que cette liste sera élargie", a précisé le ministre.
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12 h 15 : Antonio Guterres plaide pour un cessez-le-feu "dans les plus brefs délais"
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a plaidé mardi, lors d'un déplacement à Moscou, pour un cessez-le-feu en Ukraine "dans les plus brefs délais".
"Ce qui nous intéresse beaucoup, c'est de trouver les moyens de créer les conditions pour un dialogue efficace, créer les conditions pour un cessez-le-feu dans les plus brefs délais", a déclaré Antonio Guterres avant des discussions avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
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11 h : 5,3 millions de réfugiés, l'ONU en attend 3 millions de plus
Près de 5,3 millions de réfugiés ukrainiens ont fui leur pays depuis l'invasion par les troupes russes il y a deux mois, et l'ONU s'attend à ce qu'il y en ait 3 millions de plus d'ici la fin de l'année.
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10 h 40 : des explosions dans une tour de radio russe en Transnistrie, en Moldavie
Les autorités de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par Moscou, ont affirmé que des explosions s'étaient produites mardi dans une tour radio près de la frontière avec l'Ukraine.
"Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïak", a déclaré dans un communiqué le ministère de l’intérieur de la Transnistrie. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la "capitale" de la Transnistrie, Tiraspol, non loin de la frontière avec l’Ukraine.
Dans la foulée, la présidente moldave a annoncé réunir son conseil de sécurité nationale.
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10 h 35 : l'ONU double son appel humanitaire pour l'Ukraine à 2,25 milliards de dollars
Les Nations unies ont annoncé avoir doublé leur appel d'urgence pour apporter de l'aide humanitaire en Ukraine, envahie par la Russie, portant le total à 2,25 milliards de dollars.
"Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l'appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre. L'appel a également été prolongé de trois à six mois", a indiqué l'ONU.
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10 h 15 : le Royaume-Uni ouvre une enquête après un piratage visant l'armée
Le gouvernement britannique a ouvert une enquête au sujet d'un piratage qui, selon le tabloïd Daily Mail, a permis d'accéder à l'identité d'une centaine de recrues potentielles de l'armée britannique, possiblement au profit de la Russie, a annoncé mardi Leo Docherty, sous-secrétaire d'État à la Défense. Selon le Daily Mail, l'identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l'armée a été découverte de manière illégale.
"Ça semble une cible de renseignement très étrange, étant donné qu'elle viserait des soldats nouvellement formés", a-t-il ajouté, "j'aurais pensé que le Kremlin aurait des cibles en matière de renseignement plus élevées que ça".
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10 h 10 : "Poutine n'a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l'Ukraine", affirme Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis
"L'invasion de l'Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables", a dénoncé mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des États-Unis, depuis la base américaine de Ramstein où une quarantaine de pays sont réunis avec l'objectif de renforcer la livraison d'armes à l'Ukraine.
"L'Ukraine croit qu'elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi", a-t-il ajouté.
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9 h 30 : "la France maintiendra son appui déterminé à l'Ukraine", assure Jean-Yves Le Drian
"La France maintiendra son appui déterminé à l'Ukraine", a assuré le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lors d'un entretien avec son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba.
Le ministre a noté "la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien" et sa "détermination à poursuivre et approfondir l'appui apporté par la France à l'Ukraine, dans tous les domaines", peut-on lire dans un communiqué twitté par Jean-Yves Le Drian mardi.
J’ai souhaité confirmer à mon homologue ukrainien @DmytroKuleba que la France maintiendrait son appui déterminé à l’Ukraine face à la guerre à laquelle elle est confrontée : assistance financière, sanctions, équipements de défense, lutte contre l’impunité. pic.twitter.com/9OgtKltUar
April 26, 2022 -
8 h 45 : l'Allemagne va autoriser la livraison de chars à l'Ukraine
L'Allemagne va autoriser la livraison à l'Ukraine de chars de type "Guépard", spécialisés dans la défense anti-aérienne, a annoncé une source gouvernementale. Cette décision constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu'ici par Berlin dans son soutien militaire à Kiev.
Les détails – notamment le nombre de chars – doivent être dévoilés dans la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht.
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7 h 15 : "Si Sergueï Lavrov brandit la menace d'une troisième guerre mondiale, c'est pour dissuader les pays alliés de fournir davantage d'armes à l'Ukraine"
Une quarantaine de pays se réunissent sous l'impulsion des États-Unis à partir de 8 heures, ce mardi, sur la base américaine de Ramstein, en Allemagne, avec l'objectif d'armer davantage l'Ukraine. Pour Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c'est cette réunion qui a motivé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de brandir la menace d'une troisième guerre mondiale. "Il s'agit de dissuader les pays alliés", analyse-t-il.
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2 h 44 : Londres supprime tous les droits de douane pour l'Ukraine
"Les droits de douane sur tous les biens importés d'Ukraine seront maintenant réduits à zéro, et tous les quotas seront abolis", a annoncé le gouvernement britannique dans un communiqué. Cette mesure répond à une demande directe du président ukrainien Volodymyr Zelensky, précise le communiqué. Elle concerne notamment l'orge, le miel, les volailles et les tomates en boîte exportées par l'Ukraine vers le Royaume-Uni.
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0 h 37 : les États-Unis président en Allemagne des discussions sur l'Ukraine
Les États-Unis organisent mardi une conférence devant réunir plus de 40 pays lors de laquelle seront abordées des questions de défense liées à l'Ukraine, avec pour but d'armer Kief afin qu'il puisse se défendre contre l'offensive, potentiellement décisive, lancée par la Russie dans l'est du pays. L'événement sera présidé par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, sur la base aérienne de Ramstein en Allemagne. "Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien", a souligné lundi Lloyd Austin au sujet de l'Ukraine.
D'après le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley, l'un des principaux objectifs des discussions est de synchroniser et de coordonner une aide sécuritaire croissante à l'Ukraine comprenant des armes lourdes ainsi que des drones armés et des munitions.
S'exprimant devant des journalistes présents à bord de l'avion le transportant en Allemagne, le général Mark Milley a déclaré que les prochaines semaines seraient "vraiment décisives". L'Ukraine "a besoin de soutien continu pour avoir de la réussite sur le champ de bataille", a-t-il ajouté. "Et cela est réellement l'objectif de cette conférence."
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0 h 11 : les armes occidentales en Ukraine sont des cibles légitimes, dit Moscou
S'exprimant dans un entretien à la télévision publique diffusé lundi sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a estimé que "ces armes seront une cible légitime pour l'armée russe œuvrant dans le cadre de l'opération spéciale", en référence à l'offensive en Ukraine, que les Occidentaux et Kiev qualifient d'invasion.
"Des entrepôts de stockage dans l'ouest de l'Ukraine ont été visés plus d'une fois (par l'armée russe). Comment peut-il en être autrement ?", a ajouté Sergueï Lavrov. "L'Otan, en substance, est engagée dans une guerre avec la Russie via un intermédiaire et elle arme cet intermédiaire. Cela signifie la guerre."
Avec AFP et Reuters
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ANALYSELa guerre en Ukraine, une menace pour le fragile équilibre géopolitique en Arctique
REPORTAGE
Des bénévoles russes accueillent les réfugiés ukrainiens qui cherchent refuge en France
Le monde dans tous ses États
Ukraine, combien de déplacés ?
BBC
Elena Krawzow: The Paralympian who posed for Playboy magazine
Last updated on 27 April 202227 April 2022.From the section Disability Sport
Elena Krawzow dives off the blocks. There's half a beat of silence. A moment of stillness. Then her hands cut the surface. A rush of water, a crash of noise. She submerges and starts counting.
"I know nothing about what's happening around me in those seconds," Krawzow says.
"That's partly because of my disability, but also my focus.
"I count the strokes to orientate myself. That way I know when in one more stroke there will be the wall and the turn.
"I can't tell what's going on in lane three, five or wherever. I worry only about myself, my technique, my race."
Krawzow is visually impaired, only 3% of her vision remains. She can't see her rivals, the ripples, the reaction.
She can't see the photographer either. But she can hear the click of the shutter, the instructions and encouragement.
Krawzow's not on the blocks now, but on a boardwalk. The sea beneath her is flat and calm. The sun above blazes hot. Wearing only a pair of white bikini bottoms, she runs her hands through her hair and pouts towards the photographer's voice.
It's a long way from the pool. It's even further from the start.
Krawzow was born in Mergen, a small village in southern Kazakhstan. It was 1993. Her country had been independent for a little over two years. The separation from a splintered Soviet Union left scars.
Mergen's farms were short of seeds and customers. Work for Krawzow's family was scarce, money was tight. There were days when she and her siblings would get by just on tea and bread.
When Krawzow was seven, things became even harder. Her teachers noticed that she would squint and strain to see the board. She would hold books close to her nose as she tried to read.
The family's desire to leave grew more urgent. They needed to find somewhere to treat and teach their young daughter.
Firstly they went to Russia and a Moscow eye hospital, where her macular degeneration was diagnosed. Krawzow was sent to a boarding school for disabled children, where violence - between kids, from teachers - was common.
Finally, with Elena now aged 11, the Krawzows managed to re-settle in Germany.
"It was not easy to change countries," she remembers.
"I come from a very small village and the European lifestyle, and Germany was completely new to me. I felt like an alien.
"But it was the best choice from my parents. I am very happy to live in Germany, because a lot of people here helped me to realise myself."
One was Michael Heuer - a sports teacher. He saw that for Krawzow - a fish out of water - swimming could be an outlet.
During the week she trained herself, counting strokes and lengths. At the weekends she lost herself dancing to the beats of Berlin's techno clubs.
She went to the London 2012 Paralympics as a teenager, claiming silver for Germany aged 18. She won her first world title a year later. In 2016 she set a world record in her favoured event, 100m breaststroke.
Success brought attention and the opportunity to break further ground.
"I was a little bit popular before - because I'm a world champion and had world records and all these things - but it was very important that Playboy made that request to do the shoot," she says.
"I am the first disabled person to be on the cover. It was a step to show other guys in the world that people with a disability are the same as those without a disability."
Other Paralympians have done similar, before Krawzow's shoot in the autumn of 2020.
British sprinter Jonnie Peacock posed shirtless for Attitude in 2013. American Sarah Reinertsen - like Peacock a lower-limb amputee - featured naked in ESPN's Body Issue in 2009.
But Krawzow's German Playboy cover, unapologetically erotic, caused a greater stir.
Some Paralympians have long criticised their casting as stars of 'inspiration porn'external-link - media coverage that lingers on disability as a defining feature to be overcome with dignity and determination. They see their sporting achievements reduced to two-dimensional feel-good fodder for an able-bodied eye.
Krawzow's shoot hit the newsstands in October 2020, raising eyebrows, and also questions. How do we see Paralympians? Are we comfortable seeing this much of one? What about an athlete in a wheelchair? Or with cerebral palsy?
"I wanted to show that people with a disability are the same as those without a disability," Krawzow says. "We want the same chance to live, to love ourselves independent of the disability.
"In Germany some of the population are very shy and nervous around people with a disability. I don't know why. We are not dangerous. We are normal people. That was my challenge; to show we are completely normal and they can speak with us like normal people.
"A lot of women and other people wrote to me on Instagram to say thank you and to say it motivated them and made them feel better, it was so nice to hear it."
Not everyone was a fan. Krawzow's parents, who have moved back to rural Kazakhstan from Germany, found the cultural and generational gap too wide.
Her father didn't talk about it. In relation to other, more modest bikini-clad photos featured on her social media, he expressed concern over the lack of warmth and support in her outfits.
He was soon on more comfortable ground. Less than a year after the Playboy shoot, Krawzow was back in a one-piece, back in the pool, back among the hunt for medals.
Halfway through the 100m breaststroke Paralympic final at the Tokyo Aquatics Centre, on 1 September 2021, Krawzow sensed something was amiss.
"Just after the 50m turn, as I came back for the final length I thought 'maybe someone has turned before me,'" she remembers. "Maybe Rebecca is faster than me."
The Rebecca in question is Britain's Rebecca Redfern. She was indeed a second or more ahead. Krawzow could feel her dream of Paralympic gold slipping away. Again.
Five years earlier Krawzow had arrived at Rio 2016 as a world record holder and red-hot favourite, but faded to fifth. Determined not to be denied again, she reeled in Redfern, inch by inch.
The German touched first, but was one of the last to know it.
"I had to ask a volunteer at the poolside what my time was," she says.
"After that I realised I was the winner. It was very emotional for me. There was a lot of work and sacrifices for this medal so I was the happiest girl in the world."
After the Paralympics, Krawzow travelled, celebrated and got engaged to her boyfriend. Life was good, but her headaches were bad.
She had felt them in Tokyo, but put them down to jet-leg, a new environment, the build-up of a decade of Paralympic pressure. They were harder to explain as they persisted on a post-Games holiday in Paris.
She went for an MRI scan the afternoon after she and her fiancée Phillip had been shopping for wedding rings. The images came back showing a malignant brain tumour.
"I had been so happy and then in that next second of the diagnosis, I felt completely destroyed," Krawzow says.
"All my good feeling was gone."
An operation followed, chemotherapy and radiotherapy stretches in front of her for another 10 months. Our interview was interrupted by the latest, thankfully upbeat, update from her doctor.
Krawzow, now 28, is still training, still competing, still unswerving in her approach to sport and life: ignoring the noise, focusing on her own race. June's World Championships in Portugal is next. Paris 2024 around the corner.
"One of my first questions after my brain operation was how soon can I train again," she says.
"I think this is one of the most important things in life: to have goals, rather than staying at home, thinking about all the horrible things."
Instead Krawzow keeps chasing her new horizons, and challenging our old assumptions.
Valeurs Actuelles
Des croix gammées retrouvées taguées dans deux communes de la Creuse
Des croix gammées. Voilà ce qui a été retrouvé, inscrit sur les murs de deux communes de la Creuse lundi matin 25 avril, à Saint-Pardoux-Morterolles et Saint-Pierre-Bellevue, rapporte France Bleu Creuse. « On avait quatre tags sur la mairie et un peu moins d’une dizaine sur les panneaux routiers », précise Pierre-Marie Nourrisseau, le maire de Saint-Pierre-Bellevue. À Saint-Pardoux-Morterolles, c’est aussi sur la mairie et l’ancienne maison d’accueil familial que les croix gammées ont été taguées. « On a déjà été victimes de tags comme ça, mais c’étaient des inscriptions anti-forêt ou anti-chasse. Nous n’avons jamais eu de croix gammées sur notre commune », explique Pierre-Marie Nourrisseau.
Des précédents
Ce n’est pas la première fois que de telles inscriptions sont retrouvées dans des communes françaises. Régulièrement, de tels actes sont perpétrés, comme par exemple à Douarnenez, dans le Finistère, ou, fin mars dernier, et alors que la campagne battait son plein, des croix gammées avaient été taguées sur une permanence du Parti socialiste. Il y a quelques mois, c’était des tags du même acabit près de Montpellier.
Creuse : les dernières actualités
BBC
Liverpool have chance to become 'immortal' after Villarreal win
Last updated on 27 April 202227 April 2022.From the section European Football
"It's impossible... but now you're thinking, can it happen?"
Liverpool moved to within eight games of "immortality" in the shape of an unprecedented quadruple after beating Villarreal 2-0 in the Champions League semi-final first leg.
The only negative for the Reds was that they should have won by more in a completely convincing performance.
Their goals came in quick succession through a Pervis Estupinan own goal and Sadio Mane.
The winners will face either Liverpool's Premier League title rivals Manchester City or La Liga champions-elect Real Madrid in the final.
So can the Reds really win all four trophies, what did boss Jurgen Klopp make of the win and do Villarreal have a chance at home next week?
Manchester United, Barcelona, Inter Milan, Bayern Munich, Celtic, Ajax and PSV have all won the treble of European Cup, league title and domestic cup.
But Liverpool - who have already won the Carabao Cup - are still in the running for an unprecedented quadruple.
"That's got to be the aim," said former England defender Rio Ferdinand on BT Sport.
"They are going to set themselves the target. If they achieve it, they're immortal, they are above anyone that has played the game in this country.
"Whether they can achieve it remains to be seen. But they're ticking boxes along the way at the moment."
Liverpool, who face Chelsea in the FA Cup final, need Manchester City to slip up in the Premier League. The Reds trail City by one point with five games to go.
Ex-Reds defender Luis Enrique said on BBC Radio 5 Live: "They can win all four trophies. It is nearly impossible but they have that 1% chance.
"You have to look game by game and I really believe they can do it. I have never seen a Liverpool squad like this - the players look like they believe as well."
Ex-England international Karen Carney added: "There was a period of 10 minutes in the second half where they just turned it on and that's the sign of a fantastic team, they sense the moment and take it.
"That's why they're in the hunt for four trophies because they are experienced enough to know when to do it."
BBC senior football reporter Ian Dennis said: "Liverpool have got eight games in 31 days and every single of them is a cup final. They stand on the verge of greatness."
Former Liverpool striker Michael Owen, speaking on BT, said: "Imagine it [the quadruple]. It's impossible... but now you're thinking can it happen?"
Liverpool boss Klopp said: "It was a brilliant game. I liked the first half a lot. We didn't score, that is the only problem.
"In the second half we finished the situations off in a superb way. Both goals were outstanding. We wanted to score a third but from that moment on it makes sense that we control the game and that is what we did.
"In football it is always the same. You show the respect to the opponent in the way that you defend them."
Liverpool have scored 135 goals in all competitions this season. Their only defeat in 2022 was in the second leg of the Champions League last-16 tie with Inter Milan.
Ferdinand said: "This is the best Liverpool team I've ever seen. They're relentless with and without the ball. It's the way they press teams, the energy, effort, application, you marvel at it."
Former Liverpool striker Peter Crouch, also on BT, said: "I was too young for the [great Liverpool] teams of the 70s. This is the best I've seen.
"Liverpool are kicking on again. They're making subs very well. This is a Champions League semi-final and they're making subs like they're resting players.
"From where they were [a few years ago] to where they are now is chalk and cheese. It should be a blueprint for other clubs behind like Tottenham, Arsenal, Manchester United."
The Reds won the English title in 2019-20 after a 30-year wait, having previously gone close in 2013-14.
Owen said: "We should give credit to [former Liverpool manager] Brendan Rodgers. I didn't think I'd ever see a trio like Raheem Sterling, Daniel Sturridge and Luis Suarez up front. Oh my word it was unbelievable and now a new set of attackers have taken it on again.
"It's dreamland for Liverpool fans. The last 10 years have been a dream. It's Liverpool's turn in the cycle. It's just how many they can collect while it's their turn. Inevitably other teams will come back."
"Villarreal have just got a pulse," said Owen. "If Liverpool had nicked another one it would have been game, set, match.
"If Villarreal get an early goal in Spain you never know."
Only twice have a team lost the first leg of a European Cup semi-final 2-0 and gone through - Hamburg against Real Madrid in 1979-80 and Roma against Dundee United in 1983-84.
The Reds have never gone out after winning a first leg 2-0 at home in Europe.
But they have conceded at least three goals in the away leg of each of their last three Champions League semi-finals.
Villarreal boss Unai Emery has said his team will play differently next week, having only had one shot - a joint record low for a Champions League semi-final.
He said: "It's not a good result but we will try to dream and do something different in our home.
"The match next week will be very different than tonight. It is very important in our home to change something, maybe tactically. They are going to suffer more than tonight."
Klopp said: "We didn't go to Roma thinking we were through [after winning the first leg 5-2 in 2018].
"For me it's the best example of 2-0 at half-time. You have to be alert and play the second like the first.
"It will be a tricky atmosphere for us. They will fight with all they have. It's always the same."
Valeurs Actuelles
La maire socialiste d’une commune de Normandie mise en examen pour complicité de trafic de drogue
Elle se disait sereine. Et pourtant. Vendredi 22 avril, la maire socialiste de Canteleu, en Seine-Maritime, Mélanie Boulanger, a été mise en examen pour complicité de trafic de stupéfiants, rapporte Ouest-France. C’est le parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis) qui en a fait l’annonce lundi 25 avril. « La maire et son adjoint ont été mis en examen des chefs de complicité, transport, acquisition, détention, offre ou cession non autorisée de stupéfiants. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire », a précisé la vice-procureure de Bobigny, Anne-Laure Mestrallet. L’élue reste donc libre pour l’instant.
Une première garde à vue en octobre dernier
Déjà en octobre dernier, Mélanie Boulanger avait été placée en garde à vue après le démantèlement d’un vaste réseau de trafic de drogue. Elle était ressortie libre sans qu’aucune charge ne soit retenue contre elle. « 15 kg d’héroïne, 25 kg de produit de coupe, des armes à feu et la somme de 375 000 € » avaient été saisis, selon un communiqué de presse du magistrat, précise le quotidien régional. Dix-huit autres personnes avaient été interpellées, et onze mises en examen dans la foulée. L’élue socialiste avait alors tenu une conférence de presse ou elle avait affirmé : « Non, rien n’a été retrouvé chez moi, ni arme, ni argent liquide, ni produits stupéfiants. Je n’ai jamais été inquiète de l’issue de cet épisode, aussi difficile soit-il, car je sais que je suis irréprochable », avait-elle déclaré. Mélanie Boulanger avait été tête de liste pour le Parti socialiste aux élections régionales de juin 2021 en Normandie.
Seine Maritime : les dernières actualités
France24 - World
China megacity mass-tests, cancels flights after suspected Covid case
Issued on: 28/04/2022 - 07:30Modified: 28/04/2022 - 07:28
Beijing (AFP) – The Chinese megacity of Guangzhou cancelled hundreds of flights Thursday and launched mass testing of 5.6 million people after one suspected Covid case, as the battle to contain the coronavirus sweeps across the country.
China is facing its worst outbreak since the peak of the first wave in early 2020, with eastern Shanghai recording dozens of daily deaths and the capital Beijing sealing off whole neighbourhoods where handfuls of cases have been detected.
Under its zero-Covid policy, China has used lockdowns, mass testing and travel restrictions to stamp out infections.
The strategy is under strain, with the highly transmissible Omicron variant punching through health controls.
Rolling virus restrictions -- including a weeks-long lockdown of virtually all of Shanghai's 26 million residents -- have damaged the economy, causing backlogs at the world's busiest container port, a key node in the global supply chain.
On Thursday, Guangzhou, a major trade and manufacturing hub in southern China, announced mass testing for almost a third of its near 19 million residents after an "abnormal" test result was detected at its airport, where most flights have been cancelled.
Meanwhile, the tech hub of Hangzhou near Shanghai late on Wednesday ordered 9.4 million downtown residents out of its 12.2 million population to get tested every 48 hours if they want to access public spaces and transportation.
The aim is "that the virus has nowhere to hide or settle", the city government said in a statement, raising fears of further restrictions across a city home to some of China's biggest companies.
China reported 11,367 new infections on Thursday, a small daily tally compared with most major global economies, but enough to rattle authorities in the country where the coronavirus was first detected in late 2019, but that had until recently emerged relatively unscathed by the pandemic.
Over 10,000 of those cases were detected in Shanghai, where cases are trending downwards after a weeks-long lockdown which has enraged residents and seen rare protests against a government accused of bungling the response and failing to feed people confined at home.
The city is waging a campaign to reach "zero-Covid at the community level" -- meaning no transmissions outside locked-down areas.
In recent days, more housing compounds have lifted movement restrictions and authorities on Thursday said 90 percent of new infections were found in quarantined areas.
Around 50 new cases were found in Beijing, the seat of government for President Xi Jinping, who has until now hailed China's virus response as an example of the superiority of the country's Communist leadership.
The capital launched mass testing of nearly all its 21 million residents this week and locked down more housing compounds in its populous Chaoyang district Thursday.
Residents are on high alert of a potential wider lockdown, with large gatherings, group travel and weddings suspended and some schools moving online.
© 2022 AFP
BBC
Champions League: 'Man City & Liverpool two of modern era's greatest sides'
Last updated on 5 minutes ago5 minutes ago.From the section Premier League
The Spanish duo of Real Madrid and Villarreal will demand a significant say in this matter, but the notion of a Champions League final between Liverpool and Manchester City in Paris is a truly mouthwatering prospect.
And, after the semi-final first legs, the two Premier League thoroughbreds who are conducting their argument on another level will both feel confident they can make what might be a defining date at the Stade de France on 28 May.
Liverpool hold a 2-0 lead over Villarreal after a controlled display of power at Anfield while Manchester City take a more hazardous 4-3 advantage over Real Madrid to the Bernabeu.
They were semi-finals of contrasts but both provided perfect illustrations of why the Premier League is lucky to boast two of the greatest sides of the modern era.
Liverpool, for 53 minutes at least, did not have it easy against Villarreal and their European specialist coach Unai Emery, banging their heads against a yellow wall of defiance until Jordan Henderson's cross took a fortunate deflection off Pervis Estupinan.
It was all this ruthless Liverpool side needed and two minutes later Sadio Mane poked home a second to give them what, logic suggests, will be a decisive advantage.
Liverpool looked in the mood to rub out any hope Villarreal might have had but instead chose to exert iron control, refusing to give up any opportunity to hand Emery's side a lifeline they did not merit in this game.
Manchester City are dealing with much greater jeopardy against Carlo Ancelotti's Real Madrid, who achieved the quite remarkable feat of being totally outclassed for long periods at Etihad Stadium but still somehow doing enough to have a huge chance of reaching yet another Champions League final.
Liverpool were cool while City were gloriously chaotic, a flawed beauty, ignoring the option of containment to keep pouring forward - and it is these two differing styles that make their rivalry so glorious.
Whatever the evidence of these two games, the two sides are united by the common quality of greatness.
Manchester City hold a narrow lead in the Premier League with Liverpool only one point behind while Klopp's side have the confidence of winning the 2019 Champions League, the trophy that has proved so elusive for City manager Pep Guardiola since he came to England.
City will see Champions League success, especially after the pain of last season's final defeat by another Premier League rival in Chelsea, as affirmation of their status among Europe's elite. Liverpool would regard a seventh triumph as further confirmation of their standing among what their fans call "European royalty".
There is still much to be done but European club football's biggest occasion would be a fitting stage for the latest episode in a storyline that looks like it will run for several years.
It was noticeable that Liverpool manager Klopp steered well clear of his trademark fist pumps in front of the Kop at the conclusion of what was ultimately a comfortable win. It is, as the saying goes, only half-time and he was not going to do anything that might suggest premature celebration.
Villarreal's record in disposing of Juventus and Bayern Munich in the previous rounds will act as a shield against any Liverpool complacency, not that it appears to exist in this team. The way Emery's side were stopped from launching the devastating counter-attacks that have marked their Champions League progress suggest it will take a superhuman feat on their part to come through this to reach the final.
Emery's body language towards the end spoke of a coach who was happy taking a 2-0 defeat, an attitude perhaps shaped by the fear of a heavier beating after Liverpool's one-two pierced their resistance.
In seven days we will know. Champions League combat will resume after the latest round of Premier League fine margins as Liverpool travel to in-form Newcastle United and City face a test at Leeds United.
Liverpool will feel confident of progress at the Estadio de la Ceramica whereas City face the more imposing surroundings of the Bernabeu.
Guardiola must hope Manchester City have not left the door too ajar for Real Madrid, who are adept at squeezing through the smallest spaces in the Champions League, a competition in which they and their legendary coach Ancelotti - looking for his fourth win - believe they are driven by destiny.
If Liverpool and Manchester City prevail, they could put on quite a show in Paris.
France24 - World
'Not afraid': Ukraine women learn to demine in Kosovo
Issued on: 28/04/2022 - 07:20
Peja (Kosovo) (AFP) – Kateryna Grybinichenko chose to sign up after rockets fell on her home city of Sloviansk, in Ukraine's eastern Donetsk region.
The 36-year-old wanted to help -- so she joined a band of Ukrainian women taking part in an intensive demining course in Kosovo, a place all too familiar with clearing deadly explosives.
The trainees have travelled hundreds of miles, hoping to protect their homeland for decades to come.
After learning their craft from the experts, the women plan to return to Ukraine and put it into practice in areas where Russian troops have withdrawn.
"There are various ways to fight," said Anastasiia Minchukova, one of the eight women who applied for the scheme.
The 20-year-old English teacher, who dons a blue protective apron and a visor for the training, said there is a "huge demand for people who know (about) demining" in Ukraine.
"The only reason I'm here is to help my country," she said.
The trainees are being taught how to detect, identify and disable explosives on the course organised by the Mines Awareness Trust (MAT) Kosovo NGO.
Six women started the three-week programme in the western town of Peja, known as Pec to Serbs, on Monday, with two others set to arrive soon. The organisers plan to take on more trainees in the future.
The course has been specifically set up in response to the invasion of Ukraine, and focuses on Russian and former Soviet arms, including guided weapons, mines and rockets.
It is open to men too, but Ukrainian males aged 18 to 60 are banned from leaving the country. And the women here want to take part in the defence of Ukraine.
The MAT said this course is the first of its kind outside Ukraine since the Russian invasion began in February.
'First-hand experience'
Kosovo was chosen to host the scheme because of its "first-hand experience", chief instructor Artur Tigani said.
"We have gone through quite a similar situation, especially when it comes to contamination with unexploded devices."
An estimated 13,000 people lost their lives in the war between Serbian forces and ethnic Albanian guerrillas in the late 1990s.
The conflict ended after a NATO air campaign forced Serbian troops to withdraw from the territory, paving the way for independence in 2008.
But the war left the former Serbian province with 4,500 minefields, according to US estimates after the war.
The devices were scattered mainly in the mountainous Peja region, close to the Albanian border, where Tirana shipped arms and supplies to Albanian guerrillas.
With international help, most of the mines have been cleared, and the risk is now officially assessed as "light".
The Kosovo instructors have also delivered training in Syria, Iraq and Libya.
"It is our life's mission to save lives and help others save lives," said Tigani.
Huge challenge
The Ukrainian trainees are aware of the huge challenge they face when they get back home.
They expect to join emergency services and get to work when they return on May 13.
"I've seen, while travelling in (Ukraine), the huge amount of the abandoned ammunition and unexploded ordnance laying on the ground," Grybinichenko said.
It is thought it could take decades to rid Ukraine of mines. Perrine Benoist, of the Handicap International NGO, has said it will likely "take 50 years to clear everything."
Minchukova knows that she and her fellow trainees have taken on a perilous task.
But she said: "It's dangerous all over Ukraine, even if you are in a relatively safe region".
"I'm ready for it. I'm a Ukrainian. I'm not afraid of anything.
"I know we will have a chance to prove (we are) worthy of doing the same as men."
© 2022 AFP
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : des “semaines extrêmement difficiles” sont à prévoir
Kiev s’attend à des « semaines extrêmement difficiles »
Le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov, a prévenu de « semaines extrêmement difficiles à venir » en Ukraine, dans un communiqué que relate Le Figaro. « Nous allons perdre encore des soldats avant de gagner », a-t-il déploré, prévoyant également « plus de destructions et de blessés ». Le ministre a ainsi appelé le peuple ukrainien à « la résilience et à l’unité ».
Plus de 200 attaques informatiques commises par la Russie
D’après un rapport de Microsoft, publié mercredi 27 avril, plus de 200 attaques informatiques contre l’Ukraine et ses infrastructures ont été enregistrées depuis le début de l’offensive russe. Ces attaques seraient menées par des groupes russes proches du Kremlin, relate BFM TV. Selon le vice-président de Microsoft, Tom Burt, ces attaques informatiques auraient réussi à « détériorer les systèmes des institutions en Ukraine », « visé la perturbation de l’accès par la population à une information fiable et aux services vitaux dont dépendent les civils », mais également « tenté d’ébranler la confiance envers les dirigeants du pays ».
Le Parlement canadien condamne des « actes de génocide »
Mercredi 27 avril, les députés canadiens ont adopté une motion afin de condamner les « actes de génocide contre le peuple ukrainien » mené par les Russes, relaie TF1 Info. Le Canada dit avoir des « preuves claires et abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité systématiques et massifs ».
Londres appelle à fournir des armes lourdes
Liz Truss, chef de la diplomatie britannique, a appelé à livrer davantage d’armes lourdes et d’avions à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie. « Armes lourdes, chars, avions – creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça », a notamment déclaré la ministre des Affaires étrangères, comme le relaie TF1 Info. Malgré cet appel, le Royaume-Uni ne compte pour l’instant pas livrer plus d’armes et d’avions à l’Ukraine.
BBC
Conducting business in person is often necessary to establish trust and close deals
While all travel took a tumble during the pandemic, international business travel, in particular, was hit hard, as video calls and conferencing quickly took the place of on-site visits and in-person client meetings. But as the world learns to live with the virus, work-related trips have come bouncing back in a big way in 2022.
In fact, according to travel management company TripActions, business travel bookings for the first three months of 2022 alone surpassed more than half of all bookings for 2021, with an 875% increase from March 2021 to March 2022. Because of the newfound acceptance of remote work, business travellers are also booking longer "bleisure" stays, combining business trips with extra days for fun. More than a third of business travellers are booking longer (four- to seven-day) stays, a boost of three percentage points from last year.
As Covid restrictions and quarantines continue to lift around the world, certain places are seeing the biggest boom in this type of travel. We selected five countries that are seeing impressive rebounds across different international regions, based on the number of international business travel bookings (which include flight, hotel, rail and black car bookings) within the TripActions platform, and spoke to residents to find out how business travel is changing and how to have a more sustainable work-play stay.
One of London's financial hubs, Canary Wharf is home to many national and global headquarters (Credit: John Lamb/Getty Images)
United Kingdom
With the most business bookings in Europe this year, according to TripActions data, the UK serves as a hub for international trade. In-person meetings remain an important piece of that culture.
"Many global companies have their headquarters in London," said Ioanna Karelia, founder of online business Be Your Maverick. "Conducting business in person is often necessary to establish trust and close deals." The UK lifted the last of its travel Covid restrictions (including arrival tests and passenger locator forms) in mid-March, and the bounce in business travel has already been evident.
"Business travellers have begun to pour in from all corners of the globe," said Harrison Sharrett, marketing manager of office rental company Prime Office Space. We're seeing renewed demand for coworking spaces and other types of flexible spaces that are conducive to short-term stays."
To offset some of the carbon costs of international commuting, business travellers can look to stay in hotels with sustainability practices, like One Aldwych in London's Covent Garden, which earned Green Tourism Business Scheme's gold accreditation, thanks to its sustainable food sourcing, on-site compost programme and biodegradable amenity packaging. Or try the city's Good Hotel: it not only donates its profits to social causes around the world, but the building itself was repurposed from a derelict floating hotel from the Netherlands.
While the majority of Covid restrictions have been lifted, each country (England, Scotland, Wales and Northern Ireland) has its own remaining rules that travellers should check before departing.
Business travellers to Catalonia are now looking outside of Barcelona for corporate getaways (Credit: Ventura Carmona/Getty Images)
Spain
With the second-most business travel bookings in Europe this year (after the UK), Spain has seen some types of business travel, especially corporate getaways, emerge even stronger post-pandemic, especially in the economically important Catalonia region.
"Pre-Covid we would receive on average two or three business corporate event enquiries per month," said Richard Calvin, owner of Charming Villas Catalonia. "Since Christmas, we are now receiving on average eight to 10 monthly enquiries."
The style of travel is changing too. Whereas, before, groups wanted to be close to Barcelona and spend more time in the city, today's activity requests tend to be more countryside-based. "The necessity of being close to Barcelona is not so high," said Calvin.
Corporations booking Spain-bound travel are also taking the environment more seriously than ever. As Calvin notes, companies have increasingly asked for electric or hybrid cars and are opting for local businesses over global chains.
For a stay combining historical charm with future sustainability, try the Can Cuch Hotel, located in a 10th-Century farmhouse within Catalonia's Natural Park of Montseny. The property relies only on its own produced energy (predominantly generated via thermal and photovoltaic plates), needing no fossil fuels at all.
Guadalajara has seen big investments into business over the past two years
Mexico
With the most business travel bookings of any Latin American country, Mexico maintained some of the most open travel policies during the pandemic, with anyone allowed arrive by air for business or leisure, regardless of vaccination status. Due to this, the nation has seen both an influx of digital nomads, as companies adopted more expansive remote-work policies, and an increase in corporate retreat bookings, as employees take the opportunity to gather outside an official HQ space.
While Mexico City remains the most important economic hub, Guadalajara, the country's second largest city, has made big investments into business over the past two years. The country's largest convention centre, Expo Guadalajara, invested more than $23m Mexican pesos during the pandemic to facilitate hygienic practices, implement testing procedures and build isolation areas.
The region has also seen a spate of new openings in the past year. Fernanda Landa, director of the Guadalajara Tourism Board, recommends restaurant Yunaites, which opened in January 2021. "It's a new concept in Mercado IV Centenario [a city marketplace], inspired by high-quality dairy products from the small town of San José de Gracia," she said. "Try the mole cosechero [a pork and cumin-flavoured sauce dish], minguiche tacos [which include chilies, cheese and cream] and encotijadas [similar to an enchilada, but with a Cotija cheese sauce], which can be enjoyed from communal seating."
She also recommends MATEOS restaurant located within the newly opened Bellworth Hotel, which aims to make it easier for people to transition to a plant-based diet by offering primarily vegetarian options that highlight local produce in traditional Mexican dishes.
Delhi locals say that signs of business recovery are already evident, with increased traffic on the roads (Credit: Kriangkrai Thitimakorn/Getty Images)
India
Though business travel was hit particularly hard here, India remains a leader in Asia-Pacific business bookings, ranking second in the region after Australia. In fact, airlines have launched new non-stop flights between the two countries, which will facilitate business even further.
Account for traffic, especially when planning for meetings
Signs of business recovery are already evident, according to locals. "The streets are now back to normal and it may take additional time going from one point to another," said New Delhi resident Seema Roy, area managing director for Preferred Hotels and Resorts. "Account for traffic, especially when planning for meetings."
Roy said travellers should also be prepared for the significant changes hotels have made to improve safety, including thermal scanning, contactless check-in and check-out, and digital menus in restaurants.
Though located in a historical 1950s building, the five-star Ashok Hotel in Delhi has made many improvements in recent years to become LEED gold-certified, embracing reclaimed rainwater and planting native vegetation and an on-site organic garden. In Agra, the newly opened Tree of Life Ecotainers transforms old shipping crates into 320-sq-ft rooms, situated in a lush private garden with outdoor seating.
While travellers no longer have to provide a PCR test upon arrival to the country, they still must upload their details via a self-declaration form online and wear a mask in most settings, though this may vary from state to state.
Calgary is a business travel hub due to its large oil and natural gas industries (Credit: Dean Pictures/Getty Images)
Canada
Ranked ninth in overall business bookings for this year, Canada has been seeing more remote workers in its resort destinations and longer business stays, according to rental property managers. While much of this so far has been driven by Canadian citizens taking advantage of remote work (more than 27% of employed Canadians are said to be taking a workcation this year), international travel here is expected to grow even more: the country removed its testing requirement in April for vaccinated travellers, which some expect will result in an influx of foreign workers and more international conferences.
"We have noticed business travel becoming an ever-increasing part of our business," said Vancouver resident Connor Griffiths, owner of vacation-rental company Lifty Life. "This is driven by remote workers choosing to make medium-length stays in the off-season, and our move into larger metropolitan cities such as Kelowna and Calgary."
Griffiths warns that Canada has the highest mobile data costs in the world, so business travellers should come prepared with an internationally supported plan, if possible.
Depending on the industry, business travel tends to focus on Vancouver and Calgary in the western part of the country and Montreal and Toronto in the east. In Vancouver, the boutique OPUS hotel gives guests free cruiser bikes to explore the city and offers a zero-waste cocktail programme. Toronto resident Baruch Labunski, CEO at Ontario-based marketing company Rank Secure, recommends staying at Hotel X Toronto for its green ethos.
"It's LEED certified, has green rooftops, recycles everything possible, and it's situated in gorgeous parks and gardens," he said. "Sure, you could stay at a faceless chain hotel, but I think we should celebrate the return of business travel by cultivating cool experiences, even while we're working on the road."
BBC Travel's As the World Opens highlights the latest destinations opening their borders and explores the exciting things travellers can do there – safely and sustainably.
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France24 - World
Le Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
Issued on: 26/04/2022 - 15:26
Tom WHEELDON
The French presidential election results on April 26 gave Emmanuel Macron a comfortable victory – setting the stage for the “third round”, as many in France call the parliamentary polls taking place on June 12 and 19. Macron’s populist adversaries are keen to seize control of parliament and scupper his second term – but analysts say victory for the president’s supporters is the likeliest outcome, although it could require a deal with France’s traditional conservative party.
The opening salvos in the “third round” were ready to fire upon Macron’s victory. “Tonight we start the great battle for the parliamentary elections,” said nationalist Marine Le Pen. She lost the second round to Macron by 58.5 to 41.5 percent – but reduced his lead by half compared to their previous face-off in 2017, signalling once again the French far right’s slow, steady rise.
Keen to turbocharge this momentum in the June polls, Le Pen wants to frame her Rassemblement National (National Rally or RN) party as the sole outlet for opposition to the re-elected president, requesting support from all voters who want to “come together and join forces against Emmanuel Macron, wherever they may come from”.
Extreme-left firebrand Jean-Luc Mélenchon is taking a similar approach – telling supporters soon after Macron won that “the third round begins tonight” and that “another world is still possible if you elect enough MPs” from his Union Populaire outfit.
Mélenchon for one has explicitly pitched himself as a candidate for Macron’s prime minister if he can somehow gain a parliamentary majority. This would mark a return to “cohabitation”, the system which kicks in when the president lacks majority support in the National Assembly and so picks a prime minister from the winning party, creating a programme based on compromise between the two.
In the event of Le Pen’s or Mélenchon’s party depriving Macron of the votes he needs to get legislation through, the president could rely on Article 49.3 – the Fifth Republic’s most controversial constitutional tool, allowing the head of state to bypass MPs to create laws unless the opposition launches a vote of no confidence requiring fresh parliamentary elections. Macron “won’t want” to use this uncomfortable last resort, noted Paul Smith, a professor of French politics at Nottingham University.
‘Follow-on elections’
But experts say both populists face a colossal uphill struggle to try and win the parliamentary elections (or the législatives, as they are called in French).
France has had no cohabitation since 2002, after which a constitutional reform came into effect moving parliamentary elections to the aftermath of presidential votes. Since then, the freshly (re)elected president’s party has sailed to victory on the coattails of their win.
Thus past precedent suggests that the same dynamics that carried Macron to victory in the presidential polls will benefit his party in June, explained Jim Shields, a professor of French politics at Warwick University: The legislatives have “assumed the status of ‘follow-on’ elections favouring the newly elected president; no president since 2000 has failed to convert the momentum of their election into a parliamentary majority in the subsequent legislative elections”.
“The general tendency amongst French voters is to go and vote for the party of the president who’s just won,” Smith put it.
Whereas presidents tend to carry their support into the législatives, recently defeated runners-up and third-placed candidates tend to perform unimpressively. Le Pen won nearly 34 percent of the vote in the 2017 presidential vote's second round – before the Front National (National Front, the RN's predecessor) got just eight out of the 577 National Assembly seats in the subsequent polls. This came after she reached a strong third place in the 2012 presidential vote, but the National Front performed poorly in the parliamentary elections soon after.
‘Close to nil’
Le Pen and Mélenchon are hoping this time will be different amid fierce anti-Macron sentiment among parts of the French electorate. For swathes of people on both sides of the political spectrum, he is the very incarnation of the haughty, callous technocrat.
However, the fact remains that Macron won both rounds of the presidential election – and the first round showed that, of the three big voting blocs dominating France’s political landscape, Macron’s centre-right is the biggest, followed by the far right.
“As things stand at the moment, and given the way things have gone, I think Macron will get a workable majority, although not a huge one,” Smith said.
“This time, the chances of a majority for Le Pen’s RN, even if allied with [far-right presidential candidate] Éric Zemmour’s Reconquête! party, are vanishingly slim,” Shields said. “The different electoral system of legislative elections, with the high bar for contesting the run-off in each constituency, is a hurdle her party finds it almost without exception impossible to surmount.”
Likewise, Shields continued, Mélenchon’s prospects of securing a majority are “close to nil (with only 17 seats in 2017) – and the higher the abstention (which is again likely to be very high), the more remote those chances become by raising the second-round qualifying bar”.
The prospects for alliances to augment their voting blocs look slim: RN has spurned the idea of a pact with Zemmour while the left’s beleaguered parties are seen as unlikely to make a deal with the mercurial Mélenchon.
Macron deal with conservatives?
Whereas Le Pen’s and Mélenchon’s parties have faltered in recent years’ parliamentary elections, traditional conservative party Les Républicains (LR) held up best when Macron’s party swept its rivals aside in the 2017 législatives, becoming the biggest opposition party despite losing a lot of seats.
LR finds itself in a paradoxical position after its presidential candidate Valérie Pécresse bombed at the ballot box: a negligible force in the race for the Élysée Palace, but a formidable presence at the local level after topping the polls at the 2021 regional elections. LR is also a paradoxical party on an ideological level: the party of Pécresse – whose attempt to cast Macron as a “pale imitation” of a centre-right leader made her, not him, look like the imitator – but also the party of Éric Ciotti, her biggest rival in the LR primaries, whose politics are far more like Zemmour’s than Macron’s.
The centrist president shifted to the right in tandem with the centre ground of French politics during his first term – after picking his first prime minister Édouard Philippe and Finance Minister Bruno Le Maire from the LR ranks. As well as this ideological affinity, the conservative party would also offer Macron the kind of local machinery his political vehicle La République En Marche (Republic on the Move or LREM) lacks.
Consequently, “the most likely scenario is a deal between La République En Marche with its centrist allies and the most Macron-compatible components of Les Républicains,” Shields said.
“LR remains a powerful, well embedded party at grassroots level, as seen from its 112 parliamentary seats even in a context of severe presidential defeat in 2017,” he continued. “Here lie Macron’s best reserves for cooperation in an election where it may be more difficult for LREM to obtain a single-party majority than it was in 2017.”
Macron would have to navigate LR’s internal divide in forming an agreement. “You’ve got quite a lot of politicians in Les Républicains who don’t feel so close to Macron, who rather like the more identitarian stuff,” Smith cautioned. The party is “being torn in different directions; some people within LR think there is still space for them to exist” without joining forces with Macron.
But in the probable event that a diminished number of LR MPs take National Assembly seats, Smith continued, “they still see themselves as the natural party of government, so they would want to go in with Macron”.
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FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
FRENCH PRESIDENTIAL ELECTION
Macron re-elected as French voters hold off Le Pen’s far right once more
The Debate
What mandate for Macron? France's challenges in an uncertain world
Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir
Volodymyr Zelensky se félicite de la proposition de suspension des droits de douane entre l’Ukraine et l’Union européenne
La proposition de Bruxelles de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l’UE « nous permettra de soutenir l’activité économique au maximum en Ukraine et de préserver notre production nationale », s’est félicité Volodymyr Zelensky, ce mercredi 27 avril dans une vidéo diffusée sur Telegram. Une proposition qui doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 pays membres, indique Le Monde.
Face à l’armée russe, l’Ukraine redoute les « semaines extrêmement difficiles » à venir
L’Ukraine a dit mercredi s’attendre à « des semaines extrêmement difficiles » face à l’armée russe qui « a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l’est » du pays, indique BFMTV. Le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov a appelé les Ukrainiens à « la résilience et l’unité » après plus de deux mois de conflit avec la Russie.
La Russie se retire de l’Organisation mondiale du tourisme
La Russie a décidé de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Une décision qui devance l’exclusion qui devait être soumise au vote des États membres, selon Le Monde. Cette agence de l’ONU avait condamné « sans équivoque » en mars, l’invasion russe en Ukraine. De son côté, le ministère russe des Affaires étrangères a dénoncé une décision « illégitime » provoquée selon lui par une « propagande massive antirusse ».
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est arrivé sur le sol ukrainien
C’est sa première visite depuis le début de l’invasion russe. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est arrivé aujourd’hui, mercredi 27 avril, en Ukraine, indique BFMTV. Sur Twitter, ce dernier a indiqué vouloir « poursuivre notre travail pour étendre le soutien humanitaire et assurer l’évacuation des civils des zones de combat ».
Vladimir Poutine promet une réponse « une réponse foudroyante » en cas d’intervention d’un pays tiers
À l’occasion d’un discours prononcé devant le Parlement russe, à Saint-Pétersbourg, ce mercredi 27 avril, Vladimir Poutine a indiqué que si « un tiers souhaite s’ingérer dans les événements actuels », alors une « une réponse foudroyante » aura lieu « si nécessaire ».
La Bulgarie et la Pologne seront approvisionnées en gaz par « leurs voisins de l’Union européenne
Après la suspension de la livraison de gaz par le groupe russe Gazprom, la Bulgarie et la Pologne seront désormais approvisionnées « par leurs voisins de l’Union européenne », a affirmé mercredi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, indique Le Monde. « Nous ferons en sorte que la décision de Gazprom ait le moins d’effet possible sur les consommateurs européens », a-t-elle déclaré.
Arrêt des livraisons de gaz russe : un signe de représailles aux « actes inamicaux »
Après avoir suspendu la livraison de gaz russe vers la Pologne et la Bulgarie, le Kremlin a précisé cet arrêt était une réponse à des « actes inamicaux », relaie BFM TV. La Russie souhaite en effet soumettre les pays à payer le gaz en roubles.
La Russie interdit son entrée à près de 300 parlementaires britanniques
Pour répliquer aux sanctions à son encontre, la Russie a interdit à 287 membres de la Chambre basse du Parlement britannique d’entrer dans le pays, relate BFM TV. Un membre de la diplomatie russe a expliqué : « Les personnalités visées, dont l’entrée en Russie a été interdite, ont participé le plus activement à l’instauration de sanctions anti-russes par Londres. »
La Russie décide de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme
Ce mercredi 27 avril, la Russie a choisi de se retirer de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Moscou a ainsi anticipé son exclusion, qui devait être voté prochainement par les Etats membres, rappelle BFM TV.
« Les Russes ont menti » sur la destruction d’armes venant de l’Occident
D’après le gouverneur de la région de Zaporijia en Ukraine, « aucun dépôt de munitions et d’armes n’a été touché » par des explosions venant de l’armée russe. Auprès de BFM TV, Oleksandr Starukh a ajouté qu’il n’y avait pas « d’armes livrées par les occidentaux dans l’usine visée à Zaporijia ». Ainsi, les « Russes ont menti », accuse-t-il.
L’UE est « préparée » à une pénurie de gaz russe, assure Ursula von der Leyen
Gazprom’s announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.
We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.
Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.
— Ursula von der Leyen (@vonderleyen) April 27, 2022
La Russie aurait détruit des armes ukrainiennes livrées par l’Occident
Plusieurs localités ukrainiennes prises par l’armée russe
L’Ukraine a annoncé que plusieurs localités, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, avaient été prises par les troupes russes, relaie BFM TV. L’objectif de la Russie est particulièrement de prendre le contrôle du Donbass, dans l’est de l’Ukraine.
Les Etats-Unis mettent en garde contre une « escalade des tensions » vers la Moldavie
Mardi 26 avril, le porte-parole du département d’Etat américain, Ned Price, a parlé de possibles tentatives d’« escalade des tensions », relate BFM TV. Cette alerte des Etats-Unis fait suite à plusieurs explosions du côté de la Transnistrie, une région séparatiste pro-russe de Moldavie, ouvertement soutenue par Moscou, et proche de la frontière ukrainienne. « Nous demeurons préoccupés face à toute tentative potentielle d’engendrer une escalade des tensions », a déclaré Ned Price, sans pour autant accuser la Russie d’être l’auteur des explosions.
Gazprom arrête ses livraisons de gaz à la Bulgarie
Le ministère russe de l’Économie a annoncé que Gazprom allait arrêter dès ce mercredi 27 avril de livrer du gaz à la Bulgarie, rapporte un communiqué dont se fait l’écho BFM TV. « Aujourd’hui, Bulgargas EAD a reçu la notification que les livraisons de Gazprom Export seront suspendues à partir du 27 avril 2022. » En raison de la guerre en Ukraine et des sanctions imposées à la Russie, le pays souhaite que ses livraisons énergétiques se paient désormais en roubles. La Russie a déjà coupé les vannes à la Pologne.
Poutine a « l’espace politique » nécessaire pour arrêter la guerre, selon le Royaume-Uni
Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, a déclaré sur TalkTV que Vladimir Poutine possédait « l’espace politique » nécessaire pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Et ce, en raison de la censure des médias en Russie. « Compte tenu du soutien massif de la Russie à ce qu’il fait, de l’apparente indifférence des médias russes à l’égard de ce qui se passe réellement en Ukraine, le paradoxe est que Poutine dispose de beaucoup d’espace politique pour faire marche arrière et se retirer. »
BBC
Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy – Matthew Sweet
Today marks 100 years since the birth of a figure who may not be a household name, but who has greatly influenced 20th-Century film and television – British screenwriter Nigel Kneale. Having started his career in the late 1940s as an actor in radio, Kneale soon rose to prominence as one of the most in-demand writers in the UK, for both the big and small screen. His work covered a range of genres, from science fiction and horror to British kitchen sink and political dramas, becoming incredibly influential across generations – and so it is that his centenary has been celebrated with a season of his work at London's BFI Southbank this month.
More like this: – The greatest Star Trek episode ever? – The historical roots of the 'multiverse' – The sci fi-stories that have become a reality
Out of Kneale's many contributions to British screen culture, it is arguably his creation of the Quatermass television serials for the BBC in the 1950s that has left the most profound mark. Directed by the legendary Rudolph Cartier, the first of the serials, The Quatermass Experiment (1953), was also the first original adult science-fiction drama that the BBC had produced for television. The serials centred on the intrepid scientist Professor Bernard Quatermass – whose name was inspired by a surname discovered by chance in the telephone book and the astronomer Bernard Lovell – as he faces down a range of unusual extraterrestrial threats.
1953's The Quatermass Experiment kicked things off with a story about an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth (Credit: BBC)
Across six episodes, broadcast throughout the summer of 1953, The Quatermass Experiment, starring Reginald Tate as the professor, gripped the nation with the tale of an astronaut bringing something aggressively alien back to Earth. Today, only two episodes of the original serial are still viewable, since the show, as with other TV dramas back then, was performed and broadcast live, with the other episodes not recorded. It was followed by Quatermass II, broadcast in 1955, while the initial trilogy concluded in 1958 with the astonishing Quatermass and the Pit – both of these thankfully are still in existence in the BBC archives.
Throughout the 1950s, the Quatermass serials helped define the BBC's drama output. They were one of the earliest examples of event television, providing for the young medium what we now know of as watercooler moments. Beyond the BBC, meanwhile, Kneale biographer Andy Murray believes the programmes set a new benchmark for British television more generally. "Quatermass wasn't the only television drama [of the era] to have a sense of ambition," he tells BBC Culture, "but I think it's certainly a landmark example that surely made fellow programme makers sit up and pay attention. Quatermass serials were mainstream and popular. This wasn't 'genre television' as a cult niche. They proved it could have a broad audience."
Quatermass took science fiction and brought it to a captivated, not to say terrified, mass British audience, while innovating with the multi-camera format of the period, and creating something unique. Yet its imprint can be seen everywhere today, from its model of serialised drama to its themes of alien invasion, mysterious military establishments and unsettled landscapes. The shadow it cast was, indeed, long.
In creating overarching multi-episode storylines, the Quatermass serials were at the forefront of pioneering television's use of the cliffhanger as a way to keep people coming back. Indeed, while the first episode achieved 3.4 million viewers, its final episode achieved closer to 5 million. It showed how a series could grow audiences over time, and proved to the BBC that serialised drama really worked, hooking viewers in a fast-changing TV landscape from week to week, who were desperate to know how it ended. Whereas the corporation had previously leaned towards producing single televised plays and dramas such as Jack Hulbert's contribution to the Festival of Britain in 1951, The Golden Year, or various theatrical adaptations of Shakespeare, episodic drama was normalised after Quatermass.
In fact, Quatermass proved such a hit that before the second BBC serial had even aired, film adaptations of the scripts had begun – a franchise that kickstarted the legendary Hammer Studios' successful turn towards the horror cinema they would become famous for. In 1955, The Quatermass Experiment was brought to the big screen by director Val Guest, and renamed The Quatermass Xperiment in order to celebrate its X certificate. This was followed by Guest's Quatermass II in 1957 and Roy Ward Baker's Quatermass and the Pit a decade later in 1967.
The Quatermass serials featured various strange beings and occurrences – while also suggesting they may be at the core of life on Earth (Credit: BBC)
In spite of the television serials' popularity, the Quatermass Hammer films had an even more impactful influence on culture, especially abroad and in the US. "The likes of Stephen King, Joe Dante, John Landis and Dan O'Bannon grew up watching them and adored them," Murray suggests. "There's what looks suspiciously like a nod to the Quatermass and the Pit film at the climax of Steven Spielberg's Raiders of the Lost Ark (1981). In Mexico, Guillermo del Toro was first exposed to Nigel Kneale though the Quatermass films too."
Their unique dread
The cornerstone of Quatermass's unique sci-fi vision was its quintessential Englishness. It depicted a simultaneously recognisable and surreally menacing version of the country in the post-war period, complete with copious "Keep Out" signs, villages that weren't really villages, and Tube stations haunted by devilish Martian insects. "He took that feeling of an England that had become strange to itself and managed to turn it into a kind of mode, so people could name the unease that they felt in the 1950s," says writer and broadcaster Matthew Sweet, an ardent fan of Kneale's work. "And that name was Quatermass."
This sense of a society askew was felt strongly in the second instalment, Quatermass II. It follows the professor (now played by John Robinson) investigating an alien presence in the town of Winnerden Flats. Meteorites are falling, and the local research laboratory has grown to such a suspiciously large size that the original town has been flattened for the prefabs for its many zombie-like workers. People are also showing unusual marks on their hands and are behaving increasingly oddly. Just what is growing in the great vats of the research laboratories?
"Quatermass lifts the stone and shows what's crawling underneath the culture we occupy," suggests Sweet. "It makes England a fit place for aliens to visit. I think Kneale, as well as John Wyndham, made England a suitable environment for them to transform." Indeed, Kneale's aliens often seem strangely at home in their new surroundings, ready to transform shabby 1950s England for their own unspeakable purposes.
The strange atmospheres of Quatermass can be found in many shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to The X-Files
The third serial, Quatermass and the Pit, provided an even more off-kilter perspective on everyday life in 1950s Britain. The aliens in this series have found their way to England again, but this time there's a unique twist: the Martians, it transpires, might have been on Earth before us and, perhaps, it is we who are the aliens. Broadcast in 1958, the influence of Kneale's third instalment can be seen in a great deal of television to come, in particular upon Doctor Who's 1970s series starring Jon Pertwee, which were earthbound and dealt with similar narratives of para-military organisations protecting Britain from alien foes.
The excavation of a Martian craft from under a Tube station by Quatermass (now played by André Morell) and his team is one thing. But the way Kneale frames the implications of this is where his skill and influence as a writer really come to the fore. In his hands, the perception of our place in the world is knocked out of joint as fantastical futurisms become haunted folklore.
Indeed, throughout Kneale's work, there's a general sense of the folkloric. His galactic evils may occasionally foreshadow fears over the coming Space Age, but they often simultaneously seem ancient and haunting. They may be ostensibly associated with other planets, but they are also found to be already embedded within our physical, and psychic, landscapes.
The Quatermass TV serials were matched by film versions that kickstarted Hammer Studios' turn towards horror (Credit: BBC)
These stories also "took something that was in the atmosphere in England [at that time]," Sweet believes, "a sense of unease about the persistence of a war-time culture lasting into peace time, and what was going on in those establishments behind the fences. Kneale took that atmosphere of the post-war [period] descending into the Cold War, that feeling of growing estrangement."
It is often the clash of the ordinary with the extraordinary that is taken as the key legacy of the Quatermass stories, in particular when it comes to their influence on the sci-fi and genre television that soon followed. "Great swathes of Doctor Who are haunted by Quatermass," Sweet argues, "to the extent that I think Kneale thought he was really owed a cheque, at least for the early 1970s seasons. It also [has] a certain way of presenting England. You can see the influence in things like The Avengers with their villages that aren't really villages at all, but training grounds for Communists." Aside from Doctor Who and The Avengers, the strange atmospheres of Quatermass can be found in many other shows on both sides of the Atlantic in the decades since, from A for Andromeda to Doomwatch, Black Mirror to The X-Files. The list could go on.
Of course, it would be wrong to assume that the television shows themselves were wholly responsible for this influence. Arguably, it was Hammer's film adaptations which brought harder, leaner versions of the Quatermass stories to a bigger audience. "Most people who have been aware of Quatermass since the 1950s are far more likely to have seen the film versions," says Murray. "[They] have had a greater reach." They are still, however, polished echoes of those grainy, television originals.
Ultimately, the importance of Quatermass today lies as much in it being a snapshot of those early days of the small screen as its subsequent influence. "It was perfectly attuned to the way you watched television in the 1950s," Sweet concludes. "There was something séance-like about watching. You had to draw the curtains to see it, the television had to warm up, and then something manifested on a screen that was a bit like looking into the porthole of a Martian capsule. It captured people's imaginations so powerfully and really haunted a whole generation." The spirits that Quatermass summoned haunt us to this day, and Kneale's serials are still arguably one of the most important television events in the history of the medium.
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Valeurs Actuelles
États-Unis : Harvard lance un fonds de 100 millions de dollars pour “réparer” son passé esclavagiste
C’est un véritable travail de repentance qui va être fait. Mardi 26 avril, l’université américaine Harvard a annoncé qu’un fonds de 100 millions de dollars allait être créé pour « réparer » le passé esclavagiste de l’établissement scolaire prestigieux. Comme le relaie Le Figaro, ce mercredi 27 avril, le président de l’université, Lawrence Bacow, a adressé une lettre aux étudiants, enseignants et aux employés d’Harvard. Dans ce courrier, il a notamment admis : « L’esclavage et son héritage font partie de l’histoire américaine depuis plus de 400 ans. » Ainsi, un travail de « réparation » va nécessiter « nos efforts soutenus et ambitieux pour les prochaines années », a-t-il prévenu. Avant d’annoncer le lancement du fonds de 100 millions de dollars dans le but de « financer des travaux de recherche, d’éducation et de mémoire sur le racisme et l’esclavage du XVIIe au XIXe siècle aux États-Unis ».
L’esclavage à Harvard
Aux XVIIe et XVIIIe siècles notamment, des membres et des présidents d’Harvard auraient réduit en esclavage au moins 70 personnes d’origine afro-américaine et amérindienne, relate Le Figaro. Et ce, jusqu’à l’abolition de l’esclavage en 1783 dans le Massachusetts, où se situe la prestigieuse université. Ainsi, Harvard a « perpétué des pratiques qui étaient profondément immorales », a rédigé le président de l’établissement scolaire, Lawrence Bacow. Pour « réparer » ces manquements, il faudrait enfin « régler les effets corrosifs qui persistent de ces pratiques historiques sur les individus, sur Harvard et sur la société » américaine.
France24 - World
Macron's challenges ahead: Re-elected president vows to unite a divided France
Issued on: 26/04/2022 - 16:54
After an unusual campaign, Emmanuel Macron has won re-election as French president, defeating the far right's Marine Le Pen in the run-off. However, a record number of voters cast ballots for the far right and the far left during the two rounds of the election. The abstention rate in the run-off was the highest since 1969 and the country remains polarised. Macron faces a tough challenge to unite the country.
With the presidential election over, all eyes are now on the legislative elections in mid-June. Emmanuel Macron wants his party to secure a majority in the National Assembly, but other scenarios are possible. We take a closer look.
We also get analysis from FRANCE 24's International Affairs Editor Philip Turle.
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FRENCH LEGISLATIVE ELECTIONLe Pen, Mélenchon want ‘third round’ win – but Macron favoured to win parliamentary majority
France's Macron faces a divided nation after election win
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Russie : un homme ouvre le feu dans une école, plusieurs enfants tués
Un homme a ouvert le feu dans une école maternelle russe, située dans la région d’Oulianovsk, dans le centre du pays, mardi 26 avril. Plusieurs morts sont à déplorer parmi les enfants, d’après les agences de presse russes, comme le relaye RTL. « Selon des informations préliminaires, il y a eu des tirs dans une école maternelle. Deux enfants sont morts, une institutrice et l’agresseur aussi », a confié dans la presse Dmitri Kamal, un porte-parole de la région d’Oulianovsk. Il a ensuite ajouté que l’âge des enfants n’était pas connu, mais qu’ils avaient vraisemblablement « entre trois et six ans », notent nos confrères. Après quoi, il a fait savoir que des enquêteurs étaient sur place.
Le tireur se serait suicidé
L’ex-gouverneur de la région et député à la Douma d’Etat, Sergueï Morozov, a quant à lui confié que les enfants tués seraient âgés de cinq et de six ans, indique RTL. D’après les premiers éléments fournis par les agences russes, qui citent des sources policières, le tireur responsable de la fusillade se serait donné la mort après les faits. Selon la presse locale, l’attaque a été perpétrée dans le village de Veshkayma, situé à l’est de Moscou.
Longtemps extrêmement rares, les fusillades mortelles, notamment celles qui sont perpétrées dans des écoles, ont tendance à devenir de plus en plus nombreuses en Russie, depuis quelques années. Au point que le dirigeant russe, Vladimir Poutine, s’en est alarmé par le passé, souligne la radio nationale. Ce dernier y voit un phénomène importé des Etats-Unis et un effet pervers de la mondialisation. Raison pour laquelle il a durci la législation sur le port des armes.
BBC
We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood – Chloe Caldwell
In early 2020, just three months into a new job, Jessie, a 28-year-old editor in New York City, fainted at work. They knew their period was probably going to start that day, and that they’d likely endure some pain, but they needed to be at the office to film a video – especially because their team was short-staffed.
They decided not to call in sick. “I just don’t think [a period] counts as a sickness,” they say.
So, when Jessie began feeling pain – intense cramping in their abdomen and lower back – they took ibuprofen and tried to get back to work. But within 15 minutes, their body seemed heavy and tense, and they felt weak. “I was blacking out,” says Jessie. “Everything was blurry, and I couldn’t really respond.” They were helped to a couch, where they lay in the foetal position, until a health-and-safety officer passed by and sent them to hospital in an ambulance.
Jessie did not want – or need – an ambulance; they simply wanted to go home and lie down. If Jessie had had an employer-sponsored entitlement, they say, they would feel more comfortable taking time off or working from home when they’re in pain.
This benefit does exist for employees at some companies – it’s called ‘menstrual leave’. It allows workers who experience painful menstrual or menopause symptoms options for remote work and a set number of paid-leave days every year, on top of federally mandated paid vacation or sick leave.
Menstrual leave has existed in various forms around the world for at least a century: the Soviet Union introduced a national policy in 1922, Japan in 1947 and Indonesia in 1948. But it’s still rare in many large global economies, including the US, where Jessie lives. Now, however, a movement endorsing it is growing, as more and more companies around the world are starting to introduce the benefit.
If widely introduced, women, transgender and non-binary workers who menstruate stand to gain: they would have direct pathways to rest when they need it most, be happier and more productive at work as a result and find it easier to remain in the labour market. Yet, since menstrual leave has entered the global zeitgeist, some of its critics have argued that the benefit is unfair, or that it could further stigmatise people with periods. Does menstrual leave help or hinder workers who struggle without the leave they feel they need?
‘We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work’
Menstrual-related symptoms vary from person to person. While some women cruise through their monthly cycle, others – particularly those with conditions like endometriosis or premenstrual dysphoric disorder (PMDD) – experience a range of taxing side-effects. These often include cramps, back aches and migraines, which researchers cite as some of the most common causes of pain for women of reproductive age.
Most women try to push through and go to work, anyway. This is often because they feel reluctant to disclose menstrual-related symptoms to their superiors, for fear of being perceived as weak or incapable of doing their jobs, says Gabrielle Golding, a senior lecturer at South Australia’s Adelaide Law School.
Results from a 2021 survey from the Victorian Women’s Trust and Circle In, an HR software provider based in Melbourne, Australia, showed 70% of the 700 participants didn’t feel comfortable talking to their managers about how they could accommodate their menopausal symptoms (which often include heavy periods); 83% said their work was negatively affected as a result. And this tends to be “exacerbated in the absence of a menstrual leave scheme”, adds Golding – with dire knock-on effects, often prompting women to ignore their physical and mental health.
Working through the pain also spells bad news for employers, because this presenteeism accounts for an average of nine days of lost productivity per person each year, according to a 2019 Radboud University survey of 32,748 women living in The Netherlands. The authors suggest this makes menstruation a workplace issue.
Chloe Caldwell, author of menstrual memoir The Red Zone: A Love Story, says she often “white knuckled” her way through jobs as a barista and waitress in her 20s, which led to her own normalisation of the rage, anxiety and excruciating cramps she experienced monthly. It was only after “fainting a few times” in 2017 that she was finally diagnosed with PMDD – a particularly severe form of premenstrual syndrome – and able to access proper medical treatment.
New York-based Caldwell, now 36, believes that in the US particularly, the idea workers should suppress their needs is an effect of American hustle culture. “We’re expected to pull ourselves up by the bootstraps and go to work, when we’re literally losing blood,” she says.
A menstrual-leave policy, says Golding, gives employees like Caldwell, who might otherwise deny or internalise their suffering, a direct, employer-endorsed pathway to rest.
Feeling ‘deeply respected’
The idea of introducing these policies is spreading in some countries that haven’t traditionally offered support for menstruating employees.
Australia is among the places prioritising this benefit. This is in part by necessity; as the Australian labour market has contracted due to the pandemic, businesses across the board are looking for ways to retain their talent, and period leave is a desired perk that may help keep workers loyal and engaged.
Some leaders report when workers experiencing periods or menopause are supported, they're happier and more productive (Credit: Getty Images)
But increasing interest in menstrual leave is also tied up in broader cultural shifts around reproductive health, which have been in motion since before the pandemic, says Mary Crooks, executive director of the Victorian Women’s Trust, in Melbourne. For instance, menstrual products have been exempt from the country’s Goods and Services Tax (GST) since January 2019; additionally, some public schools are supplying free pads and tampons to reduce female student absenteeism. And the federal government just announced a AUD$58m (£33m; $42.4m) national action plan to expand endometriosis treatment.
Crooks introduced 12 days of menstrual and menopause leave at her gender-equality agency in 2016, after running a survey of roughly 3,500 people with periods the year before, which showed the number one concern for respondents (58%) was finding time to rest. The organisation has since published a menstrual leave template, alongside other resources, to help others across all sectors do the same (recent examples include the not-for-profit Australian Diver Accreditation Scheme and superannuation fund Future Super). And Crooks says the number of inbound inquiries the Trust receives from businesses hoping to deploy period leave has skyrocketed.
Lucy, a 28-year-old communications manager from Melbourne, experienced the benefits of these policies first-hand after joining an organisation with menstrual leave in May 2021. Even though she doesn’t require time off every month, Lucy has used the policy a few times on her first day of menstruation, when she experiences “very bad cramping”, which, coupled with waves of fatigue and bouts of depression, can make “concentration difficult”.
Her employer’s plan, which offers flexible working arrangements and 12 extra days of paid period leave each year, has built a culture of “trust and good faith”, she says. It’s this notion – “that you are the expert on your own body, your own needs, your own life” – that drives her to take time and recover when she needs it.
Access to menstrual leave has also motivated Lucy to work harder when she’s on the clock – and made her more likely to recommend her workplace to others. Where in past jobs she’s felt the pressure to soldier on at work, now Lucy feels “deeply respected”, she says, “not just as a pair of arms and legs there to work, but as a whole person”.
Employers themselves report seeing benefits from introducing menstrual leave. Kristy Chong, the CEO of Modibodi, a period-underwear company based in Balmain, Australia, has no regrets since introducing 10 days of paid period leave for her staff in May last year. She says trust among managers and workers has increased, employees seem more productive than before and the benefit has helped position Modibodi as an attractive place to work.
“By supporting women with these policies,” she says, “you empower them to actually want to be at work and to put their best forward.”
By supporting women with these policies, you empower them to actually want to be at work and to put their best forward – Kristy Chong
Menstrual leave policies are widely perceived as expensive, however – particularly by critics of these schemes, who often cite employer costs, incurred when paying people who are on leave, as reason to disregard them. Yet Marian Baird, a professor of gender and employment relations at the University of Sydney’s Business School, says companies will likely be paid back in spades for introducing a policy. “If you do provide the right [services], women's productivity increases, their commitment and loyalty increases, and there are benefits to the firm.”
Any financial burdens have been well worth it for the Victorian Women’s Trust, says Crooks. In the five-plus years she’s been offering menstrual leave, uptake has averaged six days per staff member annually. It’s the Trust’s mission to empower women, but there's also a reward for doing so: the employers who create better accommodations for women at work will distinguish themselves from those who don’t, she believes.
The complications
Even amid the increasing momentum behind menstrual leave, however, these policies are still complicated, and draw their sceptics. Particularly, some critics fear modern iterations of period leave meant to reduce menstrual taboos and enhance employee experience could hinder gender equality in the workplace, since employees who menstruate would be treated differently than those who don’t.
The essentialisation of women’s bodies “could fuel harmful stereotypes that [they] are less worthy or reliable employees”, says Golding, or incapable of working while menstruating – when that is far from universal. Melissa Dobman, an organisational psychologist and the author of Yes, You Can Talk About Mental Health at Work, also fears women could be branded as too “emotional” if they discuss their menstrual symptoms in the office, even though that kind of “vulnerability is actually a good thing for a leader” to demonstrate.
Moreover, even if menstrual-leave policies are implemented, workers have to feel like they’re in a culturally permissive-enough environment to take advantage of them, says Golding, citing historical cases around the world where uptake is low, like in Japan. Even those who are covered may avoid taking leave due to the associated “shame and stigma”, she says, or the idea that it could stymie their careers – that is, unless they feel their employers truly support them. This involves company leaders, especially those in male-dominated industries, “signalling through word and action” that the policies are there to be used, says Baird, and employees like Lucy, who have taken days off, speaking openly about their experiences.
Even if period leave is implemented, some workers – particularly those in the service sector – may be left behind (Credit: Getty Images)
The expansion of remote work may also play a role in how willing or unwilling a worker may be to take up this policy – even in an environment where they feel supported. Women may “choose to ‘push through’ and continue working from home”, adds Golding, “rather than taking a day's leave” and risk having to disclose their situation to the higher ups.
And although these policies might benefit the workers who decide to use them, corporate perks – like paid menstrual leave or the ability to work from home – are not afforded universally. Service workers with intense periods, who spend full days on their feet, are forced to choose between a day off and a pay cheque. Golding believes this inequality must be fixed systemically: “A right to paid menstrual leave, which is mandated in a broadly applicable statute, would mean that women from a vast array of socio-economic backgrounds would be afforded the opportunity to take leave.”
‘It would have been a different kind of life’
Despite the issues complicating menstrual leave, Baird believes if employers don’t accommodate people with periods, workers with particularly debilitating symptoms could drop out of the labour market altogether.
For instance, employees experiencing menopause are at significant risk of leaving their jobs, according a 2021 study published by the UK’s Standard Chartered Bank. The report showed 25% of the 2,400 participants said their symptoms, along with a lack of awareness and support from employers and colleagues, made them more likely to quit. Another 22% said the same factors made them more likely to retire altogether.
And although Golding believes concerns around gender equity are legitimate, she also feels the trend, which she says is “gathering momentum” in Australia and around the world, will carry more positive outcomes – even if policies fail to manifest at the federal level. “Putting it colloquially,” she says, “the good will outweigh the bad.”
The uptick in companies offering voluntary menstrual leave policies is a good sign, agrees Crooks. And Baird thinks moves like the ones in Australia can have positive ripple effects on a global scale, too. This is especially the case as millennial and Gen Z workers with periods are increasingly more outspoken than their forebears, she says, and businesses facing labour shortages are looking “to offer policies that can attract and retain smart, young female workers”.
Back in New York, Caldwell, like Jessie, can’t help imagining a scenario where she had access to paid menstrual leave at her workplaces. “I think I would've learned much earlier to take care of myself and that I didn't have to deny my bodily function,” she says. “It really could have transformed the way I thought about myself. It would've been a different kind of life.”
Jessie’s and Lucy’s surnames have been withheld for privacy
France24 - World
‘Victory’ in defeat? Le Pen raises the far right’s glass ceiling, fails to crack it
Issued on: 25/04/2022 - 18:51
Benjamin DODMAN
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Marine Le Pen was soundly beaten in Sunday’s presidential election as weary voters rallied once more to keep her Rassemblement National (National Rally) party from power. But the surge in support for far-right candidates begs the question of how long a creaking “republican front” of anti-Le Pen voters will hold in an increasingly polarised nation.
On her third attempt, Le Pen has moved several steps closer to the Élysée Palace, adding almost 3 million votes to her tally from 2017 and surpassing 40 percent of the vote. Not since World War II has the nationalist far right come this close to power in France.
“The ideas we represent have reached new heights,” Le Pen told supporters in a defiant speech, hailing a “shining victory” even as she conceded defeat to the incumbent, Emmanuel Macron. The 53-year-old vowed to “keep up the fight” and lead the battle in parliamentary elections in June.
After five turbulent years marked by violent protests and Covid lockdowns, Le Pen had sought to frame the election as a referendum on the incumbent. She urged voters to “choose between Macron and France”. Some did see the contest that way. More people chose to vote against her.
French presidential election © France 24
The far-right leader had hoped the very real detestation of Macron among swaths of French voters would be enough to carry her to victory. Many commentators had made similar conjectures, suggesting a large share of the 22 percent of voters who backed hard-leftist Jean-Luc Mélenchon in the first round vote might swing behind her purely out of anti-Macronism. Such projections matched the flawed narrative of a country split into two blocs – haves and have-nots, liberals and populists, globalists and localists – in which far left and far right supposedly come full circle to challenge the mainstream. They were wrong.
“There are not just two Frances, there are at least three,” said Brice Teinturier, head of the Ipsos polling institute, speaking on France Inter radio. “Mélenchon’s France is not soluble in Le Pen’s (…). Its values and aspirations are radically opposed to those of the far right.”
In the end, the largest share of Mélenchon’s supporters grudgingly voted for Macron, as they did in 2017, while a third abstained or cast blank ballots, according to pollsters. Among those who backed the incumbent, more than 90 percent said they did so to keep the far right at bay.
The re-elected president acknowledged this with uncharacteristic humility in his victory speech on Sunday. “Many of our compatriots voted for me not out of support for my ideas but to block those of the far right,” he told supporters at the foot of the Eiffel Tower. “I want to thank them and I know that I have a duty towards them in the years to come.”
A large majority of French voters once saw it as a moral obligation to keep the far right at a low score, banding together in a “republican front”. Some have stopped thinking that way, others are simply tired of having to vote against the Le Pens again and again. Sunday’s result showed enough voters are still willing to rally against the far right, though the margin is shrinking.
Outdebated, once again
Le Pen’s party was co-founded by her father 50 years ago on a nationalist, anti-immigrant and distinctly xenophobic platform. Those ideological roots are still enough to mobilise the rump of France’s “republican front” in opposition. But they cannot alone explain the far right’s steady progression since Marine Le Pen took over from her father 11 years ago.
The scion of the Le Pen dynasty has profoundly transformed her father’s Front National (National Front) party, rebranding it and adopting big-government economic protectionism as its main driver. Not all its supporters vote out of hostility towards immigrants, Islam or the European Union. But Le Pen does speak to many who feel unheard and uncared for by officials in Paris and Brussels.
The National Rally leader noticeably softened her speech in the run-up to the election, steering clear of controversy and putting a lid on the vituperations that once defined her party. Without renouncing her anti-immigrant stance, she studiously avoided talk of the “great replacement” conspiracy theory championed by extreme-right rival Eric Zemmour, which even the struggling conservative candidate, Valérie Pécresse, clumsily referenced. She knew, no doubt, that their hardline supporters would rally behind her in the run-off.
When Zemmour surged in the polls in late 2021, critics suggested Le Pen had gone too far in her efforts to “normalise” the former National Front – turning it from radical to bland. But party officials welcomed the shift in perception, noting that some analysts had stopped labelling the National Rally “far right”, adopting alternative labels such as “national populists”.
As France’s “phoney” campaign entered the final stretch, its shift towards the concerns of low-income workers played into Le Pen’s hands, vindicating the choice of purchasing power as her main theme. It also validated her decision to shun large rallies in favour of small-scale gathering in towns and villages – both a tactical choice and a consequence of her party’s dire financial straits.
While her rivals bickered on TV sets and Macron focused on the international stage, the National Rally leader spent much of her time mingling with crowds in depressed areas, showcasing her ability to connect with ordinary people. She cast herself as the “candidate of concrete solutions”, detailing plans to curb the price of gas, petrol, wheat and other staples.
The strategy was aimed at drumming up support among what is already a consolidated voting group, said Jérôme Sainte-Marie, head of the Polling Vox institute. “Le Pen’s electorate has become a class-based one, combining blue-collar workers and employees, most of them low-earners from the private sector,” he explained. “Their vote signals both support for Le Pen and her platform, and also a form of social identity.”
The measured, focused, low-profile campaign was enough to push Le Pen into the second round. But when scrutiny increased ahead of the run-off, cracks quickly emerged. She began to muddy her message, unsure as to how she could lure Mélenchon’s backers without forfeiting Zemmour’s (admittedly, an impossible ask). While Macron took the fight to her working-class heartland, she vanished from the radars, hiding from the public eye to prepare her great revenge in a rematch of their farcical televised debate of 2017.
Le Pen had spent the past five years trying to erase memories of that fiasco. But her attempt to dispel concerns about her fitness for the job was largely derailed as Macron zeroed in on her ties to Russia and her plans to ban Muslim women from wearing headscarves in public.
The far-right candidate hoped to land punches on the issues of poverty and spending power but struggled as Macron repeatedly questioned her grasp of economic figures. Crucially, she mostly failed to put the incumbent on the defensive, allowing him to evade scrutiny of his turbulent five years in office.
Competition good for Le Pen
While Le Pen has made huge strides in “de-demonising” her party – or, rather, in trivialising it – the National Rally leader is yet to close the credibility gap that is also keeping her from power. She has carried the far right to unprecedented heights but is still some distance from the Elysée Palace.
“This is the eighth time defeat strikes the Le Pen family name,” Zemmour said on Sunday, adding Jean-Marie Le Pen’s many presidential runs to his daughter’s three. In the coming months or years, the rabble-rousing former pundit is likely to challenge her once more for control of the nationalist far right.
The challenge is not necessarily bad news for Le Pen. In fact, the competition has proven to be beneficial for the National Rally leader, focusing attention on the far right, further weakening mainstream conservatives, and adding a reservoir of votes for run-off elections. Above all, it has eroded the ostracism her party suffered from for decades, adding potential allies where previously there were none.
>> How Zemmour’s storm in a teacup hijacked French campaign – and helped Le Pen
Far from weakening Le Pen in this campaign, Zemmour’s incendiary attacks on immigrants and Muslims helped trivialise the far right while allowing the National Rally leader to come across as more respectable. While Zemmour ultimately flopped, abandoned by “tactical” voters who rallied behind Le Pen, his candidacy also revealed the extent to which the French far right can count on the indulgence and complicity of a growing segment of the media.
Adding up the first-round votes won by Le Pen, Zemmour and nationalist right-winger Nicolas Dupont-Aignan, the far right’s combined total soared to an unprecedented 32.5 percent – underscoring a profound shift in the French electorate. The tally gives Le Pen’s camp a formidable springboard for future polls, starting with highly unpredictable parliamentary elections in June.
A more accurate indicator than the presidential run-off, results from the first round on April 10 signalled the emergence of three camps of roughly equal weight: a centre-right bloc gravitating around Macron, a far-right bloc dominated by Le Pen, and a scattered left emboldened by Mélenchon’s radical pitch. How those three blocs will perform in June is anyone’s guess.
In his victory speech in 2017, Macron had promised to “do everything” in his power to ensure the French “no longer have any reason to vote for the extremes”. Five years later, the far right has added almost 3 million votes to its tally and the mainstream centre-left has been supplanted by Mélenchon’s more radical force.
That populist, anti-establishment parties should have come closer to power than ever before is hardly a surprise. Having completed his takeover of the political mainstream, Macron has left space only for radical forces to flourish. There can be no democracy without the possibility of an alternative. Right now, the only alternatives thrive outside the mainstream.
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Le Pen, leftist Mélenchon eye June legislative polls to counter Macron
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Dentists are not normally known for changing history. And yet a dentist in Sicily has played a small part in rewriting the history of one of Europe's most important battles.
In the early 2000s, the late archaeologist Sebastiano Tusa was visiting the home of a dental surgeon in the town of Trapani when he noticed the bronze beak of a Roman ship, known as a rostrum, on full display. The dentist told him that it had come from a fisherman – who had paid for the work on his teeth with the ancient artefact.
The dentist may not have recognised the rostrum's significance, but Tusa suspected that it had originated from the famous Battle of the Aegates, which took place between the Roman Republic and the Carthaginians in 241BC. It was, after all, the era's only known battle to have taken place in the Sicilian waters around Trapani.
The event marked the end of the First Punic War and the beginning of Rome's dominance over the Mediterranean – an era that would last for almost 700 years. Previously, historians hoping to understand the Battle of the Aegates had to rely on ancient historical accounts. Assuming, perhaps, that any relics would have long since disappeared, archaeologists simply hadn't looked hard enough for the physical remains. But the chance finding in that dentist's house, combined with divers' anecdotes of other underwater treasures, inspired Tusa and his colleagues to launch dedicated underwater archaeological expeditions in the sea around Sicily – with enormous success.
Sebastiano Tusa admires an ancient rostrum recovered from the sea near Trapani (Credit: Derk Remmers/Soprintendenze del Mare)
The team have now unearthed the relics from dozens of shipwrecks – findings that are now painting a detailed picture of the battle. "No other naval battle from antiquity has been documented this well," says Ferdinando Maurici, archaeologist and the head of Sicily's Soprintendenza del Mare, a section of the Department for Cultural Heritage and Identity which overlooks the discovery and protection of cultural artefacts found in the sea around the island.
The rise of Rome
The First Punic War started in 264BC. In the previous decades, the Roman Republic had been expanding aggressively and now covered almost all of the Italian peninsula. Around the rest of the Mediterranean, however, Carthage controlled a large swathe of territory.
Beginning as a Phoenician city-state in modern-day Tunisia, Carthage had established colonies on the coast of North Africa, in southern Spain, and in Sardinia. Along the way, it had forged many trade networks with surrounding territories. "It was the economic benefits that pushed Carthage to make new conquests and form new colonies," explains Francesca Oliveri, a historian and one of Soprintendenza del Mare's archaeologists.
"Both the governments of Rome and Carthage were rivals for the dominance of the Mediterranean," says Oliveri. "The Mediterranean basin was full of resources and materials that could serve these 'superpowers'."
The Battle of the Aegates shaped the future of the Roman Empire – and the world (Credit: Getty Images)
By 264BC, that rivalry began to centre on Sicily. The west of the island had been controlled by Carthage for centuries, while the east was occupied by Greek communities. A small group of mercenaries, known as the Mamertines, had a foothold in the city of Messana (modern-day Messina). In an ongoing dispute with the Greeks at Syracuse, the Mamertines asked both Carthage and Rome for support. Both obliged, moves that ultimately disrupted the delicate power balance in the region and triggered what would become a 23-year war.
While Rome had a stronger military force, they had largely fought on land, says Oliveri: "At the start of their expansion, they didn't feel the need to have a fleet of ships and were not prepared for this naval war." The Carthaginians, in contrast, had a large commercial fleet of ships that they could quickly convert for military use.
For both sides, the bronze rostrums – also known as naval rams – at the ships' prows were the primary naval weapons. Weighing hundreds of kilograms, they could cause considerable damage when they hit the enemy boat. In some cases, the aim would be to sink the ship. In others, the rostrum would jam the oars so that the enemy ship could not escape as the soldiers took it over and plundered its resources.
The years of war proved to be extremely punishing to both the Carthaginians and the Romans. "It was very costly, both in terms of human life and economically," says Oliveri. "In the last phase Rome even had to ask for a loan from the most well-to-do families to arm the fleet and build new boats."
The last battle took place around the Aegadian Islands off the western coast of Sicily, when Romans intercepted ships carrying much-needed supplies to Carthaginian troops caught in a siege on Monte Erice. The exhausted army had no choice but to surrender. "And Sicily became Roman," Oliveri says.
Oliveri says that many factors – including the strength and direction of the wind – contributed to the Roman victory, and world history may have been very different if the Carthaginians had instead triumphed. "Rome could have been limited to the Italian peninsula, while Carthage would have established more new colonies surrounding the Mediterranean – arriving, to the east, at the edge of the Persian Empire." If they had not been weakened, they might have even extended their sphere of influence northwards, she suggests – perhaps as far as Britain.
Blood-red rocks
For millennia, the primary account of this world-changing battle had been the work of the Greek historian Polybius, writing in the 2nd Century BC. Unfortunately, he was rather vague on some of the essential details, such as where exactly it took place. "We were handed down a narrative that certainly cited the Aegadian Islands, but it didn't specify the precise location," explains Maurici.
A rostrum from the Battle of the Aegates is recovered and brought onto the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)
According to legend, the battle took place near Cala Rossa, a cove on the island of Favignana – the largest of the Aegadian Islands. Cala Rossa is so-called because of the intense colour of the rocks, which were said to have been dyed by the blood of the Carthaginians who died in the battle. In reality, it is simply red algae that have coloured the rocks. "The story was without foundation," says Maurici.
Tusa, for one, was unconvinced that Favignana was the site of the battle – thanks, in part, to his visit to the dentist's house. The dentist told him that the rostrum had been discovered off the coast of Levanzo, an island to the north of Favignana.
This seemed to tally with another diver's report that around Capo Grosso on the north of the island, you could find around 100 anchors on the sea, all perfectly aligned. "It was as if the ropes had been cut so that the boats could sail away as quickly as possible," says Salvatore Emma, one of Tusa's close collaborators and a spokesperson for the Soprintendenza del Mare. Perhaps the Romans had been hiding their fleet behind one of Levanzo's cliffs – allowing them to launch a stealthy attack as the Carthaginians approached.
Inspired by these reports, Tusa and the Soprintendenza del Mare began rigorous underwater excavations near Levanzo in earnest in the early 2000s. Not only did they confirm the presence and location of the anchors – they've started to unearth countless other relics from the famous battle, as well.
Divers examine war helmets underwater at the site of the Battle of the Aegates (Credit: Jarrod Jablonski/Soprintendenza del Mare)
Many of their discoveries have only been possible with advanced technology provided by the RPM Nautical Foundation, a non-profit devoted to maritime archaeology around the Mediterranean.
The research takes place on a boat called Hercules, which is equipped with sophisticated multibeam sonar which sends sound waves through the water beneath the boat. By measuring the reflected soundwaves, the team can build a topographical map of the seafloor. To fill in the fine details, an autonomous underwater vehicle or AUV, developed with the University of Malta, travels closer to the bed and highlights any small anomalies on the seabed that might signal the site of a shipwreck.
Once they have identified areas of interest, a small remotely operated vehicle (ROV) travels to the region and captures photos of the underwater environment – information that will help to guide divers to the potential artefacts.
Researchers examine naval artefacts on the seabed from the ship Hercules (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)
The use of this technology has vastly accelerated the archaeological research. "An ROV can remain underwater all day or longer and with continuous video feed to the control room," says James Goold, the chair of RPM Nautical Foundation. "We cover up to 5km (3.1 miles) day of searching the seabed [for artefacts] with all of it recorded on video and with continuous exact location reporting." Human divers, in contrast, can only operate safely for about an hour at a time, and they can't cover the same distances – so it's much more efficient to only engage them once a precise location has been identified.
Through this research, the team have so far discovered 25 fallen rostrums. Goold tells me that the wood has disintegrated, leaving only the bronze. Strangely, the divers have found that the hollowed-out insides are often filled with small objects such as coins. This, he says, is the work of octopuses, who have turned the rostrums into temporary dens. They have a magpie-like tendency to pick up treasure – and fill their homes with trinkets. "They are inveterate collectors," he says. "They'll take anything they can get their hands – or tentacles – on."
The rostrums themselves are often inscribed. For the Roman remains, the inscriptions often include the names of Roman officials such as magistrates, who may have approved the building of the ships – discoveries that are helping historians to understand the bureaucracy and governance of the Republic at that time. The Carthaginian engravings were more likely to invoke the god Baal, with curses against the Romans – although some do also offer the names of important personages, says Oliveri, which might offer us insights into the structure of their society.
The Roman rostrums are often inscribed with the names of officials, giving historians another piece of the puzzle (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)
Besides the bronze rostrums, the archaeologists have also uncovered around 40 helmets from both sides of the battle. "They are very evocative, because each one could correspond to an identifiable person," Goold told BBC Future as he showed us a map charting the finds. "We've saved sediment from inside some of the helmets to have it tested for DNA – because theoretically, it could have survived." This could tell us a bit more about the kinds of people who were fighting.
Around 40 ancient war helmets also were recovered by the archaeologists (Credit: Salvo Emma/Soprintendenza del Mare)
Goold shows us lead projectiles that would have been fired from a sling. Each one weighs as much as a .30-calibre bullet, he says – and could have travelled at up to 100mph (160km/h).
The team also have uncovered large numbers of amphorae that will have carried food supplies and the tableware used by the shipmates, says Oliveri. "We are finding so many things that help to illustrate a little better the world of the 3rd Century BC," she says. "It's the first site of a naval battle, in the world, that has been scientifically documented like this, and it will continue to be documented – because the area of interest is very large… It will take at least another 20 years to explore it fully."
Tragedy and hope
Sadly, Sebastiano Tusa will not be able to see the final results of his research – and of his intuition. He died in the crash of the Ethiopian Airlines Flight 302 in 2019 while travelling to a Unesco conference. Eerily, the crash occurred on 10 March, commonly thought to be the anniversary of the Battle of the Aegates.
This year, the Soprintendenza del Mare opened exhibitions in Favignana and Palermo to celebrate Tusa's life and work. The day of his death was marked as "Sicilian Cultural Heritage Day", with free public access to the island's museums, galleries and libraries.
Tusa analyses one of the rostrums recovered in the operation (Credit: Soprintendenza del Mare)
Tusa's friends, family and colleagues remember him as a meticulous scholar who drew on many different sources. He listened attentively to the stories of local fishermen and divers, whose observations of the sea environment helped him to identify the island of Levanzo as the starting point of the battle. "He knew how to talk to everyone," says his wife, Valeria Li Vigni, who initially took over the management of the Soprintendenza del Mare after Tusa's death, before retiring this year. "And it was this ability, and his tenacity, combined with the historical sources and the archaeological data, that allowed him to confirm his theories about the Battle of the Aegates."
Tusa's legacy, then, is not only his astonishing contributions to ancient history. His life and work should remind us to always follow our curiosity, to leave no stone unturned in our search for the truth.
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Alessia Franco is an author and a journalist focusing on history, culture, society, storytelling and its effects on people. She is @amasognacredi on Twitter.
David Robson is a writer based in London. His most recent book is The Expectation Effect: How Your Mindset Can Transform Your Life, published in early 2022. He is @d_a_robson on Twitter.
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : la Mairie de Marioupol parle de 22 000 civils tués dans la ville
La guerre en Ukraine se poursuit, mardi 26 avril, au 62e jour de l’offensive russe. La veille, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a assuré que Moscou allait poursuivre les négociations de paix avec Kiev. Toutefois, il a mis en garde contre un danger « réel » d’une Troisième Guerre mondiale, relaye BFM TV. De son côté, le dirigeant Ukrainien, Volodymyr Zelensky, a donné un discours publié le même jour sur les réseaux sociaux. « Tout le monde, dans le monde, s’accorde désormais à dire que c’est en Ukraine que se joue le destin de l’Europe, le destin de la sécurité mondiale », a-t-il expliqué. Avant d’ajouter que Kiev accélérait « autant que possible son mouvement vers l’Union européenne ».
Explosions en Moldavie
La présidente de Moldavie Maïa Sandu a indiqué ce mardi 26 avril que des explosions avaient eu lieu dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Les deux détonations n’ont fait aucune victime, mais ont touché la tour radio dans la commune de Maïak, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, la capitale régionale. Face « aux risques de déstabilisation », Jean-Yves Le Drian a fait part à son homologue moldave « de sa préoccupation et de sa vigilance à l’égard des incidents survenus ». Le ministre des Affaires étrangères françaises a aussi rappelé le plein soutien de la France « à la stabilité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie ».
Démenti
Il y a quelques heures, l’AFP a relayé des propos du chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), qui aurait indiqué que le niveau de radioactivité de la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Mais l’AIEA vient de démentir cette information et d’annuler la dépêche.
Amitié brisée
Depuis 40 ans, deux statues de huit mètres de haut représentant deux travailleurs soviétiques tenant l’un des emblèmes de l’URSS trônaient sur une colline de Kiev. Ces sculptures, érigées comme symbole de fraternité entre les peuples russes et ukrainiens, sont en train d’être démontées. Une décision prise par la capitale, qui fait suite à la décision de Vladimir Poutine d’envahir l’Ukraine et de déclarer la guerre.
Poutine à contre-courant
Alors que les combats se poursuivent sur le front en Ukraine, Vladimir Poutine a pris la parole à la mi-journée ce mardi pour parler sport. Le Kremlin a ainsi tenu à féliciter les médaillés russes aux Jeux olympiques de Pékin, qui sont parvenus à des victoires « malgré les sanctions » qui ont pénalisé les athlètes durant la compétition.
Lavrov fustige les Etats-Unis
Lors d’une conférence de presse tenue ce 26 avril à Moscou, Sergueï Lavrov a vivement critiqué la position des Etats-Unis. En effet, le ministre des Affaires étrangères les a notamment accusés de vouloir d’un monde « unipolaire excluant la Russie », et a appelé par la même occasion à « désoccidentaliser l’ONU ».
Radioactivité à Tchernobyl
C’est un message inquiétant qu’a fait parvenir le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ce 26 avril. Ce dernier a estimé que le niveau de radioactivité sur la centrale nucléaire de Tchernobyl était « anormal ». Située à 150 km au nord de Kiev, la centrale a été occupée durant plusieurs semaines par les Russes, ces derniers ayant reçu des « doses significatives » de radiations en creusant des tranchées. Pour rappel, Tchernobyl avait été le théâtre d’une catastrophe nucléaire en 1986. La présence de l’armée russe entre février et mars dernier « était absolument anormale et très, très dangereuse », selon le chef de l’AIEA.
Expulsions suédoises
Après l’annonce de l’expulsion de 40 diplomates allemands en représailles le 25 avril, Moscou a annoncé aujourd’hui le renvoi de trois diplomates suédois. Une mesure de représailles également, à la suite d’une autre prise par Stockholm jugée pénalisante par la Russie.
Bilan terrifiant
A Marioupol, l’ampleur des dégâts de la guerre a été soulignée par un conseiller de la Mairie ce 26 avril. En effet, Piotr Andriouchtchenko a assuré qu’environ 22 000 civils auraient été tués sur cette zone, parmi lesquels 250 enfants. Evoquant une situation « terrible », le conseiller a aussi fait part de son inquiétude face à « 100 000 civils » toujours coincés à Marioupol notamment à cause notamment de « couloirs humanitaires qui n’ont jamais fonctionné et ne fonctionnent pas ».
L’ONU s’attend à 8,3 millions de réfugiés
Les Nations unies ont fait savoir ce mardi qu’elles s’attendaient à ce que 8,3 millions de personnes fuient l’Ukraine, contre plus de 5 millions actuellement, indique BFM TV. Après quoi, l’ONU a annoncé avoir doublé son appel d’urgence pour apporter de l’aide humanitaire en Ukraine, détaille de son côté Le Monde. « Plus de 2,25 milliards de dollars sont désormais nécessaires pour répondre aux besoins en Ukraine, soit plus du double du montant demandé (1,1 milliard de dollars) lorsque nous avons lancé l’appel le 1er mars, quelques jours après le début de la guerre, a indiqué l’ONU. L’appel a également été prolongé de trois à six mois. »
« Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine »
« L’invasion de l’Ukraine et les atrocités commises par les troupes russes sont indéfendables », a fustigé ce mardi Lloyd Austin, secrétaire à la Défense des Etats-Unis, depuis la base américaine de Ramstein. « L’Ukraine croit qu’elle peut gagner la guerre. Nous tous, ici, aussi », a ensuite ajouté celui dont les propos sont cités par France 24. Et de conclure : « [Vladimir] Poutine n’a jamais imaginé que le monde se rallierait derrière l’Ukraine. »
Moscou : le secrétaire général de l’ONU appelle à un cessez-le-feu
Lors d’un déplacement en Russie, à Moscou, notamment dans le but de rencontrer le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a appelé à un cessez-le-feu « dans les plus brefs délais », relate BFM TV.
Le Drian évoque « un renforcement des sanctions européennes »
Le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a fait savoir qu’il s’était entretenu lundi avec son homologue ukrainien Dmytro Kuleba, relaye BFM TV. « Le ministre a souligné dans ce nouvel échange […] la continuité de la stratégie de la France dans le cadre du conflit ukrainien et notre détermination à poursuivre et approfondir l’appui apporté par la France à l’Ukraine », peut-on lire dans un communiqué du Quai d’Orsay cité par nos confrères. Et ledit communiqué de poursuivre : « Les deux ministres ont également évoqué les paramètres d’un renforcement des sanctions européennes à l’encontre de la Russie soutenu par la présidence française du Conseil de l’Union européenne. »
Royaume-Uni : une enquête ouverte après un piratage visant l’armée
Le gouvernement britannique a annoncé avoir ouvert une enquête au sujet d’un piratage qui, d’après le Daily Mail, a rendu accessible l’identité d’une centaine de recrues potentielles de l’armée britannique. Et cela, possiblement au profit de la Russie. L’annonce a été faite ce mardi par un secrétaire d’Etat. Ainsi, selon le tabloïd, l’identité de 124 candidats souhaitant rejoindre l’armée a été découverte de manière illégale.
Transnistrie : deux explosions ont touché une tour radio
« Tôt le 26 avril, deux explosions ont été entendues dans le village de Maïaky », a fait savoir dans un communiqué le ministère de l’Intérieur de la Transnistrie, une région séparatiste de Moldavie appuyée par la Russie et non reconnue par la communauté internationale. Les deux détonations, qui n’ont fait aucune victime, ont touché la tour radio de cette localité située à une cinquantaine de kilomètres au nord de la « capitale » de la Transnistrie, Tiraspol, qui se trouve non loin de la frontière avec l’Ukraine, a précisé la même source, citée par Le Monde. La présidente de la Moldavie réunira ce mardi son conseil de sécurité nationale.
Berlin va autoriser la livraison de chars à Kiev
L’Allemagne a fait part de son intention d’autoriser la livraison à l’Ukraine de chars de type « Guepard ». L’annonce a été faite ce mardi par une source gouvernementale, dont BFM TV s’est fait l’écho. Cette annonce constitue un tournant majeur dans la politique prudente suivie jusqu’à aujourd’hui par Berlin, dans son soutien militaire à Kiev. Les détails, et notamment le nombre de chars, spécialisés dans la défense anti-aérienne, doivent être dévoilés au cours de la journée par la ministre de la Défense, Christine Lambrecht. Depuis quelques jours, le chancelier allemand, Olaf Scholz, est durement critiqué. Il lui est reproché de ne pas être suffisamment volontariste dans l’aide que son pays apporte à l’Ukraine.
Ukraine : « la ville de Kreminna serait tombée »
Dans son point de situation quotidien, le ministère de la défense britannique indique que « les forces russes tentent probablement d’encercler des positions ukrainiennes fortement fortifiées dans l’est de l’Ukraine », relate Le Monde ce mardi. Ainsi, « la ville de Kreminna serait tombée », selon le ministère. Il précise également que « de violents combats sont signalés au sud d’Izium, alors que les forces russes tentent d’avancer vers les villes de Sloviansk et de Kramatorsk, depuis le nord et l’est ». D’autre part, « les forces ukrainiennes ont préparé la riposte à Zaporijia en prévision d’une éventuelle attaque russe depuis le sud », observe l’organe britannique.
« Dissuader les pays alliés de fournir davantage d’armes à l’Ukraine »
Ce mardi, une quarantaine de pays se réunissent sous l’impulsion des Etats-Unis, dès 8 heures, sur la base américaine de Ramstein, située en Allemagne. L’objectif est d’armer davantage l’Ukraine. Et selon Gulliver Cragg, correspondant de France 24 à Kiev, c’est cette réunion qui a poussé le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à brandir la menace d’une Troisième Guerre mondiale : « Il s’agit de dissuader les pays alliés. »
Allemagne : près de 40 pays réunis par les Etats-Unis
Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte 20Minutes. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation à « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev.
Pour l’Ukraine, Londres supprime tous les droits de douane
Une quarantaine de pays se réunissent en Allemagne, ce mardi, à l’invitation des Etats-Unis, rapporte France24. Et cela, afin de renforcer la défense de l’Ukraine. Au moment où Moscou vise le contrôle total du sud du pays et de la région du Donbass, cette réunion, organisée sur la base aérienne américaine de Ramstein, a pour vocation de « générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes ». L’annonce a été faite la veille par le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, au retour d’une visite à Kiev.
France24 - Monde
La Moldavie appelle au "calme" et renforce sa sécurité après une série d'explosions en Transnistrie
Publié le : 26/04/2022 - 17:52Modifié le : 26/04/2022 - 19:23
FRANCE 24
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Gulliver CRAGG
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La présidente de la Moldavie a lancé mardi un appel au "calme" et annoncé des mesures pour renforcer la sécurité de ce pays frontalier de l'Ukraine, après une série d'explosions lundi et mardi dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie.
La Moldavie a annoncé, mardi 26 avril, des mesures pour renforcer sa sécurité après une série d'explosions dans la région séparatiste de Transnistrie, appuyée par la Russie, qui fait craindre un débordement du conflit actuel en Ukraine.
"Il s'agit d'une tentative pour accroître les tensions. Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d'être entraînée dans un conflit", a déclaré la présidente moldave, Maïa Sandu, après une réunion du Conseil de sécurité nationale.
Appelant la population au "calme", elle a annoncé une série de mesures pour assurer la sécurité de ce petit pays d'Europe orientale, comme le renforcement des contrôles routiers et dans les transports, des patrouilles frontalières et des dispositifs supplémentaires pour protéger les infrastructures essentielles.
La France soutient la Moldavie face "aux risques de déstabilisation", a de son côté déclaré mardi le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian.
>> À (re)voir : "En Géorgie, la guerre en Ukraine ravive les craintes d'une agression russe"
Les mesures prises par Chisinau illustrent l'inquiétude qui règne en Moldavie, une ex-république soviétique qui redoute d'être la prochaine cible de Moscou, après l'Ukraine, un pays voisin où la Russie mène une offensive militaire depuis plus de deux mois.
Kiev a d'ailleurs accusé mardi la Russie de vouloir "déstabiliser" la Transnistrie afin de pouvoir justifier une intervention militaire.
Moscou "veut déstabiliser la région de Transnistrie, ce qui suggère que la Moldavie devrait s'attendre à recevoir des 'invités'" russes, a déclaré sur Twitter un conseiller de la présidence ukrainienne, Mikhaïlo Podoliak.
Les préoccupations de la Moldavie ont été renforcées par une série d'explosions qui se sont produites lundi et mardi dans la région séparatiste de Transnistrie, à laquelle la Russie apporte un soutien économique et militaire.
Mardi, deux explosions ont endommagé une tour relayant les fréquences radiophoniques russes à Maïak, près de la frontière ukrainienne, a affirmé le ministère de l'Intérieur de cette "république" autoproclamée.
La veille, les autorités de Transnistrie, dont l'indépendance n'est pas reconnue par la communauté internationale, avaient déclaré que le siège du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol, la capitale régionale, avait essuyé des tirs.
Alerte "terroriste"
La Russie "suit attentivement" la situation en Transnistrie, a souligné mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que "les informations qui en proviennent suscitent l'inquiétude".
Les violences survenues lundi et mardi en Transnistrie n'ont pas fait de victimes, mais les autorités locales ont décidé de relever pour 15 jours le niveau d'alerte "terroriste", renforçant ainsi les pouvoirs des forces de sécurité.
"Le niveau de sécurité est reconnu comme critique. Décision a été prise d'introduire un niveau d'alerte 'rouge' à la menace terroriste", peut-on lire dans un décret du dirigeant prorusse de cette région séparatiste, Vadim Krasnosselski.
Le défilé militaire du 9 mai à Tiraspol, commémorant la fin de la Deuxième Guerre mondiale, a aussi été annulé.
Vadim Krasnosselski assure en outre que les premiers éléments de l'enquête sur les incidents de lundi et mardi "mènent à l'Ukraine".
Certains analystes estiment que la Transnistrie, où sont déjà présents 1 500 militaires russes, pourrait servir de tête de pont supplémentaire à l'invasion du sud de l'Ukraine, à l'image de la Biélorussie pour le nord.
Tiraspol n'est qu'à une centaine de kilomètres d'Odessa, la grande ville portuaire du sud de l'Ukraine que convoite Moscou
Déclarations menaçantes
La Moldavie subit déjà les conséquences de la guerre en Ukraine, avec l'afflux de plus de 400 000 personnes ayant fui les combats.
Mais ce petit pays d'Europe orientale de 2,6 millions d'habitants coincé entre la Roumanie et l'Ukraine redoute désormais d'être gagné par le conflit, d'autant que ses relations avec la Russie se sont tendues depuis l'arrivée à la tête de l'État en 2020 de Maïa Sandu, qui est pro-européenne.
Cette inquiétude s'était déjà accentuée la semaine dernière après qu'un général russe eut affirmé que Moscou voulait s'emparer du sud de l'Ukraine pour avoir un accès direct à la Transnistrie.
Le général Roustam Minnekaïev, le commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, avait aussi dénoncé l'"oppression" dont les russophones font selon lui l'objet en Moldavie, un prétexte déjà invoqué par Moscou pour intervenir en Ukraine.
La Moldavie a convoqué l'ambassadeur russe pour protester contre ces déclarations perçues comme des menaces, appelant la Russie à respecter son "intégrité territoriale".
La Transnistrie, qui compte environ 500 000 habitants, a fait sécession de la Moldavie après une brève guerre civile dans la foulée de l'effondrement de l'Union soviétique.
Avec AFP
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Valeurs Actuelles
Immigration : Joe Biden empêché par un juge de lever des restrictions en lien avec la pandémie
Aux Etats-Unis, un juge fédéral a bloqué temporairement la décision du président Joe Biden, lundi 25 avril, de lever des restrictions à l’immigration mises en place au début de la pandémie. Depuis deux ans, ces restrictions permettent l’expulsion immédiate des migrants arrêtés à la frontière sud, détaille Le Figaro. Dans le détail, le gouvernement avait fait savoir qu’il serait mis fin à ce dispositif, dit « Title 42 », le 23 mai. Une annonce qui avait suscité de nombreuses critiques chez les républicains, mais également chez certains démocrates, partisans d’un contrôle plus strict des frontières.
« C’est une immense victoire, mais le combat continue »
Ce lundi, après une vidéoconférence avec des avocats, un juge de Louisiane a donc expliqué qu’il avait « annoncé son intention d’accéder à la requête » initialement déposée par le Missouri, la Louisiane et l’Arizona, afin de suspendre la levée des restrictions, indique le quotidien national, qui cite ses propos. Cette décision empêche le gouvernement de prendre toute mesure avant une audience le 13 mai. Celle-ci aura pour objectif de déterminer si le « Title 42 » peut être levé.
Les trois Etats républicains qui ont lancé la procédure – avant d’être rejoints plus tard par 18 autres – se sont réjouis d’une victoire qui, espèrent-ils, permettra d’éviter l’afflux sans précédent de migrants prédit par des responsables du ministère de la Sécurité intérieure, relève Le Figaro. « C’est une immense victoire pour la sécurité des frontières, mais le combat continue », a tenu à nuancer Eric Schmitt, le procureur général du Missouri.
Opex 360
Mise à l’eau imminente du premier Bâtiment ravitailleur de forces de la Marine nationale
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Premier des quatre Bâtiments ravitailleurs de forces [BRF] destinés à la Marine nationale, le « Jacques Chevallier » devrait être mis à l’eau [sauf imprévu de dernière minute] le 29 avril, aux Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire. Et cela, à l’issue d’un assemblage de ses différentes partie en un temps record, sa proue, fabriquée par le chantier de Castellammare di Stabia [Italie], ayant été livrée par Fincantieri en décembre dernier.
Pour rappel, le coup d’envoi de la construction du BRF Jacques Chevallier avait été donné par Florence Parly, la ministre des Armées, le 18 mai 2020, dans le cadre du programme FLOTLOG [Flotte Logistique]. Celui-ci a fait l’objet d’un contrat d’une valeur de 1,7 milliard d’euros, notifié par l’Organisation conjointe de coopération en matière d’armement [OCCAr] aux Chantiers de l’Altantique et à Naval Group.
Cela étant, le BRF Jacques Chevallier a déjà un équipage d’armement, commandé par le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri. Fort, dans un premier temps, d’une trentaine de marins, sa mission sera de prendre en main ce nouveau navire, dont la première sortie en mer est prévue d’ici la fin de cette année. Ses essais auront lieu au large de Toulon, où il sera affecté à compter de 2023.
Actuellement, la Marine nationale ne dispose plus que de deux Bâtiments de commandement et de ravitallement [BCR] appartenant à la classe Durance, après le désarmement du « Var », le 1er juillet 2021. D’où l’importance de l’arrivée du BRF Jacques Chevallier, d’autant plus que celui-ci apportera un gain opérationnel majeur.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31’000 tonnes en charge [16’000 tonnes à vide], le BRF aura une capacité d’emport de 1’500 tonnes de fret et de 13’000 m3 de carburants. D’une autonome de 8000 nautiques, il sera mis en oeuvre par un équipage de 130 marins et aura la capacité d’héberger 60 personnes supplémentaires.
Conçu d’après le LSS [Logistic Support Ship] A5335 Vulcano de l’italien Fincantieri, le BRF est doté d’une double-coque, conformément à la réglementation anti-pollution [si celles-ci étaient respectées à la lettre, les BCR ne pourraient plus naviguer…], d’une passerelle de navigation à 360°, de quatre mâts de ravitaillement polyvalents pour un soutien simultané de deux navires et une plateforme aéronautique pouvant accueillir et abriter un hélicoptère NH-90 ainsi qu’en drone aérien. Enfin, son armement reposera sur deux canons de 40 mm RAPIDFire, fournis par Thales et Nexter.
La construction du second BRF, le « Jacques Stosskopf », a déjà débuté au chantier naval de Castellammare di Stabia, la coupe de la première tôle y ayant été réalisée le 1er février dernier, selon l’OCCAr. Cette seconde unité doit être livrée à la Marine nationale en 2025. Suivront ensuite les BRF « Louis-Émile Bertin » [en 2027] et « Gustave Zédé » [en 2029].
BBC
Lottery winner who gave away half of £115m fortune 'addicted' to helping
A lottery winner who scooped a £115m fortune and has given away more than half her winnings said she is "addicted" to helping others.
Frances Connolly, 55, agreed a yearly charity budget with her husband, Patrick, but had already spent up to 2032's allocation, she said.
The Hartlepool couple won the EuroMillions in 2019 and immediately gave away cash to friends and family.
Mrs Connolly said helping others "gives you a buzz and it's addictive".
"I'm addicted to it now," she said.
The former social worker and teacher has set up two charitable foundations: one named after her late mother Kathleen Graham in her native Northern Ireland, and the PFC Trust which supports local young carers, the elderly and refugees in her home town.
She estimates she has given away £60m but does not keep a tally, joking she would be worried in case her 57-year-old husband saw it.
Mrs Connolly has a history of charitable acts, she volunteered with St John Ambulance as a child and set up an Aids helpline while a student in Belfast.
She now backs local community groups which help people get jobs, support refugees and young carers, and provide electronic tablets for old people so they can connect with their families.
Mr Connolly still runs his plastic businesses.
Their biggest personal expenditure was a six-bedroom house in County Durham with seven acres of land, while Mr Connolly drives a second-hand Aston Martin.
But Mrs Connolly baulks at the idea of spending money on luxuries like yachts, saying reports of someone spending £25,000 on a bottle of champagne made her think the money could have helped a young person buy a house.
Asked by PA News why she was happy to give so much away, she said: "Why wouldn't you? I've done that all my life.
"I'd have been a millionaire anyway if I took back all the money I've given away over the years."
Mrs Connolly said winning a huge amount of money might change a person's life but it does not alter their personality.
"If you're stupid before you get it, you're going to be stupid afterwards," she said.
"If I had any advice for a winner... I'd say money liberates you to be the person that you want to be."
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EuroMillions winner saves sister's home
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Valeurs Actuelles
Guerre en Ukraine : 40 diplomates allemands expulsés de Russie
La guerre en Ukraine se poursuit, lundi 25 avril, au 61e jour de l’offensive russe. Ce lundi, les forces russes continuaient à bombarder, au moyen de missiles et de l’artillerie, le vaste complexe métallurgique d’Azovstal situé à Marioupol, indique BFM TV. Il s’agit de l’ultime poche de résistance, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens, mais également près de 1000 civils, d’après l’état-major ukrainien. Toutefois, la Russie a annoncé à la mi-journée un cessez-le-feu, qui aura lieu ce lundi. L’objectif : permettre aux civils de quitter le site d’Azovstal.
A quand la paix ?
Alors que la Russie accuse l’Ukraine de « faire semblant » de discuter avec elle, Moscou a pourtant affirmé vouloir poursuivre les négociations pour rétablir la paix. Mais Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, n’a pas caché son agacement : « La bonne volonté a ses limites », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Si elle n’est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation ». Le camp de Vladimir Poutine n’hésite donc pas à insinuer que l’Ukraine est en grande partie responsable si la guerre se poursuit sur son sol.
Sanctions à venir
Alors que la guerre s’intensifie en Ukraine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien a affirmé s’être entretenu avec Jean-Yves Le Drian. Ce dernier aurait assuré à Dmytro Kuleba que « le soutien de la France à l’Ukraine allait encore se renforcer », et évoqué « de nouvelles sanctions contre la Russie ». Le ministre des Affaires étrangères français aurait aussi promis à son homologue ukrainien « des livraisons d’armes » et le « statut de candidat à l’Union européenne ».
Poutine vante son économie
Pendant ce temps, Vladimir Poutine fait ses comptes. Il a affirmé que l’économie de la Russie était en train « de se stabiliser », et ce, malgré les nombreuses sanctions occidentales à son encontre. « L’inflation a ralenti, la croissance hebdomadaire des prix s’est rapprochée de la normale », s’est réjoui le Kremlin. Selon le dirigeant russe, la santé économique du pays se maintiendrait grâce au rouble qui se serait « activement renforcé ces derniers temps », ainsi qu’à la « demande des consommateurs » revenue à son activité normale. Mais si Vladimir Poutine semble se satisfaire, de nombreux économistes ont estimé que les impacts des sanctions à l’égard de la Russie seront de plus en plus visibles et de moins en moins soutenables pour Moscou.
L’aide de Londres
Alors que les combats se poursuivent sur le sol ukrainien, le Royaume-Uni a annoncé qu’il allait fournir un « petit nombre » de blindés lance-missiles antiaériens à l’armée de Volodymyr Zelensky. Des équipements qui apporteront des moyens « de courte portée de jour comme de nuit », selon le ministre de la Défense britannique Ben Wallace.
Ursula von der Leyen en Inde
En visite à New Delhi en Inde, la présidente de la Commission européenne a assuré que la guerre en Ukraine « affectera profondément la région indo-pacifique » et pas seulement l’Europe. Dans le cadre de son déplacement visant à renforcer les liens stratégiques entre l’Union européenne et l’Inde, Ursula von der Leyen a tenté d’éclairer les responsables politiques en leur demandant de se désolidariser de la Russie. En effet, l’Inde se fournit en armes et en énergie auprès de Vladimir Poutine avec qui elle entretient des relations solides.
Des militants Greenpeace interpellés
Après avoir bloqué un pétrolier russe dans le fjord d’Oslo en Norvège durant plusieurs heures, vingt militants de Greenpeace ont été arrêtés. Pour rappel, ils avaient décidé de mener cette action pour empêcher le navire de décharger sa cargaison d’hydrocarbures russes.
Des installations ferroviaires bombardées
A Vinnytsia, dans le centre-ouest de l’Ukraine, des installations ferroviaires ont été touchées par des bombardements russes ce lundi 25 avril. Après les explosions, cinq personnes ont été tuées et au moins dix-huit autres ont été blessées.
Expulsions allemandes
Lundi 4 avril, l’Allemagne avait annoncé l’expulsion de 40 diplomates russes après la découverte d’exécutions de civils à Boutcha, près de Kiev en Ukraine. A titre de représailles, Moscou vient officiellement de confirmer l’expulsion de 40 diplomates allemands du territoire russe ce 25 avril. Selon la ministre des Affaires étrangères, cette décision n’est « pas justifiée », et les collaborateurs diplomatiques expulsées n’avaient « absolument rien à se reprocher ». « Les 40 membres des représentations russes en Allemagne que nous avons expulsés il y a trois semaines n’ont pas travaillé un seul jour au service de la diplomatie pendant leur séjour en Allemagne », a dénoncé Annalena Baerbock dans un communiqué.
Norvège : des militants bloquent un pétrolier russe
Des militants de Greenpeace se sont évertués ce lundi à bloquer un pétrolier russe en Norvège, relève France 24. Ils s’y sont enchaînés dans le but de protester contre la guerre en Ukraine, a fait savoir l’organisation écologiste. A savoir que le navire-citerne Ust Luga, actuellement stationné à proximité du terminal pétrolier d’Exxon Mobil, autrement dit à environ 70 kilomètres au sud d’Oslo, doit livrer du brut à la Norvège. Les militants de l’ONG ont l’intention, par le biais de cette action, de bloquer le déchargement d’une cargaison estimée à hauteur de 95 000 tonnes de pétrole.
« Le pétrole n’est pas seulement à l’origine de la crise climatique, mais aussi des guerres et des conflits. Je suis choqué que la Norvège fonctionne comme un port franc pour le pétrole russe, qui, nous le savons, finance la guerre de [Vladimir] Poutine », a argué Frode Pleym, le directeur la branche norvégienne de Greenpeace, dont les propos sont cités par France 24. L’ONG a sommé les autorités norvégiennes d’interdire les importations de combustibles fossiles russes et a jugé que la filiale norvégienne Esso, propriété d’Exxon Mobil, devrait mettre fin aux actuels contrats d’importation d’hydrocarbures russes. D’après un porte-parole d’Esso Norvège, lesdits contrats ont été signés avant le début du conflit et la compagnie pétrolière n’envisagerait aucun autre achat en Russie.
Bientôt une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine
Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a annoncé lundi que Joe Biden allait nommer prochainement une nouvelle ambassadrice des Etats-Unis en Ukraine. Il s’agit de Bridget Brink, actuellement ambassadrice en Slovaquie, détaille Le Monde. Depuis 2019, le poste diplomatique en Ukraine était occupé par des chargés d’affaires.
Le retour d’une présence diplomatique américaine dans le pays se fera de manière progressive, car les Etats-Unis se montrent beaucoup plus prudents que certains pays européens qui ont d’ores et déjà rouvert leur ambassade dans la capitale ukrainienne, note le journal national. « Depuis le début des hostilités, nous avons une équipe en Pologne qui fait ce travail, a expliqué un haut responsable du département d’Etat. A partir de cette semaine, des membres de cette équipe vont faire des déplacements dans une même journée à l’intérieur de l’Ukraine. »
Moscou dit avoir abattu deux drones ukrainiens
Ce lundi, la Russie a abattu deux drones ukrainiens près de la frontière avec l’Ukraine où Moscou mène une offensive militaire depuis plus de deux mois. L’annonce, relayée par BFM TV, a été faite par les autorités locales. « La défense anti-aérienne a abattu deux drones ukrainiens aujourd’hui à 4h15 du matin (3h15 heure de Paris) » dans le district de Rylsk frontalier de l’Ukraine, a détaillé sur Telegram le gouverneur de la région de Koursk, Romain Starovoït, avant de préciser qu’il n’y avait pas de victime ni de dégât matériel.
La guerre redéfinit certaines priorités de Macron
Rarement, la politique internationale pèse sur une élection présidentielle française. Mais celle qui vient de s’achever s’est déroulée au rythme des décisions prises par le dirigeant russe Vladimir Poutine, et des images qui nous proviennent de la guerre en Ukraine. Cet événement devrait continuer d’influencer, et peut-être même redéfinir certaines des priorités diplomatiques du deuxième mandat d’Emmanuel Macron, détaille Le Figaro. Le conflit va contraindre le locataire de l’Elysée à concentrer les forces du pays et celles de l’UE, dont il assurera encore pendant quelques semaines la présidence tournante, sur cette crise.
Un dépôt de carburant russe en flammes
« Un incendie s’est déclaré au [sein du] dépôt de carburant Transneft Briansk-Droujba, à Briansk », une ville située à 150 kilomètres de la frontière avec l’Ukraine et servant de base logistique à l’offensive militaire de Moscou dans ce pays. L’annonce a été faite ce lundi par le ministère des situations d’urgence, indique Le Monde. Les raisons de l’incendie n’ont pas encore été précisées.
Les Etats-Unis veulent une Russie « affaiblie »
Les Etats-Unis, qui fournissent une importante aide militaire à l’Ukraine, veulent voir la Russie « affaiblie », indique Le Monde. Et cela, au point de ne plus avoir les capacités de mener des offensives semblables à l’invasion de l’Ukraine. L’annonce a été faite lundi par le chef du Pentagone, Lloyd Austin. « [La Russie] a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ses capacités », a-t-il expliqué à des journalistes dans l’est de la Pologne.
D’après le secrétaire à la Défense des Etats-Unis, l’Ukraine « peut gagner »
Kiev peut gagner la guerre contre Moscou si elle dispose des bons équipements, a estimé lundi le chef du Pentagone, Lloyd Austin, au retour d’un déplacement en Ukraine avec le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a détaillé Lloyd Austin, dont les propos sont cités par BFM TV, à propos des Ukrainiens. Et de poursuivre : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien. »
Poutine félicite Macron pour sa victoire
Le dirigeant russe a adressé un message de félicitations à Emmanuel Macron, après sa réélection dimanche 24 avril. « Je vous souhaite sincèrement du succès dans vos activités, ainsi qu’une bonne santé et du bien-être », a détaillé le chef d’Etat russe dans un message publié sur le site du Kremlin et cité par Le Monde.
Zelensky a félicité Macron pour sa réélection
« Félicitations à Emmanuel Macron, un vrai ami de l’Ukraine, pour sa réélection ! », a tweeté le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui s’est entretenu à diverses reprises avec le président de la République française depuis le début de l’invasion russe de son pays. Selon la présidence française, il l’a félicité directement par téléphone, indique BFM TV.
Bruxelles prépare des « sanctions intelligentes » contre Moscou
L’Union européenne est en train de préparer des « sanctions intelligentes » contre les importations de pétrole russe, a fait savoir lundi le quotidien britannique The Times, qui a cité les propos du vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis. « Nous travaillons sur un sixième paquet de sanctions et nous envisageons de recourir à une sorte d’embargo sur le pétrole, a confié ce dernier dans les colonnes de nos confrères. Lorsque nous imposons des sanctions, nous devons le faire de manière à amplifier les pressions sur la Russie tout en minimisant les dommages collatéraux qui pourraient nous frapper. »
Dimanche, le secrétaire d’Etat Antony Blinken et le ministre de la Défense Lloyd Austin se sont rendus à Kiev. C’était la première visite de membres du gouvernement américain en Ukraine depuis le déclenchement des hostilités par Moscou, ont fait savoir plusieurs responsables américains. Au cours de ce déplacement, les deux responsables ont annoncé le retour progressif d’une présence diplomatique américaine en Ukraine. Par ailleurs, une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine a été annoncée par Washington, observe Le Monde. Lundi matin, les deux ministres étaient de retour sur le territoire polonais, lorsque des responsables américains ont confirmé cette visite pour la première fois.
France24 - Monde
L'acteur Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes 2022
Publié le : 26/04/2022 - 19:11
FRANCE 24
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Les organisateurs du Festival de Cannes ont annoncé mardi que l'acteur français Vincent Lindon présidera la 75e édition, du 17 au 28 mai prochain. Le film "Titane", dans lequel il incarnait un sapeur-pompier meurtri, a remporté la Palme d'or 2021.
L'acteur Vincent Lindon, prix d'interprétation en 2015 et acteur dans "Titane", la Palme d'or 2021, sera le président du jury du 75e Festival de Cannes, qui se tiendra du 17 au 28 mai sur la Croisette, ont annoncé, mardi 26 avril, les organisateurs dans un communiqué.
Il prendra la suite du réalisateur américain Spike Lee qui, avec son jury, avait couronné le film de la Française Julia Ducournau en juillet 2021.
"C'est un immense honneur et une très grande fierté de me voir confiée, au milieu du tumulte des multiples événements que nous traversons dans le monde, la splendide et lourde tâche de présider le jury du 75e Festival International du Film de Cannes", a déclaré Vincent Lindon, cité dans le communiqué.
Long suspense
Cette annonce survient au terme d'un long suspense : d'ordinaire, le président du jury est connu en début d'année, avec le jury dévoilé quelques semaines avant le Festival.
Avec le redémarrage du cinéma post-pandémie et l'essor des séries, "tous les artistes travaillent", avait souligné mi-avril Thierry Frémaux, le délégué général du Festival, pour justifier ce calendrier bousculé.
Vincent Lindon devra choisir la Palme d'or parmi les 21 films en compétition. Il sera épaulé par huit jurés (quatre femmes, quatre hommes).
Parmi eux, l'actrice britannique Rebecca Hall, découverte dans "Vicky Christina Barcelona", le réalisateur iranien Asghar Farhadi ("Un Héros", Grand Prix du Festival en 2021) et le Français Ladj Ly ("Les misérables", prix du jury 2019).
Avec AFP
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El País (ESP)
Dónde y cómo viajar barato por España después de la jubilación
ESPAÑAEl retiro profesional y las ofertas del Imserso son una combinación perfecta para conocer el país. Los destinos costeros son los más demandados, aunque crece el interés por las rutas culturales y en la naturaleza por el interior y el norte de la Península
El trabajo, la conciliación familiar o el dinero pueden ser en muchas ocasiones un obstáculo para viajar. Por ello, cuando llega la jubilación son muchos quienes ven en esta nueva etapa de su vida una oportunidad para disfrutar de aquellos destinos que antes no pudieron visitar. Es el caso de Leonardo Redondo (73 años) y Petra Téllez (68 años), un matrimonio residente en Madrid que ya ha conocido varios lugares de España a través de los viajes subvencionados que ofrece el Instituto de Mayores y Servicios Sociales (Imserso). Como cuenta Téllez, viajar de esta manera tiene ventajas: “Antes podíamos viajar algo, pero siempre era en fechas en las que todo el mundo coge vacaciones. Ahora que estamos jubilados, tenemos más tiempo libre, así que podemos aprovechar cuando hay menos gente y a precios más económicos”.
Los paquetes turísticos del Imserso se programan normalmente de septiembre a junio, aunque la crisis sanitaria por la covid obligó a retrasar el inicio de esta temporada hasta el pasado mes de enero. Debido a estas circunstancias, aún quedan libres en torno al 20% de las 816.000 plazas ofertadas para destinos costeros peninsulares e islas y turismo de interior.
Ningún destino destrona a la costa peninsular
Debido a la facilidad para llegar en transporte privado desde cualquier punto de la Península, la costa española —desde Andalucía hasta Cataluña, pasando por la Región de Murcia y la Comunidad Valenciana— “es el bloque turístico con más demanda y al que más plazas se adjudican: unas 443.000”, explica Jacob Fernández Blasco, director general en Mundiplan, la agencia encargada de la gestión de los destinos de costa peninsular e islas de los programas del Imserso. Los precios para estos paquetes son: 196,02 euros para estancias de siete noches y 235,95 euros para estancias de nueve noches, en ambos con pensión completa y sin incluir el transporte (vuelos y traslados en los viajes a Baleares o Canarias). En el caso de necesitar desplazamiento al destino, los importes ascienden a 212,96 y 269,83 euros, respectivamente.
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En los últimos cinco años, Carmen Cantarero (69 años) y Fernando García-Abad (70 años), ambos de Tarancón (Cuenca), han conocido lugares de costa como Punta Umbría (Huelva) con los viajes del Imserso y, como cuentan, guardan un buen recuerdo de la experiencia: “Estuvimos en un hotel de cuatro estrellas, y el servicio y la comida estaban bien”.
Ambos aseguran que se manejan bastante bien con los trámites en internet, y de momento no han tenido problemas para contratar los viajes del Imserso. El proceso de reserva se puede realizar o bien a través de las páginas web de las empresas adjudicatarias (Mundiplan y Turismo Social) o de manera presencial en las agencias de viajes autorizadas que se distribuyen por todo el territorio español.
Para esta primavera, la pareja conquense ha elegido la costa alicantina, y en concreto, un clásico del turismo playero como la ciudad de Benidorm. Tradicionalmente, los litorales de la Comunidad Valenciana y Cataluña han sido los más demandados entre este tipo de viajeros para disfrutar del sol y la gastronomía. Sin embargo, como apunta Fernández, en las últimas temporadas han notado el resurgir de destinos turísticos andaluces, especialmente en la Costa del Sol. Con sus 150 kilómetros de playas y su oferta cultural e histórica con lugares como los acantilados de Maro, el Balcón de Europa de Nerja y la Cueva, en Torrox, el litoral malagueño es un popular enclave vacacional para el público en general, “y ahora también para el viajero del Imserso debido a la gran concentración hotelera y su buen clima”.
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Tranquilidad y bellos paisajes, el reclamo de los archipiélagos
Petra Téllez y Leonardo Redondo le han cogido el gusto a viajar tras la jubilación. Cada año realizan entre tres y cuatro salidas. “A veces con el Imserso, pero también con otros programas de mayores de 65 años que ofrece, por ejemplo, la Comunidad de Madrid. O si no, con asociaciones de amigos”, cuenta Téllez.
El director de Mundiplan explica que el perfil de los jubilados está cambiando: “Son personas de más de 65 años, pero mucho más activos que antes, que eligen pensando en destinos que no hayan visitado nunca más que por el confort que ya han conocido”. En este sentido, los archipiélagos —para los que se destinan un total de 230.000 plazas— cobran especial relevancia. El precio de los programas con pensión completa y transporte a las Baleares es de 308,37 euros para estancias de nueve noches, y de 248,96 euros para siete noches); sin transporte, 236,07 euros y 195,78 euros, respectivamente. Para las Canarias, con pensión completa y transporte: 405,53 euros (nueve noches) y 330,51 euros (7 noches); sin transporte, 235,95 euros y 195,75 euros.
Menorca y Lanzarote, ambas declaradas reservas de la biosfera por la Unesco, son ejemplos de las nuevas demandas. La isla balear despliega un paisaje mediterráneo de playas de arena blanca y aguas transparentes, y una apacible estancia durante los meses de otoño, invierno y primavera. La geografía volcánica de Lanzarote y el parque nacional del Timanfaya son los principales reclamos de la tercera isla más poblada del archipiélago canario.
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Rutas culturales y naturaleza en el interior y el norte peninsular
La agencia Turismo Social gestiona las ofertas de viaje por el interior peninsular, y por Andalucía y las islas Canarias para pensionistas y jubilados españoles que residen en otro país europeo. Un total de 142.000 plazas para las que de momento solo se han cubierto el 60%. Su gerente, Juan Manuel Molina, destaca el gran interés que despiertan los circuitos culturales (271,71 euros por seis días con pensión completa y transporte). “Estos viajes, en los que las excursiones están incluidas, son más participativos y les ofrecen una experiencia distinta a lo que están acostumbrados”, apunta.
Los programas más populares son aquellos que se desarrollan por el norte de España. Un ejemplo es el circuito cultural por Asturias. El viaje comienza en su capital, Oviedo, un referente musical nacional e internacional con programas de zarzuela, ópera y otros géneros clásicos. En Gijón, el viajero puede disfrutar de su puerto pesquero, industrial y deportivo o de espacios naturales como el Jardín Botánico Atlántico o artísicos como el centro Laboral Ciudad de la Cultura.
En los recorridos por la comunidad asturiana tampoco faltan las experiencias en la naturaleza con visitas a emblemáticos destinos como Cangas de Onís, en el interior del parque nacional Picos de Europa, de donde parten la mayoría de las excursiones para visitar los lagos de Covadonga. El circuito se completa con los municipios de Villaviciosa, Tazones, Candás y Luanco.
Como explica Molina, las ofertas del Imserso se van adaptando a las tendencias de viajes. Así, en los últimos años el instituto social ha potenciado uno de sus programas para el interior peninsular: el turismo en la naturaleza. “Cada vez más personas buscan descansar o relajarse en entornos rurales y realizar actividades en la naturaleza con una intensidad moderada”, añade el gerente de Turismo Social, y destaca el programa que se desarrolla por las sierras de Cazorla, Segura y Las Villas. Declarado parque natural, este enclave montañoso que comprende las provincias de Jaén y Granada impresiona por sus relieves escarpados y sus colosales picos, como el de Las Empanadas, Cabañas o el Yelmo, situados en torno a los 2.000 metros por encima del nivel del mar. Además del entorno natural, el viaje del Imserso ofrece visitas guiadas para descubrir el legado íbero, romano y árabe de municipios como Cazorla, La Iruela, Baeza, Tíscar y Úbeda.
Los viajes del Imserso están dirigidos a personas jubiladas mayores de 65 años –residentes en España o en el extranjero siempre que sean pensionistas del sistema español–. También pueden acogerse a estas promociones otros perfiles como personas beneficiarias del Sistema de Seguridad Social (más de 65 años), pensionistas de viudedad (más de 55 años) y de otros conceptos (a partir de los 60 años), o desempleados de más de 60 años que perciban un subsidio, además de los acompañantes. En este caso pueden ser cónyuges, parejas de hecho o personas con las que se establezca una unión de afectividad estable (análoga a la conyugal), y no es necesario que reúnan los requisitos de edad o pensión. También podrán ir acompañados de los hijos con discapacidad (en grado igual o superior al 45%).
El requisito principal es darse de alta en el Imserso, por Internet, a través de la sede electrónica, cumplimentando la solicitud. También se puede descargar la misma, y una vez cumplimentada y firmada, enviar por correo postal al apartado 10140 (28080 Madrid).
Una vez que el usuario haya sido registrado en la base de datos del instituto social, se le proporcionará una fecha para la reserva de hasta tres programas vacacionales por bloque turístico (costa peninsular, islas y turismo de interior). Pasada esa fecha, el usuario puede seguir realizando las reservas de destinos donde todavía existan plazas disponibles. Como explica Jacob Fernández, director de Mundiplan, el Imserso cuenta con unos tres millones de usuarios registrados, por lo que el sistema de adjudicación de fechas para la reserva busca establecer un acceso preferente atendiendo a aspectos como los destinos ya visitados por la persona beneficiaria y su nivel de renta.
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BBC
One in five reptiles is threatened with extinction
By Helen BriggsEnvironment correspondent
One in five reptiles is threatened with extinction, according to the first comprehensive assessment of more than 10,000 species across the world.
Scientists are calling for urgent conservation action for crocodiles and turtles, which are in a particularly dire situation.
They say reptiles have long been overlooked in conservation, because they are seen as less charismatic than "furry and feathery" creatures.
So far, 31 species have gone extinct.
The study, published in Nature, took more than 15 years to complete, because of problems getting funding for the work.
"Reptiles to many people are not charismatic and there's been a lot more focus on more furry, feathery species of vertebrates for conservation," said Dr Bruce Young of the international nature organisation, NatureServe.
Despite their low publicity profile, the cold-blooded vertebrates play an essential role in the balance of life.
"Reptiles are good for people because they help control pests such as insects and rodents," said Prof Blair Hedges of Temple University in Philadelphia, US.
By publicising the plight of these "truly spectacular species", the scientists hope to help slow the slide towards oblivion of reptiles such as the loggerhead sea turtle and the gharial, or fish-eating crocodile.
And there is a glimmer of hope in that measures put in place to protect rare birds and mammals also safeguard many of the reptiles that share the same land.
The study found:
Speaking at a news conference, the study authors highlighted the need for a new worldwide agreement to stem extinctions.
Neil Cox of the IUCN-Conservation International Biodiversity Assessment Unit said negotiations at the upcoming summit on biodiversity in Kunming, China, will be critical for trying to turn the tide on biodiversity loss.
"The hope is that we can really start making efforts to reverse this extinction catastrophe," he said.
The final version of the draft UN Convention on Biological Diversity (CBD) will be negotiated at the COP15 summit, which is expected to take place at the end of August.
The outcome will decide for the coming decades how the world will address the challenges of reducing the extinction risk threatening more than one million species, eliminating billions of dollars of environmentally-damaging government subsidies and restoring degraded ecosystems.
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France24 - Monde
Kwame Nkrumah : 50 ans après sa mort, le dirigeant ghanéen demeure une figure populaire en Afrique
Publié le : 27/04/2022 - 23:05Modifié le : 27/04/2022 - 23:06
Meriem AMELLAL
Célia CARACENA
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Il y a cinquante ans, Kwame Nkrumah s'éteignait. Père de l'indépendance du Ghana, il est également considéré comme le porte-étendard du panafricanisme, au même titre que le Burkinabè, Thomas Sankara et le Congolais Patrice Lumumba. Amzat Boukari, historien, spécialiste du panafricanisme, auteur de "Kwame Nkrumah" (paru aux éditions CETIM en 2016) revient sur son parcours.
La France de nouveau pointée du doigt par le Mali. Bamako accuse l'armée française d'espionnage" et de "subversion". Une accusation après la diffusion par l'état-major français de vidéos tournées par un drone à proximité de la base de Gossi, récemment restituée à l'armée malienne. Les autorités ont "constaté depuis le début de l'année plus de cinquante cas délibérés de violation de l'espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises", annonce un communiqué du gouvernement de Bamako.
Le Rwanda, déjà touché par l'inflation et la crise économique liée à deux années de crise sanitaire, fait désormais face à une flambée des prix du blé, conséquence de la crise ukrainienne. Reportage de Simon Wohlfahrt.
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L'Entretien de France 24
Nana Akufo-Addo, président du Ghana : "Une transition de 12 mois serait acceptable" au Mali
La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"
Focus
Agriculture en Ukraine : le grenier à blé du monde à l'épreuve de la guerre
Opex 360
Marine nationale : La flotte de chasseurs embarqués Rafale M bientôt réduite de 10%?
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
En juillet 2021, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], l’amiral Pierre Vandier, avait dit craindre une réduction du nombre de Rafale M utilisés par l’aéronautique navale à l’horizon 2030/35. Et cela pour une raison simple : ces avions, plus anciens que ceux de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], seront logiquement les premiers à être retirés du service, d’autant plus que, en raison des contraintes physiques qu’ils subissent quand ils sont mis en oeuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle, ils ont généralement tendance à s’user plus vite.
« La Marine garde ses avions depuis le début de leur mise en service et n’a pas eu d’avions neufs. Toutes la mise à niveau de notre flotte de Rafale s’effectue par retrofit. [Ce qui fait qu’il y] aura des effets de ciseau » vers 2030/5, la « conjonction des retrofits et la disparition des avions les plus anciens peuvent aboutir à un problème de format, qui est de 42 appareils », avait ainsi expliqué l’amiral Vandier, avant de souligner que « l’âge moyen de la flotte de l’armée de l’Air [était] en train de diverger » avec celle de l’Aéronautique navale.
Mais il se pourrait bien que la flotte de Rafale Marine soit réduite bien avant l’horizon 2030/35… En effet, selon une information de La Tribune, Paris envisage de vendre quatre avions d’occasion de ce type [au standard F3R] à l’Indian Navy, afin de prendre l’avantage sur le constructeur américain Boeing, dont le F/A-18 Super Hornet doit prochainement effectuer des essais à la base navale INS Hansa, à Goa, afin de démontrer son aptitude à décoller depuis un pont d’envol doté d’un tremplin et non de catapultes.
Pour rappel, l’Inde a lancé le programme MRCBF [Multi Role Carrier Borne Fighters] afin d’acquérir entre 26 et 57 avions de combat embarqués pouvant opérer aussi bien depuis un porte-avions en configuration STOBAR [avec tremplin] que CATOBAR [avec catapultes et brins d’arrêt]. En outre, la disponibilité de ses MiG-29K n’était pas satisfaisante [avec un taux d’attrition élevé], l’Indian Navy voudrait pouvoir disposer de nouveaux appareils pour la mise en service de l’INS Vikrant, son futur porte-avions de construction locale, dont la mise en service est prévue pour l’été prochain.
En janvier, et alors qu’un Rafale M était attendu à la base INS Hansa pour des essais [qui se sont apparemment très bien passés, si l’on en juge par une photographie le montrant en vol, avec un missile anti-navire Exocet, quatre missiles air-air Mica et deux bidons après avoir décollé avec l’aide d’un tremplin, ndlr], la presse indienne avait évoqué la possible location de quatre à cinq nouveaux chasseurs embarqués avant l’admission au service de l’INS Vikrant.
Quoi qu’il en soit, avec une flotte réduite de 10%, l’Aéronautique navale n’aura plus qu’une très faible marge de manoeuvre pour mener les missions de son contrat opérationnel. Sur les 42 Rafale M qu’elle possède, trente-six sont utilisés par les flottilles 11F, 12F et 17F, trois sont affectés à l’Escadron de transformation Rafale 3/4 Aquitaine, basé à Saint-Dizier, et 3 autres sont en réserve pour les périodes de maintenance. Enfin, un exemplaire – le M47 – a été récupéré par la Direction générale de l’armement [DGA].
En outre, étant donné que 24 Rafale B et C ont été prélevés sur le parc de l’AAE pour honorer les commandes passées par la Grèce et la Croatie, les Rafale Marine pourraient être mis à contribution, le temps que de nouveaux avions soient livrés.
« La contribution de l’aéronavale est prise en compte par l’État-major des armées, qui réfléchit avec l’armée de l’Air et de l’Espace et la Marine. Pour moi, il n’y a pas de tabou. Les choses sont claires, l’objectif étant d’avoir les capacités les plus complètes possible et le déficit de l’un étant comblé par la petite capacité supplémentaire de l’autre », avait en effet expliqué le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA], lors des auditions parlementaires de l’automne dernier.
Valeurs Actuelles
Covid, crise immobilière, scandale d’Evergrande : la Chine, l’autre menace
Regarde-t-on économiquement dans la bonne direction ? Depuis le 24 février, les yeux sont logiquement (et émotionnellement) rivés sur le conflit russo-ukrainien. Il y a la guerre elle-même, ses conséquences humaines et matérielles et ses nombreuses répercussions sur l’économie mondiale : hausse des coûts de l’énergie (gaz, charbon…), rupture des chaînes d’ approvisionnement céréalières entre cette zone surnommée “le grenier à grain du monde” et le continent africain, ce qui laisse présager l’émergence de futurs conflits sociaux régionaux (lire notre article « Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim » dans Valeurs actuelles du 7 avril).
De quoi alimenter la hausse des prix un peu partout sur la planète (+ 8,5 % en février aux États-Unis, + 7,5 % en mars en Europe, + 2 % au Japon qui n’était plus habitué à l’inflation depuis des lustres) et donc peser sur la croissance mondiale dont les anticipations ont été revues à la baisse. Pour 2022, le Fonds monétaire international s’attend désormais à une hausse de 3,6 % de la richesse mondiale, inférieure de 0,8 point à celle qu’elle prévoyait il y a encore quelques semaines. Et voilà que ressurgit le spectre de la stagflation, c’est-à-dire une (très) faible croissance associée à une (forte) inflation, phénomène délétère que l’on n’avait plus connu depuis les années 1970 et qui pèse à la fois sur l’emploi, la consommation et l’épargne.
L’équivalent de la population française cloîtrée chez elle
En fait, il conviendrait également de regarder un peu plus à l’est, vers l’Asie car une des causes de cette (supposée) stagflation vient de Chine. Une fois encore, c’est ce satané virus du Covid-19, et plus précisément son variant, le très contagieux Omicron, qui en est la cause : c’est la démonstration que la très coûteuse stratégie “zéro Covid” adoptée, dès le départ de la pandémie, par le président Xi Jinping est un cuisant échec. Il suffi t d’observer ce qui se passe actuellement dans l’empire du Milieu. La vie ne serait-elle qu’un éternel recommencement ?
En mars 2020, le monde s’était arrêté à la suite du confinement de la Chine : les Occidentaux avaient alors pris conscience à quel point ce pays était devenu l’usine du monde et leurs élites politico-économiques annonçaient, dans un bel élan unanime, des programmes ambitieux de relocalisation que l’on attend toujours (il est vrai que cela ne se fait pas d’un claquement de doigts). Aujourd’hui, avec l’expansion du variant Omnicron – les chiffres officiels chinois sont tout aussi fantaisistes qu’il y a deux ans, avec actuellement une dizaine de décès quotidiens seulement quand en France, pays 20 fois moins peuplé, on en dénombre un peu plus de 100 chaque jour -, une partie de la Chine est de nouveau à l’arrêt. Déjà sans doute, parce que le schéma vaccinal est loin d’être complet : ainsi à peine la moitié des plus de 80 ans a été vaccinée deux fois tandis que 20 % des plus de 60 ans n’ont pas une couverture vaccinale complète.
Mêmes causes, mêmes effets : la partie la plus industrialisée du pays est encore une fois à l’arrêt, placée sous une bulle. Le gouvernement chinois a commencé par confiner la ville de Shenzhen (18 millions d’habitants), puis cela a été le tour de Shanghai (25 millions), et aussi Changchun (9 millions), Tangshan (8 millions) et Jilin (4 millions), sans compter des villes plus petites. Autant dire que l’équivalent de la population française doit actuellement rester cloîtrée chez elle. Première conséquence, pour la première fois depuis le début de la pandémie de 2020, la consommation des ménages chinois a reculé de 3,5 % au cours du mois de mars.
Second problème, et non des moindres, certaines de ces villes sont aussi des berceaux industriels et technologiques chinois et fournissent le monde entier. Pour ne citer que quelques exemples, Shenzhen, où le confinement a été partiellement levé à la mi-mars, est le centre mondial de l’électronique : c’est là que sont notamment assemblés les téléphones d’Apple dans les usines du taïwanais Foxconn, de Samsung, etc. La ville de Shanghai, capitale économique mais aussi berceau de l’industrie automobile chinoise (c’est là que sont installées les usines de Tesla pour les ventes en Asie), voit ses capacités de production profondément affectées. Et le pire est à venir car de nombreux équipementiers chinois pourraient être dans l’incapacité de livrer leurs clients d’ici à un mois.
Les ouvriers, bloqués dans leurs usines, ne peuvent rentrer chez eux
Quand bien même certaines usines dans les zones confinées continueraient à fonctionner, le plus souvent au prix d’énormes acrobaties en matière de conditions de travail (les ouvriers ne peuvent plus sortir des lieux de production), les produits auraient du mal à quitter la Chine. L’activité du port de Shanghai, le premier mondial d’où partent les approvisionnements du monde entier, est ainsi quasiment au point mort. En mer, des dizaines de navires vraquiers et de porte- conteneurs attendent de pouvoir décharger des marchandises et surtout d’en embarquer pour approvisionner le monde entier ; à la mi-avril, l’agence d’information Bloomberg estimait à 500 le nombre de vraquiers et à 200 celui de porte- conteneurs attendant de pouvoir accoster dans un port chinois. Tandis qu’à terre, les chauffeurs de camion sont soumis à de nombreux et fréquents contrôles sanitaires, retardant d’ autant les allées et venues entre les centres de production et le port.
On pourrait se consoler en se disant que ces éléments sont purement conjoncturels et qu’ils prendront fin lorsque la crise sanitaire ne sera plus qu’un lointain et mauvais souvenir en Chine. Or le pays souffre aussi structurellement. Dès le mois de janvier, le FMI a tiré la sonnette d’alarme, s’inquiétant des « effets négatifs » de la crise immobilière que traverse la chine. Rappelons que la construction et l’immobilier représentent environ un tiers du PIB du pays. Depuis l’été 2020 et l’instauration des trois “lignes rouges” par le gouvernement (plafond de 70 % de passifs sur actifs immobiliers, de 100 % de dettes sur capitaux propres et ratio de trésorerie sur dettes d’au moins 1), le pays ne parvient pas à se relever.
L’objectif de freiner la spéculation et la frénésie d’acquisitions a certes été atteint ; les ventes de logements neufs ont chuté de 40 % au cours des deux premiers mois de l’année. Mais à quel prix : Evergrande, le plus gros promoteur du pays, n’en finit pas de faire trembler la Bourse de Hong Kong. Son titre vient encore d’être suspendu. Mois après mois, le groupe s’avoue dans l’impossibilité d’honorer ses échéances de prêts (plus de 3 milliards de dollars en mars et avril). Sa dette totale dépasse 300 milliards de dollars. L’économiste Jean-Marie Mercadal, directeur général de la société de gestion d’actifs Syncicap, établie à Hong Kong, résume : « Les acteurs les plus importants de l’immobilier, comme Evergrande et Kaisa Group Holdings, ont fait défaut sur leurs dettes l’année dernière et ce n’est pas fini : il y a de bonnes chances pour que d’autres acteurs importants, comme Sunac China Holdings et Shimao Group Holdings, rejoignent cette liste d’opérateurs en détresse financière. » Et c’est peu dire que l’effondrement de ce secteur entraînerait avec lui des pans entiers de l’économie. Les chiffres contrastés pour le premier trimestre laissent planer le doute.
Face à cette situation, le FMI vient de nouveau d’agiter le chiffon rouge, pointant du doigt « l’endettement massif des entreprises et des ménages » (la dette privée a augmenté de 13 % pendant la pandémie). Dans la foulée, l’institution, rejointe par plusieurs banques (Bank of America, Barclays, Nomura, DBS… ) a ramené sa prévision de croissance annuelle pour la Chine à 4,4 % (beaucoup de pays occidentaux s’en satisferaient… ).
La Banque populaire de Chine à contre-courant des banques centrales
Mais c’est loin de l’objectif officiel du gouvernement qui atteint 5,5 % et c’est surtout un chiffre qui se trouve à son plus bas niveau depuis trente ans. Malgré cela, le risque de ne pas atteindre ce but est élevé – 5 % de croissance équivaut à 900 milliards de dollars de création de richesse, soit l’équivalent du PIB des Pays-Bas -, avec à la clé des conséquences politiques majeures. « Des mesures gouvernementales sont urgentes sinon l’objectif ne sera pas atteint, ce qui ternirait l’image du président Xi Jinping dans cette année très importante : le 20e congrès national du Parti communiste chinois aura lieu en novembre prochain et le président vise une reconduction pour un troisième mandat de cinq ans, voire plus », poursuit Jean-Marie Mercadal.
Des premières mesures de relance viennent d’être annoncées. D’abord d’ordre monétaire : la banque centrale chinoise a baissé son taux de réserve obligatoire des banques de 0,25 point à compter du 25 avril. Une décision qui devrait permettre d’injecter environ 80 milliards de dollars dans l’économie selon les autorités chinoises, mais qui n’est pas sans risque : la Banque populaire de Chine agit à contre-courant de la plupart des banques centrales, qui, elles, ont décidé de resserrer leur politique monétaire et d’augmenter leurs taux d’intérêt pour contrer l’inflation. Or cette divergence de politique monétaire, notamment avec les États-Unis, risque de favoriser une fuite des capitaux du pays, les investisseurs étant à la recherche des placements les mieux rémunérés.
Pékin s’apprête aussi à prendre des mesures de soutien pour favoriser les exportations en accordant des allègements fiscaux aux entreprises. Selon plusieurs médias chinois, après la réunion du Conseil d’État la semaine dernière, les autorités devraient autoriser « en temps voulu » les grandes banques à réduire leurs ratios de provisions. En parallèle, des baisses d’impôts pour 400 milliards de dollars ont déjà été annoncées pour relancer la consommation des ménages. Mais alors que de plus en plus de villes sont concernées par les restrictions de circulation, et dans le contexte actuel de propagation d’Omicron, le bénéfice de cette politique pose question. Avec un risque majeur pour la croissance économique mondiale.
BBC
Kellogg's in court battle over new rules for high-sugar cereals
By Simon JackBusiness editor
Food giant Kellogg's is taking the government to court over new rules that would prevent some cereals being prominently displayed in stores because of their high sugar content.
Kellogg's says the rules fail to consider the nutritional value of the milk added to the product.
The company says independent market data shows cereals are eaten with milk or yoghurt in 92% of cases.
But the government said the new rules would help tackle childhood obesity.
Under the new regulations for England, which come into force from October, retailer promotions on food and drink high in fat, salt or sugar will be restricted.
Products covered by the restrictions will also not be allowed to be featured in key locations such as checkouts, store entrances, aisle ends and their online equivalents.
Popular brands such as Crunchy Nut Corn Flakes and Fruit and Fibre are classified as foods that are high in fat, sugar or salt in their dry form and so retailers may be prevented from displaying such products in prominent positions, harming sales.
Including added milk would change the calculation by reducing the proportion of sugar and salt content relative to the weight of the overall serving.
In a statement, Kellogg's said it had "tried to have a reasonable conversation with government" over the issue without success - hence their legal challenge.
Chris Silcock, Kellogg's UK Managing Director, said: "We believe the formula being used by the government to measure the nutritional value of breakfast cereals is wrong and not implemented legally. It measures cereals dry when they are almost always eaten with milk.
"All of this matters because, unless you take account of the nutritional elements added when cereal is eaten with milk, the full nutritional value of the meal is not measured."
However, some food campaigners disagreed.
Caroline Cerny, from the Obesity Health Alliance, said: "This is a blatant attempt by a multinational food company to wriggle out of vital new regulations that will limit their ability to profit from marketing their unhealthy products.
"It's shocking that a company like Kellogg's would sue the government over its plans to help people be healthier rather than investing in removing sugar from their cereals."
A Department of Health and Social Care spokesperson said: "Breakfast cereals contribute 7% - a significant amount - to the average daily free sugar intakes of children.
"Restricting the promotion and advertising of less healthy foods is an important part of the cross-government strategy to halve childhood obesity by 2030, prevent harmful diseases and improve healthy life expectancy, so we can continue to level up health across the nation."
The BBC understands the government is determined to fight Kellogg's legal case as it might allow other producers to suggest ways their products' fat, sugar and salt content could be reduced if served with other ingredients, in a way it feels could undermine the new regulations.
A hearing on the issue begins later at the Royal Courts of Justice in London.
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France24 - World
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
Issued on: 27/04/2022 - 06:42
FRANCE 24
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The EU on Wednesday accused Russia of attempting to blackmail the 27-member bloc by cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria. But European Commission chief Ursula von der Leyen said the EU was “prepared” for Moscow’s actions and is planning a “coordinated response”. The gas suspension came as Russia took control of some towns and villages in Ukraine’s eastern Donetsk region, the Ukrainian military said. Read our live blog to see how all the day's events unfolded.
This live page is no longer being updated. For more of our coverage of the war in Ukraine, click here.
3:30am: France 24's Dave Keating outlines the EU's response to Russia cutting off gas supplies to Poland and Bulgaria
1:15am: Canada lawmakers vote unanimously to label Russia's acts in Ukraine as 'genocide'
Canadian lawmakers voted unanimously on Wednesday to call Russia's attacks in Ukraine a "genocide", with members of parliament saying there was "ample evidence of systemic and massive war crimes against humanity" being committed by Moscow.
The Canadian House of Commons' motion said war crimes by Russia include mass atrocities, systematic instances of willful killing of Ukrainian civilians, the desecration of corpses, forcible transfer of Ukrainian children, torture, physical harm, mental harm, and rape.
Earlier this month, Prime Minister Justin Trudeau said it was "absolutely right" for more and more people to describe Russia's actions in Ukraine as genocide, supporting an accusation made by U.S. President Joe Biden a day earlier.
12:20am: At UN, Amal Clooney pushes for Ukraine war crimes justice
Human rights lawyer Amal Clooney urged countries at the United Nations on Wednesday to focus on international justice for war crimes in Ukraine so evidence does not sit in storage - as it has done for victims of Islamic State (ISIS) in Iraq and Syria.
"Ukraine is, today, a slaughterhouse. Right in the heart of Europe," Clooney told an informal UN Security Council meeting on accountability in Ukraine, organised by France and Albania.
Clooney recalled a 2017 Security Council vote to approve a measure she helped lobby for - the creation of a UN team to collect, preserve and store evidence of possible international crimes committed by Islamic State in Iraq. It was the same year her son and daughter with US actor George Clooney were born.
"My children are now almost 5, and so far most of the evidence collected by the UN is in storage – because there is no international court to put ISIS on trial," she said.
The International Criminal Court (ICC), which handles war crimes, crimes against humanity, genocide and crimes of aggression, has no jurisdiction because Iraq and Syria are not members.
Clooney is part of an international legal task force advising Ukraine on securing accountability for Ukrainian victims in national jurisdictions and working with the Hague-based ICC.
ICC Prosecutor Karim Khan opened an investigation into Ukraine a week after Russia's Feb. 24 invasion.
11:40pm: 'Ramp up' military production to help Ukraine, urges UK foreign minister
Ukraine's fate is hanging in the balance and its allies must brace for the long haul and "ramp up" military production including tanks and planes to help, Britain's foreign minister said on Wednesday.
Foreign Secretary Liz Truss also warned that China must play by international rules or be punished and that it was vital to send the right message to "aggressors" watching closely the response to Russia's invasion.
"We cannot be complacent -- the fate of Ukraine remains in the balance," she told diplomats and business leaders in London, deploring the "failure" of global security structures that should have prevented the war.
A victory for Russian President Vladimir Putin would have "terrible consequences across the globe", and more, heavier, weapons should be sent to Ukraine despite the risk of escalating the conflict.
"We must be prepared for the long haul and double down on our support for Ukraine.
"Heavy weapons, tanks, aeroplanes -- digging deep into our inventories, ramping up production. We need to do all of this.
"Inaction would be the greatest provocation."
10:44pm: Ukraine war 'screams' need to reject Russian energy, says US
US Energy Secretary Jennifer Granholm says Russia's war on Ukraine “screams” that the world needs to stop importing oil and gas from Russia and instead move toward other forms of energy.
At an international forum on offshore wind energy in Atlantic City, Granholm said the US as well as its energy industries “are on a war footing”. She called for a rapid acceleration of renewable energy including offshore wind power.
Her comments were echoed by Kadri Simson, the European Commissioner for energy, who noted that Europe recently committed itself to a large-scale move away from Russian fossil fuel imports, and considers wind energy an important part of that transition.
9:48pm: EU to suspend tariffs on Ukraine imports for one year
The European Commission has proposed a one-year suspension of import duties on all Ukrainian goods not covered by an existing free trade deal to help the country's economy.
The measures will apply in particular to fruit and vegetables, subject to minimum price requirements, agricultural products facing quotas, and certain industrial goods, tariffs on which were only due to be phased out by the end of 2022.
8:57pm: Guterres announces arrival in Kyiv
UN Secretary-General Antonio Guterres announced his arrival in Kyiv earlier on, following talks in Moscow with Russia's Vladimir Putin.
"We will continue our work to expand humanitarian support and secure the evacuation of civilians from conflict zones. The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world," the UN chief tweeted, ahead of talks with Ukraine's Volodymyr Zelensky.
At the Moscow talks on Tuesday, Guterres repeated calls for both Russia and Ukraine to work together to set up "safe and effective" humanitarian corridors in war-torn Ukraine.
I have arrived in Ukraine after visiting Moscow.We will continue our work to expand humanitarian support & secure the evacuation of civilians from conflict zones.The sooner this war ends, the better – for the sake of Ukraine, Russia, and the world.
April 27, 20226:52pm: Transnistria says shots fired at village housing Russian arms depot
The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, says shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.
This comes after the unrecognised region reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.
"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website. "The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine."
Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border. It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.
The region has reported explosions on Monday and Tuesday hitting the security ministry, a military unit and a Russian-owned radio tower.
5:57pm: Ploughing Ukraine's fields in bulletproof vests and helmets
Agriculture is a vital sector in a country sometimes referred to as the "breadbasket of Europe". But farming in areas near the frontline has become a high-risk profession.
FRANCE 24's Sam Ball has this video report on farmers ploughing fields in the Zaporizhzhia region, in bulletproof vests and helmets.
5:25pm: Putin warns of 'lightening response' to Ukraine interference
The Russian president has threatened a quick-fire military response if any other country intervenes in Ukraine.
Speaking to lawmakers, Putin said that "if anyone sets out to intervene in the current events from the outside and creates unacceptable threats for us that are strategic in nature, they should know that our response... will be lightning-fast".
The Russian leader said that the military would not hesitate to use the most modern weaponry.
"We have all the tools for this, that no one else can boast of having. We won't boast about it: we'll use them, if needed. And I want everyone to know that," Putin said.
Putin has frequently touted Russia's development of modern weaponry, including hypersonic missiles and the new Sarmat intercontinental ballistic missile that was successfully tested earlier this month.
5:06pm: Russian troops disperse pro-Ukraine rally in Kherson
Russian forces have used tear gas and stun grenades to disperse a pro-Ukraine rally in the occupied city of Kherson, according to Ukraine's prosecutor general.
Local authorities say Russia appointed its own mayor of Kherson on Tuesday after its troops took over the administration headquarters in the regional capital, which was the first big urban centre to be seized after the Feb. 24 invasion.
Some residents have staged occasional anti-occupation rallies in Kherson and crowds gathered in the city centre again today. Kyiv says Russia plans to stage a referendum in the city to create a breakaway region like those in eastern Ukraine.
4:02pm: Heavy arms deliveries stoke fears of expanding war
The US and its EU allies have started to heed Volodymyr Zelensky's calls for heavier firepower to push back the Russian advance now focused on Donbas.
Western allies remain wary of being drawn into an outright war with Russia, but have stepped up military support as Ukraine has maintained its fierce resistance.
Germany announced Tuesday it would send anti-aircraft tanks, in a sharp U-turn on its much-criticised cautious stance, while Britain is expected to urge Kyiv's allies to "ramp up" military production including tanks and planes.
FRANCE 24's James Creedon takes a look at the implications of the West's changing approach.
3:49pm: Canada sanctions more Russians over fighting in Donbas
Canada is sanctioning 203 individuals it says are complicit in Russia's attempted annexation of certain areas of Donbas in eastern Ukraine.
Canada has now imposed sanctions on nearly 1,000 individuals and entities from Russia, Ukraine and Belarus since the invasion of Ukraine in late February, the government said in a statement.
3:40pm: Russia expels Japanese diplomats in tit-for-tat move
Russia's foreign ministry says it is expelling eight Japanese diplomats in a retaliatory move as it criticizes Japan for taking an "openly hostile anti-Russian course".
The ministry said it summoned the Japanese ambassador and told him the eight diplomats must leave Russia by May 10.
Tokyo expelled eight Russian diplomats earlier this month in a rare move it said was in response to Russia's actions in Ukraine.
2:45pm: Russia ready to use Transdniestria to move on Ukraine or Moldova, Ukrainian defence official says
Ukrainian Deputy Defence Minister Hanna Malyar accused Russia on Wednesday of being ready to use the territory of the Moldovan region of Transdniestria as a bridgehead to move on Ukraine or the rest of Moldova.
Transdniestria, a Russia-backed breakaway region of Moldova that borders Ukraine, has been subject to several attacks in the past day, local authorities say.
Russia says it is closely following events in Transdniestria. The Russian foreign ministry was quoted by RIA news agency as saying this week that it wants to avoid a scenario in which Moscow would have to intervene there.
2:25pm: Poland, Bulgaria get gas from EU neighbours after Russia halt: Von der Leyen
Poland and Bulgaria are now receiving gas from their EU neighbours after Russia's state energy giant Gazprom turned off the taps, European Commission head Ursula von der Leyen said Wednesday.
"Today, the Kremlin failed once again in its attempt to sow division among member states. The era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end," von der Leyen said.
1:47pm: Russia says it swapped former US Marine for Russian prisoner in US
Russia's foreign ministry has said it conducted a prisoner swap with US authorities in which a US Marine held in Russia since 2019 was released in exchange for the liberation of a Russian citizen.
Trevor Reed, a former US Marine, was released from a Russian jail while US authorities freed Russian citizen Konstantin Yaroshenko, who was serving a 20-year sentence in the US.
The prisoner swap took place on Wednesday following a lengthy negotiation process, foreign ministry spokesperson Maria Zakharova said on her Telegram channel.
1:08pm: Polish president warns of legal action over gas stoppage
Polish President Andrzej Duda has said he's sure legal action would be taken against Russia's Gazprom for breach of contract for stopping gas supplies to Poland and Bulgaria.
"Basic legal principles have been broken, violated," said Duda during a visit to the Czech capital Prague.
"Appropriate legal steps will be taken and there will be appropriate compensation from Gazprom for violations of the provisions of the contract."
1:03pm: Chinese drone maker suspends Russia, Ukraine business
The world's largest drone maker DJI has said it will suspend all business operations in Russia and Ukraine, in a rare public move by a Chinese firm since Moscow's invasion of its neighbour.
"DJI is internally reassessing compliance requirements in various jurisdictions," the company said in a statement on Tuesday. "Pending the current review, DJI will temporarily suspend all business activities in Russia and Ukraine."
While Russia has been hit by an avalanche of sanctions and Western multinationals have pulled out of the country, Beijing has refused to condemn the Russian invasion.
12:55pm: Russia bans entry to 287 British MPs
The Russian foreign ministry has banned entry to 287 British MPs in response to the UK's sanctions against Russian parliamentarians over the war in Ukraine.
"In response to the decision taken by the British government on March 11 to add 386 State Duma deputies to a sanctions list, in a reciprocal move, personal restrictions are being placed on 287 members of the House of Commons," the ministry said in a statement.
Russia has already blacklisted British Prime Minister Boris Johnson as well as UK Deputy Prime Minister Dominic Raab, Foreign Secretary Liz Truss, Defence Secretary Ben Wallace and several others.
The House of Commons has a total of 650 members.
Moscow said the list is made up of MPs who have taken "the most active part" in drawing up anti-Russian sanctions and contributed to "Russophobic hysteria".
Among those blacklisted are Speaker Lindsay Hoyle as well as Cabinet members including Minister for Brexit Jacob Rees-Mogg.
11:38am: Moldova’s Transnistria rebels say shots fired near Russia arms depot
The interior ministry of Transnistria, a Moscow-backed separatist region of Moldova bordering Ukraine, has said that shots were fired at a village housing a Russian arms depot after drones flew over from Ukraine.
"Last night, several drones were noticed in the sky over the village of Kolbasna," the Transnistrian interior ministry said on its website.
"The drones were launched onto the territory of Transnistria from Ukraine," it said.
Kolbasna, known as Cobasna in Romanian, is located around 2 kilometres (1.25 miles) from the Ukrainian border.
It houses a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions that date back to the Soviet era, guarded by Russian troops.
This came after the unrecognised region has reported a series of explosions that it called "terrorist attacks", raising fears of a spillover from the war in Ukraine.
11:23am: Ukraine acknowledges Russian gains in eastern Ukraine
Ukraine's general staff has acknowledged that Russia had made gains in some areas in the east, capturing outskirts of the towns of Velyka Komyshuvakha and Zavody on one front, and the Zarichne and Novoshtokivske settlements in Donetsk region.
Russia's defence ministry said its missiles had struck an arms depot in the Zaporizhzhia region housing weapons from the US and European countries.
Meanwhile an aide to the mayor of the besieged port city of Mariupol said Russian forces had renewed their attacks on the Azovstal steel plant, where fighters and some civilians are holed up. No agreements had been reached on trying to evacuate civilians from Mariupol on Wednesday, according to the mayor's aide, Petro Andryushchenko.
10:37am: EU vows 'coordinated response' to Russia gas stoppage
The EU maintains that it was "prepared" for Moscow to suspend gas supplies to the 27-nation bloc and is planning a "coordinated" response after Russia's Gazprom turned off the taps to Poland and Bulgaria.
"Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas. We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response," European Commission chief Ursula von der Leyen said on Twitter.
"Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the member states impacted."
EU rules require all countries to have a contingency plan to cope with a gas supply shock.
Gazprom's announcement is another attempt by Russia to blackmail us with gas.We are prepared for this scenario. We are mapping out our coordinated EU response.Europeans can trust that we stand united and in solidarity with the Member States impacted.
April 27, 202209:55am: Russia says destroyed Western-supplied arms in Zaporizhzhia
Russia's defence ministry has said its forces destroyed a large quantity of Western-supplied weapons in Ukraine with long-range missiles.
"On the territory of the Zaporizhzhia aluminium plant, high-precision long-range sea-based Kalibr missiles destroyed hangars with a large batch of foreign weapons and ammunition supplied by the United States and European countries for Ukrainian troops," the ministry said in a briefing.
09:17am: Poland's PGNiG confirms halt of Gazprom gas deliveries
Russian giant Gazprom has "completely stopped" the supply of gas to Poland via the Yamal pipeline, according to Poland's state-controlled gas utility company PGNiG.
PGNiG imported more than half of its gas through Gazprom since the start of the year, but Warsaw has said it "will manage" without Russian gas and can source it elsewhere.
07:59am: Hungary receiving Russian gas shipments via Bulgaria: minister
Hungary is receiving Russian gas according to its contract with Gazprom via Bulgaria and Serbia, and Gazprom informed Hungary that transit shipments via Bulgaria are separately handled, according to Hungary's foreign minister.
"I want to assure everyone that the non-delivery of gas shipments to Bulgaria does not mean a halt in transit shipments via Bulgaria," Peter Szijjarto said on his Facebook page.
Szijjarto said Hungary's next payment obligation for Russian gas is due on May 22, and the country will transfer its payment in euros to Gazprombank, where the amount will be converted into roubles.
07:54am: Western arms deliveries to Ukraine ‘making the difference’ on frontline
Reporting from Kyiv, FRANCE 24’s Gulliver Cragg says that it’s “only thanks to the weapons that have been given by their Western allies that they [Ukrainian forces] have been able to put up such a strong fight”. Cragg notes that Russians are still making very slow gains even in Ukraine’s eastern regions, where Russia is now concentrated.
Weapons systems such as the Javelin and NLAW anti-tank missiles, which Ukraine has been provided, can be used by a single person against an entire Russian tank, for instance. These have proved very effective on the battlefield.
06:15am: Ukraine says Russia ‘beginning gas blackmail of Europe’ as Poland, Bulgaria cut off
Russia halted gas supplies to Poland under the Yamal contract on Wednesday, data from the European Union network of gas transmission operators showed, in a deepening of the rift between the West and Russia over its invasion of Ukraine.
Bulgaria, like Poland a NATO and EU member, said earlier that Russia would also halt supplies of gas to it. There was no word early on Wednesday if Bulgaria’s supplies were also cut.
Ukraine accused Russia of blackmailing Europe over energy in an attempt to break its allies, as fighting heads into a third month without Russia capturing a major city. Staunch Kremlin opponent Poland is among the European countries seeking the toughest sanctions against Russia for invading its neighbour.
Poland’s gas supply contract with energy giant Gazprom covers about 50% of national consumption. State-owned PGNiG had said supplies from Gazprom via Ukraine and Belarus would be cut at 8am (0600 GMT) on Wednesday, but Poland said it did not need to draw on reserves and its gas storage was 76% full.
Russian President Vladimir Putin has called on “unfriendly” countries to pay for gas imports in roubles, a demand only a few buyers have implemented.
“The ultimate goal of Russia’s leadership is not just to seize the territory of Ukraine, but to dismember the entire centre and east of Europe and deal a global blow to democracy,” Ukraine’s President Volodymyr Zelensky said late on Tuesday.
His chief of staff, Andriy Yermak, said Russia was “beginning the gas blackmail of Europe”.
Bulgaria, which is almost completely reliant on Russian gas imports, said it had fulfilled all its contractual obligations with Gazprom and that the proposed new payment scheme was in breach of the arrangement. It has held initial talks to import liquefied natural gas through neighbouring Turkey and Greece.
Gazprom said it had not yet suspended supplies to Poland but that Warsaw had to pay for gas in line with its new “order of payments.” It declined to comment regarding Bulgaria.
3:45am: Blasts heard in Russia’s Belgorod, regional governor says
A series of blasts was heard in the early hours of Wednesday in the Russian city Belgorod near the Ukrainian border, regional governor Vyacheslav Gladkov said, and an ammunition depot in the province was on fire.
Gladkov said no civilians had been hurt by the fire which broke out at a facility near Staraya Nelidovka village. Russia this month accused Ukraine of attacking a fuel depot in Belgorod with helicopters and opening fire on several villages in the province.
The Belgorod province borders Ukraine’s Luhansk, Sumy and Kharkiv regions, all of which have seen heavy fighting since Russia invaded Ukraine two months ago.
April 27, 12:25am: US offers $10 million reward for information on Russian intelligence officers
The United States on Tuesday offered a reward of up to $10 million for information on six people it described as Russian military intelligence officers who had conducted cyber attacks affecting critical US infrastructure.
The six officers work in a cyber-focused unit of Russia’s Main Intelligence Directorate (GRU) and were involved in a 2017 global malware attack that infected the computers of several private U.S. entities, including a hospital system, the US State Department said.
The 2017 “NotPetya” cyber attack crippled parts of Ukraine’s infrastructure and damaged computers in countries across the globe including France, Germany, Italy and the United States, causing billions of dollars in estimated damage.
Russia denies any involvement in the incident.
(FRANCE 24 with AFP, AP and REUTERS)
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UN raises bar for using Security Council veto
Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts
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Ukraine: A proxy war?
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[Ferrand] La Cariatide
Dimanche, peu après 18 heures, mon téléphone vibre frénétiquement. De plusieurs sources me parviennent des indicateurs de sortie des urnes, suivis peu à peu, alors qu’approche l’heure fatidique, d’estimations plus fines et, paradoxalement, plus marquées. Tous les chiffres vont dans le même sens : forte abstention et nette réélection du président sortant – quoique dans une proportion moindre qu’en 2017.
J’allume la télévision et découvre là certains de mes amis qui jonglent avec les mots pour éviter de révéler le résultat, encore sous embargo ; certains paraissent à la peine, et ce que, d’une chaîne à l’autre, je sens planer sur les plateaux – toutes opinions confondues -, c’est une sorte de lassitude sourde, de vague désemparement devant un score annoncé, téléphoné depuis de trop longs mois.
20 heures : le portrait d’Emmanuel Macron s’affiche sur les écrans. La joie des militants, un peu forcée, est sans comparaison avec ce qu’on a pu connaître jadis et naguère. À mesure qu’avance la soirée électorale et que s’enclenche, tellement vite, un “troisième tour” législatif, une évidence s’impose à mon esprit : la France qui savoure sa victoire est, en cette étrange soirée, celle des personnes installées plus ou moins, en général favorisées par l’économie mondiale ou pensant l’être. Les autres, les pauvres gens à la peine, ceux qui subissent l’asthénie rurale, la submersion migratoire, la désagrégation des pouvoirs publics et la normatite européenne, ces Français modestes du “petit peuple” ont perdu. Encore.
Un visage me vient à l’esprit – allongé, docte, barré de lunettes d’écaille sous un front immense : effigie toute noble d’un grand homme de radio et de télévision, d’un conférencier d’histoire sans pareil, exilé en Suisse au milieu de la guerre parce qu’on le croyait gaulliste et finalement établi dans la Confédération pour fuir la censure gaullienne… Fils tiraillé d’un père matérialiste et d’une mère pieuse, il avait trouvé une synthèse à sa mesure dans le Sillon de Marc Sangnier et le catholicisme social.
Henri Guillemin fut, dans les années 1960 et 1970, le grand conteur historique de la Télévision suisse romande. Sobrement assis à un bureau, face caméra, le ton mordant et le geste impérieux, il sut tenir en haleine une génération de spectateurs, captive de ses confidences et de ses envolées. Aucune facilité chez lui, pas la moindre complaisance.
Ses portraits chatoyants d’auteurs romantiques, sa chronique vivante de la Commune, son acerbe contre-épopée napoléonienne, duraient des heures. Les plus férus d’histoire se rappelleront peut-être ses prises de bec avec Régine Pernoud sur Jeanne d’Arc ou son pavé dans la mare de l’affaire Dreyfus : l’Énigme Esterhazy (Gallimard, 1962).
Mais le grand sujet de Guillemin, le leitmotiv de la plupart de ses interventions, c’est la lutte sans merci des “possédants” – « les gens de bien, c’est-à-dire les gens qui ont du bien » – et des petits, des sans-grade, des démunis qu’il incarne dans une allégorie : la Cariatide, cet élément d’architecture et de décor qui soutient l’édifice et semble ployer sous sa charge.
Aux dires de Guillemin, la Cariatide est l’éternel, le sempiternel dindon de la farce historique. La partie du peuple qui s’expose toujours et qui, toujours, est sacrifiée. Toutes les guerres, toutes les révolutions et, forcément, toutes les élections sont conçues grâce à la Cariatide, contre la Cariatide. Avec, au-dessus, pour tirer les marrons du feu, des nantis qui défendent leurs intérêts en croyant souvent – suprême ironie – œuvrer au bien commun.
Qu’aurait pensé Henri Guillemin du résultat de ce second tour ? Impossible de l’affirmer… Son ancrage viscéral à gauche aurait peut-être voulu y voir un moindre mal ; mais le fond de sa réflexion – j’en suis persuadé – n’aurait sans doute pas manqué d’y déceler une illustration supplémentaire de son désolant constat.
Retrouvez Franck Ferrand raconte sur Radio Classique, du lundi au vendredi, à 9 heures.
L'Humanité
L’Espagne et le Portugal obtiennent une dérogation sur l’électricité
ActuÉnergie La Commission européenne autorise les deux États membres à plafonner les tarifs pendant un an. Une décision bienvenue, mais circonscrite, dans les principes du marché libre.
Thomas LemahieuSortir du sacro-saint « marché » et s’affranchir de la « concurrence libre et non faussée », c’est donc possible. Confrontés à la hausse vertigineuse des prix de l’électricité depuis le début de l’année – encore accentuée lors du déclenchement de la guerre en Ukraine –, l’Espagne et le Portugal viennent d’obtenir de la Commission européenne le droit de réguler le secteur à travers une dérogation limitée dans le temps. Concrètement, cet accord permet aux deux États de la péninsule Ibérique de plafonner, durant un an, le prix du gaz utilisé pour la production d’électricité. Le tarif sera limité à 40 euros par mégawattheure (MWh) dans un premier temps, puis à 50 euros dans quelques mois, alors que le prix de marché tourne actuellement autour de 90 euros par MWh.
« Si les prix du gaz restent très élevés, les gains obtenus vont être très importants », promet José Duarte Cordeiro, ministre portugais de l’Environnement et de l’Action climatique. Son homologue espagnole, Teresa Ribera, vice-présidente du gouvernement Sanchez, salue un accord qui va « renforcer la protection des consommateurs qui ont un niveau d’exposition plus élevé à l’évolution du marché de gros ». Elle ajoute : « Nous allons être protégés des turbulences dans lesquelles nous sommes entrés et qui s’annoncent plus fortes encore dans les prochains mois. »
Attention, toutefois, pour Bruxelles : pas question de laisser s’installer l’idée que la dérogation aux règles du marché européen de l’électricité, avec l’obligation pour les producteurs de vendre leur énergie au prix de la technologie la plus récente et donc la plus chère, pourrait concerner d’autres pays… Alors que d’autres, comme l’Italie ou la France, peuvent réclamer un découplage des prix de l’électricité de ceux des hydrocarbures, cet encadrement transitoire des tarifs n’est validé par la Commission que pour l’Espagne et le Portugal. C’est « compte tenu de leur situation particulière » qu’Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen, justifie une « exception ibérique ». Pour Bruxelles, l’Espagne et le Portugal ont des « bouquets énergétiques composés en majorité d’énergies renouvelables et comptant très peu d’interconnexions avec le marché européen ».
Des mesures « temporaires et proportionnées »
Commissaire européenne à la Concurrence, chargée de négocier avec les deux États membres, Margrethe Vestager défend le caractère « temporaire et proportionné » des mesures de plafonnement des prix. « Cela va permettre de préserver l’intégrité et les bénéfices du marché unique », cherche-t-elle immédiatement à convaincre afin d’éteindre par avance d’autres demandes ailleurs. Bruxelles a retoqué la proposition, faite par les Espagnols et les Portugais, d’un tarif dédoublé pour la consommation dans la péninsule Ibérique et pour l’exportation vers le reste de l’Europe, la France en particulier. « Il n’aurait pas été juste que certains paient plus cher que nous cette électricité », admet aujourd’hui un ministre espagnol.
ÉnergieTarification de l'énergieespagnePortugal Opex 360
L’US Air Force choisit le Boeing E-7 « Wedgetail » pour remplacer une partie de ses E-3 AWACS
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
D’ici 2030, la question de l’avenir des quatre avions de détection et de commandement aéroporté E-3F AWACS de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] se posera. D’où l’intérêt de la décision que vient de prendre l’US Air Force [USAF] pour remplacer une partie des siens, sauf si, une solution européenne voit le jour d’ici-là…
En effet, et ce n’est pas une grande surprise, l’USAF a annoncé que, sur la base d’une étude du marché, le Boeing E-7 Wedgetail était le seul appareil susceptible de répondre à ses exigences en matière de commandement et de contrôle [C2] pour remplacer à plus ou moins court terme une partie de ses E-3G Sentry.
Dans la demande de budget qu’elle a adressée au Congrès en février dernier, l’USAF a dit vouloir retirer 15 E-3 Sentry du service durant l’année fiscale 2023, sur la trentaine actuellement en sa possession. Et cela afin de financer la mise au point de deux prototypes du E-7 Wedgetail à partir de l’an prochain.
Ainsi, le premier prototype sera commandé à Boeing en 2023, dans le cadre d’un contrat de recherche et de développement doté de 227 millions de dollars. Puis un second devrait être financé l’année suivante. « Une décision de production » sera prise « au cours de l’exercie 2025 », précisé l’USAF.
Pour rappel, basé sur une cellule de B-737, le E-7 Wedgetail a d’abord été mis au point pour la Royal Australian Air Force [RAAF]. Puis il a ensuite été choisi par la Corée du Sud, la Turquie et, plus récemment, par la Royal Air Force [RAF], afin de remplacer ses six E-3 Sentry à partir de 2023. Cela étant, l’USAF devrait disposer d’une version spécifique de cet appareil, comme le suggère une demande d’informations qu’elle a adressée en février à l’industrie au sujet d’un radar de nouvelle génération et un nouveau système de commande et de contrôle de gestion de combat [BMC2].
« Le système E-7 a été développé pour les Forces de défense australiennes. L’alliance incassable entre les États-Unis et l’Australie et l’interopérabilité entre leurs forces armées ont permis […] de tirer parti de cet investissement considérable et de cette capacité exceptionnelle », a d’ailleurs souligné l’USAF, dans son communiqué.
France24 - World
Covid: Beijing in race to stave off Shanghai-style lockdown with more mass testing
Issued on: 27/04/2022 - 16:38
NEWS WIRES
Millions of people in Beijing took their second Covid-19 tests of the week on Wednesday as the Chinese capital tried to keep an outbreak numbering in the dozens from spiralling into a crisis like the one the locked-down city of Shanghai is enduring.
Evidence that Shanghai's month-long isolation has become almost unbearable for many of the city's 25 million people is emerging on an almost daily basis on the country's heavily censored internet.
A widely circulated video - since taken down - showed a foreigner trying to break through metal barriers onto a Shanghai street, before being pulled back and dragged to the ground by four people in protective hazmat suits.
"I want to die," the man shouted repeatedly in Chinese and English. One of the people holding him down responded: "You came to China, you need to respect the laws and regulations here."
"Calm down, calm down," says another. Reuters was unable to immediately verify the authenticity of the video.
Such distressing scenes are being watched with apprehension in Beijing, where officials hope early mass testing will spare them the anguish of Shanghai, where officials waited for about a month as cases surged before ordering city-wide screening.
In Beijing, supermarkets have kept supplies well-stocked under orders from authorities. Shi Wei, 53, a retiree, said he was encouraged by the capital's low caseload but still nervous.
"These past two days every time I go to the supermarket there are lots of people, so I just turn around and leave, as I feel slightly unsafe," he said. "I can understand the panic, given what happened in Shanghai."
Geng, 31, who works in finance and only gave his surname, said he worried about being a close contact of a Covid case and being forced into quarantine with his whole family.
Beijing was testing the more than 3.5 million residents of its Chaoyang district on Wednesday, all of whom were screened on Monday. On Tuesday, 16 million from other districts were tested and are due for another round on Thursday.
In total, 20 million of Beijing's 22 million will be tested three times this week.
Results for almost all samples from the first round came through on Wednesday afternoon, with 12 tubes of mixed samples showing positive, a Beijing health official said. Some 46 new cases have been identified since 4 p.m. on Tuesday, a second Beijing official said.
In mass testing in China, multiple samples are tested together in a single tube for speed and efficiency.
Glimmer of hope
The coronavirus first emerged in the Chinese city of Wuhan in late 2019 and authorities managed to keep outbreaks largely under control with lockdowns and travel bans. But the fast-spreading Omicron variant has tested China's "zero-Covid" policy.
Shanghai has been offered a glimmer of hope with officials reiterating that they would soon begin easing restrictions in districts that have stamped out infections, without giving a time frame or other details.
In the meantime, most people are confined to their homes. Even those who can go out have few options, with most shops and other venues closed.
Data showed six of Shanghai's 16 districts had zero cases outside quarantined areas, with numbers in seven others in the single digits. In total, Shanghai detected 171 such cases on Tuesday, down from Monday's 217.
Shanghai reported 48 new deaths on Tuesday, down from 52 the day before, taking the city's official death tally since April 17 to 238.
Economic pain
China's zero tolerance policy has provoked rare public anger in an important year for President Xi Jinping, over measures that look increasingly bizarre to much of the outside world that has chosen "live with Covid", even as infections spread.
Xi is widely expected to seek a third leadership term this year.
Research by Gavekal Dragonomics estimated that 57 of China's 100 biggest cities were under some form of Covid curbs as of last week.
The measures have hurt consumption, disrupted industry and prompted official efforts to stimulate the world’s second largest economy, including stepping up infrastructure investment, state television reported, citing a meeting chaired by Xi.
Hundreds of factories have been allowed to resume operations, with state media giving plenty of coverage of the reopening of Tesla's TSLA.O Shanghai plant last week.
But industry associations say most factories are struggling to get back to work with staff stuck at home, trucks parked in lots, and orders of components from contractors in the same situation unfilled.
Many frustrated bankers, traders and investors confined to their homes say they are considering moving to other financial centres
(REUTERS)
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Fear of lockdown sparks panic buying in Beijing following Covid outbreak
Beijing begins mass Covid testing of nearly all 21 million residents
Shanghai reports first Covid deaths since lockdown started in March
Valeurs Actuelles
Présidentielle : 55% des catholiques ont soutenu Emmanuel Macron au second tour
Lundi 25 avril, un sondage IFOP pour La Croix et Pèlerin Magazine relayait que 85% des musulmans de France auraient porté leur vote en faveur d’Emmanuel Macron lors du second tour de l’élection présidentielle. Ce 26 avril, Aleteia fait savoir que ce même sondage a donné des indications sur les votes des catholiques. Selon l’étude, ils seraient 55% à avoir donné leur voix au président sortant, soit plus de la moitié d’entre eux, mais beaucoup moins que les musulmans.
Moins abstentionnistes
Au niveau national, leur vote aurait représenté trois points de moins que le score de l’ensemble des Français, puisqu’Emmanuel Macron a fini sa course avec un peu plus de 58% des suffrages. Le sondage souligne aussi que le parti Reconquête ! d’Eric Zemmour serait parvenu à faire une petite percée chez les catholiques lors du premier tour du scrutin. De manière générale, cette catégorie religieuse aurait voté plus massivement que l’ensemble des Français, avec un taux de participation de 79% contre 71,9%, prônant un fort sens civique à travers l’acte de vote.
France24 - World
War in Ukraine: Joël Lautier, the French chess star on the US sanctions list
Issued on: 23/04/2022 - 15:49
Sébastian SEIBT
French chess star and businessman Jöel Lautier was added to the list of people targeted by US sanctions over the war in Ukraine back in March, French business daily Les Echos reported on Wednesday, the only non-Russian to be targeted by the American authorities.
On a list of affluent Russians, one name stands out. Of the more than 340 individuals sanctioned by the United States on 24 March over the war in Ukraine, only one of them is not Russian: Frenchman Joël Lautier, the former international chess champion turned mergers and acquisitions consultant.
Lautier’s inclusion on the ever-growing US blacklist went completely unnoticed until French business daily Les Echos mentioned him in an article published on Wednesday April 20.
Lautier, the head of a mergers and acquisitions consultancy, actually appears twice on the US sanctions list: once under his French name (Joël Raymond Lautier) and once under the "Russified" version of his surname, Zhoel Raimon Lote.
Why Lautier?
He even gets a special mention from the US Treasury because he is quoted separately in a press release about Washington's efforts to target "the elite close to Russian President Vladimir Putin". The 48-year-old Frenchman is named alongside 15 other wealthy Russians, including Gennady Timchenko, a businessman and longtime friend of Putin.
However, unlike the oligarchs targeted by the American and European authorities, Lautier is not targeted by US sanctions for making a fortune from his ties to Putin.
Instead, he owes his inclusion on the list to the fact that in 2020 he became a non-executive director and member of the supervisory board of the Russian bank Sovcombank.
One of Russia's "systemically important" banks, Sovcombank is suspected of helping the Russian elite to enrich themselves illegally. It was one of the first targets of US sanctions, as soon as the Russian invasion of Ukraine began on 24 February.
A month later, Washington decided to ramp up the pressure on Sovcombank by individually targeting all of its executives, including members of the board of directors.
For Les Echos, it is "bizarre" that Joël Lautier should come under fire from Washington. Firstly, the daily points out, he resigned from his position at Sovcombank on 25 February, the day after the bank was placed on the sanctions list. This decision is only effective after "an AGM [of shareholders]", Les Echos says. Since the US sanctions were announced, all references to the members of the board of directors have disappeared from the bank's website.
Moreover, there seems to be a double standard at play in Washington. Lautier was officially sanctioned because he was on the supervisory board of Sovcombank. But the German national Regina von Flemming became a non-executive director of the Russian bank in 2020, a position she held just before the start of the war ... and yet she does not appear on the US sanctions list. When contacted by FRANCE 24, the US Treasury did not comment on this "oversight".
From chess champion to businessman in Russia
When contacted by Les Echos, Lautier made no comment on his inclusion on the US sanctions list.
His listing means that any assets he holds in the United States or in an American bank can be seized, and that he cannot do business with Americans.
Ironically, Lautier was put on the US sanctions list on the same day as Anatoly Karpov, the former world chess champion who became a Russian MP and voted for the war in Ukraine. These two have clashed in the past on several occasions ... on the chessboard.
Lautier’s feelings for Russia, a superpower in the chess world, appear to stem partly from his chess career.
Until 2006, Lautier was the greatest chess star in France. He was world junior champion in 1988, competed in the Chess World Cup 2005, and is one of the few players to have beaten the living chess legend Garry Kasparov twice, in 1994 and 1995.
His love of the board game has taken him to Russia on numerous occasions. He became fluent in Russian by devouring the chess books of the Russian grandmasters.
When he retired from chess in 2006 to turn to finance, "Russia offered me the best bridge to go from chess to business", he told French business daily Les Echos in 2016. He also used the interview to publicly denounce, two years after the annexation of Crimea by Russia, the "demonisation of Russia in Europe" and called for more business ties with Moscow.
In 2006, he founded his own mergers and acquisitions consultancy RGG (Russia goes global) which specialises in buying and selling assets in Russia. At the same time, he trained at Skolkovo, the leading management school in Moscow.
Since then, he has advised several large Russian groups in sectors as diverse as oil, electricity and pharmaceuticals. In addition to his role at Sovcombank, Lautier was also a non-executive director for Evropeyskaya Elektrotekhnica, a Russian electronics company.
Perhaps it was a role too many for the US Treasury and the former chess champion pushed his pawns too far into Russia, forgetting one of the golden rules of the game: pawns are the only chess pieces that can’t be moved backwards.
This article has been translated from the original in French.
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#The 51%
Allegations of mass rape by Russian troops in Ukraine
ANALYSISWar in Ukraine threatens geopolitical balance in the Arctic
AS IT HAPPENED
Several killed in Russian missile strike on Ukraine’s Odesa
Valeurs Actuelles
Guyane : l’église catholique au bord de la cessation de paiement
L’église catholique, en Guyane, est au bord de la cession de paiement : les comptes sont dans le rouge. La situation des finances du diocèse est tellement critique que le commissaire aux comptes a décidé de lancer l’alerte, rapporte France Info, mercredi 20 avril. Alain Ransay, évêque de Guyane, débute un ministère relativement compliqué, car un certain nombre de prêtres et de personnels religieux devront être licenciés, observent nos confrères. Raison pour laquelle il lance un appel à la mobilisation collective.
50 % de la charge du personnel payée par le diocèse
En 2020, il y a eu un million d’euros de recettes contre trois millions d’euros de dépenses, rappelle le média. Aussi, pour faire face aux dettes, la solution envisagée est celle de licencier des prêtres et des personnels administratifs. A savoir qu’environ 50 % de la charge du personnel est payée par le diocèse. Ceci constitue le poste de dépense le plus élevé, éclaire Alain Icaré, chargé de mission finance auprès du Diocèse de Guyane. « Ce que nous envisageons dans un premier temps c’est de compresser les charges, c’est la première étape, détaille-t-il auprès de France Info. Il va falloir envisager des séparations de personnels administratifs et religieux, si nous voulons redresser de manière rapide la situation des comptes. »
Sans les fidèles, « on ne pourra pas » s’en sortir
A l’heure actuelle, 40 prêtres perçoivent 1 300 euros mensuels sur le diocèse, tandis que 10 prêtres sont encore rémunérés par la Collectivité territoriale de Guyane, note le site d’actualités. Afin de payer les derniers salaires dus et renflouer les caisses, le diocèse est aussi forcé de se séparer de terrains. Ces derniers étaient destinés à la construction d’églises, de chapelles, mais également d’établissements scolaires.
« Nous avons été obligés de vendre pour assurer nos frais, payer les charges salariales et les autres charges, déplore Alain Ransay auprès du média. Il faut absolument que les fidèles participent au financement de leur prêtres. » Et de conclure : « Ce n’est plus la CTG qui finance, il faut absolument que les fidèles comprennent qu’ils doivent financer leur église de manière générale. Sans eux, on ne pourra pas, tout simplement. » Selon France Info, le diocèse a encore deux ans, environ, pour améliorer sa situation financière et éviter le risque d’une cessation de paiement. La nomination d’un administrateur, dans ce cas, ne serait pas à exclure.
BBC
Will Taiwan's banks stay stuck in a '1980s' time warp?
By Erin HaleBusiness reporter, Taiwan
Walking into a Taiwanese bank for the first time, two years ago, was something of a misadventure for Catherine Chou.
The Taiwanese American professor had relocated to Taipei to wait out the end of Covid-19, but she was still processing some of her paperwork and needed to send a money order.
Back home in the US, sending money is a relatively simple procedure that requires a photo-ID, a simple form, and payment in cash or a debit card.
In Taiwan, Ms Chou found the process required a lot more work.
"I filled-out paperwork by hand, in triplicate, that was then input into a computer by the bank clerks. And in the meantime the dot printers are whirring in the background," she says.
"It was this very slow 1980s vibe. The afternoon fruit delivery came in, everyone passed around the boxes, and I was still waiting for my money order [to go through]."
Painstakingly slow, overly bureaucratic, and often edging into darkly comedic are common descriptions of foreigners and foreign-born Taiwanese, like Ms Chou, when they encounter Taiwan's banking industry for the first time.
Overseas, Taiwan is synonymous with sophisticated high-tech companies like TSMC and Foxconn, who supply many of the parts essential to smartphones and computers. It is also home to a growing cryptocurrency market.
Elsewhere, Taiwan is known for being quietly at the forefront of social change in Asia, as the regional leader in gender equality and the first place to legalise same sex marriage.
However, on the ground in Taiwan, things can feel decidedly more old-fashioned, especially at the bank.
The institutions can feel like a world unto themselves of pass books, pneumatic tubes, endless paperwork, and the ubiquitous "chop" - a traditional stamp - bearing one's name or company seal.
"Taiwan's banking industry is very, very traditional. There's a lot of bureaucratic issues in it, within the system, and it's slightly more rigid than other industries," says Sharon Hsu, a financial consultant at Enlighten Law Group in Taipei, which specialises in transnational finance.
You could put this down to a legacy from being state-owned institutions prior to a major banking reform in 1989 when the first private banks were allowed to open, she says.
These days, Taiwan has 40 local banks, according to government-adjacent, Taiwan Academy of Banking and Finance, as well as branches of international banks like HSBC and Citibank.
But in a population of 23.5 million, Taiwan is commonly described as overbanked - with people's assets spread thinly across many institutions.
Many banking services still need to be carried out in person and banks are slow to adopt new practices, unless the government makes it explicitly clear that they are allowed, says David Stinson, a project researcher at TABF.
Sometimes, even when new services like electronic document processing are deemed legal, Taiwan's banks simply decline to adopt them.
Mr Stinson says one reason behind this stagnation may be that most local customers are happy with how things are already run, even if it means sometimes standing in line with a passbook.
Banks also readily meet the relatively modest needs of the small and medium enterprises that dominate Taiwan's economy.
The pandemic, however, has helped finally nudge banking culture forwards a little - by making retail customers reconsider online banking and banking apps.
At the end of 2019, digital deposit accounts numbered just 3.83 million, according to government data, finally jumping to 10.47 million by the end of 2021.
In 2019, Taiwanese regulators also approved three online-only banks. But for now, they can only offer simple services like savings and loans, says Kunchou Tsai, a lawyer specialising in fintech at Enlighten Law Group, which is "only the beginning" of their potential.
Financial apps
One reason for the delay is that for years now, many Taiwanese people have met their financial needs outside the bank.
Many people rely on apps like LINE Pay - which connects their social media account to their bank account - Apple Pay and WeChat for daily payments, while bills can be easily paid offline at convenience stores or the post office.
But even as customers embrace online banking portals, banks are still many steps behind their competitors, as companies like 7-Eleven and Family Mart expand into digital payments, explains Amy Fang, deputy director of the Overseas Business Institute at TABF.
This means banks are still struggling to play catch-up.
"[Convenience stores] want to branch into digital payments and they want to build their own ecosystems for online shopping market, so it's really important now that our local banks to review their strategy," Ms Fang says.
An antiquated banking culture also risks tripping-up Taiwan's big plans to become a more attractive global destination, which includes luring 100,000 foreign workers and making English a widely-spoken language.
Large multinationals may find their banking needs met by local banks, but for individuals and entrepreneurs even getting a foot in the door can be a big challenge.
Requesting to open an account can be met with quizzical scepticism, or outright rejection for Americans - who are unpopular clients due to the hassle of IRS (US tax authorities) paperwork.
For those who do manage to open an account after dealing with a mountain of paperwork, they may be startled to find other restrictions such as being called in to sign for overseas transfers.
Industry groups like the European Chamber of Commerce and Taiwan's Gold Card office, which oversees a special visa program to help entrepreneurs and qualified professionals move to Taiwan have weighed-in.
"Finance is a key sector for attracting international talent, [but] a lot of time the first thing they encounter is that Taiwan is such an awesome place until the first time you go into a bank, and people get a certain impression," says TABF's Mr Stinson.
Taiwan's government has been working to address some of these issues, but some hurdles will remain firmly in place, thinks Thomas McGowan, a long-term resident of Taiwan and partner at the Taipei office of the international law firm, Russin & Vecchi.
More technology of business:
Since the 2016 fallout from fines over the Panama Papers, Taiwan has tightened-up its "know your customer" and anti-money laundering rules. These can sometimes ensnare unsuspecting customers, alongside its foreign exchange controls that can make receiving and sending money abroad more challenging than in other places, McGowan says.
In other cases, banks are simply reacting to foreigners as banks everywhere react to someone from abroad. "Some of it is real, and some of it - you'd have the same experience in California, or you would have the same experience in Singapore," Mr McGowan says.
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“Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi”
Nous avons bravé deux années de Covid, nous devions braver la tempête aujourd’hui, c’est un signe, c’est un symbole. Ce 8 avril, Nicolas de Villiers, le patron du Puy du Fou, avait une allure de tribun romain pour lancer la quarante-cinquième saison du célèbre parc vendéen. Normal, puisqu’il le faisait depuis l’arène gallo-romaine du Puy du Fou sur laquelle les éléments de la nature s’étaient déchaînés une bonne partie de l’après-midi. Mais il était surtout extrêmement fier de dévoiler la nouvelle version du spectacle le Signe du triomphe, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Puy du Fou a, une fois de plus, frappé fort, très fort.
Finis les fauves qui se pourléchaient les babines à l’idée de dévorer des esclaves chrétiens (les antispécistes, qui ne jurent que par le bien-être animal, y seraient pour beaucoup), place à un final époustouflant où le décor central se transforme en galère impériale de 40 mètres de long et de 15 mètres de haut. Navigant sur un flot de fumée au centre de l’arène, elle devient l’élément central d’une naumachie (représentation d’un combat naval) où elle s’oppose à des radeaux gaulois. « Quand nous faisons évoluer un spectacle, nous réfléchissons quatre ou cinq ans avant de déployer le projet, mais la naumachie est une idée qui a 2 000 ans, explique Nicolas de Villiers que nous retrouvons le lendemain tandis que les premiers visiteurs étaient accueillis par un soleil éclatant. Cette galère romaine est d’une complexité sans nom avec 110 éléments de décors distincts motorisés ; il suffit qu’un seul soit capricieux et tout le spectacle peut être mis en péril. »
Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée.
Aucune limite. C’est, depuis sa création, le mantra du Puy du Fou, et le quadragénaire vendéen nous livre la recette du succès : « Nous avons une logique visionnaire, nous allons de l’avant et nous n’hésitons pas à nous mettre en danger, y compris économiquement, pour assurer, être toujours en avance en France et dans le monde, et non des suiveurs. » Tous les bénéfices sont réinvestis dans les nouveautés ; c’est ce qui explique que, depuis son ouverture à la fin des années 1970, le parc a accueilli 45 millions de visiteurs et que 60 % d’entre eux, attirés par cette dynamique créative, reviennent tous les trois ou quatre ans. « Nos talents, nos équipes sont toujours dans cette angoisse créative qui leur permet de ne jamais se reposer sur des logiques purement marketing, ajoute Nicolas de Villiers. Nous sommes persuadés que l’artistique doit présider à notre destinée. » Déjà, une nouvelle attraction pour 2023 est annoncée par deux mystérieuses affiches au détour d’une allée.
« Nous avons une vision du Puy du Fou pour 2030, lance le jeune patron. Il y aura ceux en France et en Espagne et dans d’autres pays où nous planterons notre drapeau, comme nous avons appris patiemment à le faire ici, pour que les peuples aient la fierté rayonnante de leur héritage, de leur patrimoine. » Les projets se multiplient avec le Grand Tour, une épopée ferroviaire de six jours et cinq nuits à la découverte des splendeurs françaises, et une percée dans le monde du cinéma avec un premier film documentaire historique prévu pour 2023 : « C’est un premier coup que nous espérons de maître pour toucher nos spectateurs de manière différente, explique Nicolas de Villiers. Nous sortons de nos frontières pour aller vers ceux qui hésitaient encore à venir nous voir et nous leur disons : si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. »
Valeurs actuelles. Le Puy du Fou a rouvert ses portes le 9 avril. Que viennent d’abord chercher les visiteurs ? L’histoire de France ? Des retrouvailles en famille ?
Nicolas de Villiers. Le Puy du Fou s’adresse à toute la France et c’est toute la France qui vient ici ; il suffit de se mettre à l’entrée pour se rendre compte que les visiteurs sont de toutes conditions sociales et de toutes origines – 14 % d’entre eux viennent de l’étranger. La première motivation, c’est de se retrouver en famille ou entre amis pour partager des émotions : nous offrons des spectacles remplis de générosité que l’on peut voir quelles que soient les générations alors que, dans les parcs d’attractions, les activités en famille sont très souvent segmentées selon les âges.
Mais le Puy du Fou, ce sont aussi des retrouvailles avec l’histoire de France, avec ce qui nous rassemble, avec ce patrimoine commun dont nous sommes les héritiers. Que l’on soit français ou étranger, nous avons tous des images d’Épinal quand nous pensons à la France, et le Puy du Fou les met en scène de façon spectaculaire à travers des hommes, des femmes, des architectures, des paysages, des musiques, la danse, la peinture, la sculpture et le cinéma, tout ce qui peut célébrer la culture française. Notre parc est une œuvre enracinée dans l’Histoire, un légendaire qui célèbre l’âme d’un peuple, qu’il soit de France, comme aux Herbiers, ou d’Espagne, à Tolède, où nous nous sommes implantés en 2019. Notre modèle consiste finalement à nous enraciner dans tous les pays qui nous tendent la main, que ce soit en Espagne, au Royaume-Uni ou aux Pays Bas.
Que répondez-vous à vos détracteurs qui prétendent que le Puy du Fou réécrit l’histoire ?
Je ne commente pas. Si vous demandez à Rafael Nadal ce qu’il pense de la stratégie de Fabien Galthié pour l’équipe de France de rugby, je ne suis pas sûr que son commentaire sera très pertinent. Le Puy du Fou, c’est une œuvre universelle et, par conséquent, chacun se fait son avis. Sur Google, Facebook, Tripadvisor, plus de 100 000 avis ont été postés et nous placent numéro un des plus grands sites touristiques culturels français. Le meilleur juge de paix, c’est le succès populaire : nous avons reçu 45 millions de visiteurs depuis quarante-cinq ans.
Comment expliquez-vous ce succès phénoménal ?
La création par une seule et même équipe dont les membres ont une vision identique pour mettre en scène, de manière spectaculaire et émouvante, des moments où l’humain a montré sa grandeur est notre signature artistique, notre marque de fabrique. Notre écriture permet aux visiteurs de voyager dans l’imaginaire collectif. Nous voulons, comme Victor Hugo l’a dit, peindre les traits de l’homme éternel sous les traits de l’homme momentané. C’est cette vocation – elle va bien au-delà du simple divertissement – qui nous a permis, en 2021, d’ouvrir, le même jour, à la même heure, cinq spectacles – quatre de jour et un de nuit.
Chaque spectacle repose sur trois piliers, les trois “E”. Il y a l’ émotion : notre pari sera gagné si, quand vous assistez à un spectacle du Puy du Fou, vous en ressortez ému. Grâce à un subtil mélange entre l’Histoire pour l’ensemble et la légende pour le détail, qui se complètent souvent fort bien, nous voulons aussi provoquer de l’ émerveillement, nous voulons ouvrir les cœurs, l’esprit, à ce qu’on ne connaissait pas : notre objectif sera rempli si, lorsque vous sortez de Mousquetaire de Richelieu, vous désirez en savoir un peu plus sur Cyrano de Bergerac, d’Artagnan, Athos, Portos, Aramis, la Sérafina, Bouton d’or ou le Bossu. Dernier pilier, l’ élévation. Au Puy du Fou, nous faisons le choix de croire que l’être humain est capable de grandir et donc de s’élever. Vous n’êtes donc pas dans des manèges qui provoquent des sensations physiques. Nous nous adressons au contraire à l’âme, à la part invisible de l’homme. Élever, c’est l’idée que tout doit être beau, touchant, poétique, pour que les visiteurs repartent du parc avec le désir de réaliser ses rêves et de se dépasser. C’est un art, ce n’est pas une mathématique.
Sans le faire exprès, nous avons inventé, depuis longtemps, le nouveau langage du XXIe siècle qui correspond à un besoin des hommes de notre temps. Il y a eu les vitraux des cathédrales au Moyen Âge étincelant, l’imprimerie qui a permis l’essor de la littérature et des arts au fil des siècles, et le cinéma. Regardez nos spectacles, ils durent trente minutes, comme les séries. En permettant aux visiteurs d’aller d’une représentation à une autre et de voir ainsi les différents épisodes d’une histoire de France qui se composent sous leurs yeux telle une marqueterie, nous avons inventé les séries avant l’heure.
Pourtant, vous vous lancez dans le cinéma avec un film, Vaincre ou Mourir …
Nous avons voulu commencer par un long-métrage et ainsi acquérir de l’expérience avant de nous lancer dans une série qui se construit sur le temps. Ce projet de film, d’un budget de plusieurs millions d’euros, avec un beau casting (Hugo Becker, Jean-Hugues Anglade…), est né il y a un peu moins d’un an. J’étais allé voir les équipes de Canal Plus pour leur proposer un film documentaire où seraient mêlées histoire et légende. Ils ont été enthousiastes. Le film repose sur une histoire que nous maîtrisons bien, sujet d’un de nos spectacles, le Dernier Panache, et qui raconte l’épopée de Charette. Depuis 2016, ce spectacle rencontre un succès énorme ; il a déjà été vu par plus de 10 millions de spectateurs. Le film devrait sortir au premier semestre 2023 et sa distribution sera assurée par Studiocanal.
Votre objectif est-il d’impulser le retour des grands films historiques français ?
Il y a le cinéma américain qui écrase tout, le cinéma chinois qui ne vient pas chez nous et le cinéma indien qui sort de temps en temps de ses frontières. Nous avons la chance folle, en France, d’avoir un des cinémas les plus créatifs et prolifiques au monde. Il tente des choses qu’on peut ne pas aimer, mais il a aussi cette puissance. Nos acteurs, comme Marion Cotillard et Jean Dujardin, sont aussi mondialement reconnus.
Nous avons peut-être abandonné le grand cinéma d’aventures, que nous avons laissé aux États-Unis ; on le retrouve sur les petits écrans, produits par de grandes maisons, dont Netflix. Mais je suis aussi persuadé que notre cinéma peut retrouver l’ambition de produire de grands films internationaux qui fassent rayonner la France à travers des histoires universelles, typiquement françaises. Ne serait-ce que parce que notre glorieux passé a engendré une exceptionnelle richesse en hommes et en femmes. Regardez comme les cinémas britannique et américain ont produit des films et des séries inspirés de récits historiques, comme Kingsman, Peaky Blinders, The Crown. Il faut oser des films d’aventures en France, enracinés dans son histoire, et il y a une vraie place pour ce type de cinéma.
Si le Puy du Fou se lance dans ce domaine, c’est bien parce qu’il a quelque chose à apporter, ce souffle qui peut permettre de créer de grands films familiaux, inspirés de l’Histoire. Dans un monde qui se numérise à grande vitesse, le cinéma est une formidable occasion de faire venir le Puy du Fou à des visiteurs intéressés. Le numérique n’est qu’un moyen, ce n’est pas une fin.
Votre stratégie de diversification repose donc sur le numérique ?
Les jeunes d’aujourd’hui peuvent tout faire depuis leur canapé : acheter de quoi manger, se vêtir, se divertir avec Amazon ou Netflix, et même suivre des études… Nous devons donc avoir une démarche créative mise au service de cette réalité-là. Le cinéma, le jeu vidéo, que nous allons lancer en juin en partenariat avec Microids – un jeu très familial -, se résument dans la formule : “Si tu ne viens pas au Puy du Fou, le Puy du Fou ira à toi. ” Mais l’objectif final sera de susciter auprès du public l’envie de se déplacer physiquement et de vivre des émotions incarnées.
Parlez-nous de votre projet de train…
Le Grand Tour, sur la première compagnie ferroviaire privée de France, offrira un voyage itinérant dans un train de luxe pendant six jours et cinq nuits, avec la même idée que pour le cinéma : faire de la France un spectacle avec ses paysages, son architecture, ses arts, ses personnages. Chaque journée aura son thème musical, sa couleur, sa gastronomie… L’objectif est que vous repartiez avec une certaine idée de la France éternelle. Ce sera une occasion de s’émerveiller ; j’aime ce terme car la France regorge de merveilles fantastiques. Le train passera notamment par Reims, où on rencontrera bien sûr Clovis. Tout au long du parcours, le public suivra une femme, mais en réalité c’est elle qui nous précédera. L’enjeu sera de comprendre qui elle est. Naturellement, je ne vous révèle pas ce mystère…
Quel bilan et quelles leçons retenez-vous du Covid ?
Ces deux années ont ressoudé les liens internes, qui sont ceux d’une grande famille – on pourrait dire d’une cousinade -, chez nos talents. Je déteste employer le mot “salarié”, qui définit une personne par son lien pécuniaire à l’entreprise, je préfère le mot “talent”, qui considère la personne pour ce qu’elle apporte à l’entreprise et, au-delà, à la communauté : nous comptons 2 500 talents saisonniers, et 4 300 personnes participent bénévolement à la Cinéscénie.
Les confinements liés au Covid ont, certes, entraîné une pause forcée dans l’activité, mais ils ont été aussi un accélérateur dans la diversification. En plus du numérique, nous réfléchissons à l’ouverture de deux parcs à l’étranger d’ici à 2030. Des rumeurs évoquent un parc aux États-Unis, je ne les commente pas. Notre chiffre d’affaires atteint 125 millions d’euros. Il a été multiplié par dix en dix ans. Nous avons le même objectif pour les dix prochaines années, avec une part croissante de la diversification à l’étranger – l’Espagne représentant déjà près de 20 % de l’activité.
Où en est votre projet de spectacle en Chine ?
Il sera inauguré dans quelques mois à Shanghai. Nous allons plonger les visiteurs dans la Chine des années 1930, quand le pays était envahi par les troupes japonaises. Une histoire très douloureuse pour les Chinois, qui ont pris conscience qu’ils faisaient partie d’un même peuple à un moment très chaotique de leur histoire. Nous, au Puy du Fou, nous prenons toujours garde à l’histoire des peuples, que nous traitons toujours avec la plus grande prudence, avec une main tremblante. Comme Marivaux, il faut “peser des œufs de mouche dans des balances en toile d’araignée”.
Ce sera un spectacle immersif qui pourra durer jusqu’à deux heures. Les visiteurs feront partie de la résistance chinoise qui s’organise et qui n’a pas de couleur politique. Ils seront accueillis à une table de restaurant par un personnage mystérieux qui leur donnera un message qui va les embarquer dans l’histoire avec 28 possibilités différentes.
Vous disposez d’une réserve foncière importante au Puy du Fou. Que prévoyez-vous comme nouvelles activités ou nouveaux spectacles ?Sur les 500 hectares que nous possédons, environ 150 hectares sont ouverts au public, entre le parc, les hôtels, la Cinéscénie, les parkings… Nous sommes constamment en quête d’évolutions mais nous voulons avoir un développement foncier raisonné, de telle sorte que nous puissions grandir sans grossir. Un nouveau spectacle sera inauguré en 2023 et nous préparons également de nouvelles activités, mais notre développement doit rester à taille humaine pour que le visiteur ne se transforme pas en marathonien.
France24 - Monde
France Médias Monde conteste la décision du Mali de suspendre définitivement France 24 et RFI
Publié le : 27/04/2022 - 21:17Modifié le : 27/04/2022 - 21:41
FRANCE 24
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La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI dans le pays. FMM conteste avec force une telle mesure et entend utiliser "toutes les voies de recours possibles".
La Haute Autorité de la communication du Mali a rendu publique, mercredi 27 avril, sa décision de suspension définitive de France 24 et de RFI au Mali.
"France Médias Monde (FMM) – France 24, RFI et MCD – conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles", souligne FMM dans un communiqué.
Communiqué FMM Mali 27-04-22 by France-24
"Nous continuerons à couvrir l'actualité au Mali qui intéresse l'Afrique toute entière comme le reste du monde. Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l'indépendance et à la liberté d'informer."
La junte malienne avait ordonné dans la nuit du 16 au 17 mars la suspension de la diffusion de France 24 et de RFI au Mali en raison, selon elle, de "fausses allégations" d'exactions commises par l'armée et rapportées par les deux médias français.
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Le gouvernement malien évoquait notamment un reportage des 14 et 15 mars, dans lequel RFI avait donné la parole à des victimes présumées d'exactions qui auraient été commises par l'armée malienne et le groupe privé russe Wagner.
Dans le communiqué signé du colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, le gouvernement malien rejetait "catégoriquement ces fausses allégations contre les vaillantes FAMa" (Forces armées maliennes) et disait engager "une procédure […] pour suspendre jusqu'à nouvel ordre la diffusion de RFI […] et France 24".
FMM avait alors protesté "vivement contre les accusations infondées mettant gravement en cause le professionnalisme de ses antennes" et promis d'étudier toutes les voies de recours.
Une telle suspension de deux grands médias d'information étrangers n'a pas de précédent récent au Mali. RFI et France 24 qui couvrent de près l'actualité africaine, y sont très suivies.
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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
La junte malienne accuse l'armée française d'"espionnage" et de "subversion"
Mali : un groupe jihadiste annonce avoir capturé un mercenaire russe du groupe Wagner
Valeurs Actuelles
Consommation de gaz : la France prise à son propre piège
Cela commence à faire beaucoup… Pour la seconde fois en un peu plus de deux mois, les Français ont été invités par Réseau de transport d’électricité (RTE), le gestionnaire du réseau français de lignes électriques à haute tension, à modérer leur consommation d’énergie. Le 25 janvier, RTE activait le signal jaune (il existe trois niveaux : jaune, orange et rouge) enjoignant aux particuliers de « décaler l’utilisation des appareils électroménagers en dehors des périodes de forte consommation, ou encore en éteignant complètement ses appareils en veille ».
Le 4 avril, le gestionnaire est monté d’un cran, déclenchant le signal orange. Particulièrement inquiet pour la période comprise entre 6 heures et midi, en raison des fortes baisses de températures, il redoutait un surcroît de consommation d’électricité. Une fois encore, il a prodigué des conseils aux particuliers, aux entreprises et aux collectivités territoriales : « Au travail ou à son domicile, chacun peut agir en effectuant des gestes simples présentés sur le site monecowatt.fr, par exemple en baissant la température de son logement en cas d’absence dans la journée, ou en éteignant complètement ses appareils en veille, voire en limitant le nombre de lumières allumées dans une pièce, etc. »
Si, en janvier, la mise en garde de RTE était liée à une production nucléaire disponible assez faible (10 réacteurs nucléaires, dont ceux qui produisaient le plus d’électricité, étaient à l’arrêt sur les 56 en service en France), la raison est tout autre en avril. « Dans le contexte énergétique actuel, toute réduction de la consommation d’électricité permet de limiter le recours aux moyens de production d’électricité à partir du gaz. En eff et, les réductions de consommation conduisent à limiter le recours aux centrales à gaz et contribuent à économiser les stocks de gaz pour l’hiver prochain », explique RTE.
En d’autres termes, il s’agit de minorer la consommation présente d’électricité et surtout celle à venir, pour économiser du gaz. En France, en 2021, selon le gestionnaire du réseau de transport de gaz, 63,9 % de la consommation de gaz a servi pour le chauffage et la cuisine, 27,8 % a été utilisée par l’industrie et le solde pour produire de l’électricité. Sur les 40 milliards de mètres cubes consommés annuellement dans l’Hexagone, 36 % viennent de Norvège, 17 % de Russie, 8 % des Pays-Bas, 8 % d’Algérie ; une répartition sensiblement différente de celle observée dans l’Union européenne (38 % de gaz russe, 24 % de gaz norvégien et 11 % de gaz algérien). Pas de doute, cette fois, le conflit russo-ukrainien s’est concrètement invité dans le quotidien énergétique des Français.
« Le problème vient aussi du prix européen. La question est de savoir quel niveau de prix nous sommes prêts à payer », souligne Philippe Chalmin, économiste et spécialise des matières premières. « En France comme d’ailleurs dans beaucoup d’autres pays, le prix mondial du gaz a été pendant longtemps particulièrement bas grâce notamment à l’essor du gaz de schiste, qui a débuté en 2008 et qui a perduré jusqu’en 2020, ce qui a permis aux États-Unis de passer d’importateur à exportateur, observe Maxence Cordiez, ingénieur dans le secteur de l’énergie. Davantage focalisé sur le prix du combustible plutôt que sur la réduction de l’empreinte carbone, l’État n’a pas fait beaucoup d’effort pour réduire la consommation de gaz. » Et visiblement, cela continue, puisqu’il existe toujours une multitude d’aides pour remplacer sa chaudière à gaz… par une autre chaudière à gaz.
L’Europe veut réduire sa dépendance au gaz russe
De nombreux pays dont la France – où les politiques, à quelques jours du premier tour de la présidentielle multipliaient postures et rodomontades sur les sanctions à appliquer à la Russie -brandissent actuellement la menace de se passer du gaz russe. La Russie fournit chaque année quelque 155 milliards de mètres cubes de gaz à l’Union européenne ; la situation de l’Allemagne est particulièrement critique car elle est un des pays européens les plus dépendants. « Nous devons assurer notre indépendance vis-à-vis du pétrole, du charbon et du gaz russes. Nous devons agir maintenant pour atténuer les effets de la hausse des prix de l’énergie, diversifier notre approvisionnement en gaz pour l’hiver prochain et accélérer la transition vers une énergie propre », déclarait de son côté Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le 8 mars dernier.
Joe Biden a eu beau promettre à l’Europe 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL), il manquera encore 140 milliards de mètres cubes pour remplacer totalement les importations de Russie. Les trouver ne sera pas aisé, sauf à accepter de payer des prix spot très élevés, car une grande partie des exportations mondiales est destinée à la Chine, qui a passé des contrats de long terme avec les grands pays producteurs. Avec 370 milliards de mètres cubes consommés en 2021 (l’Union européenne consomme 400 milliards de mètres cubes par an), l’Empire du milieu est le troisième utilisateur mondial de gaz naturel derrière les États-Unis et la Russie.
“La France ne s’est pas fixé les bons objectifs énergétiques”
Or, c’est là qu’est l’os : dans pratiquement tous les pays européens producteurs de gaz, le pic d’extraction a été dépassé depuis des lustres, y compris en Norvège, alors que la demande européenne de gaz reste haute (même si, selon l’Agence internationale de l’énergie, elle pourrait baisser de 4 % cette année en raison des prix historiquement élevés). « En fait, il sera difficile de réduire à court terme la dépendance à la Russie, car il existe de nombreux goulots d’étranglement : les navires méthaniers, les terminaux de liquéfaction côté vendeurs et de regazéification côté acheteurs, constate Maxime Cordiez. La France et l’Allemagne ont déclaré vouloir construire des terminaux méthaniers, mais cela ne se fait pas d’un claquement de doigts. » Cela conduit aujourd’hui certains professionnels à anticiper une hausse des exportations de gaz russe vers l’Union à court terme.
Frédéric Gonand, professeur d’économie à l’université Paris Dauphine-PSL, tempère : « Il serait possible de se passer du gaz russe, mais à des conditions fortes, notamment si l’on parvient à modérer d’environ 10 % la demande de gaz et si l’on accepte que les importations supplémentaires de GNL transitent par le Royaume-Uni, qui a les capacités en termes de terminaux méthaniers et de gazoducs de réexport. » Philippe Chalmin ajoute : « Et même si la France pouvait se passer du gaz russe, étant donné le réseau européen interconnecté, nos voisins allemands ne le pourraient pas. » Il met en garde : « À l’approche de l’automne, ça ne passera pas et plus on ira vers l’est, moins ça passera. »
Une des solutions serait de faire davantage appel à l’Algérie, qui a prévu d’investir dans les prochaines années 39 milliards de dollars (35,7 milliards d’euros) entre 2022 et 2026 pour accroître ses capacités de production. Ou d’accepter de manger son chapeau et faire appel au gaz de schiste, obtenu par fracturation hydraulique, un procédé dénoncé comme extrêmement polluant. C’est ce qui avait conduit la France, en 2011, à interdire la recherche et l’exploitation sur son territoire. Or, depuis Blaise Pascal ; on sait que « vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà ». Tout cela pour dire qu’en avril 2021, et pour être moins dépendant du gaz russe, le comité exécutif d’Engie (ex-GDF Suez) a décidé d’importer du gaz de schiste américain en étendant un contrat d’importation, baptisé Mustang, avec Cheniere Energy. « Aucune publicité ne devra être faite de cette transaction afin de la maintenir en dessous des radars », peut-on lire dans une note interne d’Engie, qui a informé après coup l’État, actionnaire à hauteur de 23,6 %.
En fait, cette affaire de gaz (notamment russe), utilisé pour produire de l’électricité, aurait très bien pu ne pas être un problème pour la France si celle-ci n’avait pas multiplié les erreurs stratégiques. En novembre 2011, le Parti socialiste – dans le seul but de s’attirer les voix des écologistes à l’élection présidentielle – signe avec Europe Écologie-Les Verts (EELV) un contrat de mandature. Son titre ? “Socialistes et écologistes, ensemble pour combattre la crise et bâtir un autre modèle de vivre ensemble”.
Y étaient listés les projets rassemblés en cinq points pleins d’emphase et chargés, comme on pouvait s’y attendre, d’utopie dogmatique écolo : “Dominer la finance et réorienter l’Europe pour un monde plus solidaire”, “Imaginer un nouveau modèle de développement économique, social et écologique”, “Améliorer la vie quotidienne des Français et préparer l’avenir de notre jeunesse”, “Bâtir une République nouvelle” et, surtout, “Faire de la transition énergétique une urgence et une chance”. Plus qu’une chance, ce dernier point s’est révélé être une grave erreur.
Pour les rédacteurs de l’accord programmatique entre le PS et EELV, quelques mois après l’accident de nucléaire de Fukushima – qui a été la conséquence de la cupidité de l’opérateur de la centrale, qui a refusé de la mettre au ralenti après le séisme sous-marin – et « face au dérèglement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles », il s’agissait, et de manière urgente, d’ « accélérer la transition énergétique pour construire un modèle de développement à la fois plus sobre dans l’utilisation des ressources et plus diversifié dans ses sources de production de chaleur et d’électricité ». C’est dans ce document qu’a été décidé de réduire la part du nucléaire dans la production électrique : elle était alors de 75 % et il était prévu qu’elle tombe à 50 % en 2025. Autre décision (mortifère), la fermeture progressive de 24 réacteurs, l’arrêt immédiat de la centrale de Fessenheim et la fin de tout projet de réacteur, une révision de la politique concernant les réacteurs de troisième génération (EPR). En même temps qu’était assurée la montée en puissance des énergies renouvelables et annoncée une remise à plat des politiques les soutenant.
« La France ne s’est pas fixé les bons objectifs : elle a décidé de remplacer des énergies bas carbone (le nucléaire) par d’autres énergies bas carbone (les renouvelables) là où il aurait plutôt fallu d’abord chercher à réduire notre dépendance aux combustibles fossiles, comme le fait le Royaume-Uni », explique Maxence Cordiez. « Beaucoup ont oublié que plus de renouvelables requérait souvent plus de centrales à gaz pour faire rapidement un back-up quand il n’y a ni soleil ni vent », ajoute Frédéric Gonand. Quoi qu’il en soit, cette politique énergétique a été mise en place par François Hollande une fois élu, lui dont le secrétaire général adjoint de l’Élysée n’était autre qu’un certain Emmanuel Macron.
Face à la réalité de la fragilité énergétique française, le discours officiel a changé et Emmanuel Macron, devenu entre-temps président de la République, est revenu sur le nucléaire en annonçant la construction de nouvelles centrales de troisième génération. Mais parce que, dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des stratégies prend des années, les très polluantes centrales à charbon ont été autorisées dans l’immédiat à rouvrir pour un mois en janvier. C’est ce qui s’appelle se prendre le pied dans le tapis.
France24 - Monde
La Haute autorité de la Communication du Mali suspend définitivement la diffusion de France 24 et RFI
Publié le : 27/04/2022 - 20:04
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La Haute autorité de la Communication du Mali a rendu publique mercredi 27 avril sa décision de suspension définitive de France 24 et RFI qui ne sont plus diffusées au Mali, depuis le 17 mars dernier.
France Médias Monde conteste avec force une telle mesure. Elle utilisera toutes les autres voies de recours possibles. Nous continuerons à couvrir l’actualité au Mali qui intéresse l’Afrique toute entière comme le reste du monde.
Toutes les solutions techniques seront mises en œuvre pour rendre accessibles nos médias aux Maliennes et aux Maliens qui souhaitent continuer à recevoir une information libre, experte et ouverte sur le monde. FMM rappelle son attachement à l’indépendance et à la liberté d’informer.
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La junte malienne suspend la diffusion de France 24 et RFI
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Valeurs Actuelles
L’éolien off-shore, mirage ou futur de la souveraineté énergétique de la France ?
« Pourquoi la France s’aventurait-elle à développer l’éolien off-shore alors que l’éolien traditionnel est une arnaque et qu’elle bénéficie déjà, grâce au nucléaire et contrairement à ses voisins, d’un mix électrique en grande partie décarboné ? », s’exclame peut-être votre collègue au cours d’un débat enflammé. C’est une question bien légitime. D’ici trois ans pourtant, 39 des 58 réacteurs français auront atteint la limite initiale des quarante années de fonctionnement. Certains seront prolongés, d’autres seront, à terme, mis à pied. D’autres encore sortiront du sable – des EPR2 notamment, mais pas avant 2040. Et d’ici là ? Les objectifs sont fixés : pour essayer d’atteindre tout à la fois la neutralité carbone, la souveraineté énergétique et des tarifs à peu près raisonnables, atome et éolien sont priés de faire bonne équipe. Mais on entend des dents grincer. En France, la mention de l’éolienne soulève bien souvent des vents de colère et de déception. Ces pâles figures qui jalonnent la France nous excèdent : off-shore ou onshore, qu’importe, ce sont toutes les mêmes. Leurs maux ? Productivité médiocre, destruction du paysage, scandale environnemental. Après avoir nourri de grandes ambitions, ces grandes dames sentent l’arnaque et l’hypocrisie. A moins que, maturité technologique aidant, la productivité atteigne des sommets…
Les promesses du large
L’éolien onshore et l’éolien off-shore fonctionnent sur le même principe : la captation de l’énergie du vent et sa transformation en électricité. La seconde tire sa spécificité de son emplacement. Installées loin des côtes, les éoliennes bénéficient des vents du large. C’est plutôt avantageux : habituellement, ce sont les côtes, les habitations et les hauts-plateaux qui réduisent la puissance des vents et cassent leur régularité. L’éolien en mer fait donc miroiter un facteur de charge – c’est-à-dire un indice de rentabilité maximal dans les conditions optimales – de 30 à 60%, contre 25% en moyenne pour les éoliennes terrestres en France. Les vents étant plus forts, les éoliennes produisent davantage.
Le pitch est alléchant, mais les investisseurs auront pourtant bien tardé. Après deux décennies de biberonnage aux subventions, la compétitivité récente du secteur vient changer la donne. Il y a 10 ans, le parc de Saint Nazaire était attribué à EDF avec une tarification de 140 euros le MW/h en moyenne. En 2022, l’appel d’offres pour le parc éolien offshore du Danemark est remporté avec un mégawatt à 49 euros l’heure. C’est justement le coût du financement nécessaire du nucléaire français actuel. Et avec 44 euros le MW/h, l’appel d’offre de Dunkerque le confirme : ce n’est pas un phénomène isolé de ces irritants cousins scandinaves premiers de classe, mais une véritable tendance de fond des investisseurs : le marché de l’éolien off-shore a le vent en poupe. Reste à en comprendre les raisons. Les vents de la Northern Range font de l’Europe occidentale une zone de prédilection. C’est d’ailleurs au Danemark que les premières expérimentations voient le jour dans les années 1990. Aujourd’hui, l’Angleterre compte 2000 éoliennes off-shore, l’Allemagne 1500 et le Danemark 600. Et la France ? Avec une seule éolienne en mer en activité, installée au large de Saint-Nazaire depuis 2018, le pays a une bonne longueur de retard vis-à-vis de ses voisins européens. Elle avait pourtant de bons atouts. Comme deuxième espace maritime du monde, elle bénéficie grâce à ses trois façades de trois régimes de vents indépendants. Sur les six projets commerciaux lancés en 2012 et en 2014, aucun n’a encore abouti. Mais le vent semble avoir tourné. En Nouvelle-Aquitaine, au large de l’île d’Oléron, un parc de 70 éoliennes fait l’objet d’une concertation. En visite à Belfort quelques semaines avant l’élection présidentielle, Emmanuel Macron annonce sa volonté de construire 50 éoliennes en mer d’ici 2050. L’éolien aurait manifestement trouvé une nouvelle jeunesse.
L’éolien de la deuxième chance : naïveté ou maturité ?
Prudence envers cette petite sœur 2.0, cependant. L’éolien en mer est l’objet de bien des fantasmes. A la fin des années 90, l’Europe imaginait un immense parc offshore dans la Manche et en Bretagne Sud. Il ne verra jamais le jour. Les derniers de famille ne sont pas les plus doués, mais bien souvent les plus gâtés. En moyenne, les investissements de départ et le coût d’installation de ces éoliennes dernière génération sont triplés. Pour durer 20 à 25 ans, la grande dame doit résister au temps et aux éléments, et plus spécifiquement à la corrosion due aux événements extrêmes et aux micro-sollicitations répétées. Pour parer à cela, on propose la récente technologie de l’éolien flottant. D’autres questions remontent à la surface, et parmi elles l’impact visuel et esthétique de ces grandes dames blanches. En Europe en 2017, les parcs éoliens étaient situés à 41km des côtes en moyenne. Elles peuvent troubler le regard des plaisanciers, mais aussi le travail des pêcheurs de crustacés. Fin juillet 2021, plus de 70 bateaux s’étaient regroupés autour de la plateforme de forage Van Oord pour contester la limitation des zones de pêche. Et sur le plan environnemental ? Les ralentissements des projets au début des années 2010, à Saint-Nazaire mais pas seulement, s’expliquent par les nombreux recours des associations écologistes. Les voix se sont depuis apaisées. Il faut peser l’efficacité de la technologie vis-à-vis des enjeux énergétiques et environnementaux, mais aussi aborder une question restée en suspens : qu’est-ce que la France aurait à gagner à développer cette industrie naissante ?
Gagner, ou simplement ne pas perdre ? Les retombées industrielles des énergies renouvelables peuvent être perverses. L’éolien terrestre n’a ainsi pas profité à l’industrie française. A la phase de structuration de l’industrie, les secteurs mécanique et électrotechnique n’étaient pas suffisamment développés. Ceux du voisin allemand l’étaient. Conséquence, moins de 25% de la fabrication de l’éolien et du photovoltaïque en France est couverte par les industries nationales. Quelles sont les conditions pour que l’éolien en mer ne largue pas, lui aussi, la France ? N’est-ce qu’un créneau à prendre, un kaïros à saisir ? C’est que, contrairement à l’éolien terrestre majoritairement porté par les industriels chinois et allemands, peu d’acteurs se sont déjà positionnés dans l’éolien onshore. Il y a des places à prendre. Si la France juge que l’éolien en mer constitue effectivement un complément crédible aux centrales nucléaires démantelées, elle ne pourra se faire une place comme leader du marché qu’au prix d’un fort investissement en recherche et développement. Les promesses de l’éolien en mer sont dans son futur. En première ligne, l’éolienne flottante qui réduit les coûts d’installations et l’éolienne far-shore placée en haute-mer, à très grande distance des côtes. Mais le temps est encore à la maturation, les technologies encore en phase de recherche préindustrielle. A Saint-Nazaire et à Cherbourg, ce sont les usines de l’américain General Electric qui sont chargées de la construction des composants d’éoliennes offshore. Au Havre, c’est Siemens, géant industriel allemand. La question n’est pas d’être pro nucléaire ou non. Pour répondre aux objectifs de diversification et d’indépendance énergétique, l’éolien off-shore va s’imposer dans la production d’énergie en France. L’Europe du Nord a une bonne longueur d’avance sur l’éolien terrestre et l’éolien off-shore. Mais parce qu’il y a encore tout à faire, l’éolien flottant détient un potentiel de développement industriel inédit. A la condition de la création d’une filière industrielle française – savoir-faire, emplois et technologie -, cette récente opportunité pourrait se muer en bonne idée. Reste à choisir : la reconsidérer et poser les conditions d’émergence d’une filière française crédible ou la bouder et la voir progressivement, tout de même, s’imposer.
Opex 360
Bamako va enquêter sur le charnier de Gossi et accuse l’armée française d’espionnage et de subversion
par Laurent Lagneau · 27 avril 2022
Le 21 avril, l’État-major des armées [EMA] a dit avoir contré une nouvelle attaque informationnelle contre la force Barkhane, après que celle-ci a transféré la base opérationnelle avancée [BOA] de Gossi aux Forces armées maliennes [FAMa] dans le cadre de sa « ré-articulation » au Sahel.
Pour rappel, redoutant justement une possible manipulation, Barkhane avait pris la précaution d’envoyer un drone au-dessus de Gossi. Et celui-ci a pris des images montrant des « soldats de type caucasien », appartenant très vraisemblablement au groupe paramilitaire Wagner, enterrer sommairement des cadavres provenant, a priori, d’une opération menée par les FAMa et leurs soutiens russes à Hombori, quelques jours plus tôt.
En montrant ces images à quelques médias [avant d’autoriser leur diffusion par France24], il s’agissait pour l’EMA de tuer dans l’oeuf une opération de désinformation qui commençait alors à être relayée via les réseaux sociaux par de faux profils, ceux-ci accusant Barkhane d’avoir laissé ce charnier après la rétrocession de la BOA de Gossi aux FAMa.
Visiblement, la communication de l’EMA autour de cette affaire n’a pas été du goût de la junte malienne… Et celle-ci a réagi en trois temps.
En premier lieu, le 22 avril, l’état-major malien a indiqué avoir découvert un « charnier, non loin du camp anciennement occupé par la force française Barkhane ». Et d’ajouter que « l’état de putréfaction avancée des corps indique que ce charnier existait bien avant la rétrocession » et que les FAMa ne saurait en être responsables.
Puis, quatre jours plus tard, la justice militaire malienne a annoncé, « instruction du ministère [malien] de la Défense », l’ouverture d’une enquête sur ce charnier découvert à Gossi. « L’opinion sera tenue régulièrement informée de l’évolution de l’enquête, dont les résultats seront rendus public », a-t-elle assuré, via un communiqué.
Enfin, le dernier acte a eu lieu peu après, quand la junte malienne a en quelque sorte reproché à Barkhane d’avoir déjoué cette tentative de manipulation en envoyant un drone au-dessus de Gossi. En effet, elle a accusé l’armée français « d’espionnage » et de « subversion », via des vols de ses aéronefs « non autorisés » dans l’espace aérien du Mali.
Les autorités maliennes ont « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises », ainsi affirmé le colonel Abdoulaye Maïga, ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement de transition, via un communiqué lu à la télévision nationale malienne.
« Un des cas les plus récents a été la présence illégale d’un drone des forces françaises, le 20 avril 2022, au-dessus de la base de Gossi », transférée la veille aux FAMa, a poursuivi le colonel Maïga. « Ledit drone était présent […] pour espionner nos vaillantes FAMa. Outre l’espionnage, les forces françaises se sont rendues coupables de subversion en publiant [de] fausses images montées de toutes pièces afin d’accuser les FAMa d’être les auteurs de tueries de civils, dans le but de ternir [leur] image », a-t-il accusé.
Ce qu’affirme le ministre malien est factuellement faux : l’EMA a surtout souligné le rôle des paramilitaires de Wagner dans cette affaire du charnier de Gossi et non celui des FAMa…
Quoi qu’il en soit, ces accusations portées par la junte malienne à l’endroit de Barkhane ne sont pas surprenantes… Le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, s’y attendait. « Il y a également des manoeuvres de déstabilisation qui peuvent être conduites. On a actuellement le groupe de mercenaires Wagner, déployé en accord avec les autorités maliennes, qui évidemment cherche, ou va chercher, à nous compliquer la tâche. C’est ça que l’on va devoir prendre en compte. Je pense néanmoins que c’est quelque chose qui est à notre portée », avait-il prévenu, quelques jours après l’annonce du retrait des forces françaises du Mali.
France24 - Monde
Elon Musk et Twitter : la "liberté d'expression absolue"… à géométrie variable
Publié le : 26/04/2022 - 18:30
Sébastian SEIBT
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Sonia DRIDI
Le nouveau patron de Twitter, Elon Musk, est souvent décrit comme un libertarien pour qui la liberté d'expression est le principe le plus important. Mais, en réalité, il apparaît comme un entrepreneur très pragmatique qui peut mettre ce principe de côté dès qu'il s'agit de protéger ses intérêts économiques.
Il est venu, il a vu, il s'est installé, il a racheté. Elon Musk, le patron multimilliardaire de Tesla et SpaceX, vient d'ajouter une ligne à son CV : propriétaire de Twitter. Le célèbre réseau social a accepté, lundi 25 avril, l'offre d'environ 44 milliards de dollars de l'homme le plus riche au monde après avoir joué au chat et à la souris pendant deux semaines.
Début avril, lorsqu'Elon Musk avait rendu publique son envie de racheter Twitter, le conseil d'administration avait fait la moue. Pourrait-il réellement mobiliser plus de 40 milliards de dollars en liquide (la plupart de la fortune d'Elon Musk est en actions Tesla ou SpaceX) ? Fallait-il remettre les clefs du réseau à un entrepreneur fantasque qui, au gré de ses envies "twitteriennes", se moque du physique de Bill Gates, accuse quelqu'un sans la moindre preuve d'être un pédophile ou encore flirte avec l'illégalité en tweetant des informations financières sensibles sur l'une de ses entreprises.
"Absolutiste de la liberté d'expression"
Elon Musk lui-même avait laissé entendre qu'il ne parviendrait peut-être pas à réunir les fonds lors d'un discours à l'occasion d'une conférence TED. Finalement, il a non seulement levé les 44 milliards de dollars nécessaires, mais Elon Musk a aussi réussi à convaincre les actionnaires que son plan était le bon.
Tout est bien qui finit bien ? Pas si vite. Pour beaucoup de commentateurs, ce n'est que le début de l'histoire. Une histoire qui, par ailleurs, risque de virer au cauchemar à en croire la plupart des observateurs "libéraux" (autrement dit à gauche de l'échiquier politique américain).
Tout viendrait de la conception qu'Elon Musk se fait de la liberté d'expression. Il se décrit lui-même comme un absolutiste de ce principe. Le premier "gazouillis" du milliardaire en tant que nouveau propriétaire de Twitter consistait d'ailleurs à rappeler l'importance à ses yeux de la "liberté d'expression qui est le fondement de toute démocratie en bonne santé".
Pour les détracteurs du patron de Tesla, cet "absolutisme" autoproclamé est précisément ce qui rend ce rachat "dangereux pour notre démocratie", a réagit Elizabeth Warren, une sénatrice démocrate qui s'est déjà fait rabrouer sur Twitter par Elon Musk, qui l'avait comparé à une "mère sévère qui crie après ses enfants sans raison" pour avoir osé réclamer une fiscalité plus lourde pour les milliardaires.
Concrètement, Elizabeth Warren et d'autres craignent qu'Elon Musk mette à terme à tous les efforts entrepris par Twitter pour modérer ou censurer les propos haineux ou les "fake news".
Le retour de Donald Trump ?
Des personnalités et élus conservateurs dont les tweets ont pu être effacés par les équipes de modération ou qui ont même été bannis de la plateforme, se sont d'ailleurs réjouis de cette arrivée fracassante. "Elon Musk est probablement notre dernier espoir", a affirmé Tucker Carlson, le commentateur star de la chaîne ultra-conservatrice Fox News, qui s'est souvent plaint que Twitter serait aux mains de "libéraux" qui veulent censurer les républicains.
Marjorie Taylor Greene, une élue républicaine conspirationniste dont le compte personnel a été fermé définitivement début janvier 2022 après qu'elle a soutenu des théories du complot sur le Covid-19, a prédit qu'Elon Musk allait lui permettre de revenir sévir sur Twitter.
"Elon Musk va probablement aussi ramener Donald Trump sur Twitter", déplore Arwa Mahdawi, une journaliste du Guardian. L'ex-président américain avait, en effet, été banni en janvier 2021 pour des messages contestant les résultats de l'élection présidentielle qu'il avait perdu face à Joe Biden.
À l'époque, le patron de Tesla avait regretté la décision de Twitter arguant qu'il n'y avait pas de quoi se réjouir que "des groupes high tech s'improvisent arbitre de ce qu'on a le droit de dire ou non".
Donald Trump a reconnu, lundi, que c'était "un bon gars" qui arrivait à la tête de Twitter. Mais pour autant, il a affirmé préféré rester sur Truth Social, le concurrent à Twitter qu'il a créé et qui peine à décoller.
Libertarien à géométrie variable
En fait, la droite américaine considère Elon Musk comme l'un des leurs. Mais c'est faire un raccourci politique, comme le rappelle le New York Times. Le patron de Tesla est souvent décrit comme un libertarien, en référence à cette théorie politique qui prône un laissez-faire quasi absolu en matière d'économie et un rôle aussi minime que possible pour l'État.
De ce fait, Elon Musk apparait en phase avec une majorité de républicains américains qui vilipendent à longueur de temps l'État providence. Mais il sait aussi "profiter de millions d'aides de l'État quand il s'agit de choisir un État où implanter son usine Tesla", rappelle Robert Reich, l'ancien ministre du Travail sous Bill Clinton (1993 à 2001). Elon Musk avait quitté la Californie pour profiter de subventions promises par le Texas.
Le multimilliardaire a aussi soutenu financièrement les campagnes d'Hillary Clinton et Barack Obama. Autant dire qu'il est libertarien à géométrie variable. "Inclassable", préfère dire le New York Times.
Il en va d'ailleurs de même pour la liberté d'expression. Elon Musk a beau clamer son amour pour ce grand principe, "il peut tout mettre en œuvre pour que d'autres ne l'exercent pas", écrit dans le Washington Post Ellen K. Pao, une investisseuse américaine qui a été la PDG de Reddit, un site communautaire connu pour sa liberté de ton.
Elon Musk a, en effet, tout fait pour faire censurer un jeune internaute qui publiait sur son compte Twitter les déplacements du jet privé du PDG de Tesla. Robert Reich, l'ancien ministre de Bill Clinton, a été bloqué par cet apôtre autoproclamé de la liberté d'expression parce qu'il avait "critiqué sa manière de traiter les ouvriers dans les usines Tesla", raconte-t-il au Guardian.
Surtout, Elon Musk est accusé d'avoir transformé la vie de Martin Tripp, un ancien employé de Tesla, en enfer parce que ce dernier avait parlé à un journaliste en 2019. Le téléphone de Martin Tripp avait été mis sur écoute, il avait été suivi par des détectives privés, a été assigné en justice par Tesla et "une campagne pour ternir sa réputation avait été organisée", raconte le site The Verge. Martin Tripp avait finalement décidé de s'installer en Hongrie "pour protéger sa famille", rappelle Nicole Perlroth, une journaliste du New York Times.
En fait, les détracteurs du patron de Tesla jugent que la liberté d'expression à "la sauce Musk" n'est rien d'autre que la liberté de "faire sa promotion et celle de ses produits", note le New York Times. "Il avait été très contrarié quand, en 2019, ses avocats avaient décidé de relire tous ses tweets avant qu'il ne soit envoyé afin d'éviter des problèmes avec la SEC (Security and exchange commission, le gendarme américain de la Bourse, NDLR)", rappelle le quotidien. "Qui maintenant va empêcher Elon Musk de tweeter ce qu'il veut puisqu'il détient la plateforme ?", s'interroge Robert Reich.
C'est cela que craignent en réalité les critiques de ce rachat : sous couvert de rendre la parole à ceux qui ont été censurés par Twitter, Elon Musk risque de privatiser le réseau social pour en faire un outil de com' personnel.
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Twitter adopte un plan pour empêcher Elon Musk de racheter l'intégralité de ses actions
Le milliardaire Elon Musk rachète Twitter pour 44 milliards de dollars
La chronique de l’éco
Le raid d'Elon Musk sur Twitter
Valeurs Actuelles
Derrière l’Ukraine, le spectre de la faim
Dans les plaines de l’est de l’Ukraine qui s’étendent à perte de vue, il reste encore un peu de neige en ce début avril. C’est la période où les paysans sèment habituellement les cultures de printemps, du maïs, du tournesol et de la betterave. « Mais plus personne ne travaille dans nos fermes, il n’y a plus d’agriculteurs : ils sont tous réquisitionnés au front ou dans les bunkers. On est dans un épais brouillard », s’alarme Guillaume James, membre du conseil d’administration d’Agrogeneration, cotée à Paris mais dont la seule activité est d’exploiter des terres en Ukraine.
L’essentiel des fermes d’Agrogeneration, qui totalisent 60 000 hectares, se trouve dans une zone proche de Kharkiv : une région aux terres agricoles riches qui ont permis à l’Ukraine de devenir plus que le grenier à blé de l’Europe, le hangar à céréales d’une partie de la planète. « La pénurie alimentaire mondiale, ce n’est pas leur problème ; leur stress à eux, c’est de vivre », ajoute le dirigeant français.
Partout dans le pays, des milliers de paysans – un actif ukrainien sur sept travaille dans l’agriculture -, sont désorganisés. Ceux qui ne sont pas au front manquent de carburant pour faire tourner leurs tracteurs, de semences mais aussi d’engrais et de pesticides pour les cultures d’hiver. En ligne de mire : le blé, qui devrait actuellement être traité. Entre les grains abîmés et les champs bombardés, ce sont près de 2,5 millions d’hectares de blé qui seraient partis en fumée en un mois. Soit 35 % de la surface qui devait être moissonnée cet été. Idem pour le maïs. Les chiffres sont pires pour le tournesol, l’Ukraine assurant 50 % de la production mondiale.
« Même si la guerre s’arrête, je ne suis pas sûr que les agriculteurs puissent se remettre au travail, poursuit Alexandre James. Comme à chaque guerre, les fermes n’ont-elles pas été pillées ? Les tracteurs ont-ils été volés et vendus en pièces détachées ? Nous ne le savons pas encore. »
Face à la catastrophe annoncée, le ministre ukrainien de la Politique agraire et de l’Alimentation, Roman Leshchenko, a démissionné de ses fonctions le 24 mars. « Le pays fait face à deux interrogations : quel sera le niveau des cultures de printemps compte tenu des problèmes de main-d’œuvre, d’approvisionnements et de terres dévastées, et comment exporter les tonnages en stock ? », soulève l’économiste Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières et des produits agricoles. Le pays est le cinquième exportateur mondial de blé et le quatrième pour le maïs. Sur les 100 millions de tonnes de céréales et d’oléagineux produits l’an dernier, la moitié était stockée dans les entrepôts. Il resterait encore des stocks évalués à 6 millions de tonnes de blé, 14 millions de tonnes de maïs et 4 millions de tonnes d’huile de tournesol. Certains ont été bombardés, d’autres saisis par le gouvernement ukrainien et interdits d’exportation. Dans l’immense port d’Odessa, les terminaux de grains sont à l’arrêt. Des centaines de navires ont été bloqués. Or, plus de 80 % des exportations de céréales passent par la mer.
Les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme
L’arrêt brutal des exportations s’est immédiatement traduit par une flambée des prix. Dès le début du conflit, la tonne de blé tendre et celle de maïs s’envolaient de 40 à 50 % en deux semaines. Le blé a franchi la barre, symbolique, des 400 euros. Comparé au prix de 280 euros la tonne avant le conflit et 150 euros au printemps 2020… Le colza et le tournesol suivent, sans atteindre de tels sommets. Jusqu’aux fertilisants, les engrais azotés étant produits à partir du gaz naturel : leur prix a doublé en un mois. Sur les marchés internationaux, les spéculateurs font le pari d’un blocage à long terme. « Je prends l’hypothèse que le monde devra se passer de l’Ukraine sur les marchés en 2022 et 2023. C’est une vision un peu extrême, mais le risque est réel », nous confie Philippe Chalmin. D’où les craintes d’une crise alimentaire mondiale. « La guerre en Ukraine pourrait entraîner un ouragan de famines », a ainsi estimé le secrétaire général de l’Onu, António Guterres.
De Rabat, au Maroc, à Aden, au Yémen, en passant par Le Caire, en Égypte, l’ensemble des pays arabes et africains se retrouvent, bien malgré eux, les victimes collatérales d’un conflit qui se joue à des milliers de kilomètres de leurs frontières. En 2019, le Maroc faisait venir d’Ukraine 30 % de sa consommation de blé, la Tunisie 52 %, l’Égypte 69 %, la Syrie, 24 %. Les pays africains dépendent, eux, à plus de 30 % de la Russie pour leurs importations de blé et dans certains pays, comme le Bénin, ce ratio tutoie les 100 %.
Une explosion sociale qui rappelle les émeutes de la faim de 2008
C’est dire si, entre le boycott, les destructions de parcelles et l’impossibilité de cultiver les terres dans les zones de conflit, les approvisionnements en céréales de ces pays sont mis à mal. Cette forte dépendance aux importations en provenance d’Ukraine et de Russie explique aussi pourquoi certains pays nord-africains et subsahariens ont aujourd’hui choisi d’adopter une relative neutralité – vis-à-vis notamment des États-Unis – plutôt que d’afficher un soutien ouvert à l’un des deux protagonistes de ce conflit ; seule l’Algérie a officiellement appuyé Vladimir Poutine, la Russie étant un de ses alliés historiques.
Avec une nouvelle augmentation des prix du blé, c’est-à-dire des prix du pain et de la semoule, tous les ingrédients sont aujourd’hui réunis pour qu’il y ait, dans un proche avenir, une explosion sociale dans beaucoup de pays du Maghreb, où la consommation de pain est bien supérieure à celle observée en Europe : l’Algérie est le deuxième plus important consommateur par habitant dans le monde derrière la Turquie et loin devant la France, qui se situe à la neuvième place.
Et fait aggravant, le conflit russo-ukrainien a débuté quelques jours avant que le ramadan – période où la consommation de pain est traditionnellement plus importante -débute. Cette céréale a donc plus que jamais retrouvé, depuis quelques mois, son statut d’arme géopolitique, comme l’expliquait en février, aux Échos, Sébastien Abis, chercheur associé à l’Institut de relations internationales et stratégiques et directeur général du Club Demeter, spécialisé dans la réflexion sur les enjeux agricoles, agro-industriels et agroalimentaires.
Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir
Cette impossibilité actuelle de se fournir en blé à des prix décents – les besoins sont forts en Algérie (qui bénéficie toutefois de la hausse des cours du pétrole et du gaz pour faire face plus aisément à l’augmentation de la facture des importations), au Maroc et en Tunisie – fait craindre le pire. « Nous devons faire tout notre possible pour éviter […] un effondrement du système alimentaire mondial », s’inquiétait, à la mi-mars, António Guterres. « Nous devons éviter une crise alimentaire dans les douze à dix-huit mois à venir », expliquait Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, sur CNews.
Tous les observateurs scrutent avec attention ce qui se passe dans deux pays si prompts à l’enflammer socialement. D’abord, la Tunisie, où il n’y aura plus de réserves de blé d’ici deux mois. Tous se souviennent que c’est de là qu’était parti le printemps arabe, en décembre 2010, pour se répandre ensuite comme une traînée de poudre en Syrie, au Yémen, en Jordanie et en Égypte. C’est le deuxième point de fixation. L’Égypte est le premier importateur mondial de blé ; elle qui fait venir 85 % de sa consommation d’Ukraine et de Russie, soit 6 millions de tonnes tous les ans.
France24 - Monde
"Voices of April", quand les habitants de Shanghai défient la censure chinoise
Publié le : 25/04/2022 - 17:30
Sébastian SEIBT
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La vidéo "Voices of April" est devenue, depuis vendredi, un phénomène sur les réseaux sociaux chinois. Elle permet d’entendre des courts témoignages d’habitants de Shanghai qui expriment leur ras-le-bol du confinement en place depuis plus d’un mois. De quoi irriter au plus haut point les censeurs chinois.
Un long plan panoramique de six minutes, des images en noir et blanc de Shanghai vu de haut, une musique mélancolique et une succession de courts extraits sonores d’habitants confinés au bout du rouleau.
Impossible d’échapper depuis ce week-end à la vidéo "Voices of April" sur les réseaux sociaux chinois… malgré la censure de Pékin. Ce montage, mis en ligne vendredi 23 avril, est devenu "le contenu critique des autorités le plus discuté sur Internet depuis le décès du Dr Li Wenliang [le médecin lanceur d'alerte mort du Covid-19 en février 2020]", affirme What’s on Weibo, un site anglophone sur l’actualité du célèbre réseau social chinois.
"Ce n’est pas le virus qui tue, c’est la faim"
Le ton de la vidéo est donné dès le début. Elle commence par les autorités sanitaires de Shanghai qui assuraient encore mi-mars qu’une quarantaine ne serait jamais imposée à la ville qui était "économiquement et socialement trop importante".
Deux semaines plus tard, le principal centre financier chinois était mis totalement à l’arrêt en vertu de la politique de "zéro Covid" défendue par le gouvernement chinois. Mais plus d’un mois de confinement strict n’ont pas encore permis à la Chine de venir à bout du variant Omicron à Shanghai. Il y a eu 19 000 nouveaux cas et quinze décès dans cette ville de 26 millions d’habitants dimanche 24 avril.
"Voices of April" permet de mieux comprendre, à travers des enregistrements d’appels téléphoniques, l’ampleur du coût humain de ce confinement très strict imposé à Shanghai. On y entend une mère qui demande à ses voisins s’ils ont un médicament spécifique dont a besoin son fils, car elle ne peut sortir en acheter. Un autre résident se plaint aux autorités locales que son père - très malade - n’a été accepté dans aucun hôpital, car ils doivent gérer en priorité tous les patients du Covid-19. Un autre encore se plaint au téléphone que "ce n’est pas le virus qui tuent, c’est la faim !".
Mais il n’y a pas que les habitants que l’on entend dans ces courts extraits. Un camionneur qui vient juste d’arriver à Shanghai se plaint de ne trouver personne pour toute la nourriture qu’il est venu livrer "de son propre chef pour aider la population". Des volontaires pour les services sanitaires locaux expriment aussi leur frustration de ne pouvoir aider tout le monde car ils sont débordés.
>> À lire sur les Observateurs : "Ils vont mourir de faim" : à Shanghai, les habitants "ne voient pas le bout" d’un confinement ultra-strict
Ce ne sont pas les seuls témoignages disponibles d’habitants et France 24 a aussi pu en contacter plusieurs. Mais ils sont en Chinois, ce qui, dans le contexte d’une politique "zéro Covid" qui commence à être critiquée par certains scientifiques y compris par Zhong Nanshan, le Monsieur Covid de la Chine depuis 2020, est du plus mauvais effet. Surtout que "dès samedi matin, elle était sur tous les téléphones, que ce soit sur le service de messagerie WeChat ou sur Weibo", souligne What’s On Weibo.
Jeu du chat et de la souris entre censeurs et internautes
"Cette vidéo est devenue un symbole de la résistance à la politique sanitaire voulue par le gouvernement et elle a le potentiel pour servir à mobiliser la population contre les autorités", estime un expert chinois des questions politiques qui a préféré garder l’anonymat.
D’où, d’après lui, la censure tous azimuts que les autorités n’ont pas tardé à déployer. Dès samedi après-midi, tous les liens vers la vidéo partagés sur Internet pointaient vers des pages 404, indiquant que le contenu avait été effacé. La phrase "Voices of April" ne pouvait plus non plus être utilisée sur les réseaux sociaux, raconte le quotidien britannique The Guardian.
Une censure somme toute traditionnelle dans un pays comme la Chine où l’Internet est très étroitement surveillé. Mais cette fois-ci, les "netizens" chinois semblent décidé à ne pas se laisser faire. "Vous voulez la guerre ? Vous l’aurez ! Vous ne réussirez pas à censurer toute la population unie de Shanghai", s’est énervé un internaute.
Le nom de la vidéo a d’abord été changé dans l’espoir d’échapper à la vigilance du Big Brother chinois. "Voices of April" est ainsi devenu "Voices of Shanghai". Un subterfuge qui n’a pas suffi longtemps à berner des censeurs qui ont été habitués, par le passé, à débusquer des formes très créatives de critiques contre Xi Jinping (comme le fait d’utiliser le personnage de Winnie l’ourson, censé ressembler au dirigeant chinois, pour dénoncer le régime).
Dans ce jeu du chat et de la souris, les internautes ont ensuite trouvé d’autres solutions, raconte le Guardian. Certains ont modifié les paroles de poèmes célèbres pour y insérer des références aux "Voices of April", tandis que d’autres ont posté des simples QR code qui, une fois scannés, permettaient de visionner le désormais célèbre montage.
Face à cet effort de propagation de la vidéo virale, il semblerait que les censeurs n’aient pas encore réussi à bouter ce contenu hors de tous les recoins du Web chinois, note l’expert chinois contacté par France 24.
Le régime chinois a donc décidé de mobiliser le très influent quotidien Global Times pour contre-attaquer. Hu Xijin, son ancien rédacteur en chef, a tenté de justifier sur Weibo la censure expliquant "que c’était le signe que les autorités avaient bien entendu" les critiques des habitants de Shanghai qui, "après avoir été enfermés longtemps, ont besoin d’un canal pour s’exprimer".
Les autorités chinoises sont prises entre deux feux. Elles n’ont aucune envie d’apparaître comme insensibles aux souffrances des habitants de Shanghai toujours confinés. Surtout qu’ils n’ont jamais nié que la politique "zéro Covid" nécessitait des mesures parfois drastiques. Mais ils jugent d’autant plus impossible de laisser ce genre de témoignages de première main circuler, qu’avec la découverte de foyer d’infections à Pékin, un éventuel confinement de la capitale chinoise est dorénavant très sérieusement envisagé.
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PANDÉMIE
Covid-19 : la Chine organise à Shanghai le plus important confinement depuis celui de Wuhan
Covid-19
Reportage en Chine : à Shanghai, la politique "zéro Covid" mise à mal par le variant Omicron
Covid-19 à Shanghai : le nombre de morts augmente malgré un confinement strict
Opex 360
Royaume-Uni : Le renseignement chinois soupçonné d’avoir espionné des sites sensibles avec des drones
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Entre octobre 2014 et mars 2015, des drones inconnus furent repérés alors qu’ils survolaient les installations nucléaires françaises. Y compris la base navale de l’Île-Longue, qui abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], et le Centre de transmission de la Marine [CTM] de Sainte Assise [77] de la Force océanique stratégique [Fost].
Depuis, aucun nouveau cas n’a été rapporté, à l’exception de celui ayant concerné à nouveau l’Île-Longue, en septembre 2020. Une plainte a été déposée du commandement de l’arrondissement maritime de l’Atlantique et la procédure était toujours en cours en février dernier.
Quoi qu’il en soit, le mystère des survols des installations nucléaires en 2014 et en 2015 n’a jamais été élucidé à ce jour. Ou, du moins, aucune explication n’a été publiquement donnée. À noter que les États-Unis ont connu un phénomène identique… mais sur une période plus longue. Ainsi, entre 2015 et 2019, 24 sites nucléaires civiles firent l’objet de 57 suvols par des drones.
Au Royaume-Uni, des installations sensibles ont aussi été « visitées » par des drones, entre 2019 et 2021. Et, a priori, les services britanniques pensent que ces appareils ont été mis en oeuvre par des agents de renseignement chinois. C’est en effet ce qu’il ressort de rapports obtenus par le quotidien écossais The Daily Record, en vertu de la loi britannique sur la liberté d’information.
Ainsi, 18 vols de drones ont été constatés aux abords de sites sensibles britannique. Abritant les SNLE de la Royal Navy, la base navale de Faslane [Écosse] fait partie de la liste des endroits survolés, de même que l’Atomic Weapons Establishment [AWE], un établissement dédié à la conception, la fabrication et au soutien des ogives nucléaires de la force de frappe britannique.
Selon une source du renseignement citée par le journal, la « Chine a l’intention de voler des secrets britanniques. Il existe un réseau d’espions chinois au Royaume-Uns et ils utilisent tous les moyens pour voler des informations classifiées. […] Ils ont ciblé des établissements très sensibles, comme des bases militaires et des centrales nucléaires en utilisant des drones ».
Ce qui ne surprend pas le lieutenant-colonel Philip Ingram, un ancien officier du renseignement britannique. « Les Chinois ont un programme d’espionnage très mature et sophistiqué qui fonctionne dans tout le Royaume-Uni. Les entreprises, la recherche universitaire, les fabricants, les chaînes d’approvisionnement, les politiciens, la police, l’armée et les fonctionnaires, etc., sont des cibles. Beaucoup auront été compromis, souvent sans se rendre compte de ce qui s’est passé », a-t-il expliqué au Daily Record.
Photo : Vue de la base de Faslane
Valeurs Actuelles
Présidentielle : quel candidat prévoit de dépenser le plus ?
Une élection présidentielle, deux tours, douze candidats… et autant de programmes. Pour parvenir à occuper la fonction suprême, chacun de ceux qui y concourent présente une série de mesures, plus ou moins axées sur leurs thématiques de prédilection. Nouvelles dépenses, réformes fiscales, économies, etc. : chacun de ces programmes a un coût. Pour le compte des Échos, l’institut Montaigne s’est penché sur le sujet, afin d’identifier les candidats les plus dépensiers parmi les cinq personnalités les mieux placées.
« Aucun des projets mis sur la table n’est équilibré budgétairement », commence le célèbre institut d’obédience libérale. Néanmoins, il distingue deux types de candidats : ceux qui peuvent être considérés comme raisonnables – Emmanuel Macron et Valérie Pécresse – et les prétendants au trône qui, pour y accéder et le conserver, n’entendent pas lésiner sur les moyens – il s’agit cette fois de Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen et Éric Zemmour.
Un déficit qui pourrait exclure la France de la zone euro
Pour l’institut Montaigne, les programmes de ces trois derniers candidats font clairement peser « un vrai risque pour la dette et la soutenabilité des finances publiques ». Par exemple, le coût des nombreux cadeaux fiscaux présents dans le programme de Marine Le Pen est réévalué à 120 milliards d’euros, aboutissant à un déficit annuel de 102 milliards. « Compte tenu de ce niveau de déficit et d’une absence de trajectoire de redressement des finances publiques, les marchés financiers pourraient pousser la France à sortir de la zone euro », explique l’institut Montaigne aux Échos.
Même constat pour Éric Zemmour, dont les réformes porteraient le déficit national à 145,8 milliards d’euros. Une somme sans commune mesure avec le déficit que provoquerait l’application du programme de Jean-Luc Mélenchon : les nouvelles dépenses et les baisses de ressources engagées par l’hypothétique président atteindraient 332 milliards d’euros, contre 250 milliards selon son programme. Bilan des courses : un déficit national porté à 218 milliards, et une dette atteignant 134% du PIB.
France24 - Monde
Une législation "historique" au sein de l'UE pour lutter contre les zones de non-droit sur Internet
Publié le : 23/04/2022 - 07:39
FRANCE 24
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Les États membres de l'Union européenne, la Commission et le Parlement ont finalisé samedi une nouvelle législation qui permettra de mieux lutter contre les dérives de l'Internet comme les discours de haine, les campagnes de désinformation ou la vente de produits contrefaits.
Ramener de l'ordre dans le Far West de l'Internet, mieux lutter contre les appels au meurtre, les images pédophiles, les campagnes de désinformation ou les produits contrefaits... L'Union européenne a conclu samedi 22 avril une nouvelle législation "historique".
Le texte, discuté depuis près d'un an et demi, doit responsabiliser les très grandes plateformes du numérique, comme Facebook (Meta) ou Amazon, en les contraignant à supprimer les contenus illégaux et à coopérer avec les autorités.
"Cet accord est historique", s'est félicitée la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen sur Twitter, "nos nouvelles règles vont protéger les utilisateurs en ligne, assurer la liberté d'expression et des opportunités pour les entreprises".
Today’s agreement on #DSA is historic. Our new rules will protect users online, ensure freedom of expression and opportunities for businesses. What is illegal offline will effectively be illegal online in the EU. A strong signal for people, business & countries worldwide.
April 23, 2022Le règlement sur les services numériques, "Digital Services Act", DSA, constitue l'un des deux volets d'un plan d'envergure présenté en décembre 2020 par la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, et son homologue au Marché intérieur, Thierry Breton.
Le premier volet, le règlement sur les marchés numériques, "Digital Markets Act", DMA, qui s'attaque aux pratiques anticoncurrentielles, a été conclu fin mars.
Le DSA, lui, met à jour la directive e-commerce, née il y a 20 ans quand les plateformes géantes étaient encore embryonnaires. Objectif : mettre fin aux zones de non-droit et aux abus sur internet.
Les dérives des réseaux sociaux ont souvent défrayé la chronique : assassinat du professeur d'histoire Samuel Paty en France, après une campagne de haine en octobre 2020, assaut de manifestants sur le Capitole aux États -Unis en janvier 2021, en partie planifié grâce à Facebook et Twitter ...etc.
La face sombre d'internet concerne aussi les plateformes de vente envahies de produits contrefaits ou défectueux, qui peuvent s'avérer dangereux à l'instar des jouets d'enfants ne respectant pas les normes de sécurité.
Le nouveau règlement stipule l'obligation de retirer "promptement" tout contenu illicite (selon les lois nationales et européennes) dès qu'une plateforme en a connaissance. Il contraint les réseaux sociaux à suspendre les utilisateurs violant "fréquemment" la loi.
Le DSA obligera les sites de vente en ligne à contrôler l'identité de leurs fournisseurs avant de proposer leurs produits.
Il interdit les interfaces trompeuses ("dark pattern") qui poussent les internautes vers certains paramétrages de compte ou certains services payants.
Nouvelles obligations pour les Gafam
Au cœur du projet, de nouvelles obligations imposées aux "très grandes plateformes", celles comptant "plus de 45 millions d'utilisateurs actifs" dans l'UE, soit autour d'une vingtaine d'entreprises, dont la liste reste à déterminer mais qui incluront les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft), ainsi que Twitter, et peut-être TikTok ou Booking.
Ces acteurs devront évaluer eux-mêmes les risques liés à l'utilisation de leurs services et mettre en place les moyens appropriés pour retirer des contenus problématiques. Ils se verront imposer une transparence accrue sur leurs données et algorithmes de recommandation.
Ils seront audités une fois par an par des organismes indépendants et placés sous la surveillance de la Commission européenne qui pourra infliger des amendes atteignant 6% de leurs ventes annuelles en cas d'infractions répétées.
>> À lire : Ukraine : la guerre en direct à l'heure des réseaux sociaux
Le DSA interdit notamment l'utilisation des données sur les opinions politiques à des fins de ciblage publicitaire.
Ce texte "est une première mondiale en matière de régulation du numérique", a souligné le Conseil de l'UE, qui représente les 27 États membres, dans un communiqué. Il "vient consacrer le principe que ce qui est illégal hors ligne doit également être illégal en ligne".
L'ancienne secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait demandé jeudi soir à l'UE d'adopter cette nouvelle législation pour "soutenir la démocratie mondiale avant qu'il ne soit trop tard". "Pendant trop longtemps, les plateformes technologiques ont amplifié la désinformation et l'extrémisme sans avoir à rendre de comptes", avait-elle souligné.
La lanceuse d'alerte américaine Frances Haugen, qui a dénoncé la passivité de Facebook face aux nuisances de ses réseaux sociaux, avait salué en novembre le "potentiel énorme" du DSA qui pourrait devenir une "référence" pour d'autres pays, y compris les États-Unis.
>> À lire : Guerre en Ukraine : une campagne téléphonique pour combattre la désinformation russe
Dans le contexte de la guerre en Ukraine et des campagnes de désinformation qu'elle favorise, les législateurs ont ajouté "un mécanisme de réaction en cas de crise", a indiqué le Conseil européen. Activé sur décision de la Commission, il permettra de prendre des mesures "proportionnées et efficaces" à l'égard des très grandes plateformes qui contribueraient à répandre de fausses nouvelles.
Avec AFP
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Reporters
Disparaître sous les radars des algorithmes
DÉCRYPTAGE
L'adhésion de l'Ukraine à l'UE, un chemin semé d'embûches
Emmanuel Macron et Ursula von der Leyen donnent le coup d'envoi de la présidence française de l'UE
Opex 360
La Moldavie craint d’être dans le collimateur de la Russie après de mystérieuses explosions en Transnistrie
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
En 2014, et alors que le commandant suprême des forces alliées en Europe [SACEUR], qui était le général américain Philip Breedlove à l’époque, avait estimé que la Moldavie risquait de se trouver bientôt dans le collimateur de la Russie et que la Transnistrie, une région séparatiste pouvait être annexée à l’instar de la Crimée, un haut responsable russe, Dmitri Rogozine, avait prévenu : « Je veux dire à tous qui ne pensent pas comme nous: il ne faut pas mettre son nez dans [les affaires de la] république moldave du Dniestr [nom de la Transnistrie], il ne faut pas faire augmenter les tensions, parce qu’il y a des citoyens russes qui habitent là-bas ».
Et d’ajouter : « Il ne faut pas se demander si la Russie va défendre ses propres citoyens. Elle le fera sans hésitation. Ne testez pas notre patience, ni notre force » car « la Russie remplira son rôle historique: garantir la paix et la sécurité ».
Pour rappel, à peine venait-elle de proclamer son indépendance [août 1991], la Moldavie dut faire face à la sécession de la Transnistrie, majoritairement russophone. Ce qui donna lieu à un conflit qui prit fin avec l’intervention de 14e armée russe, commandée par le général Aleksandre Lebed. Un accord fut trouvé : Chisinau donnait une large autonomie à la « république moldave du Dniestr » et renonçait à tout rattachement à la Roumanie en échange de la « neutralité » de la Russie.
Depuis, au gré des alternances politiques, la Moldavie a exprimé le souhait de rejoindre l’Union européenne [un accord de libre échange est entré en vigueur en juillet 2016] et s’est rapprochée de l’Otan. De son côté, la Transnistrie est devenue de facto un État « indépendant » [mais non reconnu par la communauté internationale] tout en revendiquant une large proximité avec la Russie, laquelle y a maintenu une présence militaire. Qui plus est, elle est aussi une plaque tournante des trafics de tous les genres…
Il est dit que le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, manoeuvre comme il joue aux échecs. Il semblerait cependant qu’il serait plus adepte du poker. C’est, en tout cas, ce que suggère sa tentative de s’emparer de Kiev dès les premiers jours de l’invasion de l’Ukraine, alors que, manifestement, ses forces armées ne s’en étaient pas données [ou n’avaient pas] les moyens. D’autant plus que l’opération héliportée tentée contre l’aéroport de Gostomel [situé à une trentaine de kilomètres de la capitale ukrainienne] a viré au fiasco…
Cependant, sur ce point, un responsable gouvernemental roumain a récemment confié à Air Force Mag ses interrogations sur la manoeuvre des forces russes, notant que celles-ci n’avaient pas déployé toutes leurs capacités [notamment en matière de guerre électronique. « Il y a un gros point d’interrogation : où est le reste? » a-t-il dit, suggérant que « la Russie gardait ses moyens les plus sophistiqués en réserve, pour un objectif différent, une autre opération censées venir ensuite ».
Cela étant, avant le déclenchement des hostilités, il semblait plus raisonnable pour les forces russes de se concentrer sur le Donbass ainsi que sur la région [russophone] d’Odessa. D’ailleurs, c’est désormais l’objectif affiché de la « seconde phase » de l’offensive russe, lancée la semaine passée. Quant à
« Depuis le début de la deuxième phase de l’opération spéciale, phase qui a commencé il y a deux jours, l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine », a a en effet confirmé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie, le 22 avril. « Cela permettra d’assurer un couloir terrestre vers la Crimée, ainsi que de peser sur des infrastructures vitales de l’économie ukrainienne, les ports de la mer Noire à travers lesquelles se font les livraisons de produits agricoles, métallurgiques », a-t-il continué.
Mais pas seulement. « Le contrôle du sud de l’Ukraine, c’est également un couloir vers la Transnistrie, où on observe également des cas d’oppression de la population russophone », a affirmé le général Minnekaïev, comme en écho aux propos tenus huit ans plus tôt par M. Rogozine…
De quoi inquiéter le gouvernement moldave, qui a convoqué l’ambassadeur de Russie en poste à Chisinau pour lui exprimer « sa profonde préoccupation » après les déclarations du général Minnekaïev. Déclarations qu’il « considère comme infondées et contradictoires avec le soutien de la Russie à la souveraineté et à l’intégrité territoriale » de la Moldavie.
Seulement, deux incidents se sont depuis produits en Transnistrie. Le 25 avril, le siège du ministère de la Sécurité publique de la république moldave du Dniestr, à Tiraspol, a été visé par une attaque au lance-grenades, sans faire de victimes. Les autorités locales ont décidé « d’introduire un niveau d’alerte rouge à la menace terroriste ».
📷Explosions rocked the village of Mayak in #Transnistria. Two radio antennas that broadcasted Russian radio were destroyed as the result. #Moldava #UkraineRussiaWar pic.twitter.com/LiJ8zoBQGq
— MilitaryLand.net (@Militarylandnet) April 26, 2022
Puis, le lendemain, située à une cinquantaine de kilomètres de Tiraspol, à Maïak, un émetteur radio relayant des fréquences russes a été mis hors service après avoir été la cible de deux explosions. À l’heure où le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, parle d’un « risque réel de troisième guerre mondiale », on ne peut pas s’empêcher de penser que la seconde avait débuté par la [fausse] attaque du relai radio de Gleiwitz [alors en territoire allemand], ce qui avait justifié l’invasion de la Pologne….
Quoi qu’il en soit, à l’issue d’une réunion du conseil de sécurité nationale, la présidente moldave, Maia Sandu, a lancé un appel au calme. « Il s’agit d’une tentative pour accroître les tensions. […] Nous appelons nos concitoyens à rester calmes et à se sentir en sécurité », a-t-elle déclaré, avant d’annoncer des mesures visant à renforcer les patrouilles frontalières et les contrôles dans les transport.
En attendant, les explosions de Maïak et l’attaque du ministère de la Sécurité publique à Tiraspol sont, pour le moment, inexpliquées…
Photo : archive
Valeurs Actuelles
À la manifestation “Justice pour Adama”, la haine anti-flic d’Assa Traoré ne fait plus recette
« Ça s’essouffle! Ils sont combien ? Allez, 1500 au maximum. » Dans un bistrot à proximité de la gare de Persan (Val-d’Oise), le gérant du Café de la Gare se souvient des manifestations précédentes organisées par Assa Traoré, la soeur d’Adama, décédé le 24 juillet 2016 en tentant d’échapper aux forces de l’ordre [depuis cette date, les autorités judiciaires n’ont toujours pas déterminé si les gendarmes qui l’avaient interpellé sont responsables, NDLR]. « Il y a deux ans ou trois vous ne pouviez pas passer dans les rues tellement c’était bondé, se remémore le barman attablé à sa terrasse. Là, ils n’ont pas réussi à rameuter beaucoup de monde. »
À cet instant de la journée le cortège est déjà sur pied depuis deux heures. La manifestation débute aux alentours de 12h30, les proches de la famille de Beaumont-sur-Oise se regroupent sur le parvis de la mairie de Persan. Seules 200 personnes attendent avec impatience l’arrivée de la soeur aînée de cette très nombreuse famille polygame de dix-sept enfants. Ici, tous se connaissent et se saluent par un franc et amical « Salam ». Parmi les manifestants, les incontournables protagonistes de la lutte « anti-flics » qui assistent Assa Traoré depuis 2016 se sont déplacés, notamment son frère Bagui. Suspecté d’avoir agressé des policiers après le décès d’Adama Traoré, la justice l’a acquitté le 10 juillet faute de preuves suffisantes.
« La SNCF a volontairement annulé des trains »
Avec cinquante minutes de retard, la cheffe du clan Traoré débarque sur la place. T-shirt noir floqué du slogan « Justice pour Adama, sans justice, vous n’aurez jamais la paix », banane Adidas autour de la taille et Nike Air Jordan flambantes neuves, l’icône française de la lutte dite « anti-raciste » affiche une mine déconfite devant ce nombre peu élevée de manifestants. Mais la « Gardienne de l’année » selon le magazine américain Time tient une explication pour ce comité d’accueil restreint : « La SNCF a volontairement annulé des trains qui viennent de Paris. »
Rassurée par un argument quelque peu fallacieux — des travaux sont en cours sur la ligne de Transilien H entre Paris et Persan obligeant la SNCF à annuler des trains —, la tonitruante militante harangue la foule et ressasse les mantras habituels : « Les policiers ont causé la mort de mon petit frère », « la justice française est complice, c’est une honte », « nous sommes les victimes d’un système raciste qui nous oppresse ». À noter que l’acquittement de Bagui Traoré donne de nouveau du grain à moudre à la militante dans sa lutte contre l’institution judiciaire : « L’État français a tenté de faire taire mon frère Bagui car il était le dernier témoin de l’assassinat d’Adama. » Ce jour-là, un autre évènement joue aussi son rôle dans l’énervement exacerbé de l’activiste indigéniste. Le 14 juillet, les trois policiers qui ont interpellé Adama Traoré ont été décorés de la Légion d’honneur. « Une honte », peste-t-elle.
Aux alentours de 14h15 le petit groupe se met en marche direction Beaumont-sur-Oise, la commune voisine. Au début, l’ambiance est morose. Aucun manifestant ne scande de slogans, les organisateurs en t-shirts roses sont désorganisés et n’entonnent aucun chant ou autre maxime anti-raciste. Après être passé sous un pont ferroviaire, du bruit arrive du bout du tunnel. Sur un rond-point, des militants du NPA rejoignent défilé d’Assa Traoré. Au nombre de trente environ, ils tiennent tous un drapeau rouge floqué d’un haut-parleur blanc, le sigle de leur formation politique.
La gauche réunie derrière Assa Traoré
D’autres organisations de gauche arrivent en nombre pour soutenir la lutte de la « gardienne de l’année ». L’UNEF avec sa déléguée Maryam Pougetoux arbore les drapeaux de son syndicat pour parader aux côtes du clan Traoré, tout comme Révolution Permanente, un média d’obédience marxiste qui appelle depuis plusieurs semaines les internautes à se mobiliser autour de la famille de Beaumont-sur-Oise. Le militant antiraciste Taha Bouhafs, lui aussi, marche dans le cortège.
La France Insoumise ne boude pas non plus son plaisir d’assister à cette marche. Un grand bataillon d’élus du parti mélenchoniste arpente les chemins des communes du Val-d’Oise tels Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, et l’eurodéputé Manuel Bompard.
Une prière de rue organisée au milieu de la route
La manifestation se met en branle. Le nombre de participants atteint désormais les « 1500 personnes » affirme un jeune homme, joint de cannabis au coin des lèvres. Un membre du staff estime à 1200 individus la foule qui bat le pavé. En dépit de sa taille réduite, les voix du groupe portent dans toute la commune de Persan. Le désormais très connu « Pas de justice ! Pas de paix ! » s’ébruite dans toutes les rues de cette ville de banlieue parisienne.
En comité plus restreint que les années précédentes, les actions de la manifestation n’en sont pas moins marquantes. Devant le commissariat de Persan, le défilé s’arrête. Assa Traoré qui est montée sur un char depuis la jonction avec les syndicats et les partis de gauche, tance les forces de l’ordre. « Regardez ce bâtiment, il restera une tâche dans l’histoire de France », tempête la jeune militante. Même la musique sur les enceintes porte un message houleux, l’un des morceaux répétant en boucle « Fuck le 17 ».
Puis, la douce mélodie du rap s’estompe, les militants se taisent, Taha Bouhafs cesse de discuter avec ses proches de LFI, la mère d’Adama Traoré arrive à la tribune. Émue aux larmes, elle demande à l’un des organisateurs d’entonner une prière en arabe en hommage à son fils décédé. Militants, partisans, simples manifestants lèvent tous les paumes de leur main vers le ciel et écoutent ce qui s’assimile à une oraison funèbre.
Prière de rue organisée par la famille Traoré devant le commissariat de Persan ! pic.twitter.com/LISmSSz8w8
— charles paliard (@CharlesPaliard) July 18, 2021
La famille Traoré : une guerre de l’image
À la fin du chant, un court instant, le silence s’installe avant qu’Assa Traoré ne vienne le briser en hurlant « Justice pour Adama ». Une expression que les manifestants répètent comme un seul homme.
La marche se poursuit. Dans une avenue à l’entrée de Beaumont-sur-Oise, la dirigeante du comité Adama demande aux manifestants de lever le poing pour une photographie. Dans cette rue, tous les participants du cortège sont regroupés sur un seul axe pour donner à la maigre troupe l’illusion d’une foule immense. Sur Twitter, une prise de vue de cet instant sera publiée et mise en avant « pour montrer que nous sommes nombreux aujourd’hui », souligne Assa Traoré du haut de son char.
Des habitants de Beaumont-sur-Oise craintifs
Cette guerre de l’image et de la communication se produit devant des riverains craintifs sinon méfiants. Au milieu de l’après-midi, aux alentours de 15 heures, une femme observe la manifestation depuis sa fenêtre. Quand Valeurs actuelles l’approche et lui demande son avis sur les violences policières ou encore sur le Comité Adama, elle refuse et ferme avec entrain ses volets. « Je ne veux pas témoigner devant la presse », lâche-t-elle inquiète.
Dans la rue où « Adama Traoré a été interpellé parce qu’il faisait du vélo », comme le martèle sa soeur, les langues se délient. À l’écart de l’oeil des manifestants, les habitants de cette allée des hauteurs de Beaumont-sur-Oise brisent l’omerta. « Je ne veux pas donner mon prénom, je peux seulement vous dire que j’ai 66 ans, lance un homme sur le palier de sa maison. En tout cas, je ne comprends pas pourquoi ils manifestent, il faut arrêter maintenant. Ils mettent un bazar dans la ville. »
De l’autre côté de la rue, sur son balcon, Claire, 59 ans, ne mâche pas ses mots : « Je suis quasiment née ici et j’ai toujours vécu dans cette ville. Avant, c’était une bourgade tranquille, sans racailles. Je ne peux pas certifier que les Traoré dérangent dans la ville. En revanche, je peux vous dire que toute la journée il y a des jeunes qui trainent dans les rues. Je ressens une hausse de la délinquance. »
Quelques encablures plus loin, les organisateurs du cortège annoncent fièrement dans les microphones l’arrivée dans le « quartier » où vivent les Traoré. Sur les toits de immeubles, des banderoles à l’hommage d’Adama sont tenues par de jeunes hommes qui allument en même temps des fumigènes. Cette étape annonce la fin de la manifestation et le début d’un festival.
« On était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République »
Cinq-cent mètres plus loin, sur un terrain de foot, une véritable kermesse s’est installée. Des stands vendent des souvenirs à l’effigie d’Adama Traoré. Révolution Permanente le média marxiste tient lui aussi un petit commerce. Plus loin quelques saucisses sont grillées pour rassasier des manifestants qui ont marché toute l’après-midi sous le soleil. Une scène de concert a été montée. Tout le gratin du rap français sera présent mais fatiguée par une journée de reportage nous ne resterons pas. Dans son micro, comme pour se rassurer, Assa Traoré continue d’affirmer : « Nous sommes hyper nombreux à manifester. C’est incroyable. »
Un discours qui tranche avec ce que pensent les autres manifestants. Dans une voiture qui nous a pris en stop sur le bord de la route, deux militantes nous ramènent à la gare de Persan. Elles témoignent : « Ouais, là on était carrément moins nombreux que l’année dernière sur la place de la République. » Mais leur cheffe leur a rappelé le discours à tenir pendant toute la journée. La conductrice répète machinalement : « De toute façon, c’est la faute de la SNCF qui a annulé les Transiliens. » Un Transilien que nous prenons vingt minutes après avoir été déposé à la gare de Persan…
France24 - World
‘Wrong about Putin’: Did Germany and France turn a blind eye to the threat from Russia?
Issued on: 05/04/2022 - 22:02
Benjamin DODMAN
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The escalating civilian toll of Vladimir Putin’s war in Ukraine has fuelled calls for a reappraisal of more than a decade of French and German efforts to engage with a leader whose forces stand accused of committing horrific war crimes in Ukraine.
Ukraine’s embattled President Volodymyr Zelensky did not mince his words as he addressed Western leaders in a video message late on Sunday, just hours after witnessing the trail of death and destruction that Russian forces left in their wake as they retreated from Kyiv’s northern suburb of Bucha.
He had a special message for the former leaders of Germany and France, Angela Merkel and Nicolas Sarkozy, whom he accused of denying Ukraine a path to NATO.
"I invite Ms Merkel and Mr Sarkozy to visit Bucha and see what the policy of concessions to Russia has led to in 14 years," Zelensky said, referring to the gruesome killing of Ukrainian civilians in towns north of the capital – which world powers have described as "war crimes".
“See with your own eyes the tortured and slain Ukrainians,” he added.
Zelensky was speaking on the anniversary of the 2008 NATO summit in Bucharest, where the transatlantic alliance offered Georgia and Ukraine a promise of future membership but without a timetable – a compromise that, according to Zelensky, left Ukraine in a “grey zone” and exposed to Russian aggression.
“They thought that by refusing Ukraine, they could appease Russia, to convince it to respect Ukraine and live normally alongside us,” he said in his video address, accusing NATO members of acting “in fear” of the Kremlin.
Collapse of the post-Cold War order
Back in 2008, both France and Germany had deemed it too early for Ukraine and Georgia to join NATO, arguing that neither country was ready. They also warned that bringing in the former Soviet Republics would compromise relations with Russia, echoing warnings voiced by US diplomats who sought to dissuade the White House from offering a concrete path to membership.
In a short statement issued by her spokeswoman on Monday, Merkel said she “stood by her decisions in relation to the 2008 NATO summit in Bucharest”. She also offered her support to “all efforts to bring an end to Russia’s barbarism and war against Ukraine”.
In hindsight, “it is hard to know whether a membership plan for Ukraine would have been enough to dissuade Putin”, said Laure Delcour, an expert in EU-Russia relations at the Sorbonne Nouvelle University in Paris.
“NATO membership is a very long process and it is quite possible that Ukraine would still not be a member as we speak,” she told FRANCE 24. “One can also imagine that Putin would have moved faster to thwart Ukraine’s admission.”
“Move fast” is precisely what Putin did just four months after the Bucharest summit, sending his tanks into Georgia in support of pro-Russian separatists in the breakaway provinces of Abkhazia and South Ossetia. He repeated the trick six years later in Ukraine’s Donbas region, going one step further with the annexation of Crimea.
Each of Putin’s incursions met an ambivalent response from European leaders, alternating between heated rhetoric and sanctions, at first, and attempts at détente, soon after. With Ukraine now in the throes of a catastrophic war, those leaders stand accused of emboldening the Russian president and being blind to his imperialist ambitions.
>> Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
“Europe didn’t go wrong, Germany and France did,” said Thomas Kleine-Brockhoff, vice-president of the German Marshall Fund and head of its Berlin office, in an interview with FRANCE 24.
“France and Germany tend to speak for the rest of Europe. But these miss-assessments were made in Paris and Berlin, not elsewhere. Eastern Europe didn’t go wrong, northern Europe didn’t go wrong,” he added.
Kleine-Brockhoff said the war in Ukraine called for an urgent reappraisal of German and French policy vis-à-vis Russia. He added: “Not only is the post-Cold War order crumbling in front of our eyes, so are the strategies deployed by Germany and France.”
Nord Stream repentance
The reappraisal is well under way in Germany, where Putin’s invasion of Ukraine has cast a pall over the legacy left by Merkel after 16 years at the helm.
“What Germany and Europe have experienced over the last days is nothing short of a reversal of Merkel's policies of guaranteeing peace and freedom through treaties with despots,” the conservative daily Die Welt wrote last month, describing the former chancellor’s trade-based diplomacy as “an error”.
Criticism has come from some of Merkel's closest aides, including her former defence minister, Annegret Kramp-Karrenbauer, who has condemned Germany's “historical failure” to bolster its military over the years. “After Georgia, Crimea, and Donbas, we have not prepared anything that would have really deterred Putin,” she tweeted in March.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
Under particular scrutiny is Germany's reliance on Russian energy, which accounted for 36 percent of its gas imports when Putin seized Crimea and had risen to 55 percent by the time the Kremlin’s tanks rolled into Ukraine.
The dependence on Russian power has left Berlin saying it is unable to follow a call by the US and other allies to impose a full energy embargo on Moscow.
>> Baltic states end Russian gas imports – but can the rest of Europe follow suit?
German President Frank-Walter Steinmeier, who served as foreign minister in two of Merkel's cabinets, on Monday admitted that he made a “mistake” in pushing for Nord Stream 2, the controversial pipeline built to double gas imports from Russia to Germany.
“We were holding on to bridges that Russia no longer believed in and from which our partners had warned us about,” he said.
The United States and EU members like Poland had deeply opposed the €10 billion pipeline which bypasses Ukraine, depriving Kyiv of gas transit fees. After obstinately defending it through its construction, Germany finally put the project on ice following Russia's invasion of Ukraine.
Like Merkel, Steinmeier has come under fire over the pipeline project. His Social Democrats in particular have over the years pushed for closer ties with Russia – most notably Merkel's predecessor Gerhard Schroeder, who has refused to quit key posts at Russian energy giants Rosneft and Gazprom despite the war in Ukraine.
“We failed to build a common European house,” Steinmeier said. “I did not believe Vladimir Putin would embrace his country's complete economic, political and moral ruin for the sake of his imperial madness,” he added. “Like others, I was mistaken.”
Running after a chimaera
The war in Ukraine has pricked the bubble Germany had been living in since the 1990s, said Kleine-Brockhoff, “a post-Cold War order offering it the most advantageous international set-up since industrialisation, with peace, affluence, and the idea that the country could get along with everybody and therefore did not need to guarantee its own defence”.
An “end-of-history” thinking had led countries like Germany to “believe that the whole world was on a path to democracy”, Kleine-Brockhoff added. “Russia would take time but would eventually come on board, that was the idea. It proved to be a chimaera.”
“Germany believed that trade would be a peacemaker, that interconnectedness would prevent us from going to war with each other,” he said. “There was a belief that trading with Russia – notably with what it does best, namely oil and gas – was a strategy for peace. But that strategy has failed.”
Turning to France, Kleine-Brockhoff said an ingrained French “ideology of European strategic autonomy” had driven President Emmanuel Macron into a “wrong assessment of Putin, of who he is and of what he wants”, as well as a misunderstanding of Europe’s position vis-à-vis the United States and Russia.
“We’ve seen that the defence of Europe is not Europe, it’s NATO,” he said. “That’s the conclusion from everything we’re seeing [in Ukraine]. The solution to our security problem lies in Western unity – not in fantasies of European armies that will never become true.”
A tour of France’s chateaux
Delusions about the nature of Russia’s leader and Europe’s ability to reason with him have led Macron to engage with Putin for longer than is warranted, according to Kleine-Brockhoff.
“The attempt to prevent war and to engage the Russians is not to be criticised – what is to be criticised is the lofty ambitions, instead of a more realistic assessment of what is possible,” he said, adding: “For how long do you engage in serial phone calls with mass murderers?”
The problem is not so much the dialogue as the timing and purpose, said Sorbonne University’s Delcour, noting that “some form of dialogue is necessary insofar as Russia will remain both Europe’s and Ukraine’s neighbour – but one has to be clear about the objectives”.
While Macron’s recent exchanges with Putin have been focused on preventing the war, and then ending the bloodshed, past attempts at a rapprochement with Moscow had sent mixed messages, she explained.
No foreign leader has Macron tried harder to sway than the Russian president, whom he treated to a grand reception at the Palace of Versailles in May 2017, just two weeks after taking office. He hosted Putin again two years later, this time at the Fort de Brégançon, the summer retreat of French presidents.
“A Russia that turns its back on Europe is not in our interest,” Macron stated at the time, a year after he celebrated France’s World Cup win in a VIP box in Moscow at Putin’s invitation – an event other Western officials had shunned over the Skripal poisonings in London.
“The Brégançon meeting took place a year after the Skripal affair and five years after the annexation of Crimea, and was preceded by very little consultation with EU allies,” Delcour noted. “In that context, one can legitimately question the wisdom of inviting Putin for a reset.”
As Europe reflects on two decades of failing to deter the strongman in the Kremlin, it is important to distinguish between the factors behind Moscow’s post-Cold War angst, some of them understandable, and Putin’s own decision to wage war on Russia’s neighbours, Delcour added.
“We know NATO enlargement had a major impact on Moscow’s perceptions, but the real problem is how Russia responded to enlargement,” she said. “We should not confuse cause and consequence. In this case, the problem is the consequence.”
>> Did NATO ‘betray’ Russia by expanding to the East?
Ultimately, Macron and his predecessors have been guilty of clinging to the belief that Putin could be accommodated within a security architecture he has repeatedly rejected and violated, said Kleine-Brockhoff.
“We have wanted to believe that Russia would come on board to become a responsible stakeholder in the current European and global order,” he said. “And we have chosen to overlook the indications to the contrary.”
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The Debate
Scorched earth? West weighs stiffer sanctions as Russia denies war crimes in Ukraine
As it happened
France to expel 35 Russian diplomats after Moscow's invasion of Ukraine
WAR IN UKRAINE
Suspected Russian war crimes in Ukraine's Bucha spark global outrage
Opex 360
L’Allemagne va livrer des blindés anti-aériens « Gepard » aux forces ukrainiennes
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
Ce 26 avril, les États-Unis ont réuni les représentants d’une quarantaine de pays sur la base aérienne de Ramstein [Allemagne] pour faire le point sur les livraisons d’armes à l’Ukraine et voir ce qu’il est possible de faire afin de « générer des capacités supplémentaires » pour les forces ukrainiennes, comme l’a expliqué le Lloyd Austin, le chef du Pentagone.
Outre les États-Unis, qui vont débloquer une nouvelle aide militaire d’un montant de 700 millions de dollars au profit de Kiev, plusieurs pays ont annoncé la livraison d’équipements censés répondre aux besoins de l’armée ukrainienne. Ainsi, par voie de presse, le président Macron a indiqué que des CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] prendraient la direction de l’Ukraine, sans en préciser les modalités… Les Pays-Bas en feront de même, avec des obusiers PzH2000 de facture allemande. La République tchèque, la Pologne, le Royaume-Uni ou bien encore la Slovaquie ont livré des missiles antichar et sol-air ainsi que des blindés, y compris des chars T-72.
Par ailleurs, ayant déjà livré à l’Ukraine des missiles sol-air portable [dont des Strela qui dormaient depuis des années dans des entrepôts] ainsi qu’un millier de lance-roquettes et quelques blindés, Berlin se voit reprocher de se tenir en retrait, Kiev estimant qu’elle pourrait « en faire plus, compte tenu de ses réserves ». Et l’attentisme du chancelier Olaf Scholz est critiqué, tant par les pays d’Europe centrale que par les alliés politiques [libéraux et écologistes] de ce dernier.
Pour justifier cette position, la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht [membre du Parti social-démocrate – SPD] a jusqu’alors soutenu que l’armée ukrainienne a besoin d’équipements qu’elle pourra rapidement s’approprier et que la Bundeswehr [forces armées allemandes, nldr] avait atteint les « limites » de ce qu’elle pouvait faire. D’où l’idée que les pays dotés de matériels hérités de la période soviétique puissent les fournir aux Ukrainiens, Berlin se chargeant ensuite de les remplacer avec des équipements… allemands.
Cela étant, Mme Lambrecht n’est pas arrivée les mains vides à Ramstein. En effet, et comme l’avait précédemment confié une source gouvernementale allemande à l’hebdomadaire Der Spiegel, Berlin va livrer l’intention de livrer des blindés « Gepard » à l’armée ukrainienne.
Fruit d’une coopération entre la Suisse [Oerlikon Contraves] et l’Allemagne de l’Ouest [Siemens-Albis] entamée au milieu des années 1960, le « Flugabwehrkanonenpanzer Gepard » [encore plus simplement appelé « Flakpanzer Gepard »] est un blindé d’environ 40 tonnes armé de deux canons Oerlikon KDA L/90 de 35mm et d’un radar. La Bundeswehr l’a retiré du service il y a maintenant plus de dix ans. Plusieurs exemplaires ont depuis été revendus au Brésil et, plus récemment, au Qatar, l’émirat en ayant acquis 15 unités [avec 16’000 obus] pour 31,4 millions d’euros, afin de renforcer sa défense aérienne à l’approche de la coupe du monde de football.
D’après Der Spiegel, l’industriel Krauss-Maffei Wegmann avait proposé, dès février dernier, de céder à l’Ukraine la cinquantaine de Flakpanzer Gepard qu’il gardait en stock. Son Pdg, Ralf Ketzel, avait assuré à l’époque qu’ils pourraient être « de nouveau opérationnels assez rapidement ».
En outre, la ministre allemande de la Défense a également confirmé que les artilleurs ukrainiens seraient formés en Allemagne pour utiliser les obusiers PzH2000 que les Pays-Bas ont l’intention de céder à Kiev. « Avec ces deux annonces, [Mme] Lambrecht veut tenter d’atténuer les critiques acerbes adressées à l’Allemagne en matière de livraisons d’armes », a résumé Der Spiegel.
Cela étant, d’autres annonces pourraient suivre. Ainsi, le gouvernement allemand devrait bientôt se prononcer sur deux demandes de licence d’exportation adressées par Rheinmetall concernant la livraison potentielle de cent véhicules de combat d’infanterie Marder et de chars de combat Leopard 1A5… Deux équipements conçus dans les années 1960.
El País (ESP)
SANS TITRE
Que las empanadas argentinas gusten no nos debería extrañar: son placenteras, variadas y fáciles de comer en cualquier situación. Lo que resulta más difícil de explicar es por qué, en los dos últimos años, en algunas ciudades españolas han brotado como setas locales dedicados específicamente a este producto. Sea cual sea el motivo, con el boom ha llegado el habitual batiburrillo de oferta digna y versiones desgraciadas.
Para aprender a separar la empanada-grano de la empanada-paja, comparamos algunos ejemplares con el cocinero argentino Víctor Trochi. Después visitamos uno de nuestros sitios favoritos de Barcelona para tomar esta especialidad, Rekons, donde aprendimos a hacer el repulgue. ¿Qué es el repulgue? Pues tendrás que mirar el vídeo de arriba para averiguarlo (o mirarlo en el diccionario de la RAE, pero es más aburrido).
Valeurs Actuelles
Une si longue attente
C’est un phénomène optique qui chaque jour se confirme, mon cousin. Plus vous êtes loin du Château, de M. de Marville, de son gouvernement, plus les contours du tableau sont nets : le chef de l’État décide, les ministres exécutent, les députés marchent au pas. Plus vous vous approchez plus les figures sont floues, si bien qu’à hauteur d’homme l’observateur se trouve perdu dans une atmosphère aussi nébuleuse qu’incertaine. M. de Marville hésite, Félix Coudreux est fébrile, les députés marchent comme des canards sans tête. Voyez le dilemme autour des élections de nos provinces.
À l’heure où j’écris cette missive, M. de Marville a enfin renoncé à repousser la chose après l’été. Il l’a fait parce que la colère était trop grande. C’est heureux, mais le plus étonnant est qu’il ait un moment songé à disposer, comme d’un instrument, d’un élément essentiel de la liturgie démocratique. Cette idée m’est apparue au départ si baroque que je ne voulais pas y croire. Je me trouvais, l’autre semaine, dans le bureau d’un jeune et brillant ministre qui m’assurait que ce report lui apparaissait inutile et dangereux. « Quitte à perdre une élection, m’expliquait-il, il vaut mieux que ce soit au seuil de l’été plutôt qu’en plein automne. »
Il s’en trouvait d’autres pourtant pour échafauder dans le secret d’un souper ou d’une conversation des théories avantageuses, où les légitimistes se déchiraient à force d’attendre, où le scrutin installait définitivement le duel tant désiré entre M. de Mar-ville et Mme du Halga. Déjà, certains imaginaient Jérôme-Nicolas Séchard profitant de ce sursis pour abandonner sa province et se lancer pleinement dans la seule et grande bataille. Le chef de l’État, dit-on, penchait d’abord pour l’automne.
Dans cette préférence, la politique avait la meilleure part, mais la crainte des juges, sachez-le, comptait aussi pour beaucoup. Il a finalement changé d’avis. Il y a un an, croyez-moi, j’aurais tenté de comprendre les causes profondes du cheminement de son esprit, aujourd’hui, il m’apparaît inutile de faire un tel effort.
Une fois encore, en effet, M. de Marville a poussé jusqu’au bout l’hésitation avant de décider. Il a donc organisé en trois jours une étrange consultation, demandant aux maires de trancher à sa place. Nos petits maires sont admirables, mais, enfin, quelle curieuse idée de demander aux simples édiles de choisir comme doit le faire un chef d’État !
Sachez-le, mon cousin, il est environ cent villes en France où les lois jouent dans toute leur vigueur, où l’intelligence des citoyens s’élève jusqu’aux problèmes d’intérêt général ou d’avenir que la loi veut résoudre ; mais, dans le reste de la France, où l’on ne comprend que les jouissances immédiates, l’on se soustrait à tout ce qui peut les atteindre. Aussi, dans la moitié de la France rencontre-t-on une force d’inertie qui déjoue toute action légale, administrative et gouvernementale.
Entendons-nous. Cette résistance ne regarde point les choses essentielles à la vie politique. La rentrée des impôts, le recrutement, la punition des grands crimes ont lieu certainement ; mais, hormis certaines nécessités reconnues, toutes les dispositions législatives qui touchent aux mœurs, aux intérêts, à certains abus sont complètement abolies par un mauvais gré général. Pour ceux-là, la valeur d’une élection compte pour peu. Finalement, la majorité d’entre eux se sont montrés sages et nos élections auront lieu. M. de Marville a fort heureusement changé d’avis.
Me revenaient à l’esprit les confidences d’un conseiller (celui d’un ministre) que j’interrogeais sur toutes ces décisions qui tardent à venir. « Ne vous impatientez pas, persiflait-il, et ne cherchez pas à savoir, M. de Marville décidera en fonction du dernier qui a parlé ! » Attendre, attendre à chaque fois jusqu’à la dernière seconde, telle est la règle de ce règne. Tantôt, nous appelions M. de Marville “Jupiter”, mon cousin, sans savoir que ce grand dieu de l’Olympe pouvait être à ce point la proie d’interminables oscillations…
Félix Coudreux : président du Conseil ; Amphitryte du Halga : présidente des frontistes ; Jérôme-Nicolas Séchard : président de la région Hauts-de-France.
L'Humanité
Airbnb poussé à la transparence fiscale de ses locations en Europe
La Cour de justice de l’Union européenne a contraint, mercredi, la plateforme numérique de location d’hébergements à informer les administrations fiscales nationales des transactions effectuées via son site.
Vadim KamenkaC’est une victoire fiscale importante qui a été obtenue, mercredi, au Luxembourg. Au terme d’une procédure qui dure depuis 2017, la Cour de justice de l’Union européenne a contraint la plateforme numérique de location d’hébergements Airbnb à informer les administrations fiscales nationales des transactions effectuées via son site.
Un litige avec la Belgique
Cinq ans auparavant, elle avait été saisie d’un litige opposant la société Airbnb Ireland et la Belgique. La plateforme avait été invitée à communiquer au fisc belge les données sur les locations effectuées en Belgique au cours de l’année 2017 via son portail électronique. Mais celle-ci avait refusé en invoquant la libre prestation de services et la législation sur le commerce électronique adoptée en 2000.
La Cour a jugé, mercredi, que l’obligation faite à un exploitant de communiquer certaines données concernant les établissements d’hébergement touristique est « de nature fiscale et, à ce titre, exclue du champ d’application de la législation sur le commerce électronique ».
airbnbFiscalitéplateformes numériquesUnion européenne Opex 360
Nexter confie au groupe MOL le soin d’assembler les véhicules blindés Griffon destinés à l’armée belge
par Laurent Lagneau · 26 avril 2022
En novembre 2018, dans la foulée d’un accord intergouvernemental signé par la France et la Belgique pour une partenariat stratégique dans le domaine des blindés médians, Nexter s’était rapproché de CMI Defense [devenu John Cockerill depuis, ndlr] pour établir une coopération afin de produire et soutenir les 382 véhicules blindés multirôles [VBMR] Griffon et les 60 Engins blindés de reconnaissance et de combat [EBRC] Jaguar destinés à l’armée belge, dans le cadre du programme CaMo [Capacité Motorisée].
« CMI agirait dans le cadre du programme CaMo en tant qu’assembleur final des VBMR Griffon et en tant qu’assembleur des tourelles de 40 mm de l’EBRC Jaguar », avait expliqué le groupe belge, à l’époque.
Seulement, début janvier, le Pdg de John Cockerill [ex-CMI], Jean-Luc Maurange, fit savoir que son groupe n’assemblerait pas les futurs Griffon belges. « Les dernières nouvelles ne vont pas du tout dans le bon sens. […] Les discussions ont traîné. On nous a demandé de repasser par certains appels d’offres. On oublie les promesses qui ont été faites. Or, il y a des engagements politiques et contractuels en termes de localisation et de retours qui avaient été pris », avait-il ainsi expliqué.
Finalement, ce sera la groupe belge MOL qui bénéficiera des retombées économiques et industrielles promises. En effet, par un communiqué diffusé le 25 avril, Nexter a annoncé avoir retenu ce dernier comme « partenaire pour l’assemblage des Griffon destinés à équiper la composante ‘Terre’ de l’armée belge à partir de 2025, dans le cadre du programme CaMo ».
Le groupe MOL est un constructeur de camions, de remorques et d’engins de manutentions. Bien que son catalogue ne mentionne aucun véhicule militaire, Nexter précise qu’il a « déjà travaillé pour l’industrie de défense », probablement dans la sous-traitance de structures métallique.
Les Griffon de l’armée belge seront donc « assemblés par MOL, qui bénéficiera d’un transfert de compétences et de savoir-faire conséquent de la part de son nouveau partenaire Nexter », a précisé l’industriel français. Et d’ajouter : « Ce transfert démarrera dès la seconde moitié de 2022 afin de préparer la mise en production et
l’assemblage qui s’étaleront de 2024 à 2030 avec, pour la société MOL, une augmentation prévue de ses effectifs de 25 emplois équivalent temps plein ».
L'Humanité
Le désastreux « effet Poutine » sur l’Europe
ChroniqueFrancis WurtzOn mesure chaque jour un peu mieux l’ampleur des dommages causés par la guerre insensée lancée par Poutine contre l’Ukraine. En plus de faire des Ukrainiens un peuple martyr, de détruire une partie de leur pays et de l’amputer d’une autre – un crime impardonnable qui pèsera lourd sur l’image, l’autorité et le rayonnement de la Russie et coûtera malheureusement très cher au peuple russe dans son ensemble –, cette invasion entraîne d’incommensurables « dégâts collatéraux ». En Europe, l’Otan en sort renforcée et – pire ! – indûment relégitimée. Quant à l’Union européenne, elle est en train de donner un contenu plus que préoccupant à son ambition « géopolitique » sous l’effet du retour de la guerre à nos portes.
L’Otan, tout d’abord. Certes, la grande majorité des dirigeants de l’UE ont, de tout temps, considéré que l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord était au cœur de la défense du territoire européen. Même les partisans d’une « défense européenne » ont toujours pris soin de souligner la « complémentarité » de celle-ci avec l’organisation militaire transatlantique. Cependant, un timide débat s’était ouvert sur la pertinence d’une alliance tellement éloignée de sa mission initiale qu’elle apparaissait, aux yeux de certains, « en état de mort cérébrale »… Désormais, l’auteur de cette formule audacieuse est totalement rentré dans le rang, estimant que la guerre russe contre l’Ukraine « redonne une clarification stratégique en la ramenant aux conflictualités de ses origines »(1). C’est une première régression dans la foulée de l’aventure criminelle de Vladimir Poutine.
S’y ajoute la mue stratégique de l’Union européenne depuis « l’électrochoc » du 24 février. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les positions défendues par le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avant et après ce traumatisme totalement inattendu. Le 5 février 2021, le « haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité commune », alors connu pour sa volonté de dialogue, s’était rendu à Moscou – en plein contexte de « l’affaire Navalny » – contre l’avis des « durs » du Conseil européen. Aucun de ses prédécesseurs n’avait fait ce geste depuis 2017. Or, le même homme développe aujourd’hui, par conviction personnelle ou parce que telle est devenue l’orientation quasi unanime du Conseil européen qu’il représente, une vision de la stratégie européenne diamétralement opposée à celle qui lui avait valu l’ire des ultras un an auparavant.
« L’Union européenne a brisé plusieurs tabous », se félicitait-il ainsi récemment : « Elle a décidé des sanctions sans précédent et, pour la première fois, elle a livré des équipements militaires à un pays attaqué », ajoutant qu’elle avait « besoin de hard power » (capacité d’imposer sa volonté par des moyens militaires ou économiques, par opposition au soft power, capacité de convaincre par la manière douce). Prônant « un changement radical en matière de sécurité et de défense » consistant pour tous à « dépenser plus », à veiller à une « plus grande coordination au sein de l’UE et de l’Otan », il a appelé à « penser et à agir en termes de puissance » dans cette « nouvelle phase de l’histoire européenne »… (2) Quel gâchis !
(1) Emmanuel Macron lors de la présentation de son programme pour l’élection présidentielle (17 mars 2022)
(2) Josep Borrell, « le Grand Continent »
Guerre en Ukraine France24 - World
Hundreds killed in tribal clashes in Sudan's West Darfur
Issued on: 27/04/2022 - 16:55
NEWS WIRES
At least 213 people were killed in three days of violence between Arab and non-Arab groups in Sudan's West Darfur, the state governor said, giving the first official toll for recent clashes.
West Darfur has been gripped by days of deadly fighting largely centred in Krink, a locality of nearly 500,000 people and mostly inhabited by the African Massalit tribe.
"This massive crime left around 201 killed and 103 wounded" on Sunday alone, said West Darfur governor Khamees Abkar in a video published late Tuesday.
The violence first broke out on Friday and escalated when armed men attacked villages of the non-Arab Massalit in retaliation for the killing of two tribesmen, according to the General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur, an independent aid group.
At least eight people were killed on Friday, Abkar said, confirming a death toll for that day already reported by the aid group.
The state governor blamed government forces tasked with securing Krink and its environs for "withdrawing without any justification" as the main attacks began early Sunday.
Krink town "was completely destroyed including government institutions," Abkar said. "It is a crime against humanity."
The fighting on Monday spread to Geneina, the provincial capital of West Darfur.
Witnesses have accused the Janjaweed militia of orchestrating the violence.
The Janjaweed was an Arab militia which gained notoriety for its role in the repression of an ethnic minority rebellion in Darfur in the early 2000s under then autocrat Omar al-Bashir.
According to rights groups, many of its members were later integrated into the feared paramilitary Rapid Support Forces, commanded by General Mohamed Hamdan Daglo, now de facto deputy leader of Sudan.
The General Coordination for Refugees and Displaced in Darfur on Monday reported a combined death toll of 180 for the fighting around Krink and in Geneina, including four killed in the state capital on Monday.
Abkar on Wednesday confirmed to AFP that four were killed on Monday, taking the total toll to at least 213.
On Tuesday, Doctors Without Borders, known by the French acronym MSF, said several medical workers were killed in the fighting as hospitals were attacked.
Consequently, "MSF teams have not been able to reach the health facilities we support nor conduct mobile clinic activities" in Geneina and cannot return to Krink, the aid group said in a statement.
The conflict in Darfur that began in 2003 killed more than 300,000 people and displaced 2.5 million, according to the UN.
The region remains awash with weapons and has seen a renewed spike in deadly violence in recent months triggered by disputes mainly over land, livestock and access to water and grazing.
The latest violence comes as Sudan grapples with fallout from a coup in October last year led by army chief Abdel Fattah al-Burhan.
(AFP)
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EYE ON AFRICA
More troops sent to Darfur after violent tribal clashes
Sudan to transfer longtime leader Omar al-Bashir to ICC over crimes in Darfur
Militia leader accused of war crimes ‘rampaged’ across Darfur, ICC told
France24 - World
Malaysian authorities start 'witch hunt' for Rohingyas fleeing migrant detention centre
Issued on: 26/04/2022 - 17:51Modified: 27/04/2022 - 11:37
Thaïs Chaigne
Nearly 500 Rohingya refugees fled a detention centre where they were being held in Malaysia on April 20. Dozens of videos show them running along the highways, panicked. Most were later arrested by police. However, on April 26, Malaysian authorities called on the local population to find the 61 Rohingya still on the run, raising cries of alarm from human rights activists like our Observer. She says it is awful to see migrants fleeing persecution in Myanmar being “treated like criminals” again.
Nearly 500 Rohingya refugees escaped from an immigration detention centre in Sungai Bakap, a town on Malaysia’s Penang Island on April 20. Six people – including two children – were hit by cars and killed as they fled along a highway about a dozen kilometres from the centre.
A number of videos showing this dangerous exodus along the highway circulated on Facebook and TikTok. Some of them even showed bodies next to the road.
Videos filmed by drivers on the highway show dozens of people running along the highway being pursued by police cars. The fleeing group included men, women and children, some of whom were barefoot.
@kosmoonline#beritatiktok♬ original sound - Kosmo!On April 25, authorities called on the local population for help finding 61 of the refugees who were still on the run.
'The public was urged to go to a witch hunt for them'
Heidy Quah works for “Refuge for the Refugees” (RFTF), a Malaysian association fighting for migrant rights.
The public was urged to go to a witch hunt for them. Locals were told to be careful of them, [the authorities] said they are dangerous because the only fled their country because they were in danger. The population was instructed not to offer assistance to the refugees and to alert the authorities. But these detainees aren’t criminals. They aren’t murderers or rapists. They are people who fled their country because of war.
Since 2017, Rohingyas have been landing on the shores of Malaysia by boat. Most are initially detained in a centre in Langkawi, then transferred to the temporary centre in Sungai Bakap, located in the northwest of the Malaysian peninsula.
Long persecuted in their home country of Myanmar, more than a million Rohingya have fled to neighbouring countries. The overwhelming majority went to Bangladesh. There are an estimated 150,000 Rohingya refugees in Malaysia.
>> Read more on The Observers: ‘In every camp there’s a disaster’: Monsoon rains in Bangladesh worsen conditions for the Rohingya
However, Malaysia, which is not a signatory of the 1951 Refugee Convention, does not give these refugees any kind of protected status and, instead, considers them illegal migrants. Only those who manage to obtain refugee status from the United Nations High Commission for Refugees are allowed to remain in the country.
@dik_jat#fyp♬ Selamat Malam Rohingya - Syed Amran Al-Yahya
Most of the Rohingya refugees in Malaysia are kept in migrant detention centres, sometimes for several years. Both local and international human rights organisations are extremely worried about the conditions in these centres.
'They are hotspots for disease and infection'
Quah explained that the Malaysian government prevents migrant rights organisations from visiting detention centres. But the descriptions given by refugees who spent time in these centres are worrying:
Some of these camps are so cramped that people don't have enough space to sleep correctly.
When migrants arrive in these centres, they have to hand over all of their belongings. In exchange, they are only given half a piece of soap, maybe a toothbrush, two t-shirts and two pairs of pants. The women aren’t given enough sanitary products to manage when they have their periods. And these centres don’t provide diapers for babies. One mother told me that she used a t-shirt as a diaper.
Sanitary conditions and health conditions are a concern. They are hotspots for disease and infection. Sometimes they don't receive enough medical attention as well. That is what caused a riot in the centre on April 20.
There is a lot of mistreatment, a lot of abuse. Some of the people are even beaten up for no good reason.
Malaysia hasn’t been sending Rohingya back to Myanmar, which is what they would likely do to illegal migrants not protected by international refugee status, like the many Indonesian workers who cross over.
Quah denounced the conditions in these detention centres on Facebook in 2020 and was later charged with posting “offensive content” in regard to the government. But on Monday, April 25 she learned the charges had been dropped during a hearing in Kuala Lumpur.
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Rheinmetall insiste pour livrer 100 véhicules de combat d’infanterie Marder à l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 25 avril 2022
Au lendemain d’une visite à Kiev, effectuée le 24 avril au côté d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a estimé que l’Ukraine a des chances de l’emporter face à la Russie. « La première chose pour gagner, c’est de croire que l’on peut gagner. Et ils sont convaincus qu’ils peuvent gagner », a-t-il dit. Et d’insister : « Ils peuvent gagner s’ils ont les bons équipements, le bon soutien ».
Sur ce point, les États-Unis ne mégotent par leur soutien aux forces ukrainiennes, avec plusieurs livraisons de matériels militaires annoncées, dont des 90 canons M777, des drones Switchblade et Phoenix Ghost [dont on ignore les capacités exactes], des blindés Humvee ainsi que des missiles Stinger [sol-air] et Javelin [anti-chars]. Au total, le montant de l’aide militaire américaine avoisine les 4 milliards de dollars depuis le début de l’invasion de l’Ukraine décidée par le Kremlin.
« Nous voulons voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse pas faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine », a justifié Lloyd Austin. « Elle a déjà perdu beaucoup de capacités militaires, et beaucoup de troupes pour être franc, et nous ne voudrions pas qu’elle puisse rapidement reconstituer ces capacités », a-t-il ajouté.
Si elle comprend des équipements relativement récents [comme les CAESAr français], voire nouveaux [comme le drone Phoenix Ghost], l’aide militaire fournie à l’Ukraine concerne surtout des matériels anciens… certains pays de l’Otan ayant cédé leurs blindés et chars hérités de la période soviétique. Ce qui s’explique par le fait que les soldats ukrainiens ont surtout besoin d’armements qu’ils connaissent ou qu’ils peuvent maîtriser sans passer trop de temps à apprendre leur maniement.
Aussi, c’est pour cette raison que l’Allemagne a pris l’engagement de compenser les matériels adaptés que d’autres pays sont susceptibles de fournir aux forces ukrainiennes.
« Chaque pays décide de ce qu’il peut donner, et nous garantissons que nous les soutiendrons pour reconstituer [leurs stocks] afin que les pays d’Europe de l’Est puissent assurer la défense de leur propre territoire », a en effet expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Défense, la semaine passée. « Nous ne pouvons pas livrer les armes nous-mêmes, la Bundeswehr n’en a pas les moyens. […] Mais là où nous pouvons aider, ou former, nous le ferons », a-t-elle insisté.
Si la Bundeswehr est effectivement « à l’os », elle pourrait cependant aider les forces ukrainiennes en leur cédant les véhicules de combat d’infanterie « Marder », lesquels sont progressivement remplacés par le Puma, produit par Rheinmetall et Krauss-Maffei Wegmann, après une quarantaine d’années de service. Un certain nombre d’entre-eux ont été proposé à la Slovénie, en échange de l’envoi en Ukraine de ses chars M84, version yougoslave du T-72 russe.
En tout cas, Rheinmetall propose d’aller encore plus loin. En effet, selon Reuters, qui a confirmé une information du journal Welt am Sonntag, l’industriel a demandé au gouvernement fédéral une licence pour exporter 100 Marder vers l’Ukraine. Ces véhicules seraient restaurés par ses soins dans « les mois à venir ».
La demande de Rheinmetall doit être examinée par le Conseil de sécurité nationale, présidé par le chancelier Olaf Scholz. Ce dernier, critiqué pour ses hésitations à livrer des armes « lourdes » à l’Ukraine, serait ainsi obligé de clarifier sa position…
Cependant, d’après le journal SonntagsZeitung, Berne a refusé d’accorder à Berlin l’autorisation d’envoyer en Ukraine des munitions produites en Suisses et qui, par ailleurs, seraient utilisées par le Marder, ce blindé étant armé d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.
France24 - World
Myanmar junta court sentences Suu Kyi to five years for corruption
Issued on: 27/04/2022 - 07:24
NEWS WIRES
James VASINA
A court in military-ruled Myanmar convicted the country’s former leader Aung San Suu Kyi of corruption and sentenced her to five years in prison Wednesday in the first of several corruption cases against her.
Suu Kyi, who was ousted by an army takeover last year, had denied the allegation that she had accepted gold and hundreds of thousands of dollars given her as a bribe by a top political colleague.
Her supporters and independent legal experts consider her prosecution an unjust move to discredit Suu Kyi and legitimize the military’s seizure of power while keeping the 76-year-old elected leader from returning to an active role in politics.
She has already been sentenced to six years imprisonment in other cases and faces 10 more corruption charges. The maximum punishment under the Anti-Corruption Act is 15 years in prison and a fine. Convictions in the other cases could bring sentences of more than 100 years in prison in total for a Nobel Peace Prize laureate who already spent years in detention for defying military rule.
News of Wednesday’s verdict came from a legal official who asked not to be identified because he is not authorized to release such information. Suu Kyi’s trial in the capital Naypyitaw was closed to the media, diplomats and spectators, and her lawyers were barred from speaking to the press.
Suu Kyi’s National League for Democracy party won a landslide victory in the 2020 general election, but lawmakers were not allowed to take their seats when the army seized power on Feb. 1, 2021, arresting Suu Kyi and many senior colleagues in her party and government. The army claimed it acted because there had been massive electoral fraud, but independent election observers didn’t find any major irregularities.
The takeover was met with large nonviolent protests nationwide, which security forces quashed with lethal force that has so far led to the deaths of almost 1,800 civilians, according to a watchdog group, the Assistance Association for Political Prisoners.
As repression escalated, armed resistance against the military government grew, and some U.N. experts now characterize the country as being in a state of civil war.
Suu Kyi has not been seen or allowed to speak in public since she was detained and is being held in an undisclosed location. However, at last week’s final hearing in the case, she appeared to be in good health and asked her supporters to “stay united,” said a legal official familiar with the proceedings who asked not to be named because he is not authorized to release information.
In earlier cases, Suu Kyi was sentenced to six years’ imprisonment on convictions of illegally importing and possessing walkie-talkies, violating coronavirus restrictions and sedition.
In the case decided Wednesday, she was accused of receiving $600,000 and seven gold bars in 2017-18 from Phyo Min Thein, the former chief minister of Yangon, the country’s biggest city and a senior member of her political party. Her lawyers, before they were served with gag orders late last year, said she rejected all his testimony against her as “absurd.”
The nine other cases currently being tried under the Anti-Corruption Act include several related to the purchase and rental of a helicopter by one of her former Cabinet ministers. Violations of the law carry a maximum penalty for each offense of 15 years in prison and a fine.
Suu Kyi is also charged with diverting money meant as charitable donations to build a residence, and with misusing her position to obtain rental properties at lower-than-market prices for a foundation named after her mother. The state Anti-Corruption Commission has declared that several of her alleged actions deprived the state of revenue it would otherwise have earned.
Another corruption charge alleging that she accepted a bribe has not yet gone to trial.
Suu Kyi is also being tried on a charge of violating the Official Secrets Act, which carries a maximum sentence of 14 years, and on a charge alleging election fraud, which carries a maximum sentence of three years.
(AP)
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Myanmar junta chief vows to ‘annihilate’ opponents of 2021 coup
Aung San Suu Kyi’s jail sentence halved to two years by Myanmar junta chief
Myanmar court sentences Aung San Suu Kyi to four more years in prison
L'Humanité
Quand l'art s'encarte
Regard de cartographe #14. Pour ce nouveau "regard de cartographe", Nicolas Lambert, ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique, fait un pas de coté et nous propose de découvrir une réappropriation du travail de deux artiste, Angela Detanico et de Rafael Lain, qui aiment jouer avec l'espace géographique d'une manière étonnante.
Art et cartographie ont une longue histoire commune. Léonard de Vinci, par exemple, était à la fois ingénieur, scientifique, peintre et cartographe et voyait dans ces disciplines un véritable continuum. On retrouve d'ailleurs souvent des cartes dans des oeuvres d'art. On peut penser par exemple aux peintres hollandais du XVIIe siècle comme Johannes Vermeer qui n'hésitait pas à utiliser des cartes en arrière plan de ses tableaux. Aujourd'hui encore, de nombreux artistes utilisent les cartes géographiques dans leurs productions artistiques. On peut citer notamment Ingrid Dabringer, Ed Fairburn, Nikki Rosato, Matthew Cusik, le collectif Stalker, Aram Baratholl, Ghislaine Escande ou encore le graffeur suédois Egs. A l'opposé, de nombreux cartographes traditionnels se rêvent quant à eux bien souvent artistes eux aussi, et n'hésitent pas emprunter au monde de l'art ses codes esthétiques (couleurs, tracés, abstractions...). Un dialogue riche et nourri se tisse donc logiquement entre ces deux mondes où l'objectif n'est pas de décrire ou reproduire platement le réel mais de construire des images qui font réfléchir, émeuvent et interpellent. Des colloques scientifiques et des rencontres sont organisées et des livres sont écrits pour creuser cette intersection fructueuse entre art et sciences géographiques. L'association cartographie internationale (ACI) qui fédère la recherche scientifique autour de la cartographie à l'échelle internationale a d'ailleurs une commission spécialement dédiée à ce sujet.
La carte présentée ici, n’est pas une création originale, mais une réappropriation du magnifique travail d’Angela Detanico et de Rafael Lain, deux artistes fascinés par le langage et la typographie qui aiment jouer avec l’espace géographique. Dans leur oeuvre intitulée “The World Justified, Left-aligned, Centred, Right-aligned” (2004), ils proposent des versions cartographiques du monde, un monde centralisé, un monde aligné à droite et monde aligné à gauche, comme autant de representations utopiques et déformantes. D’autres oeuvres sont à retrouver ici.
Source : https://observablehq.com/@neocartocnrs/maps-art
Nicolas Lambert est ingénieur de recherche au CNRS en sciences de l’information géographique au RIATE : https://riate.cnrs.fr. Il est militant communiste et membre du réseau Migreurop. Il anime également un blog , "carnet neocartographique", et est très actif sur les réseaux sociaux sous le pseudo de "cartographe encarté" @nico_lambert.
Chaque mois, il nous présente une ou plusieurs cartes accompagnées d'un commentaire pour nous aider à comprendre et à appréhender autrement une information, une question de société ou un débat. Nicolas Lambert a participé à la réalisation de plusieurs ouvrages comme l’Atlas de l’Europe dans le monde (2008), l’Atlas des migrants en Europe (2009 , 2012, 2017), le Manuel de Cartographie (2016, publié en anglais en 2020) et Mad Maps (2019). Il enseigne la cartographie à l’université de Paris.
Retrouvez ici l'ensemble des cartes interactives qu'il a réalisées pour l'Humanité.
regard de cartographe Opex 360
Le Suédois Saab propose de remplacer les avions de combat Eurofighter autrichiens par 14 JAS-39 Gripen
par Laurent Lagneau · 25 avril 2022
En 2003, l’Österreichische Luftstreitkräfte [force aérienne autrichienne] avait exprimé une préférence en faveur d’une offre faite par le suèdois Saab, laquelle consistait à lui livrer 24 avions de combat JAS-39 Gripen pour remplacer ses J-35D Draken [également d’origine suédoise]. Seulement, le gouvernement autrichien opta pour l’achat de 18 Eurofighter Typhoon [tranche 1] pour 2 milliards d’euros.
Très vite, certains soupçonnèrent des malversations… Dans un premier, pour faire taire les critiques, il fut décidé de reduire la commande à 15 appareils… Pour autant, cela ne mit pas un terme aux suspicions et aux remous politiques… Et des responsables [tant civils que militaires] militaires furent par la suite inquiétés au gré des révélations faite dans cette affaire. De même qu’Airbus, à qui il était revenu de négocier le contrat.
Quoi qu’il en soit, le ministère autrichien de la Défense cherche à se débarrasser de ces 15 Eurofighter depuis quelques années. Un temps, il fut question de les revendre à l’Indonésie… Mais aucun accord ne pu être trouvé, Jakarta ayant depuis décidé d’acquérir jusqu’à 42 Rafale.
Reste que, depuis le retrait de ses derniers Saab 105OE, en 2020, la Luftstreitkräfte ne peut compter que sur ses Eurofighter pour assurer ses missions de police du ciel. Et le souci est que leurs coûts de possession sont désormais prohibitifs, l’heure de vol revenant à 65’000 euros, selon la presse autrichienne. C’était, d’ailleurs, l’un des arguments avancés pour justifier leur retrait du service le plus tôt possible.
En outre, et selon Die Presse, conserver les 15 Eurofighter après les avoir modernisés coûterait annuellement 155 millions d’euros sur 15 ans, avec un potentiel de 2000 heures de vol.
Le « rétrofit des Eurofighter et l’approvisionnement en pièces de rechange sont considérés comme extrêmement coûteux, car les composants essentiels ne sont plus produits pour les avions de la tranche 1 », a, de son côté, résumé Der Standard.
Aussi, Saab y voit une opportunité pour placer son JAS-39 Gripen… près de vingt ans après avoir été éconduit par Vienne. Et le constructeur suédois propose au ministère autrichien de la Défense la même solution qui a été retenue par la Hongrie et la République tchèque, à savoir la location [avec option d’achat] de 14 Gripen C/D, avec un volume de 2000 heures de vol par an. Quant aux coûts, ils s’éleveraient à 105 millions d’euros par an [sur 15 ans], l’heure de vol revenant à 23’000 euros.
Une telle solution a de quoi séduire Luftstreitkräfte dans le mesure où le Gripen C lui donnerait la capacité d’effectuer, le cas échéant, des frappes au sol. En outre, elle n’aurait aucun problème pour se procurer les pièces de rechange nécessaires au maintien en condition opérationnelle [MCO] de ces appareils, lesquels pourraient être livrés d’ici deux ans.
Seulement, même si la guerre en Ukraine a changé beaucoup de choses en Europe [à commencer par la nécessité d’en faire beaucoup plus pour la défense], la solution proposée par Saab devra convaincre la coalition gouvernementale actuellement au pouvoir à Vienne. Celle-ci associe les conservateurs et les écologistes, ces derniers s’étant opposés à l’achat de nouveaux avions de combat.
BBC
Ukrainians flock to get patriotic tattoos
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More than two months into the war with Russia, it has already left a deep mark on many Ukrainians.
Tattoo studios are seeing more and more people come to get patriotic images on their bodies, to remember what Ukraine is going through now.
Clients at one such studio in Lviv include soldiers going to war against Russia on Ukraine’s front lines.
Video by Anastasiya Gribanova, Kawoon Khamoosh and Marek Polaszweski
France24 - Monde
Ligue Europa Conférence : l'OM veut encore être "à jamais les premiers"
Publié le : 28/04/2022 - 07:12
Romain HOUEIX
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L'Olympique de Marseille affronte le Feyenoord Rotterdam jeudi, en demi-finale de la Ligue Europa Conférence. L'occasion pour les coéquipiers de Payet d'entrer dans l'histoire de la toute nouvelle compétition.
Finalement, ce n'est pas si mal, la Ligue Europa Conférence… Compétition méprisée lors de l'annonce de sa création, la C4 s'est finalement muée en objectif pour l'Olympique de Marseille au moment de se déplacer à Rotterdam pour la demi-finale.
Du côté du Vieux Port, l'évocation de cette compétition exotique, avec des équipes finlandaise, arménienne ou gibraltarienne présentes dans la phase de groupes, suscitait au mieux des commentaires polis, au pire des railleries – comme un peu partout sur le continent.
Pour les fans locaux, l'OM, vainqueur d'une Ligue des champions en 1993, a au moins sa place à l'étage au-dessus, en Ligue Europa. Mais, tombé cette année dans un groupe avec la Lazio, Galatasaray, et le Lokomotiv Moscou, le club provençal n'a pas fait mieux que troisième, et a donc découvert la C4.
"On joue pour aller au bout"
La "petite" coupe d'Europe, née 22 ans après la disparition de la Coupe des coupes (C2), a fini par séduire à mesure que la compétition avançait. Au fil des tours et des succès, l'OM a montré que l'objectif était bien le titre le 25 mai à Tirana, pour entretenir sa légende d'être "à jamais les premiers", comme lorsqu'il était devenu le premier club français à remporter la prestigieuse C1.
À jamais les premiers ? Oui, toujours, depuis le 26 mai 1993 ! pic.twitter.com/bExsMUOjDf
April 27, 2022"On ne choisit pas les compétitions qu'on veut gagner. Je dis que ce club, cette ville, ces gens, ont besoin de gagner quelque chose", avait lâché l'entraîneur marseillais Jorge Sampaoli en décembre.
"On joue pour aller au bout. (La C4) n'a pas le prestige de la C1 ou de la C3, mais ça reste une Coupe d'Europe et un trophée à gagner", a prévenu le gardien Steve Mandanda.
👉Steve Mandanda 🇫🇷 disputera demain contre le Feyenoord Rotterdam, son 100e match européen sous le maillot olympien 💪⚪️🔵 #FEYOM #TeamOM pic.twitter.com/GlrqU4j9KA
April 27, 2022Encore une ambiance chaude en prévision
Après le stade de Toumba, l'antre du PAOK Salonique, en quarts, les Marseillais doivent se préparer à une nouvelle chaude ambiance, au "De Kuip" ("la bassine", en néerlandais). Plus de 48 000 fans les attendent de pied ferme.
Construit en 1936 et rénové en 1994, De Kuip est une enceinte qui résonne. Les tifos y sont souvent spectaculaires. Le public chante sans discontinuer. L'expression "douzième homme" n'est pas un vain mot : aucun joueur de l'équipe ne portera jamais de maillot floqué du numéro 12, celui-ci étant réservé au public.
Mais derrière cette passion qui anime les plus de 60 000 membres de "La Légion" (le nom de l'assemblée des supporteurs) se cache une réalité moins reluisante. Quelques groupes d'ultras, principalement le redouté SCF Hooligans (Sport Club Feyenoord), rassemblent quelques centaines de fauteurs de trouble, habitués des actes de vandalisme et autres bagarres.
Plusieurs d'entre eux étant interdits de stade aux Pays-Bas, ils s'illustrent le plus souvent lors des matches à l'extérieur en coupes d'Europe, comme en 2015, quand ils avaient mis à sac un quartier de Rome ou en 2019 pour des faits similaires à Bâle.
En France, les fans de l'AS Nancy Lorraine se souviennent encore du déplacement des Rotterdamois en 2006, quand quelques dizaines de supporters avaient provoqué l'interruption d'un match de Ligue Europa après avoir arraché des sièges du stade Marcel-Picot et provoqué les forces de l'ordre.
Cette saison, le club a déjà écopé de dix amendes de l'UEFA pour un montant total avoisinant les 500 000 euros pour le comportement de ses supporters.
"À l'approche des rencontres face à l'Olympique de Marseille les 28 avril et 5 mai, le club adresse donc une demande urgente à ses supporters pour éviter que Feyenoord ne reçoive encore plus d'amendes", a communiqué le club de Rotterdam.
Une requête loin d'être inutile. Au tour précédent, des incidents (allumage de fumigènes, jets de projectiles et blocage d'escaliers) avaient eu lieu lors du match à domicile contre le Slavia Prague le 7 avril. Le match de l'OM n'avait pas été plus calme. Des incidents ont eu lieu à Marseille entre supporters grecs et fans phocéens. Preuve s'il en est que la "petite" Coupe d'Europe déchaîne les passions.
L'OM peut tout gagner... ou perdre
L'OM a l'habitude des grands rendez-vous continentaux. Il va disputer jeudi sa septième demi-finale européenne de son histoire, un record pour un club français. Cette saison, le club peut encore tout gagner – un titre européen et une qualification pour la Ligue des champions – ou tout perdre.
Les Marseillais arrivent aux Pays-Bas sur l'élan d'un très important succès à Reims (1-0), qui leur a permis de conserver leur avance de six points à la deuxième place du classement de Ligue 1, qualificative pour la C1. Mais à quatre journées de la fin, ces six longueurs de marge sur Monaco et Rennes ne garantissent rien.
Sur le terrain, Marseille aura quelques certitudes, porté par sa série de dix victoires lors des onze derniers matches. Mais beaucoup ont été étroites et si l'OM a souvent le contrôle du jeu, comme le souhaite son entraîneur, il n'a pas toujours beaucoup de marge ni de brillance.
"Avec la manière, c'est mieux, mais ce qui compte dans ces périodes, c'est de gagner des matches", a tout de même rappelé le capitaine Steve Mandanda après la victoire arrachée dimanche à Reims.
Alors qu'il devrait disputer à Rotterdam son 100e match européen avec l'OM, Mandanda en a vu d'autres et sait en effet que si la fin de saison marseillaise est excitante et chargée d'enjeux, elle peut aussi finir en eau de boudin, comme en 2017-2018. L'OM de Rudi Garcia avait alors été battu par l'Atlético Madrid en finale de la Ligue Europa et, après avoir longtemps été installé sur le podium, avait au bout du compte terminé quatrième, ratant la Ligue des champions. À ne pas reproduire.
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
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Coupes d'Europe : West Ham humilie Lyon, Marseille ne tremble pas face au PAOK
Coupes d'Europe : Lyon et Barcelone bousculés en C3, l'OM victorieux en C4
AVANT-MATCHCoupes d'Europe : Lyon et Marseille visent un printemps exaltant
L'Humanité
Comment les syndicats peuvent-ils organiser les travailleurs ubérisés ?
Le débatRéunir les travailleurs des plateformes est un enjeu afin d’endiguer les tentatives patronales de contourner les droits des salariés. Les travailleurs des plateformes ont toute leur place à la CGT, car derrière le statut d’indépendant, demeure l’exploitation.
Souvent organisés en collectif, les travailleurs des plateformes se rapprochent des syndicats mais tiennent à leur indépendance.
Sarah Abdelnour Maîtresse de conférences en sociologie à l’université Paris-Dauphine
Les travailleurs des plateformes numériques ont de prime abord tout pour être à distance des syndicats. Comme ils exercent pour le compte d’une entreprise qui organise et contrôle leurs prestations, leur travail est atomisé. Géographiquement d’abord, du fait de leur activité, dispersée et mobile. Statutairement ensuite, du fait du statut d’ autoentrepreneur, posé comme condition par les plateformes, qui contournent ainsi leurs obligations d’employeur (versement des cotisations sociales, respect du droit du travail). Ils en sont également distants car, comme d’autres, ils sont exposés à la dégradation progressive de l’image des syndicats institués. Et peut-être encore plus pour ces travailleurs jeunes, qui ont souvent eu des emplois précaires et qui visaient parfois dans cette nouvelle activité une ascension sociale par la réussite individuelle.
En dépit de ces vents contraires à l’organisation collective, peu de temps après l’implantation des plateformes qui remonte à une dizaine d’années maintenant, chauffeurs VTC et livreurs de repas se sont organisés en collectifs. Les premiers collectifs émergent de la base et se sont constitués sous des formes variées : organisations professionnelles pour les chauffeurs, collectifs pour les livreurs. Dans les deux cas, des rapprochements avec des syndicats ont eu lieu, l’Unsa et FO – tous deux temporairement – pour les chauffeurs, la CGT plus durablement pour les livreurs. Mais ces relations ont régulièrement achoppé sur des tensions. Les meneurs des VTC mobilisés affichent une distance vis-à-vis du syndicalisme, disent volontiers qu’ils n’étaient pas syndiqués et n’allaient jamais manifester, avant. Pour autant, leurs structures élaborent des revendications, dénoncent l’ubérisation et la faiblesse de l’État face à ces entreprises frauduleuses, organisent des manifestations et sont reçues par les pouvoirs publics. Et leurs meneurs deviennent finalement des syndicalistes, mais sans décharge, ni même affiliation confédérale.
Du côté des livreurs, c’est surtout la CGT qui a rejoint et tenté de structurer le mouvement, avec des succès mais aussi des tensions avec des membres des collectifs initiaux, en dépit de visions proches. L’espace de la mobilisation demeure alors pluriel, entre collectifs, syndicats et coopératives. La crainte des travailleurs est celle d’être représentés par des permanents qui ne sont pas de la profession et dont les intérêts peuvent diverger des leurs, ce qui fut notamment reproché à la CFDT. En revanche, à la condition d’une proximité des revendications (hausse des tarifs, reconnaissance du statut de salarié pour les travailleurs en situation de subordination), l’avantage reconnu des centrales réside dans leurs moyens, leur statut auprès des pouvoirs publics et leur accès à la justice. Ce qui explique que la CGT et SUD se soient constitués partie civile au procès de Deliveroo, et que les magistrats aient reconnu leur préjudice face au travail dissimulé mis en œuvre par la plateforme. Face à ce nouveau profil de travailleurs, les syndicats gagnent sans doute davantage à accompagner et soutenir les mobilisations, qu’à tenter de les organiser par le haut.
Ludovic Rioux Livreur pour Just Eat à Lyon, membre de la direction de la fédération CGT des transports
Portrait de Ludovic Rioux
Depuis plusieurs années, les travailleurs de plateformes s’organisent à la CGT en créant leurs propres syndicats comme à Bordeaux, à Lyon et à Paris. Dissimulée derrière le statut d’indépendant imposé par l’employeur, l’exploitation subie par les travailleurs n’en est pas moins visible à travers l’enrichissement du patronat. Les résultats des luttes collectives menées sont éclairants. Ainsi, des victoires pour les livreurs ont été obtenues à tous les niveaux : de la réduction des temps d’attente des livreurs payés à la tâche à la régularisation des sans-papiers, et ce, alors que la pression du patronat des plateformes de livraison sur les livreurs est de plus en plus forte. Car, qu’entend-on par ubérisation ? Une transformation totale du rapport d’exploitation exercé par le capitaliste sur l’ouvrier-livreur, ou alors une transformation de la forme d’exploitation dont l’essence même consiste à contourner le socle des droits obtenus de haute lutte par nos prédécesseurs : Code du travail, conventions collectives, protection sociale, droit syndical, etc. C’est bien le second cas de figure qui apparaît comme parlant : l’outil numérique qu’est la plateforme n’est qu’un moyen supplémentaire pour désincarner un rapport de classe qui demeure bien réel pour autant.
Des droits pour les travailleurs des plateformes numériques
Quelle conclusion en tirer pour les militants et l’organisation syndicale ? La CGT a fait le choix de proposer la syndicalisation à tous les travailleurs, y compris non salariés, dès lors qu’ils n’ont pas la pleine maîtrise de leur activité, sachant que quelqu’un d’autre tire profit de leur travail, car c’est bien la réalité du rapport de classe qui fonde notre organisation syndicale. En conséquence, l’organisation des travailleurs de plateformes se fait, à la CGT, aux côtés des autres salariés, sur les mêmes bases : réunir les travailleurs, les laisser décider de leurs revendications et des moyens de les faire aboutir, puis confédéraliser nos luttes autour des enjeux qui concernent le monde du travail tout entier. Cette vision du syndicalisme va à l’encontre du corporatisme, qui consiste à améliorer le sort de certains au détriment de toutes les autres franges du salariat, alors que celles-ci pourront, demain, affronter les mêmes attaques. C’est parfois déjà le cas avec la précarisation des salariés, la casse des garanties collectives, le mésusage du statut de microentrepreneur et de la plate formisation du travail dans de nombreux secteurs (hôtellerie, soin, commerce, etc.). Cette nécessité d’organiser tous les travailleurs fonde le caractère de masse et de classe d’une CGT dont les orientations prennent source dans la volonté de réunir le plus largement possible, indépendamment de l’origine, de l’opinion ou du seul statut, mais bien en fonction du seul intérêt. Plusieurs centaines de travailleurs de plateformes qui se sont mis en mouvement avec la CGT ont bien montré que, pour se renouveler, la recette gagnante de notre syndicalisme est de renouer avec ses racines.
syndicalismeUbérisation du travail Valeurs Actuelles
Trois philosophes et un écrivain ont écrit une lettre ouverte à Vladimir
Marioupol, Kharkiv, Irpin, Boutcha, Borodyanka, Kramatorsk : autant de noms de villes ukrainiennes synonymes aujourd’hui, par l’atrocité des massacres qui les ensanglantent aussi bien que par l’ampleur des destructions qui les ravagent, d’horreur, de morts, de désolation et indescriptibles souffrances, assimilables, par l’indignation qu’ils suscitent très justement au sein de la conscience humaine, à de terribles “crimes de guerre”, sinon à d’encore plus effroyables “crimes contre l’humanité”.
Certes, nous connaissons les arguments que vous invoquez, dont une hypothétique « dénazification » de l’Ukraine en même temps qu’un supposé « génocide » à l’encontre des populations civiles du Donbass, pour expliquer ce que vous appelez, d’un euphémisme langagier qui ne peut que nous étonner sur le plan militaire mais aussi nous heurter au niveau intellectuel, une « opération spéciale » . À l’inverse, nous sommes également parfaitement conscients des très contreproductives maladresses et autres non moins préjudiciables fautes que la communauté internationale, les États-Unis d’Amérique en tête, a pu parfois commettre, sur le plan diplomatique et souvent pour d’hypocrites mais rentables intérêts géostratégiques, à l’encontre de votre pays, qu’elle a parfois, par le passé, unilatéralement humilié, sinon inconsidérément insulté, et quelquefois même outrageusement diabolisé.
Bref : une inacceptable stigmatisation où l’on voit même désormais poindre, çà et là, d’insidieux, et d’autant plus troublants, accents de racisme antirusse, d’inacceptables relents de xénophobie à l’encontre, non seulement de vos diplomates et autres oligarques mais, plus généralement, de manière bien plus indistincte et abusive encore, de vos sportifs, artistes et intellectuels également, y compris les plus inoffensifs idéologiquement. Cela s’avère, certes, nous l’admettons volontiers, éminemment regrettable !
Mais, enfin, quelles que soient ces erreurs d’appréciation ou nuances d’analyse, quels que soient même, et peut-être surtout, les motifs que vous employez pour justifier ce que nous ne craignons pas d’appeler, plus encore qu’une brutale agression, une guerre insensée, due précisément à cette inconcevable invasion de l’Ukraine, nation libre et souveraine, par la Russie, ces mêmes motifs nous paraissent, au vu de l’immense tragédie humaine que votre armée provoque impitoyablement, aussi injustifiables moralement qu’illégitimes politiquement. Nous l’avons fermement condamnée, du reste, dès le début, tout en nous rangeant aussitôt, et parallèlement, aux côtés de l’admirable résistance ukrainienne !
Ainsi, Monsieur le Président,
Ainsi, Monsieur le Président, souhaitez-vous vraiment passer à l’histoire comme, de sinistre mémoire et même si cette comparaison peut parfois sembler, à certains, excessive, voire outrancière, un nouveau Hitler, quoique, paradoxalement, votre pays eût naguère grandement contribué à vaincre, pour le bien de l’Europe elle-même, l’Allemagne nazie ? Voulez-vous vraiment que la postérité, vos enfants comme votre peuple, sinon le monde entier, se souvienne de vous comme, croupissant misérablement au fin fond d’une obscure prison pour criminels de guerre, le pire des tyrans, à l’instar, autrefois, d’un Staline, d’un Pol Pot ou d’un Milosevic ? Désirez-vous vraiment faire partie de cette funeste procession de dictateurs finis, comme bon nombre de fous furieux en mal de pouvoir absolutiste, dans les nauséabondes cuvettes de l’histoire et que, pire encore, votre nom, déjà suffisamment terni par l’abjection de cette guerre, soit à jamais marqué du sombre et méprisable sceau de l’infamie ?
À cela, déjà déplorable en soi, s’ajoute un autre élément, non négligeable, et qui, comme tel, devrait, pour le « patriote » que vous clamez être, vous interpeller aussi : le fait que ce soit l’image même de la Russie, son richissime héritage culturel comme son inestimable patrimoine artistique, qui, par cette guerre que vous menez de façon aussi violente, arbitraire et indiscriminée à l’encontre de milliers d’innocents, se voit ainsi aujourd’hui, certes injustement mais néanmoins gravement, dégradée, endommagée aux quatre coins de la planète, stigmatisée dans son ensemble. Et, faut-il vous l’avouer, nous en sommes, nous qui aimons tant votre pays, sa grande littérature (de Pouchkine, Lermontov ou Gogol à Dostoïevski, Tchekhov ou Tolstoï, en passant par Essenine, Tourgueniev, Pasternak, Maïakovski, Soljenitsyne ou Vassili Grossman) aussi bien que ses fabuleux musiciens (de Tchaïkovski à Rachmaninov en passant par Prokofiev, Moussorgski, Chostakovitch, Scriabine, Stravinski ou Rimski-Korsakov), infiniment tristes, profondément désolés !
De même, nous souvenons-nous que l’une des plus belles villes du monde, Saint-Pétersbourg, qui est par ailleurs aussi votre berceau natal, fut bâtie par les meilleurs architectes et ouvriers vénitiens, y abritant l’un des plus somptueux musées du monde, l’Ermitage, connexe au magistral palais d’Hiver, et où, au XVIIIe siècle déjà, quelques-uns de nos philosophes les plus prestigieux, dont Voltaire et Diderot, précurseurs de la Révolution française, nantis de leur inaliénable sens de la démocratie chevillé au cœur comme au corps, allaient présenter leurs hommages à votre légendaire impératrice, Catherine II !
C’est donc au nom même de la civilisation,
C’est donc au nom même de la civilisation, de son esprit en ce qu’il a de plus noble, haut et précieux, y compris au sein de la grande et belle âme russe, que nous vous demandons instamment, Monsieur le président, de mettre un terme, toutes affaires cessantes, à cet indicible carnage en Ukraine. L’abomination y est, en effet, à son comble, inimaginable, dans son indescriptible cruauté, pour le commun des mortels. Les récits des rescapés sont glaçants. Les témoignages des victimes, épouvantables et bouleversants tout à la fois. N’éprouvez-vous donc aucune compassion, Monsieur le Président, envers ces nouveaux martyrs ? Rien, absolument rien, ne peut justifier un tel déchaînement, incompréhensible, inique et aveugle, de violence !
Revenez donc, Monsieur Poutine, à la Raison ! Respectez le droit international au lieu de vous mettre ainsi, par cette folie meurtrière tout autant que par cette suicidaire fuite en avant, au ban des nations ! De grâce, pitié pour les innocents ! Cette barbarie est une insulte à l’humanité, une honte comme une tache indélébile aux yeux de bon nombre, ne vous en déplaise, de vos concitoyens ! Davantage : arrêtez, s’il n’est pas trop tard, cette immonde guerre et engagez-vous plutôt, en toute honnêteté et transparence, en de véritables, sérieux pourparlers de paix ! Mieux : ne trahissez pas, au fallacieux nom d’on ne sait quel patriotisme de mauvais aloi, d’un nationalisme aussi mal entendu qu’interprété, la féconde et brillante culture de votre patrie ! Ne la déshonorez pas ! Ne faites pas en sorte que le Crime et châtiment du mémorable Dostoïevski et autres Âmes mortes du génial Gogol deviennent finalement, mais surtout très concrètement, la hideuse et infernale métaphore romanesque, pour votre malheur, de votre propre tombeau !
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire,
L’insondable mais équitable tribunal de l’histoire, sinon celui des hommes, pourra peut-être ainsi, s’il en est encore temps, vous sauver de son implacable justice… Une ultime précision : si nous prenons la peine de nous adresser par écrit à vous aujourd’hui, risquant peut-être ainsi de devoir nous confronter à certaines critiques de la part de nos estimables pairs, au vu d’un sujet aussi douloureux comme d’une problématique aussi épineuse, indéfendable à tous égards, ce n’est finalement, sachez-le, qu’en désespoir de cause. Aucune conscience digne de ce nom ne peut, en effet, rester insensible et silencieuse, à moins de faire preuve d’une indifférence dont on ne sait si c’est l’incroyable cynisme ou le terrifiant égoïsme qu’il faut déplorer le plus en pareille circonstance, face à un tel drame humain !
* Daniel Salvatore Schiffer est philosophe, écrivain et éditorialiste ; Robert Redeker est philosophe ; Guy Sorman est écrivain et économiste ; Pierre-André Taguieff est philosophe et historien des idées.
France24 - Monde
Ligue des champions : Liverpool domine Villarreal dans un match à sens unique
Publié le : 27/04/2022 - 22:49Modifié le : 27/04/2022 - 22:56
Romain HOUEIX
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Liverpool a remporté mercredi la manche aller face à Villarreal en demi-finale de Ligue des champions (2-0). Les hommes d'Unaï Emery ont longtemps résisté aux assauts des Reds avant de concéder deux buts en deux minutes.
Le "sous-marin jaune" a coulé à Liverpool. Les Reds ont fini par trouvé la faille dans le coffre-fort concocté par Unaï Emery et se présenteront à la demi-finale retour le 3 mai avec un avantage de deux buts.
Les Reds de Liverpool se portent rapidement dans le camp de Villarreal. La formation espagnole défend prudemment avec un bloc de deux lignes de quatre. Sur le premier corner de la partie, Robertson tire sur la tête de Konaté qui remet dans le tas. Mané se jette mais ne cadre pas (8e). Le corner suivant ne donne rien.
Quelques minutes plus tard, Mané lance Salah sur le côté gauche. Il centre pour la tête de Mané, mais le Sénégalais manque cette occasion alors qu'il était seul (12e). Il faut attendre un tir du Colombien Luis Diaz pour voir le premier tir cadré du match. Le gardien Geronimo Rulli n'est pas surpris par le rebond et capte (14e).
Score toujours vierge à la mi-temps
Face au bloc de Villarreal, Fabinho renverse le jeu côté. Le capitaine Henderson reprend du droit et trouve le poteau. Puis, c'est au tour de Salah de signer une frappe enroulée qui passe juste au-dessus (27e). Son compère Mané voit sa nouvelle tentative déviée par Albiol (33e), tandis que Thiago Alcantara touche le montant d'une frappe lointaine (40e).
Liverpool rentre aux vestiaires après 45 minutes d'une domination sans partage. Reste à concrétiser. Les hommes de Jürgen Klopp pensent avoir trouvé la faille. Sur corner, Alexander Arnold trouve la tête de Mané. Le Sénégalais remet le ballon vers Van Dijk, qui dévie sur Fabinho, qui marque de la tête. Mais un hors-jeu est signalé sur Van Dijk (51e).
Qu'à cela ne tienne. Dans la continuité, Henderson effectue un une-deux avec Alexander-Arnold. Il envoie un centre que le latéral Estupinan dévie, prenant Rulli à contre-pied (54e, 1-0). Sadio Mané double la mise quelques instants plus tard (55e, 2-0). Robertson pense même tenir le troisième avant le refus de ce dernier pour hors-jeu (64e).
A big first-leg performance from the Reds 💪#UCL | #LIVVIL pic.twitter.com/jLEMjlQxDr
April 27, 2022Malgré les dernières tentatives des Rouges, le score en reste là. La bande à Sadio Mané est donc dans un fauteuil pour se qualifier en finale de Ligue des champions. Quant à Villarreal, il faudra montrer davantage pour espérer voir le sommet de l'Europe.
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AVANT-MATCHLigue des champions : Unaï Emery et Villarreal, les invités surprises sur la route de Liverpool
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense
AVANT-MATCHPour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or
Opex 360
Mali : Un mercenaire du groupe russe Wagner capturé par un groupe jihadiste
par Laurent Lagneau · 25 avril 2022
Le 24 avril, les Forces armées maliennes [FAMa] ont indiqué que six de ses soldats avaient été tués lors de trois attaques menées simultanément avec des « véhicules kamikazes bourrés d’explosifs » contre les camps de Sévaré, de Bapho et de Niono. Plus tard, la Katiba Macina, affiliée au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] a revendiqué ces actions.
Mais ne pouvant plus compter sur l’assistance de la force française Barkhane, les FAMa ont demandé l’envoi d’une force de réaction rapide à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali [MINUSMA] à Sévaré, où la présence de mercenaires du groupe paramilitaire Wagner a été rapportée. Une demande qui a été acceptée, alors que l’action des Casques bleus a régulièrement été entravée, ces dernières semaines, par les autorités maliennes dites de transition. En tout cas, à la suite de cet assaut, « trois suspects » ont été interpellés et « mis à la disposition de la gendarmerie pour enquête ».
Par ailleurs, le même jour, une patrouille des FAMa est tombée dans une embuscade alors qu’elle évoluait sur l’axe Moura-Tenenko [centre du Mali]. Selon l’état-major malien, « dix terroristes ont été neutralisés » lors des combats. On ignore si des mercenaires de Wagner y ont pris part, comme cela a été le cas, la semaine passée, à Hombori, où l’un d’eux y a été mortellement blessé par un engin explosif improvisé [EEI ou IED].
La MINUSMA condamne fermement les attaques dirigées contre les #FAMa à #Sévaré, #Niono et #Bapho où plusieurs soldats sont morts ce matin. À la demande des FAMa, la Mission a immédiatement déployé une force de réaction rapide dans Sévaré. pic.twitter.com/e52fjJX0Tt
— MINUSMA (@UN_MINUSMA) April 24, 2022
« Nous confirmons qu’un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine », a en effet affirmé une source de l’hôpital de Sévaré, où il avait été évacué par « voie aérienne » [hélicoptère?], selon l’AFP.
Cela étant, dans un communiqué transmis à l’agence de presse française ce 25 avril, le GSIM a affirmé détenir un ressortissant russe, membre du groupe Wagner.
« Durant la première semaine d’avril, [nous avons] capturé un soldat des forces russes Wagner dans la région de Ségou », a affirmé l’organisation jihadiste.
« Ces forces meurtrières ont participé avec l’armée malienne à une opération de parachutage sur un marché dans le village de Moura où ils ont affronté plusieurs moujahidines avant d’encercler cette localité pendant cinq jours et tuer des centaines de civils innocents », a-t-elle continué, dans une allusion aux accusations visant les FAMa, celles-ci étant soupçonnées d’avoir commis des exactions contre les civils, avec l’appui de leurs « instructeurs » russes. Quant au terme « parachutage », probablement qu’il désigne un opération héliportée.
« Les moudjahidines ont par ailleurs fait face à deux opérations de parachutage menées par les mercenaires au-dessus des falaises de Bandiagara, à 70 km de Sévaré. Les moujahidines ont réussi à confisquer des armes des mercenaires qui ont pris la fuite », a encore affirmé le GSIM.
Quoi qu’il en soit, c’est la première fois qu’un paramilitaire russe a été capturé par un groupe armé terroriste [GAT]. Et les chances pour qu’il fasse l’objet d’un échange sont infimes, les autorités russes n’ayant pas pour habitude de négocier pour obtenir la libération de leurs ressortissants tombés aux mains de terroristes [la priorité est la neutralisation des preneurs d’otages].
Photo : Archive
El País (ESP)
SANS TITRE
Con la primavera ya en pleno apogeo y las necesidades de cuchareo calentito cubiertas hasta que vuelvan a bajar las temperaturas, es un buen momento para buscar platos que nos inspiren para consumir legumbres en frío. Estas alubias que preparó mi amigo Pere Gómez -uno de los diseñadores más talentosos que conozco, además de un excelente cocinero- en un fin de semana feliz con amigos en una casa rural, me parecieron tan buena opción que no dudé un momento en robarle la receta (que él a su vez le había robado a Ottolenghi, concretamente, de su libro Cocina simple, así que parece que tengo cien años de perdón o algo así).
En el restaurante Rovi del cocinero israelí -situado en Fitzrovia, barrio londinense cercano al West End- los sirven con mejillones o patatas nuevas y como aperitivo acompañados de pan y mayonesa casera (en este caso yo añadiría algo que aporte un punto fresco y crujiente, como pepino en daditos o unos tomates cherry en cuartos). También pueden servir como base sobre la que montar una ensalada con hojas verdes, hierbas aromáticas y un poco de queso feta desmigado, sobre yogur griego para hacer un untable rapidísimo o para rematar cualquier crema o sopa de verduras fría o caliente.
Respecto a las judías, podemos optar por unas cocidas en casa, de la sección de frío del supermercado, en conserva de buena calidad o -si vives en un sitio donde existan- compradas a granel en un cocedero. Si te preguntas cuáles usa Ottolenghi porque eres fan y te puede un buen cotilleo, también lo sabemos: en Rovi van que vuelan los judiones de El Navarrico. Si te parece demasiada cantidad de aceite para tan pocas judías, prepáralo igual porque lo es, pero con lo que te sobre podrás aliñar platos de pasta, ensaladas de hortalizas o legumbres, huevos o platos de pollo o pescado.
Si no encuentras chiles cascabel, puedes optar por cualquier otra versión seca que no pique muchísimo, como el ancho, el chipotle o el morita, o usar solamente los jalapeños o serranos (si no encuentras frescos, los tienes enlatados, tanto en escabeche como toreados -marcados a fuego fuerte con soja y limón-, mis favoritos).
Dificultad
La de encontrar el chile cascabel (pero hay alternativas).
Ingredientes
Para 4 personas (como acompañamiento)
Para el aceite
- 4 chiles cascabel secos, partidos en dos (en su defecto, cualquier chile seco que no pique mucho=
- 5 dientes de ajo, sin pelar y aplastados con la hoja del cuchillo
- 2 jalapeños
- 5 tiras de peladura fina y 1 cda de zumo de lima
- 5 tiras de peladura fina y 1 cda de zumo de limón
- ½ cda de semillas de cilantro
- 1 cdta de semillas de comino
- 400 ml de aceite de oliva
Además
- 500 g de judías cocidas
- Sal marina en escamas
Preparación
- Calentar a fuego vivo una sartén grande antiadherente, con la cocina bien ventilada. Cuando la sartén empiece a humear, bajar a fuego medio-alto. Disponer los chiles cascabel abiertos por la mitad los ajos enteros y previamente aplastados con la parte plana de un cuchillo, los jalapeños cortados longitudinalmente -sin semillas si se quiere que pique menos- y las peladuras de lima y limón en la sartén.
- Marcar todos los ingredientes hasta que empiecen a ennegrecerse en algunos lados y desprendan un aroma intenso: unos tres minutos en el caso de las peladuras
- de cítricos, cuatro los ajos y chiles cascabel, y unos ochos minutos si son jalapeños, retirar de la sartén con unas pinzas cuando vayan estando listos.
- Tostar un poco a fuego suave en una sartén sin aceite las semillas de cilantro y comino, sin dejar de remover.
- Calentar a fuego suave en una cazuela mediana todos los ingredientes, el zumo
- de lima y limón, el aceite y dos cucharaditas de sal en escamas. Calentar unos cuatro minutos, o hasta que el aceite empiece a burbujear, y apartar del fuego. Con ayuda de unas pinzas o un prensador de patatas -o una cuchara, o una mano de mortero-, exprimir o aplastar todos los ingredientes para que el aceite se impregne de su sabor.
- Incorporar las judías y reservar para que se atemperen, y dejar que maceren en el aceite por lo menos cuatro horas, idealmente de un día para otro (se pueden guardar en un tarro bien cerrado en la nevera unos cuantos días).
Si haces esta receta, comparte el resultado en tus redes sociales con la etiqueta #RecetasComidista. Y si te sale mal, quéjate a la Defensora del Cocinero enviando un mail a defensoracomidista@gmail.com.
France24 - Monde
Ligue des champions : Manchester City prend un maigre avantage sur le Real après un match intense
Publié le : 26/04/2022 - 22:53
Romain HOUEIX
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Manchester City a remporté sa demi-finale aller face au Real Madrid mardi, au terme d'un match d'une intensité rare (4-3).
Sept buts ! La première demi-finale de la Ligue des champions, cuvée 2022, a tenu toutes ses promesses. À l'Etihad Stadium, Manchester City et le Real Madrid se sont livrés un match spectaculaire, se rendant coup pour coup. À l'arrivée, les Citizens ont pris un court avantage en vue du match retour (4-3). Karim Benzema s'est illustré avec un doublé.
Manchester City ne s'est pas embarrassé d'un round d'observation. Riyad Mahrez se retourne sur le côté droit et adresse un centre millimétré pour un Kevin De Bruyne lancé à pleine vitesse. La tête plongeante du Belge fait mouche (1re, 1-0).
Le Real Madrid tente de réagir immédiatement. Ederson manque sa relance tandis que Karim Benzema met la pression. Il s'appuie sur Rodrygo, qui est repris par la défense mancunienne (6e). C'est encore lui qui bute sur Aymeric Laporte quelques instants plus tard (10e).
Sur le côté gauche, Foden prend le meilleur sur Militao et glisse en retrait à Kevin De Bruyne. Le centre du Belge vers Gabriel Jesus est parfait. Le Brésilien se retourne d'un geste technique pour esquiver Alaba et trompe Courtois (11e, 2-0).
Le capitaine madrilène Karim Benzema sonne la révolte. Il montre l'exemple en pressant. Sur la récupération, il décale Vinicius Junior. Il pénètre sur la gauche avant d'ouvrir son pied droit pour frapper (17e).
🔥 En capitaine exemplaire, Karim Benzema harangue ses coéquipiers juste après le deuxième but des Cityzens. pic.twitter.com/RIHjm4zJhH
April 26, 2022Pep Guardiola enrage
Malgré le réveil de la Maison blanche, Manchester City ne baisse pas de pied. Le latéral madrilène Daniel Carvajal vit notamment un match très compliqué face à Phil Foden. Sur un contre, Bernardo Silva accélère et ouvre sur la droite vers Riyad Mahrez. L'Algérien oublie de servir Kevin De Bruyne et frappe du pied droit – petit filet (26e). Pep Guardiola ne décolère pas de cette occasion gâchée malgré la mainmise de ses hommes.
Il faut dire qu'il sait qu'il a un buteur de classe mondiale en face de lui. Ferland Mendy adresse un centre pour son capitaine Benzema, qui dévie du gauche dans le but d'Ederson (33e, 2-1). Malgré les coups de boutoir de Manchester City, les deux équipes rentrent aux vestiaires sur ce score.
Le match repart aussi fort que la première mi-temps. Militao se troue complètement, Mahrez en profite et trouve le poteau d'un enroulé du gauche. Le ballon revient sur Foden qui reprend de volée... Carvajal sauve alors que le gardien était battu (46e). En revanche, sa tentative suivante fait mouche. Fernandinho récupère le ballon et combine avec Bernardo Silva avant d'adresser un centre millimétré vers le jeune prodige mancunien, qui croise sa tête (53e, 3-2).
La riposte du Real Madrid ne se fait pas attendre. Dans la continuité de l'engagement, Vinicius élimine Fernandinho sur la ligne de touche, accélère jusque dans la surface et trompe Ederson en angle fermé (55e, 3-2).
Dans un match de très haut niveau, les deux équipes se rendent coup pour coup avec une grande intensité. Manchester City et le Real Madrid ne s'économisent pas. À l'issue d'une très longue possession des Citizens, Zinchenko se fait faucher à l'entrée de la surface par Toni Kroos. L'arbitre hésite mais laisse l'avantage. Tous les joueurs s'arrêtent sauf Bérnardo Silva, qui envoie un missile dans la lucarne de Courtois (73e, 4-2).
Mais le scénario incroyable se poursuit. Sur un coup franc obtenu par l'entrant Camavinga, Kroos adresse un centre à Benzema. Laporte se rend coupable d'une main et d'une faute sur "KB9". Et le capitaine madrilène ne se prive pas de le transformer d'une insolente panenka (82e, 4-3).
Malgré les dernières tentatives des "Citizens", le score en reste là. Les fans des deux équipes n'ont qu'une hâte : être au match retour, prévu le mercredi 4 mai prochain.
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AVANT-MATCHPour Karim Benzema, objectif Ligue des champions et Ballon d'Or
COMPTE-RENDULigue des champions : Manchester City résiste à l'Atlético et rejoint le Real Madrid en demi-finale
COMPTE-RENDULigue des champions : le Real Madrid a tremblé face à Chelsea mais rallie le dernier carré
L'Humanité
Forte hausse des coûts de production du lait de vache
ActuComme les éleveurs de porcs, de volailles et de bovins de boucherie, les producteurs de lait de vache sont confrontés des hausses des coûts de production qui ne sont que partiellement répercutés dans le prix de vente de chaque litre de lait aux entreprises de la transformation. Du coup, les effectifs de vaches laitières ont chuté en 2021 pour la septième année consécutive.
Gérard Le PuillChiffres à l’appui, nous avons montré hier les difficultés des éleveurs de porcs en France et en Europe. Dans le cadre de la préparation des « Journées nationales de l’agriculture » des 17, 18 et 19 juin prochains, la rédaction du groupe de presse agricole « Réussir » affirme que les hausses cumulées des prix des achats de concentrés pour équilibrer la ration alimentaire des vaches laitières, ceux des engrais pour les prairies et les cultures dédiées, ainsi que ceux de la mécanisation des travaux dans chaque ferme laitière pourraient faire augmenter de 6 centimes le prix de revient moyen de chaque litre de lait de vache en France. Il y a un an, ce prix de revient moyen était déjà de 410 € les 1 000 litres, nettement supérieur au prix de vente du lait au départ de la ferme, lequel était souvent sous a barre des 350 €. Depuis, ce prix a augmenté sans toutefois permettre une rémunération correcte des producteurs de lait de vache.
Une des conséquences de cette hausse des coûts de production a été la baisse du cheptel des vaches laitières en France. Il recule pour la septième année consécutive, et ce recul est de -1,8 % entre décembre 2020 et décembre 2021, soit une perte de 65 000 têtes sur un an. La baisse des effectifs dépasse les -2 % dans trois des quatre départements bretons : les Côtes d’Armor, le Finistère et le Morbihan. Dépourvue de tradition en production de fromages affinés, contrairement à l’Auvergne, la Franche-Comté où la Normandie, la Bretagne transforme 22 % de la collecte laitière du pays en produits basiques comme le lait de consommation courante, le beurre et la poudre séchée, moins valorisants que les fromages bénéficiant d’une indication géographique protégée.
Engrais, carburants, soja et maïs en forte hausse
À observer la hausse des prix des carburants, des engrais et des aliments concentrés pour nourrir le bétail, la hausse des coûts de production semble partie pour durer pour la production de lait, comme pour d’autres secteurs de l’élevage. En euros, le prix de baril de brent a augmenté de 93,6 % sur douze mois entre avril 2021 et mars 2022, selon l’INSEE. En France, le prix de gazole a augmenté de 137 % et celui du fioul lourd de 78,8 %. Ceux des engrais azotés ont augmenté de 117,4 % entre février 2021 et février 2022 selon les chiffres fournis par le ministère de l’Agriculture. La tonne de tourteaux de soja importé coûtait 565 € le 19 avril dernier rendu aux ports de Lorient et de Montoir contre 440 € un an plus tôt. La tonne de maïs, une céréale intégrée en grande proportion dans les aliments concentrés pour les porcs, les volailles et les vaches laitières valait 335 € le même jour contre 240 € en avril 2021.
On apprenait ce matin que les prix des produits de grande consommation ont augmenté de 2,67 % en moyenne dans les magasins sur un mois. Le prix des viandes aurait augmenté de 5 % en moyenne et celui de l’huile de 3 %. Les pâtes de « premier prix » auraient augmenté de 43 % depuis le début de l’année 2022, tandis que les ventes de produits issus de l’agriculture biologique reculaient de 4,9 % en volume. Une partie de la clientèle des magasins s’en détourne et achète des produits conventionnels nettement moins chers.
Quand Michel-Édouard Leclerc dénonce la spéculation
Invité ce matin sur BFMTV, ce qui lui arrive deux fois par mois environ, Michel-Édouard Leclerc s’en est pris aux spéculateurs dans les salles de marché et a dénoncé « les dividendes colossaux versés par les grandes boîtes » pour se positionner en défenseur du pouvoir d’achat des ménages. Il a fait état de demandes de hausses de prix de 8 % en moyenne chez les industriels de l’agroalimentaire, du fait des hausses de prix des céréales, des oléagineux, de l’énergie et des emballages. Il a aussi laissé entendre que les hausses de prix favorisées par la guerre en Ukraine vont durer. Selon lui, la loi Egalim2 doit rendre possible une juste répartition des marges entre tous les maillons de la filière de la fourche à la fourchette, sans toutefois utiliser cette expression.
Rappelons toutefois que c’est le même Michel-Édouard Leclerc qui obtint, en 2007, la mise en place de la Commission Attali de la part du président Sarkozy dans le but de faire baisser les prix alimentaires en pillant les paysans via une exacerbation de la concurrence. Le résultat de sa démarche se traduisit un an plus tard par le vote de la Loi de Modernisation Économique (LME) par la majorité parlementaire de droite, laquelle sert depuis à sous-rémunérer le travail des paysans. En page 152 du rapport remis à Nicolas Sarkozy en 2008 par Jacques Attali, on pouvait lire que « la revente à perte n’est en général qu’un prix de connivence entre certains producteurs et certaines grandes surfaces ». L’auteur de ce rapport était un énarque trentenaire quasi-inconnu à l’époque, à savoir Emmanuel Macron.
Installer des jeunes pour préserver la souveraineté alimentaire
En ce printemps 2022, la hausse des coûts de production inquiète la profession agricole, d’autant plus que la loi Egalim 2 votée en automne 2021 par la majorité présidentielle n’y répond que partiellement concernant la fixation des prix agricoles au départ de la ferme. Dans un communiqué publié au lendemain de la réélection d’Emmanuel Macron à l’Élysée, la FNSEA « appelle solennellement le président de la République à considérer l’acte de production alimentaire sur notre territoire à sa juste valeur. La crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont rappelé l’importance du retour à la souveraineté alimentaire en France et en Europe », ajoute la FNSEA.
De son côté, le syndicat « Jeunes agriculteurs demande au président de la République de favoriser le renouvellement des générations dans un pays ou plus de 50 % des chefs d’exploitation sont âgés de plus de 50 ans. Il propose de « promouvoir nos métiers auprès des publics cibles, de miser sur une formation professionnelle et technique de qualité, de faciliter l’installation et la reprise des fermes par un point d’entrée unique, d’accompagner les transmissions d’exploitations dans le cadre des nombreux départs en retraite attendus d’ici 2027, de préserver les terres agricoles et en faciliter l’accès pour les porteurs de projets (…) Nous restons également mobilisés sur les dossiers déjà engagés comme la défense d’un revenu digne ou la lutte contre les importations distorsives, qui ont été beaucoup débattues et que nous voulons aujourd’hui voir se concrétiser », ajoute ce communiqué rédigé au soir du 24 avril, dès que fut connu le résultat de l’élection présidentielle.
Selon Samuel Vandaele, président de Jeunes Agriculteurs, « du fait de la pyramide des âges, les 5 prochaines années seront décisives pour assurer les conditions du renouvellement des générations tout en étant plus innovants et durables. Jeunes Agriculteurs restera un partenaire exigeant, mobilisé et constructif », a-t-il déclaré.
prix du laitprix agricoles France24 - Monde
"Cinq ans de mieux", vraiment ? Emmanuel Macron réélu avec 58,54 % des voix
Publié le : 25/04/2022 - 20:24
Stéphanie ANTOINE
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Stéphanie ANTOINE
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La France a fait son choix : Emmanuel Macron est réélu président de la République. Le chef d'État sortant l'emporte avec 58,54 % des suffrages exprimés. Malgré sa défaite, son adversaire Marine Le Pen réalise le plus haut score de l'extrême droite avec 41,46 %. Autre record de cette élection, le taux d'abstention qui s'élève à 28 %. Un triste exploit puisqu'il s'agit de la participation la plus faible depuis 1969. Les élections législatives des 12 et 19 juin prochains s'annoncent cruciales.
Une émission préparée par Mélissa Kalaydjian, Franck Lalanne et Morgane Minair.
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Yasmina JAAFAR, Présidente de LA RUCHE MEDIA, journaliste Franc-Tireur
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Anita HAUSSER, Éditorialiste politique à Atlantico
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Mathieu DOIRET, Directeur d'études IPSOS
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Claude WEILL, Chroniqueur politique, éditorialiste à Nice-Matin/Var-Matin
France24 - Monde
L'artiste Sahad, son nouvel album "Luuma" et un éco-village construit au Sénégal
Publié le : 25/04/2022 - 14:56
Valériane GAUTHIER
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Son prénom signifie "récolte" en sérère et "résurrection" en wolof. Le musicien, chanteur et producteur Sahad se décrit comme "un taxi-brousse qui parcourt le monde en quête de richesses issues de nos différences pour les partager". Il nous présente son nouvel album "Luuma". Titre qui fait référence à un "marché itinérant" et hyperbole avec laquelle il invite à une autre façon de voir et faire le monde. Il évoque la construction d'un éco-village, projet éco-responsable qu'il a initié au Sénégal.
Également au sommaire de cette émission :
Au Kenya, la religion pour sauver l'environnement
Chaque dimanche dans la région de Kilifi, le révérend Matthias Baraka réunit ses fidèles pour une messe un peu particulière. Avec ses sermons, il appelle sa communauté à protéger la planète et à lutter contre la déforestation. Une méthode originale qui semble porter ses fruits dans un pays où la forêt ne couvre plus que 7 % du territoire.
Des thématiques plus engagées pour les séries TV du Ramadan en Tunisie
Misère, immigration ou polygamie… Cette année, les traditionnels feuilletons du Ramadan qui accompagnent les fidèles après la rupture du jeûne abordent des thématiques moins légères que d'habitude. Chaque soir, des milliers de Tunisiens, toutes générations confondues, se pressent devant le petit écran pour les regarder.
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Yarmouk refugee camp in Syria: New film 'Little Palestine' chronicles life under siege
Issued on: 27/04/2022 - 16:44
Julia KIM
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This week, we take a special in-depth look at the Yarmouk camp on the outskirts of the Syrian capital Damascus. It was once home to the largest concentration of Palestinian refugees. During the Syrian civil war, Yarmouk was placed under a brutal siege from 2013 to 2015, leading it to be described as the "worst place on Earth". We speak to filmmaker Abdallah Al-Khatib, who chronicled this period in his documentary "Little Palestine (Diary of a Siege)".
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Film show: Nicolas Cage grapples with his own 'Massive Talent'
Issued on: 27/04/2022 - 16:23
Olivia SALAZAR-WINSPEAR
We take a look at Nicolas Cage's latest outing, in which he plays what he's called his most challenging role: himself. But first, as the 75th Cannes Film Festival reveals the jury members who'll be judging the features in competition, film critic Lisa Nesselson gives us her take on the personalities embarking upon that movie-watching marathon.
Meanwhile, director Panah Panahi takes us on a charming road trip across rural Iran, as "Hit the Road" hits French screens, and we get a glimpse of Cold War-era Latvia through the eyes of filmmaker Ilze Burkovska Jacobsen in "My Favourite War", an animated feature with a powerful message.
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French priest and Holocaust researcher gathers accounts of atrocities in Ukraine
Issued on: 27/04/2022 - 12:15
Stuart Norval
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A Roman Catholic priest has begun documenting the stories of those whose lives have been devastated by the war in Ukraine. Father Patrick Desbois is a former head of the Church's Commission for Relations with Judaism and spent years documenting the murder of 1.5 million Jews by the Nazis in Ukraine. He has now turned his attention to the present day, gathering eyewitness accounts from victims of what he says are war crimes and crimes against humanity by Russian troops. He joined us for Perspective.
>> Read more: French priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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ON THE GROUNDIn ruined Kyiv suburb, residents ask, ‘What have we done to Putin to be slaughtered like this?’
The Debate
Suspected war crimes in Ukraine: How can the guilty be brought to justice?
WAR IN UKRAINEFrench priest renowned for uncovering massacres warns of ‘Buchas everywhere’
BBC
Cost of living: Owners 'giving up pets' as prices rise
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Staff at an animal sanctuary say they are looking after more pets than ever before due to their owners giving them up after recent increases in the cost of living.
Thornberry Animal Sanctuary in Sheffield, South Yorkshire, has seen owners give up their animals due to rising prices, including the cost of veterinary treatment.
Helen Connelly, from the sanctuary, said: "Just as people's cost of living bites, it bites here at the sanctuary."
A spokesperson for the RSPCA said: "We're really concerned that the cost of living crisis, along with more families returning to school and work following lockdown, could lead to more people struggling to care for their pets."
Valeurs Actuelles
Loire : la mosquée turque de Saint-Chamond sépare les hommes et les femmes pour la rupture du jeûne
Alors que les musulmans ont procédé à la rupture du jeune lundi 25 avril, la mosquée turque de Saint-Chamond dans la Loire a relayé des images de sa soirée. Sur l’une d’entre elles, les hommes y apparaissent d’un côté et les femmes de l’autre, séparés par une grande palissade en bois. Si la photo a été diffusée par une élue RN du conseil municipal qui a dénoncé cette installation sur son compte Twitter, elle a aussi été relayée par la mosquée elle-même sur son compte Facebook.
#SaintChamond : pour pouvoir "accueillir" les femmes pour l'#iftar, les islamistes de la mosquée turque #MilliGorus ont carrément dressé une palissade en bois entre les hommes et les femmes…C'est ça le vivre-ensemble ?⤵️ pic.twitter.com/vNaQsqH2oZ
— Isabelle SURPLY (@IsabelleSurply) April 26, 2022
Réception contestée
« Avec la participation de plus de 300 personnes, nous avons réalisé le programme Iftar au sein de notre mosquée de la plus belle des manières », peut-on notamment lire. Les hommes et les femmes n’ont donc pas partagé ce moment traditionnel ensemble. Une aberration pour Isabelle Surply, qui a diffusé la photo en légendant : « C’est ça le vivre-ensemble ? ». L’élue a ainsi évoqué des « pratiques ségrégationnistes de la pieuvre islamiste turque Milli Gorus » à la suite de cette réception islamique.
Loire : les dernières actualités
France24 - Monde
Inondations, canicule, incendies… L'été 2021, saison de tous les extrêmes en Europe
Publié le : 22/04/2022 - 20:23
Tiffany FILLON
L’an dernier, l'Europe a été frappée par des inondations, des incendies et la saison estivale a été la plus chaude jamais enregistrée, d'après le rapport de Copernicus publié vendredi, le service européen d'étude du climat. Un bilan qui témoigne de la progression du réchauffement climatique.
C'est un nouveau constat alarmant, moins de trois semaines après la publication du dernier rapport du Giec. L'Europe a connu en 2021 l'été le plus chaud jamais enregistré, avec 1 °C de plus que la moyenne 1991-2020, a révélé, vendredi 22 avril, Copernicus, le service de l'Union européenne qui étudie l'évolution du climat.
Bien que l'année 2021 n'ait pas été la plus chaude de tous les temps en Europe et dans le monde, sur le Vieux-Continent, "l'été a été marqué par des températures record, des vagues de chaleur sévères et de longue durée et des inondations exceptionnelles", a indiqué le service européen dans son rapport annuel sur l'état du climat en Europe, publié en cette Journée mondiale de la Terre.
L'Europe du Sud a particulièrement été frappée par cette canicule estivale, avec de "nombreux records de température", selon le rapport. Dans le nord de l'Espagne, les températures ont atteint 47 °C, un "record national", et l'Italie, avec 48,8 °C en Sicile, un "record européen". "Dans certaines régions d'Italie, de Grèce et de Turquie, la canicule a duré deux à trois semaines", ajoutent les experts.
>> À lire aussi sur France24.com : Europe, Sibérie, États-Unis… Un été marqué par des incendies historiques
Dans ces trois pays, les températures élevées ont entraîné une sécheresse. La végétation devenant plus inflammable quand l'air est plus chaud, des feux de forêt se sont ensuite déclenchés. Ils ont eu des conséquences dévastatrices : en juillet et en août, les incendies ont détruit au total plus de 800 000 hectares dans la région méditerranéenne, d'après Copernicus.
L'illusion d'un printemps plus frais
Cette situation extrême contraste avec le printemps, dont les données semblent à première vue encourageantes. Selon l'agence Copernicus, il a été "l'un des plus froids depuis ces dix dernières années", avec jusqu'à 2 °C en dessous de la moyenne.
Mais il ne faut pas s'y tromper. "En règle générale, toutes les saisons se sont considérablement réchauffées en Europe au cours des dernières décennies. En 2020, nous avons eu un printemps très chaud et un été chaud, mais l'automne et l'hiver ont été les plus chauds jamais enregistrés, tandis qu'en 2021, le printemps a été plus froid que la moyenne et l'été le plus chaud jamais enregistré", nuance Copernicus, contacté par France 24.
>> À (re)voir sur France24.com : L'INFO ÉCO - Réchauffement climatique : le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets
En outre, les températures moyennes pendant au printemps 2021 étaient plus élevées qu'avant 1980. Or c'est autour des années 1970-1980 que le réchauffement climatique a commencé à fortement s'accélérer.
Les mers européennes n'ont pas non plus été épargnées, en particulier la Baltique, où les scientifiques ont relevé, en juin et juillet, dans certaines parties, "plus de 5 °C de plus que la moyenne". Sur l'année entière, les résultats sont également historiques. "Les températures […] dans de vastes zones de la mer Baltique et de la Méditerranée orientale n'avaient pas été aussi élevées depuis au moins 1993", notent les scientifiques de Copernicus.
Après le réchauffement de la Baltique, des inondations dévastatrices
Cette température élevée de la mer Baltique semble être à l'origine des inondations qui se sont notamment abattues sur l'Allemagne et la Belgique en juillet. "Elle a entraîné une plus forte humidité, qui a à son tour alimenté une pression atmosphérique basse" propice à la formation de vent, de pluie et de nuages, explique Copernicus à France 24. Par ailleurs, "la vitesse relativement faible de la perturbation" est très probablement un autre facteur de ces pluies diluviennes, ajoute l'agence européenne. L'eau s'est ensuite accumulée dans la Meuse et le Rhin, alors que les sols étaient déjà gorgés d'eau et ne pouvaient plus absorber les pluies, provoquant les inondations qui ont ravagé plusieurs pays d'Europe de l'Ouest.
En parallèle, à l'échelle mondiale, "les concentrations de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane (CH4) ont continué à augmenter [en 2021, avec une] augmentation particulièrement importante" de la concentration de méthane. Or, c'est précisément l'augmentation dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, dont le CO2 et le méthane, qui provoque le réchauffement climatique. Ces gaz à effet de serre absorbent plus de rayons du Soleil que nécessaire, faisant grimper la température sur Terre.
Ce phénomène s'est fait non seulement ressentir durant l'été en Europe, mais aussi sur toute l'année. "À l'échelle mondiale, l'année 2021 a été la sixième ou la septième plus chaude depuis au moins 1850", peut-on lire dans le rapport, qui précise que "les sept dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées".
Le continent européen s'est par ailleurs réchauffé d'environ 2 °C depuis l'ère préindustrielle et le globe de 1,1 °C à 1,2 °C, selon Copernicus. Le Giec, lui, exhorte à agir avant qu'il ne soit plus possible de limiter le réchauffement mondial à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle. Un seuil à ne pas franchir pour conserver un monde vivable.
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Élysée 2022Présidentielle : avec Marine Le Pen au pouvoir, "il n'y aurait aucun espoir" pour la planète
EnvironnementSobriété écologique : un modèle pour consommer moins, mais qui peine à convaincre les Français
DEMAIN A LA UNE
Rapport du Giec 2022 : vers une situation climatique irréversible ?
Valeurs Actuelles
Présidentielle : chez Marine le Pen, déception et détermination avec un objectif, les législatives
19h45, l’ambiance est tendue dans la grande salle du pavillon d’Armenonville où Marine le Pen a choisi de tenir cette soirée électorale. Le contraste est évident entre les deux partis sortis vainqueurs du premier tour. Alors qu’Emmanuel Macron a, cette fois, obtenu de la mairie de Paris de tenir son meeting au Champ de Mars, Marine Le Pen a opté pour un ancien pavillon de chasse, à l’entrée du Bois de Boulogne. Alors qu’il ne reste plus que quelques minutes avant le verdict, Clément Vanheuverswyn, référent départemental du Nord des #JeunesavecMarine, cache avec peine son stress : « On est un peu tous suspendus aux résultats des Français, tendus mais heureux de la campagne qu’on a menée. » Des mots qui se veulent réalistes, moyen peut-être aussi de mieux appréhender la défaite que tous commencent à sentir arriver. « Ici on fait la fête et on fera la fête quoiqu’il arrive parce qu’on est fier de nous et parce qu’on sait que le camp patriote n’aura jamais été aussi haut à une élection. »
20h, la foule compacte, le silence qui s’installe, les regards fixés sur l’écran géant, le décompte et puis… score final, 58-42, c’est la douche froide et même, pour certains, les larmes. Si, au fond, les militants s’y attendaient tous un peu, le choc n’en est pas moins douloureux et après un court moment de flottement, les dizaines de journalistes se précipitent sur leurs cibles. Les grandes figures du parti encaissent et n’auront plus de répit durant les heures qui suivront. C’est le cas de Thierry Mariani, élu député européen sur la liste du RN aux élections de 2019. « On ne s’attendait pas à un tel écart, ça prouve que la politique de la peur est toujours ce qui fonctionne le mieux », déclare-t-il aux journalistes qui lui tendent les micros. « Moi j’espère qu’un jour les Français seront un peu plus courageux, sinon ils verront leur pays disparaître », continue le député qui ne cache pas sa peine. Le principal coupable selon monsieur Mariani : Jean-Luc Mélenchon qui « pendant des années nous a expliqué qu’il était le premier opposant et qui s’est retrouvé, en appelant à ne pas “laisser une voix à madame le Pen”, être le premier collabo dans cette élection de monsieur Macron ». Quant aux élections législatives qui arrivent dans moins de deux mois, l’enjeu est clair : « Il faut éviter à tout prix qu’Emmanuel Macron ait les pleins pouvoirs, le combat se fera entre le bloc des patriotes, autour de Marine le Pen, et le bloc des mondialistes, autour d’Emmanuel Macron. »
Quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible
Sur cette question des législatives, Thierry Mariani confie à Valeurs actuelles son ressenti sur la question des alliances à droite : « J’observe qu’Eric Zemmour a clairement appelé à voter pour Marine le Pen, si vous en trouvez un chez les Républicains qui a clairement appelé à voter pour elle vous me le dites, parce qu’avec lui on pourra faire alliance. » Déception pour le député qui n’a pas été satisfait par les déclarations comme celle d’Eric Ciotti qui avait simplement annoncé qu’il ne voterait pas pour Emmanuel Macron au second tour, sans pour autant donner de consigne de vote. « Tous les députés sortant de la droite républicaine ont laissé élire Macron donc, chez eux, je ne vois pas avec qui on peut faire alliance. »
Sur ce sujet, Hélène Laporte tient un discours plus tempéré à l’égard des Républicains : « Marine le Pen ne veut pas s’enfermer dans une alliance particulière avec tel ou tel parti. Nous ce qu’on veut, c’est être un parti de rassemblement et être ouvert à tous ceux qui adhèrent au projet de Marine le Pen, nous expose madame Laporte, nous serons, je l’espère, la première force d’opposition à l’Assemblée nationale ». Chef de la délégation RN au sein du Parlement européen, Hélène Laporte partage en revanche totalement le point de vue de Thierry Mariani sur la question de la responsabilité de Jean-Luc Mélenchon dans la victoire du président sortant : « Mélenchon s’est complètement discrédité à l’instant où il a appelé à voter Macron, c’est une opposition d’opérette, accuse la députée, quand on veut défendre ceux qui vivent de manière précaire on ne peut pas appeler à voter Macron, ce n’est pas possible. »
Pour ces élections législatives, les troupes se mettent déjà en place et les candidats RN vont devoir lutter pour arracher le maximum de circonscriptions à la République En Marche. A 22 ans, Pierre Le Camus est assistant RN en Nouvelle-Aquitaine et se présentera dans la circonscription du centre ville de Bordeaux : « un terrain qui n’est pas des plus favorables, dans lequel ça a voté Macron à 33%, Mélenchon à 29% et Marine à 8,5%. ». Emmanuel Macron a fait 80% à Bordeaux au second tour. Pour la stratégie, le parti n’a pas encore reçu de consigne, mais pour le futur candidat il est certain qu’« il y a des endroits où effectivement il serait plus intelligent de faire des candidatures communes pour rallier les forces dans les endroits où on est pas les plus importants. »
Si en cinq ans de combat le Rassemblement national a gagné 7,5 points par rapport au deuxième tour de 2017, ce soir-là ni Marine le Pen, ni ses militants ne dansent.
France24 - World
Poland, Bulgaria seek alternative sources as Russia cuts gas supply
Issued on: 27/04/2022 - 11:10Modified: 27/04/2022 - 11:11
Russia's Gazprom says it has halted gas deliveries to EU members Poland and Bulgaria, ostensibly because they refused to pay in Russian roubles. Ever since Western sanctions over the war in Ukraine began to hobble the Russian economy, fears had mounted that Moscow would use its energy supplies as a weapon. European countries see the shutdown as the first shot in a coming energy war as the continent tries to wean itself off Russian fossil fuels. FRANCE 24's Bryan Quinn takes a closer look.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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AS IT HAPPENED
EU says ‘era of Russian fossil fuels in Europe is coming to an end’
Business Daily
Putin threatens to cut off Europe's gas supply if not paid in roubles
Focus
War in Ukraine forces Europe to rethink its energy strategy
Valeurs Actuelles
Malika Sorel-Sutter : “La prime va à la non-assimilation”
Valeurs actuelles. On a l’impression que ce livre procède d’une fatigue, d’une déception, d’une blessure même. Pouvez-vous nous en expliquer la genèse ?
Malika Sorel-Sutter. Fatigue ? Non. Déception et blessure ? Oui. Voilà des années que je me bats pour la France. Dans ce combat, j’ai laissé bien des plumes et je ne m’attendais pas à ce que l’on se mette à jouer une partition de la francité selon l’ethnie et la race, symbolisée par une vision attribuée à tort au général de Gaulle, ainsi que par ce que j’ai appelé la querelle des prénoms. On ne devrait juger les autres que sur leur engagement à défendre la France. Or ceux des élites de souche qui ont précipité la France dans les épreuves actuelles ne voient, eux, aucunement leur francité entachée du soupçon d’illégitimité. Oui, cela m’a fendu le cœur de constater qu’aucune leçon ne semblait avoir été tirée de l’histoire des harkis.
Qui sont ces “dindons de la farce”, dont vous faites le titre de votre ouvrage ?
Les Français de souche du peuple, bien sûr, et les enfants de l’immigration extra-européenne qui ont fait le choix de l’assimilation. Les premiers ont longtemps cru au conte de fées selon lequel la réussite de l’intégration culturelle et de l’assimilation n’était qu’une question de temps et de moyens financiers, quand il n’en était rien. Quant aux seconds, ils constatent qu’il est bien plus profitable de se réclamer de la diversité ou de toute autre communauté que de la communauté française. La prime va à la non-assimilation. C’est ce que démontrent les politiques de discrimination positive, qui se transforment en discrimination négative pour ces deux catégories de Français qui se retrouvent être les dindons de la farce.
« La conjugaison des identités est extrêmement aléatoire », écrivez-vous. L’assimilation, que vous avez vécue, et sur laquelle vous avez beaucoup travaillé, relève-t-elle du miracle ?
En matière d’assimilation, toutes les erreurs, ou presque, ont été commises par les gouvernants ces quarante dernières années. C’est pourquoi elle relève effectivement de plus en plus du miracle. Pour la favoriser et non l’entraver, il convenait de respecter un certain nombre de précautions. Il importe de rappeler que l’assimilation des Italiens n’a pas été le franc succès que pensent beaucoup de Français : seul un Italien sur trois du flux 1870-1940 s’est assimilé. Les autres sont repartis. Je cite Cavanna qui évoque la manière dont l’assimilation était vécue par la communauté italienne. Celui qui se faisait naturaliser était qualifié de vendu. Concernant le flux polonais de 1920-1939, 42 % sont repartis. Pourtant, aussi bien les Italiens que les Polonais de l’époque étaient catholiques… L’assimilation est loin d’être une simple formalité, et se révèle d’autant plus difficile que les cultures en présence partagent peu de principes et de valeurs, et qu’il existe de lourds contentieux historiques entre le pays d’origine et celui d’accueil.
Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique.
Vous vous étonnez qu’il soit difficile d’admettre cela et même simplement d’en débattre ; vous dites : « C’est parce que nous sommes trop sûrs de l’universalité de nos valeurs, de notre pouvoir de séduction, etc. » Bref, nous pécherions par orgueil. N’est-ce pas plutôt que la France, par paresse, par fatigue, par haine de soi, a souhaité ne plus avoir d’identité, et n’ose plus rien réclamer au nouvel arrivant ?
Je ne partage pas votre point de vue sur la paresse, la fatigue. S’il avait été dit aux Français que l’accueil de pauvres venus d’ailleurs aboutirait à une exigence de renoncement à des pans entiers de l’identité française, ils auraient résisté. La plupart des Français aiment leur culture, leur art de vivre, et ne sont pas prêts à y renoncer. C’est tout autre chose qui a fragilisé les sociétés occidentales et les a rendues vulnérables. La France n’est pas seule dans sa situation. Je m’en tiendrai ici à quelques-uns des nombreux paramètres que je développe dans mon livre : l’individualisme, l’égocentrisme, la trop grande confiance en soi qui confine parfois à l’arrogance, ainsi que la quête éperdue d’amour, de plaisir et de jouissance matérielle.
Alexis de Tocqueville voyait « une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres ». Les Occidentaux ont fini par perdre le sentiment d’appartenance à leur communauté avec les devoirs que cela implique. Seule subsiste la dimension “droits”, d’où désormais leur incapacité chronique à supporter et gérer le moindre conflit, la moindre tension ou contrariété. C’est une immense vulnérabilité car aussi longtemps que leurs intérêts privés ne se trouvent pas affectés, ils demeurent indifférents. Pour beaucoup, la poursuite de la satisfaction du bien-être personnel, au détriment de la défense de l’intérêt supérieur de leur nation, constitue un horizon indépassable.
La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée
Il est par ailleurs des commandements moraux puissants qui rebondissent à travers les siècles, sont inscrits dans les plis de l’âme des Occidentaux, et les ont programmés à la culpabilité, à la contrition et à la repentance. Le pape prend soin de les rappeler régulièrement, avec ferveur et grand enthousiasme. Pour Jésus, il faut même aller jusqu’à ses ennemis, comme le traduit l’Évangile selon Matthieu : « Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous maltraitent et qui vous persécutent afin que vous soyez fils de votre Père qui est dans les cieux », car « si vous aimez ceux qui vous aiment, quel salaire aurez-vous ? »
Je rappelle dans mon livre l’histoire du pasteur Saïd Oujibou qu’aucun chrétien ne l’a invité chez lui et qui se retrouve terriblement seul le jour de Noël, jour de sa propre conversion ; cette histoire illustre à la perfection le manque criant de solidarité et de cohésion dont souffre l’Occident. Jamais telle situation n’eût pu se produire pour quiconque aurait rejoint la communauté des musulmans. C’est dans cet esprit de solidarité que réside l’étendue de la puissance et de la force d’un groupe. Éduquée dans deux civilisations qui diffèrent sur bien des aspects, il me saute aux yeux que la préférence étrangère est consubstantielle à l’identité chrétienne. D’ailleurs, n’est-il pas rappelé que « j’étais étranger et vous m’avez accueilli, sans vêtement, et vous m’avez habillé » ? Le riche, au contraire du pauvre, n’est pas en odeur de sainteté, et « il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu ». Il n’y avait donc guère de surprise à voir les Occidentaux œuvrer à accueillir toute la misère du monde, quand bien même cela s’opérait au détriment des leurs. Mais l’histoire nous enseigne aussi que les peuples sont capables de sursaut pour assurer leur propre continuité en tant que corps politique.
Les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables
Que pouvons-nous encore intégrer ? Quelle est la capacité d’assimilation des nouveaux arrivants ? Les personnes issues du même pays sont-elles ou non assimilées ? Voilà les questions qu’il vous semble impératif de se poser en la matière. Croyez-vous que nous en prenions le chemin ?
Avant toute chose, il faut suspendre les flux migratoires aussi longtemps que l’assimilation – ou tout au moins l’intégration culturelle – d’une part substantielle que l’immigration déjà présente n’a pas réussi. La principale raison en est que l’importance des flux migratoires a conduit à la constitution de diasporas, rendant le clientélisme politique incontournable. Comme le définit Dominique Schnapper, les diasporas sont des « peuples qui gardent un sentiment de leur unité malgré l’éclatement géographique ». Pour peser dans le jeu politique, ces peuples n’ont aucun intérêt à laisser leurs membres leur échapper. C’est pourquoi la pression exercée sur les individus s’est considérablement accrue au fil du temps. La surveillance des faits et gestes de chacun rend l’intégration culturelle extrêmement compliquée. La liberté des individus et des familles s’en trouve entravée, de même que celle des enseignants, et c’est pourquoi ces derniers échouent de plus en plus dans la mission que leur confie la nation, qui est de préparer des citoyens.
Eu égard à l’évolution de la démographie électorale, les partis politiques n’ont plus eu d’autre choix que de verser dans le clientélisme par le biais d’accommodements déraisonnables et autres concessions sur le respect des principes républicains. C’est ce clientélisme qui a cultivé le communautarisme, qui a finalement conduit à parler de “séparatisme”. Rien de tout cela n’eût été possible si les élites politiques et la haute administration avaient respecté le code civil, qui subordonne l’octroi de la nationalité, donc du droit de vote, à la réussite de l’assimilation.
L’école se voulant de plus en plus le reflet de la société, on comprend que ce formidable outil d’assimilation soit aujourd’hui contre-productif. Pensez-vous qu’une école qui explique (ou accepte tacitement) que deux hommes peuvent se marier et avoir des enfants, puisse encore espérer intégrer des personnes venues par exemple du monde arabo-musulman ?
Votre question m’amène à évoquer le fait gravissime suivant, à savoir que des associations catholiques aient pu défiler avec, à leurs côtés, des Frères musulmans, permettant ainsi à ces derniers de se trouver, en quelque sorte, anoblis dans le champ politique. Observez ce qui se produit avec les Coptes en Égypte, ou plus généralement avec les chrétiens d’Orient. Là-bas, on ne met pas de sujets sociétaux sur la table et pourtant, le “vivre-ensemble” y semble bien fragile.
L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité.
Vous placez très haut la théorie du don et du contre-don, de Marcel Mauss. Pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit ?
C’est après avoir réalisé une étude comparative du fonctionnement de diverses sociétés pour identifier les formes du contrat social qui y lie les individus entre eux et, surtout, leur permet de fonctionner ensemble de manière harmonieuse, que le fondateur de l’anthropologie en France pose sa conclusion. Partout, Mauss relève que c’est le don qui joue le rôle décisif dans la qualité des relations et dans la cohésion du groupe, car ce qui se joue au travers du don, c’est la reconnaissance de la place de chacun au sein du groupe, et de son droit au respect de sa dignité. Cela passe par la participation active de chacun à la chaîne des échanges de biens. L’obligation de donner s’accompagne de l’obligation de recevoir, et enfin de rendre. C’est le principe de la solidarité. Celui qui reçoit le don doit l’accepter ; et celui qui a donné, et ainsi initié la chaîne, doit à son tour accepter le contre-don. Il ne s’agit pas de rendre à l’identique, ni même à celui qui nous a donné ; mais de rendre à un membre du groupe, à proportion de ses facultés propres.
Ce qui importe, c’est que chacun, riche ou pauvre, devienne acteur de ce processus dynamique et foisonnant qui vise à instaurer des relations fluides pour prévenir l’établissement d’interactions sociales déséquilibrées qui engendrent tensions et ressentiments. Empêcher l’autre de donner, c’est le maintenir dans une position d’inférieur ou de dominé. Mauss, qui s’est engagé aux côtés de sowcialistes tels que Jean Jaurès ou Léon Blum, dit qu’ « il faut que l’individu travaille. Il faut qu’il soit forcé de compter sur soi plutôt que sur les autres. D’un autre côté, il faut qu’il défende ses intérêts, personnellement et en groupe. L’excès de générosité et le communisme lui seraient aussi nuisibles et seraient aussi nuisibles à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois » . À mille lieues de notre société et de sa propension sans égale à cultiver l’assistanat et maintenir ainsi les classes défavorisées au bas de l’échelle sociale !
Placer l’autre dans une impossibilité de restituer tout ou partie d’un don devient à la longue une humiliation qui nourrit une formidable frustration, laquelle peut conduire à l’expression de violences au sein de la société ; une façon de se venger. Une part de la violence qui se déploie contre les Occidentaux, perçus comme des privilégiés, doit aussi être analysée sous cet angle. Bien des malheurs qui frappent les sociétés occidentales se trouvent dans le non-respect de cette nécessité d’instaurer une relation de don – contre-don entre individus, puis entre les individus et la communauté qu’ils forment ou sont appelés à former.
Lorsque Pierre Rosanvallon traite des termes du contrat implicite qui lie les citoyens à la nation, c’est l’approche de Mauss qui se trouve mobilisée : « En son essence, l’appartenance à la cité est indissociable d’un pacte moral. La vie commune repose sur l’adoption d’une arithmétique simple : les obligations de la collectivité envers chacun de ses membres sont la contrepartie de ceux-ci. C’est parce que les citoyens sont prêts à mourir pour la patrie que celle-ci a une dette à leur égard » . Je souscris pleinement.
Les Dindons de la farce, Malika Sorel-Sutter, Albin Michel, 220 pages, 18,90 €.
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Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021
par Laurent Lagneau · 25 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].
« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.
Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.
Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.
Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].
Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.
« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.
S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.
« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.
Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.
Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.
Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.
Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.
Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.
« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.
Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.
Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace
Pour la première fois, les dépenses militaires mondiales ont dépassé le seuil des 2000 milliards de dollars en 2021
par Laurent Lagneau · 25 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].
« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.
Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.
Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.
Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].
Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.
« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.
S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.
« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.
Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.
Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.
Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.
Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.
Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.
« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.
Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.
Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].
« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.
Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.
Cela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.
Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].
Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.
« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.
S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.
« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.
Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.
Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.
Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.
Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.
Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.
« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.
Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.
Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerEn 2020, et en dépit des difficultés économiques engendrées par la pandémie de covid-19, les dépenses militaires mondiales avaient de nouveau progressé significativement, pour s’établir à 1981 milliards de dollars. Soit une hausse en termes réels de +2,6% par rapport à l’année précédente. Tel avait été le constat dressé par l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm [SIPRI].
« On peut affirmer avec une quasi-certitude que la pandémie n’a pas eu d’impact significatif sur les dépenses militaires mondiales en 2020 » et la question est de savoir si « les pays maintiendront ce niveau de dépenses militaires durant la seconde année de pandémie », avait alors souligné l’institut.
Les menaces identifiées à l’époque s’étant amplifiées, voire même concrétisées, la hausse des dépenses militaires mondiales s’est poursuivie en 2021. C’est en effet ce qu’affirme le SIPRI, dans une nouvelle étude publiée ce 25 avril. Ainsi, malgré un ralentissement de leur taux de croissance en termes réels à cause de l’inflation, elles ont augmenté de +6,1% en valeurs nominales, pour atteindre les 2113 milliards de dollars.
nouvelle étudeCela étant, comme l’économie est repartie en 2021, la part de ces dépenses militaires dans le PIB mondial a légèrement diminué, passant de 2,3 à 2,2% du PIB.
Cinq pays concentrent à eux-seuls 62% de ces dépenses militaires. Sans surprise, les États-Unis sont sur la première place de ce podium, leur budget militaire s’étant élevé à 801 milliards de dollars en 2021, selon les estimations du SIPRI. Ce dernier note par ailleurs que ce montant est en baisse de -1,4% par rapport à 2021 et qu’il a représenté 3,5% du PIB américain [contre 3,7% un an plus tôt].
Cependant, sur une échelle plus longue, le SIPRI a constaté que le Pentagone avait consenti un effort particulier sur la recherche et le développement [R&D], avec un financement ayant augmenté de +24% entre 2012 et 2021. Dans le même temps, les dépenses liées à l’achat ont diminué de -5,4%.
« L’augmentation des dépenses de R&D au cours de la décennie 2012-21 laisse penser que les États-Unis mettent davantage l’accent sur les technologies de nouvelle génération. […] Le gouvernement américain a souligné à plusieurs reprises la nécessité de préserver l’avantage technologique de l’armée américaine sur ses concurrents stratégiques », a commenté Alexandra Marksteiner, une chercheuse du SIPRI.
S’agissant de la Chine, qui dispose du deuxième budget militaire au niveau mondial, il est toujours compliqué d’en connaître le montant exact… Toujours est-il que l’institut suédois a évalué qu’il avait progressé de +4,7% pour s’établir à 293 milliards de dollars en 2021.
« Les dépenses militaires de la Chine ont augmenté pour la 27ème année consécutive », souligne par ailleurs le SIPRI.
Et cela incite d’autres pays de la région Indo-Pacifique en faire de même, à l’image du Japon, qui a porté son budget militaire à 54,1 milliards de dollars en 2021, dont 7 milliards ont été ajoutés en cours d’exercice fiscal, ou encore à celle de l’Australie, avec une hausse des dépenses de défense de +4%, à 31,8 milliards de dollars.
Au passage, le SIPRI estime que la livraison par les États-Unis [ou le Royaume-Uni] de huit sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] à la Royal Australian Navy, dans le cadre de l’alliance AUKUS, coûtera 128 milliards de dollars à Canberra.
Les tensions avec la Chine, mais également avec le Pakistan, font que l’Inde a considérablement augmenté son budget militaire entre 2012 et 2021 [+33%]. Et il a de nouveau progressé de +0,9% l’an passé, pour atteindre 76,6 milliards de dollars. Ce qui en fait le troisième au niveau mondial. « Afin de renforcer l’industrie nationale de l’armement, 64 % des dépenses en capital du budget militaire 2021 ont été affectées à l’acquisition d’armes produites dans le pays », précise le SIPRI.
Quant à la Russie, son budget militaire a été de 65,9 milliards de dollars en 2021, ce qui en fait le cinquième au niveau mondial, juste derrière celui du Royaume-Uni qui, avec 68,4 milliards de dollars [+3%], ne semble pas avoir souffert des conséquences économiques promises aux Britanniques après le Brexit.
Le SIPRI note que les dépenses militaires russes ont augmenté pour la troisième année consécutive et qu’elles représentent 4,1% du PIB. Sans doute fallait-il y voir un signe avant-coureur des intentions du Kremlin à l’égard de l’Ukraine.
« Les revenus élevés du pétrole et du gaz ont aidé la Russie à accroître ses dépenses militaires en 2021. Les dépenses militaires russes avaient diminué entre 2016 et 2019 en raison des faibles prix de l’énergie combinés aux sanctions infligées en réponse à l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014 », rappelle le SIPRI.
Enfin, l’institut suédois évalue le niveau des dépenses militaire françaises à 56,6 milliards de dollars, après une hausse de +1,5% en 2021 [ce qui en fait le sixième au niveau mondial]. Ce montant doit prendre en compte les pensions car le budget de la mission « Défense » était de 39,2 milliards d’euros l’an passé.
Quoi qu’il en soit, on peut prédire, sans prendre le risque de se tromper, que la prochaine étude du SIPRI fera état d’une nouvelle hausse significative des dépenses militaires mondiales au regard des annonces qui ont été faites par la plupart des pays européens après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Déjà, les budgets militaires des pays européens [y compris ceux qui ne font pas partie de l’Union européenne] ont atteint 418 milliards d’euros en 2021, soit +19% sur la période 2012-21. Cette tendance à la hausse a été constatée depuis 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie.
Photo : armée de l’Air & de l’Espace
France24 - World
Debunking claims that Putin didn't attend Orthodox Easter Mass in Moscow
Issued on: 26/04/2022 - 23:34
Catalina Marchant de Abreu
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Pro-Ukrainian conspiracy theories on social media claim that Russian state TV staged footage of President Vladimir Putin attending Orthodox Easter Mass on April 24. Many claim that Putin is in hiding and that the images are pre-recorded or archival footage. We tell you more in this edition of Truth or Fake.
Read more analysis on the war in Ukraine © Studio graphique France Médias Monde
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Nucléaire français, histoire d’un sabordage
Au tournant du millénaire, la France disposait d’un système électrique envié, fournissant une électricité fiable et bon marché. Vingt ans plus tard, RTE, le gestionnaire du réseau, met en garde, pour le second hiver consécutif, sur le risque d’insuffisance de production pour répondre à la demande en cas d’anticyclone et de vague de froid. Depuis quelques mois, le prix de l’électricité, lié à celui du gaz, a explosé. Et, depuis quelques semaines, avec la guerre en Ukraine, nul ne sait à quel niveau montera ce cours du gaz, ni même si celui-ci continuera de parvenir dans les pays d’Europe qui en dépendent plus ou moins fortement (la proportion de gaz russe dans la consommation nationale de gaz est de 55 % pour l’Allemagne, 80 % pour l’Autriche, la Pologne et les pays Baltes, 17 % quand même pour la France… ).
La France a déconstruit sa souveraineté électrique que lui avait apportée le plan Messmer. Ce plan, d’essence gaulliste, décidé dans les années 1970 pour faire face au premier choc pétrolier, a doté la France d’un parc de 58 réacteurs nucléaires produisant jusqu’à 75 % de notre électricité. Un record mondial. Cette électricité abordable et fiable a été longtemps un de nos (rares) avantages compétitifs. Elle a offert en outre à la France la place de leader des pays du G7 quant à ses émissions de gaz à effet de serre, ce qui n’est pas rien.
comment en sommes-nous arrivés là ?
Dès lors la question qui se pose est : comment en sommes-nous arrivés là ? L’énergie étant vitale et stratégique, cette dégringolade découle de décisions, ou de non-décisions, politiques. L’accès à une énergie abondante et le nucléaire sont liés, ils s’opposent à l’idéologie de la décroissance, dont l’opposition au nucléaire est la pierre angulaire. La pression idéologique sur l’opinion, les médias, certains partis politiques en mal d’électeurs ou certains élus en mal de popularité, a ouvert la voie à la montée du relativisme. Aujourd’hui, l’opinion l’emporte sur les faits, l’idéologie l’emporte sur la science.
L’infiltration de cette idéologie dans le ministère de l’Environnement est de notoriété publique, comme le sont les liens entre ses services et des associations ou ONG militantes activistes antinucléaires et décroissantes, officialisés par le versement de subventions. Cet entrisme est devenu décisif quand, en 2007, l’énergie, jusque-là sous la dépendance du ministère de l’Industrie, est passée sous celle du ministère de l’Écologie. Tout était dit. Qu’on y songe : alors qu’un militaire n’est jamais nommé ministre de la Défense afin d’éviter tout parti pris, des personnalités ouvertement antinucléaires ont été ministres dix-huit années sur vingt-cinq depuis 1997. Sans parler des militants constituant les cabinets ni des nominations dans les organismes extérieurs censés être indépendants ; l’administration a été imprégnée d’un parti pris décroissant et antinucléaire.
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État
L’ignorance, l’indifférence, le carriérisme l’ont disputé au militantisme dans ce qui pourrait être considéré comme une affaire d’État. Rappelons que, dans d’autres affaires, avec pourtant des conséquences bien moindres en gravité que celle du devenir de la filière nucléaire, de tels agissements ont conduit des membres de gouvernement devant la Cour de justice de la République. Mais, quand il s’agit de l’énergie, aucun abus, aucune faute, aucun conflit d’intérêts patent n’a jusqu’à ce jour donné lieu à des poursuites. C’est dire l’ampleur et la profondeur de l’infiltration et de l’ignorance du sujet dans les médias et l’administration.
Le poids de l’idéologie antinucléaire en Allemagne, lié au tragique héritage de la Shoah et à la propagande de la Stasi en Allemagne de l’Est, a poussé Gerhard Schröder, en 1998, puis Angela Merkel, en 2011, pour des raisons politiques, à abandonner le nucléaire. Dès lors, l’influence allemande, prédominante au niveau des institutions européennes, a renversé la position communautaire sur le nucléaire. Alors que le traité Euratom, encore en vigueur, encourage le développement de l’usage civil de l’atome, refuser aujourd’hui l’abandon du nucléaire dans tous les pays de l’Union est devenu une croisade incertaine, comme l’ont montré les tergiversations pour aboutir à une timide inclusion du nucléaire dans la taxonomie de la finance durable. À Bruxelles, les élus de l’écologie politique et ceux qui ont délaissé ce parti pour goûter au pouvoir aux côtés d’Emmanuel Macron sont des relais inlassables de l’antinucléarisme au mépris des intérêts nationaux – le cas de Pascal Canfin, ancien directeur général du WWF France et que l’on dit proche du président de la République, en étant l’archétype.
L’idéologie antinucléaire renforcée par les promoteurs des énergies renouvelables
L’idéologie antinucléaire s’est rapidement trouvé des alliés intéressés avec les promoteurs des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) : l’éolien et le photovoltaïque. Ces machines sont pour leur totalité importées, la France ayant raté le coche industriel. Les panneaux solaires sont presque exclusivement chinois ; quant aux éoliennes, l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne en sont les premiers exportateurs européens (et, étonnamment, les plus antinucléaires). Pour développer les énergies renouvelables, l’Europe a imposé – et la France l’a imprudemment accepté – l’injection prioritaire, sur le réseau, de l’électricité produite par les EnRI, obligeant à arrêter la production nucléaire, pourtant la seule pouvant répondre à tout moment aux besoins, puisque, à la différence de l’intermittence des EnRI, elle est pilotable.
À cette priorité, s’ajoutent des subventions publiques massives aux EnRI et un prix de rachat garanti sur des durées pouvant aller jusqu’à vingt-cinq ans. Bref, un jackpot destiné à pousser les organismes financiers et autres gestionnaires de fortune à investir et faire investir dans les EnRI…Les vendeurs de machines et leurs financiers ont été rejoints par les gaziers, puisque l’intermittence de production oblige à doublonner les EnRI avec des centrales à gaz afin de suppléer celle-ci. Face à ce rouleau compresseur national et européen, il n’y a pas, comme le martèlent pourtant leurs opposants, le moindre “lobby nucléaire” qui vaille. C’est même tout le contraire : la France, EDF et tous nos industriels culpabilisés ont depuis longtemps le nucléaire honteux.
S’il y avait eu un lobby nucléaire, ce qui est arrivé ne serait pas arrivé. Quelques dates, pour mémoire. En 1998, la fermeture, sous l’impulsion de Dominique Voynet et Corinne Lepage, de Superphénix, le surgénérateur de Creys-Malville, réacteur de quatrième génération, utilisant comme combustible les déchets des réacteurs des générations précédentes. Cet arrêt a comblé les antinucléaires, dont Superphénix était la hantise, car il bouclait la chaîne du combustible, faisant du nucléaire une filière totalement vertueuse. La France avait vingt ans d’avance dans le domaine, où elle compte désormais vingt ans de retard. Les antinucléaires voulaient à tout prix “avoir la peau” de ce nucléaire durable. Lionel Jospin ayant cédé au chantage de l’écologie politique, ils l’ont eue.
Succédant à Dominique Voynet, Yves Cochet tout aussi antinucléaire que son prédécesseur, et de surcroît col-lapsologue, décide des premières mesures financières aussi coûteuses que favorables aux EnRI. Avec le transfert de l’énergie au ministère de l’Écologie, en 2007, le glissement en faveur des EnRI au détriment du nucléaire va se confirmer. Le Grenelle de l’environnement, suite donnée au pacte écologique de Nicolas Hulot, antinucléaire convaincu, rassemble autour de la table au ministère de l’Écologie toutes les ONG antinucléaires et leurs dirigeants, militants politiques aguerris.
Les mesures financières pro-EnRI vont s’amplifier, tandis que la France accepte à Bruxelles le “paquet énergie-climat” imposant 20 % d’EnRI en 2020, ce qui allait à l’encontre des intérêts nationaux, sans pour autant diminuer nos émissions de CO2, notre électricité étant déjà quasi totalement décarbonée grâce au nucléaire. C’est aussi à ce moment qu’un projet d’investissement privé dans le nucléaire a été écarté.
Déroute suite à l’accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts
Nouvelle déroute en 2012 quand, à l’issue d’un accord entre le PS et Europe Écologie-Les Verts, François Hollande cède aux exigences politiques des antinucléaires les plus radicaux et annonce qu’élu, il fermera la centrale de Fessenheim et réduira la part du nucléaire dans le mix électrique. À la manœuvre de cet engagement désastreux, Ségolène Royal, Élisabeth Borne et François Brottes, alors député de l’Isère, futur président de RTE. La loi de 2015, fondée sur la volonté politique de sortie à terme du nucléaire et sur une sous-évaluation militante des besoins, prévoit de réduire en 2025 de 70 à 50 % la part du nucléaire dans le mix en fermant 14 réacteurs. Son étude d’impact est indigente. La puissance installée nucléaire est plafonnée à 63,2 gigawatts sans aucune raison autre que politique.
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande
En 2017, Emmanuel Macron, malgré des alertes lancées par des scientifiques, reprend le programme énergétique de François Hollande en s’appuyant sur des personnalités socialistes ou vertes qui l’ont rallié et qui en seront toutes récompensées : Pascal Canfin, Arnaud Leroy, Élisabeth Borne, Xavier Piechaczyk. En 2019, il décide d’arrêter le programme Astrid, réacteurs à neutrons rapides de quatrième génération, mettant un terme à un demi-siècle de travaux sur la fermeture du cycle de l’uranium, pilier de la filière. Cette décision a été prise sans consulter le Parlement et fut qualifiée de « très dommageable » par un rapport de l’OPECST (Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques). En 2020 enfin, ce sont les deux réacteurs de Fessenheim qui sont fermés, sans même attendre le couplage de l’EPR de Flamanville. La France perd 1,8 gigawatt de puissance pilotable alors que l’Autorité de sûreté (ASN) avait confirmé la sûreté de l’installation, qui aurait pu produire encore pendant dix ou vingt ans. Coût estimé de cette décision : 10 milliards d’euros, et beaucoup plus avec la hausse du prix de l’électricité.
Et puis, tout à coup, à quelques mois de la présidentielle et alors que le sujet nucléaire (et des énergies au sens large) monte dans l’opinion, Emmanuel Macron annonce un changement de cap dans un discours au Creusot, en décembre, changement de cap qu’il confirmera à Belfort, quelques mois plus tard. Alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) de 2020 prévoit la fermeture de 12 réacteurs en plus des deux de Fessenheim, il annonce renoncer à toute fermeture de réacteur dont la sûreté a été validée et lance la construction de nouveaux réacteurs ! Bien sûr, prétextant les longs délais de construction des EPR pour lesquels tant d’années ont été perdues, il appelle aussi (et surtout) à un programme massif de construction d’EnRI, réclamant même de “lever des barrières”, comme s’il en subsistait encore dans le domaine, comme si le droit des tiers à s’opposer aux parcs éoliens n’avait pas été considérablement réduit (et en particulier sous son quinquennat). Passons !
Ce changement de cap à la sincérité indiscernable ne change rien. Le lobby des EnRI est toujours à la manœuvre, quoique les 200 milliards d’euros engagés pour leur développement n’aient pas réduit nos émissions de CO2 et que la poursuite de leur développement exigerait, pour pallier leur intermittence, la construction de centrales à gaz au moment où celui-ci devient inabordable et finance l’effort de guerre russe.
Le moment est trop grave pour oublier que, devant le choc pétrolier de 1973, la France a su réagir et que, aujourd’hui, devant un choc gazier beaucoup grave, nous ne pouvons plus ni nous tromper ni tergiverser. Un choix clair et immédiat doit être opéré entre idéologie et science. Il faut prolonger autant que l’ASN l’autorisera l’exploitation des réacteurs en fonction. Il faut relancer sans délai la filière nucléaire en engageant la construction des trois premières paires d’EPR2, attendues par EDF, en préparant une montée en cadence pour passer progressivement de un à deux réacteurs par an de façon à disposer de l’équivalent d’un parc de 50 à 60 EPR2 dans les années 2050-2060. Il faut enfin réduire des délais administratifs excessifs, hors sûreté. Telles sont les priorités, tout en relançant la R&D sur la quatrième génération et en concrétisant le programme d’enfouissement des déchets Cigéo. Les EnRI ne peuvent plus mobiliser des investissements colossaux en bénéficiant de subventions publiques tout en déstabilisant un marché de l’électricité qui ne peut plus dépendre du cours incontrôlable du gaz.
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires
Les fondements de l’Europe sont des fondements nucléaires, il est temps de le rappeler à nos partenaires, qui, pour certains, en particulier l’Allemagne, ont cédé imprudemment à l’idéologie et se sont mis sous la dépendance du gaz. Une situation devenue aujourd’hui dramatique. L’enjeu est simple : sans relance du nucléaire, il n’y aura pas de réindustrialisation. Donc pas d’avenir.
* Bernard Accoyer est un homme politique, ancien président de l’Assemblée nationale et président de l’ONG PNC-France. Dernier ouvrage paru, avec Chantal Didier : “Une affaire d’État, la tentative du sabordage du nucléaire français”, Hugo Doc.
France24 - World
The new faces of Europe’s far right
Issued on: 25/04/2022 - 11:00
Sarah MORRIS
Céline SCHMITT
Spain’s Alejandro Sanchez, Germany’s Marie-Thérèse Kaiser and Italy’s Fabrizio Busnengo all have two things in common: They are under 35 and are positioning their respective far-right political parties at the gates of power. Each of them shrugs off the dark side of their countries’ history, campaigning with gusto for parties that are less than a decade old: Vox in Spain, Germany's Alternative für Deutschland (AfD) and Brothers of Italy. Our correspondents Sarah Morris, Céline Schmitt, Armelle Exposito, Anne Mailliet, Louise Malnoy and Lorenza Pensa report on the new faces of the far right in Europe.
GERMAN ELECTIONIsolated, volatile and divided, has Germany’s far-right AfD reached a dead-end?
ON THE GROUND
Far-right AfD campaigns on anti-vax platform in Germany’s Bautzen
Germany puts far-right AfD party under surveillance
BBC
Video 'shows destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri'
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The Iraqi military's Joint Operations Command has circulated a video it says shows the destruction of Mosul's Great Mosque of al-Nuri and the famous leaning al-Hadba minaret.
The military, and the US-led coalition supporting its offensive in the city, said Islamic State (IS) militants had blown up the historic landmark on Wednesday night as troops advanced on it.
But IS said coalition aircraft had bombed the mosque.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Bérénice Levet : « L’écologie est devenue un alibi »
Propos recueillis par
Qu’avez-vous donc contre l’écologie ? Nombreux sont les lecteurs de Valeurs actuelles amoureux de la nature ou soucieux de l’environnement qui nous posent cette question. À leurs yeux, nos critiques récurrentes contre l’écologie nous rangeraient dans cette vieille droite occupée avant tout de travail, d’emploi, de croissance et indifférente au reste du monde, sauf en matière d’immigration ou, parfois, de défense de la vie, mais la vie réduite aux mœurs, aux traditions. Grâce soit rendue à Bérénice Levet et à son dernier essai, l’Écologie ou l’ivresse de la table rase, qui nous permet de nous expliquer sur ce qui nous motive dans ce combat acharné et longtemps solitaire que nous avons engagé contre l’écologie, c’est-à-dire contre ce qui en tient lieu depuis deux bonnes décennies et qui, après avoir patiemment noyauté la société française, déroule aujourd’hui ses plans au grand jour. Dans cet ouvrage absolument essentiel, pas de développement technique sur le glyphosate, les perturbateurs endocriniens ou le bio, ces totems de l’écologie médiatique ; seules les éoliennes font exception, parce qu’elles incarnent la souillure portée à nos paysages, l’indifférence à la beauté, à l’histoire, à l’équilibre, en un mot à l’âme française. Pas de développement technique, mais, avec les fulgurances visionnaires de Simone Weil, d’Antoine de Saint-Exupéry, de Hannah Arendt, de Bergson, de Montaigne, de Walter Benjamin ou d’autres, une réflexion qui se porte directement au cœur, à savoir l’homme, l’humanité, la civilisation. Quel homme, quelle vision de l’homme derrière l’écologie ? Voilà la question à laquelle ce livre, nourri de toute la culture exigeante, attentive, inquiète de l’auteur, entend répondre.
Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ? Y a-t-il eu un élément déclencheur en particulier ?
Je ne saurais dire qu’il y eut un élément déclencheur particulier, mais le constat de la montée en puissance d’une doxa écologiste des plus sommaires mais des plus terrorisantes et jouissant d’une autorité exorbitante. Avec pour point d’orgue l’engouement qu’a suscité l’apparition, et j’emploie le mot à dessein, de Greta Thunberg. Une enfant, l’œil noir, venait accuser l’Occident, tonnait contre une civilisation, la civilisation occidentale, dont elle ne sait rien sinon qu’elle est coupable, et nous avancions, en pénitents, la corde au cou. Il s’agissait donc, pour moi, de ne pas laisser le dernier mot aux procureurs de l’Occident qui ont trouvé dans la nature un nouvel élément à charge contre cette civilisation qu’ils honnissent et dont ils entendent hâter la fin. J’ai alors décidé de passer en revue les éternels appelés à la barre des prévenus : le christianisme, Descartes, notre pensée du propre de l’homme. Il y eut, par ailleurs, les élections municipales de juin 2020, qui portèrent à la tête de huit villes de France, et non des moindres, des maires Verts. Nous savions déjà, avec Anne Hidalgo, à quoi pouvait ressembler une politique placée sous le signe de l’écologie, mais désormais nous dispositions de huit laboratoires d’expérimentation, ainsi qu’ils envisagent eux-mêmes les villes dont ils sont devenus les princes.
Vous observez aussi un air du temps qui ne semble plus en avoir que pour l’écologie, l’environnement, la planète, comme un vaste fourre-tout qui paraît surtout relever du prétexte…
Ce n’est pas que l’on se soucie de la nature, des sols, des bêtes, que je déplore. Au contraire, je considère que c’est une très heureuse chose. Un homme sans contact avec le monde sensible est un homme mutilé. L’inquiétude écologique nous offrait la magnifique occasion d’être rapatriés sur terre, dans le monde concret, charnel des êtres et des choses, d’ouvrir les yeux, mais, préemptée par la gauche, elle a tourné à l’idéologie. Elle est un nouvel écran interposé entre nous et le réel, un grand récit dans lequel celui-ci doit entrer de gré ou de force. Je ne crains pas de soutenir que l’écologie est, pour les associations militantes et les politiques qui l’incarnent, un alibi : le “sauvetage de la planète”, comme ils disent, leur sollicitude envers les bêtes, ne sont jamais que l’occasion d’allonger la déjà longue liste des victimes dont l’Occident serait la grande fabrique. Aux femmes, aux Noirs, aux musulmans, aux homosexuels, aux transsexuels viendraient s’ajouter les animaux, la Terre, le climat. Domination et destruction qui seraient la vérité de l’Occident, son essence même – d’où le mot de “systémique”, vernis plus savant que structurel. Il ne s’agit pas d’exonérer l’Occident de sa responsabilité dans la dégradation du donné naturel, mais de n’être pas dupe de la rhétorique militante.
Pourquoi parlez-vous d’une victoire à la Pyrrhus ?
Que le modèle de développement que nous nous sommes choisi au XIXe siècle et plus encore après la Seconde Guerre mondiale vienne à être interrogé, inquiété, était salutaire – en prenant soin de préciser que ce n’est pas tant le capitalisme, le libéralisme économique qui sont à remettre en question que le fait d’avoir, selon l’analyse de Polanyi, « désencastré » l’économie et d’avoir substitué, pour ce qui nous concerne, au génie français, si bien peint par madame de Staël, de la grâce, du goût de la gaieté, les impératifs d’efficacité, de rentabilité, de fonctionnalité. La dégradation de la nature n’est pas la vérité de l’Occident mais l’indice d’une déchirure dans son histoire, la déchirure d’ « un pacte millénaire qu’il avait conclu avec la Terre », selon la belle formule de Bertrand de Jouvenel. Le tourment écologique aurait dû rendre ses droits à la conversation civique, abandonnée aux technocrates, l’occasion de nous interroger sur ce que nous faisons, sur ce que nous poursuivons et sur ce nous hasardons, comme dirait Corneille. Mais non : le réchauffement, le sauvetage de la planète sont des causes péremptoires et il suffit d’invoquer ces fins pour que tous les moyens se trouvent justifiés.
Les écologistes ne parlent que de combats, de causes, ne produisent que des slogans ; il faut changer les rêves, les consciences. Pourquoi cet entêtant parfum de révolution ?
C’est à tort que l’on assimile les écologistes à des amish ; comme notre président et les siens, ils sont en marche. Les écologistes sont des progressistes, ils sont enivrés de mouvement. “Réinventer” est leur maître mot, doublé de cette obsession de “régénérer” l’humanité. Vous faites allusion à l’épisode de Léonore de Moncond’huy, la maire de Poitiers, appelant à changer les rêves des enfants. Son programme trahissait les aspirations démiurgiques des Verts. Et ce, avec le cynisme commun aux progressistes. Les destructions les grisent : « Nous n’avons pas peur des ruines, nous qui portons dans notre cœur un monde nouveau », le choix de Julien Bayou de placer en exergue de son livre cette citation d’un anarchiste espagnol était un formidable aveu. Citons encore le slogan de Sandrine Rousseau à la primaire d’EELV : “Oui les temps changent”, autrement dit, votre monde, votre vieux monde s’éboule et c’est heureux. On notera d’ailleurs qu’il est tout à fait extraordinaire qu’elle voue aux gémonies un Occident dont toute l’histoire se résumerait, selon elle, à « prendre, utiliser et jeter » quand elle-même n’a rien de plus obsédant que de “prendre, utiliser et jeter” une civilisation à laquelle elle doit tout. La gratitude est décidément la dernière vertu des écologistes ! L’écologie ne se soucie guère de conserver, de préserver, d’ « empêcher le monde de se défaire » comme dirait Camus, elle déconstruit, elle détruit, elle “annule” ( cancel).
L’écologie ou « l’art d’être en guerre contre la domination », écrivez-vous. Comment expliquer cette métamorphose ?
Ce n’est pas tant la lutte contre la domination qui fait le visage propre de l’écologie actuelle que sa complicité avec l’internationale woke. Ce n’est pas tant non plus une question de métamorphose – la lutte contre la domination est depuis les années 1960-1970 l’aimant qui attire à lui toute la limaille des militantismes – que de génération. J’ai regardé la date de naissance de ceux qui incarnent aujourd’hui politiquement l’écologie (Jadot, Rousseau, Batho, Piolle, Doucet… ) : ils sont tous nés tous dans les années 1970. Autrement dit, ils appartiennent à cette génération que je décrivais dans mon Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), à laquelle la France n’a plus été donnée à connaître, à comprendre et encore moins à aimer. D’où leur docilité aux mots d’ordre de la déconstruction : « D’autant que l’âme est plus vide et sans contrepoids, disait Montaigne, elle se baisse plus facilement sous la charge de la première persuasion. » Et c’est ainsi que les écologistes parlent à merveille la langue des féministes, des indigénistes, des décoloniaux. Au chapitre « Lyon émancipatrice », le candidat et futur élu Grégory Doucet s’engageait à œuvrer à la « valorisation des cultures non dominantes et de la mémoire et de la culture des migrations ». Tout est dit.
Vous expliquez que la domination de l’idéologie écologiste passe par la création d’une nouvelle langue. À quoi faites-vous référence ?
Les écologistes sont de grands fossoyeurs de la langue. Rappelons que c’est par eux que l’épouvantable “impacter” a contaminé les discours et les esprits. Significativement, mettant leurs pas dans ceux d’Anne Hidalgo, à peine élus, les nouveaux maires EELV n’eurent rien de plus pressé que de convertir leur communication administrative en écriture inclusive. Les intitulés de leurs adjoints offrent un ubuesque florilège de novlangue. Il est deux raisons à cette dévastation sémantique. L’une tout idéologique : quiconque est en guerre contre le passé s’en prend au phénomène de la langue où le passé a son assise ; l’autre, générationnelle là encore : leur langue est une langue sans couleur, sans saveur, sans parfum parce qu’elle n’est plus apprise dans la littérature. Ils ne savent rien par exemple de la langue sensuelle, olfactive, de Colette ou de Giono. Une écologie conséquente élèverait la langue au rang de grande cause nationale. La langue est un instrument de perception. La nature souffre de n’avoir plus été regardée que comme stock de ressources ; retrouver les mots qui l’expriment comme réalité sensible et qui nous permettent de reprendre contact avec elle formerait des consciences vertes autrement précieuses pour l’avenir du monde que l’institution par Jean-Michel Blanquer des “éco-délégués” ou l’apprentissage des gestes du tri sélectif.
N’est-il pas curieux, cet appel à défendre la nature chez des gens qui ne craignent pas de chambouler jusqu’aux repères les plus fondamentaux de l’humanité ?
Je dirai, pour paraphraser Rousseau, que les écologistes sont des hommes à paradoxes, parce qu’ils sont des hommes à préjugés, inféodés à des “nœuds mentaux”, des associations d’idées moralement connotées (l’ouverture, c’est bien ; les frontières c’est mal, l’enracinement, c’est barrésien). S’il est un point aveugle de l’écologie, c’est bien leur impuissance à remettre en question le dogme de l’individu délié, désaffilié, force qui va et qui veut, dont les désirs doivent être élevés au rang de droits, ce qui explique qu’ils soient des militants acharnés de la PMA, GPA et autres émancipations à l’endroit du donné naturel. Qu’ils se soient choisi pour égérie Greta Thunberg, cette adolescente trépignant, réclamant, incontinent, que ses désirs soient des ordres, autrement dit figure par excellence d’un consumérisme qu’elle est censée pourfendre, n’a rien de fortuit. Leur idée de l’homme est d’une funeste indigence : leur homme cultive peut-être son jardin, mais il n’est réinscrit dans aucune histoire. Il demeure incarcéré dans la prison du présent, sans épaisseur temporelle. Vivant parmi les vivants.
Finalement, pourquoi parlez-vous d’un rendez-vous manqué ?
Être écologiste c’est, ce devrait être, avoir la conscience et le sens de la fragilité des choses, du donné, naturel aussi bien que civilisationnel. La nature est mortelle ? Assurément, mais comme les civilisations. On ne joue pas l’une (la nature) contre les autres (les civilisations). Ensemble, inextricablement, elles sont remises à la garde de cette créature qu’est l’homme. L’écologie est donc, pour moi, d’abord une question de dispositions à former, à cultiver : égards, scrupules, tact, gratitude. Ce dont la Terre, les bêtes ont besoin ce n’est pas d’un homme qui efface la frontière qui le sépare de la nature. La grande vertu de l’effraction de l’écologie dans nos vies, c’est à la fois sa vertu épiphanique (des réalités pour lesquelles nous n’avions plus de regard redeviennent des objets d’attention) et sa vertu de “réincarnation”, si je puis dire : on dénonce volontiers, et à très juste titre, la baisse de niveau intellectuel, on ne s’inquiète pas suffisamment, à mon sens, de l’indigence du vocabulaire de la sensibilité. Or, celui-ci pour se former demande la fréquentation des réalités sensibles et de ceux qui nous apprennent à les percevoir, les poètes, les peintres, les musiciens. Hélas, l’écologie est plus intéressée à fabriquer des “acteurs du changement”, des armées d’indignés, que des âmes incarnées et capables de s’émerveiller.
L’Écologie ou l’ivresse de la table rase, de Bérénice Levet, Éditions de l’Observatoire, 224 pages, 19 €.
France24 - World
Mali accuses France of spying over video of mass grave
Issued on: 27/04/2022 - 02:42
NEWS WIRES
Mali on Tuesday accused the French army of “spying” and “subversion” when it used a drone to film what France alleged was mercenaries burying bodies near a military base.
The drone “illegally” flew over the Gossi base on April 20, the day after French forces handed the site back to Mali, the junta said in a statement.
The following day, the French army shared a video it said showed Russian mercenaries covering bodies with sand to falsely accuse the departing troops of war crimes. Two soldiers could be seen filming the half-buried corpses.
Earlier on Tuesday, Mali’s military announced an inquiry into the discovery of a mass grave at the Gossi base.
The army said it found the grave the day after the images were published, and claimed the bodies’ advanced stage of putrefaction ruled out Malian soldiers’ responsibility.
It subsequently accused France of spying and attempting to sully the reputation of Malian forces with the drone-filmed video.
“The said drone was present... to spy on our brave FAMa (Malian armed forces),” government spokesman Abdoulaye Maiga said.
“In addition to the spying, French forces were guilty of subversion by publishing false images worked up to accuse the FAMa of responsibility for killing civilians, with the aim of tarnishing their image.”
Bamako said “foreign aircraft, notably operated by French forces” had deliberately violated Malian airspace more than 50 times since the start of the year.
France, Mali’s former colonial power, is winding down its almost decade-long, anti-jihadist military operation in the West African state.
But in February, it decided to pull out its troops after falling out with the military junta, especially over its rapprochement with the Kremlin.
France and the United States have accused mercenaries from the Kremlin-linked security firm Wagner of deploying in Mali, where the junta claims the Russians are just military instructors helping to restore order.
Vast swathes of Mali lie beyond government control due to the jihadist insurgency, which began in 2012 before spreading three years later to neighbouring Burkina Faso and Niger.
The impoverished and landlocked Sahel state has been ruled by a military junta since an August 2020 coup, which was propelled by protests against the government’s handling of the war against the jihadists.
The conflict was said to have led to thousands of military and civilian deaths and forced hundreds of thousands of people to flee their homes.
The junta initially promised to restore civilian rule, but it failed to meet an earlier commitment to West African bloc ECOWAS to hold elections in February this year, prompting regional sanctions.
(AFP)
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Mali jihadist group claims capture of Russian Wagner group fighter
Several soldiers killed, dozens injured in attacks in Mali
Exclusive videos
France says mercenaries from Russia's Wagner Group staged 'French atrocity' in Mali
France24 - World
Video: Afghan businesses struggle to survive since Taliban takeover
Issued on: 27/04/2022 - 09:10
FRANCE 24
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Since the Taliban takeover in August 2021, nearly 2,000 factories across Afghanistan have shut down as factory owners struggle under the combined pressure of a collapsed banking system, decrease in purchasing power, and a drop in international investments. The dire economic situation is hitting business owners and their employees hard.
Farhad Safi had a flourishing saffron export business before the Taliban came to power in August 2021. His young company, which was started in 2019, could not survive the Taliban takeover.
"When Taliban came to Kabul everything stopped. There is no DHL, there is no Fedex, so right now we cannot send anything from Afghanistan to outside. The money of the saffron we were selling in USA cannot be sent by my partner to Afghanistan, and we cannot take the money from the banks," said Safi.
In Kabul, more than a 1,000 private businesses have closed since August 2021. But a few did manage to survive, such as Safe Pad Prosperity, a social enterprise manufacturing reusable sanitary napkins. But with orders declining, employees are now paid only 5,000 Afghanis, or about 54 euros a month, about half of what they made before last August.
"When the Taliban took over, we were closed for two months. Then we reopened but we import our raw material from India and direct deliveries have stopped. So everything goes through Dubai and then comes here. That means it costs more and takes longer to get delivered. The other difficulty is that the prices of everything have increased in Afghanistan,” explained Safe Pad Prosperity owner Arezo Osmani.
Some businesses though did not survive the takeover.
In Kabul’s commercial Shar-e-Now district, karaoke restaurants remain shut eight months after the Taliban came to power.
Noor Mohammad Hussaini, a Kabul barber, says business has declined.
“Before, young people used to come here, they used to laugh, they used to have karaoke nights. There were concerts. It was very popular. But it's closed now. The Islamic Emirate has banned it," said Hussaini.
Hussaini has lost 60 percent of his business. “With the Islamic Emirate most of the men don't touch their beards. Some are still coming but just to get a haircut," he explained.
According to the World Bank, the Afghan economy is expected to further contract in the coming year.
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AFGHAN WOMEN’S RIGHTSOnline education is the only hope for Afghan schoolgirl, but it’s a slog
FEATUREA university falls, taking down a symbol of US soft power, Afghan cultural dignity
Afghan women’s rights groups vow mass protests if Taliban keep girls’ schools shut
France24 - World
UN raises bar for using Security Council veto
Issued on: 27/04/2022 - 00:12
NEWS WIRES
The 193 members of the United Nations General Assembly adopted by consensus Tuesday a resolution requiring the five permanent members of the Security Council to justify their use of the veto.
The push for reform, which was greeted with applause in the chamber, was revived by Russia’s invasion of Ukraine.
The measure is intended to make veto-holders United States, China, Russia, France and Britain “pay a higher political price” when they use the veto to strike down a Security Council resolution, said an ambassador who asked to remain anonymous.
It is unclear if the five permanent members will use the veto less, or more – as they could propose controversial texts they know their rivals will veto only to force them to justify their stance publicly.
First proposed more than two years ago, the measure provides for the General Assembly to be convened within 10 working days after a veto “to hold a debate on the situation as to which the veto was cast,” according to the text.
Almost 100 countries joined Liechtenstein in co-sponsoring the reform, including the United States, Britain and France – a rapid rally of support that caused widespread surprise at the UN.
Neither Russia nor China were among the sponsors, though. A diplomat from one of the two countries, who asked not to be named, criticized the move, saying it will “divide” the UN even further.
‘Not directed at Russia’
The measure will “create a new procedure,” said Liechtenstein’s ambassador Christian Wenaweser, who insisted the proposal is “not against anyone.”
“It is not directed against Russia,” he said, despite the fact that the proposal’s revival came as the Security Council has proven incapable of condemning Russia’s invasion of Ukraine, due to Moscow’s veto power.
>> Read more: Act or dissolve: Zelensky challenges UN
From the United States’ perspective, Russia has abused its right of veto for two decades and the proposed text is intended to remedy the situation.
Wenaweser said the text aimed to “promote the role of (the) United Nations, to promote multilateralism and to promote the voice of all of us who are not veto holders and who are not on the Security Council on matters of international peace and security.”
The text is non-binding, and nothing prevents a country that has used its veto from declining to explain its actions to the General Assembly.
But its application “will shed light” on the use of the veto and on the “blockages” within the Security Council, said one ambassador, on condition of anonymity.
In addition to its five permanent members, the Security Council also has 10 members elected for two years, without the right of veto.
Among the co-sponsors of the resolution were – in addition to Ukraine – both Japan and Germany, which are hoping to become permanent members in a potentially enlarged Security Council.
But neither Brazil nor India, two other potential candidates for a permanent position on the Council, are on the list of co-sponsors obtained by AFP.
(AFP)
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WAR IN UKRAINEAct or dissolve, Zelensky challenges UN, but Ukraine atrocities already pile pressure on Russia
As it happened
Russia's Gazprom to halt gas supplies to Poland, Bulgaria
Humanity entering ‘spiral of self-destruction’, UN warns
Valeurs Actuelles
Une histoire de la famille Peugeot
Sur la couverture, une photo en noir et blanc de l’équipe première du Football club de Sochaux-Montbéliard (FCSM), pour la saison 1980-1981, l’année de la demi-finale en Coupe de l’UEFA. Au centre le gardien, Albert Rust, cheveux bouclés, ballon en main. À sa droite, la moustache de l’attaquant vedette, Patrick Revelli. Au-dessus du short Adidas en synthétique, un maillot rustique frappé du lion – celui de Belfort et, bien sûr, celui de Peugeot, dont le nom apparaît en grand, à l’arrière-plan, sur le toit de la tribune du stade Auguste-Bonal, ancien stade de la Forge.
C’est d’une forge que tout est parti ; une forge qui fut un moulin. Un cours d’eau, du minerai de fer, l’aventure pouvait commencer. Nous sommes à Hérimoncourt, dans le Doubs, au début du XIXe siècle. La famille Peugeot, qui ne porte pas encore un nom de voiture, va très vite bâtir un empire. Bientôt, toute la région lui appartiendra : « les logements, les lignes de transport, les magasins d’alimentation, les lavoirs, les sociétés de distribution d’eau et d’électricité », écrit Jean-Baptiste Forray. Du berceau au tombeau ! « Ici, tout le monde est, a été ou sera Peugeot. »
Après les crinolines, les poivrières, les pelles, les premiers vélos, place aux voitures. À Sochaux-Montbéliard, cinq générations d’ouvriers vont fabriquer quelque 23 millions de 403, 504 et autres 605. « Ces travailleurs , écrit Forray, ont été les fers de lance des Trente Glorieuses. Les artisans du boom de l’automobile. Il y avait, chez eux, une fierté du devoir accompli. » Les “Peuge” étaient viscéralement attachés à leur boîte, pour laquelle ils travaillaient de père en fils. Dans les années 1970, Peugeot-Sochaux était, avec 42 000 salariés, le premier site industriel d’Europe. Comme souvent, la firme s’est aussi donné une vitrine, éminemment populaire : une équipe de football. Fondés en 1928, longtemps détenteurs du record du nombre de saisons passées dans l’élite (66), les Lionceaux du FCSM incarnent Peugeot comme Peugeot incarne Sochaux.
Malheureusement, l’histoire est passée par les marches de l’Est comme elle est passée partout en France – l’un des grands mérites de l’ouvrage de Jean-Baptiste Forray étant de toucher à l’universel en se plongeant dans le particulier d’un exemple. L’histoire est passée, et elle a beaucoup cassé, à Sochaux-Montbéliard comme ailleurs. La famille a perdu le contrôle de son empire. Peugeot est devenue PSA puis Stellantis. Le patron, Carlos Tavares, dont l’auteur livre un portrait plus amer que cruel (assorti de ce bon mot de supporter déçu : « On est tombé sur le seul Portugais qui n’aime pas le foot »), n’est pas à proprement parler un nostalgique. Il n’est pas non plus bling-bling. Seulement, c’est un gagneur. « Pour lui, Sochaux est entre très loin et nulle part », écrit l’auteur. On traque les coûts partout. Les 42 000 salariés du site ne sont déjà plus que 6 000, mais on peut toujours faire mieux. Et puisque le moindre euro doit être dépensé utilement, adieu les Lionceaux ! En 2014, Peugeot lâche le FCSM, qui vient d’être relégué en Ligue 2, où il se trouve encore.
C’est ainsi que meurt un club, c’est ainsi que se dissout lentement un patrimoine, que se détache un lambeau de la chair de la France, que s’oublie une histoire. Le FCSM remontera peut-être en Ligue 1. Une nouvelle industrie redynamisera peut-être ce territoirer. Stellantis deviendra peut-être le leader mondial des véhicules hybrides. Peu importe ! Comme le prophétisait Péguy : « Je ne dis pas : “Le peuple est perdu. ” Je dis : “Nous avons connu un peuple que l’on ne reverra jamais. ” »
Au cœur du grand déclassement, la fierté perdue de Peugeot-Sochaux, de Jean-Baptiste Forray, Les Éditions du cerf, 304 pages, 20 €.
France24 - World
Moldova urges calm, boosts security after Transnistria blasts
Issued on: 26/04/2022 - 16:56
NEWS WIRES
Ex-Soviet Moldova on Tuesday urged citizens to stay calm and stepped up security after a series of blasts in a Russian-backed separatist region raised fears of a spillover from the war in Ukraine.
The breakaway region of Transnistria said there were explosions on Monday and Tuesday in the security ministry, a military unit and a radio tower belonging to Russia, and called them “terrorist attacks”.
Transnistria is located about 80 kilometres (50 miles) from Moldova’s capital Chisinau, bordering western Ukraine.
“We urge citizens to keep calm and feel safe,” President Maia Sandu said after a meeting of the national security council.
She recommended stepped up patrols and vehicle checks near a buffer zone with Transnistria, tighter public safety measures and security checks on critical infrastructure.
The conflict in Ukraine has sparked fears in Moldova that it could become Russia’s next target.
Ukraine accused Russia of staging the blasts with presidential aide Mykhailo Podolyak tweeting that Moscow “wants to destabilise the Transnistrian region and hints Moldova should wait for ‘guests’”.
The Kremlin expressed “concern” over the explosions. Russian state news agency RIA Novosti quoted a source in the Transnistria government as saying that attackers had entered from Ukraine.
The Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE), the world’s largest security body, condemned “all attempts to destabilise (the) situation” in Transnistria and its buffer zone.
>> Inside Moldova's Transnistria, the pro-Russian enclave on Ukraine's border
Two explosions hit a radio tower re-broadcasting Russian stations near the Ukrainian border early Tuesday, the interior ministry of the breakaway region said.
It also said offices of the state security ministry in the main city Tiraspol were hit by what appeared to be a grenade-launcher attack on Monday evening, a public holiday for Orthodox Easter.
Windows and doors were blown out and smoke was “billowing out of the buildings”, a statement said.
Transnistria’s security council said a military unit had been hit in the village of Parkany near the main city of Tiraspol.
Russian speakers ‘oppressed’
“We are observing closely and the news prompts concern,” Kremlin spokesman Dmitry Peskov said, while declining comment on who was behind the attacks.
Sandu said this was “an attempt to escalate tensions,” and blamed “internal differences between various groups in Transnistria that have an interest in destabilising the situation”.
Transnistrian leader Vadim Krasnoselsky suggested Ukraine was to blame and asked Kyiv to investigate the “illegal movement of... fighters on Transnistria’s territory and their committing a terrorist act on our territory”.
Transnistria declared a “red” level of terror threat for 15 days, stepped up security checks on roads and its frontier with Moldova, switched schools to remote learning and cancelled a parade commemorating World War II victory on May 9.
The unrecognised region seceded in 1990, followed by a short war in 1992, with Russian forces fighting alongside separatists against Moldovan forces.
In a frozen conflict, Russia has deployed troops there, guarding a stockpile of some 20,000 tonnes of munitions.
Chisinau has long called for the Russian troops to leave.
A senior Russian military official last week raised the issue of “oppression” of Russian speakers in Transnistria in the context of Russia’s military campaign in Ukraine.
Moldova’s foreign ministry summoned Russia’s ambassador over the comments.
The former Soviet republic of 2.6 million people is one of Europe’s poorest countries.
Unlike neighbouring Romania, it is not a member of NATO. It formally requested to join the bloc in March.
(AFP)
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Moldova's pro-Russian president concedes race to pro-European challenger Sandu
Analysis
Moldova, then Georgia, now Ukraine: How Russia built ‘bridgeheads into post-Soviet space’
REVISITED
Video: Transnistria, a republic in limbo at the edge of Europe
Valeurs Actuelles
La marche inexorable vers la légalisation de l’euthanasie
À la suite d’un accident de voiture survenu en 2014, Fabiano Antoniani est devenu gravement handicapé. En 2017, ayant décidé de mettre un terme à ses jours, l’intéressé choisit d’aller en Suisse qui, contrairement à l’Italie, autorise le suicide assisté. Un homme politique italien, membre des Radicaux italien, Marco Cappato, l’y accompagne avant de se dénoncer à la police pour l’avoir aidé à se suicider. La cour d’assises pose préalablement une question à la Cour constitutionnelle. L’article 580 du code pénal réprime toute forme d’aide au suicide mais, étant d’origine “pré-républicaine”, ne serait-il pas contraire à la Constitution italienne ? La cour d’assises observe en effet que cet article présuppose une valorisation du caractère sacré et de l’indisponibilité de la vie, au service des obligations sociales de l’individu, considérées comme prééminentes dans la vision mussolinienne. Par une ordonnance no 207 en 2018, la Cour constitutionnelle répond que si l’incrimination du suicide assisté n’est pas contraire à la Constitution, la décision du patient de mourir par arrêt des traitements entraîne tout de même des effets contraignants sur le médecin. En effet, la Cour rappelle qu’elle a déjà affirmé le principe du consentement éclairé du patient à l’arrêt des traitements et à la sédation profonde et continue jusqu’à la mort, conformément à ce que reconnaît la loi italienne de 2017, équivalent de la loi française Leonetti-Claeys. Devant cette contradiction, la Cour constitutionnelle choisit donc de renvoyer à une audience ultérieure pour donner au Parlement le temps d’adopter éventuellement une nouvelle loi qui prendrait les dispositions nécessaires.
Mais aucune loi n’ayant été adoptée pour résoudre ce dilemme entre la pénalisation du suicide assisté et le droit des malades à arrêter tout traitement, la Cour ne pouvait pas s’abstenir de statuer au fond. Dans l’arrêt no 242 de 2019, elle exclut donc la pénalisation de celui qui « facilite l’exécution d’une intention de se suicider formée de manière autonome et libre » dans le respect des conditions légales s’appliquant aux personnes qui pouvaient déjà choisir de mourir en renonçant à tout traitement. La Cour établit ainsi un continuum entre l’action du médecin requise pour anticiper une fin de vie et son action pour précipiter la mort. Pourquoi le suicide assisté continuerait-il à être pénalisé alors que l’arrêt des traitements (dont l’hydratation, l’alimentation et la respiration artificielle) suivi d’une sédation profonde et continue jusqu’à la mort ne l’est pas ? Ne s’agit-il pas de deux actes médicaux au profit des mêmes patients “autodéterminés” et dont les effets sont identiques ? La disposition contestée du code pénal est donc jugée contraire à la Constitution.
Progression de l’euthanasie en Europe
À l’été 2021, le Parlement italien accepte finalement d’envisager une proposition de loi de compromis relative au suicide assisté qui reprend les conditions de dépénalisation dictées par la Cour constitutionnelle dans son arrêt de 2019 : patients présentant une pathologie irréversible, une souffrance intolérable, bénéficiant d’un traitement de maintien en vie et capables de prendre une décision libre.
En même temps, une pétition en vue d’un référendum, lancée par une association militante et qui recueille plus de 750 000 signatures, va beaucoup plus loin que la proposition de loi. Le texte propose la dépénalisation de l’homicide d’une personne consentante sans exiger d’autre condition que la validité du consentement de l’intéressé. Cependant, la Cour constitutionnelle italienne le rejette en février 2022.
Désormais, c’est la proposition de loi parlementaire qui ouvrira la porte au suicide assisté. La crainte des excès libertaires du référendum est passée. Les conditions posées sont pourtant très subjectives. Le glissement d’un arrêt des soins avec sédation vers l’euthanasie dite “active” est en marche parce que le continuum est inéluctable.
Le droit à la vie effacé au profit de la liberté individuelle
On ne peut s’en étonner parce que ce glissement a déjà opéré ailleurs en Europe. En ce sens, un tour d’horizon sur les droits étrangers n’est pas inintéressant pour mieux comprendre et mieux envisager les débats sur la fin de vie dans les pays comme l’Italie ou la France.
Quelques exemples suffisent pour prouver que, malgré un attachement aux mêmes droits fondamentaux, le principe du respect de la vie et de la dignité humaine peut disparaître très rapidement. Ce qui prévaut en effet en Belgique, en Autriche, en Suisse, c’est la volonté du patient, la volonté de l’aidant au suicide, la liberté individuelle et l’autodétermination.
En Suisse, depuis 1942, et en Autriche depuis 2021, le suicide assisté est autorisé. En Suisse, d’abord, c’est l’interprétation de l’article 115 du code pénal qui permet de ne pas sanctionner le suicide assisté, lorsqu’il a été mû par des motifs “honorables”. Au contraire, si l’assistance au suicide est motivée par des considérations utilitaristes, elle est sanctionnée pénalement. Ainsi, c’est la nature de l’intention de l’aidant au suicide qui rend le meurtre moins condamnable. Si donc tout réside dans l’intention, on ne voit pas comment l’euthanasie pourra être sanctionnée, surtout quand elle a pour but de soulager les souffrances et de répondre à la demande d’un patient. Par souci de cohérence, l’euthanasie pour motifs “honorables” ou par compassion ne devrait plus être sanctionnée. Et on y arrive puisque les députés suisses ont récemment refusé d’exempter les établissements du devoir de proposer le suicide assisté. En Autriche, ensuite, c’est la récente loi du 16 décembre 2021 qui a légalisé le suicide assisté pour les personnes atteintes d’une maladie grave ou incurable. Ainsi, sous condition du consentement libre et éclairé du patient, et de la validation de deux médecins, “l’aide médicale à mourir” est proposée à tout patient gravement malade.
L’euthanasie progresse en Europe
Sans légaliser l’euthanasie dite “active”, la Suisse et l’Autriche ont gravement entaillé le principe absolu de ne pas tuer, et le processus ne demande qu’à suivre celui qui a été enclenché en Belgique il y a déjà quelques années.
En effet, la Belgique a été pionnière dans la légalisation du droit à l’euthanasie et au suicide assisté. Elle est un “modèle” et un avertissement pour les pays qui s’embarquent dans la remise en cause du droit à la vie et de la dignité des patients malades et en fin de vie.
Dans la mesure où le patient est conscient et capable d’exprimer sa volonté, quel que soit son âge, le médecin belge est autorisé à lui administrer un produit létal. Lorsque la personne est inconsciente, c’est aussi sa volonté qui prévaut, à travers ses “déclarations anticipées”, qui sont valables à perpétuité, sans obligation de renouvellement. Par ailleurs, aucun contrôle n’est effectué avant ; un comité contrôle a posteriori seulement si les conditions prévues pour l’euthanasie ont été respectées. Enfin, si la clause de conscience existe toujours pour les médecins qui refuseraient de mettre fin intentionnellement à la vie d’un patient, ils ont l’obligation de rediriger le patient vers un autre médecin. C’est donc la volonté du patient et son droit à l’autodétermination qui deviennent la norme, sans plus aucune considération du principe fondamental, absolu et universel, du respect de la vie et de la dignité humaine.
Les droits étrangers permettent ainsi de constater qu’en France aussi le droit à la vie des personnes vulnérables et l’interdit absolu de tuer sont en danger : le suicide assisté et l’euthanasie s’insèrent dans les sociétés contemporaines sous couvert de liberté individuelle, de compassion et de consentement. C’est d’ailleurs sur ce fondement que l’association Dignitas avait formé une question prioritaire de constitutionnalité, rejetée par le Conseil d’État le 21 décembre dernier. Mais ce rejet ne met pas la France à l’abri de nouvelles législations, bien au contraire.
Loi Claeys-Leonetti, première étape vers la légalisation de l’euthanasie
En France, les lois Leonetti et Claeys-Leonetti de 2005 et 2016, relatives aux droits des malades et des personnes en fin de vie, ont créé une véritable rupture avec la loi du 9 juin 1999 visant à garantir le droit à l’accès aux soins palliatifs.
Présentée comme “un progrès” pour les malades et les professions de santé, la loi Leonetti constitue le terreau qui permettra, demain, de légaliser le droit de se donner la mort, par injection/administration d’une substance létale avec l’assentiment du corps médical. Les pièges de cette loi sont multiples.
D’abord, l’exposé des motifs invitait à assimiler l’alimentation à un traitement alors qu’elle est un soin de base dû à toute personne. Ensuite, cette loi a explicitement autorisé l’arrêt des traitements qui n’ont pour seul effet que le maintien artificiel de la vie du patient. Largement sujette à interprétation, cette disposition a permis au Conseil d’État de juger légale la décision médicale de provoquer la mort par arrêt de l’hydratation et de l’alimentation artificielles d’un homme placé dans l’impossibilité d’exprimer ses volontés, et qui n’était pas en fin de vie. Les personnes trisomiques, qui présentent un risque augmenté de développer la maladie d’Alzheimer précocement, peuvent être victimes de ce type de décision contre leur volonté.
La sédation profonde, un glissement dangereux
Au regard des souffrances provoquées par l’arrêt de la nutrition et l’hydratation, la loi Claeys-Leonetti, votée dix ans après la loi Leonetti, l’a associé systématiquement à une sédation profonde et continue jusqu’au décès. Cette pratique vise incontestablement à accélérer voire à provoquer la survenance de la mort du patient.
Ainsi, la loi française permet aux médecins de prendre des décisions très clairement ordonnées vers la mort. Dès lors, la légalisation de l’euthanasie dite “active”, par injection/administration d’une substance létale, en constitue la suite logique. L’infraction au serment d’Hippocrate – « Je ne provoquerai jamais la mort délibérément » – est consommée. Il ne reste plus qu’à débattre de la méthode : une injection par le médecin ? un comprimé à prendre soi-même ?
Incohérence du droit
Depuis plusieurs années, le débat se cristallise autour d’une opposition entre les défenseurs de la vie et de la dignité humaine et les promoteurs de l’euthanasie. Aujourd’hui, la voie de la dépénalisation du suicide assisté est considérée par certains comme un moindre mal. À tort, car la mort reste l’objectif à atteindre. De surcroît, le médecin reste impliqué dans le processus car il devra établir la recevabilité de la demande de suicide faite par son patient. Comment concilier cette perspective avec le délit de non-assistance à personne en danger, prévu et réprimé par l’article 223-6 du code pénal ? La loi française n’est pas à une contradiction près.
Rappelons-nous que « le médecin est fait pour se battre contre la mort. Il ne peut subitement changer de camp et se mettre du côté de la mort » (Dr Jérôme Lejeune).
Il est urgent de remettre en cause la constitutionnalité des lois Leonetti, qui sont contraires à la dignité humaine. Car aucune considération, tenant par exemple à la dégradation de l’état physique d’une personne, ne peut conditionner la reconnaissance de cette dignité.
* Jean-Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme-Lejeune. La rédaction de ce texte a bénéficié de l’expertise de Mariette Guerrien et Guillemette Despaigne, juristes à la Fondation.
France24 - World
Retired Colombian soldiers confess to murdering scores of civilians
Issued on: 27/04/2022 - 04:02
NEWS WIRES
Shirli SITBON
Ten retired members of Colombia’s military began admitting to victims’ families on Tuesday their roles in the assassination of 120 civilians that were later presented as rebels killed in combat.
It was the first public admission by the former soldiers that they had made people disappear before killing them in cold blood.
One general, four colonels and five officers, as well as a civilian, were due to make their confessions to the special tribunal set up as part of the 2016 peace deal that ended a half century of conflict between the government and Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC) rebels.
The “false positives” scandal in which murdered civilians were passed off as enemy combattants is the largest ever to have rocked Colombia’s armed forces.
“I ask you to clear our family names ... they were rural workers, not subversives, guerrillas and thugs as they were branded,” said Eduvina Becerra, the partner of Jose Ortega, a murdered farmer.
Around 50 of the victims’ family members showed up to the university theater in Ocana, close to Colombia’s northern border with Venezuela, where the Special Jurisdiction for Peace (JEP) hearing took place.
“I acknowledge and accept my responsibility as co-perpetrator” of the murders that took place between 2007 and 2008, said Nestor Gutierrez, a former non-commissioned officer in the army.
“We murdered innocent people, peasants,” said Gutierrez, promising to “clarify it here before the judgment, before the world, before the country.”
In front of an audience of sobbing family members, the soldiers gave details about how they murdered the victims, most of whom were men aged 25 to 35.
The JEP, which was set up in 2017 to try the worst atrocities committed during the conflict, said that Ocana was the site of a sinister plan thought up by a battalion stationed in the town of 100,000 and motivated by “the army’s institutional policy of counting bodies” to inflate the reporting of their successes in combating guerrillas and other armed groups.
The tribunal says more than 6,400 civilians were murdered between 2002 and 2008 after being lured to areas far from their homes.
The JEP has the authority to offer alternatives to jail time to people who confess their crimes and make reparations.
The Catatumbo region where Ocana is located is home to the largest area of illegal coca leaf crops used to make cocaine in the world, making it a hub for organized crime.
The hearing is due to last two days with former general Paulino Coronado the highest ranking officer on trial.
(AFP)
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Civilians among 11 killed by military in Colombia raid, say human rights groups
Leader of rebel group that rejected peace deal killed in Colombia, says president
UN hails Colombian peace process, despite setbacks, as US to remove FARC from terrorist list
Valeurs Actuelles
Festival de Cannes : l’étonnante présence de Ladj Ly dans le jury
Le 75e Festival de Cannes approche à grands pas. L’événement cinématographique se déroulera du 17 mai au 28 mai prochains. Et le jury a été dévoilé. L’acteur français Vincent Lindon présidera le jury du Festival de Cannes cette année et remettra la Palme d’or à l’un des 21 films en compétition. Il sera entouré de huit jurés comme l’actrice suédoise Noomi Rapace, ou le réalisateur français Ladj Ly. Cette dernière désignation est pourtant quelque peu critiquée sur les réseaux sociaux. Ladj Ly, qui a connu un grand succès grâce au film Les Misérables, est pointé du doigt pour son passé tumultueux.
Prison ferme, suspecté de détournements de fonds
Ladj Ly avait, en effet, été condamné en 2011 à trois ans de prison ferme pour « enlèvement et séquestration ». Même s’il a toujours nié les faits, l’artiste français était accusé d’avoir mené une expédition punitive, en janvier 2009, accompagné de deux complices. Plus récemment, lui et son frère ont fait l’objet d’une enquête du parquet de Bobigny. Une information qui avait été dévoilée par Mediapart en février dernier.
Ladj Ly a fondé l’école de cinéma Kourtrajmé, basée à Montfermeil, en Seine-Saint-Denis. Mais il est suspecté d’avoir détourné 285 000 euros du compte de l’association Cité des arts visuels – qui gère l’école – ainsi que 50 000 euros depuis les caisses de la société de production Lylyfilms, qui a co-produit les Misérables. Une autre transaction de 118 000 euros du compte de l’association à la société Lylyfilms ferait aussi l’objet d’analyses. Des justificatifs seraient manquants. Les antécédents de Ladj Ly n’auraient, pour l’instant, pas l’air de déranger le Festival de Cannes.
France24 - World
Man City narrowly beat Real Madrid in Champions League semi-final thriller
Issued on: 26/04/2022 - 23:37
FRANCE 24
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Manchester City have a slender lead to defend in the second leg of their Champions League semi-final against Real Madrid after winning a thrilling first leg 4-3 at the Etihad on Tuesday.
The English champions could live to regret not killing off the 13-time winners after taking a two-goal lead three times.
Kevin De Bruyne, Gabriel Jesus, Phil Foden and Bernardo Silva were on target for Pep Guardiola’s men, who should have scored many more.
But Karim Benzema’s double and a brilliant individual effort from Vinicius Junior gave Madrid hope of another famous Champions League fightback at the Santiago Bernabeu on May 4.
Guardiola lamented letting Liverpool escape “alive” in the Premier League title race after a 2-2 draw at the Etihad nine days ago and will have similar regrets after a blistering opening that could have seen City go 4-0 up inside half an hour.
Madrid were playing in their 30th semi-final to City’s third, but the English giants lived up to their tag as pre-tie favourites early on.
Only 92 seconds had passed before the Madrid rearguard was breached by Riyad Mahrez’s quick feet and perfect cross for De Bruyne to stoop and head past Thibaut Courtois.
Guardiola has often been criticised for overthinking his team selection at the business end of the Champions League.
But his decision to break from the mould of the past two seasons and play Jesus as a central striker was inspired as the Brazilian ran the Real defence ragged.
Jesus pounced to make it 2-0 after just 10 minutes after David Alaba failed to deal with De Bruyne’s cross.
The Spanish champions-elect were without Casemiro and his absence showed as City cut through midfield on the counter-attack at will.
Guardiola was furious with Mahrez after he selfishly smashed into the side-netting with Foden awaiting the cross for a tap in.
Moments later it was Foden who was guilty of wasting a glorious chance when he dragged wide another pinpoint De Bruyne through ball.
Benzema rouses Madrid
Benzema dragged Madrid back from the dead to see off Paris Saint-Germain and Chelsea in the previous two rounds and again rose to his side’s rescue before half-time.
The Frenchman cushioned in his 40th goal of the season off the post from Ferland Mendy’s cross.
Yet, Madrid’s good work in steadying the ship towards the end of the first half was undone in another slow start after the break.
Mahrez hit the post when one-on-one with Courtois before Dani Carvajal blocked Foden’s follow-up on the line.
Fernandinho was forced to deputise at right-back after replacing the injured John Stones in the first half.
And the City captain had a major role to play in two goals in two minutes at either end.
Firstly, he picked out Foden to restore City’s two-goal lead.
But the 36-year-old showed his age as Vinicius sprinted clear of his Brazilian compatriot from the halfway line before slotting past Ederson.
City continued to create chances at an alarming rate for Carlo Ancelotti but it took something special when they did finally get a fourth.
Oleksandr Zinchenko was fouled on the edge of the area, but Romanian referee Istvan Kovacs played advantage and Silva thrashed into the top corner.
Again City failed to put the tie to bed as Mahrez was inches away from finding the far corner from the narrowest of angles.
But there was a final twist eight minutes from time when Aymeric Laporte handled inside the area.
Benzema was the coolest man in the stadium as he chipped the spot-kick down the middle to leave the tie on a knife-edge headed back to the Spanish capital.
(AFP)
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BBC
Streaming services facing tighter regulation in UK broadcasting shake-up
Streaming services are set to be regulated by Ofcom for the first time, under new government proposals.
Netflix, Disney+, Amazon Prime Video and other streamers will be given new rules that will bring them in line with traditional broadcasters.
The culture secretary said the move would protect audiences from harmful material.
The government also reiterated its intention to proceed with the privatisation of Channel 4.
The broadcasting reforms have been set out in a White Paper - a policy document - by the Department for Culture, Media and Sport (DCMS).
It says they are intended to create a "new golden age" of British TV and "help the nation's public service broadcasters thrive".
Culture Secretary Nadine Dorries said: "The UK's TV and radio industries are world-renowned for their creativity, driven by exceptional talent that is delivering groundbreaking public service programming.
"Set against the backdrop of the digital transformation of our viewing habits, today's plans will revamp decades-old laws to help our public service broadcasters compete in the internet age."
Streaming regulations
While linear TV channels must currently abide by Ofcom rules, most Video on Demand (VoD) services are not currently subject to the regulator's Broadcasting Code.
The changes put forward would oblige VoDs to protect audiences from harmful or offensive material, and adhere to rules regarding accuracy, fairness and privacy.
The move will be welcomed by public service broadcasters (PSBs), who have been lobbying for streaming services to face the same regulations as them for several years.
The government said the new rules will primarily affect "TV-like" VoD services such as Netflix, ITV Hub and Now, and would "level the playing field".
Currently, the BBC iPlayer is the only VoD service which has to abide by Ofcom's Broadcasting Code.
But the proposals mean Ofcom would have the powers to draft and enforce a new VoD Code, to ensure that all streamers are subject to stricter rules.
The government said the maximum fine for regulated VoD services which break the rules will be £250,000, or an amount up to 5% of an organisation's revenue, whichever is higher.
Channel 4 privatisation
The government's intention to privatise Channel 4, which is currently publicly owned but commercially funded, is also set out in the White Paper.
It says a "change of ownership in Channel 4 will give it the tools it needs to succeed in the future as a public service broadcaster while protecting its distinctiveness".
But the proposals have been unpopular with Channel 4, which said earlier this month it was disappointed with the plans.
Chief executive Alex Mahon said there was no evidence that privatisation would benefit the channel.
Labour is also against the move, with shadow culture secretary Lucy Powell telling the Commons: "Nothing screams rudderless government like fixating on the governance of Channel 4 while people's energy bills are going through the roof. Why sell off Channel 4, and why now?"
Ms Powell added the privatisation of Channel 4 "will mean fewer British-made programmes for British audiences and fewer British jobs".
However, the government argues that Channel 4 is facing unprecedented competition for viewers.
It says it has consulted on the best way to ensure the channel's future success and sustainability, and believes this is the time to pursue a change of ownership.
PSB prominence
The government also plans to bring in legislation to ensure public service broadcasters' content is given prominence on connected devices and major online platforms, including smart TVs and set-top boxes. That includes services like BBC iPlayer, ITV Hub, All 4 and My 5.
The first five linear channels the public find when switching on their televisions are PSBs, the White Paper notes, because these slots are reserved in electronic programme guides on TV sets, including on platforms such as Sky and Virgin Media.
However, the government acknowledged PSBs have been finding it increasingly difficult to secure their presence and maintain their prominence on newer and global platforms, something the new rules would address.
Sporting rights
Plans to change the digital broadcast rights for major sporting events such as the Olympic Games, men's World Cup finals, men's FA Cup final, Grand National and Wimbledon singles finals, are also set out.
Current broadcasting rules state that events of national interest should be available to view live, and for free, by the widest possible audience. As a result, broadcasters such as the BBC, ITV and Channel 4 currently air most major sporting events.
However, digital rights are not covered by the current legislation, known as the listed events regime. That means PSBs can broadcast events live, but do not always have the catch-up rights.
The Paper says that if, for example, the Olympic men's 100m final took place overnight and a different broadcaster owned the catch-up rights, a wide audience may miss out on watching it for free.
The proposals will strengthen the position of PSBs at a time when many are struggling to keep some of their biggest sporting events.
Last year, viewers complained that BBC coverage of the Tokyo Olympics was less than in previous years, after the International Olympic Committee (IOC) struck a deal with US broadcast giant Discovery.
How has the industry reacted?
An Ofcom spokesman told BBC News: "We're pleased to see the government taking forward many of our recommendations, particularly around securing prominence for on-demand public service content. We will continue to offer support with the development of future legislation."
In a statement, ITV said: "We will engage carefully with the substance of the White Paper once it is published, but many of its proposals - notably reform to prominence and inclusion rules, a more flexible approach to remits, and changes to the listed events regime - look very sensible."
Channel 4 said it "will study the White Paper issued by DCMS, and a considered response will follow".
It added: "However, Channel 4 remains committed to upholding and maximising its remit and public service purpose that has enabled it to shape Britain's creative culture and make a significant contribution to the creative industries."
Netflix said: "As we've previously said, we are supportive of measures to update the legal framework and bring our service in the UK under Ofcom's jurisdiction. We look forward to reviewing the White Paper's other proposals and continuing to engage with the government on their plans."
The BBC has not yet commented.
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Notre jeunesse
Il a longtemps paru ne pas pouvoir vieillir, comme si l’enthousiasme et la pureté d’âme des personnages qu’il incarnait à l’écran le préservaient miraculeusement des flétrissures du temps. En apprenant sa mort, le 21 avril, on était presque incrédule de découvrir qu’il avait atteint les 80 ans. Dans nos esprits, il était resté le jeune lieutenant crapahutant dans la jungle indochinoise de la 317e Section (1965), la figure poétique et mythique du Crabe-Tambour (1977), souriant aux aléas de l’histoire en glissant sur un fleuve du Tonkin, le chat noir de sa conscience sur les épaules, le jeune matelot qui va « en perm’ à Nantes » des Demoiselles de Rochefort (1967), le photographe courageux de Z, de Costa-Gavras (1969), ou le jeune lycéen amoureux de Claudia Cardinale dans la Fille à la valise , de Valerio Zurlini (1961).
Des rôles bien différents mais pareillement illuminés par sa grâce juvénile et solaire, par une sorte de pureté rêveuse qui le faisait paraître l’incarnation même d’une forme d’idéalisme sans faiblesse ni mièvrerie, d’une certaine noblesse faite de courage discret, d’une pudeur sans pudibonderie et d’une fière délicatesse d’âme. Ceux qui le fréquentaient disaient que dans la vie, Jacques Perrin était très exactement le chic type que l’on imaginait en le voyant à l’écran. On se doute que le sens de l’honneur et celui de la parole donnée exaltés par le cinéma Pierre de Schoendoerffer n’étaient pas de vains mots pour son acteur fétiche.
C’était un enfant de la balle, né en 1941 d’un régisseur de la Comédie-Française et d’une mère comédienne, Marie Perrin, dont il reprendra le nom. Après le Conservatoire, Zurlini lui donne son premier grand rôle à 20 ans, face à Claudia Cardinale donc. Il fait quelques films en Italie, dont la Corruption , de Mauro Bolognini, où il campe un séminariste que son père tente de détourner de sa vocation.
Il tourne deux fois pour Demy (le matelot des Demoiselles et le prince de Peau d’âne) et quatre pour Costa-Gavras ( Compartiment tueurs, Z, État de siège et Section spéciale), mais sa grande rencontre reste celle de Schoendoerffer, avec qui il développe une complicité qui ne doit rien à la politique (Jacques Perrin produira aussi Z, qui est un film de gauche, et l’anticolonialiste la Victoire en chantant , de Jean-Jacques Annaud) mais tout à une certaine vision de l’homme, qui était certainement aussi la sienne : « Ce qui l’intéressait vraiment, avait-il confié à Marc Charuel pour Spectacle du monde à la mort du cinéaste, c’était les hommes. […] L’important, c’était le destin des hommes, la façon dont ils souffrent et, au bout de ces souffrances, la solidarité les uns avec les autres. C’était de repérer immédiatement dans la nature humaine […] là où il y a du courage, là où il n’y en a pas. »
Une capacité d’émerveillement intacte
Du courage, il n’en manqua pas comme producteur, métier qu’il embrassa non pas pour son profit mais pour permettre d’exister à des films qui ne se seraient pas faits sans cela. Il eut à son actif quelques désastres commerciaux, dont le Désert des tartares (1976) de Zurlini, mais aussi des triomphes, comme Microcosmos (1996), qui décida celui dont les derniers mots, dans la 317e Section, étaient « Cette nuit, j’ai peur des bêtes » , à signer quelques films animaliers d’une stupéfiante beauté comme le Peuple migrateur (2001) et Océans (2009). Films dont il espérait qu’ils puissent renouveler notre capacité à nous émerveiller des splendeurs du monde. L’émerveillement, c’est la capacité à voir les choses anciennes avec un regard toujours jeune. De ce point de vue aussi, Jacques Perrin sera resté, jusqu’à la fin, étonnamment jeune.
France24 - World
'A lot of very desperate women': Texans forced to wait weeks for out-of-state abortions
Issued on: 26/04/2022 - 18:38
Sam BALL
In a small Louisiana clinic, Shayla is waiting to undergo a procedure to terminate her pregnancy, bringing to an end a long and anxious wait. Now in her 13th week of pregnancy, it has taken her over a month to get an appointment at the clinic, a five-hour car journey from her home in Houston. She is just one of many women from the Texas forced to look elsewhere for an abortion after the state introduced one of the toughest anti-abortion in the US.
Opex 360
Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse
par Laurent Lagneau · 24 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerAttachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.
« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».
Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.
Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…
« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.
Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.
Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.
Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.
Berne met son veto au transfert vers l’Ukraine de munitions produites en Suisse
par Laurent Lagneau · 24 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerAttachée à sa neutralité, la Suisse a pourtant sanctionné la Russie pour son invasion de l’Ukraine, en prenant les mêmes mesures que l’Union européenne [UE]. Ce qu’elle s’était jusqu’à présent gardée de faire, notamment après l’annexion de la Crimée. Ces sanctions visent notamment à interdire toute exportation de matériel militaire et de sécurité, à geler les avoirs des proches du Kremlin et à fermer l’espace aérien suisse aux avions russes.
« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».
Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.
Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…
« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.
Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.
Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.
Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.
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« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».
Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.
Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…
« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.
Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.
Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.
Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.
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« L’attaque militaire sans précédent perpétrée par la Russie contre un État européen souverain a incité le Conseil fédéral à modifier sa pratique actuelle en matière de sanctions », avait justifié le gouvernement suisse, assurant faire « ce pas avec conviction, de manière réfléchie et sans équivoque ».
Cependant, il n’est pas question, a priori, d’aller plus loin… Ainsi, et alors que le chancelier allemand, Olaf Scholz, est sous pression pour livrer des armements « lourds » à l’Ukraine, Berne a refusé d’accorder à l’Allemagne l’autorisation de livrer aux forces ukrainiennes des munitions produites en Suisse. C’est en effet ce que révèle le journal SonntagsZeitung dans son édition du 24 avril.
Les demandes allemandes ont été instruites par le secrétariat d’État à l’Économie [SECO]. Et celui-ci a motivé son refus en mettant en avant la neutralisé suisse et la législation sur le matériel de guerre. Et cette décision expliquerait la raison pour laquelle Berlin n’a pas pu expédier des véhicules de combat d’infanterie Marder en Ukraine…
« Les deux demandes de l’Allemagne ont reçu une réponse négative en référence à la neutralité suisse et aux critères de rejet obligatoires de la législation sur le matériel de guerre », a ainsi déclaré un porte-parole du SECO. Législation qui ne lui permet pas de livrer des armes dans les zones de conflit.
Cela étant, le type des munitions concernées n’a pas été précisé et le SECO n’a pas expliqué en quoi elles seraient liées à une posisble livraison des Marder. Pour rappel, ces blindés sont armés d’un canon Rheinmetall Mk20 Rh-202 de 20 mm, d’un lance-missiles antichar MILAN et d’une mitrailleuse MG3 de 7,62 mm.
Reste que, dans cette affaire, l’Allemagne a été prise à son propre jeu, étant donné que, avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle avait bloqué le don de canons D30 que voulait faire l’Estonie aux forces ukrainiennes… pour quasiment les mêmes raisons qui lui a opposé la Suisse pour les munitions.
Cependant, la neutralité n’interdit pas de livrer des armes à un pays victime d’une agression militaire : la Finlande et la Suède, membres de l’Union européenne [mais pas de l’Otan] ont ainsi fourni des armements à l’Ukraine. Une « décision historique » pour Helsinki, avait souligné Sanna Marin, la cheffe du gouvernement finlandais.
Valeurs Actuelles
[Entretien] Fabrice Luchini : “Michel Bouquet s’est réfugié dans l’art comme d’autres dans la mystique”
Quelles étaient vos relations personnelles avec Michel Bouquet ? Ça a été la plus belle rencontre, il y a très longtemps, dans un de mes premiers films, Vincent mit l’âne dans le pré (et s’en vint dans l’autre), ça a été l’éblouissement de découvrir cette chose unique, sa voix, sa diction, ce phrasé… Il est certainement l’un des derniers acteurs qui pratiquent cette ambition d’être au service de l’auteur de manière obsessionnelle, avec des moyens totalement singuliers : cette voix géniale, cette voix qui a une tessiture, une couleur unique. Il a été d’un tel accueil pour le jeune acteur que j’étais – et il m’a appris quasiment cinquante pour cent de mon métier en quelques minutes !
Il avait une relation très affective avec les jeunes acteurs, il était très chaleureux. On a vécu des semaines de drôlerie. J’étais à ce point fasciné par ce personnage totalement original que j’ai accepté un petit rôle dans En attendant Godot de Beckett qu’il jouait merveilleusement, où j’ai été son répétiteur en plus d’être un petit acteur dans la cour du palais des Papes. Plus tard, je lui remis son molière d’honneur, il m’a remis le mien, je le voyais dans mon quartier qu’il habitait aussi… Pas quotidiennement parce que c’était presque un moine, il consacrait sa vie au théâtre et pas tellement aux relations humaines. Mais on se voyait, j’allais évidemment le voir au théâtre, il avait la gentillesse de venir me voir aussi…
On a l’impression que le mot de vocation théâtrale avait presque été inventé pour lui…
Il était absorbé par la passion pour les auteurs. Sa vie, son obsession, son mysticisme, a été de comprendre ce que voulaient dire Molière, Thomas Bernhard, Beckett, Anouilh, Ionesco… il était investi d’une rencontre avec l’auteur, et il n’avait comme objectif que de le servir. C’est là où il a un point commun avec Louis Jouvet : il y avait comme une guerre contre lui-même, un conflit, une dialectique irrésoluble, guidée par l’obsession de la transparence, de devenir impersonnel comme un personnage de Port-Royal, une sorte de haine janséniste du moi, avec en même temps une personnalité énorme. Jouvet et lui menaient une guerre avec leur propre démon de leur personnalité. Il n’a passé sa vie qu’à essayer d’éteindre Michel Bouquet. En réalité, il ne l’a pas éteint, comme Jouvet n’a pas éteint Louis Jouvet ; mais il avait envie de devenir vide, pour que l’auteur devienne d’autant plus ample. Il était très disciple de Louis Jouvet… Il m’avait dit une phrase merveilleuse : « Jouvet est notre dalaï-lama. »
Ce qui était extraordinaire, c’était le génie de l’économie. C’est le contraire d’un acteur naturaliste. Son travail n’avait rien de naturel, et pourtant ça revenait au même. Souvent le naturalisme paraît faux, et la construction comme il la faisait paraissait naturelle. Comme chez Jouvet.
Est-ce qu’il considérait, comme Jouvet, le cinéma comme un simple gagne-pain ?
Il était moins hostile au cinéma. Dans des films comme le Jouet, il était merveilleux d’incarnation, d’économie. Mais même s’il aimait le cinéma, je pense que sa vie n’a été que le théâtre. Ça n’a rien à voir, c’est un autre métier, un autre langage, un autre projet. On ne peut même pas comparer ; il n’y a pas de hiérarchie dans ce que je vous dis, mais ça n’est pas la même pratique. Le théâtre, c’est laborieux. Bouquet me disait toujours, quand il était content de la représentation : « Le drame, c’est que demain il faut recommencer, et que je vais certainement être moins bon… »
Son approche du jeu était très cérébrale…
C’est très Diderot ; il était très obsédé par le Paradoxe sur le comédien . Mais il mettait Jouvet au-dessus de Diderot, parce qu’il a dit la phrase définitive : « Diderot n’a compris que le paradoxe, mais n’a jamais subi la passion d’être comédien. » Mais le point commun entre les trois, c’est l’idée qu’il ne s’agit pas d’être en colère, d’être dans un état naturaliste pour faire ressentir les choses aux spectateurs. Un jour, il est venu me voir au théâtre et il m’a dit : « N’oublie jamais, Fabrice, qu’ils ne viennent pas te regarder jouer, mais ils viennent jouer avec toi. » Une phrase aussi géniale, ça demande quarante ans de compréhension. C’est l’une des deux phrases qu’il m’a dites qui m’ont servi de boussole toute ma vie. L’autre, c’est au sortir de mon spectacle sur Céline et la banlieue, il n’avait pas dit un mot, je me dis « Merde, il n’a pas aimé », et au bout de cinq minutes, il lâche : « J’ai compris : quand on joue un grand auteur, le public sort renseigné sur lui-même. »
Il avait un grand sens des formules. De François Hollande, il m’avait dit [il imite sa voix sépulcrale et sa manière très particulière de détacher les syllabes] : « Il veut bien faire, mais il ne sait pas comment faire. » Un jour, dans un restaurant, la serveuse nous propose le choix entre l’espace fumeurs et non-fumeur, et Bouquet me dit : « Tchernobyl nous a explosé à la gueule, et elle me demande si je veux fumeur ou non-fumeur… » Il avait énormément d’humour.
Son perfectionnisme était impressionnant. Truffaut disait que c’était le seul acteur (avec vous, peut-être ?) qui continuait à répéter après avoir joué…
Il avait l’obsession de la langue, l’obsession du texte. Dans Godot, il devait dire une phrase banale : « Qu’est-ce qu’il a, ce fouet ? »… Cette phrase, il l’a travaillée je crois une vingtaine de jours, rien que cette phrase, à raison de quatre heures par jour. Et il m’a fait comprendre que ce fouet était en contact avec le ciel, et qu’il jouissait avec le ciel, enfin il s’était raconté une histoire démente… Il était complètement enfermé dans son travail, il avait besoin du travail pour se protéger des hommes. Il était dans un refuge quasiment mystique, comme des gens qui vont s’enfermer dans des monastères pour fuir la dureté, l’horreur du monde, la vulgarité, l’irréalité. Il y avait un côté janséniste chez Bouquet.
Un côté érémitique aussi…
Oui, le monde extérieur ne l’intéressait pas, il avait sur lui un regard très drôle. Il était très pessimiste. Il n’aimait se nourrir que des auteurs. Il s’enfermait en lui-même et il se protégeait. On ne va pas psychologiser, mais il y avait une inadaptation baudelairienne – « Ses ailes de géant l’empêchent de marcher » – ; et il s’est réfugié dans l’art comme certaines personnes se réfugient dans la mystique.
BBC
Adenovirus probable cause of mysterious child hepatitis
Health officials say there is mounting evidence that a common virus is linked to rare cases of hepatitis that have been occurring in some young children.
Globally, there have been 169 cases recorded, and one death.
In the UK alone, 114 children have become ill and 10 have needed a liver transplant.
The UK Health Security Agency (UKHSA) says a strain of adenovirus called F41 is looking like the most probable cause.
Most of the children affected are five years old or younger and have had symptoms of gastroenteritis illness - diarrhoea and nausea - followed by jaundice or yellowing of the skin and eyes (a sign that the liver is struggling).
Dr Meera Chand, director of clinical and emerging infections at UKHSA, said: "Information gathered through our investigations increasingly suggests that this rise in sudden onset hepatitis in children is linked to adenovirus infection.
"However, we are thoroughly investigating other potential causes."
Experts stress that most children who catch adenovirus will not become very unwell. Cases of liver inflammation - known as hepatitis - are extremely rare, but can be very serious.
Scientists and clinicians are now investigating whether there has been a change in the genetic make-up of the virus that might trigger liver inflammation more easily.
Another possible explanation is that restrictions imposed in the pandemic may have led to young children being first exposed to adenovirus at a slightly later point in their lives, leading to a "more vigorous" immune response in some.
Prof Calum Semple, who is an expert in infectious diseases at Liverpool University, said: "Adenovirus virtually disappeared during the Covid outbreak when there was reduced mixing and it has come back in a surge now."
He said other hypotheses are also being explored, including whether a recent Covid infection might be a trigger for the liver problems along with adenovirus.
There is no link to the Covid vaccine. None of the currently confirmed cases in under-10-year-olds in the UK are known to have been vaccinated.
Cases have been seen in all four nations of the UK.
Dr Chand told an emergency session at the European Congress of Clinical Microbiology and Infectious Diseases (ECCMID) in Lisbon earlier on Monday how the pieces of the puzzle were beginning to fit together to understand the unusual and challenging situation.
She said parents and families could be reassured that cases like these are rare, but should know the signs to check and seek advice for:
Normal hygiene measures such as thorough handwashing and good respiratory hygiene help to reduce the spread of many common infections, including adenovirus.
Children experiencing symptoms of a gastrointestinal infection including vomiting and diarrhoea should stay at home and not return to school or nursery until 48 hours after the symptoms have stopped, experts say.
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Rise in childhood hepatitis - what we know so far
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Hepatitis - UKHSA
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BBC
Do you want to find out how much your colleagues earn?
By Suzanne BearneBusiness reporter
While we might discuss love and loss at work, there's one thing we generally don't share with the people we work with - how much we earn.
But at Alan, an online health insurance provider, everyone knows all their workmates' salaries.
Staff can even give an opinion on whether they think someone deserves a pay rise.
While many companies prefer keeping salaries shrouded in mystery, the founders of Paris-based, Alan, decided to create a transparent pay structure from the moment the business launched in 2016.
"We wanted everyone to be on the same page, as it's super convenient to have full transparency - it removes the mental load of having to know who should know what," says Charles Gorintin, co-founder and chief technology officer at Alan, which employs 470 people.
It means that new recruits joining the firm cannot haggle over pay when they join. Nor can an existing member of staff use salary as a negotiating tool if they say that they have been offered a new job somewhere else.
Mr Gorintin adds: "We don't give new joiners the salary they have had in the past, whatever their negotiation skills are."
All employees at Alan get an automatic 3% annual pay rise, but for someone to receive an additional increase it is first reviewed by their colleagues. "It's partly to be held accountable to each other, and it also helps each other grow and improve," says Mr Gorintin.
But is everyone receptive to this level of openness? "The advantage is we have a straightforward culture," responds Mr Gorintin. "People will only apply, or join, if they truly want to experience it. It might not sit well with some people."
When it comes to salaries, greater transparency appears to be a growing trend, on both sides of the Atlantic. The aim of this shift is to try to finally tackle the so-called gender pay gap, in particular.
The Organisation for Economic Co-operation and Development said last year that this gap - the difference between the pay of men and women - still stands at an average 13% across its 38 member states.
Last month, the UK government launched a pay transparency trial primarily aimed at reducing it in this country. Participating businesses will have to list a salary range on every job advert, and not ask applicants to disclose their salary history.
The Government Equalities Office said that these two things aimed to provide "a firm footing for women to negotiate pay on a fairer basis".
"Women, people of colour and disabled people are much more likely to be paid less than men. So, when you ask about salary history, past pay discrimination and bias follows through from one job to the next, perpetuating gender, disability and ethnicity pay gaps," says Jemima Olchawski, Fawcett Society CEO.
Polling from the Fawcett society of 2200 people found 61% of women and 53% of men said being asked about their salary had damaged their confidence to ask for better pay.
Across in New York City, pay transparency legislation is currently due to become law on 15 May. Firms who employ more than four employees will be required to post salary ranges, in a bid to tackle both gender and race pay gaps.
Back again in the UK, this summer the Department of Business, Energy and Industrial Strategy is set to publish guidance to employers on voluntary ethnicity pay gap reporting.
UK travel firm, Flash Pack, is another business that has now adopted a transparent pay policy. The firm, which started up again this year after having to close down during the pandemic, now puts the exact salary offered on its job adverts.
This is instead of its previous practice of only saying that the pay was "competitive", and then negotiating with a new recruit from there.
Radha Vyas, chief executive and co-founder, says that the new policy saves a lot of time, as they no longer get applications from people who expect to be paid a lot more than the company could offer.
"What we found previously was... we'd get really great candidates, but they'd be really far apart on salary expectations."
Ms Vyas adds that the pandemic gave the company time to reflect on this problem.
"We also realised that, through salaries, we were perpetuating the gender pay gap. We felt we were a generous employer, but suddenly we could see a disparity amongst colleagues.
"What it meant in my previous experience of hiring was that some people are better at negotiating their salary."
London-based, FlashPack, has worked with a human resources company called Justly to help set salary benchmarks within the company.
"Now everyone knows each other's band but they don't know each other's exact salary," says Ms Vyas. "We wanted to pay everyone fairly... now we can't just hand out pay rises.
"Doing this is very hard work, there's no flexibility to overpay and underpay people. We're now at 14 staff so we're doing it now before we grow bigger."
Melanie Folkes-Mayers, founder and chief executive at HR consultancy Eden Mayers, says there are benefits to including exact salaries, or salary brackets, on job adverts.
"It cuts out so much waste," she says. "For example, instead of having 200 applicants apply for a job, a firm might end up with 50.
"But it can be very grey area, as some companies bring in people hand-picked by a recruiter and ask them what their salary expectation is," she says.
"I think it will get to the stage where companies will be more transparent, but more likely to see a grading system with a salary of between this and that."
Ms Folkes-Mayers does however question if people will want to have their salaries divulged. "In the UK, we're so private about salaries. I'm not sure how comfortable everyone will be knowing what everyone else earns.
"But it is a positive move, and helps the gender pay gap. The challenges are for smaller companies, especially when they might have headhunted a particular person.
"Sometimes some organisations say to me 'can we stop people from talking about salaries?', but people will inevitably talk, they become friends. I say if you're concerned they're going to talk, and you know there is disparity, that can be overcome through either freezing some salaries while making a conscious decision to increase certain others every six months."
Although in the UK there's no general legal requirement on employers to be transparent about pay, whether in job advertisements or otherwise, Philip Landau, employment lawyer at Landau Law, points out that there are two statutory provisions which touch on aspects of pay transparency.
The first relates to "pay secrecy clauses" in a contract of employment, he says. "These clauses are unenforceable to the extent that they seek to prevent an employee from discussing or disclosing pay when trying to identify potential pay discrimination.
"The second statutory provision only relates to employers with a workforce of 250 people or more. Such companies are required to report on their gender pay gap."
New Economy is a new series exploring how businesses, trade, economies and working life are changing fast.
These businesses have to upload data such as gender pay gap in basic hourly pay, gender pay gap in bonuses, and the proportion of men and women who get bonus payments, to a government website.
"It also needs to be published on the employer's own website in an accessible place, together with supporting narrative on the accuracy of the calculations," adds Mr Landau.
Ms Vyas says she has already seen the benefits of pay transparency, and urges other companies to step up and do the same. "If you really care about diversity you have to do it. You can't do it without doing this work."
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France24 - World
'Fear and terror': Inside Gaza militants' tunnel network
Issued on: 25/04/2022 - 16:58
Sam BALL
Tucked into the foot of a hill, the entrance is barely visible. But beneath the sandy soils of southern Gaza, lies a complex system of tunnels complete with electric lights, a ventilation system and telecoms cables. With tensions once again escalating in the region, Palestinian militants say they are preparing to use these hidden underground passages in any upcoming conflict with Israel.
Opex 360
L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne
par Laurent Lagneau · 24 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.
Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.
Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.
Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].
Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.
Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.
En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.
Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.
L’hélicoptère de transport lourd CH-47F Chinook serait en ballotage favorable en Allemagne
par Laurent Lagneau · 24 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl y a quelques jours, le constructeur américain Sikorsky, filiale de Lockheed-Martin, a dévoilé quelques détails sur son offre pour le programme « Schwerer Transporthubschrauber » [STH], qui vise à doter les forces armées allemandes [Bundeswehr] de 44 à 60 hélicoptères de transport lourd [HTL] pour remplacer les de CH-53G « Stallion » qu’elles utilisent depuis les années 1970.
Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.
Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.
Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].
Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.
Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.
En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.
Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.
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Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.
Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.
Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].
Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.
Les H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.
En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.
Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.
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Ainsi, Sikorsky a indiqué avoir noué un partenariat avec Rheinmetall Aviation Services [qui assure déjà la maintenance des CH-53G, ndlr] pour proposer à la Bundeswehr le CH-53K King Stallion, un appareil développé initialement pour les besoins de l’US Marine Corps [USMC] et qui a été récemment choisi par la force aérienne israélienne [12 exemplaires commandés et six en option, ndlr]. En outre, l’offre du constructeur américain associé également d’autres industriels, dont MTU Aero Engines, Hensoldt, Rhode & Schwarz ou encore Liebherr.
Pour rappel, le programme STH avait été lancé par le ministère allemand de la Défense en 2017, via un appel d’offres auquel Sikorsky et Boeing répondirent. Seulement, cette procédure fut annulée en 2020, Berlin ayant estimé que ce projet « aurait peu de chances de se concrétiser dans les limites de l’enveloppe budgétaire prévue tout en répondant aux exigences exprimées ». Il était alors question d’un budget de 5,6 milliards d’euros, coûts d’aquisition et de possession compris.
Finalement, et après quelques tergiversations, l’appel d’offres « STH » fut relancé en janvier 2021, avec les mêmes candidats. D’où cette nouvelle proposition de Sikorsky et celle que Boeing a dévoilée il y a quelques semaines. Basée sur le H-47F Chinook, cette dernière est soutenue par Airbus Helicopters et s’appuie sur de multiples partenariats industriels [AERO-Bildung GmbH, CAE Elektronik GmbH, ESG Elektroniksystem- und Logistik-GmbH, Lufthansa Technik, Rolls-Royce Deutschland, etc].
Et, a priori, l’offre de Boeing aurait les faveurs de Berlin, d’après des informations révélées par « Bild am Sonntag », ce 24 avril. En effet, citant des sources gouvernementales, le journal affirme que le chancelier Olaf Scholz, en concertation avec sa ministre de la Défense, Christine Lambrecht, a tranché en faveur d’un achat de 60 H-47F Chinook pour un coût estimé à 5 milliards d’euros, financé par le fonds spécial de 100 milliards d’euros dont la création a été annoncée le 247 février dernier. Le Bundestag [chambre basse du Parlement allemand] en sera informé dans les prochains jours.
révéléesLes H-47F Chinook pourraient être livrés en 2025/26, avance encore Bild am Sonntag. Celui-ci explique que ce choix est motivé par le fait que l’hélicoptère de Boeing est moins cher et qu’il est en service au sein de nombreuses forces alliées, ce qui facilitera l’interopérabilité.
En outre, le choix du Chinook pourrait aussi être vu comme une sorte de compensation après la décision de Berlin de commander des chasseurs-bombardiers F-35A auprès de Lockheed-Martin alors que le F/A-18E/F Super Hornet de Boeing avait été initialement retenu pour permettre à la Bundeswehr de maintenir sa participation au partage nucléaire de l’Otan.
Cela étant, il n’est pas impossible non plus que Boeing soit aussi choisi pour fournir aux forces allemandes des hélicoptères d’attaque AH-64E Guardian [ou Apache]. En effet, après avoir pourtant donné son accord, l’Allemagne n’a finalement pas rejoint le programme de modernisation à mi-vie du Tigre [standard Mk3], lequel a été lancé par la France et l’Espagne en mars dernier. Ce qui fait que, pour le moment, l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT] ne pourra que moderniser que 42 appareils sur les 67 en dotation.
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Les coups de food de VA
Chez Fred, bistrot depuis 1945
Cette institution du très bourgeois XVIIe arrondissement est devenue incontournable depuis l’arrivée de Laurent Hullo, le propriétaire qui a repris cette adresse datant des années 1945. Tout le monde connaît l’épicurien, qui oscille entre les tables, le sourire aux lèvres et l’œil pétillant, recevant ses hôtes comme des amis. On se rend chez Fred pour l’ambiance, mais aussi pour l’assiette canaille revisitée et raffinée. Rendez-vous d’affaires, dîner de copains ou en famille, toutes les excuses sont bonnes. Choisir l’œuf mayo (8 euros) ou la terrine du chef (11 euros), le cœur d’aloyau bleu et pommes grenailles (26 euros) ou le filet de bœuf au poivre (36 euros). Les produits sont d’une qualité formidable et les viandes de belle provenance. On adore ce vieux bistrot agréablement relooké aux prix doux.
DokiDoki, comptoir nippon
C’est le nouveau phénomène nippon qui arrive à Paris avec un modèle branché et fun. Après la mode du sushi et l’addiction aux ramens, voici le hand-roll bar, qui nous rend tous fous. Doki-Doki se cache dans l’ancienne poste du Louvre avec, en guise de tables, un comptoir monumental en béton, une déco très minérale. Au bout des baguettes : un rouleau de riz rond tiède garni de tartare de poisson cru dans une algue nori, préparé devant nous. La carte minimaliste se coche au crayon, à vous de bosser. Rolls de saumon, thon gras, Saint-Jacques, toro, crabe ou homard (à partir de 16 euros les trois), sashimis de saumon (10 euros). À boire, ginger-beer, saké ou tasse de thé. Dessert : mochi maison au sésame noir, coco, yuzu ou praliné (5 euros). Menu du jour à 22 euros.
L’EnvoléE, café caché
Sous la grande verrière d’une boutique-hôtel cachée, avec sa cheminée et son mobilier qui brouille la frontière entre intérieur et extérieur, L’Envolée doit son nom au gigantesque mobile réalisé par le sculpteur François Lavrat, qui représente une nuée d’oiseaux s’envolant. La cuisine ouverte met le chef Grégory Réjou en scène. À la carte, volontairement courte, un pâté croûte, l’œuf bio cuit à basse température. En plat, lieu jaune de Bretagne ou volaille des Landes fumée au foin. Pour aboutir sur un dessert très rock and roll avec cette pavlova ananas au romarin. À savoir, une formule pour un plat du jour 29 euros, pour une entrée et un plat ou un plat et un dessert 39 euros, et pour une entrée, un plat et un dessert, 49 euros.
Le Cent 33, un bistronomique à Bordeaux
Proche du jardin public de Bordeaux, la salle lumineuse du restaurant Le Cent 33 est avenante et fait le buzz depuis déjà quelques mois. Le restaurant des Bordelais d’adoption Fabien et Émilie Beaufour propose une cuisine française audacieuse qui plaît à une clientèle d’habitués branchés. Poulpe en salade tiède, fenouil, aneth et ponzu, râble de lapin au feu de bois, salsifis et jus de moutarde violette, morue charbonnière laquée au feu de bois, morilles et Tio Pepe. En dessert, citron Meyer et agrumes, meringue de champagne, sablé Linzer. Environ 80 euros.
BBC
Climate change: Don't let doom win, project tells worriers
By Georgina RannardBBC News Climate & Science
A new project has been launched to address rising climate anxiety in students at the University of East Anglia.
At the opening in Norwich, students told BBC News they felt hopelessness, anger and despair about climate change.
They worry how they will live in a world with an unpredictable climate and the destruction of nature.
On Thursday a new survey found that 45% of UK students worry about climate change once a week or more.
Literature student Meg Watts, 22, said that she had experienced depression after being overwhelmed by the scale of problems facing the planet. And she sought therapy after developing disordered eating when trying to cut out food packaged with plastic.
The new programme was developed with mental health charity Norfolk and Waveney Mind, who realised young people were coming for counselling about their fears about climate change.
Common worries were about food security and whether or not to have children, explained Ruth Taylor from Mind. "Young people are trying to get ready for what is coming," she suggests.
The project aims to address taboos around climate anxiety and give students the skills to manage their feelings. The organisers say it's one of the first university projects in the UK to address the issue.
It includes a series of so-called climate cafes - an informal group session where people discuss their feelings - and an eight-week course that teaches students how to turn feelings of despair and anger into "hopeful action".
Student volunteers are being trained to lead discussion groups that they plan to extend to older generations in Norfolk.
Azza Dirar, 30, said she has felt deeply depressed and despairing after witnessing environmental destruction in her home country Ethiopia. She encourages students to "tell the truth about their feelings and appreciate the beauty of life still here".
Sitting on chairs in circles, groups of students at the launch on Tuesday described their feelings about climate change.
"I have phases - sometimes I feel like it's not my fault, it's down to people-in-power. Then I read something else that says if we are not taking action, we are like climate deniers," said one participant.
"I have ups and downs. My future job will be about helping people, but sometimes I think what's the point in my education if we can't stop climate change?" another said.
Political inaction and negative news stories contribute to feelings of despair, some said.
Summing up their feelings in one word after the discussion, a handful of participants said "motivated", "peaceful," "empowered" and "encouraged", adding that sharing made them less alone.
Speaking to BBC News, development student Stephen Kirk, 21, said his anxieties around climate change began at school. He dug for information online about global warming and biodiversity, and became anxious and angry.
"Sometimes I feel quite alone with climate change and the emotions that I feel around it," he explained.
But the climate cafe was a "safe and open space to just talk" without worrying about how others react, he said.
"I have come to terms that I'm allowed to feel angry at this situation - I didn't necessarily cause it and I was only born into it.
"I can now use that anger and that energy, and turn it into something good," he said.
And medical student Amit Singh, 22, explained he felt "validated" by the discussion. "People know it's an anxiety-inducing issue, but it's not talked about very often. Hearing the speakers' amazing talks made me feel in control when talking about my own experiences," he said.
"People are scared to feel vulnerable, but once we start speaking, we realise that we're all in the same boat," he explains, adding he thinks it's "vital" that climate anxiety is addressed more widely in the UK.
Like others, he believes it's important people learn to manage their anxiety because it will "enable them to play a part in addressing the crisis".
Research has found widespread psychological distress in young people about climate change that affects their daily lives.
The 2022 Global Student Survey conducted by Yonder found that 39% of UK undergraduates say they reduced their meat consumption in the last five years, and 26% say climate change will affect their decision on whether to have children.
Students' advice on how to cope with climate anxiety
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France24 - World
'Sense of tension': Scientists prepare LHC restart in search for dark matter
Issued on: 22/04/2022 - 18:26
Sam BALL
After three years of upgrades and maintenance, scientists are finally getting ready to restart the Large Hadron Collider (LHC), a nervous moment as they wait to see if the vastly complex machine will work as intended. A decade after confirming the existence of the Higgs boson, researchers will this time be looking for evidence of elusive dark matter.
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Niko Romito au Bulgari Paris
L’architecture de l’hôtel Bulgari, ouvert fin 2021 à Paris, a été confiée au studio italien Antonio Citterio & Patricia Viel et au cabinet français Valode & Pistre, un binôme pour deux cultures en parallèle. La façade extérieure en pierre de taille est un clin d’œil à l’architecture haussmannienne. L’intérieur luxueux évoque le décor faste des palaces italiens, présent dans les salons, le bar et le restaurant orné de soies murales, laques, tapisseries et autres photos des égéries Bulgari… Ouverte sur un petit jardin, la salle du restaurant décuplera ses couverts aux premiers rayons du soleil.
Dans l’assiette, antipasto all’italiana ; salade de légumes-racines, amandes et raifort ; soupe de parmesan reggiano, artichauts, blettes, choux, menthe. Et bien sûr, les pâtes : spaghetti et tomate ; tortelli à la ricotta et épinards ; linguine au homard et gambas rouges ; lasagne au veau mijoté et tomate ; risotto à la milanaise, spécialité et pure merveille. Tout comme la sole poêlée, sauce citronnée et persil ou la fameuse côte de veau à la milanaise, tellement onctueuse. Pas mal non plus, le cochon de lait croustillant, sauce à l’orange.
Côté desserts, chocolat et or ou feuilles sablées, chocolat blanc et caramel au beurre salé, ou encore croustillant de pommes, sauce à l’avoine et biscuit aux amandes (19 euros). Sans oublier le fameux et incontournable tiramisu. Si l’on connaît bien le chef triplement étoilé des Abruzzes qui signe ici la carte, on découvre son acolyte au jour le jour, Davide Capucchio, qui mitonne la même philosophie culinaire. Et offre aux Parisiens une cuisine de trattoria haut de gamme, revisitant les classiques italiens.
Compter 70 euros pour les menus du déjeuner et 115 euros pour ceux du dîner. Petit conseil, demander la table en fond de salle pour 4 ou 6 personnes, elle est moins bruyante que celles placées au milieu du restaurant.
Il Ristorante-Niko Romito, 30, avenue George-V, Paris VIIIe. Tél. : 01.81.72.10.80.
Opex 360
Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.
Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.
Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].
On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées. »
« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.
A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.
De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.
Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.
Photo : Ministère polonais de la Défense
Pour remplacer ses vieux hélicoptères d’attaque Mil Mi-24, la Pologne se tourne vers les États-Unis
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerEn 2014, le ministère polonais de la Défense lança le programme Kruk [« corbeau » en français] afin de moderniser la composante aéromobile de ses forces terrestres, celle-ci reposant notamment sur 28 hélicoptères d’attaque Mil Mi-24D/W « Hind », hérités de la période soviétique.
Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.
Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].
On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées. »
« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.
A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.
De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.
Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.
Photo : Ministère polonais de la Défense
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Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.
Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].
On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées. »
« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.
A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.
De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.
Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.
Photo : Ministère polonais de la Défense
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Pendant un temps, l’idée de moderniser ces derniers fut envisagée. Seulement, étant donné leur ancienneté et la dégradation des relations avec la Russie, Varsovie décida finalement de se procurer 32 appareils neufs. Restait alors à définir les modalités de cette acquisition… et à trouver des marges de manoeuvres budgétaires.
Après quelques retards [en partie dus à la pandémie de covid-19], Varsovie a donc opté pour un appel d’offres en décembre 2020, avec l’objectif de remplacer les Mi-24 à partir de 2026. Cinq industriels étaient alors pressentis pour y prendre part : Boeing [AH-64E Guardian], Bell [AH-1Z Viper], Airbus Helicopters [Tigre], Leonardo [AW249] et Turkish Aerospace Industries [T129 Atak].
On en était là quand, après un déplacement à Washington, le 21 avril, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a fait savoir que les deux solutions européennes ainsi que celle proposées par la Turquie avaient été écartées. »
« Nous avons deux offres sur la table concernant les hélicoptères de combat, celle de Boeing et celle de Bell. Nous sélectionnerons l’offre la plus favorable. Nous voulons que ces appareils soient acquis par les forces armées polonaises dès que possible », a en effet annoncé M. Błaszczak, via un communiqué publié par ses services, le 22 avril.
A priori, l’AH-64E Guardian part favori dans la mesure où, au-delà des capacités intrinsèques [et indiscutables] de son appareil, Boeing a déjà conclu toute une série d’accords avec plusieurs filiales du groupe polonais d’armement Polska Grupa Zbrojeniowa [PGZ]. En outre, le constructeur américain peut faire valoir que le choix de son hélicoptère renforcera l’interopérabilité des forces polonaises avec celles d’autres pays de l’Otan [et en particulier celles des États-Unis et du Royaume-Uni] qui en sont déjà dotées.
De son côté, Bell pourrait lier l’achat de l’AH-1Z Viper à celui d’hélicoptères de transport UH-1Y Venom, sachant que les forces polonaises auront besoin, à un moment ou un autre, de remplacer leur PZL W-3 Sokół. Les deux hélicoptères ont 85% de composants communs, ce qui permet de réduire les coûts de logistique et de maintenance.
Cela étant, le remplacement des Mi-24 est désormais devenu une priorité, comme l’a laissé entendre M. Błaszczak. Et il n’est pas impossible que Varsovie commande ultérieurement plus d’hélicoptères d’attaque que prévu, les besoins des forces polonaises ayant été évalué à une centaine d’appareils.
Photo : Ministère polonais de la Défense
Valeurs Actuelles
Quatre idées pour rénover sa maison
Transformer les combles pour faire des économies d’énergie
Une chambre, un bureau, une salle de jeux… Pour profiter de ces espaces libres nichés sous le toit de la maison, il faut savoir s’ils sont aménageables et se poser trois questions déterminantes : la hauteur sous faîtage (qui doit être au minimum de 1,80 mètre), l’angle de la pente de toit et la solidité du plancher. Se demander également quelle est la surface exploitable et quelles vont être les contraintes techniques qui en découlent : alimentation électrique, arrivée d’eau… Point clé : l’isolation thermique pour éviter la déperdition d’énergie et bénéficier de la prime gouvernementale.
Renforcée depuis 2020 dans le cadre du plan de relance, cette prime de l’État vient d’être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros pour 2022. Une aide destinée à financer les travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale, notamment l’isolation des combles sous certaines conditions. Le site MaPrimeRénov’ permet d’en calculer le montant en fonction des revenus du foyer et du gain écologique qu’offrent les travaux. Le dispositif vient d’évoluer et ne financera plus que les chantiers dans les habitations de plus de quinze ans, pour insister sur la rénovation de logements énergivores.
Fenêtres de toit Velux, à partir de 276 €. www.velux.fr Conseils pratiques et techniques : www.revedecomble.fr MaPrimeRénov’ : www.maprimrenov.fr
Une cuisine à vivre et stylée
Pièce clé de la maison, la cuisine se veut conviviale et chaleureuse : adieu les blancs impersonnels et place aux couleurs naturelles, déclinant les tons de bleu, de vert et de terracotta. Même Ikea décline désormais ses façades de cuisine dans une teinte gris-vert sophistiquée. Pour une version plus personnelle, on peut opter pour les créations de Plum, qui propose des façades adaptables aux fameux caissons Pax et Metod d’Ikea en douze nuances élégantes. La tendance ? Préférer aux carrelages des peintures adaptées, aux teintes chaleureuses et même du papier peint dans un esprit classique ou spectaculaire, comme les fresques végétales d’Isidore Leroy. Si marbre et bois se disputent toujours la première place pour le plan de travail, les tablettes de bois brut viennent habiller les murs et révéler les collections de vaisselle ou de bocaux. Dessinée par Véronique Mourrain pour Arthur Bonnet, la cuisine Poésie, inspirée du style Directoire, résume cette envie d’élégance et de tradition. Pour accentuer le charme de cette pièce à vivre, les parquets s’y invitent, en bois dur pour davantage d’authenticité, ou en parquet collé, plus durable et doté d’une meilleure étanchéité que le parquet flottant.
Isolant Métisse, Castorama, à partir de 7, 22 € le m2. www.castorama.fr Plum : plum-living.com Papiers peints panoramiques Isidore Leroy, à partir de 63,80 € le m2. www.etoffe.com Arthur Bonnet : www.arthur-bonnet.com
La salle de bains, un espace privilégié et connecté
Symbolisant le réconfort et le bien-être pour 93 % des Français, la salle de bains fait partie des priorités dans les rénovations. La tendance actuelle ? L’engouement pour les innovations techniques allié à une touche vintage. Cet esprit rétro se traduit par l’installation de baignoires à l’ancienne sur pattes de lion (en fonte ou en acrylique), de carreaux de faïence pour le sol ou des carrelages métro, combinés à des teintes pastel pour les murs. Du côté des innovations, l’avènement de la salle de bains connectée permet d’améliorer nettement le confort… Ainsi, le sèche-serviette Symphonik de Saint-Gobain se pilote à distance depuis un smartphone, afin d’anticiper son arrivée ou d’ajuster le chauffage de la pièce. Ses enceintes connectées permettent même de prendre son bain en musique…
Baignoire îlot en acrylique Rétro Alterna, Cedeo, 934,80 €. www.cedeo.fr Baignoire en fonte Cléo, à partir de 3 959,40 €. www.jacobdelafon.fr La Maison Saint-Gobain : www.lamaisonsaintgobain.fr
Animer balcons et terrasse
Si, depuis quelque temps, la tendance est au coin potager, l’entretien qu’il réclame est souvent décourageant. Pour Alexandre Phelip, architecte paysagiste, le premier conseil est de retrouver les saisons en suivant la nature : « Il faut choisir des plantes qui permettent d’avoir un espace vert garni à chaque saison. Des couleurs automnales, des fleurs au printemps … Pour cela, on opte pour au moins un tiers de persistant. » Avant d’aménager l’espace, il faut connaître les limites de poids autorisées sur les balcons et terrasse et installer une arrivée d’eau. Alexandre Phelip recommande de choisir des contenants légers comme le zinc ou les Bacsac, et de les remplir d’un mélange composé de 30 % de terreau, 30 % de perlite, 30 % de tourbe et 10 % de vermiculite.
Plus les pots sont vastes plus les plantes poussent vite et conservent leur vitalité. Pour égayer l’espace, on utilise tous les supports, telles les rambardes, qui permettent de faire grimper des espèces comme les clématites, du jasmin étoilé ou des rosiers grimpants, en les installant selon l’exposition. « On fait aussi intervenir les senteurs en plantant de l’immortelle ou du romarin, ajoute Alexandre Phelip. Cela fait aussi venir des abeilles et les abeilles, c’est la vie ! » Le paysagiste plébiscite aussi le clapotis de l’eau en installant des fontaines à circuit fermé, dont le ruissellement couvre avec délice le tumulte de la rue.
Alexandre Phelip : www.entrecieletvert.com Bacsac : www.bacsac.com
BBC
Bitcoin becomes official currency in Central African Republic
The Central African Republic (CAR) has approved Bitcoin as legal tender - just the second country to do so.
CAR is one of the world's poorest countries, but is rich in diamonds, gold and uranium.
It has been wracked by conflict for decades and is a close Russian ally, with mercenaries from the Wagner Group helping fight rebel forces.
Lawmakers voted unanimously to adopt Bitcoin as legal tender, said a statement from the CAR presidency.
The move puts CAR "on the map of the world's boldest and most visionary countries", it said.
El Salvador became the first country to adopt Bitcoin as an official currency in September 2021 - a move criticised by many economists, including the International Monetary Fund, which said it increased the risk of financial instability.
Others have raised fears that cryptocurrencies such as Bitcoin could make it easier for criminals to launder money, and that they are environmentally damaging because they use so much electricity to generate.
The internet is needed to use any cryptocurrency but in 2019, just 4% of people in CAR had access to the web, according to the WorldData website.
The country currently uses the French-backed CFA franc as its currency, along with most other former French colonies in Africa.
Some see the adoption of Bitcoin as an attempt to undermine the CFA, amid a contest for influence over the resource-rich country between Russia and France.
"The context, given the systemic corruption and a Russian partner facing international sanctions, does encourage suspicion," French analyst Thierry Vircoulon told the AFP news agency.
In the capital, Bangui, the response was mixed.
Economist Yann Daworo told BBC Afrique it would make life easier, as transactions can be made with smartphones and it was easy to convert Bitcoin to any other currency.
"Businessmen will no longer have to walk around with suitcases of CFA francs that will have to be converted into dollars or any other currency to make purchases abroad," he said.
He also argued that the CFA was not being used "to benefit Africa". There are growing calls in several countries for the currency to be dropped by those who see it as a relic of the colonial era, enabling France to continue to exercise economic control.
However, computer scientist Sydney Tickaya said he thought the adoption of the cryptocurrency was "premature" and "irresponsible".
"Internet access is still underdeveloped in the country while Bitcoin depends entirely on the internet," he said, adding that the CAR had more pressing issues such as security, education and access to drinking water.
The CAR has suffered from ongoing conflict since its independence in 1960.
In 2013, mainly Muslim rebels seized control of the largely Christian country. Self-defence militias were formed to fight back, leading to widespread massacres along religious lines.
After President Faustin-Archange Touadéra came to office in 2016, the country started shifting its strategic alliance from France towards Russia.
More about CAR and Bitcoin:
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France24 - World
‘We’re done with dead kids’: Fentanyl test strips come to California bars
Issued on: 22/04/2022 - 13:50
Sam BALL
Test strips that can detect the presence of fentanyl are becoming increasingly common in bars and restaurants across the San Francisco Bay Area as a way for drug users accidentally overdosing on the potentially fatal opioid, which has contributed to nearly 500,000 deaths in the US over the past two decades.
Opex 360
Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].
« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.
Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».
Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?
En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.
Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.
Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.
Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.
« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
Le Niger autorise de « nouvelles implantations » de forces spéciales étrangères sur son territoire
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].
« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.
Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».
Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?
En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.
Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.
Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.
Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.
« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].
« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.
Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».
Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?
En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.
Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.
Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.
Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.
« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerPartagezPartagezTweetezTweetezPartagezPartagezEnregistrerEnregistrerLors d’une audition parlementaire ayant eu en février dernier [et dont le compte-rendu n’a été publié que très récemment…], et alors que la fin de la présence de la force Barkhane sur le territoire malien allait être officialisée, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général Thierry Burkhard, avait expliqué qu’il serait très compliqué de redéployer le groupement européen de forces spéciales « Takuba » du Mali vers un autre pays de la bande sahélo-saharienne [BSS].
« Opérationnellement parlant, Takuba a rempli sa mission, la remplit et la remplira aussi longtemps que durera le désengagement du Mali, y compris le sien propre. Politiquement, elle est très utile, d’abord par le signal de solidarité stratégique européenne qu’elle envoie, et surtout par le fait que le dialogue avec les Maliens serait beaucoup plus compliqué s’il n’y avait que les Français : la présence de plusieurs pays européens dans Takuba rompt ce face-à-face », avait d’abord expliqué le CEMA.
Cependant, avait-il continué, « je ne pense pas que Takuba soit directement transposable dans un autre pays » car « nous ne pouvons pas décider d’un lieu où l’installer, il faut trouver un pays africain qui veuille bien l’accueillir » et surtout parce que « c’est rendu impossible par les processus politiques propres aux pays participants à Takuba ». Et d’ajouter : « Leur mandat est très précis et ne leur permet pas de se déplacer d’un point à un autre – ce n’est pas une critique, c’est leur organisation. Dans le cadre de la réorganisation de la force Barkhane, nous avons reçu un mandat qui permet d’agir sur la zone du G5 Sahel ; mais certaines forces déployées dans Takuba n’ont l’autorisation de travailler qu’à Ménaka par exemple ».
Aussi, pour le général Burkhard, il était alors surtout important de « préserver ‘l’esprit Takuba ». Va-t-il, finalement, continuer au Niger?
En effet, le 22 avril, soit plus de deux mois après l’audition du CEMA, l’Assemblée nationale du Niger a voté, à une écrasante majorité [par 131 voix contre 31, ndlr], un projet de loi autorisant de « nouvelles implantations de forces spéciales étrangères » [et plus précisément européennes] au « plus près des théâtres d’opération », c’est à dire le long de la frontière avec le Mali.
Pour rappel, le Niger accueille déjà sur son sol plusieurs forces étrangères, notamment françaises et américaines [mais aussi allemandes et belges, ndlr]. Par exemple, Niamey accueille une partie des moyens aériens mis en oeuvre par Barkhane [drones Reaper, Mirage 2000]. De même que la base d’Agadez, remise en état [et à grands frais] par les États-Unis afin d’y déployer des drones de l’US Air Force.
Avec le départ de Barkhane [et donc celui de Takuba] du Mali, le Niger s’estime « quasiment encerclé » par les groupes jihadistes, lesquels sont également actifs au Burkina Faso et dans le nord-est du Nigeria. En tout cas, cela « constitue un facteur important d’aggravation de la situation sécuritaire », a fait valoir Ouhoumoudou Mahamadou, le chef du gouvernement nigérien. « Nouer de nouveaux partenariats ne remet nullement en cause notre souveraineté sur le territoire national », a-t-il par ailleurs assuré.
Cela étant, le Niger ne sera pas le seul pays concerné par une éventuelle présence de « forces spéciales de pays amis » sur son sol, celles-ci étant également susceptibles d’être redéployées dans les pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest [CEDEAO] affectés par la menace [jihadiste] comme le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Par ailleurs, et s’agissant de la traque des chefs terroristes, le départ de Barkhane du Mali va sérieusement compliquer les choses, comme on pouvait s’y attendre.
« Demain, nous continuerons à rechercher les cibles à haute valeur ajoutée. Bien évidemment, lorsque nous ne serons plus au Mali, cela sera plus compliqué. L’élongation pose la question de la réactivité. Aujourd’hui, nous sommes réactifs : même sur une cible furtive, nous sommes positionnés, ou du moins disposons-nous de points relais, de ‘planches d’appel’ qui nous permettent d’intervenir assez rapidement. Une fois éloignés, nous continuerons à rechercher les cibles de haute valeur, mais ce sera plus compliqué en particulier pour celles qui sont très furtives », avait en effet souligné le général Burkhard, lors de son audition à l’Assemblée nationale.
France24 - World
Central African Republic adopts bitcoin as legal currency
Issued on: 27/04/2022 - 17:17
NEWS WIRES
The Central African Republic has adopted bitcoin as legal tender, the president's office said Wednesday, becoming the second country in the world to do so after El Salvador.
Lawmakers unanimously adopted a bill that made bitcoin legal tender alongside the CFA franc and legalised the use of cryptocurrencies.
President Faustin Archange Touadera signed the measure into law, his chief of staff Obed Namsio said in a statement.
The CAR "is the first country in Africa to adopt bitcoin as legal tender", Namsio said.
"This move places the Central African Republic on the map of the world's boldest and most visionary countries," he declared.
But a leading opposition figure contested the vote and said that the move aimed at undermining use of the CFA franc.
The CAR is one of the planet's poorest and most troubled nations, locked in a nine-year-old civil conflict and with an economy heavily dependent on mineral extraction, much of which is informal.
The text of the new legislation covers use of crypto-currencies, and those who use them, in online trade, "smart contracts... by blockchain technology" and "all electronic transactions".
Cryptocurrencies exchanges are not liable to tax, it adds.
Martin Ziguele, a former CAR prime minister who is now an opposition MP, complained the bill was approved "by proclamation" and some legislators intend to file suit against it at the Constitutional Court.
"This law is a way of getting out of the CFA franc through a means that guts the common currency," said Ziguele.
"It (the law) isn't a priority for the country," he said. "This move raises the question: who benefits from it?"
The CAR is one of six central African countries that share the CFA franc -- a regional currency that is backed by France and pegged to the euro. Other members are Cameroon, Chad, Republic of Congo, Gabon and Equatorial Guinea.
Worries
El Salvador became the world's first adopter of the pioneering virtual currency on September 7.
Under it, citizens of the central American country were allowed to use the digital currency -- along with the US dollar which has been the official currency for two decades -- to pay for any goods or service, using a cyber wallet app.
The introduction was heavily criticised by the International Monetary Fund (IMF).
It warned of "large risks associated with the use of bitcoin on financial stability, financial integrity, and consumer protection" and with issuing bitcoin-backed bonds.
Many regulators share those concerns, and other critics say that anonymised transfers using crypto are a perfect tool for traffickers and money laundering.
India effectively outlawed crypto transactions in 2018, only for the country's top court to strike down the ban two years later.
China's central bank in September declared all financial transactions involving cryptocurrencies to be illegal.
Huge swings in bitcoin's price make it risky as a store of value and long transaction processing times make it impractical for small purchases.
However, there is also acknowledgement of the usefulness of digital currencies as a flexible monetary tool. Major central banks are looking at the possibility of setting up a virtual currency in a regulated environment.
Troubled country
The CAR has experienced few moments of peace since it gained independence from France in 1960, and ranks 188 out of 189 countries in the UN's Human Development Index, a benchmark of prosperity.
In 2013, the country plunged into a civil war that developed largely along sectarian lines.
The conflict eased after France intervened militarily and elections were held that were won by Touadera, although for years armed groups held sway over most of the CAR's territory.
In 2020, a coalition of rebels advanced on the capital Bangui, threatening to overturn Touadera as new elections loomed.
Russia dispatched paramilitaries to help repel the threat and then recover much of the rebel-held territory.
The operatives are described by Bangui as military advisers but by France, the UN and others as mercenaries from the Kremlin-backed Wagner group, which has been accused of abuses.
(AFP)
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CryptocurrencyCryptocurrency: How ‘stablecoins’ risk destabilising global markets
Focus
Is El Salvador's Bitcoin gamble paying off?
TECH 24
Trouble in crypto paradise: Why utopian projects always seem to fail
Valeurs Actuelles
Des tombes chrétiennes datant du VIe siècle mises au jour à Périgueux
La ville de Périgueux, dont l’histoire remonte à l’époque gallo-romaine, s’est enrichie de nouveaux vestiges millénaires, rapporte France 3 Régions, mercredi 27 avril. Les fouilles préalables à la construction d’un nouveau bâtiment dans le quartier de la Cité administrative ont mis au jour une quarantaine de sarcophages datant du VIe siècle. Il s’agit vraisemblablement de sépultures chrétiennes appartenant au cimetière de Vésone. Les historiens pensent que la nécropole avait été érigée autour de la première église chrétienne de la ville, Saint-Pierre de la Cité ou Saint-Pierre l’Ancien. Rares par leur conception, ces sarcophages témoignent sans doute des premières heures de la chrétienté dans la cité de Dordogne.
Démêler les époques
Mais la découverte ne s’est pas arrêtée là. Sous cette première couche d’histoire, les archéologues ont découvert des vestiges d’une construction gallo-romaine, relate France 3 Régions. Ils ont identifié les murs d’un bâtiment, situé à quelques dizaines de mètres de la Domus de Vesunna, autre trésor archéologique de la ville.
La superposition de ces éléments va imposer un long travail de « tri » aux archéologues. La tâche sera d’autant plus ardue que certaines structures ont été construites directement sur d’autres, plus anciennes. L’Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) devrait avoir besoin de deux ans pour retracer l’histoire de ces ossements.
Périgueux : les dernières actualités
BBC
Ukraine war: Statue symbolic of Ukraine-Russia friendship destroyed
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A statue which once represented friendship between Ukraine and Russia has been brought down in Kyiv.
The huge statue in the centre of the Ukrainian capital was ordered to be removed by the city's mayor, Vitali Klitschko, who said "Russia destroyed the normal life of millions of Ukrainians and destroyed the peace in Europe."
Crowds of people gathered to watch as the monument was dismantled, with some of them cheering the moment the job was completed.
Valeurs Actuelles
Pierre Rolinet, l’un des derniers déportés-résistants du Struthof, est mort en Alsace
L’un des derniers. Dimanche 24 avril, Pierre Rolinet est mort. Âgé de presque 100 ans, il était l’un des derniers survivants du camp de concentration nazi du Struthof, rapporte France Bleu Alsace. « Nous avons le regret et la tristesse de vous informer du décès d’un des derniers déportés français du camp de concentration de Natzweiler-Struthof en Alsace », a annoncé Guillaume d’Andlau, directeur du centre européen du Résistant déporté dans un communiqué. Il y avait été déporté pendant la Seconde Guerre mondiale pour faits de résistance.
Témoin jusqu’au bout
Pierre Rolinet, natif de Montbéliard (Doubs), s’était engagé dans la Résistance à l’occupation allemande. Avant d’être arrêté par l’occupant et condamné à mort en 1943. Peine capitale commuée en déportation « Nacht und Nebel », Nuit et Brouillard, c’est-à-dire en déportation dans un camp de concentration sur le sol allemand. En l’occurrence, il a été envoyé au camp du Struthof-Natzweiler, en Alsace, alors territoire allemand. Il y restera jusqu’à la fermeture du camp en 1944, où il sera transféré à Dachau, avant d’être libéré par les Américains en mai 1945. Depuis lors, Pierre Rolinet n’a cessé de témoigner de son épreuve, notamment dans les écoles ou à l’intérieur du camp alsacien. Le camp du Struthof était le seul camp de concentration sur le sol français, connu pour sa grande mortalité.
Grand Est : les dernières actualités
Opex 360
La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].
Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].
L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.
En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.
« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.
The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱
While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022
Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».
Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.
Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.
La British Army envisage l’envoi de chars Challenger 2 en Pologne pour aider l’Ukraine
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLa revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].
Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].
L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.
En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.
« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.
The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱
While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022
Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».
Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.
Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLa revue stratégique de sécurité et de défense publiée par le gouvernement britannique en 2021 décrivait une profonde réorganisation de la British Army, afin de la rendre « plus légère, plus meurtrière, plus agile et mieux adaptée aux menaces actuelles et futures ». Et il était alors question d’accroître ses capacités à contrer des actions menées en-deçà du seuil de déclenchement d’un conflit [et, en somme, de « gagner la guerre avant la guerre »].
Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].
L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.
En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.
« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.
The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱
While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022
Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».
Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.
Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.
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Cependant, l’accent devant être mis sur la technologie [et notamment la robotisation du champ de bataille], il était prévu de réduire, une fois de plus, le format de la British Army. Et donc le nombre de ses chars de combat Challenger, le retrait de 77 exemplaires [sur 225] étant alors acté, les 148 restants devant être portés au standard « Challenger 3 » [pour une mise en service en 2027].
L’invasion de l’Ukraine par la Russie va-t-elle remettre en cause ce plan? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas impossible que le nombre de Challenger 2 en service au sein de la British Army soit finalement maintenu à son niveau actuel.
En effet, au titre des mesures prises par l’Otan pour renforcer son flanc oriental, le Royaume-Uni déploie un total de 24 Challenger 2 en Estonie, où il assure la direction d’un groupe tactique international [auquel la France participe, dans le cadre de la mission Lynx, ndlr]. Et il est désormais question d’en faire autant au profit de la Pologne.
« Nous envisageons d’envoyer des chars à la Pologne pour l’aider à envoyer certains de leurs [chars] T-72 en Ukraine », a en effet déclaré Boris Johnson, le Premier ministre britannique, le 22 avril.
The 🇬🇧 is exploring sending British Challenger 2 Tanks to 🇵🇱
While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022
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While no decisions have been taken, these would be deployed on a short-term basis and operated by UK personnel to bridge bridge the gap between Poland donating tanks to Ukraine and replacements arriving.
— Ministry of Defence Press Office (@DefenceHQPress) April 22, 2022
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Ce qui a été confirmé, plus tard, par le ministère britannique de la Défense [MoD]. « Bien qu’aucune décision n’ait été prise, les Challenger 2 seraient déployés à court terme et mis en oeuvre par du personnel britannique afin de permettre à la Pologne de donner des chars à l’Ukraine et d’attendre l’arrivée de leurs remplaçants ».
Pour rappel, les forces terrestres polonaises disposent de chars Leopard 2, T-72 [d’origine russe] et PT-91 Twardy [une évolution du T-72, ndlr]. En outre, début avril, Varsovie a signé la commande de 250 chars M1A2 SEPv3 Abrams auprès des États-Unis, pour un moins de cinq milliards de dollars. Et cela afin d’équiper quatre bataillons de deux brigades appartenant à la 18e Division mécanisée, récemment formée. Les premiers exemplaires devraient être livrés en 2025.
Pour contrer l’invasion russe, dont la « seconde phase » se concentre désormais sur la région du Donbass et le littoral donnant sur la mer Noire, les forces ukrainiennes souhaitent renforcer leur flotte de chars T-72. La République tchèque et la Slovénie lui ont transféré ceux qu’elles gardaient en réserve. Et la Pologne pourrait donc en faire autant, dans la mesure où elle en aligne 382 exemplaires. Cependant, les autorités polonaises n’ont pas encore réagi l’offre faite par leurs homologues britanniques.
BBC
Match for Peace tour: 'I have friends in Ukraine with guns now'
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Ukrainian team Dynamo Kyiv clashed on the pitch in Germany with Borussia Dortmund this week. It was part of Dynamo Kyiv's Match for Peace tour. The team has travelled around Europe playing matches to raise money for people back home in Ukraine.
Denys Boyko, who plays for Dynamo Kyiv, and Alan Arussi, who's from Ukraine but plays in Germany, have been telling Radio 1 Newsbeat about being separated from their friends and family back home, while taking part in this event.
Reporter: Betty Glover
Video by Jordan Kenny
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Listen to Newsbeat live at 12:45 and 17:45 weekdays - or listen back here.
Opex 360
Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerIl a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.
Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.
Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.
***BREAKING***Here -> https://t.co/J7vRt6Wlcv#Russian Navy deploys unique 110-year-old ship to investigate Moskva wreck. Likely carrying a DSRV minisub. #UkraineInvasion pic.twitter.com/fqyZ1DE14Q
— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022
Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.
Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».
« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.
Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…
Centenaire, le navire russe « Kommouna » va examiner l’épave du croiseur Moskva, coulé par la marine ukrainienne
par Laurent Lagneau · 23 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerIl a connu le Tsar Nicolas II, la Première Guerre Mondiale, la révolution d’octobre, les purges staliniennes, la Seconde Guerre Mondiale, la Guerre Froide, l’effondrement de l’Union soviétique et… désormais, l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Non, il ne s’agit du pendant russe de Duncan MacLeod… mais du navire de sauvetage Kommouna, admis au service actif en 1915.
Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.
Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.
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— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022
Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.
Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».
« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.
Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…
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Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.
Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.
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— H I Sutton (@CovertShores) April 22, 2022
Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.
Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».
« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.
Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…
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Plus vieux navire militaire à être encore opérationnel, ce catamaran, construit à l’origine pour ravitailler les sous-marins, a de nouveau pris la mer pour explorer l’épave du croiseur Moskva, coulé par deux missiles anti-navire P360 Neptune tirés par une batterie de défense côtière ukrainienne, la semaine passée. C’est en effet ce qu’a révélé l’analyste naval HI Sutton, le 22 avril.
Pour cette mission, il est probable que le Kommouna mette en oeuvre un véhicule sous-marin téléguidé [ROV – Remotely Operated underwater Vehicle] ou bien encore le mini-sous-marin de sauvetage [Deep Submergence Rescue Vehicle] AS28, capable d’évoluer à des profondeurs allant jusqu’à -1000 mètres. A priori, il s’agirait pour la marine russe d’inspecter l’épave du Moskva et d’en récupérer des éléments sensibles.
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April 22, 2022
Pour rappel, s’étant notamment illustré lors de la récupération du sous-marin britannique L55, coulé par la marine soviétique alors qu’il avait été engagé dans une opération visant à soutenir l’indépendance des pays baltes, ou encore durant le siège de Leningrad, le Kommouna a été modernisé une première fois en 1954. Puis de nouveau en 1984 et en 2009.
Sa présence sur les lieux du naufrage du désormais ex-navire amiral de la flotte russe de la mer Noire, au large d’Odessa, sera évidemment regardée d’un mauvais oeil par l’Ukraine, qui pourrait le considérer comme étant une cible légitime, surtout après la destruction par les forces russes de l’exemplaire unique de l’Antonov An-225, qui était le plus imposant avion de transport du monde. En outre, Kiev a classé l’épave du Moskva comme « patrimoine culturel sous-marin national ».
« Conformément à la convention de l’UNESCO, toutes traces d’activité humaine sur les fonds marins de la mer Noire, dans le cadre des activités économiques de notre État, sont la propriété de l’Ukraine », a fait valoir le ministère ukrainien de la Défense, le 21 avril.
Par ailleurs, et après avoir diffusé une vidéo supposée montrer les rescapés du Moskva, Moscou a fini par donner un bilan humain de la perte de son croiseur, en faisant état d’un mort et de 27 disparus. « Les 396 membres d’équipage restants ont été secourus », a précisé le ministère russe de la Défense. Jusqu’alors, il était avancé que le croiseur était mis en oeuvre par 500 marins…
BBC
Rural areas held back by housing and infrastructure woes, report warns
By Claire MarshallRural Affairs Correspondent
The rural economy is being held back by a lack of affordable housing, supermarket price-wars, poor public transport and broadband connections, according to a new report.
The cross-party group of MPs and peers found the rural economy was 18% less productive than the national average. If this gap was reduced it could add £43bn to the UK economy.
The government said it welcomed the report, and that it was providing £2.6bn to rural areas.
The All-Party Parliamentary Group (APPG) on the Rural Powerhouse heard evidence from over 50 rural organisations including charities, campaign groups, academics, and business leaders.
Calling it "one of the most comprehensive inquiries into the productivity of the rural economy" the co-chairman of the APPG, Lord Cameron of Dillington, said, "It is vital that government understands that rural Britain is not a museum, but instead is an important part of the national economy that deserves the chance to succeed."
The parliamentary group heard evidence that there were "systemic failings" in the government's rural policy development and there needed to be a more "targeted, cross-departmental, ministerial-led approach."
Mark Tufnell, president of the Country Land and Business Association, said: "The country can no longer afford to ignore the potential of the rural economy and the prospects of the millions of people who live within it. Rural businesses are ready to expand, creating good jobs and opportunities for people from all walks of life - but a lack of interest from government is holding them back."
The wide-ranging report highlighted many factors including the planning system, saying it was "failing those living and working in the countryside".
With Covid leading to more people relocating from cities, the report said that prices were being pushed up and that in Cornwall, for example, houses were now nine times the average wage in England.
The definition of "affordable housing" was misleading, according to the report, with new homes often out of reach for local people and small-scale housing developments "routinely rejected".
Ensuring housing was within the reach of local people would allow them to live where they worked, the report said, keeping money in the community.
Public transport
The report called for the National Planning Policy Framework to "refer to the need for economic growth in rural areas." Developments with under 3,000 inhabitants should be favoured, with an emphasis placed on affordable housing.
The report said that poor public transport and urban-centric policymaking was reducing the opportunities for young people and leading to a 'brain drain'.
It called on the government to provide focussed support, including ring-fencing funding for rural communities.
The report also said that Brexit and Covid-19 have had an impact on supply chains and access to foreign labour, and that trade deals were also putting UK farming standards at risk.
It called for the influence of major supermarkets to be limited, and the Seasonal Workers Pilot scheme to be broadened, extending the number of visas offered from 30,000 to 80,000.
The report also highlighted the importance of improving poor digital infrastructure in rural areas. It cited a study showing that only 46% of rural areas had good 4G and said that services were harder to access, and fewer businesses were choosing to relocate to the countryside.
The report also said the tax system should be adapted to encourage regenerative development.
In response, Rural Affairs Minister, Richard Benyon, said:
"We welcome this report and its recommendations. Rural areas are at the heart of our vision for levelling up; I want businesses and people in remote areas to do as well as those in inner cities.
"We are providing funding to put in place the infrastructure that rural areas need, and the public services and opportunities that they deserve. We have already announced over £2.6 billion via the UK Shared Prosperity Fund, and we will be saying more about rural funding shortly."
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Opex 360
Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].
Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».
Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.
Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.
Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.
Une enquête a été ouverte après la mort d’un berger lors d’une campagne de tir des Forces françaises en Côte d’Ivoire
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].
Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».
Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.
Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.
Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerLe 19 avril, un jeune éleveur de boeufs, qui accompagnait son troupeau d’une soixantaine de tête dans le secteur de Boni-Andokro, a été tué par une explosion survenue lors d’une campagne de tir effectuée avec des CAESAr [Camions équipés d’un système de d’artillerie] par le 43e Bataillon d’Infanterie de Marine [BIMa], lequel fait partie des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI].
Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».
Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.
Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.
Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.
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Dans un communiqué diffusé ce 22 avril, celles-ci assurent que « cette campagne de tir a été organisée dans le strict respect du cadre réglementaire en vigueur et en accord avec les autorités militaires locales » et que les « mesures de protection prévues [barrières abaissées, panneaux de signalisation] ont été « correctement mises en oeuvre » avant le début des tirs. Et d’insister : « La population locale a été informée de cette campagne de tir et avait connaissance de la zone interdite ».
Toujours est-il qu’une enquête judiciaire a été ouverte afin de déterminer les responsabilités dans la mort de ce berger ainsi que celle de son troupeau. Une enquête française est également menée auprès des « forces présentes durant l’exercice », ont précisé les FFCI. Les activités militaires dans la zone de Boni-Andokro ont été suspendues le temps de mener les investigations.
Par ailleurs, les FFCI ont indiqué avoir apporté un « premier soutien à la famille » de l’éleveur pour « l’organisation des obsèques », qui ont lieu le 21 avril.
Pour rappel, un temps menacées après la publication du Livre blanc sur la Défense et la sécurité nationale de 2008 et la fin annoncée de l’opération Licorne, les Forces françaises en Côte d’Ivoire finalement confortées lors de l’intervention au Mali [Serval, 2013], ceci afin de permettre à la France de disposer d’une base opérationnelle avancée sur la façade Ouest de l’ Afrique dotée d’un port en eaux profondes. Leur mission est de soutenir les opérations conduites dans la zone et d’y assurer la protection des ressortissants français [et européens] ainsi que mener des actions de coopérations avec les forces armées locales.
Opex 360
Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.
En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].
Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].
« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.
Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.
Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.
Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.
Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].
En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?
Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.
Le Royaume-Uni propose d’aider l’Inde à concevoir ses propres avions de combat
par Laurent Lagneau · 22 avril 2022
Laurent LagneauPartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.
En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].
Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].
« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.
Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.
Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.
Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.
Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].
En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?
Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.
PartagezTweetezPartagezEnregistrerÉtant donné ses liens anciens avec la Russie, l’Inde n’a pas condamné l’offensive lancée par Moscou contre l’Ukraine, pas plus qu’elle n’a accepté de s’associer aux sanctions prises contre son allié, son intention étant, au contraire, de lui acheter davantage de pétrole à un prix réduit. Aussi, la position de New Delhi embarrasse Washington.
En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].
Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].
« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.
Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.
Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.
Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.
Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].
En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?
Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.
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En effet, le 22 mars, le président américain, Joe Biden, a estimé que, à l’égard de la Russie, l’Inde était le pays le plus « fragile » du Dialogue de sécurité quadrilatéral [QUAD], une alliance mise en place par les États-Unis [avec l’Australie et le Japon] pour contrer les visées de la Chine dans la région Indo-Pacifique.
Aussi, pour affaiblir cette relation entre Moscou et New Dehli, la diplomatie américaine mise sur la persuasion et non sur la contrainte. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles l’Inde n’a pas été sanctionnée par les États-Unis pour son achat de systèmes russes de défense S-400. Mieux : ils lui ont proposé un accord permettant l’échange de données militaires en octobre 2020 [Basic Exchange and Cooperation Agreement – BECA].
Cependant, et même si c’est moins vrai depuis déjà quelques années, l’Inde dépend encore significativement de la Russie pour équiper ses forces armées. D’où l’idée de Washington de renforcer ses relations militaires avec New Delhi, qui a par ailleurs déjà acquis plusieurs équipements de facture américaine [hélicoptères d’attaque AH-64 Apache et avions de patrouille maritime P-8I Poseidon, par exemple].
« L’Inde est un partenaire de plus en plus important dans une dynamique internationale en mutation rapide », a encore affirmé Lloyd Austin, le chef du Pentagone, lors d’une visite à New Delhi, en mars.
Cela étant, les États-Unis ne sont pas les seuls à tenter de convaincre l’Inde de se détourner de la Russie : le Royaume-Uni, ancienne puissance coloniale, s’est engagé sur la même voie. D’abord en proposant un accord de libre-échange, qui pourrait être signé d’ici octobre prochain. Puis avec une renforcement des relations militaires, notamment dans le domaine industriel. C’est en effet ce qu’a proposé le Premier ministre britannique, Boris Johnson, à son homologue indien, Narendra Modi, lors d’un déplacement à New Delhi, ce 22 avril.
Concrètement, le Royaume-Uni propose à l’Inde de l’aider à concevoir et à assembler ses propres avions de combat, en lui « offrant le meilleur du savoir-faire britannique » dans le domaine de l’aéronautique.
Aucune précision n’a été donnée sur le programme concerné par cette offre et une éventuelle participation de l’Inde au projet britannique « Tempest » n’a pas été évoquée.
Actuellement, l’Inde continue de développer l’avion de combat LCA Tejas [produit par Hindustan Aeronautics Limited – HAL], dont 83 exemplaires ont été commandés par l’Indian Air Force. Les livraisons doivent commencer en 2024 et se terminer quatre ans plus tard. Pour le moment, cet appareil est propulsé par un réacteur F404-GE-IN20, alors qu’il aurait dû l’être par un moteur de conception locale, à savoir le GTRE GTX-35VS Kaveri, dont le développement ne se fait pas sans peine [le français Safran a d’ailleurs été sollicité, dans le cadre des compensations industrielles liées au contrat Rafale, ndlr].
En outre, le ministère indien de la Défense a lancé le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft], qui vise à développer un avion de combat de cinquième génération. Et le calendrier est plutôt ambitieux puisqu’un premier prototype est attendu pour 2025, l’objectif étant de démarrer la production en 2030. Est-ce ce projet qui pourrait bénéficier d’un appui britannique?
Quoi qu’il en soit, M. Johnson a également proposé l’aide du Royaume-Uni en « matière de nouvelles technologies pour identifier les menaces dans l’océan Indien » et y répondre. Enfin, Londres va délivrer à New Delhi une « licence d’exportation générale ouverte » [OGEL] afin de réduire les délais pour les achats d’équipements militaires.
OGEL BBC
Tim Westwood: DJ steps down from Capital Xtra radio show after allegations
Tim Westwood has stepped down from his Capital Xtra radio show "until further notice" after sexual misconduct claims, the station's parent company has said.
His exit follows allegations from seven women of predatory sexual behaviour and touching by the British hip-hop DJ.
"Following the claims that have recently come to light, Tim Westwood has stepped down from his show until further notice," a statement from Global said on Wednesday.
Westwood strenuously denies the claims.
On Tuesday, a joint investigation by the BBC and The Guardian featured the accounts of seven women relating to alleged incidents between 1992 and 2017.
Westwood, 64, presented a Saturday night slot on hip-hop station Capital Xtra for nine years. He previously hosted shows on BBC Radio 1 and 1Xtra from 1994 to 2013.
Two of his forthcoming DJ sets in Birmingham and Bognor Regis have also been cancelled in light of the allegations.
The women accused Westwood of predatory sexual behaviour and touching, claiming he abused his position in the music industry to exploit them.
Two said he had initiated unwanted and unexpected sex, one claimed she was subjected to unwanted oral sex, and four accused the DJ of touching their bottoms or breasts.
The women who spoke to the BBC are all black, and said they met Westwood through his work. They told their stories in a BBC Three documentary, Tim Westwood: Abuse of Power.
Watch on BBC iPlayer
Earlier on Wednesday, BBC director general Tim Davie described the testimony of the women as "powerful and appalling", and called for anyone else with evidence to come forward.
Mr Davie said he had found no evidence of complaints made to the corporation about the DJ while he was at the BBC.
Westwood hosted the influential rap show on Radio 1 and a drivetime show on sister station 1Xtra before moving to Capital Xtra in 2013 when it changed its name from Choice FM. He also fronted the UK version of hit MTV show Pimp my Ride in 2005.
He is known for giving a platform to new artists, as well as getting some of the biggest rappers in the world onto his programmes - from Eminem to Cardi B.
The self-styled "Big Dawg" also performed at nightclubs around the UK and internationally, and hosted freestyle sessions and interviews on his popular YouTube channel alongside his radio show.
A spokesman for Westwood said he strenuously denied in their entirety the serious allegations made against him.
He said he did not behave in the manner described and any suggestion that he acts, or has acted, in the way described would be false.
If you have been affected by any of these issues in this story you can visit BBC Action Line.
Have you been affected by any of the issues raised? If you are able to talk to us please email: haveyoursay@bbc.co.uk.
Please include a contact number if you are willing to speak to a BBC journalist. You can also get in touch in the following ways:
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Tim Westwood claims are appalling, BBC boss says
DJ Tim Westwood accused of sexual misconduct
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BBC
The high-tech fitness mirrors that aim to get you exercising more
By Kitti Palmai and Will SmaleBusiness reporters
For most people, including fitness fans, the thought of having to watch yourself work out is not an appealing one.
We don't look our best while sweating on a treadmill or grimacing on a weights machine.
Yet as any gym-goer knows, there are always some individuals who like to admire their reflection in the floor-length mirrors.
It is perhaps these particular keep-fit enthusiasts who are most thrilled about the latest trend in home exercise - smart fitness mirrors.
These are 6ft (180cm) or so tall, vertical, high-tech mirrors that contain a computer, hook up to the internet, and also work as a video screen.
The idea is you connect with an online trainer, who then appears on the mirror/screen along with your reflection.
On the more advanced devices the mirror is fitted with cameras and speakers, so the trainer can observe your movements, and suggest tweaks and changes.
Users have the option of live one-to-one lessons or group classes, with a number of workouts, including weights, Pilates, cardio, and yoga.
On the simpler mirrors the video and sound is just one-way - you can see and hear the trainer, but not the other way around. Lessons are typically not live, instead you access a library of streamed workout videos.
Whether you go for a higher-spec model, or more basic offering, you typically pay at least £1,000 ($1,300) for the mirror, and then a monthly subscription on top.
The touch-screen mirrors are also typically fitted with numerous sensors, connected to an artificial intelligence (AI), which can give feedback on your movements, and suggest improvements.
The first such mirror to go on sale in the UK was the Vaha. Made by the German firm of the same name, it hit the market last year. Rival brands include Tonal, Mirror, NordicTrack, Portl, and ProForm.
Vaha describes its mirror as "delivering full personalised, immersive sessions for body, mind and nutritional health".
But is there any actual advantage to being able to watch yourself workout?
Colleen Logan, vice president of public relations at iFit, the US-owner of both Nordic Track and ProForm, says that seeing yourself on the mirror allows the user "to adjust their form [or position], so they get the optimum benefits of the strength exercise and minimize errors in form that could lead to injuries".
Dr Anthony Papathomas, a sports and fitness psychologist at Loughborough University says that there is merit to this argument, but that he also has some concerns.
"From a psychological perspective, exercising in front of your reflection might provide important feedback; for example on running technique or weight lifting form," he says. "It may also appeal to people's aesthetic motivations for exercise - you can see the muscles in action and that can feel rewarding."
Mr Papathomas adds: "My concern would be how do people with body image insecurities feel about this? It may be a problem for those new to exercise and looking to make a lifestyle change.
"Even for regular exercisers, we know there are many who experience body dysmorphia or eating disorders, and for them, seeing a reflection throughout their exercise might be troubling."
A similar form of high-tech mirror is also now entering the market - smart wellness mirrors. These are mirrors that use sensors and AI to evaluate a user's skin and underlying health.
New Tech Economy is a series exploring how technological innovation is set to shape the new emerging economic landscape.
French firm CareOS makes two such products, which are designed to replace the current mirror above the sink in your bathroom.
Its mirrors use a camera, and infrared and ultraviolet light sensors to analyse a person's skin and temperature, and then suggest a number of care routines. The user can also access subscription-based skincare tutorials.
Violaine Monmarche, CareOS's co-founder, explains that the mirror works with both motion and voice control.
"The bathroom is a place where you have your hands full, or wet, or with cream on them, so.. the mirror is touchless - you just have to gesture in front of it," she says.
Dr Anoob Pakkar-Hull, a medical aesthetic, or beauty, consultant at Harley Street Specialist Hospital in London, says that this new technology "has made the famous line 'mirror, mirror, on the wall, who's the fairest of them all?' become a reality".
He adds: "Advances made in artificial intelligence, augmented reality, and facial recognition bring a plethora of opportunities that we must leverage to give people the ability to capably assess and manage their health from home."
However Dr Pakkar-Hull says he still has concerns about their accuracy, and the lack of touch interaction. "Certain medical problems require palpation [touch] in order for the condition to be diagnosed appropriately."
Consultant psychologist Dr Elena Touroni also has concerns about both fitness and wellbeing smart mirrors.
"For someone who is already focused on perfection, and perhaps already notices every perceived 'flaw' in their body, these mirrors could end up amplifying these kinds of psychological difficulties," she says.
Fellow psychologist Lee Chambers agrees that there is a risk of people obsessing about "working to perfection". Yet he adds that the smart mirrors do "have the ability to empower health choices and nudge health behaviours".
He adds that exercise mirror should also be very useful for people who don't have time to go to the gym, but still want feedback on how they are getting on.
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BBC
Why Argentina is embracing cryptocurrency
By Christine RoBuenos Aires
In Argentina, there are traces everywhere of distrust and even trauma related to the economy.
For Jerónimo Ferrer, a formative memory is of Argentina's crushing financial crisis at the end of the 1990 - when bank accounts were frozen and, almost overnight, people's savings evaporated.
He's not alone. One engineering student I spoke to keeps all his savings, in US dollars, at home because he fears that the banks will again devalue holdings overnight.
While many Argentinians are, by necessity, experts on the state of the economy - from the sky-high level of inflation to the current unofficial rate of exchange between the peso and the US dollar - Mr Ferrer has gone further than most.
Since 2019, he's run a walking tour called "Our local crazy economy & Bitcoin tour of Buenos Aires", where he explains to tourists the level of restrictions Argentines face, such as limits on foreign currency transactions, or bans on payments in instalments for international flights.
He also provides a primer on cryptocurrency, especially Bitcoin, and why he believes it is a valuable alternative to the volatile and highly-controlled Argentine peso.
"When you have restrictions, you need tools for freedom," Mr Ferrer says.
For many crypto enthusiasts around the world, decentralised and digital currency is primarily about ideology or profit. But for many Argentines, it fills more basic needs.
"I trust more mathematics and software than I trust politicians," Mr Ferrer explains. "I think that Bitcoin for Argentinians should be a no-brainer."
There are other ways that the strong government intervention in the economy has helped cryptocurrency gain a footing in Argentina. For example, it's relatively cheap to run an energy-guzzling Bitcoin mining operation, because the cost of electricity is kept relatively low.
Bitcoin mining is the process that creates new Bitcoin. It involves computers solving complicated maths problems. Solve the problem and you are awarded Bitcoin. It sounds simple but involves elaborate computer systems, requiring lots of electricity to run and cool them.
The University of Cambridge Centre for Alternative Finance estimates that globally, the electricity used in Bitcoin mining to be around 137 terawatt hours per year. That's about the same as the annual use of some countries, like Norway or Poland.
Producing that electricity will be contributing to global carbon dioxide emissions, but it is difficult to estimate how much.
However, in Argentina such environmental issues are often eclipsed by financial concerns.
For some early adopters of cryptocurrency in Argentina, even a relatively young and unpredictable currency is preferable to the extremely changeable peso.
More technology of business:
Bitcoin, the most popular cryptocurrency, may also help to buffer against high inflation, since there's a finite amount of the currency that can be created.
Inflation, which measure how the cost of living changes over time, is an ever-present concern in Argentina. The year-on-year rate of inflation is staggering, at over 50%.
"In the pandemic, people noticed this situation, and to protect their money they chose to look for an asset that was limited," says María Mercedes Etchegoyen.
Ms Etchegoyen is a lawyer specialising in intellectual property, as well as a member of the executive committee of the NGO Bitcoin Argentina. She helped start the community Cryptogirls to tap into the increased interest in cryptocurrency during the pandemic.
So far, the government has taken a relaxed attitude to the cryptocurrency boo. "In Argentina, there is no specific regulation on cryptocurrency," says Ms Etchegoyen.
However, the Central Bank has been issuing warnings about crypto-based scams.
It has acknowledged that the level of crypto use isn't high yet, but is growing rapidly and merits concern.
Ms Etchegoyen is concerned about the uneven access to cryptocurrencies.
So far it is the preserve of a minority - largely a young, male, tech-savvy, and relatively affluent population. It's tech workers, not farmers, who are being paid in Bitcoin.
"Today it's not a technology that everyone can access," acknowledges blockchain consultant Lucia Lizardo.
Yet efforts are underway to expand the reach of crypto - partly through financial products that offer a stepping stone between traditional and cryptocurrency.
Three Argentine start-ups now offer debit cards for crypto-based transactions. One of these companies, Lemon, was founded in a Patagonian town where 40% of shops accept Bitcoin.
Some people in Argentina are also turning to "stablecoins", which are pegged to the US dollar and are therefore less prone to fluctuations in value.
Of course, crypto will not provide a one-stop solution for Argentina's economic woes. And it brings its own problems of currency speculation, fraud, and its environmental impact.
Overall, though, "I think this is like a revolution for young people," comments Ms Lizardo.
For Mr Ferrer, the need is clear. "This is our money, and it's the only one that politicians can't destroy."
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A samba group which highlighted prejudices against Afro-Brazilian religions has been crowned as the champion of this year's hotly-contested carnival parade in Rio de Janeiro.
The Grande Rio Samba School won its first title with a song, costume and floats that paid tribute to Exú, a god revered by many African cultures.
Afro-Brazilian religions have come under attack from Evangelical Churches, which mistakenly label Afro-Brazilian deities as demons.
Grande Rio, which is based in the poor neighbourhood of Duque de Caixas, said it wanted to show a more positive side of Afro-Brazilian religions.
"We conceived our parade as a defence of our beliefs against religious racism and the demonisation of Exú," Grande Rio's creative director said.
The parade was cancelled last year because of the Covid-19 pandemic and this year's event should have taken place during the carnival in February.
But it was delayed due to the impact of a new variant of the coronavirus that spread across Brazil earlier this year.
Twelve samba schools, representing different communities of the city, compete every year at the Rio's Sambadrome parade ground for the top prize.
Grande Rio had come close to clinching the title in 2020, when it was awarded the same number of points as the Viradouro samba school, but was beaten by the latter in the tie-breaker.
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